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Thomas Jefferson, né le 13 avril 1743 à Shadwell (colonie de Virginie) et mort le 4 juillet 1826 à Monticello (Virginie), est un homme d'État américain, troisième président des États-Unis, en fonction de 1801 à 1809. Il est également secrétaire d'État des États-Unis entre 1790 et 1793 et vice-président de 1797 à 1801.
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Né au sein d'une famille d'origine britannique, il fait ses études en Virginie. Il sort diplômé du collège de William et Mary et exerce un temps les fonctions de magistrat, défendant parfois des esclaves cherchant à recouvrer leur liberté. Durant la révolution américaine, il représente la Virginie au Congrès continental et participe activement à la rédaction de la Déclaration d'indépendance des États-Unis en 1776 ; il est également à l'origine de la loi sur la liberté religieuse et sert en tant que gouverneur de son État pendant la guerre contre les Anglais de 1779 à 1781. Jefferson occupe ensuite le poste d'ambassadeur en France de 1785 à 1789 puis devient le premier secrétaire d'État des États-Unis sous la présidence de George Washington. Aux côtés de James Madison, il fonde le Parti républicain-démocrate qui s'oppose au Parti fédéraliste quant à la politique du pays et conteste la position du gouvernement au sujet des lois sur les étrangers et la sédition.
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En tant que président, Jefferson préserve les échanges maritimes et les intérêts commerciaux des États-Unis face aux pirates barbaresques et à l'hostilité des Britanniques. Il négocie avec Napoléon la vente de la Louisiane, doublant la superficie du pays, et à la suite des négociations de paix avec la France, son administration procède à la réduction des moyens militaires. Réélu en 1804, Jefferson voit son second mandat ponctué par des difficultés majeures, incluant le procès du vice-président Aaron Burr et la chute du commerce extérieur des États-Unis à la suite de la mise en place des lois sur l'embargo en 1807, en réponse aux menaces exercées par les Anglais sur la navigation américaine. Ayant déjà pris en 1803 la décision — controversée — de transférer des tribus amérindiennes vers la Louisiane, il ratifie la loi interdisant l'importation des esclaves en 1807.
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Homme des Lumières et polyglotte, Jefferson se passionne pour de nombreuses disciplines, allant de la géométrie aux mathématiques en passant par la mécanique et l'horticulture, et se révèle également être un architecte confirmé de tradition classique ; en outre, son intérêt marqué pour la religion et la philosophie lui valent la présidence de la Société américaine de philosophie. Bien qu'opposé au principe d'une religion organisée, il est cependant influencé à la fois par le christianisme et le déisme. Il fonde l'université de Virginie peu après sa retraite des affaires publiques et continue à entretenir une abondante correspondance avec des personnalités influentes du monde entier.
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L'action politique de Jefferson a été commentée de façon très positive par les historiens, notamment sa contribution de premier ordre à la Déclaration d'indépendance des États-Unis, son positionnement en faveur de la liberté religieuse et de la tolérance dans son État de Virginie et l'acquisition de la Louisiane sous sa présidence. Toutefois, certains spécialistes se montrent plus critiques sur sa vie privée, citant par exemple le décalage existant entre ses principes libéraux et le fait qu'il ait possédé des esclaves dans le cadre de la gestion de ses plantations. Les études universitaires le classent systématiquement parmi les plus grands présidents de l'histoire américaine.
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Thomas Jefferson naît en 1743 à Shadwell, dans le comté d'Albemarle, dans la colonie de Virginie. Ses parents, Peter Jefferson I (1708-1757) et Jane Randolph (1720-1776), font partie de familles de notables installés dans la région depuis plusieurs générations. Thomas Jefferson est le premier fils d'une famille de dix enfants. Son père est propriétaire d'une plantation dans le comté d'Albemarle, et consacre une partie de son temps à la cartographie et à l'autodidaxie ; il tient à ce que son fils Thomas ait une solide éducation.
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En 1752, Thomas Jefferson fréquente une école dirigée par le révérend écossais William Douglas qui lui enseigne plusieurs langues, dont le latin, le grec ancien et le français, mais aussi l'espagnol, l'italien, et le vieil anglais. À la mort de son père en 1757, il n'est âgé que de 14 ans et il hérite de son immense propriété, sur laquelle travaillent des centaines d'esclaves. Jefferson parfait sa culture classique, apprend les sciences naturelles et l'histoire auprès du révérend James Maury à Fredericksburg.
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En 1760, Jefferson entreprend des études supérieures au collège de William et Mary à Williamsburg où il se forme à des disciplines variées (botanique, géologie, cartographie, grec, latin, droit, histoire, philosophie). Il perfectionne son français. Son professeur de philosophie, William Small, lui donne le goût pour les auteurs anglais John Locke, Francis Bacon, Isaac Newton et lui apprend à utiliser le doute méthodique. Jefferson fréquente le Flat Hat Club (en), une société secrète et une fraternité étudiante. Diplômé en 1762, il étudie ensuite le droit auprès de son ami et mentor George Wythe. Il est admis au barreau en 1767 avant d’être élu à l'Assemblée de Virginie en 1769. Jefferson siège à la chambre des Bourgeois de Virginie, entre 1767 et 1775. Après l'incendie du manoir familial en 1770, Jefferson commence la construction de sa maison qui devient plus tard Monticello. En 1772, il épouse une veuve, Martha Wayles Skelton, avec laquelle il a six enfants : Martha (1772-1836), Jane (1774-1775), un fils mort-né (1777), Mary (1778-1804), Lucy Elisabeth (1780-1781) et Lucy Elisabeth II (1782-1784).
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La montée du mécontentement des colons américains contre la Grande-Bretagne provoque l’engagement de Jefferson en politique. Il décide de rejoindre le groupe contestataire de Patrick Henry. Il ne se distingue pas par ses talents oratoires mais la valeur de ses écrits est appréciée. Nourri des œuvres des philosophes du siècle des Lumières, Jefferson publie en 1774 son célèbre pamphlet Aperçu sommaire des droits de l'Amérique britannique[2], rapport destiné aux délégués de Virginie du premier Congrès continental. Cet essai ouvre une nouvelle voie vers l'indépendance des colonies et range Jefferson parmi les patriotes du peuple américain. Au printemps 1775, Jefferson est choisi pour être délégué du Second Congrès continental à Philadelphie. En juin 1776, Jefferson prend part à la rédaction de la constitution de la Virginie, ce qui lui permet de proposer les principes auxquels il croit.
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Le 11 juin 1776, l'assemblée de Philadelphie décide la rédaction de la Déclaration d'indépendance des États-Unis ; un comité de rédaction est formé qui comprend cinq hommes, John Adams, Roger Sherman, Benjamin Franklin, Robert R. Livingston et Thomas Jefferson. Ce dernier est chargé de préparer une ébauche et devient de fait le principal auteur du texte. Jefferson reprend les idées de John Locke sur les droits naturels. Après plusieurs modifications, le document est approuvé le 4 juillet 1776 : la déclaration représente l'un des textes fondamentaux du pays puisqu'il proclame l'indépendance américaine et le droit de se révolter contre la Grande-Bretagne.
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En septembre, Jefferson se fait élire à la nouvelle chambre des délégués de l'État de Virginie. Dans le cadre de cette fonction, il collabore à la réforme législative vers plus de démocratie : dans le domaine de la religion, la liberté de culte ainsi que la séparation des Églises et de l’État sont établies[3]. Les religions ne sont plus financées par l’argent public. La fonction publique est désormais ouverte à tous, sans distinction de croyance. Jefferson cherche à faire de la Virginie une République modèle pour le monde entier. Il fait des propositions pour réformer le système éducatif et esclavagiste de sa région. Sous son impulsion, la traite des Noirs est interdite en 1778[4].
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Jefferson occupe ensuite le poste de gouverneur de Virginie entre 1779 et 1781. C'est sous son mandat que la capitale de la Virginie est transférée de Williamsburg à Richmond. Pendant la guerre d'indépendance, son État est envahi à deux reprises par les Anglais. Il faillit être capturé par la cavalerie britannique à Charlottesville, mais il réussit à s'enfuir grâce à l’héroïque chevauchée nocturne de Jack Jouett pour le prévenir de leur arrivée. Son action est durement critiquée : on lui reproche son manque d’efficacité lors de l'attaque anglaise. Jefferson finit par se retirer sur ses terres de Monticello pour s’occuper de sa femme enceinte et malade. Le décès de celle-ci en 1782 le plonge dans un profond chagrin et il promet de ne jamais se remarier. Pendant cette période de retraite, Jefferson rédige son unique livre, les Observations sur l’État de Virginie (en anglais Notes on Virginia) dans lequel il détaille sa pensée politique[5].
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Jefferson revient aux affaires en décembre 1782 : il devient délégué de la Virginie au congrès continental ; il propose en 1784 une procédure d’adhésion et de découpage pour les nouveaux territoires de l’Union. Le Congrès s'inspire de ces propositions qui servirent de base à l'ordonnance du Nord-Ouest de 1787.
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Au cours de l’été 1784, Jefferson arrive en Europe pour négocier des traités aux côtés de Benjamin Franklin. Il lui succède en tant qu'ambassadeur en France, de mai 1785 au mois d’août 1789[6]. Après avoir résidé dans plusieurs hôtels parisiens, l’ambassadeur se fixe à l'hôtel de Langeac, près des Champs-Élysées actuels. Il prend goût à la vie parisienne, fréquente les salons littéraires et les libraires de la capitale. Il visite plusieurs contrées d’Europe de l’Ouest (France, Italie, Angleterre, Hollande, Rhénanie). Son action en tant qu’ambassadeur vise à développer les relations commerciales entre les deux pays. Il s’emploie à redresser l’image des États-Unis auprès des élites françaises.
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Jefferson n'a donc pas pu participer aux débats portant sur la Constitution des États-Unis en 1787. Il les suit de loin, grâce à sa correspondance, et affirme son soutien à la déclaration des droits (en anglais Bill of Rights). C'est en 1785 que paraissent en France ses Notes on Virginia[7]. Lors de son séjour français, Jefferson profite de la vie culturelle de Paris. Il est très attaché à la France, mais se montre critique vis-à-vis de la monarchie absolue et des mœurs des Français, qu'il juge dissolues[8]. Il est témoin des premiers épisodes de la Révolution française. Jefferson commente et annote un projet de déclaration des droits[9] présenté par son ami La Fayette[10] au cours des débats sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Jefferson rentre aux États-Unis en novembre 1789.
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En mars 1790, Jefferson est choisi comme secrétaire d'État[11] du premier gouvernement de George Washington (1789-1793). Ses fonctions lui permettent d’organiser le secrétariat d’État et d'unifier les poids et les mesures. Jefferson soumet l’idée d’un système métrique pour le pays, mais sa proposition n’est pas retenue. Il entre en confrontation avec le secrétaire au Trésor Alexander Hamilton au sujet de l'importance des dépenses qui creusent le déficit en 1790. Ces dissensions prennent une dimension nationale et contribuent à la formation de deux partis politiques distincts (en anglais two-party system) : les républicains-démocrates[12] de Jefferson, contre les fédéralistes d’Hamilton. Le premier prône un pouvoir fédéral très restreint et veut donner aux États fédérés la quasi-totalité des pouvoirs sur la politique intérieure. Les deux formations politiques utilisent la presse pour convaincre l’opinion et les membres du Congrès. C'est le début du First Party System aux États-Unis.
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Jefferson et Hamilton ne sont pas plus d’accord sur la politique extérieure : le premier soutient le parti français à Washington lorsque la Grande-Bretagne déclare la guerre à la Convention en 1793. Le second ne cache pas ses sympathies anglophiles. Après le traité de Londres (Jay Treaty) qui accorde le soutien de Washington à Londres contre la France, Jefferson préfère se retirer sur ses terres de Monticello. Il se présente à l’élection présidentielle en 1796 : il arrive deuxième derrière John Adams, et devient son vice-président[13]. Sa fonction lui permet de retourner fréquemment en Virginie.
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Avec la quasi-guerre navale contre la France (1798-1800), les fédéralistes menés par John Adams font construire une marine de combat et lèvent de nouveaux impôts. Le Congrès adopte les Alien and Sedition Acts (Lois sur les étrangers et la sédition) auxquels s’oppose Jefferson. En 1800, Jefferson se lance à nouveau dans la campagne présidentielle.
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Ses adversaires politiques le décrivent comme un déiste, un athée et un ennemi de la religion chrétienne. Jefferson est également accusé d'entretenir une relation avec une de ses esclaves noires, dont il aurait eu plusieurs enfants. Son rival Alexander Hamilton le traite de démagogue. Jefferson réplique en accusant Hamilton de vouloir établir un régime monarchique. Ce dernier veut soumettre les intérêts individuels à la grandeur de la nation. Jefferson considère que la République doit assurer les droits individuels exprimés dans la Déclaration d’Indépendance.
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Finalement, les fédéralistes perdent l’élection présidentielle. Le Collège électoral se réunit le 3 décembre 1800 mais il ne peut départager les deux candidats démocrates-républicains Thomas Jefferson et Aaron Burr. Conformément à la Constitution, c'est la Chambre des représentants qui élit alors le président ; après 36 tours[14], Jefferson emporte la présidence le 17 février 1801, paradoxalement grâce au soutien de son ennemi Alexander Hamilton. Ce dernier le préfère en effet à Aaron Burr, qu'il trouve malhonnête et qui ne mérite pas, selon lui, d'accéder au pouvoir. Jefferson avait également promis à Hamilton de supprimer toutes les taxes intérieures, le gouvernement fédéral n'étant financé qu'à partir des droits de douane. Jefferson proposera la même année une abolition progressive de l’esclavage qui sera rejetée par le Sénat.
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Le premier mandat présidentiel de Thomas Jefferson est marqué par d'importants succès (achat de la Louisiane), des réformes politiques et une certaine popularité. Le président prend officiellement ses fonctions le 4 mars 1801. La cérémonie se déroule pour la première fois à Washington, D.C., qui devient la capitale fédérale. La présidence de Jefferson marque une étape importante dans la tradition démocratique américaine : elle représente en effet la première alternance entre les deux principaux partis politiques du pays.
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Le président étant parvenu à calmer l'opposition fédéraliste, plusieurs réformes sont entreprises sur le plan législatif. Dans le secteur des finances, les impôts directs, l’impôt sur l’alcool et la loi de 1798 sur les étrangers sont supprimées. Le gouvernement fédéral ne peut se financer que sur les droits de douane. Jefferson lutte également avec succès contre l'endettement du pays et favorise l'immigration en assouplissant les règles d'entrée sur le territoire américain. D'autre part, le premier mandat de Jefferson marque un approfondissement des institutions du pays. En 1803, la décision de justice Marbury contre Madison donne à la Cour suprême la faculté de vérifier la constitutionnalité des lois. En 1804 est adopté le XIIe amendement à la Constitution qui modifie le système des grands électeurs qui dorénavant votent séparément pour le président et le vice-président, diminuant ainsi le risque d’une cohabitation entre deux personnalités politiquement opposées.
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Jefferson envoie deux émissaires auprès de Napoléon pour négocier l'achat de La Nouvelle-Orléans. Ils se voient offrir l'ensemble de la Louisiane française, soit un territoire de 2,1 millions de kilomètres carrés[15], pour la somme de 60 millions de francs-or (15 millions de dollars). Jefferson approuve cet achat qui est ratifié par le Congrès le 30 avril 1803. La souveraineté américaine entre en vigueur le 20 décembre 1803 (acte du Louisiana Purchase). Cette annexion, la première du genre, double la surface des États-Unis. Elle représente l'un des plus beaux succès politiques de Jefferson. Elle constitue un moyen de stabiliser la jeune république en donnant des terres aux colons.
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Jefferson envoie l'expédition Lewis et Clark (1804-1806) vers la côte ouest pour reconnaître les territoires situés entre ceux de l'Union et l'océan Pacifique et trouver un passage fluvial à travers la barrière des montagnes Rocheuses. Il obtient du Congrès une subvention de 2 500 dollars afin de financer l'expédition. Jefferson rêve de trouver des mammouths, des volcans et des montagnes de sel, et surtout de rechercher le meilleur passage vers l'océan Pacifique à travers les montagnes Rocheuses. L'expédition permet l'étude des tribus amérindiennes, de la flore, de la faune et de la géologie de ces contrées. Jefferson peut donc être considéré comme l'un des initiateurs de la conquête de l'Ouest. Ordre avait été donné à Meriwether Lewis et à William Clark d'être amicaux et compréhensifs avec les tribus amérindiennes (majoritairement pacifiques — Lakotas mis à part), ce qu'ils firent. L'idée de Jefferson était de les prévenir de l'arrivée inéluctable de l'homme blanc au-delà de la Frontier (territoires amérindiens)[16].
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La fin du premier mandat de Jefferson est ternie par un drame familial : en avril 1804, sa fille Mary meurt des suites d’un accouchement difficile ; Martha est alors la seule survivante de ses six enfants. Jefferson se présente pour un deuxième mandat et remporte les élections le 5 décembre 1804.
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Le second mandat présidentiel de Thomas Jefferson est plus difficile que le premier. Avec son vice-président George Clinton, il doit faire face à plusieurs problèmes : sur le plan des affaires étrangères, Jefferson tente de préserver la neutralité de son pays face aux troubles des guerres napoléoniennes. En outre, le parti de Jefferson est affaibli par la scission de John Randolph qui forme le groupe des « Quids » ou « Vieux Républicains », qui se rangent aux côtés de James Monroe. Enfin, la conspiration de Burr menace l'unité du pays.
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Au début de l'année 1805, Jefferson apprend la rumeur d'un complot mené par Aaron Burr, qui avait été vice-président durant sa première présidence. Le personnage intriguait pour entraîner une sécession des États de l’Ouest américain. Burr préférait détruire l’Union plutôt que d’accepter la réélection de Jefferson. Après une longue période d'attentisme, le président se décide à le faire arrêter. Burr est finalement jugé en 1807, mais le tribunal décide de l'acquitter.
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À la fin du mandat présidentiel, le Congrès vote l'interdiction de la traite des Noirs (1808). Jefferson aurait sans doute remporté une troisième élection présidentielle, mais il décide de se retirer comme l’avait fait George Washington avant lui.
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Sur le plan des relations internationales, Jefferson essaie de maintenir la neutralité des États-Unis dans les guerres napoléoniennes en refusant de choisir entre la Grande-Bretagne et la France. Le président tente aussi de maintenir ouvertes les voies maritimes face aux attaques des corsaires et barbaresques d'Alger, ce qui l’amène à renforcer la marine de guerre. À ce moment, la marine britannique impose un blocus à la France et de nombreux navires marchands américains sont saisis par les Britanniques. Ces derniers tentent parfois d'enrôler de force les marins américains.
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En réponse à ces pratiques, Jefferson fait voter l’Embargo Act (« Loi sur l'embargo ») en 1807, qui stipule qu'aucun bateau ne peut entrer ni sortir des ports américains. Seuls perdurent quelques échanges clandestins, le commerce entre les États-Unis et le reste du monde disparaissant presque totalement. Cette mesure, destinée à affaiblir la Grande-Bretagne, a en fait largement nui à la prospérité américaine, faisant chuter le revenu réel des États-Unis de 8 %[17], impact inattendu étant donné la faiblesse des échanges américains avec le reste du monde à cette époque.
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L’Embargo Act est de plus critiqué parce qu'il contrarie les droits individuels et affecte l'activité des marchands de la côte Atlantique. Des manifestations éclatent dans certaines villes et des libelles contre Jefferson circulent : « Thomas Jefferson, vous êtes le plus fieffé imbécile auquel Dieu ait donné vie. Que Dieu vous voue au diable »[18]. Finalement, le Congrès obtient le pouvoir de réguler le commerce extérieur et décide d'abolir l’Embargo Act, qui est remplacé par la Nonintercourse Law[19]. Cependant, les relations commerciales avec la France et la Grande-Bretagne demeurent suspendues.
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Après son second mandat présidentiel, Jefferson se retire dans sa propriété de Monticello, où il dessine les plans de l'université de Virginie et s'adonne à satisfaire sa curiosité. Il collectionne les livres, gère sa plantation et reste attentif à la politique américaine. Jefferson intervient par exemple dans les débats relatifs au compromis du Missouri, critiquant la volonté des abolitionnistes de limiter l'esclavage, jugeant qu'elle porte atteinte aux droits des citoyens[20]. Il meurt le 4 juillet 1826 à une heure de l'après-midi, à l'âge de 83 ans, soit exactement cinquante ans après la signature de la Déclaration d'Indépendance dont il a été à l'origine. John Adams, lui aussi acteur majeur de la révolution américaine, s'éteint le même jour, quelques heures après son ami. Les derniers mots de Jefferson auraient été « sommes-nous déjà le 4 ? » et ceux de John Adams : « Thomas Jefferson vit-il toujours ? »[21] À l'époque, Jefferson fut célébré comme l'un des pères de la nation, une sorte de « saint laïque »[22].
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Jefferson est enterré à Monticello, aux côtés de sa femme et de ses filles. Il est l'auteur de sa propre épitaphe, qui ne fait aucune référence à son rôle de président :
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« Ici repose Thomas Jefferson,
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Auteur de la déclaration d'indépendance des États-Unis
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Auteur de la loi sur la liberté religieuse en Virginie
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Fondateur de l'université de Virginie »
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Thomas Jefferson a reçu une éducation classique et a côtoyé les élites culturelles de son temps : dès ses études à Williamsburg, il fréquentait le milieu cultivé du palais du gouverneur. Il consignait ses notes de lecture dans un cahier (le Commonplace Book), ce qui permet aux historiens de reconstituer ses influences philosophiques : Henry Home, Charles de Montesquieu, Cesare Beccaria, Thomas Hobbes, Henri Saint Jean de Bolingbroke[23]. Jefferson a beaucoup lu et s'est sans doute inspiré de John Locke pour rédiger la Déclaration d'Indépendance. Jefferson discutait avec les meilleurs esprits français de son temps (d'Alembert, Condorcet, Destutt de Tracy[24]) dans son hôtel parisien de Langeac ou à l'hôtel de la Monnaie. Il a aidé Jean-Nicolas Démeunier à rédiger ses articles sur les États-Unis dans l’Encyclopédie méthodique. Esprit curieux et éclairé, engagé en politique, Jefferson fait partie des élites intellectuelles du siècle des Lumières. Il était associé étranger de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et membre, puis président, de la Société américaine de philosophie, un cercle de discussions fondé par Benjamin Franklin.
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Selon les critères du XVIIIe siècle, Jefferson avait un physique agréable, sans être particulièrement beau[25]. Il était mince et mesurait 1,87 mètre[25]. Ses cheveux étaient blond roux et ses yeux gris. Il souffrait de migraines périodiques[26]. On sait peu de choses sur la vie privée et le caractère de Jefferson car il ne se livrait pas beaucoup dans ses écrits. En public, on le disait réservé et timide[22],[27], les Français le trouvaient froid. Ses contemporains louaient ses bonnes manières et sa générosité : les banquets qu’il donnait en tant que président des États-Unis étaient fastueux. Il accueillait ses amis et sa famille dans sa propriété de Monticello, qui pouvait héberger jusqu'à 50 personnes. Mais toutes ces dépenses finirent par le ruiner[24]. Ses talents d'écrivain et de diplomate (il était « doué pour les relations humaines »[28]) ont servi sa carrière politique. Sa vie privée reste mal connue : on sait qu'il s'était épris d'une certaine Rebecca Burwell pendant ses études et qu'il était sincèrement amoureux de sa femme[29]. Pour le reste, beaucoup de rumeurs circulaient sur ses relations avec Maria Cosway à Paris[30], avec Betsey Walker (la femme de son ami d’enfance), et enfin avec son esclave Sally Hemings. Ces rumeurs émanaient souvent de ses ennemis politiques, en particulier du camp fédéraliste.
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Thomas Jefferson a toujours défendu l'idée d'une république : dans la Déclaration d'Indépendance de 1776, il affirmait que le pouvoir royal est tyrannique. Lorsqu'il séjourna en France en tant qu'ambassadeur, il critiqua la monarchie absolue de Louis XVI. Il soutenait les valeurs de liberté et d'égalité dans ses œuvres et dans sa correspondance. Jefferson voulait limiter les pouvoirs du président : en 1787, il souhaitait restreindre son mandat à sept ans non renouvelables[31]. Il était opposé à tout faste cérémonial qui rappellerait la monarchie : lorsqu’il était président, il a toujours refusé de prononcer en personne le message annuel au Congrès, parce que cela lui rappelait le discours du trône du roi d’Angleterre.
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Afin d'établir un régime républicain, Jefferson croyait aux vertus de la raison et de l’éducation. Il voulait généraliser l’enseignement primaire en Virginie : à la fin des années 1770, il souhaitait ouvrir les écoles primaires à tous les enfants libres, garçons et filles. Il imagina un enseignement secondaire gratuit pour les pauvres. Mais ces propositions ne furent pas retenues à cause de leur coût jugé trop élevé pour l'État. C’est sous son premier mandat présidentiel que fut fondé West Point, qui était à l’origine une école d’ingénieurs. En 1819, Jefferson organisa l'université de Virginie et en devint le recteur. Cependant, il préférait la démocratie représentative à la démocratie directe et considérait que tous les Hommes ne sont pas égaux en intelligence[3]. Comme les autres Pères fondateurs, il se méfiait des excès du peuple. La liberté de la presse fut l’un de ses principaux chevaux de bataille. Il l'estimait nécessaire à la bonne marche de la démocratie, à la formation du citoyen et de l'opinion publique.
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Selon Jefferson, l’égalité devait passer par l’abolition du droit d'aînesse, afin d’empêcher la concentration des terres dans les mains des grands propriétaires. Inspiré par les idées de Rousseau, Jefferson rêvait d'une société de petits propriétaires terriens libres et égaux[32]. Quant à l'égalité politique, elle excluait les femmes, les Noirs et les Amérindiens. Il était persuadé que la démocratie ne pouvait pas s’épanouir si la majorité de la population restait pauvre. Au cours de sa vie Jefferson aura près de 700 esclaves, dont 200 au moins ont travaillé dans la plantation de Monticello[33]. Pour Jefferson, le bonheur fait partie des droits inaliénables de l'Homme, comme la vie et la liberté[34]. Les historiens et les philosophes ont beaucoup débattu sur le sens donné au mot « bonheur ». Il faut sans doute y voir un concept des Lumières, associé au droit de propriété, tel que l'entendait John Locke[35].
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Comme bien d'autres personnalités du XVIIIe siècle, Thomas Jefferson avait des idées qui peuvent sembler contradictoires avec ses actions sur la question de l'esclavage. Ses opinions et ses décisions ont évolué en fonction des événements et de son parcours personnel. Pendant la révolution américaine, Jefferson semblait vouloir supprimer l'esclavage et la traite des Noirs ; mais il n'était pas suivi par le Congrès. Il connut plus de succès en Virginie, qui décida d'abolir le commerce des esclaves en 1778[36]. En 1782, Jefferson fit passer une loi facilitant l’affranchissement personnel des esclaves[4].
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Pourtant, Jefferson était lui-même propriétaire de plusieurs centaines d'esclaves sur son domaine. Il en affranchit quelques-uns[37], la main d'œuvre servile était utile au fonctionnement de sa plantation de tabac, d'autant qu'il était couvert de dettes. Sa correspondance témoigne enfin d'arguments racistes : selon Jefferson, les Afro-Américains étaient inférieurs aux Blancs. En 1791, Benjamin Banneker, un mathématicien et inventeur noir affranchi, envoya à Jefferson un exemplaire de son Almanach, afin de le convaincre sur les capacités intellectuelles des Noirs[38]. Jefferson a été choqué par la révolte des esclaves de Saint-Domingue en 1790-1791 : il suggéra de transporter les Noirs libres au Sierra Leone, en Afrique[39]. À cette époque, il était convaincu que les Noirs ne pouvaient s’assimiler et que la question de l’esclavage menaçait la fragile unité du nouveau pays.
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De récentes études font penser que Jefferson eut une maîtresse noire, Sally Hemings, qu'il n'a jamais émancipée de son vivant[22]. Les analyses de l'ADN, menées par le docteur Eugene Foster sur les descendants connus de Jefferson et de Sally Hemings, semblent prouver qu'Eston Hemings était bien le fils de l'ancien président et de son esclave noire[40]. La question des esclaves noirs révèle les contradictions de la pensée jeffersonienne ainsi que la part d'ombre de sa vie privée. Passionné par les cultures précolombiennes, Jefferson prit cependant la défense des Amérindiens, qu'il jugeait « doués de raison »[41]. Dans sa deuxième adresse inaugurale en 1805, il dit que les Amérindiens devaient être traités à égalité avec les Blancs[42], mais il souhaitait également assimiler les indigènes[43] :
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« […] La chasse est devenue insuffisante pour la fourniture de vêtements et de nourriture aux Indiens. C’est pourquoi la promotion de l’agriculture et l’industrie à domicile sont essentielles dans leur préservation, et je suis disposé à les aider et à les encourager largement. Ceci les rendra capables de vivre sur des espaces plus restreints et rendra donc leurs vastes forêts sans utilité, sauf pour le bétail […]. »
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Pourtant le président proposait aussi leur transfert à l’ouest, sur les territoires vendus par la France : la plupart des tribus ont refusé, sauf celle des Chickamaugas qui se sont installés au nord-ouest de l’Arkansas[44]. Enfin, Jefferson niait la divinité de Jésus[24] et souhaitait la séparation des Églises et de l'État : dans l'une de ses lettres envoyée à une association baptiste, il évoquait le besoin d’un « mur de séparation » entre l’État et les Églises[45]. Pourtant, la Déclaration d'Indépendance fait clairement référence au Créateur, sans mention d'aucune religion : Jefferson était un déiste éclairé[1] favorable à la laïcité, comme en témoignent ses écrits : « j'ai toujours considéré qu'il s'agissait d'une affaire entre l'homme et son créateur, dans laquelle personne d'autre, et surtout pas le public, n'avait le droit d'intervenir[1] ». Vers la fin de sa vie, il réalise sa propre version du Nouveau Testament, expurgée de la quasi-totalité des éléments surnaturels. Ce petit livre, la « Bible de Jefferson », est exposé au musée national d'histoire américaine.
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Il est avéré qu'il ne se passionnait pas pour la théologie et qu'il empêcha sa fille de devenir catholique au cours de son séjour à Paris. Contrairement aux autres universités américaines de l’époque, et conformément aux vœux de Jefferson, l’université de Virginie ne donnait pas de cours de théologie. Ses détracteurs ont utilisé son déisme pour lui nuire et l'accusaient de manquer de foi[46].
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À la manière des humanistes de la Renaissance, Jefferson constitua une collection importante d'objets, qui vinrent agrémenter sa maison de Monticello. Lorsqu'il était en poste à Paris, il fit envoyer en Virginie des livres, des graines, des plantes, des statues, des meubles, des objets d'art, des instruments scientifiques et des dessins d'architecture du Vieux Continent. Jefferson chargea Lewis et Clark de collecter divers objets de l'Ouest américain (peaux d'animaux, cornes, os et artisanat amérindien). Une partie de ces collections sont toujours visibles à Monticello.
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Jefferson disposait de la plus importante bibliothèque privée des États-Unis (6 500 ouvrages environ en 1815). Il décida de les vendre à la Bibliothèque du Congrès après l'incendie de celle-ci par les troupes britanniques[38]. Cela lui permit de rembourser une partie de ses dettes. Il mit au point un système de classification original des livres, retenu par la Bibliothèque du congrès.
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On crédite souvent Thomas Jefferson de l'invention des bibliothèques publiques et de la notion de fair use qui leur est attachée[47].
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En tant qu'homme des Lumières, Jefferson s'intéressait à de multiples domaines de la connaissance tels que l'éducation, la musique, la linguistique ou la botanique. Il devait en même temps s'occuper de ses terres et de sa propriété.
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Thomas Jefferson a manifesté un intérêt constant pour l'architecture. Il fut initié à cette discipline par son père dans sa jeunesse et sensibilisé au cours de ses voyages en Europe. Il prenait de nombreux croquis des bâtiments qui l’intéressaient et étudiait l’œuvre de l’architecte Palladio dans les Quatri Libri dont il posséda plusieurs exemplaires. Son séjour en France le mit en contact avec l’architecture romaine (maison Carrée de Nîmes, pont du Gard) et classique (hôtel de Salm). De retour en Amérique, il souhaite créer des édifices qui reflètent ses idéaux républicains et démocratiques. Il contribua à développer le style fédéral dans son pays et à adapter l'architecture néo-classique européenne aux valeurs républicaines nées de la révolution américaine.
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Alors qu’il était secrétaire d’État, Jefferson a participé aux travaux de la commission chargée d’établir les plans de la nouvelle capitale Washington D.C. À une autre échelle, il a élaboré plusieurs plans d'édifices situés en Virginie, parmi lesquels sa maison de Monticello, près de Charlottesville. Jefferson contribua également au plan de l'université de Virginie, construite à partir de 1817. Pour le Capitole de Richmond (1785-1796), Jefferson a pris le parti d'imiter la maison Carrée de Nîmes, mais en choisissant l'ordre ionique pour ses colonnes. Il fut secondé par l'architecte français Charles-Louis Clérisseau.
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Entrée du capitole de Richmond en Virginie, de style néoclassique, dont le bâtiment fut inspiré par la maison Carrée de Nîmes.
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Monticello, la villa de Jefferson en Virginie.
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La rotonde de l'université de Virginie, dessinée par Thomas Jefferson.
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Thomas Jefferson s'intéressait aussi à l'archéologie, une science nouvelle, et les Américains le surnommaient « le père de l'archéologie » en référence aux techniques d'excavation qu'il avait développées. C'est à partir de 1784 que Jefferson décida de fouiller systématiquement les tertres amérindiens de sa propriété en Virginie. Pour comprendre le site, il mit au point une méthode archéologique (la stratigraphie) toujours utilisée par les archéologues : il creusa un fossé autour pour y pénétrer et étudia les différentes couches au lieu d'utiliser la technique prévalant à l'époque, creuser jusqu'à ce qu'on trouvât quelque chose. Les fouilles révélèrent des témoignages archéologiques des Mound Builders.
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Jefferson était aussi œnophile et amateur de bonne cuisine. Ainsi, pendant sa présidence, il offrait toujours les meilleurs vins à ses convives. Il aurait introduit aux États-Unis la crème glacée, les gaufres et les macaronis, et le muscat-de-frontignan. Pendant son séjour en tant qu'ambassadeur en France (1784-1789) il fit de nombreux voyages et ramena le meilleur aux États-Unis. Il était convaincu qu'il était possible « de faire de nombreux vins aux États-Unis, pas exactement les mêmes, mais aussi bons ». Il fit pousser de la vigne à Monticello mais elle fut affaiblie par des maladies locales. Jefferson ne put jamais produire du vin comme en Europe.
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D'une manière générale, Jefferson s'intéressait aux mathématiques, aux sciences et aux techniques. En France, il étudia le canal du Midi. Il s'intéressa notamment à l'amélioration de techniques agricoles : il tenait des carnets de notes agronomiques et correspondait avec l’agronome britannique Arthur Young. Sur son exploitation virginienne, il expérimenta plusieurs rotations des cultures et conçut un versoir universel adaptable sur toutes les charrues[48]. Il se passionnait également pour l'agronomie et cherchait de nouvelles semences pour améliorer les rendements.
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Jefferson inventa ou améliora aussi divers objets comme la machine de cryptage à rouleaux, la machine à macaronis, le polygraphe, le cylindre de Jefferson et divers objets (horloges, chaise tournante…) dont certains sont visibles dans sa villa de Monticello. Il participa à l'établissement du bureau américain des brevets (United States Patent and Trademark Office, USPTO), mais défendit une vision restrictive de la notion de brevet, en s'opposant notamment au brevetage des idées[49].
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Il rencontra le naturaliste allemand Alexander von Humboldt en 1804. Il collectionnait et classait les fossiles. Il faisait des relevés météorologiques[25]. Il s'intéressa de près à l'exhumation d'un squelette de mastodonte, trouvé près de Newburgh par Charles Willson Peale.
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Jefferson s'intéressait également à la géographie, comme le montre l'expédition Lewis et Clark. Il fut l'instigateur de la loi de 1796 qui cadastre les parcelles vendues aux colons : le découpage se faisait selon le principe d'une grille géométrique qui délimitait des parcelles carrées d'un mile de côté, pour une surface de 256 hectares. Jefferson appliquait ainsi au territoire le rationalisme des Lumières.
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Jefferson entretenait une correspondance étendue, particulièrement avec des scientifiques : il écrivit plusieurs lettres à Alexander von Humboldt[50], Condorcet, Jean-Baptiste Say, Joseph Priestley, Edward Jenner ou encore au comte de Buffon. Il gardait et classait ses lettres avec le plus grand soin. Ses amis lui demandaient souvent conseil. Il a également écrit plusieurs témoignages sur les pays qu'il a visités, en décrivant les problèmes économiques et les plus beaux monuments. Ses principales œuvres restent ses pamphlets au moment de la révolution, la Déclaration d'Indépendance, les Observations sur la Virginie et une autobiographie, écrite à la fin de sa vie.
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Jefferson était polyglotte : il avait appris plusieurs langues durant ses études, et avait perfectionné son français lorsqu'il était ambassadeur. Il pratiquait l'anglais, le latin, le grec, le français, l'espagnol et l'italien[25]. Il lisait La République de Platon dans le texte original[25] et a élaboré la première classification des langages amérindiens.
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Dans la saison 5 d’Epic Rap Battles of History, Thomas Jefferson affronte l’abolitionniste américain Frederick Douglass.
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Les Américains affirment « vénérer Washington, aimer Lincoln et se rappeler Jefferson »[51]. Selon un classement dressé par des historiens pour le magazine The Atlantic Monthly, il est le troisième Américain le plus influent de l'Histoire, derrière Lincoln et Washington[52]. Pourtant, nombreux sont les hommages rendus au troisième président des États-Unis : 29 comtés et 24 villes (dont la capitale du Missouri, Jefferson City) portent son nom de famille. Jefferson est représenté sur le mont Rushmore. Il a son sommet (plusieurs monts Jefferson), son monument dans la capitale fédérale (le Jefferson Memorial), son effigie figure sur le billet de deux dollars et sur la pièce de cinq cents. Le Jefferson Day est le jour de la fête officielle du Parti démocrate[53].
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L'image de Jefferson a évolué dans l'opinion : en France, il demeure moins connu que Benjamin Franklin. Une plaque commémorative se trouve à Paris au coin rue de Berry et des Champs-Élysées pour indiquer la résidence parisienne de Jefferson, et sa statue se trouve aux abords de la passerelle de Leopold Senghor (rue de Solferino, Paris, 7e arrondissement). Aux États-Unis, on a d'abord vu en lui un Virginien aristocrate et propriétaire d’esclaves. Il a ensuite été sacralisé pendant le New Deal. Enfin, on en a fait un homme progressiste, pragmatique, attaché aux libertés fondamentales et apôtre de l’expansionnisme américain : à Saint-Louis (Missouri), le Jefferson National Expansion Memorial célèbre le départ de l'expédition Lewis et Clark. On n'oublie pas non plus qu'il fut un homme des Lumières, comme en témoignent le Laboratoire Jefferson (Jefferson Lab) ou encore le Megalonyx Jeffersoni, un animal disparu. Ses talents d’architecte sont reconnus par le classement en 1987 de l’université de Virginie et de Monticello sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité. Le film Jefferson à Paris (Jefferson in Paris), réalisé par James Ivory rappelle qu’il fut un francophile convaincu.
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Thomas Woodrow Wilson, né à Staunton (Virginie) le 28 décembre 1856 et mort à Washington, D.C. le 3 février 1924, est le vingt-huitième président des États-Unis. Il est élu pour deux mandats consécutifs de 1913 à 1921.
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Sa présidence marque un tournant majeur dans la diplomatie américaine en mettant fin à presque un siècle d'isolationnisme pour s'ouvrir à une politique interventionniste toujours en cours un siècle plus tard. Il lance l’idée d’une instance de coopération internationale, la Société des Nations, que les États-Unis n'intégreront jamais. Le prix Nobel de la paix lui est décerné en 1919.
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Thomas Woodrow Wilson naît le 28 décembre 1856 à Staunton, en Virginie. Son père est pasteur de l'Église presbytérienne des États-Unis et le jeune Woodrow reçoit une éducation fortement imprégnée de ces croyances ; il est aussi marqué par ses souvenirs de la Guerre de Sécession et les désastres qu’elle a entraînés.
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À 19 ans, il entre à l'université de Princeton puis commence des études de droit. Il s'installe en tant qu'avocat mais au bout d'un an il reprend ses études et se tourne vers l'histoire et les sciences politiques. Il présente sa thèse de doctorat à 30 ans ; une analyse en faveur d'un plus grand pouvoir de l'exécutif au sein du gouvernement central qui devint un classique des études en sciences politiques. Influencé par des théoriciens britanniques comme Edmond Burke, Wilson est un libéral nostalgique de la pureté démocratique des premières années de la République. Il se destine à une carrière de professeur d'histoire mais rêve de s'engager en politique. En 1902, il devient président de l'université de Princeton et se lance dans une vaste réforme du système d'enseignement. Wilson est alors une des personnalités marquantes des élites intellectuelles américaines, spécialiste du fonctionnement politique des États-Unis[1].
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Le Parti démocrate, dont il est proche depuis les années 1890[1], le contacte en 1910 et le présente en tant que candidat au poste de gouverneur de l'État du New Jersey. Il doit sa victoire en particulier au soutien actif du « Colonel » House[1]. Élu, il se lance, en à peine un an, dans une réforme des lois électorales, désignation des candidats par des élections primaires directes, afin d’empêcher les machinations politiques. Il se fait rapidement remarquer par les chefs du parti au niveau national et réussit à se faire désigner candidat du Parti démocrate à l'élection présidentielle en 1912. Son colistier est Thomas R. Marshall gouverneur de l'Indiana dont la notoriété reste désormais liée à cette remarque : « la seule chose dont ce pays a besoin, c'est d'un bon cigare à 5 cents ».
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Sa campagne électorale est fondée sur l'élimination des conglomérats industriels, la création d'un impôt fédéral sur le revenu et des élections sénatoriales au suffrage universel. Il s'oppose ainsi à Theodore Roosevelt qui est partisan d'un pouvoir présidentiel fort, garant des libertés, alors qu'il défend la concurrence comme facteur d'équilibre.
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L’élection présidentielle de 1912 est une vraie triangulaire entre le candidat du Parti démocrate, le président sortant et candidat du Parti républicain et enfin Theodore Roosevelt qui fonde son propre Parti progressiste quand il ne peut obtenir la nomination du Parti républicain. Woodrow Wilson est élu grâce à la division au sein du Parti républicain ; le total des votes de Taft et de Roosevelt est en effet supérieur à celui obtenu par Wilson[2].
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Démocrate en politique, le style présidentiel de Woodrow Wilson est beaucoup plus exclusif. Parfois qualifié d'« autocrate éclairé », il consulte parmi son petit groupe de proches avant de trancher[1]. Les témoignages le décrivent comme peu enclin à la moindre remise en cause de ses décisions[1].
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4 mars : Investiture de Woodrow Wilson en tant que vingt-huitième président des États-Unis. Les deux orientations majeures de sa politique constituent le combat contre les trusts en faveur des classes les moins favorisées et la défense du principe de la liberté des mers et du commerce dont il fait le point principal de sa politique extérieure[1]. Ses proches et lui-même ayant peu d'expérience des relations internationales, ils se consacrent en priorité aux questions de politique intérieure[1].
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Le 8 avril, il fait un discours au Congrès pour obtenir la réforme des droits de douane. Il est le premier président depuis plus d’un siècle à s’être adressé en personne au Congrès. La loi réduisant fortement les droits de douanes, augmentés par les gouvernements républicains précédents, sera signée le 3 octobre.
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Le 31 mai est adopté le XVIIe amendement à la Constitution instituant l’élection des sénateurs au suffrage universel direct. Ils étaient auparavant élus par les assemblées législatives de chaque État.
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Le 23 décembre, Wilson signe le décret de création de la Réserve fédérale qui fait suite aux réflexions engagées après la Panique bancaire américaine de 1907.
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En politique étrangère, il signe, le 2 mai, l’acte de reconnaissance de la république de Chine proclamée en 1912 et, le 27 août, refuse de reconnaître le coup d’État au Mexique qui a porté le général Victoriano Huerta au pouvoir sans toutefois décider d’une intervention des États-Unis.
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21 avril 1914: Wilson ordonne à la marine d'envahir le port de Vera Cruz, Mexique. Le prétexte est l’arrestation de quelques marins américains en goguette par les autorités mexicaines. L'Argentine, le Brésil et le Chili tentent une médiation qui se révèlera inutile après la démission forcée du président Huerta en juillet. Les troupes américaines se retireront du Mexique en novembre.
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4 août : Les États-Unis déclarent leur neutralité dans le conflit entre l’Allemagne et la Belgique, la France, le Royaume-Uni. Le 15 août voit l'ouverture du canal de Panama.
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Le 14 octobre, Wilson signe une loi majeure sur la réglementation des entreprises. Elle fait partie de son programme des « nouvelles libertés » et interdit les ententes entre entreprises, les participations au capital croisées dans un même secteur d’activité etc. Elle autorise les arrêts de travail, les grèves et le boycott par les ouvriers.
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Le 7 mai 1915, Wilson et le gouvernement américain adressent une protestation à l'Allemagne à la suite du torpillage du RMS Lusitania, paquebot britannique, par un sous-marin allemand et au décès de 114 américains parmi les 1 198 victimes civiles. Le 29 juillet, Wilson ordonne l'intervention des troupes américaines à Haïti à la suite de l’assassinat du président et dictateur Vilbrun Guillaume Sam.
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Le 28 janvier 1916, Wilson propose la nomination à la Cour suprême de Louis Brandeis, le premier juge appartenant à la minorité juive.
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Le 15 mars, il ordonne l’intervention des troupes américaines au Mexique pour capturer Pancho Villa qui combat le gouvernement mexicain légitime. Les Américains ne quitteront le Mexique qu’au début de 1917 sans avoir réussi dans leur mission. En mai, Wilson ordonne l’intervention des troupes américaines en République dominicaine pour restaurer l’ordre public. L’occupation américaine durera jusqu’en 1924. Le 3 juin, le Congrès vote l’augmentation de l'armée américaine en réponse à la détérioration des relations avec l’Allemagne.
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16 juin : Le Parti démocrate désigne Wilson en tant que candidat à un second mandat présidentiel. Bien que le naufrage du Lusitania ait entraîné une vive tension entre l'Allemagne et les États-Unis et mis à mal la neutralité de ces derniers, Wilson se range à l'avis de son conseiller personnel Edward Mandell House qui, considérant que la grande majorité des Américains sont nettement opposés à toute entrée en guerre, le pousse, lors de la campagne électorale de 1916 à utiliser le slogan : « Grâce à moi, l'Amérique est restée en dehors du conflit européen »[1].
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Le 25 août, Wilson signe le décret créant le Service des parcs nationaux. Le 3 septembre, il signe la loi instituant la journée de 8 heures pour les cheminots.
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Le 7 novembre, Wilson est élu pour un second mandat.
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Le 3 février 1917, devant la violation des droits des neutres par l'Allemagne, Wilson rompt les relations diplomatiques avec celle-ci.
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5 février : Le Congrès annule le veto du président Wilson opposé aux lois empêchant l’admission des immigrants illettrés et restreignant l’immigration en provenance des pays d’Asie.
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4 mars : Investiture de Woodrow Wilson pour un second mandat présidentiel. Dans son discours il rappelle que les États-Unis sont neutres dans la guerre entre l’Allemagne et les autres puissances européennes mais indique que cette position sera probablement très difficile à tenir.
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19 mars : torpillage par un sous-marin allemand du paquebot Vigilentia (après celui en 1915 du Lusitania contre lequel les États-Unis avaient vigoureusement protesté).
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2 avril : Wilson fait un discours au Congrès pour demander une déclaration de guerre des États-Unis contre l’Allemagne. Elle sera adoptée par le Congrès et le président le 6 avril. Le pays s'engage dans la Première Guerre mondiale.
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14 avril : Wilson signe un décret créant un bureau chargé de l’information, de la propagande et de la censure pour la durée de la guerre.
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18 mai : Adoption de la loi instituant le service militaire obligatoire pour les jeunes hommes âgés de 21 à 30 ans. Les États-Unis n’avaient pas connu de conscription depuis la fin de la Guerre de Sécession.
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18 décembre : Proposition par le Congrès d'un amendement à la Constitution instituant la prohibition (fabrication, transport et vente) de l’alcool. Il deviendra le XVIIIe amendement en 1919.
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Le 8 janvier 1918, Wilson prononce un discours au Congrès donnant la liste des 14 points nécessaires à l’obtention de la paix.
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« The world must be made safe for democracy » (La paix dans le monde pour l'établissement de la démocratie) réclame notamment la création d'une « League of Nations » (SDN). Les autres points serviront de base au traité de Versailles de 1919. La première partie du traité de Versailles crée la SDN.
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11 novembre : après la signature de l'Armistice, le gouvernement allemand accepte d’ouvrir les négociations de paix à partir des « 14 points » développés par le président Wilson.
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4 décembre : Wilson embarque pour la France afin d’assister à la Conférence de la paix de Paris. C'est la première fois qu'un président américain en exercice se rend dans un pays étranger[3] durant son mandat[4].
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18 janvier : Wilson assiste à l’ouverture de la Conférence de paix de Paris.
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14 février : Wilson présente la Charte de la Société des Nations au cours de la Conférence de paix de Paris.
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Les 18 et 19 juin, Woodrow Wilson effectue une visite en Belgique.
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28 juin : Wilson présente en personne le Traité de Versailles à la ratification par le Congrès. Les Républicains y sont opposés ainsi qu'une partie significative des démocrates, conduite par Henry Cabot Lodge, qui souhaite la soumettre à d'importantes restrictions. Les raisons de cette opposition sont multiples : certaines sont économiques, d'autres politiques (il y a beaucoup de citoyens de souche allemande dans le Middle West, or le Traité de Versailles est jugé trop sévère envers les vaincus auxquels le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est refusé).
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4 septembre : alors que le Congrès n’a toujours pas ratifié le Traité de Versailles, Wilson décide de parcourir les États-Unis pour prononcer des discours en faveur de sa ratification et pour promouvoir son idée de Société des Nations. La dégradation de sa santé l'empêchera de finir sa tournée. Épuisé, il a une attaque cérébrale après quoi il est paralysé et psychologiquement affaibli. Il intime, à partir de ce moment, que les démocrates votent la ratification sans concession, mais le Congrès votera finalement contre la ratification le 19 novembre. Une deuxième tentative, explorant la voie d'un accord bipartisan, échouera en mars 1920 en raison de l'intransigeance de Lodge et Wilson[5].
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20 novembre : Wilson reçoit le Prix Nobel de la paix pour son action pendant la Première Guerre mondiale alors que sa popularité est au plus bas.
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5 mai : Wilson déclare l’illégalité du Parti communiste des États-Unis d'Amérique.
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20 mai : Le Congrès, qui continue à refuser la ratification du Traité de Versailles, vote la fin de l’état de guerre avec l’Allemagne. Wilson met son veto.
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Novembre : Le républicain Warren Harding, qui se présente contre l'héritage de Wilson, est élu avec une large majorité par les électeurs américains[5].
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Wilson a une vision idéaliste des relations entre les nations[6]. Il pense que le modèle américain peut être exporté car les peuples ont envie de démocratie. Il fait ainsi pression sur le gouvernement britannique pour une issue pacifique durant les troubles consécutifs à l'insurrection de Pâques 1916 en Irlande. Toutefois, Woodrow Wilson n’hésite pas à ordonner des interventions armées en Amérique centrale et dans les Caraïbes pour faciliter le transfert. Il déclarait, en 1901 : « Plus aucune nation ne peut désormais vivre sur elle-même et l'Ouest devrait nécessairement dominer l'Est. L'Est doit être ouvert et transformé, qu'on le veuille ou non ; les standards de l'Ouest doivent lui être imposés » (« No Nation can live any longer to itself and the West would necessarily dominate the East. The East is to be opened and transformed, whether we will it or no ; the standards of the West are to be imposed upon it »[7]).
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À Haïti, il fait intervenir les Marines le 28 juillet 1915 à la suite de l'assassinat du président et dictateur Vilbrun Guillaume Sam. Sous la supervision des Marines, la législature d'Haïti élit le candidat de Wilson, Philippe Sudre Dartiguenave, qui signera un traité faisant de jure d'Haïti un protectorat américain[8].
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Au Nicaragua, des troupes américaines seront stationnées dans le pays tout au long de l'administration Wilson, choisissant le président nicaraguayen et forçant le pays à la signature du Traité Bryan-Chamorro portant principalement sur la sécurité du canal de Panama.
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Le premier mandat de W. Wilson est marqué par son attitude vis-à-vis du conflit qui éclate en Europe, qui deviendra la Première Guerre mondiale. Tout en poursuivant une politique d'accroissement des forces militaires pour faire face à un éventuel engagement forcé, les États-Unis tentent de rester neutres et font des tentatives de paix car 15 % de la population américaine est née dans un des pays en guerre et une majorité a des attaches familiales dans ces mêmes pays.
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Woodrow Wilson envoie une note à tous les belligérants le 18 décembre 1916[9]. Il leur demande de préciser leurs buts de guerre[10] et se présente comme intermédiaire entre les pays. Mais l'Allemagne, qui s'oppose à toute médiation américaine, refuse également de préciser ses buts de guerre et rejette la proposition le 26 décembre[11].
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En 1917, soit trois ans après le début du conflit, les États-Unis interviennent massivement dans la guerre en Europe à la suite de la guerre sous-marine à outrance et du télégramme Zimmermann. La mobilisation de l'économie et de l'industrie est totale et les volontaires s'engagent pour rejoindre les conscrits dans l'armée. En janvier 1918, alors que la Première Guerre mondiale n'est pas terminée, le président Wilson adresse un message au congrès des États-Unis, qui doit garantir la paix. Ce discours des 14 points (« The world must be made safe for democracy »), prononcé au nom du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », réclame notamment la création d'une « Société des Nations » (SdN). Les autres points servent de base au traité de Versailles de 1919. Wilson demande :
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Les principes wilsoniens peuvent être résumés en trois termes : autodétermination des peuples, liberté et paix. Le discours des 14 points est diffusé dans les colonies où il suscite des espoirs de libération[6].
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En juin 1918, plus de deux millions de soldats américains sont engagés dans la guerre et la victoire est acquise. W. Wilson espère alors modifier radicalement l'ordre mondial, promouvoir les démocraties et la paix. Il participe aux négociations avec les trois autres puissances européennes victorieuses (le Royaume-Uni, la France et l'Italie) qui se terminent par le Traité de Versailles (1919). La ratification du traité se heurte à l'opposition du Sénat et Wilson se lance dans une campagne de discours dans les principales villes des États-Unis pour promouvoir le traité et sa « Ligue des nations ». Sa santé en pâtit et une attaque le laisse à moitié paralysé. Il finira son mandat reclus dans la Maison-Blanche en faisant transmettre ses ordres par sa femme et une petite équipe de fidèles.
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À la révolution de février 1917 la Russie devient une république socialiste dirigée par Alexandre Kerenski, mais en octobre 1917, un coup d'État bolchevik met au pouvoir un gouvernement intransigeant, celui de Vladimir Ilitch Lénine, qui décide de faire la paix avec l'Allemagne (qui l'avait financé dans ce but[réf. souhaitée]) et dont l'objectif avoué est de renverser l'ordre capitaliste du monde. Face à cette situation, les Alliés décidèrent d'intervenir en Russie sous prétexte de sauver les légions tchèques (soldats austro-hongrois prisonniers en Russie) et d'empêcher les Allemands ou les Bolcheviques de s'emparer de l'armement allié envoyé pour soutenir l'effort de guerre russe. Wilson envoya des forces armées à Vladivostok pour aider au retour des prisonniers tchèques et slovaques reculant vers l'est (face à l'avance de l'Armée rouge) le long de la voie du transsibérien. Les troupes américaines débarquèrent également à Arkhangelsk pour sécuriser les fournitures envoyées aux forces tsaristes. Bien que n'ayant pas été envoyées pour affronter les Bolcheviques, les forces américaines eurent plusieurs engagements contre l'Armée rouge. Wilson retira la majeure partie de ces forces en avril 1920 mais à Vladivostok, certaines restèrent jusqu'en 1922.
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Bien que membre du Parti démocrate et concurrent de Theodore Roosevelt, républicain progressiste, dans la course à la présidence, Wilson et lui ont un programme dont les objectifs, sinon les moyens, sont similaires. Sur bien des points il continue sa politique en luttant contre les grands conglomérats industriels et financiers, en renforçant le pouvoir du gouvernement fédéral et même en mettant en place un service chargé des parcs nationaux.
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Wilson est aussi le créateur du système bancaire actuel. Il met en place la « Réserve fédérale », autorité qui régule la quantité d'argent en circulation et le taux d'intérêt de base dans le pays et qui définit les conditions permettant aux banques de disposer de fonds permettant d'accorder des prêts.
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Durant son mandat, la Constitution des États-Unis est amendée trois fois :
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Lorsqu’en mai 1915, un sous-marin allemand coule un navire britannique, le Lusitania, dont une partie des passagers sont américains, l’incident génère un fort ressentiment anti-allemand. C’est dans ce climat que se déroulent les élections de 1916 où le Parti socialiste monte une campagne virulente contre l'engagement américain dans la guerre. Son audience est limitée sur le plan national mais il obtient plus de 20 % des voix dans certaines villes de la côte Est, dont New York. Les libertés individuelles sont attaquées par le passage de lois interdisant la critique du gouvernement et les américains d'origine germanique font souvent l'objet d'agressions de la part de la population.
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La politique intérieure est aussi influencée par l'attitude des américains d'origines allemande et irlandaise qui soutiennent leurs compatriotes opposés en Europe aux britanniques.
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Par contre la mobilisation des hommes pour faire la guerre permet aux femmes de tenir un plus grand rôle dans l’économie et la politique. Le XIXe amendement leur donne le droit de vote.
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Les mandats de Wilson sont aussi marqués par les lois, auxquelles il s’opposera sans succès, limitant fortement l’immigration à partir des pays d’Asie et celle obligeant les immigrants à subir un test pour éliminer les illettrés.
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Woodrow Wilson, dont l'épouse affirmait faire partie de la lignée des descendants de la célèbre Pocahontas, est aussi le premier président à désigner à la Cour suprême des États-Unis (les juges sont nommés à vie), un juge appartenant à la minorité juive, Louis Brandeis.
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S'il n'était donc pas raciste envers les Amérindiens, ni antisémite, il était en revanche raciste envers les Afro-Américains[12],[13],[14] : durant ses mandats, il conforte les blancs du Sud dans une idéologie ségrégationniste. Une ségrégation totale est instaurée à Washington et les employés noirs de l’administration sont pour la plupart renvoyés[12].
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W. E. B. Du Bois dénonçant dans le journal NAACP la ségrégation que subissent les noirs dans le Sud. Woodrow Wilson répond : « La ségrégation n'est pas une humiliation, mais un avantage, et devrait être considérée comme tel par vous, messieurs » (« Segregation is not a humiliation but a benefit, and ought to be so regarded by you gentlemen »
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Parlant de l'Histoire du peuple américain, Wilson déclare : « Les hommes blancs ont développé un instinct simple d'auto-préservation… jusqu'à ce qu'enfin ils fassent naître un grand Ku Klux Klan, un véritable empire du Sud pour protéger le Sud du pays » (« The white men were roused by a mere instinct of self-preservation… until at last there had sprung into existence a great Ku Klux Klan, a veritable empire of the South to protect the southern country »
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Ainsi, malgré les nécessités du service militaire national, les 400 000 soldats noirs ont été affectés dans des régiments particulièrement exposés ou, au contraire, relégués à des tâches considérées alors subalternes. Dans la marine, par exemple, ce sont les Noirs qui sont aux cuisines.
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Wilson transforme fondamentalement le rapport de force entre les pouvoirs législatif et exécutif en donnant la prééminence à ce dernier. Le président devient un acteur majeur de la politique américaine et en devient responsable.
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Wilson abandonne le pouvoir en 1921. Il se retire dans sa maison de Washington, handicapé par sa paralysie et un début de cécité. Il continue malgré tout à soutenir son idée de « Ligue des nations » en publiant un livre et des articles. Il meurt le 3 février 1924 et sera inhumé dans la cathédrale nationale de Washington. Il est le seul président américain inhumé à Washington[15].
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Wilson et le Congrès instituent la célébration de la « Fête des Mères » le deuxième dimanche de mai à partir de 1914.
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En France, des avenues, des boulevards, des places, des rues, des quais, et des ponts portent son nom dont :
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Adventure Time (Adventure Time with Finn and Jake aux États-Unis ; Adventure Time avec Finn et Jake au Québec) est une série d'animation américaine créée par Pendleton Ward, diffusée du 5 avril 2010 au 3 septembre 2018 sur Cartoon Network.
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La série suit les aventures de Finn, un jeune garçon de 12 ans et de son frère adoptif Jake, un chien possédant comme pouvoir magique la capacité de changer de taille et de forme.
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En France, la série est diffusée depuis le 12 juin 2011 sur la même chaîne en version française, elle est également diffusé sur Gulli depuis le 1er janvier 2016. En Belgique, elle est rediffusée sur La Trois. Au Québec, elle est diffusée depuis la rentrée 2012 sur Télétoon sous le titre de Adventure Time avec Finn et Jake.
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Le générique de début est interprété par Christophe Lemoine.
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Quelques courts jeux vidéo sont publiés sur les sites de Cartoon Network[2]. En septembre 2012, une game jam Adventure Time est organisée ; les 48 heures de l'évènement ont résulté en une centaine de jeux vidéo indépendants mettant en scène l'univers de la série[3]. Le 20 novembre 2012, WayForward Technologies publie Adventure Time: Hey Ice King! Why'd You Steal Our Garbage?!!, un grand jeu d'aventure dans le monde de Ooo sur Nintendo DS et 3DS[4]. Le jeu atteint un score Metacritic de 78 pour cent[5]. Les mêmes développeurs réalisent un second jeu, Adventure Time : explore le donjon et pose pas de question!, sorti à l'automne 2013.
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Deux applications mobiles sont sorties s'inspirant de l'épisode: La Guerre des cartes et se nomment Card Wars[6] et Card Wars Kingdom[7].
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La basilique Saint-Pierre (en latin : Sancti Petri et en italien : San Pietro in Vaticano) est le plus important édifice religieux du catholicisme. Elle est située au Vatican, sur la rive droite du Tibre, et sa façade s'ouvre sur la place Saint-Pierre.
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Elle a été construite là où, sous la volonté de l'empereur Constantin Ier, les premiers pèlerins venaient rendre un culte à saint Pierre à l'emplacement du cirque de Caligula et de Néron.
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Inscrite sur la liste du patrimoine mondial, établie par l'UNESCO, la basilique Saint-Pierre est considérée comme la plus grande conception architecturale de son temps et demeure l'un des monuments les plus visités au monde. Sa construction, à l'emplacement de l'antique basilique vaticane construite sous l'empereur Constantin Ier, commence le 18 avril 1506 et est achevée en 1626. Ses architectes les plus importants sont Bramante, Michel-Ange, Maderno et Le Bernin.
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La basilique Saint-Pierre est un important lieu de pèlerinage qui rassemble sur sa place au minimum 150 000 catholiques chaque dimanche lors de l'angélus pontifical. Ce n'est pas la cathédrale du diocèse de Rome, puisque l'évêque de la ville siège à Saint-Jean de Latran, mais c'est l'église du pape et de l'État pontifical. Elle est également l'une des deux églises paroissiales de la cité du Vatican (l'autre étant l'église Sainte-Anne-des-Palefreniers). Bien que le Nouveau Testament ne mentionne pas la présence de l'apôtre Pierre, premier chef de l'Église chrétienne à Rome ou son martyre dans cette ville, la tradition catholique immémoriale indique que la tombe de saint Pierre est située sous le maître-autel, au centre de l'église, sous le baldaquin baroque.
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La basilique Saint-Pierre est la deuxième des quatre basiliques majeures de Rome, après Saint-Jean-de-Latran, avant Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs.
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Avec une superficie de 2,3 ha et une capacité de plus de 60 000 personnes, elle est la plus grande église catholique au monde. Elle est aussi un des lieux les plus saints du christianisme, puisqu'elle abrite la sépulture de saint Pierre qui, selon la tradition catholique, fut le premier évêque d'Antioche et de Rome, donc le premier pape.
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Au début de l'Empire romain, peu avant la naissance du Christ, le site était occupé par quelques villas, bâties autour de jardins impériaux qui furent la propriété d'Agrippine l'Aînée. Son fils, Caligula (37-41 apr. J.-C.), y fit construire un cirque privé, le Circus Vaticanus ou cirque de Caligula et de Néron, dont l'actuel obélisque du Vatican constitue l'un des seuls vestiges.
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C'est dans ce cirque, ainsi que dans les jardins adjacents, qu'eut lieu le martyre de beaucoup de chrétiens de Rome à l’époque de Néron (54-68). Une tradition immémoriale[précision nécessaire] place le martyre de l'apôtre Pierre dans l'enceinte même du cirque — inter duas metas (« entre les deux bornes ») de la spina (mur central bas autour duquel tournaient les chars), dont le centre était occupé par le futur obélisque du Vatican. Selon la tradition transmise par des ouvrages apocryphes (tels les Actes de Pierre[1]), Pierre fut crucifié vers 65, la tête en bas par humilité, car il ne se jugeait pas digne de mourir comme le Christ. Selon une autre version, il peut s'agir d'une cruauté supplémentaire volontairement infligée par les Romains[2].
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La tradition localise l’emplacement de la tombe de l'apôtre, indiquée par une pierre rouge, au sein d'une nécropole située au nord du cirque de Caligula et de Néron, dont elle est séparée par une route secondaire, la Via Cornelia.
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Déjà, du vivant de Pierre, après la crucifixion du Christ, les Actes des Apôtres relatent le fait que celui-ci tient une place importante dans l’Église chrétienne naissante. En effet le Christ lui avait dit : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église. » (évangile selon Matthieu).
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Dans la basilique constantinienne, un édicule, situé à l'emplacement habituel de l'autel à la butée des nefs, signifiait l'emplacement de l'inhumation de saint Pierre. Placé sur une petite estrade en marbre, il prenait la forme d'un baldaquin supporté par des colonnes torses en bronze et prolongé par un portique à colonnes. Au centre, sous le baldaquin, se trouvait un petit édicule de marbre aux portes de marbre doré donnant accès, en jour de fête, à la sépulture de saint Pierre. Ce dispositif est l'une des premières manifestations du culte des reliques des saints.
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Le 23 décembre 1950, le pape Pie XII annonce la découverte d'une sépulture sous la crypte de la basilique, inaccessible depuis le IXe siècle. Cette découverte couronne dix ans de recherches archéologiques menées par le Saint-Siège, mais il n'est pas absolument certain que les ossements découverts soient ceux du saint martyr.
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L'étude par les archéologues des restes découverts dans la sépulture révèle trois détails permettant de formuler une hypothèse d'identification[3], sans cependant imposer une conclusion incontestable :
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Ces restes sont accessibles par l'escalier de marbre situé au niveau de l'autel papal. Ainsi, le pape Paul VI annonce, en 1968, après avoir pris connaissance des études scientifiques menées sur le tombeau, qu'il doit s'agir selon toute probabilité des restes du corps de Saint Pierre[4].
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L'ancienne basilique était due conjointement à l'empereur Constantin Ier et au Pape Sylvestre Ier. Commencée en 326[5],[6], elle nécessita la démolition du cirque de Caligula et de Néron ou Circus Vaticanus qui s'étendait sur la partie sud du chantier. Constantin décida de raser les sépultures de la nécropole païenne alignées le long d'un sentier, car la tradition y fixait la tombe de saint Pierre[7]. L'empereur pensa ainsi construire l'autel de sa basilique paléochrétienne au-dessus de cette tombe, faisant de l'édifice une basilique cémétériale avec un pavement souvent ouvert pour pouvoir y descendre des sarcophages. La basilique fut consacrée le 18 novembre 326 par le pape Sylvestre Ier[8].
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C'était une basilique de 8 052 m2 (soit 122 × 66 m), comportant une nef à cinq vaisseaux, c'est-à-dire un vaisseau principal bordé par deux doubles bas-côtés, séparés par des colonnes de marbre coloré, puis un transept saillant et terminée par une abside semi-circulaire, construite autour de la tombe de saint Pierre. L'édifice était précédé d'un grand péristyle ou atrium, dit parfois quadriportique, cour à portique au centre de laquelle se trouvait une fontaine à ablutions décorée d'une pomme de pin et de paons en bronze. Celui-ci se situait sur la partie ouest de l'actuelle place Saint-Pierre.
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De grandes dimensions, l'édifice était long d'environ 103 mètres. Il occupait la majeure partie de la superficie de l'édifice actuel. Il était relativement sombre et tout un apparat de luminaires venait compléter l'éclairage[9].
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La basilique était un des principaux lieux de pèlerinage au Moyen Âge. Le cœur de la basilique était l'autel de la « Confession de Saint-Pierre » dont une ouverture, la fenestella confessionis, permettait aux pèlerins de voir les reliques de l'apôtre[10].
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En août 846, lors du pillage de Rome, la basilique fut profanée par les Sarrasins. Le pape Léon IV fit alors édifier de 848 à 852 la cité léonine pour défendre la basilique contre les incursions musulmanes. Cela ne l'empêcha pas d'être pillée par les Normands en 1084[11].
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Au début du XIVe siècle, lors du départ des papes pour Avignon, la basilique menaçait de tomber en ruine[12].
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Après le retour des papes avignonnais à Rome en 1378, le premier pape qui, au milieu du XVe siècle, semble avoir pensé sérieusement à une reconstruction de la basilique fut Nicolas V qui se fit exposer, à partir de 1451 par Bernardo Rossellino le projet d'un nouvel édifice ou d'une rénovation complète de l'ancienne basilique. Le projet n'aboutit pas en raison du décès du pontife en 1455[13]. Son successeur, Calixte III suspend tous les projets de construction afin de consacrer les ressources financières à la mobilisation contre l'Empire ottoman[13]. Les travaux de rénovation de l'antique basilique reprennent sous Pie II sous la direction de Francesco del Borgo[13]. En 1505, le pape Jules II décide dans un premier temps de faire construire un mausolée à proximité de la basilique. Celui-ci est destiné à accueillir le monument à son image, déjà commandé à Michel-Ange[14]. Durant l'été, le pape se ravise et décide de démolir l'ancien édifice pour construire à la place un bâtiment[13] plus vaste et plus moderne, plus à même de remplir les fonctions d'une basilique pontificale. Ce projet donne lieu à un concours d'architectes, auquel prennent part un grand nombre d'artistes qui se succèdent pendant environ 120 ans. Les travaux se poursuivent depuis le pape Léon X au pape Innocent X.
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Le pape Jules II, puis son successeur Léon X, ont recours aux indulgences pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre, ce qui provoque la réaction de Martin Luther. Le moine allemand condamne le commerce des indulgences dans ses 95 thèses (31 octobre 1517) comme une pratique abusive de l'Église catholique romaine qu'il assimilait à une manipulation de la volonté de Dieu. Cette date symbolique correspond à la naissance du protestantisme[15].
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Le projet du pape Jules II suscite un grand nombre de propositions émanant de nombreux architectes. C'est finalement le plan de Bramante qui est choisi pour la future basilique. Celui-ci est en rupture avec le plan de l'antique basilique[16]. Le projet initial est un édifice en forme de croix grecque contenue au sein d'un cercle[16]. Cette forme de croix grecque symbolise le Christ universel[16]. Bramante dessine une basilique deux fois et demie plus longue que l'ancienne mais aussi trois fois et demie plus large, pour une surface de 24 000 m2[16]. Le pape Jules II fait poser la première pierre le 18 avril 1506[17]. Le dôme est inspiré du plan du Panthéon à Rome[18], à la différence que le dôme du Panthéon est soutenu par un mur cylindrique continu, alors que celui du projet de Bramante n'était soutenu que par quatre piliers, suivi en cela par l'actuelle coupole construite par Michel-Ange. Ce dôme devait être surmonté d'une lanterne sur le modèle de celle de la cathédrale de Florence conçue par Michelozzo pour Filippo Brunelleschi[19].
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Bramante avait envisagé un dôme central entouré de quatre dômes plus petits, dans les axes diagonaux. Le chœur, la nef et les transepts étaient conçus à deux travées finissant en une abside. À chaque coin du bâtiment serait érigée une tour, afin d'obtenir un plan carré, avec des absides en projection, chacune pourvue de deux grands contreforts radiaux, qui devaient équarrir sa forme demi-circulaire[20].
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Après la mort du pape Jules en 1513, Bramante (mort en 1514) fut remplacé par Giuliano da Sangallo, Giovanni Giocondo, qui moururent tous deux en 1515, et Raphaël. Le changement principal dans le plan de Raphaël fut la nef à cinq travées, avec une série de chapelles absidiales dans les allées latérales. Le plan de Raphaël pour le chœur et les transepts renforçait encore davantage l'aspect carré des murs extérieurs en réduisant les tours, et soulignait les absides semi-circulaires en les entourant chacune d'un déambulatoire[21].
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En 1520, Raphaël mourut à son tour, à l'âge de 37 ans. Son successeur, Baldassarre Peruzzi, maintint les changements que Raphaël avait proposés pour l'arrangement intérieur des trois absides principales, mais apporta d'autres modifications, se rapprochant du plan en croix grecque et d'autres détails du plan de Bramante[22]. En 1527, Rome fut pillée par l'empereur Charles Quint. Peruzzi mourut en 1536 sans voir l'achèvement de son plan[18].
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Prenant la suite, Antonio da Sangallo le Jeune soumit un plan combinant dans son apparence les caractéristiques de ceux de Peruzzi, Raphaël et Bramante, en dynamisant la perspective de l'édifice et en le prolongeant par une nef courte pourvue d'une large façade et d'un portique. Par rapport à celui de Bramante, son nouveau dôme était beaucoup plus compliqué, tant au niveau de la structure qu'à celui de la décoration, et il était pourvu de côtes extérieures. Comme Bramante, Sangallo proposa une lanterne surmontant le dôme, conçue sous une forme plus grande et beaucoup plus compliquée. L'essentiel du travail de Sangallo fut finalement de renforcer considérablement les piliers centraux, qui commençaient à donner des signes de faiblesse[23].
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Le 1er janvier 1547, sous le règne du pape Paul III, Michel-Ange, déjà septuagénaire, succéda à Antonio da Sangallo le Jeune comme Capomaestro, surintendant de la construction de la basilique[24]. On peut le considérer comme le principal auteur des bâtiments tels qu'ils se présentent aujourd'hui et comme l'architecte grâce à qui le projet fut achevé. Ce n'est pas de gaîté de cœur qu'il s'engagea dans cette entreprise, presque contraint par le pape Paul III, contrarié à la fois par la mort du candidat qu'il avait choisi, Giulio Romano, et par le refus de Jacopo Sansovino de quitter Venise. Michel-Ange a écrit : Je n'entreprends cette tâche que pour l'amour de Dieu et en l'honneur de l'Apôtre. Et il exigea carte blanche pour achever le projet par tous moyens qu'il jugerait utiles[23].
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Michel-Ange reprit le chantier de construction au moment où les quatre énormes piliers, surpassant par leur taille tous ceux bâtis depuis la Rome antique, s'élevaient en arrière de la nef restante de l'ancienne basilique. Il hérita également des nombreux projets conçus par quelques-uns des plus brillants architectes et ingénieurs du XVIe siècle. Certains éléments étaient communs à tous ces projets : le dôme devait rivaliser en grâce avec celui conçu par Filippo Brunelleschi un siècle plus tôt pour la cathédrale Santa Maria del Fiore, qui dominait la Florence de la Renaissance, et le plan devait adopter une forme fortement symétrique, celle de la croix grecque, à l'exemple de la Basilique Saint-Marc à Venise, ou bien de la croix latine, avec des transepts et un chœur de forme identique, à l'exemple de la cathédrale de Florence.
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Même si le travail avait peu progressé depuis quarante ans, Michel-Ange ne rejeta pas les idées des architectes précédents, mais s'attacha plutôt à les inclure dans le développement d'une vision globale du projet. Avant tout, Michel-Ange reconnut la qualité essentielle du dessin original de Bramante. Il abandonna donc le plan en croix latine[25].
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La basilique telle qu'on peut la voir aujourd'hui a été prolongée par une nef conçue plus tard par Carlo Maderno. C'est le chœur, dominé par l'immense dôme, qui est proprement l'œuvre de Michel-Ange. À cause de son emplacement à l'intérieur de la cité du Vatican et parce que la perspective de la nef et de la façade cache le dôme depuis la place Saint-Pierre, le travail de Michel-Ange est mieux apprécié à une certaine distance. Il est toutefois évident que l'architecte a beaucoup réduit les formes géométriques du plan de Bramante, clairement inscrites dans un plan carré, et aussi celles dessinées par Raphaël, sur plan carré à projections semi-circulaires[26].
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Michel-Ange a estompé la disposition géométrique d'origine en établissant une maçonnerie externe massive et en comblant les angles par des sacristies ou des cages d'escaliers. L'effet créé donne l'impression d'une surface de mur continue, seulement fractionnée de saillies et de décrochements, mais les angles droits qui définissent habituellement le changement de direction aux coins d'un bâtiment ont bel et bien disparu. Cet agencement extérieur est ponctué de pilastres corinthiens. Au-dessus d'eux, l'énorme corniche se déroule en une bande continue qui comprime l'ensemble du bâtiment[27].
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Le dôme s'élève à une hauteur totale de 136,57 mètres, depuis le sol de la basilique jusqu'au sommet de la croix qui la surmonte. C'est le second plus haut dôme du monde après la basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro. Son diamètre intérieur est de 41,47 m, donc légèrement inférieur à celui du Panthéon de Rome ou de la cathédrale Santa Maria del Fiore de Florence. Ce diamètre est cependant supérieur à celui de la coupole de la basilique byzantine de Sainte-Sophie à Constantinople, édifiée en 537. Les architectes successifs de la basilique se sont largement inspirés des coupoles préexistantes de la cathédrale de Florence et du Panthéon pour définir les plans du dôme[28] ; ce dernier était déjà annoncé pour être le plus grand de la Chrétienté et du monde[N 1].
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Le plan de Bramante pour le dôme de Saint-Pierre suit de près celui du Panthéon. Il était conçu pour être construit, comme lui, en béton de tuf, dont Bramante avait retrouvé une formule. À l'exception de la lanterne, le dôme de Saint-Pierre était en coupe assez semblable à son modèle, à ceci près qu'à Saint-Pierre, le mur de soutien devait céder la place à un tambour reposant sur quatre piliers massifs.
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La coupole de Sangallo s'inspirait à son tour tout autant de celle du Panthéon que de celle de Florence, mais à Rome, la forme assez délicate de la lanterne, imitant celle de Florence, devait toutefois se commuer en une structure beaucoup plus massive[31].
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Après la mort de Sangallo en 1546, Michel-Ange reprend la conception du dôme, en tenant compte de tout ce qui avait été fait auparavant. Son dôme, comme celui de Florence, est constitué de deux coques, l'extérieure en pierre comportant 16 côtes principales (16 arêtes ou nervures rayonnantes sur cintres relayées entre chacune d'elles par trois nervures secondaires), ces arcs de soutien qui renforçant la solidité du dôme), deux fois plus qu'à Florence, mais moins que dans le projet de Sangallo. Comme dans les plans de Bramante et Sangallo, le dôme est élevé sur un tambour supporté par des piliers[34]. Le péristyle de Bramante et l'arcade de Sangallo sont ramenés à 16 paires de colonnes corinthiennes, chacune de 15 mètres de haut. Visuellement, elles semblent supporter chacune des côtes du dôme, mais structurellement elles sont probablement tout à fait surabondantes. La raison en est que le dôme est de forme ovoïde, montant abruptement, à l'imitation de la coupole florentine, et exerçant donc moins de poussée vers le sol que ne le fait un dôme hémisphérique, comme celui du Panthéon, qui doit être soutenu par un solide mur de soutènement[18],[23].
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Le profil ovoïdal du dôme a été le sujet de beaucoup de spéculations et de débats universitaires durant les siècles passés. Michel-Ange mourut en 1564, ayant achevé le tambour du dôme et considérablement renforcé les piliers de Bramante. Après sa mort, le travail fut poursuivi par son assistant Vignola, assisté de Giorgio Vasari, chargé par le pape Pie V de veiller au strict respect des plans de Michel-Ange. En 1585, l'énergique pape Sixte Quint désigna Giacomo della Porta, aidé de Domenico Fontana. Son pontificat de cinq ans devait voir l'avancement rapide de la construction[23].
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Michel-Ange a laissé des plans, dont une des premières esquisses du dôme et quelques dessins de détail. On a aussi les gravures très détaillées publiées en 1569 par Étienne Dupérac, qui les présentait comme le dernier jet voulu par le maître. Michel-Ange, comme Sangallo, a laissé un grand modèle en bois. Giacomo della Porta a modifié ce modèle par la suite, conformément aux changements qu'il a effectués dans l'architecture de la basilique. Ces changements ne dénaturaient pas, pour la plupart, l'œuvre originale et consistaient en de petites améliorations, comme l'ajout d'impostes de lions sur le tambour en l'honneur du pape Sixte Quint et celui d'un bandeau de pinacles autour de la flèche au sommet de la lanterne, ainsi que le proposait Sangallo. Le seul changement important apporté au modèle par della Porta — à moins qu'il ne l'ait été par Michel-Ange lui-même juste avant sa mort — fut la décision d'élever la coque extérieure du dôme extérieur plus en hauteur[23].
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Giacomo della Porta et Domenico Fontana achevèrent la construction du dôme en 1590, dernière année du pontificat de Sixte V.
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Avant de placer le cintre, où il n'entra pas moins de onze cents poutres, dont cent avaient cinq pieds de diamètre, les deux artistes tracèrent le dessin complet de la coupole, avec toutes ses proportions, dans la vaste basilique de Saint-Paul ; puis ils se mirent à l'œuvre. Commencée le 15 juillet 1588, « la coupole, qui a été voûtée en vingt-deux mois par six cents hommes qui travaillaient tous les jours, et souvent la nuit, a été bâtie à la hâte, sans aucune précaution[N 2],[35]. Le 14 mai 1590, on en plaça la dernière pierre bénie par le pontife, au bruit de l'artillerie du château Saint-Ange. On avait employé cinq cent mille livres pesant de cordages pour élever les matériaux, trente milliers de fer pour lier la coupole qui est double et serrer l'intérieur par deux cercles, un million de livres de plomb pour le revêtement extérieur et dépensé pour les seules voûtes deux cent mille écus d'or »[36].
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Le pontificat de son successeur, Grégoire XIV, vit la réalisation de la lanterne par Fontana et la gravure de l'inscription en l'honneur de Sixte Quint. Le pape suivant, Clément VIII, fit mettre en place la croix, événement qui prit toute une journée durant laquelle sonnèrent les cloches de toutes les églises de la ville. Les bras de la croix renferment deux coffrets de plomb, l'un contenant un fragment de la Vraie Croix et une relique de saint André, l'autre contenant des médaillons de l'Agneau Saint.
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En 1741, des fissures apparaissent sur la coupole intérieure. L'années suivante, le pape Benoît XIV prend conseil auprès de nombreux mathématiciens et physiciens, dont Ruggiero Giuseppe Boscovich, François Jacquier, et Thomas Leseur. Finalement le pape mandate en 1743 le physicien italien Giovanni Poleni, pour la vérification statique de l'équilibre de la coupole[37],[38]. Ce dernier[39] constate dans son rapport au pape[N 3], que Michel-Ange, puis son successeur Giacomo della Porta se sont éloignés de la courbe idéale de la « chaînette renversée[40] » qui permet de suivre et de contenir la ligne de poussée. En conséquence, il suggère au pape, le 10 juin 1743, par sécurité, le renforcement du dôme, par cinq anneaux métalliques, (plus un sixième anneau, posé en remplacement d'un des trois anneaux d'origine, inclus dans la maçonnerie, qui est apparu cassé), qui seront installés, de 1743 à 1748, par Luigi Vanvitelli, l'architecte responsable de la basilique. Ces six anneaux la ceinturent encore aujourd’hui[41].
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Son rapport au pape Benoît XIV, de 1743, sera publié ultérieurement dans « Memorie istoriche della Gran Coupola del Tempio Vaticano » en 1748[42],[N 4].
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Simultanément aux travaux de consolidation du dôme, a commencé la restauration de la coupole intérieure. Elle a pu être menée à bien, grâce au maître maçon de la basilique Nicola Zabaglia, qui a inventé des ponts-échelles, ponts suspendus et autres échafaudages concaves, afin de pouvoir réaliser le comblement des fissures, et la restauration des fresques[43].
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Sur le pourtour interne de la coupole est écrit, en lettres de 2 mètres de haut :
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Sous la lanterne est inscrit :
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Sous le pape Paul V, le 18 février 1606, premier jour du Carême, fut achevée la démolition de la partie restante de la basilique constantinienne. Les croix de marbre fixées à la partie supérieure du fronton par le pape Sylvestre et l'empereur Constantin furent abattues. Les poutres furent récupérées pour la construction du toit du Palais Borghese, et deux colonnes de marbre noir, les plus grandes connues de cette nature, furent soigneusement mises de côté pour être plus tard réutilisées dans le narthex. Les tombeaux de plusieurs papes furent ouverts, et les trésors qu'ils contenaient retirés avant leur réinhumation dans la nouvelle basilique[23].
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Le pape nomma Carlo Maderno en 1602. Maderno était un neveu de Domenico Fontana, qui s'était montré lui-même comme un architecte dynamique. L'idée de Maderno était d'entourer de chapelles le bâtiment de Michel-Ange, mais le pape hésitait à s'écarter du plan du maître, même si celui-ci était mort depuis quarante ans. Pour la Fabbrica ou Comité de la construction, qui regroupait des experts de diverses nationalités, généralement méprisés par la Curie, qui voyait la basilique comme appartenant à Rome plutôt qu'à la chrétienté, c'était un dilemme de décider de la façon dont on devait continuer la construction. L'un des facteurs qui influençait leur pensée était le courant de la Contre-Réforme, qui de plus en plus associait le plan en croix grecque avec le paganisme et voyait dans la croix latine le véritable symbole du christianisme[23].
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Ce qui influait aussi sur la pensée à la fois de la Fabbrica et de la Curie, c'était un sentiment de culpabilité à la suite de la démolition de l'ancien bâtiment. Le terrain sur lequel lui-même et ses différentes chapelles, vestries et sacristies avait résisté si longtemps était sanctifié. La seule solution était de construire une nef qui engloberait tout l'ancien espace. En 1607, un comité de dix architectes fut convié, et il fut décidé de prolonger le bâtiment de Michel-Ange par une nef[N 5]. Les plans de Maderno, à la fois pour la nef et la façade, furent acceptés. La construction commença le 7 mai 1607, avec une armée de 700 travailleurs. La construction de la façade commença l'année suivante et, en décembre 1614, la touche finale fut ajoutée par la décoration en stuc de la voûte, puis, au début de 1615, le mur de séparation entre les deux tranches de travaux fut mis à bas. Les gravats furent évacués juste à temps pour le dimanche des Rameaux[23].
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La basilique fut consacrée par le pape Urbain VIII, le 18 novembre 1626[45].
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Le plan de Saint-Pierre est une croix latine à trois nefs. Lors de la rénovation, les plans furent sans cesse remis en question pendant près de 200 ans. C'est dans la nef centrale que s'est tenu le concile Vatican II de 1962 à 1965. Dans les piliers de la nef centrale, du transept et de l'abside sont creusées 39 niches, chacune contenant une statue de saint. La voûte est décorée des paroles (en grec ancien et en latin) que le Christ aurait adressé à saint Pierre et qui, selon les catholiques, fondent le pouvoir pontifical : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux » (Mt 16:18).
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Elle a pour dimensions extérieures 219 m de long pour 136 m de haut et pour dimensions intérieures 188 m de long, pour 154,60 m de large et 119 m de haut[46].
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L'immense façade conçue par Carlo Maderno s'étend sur une longueur de 144 m sur 45 m de hauteur. Elle a été réalisée en travertin, avec des colonnes corinthiennes géantes et un fronton central qui émerge d'un attique surmonté de statues du Christ, de Jean-Baptiste (deux œuvres du sculpteur lorrain Siméon Drouin) et de onze des apôtres.
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L'inscription dit :
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Transcription :
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en français : En l'honneur du Prince des Apôtres, Paul V Borghese, grand pontife romain, l'an 1612, 7e année de son pontificat.
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Cette façade est souvent citée comme la partie architecturale la moins satisfaisante de toute la basilique, construite en toute hâte, entre la contrainte de ne pas revenir sur l'œuvre de Michel-Ange et la volonté d'ajouter de hautes tours aux deux extrémités. Ces tours ne furent jamais exécutées, mais il en est résulté un alourdissement considérable des ailes et une augmentation de la hauteur de l'ensemble au niveau de l'attique, qui masque la vue du dôme depuis la place Saint-Pierre[23].
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La basilique ne possède pas de clocher indépendant, les cloches sont placées dans une fenêtre ouverte au-dessous de l'horloge située à l'extrémité sud de la façade. La basilique Saint-Pierre possède 6 cloches de volée, 3 seulement sont visibles depuis la place Saint-Pierre[N 6]. Ces cloches servent également de sonnerie pour l'horloge. Le bourdon a été fondu en 1785, pèse près de 9 tonnes et a un diamètre de 2,30 mètres.
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Liste des cloches de la basilique par ordre décroissant du poids[48] :
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Le plénum des 6 cloches n'est sonné que quelquefois dans l'année à l'occasion des grandes fêtes religieuses (Noël, Pâques, Ascension, Pentecôte, Assomption et Toussaint) ainsi que pour la fête de Saint Pierre, le 29 juin.
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Depuis le conclave de 2005, les cloches de Saint-Pierre ont un rôle essentiel : leur son est le signe de l'issue positive du conclave. Cette mesure a été mise en œuvre pour éliminer tout doute quant à la couleur de la fumée précédant l’annonce Habemus Papam[49]. Cette nécessité a encore été prouvée lors du conclave de 2013 : à 19 h 6, une fumée assez foncée sort abondamment de la cheminée, puis sa teinte oscille entre blanc et foncé, mais, après une quinzaine de secondes, les six cloches se mettent à sonner à toute volée, confirmant ainsi la fumée blanche, qui continuera à jaillir sept minutes durant[50].
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Derrière la façade de Saint-Pierre s'étend un long portique ou "narthex" qui rappelle ceux des grandes églises romanes ou byzantines et dont Maderno fut le plus satisfait. La longue voûte décorée de stucs et de dorures reçoit la lumière de petites fenêtres situées entre les pendentifs, tandis que le sol de marbre reflète la lumière de la place. Elle est fermée à chaque extrémité par des espaces théâtraux encadrés de colonnes ioniques montrant les statues équestres de Constantin par Le Bernin (1670) au nord et de Charlemagne par Cornacchini (XVIIIe siècle) au sud.
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Cinq portails, dont trois sont encadrés de colonnes antiques, donnent accès à la basilique (le sixième appelé Porte Sainte se trouve à l'extrémité nord, mais reste muré entre les Jubilés). Le portail central, appelé porte de Filarete, daté de 1455, récupéré de l'ancienne basilique constantinienne[51], a des vantaux de bronze créés par Antonio di Pietro Averlino dit « Le Filarète » par l'élargissement des panneaux de la porte principale de l'ancienne basilique constantinienne.
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Maderno ajouta au plan en croix grecque de ses prédécesseurs une nef à trois travées, de dimensions différentes de celles déjà réalisées par Michel-Ange. Il désaxa légèrement cette nef de l'ensemble du chœur, non par accident ou erreur de calcul, comme l'ont suggéré ses détracteurs, mais semble-t-il afin d'aligner rigoureusement l'ensemble avec l'obélisque de Caligula réérigé devant la basilique par Domenico Fontana, quelques années plus tôt, en 1586[23].
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La nef repose sur d'énormes pilastres jumelés, conformément au projet de Michel-Ange. Le visiteur est tellement stupéfait des dimensions intérieures qu'elles l'empêchent de se faire une idée juste des proportions du bâtiment[23]. Les quatre anges qui survolent les premiers piliers de la nef, portant l'eau bénite, semblent de taille tout à fait normale, jusqu'à ce qu'on s'en approche. Il devient alors évident que chacun mesure plus de deux mètres de haut. Les déambulatoires comportent chacun deux petites chapelles et une plus grande rectangulaire, la chapelle du Sacrement, et la chapelle du chœur. Elles sont richement décorées de marbres, de stucs, de dorures, de sculptures et de mosaïques. Étonnamment, il y a très peu de peintures, mais certains tableaux, comme la Madone peinte par Raphaël pour la Chapelle Sixtine, ont été reproduits ici en mosaïque. La peinture la plus précieuse est une petite icône de la Vierge, provenant de l'ancienne basilique[23].
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Le premier travail de Bernini à Saint-Pierre fut la réalisation de l'immense baldaquin qui surmonte le maître-autel, pièce de bronze doré de 60 t et de 29 m de haut[52], donné pour la plus grande structure de bronze au monde. Pour sa réalisation, mais aussi pour couler l'artillerie du château Saint-Ange, Urbain VIII fit prélever le bronze du portique du Panthéon (Ier siècle av. J.-C.). « C'est au XVIe siècle, au moment où florissaient les arts et l'érudition, sous les yeux des archéologues romains, que ce crime de lèse-antiquité fut commis »[53], d'où la célèbre maxime, Urbain VIII étant de la famille Barberini : "Ce que les barbares n'ont pas fait, les Barberini l'ont fait".
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Cependant l'on sait aujourd'hui que l'auteur caché de cette pasquinade était en réalité l'agent diplomatique du duc de Mantoue, Carlo Castelli, hostile, pour diverses raisons politiques, au pape Urbain VIII. Le pape en était parfaitement au courant, et la chronique de son pontificat tenue au jour le jour, conservée à la Bibliothèque vaticane, identifie formellement Carlo Castelli comme auteur malveillant de la pasquinade[54]; la chronique, à la page 576, après avoir désigné l'ambassadeur Castelli, en appelle à la malédiction de Dieu sur "les langues maudites" qui diffament le Pape, alors que son intention était l'embellissement artistique de la basilique Saint-Pierre, et que, dans ce but, le prélèvement de la simple chape de bronze recouvrant l'intérieur du portique de la basilique Santa Maria ad Martyres (Panthéon), n'enlevait rien d'artistique à celle-ci, avant de préciser que l'ambassadeur Castelli, par la suite tombé gravement malade, a demandé pardon de sa médisance : "... sopra di questi Critici la maledizione di Dio, perché l'Agente del Duca di Mantova che fu Detrattore di aver affissi i Cartelli di quell'infame Pasquinata da famiglia Barbera ad Barberina, egli morse d'infermità e nel letto chiese perdono a Papa Urbano Ottavo" (" ... et de notre temps la malédiction de Dieu a été sentie sur ces critiques, car l'agent du duc de Mantoue [Carlo Castelli], détracteur à l'origine des billets de cette infâme pasquinade jouant sur le mot "barbari" et le nom de famille Barberini, a été frappé d'infirmité, et de son lit en a demandé pardon au pape Urbain VIII")[54].
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Le pape Urbain VIII souhaitait que les pèlerins entrant dans la basilique puissent immédiatement repérer la tombe de saint Pierre. Il demanda au Bernin d'imaginer une construction qui mette en valeur ce lieu central de la basilique. Dans cet immense espace situé sous la coupole de Michel-Ange, il fallait trouver la juste proportion : ni trop grand, pour ne pas obturer l'espace, ni trop petit, pour ne pas paraître ridicule. Le Bernin imagina alors un gigantesque baldaquin de bronze auquel il chercha, par tous les moyens, à donner une apparence de souplesse et de légèreté[55]. Le baldaquin est inspiré des ciboriums présents dans de nombreuses églises de Rome, visant à créer un espace sacré au-dessus et autour de l'autel, lieu où s'opère le mystère de l'Eucharistie. Ces ciboriums sont généralement faits de marbre blanc incrusté de pierres de différentes couleurs. Le Bernin a conçu quelque chose de complètement différent, qui s'inspire à la fois du baldaquin ou canopée des processions papales et des colonnes qui formaient une sorte d'écran dans l'ancienne basilique. La torsion donnée aux immenses colonnes de bronze est réputée rappeler la forme même de la colonne où Jésus fut lié avant d'être crucifié ; elle donne par ailleurs un mouvement ascendant à l'ensemble. Enfin, l'artiste atténua l'aspect pesant du bronze obscur en le rehaussant d'éclats d'or. Les quatre colonnes sont décorées de feuillages d'oliviers et d'abeilles, emblème de la famille Barberini, dont est issu le pape Urbain VIII.
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Le baldaquin est surmonté non pas d'un fronton architectural, comme dans la plupart de ces structures, mais de pièces courbes soutenant un dais retombant à la manière des brocarts qui surmontent souvent les canopées des dais portant les icônes et images saintes lors des processions. Dans le cas présent, le drapé de la Canopée est en bronze, et tous les détails, y compris les rameaux d'olivier, les abeilles, et les portraits de la nièce du pape Urbain et de son fils nouveau-né, sont relevés à la feuille d'or.
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Le baldaquin est un vaste objet sculptural qui se dresse au centre de la basilique, encadré par le plus grand espace de tout le bâtiment. Il est si important qu'il parvient à créer l'effet visuel d'un lien entre l'immense coupole qui semble flotter au-dessus de lui, et l'assemblée des fidèles au niveau du sol. Le regard peut le traverser de toutes les directions, et il est visuellement lié à la Cathedra Petri de l'abside, autant qu'aux quatre piliers et aux statues gigantesques qu'ils abritent à chaque diagonale[20],[23].
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Dans le cadre de l'aménagement de l'espace central de l'église, le Bernin creusa, dans les énormes piliers commencés par Bramante et achevés par Michel-Ange, d'immenses niches, comprenant des escaliers et des balcons. Il y eut beaucoup d'inquiétude de la part de ceux qui pensaient que le dôme pourrait s'écrouler, mais cela ne s'est pas produit. Au-dessus des balcons, le Bernin créa des espaces encadrés des huit colonnes torsadées de l'ancienne basilique, pour l'exposition des quatre plus précieuses reliques de la basilique : la lance de Longinus, qui aurait percé le flanc du Christ, le voile de Véronique, à l'image miraculeuse du visage du Christ, un fragment de la Vraie Croix à Jérusalem, découverte par Hélène, mère de Constantin, et une relique de saint André, frère de saint Pierre. Chacune des niches contient une énorme statue associée de la sainte relique placée au-dessus d'elle : Sainte Véronique par Francesco Mochi, Sant'Andrea par François Duquesnoy, Santa Elena par Andrea Bolgi et San Longino par Le Bernin[56],[23].
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Le Bernin s'est également intéressé à une autre relique précieuse : la Cathedra Petri, également appelée Chaire de saint-Pierre, présentée comme ayant été utilisée par l'apôtre, mais qui serait une création du XIIe siècle. Comme le trône se dégrade rapidement et qu'il n'est plus réparable, le pape Alexandre VII décide de lui donner une splendeur convenable afin qu'il soit l'objet sur lequel se fonde la lignée de successeurs de Pierre. Le Bernin créé un grand trône de bronze dans lequel il insère la chaire, placé en hauteur sur quatre supports portés par des statues de bronze massives de quatre docteurs de l'Église, les saints Ambroise et Augustin, représentant l'Église latine, Athanase et Jean Chrysostome, pour l'Église grecque. Derrière et au-dessus du Cathedra Petri, un éclat de lumière entre par une fenêtre d'albâtre jaune, illuminant au centre, la colombe de l'Esprit Saint. Le peintre Andrea Sacchi, avait exhorté Le Bernin à faire de grands éléments, de sorte qu'ils seraient bien vus à partir du portail central de la nef.[réf. souhaitée] La chaire est accueillie dans sa nouvelle maison par une grande célébration le 16 janvier 1666.
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La dernière œuvre de Le Bernin, dans la basilique, est entreprise en 1676 : il s'agit de la décoration de la chapelle du Saint-Sacrement. Pour retenir les visiteurs, il conçoit une version miniature, en bronze doré, du Tempietto de Bramante, la petite chapelle qui marque le lieu de la mort de Saint-Pierre. De chaque côté se trouve un ange, l'un regardant fixement avec un sourire d'adoration et l'autre à la recherche du spectateur en signe de bienvenue.
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L'arrangement actuel de la place, dû à l'inspiration baroque du Bernin, a vu sa réalisation entre 1656 et 1667, à l'est de la basilique, dans l'axe qu'elle forme avec l'obélisque de Caligula réérigé en 1586 par Domenico Fontana[23]. Préexistait aussi la fontaine monumentale aménagée par Carlo Maderno en 1613, qui déterminait avec l'obélisque un second axe, parallèle à la façade de la basilique. Le Bernin a donc dessiné autour de ces deux axes une place aussi grande que possible, destinée à accueillir et rassembler les fidèles vers le centre de la chrétienté. Un plan rectangulaire eût entraîné la démolition d'un trop grand nombre de bâtiments du Vatican, et un plan en trapèze aurait eu l'inconvénient de souligner encore la largeur de la façade de la basilique, déjà perçue à cette époque comme une faute de conception.[réf. souhaitée]
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Cela conduisit l'architecte à concevoir une place composée de deux sections : l'une, en trapèze inversé s'élargissant vers la basilique et visant à en rétrécir visuellement la largeur jugée excessive ; l'autre, en forme de cirque elliptique, organisée autour de l'obélisque, l'unité de l'ensemble étant assurée par la continuité des portiques à colonnes toscanes disposés en deux branches ouvertes à l'orient. Pour achever cet ensemble, le Bernin ajouta en 1675 une seconde fontaine, symétrique à celle de Carlo Maderno.
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La place est entourée de cinquante statues conçues par le Bernin.
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La basilique abrite également un grand nombre de trésors artistiques, parmi lesquels la Pietà de Michel-Ange, le baldaquin du maître-autel (commandé en 1624 par Urbain VIII au Bernin il a été coulé avec le bronze ornant initialement le fronton du Panthéon, sa hauteur est de 29 mètres) et le tombeau d'Alexandre VII par Gian Lorenzo Bernini, le tombeau d'Innocent VIII d'Antonio del Pollaiolo ou encore la statue de saint Pierre d'Arnolfo di Cambio.
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La basilique Saint-Pierre contient plus d'une centaine de tombes, dont de nombreuses dans les grottes vaticanes, situées sous la basilique. Ces tombes sont celles de 148 papes, mais aussi d'Ignace d'Antioche, Otton II du Saint-Empire, du compositeur italien Giovanni Pierluigi da Palestrina, de Jacques François Stuart, sa femme Maria Clementina Sobieska et ses deux fils Charles Édouard Stuart et Henri Benoît Stuart. La reine Christine de Suède, qui a abdiqué pour se convertir au catholicisme et la comtesse Mathilde de Toscane, qui a soutenu la papauté durant la querelle des Investitures, y sont également enterrées. L'enterrement le plus récent est celui du pape Jean-Paul II, le 8 avril 2005. Près de la crypte se trouvent la tombe des Valerii et la tombe des Julii (en).
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Deux horloges sont implantées au sommet des deux extrémités de la façade, à la place des deux clochers prévus par Le Bernin et jamais réalisé intégralement. Réalisées probablement entre 1786 et 1790, elles sont traditionnellement attribuées à Giuseppe Valadier mais il est possible qu'elles soient l'œuvre de son père Luigi Valadier (it)[57]. Celle de gauche a été électrifiée en 1931[48] ainsi que les cloches de la basilique. Parmi les plus précieux trésors de la basilique figure l'ensemble de mosaïques situé au-dessus de la porte extérieure centrale. Appelé la Navicella, cet ensemble, réalisé d'après un dessin de Giotto (début du XIIIe siècle), représente un navire qui symbolise l'Église chrétienne. À chaque extrémité du narthex s'élève une statue équestre : au nord, l'empereur Constantin par le Bernin (1670) et au sud, Charlemagne par Cornacchini (XVIIIe siècle). Trois des cinq portails, conduisant du narthex à l'intérieur de la basilique, sont remarquables : le portail central de bronze, œuvre de la Renaissance d'Antonio Averulino (1455), provenant de l'ancienne basilique, a été élargi pour s'adapter à son nouveau cadre. La porte sud, dite porte des Morts, est due au sculpteur Giacomo Manzù (XXe siècle) : on peut y voir un portrait du pape Jean XXIII à genoux devant saint Pierre crucifié.
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La porte nord est la porte Sainte, renforcée par des briques, n'est traditionnellement ouverte que lors des années saintes, comme l'année du Jubilé. La porte actuelle, de bronze, a été conçue par Vico Consorti (en) en 1950. Elle a été coulée à Florence par l'artiste fondeur Ferdinando Marinelli (en).
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Au-dessus de cette porte, se trouvent les inscriptions commémorant l'ouverture de celle-ci :
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Plus récemment d'autres plaques commémoratives ont été installées :
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Sur les premiers piliers de la nef se trouvent deux bénitiers portés par des chérubins mesurant 2 mètres de haut, commandés par le pape Benoît XIII aux sculpteurs Agostino Cornacchini et Francesco Moderati, (1720). Sur le sol de la nef des marqueurs indiquent les longueurs comparatives d'autres églises, à partir de l'entrée. Sur les pilastres qui décorent les piliers de la nef, des médaillons en relief représentent les 38 premiers papes. Dans des niches, entre les pilastres de la nef, des statues représentent 39 fondateurs d'ordres religieux. Contre la pile nord du dôme se trouve une statue de Saint-Pierre sur un trône, parfois attribuée au sculpteur de la fin du XIIIe siècle Arnolfo di Cambio, avec quelques savants datant du Ve siècle. Un pied de la statue est largement usé par des siècles de baisers de pèlerins[58]. Le confessio, également connu en tant que chapelle de la confession, en contrebas mène aux grottes vaticanes et contient une grande statue d'Antonio Canova représentant Pie VI agenouillé, capturé et maltraité par l'armée de Napoléon Bonaparte. Cette chapelle couverte de marbres est construite et décorée par Carlo Maderno et Martino Ferrabosco (it) de 1615 à 1617. Entourée d'une balustrade en hémicycle (chargée de cent lampes éternelles votives en bronze doré soutenues par des cornes d'abondance, œuvres de Mattia de Rossi), deux rampes d'escaliers en marbre mènent à l'exèdre. L'accès en est fermé par une porte en bronze. Le fond de la chapelle abrite la « Niche des Palliums » excentrée (correspondant à la partie antérieure du « trophée de Gaïus ») avec un coffret de bronze - don de Benoît XIV - conservant les pallia (étoles blanches brodées de croix noires et tissées avec la laine d'agneaux bénis le jour de la Sainte-Agnès le 21 janvier) que le pape remet en guise de reliques de contact aux archevêques et métropolites en signe de communion particulière avec lui. Cette niche conserve aussi une icône de mosaïque probablement du IXe siècle (don selon la tradition des saints Cyrille et Méthode) représentant un Christ bénissant, et est entourée des statues en bronze de saint Paul et saint Pierre[59].
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Le maître-autel est surmonté par le baldaquin du Bernin. Nichées dans les quatre piliers qui soutiennent le dôme se trouvent des statues associées aux saintes reliques primaires de la basilique : Sainte-Hélène tenant la Vraie Croix et les clous Saints, d'Andrea Bolgi - Saint Longin le Centurion tenant la Sainte Lance qui a percé le flanc de Jésus, par le Bernin (1639) - Saint-André tenant la croix de saint André, par François Duquesnoy et Sainte Véronique tenant son voile imprimé de la Sainte Face, par Francesco Mochi.
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La Pietà de Michel-Ange se trouve dans la première chapelle de l’aile nord. Sur le premier pilier de cette aile se trouve le monument de la reine Christine de Suède, qui a abdiqué en 1654 afin de se convertir au catholicisme. La seconde chapelle, dédiée à Saint-Sébastien, contient les statues des papes Pie XI et Pie XII. L'espace situé sous l'autel contenait le corps du pape Innocent XI, mais ses restes ont été transférés vers l'autel de la Transfiguration, le 8 avril 2011, afin de faire de la place pour le corps du pape Jean-Paul II. Son corps a été placé sous l'autel, le 2 mai 2011. La grande chapelle sur le bas-côté droit est la chapelle du Saint-Sacrement qui contient le tabernacle du Bernin (1664), une représentation du Tempietto de Bramante, situé dans l'église Église San Pietro in Montorio, soutenu par deux anges agenouillés et, en arrière-plan, un tableau de la Sainte-Trinité de Pierre de Cortone. Près de l'autel de Notre-Dame de Bon-Secours se trouvent les monuments des papes Grégoire XIII de Camillo Rusconi (1723) et Grégoire XIV. À l’extrémité de l'aile se trouve un autel qui contient les reliques de Sainte Pétronille avec un retable : Funérailles et apothéose de sainte-Pétronille par Le Guerchin (1623).
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La première chapelle de l'aile sud est le baptistère, commandé par le pape Innocent XII et conçu par Carlo Fontana[60], de 1692 à 1698. Les fonts baptismaux, auparavant situés dans la chapelle en face, sont le sarcophage rouge en porphyre de Probus, préfet de Rome du IVe siècle. Le couvercle provient d'un sarcophage différent, qui avait autrefois[Quand ?] contenu les restes de l'empereur Hadrien[réf. souhaitée] puis ceux d'Otton II du Saint-Empire[61]. Ce sarcophage a été retiré des grottes du Vatican où il avait été entreposé[réf. souhaitée]. Fontana l'a habilement restauré le surmontant d'une représentation en bronze doré de l'agneau de Dieu. Contre le premier pilier de la nef se trouve le mémorial de la maison Stuart, en l'honneur de James et ses fils, Charles-Édouard et Henri Benoît, cardinal-duc d'York. Le tombeau est de style néo-classique conçu par Canova et inauguré en 1819. En face, se trouve le mémorial de la femme de James Francis Edward Stuart, Maria Clementina Sobieska. La deuxième chapelle est celle de la Présentation de la Vierge et contient les mémoriaux de Benoît XV et Jean XXIII. Contre les piliers se trouvent les tombes des papes Pie X et Innocent VIII. La grande chapelle de la nef sud est la chapelle de la chorale qui contient l'autel de l'Immaculée Conception. Le tombeau de Pie VIII est à l'entrée de la sacristie. Le transept sud contient les autels de Saint-Thomas et de Saint-Joseph.
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Le tombeau de Fabio Chigi, le pape Alexandre VII , situé vers l'extrémité de l'aile sud, est l'œuvre du Bernin. Il est qualifié par James Lees-Milne comme étant l'« un des plus grands tombeaux de la période baroque ». Il occupe une position délicate, étant situé dans une niche au-dessus d'une porte dans une petite sacristie, mais Le Bernin a utilisé la porte d'une manière symbolique. Le pape Alexandre se met à genoux sur son tombeau, tourné vers l'extérieur. Le tombeau est posé sur un grand linceul drapé en marbre rouge à motifs et est soutenu par quatre statues féminines, dont seulement les deux situées à l'avant sont entièrement visibles. Elles représentent la charité et la vérité. Le pied de la vérité repose sur un globe du monde, son orteil étant percé symboliquement par l'épine de l'Angleterre protestante. La statue du squelette ailé de la mort, sort, en apparence, de la porte comme si c'était l'entrée d'un tombeau, la tête cachée sous le linceul, mais sa main droite porte un sablier tendu vers le haut, en direction de la figure agenouillée du pape.
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Le monument funéraire du pape Alexandre VII.
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La statue de bronze de Saint-Pierre avec les clés du paradis, attribuée à Arnolfo di Cambio.
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La Pietà de Michel-Ange.
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Les fouilles archéologiques dans les Grottes du Vatican situées sous la basilique Saint-Pierre, entreprises à l'initiative du pape Pie XII, ont consolidé la tradition de la présence de la tombe de l'apôtre Pierre à cet endroit : sous les autels superposés de Clément VIII, Calixte II et Grégoire le Grand, un modeste monument du IIe siècle, inséré dans les vestiges de la première basilique édifiée par l'empereur Constantin au IVe siècle, a été retrouvé sur l'emplacement d'une tombe datée du Ier siècle. Sur l'un des murs, on a pu lire le nom de Pierre griffonné en caractères grecs[62] (ce qui prouve l'ancienneté de l'inscription) et des ossements d'un individu de sexe masculin âgé de 60 à 70 ans dans une cavité creusée dans un autre mur[63]. En 1950, Pie XII annonce triomphalement, sur Radio Vatican, « On a découvert le tombeau du prince des Apôtres on a recueilli des reliques, peut-être celles du prince des apôtres »[64].
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Un fragment d'un dessin à la craie rouge d'une section de la coupole de Saint-Pierre, de la main de Michel-Ange presque certainement, a été découvert le 7 décembre 2007 dans les archives du Vatican[65]. Le dessin montre une petite section, esquissée avec précision, du plan de l'entablement qui surmonte deux colonnes radiales du tambour du dôme. On sait que Michel-Ange a détruit des milliers de ses dessins, avant sa mort[66]. La survie de cette esquisse est probablement due à son état fragmentaire et au fait que des calculs mathématiques détaillés ont été effectués dans la partie supérieure du dessin[65].
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Comme pour les trois autres basiliques majeures, la fonction d'archiprêtre de la basilique Saint-Pierre est assurée par un cardinal.
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Avec une superficie de 2,3 ha et une capacité de plus de 60 000 personnes, elle est la plus grande église catholique au monde[68].
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Dans le film 2012, un tremblement de terre détruit totalement la basilique, dont le dôme s'effondre sur les nombreux catholiques présents[69],[70]. La basilique apparaît également largement dans le film Anges et Démons en 2009[71].
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Façade de la Basilique Saint-Pierre au Vatican.
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Voûtes de la basilique
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Baldaquin du maître-autel
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Vue de la coupole
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Place Saint-Pierre
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Les gladiateurs (du latin gladiatores, de gladius, glaive, signifiant « combattants à l'épée », ou « épéistes ») étaient, dans la Rome antique, des combattants professionnels qui s'affrontaient par paires bien définies, chacun des deux adversaires appartenant à une catégorie appelée armatura, dotée d'une panoplie et de techniques de combat spécifiques.
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L’origine des combats de gladiateurs se retrouve en Italie du sud, où le combat en armes entre membres de la même famille avait pour but d'honorer la mémoire d'un mort. Les plus anciennes représentations de combats rituels en Italie ont été retrouvées en Campanie dans des tombes lucaniennes à Paestum, datées entre 380 et 320 av. J.-C.
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À Rome, le plus ancien combat de gladiateurs mentionné dans les textes se déroule en 264 av. J.-C. avec trois paires d'esclaves, organisé lors des funérailles de son père par Decimus Junius Brutus sur le Forum Boarium, le marché aux bœufs de Rome, espace à caractère utilitaire et sans prestige situé près de l’extrémité nord du Circus Maximus[1]. Ce combat fut rapidement suivi par de nombreux autres. Ainsi, en 105 av. J.-C., les jeux devinrent publics.
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Le caractère funèbre de ces affrontements s'effaça progressivement à Rome, où les combattants devinrent des professionnels, qu'il s'agisse d'hommes libres engagés ou d'esclaves. Ces combats, qui se déroulaient dans le cadre d'un amphithéâtre, devinrent le spectacle favori de la foule romaine. Organisés selon des modalités précises, ils pouvaient se terminer par la mort d'un des deux adversaires.
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Au IVe siècle, ils firent l'objet de restrictions par l'empereur Constantin Ier, mesure sans effet réel avant la fin du IVe siècle. Plus que des interdictions, c'est la répugnance des élites à supporter le poids financier des munera à la suite de l’affaiblissement des villes et de la récession économique qui aurait entraîné la disparition des gladiateurs[2].
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Les sources pour la connaissance de la gladiature sont relativement abondantes, mais inégalement réparties dans le temps : elles ne manquent pas pour le Haut-empire, mais sont nettement plus rares pour les autres époques. Elles sont de nature diverse : sources littéraires, épigraphiques et iconographiques, mais également, quoique très rares, des artefacts.
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Les Romains ne nous ont pas laissé, et peut-être n'ont jamais rédigé, de « traité » de gladiature. En compensation, nous disposons de nombreuses sources littéraires, dont le sujet n'est pas la gladiature mais dans lesquelles on peut glaner des informations éparses.
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L'iconographie est abondante et les supports divers : mosaïques, bas-reliefs, statuettes, peintures, gobelets en verre moulé mais aussi des graffiti ainsi que de nombreux médaillons de lampes à huile. Elle nous renseigne sur la panoplie des gladiateurs ou encore sur leurs techniques de combat et leur évolution.
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C'est l'épigraphie qui nous permet de découvrir des destins individuels au travers d'inscriptions funéraires riches en renseignements sur l'âge, l'origine, la carrière, la famille d'un gladiateur ou même sa mentalité.
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Les artefacts sont rarissimes. La plupart des pièces d'équipement découvertes l'ont été dans un seul endroit : la caserne des gladiateurs de Pompéi.
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Il existe deux hypothèses sur l'origine des combats de gladiateurs. Les Anciens étaient unanimes à dire que l'origine des combats de gladiateurs se trouvait chez les Étrusques[3], qui avaient pour coutume de faire des victimes expiatoires parmi les ennemis vaincus, en les faisant s'entre-tuer pour honorer les mânes d'un défunt illustre. Nicolas de Damas affirme que « les Romains ont reçu des Tyrrhéniens l'usage d'organiser des combats singuliers non seulement à l'occasion des fêtes mais aussi en guise de divertissement »[4]. Les spécialistes modernes n'interprètent plus cette phrase pour appuyer l'hypothèse de l'origine étrusque, qui n'est pas corroborée par l'archéologie : pour la plupart d'entre eux, suivant en cela l'archéologue Georges Villes[5], c'est en Italie du sud, en Campanie et chez les Lucaniens, que ces combats sont nés. Les plus anciennes représentations de combats rituels en Italie ont été retrouvées en Campanie dans des tombes lucaniennes à Paestum, datées entre 380 et 320 av. J.-C.[6]. Le caractère funéraire de ces scènes ne fait aucun doute et les joutes de ces « prégladiateurs » sont représentées à côté d'autres jeux tels que des combats de boxe ou des courses de char. Elles ont lieu en présence d'un arbitre et on peut constater, sans autre précision, que le sang coule et qu'un des deux combattants s'est écroulé. Le mot latin munus (pluriel : munera) qui désigne le combat de gladiateurs signifie à l'origine « don » et s'inscrit parfaitement dans ce cadre funéraire.
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Quoi qu'il en soit, l'origine de la gladiature semble bien se trouver dans une forme adoucie de sacrifice humain accompagnant les funérailles d'un grand personnage, comme cela se passe dans le chant XXIII de l'Iliade, Homère y racontant qu'après l'incinération de Patrocle, Achille organise des jeux funéraires en son honneur qui comporte une hoplomachie (combat en armes), disputée par Diomède et Ajax[7].
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À Rome, les combats de gladiateurs (munera) perdirent progressivement le caractère funéraire et religieux et cette proto-gladiature devint ambivalente, comme les autres spectacles, le munus sacré devenant un jeu (ludus) profane. La désacralisation des munera conduisit à la professionnalisation de la gladiature : aux IIIe et IIe siècles av. J.-C., on vit ainsi apparaître une gladiature ethnique, où s'affrontent des prisonniers de guerre portant leurs armes nationales (d'abord des Samnites, puis des Gaulois et enfin des Thraces) puis, à partir de 73 (date de la guerre de Spartacus à partir de laquelle les autorités romaines réalisent qu'il est trop dangereux de composer une gladiature avec des esclaves hyper-entraînés) une gladiature technique, où s'affrontent des volontaires constituant de nouvelles catégories de gladiateurs (armaturae) : secutor, rétiaire, mirmillon, etc.[8].
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On exerça un contrôle rigoureux pour le munus annuel que donnaient les préteurs afin de limiter le montant des sommes engagées. Il fut interdit d'organiser un munus sans autorisation préalable du sénat, d'en donner plus de deux fois par an, ou de faire paraître plus de 120 gladiateurs au cours d'un même spectacle. Les combats de gladiateurs privés passèrent sous le contrôle exclusif de l'État. Seul l'empereur put dépasser les limites fixées. Ainsi Auguste engagea-t-il sous son règne environ 10 000 gladiateurs, soit dix fois le maximum autorisé. Dès la fin du règne d'Auguste, le spectacle de chasse mettant en scène des animaux sauvages (venatio) se trouva associé aux combats de gladiateurs de façon très étroite, et l'on assista désormais à des spectacles complets, appelés munera legitima ou justa (combats réguliers) qui comprenaient des chasses et des combats d'animaux le matin, un intermède à la mi-journée et des combats de gladiateurs l'après-midi[9] : l’intermède de mi-journée, qui correspond au moment des repas, était le moment où des condamnés étaient forcés de combattre des fauves, dépourvus de toute arme ; certains condamnés devaient également s'entretuer. De midi aux heures les plus chaudes de la journée se déroulaient aussi les exécutions des condamnés à mort, le plus souvent accompagnées d'une mise en scène évoquant un mythe ; pour le mythe d’Icare par exemple, on collait au prisonnier des ailes avec de la cire et on le lâchait dans le vide depuis une construction prévue à cet effet.
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Les combattants deviennent très vite des professionnels. Cette professionnalisation pourrait déjà être effective à la fin du IIIe siècle av. J.-C., si l'on s'en tient à cette phrase de Tite-Live à propos du munus offert par Scipion l'Africain en 206 av. J.-C. : « Les gladiateurs de ce spectacle ne furent pas de ces hommes dont les entrepreneurs forment d'habitude leurs paires, esclaves descendant du plateau de vente, ou hommes libres qui mettent leur sang à prix[10]... », sans qu'on puisse cependant exclure qu'il s'agit d'un anachronisme de la part de l'auteur[11].
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Ces hommes libres signent un contrat, l'auctoratio. À la fin de la République, le personnage de « l'engagé », l’auctoratus (« celui qui se vend »), fait partie des personnages des atellanes (fables bouffonnes d'origine osque fort prisées à Rome), comme en témoigne une pièce appelée Bucco auctoratus écrite vers 100 av. J.-C. par Lucius Pomponius[11].
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Cet engagement est soumis par le législateur à une procédure dont l'origine pourrait remonter à la haute époque républicaine, au temps où les puissantes familles (gentes) qui dominaient Rome s'entouraient d'une armée privée[12].
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Le candidat-gladiateur fait une déclaration appelée professio devant un tribun de la plèbe, qui a sans doute pour but d'éviter que certains ne s'engagent inconsidérément.
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Ensuite, après avoir signé son contrat dans lequel est précisé la durée du contrat ou le nombre maximum de combats convenus avec le laniste, il prête le serment gladiatorien, dont la formule est conservée dans plusieurs textes[13] et en particulier dans un passage de Pétrone : « Nous lui prêtâmes serment de supporter le feu, les chaînes, les coups, la mort par le fer… Comme des gladiateurs régulièrement engagés, nous consacrons de la façon la plus totale à notre maître, et notre corps et notre vie[14]. » Le nouveau gladiateur reconnaît donc au laniste un droit de torture et d'emprisonnement, en cas de désobéissance ou de manque de combativité.
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Il reçoit la prime (pretium) prévue dans le contrat. Elle peut être extrêmement modeste, mais également devenir considérable si, par exemple, il s'agit d'un vétéran réputé qui rempile. Lors du munus qui suit l'auctoratio, on frappe le nouveau gladiateur — probablement symboliquement — de verges, manifestant ainsi publiquement qu'il abandonne son statut de citoyen pour celui, infâme, de gladiateur.
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Si les gladiateurs qui survivaient assez longtemps pour être dégagés des termes du contrat, avaient bien combattu et acquis une renommée suffisante, ils avaient gagné assez d'argent pour s'assurer une vie d'un niveau supérieur et quitter ainsi la pauvreté.
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La recherche du spectaculaire amena à l'organisation de combats de femmes, attestés par quelques auteurs comme Juvénal, qui se moqua des participantes[15], Suétone[16], Tacite[17] et Pétrone[18], et confirmés par une sculpture d'Halicarnasse représentant deux femmes gladiatrices[19], et une inscription d'Ostie[20]. Les combats de femmes furent interdit en 200 par Septime Sévère[21],[22].
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Les combattants étaient entraînés dans des écoles de gladiateurs[23], les ludi (singulier : ludus). Ces écoles appartenaient à des lanistes, riches hommes libres propriétaires d'une école, ou à l'empereur via des écoles impériales. Elles étaient dispersées dans l'Empire : dans la péninsule Ibérique (en Bétique et en Tarraconaise), en Gaule narbonnaise (Nîmes, Narbonne, Draguignan, Die), en Europe centrale (Carnuntum, près de Vienne)… Celles d'Aquilée et de Capoue étaient renommées. Dans la moitié orientale de l'Empire, celle d'Ancyre, de Thessalonique, de Pergame et d'Alexandrie étaient également réputées.
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À côté des ludi privés, à Rome où la préparation des jeux était devenue un monopole de l'empereur, on construisit des écoles impériales. Quatre grandes écoles construites par Domitien[24] étaient implantées à proximité du Colisée : le ludus Magnus, le ludus matutinus, le ludus dacicus et le ludus gallicus. Leur plan était identique, simple et fonctionnel : des cellules d'habitation et de service se déployaient autour d'une aire d'entraînement. La plus célèbre de ces écoles fut le ludus magnus, la grande caserne. Son directeur était un personnage important car, pour la plèbe romaine comme pour l'empereur, l'organisation des spectacles occupait une place de choix dans la vie quotidienne de la cité. Cette charge bien payée (200 000 sesterces) avait les faveurs de l'empereur.
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À Pompéi, deux casernes de gladiateurs se seraient succédé. La présence de quelque 120 graffitis, probablement gravés par des gladiateurs en souvenir de leurs victoires ou de leurs conquêtes amoureuses, a amené les spécialistes à identifier une demeure connue sous le nom de maison des gladiateurs (V, 5,3) avec une caserne. On estime que 5 à 20 gladiateurs auraient pu y loger[25]. Après que la ville eut été touchée par un tremblement de terre en 62 qui endommagea probablement cet édifice, le quadriportique, situé derrière le mur de scène du théâtre, fut transformé en caserne. On a déduit la fonction du bâtiment des quinze casques ainsi que d'autres pièces défensives, parmi lesquelles des jambières et des épaulières, découverts lors des premières fouilles en 1766. Tous les accès, sauf l'entrée principale, furent condamnés. Des cellules furent créées au rez-de-chaussée et à l'étage, ainsi qu'une immense cuisine, une salle de réunion et un appartement pour le laniste autour de l'aire centrale qui servait de terrain d'entraînement.
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En 2011, un ludus gladiatorius a été découvert à proximité du grand amphithéâtre de la ville antique de Carnuntum, près de Vienne (Autriche). Le complexe de bâtiments, détecté au radar par les archéologues, est d'une superficie de 2 800 m2, est composé de plusieurs bâtiments entourant une cour intérieure, comprenant une petite arène d'entrainement de 19 m de diamètre[12]. Les cellules des gladiateurs sont de petites pièces individuelles de 5 m2. L'agencement de l'ensemble rappelle le Ludus Magnus de Rome.
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Suivant le rythme des combats, les gladiateurs voyageaient fréquemment d'un bout à l'autre de l'Empire. Cette mobilité variait suivant les contrats négociés entre les munéraires et les lanistes. Pompéi attirait des gladiateurs venus de toute la Campanie et de Capoue notamment. Ce nomadisme affectait bien entendu le personnel du spectacle dans son ensemble. Les mouvements se faisaient aussi bien de l'Occident vers l'Orient que dans le sens inverse. Beaucoup de gladiateurs grecs ou orientaux furent ainsi engagés dans les combats de gladiateurs en Occident. Des troupes de combattants de l'arène suivaient aussi les empereurs en déplacement : Caligula, en visite à Lyon, donna un munus avec ses propres hommes.
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Des nombreux types de gladiateurs (armaturæ) sont énumérés dans les textes historiques. Cependant, seulement six composent l'énorme majorité du corpus iconographique connu actuellement :
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Deux Mirmillon
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Hoplomaque
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Secutor et Rétiaire.
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Certains auteurs pensent que le laniste tenait compte des besoins de l'école à un moment donné mais également des aptitudes physiques : les individus plus lourds étant orientés vers une armatura lourde, tandis que les plus légers devenaient rétiaires[26].
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Selon une théorie développée par des expérimentateurs modernes, suivant le contexte et les qualités du combattant, il aurait existé un cursus : le gladiateur, une fois formé et passé l'étape du provocator, serait dirigé vers une des deux familles, petits boucliers (parmati) ou grands boucliers (scutati). Cette décision serait prise par l'entraîneur (doctor) en accord avec le laniste, comme dans les clubs sportifs modernes. Ce cursus « gladiatorien » serait le suivant :
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Ainsi, il ne serait par exemple pas possible de devenir rétiaire sans être passé au préalable provocator, puis thrace, puis hoplomaque. Cette hiérarchisation serait la conséquence de l'accroissement du degré technique nécessaire au maniement des panoplies. En effet, les techniques de combats changent suivant les couples de gladiateurs et deviennent de plus en plus complexes. C'est pourquoi un rétiaire serait obligatoirement un gladiateur bien plus expérimenté qu'un thrace.
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Cette théorie est loin de faire l'unanimité[27].
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L’onomastique latine traditionnelle (prénom, nom, surnom) sert rarement pour désigner les gladiateurs : ils sont nommés, le plus souvent, par un sobriquet familier à tous les amateurs de munera. Ces noms d'arène font référence aux divinités et aux héros de la mythologie — Hermès, Astyanax, Persée, Cupidon, Ajax, Patrocle, Bellérophon — ou mettent l'accent sur les qualités physiques du gladiateur, la force : Héracléa (« le Costaud »), Ursius (« Fort comme un ours »), la vivacité : Fulgur (« la Foudre »), Polydromos, Okus, Callidromos (« le Rapide »). D'autres évoquent la chance : Faustus (« Le Veinard »), Félix (« L'Heureux »), Victor ou Nicéphoros (« La Victoire »), ou le souvenir d'anciens gladiateurs vedettes, tel Columbus de Nîmes, qui portait le nom d'un héros de l'arène sous le règne de Caligula. D'autres, enfin, doivent leur sobriquet à leur prestance : Ametystus, Beryllus (« brillant », « d'un éclat précieux »), « Narcissos » ou « Callimorphos » (« Le Bien Bâti »).
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Le gladiateur surnommé Astyanax était un poursuivant (secutor). Il existe une mosaïque datant du IVe siècle qui le montre, entre autres scènes, combattant durant l'entraînement contre un rétiaire du nom de Kalendio. Le plus célèbre des gladiateurs, Spartacus, ne semble pas avoir porté de surnom : Spartacus est simplement la forme latinisée d'un nom thrace que l'on connaît sous plusieurs formes : Spartokos ou Spardokos.
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Après son entrée au ludus, de sa formation — dont on ignore la durée[28] — jusqu'à son premier combat, le nouveau gladiateur était un tiro (pluriel tirones) (littéralement : recrue, conscrit, novice, apprenti). Un nombre élevé de tirones laissaient leur vie dans ce premier combat : plus de 25 % des gladiateurs mentionnés sur une inscription de Venosa[29]. S'il survivait au premier combat, le gladiateur commençait à s'élever dans la hiérarchie à l'intérieur de chaque armatura. La première attestation de ce genre de grades date du Ier siècle.
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Au sommet se trouvait le primus (c'est-à-dire premier) palus (pluriel pali). L'origine du mot palus semble argotique, le palus désignant le poteau de bois de deux mètres fiché en terre au centre de la cour et contre lequel les gladiateurs s'entraînaient avec la rudis (it), l'épée de bois et le bouclier d'osier. Les chercheurs ont longtemps cru qu'il existait quatre de ces grades (primus, secundus, tertius, quartus)[30]. Une inscription découverte à Aphrodisias mentionne cependant un huitième palus. Contrairement à une idée répandue, les gladiateurs ne s'affrontent lors des munera que trois à cinq fois dans l'année, si bien que l'obtention de ces grades est lente mais son expérience lui épargne la mort. Il a été estimé que sous Auguste, chaque gladiateur risquait une fois sur dix d’être égorgé, ce qui explique que le citoyen pauvre choisisse cette carrière plutôt que celle de soldat : mieux payé (en cas de victoires), restant près de ses proches et assuré d'un combat loyal un contre un, le sort du gladiateur pouvait sembler enviable[31].
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Des inscriptions détaillent souvent le palmarès des meilleurs gladiateurs. Maximus, du ludus impérial de Capoue, dans la première moitié du Ier siècle, fut 40 fois vainqueur et obtint 36 couronnes[32]. Les combattants méritants pouvaient être récompensés par un affranchissement : les gladiateurs libérés étaient alors dégagés de leur obligation de combattre. Cette libération s'accompagnait de l'octroi symbolique d'une rudis, une baguette d'environ 1 m de long. Ils devenaient alors des rudiarii.
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Certains, devenus riches, se transformaient en notables, propriétaires d'une belle maison de campagne tandis que leurs fils cherchaient à occuper au théâtre les places des chevaliers[33]. Mais ces carrières au dénouement heureux étaient l'exception : d'après les épitaphes, l'âge moyen du décès des gladiateurs était situé entre 20 et 30 ans. Il existe quelques situations exceptionnelles : une stèle du musée archéologique d'Istanbul montre deux gladiateurs, Néôn et Philémôn, réformés sans doute pour des raisons de santé[34].
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Les gladiateurs les plus talentueux jouissaient d'une immense popularité : un thrace surnommé Suspirium Puellarum, « le soupir des jeunes filles » mettait en transe les femmes de Pompéi. Les nombreux graffitis qui mettent en scène les acteurs de l'arène témoignent aussi de cet engouement. Dans l'une de ses Satires, le poète Juvénal a raillé ces passions incontrôlées : Epia, une épouse de sénateur, abandonna son notable de mari pour suivre un aventurier, Sergiolus, un gladiateur charismatique, malgré son bras tailladé, son nez cassé et son œil poché et l'accompagna jusqu'en Égypte[35].
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Les gladiateurs commencent par saluer l'éditeur, qui exerce la présidence du munus, une fonction qui l'amène à prendre des décisions importantes. Les auteurs modernes pensent que l'éditeur procède à ce moment à l'examen préalable des armes. Des membres du personnel préparent le feu, les verges et les fouets, qui servent à rappeler à l'ordre un gladiateur qui manquerait d'ardeur au combat. L'arbitre, que l'on appelle rudis en latin d'après la baguette qui lui permet d'intervenir pendant le combat, donne quelques instructions aux combattants qui se livrent à un ultime échauffement.
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L'éditeur donne le signal (signum pugnæ) et les combats commencent. Ils sont accompagnés de musique. L'orchestre, qui joue de la trompette (tuba en latin) et du cor (cornu en latin), est installé dans l'arène. L'emploi d'un orgue hydraulique est mentionné pour la première fois sous Néron.
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Il est impossible de parler de phases d'un combat[36]. Des expériences menées en 2004 par le Dr Gauthier ont montré que le principal problème physiologique du gladiateur pendant le combat est d'ordre respiratoire. La durée moyenne d'un combat au cours de ces expérimentations était de 4 minutes et quarante secondes et le combat risque de s'arrêter par hypoxie[37]. Des pauses sont cependant ménagées au cours du combat, pour que les gladiateurs puissent se rafraîchir, recevoir des soins ou réajuster leur panoplie. Lors d'un combat fameux entre Priscus et Verus, l'empereur Titus leur fait apporter plusieurs fois des présents et des vivres[38].
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Dans la pratique, le combat se poursuit jusqu'à ce que l'un des deux adversaires ne soit plus capable de continuer, soit qu'il soit mort, soit qu'il soit gravement blessé, soit qu'il soit épuisé. Cette troisième possibilité est la plus fréquente. Le combat se déroule ad digitum, c'est-à-dire jusqu'à ce que le gladiateur épuisé lève le doigt pour signaler qu'il ne peut plus poursuivre le combat. Il demande alors sa missio, c'est-à-dire qu'il demande à être épargné bien qu'il soit vaincu. Il existe des combats où on décide dès le départ qu'ils sont sine missione, c'est-à-dire sans missio, où le vaincu n'a pas le droit de réclamer sa grâce. Auguste interdit ce type de combat[39], mais on ne sait pas dans quelle mesure cette interdiction est respectée. Dans certains cas, lorsque les deux combattants sont de force égale et que le combat se poursuit sans issue, on peut les renvoyer stantes missi, c'est-à-dire qu'au moment d'être renvoyés, ils sont encore debout tous les deux. Le dernier mot revient de toute façon à l'éditeur qui peut faire savoir aux gladiateurs qu'ils doivent continuer le combat en faisant exhiber une pancarte « Perserverate », c'est-à-dire « continuez ». Si le combat dure trop longtemps, l'éditeur peut exiger que les gladiateurs se battent sans bouclier[40].
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Dans les cas les plus fréquents le gladiateur demande sa missio en levant la main ou un doigt de cette main[41]. Il existe des cas où, par fierté professionnelle, des gladiateurs qui auraient sans doute obtenu leur grâce, s'y refusent et choisissent de combattre jusqu'au bout. Sénèque rapporte un cas de ce genre : celui d'un gladiateur blessé, se retournant vers la foule qui demandait sa grâce pour son courage, en faisant signe du bras qu'il n'avait rien fait et qu'il ne souhaitait pas qu'on intervienne en sa faveur[42].
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Les nombreuses inscriptions funéraires faisant référence aux gladiateurs permettent d'approcher leur entourage et le cadre de leur vie privée. Beaucoup de combattants vivaient avec une femme et des enfants, comme le sécutor Urbicus. Elles sont souvent à l'origine des épitaphes. Lorsque le nomadisme de la profession interdisait toute vie familiale, les amis rendaient parfois des honneurs funèbres au gladiateur mort au combat.
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Certaines confréries de chasseurs ou de gladiateurs étaient unies par un culte commun. Ces confréries (sodalitates) veillaient aux funérailles de chacun de leurs membres. Les liens de solidarité ainsi créés étaient plus forts que les rapports professionnels existant au sein des familiae. On connaît l'existence de collèges de ce type en Narbonnaise (près de Die), mais aussi à Rome : au Ier siècle, le rétiaire T. Claudius Firmus appartenait à une sodalité du Ludus Magnus[43]. Commode favorisa ces associations, notamment par ses rapports étroits avec le collège des Silvani Aureliani, qu'une inscription trouvée en 1755 près de Rome nous fait connaître[44]. Cette confrérie comprenait 32 gladiateurs divisés en trois décuries, et un groupe de deux. La première rassemblait des vétérans de condition servile ; la deuxième mêlait à des débutants (tirones), un armurier, un vétéran et un masseur ; la troisième réunissait exclusivement des tirones ; dans la quatrième, enfin, se trouvaient un paegniarius et un thrace.
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Ces sodalitates, auxquelles étaient attachés un emblème et un chiffre, se développèrent surtout parmi les venatores d'Afrique proconsulaire. Le croissant sur hampe et le chiffre III étaient les signes distinctifs des Telegenii, dont quatre membres sont représentés sur la mosaïque de Smirat. Depuis les recherches d'A. Beschaouch, on connaît plusieurs autres associations de venatores en Afrique romaine.
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À ses lointaines origines, le munus était lié au rituel funéraire et, bien que l'évolution se fût faite dans le sens d'une laïcisation, son caractère religieux n'a jamais disparu. Dans la mesure où ils exigeaient du sang versé, les munera sont restés, plus encore que les autres ludi, attachés au culte des divinités infernales.
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« Il faut maintenant dire en peu de mots pourquoi les généraux qui partaient pour une expédition avaient coutume de donner des combats de gladiateurs et le spectacle de grandes chasses. Suivant quelques auteurs, les anciens avaient imaginé cet usage pour détourner sur l'ennemi la colère céleste, convaincus que le sang de citoyens, versé, comme celui des victimes, dans ces luttes imitées de la guerre, suffirait pour en rassasier Némésis, c'est-à-dire la fortune des batailles[45]. »
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Dans plusieurs amphithéâtres, des petites chapelles qui communiquaient avec l'arène servaient aux dévotions précédant les combats. Très souvent, les sacella étaient consacrées à Némésis : c'est le cas à Mérida, à Tarragone, à Italica (Espagne), à Carnuntum (Autriche) où les deux amphithéâtres - civil et militaire - possédaient chacun une chapelle placée sous la protection de la déesse.
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Les stèles funéraires apportent aussi leur témoignage sur l'importance de ce culte parmi le monde de l’arène : le rétiaire Glaucus, mort à Vérone au cours de son huitième combat, reproche à la déesse de l'avoir trahi ; tandis que Lèotes, primus palus, à Halicarnasse, lui offre bijoux et vêtements.
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Hercule, dieu des combattants athlétiques et intrépides, était lui aussi souvent invoqué par les gladiateurs. Avant de se retirer à la campagne, le gladiateur libéré Veianus suspendit ses armes à un pilier du temple d'Hercule[46]. Nous savons par Tertullien que Mars et Diane présidaient également aux duels et aux chasses[47] : le dieu de la guerre veillait aussi sur les gladiateurs dont le métier était proche de celui des soldats, de même que Diane, déesse de la chasse, assurait sa protection aux chasseurs de l'amphithéâtre.
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Pour s'assurer la victoire, les gladiateurs n'hésitaient pas à recourir à la magie. Une pratique connue sous le nom de defixio consistait à graver des textes de malédiction sur des lamelles de plomb enroulées sur elles-mêmes puis à les enterrer[48]. Dans les sous-sols de l'arène de Carthage ont été découverts les documents les plus significatifs : 55 de ces lamelles étaient déposées auprès des cadavres pour mieux déchaîner les divinités maléfiques contre les gladiateurs en activité, contre Gallicus, par exemple :
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« Pour qu'il ne puisse tuer ni l'ours, ni le taureau, mais qu'il soit tué par eux… qu'il soit blessé, tué, exterminé ! ». Ou contre Marussus pour « qu'il succombe aux morsures des fauves, des taureaux, des sangliers et des lions ! » Ces rites de magie noire se déroulaient aussi à Trêves. Les démons étaient d'ailleurs particulièrement sensibles au sang de l’arène : Apulée rapporte que la magicienne Pamphile utilisait celui des écorchés et des gladiateurs pour la préparation de ses philtres[49].
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Lors d'une exécution, le gladiateur dirigeait la lame vers le centre de la cage thoracique, atteignant directement le cœur. Le professeur Groschmidt a noté que les blessures causées durant le combat (fractures et autres atteintes osseuses, plaies) étaient parfaitement soignées, ce qui indique que les gladiateurs jouissaient de soins d'excellente qualité.
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Plusieurs épigrammes du poète Luxorius, qui composa notamment au début du VIe siècle une épitaphe en l'honneur d'Olympius, un jeune bestiaire, prouvent la survie de la gladiature à Carthage[53],[54], alors sous domination vandale.
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La formule « Ave Caesar, morituri te salutant. » pouvant être traduite par « Avé César, ceux qui vont mourir te saluent » n'était pas prononcée de façon rituelle par les gladiateurs avant de combattre à mort. En réalité cette phrase, authentique, a été prononcée vers 52 par des soldats condamnés pour faute grave, devant se battre à mort lors d'une naumachie organisée par l'empereur Claude (-10 – 54) afin de fêter la fin des travaux d’assèchement du lac Fucin[56].
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Les combats se sont avérés être en réalité infiniment moins mortels et cruels que le montrent les films cinématographiques (péplums). Ballet, Bazin et Vranceanu (2012, 2013) démontrent que, in fine, des stratégies coopératives semblent émerger dans l'arène. Cette coopération correspondait aux situations de professionnalisation des gladiateurs issues d'écoles de gladiature, considérés comme des sportifs de haut niveau et comme un investissement de valeur, leur entraînement durant des années[57]. Certes, les combats étaient sanglants et violents, mais pas si éloignés que cela des pratiques sportives actuelles (catch), d'autant plus qu'il arrivait que les gladiateurs combattaient parfois avec des armes non tranchantes (glaives en plomb, armes mouchetées)[58],[59]. Les combats étaient ainsi très codifiés, et suivaient une règle avancée par l'arbitre du jeu (summa rudis) et son second (secunda rudis), ainsi que par la sentence édictée par le juge-arbitre (munerarius). La férocité des combats n'était souvent qu'apparente, car ces derniers respectaient une complexité. Il s'agissait avant tout de livrer un spectacle de qualité devant un public averti, empreint d’esthétisme, et non pas une mise à mort, la logique d'un combat étant de mettre en scène la « reddition » et le « sacrifice » du vaincu[60].
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Il en ressort que la motivation des combattants était la richesse et la gloire, mais à condition d'assurer un « beau » spectacle. La finalité des affrontements n'était pas de tuer, mais de provoquer des blessures conduisant à l'abandon. Il y a donc une réelle coopération au sein des gladiateurs (et les risques de décès restaient très limités). « Ces règles de coopération, tout en réduisant la probabilité de mort dans l'arène, permettaient de renforcer la qualité du spectacle, et de fait, délimitaient le champ de la concurrence pour qu'elle soit durable », c'est-à-dire en évitant « la disparition par mort de trop de concurrents. [...] L'issue coopérative peut ainsi être assimilée à un équilibre de Nash » (Ballet, Bazin et Vranceanu, 2013). De plus, il a existé des périodes où la mise à mort est interdite. Il a été ainsi estimé que sous l'empereur Auguste, un gladiateur meurt, en moyenne, à son dixième duel (le nombre de victimes lors d'un spectacle s'élevant ainsi à 10 %)[59].
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L'arrêt du combat se fait par le vaincu ou l'arbitre qui lève le bras[61]. Le signal de la mort est décidé par l'éditeur des jeux, suivant l'avis du public. Les gestes du pouce, rendus célèbres par le tableau de Gérôme, que le pouce soit tourné vers le bas pour demander la mort d'un gladiateur vaincu, ou vers le haut pour demander sa grâce, et que l'on retrouve dans la plupart des ouvrages de vulgarisation sur le sujet, font cependant l'objet d'interprétations différentes : les textes de l'Antiquité, ceux de Juvénal[62] et de l'auteur chrétien Prudence en particulier[63], évoquent bien le peuple en train d'ordonner la mort d'un gladiateur « en renversant le pouce » (en latin : verso pollice) ; mais certains latinistes interprètent plutôt ces deux mots comme « le pouce tendu », voire « le doigt pointé » vers le gladiateur qu'on voulait voir mourir et il est difficile d'imaginer l'éditeur des jeux dans de grandes arènes pouvant décompter les gens tournant le pouce vers le haut ou vers le bas[64]. Le signe de mort, bien plus visible de tous, était peut-être un ou plusieurs doigts tendus (symbole de la lame blanche, de la mort) vers le vaincu ou un geste différent selon les arènes tandis que le signe de grâce, selon un texte de Martial[65] interprété par Éric Teyssier, serait des tissus (mouchoir, foulard) agités par les spectateurs[66].
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Contrairement à certaines idées reçues, le régime alimentaire des gladiateurs était principalement végétarien[67] ; surnommés « mangeurs d'orge », leur repas était principalement composé de céréales, sans viande et de « boissons aux cendres »[68].
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Au cinéma, le genre du péplum désigne les films dont l'action se situe historiquement dans l'Antiquité et notamment celle de la Rome antique.
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De nombreux péplums ont mis en scène la vie quotidienne des gladiateurs et ont reconstitué leurs combats dans l'arène. Parmi les plus connus, on peut citer Spartacus (de Stanley Kubrick, sorti en 1960), Barabbas (de Richard Fleischer, sorti en 1961), Le Fils de Spartacus (de Sergio Corbucci, sorti en 1962), Gladiator (de Ridley Scott, sorti en 2000), ou encore la série télévisée Spartacus : Le Sang des gladiateurs (de Steven S. DeKnight, Robert Tapert et Sam Raimi, diffusée en 2010).
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Des documentaires ont également été consacrés au sujet, comme Gladiateurs, docufiction franco-britannique diffusé en 2004 et inspiré de la vie du gladiateur Verus.
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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La Thrace (en grec ancien Θρᾴκη (Thrákê), en grec moderne Θράκη (Thráki), en bulgare Тракия (Trakija), en turc Trakya) est une région de la péninsule balkanique partagée de nos jours entre :
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Elle doit son nom aux Thraces, peuple indo-européen qui occupait la région dans l'Antiquité. Selon la mythologie grecque, le dieu Dionysos et le héros Orphée en sont originaires.
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La notion de Thrace a varié au cours de l'histoire et, parfois, d'un peuple à l'autre.
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De nos jours, on considère que la Thrace est la région délimitée de la manière suivante :
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On peut subdiviser la Thrace en deux parties :
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La Thrace est habitée par les hommes dès la Préhistoire : les premières traces de présence humaine remontent au Paléolithique. L'homme de Néandertal habite dans la région pendant près de 300 000 ans avant d'être remplacé par l'homme moderne (Homo sapiens) au début du Paléolithique supérieur, pendant l'Aurignacien (entre -40 000 et -30 000).
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Au Néolithique à partir d'environ -6 400, l'agriculture venue de l'Asie Mineure voisine, se diffuse dans la région. La Karanovo III-Veselinovo (-6 200 à -5 500) se développe dans la majeure partie de la Thrace alors que la culture de Hamangia (-5 200 à -4 500) se diffuse dans l'Est de la Thrace, limitrophe de la mer Noire.
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Les Proto-Thraces — un des peuples indo-européens les plus anciens en Europe — arrivent en Thrace à une date qui reste encore indéterminée (soit VIe millénaire av. J.-C., soit au début du IIe millénaire av. J.-C.).
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À l'époque mycénienne, les Thraces forment des sociétés très hiérarchisées dominées par les soldats et les prêtres.
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Au début de l'âge du fer, les Thraces conservent leur organisation et forment des États religieux dirigés par des rois-prêtres, à la tête de troupes constituées de cavaliers-aristocrates et de paysans-guerriers libres. Des résidences fortifiées — capitales temporaires — sont bâties pour les rois itinérants.
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À partir du VIe siècle av. J.-C., certaines tribus thraces – essentiellement les Besses et les Odryses – ont des échanges avec les cités-États grecques qui implantent des colonies sur les rivages de la mer Égée et du Pont-Euxin. Les Thraces sont mentionnés pour la première fois, dans un document écrit, par Hérodote qui indique que « la nation des Thraces est, après celle des Indiens, la plus importante du monde. S'ils avaient un seul roi et s'ils pouvaient s'entendre entre eux, ils seraient invincibles et, d'après moi, beaucoup plus puissants que toutes les nations »[1]. La région est traversée sans difficultés par les Perses de Darius Ier mais, après leur défaite face aux Grecs, ils se retirent en Asie Mineure. Selon les historiens grecs Hérodote et Thucydide, une dynastie royale émerge parmi les tribus odrysiennes, au début du Ve siècle av. J.-C., avec le prince Térès Ier. À partir de la Thrace centrale, ses successeurs vont agrandir le royaume, en s'imposant aux autres tribus thraces. Les Grecs s'implantent dans les régions côtières de la Thrace méridionale, à partir de -464[2] mais payent un tribut aux Odryses. Les Athéniens contrôlent une partie de la Thrace sud grâce à leur colonie d'Amphipolis. Les échanges entre Grecs et Thraces s'intensifient et ces derniers finissent par utiliser l'alphabet grec pour des écrits non encore déchiffrés. Lors de la guerre du Péloponnèse (-431 à -404), le royaume des Odryses s'allie aux Athéniens avant de se retourner contre eux (expédition de 411 av. J.-C.). Le royaume atteindra son apogée sous Cotys Ier, en s'étendant du Danube à la mer Égée, mais à sa mort, il est divisé en trois royaumes qui seront conquis, progressivement, par le royaume de Macédoine. Cette conquête est achevée en -342.
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La Thrace est intégrée, entre -341 et -331 au royaume de Macédoine, avant qu'un État odryse vassal ne soit reconstitué dans le Nord de la Thrace. Lors du partage de l'empire d'Alexandre le Grand, en -323, Lysimaque devient satrape puis roi (-304) de Thrace et contrôle un territoire qui va du Danube jusqu'à l'Anatolie et le Caucase. Il vainc Seuthès III, roi des Odryses, qui s'était révolté mais son royaume est préservé au sein du royaume de Thrace. Lysimaque étend sa domination sur les cités grecques du Pont Euxin et de l'Hellespont, où il implante des bases navales.
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Lors de la Grande Expédition menée par une coalition de peuples celtes, ces derniers sont repoussés, en -298, par les Triballes établis dans le Nord et le Nord-Ouest de la Thrace. Toutefois, en -279, une partie des Celtes menés par le roi Comontorios (en) passe en Macédoine puis en Thrace centrale où est fondé le royaume de Tylis. Celui-ci s'effondre, vers -213, sous les coups de boutoir des Thraces.
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Les États thraces retrouvent leur indépendance dès le milieu du IIIe siècle av. J.-C. Le royaume de Macédoine conserve les régions méridionales au sud des Rhodopes alors qu'Athènes contrôle les colonies sur les rivages du Pont Euxin et le sud-est de la Thrace, voisine de Byzance.
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Au milieu du IIe siècle av. J.-C., le royaume des Odryses devient client de la République romaine, tandis que les autres tribus thraces sont soumises. La région passe progressivement sous contrôle romain : à la chute des Princes des Astéens, une partie de leur royaume est annexée puis le dernier royaume thrace est annexé par l'Empire romain en l'an 46 apr. J.-C.
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La province romaine de Thrace fut créée en 46, par l'empereur Claude. D'abord confiée à des procurateurs gouverneurs, la province de Thrace fut ensuite confiée à des légats prétoriens dont le nom apparaît parfois sur le monnayage des cités de la province. Au terme de leur gouvernement ces personnages pouvaient assez souvent prétendre au consulat : la province n'avait pas de légion mais était assez importante. Relativement étendue, elle était propice au brigandage et exposée aux invasions et aux raids barbares, pour peu que ces derniers aient réussi à percer ou à contourner le dispositif militaire de la province voisine de Mésie inférieure. La Thrace était aussi une province stratégique car son réseau de communication permettait la liaison entre les provinces frontières du Danube et l'Orient de l'empire. La Thrace fut donc, à partir de la seconde moitié du IIe siècle une province menacée au moment des crises de l'Empire[3].
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À la suite des réformes administratives de Dioclétien, à la fin du IIIe siècle, la Thrace géographique fut divisée en quatre petites provinces (Thrace, Hæmimontus, Rhodopes et Europa) appartenant au diocèse de Thrace (Thraciæ), lui-même appartenant à la préfecture d'Orient. Sous le Duumvirat (286-293) puis la Tétrarchie (293-324), elle fut placée sous l'autorité de l'Auguste chargé de l'Orient. Lors de la division définitive de l'Empire romain, en 395, le diocèse de Thrace fut inclus dans l'Empire romain d'Orient.
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Guerrier thrace.
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Une partie du trésor de Panagyurichté.
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Sous l'empereur Héraclius, l'empire d'Orient se transforme en Empire byzantin. Ne parvenant pas à contenir les attaques venues de toutes parts (Avars et Slaves au nord, Empire sassanide à l'est, arabo-musulmans au sud-est), l'empereur Héraclius réorganisa l'Empire sur le plan militaire. On considère que, à peu près à cette époque, est créé un thème de Thrace pour faire face, notamment, à la menace bulgare.
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À compter de l'installation des Bulgares au sud du Danube, en 680, la Thrace est constamment disputée entre, d'une part, l'Empire byzantin et, d'autre part, le Premier, puis le Deuxième État bulgare.
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L'Empire ottoman prend pied en Thrace, en 1347, avec la conquête de la ville de Kallipolis. Avec l'offensive, dans les Balkans, dans les années 1380-1390, les Turcs conquièrent rapidement toute la Thrace hormis une petite fraction autour de Constantinople. Cette dernière tombera, avec la ville, en 1453 et sera incluse dans la Roumélie ottomane.
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Lors du démembrement des territoires balkaniques de l'Empire ottoman, la région fit l'objet de plusieurs partages. À la suite des traités de San Stefano puis de Berlin (1878), l'Empire conserve la Thrace mais une province autonome de Roumélie orientale — à majorité bulgare — est créée dans le Nord de la Thrace. La Roumélie orientale et la principauté de Bulgarie — également placée sous l'autorité ottomane — décident leur union dès 1885 afin de regrouper dans une entité autonome la plupart des populations bulgares de la Thrace.
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Lors des guerres balkaniques de 1912-1913, la province est disputée entre l'Empire ottoman et le royaume de Bulgarie, allié, lors de la première guerre, à la Grèce et aux autres États balkaniques. La majorité de la Thrace fait partie de la Bulgarie mais l'Empire ottoman conserve une Thrace orientale élargie.
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Les traités — dont celui de traité de Neuilly (1919) — qui mettent fin à la Première Guerre mondiale et redécoupent l'Europe font passer la Thrace occidentale (ou Thrace égéenne) sous autorité grecque ; un petit territoire à l'est de Svilengrad, précédemment ottoman, est rattaché à la Bulgarie. Le traité de Sèvres (1920) qui fixe les nouvelles frontières de l'Empire ottoman attribue presque toute la Thrace orientale à la Grèce mais le traité de Lausanne (1923) revient sur ces modifications et la Turquie conserve l'essentiel la Thrace orientale ainsi que l'extrémité nord-est de la Thrace occidentale, voisine de la ville d'Edirne. La Thrace occidentale est reprise par la Bulgarie lors de la Seconde Guerre mondiale, mais elle est rendue à la Grèce dès la fin du conflit.
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La Thrace est divisée, de nos jours, entre la république de Bulgarie (à peu près la Thrace du Nord), la république de Grèce (à peu près la Thrace occidentale) et la république de Turquie (à peu près la Thrace orientale).
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Les tribus thraces vers -431.
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Le royaume de Thrace de Lysimaque.
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Le Sud de la Thrace reste sous domination macédonienne (-200).
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Le diocèse romain de Thrace en 400.
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Le thème byzantin de Thrace (7) en 717.
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La Thrace ottomane en 1585 (carte d'Abraham Ortelius).
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La Thrace ottomane entre 1840 et 1878.
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La Thrace lors des traités de San Stefano et de Berlin.
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La Thrace de 1878 à 1885.
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La Thrace de 1885 à 1912.
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Carte ethnographique de la Thrace orientale et occidentale en 1912.
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La Thrace de 1913 à 1918.
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La Thrace après le traité de Neuilly (1919).
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La Thrace pendant la Seconde Guerre mondiale.
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La Thrace passait pour être une région dont les habitants étaient belliqueux :
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« Les peuples de ce pays aiment fort la guerre » (Vincenzo Cartari (en), Les Images des dieux des anciens, trad. Antoine du Verdier, Tournon, C. Michel et T. Soubron, 1606).
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En Thrace vécurent aussi le héros Orphée, fils du roi de Thrace Œagre et de la muse Calliope, et le héros Spartacus.
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Thymus
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Genre
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Classification phylogénétique
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Thymus est un genre de plantes (couramment appelées thymÉcouter ou serpolet) de la famille des Lamiacées. Ce genre comporte plus de 300 espèces. Ce sont des plantes rampantes ou en coussinet portant de petites fleurs rose pâle ou blanches. Ces plantes sont riches en huiles essentielles et à ce titre font partie des plantes aromatiques. La principale huile essentielle du thym commun (Thymus vulgaris) est un terpénoïde qui lui doit son nom, le thymol, une substance bactéricide. Dans le sud de la France, le thym est aussi fréquemment appelé farigoule (de son nom provençal : farigoule).
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+
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+
Le nom de « Thym » est la francisation de Thymus qui désignait en latin plusieurs Lamiacées aromatiques de petite taille, lui-même issu du grec thumon qui signifie « offrande (que l'on brûle) » et « parfum », à cause de l'odeur agréable que la plante dégage naturellement ou lorsqu'on la fait brûler. Le nom provient de l'égyptien tham, nom d'une plante servant à embaumer les corps ou de la racine grecque thy, signifiant « exhaler une odeur »[1].
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Diverses espèces de thym se plaisent généralement bien dans le Sud de la France grâce au climat chaud.
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Le genre Thymus peut être divisé en 8 sections et 12 sous sections[2]
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Selon [2], il y aurait 250 taxons répertoriés. Voici les plus connus.
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Europe occidentale et du Sud, implantés en Europe de l'Est et du Sud, cultivés en jardin. De petite taille, ce sont des sous-arbrisseaux.
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Le thymol et le carvacrol sont les composants principaux, ainsi que le para-cymène, le 1,8-cinéol (eucalyptol), le linalol et d'autres monoterpènes, triterpènes, flavonoïdes.
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Les espèces peuvent être regroupées selon des chémotypes identifiés par la richesse en certains composants :
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Le thym est très résistant. Il a besoin de soleil et pousse à l'état sauvage sur les collines arides et rocailleuses des régions méditerranéennes.
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Le thym peut se reproduire par semis ou par division de racines, marcottage, ou bouturage. Les plantations s'effectuent tous les 30 cm. À chaque printemps, il est préférable d'engraisser la terre avec de l'engrais ou de la poudre d'os et de couper la plante de moitié pour favoriser l'apparition de nouvelles pousses. Par contre, il ne faut pas mettre de l'engrais durant l'été car cet apport excédentaire de vitamines rend la plante fragile à l'époque des gelées. Pour la culture en pot, utilisez une terre poreuse. Comme il déteste les terres humides, installez-le dans un endroit surélevé par rapport à l'allée, afin que l'eau s'écoule. Si vous devez le tailler, faites-le après la floraison. Quant à sa multiplication, elle se fait par division des touffes au printemps ou par bouturage estival. Il peut pousser jusqu'à 1 500 à 2 000 mètres d'altitude.
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Il faut renouveler les plants tous les trois ans sinon la tige devient trop ligneuse et les feuilles perdent leur goût si caractéristique.
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Les Égyptiens et les Étrusques utilisaient le thym mélangé aux onguents pour embaumer leurs morts. Les Grecs en brûlaient devant l'autel de leurs dieux, les places publiques et les riches demeures, pensant que cette plante était source de courage ; ils en mettaient aussi dans leurs plats ; le thym était aussi utilisé à profusion comme parfum stimulant qu'ils versaient dans leur bain ou dont ils s'oignaient le corps. La légende veut que Pâris enleva Hélène et que la princesse était fort triste : à chaque larme qui tombait de ses yeux sur le sol, naissait une touffe de thym. Théophraste connaissait deux espèces de thym, l’un blanc, médicinal et très mellifère, l’autre noir, « qui corrompt l’organisme et suscite la bile ».
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Les Romains, la diffusant en Europe, en faisaient de nombreuses sortes de cosmétiques (eau de toilette parfumant même leurs couches, baume censé retarder le vieillissement) et s'en servaient pour purifier leurs pièces d'habitation et pour « donner du parfum aux fromages et liqueurs. »[3].
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Ce symbole de courage se perpétue au Moyen Âge, notamment lors des Croisades. Les damoiselles brodaient des abeilles voletant près d'une branche de thym sur les écharpes qu'elles offraient à leur chevalier qui partait trop loin de leur cœur. Les sorcières fabriquaient des philtres d'amour à base de marjolaine, de thym, de verveine et de fleurs de myrte. Il était aussi placé sous les oreillers (car il favoriserait le sommeil en chassant les cauchemars et la mélancolie) et sur les cercueils lors des funérailles car on pensait qu'il facilitait le passage dans l'autre vie.
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Dans le langage des fleurs, il est symbole de courage, amour durable, esprit de créativité, dynamisme et résistance physique.
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Le thym est la plante correspondant au 28 prairial du calendrier républicain.
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Le thym est une herbe de Provence, c'est-à-dire une plante condimentaire très utilisée en particulier dans la cuisine provençale et rurale.
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Avec le laurier, le persil, le romarin, l'origan, il fait partie du bouquet garni qui relève de nombreuses recettes de viande en sauce.
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Il est aussi l'un des principaux ingrédients du zaatar, mélange d'épices utilisé au Moyen-Orient.
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En Provence, le thym est essentiel dans beaucoup de préparations culinaires. Il y est réputé antiseptique et rentre dans la constitution de l'aïgo boulido un plat simple connu aussi comme remède (voir l'article détaillé).
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En aromate ou en infusion, c'est un désinfectant des voies digestives souvent utilisé en association avec le romarin et la sauge. Le thym soulage les digestions difficiles.
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L'infusion de thym peut s'utiliser en bain de bouche en cas d'inflammation des gencives et en gargarisme en cas d'irritation de la gorge ou d'angine.
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Mais surtout le thym ou des préparations contenant du thym s'utilisent en fumigation pour traiter les rhinites et les sinusites.
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La Commission E le conseille contre les inflammations de la gorge et des sinus paranasaux, et contre les symptômes de la bronchite et de la coqueluche[4].
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Le thym aussi peut être utilisé pour la maladie du foie.
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Le thym est une excellente plante mellifère. Sur une superficie d'un hectare, on peut obtenir une production de miel de 125 à 185 kg par an.
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Le thym peut être également utilisé pour fabriquer des liqueurs particulièrement parfumées quand elles sont à base de fleurs ramassées l'été.
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Dans le calendrier républicain français, le 28e jour du mois de prairial, est officiellement dénommé jour du Thym[5].
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Tianjin, ou Tientsin (en français)[2] (en chinois : 天津 ; pinyin : tiānjīn ; EFEO : T'ien-Tsin), est une municipalité autonome du nord-est de la République populaire de Chine. Avec une agglomération de plus de quinze millions d'habitants en 2014, il s'agit de la quatrième ville de Chine en nombre d'habitants, après Shanghai, Pékin et Canton. Tianjin est également l'une des quatre municipalités du pays qui sont directement gouvernées par le pouvoir central. Elle fait partie de la région Jing-Jin-Ji.
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Située sur les rives du golfe de Bohai — un bras de la mer Jaune — la municipalité de Tianjin est frontalière de la province Hebei et de la municipalité de Pékin. Elle se divise en deux ensembles urbains adjacents : la ville de Tianjin proprement dite, avec le centre historique, située sur les rives du fleuve Hai He - qui rejoint le fleuve Jaune (Huang He) et le Yangzi Jiang via le Grand Canal - ; et Binhai, une ville nouvelle située à l'est du centre historique, sur les rives de la mer de Bohai. Cette dernière, ainsi que le district de Tanggu voisin, est une zone économique spéciale destinée à accueillir de nombreuses entreprises chinoises et internationales. Sa croissance économique est l'une des plus importantes de Chine : le PIB de Binhai a dépassé en 2010 celui de Pudong à Shanghai[3].
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Symbole de ce récent développement économique - autour de l'aéronautique et de l'électronique notamment -, plusieurs gratte-ciels sont actuellement en construction, comme la China 117 Tower ou le Tianjin International Trade Centre. La ville abrite également un musée d'art chinois, le mémorial dédié à Zhou Enlai (le Premier ministre de Mao Zedong), le Temple de la Grande Compassion, ainsi que l'ancienne cathédrale de l'ex-concession française, l’Église Notre-Dame des Victoires. Plus récemment, la ville a accueilli des compétitions sportives dans son centre olympique, construit à l'occasion des Jeux olympiques de 2008 à Pékin.
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Tianjin se trouve dans une plaine à l'embouchure du Hai He et à l'extrémité nord du Grand Canal de Chine, qui relie le fleuve Jaune (黃河) et le Yangtze (长江). Elle est située à 111 km au sud-est de Pékin et à 444 km au nord-ouest de Qingdao.
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La municipalité de Tianjin est en général plate et marécageuse près de la côte, mais vallonnée au nord, où les montagnes Yan (燕山) traversent le nord de Tianjin. Le point culminant de la municipalité est le pic de Jiushanding à la frontière Nord avec le Hebei, à 1 078 mètres.
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Le territoire de la municipalité autonome s'étend sur 11 920 km2. Il a une façade maritime (mer de Bohai) à l'Est et jouxte la municipalité autonome de Pékin au Nord-Ouest. Sur ses autres limites, il touche la province du Hebei.
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Le fleuve Hai He(海河)se forme à Tianjin avec la confluence de la rivière Ziya(子牙河, la rivière Daging(大清河, la rivière Yongding(永定河)et le Grand Canal. Le fleuve se jette ensuite dans l'océan Pacifique par le district de Tanggu. Les réservoirs les plus importants sont le réservoir de Beidagang à l'extrême sud (district de Dagang) et le réservoir Yuqiao à l'extrême nord (Xian de Ji).
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La zone urbaine de Tianjin se trouve dans le centre-sud de la municipalité. La côte de Bohai est bordée d'une série de villes portuaires dont Tanggu(塘沽 et Hangu(汉沽.
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La plaine du nord de la Chine (Grande plaine), dans laquelle se trouve Tianjin, est géologiquement une zone de sédimentation qui a été constituée au cours du temps par la formation du delta du nord de la Chine. Elle se compose de lœss alluviaux et de sables, qui ont été apportés par les rivières en provenance des montagnes de l'ouest du pays.
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D'un point de vue climatique (étés chauds et humides et hivers froids et secs avec des tempêtes de poussières) et phytogéographique (paysage proche des caractéristiques des steppes), la région de Pékin est semblable aux paysages de collines voisins. La grande plaine du nord de la Chine est constituée d'alluvions, amenés depuis des millénaires par le fleuve Jaune, la rivière la plus riche en boue dans le monde, et dont les contreforts nord et sud de la péninsule de Shandong atteignent la mer Jaune.
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La région est soumise à de fréquents séismes à cause de l'activité tectonique et le lent passage de la plaque indienne sous la plaque eurasienne continentale. La vitesse de la tectonique de ces plaques est en moyenne d'environ quatre centimètres par an. Ainsi, le 28 juillet 1976, s'est produit à Tangshan, à 120 km à l'est de Tianjin, un des séismes les plus catastrophiques du XXe siècle (voir le séisme de 1976 à Tangshan). D'une magnitude de 8,2 sur l'échelle de Richter, le bilan officiel du nombre de décès de la part du gouvernement de la République populaire de Chine fait mention d'un chiffre de 242 419. Cependant, certaines sources occidentales estiment le nombre de morts à 650 000[4], voire 700 000[5]. De plus, la puissance du séisme est annoncée officiellement à 7,8. Le séisme a également donné lieu à des dommages à Tianjin et dans d'autres villes de la région.
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Tianjin subit l'influence de mousson. Elle se trouve dans une zone de transition de trois climats tels que définis par la classification de Köppen : un climat subtropical humide (Cwa), un climat continental humide (Dwa) et un climat semi-aride (Bsk). Le climat de Tianjin se caractérise par des étés chauds et humides du fait de la mousson et par des hivers secs et froids dus à l'anticyclone de Sibérie. Le printemps est venteux mais sec. Parfois, au cours du printemps, Tianjin subit des tempêtes de sable venant du désert de Gobi qui peuvent durer plusieurs jours.
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Les précipitations annuelles à Tianjin sont de 544 mm. Elles produisent principalement durant les mois estivaux entre juillet et août. Cette caractéristique ainsi qu'une température moyenne de 13,2 °C place Tianjin à la limite du climat semi-aride. La moyenne mensuelle la plus froide est de −3 °C et la plus chaude de 22 °C, ce qui place la ville dans une zone de transition entre un climat subtropical humide et un climat continental humide.
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La municipalité de Tianjin exerce sa juridiction sur seize subdivisions — treize districts et trois xian[6].
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En outre, la zone de développement économique et technologique de Tianjin (TEDA), bien que n'étant pas formellement une subdivision administrative, bénéficie cependant de droits similaires à ceux d'un district normal.
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Ces districts et xian sont eux-mêmes divisés (au 31 décembre 2004) en 240 subdivisions de niveau canton, comprenant 120 bourgs, 18 cantons, 2 cantons ethniques et 100 sous-districts.
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Les terres où se trouve maintenant Tianjin ont été créées par la sédimentation de plusieurs rivières, dont le fleuve Jaune, qui se jettent dans le golfe de Bohai non loin de la ville.
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Avec l'ouverture du Grand Canal sous la dynastie Sui (581-618), Tianjin, alors appelée Zhigu devient une ville et un port de commerce importants. En 1404, l'empereur Yongle donne à la ville le nom de Tianjin, littéralement le « gué de l'Empereur[7] », pour indiquer que l'empereur (le fils du Ciel) a traversé la rivière à cet endroit. Quelques années plus tard, un fort connu sous le nom de fort de Tianjin (Tianjin Wei, 天津卫) y est établi.
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En 1725, la ville devient préfecture[8]. Le Xian de Tianjin est créé sous la préfecture en 1731[9].
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Au milieu du XIXe siècle, les rives du Hai He, proches de Pékin, intéressent les puissances européennes. Tianjin offre une configuration géographique idéale. Ouvert à l’activité fluviale, le Hai He dessine un arc de cercle au milieu d’un bassin aéré se prolongeant jusqu’à la mer de Bohai.
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En 1856, les soldats chinois montent à l'abordage de la Flèche, un bateau chinois enregistré à Hong Kong arborant le drapeau britannique et suspecté de piraterie, contrebande et de commerce d'opium. Ils capturent et emprisonnent 12 hommes[10]. En réponse, les Britanniques et les Français envoient des canonnières sous le commandement de l'amiral Sir Michael Seymour pour capturer les forts de Taku (大沽砲台), près de Tianjin en mai 1858[10]. À la fin de la première partie de la seconde guerre de l'opium en juin de la même année, le traité de Tianjin qui ouvre Tianjin au commerce étranger est signé. Le traité est ratifié par l'empereur chinois en 1860 et Tianjin s'ouvre officiellement au reste du monde.
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En 1860, le traité de Pékin, qui met fin à la seconde guerre de l'opium, offre des concessions à trois puissances occidentales : la France, le Royaume-Uni et les États-Unis[11]. Cependant le massacre de Tientsin en juin 1870 installe la méfiance des deux côtés. En 1894, de nouvelles concessions sont attribuées à l’Empire allemand et au Japon. À la fin de la guerre des Boxers, quatre autres concessions sont octroyées à l'Italie, à l'Autriche-Hongrie, à la Russie et à la Belgique. Dans leur sillage, vingt consulats s’installent à Tientsin (comme alors romanisée en Occident).
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Le découpage des concessions est arbitraire. Elles recouvrent des étendues variables. Le Royaume-Uni et l'Allemagne se taillent la part du lion, alors que Belges et Italiens sont cantonnés à des espaces restreints. Entre 1860 et 1870, les premières bâtisses voient le jour. Chaque concession reflète le style de chaque pays. Des architectes occidentaux, dont certains deviendront très prospères, élaborent les plans. En bordure du Hai He, l'hôtel Astor devient le point de ralliement des entrepreneurs occidentaux. C’est le premier établissement hôtelier de Chine du Nord ouvert aux étrangers[12].
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Dans ses premières années, la présence des Occidentaux n'est pas sûre. Le 21 juin 1870, une foule importante saccage l'orphelinat français. Dix-huit étrangers sont tués, dont les dix religieuses et le consul Fontanier. Cependant, la dynastie Qing présente ses excuses et une sévère répression est exercée contre les fauteurs de troubles. L'histoire des concessions évolue alors au rythme d'une situation internationale particulièrement chaotique. Très engagés aux Philippines, qu'ils ont enlevées aux Espagnols, les Américains cèdent en 1902 leur concession au Royaume-Uni. Dans la foulée de l’entrée de la Chine en guerre du côté des Alliés, en mars 1917, les concessions allemandes et austro-hongroises sont dissoutes.
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De 1902 à 1937, Tianjin (Tientsin à l'époque) connaît une période faste. Un personnage séduisant, Gustav Detring incarne le dynamisme de la ville. Il est au service de Li Hongzhang, vice-roi de la province, et exerce sans en avoir le titre le rôle de maire de la ville.
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Herbert Clark Hoover, futur président des États-Unis réside alors à Tianjin[12],[13]. Dans son journal, il témoigne : « C'est une cité universelle, comme le monde en miniature. S'y côtoient toutes les nationalités, tous les styles architecturaux, toutes les cuisines ». Paul Claudel est consul et président du conseil municipal de la concession française de 1906 à 1909[14], mais il regrette son ancien poste de Foutchéou et n'aime pas la ville qu'il trouve laide : « C'est vraiment de la lisière de pays, comme on dit une lisière d'étoffe toute mangée par le sable et l'eau salée »[15] et il indispose les fonctionnaires français en recevant trop de missionnaires chez lui. C'est à Tientsin que naissent deux de ses enfants, Marie en 1907 et Pierre en 1908. De son côté, le général George Marshall qui séjournera un temps dans l'American Barracks (caserne américaine) ajoute : « Mon premier contact avec la Chine fut surprenant. Je logeais dans une maison d'allure viennoise, je mangeais un pot-au-feu, je jouais au badminton et le soir, combien de fois n'ai-je pas bu de bière allemande ? Tirant parti de cette expérience, j’ai toujours vanté dans ma vie politique les mérites d’une cité universelle et fraternelle ».
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En 1932, Teilhard de Chardin y demeure, « le temps, dit-il, de prendre langue avec des cultures si opposées[16] ».
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Ville ouverte et libre, Tianjin accueille des réfugiés. En 1928, elle abrite une communauté juive de quatre mille personnes dont beaucoup de rescapés des pogroms[17]. « Alors que nos frères sur la Vistule souffraient le martyre, nous vivions heureux, sans la moindre turbulence » souligne Harry Rozents, originaire de Pologne. En 1938, la synagogue de Nanjing Lu est inaugurée en grande pompe. « Occidentaux, Chinois et Juifs étaient de la fête » se souvient Harry Rozents[17].
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Tianjin est aussi la ville des notables chinois. Comme en témoignent de nombreuses plaques à l’entrée des maisons, seigneurs de la guerre et lettrés s’installent dans les concessions. Comble de la liberté, Puyi, dernier empereur de la dynastie Qing, après avoir été chassé de Pékin y résidera jusqu’en 1931[12]. Tianjin est aussi souvent considéré comme la ville d'adoption de Zhou Enlai qui y vécut une partie de son enfance[18]. Plus tard, ses visites répétées à l'hôtel Astor témoignèrent d'un réel attachement à cette ville.
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En 1937, l'armée impériale japonaise occupe la ville à la suite du déclenchement de la guerre sino-japonaise[7]. Les concessions étrangères sont tout d'abord respectées mais en juin 1939, un incident important survient avec le gouvernement britannique alors que l'armée impériale implante un blocus autour de la concession pour obtenir six résistants chinois accusés d'avoir assassiné le directeur d'une banque appartenant à des capitaux nippons[19].
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À compter de 1941, les Occidentaux sont soumis aux mêmes mesures de répression que les chinois et plusieurs concessions sont pillées. Sur leur déclin, les dernières concessions sont dissoutes de 1943 à 1945 par le gouvernement nationaliste. Le 17 janvier 1949, Tianjin est prise par l'Armée populaire de libération[20]. Tout son patrimoine architectural devient alors « bien d’État ». Mais aucune administration spécifique n’est créée pour en assurer la gestion. Chaque district de la ville entretient son parc de vieilles maisons comme toute autre construction. Pendant la guerre froide, le patrimoine est délaissé. Épisodiquement entretenu, le bâti se détériore, en particulier les anciennes concessions russes et françaises. Le rythme des dégradations s’accélère avec l’urbanisation. Des usines polluantes sont construites au cœur de la ville. Inexorablement, les édifices se délabrent, certains menacent de tomber en ruine, les murs noircissent.
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Dans les années 1980, une nouvelle menace guette. La demande en logements et en bureaux entraîne une spirale presque incontrôlable de nouvelles constructions à la finition aléatoire. S’ajoute la boulimie financière des groupes immobiliers qui boudent cet héritage jugé peu rentable. Rapidement l’ancienne concession russe est engloutie sous le béton. Des gratte-ciel se calent entre les vieux bâtiments, les écrasant aussitôt.
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En 2008, à l'occasion des Jeux olympiques de Pékin, Tianjin est choisie pour accueillir des matchs du tournoi de football[21]. Le centre olympique de Tianjin est construit pour cette occasion.
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Le 12 août 2015 vers 18 h 30, d'importantes explosions ont lieu dans un entrepôt chimique basé à Binhai New Area, une zone de développement économique sous la juridiction de la municipalité de Tianjin. La série d'explosions, ressentie à plusieurs kilomètres aux alentours, a entraîné la mort d'au moins 165 personnes et en a blessé plus de 700 autres, outre une dizaine de personnes portées disparues[22].
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À la fin de l'année 2009, la population de la municipalité de Tianjin était de 12,8 millions, dont 9,8 millions possédaient le Hukou de Tianjin (certificat de résident permanent). Parmi les résidents permanents, 5,99 habitent dans la zone urbaine et 3,81 dans la campagne.
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La majorité des résidents permanents de Tianjin sont issus de l'ethnie Han. 51 des 55 ethnies de Chine sont représentées dans la ville, dont principalement des Hui, Coréens, Mandchous et Mongols.
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Membres de l'Armée populaire de libération en service exclus.
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Source : Département des statistiques démographiques, sociales, scientifiques et technologiques du Bureau national des statistiques de Chine (國家統計局人口和社會科技統計司) et Département de la commission de Chine du développement économique des affaires ethniques d'État (國家民族事務委員會經濟發展司), eds. Totalisation des populations ethniques lors du recensement de 200 en Chine (《2000年人口普查中國民族人口資料》). 2 vols. Pékin : Maison d'édition des nationalités (民族出版社), 2003.
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Huang Xingguo, maire de Tianjin depuis 2007, est arrêté le 10 septembre 2016 et fait l'objet d'un enquête pour « violations graves de la discipline »[23]. Le maire adjoint Yin Hailin est également concerné par une enquête. Après sa destitution, Huang Xingguo est remplacé par Li Hongzhong au titre de secrétaire du Comité du Parti communiste chinois pour la municipalité de Tianjin[24]. Wang Dongfeng est désigné comme maire de Tianjin et chef adjoint du Comité du Parti communiste pour la municipalité de Tianjin[25].
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Le produit intérieur brut de Tianjin est de 750 milliards de yuans en 2009, enregistrant une croissance annuelle de 16,5 %[26].
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En 2009, le PIB par habitant est de 62 403 yuans. Le secteur secondaire constitue le secteur plus important (54,8 %) et le plus en croissance (18,2 %) de l'économie totale de Tianjin. Le revenu urbain par habitant était de 21 430 yuans, avec une augmentation de 10,3 % par rapport à l'année précédente. Les revenus ruraux par habitant étaient de 10 675 yuans, avec une augmentation de 10,4 % par rapport à l'année précédente.
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Les terres agricoles occupent environ 40 % de la surface de la municipalité de Tianjin. Le blé, riz et maïs sont les céréales les plus cultivées. Le secteur de la pêche est important le long de la côte. Tianjin est également un important centre industriel, contenant des entreprises pétrochimiques, textiles, automobiles, mécaniques et métallurgiques. L'essor de l'activité maritime a conduit Tianjin à prendre en 2011 le 3e rang des plus grands ports du monde[27].
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La municipalité de Tianjin a également des gisements d'environ 1 milliard de tonnes de pétrole dans le district de Dagang qui possède des réserves de pétrole. La production de sel est également importante dans le secteur de Changlu Yanqu, qui constitue un des plus importants secteurs de production de sel du pays. L'énergie géothermique est une autre ressource de Tianjin. Des gisements de manganèse et de bore sous la ville sont les premiers découverts en Chine.
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EADS Airbus a déjà implanté une chaîne de montage d'Airbus A320, opérationnelle depuis 2009. L'AVIC I (China Aviation Industry Corporation I) et l'AVIC II (China Aviation Industry Corporation II) sont les partenaires locaux de l'usine, qui reçoit des pièces à assembler du monde entier[28]
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Par sa taille et son importance, la ville de Tianjin possède de nombreux lycées et universités dans tous les domaines. Parmi les universités de la ville, deux se distinguent particulièrement par leur réputation nationale : l'université de Tianjin et l'université de Nankai.
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L'Université de Tianjin a été fondée en 1895 et constitue la plus ancienne université de Chine[29]. Elle propose notamment 53 formations de licence, 151 masters et 92 doctorats[30]. Chaque année, environ 24 000 étudiants y suivent des cours dans de nombreux domaines (science, technologie, management, sciences humaines, agriculture...). Une de ses composantes, l'Institut sino-européen d'ingénierie de l'aviation a été ouvert en 2007 et forme des ingénieurs en aéronautique sur le modèle français. Dans le même secteur d'activités, la ville abrite également l'Université de l'aviation civile de Chine.
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L'Université de Nankai a été fondée en 1919 et constitue une des universités les plus prestigieuses dans le pays. Elle doit sa réputation notamment grâce à un ancien élève : Zhou Enlai, ancien Premier ministre de la République populaire de Chine. Constituée de nombreux campus à travers la ville, l'université propose notamment 71 formations de Licence, 206 programmes de Master et 117 programmes de Doctorat dans pratiquement tous les domaines d'éducation[31].
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Tianjin attire également de plus en plus d'étudiants étrangers. Ainsi, en 2006, la Florida International University a ouvert en coopération avec l'Université de commerce de Tianjin le premier Institut d'hospitalité et de Tourisme américain à Tianjin. Ce programme international, le plus important pour l'université américaine, est hébergé dans une tour de 20 étages qui peuvent accueillir près de 2 000 étudiants[32].
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Le Xiangsheng (相声) est une forme de spectacle vivant. Le xiangsheng de Tianjin est très populaire en Chine.
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Les citadins de Tianjin parlent le dialecte de Tianjin, une variante directe du mandarin. Malgré la proximité de Pékin, le dialecte de Tianjin a des sonorités assez différentes du dialecte de Pékin, qui constitue le Putonghua, la langue parlée officiellement en République populaire de Chine.
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L'anglais est la langue de l'élite, et d'une partie de la jeunesse surtout aisée, et universitaire, c'est une seconde langue connue et parlée par environ 5 % de la population. Le russe arrive loin derrière.
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Tianjin est un port d'attache respecté de l'opéra de Pékin, une des formes les plus prestigieuses de l'opéra chinois.
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Tianjin est également connue pour ses comédies et ses comédiens, dont Guo Degang et Mǎ Sānlì. Mǎ Sānlì (马三立) (1914 - 2003), originaire de l'ethnie Hui a longtemps résidé à Tianjin. Il est connu et respecté dans toute la Chine pour ses Xiàngshēng (相声), un divertissement chinois très populaire comparable à des sketches. Mǎ Sānlì a interprété certain de ses xiangsheng dans le dialecte de Tianjin.
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Yangliuqing (杨柳青, « Les Saules verts »), une ville à environ 15 km à l'ouest de la zone urbaine et situé dans le district de Xiqing, est réputée pour ses aquarelles (杨柳青年画, yángliǔ qīng niánhuà) très colorées, dans un style traditionnel, traitant du thème du Nouvel An chinois.
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Tianjin est aussi connu pour ses figurines d'argile de Zhang (泥人张, nírén zhāng) qui sont des figurines colorées dépeignant une variété de personnages expressifs ; et pour ses cerfs-volants de Wei (风筝魏, fēngzhēng wèi), qui peuvent être pliés et sont donc plus portables.
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Les gens de Tianjin sont souvent décrits comme bavards, éloquents, plein d'humour, ouverts et libres. Il existe un terme pour le stéréotype du natif de Tianjin toujours éloquent et parfois humoristique : wèizuǐzi (卫嘴子), qui pourrait être traduit par la Bouche de Tianjin. La ville est réputée pour son art du parlé, le xiangsheng, parfois traduit par diaphonie. Il s'agit d'une performance en duo de la comédie traditionnelle chinoise sous la forme d'un dialogue, riche en jeux de mots et allusions, effectué sur un style rapide et plaisantin. Le xiangsheng est un des spectacles vivants les plus appréciés en Chine. Le canadien Dashan (Mark Rowswell) dit que l'équivalent en langue anglaise serait le sketch Who's on First? de Abbott et Costello[33].
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Aujourd’hui, Tianjin offre l’aspect d’une ville étouffant sous la pollution, bruyante et chaotique[34]. Les énormes travaux engagés le long du Hai He comme la restauration des anciennes concessions et l’amélioration des voies d’accès à la ville devraient se poursuivre pendant quelques années. La ville renouera-t-elle avec l'âge d'or qu'elle avait connu dans les années 1930 ? Aujourd'hui, l'ensemble de l'ancien quartier chinois a été détruit, remplacé par des complexes commerciaux, résidentiels et d'affaires[35].
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Malgré la proximité de la capitale, Tianjin est une ville bon marché, même si ces dernières années le prix de l'immobilier a fortement augmenté.
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Les concessions européennes rassemblent un patrimoine d’environ mille maisons et bâtisses de facture occidentale, construites entre 1860 et 1940. Aujourd’hui la prise en compte par la municipalité de cette richesse et sa volonté de remettre de l’ordre n’est guère chose aisée. Certaines destructions sont irrémédiables et des bâtiments sont en très mauvais état.
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Située sur la rive gauche du Hai He, l’ancienne concession italienne (quarante maisons) est actuellement[Quand ?] en voie de restauration sous la conduite d’une société italienne connue pour ses travaux dans le centre historique de Naples. Ce quartier rappelle Imperia ou Alassio. « Flânant dans les rues Bo Ai Dao et Jian Guo Dao (ex-via Marchese et Corso Vittorio Emanuele II), d’un seul coup, je reprenais pied dans mon pays » racontait dans les années 1920, un aventurier italien.
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Dessinée autour de larges rues et d’un quartier verdoyant, la concession anglo-américaine est bien conservée, exception faite de certains b��timents demandant une restauration légère. Entourée par de petits jardins, l’architecture est d’inspiration victorienne. Parfois, d’audacieuses bâtisses surprennent comme l’institut des langues étrangères. Dans ce quartier, les bâtisses américaines sont plus amples, les jardins plus étendus.
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La concession française a une structure plus complexe. Véritable jeu de piste, elle abrite des ouvrages disparates mêlant des genres différents et diverses époques. S’y côtoient maisons de maître et modernisme volontariste, comme en témoigne le pont métallique enjambant le Hai He ou l'ancienne cathédrale Notre-Dame des Victoires, juste réplique d’une église en pays d’Artois. La concession française a connu un parcours très accidenté à l’issue toujours incertaine. Construites dans le quartier commerçant du Heping (和平) Lu, les bâtisses sont encerclées par des immeubles modernes et une activité commerciale mal maîtrisée. La nouvelle cathédrale catholique cathédrale Saint-Joseph dans le quartier de Nanjing Lu est enclavée par deux gratte-ciels curieusement inachevés. Au cœur du quartier, des maisons disposées en cercle entourent « le jardin français ». Onze maisons devraient être restaurées. Cependant ce projet se heurte à la pression immobilière de ce quartier à l'activité économique très dynamique. Afin d’y remédier, une société franco-chinoise, China Messengers, a engagé un remodelage de l’offre et des itinéraires commerciaux du district de Heping.
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La concession russe, elle, a vécu. Si quelques bâtisses demeurent çà et là, l’ensemble du quartier est noyée sous les gratte-ciel et les autoroutes urbaines. Dans son prolongement, la concession belge n’est plus qu’un pâle souvenir. Enfin, la concession japonaise a été durablement sinisée.
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Tianjin n'a rien d'une ville touristique, cependant, quelques recoins méritent le détour.
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Binjiang Dao est une rue piétonne commerçante. On y trouve principalement des vêtements, des chaussures et des montres à des prix défiant toute concurrence. Le marchandage y est de rigueur.
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La rue de l'ancienne culture, Guwenhua Jie est un quartier construit sur les bases de l'architecture chinoise traditionnelle. Là aussi, il s'agit d'un quartier commerçant, parfois appelé « quartier des artistes ». En effet, c'est ici que l'on trouve des dessinateurs de portraits et même des sculpteurs. On trouve également des calligraphies, des pinceaux, des sceaux, des cerfs-volants, de l'artisanat traditionnel... Il est aussi possible d'y marchander.
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Jiuba Jie, ou la rue des bars, est la zone où se concentrent de nombreux bars et boîtes de nuit souvent très différents les uns des autres. Le bar Ali Baba Jiuba est lui situé à proximité de l'université de Nankai (Nankai Daxue) et est majoritairement fréquenté par des Occidentaux et des étudiants. Par ailleurs on trouve de très nombreux karaokés un peu partout, les KTV, qui sont en général appréciés des Chinois.
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La nourriture y est très bon marché et est relativement variée. Dans le quartier coréen, on trouve des tables installées sur le trottoir qui servent des brochettes. Les restaurants goubuli (enseigne qui gère des restaurants et des fast-food) servent les baozi qui ont fait leur réputation. Enfin, pour les nostalgiques de l'Occident, des pizzerias et quantité de McDonald's (ou plus souvent des KFC) parsèment les rues de la ville.
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Nanjing Lu est une grande avenue commerciale. On peut y trouver de nombreux magasins occidentaux : Zara, Sephora, Pizza Hut...
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Chengdu Dao est une rue connue de Tianjin. La Tour olympique abrite un complexe hôtelier 5 étoiles ainsi qu'un night-club renommé, le Sitong Bar.
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Même si Tianjin ne possède pas de monument touristique important, le visiteur pourra toutefois visiter le musée de Luzutang (Musée de la Rébellion des Boxers), le Musée de Tianjin (天津博物馆), le Mémorial de Zhou Enlai et Deng Yingchao (周恩来邓颖超纪念馆) ou Shijia Dayuan (杨柳青:石家大院, résidence de la famille Shi).
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La cité regorge également d'édifices religieux hérités de l'histoire de Chine et des anciennes concessions étrangères. Les temples de Wen Miao (文庙, temple confucianiste), Yuhuangge (玉皇阁, temple taoïste), de la Grande Compassion (大悲禅院, temple bouddhiste zen) et Tianhou (天后宫, Temple de la divinité Mazu à Tianjin, le plus grand dans la région nord de la Chine) raviront les personnes à la recherche de spiritualité chinoise. Tianjin compte également des vestiges des concessions étrangères avec l'ancienne cathédrale Notre-Dame des Victoires (望海楼教堂, Wanghailou), la nouvelle cathédrale Saint-Joseph (西开天主教堂, Laoxikai) et la synagogue de Tianjin (天津犹太教堂).
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Malgré sa réputation de ville polluée, Tianjin possède plusieurs parcs importants : le parc aquatique de Tianjin (天津水上公园), le parc zoologique de Tianjin (天津动物园), le parc de la rivière Hai He (海河公园).
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La ville possède plusieurs curiosités architecturales modernes : la tour de radio-télédiffusion de Tianjin (天津电视塔), la Tianjin Eye (天津之眼, la seule et plus grande Grande Roue construite sur un pont, la sixième en hauteur), le centre olympique de Tianjin, également connu sous le nom de Goutte d'eau (天津奥体中心, 水滴), le quartier italien (意式风情区) ou encore l'horloge du siècle de Tianjin (天津世纪钟 Tianjin Shijizhong).
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Comme toutes les grandes villes chinoises Tianjin abrite un grand nombre de gratte-ciel (plus de 340) dont le Goldin Finance 117 qui sera achevée en 2016 et qui avec ses 597 mètres et 117 étages sera l'un des plus hauts gratte-ciel du monde.
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À l'extérieur de la ville proprement dite, il est également possible de trouver d'autres curiosités.
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Le porte-avions soviétique Kiev (前苏联航空母舰主题公园) est ancré depuis 2004 dans un parc à thème qu'il est possible de visiter.
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Les amateurs de sport et de football particulièrement pourront visiter le TEDA Football Stadium (泰达足球场), stade de l'équipe Tianjin TEDA, situé dans la zone économique de TEDA.
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La municipalité de Tianjin compte également des vestiges de l'histoire plus ancienne de la Chine avec les forts de Taku (大沽口炮台, plateforme d'artillerie datant de la dynastie Qing) et Huangyaguan (黄崖关长城, un fort réputé de la Grande Muraille).
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Enfin, les amateurs de nature pourront gravir le Mont Panshan (盘山) et visiter la Ville écologique sino-singapourienne de Tianjin (中新天津生态城) en construction.
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Temple de Mazu à Tianjin.
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Entrée de la rue de l'ancienne culture.
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Ancienne concession italienne.
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Parc Jin Wan.
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Bibliothèque.
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La cuisine à Tianjin est plutôt focalisée sur les fruits de mer, à cause de la proximité de Tianjin avec la mer. Les menus importants contiennent Huit Grands Bols (八大碗), qui est une combinaison de huit plats de viande. Ce plat peut être classé en plusieurs variétés, incluant le rugueux (粗), le lisse (细 / 細) et le sommet (高). Les Quatre grands ragoûts (四大扒) font référence en réalité à un très grand choix de ragoûts de poulet, canard, fruits de mer, bœuf et mouton.
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Tianjin est également réputé pour ses petites nourritures (小吃) :
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Quelques produits culinaires vendus par des enseignes de Tianjin :
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Dans l'optique des Jeux olympiques d'été de 2008 à Pékin, la ville de Tianjin a construit un nouveau stade d’une capacité de 60 000 places à partir de 2003, le centre olympique de Tianjin. Il a accueilli plusieurs matchs des tournois masculin et féminin de football des Jeux olympiques de Pékin en 2008. Avant cela, cinq rencontres de la Coupe du monde de football féminin 2007 s'y sont déroulés (dont deux quarts de finale et une demi-finale).
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Tianjin possède plusieurs équipes sportives professionnelles, notamment :
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L'aéroport international de Tianjin-Binhai (sinogramme simplifié : 天津滨海国际机场 ; pinyin : Tiānjīn Guójì Jīchǎng) est un aéroport situé dans le district de Dongli à l'est de Tianjin. Il s'agit d'un des plus importants centres de fret aérien du pays.
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Il sert de plate-forme de correspondance pour la récente compagnie Tianjin Airlines et pour la compagnie privée Okay Airlines. Air China y est également très présente.
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Les vols internationaux sont principalement opérés par Korean Air et Asiana vers l'aéroport international d'Incheon à Séoul, All Nippon Airways et Japan Airlines assurent les voyages vers l'aéroport international du Chūbu à Nagoya.
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La construction d'un nouveau terminal démarre en août 2005 et se termine à la fin de l'année 2007, pour une mise en fonction en 2008. L'agrandissement de l'aéroport le dote d'un terminal ultramoderne, qui est trois fois plus grand que le premier terminal de 116 000 m2. Une fois les trois phases de construction achevées, le terminal de l'aéroport aura une superficie de 500 000 m2 et pourra absorber 40 millions de passagers par an. Au cours de la période du projet, l'aéroport va passer d'une superficie totale de 25 km2 à 80 km2. À terme, l'aéroport devrait ressembler à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol en termes de taille et sera capable de faire transiter 500 000 tonnes de fret et 200 000 vols par an.
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L'expansion, avec un investissement total d'environ 3 milliards de yuans (330 millions d'euros), a commencé en août 2005. La piste est également élargie de 50 à 70 m et allongée de 400 m pour atteindre 3 600 m. En mai 2009, l'aéroport se complète avec une deuxième piste et le nombre de passagers attendus devrait atteindre 10 millions.
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En 2008, 166 558 tonnes de fret ont transité par l'aéroport, devenant le 11e aéroport de fret en Chine. L'aéroport est également l'aéroport dont la croissance est la plus rapide en Chine, enregistrant une croissance de 20,2 % du trafic de passagers et 33,2 % d'augmentation du trafic de fret en 2008.
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L'Université de l'aviation civile de Chine est située aux abords de l'aéroport.
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Tianjin possède plusieurs gares ferroviaires, la gare de Tianjin étant la plus importante. Elle est construite en 1888 et est initialement située à Wangdaozhuang (旺道庄). La gare est ensuite déménagée à Laolongtou (老龙头) sur les bords de la rivière Hai He en 1892. Elle est donc renommé gare de Laolongtou. La gare est reconstruite entre le 15 avril 1987 et le 1er octobre 1988. La gare de Tianjin est également appelée gare de l'est localement à cause de sa situation géographique.
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En janvier 2007, un long projet de reconstruction commence dans la gare pour moderniser les infrastructures et en l'intégrant comme principal nœud de transport de Tianjin avec les lignes 2, 3 et 9 du métro, mais aussi comme terminus de la ligne à grande vitesse Pékin - Tianjin.
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Les gares de l'ouest et du nord de Tianjin sont également des gares majeures du réseau ferroviaire de Tianjin. Il y a aussi la gare de Tanggu, située dans le secteur portuaire du district de Tanggu, la gare de TEDA, située àTEDA et la gare de Tianjin-Sud sur la LGV Pékin - Shanghai. D'autres gares existent également mais ne transportent pas de passagers.
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La construction de la LGV Pékin - Tianjin a commencé le 4 juillet 2005 et a été terminée en août 2008.
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Les lignes ferroviaires suivantes passent par Tianjin :
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Les trains inter-cités entre Tianjin et Pékin adoptent un nouveau système de numérotation : Cxxxx. Les trains sont numérotés entre C2001 et C2298[37] :
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Ces nouveaux trains relient Tianjin à Pékin en 26 minutes, remplaçant les précédents trains qui prenaient plus d'une heure. Au 15 août 2008, le prix du billet de train est de 69 yuans pour les sièges en première classe et 58 yuans en seconde classe.
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Les trains inter-cités entre l'ouest de Tianjin et Shanghai adoptent un nouveau système de numérotation : Gxx : les trains à la vitesse maximale de 350 km/h. Dxx et Dxxx : les trains à la vitesse maximale de 250 km/h.
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Les trains départs par Tianjin sont numérotés entre G211 et G215 :
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Les trains de « Gxx » relient Tianjin à Shanghai en 9 heures, remplaçant les précédents trains qui prenaient plus de 12 heures. En 2011, le prix du billet de train est de 935 yuans pour les sièges en première classe et de 555 yuans en seconde classe.
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Les trains de « Dxx » relient Tianjin à Shanghai en 5 heures, remplaçant les précédents trains qui prenaient plus de 12 heures. En 2011, le prix du billet de train est de 1 175 yuans pour les sièges rembourrés (dans le wagon) et de 1 045 yuans pour les couchettes, et de 410 yuans pour les sièges en seconde classe.
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Les trains de la LGV Pékin - Shanghai suivantes passent par la gare du sud de Tianjin.
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Gxx (à la vitesse maximale de 350 km/h) :
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Dxxx (à la vitesse maximale de 250 km/h) :
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Depuis le 10 juillet 2019, Tianjin est connecté par trains à grande vitesse à Hong Kong-West Kowloon.
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En 2011, on comptait 606 lignes de bus dans la ville centrale[38].
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Dans le même temps, on comptait 200 lignes de plus dans le district de Binhai.
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Le réseau de tramway de Tianjin a été attribué à une compagnie belge en 1904 et ouvert en 1906. Il s'agit alors du premier système de tramway dans une ville chinoise.
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Tianjin possède également un système de tramway guidé par un rail à TEDA, le TEDA Modern Guided Rail Tram.
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Les travaux de construction du métro de Tianjin ont commencé le 2 juillet 1970. Il s'agit du second métro construit en Chine et il est mis en service en 1984. La longueur totale du réseau est de 7,4 km. Le service du métro est interrompu le 9 octobre 2001 pour reconstruction. Ce nouveau métro est maintenant appelé Ligne 1. Il est rouvert au public en juin 2006. La voie est allongée pour atteindre 22 188 km et dessert 22 stations, contre 8 précédemment. La construction de plusieurs nouvelles lignes est planifiée. Les lignes 2 et 3 sont en cours de construction.
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Il existe également une ligne de métro léger dans la ville, la ligne de Binhai Mass Transit. La ligne relie le centre ville de Tianjin et la zone de développement économique et technologique de Tianjin. La partie orientale de la ligne a été mise en service le 28 mars 2004 et la partie occidentale en 2006.
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Au total, 6 lignes et 95 stations de métro sont en service dans la ville et la zone de Binhai.
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Les deux principaux opérateurs de métro à Tianjin sont :
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Certains endroits à Tianjin, dont les routes et les ponts, ont été nommés par les Trois principes du peuple de Sun Yat-sen (par exemple, la porte Minquan sur la route Zhonghuan). Ces noms renvoient à la période de la République de Chine sur le continent. Beaucoup de routes à Tianjin trouvent leur nom dans des provinces ou villes de Chine. Enfin, contrairement à Pékin, peu de routes sont parallèles et orientées selon les points cardinaux.
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Tianjin possède trois boulevards périphériques. Contrairement à Pékin, les boulevards intérieur et médian ne sont pas des routes fermées et contrôlées et elles ont de nombreuses intersections avec des rues plus petites. Le périphérique extérieur est le boulevard le plus fermé qui ressemble plus à une autoroute.
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Les routes de Tianjin finissent souvent en dao (道 avenue), xian (S: 线 / T: 線) (souvent utilisé pour les autoroutes et voies rapides) et lu (路 route). La dénomination de jie (街 rue) reste rare. Comme les routes à Tianjin suivent rarement les points cardinaux, les routes jing (S: 经 / T: 經) et wei (S: 纬 / T: 緯) sont quant à elles orientées respectivement nord-sud et est-ouest.
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Les sept autoroutes chinoises suivantes passent par Tianjin :
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Les six routes nationales de Chine passent par Tianjin :
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Les autoroutes sont parfois fermées à cause d'un dense fog, en particulier pendant l'automne et le printemps.
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Tianjin est jumelée et a noué des relations amicales avec de nombreuses villes et régions du monde entier[39],[40].
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Le premier tram en 1906.
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Rue de Tianjin, Heping lu.
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La tour du Tambour.
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Paifang (monument de la Porte).
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Une banque.
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Statut CITES
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Le tigre du Bengale (Panthera tigris tigris) est un félin, et la sous-espèce de tigre la plus connue. Également appelé tigre royal du Bengale, il est plus léger et moins imposant que le tigre de Sibérie. Sa population, notamment grâce aux actions de protection du gouvernement indien, est en augmentation depuis plusieurs années, en 2019, elle dépasse probablement les 3000 individus en Inde[1].
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La population la plus forte de tigres du Bengale se trouve dans les parcs naturels du Bengale et du Bangladesh. On peut en trouver aussi dans l'Inde centrale et du Nord ainsi qu'en Birmanie et au Népal. Les tigres ont besoin d'un espace vital étendu sur lequel ils peuvent chasser. Ils marquent et défendent des territoires de taille variable pouvant dépasser 100 km2 pour un mâle. Comme ce sont des animaux solitaires, même une population restreinte a besoin d'une aire étendue où vivre et chasser. Un tigre a plusieurs tanières sur son domaine vital et utilise celle qui lui convient le mieux sur le moment. C'est un tigre plus polyvalent que les autres au niveau du biotope, il aime aussi bien fréquenter la forêt (dense ou claire), la savane (arbustive ou découverte) que les marais. Il dort généralement dans la forêt et se déplace dans la matinée et en fin de journée en savane découverte et au bord des marais à la recherche d'eau et de proies.
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En 1900, la population du tigre indien était estimée entre 40 000 et 50 000 individus. Vers 1972, ce chiffre était tombé à 1 850 et le gouvernement Indien a créé des parcs nationaux pour sauvegarder sa population de tigres. Un programme de protection l'a fait remonter à environ 4 000 en 1984.
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Le dernier recensement de 2013 communiqué par le ministre népalais des Forêts et la Conservation des sols, établit leur population à 198 au Népal [4] et au Bhoutan, 150 au Bangladesh, 200 dans l'ouest de la Birmanie. Le recensement de 2007 donne 1 411 tigres en Inde. Ce chiffre est inférieur à celui du recensement de 1973 au lancement du projet tiger. En revanche, lors du recensement de 2014, on dénombrait 2226 tigres dans toute l'Inde, ce recensement prévoyait que la population de Tigre en Inde continuerait à monter en flèche[5].
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Le tigre du Bengale est solitaire et nocturne et n'aime pas partager son domaine avec d'autres tigres et animaux. Pour décourager les intrus, tous les tigres marquent leur territoire par l'urine ou les excréments qui signalent leur présence. Ils peuvent aussi déchiqueter l'écorce des arbres. [6]
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Il est tout aussi difficile de suivre sa piste, car bien que le tigre du Bengale soit de taille imposante, il est de nature discrète et timide. Ainsi, les tigres du Bengale recouvrent leurs excréments avec de la terre et dissimulent leur proie tuée au milieu d’un buisson. Parfois même, ils la recouvrent de feuilles mortes pour être sûrs qu’aucun autre animal ne pourra y goûter en leur absence. Enfin, il faut savoir également que le tigre du Bengale est le seul félin à se nourrir d’une viande en début de décomposition.
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Les tigres du Bengale atteignent leur maturité sexuelle à 3-4 ans pour les femelles et à 4-5 ans pour les mâles. Ils se reproduisent habituellement au printemps. Un mâle d'un domaine voisin rend visite à la femelle sur son domaine. Pendant cette période, la femelle n'est fertile que de 3 à 7 jours. Après l'accouplement, le mâle retourne aussitôt sur son propre domaine vital et ne participe pas à l'élevage des jeunes. Environ 15 semaines plus tard (95 à 112 jours), la tigresse met au monde de 2 à 4 petits, parfois plus, aveugles pendant les 10 premiers jours. La mère les allaite durant 8 semaines puis leur apporte aussi de petites proies à manger. À 6 mois, elle les laisse seuls dans la tanière, pendant des jours, tandis qu'elle chasse. Plus grands, elle les emmène avec elle. À 11 mois, ils peuvent chasser seuls et à 16 mois, ils sont assez forts pour s'attaquer à de grandes proies. Les jeunes tigres restent 2 ou 3 ans avec leur mère; celle-ci est alors prête à s'accoupler à nouveau.
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Les tigres chassent à l'affût la nuit ou le jour. Bien que puissants et rapides sur de courtes distances, ils ne coursent jamais leurs proies plus loin que 500 m et ne peuvent gagner de vitesse sur une proie tel que le cerf, qui atteint les 75 km/h. Dès que les tigres repèrent une proie, ils s'approchent discrètement en rampant. D'un très grand bond, ils attaquent leurs proies sur le côté ou par l'arrière. 250 kg s'abattent sur leurs victimes, tandis que griffes et canines pénètrent dans ces proies. Il tue les petites d'une morsure à la nuque ; les grosses sont mordues à la gorge et étouffées. Le tigre chasse également le gaur et le buffle. Un gaur mâle pèse environ 900 kg : plus de trois fois le poids d'un tigre. Il mange rarement sa proie à l'endroit où il l'a tuée. Il préfère la traîner dans un endroit sûr. Le plus souvent, le tigre attaque des animaux vieux, faibles, blessés, malades, femelles en gestation ou jeunes qui opposent moins de résistance. Dans les Sundarbans, les proies du tigre sont le cerf axis, l'antilope Nilgaut, le sanglier, des singes et des lézards. Il attaque aussi parfois les porcs-épics, mais si les piquants se logent dans les pattes, le tigre peut se blesser.[réf. nécessaire]
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Le tigre du Bengale (Panthera tigris tigris) est un félin, et la sous-espèce de tigre la plus connue. Également appelé tigre royal du Bengale, il est plus léger et moins imposant que le tigre de Sibérie. Sa population, notamment grâce aux actions de protection du gouvernement indien, est en augmentation depuis plusieurs années, en 2019, elle dépasse probablement les 3000 individus en Inde[1].
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La population la plus forte de tigres du Bengale se trouve dans les parcs naturels du Bengale et du Bangladesh. On peut en trouver aussi dans l'Inde centrale et du Nord ainsi qu'en Birmanie et au Népal. Les tigres ont besoin d'un espace vital étendu sur lequel ils peuvent chasser. Ils marquent et défendent des territoires de taille variable pouvant dépasser 100 km2 pour un mâle. Comme ce sont des animaux solitaires, même une population restreinte a besoin d'une aire étendue où vivre et chasser. Un tigre a plusieurs tanières sur son domaine vital et utilise celle qui lui convient le mieux sur le moment. C'est un tigre plus polyvalent que les autres au niveau du biotope, il aime aussi bien fréquenter la forêt (dense ou claire), la savane (arbustive ou découverte) que les marais. Il dort généralement dans la forêt et se déplace dans la matinée et en fin de journée en savane découverte et au bord des marais à la recherche d'eau et de proies.
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En 1900, la population du tigre indien était estimée entre 40 000 et 50 000 individus. Vers 1972, ce chiffre était tombé à 1 850 et le gouvernement Indien a créé des parcs nationaux pour sauvegarder sa population de tigres. Un programme de protection l'a fait remonter à environ 4 000 en 1984.
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Le Tigre est un fleuve de Mésopotamie long de 1 900 km. Ce fleuve prend sa source en Turquie comme l'autre grand fleuve de la région, l'Euphrate.
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Il prend sa source dans le Taurus (haut-plateau arménien, Turquie) puis parcourt la Syrie et l'Irak du Nord au Sud en passant par Mossoul et Bagdad. Ensuite, il rejoint l'Euphrate pour former un estuaire commun, le Chatt-el-Arab, long de 200 km, qui débouche dans le Golfe Persique.
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Comme l'Euphrate, le Tigre traverse en Irak essentiellement une région désertique et son alimentation en eau dépend de contrées montagneuses étrangères. Son régime, fortement influencé par la fonte des neiges, était très irrégulier, mais il a été partiellement régulé par des barrages. Le barrage de Samarra oriente les eaux excédentaires lors des crues vers la dépression du Tharthar dans la basse Djézireh. De là, un canal rejoignant l'Euphrate permet de réutiliser ces eaux et de renforcer le débit de l'Euphrate. Moins long que l'Euphrate, le Tigre fournit un volume nettement plus important d'eau à l'Irak (de 47 à 50 km3 suivant les sources).
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Ses principaux affluents, descendant de la montagne du Zagros et des montagnes d'Iran, confluent sur sa rive gauche.
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Sur sa rive droite, il se rapproche fortement de l'Euphrate à partir de la région de Bagdad.
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Dans la partie basse de son cours, son profil en longueur très plat a entraîné la formation de marécages importants qui s'étendaient sur 12 000 km2 entre le Tigre et l'Euphrate. Ces marais étaient en forte régression sous le double effet de la construction de nombreux barrages sur les deux fleuves et d'une politique de drainage inconsidérée, mais à la suite de la guerre d'Irak en 2003, les Chiites du sud ont partiellement détruit les digues, reconstituant ainsi 40 % des marais.
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Le Tigre est un sujet de friction entre l'Irak et la Turquie, cette dernière voulant encore réduire son débit par la construction de nouveaux barrages.
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Le nom sumérien original du Tigre était 𒀀𒇉𒈦𒄘𒃼, Idigna (eau courante). Ce nom était utilisé par les Akkadiens, qui l'appelaient 𒀀𒇉𒈦𒄘𒃼, Idiqlat. Puis, avec l'aide d'un intermédiaire perse ou directement via un akkadien, le nom a été adopté par les Grecs comme Tigris (tigre en grec). Un autre nom attesté pour le Tigre est Arvand Rud qui a été utilisé durant le temps de l'empire perse.
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ἡ, ὁ Τίγρις, -ιδος, hē, ho Tígris, -idos
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Le Tigre s'écoule sur 1 850 km dont 400 en Turquie, 32 sur la frontière syrienne et 1 418 en Irak.
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Le débit du Tigre a été observé pendant 32 ans (entre 1906 et 1972) à Bagdad, capitale irakienne située à quelque 400 kilomètres en amont de son confluent avec l'Euphrate[2].
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À Bagdad, le débit annuel moyen ou module observé sur cette période était de 1 210 m3/s pour une surface prise en compte de 134 000 km2, soit près de 55 % de la totalité du bassin versant du fleuve.
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La lame d'eau écoulée dans cette partie du bassin, de loin la plus importante du point de vue de l'écoulement (80 % du débit total du fleuve), atteint ainsi le chiffre de 285 millimètres par an, ce qui est élevé pour la région.
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La Turquie a disposé plusieurs barrages sur les affluents du Tigre dont le principal, encore en construction, est le barrage Ilisu (voir « Projet d'Anatolie du Sud-Est », le projet turc d'aménagement du Sud-est anatolien).
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L'Irak a également aménagé le fleuve pour irriguer et assécher les marais du sud-est.
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Voir « Liste des ouvrages hydrauliques du GAP » pour accéder à la liste complète des ouvrages turcs construits ou prévus sur le bassin du Tigre et de l'Euphrate
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La Syrie prévoit de créer des zones irriguées à partir de stations de pompage dans le Tigre.
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D'amont en aval :
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Le Tigre (Panthera tigris) est une espèce de mammifère carnivore de la famille des félidés (Felidae) du genre Panthera. Aisément reconnaissable à sa fourrure rousse rayée de noir, il est le plus grand félin sauvage et l'un des plus grands carnivores terrestres. L'espèce est divisée en neuf sous-espèces présentant des différences mineures de taille ou de comportement. Superprédateur, il chasse principalement les cerfs et les sangliers, bien qu'il puisse s'attaquer à des proies de taille plus importante comme les buffles. Jusqu'au XIXe siècle, le tigre était réputé mangeur d'hommes. La structure sociale des tigres en fait un animal solitaire ; le mâle possède un territoire qui englobe les domaines de plusieurs femelles et ne participe pas à l'éducation des petits.
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Très polyvalent en termes d'habitat, le tigre se rencontre dans toute l'Asie, bien que son aire de répartition se soit fortement réduite. L'espèce est considérée comme en danger par l'Union internationale pour la conservation de la nature et est protégée sur l'ensemble des pays où elle vit. Chassées jusqu'au milieu du XXe siècle, les populations de tigres ont fortement décru, passant d'un effectif estimé à 100 000 individus en 1900 à environ 3 500 tigres, la majorité vivant en Inde. La réduction de son habitat et le braconnage alimentant la médecine traditionnelle chinoise sont les principales menaces pesant sur l'espèce.
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« Roi des animaux » et signe zodiacal chinois, le tigre est également très présent dans la mythologie hindoue, servant de monture à Durga. Figure emblématique représentant la force et la férocité, ce félin est dépeint dans de nombreux tableaux, et a figuré dans de nombreuses œuvres musicales et littéraires : Shere Khan du Livre de la jungle de Rudyard Kipling ou encore Hobbes dans la bande dessinée Calvin et Hobbes.
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Le tigre est le plus grand félin sauvage, c'est également le plus gros prédateur sur la terre ferme derrière l'ours kodiak et l'ours polaire. Ce félin a un corps plus long que celui du lion, ce qui le fait paraître beaucoup plus massif. Les mensurations du tigre varient fortement d'une sous-espèce à l'autre : un tigre de Sumatra mâle ne pèsera pas plus de 140 kg pour 2,3 mètres de longueur totale tandis qu'un tigre de Sibérie peut atteindre les 300 kg pour 3,3 mètres de long[1]. La hauteur au garrot du tigre peut ainsi varier de 0,85 à un mètre, sa longueur totale avec la queue de 2 à 3,7 mètres et sa masse de 65 à 300 kg[2]. Le record de masse est détenu par un tigre de Sibérie abattu en 1950 : il pesait 384 kg[3].
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Les oreilles du tigre sont arrondies, leur face externe est noire avec une large tache blanche au milieu (cela permet aux petits de repérer et donc de suivre leur mère dans la jungle). Les pupilles sont rondes, l'iris est de couleur dorée à verte, bleue pour le tigre blanc (forme leucique chez le tigre). Le nez est rose avec quelquefois des taches noires, les vibrisses sont abondantes sur un museau court. Le front est bombé. Le cou est recouvert d'une fourrure beaucoup plus dense et épaisse formant une collerette, surtout chez le mâle. Les canines du tigre sont les plus longues de tous les félins actuels : elles peuvent atteindre une longueur de neuf centimètres. Comme tous les membres du genre Panthera, l’os hyoïde est partiellement ossifié, ce qui lui permet de rugir, un rugissement qui va jusqu'à 1 km à la ronde[4]. Ses griffes peuvent mesurer jusqu'à 10 cm de long[5] et sont rétractiles.
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Le tigre possède une fourrure de couleur jaune clair à orange foncé rayée de noir. Le pelage est blanc crème sur la face interne des membres, la poitrine, la gorge ainsi que sur les joues, la mâchoire inférieure et le dessus des yeux. Les rayures de couleur noire sont plus ou moins abondantes selon les sous-espèces, parfois doubles sur les flancs. Elles sont différentes d'un individu à l'autre et même d'un flanc à l'autre et forment une véritable « carte d'identité » ou « code-barres » pour le tigre[6]. Les tigres vivant dans les forêts sont en général plus sombres et ont un nombre de rayures plus important. En hiver, le poil s'éclaircit et devient plus dense pour le Tigre de Sibérie et le Tigre de la Caspienne[7],[2]. La queue est d'abord rayée puis devient annelée à son extrémité.
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Le tigre blanc, parfois présenté dans les zoos voire les cirques, n'est pas une sous-espèce ni une race géographique du tigre. Quelques spécimens sauvages furent observés en Inde, mais c'est un individu capturé en 1951, Mohan, qui est devenu l'ancêtre de la plupart des tigres blancs captifs[1]. La plupart des tigres blancs ont des rayures noires à brun clair sur un pelage blanc cassé ; les yeux sont bleus. On considère qu'il s'agit d'une mutation autosomale récessive nommée chinchilla, rencontrée chez d'autres mammifères, notamment le chat domestique et le lapin[8]. Il n'existe pas de cas d'albinisme reconnus. De nombreux cas de tigres entièrement blancs, sans aucune rayure, ont été rapportés, mais il s'agissait de tigres dont la coloration était très pâle, et non pas inexistante[9].
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Le tigre doré, ou golden tiger, a un pelage blanc avec des traces rousses formant des sortes de rayures[10].
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Des tigres noirs ont été signalés de temps en temps, mais la seule preuve de leur existence est une peau confisquée par la police en octobre 1992. La robe présente un élargissement anormal des rayures qui se rejoignent totalement sur le dos et la tête, provoquant l'illusion d'un tigre noir. Cette robe particulière pourrait être due à l'expression d'un gène Agouti et ne constitue pas un cas de mélanisme[7].
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Deux tigres blancs.
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Tigre doré.
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Un tigre marchant au pas fait des foulées de 55 à 80 cm de long. La trace de patte mesure 10 à 14 cm de large et 16 cm de long[11]. C'est un excellent nageur. Il traverse facilement les cours d'eau larges de 6 à 8 km, le record étant détenu par un tigre de Sumatra ayant traversé un bras de mer de 29 km de large[7]. Le tigre peut courir à la vitesse maximale de 50 km/h, mais sur de très courtes distances, de l'ordre de vingt mètres[12].
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La lignée des panthères, les Pantherinae, a divergé il y a 10,8 millions d'années de l'ancêtre commun des Felidae, puis il y a 6,4 millions d'années, la lignée des panthères nébuleuses Neofelis et celle des Panthera[13]. Le plus vieil ancêtre commun aux Panthera dont on possède des fossiles est Panthera palaeosinensis, qui vivait au début du Pliocène et qui forme la base du clade des Panthera[14].
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Le tigre est apparu bien avant le jaguar et le léopard, et est étroitement apparenté à la panthère des neiges : tigre et panthère des neiges auraient divergé il y a deux millions d'années[15],[Note 1]. Panthera zdanskyi est découvert en 2004 dans le gisement fossile de Longdan dans la province de Gansu en Chine. Ce fossile est daté d'il y a 2,55 à 2,16 millions d'années (début du Pléistocène). L'analyse cladistique montre que P. zdanskyi est le taxon frère du tigre et conduit à penser que le berceau du tigre moderne se situe au début du Pléistocène dans le nord-ouest de la Chine[14]. Les plus vieux fossiles de tigre sont des fragments de maxillaires et de mandibules datés du Calabrien (milieu du Pléistocène) et découverts en Chine[14].
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Depuis la Chine, le territoire du tigre se serait ensuite étendu sur les îles de la Sonde puis vers l'Inde. Des preuves fossiles de sa présence au Japon et sur l'île de Bornéo ont également été retrouvées[16]. Il y a 73 000 ans, le tigre frôla l'extinction en raison des éruptions du volcan Toba à Sumatra, ce qui peut expliquer la faible diversité génétique de l’espèce actuelle[13].
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Panthera leo - Lion
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Panthera pardus - Léopard
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Panthera tigris - Tigre
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Panthera uncia - Panthère des neiges ou once
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La première description du tigre a été effectuée par Linné en 1758 dans son livre Systema Naturae. L'espèce Panthera tigris comprenait traditionnellement huit sous-espèces différentes ; toutefois, en 2004, une étude menée sur trois marqueurs génétiques différents de 130 tigres a révélé une nouvelle sous-espèce, le tigre de Malaisie (Panthera tigris jacksoni)[17]. La classification à neuf sous-espèces a été adoptée par l'UICN en 2008[18] puis par des fondations de protection du tigre comme Save the tiger fund ou 21st Century Tiger[19]. La base de données NCBI ne reconnaît quant à elle que les six sous-espèces encore vivantes[20] et celle du SITI est restée au modèle à huit sous-espèces[21]. Les recherches sur les sous-espèces de tigres se poursuivent afin d'établir des plans de sauvegarde les plus adaptés possible[22],[Note 2].
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Les neuf sous-espèces présentées ici sont celles reconnues par l'UICN, parmi elles on compte trois sous-espèces éteintes :
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Tigre de Sibérie.
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Tigre de Chine méridionale.
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Tigres d'Indochine.
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Tigres de Malaisie.
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Tigre de Sumatra.
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Tigre du Bengale.
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† Tigre de Bali
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† Tigre de Java
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Des croisements en captivité ont eu lieu entre tigre et lion. Le ligre est le fruit du croisement entre un lion et une tigresse, le tigron celui d'un tigre et d'une lionne.
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Le ligre est en général plus grand que ses deux parents tandis que le tigron est plus petit. Ils possèdent des caractères physiques à mi-chemin entre ceux de leur père et ceux de leur mère et sont capables autant de rugir que de feuler. Selon le site Messybeast, la différence de taille entre le ligre et le tigron est due à un gène soumis à empreinte, c'est-à-dire un gène qui s'exprime différemment selon le sexe[24],[Note 3]. Les ligres et tigrons femelles sont parfois fertiles avec l’une des espèces dont ils sont issus. Ces croisements ne peuvent se produire qu’en captivité car tigres et lions ne se rencontrent que très peu dans la nature[25]. Souvent issus de croisements forcés pour obtenir un félin « hors norme », ces hybrides, sans utilité pour la conservation des espèces, souffrent souvent de problèmes de santé physique et mentale[26].
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Le dogla serait le croisement entre un léopard mâle et une tigresse et le tigard le croisement entre un tigre et un léopard femelle[27].
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Solitaire, le tigre n'aime pas partager son territoire, surtout entre mâles. Le tigre mâle possède un territoire qui englobe deux à trois domaines réservés aux femelles, le record étant de sept femelles sur le territoire d'un mâle[29]. Les mâles parcourent leur territoire régulièrement et le parcours complet peut prendre plusieurs semaines[30].
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Tous les tigres, mâles ou femelles, marquent leur territoire avec leur urine ou leurs excréments. Afin d'éviter les intrus, ils peuvent également signaler leur présence en griffant l'écorce des arbres. En dehors des périodes de reproduction, ou lorsque la femelle élève sa progéniture, les rencontres sont évitées : Kailash Sankhala a observé qu'un couple de tigres dans un même enclos du zoo de Delhi n'empruntaient jamais les mêmes chemins et avaient des zones séparées dans leur espace pourtant réduit en dehors du cycle œstral de la femelle[31].
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On rapporte quelques exceptions à la solitude des tigres : ce sont souvent des mâles qui restent près des femelles, et qui parfois acceptent de partager une proie. De jeunes tigres issus d'une même fratrie s'allient parfois pour capturer de plus grosses proies. Toutefois, ces comportements ne sont pas fréquents, et les rencontres entre tigres se réduisent souvent à la période de reproduction[32].
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Le tigre possède souvent plusieurs tanières sur son territoire, et il utilise la mieux adaptée à ses besoins du moment. Le territoire d'un tigre varie énormément selon la disponibilité des proies. Par exemple, dans certaines régions d'Inde ou du Népal, où les proies sont abondantes, le territoire des mâles couvre entre 30 et 72 km2 et celui des femelles peut être inférieur à 20 km2. Mais en Sibérie, où les proies sont rares, il faut 800 à 1 000 km2 de territoire pour un mâle et jusqu'à 400 km2 pour une femelle[28].
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Le tigre a un grand répertoire de vocalisations, différentes selon leur utilisation : indication de présence, appel d'une femelle, cri d'attaque… Les feulements peuvent s'entendre à trois kilomètres de distance[33], ils sont généralement utilisés pour signaler leur présence aux femelles et aux tigres de passage, mais peuvent parfois indiquer que la chasse a été couronnée de succès[33].
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Une des vocalisations du tigre reste encore « inexplicable » : il s'agit d'une sorte de « pook », qui ressemble au cri du sambar. Sa fonction est encore inconnue[33].
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Le tigre pousse aussi un « ouff » nasal, une sorte de renâclement : ce cri amical porte le nom allemand de prusten. Dans la nature, il est émis lorsque deux tigres se rencontrent sur un territoire neutre. Ce son n'est émis que par quatre autres félins : la Panthère des neiges, le jaguar[33], la Panthère nébuleuse continentale et la Panthère nébuleuse de la Sonde.
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Les tigres ne ronronnent que lors de l'expiration, alors que les félinés ronronnent également à l'inspiration.
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Le tigre est un prédateur crépusculaire : il chasse de préférence au lever et au tomber du jour, mais peut aussi chasser durant la journée[29]. Il repère ses proies à vue et à l'oreille, et n'utilise qu'assez rarement son odorat pour cette activité[34]. Le tigre préfère attaquer des individus jeunes ou âgés, moins résistants que ceux en pleine force de l'âge.
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Le tigre approche de sa proie à l'affût et l'attaque par le côté ou par l'arrière. Si sa proie est petite, le tigre la tue en lui brisant les vertèbres cervicales, si elle est grosse, il préfère la mordre à la gorge et ainsi l'étouffer[29]. La morsure à la gorge permet d'éviter les cornes et les sabots de ses proies et les empêche de se relever[35]. Le tigre est habitué à tirer la carcasse dans les fourrés pour la dévorer au calme ; il peut aussi la recouvrir de feuilles mortes ou de terre pour la cacher[28]. Il arrive que plusieurs tigres chassent ensemble[29] : dans le parc national de Ranthambore en Inde, on a observé deux mâles et trois femelles rabattre la proie vers un des membres du groupe. Ce genre de comportement est cependant assez rare[28].
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Le pourcentage de réussite d'une chasse varie selon les individus et l'habitat : par exemple, dans le parc national de Ranthambore, seules 10 % des chasses sont couronnées de succès, tandis que dans les forêts denses du parc national de Kanha, la moyenne est à 5 % de réussite[36].
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Une tigresse du Bengale seule consomme six kilogrammes de viande par jour, ce qui, selon la taille des proies, représente 40 à 70 prises par an[36]. Un tigre a en moyenne besoin de chasser une grosse proie tous les sept à dix jours[28]. Un tigre peut ingurgiter de 14 à 40 kg de viande en une seule fois. Il commence en général par dévorer l'arrière-train de sa victime[35]. Il est assez fort pour traîner des proies qui pèsent cinq fois son poids.
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Animal carnivore, le tigre se nourrit uniquement de viande. Les principales proies du tigre sont de poids moyen (de cinquante à deux cents kilogrammes), il s'attaque principalement aux sangliers et aux cerfs[29]. Le régime alimentaire du tigre varie selon les sous-espèces et selon son habitat ; il inclut le gaur, le sambar, le buffle, cerf axis, le singe, etc. Il s'attaque parfois aux animaux épineux porcs-épics, mais aussi à des proies plus grosses comme des ours, des léopards, de petits rhinocéros et des éléphants[29] ou des crocodiles[30].
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Le tigre s'en prend parfois aux ours, surtout les ours bruns d'Oussouri et les ours lippu, plus rarement aux ours noirs. Les deux forces de la nature sont très similaires au niveau de la taille et du poids, ce qui rend la tâche difficile pour tuer l'autre.
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Les seuls animaux capables de tuer un tigre mâle adulte sont le crocodile de mer, le python réticulé, l'ours et une meute de loups ou de dholes. Mais généralement, le tigre n'a pas de prédateurs à l'âge adulte.
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Grâce à ses pattes postérieures plus longues que les antérieures, le tigre possède un don pour le saut. De plus, il dispose de puissantes épaules musclées. Ce prédateur possède un physique adapté pour de grosses proies, tout comme d’autres félins de grande taille.
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Prédateur opportuniste, le tigre ne refusera pas de s'attaquer au bétail, ni à une charogne[32]. Si nécessaire, il peut aussi se montrer cannibale[32].
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Le tigre est le félin ayant la plus forte réputation de mangeur d'hommes, notamment en Inde. Cela ne signifie pas que l'être humain fait partie intégrante de son régime alimentaire, mais il arrive que certains individus s'attaquent à l'homme, surtout en Inde.
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Les cas célèbres de tigres mangeurs d'homme ne manquent pas. La tigresse surnommée « la mangeuse d'homme de Champawat » qui fut abattue par le chasseur Jim Corbett en 1907 avait tué pas moins de 438 personnes[12] en huit ans[28]. Depuis le début du XXe siècle, les victimes sont beaucoup moins nombreuses, mais dans les années 1950, on compte près de 5 000 morts par an[12].
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Les principaux accidents mortels se produisent lors d'une mise en contact fortuite entre l'homme et l'animal, ce qui a poussé le tigre surpris à attaquer. Néanmoins, la perte des canines, essentielles lors de la mise à mort, est un facteur déterminant : le tigre, incapable de se nourrir de grosses proies, se rabat sur des proies plus faibles, et notamment l'homme. Ce fait, noté par Jim Corbett, est corroboré par un témoignage de Pierre Pfeffer : un tigre blessé à la mâchoire par un coup de crosse revint par la suite se nourrir de chair humaine[12]. Les tigresses peuvent transmettre le goût de la chair humaine à leurs petits et perpétuer ainsi une lignée de mangeurs d'homme[12].
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Les Sundarbans, essentiellement composées de forêts de mangroves situées à l'embouchure du Brahmapoutre, abritent les derniers tigres mangeurs d'homme : de 1948 à 1986, plus de 800 personnes ont été tuées[29], et on compte chaque année une cinquantaine de victimes[28]. Le comportement de ces tigres reste inexpliqué. Plusieurs méthodes dissuasives ont été testées afin de préserver les habitants de la région. Le port d'un masque à l'arrière du crâne semble être efficace car les tigres ont l'habitude d'attaquer dans le dos[28].
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La période de reproduction peut avoir lieu à n'importe quel moment de l'année, mais il y a un pic d'occurrence qui varie selon la zone géographique[Note 4]. Durant l'œstrus qui dure plus de neuf jours[1], la femelle signale sa présence par des gémissements et des rugissements répétés accompagnés d'un marquage olfactif plus fréquent. Lors de la cour, les contacts sont fréquents : les tigres se mordillent la gueule, se frottent l'un contre l'autre. Lorsque la femelle est prête, elle adopte la position typique des félins : elle s'assied, les pattes avant allongées devant elle et les pattes arrière à demi-pliées, le mâle la pénètre et la saisit par la peau du cou lors de l'éjaculation. Enfin, la tigresse se dégage violemment et se retourne fréquemment contre le mâle, avant d'entamer une période de repos[37]. L'accouplement est bref mais peut se répéter plusieurs fois par jour[38].
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La femelle met au monde dans un endroit isolé[Note 5] deux ou trois petits en moyenne (sept au maximum) après 93 à 114 jours (soit entre 3 et 4 mois environ) de gestation[1]. L'intervalle entre deux naissances est en général de 10 à 20 minutes. Entre chaque mise bas, la tigresse mange le cordon ombilical, l'amnios et le placenta[37]. Les jeunes tigres restent aveugles jusqu'à six à quatorze jours ; ils pèsent à la naissance de 750 à 1 600 g. C'est la femelle qui s'occupe de l'éducation des petits ; le tigre ne participe pas à leur éducation. La tigresse n'hésite pas à les déplacer fréquemment d'une tanière à l'autre pour les protéger d'éventuels prédateurs. Ils commencent à jouer dès un mois[39] ; la tigresse ne laisse pas sa portée toucher à de la viande avant quarante jours et le sevrage a lieu à deux mois[37].
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Les jeunes restent avec leur mère pour apprendre à chasser. Contrairement aux lions, les jeunes tigres mangent en premier et ce n'est que lorsqu'ils sont rassasiés que la tigresse entame son repas. La tigresse se montre également très protectrice et éliminera ou évitera tout danger (tigres mâles, y compris le père, hommes, etc.) Vers un an, les jeunes sont capables de chasser seuls[39]. Les conflits autour des proies se multiplient vers dix-huit à vingt-et-un mois et les mâles sont les premiers à quitter le cercle familial, suivis par les femelles[37].
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Dans la nature, les tigres atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de trois ou six ans pour les mâles et aux alentours de trois ans pour la femelle[1]. Le tigre ne peut plus se reproduire à partir de quatorze ans[40]. La mère retourne en cycle œstral dix-huit à vingt mois après la naissance des jeunes tigres[37]. Une étude faite au parc national du Chitwan, au Népal, a révélé une mortalité infantile de 34 % pour les jeunes de moins d'un an et de 29 % pour la deuxième année. Pour la première année, 73 % des décès étaient dus à la perte de la portée entière pour cause d'inondation, d'incendie ou d'infanticide. Cette dernière raison est d'ailleurs la cause principale de mortalité des tigres de moins d'un an ; les jeunes tigres sont parfois tués par les autres mâles qui viennent s'emparer du territoire de leur père[7]. Pour la deuxième année, la perte d'une portée entière est beaucoup plus rare : elle atteint 29 % des décès[41],[40]. La durée de vie d'un tigre est estimée à 26 ans en captivité et à 15 ans en liberté[1].
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Le tigre s'accommode de plus de deux cents habitats différents[29]. Des forêts humides tropicales aux bois de conifères et de bouleaux de Russie d'Extrême-Orient en passant par les mangroves, des Sundarbans, le tigre fait preuve d'une grande adaptabilité, même s'il marque une préférence pour les terrains avec une grande végétation qui lui confèrent un bon terrain de chasse et un bon abri[29]. En 2008, au Bhoutan, alors qu'on pensait que le tigre ne se rencontrait que jusqu'à 3 000 mètres[29], des empreintes et des photographies de tigre ont montré qu'on pouvait trouver ce prédateur entre 3 700 et 4 300 mètres : il se pourrait que le tigre soit repoussé sur des altitudes plus élevées soit en raison du réchauffement climatique, soit à cause de la pression exercée par l'homme ; une autre hypothèse serait que le tigre ait toujours vécu à de telles hauteurs mais n'aurait jamais été observé jusqu'à présent[42].
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L'aire de répartition du tigre a fortement régressé depuis le XIXe siècle. Elle s'étendait de l'est de la Turquie à l'Extrême-Orient russe, ainsi que sur les îles de Sumatra, de Java et de Bali. Elle recouvrait donc presque toute l'Asie, à l'exception de la chaîne de l'Himalaya.
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Aujourd'hui, les derniers tigres ne survivent plus que dans quatorze pays : l'Inde, le Népal, le Bhoutan, le Bangladesh, la Birmanie, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge, la Malaisie, l'Indonésie (île de Sumatra), la Chine, la Russie et peut-être la Corée du Nord. Les populations de la péninsule indochinoise sont disjointes.
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L'espèce a perdu 93 % de son aire de répartition originelle[43].
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C'est en Inde que les tigres sont les plus nombreux[29] bien que la plupart y aient disparu lors des vingt-cinq dernières années. L'Inde abrite environ la moitié de la population mondiale de tigres sauvages. Le recensement national de 2010 fait état d'un maximum de 1 909 bêtes, soit 20 % de plus par rapport à 2006. Selon la majorité des spécialistes, cette information, aussi positive soit-elle, reflète davantage l'amélioration des méthodes de recensement, souvent approximatives, que l'augmentation réelle du nombre de tigres. Pour le parc national de Kaziranga, des estimations officielles mentionnent entre 90 et 100 individus, ce qui constitue peut-être la plus dense concentration au monde.
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Le tigre a peu d'ennemis naturels. Toutefois, les meutes de dholes peuvent attaquer et tuer un tigre. Il arrive aussi que des ours ou des tigres mâles tuent les jeunes tigres[44].
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La chasse aux trophées a été une cause importante de régression du tigre au cours du XIXe siècle et du début du XXe siècle. La chasse au tigre était en effet un sport apprécié des colons et des maharadjahs. Des battues étaient organisées durant lesquelles les tigres avaient bien peu de chance de survivre. Le tigre, animal craint pour sa force et sa cruauté supposée, était le prédateur à tuer pour sa gloire personnelle. Le félin était également un mangeur d'homme, et cette chasse intensive visait aussi à réduire sa population[45].
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Le commerce des peaux a également accéléré cette chasse. Au début du XXe siècle, une peau valait 200 roupies, et un tapis avec tête montée 300. Les fourrures étaient négociées par les marchands locaux puis vendues comme souvenirs dans les grandes villes indiennes aux touristes européens[46]. Durant les années 1950 à 1960, on estime que plus de trois mille tigres ont été tués comme trophées[47].
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La chasse au tigre est à présent interdite dans tous les pays où vit ce félin. Le braconnage et la perte de son habitat et de ses proies sont à présent les principales causes du déclin des populations.
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Le tigre souffre de la destruction de son habitat. Aujourd'hui, le recul des forêts et des habitats naturels, la croissance démographique, la disparition des proies, l'extension des zones cultivées ainsi que l'augmentation de la pollution aggravent sa situation. Les individus de moins en moins nombreux, et parfois de plus en plus éloignés les uns des autres sur des espaces fragmentés, ont du mal à se rencontrer et reproduire.
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Les incendies de forêts, l'utilisation de poison et la perpétuation d'un trafic ou commerce de peau et sous-produits pour certaines médecines traditionnelles continuent à peser sur la survie de l'espèce.
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En Asie, on utilise certaines parties du corps du tigre, comme ses os, ses yeux, son pénis et ses dents[48] pour fabriquer des remèdes traditionnels, conformes aux mythes et croyances des populations, générant jusqu'à 3,5 millions d'euros par an[48]. Leur efficacité n'est pas établie, et ces pratiques contribuent à accélérer la disparition de l’espèce[49],[50]. Le trafic d'os a diminué en Inde et en Russie[51]. En Chine, il est interdit depuis 1993 d'utiliser des extraits de tigre dans la pharmacopée et l'os de sailong a remplacé l'os de tigre. À Taïwan, 59 % des pharmacies fournissaient des préparations à base d'os de tigre au début des années 1990 et ne sont plus que moins de 1 % à le faire fin 2009. Mais au Cambodge, en Indonésie, au Laos, en Birmanie et au Viêt Nam, la lutte contre le braconnage est très faible et les marchés persistent[51].
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Des propriétaires de fermes en Chine souhaiteraient pouvoir commercialiser les os et les peaux des tigres d'élevage morts[51]. Le WWF estime que de braconner des animaux sauvages reviendrait moins cher que d'exploiter les animaux d'élevage et qu'au contraire il faut « empêcher, par tous les moyens, l'élevage en captivité des tigres à visée mercantile »[52].
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En 1969, le directeur du zoo de Delhi déclare que « Le tigre est sur le point de disparaître ! »[53]. La chasse au tigre devient interdite en 1970, mais c'est en 1973 que le Projet Tigre est lancé par Indira Gandhi en Inde[54] : les parcs nationaux sont transformés en réserves, dont il est interdit d'accéder au cœur, afin de réserver un centre de reproduction au tigre. Des zones tampons, où les autorités réglementent le passage, sont aménagées. Le programme fonctionne : dans les années 1980, les autorités indiennes annoncent que les populations de tigre ont plus que doublées[54]. Toutefois, le projet s'essouffle après la mort de Gandhi en 1984 : les pressions populaires pour exploiter les forêts sur les politiciens locaux réduisent les zones tampons, pressions d'autant plus écoutées que le pouvoir se décentralise de New Delhi et que les populations s'accroissent, réclamant toujours plus d'espace. Les résultats du Projet Tigre sont aussi critiqués : le comptage des tigres se faisait par l'identification des empreintes des pattes, méthode peu précise, et les administrateurs avaient tendance à gonfler leurs résultats pour justifier l'argent versé par l'État[54].
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À partir de 1986, on découvre avec surprise que les tigres « disparaissent » : on prend alors conscience du braconnage à des fins de pharmacopée traditionnelle chinoise. Ce n'est en effet qu'à partir de la fin des années 1980 que le braconnage fait surface : jusqu'à présent, les tigres de Chine « suffisaient » à répondre à la demande. Il est difficile de chiffrer l'impact du braconnage sur les populations de tigre indien, la Wildlife Protection Society estime que 94 tigres sont tués en 1994 et 116 en 1995[54]. De plus, le braconnage des tigres est lié à celui du chiru, une antilope tibétaine dont la laine est très prisée : les os de tigre sont échangés contre la laine de chiru récupérée sur la carcasse[54]. La révélation du braconnage provoqua une crise au sein de la communauté des conservateurs : tous les efforts menés semblaient vains, le trafic d'os de tigre se perpétuant aussi en Indochine et en Sibérie. Après de nombreuses querelles entre partisans de la conservation in situ et ex situ, après diverses propositions peu réalistes[Note 6], des actions internationales furent menées[55] :
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En 2010, treize chefs de gouvernement ainsi que Vladimir Poutine et Robert Zoellick (président de la Banque mondiale) se réunirent pour allouer un fonds de 350 millions de dollars à la conservation du tigre[58].
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Dans certaines régions, soit parce que l'Homme fréquente plus des forêts qui se réduisent, soit parce que la forêt gagne du terrain près de certaines zones habitées, les accidents ont augmenté[59]. Là, une des pistes de travail est de réduire le risque de conflit Homme-tigre. Pour cela, dans les plaines centrales du Népal où trente-six tigres tué 88 personnes en 27 ans (de 1979 à 2006), des chercheurs ont étudié les facteurs écologiques des zones où le tigre a attaqué ou tué des hommes. Ils ont aussi étudié la sociologie des zones où les hommes tuent des tigres mangeurs-d'homme ou réputés tels. Ceci a permis de mieux d'identifier (à partir de 28 années de données) les activités humaines à risque ou rendant les gens vulnérables aux attaques. Chaque lieu où un tigre a tué un humain a été visité et étudié avec un membre de la famille de la victime ou un de ses amis. On a ainsi montré que 66 % des attaques de tigres ont eu lieu près de la lisière (à 1 km au plus) et pour le reste dans les forêts dégradées et intactes. Il n'y a pas plus de mâles que femelles qui ont attaqué des humains. 56 % des tigres examinés présentaient des déformations physiques. La mortalité humaine tendait à augmenter significativement (passant d'une moyenne de 1,2 (± 1,2) personnes par an avant 1998 à 7,2 (± 6,9) par an de 1998 à 2006), et 10 fois plus dans la zone tampon depuis 1998 en raison de la restauration des forêts. Près de la moitié des personnes tuées étaient à la recherche d'herbe pour le fourrage. Des stratégies visant à réduire le risque de rencontre entre l'homme et le tigre ont pu être proposées ; comme la participation des communautés locales à la gestion et à la conservation du tigre pour mieux atténuer les conflits homme-tigre. Les villageois qui aident à poser des collier émetteur et suivre des tigres dangereux participeront mieux au suivi télémétrique[60] du tigre à long terme et à la prévention pour éviter les conflits estiment ces chercheurs.
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L'ensemble des sous-espèces de tigre est classé en annexe I de la CITES depuis 1975, excepté le tigre de Sibérie qui appartenait à l'annexe II de la CITES jusqu'en 1987[61], ce qui signifie que son commerce est interdit sauf autorisation exceptionnelle[Note 7].
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L'espèce est également considérée comme En danger (EN) par l'UICN depuis 1986[18]. Les sous-espèces peuvent avoir un statut différent : le tigre de Sibérie fut considéré comme En danger critique d'extinction (CE) de 1996 à 2008 avant de retrouver son statut d'En danger[62], le tigre de Chine et le tigre de Sumatra sont considérés comme En danger critique d'extinction depuis 1996[63],[64], et les tigres de la Caspienne, de Bali et de Java sont considérés comme Éteints (EX).
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Le tigre est protégé par la législation nationale de l'ensemble des pays où il est présent à l'état sauvage[39].
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En 1900, on estime que la population de tigre atteignait 100 000 individus dont 40 000 en Inde[39]. Pour que le bassin génétique d'une espèce soit viable, il ne faut pas que sa population diminue en dessous de 5 000[65]. En 2008, leur population est estimée par l'Union internationale pour la conservation de la nature entre 1 361 et 2 056 spécimens aptes à la reproduction[18] dont 1 411 individus en Inde[66].
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En 2010, la population était estimée à 3 200 individus, sans véritable recensement, selon le WWF.
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En 2014, Des recensements réguliers étaient déjà faits en Inde, au Népal et en Russie. Des chiffres étaient annoncés pour le Bhoutan, le Bangladesh et la Chine, mais la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande, le Myanmar, le Laos, le Cambodge et le Vietnam n’avaient pas encore entrepris de comptage. Trois opérations de comptages étaient prévues en 2016, 2020 et 2022. Elles sont indispensables au suivi des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif « TX2 » qui vise à doubler le nombre de tigres sauvages d’ici 2022[67].
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En 2015, pour la première fois, l'estimation de la population mondiale de tigre est en hausse (annonce réalisée en 2016), avec 3 890 tigres - ce chiffre restant à manier avec prudence. L'Inde en abrite plus de la moitié, avec 2 226 tigres[68].
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Actuellement, il y a en Inde vingt-trois réserves naturelles spécialement créées pour la préservation du tigre. Au Népal, trois réserves peuvent prétendre à héberger des tigres : il s'agit du parc national royal de Chitwan et des réserves royales de faune de Bardia et de Shukla Phanta. Le tigre est présent dans dix-neuf réserves en Thaïlande, quatorze aires protégées du Viêt Nam, cinq réserves à Sumatra[39], trois réserves en Russie et une en Chine[39].
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Parmi les mesures prises pour protéger les tigres, on peut citer la création d'une plantation de bois de chauffage et de bois d'œuvre par le WWF, l'Association des usagers de la zone tampon et le parc national du Chitwan, afin de limiter l'utilisation des ressources forestière du parc par les villages environnant. Ainsi, la pression sur l'environnement du tigre est allégée et les rencontres homme/tigre plus rares[53]. Mais la cohabitation n'est pas aussi harmonieuse partout. En 2002, ce n'est que grâce à l'intervention du WWF que le Kelantan ne s'est pas lancé dans une campagne d'éradication du félin[72]. En Inde, lorsque des tigres s'attaquent à du bétail, les éleveurs touchent une compensation. Mais celle-ci, de faible valeur et versée tardivement, est peu efficace[73]. Enfin, des déplacements d'animaux peuvent être envisagés, comme à Sumatra après la mort de six personnes à la suite d'attaques de tigres, mais la méthode n'a pas encore prouvé son efficacité[73].
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L'élevage conservatoire permet de maintenir une population de tigres vivante quoi qu'il arrive à la population sauvage, mais également, grâce à l'affection du public pour cette espèce de soutenir les programmes de protection in situ : par exemple, la campagne Tigre, troisième campagne de protection de la vie sauvage menée par l'association européenne des zoos et aquariums (EAZA), a permis de récolter plus de 700 000 € pour l'association 21st Century Tigers[74]. Une autre action des zoos est de permettre des actions de recherche sur le tigre afin de mieux connaître sa biologie. Toutefois, les tentatives de réintroduction de tigres nés en captivité n'ont pas été couronnées de succès[65].
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Afin de garder l'espèce en vie de façon pérenne, les zoos s'organisent pour maintenir la variabilité génétique des spécimens captifs. Le tigre de Sibérie et celui de Sumatra font l'objet d'un programme européen d'élevage (EEP)[75]. Ces deux sous-espèces ainsi que la sous-espèce indochinoise font également partie d'un programme américain pour les espèces menacées (SSP)[76].
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Le tigre se reproduit très bien en captivité, ce qui conduit certains zoos à utiliser des moyens de contraception pour réguler les populations, et parfois l'euthanasie[77]. Il est probable que les tigres en captivité soient plus nombreux que les tigres sauvages, si on prend en compte les individus issus d'hybridation entre sous-espèces. En 2004, le studbook international compte 660 tigres[74]. Le 19 mars 2009, un peu plus de 1 400 tigres sont inscrits sur la base ISIS : parmi ceux-ci, plus de 400 tigres de Sibérie, presque 300 tigres du Bengale, plus de 200 tigres de Sumatra et une cinquantaine de tigres de Malaisie et de tigres d'Indochine et pour finir, 390 tigres à l'origine non spécifiée ou issus d'hybridation[78].
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Les tigres sont également des animaux très prisés dans les zoos privés, où les conditions de détention sont parfois contraires aux droits des animaux : ces tigres souffrent souvent de problèmes nutritionnels ou font l'objet d'un élevage intensif[74]. Les ménageries des cirques contiennent également de nombreux tigres pour les spectacles de domptage : les conditions de détention de ces animaux sont également décriées par les associations de droit des animaux, qui dénoncent des cages trop exiguës et des méthodes de dressage violentes[79]. Toutefois, des parcs pour animaux retraités du cirque existent, comme celui du cirque Pinder[80].
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Enfin, il existe des centres d'élevage en captivité dont la seule préoccupation est d'accroître le nombre de ces félins à des fins commerciales : par exemple, un tigre blanc peut se vendre à 60 000 $[81]. En Chine, ces centres d'élevage, couramment appelés « fermes d'élevage », sont apparus lors de l'interdiction du commerce de parties de tigre en 1993. Il s'agissait alors d'un investissement spéculatif dans l'espoir que cette interdiction soit levée ; ils pratiqueraient le trafic d'os et d'organes de tigres[82]. Les quelque 5 000 tigres ainsi élevés étant devenus un gouffre financier, les propriétaires de ces fermes d'élevage ont alors fait pression pour que l'interdiction soit levée, au moins uniquement pour la Chine, mais la CITES a rejeté leur demande lors de la 14e réunion des Parties en 2007[83].
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En 2016, il est estimé qu'il y a plus de 5000 tigres domestiques rien qu'aux États-Unis, soit plus que les 3890 tigres sauvages estimés dans le monde[84].
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La femelle du tigre est la « tigresse ». Le terme « tigreau » est proposé par l'office québécois de la langue française pour désigner le petit du tigre[85],[Note 9], mais ne figure pas dans la plupart des dictionnaires[Note 10].
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Le mot « tigre » dérive du grec ancien τίγρις via le latin tigris. Le mot grec lui-même dériverait du persan ancien tigrâ signifiant « flèche » (du radical tij qui signifie « aiguiser»)[86]. Deux adjectifs dérivent du mot tigre : « tigré », rayé comme un tigre et « tigresque », qui désigne tout ce qui a un rapport avec le tigre[87].
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En zoologie, le terme tigre a aussi désigné, par extension, nombre de félins à la robe tachetée ou rayée : par exemple, les expressions « tigre d'Amérique », « tigre du Brésil », « tigre de Guyane » et « tigre noir��» ont anciennement désigné le jaguar (Panthera onca)[86]. Par ailleurs, on appelle encore « chat-tigre » l'oncille (Leopardus tigrinus). Le jaguar est dénommé El tigre dans de nombreux pays d'Amérique du Sud, d'Amérique centrale[88] et au Mexique. Plusieurs autres animaux ont un nom composé du terme tigre, soit parce qu'ils sont rayés comme le requin tigre ou le tigre de Tasmanie, soit parce qu'ils font des ravages (tigre du poirier, serpent-tigre).
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En minéralogie, l'œil de Tigre est une pierre semi-précieuse de la famille du quartz.
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Le sens du mot tigre reste empreint d'agressivité, ainsi on dit d'un homme ou d'une femme féroce et impitoyable qu'il est un tigre ou une tigresse, et on peut être « jaloux comme un tigre »[87],[86]. À l'inverse, on parle de « tigre de papier » pour désigner quelque chose d'apparence effrayante mais en réalité d'inoffensif.
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Le tigre a une place importante dans la mythologie et les croyances asiatiques. Dans la religion hindoue, Shiva, dieu de la destruction, est représenté vêtu d'une peau de tigre et Durgâ, déesse aux dix-huit bras, a un tigre pour monture[12]. En Inde, le tigre est le symbole de la royauté et du pouvoir divin[89]. Dans le centre et l'Ouest de l'Inde, et notamment les États de Goa et Maharashtra[90], Waghoba est une divinité protectrice représentée soit par un tigre, soit par un léopard[91].
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Dans la péninsule indochinoise et l'île de Sumatra, il représente le châtiment divin[89].
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En Chine, l'année du Tigre fait partie des douze années de l'astrologie chinoise. Il est traditionnellement une des quatre créatures majeures de l'art chinois avec le dragon, le phénix et la tortue. De nombreuses légendes, comme celles du prince Sa Chui qui se laisse dévorer par une tigresse par compassion, content les rencontres des hommes avec le tigre. Des images d'un tigre blanc sont placées dans les maisons pour les protéger des rats et des serpents, et font office d'offrande dans les temples[92] ; le tigre blanc de l'ouest est également une constellation associée à l'ouest et à l'automne[93]. À l'image du lion dans la culture occidentale, le tigre est considéré comme le roi des animaux en Chine[92].
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L'art martial du tigre symbolise du tigre : Force et puissance. Aussi, il est utilisé pour stimuler le foie : Il travaille la force des tendons, et le regard.
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Le tigre est le symbole national du Bangladesh[94], de l'Inde[95] et de la Malaisie[96]. Il est également représenté sur les billets de banque et les pièces de monnaie du Bangladesh[97] et figure sur les armoiries de la Malaisie[96]. Le tigre de Tippu est une boîte à musique représentant un tigre tuant un Anglais : elle symbolise la victoire des peuples indiens sur l'empire colonisateur britannique[12].
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Dans le domaine du sport, de nombreux clubs ont pour mascotte le tigre[Note 11]. Le félin était également l'emblème des jeux olympiques de Séoul[98].
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Le tigre est aussi très présent dans l'univers des marques, avec le tigre d’Esso, celui des céréales Frosties ou encore de nombreux noms faisant écho au tigre comme le baume du tigre, le Mac OS X v10.4 « tiger », le magazine Le Tigre, ou encore de nombreux engins militaires (hélicoptère, avion de chasse, char[Note 12]). Un certain nombre d'unités militaires portent le tigre comme insigne. Les escadrilles des forces aériennes de l'OTAN ayant le tigre pour emblème sont regroupées dans une association et se retrouvent, chaque année, à l'occasion d'un Tiger Meet.
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C'est également un surnom très utilisé pour montrer la force ou encore la férocité d’un personnage comme Georges Clemenceau surnommé « Le tigre »[Note 13], les tigres tamouls ou encore les tigres économiques tels le tigre celtique ou les tigres asiatiques.
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Les premières représentations du tigre se font durant l'Antiquité romaine, sous forme de mosaïques : le félin est en effet importé pour les combats du cirque[99]. On retient la peinture monumentale La chasse au tigre de Rubens qui inspira par la suite de nombreux autres peintres[100] puis les tableaux du Douanier Rousseau[99]. L'animal a également figuré dans les tableaux de nombreux autres artistes comme Delacroix, Charles Lapicque, Salvador Dalí[101] ou encore Géricault[102]. Du fait de sa proximité géographique, le tigre est également fortement représenté dans l'art chinois, japonais, indien et vietnamien.
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Mosaïque du Ve siècle représentant un tigre en prise avec deux piquiers.
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Représentation d'un tigre au XVIe siècle.
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Surpris ! du Douanier Rousseau.
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Croquis d'un tigre.
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Le tigre de Franz Marc.
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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En musique, le groupe Le Tigre est un groupe punk féministe américain. La chanson Eye of the Tiger composée par le groupe américain Survivor pour le film Rocky 3, l'œil du tigre a été réutilisée de nombreuses fois. Le Taking Tiger Mountain by Strategy est un opéra de Pékin, l'un des huit autorisés lors de la Révolution culturelle[101].
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De nombreux tigres apparaissent dans la littérature, à commencer par Shere Khan du Livre de la jungle. Parmi les tigres de fictions, on compte également le tigre de l'Histoire de Pi, Tigrou dans Winnie l'Ourson de Alan Alexander Milne, Louison le tigre du capitaine Corcoran dans Les Aventures du capitaine Corcoran de Alfred Assollant[101]. Dans le domaine de la bande dessinée, c'est Hobbes de Calvin et Hobbes qui retiendra l'attention, mais on peut citer également Moloch dans Corentin Feldoë ou encore Joé le Tigre dans La jungle en folie.
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« Shere Khan entendit le tonnerre [des sabots des buffles domestiques], se leva et rampa lourdement vers le bas du ravin, cherchant de tous côtés un moyen de s'enfuir ; mais les parois étaient à pic, il lui fallait rester là, lourd de son repas et de l'eau qu'il avait bue, prêt à tout plutôt qu'à livrer bataille. Le troupeau plongea dans la mare qu'il venait de quitter, en faisant retentir l'étroit vallon de ses mugissements. Mowgli entendit des mugissements répondre à l'autre bout du ravin, il vit Shere Khan se retourner [...]. Rama broncha, faillit tomber, continua sa route en piétinant quelque chose de flasque, puis, les autres taureaux à sa suite, pénétra dans le second troupeau à grand bruit, tandis que les buffles plus faibles étaient soulevés des quatre pieds au-dessus du sol par le choc de la rencontre. »
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— Rudyard Kipling, Le Livre de la jungle
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Au cinéma, on retrouve les adaptations de certains livres cités plus haut comme Tigrou dans la série Winnie l'Ourson de Disney ou Shere Khan. D'autres apparitions plus spécifiques peuvent être notées comme le personnage secondaire de Rajah dans Aladdin ou le rôle clé du tigre dans Le Tigre du Bengale de Fritz Lang. Plus récemment, Jean-Jacques Anneau tourne Deux frères, l'histoire de deux tigres d'une même portée, enlevés très tôt à leur mère, et qui vont finir par se retrouver ; ces deux tigres, avec d'autres, sont également présents dans l'émission de télévision Fort Boyard depuis 1990.
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Les tigres célèbres sont moins nombreux que les tigres de fiction. On compte toutefois la tristement connue « tigresse de Champawat » : mangeuse d'homme, elle terrorisa toute une région pendant huit ans avant d'être abattue par le chasseur Jim Corbett[12]. La tigresse Sita devient connue mondialement lors de son passage en couverture du National Geographic Magazine en décembre 1997[103],[104]. Parmi les tigres du cirque, on peut également citer Montecore, le tigre blanc ayant attaqué le dompteur Roy Horn du tandem Siegfried & Roy[105]. Enfin, Satin est un tigre qui a reçu en 1955 un Patsy award pour son interprétation dans le film Les Gladiateurs (Demetrius and The Gladiators) sorti en 1954[106].
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Le Tigre (Panthera tigris) est une espèce de mammifère carnivore de la famille des félidés (Felidae) du genre Panthera. Aisément reconnaissable à sa fourrure rousse rayée de noir, il est le plus grand félin sauvage et l'un des plus grands carnivores terrestres. L'espèce est divisée en neuf sous-espèces présentant des différences mineures de taille ou de comportement. Superprédateur, il chasse principalement les cerfs et les sangliers, bien qu'il puisse s'attaquer à des proies de taille plus importante comme les buffles. Jusqu'au XIXe siècle, le tigre était réputé mangeur d'hommes. La structure sociale des tigres en fait un animal solitaire ; le mâle possède un territoire qui englobe les domaines de plusieurs femelles et ne participe pas à l'éducation des petits.
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Très polyvalent en termes d'habitat, le tigre se rencontre dans toute l'Asie, bien que son aire de répartition se soit fortement réduite. L'espèce est considérée comme en danger par l'Union internationale pour la conservation de la nature et est protégée sur l'ensemble des pays où elle vit. Chassées jusqu'au milieu du XXe siècle, les populations de tigres ont fortement décru, passant d'un effectif estimé à 100 000 individus en 1900 à environ 3 500 tigres, la majorité vivant en Inde. La réduction de son habitat et le braconnage alimentant la médecine traditionnelle chinoise sont les principales menaces pesant sur l'espèce.
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« Roi des animaux » et signe zodiacal chinois, le tigre est également très présent dans la mythologie hindoue, servant de monture à Durga. Figure emblématique représentant la force et la férocité, ce félin est dépeint dans de nombreux tableaux, et a figuré dans de nombreuses œuvres musicales et littéraires : Shere Khan du Livre de la jungle de Rudyard Kipling ou encore Hobbes dans la bande dessinée Calvin et Hobbes.
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Le tigre est le plus grand félin sauvage, c'est également le plus gros prédateur sur la terre ferme derrière l'ours kodiak et l'ours polaire. Ce félin a un corps plus long que celui du lion, ce qui le fait paraître beaucoup plus massif. Les mensurations du tigre varient fortement d'une sous-espèce à l'autre : un tigre de Sumatra mâle ne pèsera pas plus de 140 kg pour 2,3 mètres de longueur totale tandis qu'un tigre de Sibérie peut atteindre les 300 kg pour 3,3 mètres de long[1]. La hauteur au garrot du tigre peut ainsi varier de 0,85 à un mètre, sa longueur totale avec la queue de 2 à 3,7 mètres et sa masse de 65 à 300 kg[2]. Le record de masse est détenu par un tigre de Sibérie abattu en 1950 : il pesait 384 kg[3].
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Les oreilles du tigre sont arrondies, leur face externe est noire avec une large tache blanche au milieu (cela permet aux petits de repérer et donc de suivre leur mère dans la jungle). Les pupilles sont rondes, l'iris est de couleur dorée à verte, bleue pour le tigre blanc (forme leucique chez le tigre). Le nez est rose avec quelquefois des taches noires, les vibrisses sont abondantes sur un museau court. Le front est bombé. Le cou est recouvert d'une fourrure beaucoup plus dense et épaisse formant une collerette, surtout chez le mâle. Les canines du tigre sont les plus longues de tous les félins actuels : elles peuvent atteindre une longueur de neuf centimètres. Comme tous les membres du genre Panthera, l’os hyoïde est partiellement ossifié, ce qui lui permet de rugir, un rugissement qui va jusqu'à 1 km à la ronde[4]. Ses griffes peuvent mesurer jusqu'à 10 cm de long[5] et sont rétractiles.
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Le tigre possède une fourrure de couleur jaune clair à orange foncé rayée de noir. Le pelage est blanc crème sur la face interne des membres, la poitrine, la gorge ainsi que sur les joues, la mâchoire inférieure et le dessus des yeux. Les rayures de couleur noire sont plus ou moins abondantes selon les sous-espèces, parfois doubles sur les flancs. Elles sont différentes d'un individu à l'autre et même d'un flanc à l'autre et forment une véritable « carte d'identité » ou « code-barres » pour le tigre[6]. Les tigres vivant dans les forêts sont en général plus sombres et ont un nombre de rayures plus important. En hiver, le poil s'éclaircit et devient plus dense pour le Tigre de Sibérie et le Tigre de la Caspienne[7],[2]. La queue est d'abord rayée puis devient annelée à son extrémité.
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Le tigre blanc, parfois présenté dans les zoos voire les cirques, n'est pas une sous-espèce ni une race géographique du tigre. Quelques spécimens sauvages furent observés en Inde, mais c'est un individu capturé en 1951, Mohan, qui est devenu l'ancêtre de la plupart des tigres blancs captifs[1]. La plupart des tigres blancs ont des rayures noires à brun clair sur un pelage blanc cassé ; les yeux sont bleus. On considère qu'il s'agit d'une mutation autosomale récessive nommée chinchilla, rencontrée chez d'autres mammifères, notamment le chat domestique et le lapin[8]. Il n'existe pas de cas d'albinisme reconnus. De nombreux cas de tigres entièrement blancs, sans aucune rayure, ont été rapportés, mais il s'agissait de tigres dont la coloration était très pâle, et non pas inexistante[9].
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Le tigre doré, ou golden tiger, a un pelage blanc avec des traces rousses formant des sortes de rayures[10].
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Des tigres noirs ont été signalés de temps en temps, mais la seule preuve de leur existence est une peau confisquée par la police en octobre 1992. La robe présente un élargissement anormal des rayures qui se rejoignent totalement sur le dos et la tête, provoquant l'illusion d'un tigre noir. Cette robe particulière pourrait être due à l'expression d'un gène Agouti et ne constitue pas un cas de mélanisme[7].
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Deux tigres blancs.
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Tigre doré.
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Un tigre marchant au pas fait des foulées de 55 à 80 cm de long. La trace de patte mesure 10 à 14 cm de large et 16 cm de long[11]. C'est un excellent nageur. Il traverse facilement les cours d'eau larges de 6 à 8 km, le record étant détenu par un tigre de Sumatra ayant traversé un bras de mer de 29 km de large[7]. Le tigre peut courir à la vitesse maximale de 50 km/h, mais sur de très courtes distances, de l'ordre de vingt mètres[12].
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La lignée des panthères, les Pantherinae, a divergé il y a 10,8 millions d'années de l'ancêtre commun des Felidae, puis il y a 6,4 millions d'années, la lignée des panthères nébuleuses Neofelis et celle des Panthera[13]. Le plus vieil ancêtre commun aux Panthera dont on possède des fossiles est Panthera palaeosinensis, qui vivait au début du Pliocène et qui forme la base du clade des Panthera[14].
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Le tigre est apparu bien avant le jaguar et le léopard, et est étroitement apparenté à la panthère des neiges : tigre et panthère des neiges auraient divergé il y a deux millions d'années[15],[Note 1]. Panthera zdanskyi est découvert en 2004 dans le gisement fossile de Longdan dans la province de Gansu en Chine. Ce fossile est daté d'il y a 2,55 à 2,16 millions d'années (début du Pléistocène). L'analyse cladistique montre que P. zdanskyi est le taxon frère du tigre et conduit à penser que le berceau du tigre moderne se situe au début du Pléistocène dans le nord-ouest de la Chine[14]. Les plus vieux fossiles de tigre sont des fragments de maxillaires et de mandibules datés du Calabrien (milieu du Pléistocène) et découverts en Chine[14].
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Depuis la Chine, le territoire du tigre se serait ensuite étendu sur les îles de la Sonde puis vers l'Inde. Des preuves fossiles de sa présence au Japon et sur l'île de Bornéo ont également été retrouvées[16]. Il y a 73 000 ans, le tigre frôla l'extinction en raison des éruptions du volcan Toba à Sumatra, ce qui peut expliquer la faible diversité génétique de l’espèce actuelle[13].
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Panthera leo - Lion
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Panthera pardus - Léopard
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Panthera onca - Jaguar
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Panthera tigris - Tigre
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Panthera uncia - Panthère des neiges ou once
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La première description du tigre a été effectuée par Linné en 1758 dans son livre Systema Naturae. L'espèce Panthera tigris comprenait traditionnellement huit sous-espèces différentes ; toutefois, en 2004, une étude menée sur trois marqueurs génétiques différents de 130 tigres a révélé une nouvelle sous-espèce, le tigre de Malaisie (Panthera tigris jacksoni)[17]. La classification à neuf sous-espèces a été adoptée par l'UICN en 2008[18] puis par des fondations de protection du tigre comme Save the tiger fund ou 21st Century Tiger[19]. La base de données NCBI ne reconnaît quant à elle que les six sous-espèces encore vivantes[20] et celle du SITI est restée au modèle à huit sous-espèces[21]. Les recherches sur les sous-espèces de tigres se poursuivent afin d'établir des plans de sauvegarde les plus adaptés possible[22],[Note 2].
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Les neuf sous-espèces présentées ici sont celles reconnues par l'UICN, parmi elles on compte trois sous-espèces éteintes :
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Tigre de Sibérie.
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Tigre de Chine méridionale.
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Tigres d'Indochine.
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Tigres de Malaisie.
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Tigre de Sumatra.
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Tigre du Bengale.
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† Tigre de la Caspienne.
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† Tigre de Bali
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† Tigre de Java
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Des croisements en captivité ont eu lieu entre tigre et lion. Le ligre est le fruit du croisement entre un lion et une tigresse, le tigron celui d'un tigre et d'une lionne.
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Le ligre est en général plus grand que ses deux parents tandis que le tigron est plus petit. Ils possèdent des caractères physiques à mi-chemin entre ceux de leur père et ceux de leur mère et sont capables autant de rugir que de feuler. Selon le site Messybeast, la différence de taille entre le ligre et le tigron est due à un gène soumis à empreinte, c'est-à-dire un gène qui s'exprime différemment selon le sexe[24],[Note 3]. Les ligres et tigrons femelles sont parfois fertiles avec l’une des espèces dont ils sont issus. Ces croisements ne peuvent se produire qu’en captivité car tigres et lions ne se rencontrent que très peu dans la nature[25]. Souvent issus de croisements forcés pour obtenir un félin « hors norme », ces hybrides, sans utilité pour la conservation des espèces, souffrent souvent de problèmes de santé physique et mentale[26].
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Le dogla serait le croisement entre un léopard mâle et une tigresse et le tigard le croisement entre un tigre et un léopard femelle[27].
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Solitaire, le tigre n'aime pas partager son territoire, surtout entre mâles. Le tigre mâle possède un territoire qui englobe deux à trois domaines réservés aux femelles, le record étant de sept femelles sur le territoire d'un mâle[29]. Les mâles parcourent leur territoire régulièrement et le parcours complet peut prendre plusieurs semaines[30].
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Tous les tigres, mâles ou femelles, marquent leur territoire avec leur urine ou leurs excréments. Afin d'éviter les intrus, ils peuvent également signaler leur présence en griffant l'écorce des arbres. En dehors des périodes de reproduction, ou lorsque la femelle élève sa progéniture, les rencontres sont évitées : Kailash Sankhala a observé qu'un couple de tigres dans un même enclos du zoo de Delhi n'empruntaient jamais les mêmes chemins et avaient des zones séparées dans leur espace pourtant réduit en dehors du cycle œstral de la femelle[31].
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On rapporte quelques exceptions à la solitude des tigres : ce sont souvent des mâles qui restent près des femelles, et qui parfois acceptent de partager une proie. De jeunes tigres issus d'une même fratrie s'allient parfois pour capturer de plus grosses proies. Toutefois, ces comportements ne sont pas fréquents, et les rencontres entre tigres se réduisent souvent à la période de reproduction[32].
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Le tigre possède souvent plusieurs tanières sur son territoire, et il utilise la mieux adaptée à ses besoins du moment. Le territoire d'un tigre varie énormément selon la disponibilité des proies. Par exemple, dans certaines régions d'Inde ou du Népal, où les proies sont abondantes, le territoire des mâles couvre entre 30 et 72 km2 et celui des femelles peut être inférieur à 20 km2. Mais en Sibérie, où les proies sont rares, il faut 800 à 1 000 km2 de territoire pour un mâle et jusqu'à 400 km2 pour une femelle[28].
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Le tigre a un grand répertoire de vocalisations, différentes selon leur utilisation : indication de présence, appel d'une femelle, cri d'attaque… Les feulements peuvent s'entendre à trois kilomètres de distance[33], ils sont généralement utilisés pour signaler leur présence aux femelles et aux tigres de passage, mais peuvent parfois indiquer que la chasse a été couronnée de succès[33].
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Une des vocalisations du tigre reste encore « inexplicable » : il s'agit d'une sorte de « pook », qui ressemble au cri du sambar. Sa fonction est encore inconnue[33].
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Le tigre pousse aussi un « ouff » nasal, une sorte de renâclement : ce cri amical porte le nom allemand de prusten. Dans la nature, il est émis lorsque deux tigres se rencontrent sur un territoire neutre. Ce son n'est émis que par quatre autres félins : la Panthère des neiges, le jaguar[33], la Panthère nébuleuse continentale et la Panthère nébuleuse de la Sonde.
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Les tigres ne ronronnent que lors de l'expiration, alors que les félinés ronronnent également à l'inspiration.
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Le tigre est un prédateur crépusculaire : il chasse de préférence au lever et au tomber du jour, mais peut aussi chasser durant la journée[29]. Il repère ses proies à vue et à l'oreille, et n'utilise qu'assez rarement son odorat pour cette activité[34]. Le tigre préfère attaquer des individus jeunes ou âgés, moins résistants que ceux en pleine force de l'âge.
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Le tigre approche de sa proie à l'affût et l'attaque par le côté ou par l'arrière. Si sa proie est petite, le tigre la tue en lui brisant les vertèbres cervicales, si elle est grosse, il préfère la mordre à la gorge et ainsi l'étouffer[29]. La morsure à la gorge permet d'éviter les cornes et les sabots de ses proies et les empêche de se relever[35]. Le tigre est habitué à tirer la carcasse dans les fourrés pour la dévorer au calme ; il peut aussi la recouvrir de feuilles mortes ou de terre pour la cacher[28]. Il arrive que plusieurs tigres chassent ensemble[29] : dans le parc national de Ranthambore en Inde, on a observé deux mâles et trois femelles rabattre la proie vers un des membres du groupe. Ce genre de comportement est cependant assez rare[28].
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Le pourcentage de réussite d'une chasse varie selon les individus et l'habitat : par exemple, dans le parc national de Ranthambore, seules 10 % des chasses sont couronnées de succès, tandis que dans les forêts denses du parc national de Kanha, la moyenne est à 5 % de réussite[36].
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Une tigresse du Bengale seule consomme six kilogrammes de viande par jour, ce qui, selon la taille des proies, représente 40 à 70 prises par an[36]. Un tigre a en moyenne besoin de chasser une grosse proie tous les sept à dix jours[28]. Un tigre peut ingurgiter de 14 à 40 kg de viande en une seule fois. Il commence en général par dévorer l'arrière-train de sa victime[35]. Il est assez fort pour traîner des proies qui pèsent cinq fois son poids.
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Animal carnivore, le tigre se nourrit uniquement de viande. Les principales proies du tigre sont de poids moyen (de cinquante à deux cents kilogrammes), il s'attaque principalement aux sangliers et aux cerfs[29]. Le régime alimentaire du tigre varie selon les sous-espèces et selon son habitat ; il inclut le gaur, le sambar, le buffle, cerf axis, le singe, etc. Il s'attaque parfois aux animaux épineux porcs-épics, mais aussi à des proies plus grosses comme des ours, des léopards, de petits rhinocéros et des éléphants[29] ou des crocodiles[30].
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Le tigre s'en prend parfois aux ours, surtout les ours bruns d'Oussouri et les ours lippu, plus rarement aux ours noirs. Les deux forces de la nature sont très similaires au niveau de la taille et du poids, ce qui rend la tâche difficile pour tuer l'autre.
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Les seuls animaux capables de tuer un tigre mâle adulte sont le crocodile de mer, le python réticulé, l'ours et une meute de loups ou de dholes. Mais généralement, le tigre n'a pas de prédateurs à l'âge adulte.
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Grâce à ses pattes postérieures plus longues que les antérieures, le tigre possède un don pour le saut. De plus, il dispose de puissantes épaules musclées. Ce prédateur possède un physique adapté pour de grosses proies, tout comme d’autres félins de grande taille.
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Prédateur opportuniste, le tigre ne refusera pas de s'attaquer au bétail, ni à une charogne[32]. Si nécessaire, il peut aussi se montrer cannibale[32].
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Le tigre est le félin ayant la plus forte réputation de mangeur d'hommes, notamment en Inde. Cela ne signifie pas que l'être humain fait partie intégrante de son régime alimentaire, mais il arrive que certains individus s'attaquent à l'homme, surtout en Inde.
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Les cas célèbres de tigres mangeurs d'homme ne manquent pas. La tigresse surnommée « la mangeuse d'homme de Champawat » qui fut abattue par le chasseur Jim Corbett en 1907 avait tué pas moins de 438 personnes[12] en huit ans[28]. Depuis le début du XXe siècle, les victimes sont beaucoup moins nombreuses, mais dans les années 1950, on compte près de 5 000 morts par an[12].
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Les principaux accidents mortels se produisent lors d'une mise en contact fortuite entre l'homme et l'animal, ce qui a poussé le tigre surpris à attaquer. Néanmoins, la perte des canines, essentielles lors de la mise à mort, est un facteur déterminant : le tigre, incapable de se nourrir de grosses proies, se rabat sur des proies plus faibles, et notamment l'homme. Ce fait, noté par Jim Corbett, est corroboré par un témoignage de Pierre Pfeffer : un tigre blessé à la mâchoire par un coup de crosse revint par la suite se nourrir de chair humaine[12]. Les tigresses peuvent transmettre le goût de la chair humaine à leurs petits et perpétuer ainsi une lignée de mangeurs d'homme[12].
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Les Sundarbans, essentiellement composées de forêts de mangroves situées à l'embouchure du Brahmapoutre, abritent les derniers tigres mangeurs d'homme : de 1948 à 1986, plus de 800 personnes ont été tuées[29], et on compte chaque année une cinquantaine de victimes[28]. Le comportement de ces tigres reste inexpliqué. Plusieurs méthodes dissuasives ont été testées afin de préserver les habitants de la région. Le port d'un masque à l'arrière du crâne semble être efficace car les tigres ont l'habitude d'attaquer dans le dos[28].
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La période de reproduction peut avoir lieu à n'importe quel moment de l'année, mais il y a un pic d'occurrence qui varie selon la zone géographique[Note 4]. Durant l'œstrus qui dure plus de neuf jours[1], la femelle signale sa présence par des gémissements et des rugissements répétés accompagnés d'un marquage olfactif plus fréquent. Lors de la cour, les contacts sont fréquents : les tigres se mordillent la gueule, se frottent l'un contre l'autre. Lorsque la femelle est prête, elle adopte la position typique des félins : elle s'assied, les pattes avant allongées devant elle et les pattes arrière à demi-pliées, le mâle la pénètre et la saisit par la peau du cou lors de l'éjaculation. Enfin, la tigresse se dégage violemment et se retourne fréquemment contre le mâle, avant d'entamer une période de repos[37]. L'accouplement est bref mais peut se répéter plusieurs fois par jour[38].
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La femelle met au monde dans un endroit isolé[Note 5] deux ou trois petits en moyenne (sept au maximum) après 93 à 114 jours (soit entre 3 et 4 mois environ) de gestation[1]. L'intervalle entre deux naissances est en général de 10 à 20 minutes. Entre chaque mise bas, la tigresse mange le cordon ombilical, l'amnios et le placenta[37]. Les jeunes tigres restent aveugles jusqu'à six à quatorze jours ; ils pèsent à la naissance de 750 à 1 600 g. C'est la femelle qui s'occupe de l'éducation des petits ; le tigre ne participe pas à leur éducation. La tigresse n'hésite pas à les déplacer fréquemment d'une tanière à l'autre pour les protéger d'éventuels prédateurs. Ils commencent à jouer dès un mois[39] ; la tigresse ne laisse pas sa portée toucher à de la viande avant quarante jours et le sevrage a lieu à deux mois[37].
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Les jeunes restent avec leur mère pour apprendre à chasser. Contrairement aux lions, les jeunes tigres mangent en premier et ce n'est que lorsqu'ils sont rassasiés que la tigresse entame son repas. La tigresse se montre également très protectrice et éliminera ou évitera tout danger (tigres mâles, y compris le père, hommes, etc.) Vers un an, les jeunes sont capables de chasser seuls[39]. Les conflits autour des proies se multiplient vers dix-huit à vingt-et-un mois et les mâles sont les premiers à quitter le cercle familial, suivis par les femelles[37].
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Dans la nature, les tigres atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de trois ou six ans pour les mâles et aux alentours de trois ans pour la femelle[1]. Le tigre ne peut plus se reproduire à partir de quatorze ans[40]. La mère retourne en cycle œstral dix-huit à vingt mois après la naissance des jeunes tigres[37]. Une étude faite au parc national du Chitwan, au Népal, a révélé une mortalité infantile de 34 % pour les jeunes de moins d'un an et de 29 % pour la deuxième année. Pour la première année, 73 % des décès étaient dus à la perte de la portée entière pour cause d'inondation, d'incendie ou d'infanticide. Cette dernière raison est d'ailleurs la cause principale de mortalité des tigres de moins d'un an ; les jeunes tigres sont parfois tués par les autres mâles qui viennent s'emparer du territoire de leur père[7]. Pour la deuxième année, la perte d'une portée entière est beaucoup plus rare : elle atteint 29 % des décès[41],[40]. La durée de vie d'un tigre est estimée à 26 ans en captivité et à 15 ans en liberté[1].
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Le tigre s'accommode de plus de deux cents habitats différents[29]. Des forêts humides tropicales aux bois de conifères et de bouleaux de Russie d'Extrême-Orient en passant par les mangroves, des Sundarbans, le tigre fait preuve d'une grande adaptabilité, même s'il marque une préférence pour les terrains avec une grande végétation qui lui confèrent un bon terrain de chasse et un bon abri[29]. En 2008, au Bhoutan, alors qu'on pensait que le tigre ne se rencontrait que jusqu'à 3 000 mètres[29], des empreintes et des photographies de tigre ont montré qu'on pouvait trouver ce prédateur entre 3 700 et 4 300 mètres : il se pourrait que le tigre soit repoussé sur des altitudes plus élevées soit en raison du réchauffement climatique, soit à cause de la pression exercée par l'homme ; une autre hypothèse serait que le tigre ait toujours vécu à de telles hauteurs mais n'aurait jamais été observé jusqu'à présent[42].
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L'aire de répartition du tigre a fortement régressé depuis le XIXe siècle. Elle s'étendait de l'est de la Turquie à l'Extrême-Orient russe, ainsi que sur les îles de Sumatra, de Java et de Bali. Elle recouvrait donc presque toute l'Asie, à l'exception de la chaîne de l'Himalaya.
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Aujourd'hui, les derniers tigres ne survivent plus que dans quatorze pays : l'Inde, le Népal, le Bhoutan, le Bangladesh, la Birmanie, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge, la Malaisie, l'Indonésie (île de Sumatra), la Chine, la Russie et peut-être la Corée du Nord. Les populations de la péninsule indochinoise sont disjointes.
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L'espèce a perdu 93 % de son aire de répartition originelle[43].
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C'est en Inde que les tigres sont les plus nombreux[29] bien que la plupart y aient disparu lors des vingt-cinq dernières années. L'Inde abrite environ la moitié de la population mondiale de tigres sauvages. Le recensement national de 2010 fait état d'un maximum de 1 909 bêtes, soit 20 % de plus par rapport à 2006. Selon la majorité des spécialistes, cette information, aussi positive soit-elle, reflète davantage l'amélioration des méthodes de recensement, souvent approximatives, que l'augmentation réelle du nombre de tigres. Pour le parc national de Kaziranga, des estimations officielles mentionnent entre 90 et 100 individus, ce qui constitue peut-être la plus dense concentration au monde.
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Le tigre a peu d'ennemis naturels. Toutefois, les meutes de dholes peuvent attaquer et tuer un tigre. Il arrive aussi que des ours ou des tigres mâles tuent les jeunes tigres[44].
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La chasse aux trophées a été une cause importante de régression du tigre au cours du XIXe siècle et du début du XXe siècle. La chasse au tigre était en effet un sport apprécié des colons et des maharadjahs. Des battues étaient organisées durant lesquelles les tigres avaient bien peu de chance de survivre. Le tigre, animal craint pour sa force et sa cruauté supposée, était le prédateur à tuer pour sa gloire personnelle. Le félin était également un mangeur d'homme, et cette chasse intensive visait aussi à réduire sa population[45].
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Le commerce des peaux a également accéléré cette chasse. Au début du XXe siècle, une peau valait 200 roupies, et un tapis avec tête montée 300. Les fourrures étaient négociées par les marchands locaux puis vendues comme souvenirs dans les grandes villes indiennes aux touristes européens[46]. Durant les années 1950 à 1960, on estime que plus de trois mille tigres ont été tués comme trophées[47].
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La chasse au tigre est à présent interdite dans tous les pays où vit ce félin. Le braconnage et la perte de son habitat et de ses proies sont à présent les principales causes du déclin des populations.
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Le tigre souffre de la destruction de son habitat. Aujourd'hui, le recul des forêts et des habitats naturels, la croissance démographique, la disparition des proies, l'extension des zones cultivées ainsi que l'augmentation de la pollution aggravent sa situation. Les individus de moins en moins nombreux, et parfois de plus en plus éloignés les uns des autres sur des espaces fragmentés, ont du mal à se rencontrer et reproduire.
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Les incendies de forêts, l'utilisation de poison et la perpétuation d'un trafic ou commerce de peau et sous-produits pour certaines médecines traditionnelles continuent à peser sur la survie de l'espèce.
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En Asie, on utilise certaines parties du corps du tigre, comme ses os, ses yeux, son pénis et ses dents[48] pour fabriquer des remèdes traditionnels, conformes aux mythes et croyances des populations, générant jusqu'à 3,5 millions d'euros par an[48]. Leur efficacité n'est pas établie, et ces pratiques contribuent à accélérer la disparition de l’espèce[49],[50]. Le trafic d'os a diminué en Inde et en Russie[51]. En Chine, il est interdit depuis 1993 d'utiliser des extraits de tigre dans la pharmacopée et l'os de sailong a remplacé l'os de tigre. À Taïwan, 59 % des pharmacies fournissaient des préparations à base d'os de tigre au début des années 1990 et ne sont plus que moins de 1 % à le faire fin 2009. Mais au Cambodge, en Indonésie, au Laos, en Birmanie et au Viêt Nam, la lutte contre le braconnage est très faible et les marchés persistent[51].
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Des propriétaires de fermes en Chine souhaiteraient pouvoir commercialiser les os et les peaux des tigres d'élevage morts[51]. Le WWF estime que de braconner des animaux sauvages reviendrait moins cher que d'exploiter les animaux d'élevage et qu'au contraire il faut « empêcher, par tous les moyens, l'élevage en captivité des tigres à visée mercantile »[52].
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En 1969, le directeur du zoo de Delhi déclare que « Le tigre est sur le point de disparaître ! »[53]. La chasse au tigre devient interdite en 1970, mais c'est en 1973 que le Projet Tigre est lancé par Indira Gandhi en Inde[54] : les parcs nationaux sont transformés en réserves, dont il est interdit d'accéder au cœur, afin de réserver un centre de reproduction au tigre. Des zones tampons, où les autorités réglementent le passage, sont aménagées. Le programme fonctionne : dans les années 1980, les autorités indiennes annoncent que les populations de tigre ont plus que doublées[54]. Toutefois, le projet s'essouffle après la mort de Gandhi en 1984 : les pressions populaires pour exploiter les forêts sur les politiciens locaux réduisent les zones tampons, pressions d'autant plus écoutées que le pouvoir se décentralise de New Delhi et que les populations s'accroissent, réclamant toujours plus d'espace. Les résultats du Projet Tigre sont aussi critiqués : le comptage des tigres se faisait par l'identification des empreintes des pattes, méthode peu précise, et les administrateurs avaient tendance à gonfler leurs résultats pour justifier l'argent versé par l'État[54].
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À partir de 1986, on découvre avec surprise que les tigres « disparaissent » : on prend alors conscience du braconnage à des fins de pharmacopée traditionnelle chinoise. Ce n'est en effet qu'à partir de la fin des années 1980 que le braconnage fait surface : jusqu'à présent, les tigres de Chine « suffisaient » à répondre à la demande. Il est difficile de chiffrer l'impact du braconnage sur les populations de tigre indien, la Wildlife Protection Society estime que 94 tigres sont tués en 1994 et 116 en 1995[54]. De plus, le braconnage des tigres est lié à celui du chiru, une antilope tibétaine dont la laine est très prisée : les os de tigre sont échangés contre la laine de chiru récupérée sur la carcasse[54]. La révélation du braconnage provoqua une crise au sein de la communauté des conservateurs : tous les efforts menés semblaient vains, le trafic d'os de tigre se perpétuant aussi en Indochine et en Sibérie. Après de nombreuses querelles entre partisans de la conservation in situ et ex situ, après diverses propositions peu réalistes[Note 6], des actions internationales furent menées[55] :
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En 2010, treize chefs de gouvernement ainsi que Vladimir Poutine et Robert Zoellick (président de la Banque mondiale) se réunirent pour allouer un fonds de 350 millions de dollars à la conservation du tigre[58].
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Dans certaines régions, soit parce que l'Homme fréquente plus des forêts qui se réduisent, soit parce que la forêt gagne du terrain près de certaines zones habitées, les accidents ont augmenté[59]. Là, une des pistes de travail est de réduire le risque de conflit Homme-tigre. Pour cela, dans les plaines centrales du Népal où trente-six tigres tué 88 personnes en 27 ans (de 1979 à 2006), des chercheurs ont étudié les facteurs écologiques des zones où le tigre a attaqué ou tué des hommes. Ils ont aussi étudié la sociologie des zones où les hommes tuent des tigres mangeurs-d'homme ou réputés tels. Ceci a permis de mieux d'identifier (à partir de 28 années de données) les activités humaines à risque ou rendant les gens vulnérables aux attaques. Chaque lieu où un tigre a tué un humain a été visité et étudié avec un membre de la famille de la victime ou un de ses amis. On a ainsi montré que 66 % des attaques de tigres ont eu lieu près de la lisière (à 1 km au plus) et pour le reste dans les forêts dégradées et intactes. Il n'y a pas plus de mâles que femelles qui ont attaqué des humains. 56 % des tigres examinés présentaient des déformations physiques. La mortalité humaine tendait à augmenter significativement (passant d'une moyenne de 1,2 (± 1,2) personnes par an avant 1998 à 7,2 (± 6,9) par an de 1998 à 2006), et 10 fois plus dans la zone tampon depuis 1998 en raison de la restauration des forêts. Près de la moitié des personnes tuées étaient à la recherche d'herbe pour le fourrage. Des stratégies visant à réduire le risque de rencontre entre l'homme et le tigre ont pu être proposées ; comme la participation des communautés locales à la gestion et à la conservation du tigre pour mieux atténuer les conflits homme-tigre. Les villageois qui aident à poser des collier émetteur et suivre des tigres dangereux participeront mieux au suivi télémétrique[60] du tigre à long terme et à la prévention pour éviter les conflits estiment ces chercheurs.
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L'ensemble des sous-espèces de tigre est classé en annexe I de la CITES depuis 1975, excepté le tigre de Sibérie qui appartenait à l'annexe II de la CITES jusqu'en 1987[61], ce qui signifie que son commerce est interdit sauf autorisation exceptionnelle[Note 7].
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L'espèce est également considérée comme En danger (EN) par l'UICN depuis 1986[18]. Les sous-espèces peuvent avoir un statut différent : le tigre de Sibérie fut considéré comme En danger critique d'extinction (CE) de 1996 à 2008 avant de retrouver son statut d'En danger[62], le tigre de Chine et le tigre de Sumatra sont considérés comme En danger critique d'extinction depuis 1996[63],[64], et les tigres de la Caspienne, de Bali et de Java sont considérés comme Éteints (EX).
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Le tigre est protégé par la législation nationale de l'ensemble des pays où il est présent à l'état sauvage[39].
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En 1900, on estime que la population de tigre atteignait 100 000 individus dont 40 000 en Inde[39]. Pour que le bassin génétique d'une espèce soit viable, il ne faut pas que sa population diminue en dessous de 5 000[65]. En 2008, leur population est estimée par l'Union internationale pour la conservation de la nature entre 1 361 et 2 056 spécimens aptes à la reproduction[18] dont 1 411 individus en Inde[66].
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En 2010, la population était estimée à 3 200 individus, sans véritable recensement, selon le WWF.
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En 2014, Des recensements réguliers étaient déjà faits en Inde, au Népal et en Russie. Des chiffres étaient annoncés pour le Bhoutan, le Bangladesh et la Chine, mais la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande, le Myanmar, le Laos, le Cambodge et le Vietnam n’avaient pas encore entrepris de comptage. Trois opérations de comptages étaient prévues en 2016, 2020 et 2022. Elles sont indispensables au suivi des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif « TX2 » qui vise à doubler le nombre de tigres sauvages d’ici 2022[67].
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En 2015, pour la première fois, l'estimation de la population mondiale de tigre est en hausse (annonce réalisée en 2016), avec 3 890 tigres - ce chiffre restant à manier avec prudence. L'Inde en abrite plus de la moitié, avec 2 226 tigres[68].
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Actuellement, il y a en Inde vingt-trois réserves naturelles spécialement créées pour la préservation du tigre. Au Népal, trois réserves peuvent prétendre à héberger des tigres : il s'agit du parc national royal de Chitwan et des réserves royales de faune de Bardia et de Shukla Phanta. Le tigre est présent dans dix-neuf réserves en Thaïlande, quatorze aires protégées du Viêt Nam, cinq réserves à Sumatra[39], trois réserves en Russie et une en Chine[39].
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Parmi les mesures prises pour protéger les tigres, on peut citer la création d'une plantation de bois de chauffage et de bois d'œuvre par le WWF, l'Association des usagers de la zone tampon et le parc national du Chitwan, afin de limiter l'utilisation des ressources forestière du parc par les villages environnant. Ainsi, la pression sur l'environnement du tigre est allégée et les rencontres homme/tigre plus rares[53]. Mais la cohabitation n'est pas aussi harmonieuse partout. En 2002, ce n'est que grâce à l'intervention du WWF que le Kelantan ne s'est pas lancé dans une campagne d'éradication du félin[72]. En Inde, lorsque des tigres s'attaquent à du bétail, les éleveurs touchent une compensation. Mais celle-ci, de faible valeur et versée tardivement, est peu efficace[73]. Enfin, des déplacements d'animaux peuvent être envisagés, comme à Sumatra après la mort de six personnes à la suite d'attaques de tigres, mais la méthode n'a pas encore prouvé son efficacité[73].
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L'élevage conservatoire permet de maintenir une population de tigres vivante quoi qu'il arrive à la population sauvage, mais également, grâce à l'affection du public pour cette espèce de soutenir les programmes de protection in situ : par exemple, la campagne Tigre, troisième campagne de protection de la vie sauvage menée par l'association européenne des zoos et aquariums (EAZA), a permis de récolter plus de 700 000 € pour l'association 21st Century Tigers[74]. Une autre action des zoos est de permettre des actions de recherche sur le tigre afin de mieux connaître sa biologie. Toutefois, les tentatives de réintroduction de tigres nés en captivité n'ont pas été couronnées de succès[65].
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Afin de garder l'espèce en vie de façon pérenne, les zoos s'organisent pour maintenir la variabilité génétique des spécimens captifs. Le tigre de Sibérie et celui de Sumatra font l'objet d'un programme européen d'élevage (EEP)[75]. Ces deux sous-espèces ainsi que la sous-espèce indochinoise font également partie d'un programme américain pour les espèces menacées (SSP)[76].
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Le tigre se reproduit très bien en captivité, ce qui conduit certains zoos à utiliser des moyens de contraception pour réguler les populations, et parfois l'euthanasie[77]. Il est probable que les tigres en captivité soient plus nombreux que les tigres sauvages, si on prend en compte les individus issus d'hybridation entre sous-espèces. En 2004, le studbook international compte 660 tigres[74]. Le 19 mars 2009, un peu plus de 1 400 tigres sont inscrits sur la base ISIS : parmi ceux-ci, plus de 400 tigres de Sibérie, presque 300 tigres du Bengale, plus de 200 tigres de Sumatra et une cinquantaine de tigres de Malaisie et de tigres d'Indochine et pour finir, 390 tigres à l'origine non spécifiée ou issus d'hybridation[78].
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Les tigres sont également des animaux très prisés dans les zoos privés, où les conditions de détention sont parfois contraires aux droits des animaux : ces tigres souffrent souvent de problèmes nutritionnels ou font l'objet d'un élevage intensif[74]. Les ménageries des cirques contiennent également de nombreux tigres pour les spectacles de domptage : les conditions de détention de ces animaux sont également décriées par les associations de droit des animaux, qui dénoncent des cages trop exiguës et des méthodes de dressage violentes[79]. Toutefois, des parcs pour animaux retraités du cirque existent, comme celui du cirque Pinder[80].
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Enfin, il existe des centres d'élevage en captivité dont la seule préoccupation est d'accroître le nombre de ces félins à des fins commerciales : par exemple, un tigre blanc peut se vendre à 60 000 $[81]. En Chine, ces centres d'élevage, couramment appelés « fermes d'élevage », sont apparus lors de l'interdiction du commerce de parties de tigre en 1993. Il s'agissait alors d'un investissement spéculatif dans l'espoir que cette interdiction soit levée ; ils pratiqueraient le trafic d'os et d'organes de tigres[82]. Les quelque 5 000 tigres ainsi élevés étant devenus un gouffre financier, les propriétaires de ces fermes d'élevage ont alors fait pression pour que l'interdiction soit levée, au moins uniquement pour la Chine, mais la CITES a rejeté leur demande lors de la 14e réunion des Parties en 2007[83].
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En 2016, il est estimé qu'il y a plus de 5000 tigres domestiques rien qu'aux États-Unis, soit plus que les 3890 tigres sauvages estimés dans le monde[84].
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La femelle du tigre est la « tigresse ». Le terme « tigreau » est proposé par l'office québécois de la langue française pour désigner le petit du tigre[85],[Note 9], mais ne figure pas dans la plupart des dictionnaires[Note 10].
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Le mot « tigre » dérive du grec ancien τίγρις via le latin tigris. Le mot grec lui-même dériverait du persan ancien tigrâ signifiant « flèche » (du radical tij qui signifie « aiguiser»)[86]. Deux adjectifs dérivent du mot tigre : « tigré », rayé comme un tigre et « tigresque », qui désigne tout ce qui a un rapport avec le tigre[87].
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En zoologie, le terme tigre a aussi désigné, par extension, nombre de félins à la robe tachetée ou rayée : par exemple, les expressions « tigre d'Amérique », « tigre du Brésil », « tigre de Guyane » et « tigre noir��» ont anciennement désigné le jaguar (Panthera onca)[86]. Par ailleurs, on appelle encore « chat-tigre » l'oncille (Leopardus tigrinus). Le jaguar est dénommé El tigre dans de nombreux pays d'Amérique du Sud, d'Amérique centrale[88] et au Mexique. Plusieurs autres animaux ont un nom composé du terme tigre, soit parce qu'ils sont rayés comme le requin tigre ou le tigre de Tasmanie, soit parce qu'ils font des ravages (tigre du poirier, serpent-tigre).
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En minéralogie, l'œil de Tigre est une pierre semi-précieuse de la famille du quartz.
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Le sens du mot tigre reste empreint d'agressivité, ainsi on dit d'un homme ou d'une femme féroce et impitoyable qu'il est un tigre ou une tigresse, et on peut être « jaloux comme un tigre »[87],[86]. À l'inverse, on parle de « tigre de papier » pour désigner quelque chose d'apparence effrayante mais en réalité d'inoffensif.
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Le tigre a une place importante dans la mythologie et les croyances asiatiques. Dans la religion hindoue, Shiva, dieu de la destruction, est représenté vêtu d'une peau de tigre et Durgâ, déesse aux dix-huit bras, a un tigre pour monture[12]. En Inde, le tigre est le symbole de la royauté et du pouvoir divin[89]. Dans le centre et l'Ouest de l'Inde, et notamment les États de Goa et Maharashtra[90], Waghoba est une divinité protectrice représentée soit par un tigre, soit par un léopard[91].
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Dans la péninsule indochinoise et l'île de Sumatra, il représente le châtiment divin[89].
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En Chine, l'année du Tigre fait partie des douze années de l'astrologie chinoise. Il est traditionnellement une des quatre créatures majeures de l'art chinois avec le dragon, le phénix et la tortue. De nombreuses légendes, comme celles du prince Sa Chui qui se laisse dévorer par une tigresse par compassion, content les rencontres des hommes avec le tigre. Des images d'un tigre blanc sont placées dans les maisons pour les protéger des rats et des serpents, et font office d'offrande dans les temples[92] ; le tigre blanc de l'ouest est également une constellation associée à l'ouest et à l'automne[93]. À l'image du lion dans la culture occidentale, le tigre est considéré comme le roi des animaux en Chine[92].
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L'art martial du tigre symbolise du tigre : Force et puissance. Aussi, il est utilisé pour stimuler le foie : Il travaille la force des tendons, et le regard.
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Le tigre est le symbole national du Bangladesh[94], de l'Inde[95] et de la Malaisie[96]. Il est également représenté sur les billets de banque et les pièces de monnaie du Bangladesh[97] et figure sur les armoiries de la Malaisie[96]. Le tigre de Tippu est une boîte à musique représentant un tigre tuant un Anglais : elle symbolise la victoire des peuples indiens sur l'empire colonisateur britannique[12].
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Dans le domaine du sport, de nombreux clubs ont pour mascotte le tigre[Note 11]. Le félin était également l'emblème des jeux olympiques de Séoul[98].
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Le tigre est aussi très présent dans l'univers des marques, avec le tigre d’Esso, celui des céréales Frosties ou encore de nombreux noms faisant écho au tigre comme le baume du tigre, le Mac OS X v10.4 « tiger », le magazine Le Tigre, ou encore de nombreux engins militaires (hélicoptère, avion de chasse, char[Note 12]). Un certain nombre d'unités militaires portent le tigre comme insigne. Les escadrilles des forces aériennes de l'OTAN ayant le tigre pour emblème sont regroupées dans une association et se retrouvent, chaque année, à l'occasion d'un Tiger Meet.
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C'est également un surnom très utilisé pour montrer la force ou encore la férocité d’un personnage comme Georges Clemenceau surnommé « Le tigre »[Note 13], les tigres tamouls ou encore les tigres économiques tels le tigre celtique ou les tigres asiatiques.
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Les premières représentations du tigre se font durant l'Antiquité romaine, sous forme de mosaïques : le félin est en effet importé pour les combats du cirque[99]. On retient la peinture monumentale La chasse au tigre de Rubens qui inspira par la suite de nombreux autres peintres[100] puis les tableaux du Douanier Rousseau[99]. L'animal a également figuré dans les tableaux de nombreux autres artistes comme Delacroix, Charles Lapicque, Salvador Dalí[101] ou encore Géricault[102]. Du fait de sa proximité géographique, le tigre est également fortement représenté dans l'art chinois, japonais, indien et vietnamien.
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Mosaïque du Ve siècle représentant un tigre en prise avec deux piquiers.
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Représentation d'un tigre au XVIe siècle.
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Surpris ! du Douanier Rousseau.
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Croquis d'un tigre.
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Le tigre de Franz Marc.
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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En musique, le groupe Le Tigre est un groupe punk féministe américain. La chanson Eye of the Tiger composée par le groupe américain Survivor pour le film Rocky 3, l'œil du tigre a été réutilisée de nombreuses fois. Le Taking Tiger Mountain by Strategy est un opéra de Pékin, l'un des huit autorisés lors de la Révolution culturelle[101].
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De nombreux tigres apparaissent dans la littérature, à commencer par Shere Khan du Livre de la jungle. Parmi les tigres de fictions, on compte également le tigre de l'Histoire de Pi, Tigrou dans Winnie l'Ourson de Alan Alexander Milne, Louison le tigre du capitaine Corcoran dans Les Aventures du capitaine Corcoran de Alfred Assollant[101]. Dans le domaine de la bande dessinée, c'est Hobbes de Calvin et Hobbes qui retiendra l'attention, mais on peut citer également Moloch dans Corentin Feldoë ou encore Joé le Tigre dans La jungle en folie.
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« Shere Khan entendit le tonnerre [des sabots des buffles domestiques], se leva et rampa lourdement vers le bas du ravin, cherchant de tous côtés un moyen de s'enfuir ; mais les parois étaient à pic, il lui fallait rester là, lourd de son repas et de l'eau qu'il avait bue, prêt à tout plutôt qu'à livrer bataille. Le troupeau plongea dans la mare qu'il venait de quitter, en faisant retentir l'étroit vallon de ses mugissements. Mowgli entendit des mugissements répondre à l'autre bout du ravin, il vit Shere Khan se retourner [...]. Rama broncha, faillit tomber, continua sa route en piétinant quelque chose de flasque, puis, les autres taureaux à sa suite, pénétra dans le second troupeau à grand bruit, tandis que les buffles plus faibles étaient soulevés des quatre pieds au-dessus du sol par le choc de la rencontre. »
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— Rudyard Kipling, Le Livre de la jungle
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Au cinéma, on retrouve les adaptations de certains livres cités plus haut comme Tigrou dans la série Winnie l'Ourson de Disney ou Shere Khan. D'autres apparitions plus spécifiques peuvent être notées comme le personnage secondaire de Rajah dans Aladdin ou le rôle clé du tigre dans Le Tigre du Bengale de Fritz Lang. Plus récemment, Jean-Jacques Anneau tourne Deux frères, l'histoire de deux tigres d'une même portée, enlevés très tôt à leur mère, et qui vont finir par se retrouver ; ces deux tigres, avec d'autres, sont également présents dans l'émission de télévision Fort Boyard depuis 1990.
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Les tigres célèbres sont moins nombreux que les tigres de fiction. On compte toutefois la tristement connue « tigresse de Champawat » : mangeuse d'homme, elle terrorisa toute une région pendant huit ans avant d'être abattue par le chasseur Jim Corbett[12]. La tigresse Sita devient connue mondialement lors de son passage en couverture du National Geographic Magazine en décembre 1997[103],[104]. Parmi les tigres du cirque, on peut également citer Montecore, le tigre blanc ayant attaqué le dompteur Roy Horn du tandem Siegfried & Roy[105]. Enfin, Satin est un tigre qui a reçu en 1955 un Patsy award pour son interprétation dans le film Les Gladiateurs (Demetrius and The Gladiators) sorti en 1954[106].
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La basilique Saint-Pierre (en latin : Sancti Petri et en italien : San Pietro in Vaticano) est le plus important édifice religieux du catholicisme. Elle est située au Vatican, sur la rive droite du Tibre, et sa façade s'ouvre sur la place Saint-Pierre.
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Elle a été construite là où, sous la volonté de l'empereur Constantin Ier, les premiers pèlerins venaient rendre un culte à saint Pierre à l'emplacement du cirque de Caligula et de Néron.
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Inscrite sur la liste du patrimoine mondial, établie par l'UNESCO, la basilique Saint-Pierre est considérée comme la plus grande conception architecturale de son temps et demeure l'un des monuments les plus visités au monde. Sa construction, à l'emplacement de l'antique basilique vaticane construite sous l'empereur Constantin Ier, commence le 18 avril 1506 et est achevée en 1626. Ses architectes les plus importants sont Bramante, Michel-Ange, Maderno et Le Bernin.
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La basilique Saint-Pierre est un important lieu de pèlerinage qui rassemble sur sa place au minimum 150 000 catholiques chaque dimanche lors de l'angélus pontifical. Ce n'est pas la cathédrale du diocèse de Rome, puisque l'évêque de la ville siège à Saint-Jean de Latran, mais c'est l'église du pape et de l'État pontifical. Elle est également l'une des deux églises paroissiales de la cité du Vatican (l'autre étant l'église Sainte-Anne-des-Palefreniers). Bien que le Nouveau Testament ne mentionne pas la présence de l'apôtre Pierre, premier chef de l'Église chrétienne à Rome ou son martyre dans cette ville, la tradition catholique immémoriale indique que la tombe de saint Pierre est située sous le maître-autel, au centre de l'église, sous le baldaquin baroque.
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La basilique Saint-Pierre est la deuxième des quatre basiliques majeures de Rome, après Saint-Jean-de-Latran, avant Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs.
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Avec une superficie de 2,3 ha et une capacité de plus de 60 000 personnes, elle est la plus grande église catholique au monde. Elle est aussi un des lieux les plus saints du christianisme, puisqu'elle abrite la sépulture de saint Pierre qui, selon la tradition catholique, fut le premier évêque d'Antioche et de Rome, donc le premier pape.
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Au début de l'Empire romain, peu avant la naissance du Christ, le site était occupé par quelques villas, bâties autour de jardins impériaux qui furent la propriété d'Agrippine l'Aînée. Son fils, Caligula (37-41 apr. J.-C.), y fit construire un cirque privé, le Circus Vaticanus ou cirque de Caligula et de Néron, dont l'actuel obélisque du Vatican constitue l'un des seuls vestiges.
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C'est dans ce cirque, ainsi que dans les jardins adjacents, qu'eut lieu le martyre de beaucoup de chrétiens de Rome à l’époque de Néron (54-68). Une tradition immémoriale[précision nécessaire] place le martyre de l'apôtre Pierre dans l'enceinte même du cirque — inter duas metas (« entre les deux bornes ») de la spina (mur central bas autour duquel tournaient les chars), dont le centre était occupé par le futur obélisque du Vatican. Selon la tradition transmise par des ouvrages apocryphes (tels les Actes de Pierre[1]), Pierre fut crucifié vers 65, la tête en bas par humilité, car il ne se jugeait pas digne de mourir comme le Christ. Selon une autre version, il peut s'agir d'une cruauté supplémentaire volontairement infligée par les Romains[2].
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La tradition localise l’emplacement de la tombe de l'apôtre, indiquée par une pierre rouge, au sein d'une nécropole située au nord du cirque de Caligula et de Néron, dont elle est séparée par une route secondaire, la Via Cornelia.
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Déjà, du vivant de Pierre, après la crucifixion du Christ, les Actes des Apôtres relatent le fait que celui-ci tient une place importante dans l’Église chrétienne naissante. En effet le Christ lui avait dit : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église. » (évangile selon Matthieu).
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Dans la basilique constantinienne, un édicule, situé à l'emplacement habituel de l'autel à la butée des nefs, signifiait l'emplacement de l'inhumation de saint Pierre. Placé sur une petite estrade en marbre, il prenait la forme d'un baldaquin supporté par des colonnes torses en bronze et prolongé par un portique à colonnes. Au centre, sous le baldaquin, se trouvait un petit édicule de marbre aux portes de marbre doré donnant accès, en jour de fête, à la sépulture de saint Pierre. Ce dispositif est l'une des premières manifestations du culte des reliques des saints.
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Le 23 décembre 1950, le pape Pie XII annonce la découverte d'une sépulture sous la crypte de la basilique, inaccessible depuis le IXe siècle. Cette découverte couronne dix ans de recherches archéologiques menées par le Saint-Siège, mais il n'est pas absolument certain que les ossements découverts soient ceux du saint martyr.
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L'étude par les archéologues des restes découverts dans la sépulture révèle trois détails permettant de formuler une hypothèse d'identification[3], sans cependant imposer une conclusion incontestable :
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Ces restes sont accessibles par l'escalier de marbre situé au niveau de l'autel papal. Ainsi, le pape Paul VI annonce, en 1968, après avoir pris connaissance des études scientifiques menées sur le tombeau, qu'il doit s'agir selon toute probabilité des restes du corps de Saint Pierre[4].
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L'ancienne basilique était due conjointement à l'empereur Constantin Ier et au Pape Sylvestre Ier. Commencée en 326[5],[6], elle nécessita la démolition du cirque de Caligula et de Néron ou Circus Vaticanus qui s'étendait sur la partie sud du chantier. Constantin décida de raser les sépultures de la nécropole païenne alignées le long d'un sentier, car la tradition y fixait la tombe de saint Pierre[7]. L'empereur pensa ainsi construire l'autel de sa basilique paléochrétienne au-dessus de cette tombe, faisant de l'édifice une basilique cémétériale avec un pavement souvent ouvert pour pouvoir y descendre des sarcophages. La basilique fut consacrée le 18 novembre 326 par le pape Sylvestre Ier[8].
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C'était une basilique de 8 052 m2 (soit 122 × 66 m), comportant une nef à cinq vaisseaux, c'est-à-dire un vaisseau principal bordé par deux doubles bas-côtés, séparés par des colonnes de marbre coloré, puis un transept saillant et terminée par une abside semi-circulaire, construite autour de la tombe de saint Pierre. L'édifice était précédé d'un grand péristyle ou atrium, dit parfois quadriportique, cour à portique au centre de laquelle se trouvait une fontaine à ablutions décorée d'une pomme de pin et de paons en bronze. Celui-ci se situait sur la partie ouest de l'actuelle place Saint-Pierre.
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De grandes dimensions, l'édifice était long d'environ 103 mètres. Il occupait la majeure partie de la superficie de l'édifice actuel. Il était relativement sombre et tout un apparat de luminaires venait compléter l'éclairage[9].
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La basilique était un des principaux lieux de pèlerinage au Moyen Âge. Le cœur de la basilique était l'autel de la « Confession de Saint-Pierre » dont une ouverture, la fenestella confessionis, permettait aux pèlerins de voir les reliques de l'apôtre[10].
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En août 846, lors du pillage de Rome, la basilique fut profanée par les Sarrasins. Le pape Léon IV fit alors édifier de 848 à 852 la cité léonine pour défendre la basilique contre les incursions musulmanes. Cela ne l'empêcha pas d'être pillée par les Normands en 1084[11].
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Au début du XIVe siècle, lors du départ des papes pour Avignon, la basilique menaçait de tomber en ruine[12].
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Après le retour des papes avignonnais à Rome en 1378, le premier pape qui, au milieu du XVe siècle, semble avoir pensé sérieusement à une reconstruction de la basilique fut Nicolas V qui se fit exposer, à partir de 1451 par Bernardo Rossellino le projet d'un nouvel édifice ou d'une rénovation complète de l'ancienne basilique. Le projet n'aboutit pas en raison du décès du pontife en 1455[13]. Son successeur, Calixte III suspend tous les projets de construction afin de consacrer les ressources financières à la mobilisation contre l'Empire ottoman[13]. Les travaux de rénovation de l'antique basilique reprennent sous Pie II sous la direction de Francesco del Borgo[13]. En 1505, le pape Jules II décide dans un premier temps de faire construire un mausolée à proximité de la basilique. Celui-ci est destiné à accueillir le monument à son image, déjà commandé à Michel-Ange[14]. Durant l'été, le pape se ravise et décide de démolir l'ancien édifice pour construire à la place un bâtiment[13] plus vaste et plus moderne, plus à même de remplir les fonctions d'une basilique pontificale. Ce projet donne lieu à un concours d'architectes, auquel prennent part un grand nombre d'artistes qui se succèdent pendant environ 120 ans. Les travaux se poursuivent depuis le pape Léon X au pape Innocent X.
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Le pape Jules II, puis son successeur Léon X, ont recours aux indulgences pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre, ce qui provoque la réaction de Martin Luther. Le moine allemand condamne le commerce des indulgences dans ses 95 thèses (31 octobre 1517) comme une pratique abusive de l'Église catholique romaine qu'il assimilait à une manipulation de la volonté de Dieu. Cette date symbolique correspond à la naissance du protestantisme[15].
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Le projet du pape Jules II suscite un grand nombre de propositions émanant de nombreux architectes. C'est finalement le plan de Bramante qui est choisi pour la future basilique. Celui-ci est en rupture avec le plan de l'antique basilique[16]. Le projet initial est un édifice en forme de croix grecque contenue au sein d'un cercle[16]. Cette forme de croix grecque symbolise le Christ universel[16]. Bramante dessine une basilique deux fois et demie plus longue que l'ancienne mais aussi trois fois et demie plus large, pour une surface de 24 000 m2[16]. Le pape Jules II fait poser la première pierre le 18 avril 1506[17]. Le dôme est inspiré du plan du Panthéon à Rome[18], à la différence que le dôme du Panthéon est soutenu par un mur cylindrique continu, alors que celui du projet de Bramante n'était soutenu que par quatre piliers, suivi en cela par l'actuelle coupole construite par Michel-Ange. Ce dôme devait être surmonté d'une lanterne sur le modèle de celle de la cathédrale de Florence conçue par Michelozzo pour Filippo Brunelleschi[19].
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Bramante avait envisagé un dôme central entouré de quatre dômes plus petits, dans les axes diagonaux. Le chœur, la nef et les transepts étaient conçus à deux travées finissant en une abside. À chaque coin du bâtiment serait érigée une tour, afin d'obtenir un plan carré, avec des absides en projection, chacune pourvue de deux grands contreforts radiaux, qui devaient équarrir sa forme demi-circulaire[20].
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Après la mort du pape Jules en 1513, Bramante (mort en 1514) fut remplacé par Giuliano da Sangallo, Giovanni Giocondo, qui moururent tous deux en 1515, et Raphaël. Le changement principal dans le plan de Raphaël fut la nef à cinq travées, avec une série de chapelles absidiales dans les allées latérales. Le plan de Raphaël pour le chœur et les transepts renforçait encore davantage l'aspect carré des murs extérieurs en réduisant les tours, et soulignait les absides semi-circulaires en les entourant chacune d'un déambulatoire[21].
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En 1520, Raphaël mourut à son tour, à l'âge de 37 ans. Son successeur, Baldassarre Peruzzi, maintint les changements que Raphaël avait proposés pour l'arrangement intérieur des trois absides principales, mais apporta d'autres modifications, se rapprochant du plan en croix grecque et d'autres détails du plan de Bramante[22]. En 1527, Rome fut pillée par l'empereur Charles Quint. Peruzzi mourut en 1536 sans voir l'achèvement de son plan[18].
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Prenant la suite, Antonio da Sangallo le Jeune soumit un plan combinant dans son apparence les caractéristiques de ceux de Peruzzi, Raphaël et Bramante, en dynamisant la perspective de l'édifice et en le prolongeant par une nef courte pourvue d'une large façade et d'un portique. Par rapport à celui de Bramante, son nouveau dôme était beaucoup plus compliqué, tant au niveau de la structure qu'à celui de la décoration, et il était pourvu de côtes extérieures. Comme Bramante, Sangallo proposa une lanterne surmontant le dôme, conçue sous une forme plus grande et beaucoup plus compliquée. L'essentiel du travail de Sangallo fut finalement de renforcer considérablement les piliers centraux, qui commençaient à donner des signes de faiblesse[23].
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Le 1er janvier 1547, sous le règne du pape Paul III, Michel-Ange, déjà septuagénaire, succéda à Antonio da Sangallo le Jeune comme Capomaestro, surintendant de la construction de la basilique[24]. On peut le considérer comme le principal auteur des bâtiments tels qu'ils se présentent aujourd'hui et comme l'architecte grâce à qui le projet fut achevé. Ce n'est pas de gaîté de cœur qu'il s'engagea dans cette entreprise, presque contraint par le pape Paul III, contrarié à la fois par la mort du candidat qu'il avait choisi, Giulio Romano, et par le refus de Jacopo Sansovino de quitter Venise. Michel-Ange a écrit : Je n'entreprends cette tâche que pour l'amour de Dieu et en l'honneur de l'Apôtre. Et il exigea carte blanche pour achever le projet par tous moyens qu'il jugerait utiles[23].
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Michel-Ange reprit le chantier de construction au moment où les quatre énormes piliers, surpassant par leur taille tous ceux bâtis depuis la Rome antique, s'élevaient en arrière de la nef restante de l'ancienne basilique. Il hérita également des nombreux projets conçus par quelques-uns des plus brillants architectes et ingénieurs du XVIe siècle. Certains éléments étaient communs à tous ces projets : le dôme devait rivaliser en grâce avec celui conçu par Filippo Brunelleschi un siècle plus tôt pour la cathédrale Santa Maria del Fiore, qui dominait la Florence de la Renaissance, et le plan devait adopter une forme fortement symétrique, celle de la croix grecque, à l'exemple de la Basilique Saint-Marc à Venise, ou bien de la croix latine, avec des transepts et un chœur de forme identique, à l'exemple de la cathédrale de Florence.
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Même si le travail avait peu progressé depuis quarante ans, Michel-Ange ne rejeta pas les idées des architectes précédents, mais s'attacha plutôt à les inclure dans le développement d'une vision globale du projet. Avant tout, Michel-Ange reconnut la qualité essentielle du dessin original de Bramante. Il abandonna donc le plan en croix latine[25].
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La basilique telle qu'on peut la voir aujourd'hui a été prolongée par une nef conçue plus tard par Carlo Maderno. C'est le chœur, dominé par l'immense dôme, qui est proprement l'œuvre de Michel-Ange. À cause de son emplacement à l'intérieur de la cité du Vatican et parce que la perspective de la nef et de la façade cache le dôme depuis la place Saint-Pierre, le travail de Michel-Ange est mieux apprécié à une certaine distance. Il est toutefois évident que l'architecte a beaucoup réduit les formes géométriques du plan de Bramante, clairement inscrites dans un plan carré, et aussi celles dessinées par Raphaël, sur plan carré à projections semi-circulaires[26].
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Michel-Ange a estompé la disposition géométrique d'origine en établissant une maçonnerie externe massive et en comblant les angles par des sacristies ou des cages d'escaliers. L'effet créé donne l'impression d'une surface de mur continue, seulement fractionnée de saillies et de décrochements, mais les angles droits qui définissent habituellement le changement de direction aux coins d'un bâtiment ont bel et bien disparu. Cet agencement extérieur est ponctué de pilastres corinthiens. Au-dessus d'eux, l'énorme corniche se déroule en une bande continue qui comprime l'ensemble du bâtiment[27].
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Le dôme s'élève à une hauteur totale de 136,57 mètres, depuis le sol de la basilique jusqu'au sommet de la croix qui la surmonte. C'est le second plus haut dôme du monde après la basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro. Son diamètre intérieur est de 41,47 m, donc légèrement inférieur à celui du Panthéon de Rome ou de la cathédrale Santa Maria del Fiore de Florence. Ce diamètre est cependant supérieur à celui de la coupole de la basilique byzantine de Sainte-Sophie à Constantinople, édifiée en 537. Les architectes successifs de la basilique se sont largement inspirés des coupoles préexistantes de la cathédrale de Florence et du Panthéon pour définir les plans du dôme[28] ; ce dernier était déjà annoncé pour être le plus grand de la Chrétienté et du monde[N 1].
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Le plan de Bramante pour le dôme de Saint-Pierre suit de près celui du Panthéon. Il était conçu pour être construit, comme lui, en béton de tuf, dont Bramante avait retrouvé une formule. À l'exception de la lanterne, le dôme de Saint-Pierre était en coupe assez semblable à son modèle, à ceci près qu'à Saint-Pierre, le mur de soutien devait céder la place à un tambour reposant sur quatre piliers massifs.
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La coupole de Sangallo s'inspirait à son tour tout autant de celle du Panthéon que de celle de Florence, mais à Rome, la forme assez délicate de la lanterne, imitant celle de Florence, devait toutefois se commuer en une structure beaucoup plus massive[31].
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Après la mort de Sangallo en 1546, Michel-Ange reprend la conception du dôme, en tenant compte de tout ce qui avait été fait auparavant. Son dôme, comme celui de Florence, est constitué de deux coques, l'extérieure en pierre comportant 16 côtes principales (16 arêtes ou nervures rayonnantes sur cintres relayées entre chacune d'elles par trois nervures secondaires), ces arcs de soutien qui renforçant la solidité du dôme), deux fois plus qu'à Florence, mais moins que dans le projet de Sangallo. Comme dans les plans de Bramante et Sangallo, le dôme est élevé sur un tambour supporté par des piliers[34]. Le péristyle de Bramante et l'arcade de Sangallo sont ramenés à 16 paires de colonnes corinthiennes, chacune de 15 mètres de haut. Visuellement, elles semblent supporter chacune des côtes du dôme, mais structurellement elles sont probablement tout à fait surabondantes. La raison en est que le dôme est de forme ovoïde, montant abruptement, à l'imitation de la coupole florentine, et exerçant donc moins de poussée vers le sol que ne le fait un dôme hémisphérique, comme celui du Panthéon, qui doit être soutenu par un solide mur de soutènement[18],[23].
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Le profil ovoïdal du dôme a été le sujet de beaucoup de spéculations et de débats universitaires durant les siècles passés. Michel-Ange mourut en 1564, ayant achevé le tambour du dôme et considérablement renforcé les piliers de Bramante. Après sa mort, le travail fut poursuivi par son assistant Vignola, assisté de Giorgio Vasari, chargé par le pape Pie V de veiller au strict respect des plans de Michel-Ange. En 1585, l'énergique pape Sixte Quint désigna Giacomo della Porta, aidé de Domenico Fontana. Son pontificat de cinq ans devait voir l'avancement rapide de la construction[23].
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Michel-Ange a laissé des plans, dont une des premières esquisses du dôme et quelques dessins de détail. On a aussi les gravures très détaillées publiées en 1569 par Étienne Dupérac, qui les présentait comme le dernier jet voulu par le maître. Michel-Ange, comme Sangallo, a laissé un grand modèle en bois. Giacomo della Porta a modifié ce modèle par la suite, conformément aux changements qu'il a effectués dans l'architecture de la basilique. Ces changements ne dénaturaient pas, pour la plupart, l'œuvre originale et consistaient en de petites améliorations, comme l'ajout d'impostes de lions sur le tambour en l'honneur du pape Sixte Quint et celui d'un bandeau de pinacles autour de la flèche au sommet de la lanterne, ainsi que le proposait Sangallo. Le seul changement important apporté au modèle par della Porta — à moins qu'il ne l'ait été par Michel-Ange lui-même juste avant sa mort — fut la décision d'élever la coque extérieure du dôme extérieur plus en hauteur[23].
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Giacomo della Porta et Domenico Fontana achevèrent la construction du dôme en 1590, dernière année du pontificat de Sixte V.
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Avant de placer le cintre, où il n'entra pas moins de onze cents poutres, dont cent avaient cinq pieds de diamètre, les deux artistes tracèrent le dessin complet de la coupole, avec toutes ses proportions, dans la vaste basilique de Saint-Paul ; puis ils se mirent à l'œuvre. Commencée le 15 juillet 1588, « la coupole, qui a été voûtée en vingt-deux mois par six cents hommes qui travaillaient tous les jours, et souvent la nuit, a été bâtie à la hâte, sans aucune précaution[N 2],[35]. Le 14 mai 1590, on en plaça la dernière pierre bénie par le pontife, au bruit de l'artillerie du château Saint-Ange. On avait employé cinq cent mille livres pesant de cordages pour élever les matériaux, trente milliers de fer pour lier la coupole qui est double et serrer l'intérieur par deux cercles, un million de livres de plomb pour le revêtement extérieur et dépensé pour les seules voûtes deux cent mille écus d'or »[36].
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Le pontificat de son successeur, Grégoire XIV, vit la réalisation de la lanterne par Fontana et la gravure de l'inscription en l'honneur de Sixte Quint. Le pape suivant, Clément VIII, fit mettre en place la croix, événement qui prit toute une journée durant laquelle sonnèrent les cloches de toutes les églises de la ville. Les bras de la croix renferment deux coffrets de plomb, l'un contenant un fragment de la Vraie Croix et une relique de saint André, l'autre contenant des médaillons de l'Agneau Saint.
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En 1741, des fissures apparaissent sur la coupole intérieure. L'années suivante, le pape Benoît XIV prend conseil auprès de nombreux mathématiciens et physiciens, dont Ruggiero Giuseppe Boscovich, François Jacquier, et Thomas Leseur. Finalement le pape mandate en 1743 le physicien italien Giovanni Poleni, pour la vérification statique de l'équilibre de la coupole[37],[38]. Ce dernier[39] constate dans son rapport au pape[N 3], que Michel-Ange, puis son successeur Giacomo della Porta se sont éloignés de la courbe idéale de la « chaînette renversée[40] » qui permet de suivre et de contenir la ligne de poussée. En conséquence, il suggère au pape, le 10 juin 1743, par sécurité, le renforcement du dôme, par cinq anneaux métalliques, (plus un sixième anneau, posé en remplacement d'un des trois anneaux d'origine, inclus dans la maçonnerie, qui est apparu cassé), qui seront installés, de 1743 à 1748, par Luigi Vanvitelli, l'architecte responsable de la basilique. Ces six anneaux la ceinturent encore aujourd’hui[41].
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Son rapport au pape Benoît XIV, de 1743, sera publié ultérieurement dans « Memorie istoriche della Gran Coupola del Tempio Vaticano » en 1748[42],[N 4].
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Simultanément aux travaux de consolidation du dôme, a commencé la restauration de la coupole intérieure. Elle a pu être menée à bien, grâce au maître maçon de la basilique Nicola Zabaglia, qui a inventé des ponts-échelles, ponts suspendus et autres échafaudages concaves, afin de pouvoir réaliser le comblement des fissures, et la restauration des fresques[43].
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Sur le pourtour interne de la coupole est écrit, en lettres de 2 mètres de haut :
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Sous la lanterne est inscrit :
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Sous le pape Paul V, le 18 février 1606, premier jour du Carême, fut achevée la démolition de la partie restante de la basilique constantinienne. Les croix de marbre fixées à la partie supérieure du fronton par le pape Sylvestre et l'empereur Constantin furent abattues. Les poutres furent récupérées pour la construction du toit du Palais Borghese, et deux colonnes de marbre noir, les plus grandes connues de cette nature, furent soigneusement mises de côté pour être plus tard réutilisées dans le narthex. Les tombeaux de plusieurs papes furent ouverts, et les trésors qu'ils contenaient retirés avant leur réinhumation dans la nouvelle basilique[23].
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Le pape nomma Carlo Maderno en 1602. Maderno était un neveu de Domenico Fontana, qui s'était montré lui-même comme un architecte dynamique. L'idée de Maderno était d'entourer de chapelles le bâtiment de Michel-Ange, mais le pape hésitait à s'écarter du plan du maître, même si celui-ci était mort depuis quarante ans. Pour la Fabbrica ou Comité de la construction, qui regroupait des experts de diverses nationalités, généralement méprisés par la Curie, qui voyait la basilique comme appartenant à Rome plutôt qu'à la chrétienté, c'était un dilemme de décider de la façon dont on devait continuer la construction. L'un des facteurs qui influençait leur pensée était le courant de la Contre-Réforme, qui de plus en plus associait le plan en croix grecque avec le paganisme et voyait dans la croix latine le véritable symbole du christianisme[23].
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Ce qui influait aussi sur la pensée à la fois de la Fabbrica et de la Curie, c'était un sentiment de culpabilité à la suite de la démolition de l'ancien bâtiment. Le terrain sur lequel lui-même et ses différentes chapelles, vestries et sacristies avait résisté si longtemps était sanctifié. La seule solution était de construire une nef qui engloberait tout l'ancien espace. En 1607, un comité de dix architectes fut convié, et il fut décidé de prolonger le bâtiment de Michel-Ange par une nef[N 5]. Les plans de Maderno, à la fois pour la nef et la façade, furent acceptés. La construction commença le 7 mai 1607, avec une armée de 700 travailleurs. La construction de la façade commença l'année suivante et, en décembre 1614, la touche finale fut ajoutée par la décoration en stuc de la voûte, puis, au début de 1615, le mur de séparation entre les deux tranches de travaux fut mis à bas. Les gravats furent évacués juste à temps pour le dimanche des Rameaux[23].
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La basilique fut consacrée par le pape Urbain VIII, le 18 novembre 1626[45].
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Le plan de Saint-Pierre est une croix latine à trois nefs. Lors de la rénovation, les plans furent sans cesse remis en question pendant près de 200 ans. C'est dans la nef centrale que s'est tenu le concile Vatican II de 1962 à 1965. Dans les piliers de la nef centrale, du transept et de l'abside sont creusées 39 niches, chacune contenant une statue de saint. La voûte est décorée des paroles (en grec ancien et en latin) que le Christ aurait adressé à saint Pierre et qui, selon les catholiques, fondent le pouvoir pontifical : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux » (Mt 16:18).
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Elle a pour dimensions extérieures 219 m de long pour 136 m de haut et pour dimensions intérieures 188 m de long, pour 154,60 m de large et 119 m de haut[46].
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L'immense façade conçue par Carlo Maderno s'étend sur une longueur de 144 m sur 45 m de hauteur. Elle a été réalisée en travertin, avec des colonnes corinthiennes géantes et un fronton central qui émerge d'un attique surmonté de statues du Christ, de Jean-Baptiste (deux œuvres du sculpteur lorrain Siméon Drouin) et de onze des apôtres.
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L'inscription dit :
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Transcription :
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en français : En l'honneur du Prince des Apôtres, Paul V Borghese, grand pontife romain, l'an 1612, 7e année de son pontificat.
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Cette façade est souvent citée comme la partie architecturale la moins satisfaisante de toute la basilique, construite en toute hâte, entre la contrainte de ne pas revenir sur l'œuvre de Michel-Ange et la volonté d'ajouter de hautes tours aux deux extrémités. Ces tours ne furent jamais exécutées, mais il en est résulté un alourdissement considérable des ailes et une augmentation de la hauteur de l'ensemble au niveau de l'attique, qui masque la vue du dôme depuis la place Saint-Pierre[23].
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La basilique ne possède pas de clocher indépendant, les cloches sont placées dans une fenêtre ouverte au-dessous de l'horloge située à l'extrémité sud de la façade. La basilique Saint-Pierre possède 6 cloches de volée, 3 seulement sont visibles depuis la place Saint-Pierre[N 6]. Ces cloches servent également de sonnerie pour l'horloge. Le bourdon a été fondu en 1785, pèse près de 9 tonnes et a un diamètre de 2,30 mètres.
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Liste des cloches de la basilique par ordre décroissant du poids[48] :
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Le plénum des 6 cloches n'est sonné que quelquefois dans l'année à l'occasion des grandes fêtes religieuses (Noël, Pâques, Ascension, Pentecôte, Assomption et Toussaint) ainsi que pour la fête de Saint Pierre, le 29 juin.
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Depuis le conclave de 2005, les cloches de Saint-Pierre ont un rôle essentiel : leur son est le signe de l'issue positive du conclave. Cette mesure a été mise en œuvre pour éliminer tout doute quant à la couleur de la fumée précédant l’annonce Habemus Papam[49]. Cette nécessité a encore été prouvée lors du conclave de 2013 : à 19 h 6, une fumée assez foncée sort abondamment de la cheminée, puis sa teinte oscille entre blanc et foncé, mais, après une quinzaine de secondes, les six cloches se mettent à sonner à toute volée, confirmant ainsi la fumée blanche, qui continuera à jaillir sept minutes durant[50].
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Derrière la façade de Saint-Pierre s'étend un long portique ou "narthex" qui rappelle ceux des grandes églises romanes ou byzantines et dont Maderno fut le plus satisfait. La longue voûte décorée de stucs et de dorures reçoit la lumière de petites fenêtres situées entre les pendentifs, tandis que le sol de marbre reflète la lumière de la place. Elle est fermée à chaque extrémité par des espaces théâtraux encadrés de colonnes ioniques montrant les statues équestres de Constantin par Le Bernin (1670) au nord et de Charlemagne par Cornacchini (XVIIIe siècle) au sud.
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Cinq portails, dont trois sont encadrés de colonnes antiques, donnent accès à la basilique (le sixième appelé Porte Sainte se trouve à l'extrémité nord, mais reste muré entre les Jubilés). Le portail central, appelé porte de Filarete, daté de 1455, récupéré de l'ancienne basilique constantinienne[51], a des vantaux de bronze créés par Antonio di Pietro Averlino dit « Le Filarète » par l'élargissement des panneaux de la porte principale de l'ancienne basilique constantinienne.
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Maderno ajouta au plan en croix grecque de ses prédécesseurs une nef à trois travées, de dimensions différentes de celles déjà réalisées par Michel-Ange. Il désaxa légèrement cette nef de l'ensemble du chœur, non par accident ou erreur de calcul, comme l'ont suggéré ses détracteurs, mais semble-t-il afin d'aligner rigoureusement l'ensemble avec l'obélisque de Caligula réérigé devant la basilique par Domenico Fontana, quelques années plus tôt, en 1586[23].
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La nef repose sur d'énormes pilastres jumelés, conformément au projet de Michel-Ange. Le visiteur est tellement stupéfait des dimensions intérieures qu'elles l'empêchent de se faire une idée juste des proportions du bâtiment[23]. Les quatre anges qui survolent les premiers piliers de la nef, portant l'eau bénite, semblent de taille tout à fait normale, jusqu'à ce qu'on s'en approche. Il devient alors évident que chacun mesure plus de deux mètres de haut. Les déambulatoires comportent chacun deux petites chapelles et une plus grande rectangulaire, la chapelle du Sacrement, et la chapelle du chœur. Elles sont richement décorées de marbres, de stucs, de dorures, de sculptures et de mosaïques. Étonnamment, il y a très peu de peintures, mais certains tableaux, comme la Madone peinte par Raphaël pour la Chapelle Sixtine, ont été reproduits ici en mosaïque. La peinture la plus précieuse est une petite icône de la Vierge, provenant de l'ancienne basilique[23].
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Le premier travail de Bernini à Saint-Pierre fut la réalisation de l'immense baldaquin qui surmonte le maître-autel, pièce de bronze doré de 60 t et de 29 m de haut[52], donné pour la plus grande structure de bronze au monde. Pour sa réalisation, mais aussi pour couler l'artillerie du château Saint-Ange, Urbain VIII fit prélever le bronze du portique du Panthéon (Ier siècle av. J.-C.). « C'est au XVIe siècle, au moment où florissaient les arts et l'érudition, sous les yeux des archéologues romains, que ce crime de lèse-antiquité fut commis »[53], d'où la célèbre maxime, Urbain VIII étant de la famille Barberini : "Ce que les barbares n'ont pas fait, les Barberini l'ont fait".
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Cependant l'on sait aujourd'hui que l'auteur caché de cette pasquinade était en réalité l'agent diplomatique du duc de Mantoue, Carlo Castelli, hostile, pour diverses raisons politiques, au pape Urbain VIII. Le pape en était parfaitement au courant, et la chronique de son pontificat tenue au jour le jour, conservée à la Bibliothèque vaticane, identifie formellement Carlo Castelli comme auteur malveillant de la pasquinade[54]; la chronique, à la page 576, après avoir désigné l'ambassadeur Castelli, en appelle à la malédiction de Dieu sur "les langues maudites" qui diffament le Pape, alors que son intention était l'embellissement artistique de la basilique Saint-Pierre, et que, dans ce but, le prélèvement de la simple chape de bronze recouvrant l'intérieur du portique de la basilique Santa Maria ad Martyres (Panthéon), n'enlevait rien d'artistique à celle-ci, avant de préciser que l'ambassadeur Castelli, par la suite tombé gravement malade, a demandé pardon de sa médisance : "... sopra di questi Critici la maledizione di Dio, perché l'Agente del Duca di Mantova che fu Detrattore di aver affissi i Cartelli di quell'infame Pasquinata da famiglia Barbera ad Barberina, egli morse d'infermità e nel letto chiese perdono a Papa Urbano Ottavo" (" ... et de notre temps la malédiction de Dieu a été sentie sur ces critiques, car l'agent du duc de Mantoue [Carlo Castelli], détracteur à l'origine des billets de cette infâme pasquinade jouant sur le mot "barbari" et le nom de famille Barberini, a été frappé d'infirmité, et de son lit en a demandé pardon au pape Urbain VIII")[54].
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Le pape Urbain VIII souhaitait que les pèlerins entrant dans la basilique puissent immédiatement repérer la tombe de saint Pierre. Il demanda au Bernin d'imaginer une construction qui mette en valeur ce lieu central de la basilique. Dans cet immense espace situé sous la coupole de Michel-Ange, il fallait trouver la juste proportion : ni trop grand, pour ne pas obturer l'espace, ni trop petit, pour ne pas paraître ridicule. Le Bernin imagina alors un gigantesque baldaquin de bronze auquel il chercha, par tous les moyens, à donner une apparence de souplesse et de légèreté[55]. Le baldaquin est inspiré des ciboriums présents dans de nombreuses églises de Rome, visant à créer un espace sacré au-dessus et autour de l'autel, lieu où s'opère le mystère de l'Eucharistie. Ces ciboriums sont généralement faits de marbre blanc incrusté de pierres de différentes couleurs. Le Bernin a conçu quelque chose de complètement différent, qui s'inspire à la fois du baldaquin ou canopée des processions papales et des colonnes qui formaient une sorte d'écran dans l'ancienne basilique. La torsion donnée aux immenses colonnes de bronze est réputée rappeler la forme même de la colonne où Jésus fut lié avant d'être crucifié ; elle donne par ailleurs un mouvement ascendant à l'ensemble. Enfin, l'artiste atténua l'aspect pesant du bronze obscur en le rehaussant d'éclats d'or. Les quatre colonnes sont décorées de feuillages d'oliviers et d'abeilles, emblème de la famille Barberini, dont est issu le pape Urbain VIII.
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Le baldaquin est surmonté non pas d'un fronton architectural, comme dans la plupart de ces structures, mais de pièces courbes soutenant un dais retombant à la manière des brocarts qui surmontent souvent les canopées des dais portant les icônes et images saintes lors des processions. Dans le cas présent, le drapé de la Canopée est en bronze, et tous les détails, y compris les rameaux d'olivier, les abeilles, et les portraits de la nièce du pape Urbain et de son fils nouveau-né, sont relevés à la feuille d'or.
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Le baldaquin est un vaste objet sculptural qui se dresse au centre de la basilique, encadré par le plus grand espace de tout le bâtiment. Il est si important qu'il parvient à créer l'effet visuel d'un lien entre l'immense coupole qui semble flotter au-dessus de lui, et l'assemblée des fidèles au niveau du sol. Le regard peut le traverser de toutes les directions, et il est visuellement lié à la Cathedra Petri de l'abside, autant qu'aux quatre piliers et aux statues gigantesques qu'ils abritent à chaque diagonale[20],[23].
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Dans le cadre de l'aménagement de l'espace central de l'église, le Bernin creusa, dans les énormes piliers commencés par Bramante et achevés par Michel-Ange, d'immenses niches, comprenant des escaliers et des balcons. Il y eut beaucoup d'inquiétude de la part de ceux qui pensaient que le dôme pourrait s'écrouler, mais cela ne s'est pas produit. Au-dessus des balcons, le Bernin créa des espaces encadrés des huit colonnes torsadées de l'ancienne basilique, pour l'exposition des quatre plus précieuses reliques de la basilique : la lance de Longinus, qui aurait percé le flanc du Christ, le voile de Véronique, à l'image miraculeuse du visage du Christ, un fragment de la Vraie Croix à Jérusalem, découverte par Hélène, mère de Constantin, et une relique de saint André, frère de saint Pierre. Chacune des niches contient une énorme statue associée de la sainte relique placée au-dessus d'elle : Sainte Véronique par Francesco Mochi, Sant'Andrea par François Duquesnoy, Santa Elena par Andrea Bolgi et San Longino par Le Bernin[56],[23].
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Le Bernin s'est également intéressé à une autre relique précieuse : la Cathedra Petri, également appelée Chaire de saint-Pierre, présentée comme ayant été utilisée par l'apôtre, mais qui serait une création du XIIe siècle. Comme le trône se dégrade rapidement et qu'il n'est plus réparable, le pape Alexandre VII décide de lui donner une splendeur convenable afin qu'il soit l'objet sur lequel se fonde la lignée de successeurs de Pierre. Le Bernin créé un grand trône de bronze dans lequel il insère la chaire, placé en hauteur sur quatre supports portés par des statues de bronze massives de quatre docteurs de l'Église, les saints Ambroise et Augustin, représentant l'Église latine, Athanase et Jean Chrysostome, pour l'Église grecque. Derrière et au-dessus du Cathedra Petri, un éclat de lumière entre par une fenêtre d'albâtre jaune, illuminant au centre, la colombe de l'Esprit Saint. Le peintre Andrea Sacchi, avait exhorté Le Bernin à faire de grands éléments, de sorte qu'ils seraient bien vus à partir du portail central de la nef.[réf. souhaitée] La chaire est accueillie dans sa nouvelle maison par une grande célébration le 16 janvier 1666.
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La dernière œuvre de Le Bernin, dans la basilique, est entreprise en 1676 : il s'agit de la décoration de la chapelle du Saint-Sacrement. Pour retenir les visiteurs, il conçoit une version miniature, en bronze doré, du Tempietto de Bramante, la petite chapelle qui marque le lieu de la mort de Saint-Pierre. De chaque côté se trouve un ange, l'un regardant fixement avec un sourire d'adoration et l'autre à la recherche du spectateur en signe de bienvenue.
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L'arrangement actuel de la place, dû à l'inspiration baroque du Bernin, a vu sa réalisation entre 1656 et 1667, à l'est de la basilique, dans l'axe qu'elle forme avec l'obélisque de Caligula réérigé en 1586 par Domenico Fontana[23]. Préexistait aussi la fontaine monumentale aménagée par Carlo Maderno en 1613, qui déterminait avec l'obélisque un second axe, parallèle à la façade de la basilique. Le Bernin a donc dessiné autour de ces deux axes une place aussi grande que possible, destinée à accueillir et rassembler les fidèles vers le centre de la chrétienté. Un plan rectangulaire eût entraîné la démolition d'un trop grand nombre de bâtiments du Vatican, et un plan en trapèze aurait eu l'inconvénient de souligner encore la largeur de la façade de la basilique, déjà perçue à cette époque comme une faute de conception.[réf. souhaitée]
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Cela conduisit l'architecte à concevoir une place composée de deux sections : l'une, en trapèze inversé s'élargissant vers la basilique et visant à en rétrécir visuellement la largeur jugée excessive ; l'autre, en forme de cirque elliptique, organisée autour de l'obélisque, l'unité de l'ensemble étant assurée par la continuité des portiques à colonnes toscanes disposés en deux branches ouvertes à l'orient. Pour achever cet ensemble, le Bernin ajouta en 1675 une seconde fontaine, symétrique à celle de Carlo Maderno.
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La place est entourée de cinquante statues conçues par le Bernin.
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La basilique abrite également un grand nombre de trésors artistiques, parmi lesquels la Pietà de Michel-Ange, le baldaquin du maître-autel (commandé en 1624 par Urbain VIII au Bernin il a été coulé avec le bronze ornant initialement le fronton du Panthéon, sa hauteur est de 29 mètres) et le tombeau d'Alexandre VII par Gian Lorenzo Bernini, le tombeau d'Innocent VIII d'Antonio del Pollaiolo ou encore la statue de saint Pierre d'Arnolfo di Cambio.
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La basilique Saint-Pierre contient plus d'une centaine de tombes, dont de nombreuses dans les grottes vaticanes, situées sous la basilique. Ces tombes sont celles de 148 papes, mais aussi d'Ignace d'Antioche, Otton II du Saint-Empire, du compositeur italien Giovanni Pierluigi da Palestrina, de Jacques François Stuart, sa femme Maria Clementina Sobieska et ses deux fils Charles Édouard Stuart et Henri Benoît Stuart. La reine Christine de Suède, qui a abdiqué pour se convertir au catholicisme et la comtesse Mathilde de Toscane, qui a soutenu la papauté durant la querelle des Investitures, y sont également enterrées. L'enterrement le plus récent est celui du pape Jean-Paul II, le 8 avril 2005. Près de la crypte se trouvent la tombe des Valerii et la tombe des Julii (en).
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Deux horloges sont implantées au sommet des deux extrémités de la façade, à la place des deux clochers prévus par Le Bernin et jamais réalisé intégralement. Réalisées probablement entre 1786 et 1790, elles sont traditionnellement attribuées à Giuseppe Valadier mais il est possible qu'elles soient l'œuvre de son père Luigi Valadier (it)[57]. Celle de gauche a été électrifiée en 1931[48] ainsi que les cloches de la basilique. Parmi les plus précieux trésors de la basilique figure l'ensemble de mosaïques situé au-dessus de la porte extérieure centrale. Appelé la Navicella, cet ensemble, réalisé d'après un dessin de Giotto (début du XIIIe siècle), représente un navire qui symbolise l'Église chrétienne. À chaque extrémité du narthex s'élève une statue équestre : au nord, l'empereur Constantin par le Bernin (1670) et au sud, Charlemagne par Cornacchini (XVIIIe siècle). Trois des cinq portails, conduisant du narthex à l'intérieur de la basilique, sont remarquables : le portail central de bronze, œuvre de la Renaissance d'Antonio Averulino (1455), provenant de l'ancienne basilique, a été élargi pour s'adapter à son nouveau cadre. La porte sud, dite porte des Morts, est due au sculpteur Giacomo Manzù (XXe siècle) : on peut y voir un portrait du pape Jean XXIII à genoux devant saint Pierre crucifié.
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La porte nord est la porte Sainte, renforcée par des briques, n'est traditionnellement ouverte que lors des années saintes, comme l'année du Jubilé. La porte actuelle, de bronze, a été conçue par Vico Consorti (en) en 1950. Elle a été coulée à Florence par l'artiste fondeur Ferdinando Marinelli (en).
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Au-dessus de cette porte, se trouvent les inscriptions commémorant l'ouverture de celle-ci :
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Plus récemment d'autres plaques commémoratives ont été installées :
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Sur les premiers piliers de la nef se trouvent deux bénitiers portés par des chérubins mesurant 2 mètres de haut, commandés par le pape Benoît XIII aux sculpteurs Agostino Cornacchini et Francesco Moderati, (1720). Sur le sol de la nef des marqueurs indiquent les longueurs comparatives d'autres églises, à partir de l'entrée. Sur les pilastres qui décorent les piliers de la nef, des médaillons en relief représentent les 38 premiers papes. Dans des niches, entre les pilastres de la nef, des statues représentent 39 fondateurs d'ordres religieux. Contre la pile nord du dôme se trouve une statue de Saint-Pierre sur un trône, parfois attribuée au sculpteur de la fin du XIIIe siècle Arnolfo di Cambio, avec quelques savants datant du Ve siècle. Un pied de la statue est largement usé par des siècles de baisers de pèlerins[58]. Le confessio, également connu en tant que chapelle de la confession, en contrebas mène aux grottes vaticanes et contient une grande statue d'Antonio Canova représentant Pie VI agenouillé, capturé et maltraité par l'armée de Napoléon Bonaparte. Cette chapelle couverte de marbres est construite et décorée par Carlo Maderno et Martino Ferrabosco (it) de 1615 à 1617. Entourée d'une balustrade en hémicycle (chargée de cent lampes éternelles votives en bronze doré soutenues par des cornes d'abondance, œuvres de Mattia de Rossi), deux rampes d'escaliers en marbre mènent à l'exèdre. L'accès en est fermé par une porte en bronze. Le fond de la chapelle abrite la « Niche des Palliums » excentrée (correspondant à la partie antérieure du « trophée de Gaïus ») avec un coffret de bronze - don de Benoît XIV - conservant les pallia (étoles blanches brodées de croix noires et tissées avec la laine d'agneaux bénis le jour de la Sainte-Agnès le 21 janvier) que le pape remet en guise de reliques de contact aux archevêques et métropolites en signe de communion particulière avec lui. Cette niche conserve aussi une icône de mosaïque probablement du IXe siècle (don selon la tradition des saints Cyrille et Méthode) représentant un Christ bénissant, et est entourée des statues en bronze de saint Paul et saint Pierre[59].
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Le maître-autel est surmonté par le baldaquin du Bernin. Nichées dans les quatre piliers qui soutiennent le dôme se trouvent des statues associées aux saintes reliques primaires de la basilique : Sainte-Hélène tenant la Vraie Croix et les clous Saints, d'Andrea Bolgi - Saint Longin le Centurion tenant la Sainte Lance qui a percé le flanc de Jésus, par le Bernin (1639) - Saint-André tenant la croix de saint André, par François Duquesnoy et Sainte Véronique tenant son voile imprimé de la Sainte Face, par Francesco Mochi.
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Sainte-HélèneAndrea Bolgi
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Saint Longin le CenturionLe Bernin
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Saint-AndréFrancois Duquesnoy
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Sainte VéroniqueFrancesco Mochi
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La Pietà de Michel-Ange se trouve dans la première chapelle de l’aile nord. Sur le premier pilier de cette aile se trouve le monument de la reine Christine de Suède, qui a abdiqué en 1654 afin de se convertir au catholicisme. La seconde chapelle, dédiée à Saint-Sébastien, contient les statues des papes Pie XI et Pie XII. L'espace situé sous l'autel contenait le corps du pape Innocent XI, mais ses restes ont été transférés vers l'autel de la Transfiguration, le 8 avril 2011, afin de faire de la place pour le corps du pape Jean-Paul II. Son corps a été placé sous l'autel, le 2 mai 2011. La grande chapelle sur le bas-côté droit est la chapelle du Saint-Sacrement qui contient le tabernacle du Bernin (1664), une représentation du Tempietto de Bramante, situé dans l'église Église San Pietro in Montorio, soutenu par deux anges agenouillés et, en arrière-plan, un tableau de la Sainte-Trinité de Pierre de Cortone. Près de l'autel de Notre-Dame de Bon-Secours se trouvent les monuments des papes Grégoire XIII de Camillo Rusconi (1723) et Grégoire XIV. À l’extrémité de l'aile se trouve un autel qui contient les reliques de Sainte Pétronille avec un retable : Funérailles et apothéose de sainte-Pétronille par Le Guerchin (1623).
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La première chapelle de l'aile sud est le baptistère, commandé par le pape Innocent XII et conçu par Carlo Fontana[60], de 1692 à 1698. Les fonts baptismaux, auparavant situés dans la chapelle en face, sont le sarcophage rouge en porphyre de Probus, préfet de Rome du IVe siècle. Le couvercle provient d'un sarcophage différent, qui avait autrefois[Quand ?] contenu les restes de l'empereur Hadrien[réf. souhaitée] puis ceux d'Otton II du Saint-Empire[61]. Ce sarcophage a été retiré des grottes du Vatican où il avait été entreposé[réf. souhaitée]. Fontana l'a habilement restauré le surmontant d'une représentation en bronze doré de l'agneau de Dieu. Contre le premier pilier de la nef se trouve le mémorial de la maison Stuart, en l'honneur de James et ses fils, Charles-Édouard et Henri Benoît, cardinal-duc d'York. Le tombeau est de style néo-classique conçu par Canova et inauguré en 1819. En face, se trouve le mémorial de la femme de James Francis Edward Stuart, Maria Clementina Sobieska. La deuxième chapelle est celle de la Présentation de la Vierge et contient les mémoriaux de Benoît XV et Jean XXIII. Contre les piliers se trouvent les tombes des papes Pie X et Innocent VIII. La grande chapelle de la nef sud est la chapelle de la chorale qui contient l'autel de l'Immaculée Conception. Le tombeau de Pie VIII est à l'entrée de la sacristie. Le transept sud contient les autels de Saint-Thomas et de Saint-Joseph.
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Le tombeau de Fabio Chigi, le pape Alexandre VII , situé vers l'extrémité de l'aile sud, est l'œuvre du Bernin. Il est qualifié par James Lees-Milne comme étant l'« un des plus grands tombeaux de la période baroque ». Il occupe une position délicate, étant situé dans une niche au-dessus d'une porte dans une petite sacristie, mais Le Bernin a utilisé la porte d'une manière symbolique. Le pape Alexandre se met à genoux sur son tombeau, tourné vers l'extérieur. Le tombeau est posé sur un grand linceul drapé en marbre rouge à motifs et est soutenu par quatre statues féminines, dont seulement les deux situées à l'avant sont entièrement visibles. Elles représentent la charité et la vérité. Le pied de la vérité repose sur un globe du monde, son orteil étant percé symboliquement par l'épine de l'Angleterre protestante. La statue du squelette ailé de la mort, sort, en apparence, de la porte comme si c'était l'entrée d'un tombeau, la tête cachée sous le linceul, mais sa main droite porte un sablier tendu vers le haut, en direction de la figure agenouillée du pape.
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Le monument funéraire du pape Alexandre VII.
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La statue de bronze de Saint-Pierre avec les clés du paradis, attribuée à Arnolfo di Cambio.
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La Pietà de Michel-Ange.
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Les fouilles archéologiques dans les Grottes du Vatican situées sous la basilique Saint-Pierre, entreprises à l'initiative du pape Pie XII, ont consolidé la tradition de la présence de la tombe de l'apôtre Pierre à cet endroit : sous les autels superposés de Clément VIII, Calixte II et Grégoire le Grand, un modeste monument du IIe siècle, inséré dans les vestiges de la première basilique édifiée par l'empereur Constantin au IVe siècle, a été retrouvé sur l'emplacement d'une tombe datée du Ier siècle. Sur l'un des murs, on a pu lire le nom de Pierre griffonné en caractères grecs[62] (ce qui prouve l'ancienneté de l'inscription) et des ossements d'un individu de sexe masculin âgé de 60 à 70 ans dans une cavité creusée dans un autre mur[63]. En 1950, Pie XII annonce triomphalement, sur Radio Vatican, « On a découvert le tombeau du prince des Apôtres on a recueilli des reliques, peut-être celles du prince des apôtres »[64].
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Un fragment d'un dessin à la craie rouge d'une section de la coupole de Saint-Pierre, de la main de Michel-Ange presque certainement, a été découvert le 7 décembre 2007 dans les archives du Vatican[65]. Le dessin montre une petite section, esquissée avec précision, du plan de l'entablement qui surmonte deux colonnes radiales du tambour du dôme. On sait que Michel-Ange a détruit des milliers de ses dessins, avant sa mort[66]. La survie de cette esquisse est probablement due à son état fragmentaire et au fait que des calculs mathématiques détaillés ont été effectués dans la partie supérieure du dessin[65].
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Comme pour les trois autres basiliques majeures, la fonction d'archiprêtre de la basilique Saint-Pierre est assurée par un cardinal.
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Avec une superficie de 2,3 ha et une capacité de plus de 60 000 personnes, elle est la plus grande église catholique au monde[68].
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Dans le film 2012, un tremblement de terre détruit totalement la basilique, dont le dôme s'effondre sur les nombreux catholiques présents[69],[70]. La basilique apparaît également largement dans le film Anges et Démons en 2009[71].
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Façade de la Basilique Saint-Pierre au Vatican.
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Voûtes de la basilique
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Baldaquin du maître-autel
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Tim Burton [tɪm ˈbɝtən][1] est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain, né le 25 août 1958 à Burbank (Californie).
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Adepte du fantastique et influencé par Edgar Allan Poe, il est largement reconnu comme étant bon conteur et graphiste. Il est révélé au grand public en signant la mise en scène de Beetlejuice (1988), Batman (1989), Edward aux mains d’argent (1990) et Batman : Le Défi (1992).
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Par la suite, il entame un cycle plus expérimental, en signant le film biographique Ed Wood (1994), la satire Mars Attacks! (1996) puis le remake La Planète des singes (2001), un échec critique[2].
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Il opère cependant un retour au sommet avec le succès Big Fish (2003). Par la suite, il collabore avec les studios Disney, pour qui il réalise, Alice au pays des merveilles (2010), sa plus grande réussite commerciale et un des succès commerciaux majeurs de l'histoire du cinéma, et Dumbo (2019).
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Parallèlement, il réalise plusieurs adaptations dans un style plus gothique : la comédie musicale Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street (2007) puis les contes Dark Shadows (2012) et Miss Peregrine et les Enfants particuliers (2016).
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Ses acteurs fétiches sont Michael Keaton, Johnny Depp qu'il dirige à huit reprises, et Helena Bonham Carter, son ex-compagne et mère de ses deux enfants[3]. Depuis 2012, Eva Green semble avoir remplacé cette dernière. Il travaille souvent avec le compositeur Danny Elfman.
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Tim Burton produit et rédige également le scénario de L'Étrange Noël de monsieur Jack, réalisé par Henry Selick, puis finance et coréalise Les Noces funèbres et enfin coécrit, produit et met en scène Frankenweenie, trois films d’animation utilisant la technique de l'animation en volume et des marionnettes qui évoluent dans des décors réels.
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Son cinéma se caractérise par un défilé de monstres et de créatures, ainsi que par un mélange d'humour noir, d'ironie et de macabre. Restant fidèle à son style, le cinéaste explore plusieurs genres qu'il enchevêtre par moments : film d'épouvante, drame intimiste, conte, mélodrame, biographie filmée, film de science-fiction, comédie, film d'époque, comédie musicale ou encore film d'action. Ses histoires mettent en scène des personnages marginaux ou des êtres hors-normes, face à la médiocrité du monde. On y décèle une grande influence du cinéma fantastique, du cinéma expressionniste allemand ainsi que des films de la Hammer Productions, à la fois pastichés et célébrés.
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Tim Burton fait partie des cinéastes qui parviennent à concilier succès critique et commercial. Il a été décoré de l'insigne de chevalier et d'officier de l'ordre national des Arts et des Lettres par Frédéric Mitterrand en mars 2010 et fut le président du jury du 63e Festival de Cannes. Le MoMA de New York et la Cinémathèque française à Paris ont consacré une grande exposition à son œuvre plastique et cinématographique, respectivement en 2009 et 2012[4],[5]. Tim Burton a également été le sujet de plusieurs biographies illustrées, notamment Tim Burton d'Antoine de Baecque (2006) et Burton par Burton de Mark Salisbury (2000).
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Aîné des deux fils de Jean et Bill Burton, Timothy Walter Burton[6] passe l'essentiel de son enfance en solitaire, se considérant lui-même comme un introverti. Son père travaille dans un parc de loisirs, et sa mère dans une boutique d'objets en liaison avec les chats[7].
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Au soleil de la Californie, dans sa ville natale de Burbank, qu'il définit comme l'antichambre d'Hollywood, il préfère les salles obscures des cinémas où il voit et revoit les films de monstres comme Godzilla, Frankenstein et ses nombreuses suites, les films de Hammer Film Productions, et surtout ceux avec Vincent Price[8]: Il s'amuse à terroriser l'enfant de ses voisins en lui faisant croire que les extraterrestres se préparent à envahir la planète[9]. Il manifeste très tôt un goût pour le cinéma en rendant de petits films, en guise de devoirs, à ses professeurs[7]. Très doué pour le dessin, il gagne un concours organisé pour décorer les camions de la ville[10].
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Après le secondaire, c'est naturellement vers l'animation que Burton se tourne en intégrant la California Institute of Arts, après avoir décroché une bourse d'études en 1976[7]. En 1979, son film d'animation de fin d'année, intitulé L'attaque du céleri monstrueux[7], lui permet d'être remarqué, et embauché, par les studios Disney, dont le siège est à Burbank. Il travaille sur les concepts de Taram et le Chaudron magique[11]. Il dit à ce propos : « Cela peut paraître stupide, mais je suis arrivé à une époque où le studio était en crise. Les dirigeants cherchaient à tout prix du personnel. »[12]. Le studio est divisé entre ceux qui ont connu Walt Disney, et veulent poursuivre dans le sillage qu'il a tracé, et ceux qui veulent actualiser la direction artistique du studio[13]. Il travaille aussi sur Rox et Rouky (1979) : « Ce n'est pas un très bon souvenir. Leur vision du dessin n'était pas la mienne. Je me sentais enfermé dans un schéma qui ne cadrait pas avec ce que j'étais. Mais […] grâce à eux j'ai pu travailler en parallèle sur mes premiers courts métrages »[14]. Il écrit aussi un poème qui, dix ans plus tard, sera la base du scénario de L'Étrange Noël de monsieur Jack.
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En 1982, Burton reçoit 60 000 USD pour réaliser, à partir du scénario qu'il a rédigé, Vincent. Julie Hickson, Exécutif chez Disney, et Tom Wilhite, responsable du Développement Créatif, sont persuadés du potentiel créatif du jeune homme. Cerise sur le gâteau, Vincent Price, son idole, est le narrateur de ce petit dessin animé. Rick Heinrichs, collègue de travail et spécialiste de l'animation, travaille sur le projet. Il participera à presque tous les futurs films de Burton. Il est projeté au festival du film d'animation d'Annecy, en 1983[15], dont il remporte le prix de la Critique[16]. Il tourne également dans les festivals de Londres, Seattle et Chicago, où il remporte deux prix[16]. Il sort en avant-programme de Tex[17], film pour adolescents de Disney, et en avant-programme de L'Étrange Noël de monsieur Jack dix ans plus tard[18]. La noirceur de ce court métrage effraye les dirigeants, qui décident de le retirer au bout de deux semaines de projection, et le mettent au placard[17]. Néanmoins, ils reconnaissent à Burton un certain talent. Aussi, il est choisi pour mettre en scène une version asiatique d'Hansel et Gretel, le conte des frères Grimm[19], doté d'un budget de 166 000 dollars[19]. Ce téléfilm réalisé pour Disney Channel[19] est la première expérience de Tim Burton avec des acteurs[20], qu'il qualifie d'amateurisme riche en enseignements[20].
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En 1984, il met en scène court métrage un peu plus long, avec des acteurs et des décors réels : Frankenweenie[21]. D'une durée de trente minutes, le coût s'élève à un million de dollars de l'époque[17]. Il s'inspire de son enfance à Burbank avec les caniches à chevelure immense, lui faisant penser à Mae Clarke dans son rôle d'Elizabeth Frankenstein[22], et des golfs miniatures avec des moulins à vent[22]. La Commission de Classification des Films d'Amérique recommande un accompagnement parental aux enfants de moins de douze ans[23], et les décideurs de Disney reviennent sur leur décision d'ajouter Frankenweenie, en avant-programme de la réédition de Pinocchio[17]. Il décide de quitter les studios Disney[11].
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La chance lui sourit en 1985. La firme cinématographique Warner Bros. a passé un contrat avec l'acteur Paul Reubens qui incarne Pee-Wee Herman, sorte d'enfant dans un corps d'adulte, pour réaliser un film dont il est la vedette. Bonnie Lee, une de ses amies à Warner Bros. montre Frankenweenie aux responsables du studio, ainsi qu'à Paul Reubens, et Tim Burton parvient à décrocher le poste de réalisateur[24]. Il n'entre plus dans les plans de Disney, et Warner Bros. veut un metteur en scène qui ne pose pas de problème[25]. Avec un faible budget, Pee-Wee Big Adventure n'est pas l'une des priorités du studio qui concentre son attention sur Les Goonies[26], mais qui garde cependant un œil sur ce tournage record : le film est réalisé en moins d'un mois, sans aucun dépassement budgétaire. Tim Burton travaille pour la première fois avec un compositeur de musique : Danny Elfman. Ce dernier revendique Nino Rota, compositeur attitré de Federico Fellini, et Bernard Herrmann, compositeur de prestigieux cinéastes parmi lesquels Orson Welles et Alfred Hitchcock, comme influences majeures. Inconnu du monde du cinéma, Tim Burton le remarque au sein du groupe Oingo Boingo Band: « de tous les groupes que j'allais voir - des groupes punk essentiellement -, c'est ceux qui semblaient composer la musique la plus narrative et la plus cinétique »[27]. C'est le début d'une longue et fructueuse collaboration entre le compositeur et le réalisateur. Succès surprise au box-office, le premier long métrage de Tim Burton divise la critique[28], mais l'établit comme metteur en scène[29]. Lucide, Burton refuse de réaliser Big Top Pee-Wee[24], la suite des aventures de Pee-Wee, afin de ne pas être catalogué[30]. La même année, il est sollicité pour réaliser The Jar[31], un épisode de la série Alfred Hitchcock présente, réactualisation de la série de 1955. Michael McDowell, écrivain spécialisé dans la littérature d'épouvante, est à l'écriture[31]. L'expérience est mauvaise pour Burton car il n'a aucun pouvoir de décision, et n'est pas en phase avec le projet[31].
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De 1985 à 1988, Tim Burton ne se voit proposer que des scénarios qu'il qualifie de comédies débiles[32], et qu'il attribue à l'opinion des scénaristes et producteurs pour Pee-Wee Big Adventure[32]. En 1988, il est désigné pour réaliser Beetlejuice, personnage qu'il a lui-même imaginé, avec un budget de treize millions de dollars, dont un affecté aux effets spéciaux. Michael McDowell, rencontré sur le tournage de The Jar, co-écrit le scénario[33], et le décrit comme un film optimiste sur la mort[33]. Tim Burton se sent libre avec ce scénario sans structure, ni fin heureuse ou romantique[33].Avec ce film, qui est, selon ses propres mots[34], une version parodique de L'Exorciste, il pose un peu plus les bases de son univers macabre, poétique, carnavalesque et comique. De nombreux gags, ainsi que le maquillage de Beetlejuice[35], sont créés avec Michael Keaton[35]. Bo Welch est engagé en tant que directeur artistique[36]. Emmené par l'interprétation déjantée de Michael Keaton[37], le film est un succès commercial, récoltant soixante-treize millions de dollars aux États-Unis seulement[38]. Il reçoit également un Oscar pour le maquillage.
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La Warner propose à Tim Burton de réaliser Batman, avec un budget de trente-cinq millions de dollars. La firme a acquis, en 1979, les droits d'adaptation du personnage créé par Bob Kane en 1939 et a mis près de dix ans à développer le projet[39]. Séduit depuis toujours par la face cachée, la double personnalité de Batman, Burton accepte[40]. Il part à Londres, aux Pinewood Studios où Stanley Kubrick a mis en scène Full Metal Jacket. Anton Furst, décorateur du film de Kubrick, est engagé pour réaliser Gotham City, avec pour consigne artistique: si l'Enfer avait jailli des pavés, et continuait à s'étendre[41]. Burton choisit la capitale anglaise, car les studios appropriés à un tournage de cet ampleur y sont tous libres, ce qui n'est pas le cas en Californie[41]. Cela lui permet de s'éloigner un peu de la folie qui entoure ce projet[41]. Malgré tout, il est sans cesse sous pression.
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Son choix de prendre Jack Nicholson pour incarner le Joker est favorablement accueilli[42], mais celui de Michael Keaton pour interpréter le justicier masqué est contesté[42]. La Warner est inondée de plus de cinquante-mille lettres de protestations[42]. Le costume en tissu bleu de la série devient noir, avec une fausse musculature. De plus, le cinéaste s'inspire de The dark knight returns, de Frank Miller, sorti en 1986, pour créer un univers visuel assez noir pour illustrer la part sombre du héros et le thème du double[43]. Les décors se veulent assez proches de l'expressionnisme allemand et du cinéma de Fritz Lang. Il veut effectuer un retour aux sources qui prête à discussion, voire à polémique chez certains fans, à tel point que le Wall Street Journal en fait sa Une[43]. Mais le cinéaste, soutenu par ses principaux acteurs[44], ainsi que par les responsables de la Warner[44], ne veut rien lâcher. Bob Kane, créateur de Batman, déclare à Tim Burton être surpris par certains de ses choix artistiques, mais dans l'ensemble satisfait[42]. Vincent Price, avec qui il est en contact depuis Vincent, lui écrit pour lui témoigner son soutien. La polémique commence à baisser lors de la sortie de la bande-annonce dans les salles : de nombreux spectateurs remplissent les salles pour la voir, puis s'en vont sans regarder le film pour lequel ils ont acheté un ticket[45]. Le film rapporte cinq-cent-millions de dollars à l'échelle mondiale[46], gagne l'Oscar de la meilleure direction artistique[41], et devient un phénomène de mode à travers les produits dérivés[42]. Burton a désormais les coudées franches, mais le tournage l'a moralement vidé. Il souhaite revenir à un film plus intimiste. Ce sera Edward aux mains d'argent.
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Burton sollicite le studio 20th Century Fox pour financer son film[47]. Warner Bros. veut impérativement lui faire réaliser la suite des aventures de Batman[47], et ne manifeste aucun intérêt pour ce scénario narrant le parcours d'un homme avec des mains-ciseaux, naïf et attachant, qui casse sans le vouloir tout ce qu'il touche et qui se confronte à la cruauté des hommes normaux. Le cinéaste choisit la Floride pour mettre en scène ce film aux échos largement autobiographiques. C'est également la rencontre entre Burton et l'acteur Johnny Depp, star de la série télévisée 21 Jump Street, qui veut donner un nouvel élan à sa carrière[48]. Tant pour l'un que pour l'autre, l'alchimie est parfaite. Nouvelle rencontre cinématographique entre le fan et l'idole, Vincent Price tient le rôle de l'inventeur d'Edward, son dernier rôle à l'écran. Il donne une interprétation bouleversante, selon les propos de Burton[49]. Stan Winston, spécialiste du maquillage et des effets spéciaux, est chargé de réaliser le costume et les mains-ciseaux d'Edward[48]. Plaidoyer pour la tolérance, porté par les interprétations de Johnny Depp et Winona Ryder, ainsi que par la partition de Danny Elfman, ce quatrième long métrage se conçoit comme une fable noire qui mêle fantastique et merveilleux et confronte l'imaginaire du cinéaste à la représentation d'une banlieue américaine normative et dangereuse. Le film est salué par la grande majorité des critiques[50].
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En 1992, il accepte de réaliser le deuxième volet des aventures de Batman. Cette fois-ci, le justicier masqué est confronté à Catwoman et au Pingouin, joués respectivement par Michelle Pfeiffer et Danny DeVito. Les dirigeants de la Warner, qui ont regretté d'avoir refusé Edward aux mains d'argent au vu de son succès, donnent une entière liberté artistique à Burton qui place le tournage à Burbank, sa ville natale. Le cinéaste délaisse alors le personnage de Batman, exploré dans le premier épisode, pour s'intéresser à la personnalité des méchants. Encore plus noir, macabre et torturé que le premier, ce nouvel opus qui prend des allures de conte gothique et de carnaval inquiétant pose encore une fois problème, car la production reçoit de nouvelles lettres de protestations, non pas des fans mais des parents qui jugent le film trop effrayant pour leurs enfants. Néanmoins, le film triomphe au box-office. En outre, il traduit l'influence du cinéma expressionniste sur Burton, et plus particulièrement Friedrich Wilhelm Murnau et son Nosferatu. Marque indiscutable de cette parenté, Christopher Walken incarne un homme d'affaires véreux appelé Max Schreck, le nom de l'interprète du vampire dans le film de Murnau[51].
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L'année suivante, un nouveau film de Burton arrive sur les écrans : L'Étrange Noël de monsieur Jack. Le scénario est basé sur un poème écrit par Burton à l'époque où il était chez Disney. Il rappelle le Grinch du Dr Seuss, l'un des poètes favoris du cinéaste. Il s'agit d'un film d'animation image par image, une technique artisanale pour laquelle Burton a une grande passion. La mise en scène va nécessiter trois ans. C'est Henry Selick qui est chargé de la réalisation, mais Burton l'a surveillé très étroitement. Le film est produit par Disney, propriétaire du poème. Le contrat que Burton a signé en intégrant le studio en 1979 comprend une clause spécifiant que toute activité créatrice d'un membre de Disney est la propriété de la « Police de la pensée » : en clair, ne serait-ce que pour réaliser un scénario à partir du poème, il faut négocier avec Disney. Mais le succès de leur ancien employé rend les dirigeants plus accommodants. Un budget de dix-huit-millions de dollars est débloqué, soit le tiers du budget habituel d'un film Disney. Pour la troisième fois consécutive, l'action se déroule à l'époque de Noël. Tim Burton donne libre cours à sa passion pour la fête d'Halloween. Danny Elfman compose les mélodies, mais également des chansons qui transforment le poème en une comédie musicale. Burton et Elfman se disputent souvent car, si les chansons s'insèrent très bien dans l'histoire et ne la ralentissent pas, elles nécessitent des aménagements scénaristiques. Cela a pour effet que les deux amis se fâchent ; une brouille qui durera trois ans. Le succès est au rendez-vous, avec cinquante-huit-millions de dollars sur le sol américain[52]. C'est également l'occasion pour Tim Burton de sortir Vincent, en avant-programme[18], visible sur grand écran dix ans après sa réalisation.
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En 1994, Burton met en scène Ed Wood, récit de la vie farfelue d'Edward Davis Wood Junior, réalisateur affublé de façon posthume du titre de « plus mauvais réalisateur de tous les temps ». Il sollicite Johnny Depp pour incarner un nouvel Edward qui, comme le précédent, entretient de nombreuses connexions avec son univers et sa vie. Avec cependant une nuance de taille : Burton est adulé alors que Wood fut dénigré. La relation entre Lugosi et Wood est un miroir de celle entre Price et Burton[53].
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Le scénario se concentre sur la période « fastueuse » d'Edward Wood. On le voit mettre en scène, non sans mal, trois films dont le légendaire Plan 9 from Outer Space. Pour la circonstance, Ed Wood s'entoure de nombreux acteurs passés ou méprisés comme Bela Lugosi, la présentatrice de films d'horreur Vampira et le lutteur Tor Johnson. Tim Burton choisit de tourner son film en noir et blanc car celui-ci est associé aux films d'Edward Wood[54], et raconte les nombreuses péripéties de toute cette troupe dans leur parcours cinématographique digne d'un film hollywoodien, mais précisément l'inverse du «rêve américain» cher à Hollywood qui préfère les histoires à succès. Tous ces choix expliquent probablement l'échec commercial du film, malgré un important travail. En effet, Burton retourne certaines séquences, à l'identique, des films de Wood avec une précision d'orfèvre. De plus, il offre deux cadeaux à Ed Wood : la rencontre avec Orson Welles (qui n'eut jamais lieu), et une première triomphale pour Plan 9 from Outer Space. Howard Shore compose la musique en lieu et place d'Elfman. Le film remporte deux Oscars : Martin Landau décroche la statuette du meilleur second rôle pour son interprétation de Bela Lugosi et Rick Baker celle du maquillage, mais le film ne s'inscrit pas au box-office. Sélectionné au Festival de Cannes 1995, Tim Burton repart bredouille, et connaît son premier échec commercial[55].
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Son nouveau projet est Mars Attacks!. Jonathan Gems, collaborateur de Burton depuis Batman, également scénariste et auteur de pièces de théâtre, rédige un scénario basé sur le jeu de cartes Topps représentant des martiens et des dinosaures[56]. Burton donne volontairement à son film un aspect ringard, dans le style des films de science-fiction à petit budget des années 1950[57]. Il s'inspire du travail de Ray Harryhausen, concepteur des effets spéciaux sur de nombreux films, parmi lesquels Les soucoupes volantes attaquent et Jason et les Argonautes, dont le cinéaste n'a jamais caché l'influence[58]. Très éloigné du style gothique, expressionniste ou même coloré (Pee-Wee Big Adventure, Beetlejuice) qu'on lui connaît, la griffe de Burton se reconnaît à son humour. Ce sont des enfants qui sauvent la planète des envahisseurs pendant que le président fait face à des journalistes qui se demandent si les martiens ont un sexe. C'est une version surprenante de La Guerre des mondes de H. G. Wells. Malgré une pléiade de stars, le film n'emballe ni la critique, ni le public qui lui préfère Independence Day, film traitant du même sujet mais sur un ton plus dramatique, et à grands coups d'effets spéciaux. Malgré tout, le film est un succès en France, où la campagne de promotion insiste sur le second degré du film[59].
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Néanmoins, ce deuxième échec commercial américain a un point positif : le retour de Danny Elfman à la musique. Burton a expliqué les raisons de cette brouille : « Danny, Henry Selick et moi nous disputions souvent sur le plateau de L'Étrange Noël de monsieur Jack, à cause des chansons de Danny. Caroline Thompson et moi devions sans arrêt réaménager le scénario pour les insérer. On s'est tous conduits comme des gamins. Mais de ne pas nous voir pendant un certain temps nous a fait du bien à tous les deux »[60]. Les deux artistes ne se quitteront plus. Burton a retrouvé son pendant musical.
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En 1997, il fait partie du jury du 50e Festival de Cannes, présidé par Isabelle Adjani[61]. La même année, Tim Burton écrit un petit recueil de poèmes, La Triste Fin du petit enfant huître et autres histoires (The Melancholy Death of Oyster Boy & Other Stories), qu'il illustre lui-même[62].
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On lui propose de réaliser un nouvel épisode de Superman, avec Nicolas Cage dans le rôle principal, plus axé sur la psyché du personnage. Burton accepte mais après un an de travail, le projet nommé Superman Lives est interrompu au printemps 1998[63]. Sa seule consolation est la publication de La Triste Fin du petit enfant huître et autres histoires, son recueil de dessins et de poèmes[64]. Il se voit également proposer de nombreux projets parmi lesquels une nouvelle adaptation de la nouvelle d'Edgar Allan Poe, La Chute de la maison Usher[63], et Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street, la comédie musicale de Stephen Sondheim. Ce dernier projet va mettre dix ans à aboutir[63].
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Il se retrouve pleinement dans le scénario de Sleepy Hollow : ambiance sombre et gothique, cadavres décapités en série, humour noir, démon sans tête… Kevin Yagher, responsable des effets spéciaux de la série Les Contes de la crypte, s'associe avec Andrew Kevin Walker, auteur du scénario de Seven, pour adapter la nouvelle éponyme de Washington Irving. Le tournage se déroule en Angleterre, et plusieurs collaborateurs de Batman sont sollicités[65]. Toujours peu enclin aux effets spéciaux numériques, qui sont limités au strict minimum pour un film de ce genre, Burton concentre toute l'attention de son équipe artistique sur les décors, allant jusqu'à réaliser lui-même certains arbres de la forêt. Appuyé par Johnny Depp, Christina Ricci, Michael Gough, Christopher Lee et Christopher Walken dans le rôle du cavalier sans tête, le cinéaste renoue avec le succès critique et commercial, malgré la classification R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés d'un adulte) aux États-Unis. Il déclare à ce propos : « en tournant Sleepy Hollow, j'ai pensé à mes réactions de spectateur enfant : je détestais que l'on me ménage, je voulais être confronté aux images, si dures soient-elles. Je me souviens de mes cris lorsque j'ai vu Le Masque du démon de Mario Bava. Crier était pourtant une des manières les plus rassurantes d'avoir peur puisque le film était une fantaisie »[64]. Elfman compose pour l'occasion une musique sombre et torturée. Sorti en 1999, le film est un grand succès international récompensé par l'Oscar de la meilleure direction artistique. Il est un récapitulatif de l'œuvre de Burton : citrouille, humour noir, ambiance gothique, moulin en feu, légende médiévale démoniaque… Par ce film, Burton paye par ailleurs sa dette à Mario Bava, maître du giallo italien.
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Le XXIe siècle s'ouvre de manière ambivalente pour Tim Burton. Le succès de Sleepy Hollow, cependant très loin de ses premiers films, lui permet de retrouver le final cut, autrement dit le montage final, perdu après Ed Wood. Néanmoins, Burton n'est toujours pas en position de force. En 2001, il accepte de réaliser un remake de La Planète des singes. Pendant le tournage, il se sépare de l'actrice Lisa Marie avec laquelle il s'était fiancé huit ans plus tôt, et rencontre Helena Bonham Carter qui va devenir sa compagne[66]. Le film obtient de bons résultats, atteignant les cent-soixante-treize-millions de dollars de bénéfices sur le sol américain. Sur le plan familial, il perd son père en 2000, puis sa mère deux ans plus tard[66]. En 2003, le studio Columbia le contacte pour mettre en scène Big Fish[66]. Entre-temps, sa compagne lui a donné un fils. L'histoire de Big Fish est celle d'un homme qui va devenir père mais qui va également perdre le sien dans un scénario faisant l'éloge de l'imaginaire face à la platitude du monde réel ; Tim Burton ne peut que se retrouver dans cette histoire dont les événements sont très synchrones avec sa vie. Ewan McGregor tient le premier rôle. Le style du cinéaste change d'orientation, mais sa griffe est visible : sorcière, loup-garou, géant, nains.
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Il concrétise en 2005 un projet vieux de plus de quinze ans : mettre en scène le chef-d'œuvre de Roald Dahl[67], Charlie et la Chocolaterie. Pour la quatrième fois, Johnny Depp est en tête de la distribution. Il campe un Willy Wonka complètement survolté, rappelant le démon Beetlejuice, et dont l'apparence ressemble, à certains égards, au personnage Alex d'Orange mécanique de Stanley Kubrick. Ce dernier est cité avec la scène de la barre chocolatée télévisuelle : le film dans lequel la barre est projetée est 2001, l'Odyssée de l'espace. Le cinéaste s'installe, pour la deuxième fois, aux Pinewood Studios dont il utilise presque tous les plateaux. À titre d'anecdote, cent-vingt-mille litres d'un mélange couleur chocolat sont fournis par Nestlé[68]. Danny Elfman signe la musique et prête sa voix pour le chœur des Oompas-Loompas. Si l'esthétique gothique habituelle fait place à un univers plus coloré, il n'en reste pas moins que la poésie propre à Burton demeure : le plan final avec la maison des Bucket saupoudrée d'une neige de sucre par des sucriers géants.
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Quatre mois plus tard, Les Noces funèbres arrivent sur les écrans. Ce nouveau film d'animation a été tourné en parallèle de Charlie et la Chocolaterie. Pour la circonstance, Burton s'entoure de ses collaborateurs habituels : Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Christopher Lee, Albert Finney et Michael Gough notamment prêtent leurs voix aux marionnettes. Le scénario de Burton est basé sur un conte russe qu'un de ses collaborateurs lui a raconté, pendant le tournage de L'Étrange Noël de monsieur Jack. Mais cette fois-ci, pas de dispute entre Elfman et Burton. Les deux artistes ont retenu la leçon. Le cinéaste en profite pour égratigner un peu la bourgeoisie, présentée comme terne, cynique et arriviste, et afficher sa préférence pour le monde des morts, nettement plus haut en couleur et animé. Pour l'anecdote, Burton a avoué s'être étonné lui-même, car il a dessiné ses principaux personnages sans penser à Depp, Helena Bonham Carter, Christopher Lee. Le film reçoit un accueil critique favorable[69] et réalise des recettes égales à environ quatre fois son budget[70].
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De Vincent à Ed Wood, Tim Burton s'est fait le chantre des marginaux, des solitaires, des prétendus monstres renfermant des trésors de gentillesse. Avec Mars Attacks!, il passe à tout un groupe. Sleepy Hollow marque un nouveau cycle : celui de la famille. Big Fish, Charlie et la Chocolaterie et Les Noces funèbres poursuivent dans cette voie. L'enfant solitaire, prétendu anormal, a probablement réglé ses comptes et pense maintenant à fonder une famille.
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Il retrouve la veine gothique et macabre de Sleepy Hollow avec Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street, sorti en janvier 2008 sur les écrans français. Il s'agit d'une adaptation de la comédie musicale de Stephen Sondheim, mise en scène en 1979, dans laquelle le barbier est présenté comme une victime de la société. Tim Burton sollicite Johnny Depp pour le rôle du barbier, et son épouse Helena Bonham Carter pour incarner Mrs Lovett, la vendeuse de tourtes à la viande. Alan Rickman, interprète de Severus Rogue dans les films de la saga Harry Potter, incarne le corrompu juge Turpin dont Sweeney Todd veut se venger. Tim Burton est épaulé par une équipe de techniciens d'expérience : Dariusz Wolski, directeur de la photographie de la trilogie des Pirates des Caraïbes ; Dante Ferretti, chef décorateur de nombreux films de Federico Fellini et Martin Scorsese et lauréat de l'Oscar 2004 des meilleurs décors pour Aviator ; Colleen Atwood, dessinatrice principale des costumes de Mémoires d'une geisha et Chicago qui lui ont valu tous deux un Oscar ; et Peter Owen, responsable du maquillage et de la coiffure sur la trilogie Le Seigneur des anneaux et oscarisé pour le premier volet[71]. Le film obtient le succès auprès de la critique[72] mais reçoit un accueil mitigé de la part du public. Il vaut par ailleurs à Ferretti un deuxième Oscar pour sa direction artistique.
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Burton renoue ensuite avec Disney pour réaliser une nouvelle adaptation d'Alice au pays des merveilles. Dans ce film, qui est en fait la suite du livre de Lewis Carroll, Alice a 19 ans et est interprétée par Mia Wasikowska. Johnny Depp incarne le Chapelier fou et Helena Bonham Carter la Reine Rouge. Même si le réalisateur est habituellement attaché aux techniques de tournage plus traditionnelles, le film a recours à de nombreux effets numériques, est presque entièrement tourné sur fond vert et est converti en 3D. Sorti aux États-Unis au mois de mars 2010, le film, malgré des critiques très mitigées[73], totalise plus de 116 000 000 $ lors de son week-end d'ouverture. Au total, il rapporte plus d'un milliard de dollars dans le monde, et réalise 4 513 907 entrées en France. C'est, en 2012, le plus gros succès de Burton et le 12e film le plus lucratif de l'histoire[74]. Peu après la sortie du film, le cinéaste préside le jury du 63e Festival de Cannes qui attribue la Palme d'or à Oncle Boonmee du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul.
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En 2012, l'actualité cinématographique de Burton est chargée puisque deux films qu'il a réalisés sortent dans les salles. Tout d'abord, Dark Shadows, qui sort en mai et qui est une adaptation de la série télévisée des années 1960 du même nom. Ce film, qui bénéficie d'un budget important et dans lequel il retrouve une nouvelle fois Johnny Depp, Helena Bonham Carter mais aussi Michelle Pfeiffer, qu'il avait dirigé dans Batman : le Défi, est accueilli de façon mitigée par le public[75] et par la critique[76]. Au mois d'octobre, c'est au tour du film d'animation Frankenweenie, remake de son court-métrage de 1984, de sortir au cinéma. Frankenweenie ne connaît pas un grand succès commercial mais reçoit généralement de bonnes critiques[77]. La même année, la Cinémathèque française reprend, du 7 mars au 5 août[78], l'exposition que lui avait consacrée le MoMA trois ans plus tôt et bat ses records de fréquentation avec près de 350 000 visiteurs[79].
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Cette même année 2012, Tim Burton est chargé de réaliser un nouveau clip pour le groupe The Killers, pour la chanson Here with Me. Il s'inspire du film Les Mains d'Orlac lors de sa réalisation. Craig Roberts y tient le rôle principal au côté de Winona Ryder[80]
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Le film suivant de Burton est Big Eyes, qui sort en 2014. Il raconte les démêlés entre Margaret et Walter Keane concernant l'attribution des portraits d'enfants aux grands yeux qui les ont rendus célèbres. C'est pour le réalisateur un retour au film biographique vingt ans après Ed Wood.
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À la fin de 2014, Burton se sépare de l'actrice Helena Bonham Carter après treize ans de vie commune, d'après une information communiquée à l'AFP par un porte-parole de l'actrice, le 23 décembre 2014[81].
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Tim Burton débute en février 2015 le tournage de son nouveau film Miss Peregrine et les Enfants particuliers, prévu pour fin 2016. On retrouve notamment dans cette adaptation de roman du même nom de Ransom Riggs, Eva Green, Samuel L. Jackson, Judi Dench, Terence Stamp, Rupert Everett et Asa Butterfield, qui tiendra le rôle principal. Le tournage a lieu notamment à la villa Nottebohm à Brasschaat, près d'Anvers en Belgique, à Blackpool, dans les Cornouailles et à Sun City, en Floride[82].
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En 2017, il débute le tournage d'une adaptation en prises de vues réelles de Dumbo, qui sort en 2019 pour Walt Disney Pictures[83].
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Tim Burton est un réalisateur amoureux des images, jouant aussi bien avec le Technicolor kitsch des années 1950 qu'avec le noir et blanc du gothique ou de la nostalgie, mais aussi un amoureux des monstres attachants qui peuplent ses délires visuels, comme dans Pee-Wee Big Adventure, Beetlejuice, Batman, Edward aux mains d'argent, Batman : Le Défi, L'Étrange Noël de monsieur Jack, Ed Wood, Mars Attacks!, Sleepy Hollow, La Planète des singes, Big Fish, Charlie et la Chocolaterie, Les Noces funèbres, Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street et Dark Shadows. Dans une interview, il dit : « Mon truc à moi ce sont les monstres. Déjà, môme, je les aimais. Je me sentais proche d'eux : en marge de la société et incompris, comme eux. De plus, j'ai toujours eu un faible pour les outsiders, ceux que l'on pense méchants alors que, en fait, ils ne le sont pas. Ce sont des personnages attachants, très intéressants à explorer. »[84]
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Il est l'un des rares réalisateurs américains à concilier de gros chiffres au box-office avec un univers et un style très personnels et une ambition artistique certaine, par ses histoires enchantées, dans lesquelles il travaille énormément les couleurs (décors et costumes). Il est aussi un des derniers grands réalisateurs à utiliser la méthode artisanale de l'animation comme dans L'Étrange Noël de Monsieur Jack - qu'il n'a pas réalisé, contrairement à une croyance commune bien ancrée, mais qu'il a étroitement supervisé - ou dans Les Noces funèbres.
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Antoine de Baecque dans L'histoire-caméra note que l'œuvre de Burton est régulièrement analysée comme d'inspiration gothique[85]. En 2010, il retrouve le studio Disney et réalise une œuvre de commande : Alice au pays des merveilles, suite en prise de vue réelle du dessin animé des années 1950. En dépit d'un accueil critique globalement défavorable[73], le film est un succès public mondial, couronné par deux Oscars en 2011 : meilleurs décors pour Robert Stromberg et Karen O'Hara et meilleurs costumes pour Colleen Atwood.
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Edgar Allan Poe a fortement influencé Tim Burton. L’attrait que le cinéaste éprouve pour lui provient d’une part de la découverte de l’œuvre du poète maudit lorsque Burton a 10 ans et, d’autre part, des films que Roger Corman a réalisés d’après l’œuvre de Poe[86]. Il convient de préciser que Vincent Price, son idole, était la vedette principale de ce cycle.
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Le scénario de L'Étrange Noël de monsieur Jack a été rédigé à partir d'un poème d'Edgar Allan Poe. Cela renforce un peu plus le parallèle entre Burton et Poe, l'œuvre la plus célèbre de ce dernier étant un poème : Le Corbeau, dont Tim Burton s'inspire pour son court-métrage Vincent. De plus, les poèmes de Poe et de Burton servent à chaque fois de base à l’élaboration des scénarios respectifs qui, certes respectent l’esprit des auteurs, mais entraînent l’histoire dans une nouvelle direction. Le poème original de Poe est transformé en un véritable feu d’artifice visuel et burlesque entre Price, Karloff et Lorre dans l'adaptation de Roger Corman, tandis que celui de Burton devient une comédie musicale mélancolique et macabre.
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Tim Burton laisse sur chacune de ses œuvres plusieurs empreintes récurrentes, parmi lesquelles :
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Tim Burton a travaillé fréquemment (au moins à trois reprises) avec plusieurs acteurs : Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Michael Gough, Christopher Lee, Michael Keaton, Lisa Marie, Deep Roy, Danny DeVito, Jeffrey Jones, Martin Landau, Catherine O'Hara, Paul Reubens, Eva Green et Glenn Shadix.
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De l'autre côté de la caméra, ses collaborateurs les plus réguliers sont le compositeur Danny Elfman, le monteur Chris Lebenzon, la costumière Colleen Atwood et le chef décorateur Rick Heinrichs.
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Tim Burton a également fait quelques caméos dans des films :
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(en) Tim Burton, The Art of Tim Burton Avec la participation de Leah Gallo (texte), Holly Kempf (design)
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(tet) Repúblika Demokrátika Timór-Leste
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8° 33′ S, 125° 34′ E
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Le Timor oriental, en forme longue la république démocratique du Timor oriental, en portugais Timor-Leste et República Democrática de Timor-Leste, en tétoum Timor Lorosa'e et Repúblika Demokrátika Timór-Leste, est un pays d'Asie du Sud-Est[4]. Il est constitué de la moitié orientale de l'île de Timor — d'où son nom —, de l'Oecusse, une enclave située dans la partie occidentale de l'île de Timor, entourée par le Timor occidental (en) sous souveraineté indonésienne, ainsi que des îles d'Atauro et Jaco. La capitale du Timor oriental est Dili.
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Originellement colonie portugaise durant près de quatre siècles, le Timor oriental fut, après l'invasion indonésienne de décembre 1975, annexé unilatéralement par ce dernier pays en 1976[5]. Cette annexion ne fut jamais reconnue par l'ONU, laquelle organisa un référendum d'autodétermination en août 1999 qui conduisit à la pleine indépendance du Timor oriental en 2002. L'invasion indonésienne et la violence de son contrôle sont responsables de nombreux morts : les estimations les plus crédibles varient entre 100 000 et 200 000[6],[7].
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Le Timor oriental est situé pour sa majeure partie sur la moitié est de l'île de Timor, la plus grande des petites îles de la Sonde. L'île mesure 30 777 km2 ; le Timor oriental en occupe environ 15 000 km2.
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Les détroits d'Ombai et de Wetar séparent le nord de l'île du reste de l'archipel de la Sonde. Au sud, la mer de Timor sépare le Timor de l'Australie. À l'ouest se trouve la province indonésienne des petites îles de la Sonde orientales. À l'est, les îles Leti (Moluques du Sud-Ouest).
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Le pays est assez montagneux. Le point culminant du Timor oriental est le mont Tatamailau (2 963 m).
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Le climat du pays est tropical et généralement chaud et humide, caractérisé par une saison sèche et une saison humide.
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Dili, la capitale du pays, en est également la plus grande ville et le port principal. La deuxième ville est Baucau, à l'est de l'île. Dili possède le seul aéroport international du Timor oriental.
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Le Timor oriental exploite conjointement avec l'Australie un gisement pétrolier offshore situé à cheval sur leur frontière maritime, dont le tracé a longtemps été problématique[5].
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Côte à Dili
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Ile de Jaco, Lautém, Timor oriental
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Matebian, Baucau, Timor oriental
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Loi-Huno, Viqueque, Timor oriental
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Dili et l'île Atauro
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L'usage majoritaire est d'écrire « Timor oriental » comme le font notamment la liste annexée à l'arrêté français du 4 novembre 1993 relatif à la terminologie des noms d'États et de capitales ou la recommandation concernant les noms d'États, d'habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires (liste établie par le ministère des affaires étrangères et européennes) de 2008[8], le Petit Robert des noms propres 2010 et le Dictionnaire Hachette 2010.
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Le Petit Larousse 2010 écrit « Timor-Oriental » tandis que le groupe d'experts des Nations unies pour les noms géographiques (GENUNG) préconise Timor-Leste, non traduit[9].
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Timor provient du malais et de l'indonésien timur, signifiant « est » ; donc Timor oriental signifie littéralement « est oriental »[10].
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Colonie portugaise à partir de 1596, le Timor oriental est annexé par l'Indonésie en 1976. Plus de 200 000 personnes — le quart de la population — ont été tuées par l’armée indonésienne durant cette occupation. En 1999, dans un référendum organisé par l'Indonésie, la population de Timor oriental vote à près de 80% pour une séparation d'avec l'Indonésie. Bien que suivi d'une période de massacres à grande échelle et du saccage systématique des grandes villes par l'armée indonésienne, le scrutin conduit à l'indépendance du Timor oriental le 20 mai 2002. Depuis, les relations entre les deux pays se sont largement améliorées. Dans un entretien avec le The Jakarta Post le 31 août 2015, le Premier ministre du Timor oriental, Rui Maria de Araújo, qui a passé 9 ans comme étudiant dans différentes universités d'Indonésie, considère que « la relation entre Timor Leste et l'Indonésie est excellente »[11].
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Le président de la République démocratique du Timor oriental est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans. Son rôle est largement symbolique, même s'il lui est possible de mettre un veto à certaines lois. À la suite des élections législatives, le président nomme comme Premier ministre le chef du parti majoritaire de la coalition principale. En tant que chef de gouvernement, le Premier ministre préside le Conseil des ministres.
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Le parlement du Timor oriental (Parlamento Nacional) est unicaméral, ses membres sont élus pour cinq ans au suffrage universel. Le nombre de députés peut varier entre 52 et 65, bien qu'exceptionnellement il en ait compté jusqu'à 88, comme lors de sa première législature, en 2005.
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La Constitution du Timor oriental a été construite sur le modèle de celle du Portugal. Du fait de son indépendance récente de l'Indonésie en 2002, le pays est toujours en train de construire son administration et ses institutions gouvernementales.
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Le Timor oriental est subdivisé en 13 municipalités administratives[12],[13] :
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Les effets de l'invasion indonésienne de 1975 et des événements de 1999 ayant mené à l'indépendance sont bien visibles sur la courbe d'évolution de la population.
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La mortalité reste élevée, avec une pauvreté généralisée, et des maladies toujours très présentes, comme la tuberculose, la malaria, la dengue[14].
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Les rares colons Portugais blancs, dont certains vivaient dans la colonie depuis des générations, furent expulsés par l'Indonésie, entre 1976 et 1980. Certains partirent pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande, et le reste, au Portugal. Les métis furent autorisés à rester par l'administration Indonésienne, s'ils n'étaient pas pro-Portugais. En 1975, ils représentaient 3 % de la population.
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Le Timor oriental est l'un des deux seuls pays à dominante catholique en Asie, avec les Philippines. La province indonésienne voisine des petites îles de la Sonde orientales est également à dominante catholique.
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La composition religieuse du Timor oriental est la suivante : catholicisme (97 %), islam (1 %), protestantisme (1 %), autres (1 %).
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Le tétoum et le portugais ont le statut de langue officielle. L'anglais et l'indonésien ont le statut constitutionnel de « langues de travail ».
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La constitution timoraise reconnaît par ailleurs officiellement d'autres langues, dont :
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Le recensement de 2010 a révélé que les langues maternelles les plus couramment parlées étaient le tetum prasa (36,6%), le mambai (12,5%), le makasai (9,7%), le tetum terik (6,0%), le baïkenu (5,9%), Kemak (5,9%), Bunak (5,3%), Tokodede (3,7%) et Fataluku (3,6%). Les autres langues autochtones représentaient 10,9%.
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Sous la domination indonésienne, l'utilisation du portugais était interdite et punie de peine de mort, seul l'indonésien était autorisé à être utilisé dans les bureaux du gouvernement, les écoles et les entreprises publiques. Pendant l'occupation indonésienne, le tétoum et le portugais constituaient un important élément d'unification et d'opposition pour le peuple est-timorais face à la culture javanaise. Le portugais a été adopté comme l'une des deux langues officielles lors de l'indépendance en 2002 pour cette raison et aussi comme lien avec les nations lusophones dans le monde. Il est maintenant enseigné et promu avec l'aide du Brésil, du Portugal et de la Communauté des pays de langue portugaise.
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Selon l'observatoire de la langue portugaise en 2012, le taux d'alphabétisation au Timor oriental était de 77,8 % en Tetum, de 55,6 % en indonésien et de 39,3 % en portugais. En 2006, seuls 5 % de la population savaient parler et écrire en portugais selon le rapport sur le développement des Nations unies. Le portugais se rétablit car il est maintenant devenu la principale langue officielle du Timor et est enseigné dans la plupart des écoles. Le Timor oriental est membre de la Communauté des pays de langue portugaise (également connu sous le nom de Commonwealth lusophone) et de l'Union latine. Cependant, le Timor oriental est très isolé des autres nations lusophones, dont le Brésil, et sa population à une faible minorité de voyageurs. L'Australie est le pays le plus proche pour les migrations économiques, ce qui favorise l'usage de l'anglais.
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On estime que l'anglais est compris par 31,4 % de la population.
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L'université nationale du Timor oriental est la principale université du pays. Il existe également quatre collèges.
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Depuis l’indépendance en 2002, l’indonésien et le tétoum ont perdu du terrain en tant que langue d’enseignement, tandis que le portugais a augmenté : en 2001, 8,4 % seulement des écoles primaires et 6,8 % des élèves du secondaire fréquentaient une école de langue portugaise ; en 2005, ce pourcentage est passé à 81,6 % pour le primaire et à 46,3 % pour le secondaire.
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Le Timor oriental est souvent qualifié de « pays le plus pauvre d'Asie », tant en termes de produit national brut global (environ 400 millions de dollars en 2003) que de PNB par habitant (500 $/hab.). Cela dit, ces valeurs correspondent à un PNB non pétrolier. Si l'on inclut les hydrocarbures, le PNB par habitant du Timor oriental est d'environ 1 500 $ en 2008[18]. L'économie est encore en phase de reconstruction à la suite des destructions liées à l'occupation et surtout la période d'accession à l'indépendance : environ 70 % des infrastructures du pays furent détruites par les troupes indonésiennes et les milices associées avant leur départ en 1999.
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70 % des emplois sont concentrés dans l'agriculture, qui produit 43 % de la richesse nationale. L'industrie est faiblement développée (textile, transformation du café), et n'emploie que 5 % des travailleurs, pour 17 % du PNB. Le reste de l'activité se situe dans l'industrie des services, regroupés essentiellement dans et autour de la capitale. Environ 50 % de la population était au chômage en 2002 (cela inclut le sous-emploi), tandis que 42 % des Timorais vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Les licences d'exploitation des réserves pétrolières offshore fournissent déjà près de 50 millions de dollars par an et représentent 55 % du PNB du Timor[19]. Un conflit oppose le Timor oriental à l'Australie sur les frontières maritimes (Timor Gap) et l'exploitation des réserves de la mer de Timor.
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Les jours fériés du Timor oriental reprennent les principales fêtes catholiques et les principaux événements de la lutte pour l'indépendance.
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(tet) Repúblika Demokrátika Timór-Leste
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8° 33′ S, 125° 34′ E
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Le Timor oriental, en forme longue la république démocratique du Timor oriental, en portugais Timor-Leste et República Democrática de Timor-Leste, en tétoum Timor Lorosa'e et Repúblika Demokrátika Timór-Leste, est un pays d'Asie du Sud-Est[4]. Il est constitué de la moitié orientale de l'île de Timor — d'où son nom —, de l'Oecusse, une enclave située dans la partie occidentale de l'île de Timor, entourée par le Timor occidental (en) sous souveraineté indonésienne, ainsi que des îles d'Atauro et Jaco. La capitale du Timor oriental est Dili.
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Originellement colonie portugaise durant près de quatre siècles, le Timor oriental fut, après l'invasion indonésienne de décembre 1975, annexé unilatéralement par ce dernier pays en 1976[5]. Cette annexion ne fut jamais reconnue par l'ONU, laquelle organisa un référendum d'autodétermination en août 1999 qui conduisit à la pleine indépendance du Timor oriental en 2002. L'invasion indonésienne et la violence de son contrôle sont responsables de nombreux morts : les estimations les plus crédibles varient entre 100 000 et 200 000[6],[7].
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Le Timor oriental est situé pour sa majeure partie sur la moitié est de l'île de Timor, la plus grande des petites îles de la Sonde. L'île mesure 30 777 km2 ; le Timor oriental en occupe environ 15 000 km2.
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Les détroits d'Ombai et de Wetar séparent le nord de l'île du reste de l'archipel de la Sonde. Au sud, la mer de Timor sépare le Timor de l'Australie. À l'ouest se trouve la province indonésienne des petites îles de la Sonde orientales. À l'est, les îles Leti (Moluques du Sud-Ouest).
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Le pays est assez montagneux. Le point culminant du Timor oriental est le mont Tatamailau (2 963 m).
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Le climat du pays est tropical et généralement chaud et humide, caractérisé par une saison sèche et une saison humide.
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Dili, la capitale du pays, en est également la plus grande ville et le port principal. La deuxième ville est Baucau, à l'est de l'île. Dili possède le seul aéroport international du Timor oriental.
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Le Timor oriental exploite conjointement avec l'Australie un gisement pétrolier offshore situé à cheval sur leur frontière maritime, dont le tracé a longtemps été problématique[5].
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Côte à Dili
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Ile de Jaco, Lautém, Timor oriental
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Matebian, Baucau, Timor oriental
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Loi-Huno, Viqueque, Timor oriental
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Dili et l'île Atauro
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L'usage majoritaire est d'écrire « Timor oriental » comme le font notamment la liste annexée à l'arrêté français du 4 novembre 1993 relatif à la terminologie des noms d'États et de capitales ou la recommandation concernant les noms d'États, d'habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires (liste établie par le ministère des affaires étrangères et européennes) de 2008[8], le Petit Robert des noms propres 2010 et le Dictionnaire Hachette 2010.
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Le Petit Larousse 2010 écrit « Timor-Oriental » tandis que le groupe d'experts des Nations unies pour les noms géographiques (GENUNG) préconise Timor-Leste, non traduit[9].
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Timor provient du malais et de l'indonésien timur, signifiant « est » ; donc Timor oriental signifie littéralement « est oriental »[10].
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Colonie portugaise à partir de 1596, le Timor oriental est annexé par l'Indonésie en 1976. Plus de 200 000 personnes — le quart de la population — ont été tuées par l’armée indonésienne durant cette occupation. En 1999, dans un référendum organisé par l'Indonésie, la population de Timor oriental vote à près de 80% pour une séparation d'avec l'Indonésie. Bien que suivi d'une période de massacres à grande échelle et du saccage systématique des grandes villes par l'armée indonésienne, le scrutin conduit à l'indépendance du Timor oriental le 20 mai 2002. Depuis, les relations entre les deux pays se sont largement améliorées. Dans un entretien avec le The Jakarta Post le 31 août 2015, le Premier ministre du Timor oriental, Rui Maria de Araújo, qui a passé 9 ans comme étudiant dans différentes universités d'Indonésie, considère que « la relation entre Timor Leste et l'Indonésie est excellente »[11].
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Le président de la République démocratique du Timor oriental est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans. Son rôle est largement symbolique, même s'il lui est possible de mettre un veto à certaines lois. À la suite des élections législatives, le président nomme comme Premier ministre le chef du parti majoritaire de la coalition principale. En tant que chef de gouvernement, le Premier ministre préside le Conseil des ministres.
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Le parlement du Timor oriental (Parlamento Nacional) est unicaméral, ses membres sont élus pour cinq ans au suffrage universel. Le nombre de députés peut varier entre 52 et 65, bien qu'exceptionnellement il en ait compté jusqu'à 88, comme lors de sa première législature, en 2005.
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La Constitution du Timor oriental a été construite sur le modèle de celle du Portugal. Du fait de son indépendance récente de l'Indonésie en 2002, le pays est toujours en train de construire son administration et ses institutions gouvernementales.
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Le Timor oriental est subdivisé en 13 municipalités administratives[12],[13] :
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Les effets de l'invasion indonésienne de 1975 et des événements de 1999 ayant mené à l'indépendance sont bien visibles sur la courbe d'évolution de la population.
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La mortalité reste élevée, avec une pauvreté généralisée, et des maladies toujours très présentes, comme la tuberculose, la malaria, la dengue[14].
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Les rares colons Portugais blancs, dont certains vivaient dans la colonie depuis des générations, furent expulsés par l'Indonésie, entre 1976 et 1980. Certains partirent pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande, et le reste, au Portugal. Les métis furent autorisés à rester par l'administration Indonésienne, s'ils n'étaient pas pro-Portugais. En 1975, ils représentaient 3 % de la population.
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Le Timor oriental est l'un des deux seuls pays à dominante catholique en Asie, avec les Philippines. La province indonésienne voisine des petites îles de la Sonde orientales est également à dominante catholique.
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La composition religieuse du Timor oriental est la suivante : catholicisme (97 %), islam (1 %), protestantisme (1 %), autres (1 %).
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Le tétoum et le portugais ont le statut de langue officielle. L'anglais et l'indonésien ont le statut constitutionnel de « langues de travail ».
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La constitution timoraise reconnaît par ailleurs officiellement d'autres langues, dont :
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Les langues locales de Timor appartiennent à deux familles distinctes :
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Le recensement de 2010 a révélé que les langues maternelles les plus couramment parlées étaient le tetum prasa (36,6%), le mambai (12,5%), le makasai (9,7%), le tetum terik (6,0%), le baïkenu (5,9%), Kemak (5,9%), Bunak (5,3%), Tokodede (3,7%) et Fataluku (3,6%). Les autres langues autochtones représentaient 10,9%.
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Sous la domination indonésienne, l'utilisation du portugais était interdite et punie de peine de mort, seul l'indonésien était autorisé à être utilisé dans les bureaux du gouvernement, les écoles et les entreprises publiques. Pendant l'occupation indonésienne, le tétoum et le portugais constituaient un important élément d'unification et d'opposition pour le peuple est-timorais face à la culture javanaise. Le portugais a été adopté comme l'une des deux langues officielles lors de l'indépendance en 2002 pour cette raison et aussi comme lien avec les nations lusophones dans le monde. Il est maintenant enseigné et promu avec l'aide du Brésil, du Portugal et de la Communauté des pays de langue portugaise.
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Selon l'observatoire de la langue portugaise en 2012, le taux d'alphabétisation au Timor oriental était de 77,8 % en Tetum, de 55,6 % en indonésien et de 39,3 % en portugais. En 2006, seuls 5 % de la population savaient parler et écrire en portugais selon le rapport sur le développement des Nations unies. Le portugais se rétablit car il est maintenant devenu la principale langue officielle du Timor et est enseigné dans la plupart des écoles. Le Timor oriental est membre de la Communauté des pays de langue portugaise (également connu sous le nom de Commonwealth lusophone) et de l'Union latine. Cependant, le Timor oriental est très isolé des autres nations lusophones, dont le Brésil, et sa population à une faible minorité de voyageurs. L'Australie est le pays le plus proche pour les migrations économiques, ce qui favorise l'usage de l'anglais.
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On estime que l'anglais est compris par 31,4 % de la population.
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L'université nationale du Timor oriental est la principale université du pays. Il existe également quatre collèges.
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Depuis l’indépendance en 2002, l’indonésien et le tétoum ont perdu du terrain en tant que langue d’enseignement, tandis que le portugais a augmenté : en 2001, 8,4 % seulement des écoles primaires et 6,8 % des élèves du secondaire fréquentaient une école de langue portugaise ; en 2005, ce pourcentage est passé à 81,6 % pour le primaire et à 46,3 % pour le secondaire.
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Le Timor oriental est souvent qualifié de « pays le plus pauvre d'Asie », tant en termes de produit national brut global (environ 400 millions de dollars en 2003) que de PNB par habitant (500 $/hab.). Cela dit, ces valeurs correspondent à un PNB non pétrolier. Si l'on inclut les hydrocarbures, le PNB par habitant du Timor oriental est d'environ 1 500 $ en 2008[18]. L'économie est encore en phase de reconstruction à la suite des destructions liées à l'occupation et surtout la période d'accession à l'indépendance : environ 70 % des infrastructures du pays furent détruites par les troupes indonésiennes et les milices associées avant leur départ en 1999.
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70 % des emplois sont concentrés dans l'agriculture, qui produit 43 % de la richesse nationale. L'industrie est faiblement développée (textile, transformation du café), et n'emploie que 5 % des travailleurs, pour 17 % du PNB. Le reste de l'activité se situe dans l'industrie des services, regroupés essentiellement dans et autour de la capitale. Environ 50 % de la population était au chômage en 2002 (cela inclut le sous-emploi), tandis que 42 % des Timorais vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Les licences d'exploitation des réserves pétrolières offshore fournissent déjà près de 50 millions de dollars par an et représentent 55 % du PNB du Timor[19]. Un conflit oppose le Timor oriental à l'Australie sur les frontières maritimes (Timor Gap) et l'exploitation des réserves de la mer de Timor.
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Les jours fériés du Timor oriental reprennent les principales fêtes catholiques et les principaux événements de la lutte pour l'indépendance.
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Archipel Juan Fernández (Chili) · Îles Cook · Hawaï (États-Unis) · Îles mineures éloignées des États-Unis (États-Unis) · Niue · Île de Pâques (Chili) · Îles Pitcairn (Royaume-Uni) · Polynésie française (France) · Samoa · Samoa américaines (États-Unis) · Tokelau (Nouvelle-Zélande) · Tonga · Tuvalu · Wallis-et-Futuna (France)
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(tet) Repúblika Demokrátika Timór-Leste
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8° 33′ S, 125° 34′ E
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Le Timor oriental, en forme longue la république démocratique du Timor oriental, en portugais Timor-Leste et República Democrática de Timor-Leste, en tétoum Timor Lorosa'e et Repúblika Demokrátika Timór-Leste, est un pays d'Asie du Sud-Est[4]. Il est constitué de la moitié orientale de l'île de Timor — d'où son nom —, de l'Oecusse, une enclave située dans la partie occidentale de l'île de Timor, entourée par le Timor occidental (en) sous souveraineté indonésienne, ainsi que des îles d'Atauro et Jaco. La capitale du Timor oriental est Dili.
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Originellement colonie portugaise durant près de quatre siècles, le Timor oriental fut, après l'invasion indonésienne de décembre 1975, annexé unilatéralement par ce dernier pays en 1976[5]. Cette annexion ne fut jamais reconnue par l'ONU, laquelle organisa un référendum d'autodétermination en août 1999 qui conduisit à la pleine indépendance du Timor oriental en 2002. L'invasion indonésienne et la violence de son contrôle sont responsables de nombreux morts : les estimations les plus crédibles varient entre 100 000 et 200 000[6],[7].
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Le Timor oriental est situé pour sa majeure partie sur la moitié est de l'île de Timor, la plus grande des petites îles de la Sonde. L'île mesure 30 777 km2 ; le Timor oriental en occupe environ 15 000 km2.
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Les détroits d'Ombai et de Wetar séparent le nord de l'île du reste de l'archipel de la Sonde. Au sud, la mer de Timor sépare le Timor de l'Australie. À l'ouest se trouve la province indonésienne des petites îles de la Sonde orientales. À l'est, les îles Leti (Moluques du Sud-Ouest).
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Le pays est assez montagneux. Le point culminant du Timor oriental est le mont Tatamailau (2 963 m).
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Le climat du pays est tropical et généralement chaud et humide, caractérisé par une saison sèche et une saison humide.
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Dili, la capitale du pays, en est également la plus grande ville et le port principal. La deuxième ville est Baucau, à l'est de l'île. Dili possède le seul aéroport international du Timor oriental.
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Le Timor oriental exploite conjointement avec l'Australie un gisement pétrolier offshore situé à cheval sur leur frontière maritime, dont le tracé a longtemps été problématique[5].
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Côte à Dili
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Ile de Jaco, Lautém, Timor oriental
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Matebian, Baucau, Timor oriental
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Loi-Huno, Viqueque, Timor oriental
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Dili et l'île Atauro
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L'usage majoritaire est d'écrire « Timor oriental » comme le font notamment la liste annexée à l'arrêté français du 4 novembre 1993 relatif à la terminologie des noms d'États et de capitales ou la recommandation concernant les noms d'États, d'habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires (liste établie par le ministère des affaires étrangères et européennes) de 2008[8], le Petit Robert des noms propres 2010 et le Dictionnaire Hachette 2010.
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Le Petit Larousse 2010 écrit « Timor-Oriental » tandis que le groupe d'experts des Nations unies pour les noms géographiques (GENUNG) préconise Timor-Leste, non traduit[9].
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Timor provient du malais et de l'indonésien timur, signifiant « est » ; donc Timor oriental signifie littéralement « est oriental »[10].
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Colonie portugaise à partir de 1596, le Timor oriental est annexé par l'Indonésie en 1976. Plus de 200 000 personnes — le quart de la population — ont été tuées par l’armée indonésienne durant cette occupation. En 1999, dans un référendum organisé par l'Indonésie, la population de Timor oriental vote à près de 80% pour une séparation d'avec l'Indonésie. Bien que suivi d'une période de massacres à grande échelle et du saccage systématique des grandes villes par l'armée indonésienne, le scrutin conduit à l'indépendance du Timor oriental le 20 mai 2002. Depuis, les relations entre les deux pays se sont largement améliorées. Dans un entretien avec le The Jakarta Post le 31 août 2015, le Premier ministre du Timor oriental, Rui Maria de Araújo, qui a passé 9 ans comme étudiant dans différentes universités d'Indonésie, considère que « la relation entre Timor Leste et l'Indonésie est excellente »[11].
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Le président de la République démocratique du Timor oriental est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans. Son rôle est largement symbolique, même s'il lui est possible de mettre un veto à certaines lois. À la suite des élections législatives, le président nomme comme Premier ministre le chef du parti majoritaire de la coalition principale. En tant que chef de gouvernement, le Premier ministre préside le Conseil des ministres.
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Le parlement du Timor oriental (Parlamento Nacional) est unicaméral, ses membres sont élus pour cinq ans au suffrage universel. Le nombre de députés peut varier entre 52 et 65, bien qu'exceptionnellement il en ait compté jusqu'à 88, comme lors de sa première législature, en 2005.
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La Constitution du Timor oriental a été construite sur le modèle de celle du Portugal. Du fait de son indépendance récente de l'Indonésie en 2002, le pays est toujours en train de construire son administration et ses institutions gouvernementales.
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Le Timor oriental est subdivisé en 13 municipalités administratives[12],[13] :
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Les effets de l'invasion indonésienne de 1975 et des événements de 1999 ayant mené à l'indépendance sont bien visibles sur la courbe d'évolution de la population.
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La mortalité reste élevée, avec une pauvreté généralisée, et des maladies toujours très présentes, comme la tuberculose, la malaria, la dengue[14].
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Les rares colons Portugais blancs, dont certains vivaient dans la colonie depuis des générations, furent expulsés par l'Indonésie, entre 1976 et 1980. Certains partirent pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande, et le reste, au Portugal. Les métis furent autorisés à rester par l'administration Indonésienne, s'ils n'étaient pas pro-Portugais. En 1975, ils représentaient 3 % de la population.
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Le Timor oriental est l'un des deux seuls pays à dominante catholique en Asie, avec les Philippines. La province indonésienne voisine des petites îles de la Sonde orientales est également à dominante catholique.
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La composition religieuse du Timor oriental est la suivante : catholicisme (97 %), islam (1 %), protestantisme (1 %), autres (1 %).
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Le tétoum et le portugais ont le statut de langue officielle. L'anglais et l'indonésien ont le statut constitutionnel de « langues de travail ».
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La constitution timoraise reconnaît par ailleurs officiellement d'autres langues, dont :
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Les langues locales de Timor appartiennent à deux familles distinctes :
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Le recensement de 2010 a révélé que les langues maternelles les plus couramment parlées étaient le tetum prasa (36,6%), le mambai (12,5%), le makasai (9,7%), le tetum terik (6,0%), le baïkenu (5,9%), Kemak (5,9%), Bunak (5,3%), Tokodede (3,7%) et Fataluku (3,6%). Les autres langues autochtones représentaient 10,9%.
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Sous la domination indonésienne, l'utilisation du portugais était interdite et punie de peine de mort, seul l'indonésien était autorisé à être utilisé dans les bureaux du gouvernement, les écoles et les entreprises publiques. Pendant l'occupation indonésienne, le tétoum et le portugais constituaient un important élément d'unification et d'opposition pour le peuple est-timorais face à la culture javanaise. Le portugais a été adopté comme l'une des deux langues officielles lors de l'indépendance en 2002 pour cette raison et aussi comme lien avec les nations lusophones dans le monde. Il est maintenant enseigné et promu avec l'aide du Brésil, du Portugal et de la Communauté des pays de langue portugaise.
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Selon l'observatoire de la langue portugaise en 2012, le taux d'alphabétisation au Timor oriental était de 77,8 % en Tetum, de 55,6 % en indonésien et de 39,3 % en portugais. En 2006, seuls 5 % de la population savaient parler et écrire en portugais selon le rapport sur le développement des Nations unies. Le portugais se rétablit car il est maintenant devenu la principale langue officielle du Timor et est enseigné dans la plupart des écoles. Le Timor oriental est membre de la Communauté des pays de langue portugaise (également connu sous le nom de Commonwealth lusophone) et de l'Union latine. Cependant, le Timor oriental est très isolé des autres nations lusophones, dont le Brésil, et sa population à une faible minorité de voyageurs. L'Australie est le pays le plus proche pour les migrations économiques, ce qui favorise l'usage de l'anglais.
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On estime que l'anglais est compris par 31,4 % de la population.
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L'université nationale du Timor oriental est la principale université du pays. Il existe également quatre collèges.
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Depuis l’indépendance en 2002, l’indonésien et le tétoum ont perdu du terrain en tant que langue d’enseignement, tandis que le portugais a augmenté : en 2001, 8,4 % seulement des écoles primaires et 6,8 % des élèves du secondaire fréquentaient une école de langue portugaise ; en 2005, ce pourcentage est passé à 81,6 % pour le primaire et à 46,3 % pour le secondaire.
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Le Timor oriental est souvent qualifié de « pays le plus pauvre d'Asie », tant en termes de produit national brut global (environ 400 millions de dollars en 2003) que de PNB par habitant (500 $/hab.). Cela dit, ces valeurs correspondent à un PNB non pétrolier. Si l'on inclut les hydrocarbures, le PNB par habitant du Timor oriental est d'environ 1 500 $ en 2008[18]. L'économie est encore en phase de reconstruction à la suite des destructions liées à l'occupation et surtout la période d'accession à l'indépendance : environ 70 % des infrastructures du pays furent détruites par les troupes indonésiennes et les milices associées avant leur départ en 1999.
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70 % des emplois sont concentrés dans l'agriculture, qui produit 43 % de la richesse nationale. L'industrie est faiblement développée (textile, transformation du café), et n'emploie que 5 % des travailleurs, pour 17 % du PNB. Le reste de l'activité se situe dans l'industrie des services, regroupés essentiellement dans et autour de la capitale. Environ 50 % de la population était au chômage en 2002 (cela inclut le sous-emploi), tandis que 42 % des Timorais vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Les licences d'exploitation des réserves pétrolières offshore fournissent déjà près de 50 millions de dollars par an et représentent 55 % du PNB du Timor[19]. Un conflit oppose le Timor oriental à l'Australie sur les frontières maritimes (Timor Gap) et l'exploitation des réserves de la mer de Timor.
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Les jours fériés du Timor oriental reprennent les principales fêtes catholiques et les principaux événements de la lutte pour l'indépendance.
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Le Timor oriental a pour codes :
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Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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Asie du Sud-Est
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Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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Asie du Sud
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Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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Asie du Nord
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Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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Îles Ashmore-et-Cartier (Australie) · Australie · Île Christmas (Australie) · Îles Cocos (Australie) · Îles de la mer de Corail (Australie) · Île Norfolk (Australie) · Nouvelle-Zélande
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Mélanésie
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Fidji · Indonésie (Moluques, Nouvelle-Guinée occidentale) · Nouvelle-Calédonie (France) · Papouasie-Nouvelle-Guinée · Îles Salomon · Timor oriental · Vanuatu
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Micronésie
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Guam (États-Unis) · Kiribati · Îles Mariannes du Nord (États-Unis) · Îles Marshall · États fédérés de Micronésie · Nauru · Ogasawara (Japon) · Palaos · Wake (États-Unis)
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Polynésie
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Archipel Juan Fernández (Chili) · Îles Cook · Hawaï (États-Unis) · Îles mineures éloignées des États-Unis (États-Unis) · Niue · Île de Pâques (Chili) · Îles Pitcairn (Royaume-Uni) · Polynésie française (France) · Samoa · Samoa américaines (États-Unis) · Tokelau (Nouvelle-Zélande) · Tonga · Tuvalu · Wallis-et-Futuna (France)
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Le Titanic est un paquebot transatlantique britannique qui fait naufrage dans l'océan Atlantique Nord en 1912 à la suite d'une collision avec un iceberg, lors de son voyage inaugural de Southampton à New York. Entre 1 490 et 1 520 personnes trouvent la mort, ce qui fait de cet événement l'une des plus grandes catastrophes maritimes survenues en temps de paix et la plus grande pour l'époque.
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Paquebot de la White Star Line construit à l'initiative de Joseph Bruce Ismay en 1907, il a été conçu par les architectes Alexander Montgomery Carlisle et Thomas Andrews des chantiers navals Harland & Wolff. Sa construction débute en 1909 à Belfast et se termine en 1912. Il appartient à la classe Olympic avec ses deux sister-ships, l'Olympic et le Britannic, les plus luxueux et les plus grands paquebots jamais construits.
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Le Titanic est commandé par le capitaine Edward Smith, qui a sombré avec le navire. Le paquebot transportait certains des gens les plus riches de l'époque, ainsi que des centaines d'émigrants de Grande-Bretagne et d'Irlande et d'ailleurs en Europe qui cherchaient une nouvelle vie aux États-Unis. La coque du Titanic était pourvue de seize compartiments étanches servant à protéger le navire en cas de voies d'eau ou d'avaries importantes, ce qui lui donna la réputation de paquebot « insubmersible » et conduit les médias contemporains à le présenter comme l'un des navires les plus sûrs.
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Le 14 avril 1912, quatre jours après le commencement de son voyage inaugural, il heurte un iceberg à 23 h 40 (heure locale) et coule le 15 avril 1912 à 2 h 20 au large de Terre-Neuve. Le drame met en évidence l'insuffisance des règles de sécurité de l'époque, notamment le nombre insuffisant de canots de sauvetage et les carences dans les procédures d'évacuation d'urgence. Le puissant émetteur TSF du bord a permis d'appeler à l'aide, mais dans des conditions controversées, qui s'ajoutent à une polémique financière. Des conférences internationales seront par la suite organisées, entraînant des changements de réglementation encore en vigueur un siècle après la catastrophe.
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L'épave du Titanic est localisée le 1er septembre 1985 par le professeur Robert Ballard. Elle gît à 3 843 mètres de profondeur à 650 km au sud-est de Terre-Neuve. L'histoire du paquebot a marqué les mémoires, et suscité la publication de nombreux ouvrages (historiques ou de fiction) et la réalisation de longs métrages dont le film du même nom Titanic de James Cameron, sorti en 1997 et ayant entraîné un important regain d'intérêt pour le paquebot et son histoire. Les médias s'intéressent à nouveau au navire à l'occasion du centenaire de son naufrage, en avril 2012.
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Durant l'année 1907, pour concurrencer le Lusitania et le Mauretania, deux rapides paquebots de la Cunard Line, Lord William James Pirrie, associé de la société du chantier naval Harland & Wolff à Belfast, et Joseph Bruce Ismay, directeur général de la compagnie maritime White Star Line, prennent la décision de construire une série de trois paquebots capables de surpasser en confort, sécurité et élégance ceux des autres compagnies maritimes concurrentes, qu'elles soient britanniques ou allemandes[3],[4]. Leurs noms, Olympic, Titanic et Gigantic (nom évoqué avant qu'il ne soit rebaptisé Britannic) sont choisis par la suite[5]. La rencontre eut lieu autour d'un dîner au domicile londonien de lord Pirrie (à Downshire House, dans le quartier chic de Belgravia).
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Les plans de l'Olympic et du Titanic[6] (la construction du Gigantic devant débuter plus tard) sont dessinés dans les bureaux d'études des chantiers navals Harland & Wolff sur Queen's Island à Belfast, en Irlande du Nord[7]. À la tête des opérations se trouvent Alexander Montgomery Carlisle, directeur général des chantiers navals et responsable des aménagements, de la décoration et des dispositifs de sauvetage des paquebots et Thomas Andrews, chef du département Dessin et architecte naval[8]. Au départ en retraite d'Alexander Montgomery Carlisle, en 1910, Thomas Andrews prend sa place et devient ainsi directeur général des chantiers et de la conception[d 1].
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Ce départ en retraite de l'architecte est provoqué par une réunion entre Lord Pirrie, Ismay et Carlisle sur le nombre de canots de sauvetage : Carlisle voulait 66 canots de sauvetage ; nonobstant les qualités et défauts de la conception du système des cloisons étanches, l'architecte était au courant qu'une fabrication humaine ne saurait être insubmersible. Un refus lui étant signifié, il claque la porte des chantiers[9].
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Le 31 juillet 1908, Joseph Bruce Ismay approuve le projet lors d'un déplacement à Belfast et signe une lettre d'accord avec les chantiers navals[8]. Aucun contrat officiel n'est signé, les liens entre les deux firmes étant très forts depuis plusieurs décennies[d 2]. Conscient de l'importance de l'événement, Pirrie engage le photographe Robert Welch qui est chargé d'immortaliser les moments forts de la construction dans l'avancement des travaux. La qualité n'est pas négligée, et les meilleurs matériaux sont commandés[d 3].
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Ce sont les chantiers Harland & Wolff, à Belfast, qui sont chargés de la construction du paquebot. Celui-ci est mis en cale à côté de son sister-ship, le RMS Olympic, mis en chantier quatre mois plus tôt.
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À l'automne 1908, les plans sont achevés et les approvisionnements spéciaux ainsi que les équipements non réalisables par les chantiers Harland & Wolff sont commandés. Lord Pirrie fait agrandir les chantiers navals, notamment par la construction d'un immense portique qui est le plus grand échafaudage du monde à l'époque (256 m de long, 28,50 m de large et 52,60 m de haut ainsi que des grues de 69,50 m)[c 1]. Le 16 décembre 1908, la quille constituée de nombreuses pièces de l'Olympic est posée sur la cale de construction no 2. Elle porte le numéro de chantier 400, la 400e commande reçue par Harland and Wolff[b 1],[c 2].
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Le 22 mars 1909, la quille du Titanic identique à l'Olympic est posée sur la cale no 3, le numéro de chantier étant le 401[d 4]. Les travaux avancent très vite et deux ans plus tard, au printemps 1911, la coque du Titanic est achevée. Elle est constituée de 2 000 tôles de 2,5 à 3,8 cm d'épaisseur, 3,00 m de long et 2,00 m de haut maintenues par 3 millions de rivets[10],[d 3]
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L'Olympic est lancé le 20 octobre 1910 et le Titanic le 31 mai 1911, jour de l'anniversaire de Lord Pirrie qui assiste à la mise à l'eau du paquebot en présence de 100 000 personnes : les employés des chantiers et leurs familles, des visiteurs, quelques personnalités et la presse sont présents[c 3]. Pour aider le Titanic à « glisser » dans l'eau, 20 tonnes de suif, d'huile de vidange, de graisse de baleine et de savon sont étalées sur 2 cm d'épaisseur le long des cales[11]. Le navire n'est pas baptisé avec la traditionnelle bouteille de champagne : c'est une habitude au sein des chantiers, Pirrie considérant qu'un problème dans la cérémonie peut entraîner des superstitions parmi passagers et équipages[d 5],[Note 1].
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Le Titanic, après avoir réussi son lancement, est ralenti et stoppé par six ancres, entretemps retenues elles-mêmes par vingt-trois aussières en acier de 80 tonnes chacune, puis il est remorqué et mis au quai d'armement par cinq remorqueurs[d 6]. Après le lancement, invités, représentants de la presse et personnalités sont conviés à un déjeuner donné au Grand Central Hôtel de Belfast. Au menu, pas moins de six plats et cinq desserts ou mises-en-bouche de cuisine française sont servis. Quant à Joseph Bruce Ismay et John Pierpont Morgan[Note 2], ils quittent le repas pour se rendre sur l'Olympic qui doit subir ses essais en mer[d 7].
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Entre juin 1911 et mars 1912, plus de 3 000 professionnels (mécaniciens, électriciens, plombiers, ébénistes, peintres, décorateurs, etc.) travaillent et équipent le Titanic des dernières techniques navales et l'aménagent avec des éléments décoratifs et un mobilier somptueux. Le 18 septembre 1911, on annonce la date du voyage inaugural du paquebot, le 20 mars 1912[d 8].
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Mais, le 20 septembre, à la suite d'une collision entre le croiseur de la Royal Navy, Hawke et l'Olympic lors de sa cinquième traversée transatlantique, le Titanic doit être déplacé et mis en cale sèche. Une partie des 14 000 ouvriers travaillant à sa construction sont affectés aux travaux de réparation de la coque de l'Olympic, ce qui retarde considérablement la construction du paquebot[c 4]. La White Star Line reporte le voyage inaugural au 10 avril. Le 30 novembre, une fois les réparations de la coque de l'Olympic terminées, celui-ci reprend son service et le Titanic rejoint son quai où son armement se poursuit. En janvier 1912, on installe les 4 cheminées et le 3 février, les 3 imposantes hélices de bronze, boulonnées sur un moyeu d'acier, sont posées sur le navire (2 hélices latérales tripales bâbord et tribord de 38 tonnes et de 7,20 m de diamètre, 1 hélice centrale quadripale de 22 tonnes et de 5,20 m de diamètre). Le 24 mars 1912, le Titanic est immatriculé à Liverpool, son port d'attache, bien qu'il ne navigue jamais dans les eaux de celui-ci[Note 3],[d 9].
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Le 2 avril 1912, 78 chauffeurs et soutiers ainsi que 41 officiers et membres d'équipage se trouvent à bord. À 6 h, le Titanic quitte son dock, tiré par quatre remorqueurs appartenant à la Red Funnel Line, sous le commandement d'Edward Smith, précédemment commandant de l'Olympic[d 10]. Toute la journée, le Titanic procède à des essais de vitesse et de manœuvrabilité (arrêts d'urgence sur son erre, mesures des qualités manœuvrières à différentes vitesses). Durant ces essais, le navire montre qu'il peut stopper sur une distance de seulement trois fois sa longueur[d 11].
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À midi, les ingénieurs, les représentants du chantier et les représentants du ministère du commerce britannique l'inaugurent, en déjeunant dans la salle à manger de première classe. Après d'autres essais, le Titanic rentre à Belfast vers 18 h. Le nouveau paquebot ayant rempli toutes les exigences du gouvernement britannique, Francis Carruthers, inspecteur du Board of Trade, signe le certificat de navigabilité no 131428, valable pour une durée d'un an[d 12]. Vers 20 h, le paquebot vire de bord et met le cap sur Southampton où il est attendu dans la nuit du 3 au 4 avril[d 13].
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Après avoir parcouru les 570 milles qui l'en séparent, le Titanic arrive, peu avant minuit, au port de Southampton où six remorqueurs de la Red Funnel Line l'attendent. Le navire accoste le quai no 44. Pour accueillir les nouveaux navires, le port de la ville a dû subir de nombreux travaux[c 5]. Durant l'escale, les cheminées sont repeintes ainsi que le flanc bâbord de la coque. Une fois achevé, le Titanic a coûté 1,5 million de livres soit 7,5 millions de dollars américains à l'époque (150 millions au début des années 2000)[b 1].
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Le 10 avril 1912, à 12 h 15, le Titanic appareille de Southampton en Angleterre avec à son bord 953 passagers dont 31 trans-Manche et 889 membres d'équipage. On ne compte pas moins de quarante nationalités présentes à bord du navire. Lors de son départ, il manque de peu de heurter le paquebot City of New York amarré au quai 38[e 1]. Les remous causés par les hélices du Titanic font rompre les amarres du City of New York, et ce dernier se rapproche rapidement du Titanic jusqu'à une distance de deux mètres[e 1]. Le commandant Edward Smith donne alors l'ordre de mettre les machines « arrière toute », ce qui a pour effet de repousser le New York[e 1]. Le Titanic quitte enfin Southampton avec une heure de retard[c 6]. À 18 h 35, le Titanic étant arrivé à Cherbourg en Normandie, 24 passagers trans-Manche débarquent et 274 embarquent, principalement des 1re classes. Cependant le Titanic reste en rade car son tirant d'eau ne lui permet pas de venir à quai[e 2]. Ce sont donc, comme pour les autres paquebots, deux transbordeurs de la White Star Line, le Nomadic et le Traffic, qui se chargent de transborder les 274 passagers qui embarquent sur le Titanic[e 2],[c 7]. À 20 h 10, le paquebot appareille de Cherbourg pour Queenstown (aujourd'hui Cobh) en Irlande[12].
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Le 11 avril 1912, à 11 h 30, le Titanic arrive à Queenstown où débarquent sept passagers tandis que 120 embarquent[d 14], en grande majorité des passagers de 3e classe émigrant vers les États-Unis. À 13 h 30, le RMS Titanic quitte Queenstown pour New York avec à son bord 1 324 passagers et 889 membres d'équipage[Note 4],[d 15]. Il est parfois dit qu'Edward Smith envisageait de prendre sa retraite après cette traversée et qu'il ne devait par conséquent assurer le commandement du Titanic que pour cette unique fois[e 3]. Il est cependant parfois considéré que Smith n'avait encore rien décidé[d 16] : des sources laissent en effet penser que la White Star souhaitait qu'il assure également le commandement du Gigantic, dont la mise en service était prévue pour 1914[a 1].
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Le 12 avril 1912, à 19 h 45, le Titanic reçoit un message de La Touraine lui signalant un brouillard dense, une couche de glace épaisse, des icebergs et un navire abandonné sur plusieurs points de l'Atlantique Nord. Ce message est immédiatement remis au commandant Edward Smith[d 17].
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Dans la journée du 13 avril 1912, le Titanic reçoit plusieurs messages lui signalant des icebergs, des growlers (petits icebergs d'un mètre par cinq) et quelques champs de glace. Dans l'après-midi, un incendie est éteint dans la salle des chaudières no 5. Il faisait rage depuis plusieurs jours (peut-être depuis le 2 avril) et avait été décelé le jour du départ. Il ne s'agissait pas d'un fait inhabituel sur les navires de l'époque mais celui-ci était d'une rare intensité (dû à un coup de grisou sur un charbon de faible qualité livré à cause d'une grève des mineurs) et une douzaine d'hommes ont été nécessaires pour le maîtriser mais ce feu de charbon a pu fragiliser les cloisons de cette salle[d 18]. À 22 h 30, le paquebot reçoit un avis du Rappahannock lui signalant un épais champ de glace et plusieurs icebergs ; la réception de ce message est confirmée par un officier[b 2],[c 8].
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Le 14 avril 1912 vers 21 h, le Titanic a déjà parcouru 1 451 milles (2 687 kilomètres). Durant cette journée, le Titanic reçoit une dizaine de messages venant de plusieurs navires, parmi lesquels le Baltic et le Californian, lui signalant des avis de glace[14]. À 22 h 55, Cyril Evans, l'opérateur radio du Californian, alors pris dans la glace à 20 milles (environ 36 km) au nord du Titanic, envoie un message à tous les navires alentour, parmi lesquels le Titanic : à bord de ce dernier, Jack Phillips, le radio-télégraphiste, reçoit le message. Il l'interrompt en lui demandant de se taire « Shut up, shut up, I am busy. I am working Cape Race ». L'utilisation des mots « Shut up » était une formule courante parmi les opérateurs radio pour demander poliment aux autres de « garder la ligne libre»[15]. Evans entendra le Titanic pour la dernière fois à 23 h 25 qui communiquait avec Cap Race. Il n'éteindra donc pas la radio à la suite du message de Phillips mais à 23 h 35, soit plus d'une demi-heure plus tard[16]. Étant le seul télégraphiste à bord, il n'avait pas obligation de rester en veille en permanence.
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À 23 h 40, par 41° 46′ N et 50° 14′ O[17], alors que le Titanic avance à 22,5 nœuds (41,7 km/h)[18], les veilleurs Frederick Fleet et Reginald Lee installés dans le nid-de-pie du mât avant aperçoivent un iceberg droit devant dans le brouillard et le signalent à la passerelle. Le 1er officier William Murdoch, alors officier de quart, essaie de faire virer le navire vers bâbord et fait stopper les machines et demande une marche arrière toute[c 9]. Quelque 37 secondes plus tard, le navire vire mais heurte l'iceberg par tribord et le choc fait déchirer des tôles et sauter des rivets ouvrant ainsi une voie d'eau dans la coque sous la ligne de flottaison[19]. Les portes étanches sont alors immédiatement fermées par Murdoch afin d'éviter une voie d'eau plus importante. Mais l'eau commence à envahir les cinq premiers compartiments du bateau. Or le Titanic ne peut flotter qu'avec au maximum quatre de ses compartiments remplis d'eau[c 10].
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À 0 h 5, le commandant fait enlever les tauds des embarcations et rappeler l'équipage[d 19]. À 0 h 15, le premier appel de détresse est envoyé en signal CQD[20] par TSF sur la longueur d'onde des 600 mètres[21]. À 0 h 25, l'ordre est donné de faire monter les femmes et les enfants en premier dans les canots de sauvetage[b 3]. À 0 h 45, le premier canot est affalé avec 28 passagers contre 65 possibles[b 4],[d 20] et le signal CQD est transformé en SOS[d 21]. Les officiers s'occupent de faire monter les femmes et les enfants en priorité dans les canots, et les première et deuxième classes, étant plus près des canots, y ont plus facilement accès. Mais la capacité des canots n'est que de 1 178 personnes au total[c 11],[Note 5] et il y a environ 2 200 personnes à secourir.
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Les canots quittent le Titanic à intervalle régulier, et sont pour la plupart à moitié vides. À bâbord, le second officier Charles Lightoller et le capitaine Edward Smith ne font monter que des femmes et des enfants, alors qu'à tribord le premier officier William Murdoch complète souvent les places vides avec des hommes. Seuls deux des vingt canots partiront à pleine charge. À 2 h 5, le canot pliable D est le dernier mis à la mer avec succès contenant 24 personnes à son bord contre 47 possibles. À intervalles réguliers, jusqu'à 1 h 40, des fusées de détresse sont envoyées. Il en est de même pour les SOS qui sont envoyés jusqu'à 2 h 17, heure à laquelle l'eau atteint la cabine radio[d 22]. Les deux canots restants après 2 h 5, les canots pliables A et B, situés sur le toit du quartier, sont descendus sur le pont des embarcations mais les officiers ne disposant pas de suffisamment de temps, ils partent à la dérive quand l'eau envahit l'avant du pont et des nageurs s'y installent. Environ quarante personnes se trouvant sur ces dernières chaloupes seront récupérés par d'autres canots[b 5],[b 6].
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À 2 h 17, l'orchestre s'arrête de jouer juste avant la chute de la cheminée selon la plupart des témoignages. D'autres, comme Archibald Gracie, ont cependant déclaré que les musiciens ont cessé de jouer plus tôt dans la soirée[b 7]. Peu après, la grande verrière se brise en entraînant la destruction du Grand Escalier et donnant accès à l'eau à toutes les pièces de l'avant. À 2 h 18, les lumières du Titanic clignotent une dernière fois puis s'éteignent[22]. Un instant plus tard, le paquebot se brise en deux[c 12]. Alors que la partie avant coule, la partie arrière flotte pendant quelques instants et se remplit d'eau lentement jusqu'à ce qu'elle sombre à 2 h 20[23],[24],[25]. La température de l'eau est alors de −2 °C[b 8]. Aux alentours de 3 h, le canot no 14 commandé par le cinquième officier Harold Lowe arrive sur les lieux du naufrage après avoir vidé ses passagers dans d'autres canots. Arrivant trop tard, il ne tire de l'eau que quatre hommes, dont l'un meurt à bord du canot. Plus tard, à 3 h 30, les passagers des canots aperçoivent les feux du Carpathia[26]. À 5 h 30, le Californian prévenu par le Frankfurt arrive sur les lieux du désastre. Le dernier canot est récupéré à 8 h 30, le deuxième officier Charles Lightoller est le dernier à monter à bord. Le capitaine Arthur Rostron du Carpathia met ensuite le cap sur New York à 10 h 50[c 13].
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Durant la matinée du 15 avril, des informations sur le naufrage parviennent mais sans qu’on puisse en vérifier les détails, si bien que les journaux américains restent sur leur réserve. Prudent, le Herald titre : « Le Titanic heurte un iceberg et appelle au secours. Des navires en route »[27]. Seul le Times annonce dans ses premières éditions que le paquebot a très certainement coulé puisqu’on n’a plus rien reçu après les premiers messages[27].
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À 8h, une foule de journalistes se presse au bureau de la White Star à New York, au 9 rue Broadway. Devant la presse, le vice-président, Philippe A.S. Franklin se montre rassurant : « Nous avons une confiance absolue dans le Titanic. Nous sommes persuadés que c’est un navire qui ne peut pas couler », ce qui ne l'empêche pas d'envoyer un télégramme alarmant au capitaine Smith : « Attendons anxieusement nouvelles navire et précisions sur sort passagers »[28]. Alors que les proches des naufragés commencent à arriver, la compagnie fait tout pour les rassurer.
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À 18h15, lorsqu'un message du paquebot Olympic parvient, c'est le coup de massue. Le Titanic a bien sombré à 2h20 du matin. Le Carpathia, qui aurait recueilli 675 rescapés, se dirige vers New-York[29]. Dès lors, le doute n’est plus permis. Pressé de questions par les journalistes, le vice-président de la White Star se contente dans un premier temps de confirmer le naufrage, sans donner plus de détails. À 21h, il craque : « C'est une catastrophe... On pourrait remplacer le navire, mais jamais les vies humaines »[29].
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Trois jours passent et peu de nouvelles parviennent. En manque d’informations, certains journaux s’en prennent au Carpathia. L'Evening Mail dénonce « le silence assourdissant du Caparthia », tandis que le World attaque l’équipage qui « ne veut pas envoyer la liste des disparus »[30].
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Le jeudi soir, lorsque le Carpathia arrive enfin à New York, trente mille personnes se massent le long des quais pour le voir arriver[31]. Les rescapés peuvent dès lors être interrogés par les journalistes, ce qui n’empêche pas l’apparition dans la presse de témoignages invraisemblables. On y apprend qu’un passager de deuxième classe serait notamment resté à cheval sur un morceau de glace pendant quatre heures. Une passagère aurait, elle, vu l’iceberg une heure avant la collision[31].
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Le naufrage du Titanic fit environ 1 500 morts, le nombre variant entre 1 491 et 1 513[20],[32] victimes. Il y a donc environ 700 rescapés[c 13]. Les membres d'équipage sont les plus touchés puisque 76 % d'entre eux sont morts. 75 % des troisièmes classes ont également trouvé la mort[e 4]. D'une façon plus générale, la principale différence se situe entre les hommes et les femmes. Seules 25 % des femmes sont mortes dans le naufrage contre 82 % des passagers masculins. Proportionnellement, les enfants sont davantage victimes que les femmes, 53 des 109 enfants à bord ayant péri, soit 48,6 % d'entre eux[e 4]. Cependant, 70 % des femmes et des enfants ont survécu au naufrage contre un peu plus de 20 % des hommes[33], la règle « les femmes et les enfants d'abord » ayant prévalu, contrairement à la majorité des catastrophes maritimes[34].
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Le naufrage du Titanic a de nombreuses causes, tant naturelles qu'humaines. Son bilan, qui est l'un des plus lourds de l'histoire maritime, s'explique également par plusieurs facteurs. Les circonstances du naufrage sont en effet particulières. Il est vrai qu'il est rare de trouver des icebergs dans cette région de l'Atlantique au mois d'avril, mais la présence de nombreuses glaces cette année-là s'explique par un hiver particulièrement doux[35]. Ceci explique que le Titanic, qui navigue pourtant plus au sud que la route conseillée[36], se soit dirigé droit vers un champ de glaces. De plus, la nuit est sombre, sans lune et sans vent, ce qui rend plus difficile le repérage des icebergs[e 5]. Ceci est aggravé par l'absence de jumelles dans le nid-de-pie, à la suite d'une négligence des officiers : selon Frederick Fleet, le veilleur qui a aperçu et signalé l'iceberg, des jumelles auraient peut-être permis de le voir à temps[37].
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De plus, les compartiments étanches ne montent pas assez haut pour empêcher la progression de l'eau (ces cloisons transversales sont interrompues à 15 mètres de hauteur par les architectes pour que les passagers puissent emprunter le pont-promenade supérieur[38]), la coque n'est double qu'au fond du navire (ne protégeant que des hauts fonds), et l'acier composant certaines parties de la coque est très cassant à température négative (celle de l'eau la nuit du drame était de −1 à −2 °C)[39] bien qu'il soit le meilleur de l'époque produit dans les fours Martin[40], comme les rivets qui maintiennent les plaques de la coque ensemble (les chantiers Harland and Wolff ont commandé 9 millions de rivets pour le Titanic, le Britannic et l'Olympic mais une pénurie de pièces en acier les ont incités à utiliser des rivets en fer forgé[41]). La vitesse du navire au moment du choc était également trop élevée pour les circonstances (bien qu'en accord avec les règles de navigation de l'époque)[e 6]. Malgré une tentative de la part de la commission américaine qui enquêta sur le naufrage, il n'a pu être prouvé qu'Ismay a poussé le commandant à aller plus vite[e 7]. Enfin, le nombre élevé de morts s'explique par le faible nombre de canots de sauvetage du navire, qui ne pouvaient contenir que 1 178 personnes[b 9], mais aussi par le manque d'organisation dans leur chargement et d'information des passagers. Cette mauvaise organisation aurait rendu des canots supplémentaires peut-être inutiles, puisque les officiers n'ont pas eu le temps de s'occuper des deux derniers canots. Certains canots, comme le no 1[b 10], partent presque vides et refusent de revenir sur les lieux du naufrage. Ceci explique que les canots sont, à la fin, remplis à moins des deux tiers[d 23].
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Le désastre est un choc pour la communauté internationale car il prouve à tous que l'homme et ses réussites technologiques peuvent être dépassés par les puissances de la nature à une époque où le progrès scientifique semblait impossible à arrêter[e 8]. Il met également la lumière sur les insuffisances techniques de l'époque : les examens modernes montrent en effet que l'acier de la coque et encore davantage les rivets autres que sur la partie centrale de la coque contiennent trop de soufre et pas assez de manganèse, ce qui les rend trop cassants. La commission britannique de Lord Mersey a fait de nombreuses propositions sur la sécurité en mer, de même que la commission américaine du sénateur Smith. L'attitude jugée désinvolte et insouciante de ceux qui décident de la route et de la vitesse des paquebots a fortement contribué à la perte du navire, selon les deux commissions sur le naufrage[Note 6],[c 14].
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Pour éviter qu'une telle catastrophe ne se reproduise, la communauté internationale prend plusieurs mesures. La première est la création de la Patrouille internationale des glaces le 20 janvier 1914. Depuis, aucune mort consécutive à un naufrage dû à un iceberg n'est à déplorer[e 9]. De plus, la procédure à appliquer en cas de collision avec un iceberg est changée. Désormais, il est considéré que les dégâts seront moindres en cas de collision frontale. La chose est prouvée en 1914 lorsque survient la collision du Royal Edward avec un iceberg, qui ne fait aucune victime parmi les 800 passagers[d 24].
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Concernant les moyens de communication, il est décrété que la veille radio doit être assurée 24 h/24 sur la longueur d'onde de 600 mètres (500 kHz)[43] (ce qui était le cas sur le Titanic, mais ni sur le Californian ni sur le Carpathia) et devra bénéficier de batteries de secours pour alimenter la station radio de secours[44],[45]. Le mauvais usage des récents progrès de la TSF déclenche dans les mois qui suivent une controverse autour de la société Marconi, dont la puissance des émetteurs avait d'abord été saluée. Cependant, la conséquence la plus importante du naufrage concerne les embarcations de sauvetage. Désormais, tout navire se doit d'être équipé de canots en nombre suffisant. La loi demandait jusqu'alors un équipement selon le tonnage, et n'avait pas suivi la rapide augmentation de la taille des navires. Dès la commission américaine, Ismay déclare que tous les navires de l'IMM Co seront équipés de canots en nombre suffisant[d 25]. Des conférences internationales sur la sécurité en mer se sont tenues en 1914, 1929, 1948 et 1960 et ont notamment rendu obligatoire pour tous les navires de pouvoir être évacués en une demi-heure[c 15].
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Le Titanic est long de 269 mètres, large de 28 mètres et haut de 53 mètres, de la quille aux cheminées. Son tonnage brut est d'environ 46 000 tjb, soit 1 000 de plus que l'Olympic[46]. Il nécessite environ 885 membres d'équipage, et peut transporter 2 471 passagers répartis en trois classes[c 16]. Le paquebot transporte également du courrier. C'est pour cette raison qu'il porte le sigle RMS[Note 7],[47]. En tout, le navire a coûté 7,5 millions d'USD (soit 150 millions de dollars des premières années 2000[48]).
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Les dix ponts du Titanic permettent de l'élever au rang de plus grand paquebot jamais construit à son époque[20],[49]. Sept de ses ponts (les ponts abritant des cabines destinées aux passagers) sont désignés par des lettres, de A à G (A étant en haut et G en bas). Au-dessus du pont A se trouve le pont des embarcations (ou pont supérieur). Le pont des ballasts sert de base au navire, ainsi qu'aux salles des chaudières et des machines qui s'étendent jusqu'aux ponts Orlop et G. Ces deux ponts comprennent également les cales et les réserves d'eau et de nourriture du navire[50].
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Le Titanic, comme ses sister-ships de classe Olympic, est propulsé par une combinaison de deux types de machines. On trouve dans les profondeurs du paquebot 29 chaudières regroupées dans six salles[d 26], qui alimentent en vapeur les machines alternatives à triple expansion situées dans la salle des machines (à l'arrière des salles des chaudières), puis la turbine dans la salle suivante. Les premières actionnent les deux hélices latérales à trois pales du paquebot, tandis que la turbine fait tourner l'hélice centrale à quatre pales. À une vitesse de 21 nœuds, sa consommation est évaluée entre 638 et 737 tonnes de charbon par jour. À 22 nœuds, celle-ci est évaluée de 720 à 808 tonnes par jour, selon les statistiques prises en compte[c 17]. L'énergie électrique nécessaire au fonctionnement des différents équipements du navire est fournie par quatre dynamos de 400 kW[51]. Les fumées de combustion du charbon et la vapeur sont ensuite évacuées par les trois cheminées avant. La quatrième, factice, sert quant à elle à améliorer l'esthétique du paquebot, à l'aération des salles des machines et à évacuer la vapeur des cuisines[b 11],[Note 8].
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La passerelle de navigation du Titanic se trouve sur le pont supérieur, à environ 60 mètres de la proue. Elle s'étend sur toute la largeur du navire, et comprend deux timoneries (une fermée et une seulement couverte), deux ailerons de manœuvre, une salle de navigation et la salle des cartes. En arrière de la passerelle se trouvent les quartiers des officiers qui bénéficient de logements proportionnels à leur rang : le commandant Edward Smith bénéficie pour sa part d'une suite avec salon et salle de bains[b 12]. À l'arrière de la première cheminée se trouve une salle de radiotélégraphie sans fil dont la veille est assurée par deux opérateurs radio (Jack Phillips et Harold Bride lors de l'unique traversée du paquebot) dont les quartiers sont attenants[c 18]. Les quartiers des chauffeurs et soutiers se trouvent quant à eux dans la proue du navire, et ceux-ci accèdent à leur lieu de travail par un escalier en colimaçon et un tunnel[c 19].
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La veille est assurée depuis le nid-de-pie situé sur le mât avant, et le navire dispose également d'une passerelle d'accostage, sur le pont de poupe[b 12]. Une ligne téléphonique permet de communiquer entre le nid-de-pie, la timonerie, la plage arrière, la salle des machines et le compartiment arrière, améliorant la rapidité des manœuvres du navire. Une autre ligne permet à certains passagers de première classe de communiquer avec différents services, notamment les offices[b 13].
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La coque du Titanic est divisée en seize compartiments étanches[e 10]. La fermeture des douze portes étanches, situées aux endroits où un passage est nécessaire à la bonne marche du navire, peut se faire par le biais d'un interrupteur situé sur la passerelle[c 20]. Elle peut également se faire automatiquement en cas de voie d'eau. Cependant, si les compartiments avant et arrière montent jusqu'aux ponts D à B, les compartiments centraux ne dépassent pas le pont E. Ainsi, il est alors considéré que si deux compartiments adjacents sont inondés, le navire peut rester à flot. Cette limite va jusqu'à quatre compartiments si ce sont les compartiments avant du navire[Note 9],[c 21].
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Le navire est également équipé d'un double-fond[Note 10]. De plus, huit pompes capables d'évacuer 400 tonnes d'eau par heure se trouvent à bord[52]. Tout ceci entraîne des rumeurs d'une prétendue « insubmersibilité » du navire que la compagnie ne dément pas. Cependant, de telles rumeurs sont loin de ne concerner que le Titanic : la compagnie avait déjà qualifié le Cedric, neuf ans plus tôt, de « pratiquement insubmersible »[c 22]. La rumeur veut également qu'au moment de son lancement, un employé ait déclaré : « Dieu lui-même ne pourrait pas couler ce paquebot »[53].
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Le Titanic est également équipé de 20 canots de sauvetage : 14 canots d'une capacité de 65 personnes, 2 canots « de secours » pour 40 personnes[Note 11] et 4 radeaux pliables de type Engelhardt ayant également une capacité de 47 personnes. Les 20 canots peuvent ainsi contenir un total de 1 178 personnes, soit un tiers de la capacité du navire[b 9].
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Ce faible nombre est toutefois supérieur à ce que demandent les lois de l'époque qui considèrent que ces canots ont le temps d'effectuer plusieurs navettes entre un gros paquebot qui met du temps à couler et les navires sauveteurs[54]. L'idée de mettre des canots supplémentaires a été envisagée par Alexander Carlisle, l'un des concepteurs du navire, mais Ismay rejeta l'idée, pour ne pas encombrer le pont supérieur, et ne pas affaiblir l'image de fiabilité de la compagnie[Note 12]. Cependant, pour éviter un coût supplémentaire lors d'un éventuel changement de réglementation, Carlisle réussit à convaincre Ismay d'installer des bossoirs de type Welin capables de faire descendre successivement plusieurs canots[d 27]. Lors du naufrage, le 15 avril 1912, les canots de sauvetage n'embarquent que 711 des 2 200 personnes qui se trouvent à bord. Par la suite, les lois sont modifiées pour obliger toutes les compagnies maritimes à avoir des canots de sauvetage en nombre suffisant[d 28], c'est la naissance de la convention internationale SOLAS (Safety of Life at Sea), deux ans après la tragédie.
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Le Titanic présente un luxe et un confort inégalés pour l'époque. Les installations de première classe s'étendent du pont des embarcations au pont E, et comprennent gymnase, fumoir, restaurant à la carte, café véranda, piscine, bains turcs et salon de lecture et de correspondance, ainsi qu'une promenade couverte. Certaines cabines sont équipées de salles de bains, et deux d'entre elles disposent même d'une promenade privée[Note 13],[b 14]. Toutes ces cabines et installations sont reliées par deux somptueux escaliers, celui situé à l'avant étant associé à trois ascenseurs desservant les ponts A à E. La vaste salle à manger de première classe se situe sur le pont D[e 11].
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Les passagers de deuxième classe ne sont pas en reste et bénéficient de cabines souvent équivalentes à la première classe d'autres navires, à l'arrière des ponts D à G. Un escalier et un ascenseur desservent la totalité de la hauteur du navire, leur donnant accès au pont des embarcations, à leur fumoir (pont B), leur bibliothèque (pont C), et leur salle à manger (pont D). Ils disposent également d'une promenade couverte[e 12].
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La troisième classe offre également un bon niveau en comparaison des autres navires, avec des cabines proposant de 4 à 8 couchettes, et de petits dortoirs pour les hommes célibataires, à l'avant. Les femmes seules voyagent quant à elles à l'arrière, et les familles sont regroupées au centre. La salle à manger de troisième classe se trouve au pont F et dispose de sa propre cuisine (les deux autres classes partagent la leur), et les passagers disposent de deux espaces communs et d'un fumoir, ainsi que du pont de poupe[e 12].
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Sur les 1 316 passagers, 325 font partie de la première classe, 285 de la seconde et la dernière accueille 706 personnes. 922 passagers embarquent à Southampton (Angleterre), 274 à Cherbourg (France) et 120 à Queenstown (Irlande).
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La première classe accueille les passagers les plus fortunés du navire. Il s'agit d'hommes d'affaires, d'artistes, de hauts gradés militaires et de politiciens entre autres. Ils sont souvent accompagnés de nombreux bagages et d'un ou plusieurs domestiques[d 29]. Un certain nombre de personnalités voyagent en première classe pour la traversée inaugurale du Titanic, à commencer par Joseph Bruce Ismay, président de l'international Mercantile Marine Company et de la White Star Line[a 2] et Thomas Andrews, le concepteur du navire[a 3]. Tous deux voyagent dans le but d'observer les défauts que pourrait présenter le navire. L'homme le plus riche à bord est John Jacob Astor IV, colonel, écrivain, inventeur et propriétaire d'hôtels américains[a 4]. D'autres grandes fortunes se trouvent également à bord, comme Benjamin Guggenheim ou Margaret Brown, ainsi que des lettrés tels que Jacques Futrelle[a 5] et Archibald Gracie[a 6], ou encore des sportifs tels que Richard Norris Williams[a 7]. Archibald Butt, l'aide de camp du président américain William Howard Taft, fait également la traversée à bord du Titanic pour rentrer aux États-Unis préparer les élections présidentielles de l'automne suivant[a 8]. John Pierpont Morgan, milliardaire américain propriétaire de nombreux trusts, ainsi que du navire, devait également faire la traversée, mais préfère finalement fêter son anniversaire en compagnie de sa maîtresse à Aix-les-Bains[a 9].
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La deuxième classe, plus hétéroclite, comprend des entrepreneurs, des enseignants, des ecclésiastiques et, parfois, des immigrants aisés, ou de retour dans leur pays d'origine[55]. Le confort dont ils disposent égale souvent la première classe de paquebots contemporains. Parmi eux se trouve notamment Lawrence Beesley, un universitaire britannique qui dresse, après le naufrage, un compte rendu détaillé des événements dans son ouvrage The Loss of s.s. Titanic[a 10]. Une famille attire également l'attention, la famille Hoffman. Pour leurs compagnons de voyage, il s'agit d'un père aimant et de ses deux enfants en bas-âge, mais il apparaît après le naufrage et la mort du père qu'il s'agissait de la famille Navratil. Michel Navratil avait enlevé ses enfants à son épouse au début du mois d'avril dans l'espoir de vivre une nouvelle vie en Amérique. L'histoire de ces « orphelins du Titanic » fait le tour du monde[a 11].
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La troisième classe, enfin, est la classe de l'immigration. Les gens qui voyagent à bord sont souvent en famille, parfois par groupes d'une dizaine de personnes, à l'image de la famille Sage composée de onze membres[56]. Ils viennent de nombreuses régions du monde, que ce soit de Scandinavie, d'Europe de l'Est, d'Irlande et parfois même d'Asie[e 13]. Avant l'embarquement et à leur arrivée à New York, ils font l'objet de stricts contrôles sanitaires et sont rigoureusement séparés des autres passagers. La réglementation américaine est en effet très stricte pour éviter toute contamination[d 30].
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Lucy Duff Gordon.
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George Dunton Widener.
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Archibald Butt.
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Margaret Brown.
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Parmi les 889 personnes constituant l'équipage du Titanic, 66 appartiennent à l'équipage de pont (officiers, matelot, veilleurs, quartier-maîtres)[b 15], 325 sont des mécaniciens (soutiers appelés gueules noires, chauffeurs, graisseurs, m��caniciens tous interdits de contact avec les passagers)[b 16], et 471 hommes et 23 femmes font partie du personnel hôtelier du navire (commissaires, stewards, opérateurs radio, etc.)[b 17],[b 18].
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Le Titanic est commandé par Edward Smith qui, par sa popularité, est affecté aux traversées inaugurales des grands navires de la White Star Line depuis 1904[c 23]. Son commandant en second, Henry Wilde, a été muté à bord à la veille du départ, entraînant un décalage dans la hiérarchie de l'état-major du navire[a 12]. Ceci permet d'avoir un état-major expérimenté, les trois plus hauts gradés du navire ayant servi précédemment sur l'Olympic[57]. Les officiers sont à la tête de l'équipage de pont, qui est chargé de diriger le navire et veiller à sa bonne marche. Ils sont assistés par les quartiers-maîtres, chargés de tenir la barre, les veilleurs, postés dans le nid-de-pie et des matelots qui assurent la veille et se chargent de l'entretien des appareils[a 13],[a 14].
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Le personnel mécanicien travaille pour sa part dans les entrailles du navire. Sous la direction du chef mécanicien Joseph Bell[a 15] s'affairent une vingtaine d'aides-mécaniciens. Aucun d'entre eux ne survit au naufrage[c 24]. Les 29 chaudières du navire sont alimentées par près de 300 chauffeurs et soutiers qui travaillent dans des conditions exécrables[58].
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Enfin, le personnel hôtelier, qui est le plus divers, est aussi le plus répandu. On trouve une majorité de stewards, accompagnés de quelques hôtesses. Ceux-ci sont affectés à des cabines ou des installations du navire, et se tiennent au service des passagers. Ce personnel comprend également un grand nombre de cuisiniers[a 16]. La direction du personnel hôtelier revient au commissaire de bord Hugh McElroy qui doit également répondre aux doléances des passagers[d 31],[a 17]. Jack Phillips[a 18] et Harold Bride[a 19], les deux opérateurs radio du navire, sont également affiliés à cette catégorie[d 31].
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Le Titanic emploie également un orchestre formé d'un quintette et d'un trio sous la direction de Wallace Hartley. Les musiciens se produisent en première et deuxième classe, et sont entrés dans la légende pour leur comportement héroïque lors du naufrage[59]. Ils ne font cependant pas partie de l'équipage, et sont comptés comme passagers de seconde classe[60].
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De nombreux projets d'expéditions pour retrouver le navire englouti ont vu le jour sans connaître le succès pendant de nombreuses années[c 25].
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L'épave est finalement localisée le 1er septembre 1985 à 1 h 5 par une expédition franco-américaine dirigée par Jean-Louis Michel de l'IFREMER et le Dr Robert D. Ballard de l'Institut océanographique de Woods Hole[61]. Le but original de cette expédition était de couvrir les recherches de deux sous-marins nucléaires américains[Note 14],[d 32]. Elle est localisée à une profondeur de 3 821 m[62], à 41° 43′ 55″ N, 49° 56′ 45″ O, à 650 km au sud-est de Terre-Neuve[b 19]. Le navire est brisé en deux parties qui reposent sur le fond à environ 800 mètres l'une de l'autre, séparées par un champ de débris[e 14]. Lors du naufrage, la coque s'est brisée là où la contrainte (de flexion) était la plus forte, au niveau de la salle des machines et du Grand Escalier arrière[e 15].
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Le Dr Ballard et son équipe n'ont enlevé aucun objet du site, considérant que cela équivalait à un pillage de tombes[e 16]. Pour le droit maritime international cependant, la récupération des objets est nécessaire pour établir les droits de sauvegarde pour une épave. Dans les années suivant la découverte, le Titanic est l'objet de nombreux arrêts juridiques concernant la propriété des objets et le site du naufrage lui-même. Beaucoup d'objets ont été sauvés et sont exposés au public[e 17]. Les scientifiques affirment que les nombreuses expéditions sur l'épave ont accéléré sa dégradation et estiment qu'elle aura disparu vers 2050[b 20]. Durant l'été 2016, à l'aide d'une technique d'imagerie par rayonnement à neutrons, une équipe de chercheurs de l'Institut Laue-Langevin met en évidence qu'une molécule appelée éctoïne est utilisée par la bactérie Halomonas titanicae dans l'épave du Titanic afin de survivre à la pression osmotique que provoque le sel de l'eau sur ses membranes[63],[64]. Cette bactérie qui ronge les restes du paquebot devrait faire disparaître progressivement l'épave à l'horizon de 2030[65].
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La découverte et l'étude scientifique de l'épave permettent de mieux comprendre les circonstances exactes du naufrage, tout d'abord en donnant raison aux quelques témoins qui ont affirmé avoir vu le navire se casser en deux juste avant le plongeon final. Plus récemment, en 1996, un sonar a permis de voir les dégâts causés par l'iceberg dans la coque à l'avant du navire. Contrairement à ce que l'on croyait jusqu'alors, ce n'est pas une brèche de 100 mètres de long mais six petites entailles à peine plus épaisses qu'un bras humain, réparties approximativement le long du premier tiers avant du navire, qui ont causé sa perte[d 33]. Une étude plus récente menée par deux chercheurs métallurgistes américains, le Dr Tim Foecke (en) et le Dr Jennifer McCarty (en), s'appuyant sur des analyses scientifiques de pièces (tôles et rivets) extraites de l'épave et sur l'examen des archives des chantiers navals Harland & Wolff conservées à Belfast, met en cause la qualité des rivets utilisés pour fixer les plaques d'acier de la coque à l'avant du navire. En effet, ceux-ci sont en fer et non en acier comme dans la partie centrale, en raison de l'impossibilité des fournisseurs à suivre les rythmes et les quantités imposés par le constructeur. Les auteurs de l'étude supposent que des rivets en acier, plus résistants, auraient peut-être, sinon sauvé le navire, du moins accordé un délai suffisant pour permettre aux secours d'arriver à temps[39],[66]. Cependant, de nouveaux essais réalisés dans différentes conditions par le laboratoire de Woods Hole (États-Unis) en 2010, ont démontré le contraire. L'étude, pour laquelle a notamment été reproduit pour essais un morceau composé de deux plaques d'acier rivetées telles celles qui composaient la coque, a soumis les rivets et les plaques à différentes pressions, et démontré que la structure et la composition de ces derniers n'étaient pas responsables[67].
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Le centenaire du naufrage du Titanic place l'épave sous la protection de la Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique de l'UNESCO[68].
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En août 2019, une nouvelle expédition ayant nécessité trois années de préparation rapporte des images en haute définition de l'épave, démontrant une carcasse affaiblie par la corrosion et les bactéries qui rongent la structure métallique du navire. Selon les estimations, l'épave devrait disparaître totalement dans les décennies à venir[69].
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Il existe un certain nombre de légendes à propos du Titanic. Certaines ne relèvent probablement que de l'invention ou de la « folie », mais d'autres sont des coïncidences qui ont prêté à polémique[b 21].
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Ainsi, certains ont relevé l'existence de plusieurs écrits parfois considérés comme prémonitoires. Quatorze ans avant le naufrage, Morgan Robertson écrit Le Naufrage du « Titan ». Après le naufrage du Titanic, ce livre regagne en réputation, apparaissant comme étonnamment prémonitoire et est réédité la même année[c 26]. Il existe en effet de grandes similitudes entre l'histoire du livre et la réalité : le navire, nommé Titan, est le plus imposant au monde et présenté comme insubmersible. De fait, il ne dispose que du nombre minimum de canots de sauvetage requis par la loi. Il heurte un iceberg, coule et la majorité des passagers est victime du naufrage[d 34].
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De même, le journaliste William Thomas Stead s'engage contre le manque de moyens de sauvetage à bord des paquebots. Dans une nouvelle, il raconte une collision entre deux navires dont les passagers ne sont pas tous sauvés, faute de moyens de sauvetage. Stead conclut : « C'est exactement ce qui se produira si les paquebots sont lancés avec trop peu de canots »[70]. Six ans plus tard, il publie De l'Ancien Monde au Nouveau, nouvelle dans laquelle il raconte un voyage fictif à bord du paquebot (bien réel) Majestic de la White Star Line sous le commandement d'Edward Smith. Au cours de la traversée, le navire s'arrête pour repêcher les naufragés d'un paquebot ayant heurté un iceberg[70]. Le 15 avril 1912, Stead se trouve à bord du Titanic, commandé par Edward Smith, et meurt dans le naufrage.
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Quelques incidents émaillent la traversée. Lors de son départ de Southampton, le Titanic manque d'entrer en collision avec le New York. Cet événement a entraîné, comme le raconte Lawrence Beesley (passager de seconde classe ayant par la suite raconté son histoire dans un ouvrage), des rumeurs et superstitions parmi les passagers et certains membres d'équipage. Celles-ci sont amplifiées lors de l'escale de Queenstown par l'apparition d'un soutier couvert de suie en haut de la quatrième cheminée. Cependant, il écrit lui-même que ce ne sont que des « superstitions malsaines »[71].
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D'autres légendes relèvent de la pure affabulation. Selon l'une d'elles, John Jacob Astor IV aurait ramené de son voyage de noces en Égypte une momie qu'il aurait fait charger à bord du Titanic, déclenchant ainsi la colère des dieux[72]. Une variante de la légende veut qu'une momie maudite ait été, après avoir été cachée dans un grenier pendant un certain temps, revendue à un riche Américain qui l'aurait embarquée sur le Titanic, entraînant sa perte. Cependant aucune momie n'est mentionnée dans le manifeste du navire : les historiens s'accordent donc pour dire qu'il ne s'agit là que d'une légende sans le moindre fondement[c 27].
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L'entreprise chinoise Seven-Star Energy Investment Group investit 170 millions de dollars pour construire une réplique à taille réelle du paquebot qui sera amarrée dans un port sur la rivière Qi d'ici 2020, les travaux ayant commencé en 2016[73]. Cette réplique aura un but touristique et didactique grâce à un musée et un simulateur de naufrage[74]. Le milliardaire australien Clive Palmer a également l’intention de construire une réplique exacte du paquebot[75], le Titanic II, dont la mise en service est prévue pour 2022[76].
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En 2018, la société OceanGate organise pour des touristes souhaitant visiter l'épave (au prix de 100 000 dollars) des descentes en sous-marin, celles-ci servant en même temps à un scientifique qui cartographie le navire en trois dimensions, afin d'étudier la rapidité avec laquelle il se désagrège[77].
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L'histoire du Titanic a été illustrée dans un très grand nombre de films et de téléfilms. Le premier est Saved from the Titanic, un film américain d'Étienne Arnaud mettant en scène Dorothy Gibson, rescapée du naufrage. Sorti en 1912, il n'en reste aucune trace à la suite de l'incendie des studios où il était entreposé, en 1914[b 22],[d 35]. La même année sort In Nacht und Eis, un film muet allemand[78].
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En 1943, Joseph Goebbels demande le tournage de Titanic, une superproduction destinée à la propagande nazie, réalisée par Werner Klingler et Herbert Selpin avec Sybille Schmitz et Hans Nielsen[79]. Le tournage est marqué par l'emprisonnement et la mort de son premier réalisateur, Herbert Selpin. Le film ne sort finalement pas en Allemagne, Goebbels craignant de démoraliser la population qui subit de nombreux bombardements britanniques[d 36].
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1953 voit l'arrivée du paquebot à Hollywood avec la sortie Titanic de Jean Negulesco avec Barbara Stanwyck et Clifton Webb[80]. L'année 1958 voit l'arrivée sur les écrans du film Atlantique, latitude 41° (A Night to Remember), film britannique de Roy Ward Baker avec Kenneth More et Ronald Allen[81]. Adapté du livre La Nuit du Titanic de l'historien Walter Lord, il est réalisé avec l'aide de certains acteurs du drame ce qui en fait un des films les plus proches de la réalité[d 37].
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En 1979 sort S.O.S. Titanic, téléfilm américano-britannique de William Hale[82].
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L'année suivante sort La Guerre des abîmes (Raise the Titanic), film américain de Jerry Jameson adapté du roman de Clive Cussler, qui est un échec commercial et critique[83].
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En 1989, brève apparition du « Titanic fantomatique » dans le port de New York dans le film SOS Fantômes 2[84].
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En 1996, la mini-série de Robert Lieberman Le Titanic avec Peter Gallagher, Eva Marie Saint et Catherine Zeta-Jones restitue l'histoire du paquebot en deux parties d'une heure vingt chacune. Si l'histoire suit des personnages fictifs, la trame de fond relate certaines anecdotes réelles, comme l'histoire de la famille Allison[Note 15].
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Le plus célèbre des films concernant le Titanic est le film de James Cameron, Titanic, sorti en 1997. Mettant en scène Leonardo DiCaprio, Kate Winslet et Billy Zane, le film remporte 11 Oscars et 1 845 034 188 $ de box office mondial[85]. Il devient ainsi, pour l'époque, le film ayant engrangé les plus grosses recettes de l'Histoire. Ce film ravive l'intérêt pour le Titanic, entraînant la parution (et parfois la réédition) de nombreux ouvrages, ainsi que des expositions, et la création de nombreux sites internet[d 38]. Cameron produit également, en 2003, le documentaire Les Fantômes du Titanic concernant l'épave du navire[86].
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En 1999, l'épisode 10 de la première saison de la série Futurama, intitulé Titanic 2 (A flight to remember en VO, nom inspiré du film de Roy Ward Baker, A Night to Remember), s'inspire du naufrage. Dans cet épisode, le Titanic 2 est un vaisseau spatial « inspiré d'un vieux film du XXe siècle » piloté par le capitaine Zapp Brannigan qui voit naître une idylle identique à celle des personnages de Rose et Jack dans le film de James Cameron, mais entre deux robots : le pauvre Bender et une riche duchesse. Ce vaisseau connaît le même sort que le paquebot dont il s'inspire.
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En 2007, l'épisode spécial Noël de la saison 3 de la série anglaise Doctor Who évoque le Titanic. Dans cet épisode, qui porte le nom d'Une croisière autour de la Terre, le Titanic prend la forme d'un gigantesque paquebot de l'espace.
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En 2010, l'épisode 12 de la saison 6 (saison 7 pour la numérotation américaine) de Futurama, intitulé Les Mutants révoltants (The Mutants Are Revolting en VO), s'inspire à nouveau du naufrage du Titanic, reprenant librement l'histoire de John Jacob Astor à bord d'un « Land-Titanic », plus grand et unique paquebot terrestre de l'Histoire qui a sombré à « New New York » le 10 avril 2912, après un collision avec une boîte aux lettres.
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En 2014, dans l'épisode 11 de la première saison de la série Rick et Morty, intitulé Ricksy Business, une attraction touristique est nommée Titanic 2 permet de reproduire des scènes du film de James Cameron
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En 2012, la série Titanic : de sang et d'acier retrace en 12 épisodes de la construction au lancement du paquebot, tout en décrivant la vie dans Belfast au début du XXe siècle, en prenant de nombreuses libertés historiques.
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Le naufrage du Titanic a également inspiré de nombreux romans s'inspirant plus ou moins fortement de son histoire.
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Deux bandes dessinées ont également été écrites sur le sujet.
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Le Titanic apparaît également dans l'aventure de Picsou, Le Bâtisseur d'empires du Calisota, par Don Rosa, et dans Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec de Jacques Tardi[87].
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Dans l'album Sophaletta tome 4, d'Erik Arnoux et Dominique Hé Les Larmes de la Tzarine édité chez Glénat en 2000, plusieurs pages se passent à bord du Titanic au cours du naufrage du paquebot.
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Le Titanic a réussi à s'imposer sur d'autres supports que le papier et les écrans. Ainsi, une comédie musicale a tenu l'affiche entre 1998 et 2000. Des jeux vidéo ont également été bâtis sur et autour de ce sujet, comme Titanic : une aventure hors du temps qui offre une reproduction fidèle du navire[88].
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L'histoire du Titanic a aussi inspiré une œuvre au compositeur britannique Gavin Bryars, The Sinking of the Titanic (1969). Elle reprend notamment l'hymne Autumn qui a peut-être été joué par les musiciens au moment du naufrage[89]. Une pièce de théâtre de Jean-Pierre Ronfard, Titanic, raconte l'histoire de personnages existant comme Adolf Hitler ou Charlie Chaplin n'ayant jamais été sur le paquebot. Titanic est enfin le titre d'un poème de Benjamin Fondane, dans le recueil Le Mal des Fantômes et a inspiré en tant que thème la célèbre chanson interprétée par Céline Dion My Heart Will Go On.
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Le Titanic est un paquebot transatlantique britannique qui fait naufrage dans l'océan Atlantique Nord en 1912 à la suite d'une collision avec un iceberg, lors de son voyage inaugural de Southampton à New York. Entre 1 490 et 1 520 personnes trouvent la mort, ce qui fait de cet événement l'une des plus grandes catastrophes maritimes survenues en temps de paix et la plus grande pour l'époque.
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Paquebot de la White Star Line construit à l'initiative de Joseph Bruce Ismay en 1907, il a été conçu par les architectes Alexander Montgomery Carlisle et Thomas Andrews des chantiers navals Harland & Wolff. Sa construction débute en 1909 à Belfast et se termine en 1912. Il appartient à la classe Olympic avec ses deux sister-ships, l'Olympic et le Britannic, les plus luxueux et les plus grands paquebots jamais construits.
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Le Titanic est commandé par le capitaine Edward Smith, qui a sombré avec le navire. Le paquebot transportait certains des gens les plus riches de l'époque, ainsi que des centaines d'émigrants de Grande-Bretagne et d'Irlande et d'ailleurs en Europe qui cherchaient une nouvelle vie aux États-Unis. La coque du Titanic était pourvue de seize compartiments étanches servant à protéger le navire en cas de voies d'eau ou d'avaries importantes, ce qui lui donna la réputation de paquebot « insubmersible » et conduit les médias contemporains à le présenter comme l'un des navires les plus sûrs.
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Le 14 avril 1912, quatre jours après le commencement de son voyage inaugural, il heurte un iceberg à 23 h 40 (heure locale) et coule le 15 avril 1912 à 2 h 20 au large de Terre-Neuve. Le drame met en évidence l'insuffisance des règles de sécurité de l'époque, notamment le nombre insuffisant de canots de sauvetage et les carences dans les procédures d'évacuation d'urgence. Le puissant émetteur TSF du bord a permis d'appeler à l'aide, mais dans des conditions controversées, qui s'ajoutent à une polémique financière. Des conférences internationales seront par la suite organisées, entraînant des changements de réglementation encore en vigueur un siècle après la catastrophe.
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L'épave du Titanic est localisée le 1er septembre 1985 par le professeur Robert Ballard. Elle gît à 3 843 mètres de profondeur à 650 km au sud-est de Terre-Neuve. L'histoire du paquebot a marqué les mémoires, et suscité la publication de nombreux ouvrages (historiques ou de fiction) et la réalisation de longs métrages dont le film du même nom Titanic de James Cameron, sorti en 1997 et ayant entraîné un important regain d'intérêt pour le paquebot et son histoire. Les médias s'intéressent à nouveau au navire à l'occasion du centenaire de son naufrage, en avril 2012.
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Durant l'année 1907, pour concurrencer le Lusitania et le Mauretania, deux rapides paquebots de la Cunard Line, Lord William James Pirrie, associé de la société du chantier naval Harland & Wolff à Belfast, et Joseph Bruce Ismay, directeur général de la compagnie maritime White Star Line, prennent la décision de construire une série de trois paquebots capables de surpasser en confort, sécurité et élégance ceux des autres compagnies maritimes concurrentes, qu'elles soient britanniques ou allemandes[3],[4]. Leurs noms, Olympic, Titanic et Gigantic (nom évoqué avant qu'il ne soit rebaptisé Britannic) sont choisis par la suite[5]. La rencontre eut lieu autour d'un dîner au domicile londonien de lord Pirrie (à Downshire House, dans le quartier chic de Belgravia).
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Les plans de l'Olympic et du Titanic[6] (la construction du Gigantic devant débuter plus tard) sont dessinés dans les bureaux d'études des chantiers navals Harland & Wolff sur Queen's Island à Belfast, en Irlande du Nord[7]. À la tête des opérations se trouvent Alexander Montgomery Carlisle, directeur général des chantiers navals et responsable des aménagements, de la décoration et des dispositifs de sauvetage des paquebots et Thomas Andrews, chef du département Dessin et architecte naval[8]. Au départ en retraite d'Alexander Montgomery Carlisle, en 1910, Thomas Andrews prend sa place et devient ainsi directeur général des chantiers et de la conception[d 1].
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Ce départ en retraite de l'architecte est provoqué par une réunion entre Lord Pirrie, Ismay et Carlisle sur le nombre de canots de sauvetage : Carlisle voulait 66 canots de sauvetage ; nonobstant les qualités et défauts de la conception du système des cloisons étanches, l'architecte était au courant qu'une fabrication humaine ne saurait être insubmersible. Un refus lui étant signifié, il claque la porte des chantiers[9].
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Le 31 juillet 1908, Joseph Bruce Ismay approuve le projet lors d'un déplacement à Belfast et signe une lettre d'accord avec les chantiers navals[8]. Aucun contrat officiel n'est signé, les liens entre les deux firmes étant très forts depuis plusieurs décennies[d 2]. Conscient de l'importance de l'événement, Pirrie engage le photographe Robert Welch qui est chargé d'immortaliser les moments forts de la construction dans l'avancement des travaux. La qualité n'est pas négligée, et les meilleurs matériaux sont commandés[d 3].
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Ce sont les chantiers Harland & Wolff, à Belfast, qui sont chargés de la construction du paquebot. Celui-ci est mis en cale à côté de son sister-ship, le RMS Olympic, mis en chantier quatre mois plus tôt.
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À l'automne 1908, les plans sont achevés et les approvisionnements spéciaux ainsi que les équipements non réalisables par les chantiers Harland & Wolff sont commandés. Lord Pirrie fait agrandir les chantiers navals, notamment par la construction d'un immense portique qui est le plus grand échafaudage du monde à l'époque (256 m de long, 28,50 m de large et 52,60 m de haut ainsi que des grues de 69,50 m)[c 1]. Le 16 décembre 1908, la quille constituée de nombreuses pièces de l'Olympic est posée sur la cale de construction no 2. Elle porte le numéro de chantier 400, la 400e commande reçue par Harland and Wolff[b 1],[c 2].
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Le 22 mars 1909, la quille du Titanic identique à l'Olympic est posée sur la cale no 3, le numéro de chantier étant le 401[d 4]. Les travaux avancent très vite et deux ans plus tard, au printemps 1911, la coque du Titanic est achevée. Elle est constituée de 2 000 tôles de 2,5 à 3,8 cm d'épaisseur, 3,00 m de long et 2,00 m de haut maintenues par 3 millions de rivets[10],[d 3]
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L'Olympic est lancé le 20 octobre 1910 et le Titanic le 31 mai 1911, jour de l'anniversaire de Lord Pirrie qui assiste à la mise à l'eau du paquebot en présence de 100 000 personnes : les employés des chantiers et leurs familles, des visiteurs, quelques personnalités et la presse sont présents[c 3]. Pour aider le Titanic à « glisser » dans l'eau, 20 tonnes de suif, d'huile de vidange, de graisse de baleine et de savon sont étalées sur 2 cm d'épaisseur le long des cales[11]. Le navire n'est pas baptisé avec la traditionnelle bouteille de champagne : c'est une habitude au sein des chantiers, Pirrie considérant qu'un problème dans la cérémonie peut entraîner des superstitions parmi passagers et équipages[d 5],[Note 1].
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Le Titanic, après avoir réussi son lancement, est ralenti et stoppé par six ancres, entretemps retenues elles-mêmes par vingt-trois aussières en acier de 80 tonnes chacune, puis il est remorqué et mis au quai d'armement par cinq remorqueurs[d 6]. Après le lancement, invités, représentants de la presse et personnalités sont conviés à un déjeuner donné au Grand Central Hôtel de Belfast. Au menu, pas moins de six plats et cinq desserts ou mises-en-bouche de cuisine française sont servis. Quant à Joseph Bruce Ismay et John Pierpont Morgan[Note 2], ils quittent le repas pour se rendre sur l'Olympic qui doit subir ses essais en mer[d 7].
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Entre juin 1911 et mars 1912, plus de 3 000 professionnels (mécaniciens, électriciens, plombiers, ébénistes, peintres, décorateurs, etc.) travaillent et équipent le Titanic des dernières techniques navales et l'aménagent avec des éléments décoratifs et un mobilier somptueux. Le 18 septembre 1911, on annonce la date du voyage inaugural du paquebot, le 20 mars 1912[d 8].
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Mais, le 20 septembre, à la suite d'une collision entre le croiseur de la Royal Navy, Hawke et l'Olympic lors de sa cinquième traversée transatlantique, le Titanic doit être déplacé et mis en cale sèche. Une partie des 14 000 ouvriers travaillant à sa construction sont affectés aux travaux de réparation de la coque de l'Olympic, ce qui retarde considérablement la construction du paquebot[c 4]. La White Star Line reporte le voyage inaugural au 10 avril. Le 30 novembre, une fois les réparations de la coque de l'Olympic terminées, celui-ci reprend son service et le Titanic rejoint son quai où son armement se poursuit. En janvier 1912, on installe les 4 cheminées et le 3 février, les 3 imposantes hélices de bronze, boulonnées sur un moyeu d'acier, sont posées sur le navire (2 hélices latérales tripales bâbord et tribord de 38 tonnes et de 7,20 m de diamètre, 1 hélice centrale quadripale de 22 tonnes et de 5,20 m de diamètre). Le 24 mars 1912, le Titanic est immatriculé à Liverpool, son port d'attache, bien qu'il ne navigue jamais dans les eaux de celui-ci[Note 3],[d 9].
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Le 2 avril 1912, 78 chauffeurs et soutiers ainsi que 41 officiers et membres d'équipage se trouvent à bord. À 6 h, le Titanic quitte son dock, tiré par quatre remorqueurs appartenant à la Red Funnel Line, sous le commandement d'Edward Smith, précédemment commandant de l'Olympic[d 10]. Toute la journée, le Titanic procède à des essais de vitesse et de manœuvrabilité (arrêts d'urgence sur son erre, mesures des qualités manœuvrières à différentes vitesses). Durant ces essais, le navire montre qu'il peut stopper sur une distance de seulement trois fois sa longueur[d 11].
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À midi, les ingénieurs, les représentants du chantier et les représentants du ministère du commerce britannique l'inaugurent, en déjeunant dans la salle à manger de première classe. Après d'autres essais, le Titanic rentre à Belfast vers 18 h. Le nouveau paquebot ayant rempli toutes les exigences du gouvernement britannique, Francis Carruthers, inspecteur du Board of Trade, signe le certificat de navigabilité no 131428, valable pour une durée d'un an[d 12]. Vers 20 h, le paquebot vire de bord et met le cap sur Southampton où il est attendu dans la nuit du 3 au 4 avril[d 13].
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Après avoir parcouru les 570 milles qui l'en séparent, le Titanic arrive, peu avant minuit, au port de Southampton où six remorqueurs de la Red Funnel Line l'attendent. Le navire accoste le quai no 44. Pour accueillir les nouveaux navires, le port de la ville a dû subir de nombreux travaux[c 5]. Durant l'escale, les cheminées sont repeintes ainsi que le flanc bâbord de la coque. Une fois achevé, le Titanic a coûté 1,5 million de livres soit 7,5 millions de dollars américains à l'époque (150 millions au début des années 2000)[b 1].
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Le 10 avril 1912, à 12 h 15, le Titanic appareille de Southampton en Angleterre avec à son bord 953 passagers dont 31 trans-Manche et 889 membres d'équipage. On ne compte pas moins de quarante nationalités présentes à bord du navire. Lors de son départ, il manque de peu de heurter le paquebot City of New York amarré au quai 38[e 1]. Les remous causés par les hélices du Titanic font rompre les amarres du City of New York, et ce dernier se rapproche rapidement du Titanic jusqu'à une distance de deux mètres[e 1]. Le commandant Edward Smith donne alors l'ordre de mettre les machines « arrière toute », ce qui a pour effet de repousser le New York[e 1]. Le Titanic quitte enfin Southampton avec une heure de retard[c 6]. À 18 h 35, le Titanic étant arrivé à Cherbourg en Normandie, 24 passagers trans-Manche débarquent et 274 embarquent, principalement des 1re classes. Cependant le Titanic reste en rade car son tirant d'eau ne lui permet pas de venir à quai[e 2]. Ce sont donc, comme pour les autres paquebots, deux transbordeurs de la White Star Line, le Nomadic et le Traffic, qui se chargent de transborder les 274 passagers qui embarquent sur le Titanic[e 2],[c 7]. À 20 h 10, le paquebot appareille de Cherbourg pour Queenstown (aujourd'hui Cobh) en Irlande[12].
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Le 11 avril 1912, à 11 h 30, le Titanic arrive à Queenstown où débarquent sept passagers tandis que 120 embarquent[d 14], en grande majorité des passagers de 3e classe émigrant vers les États-Unis. À 13 h 30, le RMS Titanic quitte Queenstown pour New York avec à son bord 1 324 passagers et 889 membres d'équipage[Note 4],[d 15]. Il est parfois dit qu'Edward Smith envisageait de prendre sa retraite après cette traversée et qu'il ne devait par conséquent assurer le commandement du Titanic que pour cette unique fois[e 3]. Il est cependant parfois considéré que Smith n'avait encore rien décidé[d 16] : des sources laissent en effet penser que la White Star souhaitait qu'il assure également le commandement du Gigantic, dont la mise en service était prévue pour 1914[a 1].
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Le 12 avril 1912, à 19 h 45, le Titanic reçoit un message de La Touraine lui signalant un brouillard dense, une couche de glace épaisse, des icebergs et un navire abandonné sur plusieurs points de l'Atlantique Nord. Ce message est immédiatement remis au commandant Edward Smith[d 17].
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Dans la journée du 13 avril 1912, le Titanic reçoit plusieurs messages lui signalant des icebergs, des growlers (petits icebergs d'un mètre par cinq) et quelques champs de glace. Dans l'après-midi, un incendie est éteint dans la salle des chaudières no 5. Il faisait rage depuis plusieurs jours (peut-être depuis le 2 avril) et avait été décelé le jour du départ. Il ne s'agissait pas d'un fait inhabituel sur les navires de l'époque mais celui-ci était d'une rare intensité (dû à un coup de grisou sur un charbon de faible qualité livré à cause d'une grève des mineurs) et une douzaine d'hommes ont été nécessaires pour le maîtriser mais ce feu de charbon a pu fragiliser les cloisons de cette salle[d 18]. À 22 h 30, le paquebot reçoit un avis du Rappahannock lui signalant un épais champ de glace et plusieurs icebergs ; la réception de ce message est confirmée par un officier[b 2],[c 8].
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Le 14 avril 1912 vers 21 h, le Titanic a déjà parcouru 1 451 milles (2 687 kilomètres). Durant cette journée, le Titanic reçoit une dizaine de messages venant de plusieurs navires, parmi lesquels le Baltic et le Californian, lui signalant des avis de glace[14]. À 22 h 55, Cyril Evans, l'opérateur radio du Californian, alors pris dans la glace à 20 milles (environ 36 km) au nord du Titanic, envoie un message à tous les navires alentour, parmi lesquels le Titanic : à bord de ce dernier, Jack Phillips, le radio-télégraphiste, reçoit le message. Il l'interrompt en lui demandant de se taire « Shut up, shut up, I am busy. I am working Cape Race ». L'utilisation des mots « Shut up » était une formule courante parmi les opérateurs radio pour demander poliment aux autres de « garder la ligne libre»[15]. Evans entendra le Titanic pour la dernière fois à 23 h 25 qui communiquait avec Cap Race. Il n'éteindra donc pas la radio à la suite du message de Phillips mais à 23 h 35, soit plus d'une demi-heure plus tard[16]. Étant le seul télégraphiste à bord, il n'avait pas obligation de rester en veille en permanence.
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À 23 h 40, par 41° 46′ N et 50° 14′ O[17], alors que le Titanic avance à 22,5 nœuds (41,7 km/h)[18], les veilleurs Frederick Fleet et Reginald Lee installés dans le nid-de-pie du mât avant aperçoivent un iceberg droit devant dans le brouillard et le signalent à la passerelle. Le 1er officier William Murdoch, alors officier de quart, essaie de faire virer le navire vers bâbord et fait stopper les machines et demande une marche arrière toute[c 9]. Quelque 37 secondes plus tard, le navire vire mais heurte l'iceberg par tribord et le choc fait déchirer des tôles et sauter des rivets ouvrant ainsi une voie d'eau dans la coque sous la ligne de flottaison[19]. Les portes étanches sont alors immédiatement fermées par Murdoch afin d'éviter une voie d'eau plus importante. Mais l'eau commence à envahir les cinq premiers compartiments du bateau. Or le Titanic ne peut flotter qu'avec au maximum quatre de ses compartiments remplis d'eau[c 10].
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À 0 h 5, le commandant fait enlever les tauds des embarcations et rappeler l'équipage[d 19]. À 0 h 15, le premier appel de détresse est envoyé en signal CQD[20] par TSF sur la longueur d'onde des 600 mètres[21]. À 0 h 25, l'ordre est donné de faire monter les femmes et les enfants en premier dans les canots de sauvetage[b 3]. À 0 h 45, le premier canot est affalé avec 28 passagers contre 65 possibles[b 4],[d 20] et le signal CQD est transformé en SOS[d 21]. Les officiers s'occupent de faire monter les femmes et les enfants en priorité dans les canots, et les première et deuxième classes, étant plus près des canots, y ont plus facilement accès. Mais la capacité des canots n'est que de 1 178 personnes au total[c 11],[Note 5] et il y a environ 2 200 personnes à secourir.
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Les canots quittent le Titanic à intervalle régulier, et sont pour la plupart à moitié vides. À bâbord, le second officier Charles Lightoller et le capitaine Edward Smith ne font monter que des femmes et des enfants, alors qu'à tribord le premier officier William Murdoch complète souvent les places vides avec des hommes. Seuls deux des vingt canots partiront à pleine charge. À 2 h 5, le canot pliable D est le dernier mis à la mer avec succès contenant 24 personnes à son bord contre 47 possibles. À intervalles réguliers, jusqu'à 1 h 40, des fusées de détresse sont envoyées. Il en est de même pour les SOS qui sont envoyés jusqu'à 2 h 17, heure à laquelle l'eau atteint la cabine radio[d 22]. Les deux canots restants après 2 h 5, les canots pliables A et B, situés sur le toit du quartier, sont descendus sur le pont des embarcations mais les officiers ne disposant pas de suffisamment de temps, ils partent à la dérive quand l'eau envahit l'avant du pont et des nageurs s'y installent. Environ quarante personnes se trouvant sur ces dernières chaloupes seront récupérés par d'autres canots[b 5],[b 6].
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À 2 h 17, l'orchestre s'arrête de jouer juste avant la chute de la cheminée selon la plupart des témoignages. D'autres, comme Archibald Gracie, ont cependant déclaré que les musiciens ont cessé de jouer plus tôt dans la soirée[b 7]. Peu après, la grande verrière se brise en entraînant la destruction du Grand Escalier et donnant accès à l'eau à toutes les pièces de l'avant. À 2 h 18, les lumières du Titanic clignotent une dernière fois puis s'éteignent[22]. Un instant plus tard, le paquebot se brise en deux[c 12]. Alors que la partie avant coule, la partie arrière flotte pendant quelques instants et se remplit d'eau lentement jusqu'à ce qu'elle sombre à 2 h 20[23],[24],[25]. La température de l'eau est alors de −2 °C[b 8]. Aux alentours de 3 h, le canot no 14 commandé par le cinquième officier Harold Lowe arrive sur les lieux du naufrage après avoir vidé ses passagers dans d'autres canots. Arrivant trop tard, il ne tire de l'eau que quatre hommes, dont l'un meurt à bord du canot. Plus tard, à 3 h 30, les passagers des canots aperçoivent les feux du Carpathia[26]. À 5 h 30, le Californian prévenu par le Frankfurt arrive sur les lieux du désastre. Le dernier canot est récupéré à 8 h 30, le deuxième officier Charles Lightoller est le dernier à monter à bord. Le capitaine Arthur Rostron du Carpathia met ensuite le cap sur New York à 10 h 50[c 13].
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Durant la matinée du 15 avril, des informations sur le naufrage parviennent mais sans qu’on puisse en vérifier les détails, si bien que les journaux américains restent sur leur réserve. Prudent, le Herald titre : « Le Titanic heurte un iceberg et appelle au secours. Des navires en route »[27]. Seul le Times annonce dans ses premières éditions que le paquebot a très certainement coulé puisqu’on n’a plus rien reçu après les premiers messages[27].
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À 8h, une foule de journalistes se presse au bureau de la White Star à New York, au 9 rue Broadway. Devant la presse, le vice-président, Philippe A.S. Franklin se montre rassurant : « Nous avons une confiance absolue dans le Titanic. Nous sommes persuadés que c’est un navire qui ne peut pas couler », ce qui ne l'empêche pas d'envoyer un télégramme alarmant au capitaine Smith : « Attendons anxieusement nouvelles navire et précisions sur sort passagers »[28]. Alors que les proches des naufragés commencent à arriver, la compagnie fait tout pour les rassurer.
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À 18h15, lorsqu'un message du paquebot Olympic parvient, c'est le coup de massue. Le Titanic a bien sombré à 2h20 du matin. Le Carpathia, qui aurait recueilli 675 rescapés, se dirige vers New-York[29]. Dès lors, le doute n’est plus permis. Pressé de questions par les journalistes, le vice-président de la White Star se contente dans un premier temps de confirmer le naufrage, sans donner plus de détails. À 21h, il craque : « C'est une catastrophe... On pourrait remplacer le navire, mais jamais les vies humaines »[29].
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Trois jours passent et peu de nouvelles parviennent. En manque d’informations, certains journaux s’en prennent au Carpathia. L'Evening Mail dénonce « le silence assourdissant du Caparthia », tandis que le World attaque l’équipage qui « ne veut pas envoyer la liste des disparus »[30].
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Le jeudi soir, lorsque le Carpathia arrive enfin à New York, trente mille personnes se massent le long des quais pour le voir arriver[31]. Les rescapés peuvent dès lors être interrogés par les journalistes, ce qui n’empêche pas l’apparition dans la presse de témoignages invraisemblables. On y apprend qu’un passager de deuxième classe serait notamment resté à cheval sur un morceau de glace pendant quatre heures. Une passagère aurait, elle, vu l’iceberg une heure avant la collision[31].
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Le naufrage du Titanic fit environ 1 500 morts, le nombre variant entre 1 491 et 1 513[20],[32] victimes. Il y a donc environ 700 rescapés[c 13]. Les membres d'équipage sont les plus touchés puisque 76 % d'entre eux sont morts. 75 % des troisièmes classes ont également trouvé la mort[e 4]. D'une façon plus générale, la principale différence se situe entre les hommes et les femmes. Seules 25 % des femmes sont mortes dans le naufrage contre 82 % des passagers masculins. Proportionnellement, les enfants sont davantage victimes que les femmes, 53 des 109 enfants à bord ayant péri, soit 48,6 % d'entre eux[e 4]. Cependant, 70 % des femmes et des enfants ont survécu au naufrage contre un peu plus de 20 % des hommes[33], la règle « les femmes et les enfants d'abord » ayant prévalu, contrairement à la majorité des catastrophes maritimes[34].
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Le naufrage du Titanic a de nombreuses causes, tant naturelles qu'humaines. Son bilan, qui est l'un des plus lourds de l'histoire maritime, s'explique également par plusieurs facteurs. Les circonstances du naufrage sont en effet particulières. Il est vrai qu'il est rare de trouver des icebergs dans cette région de l'Atlantique au mois d'avril, mais la présence de nombreuses glaces cette année-là s'explique par un hiver particulièrement doux[35]. Ceci explique que le Titanic, qui navigue pourtant plus au sud que la route conseillée[36], se soit dirigé droit vers un champ de glaces. De plus, la nuit est sombre, sans lune et sans vent, ce qui rend plus difficile le repérage des icebergs[e 5]. Ceci est aggravé par l'absence de jumelles dans le nid-de-pie, à la suite d'une négligence des officiers : selon Frederick Fleet, le veilleur qui a aperçu et signalé l'iceberg, des jumelles auraient peut-être permis de le voir à temps[37].
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De plus, les compartiments étanches ne montent pas assez haut pour empêcher la progression de l'eau (ces cloisons transversales sont interrompues à 15 mètres de hauteur par les architectes pour que les passagers puissent emprunter le pont-promenade supérieur[38]), la coque n'est double qu'au fond du navire (ne protégeant que des hauts fonds), et l'acier composant certaines parties de la coque est très cassant à température négative (celle de l'eau la nuit du drame était de −1 à −2 °C)[39] bien qu'il soit le meilleur de l'époque produit dans les fours Martin[40], comme les rivets qui maintiennent les plaques de la coque ensemble (les chantiers Harland and Wolff ont commandé 9 millions de rivets pour le Titanic, le Britannic et l'Olympic mais une pénurie de pièces en acier les ont incités à utiliser des rivets en fer forgé[41]). La vitesse du navire au moment du choc était également trop élevée pour les circonstances (bien qu'en accord avec les règles de navigation de l'époque)[e 6]. Malgré une tentative de la part de la commission américaine qui enquêta sur le naufrage, il n'a pu être prouvé qu'Ismay a poussé le commandant à aller plus vite[e 7]. Enfin, le nombre élevé de morts s'explique par le faible nombre de canots de sauvetage du navire, qui ne pouvaient contenir que 1 178 personnes[b 9], mais aussi par le manque d'organisation dans leur chargement et d'information des passagers. Cette mauvaise organisation aurait rendu des canots supplémentaires peut-être inutiles, puisque les officiers n'ont pas eu le temps de s'occuper des deux derniers canots. Certains canots, comme le no 1[b 10], partent presque vides et refusent de revenir sur les lieux du naufrage. Ceci explique que les canots sont, à la fin, remplis à moins des deux tiers[d 23].
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Le désastre est un choc pour la communauté internationale car il prouve à tous que l'homme et ses réussites technologiques peuvent être dépassés par les puissances de la nature à une époque où le progrès scientifique semblait impossible à arrêter[e 8]. Il met également la lumière sur les insuffisances techniques de l'époque : les examens modernes montrent en effet que l'acier de la coque et encore davantage les rivets autres que sur la partie centrale de la coque contiennent trop de soufre et pas assez de manganèse, ce qui les rend trop cassants. La commission britannique de Lord Mersey a fait de nombreuses propositions sur la sécurité en mer, de même que la commission américaine du sénateur Smith. L'attitude jugée désinvolte et insouciante de ceux qui décident de la route et de la vitesse des paquebots a fortement contribué à la perte du navire, selon les deux commissions sur le naufrage[Note 6],[c 14].
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Pour éviter qu'une telle catastrophe ne se reproduise, la communauté internationale prend plusieurs mesures. La première est la création de la Patrouille internationale des glaces le 20 janvier 1914. Depuis, aucune mort consécutive à un naufrage dû à un iceberg n'est à déplorer[e 9]. De plus, la procédure à appliquer en cas de collision avec un iceberg est changée. Désormais, il est considéré que les dégâts seront moindres en cas de collision frontale. La chose est prouvée en 1914 lorsque survient la collision du Royal Edward avec un iceberg, qui ne fait aucune victime parmi les 800 passagers[d 24].
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Concernant les moyens de communication, il est décrété que la veille radio doit être assurée 24 h/24 sur la longueur d'onde de 600 mètres (500 kHz)[43] (ce qui était le cas sur le Titanic, mais ni sur le Californian ni sur le Carpathia) et devra bénéficier de batteries de secours pour alimenter la station radio de secours[44],[45]. Le mauvais usage des récents progrès de la TSF déclenche dans les mois qui suivent une controverse autour de la société Marconi, dont la puissance des émetteurs avait d'abord été saluée. Cependant, la conséquence la plus importante du naufrage concerne les embarcations de sauvetage. Désormais, tout navire se doit d'être équipé de canots en nombre suffisant. La loi demandait jusqu'alors un équipement selon le tonnage, et n'avait pas suivi la rapide augmentation de la taille des navires. Dès la commission américaine, Ismay déclare que tous les navires de l'IMM Co seront équipés de canots en nombre suffisant[d 25]. Des conférences internationales sur la sécurité en mer se sont tenues en 1914, 1929, 1948 et 1960 et ont notamment rendu obligatoire pour tous les navires de pouvoir être évacués en une demi-heure[c 15].
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Le Titanic est long de 269 mètres, large de 28 mètres et haut de 53 mètres, de la quille aux cheminées. Son tonnage brut est d'environ 46 000 tjb, soit 1 000 de plus que l'Olympic[46]. Il nécessite environ 885 membres d'équipage, et peut transporter 2 471 passagers répartis en trois classes[c 16]. Le paquebot transporte également du courrier. C'est pour cette raison qu'il porte le sigle RMS[Note 7],[47]. En tout, le navire a coûté 7,5 millions d'USD (soit 150 millions de dollars des premières années 2000[48]).
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Les dix ponts du Titanic permettent de l'élever au rang de plus grand paquebot jamais construit à son époque[20],[49]. Sept de ses ponts (les ponts abritant des cabines destinées aux passagers) sont désignés par des lettres, de A à G (A étant en haut et G en bas). Au-dessus du pont A se trouve le pont des embarcations (ou pont supérieur). Le pont des ballasts sert de base au navire, ainsi qu'aux salles des chaudières et des machines qui s'étendent jusqu'aux ponts Orlop et G. Ces deux ponts comprennent également les cales et les réserves d'eau et de nourriture du navire[50].
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Le Titanic, comme ses sister-ships de classe Olympic, est propulsé par une combinaison de deux types de machines. On trouve dans les profondeurs du paquebot 29 chaudières regroupées dans six salles[d 26], qui alimentent en vapeur les machines alternatives à triple expansion situées dans la salle des machines (à l'arrière des salles des chaudières), puis la turbine dans la salle suivante. Les premières actionnent les deux hélices latérales à trois pales du paquebot, tandis que la turbine fait tourner l'hélice centrale à quatre pales. À une vitesse de 21 nœuds, sa consommation est évaluée entre 638 et 737 tonnes de charbon par jour. À 22 nœuds, celle-ci est évaluée de 720 à 808 tonnes par jour, selon les statistiques prises en compte[c 17]. L'énergie électrique nécessaire au fonctionnement des différents équipements du navire est fournie par quatre dynamos de 400 kW[51]. Les fumées de combustion du charbon et la vapeur sont ensuite évacuées par les trois cheminées avant. La quatrième, factice, sert quant à elle à améliorer l'esthétique du paquebot, à l'aération des salles des machines et à évacuer la vapeur des cuisines[b 11],[Note 8].
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La passerelle de navigation du Titanic se trouve sur le pont supérieur, à environ 60 mètres de la proue. Elle s'étend sur toute la largeur du navire, et comprend deux timoneries (une fermée et une seulement couverte), deux ailerons de manœuvre, une salle de navigation et la salle des cartes. En arrière de la passerelle se trouvent les quartiers des officiers qui bénéficient de logements proportionnels à leur rang : le commandant Edward Smith bénéficie pour sa part d'une suite avec salon et salle de bains[b 12]. À l'arrière de la première cheminée se trouve une salle de radiotélégraphie sans fil dont la veille est assurée par deux opérateurs radio (Jack Phillips et Harold Bride lors de l'unique traversée du paquebot) dont les quartiers sont attenants[c 18]. Les quartiers des chauffeurs et soutiers se trouvent quant à eux dans la proue du navire, et ceux-ci accèdent à leur lieu de travail par un escalier en colimaçon et un tunnel[c 19].
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La veille est assurée depuis le nid-de-pie situé sur le mât avant, et le navire dispose également d'une passerelle d'accostage, sur le pont de poupe[b 12]. Une ligne téléphonique permet de communiquer entre le nid-de-pie, la timonerie, la plage arrière, la salle des machines et le compartiment arrière, améliorant la rapidité des manœuvres du navire. Une autre ligne permet à certains passagers de première classe de communiquer avec différents services, notamment les offices[b 13].
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La coque du Titanic est divisée en seize compartiments étanches[e 10]. La fermeture des douze portes étanches, situées aux endroits où un passage est nécessaire à la bonne marche du navire, peut se faire par le biais d'un interrupteur situé sur la passerelle[c 20]. Elle peut également se faire automatiquement en cas de voie d'eau. Cependant, si les compartiments avant et arrière montent jusqu'aux ponts D à B, les compartiments centraux ne dépassent pas le pont E. Ainsi, il est alors considéré que si deux compartiments adjacents sont inondés, le navire peut rester à flot. Cette limite va jusqu'à quatre compartiments si ce sont les compartiments avant du navire[Note 9],[c 21].
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Le navire est également équipé d'un double-fond[Note 10]. De plus, huit pompes capables d'évacuer 400 tonnes d'eau par heure se trouvent à bord[52]. Tout ceci entraîne des rumeurs d'une prétendue « insubmersibilité » du navire que la compagnie ne dément pas. Cependant, de telles rumeurs sont loin de ne concerner que le Titanic : la compagnie avait déjà qualifié le Cedric, neuf ans plus tôt, de « pratiquement insubmersible »[c 22]. La rumeur veut également qu'au moment de son lancement, un employé ait déclaré : « Dieu lui-même ne pourrait pas couler ce paquebot »[53].
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Le Titanic est également équipé de 20 canots de sauvetage : 14 canots d'une capacité de 65 personnes, 2 canots « de secours » pour 40 personnes[Note 11] et 4 radeaux pliables de type Engelhardt ayant également une capacité de 47 personnes. Les 20 canots peuvent ainsi contenir un total de 1 178 personnes, soit un tiers de la capacité du navire[b 9].
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Ce faible nombre est toutefois supérieur à ce que demandent les lois de l'époque qui considèrent que ces canots ont le temps d'effectuer plusieurs navettes entre un gros paquebot qui met du temps à couler et les navires sauveteurs[54]. L'idée de mettre des canots supplémentaires a été envisagée par Alexander Carlisle, l'un des concepteurs du navire, mais Ismay rejeta l'idée, pour ne pas encombrer le pont supérieur, et ne pas affaiblir l'image de fiabilité de la compagnie[Note 12]. Cependant, pour éviter un coût supplémentaire lors d'un éventuel changement de réglementation, Carlisle réussit à convaincre Ismay d'installer des bossoirs de type Welin capables de faire descendre successivement plusieurs canots[d 27]. Lors du naufrage, le 15 avril 1912, les canots de sauvetage n'embarquent que 711 des 2 200 personnes qui se trouvent à bord. Par la suite, les lois sont modifiées pour obliger toutes les compagnies maritimes à avoir des canots de sauvetage en nombre suffisant[d 28], c'est la naissance de la convention internationale SOLAS (Safety of Life at Sea), deux ans après la tragédie.
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Le Titanic présente un luxe et un confort inégalés pour l'époque. Les installations de première classe s'étendent du pont des embarcations au pont E, et comprennent gymnase, fumoir, restaurant à la carte, café véranda, piscine, bains turcs et salon de lecture et de correspondance, ainsi qu'une promenade couverte. Certaines cabines sont équipées de salles de bains, et deux d'entre elles disposent même d'une promenade privée[Note 13],[b 14]. Toutes ces cabines et installations sont reliées par deux somptueux escaliers, celui situé à l'avant étant associé à trois ascenseurs desservant les ponts A à E. La vaste salle à manger de première classe se situe sur le pont D[e 11].
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Les passagers de deuxième classe ne sont pas en reste et bénéficient de cabines souvent équivalentes à la première classe d'autres navires, à l'arrière des ponts D à G. Un escalier et un ascenseur desservent la totalité de la hauteur du navire, leur donnant accès au pont des embarcations, à leur fumoir (pont B), leur bibliothèque (pont C), et leur salle à manger (pont D). Ils disposent également d'une promenade couverte[e 12].
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La troisième classe offre également un bon niveau en comparaison des autres navires, avec des cabines proposant de 4 à 8 couchettes, et de petits dortoirs pour les hommes célibataires, à l'avant. Les femmes seules voyagent quant à elles à l'arrière, et les familles sont regroupées au centre. La salle à manger de troisième classe se trouve au pont F et dispose de sa propre cuisine (les deux autres classes partagent la leur), et les passagers disposent de deux espaces communs et d'un fumoir, ainsi que du pont de poupe[e 12].
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Sur les 1 316 passagers, 325 font partie de la première classe, 285 de la seconde et la dernière accueille 706 personnes. 922 passagers embarquent à Southampton (Angleterre), 274 à Cherbourg (France) et 120 à Queenstown (Irlande).
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La première classe accueille les passagers les plus fortunés du navire. Il s'agit d'hommes d'affaires, d'artistes, de hauts gradés militaires et de politiciens entre autres. Ils sont souvent accompagnés de nombreux bagages et d'un ou plusieurs domestiques[d 29]. Un certain nombre de personnalités voyagent en première classe pour la traversée inaugurale du Titanic, à commencer par Joseph Bruce Ismay, président de l'international Mercantile Marine Company et de la White Star Line[a 2] et Thomas Andrews, le concepteur du navire[a 3]. Tous deux voyagent dans le but d'observer les défauts que pourrait présenter le navire. L'homme le plus riche à bord est John Jacob Astor IV, colonel, écrivain, inventeur et propriétaire d'hôtels américains[a 4]. D'autres grandes fortunes se trouvent également à bord, comme Benjamin Guggenheim ou Margaret Brown, ainsi que des lettrés tels que Jacques Futrelle[a 5] et Archibald Gracie[a 6], ou encore des sportifs tels que Richard Norris Williams[a 7]. Archibald Butt, l'aide de camp du président américain William Howard Taft, fait également la traversée à bord du Titanic pour rentrer aux États-Unis préparer les élections présidentielles de l'automne suivant[a 8]. John Pierpont Morgan, milliardaire américain propriétaire de nombreux trusts, ainsi que du navire, devait également faire la traversée, mais préfère finalement fêter son anniversaire en compagnie de sa maîtresse à Aix-les-Bains[a 9].
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La deuxième classe, plus hétéroclite, comprend des entrepreneurs, des enseignants, des ecclésiastiques et, parfois, des immigrants aisés, ou de retour dans leur pays d'origine[55]. Le confort dont ils disposent égale souvent la première classe de paquebots contemporains. Parmi eux se trouve notamment Lawrence Beesley, un universitaire britannique qui dresse, après le naufrage, un compte rendu détaillé des événements dans son ouvrage The Loss of s.s. Titanic[a 10]. Une famille attire également l'attention, la famille Hoffman. Pour leurs compagnons de voyage, il s'agit d'un père aimant et de ses deux enfants en bas-âge, mais il apparaît après le naufrage et la mort du père qu'il s'agissait de la famille Navratil. Michel Navratil avait enlevé ses enfants à son épouse au début du mois d'avril dans l'espoir de vivre une nouvelle vie en Amérique. L'histoire de ces « orphelins du Titanic » fait le tour du monde[a 11].
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La troisième classe, enfin, est la classe de l'immigration. Les gens qui voyagent à bord sont souvent en famille, parfois par groupes d'une dizaine de personnes, à l'image de la famille Sage composée de onze membres[56]. Ils viennent de nombreuses régions du monde, que ce soit de Scandinavie, d'Europe de l'Est, d'Irlande et parfois même d'Asie[e 13]. Avant l'embarquement et à leur arrivée à New York, ils font l'objet de stricts contrôles sanitaires et sont rigoureusement séparés des autres passagers. La réglementation américaine est en effet très stricte pour éviter toute contamination[d 30].
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Lucy Duff Gordon.
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George Dunton Widener.
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Parmi les 889 personnes constituant l'équipage du Titanic, 66 appartiennent à l'équipage de pont (officiers, matelot, veilleurs, quartier-maîtres)[b 15], 325 sont des mécaniciens (soutiers appelés gueules noires, chauffeurs, graisseurs, m��caniciens tous interdits de contact avec les passagers)[b 16], et 471 hommes et 23 femmes font partie du personnel hôtelier du navire (commissaires, stewards, opérateurs radio, etc.)[b 17],[b 18].
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Le Titanic est commandé par Edward Smith qui, par sa popularité, est affecté aux traversées inaugurales des grands navires de la White Star Line depuis 1904[c 23]. Son commandant en second, Henry Wilde, a été muté à bord à la veille du départ, entraînant un décalage dans la hiérarchie de l'état-major du navire[a 12]. Ceci permet d'avoir un état-major expérimenté, les trois plus hauts gradés du navire ayant servi précédemment sur l'Olympic[57]. Les officiers sont à la tête de l'équipage de pont, qui est chargé de diriger le navire et veiller à sa bonne marche. Ils sont assistés par les quartiers-maîtres, chargés de tenir la barre, les veilleurs, postés dans le nid-de-pie et des matelots qui assurent la veille et se chargent de l'entretien des appareils[a 13],[a 14].
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Le personnel mécanicien travaille pour sa part dans les entrailles du navire. Sous la direction du chef mécanicien Joseph Bell[a 15] s'affairent une vingtaine d'aides-mécaniciens. Aucun d'entre eux ne survit au naufrage[c 24]. Les 29 chaudières du navire sont alimentées par près de 300 chauffeurs et soutiers qui travaillent dans des conditions exécrables[58].
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Enfin, le personnel hôtelier, qui est le plus divers, est aussi le plus répandu. On trouve une majorité de stewards, accompagnés de quelques hôtesses. Ceux-ci sont affectés à des cabines ou des installations du navire, et se tiennent au service des passagers. Ce personnel comprend également un grand nombre de cuisiniers[a 16]. La direction du personnel hôtelier revient au commissaire de bord Hugh McElroy qui doit également répondre aux doléances des passagers[d 31],[a 17]. Jack Phillips[a 18] et Harold Bride[a 19], les deux opérateurs radio du navire, sont également affiliés à cette catégorie[d 31].
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Le Titanic emploie également un orchestre formé d'un quintette et d'un trio sous la direction de Wallace Hartley. Les musiciens se produisent en première et deuxième classe, et sont entrés dans la légende pour leur comportement héroïque lors du naufrage[59]. Ils ne font cependant pas partie de l'équipage, et sont comptés comme passagers de seconde classe[60].
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De nombreux projets d'expéditions pour retrouver le navire englouti ont vu le jour sans connaître le succès pendant de nombreuses années[c 25].
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L'épave est finalement localisée le 1er septembre 1985 à 1 h 5 par une expédition franco-américaine dirigée par Jean-Louis Michel de l'IFREMER et le Dr Robert D. Ballard de l'Institut océanographique de Woods Hole[61]. Le but original de cette expédition était de couvrir les recherches de deux sous-marins nucléaires américains[Note 14],[d 32]. Elle est localisée à une profondeur de 3 821 m[62], à 41° 43′ 55″ N, 49° 56′ 45″ O, à 650 km au sud-est de Terre-Neuve[b 19]. Le navire est brisé en deux parties qui reposent sur le fond à environ 800 mètres l'une de l'autre, séparées par un champ de débris[e 14]. Lors du naufrage, la coque s'est brisée là où la contrainte (de flexion) était la plus forte, au niveau de la salle des machines et du Grand Escalier arrière[e 15].
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Le Dr Ballard et son équipe n'ont enlevé aucun objet du site, considérant que cela équivalait à un pillage de tombes[e 16]. Pour le droit maritime international cependant, la récupération des objets est nécessaire pour établir les droits de sauvegarde pour une épave. Dans les années suivant la découverte, le Titanic est l'objet de nombreux arrêts juridiques concernant la propriété des objets et le site du naufrage lui-même. Beaucoup d'objets ont été sauvés et sont exposés au public[e 17]. Les scientifiques affirment que les nombreuses expéditions sur l'épave ont accéléré sa dégradation et estiment qu'elle aura disparu vers 2050[b 20]. Durant l'été 2016, à l'aide d'une technique d'imagerie par rayonnement à neutrons, une équipe de chercheurs de l'Institut Laue-Langevin met en évidence qu'une molécule appelée éctoïne est utilisée par la bactérie Halomonas titanicae dans l'épave du Titanic afin de survivre à la pression osmotique que provoque le sel de l'eau sur ses membranes[63],[64]. Cette bactérie qui ronge les restes du paquebot devrait faire disparaître progressivement l'épave à l'horizon de 2030[65].
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La découverte et l'étude scientifique de l'épave permettent de mieux comprendre les circonstances exactes du naufrage, tout d'abord en donnant raison aux quelques témoins qui ont affirmé avoir vu le navire se casser en deux juste avant le plongeon final. Plus récemment, en 1996, un sonar a permis de voir les dégâts causés par l'iceberg dans la coque à l'avant du navire. Contrairement à ce que l'on croyait jusqu'alors, ce n'est pas une brèche de 100 mètres de long mais six petites entailles à peine plus épaisses qu'un bras humain, réparties approximativement le long du premier tiers avant du navire, qui ont causé sa perte[d 33]. Une étude plus récente menée par deux chercheurs métallurgistes américains, le Dr Tim Foecke (en) et le Dr Jennifer McCarty (en), s'appuyant sur des analyses scientifiques de pièces (tôles et rivets) extraites de l'épave et sur l'examen des archives des chantiers navals Harland & Wolff conservées à Belfast, met en cause la qualité des rivets utilisés pour fixer les plaques d'acier de la coque à l'avant du navire. En effet, ceux-ci sont en fer et non en acier comme dans la partie centrale, en raison de l'impossibilité des fournisseurs à suivre les rythmes et les quantités imposés par le constructeur. Les auteurs de l'étude supposent que des rivets en acier, plus résistants, auraient peut-être, sinon sauvé le navire, du moins accordé un délai suffisant pour permettre aux secours d'arriver à temps[39],[66]. Cependant, de nouveaux essais réalisés dans différentes conditions par le laboratoire de Woods Hole (États-Unis) en 2010, ont démontré le contraire. L'étude, pour laquelle a notamment été reproduit pour essais un morceau composé de deux plaques d'acier rivetées telles celles qui composaient la coque, a soumis les rivets et les plaques à différentes pressions, et démontré que la structure et la composition de ces derniers n'étaient pas responsables[67].
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Le centenaire du naufrage du Titanic place l'épave sous la protection de la Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique de l'UNESCO[68].
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En août 2019, une nouvelle expédition ayant nécessité trois années de préparation rapporte des images en haute définition de l'épave, démontrant une carcasse affaiblie par la corrosion et les bactéries qui rongent la structure métallique du navire. Selon les estimations, l'épave devrait disparaître totalement dans les décennies à venir[69].
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Il existe un certain nombre de légendes à propos du Titanic. Certaines ne relèvent probablement que de l'invention ou de la « folie », mais d'autres sont des coïncidences qui ont prêté à polémique[b 21].
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Ainsi, certains ont relevé l'existence de plusieurs écrits parfois considérés comme prémonitoires. Quatorze ans avant le naufrage, Morgan Robertson écrit Le Naufrage du « Titan ». Après le naufrage du Titanic, ce livre regagne en réputation, apparaissant comme étonnamment prémonitoire et est réédité la même année[c 26]. Il existe en effet de grandes similitudes entre l'histoire du livre et la réalité : le navire, nommé Titan, est le plus imposant au monde et présenté comme insubmersible. De fait, il ne dispose que du nombre minimum de canots de sauvetage requis par la loi. Il heurte un iceberg, coule et la majorité des passagers est victime du naufrage[d 34].
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De même, le journaliste William Thomas Stead s'engage contre le manque de moyens de sauvetage à bord des paquebots. Dans une nouvelle, il raconte une collision entre deux navires dont les passagers ne sont pas tous sauvés, faute de moyens de sauvetage. Stead conclut : « C'est exactement ce qui se produira si les paquebots sont lancés avec trop peu de canots »[70]. Six ans plus tard, il publie De l'Ancien Monde au Nouveau, nouvelle dans laquelle il raconte un voyage fictif à bord du paquebot (bien réel) Majestic de la White Star Line sous le commandement d'Edward Smith. Au cours de la traversée, le navire s'arrête pour repêcher les naufragés d'un paquebot ayant heurté un iceberg[70]. Le 15 avril 1912, Stead se trouve à bord du Titanic, commandé par Edward Smith, et meurt dans le naufrage.
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Quelques incidents émaillent la traversée. Lors de son départ de Southampton, le Titanic manque d'entrer en collision avec le New York. Cet événement a entraîné, comme le raconte Lawrence Beesley (passager de seconde classe ayant par la suite raconté son histoire dans un ouvrage), des rumeurs et superstitions parmi les passagers et certains membres d'équipage. Celles-ci sont amplifiées lors de l'escale de Queenstown par l'apparition d'un soutier couvert de suie en haut de la quatrième cheminée. Cependant, il écrit lui-même que ce ne sont que des « superstitions malsaines »[71].
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D'autres légendes relèvent de la pure affabulation. Selon l'une d'elles, John Jacob Astor IV aurait ramené de son voyage de noces en Égypte une momie qu'il aurait fait charger à bord du Titanic, déclenchant ainsi la colère des dieux[72]. Une variante de la légende veut qu'une momie maudite ait été, après avoir été cachée dans un grenier pendant un certain temps, revendue à un riche Américain qui l'aurait embarquée sur le Titanic, entraînant sa perte. Cependant aucune momie n'est mentionnée dans le manifeste du navire : les historiens s'accordent donc pour dire qu'il ne s'agit là que d'une légende sans le moindre fondement[c 27].
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L'entreprise chinoise Seven-Star Energy Investment Group investit 170 millions de dollars pour construire une réplique à taille réelle du paquebot qui sera amarrée dans un port sur la rivière Qi d'ici 2020, les travaux ayant commencé en 2016[73]. Cette réplique aura un but touristique et didactique grâce à un musée et un simulateur de naufrage[74]. Le milliardaire australien Clive Palmer a également l’intention de construire une réplique exacte du paquebot[75], le Titanic II, dont la mise en service est prévue pour 2022[76].
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En 2018, la société OceanGate organise pour des touristes souhaitant visiter l'épave (au prix de 100 000 dollars) des descentes en sous-marin, celles-ci servant en même temps à un scientifique qui cartographie le navire en trois dimensions, afin d'étudier la rapidité avec laquelle il se désagrège[77].
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L'histoire du Titanic a été illustrée dans un très grand nombre de films et de téléfilms. Le premier est Saved from the Titanic, un film américain d'Étienne Arnaud mettant en scène Dorothy Gibson, rescapée du naufrage. Sorti en 1912, il n'en reste aucune trace à la suite de l'incendie des studios où il était entreposé, en 1914[b 22],[d 35]. La même année sort In Nacht und Eis, un film muet allemand[78].
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En 1943, Joseph Goebbels demande le tournage de Titanic, une superproduction destinée à la propagande nazie, réalisée par Werner Klingler et Herbert Selpin avec Sybille Schmitz et Hans Nielsen[79]. Le tournage est marqué par l'emprisonnement et la mort de son premier réalisateur, Herbert Selpin. Le film ne sort finalement pas en Allemagne, Goebbels craignant de démoraliser la population qui subit de nombreux bombardements britanniques[d 36].
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1953 voit l'arrivée du paquebot à Hollywood avec la sortie Titanic de Jean Negulesco avec Barbara Stanwyck et Clifton Webb[80]. L'année 1958 voit l'arrivée sur les écrans du film Atlantique, latitude 41° (A Night to Remember), film britannique de Roy Ward Baker avec Kenneth More et Ronald Allen[81]. Adapté du livre La Nuit du Titanic de l'historien Walter Lord, il est réalisé avec l'aide de certains acteurs du drame ce qui en fait un des films les plus proches de la réalité[d 37].
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En 1979 sort S.O.S. Titanic, téléfilm américano-britannique de William Hale[82].
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L'année suivante sort La Guerre des abîmes (Raise the Titanic), film américain de Jerry Jameson adapté du roman de Clive Cussler, qui est un échec commercial et critique[83].
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En 1989, brève apparition du « Titanic fantomatique » dans le port de New York dans le film SOS Fantômes 2[84].
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En 1996, la mini-série de Robert Lieberman Le Titanic avec Peter Gallagher, Eva Marie Saint et Catherine Zeta-Jones restitue l'histoire du paquebot en deux parties d'une heure vingt chacune. Si l'histoire suit des personnages fictifs, la trame de fond relate certaines anecdotes réelles, comme l'histoire de la famille Allison[Note 15].
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Le plus célèbre des films concernant le Titanic est le film de James Cameron, Titanic, sorti en 1997. Mettant en scène Leonardo DiCaprio, Kate Winslet et Billy Zane, le film remporte 11 Oscars et 1 845 034 188 $ de box office mondial[85]. Il devient ainsi, pour l'époque, le film ayant engrangé les plus grosses recettes de l'Histoire. Ce film ravive l'intérêt pour le Titanic, entraînant la parution (et parfois la réédition) de nombreux ouvrages, ainsi que des expositions, et la création de nombreux sites internet[d 38]. Cameron produit également, en 2003, le documentaire Les Fantômes du Titanic concernant l'épave du navire[86].
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En 1999, l'épisode 10 de la première saison de la série Futurama, intitulé Titanic 2 (A flight to remember en VO, nom inspiré du film de Roy Ward Baker, A Night to Remember), s'inspire du naufrage. Dans cet épisode, le Titanic 2 est un vaisseau spatial « inspiré d'un vieux film du XXe siècle » piloté par le capitaine Zapp Brannigan qui voit naître une idylle identique à celle des personnages de Rose et Jack dans le film de James Cameron, mais entre deux robots : le pauvre Bender et une riche duchesse. Ce vaisseau connaît le même sort que le paquebot dont il s'inspire.
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En 2007, l'épisode spécial Noël de la saison 3 de la série anglaise Doctor Who évoque le Titanic. Dans cet épisode, qui porte le nom d'Une croisière autour de la Terre, le Titanic prend la forme d'un gigantesque paquebot de l'espace.
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En 2010, l'épisode 12 de la saison 6 (saison 7 pour la numérotation américaine) de Futurama, intitulé Les Mutants révoltants (The Mutants Are Revolting en VO), s'inspire à nouveau du naufrage du Titanic, reprenant librement l'histoire de John Jacob Astor à bord d'un « Land-Titanic », plus grand et unique paquebot terrestre de l'Histoire qui a sombré à « New New York » le 10 avril 2912, après un collision avec une boîte aux lettres.
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En 2014, dans l'épisode 11 de la première saison de la série Rick et Morty, intitulé Ricksy Business, une attraction touristique est nommée Titanic 2 permet de reproduire des scènes du film de James Cameron
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En 2012, la série Titanic : de sang et d'acier retrace en 12 épisodes de la construction au lancement du paquebot, tout en décrivant la vie dans Belfast au début du XXe siècle, en prenant de nombreuses libertés historiques.
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Le naufrage du Titanic a également inspiré de nombreux romans s'inspirant plus ou moins fortement de son histoire.
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Deux bandes dessinées ont également été écrites sur le sujet.
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Le Titanic apparaît également dans l'aventure de Picsou, Le Bâtisseur d'empires du Calisota, par Don Rosa, et dans Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec de Jacques Tardi[87].
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Dans l'album Sophaletta tome 4, d'Erik Arnoux et Dominique Hé Les Larmes de la Tzarine édité chez Glénat en 2000, plusieurs pages se passent à bord du Titanic au cours du naufrage du paquebot.
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Le Titanic a réussi à s'imposer sur d'autres supports que le papier et les écrans. Ainsi, une comédie musicale a tenu l'affiche entre 1998 et 2000. Des jeux vidéo ont également été bâtis sur et autour de ce sujet, comme Titanic : une aventure hors du temps qui offre une reproduction fidèle du navire[88].
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L'histoire du Titanic a aussi inspiré une œuvre au compositeur britannique Gavin Bryars, The Sinking of the Titanic (1969). Elle reprend notamment l'hymne Autumn qui a peut-être été joué par les musiciens au moment du naufrage[89]. Une pièce de théâtre de Jean-Pierre Ronfard, Titanic, raconte l'histoire de personnages existant comme Adolf Hitler ou Charlie Chaplin n'ayant jamais été sur le paquebot. Titanic est enfin le titre d'un poème de Benjamin Fondane, dans le recueil Le Mal des Fantômes et a inspiré en tant que thème la célèbre chanson interprétée par Céline Dion My Heart Will Go On.
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Le lac Titicaca, situé dans la cordillère des Andes, est traversé par la frontière entre la Bolivie et le Pérou. C'est le plus grand lac d'Amérique du Sud en volume d'eau[1],[2] et en longueur, mais pas en superficie (le lac Maracaibo couvre une superficie de plus de 13 000 km2). Il est aussi considéré comme le plus haut lac navigable du monde (altitude : 3 812 m)[3], mais ce n'est rigoureusement exact que si on limite cette acception aux navires commerciaux de grande taille.
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C'est par ce lac qu'est née la culture aymara avant la colonisation et la christianisation. Il existe une légende en relation avec ce lac : le premier dieu Viracocha a surgi de ce lac et a créé le monde ainsi que toutes les civilisations des Andes.
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Le lac Titicaca semble tenir son nom d'un rocher situé sur l'Isla del Sol et appelé Titi Khar'ka, ce qui signifie « Roc du puma » en aymara[4]. Selon une autre hypothèse, Titicaca serait une déformation de titijaya, qui veut dire « puma de pierre » (par référence aux pumas noyés et transformés en statues de pierre selon une légende locale)[5] mais également « homme de cendre » (en effet les indigènes vivant autour de ce lac avaient coutume d'y brûler des hommes en offrande à Ayuma, dieu de la vie et de la mort)[6].
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L'Isla del Sol est le véritable centre de la mythologie inca.
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Le lac Titicaca s'étend sur environ 8 562 km2, parmi lesquels 4 772 km2 (56 %) correspondent au territoire péruvien et le reste (3 790 km2, ou 44 %) à la Bolivie.
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Il est au centre d'un grand bassin ayant une superficie de l'ordre de 58 000 km2, dont 39 017 km2 au Pérou. La superficie de son bassin versant appartient donc à plus de 80 % au territoire péruvien. On subdivise son bassin versant en 10 sous-bassins.
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Lui-même se décompose en deux parties, le lac majeur et le lac mineur, séparés par le détroit de Tiquina qui a une longueur de 900 m.
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Sa longueur est de 190 kilomètres, sa largeur de 80 kilomètres.
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Situé dans les Andes, à 3 812 mètres au-dessus du niveau de la mer, il a une profondeur moyenne de 107 mètres et une profondeur maximale de 327 mètres.
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Plus de vingt-cinq rivières se jettent dans le lac. Le lac compte 41 îles dont certaines sont habitées.
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Le volume d'eau contenu est de 893 km3 (soit 893 milliards de mètres cubes). Ses eaux bleues sont de l'eau douce.
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Il est rempli d'eaux provenant du ruissellement pluvial et de la fonte des neiges. De loin en loin, sur les îles naturelles, on observe des cultures en terrasses, soigneusement séparées par des murs de pierres sèches et des haies de cactus, ainsi que des villages.
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La longueur totale de ses rives est de 1 125 kilomètres.
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Les principales villes riveraines sont Puno au Pérou et Copacabana en Bolivie.
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Depuis le 11 septembre 1998, le lac Titicaca est un site Ramsar pour l'importance de ses zones humides[7].
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Le lac a été proposé par la Bolivie en 2003 et le Pérou en 2005 pour une inscription au patrimoine mondial et figure sur la « liste indicative » de l’UNESCO dans les catégories patrimoine culturel et naturel[8],[9].
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Le lac est le vestige d'une lagune datant de l'ère quaternaire qui occupait l'Altiplano.
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Le lac Titicaca est alimenté par plus de 25 rivières.
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La plus grande partie des apports d'eaux superficielles dans le bassin versant du lac provient du Pérou. Les rivières principales qui l'alimentent sont le río Ramis avec 76 m3/s, le río Huancané avec 20 m3/s, le río Coata (42 m3/s), et le río Ilave (39 m3/s). Parmi les affluents secondaires il faut citer le río Illpa, le río Yanarico et le río Zapatilla.
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D'après la FAO, l'ensemble des apports constitue une masse d'eau de plus de 14 km3 annuellement, soit environ 450 mètres cubes par seconde.
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Le lac Titicaca lui-même déverse ses excédents dans le lac Uru Uru et le lac Poopó par l'intermédiaire du río Desaguadero. Mais seulement 7 % des apports se retrouvent dans le débit de ce dernier, le reste étant perdu par évaporation.
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Le bilan hydrique d'un lac tel que le Titicaca est le résultat de l'équation : quantités entrées - quantités sorties = variation du niveau du lac, où les entrées sont réparties entre les quantités amenées par l'ensemble des affluents, plus la somme des précipitations tombées sur la surface du lac, et les sorties sont les quantités évaporées plus le débit de l'émissaire. Il s'agit bien sûr de quantités moyennes par unité de temps.
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Les scientifiques des deux pays, après avoir collecté ces données entre 1960 et 1990, en sont arrivés à déterminer les quantités que voici :
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Connaissant les quantités évaporées par seconde (436 m3), la superficie du lac (8 400 km2) et le nombre de secondes par année de 365 jours (31 536 000), on voit qu'en un an il s'est évaporé au total pour tout le lac non moins de 13 749 696 000 m3, soit 1,636 m3/m2 de surface, soit encore une hauteur d'eau de 1 636 millimètres. Ce qui est considérable pour un climat froid, et est dû à la sècheresse de l'air et aux vents secs qui soufflent sur la zone.
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Les îles les plus peuplées sont l'isla del Sol en Bolivie avec 2 000 habitants, Amantani avec plus de 3 500 habitants et Taquile avec 757 familles (environ 2 200 habitants), ces deux dernières se trouvant du côté péruvien. Les populations riveraines sont des Quechuas et des Aymaras. L'île de Suasi est une île privée de 43 hectares située au nord-est du lac du côté péruvien.
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L'île de la Lune, vue depuis l'île du soleil, côté bolivien. En arrière-plan, la Cordillère Royale.
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Panorama de l'île Taquile et du lac Titicaca.
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Suasi Island sur le lac Titicaca.
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Lac Titicaca depuis Suasi Island.
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L'île d’Amantaní se trouve sur la partie péruvienne du lac Titicaca. De forme circulaire, elle a une superficie de 9,28 km2, et une population de 3 663 habitants répartis en 800 familles[10]. Elle est parfois appelée « île du Kantuta », parce qu'on y trouve en abondance la Cantua buxifolia, que la Bolivie et le Pérou ont choisi comme plante-emblème.
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L'Isla del Sol (Île du Soleil) est une île bolivienne située sur le lac Titicaca. Elle a une longueur de 9,6 km pour 4,6 km de large et une superficie de 14,3 km2. C'est la plus grande île du lac. Son nom originel était Isla Titikaka, et c'est elle qui a donné son nom au grand lac. L'île fait partie du département de La Paz et de la province de Manco Kapac.
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Taquile est une île vallonnée péruvienne située à 45 kilomètres à l’est de Puno. Taquile mesure environ 5,5 kilomètres de long sur 1,6 de large avec une superficie de 5,72 km2. La vie à Taquile est encore largement épargnée par la modernité du continent. Il n’y a pas de voiture sur l’île, ni d’hôtel, et seuls quelques petits magasins vendent des produits de base. Taquile est surtout connue pour son artisanat, de la plus haute qualité, non seulement au Pérou, mais aussi dans le monde. « Taquile et son art textile » ont été reconnus « Chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’Humanité » par l’UNESCO[11].
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Le lac Titicaca est pour les indiens des Andes le berceau du premier Inca qui aurait surgi de ses eaux. « L'île du Soleil » est un lieu sacré, comme au temps de l'empire.
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Une légende locale autochtone prétend que les premiers habitants de la région avaient six doigts et s'appelaient les Uros.
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De nos jours, on appelle Uros ceux qui vivent sur des îles flottantes. Celles-ci sont fabriquées à partir de roseaux flottants (en fait du jonc Totora) et sont devenues une étape touristique presque « obligatoire », ce qui permet aux habitants de vivre en partie de ce tourisme.
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En réalité, la dernière véritable Indienne Uros est décédée en 1959 et les occupants des îles sont depuis des Aymaras qui s'accrochent depuis longtemps aux terres bordant le Titicaca.[réf. nécessaire]
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Les Aymaras y font pousser du quinoa, plante cultivée pour ses graines riches en protéines et y élèvent des lamas. Ils traversent (n'est plus vrai en 2016) le lac à bord de leur barques en totora (jonc tressé) et en profitent parfois pour faire un peu de contrebande. Les fameux bateaux en jonc totora traditionnels sont maintenant remplacés par des barques en fibre de verre ou en plastique, et à moteur, Les seuls bateaux en totora sont pour les touristes.
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La grande civilisation des Tiwanakus, qui pour de nombreux spécialistes représente le 1er empire andin, s'est épanouie sur les rives du lac Titicaca entre le Ve et XIe siècle de notre ère. Les Tiwanaku se servaient du lac pour faire des offrandes, telles que des feuilles d'or ou des ossements de lama adressés au dieu Obaton. En 2007, une équipe archéologique bolivienne et Christophe Delaere ont mis au jour plusieurs structures massives dont une pyramide et un temple semi-souterrain dans la capitale des Tiwanakus, Tiahuanako. Ces monuments témoignent de la complexité de cette civilisation.
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Grâce à la proximité du lac, les Tiwanakus étaient de prospères agriculteurs, qui tiraient leurs richesses de la terre fertile. La civilisation se servait du lac Titicaca pour des activités économiques et commerciales. Un grand nombre de fouilles sur ce site, dont celle de 2007, ont sorti de l’eau des objets destinés à la pêche par exemple, une pierre de l’Este ainsi que des fragments de céramique brûlée qui auraient pu correspondre à des marmites contenant de la nourriture. Ces découvertes démontrent que la civilisation se servait du lac Titicaca pour des activités économiques et commerciales.
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À l'opposé, pour les Incas, le lac était un lieu strictement sacré où seuls les rituels étaient permis. L’enquête archéologique effectuée par Christophe Delaere a démontré que le lac Titicaca où la pêche et la navigation était interdite à l’époque des Incas fut auparavant utilisé par les Tiwanakus à des fins commerciales. Comme l’a mentionné l’archéologue belge, Peter Eeckhout dans son émission « Enquête archéologique, TITICACA : LA MER DES TIWANAKU »[12] : « Ce peuple que l’on croyait profondément terrien se révèle aussi être un peuple du lac. »
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Une légende raconte que les hommes vivaient heureux dans une vallée fertile. Rien ne leur était interdit sauf monter dans la montagne. Le diable, jaloux de leur tranquillité, leur dit d'aller dans la montagne chercher le feu sacré, sinon un malheur s'abattrait sur eux. Mais les dieux de la montagne appelés « Apus » les surprirent et firent sortir des cavernes des pumas, qui dévorèrent toute la population. Inti, le dieu du soleil qu'ils vénéraient, pleura pendant 40 jours et 40 nuits sans s'arrêter, ce qui inonda la vallée et créa le lac Titicaca ; seul un couple survécut en se mettant dans une barque. Ils dirent que, de leur barque, ils avaient vu les pumas, qui s'étaient transformés en pierre. C'est pour cela que le lac s'appelle « el lago de los pumas de piedra », le lac aux pumas de pierre.
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Ces pumas de pierre sont aujourd'hui représentés dans la symbolique Aymara par la figure de proue des bateaux (les balsa), une tête de puma tressée.
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Il existe une autre légende qui raconte qu'un trésor inca dormirait au fond du lac. Il s'agirait d'une partie de ce même grand trésor des Incas du XVIe siècle. Quand Francisco Pizarro captura l'empereur Atahualpa en 1532 à Cajamarca, il lui promit la vie sauve en échange de richesses. Le conquistador espagnol exigea que l'Inca lui verse une rançon colossale, soit une quantité d'or et d'argent capable de remplir la pièce où Atahualpa était prisonnier : 35 m2 de surface sur une hauteur de deux mètres. L'Inca donna des ordres à ses lieutenants pour que la rançon soit acheminée des quatre coins de l'empire. L'or afflua et la rançon fut presque totalement payée. Sur le lac Titicaca, une navette de barques convoya des kilos d'or et d'argent, entre la rive est et la rive ouest. Mais le 29 août 1533, quand les mariniers apprirent l'exécution d'Atahualpa par Francisco Pizarro, ils comprirent que l'Espagnol n'avait pas tenu parole et qu'il avait trahi l'Inca. Révoltés, ils auraient jeté le trésor dans les eaux du lac.
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En raison de son étendue et de sa localisation à la frontière de deux états-nations, le lac Titicaca est une voie de communication indispensable pour les peuples andins. Problème, l'altitude rend plus que rare le bois d'ouvrage pour construire des embarcations. Les riverains du lac Titicaca ont longtemps utilisé des balsas (radeaux) faits de faisceaux de roseaux assemblés de façon très hydrodynamique pour pêcher ou circuler le long des rives.
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La navigation « hauturière » pour traverser le lac exige des embarcations autrement plus grandes et en 1863 deux navires à vapeur de plus de 30 m de long, le Yavari et son sistership le Yapuna furent construits en Angleterre par les chantiers Thames Iron Works avec des tôles de coque (à l'époque rivetées) de petite taille (de façon à être transportable à dos de lama ou de mulet). Ces navires en fer furent entièrement démontés avec leurs pièces dûment numérotées, puis livrées par cargo à Arica sur la côte Pacifique, transportés par chemin de fer puis charriés à dos d'animaux de bât jusqu'au port de Puno et laborieusement réassemblés sur place, un véritable exploit d’ingénierie et de logistique, en particulier pour transporter les pièces massives de la machine à vapeur (pistons bielles et vibrequin). Témoignage de la qualité de leur construction et de l'absence de corrosion, ces deux navires, maintes fois re-motorisés, sont toujours en état de naviguer à l'heure actuelle[13].
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Depuis cette époque, des navires plus grands et plus modernes ont été lancés sur le lac mais le Yavari est toujours une attraction touristique recherchée.
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Sur un plan plus anecdotique, le titre de véliplanchiste le plus haut du monde revient à un Français, Xavier Lazzaro, qui effectuant son service national dans le cadre de la coopération à l'ORSTOM dans les années 1980 fut affecté à une station scientifique andine et transporta sa planche à voile (une Vélasurf 380 produite par le fabricant espagnol Roga) jusqu'au lac Titicaca sur lequel il effectua de nombreuses navigations, dûment médiatisées par la revue Wind Magazine. Il en enseigna la manœuvre à quelques jeunes autochtones et la laissa sur place à la fin de son service militaire.
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Le lac Titicaca est le sujet du premier des quatre courts-métrages composant Saludos Amigos, film de Walt Disney Productions de 1942.
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À cause de l'urbanisation, des ruissellements des mines et de l'agriculture intensive autour du lac, des problèmes de pollution importantes y apparaissent au début du XXIe siècle, comme la disparition de nombreuses espèces et l'impureté de l'eau[14]. On retrouve beaucoup de métaux lourds, tels que le cuivre, le plomb, l’arsenic, le mercure, du fait des déchets miniers[15].
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La grenouille Telmatobius culeus, endémique du lac Titicaca, est aujourd'hui en danger critique d'extinction en raison de la pollution et de leur surexploitation pour leur viande[16].
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Tiziano Vecellio, Tiziano Vecelli ou Tiziano da Cador[1], plus communément appelé Titien ou le Titien en français, né vers 1488 à Pieve di Cadore (République de Venise), mort le 27 août[2] 1576 à Venise, est un peintre et graveur italien (vénitien) de l'école vénitienne, auteur d'une importante œuvre picturale. Il est considéré comme un des plus grands portraitistes de cette époque, notamment grâce à son habileté à faire ressortir les traits de caractère des personnages.
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« Il libère aussi la peinture des contraintes de la ligne et de la forme où elle était emprisonnée depuis le Moyen Âge finissant, et cela pour donner tout pouvoir à la « couleur » (au sens de colorito)[3]. »
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« Le Titien alliait la grandeur et le côté terrible de Michel-Ange à la grâce et élégance de Raphaël et aux couleurs propres à la nature »
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— Ludovico Dolce.
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Il est né à Pieve di Cadore, une petite ville des Dolomites en Vénétie entre 1488 et 1490[4], dans une riche famille locale. Son père, Gregorio Vecellio, occupait diverses charges, dont celles de capitaine de la milice et d'inspecteur des mines.
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On ne sait pas quelle éducation il a reçue : il ne connaissait probablement pas le latin, langue très importante à l'époque, et la majeure partie des lettres qui nous sont parvenues ont été écrites pour son compte par d'autres personnes. Tiziano s'est initié à la peinture en même temps que son frère Francesco. Les deux sont envoyés à Venise, vers l'âge de 9 ou 10 ans, pour étudier l'art. Ils commencent dans l'atelier de Sebastiano Zuccato, un artiste en mosaïque. Après quatre ou cinq ans, Titien entre dans l'atelier du peintre Gentile Bellini, puis de son frère Giovanni Bellini, à cette époque l'artiste le plus réputé de Venise. C'est là qu'il fait la connaissance de Giorgio da Castelfranco, connu sous le nom de Giorgione. Ils deviennent amis et associés, et en 1508 travaillent ensemble aux fresques extérieures du Fontego dei Tedeschi[5].
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Deux ans plus tard, Giorgione meurt de la peste et il est probable que de nombreux tableaux de Giorgione, inachevés, aient été terminés par Titien[6]. De 1508 à 1568, Titien pratique aussi la gravure sur bois. Certains ont même pensé qu'il a participé à l'élaboration de la Fabrica, un gros volume in-folio de 663 pages, qui contient plus de 300 figures anatomiques, gravées sur bois. Mais rien n'a jamais été prouvé[7].
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Titien peint trois fresques pour la Scuola di Sant'Antonio (en) à Padoue, ville où il se rend en 1511. En 1516, à la mort de Giovani Bellini, il est nommé à sa suite peintre officiel de la République de Venise et établit un atelier sur le Grand Canal à San Samuele. De nombreux artistes contemporains y passèrent, dont Tintoret et Le Greco.
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Dans L'Assomption de la Vierge, commandée pour le maître-autel de l'église Santa Maria Gloriosa dei Frari en 1516 et installée en 1518, Titien élimine toutes les traditionnelles références iconographiques à la mort et invente la glorieuse montée au ciel de Marie dans le sillage de la théologie franciscaine contemporaine[8]. Cette solution deviendra dès lors la composition de référence dans tout le monde chrétien. En 1520, il exécute une importante commande pour la décoration du palais des Doges, La Bataille de Cadore (grande fresque qui sera d'ailleurs détruite lors d'un incendie un an après sa mort) et trois peintures de scènes mythologiques pour Alphonse Ier d'Este. Il est également chargé de faire tous les portraits des doges successifs, jusqu'en 1555 où la tâche incombe à Tintoret. Il a également de nombreuses commandes pour les notables vénitiens et les églises de la cité.
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Trois ans plus tard, pendant un voyage à Ferrare, il fait la connaissance de Frédéric II Gonzague, marquis de Mantoue dont il fait le portrait et pour qui il travaille durant plus de 10 ans, décorant le château de Ferrare de fresques mythologiques. Fin 1522, il se rend à Mantoue, où il rencontre le marquis Federico Gonzaga qui lui commande près d'une quarantaine de tableaux, et se lie d'amitié avec l'Arétin et Sansovino, réfugiés à Venise après le sac de Rome.
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En 1525, il épouse Cecilia Soldano, fille d'un barbier, avec qui il a déjà eu deux fils : Pomponio en 1523 et Orazio, juste avant le mariage. En 1530, sa femme met au monde une fille (Lavinia) et meurt quelques mois plus tard. On ne sait s'il se remaria, mais en tout cas les années 1530 sont pour Titien celles d'un nouveau canon féminin, plus menu comme dans La Bella (Florence, palais Pitti), Marie-Madeleine (v. 1533) (Florence, palais Pitti) ou La Vénus d'Urbin (Florence, musée de la Galerie des Offices). Cette dernière œuvre, réalisée pour Guidobaldo della Rovere en 1538 s'inspire de la Vénus endormie de Giorgione en représentant une femme nue (Vénus ? une courtisane ? une jeune épouse ?) sur un lit dans une pièce et éveillée. Œuvre emblématique de sa carrière, elle est le prototype du nu féminin couché en intérieur pour la peinture européenne dont Édouard Manet s'inspirera pour son Olympia[9].
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Dans cette même année 1530, il rencontre Charles Quint à l'occasion d'un voyage de l'empereur en Italie, par l'intermédiaire du marquis de Mantoue. Trois ans plus tard, Charles V lui accorde le titre de Conte Palatino et Cavaliere dello Sperone d'Oro, un honneur sans précédent pour un peintre. Il peindra une série de portraits des proches de l'empereur.
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En 1545, il se rend à Rome à l'invitation du pape Paul III. Le 16 mars, il obtient la citoyenneté romaine et rentre à Venise. La confrontation directe avec les œuvres de Michel-Ange influe énormément sur sa carrière, qui connaît alors une « crise maniériste », marquée par des compositions plus hardies et un coloris aux forts effets de contraste.
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En 1548, il se rend à Augsbourg où se tient la Diète du Saint-Empire, présidée par Charles Quint, occasion pour lui de peindre de nombreux portraits de notables et de l'empereur lui-même. C'est alors un peintre exceptionnellement riche[10]. Puis il commence à travailler à la série des Poésies pour le roi Philippe II. Ces peintures représentent des nus féminins mythologiques, telles Danaé, Vénus et Adonis ou Diane et Actéon, et elles inaugurent la dernière phase de Titien, caractérisée par une touche beaucoup moins graphique et plus libre, où les toiles achevées laissent même voir l'action du pinceau sur la toile ; on dit même que Titien aurait peint avec ses doigts certains de ses tableaux à la fin de sa vie.
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Il est élu avec Andrea Palladio et Jacopo Tintoretto à l'Académie du dessin de Florence en 1566. Son dernier tableau connu est une Pietà, qu'il destinait à orner son tombeau : inachevée à sa mort, l'œuvre sera terminée par Palma il Giovane.
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Il meurt le 27 août 1576, peut-être de la peste, plus probablement de vieillesse. Il est enterré dans l'église Santa Maria dei Frari à Venise.
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Bien que Titien ait commencé son apprentissage chez Sebastiano Zuccato et chez les Bellini, il a ensuite effectué un séjour dans l'atelier de Giorgione. Vasari écrit : « À ses débuts, quand il commença à peindre dans la manière de Giorgione, à dix-huit ans à peine, il fit le portrait d'un gentilhomme de la famille Barbarigo, son ami... on le jugea si bien peint et avec tant d'habileté que, si Titien n'y avait mis son nom dans une ombre, on l'aurait pris pour une œuvre de Giorgione. »[11] En 1508, il peint la décoration à fresque du Fondaco dei Tedeschi avec Giorgione. Son style dramatique, semble déjà se distinguer consciemment du maître. Dans le cycle des fresques de la Scuola del Santo de Padoue peint en 1510 et 1511, On retrouve cependant l'aspect fondu de Giorgione et du Corrège sur les chairs délicates et sans contours et les paysages vaporeux avec lesquels elles fusionnent volontiers, ainsi que dans les matières veloutées. Les nus, si on les compare avec ceux de Giorgione, sont quand-même plus francs car privés du halo mystérieux qui enveloppe les figures de ce peintre. Chez Titien, la lumière sert à intensifier les couleurs qui, elles, sont chargées de fondre personnage et environnement.
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Après la mort de Giorgione en 1510, des témoignages de contemporains laissent entendre une intervention de Titien dans l'achèvement de la Vénus endormie. Certains critiques pensent qu'il est aussi intervenu dans Le Concert champêtre[12]. Ce concert musical est un thème venu de l'humanisme de la première Renaissance ; la musique est assimilée à l'harmonie universelle. L'Homme n'y joue que sa propre partition, au milieu de la nature exubérante. La composition est assez mystérieuse : une femme à gauche puise de l'eau dans une carafe en verre, deux hommes se concertent, l'un jouant de la mandoline, une femme nue de dos souffle dans une tige percée. Derrière, un berger s'occupe de ses moutons, dans un plan encore davantage reculé se tient une bâtisse, et au loin, des montagnes reprennent l'idée d'une représentation de la totalité du monde en perspective atmosphérique telle que La Vierge aux rochers (1483) de Léonard de Vinci.
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Toujours est-il que dans ses premières années, Titien est énormément influencé par le pouvoir d'évocation de Giorgione. Goethe dit de lui quand il évoque son travail sur les fresques de l’école de Saint-Antoine de Padoue où il réalise ses premières œuvres indépendantes : « Il y a là, écrit le poète, une vérité surprenante, capable de tout exprimer »[13].
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Titien entame ensuite une période de peinture mythologique. Pour le cabinet de travail d'Alphonse Ier d'Este il réalise Offrande à Vénus, Bacchanale du Prado et Bacchus et Ariane. Le peintre y prouve sa capacité à faire revivre les mythes antiques et d'y adhérer en imagination. Il utilise comme sources littéraires Philostrate, Ovide, Catulle, ne recherchant, cependant, nullement l'érudition humaniste, mais plutôt le moyen d'évoquer le monde antique selon une tonalité plus dionysiaque. En 1526, il traite de manière triomphaliste un thème religieux la Pala Pesaro[14]. La Vierge se trouve déplacée à droite. . Cette manière grandiose n'empêche pas l'artiste de peindre dans le même temps des tableaux plus intimistes comme la Vierge au Lapin ou la Déposition[15]. La Vénus d'Urbin de 1538 révèle encore une fois au spectateur la capacité de Titien à représenter une réalité concrète, un moment et un climat particuliers. Avec une série de portraits, la Vénus d'Urbin marque la fin du naturel « olympien ».
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En 1527, l'Arétin et Sansovino s'établissent à Venise. Titien contracte avec eux des liens d'amitié qui l'aident sans doute à suivre les développements du maniérisme, très en vogue en Italie centrale. Les Portraits des Césars sont exécutés à cette époque pour le palais ducal de Mantoue. Même s'ils sont aujourd'hui perdus, ils sont connus par des copies ou des estampes. Ils permettent de comprendre la nouveauté du style de Titien, sous l'influence du maniérisme de Giulio Romano. Il peint ensuite les plafonds de la basilique Santa Maria della Salute de Venise. Les personnages sont reliés entre eux par des mouvements violents et baignent dans une lumière chaude et mobile.
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La critique moderne donne une grande importance au travail maniériste de Titien. Il y quitte la vision sereine, naturaliste de son œuvre de jeunesse, pour inaugurer des procédés plus libres dans l'imagination des figures, la création d'un climat dramatique, avec un chromatisme plus expressif. Alors qu'il séjourne à Rome (1545-1546), les intrigues de pouvoir de la cour pontificale lui inspirent un autre chef-d'œuvre, le Portrait de Paul III avec ses neveux. Le portrait de groupe qui permet à Titien de chercher à rivaliser avec Raphaël, est inachevé sans qu'on sache vraiment très bien pourquoi. Le pape est assis, vieilli. Titien cherche plus à montrer le caractère du vieillard qu'à montrer la majesté de sa fonction pontificale. Son neveu, le cardinal Alexandre Farnese est assis à l'arrière plan et semble le principal instigateur des décisions de son oncle. À droite, Horace Farnese s'incline devant son oncle, lui faisant une demande. Dans Charles Quint à cheval à Mühlberg peint en 1548, Titien transforme son sujet en un symbole héraldique, mais il le montre aussi comme un despote usé. Cette toile, réalisée peu avant l'abdication de Charles Quint témoigne d’un sens aigu de l'analyse[13].
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Le tableau, Caïn et Abel, porte sur un sujet biblique : le meurtre d’Abel par son frère Caïn. Œuvre de la pleine maturité de Titien il a été peint après son retour de Rome, où il a été influencé par Michel-Ange pour les formes, l’impétuosité des mouvements, la force des couleurs. Il montre dans le même temps une sensibilité complètement autonome pour l'espace, loin de la conception du maniérisme toscano-romain.
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Au premier plan Abel, personnage biblique et fils d’Adam et Ève, est renversé par son frère, la tête ensanglantée. Son bras droit est légèrement fléchi, comme pour parer sa chute inévitable. De sa main gauche il semble implorer son meurtrier de l’épargner tout en cherchant désespérément à se raccrocher à la vie. Son simple vêtement de peau de bête dévoile sa musculature impressionnante.
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Le second plan nous fait découvrir le meurtrier, tendu par la violence de son geste, brandissant un bâton au-dessus de sa tête pour en frapper son frère. Tandis que sa jambe gauche est solidement campée sur le sol, son autre pied repousse brutalement sa victime, révélant aussi des muscles saillants.
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Le dernier plan représente le ciel, tourmenté, aux nuées noires menaçantes.
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L’endroit où se dirige naturellement notre regard se trouve au centre même de la composition. C’est le pied de Caïn qui repousse son frère. Ce point de lutte est marqué par des diagonales, la « géométrie secrète », qui se dessine respectivement :
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Cette intersection marque l’élément clé de l’œuvre, à savoir la violence de l’acte et sa cruauté.
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La lumière du tableau est aussi un élément très intéressant pour cette scène. Effectivement la source lumineuse, qui provient du milieu du côté droit de la composition, n’éclaire que partiellement l’action, puisque seul Abel se trouve en lumière.
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Nous pouvons y voir un procédé adroit du peintre pour désigner Caïn comme un être sombre et mauvais ; et par conséquent pour mettre aussi en lumière les vertus de son frère, à qui Dieu « porta un regard favorable » (Livre des Origines : Caïn et Abel, Genèse 4,4).
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Le visage de l’assassin est par ailleurs dans l’ombre, pour renforcer encore cet effet de personnification de la lutte entre le Bien et le Mal.
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En outre les colonnes de nuées en arrière-plan semblent confirmer cette hypothèse puisqu’elles donnent l’impression de sortir du corps même de Caïn, représentation symbolique du caractère mauvais du personnage.
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Pour finir, les formes nous donnent des indices supplémentaires pour mieux analyser le tableau.
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Caïn est dressé, imposant, ses formes de corps sont dessinées par des droites qui se veulent le moins courbes possible, tout en gardant une impression de réalisme.
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A contrario, la position de la jambe d’Abel, ses bras, ses hanches, recherchent un dessin plus souple et arrondi.
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Ce jeu des courbes et des droites confère à Abel une attitude adoucie, alors que son frère nous parait plus rude et dur.
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La scène, caractérisée par une forte tension émotive qui se dégage des corps dans des poses nettement en perspective, représente une des phases du conflit intérieur.
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La nuit est définie par une interaction complexe de lumières et de reflets qui donnent un ton dramatique à la composition.
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En 1551, à plus de soixante ans, Titien se fixe définitivement à Venise. Son temps est entièrement occupé à réaliser les commandes des princes, travaillant à de nouvelles formes d'expression. Même dans les thèmes profanes, la construction dramatique est plus intense. Il meurt avant d'avoir terminé sa dernière œuvre, une Pietà destinée à son tombeau au Frari, c'est Palma le Jeune qui l'achèvera[16].
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Étude pour le portrait du duc d'Urbino. vers 1536. Plume et encre noire / papier blanc coloré en jaune. 23 × 14 cm. Galerie des Offices.
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Étude de cheval et de son cavalier. Vers 1537. Craie noire sur papier bleu. 27 × 26 cm. Ashmolean Museum.
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Étude pour l'ange de l'Annonciation. Vers 1560. Crayon noir et fusain, rehauts de crayon blanc. 42 × 27 cm. Galerie des Offices.
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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Plusieurs études scientifiques des peintures, radiographie (en 1932[17]), réflectographie infrarouge (1989) et plus récemment (2003)[18], ont permis de mieux connaître le travail du peintre lors de sa réalisation de la Vierge et l'Enfant (La Bohémienne), vers 1511. La radiographie a décelé une première version : ainsi Titien n'exécutait pas un dessin préétabli définitivement et en l'occurrence il pouvait s'inspirer, après coup, d'un travail antérieur (daté de 1509). La réflectographie infrarouge a révélé des fragments d'un dessin sous-jacent pour la tête et la main droite de la Vierge, le peintre ne s'interdisait donc pas d'utiliser le dessin ponctuellement. L'étude de 2003 a révélé un autre type de dessin sous-jacent, exécuté avec une assez grosse brosse et à coups rapides pour la construction du corps de l'Enfant et des draperies. De légers lavis ont été appliqués afin de composer les volumes du visage et du cou de la Vierge. Tous ces tracés initiaux participent de l'élaboration de la première version du tableau. Le paysage, pour lequel il n'y a pas eu de dessin sous-jacent, a été modifié en cours de réalisation. L'usage d'un stéréomicroscope a confirmé que Titien avait une méthode qui reposait beaucoup moins que ses prédécesseurs sur les contours d'un éventuel dessin sous-jacent. Ceux-ci construisent les formes principales et servent simplement de guide au travail à la brosse. Cependant certaines « premières pensées » de Titien, ou bien des éléments de réflexion dessinés au fusain et évoquant l'ombre et la lumière à grands traits, ont été conservés[19], dans des collections privées et aujourd'hui dans quelques musées. Tandis que de Raphaël on possède de nombreux dessins et un petit tableau auquel correspond le dessin : un petit carton au tracé détaillé, précis, qui est tout le contraire des dessins de Titien[20]. On peut y voir les contours perforés qui indiquent un report par le procédé du poncif : le dessin était définitif, après avoir été reporté sur le panneau, il ne restait plus qu'à exécuter la peinture sans déborder des contours. La méthode de Titien est donc tout à fait différente.
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« Les vénitiens n'utilisent pas le terme colore ; ils lui préfèrent celui de colorito ou de colorire » (une forme du verbe)[21] : « Le colorito est en fait un processus additif, construisant progressivement le tableau, depuis la toile qui sert de fond, préparée en sombre[22], jusqu'aux modifications finales, obtenues par les glacis »[23]. Ce concept n'envisage pas la couleur « qui sort du tube », mais le processus qui met en œuvre, par le jeu des pinceaux, et autres outils de peintre, des matières picturales plus ou moins colorées, opaques ou transparentes.
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« L'empâtement, la tache (pittura di macchia, une peinture de taches), le style (maniera) et la touche vigoureuse (il colpo sprezzante) font partie des composantes du colorito alla veneziana »[24]. Et Palma le Jeune, qui a pu voir Titien au travail, le décrit ainsi : (après avoir cherché puis mis au point son tableau, avec de nombreuses variantes dans les formes et les couleurs)… « pour les dernières touches, il estompait les transitions entre les lumières et les demi-teintes avec ses doigts, mêlant une nuance à l'autre, […]. Dans les derniers stades, il peignait davantage avec ses doigts qu'avec le pinceau. » Et quand on lui demandait pourquoi il utilisait un pinceau aussi gros qu'un balai, il répondit qu'il voulait peindre autrement que Raphaël et Michel-Ange, car il ne pouvait se contenter d'être un simple suiveur, un imitateur sans originalité[25]. Tout son style est dans son pinceau, dans ses doigts. Le coup de ce pinceau, la trace de son doigt sont autant de traces de sa présence dans l'œuvre, et qui le distinguent de tout autre. Ce sont les traces de sa personnalité que l'on peut trouver au plus près du tableau[25]. Devant les détails de la peinture posée sur la toile.
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Dans la peinture de Giovanni Bellini, le maître de Giorgione et de Titien, la matière de la peinture était placée avec précision, soigneusement fondue ou déposée en fines couches transparentes (les glacis ) sur un panneau de bois ou une toile fine et dont les enduits blancs avaient été soigneusement poncés pour offrir le moins de résistance au passage du pinceau : ainsi était préservée la « lumière » qui venait du fond de la toile ou du panneau blanc[26]. Giorgione et Titien travaillent sur des toiles grossières, souvent enduites en sombre. Leur travail met en œuvre des matières plus ou moins opaques qui se superposent tout au long d'un processus où les formes ne sont pas fixes, elles peuvent se déplacer, se transformer et, éventuellement, être effacées dans cette peinture opaque[27] et reconstruites ailleurs dans le tableau sous une autre forme. « La réalisation même du tableau, désormais plus évolutive, autorisant les suppressions et les retouches, devient une opération de recherche et d'exploration créatrice (qui intègre la couleur : colorito) autant que d'exécution[28]. »
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Comme Giorgione, dès ses débuts Titien exploite la texture de la peinture. Tout d'abord la toile est le plus souvent épaisse, dans un tissage au grain bien visible, parfois en chevrons. La préparation est souvent sombre. La peinture étant très souvent apposée par empâtements ou larges frottis du pinceau (« taches » plus ou moins opaques) (éventuellement avec les doigts[29]) qui se superposent sur la peinture sèche qui est en dessous. Ceci nécessite un travail sur une très longue durée puisque chaque couche doit être sèche pour éviter tout craquèlement ensuite. De ce fait Titien retourne ses tableaux en cours de réalisation contre le mur[30].
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Or en les redécouvrant, bien longtemps après, il les voit autrement que s'il avait travaillé sans s'arrêter. Le dessin de contour et son esquisse préalable sur papier ne sont plus nécessaires, ils seraient gênants, ils disparaissent dans la peinture. Le « dessin », aux contours estompés, se construit donc « dans » la peinture, progressivement. Les couleurs et la matière permettent d'évoquer les formes dans ce travail progressif par couches successives, et souvent de l'ombre (premières couches, dessous) à la lumière (en surface). Cependant un visiteur [31] dans l'atelier de Titien vieux a pu le constater, le résultat est spectaculaire et totalement nouveau : la fusion des couleurs s'effectue dans l'œil du spectateur, il n'y a aucun détail représenté avec précision dans le tableau vu de près mais, de loin, on peut le percevoir dans son ensemble et le compléter par le travail de l'œil et de l'imagination.
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Tout le travail du peintre en train de tester la place et la forme des composantes de son tableau est masqué par le résultat final. Tandis que l'impression de contours flous persiste jusque dans cette forme finale. Giorgio Vasari (1511-1574), dans Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes[32] (1550 et 1568), reconnait qu'« il faut s'éloigner pour (voir les toiles) dans leur perfection ». « Il est facile de voir qu'elles ont été reprises, Titien est revenu dessus avec les couleurs si souvent qu'on y décèle le travail. Ce style […] donne la vie aux peintures et leur confère la grandeur de l'art sans la trace du travail »[33], puisque le travail (de recherche — de « dessin ») est enfoui dans l'épaisseur de la peinture.
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Titien eut comme élève Paris Bordone ou Lambert Sustris. Paris Bordone le quitte très vite, déçu du peu d'intérêt qu'il porte à ses élèves. Titien a aussi influencé le peintre Lorenzo Lotto, d'un tempérament pourtant bien différent, Palma le Vieux dont le fils devient le collaborateur du maitre à la fin de sa vie, Pierre Paul Rubens (surtout pour les couleurs).
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Les œuvres de Titien sont admirées dans toute l'Europe : Van Dyck, Nicolas Poussin, Antoine Watteau, Diego Vélasquez, Murillo, Rembrandt, Joshua Reynolds, Eugène Delacroix sont aussi les héritiers de Titien, aussi bien que Tintoret, Paul Véronèse et Giambattista Tiepolo[34].
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Titien et Van Dyck élaborent séparément le prototype du portrait officiel de la période moderne.
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Durant la seconde moitié du XVe siècle, la technique de la peinture à l'huile est adoptée par des artistes italiens. C'est certainement Antonello de Messine qui l'importe à Venise en 1475. La technique est ensuite adoptée par Giovanni Bellini qui la fit sienne à peu près à cette époque. Giorgione expérimente certaines caractéristiques de la peinture à l'huile, comme sa texture, grasse et souple, et son opacité potentielle. Les artistes commencent à travailler en couches successives, d'abord un fond teinté, ombré ensuite en monochrome, donnant le modelé, puis recouvert de plusieurs couches de glacis autant de plans qui accrochent la lumière, le tout rehaussé en finition pour les détails par d'autres glacis localisés[36], « Des glacis... trente ou quarante ! »[37]. Les peintres vénitiens sculptent progressivement la matière picturale et se mettent à dissoudre le contour des formes. Ils finissent par minimiser l'importance du dessin préparatoire. C'est l'origine de la controverse théorique entre l'école florentine qui prône la supériorité de la ligne et du dessin et l'école vénitienne qui lui oppose la touche et le coloris. Le succès de Titien réside dans son ingéniosité à marier ces deux innovations techniques. tout au long de sa carrière, on assiste dans ses œuvres à une transformation progressive de sa touche picturale, de plus en plus éclatée et de plus en plus vibrante.
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Si le dessin est moins précis, c'est que les portraits de Titien atteignent très souvent le mètre, contre une trentaine de centimètres de côté en moyenne au XVe siècle. Le portrait en buste est de plus en plus délaissé au profit du portrait à mi-corps. Le portrait en pied fait alors son apparition dans la peinture italienne. Ces œuvres plus grandes ne demandent pas à être vues d'aussi près que les petits panneaux du siècle précédent et le recul nécessaire à leur observation rend superflus les détails pointilleux[38]. À la différence de ses aînés, Titien cherche à caractériser ses modèles en saisissant à la fois leur aspect physique et moral. Il cherche aussi à leur insuffler la vie en travaillant sur la justesse de leur regard et de leur expression. France Borel, historienne de l'art, relève que « Le Titien excelle dans l'incarnat à un point tel que ses contemporains se demandaient ce qu'il pouvait bien glisser dans ses pigments pour obtenir des épidermes si vivants ; et l'on spéculait en songeant au sang ou au sperme[39]… »
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Pour le Portrait de Charles V en pied, il utilise une œuvre de Jakob Seisenegger, Titien atténue les disgrâces physiques de l'empereur notamment le menton prognathe des Habsbourg et donne à son modèle une vitalité que ne possède pas l'œuvre copiée sur la nature visible du modèle[40].
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Le Togo, en forme longue la République togolaise, est un État souverain d’Afrique de l'Ouest, dont la population est estimée en 2020 à environ 8,6 millions d’habitants pour une densité de 152 hab./km2.
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Parmi les plus petits États africains continentaux[4], le Togo couvre 56 785 km2, s’étirant sur environ 700 km du nord au sud avec une largeur n’excédant pas 150 km, limité au nord par le Burkina Faso, au sud par le golfe de Guinée, à l'est par le Bénin et à l'ouest par le Ghana. Le Togo présente une grande diversité de paysages : une côte de sable bordée de cocotiers au sud, des collines, des vallées verdoyantes et des petites montagnes dans le centre du pays, des plaines arides et de grandes savanes plantées de baobabs au nord.
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Le Togo fait partie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) depuis 1975[5], de l'UEMOA depuis 1994[6] et est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.
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Le Togo est un pays africain de 56 785 km2 dont la longueur est de 600 km et la largeur varie de 50 à 150 km. Le pays possède 1 700 km de frontière avec le Burkina Faso, le Ghana et le Bénin et 50 km de côtes donnant sur le golfe de Guinée. L’érosion y est très importante : en six ans, l’eau a avancé de 140 m. L’altitude maximale est le mont Agou qui culmine à 986 m. Le climat du Togo est de type tropical et comprend principalement 2 saisons : une saison sèche et une saison des pluies.
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Les parcs nationaux les plus connus sont : le parc national de la Kéran, le parc national de Fazao Malfakassa et le parc national de la Fosses aux Lions.
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Paysage dans la région de la Kara, dans le Nord du pays.
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Marché de Kpalimé.
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Région des Plateaux.
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Région des Plateaux.
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Village de la région des Plateaux.
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Paysage verdoyant de la région des Plateaux.
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Chutes de Kpalimé.
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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Le Togo est divisé en cinq régions administratives, elles-mêmes découpées en 39 préfectures[7]:
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Le Togo dispose de deux aéroports internationaux : l'aéroport international de Lomé-Tokoin et l'aéroport international de Niamtougou.
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Avec une superficie de 56 785 km2 et une population de 8,6 millions habitants, le Togo dispose d’un réseau routier de 0,14 km/km2[8] . Ce réseau est composé de trois types de routes: Les routes nationales dites principales revêtues (1 792,9 km) ou non (1 294,0 km), des pistes rurales (6 802,1 km) Voiries urbaines (1 783,0 km)[1].
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Le réseau de transports en commun au Togo est très dense, avec divers types de transports mobiles :
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Le Togo tire son nom de Togodo (ce qui signifie originellement ville « au-delà du fleuve » en langue éwé et non ville « au-delà de la rivière », erreur couramment commise). Togoville, ville coloniale germanique et première capitale du pays, est située à l'est de la capitale Lomé.
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Le Togo a souffert du commerce négrier que lui ont fait subir les liens commerciaux entre négriers occidentaux et rois tribaux à partir du XVIe siècle avant que la colonisation n'y mette fin au XIXe siècle. En 1884, le roi Mlapa III de Togoville signe un traité de protectorat avec l’Allemagne (représentée par Gustav Nachtigal), qui dure jusqu’à la Première Guerre mondiale.
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En 1914, lors de la Première Guerre mondiale, une opération conjointe franco-britannique entre en contact avec la force allemande. Une troupe de la force publique du Congo belge vient également en aide aux Français et Britanniques. Les Allemands capitulent dès août 1914 et sont expulsés. La colonie est alors occupée conjointement par la France et le Royaume-Uni qui se partagent le territoire, décision confirmée le 10 juillet 1919, et qui fait du Togoland un mandat de la Société des Nations (SDN). Les Français occupent la majeure partie du pays, qui devient le Togo français ou Togoland oriental, et qui équivaut au Togo actuel, tandis que les Britanniques administrent la partie ouest du pays, le Togo britannique, aussi appelée British Togoland. Bien que les deux parties du Togoland originel devaient être administrées dans la perspective d'une réunification, les Français et Britanniques incorporent les mandats dans leur sphère coloniale respective. La partie française est rattachée à l'Afrique-Occidentale française (AOF), la partie britannique devient une province de la Côte de l'Or.
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En 1946, le pays passe sous tutelle internationale de l’ONU, toujours gérée par la France. Le Togo français est détaché de l'AOF. Il obtient sa propre représentation au Parlement français et devient la République autonome du Togo. En 1956, le Togo britannique opte, lors d'un référendum d'autodétermination, pour son intégration au Ghana, l'ancienne Côte de l'Or. Ce rattachement est entériné par l'ONU en 1958 au prix de la division de certaines ethnies, voire de certaines familles.
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En février 1958, la victoire du Comité de l'unité togolaise aux élections ouvre la voie à une indépendance complète du pays, confirmée six mois plus tard par la levée de la tutelle du pays par l'ONU.
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Le Togo acquiert son indépendance complète, le 27 avril 1960. Antérieurement, l’autonomie interne remontait au 30 août 1956, avec l'institution de la République autonome du Togo[10].
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Sylvanus Olympio devient président. Sous l’instigation du commandant français Georges Maitrier, chef de la gendarmerie nationale et conseiller du président dont le contrat de coopération arrive à terme, 626 vétérans togolais de l’armée française, dont une grande partie a combattu en Indochine et en Algérie, demandent à être intégrés dans les forces de sécurité togolaises qui comptent 300 membres. Sylvanus Olympio refuse. Ils le destituent dans un coup d’État, le 13 janvier 1963, dans lequel Olympio trouve la mort[N 1]. Par ailleurs, avant son assassinat, Sylvanus Olympio avait un important projet, celui de retirer le Togo du franc CFA.
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Nicolas Grunitzky est porté au pouvoir. Il signe des « accords de coopération » avec la France, permettant à celle-ci d'user à sa convenance des ressources stratégiques[11]. Quatre ans plus tard, à la suite d’un autre coup d’État, il fuit le pays. Il meurt le 27 septembre 1969 à Paris dans un accident de voiture.
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Kléber Dadjo est président éphémère du Togo du 14 janvier au 14 avril 1967. Colonel, il est présenté comme le chef de la junte militaire qui prend le pouvoir le 13 janvier 1967 à Lomé. Il est déposé lui-même par le sergent Gnassingbé Eyadema, qui impose une dictature au Togo durant presque quatre décennies, de 1967 à 2005. Son fils Faure Gnassingbé lui succède comme président, une situation confirmée par des élections (dont la régularité est contestée) en 2005, 2010, 2015 et 2020[12],[13].
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Sylvanus Olympio est le premier président togolais mais il instaure rapidement une dictature avec un parti unique ce qui lui permet de remporter la totalité des sièges lors des élections législatives de 1961. Il est tué au cours du coup d'État du 13 janvier 1963. Coup d'État revendiqué par Gnassingbé Eyadéma, le père de l'actuel président.
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L'ancien Premier ministre Nicolas Grunitzky devient président du Togo à la suite de ce coup d’État, le premier de toute l’histoire de l'indépendance de l’Afrique noire, organisé par un groupe de soldats mené par le sergent Étienne Gnassingbé Eyadema. Nicolas Gruniztky, favorable à un rapprochement avec la France, est destitué par un nouveau coup d’État en 1967 où l'on retrouve Étienne Gnassingbé Eyadema.
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Kléber Dadjo est colonel dans l'armée de la République togolaise, il est nommé président du Togo du 14 janvier au 14 avril 1967 à la suite du coup d’État de 1967 qui a renversé Nicolas Grunitzky.
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Un des organisateurs du coup d’État de 1963, Étienne Gnassingbé Eyadema accède à la présidence de la République en 1967. Tirant les leçons des divisions constatées dans le cadre du multipartisme, il crée le Rassemblement du peuple togolais (RPT), un parti unique et d'État.
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Une nouvelle constitution, en 1979, instaure la Troisième république et donne le pouvoir au président par une élection au suffrage universel. Il est ensuite réélu en 1986.
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En 1990, à la suite de violentes manifestations, suivies d'une conférence nationale, un premier ministre issu de l'opposition, Maître Joseph Kokou Koffigoh, est nommé. L’adoption d’une nouvelle constitution en 1992 n’apaise cependant pas les tensions. En 1993, Eyadema remporte de nouveau l’élection présidentielle boycottée par l’opposition.
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Gnassingbé Eyadéma est proche de la défaite, lors des élections de 1998, face à Gilchrist Olympio, fils de Sylvanus Olympio. Il remporte l’élection dans des conditions très controversées.
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Gnassingbé Eyadéma est réélu en 2003 à la suite d'un changement dans la constitution pour l’autoriser à se présenter à nouveau. Il décède le 5 février 2005.
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À la suite du décès de Gnassingbé Eyadema et profitant de l’absence au pays du président de l’Assemblée nationale qui, selon l’article 65 de la Constitution, doit assurer l’intérim de la présidence, l’armée togolaise prend la décision de confier le pouvoir au fils de Gnassingbé Eyadema, Faure Gnassingbé. L'Union africaine par la voix du président de la Commission Alpha Oumar Konaré dénonce un coup d’État militaire.
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Le 25 février 2005, à la suite des pressions de la CEDEAO et de l’Union européenne, Faure Gnassingbé se retire et laisse la place au vice-président de l’Assemblée nationale togolaise : Abbas Bonfoh. Ce dernier assure l’intérim de la fonction présidentielle jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle du 24 avril 2005. Quatre candidats se présentent : Faure Gnassingbé, soutenu par le Rassemblement du peuple togolais (RPT), Emmanuel Bob Akitani, candidat de la coalition de l’opposition radicale, Harry Olympio (en), candidat du Rassemblement pour le soutien à la démocratie et au développement (RSDD, opposition modérée) et Nicolas Lawson, homme d’affaires qui annonce le retrait de sa candidature le 22 avril 2005.
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Le scrutin se déroule dans des conditions très controversées, l’opposition, dénonçant des fraudes. Emmanuel Bob Akitani, chef de l’opposition, se déclare vainqueur avec 70 % des voix alors que le gouvernement déclare Faure Gnassingbé élu. Dès l’annonce des résultats, des manifestations émaillées de violences éclatent dans les principales villes. Elles seront violemment réprimées par les forces de l'ordre. Le gouvernement décide de mettre en place une commission nationale d'enquête qui estime le nombre de morts à des centaines, plus de 800 selon la Ligue togolaise des droits de l'homme (LTDH)[14]. De nombreux Togolais, environ 40 000, se réfugient dans les pays voisins, le Bénin et le Ghana[15]. Le 3 mai 2005, Faure Gnassingbé prête serment et déclare qu’il se concentrera sur « la promotion du développement, le bien commun, la paix et l’unité nationale ».
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Le 8 juin 2005, Edem Kodjo, président de la Convergence patriotique panafricaine (CPP, opposition modérée), est nommé Premier ministre. Il est chargé de constituer un gouvernement d’union nationale.
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Amnesty International publie en juillet 2005 un rapport dénonçant selon ses propres termes « un scrutin entaché d’irrégularités et de graves violences » tout en montrant que « les forces de sécurité togolaises aidées par des milices proches du parti au pouvoir (le Rassemblement du peuple togolais) s’en sont violemment prises à des opposants présumés ou à de simples citoyens en ayant recours à un usage systématique de la violence ». Le rapport reproche aussi à la France son rôle ambigu dans la situation actuelle[16]. Les violences consécutives aux événements politiques de 2005 auraient entraîné entre 400 et 500 morts. Certains parlent même de plus de 800 victimes[réf. nécessaire].
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Les élections législatives de 2007 seront considérées comme libres et transparentes par la communauté internationale[réf. nécessaire]. En 2010 est organisée une élection présidentielle, où le président Faure Gnassingbe est réélu avec 61 % des voix[17]. L'UFC dont le candidat naturel, Gilchrist Olimpyo, a été remplacé au dernier moment par Jean-Pierre Fabre, conteste cette élection dans la rue mais se refuse à tout recours devant la cour constitutionnelle[réf. nécessaire].
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Des heurts ont lieu en protestation à cette élection entre militants de la coalition et forces de l'ordre[18]. Les élections ont été dénoncées par l'Union européenne, finançant les élections, qui au travers de ses observateurs a constaté des irrégularités au niveau de la campagne électorale[19].
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En 2013, de nouvelles élections législatives sont organisées. Le Parti Unir obtient 62 sièges sur 91 soit la majorité absolue. L'ANC devient le premier parti de l'opposition avec 19 sièges. Un regroupement des principaux partis d'opposition (le Combat pour l'alternance politique) dénonce par avance des fraudes massives pour l'élection présidentielle de 2015[20].
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Faure Gnassingbé est à nouveau réélu lors de l'élection présidentielle d'avril 2015, avec 58,75 % des suffrages exprimés, contre 34,95 % pour son principal adversaire Jean-Pierre Fabre. Une élection jugée libre et transparente par l'UE et les principaux observateurs internationaux[21]. L'abstention s'élève à 40,01 %, contre 35,32 % à la précédente présidentielle de 2010. Du côté de l'opposition, Tchabouré Gogué, président de l'Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), a obtenu 3,08 % des suffrages, Komandega Taama, président du Nouvel engagement togolais (NET), 1,06 %, et Mouhamed Tchassona-Traoré, président du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD, opposition), 0,99 %. Il nomme Premier ministre Komi Sélom Klassou le 5 juin 2015 jusque-là premier président de l'Assemblée nationale[22]. Faure Gnassingbé se présente pour un quatrième mandat lors des élections présidentielles de 2020[23]. Il est reconduit et l'élection est contestée une nouvelle fois par l'opposition[13].
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Adopté par le gouvernement togolais le vendredi 3 août 2018, le Plan national de développement (PND) est un document stratégique quinquennal couvrant la période 2018-2022. Il vise à transformer structurellement l'économie togolaise pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d'emplois décents pour tous et induisant l'amélioration du bien-être individuel[24].
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Selon les résultats définitifs du 4e recensement général de la population et de l'habitat (RGPH), communiqués en 2010 par le directeur général de la statistique et de la comptabilité nationale (DGSCN), la population totale résidente du Togo s’élève à 6 191 155 habitants dont 3 009 095 hommes (48,6 %) et 3 182 060 femmes (51,4 %).
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En 2020, elle est estimée à 8,6 millions d’habitants, avec une densité moyenne de 133 hab./km2. Son taux de croissance annuelle est estimé à 2,69 %, le taux de mortalité infantile s’élevant à 45,2 ‰. L’espérance de vie est estimée à 64,5 ans.
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En 2015, 40 % de la population habitait en ville.
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En 2017[25] :
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Le Togo comprend une cinquantaine d'ethnies :
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La langue officielle du Togo est le français[26]. Les deux langues nationales sont l'éwé et le kabiyé, ces deux dernières adoptées comme telles en 1975. Il existe en outre 53 parlers au Togo, dont le mina (dialecte d'éwé parlé à Lomé) qui sert de langue véhiculaire principalement dans le Sud du pays, mais aussi à travers presque tout le pays : le mobaa, le tem et le peul. Les langues vernaculaires du pays se scindent en deux groupes : les langues gur au nord et les langues kwa au sud. Si les parlers locaux sont majoritairement oraux, les langues éwé, moba et kabiyé sont aussi écrites.
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Selon le rapport 2014 de l’OIF, le Togo compte 39 % de francophones dans sa population[27]. En majorité, l'éwé se pratique au sud de Lomé à Blitta et le kabiyé au nord. La langue la plus parlée par les Togolais à la maison est l'éwé selon un sondage de 2012.
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Selon Suzanne Lafage : « Le fait notable de ces quinze dernières années, c’est, liée à tous les facteurs de développement et grâce à la scolarisation en particulier, la diffusion notablement en expansion de notre langue [le français] dans les masses populaires. La conséquence en est une appropriation du français par les peu ou pas lettrés, phénomène pratiquement inconnu autrefois. »[28]
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Selon Isabelle Anzorge « Celui-ci [le français] n’est plus seulement une langue "importée" mais prend peu à peu une identité togolaise, se libérant de toutes les contraintes normatives, intégrant par là même les réalités culturelles du pays. »[29] L'auteur a relevé l'existence d'un français dialectal : « (...) depuis la chute du taux de scolarisation due aux différents bouleversements économiques et politiques (effondrement des phosphates, dévaluation du FCFA, grèves universitaires faisant suite à la grève générale de 1992, climat de guerre civile depuis 1991), le français [est] devenu un outil, voire un moyen de communication privilégié de la plupart des Togolais scolarisés ou non »[29].
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Les différentes religions du pays sont l'animisme (religions traditionnelles africaines) pratiqué par 50 % de la population, le catholicisme (26 %), l'islam (20 %) et le protestantisme (9 %)[30].
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Le Togo est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.
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Loi : gratuité de la scolarisation pour les élèves des écoles pré-scolaires et primaires publiques (rentrée scolaire 2008-2009).
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Au niveau de l’éducation primaire, le taux net de scolarisation de 94 % en 2011[31] est l’un des meilleurs de la sous-région ouest-africaine.
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En ce qui concerne la parité filles/garçons, elle est sur une tendance satisfaisante au niveau du primaire (0,95 en 2008).
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En 2006, l'espérance de vie féminine était de 60 ans, et celle masculine de 55 ans[32]. En 2006, le total des dépenses pour la santé était à 5,5 % du PIB[32].
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En 2003, l'espérance de vie en bonne santé des femmes était de 46 ans, et celle des hommes de 44 ans[32].
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L’économie du Togo repose essentiellement sur la culture vivrière qui représente l'activité de 65 % des travailleurs. Le reste de la main-d’œuvre (30 %) vit de la culture du cacao, du café, du coton mais surtout des mines de phosphates qui sont vitales au pays. Le Togo est d’ailleurs le cinquième producteur mondial de phosphates. Le pays est au palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010.
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À l’instar de nombreux pays africains (Sénégal, île Maurice, Namibie), le Togo s’est doté d’une zone franche dès la fin des années 1980. Ainsi, dans cette zone sont implantés des sociétés pharmaceutiques, des fabricants d’huiles végétales, des assembleurs informatiques, des distributeurs de produits cosmétiques, des prothésistes dentaires ou des entreprises de transport routier…
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Depuis le début du conflit en Côte d'Ivoire, le Togo est devenu une plateforme portuaire très importante pour les opérateurs de l’Ouest africain. Le port de Lomé, seul port en eau profonde de la sous-région, est donc une zone franche qui ne cesse de se développer rapidement. Le trafic conteneurisé (par conteneurs) à Lomé a doublé en trois ans pour atteindre 212 000 EVP (équivalent vingt pieds) en 2005.
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À titre d’exemple, le port autonome de Lomé (PAL) vient d’acquérir en mars 2006 deux grues portuaires qui disposent d’une force de levage de 104 tonnes. Ces équipements sont destinés à accompagner l’extension et l’exploitation du terminal qui connaît une rapide expansion régionale et couvre les besoins de nombreux pays comme le Niger, le Mali ou le Burkina Faso. Ce projet va permettre d’accueillir les navires de grande capacité et d’attirer ainsi les flux en transbordement, notamment ceux en provenance d’Asie.
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En 2019, le PAL a été primé "meilleur hub de transbordement en Afrique de l’ouest" pour la troisième année consécutive[33].
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Le Togo fait partie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine
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La SNCB est présente dans : le transport intérieur de voyageurs, en Afrique subsaharienne, effectué dans le cadre du service public ; le transport international de voyageurs par trains classiques, ou par trains à grande vitesse.
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En 2011, la France a annulé la dette du Togo d'un montant de 100 millions d'euros[34].
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Au Togo, la musique traditionnelle est intrinsèquement liée aux danses traditionnelles, qui elles-mêmes reflètent les valeurs, les vécus et les pratiques des différentes ethnies qui composent le pays. Ainsi, que ce soit sur la base des messages véhiculés dans les différentes chansons traditionnelles, des instruments de musique utilisés ou encore des danses exécutées[35].
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La cuisine togolaise comme toute cuisine africaine est extrêmement variée et riche en saveur. Cette variété découle de la diversité culturelle et ethnique.
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Les produits de la cuisine togolaise sont issues de la terre cultivé locale selon les régions du Togo tel que les tubercules ( banane plantain, manioc, igname, le taro), les légumes, des produits de la mer (poissons, crevettes, crabes…). Les Togolais consomment aussi de la viande issue de l'élevage ( poulet, pintade, canard, chèvre, mouton, bœuf, porc) et aussi de la chasse (rat palmiste Antilope etc.).
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Les épices sont très appréciées dans la cuisine togolaise. On peut citer: anis, poivre, cloue de girofle, piment etc.
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Les boissons traditionnelles togolaises sont : le sodabi (liqueur obtenue après distillation du vin de palme) et le tchoukoutchou (boisson fermentée réalisée à base de mil). En dehors des boissons locales, le Togo dispose d'une brasserie nommée Brasserie BB Lomé[36] dont l'un des produits Pils a reçu la médaille d'or au « Monde Selection Quality 2018 »[37].
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Les plats principaux que l'on trouve au Togo sont :
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L'équipe nationale du Togo, surnommée les « Éperviers » dans le monde du ballon rond, est fondée en 1969. Sa tenue type est un maillot jaune, un short vert et des chaussettes jaunes et vertes. L'entraîneur est Claude Le Roy[38].
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Elle a atteint son meilleur classement FIFA en 2006 en atteignant la 56e place. Actuellement elle est classée 122e[39].
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Emmanuel Adebayor, joueur de football professionnel, évolue actuellement dans le club paraguayen, Club Olimpia. Il fut l'un des principaux acteurs de la qualification du Togo pour la première fois à une phase finale de la coupe du monde de football 2006 en Allemagne en marquant 11 buts. Il a notamment participé a la Coupe d'Afrique des nations avec le Togo en 2017 malgré leur élimination.
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Le gardien de but Kossi Agassa, sans club actuellement, joue également en équipe du Togo.
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Benjamin Boukpeti remporta la première médaille olympique du Togo lors des Jeux de Pékin en 2008. Boukpeti fut également finaliste olympique aux Jeux de Londres en 2012. En parallèle, il est très actif dans son pays où il a créé des programmes de développement afin que les jeunes Togolais puissent faire du sport dans de bonnes conditions.
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Mathilde-Amivi Petitjean est la première athlète qui a été qualifiée et qui a représenté le Togo aux Jeux olympiques d'hiver de 2014, à Sotchi (Russie).
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Le Togo a pour codes :
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Tokio Hotel est un groupe de pop rock allemand, originaire de Magdebourg. Formé en 2001, et constitué de quatre jeunes allemands, dont des frères jumeaux, le groupe compte au total six albums studio : Devilish (2003), Schrei (2005), Zimmer 483 (2007), Humanoid (2009), Kings of Suburbia (2014) et Dream Machine (2017).
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Le groupe se fait connaître mondialement à partir de 2006-2007 avec les albums Schrei (2005) et Zimmer 483 (2007), contenant des chansons à grand succès commercial et devient dans les années 2000 un énorme phénomène médiatique sur internet et dans le monde entier, notamment en Europe à l'instar des boys band des années 1990. Ils connaissent un succès planétaire, très populaire en France auprès des jeunes provoquant des hystéries et parfois même des malaises et évanouissements de la part des jeunes adolescentes présentes lors des concerts et événements du groupe[3]. Certains médias comparant même leur popularité et l'effet provoqué chez les fans à celle des Beatles[4]. Tokio Hotel a vendu plus de 10 millions d'exemplaires dans le monde[3].
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À partir des années 2010, le groupe se fait plus discret, le phénomène médiatique commençant à se tasser, et se retire momentanément des médias mais restant toujours très populaire en Allemagne, leur pays d'origine. En 2014, ils font leur retour discographique avec l'album Kings of Suburbia, puis en 2017 avec Dream Machine.
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En 2001, Bill et Tom rencontrent Gustav, dans un petit club lors d'un concert à Magdebourg que tous deux donnaient. Celui-ci leur présente à son tour Georg, qu'il connaissait du conservatoire que tous deux fréquentaient. Ensemble, ils fondent Devilish (« démoniaque » en français). Six mois après, le groupe joue dans de nombreux clubs de Magdebourg et des alentours[5]. Ils sortent sous ce nom un petit album de 7 titres qu'ils autoproduisent et vendent eux-mêmes à la sortie de leurs concerts. Ils l'envoient dans les maisons de disques, sans résultat. Bill Kaulitz participe par ailleurs à l'émission Star Search (l'équivalent allemand de Graine de star). Ils signent avec Universal Records en 2003[2].
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En 2004, ils commencent à travailler avec une équipe de producteurs et paroliers de Hambourg qui les a remarqués lors d'un de leurs concerts : Peter Hoffmann, Pat Benzner, Dave Roth, et David Jost, qui contribueront à rendre leur approche plus professionnelle. Hoffmann, Benzner, Roth et Jost ont composé et produit de nombreux artistes (Falco, The Corrs et Sarah Brightman[6], ...) ou remixé d'autres (The Doors[7], Faith Hill[8]...). C'est à ce moment qu'ils changent de nom et deviennent Tokio Hotel. Hoffmann leur fait passer plusieurs essais devant différentes maisons de disques et c'est finalement Sony BMG qui décide de signer avec le jeune groupe. Peu de temps avant la sortie de leur premier album, la multinationale décide de mettre fin au contrat la liant avec Tokio Hotel.
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Dans de nombreuses entrevues les membres du groupe ont expliqué le choix de leur nom : ils désiraient que leur nom reflète une grande ville dynamique, et considérant Tokyo comme méconnue du grand public, ils décidèrent de l'adopter (Tokyo s'écrit Tokio en allemand d'où la graphie différente du nom français). De plus, la prononciation de « Tokio » se révèle être la même dans un grand nombre de langues. À cela, ils ajoutèrent le mot « Hotel » qui, à leurs yeux, est un symbole d'un groupe qui réussit et donc fait des tournées, allant de ville en ville et d'hôtel en hôtel. Ils déclarent cependant, dans une interview de Rock Mag[réf. nécessaire], que le nom du groupe venait simplement du fait qu'ils adoraient la ville de Tokyo et qu'ils avaient beaucoup aimé dormir à l'hôtel.
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En 2005, Tokio Hotel obtient un nouveau contrat avec Universal Music. Directement propulsé en tête des records de ventes en Allemagne et en Autriche avec le single Durch den Monsun, lancé le 15 août 2005, le groupe s'installe et monopolise la place de numéro 1 des semaines durant, devenant disque d'or en Allemagne et en Autriche. Le groupe sort quelques mois plus tard son premier album Schrei. Cet album a été quelques semaines plus tard certifié disque de platine avec plus de 200 000 exemplaires vendus. Son deuxième single, Schrei, devient également disque d'or en Allemagne. Grâce au premier album, le succès gagne toute l'Europe de l'Est[6]. C'est en 2006 que sortiront deux autres singles : Der letzte Tag et Rette Mich tous deux arriveront no 1 des classements allemands. Durant la tournée européenne baptisée Schrei Tour la voix du chanteur Bill Kaulitz mue ce qui entraîne la sortie d'une réédition Schrei (so laut du kannst) dans laquelle certaines chansons (Schrei, Der letzte Tag, Rette Mich) sont chantées quelques tons plus bas.
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Le groupe arrive en France en septembre 2006 à la demande d'un public qui les a découverts sur Internet puis les a plébiscités sur des radios comme NRJ. Schrei (so laut du kannst) atterrit dans les bacs français la semaine même où le groupe se produit pour la première fois à Paris au Trabendo le 28 septembre 2006 devant quelques centaines de personnes puis au Bataclan en novembre. Le groupe consacre la fin de l'année 2006 à l'enregistrement de son second album.
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Le premier extrait du second album du groupe, Übers Ende der Welt, sort le 26 janvier 2007 et occupe la première place du top allemand. Le 23 février 2007 en Allemagne et le 26 février 2007 en France, sort le deuxième album du groupe Zimmer 483. L'album arrive directement numéro 2 en France et numéro 1 en Allemagne, en Suisse et en Autriche.
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Le 16 mars, la tournée Zimmer 483 Tour démarre en Allemagne. Elle s'arrête au Zénith de Nancy le 18 avril. Contre toute attente, le public français plébiscite et impose des concerts en allemand bien que les versions anglaises commencent à être jouées dans d'autres pays européens. Bill Kaulitz expliquera : « J'ai été sidéré de la réaction du public quand j'ai chanté en anglais. Je pensais lui faire le mal mais, à chaque concert, les pancartes surgissaient : « Plus jamais en anglais ! » »[9] Malgré cela, Tokio Hotel produit en 2007 l'album Scream composé d'une sélection de titres des deux premiers albums allemands traduits « mot pour mot » en anglais. Le groupe a en effet expliqué qu'il voulait être au plus près du sens des textes originaux.
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Le 14 juillet 2007, le groupe est invité à se produire sur scène lors du Concert de la fraternité, aux pieds de la Tour Eiffel. Trois chansons seront interprétées, devant un public de près de 500 000 spectateurs. À plusieurs reprises, le groupe a cité cet événement comme un des plus beaux souvenirs de leur carrière. En novembre 2007, à l'occasion des MTV Europe Music Awards pour lesquels ils étaient nommés dans deux catégories : « meilleur groupe 2007 » et « Inter act », le groupe fait une prestation scénique de Monsoon[10], avec effets spéciaux de tempête et déluge d'eau sur scène. Cette prestation scénique est remarquée et saluée par les professionnels et les médias.
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Début février 2008, Tokio Hotel débarque aux États-Unis et au Canada, renouant avec les conditions de ses débuts : petites salles intimistes[11] et succès sont au rendez-vous avant même la sortie du disque Scream (America). L'album ne sortira aux États-Unis que le 6 mai 2008. Cette version spécialement faite pour l'Amérique présente une liste des titres légèrement différente de Scream et certains titres sont remixés comme Ready, Set, Go! (Übers Ende der welt). Leur entrée à la 5e place du magazine Billboard lors de la sortie de l'album est une première pour un groupe allemand[12].
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Le groupe revient en Europe en mars pour une série de concerts qui sera écourtée pour des raisons médicales. Fin avril, le groupe sort le single Heilig, extrait de l'album Zimmer 483. Après le retour du groupe début mai au Bamboozle Festival. Le groupe annonce des dates en Europe en été dans des stades ou des parcs. Un des plus grands concerts ayant jamais été donnés par le groupe fut celui au Parc des Princes, le 21 juin 2008, devant 40 000 spectateurs[13]. Le groupe retourne en août aux États-Unis pour une tournée. Le groupe va début septembre dans une des plus prestigieuses cérémonies de récompenses américaines, les MTV Video Music Awards où il gagne le prix de « meilleur nouveau groupe »[14].
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Après leur deuxième tournée mondiale 1000 Hotels European Tour et North America Summer Tour 2008, les Tokio Hotel retournent en studio pour enregistrer leur troisième album. Annoncé pour le 2 octobre 2009, il est enregistré en allemand et en anglais[15]. Le 5 décembre, un DVD intitulé Tokio Hotel TV – Caught on Camera[16] sort, retraçant la biographie du groupe et évoquant son avenir. Deux ans plus tard, en 2009, lors du même événement, le groupe choisit cette fois d'utiliser des effets pyrotechniques lors de leur interpréation de World Behind My Wall.
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Le manager du groupe ainsi que le label Polydor ont annoncé officiellement le 9 juillet 2009 la sortie d'un nouvel album le 5 octobre 2009 et la mise sur les ondes d'un single mi-septembre[17]. Le 20 juillet 2009, le nom de l'album, Humanoid, est dévoilé sur le blog officiel de Tom Kaulitz (sur le site officiel). Bill Kaulitz a annoncé qu'il voulait changer un peu de style dans cet album, découvrir des horizons pop, disco. Il aimerait aussi enregistrer des duos[18]. Lors d'une entrevue réalisée dans leur DVD Tokio Hotel TV – Caught on Camera, il dit également souhaiter que cet album soit comme un reset. Pour cet album le groupe a travaillé avec les quatre producteurs habituels ainsi que The Matrix et Desmond Child. Le premier single extrait de cet album est Automatisch (Automatic en version anglaise), sorti le 21 septembre 2009. Le clip qui est tourné en Afrique du Sud en août est apparu sur Internet le 3 et 4 septembre respectivement pour Automatic et Automatisch.
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Le 9 octobre 2009, le groupe donne un concert à Athènes pour le MTV Day, qui est par la suite retransmis dans le monde pour le MTV World Stage. Le 22 octobre, le groupe annonce une nouvelle tournée européenne destinée à promouvoir l'album, Welcome to Humanoid City Tour qui débutera quelques mois plus tard. Le 5 novembre, Tokio Hotel gagne un prix pour la 3e année consécutive aux MTV Europe Music Awards, dans leur pays, à Berlin. Ils ont joué en live World Behind My Wall. La performance a bénéficié d'effets pyrotechniques spectaculaires. Le deuxième single extrait de l'album Humanoid est Lass uns Laufen (World behind my Wall en version anglaise)[19], sorti le 19 décembre 2009.
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Le 22 février 2010, le groupe entame sa 4e tournée, Welcome to Humanoid City Tour pour une trentaine de dates à travers l'Europe. Lors de cette tournée, Georg et Tom jouent du synthétiseur et du piano en plus de la basse et de la guitare durant cette tournée. Dans la bande-annonce du film Alice au pays des merveilles, sortie le 2 mars 2010, Tokio Hotel interprète Strange, en duo avec la chanteuse Kerli. La tournée se clôture le 14 avril 2010 dans le Palais omnisports de Paris-Bercy. L'avant dernier concert de la tournée, qui a lieu à Milan le 12 avril 2010, a été enregistré et est sorti en DVD et CD live le 19 juillet à travers le monde sous le nom de Humanoid City Live. Le DVD se classe numéro 1 des ventes dans plus de sept pays dont la France et l'Allemagne.
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La chanson Darkside of The Sun est utilisée comme troisième single de l'album Humanoid. Le clip n'est cependant qu'une vidéo promotionnelle créée à partir des images du DVD Humanoid City Live[20] et aucune version physique ou virtuelle ne sera proposée à la vente. Le 31 juillet le groupe participe au MTV World Stage en Malaisie en compagnie notamment de Katy Perry. Fin novembre 2010, la tournée Welcome to Humanoid City Tour est de passage en Amérique latine pour la première fois. Le concert programmé à Monterrey (Mexique) et annoncé complet se voit subir une annulation pour cause d'insécurité.
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Le premier best-of du groupe, intitulé sobrement Best of, est publié le 13 décembre 2010. Il s'agit d'une compilation des meilleures chansons de Tokio Hotel, reprenant leurs plus grands tubes depuis 2003 jusqu'à 2009. En bonus, l'album comprend deux chansons inédites et un DVD contenant tous les clips et leurs making-of. Une des chansons inédites sert de single promotionnel : Hurricanes and Suns. Les clips de ces deux chansons sont apparus en avant première sur le site officiel du groupe le 2 décembre 2010.
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Début février, le groupe se rend pour la seconde fois au Japon, afin de promouvoir une édition spéciale de leur best-of, renommée Darkside of the Sun pour le marché japonais. Bill et Tom, habitant maintenant à Los Angeles, commencent à travailler à distance avec Gustav et Georg, restés en Allemagne, sur le prochain album. Le 3 juin 2011, le groupe assiste aux MUZ TV Awards à Moscou en Russie. Avant d'interpréter les chansons Darkside of the Sun, World Behind My Wall et Automatic, les garçons ont répondu aux questions de leurs fans, concernant un éventuel grand retour sur scène. En fin juin 2011, Tokio Hotel retourne au Japon, pour collecter des fonds en soutien aux victimes du séisme et du tsunami du mois de mars dernier, aux MTV Japan « Music Aid ». Le groupe est nommé grand gagnant de la catégorie « meilleure vidéo rock » notamment grâce au clip de Darkside of the Sun. Après ces quelques apparitions, le groupe annonce qu'il se retire de la vie médiatique pour quelques mois, afin de se consacrer à l'écriture et à l'enregistrement du futur album.
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À partir de septembre 2012, des rumeurs lancées sur le net laissent entendre que les jumeaux pourraient rentrer en Allemagne et intégrer le télé-crochet allemand Deuschtland sucht den Superstar en tant que membres du jury. Ces rumeurs seront finalement confirmées quelques jours plus tard. Le 16 mars 2013, débutent les directs de Deutschland sucht den Superstar, annonçant ainsi un début de retour médiatique pour les jumeaux Bill et Tom mais aussi pour le groupe.
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Dès 2014, l'image et le style musical du groupe changent drastiquement[21]. Le grand retour du groupe est marqué par la sortie de leur nouvel album Kings of Suburbia le 3 octobre 2014. Le groupe dévoile au public leur premier titre : Run Run Run, puis leur deuxième titre Girl Got a Gun. Le 1er single officiel de ce nouvel opus est Love Who Loves You Back, il est accompagné d'un clip, sorti le 26 septembre 2014. Ils commenceront leur promo en Allemagne le 4 octobre dans une émission télévisée, Wetten dass, en direct sur la chaîne ZDF. L'album Kings of Suburbia est publié en France le 6 octobre 2014. Il comprend notamment les titres Kings of Suburbia, Invaded, et Louder Than Love. À la suite d'une chasse au trésor, le groupe dévoile le nom de la première partie de la tournée Feel it All, qui se déroule au mois de mars 2015 dans quelques villes européennes, les concerts se passent exclusivement dans de petites salles.
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Par la suite, ils annoncent qu'en été, ils feront une tournée mondiale et reviendront vers la fin de l'année en Europe, dans de grandes salles, comme à leurs habitudes. Feel it All, chanson thème de la tournée est le deuxième single de l'album, sorti en même temps que son clip, le 27 mars 2015. L'album single de Feel it All contient également plusieurs remixes des singles connus du nouvel album.
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Lors d'une interview en mai 2016, Bill Kaulitz annonce qu'il y aura un nouvel album intitulé Dream Machine et une nouvelle tournée mondiale en 2017[22]. À la fin décembre 2016 en tant que promotion pour l'album, le groupe sort les deux premières chansons de L'album sur YouTube. La première, Something New, est publié le 23 décembre et la deuxième, What If, est publié le 29 décembre.
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Le 2 janvier 2017, le groupe annonce, via sa page officielle de Facebook, que « Dream Machine » sortira le 3 mars 2017. Alors qu'ils ne sont plus avec Universal Music, ils signent depuis avec Starwatch Music.
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Le 16 mai 2018, le groupe annonce via sa page officielle de Facebook, un nouveau projet d’été pour réunir les fans, nommé le Summer Camp, qui se déroule à Ferropolis. Le musée-presqu'île, situé à Gräfenhainichen, en Allemagne. 500 fans auront la chance de passer tout un week-end avec le groupe. Plusieurs activités sont proposées : Yoga, décoration de tipis, paddle, tarot, volley-ball, séance de tatouage, concert en plein air… Les petits déjeuners, déjeuners et dîners sont également adaptés aux végétariens. Différents types de packages sont proposés[23].
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Le 29 octobre 2018, Tokio Hotel annonce sur Instagram une nouvelle tournée qui débutera fin avril 2019, le Melancholic Paradise Tour. Le groupe passera par la France pour 3 dates : Toulouse le 6 mai 2019, Paris le 12 mai 2019 et Lyon le 13 mai 2019[24].
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Le logo du groupe Tokio Hotel représente un « T » (la plus petite barre horizontale ainsi qu'une partie de la barre verticale) et un « H » (les deux plus longues barres horizontales ainsi qu'une partie de la barre verticale), ces deux lettres étant les initiales du nom du groupe. Ce logo est souvent accompagné du nom du groupe, dans une police d'écriture du même esprit que le logo (éclaboussures...). En 2014, à l'occasion de leur grand retour et en vue de la sortie de leur cinquième album studio Kings of Suburbia, le groupe change son logo. Il s'agit en fait d'une version plus stylisée du logo précédent. On observe également un changement au niveau de l'écriture du nom du groupe.
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Depuis son album Schrei et dans tous ses albums jusqu'à Humanoid, le groupe utilise la police d'écriture Aachen Bold pour le nom des titres au dos des albums, ainsi que pour les paroles de leurs chansons dans les livrets.
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À l'exception de trois ou quatre titres qu'ils n'ont pas signés eux-mêmes (dont les célèbres Schrei et Rette mich) Bill Kaulitz écrit seul ou coécrit avec l'équipe de producteurs des textes du groupe. De même pour la musique que Tom compose avec les producteurs et parfois avec Gustav, Georg et même Bill. Le groupe alterne des pièces au son hard-rock énergique, imprégnées de rafales de cordes glam[25] avec des ballades teintées de psychodrames emo adolescents[26].
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Dans les albums Schrei et Zimmer 483, les chansons abordent le plus souvent des thèmes liés aux expériences de la vie, ce qui créé une mise en opposition entre leurs textes frappants et leur apparence de l'époque, encore adolescente.
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Les thèmes présents dans ces chansons sont principalement :
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Les textes de l'album Humanoid (2009) sont plus difficiles à interpréter, notamment à cause des nombreuses différences existant entre les paroles anglaises et allemandes. On y retrouve cependant des thèmes chers au groupe, dans les titres suivants :
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Dans le milieu rock, dès les premiers mois de son arrivée sur les chaînes musicales européennes, Tokio Hotel a reçu un accueil mitigé de la part des critiques.
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Certains lui trouvent un attrait, l'allure, l'imagerie du groupe, la langue allemande (ressentie comme une originalité par rapport à l'anglais prépondérant et uniformisant), une musique efficace et énergique ainsi que les thèmes abordés seraient à l'origine d'un vrai phénomène ; les autres en revanche se servent du nom du groupe comme d'une bonne plaisanterie, à l'instar du destin de Kyo, il y a quelques années. Les reproches principalement formulés sont[28] :
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Lors de leur tournée américaine 2008, les critiques ont dans l'ensemble plutôt bien accueilli le groupe (le magazine Rolling Stone[26], le New York Times[29], The Roxy[30] ont été élogieux, même si ce n'est pas le cas du Los Angeles Times[31]).
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Ce n'est pas leur présence dans les médias classiques (presse, TV, radios) qui a « lancé » le groupe en dehors des frontières de l'Allemagne et qui fait leur succès actuel mais le bouche à oreilles sur Internet. Comme le signale le Chicago Tribune, une simple recherche sur YouTube affiche 123 000 vidéos pour Tokio Hotel par rapport aux 88 100 pour les Jonas Brothers. Les centaines de blogs et forums dans le monde et en particulier en France et en Angleterre illustrent ce phénomène. Sur les 200 forums les plus actifs du WEB francophone (en nombre de messages postés), la part consacrée à Tokio Hotel représente à elle seule la moitié de l'activité dans la catégorie « Forums de musique »[32].
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Le groupe communique beaucoup avec ses fans à travers les sites officiels et publie de nombreux messages. En effet, le guitariste Tom a tenu pendant près de deux ans sur le site officiel une rubrique intitulée « Tom's blog » dans laquelle il partageait de nombreuses photos et vidéos, en lien avec la carrière du groupe ou d'ordre plus personnel.
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Fin 2011, le groupe lance deux nouvelles interfaces de communication avec leurs fans :
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De même, le groupe produit lui-même sa proche chaîne TV gratuite sur le Net : Tokio Hotel TV[33]. Le groupe y diffuse chaque semaine des épisodes, sorte de carnets de voyage, sur leur actualité, leurs vies, leurs concerts, leurs rencontres et l'envers du décor.
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Le succès international du groupe auprès de leur jeune public a réveillé un nouvel engouement à la langue allemande. Ainsi d'après l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, les inscriptions en première langue ou en seconde langue en faveur de l'allemand se sont multipliées chez les collégiens français[34]. Cependant le groupe Rammstein reste encore le plus gros vendeur de disques en langue allemande à ce jour[35].
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La basilique Saint-Pierre (en latin : Sancti Petri et en italien : San Pietro in Vaticano) est le plus important édifice religieux du catholicisme. Elle est située au Vatican, sur la rive droite du Tibre, et sa façade s'ouvre sur la place Saint-Pierre.
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Elle a été construite là où, sous la volonté de l'empereur Constantin Ier, les premiers pèlerins venaient rendre un culte à saint Pierre à l'emplacement du cirque de Caligula et de Néron.
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Inscrite sur la liste du patrimoine mondial, établie par l'UNESCO, la basilique Saint-Pierre est considérée comme la plus grande conception architecturale de son temps et demeure l'un des monuments les plus visités au monde. Sa construction, à l'emplacement de l'antique basilique vaticane construite sous l'empereur Constantin Ier, commence le 18 avril 1506 et est achevée en 1626. Ses architectes les plus importants sont Bramante, Michel-Ange, Maderno et Le Bernin.
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La basilique Saint-Pierre est un important lieu de pèlerinage qui rassemble sur sa place au minimum 150 000 catholiques chaque dimanche lors de l'angélus pontifical. Ce n'est pas la cathédrale du diocèse de Rome, puisque l'évêque de la ville siège à Saint-Jean de Latran, mais c'est l'église du pape et de l'État pontifical. Elle est également l'une des deux églises paroissiales de la cité du Vatican (l'autre étant l'église Sainte-Anne-des-Palefreniers). Bien que le Nouveau Testament ne mentionne pas la présence de l'apôtre Pierre, premier chef de l'Église chrétienne à Rome ou son martyre dans cette ville, la tradition catholique immémoriale indique que la tombe de saint Pierre est située sous le maître-autel, au centre de l'église, sous le baldaquin baroque.
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La basilique Saint-Pierre est la deuxième des quatre basiliques majeures de Rome, après Saint-Jean-de-Latran, avant Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs.
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Avec une superficie de 2,3 ha et une capacité de plus de 60 000 personnes, elle est la plus grande église catholique au monde. Elle est aussi un des lieux les plus saints du christianisme, puisqu'elle abrite la sépulture de saint Pierre qui, selon la tradition catholique, fut le premier évêque d'Antioche et de Rome, donc le premier pape.
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Au début de l'Empire romain, peu avant la naissance du Christ, le site était occupé par quelques villas, bâties autour de jardins impériaux qui furent la propriété d'Agrippine l'Aînée. Son fils, Caligula (37-41 apr. J.-C.), y fit construire un cirque privé, le Circus Vaticanus ou cirque de Caligula et de Néron, dont l'actuel obélisque du Vatican constitue l'un des seuls vestiges.
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C'est dans ce cirque, ainsi que dans les jardins adjacents, qu'eut lieu le martyre de beaucoup de chrétiens de Rome à l’époque de Néron (54-68). Une tradition immémoriale[précision nécessaire] place le martyre de l'apôtre Pierre dans l'enceinte même du cirque — inter duas metas (« entre les deux bornes ») de la spina (mur central bas autour duquel tournaient les chars), dont le centre était occupé par le futur obélisque du Vatican. Selon la tradition transmise par des ouvrages apocryphes (tels les Actes de Pierre[1]), Pierre fut crucifié vers 65, la tête en bas par humilité, car il ne se jugeait pas digne de mourir comme le Christ. Selon une autre version, il peut s'agir d'une cruauté supplémentaire volontairement infligée par les Romains[2].
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La tradition localise l’emplacement de la tombe de l'apôtre, indiquée par une pierre rouge, au sein d'une nécropole située au nord du cirque de Caligula et de Néron, dont elle est séparée par une route secondaire, la Via Cornelia.
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Déjà, du vivant de Pierre, après la crucifixion du Christ, les Actes des Apôtres relatent le fait que celui-ci tient une place importante dans l’Église chrétienne naissante. En effet le Christ lui avait dit : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église. » (évangile selon Matthieu).
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Dans la basilique constantinienne, un édicule, situé à l'emplacement habituel de l'autel à la butée des nefs, signifiait l'emplacement de l'inhumation de saint Pierre. Placé sur une petite estrade en marbre, il prenait la forme d'un baldaquin supporté par des colonnes torses en bronze et prolongé par un portique à colonnes. Au centre, sous le baldaquin, se trouvait un petit édicule de marbre aux portes de marbre doré donnant accès, en jour de fête, à la sépulture de saint Pierre. Ce dispositif est l'une des premières manifestations du culte des reliques des saints.
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Le 23 décembre 1950, le pape Pie XII annonce la découverte d'une sépulture sous la crypte de la basilique, inaccessible depuis le IXe siècle. Cette découverte couronne dix ans de recherches archéologiques menées par le Saint-Siège, mais il n'est pas absolument certain que les ossements découverts soient ceux du saint martyr.
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L'étude par les archéologues des restes découverts dans la sépulture révèle trois détails permettant de formuler une hypothèse d'identification[3], sans cependant imposer une conclusion incontestable :
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Ces restes sont accessibles par l'escalier de marbre situé au niveau de l'autel papal. Ainsi, le pape Paul VI annonce, en 1968, après avoir pris connaissance des études scientifiques menées sur le tombeau, qu'il doit s'agir selon toute probabilité des restes du corps de Saint Pierre[4].
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L'ancienne basilique était due conjointement à l'empereur Constantin Ier et au Pape Sylvestre Ier. Commencée en 326[5],[6], elle nécessita la démolition du cirque de Caligula et de Néron ou Circus Vaticanus qui s'étendait sur la partie sud du chantier. Constantin décida de raser les sépultures de la nécropole païenne alignées le long d'un sentier, car la tradition y fixait la tombe de saint Pierre[7]. L'empereur pensa ainsi construire l'autel de sa basilique paléochrétienne au-dessus de cette tombe, faisant de l'édifice une basilique cémétériale avec un pavement souvent ouvert pour pouvoir y descendre des sarcophages. La basilique fut consacrée le 18 novembre 326 par le pape Sylvestre Ier[8].
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C'était une basilique de 8 052 m2 (soit 122 × 66 m), comportant une nef à cinq vaisseaux, c'est-à-dire un vaisseau principal bordé par deux doubles bas-côtés, séparés par des colonnes de marbre coloré, puis un transept saillant et terminée par une abside semi-circulaire, construite autour de la tombe de saint Pierre. L'édifice était précédé d'un grand péristyle ou atrium, dit parfois quadriportique, cour à portique au centre de laquelle se trouvait une fontaine à ablutions décorée d'une pomme de pin et de paons en bronze. Celui-ci se situait sur la partie ouest de l'actuelle place Saint-Pierre.
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De grandes dimensions, l'édifice était long d'environ 103 mètres. Il occupait la majeure partie de la superficie de l'édifice actuel. Il était relativement sombre et tout un apparat de luminaires venait compléter l'éclairage[9].
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La basilique était un des principaux lieux de pèlerinage au Moyen Âge. Le cœur de la basilique était l'autel de la « Confession de Saint-Pierre » dont une ouverture, la fenestella confessionis, permettait aux pèlerins de voir les reliques de l'apôtre[10].
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En août 846, lors du pillage de Rome, la basilique fut profanée par les Sarrasins. Le pape Léon IV fit alors édifier de 848 à 852 la cité léonine pour défendre la basilique contre les incursions musulmanes. Cela ne l'empêcha pas d'être pillée par les Normands en 1084[11].
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Au début du XIVe siècle, lors du départ des papes pour Avignon, la basilique menaçait de tomber en ruine[12].
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Après le retour des papes avignonnais à Rome en 1378, le premier pape qui, au milieu du XVe siècle, semble avoir pensé sérieusement à une reconstruction de la basilique fut Nicolas V qui se fit exposer, à partir de 1451 par Bernardo Rossellino le projet d'un nouvel édifice ou d'une rénovation complète de l'ancienne basilique. Le projet n'aboutit pas en raison du décès du pontife en 1455[13]. Son successeur, Calixte III suspend tous les projets de construction afin de consacrer les ressources financières à la mobilisation contre l'Empire ottoman[13]. Les travaux de rénovation de l'antique basilique reprennent sous Pie II sous la direction de Francesco del Borgo[13]. En 1505, le pape Jules II décide dans un premier temps de faire construire un mausolée à proximité de la basilique. Celui-ci est destiné à accueillir le monument à son image, déjà commandé à Michel-Ange[14]. Durant l'été, le pape se ravise et décide de démolir l'ancien édifice pour construire à la place un bâtiment[13] plus vaste et plus moderne, plus à même de remplir les fonctions d'une basilique pontificale. Ce projet donne lieu à un concours d'architectes, auquel prennent part un grand nombre d'artistes qui se succèdent pendant environ 120 ans. Les travaux se poursuivent depuis le pape Léon X au pape Innocent X.
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Le pape Jules II, puis son successeur Léon X, ont recours aux indulgences pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre, ce qui provoque la réaction de Martin Luther. Le moine allemand condamne le commerce des indulgences dans ses 95 thèses (31 octobre 1517) comme une pratique abusive de l'Église catholique romaine qu'il assimilait à une manipulation de la volonté de Dieu. Cette date symbolique correspond à la naissance du protestantisme[15].
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Le projet du pape Jules II suscite un grand nombre de propositions émanant de nombreux architectes. C'est finalement le plan de Bramante qui est choisi pour la future basilique. Celui-ci est en rupture avec le plan de l'antique basilique[16]. Le projet initial est un édifice en forme de croix grecque contenue au sein d'un cercle[16]. Cette forme de croix grecque symbolise le Christ universel[16]. Bramante dessine une basilique deux fois et demie plus longue que l'ancienne mais aussi trois fois et demie plus large, pour une surface de 24 000 m2[16]. Le pape Jules II fait poser la première pierre le 18 avril 1506[17]. Le dôme est inspiré du plan du Panthéon à Rome[18], à la différence que le dôme du Panthéon est soutenu par un mur cylindrique continu, alors que celui du projet de Bramante n'était soutenu que par quatre piliers, suivi en cela par l'actuelle coupole construite par Michel-Ange. Ce dôme devait être surmonté d'une lanterne sur le modèle de celle de la cathédrale de Florence conçue par Michelozzo pour Filippo Brunelleschi[19].
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Bramante avait envisagé un dôme central entouré de quatre dômes plus petits, dans les axes diagonaux. Le chœur, la nef et les transepts étaient conçus à deux travées finissant en une abside. À chaque coin du bâtiment serait érigée une tour, afin d'obtenir un plan carré, avec des absides en projection, chacune pourvue de deux grands contreforts radiaux, qui devaient équarrir sa forme demi-circulaire[20].
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Après la mort du pape Jules en 1513, Bramante (mort en 1514) fut remplacé par Giuliano da Sangallo, Giovanni Giocondo, qui moururent tous deux en 1515, et Raphaël. Le changement principal dans le plan de Raphaël fut la nef à cinq travées, avec une série de chapelles absidiales dans les allées latérales. Le plan de Raphaël pour le chœur et les transepts renforçait encore davantage l'aspect carré des murs extérieurs en réduisant les tours, et soulignait les absides semi-circulaires en les entourant chacune d'un déambulatoire[21].
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En 1520, Raphaël mourut à son tour, à l'âge de 37 ans. Son successeur, Baldassarre Peruzzi, maintint les changements que Raphaël avait proposés pour l'arrangement intérieur des trois absides principales, mais apporta d'autres modifications, se rapprochant du plan en croix grecque et d'autres détails du plan de Bramante[22]. En 1527, Rome fut pillée par l'empereur Charles Quint. Peruzzi mourut en 1536 sans voir l'achèvement de son plan[18].
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Prenant la suite, Antonio da Sangallo le Jeune soumit un plan combinant dans son apparence les caractéristiques de ceux de Peruzzi, Raphaël et Bramante, en dynamisant la perspective de l'édifice et en le prolongeant par une nef courte pourvue d'une large façade et d'un portique. Par rapport à celui de Bramante, son nouveau dôme était beaucoup plus compliqué, tant au niveau de la structure qu'à celui de la décoration, et il était pourvu de côtes extérieures. Comme Bramante, Sangallo proposa une lanterne surmontant le dôme, conçue sous une forme plus grande et beaucoup plus compliquée. L'essentiel du travail de Sangallo fut finalement de renforcer considérablement les piliers centraux, qui commençaient à donner des signes de faiblesse[23].
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Le 1er janvier 1547, sous le règne du pape Paul III, Michel-Ange, déjà septuagénaire, succéda à Antonio da Sangallo le Jeune comme Capomaestro, surintendant de la construction de la basilique[24]. On peut le considérer comme le principal auteur des bâtiments tels qu'ils se présentent aujourd'hui et comme l'architecte grâce à qui le projet fut achevé. Ce n'est pas de gaîté de cœur qu'il s'engagea dans cette entreprise, presque contraint par le pape Paul III, contrarié à la fois par la mort du candidat qu'il avait choisi, Giulio Romano, et par le refus de Jacopo Sansovino de quitter Venise. Michel-Ange a écrit : Je n'entreprends cette tâche que pour l'amour de Dieu et en l'honneur de l'Apôtre. Et il exigea carte blanche pour achever le projet par tous moyens qu'il jugerait utiles[23].
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Michel-Ange reprit le chantier de construction au moment où les quatre énormes piliers, surpassant par leur taille tous ceux bâtis depuis la Rome antique, s'élevaient en arrière de la nef restante de l'ancienne basilique. Il hérita également des nombreux projets conçus par quelques-uns des plus brillants architectes et ingénieurs du XVIe siècle. Certains éléments étaient communs à tous ces projets : le dôme devait rivaliser en grâce avec celui conçu par Filippo Brunelleschi un siècle plus tôt pour la cathédrale Santa Maria del Fiore, qui dominait la Florence de la Renaissance, et le plan devait adopter une forme fortement symétrique, celle de la croix grecque, à l'exemple de la Basilique Saint-Marc à Venise, ou bien de la croix latine, avec des transepts et un chœur de forme identique, à l'exemple de la cathédrale de Florence.
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Même si le travail avait peu progressé depuis quarante ans, Michel-Ange ne rejeta pas les idées des architectes précédents, mais s'attacha plutôt à les inclure dans le développement d'une vision globale du projet. Avant tout, Michel-Ange reconnut la qualité essentielle du dessin original de Bramante. Il abandonna donc le plan en croix latine[25].
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La basilique telle qu'on peut la voir aujourd'hui a été prolongée par une nef conçue plus tard par Carlo Maderno. C'est le chœur, dominé par l'immense dôme, qui est proprement l'œuvre de Michel-Ange. À cause de son emplacement à l'intérieur de la cité du Vatican et parce que la perspective de la nef et de la façade cache le dôme depuis la place Saint-Pierre, le travail de Michel-Ange est mieux apprécié à une certaine distance. Il est toutefois évident que l'architecte a beaucoup réduit les formes géométriques du plan de Bramante, clairement inscrites dans un plan carré, et aussi celles dessinées par Raphaël, sur plan carré à projections semi-circulaires[26].
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Michel-Ange a estompé la disposition géométrique d'origine en établissant une maçonnerie externe massive et en comblant les angles par des sacristies ou des cages d'escaliers. L'effet créé donne l'impression d'une surface de mur continue, seulement fractionnée de saillies et de décrochements, mais les angles droits qui définissent habituellement le changement de direction aux coins d'un bâtiment ont bel et bien disparu. Cet agencement extérieur est ponctué de pilastres corinthiens. Au-dessus d'eux, l'énorme corniche se déroule en une bande continue qui comprime l'ensemble du bâtiment[27].
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Le dôme s'élève à une hauteur totale de 136,57 mètres, depuis le sol de la basilique jusqu'au sommet de la croix qui la surmonte. C'est le second plus haut dôme du monde après la basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro. Son diamètre intérieur est de 41,47 m, donc légèrement inférieur à celui du Panthéon de Rome ou de la cathédrale Santa Maria del Fiore de Florence. Ce diamètre est cependant supérieur à celui de la coupole de la basilique byzantine de Sainte-Sophie à Constantinople, édifiée en 537. Les architectes successifs de la basilique se sont largement inspirés des coupoles préexistantes de la cathédrale de Florence et du Panthéon pour définir les plans du dôme[28] ; ce dernier était déjà annoncé pour être le plus grand de la Chrétienté et du monde[N 1].
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Le plan de Bramante pour le dôme de Saint-Pierre suit de près celui du Panthéon. Il était conçu pour être construit, comme lui, en béton de tuf, dont Bramante avait retrouvé une formule. À l'exception de la lanterne, le dôme de Saint-Pierre était en coupe assez semblable à son modèle, à ceci près qu'à Saint-Pierre, le mur de soutien devait céder la place à un tambour reposant sur quatre piliers massifs.
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La coupole de Sangallo s'inspirait à son tour tout autant de celle du Panthéon que de celle de Florence, mais à Rome, la forme assez délicate de la lanterne, imitant celle de Florence, devait toutefois se commuer en une structure beaucoup plus massive[31].
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Après la mort de Sangallo en 1546, Michel-Ange reprend la conception du dôme, en tenant compte de tout ce qui avait été fait auparavant. Son dôme, comme celui de Florence, est constitué de deux coques, l'extérieure en pierre comportant 16 côtes principales (16 arêtes ou nervures rayonnantes sur cintres relayées entre chacune d'elles par trois nervures secondaires), ces arcs de soutien qui renforçant la solidité du dôme), deux fois plus qu'à Florence, mais moins que dans le projet de Sangallo. Comme dans les plans de Bramante et Sangallo, le dôme est élevé sur un tambour supporté par des piliers[34]. Le péristyle de Bramante et l'arcade de Sangallo sont ramenés à 16 paires de colonnes corinthiennes, chacune de 15 mètres de haut. Visuellement, elles semblent supporter chacune des côtes du dôme, mais structurellement elles sont probablement tout à fait surabondantes. La raison en est que le dôme est de forme ovoïde, montant abruptement, à l'imitation de la coupole florentine, et exerçant donc moins de poussée vers le sol que ne le fait un dôme hémisphérique, comme celui du Panthéon, qui doit être soutenu par un solide mur de soutènement[18],[23].
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Le profil ovoïdal du dôme a été le sujet de beaucoup de spéculations et de débats universitaires durant les siècles passés. Michel-Ange mourut en 1564, ayant achevé le tambour du dôme et considérablement renforcé les piliers de Bramante. Après sa mort, le travail fut poursuivi par son assistant Vignola, assisté de Giorgio Vasari, chargé par le pape Pie V de veiller au strict respect des plans de Michel-Ange. En 1585, l'énergique pape Sixte Quint désigna Giacomo della Porta, aidé de Domenico Fontana. Son pontificat de cinq ans devait voir l'avancement rapide de la construction[23].
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Michel-Ange a laissé des plans, dont une des premières esquisses du dôme et quelques dessins de détail. On a aussi les gravures très détaillées publiées en 1569 par Étienne Dupérac, qui les présentait comme le dernier jet voulu par le maître. Michel-Ange, comme Sangallo, a laissé un grand modèle en bois. Giacomo della Porta a modifié ce modèle par la suite, conformément aux changements qu'il a effectués dans l'architecture de la basilique. Ces changements ne dénaturaient pas, pour la plupart, l'œuvre originale et consistaient en de petites améliorations, comme l'ajout d'impostes de lions sur le tambour en l'honneur du pape Sixte Quint et celui d'un bandeau de pinacles autour de la flèche au sommet de la lanterne, ainsi que le proposait Sangallo. Le seul changement important apporté au modèle par della Porta — à moins qu'il ne l'ait été par Michel-Ange lui-même juste avant sa mort — fut la décision d'élever la coque extérieure du dôme extérieur plus en hauteur[23].
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Giacomo della Porta et Domenico Fontana achevèrent la construction du dôme en 1590, dernière année du pontificat de Sixte V.
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Avant de placer le cintre, où il n'entra pas moins de onze cents poutres, dont cent avaient cinq pieds de diamètre, les deux artistes tracèrent le dessin complet de la coupole, avec toutes ses proportions, dans la vaste basilique de Saint-Paul ; puis ils se mirent à l'œuvre. Commencée le 15 juillet 1588, « la coupole, qui a été voûtée en vingt-deux mois par six cents hommes qui travaillaient tous les jours, et souvent la nuit, a été bâtie à la hâte, sans aucune précaution[N 2],[35]. Le 14 mai 1590, on en plaça la dernière pierre bénie par le pontife, au bruit de l'artillerie du château Saint-Ange. On avait employé cinq cent mille livres pesant de cordages pour élever les matériaux, trente milliers de fer pour lier la coupole qui est double et serrer l'intérieur par deux cercles, un million de livres de plomb pour le revêtement extérieur et dépensé pour les seules voûtes deux cent mille écus d'or »[36].
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Le pontificat de son successeur, Grégoire XIV, vit la réalisation de la lanterne par Fontana et la gravure de l'inscription en l'honneur de Sixte Quint. Le pape suivant, Clément VIII, fit mettre en place la croix, événement qui prit toute une journée durant laquelle sonnèrent les cloches de toutes les églises de la ville. Les bras de la croix renferment deux coffrets de plomb, l'un contenant un fragment de la Vraie Croix et une relique de saint André, l'autre contenant des médaillons de l'Agneau Saint.
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En 1741, des fissures apparaissent sur la coupole intérieure. L'années suivante, le pape Benoît XIV prend conseil auprès de nombreux mathématiciens et physiciens, dont Ruggiero Giuseppe Boscovich, François Jacquier, et Thomas Leseur. Finalement le pape mandate en 1743 le physicien italien Giovanni Poleni, pour la vérification statique de l'équilibre de la coupole[37],[38]. Ce dernier[39] constate dans son rapport au pape[N 3], que Michel-Ange, puis son successeur Giacomo della Porta se sont éloignés de la courbe idéale de la « chaînette renversée[40] » qui permet de suivre et de contenir la ligne de poussée. En conséquence, il suggère au pape, le 10 juin 1743, par sécurité, le renforcement du dôme, par cinq anneaux métalliques, (plus un sixième anneau, posé en remplacement d'un des trois anneaux d'origine, inclus dans la maçonnerie, qui est apparu cassé), qui seront installés, de 1743 à 1748, par Luigi Vanvitelli, l'architecte responsable de la basilique. Ces six anneaux la ceinturent encore aujourd’hui[41].
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Son rapport au pape Benoît XIV, de 1743, sera publié ultérieurement dans « Memorie istoriche della Gran Coupola del Tempio Vaticano » en 1748[42],[N 4].
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Simultanément aux travaux de consolidation du dôme, a commencé la restauration de la coupole intérieure. Elle a pu être menée à bien, grâce au maître maçon de la basilique Nicola Zabaglia, qui a inventé des ponts-échelles, ponts suspendus et autres échafaudages concaves, afin de pouvoir réaliser le comblement des fissures, et la restauration des fresques[43].
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Sur le pourtour interne de la coupole est écrit, en lettres de 2 mètres de haut :
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Sous la lanterne est inscrit :
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Sous le pape Paul V, le 18 février 1606, premier jour du Carême, fut achevée la démolition de la partie restante de la basilique constantinienne. Les croix de marbre fixées à la partie supérieure du fronton par le pape Sylvestre et l'empereur Constantin furent abattues. Les poutres furent récupérées pour la construction du toit du Palais Borghese, et deux colonnes de marbre noir, les plus grandes connues de cette nature, furent soigneusement mises de côté pour être plus tard réutilisées dans le narthex. Les tombeaux de plusieurs papes furent ouverts, et les trésors qu'ils contenaient retirés avant leur réinhumation dans la nouvelle basilique[23].
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Le pape nomma Carlo Maderno en 1602. Maderno était un neveu de Domenico Fontana, qui s'était montré lui-même comme un architecte dynamique. L'idée de Maderno était d'entourer de chapelles le bâtiment de Michel-Ange, mais le pape hésitait à s'écarter du plan du maître, même si celui-ci était mort depuis quarante ans. Pour la Fabbrica ou Comité de la construction, qui regroupait des experts de diverses nationalités, généralement méprisés par la Curie, qui voyait la basilique comme appartenant à Rome plutôt qu'à la chrétienté, c'était un dilemme de décider de la façon dont on devait continuer la construction. L'un des facteurs qui influençait leur pensée était le courant de la Contre-Réforme, qui de plus en plus associait le plan en croix grecque avec le paganisme et voyait dans la croix latine le véritable symbole du christianisme[23].
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Ce qui influait aussi sur la pensée à la fois de la Fabbrica et de la Curie, c'était un sentiment de culpabilité à la suite de la démolition de l'ancien bâtiment. Le terrain sur lequel lui-même et ses différentes chapelles, vestries et sacristies avait résisté si longtemps était sanctifié. La seule solution était de construire une nef qui engloberait tout l'ancien espace. En 1607, un comité de dix architectes fut convié, et il fut décidé de prolonger le bâtiment de Michel-Ange par une nef[N 5]. Les plans de Maderno, à la fois pour la nef et la façade, furent acceptés. La construction commença le 7 mai 1607, avec une armée de 700 travailleurs. La construction de la façade commença l'année suivante et, en décembre 1614, la touche finale fut ajoutée par la décoration en stuc de la voûte, puis, au début de 1615, le mur de séparation entre les deux tranches de travaux fut mis à bas. Les gravats furent évacués juste à temps pour le dimanche des Rameaux[23].
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La basilique fut consacrée par le pape Urbain VIII, le 18 novembre 1626[45].
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Le plan de Saint-Pierre est une croix latine à trois nefs. Lors de la rénovation, les plans furent sans cesse remis en question pendant près de 200 ans. C'est dans la nef centrale que s'est tenu le concile Vatican II de 1962 à 1965. Dans les piliers de la nef centrale, du transept et de l'abside sont creusées 39 niches, chacune contenant une statue de saint. La voûte est décorée des paroles (en grec ancien et en latin) que le Christ aurait adressé à saint Pierre et qui, selon les catholiques, fondent le pouvoir pontifical : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux » (Mt 16:18).
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Elle a pour dimensions extérieures 219 m de long pour 136 m de haut et pour dimensions intérieures 188 m de long, pour 154,60 m de large et 119 m de haut[46].
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L'immense façade conçue par Carlo Maderno s'étend sur une longueur de 144 m sur 45 m de hauteur. Elle a été réalisée en travertin, avec des colonnes corinthiennes géantes et un fronton central qui émerge d'un attique surmonté de statues du Christ, de Jean-Baptiste (deux œuvres du sculpteur lorrain Siméon Drouin) et de onze des apôtres.
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L'inscription dit :
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Transcription :
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en français : En l'honneur du Prince des Apôtres, Paul V Borghese, grand pontife romain, l'an 1612, 7e année de son pontificat.
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Cette façade est souvent citée comme la partie architecturale la moins satisfaisante de toute la basilique, construite en toute hâte, entre la contrainte de ne pas revenir sur l'œuvre de Michel-Ange et la volonté d'ajouter de hautes tours aux deux extrémités. Ces tours ne furent jamais exécutées, mais il en est résulté un alourdissement considérable des ailes et une augmentation de la hauteur de l'ensemble au niveau de l'attique, qui masque la vue du dôme depuis la place Saint-Pierre[23].
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La basilique ne possède pas de clocher indépendant, les cloches sont placées dans une fenêtre ouverte au-dessous de l'horloge située à l'extrémité sud de la façade. La basilique Saint-Pierre possède 6 cloches de volée, 3 seulement sont visibles depuis la place Saint-Pierre[N 6]. Ces cloches servent également de sonnerie pour l'horloge. Le bourdon a été fondu en 1785, pèse près de 9 tonnes et a un diamètre de 2,30 mètres.
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Liste des cloches de la basilique par ordre décroissant du poids[48] :
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Le plénum des 6 cloches n'est sonné que quelquefois dans l'année à l'occasion des grandes fêtes religieuses (Noël, Pâques, Ascension, Pentecôte, Assomption et Toussaint) ainsi que pour la fête de Saint Pierre, le 29 juin.
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Depuis le conclave de 2005, les cloches de Saint-Pierre ont un rôle essentiel : leur son est le signe de l'issue positive du conclave. Cette mesure a été mise en œuvre pour éliminer tout doute quant à la couleur de la fumée précédant l’annonce Habemus Papam[49]. Cette nécessité a encore été prouvée lors du conclave de 2013 : à 19 h 6, une fumée assez foncée sort abondamment de la cheminée, puis sa teinte oscille entre blanc et foncé, mais, après une quinzaine de secondes, les six cloches se mettent à sonner à toute volée, confirmant ainsi la fumée blanche, qui continuera à jaillir sept minutes durant[50].
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Derrière la façade de Saint-Pierre s'étend un long portique ou "narthex" qui rappelle ceux des grandes églises romanes ou byzantines et dont Maderno fut le plus satisfait. La longue voûte décorée de stucs et de dorures reçoit la lumière de petites fenêtres situées entre les pendentifs, tandis que le sol de marbre reflète la lumière de la place. Elle est fermée à chaque extrémité par des espaces théâtraux encadrés de colonnes ioniques montrant les statues équestres de Constantin par Le Bernin (1670) au nord et de Charlemagne par Cornacchini (XVIIIe siècle) au sud.
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Cinq portails, dont trois sont encadrés de colonnes antiques, donnent accès à la basilique (le sixième appelé Porte Sainte se trouve à l'extrémité nord, mais reste muré entre les Jubilés). Le portail central, appelé porte de Filarete, daté de 1455, récupéré de l'ancienne basilique constantinienne[51], a des vantaux de bronze créés par Antonio di Pietro Averlino dit « Le Filarète » par l'élargissement des panneaux de la porte principale de l'ancienne basilique constantinienne.
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Maderno ajouta au plan en croix grecque de ses prédécesseurs une nef à trois travées, de dimensions différentes de celles déjà réalisées par Michel-Ange. Il désaxa légèrement cette nef de l'ensemble du chœur, non par accident ou erreur de calcul, comme l'ont suggéré ses détracteurs, mais semble-t-il afin d'aligner rigoureusement l'ensemble avec l'obélisque de Caligula réérigé devant la basilique par Domenico Fontana, quelques années plus tôt, en 1586[23].
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La nef repose sur d'énormes pilastres jumelés, conformément au projet de Michel-Ange. Le visiteur est tellement stupéfait des dimensions intérieures qu'elles l'empêchent de se faire une idée juste des proportions du bâtiment[23]. Les quatre anges qui survolent les premiers piliers de la nef, portant l'eau bénite, semblent de taille tout à fait normale, jusqu'à ce qu'on s'en approche. Il devient alors évident que chacun mesure plus de deux mètres de haut. Les déambulatoires comportent chacun deux petites chapelles et une plus grande rectangulaire, la chapelle du Sacrement, et la chapelle du chœur. Elles sont richement décorées de marbres, de stucs, de dorures, de sculptures et de mosaïques. Étonnamment, il y a très peu de peintures, mais certains tableaux, comme la Madone peinte par Raphaël pour la Chapelle Sixtine, ont été reproduits ici en mosaïque. La peinture la plus précieuse est une petite icône de la Vierge, provenant de l'ancienne basilique[23].
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Le premier travail de Bernini à Saint-Pierre fut la réalisation de l'immense baldaquin qui surmonte le maître-autel, pièce de bronze doré de 60 t et de 29 m de haut[52], donné pour la plus grande structure de bronze au monde. Pour sa réalisation, mais aussi pour couler l'artillerie du château Saint-Ange, Urbain VIII fit prélever le bronze du portique du Panthéon (Ier siècle av. J.-C.). « C'est au XVIe siècle, au moment où florissaient les arts et l'érudition, sous les yeux des archéologues romains, que ce crime de lèse-antiquité fut commis »[53], d'où la célèbre maxime, Urbain VIII étant de la famille Barberini : "Ce que les barbares n'ont pas fait, les Barberini l'ont fait".
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Cependant l'on sait aujourd'hui que l'auteur caché de cette pasquinade était en réalité l'agent diplomatique du duc de Mantoue, Carlo Castelli, hostile, pour diverses raisons politiques, au pape Urbain VIII. Le pape en était parfaitement au courant, et la chronique de son pontificat tenue au jour le jour, conservée à la Bibliothèque vaticane, identifie formellement Carlo Castelli comme auteur malveillant de la pasquinade[54]; la chronique, à la page 576, après avoir désigné l'ambassadeur Castelli, en appelle à la malédiction de Dieu sur "les langues maudites" qui diffament le Pape, alors que son intention était l'embellissement artistique de la basilique Saint-Pierre, et que, dans ce but, le prélèvement de la simple chape de bronze recouvrant l'intérieur du portique de la basilique Santa Maria ad Martyres (Panthéon), n'enlevait rien d'artistique à celle-ci, avant de préciser que l'ambassadeur Castelli, par la suite tombé gravement malade, a demandé pardon de sa médisance : "... sopra di questi Critici la maledizione di Dio, perché l'Agente del Duca di Mantova che fu Detrattore di aver affissi i Cartelli di quell'infame Pasquinata da famiglia Barbera ad Barberina, egli morse d'infermità e nel letto chiese perdono a Papa Urbano Ottavo" (" ... et de notre temps la malédiction de Dieu a été sentie sur ces critiques, car l'agent du duc de Mantoue [Carlo Castelli], détracteur à l'origine des billets de cette infâme pasquinade jouant sur le mot "barbari" et le nom de famille Barberini, a été frappé d'infirmité, et de son lit en a demandé pardon au pape Urbain VIII")[54].
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Le pape Urbain VIII souhaitait que les pèlerins entrant dans la basilique puissent immédiatement repérer la tombe de saint Pierre. Il demanda au Bernin d'imaginer une construction qui mette en valeur ce lieu central de la basilique. Dans cet immense espace situé sous la coupole de Michel-Ange, il fallait trouver la juste proportion : ni trop grand, pour ne pas obturer l'espace, ni trop petit, pour ne pas paraître ridicule. Le Bernin imagina alors un gigantesque baldaquin de bronze auquel il chercha, par tous les moyens, à donner une apparence de souplesse et de légèreté[55]. Le baldaquin est inspiré des ciboriums présents dans de nombreuses églises de Rome, visant à créer un espace sacré au-dessus et autour de l'autel, lieu où s'opère le mystère de l'Eucharistie. Ces ciboriums sont généralement faits de marbre blanc incrusté de pierres de différentes couleurs. Le Bernin a conçu quelque chose de complètement différent, qui s'inspire à la fois du baldaquin ou canopée des processions papales et des colonnes qui formaient une sorte d'écran dans l'ancienne basilique. La torsion donnée aux immenses colonnes de bronze est réputée rappeler la forme même de la colonne où Jésus fut lié avant d'être crucifié ; elle donne par ailleurs un mouvement ascendant à l'ensemble. Enfin, l'artiste atténua l'aspect pesant du bronze obscur en le rehaussant d'éclats d'or. Les quatre colonnes sont décorées de feuillages d'oliviers et d'abeilles, emblème de la famille Barberini, dont est issu le pape Urbain VIII.
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Le baldaquin est surmonté non pas d'un fronton architectural, comme dans la plupart de ces structures, mais de pièces courbes soutenant un dais retombant à la manière des brocarts qui surmontent souvent les canopées des dais portant les icônes et images saintes lors des processions. Dans le cas présent, le drapé de la Canopée est en bronze, et tous les détails, y compris les rameaux d'olivier, les abeilles, et les portraits de la nièce du pape Urbain et de son fils nouveau-né, sont relevés à la feuille d'or.
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Le baldaquin est un vaste objet sculptural qui se dresse au centre de la basilique, encadré par le plus grand espace de tout le bâtiment. Il est si important qu'il parvient à créer l'effet visuel d'un lien entre l'immense coupole qui semble flotter au-dessus de lui, et l'assemblée des fidèles au niveau du sol. Le regard peut le traverser de toutes les directions, et il est visuellement lié à la Cathedra Petri de l'abside, autant qu'aux quatre piliers et aux statues gigantesques qu'ils abritent à chaque diagonale[20],[23].
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Dans le cadre de l'aménagement de l'espace central de l'église, le Bernin creusa, dans les énormes piliers commencés par Bramante et achevés par Michel-Ange, d'immenses niches, comprenant des escaliers et des balcons. Il y eut beaucoup d'inquiétude de la part de ceux qui pensaient que le dôme pourrait s'écrouler, mais cela ne s'est pas produit. Au-dessus des balcons, le Bernin créa des espaces encadrés des huit colonnes torsadées de l'ancienne basilique, pour l'exposition des quatre plus précieuses reliques de la basilique : la lance de Longinus, qui aurait percé le flanc du Christ, le voile de Véronique, à l'image miraculeuse du visage du Christ, un fragment de la Vraie Croix à Jérusalem, découverte par Hélène, mère de Constantin, et une relique de saint André, frère de saint Pierre. Chacune des niches contient une énorme statue associée de la sainte relique placée au-dessus d'elle : Sainte Véronique par Francesco Mochi, Sant'Andrea par François Duquesnoy, Santa Elena par Andrea Bolgi et San Longino par Le Bernin[56],[23].
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Le Bernin s'est également intéressé à une autre relique précieuse : la Cathedra Petri, également appelée Chaire de saint-Pierre, présentée comme ayant été utilisée par l'apôtre, mais qui serait une création du XIIe siècle. Comme le trône se dégrade rapidement et qu'il n'est plus réparable, le pape Alexandre VII décide de lui donner une splendeur convenable afin qu'il soit l'objet sur lequel se fonde la lignée de successeurs de Pierre. Le Bernin créé un grand trône de bronze dans lequel il insère la chaire, placé en hauteur sur quatre supports portés par des statues de bronze massives de quatre docteurs de l'Église, les saints Ambroise et Augustin, représentant l'Église latine, Athanase et Jean Chrysostome, pour l'Église grecque. Derrière et au-dessus du Cathedra Petri, un éclat de lumière entre par une fenêtre d'albâtre jaune, illuminant au centre, la colombe de l'Esprit Saint. Le peintre Andrea Sacchi, avait exhorté Le Bernin à faire de grands éléments, de sorte qu'ils seraient bien vus à partir du portail central de la nef.[réf. souhaitée] La chaire est accueillie dans sa nouvelle maison par une grande célébration le 16 janvier 1666.
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La dernière œuvre de Le Bernin, dans la basilique, est entreprise en 1676 : il s'agit de la décoration de la chapelle du Saint-Sacrement. Pour retenir les visiteurs, il conçoit une version miniature, en bronze doré, du Tempietto de Bramante, la petite chapelle qui marque le lieu de la mort de Saint-Pierre. De chaque côté se trouve un ange, l'un regardant fixement avec un sourire d'adoration et l'autre à la recherche du spectateur en signe de bienvenue.
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L'arrangement actuel de la place, dû à l'inspiration baroque du Bernin, a vu sa réalisation entre 1656 et 1667, à l'est de la basilique, dans l'axe qu'elle forme avec l'obélisque de Caligula réérigé en 1586 par Domenico Fontana[23]. Préexistait aussi la fontaine monumentale aménagée par Carlo Maderno en 1613, qui déterminait avec l'obélisque un second axe, parallèle à la façade de la basilique. Le Bernin a donc dessiné autour de ces deux axes une place aussi grande que possible, destinée à accueillir et rassembler les fidèles vers le centre de la chrétienté. Un plan rectangulaire eût entraîné la démolition d'un trop grand nombre de bâtiments du Vatican, et un plan en trapèze aurait eu l'inconvénient de souligner encore la largeur de la façade de la basilique, déjà perçue à cette époque comme une faute de conception.[réf. souhaitée]
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Cela conduisit l'architecte à concevoir une place composée de deux sections : l'une, en trapèze inversé s'élargissant vers la basilique et visant à en rétrécir visuellement la largeur jugée excessive ; l'autre, en forme de cirque elliptique, organisée autour de l'obélisque, l'unité de l'ensemble étant assurée par la continuité des portiques à colonnes toscanes disposés en deux branches ouvertes à l'orient. Pour achever cet ensemble, le Bernin ajouta en 1675 une seconde fontaine, symétrique à celle de Carlo Maderno.
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La place est entourée de cinquante statues conçues par le Bernin.
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La basilique abrite également un grand nombre de trésors artistiques, parmi lesquels la Pietà de Michel-Ange, le baldaquin du maître-autel (commandé en 1624 par Urbain VIII au Bernin il a été coulé avec le bronze ornant initialement le fronton du Panthéon, sa hauteur est de 29 mètres) et le tombeau d'Alexandre VII par Gian Lorenzo Bernini, le tombeau d'Innocent VIII d'Antonio del Pollaiolo ou encore la statue de saint Pierre d'Arnolfo di Cambio.
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La basilique Saint-Pierre contient plus d'une centaine de tombes, dont de nombreuses dans les grottes vaticanes, situées sous la basilique. Ces tombes sont celles de 148 papes, mais aussi d'Ignace d'Antioche, Otton II du Saint-Empire, du compositeur italien Giovanni Pierluigi da Palestrina, de Jacques François Stuart, sa femme Maria Clementina Sobieska et ses deux fils Charles Édouard Stuart et Henri Benoît Stuart. La reine Christine de Suède, qui a abdiqué pour se convertir au catholicisme et la comtesse Mathilde de Toscane, qui a soutenu la papauté durant la querelle des Investitures, y sont également enterrées. L'enterrement le plus récent est celui du pape Jean-Paul II, le 8 avril 2005. Près de la crypte se trouvent la tombe des Valerii et la tombe des Julii (en).
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Deux horloges sont implantées au sommet des deux extrémités de la façade, à la place des deux clochers prévus par Le Bernin et jamais réalisé intégralement. Réalisées probablement entre 1786 et 1790, elles sont traditionnellement attribuées à Giuseppe Valadier mais il est possible qu'elles soient l'œuvre de son père Luigi Valadier (it)[57]. Celle de gauche a été électrifiée en 1931[48] ainsi que les cloches de la basilique. Parmi les plus précieux trésors de la basilique figure l'ensemble de mosaïques situé au-dessus de la porte extérieure centrale. Appelé la Navicella, cet ensemble, réalisé d'après un dessin de Giotto (début du XIIIe siècle), représente un navire qui symbolise l'Église chrétienne. À chaque extrémité du narthex s'élève une statue équestre : au nord, l'empereur Constantin par le Bernin (1670) et au sud, Charlemagne par Cornacchini (XVIIIe siècle). Trois des cinq portails, conduisant du narthex à l'intérieur de la basilique, sont remarquables : le portail central de bronze, œuvre de la Renaissance d'Antonio Averulino (1455), provenant de l'ancienne basilique, a été élargi pour s'adapter à son nouveau cadre. La porte sud, dite porte des Morts, est due au sculpteur Giacomo Manzù (XXe siècle) : on peut y voir un portrait du pape Jean XXIII à genoux devant saint Pierre crucifié.
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La porte nord est la porte Sainte, renforcée par des briques, n'est traditionnellement ouverte que lors des années saintes, comme l'année du Jubilé. La porte actuelle, de bronze, a été conçue par Vico Consorti (en) en 1950. Elle a été coulée à Florence par l'artiste fondeur Ferdinando Marinelli (en).
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Au-dessus de cette porte, se trouvent les inscriptions commémorant l'ouverture de celle-ci :
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Plus récemment d'autres plaques commémoratives ont été installées :
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Sur les premiers piliers de la nef se trouvent deux bénitiers portés par des chérubins mesurant 2 mètres de haut, commandés par le pape Benoît XIII aux sculpteurs Agostino Cornacchini et Francesco Moderati, (1720). Sur le sol de la nef des marqueurs indiquent les longueurs comparatives d'autres églises, à partir de l'entrée. Sur les pilastres qui décorent les piliers de la nef, des médaillons en relief représentent les 38 premiers papes. Dans des niches, entre les pilastres de la nef, des statues représentent 39 fondateurs d'ordres religieux. Contre la pile nord du dôme se trouve une statue de Saint-Pierre sur un trône, parfois attribuée au sculpteur de la fin du XIIIe siècle Arnolfo di Cambio, avec quelques savants datant du Ve siècle. Un pied de la statue est largement usé par des siècles de baisers de pèlerins[58]. Le confessio, également connu en tant que chapelle de la confession, en contrebas mène aux grottes vaticanes et contient une grande statue d'Antonio Canova représentant Pie VI agenouillé, capturé et maltraité par l'armée de Napoléon Bonaparte. Cette chapelle couverte de marbres est construite et décorée par Carlo Maderno et Martino Ferrabosco (it) de 1615 à 1617. Entourée d'une balustrade en hémicycle (chargée de cent lampes éternelles votives en bronze doré soutenues par des cornes d'abondance, œuvres de Mattia de Rossi), deux rampes d'escaliers en marbre mènent à l'exèdre. L'accès en est fermé par une porte en bronze. Le fond de la chapelle abrite la « Niche des Palliums » excentrée (correspondant à la partie antérieure du « trophée de Gaïus ») avec un coffret de bronze - don de Benoît XIV - conservant les pallia (étoles blanches brodées de croix noires et tissées avec la laine d'agneaux bénis le jour de la Sainte-Agnès le 21 janvier) que le pape remet en guise de reliques de contact aux archevêques et métropolites en signe de communion particulière avec lui. Cette niche conserve aussi une icône de mosaïque probablement du IXe siècle (don selon la tradition des saints Cyrille et Méthode) représentant un Christ bénissant, et est entourée des statues en bronze de saint Paul et saint Pierre[59].
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Le maître-autel est surmonté par le baldaquin du Bernin. Nichées dans les quatre piliers qui soutiennent le dôme se trouvent des statues associées aux saintes reliques primaires de la basilique : Sainte-Hélène tenant la Vraie Croix et les clous Saints, d'Andrea Bolgi - Saint Longin le Centurion tenant la Sainte Lance qui a percé le flanc de Jésus, par le Bernin (1639) - Saint-André tenant la croix de saint André, par François Duquesnoy et Sainte Véronique tenant son voile imprimé de la Sainte Face, par Francesco Mochi.
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Sainte-HélèneAndrea Bolgi
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Saint Longin le CenturionLe Bernin
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Saint-AndréFrancois Duquesnoy
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Sainte VéroniqueFrancesco Mochi
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La Pietà de Michel-Ange se trouve dans la première chapelle de l’aile nord. Sur le premier pilier de cette aile se trouve le monument de la reine Christine de Suède, qui a abdiqué en 1654 afin de se convertir au catholicisme. La seconde chapelle, dédiée à Saint-Sébastien, contient les statues des papes Pie XI et Pie XII. L'espace situé sous l'autel contenait le corps du pape Innocent XI, mais ses restes ont été transférés vers l'autel de la Transfiguration, le 8 avril 2011, afin de faire de la place pour le corps du pape Jean-Paul II. Son corps a été placé sous l'autel, le 2 mai 2011. La grande chapelle sur le bas-côté droit est la chapelle du Saint-Sacrement qui contient le tabernacle du Bernin (1664), une représentation du Tempietto de Bramante, situé dans l'église Église San Pietro in Montorio, soutenu par deux anges agenouillés et, en arrière-plan, un tableau de la Sainte-Trinité de Pierre de Cortone. Près de l'autel de Notre-Dame de Bon-Secours se trouvent les monuments des papes Grégoire XIII de Camillo Rusconi (1723) et Grégoire XIV. À l’extrémité de l'aile se trouve un autel qui contient les reliques de Sainte Pétronille avec un retable : Funérailles et apothéose de sainte-Pétronille par Le Guerchin (1623).
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La première chapelle de l'aile sud est le baptistère, commandé par le pape Innocent XII et conçu par Carlo Fontana[60], de 1692 à 1698. Les fonts baptismaux, auparavant situés dans la chapelle en face, sont le sarcophage rouge en porphyre de Probus, préfet de Rome du IVe siècle. Le couvercle provient d'un sarcophage différent, qui avait autrefois[Quand ?] contenu les restes de l'empereur Hadrien[réf. souhaitée] puis ceux d'Otton II du Saint-Empire[61]. Ce sarcophage a été retiré des grottes du Vatican où il avait été entreposé[réf. souhaitée]. Fontana l'a habilement restauré le surmontant d'une représentation en bronze doré de l'agneau de Dieu. Contre le premier pilier de la nef se trouve le mémorial de la maison Stuart, en l'honneur de James et ses fils, Charles-Édouard et Henri Benoît, cardinal-duc d'York. Le tombeau est de style néo-classique conçu par Canova et inauguré en 1819. En face, se trouve le mémorial de la femme de James Francis Edward Stuart, Maria Clementina Sobieska. La deuxième chapelle est celle de la Présentation de la Vierge et contient les mémoriaux de Benoît XV et Jean XXIII. Contre les piliers se trouvent les tombes des papes Pie X et Innocent VIII. La grande chapelle de la nef sud est la chapelle de la chorale qui contient l'autel de l'Immaculée Conception. Le tombeau de Pie VIII est à l'entrée de la sacristie. Le transept sud contient les autels de Saint-Thomas et de Saint-Joseph.
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Le tombeau de Fabio Chigi, le pape Alexandre VII , situé vers l'extrémité de l'aile sud, est l'œuvre du Bernin. Il est qualifié par James Lees-Milne comme étant l'« un des plus grands tombeaux de la période baroque ». Il occupe une position délicate, étant situé dans une niche au-dessus d'une porte dans une petite sacristie, mais Le Bernin a utilisé la porte d'une manière symbolique. Le pape Alexandre se met à genoux sur son tombeau, tourné vers l'extérieur. Le tombeau est posé sur un grand linceul drapé en marbre rouge à motifs et est soutenu par quatre statues féminines, dont seulement les deux situées à l'avant sont entièrement visibles. Elles représentent la charité et la vérité. Le pied de la vérité repose sur un globe du monde, son orteil étant percé symboliquement par l'épine de l'Angleterre protestante. La statue du squelette ailé de la mort, sort, en apparence, de la porte comme si c'était l'entrée d'un tombeau, la tête cachée sous le linceul, mais sa main droite porte un sablier tendu vers le haut, en direction de la figure agenouillée du pape.
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Le monument funéraire du pape Alexandre VII.
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La statue de bronze de Saint-Pierre avec les clés du paradis, attribuée à Arnolfo di Cambio.
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La Pietà de Michel-Ange.
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Les fouilles archéologiques dans les Grottes du Vatican situées sous la basilique Saint-Pierre, entreprises à l'initiative du pape Pie XII, ont consolidé la tradition de la présence de la tombe de l'apôtre Pierre à cet endroit : sous les autels superposés de Clément VIII, Calixte II et Grégoire le Grand, un modeste monument du IIe siècle, inséré dans les vestiges de la première basilique édifiée par l'empereur Constantin au IVe siècle, a été retrouvé sur l'emplacement d'une tombe datée du Ier siècle. Sur l'un des murs, on a pu lire le nom de Pierre griffonné en caractères grecs[62] (ce qui prouve l'ancienneté de l'inscription) et des ossements d'un individu de sexe masculin âgé de 60 à 70 ans dans une cavité creusée dans un autre mur[63]. En 1950, Pie XII annonce triomphalement, sur Radio Vatican, « On a découvert le tombeau du prince des Apôtres on a recueilli des reliques, peut-être celles du prince des apôtres »[64].
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Un fragment d'un dessin à la craie rouge d'une section de la coupole de Saint-Pierre, de la main de Michel-Ange presque certainement, a été découvert le 7 décembre 2007 dans les archives du Vatican[65]. Le dessin montre une petite section, esquissée avec précision, du plan de l'entablement qui surmonte deux colonnes radiales du tambour du dôme. On sait que Michel-Ange a détruit des milliers de ses dessins, avant sa mort[66]. La survie de cette esquisse est probablement due à son état fragmentaire et au fait que des calculs mathématiques détaillés ont été effectués dans la partie supérieure du dessin[65].
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Comme pour les trois autres basiliques majeures, la fonction d'archiprêtre de la basilique Saint-Pierre est assurée par un cardinal.
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Avec une superficie de 2,3 ha et une capacité de plus de 60 000 personnes, elle est la plus grande église catholique au monde[68].
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Dans le film 2012, un tremblement de terre détruit totalement la basilique, dont le dôme s'effondre sur les nombreux catholiques présents[69],[70]. La basilique apparaît également largement dans le film Anges et Démons en 2009[71].
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Façade de la Basilique Saint-Pierre au Vatican.
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Place Saint-Pierre
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Voûtes de la basilique
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Baldaquin du maître-autel
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Tokyo [to.kjo][2] (東京, Tōkyō?, [toːkʲoː][3] Écouter, litt. « Capitale de l'est »), anciennement Edo (江戸?), officiellement Métropole de Tokyo (東京都, Tōkyō-to?), est de facto la capitale actuelle du Japon. Elle est la plus peuplée des préfectures du Japon, avec plus de 13 831 421 habitants intra-muros en 2018 et 42 794 714 dans l'agglomération[4], et forme l'aire urbaine la plus peuplée au monde. Située sur la côte est de l'île principale de l'archipel japonais, Honshū, Tokyo est l'une des quarante-sept préfectures du Japon. Principal centre politique de l'archipel depuis le XVIIe siècle, la ville accueille la plupart des institutions du pays : la résidence principale de l'empereur du Japon, du Premier ministre, le siège de la Diète (le parlement japonais), du Cabinet, les ministères qui le constituent ainsi que toutes les ambassades étrangères.
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À l'origine, Tokyo était un petit village de pêcheurs nommé Edo (« l'estuaire »). Fortifié au XVe siècle, Edo devient la base militaire du shogun Tokugawa Ieyasu à la fin du XVIe siècle, puis la capitale de son gouvernement féodal. Durant l’époque d'Edo (1603-1868), la ville se développe et devient l'une des plus peuplées au monde à la fin du XVIIIe siècle, avec une population de près d'un million d'habitants. Avec la restauration de l'empereur en 1868, elle est confortée dans son rôle de cœur politique du Japon : le château d'Edo devient la résidence de l'empereur Meiji (Kōkyo), et la ville acquiert son nom actuel par opposition à Kyoto, l'ancienne capitale. Elle est ravagée en 1923 par un séisme de magnitude 7,9 qui fait plus de 100 000 morts. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle est détruite pour moitié par des bombardements aériens américains. Les bombes incendiaires embrasent la ville et font plus de 100 000 victimes. La ville est rapidement reconstruite après la guerre.
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Dans la seconde moitié du XXe siècle, Tokyo devient une métropole de rang mondial grâce à un fort développement industriel — notamment dans l'électronique —, et voit sa population multipliée par dix en cinquante ans.
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Principal centre économique et financier du Japon, Tokyo est l'une des principales places financières asiatiques et mondiales. Elle est la première ville mondiale en ce qui concerne les produits urbains bruts[5]. Le dynamique arrondissement de Shinjuku comporte de nombreux gratte-ciels, dont la mairie de la ville, et plusieurs grands magasins du Japon. Minato-ku accueille les sièges sociaux de nombreuses entreprises japonaises et étrangères, ainsi qu'une cinquantaine d'ambassades. Chiyoda concentre quant à lui les institutions politiques japonaises. Enfin, Shibuya est réputé être l'un des quartiers les plus animés de la ville, grâce à la présence de grands centres commerciaux comme le 109. Malgré la modernité de son architecture, dont témoigne la tour Tokyo Skytree, de nombreux sanctuaires shinto et temples bouddhistes ont été reconstruits ou, quelques uns, partiellement préservés après les bombardements, comme le Sensō-ji, le sanctuaire Yasukuni, le Zōjō-ji ou la porte Hōzōmon.
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Située au fond de la baie de Tokyo, la commune de Tokyo dispose d'un statut administratif particulier parmi les préfectures du Japon, la ville de Tokyo ayant été supprimée en tant qu'entité politique ou administrative en 1943. L'agglomération de Tokyo, qui s'étend bien au-delà des limites de la préfecture, s'étend sur une large frange de la baie de Tokyo ainsi que sur la région du Kantō. Elle constitue en outre le pôle principal de la « mégalopole japonaise », avec notamment Osaka et Nagoya. La préfecture a organisé les Jeux olympiques d'été de 1964, et les accueillera à nouveau en 2021[6].
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En japonais, le nom de la ville s'écrit 東京 (prononciation).
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En français, on ne prononce pas le nom de la ville comme en japonais et on écrit généralement « Tokyo », ce qui correspond à la prononciation française /to.kjo/. L'ancienne graphie ‹ Tokio › qui était utilisée en français au début du XXe siècle, est toujours utilisée en allemand, en néerlandais, et en espagnol, ainsi qu'en espéranto (entre autres).
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Pour la France, l'arrêté du 4 novembre 1993 relatif à la terminologie des noms d'États et de capitales, pris conjointement par les ministres des Affaires étrangères et de l’Éducation nationale, recommande comme seule graphie ‹ Tokyo ›. Il en va de même de la commission de toponymie de l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN)[7] et du code de rédaction interinstitutionnel de l'Union européenne[8]. Les Japonais eux-mêmes utilisent parfois la graphie ‹ Tokyo › dans leur retranscription en rōmaji du nom de la ville[9].
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La transcription phonétique en alphabet latin selon la méthode Hepburn donne ‹ Tōkyō ›, le ‹ ō › avec macron dénotant un o long. Cette méthode de transcription est utilisée dans les transports japonais[10] et dans la plupart des encyclopédies et dictionnaires francophones[11]. La méthode Kunrei donne ‹ Tôkyô › et la méthode JSL, ‹ Tookyoo ›. Le gouvernement japonais autorise également l'utilisation de la graphie ‹ Tohkyoh › sur les passeports, reprenant une représentation des voyelles longues familière aux anglophones. Enfin, il faut mentionner la méthode dite Wāpuro rōmaji qui écrit ‹ Toukyou ›.
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Son ancien nom est Edo (江戸?), « porte de la rivière », en référence à la rivière Sumida qui la traverse. Lorsque l'empereur Meiji s'y installe, en 1868, elle est rebaptisée Tōkyō, littéralement « capitale 京 de l'est 東 », par opposition à Kyōto (京都?, litt. « ville capitale »), l'ancienne capitale.
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En français, les habitants de Tokyo sont appelés les « Tokyotes » ou les « Tokyoïtes ». Les Japonais désignent aussi les hommes de Tokyo par l'expression Azumaotoko (東男?, litt. « homme de l'Est »). Le terme d'Edokko (江戸っ子?, litt. « enfant d'Edo »), désignant historiquement les natifs de la ville lorsqu'elle s'appelait encore Edo, est toujours utilisé pour désigner les « Tokyoïtes de souche », dont les ancêtres sont eux-mêmes nés dans l'un des arrondissements de la capitale japonaise sur plusieurs générations, et qui montrent une certaine identité propre, caractérisée par l'utilisation encore de nos jours de certaines expressions et de l'accent nés de l'ancien dialecte local, l'Edokotoba, et symbolisée par Isshin Tasuke (figure de fiction très populaire), le personnage de Tora-san du film Otoko wa tsurai yo ou encore par le chien Hachikō.
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Le terme de Tokyo peut désigner plusieurs réalités différentes, que ce soit sur les plans géographique, urbain ou administratif.
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Les 23 arrondissements spéciaux remplacent l'ancienne ville de Tokyo, dissoute en 1943. Sur le plan administratif, ils forment chacun des municipalités distinctes, comparable à l'autre type de commune urbaine de l'organisation administrative du Japon, les « villes », si ce n’est qu’elles ont un champ de compétence restreint par rapport à ces dernières, à l'instar par exemple des arrondissements de Paris. Le gouvernement préfectoral a notamment en charge certains services publics appartenant traditionnellement à l'échelon communal comme l'approvisionnement en eau, le traitement des eaux usées et les services publics, tandis que les arrondissements n'ont pas de revenus propres, vivant uniquement des transferts financiers concédés par la préfecture. Ils ont toutefois chacun, à l'instar des autres communes japonaises, une assemblée délibérante et un maire élus au suffrage universel direct tous les quatre ans. Ces arrondissements spéciaux réunissent 9 225 495 habitants au 1er juillet 2015[12] sur 617 km2, soit environ 15 000 hab/km2.
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Par centre de Tokyo, on peut entendre les 23 arrondissements spéciaux. Dans un sens plus restrictif, l'expression peut désigner les dix arrondissements encerclés par la Yamanote, une importante ligne ferroviaire circulaire : Minato, Shinagawa, Shibuya, Shinjuku, Toshima, Kita, Arakawa, Taitō, Chiyoda et Bunkyō (le seul à n'être pas directement desservi par la ligne). Plus étroitement encore, le centre peut faire référence aux trois arrondissements les plus centraux qui constituent le cœur historique de l'ancienne Edo, à savoir Chūō (dont le nom signifie d'ailleurs littéralement « centre » en japonais), Minato (le « port » historique, comme son nom l'indique) et Chiyoda, et les quartiers riverains du fleuve Sumida (Nihonbashi, Kanda, Ueno, Asakusa, Honjo, Fukagawa). Le centre de Tokyo se distingue traditionnellement en deux parties : Yamanote et Shitamachi (en).
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Tout d'abord, au sud-ouest, « Yamanote »[l 1] qui regroupait à la période d'Edo les résidences de l'aristocratie autour de la résidence des shoguns au château d'Edo et qui correspond aux arrondissements de Shinjuku, Bunkyō, Minato et en partie à ceux de Chiyoda (autour de l'actuel palais impérial, soit le sud de l'arrondissement) et Chūō (« la limite ouest de l'arrondissement »)[13],[14].
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D'un autre côté, au nord-est, « Shitamachi »[l 2] désigne les anciens quartiers populaires ainsi que l'ancien pôle commercial et artisanal du vieux Tokyo, et comprend les quartiers riverains du fleuve Sumida, à savoir ceux de Kanda (nord de Chiyoda), Nihonbashi et Kyōbashi (est de Chūō), Shitaya (actuel quartier d'Ueno) et Asakusa (arrondissement de Taitō), Honjo (ouest de Sumida) et Fukagawa (ouest de Kōtō)[15]. Si la distinction sociale et fonctionnelle historique n'existe plus aujourd'hui, les deux termes sont toujours employés dans un sens géographique, voire identitaire pour les habitants des deux parties, pour différencier le nord du sud du centre-ville.
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La plupart des monuments historiques de Tokyo se trouvent dans cette zone, notamment dans le quartier d'Asakusa, particulièrement riche en édifices religieux, dont surtout le temple bouddhiste Sensō-ji (dédié au Bodhisattva Kannon, il s'agit du plus ancien temple de Tokyo, initialement construit en 645, et ancien temple tutélaire de la dynastie des shoguns Tokugawa[16], il fut en partie détruit par les bombardements américains de 1945 mais reconstruit à l'identique, ses portes monumentales, appelés Hōzōmon, sont les seuls monuments de la métropole à être classés comme Trésor national), les sanctuaires shinto d'Asakusa (dédié aux fondateurs du temple, l'un des plus fréquentés de la ville, et l'un des rares à avoir totalement survécu au tremblement de terre de 1923 et aux bombardements américains de 1945 et datant de 1649) et le Kume no Heinai-dō (dédié à Kume no Heinai, un samouraï du XVIIe siècle, détruit en 1945 mais reconstruit en 1978). Les autres principaux monuments historiques de Tokyo sont le château d'Edo et actuel Kōkyo (quelques murailles et douves sont des vestiges de la forteresse originelle du XVe siècle), le Zōjō-ji (temple bouddhiste au bouddha Amida et ancien mausolée principal des shoguns Tokugawa, à Shiba dans l'arrondissement de Minato), la pagode à cinq niveaux du zoo d'Ueno ou encore du Nihonbashi (célèbre pont datant du XVIIe siècle dans le quartier du même nom et l'arrondissement de Chūō, il marquait le point de départ du Tōkaidō, principale route reliant Edo à Kyoto, et qui sert toujours aujourd'hui de point 0 au kilométrage des routes japonaises).
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La préfecture de Tokyo, officiellement métropole de Tokyo, voire préfecture métropolitaine de Tokyo[réf. nécessaire][l 3] comprend les 23 arrondissements spéciaux, qui constituent sa moitié est, et d'autres collectivités à l'ouest, à savoir :
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Elle ne se superpose pas à l'agglomération de Tokyo : elle comprend des zones rurales, dans les collines de Tama à l'ouest, alors que l'agglomération s'étend largement dans des préfectures voisines. De plus elle exerce sa juridiction sur des territoires assez éparpillés par le biais des îles du Pacifique.
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Les autorités japonaises utilisent plusieurs manières pour désigner l'agglomération de Tokyo[17]:
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Au sens de l'ONU, l'aire urbaine de Tokyo-Yokohama, proche de la « Grande Aire métropolitaine du Kantō » définie par le Bureau des statistiques japonais, est la plus peuplée du monde. Elle comprend la majeure partie des préfectures Chiba, Kanagawa, Saitama, et quelques parties d'autres préfectures. Elle compte en 2007 35,676 millions d'habitants[21] répartis sur un espace bâti continu (le second au monde après celui du Grand New York) de 7 835 km2[22], soit approximativement 4 553 hab./km2, et plus du quart de la population totale du Japon (27,9 %) résidant sur un peu plus de 2 % du territoire national.
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Enfin, dans un sens statistique plus large, l'aire métropolitaine de Tokyo, en suivant la définition utilisée pour délimiter celle de New York, englobe la quasi-totalité des préfectures de Chiba, Kanagawa et Saitama, mais également des régions environnantes moins urbanisées, soit des parties des préfectures de Gunma, Tochigi et Ibaraki au nord et de la péninsule d'Izu, dans la préfecture de Shizuoka, au sud-ouest. Elle compte alors une population estimée en février 2008 à 39,2 millions d'habitants et s'étend sur plus de 16 400 km2. Cette région urbaine a une densité de population d'environ 2 400 hab./km2.
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Elle constitue l'hypercentre et la limite est de la Taiheiyō Belt, la mégalopole japonaise qui s'étend sur 1 200 km de Tokyo au nord-est à Fukuoka au sud-ouest, en passant par le triangle Osaka-Kobe-Kyoto (la conurbation Keihanshin) et en suivant toute la côte sud d'Honshū et s'étendant au nord de Kyūshū, et réunit approximativement 83 millions de personnes.
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Au temps féodal, l'actuelle préfecture de Tokyo faisait partie de la province de Musashi, et plus précisément, à la période Sengoku, du domaine du clan Go-Hōjō. Après la défaite de ces derniers face à Hideyoshi Toyotomi en 1590, ce dernier offre les neuf provinces de la région du Kantō à Ieyasu Tokugawa qui choisit alors le petit village d'Edo, centré autour d'un château construit en 1457, pour servir de capitale à son domaine.
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Ieyasu devient shogun après la bataille de Sekigahara en 1600 et Edo devient de fait le centre politique du Japon, ouvrant ainsi ce que les historiens appellent l'ère d'Edo, et cela même si officiellement Kyoto reste la capitale comme lieu de résidence des empereurs. Tous les daimyos avaient une résidence à Edo et il fallait que leurs épouses et fils héritiers y demeurent. La ville regroupe bientôt une population importante et dense et ainsi, malgré le Grand incendie de Meireki en 1657 qui détruisit une grande partie de la ville et tua près de 100 000 personnes, Edo compte au XVIIIe siècle près d'un million d'habitants sur une population totale de trente millions pour tout le Japon.
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En juillet 1868, à la suite de la « révolution Meiji », l'empereur Mutsuhito choisit Edo comme nouveau lieu de résidence et la ville est renommée Tōkyō, « la capitale de l’est ». En 1868, la préfecture de Tokyo de [l 12] est fondé en regroupant la zone urbaine (divisée en quinze arrondissements en 1877)[réf. souhaitée] et les environs (six districts), et en 1889 les 15 arrondissements forment la « ville de Tokyo »[l 13],[23]. En 1932, cinq des six districts sont réunis à la commune de Tokyo qui compte désormais 35 arrondissements.
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En 1943, la préfecture et la ville de Tokyo fusionnent et la métropole de Tokyo (Tōkyō-to) est créée. La commune de Tokyo n'existe donc plus, et ses arrondissements sont réorganisés en 1947 pour former les actuels 23 arrondissements spéciaux, devenant des municipalités distinctes. La métropole de Tokyo constitue une préfecture au statut particulier étant donné sa fonction de capitale[23].
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Dans la nuit du 9 au 10 mars 1945, l'armée américaine déverse un déluge de bombes explosives et incendiaires - notamment des M-69 - sur le nord et l'est de la capitale japonaise, détruisant un tiers de la ville et tuant 95 000 personnes[24].
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La préfecture a été durement éprouvée dans la première moitié du XXe siècle tout d'abord par le tremblement de terre de Kantō de 1923 (faisant 142 807 morts et disparus) puis par les nombreux bombardements qu'elle a dû subir durant la Seconde Guerre mondiale (plus de 100 000 morts). Une grande partie de la ville fut détruite au cours de ces deux catastrophes, entraînant à chaque fois la nécessité d'importants travaux de reconstruction. Ceci explique que, tout en ayant conservé un certain nombre de monuments historiques anciens, l'essentiel de la ville a développé une architecture particulièrement moderne. Entre 1946 et 1948, Tokyo a été le siège du Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient, plus connu sous le nom de Tribunal de Tokyo, chargé de juger les plus grands criminels de guerre japonais.
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Les Jeux olympiques d'été de 1964 ont eu lieu à Tokyo, ce qui a alors été l'occasion de la construction de nombreuses infrastructures (notamment des autoroutes et moyens de transport). Par la suite, la métropole connaît une croissance phénoménale durant le boom économique que connaît le Japon pendant les années 1960 (10 % de croissance économique en moyenne par an), 1970 (5 % de croissance) et 1980 (4 %), l'aire urbaine, la plus importante du monde pour ce qui est du nombre d'habitants, dépassant aujourd'hui largement les frontières de la préfecture et englobant totalement les préfectures voisines de Kanagawa, Saitama et en partie celle de Chiba.
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En 1995, une attaque terroriste au gaz sarin par la secte Aum dans le métro de Tokyo fait douze morts et 5 500 blessés. Le 7 septembre 2013, la ville est choisie par le Comité international olympique pour accueillir les Jeux olympiques d'été en 2020.
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La métropole de Tokyo forme une préfecture à statut spécial, jouissant d'une plus grande autonomie que les autres, en combinant notamment l'ensemble des compétences dévolues à l'échelon préfectoral (en matière de transport, d'éducation, d'infrastructures, de sécurité) avec des prérogatives généralement détenues par les communes. C'est le cas tout particulièrement sur le territoire des 23 arrondissements où elle gère à leur place et de manière uniforme les compétences normalement municipales de traitement des eaux usées, de l'approvisionnement en eau et de la lutte contre le feu (elles sont d'ailleurs en général exercées par l'échelon préfectoral sur l'essentiel du territoire métropolitain, à l'exception de certaines communes, mais via des accords de partenariat entre ces dernières et la métropole alors qu'elles sont tout simplement retirées du champ de compétence des arrondissements[25]). Elle perçoit donc de fait la fiscalité locale liée à ces compétences, tels que l'impôt communal sur les sociétés ou la taxe sur les actifs fixes, et en répartit une portion via une clé de répartition entre les arrondissements en fonction des charges administratives exercées par ces derniers[26].
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L'exécutif de la métropole est assuré, comme dans toutes les autres préfectures, par un gouverneur[l 14] élu au suffrage universel direct pour un mandat de quatre ans. Il nomme pour le seconder et le suppléer dans la direction de l'administration préfectorale trois vice-gouverneurs (quatre jusqu'en juin 2009)[27]. Le gouvernement de la métropole comprend un certain nombre de bureaux spécialisés par domaine de compétences (finances, fiscalité, culture et sport, développement urbain, santé publique, entre autres), à quoi s'ajoute le département des sapeurs pompiers et les bureaux chargés de gérer les entreprises de services publics préfectoraux (pour les transports, l'approvisionnement en eau et le traitement des eaux usées).
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À côté de cela, il existe un certain nombre de commissions autonomes dans leur fonctionnement, comprenant des spécialistes et des personnes de la société civile. Elles sont supervisées par le gouverneur, qui nomme leurs directeurs et tout ou partie de leurs membres, avec approbation de l'assemblée métropolitaine. Elles sont chargées d'encadrer les prérogatives préfectorales nécessitant, selon le système politique japonais, une certaine neutralité : l'éducation, le contrôle des procédures électorales à l'échelon municipal, la gestion du personnel et les relations du travail, les inspecteurs des audits, les expropriations et le contrôle des actions des forces du Département de la Police Métropolitaine de Tokyo.
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Le siège du gouvernement métropolitain de Tokyo (improprement appelé « mairie », car cela devrait désigner les sièges administratifs des municipalités), double bâtiment de cinquante étages, dessiné par Kenzō Tange, se trouve dans le quartier de Shinjuku. Il abrite les bureaux du gouverneur et de l'administration, ainsi que l'assemblée.
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Le législatif dépend quant à lui de l'Assemblée métropolitaine[l 15], composée de 127 conseillers élus eux aussi au suffrage universel direct majoritaire plurinominal (les votes ayant lieu au niveau de circonscriptions électorales qui, en fonction de leur population, envoient chacune plusieurs représentants élus selon le système à vote unique non transférable) pour un mandat de quatre ans mais indépendamment de l'élection du gouverneur. Elle prépare, vote ou au contraire abolit les ordonnances locales, établit le budget de la préfecture, approuve les comptes et contrôle les activités des organismes préfectoraux par le biais de l'audit ou du vote de confirmation des nominations par le gouverneur des vice-gouverneurs, des directeurs de bureaux et des membres des commissions administratives. Elle peut voter contre le gouverneur une motion de censure à la majorité des trois quarts, sur un quorum de présence d'au moins deux tiers de la totalité des membres de l'assemblée. Il peut toutefois se maintenir en place s'il dissout l'Assemblée dans une période de 10 jours après le vote de la motion, et si la chambre locale nouvellement élue ne confirme pas la défiance envers l'exécutif.
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Les citoyens de la préfecture ont également un pouvoir de désaveu sur leur gouverneur : ainsi une demande de destitution, signée par au moins un tiers des citoyens inscrits sur les listes électorales de la préfecture, est déposée auprès de la commission électorale. Si celle-ci juge cette requête valide, elle est soumise à l'ensemble de l'électorat tokyoïte par un référendum de destitution. Si elle est votée à la majorité absolue des suffrages exprimés, le gouverneur est obligé de démissionner. Une procédure similaire d'initiative populaire existe pour l'adoption ou l'abolition d'une ordonnance, la dissolution de l'Assemblée préfectorale ou la destitution des conseillers préfectoraux.
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De 1999 à 2012, le gouverneur est Shintarō Ishihara, écrivain et homme politique controversé pour ses prises de positions souvent tranchées et iconoclastes, ancien membre du Parti libéral-démocrate (droite) mais s'étant présenté initialement sans le soutien d'aucun parti, réélu en 2003, 2007 et 2011. Il gouverne la préfecture en s'appuyant essentiellement sur une majorité PLD-Nouveau Kōmeitō qui contrôlait, depuis les élections de l'assemblée préfectorale en 2005, 70 sièges sur 125 au sein du corps législatif de la préfecture. Le 12 juillet 2009, cette coalition perd cependant neuf sièges et ainsi la majorité absolue, alors que le Parti démocrate du Japon (PDJ), principal parti d'opposition, en gagne vingt (sur les 127 sièges : 54 pour le PDJ, 38 pour le PLD, 23 pour le Nouveau Kōmeitō et douze pour les autres partis et indépendants)[28].
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Ishihara est remplacé en 2012 par son vice-gouverneur, lui aussi ancien écrivain et critique de l'administration d'État et des corporations publiques, Naoki Inose. Pris dans un scandale financier, ce dernier doit démissionner en décembre 2013. De janvier 2014 à juin 2016, le gouverneur est Yōichi Masuzoe, un ancien politologue s'étant fait connaître sur les plateaux de télévision dans les années 1980 et 1990, devenu ensuite ministre de la Santé de 2007 à 2009 et chef d'un petit parti conservateur libéral et nationaliste. Figure centrale de la préparation des Jeux Olympiques d'été de 2020, il démissionne à la suite d'accusations portant sur l'utilisation de fonds politiques à des fins personnelles[29].
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Yuriko Koike se présente à sa succession et remporte l'élection le 31 juillet suivant, en obtenant 46,7 % des suffrages[30]. Elle est la première femme à accéder à cette fonction. Elle s'est présentée sous l’étiquette « indépendant » face au candidat du PLD, bien qu'affiliée à ce parti[31]. En décembre 2016, le Kōmeitō abandonne localement le PLD pour rejoindre le groupe de Yuriko Koike au sein de l’Assemblée métropolitaine de Tokyo, tout en faisant toujours partie de la coalition du PLD à la Diète du Japon[31].
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La préfecture est divisée en 23 arrondissements spéciaux à l’est, en villes (市, shi?) au centre et en un district rural à l'ouest de la préfecture. Les îles de l'archipel d'Izu et les îles d'Ogasawara dans l'océan Pacifique, qui font aussi partie de la préfecture de Tokyo, sont divisées en sous-préfectures.
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La partie principale de la préfecture sur l’ile de Honshū compte 58 municipalités, dont les 23 arrondissements spéciaux et 26 villes, ainsi que les quatre communes rurales (trois bourgs et un village) du seul district de Tokyo.
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Les 23 arrondissements spéciaux dans la préfecture de Tokyo sont des municipalités à part entière contrairement aux arrondissements d’autres villes du Japon. Ces arrondissements étaient des arrondissements normaux de l’ancienne « ville de Tokyo » jusqu'en 1943. À cette date, la ville de Tokyo a été dissoute et les arrondissements sont devenus des municipalités indépendantes. Ils ont un statut similaire aux villes à ceci près que certaines prérogatives qu'exerceraient normalement ces dernières relèvent pour les arrondissements de la métropole de Tokyo (comme les services de sapeurs pompiers). Ils sont différenciés des autres municipalités par leur suffixe ku. Les 23 arrondissements spéciaux forment ce qui est communément appelé la « ville de Tokyo », bien que celle-ci, du point de vue administratif, n’existe plus.
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Liste des 23 arrondissements spéciaux de la préfecture de Tokyo.
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L'essentiel de la partie centrale et occidentale de la préfecture, en dehors de l’ancienne ville de Tokyo, est subdivisée en 26 villes qui, contrairement aux bourgs ou aux villages, ne sont pas regroupées en districts et sont donc des subdivisions directes de la préfecture. Nombre d’entre elles résultent de la fusion de plusieurs anciens bourgs, villages ou villes.
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Liste des 26 villes de la préfecture de Tokyo :
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Il ne subsiste qu’un seul district rural, celui de Nishitama, regroupant trois bourgs : Hinode, Mizuho et Okutama, et un unique village : Hinohara. Tous les autres districts ou municipalités plus importantes ont été promus au rang de villes séparées, par fusion ou par changement de statut.
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Sur l’île principale de Honshū, toutes les municipalités (villes, arrondissements spéciaux et les quelques autres communes groupées en district) sont rattachées directement à la préfecture. En raison de leur éloignement de la métropole, les îles du Pacifique qui font partie de la préfecture de Tokyo sont d’abord rattachées à un niveau intermédiaire dans quatre sous-préfectures, non subdivisées en districts et gérées administrativement par le bureau des Affaires générales du gouvernement de la métropole. Elles permettent ainsi de relayer dans ces espaces reculés certains services publics et démarches administratives.
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Ces 4 sous-préfectures comptent neuf municipalités (toutes des bourgs ou villages), portant chacune le nom de l’île principale constituant son territoire.
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Liste des sous-préfectures, des îles de l'archipel d'Izu et des îles d’Ogasawara, et de leurs bourgs ou villages.
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Sous-préfecture de Hachijō
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Sous-préfecture de Miyake
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Sous-préfecture d'Ōshima
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Sous-préfecture d'Ogasawara
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Tokyo est située sur la baie de Tokyo, qui constitue l'ouverture maritime sur l'océan Pacifique de la plus grande plaine du Japon, celle du Kantō, sur la côte est de l'île d'Honshū, à l'embouchure de plusieurs fleuves côtiers : la Tama à l'ouest, la Sumida et l'Arakawa en son cœur, la Naka et l'Edo à l'est. Tokyo se trouve à 29 km au nord de Yokohama, à 259 km à l'est-nord-est de Nagoya, à 397 km à l'est-nord-est d'Osaka, à 1 153 km à l'est de Séoul, en Corée du Sud, à 2 094 km à l'est de Pékin et à 9 715 km au nord-nord-est de Paris.
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La préfecture de Tokyo est entourée par la préfecture de Chiba à l'est, celle de Kanagawa au sud-ouest, celle de Yamanashi à l'ouest et celle de Saitama au nord.
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Au sud-est se trouve la baie de Tokyo. Le Tama délimite la frontière avec la préfecture de Kanagawa et a une longueur de 138 kilomètres ; sa source se situe dans les collines de Tama, à l’ouest de la préfecture de Tokyo. Le fleuve Sumida délimite les frontières avec les préfectures de Saitama et de Chiba ; il constitue la partie aval du fleuve Ara (ou Arakawa), qui a une longueur de 173 kilomètres.
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La préfecture de Tokyo se divise elle-même généralement en trois parties :
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Tokyo vit sous un régime de climat subtropical humide. La ville bénéficie d’hivers relativement doux, avec peu ou pas de neige (moyenne minimale de 5 à 6 °C en janvier et février). En revanche, les étés sont chauds (régulièrement plus de 32 °C) et surtout très humides. C’est principalement en raison de ces fortes chaleurs qu’une multitude de distributeurs de boissons (jidohanbaiki) sont présents un peu partout dans la ville.
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Le record de chaleur à la station d'Ōtemachi est de 39,5 °C (un record de 42,7 °C fut enregistré dans une autre station) et le record de froid est de −9,2 °C.
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La baie de Tokyo subit également deux saisons des pluies (tsuyu de début juin à mi-juillet et akisame en septembre et octobre) et peut subir des tempêtes tropicales ou des cyclones entre les deux : par exemple le 10 octobre 2004, le typhon Ma-on a fait une dizaine de morts. On a mesuré des vents de 140 km/h et des précipitations importantes (70 mm en une heure). Ce cyclone était le vingt-deuxième de l’aire Asie-Pacifique et le neuvième à frapper directement le Japon depuis juin 2004. La semaine précédente, le typhon Meari avait fait 22 morts et six disparus.
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La région de Tokyo est au carrefour de trois plaques tectoniques (la plaque philippine, la plaque eurasienne, et la plaque nord-américaine), ce qui constitue l'une des zones sismiques les plus actives du monde, la Ceinture de Feu. On recense en moyenne un tremblement de terre ressenti par jour d'après les enregistrements mondiaux des séismes (voir l'agence météorologique du Japon ou l'USGS)[réf. nécessaire]. La quasi-totalité d'entre eux a des conséquences négligeables.
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Certains sont en revanche extrêmement violents : le 1er septembre 1923, le grand tremblement de terre de Kantō emporte plus de 140 000 victimes et met près de deux millions de personnes sans abri, détruisant une grande partie de la ville. Sa magnitude a été évaluée à 7,9 sur l'échelle de Richter.
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Selon le groupe de recherche Team tokyo les 17 derniers séismes très violents ont frappé tous les 400 ans en moyenne avec une régularité surprenante. Il n'y aurait qu'une probabilité de 0,5 % qu'un tel séisme se produise dans les trente années suivant l'étude. Il y aurait en revanche 30 % de chances qu'un séisme moins violent mais provoquant toutefois d'importants dégâts survienne dans la même période[33].
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Le plus violent séisme survenu à Tokyo ces dernières années a eu lieu en 2005, plus précisément le 23 juillet à 16 h 30, et s'est déclenché dans sa baie avec une magnitude de 5,9 sur l'échelle ouverte de Richter, engendrant des mouvements de panique mais n'ayant causé aucune victime et uniquement des dégâts modérés. Ce séisme était le plus puissant ressenti à Tokyo depuis celui de 1992.
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Le séisme du 11 mars 2011 sur la côte Pacifique du Tōhoku a été particulièrement brutal sur l'agglomération de Tokyo située à environ 380 km de l'épicentre, avec une intensité atteignant sur l'échelle de Shindo 5+ (secousses majeures) sur la ville de Tokyo et jusqu'à 6- (secousses importantes) au nord de l'agglomération, soit une intensité équivalente à celle d'un séisme de magnitude entre 6,0 et 6,5 sur l'échelle de Richter qui se serait produit sur Tokyo à une faible profondeur. Un toit s'est effondré sur un bâtiment du centre de la capitale où 600 étudiants participaient à une cérémonie de remise de diplôme, faisant de nombreux blessés, et des dizaines d'incendies ont été signalés dans la capitale. C'est la secousse ayant fait le plus de dégâts et de blessés dans la capitale depuis 1923.
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Tokyo s'est dotée des dernières avancées technologiques en matière de prévention sismique, à l'image de ces immeubles high-tech reposant sur de gigantesques ressorts d'acier qui absorbent la majeure partie des ondes sismiques, et limitent ainsi considérablement le risque d'effondrement. Il existe à Tokyo des gratte-ciel de plus de 200 mètres de haut. Les ingénieurs affirment qu'ils peuvent faire face aux plus violentes secousses ; toutefois, dans la crainte d'un hypothétique cataclysme, de vastes exercices d'alerte en grandeur nature sont programmés régulièrement. En dépit de ces dispositifs, un séisme de magnitude 7 qui se déclencherait provoquerait de gigantesques pertes, tant humaines que matérielles[34].
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La région de Tokyo comprend trois parcs nationaux : les parcs de Chichibu Tamakai, d'Ogasawara et de Fuji-Hakone-Izu.
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Tokyo s'est développée sans planification publique centralisée[35]. Le plan de la ville est donc très complexe et semble manquer d'unité. Ses rues à l'aspect hétérogène, et sans nom pour la plupart, sont un mélange de constructions ultra modernes et de bicoques sans âge. Tous les arrondissements se décomposent en quartiers qui s'entrecroisent, tous dotés d'une atmosphère bien spécifique.
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Gratte-ciels de Shinjuku.
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Les tours du quartier de Kōyōdai à Inagi, Tama New Town, emblématique du développement frénétique de l'ouest de la préfecture.
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Façade d'immeuble à Tokyo. Mai 2006.
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La densité humaine est considérable sur près de 65 kilomètres. L'urbanisme de la ville est la synthèse entre le design contemporain et l'héritage historique. Il règne dans cette immense agglomération une impression de désordre où les immeubles de verre et d'acier côtoient les frêles maisons de papier, et où les autoroutes suspendues forment un inextricable lacis d'asphalte. Les quartiers les plus en vogue de Tokyo, densément peuplés et plantés de gratte-ciel, se trouvent dans le cœur névralgique de la ville.
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À Tokyo, plus de la moitié des parcelles constructibles font moins de 100 m2. Ceci explique la multiplication, depuis l'an 2000, de « maisons bonsaïs » occupant 50 à 70 m2 au sol. Dans le centre, le manque d’espace est tel que les bâtiments se pressent les uns contre les autres, voire s’emboîtent entre eux. Les rues sont pour la plupart étroites, et les parkings en surface ainsi que les terrasses de cafés sont très rares. Les hôtels capsules viennent combler même les parcelles les plus minces, là où il serait autrement impossible de construire quelque chose.
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Par ailleurs, le système de numérotation des bâtiments de la ville est très particulier : les numéros des immeubles ne se suivent pas par ordre croissant ou décroissant mais correspondent plutôt à leurs dates de construction.
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Tokyo est née de la mer. Le rôle de cette dernière y est donc vital : on y trouve plusieurs des grands ports japonais. Les plaines représentent seulement un tiers des terres émergées de l'archipel. Accaparé le plus souvent par l'exploitation agricole ou sylvicole, l'espace devient un enjeu crucial : le seul recours envisagé a été de gagner des terres sur la mer avec la création de terre-pleins littoraux.
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Il reste très peu de bâtiments anciens à Tokyo à cause de leur destruction par le tremblement de terre du 1er septembre 1923 et des bombardements américains de la Seconde Guerre mondiale. Les quelques monuments historiques pré-existants ont pour beaucoup été reconstruits à l'identique après ces deux catastrophes. Ce même tremblement de terre a été à l'origine d'une limitation de la hauteur des bâtiments à 31 m entre 1931 et 1962[36].
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Que Tokyo, la capitale la plus peuplée du monde, ne soit pas depuis longtemps en état de nécrose avancée, ni en congestion permanente, a de quoi étonner. Or elle « fonctionne » même mieux que d'autres grandes cités. Le soir, pour rentrer chez eux, la plupart des salariés tokyoïtes effectuent une ou deux heures de voyage dans des trains bondés, qui se succèdent à une fréquence maximale vers les « cités dortoirs » de la partie occidentale de la Métropole ou des préfectures voisines.
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Pour limiter ces mouvements pendulaires et développer des activités en banlieue, le gouvernement avait lancé dans les années 1950 et 1960 une politique de villes nouvelles dont la plus emblématique reste la Tama New Town[l 16]. Désignée comme ville nouvelle en 1965, elle s'étend sur les communes de Hachiōji, Tama, Inagi et Machida, dans les collines de Tama et l'ouest encore largement rural de la Métropole, sur une superficie de 28,92 km2. L'ensemble comprend de vastes complexes commerciaux (dont le principal reste le Parthenon Tama), ses services de proximité (chacun des 21 quartiers qui divisent la ville regroupent 3 000 à 5 000 maisons ou appartements desservis par deux écoles élémentaires et un collège, un centre commercial de quartier, un kōban, une poste, des cliniques ou autres), ses universités et écoles supérieures, ses sites de divertissements comme le parc à thème couvert Sanrio Puroland. Si l'objectif initial de population (342 200 habitants) n'a pas été atteint, la Tama New Town reste, avec 200 000 habitants, le plus vaste développement résidentiel du Japon et le symbole de l'expansion tentaculaire et effrénée de la capitale japonaise dans les années du Boom Izanagi, immortalisé dans le film d'animation du Studio Ghibli Pompoko. Mais elle n'a pas réussi à devenir un pôle d'emploi à part entière et est devenue une ville-dortoir supplémentaire, les transports en commun qui la desservent étant congestionnés par les migrations pendulaires des actifs vers le centre urbain.
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La nouvelle solution développée par les autorités face à ce déséquilibre se retrouve dans la loi pour un développement multipolaire du Territoire national[l 17]. Celle-ci crée dans le périmètre d'une « aire de Tokyo » recentrée sur la métropole en elle-même et les quatre préfectures du Kantō les plus peuplées (Saitama, Chiba, Ibaraki et Kanagawa) des « Cités noyaux d'affaires »[l 18], désignés par le gouvernement central par le biais des Plans décennaux de développement de la Région capitale. Véritables relais du pôle urbain au sein de la périphérie pour ce qui des emplois et des activités, ces « Noyaux d'affaires » sont dotés d'un Plan directeur général[l 19] chargé de définir les objectifs et les « installations d'affaires »[l 20], soit l'ensemble des infrastructures, services, activités et entreprises, publiques ou privées, à implanter[37]. Au sein de la préfecture de Tokyo, deux « Cités noyaux d'affaires » ont été définies dans la zone occidentale des collines de Tama : Hachiōji - Tachikawa (pour la Tama New Town) et Oume.
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Tokyo est la capitale économique, commerciale et financière du pays. Les services, la finance et l'assurance sont les secteurs dominants. Pour son volume de transactions, la bourse de Tokyo fait partie des trois plus importantes de la planète avec celles de Londres et de New York[38].
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La productivité très importante de la région place Tokyo au premier rang mondial pour ce qui est de la richesse. Le PIB total de la ville s'élève ainsi en 2018 à 1 500 milliards de dollars, contre 1 200 milliards pour New York qui est la 2e. A titre de comparaison, c’était le PIB de la Corée du Sud en 2017[39].
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Tokyo est considérée comme l'une des villes les plus chères au monde, plus particulièrement dans le domaine de l'immobilier : selon le bureau de la statistique du Japon, le prix moyen du mètre carré s'élevait à 354 100 yens en quartier résidentiel en 2007, soit environ 3 000 euros[40]. Lors du pic de la bulle immobilière en 1991-1992, le prix du mètre carré à Ginza, centre de commerce et d’affaires, dépassait 100 000 dollars. D'après le groupe immobilier Knight Frank et Citi Private Bank, filiale de Citigroup, Tokyo était la cinquième ville la plus chère du monde en 2007 pour les prix de l'immobilier résidentiel de luxe : 17 600 euros par mètre carré[41]. La société ECA (Employment Conditions Abroad) classe Tokyo première de son classement des villes du monde aux loyers les plus élevés pour un trois pièces en 2009 et 2010[42].
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L'enquête du cabinet Mercer sur le coût de la vie pour les expatriés place Tokyo en deuxième position dans le monde derrière Moscou en 2008[43], en première position devant Osaka et Moscou en 2009[44], en deuxième position derrière Luanda en 2010 et 2011[45],[46], et de nouveau en première position en 2012 devant Luanda et Osaka[47]. ECA classe Tokyo deuxième de son classement des cinquante villes les plus chères au monde pour un expatrié au second semestre 2008 et en 2009 derrière Luanda, et première en 2010 et 2011 ; Nagoya, Yokohama et Kobe étant chaque année dans le top 10[48],[49],[50],[51],[52],[53],[54]. En 2007 et au premier semestre 2008, Tokyo était seulement treizième de ce classement, le coût de la vie pour les expatriés ayant augmenté à la suite de la forte appréciation du yen en 2008[55],[56]. Economist Intelligence Unit classe Tokyo première de son classement des 140 villes les plus chères au monde pour un expatrié en 2011[57], deuxième en 2012 derrière Zurich[58], de nouveau première en 2013 devant Osaka[59], sixième en 2014, et quatrième en 2017. Tokyo et Osaka sortent du top 10 en 2015, 2016 et 2018, en raison du faible taux d'inflation au Japon[60].
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La capitale du Japon constitue le 7e port maritime de marchandises japonais par le volume total échangé, et le 35e mondial en 2006, ainsi que le premier port à conteneur du pays et le 26e de la planète en 2007. Mais l'ensemble des activités portuaires autour de son aire urbaine, qui comprend les trois ports voisins de Chiba (à l'est, 2e port de marchandises japonais et le 16e mondial en volume total échangé), de Yokohama (à l'ouest, 3e port de marchandises japonais et le 21e mondial pour ce qui est du volume total échangé, et le 2e port à conteneur du pays et le 28e mondial) et, dans une moindre mesure, de Kawasaki (à l'ouest), fait de la baie de Tokyo le plus grand complexe industrialo-portuaire continu au monde.
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Tokyo dispose de deux aéroports internationaux, tout comme de nombreuses grandes métropoles dans le monde, avec 117,7 millions de voyageurs en 2017, faisant de Tokyo le troisième carrefour aérien le plus fréquenté au monde après Londres et New York.
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L'aéroport international Haneda de Tokyo, le premier à avoir été construit, l'est en partie sur un terre-plein gagné sur la mer (mais pas complètement, à la différence de l'aéroport international du Kansai). Une des quatre pistes est même en partie construite sur pilotis en mer. L'augmentation du trafic, entraînant des nuisances sonores, ainsi qu'un problème de capacité d'accueil à long terme, a poussé le gouvernement japonais à ouvrir un autre aéroport beaucoup plus loin du centre de la capitale (afin d'anticiper la croissance hypothétique de la ville).
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Après de multiples heurts (les expropriations nécessaires à la construction de l'aéroport ont été sujettes à controverses), l'aéroport international de Narita fut enfin mis en service, ayant pour vocation d'être la plateforme principale du Japon pour les vols internationaux, Haneda est dédié jusqu'en octobre 2010 aux vols internes (et à de rares vols internationaux, comme Séoul ou Shangai).
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Le trafic en nombre de passagers transportés de l'aéroport international Haneda (76,4 millions de passagers en 2017) est bien supérieur à celui de Narita (40,6 millions en 2017)[61]. Cela est dû au fait que le réseau interne japonais est très dense, en raison des nombreuses contraintes naturelles qui ne facilitent pas les déplacements (par la route ou par train).
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Le Japon est d'ailleurs connu pour être un des seuls pays où sont utilisés des avions dans des configurations pouvant accueillir environ 500 passagers (de type Boeing 747 et Boeing 777) pour des liaisons internes (notamment des lignes comme Tokyo – Osaka, Tokyo – Sapporo ou Tokyo – Naha).
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L'agglomération est aussi desservie par l'aéroport de Chōfu dans l'ouest (vols vers les îles de la préfecture de Tokyo : Izu Ōshima, Niijima, Kōzushima) ainsi que, depuis mars 2010, l'aéroport d'Ibaraki au nord-est.
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Le réseau métropolitain de Tokyo est exploité par deux grandes sociétés (Tokyo Metro et Toei) gérant en tout treize lignes qui totalisent 307 kilomètres pour environ 290 stations. Chaque année, près de trois milliards de personnes empruntent le métro à Tokyo, ce qui en fait un élément indispensable du transport à l'intérieur de l'agglomération. En effet, le réseau souterrain et aérien réduit considérablement le trafic routier et la pollution automobile est de ce fait relativement faible par rapport à d'autres grandes métropoles. Généralement cité pour sa fréquentation hors-normes à la limite de la saturation (surtout aux heures de pointe), il est facilement mis en avant pour décrire la surpopulation de la ville. Même si, dans certaines stations, des « pousseurs » postés sur les quais compressent les usagers à l'intérieur de la rame pour permettre la fermeture des portes, le métro de Tokyo reste très efficace et sophistiqué. Le taux de délinquance y est très faible comme partout ailleurs dans la ville, et les stations ainsi que les rames sont très propres et entretenues très régulièrement.
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Indépendamment de ces lignes principales, on trouve aussi d'autres lignes telles que le Yurikamome et le Nippori-Toneri Liner. A l'ouest de la préfecture de Tokyo, on trouve également la Ligne Yamaguchi de la compagnie privée Seibu. Ces trois dernières lignes ne font pas partie à proprement parler du métro de Tokyo.
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Bien que la gare de Tokyo soit la gare interurbaine principale de Tokyo et celle accueillant tous les Shinkansen, la station la plus grande est celle de Shinjuku. Cette dernière est la plus fréquentée du monde. Les gares de Shibuya et Ikebukuro sont elles aussi plus fréquentées que la gare de Tokyo. Akihabara, Ueno et Shinagawa constituent également des plaques importantes dans le réseau ferroviaire de Tokyo.
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Comme dans les autres grandes villes du pays, les distributeurs automatiques sont incontournables et peuvent délivrer les billets à l'unité et les cartes pour passages multiples.
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La desserte de l'aéroport international de Narita (situé dans la Préfecture de Chiba) est assurée par des services dédiés : le Narita Express et le Skyliner.
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La ligne circulaire appelée Yamanote délimite officieusement le cœur même de Tokyo.
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La zone Tama (en), à l'intérieur de la préfecture de Tokyo, inclut d'autres lignes.
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Le monorail de Tokyo ou Haneda Monorail relie Hamamatsuchō dans le centre de Tokyo à l'aéroport de Haneda. Long d'environ 18 kilomètres, le trajet compte une dizaine de stations et dure quinze minutes. C'est la ligne de monorail la plus fréquentée du Japon et peut-être du monde[réf. nécessaire].
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La compagnie Toei exploite le Monorail du zoo d'Ueno.
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À l'ouest de la préfecture de Tokyo, on trouve également le Monorail Tama Toshi.
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La compagnie Toei exploite la ligne Toden Arakawa tandis que la compagnie Tōkyū exploite la Ligne Setagaya.
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Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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Les villes ou provinces jumelées[62],[63] :
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Contrats économiques et culturels[63] :
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John Ronald Reuel Tolkien [ d͡ʒɒn ˈɹʷɒnld ˈɹʷuːəl ˈtʰɒlkiːn][a], plus connu sous la forme J. R. R. Tolkien, est un écrivain, poète, philologue, essayiste et professeur d’université britannique, né le 3 janvier 1892 à Bloemfontein (État libre d'Orange) et mort le 2 septembre 1973 à Bournemouth (Royaume-Uni). Il est principalement connu pour ses romans Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux.
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Après des études à Birmingham et à Oxford et l’expérience traumatisante de la Première Guerre mondiale, John Ronald Reuel Tolkien devient professeur assistant (reader) de langue anglaise à l’université de Leeds en 1920, puis professeur de vieil anglais à l’université d’Oxford en 1925, et professeur de langue et de littérature anglaises en 1945, toujours à Oxford. Il prend sa retraite en 1959. Durant sa carrière universitaire, il défend l’apprentissage des langues, surtout germaniques, et bouleverse l’étude du poème anglo-saxon Beowulf avec sa conférence Beowulf : Les Monstres et les Critiques (1936). Son essai Du conte de fées (1939) est également considéré comme un texte crucial dans l’étude du conte merveilleux comme genre littéraire.
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Tolkien commence à écrire pour son plaisir dans les années 1910, élaborant toute une mythologie autour d'une langue construite. L’univers ainsi créé, la Terre du Milieu, prend forme au fil des réécritures et compositions. Son ami C. S. Lewis l’encourage dans cette voie, de même que les autres membres de leur cercle littéraire informel, les Inklings. En 1937, la publication du Hobbit fait de Tolkien un auteur pour enfants estimé. Sa suite longtemps attendue, Le Seigneur des anneaux, est d’une tonalité plus sombre. Elle paraît en 1954-1955 et devient un véritable phénomène de société dans les années 1960, notamment sur les campus américains. Tolkien travaille sur sa mythologie jusqu’à sa mort, mais ne parvient pas à donner une forme achevée au Silmarillion. Ce recueil de légendes des premiers âges de la Terre du Milieu est finalement mis en forme et publié à titre posthume en 1977 par son fils et exécuteur littéraire Christopher Tolkien, en collaboration avec Guy Gavriel Kay. Au cours des décennies qui suivent, son fils publie régulièrement des textes inédits de son père.
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De nombreux auteurs ont publié des romans de fantasy avant Tolkien, mais le succès majeur remporté par Le Seigneur des anneaux au moment de sa publication en poche aux États-Unis est, pour une large part, à l’origine d’une renaissance populaire du genre. Tolkien est ainsi souvent considéré comme l'un des « pères » de la fantasy moderne. Son œuvre a eu une influence majeure sur les auteurs ultérieurs de ce genre, en particulier par la rigueur avec laquelle il a construit son monde secondaire.
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La plupart des aïeux de J. R. R. Tolkien du côté de son père sont des artisans. La famille Tolkien, originaire de Saxe, est établie en Angleterre depuis le XVIIIe siècle, et les Tolkien y sont devenus « profondément anglais[1] ». Leur patronyme est une forme anglicisée de « Tollkiehn », un nom dérivé de l’allemand « tollkühn » signifiant « téméraire ».
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Les ancêtres maternels de Tolkien, les Suffield, sont une famille originaire d’Evesham, dans le Worcestershire. À la fin du XIXe siècle, ils vivent principalement à Birmingham, où les grands-parents maternels de Tolkien, John et Emily Jane Suffield, possèdent une mercerie dans un bâtiment appelé « Lamb House », située dans le centre-ville[2].
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John Ronald Reuel Tolkien naît le 3 janvier 1892 à Bloemfontein, dans l’État libre d’Orange, en Afrique du Sud. Il est le premier enfant d’Arthur Reuel Tolkien (1857-1896) et de sa femme Mabel, née Suffield (1870-1904). Tous deux ont quitté l’Angleterre quelques années plus tôt, au moment de la promotion d’Arthur à la tête de l’agence de la Banque d’Afrique à Bloemfontein[4].
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L’enfant porte le prénom « John » par tradition familiale : chez les Tolkien, le fils aîné du fils aîné s’appelle toujours John. « Ronald » est le choix de Mabel, qui avait à l’origine choisi « Rosalind », s’attendant à avoir une fille. Quant à « Reuel », il s’agit, d’après les souvenirs de Tolkien, du « nom d’un ami de [sa] grand-mère », et que l’on croit « d’origine française » dans la famille, mais qui semble plutôt issu de la Bible (Reuel est un autre nom de Jethro, le beau-père de Moïse)[5]. Tolkien donne à son tour ce prénom à ses quatre enfants, y compris à sa fille Priscilla[6].
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Le climat de l’Afrique du Sud ne convient pas à Mabel, ni à son fils. En avril 1895, Mabel retourne en Angleterre avec ses enfants (un deuxième fils, Hilary Arthur Reuel, est né le 17 février 1894), mais son mari meurt d’un rhumatisme infectieux le 15 février 1896, avant d’avoir pu les rejoindre[7]. Privée de revenus, Mabel s’installe chez ses parents, à Birmingham, puis à Sarehole, un hameau au sud de la ville. Le jeune Tolkien explore les alentours, notamment le moulin de Sarehole, ce qui lui inspirera des scènes de ses futurs ouvrages et un amour profond pour la campagne anglaise du Warwickshire[8].
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Mabel éduque elle-même ses deux fils. Elle enseigne à Ronald la botanique, des rudiments de latin, d’allemand et de français, une langue dont il n’apprécie guère les sonorités[9]. Il lit également beaucoup : il n’aime pas L’Île au trésor de Stevenson ou Le Joueur de flûte de Hamelin de Browning, mais se prend de passion pour les histoires de Peaux-Rouges et du roi Arthur, ainsi que pour les ouvrages de George MacDonald et les recueils de contes édités par Andrew Lang[10]. Encore âgé de sept ans, Ronald écrit sa première histoire (qui concerne un dragon), dont il ne retiendra qu'un « fait philologique »[11].
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Tolkien entre à la King Edward's School de Birmingham, où son père avait lui-même étudié, en 1900. La même année, sa mère se convertit au catholicisme, malgré de violentes protestations de sa famille anglicane, qui lui coupe les vivres[12]. Elle déménage en 1902 pour s’installer à Edgbaston, non loin de l’Oratoire de Birmingham, et envoie ses fils à la St. Philip's School, l’école rattachée à l’Oratoire. Ils n’y restent que brièvement : Ronald obtient une bourse et peut retourner à la King Edward’s School dès 1903. Il y apprend le grec ancien, étudie Shakespeare et Chaucer et s’initie en autodidacte au vieil anglais[13].
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Mabel Tolkien meurt de complications dues au diabète le 14 novembre 1904 — le traitement à l’insuline n’existe pas encore. Durant le reste de sa vie, son fils aîné la considère comme une « martyre », sentiment qui influence profondément ses propres croyances. Avant sa mort, elle confie la garde de ses deux fils au père Francis Morgan, de l’Oratoire de Birmingham[14].
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Comme le père Morgan ne peut les héberger, Ronald et Hilary s’installent au début de l’année 1905 chez une tante par alliance, Beatrice Suffield, qui habite non loin de l’oratoire. Tolkien poursuit ses études à la King Edward’s School et se lie d’amitié avec d’autres élèves, notamment Christopher Wiseman (1893-1987) et Robert Gilson (1893-1916). Il s’intéresse de plus en plus à la philologie, apprend le vieux norrois pour pouvoir lire dans le texte l’histoire de Sigurd et découvre la langue gotique et le Kalevala. Il joue également au rugby à XV dans l’équipe de son école, avec une telle ardeur qu’il en devient le capitaine[15].
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En 1908, Tolkien rencontre une jeune fille nommée Edith Bratt lorsqu’il s’installe avec son frère dans le même immeuble qu’elle. Malgré leur différence d’âge (elle a trois ans de plus que lui), ils ne tardent pas à tomber amoureux, d’autant plus vite que tous deux sont orphelins. Toutefois, le père Morgan s’oppose à cette relation et interdit à Tolkien de continuer à la voir : il craint que son pupille ne néglige ses études. Le protestantisme d’Edith constitue un obstacle supplémentaire. Le jeune garçon obéit à la lettre à cet ordre, sinon à l’esprit, mais lorsque le père Morgan est mis au courant des rencontres accidentelles entre les deux jeunes gens, il menace de mettre un terme aux études de Tolkien si elles ne cessent pas. Son pupille obtempère[16].
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Après un échec fin 1909, Tolkien obtient en décembre 1910 une bourse pour entrer à l’université d’Oxford[17]. Durant ses derniers mois à la King Edward’s School, il fait partie des élèves qui « bordent l’itinéraire » durant la parade de couronnement du roi George V, aux portes du palais de Buckingham[18]. Plus important, il fonde, avec ses amis Rob Gilson et Christopher Wiseman, la Tea Club Barrovian Society ou T. C. B. S., une société officieuse dont les membres, bientôt rejoints par Geoffrey Bache Smith (1894-1916) et quelques autres, partagent l’habitude de prendre le thé aux Barrow’s Stores, non loin de l’école et dans la bibliothèque même de l’école, ce qui est normalement interdit par le règlement. Les quatre amis au cœur du T. C. B. S. restent en contact après leur départ de l’école[19].
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Durant l’été 1911, Tolkien part en vacances en Suisse, un voyage qu’il se remémore de façon vivante dans une lettre de 1968 dans laquelle il revient sur la façon dont ce voyage a pu l’inspirer pour l’écriture du Hobbit (« la dégringolade le long des pierres glissantes jusque dans le bois de pins ») et du Seigneur des anneaux, appelant le Silberhorn « la « Corne d’Argent (Celebdil) » de mes rêves[21] ».
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En octobre 1911, Tolkien entame ses études classiques à Oxford, à Exeter College ; l’un de ses principaux professeurs est le philologue Joseph Wright, qui a une grande influence sur lui. Il s’intéresse au finnois afin de lire le Kalevala dans le texte, approfondit sa connaissance du gallois et s’implique dans la vie sociale de son collège en continuant à jouer au rugby et en devenant membre de plusieurs clubs étudiants[22]. Cependant, les auteurs grecs et latins l’ennuient, ce qui se ressent dans ses notes : la seule matière où il excelle est son sujet libre, la philologie comparée. En 1913, avec la bénédiction de son tutor, le vice-recteur Farnell, Tolkien change de cursus au profit de la littérature anglaise, et choisit comme spécialité la philologie scandinave. Dès lors, Kenneth Sisam devient son nouveau tutor[23].
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Le jour de sa majorité, en 1913, Tolkien écrit à Edith pour la demander en mariage. La jeune femme s’est entre-temps promise à un autre, mais elle rompt ses fiançailles et se convertit au catholicisme sur l’insistance de Tolkien. Ils célèbrent leurs fiançailles à Warwick en janvier 1914[24].
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Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, en août 1914, Tolkien est en vacances en Cornouailles ; il rédige peu après le poème Le Voyage d'Éarendel, première graine de la future mythologie du Silmarillion. En rentrant à Oxford, il s’arrange pour s’entraîner dans les Officers' Training Corps, ce qui lui permet de poursuivre en parallèle ses études afin d’obtenir son diplôme avant de devoir partir au front[25].
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En décembre, Tolkien, Gilson, Smith et Wiseman se réunissent à Londres. Malgré l’ombre que la guerre fait peser sur le pays, ils ont foi dans leur potentiel : tous ont des ambitions artistiques et sont persuadés que le T. C. B. S. peut et va changer le monde. De cette rencontre, de ce « concile de Londres », découle la vocation poétique de Tolkien[26]. Il rédige de nombreux poèmes en 1915 et réussit brillamment ses examens finaux à Oxford, obtenant les First-class honours[27].
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Tolkien devient sous-lieutenant dans les fusiliers du Lancashire et s’entraîne avec le 13e bataillon de réserve pendant onze mois à Cannock Chase, dans le Staffordshire. Durant cette période, il écrit à Edith : « les gentlemen sont rares parmi les officiers, et les êtres humains même sont rares[28] ». Sachant son départ pour le front proche, il épouse Edith le 22 mars 1916 à Warwick[29]. Transféré dans le 11e bataillon de services avec le corps expéditionnaire britannique, il arrive en France le 4 juin 1916[30]. Par la suite, il écrit : « les officiers subalternes étaient abattus par douzaines. Se séparer de ma femme à ce moment-là […] c’était comme mourir[31]. »
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Tolkien sert comme officier de transmissions pendant la bataille de la Somme, participe à la bataille de la crête de Thiepval et aux attaques subséquentes sur la redoute de Schwaben (en). Victime de la fièvre des tranchées, une maladie transmise par les poux qui pullulent dans les tranchées, il est renvoyé en Angleterre le 8 novembre 1916. Ses amis Rob Gilson et G. B. Smith n’ont pas autant de chance : le premier est tué au combat le 1er juillet, et le second, grièvement blessé par un obus, meurt le 3 décembre[32].
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Affaibli, Tolkien passe le reste de la guerre entre des hôpitaux et des postes à l’arrière, étant jugé médicalement inapte au service général[33]. Son premier fils, John Francis Reuel, naît en 1917 à Cheltenham. Durant sa convalescence à Great Haywood, dans le Staffordshire, Tolkien entame la rédaction de La Chute de Gondolin, premier des Contes perdus[34].
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Lorsque la guerre s’achève, la famille Tolkien s’installe à Oxford. Le premier emploi civil de Tolkien après l’armistice est pour l’Oxford English Dictionary, de janvier 1919 à mai 1920. Il travaille sur l’histoire et l’étymologie des termes d’origine germanique commençant par la lettre « W », sous la direction de Henry Bradley, qui loue à plusieurs reprises son travail par la suite[35],[b]. Durant cette période, Tolkien arrondit ses fins de mois en servant de tutor à plusieurs élèves de l’université, principalement des jeunes filles de Lady Margaret Hall, de St Hilda’s, de St Hugh’s et de Somerville[36].
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En 1920, alors que naît son deuxième fils, Michael, Tolkien quitte Oxford pour le Nord de l’Angleterre où il devient professeur assistant (reader) de littérature anglaise à l’université de Leeds, puis professeur en 1924. Durant son séjour à Leeds, il produit le glossaire A Middle English Vocabulary, ainsi qu’une édition définitive du poème moyen anglais Sire Gauvain et le Chevalier vert avec E. V. Gordon, deux livres considérés comme des références académiques pendant les décennies qui suivent. Tolkien continue également à développer son univers de fiction : les Contes perdus sont laissés inachevés, mais il entreprend la rédaction d’une version en vers allitératifs de l’histoire des Enfants de Húrin. C’est également à Leeds que naît son troisième fils, Christopher, en 1924[37].
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« Après cela, pourriez-vous dire, il ne se passa vraiment plus rien. Tolkien rentra à Oxford, fut professeur d’anglo-saxon aux collèges de Rawlinson et de Bosworth [sic] pendant vingt ans ; fut ensuite élu professeur de langue et de littérature anglaise à Merton��; s’installa dans une banlieue d’Oxford très conventionnelle où il passa le début de sa retraite : déménagea dans une ville quelconque du bord de mer ; retourna à Oxford après la mort de sa femme ; et mourut paisiblement à l’âge de quatre-vingt-un ans[39]. »
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En 1925, Tolkien retourne à Oxford en tant que professeur de vieil anglais et fellow de Pembroke College, poste qu’il occupe jusqu’en 1945. Durant son passage à Pembroke, il écrit Le Hobbit et les deux premiers volumes du Seigneur des anneaux, principalement au numéro 20 de Northmoor Road, dans le nord d’Oxford. C’est là que naît le quatrième et dernier enfant des Tolkien, leur seule fille, Priscilla, en 1929. Très attaché à ses enfants, Tolkien invente pour eux de nombreux contes, parmi lesquels Roverandom et Le Hobbit. Il leur écrit également chaque année des lettres censées provenir du père Noël[40].
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Tolkien, « Tollers » pour ses amis[41], rencontre pour la première fois C. S. Lewis en 1926, à Oxford. Entre eux ne tarde pas à naître une amitié profonde et durable. Ils partagent un goût pour le dialogue et la bière, et Tolkien invite bientôt Lewis aux réunions des Coalbiters, un club voué à la lecture de sagas islandaises en vieux norrois. Le retour au christianisme de Lewis est en partie le fait de Tolkien, même si ce dernier regrette que son ami ait choisi de revenir à l’anglicanisme, et non de le rejoindre au sein de la confession catholique. Lewis ne cesse d’encourager Tolkien lorsque celui-ci lit des passages de ses livres aux réunions des Inklings, club littéraire informel qui s’assemble dans les années 1930 autour de Tolkien, Lewis, Owen Barfield, Hugo Dyson et d’autres enseignants d’Oxford[42].
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Le Hobbit est publié en septembre 1937, presque par hasard : c’est une ancienne étudiante de Tolkien, Susan Dagnall, enthousiasmée par le manuscrit, qui le met en contact avec la maison d’édition londonienne George Allen & Unwin et le convainc de le faire publier[43]. Le livre rencontre un franc succès, tant critique que commercial, des deux côtés de l’Atlantique[44], et l’éditeur Stanley Unwin presse Tolkien d’écrire une suite. Ce dernier entreprend alors la rédaction du Seigneur des anneaux, sans se douter qu’il lui faudra plus de dix ans pour l’achever[45].
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En mars 1939, le gouvernement britannique contacte Tolkien et lui propose de rejoindre une équipe de spécialistes consacrée au déchiffrement des codes nazis, située à Bletchley Park. Il refuse l’offre d’un emploi à plein temps (payé 500 livres, 50 000 livres de 2009 par an), mais d’après un historien des services secrets britanniques, des documents non encore publiés attesteraient d’une participation suivie et importante de sa part à l’effort de décodage[46].
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Outre une charge de travail supplémentaire qui empêche Tolkien d’avancer aussi vite qu’il l’aimerait dans la rédaction du Seigneur des anneaux, le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale a une conséquence inattendue : l’arrivée de l’écrivain londonien Charles Williams, très admiré par Lewis, à Oxford, où il ne tarde pas à se faire une place parmi les Inklings. S’il entretient des relations tout à fait cordiales avec l’homme, Tolkien n’apprécie guère l’écrivain, dont les romans sont pétris de mysticisme et frôlent parfois la magie noire, ce qui ne peut que faire horreur à un catholique aussi persuadé de l’importance du mal que Tolkien. Celui-ci juge défavorablement l’influence de Williams sur l’œuvre de Lewis[47]. L’amitié de Tolkien et Lewis est également refroidie par le succès grandissant rencontré par Lewis en sa qualité d’apologiste chrétien, notamment grâce à ses émissions pour la BBC, qui font dire à Tolkien vers le milieu des années 1940 que Lewis est devenu « trop célèbre pour son goût ou les nôtres[48]. ».
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En 1945, Tolkien devient professeur de langue et de littérature anglaises à Merton, poste qu’il occupe jusqu’à sa retraite. À Pembroke, c’est un autre Inkling qui lui succède comme professeur de vieil anglais : Charles Wrenn. Les réunions du jeudi des Inklings se font de plus en plus rares après la mort de Williams et la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour cesser définitivement en 1949[49]. Les relations entre Tolkien et Lewis sont de plus en plus distantes, et le départ de ce dernier pour Cambridge en 1954, et son mariage avec Joy Davidman, une Américaine divorcée, en 1957, n’arrangent pas les choses[50]. Tolkien est toutefois très choqué par la mort de C. S. Lewis en 1963, qu’il compare à « un coup de hache porté aux racines[51]. »
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Tolkien achève Le Seigneur des anneaux en 1948, après une décennie de travail. Le livre est publié en trois volumes en 1954-1955 et rencontre un grand succès dès sa publication, faisant l’objet d’une adaptation radiophonique dès 1955[52]. Si le succès de son œuvre le met définitivement à l’abri du besoin, Tolkien reste un homme économe et généreux, ne s’autorisant guère d’excentricités[53].
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Tolkien prend sa retraite universitaire en 1959. Dans les années qui suivent, il acquiert une célébrité croissante en tant qu’écrivain. Il écrit tout d’abord des réponses enthousiastes à ses lecteurs, mais devient de plus en plus méfiant devant l’émergence de communautés de fans, notamment au sein du mouvement hippie aux États-Unis, où le livre devient un best-seller après la parution chez Ace Books d’une édition au format poche non autorisée en 1965 ; la querelle judiciaire qui s’ensuit offre encore une publicité supplémentaire au nom de Tolkien[54]. Dans une lettre de 1972, il déplore être devenu un objet de culte, mais admet que « même le nez d’une idole très modeste […] ne peut demeurer totalement insensible aux chatouillements de la douce odeur de l’encens[55] ! » Toutefois, les lecteurs enthousiastes se font de plus en plus pressants, et en 1968, lui et sa femme déménagent pour plus de tranquillité à Bournemouth, une ville balnéaire de la côte sud de l’Angleterre.
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Le travail sur Le Silmarillion occupe en pointillés les deux dernières décennies de la vie de Tolkien, sans qu’il parvienne à l'achever. Les lecteurs du Seigneur des anneaux attendent avec impatience cette suite promise, mais ils doivent se contenter du recueil de poèmes Les Aventures de Tom Bombadil (1962) et du conte Smith de Grand Wootton (1967). Durant la même période, Tolkien participe également à la traduction de la Bible de Jérusalem, publiée en 1966 : outre un travail de relecture, il en traduit le Livre de Jonas[56].
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Edith Tolkien meurt le 29 novembre 1971 à l’âge de 82 ans et est enterrée au cimetière de Wolvercote, dans la banlieue nord d’Oxford. Son mari fait graver sur sa tombe le nom « Lúthien », en référence à une histoire de son légendaire qui lui avait été en partie inspirée par la vision d’Edith dansant dans les bois, en 1917[57].
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Après le décès de sa femme, Tolkien revient passer les dernières années de sa vie à Oxford : il est logé gracieusement par son ancien college de Merton dans un appartement sur Merton Street. Le 28 mars 1972, il est fait commandeur de l’ordre de l’Empire britannique par la reine Élisabeth II[58]. Lors d’une visite chez des amis à Bournemouth, fin août 1973, il se sent mal : il meurt à l’hôpital le 2 septembre 1973, à l’âge de 81 ans. « Beren » est inscrit sous son nom sur la tombe qu’il partage avec Edith[59].
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Après avoir été baptisé au sein de l’Église d’Angleterre, Tolkien est éduqué dans la foi catholique par sa mère après sa conversion en 1900. Sa mort prématurée a une profonde influence sur son fils. Humphrey Carpenter suggère ainsi qu’il a pu trouver dans la religion une sorte de réconfort moral et spirituel[60]. Il reste fidèle à sa foi sa vie durant, et celle-ci joue un rôle important dans la conversion de son ami C. S. Lewis, alors athée, au christianisme — bien qu’il choisisse de retourner à la foi anglicane, au grand désarroi de Tolkien[61].
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Les réformes du concile Vatican II suscitent en lui des avis partagés. S’il approuve en théorie les évolutions œcuméniques apportées par ces réformes, il regrette amèrement l’abandon du latin dans la messe. Son petit-fils Simon rapporte ainsi qu’à la messe, son grand-père mit un point d’honneur à faire ses réponses en latin, et très bruyamment, au milieu des fidèles qui répondaient en anglais[62]. Clyde Kilby rappelle quant à lui le désarroi de Tolkien constatant, pendant la célébration d'une messe dans le nouveau rite, la diminution drastique du nombre de génuflexions, et son départ dépité de l'église[63].
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Tolkien est essentiellement conservateur dans ses opinions politiques, au sens où il favorise les conventions établies et l’orthodoxie et non l’innovation et la modernisation. En 1943, il écrit à son fils Christopher : « Mes opinions politiques penchent de plus en plus vers l’Anarchie (au sens philosophique, désignant l’abolition du contrôle, non pas des hommes moustachus avec des bombes) — ou vers la Monarchie « non constitutionnelle »[64]. » En 1956, il explique ne pas être démocrate « uniquement parce que « l’humilité » et l’égalité sont des principes spirituels corrompus par la tentative de les mécaniser et de les formaliser, ce qui a pour conséquence de nous donner, non modestie et humilité universelles, mais grandeur et orgueil universels[65]. »
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S’il aime l’Angleterre — « non la Grande-Bretagne et certainement pas le Commonwealth (grr !)[66] » —, Tolkien n’est cependant pas un patriote aveugle. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fustige la propagande britannique relayée par les journaux, notamment un article « appelant solennellement à l’extermination systématique du peuple allemand tout entier comme la seule mesure adéquate après la victoire militaire[67] ». Après la fin de la guerre en Europe, il s’inquiète de « l’impérialisme britannique ou américain en Extrême-Orient », affirmant : « j’ai peur de ne pas être animé par la moindre étincelle de patriotisme dans cette guerre qui se poursuit. Pour elle je ne donnerais pas un penny, encore moins un fils, si j’étais un homme libre[68]. »
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Durant la guerre d’Espagne, Tolkien exprime en privé son soutien au camp nationaliste en apprenant de Roy Campbell que les escadrons de la mort soviétiques se livrent à des destructions d’églises et au massacre de prêtres et de religieuses[69]. À une époque où de nombreux intellectuels occidentaux admirent Joseph Staline, Tolkien ne cache pas son mépris pour « ce vieux meurtrier sanguinaire », ainsi qu’il l’appelle dans une lettre à son fils Christopher en 1944[70]. Il s’oppose néanmoins avec virulence à une interprétation du Seigneur des anneaux comme une parabole anticommuniste, et dans laquelle Sauron correspondrait à Staline : « une allégorie de ce genre est totalement étrangère à ma façon de penser », écrit-il[71].
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Avant la Seconde Guerre mondiale, Tolkien exprime son opposition à Adolf Hitler et au régime nazi. Dans son roman inachevé La Route perdue et autres textes, écrit vers 1936-1937, la situation de l’île de Númenor sous le joug de Sauron peu avant sa submersion présente des points communs avec l'Allemagne de cette époque, comme le souligne Christopher Tolkien : « la disparition inexpliquée de gens impopulaires auprès du « gouvernement », les informateurs, les prisons, la torture, le secret, la crainte de la nuit ; la propagande sous forme de « révisionnisme historique », la prolifération des armes de guerre, à des fins indéterminées mais entrevues[72]. »
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En 1938, la maison d’édition Rütten & Loening, qui prépare une traduction du Hobbit en allemand, écrit à Tolkien pour lui demander s’il est d’origine aryenne. Outré, celui-ci écrit à son éditeur Stanley Unwin une lettre où il condamne les « lois démentes » du régime nazi et l’antisémitisme comme une chose « totalement pernicieuse et non scientifique » ; il se déclare par la suite disposé à « laisser en plan toute traduction allemande »[73]. Tolkien envoie à Unwin deux réponses possibles à transmettre à Rütten & Loening. Dans celle qui n’a pas été envoyée, il pointe le mauvais usage fait par les nazis du terme « aryen » (linguistique à l’origine) et ajoute :
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« Mais si je suis supposé comprendre que vous voulez savoir si je suis d’origine juive, je ne peux que répondre que je regrette de ne pouvoir apparemment compter parmi mes ancêtres personne de ce peuple si doué. Mon arrière-arrière-grand-père quitta l’Allemagne pour l’Angleterre au XVIIIe siècle : la majeure partie de mon ascendance est donc de souche anglaise, et je suis un sujet anglais — ce qui devrait vous suffire. J’ai été néanmoins habitué à regarder mon nom allemand avec fierté, même tout au long de la dernière et regrettable guerre, au cours de laquelle j’ai servi dans l’armée anglaise. Je ne peux cependant m’empêcher de faire remarquer que si des requêtes de cette sorte, impertinentes et déplacées, doivent devenir la règle en matière de littérature, alors il n’y a pas loin à ce qu’un nom allemand cesse d’être une source de fierté[74]. »
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En 1941, dans une lettre à son fils Michael, il exprime son ressentiment à l’égard d’Hitler, « ce petit ignorant rougeaud […] [r]uinant, pervertissant, détournant et rendant à jamais maudit ce noble esprit du Nord, contribution suprême à l’Europe, que j’ai toujours aimé et essayé de présenter sous son vrai jour[75] ». Après la guerre, en 1968, il s’oppose à une description de la Terre du Milieu comme un monde « nordique », expliquant qu’il n’aime pas ce mot en raison de son association à des théories racistes[76].
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La question du racisme ou du racialisme supposé de Tolkien lui-même ou de certains éléments de ses œuvres a donné lieu à un débat universitaire[77]. Christine Chism distingue trois catégories d’accusations de racisme portées à l’encontre de Tolkien ou de son œuvre : un racisme conscient, une tendance eurocentrique inconsciente, et un racisme latent dans ses premiers écrits ayant évolué vers un rejet conscient de la chose dans ses œuvres ultérieures[78].
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La plupart des accusations de racisme portent sur Le Seigneur des anneaux et peuvent se résumer par cette phrase de John Yatt : « Les hommes blancs sont bons, les hommes « noirs » sont mauvais, les orques sont pires que tout[79] ». Chris Henning affirme même que « tout l’attrait du Seigneur des anneaux réside dans le fait que c’est un ouvrage fondamentalement raciste ». Cette idée a été reprise par des auteurs comme Isabelle Smadja dans Le Seigneur des anneaux ou la tentation du mal (2002), un ouvrage critiqué pour son manque de rigueur scientifique et pour n’avoir pas tenu compte du reste de l’œuvre de Tolkien[80]. Plusieurs accusations de racisme à l’encontre du Seigneur des anneaux portent également sur les adaptations de Peter Jackson, où les Suderons sont présentés coiffés de turbans et avec une apparence orientale, ce qui a parfois été considéré tendancieux dans un contexte post-11 Septembre[81].
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En 1944, Tolkien écrit à son fils Christopher, alors en Afrique du Sud avec la Royal Air Force : « Quant à ce que tu dis ou laisses entendre de la situation « locale », j’en avais entendu parler. Je ne pense pas qu’elle ait beaucoup changé (même en pire). J’en entendais régulièrement parler par ma mère, et ai pris depuis ce temps un intérêt particulier pour cette partie du monde. La façon dont sont traités les gens de couleur horrifie pratiquement toujours ceux qui quittent la Grande-Bretagne, et pas seulement en Afrique du Sud. Malheureusement, peu retiennent très longtemps ce sentiment généreux[82]. » Il condamne publiquement la politique d’apartheid en Afrique du Sud dans son discours d’adieu à l’université d’Oxford, en 1959[83].
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Tolkien aime beaucoup la nature : sa correspondance et ses illustrations témoignent du plaisir qu'il tire à contempler les fleurs ou les oiseaux, et surtout les arbres. Sa dernière photographie, prise en août 1973 par son fils Michael, le montre appuyé au tronc d'un pin noir du jardin botanique de l'université d'Oxford qu'il aime particulièrement[84]. Cet amour de la nature se reflète dans son œuvre, notamment avec les Ents du Seigneur des anneaux, les « bergers des arbres » qui partent en guerre contre Saruman, « un ennemi aimant la machine »[85], ou les Deux Arbres qui éclairent le Valinor dans Le Silmarillion. Le symbolisme de l'arbre est également au cœur de l'histoire courte Feuille, de Niggle, inspirée par les efforts véhéments (et couronnés de succès) d'une voisine de Tolkien pour que le vieux peuplier poussant devant chez elle soit abattu[86],[87].
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Les effets de l'industrialisation déplaisent fortement à Tolkien, notamment dans leur invasion des paysages ruraux de l'Angleterre : en 1933, il est bouleversé de ne presque rien reconnaître des lieux de son enfance lorsqu'il passe par l'ancien hameau de Sarehole, rattrapé par la croissance de la zone urbaine de Birmingham. Les brouillons de son essai Du conte de fées contiennent plusieurs passages désapprobateurs à l'égard des aéroplanes et des automobiles. Il ne se coupe pas pour autant du monde moderne : il possède même une voiture dans les années 1930, et s'il finit par l'abandonner, ce n’est que lorsque la Seconde Guerre mondiale entraîne un rationnement de l’essence. Toutefois, dans les années 1950, il s'oppose violemment à un projet de contournement routier d'Oxford qui entraînerait la destruction de nombreux monuments[88].
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L’une des principales influences de Tolkien est l’auteur anglais William Morris, membre du mouvement Arts & Crafts[89]. Dès 1914, Tolkien émet le désir d’imiter ses romances au style archaïsant, entrecoupées de poèmes[90], et entame la rédaction d’une histoire de Kullervo que son biographe Humphrey Carpenter décrit comme « guère plus qu’un pastiche de Morris[91] ». Le roman de Morris The House of the Wolfings, paru en 1888, prend place dans la forêt de Mirkwood, nom d’origine médiévale également repris dans Le Hobbit[92], et Tolkien avoue la « grande dette » qu’ont les paysages des marais des Morts dans Le Seigneur des anneaux envers The House of the Wolfings et The Roots of the Mountains, paru en 1889[93]. La Source au bout du monde, autre roman de Morris, contient un personnage de roi maléfique nommé Gandolf ainsi qu'un cheval blanc très rapide à la course nommé Silverfax, qui ont pu influencer les noms respectifs du magicien Gandalf et de Shadowfax dans Le Seigneur des Anneaux[94]. Cependant, l'influence principale de Morris sur Tolkien est à rechercher dans un goût commun pour l'Europe du Nord médiévale, les archaïsmes de style, une conception proche du destin et de la quête menant le héros vers des univers enchantés. Anne Besson note que Tolkien ne pousse pas aussi loin que Morris le recours aux mots anglais archaïques, ce qui rend son style moins artificiel et plus accessible que celui de son prédécesseur[95].
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De nombreux critiques se sont penchés sur les ressemblances entre l’œuvre de Tolkien et les romans d’aventures de H. Rider Haggard, principalement Les Mines du roi Salomon (1885) et Elle (1887). Ce dernier présente une cité en ruine nommée Kôr, un nom repris tel quel par Tolkien dans les premières versions du Silmarillion, et la reine Ayesha, qui donne son titre au roman, évoque plusieurs aspects de Galadriel. Dans Les Mines du roi Salomon, la bataille finale et le personnage de Gagool rappellent la bataille des Cinq Armées et le personnage de Gollum dans Le Hobbit[96].
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Les Hobbits, l’une des créations les plus fameuses de Tolkien, ont été en partie inspirés par les Snergs du roman d’Edward Wyke-Smith The Marvellous Land of the Snergs, paru en 1924. Ce sont des créatures humanoïdes de petite taille, aimant particulièrement la nourriture et les fêtes. Concernant le nom « hobbit », Tolkien suggère également une possible influence inconsciente du roman satirique de Sinclair Lewis Babbitt, paru en 1922, dont le héros éponyme possède « la même suffisance bourgeoise que les hobbits[97] ».
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Une influence majeure de Tolkien est la littérature, la poésie et la mythologie germaniques, notamment anglo-saxonnes, son domaine d’expertise. Parmi ces sources d’inspiration, le poème anglo-saxon Beowulf, les sagas norroises comme la Völsunga saga ou la Hervarar saga, l’Edda en prose et l’Edda poétique, le Nibelungenlied et bien d’autres œuvres liées en sont les principales[98].
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Malgré les ressemblances de son œuvre avec la Völsunga saga et le Nibelungenlied, qui servirent de base à la tétralogie de Richard Wagner, Tolkien refuse toute comparaison directe avec le compositeur allemand[99], affirmant que « Ces deux anneaux [l’Anneau unique et l’Anneau des Nibelungen] sont ronds, et c’est là leur seule ressemblance[100] ». Toutefois, certains critiques estiment que Tolkien doit en fait à Wagner des éléments comme le mal inhérent à l’Anneau et son pouvoir corrupteur, deux éléments absents des légendes originales, mais centraux dans l’opéra de Wagner[101]. D’autres vont plus loin et estiment que Le Seigneur des anneaux « se trouve dans l’ombre du plus monumental encore Anneau du Nibelung de Wagner[102] ».
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Tolkien est « formidablement attiré[103] » par le Kalevala finnois lorsqu’il le découvre, vers 1910[104]. Quelques années plus tard, l’un de ses premiers écrits est une tentative de réécrire l’histoire de Kullervo[91], dont plusieurs caractéristiques se retrouvent par la suite dans le personnage de Túrin, héros malheureux des Enfants de Húrin. Plus généralement, le rôle important de la musique et ses liens avec la magie sont un élément du Kalevala également présent dans l’œuvre de Tolkien[105].
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Tolkien connaît bien le mythe arthurien, notamment le poème moyen anglais du XIVe siècle Sire Gauvain et le Chevalier vert, qu’il a édité, traduit et commenté. Toutefois, il n’apprécie pas ce corps de légendes outre mesure : « trop extravagant, fantastique, incohérent, répétitif » à son goût pour pouvoir constituer une véritable « mythologie de l’Angleterre[104] ». Cela n’empêche pas des motifs et échos arthuriens d’apparaître de manière diffuse dans Le Seigneur des anneaux, le plus évident étant la ressemblance entre les tandems Gandalf-Aragorn et Merlin-Arthur[106]. Plus généralement, des parallèles apparaissent entre les mythes celtes et gallois et l’œuvre de Tolkien, par exemple entre l’histoire de Beren et Lúthien et Culhwch ac Olwen, un récit du Mabinogion gallois[107].
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La théologie et l’imagerie catholiques ont participé à l’élaboration des mondes de Tolkien, comme il le reconnaît lui-même :
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« Le Seigneur des anneaux est bien entendu une œuvre fondamentalement religieuse et catholique ; de manière inconsciente dans un premier temps, puis de manière consciente lorsque je l’ai retravaillée. C’est pour cette raison que je n’ai pratiquement pas ajouté, ou que j’ai supprimé les références à ce qui s’approcherait d’une « religion », à des cultes et à des coutumes, dans ce monde imaginaire. Car l’élément religieux est absorbé dans l’histoire et dans le symbolisme[108]. »
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En particulier, Paul H. Kocher affirme que Tolkien décrit le mal de la façon orthodoxe pour un catholique : comme l’absence de bien. Il cite de nombreux exemples dans Le Seigneur des anneaux, comme « l’œil sans paupière » de Sauron : « la fente noire de la pupille ouvrait sur un puits, fenêtre ne donnant sur rien[109] ». Selon Kocher, la source de Tolkien est Thomas d’Aquin, « dont il est raisonnable de supposer que Tolkien, médiéviste et catholique, connaissait bien l’œuvre[110] ». Tom Shippey défend la même idée, mais, plutôt que Thomas d’Aquin, il estime que Tolkien était familier avec la traduction de la Consolation de la philosophie de Boèce réalisée par Alfred le Grand, également appelée Mètres de Boèce. Shippey soutient que la formulation la plus claire du point de vue chrétien sur le mal est celle de Boèce : « le mal n’est rien ». Le corollaire selon lequel le mal ne peut créer est à la base de la remarque de Frodon : « l’Ombre qui les a produits peut seulement imiter, elle ne peut fabriquer : pas de choses vraiment nouvelles, qui lui soient propres[111] » ; Shippey pointe des remarques similaires faites par Sylvebarbe et Elrond et poursuit en affirmant que dans Le Seigneur des anneaux, le mal apparaît parfois comme une force indépendante, non comme la simple absence de bien, et suggère que les ajouts d’Alfred à sa traduction de Boèce sont peut-être à l’origine de ce point de vue[112]. Par ailleurs, Tolkien appréciant beaucoup les Contes de Canterbury de Chaucer, il est possible qu'il ait eu connaissance de la traduction que celui-ci avait faite de La Consolation de Philosophie en moyen anglais.
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Certains commentateurs ont également rapproché Tolkien de G. K. Chesterton, autre écrivain anglais catholique utilisant le merveilleux et le monde des fées comme allégories ou symboles de valeurs et de croyances religieuses. Tolkien connaît bien l’œuvre de Chesterton, mais il est difficile de dire s’il a vraiment constitué une de ses influences[113].
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Dans l’essai Du conte de fées, Tolkien explique que les contes de fées ont cette particularité d’être à la fois cohérents en eux-mêmes et avec quelques vérités du monde réel. Le christianisme lui-même suit ce modèle de cohérence interne et de vérité externe. Son amour des mythes et sa foi profonde se rejoignent dans son affirmation selon laquelle les mythologies sont un écho de la « Vérité » divine, point de vue développé dans le poème Mythopoeia[114]. Tolkien introduit également dans Du conte du fées le concept d'eucatastrophe, un retournement de situation heureux qui constitue selon lui l’un des fondements des contes et que l’on retrouve également dans Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux.
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Tolkien commence à rédiger des poèmes dans les années 1910. Il s’agit alors de sa principale forme d’expression, loin devant la prose. Ses vers sont le plus souvent inspirés par la nature, ou bien par des ouvrages qu’il étudie et apprécie, comme les Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer ou Piers Plowman de William Langland[115]. Un trait caractéristique de ses poèmes de jeunesse est leur représentation des fées, d’inspiration victorienne : de petits êtres ailés vivant dans les prés et les bois. Par la suite, Tolkien renie cette image traditionnelle de la fée, et ses Elfes s’en détachent[116]. Néanmoins, le poème Goblin Feet (publié en 1915) connaît un succès honorable et est réédité dans plusieurs anthologies, au grand désespoir de son auteur pour qui il symbolise tout ce qu’il en est venu à détester au sujet des elfes[117]. Encouragé par ses amis du T.C.B.S., notamment par le « concile de Londres » de 1914, Tolkien envoie en 1916 un recueil de poèmes intitulé The Trumpets of Faery à la maison d’édition londonienne Sidgwick & Jackson, mais il est refusé[115].
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Après son retour de la guerre, Tolkien délaisse quelque peu les vers pour se consacrer à la rédaction des Contes perdus, en prose. Il continue toutefois à publier des poèmes dans diverses revues au cours des années 1920 et 1930[115]. Durant son séjour à Leeds, il entreprend de relater en vers allitératifs l’histoire de Túrin Turambar. Cet effort reste inachevé : Tolkien l’abandonne en 1925, après avoir rédigé un peu plus de 800 vers, pour se consacrer au Lai de Leithian, qui relate l’histoire d’amour de Beren et Lúthien en distiques octosyllabiques. Tolkien travaille sur le Lai pendant sept ans avant de l’abandonner à son tour en 1931, au vers 4 175, malgré les commentaires approbateurs de son ami C. S. Lewis[118]. Les années 1930 le voient s’essayer à de longs poèmes sur la mythologie nordique (les deux lais publiés en 2009 sous le titre La Légende de Sigurd et Gudrún et The Lay of Aotrou and Itroun publié en 2016) ou la légende arthurienne (l’inachevé La Chute d'Arthur, publié en 2013).
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Les œuvres les plus connues de Tolkien, Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux, contiennent de nombreux poèmes, décrits par Tolkien comme « partie intégrante du récit (et de la représentation des personnages[119]) », mais qui laissent souvent les critiques circonspects. Le recueil de poèmes Les Aventures de Tom Bombadil (1962), composé en grande partie de versions remaniées de poèmes écrits et publiés dans les années 1920-1930, n’attire guère l’attention, mais il est dans l’ensemble bien accueilli par la presse et par le public[120].
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Dans les années 1920, Tolkien commence à inventer des histoires pour distraire ses enfants. Bon nombre d’entre elles, comme celles du bandit Bill Stickers (littéralement « colleurs d’affiches ») et son ennemi juré, le Major Road Ahead (littéralement « croisement avec une grande route »), dont les noms s’inspirent de panneaux croisés dans la rue, ne sont cependant jamais couchées sur le papier[121]. D’autres le sont, notamment Roverandom, écrit pour consoler le petit Michael qui avait perdu son jouet préféré, Monsieur Merveille, qui relate les mésaventures du héros éponyme avec son automobile, ou Le Fermier Gilles de Ham, qui acquiert un ton plus adulte au fil des réécritures[122]. En outre, Tolkien écrit chaque année entre 1920 et 1942 une lettre illustrée censée venir du père Noël à ses enfants ; un recueil de ces Lettres du Père Noël a été édité en 1976.
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Le plus célèbre des livres pour la jeunesse de Tolkien, Le Hobbit, est également issu d’un conte imaginé par Tolkien pour ses enfants. À sa publication, en 1937, il reçoit un excellent accueil de la critique comme du public, est nommé pour la Carnegie Medal et remporte un prix décerné par le New York Herald Tribune. Il est toujours considéré comme un classique de la littérature enfantine[123]. Toutefois, quelques années plus tard, Tolkien pose un regard critique sur son livre, regrettant de s’être parfois laissé aller à un ton trop puéril. « Les enfants intelligents possédant un goût sûr (il semble y en avoir un certain nombre) ont toujours distingué comme des faiblesses, je suis heureux de le dire, les moments où le récit s’adresse directement aux enfants[124]. »
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Après le succès du Hobbit, l’éditeur de Tolkien, Stanley Unwin, le presse d’écrire une suite. Incertain, Tolkien commence par lui proposer un ouvrage très différent: Le Silmarillion, un recueil de légendes mythologiques imaginaires sur lequel il travaille depuis près de vingt ans[125].
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C’est en effet vers 1916-1917 que débute la rédaction de la première mouture des légendes du Silmarillion, Le Livre des contes perdus. Il s’agit alors d’un ensemble d’histoires racontées à Eriol, un marin danois du Ve siècle de notre ère, par les elfes de l’île de Tol Eressëa, située loin à l’Ouest. L’idée de Tolkien est alors de créer « une mythologie pour l’Angleterre » : la fin des Contes perdus, jamais rédigée, devait voir l’île de Tol Eressëa, brisée en deux, devenir la Grande-Bretagne et l’Irlande. Les elfes auraient progressivement disparu de leur ancien pays, et les chefs anglo-saxons semi-légendaires Hengist et Horsa se seraient avérés être les fils d’Eriol. Tolkien abandonne assez tôt ce projet ambitieux de « mythologie anglaise », mais il retient l’idée du marin humain servant de moyen de transmission des légendes elfiques : ce rôle est par la suite attribué à Ælfwine, un marin anglais du XIe siècle[126]. Après s'être essayé à la forme poétique dans les années 1920 avec Lai des Enfants de Húrin, puis du Lai de Leithian, Tolkien retourne à la prose dans les années 1930 et rédige un ensemble de textes qui développe son légendaire : le mythe cosmogonique de l’Ainulindalë, deux ensembles d’annales, des précis sur l’histoire des langues (Lhammas) et la géographie du monde (Ambarkanta). Au cœur de l’ensemble se trouve la Quenta Noldorinwa ou « Histoire des Noldoli », qui prend ensuite le nom de Quenta Silmarillion[127].
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Ces textes reçoivent un accueil pour le moins circonspect de la part d’Allen & Unwin. Dès décembre 1937, Tolkien entreprend donc la rédaction d’une véritable suite au Hobbit. Il lui faut près de douze années pour terminer Le Seigneur des anneaux, un roman qui a presque totalement perdu le ton enfantin de son prédécesseur en se rapprochant du ton épique et noble du Silmarillion. À sa publication, en 1954-1955, le roman reçoit un accueil varié de la part de la critique[128], mais le public le plébiscite, notamment aux États-Unis après sa parution au format poche dans les années 1960. Sa popularité n’a jamais failli depuis : traduit dans une quarantaine de langues, il a été le sujet d’innombrables articles et ouvrages d’analyse et est sorti vainqueur de nombreux sondages réalisés auprès du public[129].
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Le succès du Seigneur des anneaux assure à Tolkien que son Silmarillion, désormais très attendu, sera publié, mais il lui faut encore l’achever. L’auteur passe les vingt dernières années de sa vie à travailler en ce sens, mais la tâche se révèle ardue et il ne parvient pas à l’accomplir, victime de ses hésitations et de la simple quantité de travail de réécriture et de correction à fournir pour le rendre cohérent avec les profondes modifications apportées par Le Seigneur des anneaux[130]. Qui plus est, il se laisse fréquemment distraire en rédigeant des textes sur des points de détail en négligeant la trame principale : « La sous-création en elle-même était devenue un passe-temps qui apportait sa propre récompense, indépendamment du désir d’être édité[131]. »
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Le Silmarillion est toujours inachevé à la mort de Tolkien, en 1973. Il a fait de son troisième fils, Christopher, son exécuteur littéraire : il lui revient de procéder à l’édition de cet ouvrage. Il y travaille pendant près de quatre ans avec l’aide de Guy Gavriel Kay et réorganise les écrits hétéroclites et parfois divergents de son père sous la forme d’un texte continu, sans narrateur externe. Le Silmarillion paraît en 1977 et reçoit des critiques très variées : beaucoup jugent négativement son style archaïsant, son absence d’intrigue continue et son grand nombre de personnages[132].
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Christopher Tolkien poursuit sa tâche éditoriale jusqu'à sa mort en 2020, tout d’abord avec Contes et légendes inachevés (1980), une compilation de divers textes postérieurs au Seigneur des anneaux, de nature essentiellement narrative, puis avec les douze volumes de l’Histoire de la Terre du Milieu (1983-1996), une étude « longitudinale » des textes de son père ayant servi à l’élaboration du Silmarillion, ainsi que des brouillons du Seigneur des anneaux et d’autres écrits inédits. Les brouillons du Hobbit, laissés volontairement de côté par Christopher Tolkien durant l’élaboration de l’Histoire de la Terre du Milieu, ont été publiés à leur tour en 2007 par John D. Rateliff dans les deux volumes de The History of The Hobbit.
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Dans les années 2000 et 2010, Christopher Tolkien édite six ouvrages supplémentaires de son père. Trois d'entre eux se penchent sur les « Grands Contes » du Silmarillion : il s'agit des Enfants de Húrin (2007), Beren et Lúthien (2017) et La Chute de Gondolin (2018). Si le premier constitue une version « indépendante, à part entière[133] » de l’histoire de Túrin telle que Tolkien l'avait rédigée dans les années 1950, les deux autres se présentent comme des recueils de toutes les versions des récits concernés rédigés par Tolkien au cours de sa vie, de l'époque des Contes perdus jusqu'à sa mort, qu'elles soient achevées ou non. Les trois autres nouveaux livres de Tolkien parus durant cette période ne concernent pas la Terre du Milieu : La Légende de Sigurd et Gudrún (2009), deux longs poèmes inspirés de la mythologie nordique[134], La Chute d'Arthur (2013), une relecture du mythe arthurien, et L'Histoire de Kullervo (2015), œuvre de jeunesse qui reprend un épisode du Kalevala (2015)[135].
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Tolkien commence à dessiner et à peindre des aquarelles dans son enfance, une activité qu’il ne délaisse jamais totalement, bien que ses autres obligations ne lui laissent guère le loisir de s’y consacrer et qu’il se considère lui-même comme un artiste médiocre. Dessiner des personnages n’est pas son point fort, et la plupart de ses œuvres représentent donc des paysages, réels ou (à partir des années 1920) imaginaires, inspirés par ses lectures (le Kalevala, Beowulf) ou la mythologie naissante du Silmarillion. En vieillissant, il délaisse en partie l’art figuratif au profit de motifs ornementaux, où l’on retrouve fréquemment la figure de l’arbre, qu’il griffonne sur des enveloppes ou des journaux[136].
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Les récits qu’il imagine pour ses enfants sont également abondamment illustrés, qu’il s’agisse des Lettres du Père Noël, de Roverandom ou du Hobbit. Lorsque ce dernier est publié, il inclut quinze illustrations en noir et blanc de Tolkien (dont deux cartes), qui réalise également la jaquette du livre. L’édition américaine comprend cinq illustrations supplémentaires en couleur. En revanche, Le Seigneur des anneaux, livre coûteux à produire, n’inclut aucune illustration de Tolkien. Trois recueils d’illustrations de Tolkien ont été publiés après sa mort : Peintures et aquarelles de J. R. R. Tolkien (1979), édité par Christopher Tolkien ; J. R. R. Tolkien : artiste et illustrateur (1995), plus complet, édité par Wayne G. Hammond et Christina Scull[137] ; et enfin The Art of the Hobbit (2011), reprenant des illustrations relatives au Hobbit déjà publiées dans les deux ouvrages précédents, ainsi que plusieurs dessins et esquisses inédits[138].
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« Tolkien a redonné vie à la fantasy ; il l’a rendue respectable ; il a fait naître un goût pour elle chez les lecteurs comme chez les éditeurs ; il a ramené les contes de fées et les mythes des marges de la littérature ; il a « élevé le niveau » pour les auteurs de fantasy. Son influence est si puissante et omniprésente que pour bien des auteurs, la difficulté n’a pas été de le suivre, mais de s’en dégager, de trouver leur propre voix […] Le monde de la Terre du Milieu, comme celui des contes de fées des frères Grimm au siècle précédent, est entré dans le mobilier mental du monde occidental[139]. »
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— Tom Shippey
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Tom Shippey résume l’influence de Tolkien sur la littérature en disant qu’« il a fondé le genre de l’heroic fantasy sérieuse » : s’il n’est pas le premier auteur moderne du genre, il a marqué de son empreinte l’histoire de la fantasy grâce au succès commercial du Seigneur des anneaux, inégalé à l’époque. Ce succès donne lieu à l’émergence d’un nouveau marché dans lequel les éditeurs ne tardent pas à s’engouffrer, notamment l’Américain Ballantine Books (qui édite également Tolkien en poche aux États-Unis). Plusieurs cycles de fantasy publiés dans les années 1970 témoignent d’une forte influence de Tolkien, par exemple L’Épée de Shannara de Terry Brooks (1977), dont l’histoire est très proche de celle du Seigneur des anneaux, ou Les Chroniques de Thomas Covenant de Stephen R. Donaldson, dont l’univers de fiction rappelle la Terre du Milieu. À l’inverse, d’autres auteurs se définissent par opposition à Tolkien et aux idées qu’il leur semble véhiculer, comme Michael Moorcock (qui le fustige dans son article Epic Pooh) ou Philip Pullman, mais comme le souligne Shippey, ils doivent eux aussi leur succès à celui rencontré par Tolkien[140]. En 2008, le Times classe Tolkien en sixième position d’une liste des « 50 plus grands écrivains britanniques depuis 1945[141] ».
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En 2012, les archives de l'Académie suédoise révèlent que Tolkien faisait partie de la cinquantaine d'auteurs en lice pour le Prix Nobel de littérature en 1961. La candidature de Tolkien, proposée par son ami C. S. Lewis, est rejetée par le comité des Nobel : l'académicien Anders Österling écrit que Le Seigneur des anneaux « n'est en aucun cas de la grande littérature ». Le prix revient au Yougoslave Ivo Andrić[142].
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Dans le domaine des sciences, plus de 80 taxons ont été nommés en référence à des personnages ou d'autres éléments de l'univers de fiction de Tolkien[143]. L'Homme de Florès, hominidé découvert en 2003, est fréquemment surnommé « hobbit » en raison de sa petite taille. L'astéroïde (2675) Tolkien, découvert en 1982, est également baptisé en l'honneur de l'écrivain.
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Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux ont été l'objet de plusieurs adaptations à la télévision et au cinéma, dont les plus célèbres sont les deux séries de trois films réalisées par Peter Jackson, Le Seigneur des anneaux (2001-2003) et Le Hobbit (2012-2014). En 2019 sort Tolkien, un film réalisé par Dome Karukoski qui retrace de manière romancée la jeunesse de l'écrivain qui est interprété par l'acteur anglais Nicholas Hoult.
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La Bibliothèque nationale de France consacre à son œuvre une exposition d'envergure du 22 octobre 2019 au 16 février 2020, intitulée « Tolkien, voyage en Terre du Milieu »[144],[145]. Cette exposition se place au premier rang de fréquentation de toutes les expositions de l'histoire de la BnF[146].
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La carrière académique de Tolkien, de même que sa production littéraire, sont inséparables de son amour des langues et de la philologie. À l’université, il se spécialise dans ce domaine et obtient son diplôme en 1915 avec le vieux norrois comme spécialité. Entre 1918 et 1920, il travaille pour l’Oxford English Dictionary et contribue à plusieurs entrées commençant par la lettre « W » ; par la suite, il déclare avoir « appris davantage au cours de ces deux années que durant aucune autre période équivalente de [s]on existence[147] ». En 1920, il devient professeur assistant (reader) de langue anglaise à l’université de Leeds, et se félicite d’y avoir fait passer le nombre d’étudiants en linguistique de cinq à vingt, soit davantage proportionnellement qu’à Oxford à la même date[148], soulignant que « la philologie semble avoir perdu pour ces étudiants sa connotation de terreur, sinon celle de mystère ». Il y donne des cours sur les poèmes héroïques en vieil-anglais, sur l’histoire de l’anglais, et sur divers textes en vieil et moyen anglais, ainsi que des introductions à la philologie germanique, au gotique, au vieux norrois et au gallois médiéval[149].
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Après son arrivée à Oxford, Tolkien s’implique dans la querelle séculaire opposant, au sein de la faculté d’anglais, linguistes (« Lang ») et littéraires (« Lit »). Il se désole de la situation qu’elle entraîne concernant les programmes : en effet, les règles phonologiques que doivent apprendre les étudiants en linguistique ne s’appuient pas sur l’étude même des textes en vieil et moyen anglais, dont la lecture n’est pas au programme, ce que Tolkien juge absurde. Il propose une refonte des programmes rendant optionnelle l’étude des écrivains du XIXe siècle, afin de laisser la place aux textes médiévaux[150]. Cette réforme des programmes fait l’objet de violentes oppositions, dont celle de C. S. Lewis lui-même au début, mais est finalement adoptée en 1931[151],[152]. Malgré une opposition croissante après 1945, les programmes conçus par Tolkien restent en vigueur jusqu’à sa retraite[153].
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Parmi ses travaux académiques, la conférence de 1936 Beowulf : Les Monstres et les Critiques a une influence déterminante sur l’étude du poème Beowulf[154]. Tolkien est parmi les premiers à considérer le texte comme une œuvre d’art en soi, digne d’être lue et étudiée en tant que telle, et non comme une simple mine d’informations historiques ou linguistiques à exploiter. Le consensus de l’époque rabaisse Beowulf en raison des combats contre des monstres qu’il met en scène et regrette que le poète ne parle pas des véritables conflits tribaux de l’époque ; pour Tolkien, l’auteur de Beowulf cherche à évoquer le destin de l’humanité tout entière, au-delà des luttes tribales, ce qui rend les monstres essentiels[155].
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En privé, Tolkien est attiré par « les faits possédant une signification raciale ou linguistique[156] », et dans sa conférence de 1955 L’Anglais et le Gallois, qui illustre sa vision des concepts de langue et de race, il développe des notions de « préférences linguistiques inhérentes », opposant « la première langue apprise, la langue de la coutume » à « la langue natale »[157]. Dans son cas, il considère le dialecte moyen anglais des West Midlands comme sa « langue natale », et comme il l’écrit à W. H. Auden : « Je suis des West Midlands par mon sang (et j’ai pris goût au haut moyen anglais des West Midlands comme langue connue dès que je l’ai vu)[158] ».
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Tolkien apprend dans son enfance le latin, le français et l’allemand, que lui enseigne sa mère. Durant sa scolarité, il apprend le latin et le grec, le vieil et le moyen anglais, et se passionne pour le gotique, le vieux norrois, le gallois, qu’il découvre dans son enfance à travers des noms inscrits à la craie sur les trains qui passent non loin de sa maison à Birmingham, ainsi que le finnois. Ses contributions à l’Oxford English Dictionary et les instructions laissées aux traducteurs du Seigneur des anneaux témoignent de connaissances plus ou moins étendues en danois, en lituanien, en moyen néerlandais et en néerlandais moderne, en norvégien, en vieux-slave, en russe, en proto-germanique, en vieux saxon, en vieux haut-allemand et en moyen bas allemand[159].
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Tolkien s’intéresse également à l’espéranto, alors jeune langue internationale, née peu avant lui. Il déclare en 1932 : « J’ai de la sympathie en particulier pour les revendications de l’espéranto […] mais la principale raison de le soutenir me semble reposer sur le fait qu’il a déjà acquis la première place, qu’il a reçu le plus large accueil[160] ». Cependant, il nuance ultérieurement son propos dans une lettre de 1956 ; selon lui, « le volapük, l’espéranto, le novial, etc., sont des langues mortes, bien plus mortes que des langues anciennes que l’on ne parle plus, parce que leurs auteurs n’ont jamais inventé aucune légende espéranto[161] ».
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En parallèle à ses travaux professionnels, et parfois même à leur détriment (au point que ses publications académiques restent assez peu nombreuses), Tolkien se passionne pour les langues construites. Amoureux des mots au-delà de son métier, il a une passion qu’il appelle son « vice secret » : la construction pure et simple de tout un vocabulaire imaginaire, avec son lot de notes étymologiques et de grammaires fictives. Pas moins d’une dizaine de langues construites figurent dans Le Seigneur des anneaux, au travers des toponymes ou des noms des personnages, de brèves allusions discursives ou de chants et de poèmes. L’ensemble participe à la vraisemblance du récit, chacun des peuples de la Terre du Milieu ayant ses traditions, son histoire et ses langues[162].
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Tolkien aborde sa conception personnelle des langues construites dans son essai Un vice secret, issu d’une conférence donnée en 1931[163]. La composition d’une langue, pour lui, relève d’un désir esthétique et euphonique, participant d’une satisfaction intellectuelle et d’une « symphonie intime ». Il dit avoir commencé à inventer ses propres langues vers l’âge de 15 ans, et son métier de philologue n’est qu’un des reflets de sa passion profonde pour les langues. S’il considère avant tout l’invention d’une langue comme une forme d’art à part entière, il ne conçoit pas qu’elle puisse exister sans avoir une « mythologie » propre, à savoir un ensemble d’histoires et de légendes accompagnant son évolution, comme le montre sa remarque sur l’espéranto. Il commence à concevoir ses langues avant la rédaction des premières légendes[103]. Considérant qu’il existe un lien fondamental entre une langue et la tradition qu’elle exprime, il est naturellement amené à concevoir son propre legendarium dans lequel s’inscrivent ses langues[161] : il affirme ironiquement n’avoir écrit Le Seigneur des anneaux que dans le but d’avoir un cadre rendant naturelle une formule de salutation elfique de sa composition[164].
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Tolkien travaille durant toute sa vie sur ses langues construites sans jamais véritablement les achever. Son plaisir se trouve davantage dans la création linguistique que dans le but d’en faire des langues utilisables[165]. Si deux d’entre elles (le quenya et le sindarin) sont relativement développées, avec un vocabulaire de plus de 2 000 mots et une grammaire plus ou moins définie, beaucoup d’autres auxquelles il fait allusion dans ses écrits sont tout juste esquissées. Ces diverses langues sont néanmoins construites sur des bases linguistiques sérieuses, avec une volonté de respecter le modèle des langues naturelles. Par exemple, le khuzdul, langue des Nains, et l’adûnaic, langue des hommes de Númenor, ressemblent par certains aspects aux langues sémitiques[166], en particulier dans leur structure trilitère ou dans la présence de procédés comme la mimation. Si le quenya des Hauts-Elfes est une langue à flexions (comme le grec et le latin), son vocabulaire et sa phonologie sont conçus sur un modèle proche du finnois. Quant à la langue sindarine des Elfes Gris, elle s’inspire très librement du gallois[167] dans certains de ses aspects phonologiques, comme les mutations de consonnes initiales ou « lénitions ». Les langues de Tolkien ne sont pas pour autant de simples « copies » des langues naturelles et elles ont leurs propres spécificités.
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Tolkien imagine aussi plusieurs systèmes d’écriture pour ses langues : une écriture cursive (les Tengwar de Fëanor) et un alphabet de type runique (les Cirth de Daeron) sont illustrés dans le corps du Seigneur des anneaux. Un troisième système, les sarati de Rúmil, apparaît dans le cadre de la Terre du Milieu, mais Tolkien l’utilise également, à la fin des années 1910, pour écrire son journal[168].
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À titre posthume, ouvrages édités par Christopher Tolkien et d’autres :
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En complément de l’Histoire de la Terre du Milieu et sous l’égide de Christopher Tolkien et du Tolkien Estate, les fanzines américains Vinyar Tengwar et Parma Eldalamberon et la revue universitaire Tolkien Studies publient régulièrement des textes inédits de J. R. R. Tolkien.
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Solanum lycopersicum
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La Tomate (Solanum lycopersicum L.) est une espèce de plantes herbacées du genre Solanum de la famille des Solanacées, originaire du Nord-Ouest de l'Amérique du Sud[1], largement cultivée pour son fruit. Le terme désigne aussi ce fruit charnu. La tomate se consomme comme un légume-fruit, crue ou cuite. Elle est devenue un élément incontournable de la gastronomie dans de nombreux pays, et tout particulièrement dans le bassin méditerranéen.
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L'espèce compte quelques variétés botaniques, dont la « tomate-cerise » et plusieurs milliers de variétés cultivées (cultivars identifiés par des appellations ou des marques commerciales).
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La plante est cultivée en plein champ ou sous abri par les agriculteurs et les horticulteurs sous presque toutes les latitudes, sur une superficie d'environ trois millions d'hectares. La tomate a donné lieu au développement d'une importante industrie de transformation, pour la fabrication de concentré, de sauce tomate, notamment de sauce ketchup, de jus de légumes et de conserves.
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De grande importance économique, elle est l'objet de nombreuses recherches scientifiques. Elle est considérée comme une plante-modèle en génétique. Elle a donné naissance à la première plante génétiquement modifiée autorisée à la mise en culture et commercialisée de façon éphémère aux États-Unis dans les années 1990.
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Le substantif féminin[2],[3] « tomate » est un emprunt[2], par d'abord l'intermédiaire de l'espagnol[3] tomate puis par celle de diverses traductions[2], au nahuatl[2] (langue de la famille uto-aztèque) tomatl qui désignait le fruit de la tomatille (Physalis ixocarpa). Toutefois, le mot nahuatl xitoma(tl) (qui signifie « (le) nombril » et qui a donné en espagnol mexicain : jitomate) désigne la tomate (Lycopersicon esculentum)[4],[5]. La première attestation de « tomate » en français date de 1598 dans la traduction de l'ouvrage de José de Acosta, Historia natural y moral de las Indias, par Robert Regnauld[6],[7]. « Tomate » n'est entré dans le dictionnaire de l'Académie française qu'en 1835, le fruit s'est longtemps appelé pomme d'amour ou pomme d'or.
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Le nom de la tomate figure dans les « mots sans frontière » recensés par Sergio Corrêa da Costa[8]. On le retrouve en effet dans de nombreuses langues avec de faibles variations phonétiques et orthographiques. On a ainsi dans les langues européennes : tomato en anglais, tomate en allemand, espagnol, français et portugais, tomată en roumain, tomat en danois, norvégien, suédois et estonien, tomaat en néerlandais, tomaquet en catalan, domates en turc, à l'exception notable de l'italien pomodoro, du polonais pomidor et du hongrois paradicsom[9]. En russe, les termes tomat (томат) et pomidor (помидор) sont interchangeables.
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Solanum lycopersicum, le terme scientifique pour "tomate", est repris du grec ancien λύκος, lúkos (« loup ») et du latin persicum (« pêche ») : « pêche de loup ».
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Le plant de tomates est une plante herbacée sensible au froid, vivace en climat chaud, généralement annuelle. C'est une plante à croissance indéterminée, mais il existe des variétés à croissance déterminée, c'est-à-dire dont la fonction végétative, sur chaque tige, s'arrête précocement, puisque la tige se termine par un bouquet floral. Chez les variétés à port indéterminé, chaque bouquet floral est séparé par trois feuilles, et la plante peut croître ainsi indéfiniment. Chez les variétés à port déterminé, les inflorescences sont séparées par deux feuilles, puis une feuille, avant de se retrouver en position terminale sur la tige. La plante continue ensuite sa croissance non pas sur la tige principale, mais sur les tiges secondaires qui poussent à l'aisselle des feuilles (les « gourmands ») également de manière déterminée.
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Son port dressé en début de croissance, devient retombant ou semi-retombant au fil de la croissance et de la ramification des tiges, nécessitant des supports selon les types de culture.
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Son système racinaire est de type pivotant à tendance fasciculée. Très dense et ramifié sur les trente premiers centimètres, il peut atteindre un mètre de profondeur.
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La tige est anguleuse, épaisse aux entrenœuds, pubescente. De consistance herbacée en début de croissance, elle tend à devenir un peu ligneuse en vieillissant. La croissance de la tige, monopodiale au début devient sympodiale après 4 ou 5 feuilles, c'est-à-dire que les bourgeons axillaires donnent naissance à des ramifications successives, tandis que les bourgeons terminaux produisent des fleurs ou avortent. Les rameaux issus des bourgeons axillaires produisent des feuilles à chaque nœud et se terminent aussi par une inflorescence[10].
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La tige et les feuilles portent deux types de poils : simples ou glanduleux, ces derniers contenant une huile essentielle qui donne son odeur caractéristique à la plante.
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Les feuilles, alternes, longues de 10 à 25 cm, sont composées, imparipennées, et comprennent de 5 à 7 folioles aux lobes très découpés. Le bord du limbe est denté. Les vieilles feuilles perdent leur pouvoir photosynthétique et deviennent même nuisibles pour la plante, responsables du retard de croissance des fruits. Les professionnels les coupent, ce qui est exigeant en termes de main-d'œuvre puisque cette opération doit se renouveler toutes les semaines (feuilles au-dessus des prochains fruits à récolter).
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Les fleurs s'épanouissent du printemps à l'été (de fin mai à septembre dans l'hémisphère nord et dans l'hémisphère sud de fin novembre à mars). Elles sont réunies en cymes, inflorescences de type déterminé, cependant chez la tomate le méristème de l’inflorescence ne se termine pas par une fleur et, en fait, maintient son indétermination[11].
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La fleur de tomate est actinomorphe à symétrie pentamère. Le calice compte cinq sépales verts. Ce calice est persistant après la fécondation et subsiste au sommet du fruit. La corolle compte cinq pétales jaune vif, soudés à la base, souvent réfléchis en arrière, et formant une étoile à cinq pointes. L'androcée compte cinq étamines à déhiscence latérale introrse[N 1]. Les anthères allongées forment un cône resserré autour du pistil. Celui-ci est constitué de deux carpelles soudés, formant un ovaire supère biloculaire (à deux loges) et à placentation centrale. Chez certaines variétés, l'ovaire est pluriloculaire.
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Ces fruits charnus sont des baies normalement à deux loges, parfois trois ou plus, à graines très nombreuses. Ils sont très variés par la taille, la forme et la couleur. Leur taille va de quelques grammes (tomate groseille, tomate cerise) à près de deux kilogrammes. Leur forme est généralement sphérique, plus ou moins aplatie, plus ou moins côtelée, mais il en existe en forme de cœur ou de poire. Leur couleur, d'abord verdâtre, tourne généralement au rouge à maturité, mais il en existe des blanches, des jaunes, des noires, des roses, des bleues, des violettes, des orange et des bicolores.
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Le pédoncule des fruits présente une zone d'abscission, de sorte que le fruit mûr se détache en conservant une partie du pédoncule, ainsi que le calice. Des variétés sélectionnées pour la culture de tomate d'industrie ne présentent pas ce caractère et permettent la récolte du fruit nu. Elles comportent le gène récessif jointless provenant d'une espèce de tomates sauvages (Solanum chessmanii)[12].
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La graine est petite (250 à 350 graines par gramme) et velue ; sa germination est épigée. Après le stade cotylédonaire, la plante produit 7 à 14 feuilles composées avant de fleurir.
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Les termes utilisés pour décrire une tomate font référence à :
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La tomate cultivée a une floraison indifférente au photopériodisme (plante à jours neutres), ce qui a permis son adaptation sous diverses latitudes.
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Par ses fleurs hermaphrodites, elle est autofertile et principalement autogame. Cela résulte de la morphologie de la fleur, le style est en effet inséré dans le tube formé par les étamines, les stigmates n'apparaissant généralement pas à l'extérieur. Cela limite fortement la pollinisation croisée, sans l'interdire totalement. La pollinisation nécessite toutefois l'intervention d'un agent extérieur, le vent, certains insectes comme les bourdons, voire un vibreur, capable de faire vibrer les anthères et de libérer le pollen[13].
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Chez la tomate, la photosynthèse est du type « en C3 », c'est-à-dire qu'en première étape elle produit des glucides à trois atomes de carbone[14]. Elle est influencée notamment par la température de l'air et sa teneur en CO2 et par l'intensité lumineuse.
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La tomate, dont l'appartenance à la famille des Solanacées avait été reconnue par les botanistes de la Renaissance, a été classée scientifiquement par Linné en 1753 dans le genre Solanum, avec comme nom scientifique Solanum lycopersicum[N 2].
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Le botaniste français Joseph Pitton de Tournefort avait placé la tomate cultivée à gros fruits dans le genre Lycopersicon qu'il décrivit formellement en 1694 dans son ouvrage Institutiones rei herbariae[15]. En 1768, Philip Miller, considérant que la tomate différait substantiellement des autres espèces du genre Solanum, telles la pomme de terre et l'aubergine, la classa dans ce genre et la nomma Lycopersicon esculentum Mill[N 3]. Certains auteurs ont repris l'épithète spécifique de Linné, et l'ont nommée Lycopersicon lycopersicum ([L.] H. Karsten, publié par Gustav Hermann Karsten en 1882). Si ce nom est toujours utilisé dans la réglementation phytosanitaire internationale[16], la plupart des auteurs considèrent la différence de terminaison comme ne devant pas être prise en compte, et que Lycopersicon lycopersicum est un tautonyme, ce qui est interdit par le Code International de Nomenclature Botanique. Le nom Lycopersicon esculentum Mill. est maintenant un nomen conservandum.
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Depuis lors, la cladistique, s'appuyant sur les techniques modernes de biologie moléculaire, a conduit à inclure de nouveau la tomate dans le genre Solanum, dans le même clade que la pomme de terre (Solanum tuberosum)[17], donnant ainsi raison à Linné. Les espèces anciennement rattachées au genre Lycopersicon sont désormais regroupées dans le sous-genre Potatoe, section Petota, sous-section Lycopersicon[18] du genre Solanum.
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Le nom actuel est donc Solanum lycopersicum, bien que le nom donné par Miller soit encore utilisé dans de nombreuses publications.
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Liste des synonymes de Solanum lycopersicum[19] :
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L'espèce Solanum lycopersicum compte plusieurs variétés botaniques, dont :
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Outre Solanum lycopersicum, le genre Solanum comprend neuf (jusqu'à quinze selon certains auteurs) autres espèces de tomates[20] classées dans la section Lycopersicum. Autrefois regroupées dans le genre Lycopersicon, ces espèces sont pour la plupart originaires des régions andines du Nord-Ouest de l'Amérique du Sud, de l'Équateur au nord du Chili, et deux, Solanum chmielewskii et Solanum galapagense, endémiques des îles Galápagos. Ces tomates sauvages, pour la plupart à fruits verts ou noirs, ne sont pas comestibles, sauf Solanum pennellii, la tomate-groseille, à fruits rouges de très petite taille, qui est à la base du véritable ketchup.[réf. nécessaire]
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Ces espèces sont toutes diploïdes avec le même nombre de chromosomes (2n = 24) que la tomate cultivée. Elles n'ont pas été domestiquées, mais constituent une réserve fort utile de variabilité pour l'amélioration de la tomate domestique. Plusieurs d'entre elles peuvent s'hybrider facilement avec Solanum lycopersicum à condition de prendre cette dernière comme femelle. Pour certaines espèces, comme Solanum peruvianum et Solanum chilense, le croisement nécessite le recours à la culture d'embryons immatures[21].
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L'« amélioration » de la tomate a commencé dès la domestication de l'espèce par les anciens Mexicains. Aujourd'hui, la tomate est l'une des espèces les mieux connues en agronomie. Elle sert de modèle génétique à beaucoup de plantes et elle continue à faire l'objet de nombreux travaux, tant en zone tempérée qu'en région tropicale :
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La tomate Solanum pennellii (ex-Lycopersicon pennellii) produit un fruit naturellement sucré. Elle est à la base du véritable ketchup.[réf. nécessaire] Cette particularité est due à une enzyme spécifique — une invertase — présente chez beaucoup de fruits et de fleurs, mais particulièrement efficace chez cette tomate.
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Cette découverte, rendue publique par l'équipe israélo-américano-allemande dirigée par Dani Zamir de l'université de Jérusalem à Rehovot, découle de leurs recherches à partir de lignées isogéniques[réf. nécessaire].
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Ces recherches ont abouti à la création de la variété 'Tomaccio'.
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(pour les gènes récessifs, la couleur correspondante est celle des homozygotes).
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La marque de tomate « Flavr Savr » ou « McGregor » est une plante génétiquement modifiée mise au point par la société américaine Calgene, via la technique de l'ARN antisens avec l'objectif d'allonger la durée de vie du fruit après la récolte et par conséquent la « qualité » de la tomate pour la consommation en frais[23],[24]. Dans cette tomate, on a réussi à diminuer l'expression du gène responsable de la production de polygalacturonase, enzyme responsable de la dégradation des parois cellulaires dans la phase de mûrissement[25],[26]. Après les évaluations du risque et l'accomplissement de toutes les conditions nécessaires[27],[28], la FDA (Food and Drug Administration, États-Unis) approuva en 1994 la commercialisation de la tomate FlavrSavr, qui devint ainsi le premier produit dérivé d'une culture transgénique autorisé pour la consommation humaine[29].
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D'autres variétés transgéniques ont également reçu l'autorisation de mise en marché aux États-Unis, notamment une tomate Bt (la Bt tomato line 5345) qui a reçu le gène Cry1Ac provenant de Bacillus thuringiensis qui lui confère une résistance aux insectes de l'ordre des lépidoptères[30].
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La commercialisation de ces variétés fut éphémère, mais les chercheurs continuent de travailler dans diverses directions, comme la « tomate pourpre » créée par le Centre John Innes au Royaume-Uni dont la forte concentration en anthocyanines, responsables de la couleur pourpre du fruit, provient de gènes transférés du muflier[31], ou la tomate tolérante aux sols salés créée à partir de la variété 'Moneymaker' ayant reçu le gène AtNHX1 d'Arabidopsis thaliana[32].
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Le Consortium international du Génome de la Tomate (Tomato Genome Consortium, TGC) lancé en 2003 et regroupant 14 pays et plus de 300 chercheurs, a achevé en mai 2012 le séquençage des génomes de la tomate cultivée (Solanum lycopersicum) et de son ancêtre sauvage (Solanum pimpinellifolium)[33]. Cette avancée permettra d'accélérer les recherches, notamment pour l'amélioration variétale de la tomate. La connaissance de la séquence complète du génome de la tomate ouvre de nouvelles perspectives pour l'amélioration des qualités nutritionnelles et sensorielles et pour accroître sa capacité de résistance aux bioagresseurs et aux stress environnementaux. Les résultats ont été publiés le 31 mai 2012 dans la revue Nature[34].
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Le génome de la tomate comprend 12 paires de chromosomes (2n=24). Sa taille est estimée à 950 Mpb encodant environ 35 000 gènes. La majorité des séquences géniques, représentant 220 Mpb, est concentrée dans des régions euchromatiques contiguës dans les régions distales de chaque bras des chromosomes.
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L' International Tomato Sequencing Project s'inscrit lui-même dans un projet plus large, l'International Solanaceae Genome (SOL) Project, intéressant plusieurs espèces de Solanacées[35]. La répartition des tâches entre les pays participants a été la suivante :
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Selon les données fossiles les mieux conservées, le plus vieil ancêtre de cette plante (baptisé Physalis infinemundi) poussait dans la zone de l’actuel Antarctique, qui était alors proche de l’Australie et de l’Amérique du Sud, il y a plus de 50 millions d'années[36]. C’est ce qu’indiquent deux fossiles trouvés à Laguna del Hunco en Patagonie (Argentine). Ils ont été datés de 52,2 millions d'années (le supercontinent du Gondwana commençait alors à se disloquer). Ils présentent les silhouettes aplaties des fruits de type « lanterne », de calices à cinq lobes fortement gonflés qui semblent pouvoir jouer un rôle de flotteur (peut-être pour la dispersion des graines sur l’eau)[36]. Ils évoquent déjà les membres modernes de la famille des Solanacées[36]. Le milieu est aujourd'hui pauvre et sec mais, durant l’éocène (-56 millions à -33,9 millions d'années), il s'agissait des abords d'un lac de caldeira et le climat était plus tropical[37]. Cette découverte éclaire l'origine de la tomate pour laquelle on manquait encore de données sur les divergences phylogénétiques et moléculaires ; elle se montre plus ancienne qu’on ne le pensait et les Solanaceae auraient commencé à se diversifier avant la rupture finale du Gondwana[36].
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Les tomates contemporaines semblent toutes originaires des régions andines côtières du Nord-Ouest de l'Amérique du Sud (Colombie, Venezuela, Équateur, Pérou, Nord du Chili). C'est en effet seulement dans ces régions qu'on a retrouvé des plantes spontanées de diverses espèces de l'ancien genre Lycopersicon, notamment Solanum lycopersicum cerasiforme, la tomate cerise (aujourd'hui répandue dans toutes les régions tropicales du globe, mais suite à des introductions récentes).
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La première domestication de la tomate à gros fruits est vraisemblablement intervenue dans le Mexique actuel, où l'ont trouvée les conquérants espagnols lors de la conquête de Tenochtitlán (Mexico) par Hernán Cortés en 1519.
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Cette domestication s'est probablement produite après celle de la Tomatille (Physalis philadelphica)[38], qui était plus appréciée que la tomate à l'époque préhispanique, mais sa culture s'est marginalisée par la suite[39]. L'hypothèse d'une domestication parallèle au Pérou ne peut toutefois être définitivement écartée[40].
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Bernardino de Sahagún dans son Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne rapporte que les Aztèques préparaient une sauce associant les tomates avec du piment et des graines de courges[41],[42].
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Elle fut introduite en Europe au début du XVIe siècle par les Espagnols, d'abord en Espagne apparemment en 1523, puis en 1544 en Italie, par Naples, alors possession de la couronne espagnole[43].
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La plante étant de la même famille que la belladone, plante indigène en Europe connue pour sa toxicité, ses fruits ne furent pas considérés par les « savants » comme comestibles. Feuilles, tiges et fruits immatures de la tomate renferment en effet des gluco-alcaloïdes toxiques de type solanine et chaconine, pouvant entraîner des troubles digestifs et nerveux, parfois cardiaques. Le fruit mûr, lui, n'en contient que des traces mais cette réputation à cette époque explique la résistance initiale, l'espèce étant surtout utilisée comme plante ornementale et le fruit en médecine[44].
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La première mention de la tomate dans la littérature européenne apparaît dans un ouvrage publié pour la première fois en 1544, les Comentarii[45], de Pietro Andrea Mattioli, botaniste et médecin italien, qui en donne une description sommaire au chapitre consacré aux mandragores et l'appelle pomi d'oro (mala aurea), pomme d'or[46]. C'est probablement l'importation en Europe d'une variété au fruit jaune qui explique alors son nom latin Malum aureum qui donne pomo d'oro puis pomodoro[47].
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Elle est cultivée et consommée en Espagne probablement dès le XVIe siècle car elle figure dans des recettes de gaspacho dès le début du XVIIe[48]. Dans l'Europe du Nord, et notamment en France[49], elle est initialement considérée comme une plante ornementale, et n'est cultivée pour son fruit qu'à partir du milieu du XVIIIe siècle. Il a fallu peut-être de sévères disettes pour qu'elle change de registre classificatoire et soit considérée comme comestible[50].
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En Grande-Bretagne, John Gerard, botaniste et chirurgien anglais, fut le premier à cultiver la tomate dans les années 1590[51]. Il représenta la plante, qu'il considérait comme vénéneuse, y compris le fruit, dans son herbier, The Herball or Generall Historie of Plantes. Son avis négatif prévalut en Grande-Bretagne et dans les colonies britanniques d'Amérique du Nord pendant encore deux siècles.
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L'introduction en France fut lente. Elle commença par la Provence. En 1600, Olivier de Serres, un des premiers agronomes français, qui cultivait son domaine du Pradel dans l'Ardèche, classe la tomate parmi les plantes d'ornement. Voici ce qu'il écrivait dans Le théâtre d'agriculture et mesnage des champs :
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« Les pommes d'amour, de merveille, et dorées, demandent commun terroir et traictement, comme aussi communément, servent-elles à couvrir cabinets et tonnelles, grimpans gaiement par dessus, s'agrafans fermement aux appuis. La diversité de leur feuillage, rend le lieu auquel l'on les assemble, fort plaisant : et de bonne grace, les gentils fruicts que ces plantes produisent, pendans parmi leur rameure… Leurs fruicts ne sont bons à manger : seulement sont-ils utiles en la médecine, et plaisans à manier et flairer[52] »
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En France, à la fin du XVIIIe siècle, les qualités culinaires du fruit de la tomate sont mises en avant dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert :
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« Le fruit de tomate étant mûr est d'un beau rouge, & il contient une pulpe fine, légère & très succulente, d'un goût aigrelet relevé & fort agréable, lorsque ce fruit est cuit dans le bouillon ou dans divers ragoûts. C'est ainsi qu'on le mange fort communément en Espagne & dans nos provinces méridionales, où on n'a jamais observé qu'il produisît de mauvais effets[53]. »
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En 1760, le catalogue de la maison Andrieux-Vilmorin classe encore la tomate comme plante ornementale[54], les premières variétés potagères apparaissent dans l'édition de 1778[55] et dans le Bon jardinier en 1785.
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La diffusion de la tomate s'accéléra en France pendant la Révolution avec la montée des Provençaux à Paris pour la fête de la Fédération en 1790. Deux restaurants tenus par des Marseillais, les Trois frères provençaux et le Bœuf à la mode participèrent à la popularisation de la tomate dans la capitale[56].
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Aux États-Unis, le président Jefferson, qui avait séjourné en France de 1784 à 1789, fut au début du XIXe siècle un propagandiste de la tomate qu'il fit cultiver dans son domaine de Monticello en Virginie et entrer à la table présidentielle en 1806[57].
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En 1914, des plants à croissance déterminée apparaissent en Floride à la suite d'une mutation[58]. Ce caractère, qui facilite la mécanisation des cultures et la récolte groupée est repris dans de nombreux cultivars de tomates pour l'industrie.
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Une nouvelle phase de domestication débute aux États-Unis dans les années 1920 par un travail de sélection et d'hybridation mené tant par des institutions publiques que par des firmes privées. Le premier hybride F1 est créé en 1946[59]. Le relais est pris en Europe après guerre, notamment en France sous l'égide de l'INRA.
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En Californie, Charles M. Rick, pionnier de la recherche génétique sur les tomates, est à l'origine du C.M. Rick Tomato Genetics Resource Center de l'UC Davis, qui est une banque de gènes sur la tomate et les espèces sauvages apparentées et qui conserve la plus grande collection de graines de tomates[60]. En 1968, est fondé à Escalon, également en Californie, le California Tomato Research Institute spécialisé dans la recherche sur la tomate d'industrie.
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En 1962, Hugh Hellmut Iltis, botaniste américain connu pour ses travaux sur la téosinte, ancêtre du maïs, découvrit lors d'une expédition au Pérou une nouvelle espèce de tomate sauvage, qu'il désigna sous le code 832[61]. Cette espèce, Solanum chmielewskii[62], permit par la suite d'introduire dans des variétés de tomate d'industrie des gènes améliorant sensiblement le taux de matières sèches solubles, critère important pour la production de concentré de tomate.
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Depuis les années 1980, la tomate est devenue un légume bon marché et présent sur les étals tout au long de l'année dans les pays occidentaux.
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En 1994, commercialisation aux États-Unis par la société Calgene (rachetée en 1997 par Monsanto) de la tomate Flavr Savr, première plante transgénique autorisée à la commercialisation. Cette variété, aux fruits restant fermes plus longtemps, fut cependant retirée du marché dès 1996, son échec commercial étant imputable à ses piètres qualités gustatives et à son prix trop élevé[63]. À la même époque, au Royaume-Uni, la société Zeneca mit sur le marché du concentré à base de tomates OGM qui eut un grand succès localement, bien que le caractère OGM du produit était clairement affiché. La commercialisation cessa en 1999 du fait de l'opposition qui s'était développée dans l'opinion publique[64].
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En 2003, lancement du projet international de séquençage du génome de la tomate (International Tomato Sequencing Project) regroupant dix pays et piloté par l'université Cornell (État de New York).
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La culture de la tomate fait appel à diverses techniques : culture en plein champ, sous abri léger, en serre, culture hydroponique… dans le cadre de deux filières distinctes : la tomate de marché, pour la consommation en frais, et la tomate d'industrie pour la transformation (conserves, surgelés, plats cuisinés…). Elle est également très cultivée dans les jardins potagers des particuliers, donnant lieu à une autoconsommation importante.
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Il existe de très nombreuses variétés cultivées de Solanum lycopersicum. La sélection faite par les hommes a privilégié les plantes à gros fruits. On distingue cependant plusieurs catégories de tomates, selon le mode de croissance de la plante — indéterminé ou déterminé — et surtout selon le type de fruit :
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En Europe, certaines cultures régionales de tomates, caractérisées souvent par l'emploi de variétés locales, ont été distinguées par des appellations protégées. C'est le cas en Italie de la tomate de Pachino (pomodoro di Pachino) et de la tomate de San Marzano (pomodoro San Marzano dell’Agro Sarnese-Nocerino) qui bénéficient du label IGP (indication géographique protégée)[65].
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Plus de 4 000 variétés de tomates sont actuellement inscrites dans la base européenne des variétés de semences [66].
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En France, sur près de plus de 480 variétés inscrites au Catalogue officiel des espèces et variétés[67], près de 300 sont des hybrides F1, et plus de 175 d'entre elles sont des variétés fixées qui figurent en grande majorité sur la liste annexe des variétés sans valeur intrinsèque destinées aux jardiniers amateurs [68].
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La tomate est une plante de climat tempéré chaud. Sa température idéale de croissance se situe entre 15 °C (la nuit) et 25 °C (le jour). Elle craint le gel et ne supporte pas les températures inférieures à + 2 °C. C'est une plante héliophile, elle demande une hygrométrie moyenne, parfois un apport de CO2 (sous serre verre). Sa période de végétation est assez longue : il faut compter jusqu'à cinq à six mois entre le semis et la première récolte. La longueur du jour a aussi une grande importance. Sous les climats tempérés, la tomate poussera mieux et plus vite en juillet (durée du jour de 17 à 18 h) qu'en septembre, lorsque la durée du jour diminue (durée du jour moins de 12 h). Ceci explique aussi pourquoi la culture de la tomate s'adapte mal dans certains pays ayant pourtant un climat propice (aux Antilles par exemple) : la durée constante du jour de 12 heures n'est pas suffisante.
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La multiplication se fait par semis, opération qu'il faut faire assez tôt, vers février-mars, et donc sous abri en climat tempéré (en serre ou sous châssis vitré). Les jeunes plants obtenus sont à repiquer entre le 15 avril et le 15 mai, sitôt que la période des gelées est passée. On pourra repiquer le plant en biais (quasiment à l'horizontal en faisant un coude sur le tuteur) en enterrant le bas de la tige jusqu'aux premières feuilles. Le coude permet de ralentir le flux de sève et l'enterrement de la base du pied permet le développement de plus de racines, ce qui renforcera le plant et donnera plus de tomates.
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Il est nécessaire de les tuteurer, sauf pour les variétés à croissance déterminée pour lesquelles on prévoit seulement un paillage. La taille pratiquée traditionnellement consiste à ôter les gourmands et à étêter la tige principale après le 4e ou 5e bouquet.
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Pour ceux qui veulent se risquer à cultiver la tomate en moyenne montagne (700 à 800 m) il est possible d'avoir une production plus précoce.
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Vous pouvez ainsi obtenir de 6 à une dizaine de bouquets plus précoces qui pourront être nourris par un système racinaire développé.
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C'est une culture très exigeante, qui demande un sol profond et bien fumé, et la possibilité d'irrigation. C'est une plante neutrophile.
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Les tomates de production industrielle sont généralement cultivés hors sols dans des serres ou tunnels de plusieurs hectares sur de la laine de roche et alimentés de manière totalement artificielle par un mélange d'eau et d'engrais. On les cultive de la même façon dans les régions chaudes désertiques comme le désert du Néguev en Israël en remplaçant la laine de verre par du sable. Cela permet d'étendre considérablement la période de production en chauffant les serres en hiver.
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En serre, il est nécessaire de favoriser la nouaison dont dépend le rendement. Cela demande une bonne pollinisation des fleurs, qui est obtenue en les faisant vibrer pour favoriser la dispersion du pollen. Cela peut se faire par différentes méthodes : vibreurs électriques, ventilation forcée, mais de plus en plus on recourt à un insecte auxiliaire, le bourdon (Bombus terrestris), élevé à cet effet. Les bourdons butinant les fleurs se sont révélés plus efficaces (pollinisation vibratile) que les méthodes mécaniques. Une ruche contenant jusqu'à 200 ouvrières est nécessaire pour 2 000 m2 environ de serre[69]. Cette méthode oblige à réduire l'usage des insecticides. À défaut de fécondation, la nouaison peut aussi être améliorée par des traitements des fleurs à l'aide d'hormones (auxines).
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La maturité des tomates, critère primordial pour décider de la date de la récolte, est appréciée en fonction de la couleur, six stades-repères ont été codifiés, qui s'échelonnent sur une dizaine de jours : vert blanchâtre, point rose, tournant, rose, rouge clair, rouge foncé.
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Dans le cas des tomates destinées au marché du frais, la récolte est toujours manuelle. La tomate étant un fruit climactérique, la récolte se fait généralement à un stade de maturité incomplète, dit « tournant » (fruit encore très ferme et très faiblement coloré). Cette opération requiert une main-d'œuvre importante.
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La tomate d'industrie est récolté à maturité (lorsqu'au moins 80 % des fruits sont rouges). Elle est souvent mécanisée, surtout dans les pays développés (Europe, États-Unis). Les récolteuses à tomates sont des machines automotrices qui effectuent la récolte en un seul passage, avec un débit de 15 à 30 tonnes par heure. L'emploi de ces machines implique le choix de variétés adaptées, qui se caractérisent par une croissance déterminée, une maturation groupée des fruits, ainsi qu'une programmation des cultures en fonction des capacités de l'usine réceptrice, les tomates mûres ne pouvant être stockées[70].
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Les cultures de tomates peuvent être affectées par diverses attaques de ravageurs (insectes, acariens, nématodes, etc.) et de maladies cryptogamiques, bactériennes ou virales, par la concurrence de mauvaises herbes et par des accidents de végétation ou des agressions abiotiques, dont l'importance varie selon le type de culture et les conditions climatiques. Ravageurs et maladies de la tomate sont souvent communs à d'autres espèces de Solanacées cultivées, comme l'aubergine ou le tabac.
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Les principaux ravageurs de la tomate sont des insectes, en particulier thrips, aleurodes, pucerons, noctuelles et mouches mineuses, ainsi que des acariens et des nématodes. Ils sont dans l'ensemble moins nuisibles que les maladies[71].
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Les aleurodes des serres, ou mouches blanches des serres (Trialeurodes vaporariorum) sont à redouter dans les cultures sous abri, ainsi qu'une autre espèce apparue plus récemment, l'aleurode du tabac (Bemisia tabaci). Cette dernière transmet le virus de la maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate (TYLCV). En serre, une méthode de lutte biologique fait appel à un auxiliaire parasitoïde, Encarsia formosa (Hyménoptères) qui pond ses œufs dans les larves d'aleurodes.
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Les thrips sont de minuscules insectes piqueurs qui provoquent un jaunissement des feuilles. L'un d'eux, le thrips des petits fruits (Frankliniella occidentalis) est en outre le vecteur du virus de la maladie bronzée de la tomate (TSWV)[72].
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Les doryphores se voient parfois sur les tomates, mais préfèrent nettement les pommes de terre.
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La mineuse de la tomate (Tuta absoluta) est la larve minuscule (moins de 8 mm de long) d'un lépidoptère de la famille des Gelechiidae qui attaque les feuilles et les fruits de la tomate, ainsi que d'autres Solanacées. Ce ravageur, originaire d'Amérique du Sud, est apparu dans le bassin méditerranéen à partir de 2006 et en France en 2008[73]. La lutte contre ce nouveau ravageur passe, outre les mesures de prophylaxie, par des pièges à phéromones et l'emploi d'auxilaires parasitoïdes des œufs et des larves[74].
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Les nématodes, notamment le nématode à galles, Meloidogyne incognita, sont présents tant en culture de plein champ qu'en serre, sauf en culture hors-sol. Ils provoquent la formation de nodosités sur les racines et freinent le développement des plantes. La lutte passe par la désinfection du sol. Certaines variétés modernes sont résistantes (gène Mi), ou plus exactement tolérantes, mais certaines souches de nématodes peuvent se montrer plus virulentes. Le choix de rotations appropriées est aussi un moyen de limiter les attaques[75].
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Les limaces, notamment la limace grise, Agriolimax agrestis, peuvent attaquer les jeunes plants.
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La tomate est sensible à des maladies cryptogamiques, des maladies bactériennes et des maladies virales.
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Le fruit de la tomate peut être sujet à diverses atteintes liées à des carences physiologiques ou à des phénomènes climatiques[82].
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La gestion des mauvaises herbes dans les cultures de tomates est importante pour éviter les baisses de rendement, du fait de la concurrence des adventices, et limiter les infestations, ces plantes pouvant servir de réservoirs à divers organismes tels qu'insectes ravageurs, champignons parasites, nématodes… La lutte contre les mauvaises herbes combine diverses méthodes, notamment traitements à base d'herbicides en pré- ou post-émergence, et interventions mécanique (sarclage), ces dernières étant surtout efficaces sur les adventices annuelles au premier stade de la culture.
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Dans les pays méditerranéens, les cultures de tomates peuvent aussi être infestées par des plantes parasites des genres Orobanche (Orobanche ramosa et Orobanche aegyptiaca[83]) et Cuscute.
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La tomate est cultivée dans de nombreux pays du monde (170 selon la FAO) et sous divers climats, y compris dans des régions relativement froides grâce au développement des cultures sous abri. C'est, par le volume de production, le premier légume au niveau mondial, devant la pastèque et le chou, mais derrière la pomme de terre et la patate douce, ces deux dernières étant toutefois plutôt considérées comme des féculents[84].
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La production de tomates connait deux grandes filières : la tomate pour la consommation en frais (tomate de marché) d'une part et la tomate destinée à la transformation et la conserve (tomate d'industrie) d'autre part. Cette dernière représente environ la moitié de la production dans l'Union européenne, 80 % aux États-Unis (moyenne 1980-1987)[85] et environ 15 % en Chine (2008)[86].
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Selon les statistiques de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la production mondiale de tomates s'élevait en 2013 à 164.5 millions de tonnes pour une surface de 4,77 millions d'hectares, soit un rendement moyen de 34.5 t/ha[87].
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Ces chiffres ne tiennent toutefois compte que de la production commercialisée, et n'incluent pas les productions familiales et vivrières qui peuvent être non négligeables dans certaines régions.
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La Chine est de loin le premier producteur mondial avec un peu plus du quart du total (50.5 millions de tonnes), production destinée essentiellement (environ 85 %) au marché intérieur pour la consommation en frais[86]. Elle est suivie par cinq pays produisant plus de 5 millions de tonnes : l'Inde, les États-Unis, la Turquie, l’Égypte et l'Iran. Considérée globalement, l'Union européenne se placerait au deuxième rang avec 9,3 % de la production mondiale (15,3 millions de tonnes), dont l'Italie assure près du tiers, et les quatre pays méditerranéens produisant plus de 1 Mt (dans l'ordre : Italie, Espagne, Portugal et Grèce) un peu moins des trois quarts (72,1 %).
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Sur la période 1961-2013, la production mondiale a été multipliée par près de 6, passant de 27,6 à 164.5 millions de tonnes, soit un taux de croissance annuelle moyen de 3,5%. Cette évolution a été particulièrement forte en Asie, ainsi la Chine a décuplé sa production dans la même période, l'Inde l'a multiplié par 39.
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En Chine, le rendement moyen s'établit à 51,47 t/ha, et à 20,7 t/ha en Inde. Il s'étage entre 50 et 90 t/ha dans les pays du Sud de l'Europe, tandis que les pays du Nord, dont la production est quasi exclusivement assurée sous serre, ont des rendements records : 499 t/ha en Belgique, 484 aux Pays-Bas et 418 au Royaume-Uni. Des records de 100 kg/m2, soit 1 000 t/ha, ont même été obtenus aux Pays-Bas dans des serres avec éclairage artificiel[86].
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La production de tomates fraîches pour la transformation industrielle représente près d'un quart de la production totale (26,8 millions de tonnes, soit 23,4 % en 2002). Cette culture est pratiquée surtout dans les régions proches du 40e parallèle, essentiellement dans l'hémisphère nord (90 % du total). Il s'agit d'une culture de plein champ, de plus en plus mécanisée. Les trois principales zones de production sont la Californie, le bassin méditerranéen et la Chine. La Californie en produit 10 millions de tonnes, soit 96 % de la production des États-Unis. La production des pays du bassin méditerranéen (onze pays dont cinq de l'Union européenne) s'élève à 10,5 millions de tonnes. La production chinoise atteint 2,8 millions de tonnes en 2002, mais connaît une croissance très rapide. Les autres producteurs notables sont dans l'hémisphère nord le Canada, la Hongrie et la Bulgarie, et dans l'hémisphère sud le Brésil, le Chili et l'Argentine[88].
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Tous ces pays (à l'exception du Brésil) sont représentés par leurs organisations professionnelles de producteurs et d'industriels transformateurs au sein du Conseil mondial de la tomate d'industrie (WPTC), créée en mai 1998 et dont le siège social se trouve à Avignon (France)[89]. Les pays méditerranéens sont regroupés dans l'association méditerranéenne internationale de la tomate (Amitom), fondée en 1979 et dont le siège est également à Avignon. Cette organisation rassemble des associations professionnelles de cinq pays européens (Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal), cinq pays hors Union européenne (Israël, Égypte, Maroc, Tunisie, Turquie) et neuf membres associés provenant d'Algérie, des Émirats arabes unis, de Malte, d'Ukraine, d'Iran et de Syrie[90].
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Le premier producteur de tomates pour l'industrie, l'Italie, importe de grandes quantités de tomates de Chine (où dominent deux conglomérats Xinjiang Chalkis et COFCO Tunhe), de Californie ou encore d'Espagne, conditionnées en barils sous forme de concentré. Après avoir été transformées en ketchup et autres sauces tomate, elles sont conditionnées dans des conserves portant la mention « produites en Italie », avant d'être exportées exemptées de droits de douane, et à bon prix. Ce « tomato business » a pris une telle ampleur qu'une partie du marché de la tomate est contrôlé par l'agromafia dont le chiffre d'affaires dans ce domaine est estimé à 15,4 milliards en 2014[91].
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En France, le principal transformateur de tomates, la société S.A.S. Conserves de Provence, qui était à l'origine une coopérative agricole fondée en 1947 et qui vend ses produits sous la marque « Le Cabanon », a été rachetée en 2004 par un groupe chinois, la Xinjiang Chalkis Company Limited[92].
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En 2006, les exportations de tomates fraiches ont porté sur un peu plus de 6 millions de tonnes, soit 4,8 % de la production mondiale de l'année. Les trois premiers pays exportateurs (environ 1 million de tonnes chacun) ont été le Mexique, la Syrie et l'Espagne. Le Mexique fournit essentiellement les États-Unis, et l'Espagne l'Union européenne[84].
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La même année, les premiers pays importateurs de tomates fraiches sont dans l'ordre les États-Unis (environ 1 million de tonnes), l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et la Russie.
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Concernant la tomate transformée (pâte et purée), les principaux pays exportateurs sont en 2006 la Chine, l'Union européenne, les États-Unis, le Chili et la Turquie. Cependant, la Chine, dont la production connaît une croissance impressionnante, est de loin l'exportateur le plus important avec 675 000 tonnes de pâte exportée en 2007, chiffre multiplié par six entre 1999 et 2007[93].
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La même année, les principaux pays importateurs sont la Russie, le Japon, l'Union européenne, le Mexique et le Canada.
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L'Europe produit un peu plus de 5 millions de tonnes, l'Espagne est le premier producteur européen, devant les Pays-Bas, l'Italie, le Portugal et la France.
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En mai 2019 des centaines de tonnes de tomates sont détruites chaque semaine. Les prix pratiqués par les entreprises de la grande distribution seraient trop élevés, dissuadant les potentiels acheteurs, et les importations trop importantes, provoquant une saturation du marché[94].
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Selon les statistiques de la FAO, la consommation mondiale de tomates s'élevait en 2003 à 102,8 millions de tonnes. Elle est un peu moins concentrée que la production, les 18 premiers pays (cf. tableau ci-dessous) représentant 77 % du total. En tête figurent la Chine (24,6 %) suivie par les États-Unis (9,8 %), l'Inde (8,7 %), la Turquie (5,9 %) et l'Égypte (5,9 %)[84]. Parmi ces pays, apparaissent aussi la France, l'Allemagne et le Japon qui jouent un moindre rôle dans la production.
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Si l'on considère la consommation annuelle par habitant, Le record appartient à la Libye avec 117 kg, suivie de la Grèce (115 kg) et d'autres pays du bassin méditerranéen (dans l'ordre Tunisie, Turquie, Égypte, Italie, Liban).
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Ces chiffres ne tiennent pas compte de l'autoconsommation.
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En 2017, la France a produit 743 772 tonnes de tomates [95]principalement vendues et consommées de mars à novembre[96]. La surface cultivée est de 4 681 ha, soit un rendement de 158,9 tonnes par hectare. La Bretagne étant la première région productrice (39 % de la production, devant les Pays de la Loire 15 %)[97]. Les tomates vendues de décembre à février sont généralement importées, essentiellement du Maroc et d'Espagne. L'indication de la provenance est obligatoire[98]. Les importations se sont élevées, en 2017 à 507 136 tonnes et les exportations à 230 586 tonnes.
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La tomate est le premier légume consommé par les Français en volume, et le second fruit après la pomme, avec un peu plus de 14 kg par ménage[99] et par an[100]
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Au niveau international, des normes sont définies par le codex Alimentarius, programme commun de la FAO et de l'OMS. Elles concernent les tomates fraîches[101], les tomates en conserve[102], les jus de tomates[103] et les concentrés de tomates traités[104].
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L'importance du commerce de la tomate donne lieu à des guerres commerciales stratégiques entre les principaux pays producteurs, impliquant notamment les États-Unis, la Chine et l'Italie. Celles-ci impliquant parfois certains des plus haut responsables de ces pays. (par exemple en Chine : certains généraux de l'armée populaire de Chine) [105]
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Cette guerre concurrentielle pousse les producteurs à recourir à des pratiques de minimisation extrême des coûts, notamment humain, via la mise en œuvre de condition de travail précaire dans les exploitations (s’appuyant notamment sur une main d’œuvre issue de l'immigration) que certains dénoncent comme étant proche de l'esclavage[106],[107],[108].
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La tomate (le fruit) tient une place importante dans l'alimentation humaine. Bien que ce soit un fruit sur le plan botanique, elle se consomme comme un légume soit crue, soit en salade, souvent en mélange avec d'autres ingrédients, soit en jus, soit cuite dans d'innombrables préparations culinaires. Elles sont alors transformées industriellement, à partir de produits frais, en conserves ou surgelés, sous forme de purée, de concentré, de condiment, de sauces et de plats préparés. Des industries de transformation de la tomate sont implantées dans toutes les régions du monde et sont approvisionnées par des milliers d'hectares de culture mécanisée.
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La tomate est un aliment diététique, très riche en eau (93 à 95 %) et très pauvre en calories (17 kcal pour 100 grammes), riche en éléments minéraux et en vitamines (A, C et E)[109].
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Les glucides, 2 à 3 %, sont constitués principalement de fructose et de glucose[110].
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Les sels minéraux, dont la teneur dépend aussi du sol et des apports d'engrais, sont composés pour près de la moitié de potassium, environ 235 mg pour 100 g de tomate[110].
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La tomate contient plusieurs vitamines hydrosolubles dont la principale est la vitamine C. La teneur, de 10 à 30 mg/100 g[110], dans la tomate crue est fortement réduite dans la tomate cuite (environ 16 mg).
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La tomate mûre contient aussi plusieurs pigments de la famille des caroténoïdes, dont le ß-carotène qui possède une activité provitaminique A.
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Les teneurs exprimées en microgrammes pour 100 g de tomate crue sont indiquées dans le tableau ci-dessous[111] :
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Le lycopène est un pigment rouge et un antioxydant, que l'on retrouve à raison de 30 mg dans 200 ml de sauce tomate.
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La purée de tomate contient environ 52 ng/g de nicotine, soit environ la moitié de la teneur de l'aubergine et largement en deçà du seuil de toxicité[112].
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Certains consommateurs se plaignent du manque de goût des tomates disponibles sur le marché. Les qualités organoleptiques de ce fruit, qui incluent l'aspect, le goût et la texture, dépendent de divers paramètres liés à la génétique et aux conditions de culture, de récolte et de conservation. Le goût est lié notamment à l'équilibre entre sucres et acides, en particulier à la teneur en acide malique et en saccharose[113], et à la présence de divers arômes volatils. Cet équilibre dépend largement des conditions de mûrissement du fruit.
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Parmi les facteurs ayant entraîné une perte de goût des tomates figure la sélection de variétés dites « longue conservation » qui possèdent un gène particulier, lerin (ripening inhibitor), qui induit des effets négatifs sur la qualité dont les mécanismes sont mal connus[114]. Des recherches ont été menées sur ce sujet, notamment dans le cadre du projet EU-SOL inscrit dans le sixième programme-cadre pour la recherche et le développement technologique de l'Union européenne[115].
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La conservation des tomates à 4 °C leur fait perdre jusqu'à deux tiers des composés volatils qui contribuent à leur goût[116], tandis qu'une conservation à 20 °C développe ces composés[116]. Il est également possible de restaurer ces arômes, si la tomate a passé moins d'une semaine au réfrigérateur, en la sortant 24 h avant consommation[116].
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On trouve, dans le goût de la tomate et particulièrement de la sauce tomate, la cinquième saveur fondamentale, l'umami, qui est liée à la présence d'acide glutamique dans le fruit mûr[117].
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La tomate est aujourd'hui un légume-fruit très important en cuisine, entrant dans la composition de nombreuses recettes.
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La tomate peut se consommer soit crue, soit cuite.
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Crue, la tomate peut se manger nature, à la croque, au sel, mais elle entre le plus souvent dans la composition de salades simples ou composées, comme la salade niçoise. Elle est également l'ingrédient de base du gaspacho, soupe froide, spécialité originaire d'Andalousie.
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Cuite, la tomate se prépare de diverses manières : sautée, farcie, en sauce… C'est aussi un ingrédient de diverses sauces. La cuisson détruit une partie des vitamines mais favorise l'assimilation du lycopène.
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Les tomates vertes ou incomplètement mûres peuvent servir à la confection de confiture, ce qui est une manière d'utiliser les tomates cueillies en fin de saison qui ne peuvent atteindre une maturité complète.
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On peut décorer certains plats en confectionnant des roses en peau de tomate. Elles se font simplement en pelant une tomate bien ferme avec un couteau d'office en inox, en formant un ruban régulier qui, enroulé sur lui-même et posé sur la base de la tomate préalablement coupée, formera la « rose »[118].
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Salade caprese (tomates mozzarella).
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Bol de gaspacho andalou.
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Tomates farcies.
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La tomate fait l'objet d'une importante industrie de transformation, qui fournit au consommateur des tomates séchées, des tomates pelées en boîte, du coulis de tomate, du concentré de tomate (simple ou « double » et même triple concentration), des sauces (dont la sauce tomate, les sauces aigres-douces, le ketchup) et une boisson, le jus de tomate.
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Les deux principales transformations industrielles du jus de tomate sont la concentration et le séchage. La concentration est réalisée à chaud sous vide partiel. Selon la température de la concentration, on parlera de concentré hot break (haute température) ou cold break (température moins élevée). Le concentré hot break se caractérise par un goût de « cuit » plus intense mais surtout par une concentration de pectine plus élevée. Le concentré cold break présente un profil aromatique plus proche du jus de tomate originel mais avec un niveau de viscosité plus faible.
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Le séchage peut être réalisé par atomisation ou par cylindrage, que ce soit sur du concentré cold break ou hot break. La principale utilisation de la poudre de tomate est la soupe en poudre.
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La tomate est une source de vitamine A et de vitamine C[119].
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« La vitamine A contribue au maintien d’une peau normale, au maintien de muqueuses normales, au maintien d’une vision normale, au métabolisme normal du fer, au fonctionnement normal du système immunitaire. La vitamine A joue un rôle dans le processus de spécialisation cellulaire. »[119]
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« La vitamine C contribue à maintenir le fonctionnement normal du système immunitaire pendant et après un exercice physique intense, à la formation normale de collagène pour assurer le fonctionnement normal des vaisseaux sanguins, à la formation normale de collagène pour assurer la fonction normale des os. La vitamine C contribue à la formation normale de collagène pour assurer la fonction normale des cartilages, à la formation normale de collagène pour assurer la fonction normale des gencives, à la formation normale de collagène pour assurer la fonction normale de la peau, à la formation normale de collagène pour assurer la fonction normale des dents, à un métabolisme énergétique normal, au fonctionnement normal du système nerveux, à des fonctions psychologiques normales, au fonctionnement normal du système immunitaire, à protéger les cellules contre le stress oxydatif, à réduire la fatigue, à la régénération de la forme réduite de la vitamine E. La vitamine C accroît l’absorption de fer. »[109]
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Malgré les demandes de l'industrie agroalimentaire de faire de la tomate, un aliment anti-cancer, la Food and Drug Administration (FDA) semble assez frileuse sur le sujet.
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Elle a étudié les demandes d'allégation santé liant consommation de tomate et réduction de risque de nombreux cancers[120], et n'a accepté qu'une formulation très alambiquée[121]. Elle a surtout « rejeté le lien entre le lycopène (élément responsable des bienfaits supposés de la tomate) utilisé comme ingrédient ou supplément alimentaire et la prévention de certains cancers »[121].
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De manière plus détaillée, la FDA conclut :
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L'institut américain pour la recherche contre le cancer (en) (AICR), classe la tomate dans les aliments anti-cancer[122]. L'AICR indique même qu'il y aurait des études en cours sur le potentiel curatif de la tomate ou de l’un de ses composants le lycopène[122]. Cependant, l'AICR affirme que l'existence d'un lien entre consommation de lycopène et diminution de risque de cancer n'est démontrée que sur l'animal. Elle ajoute que sur l'humain, certaines études ont démontré un lien entre lycopène et réduction du cancer de la prostate, d'autres non, d'autres oui. Elle recommande cependant la consommation de tomate et d'autres aliments contenant du lycopène[123].
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La tomate aurait un usage traditionnel de phytothérapie [réf. nécessaire] notamment grâce à sa teneur en pigments caroténoïdes antioxydants, et plus particulièrement en lycopène, réputé pour ses propriétés anticancéreuses et de prévention contre les maladies cardiovasculaires, en particulier. Il est à noter que ce lycopène est plus facilement assimilé par la consommation de tomates cuites, la cuisson libérant les nutriments en faisant éclater les cellules végétales.
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La tomate a des propriétés diurétiques et désintoxicantes[124].
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Certaines études publiées sur United States National Library of Medicine (Bibliothèque américaine de médecine) ont révélées que la consommation fréquente ou régulière de tomate pourrait réduire le risque de développer le cancer de la prostate, aussi bien que d’autres tumeurs malignes tels que les cancers du pancréas, du poumon, du côlon, du rectum, de l’estomac, de la cavité orale, de l’œsophage, du sein et du col de l’utérus[125],[126],[127].
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Une autre étude menée chez des femmes a démontré que ce même fruit pourrait réduire leurs risques de souffrir des maladies cardiovasculaires et baisser le taux de leurs lipoprotéines de basse densité (LDL). Les chercheurs pensent que ces effets bénéfiques pourraient être dus au lycopène associé à d’autres composés antioxydants et des vitamines[128],[129].
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La plante contient dans tous ses organes de l'α-tomatine, glycoalcaloïde stéroïdal toxique, proche de la solanine de la pomme de terre, et qui peut présenter un danger pour le bétail. La tomatine a des propriétés antibiotiques et antifongiques[130]. La teneur en tomatine est faible pour les tomates rouges (mûres), de l'ordre de 0,03 à 0,08 mg/100 g, et nettement plus élevée pour les tomates vertes (immatures), de 0,9 à 55 mg/100 g, sans danger toutefois pour la consommation humaine[131].
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La consommation de tomates, en particulier de tomates crues, peut provoquer chez certaines personnes des indispositions en raison de la présence de saponines et solanine, et des réactions allergiques, pouvant aller jusqu'à un choc anaphylactique. Ce phénomène relativement rare d'allergie alimentaire est dû à la présence dans les tomates mûres de protéines de liaison avec les immunoglobulines E, dont le taux tend à augmenter avec le mûrissement du fruit[132].
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Les tomates fraîches peuvent être contaminées par la salmonelle. Cela s'est notamment produit en Amérique du Nord, vers la fin du printemps 2008 (à partir du 16 avril), entraînant leur retrait des grandes chaînes de restauration et de certains magasins. Aux États-Unis, on recensait au 11 juin 2008, dans 23 États, au moins 228 cas d'intoxications par la salmonelle dus à la consommation de tomates contaminées, provoquant 25 hospitalisations[133]. Au Canada, aucun cas n'a été rapporté, cependant, par mesure de précaution, les grandes chaînes de restauration, telles que McDonald's et KFC, avaient décidé de retirer temporairement les tomates de leur menu[134].
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Les tomates trop mûres peuvent être sujettes à diverses moisissures, comme Penicillium expansum, et contenir de ce fait des mycotoxines thermostables comme la patuline[135]. Ces mycotoxines peuvent se retrouver dans des produits dérivés comme les jus de tomate.
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Les tomates mises en vente peuvent parfois contenir des résidus de pesticides. En France, selon les contrôles effectués par la DGCCRF, cela concernait en 2004 48,5 % des échantillons analysés. Toutefois, seuls 3,5 % de ces échantillons dépassaient les LMR (limites maximales de résidus) fixées au niveau national ou européen[136].
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Le marc de tomate, sous-produit de la transformation industrielle des tomates, est parfois utilisé comme aliment du bétail[137].
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Le purin de tomate, obtenu par macération de feuilles et tiges dans l'eau, serait efficace au jardin pour prévenir ou éloigner certains insectes parasites, notamment les pucerons[138].
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Selon Victor Renaud[139], une feuille de tomate froissée frottée sur la peau contribuerait à calmer la douleur en cas de piqûre d'insecte.
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L'allure caractéristique de la tomate et l'ampleur de sa consommation induisent son usage comme thème dans la décoration et le design dans le domaine culinaire.
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À Marmande (Lot-et-Garonne) la légende de la pomme d'amour raconte comment un galant rapporta « des isles » les premières graines de tomate pour les offrir à sa belle[140]. Dans cette ville, la « Confrérie des chevaliers de la Pomme d'Amour » s'attache à promouvoir et défendre la tomate de Marmande.
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De nombreuses fêtes de la tomate sont organisées dans le monde, notamment aux États-Unis, en Europe et dans divers pays comme Israël, l'Argentine ou l'Australie. Ce sont souvent des « fêtes des plantes » axées sur la tomate et souvent d'autres légumes dans lesquelles sont présentés des fruits de nombreuses variétés, des concours des plus belles tomates, et qui sont l'occasion pour les passionnés d'échanger des semences ou de découvrir de nouvelles recettes.
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En France, une « fête de la tomate et des légumes anciens » se tient depuis quelques années à la mi-septembre à Haverskerque (Nord)[141]. À Gunnedah (Nouvelle-Galles du Sud) en Australie, la National Tomato Competition organisée en janvier est un concours de la plus grosse tomate[142].
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Celle qui est organisée chaque année en août à Bunyol, commune espagnole de la province de Valence[143], la Tomatina, se distingue par son caractère de bataille festive dans laquelle les seules munitions utilisées sont des tomates bien mûres. Une fête similaire, La Gran Tomatina Colombiana, se déroule en Colombie dans la commune de Sutamarchán chaque année en juin depuis 2005[144].
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Comme celui d'autres fruits et légumes, le nom de la tomate a été attribué à un jour de l'année dans le calendrier républicain, le 28 vendémiaire (19 octobre)[145].
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Dans la langue française une tomate désigne un cocktail constitué d'un mélange de pastis et de sirop de grenadine. C'est aussi le nom d'une couleur, le rouge tomate (code HTML #DE2916)[146].
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Expressions, en rapport avec la couleur rouge :
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Georges Perec illustre l'importance de la symbolique de la tomate dans l'art lyrique dans son inénarrable « Mise en évidence expérimentale d'une organisation tomatotopique chez la soprano (Cantatrix sopranica L.) »[148] dont la version anglaise est publiée au Seuil dans la collection « La librairie du XXe siècle » sous le titre Cantatrix sopranica L. et autres écrits scientifiques.
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La tomate est présente dans plusieurs natures mortes italiennes et espagnoles du XVIIe et XVIIe siècles[149]. À titre d'illustration, on peut citer la « nature morte aux concombres et tomates » du peintre espagnol Luis Meléndez.
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Pablo Picasso a peint en août 1944 une série de neuf tableaux représentant un plant de tomate sur le rebord d'une fenêtre. Réalisées dans l'appartement de son ancienne compagne, Marie-Thérèse Walter et de sa fille Maya à Paris, où le peintre s'était réfugié pendant les combats pour la Libération de la capitale, ces peintures sont, selon Jean Sutherland Boggs, « une métaphore pittoresque et décorative de la nécessité pour l'être humain de survivre et prospérer même sous les contraintes de la guerre »[150].
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En 1962, Andy Warhol a produit une œuvre intitulée Campbell's Soup Cans, constituée d'une série de 32 tableaux représentant une série de boîtes de soupes rouge et blanche de la société Campbell, au premier rang desquelles la soupe de tomate.
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Les formes arrondies de la tomate ont inspiré en 1971 au designer finlandais Eero Aarnio le dessin du « fauteuil tomate » (tomato chair)[151].
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Dans un registre humoristique, Alphonse Allais intitula en 1882 un tableau abstrait uniformément rouge « Récolte de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la Mer Rouge »[152].
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Chez les Bambaras, peuple d'Afrique de l'Ouest (Mali, Sénégal, Guinée), la tomate est un symbole de fécondité, et les couples doivent en manger avant de s'unir[153].
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La tomate est l'emblème, fruit ou légume officiel, de plusieurs États américains[154] :
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En outre, le jus de tomate est la boisson officielle de l'Ohio[155].
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Le parti socialiste néerlandais a adopté comme symbole une tomate rouge qui figure dans son logo.
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D'un point de vue botanique, la tomate est indiscutablement un fruit[réf. nécessaire], puisqu'elle dérive, y compris ses graines, de la transformation de l'ovaire d'une plante à fleurs. Cependant, d'un point de vue culinaire, elle n'a pas le même goût sucré que les fruits consommés comme tels, le plus souvent à la fin du repas, et est généralement servie, comme légume, dans des préparations salées, en entrée ou en salade, ou en accompagnement du plat principal. L'origine de la controverse vient du fait que les tomates sont traitées comme des fruits dans les pratiques de conserve domestique. Les tomates ont en effet une acidité suffisante pour être préparées à l'eau plutôt que dans un stérilisateur à vapeur comme c'est le cas pour les « légumes ».
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Cette controverse a eu des implications légales aux États-Unis. En 1887, des droits de douane appliqués aux légumes mais pas aux fruits ont fait du statut de la tomate un sujet d'importance au regard de la loi. La Cour suprême des États-Unis mit fin à la controverse le 10 mai 1893 en déclarant que la tomate était un légume, selon la définition populaire qui classe les légumes, généralement servis au cours du repas et non au dessert, en fonction de leur utilisation (Nix v. Heden (149 U.S. 304))[156]. La décision s'applique seulement à l'interprétation du tarif douanier du 3 mars 1883 et la Cour ne prétend pas reclasser la tomate pour d'autres considérations que celles relatives au paiement de taxes douanières.
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La tomate a été choisie comme légume-emblème officiel par l'État du New Jersey. L'Arkansas en revanche n'a pas tranché entre fruit et légume en faisant de la variété South Arkansas Vine Ripe Pink Tomato à la fois le fruit-emblème et le légume-emblème de l'État, dans une décision unique citant ses usages culinaires et la classification botanique. En 2006, la chambre des représentants de l'Ohio adopta une loi qui devait déclarer la tomate comme le fruit-emblème de l'État, mais elle ne fut pas ratifiée par le Sénat et il fallut attendre avril 2009 pour qu'une nouvelle loi fasse de la tomate le fruit officiel de l'Ohio[157]. Le jus de tomate est depuis 1965 la boisson officielle de l'Ohio. Alexander W. Livingston, originaire de Reynoldsburg (Ohio), a joué un grand rôle dans la popularisation de la tomate vers la fin des années 1800.
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Du fait de la définition scientifique du fruit, la tomate reste considérée comme un fruit aux États-Unis dès lors qu'il ne s'agit pas de questions douanières. Ce n'est d'ailleurs pas le seul fruit botanique consommé comme légume : l'aubergine, le concombre et les courges de toutes sortes partagent la même ambiguïté.
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L'immense pied de tomate qui pousse dans les serres expérimentales du parc Disney d'Orlando en Floride est probablement le plus grand du monde. La plante a été reconnue par le Livre Guinness des records pour sa production de 32 000 tomates d'un poids total de 522 kg. Elle produit des milliers de tomates en même temps sur un seul pied. Yong Huang, directeur de science agricole à Epcot, a découvert ce plant unique à Pékin (Chine), où il a été créé par hybridation[158]. Huang en rapporta des graines à Epcot et fit construire une serre spécialisée. Les tomates, qui ont la taille d'une balle de golf, sont servies dans les restaurants du parc Disney. Les visiteurs peuvent voir ce pied de tomate record en empruntant le parcours en bateau Living with the Land du parc d'Epcot[159].
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La plus grosse tomate jamais récoltée pesait 3,814 kg. Cette tomate de la variété 'Big Zac' fut cueillie aux États-Unis en 2014 dans sa serre au Minnesota par un certain Dan McCoy.
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La plus grosse tomate jamais récoltée en Europe pesait 3,795 kg. Cette tomate qui est aussi de la variété 'Big Zac' fut cueillie en France en 2015 dans sa serre en Dordogne à Carsac de Gurson par un certain Fabrice Boudyo.
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Une tombe est le lieu où sont déposés un corps ou les restes d'un corps mort (humain ou animal). Ce lieu est ensuite comblé ou recouvert. Cet acte, appelé inhumation, est intentionnel au sens anthropologique et s'accompagne généralement d'un rituel[1].
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Le mot tombe vient du grec ancien tymbos (τύμβος) qui désigne ici « le tertre, la butte de terre » qui est le résultat d'un acte funéraire, à savoir le creusement d'une fosse d'ensevelissement[2].
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« Tombe » et « sépulture » (du latin sepulcrum, le sépulcre, sepelio, ensevelir) sont a priori synonymes car si la sépulture désigne bien le rituel funéraire accompagnant l'inhumation, elle signifie aussi, par métonymie, le lieu d'inhumation lui-même (fosse, tombe à inhumation, mausolée)[3].
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L'archéologie distingue deux sortes de tombes : individuelle ou collective (sépultures multiples — plusieurs sujets déposés en une seule fois — et sépultures collectives — sujets déposés en plusieurs fois —), et il faut qu'il subsiste suffisamment d'indices (ossements, mobilier funéraire, structure constituée à l'occasion du rite funéraire) sur ces dépôts pour que l'archéologue y décèle un geste funéraire[4].
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La tombe, lieu consacré et spécifique, consiste généralement en une fosse ou un caveau sans que nécessairement n'apparaissent par-dessus de signes mémoriels (le sema des anciens grecs : la « marque du souvenir »). Si la tombe est anonyme en surface, elle peut être signifiante en son contenu et contenant : l'archéologie funéraire (ou la paléopathologie) travaille ici à signifier ce qui est enseveli. Le fait de recouvrir d'une dalle (ou d'une pierre tombale), sur laquelle peuvent être inscrits des signes rappelant l'identité du corps mort ainsi que ses actes, caractérise des pratiques funéraires relativement récentes au regard de l'histoire de l’humanité : prénom et nom, date de naissance et de mort, parfois une épitaphe, un tombeau, un monument funéraire pour commémorer le souvenir d'un ou de plusieurs morts, etc.
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Les tombes sont le plus souvent regroupées dans des espaces dédiés. champs funéraires préhistoriques, nécropoles antiques, puis cimetières, qui se distinguent généralement de l'espace urbain lié à l'habitat et qui peuvent être structurés en trois espaces, à savoir : l'espace sépulcral, l'espace religieux sacré et l'espace cérémoniel public.
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Les tombes peuvent aussi se trouver dans des cryptes privées, des églises, etc.
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Les plus anciennes tombes isolées remontent au paléolithique moyen, des tombes à même le sol d'habitat ou des fosses sépulcrales ayant été trouvées au Proche-Orient et datent d'environ 100 000 ans. Ces tombes moustériennes sont liées à l'Homme de Néandertal en Europe et aux premiers Homo sapiens au Proche-Orient (grottes de Qafzeh, d'Es Skhul), elles se localisent principalement dans des grottes et abris sous-roche. Des vestiges osseux animaux considérés comme des offrandes sont parfois associés aux individus ensevelis (l'interprétation de la « tombe aux fleurs » de Shanidar reste encore controversée)[5].
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Au Paléolithique supérieur apparaissent des preuves indiscutables de sépultures multiples (au Magdalénien et Gravettien, les études d'archéothanatologie montrent des manipulations de corps qui sont souvent démantibulés et parfois placés dans des tombes collectives) et d'inhumations à l'extérieur des grottes, accompagnées d'un rituel funéraire structuré (position repliée, le corps saupoudré d'ocre et couché sur le côté, associé à des parures en coquillages, en dents d'animaux)[6].
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La première sépulture à être identifiée comme un défunt enterré en France est celle de l'homme de Chancelade découverte en 1888[7]. La plus ancienne sépulture découverte en France est le squelette La Chapelle-aux-Saints 1 mis au jour en 1908 ; il s'agit d'un néandertalien datant d'environ 60 000 ans[8].
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Au Mésolithique, alors que persistent des tombes individuelles (de type ciste), la formation progressive des nécropoles où les morts sont séparés des lieux de culte et des habitats (les premiers mégalithes faisant office de ces « villages au morts ») va de pair avec la multiplication des tombes collectives, tandis qu'en Europe méditerranéenne, les morts sont enterrés sous la maison[9].
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Le Néolithique se caractérise par une grande diversité des pratiques funéraires avec des tombes individuelles ou plurielles, plates ou sous tumulus, en pleine terre ou dans des cercueils en planches assemblées, dans des nécropoles, des champs funéraires ou sous des habitats, les corps pouvant être inhumés, incinérés, démantibulés, jetés dans des fosses désaffectées ou détournées de leur usage initial de stockage (tombes à silos, puits). Le rituel funéraire de l'inhumation quant à lui se stéréotype : corps couché sur le dos, jambes allongées[7]. Parallèlement se développe dans tout l'espace néolithique un « culte des crânes » des ancêtres installés dans les habitations ou dans des « maisons des morts »[10]. Le mobilier funéraire qui révèle les distinctions sexuelles et le statut social comprend surtout de la céramique et de l'outillage lithique[11].
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Dans les tombeaux de l'Antiquité, les tombes familiales sont regroupées dans des excavations ou des édifices et les divers objets accompagnant le défunt dans son voyage vers l'au-delà, tels que des bijoux, de la nourriture, constituent pour les archéologues, une source d'information riche sur la vie, la culture et les croyances du passé, avec comme exemple notable le mobilier funéraire et les fresques des tombes étrusques datant de l'Italie pré-romaine. Le sarcophage semble avoir désigné à cette époque tous les réceptacles funéraires. L'antiquité gréco-romaine voit le développement des stèles funéraires.
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La christianisation de l'Europe barbare privilégie les tombes dans des cimetières près des églises dans lesquelles les morts sont inhumés et non plus incinérés, les plus riches pouvant s'offrir des tombes dans les lieux de culte (églises, chapelles, monastères) : cette inhumation ad sanctos (« près des Saints ») qui va à l'encontre de la doctrine officielle exprimées dans le traité De cura pro mortuis gerenda écrit vers 421 par saint Augustin, permet de bénéficier de leur virtus[12].
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L'inhumation au Moyen Âge se réalise essentiellement sur une bière (du francisque bëra, « civière » transportant le mort jusqu'à sa tombe), à même le sol, du Ve siècle au VIIIe siècle avant d'être progressivement remplacée par le cercueil en bois pour les personnes aisées, les sarcophages étant destinés à cette époque aux personnages au statut social élevé[13].
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À partir du XIVe siècle, la peur de la décomposition des chairs et de la disparition des corps voit la réémergence du cercueil qui se répand dans toutes les couches de la société ou du sarcophage en plomb qui permettent tous deux une meilleure conservation du corps[14].
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Les tombes sont aujourd'hui principalement situées dans des cimetières.
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Les années 1990 voient l'apparition de l'enterrement naturel qui fournit une alternative écologique aux enterrements traditionnels en inhumant le corps à même le sol ou dans un cercueil en pin, bambou, osier, etc. L'éco-cimetière abrite des tombes non plus marquées par une stèle mais par un arbre, une plante.
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Les tombes des souverains français sont situées, pour la plupart, dans la nécropole royale de la basilique de Saint-Denis.
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La partition du corps (dilaceratio corporis, « division du corps » en cœur, entrailles et ossements[15]) avec des sépultures multiples[16] devient à partir du XIIIe siècle un privilège[17] de la dynastie capétienne dans le royaume de France (majoritairement les rois, parfois les reines ou les proches, et ce malgré l'interdiction par une décrétale en 1299 du pape Boniface VIII qui voit cette pratique se répandre chez certains membres de la Curie romaine[18]), ce qui permet la multiplication des lieux de commémoration (sépultures multiples avec un tombeau de corps, un tombeau de cœur et un tombeau d'entraille, comme les gisants royaux à entrailles de l'abbaye de Maubuisson[19])[20].
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Tombe d'Émile Zola.
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Tombe d'Étienne François Sallé de Chou.
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La tombe d'un inconnu dans l'Idaho.
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Tombes d'un cimetière juif abandonné en République tchèque.
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Tombe d'un chef viking dans les îles Féroé.
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Tombe d'un marin en Estonie surmontée d'une croix en bois.
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La tombe de Louis et Anna Gonse, dans l'ancien cimetière de Cormeilles-en-Parisis.
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Tombes dans le cimetière du château Ashby à Northamptonshire, Angleterre.
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Mémorial Anne Frank à Bergen-Belsen, Allemagne.
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Tombes anthropomorphes, Espagne.
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Tombe de David Ben Gourion dans le kibboutz de Sde Boker, dans le Néguev.
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Tombe musulmane Tatar à Kruszyniany, Pologne.
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Tombes de soldats allemands de la Seconde Guerre mondiale, France.
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Tombes catholiques, Norvège.
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Tombe du docteur John Conolly (27 mai 1794 - 5 mars, 1866), Kensington Cimetière, Londres.
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Tombe à chevalets à Saint-Pierre-d'Exideuil.
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Cimetière de Suresnes, France.
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Tombes du Cimetière de chiens au Château de Kunštát, République tchèque.
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Épitaphe de Félix Arvers à Cézy.
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Tombe de Roland Moreno, inventeur de la carte à puce, Cimetière du Montparnasse, Paris.
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Tombe pyramidale de Philippe-Louis Mangay (1782-1842) à Freyming-Merlebach.
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Chapelle funéraire en pierre de taille de la famille Ciciarelli.
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Tombe de Chateaubriand à Saint-Malo. Elle ne comporte aucune inscription.
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Tombe de Gaston Defferre, composée d'un rocher brut des Cévennes.
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De nos jours, en France, il est obligatoire d'entretenir une sépulture à partir du moment où on est propriétaire ou ayant droit. À défaut, la commune peut décider de la reprise de la sépulture pour l'attribuer à une autre famille.
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En effet, avec des concessions qui étaient vendues à perpétuité auparavant, les traces ou l'intérêt des descendants se perdent avec le temps et les générations, et il n'était pas rare de voir de nombreuses sépultures en état complet d'abandon. Souvent recouvertes de mousse, affaissées, ou carrément démantelées pour les plus vieilles. Pour éviter cela, une législation très stricte a été mise en place.
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L'intérêt est à la fois sanitaire, pour éviter les accidents du public, visuel, pour conserver un cadre agréable dans le cimetière, mais également pour pallier le manque de place dans les cimetières.
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Selon le Code Général des Collectivités Territoriales, une commune peut décider de l'état d'abandon d'une sépulture, puis après une procédure très réglementée[21] et avertissement des ayants droit, reprendre la sépulture si aucun travail de rénovation n'a été réalisé dans les temps.
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Une tombe est le lieu où sont déposés un corps ou les restes d'un corps mort (humain ou animal). Ce lieu est ensuite comblé ou recouvert. Cet acte, appelé inhumation, est intentionnel au sens anthropologique et s'accompagne généralement d'un rituel[1].
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Le mot tombe vient du grec ancien tymbos (τύμβος) qui désigne ici « le tertre, la butte de terre » qui est le résultat d'un acte funéraire, à savoir le creusement d'une fosse d'ensevelissement[2].
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« Tombe » et « sépulture » (du latin sepulcrum, le sépulcre, sepelio, ensevelir) sont a priori synonymes car si la sépulture désigne bien le rituel funéraire accompagnant l'inhumation, elle signifie aussi, par métonymie, le lieu d'inhumation lui-même (fosse, tombe à inhumation, mausolée)[3].
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L'archéologie distingue deux sortes de tombes : individuelle ou collective (sépultures multiples — plusieurs sujets déposés en une seule fois — et sépultures collectives — sujets déposés en plusieurs fois —), et il faut qu'il subsiste suffisamment d'indices (ossements, mobilier funéraire, structure constituée à l'occasion du rite funéraire) sur ces dépôts pour que l'archéologue y décèle un geste funéraire[4].
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La tombe, lieu consacré et spécifique, consiste généralement en une fosse ou un caveau sans que nécessairement n'apparaissent par-dessus de signes mémoriels (le sema des anciens grecs : la « marque du souvenir »). Si la tombe est anonyme en surface, elle peut être signifiante en son contenu et contenant : l'archéologie funéraire (ou la paléopathologie) travaille ici à signifier ce qui est enseveli. Le fait de recouvrir d'une dalle (ou d'une pierre tombale), sur laquelle peuvent être inscrits des signes rappelant l'identité du corps mort ainsi que ses actes, caractérise des pratiques funéraires relativement récentes au regard de l'histoire de l’humanité : prénom et nom, date de naissance et de mort, parfois une épitaphe, un tombeau, un monument funéraire pour commémorer le souvenir d'un ou de plusieurs morts, etc.
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Les tombes sont le plus souvent regroupées dans des espaces dédiés. champs funéraires préhistoriques, nécropoles antiques, puis cimetières, qui se distinguent généralement de l'espace urbain lié à l'habitat et qui peuvent être structurés en trois espaces, à savoir : l'espace sépulcral, l'espace religieux sacré et l'espace cérémoniel public.
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Les tombes peuvent aussi se trouver dans des cryptes privées, des églises, etc.
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Les plus anciennes tombes isolées remontent au paléolithique moyen, des tombes à même le sol d'habitat ou des fosses sépulcrales ayant été trouvées au Proche-Orient et datent d'environ 100 000 ans. Ces tombes moustériennes sont liées à l'Homme de Néandertal en Europe et aux premiers Homo sapiens au Proche-Orient (grottes de Qafzeh, d'Es Skhul), elles se localisent principalement dans des grottes et abris sous-roche. Des vestiges osseux animaux considérés comme des offrandes sont parfois associés aux individus ensevelis (l'interprétation de la « tombe aux fleurs » de Shanidar reste encore controversée)[5].
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Au Paléolithique supérieur apparaissent des preuves indiscutables de sépultures multiples (au Magdalénien et Gravettien, les études d'archéothanatologie montrent des manipulations de corps qui sont souvent démantibulés et parfois placés dans des tombes collectives) et d'inhumations à l'extérieur des grottes, accompagnées d'un rituel funéraire structuré (position repliée, le corps saupoudré d'ocre et couché sur le côté, associé à des parures en coquillages, en dents d'animaux)[6].
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La première sépulture à être identifiée comme un défunt enterré en France est celle de l'homme de Chancelade découverte en 1888[7]. La plus ancienne sépulture découverte en France est le squelette La Chapelle-aux-Saints 1 mis au jour en 1908 ; il s'agit d'un néandertalien datant d'environ 60 000 ans[8].
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Au Mésolithique, alors que persistent des tombes individuelles (de type ciste), la formation progressive des nécropoles où les morts sont séparés des lieux de culte et des habitats (les premiers mégalithes faisant office de ces « villages au morts ») va de pair avec la multiplication des tombes collectives, tandis qu'en Europe méditerranéenne, les morts sont enterrés sous la maison[9].
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Le Néolithique se caractérise par une grande diversité des pratiques funéraires avec des tombes individuelles ou plurielles, plates ou sous tumulus, en pleine terre ou dans des cercueils en planches assemblées, dans des nécropoles, des champs funéraires ou sous des habitats, les corps pouvant être inhumés, incinérés, démantibulés, jetés dans des fosses désaffectées ou détournées de leur usage initial de stockage (tombes à silos, puits). Le rituel funéraire de l'inhumation quant à lui se stéréotype : corps couché sur le dos, jambes allongées[7]. Parallèlement se développe dans tout l'espace néolithique un « culte des crânes » des ancêtres installés dans les habitations ou dans des « maisons des morts »[10]. Le mobilier funéraire qui révèle les distinctions sexuelles et le statut social comprend surtout de la céramique et de l'outillage lithique[11].
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Dans les tombeaux de l'Antiquité, les tombes familiales sont regroupées dans des excavations ou des édifices et les divers objets accompagnant le défunt dans son voyage vers l'au-delà, tels que des bijoux, de la nourriture, constituent pour les archéologues, une source d'information riche sur la vie, la culture et les croyances du passé, avec comme exemple notable le mobilier funéraire et les fresques des tombes étrusques datant de l'Italie pré-romaine. Le sarcophage semble avoir désigné à cette époque tous les réceptacles funéraires. L'antiquité gréco-romaine voit le développement des stèles funéraires.
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La christianisation de l'Europe barbare privilégie les tombes dans des cimetières près des églises dans lesquelles les morts sont inhumés et non plus incinérés, les plus riches pouvant s'offrir des tombes dans les lieux de culte (églises, chapelles, monastères) : cette inhumation ad sanctos (« près des Saints ») qui va à l'encontre de la doctrine officielle exprimées dans le traité De cura pro mortuis gerenda écrit vers 421 par saint Augustin, permet de bénéficier de leur virtus[12].
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L'inhumation au Moyen Âge se réalise essentiellement sur une bière (du francisque bëra, « civière » transportant le mort jusqu'à sa tombe), à même le sol, du Ve siècle au VIIIe siècle avant d'être progressivement remplacée par le cercueil en bois pour les personnes aisées, les sarcophages étant destinés à cette époque aux personnages au statut social élevé[13].
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À partir du XIVe siècle, la peur de la décomposition des chairs et de la disparition des corps voit la réémergence du cercueil qui se répand dans toutes les couches de la société ou du sarcophage en plomb qui permettent tous deux une meilleure conservation du corps[14].
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Les tombes sont aujourd'hui principalement situées dans des cimetières.
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Les années 1990 voient l'apparition de l'enterrement naturel qui fournit une alternative écologique aux enterrements traditionnels en inhumant le corps à même le sol ou dans un cercueil en pin, bambou, osier, etc. L'éco-cimetière abrite des tombes non plus marquées par une stèle mais par un arbre, une plante.
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Les tombes des souverains français sont situées, pour la plupart, dans la nécropole royale de la basilique de Saint-Denis.
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La partition du corps (dilaceratio corporis, « division du corps » en cœur, entrailles et ossements[15]) avec des sépultures multiples[16] devient à partir du XIIIe siècle un privilège[17] de la dynastie capétienne dans le royaume de France (majoritairement les rois, parfois les reines ou les proches, et ce malgré l'interdiction par une décrétale en 1299 du pape Boniface VIII qui voit cette pratique se répandre chez certains membres de la Curie romaine[18]), ce qui permet la multiplication des lieux de commémoration (sépultures multiples avec un tombeau de corps, un tombeau de cœur et un tombeau d'entraille, comme les gisants royaux à entrailles de l'abbaye de Maubuisson[19])[20].
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Tombe d'Émile Zola.
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Tombe d'Étienne François Sallé de Chou.
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La tombe d'un inconnu dans l'Idaho.
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Tombes d'un cimetière juif abandonné en République tchèque.
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Tombe d'un chef viking dans les îles Féroé.
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Tombe d'un marin en Estonie surmontée d'une croix en bois.
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La tombe de Louis et Anna Gonse, dans l'ancien cimetière de Cormeilles-en-Parisis.
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Tombes dans le cimetière du château Ashby à Northamptonshire, Angleterre.
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Mémorial Anne Frank à Bergen-Belsen, Allemagne.
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Tombes anthropomorphes, Espagne.
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Tombe de David Ben Gourion dans le kibboutz de Sde Boker, dans le Néguev.
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Tombe musulmane Tatar à Kruszyniany, Pologne.
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Plaque tombale de deux victimes de la catastrophe de la station Couronnes, cimetière de Châlus, Haute-Vienne, France.
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Tombes de soldats allemands de la Seconde Guerre mondiale, France.
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Tombe de Karl Popper à Vienne, Autriche.
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Tombes catholiques, Norvège.
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Tombe du docteur John Conolly (27 mai 1794 - 5 mars, 1866), Kensington Cimetière, Londres.
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Tombe à chevalets à Saint-Pierre-d'Exideuil.
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Cimetière de Suresnes, France.
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Tombes du Cimetière de chiens au Château de Kunštát, République tchèque.
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Épitaphe de Félix Arvers à Cézy.
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Tombe de Roland Moreno, inventeur de la carte à puce, Cimetière du Montparnasse, Paris.
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Tombe pyramidale de Philippe-Louis Mangay (1782-1842) à Freyming-Merlebach.
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Chapelle funéraire en pierre de taille de la famille Ciciarelli.
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Tombe de Chateaubriand à Saint-Malo. Elle ne comporte aucune inscription.
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Tombe de Gaston Defferre, composée d'un rocher brut des Cévennes.
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De nos jours, en France, il est obligatoire d'entretenir une sépulture à partir du moment où on est propriétaire ou ayant droit. À défaut, la commune peut décider de la reprise de la sépulture pour l'attribuer à une autre famille.
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En effet, avec des concessions qui étaient vendues à perpétuité auparavant, les traces ou l'intérêt des descendants se perdent avec le temps et les générations, et il n'était pas rare de voir de nombreuses sépultures en état complet d'abandon. Souvent recouvertes de mousse, affaissées, ou carrément démantelées pour les plus vieilles. Pour éviter cela, une législation très stricte a été mise en place.
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L'intérêt est à la fois sanitaire, pour éviter les accidents du public, visuel, pour conserver un cadre agréable dans le cimetière, mais également pour pallier le manque de place dans les cimetières.
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Selon le Code Général des Collectivités Territoriales, une commune peut décider de l'état d'abandon d'une sépulture, puis après une procédure très réglementée[21] et avertissement des ayants droit, reprendre la sépulture si aucun travail de rénovation n'a été réalisé dans les temps.
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Anthony Charles Lynton Blair, dit Tony Blair [ˈtəʊni blɛə(ɹ)][1], né le 6 mai 1953 à Édimbourg (Écosse), est un homme d'État britannique, membre du Parti travailliste et Premier ministre du Royaume-Uni du 2 mai 1997 au 27 juin 2007.
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Durant sa période à la tête du Parti travailliste (Labour Party), puis comme chef du gouvernement, Tony Blair réforme en profondeur l'idéologie et la pratique du travaillisme britannique, largement converti à l'économie de marché. Le courant de pensée de Tony Blair, défini comme une « troisième voie » entre la gauche et la droite traditionnelles, est surnommé le « blairisme ». Dans l'histoire du parti travailliste britannique, la période d'hégémonie de Blair et de son entourage est surnommée le New Labour. Il a engagé son pays dans cinq conflits en six ans : en Irak en 1998 ; au Kosovo en 1999 ; en Sierra Leone en 2000 ; en Afghanistan en 2001 ; et à nouveau en Irak en 2003.
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Remplacé par son ministre des Finances, Gordon Brown, il est nommé représentant au Proche-Orient du Quartet (Organisation des Nations unies, Union européenne, États-Unis, Russie). Depuis qu'il a quitté ses fonctions politiques, il fait fortune comme consultant et conférencier. Il crée début 2009 une société commerciale baptisée « Tony Blair Associates »[2].
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Bien que son héritage demeure très controversé jusque dans son propre parti, il continue à intervenir ponctuellement dans le débat politique britannique.
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Anthony Charles Lynton Blair est né à Édimbourg en Écosse, il est le second fils de Leo Blair et de sa femme Hazel (née Corscadden).
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Son père a étudié le droit et est devenu avocat. Bien qu'ayant eu des sympathies communistes dans sa jeunesse, il milita ensuite pour le Parti conservateur.
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De confession anglicane, Tony Blair débuta sa scolarité à Adélaïde en Australie, et la poursuivit à la Chorister School (en) à Durham, puis au Fettes College (en) à Édimbourg, un internat privé. Son grand-père, riche homme d'affaires, finance ses études. Après le lycée il étudia le droit au St John's College à Oxford. Durant ses années à l'université, il jouait de la guitare et chantait dans un groupe nommé les Ugly Rumours. Après son diplôme, il fut engagé en tant qu'avocat chez Derry Irvine (en), qui devint plus tard lord chancelier (équivalent de ministre de la Justice). C'est dans ce cabinet qu'il rencontra sa future femme Cherie Booth.
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Il vécut quelques années en France, exerçant le métier de barman, puis travaillant aux assurances Gan, ce qui lui donne une certaine aisance avec la langue française. Devenu Premier ministre, il passe plusieurs étés à Saint-Martin-d'Oydes, en Ariège, dans l'ancienne maison de Pierre Dumas[réf. nécessaire].
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Tony Blair et Cherie Booth se marièrent le 29 mars 1980. Le couple a quatre enfants : trois fils et une fille. Anglican proche de la sensibilité anglo-catholique, pratiquant, mais pas particulièrement religieux, il se convertit officiellement au catholicisme le 21 décembre 2007 lors d'une cérémonie dirigée par le cardinal Cormac Murphy-O'Connor, primat de l'Église catholique en Angleterre et au pays de Galles, ayant attendu de quitter son poste, tous les Premiers ministres britanniques ayant été anglicans[3].
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Après avoir obtenu son diplôme d'avocat en 1975, il rejoignit le Parti travailliste (Labour Party). Il échoua aux élections du Parlement en 1982 n'obtenant que 10 % des suffrages. Mais il impressionna néanmoins le chef du parti Michael Foot.
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En 1983, il réussit à gagner le siège de la circonscription de Sedgefield, près de Durham, la ville où il a grandi, dans le Nord-Est de l'Angleterre. Il faisait alors partie du courant réformateur du parti.
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Une fois élu, son ascension fut rapide[4] et en 1988, il fit partie du « cabinet fantôme » en tant que secrétaire à l'Énergie, puis à l'Emploi. Il se charge d'annoncer aux syndicats que le cabinet fantôme n'entend pas revenir sur les réformes imposées durant l'ère Thatcher.
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John Smith, le chef du Parti travailliste, décéda subitement en 1994. Blair et Gordon Brown étaient considérés comme des prétendants possibles. Ils auraient conclu un accord pour prendre la tête du Parti travailliste : le premier serait Premier ministre alors que le second deviendrait chancelier de l'Échiquier (ministre de l'Économie). Leur victoire fut favorisée notamment par le nouveau mode de scrutin, que Blair avait contribué à élaborer. Blair fut élu chef du Parti travailliste le 21 juillet 1994.
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Peu après son élection, Blair annonça son intention de changer la charte du parti qui datait de 1918 en enlevant les clauses typiquement socialistes comme la mise en commun des moyens de production et résuma le nouveau visage du parti par l'expression New Labour.
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Il envisage un partenariat avec les libéraux-démocrates, allant jusqu'à suggérer lors des célébrations du centenaire du Parti travailliste, que la création du Labour a été une erreur dans la mesure où elle a affaibli le Parti libéral, qui fut un temps dominant dans la vie politique britannique. Le rapprochement échoue toutefois, le New Labour étant jugé trop à droite par Charles Kennedy, le dirigeant des libéraux-démocrates[5].
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Aidé par les difficultés du gouvernement de John Major, il remporta haut la main les élections le 1er mai 1997 et prit ses fonctions le lendemain. À 43 ans, Blair devenait ainsi le plus jeune Premier ministre depuis Lord Liverpool en 1812.
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Son gouvernement instaure un salaire minimum en 1999 (l'équivalent de 7,88 euros de l'heure), et crée des emplois dans le secteur public après des années d'appauvrissement de celui-ci. Cependant, il a poursuivi la politique de désengagement de l’État et de privatisation[6].
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Il reprend à son compte certaines réformes entamées par les conservateurs, telles que l’initiative pour le financement privé (Private Finance Initiative, PFI) permettant de désengager le service public au profit d'entreprises privées pour construire et gérer des hôpitaux et des écoles. Les entreprises concernées disposent d’une concession pouvant aller jusqu’à cinquante ans, et récupèrent leur investissement par des versements annuels du contribuable. Les sommes ainsi avancées devraient être remboursées à un niveau très supérieur à celui d’un investissement traditionnel. Ainsi, à la fin de l’année 2005, avaient été signés des contrats d’une hauteur de près de 50 milliards de livres, engageant les contribuables à verser vingt annuités de 7,5 milliards de livres, soit un total de 150 milliards de livres. La PFI s’est par la suite étendue à la construction de routes et de prisons, aux technologies de l’information ou encore à l’éclairage public. La PFI s’est révélée hautement impopulaire et incapable d'attendre ses objectifs en matière d'efficacité[6].
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Après l'élection de Tony Blair, le chancelier de l’Échiquier Gordon Brown accorde à la Banque d'Angleterre son indépendance, avec la maîtrise du taux d’intérêt[7]. Cette décision fut populaire dans les milieux de la finance londonienne que le Labour courtisait depuis les années 1990. De même le gouvernement suivit durant ses deux premières années les plans de dépenses prévu par les conservateurs, rassurant ainsi ceux qui craignaient que la gouvernance du Labour entraîne dépenses et déficits.
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Dès le début de son mandat, Tony Blair organisa son cabinet avec son secrétaire de presse et porte-parole officiel, Alastair Campbell. Controversé, il avait la permission de donner des ordres aux fonctionnaires, qui auparavant n’obéissaient qu'aux ministres. C’est aussi la première fois que ce poste n’était pas tenu par un fonctionnaire. Malgré son rôle politique, il était payé sur des fonds publics.
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Tony Blair accorde à ses rapports avec les médias une grande importance. Le nombre de ses attachés de presse et conseillers en relations publiques est passé de 300 lors de sa prise de fonction comme Premier ministre à 1815 lors de son départ[6].
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L’un des grands succès de Tony Blair fut la signature, le 10 avril 1998, de l’accord de Belfast connu sous le nom de l’« accord du Vendredi saint » (« Good Friday Agreement »). Des négociations visant à favoriser la paix en Irlande du Nord, processus commencé par le prédécesseur John Major, mais qui avait échoué avec la fin du cessez-le-feu de l’IRA provisoire au milieu des années 1990. Avec l’accord de Belfast, les principaux partis d’Irlande du Nord, ainsi que les gouvernements irlandais et britannique négocièrent afin de proposer un cadre exclusivement démocratique et pacifique à l’Irlande du Nord, avec de nouvelles institutions politiques dans la province.
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Le premier mandat de Blair fut aussi une période de changement au niveau constitutionnel. La loi sur les droits de l’homme fut votée en 1998 (Human Rights Act), le parlement écossais ainsi que l'assemblée du pays de Galles ont été établis. Tony Blair retira la majorité des Lords qui avaient leurs titres de manière héréditaire de la Chambre des lords en 1999 par le House of Lords Act 1999. À partir de 2000, il créa le poste de maire de Londres. Il fit voter la loi de la liberté d’information la même année qui se mit en place au cours de la décennie.
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La législation concernant les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels (LGBT) a été largement modifiée vers plus de progressisme pendant les mandats de Tony Blair.
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L’âge de majorité sexuelle a ainsi été abaissé à 16 ans pour les relations sexuelles entre personnes du même sexe et les personnes ouvertement LGBT ne sont plus interdites de servir dans l'armée[8].
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En 2002, l’adoption par les couples homosexuels a été autorisée, et en 2003 les discriminations de nature homophobe dans le monde du travail ont été interdites[8]. Par ailleurs, depuis 2005, une loi permet des contrats de partenariat civil pour les couples de personnes de même sexe[8]. En 2004, les personnes transgenres obtinrent le droit de procéder à une chirurgie de réattribution sexuelle tout en modifiant leur certificat de naissance en conséquence (Gender Recognition Act)[9].
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En 1999, Tony Blair organisa et présida la déclaration de la guerre du Kosovo. Alors qu'il était dans l'opposition, Tony Blair avait critiqué le manque de lucidité des conservateurs lors de la guerre de Bosnie, il organisa alors la politique dure de l'OTAN contre Slobodan Milošević. Blair fut critiqué par l'aile gauche pacifiste de son parti, contre le principe même de la guerre, et les autres qui considéraient la guerre menée par les Serbes comme un cas de légitime défense. Par la suite, les différentes enquêtes révélant les pratiques mafieuses d'Hashim Thaçi entraînent des interrogations concernant le soutien de Tony Blair au dirigeant kosovar durant la guerre[10].
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Blair prononça le 22 avril 1999 un discours à Chicago « la doctrine de la communauté internationale » qui fut considéré par beaucoup comme « la doctrine Blair »[11]. Celle-ci veut que la politique étrangère menée par le Royaume-Uni soit basée sur la défense de valeurs et de principes. Elle est rupture avec l'ancienne doctrine conservatrice qui veut prioriser l'intérêt national avant tout.
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Lors de l'élection de 2001, le Parti travailliste accentue sa majorité. Depuis le 1er août 2003, Tony Blair est devenu le Premier ministre travailliste ayant la plus grande longévité à ce poste (il battait le record d'Harold Wilson qui exerça ces fonctions entre 1964 et 1970).
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Lors de l’élection de 2001, Tony Blair fit sa campagne sur les services publics, notamment sur la Sécurité sociale et sur le système d’éducation. Les conservateurs ayant quant à eux concentré leurs critiques sur le refus de l’euro. Le Labour gagna largement les élections faisant de Tony Blair le premier travailliste à gagner deux élections de suite.
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Après les élections de 2001, Blair augmenta les impôts afin de renforcer les services publics, notamment pour la santé et l’éducation. Le gouvernement introduisit l’autonomisation du financement des hôpitaux publics, cependant une controverse avec Gordon Brown se produisit sur les problèmes de déficits que cela causait, limitant l’autonomie de financement des hôpitaux.
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Il dût faire face à un certain nombre de problèmes. Ainsi, le Good Friday Agreement a été provisoirement suspendu et le désarmement de l’IRA provisoire a pris plus de temps que prévu. De plus, le Parti unioniste démocrate a remplacé le plus modéré Parti unioniste d’Ulster comme parti majoritaire chez les unionistes. De même, le SDLP a été remplacé par le Sinn Féin chez les républicains.
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En avril 2004, Blair annonça sa volonté de faire ratifier la constitution européenne par voie référendaire, cependant le non à la constitution européenne français et néerlandais et son abandon mit fin au débat concernant toute possibilité de réforme. Pendant son second mandat, Blair fut l’objet de protestations, et lors de son discours au Labour il fut interrompu plusieurs fois, ainsi que critiqué par des parlementaires.
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Suivant les attentats du 11 septembre 2001, Blair suivit de très près la diplomatie américaine, ce qui lui valut de la part de ses détracteurs le surnom de « caniche de Bush »[12]. Ses rapports avec le président américain, que lui-même décrit comme une utile « relation spéciale » créent un certain malaise auprès de la presse britannique :« Blair apparaît moins comme le chef d’un gouvernement souverain, commenta The Guardian, que comme un collaborateur de Bush attendant – vainement – le feu vert de son patron[6].. »
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Lors de la guerre d'Afghanistan, il eut une politique diplomatique active se déplaçant dans de nombreux pays. Il reçut des décorations aux États-Unis pour son soutien à ce pays.
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Tony Blair apporta son soutien au président américain George W. Bush lors de la guerre en Irak en 2003. Il devint le porte-parole des États-Unis en Europe, s'opposant au président français Jacques Chirac, chef de l'opposition à la guerre. Considéré comme plus persuasif que Bush, Blair donna de nombreux arguments pour renverser Saddam Hussein.
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Un point important de l'argumentaire juridique permettant de déclencher la guerre d'Irak fut le refus de Saddam Hussein de se conformer aux clauses du cessez-le-feu de 1991 et aux résolutions ultérieures des Nations unies qui lui faisaient obligation de mettre fin de manière vérifiable à ses programmes d'armes de destruction massive[13].
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Selon certains journaux de la presse anglaise, des enquêtes ultérieures auraient montré la participation active de Tony Blair dans le déclenchement de la guerre, son « souci d'induire en erreur les députés[14] et le public »[15],[16] durant l'année 2002 et « ses mensonges »[17],[18], notamment l'affirmation selon laquelle l'objectif de la Grande-Bretagne était « le désarmement, et non pas le changement de régime »[19] et celle qu'il n'y avait pas eu de planification de l'action militaire. Cette même presse parle d'une « précipitation à lancer la Grande-Bretagne dans la guerre »[20], qui aurait été due à la nécessité d'en cacher au public les raisons réelles et qui expliquerait l'état d'impréparation de l'armée britannique durant les premiers mois du conflit, ainsi que l'absence de réflexion concernant le futur politique de l'Irak à la suite de la disparition de Saddam Hussein[19].
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En 2010, Tony Blair nie avec fermeté avoir menti et trompé ses concitoyens sur ses raisons d'engager son pays dans la guerre en Irak[21].
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Certains de ces points ont fait l'objet d'une enquête publique britannique, par la commission Chilcot, concernant le rôle du pays dans la guerre en Irak entre milieu 2001 et juillet 2009. La publication du rapport de la commission était prévue pour 2014[22],[23],[24] mais a eu lieu en 2016.
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L'administration de Tony Blair a également joué un rôle essentiel dans la préparation du discours de Colin Powell du 5 février 2003, devant le Conseil de sécurité de l'ONU, où le secrétaire d'État américain présente des preuves truquées sur l'existence d'armes de destruction massive en Irak[25]. Le dossier cité par Powell avait été fourni par l'administration de Tony Blair, qui reconnaît dès le 7 février 2003 des « gaffes » dans sa rédaction. Dès le 8 février, les journaux anglais identifient les vrais auteurs du rapport comme étant les services de communication de Downing Street et la pauvreté des sources utilisées par ces derniers (plagiat universitaire et sources suspectes…)[26].
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Un mémorandum entre juillet 2002 et avril 2005 montra que Tony Blair croyait au soutien de la population britannique à la guerre en Irak[réf. nécessaire]. En 2003, il fit face à une crise avec le présumé suicide du docteur David Christopher Kelly, compromis dans des fuites d'informations sur les programmes d'armement de Saddam, et que la presse avait présenté comme un adversaire de l'intervention en Irak. Une tentative d’impeachment fut lancée mais n'aboutit pas. Le 24 septembre 2004, le gouvernement publia un dossier de la CIA censé prouver l'existence d'armes de destructions massive, contenant des affirmations que les recherches ultérieures ne permirent pas de confirmer[27]. Malgré les critiques d'une partie des membres du Labour, Blair affirma que ce dossier était vrai. Le secrétaire des Nations unies, Kofi Annan, proclama en septembre 2004 que l'invasion était « illégale ». En octobre 2005, la Grande-Bretagne envoya sur demande des États-Unis davantage de soldats en Irak.
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En octobre 2015, Tony Blair présente ses excuses « pour le fait que les informations que nous avons reçues étaient fausses » et reconnaît une part de responsabilité dans le développement du terrorisme djihadiste ayant suivi la défaite Saddam Hussein et dans l'essor postérieur de l'État islamique[28].
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En juin 2016, la publication du rapport Chilcot sur la guerre en Irak vaut de nombreuses critiques de la presse à l'ancien Premier ministre. Lui est notamment reproché que le Royaume-Uni a envahi l'Irak sans avoir auparavant envisagé d'options pacifiques et sans préparation adéquate, The Guardian ajoutant que Tony Blair a obéi sur ce sujet au président américain et non au peuple britannique[29]. Le rapport mentionne notamment que les services de sécurité britanniques avaient de façon répétée averti Blair qu'envahir l'Irak aurait pour résultat d'accroître le risque de voir se produire au Royaume-Uni des attentats comme celui qui a frappé Manchester le 22 mai 2017. Malgré ces avertissements Tony Blair justifia l'invasion vis-à-vis de l'opinion en expliquant qu'elle réduirait le risque terroriste[30].
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Ce fut à 4 h 30 (heure de Londres), le jour de son 52e anniversaire (6 mai 2005) que Tony Blair apprit que son parti, le Labour, gagnait l'élection de la veille contre le Parti conservateur dirigé par Michael Howard. C'était la première fois, dans l'histoire du Royaume-Uni, que le Parti travailliste obtenait la majorité absolue des sièges à la Chambre des communes, pour la troisième fois consécutive.
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Tony Blair assume les fonctions de président du Conseil des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne (le Conseil) du 1er juillet au 31 décembre 2005.
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Après le refus du projet de constitution européenne par la France et les Pays-Bas, Jack Straw, ministre des Affaires étrangères britanniques, et Tony Blair annoncèrent la suspension illimitée de la ratification de la constitution. Blair dit alors : « Je crois à l’Europe en tant que projet politique, je crois à une Europe forte qui prend en compte les aspects sociaux ».
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Lors de plusieurs rencontres, Chirac et Schröder firent des pressions afin que le Royaume-Uni supprime son rabais obtenu par Thatcher en 1984. Après des mois de débats, le 18 juin 2005, lors du bouclage du budget de l’Union européenne 2007-2013, Blair refusa de renégocier le budget tant que la PAC ne serait pas remise en cause, qui représente plus de 44 % du budget de l’UE. Il n’y eut pas de changement de la PAC et il n’y eut pas d’accord sur le budget lors de la présidence luxembourgeoise. Un accord eut finalement lieu qui augmenta les contributions britanniques au budget au développement de l’Union européenne.
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Le 6 juillet 2005, la 117e session du comité international olympique à Singapour eut lieu afin de désigner la ville qui accueillerait les JO. Paris et Londres étaient les deux finalistes ; Londres gagna, sans doute aidée par la présence de Tony Blair qui défendit Londres à la session du CIO, comme l’affirma Patrick Hickey membre irlandais du CIO[31].
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Le lendemain des résultats donnant à Londres la candidature des Jeux olympiques, le 7 juillet 2005, Londres fut victime d’attentats terroristes. Une série de quatre bombes explosèrent dans les transports en commun londoniens lors de l’heure de pointe. On compta 56 morts et 700 blessés. Ce fut l’attentat le plus meurtrier depuis l’attentat contre l’avion 103 de Pan Am en 1988, et le plus meurtrier à Londres depuis la Seconde Guerre mondiale. Blair fit alors en plein G8 une déclaration demandant aux Britanniques de démontrer leur résistance face aux actes terroristes, affirmant sa détermination à défendre le mode de vie anglais face au terrorisme.
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Le 21 juillet 2005, une deuxième série d’explosions eut lieu à Londres, deux semaines après les attentats du 7 juillet 2005. Beaucoup moins efficace que la première série d’attaques, elle visait à semer la panique chez les Londoniens.
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Un sondage du Guardian montre que 64 % des Britanniques considèrent que ces attentats étaient principalement liés à la guerre en Irak. Cependant, l’opinion britannique fit bloc derrière Tony Blair.
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À la suite de ces événements, Tony Blair proposa une loi beaucoup plus sévère et donnant à la police des pouvoirs d’interrogatoire importants, allant jusqu’à 90 jours pour les suspects de terrorisme. Cependant, une contestation eut lieu au sein des parlementaires du Labour qui amendèrent le texte. Ce fut la première fois que l’autorité de Tony Blair a été remise en cause au sein du Parlement depuis son élection en 1997, remettant en question son hégémonie.
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Le gouvernement adopte une politique assez semblable aux projets défendus par les conservateurs : renforcement des établissements scolaires dits « spécialisés » et les « académies » (impliquant un contrôle et un financement des institutions publiques par les entreprises privées), maintien des grammar schools (lycées élitistes considérés comme les bastions des privilèges de la classe moyenne supérieure au sein du système public) et suppression de la gratuité des études supérieures[6].
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Le ministre de Tony Blair, Jack Straw, déclencha un débat sur le voile en octobre 2006, demandant aux femmes d'enlever leurs niqab (voile musulman qui cache le visage) lorsqu'elles lui parlaient. Tony Blair affirma alors qu'il pensait que le niqab était une « marque de séparation »[32]. Il a soutenu aussi le conseil de Kirkless (en) qui avait suspendu Aishah Azmi (en) de ses fonctions d'assistante éducative pour avoir refusé d'enlever son voile à l'école.
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En 2001, après les émeutes interethniques entre Blancs et musulmans à Bradford, Burnley et Oldham, le ministre de l'Intérieur David Blunkett déclare qu'il y a un impératif linguistique et la nécessité d'un minimum d'intégration culturelle, mettant ainsi fin à la politique multiculturaliste britannique. Après les attentats de Londres de 2005, le Premier ministre travailliste Tony Blair reprend ces propos sur les dérives de la diversité[33].
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En mars 2006, alors que les prochaines élections sont attendues en 2009 ou 2010, les spéculations sur son avenir vont bon train, à la suite de diverses polémiques sur des prêts secrets accordés par des hommes d’affaires au Parti travailliste. Toutefois, en dépit de la pression, il ne donne aucunement l’impression de vouloir hâter la passation des pouvoirs au profit de Gordon Brown, qui semble manifester une forte impatience. Certains experts lui prêtaient également l’intention de vouloir battre le record de longévité de Margaret Thatcher, qui était restée au pouvoir 11 ans et demi.[réf. nécessaire] Tony Blair a annoncé le 10 mai 2007 qu'il allait quitter son poste le 27 juin, après désignation d'un nouveau chef du Parti travailliste.
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Le Parti travailliste est lourdement battu à l'occasion des élections locales de mai, perdant au niveau national cinq cents conseillers. La dimension la plus emblématique de cette défaite est la perte du bastion travailliste traditionnel qu’était l’Écosse, au profit du Parti national écossais[6].
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Le 27 juin 2007, le Premier ministre du Royaume-Uni se rend au palais de Buckingham pour présenter officiellement sa démission à la reine Élisabeth II. Son successeur, Gordon Brown, intronisé chef du Labour le 24 juin, est automatiquement désigné Premier ministre[34]. Tony Blair a choisi de faire ses adieux politiques au Parlement où il a été longuement ovationné[35].
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Déclarant que la religion l’a « toujours passionné plus que la politique », il rencontre le pape Benoît XVI peu après avoir quitté son poste de premier ministre pour l’informer de son souhait d’abandonner l’anglicanisme et de se convertir au catholicisme[36].
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Tony Blair a été nommé émissaire du Quartet pour le Moyen-Orient, cet organisme informel qui regroupe, sur le dossier israélo-palestinien, l'Union européenne, la Russie, les États-Unis et l'ONU. Tony Blair va ainsi devenir un médiateur entre Israéliens et Palestiniens, relançant peut-être la feuille de route, plan de règlement du conflit israélo-palestinien issus du Quartet[37]. Certains y voient ainsi pour Tony Blair une possibilité de relancer le dialogue entre les deux peuples, mais aussi de pouvoir changer son image considérée par beaucoup comme anti-musulmane (du fait de la guerre en Irak). Tony Blair a toujours été favorable à l'existence d'un État palestinien. Son bilan serait cependant un échec[36].
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En juillet 2019, un tribunal britannique a bloqué la tentative d'un ancien général irakien d'intenter des poursuites contre Tony Blair pour son implication dans la guerre en Irak[38].
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Tony Blair conseille les sociétés JP Morgan et Zurich Financial. Il pourrait également devenir conseiller haut de gamme chez LVMH[39] où il interviendrait 3 à 4 fois par an. Bernard Arnault serait un de ses amis[40].
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Il fonde en 2016 l'Institut Tony Blair, un organisme visant à proposer des conseils à certains gouvernements. À partir de 2018, il conseille la monarchie saoudienne en échange de près de 12 millions de dollars[38].
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En 2008, il occupe un poste de conférencier à l'université Yale, sur les relations entre foi et mondialisation[41].
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Opposé au Brexit, il annonce mi-2017 son intention de s'impliquer dans les négociations, sans pour autant briguer de mandat électif. Cet engagement suscite cependant un certain scepticisme, notamment au vu de son manque de popularité parmi les Britanniques, autant pour son engagement en faveur de la guerre en Irak de 2003 que pour ses engagements lucratifs post-Downing Street auprès de banques et de gouvernements étrangers, qui l'ont considérablement enrichi[42].
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Il se prononce en juillet 2018 pour l'organisation d'un nouveau référendum[43].
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Tony Blair a été critiqué pour son alliance avec le président américain George W. Bush et sa politique au Moyen-Orient, tant pour sa conduite de la guerre d'Irak, qu’en 2006 lors du conflit israélo-libanais ainsi que sa position sur le conflit Israël-Palestine. Blair est aussi critiqué pour avoir détourné des informations importantes les rendant erronées[44]. Blair a ainsi été le premier chef de gouvernement du Royaume-Uni à avoir été interrogé par des officiers de police durant son mandat. Des critiques ont aussi été émises à l’encontre de Tony Blair qui aurait par ses lois anti-terroristes diminué les libertés civiles, augmentant l’autoritarisme, par le renforcement des pouvoirs de la police, les fichiers ADN…[45]
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Les relations étroites avec Rupert Murdoch, propriétaire de nombreux médias en Grande-Bretagne, ont été l'objet de critiques sur l'indépendance de la presse.
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Le journaliste Richard Gott estime que les propos de Tony Blair au sujet de la justice sociale n'ont connu aucune traduction dans sa politique : « Les profits des cent grandes sociétés de l’indice Financial Times Stock Exchange (FTSE 100) ont explosé : ils sont en 2007 sept fois supérieurs à ce qu’ils étaient en 2002. Les riches sont devenus plus riches et les pauvres plus pauvres. 1 % des couches les plus aisées de la population détiennent 25 % de la richesse nationale, et les 50 % du bas de l’échelle tout juste 6 %. Sur une population de soixante millions d’habitants, onze millions vivent dans la pauvreté. Selon le rapport du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), le Royaume-Uni arrive, quant au bien-être des enfants, au dernier rang des vingt et un pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui ont fait l’objet de l’étude »[6].
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Tony Blair est critiqué pour ne pas assez faire attention aux différents avis des membres de son cabinet ainsi que des avis du Parlement. Il a ainsi été critiqué pour son attitude de chef de gouvernement qui semble plus être celui d'un chef d’État, ayant un style « présidentiel »[46].
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Tony Blair a toujours été très proche des présidents américains, mais c'est avec George W. Bush que les relations vont être très proches notamment dans les relations internationales, Nelson Mandela décrivant même Blair comme le ministre des Affaires étrangères des États-Unis[47]. Blair a souvent été surnommé le « caniche de George Bush »[48]. De son côté George W. Bush affirma après le 11 septembre que « l’Amérique n’avait pas de plus vrais amis que la Grande-Bretagne. »[49] Cette relation a sérieusement détérioré l'image de Blair chez les Britanniques qui n’étaient pas favorables à la guerre d'Irak[50].
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L’idéologie du New Labour est rapidement devenue impopulaire auprès des militants du Parti travailliste et Tony Blair s'est alors employé à empêcher tout débat interne. C’est ainsi qu’il supprima tout débat en conseil des ministres, et réduisit considérablement l'importance le congrès annuel du parti, qui discutait traditionnellement de sa politique[6].
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Le refus apparent de Blair pour fixer une date pour son départ a été critiqué par la presse et les parlementaires britanniques. Un certain nombre de personnes, dont des ministres de son gouvernement trouvaient opportun que Tony Blair quitte le pouvoir afin de remporter les élections suivantes marquées par un renforcement des conservateurs dans les sondages. Son refus d'annoncer son départ a été l'objet de critiques qui l'ont poussé à annoncer durant l'été 2006 qu'il quitterait le pouvoir avant un an.
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Tony Blair fut également critiqué par l'aile gauche de son parti pour avoir été « néoconservateur », ou « néo-Thatcher ». Ainsi celui-ci fut parfois décrit comme le « fils de Thatcher » du fait de ses politiques économiques décrites comme de « droite » par certains. Ce parallèle est en partie dû à une affirmation de Tony Blair lui-même : son admiration avouée pour Thatcher. Margaret Thatcher elle-même, lorsqu’il lui fut demandé en 2002 quelle était sa plus grande réussite, répondit : « Tony Blair et le New Labour. »[51].
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Tony Blair a joué un rôle majeur dans l’élargissement de l'Union européenne des 15 à 27, favorisant l'ouverture de l'Europe ainsi que la volonté de développer la libre concurrence au sein de l'Union. Enfin Blair a eu des relations très proches des hommes d'États de droite comme Silvio Berlusconi, Angela Merkel, José María Aznar, ou plus récemment, le président français Nicolas Sarkozy.
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Blair soutient Emmanuel Macron dans sa course à la présidence de la République française face à Marine Le Pen dans les élections présidentielles françaises de 2017, estimant que sa victoire serait « une chance », « une victoire substantielle d’une approche ouverte sur le monde » positive pour l'Europe[52].
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En 2012, Tony Blair aurait accumulé depuis qu'il a quitté ses fonctions publiques, au travers de diverses sociétés comme Blair Inc. et Tony Blair Associates[2], entre 24 et 74 millions d'euros grâce aux conférences et conseils privés qu'il monnaye en se prévalant des fonctions politiques qu'il a exercées et des relations qu'il a ainsi tissées[36].
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L'une de ses entreprises, Tony Blair Associates, vise à « offrir, dans une optique commerciale, un conseil stratégique sur les tendances politiques et économiques et la réforme des États. »[36] et permettrait à M. Blair de « monétiser ses anciens contacts. »[53] M. Blair aurait notamment gagné 1,24 million d'euros en trois heures en intercédant auprès de Hamad ben Jassem Al Thani, Premier ministre du Qatar et patron de Qatar Holding, pour le compte de Ivan Glasenberg, patron de Glencore au moment de l'OPA sur Xstrata[36].
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Il intervient également auprès de la banque d’affaires américaine JP Morgan, de l’assureur Zurich Financial Services, des gouvernements du Kazakhstan et du Koweït, du fonds d’investissement Mubadala d’Abou Dhabi, ainsi que de plusieurs institutions financières internationales[36].
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En avril 2016, la presse révèle que Tony Blair a utilisé une fiducie secrète pour gérer sa fortune de plusieurs millions de livres, afin de recevoir des paiements pour ses activités de conseil, « y compris son travail avec des régimes controversés »[54],[55]. Elle montre notamment que Windrush Ventures Ltd, l'une des sociétés qui coordonne ses affaires commerciales, réalise un chiffre d'affaires de 19,4 millions £, et un bénéfice de 2,6 millions de £[54].
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En Afrique, en novembre 2018, Tony Blair et son entreprise, le Tony Blair Institute for Global Change, ont été chargés par le président Faure Gnassingbé, dont la famille se maintient au pouvoir depuis 1967, en particulier par des détournements de processus électoraux depuis le début des années 90, d’aller chercher de l’argent pour le Plan national de développement (PND) 2018-2022[56]. Il a été introduit au Togo par Ségolène Royal. Il possède des bureaux à la présidence du Togo en 2019[57].
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Il a obtenu plusieurs Doctorats honoris causa :
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Tony Blair a servi de personnages à plusieurs reprises au cinéma ou à la télévision :
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Il double son propre personnage dans la série animée Les Simpson en 2003.
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@@ -0,0 +1,332 @@
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Une tornade (de l'espagnol tornado, dérivé du verbe tornar, tourner) est un tourbillon de vents extrêmement violents, prenant naissance à la base d'un nuage d'orage (cumulonimbus) lorsque les conditions de cisaillement des vents sont favorables dans la basse atmosphère. De très faibles tornades peuvent également se développer sous des nuages d'averses (cumulus congestus)[1].
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Ce phénomène météorologique a un pouvoir destructeur supérieur à celui d'un cyclone tropical au mètre carré, mais est de durée et d'étendue limitées : il concerne un corridor de quelques centaines de mètres de large sur quelques kilomètres de long. Certaines tornades ont engendré les vents les plus forts signalés à la surface du globe. Elles tuent chaque année de 300 à 400 personnes (selon une estimation de l'Organisation météorologique mondiale), dont 150 aux États-Unis[2].
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Les tornades, faibles ou fortes, ont des caractéristiques propres et sont jugées par leur intensité (Échelle de Fujita), non par leur dimension. C'est pourquoi l'expression « mini-tornade », souvent employée dans les médias, est à proscrire. Il s'agit le plus souvent en effet d'un terme fourre-tout qui est utilisé pour décrire tout dommage par le vent et très localisé, sans tenir compte du mécanisme causal. Il confond le plus souvent des phénomènes aussi différents que des rafales descendantes sous orages, des grands vents synoptiques et de faibles tornades.
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Les tornades ont depuis longtemps défrayé la chronique et certaines ont été retenues par l'Histoire, même avant d'être appelées de ce nom. Par exemple, Grégoire de Tours décrit un événement survenu dans la vallée de la Loire au VIe siècle qui semble correspondre au phénomène : « le vent du midi souffla sur le pays avec tant de violence qu’il renversa les forêts, abattit les maisons, arracha les haies, et fit périr des hommes même enlevés dans un tourbillon qui parcourut en largeur un espace de près de sept arpents. On n’a pu savoir ni estimer jusqu’où s’était prolongé son passage »[3].
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Une tornade est un tourbillon de vent isolé prenant la forme d'un entonnoir sortant d'un nuage convectif, le plus souvent un cumulonimbus, et dont la pointe est tournée vers la surface terrestre. Lorsque la seule condensation suffit à le rendre visible, ce qui n'est pas toujours le cas, pareil tourbillon prend le nom de tuba. En touchant la surface terrestre il prend l'aspect d'une colonne d'orientation à peu près verticale, mais souple et mobile horizontalement. Celle-ci, en balayant la terre ferme ou l'eau, soulève sur son passage toutes sortes d'éléments solides ou liquides qu'elle entraîne à sa base en une excroissance bouillonnante, appelée le buisson de la trombe et constituée soit par une nuée de gouttelettes au-dessus de la mer, soit par des poussières, du sable et une multitude de débris au-dessus du sol[4].
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On parle de tornade si l'air en rotation entre en contact avec la terre ferme ; lorsque le phénomène ne touche pas le sol, on parle simplement d'un entonnoir nuageux. Lors d'un contact sur l'eau plutôt que sur le sol, on parle alors de trombe marine. Lorsque l'on observe des trombes marines se former en l'absence de nuages de convection atmosphérique, il s'agit d'un phénomène similaire à un tourbillon de poussière sur la terre ferme.
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La tornade se développe près du courant ascendant de l'orage se trouvant dans un environnement où les vents dans les premiers kilomètres de l'atmosphère changent non seulement de force, mais également de direction avec l'altitude. Les orages supercellulaires sont le plus souvent associés à des tornades en raison de la configuration particulièrement bien cisaillée des vents autour de ces derniers. Cependant, les vents descendants de lignes de grains ou les fronts de rafales entre les cellules d'orages multicellulaires peuvent aussi interagir pour en produire. Il arrive même parfois que de faibles tornades se développent dans le courant ascendant d'un cumulus bourgeonnant[5],[1]. Les cyclones tropicaux, où l'on retrouve des orages, sont également accompagnés de tornades lorsqu'ils entrent sur terre.
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La vitesse de déplacement d'une tornade qui touche le sol est très variable mais peut atteindre 100 kilomètres par heure. L’entonnoir se déplace généralement du sud-ouest vers le nord-est (hémisphère nord), mais il peut changer de direction de façon soudaine avec une forte sinuosité.
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La pression dans le cœur peut être inférieure de 10 % à celle de l'atmosphère environnante (à peu près la même différence qu'entre la pression au niveau de la mer et à une altitude de 1 000 mètres). Cette différence de pression est insuffisante pour créer des dommages importants à la plupart des immeubles ou pour soulever des objets lourds. Ce sont les vents qui précèdent le tourbillon qui causent en fait les effets mentionnés dans la section sur les dégâts[6].
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Le mouvement de l'air dans un système en rotation est une balance entre diverses forces. Selon le second principe de Newton exprimé dans les équations primitives atmosphériques, on additionne ces forces pour connaître la force totale qui s'exerce sur le fluide[7] :
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La partie de gauche de l'équation est l'accélération que subit la parcelle d'air. À droite on retrouve la force de Coriolis, la variation de pression dans le système, la gravité, la force centrifuge et la friction. Dans un système météorologique à grande échelle, comme une dépression, la différence de pression commence le mouvement de l'air des hautes vers les basses pressions. Ce mouvement sera relativement lent et la force de Coriolis pourra dévier l'air vers la direction des Pôles pour donner le vent dans l'atmosphère libre. La friction agit près du sol pour dévier un peu plus l'air vers le centre de la basse pression et donner le vent réel. La force centrifuge,
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/
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R
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c
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{\displaystyle {{\vec {V}}^{2}}/{R_{c}}}
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, est négligeable car le rayon (
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R
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64 |
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{\displaystyle R}
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65 |
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66 |
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) d'un tel système est très grand et la gravité s'exerce vers le bas. Tout ceci donne un sens de rotation bien spécifique selon l'hémisphère, par exemple le sens anti-horaire dans l'hémisphère nord.
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67 |
+
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68 |
+
Au sein même de la tornade, la balance des forces s'effectue cependant entre la pression atmosphérique et la force centrifuge. En effet, le diamètre et la durée de formation d'une tornade sont de plusieurs ordres de grandeur inférieurs à ceux nécessaires pour que la force de Coriolis ait le temps de s'exercer. Or la direction de la force centrifuge dépend de la direction initiale de déplacement de l'air et donc n'a pas de sens prédéterminé.
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69 |
+
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70 |
+
Comme il est démontré plus loin dans la section « Création de la tornade », le vortex est d'abord une rotation horizontale de l'air, causée par le cisaillement des vents avec l'altitude. Celui-ci sera ensuite incliné verticalement par le courant ascendant sous l'orage. Malgré le fait que la force de Coriolis n'influence pas la rotation, les vents dans une tornade sont presque toujours cycloniques, sens anti-horaire dans l'hémisphère nord. En effet, la rotation provient des vents de large échelle (synoptique) qui eux sont soumis à cette force, comme expliqué antérieurement[8].
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+
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72 |
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Toutefois, une minorité significative de tornades tournent en sens contraire, sens horaire dans l'hémisphère nord et anti-horaire dans l'hémisphère sud. Il est estimé qu'environ 1 à 2 % des trombes aux États-Unis tournent dans ce sens et que dans la plupart des cas, elles sont de faible diamètre et intensité[9].
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73 |
+
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74 |
+
Cela est généralement dû à la friction s'exerçant près du sol par le relief et par l'interaction des vents ambiants avec le front de rafales sortant de l'orage. Ces deux phénomènes peuvent orienter le début de la rotation et le sens du cisaillement vertical. Ces tornades anticycloniques se rencontrent généralement comme une tornade satellite sous un orage supercellulaire (proviennant du même mésocyclone qui donne la tornade principale), avec les cyclones tropicaux et avec les grains en arc[9],[10].
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75 |
+
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76 |
+
Les tornades anticycloniques se produisent également sous la cellule de gauche lorsqu'un orage supercellulaire se divise en deux, comme sur l'image de droite. Dans ce cas, c'est la partie descendante du tube de rotation qui forme le mésocyclone et sa rotation est inversée par rapport au vortex ascendant de la cellule-mère. Bien que le phénomène soit connu théoriquement depuis longtemps, le premier cas confirmé par radar s'est produit le 4 mai 1998 à Sunnyvale, Californe, le 4 mai 1998. C'est un WSR-88D du service météorologique des États-Unis qui a capturé ces données sur une tornade d'intensité F-2 de l'échelle de Fujita[11].
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77 |
+
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78 |
+
Le vortex a généralement (mais pas toujours) la forme d'un nuage en entonnoir (le tuba) qui s'étend parfois jusqu'à terre. Ce tuba ne se forme que si la chute de pression dans le cœur dépasse une valeur critique, qui est fonction de la température et de l'humidité relative de l'air entrant.
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+
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+
Quand l'air pénètre dans la zone de basse pression, il se dilate et se refroidit. S'il se refroidit suffisamment, la vapeur d'eau qu'il contient se condense en gouttelettes. Plus l'air entrant est chaud et sec, plus la chute de pression doit être grande pour que la condensation puisse avoir lieu et que le tuba se forme. Parfois le tuba de condensation ne se constitue pas et l'on ne devine la présence de la tornade que par la poussière et les débris (formant une collerette appelée « buisson[12] ») qu'elle emporte.
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+
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Le tuba mesure de quelques dizaines de mètres à plusieurs kilomètres de long et, au point de contact avec le nuage générateur, son diamètre est compris entre quelques mètres et quelques centaines de mètres. Généralement il a une forme conique, mais les tornades très fortes engendrent des colonnes cylindriques courtes et larges. On distingue aussi, assez souvent, de longs tubes qui ressemblent à des cordes et qui serpentent horizontalement.
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Au cours de la brève existence d'une tornade (jamais plus de quelques heures), la taille et la forme du tuba peuvent beaucoup changer et refléter les variations d'intensité des vents ou des propriétés de l'air entrant. La couleur du tuba varie du blanc sale au gris et même au gris bleu foncé lorsqu'il est constitué principalement de gouttelettes d'eau ; quand le cœur se remplit de poussière, le tuba prend une teinte originale, comme la couleur rouge de l'argile de certaines régions. Les tornades peuvent aussi être bruyantes, tel un rugissement parfois. Ce rugissement résulte de l'interaction turbulente des vents violents avec le sol.
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Les tornades se produisent dans de nombreuses régions du monde. Il existe une corrélation entre la localisation des zones agricoles et l'occurrence de tornades. Elles sont également plus nombreuses dans certaines zones au climat subtropical humide. Étant donné que l'humidité est un facteur important de développement des orages violents qui causent les tornades, cette relation se comprend aisément. Cependant, elles ne se produisent que là où les conditions de cisaillement des vents sont favorables ce qui veut dire que les plus puissantes ne sont pas nécessairement dans les milieux les plus humides. Les zones rurales, autant que les villes, peuvent subir ce phénomène. Les États-Unis subissent le plus grand nombre de tornades et elles ont tendance à y avoir une très forte intensité[13]. De 800 à 1 300 tornades sont observées chaque année dans ce pays et une vingtaine atteignent le degré F4 ou F5[2],[14],[15]. Selon une étude publiée en 2014, 500 de ces tornades causent des dommages importants et cette valeur reste stable mais le nombre de jours où une tornade est signalé tend à diminuer, alors que le nombre de jours avec un grand nombre de tornades augmente[16].
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La plus grande densité absolue de tornades au monde se trouve en Floride, bien que celles-ci soient généralement de faible à moyenne intensité. Cependant, la zone la plus active est la région du bassin du fleuve Mississippi et des Grandes Plaines. Les tornades y sont en général très puissantes. Les États du Texas, de l'Oklahoma, du Kansas et du Nebraska ont d'ailleurs acquis le surnom de Tornado Alley avec un tiers des tornades aux États-Unis[14].
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Cette zone est particulièrement exposée parce que l'air chaud et humide du Golfe du Mexique, près du sol, y rencontre de l'air sec et frais en altitude venant des montagnes Rocheuses et du Canada. Le tout donne naissance (voir Explication du phénomène, ci-dessous) à des orages violents comprenant une circulation mésocyclonique. Cette zone s'étend en fait jusqu'aux Prairies canadiennes.
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+
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92 |
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D'autres régions du monde rapportent fréquemment des tornades, celles-ci comprennent : le sud de l'Afrique ; certaines portions de l'Argentine, du Paraguay et du sud du Brésil ; la grande plaine du nord de l'Europe, notamment en Allemagne et en Pologne ; l'Australie et la Nouvelle-Zélande et le delta du Gange[17],[18]. Sur l'image de droite, le lecteur peut voir cette distribution ainsi que sa relation avec les zones agricoles et donc avec la disponibilité d'humidité.
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C'est aux Pays-Bas que l'on retrouve la plus grande densité nationale de tornades signalées avec 0,00048 par kilomètre carré (20 tornades par année)[19]. Le Royaume-Uni vient ensuite avec une densité de 0,00013 (33 tornades annuellement)[19]. Ces tornades sont généralement de faible intensité, le plus souvent des F1. Par densité nationale, suivent dans l'ordre :
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Dans les climats favorables mentionnés antérieurement, on retrouve certaines grandes villes qui rapportent un bon nombre de tornades dans leur région métropolitaine. On peut citer surtout Miami, Oklahoma City, Dallas et Chicago aux États-Unis ainsi que Dhâkâ en Asie. Dans une moindre mesure, il y a Barcelone, Londres et l'aire urbaine d'Amsterdam en Europe. Les villes ne sont cependant pas plus touchées que les zones rurales mais certains micro-climats et effets locaux peuvent favoriser les tornades[20].
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Le nombre et la densité rapportés des tornades sont cependant biaisés par trois facteurs :
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Une tornade peut survenir à tout moment mais elles sont plus fréquentes à la fin du printemps et en été. Par exemple, aux États-Unis, 54 % des tornades ont lieu au printemps et 27 % en été[2]. Ces taux sont reliés aux conditions nécessaires à la formation d'orages violents et varient donc selon le lieu. Globalement l'occurrence maximale de tornades se déplace des régions plus près de l'équateur vers celles polaires avec le réchauffement et l'apport d'humidité saisonniers.
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En Amérique du Nord, elles sont ainsi plus fréquentes en mai au sud de la Tornado Alley, au début de l'été autour des Grands Lacs et en juillet-août dans le sud du Québec. La même variabilité se retrouve partout, dont en France où elles sont rares mais existent. Selon une étude de Jean Dessens du laboratoire d'aérologie de l'Université Paul-Sabatier et de John T. Snow du département des sciences de la Terre et de l'atmosphère de l'Université Purdue (États-Unis), de 1680 à 1988 on a répertorié 107 trombes de classes F2 et plus dans l'échelle de Fujita en France, surtout de juin à août, de 16 h à 19 h TU[23]. Le risque est plus élevé dans le quart nord-ouest de la France[23] (comme ce cas du 3 août 2008 dans la région de Maubeuge qui fit 3 morts et 9 blessés[24]), et dans une zone plus restreinte près de la côte méditerranéenne. En moyenne deux tornades de ce type chaque année et le risque en un point du territoire français est environ 15 fois plus faible que dans les grandes plaines des États-Unis[23].
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Les tornades faibles sont plus fréquentes. Elles surviennent surtout par exemple dans les zones côtières en France en saison froide (novembre à mars), et dans l'intérieur du pays en saison chaude (avril - octobre)[23], souvent quand de l'air maritime atlantique à moyenne altitude recouvre une couche de surface d'origine méditerranéenne. L'instabilité dans la couche de surface se développe pendant le passage de l'air au-dessus du sud de la France. Des études de cas suggèrent que les trombes ne se forment que si l'instabilité dans la couche de surface est encore augmentée par un réchauffement et une humidification localisés. La formation d'une dépression secondaire sur ou à proximité d'un front froid en provenance de l'ouest constitue une condition favorable supplémentaire au déclenchement d'orages à tornades[23]. Ces conditions sont similaires à celles décrites dans la section formation et peuvent être étendues à plusieurs pays de l'Europe de l'Ouest.
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Les tendances sont difficiles à mesurer car il faut une trentaine d’année pour les établir en climatologie et les tornades, même si elles sont impressionnantes, ne sont que des événements très localisés qui sont peu rapportées dans une partie du monde et les registres complets ne datent souvent que de quelques décennies dans d'autres. De plus le nombre de tornade varie naturellement selon les années[25]. Des changements cependant étaient attendus en raison d’une atmosphère rendue plus chaude, plus humide et turbulente par les activités humaines. Ceci commence en 2019 à apparaître : l'intensité des tornades n’a pas changé (certaines statistiques suggèrent des changements pour certaines catégories de tornades, mais peut-être à cause de biais dans le signalement des tornades depuis les années 1970 avec le développement des communications), mais par contre leur fréquence augmente.
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La géographie des régions touchées semble également évoluer : déplacement vers des zones plus peuplées suggéré pour les zones de genèse de tornades aux États-Unis. Il y a ainsi dans ce pays moins de jours par an avec au moins une tornade, mais beaucoup plus de jours avec beaucoup de tornades (jusqu’à 20 ou 30 jours/an), ce qui montre que les contextes météorologiques propices à la survenue de séries rapprochées de tornades deviennent plus fréquents et qui rend l'organisation des secours plus difficile[25]. Ainsi en mai 2019, en 11 jours, il y a eu au moins huit tornades par jour aux États-Unis. Selon Michael Tippett (spécialiste de la variabilité des systèmes climatique à l'université Columbia), c'est un record, sans que l'on puisse cependant affirmer un lien direct avec le changement climatique[25].
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Munich Re, l'un des plus gros réassureurs du monde a constaté depuis 40 ans une hausse des dommages causés par les tornades et les orages violents passant en termes de coûts « d'une moyenne inférieure à 2 milliards de dollars dans les années 1980 à 22 milliards de dollars en 2016 »[25]. Mark Bove, météorologue chez Munich Re a alerté en 2017 le secteur des assurances en rappelant qu'« une augmentation de la chaleur et de l'humidité dues au réchauffement de notre climat augmenterait le nombre de jours par an favorables aux orages et aux risques associés, y compris les tornades ». Il recommande de construire des bâtiments plus résistants au vent, et - dans les zones à risque - de construire des abris anti-tempête et d'apprendre à la population à mieux se protéger[25].
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Une hypothèse non démontrée est que le réchauffement climatique pourrait atténuer le contraste thermique entre les pôles et l'équateur en diminuant alors les phénomènes météorologiques violents, mais le pôle sud se réchauffe moins vite que l'arctique et la zone équatoriale pourrait elle aussi se réchauffer. Respecter l'Accord de Paris sur le climat (hausse limitée à moins de 2 °C en 2100) devrait modérer l'augmentation du risque de tempêtes violentes et de tornades[25].
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Contrairement à ce qu'on entend régulièrement dans les médias, une « mini-tornade » est une expression à proscrire car il s'agit d'un terme fourre-tout qui est donné pour tout dommage par le vent et très localisé. Il peut provenir autant de rafales descendantes sous orages que d'une tornade de faible intensité. L'observation de l'entonnoir nuageux est naturellement un indice important mais elle n'est pas toujours vue par les témoins car il est souvent perdu dans la pluie forte.
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Il faut donc reconnaître les signes typiques laissés par le passage d'une tornade soit un corridor de dégâts où les débris montrent des torsions et sont répartis de façon plus ou moins aléatoire dans et autour du corridor, pas seulement soufflés dans la direction de passage. En effet, une tornade est formée par de l'air en rotation et en ascension, les débris retomberont dans des directions diverses, selon le flanc du tourbillon qui les a fauchés. Les arbres ou structures seront également souvent sectionnés à quelques mètres du sol dans le corridor de dommages et projetés au loin.
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Selon un mythe, ce serait la différence de pression entre l'extérieur d'une maison et son intérieur qui causerait sa destruction par explosion (la pression externe étant plus faible que celle à l'intérieur de la maison). Selon ce mythe, les occupants devraient donc ouvrir les fenêtres en cas de tornade à proximité pour permettre d'équilibrer la pression lors du passage de son entonnoir. En réalité, la différence de pression de 10 % n'est pas assez importante pour causer des dommages structurels à la majorité des immeubles. En fait, le vent et les débris brisent la vitre, entrent dans la maison, soulèvent le toit par effet de pression, et les murs devenus sans support s'effondrent. Ouvrir les fenêtres est donc inutile[6],[26].
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En vérité, les dégâts dans les tornades sont dus aux facteurs suivants :
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L’échelle de Fujita mesure donc la puissance des tornades lorsque les dommages sont vraiment reliés avec ce phénomène. Cette échelle est graduée de F0 (dégâts légers) à F5 (dégâts très importants), le tout tenant compte du type de construction et de sa solidité. Les tornades de force F5 s’accompagnent de vents de plus de 420 kilomètres à l’heure et sont capables d'arracher une maison en brique de ses fondations et de projeter à plusieurs centaines de mètres des véhicules ou d'autres gros objets. Bien que statistiquement les tornades de force F5 ne représentent que moins de 1 % des tornades, plus de 50 ont été dénombrées rien qu'aux États-Unis au cours du dernier demi-siècle du XXe siècle. Les morts causées par les tornades sont en général dus aux débris des édifices qui s'effondrent ou qui sont projetés vers les victimes. Il est relativement rare que la personne soit projetée elle-même par la tornade.
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En 2007, le National Weather Service américain a introduit une version améliorée de l'échelle de Fujita qui décrit 28 types de dégâts que l'on peut rencontrer lors d'une tornade et donne une échelle d'intensité pour chacun de ceux-ci, ce qui aide à mieux classer la force des tornades. Cette échelle est similaire à l'originale mais les vents estimés ont été révisés selon des enquêtes plus poussées faites sur les dégâts causés par le vent à différentes structures.
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Maison détruite (Tennessee, 2003)
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Toiture et maison détruites
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Indiana (2005)
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Indiana (2005)
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La plus forte tornade rapportée dans l'histoire s'est produite lors du Tri-State Tornado. Elle est passée sur une partie du Missouri, de l'Illinois et de l'Indiana le 18 mars 1925. Tout probablement une F5, même si l'échelle de Fujita n'existait pas à l'époque, elle détient le record mondial de la plus longue trajectoire avec 325 km, de la plus longue vie avec 3,5 heures et de la plus grande vitesse de déplacement avec 117 km/h. Il s'agit également de la plus meurtrière aux États-Unis avec 695 morts[29] et elle est encore la troisième plus coûteuse de ce pays (coût normalisé pour l'inflation)[30].
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La tornade la plus meurtrière s'est produite au Bangladesh le 26 avril 1989 dans la région de Daultipur-Salturia. Elle tua environ 1 300 personnes[31]. La plus importante éruption de tornades s'est produite les 3 et 4 avril 1974. On a rapporté 148 tornades individuelles durant cet événement appelé le Super Outbreak. Elles ont affecté une large portion du Midwest américain et de l'extrême sud de l'Ontario au Canada sur une période de 18 heures. Un nombre record de celles-ci ont été extrêmement violentes dont six F5 et vingt-quatre F4. On a dénombré à un moment donné seize tornades touchant le sol en même temps[32].
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À 18 h 54, un radar météorologique Doppler mobile détecta des vents de 484 km/h ± 32 km/h à une hauteur de 32 mètres au-dessus du sol dans la tornade F5 qui frappa Moore en banlieue de Oklahoma City durant les tornades de l'Oklahoma du 3 mai 1999[33] ,[34]. Il s'agit du record de vents mesurés dans une tornade. Cependant, les vents au sol ont pu être plus faibles à cause de la friction, mais aucun anémomètre ne se trouvait sur son passage pour le confirmer.
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Les forts courants ascendants et les vents jusqu'à plus de 240 km/h dans la tornade peuvent soulever et projeter les débris à grande distance : une tornade à Great Bend, Kansas, le 15 novembre 1915, détient le record. Elle a provoqué une pluie de débris à 130 km de la ville. Un sac de farine a été retrouvé à 177 km de celle-ci et un chèque de la banque Great Bend fut découvert à 491 km de là[35].
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Aux États-Unis, le Storm Prediction Center est chargé de faire la prévision du potentiel d'orages violents et il émet des veilles météorologiques pour prévenir les régions menacées à se tenir prêtes à réagir. Les bureaux locaux du National Weather Service vont, quant à eux, émettre des alertes météorologiques afin d'avertir les localités de l'arrivée d'orages tornadiques. Les autorités prennent alors les mesures nécessaires comme déclencher des sirènes dans les zones menacées, passer des messages d'alerte à la radio et à la télévision, ouvrir des refuges (voir alerte aux populations). Dans les régions comme le Tornado Alley, une bonne partie de la population a fait construire des abris souterrains pour cette éventualité puisque les sous-sols sont peu fréquents dans cette région.
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Toutes ces mesures ont grandement restreint le nombre de décès aux États-Unis. D'autres pays ont des systèmes plus ou moins développés et le nombre de pertes humaines peut donc varier selon les ressources disponibles. Ainsi le nombre de morts au Bangladesh, 179 contre 150 aux États-Unis, est en grande partie une conséquence de l'importante densité de la population, du type de construction plus précaire, du manque de connaissance du phénomène et d'un système d'alertes non développé[21],[22].
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Selon différents guides de protection, il faut prendre les précautions suivantes lorsqu'une tornade est annoncée ou repérée[36].
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La violence des vents des tornades (parfois plus de 300 km/h) ne permet pas de construire, à un coût raisonnable, des bâtiments entiers assez solides pour résister au vent extrême et surtout aux impacts de débris. De plus, le préavis d'arrivée et le temps de passage d'une tornade sont très courts.
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Ce phénomène météo étant très localisés dans le temps et l'espace, il est admis que les ouvrages soient détruits par les vents et que la sécurité et la survie des personnes soient assurées par des abris solides de dimensions restreintes. Ces derniers sont populaires dans les régions particulièrement sujettes aux tornades comme mentionné antérieurement. Il en existe de deux types[37] :
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Il existe quelques exemples d'abris plus importants. Ceux-ci suivent les mêmes principes mais sont destinés à des sites où peuvent se retrouver un grand nombre de personnes (camping, centre commercial, école, etc.) qui peuvent être rapidement rassemblés. L'image à droite montre un tel abri pouvant accueillir 400 personnes et qui a été construit à même le terrain de camping du Champ de foires de l'État d'Iowa à Des Moines, grâce à de l'argent provenant du Federal Emergency Management Agency des États-Unis et de l'État d'Iowa. Il a coûté 750 000 $US en 2003. En temps normal, il sert de bâtiment multifonctionnel : bureaux du camping, douches, salles de lavage et grande salle pour des activités diverses. Il prend la forme d'un dôme trapu. Ses murs en béton ont 30 cm d'épaisseur et l'auvent au-dessus de l'entrée peut affronter les vents de 402 km/h[38]. Il a été construit à la suite d'une tornade qui a ravagé le site en juin 1998.
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Trois éléments sont nécessaires à la formation d'une tornade :
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Un quatrième élément est utile mais pas toujours présent :
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Les orages violents se forment dans une masse d'air instable où il y a disponibilité de beaucoup de chaleur et d'humidité à bas niveau et de l'air plus sec et froid en altitude. Une parcelle d'air qu'on soulève diminue de température (T) et de pression (P) avec l'altitude selon la loi des gaz parfaits (
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P
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R
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T
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{\displaystyle PV=nRT}
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). Dans une atmosphère instable, elle atteint un niveau où elle devient plus chaude que l'air environnant: le « niveau de convection libre » (NCL). Elle subit alors la poussée d'Archimède et s'élève librement jusqu'à ce que sa température soit de nouveau en équilibre avec la température environnante. Ce mouvement ascendant, que l'on appelle la convection libre, est un processus libérateur d'énergie, et l'énergie potentielle (Énergie Potentielle de Convection Disponible) emmagasinée dans l'atmosphère instable se transforme en énergie cinétique de déplacement.
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Quand la parcelle s'élève, elle se refroidit jusqu'à son point de rosée, à un niveau appelé « niveau de condensation par ascension » (NCA) et la vapeur d'eau qu'elle contient commence à se condenser. Ce niveau peut être atteint avant ou après le NCL. La condensation libère une certaine quantité de chaleur, la chaleur latente, fournie à l'eau au moment de son évaporation. Il en résulte une diminution notable du taux de refroidissement de la masse d'air ascendante, ce qui augmente la poussée d'Archimède en augmentant la différence de température entre la parcelle et l'environnement.
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Quelques remarques :
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Une atmosphère instable comporte souvent une zone d'inversion de température, c'est-à-dire une mince couche d'air où la température augmente avec l'altitude qui inhibe temporairement la convection. Une parcelle d'air s'élevant à travers cette couche sera plus froide que l'air qui l'entoure et aura tendance à être repoussée vers le bas. L'inversion est donc très stable, elle empêche tout mouvement ascendant et rétablit l'équilibre.
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Au cours de la journée, lorsque le sol est chauffé par le soleil, l'air emprisonné sous cette inversion se réchauffe encore plus et peut également devenir plus humide du fait de l'évaporation. Si la zone d'inversion est localement érodée par des mélanges avec la couche inférieure ou si des phénomènes à grande échelle la soulèvent en bloc, la couche de surface devenue très instable jaillit violemment à certains endroits. L'air à la surface du sol s'écoule alors horizontalement vers ces points d'éruption et forme de hauts nuages d'orage.
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Même en présence de facteurs thermodynamiques favorables, un courant ascendant n'apparaît que si l'air instable au voisinage du sol est poussé jusqu'à la convection libre. Dans le cas d'une masse d'air uniforme et sans mouvement, le réchauffement seul peut suffire, mais en général, il existe des déclencheurs qui vont permettre de concentrer l'activité orageuse:
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En général, on repère les zones d'orages violents en analysant le potentiel thermodynamique de la masse d'air et la position où l'on obtient le maximum de déclencheurs dynamiques.
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Un orage violent fournit le courant ascendant intense et durable qui donne naissance à une tornade et qui évite que le cœur à basse pression ne se remplisse par le haut. Quand on observe le sommet d'un orage de ce type par satellite, on remarque généralement une suite caractéristique de « bulles » ascendantes, constituées de nuages qui s'élèvent entre deux et quatre kilomètres au-dessus du niveau supérieur du nuage principal avant de retomber dans la masse nuageuse. Ces bulles dénotent la présence, dans l'orage, d'un courant ascendant intense et très structuré. Cependant, une tornade ne se forme que si l'air du courant ascendant se met à tourner : c'est ce qui arrive quand ce courant ascendant concentre le mouvement de rotation des vents horizontaux de la troposphère.
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Tous les vents ne font pas l'affaire. Ils doivent être soumis à un cisaillement vertical très fort en direction et en intensité. La vitesse du vent doit augmenter avec l'altitude et son orientation doit virer du sud-est vers l'ouest. Le cisaillement vertical du champ de vitesses du vent provoque un mouvement de rotation autour d'un axe horizontal.
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Pour comprendre pourquoi, il suffit d'imaginer une roue à palettes, d'axe horizontal, placée dans un champ de vent soufflant de gauche à droite. Si le vent qui frappe le haut de la roue est plus fort que celui qui souffle sur le bas, la roue se met à tourner dans le sens des aiguilles d'une montre. De la même manière, une masse d'air placée dans un champ de vent soumis à un cisaillement est animée d'un mouvement de rotation car le haut de la masse d'air se déplace plus vite que le bas.
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Quand les vents entrent en interaction avec un fort courant ascendant, cette rotation autour d'un axe horizontal peut basculer et devenir une rotation autour d'un axe vertical. Le cisaillement de la direction du vent est ainsi une cause directe de la rotation verticale ; les vents qui tournent du sud-est vers l'ouest engendrent une circulation cyclonique (dans le sens inverse des aiguilles d'une montre) de l'air qui s'engouffre à la base du courant ascendant de la dépression.
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D'après les modèles usuels, la naissance d'une tornade à partir d'un violent orage se fait en deux étapes :
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Dans ces conditions d'équilibre cyclonique, l'air circule facilement, autour et le long de l'axe du cyclone, mais il ne peut pratiquement pas s'en éloigner ou s'en approcher. Alors qu'auparavant une partie de l'air entrait dans la colonne ascendante à l'altitude des couches moyennes, maintenant, la presque totalité de l'air s'engouffre à la base du tuba. Le cyclone se comporte comme un tube dynamique. Tout se passe comme dans le tuyau d'un aspirateur, hormis le fait que l'air n'est pas canalisé par les parois d'un tuyau mais par son propre mouvement tourbillonnaire. Il en résulte une intensification du courant ascendant et, par conséquent, un renforcement des vents qui convergent sous le cyclone. Du fait du cisaillement de la direction du vent, l'air qui s'engouffre dans le courant ascendant s'élève en tournant autour du centre de la colonne.
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D'après une loi fondamentale de la physique, le moment cinétique d'une masse d'air par rapport à son axe de rotation vertical est conservé. Ce moment cinétique est égal au produit de la quantité de mouvement (la masse multipliée par la vitesse) par la distance à l'axe. Par conséquent, à mesure que sa distance au centre diminue, la vitesse de la masse d'air augmente. Elle se met donc à tourner plus vite de même qu'en patinage artistique, la danseuse tourne plus vite quand elle ramène les bras le long du corps.
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Donc, à la base du tube dynamique, la vitesse de rotation augmente ; cela provoque un allongement du tube vers le bas, par propagation du mouvement tourbillonnaire plus intense. Les masses d'air qui entrent à la base du tube tournent et montent en gagnant de la vitesse. Elles sont ainsi étirées verticalement. Cet étirement ramène le diamètre du mésocyclone à environ deux à six kilomètres, ce qui renforce encore la vitesse des vents : le moment cinétique de l'air, qui tourne maintenant à une distance plus faible de l'axe, est conservé.
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Le basculement, l'effet de tube dynamique, la convergence et l'étirement vertical sont des processus qui s'entraînent mutuellement et qui peuvent, par la suite, former un mésocyclone dont le pied est à une altitude d'un kilomètre et le haut presque au sommet de l'orage à environ 15 kilomètres[39]. Les vents de surface soufflent à des vitesses atteignant parfois 120 kilomètres à l'heure dans toute la région située sous la colonne tourbillonnante. La rotation dans le mésocyclone est cependant encore trop diffuse et trop éloignée du sol pour engendrer des vents de surface très violents.
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C'est lors de la seconde étape que de tels vents apparaissent et qu'un violent orage donne naissance à une tornade quand se forme l'œil de la tornade. Pour des raisons expliquées dans la section modélisation ci-dessous, une zone de convergence et d'étirement renforcés, d'un diamètre n'excédant pas un kilomètre, et un peu excentrée, se forme à l'intérieur du mésocyclone, en partie grâce à l'interaction avec le courant descendant de flanc arrière[40],[41]. Des observations par radar Doppler suggèrent ici encore que l'intensification de la rotation commence en altitude, à plusieurs kilomètres au-dessus du sol, puis se propage très rapidement vers le bas. Sur une si petite zone, le mouvement de rotation est assez fort pour que le tuba descende jusqu'à quelques dizaines de mètres du sol[39]. Tout près du sol, les frottements empêchent l'établissement de l'équilibre cyclonique car ils ralentissent le mouvement de rotation.
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Le gradient de pression entre le cœur de la tornade et l'atmosphère environnante aspire l'air à l'intérieur de celle-ci, à travers une fine couche d'air proche du sol. Du fait de l'inertie, le courant entrant va plus loin que son rayon d'équilibre, tout en conservant son moment cinétique et en gagnant de la vitesse quand il s'approche du centre du cœur, avant de se mettre à tourner brutalement et à monter en spirale. Par conséquent, les vents les plus violents soufflent dans une petite région en forme d'anneau à la base du vortex. Les frottements avec le sol limitent finalement la vitesse de l'air entrant à la base et empêchent donc la tornade de se remplir par le bas ce qui contribue à maintenir la dépression qui règne à l'intérieur.
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Les conditions qui ont mené à la formation d'une tornade sont en équilibre instable. Le courant ascendant, le cisaillement des vents et la friction varient grandement d'un endroit à l'autre à micro-échelle. L'orage lui-même modifie ces conditions par les mouvements verticaux de l'air qu'il engendre. Lorsque l'équilibre est rompu, la tornade faiblit et se dissipe[39].
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Un orage qui produit une tornade dure en général deux à trois heures et donne le plus souvent naissance à une seule tornade dont la durée de vie est relativement courte. La majeure partie de la durée de vie de l'orage est constituée des phases d'organisation et de dissipation. La période de maturité, au cours de laquelle l'orage est susceptible de provoquer une tornade, ne dure parfois que quelques dizaines de minutes. Au cours de cette phase, l'orage se déplace et emporte avec lui une masse sans cesse renouvelée d'air humide et instable. Dans les cas les plus violents, le courant ascendant et le tourbillon à tornades qui l'accompagne atteignent un état stationnaire, et l'orage devient alors une « supercellule ». Dans certaines supercellules, l'intensité du mésocyclone croît et décroît rapidement, ce qui engendre une série de tornades. On a ainsi observé des « familles de tornades » comprenant jusqu'à huit membres disséminés sur une distance de 200 à 300 kilomètres.
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À de plus rares occasions, le tourbillon reste actif pendant plusieurs heures et ne donne qu'une seule et longue tornade qui sème la désolation sur son passage. La tornade la plus destructrice que l'on ait jamais enregistrée est la « tornade des Trois États » du 18 mars 1925, qui provoqua la mort de 689 personnes, fit 1980 blessés et 11 000 sans-abris[2]. Elle parcourut 352 kilomètres, du sud-est du Missouri au sud-ouest de l'Indiana, en passant par l'Illinois, à une vitesse oscillant entre 85 et 100 km/h.
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Les vortex des tornades ont des tailles et des formes très variées. Il est délicat de tirer des conclusions sur la dynamique du cœur du vortex à partir des observations du tuba car l'aspect de celui-ci dépend non seulement de la structure du cœur, mais aussi du degré d'humidité de l'air, des propriétés du sol et d'autres facteurs, et il peut même changer au cours de la vie de la tornade. On peut néanmoins énoncer quelques propriétés générales.
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Les tornades classées « faibles » selon l'échelle mise au point par Tetsuya Théodore Fujita de l'Université de Chicago (F0 et F1 avec la vitesse maximale des vents est comprise entre 65 et 180 kilomètres à l'heure) sont associées à un entonnoir nuageux unique non turbulent, souvent en forme de long cône dont le sommet est en bas et la surface lisse. Le tuba n'atteint généralement pas le sol et les vents verticaux les plus rapides soufflent le long de l'axe central. Au contraire, le vortex d'une tornade classée « forte » (pour des vitesses allant de 180 à 330 kilomètres à l'heure) est généralement turbulent et le nuage du tuba - une large colonne qui descend presque toujours jusqu'au sol - est tumultueux et bouillonnant. Dans ces tornades, les vitesses verticales les plus élevées sont atteintes dans l'anneau entourant l'axe central ; elles sont plus faibles sur l'axe central lui-même et peuvent même s'y inverser créant ainsi un courant descendant. Il existe bien évidemment des formes intermédiaires entre ces deux types de vortex.
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La plupart des tornades classées « violentes » (plus de 330 kilomètres à l'heure) ont un aspect très différent : l'entonnoir central est parfois entouré de deux ou plusieurs vortex secondaires (tornade satellite indépendante ou tornade à vortex multiples). L'interaction entre le courant ascendant dans l'orage et l'air descendant crée ces vortex secondaires dans un anneau cylindrique sous le mésocyclone du nuage[42]. Ainsi à partir d'un angle d'entrée critique de l'air ambiant avec la tornade, et selon le rapport entre le rayon et la longueur de l'entonnoir, elle se divise en deux ou plus. Un courant descendant se forme là où l'entonnoir original était ce qui donne des flux convergents entre l'air au centre et l'ambiant entrant[42]. Les vortex secondaires tournent à la fois très vite autour de leur axe hélicoïdal et autour de l'axe de la tornade originale. Il semble que les vents les plus rapides à la surface de la Terre, qui ont été mesurés jusqu'à 480 kilomètres à l'heure, soufflent à la base de ces vortex secondaires[33]. La découverte de cette structure à vortex multiples entrelacés, au début des années 1970, est très importante car elle a permis d'expliquer les sillons cycloïdaux compliqués laissés sur le sol par les tornades les plus puissantes.
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Un « œil » clair et calme a longtemps été théorisé à l'intérieur de l'entonnoir des fortes tornades. La cause de ce phénomène est dû à l'effet centrifuge de la rotation, les débris et les hydrométéores étant projetés sur la partie externe du tube[43]. Quelques témoins de ce phénomène sont cités dans la littérature scientifique, l'un d'eux est Will Keller un fermier du Kansas qui le 22 juin 1928 a rapporté qu'une tornade est passée au-dessus de sa tête, ayant quitté le sol. Il raconta avoir vu « une ouverture circulaire de 50 à 100 pieds de diamètres dans l'entonnoir et s'étendant à environ 0,5 mille de hauteur. Le mur du tube effectuait une rotation visible grâce aux éclairs mais tout était calme au centre »[44]. Plus récemment, des radars météorologiques mobiles ont pu documenter ce phénomène[45],[46].
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Les tornades produisent des sons dans une large gamme de fréquences. Les témoins ont ainsi rapporté avoir entendu des sifflements, des sons s'apparentant au passage d'un train de marchandise, de cascades rugissantes, de moteurs à réaction ou une combinaison de plusieurs de ceux-ci. Les entonnoirs nuageux produisent aussi des sons qui sont plus aigus semblables à ceux d'un essaim d'abeilles ou à une ligne de haute tension électrique[48].
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Ces sons sont produits par les vents en rotation dans la tornade, ainsi que les interactions avec la surface et les débris. La distance de propagation de ces sons varie avec la stabilité de l'air autour de la tornade dans la « goutte froide » et la topographie des lieux. Cependant, les sons audibles ne s'entendent généralement qu'assez près du vortex, il n'est pas un avertissement très efficace de son approche. De plus, les autres types d'orages violents qui donnent des rafales descendantes, de la grosse grêle ou de la foudre intense vont aussi en produire[49].
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Les tornades émettent dans la gamme des infrasons[47]. Contrairement aux sons audibles, leur signature a pu être détectée car ils se propagent très loin dans l'atmosphère. Des recherches pour l'utiliser comme indice de détection avancé d'une tornade et pour l'étude de la structure du vortex sont en cours[50].
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Finalement, les tornades produisent une signature sismique car une tornade en contact avec le sol transfère une quantité importante d'énergie à celui-ci. Celle-ci dépend de l'intensité de la tornade et des caractéristiques de la surface. Une partie de cette énergie prend la forme d'ondes sismiques en surface et une autre à l'intérieur de la couche superficielle, mais les ondes de surface représentent le type le plus probable du signal. Sur la base de l'existence d'un tel signal, un détecteur de tornade sismique apparaît conceptuellement possible si la signature peut être distinguée des autres phénomènes violents associés avec un orage[51].
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Les tornades émettent des ondes électromagnétiques dans le spectre radio et un champ électrique mais le mécanisme est encore peu connu[52]. En gros, lorsque le nuage d’orage se décharge vers un point de la terre, il se produit un écoulement de fluide convergent (air + gouttelettes d’eau chargées électriquement) vers ce point. Si un tel écoulement se met à tourner spontanément dans la tornade, les charges électriques peuvent produire un effet dynamo : la densité de courant électrique hélicoïdale créée par l’écoulement tourbillonnaire donne un champ magnétique comme un solénoïde. L’interaction de ce courant avec son propre champ magnétique induit crée une force électromagnétique azimutale qui entretient le mouvement de rotation des charges[50],[53].
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On observe également une corrélation entre les tendances de production de foudre par l’orage. Il n'y a pas plus d’éclairs dans un orage tornadique, parfois il n’y en a aucun, mais les chercheurs ont noté que les éclairs nuage vers sol diminuent souvent en nombre quand la tornade atteint le sol et augmente quand le tuba le quitte. Ils ont également noté un nombre anormalement grand de coups de foudre positif en augmentation[54]. Ces effets électromagnétiques et de foudre n'ont rien à voir avec les causes de la formation des tornades mais seraient plutôt reliés à l'environnement orageux et ses variations lorsque la tornade se produit.
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Des couleurs et luminosités particulières ont souvent été mentionnés par les témoins mais sont probablement dues au passage de sources extérieures de lumière à travers l'orage : éclairage de rue, explosion d'un transformateur électrique, etc. ; car aucune source interne n'a jamais été identifiée.
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Finalement, les tornades sont associées avec des changements de température, d’humidité et de pression atmosphérique. Par exemple, lors d’une tornade à Manchester au Dakota du Sud le 24 juin 2003, une sonde placée dans la trajectoire a noté une diminution de pression de 100 hPa. La pression est descendue d’abord très graduellement à l'approche du vortex mais soudainement à son passage, alors que la pression minimale a atteint 850 hPa, puis aussi soudainement elle est remontée. La baisse de température et la hausse de l’humidité ont été tout aussi importantes et soudaines[55].
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En 1953, Donald Staggs, un ingénieur en électricité travaillant pour le Illinois State Water Survey, est le premier à noter sur les sorties de réflectivité un écho en crochet typique associé à un orage tornadique[56]. Avec un plus grand nombre d'angles sondés, afin d'obtenir une représentation à trois dimensions de l'orage, on a remarqué qu'à l'endroit de faire intensité à l'avant du crochet, on a une voûte d'échos faibles qui s'étend en altitude. Cette dernière correspond à l'emplacement du fort courant ascendant dans l'orage. Jusqu'à l'apparition des radars météorologiques Doppler, ces deux indices étaient les seuls que les météorologues pouvaient utiliser pour repérer les cellules orageuses pouvant produire une tornade.
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En 1971, les premières mesures Doppler ont confirmé que les vents d'une structure « en crochet » tournent à une vitesse de 80 kilomètres à l'heure ou plus. Cette circulation apparaît à environ 5 000 mètres d'altitude ; puis elle engendre une rotation à plus basse altitude, qui précède toute tornade intense. C'est ce qu'on appelle un mésocyclone.
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En 1973, dans l'Oklahoma, on a observé une petite anomalie dans la distribution des vitesses d'un orage au même instant et au même endroit que l'apparition d'une violente tornade. Le radar n'avait pas la résolution suffisante pour montrer la tornade, mais il a décelé les brusques changements de direction des vents et des signes précurseurs dans les nuages. Un tel tourbillon apparaît à 300 mètres d'altitude environ, 10 à 20 minutes avant de rejoindre le sol. Il s'étire alors vers le haut et vers le bas, et atteint parfois 10 000 mètres de haut.
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Notons qu'un radar météorologique opérationnel ne verra jamais la tornade proprement dite, à moins qu'elle ne soit juste à côté du dôme, car sa résolution est de l'ordre du kilomètre alors qu'une tornade a un diamètre de l'ordre de un à 100 m en général. On peut cependant s'appuyer sur cette signature mésocyclonique quand le taux de rotation est très fort (différence de plus de 70 nœuds entre les vitesses entrant vers le radar et sortantes dans la zone de rotation) pour avertir les populations menacées et leur conseiller de se mettre en lieu sûr (cave ou pièce protégée). On ne la décèle que sur des distances inférieures à 100 kilomètres (voir radar météorologique). Au-delà de cette distance, la détection de mésocyclones plus faibles peut être utilisée pour déclencher une alerte météo mais leur détection est hasardeuse car le faisceau radar balaie seulement des niveaux plus élevés de l'atmosphère.
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En 1991, à l'aide d'un radar Doppler portable, on a décelé des vents de tornade qui soufflait à plus de 400 kilomètres à l'heure à proximité d'une puissante tornade. Bien que très élevées, ces vitesses sont loin des 750 à 800 kilomètres à l'heure qu'on proposait il y a 40 ans pour expliquer des observations incroyables, comme la découverte de morceaux de paille plantés dans des arbres (on suppose aujourd'hui que le vent ouvre les fibres du bois qui se referment ensuite en piégeant la paille).
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Si un seul radar Doppler suffit à la prévention, l'étude des phénomènes nécessite un deuxième appareil Doppler, disposé à environ 50 kilomètres et présentant un autre angle de vue : on mesure alors la vitesse de la pluie dans deux directions différentes. En utilisant des équations de conservation de la masse de l'air et en évaluant la vitesse relative de la pluie par rapport à l'air en mouvement, les météorologues reconstruisent dans l'espace le champ de vitesses du vent et calculent des paramètres tels que la distribution des tourbillons à l'intérieur de l'orage. Ces études ont confirmé qu'une tornade naît sur le flanc de la colonne ascendante, à côté d'un courant descendant, et que l'air qui circule dans un mésocyclone s'enroule autour de la direction de son déplacement.
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Le phénomène est aussi vieux que le monde, mais le mot « tornade » n’entre en français qu’en 1842 depuis l’anglais. Il provient en fait de l’espagnol où il apparaît en 1663 (selon le Petit Robert). Comme ce phénomène météorologique est peu connu en Europe mais est prévalent autour du Texas et de la Floride, il y a fort à parier que l’expression vient des colonies américaines de l’Espagne.
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Cependant, même lorsque le mot n’est pas encore inventé, des descriptions de ce phénomène existent. Un fidèle adepte de la prise de données météorologiques, le gouverneur britannique John Winthrop (père)[57]
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, écrit dans ses notes de juillet 1643, qu’un soudain coup de vent dans le nord-est du Massachusetts et sur la côte du New Hampshire déracina des arbres, remplit l’air de poussières, souleva un édifice public de Newbury et tua un amérindien. Même si cette description pourrait être reliée à une rafale descendante ou à une ligne de grain, elle pourrait bien être le premier signalement dans l’histoire d’une tornade.
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Plusieurs autres rapports de vents tourbillonnant causant des dommages sont inscrits dans les annales de la Nouvelle-Angleterre jusqu’à ce que le mot « tornade » soit pour la première fois utilisé par le révérend Joseph Emerson à Groton, Massachusetts en 1748[57] : une terrible tornade avec du tonnerre assourdissant.
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La population se perd en conjecture à propos de ces « terribles tourbillons ». En juillet 1759, à la suite d’une terrible tornade passant à Leicester, Massachusetts, un descendant du gouverneur Winthrop (John Winthrop (astronome)) écrit :
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« Il me semble difficile de trouver une cause adéquate pour ce phénomène, de démontrer comment un petit volume d’air peut être mis en rotation si rapide. Je n’oserais pas m’aventurer à émettre une hypothèse. »
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Le 14 août 1773[57], le professeur Samuel Williams est le premier en Amérique à donner non seulement une description mais des données objectives de vents. Il écrit qu’une trombe marine s’est formée sur le fleuve côtier Merrimack, au sud de Salisbury (Massachusetts), et se transforma en tornade en touchant terre. Juste avant son apparition, de violentes rafales de vents venant du sud-ouest soufflèrent sur la région durant 4 minutes avant un changement rapide à l’ouest-nord-ouest. Deux minutes plus tard, le vent devenait calme et le ciel devint très sombre.
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Les recherches en météorologie devinrent plus systématiques à partir du XIXe siècle ainsi que les travaux sur l’explication des tornades. Dans les années 1880[58], le Corps des ingénieurs de l’armée américaine, qui était chargé du service météorologique naissant de ce pays, organisa une équipe de 2 000 volontaires pour documenter tous les cas de tornades sur le centre et l’est des États-Unis. On en tira les patrons météorologiques de surface favorables à la génération des orages tornadiques et le Corps essaya de faire les premières prédictions. Ce ne fut pas très concluant et le National Weather Service, qui succéda au Corps, décida de ne pas mentionner jusqu’en 1938 la possibilité de ce phénomène dans ses alertes météo d’orages violents.
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Avec la naissance de l’aviation, la recherche des conditions nécessaires à la formation de tornade fut remise à l’ordre du jour dans les années 1920 et 1930. Le développement du radiosondage commença à donner plus d’informations sur la structure verticale de l’atmosphère ce qui permit de reconnaître les facteurs thermodynamiques et les déclencheurs synoptiques d’altitude nécessaires au déclenchement des nuages convectifs.
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Toutes les informations ainsi réunies ont été colligées et interprétées par des chercheurs comme A. K. Showalter et J. R. Fulks aux États-Unis. Utilisant ces travaux et leurs propres observations, les officiers météo E. J. Fawbush et R. C. Miller, de la base aérienne Tinker (Tinker Air Force Base) de la US Air Force à Oklahoma City, ont pu prédire pour la première fois avec succès l’occurrence d’une tornade sur la base le 25 mars 1948 en soirée. Ce succès fit boule de neige, Fawbush et Miller reçurent rapidement le mandat de prédire la possibilité de tornades dans tout le centre des États-Unis pour l'US Air Force. Ils furent chargés trois ans plus tard d’un centre de prévision du temps violent, le Severe Weather Warning Center (SWWC), pour toutes les bases du continent.
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Ces résultats se répandant dans la population, le gouvernement créa en mars 1952 un organisme expérimental interarmes et civil (le Weather Bureau-Army-Navy ou WBAN) pour la prévision des orages violents à la population en général. Le 17, les prévisionnistes de ce centre émirent leur premier bulletin de prévision mentionnant la possibilité de tornade et le 22 mai, le WABN devint officiel sous le nom de Weather Bureau Severe Weather Unit (SWU). Ce centre changera un certain nombre de fois de nom pour être maintenant connu comme le Storm Prediction Center.
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Durant les années 1950 et 1960, l’analyse des éléments était totalement faite à la main et les nouveaux éléments venant des recherches sur les tornades étaient intégrés de la même façon. Durant les années 1970, les ordinateurs ont commencé à faire leur apparition et des campagnes comme le Tornado Intercept Project ont permis de recueillir des informations in situ sur les tornades grâce à la participation des chasseurs de tornades et de scientifiques.
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L'année 1978 marque un progrès important dans la compréhension des mouvements de rotations dans les orages à tornades : Robert Wilhelmson, de l'Université de l'Illinois, et Joseph Klemp, du Centre américain de recherches atmosphériques, ont obtenu dans leurs simulations informatiques des supercellules réalistes qui présentaient des zones de précipitations en forme de crochet. À des temps successifs, en tout point d'un réseau tridimensionnel représentant l'espace, leur programme calculait les variations de température, de vitesse du vent et de changement d'état de l'eau entre ses diverses formes (vapeur, gouttelettes d'un nuage et gouttes de pluie).
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Dans ce monde numérique, des supercellules se forment dans un état initial homogène, ce qui réfute l'idée largement répandue selon laquelle les tornades violentes résulteraient de collisions entre masses d'air différentes. En omettant dans les équations la rotation de la Terre, R. Wilhelmson et J. Klemp ont montré que celle-ci n'avait qu'un faible effet dans les premières heures d'existence de l'orage. C'est plutôt la rotation du vent selon un axe vertical qui détermine le sens d'un tourbillon.
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Keith Browning avait proposé en 1963 que la variation du vent avec l'altitude dans l'environnement habituel des supercellules engendre une rotation horizontale, comme démontré antérieurement, et que le courant ascendant change l'axe de rotation vers le haut. Dans les années 1980, les simulations confirmaient ce point en montrant comment la colonne ascendante tournait graduellement d'axe pour être verticale à mi-hauteur du nuage, mais cela n'expliquait pas comment elle pouvait se mettre à tourbillonner verticalement très près du sol.
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En 1985, les simulations de J. Klemp et de Richard Rotunno ont montré que la rotation à basse altitude dépend du courant descendant de la supercellule, qui contient de l'air refroidi par l'évaporation : quand cette évaporation n'a pas lieu, aucune rotation n'apparaît près du sol. Les simulations ont montré, à la surprise générale, que la rotation de basse altitude est amorcée au nord du mésocyclone, dans la masse d'air légèrement refroidie par la pluie. Alors qu'à mi-hauteur, le courant descendant s'enroule, dans le sens cyclonique, autour de la colonne ascendante, une partie de l'air froid se dirige vers le sud, avec, à sa gauche, l'air chaud pénétrant dans la supercellule et, à sa droite, de l'air encore plus froid.
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L'air chaud du courant ascendant soulève le flanc gauche du courant descendant, alors que l'air froid de droite le bascule vers le sol. Ainsi commence un mouvement hélicoïdal de l'air froid autour de son axe de déplacement horizontal (par cisaillement latéral des vents). Comme cet air froid descend en même temps, son axe de rotation est dévié vers le bas comme le courant ascendant l'est vers le haut, ce qui donne une rotation anticyclonique. En 1993, la démonstration fut faite que la rotation de ce courant d'air descendant s'inverse avant qu'il n'atteigne la surface. Une circulation d'air cyclonique peut donc apparaître près du sol. Cet air froid rasant est aspiré dans la partie sud-ouest de la colonne ascendante. À mesure que l'air converge vers cette colonne, la rotation s'accélère de même qu'une patineuse tourne plus vite quand elle ramène les bras le long du corps.
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Nous cernons maintenant mieux comment naissent les vents tournants dans le mésocyclone, à moyenne altitude et près du sol mais il nous restait à montrer pourquoi les tornades, qui ont un diamètre beaucoup plus petit, se forment. L'explication la plus simple est qu'elles résultent des frottements sur le sol. Cette explication semble paradoxale, puisque les frottements ralentissent généralement les vents. Toutefois un tel effet est connu dans une tasse de thé que l'on remue. Dans le liquide en rotation, un équilibre s'instaure entre la force centrifuge et la force de pression due à la dépression créée au centre. Au fond de la tasse, le frottement réduit les vitesses, et donc la force centrifuge. Au fond de la tasse, le liquide se déplace alors vers le centre, comme en attestent les feuilles de thé qui se rassemblent sur le fond et au centre de la tasse. Cependant, en raison de cette convergence et de « l'effet patineuse », la rotation du liquide s'accélère : un tourbillon apparaît le long de l'axe de la tasse. Stephen Lewellen, de l'Université de Virginie, en déduit que, dans une tornade, les vents les plus rapides soufflent dans les 300 premiers mètres au-dessus du sol.
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Avec les frottements, on explique également la longévité des tourbillons. Une tornade crée un vide partiel en son cœur, car les forces centrifuges empêchent l'air d'y pénétrer. En 1969, l'Australien Bruce Morton a expliqué comment le vide se maintient : des forces d'Archimède intenses empêchent l'air de pénétrer par le haut. Près du sol, le frottement réduit la vitesse tangentielle de l'air, de même que les forces centrifuges, ce qui autorise l'arrivée d'un courant d'air dans le cœur. Cependant le frottement limite également cette alimentation et ne laisse pas passer assez d'air pour remplir le cœur. De cette manière, les tornades s'intensifient et se stabilisent, surtout lorsqu'elles entrent en contact franc avec le sol : l'alimentation se réduit à une mince couche d'air.
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La théorie des frottements n'explique toutefois pas pourquoi le tourbillon qui constitue la signature des tornades apparaît en altitude, dans les nuages, et précède parfois de 10 à 20 minutes le contact d'une tornade avec le sol.
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Les supercellules et autres orages violents ne sont pas les seuls qui puissent donner des tornades. Des nuages de plus faible intensité tels des cumulus bourgeonnants ou même parfois des cumulus peuvent produire de très faibles tornades de types trombes terrestres et gustnado.
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D'autre part, on entend souvent le terme mini-tornade dans les médias. Il ne veut rien dire par lui-même et il est appliqué comme un terme fourre-tout pour désigner un coup de vent qui peut ou non être associé à une tornade. Plusieurs phénomènes énumérés ci-dessous sont souvent décrits comme des mini-tornades au même titre qu'une tornade de faible envergure à cause des dégâts engendrés. Il faut donc réitérer qu'une tornade est associée à un nuage en entonnoir atteignant le sol et qui donne un patron caractéristique de débris. Tout dégât par le vent qui ne peut être relié à ce phénomène ne peut être qualifié de tornade.
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Bien que les conditions de faible cisaillement des vents dans la verticale ne soient généralement pas favorables à la génération de tornades lorsque les cyclones tropicaux sont en mer, ils en donnent souvent une fois que le système touche terre. En effet, la friction du terrain augmente le cisaillement dans le premier kilomètre ce qui va créer le tourbillon horizontal nécessaire. Le courant ascendant dans les orages du cyclone va faire le reste[59]. De plus, l'air plus sec des niveaux moyens de l'atmosphère aux latitudes plus nordiques peut entrer dans les cumulonimbus et générer un courant descendant qui va accentuer le tourbillon[60],[61].
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Le lieu le plus favorable à la formation de ces tornades se situe à une courte distance du point d'entrée sur la terre ferme. Elles se rencontrent surtout à la bordure externe du cyclone, là où la friction exerce le plus fort changement de direction du vent au sol et donc le plus fort cisaillement avec les niveaux supérieurs[62]. On peut même généralement les limiter au quadrant nord à nord-est dans l'hémisphère nord, car c'est dans là que la circulation cyclonique entre sur les terres. Si le cyclone retourne en mer, il peut produire un épisode à chaque réentrée[61].
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En général, ces tornades sont d'intensité plus faible que celles venant de supercellules, car le mésocyclone dans ces orages ne peut s'étendre très loin au-dessus du sol. De plus, il a tendance à rester dans un angle plus aigu avec le sol ce qui donne une plus faible composante de rotation verticale au tourbillon[59]. Finalement, il est rare que ces tornades suivent une trajectoire qui les ramènent vers l'océan, à cause de la direction générale des vents, mais il existe certains cas documentés comme celui de l'ouragan Danny en 1997[61].
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L'American Meteorological Society définit « trombes terrestres » (par références aux trombes marines) ou landspout (de l'anglais LAND pour terre et SPOUT pour trombe) comme une tornade prenant naissance d'un tourbillon existant dans la couche sous un orage, sans qu'un mésocyclone ne soit présent en altitude[63]. Ces tornades de faible intensité se forment dans une région où le changement des vents selon la verticale ne comportent pas nécessairement un changement de direction ni une différence de vitesse importante. De plus, il n'y a généralement que peu de forçage dynamique : pas de front, de courant-jet, etc.
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Lorsqu'une zone de convergence locale crée une faible rotation verticale, cette rotation peut être étirée par le passage d'un cumulonimbus en développement ou d'un gros cumulus bourgeonnant. Ceci donne une rotation intense à très fine échelle appelée micro-échelle (2 km ou moins) sous le nuage. Les trombes terrestres sont de faible intensité (F0 à F2) et se produisent souvent le long de la zone de convergence des brises de mer, des brises de lac ou le long du pied de montagnes[64]. La tornade va avoir l'aspect d'un tube translucide ovale et durera en général moins de 15 minutes.
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Elles ont été étudiées en particulier en Floride et au Colorado où ce genre de convergence est commun. On y a remarqué que ces tornades se déplacent le long de la ligne de convergence plutôt qu'avec le vent moyen dans la basse atmosphère. Les trombes terrestres peuvent même se déplacer contre ce vent moyen.
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L'American Meteorological Society[65] définit un Gustnado (de l'anglais GUST pour rafale de vent et NADO pour tornado) comme une très faible tornade de courte durée de vie que l'on retrouve le long d'un front de rafales provenant d'un orage mais pas directement connecté à celui-ci. On la voit généralement comme un vortex de débris et de poussières. Le terme pourrait être traduit comme Tornade de rafale ou front de rafales tornadique.
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Ce genre de phénomène se produit lorsque les fronts de rafales venant de différentes cellules orageuses se rencontrent sous un cumulus bourgeonnant ou un cumulus. Le gustnado peut même naître à un endroit sans nuage, du moment qu'il y a un certain mouvement vertical convectif à l'endroit de rencontre des rafales. Ces tornades ne durent que quelques instants et ne causent généralement que peu de dommages. Elles sont apparentées aux tourbillons de poussière.
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On confond souvent les rafales descendantes et les tornades en raison de l’ampleur des dommages qu’elles engendrent. Les vents qui accompagnent une rafale descendante touchent une région qui peut être limitée ou en corridor comme une tornade, cependant les caractéristiques d’une rafale descendante diffèrent de celles d’une tornade. La rafale descendante se caractérise par le fait que de l’air qui n’est pas en rotation se précipite vers la surface de la terre soufflant les obstacles comme on souffle sur un château de cartes, alors qu’une tornade est formée par de l’air en rotation et en ascension.
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Par ailleurs, le terme tornade est souvent appliqué par abus de langage à divers tourbillons atmosphériques de même échelle, comme les tourbillons de flammes dans les grands incendies et les tourbillons de poussière communs dans les régions désertiques ou semi-arides. Ces phénomènes ne sont associés avec aucun nuage ce qui les distingue des tornades et en plus, les conditions favorables à leur formation diffèrent de celles des tornades. Il existe aussi des tourbillons de neige.
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Le concept de tornade est le sujet de plusieurs mythes populaires résultant de croyances incorrectes qui peuvent être attribuées à de nombreux facteurs dont des racontars, des histoires folkloriques ou des reportages par des personnes qui ne connaissent pas la physique des tornades. Le sensationnalisme rencontré dans les médias et la présentation d'informations erronées dans les divertissements populaires comme les films sont aussi d'autres sources. Les mythes communs couvrent divers aspects de la tornade et incluent des idées sur les mesures à prendre, la minimisation des dommages causés et de fausses hypothèses sur la taille, la forme, la puissance et la trajectoire du phénomène.
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Par exemple, une croyance populaire veut que l'ouverture des fenêtres avant une tornade réduira les dommages causés par la tempête en équilibrant la pression, ce qui est faux[66]. Bien que rester dans un véhicule soit très dangereux, car il pourrait être facilement projeté par le vent, le quitter pourrait en fait augmenter le danger s'il n'y a pas de meilleur abri disponible[66]. D'autres mythes sont que les tornades peuvent sauter des maisons, voyagent toujours dans une direction prévisible, s'étendent toujours visiblement du sol au nuage, et augmentent en intensité en proportion avec leur largeur. Enfin, certaines personnes croient que les tornades ne se produisent qu'en Amérique du Nord, qu'elles ne se produisent pas en hiver, qu'elles sont attirées par les parcs de maisons mobiles ou que certaines régions sont protégées des tornades par les rivières, les montagnes, les vallées, les grands immeubles ou d'autres éléments[66]. La vérité est que les tornades peuvent se produire presque n'importe où à n'importe quel moment si les conditions sont propices. Certaines zones géographiques sont simplement plus sujettes à ces conditions que d'autres.
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À cause de ses effets dévastateurs, le mot tornade a souvent été utilisé pour représenter le passage d'un désastre ou un nettoyage complet tant dans la vie réelle que comme métaphore. Par exemple, lors d'une élection qui voit un parti politique être rayé de la scène, les commentateurs parlent du passage d'une tornade.
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Dans le film Le Magicien d'Oz, une tornade amène Dorothy en Utopie et celle-ci tue la sorcière de l'est, libérant les Munchkins. Ceci est vu par certains commentateurs comme une métaphore pour un changement politique drastique nécessaire aux États-Unis.
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La tornade a été utilisée dans plusieurs campagnes publicitaires pour représenter une vente de débarras (tout doit être vendu), des rabais incroyables (les prix s'envolent), etc. Mais la plus longue et fameuse utilisation est celle du détergent Ajax qui avait comme slogan durant les années 1960 : « La tornade blanche » au Québec et « Cleans like a white tornado » dans le reste de l'Amérique du Nord[67].
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Les tornades en analyse des rêves sont associés à la peur, le chaos, le changement radical perçu ou anticipé par le rêveur.
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Plusieurs films et romans ont comme trame de fond le passage d'une tornade ou comportent des scènes avec des tornades. Mentionnons :
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Il existe des chasseurs de tornades dans plusieurs pays. Cependant, ce mouvement vient des Grandes Plaines américaines où il est encore le plus important. Le premier chasseur reconnu est Roger Jensen (1933–2001), un résident de Fargo (Dakota du Nord) qui a suivi des orages dans la région de Lake Park (Minnesota) en 1951[69],[70]. Les pionniers dans ce domaine ont donné de précieuses indications aux chercheurs en météorologie.
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En 1972, l'University of Oklahoma et le National Severe Storms Laboratory commencèrent le projet Tornado Intercept Project. C'était le premier déploiement coordonné et à grande échelle pour obtenir des informations in situ sur les tornades. Ce projet créa un vaste groupe de chasseurs de tornades qui continua ses activités ensuite et publia le magazine Stormtrack. Par la suite, différents instruments, dont des radars météorologiques portatifs, ont été déployés lors de ces chasses.
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Le phénomène prenant de l'ampleur, à cause de la couverture médiatique des tornades et de l'Internet, de nombreux néophytes se sont mis, dans les années 1990, à chasser les orages juste pour la recherche de sensations fortes. Des voyagistes proposent maintenant des chasses de tornades, suivant le modèle des organisations de safari-photo en Afrique. Tout ceci amène un engorgement dangereux des routes et des chemins lors d'événements orageux dans le Midwest et les vrais chercheurs ne représentent plus qu'un faible pourcentage.
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Pokémon (prononcé [pɔ.ke.mɔn] ; en japonais ポケモン, Pokemon, prononcé [po̞kʲe̞mõ̞ɴ]) est une franchise créée par Satoshi Tajiri en 1996, présente en particulier en jeu vidéo, dans des séries éditées par Nintendo. Selon les statistiques de Nintendo en 2010, les jeux Pokémon se sont vendus à environ 250 millions d’unités. Le jeu vidéo Pokémon Rouge et Bleu s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires, ce qui en fait un record des ventes dans l’histoire du jeu vidéo.
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La franchise est également exploitée sous forme d’anime, de mangas, et de jeux de cartes à collectionner. Dans la série animée homonyme, le personnage principal, Sacha, voyage à travers diverses régions fictives dans le but d’attraper de nouvelles sortes de monstres éponymes, un concept qu’on retrouve également dans les jeux vidéo de la franchise. Pokémon a eu un impact culturel très important dans les pays où il a été introduit, dont le Japon, les États-Unis, le Canada, la France et d'autres pays européens.
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Le nom Pokémon est issu de la contraction de Poketto Monsutā, romanisation du japonais ポケットモンスター[1] traduisant l'anglais Pocket Monsters. Le terme Pokémon, en plus de référer à la franchise Pokémon elle-même, réfère aussi collectivement aux 896 espèces fictionnelles réparties en huit générations Pokémon. Pokémon est identique au singulier et au pluriel, comme dans chaque nom d'une espèce ; il est grammaticalement correct de dire un Pokémon et de nombreux Pokémon, ainsi que un Pikachu et des Pikachu[2].
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Dans l'univers des Pokémon[N 1], les animaux du monde réel n'existent pas (ou très peu). Le monde est peuplé de Pokémon, des créatures qui vivent en harmonie avec les humains, mais possèdent des aptitudes quasiment impossibles pour des animaux du monde réel, telles que cracher du feu, comme Dracaufeu, ou encore générer de grandes quantités d'électricité, comme Magnéti[3]. Chaque sorte[N 2] de Pokémon possède un nom, qui peut à la fois être utilisé pour parler de Pokémon individuels ou de l'ensemble des Pokémon de la même sorte. Certains Pokémon dits « légendaires » sont les seuls représentants de leur sorte et dans les jeux récents sont des entités incarnant une puissance naturelle. Dans la série animée, les Pokémon ne peuvent prononcer en règle générale que leur nom[N 3], mais il existe quelques cas rares où des Pokémon ont appris un langage humain[N 4],[4],[5]. Des humains utilisent ces aptitudes dans leurs activités professionnelles : ainsi les Caninos de l'Agent Jenny l'aident à poursuivre les criminels.
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Certains dressent les Pokémon pour organiser des combats entre eux, transportant généralement les Pokémon dans des Poké Balls, des balles compactes où un Pokémon peut être contenu[3],[6],[7]. Ces dresseurs Pokémon voyagent à travers le monde dans le but d'attraper le plus grand nombre de Pokémon, puis éventuellement devenir Maître Pokémon, un titre donné au dresseur ayant battu le maître de la ligue. Certains dresseurs enregistrent les informations des Pokémon qu'ils ont capturés ou observés dans un Pokédex, un appareil électronique qui répertorie et affiche les informations sur les différents Pokémon[8]. À partir de l'âge de dix ans, il est possible de commencer son apprentissage de dresseur en recevant une licence de la Ligue Pokémon[9]. L'apprentissage consiste à partir capturer des Pokémon dans leurs habitats naturels, puis à les entrainer au combat.
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Les matchs Pokémon consistent en combats entre les Pokémon de deux dresseurs, et se terminent quand tous les Pokémon de l'un d'entre eux sont KO. La mort des Pokémon est donc évitée, et les Pokémon peuvent être soignés au Centre Pokémon, un bâtiment où les infirmières guérissent les Pokémon blessés[10],[7]. Pour participer à des compétitions, les dresseurs peuvent se déplacer aux différentes Arènes Pokémon où un badge leur est offert s'ils sortent victorieux d'un match contre le champion d'arène[9]. Après avoir gagné tous les badges de la région, un dresseur peut partir au siège de la Ligue Pokémon pour affronter quatre dresseurs d'élite, souvent appelés le « Conseil des 4 ». Ce n'est qu'après avoir battu ces quatre dresseurs que le dresseur peut affronter le Maître de la Ligue[11].
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Il existe dix-huit types (voir la liste ci-contre). Chaque Pokémon possède un ou deux types qui conditionnent la plupart de ses attaques et caractérisent ses forces et ses faiblesses vis-à-vis des autres types, organisées comme le pierre-papier-ciseaux pour équilibrer les combats[12]. De nombreux Pokémon se transforment en une nouvelle sorte (ce phénomène est appelé une « évolution[N 6] ») après avoir atteint un certain niveau d'expérience ou d'autres critères plus complexes (objets, échange, etc) ; cela leur donne souvent de meilleures statistiques de combat et parfois un nouveau type. En tout, un Pokémon de base peut évoluer au plus deux fois[N 7].
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Quelques Pokémon peuvent évoluer de plusieurs manières différentes (l'archétype de ces Pokémon est Évoli)[13].
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Les types Acier et Ténèbres[N 8] apparaissent dans la deuxième génération (Pokémon Or, Argent et Cristal), de même que le type Fée apparaît dans la sixième génération (Pokémon X et Y). Ils sont principalement attribués à des monstres propres à ces nouvelles générations, toutefois des Pokémon des générations antérieures se sont également vu attribuer ces types. Magnéti, créé dans la première génération en tant que type Électrique, est ainsi du double-type Électrique et Acier à partir de la deuxième génération.
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Depuis l'apparition de la sixième génération, il existe un nouveau système d'évolution nommé "méga-évolution", décliné de deux manières différentes : la Primo-Résurgence (réservée à Kyogre et Groudon) et la méga-évolution classique. Cette dernière se réalise par l’intermédiaire d'une pierre portée par le Pokémon, dont le nom se compose de celui du Pokémon et du suffixe-ite (exemple : Braségalite pour Braségali).
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Lors de la septième génération, c'est une autre forme d'évolution qui a fait son apparition, pouvant être assimilée au résultat d'une spéciation allopatrique. Ainsi, sur les îles d'Alola, on trouve des formes endémiques de certains Pokémon comme Noadkoko, appelées sobrement "formes d'Alola". Les "capacités Z" apparaissent également.
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Pokémon est issu de l'imagination du développeur japonais Satoshi Tajiri[14]. Celui-ci se serait inspiré de l'élevage de criquets qu'il faisait pendant son enfance[15],[16],[17]. Ces insectes, destinés à concourir dans des courses, lui auraient donné la certitude que les criquets les plus vieux étaient plus expérimentés, gagnaient donc plus de courses et voyaient donc leur valeur vénale augmenter lors d'un échange[18].
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Les premiers jeux vidéo Pokémon, Pocket Monsters Vert et Rouge sortent sur Game Boy en 1996, exclusivement au Japon, sous le nom de Pocket Monsters (ポケットモンスター, Poketto Monsutā?)[19].
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Ils deviennent rapidement très populaires au Japon, se vendant à plus de 10 millions d'exemplaires[20],[21].
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Une série animée et un jeu de cartes à collectionner sont alors créés[16]. C'est pendant cette période de succès local que la contraction Pokémon (venant de Poketto Monsutā) devient courante[10],[16].
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Deux ans plus tard, les jeux Pokémon Rouge et Bleu sortent aux États-Unis, aux côtés de la série animée, diffusée sur le programme télévisé Kids' WB du CW Television Network, et une version du jeu de cartes à collectionner en anglais[16].
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Les versions Rouge et Bleu se vendent très bien, battant tous les records de vente avec plus de 30 millions d'exemplaires[22].
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La série, quant à elle, aide la chaîne de télévision à grimper dans les classements, au point que Warner Bros. Pictures sort un long métrage animé au cinéma l'année suivante, en 1999[20].
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Avec 163 millions de dollars de recettes, Mewtwo Contre-Attaque est l'anime ayant eu le plus de succès au box-office[23].
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La sortie en 2000 de Pokémon Or et Argent marque le début de la deuxième génération. Ces deux nouvelles versions, sorties sur Game Boy Color, incorporent des nouveautés, comme une centaine de nouvelles variétés de Pokémon, une nouvelle carte, et un nouveau scénario[24].
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Leur parution est précédée de la sortie du film Le pouvoir est en toi, qui rapporte 133 millions de dollars[23]. En 2001, la série animée Pokémon reste la série télévisée préférée des enfants dans de nombreuses catégories, dont les enfants de 2 à 11 ans, et Kids' WB est le programme télévisé no 1 des enfants[16],[25]. Malgré le succès de l'anime et de la nouvelle génération de jeux, la franchise perd de la popularité, les films La voix de la forêt et Les Héros Pokémon ne rapportant qu'un million de dollars et 700 000 dollars, respectivement[23].
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La franchise freine donc sa production pendant les deux années suivantes, prenant le temps de développer de nouveaux jeux pour se réinventer. C'est en 2003 que sortent les versions Rubis et Saphir sur Game Boy Advance, avec de nouveaux concepts, comme celui des PokéBlocs, mais aussi une addition considérable de nouvelles espèces de Pokémon, la liste des espèces atteignant 386[26].
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Ces deux jeux se vendent bien, occupant la seconde et troisième place des jeux vidéo les plus vendus en 2003[27].
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Cette renaissance de la popularité de Pokémon ne se fait pas uniquement au niveau des jeux vidéo, mais également via le jeu de cartes à collectionner[26].
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En effet, une organisation du nom de Pokémon Organized Play se forme en 2003 et organise des tournois nationaux qui ravivent la popularité du jeu de cartes[28].
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La série animée se réinvente elle aussi, avec un nouveau cycle de saisons appelé Pokémon: Advanced, qui lui rend sa popularité perdue[26].
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Cette période marque le retour de Pokémon en matière de popularité mais aussi en matière de production[29].
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Cette troisième génération de jeux continue avec la sortie d'une dizaine de nouveaux jeux Pokémon sur Game Boy Advance comme sur GameCube[26].
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En 2004, les versions Rouge Feu et Vert Feuille sortent[30].
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Ces deux nouvelles versions ne marquent pas le début d'une nouvelle génération, étant des remakes des deux premières versions à être commercialisées partout dans le monde, Pokémon Rouge et Bleu[31].
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La quatrième génération devra attendre 2006, l'année de sortie des versions Diamant et Perle sur Nintendo DS au Japon. La sortie européenne se fait presque un an plus tard, en juillet 2007[32].
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Cette fois-ci, le nombre de sortes de Pokémon passe à 493, et les jeux bénéficient de la technologie de la Nintendo DS, qui dispose de deux écrans[29].
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Pendant ce temps, la série animée entre dans un nouveau cycle, Pokémon Diamant et Perle, qui jouit d'une popularité correcte aux États-Unis, étant diffusée sur Cartoon Network[29]. Pokémon Platine, qui est le troisième épisode de la génération Perle-Diamant sur Nintendo DS, sort le 13 septembre 2008 au Japon, le 22 mars 2009 aux États-Unis et le 22 mai 2009 en Europe[33],[34],[35],[36].
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Lors de la sortie des versions Diamant et Perle, le nombre de Pokémon différents est de 493. On peut leur ajouter quelques variantes (souvent le nombre 497 est aussi annoncé, à cause des différentes formes de l'un d'eux), et quelques Pokémon qui n'ont pas été placés volontairement dans le jeu, mais apparaissent à cause de bugs (ces Pokémon n'apparaissent jamais dans les autres médias que les jeux)[37]. En 2010, les versions Pokémon Or HeartGold et Argent SoulSilver sortent, cette fois en tant que remakes des versions Pokémon Or et Argent, mais avec toutes les nouveautés issues des nouvelles générations, notamment techniques, ou au niveau du système de jeu.
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En 2010, une cinquième génération de Pokémon arrive au Japon, puis l'année suivante en Amérique et en Europe avec la sortie des versions Noir et Blanc. Il existe désormais 649 Pokémon. Une fois de plus, les jeux sont un succès, et atteignent en Amérique un score de 1,4 million d'exemplaires vendus le premier jour de commercialisation[38]. Ces versions sont les premières de la licence à connaitre une suite, constituée de Pokémon version Noire 2 et Pokémon version Blanche 2. Jusque-là, les jeux n'avaient connu que des versions complémentaires, dont le scénario différait peu des premières versions de la génération. Ces suites sortent le 23 juin 2012 au Japon, le 7 octobre 2012 aux États-Unis et le 12 octobre en Europe. Au Japon, 1,6 million d'exemplaires sont écoulés en deux jours[39].
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Le 8 janvier 2013, Game Freak annonce l'arrivée d'une sixième génération avec les jeux Pokémon X et Y. Ces jeux sont les premiers à connaître la même date de sortie dans tous les pays du monde : le 12 octobre de la même année[40]. Ils amènent deux grandes nouveautés : l'ajout du type fée et celui des méga-évolutions, qui modifient radicalement le déroulement des combats Pokémon. Avec 72 nouvelles créatures ajoutées pour cette édition, le nombre total de Pokémon atteint 721. Le 7 mai 2014, Nintendo annonce la sortie de Pokémon Rubis Oméga et Saphir Alpha pour novembre 2014. Ces jeux sont des remakes des versions Rubis et Saphir sorties en 2003. Les premières images du jeu ont été révélées à l'occasion du Nintendo Digital Event donné lors de l'E3 2014, le jeu reprend le moteur graphique de Pokémon X et Y.
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La septième génération est annoncée le 26 février 2016, avec les jeux Pokémon Soleil et Pokémon Lune, qui sortent officiellement le 18 novembre 2016 dans le monde. Ils souffriront cependant d'un retard de cinq jours sur la date annoncée en Europe. L'histoire se passe à Alola, une région inspiré d'Hawaï. Dans cette saga, une nouvelle sorte de Pokémon fait son apparition : les formes d'Alola. D'anciens Pokémon de la première génération, comme Taupiqueur ou Tadmorv, obtiennent ainsi une nouvelle forme avec un type et des statistiques différents. 81 nouveaux Pokémon pour un total de 802. Le 6 juin 2017, Nintendo a annoncé les jeux Pokémon Ultra-Soleil et Pokémon Ultra-Lune. Ces versions sont sorties le 17 novembre 2017. Elles apportent 5 nouveaux Pokémon dans le Pokédex de la région d'Alola, de nouvelles fonctionnalités, ainsi qu'un scénario différent et surtout plus enrichi, complété d'un scénario post game mettant en scène le retour de la Team Rocket accompagnée des grands méchants des précédentes générations.
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C'est également les deux dernières versions sur le support de la Nintendo 3DS.
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Depuis Pokémon Go, deux nouveaux Pokémon apparaissent, puis une nouvelle fois dans la série principale avec Let's Go, Pikachu et Let's Go, Évoli. Ils sont sortis mondialement le 16 novembre 2018 sur Nintendo Switch.
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La huitième génération est annoncée le 27 février 2019, avec les jeux Pokémon Épée et Pokémon Bouclier, qui sont sortis mondialement le 15 novembre 2019 sur Nintendo Switch[41].
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À l'origine, la franchise était uniquement constituée des deux jeux sortis au Japon. Elle s'est également exploitée sous forme d’anime, de mangas, et de jeux de cartes à collectionner[10]. Quel que soit le support, le concept reste toujours le même[42],[43].
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La série de jeux vidéo Pokémon, commencée en 1996 au Japon avec Pocket Monsters, contient à ce jour près d'une soixantaine de jeux sortis sur Game Boy, Game Boy Color, Nintendo 64, Game Boy Advance, GameCube, Wii, Nintendo DS, Nintendo 3DS, Wii U et Nintendo Switch. Le premier duo de jeux, Pokémon Rouge et Pokémon Bleu, a été vendu à plus de 30 millions d'exemplaires, ce qui en fait, à l'époque, la seconde meilleure vente[22],[44],[45]. Le dernier duo en date, Pokémon Epée et Pokémon Bouclier, est sorti sur Nintendo Switch le 15 novembre 2019[46].
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L'idée d'un jeu en ligne massivement multijoueur a été évoqué en 2009, néanmoins, Junichi Masuda rappelle que « L'échange est un concept central de Pokémon. Donc, quand vous faites un échange, vous rencontrez un ami et décidez de quel Pokémon vous allez vous échanger réciproquement. Il faut mettre l'accent sur la communication réelle entre les joueurs. Vous ne vous voyez pas quand vous êtes tous deux en ligne », ce qui est incompatible avec le MMO[47].
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En octobre 2010, selon les statistiques de Nintendo, la série de jeux vidéo s'est vendue à 215 millions d'exemplaires à travers le monde[48].
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En juillet 2016 sort le jeu Pokémon Go sur smartphones et tablettes tactiles. Il propose un gameplay adapté au mobile et basé sur une architecture massivement multijoueur. Le jeu demande aux joueurs de rechercher des Pokémon dans le monde réel à l'aide de la géolocalisation. Une fois trouvés, ceux-ci apparaissent sur l'écran en réalité augmentée. Le succès de ce jeu est phénoménal et planétaire : en quelques jours, le jeu devient l'une des applications les plus utilisées (dépassant par exemple le nombre d'utilisateurs quotidiens actifs de Twitter aux États-Unis[49]).
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Le développement de l'e-sport dans les années 2000 a aussi entraîné avec lui toute la vague Pokémon. Les premiers tournois ont débuté avec la série et nombreuses sont les communautés sur internet qui s'intéressent au métagame complexe des jeux vidéo Pokémon.
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Pokémon, la série a été créée au Japon à la suite de la popularité du premier jeu vidéo, et fut diffusée pour la première fois sur TV Tokyo le 1er avril 1997[16],[20],[50]. La série fut introduite à l'étranger à partir de 1998, et fut en grande partie responsable du programme télévisé Kids' WB, sur The CW Television Network[20]. La série continue le concept des jeux vidéo, suivant les aventures de Sacha et son ambition de devenir un jour maître Pokémon[51]. La série est maintenant diffusée sur Canal J, Gulli, M6, MCM et Cartoon Network. Elle connaît à la fin de 2018 sa vingt-deuxième saison[52] et son millième épisode fin 2017. Ces vingt-trois saisons sont séparées en sept cycles : Pocket Monsters (1997) (saisons 1 à 5), Advanced Generation (saisons 6 à 9), Diamant et Perle (saisons 10 à 13)[53], Noir et Blanc (saisons 14 à 16), XY (saisons 17 à 19), Soleil et Lune (saisons 20 à 22) et Pocket Monsters (2019) (saison 23).
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Une série diffusée en parallèle à la série principale, Pokémon Chronicles, est diffusée en tant que spin-off. La majeure partie de la série, diffusée uniquement en Occident, est tirée du Weekly Pokémon Broadcasting Station, qui diffusait ces épisodes spéciaux en même temps qu'était rediffusé l'anime original, depuis octobre 2002[54].
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Deux téléfilms ont également été diffusés. Ils incluent Le Retour de Mewtwo (Mewtwo Returns) en 2001 et Le Maître des mirages (The Mastermind of Mirage Pokémon) en 2006[55].
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De plus, vingt longs métrages dérivés de la franchise sont sortis, dont certains uniquement au Japon. Le premier, Pokémon, le film : Mewtwo contre-attaque est sorti en 1998 au Japon et en 2000 en France. Celui-ci fait 2 224 456 entrées au cinéma en France[56]. Tout comme la série animée, les films racontent les aventures du dresseur Sacha et de ses compagnons.
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Le 8 mai 2019 est sorti en France Pokémon : Détective Pikachu, premier film Pokémon en prise de vues réelles.
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Le jeu de cartes à collectionner Pokémon a été créé par Tsunekazu Ishihara, propriétaire de Creatures, à la suite du succès de Pocket Monsters en 1996[5],[16],[57]. Le jeu de cartes a été exporté avec les autres jeux et la série à l'étranger à partir de début 1999, et a été édité par Wizards of the Coast[21],[58]. Après la sortie de Pokémon Rubis et Saphir, Nintendo a récupéré la propriété des cartes et commencé à se charger de la distribution à travers sa société The Pokémon Company[57]. Le jeu de cartes Pokémon est pratiqué dans de nombreuses conventions et tournois au Japon, aux États-Unis et en Europe[28]. En 2007, un jeu de figurines à jouer et à collectionner a été lancé, et accueilli avec enthousiasme par les fans américains[57].
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Depuis ses débuts, la franchise Pokémon s'est déclinée en de nombreux mangas, qui adaptent de manière plus ou moins libre l'univers du jeu vidéo ou du dessin animé. Ils sont publiés au Japon par Shōgakukan et traduits en anglais par VIZ Media et Chuang Yi. Deux séries se distinguent par leur longévité puisque originellement parus à l'époque de Pokémon Rouge et Vert, elles continuaient à être publiées lors de la sortie de Pokémon Noir et Blanc.
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D'une part, Pocket Monsters (ポ ケットモンスター, Poketto Monsutā?), de Anakubo Kōsaku, est une série humoristique assez éloignée de l'intrigue classique de Pokémon, mettant en scène un dresseur du nom de Red et ses deux Pokémon, un Mélofée (Clefairy[N 9]) grossier et insupportable et un Pikachu. La série est extrêmement populaire au Japon, où les ventes atteignent 3 millions d'exemplaires ; les personnages du manga font même une apparition sous forme de dessin animé dans une courte séquence de l'épisode 362 de la série télévisée[59].
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D'autre part, Pocket Monsters Special (ポケットモンスタースペシ, Poketto Monsutā Supesharu?) scénarisé par Hidenori Kusaka et dessiné Satoshi Mato puis Yamamoto Satoshi, est une série d'aventures qui reprend au plus près l'intrigue des jeux vidéo : à chaque nouveau jeu correspond un nouvel arc narratif mettant en scène un nouveau héros qui porte le nom de la version (Red, Yellow, Gold, etc.)[60]. Chacun des chapitres de la série a pour titre le nom d'un Pokémon précédé de la mention « VS. »[61].
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Seules trois séries de manga ont été traduites en français et publiés par Glénat entre 1999 et 2002 : Pokémon : Attrapez-les tous ! de Miho Asada, Pikachu Adventures ! de Yumi Tsukirino et Pokémon La grande aventure !, traduction de Pocket Monsters Special[62]. En 2011, la maison d'édition Kurokawa a repris l'édition de la série Pocket Monsters Special avec l'arc Pokémon Noir et Blanc[63], avant de publier les arcs Rouge, Bleu et Vert, Jaune, ainsi que Rubis et Saphir en 2014[64],[65]. Mais également l'arc Or et Argent qui a été finalisé en octobre 2016 et l'arc X et Y dont le sixième et dernier tome est sorti en mai 2017.
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Pokémon eut un impact culturel très important dans les pays où il a été introduit, dont le Japon, les États-Unis, et plusieurs pays européens[66]. Les médias ont appelé cette frénésie envers les Pokémon, la Pokémania[67],[68]. Pokémon est un exemple-type de la mondialisation par les Japonais dans l'industrie vidéoludique[69],[70].
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Bien que Satoshi Tajiri soit considéré comme le créateur des premiers jeux, Tsunekazu Ishihara, des studios Creatures, est souvent vu comme l'homme derrière la stratégie marketing des médias Pokémon[5]. Pocket Monsters, sorti au Japon en 1996, avait d'abord reçu peu d'attention, mais a grandi en popularité grâce au bouche à oreille. Le jeu était vendu en deux versions, Rouge et Vert. Certaines sortes de Pokémon n'étant disponibles que dans une des versions, le joueur se voit obligé d'échanger avec un joueur ayant l'autre version, ce qui ne pouvait être fait qu'avec le câble link vendu séparément[5],[17].
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Les produits dérivés prennent rapidement une importance majeure pour la licence[71]. Pour promouvoir les jeux, Nintendo s'arrangea avec Shōgakukan pour que des mangas reprenant l'univers du jeu vidéo paraissent dans le magazine Koro-Koro, lu à l'époque par environ un enfant japonais sur quatre[5],[72]. Certaines de ces bandes dessinées furent traduites en anglais et vendues en Amérique du Nord. Shōgakukan créa également la série animée qui, grâce à sa popularité au Japon, augmenta les ventes des jeux[5]. Des longs métrages, des CD, des cassettes et autres produits dérivés furent vendus en parallèle à la série, et la franchise Pokémon se réserve tous les droits de sa marque de commerce[5]. La licence pour le jeu de cartes à jouer Pokémon Trading Card Game est concédé à Wizards of the Coast, leader mondial dans le domaine[71]. Ce jeu fait appel à la fois aux concepts de collection et de duel présents dans les jeux vidéo et incite le client à s'acheter de nouveaux paquets en incluant une carte puissante dans chaque paquet de dix cartes[5]. Lors de la sortie de Pokémon Rouge et Bleu en Europe, en octobre 1999, les produits dérivés représentaient un chiffre d'affaires mondial de 4,5 milliards de dollars, soit le triple de celui des jeux vidéo, alors que ces recettes ne représentent généralement que 50 % du chiffre d'affaires pour un autre jeu vidéo[71]. Entre 1999 et 2012, en France, la franchise Pokémon rapporte un chiffre d'affaires variant de 40 à 90 millions d'euros selon les années[73].
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À l'origine, Nintendo avait des craintes quant au succès de Pokémon aux États-Unis, notamment à cause de différences culturelles[74]. Étant donné que Pokémon n'était pas seulement une série de jeux vidéo mais un phénomène culturel, son implantation en Amérique du Nord fut planifiée minutieusement[5],[75]. Bien que les décisions majeures eurent lieu en 1997, les plans concrets d'adaptation culturelle et linguistique furent mis au point au début de 1998. Pikachu étant un personnage clé de l'image de la franchise, son nom original fut utilisé dans tous les marchés, tandis que la majorité des autres noms furent traduits[5]. C'est pendant cette arrivée aux États-Unis que la franchise commença à utiliser officiellement le terme Pokémon, ayant utilisé Pocket Monsters auparavant. L'utilisation d'un accent aigu sur le E, présent dans tous les pays utilisant l'alphabet latin[18], indiquait que la voyelle devait être prononcée, mais les anglophones eurent du mal à savoir quelle était sa prononciation exacte[5]. La série, quant à elle, a été traduite et éditée pour l'alléger de connotations japonaises[5]. Contrairement au Japon, la stratégie employée aux États-Unis consistait à sortir les jeux vidéo, la série et les autres produits dérivés simultanément et de promouvoir la franchise en général plutôt que des produits individuels. La série fut lancée aux États-Unis le 9 septembre 1998 suivie par les jeux vidéo le 28 septembre[5] ; le phénomène gagna rapidement l'Amérique avec le slogan « Gotta catch 'em all! », traduit en français par « Attrapez les tous[17],[76],[77]. » Une stratégie semblable fut employée un an plus tard lors de la sortie de Pokémon Rouge et Bleu en France, avec la mise en avant des produits dérivés lors d'une campagne de communication de grande ampleur qui coûta quelque 20 millions de francs (3 millions d'euros) à Nintendo[71].
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Pokémon eut un impact culturel très important dans de nombreux pays où il fut importé. Au Japon, Pokémon devint populaire, vendant plus d'un million d'exemplaires de Pocket Monsters en 1996, sans que Nintendo ait eu besoin de financer sa publicité[45]. Au Tokyo Game Show de 1997, les joueurs pouvaient obtenir le Pokémon Mew en le téléchargeant sur leur jeux. La file d'attente était de 4 kilomètres, et certains campèrent devant le salon[78],[45],[18]. En arrivant aux États-Unis, les versions Rouge et Bleu se vendirent à plus de 200 000 unités en quinze jours, puis continuèrent à se vendre à une moyenne de 800 000 unités par mois[45]. Ces deux versions devinrent les jeux les mieux vendus par Nintendo, puis les jeux les mieux vendus dans l'histoire du jeu vidéo, et Pokémon Pinball fut le jeu Game Boy s'étant vendu le plus rapidement, avec plus de 262 000 unités vendues en 20 jours[22],[44],[5],[79]. La série et les jouets distribués par Hasbro furent eux aussi des succès commerciaux, tant que la série fut l'émission pour enfants la plus demandée par les chaînes de télévision et que Hasbro dépassa son concurrent principal, Mattel, en 2000[80]. Les jeux furent tellement populaires que Hasbro était incapable d'assembler suffisamment de jouets pour satisfaire la demande[5]. Wizards of the Coast eut le même problème avec le jeu de cartes à collectionner, et a vendu plus de 50 millions de cartes entre janvier et mars 1999[5]. Une patrouille de trois Coccinelles personnalisées pour ressembler à Pikachu fut utilisée pour la promotion de la sortie du jeu de cartes les 9 et 10 janvier[21]. En juillet 1999, Pokémon avait généré plus de 5 milliards de dollars[74],[79] et 152 milliards de dollars en 2005[81].
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Le phénomène nommé Pokémania toucha aussi des pays européens, comme la France, où les versions Rouge et Bleu furent les jeux les plus vendus de 1999, et le million d'exemplaires vendus fut atteint en juin 2000, moins d'un an après son lancement en France[45]. La série animée fut l'émission pour enfants la plus regardée dans plusieurs pays, dont les États-Unis, l'Australie, le Japon, et le Canada[45]. Après son arrivée en Europe et aux États-Unis, Pokémon s'affirma en tant que phénomène culturel majeur, apparaissant dans la version américaine et française de Qui veut gagner des millions ? ou encore dans South Park[74]. Divers produits dérivés furent vendus, dont des chewing-gums, des bonbons, des vêtements, des porte-clefs, et des stylos. All Nippon Airways exemplifia aussi l'importance du phénomène en peignant des Pokémon sur neuf Boeing 747[45].
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La rivalité de la franchise Digimon a été marquée avec celle des Pokémon durant sa sortie. Décrit comme « l'autre « mon » » par Juan Castro d'IGN, Digimon n'a pas eu le même succès international que celui des Pokémon, mais la franchise possède cependant un très grand nombre de fans à travers le monde[82]. Lucas M. Thomas d'IGN explique ce moindre succès par la complexité des plus nombreuses évolutions et rétro-évolutions possibles (la digivolution) par rapport aux évolutions des Pokémon sans régressions et rendues lisibles par le principe de constantes compétitions et comparaisons[83]. Certaines similitudes conceptuelles et stylistiques ont été notées entre les deux franchises par certains sites tels que GameZone[84]. Un débat parmi les fans des deux partis existe concernant des discussions éventuelles sur laquelle des deux franchises est apparue en premier[85]. Dans l'actualité, les deux premiers médias Pokémon, Pokémon Rouge et Bleu, sont initialement parus le 27 février 1996 au Japon[86] alors que le premier média de Digimon, le virtual pet n'est paru que le 26 juin 1997[87].
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Depuis son succès en 1996, la franchise Pokémon fut plusieurs fois critiquée. Certaines écoles aux États-Unis choisirent de bannir les jeux et cartes Pokémon car elles considéraient qu'ils provoquaient une attitude obsessionnelle et violente chez certains enfants[88].
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Nintendo s'est censuré pour éviter des controverses : la position des bras de Registeel est différente en Allemagne, car elle ressemblait à un salut nazi[89].
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Bien que les médias de la franchise envoient un message de tolérance et de non-violence, certains considèrent que Pokémon est responsable de nombreux comportements violents chez les enfants[79],[88]. Les médias ont ainsi rapporté des cas d'enfants âgés de neuf à quinze ans qui faisaient usage de la violence physique ou du vol à l'étalage pour se procurer des cartes Pokémon, et certaines cartes rares pouvaient même se négocier autour de 100 dollars[79],[90]. Dans un cas extrême, à Long Island en 1999, un enfant de 11 ans a même poignardé un de ses camarades qui essayait de lui voler ses cartes[18]. Les critiques du jeu de cartes avancent l'hypothèse que ce jeu est une forme de jeu de hasard pour enfants, et devrait donc être interdit par la loi[79]. Certains pointent du doigt la nature combative des matches Pokémon et son influence sur le comportement des enfants, bien que les Pokémon ne meurent pas pendant les combats et qu'aucun sang n'est montré[79]. Les jeux vidéo et la série animée n'ont pas été liés à des violences particulières, bien qu'un homme en Caroline du Nord ait agressé un employé de Burger King car il n'avait pas reçu de jouet Pokémon avec son repas[79],[90].
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Le 16 décembre 1997, un épisode de la série animée fut diffusé au Japon et provoqua des malaises et convulsions chez plus de 700 personnes, principalement des écoliers[91],[92],[93],[7]. Plus de 200 personnes restèrent hospitalisées pendant plus de 24 heures pour cause de symptômes épileptiques[91]. Les symptômes présents étaient ceux d'une crise d'épilepsie ainsi que ceux d'une hystérie collective[93]. Après investigation, il s'est révélé que ce qui avait déclenché ces symptômes était une scène de l'épisode où un éclair clignotant en rouge et en bleu apparaissait pendant cinq secondes lors d'un combat entre Pikachu et Porygon[91],[92]. L'épisode fut banni au Japon et dans le reste du monde, et marque la dernière apparition de Porygon dans la série animée[92]. Il n'a jamais été prévu de diffuser l'épisode en dehors du Japon[92]. Cependant le titre de l'épisode en question, Dennō Senshi Porigon (でんのうせんしポリゴン), a été traduit en français par « Le soldat virtuel Porygon ! ». À la suite de cela, Pokémon n'a pas été diffusé durant un an[94].
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Lors de la sortie de la franchise en Occident, la présence du manji sur une carte japonaise du Pokémon Trading Card Game[95],[96] a été à l'origine d'une controverse, notamment avec la communauté juive[7]. En effet, ce symbole évoque directement le svastika, surtout connu en Occident car les nazis l'utilisaient, à l'envers, comme symbole. Ce symbole avait été incorporé uniquement dans les cartes japonaises, ne possédant pas la même connotation en Asie, et c'est par le biais de la vente illégale que ces cartes se sont retrouvées aux États-Unis[95]. Nintendo a estimé qu'il s'agissait d'un problème culturel, le svastika étant utilisé en Asie comme symbole de bonne fortune par le bouddhisme[7],[95],[97], le svastika rouge étant utilisé par une association humanitaire chinoise depuis 1922.
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Pokémon a fait l'objet de condamnations des religieux fondamentalistes de diverses confessions, qui le considérait comme contraire à leur foi. Le fait que les Pokémon « évoluent » a notamment été visé par des religieux prônant une lecture littérale des textes religieux décrivant la création du monde (créationnisme) et refusant la théorie de l'évolution [98]. La manière dont les Pokémon se battent a aussi été corrélée avec le principe de survie du plus adapté[99]. L'évolution des Pokémon est en fait une métamorphose, au même titre que l'enfant devient adolescent et l'adolescent un adulte ; de plus l'évolution au sens de la biologie est bien plus lente que toutes les utilisations de cette idée en science-fiction[100]. Les critiques contre l'évolution des Pokémon sont même devenues un sujet de plaisanterie chez les adversaires des créationnistes[101].
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Certains groupes protestants ont vu dans Pokémon une inspiration satanique[98]. Certains parallèles sont faits entre Pokémon et le satanisme, le paganisme, ou encore l'occultisme[7],[102]. Des exemples sont l'utilisation de pierres « magiques » pour faire évoluer certains Pokémon, la récurrence de concepts issus de traditions asiatiques que certains groupes chrétiens considèrent comme des rites païens[88],[98]. Certains voient les Pokémon comme des démons invoqués par leur dresseur pour leur rendre des services[98].
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En Arabie saoudite, une fatwa du grand mufti Abdelaziz ben Abdallah Al ach-Cheikh a interdit l'ensemble des produits Pokémon dans le pays en 2001. Il les assimile notamment à des jeux d'argent, interdits par l'Islam, les accuse de « posséder les esprits » des enfants, de promouvoir le darwinisme et dénonce la présence sur les cartes de jeux d'« étoiles à six branches, symbole du sionisme international et de l'État d'Israël » et de « croix sous différentes formes »[103],[104]. À Oman, au Qatar, à Dubaï, en Jordanie et en Égypte, de nombreux guides musulmans ont déclaré que Pokémon était « religieusement inacceptable » et des rumeurs dans de nombreux pays arabes affirmaient que « Pokémon » signifiait « Je suis juif » en japonais ; plus généralement, beaucoup ont évoqué une conspiration juive[7],[105].
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Le Vatican a en revanche approuvé Pokémon, via Sat 2000 (it) (la chaîne de la Conférence épiscopale italienne[106]), comme un jeu qui stimule l'imagination des enfants et « sans effets secondaires indésirables sur leur moralité » tout en étant basé sur « des liens amicaux intenses »[107].
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En alphabet cyrillique, le mot Pokémon s'écrit Покемон, en arabe : بوكيمون
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Sous-ordres de rang inférieur
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Les Tortues (Testudines), ou Chéloniens, forment un ordre de reptiles dont la caractéristique est d'avoir une carapace. Il existe actuellement (décembre 2019) 343 espèces recensées possédant des caractéristiques diverses, mais toutes se distinguent des autres reptiles par une carapace qui est constituée d'un plastron au niveau du ventre et d'une dossière sur le dessus, reliés par deux ponts sur les côtés du corps. On les sépare traditionnellement en trois groupes : les tortues terrestres (environ 70 espèces), les tortues aquatiques, ou tortues dulçaquicoles (environ 260 espèces), et les tortues marines (7 espèces).
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Les tortues sont ovipares et les pontes ont lieu entre 10 et 12 mois.Les jeunes grandissent vite, puis leur développement se ralentit. L'alimentation des tortues peut se composer de viande ou de végétaux selon les espèces.
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Les 86 genres de tortues sont divisées en 14 familles. Elles se répartissent sur une bonne partie du globe et peuvent vivre dans des habitats très divers. Quarante-deux pour cent de ces espèces sont menacées de disparition, que ce soit en raison de la destruction de leurs habitats ou d'une prédation trop importante. Dans les deux cas, l'influence de l'homme est très importante, malgré les actions de protection mises en œuvre.
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Le squelette des tortues est composé d'os et de cartilages[1]. On le divise généralement en trois parties : le crâne, le squelette axial et le squelette appendiculaire[1].
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Les tortues possèdent un crâne anapsides , c'est-à-dire qu'il n'y a pas de fosse temporale au niveau du crâne[2]. Pour toutes les tortues, l'os carré est concave. L'os squamosal est limité à la moitié de la joue[3]. L'os quadratojugal et l'os carré sont relativement grands[3]. L'os postpariétal est absent, de sorte que la fosse temporale est encadrée seulement par les os pariétaux et les os supratemporaux pour la plupart des tortues primitives Proganochelys[3]. L'os postfrontal est absent, ce qui a pour conséquence une surface de contact importante entre l'os préfrontal et l'os postorbitaire d'une part, et entre l'os frontal et l'os postorbitaire[3] d'autre part.
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La mâchoire n'a pas de dents, mais est couverte d'une surface cornée tranchante : les tortues sont donc munies d'un bec. Le cou des tortues est composé de sept vertèbres cervicales mobiles (et d'une huitième fusionnée à la carapace) et de dix vertèbres thoraciques[1].
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Les tortues possèdent une ceinture scapulaire encerclée par les côtes[4]. Cette importante modification anatomique peut être suivie au cours des premiers stades de l'ontogénèse[5]. Les articulations sont composées de parties cartilagineuses[4]. Chez les tortues marines, les pattes sont remplacées par des nageoires.
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Les tortues ont une queue généralement de taille réduite[6].
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La caractéristique principale des tortues est d'être des reptiles munis d'une carapace. Celle-ci est composée d'un fond plat, le plastron, et d'une dossière convexe, la coquille[7]. Ces deux parties sont réunies latéralement par deux ponts osseux et il reste donc une ouverture à l'avant pour laisser passer la tête et les pattes antérieures et une ouverture à l'arrière d'où sortent les pattes postérieures et la queue. La carapace est constituée de plaques osseuses soudées au squelette de l'animal et est recouverte d'écailles en kératine sur sa face externe[8].
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Chez les tortues terrestres, la carapace est particulièrement massive et peut représenter deux tiers du poids total de l'animal[4]. Elle sert à la fois de bouclier, à maintenir une partie de la chaleur interne de l'animal et à stocker le calcium[9].
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L'organisation des organes des tortues correspond de manière générale à celle des vertébrés[10]. Quelques différences sont néanmoins à souligner : elles n'ont pas d'oreilles externes (les oreilles internes sont situées derrière les yeux), pas de dents (remplacées par un bec) et ont un cloaque[10]. Le cœur des tortues possède trois cavités (deux oreillettes et un ventricule), il est plutôt plat, large et sa pointe est arrondie[10],[11]. L'appareil respiratoire de la tortue est l'un des plus évolués parmi les reptiles[11] : la tortue possède en effet une glotte, un larynx, un pharynx et une trachée (composée d'anneaux cartilagineux)[11]. Elle possède deux poumons avec de nombreux replis et situés sous la dossière, ce qui explique pourquoi une tortue sur le dos peut mourir d'étouffement[11]. La tortue n'a pas de diaphragme, la respiration est réalisée grâce aux mouvements de l'ensemble des muscles du corps. Le système digestif est assez classique avec un foie volumineux[11]. Comme les autres reptiles, les tortues sont recouvertes d'écailles. Les yeux sont protégés par trois paupières[12].
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Les différences entre les tortues adultes mâles et femelles ne sont pas toujours bien marquées. Par exemple, pour les tortues marines, le sexage génétique ou la dissection sont nécessaires pour déterminer le sexe.
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Chez les tortues de petite taille, les femelles sont généralement plus grandes que les mâles[13]. Chez les tortues de grande taille, au contraire, les mâles sont généralement plus grands[13]. Le plastron des mâles est souvent plus concave que celui des femelles, plutôt plat[13]. Le cloaque est plus proche du bout de la queue chez les mâles, queue par ailleurs plus grande et plus forte[13].
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Certains caractères plus particuliers différencient mâles et femelles chez certaines espèces. Chez la Cistude par exemple, les mâles ont les yeux rouges et les femelles ont les yeux jaunes[14]. Chez l'Émyde peinte de Bornéo, la femelle a une tête brune alors que la tête du mâle est colorée[15]. Chez les tortues aquatiques, les mâles ont des griffes développées qui favorisent l'accrochage de la femelle lors de l'accouplement.
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L'espérance de vie des tortues varie suivant les espèces. En moyenne, les tortues terrestres vivent une cinquantaine d'années[16]. La majorité des tortues dépassant l'âge de cent ans sont des tortues géantes des Seychelles ou des Galapagos[16]. Différents records de longévité ont été enregistrés, notamment celui de Harriet, une tortue géante des îles Galápagos ayant vécu environ 175 ans[17], ou encore celui d'Adwaita, une tortue géante des Seychelles qui serait morte avec un âge supérieur à 250 ans[18].
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Ces tortues géantes peuvent mesurer jusqu'à 130 centimètres de long pour un poids de 300 kilogrammes[19]. La plus grande des espèces de tortues vivantes reste cependant la tortue luth, car elle peut mesurer jusqu'à 2 mètres de long pour un poids record observé de 950 kilogrammes[20],[21]. Les plus grandes tortues éteintes retrouvées sont les archelons, des tortues marines de la fin du Crétacé dont on sait qu'elles pouvaient mesurer jusqu'à 460 centimètres de longueur[22].
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Il existe plusieurs cas de tortues possédant deux têtes visibles. Un exemple notable est « Janus », nommée ainsi d'après le dieu aux deux visages de la mythologie romaine, une tortue mâle née en couveuse le 3 septembre 1997 au Muséum d'histoire naturelle de Genève[23]. Des cas de tortues à deux têtes apparaissent notamment dans les élevages intensifs de tortues[24].
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Les tortues ayant les sens les plus développés sont les tortues aquatiques, étant donné que la plupart d'entre elles sont des chasseuses[10]. Les tortues n'ont pas une grande acuité visuelle. Elles captent principalement un spectre de couleur allant de l'orange au rouge, ce qui explique leur attirance pour les fruits ayant ces couleurs[10]. Elles détectent plus les mouvements que les formes, à l'instar des autres reptiles[10]. Ainsi, elles peuvent détecter les mouvements à travers les vibrations de l'eau autour d'elles ou du sol par exemple[13]. Elles savent également, dans certains cas, localiser les zones de chaleur avec une certaine acuité[13]. Elles réagissent aussi, en général, au bruit, ce qui laisse penser que leur ouïe est plutôt fine[10]. Néanmoins, leur odorat semble peu développé[10].
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Certaines tortues, les tortues marines notamment, possèdent un sens de l'orientation poussé, ce qui serait peut-être dû à la présence de magnétite dans leurs cellules qui les rendraient sensible au champ magnétique terrestre[13].
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Les tortues sont des animaux à sang froid qui s'exposent au soleil pour augmenter leur température interne[11]. Elles passent la moitié de leur temps dans une attitude immobile que l'on qualifie de sommeil[25]. Elles semblent bénéficier, contrairement à la plupart des reptiles, d'un sommeil paradoxal avec des mouvements oculaires rapides et une suppression du tonus musculaire du cou[26].
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Pendant l'hiver, certaines tortues terrestres hibernent pour survivre au froid. Pour cela, elles s'enterrent et se retirent dans leur carapace. Leur métabolisme est ralenti durant cette phase d'adaptation afin de consommer moins d'énergie. L'entrée en hibernation est progressive, la tortue s'alimentant de moins en moins, jusqu'à arrêter complètement pour vider complètement son tube digestif, puis elle s'enterre et entre réellement en hibernation[27].
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À l'état sauvage, les tortues terrestres passent une grande partie de leur temps à chercher leur nourriture. Leur alimentation majoritairement herbivore dépend de leur habitat et est très variée : végétaux, insectes, charognes[28], etc. Cette alimentation est pauvre en protéines et en matières grasses, mais riche en minéraux[29]. C'est l'association de ces minéraux et des rayons ultraviolets B du soleil qui permet la formation de leur carapace[29]. Lors de leur période d'activité, elles s'alimentent tous les jours pendant plusieurs repas courts[29]. Leur transit a une durée qui varie selon la température extérieure, la teneur en fibres et en eau de l'alimentation et la fréquence des repas[29]. Cette durée oscille entre 3 et 28 jours[29]. En captivité, les tortues sont nourries avec des aliments se rapprochant au plus près de leur alimentation sauvage[29].
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Comme les tortues terrestres, les tortues aquatiques occupent une grande partie de leur temps à chercher leur nourriture. Elles peuvent être carnivores, majoritairement herbivores ou omnivores[30]. Les tortues carnivores consomment généralement des charognes, des rongeurs, des poissons, des insectes et des petits reptiles[30]. Celles qui sont majoritairement herbivores consomment surtout des plantes semi-aquatiques, des algues et des fruits[30]. Les tortues omnivores quant à elles consomment aussi bien les éléments faisant partie du régime des tortues carnivores que des éléments faisant partie du régime des tortues dites « herbivores ». Certaines tortues aquatiques sont chasseresses, comme la Tortue alligator ou la Matamata.
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Les tortues marines utilisent pour leur alimentation les éléments de la mer. Cette alimentation peut donc être composée d'algues, de poissons, de méduses et d'autres aliments marins suivant les espèces et leur régime alimentaire (plutôt carnivore ou plutôt herbivore)[31]. On remarquera que la Tortue imbriquée est le seul reptile spongivore connu[32].
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Les différentes espèces de tortues ont des modes de reproduction et un cycle de vie assez communs. Elles pondent des œufs et les enfouissent. Ces œufs, contrairement à ceux d'autres reptiles comme les crocodiliens ou les lézards, n'ont pas besoin d'être couvés. À leur éclosion, les jeunes sont seuls et sont autonomes.
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Les tortues ont un mode de fécondation interne. Le mâle apporte les spermatozoïdes directement dans la zone génitale de la femelle. Toutes les espèces sans exception sont ovipares.
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La vitesse de prolifération (reproduction importante en un lieu donné) des tortues dépend des espèces. Avant les accouplements, il y a généralement des combats entre mâles. Les tortues pratiquent différentes parades nuptiales qui varient en fonction des espèces. Les tortues mâles utilisent leurs griffes et leur bec pour s'accrocher aux femelles et obtenir un meilleur accès au cloaque. La pression sur la carapace déforme le corps de la femelle, faisant ressortir davantage son cou d'un côté et le cloaque de l'autre[7].
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Contrairement à d'autres reptiles, les tortues ont généralement un pénis et non un hémipénis. Les tortues marines s'accouplent dans l'eau. Les tortues terrestres mâles s'accouplent avec les femelles en grimpant sur leur dos. Les sons émis par les mâles lors de l'accouplement sont très inhabituels. Les femelles restent stoïques et continuent parfois à marcher ou même à manger.
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La plupart des tortues femelles creusent un trou pour enterrer leurs œufs. Elles utilisent leurs pattes arrière pour creuser, cependant il existe de rares exceptions (Pseudemydura umbrina par exemple)[5]. Quelques tortues gardent leurs nids comme les Tortues brunes de Birmanie ou les Cinosternes jaunes[5].
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Les pontes collectives des tortues marines sont appelées arribada. Elles ont lieu sur les plages pendant les premiers et derniers quartiers du cycle lunaire, en période de mortes-eaux et lorsque le ressac est faible. Les œufs sont généralement pondus sur terre. Il y a néanmoins certaines exceptions comme la Chelodina siebenrocki qui dépose ses œufs dans l'eau. Certaines espèces pondent plusieurs fois par saison et les tortues marines, notamment, peuvent pondre jusqu'à dix fois par an.
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Certaines espèces pondent de nombreux œufs en même temps. D'autres, comme les Homopus ou les Pyxis, ne pondent qu'un œuf à la fois. Dans le cas des tortues pondant peu d'œufs, les embryons sont en général plus développés au moment de la ponte que ceux des tortues qui pondent beaucoup, ce qui maximise les chances d'éclosion des œufs.
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Les œufs de tortue ont une couleur oscillant entre le blanc et le jaunâtre. Les œufs de tortue pondant beaucoup d'œufs sont en général plus ronds, alors que les œufs de tortue ne pondant que peu d'œufs sont en général plus ovales[33]. Leurs coquilles peuvent être très souples ou très dures suivant les espèces. Elles sont poreuses, ce qui leur permet de capter l'oxygène de l'environnement et d'évacuer de l'eau.
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La détermination du sexe correspond à l’événement hormonal qui au cours du développement embryonnaire va physiquement faire d'une tortue un individu mâle ou femelle. Le sexe peut être déterminé par la combinaison chromosomique des gamètes. Néanmoins, chez la plupart des espèces de tortues, il existe un mécanisme supplémentaire ou remplaçant celui-ci :
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On sait depuis la fin des années 1960 que, à une période critique de l'incubation, la température influe sur la détermination du sexe des embryons de certaines espèces de reptiles, dont les tortues[34]. Des températures basses favorisent la naissance de mâles, alors que des températures élevées favorisent les femelles. Chez les crocodiles, de nombreux poissons, certains lézards et la plupart des tortues, ces hormones dépendent aussi des températures extérieures[35]. Les températures plus froides entraînent alors plus de mâles et inversement plus de femelles naissent quand l'environnement de la ponte est plus chaud[35]. 2 °C de plus ou de moins suffisent à faire en sorte que tous les individus seront respectivement femelles ou mâle[35].
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Une étude scientifique récente (publication 2019) laisse penser que l'embryon de la tortue d'eau douce à carapace molle chinoise (Pelodiscus sinensis) a néanmoins, durant un certain temps, un certain pouvoir de "choix" de sa destinée sexuelle, qu'il exerce en se déplaçant vers une zone un peu plus chaude ou fraîche à l'intérieur de son œuf. Chez cette espèce si tous les embryons peuvent se positionner dans un endroit de l'œuf où la température n’est ni trop chaude ni trop froide (29 °C) pour lui, alors le sex-ratio sera à la naissance à peu près parfait[35].
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Si cette hypothèse est confirmée chez d'autres espèces de tortues, ce comportement pourrait contribuer à sauver certaines espèces face au réchauffement climatique, au moins si la température ne monte pas trop, faute de quoi, il finirait par ne rester que des femelles qui ne seraient plus fécondées, ce qui condamnerait l'espèce[35]. Bien que minuscule, l'embryon se montre déjà « capable de détecter de petites différences de température et de s’installer dans la partie de l'œuf lui donnant la meilleure chance de survie »[35].
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Cette hypothèse fait débat, car l'embryon n'a pas encore de muscles semblant assez développés pour un contrôle actif de sa position dans l'œuf, et car la mobilité sporadique des embryons est la plus intense après la période connue pour être sensible à la température chez les espèces dont la détermination du sexe varie selon la température. D'autres auteurs estiment donc que les embryons de reptiles sont « généralement incapables » de tels comportements adaptatifs dans l'œuf[36], certaines espèces pouvant cependant présenter un comportement adaptatif[37].
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La sensibilité de l'embryon à la température ne s'exprime qu'après la ponte, mais pas tant que l'œuf est dans la femelle[38].
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Quelques semaines ou quelques mois après l'enfouissement (suivant l'espèce), les jeunes tortues sortent des œufs. Elles se libèrent rapidement en utilisant un diamant[39]. Les espèces marines cherchent ensuite instinctivement à rejoindre la mer.
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Les jeunes tortues ont une apparence différente de celle de leurs parents. Leur carapace est en général plus plate. Les dessins sur celle-ci et sur leur peau sont très différents. Elles consomment plus de viande que les adultes, ce qui leur permet d'avoir l'apport en protéines supérieur nécessaire à leur croissance. Lors de leurs explorations, elles se retournent parfois sur le dos, mais doivent normalement pouvoir se redresser[40].
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Une fois que la tortue est devenue adulte, elle continue à se développer tout au long de sa vie. La forme de leur carapace évolue. Pour certaines tortues, celle-ci devient plus bosselée. L'éclat de la couleur des carapaces des tortues les plus vieilles diminue et celles-ci sont généralement abîmées par des marques dues aux attaques des prédateurs.
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Il existe 342 espèces de tortues que l'on classe habituellement en trois groupes : les tortues terrestres, les tortues aquatiques et les tortues marines. Beaucoup d'espèces sont menacées d'extinction ou ont déjà localement disparu d'une grande partie de leur aire naturelle de répartition.
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Les tortues sont représentées sur tous les continents (sauf l'Antarctique), mais vivent préférentiellement dans les régions tropicales et subtropicales, peu d'espèces terrestres vivent dans les zones tempérées. Elles sont ainsi bien implantées en Afrique, mais également dans la partie sud de l'Asie. En Europe, elles sont surtout présentes dans le sud, à proximité de la Méditerranée. En Amérique du Nord, on rencontre des tortues dans le sud et le centre. En Amérique du Sud elles sont omniprésentes excepté sur la côte ouest. En Océanie, des tortues vivent dans bon nombre de ses îles, à l'exception notamment de la Nouvelle-Zélande et de la vaste zone désertique du centre de l'Australie. Elles sont également absentes de la péninsule arabique.
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Les tortues colonisent une grande variété d'habitats différents. On les rencontre dans les océans, les marécages, les savanes, les forêts ou les prairies. Certaines tortues vivent même dans des zones arides, comme la Tortue du désert, ou en montagne, comme la Tortue-boîte du Yunnan qui peut vivre à plus de 1 800 mètres d'altitude[41].
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Certaines espèces de tortues couvrent de très grandes zones du globe, tandis que d'autres ne sont présentes que sur des espaces très limités, comme la Tortue-boîte de Pan uniquement présente dans la province du Shanxi en Chine[42] ou la Platémyde radiolée, uniquement présente dans les bassins atlantiques du rio São Francisco au Brésil[43]. Par ailleurs, de nombreuses espèces sont de grandes migratrices[44].
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Les tortues sont apparues il y a plus de 200 Ma, mais leur origine précise est encore incertaine. Parce que le plus récent ancêtre commun des tortues modernes est vieux d'au moins 210 Ma, les tortues sont probablement encore plus anciennes[33].
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Il n'existe aucune certitude quant à la phylogénie des tortues. L'Eunotosaurus a été envisagé comme ancêtre de l'ordre[45], pendant un temps à cause de sa carapace, mais cette thèse est actuellement rejetée. La taxonomie de l'ordre est actuellement débattue et l'approche génétique offre d'autres perspectives que celles morpho-anatomiques. Les développements les plus récents sont de Wilkinson et al., Rieppel & Reisz, Laurin & Gauthier.
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Le reptile Eunotosaurus du Permien fut envisagé comme ancêtre commun aux tortues, même si aujourd'hui, certains éléments semblent démentir cette parenté (formation de la carapace, os ectoptérygoïde dans le crâne)[33]. Par la suite, les Captorhinidae furent proposés mais l'agencement des os du crâne ne correspondait pas non plus aux tortues[46]. Les Procolophonidae[47] et les Pareiasaurus[48] furent également considérés comme des ancêtres potentiels. Les propositions les plus récentes reprennent une vieille idée étayée par la recherche moléculaire qui propose que les ancêtres des tortues ne serait pas des anapsides mais des diapsides ayant perdu leur cloison temporale[49],[50],[51]. C'est pourquoi l'ordre des tortues est placé dans la sous-classe des chéloniens.
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Les fossiles de tortues sont nombreux. Le plus vieux fossile de chélonien est celui d'Odontochelys, puis celui de Proganochelys. Cette tortue montre les dispositifs primitifs absents des tortues modernes qui la rendent utile comme repère pour l'étude de l'évolution des tortues (comme une rangée de dents vomériennes et palatines[5]). Le Proterochersis, un animal aussi ancien que le Proganochelys, pliait le cou pour rentrer la tête et son bassin était joint à la carapace. Sa présence vers la fin du Trias indique que la différenciation entre Pleurodires et Cryptodires était déjà faite à cette époque[52]. De plus, il est quasiment certain que le Kayentachelys, qui a vécu au milieu du Jurassique en Amérique du Nord, est un Cryptodire[46]. De nombreux fossiles de Cryptodires marins éteints ont été trouvés en Europe et en Asie. Beaucoup appartiennent à la famille des Plesiochelyidae.
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Le terme français « tortue » aurait pour origine le Tartare, région des Enfers, dans la mythologie gréco-romaine[53], comme en témoigne l'italien tartarughe (it). Cette racine se retrouve dans toutes les langues latines. Le mot latin pour « tortue » est testudo (au nominatif pluriel, testudines). Le mot francisé « testudinés », issu de la dénomination utilisée par Merrem, Fitzinger et Gray, est également utilisé pour parler des tortues[54].
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En grec ancien Chelys désigne à la fois les tortues et une sorte de luth, on retrouve ce mot dans le nom scientifique de plusieurs espèces[55].
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Le terme anglais le plus générique pour désigner ces espèces est turtle, il pourrait dériver du français et aurait été déformé par les marins l'ayant entendu[56], alors que les termes des langues germaniques sont en général formés à partir de deux termes désignant « bouclier » et « anoure » (grenouilles ou crapaud) comme Schildpadden en néerlandais ou Skilpadder en norvégien.
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Les noms vernaculaires des différentes espèces de tortues sont très variés et peuvent s'inspirer de plusieurs éléments : une particularité physique, une forme qui les fait ressembler à autre chose, et ainsi de suite.
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Selon l'UICN, en 2004, 42 % des espèces de tortues sur les 305 espèces étudiées étaient menacées d'extinction[57].
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L'homme est l'un des acteurs majeurs des menaces pesant sur les tortues. La collecte des tortues dans leur milieu naturel est la plus ancienne des menaces qu'il fait peser sur ces animaux. Ces collectes, facilités par la lenteur de l'animal et par son absence d'agressivité, du moins pour la plupart des espèces, ont plusieurs fins. Tout d'abord, les tortues sont une importante source d'alimentation pour diverses populations dans le monde. La tortue est également souvent employée en médecine traditionnelle ou pour le développement de cosmétiques. Le développement de la terrariophilie est aussi une cause de collecte de tortues pour en faire des animaux domestiques[58]. La consommation des œufs par les populations côtières a également un effet dévastateur sur les populations de tortues, surtout si elle se perpétue dans le temps. L'effet se trouve un peu différé, car on n'observe le déclin qu'au moment où la génération suivante doit commencer à se reproduire[59].
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La pollution générale de l'environnement marin, y compris par les sacs en polyéthylène, les déchets en mer ou encore les filets et restes de filets dérivants, semble être l'une des causes principales de disparition d'espèces de tortues en mer. Sur terre, outre les pesticides (insecticides en particulier) utilisés par l'agriculture intensive et la mécanisation lourde, le « roadkill » (tortues écrasées sur les routes) est également une source croissante de mortalité de tortues[60]. L'homme est également le principal destructeur d'habitats naturels des tortues, ce qui cause la disparition de celles-ci dans les régions concernées.
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Par ailleurs, les tortues sont les proies d'une prédation naturelle. Les mammifères fouisseurs, d'autres reptiles ou les crabes se nourrissent d'œufs de tortue ou attaquent les jeunes. Ces jeunes tortues peuvent également être menacées par les oiseaux et les poissons. Une fois adultes, les tortues sont protégées par leur carapace et la prédation est beaucoup plus faible. Seuls quelques reptiles parviennent à la briser, comme le Crocodile de Cuba[61].
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Les tortues sont également menacées par les parasites, comme les vers ou les tiques, ou par des éléments encore plus petits, comme les bactéries ou les champignons. Les évènements naturels tels que les incendies peuvent également contribuer à la destruction des habitats[58].
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Enfin les tortues marines sont menacées par la fibropapillomatose, une maladie du type herpès. Elle provoque des kystes qui grossissent et finissent par tuer la tortue contaminée. Cette maladie est plus présente sur les jeunes spécimens.
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De nombreuses espèces de tortues sont protégées, ce qui implique que la possession, l'achat ou la vente des tortues sont souvent réglementés.
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Les espèces dont le commerce est interdit sont spécifiées dans la convention CITES (ou « convention de Washington »)[62]. Enfreindre cette réglementation ou tuer des tortues appartenant à des espèces protégées expose le responsable à de lourdes sanctions (financières ou sous forme de peines de prison).
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Divers programmes de protection, de gestion, d'élevage conservatoire, de surveillance et protection de quelques plages et sites de ponte ou de réintroduction sont en cours. Ces programmes s'appuient sur la constitution de réserves naturelles, la restauration et protection de réseaux écologiques (réseau écologique paneuropéen en Europe et trame verte et trame bleue en France) avec des corridors écologiques et écoducs réservés, ainsi parfois que des zones tampon (buffer zones[63]) autour des zones protégées ou de nidification.
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En outre, en France, trois parcs zoologiques spécifiques à cet animal le protègent, informent le public sur la législation et mènent des actions pour la protection et la conservation de celui-ci : La Vallée des Tortues (Pyrénées-Orientales), le Village des tortues (Var) et A cupulatta (Corse-du-Sud).
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La chair de tortue est considérée comme un mets délicat dans de nombreuses cultures[64]. La soupe de tortue a longtemps été un plat noble dans la gastronomie anglo-américaine et l'est toujours dans certaines régions d'Extrême-Orient. Les plats à base de gophère étaient également populaires dans certaines populations de Floride[65]. La tortue est également un aliment traditionnel sur l'île de Grand Cayman où des élevages de tortues marines pour la consommation se sont développés[66].
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La tortue est également utilisée en médecine traditionnelle. C'est notamment le cas de l'Émyde mutique au Cambodge, aujourd'hui quasiment disparue, qui était utilisée pour les soins post-nataux[59]. La carapace de la Tortue d'Hermann est utilisée dans la médecine traditionnelle en Serbie[58]. La médecine chinoise traditionnelle utilise beaucoup les plastrons de tortues dans différentes préparations. L'une des plus connues est la gelée de tortue, la guilinggao. La seule île de Taïwan importe des centaines de tonnes de plastrons tous les ans[67].
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La graisse des tortues est également utilisée aux Caraïbes et au Mexique comme ingrédient pour la fabrication de cosmétiques[68].
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La carapace et les écailles de tortue peuvent également servir de matériaux pour l'artisanat ou l'art, notamment pour la fabrication de bijoux.
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Les tortues peuvent être élevées comme animaux de compagnie. Elles peuvent avoir été capturées dans la nature de manière légale (et parfois illégale) ou être issues d’élevages spécialisés. Elles sont généralement élevées dans des enclos de plein air où elles sont facilement observables, ou, lorsque l'espèce n'est pas adaptée aux conditions climatiques de la région, dans un terrarium. La Tortue de Floride, tortue aquatique devenue invasive, est elle aussi un animal de compagnie populaire. La Tortue d'Hermann, également très populaire, a désormais un statut de conservation UICN « Espèce quasi menacée »[58].
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La tortue est même parfois un animal d'élevage. C'est notamment le cas en Chine, où quelques grandes fermes font reproduire ces animaux pour approvisionner à la fois le marché de la viande de tortue et celui des tortues de terrariums[59].
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En France, sa commercialisation est autorisée depuis septembre 2006. Elle coûte entre 100 et 150 euros. Sa longue durée de vie (jusqu'à 80 ans), sa petite taille (30 cm environ), sa meilleure docilité par rapport au serpent et au lézard et le fait qu'elle soit moins contraignante qu'un chien lui permettent de revenir dans les familles françaises où elle est appréciée des enfants[69].
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À l'instar de nombreux animaux en contact avec l'homme, la tortue est universellement présente dans la culture, bien que son symbolisme varie en fonction des régions du monde.
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Généralement, la carapace de la tortue, ronde sur le dessus et plate en dessous, en a fait une représentation vivante de l'univers. Il existe aussi de nombreux mythes et des religions (en Chine, en Inde ou chez les Amérindiens par exemple) où une tortue cosmogonique contribue à la formation de la Terre[70]. L'aspect ramassé et les quatre pattes fermement plantées dans le sol font de la tortue un cosmophore chargé de porter le monde. Sa longévité, bien connue depuis très longtemps, l'associe à l'immortalité et à la sagesse[70].
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En Chine, la tortue possède une symbolique particulièrement forte, se faisant l'allégorie du monde. Le ventre de la tortue forme un carré inscrit dans le cercle formé par la carapace, figurant ainsi la conception schématisée du monde chinois : le carré au centre du monde, représente la Chine, les parties entre la carapace et le ventre représentent le reste du monde, les « barbares », tandis que le monde céleste s'étend au-delà du cercle. La tortue est connue en Chine comme détenant les secrets du ciel et de la terre. Dans le culte des ancêtres, les Chinois croyaient pouvoir établir une communication avec le monde des morts par le biais des tortues (c'est le principe de la scapulomancie). Ainsi, ils inscrivaient sur un morceau de carapace de tortue une question qu'ils désiraient poser aux ancêtres, après quoi ils exposaient ce morceau dans les flammes. Le craquèlement du morceau de carapace sous l'effet de la chaleur devait signifier la réponse des ancêtres. Le morceau était alors confié à un collège divinatoire qui interprétait les craquelures. Un exemple de cette pratique, datant de la période Shang, est notamment visible au musée Guimet à Paris[71].
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En Inde également, la tortue joue un rôle important dans les mythes ou dans la religion. La tortue Kûrma est le second avatar, la seconde incarnation de Vishnu sur terre (descendu pour montrer la voie aux hommes, pour sauver l'humanité).
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En Occident, la tortue ne se fait pas actrice de la cosmogonie, mais est surtout associée à la lenteur, comme l'atteste la fable Le Lièvre et la Tortue de Jean de La Fontaine, mais aussi les expressions populaires du type « lent comme une tortue ». Cet aspect est surtout associé aux tortues terrestres[72]. Dans Les Annales du Disque-monde, de Terry Pratchett, la tortue géante A'Tuin voyage sans fin à travers le cosmos.
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Les Tortues (Testudines), ou Chéloniens, forment un ordre de reptiles dont la caractéristique est d'avoir une carapace. Il existe actuellement (décembre 2019) 343 espèces recensées possédant des caractéristiques diverses, mais toutes se distinguent des autres reptiles par une carapace qui est constituée d'un plastron au niveau du ventre et d'une dossière sur le dessus, reliés par deux ponts sur les côtés du corps. On les sépare traditionnellement en trois groupes : les tortues terrestres (environ 70 espèces), les tortues aquatiques, ou tortues dulçaquicoles (environ 260 espèces), et les tortues marines (7 espèces).
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Les tortues sont ovipares et les pontes ont lieu entre 10 et 12 mois.Les jeunes grandissent vite, puis leur développement se ralentit. L'alimentation des tortues peut se composer de viande ou de végétaux selon les espèces.
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Les 86 genres de tortues sont divisées en 14 familles. Elles se répartissent sur une bonne partie du globe et peuvent vivre dans des habitats très divers. Quarante-deux pour cent de ces espèces sont menacées de disparition, que ce soit en raison de la destruction de leurs habitats ou d'une prédation trop importante. Dans les deux cas, l'influence de l'homme est très importante, malgré les actions de protection mises en œuvre.
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Le squelette des tortues est composé d'os et de cartilages[1]. On le divise généralement en trois parties : le crâne, le squelette axial et le squelette appendiculaire[1].
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Les tortues possèdent un crâne anapsides , c'est-à-dire qu'il n'y a pas de fosse temporale au niveau du crâne[2]. Pour toutes les tortues, l'os carré est concave. L'os squamosal est limité à la moitié de la joue[3]. L'os quadratojugal et l'os carré sont relativement grands[3]. L'os postpariétal est absent, de sorte que la fosse temporale est encadrée seulement par les os pariétaux et les os supratemporaux pour la plupart des tortues primitives Proganochelys[3]. L'os postfrontal est absent, ce qui a pour conséquence une surface de contact importante entre l'os préfrontal et l'os postorbitaire d'une part, et entre l'os frontal et l'os postorbitaire[3] d'autre part.
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La mâchoire n'a pas de dents, mais est couverte d'une surface cornée tranchante : les tortues sont donc munies d'un bec. Le cou des tortues est composé de sept vertèbres cervicales mobiles (et d'une huitième fusionnée à la carapace) et de dix vertèbres thoraciques[1].
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Les tortues possèdent une ceinture scapulaire encerclée par les côtes[4]. Cette importante modification anatomique peut être suivie au cours des premiers stades de l'ontogénèse[5]. Les articulations sont composées de parties cartilagineuses[4]. Chez les tortues marines, les pattes sont remplacées par des nageoires.
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Les tortues ont une queue généralement de taille réduite[6].
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La caractéristique principale des tortues est d'être des reptiles munis d'une carapace. Celle-ci est composée d'un fond plat, le plastron, et d'une dossière convexe, la coquille[7]. Ces deux parties sont réunies latéralement par deux ponts osseux et il reste donc une ouverture à l'avant pour laisser passer la tête et les pattes antérieures et une ouverture à l'arrière d'où sortent les pattes postérieures et la queue. La carapace est constituée de plaques osseuses soudées au squelette de l'animal et est recouverte d'écailles en kératine sur sa face externe[8].
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Chez les tortues terrestres, la carapace est particulièrement massive et peut représenter deux tiers du poids total de l'animal[4]. Elle sert à la fois de bouclier, à maintenir une partie de la chaleur interne de l'animal et à stocker le calcium[9].
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L'organisation des organes des tortues correspond de manière générale à celle des vertébrés[10]. Quelques différences sont néanmoins à souligner : elles n'ont pas d'oreilles externes (les oreilles internes sont situées derrière les yeux), pas de dents (remplacées par un bec) et ont un cloaque[10]. Le cœur des tortues possède trois cavités (deux oreillettes et un ventricule), il est plutôt plat, large et sa pointe est arrondie[10],[11]. L'appareil respiratoire de la tortue est l'un des plus évolués parmi les reptiles[11] : la tortue possède en effet une glotte, un larynx, un pharynx et une trachée (composée d'anneaux cartilagineux)[11]. Elle possède deux poumons avec de nombreux replis et situés sous la dossière, ce qui explique pourquoi une tortue sur le dos peut mourir d'étouffement[11]. La tortue n'a pas de diaphragme, la respiration est réalisée grâce aux mouvements de l'ensemble des muscles du corps. Le système digestif est assez classique avec un foie volumineux[11]. Comme les autres reptiles, les tortues sont recouvertes d'écailles. Les yeux sont protégés par trois paupières[12].
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Les différences entre les tortues adultes mâles et femelles ne sont pas toujours bien marquées. Par exemple, pour les tortues marines, le sexage génétique ou la dissection sont nécessaires pour déterminer le sexe.
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Chez les tortues de petite taille, les femelles sont généralement plus grandes que les mâles[13]. Chez les tortues de grande taille, au contraire, les mâles sont généralement plus grands[13]. Le plastron des mâles est souvent plus concave que celui des femelles, plutôt plat[13]. Le cloaque est plus proche du bout de la queue chez les mâles, queue par ailleurs plus grande et plus forte[13].
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Certains caractères plus particuliers différencient mâles et femelles chez certaines espèces. Chez la Cistude par exemple, les mâles ont les yeux rouges et les femelles ont les yeux jaunes[14]. Chez l'Émyde peinte de Bornéo, la femelle a une tête brune alors que la tête du mâle est colorée[15]. Chez les tortues aquatiques, les mâles ont des griffes développées qui favorisent l'accrochage de la femelle lors de l'accouplement.
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L'espérance de vie des tortues varie suivant les espèces. En moyenne, les tortues terrestres vivent une cinquantaine d'années[16]. La majorité des tortues dépassant l'âge de cent ans sont des tortues géantes des Seychelles ou des Galapagos[16]. Différents records de longévité ont été enregistrés, notamment celui de Harriet, une tortue géante des îles Galápagos ayant vécu environ 175 ans[17], ou encore celui d'Adwaita, une tortue géante des Seychelles qui serait morte avec un âge supérieur à 250 ans[18].
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Ces tortues géantes peuvent mesurer jusqu'à 130 centimètres de long pour un poids de 300 kilogrammes[19]. La plus grande des espèces de tortues vivantes reste cependant la tortue luth, car elle peut mesurer jusqu'à 2 mètres de long pour un poids record observé de 950 kilogrammes[20],[21]. Les plus grandes tortues éteintes retrouvées sont les archelons, des tortues marines de la fin du Crétacé dont on sait qu'elles pouvaient mesurer jusqu'à 460 centimètres de longueur[22].
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Il existe plusieurs cas de tortues possédant deux têtes visibles. Un exemple notable est « Janus », nommée ainsi d'après le dieu aux deux visages de la mythologie romaine, une tortue mâle née en couveuse le 3 septembre 1997 au Muséum d'histoire naturelle de Genève[23]. Des cas de tortues à deux têtes apparaissent notamment dans les élevages intensifs de tortues[24].
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Les tortues ayant les sens les plus développés sont les tortues aquatiques, étant donné que la plupart d'entre elles sont des chasseuses[10]. Les tortues n'ont pas une grande acuité visuelle. Elles captent principalement un spectre de couleur allant de l'orange au rouge, ce qui explique leur attirance pour les fruits ayant ces couleurs[10]. Elles détectent plus les mouvements que les formes, à l'instar des autres reptiles[10]. Ainsi, elles peuvent détecter les mouvements à travers les vibrations de l'eau autour d'elles ou du sol par exemple[13]. Elles savent également, dans certains cas, localiser les zones de chaleur avec une certaine acuité[13]. Elles réagissent aussi, en général, au bruit, ce qui laisse penser que leur ouïe est plutôt fine[10]. Néanmoins, leur odorat semble peu développé[10].
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Certaines tortues, les tortues marines notamment, possèdent un sens de l'orientation poussé, ce qui serait peut-être dû à la présence de magnétite dans leurs cellules qui les rendraient sensible au champ magnétique terrestre[13].
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Les tortues sont des animaux à sang froid qui s'exposent au soleil pour augmenter leur température interne[11]. Elles passent la moitié de leur temps dans une attitude immobile que l'on qualifie de sommeil[25]. Elles semblent bénéficier, contrairement à la plupart des reptiles, d'un sommeil paradoxal avec des mouvements oculaires rapides et une suppression du tonus musculaire du cou[26].
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Pendant l'hiver, certaines tortues terrestres hibernent pour survivre au froid. Pour cela, elles s'enterrent et se retirent dans leur carapace. Leur métabolisme est ralenti durant cette phase d'adaptation afin de consommer moins d'énergie. L'entrée en hibernation est progressive, la tortue s'alimentant de moins en moins, jusqu'à arrêter complètement pour vider complètement son tube digestif, puis elle s'enterre et entre réellement en hibernation[27].
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À l'état sauvage, les tortues terrestres passent une grande partie de leur temps à chercher leur nourriture. Leur alimentation majoritairement herbivore dépend de leur habitat et est très variée : végétaux, insectes, charognes[28], etc. Cette alimentation est pauvre en protéines et en matières grasses, mais riche en minéraux[29]. C'est l'association de ces minéraux et des rayons ultraviolets B du soleil qui permet la formation de leur carapace[29]. Lors de leur période d'activité, elles s'alimentent tous les jours pendant plusieurs repas courts[29]. Leur transit a une durée qui varie selon la température extérieure, la teneur en fibres et en eau de l'alimentation et la fréquence des repas[29]. Cette durée oscille entre 3 et 28 jours[29]. En captivité, les tortues sont nourries avec des aliments se rapprochant au plus près de leur alimentation sauvage[29].
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Comme les tortues terrestres, les tortues aquatiques occupent une grande partie de leur temps à chercher leur nourriture. Elles peuvent être carnivores, majoritairement herbivores ou omnivores[30]. Les tortues carnivores consomment généralement des charognes, des rongeurs, des poissons, des insectes et des petits reptiles[30]. Celles qui sont majoritairement herbivores consomment surtout des plantes semi-aquatiques, des algues et des fruits[30]. Les tortues omnivores quant à elles consomment aussi bien les éléments faisant partie du régime des tortues carnivores que des éléments faisant partie du régime des tortues dites « herbivores ». Certaines tortues aquatiques sont chasseresses, comme la Tortue alligator ou la Matamata.
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Les tortues marines utilisent pour leur alimentation les éléments de la mer. Cette alimentation peut donc être composée d'algues, de poissons, de méduses et d'autres aliments marins suivant les espèces et leur régime alimentaire (plutôt carnivore ou plutôt herbivore)[31]. On remarquera que la Tortue imbriquée est le seul reptile spongivore connu[32].
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Les différentes espèces de tortues ont des modes de reproduction et un cycle de vie assez communs. Elles pondent des œufs et les enfouissent. Ces œufs, contrairement à ceux d'autres reptiles comme les crocodiliens ou les lézards, n'ont pas besoin d'être couvés. À leur éclosion, les jeunes sont seuls et sont autonomes.
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Les tortues ont un mode de fécondation interne. Le mâle apporte les spermatozoïdes directement dans la zone génitale de la femelle. Toutes les espèces sans exception sont ovipares.
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La vitesse de prolifération (reproduction importante en un lieu donné) des tortues dépend des espèces. Avant les accouplements, il y a généralement des combats entre mâles. Les tortues pratiquent différentes parades nuptiales qui varient en fonction des espèces. Les tortues mâles utilisent leurs griffes et leur bec pour s'accrocher aux femelles et obtenir un meilleur accès au cloaque. La pression sur la carapace déforme le corps de la femelle, faisant ressortir davantage son cou d'un côté et le cloaque de l'autre[7].
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Contrairement à d'autres reptiles, les tortues ont généralement un pénis et non un hémipénis. Les tortues marines s'accouplent dans l'eau. Les tortues terrestres mâles s'accouplent avec les femelles en grimpant sur leur dos. Les sons émis par les mâles lors de l'accouplement sont très inhabituels. Les femelles restent stoïques et continuent parfois à marcher ou même à manger.
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La plupart des tortues femelles creusent un trou pour enterrer leurs œufs. Elles utilisent leurs pattes arrière pour creuser, cependant il existe de rares exceptions (Pseudemydura umbrina par exemple)[5]. Quelques tortues gardent leurs nids comme les Tortues brunes de Birmanie ou les Cinosternes jaunes[5].
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Les pontes collectives des tortues marines sont appelées arribada. Elles ont lieu sur les plages pendant les premiers et derniers quartiers du cycle lunaire, en période de mortes-eaux et lorsque le ressac est faible. Les œufs sont généralement pondus sur terre. Il y a néanmoins certaines exceptions comme la Chelodina siebenrocki qui dépose ses œufs dans l'eau. Certaines espèces pondent plusieurs fois par saison et les tortues marines, notamment, peuvent pondre jusqu'à dix fois par an.
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Certaines espèces pondent de nombreux œufs en même temps. D'autres, comme les Homopus ou les Pyxis, ne pondent qu'un œuf à la fois. Dans le cas des tortues pondant peu d'œufs, les embryons sont en général plus développés au moment de la ponte que ceux des tortues qui pondent beaucoup, ce qui maximise les chances d'éclosion des œufs.
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Les œufs de tortue ont une couleur oscillant entre le blanc et le jaunâtre. Les œufs de tortue pondant beaucoup d'œufs sont en général plus ronds, alors que les œufs de tortue ne pondant que peu d'œufs sont en général plus ovales[33]. Leurs coquilles peuvent être très souples ou très dures suivant les espèces. Elles sont poreuses, ce qui leur permet de capter l'oxygène de l'environnement et d'évacuer de l'eau.
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La détermination du sexe correspond à l’événement hormonal qui au cours du développement embryonnaire va physiquement faire d'une tortue un individu mâle ou femelle. Le sexe peut être déterminé par la combinaison chromosomique des gamètes. Néanmoins, chez la plupart des espèces de tortues, il existe un mécanisme supplémentaire ou remplaçant celui-ci :
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On sait depuis la fin des années 1960 que, à une période critique de l'incubation, la température influe sur la détermination du sexe des embryons de certaines espèces de reptiles, dont les tortues[34]. Des températures basses favorisent la naissance de mâles, alors que des températures élevées favorisent les femelles. Chez les crocodiles, de nombreux poissons, certains lézards et la plupart des tortues, ces hormones dépendent aussi des températures extérieures[35]. Les températures plus froides entraînent alors plus de mâles et inversement plus de femelles naissent quand l'environnement de la ponte est plus chaud[35]. 2 °C de plus ou de moins suffisent à faire en sorte que tous les individus seront respectivement femelles ou mâle[35].
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Une étude scientifique récente (publication 2019) laisse penser que l'embryon de la tortue d'eau douce à carapace molle chinoise (Pelodiscus sinensis) a néanmoins, durant un certain temps, un certain pouvoir de "choix" de sa destinée sexuelle, qu'il exerce en se déplaçant vers une zone un peu plus chaude ou fraîche à l'intérieur de son œuf. Chez cette espèce si tous les embryons peuvent se positionner dans un endroit de l'œuf où la température n’est ni trop chaude ni trop froide (29 °C) pour lui, alors le sex-ratio sera à la naissance à peu près parfait[35].
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Si cette hypothèse est confirmée chez d'autres espèces de tortues, ce comportement pourrait contribuer à sauver certaines espèces face au réchauffement climatique, au moins si la température ne monte pas trop, faute de quoi, il finirait par ne rester que des femelles qui ne seraient plus fécondées, ce qui condamnerait l'espèce[35]. Bien que minuscule, l'embryon se montre déjà « capable de détecter de petites différences de température et de s’installer dans la partie de l'œuf lui donnant la meilleure chance de survie »[35].
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Cette hypothèse fait débat, car l'embryon n'a pas encore de muscles semblant assez développés pour un contrôle actif de sa position dans l'œuf, et car la mobilité sporadique des embryons est la plus intense après la période connue pour être sensible à la température chez les espèces dont la détermination du sexe varie selon la température. D'autres auteurs estiment donc que les embryons de reptiles sont « généralement incapables » de tels comportements adaptatifs dans l'œuf[36], certaines espèces pouvant cependant présenter un comportement adaptatif[37].
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La sensibilité de l'embryon à la température ne s'exprime qu'après la ponte, mais pas tant que l'œuf est dans la femelle[38].
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Quelques semaines ou quelques mois après l'enfouissement (suivant l'espèce), les jeunes tortues sortent des œufs. Elles se libèrent rapidement en utilisant un diamant[39]. Les espèces marines cherchent ensuite instinctivement à rejoindre la mer.
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Les jeunes tortues ont une apparence différente de celle de leurs parents. Leur carapace est en général plus plate. Les dessins sur celle-ci et sur leur peau sont très différents. Elles consomment plus de viande que les adultes, ce qui leur permet d'avoir l'apport en protéines supérieur nécessaire à leur croissance. Lors de leurs explorations, elles se retournent parfois sur le dos, mais doivent normalement pouvoir se redresser[40].
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Une fois que la tortue est devenue adulte, elle continue à se développer tout au long de sa vie. La forme de leur carapace évolue. Pour certaines tortues, celle-ci devient plus bosselée. L'éclat de la couleur des carapaces des tortues les plus vieilles diminue et celles-ci sont généralement abîmées par des marques dues aux attaques des prédateurs.
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Il existe 342 espèces de tortues que l'on classe habituellement en trois groupes : les tortues terrestres, les tortues aquatiques et les tortues marines. Beaucoup d'espèces sont menacées d'extinction ou ont déjà localement disparu d'une grande partie de leur aire naturelle de répartition.
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Les tortues sont représentées sur tous les continents (sauf l'Antarctique), mais vivent préférentiellement dans les régions tropicales et subtropicales, peu d'espèces terrestres vivent dans les zones tempérées. Elles sont ainsi bien implantées en Afrique, mais également dans la partie sud de l'Asie. En Europe, elles sont surtout présentes dans le sud, à proximité de la Méditerranée. En Amérique du Nord, on rencontre des tortues dans le sud et le centre. En Amérique du Sud elles sont omniprésentes excepté sur la côte ouest. En Océanie, des tortues vivent dans bon nombre de ses îles, à l'exception notamment de la Nouvelle-Zélande et de la vaste zone désertique du centre de l'Australie. Elles sont également absentes de la péninsule arabique.
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Les tortues colonisent une grande variété d'habitats différents. On les rencontre dans les océans, les marécages, les savanes, les forêts ou les prairies. Certaines tortues vivent même dans des zones arides, comme la Tortue du désert, ou en montagne, comme la Tortue-boîte du Yunnan qui peut vivre à plus de 1 800 mètres d'altitude[41].
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Certaines espèces de tortues couvrent de très grandes zones du globe, tandis que d'autres ne sont présentes que sur des espaces très limités, comme la Tortue-boîte de Pan uniquement présente dans la province du Shanxi en Chine[42] ou la Platémyde radiolée, uniquement présente dans les bassins atlantiques du rio São Francisco au Brésil[43]. Par ailleurs, de nombreuses espèces sont de grandes migratrices[44].
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Les tortues sont apparues il y a plus de 200 Ma, mais leur origine précise est encore incertaine. Parce que le plus récent ancêtre commun des tortues modernes est vieux d'au moins 210 Ma, les tortues sont probablement encore plus anciennes[33].
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Il n'existe aucune certitude quant à la phylogénie des tortues. L'Eunotosaurus a été envisagé comme ancêtre de l'ordre[45], pendant un temps à cause de sa carapace, mais cette thèse est actuellement rejetée. La taxonomie de l'ordre est actuellement débattue et l'approche génétique offre d'autres perspectives que celles morpho-anatomiques. Les développements les plus récents sont de Wilkinson et al., Rieppel & Reisz, Laurin & Gauthier.
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Le reptile Eunotosaurus du Permien fut envisagé comme ancêtre commun aux tortues, même si aujourd'hui, certains éléments semblent démentir cette parenté (formation de la carapace, os ectoptérygoïde dans le crâne)[33]. Par la suite, les Captorhinidae furent proposés mais l'agencement des os du crâne ne correspondait pas non plus aux tortues[46]. Les Procolophonidae[47] et les Pareiasaurus[48] furent également considérés comme des ancêtres potentiels. Les propositions les plus récentes reprennent une vieille idée étayée par la recherche moléculaire qui propose que les ancêtres des tortues ne serait pas des anapsides mais des diapsides ayant perdu leur cloison temporale[49],[50],[51]. C'est pourquoi l'ordre des tortues est placé dans la sous-classe des chéloniens.
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Les fossiles de tortues sont nombreux. Le plus vieux fossile de chélonien est celui d'Odontochelys, puis celui de Proganochelys. Cette tortue montre les dispositifs primitifs absents des tortues modernes qui la rendent utile comme repère pour l'étude de l'évolution des tortues (comme une rangée de dents vomériennes et palatines[5]). Le Proterochersis, un animal aussi ancien que le Proganochelys, pliait le cou pour rentrer la tête et son bassin était joint à la carapace. Sa présence vers la fin du Trias indique que la différenciation entre Pleurodires et Cryptodires était déjà faite à cette époque[52]. De plus, il est quasiment certain que le Kayentachelys, qui a vécu au milieu du Jurassique en Amérique du Nord, est un Cryptodire[46]. De nombreux fossiles de Cryptodires marins éteints ont été trouvés en Europe et en Asie. Beaucoup appartiennent à la famille des Plesiochelyidae.
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Le terme français « tortue » aurait pour origine le Tartare, région des Enfers, dans la mythologie gréco-romaine[53], comme en témoigne l'italien tartarughe (it). Cette racine se retrouve dans toutes les langues latines. Le mot latin pour « tortue » est testudo (au nominatif pluriel, testudines). Le mot francisé « testudinés », issu de la dénomination utilisée par Merrem, Fitzinger et Gray, est également utilisé pour parler des tortues[54].
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En grec ancien Chelys désigne à la fois les tortues et une sorte de luth, on retrouve ce mot dans le nom scientifique de plusieurs espèces[55].
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Le terme anglais le plus générique pour désigner ces espèces est turtle, il pourrait dériver du français et aurait été déformé par les marins l'ayant entendu[56], alors que les termes des langues germaniques sont en général formés à partir de deux termes désignant « bouclier » et « anoure » (grenouilles ou crapaud) comme Schildpadden en néerlandais ou Skilpadder en norvégien.
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Les noms vernaculaires des différentes espèces de tortues sont très variés et peuvent s'inspirer de plusieurs éléments : une particularité physique, une forme qui les fait ressembler à autre chose, et ainsi de suite.
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Selon l'UICN, en 2004, 42 % des espèces de tortues sur les 305 espèces étudiées étaient menacées d'extinction[57].
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L'homme est l'un des acteurs majeurs des menaces pesant sur les tortues. La collecte des tortues dans leur milieu naturel est la plus ancienne des menaces qu'il fait peser sur ces animaux. Ces collectes, facilités par la lenteur de l'animal et par son absence d'agressivité, du moins pour la plupart des espèces, ont plusieurs fins. Tout d'abord, les tortues sont une importante source d'alimentation pour diverses populations dans le monde. La tortue est également souvent employée en médecine traditionnelle ou pour le développement de cosmétiques. Le développement de la terrariophilie est aussi une cause de collecte de tortues pour en faire des animaux domestiques[58]. La consommation des œufs par les populations côtières a également un effet dévastateur sur les populations de tortues, surtout si elle se perpétue dans le temps. L'effet se trouve un peu différé, car on n'observe le déclin qu'au moment où la génération suivante doit commencer à se reproduire[59].
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La pollution générale de l'environnement marin, y compris par les sacs en polyéthylène, les déchets en mer ou encore les filets et restes de filets dérivants, semble être l'une des causes principales de disparition d'espèces de tortues en mer. Sur terre, outre les pesticides (insecticides en particulier) utilisés par l'agriculture intensive et la mécanisation lourde, le « roadkill » (tortues écrasées sur les routes) est également une source croissante de mortalité de tortues[60]. L'homme est également le principal destructeur d'habitats naturels des tortues, ce qui cause la disparition de celles-ci dans les régions concernées.
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Par ailleurs, les tortues sont les proies d'une prédation naturelle. Les mammifères fouisseurs, d'autres reptiles ou les crabes se nourrissent d'œufs de tortue ou attaquent les jeunes. Ces jeunes tortues peuvent également être menacées par les oiseaux et les poissons. Une fois adultes, les tortues sont protégées par leur carapace et la prédation est beaucoup plus faible. Seuls quelques reptiles parviennent à la briser, comme le Crocodile de Cuba[61].
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Les tortues sont également menacées par les parasites, comme les vers ou les tiques, ou par des éléments encore plus petits, comme les bactéries ou les champignons. Les évènements naturels tels que les incendies peuvent également contribuer à la destruction des habitats[58].
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Enfin les tortues marines sont menacées par la fibropapillomatose, une maladie du type herpès. Elle provoque des kystes qui grossissent et finissent par tuer la tortue contaminée. Cette maladie est plus présente sur les jeunes spécimens.
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De nombreuses espèces de tortues sont protégées, ce qui implique que la possession, l'achat ou la vente des tortues sont souvent réglementés.
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Les espèces dont le commerce est interdit sont spécifiées dans la convention CITES (ou « convention de Washington »)[62]. Enfreindre cette réglementation ou tuer des tortues appartenant à des espèces protégées expose le responsable à de lourdes sanctions (financières ou sous forme de peines de prison).
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Divers programmes de protection, de gestion, d'élevage conservatoire, de surveillance et protection de quelques plages et sites de ponte ou de réintroduction sont en cours. Ces programmes s'appuient sur la constitution de réserves naturelles, la restauration et protection de réseaux écologiques (réseau écologique paneuropéen en Europe et trame verte et trame bleue en France) avec des corridors écologiques et écoducs réservés, ainsi parfois que des zones tampon (buffer zones[63]) autour des zones protégées ou de nidification.
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En outre, en France, trois parcs zoologiques spécifiques à cet animal le protègent, informent le public sur la législation et mènent des actions pour la protection et la conservation de celui-ci : La Vallée des Tortues (Pyrénées-Orientales), le Village des tortues (Var) et A cupulatta (Corse-du-Sud).
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La chair de tortue est considérée comme un mets délicat dans de nombreuses cultures[64]. La soupe de tortue a longtemps été un plat noble dans la gastronomie anglo-américaine et l'est toujours dans certaines régions d'Extrême-Orient. Les plats à base de gophère étaient également populaires dans certaines populations de Floride[65]. La tortue est également un aliment traditionnel sur l'île de Grand Cayman où des élevages de tortues marines pour la consommation se sont développés[66].
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La tortue est également utilisée en médecine traditionnelle. C'est notamment le cas de l'Émyde mutique au Cambodge, aujourd'hui quasiment disparue, qui était utilisée pour les soins post-nataux[59]. La carapace de la Tortue d'Hermann est utilisée dans la médecine traditionnelle en Serbie[58]. La médecine chinoise traditionnelle utilise beaucoup les plastrons de tortues dans différentes préparations. L'une des plus connues est la gelée de tortue, la guilinggao. La seule île de Taïwan importe des centaines de tonnes de plastrons tous les ans[67].
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La graisse des tortues est également utilisée aux Caraïbes et au Mexique comme ingrédient pour la fabrication de cosmétiques[68].
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La carapace et les écailles de tortue peuvent également servir de matériaux pour l'artisanat ou l'art, notamment pour la fabrication de bijoux.
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Les tortues peuvent être élevées comme animaux de compagnie. Elles peuvent avoir été capturées dans la nature de manière légale (et parfois illégale) ou être issues d’élevages spécialisés. Elles sont généralement élevées dans des enclos de plein air où elles sont facilement observables, ou, lorsque l'espèce n'est pas adaptée aux conditions climatiques de la région, dans un terrarium. La Tortue de Floride, tortue aquatique devenue invasive, est elle aussi un animal de compagnie populaire. La Tortue d'Hermann, également très populaire, a désormais un statut de conservation UICN « Espèce quasi menacée »[58].
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La tortue est même parfois un animal d'élevage. C'est notamment le cas en Chine, où quelques grandes fermes font reproduire ces animaux pour approvisionner à la fois le marché de la viande de tortue et celui des tortues de terrariums[59].
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En France, sa commercialisation est autorisée depuis septembre 2006. Elle coûte entre 100 et 150 euros. Sa longue durée de vie (jusqu'à 80 ans), sa petite taille (30 cm environ), sa meilleure docilité par rapport au serpent et au lézard et le fait qu'elle soit moins contraignante qu'un chien lui permettent de revenir dans les familles françaises où elle est appréciée des enfants[69].
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À l'instar de nombreux animaux en contact avec l'homme, la tortue est universellement présente dans la culture, bien que son symbolisme varie en fonction des régions du monde.
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Généralement, la carapace de la tortue, ronde sur le dessus et plate en dessous, en a fait une représentation vivante de l'univers. Il existe aussi de nombreux mythes et des religions (en Chine, en Inde ou chez les Amérindiens par exemple) où une tortue cosmogonique contribue à la formation de la Terre[70]. L'aspect ramassé et les quatre pattes fermement plantées dans le sol font de la tortue un cosmophore chargé de porter le monde. Sa longévité, bien connue depuis très longtemps, l'associe à l'immortalité et à la sagesse[70].
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En Chine, la tortue possède une symbolique particulièrement forte, se faisant l'allégorie du monde. Le ventre de la tortue forme un carré inscrit dans le cercle formé par la carapace, figurant ainsi la conception schématisée du monde chinois : le carré au centre du monde, représente la Chine, les parties entre la carapace et le ventre représentent le reste du monde, les « barbares », tandis que le monde céleste s'étend au-delà du cercle. La tortue est connue en Chine comme détenant les secrets du ciel et de la terre. Dans le culte des ancêtres, les Chinois croyaient pouvoir établir une communication avec le monde des morts par le biais des tortues (c'est le principe de la scapulomancie). Ainsi, ils inscrivaient sur un morceau de carapace de tortue une question qu'ils désiraient poser aux ancêtres, après quoi ils exposaient ce morceau dans les flammes. Le craquèlement du morceau de carapace sous l'effet de la chaleur devait signifier la réponse des ancêtres. Le morceau était alors confié à un collège divinatoire qui interprétait les craquelures. Un exemple de cette pratique, datant de la période Shang, est notamment visible au musée Guimet à Paris[71].
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En Inde également, la tortue joue un rôle important dans les mythes ou dans la religion. La tortue Kûrma est le second avatar, la seconde incarnation de Vishnu sur terre (descendu pour montrer la voie aux hommes, pour sauver l'humanité).
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En Occident, la tortue ne se fait pas actrice de la cosmogonie, mais est surtout associée à la lenteur, comme l'atteste la fable Le Lièvre et la Tortue de Jean de La Fontaine, mais aussi les expressions populaires du type « lent comme une tortue ». Cet aspect est surtout associé aux tortues terrestres[72]. Dans Les Annales du Disque-monde, de Terry Pratchett, la tortue géante A'Tuin voyage sans fin à travers le cosmos.
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La basilique Saint-Pierre (en latin : Sancti Petri et en italien : San Pietro in Vaticano) est le plus important édifice religieux du catholicisme. Elle est située au Vatican, sur la rive droite du Tibre, et sa façade s'ouvre sur la place Saint-Pierre.
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Elle a été construite là où, sous la volonté de l'empereur Constantin Ier, les premiers pèlerins venaient rendre un culte à saint Pierre à l'emplacement du cirque de Caligula et de Néron.
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Inscrite sur la liste du patrimoine mondial, établie par l'UNESCO, la basilique Saint-Pierre est considérée comme la plus grande conception architecturale de son temps et demeure l'un des monuments les plus visités au monde. Sa construction, à l'emplacement de l'antique basilique vaticane construite sous l'empereur Constantin Ier, commence le 18 avril 1506 et est achevée en 1626. Ses architectes les plus importants sont Bramante, Michel-Ange, Maderno et Le Bernin.
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La basilique Saint-Pierre est un important lieu de pèlerinage qui rassemble sur sa place au minimum 150 000 catholiques chaque dimanche lors de l'angélus pontifical. Ce n'est pas la cathédrale du diocèse de Rome, puisque l'évêque de la ville siège à Saint-Jean de Latran, mais c'est l'église du pape et de l'État pontifical. Elle est également l'une des deux églises paroissiales de la cité du Vatican (l'autre étant l'église Sainte-Anne-des-Palefreniers). Bien que le Nouveau Testament ne mentionne pas la présence de l'apôtre Pierre, premier chef de l'Église chrétienne à Rome ou son martyre dans cette ville, la tradition catholique immémoriale indique que la tombe de saint Pierre est située sous le maître-autel, au centre de l'église, sous le baldaquin baroque.
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La basilique Saint-Pierre est la deuxième des quatre basiliques majeures de Rome, après Saint-Jean-de-Latran, avant Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs.
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Avec une superficie de 2,3 ha et une capacité de plus de 60 000 personnes, elle est la plus grande église catholique au monde. Elle est aussi un des lieux les plus saints du christianisme, puisqu'elle abrite la sépulture de saint Pierre qui, selon la tradition catholique, fut le premier évêque d'Antioche et de Rome, donc le premier pape.
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Au début de l'Empire romain, peu avant la naissance du Christ, le site était occupé par quelques villas, bâties autour de jardins impériaux qui furent la propriété d'Agrippine l'Aînée. Son fils, Caligula (37-41 apr. J.-C.), y fit construire un cirque privé, le Circus Vaticanus ou cirque de Caligula et de Néron, dont l'actuel obélisque du Vatican constitue l'un des seuls vestiges.
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C'est dans ce cirque, ainsi que dans les jardins adjacents, qu'eut lieu le martyre de beaucoup de chrétiens de Rome à l’époque de Néron (54-68). Une tradition immémoriale[précision nécessaire] place le martyre de l'apôtre Pierre dans l'enceinte même du cirque — inter duas metas (« entre les deux bornes ») de la spina (mur central bas autour duquel tournaient les chars), dont le centre était occupé par le futur obélisque du Vatican. Selon la tradition transmise par des ouvrages apocryphes (tels les Actes de Pierre[1]), Pierre fut crucifié vers 65, la tête en bas par humilité, car il ne se jugeait pas digne de mourir comme le Christ. Selon une autre version, il peut s'agir d'une cruauté supplémentaire volontairement infligée par les Romains[2].
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La tradition localise l’emplacement de la tombe de l'apôtre, indiquée par une pierre rouge, au sein d'une nécropole située au nord du cirque de Caligula et de Néron, dont elle est séparée par une route secondaire, la Via Cornelia.
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Déjà, du vivant de Pierre, après la crucifixion du Christ, les Actes des Apôtres relatent le fait que celui-ci tient une place importante dans l’Église chrétienne naissante. En effet le Christ lui avait dit : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église. » (évangile selon Matthieu).
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Dans la basilique constantinienne, un édicule, situé à l'emplacement habituel de l'autel à la butée des nefs, signifiait l'emplacement de l'inhumation de saint Pierre. Placé sur une petite estrade en marbre, il prenait la forme d'un baldaquin supporté par des colonnes torses en bronze et prolongé par un portique à colonnes. Au centre, sous le baldaquin, se trouvait un petit édicule de marbre aux portes de marbre doré donnant accès, en jour de fête, à la sépulture de saint Pierre. Ce dispositif est l'une des premières manifestations du culte des reliques des saints.
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Le 23 décembre 1950, le pape Pie XII annonce la découverte d'une sépulture sous la crypte de la basilique, inaccessible depuis le IXe siècle. Cette découverte couronne dix ans de recherches archéologiques menées par le Saint-Siège, mais il n'est pas absolument certain que les ossements découverts soient ceux du saint martyr.
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L'étude par les archéologues des restes découverts dans la sépulture révèle trois détails permettant de formuler une hypothèse d'identification[3], sans cependant imposer une conclusion incontestable :
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Ces restes sont accessibles par l'escalier de marbre situé au niveau de l'autel papal. Ainsi, le pape Paul VI annonce, en 1968, après avoir pris connaissance des études scientifiques menées sur le tombeau, qu'il doit s'agir selon toute probabilité des restes du corps de Saint Pierre[4].
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L'ancienne basilique était due conjointement à l'empereur Constantin Ier et au Pape Sylvestre Ier. Commencée en 326[5],[6], elle nécessita la démolition du cirque de Caligula et de Néron ou Circus Vaticanus qui s'étendait sur la partie sud du chantier. Constantin décida de raser les sépultures de la nécropole païenne alignées le long d'un sentier, car la tradition y fixait la tombe de saint Pierre[7]. L'empereur pensa ainsi construire l'autel de sa basilique paléochrétienne au-dessus de cette tombe, faisant de l'édifice une basilique cémétériale avec un pavement souvent ouvert pour pouvoir y descendre des sarcophages. La basilique fut consacrée le 18 novembre 326 par le pape Sylvestre Ier[8].
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C'était une basilique de 8 052 m2 (soit 122 × 66 m), comportant une nef à cinq vaisseaux, c'est-à-dire un vaisseau principal bordé par deux doubles bas-côtés, séparés par des colonnes de marbre coloré, puis un transept saillant et terminée par une abside semi-circulaire, construite autour de la tombe de saint Pierre. L'édifice était précédé d'un grand péristyle ou atrium, dit parfois quadriportique, cour à portique au centre de laquelle se trouvait une fontaine à ablutions décorée d'une pomme de pin et de paons en bronze. Celui-ci se situait sur la partie ouest de l'actuelle place Saint-Pierre.
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De grandes dimensions, l'édifice était long d'environ 103 mètres. Il occupait la majeure partie de la superficie de l'édifice actuel. Il était relativement sombre et tout un apparat de luminaires venait compléter l'éclairage[9].
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La basilique était un des principaux lieux de pèlerinage au Moyen Âge. Le cœur de la basilique était l'autel de la « Confession de Saint-Pierre » dont une ouverture, la fenestella confessionis, permettait aux pèlerins de voir les reliques de l'apôtre[10].
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En août 846, lors du pillage de Rome, la basilique fut profanée par les Sarrasins. Le pape Léon IV fit alors édifier de 848 à 852 la cité léonine pour défendre la basilique contre les incursions musulmanes. Cela ne l'empêcha pas d'être pillée par les Normands en 1084[11].
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Au début du XIVe siècle, lors du départ des papes pour Avignon, la basilique menaçait de tomber en ruine[12].
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Après le retour des papes avignonnais à Rome en 1378, le premier pape qui, au milieu du XVe siècle, semble avoir pensé sérieusement à une reconstruction de la basilique fut Nicolas V qui se fit exposer, à partir de 1451 par Bernardo Rossellino le projet d'un nouvel édifice ou d'une rénovation complète de l'ancienne basilique. Le projet n'aboutit pas en raison du décès du pontife en 1455[13]. Son successeur, Calixte III suspend tous les projets de construction afin de consacrer les ressources financières à la mobilisation contre l'Empire ottoman[13]. Les travaux de rénovation de l'antique basilique reprennent sous Pie II sous la direction de Francesco del Borgo[13]. En 1505, le pape Jules II décide dans un premier temps de faire construire un mausolée à proximité de la basilique. Celui-ci est destiné à accueillir le monument à son image, déjà commandé à Michel-Ange[14]. Durant l'été, le pape se ravise et décide de démolir l'ancien édifice pour construire à la place un bâtiment[13] plus vaste et plus moderne, plus à même de remplir les fonctions d'une basilique pontificale. Ce projet donne lieu à un concours d'architectes, auquel prennent part un grand nombre d'artistes qui se succèdent pendant environ 120 ans. Les travaux se poursuivent depuis le pape Léon X au pape Innocent X.
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Le pape Jules II, puis son successeur Léon X, ont recours aux indulgences pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre, ce qui provoque la réaction de Martin Luther. Le moine allemand condamne le commerce des indulgences dans ses 95 thèses (31 octobre 1517) comme une pratique abusive de l'Église catholique romaine qu'il assimilait à une manipulation de la volonté de Dieu. Cette date symbolique correspond à la naissance du protestantisme[15].
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Le projet du pape Jules II suscite un grand nombre de propositions émanant de nombreux architectes. C'est finalement le plan de Bramante qui est choisi pour la future basilique. Celui-ci est en rupture avec le plan de l'antique basilique[16]. Le projet initial est un édifice en forme de croix grecque contenue au sein d'un cercle[16]. Cette forme de croix grecque symbolise le Christ universel[16]. Bramante dessine une basilique deux fois et demie plus longue que l'ancienne mais aussi trois fois et demie plus large, pour une surface de 24 000 m2[16]. Le pape Jules II fait poser la première pierre le 18 avril 1506[17]. Le dôme est inspiré du plan du Panthéon à Rome[18], à la différence que le dôme du Panthéon est soutenu par un mur cylindrique continu, alors que celui du projet de Bramante n'était soutenu que par quatre piliers, suivi en cela par l'actuelle coupole construite par Michel-Ange. Ce dôme devait être surmonté d'une lanterne sur le modèle de celle de la cathédrale de Florence conçue par Michelozzo pour Filippo Brunelleschi[19].
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Bramante avait envisagé un dôme central entouré de quatre dômes plus petits, dans les axes diagonaux. Le chœur, la nef et les transepts étaient conçus à deux travées finissant en une abside. À chaque coin du bâtiment serait érigée une tour, afin d'obtenir un plan carré, avec des absides en projection, chacune pourvue de deux grands contreforts radiaux, qui devaient équarrir sa forme demi-circulaire[20].
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Après la mort du pape Jules en 1513, Bramante (mort en 1514) fut remplacé par Giuliano da Sangallo, Giovanni Giocondo, qui moururent tous deux en 1515, et Raphaël. Le changement principal dans le plan de Raphaël fut la nef à cinq travées, avec une série de chapelles absidiales dans les allées latérales. Le plan de Raphaël pour le chœur et les transepts renforçait encore davantage l'aspect carré des murs extérieurs en réduisant les tours, et soulignait les absides semi-circulaires en les entourant chacune d'un déambulatoire[21].
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En 1520, Raphaël mourut à son tour, à l'âge de 37 ans. Son successeur, Baldassarre Peruzzi, maintint les changements que Raphaël avait proposés pour l'arrangement intérieur des trois absides principales, mais apporta d'autres modifications, se rapprochant du plan en croix grecque et d'autres détails du plan de Bramante[22]. En 1527, Rome fut pillée par l'empereur Charles Quint. Peruzzi mourut en 1536 sans voir l'achèvement de son plan[18].
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Prenant la suite, Antonio da Sangallo le Jeune soumit un plan combinant dans son apparence les caractéristiques de ceux de Peruzzi, Raphaël et Bramante, en dynamisant la perspective de l'édifice et en le prolongeant par une nef courte pourvue d'une large façade et d'un portique. Par rapport à celui de Bramante, son nouveau dôme était beaucoup plus compliqué, tant au niveau de la structure qu'à celui de la décoration, et il était pourvu de côtes extérieures. Comme Bramante, Sangallo proposa une lanterne surmontant le dôme, conçue sous une forme plus grande et beaucoup plus compliquée. L'essentiel du travail de Sangallo fut finalement de renforcer considérablement les piliers centraux, qui commençaient à donner des signes de faiblesse[23].
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Le 1er janvier 1547, sous le règne du pape Paul III, Michel-Ange, déjà septuagénaire, succéda à Antonio da Sangallo le Jeune comme Capomaestro, surintendant de la construction de la basilique[24]. On peut le considérer comme le principal auteur des bâtiments tels qu'ils se présentent aujourd'hui et comme l'architecte grâce à qui le projet fut achevé. Ce n'est pas de gaîté de cœur qu'il s'engagea dans cette entreprise, presque contraint par le pape Paul III, contrarié à la fois par la mort du candidat qu'il avait choisi, Giulio Romano, et par le refus de Jacopo Sansovino de quitter Venise. Michel-Ange a écrit : Je n'entreprends cette tâche que pour l'amour de Dieu et en l'honneur de l'Apôtre. Et il exigea carte blanche pour achever le projet par tous moyens qu'il jugerait utiles[23].
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Michel-Ange reprit le chantier de construction au moment où les quatre énormes piliers, surpassant par leur taille tous ceux bâtis depuis la Rome antique, s'élevaient en arrière de la nef restante de l'ancienne basilique. Il hérita également des nombreux projets conçus par quelques-uns des plus brillants architectes et ingénieurs du XVIe siècle. Certains éléments étaient communs à tous ces projets : le dôme devait rivaliser en grâce avec celui conçu par Filippo Brunelleschi un siècle plus tôt pour la cathédrale Santa Maria del Fiore, qui dominait la Florence de la Renaissance, et le plan devait adopter une forme fortement symétrique, celle de la croix grecque, à l'exemple de la Basilique Saint-Marc à Venise, ou bien de la croix latine, avec des transepts et un chœur de forme identique, à l'exemple de la cathédrale de Florence.
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Même si le travail avait peu progressé depuis quarante ans, Michel-Ange ne rejeta pas les idées des architectes précédents, mais s'attacha plutôt à les inclure dans le développement d'une vision globale du projet. Avant tout, Michel-Ange reconnut la qualité essentielle du dessin original de Bramante. Il abandonna donc le plan en croix latine[25].
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La basilique telle qu'on peut la voir aujourd'hui a été prolongée par une nef conçue plus tard par Carlo Maderno. C'est le chœur, dominé par l'immense dôme, qui est proprement l'œuvre de Michel-Ange. À cause de son emplacement à l'intérieur de la cité du Vatican et parce que la perspective de la nef et de la façade cache le dôme depuis la place Saint-Pierre, le travail de Michel-Ange est mieux apprécié à une certaine distance. Il est toutefois évident que l'architecte a beaucoup réduit les formes géométriques du plan de Bramante, clairement inscrites dans un plan carré, et aussi celles dessinées par Raphaël, sur plan carré à projections semi-circulaires[26].
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Michel-Ange a estompé la disposition géométrique d'origine en établissant une maçonnerie externe massive et en comblant les angles par des sacristies ou des cages d'escaliers. L'effet créé donne l'impression d'une surface de mur continue, seulement fractionnée de saillies et de décrochements, mais les angles droits qui définissent habituellement le changement de direction aux coins d'un bâtiment ont bel et bien disparu. Cet agencement extérieur est ponctué de pilastres corinthiens. Au-dessus d'eux, l'énorme corniche se déroule en une bande continue qui comprime l'ensemble du bâtiment[27].
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Le dôme s'élève à une hauteur totale de 136,57 mètres, depuis le sol de la basilique jusqu'au sommet de la croix qui la surmonte. C'est le second plus haut dôme du monde après la basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro. Son diamètre intérieur est de 41,47 m, donc légèrement inférieur à celui du Panthéon de Rome ou de la cathédrale Santa Maria del Fiore de Florence. Ce diamètre est cependant supérieur à celui de la coupole de la basilique byzantine de Sainte-Sophie à Constantinople, édifiée en 537. Les architectes successifs de la basilique se sont largement inspirés des coupoles préexistantes de la cathédrale de Florence et du Panthéon pour définir les plans du dôme[28] ; ce dernier était déjà annoncé pour être le plus grand de la Chrétienté et du monde[N 1].
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Le plan de Bramante pour le dôme de Saint-Pierre suit de près celui du Panthéon. Il était conçu pour être construit, comme lui, en béton de tuf, dont Bramante avait retrouvé une formule. À l'exception de la lanterne, le dôme de Saint-Pierre était en coupe assez semblable à son modèle, à ceci près qu'à Saint-Pierre, le mur de soutien devait céder la place à un tambour reposant sur quatre piliers massifs.
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La coupole de Sangallo s'inspirait à son tour tout autant de celle du Panthéon que de celle de Florence, mais à Rome, la forme assez délicate de la lanterne, imitant celle de Florence, devait toutefois se commuer en une structure beaucoup plus massive[31].
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Après la mort de Sangallo en 1546, Michel-Ange reprend la conception du dôme, en tenant compte de tout ce qui avait été fait auparavant. Son dôme, comme celui de Florence, est constitué de deux coques, l'extérieure en pierre comportant 16 côtes principales (16 arêtes ou nervures rayonnantes sur cintres relayées entre chacune d'elles par trois nervures secondaires), ces arcs de soutien qui renforçant la solidité du dôme), deux fois plus qu'à Florence, mais moins que dans le projet de Sangallo. Comme dans les plans de Bramante et Sangallo, le dôme est élevé sur un tambour supporté par des piliers[34]. Le péristyle de Bramante et l'arcade de Sangallo sont ramenés à 16 paires de colonnes corinthiennes, chacune de 15 mètres de haut. Visuellement, elles semblent supporter chacune des côtes du dôme, mais structurellement elles sont probablement tout à fait surabondantes. La raison en est que le dôme est de forme ovoïde, montant abruptement, à l'imitation de la coupole florentine, et exerçant donc moins de poussée vers le sol que ne le fait un dôme hémisphérique, comme celui du Panthéon, qui doit être soutenu par un solide mur de soutènement[18],[23].
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Le profil ovoïdal du dôme a été le sujet de beaucoup de spéculations et de débats universitaires durant les siècles passés. Michel-Ange mourut en 1564, ayant achevé le tambour du dôme et considérablement renforcé les piliers de Bramante. Après sa mort, le travail fut poursuivi par son assistant Vignola, assisté de Giorgio Vasari, chargé par le pape Pie V de veiller au strict respect des plans de Michel-Ange. En 1585, l'énergique pape Sixte Quint désigna Giacomo della Porta, aidé de Domenico Fontana. Son pontificat de cinq ans devait voir l'avancement rapide de la construction[23].
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Michel-Ange a laissé des plans, dont une des premières esquisses du dôme et quelques dessins de détail. On a aussi les gravures très détaillées publiées en 1569 par Étienne Dupérac, qui les présentait comme le dernier jet voulu par le maître. Michel-Ange, comme Sangallo, a laissé un grand modèle en bois. Giacomo della Porta a modifié ce modèle par la suite, conformément aux changements qu'il a effectués dans l'architecture de la basilique. Ces changements ne dénaturaient pas, pour la plupart, l'œuvre originale et consistaient en de petites améliorations, comme l'ajout d'impostes de lions sur le tambour en l'honneur du pape Sixte Quint et celui d'un bandeau de pinacles autour de la flèche au sommet de la lanterne, ainsi que le proposait Sangallo. Le seul changement important apporté au modèle par della Porta — à moins qu'il ne l'ait été par Michel-Ange lui-même juste avant sa mort — fut la décision d'élever la coque extérieure du dôme extérieur plus en hauteur[23].
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Giacomo della Porta et Domenico Fontana achevèrent la construction du dôme en 1590, dernière année du pontificat de Sixte V.
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Avant de placer le cintre, où il n'entra pas moins de onze cents poutres, dont cent avaient cinq pieds de diamètre, les deux artistes tracèrent le dessin complet de la coupole, avec toutes ses proportions, dans la vaste basilique de Saint-Paul ; puis ils se mirent à l'œuvre. Commencée le 15 juillet 1588, « la coupole, qui a été voûtée en vingt-deux mois par six cents hommes qui travaillaient tous les jours, et souvent la nuit, a été bâtie à la hâte, sans aucune précaution[N 2],[35]. Le 14 mai 1590, on en plaça la dernière pierre bénie par le pontife, au bruit de l'artillerie du château Saint-Ange. On avait employé cinq cent mille livres pesant de cordages pour élever les matériaux, trente milliers de fer pour lier la coupole qui est double et serrer l'intérieur par deux cercles, un million de livres de plomb pour le revêtement extérieur et dépensé pour les seules voûtes deux cent mille écus d'or »[36].
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Le pontificat de son successeur, Grégoire XIV, vit la réalisation de la lanterne par Fontana et la gravure de l'inscription en l'honneur de Sixte Quint. Le pape suivant, Clément VIII, fit mettre en place la croix, événement qui prit toute une journée durant laquelle sonnèrent les cloches de toutes les églises de la ville. Les bras de la croix renferment deux coffrets de plomb, l'un contenant un fragment de la Vraie Croix et une relique de saint André, l'autre contenant des médaillons de l'Agneau Saint.
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En 1741, des fissures apparaissent sur la coupole intérieure. L'années suivante, le pape Benoît XIV prend conseil auprès de nombreux mathématiciens et physiciens, dont Ruggiero Giuseppe Boscovich, François Jacquier, et Thomas Leseur. Finalement le pape mandate en 1743 le physicien italien Giovanni Poleni, pour la vérification statique de l'équilibre de la coupole[37],[38]. Ce dernier[39] constate dans son rapport au pape[N 3], que Michel-Ange, puis son successeur Giacomo della Porta se sont éloignés de la courbe idéale de la « chaînette renversée[40] » qui permet de suivre et de contenir la ligne de poussée. En conséquence, il suggère au pape, le 10 juin 1743, par sécurité, le renforcement du dôme, par cinq anneaux métalliques, (plus un sixième anneau, posé en remplacement d'un des trois anneaux d'origine, inclus dans la maçonnerie, qui est apparu cassé), qui seront installés, de 1743 à 1748, par Luigi Vanvitelli, l'architecte responsable de la basilique. Ces six anneaux la ceinturent encore aujourd’hui[41].
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Son rapport au pape Benoît XIV, de 1743, sera publié ultérieurement dans « Memorie istoriche della Gran Coupola del Tempio Vaticano » en 1748[42],[N 4].
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Simultanément aux travaux de consolidation du dôme, a commencé la restauration de la coupole intérieure. Elle a pu être menée à bien, grâce au maître maçon de la basilique Nicola Zabaglia, qui a inventé des ponts-échelles, ponts suspendus et autres échafaudages concaves, afin de pouvoir réaliser le comblement des fissures, et la restauration des fresques[43].
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Sur le pourtour interne de la coupole est écrit, en lettres de 2 mètres de haut :
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Sous la lanterne est inscrit :
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Sous le pape Paul V, le 18 février 1606, premier jour du Carême, fut achevée la démolition de la partie restante de la basilique constantinienne. Les croix de marbre fixées à la partie supérieure du fronton par le pape Sylvestre et l'empereur Constantin furent abattues. Les poutres furent récupérées pour la construction du toit du Palais Borghese, et deux colonnes de marbre noir, les plus grandes connues de cette nature, furent soigneusement mises de côté pour être plus tard réutilisées dans le narthex. Les tombeaux de plusieurs papes furent ouverts, et les trésors qu'ils contenaient retirés avant leur réinhumation dans la nouvelle basilique[23].
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Le pape nomma Carlo Maderno en 1602. Maderno était un neveu de Domenico Fontana, qui s'était montré lui-même comme un architecte dynamique. L'idée de Maderno était d'entourer de chapelles le bâtiment de Michel-Ange, mais le pape hésitait à s'écarter du plan du maître, même si celui-ci était mort depuis quarante ans. Pour la Fabbrica ou Comité de la construction, qui regroupait des experts de diverses nationalités, généralement méprisés par la Curie, qui voyait la basilique comme appartenant à Rome plutôt qu'à la chrétienté, c'était un dilemme de décider de la façon dont on devait continuer la construction. L'un des facteurs qui influençait leur pensée était le courant de la Contre-Réforme, qui de plus en plus associait le plan en croix grecque avec le paganisme et voyait dans la croix latine le véritable symbole du christianisme[23].
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Ce qui influait aussi sur la pensée à la fois de la Fabbrica et de la Curie, c'était un sentiment de culpabilité à la suite de la démolition de l'ancien bâtiment. Le terrain sur lequel lui-même et ses différentes chapelles, vestries et sacristies avait résisté si longtemps était sanctifié. La seule solution était de construire une nef qui engloberait tout l'ancien espace. En 1607, un comité de dix architectes fut convié, et il fut décidé de prolonger le bâtiment de Michel-Ange par une nef[N 5]. Les plans de Maderno, à la fois pour la nef et la façade, furent acceptés. La construction commença le 7 mai 1607, avec une armée de 700 travailleurs. La construction de la façade commença l'année suivante et, en décembre 1614, la touche finale fut ajoutée par la décoration en stuc de la voûte, puis, au début de 1615, le mur de séparation entre les deux tranches de travaux fut mis à bas. Les gravats furent évacués juste à temps pour le dimanche des Rameaux[23].
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La basilique fut consacrée par le pape Urbain VIII, le 18 novembre 1626[45].
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Le plan de Saint-Pierre est une croix latine à trois nefs. Lors de la rénovation, les plans furent sans cesse remis en question pendant près de 200 ans. C'est dans la nef centrale que s'est tenu le concile Vatican II de 1962 à 1965. Dans les piliers de la nef centrale, du transept et de l'abside sont creusées 39 niches, chacune contenant une statue de saint. La voûte est décorée des paroles (en grec ancien et en latin) que le Christ aurait adressé à saint Pierre et qui, selon les catholiques, fondent le pouvoir pontifical : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux » (Mt 16:18).
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Elle a pour dimensions extérieures 219 m de long pour 136 m de haut et pour dimensions intérieures 188 m de long, pour 154,60 m de large et 119 m de haut[46].
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L'immense façade conçue par Carlo Maderno s'étend sur une longueur de 144 m sur 45 m de hauteur. Elle a été réalisée en travertin, avec des colonnes corinthiennes géantes et un fronton central qui émerge d'un attique surmonté de statues du Christ, de Jean-Baptiste (deux œuvres du sculpteur lorrain Siméon Drouin) et de onze des apôtres.
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L'inscription dit :
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Transcription :
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en français : En l'honneur du Prince des Apôtres, Paul V Borghese, grand pontife romain, l'an 1612, 7e année de son pontificat.
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Cette façade est souvent citée comme la partie architecturale la moins satisfaisante de toute la basilique, construite en toute hâte, entre la contrainte de ne pas revenir sur l'œuvre de Michel-Ange et la volonté d'ajouter de hautes tours aux deux extrémités. Ces tours ne furent jamais exécutées, mais il en est résulté un alourdissement considérable des ailes et une augmentation de la hauteur de l'ensemble au niveau de l'attique, qui masque la vue du dôme depuis la place Saint-Pierre[23].
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La basilique ne possède pas de clocher indépendant, les cloches sont placées dans une fenêtre ouverte au-dessous de l'horloge située à l'extrémité sud de la façade. La basilique Saint-Pierre possède 6 cloches de volée, 3 seulement sont visibles depuis la place Saint-Pierre[N 6]. Ces cloches servent également de sonnerie pour l'horloge. Le bourdon a été fondu en 1785, pèse près de 9 tonnes et a un diamètre de 2,30 mètres.
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Liste des cloches de la basilique par ordre décroissant du poids[48] :
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Le plénum des 6 cloches n'est sonné que quelquefois dans l'année à l'occasion des grandes fêtes religieuses (Noël, Pâques, Ascension, Pentecôte, Assomption et Toussaint) ainsi que pour la fête de Saint Pierre, le 29 juin.
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Depuis le conclave de 2005, les cloches de Saint-Pierre ont un rôle essentiel : leur son est le signe de l'issue positive du conclave. Cette mesure a été mise en œuvre pour éliminer tout doute quant à la couleur de la fumée précédant l’annonce Habemus Papam[49]. Cette nécessité a encore été prouvée lors du conclave de 2013 : à 19 h 6, une fumée assez foncée sort abondamment de la cheminée, puis sa teinte oscille entre blanc et foncé, mais, après une quinzaine de secondes, les six cloches se mettent à sonner à toute volée, confirmant ainsi la fumée blanche, qui continuera à jaillir sept minutes durant[50].
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Derrière la façade de Saint-Pierre s'étend un long portique ou "narthex" qui rappelle ceux des grandes églises romanes ou byzantines et dont Maderno fut le plus satisfait. La longue voûte décorée de stucs et de dorures reçoit la lumière de petites fenêtres situées entre les pendentifs, tandis que le sol de marbre reflète la lumière de la place. Elle est fermée à chaque extrémité par des espaces théâtraux encadrés de colonnes ioniques montrant les statues équestres de Constantin par Le Bernin (1670) au nord et de Charlemagne par Cornacchini (XVIIIe siècle) au sud.
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Cinq portails, dont trois sont encadrés de colonnes antiques, donnent accès à la basilique (le sixième appelé Porte Sainte se trouve à l'extrémité nord, mais reste muré entre les Jubilés). Le portail central, appelé porte de Filarete, daté de 1455, récupéré de l'ancienne basilique constantinienne[51], a des vantaux de bronze créés par Antonio di Pietro Averlino dit « Le Filarète » par l'élargissement des panneaux de la porte principale de l'ancienne basilique constantinienne.
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Maderno ajouta au plan en croix grecque de ses prédécesseurs une nef à trois travées, de dimensions différentes de celles déjà réalisées par Michel-Ange. Il désaxa légèrement cette nef de l'ensemble du chœur, non par accident ou erreur de calcul, comme l'ont suggéré ses détracteurs, mais semble-t-il afin d'aligner rigoureusement l'ensemble avec l'obélisque de Caligula réérigé devant la basilique par Domenico Fontana, quelques années plus tôt, en 1586[23].
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La nef repose sur d'énormes pilastres jumelés, conformément au projet de Michel-Ange. Le visiteur est tellement stupéfait des dimensions intérieures qu'elles l'empêchent de se faire une idée juste des proportions du bâtiment[23]. Les quatre anges qui survolent les premiers piliers de la nef, portant l'eau bénite, semblent de taille tout à fait normale, jusqu'à ce qu'on s'en approche. Il devient alors évident que chacun mesure plus de deux mètres de haut. Les déambulatoires comportent chacun deux petites chapelles et une plus grande rectangulaire, la chapelle du Sacrement, et la chapelle du chœur. Elles sont richement décorées de marbres, de stucs, de dorures, de sculptures et de mosaïques. Étonnamment, il y a très peu de peintures, mais certains tableaux, comme la Madone peinte par Raphaël pour la Chapelle Sixtine, ont été reproduits ici en mosaïque. La peinture la plus précieuse est une petite icône de la Vierge, provenant de l'ancienne basilique[23].
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Le premier travail de Bernini à Saint-Pierre fut la réalisation de l'immense baldaquin qui surmonte le maître-autel, pièce de bronze doré de 60 t et de 29 m de haut[52], donné pour la plus grande structure de bronze au monde. Pour sa réalisation, mais aussi pour couler l'artillerie du château Saint-Ange, Urbain VIII fit prélever le bronze du portique du Panthéon (Ier siècle av. J.-C.). « C'est au XVIe siècle, au moment où florissaient les arts et l'érudition, sous les yeux des archéologues romains, que ce crime de lèse-antiquité fut commis »[53], d'où la célèbre maxime, Urbain VIII étant de la famille Barberini : "Ce que les barbares n'ont pas fait, les Barberini l'ont fait".
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Cependant l'on sait aujourd'hui que l'auteur caché de cette pasquinade était en réalité l'agent diplomatique du duc de Mantoue, Carlo Castelli, hostile, pour diverses raisons politiques, au pape Urbain VIII. Le pape en était parfaitement au courant, et la chronique de son pontificat tenue au jour le jour, conservée à la Bibliothèque vaticane, identifie formellement Carlo Castelli comme auteur malveillant de la pasquinade[54]; la chronique, à la page 576, après avoir désigné l'ambassadeur Castelli, en appelle à la malédiction de Dieu sur "les langues maudites" qui diffament le Pape, alors que son intention était l'embellissement artistique de la basilique Saint-Pierre, et que, dans ce but, le prélèvement de la simple chape de bronze recouvrant l'intérieur du portique de la basilique Santa Maria ad Martyres (Panthéon), n'enlevait rien d'artistique à celle-ci, avant de préciser que l'ambassadeur Castelli, par la suite tombé gravement malade, a demandé pardon de sa médisance : "... sopra di questi Critici la maledizione di Dio, perché l'Agente del Duca di Mantova che fu Detrattore di aver affissi i Cartelli di quell'infame Pasquinata da famiglia Barbera ad Barberina, egli morse d'infermità e nel letto chiese perdono a Papa Urbano Ottavo" (" ... et de notre temps la malédiction de Dieu a été sentie sur ces critiques, car l'agent du duc de Mantoue [Carlo Castelli], détracteur à l'origine des billets de cette infâme pasquinade jouant sur le mot "barbari" et le nom de famille Barberini, a été frappé d'infirmité, et de son lit en a demandé pardon au pape Urbain VIII")[54].
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Le pape Urbain VIII souhaitait que les pèlerins entrant dans la basilique puissent immédiatement repérer la tombe de saint Pierre. Il demanda au Bernin d'imaginer une construction qui mette en valeur ce lieu central de la basilique. Dans cet immense espace situé sous la coupole de Michel-Ange, il fallait trouver la juste proportion : ni trop grand, pour ne pas obturer l'espace, ni trop petit, pour ne pas paraître ridicule. Le Bernin imagina alors un gigantesque baldaquin de bronze auquel il chercha, par tous les moyens, à donner une apparence de souplesse et de légèreté[55]. Le baldaquin est inspiré des ciboriums présents dans de nombreuses églises de Rome, visant à créer un espace sacré au-dessus et autour de l'autel, lieu où s'opère le mystère de l'Eucharistie. Ces ciboriums sont généralement faits de marbre blanc incrusté de pierres de différentes couleurs. Le Bernin a conçu quelque chose de complètement différent, qui s'inspire à la fois du baldaquin ou canopée des processions papales et des colonnes qui formaient une sorte d'écran dans l'ancienne basilique. La torsion donnée aux immenses colonnes de bronze est réputée rappeler la forme même de la colonne où Jésus fut lié avant d'être crucifié ; elle donne par ailleurs un mouvement ascendant à l'ensemble. Enfin, l'artiste atténua l'aspect pesant du bronze obscur en le rehaussant d'éclats d'or. Les quatre colonnes sont décorées de feuillages d'oliviers et d'abeilles, emblème de la famille Barberini, dont est issu le pape Urbain VIII.
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Le baldaquin est surmonté non pas d'un fronton architectural, comme dans la plupart de ces structures, mais de pièces courbes soutenant un dais retombant à la manière des brocarts qui surmontent souvent les canopées des dais portant les icônes et images saintes lors des processions. Dans le cas présent, le drapé de la Canopée est en bronze, et tous les détails, y compris les rameaux d'olivier, les abeilles, et les portraits de la nièce du pape Urbain et de son fils nouveau-né, sont relevés à la feuille d'or.
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Le baldaquin est un vaste objet sculptural qui se dresse au centre de la basilique, encadré par le plus grand espace de tout le bâtiment. Il est si important qu'il parvient à créer l'effet visuel d'un lien entre l'immense coupole qui semble flotter au-dessus de lui, et l'assemblée des fidèles au niveau du sol. Le regard peut le traverser de toutes les directions, et il est visuellement lié à la Cathedra Petri de l'abside, autant qu'aux quatre piliers et aux statues gigantesques qu'ils abritent à chaque diagonale[20],[23].
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Dans le cadre de l'aménagement de l'espace central de l'église, le Bernin creusa, dans les énormes piliers commencés par Bramante et achevés par Michel-Ange, d'immenses niches, comprenant des escaliers et des balcons. Il y eut beaucoup d'inquiétude de la part de ceux qui pensaient que le dôme pourrait s'écrouler, mais cela ne s'est pas produit. Au-dessus des balcons, le Bernin créa des espaces encadrés des huit colonnes torsadées de l'ancienne basilique, pour l'exposition des quatre plus précieuses reliques de la basilique : la lance de Longinus, qui aurait percé le flanc du Christ, le voile de Véronique, à l'image miraculeuse du visage du Christ, un fragment de la Vraie Croix à Jérusalem, découverte par Hélène, mère de Constantin, et une relique de saint André, frère de saint Pierre. Chacune des niches contient une énorme statue associée de la sainte relique placée au-dessus d'elle : Sainte Véronique par Francesco Mochi, Sant'Andrea par François Duquesnoy, Santa Elena par Andrea Bolgi et San Longino par Le Bernin[56],[23].
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Le Bernin s'est également intéressé à une autre relique précieuse : la Cathedra Petri, également appelée Chaire de saint-Pierre, présentée comme ayant été utilisée par l'apôtre, mais qui serait une création du XIIe siècle. Comme le trône se dégrade rapidement et qu'il n'est plus réparable, le pape Alexandre VII décide de lui donner une splendeur convenable afin qu'il soit l'objet sur lequel se fonde la lignée de successeurs de Pierre. Le Bernin créé un grand trône de bronze dans lequel il insère la chaire, placé en hauteur sur quatre supports portés par des statues de bronze massives de quatre docteurs de l'Église, les saints Ambroise et Augustin, représentant l'Église latine, Athanase et Jean Chrysostome, pour l'Église grecque. Derrière et au-dessus du Cathedra Petri, un éclat de lumière entre par une fenêtre d'albâtre jaune, illuminant au centre, la colombe de l'Esprit Saint. Le peintre Andrea Sacchi, avait exhorté Le Bernin à faire de grands éléments, de sorte qu'ils seraient bien vus à partir du portail central de la nef.[réf. souhaitée] La chaire est accueillie dans sa nouvelle maison par une grande célébration le 16 janvier 1666.
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La dernière œuvre de Le Bernin, dans la basilique, est entreprise en 1676 : il s'agit de la décoration de la chapelle du Saint-Sacrement. Pour retenir les visiteurs, il conçoit une version miniature, en bronze doré, du Tempietto de Bramante, la petite chapelle qui marque le lieu de la mort de Saint-Pierre. De chaque côté se trouve un ange, l'un regardant fixement avec un sourire d'adoration et l'autre à la recherche du spectateur en signe de bienvenue.
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L'arrangement actuel de la place, dû à l'inspiration baroque du Bernin, a vu sa réalisation entre 1656 et 1667, à l'est de la basilique, dans l'axe qu'elle forme avec l'obélisque de Caligula réérigé en 1586 par Domenico Fontana[23]. Préexistait aussi la fontaine monumentale aménagée par Carlo Maderno en 1613, qui déterminait avec l'obélisque un second axe, parallèle à la façade de la basilique. Le Bernin a donc dessiné autour de ces deux axes une place aussi grande que possible, destinée à accueillir et rassembler les fidèles vers le centre de la chrétienté. Un plan rectangulaire eût entraîné la démolition d'un trop grand nombre de bâtiments du Vatican, et un plan en trapèze aurait eu l'inconvénient de souligner encore la largeur de la façade de la basilique, déjà perçue à cette époque comme une faute de conception.[réf. souhaitée]
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Cela conduisit l'architecte à concevoir une place composée de deux sections : l'une, en trapèze inversé s'élargissant vers la basilique et visant à en rétrécir visuellement la largeur jugée excessive ; l'autre, en forme de cirque elliptique, organisée autour de l'obélisque, l'unité de l'ensemble étant assurée par la continuité des portiques à colonnes toscanes disposés en deux branches ouvertes à l'orient. Pour achever cet ensemble, le Bernin ajouta en 1675 une seconde fontaine, symétrique à celle de Carlo Maderno.
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La place est entourée de cinquante statues conçues par le Bernin.
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La basilique abrite également un grand nombre de trésors artistiques, parmi lesquels la Pietà de Michel-Ange, le baldaquin du maître-autel (commandé en 1624 par Urbain VIII au Bernin il a été coulé avec le bronze ornant initialement le fronton du Panthéon, sa hauteur est de 29 mètres) et le tombeau d'Alexandre VII par Gian Lorenzo Bernini, le tombeau d'Innocent VIII d'Antonio del Pollaiolo ou encore la statue de saint Pierre d'Arnolfo di Cambio.
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La basilique Saint-Pierre contient plus d'une centaine de tombes, dont de nombreuses dans les grottes vaticanes, situées sous la basilique. Ces tombes sont celles de 148 papes, mais aussi d'Ignace d'Antioche, Otton II du Saint-Empire, du compositeur italien Giovanni Pierluigi da Palestrina, de Jacques François Stuart, sa femme Maria Clementina Sobieska et ses deux fils Charles Édouard Stuart et Henri Benoît Stuart. La reine Christine de Suède, qui a abdiqué pour se convertir au catholicisme et la comtesse Mathilde de Toscane, qui a soutenu la papauté durant la querelle des Investitures, y sont également enterrées. L'enterrement le plus récent est celui du pape Jean-Paul II, le 8 avril 2005. Près de la crypte se trouvent la tombe des Valerii et la tombe des Julii (en).
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Deux horloges sont implantées au sommet des deux extrémités de la façade, à la place des deux clochers prévus par Le Bernin et jamais réalisé intégralement. Réalisées probablement entre 1786 et 1790, elles sont traditionnellement attribuées à Giuseppe Valadier mais il est possible qu'elles soient l'œuvre de son père Luigi Valadier (it)[57]. Celle de gauche a été électrifiée en 1931[48] ainsi que les cloches de la basilique. Parmi les plus précieux trésors de la basilique figure l'ensemble de mosaïques situé au-dessus de la porte extérieure centrale. Appelé la Navicella, cet ensemble, réalisé d'après un dessin de Giotto (début du XIIIe siècle), représente un navire qui symbolise l'Église chrétienne. À chaque extrémité du narthex s'élève une statue équestre : au nord, l'empereur Constantin par le Bernin (1670) et au sud, Charlemagne par Cornacchini (XVIIIe siècle). Trois des cinq portails, conduisant du narthex à l'intérieur de la basilique, sont remarquables : le portail central de bronze, œuvre de la Renaissance d'Antonio Averulino (1455), provenant de l'ancienne basilique, a été élargi pour s'adapter à son nouveau cadre. La porte sud, dite porte des Morts, est due au sculpteur Giacomo Manzù (XXe siècle) : on peut y voir un portrait du pape Jean XXIII à genoux devant saint Pierre crucifié.
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La porte nord est la porte Sainte, renforcée par des briques, n'est traditionnellement ouverte que lors des années saintes, comme l'année du Jubilé. La porte actuelle, de bronze, a été conçue par Vico Consorti (en) en 1950. Elle a été coulée à Florence par l'artiste fondeur Ferdinando Marinelli (en).
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Au-dessus de cette porte, se trouvent les inscriptions commémorant l'ouverture de celle-ci :
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Plus récemment d'autres plaques commémoratives ont été installées :
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Sur les premiers piliers de la nef se trouvent deux bénitiers portés par des chérubins mesurant 2 mètres de haut, commandés par le pape Benoît XIII aux sculpteurs Agostino Cornacchini et Francesco Moderati, (1720). Sur le sol de la nef des marqueurs indiquent les longueurs comparatives d'autres églises, à partir de l'entrée. Sur les pilastres qui décorent les piliers de la nef, des médaillons en relief représentent les 38 premiers papes. Dans des niches, entre les pilastres de la nef, des statues représentent 39 fondateurs d'ordres religieux. Contre la pile nord du dôme se trouve une statue de Saint-Pierre sur un trône, parfois attribuée au sculpteur de la fin du XIIIe siècle Arnolfo di Cambio, avec quelques savants datant du Ve siècle. Un pied de la statue est largement usé par des siècles de baisers de pèlerins[58]. Le confessio, également connu en tant que chapelle de la confession, en contrebas mène aux grottes vaticanes et contient une grande statue d'Antonio Canova représentant Pie VI agenouillé, capturé et maltraité par l'armée de Napoléon Bonaparte. Cette chapelle couverte de marbres est construite et décorée par Carlo Maderno et Martino Ferrabosco (it) de 1615 à 1617. Entourée d'une balustrade en hémicycle (chargée de cent lampes éternelles votives en bronze doré soutenues par des cornes d'abondance, œuvres de Mattia de Rossi), deux rampes d'escaliers en marbre mènent à l'exèdre. L'accès en est fermé par une porte en bronze. Le fond de la chapelle abrite la « Niche des Palliums » excentrée (correspondant à la partie antérieure du « trophée de Gaïus ») avec un coffret de bronze - don de Benoît XIV - conservant les pallia (étoles blanches brodées de croix noires et tissées avec la laine d'agneaux bénis le jour de la Sainte-Agnès le 21 janvier) que le pape remet en guise de reliques de contact aux archevêques et métropolites en signe de communion particulière avec lui. Cette niche conserve aussi une icône de mosaïque probablement du IXe siècle (don selon la tradition des saints Cyrille et Méthode) représentant un Christ bénissant, et est entourée des statues en bronze de saint Paul et saint Pierre[59].
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Le maître-autel est surmonté par le baldaquin du Bernin. Nichées dans les quatre piliers qui soutiennent le dôme se trouvent des statues associées aux saintes reliques primaires de la basilique : Sainte-Hélène tenant la Vraie Croix et les clous Saints, d'Andrea Bolgi - Saint Longin le Centurion tenant la Sainte Lance qui a percé le flanc de Jésus, par le Bernin (1639) - Saint-André tenant la croix de saint André, par François Duquesnoy et Sainte Véronique tenant son voile imprimé de la Sainte Face, par Francesco Mochi.
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Sainte-HélèneAndrea Bolgi
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Saint Longin le CenturionLe Bernin
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Saint-AndréFrancois Duquesnoy
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Sainte VéroniqueFrancesco Mochi
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La Pietà de Michel-Ange se trouve dans la première chapelle de l’aile nord. Sur le premier pilier de cette aile se trouve le monument de la reine Christine de Suède, qui a abdiqué en 1654 afin de se convertir au catholicisme. La seconde chapelle, dédiée à Saint-Sébastien, contient les statues des papes Pie XI et Pie XII. L'espace situé sous l'autel contenait le corps du pape Innocent XI, mais ses restes ont été transférés vers l'autel de la Transfiguration, le 8 avril 2011, afin de faire de la place pour le corps du pape Jean-Paul II. Son corps a été placé sous l'autel, le 2 mai 2011. La grande chapelle sur le bas-côté droit est la chapelle du Saint-Sacrement qui contient le tabernacle du Bernin (1664), une représentation du Tempietto de Bramante, situé dans l'église Église San Pietro in Montorio, soutenu par deux anges agenouillés et, en arrière-plan, un tableau de la Sainte-Trinité de Pierre de Cortone. Près de l'autel de Notre-Dame de Bon-Secours se trouvent les monuments des papes Grégoire XIII de Camillo Rusconi (1723) et Grégoire XIV. À l’extrémité de l'aile se trouve un autel qui contient les reliques de Sainte Pétronille avec un retable : Funérailles et apothéose de sainte-Pétronille par Le Guerchin (1623).
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La première chapelle de l'aile sud est le baptistère, commandé par le pape Innocent XII et conçu par Carlo Fontana[60], de 1692 à 1698. Les fonts baptismaux, auparavant situés dans la chapelle en face, sont le sarcophage rouge en porphyre de Probus, préfet de Rome du IVe siècle. Le couvercle provient d'un sarcophage différent, qui avait autrefois[Quand ?] contenu les restes de l'empereur Hadrien[réf. souhaitée] puis ceux d'Otton II du Saint-Empire[61]. Ce sarcophage a été retiré des grottes du Vatican où il avait été entreposé[réf. souhaitée]. Fontana l'a habilement restauré le surmontant d'une représentation en bronze doré de l'agneau de Dieu. Contre le premier pilier de la nef se trouve le mémorial de la maison Stuart, en l'honneur de James et ses fils, Charles-Édouard et Henri Benoît, cardinal-duc d'York. Le tombeau est de style néo-classique conçu par Canova et inauguré en 1819. En face, se trouve le mémorial de la femme de James Francis Edward Stuart, Maria Clementina Sobieska. La deuxième chapelle est celle de la Présentation de la Vierge et contient les mémoriaux de Benoît XV et Jean XXIII. Contre les piliers se trouvent les tombes des papes Pie X et Innocent VIII. La grande chapelle de la nef sud est la chapelle de la chorale qui contient l'autel de l'Immaculée Conception. Le tombeau de Pie VIII est à l'entrée de la sacristie. Le transept sud contient les autels de Saint-Thomas et de Saint-Joseph.
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Le tombeau de Fabio Chigi, le pape Alexandre VII , situé vers l'extrémité de l'aile sud, est l'œuvre du Bernin. Il est qualifié par James Lees-Milne comme étant l'« un des plus grands tombeaux de la période baroque ». Il occupe une position délicate, étant situé dans une niche au-dessus d'une porte dans une petite sacristie, mais Le Bernin a utilisé la porte d'une manière symbolique. Le pape Alexandre se met à genoux sur son tombeau, tourné vers l'extérieur. Le tombeau est posé sur un grand linceul drapé en marbre rouge à motifs et est soutenu par quatre statues féminines, dont seulement les deux situées à l'avant sont entièrement visibles. Elles représentent la charité et la vérité. Le pied de la vérité repose sur un globe du monde, son orteil étant percé symboliquement par l'épine de l'Angleterre protestante. La statue du squelette ailé de la mort, sort, en apparence, de la porte comme si c'était l'entrée d'un tombeau, la tête cachée sous le linceul, mais sa main droite porte un sablier tendu vers le haut, en direction de la figure agenouillée du pape.
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Le monument funéraire du pape Alexandre VII.
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La statue de bronze de Saint-Pierre avec les clés du paradis, attribuée à Arnolfo di Cambio.
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La Pietà de Michel-Ange.
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Les fouilles archéologiques dans les Grottes du Vatican situées sous la basilique Saint-Pierre, entreprises à l'initiative du pape Pie XII, ont consolidé la tradition de la présence de la tombe de l'apôtre Pierre à cet endroit : sous les autels superposés de Clément VIII, Calixte II et Grégoire le Grand, un modeste monument du IIe siècle, inséré dans les vestiges de la première basilique édifiée par l'empereur Constantin au IVe siècle, a été retrouvé sur l'emplacement d'une tombe datée du Ier siècle. Sur l'un des murs, on a pu lire le nom de Pierre griffonné en caractères grecs[62] (ce qui prouve l'ancienneté de l'inscription) et des ossements d'un individu de sexe masculin âgé de 60 à 70 ans dans une cavité creusée dans un autre mur[63]. En 1950, Pie XII annonce triomphalement, sur Radio Vatican, « On a découvert le tombeau du prince des Apôtres on a recueilli des reliques, peut-être celles du prince des apôtres »[64].
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Un fragment d'un dessin à la craie rouge d'une section de la coupole de Saint-Pierre, de la main de Michel-Ange presque certainement, a été découvert le 7 décembre 2007 dans les archives du Vatican[65]. Le dessin montre une petite section, esquissée avec précision, du plan de l'entablement qui surmonte deux colonnes radiales du tambour du dôme. On sait que Michel-Ange a détruit des milliers de ses dessins, avant sa mort[66]. La survie de cette esquisse est probablement due à son état fragmentaire et au fait que des calculs mathématiques détaillés ont été effectués dans la partie supérieure du dessin[65].
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Comme pour les trois autres basiliques majeures, la fonction d'archiprêtre de la basilique Saint-Pierre est assurée par un cardinal.
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Avec une superficie de 2,3 ha et une capacité de plus de 60 000 personnes, elle est la plus grande église catholique au monde[68].
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Dans le film 2012, un tremblement de terre détruit totalement la basilique, dont le dôme s'effondre sur les nombreux catholiques présents[69],[70]. La basilique apparaît également largement dans le film Anges et Démons en 2009[71].
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Façade de la Basilique Saint-Pierre au Vatican.
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Place Saint-Pierre
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Voûtes de la basilique
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Baldaquin du maître-autel
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Vue de la coupole
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Testudines
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Sous-ordres de rang inférieur
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Les Tortues (Testudines), ou Chéloniens, forment un ordre de reptiles dont la caractéristique est d'avoir une carapace. Il existe actuellement (décembre 2019) 343 espèces recensées possédant des caractéristiques diverses, mais toutes se distinguent des autres reptiles par une carapace qui est constituée d'un plastron au niveau du ventre et d'une dossière sur le dessus, reliés par deux ponts sur les côtés du corps. On les sépare traditionnellement en trois groupes : les tortues terrestres (environ 70 espèces), les tortues aquatiques, ou tortues dulçaquicoles (environ 260 espèces), et les tortues marines (7 espèces).
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Les tortues sont ovipares et les pontes ont lieu entre 10 et 12 mois.Les jeunes grandissent vite, puis leur développement se ralentit. L'alimentation des tortues peut se composer de viande ou de végétaux selon les espèces.
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Les 86 genres de tortues sont divisées en 14 familles. Elles se répartissent sur une bonne partie du globe et peuvent vivre dans des habitats très divers. Quarante-deux pour cent de ces espèces sont menacées de disparition, que ce soit en raison de la destruction de leurs habitats ou d'une prédation trop importante. Dans les deux cas, l'influence de l'homme est très importante, malgré les actions de protection mises en œuvre.
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Le squelette des tortues est composé d'os et de cartilages[1]. On le divise généralement en trois parties : le crâne, le squelette axial et le squelette appendiculaire[1].
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Les tortues possèdent un crâne anapsides , c'est-à-dire qu'il n'y a pas de fosse temporale au niveau du crâne[2]. Pour toutes les tortues, l'os carré est concave. L'os squamosal est limité à la moitié de la joue[3]. L'os quadratojugal et l'os carré sont relativement grands[3]. L'os postpariétal est absent, de sorte que la fosse temporale est encadrée seulement par les os pariétaux et les os supratemporaux pour la plupart des tortues primitives Proganochelys[3]. L'os postfrontal est absent, ce qui a pour conséquence une surface de contact importante entre l'os préfrontal et l'os postorbitaire d'une part, et entre l'os frontal et l'os postorbitaire[3] d'autre part.
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La mâchoire n'a pas de dents, mais est couverte d'une surface cornée tranchante : les tortues sont donc munies d'un bec. Le cou des tortues est composé de sept vertèbres cervicales mobiles (et d'une huitième fusionnée à la carapace) et de dix vertèbres thoraciques[1].
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Les tortues possèdent une ceinture scapulaire encerclée par les côtes[4]. Cette importante modification anatomique peut être suivie au cours des premiers stades de l'ontogénèse[5]. Les articulations sont composées de parties cartilagineuses[4]. Chez les tortues marines, les pattes sont remplacées par des nageoires.
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Les tortues ont une queue généralement de taille réduite[6].
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La caractéristique principale des tortues est d'être des reptiles munis d'une carapace. Celle-ci est composée d'un fond plat, le plastron, et d'une dossière convexe, la coquille[7]. Ces deux parties sont réunies latéralement par deux ponts osseux et il reste donc une ouverture à l'avant pour laisser passer la tête et les pattes antérieures et une ouverture à l'arrière d'où sortent les pattes postérieures et la queue. La carapace est constituée de plaques osseuses soudées au squelette de l'animal et est recouverte d'écailles en kératine sur sa face externe[8].
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Chez les tortues terrestres, la carapace est particulièrement massive et peut représenter deux tiers du poids total de l'animal[4]. Elle sert à la fois de bouclier, à maintenir une partie de la chaleur interne de l'animal et à stocker le calcium[9].
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L'organisation des organes des tortues correspond de manière générale à celle des vertébrés[10]. Quelques différences sont néanmoins à souligner : elles n'ont pas d'oreilles externes (les oreilles internes sont situées derrière les yeux), pas de dents (remplacées par un bec) et ont un cloaque[10]. Le cœur des tortues possède trois cavités (deux oreillettes et un ventricule), il est plutôt plat, large et sa pointe est arrondie[10],[11]. L'appareil respiratoire de la tortue est l'un des plus évolués parmi les reptiles[11] : la tortue possède en effet une glotte, un larynx, un pharynx et une trachée (composée d'anneaux cartilagineux)[11]. Elle possède deux poumons avec de nombreux replis et situés sous la dossière, ce qui explique pourquoi une tortue sur le dos peut mourir d'étouffement[11]. La tortue n'a pas de diaphragme, la respiration est réalisée grâce aux mouvements de l'ensemble des muscles du corps. Le système digestif est assez classique avec un foie volumineux[11]. Comme les autres reptiles, les tortues sont recouvertes d'écailles. Les yeux sont protégés par trois paupières[12].
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Les différences entre les tortues adultes mâles et femelles ne sont pas toujours bien marquées. Par exemple, pour les tortues marines, le sexage génétique ou la dissection sont nécessaires pour déterminer le sexe.
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Chez les tortues de petite taille, les femelles sont généralement plus grandes que les mâles[13]. Chez les tortues de grande taille, au contraire, les mâles sont généralement plus grands[13]. Le plastron des mâles est souvent plus concave que celui des femelles, plutôt plat[13]. Le cloaque est plus proche du bout de la queue chez les mâles, queue par ailleurs plus grande et plus forte[13].
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Certains caractères plus particuliers différencient mâles et femelles chez certaines espèces. Chez la Cistude par exemple, les mâles ont les yeux rouges et les femelles ont les yeux jaunes[14]. Chez l'Émyde peinte de Bornéo, la femelle a une tête brune alors que la tête du mâle est colorée[15]. Chez les tortues aquatiques, les mâles ont des griffes développées qui favorisent l'accrochage de la femelle lors de l'accouplement.
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L'espérance de vie des tortues varie suivant les espèces. En moyenne, les tortues terrestres vivent une cinquantaine d'années[16]. La majorité des tortues dépassant l'âge de cent ans sont des tortues géantes des Seychelles ou des Galapagos[16]. Différents records de longévité ont été enregistrés, notamment celui de Harriet, une tortue géante des îles Galápagos ayant vécu environ 175 ans[17], ou encore celui d'Adwaita, une tortue géante des Seychelles qui serait morte avec un âge supérieur à 250 ans[18].
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Ces tortues géantes peuvent mesurer jusqu'à 130 centimètres de long pour un poids de 300 kilogrammes[19]. La plus grande des espèces de tortues vivantes reste cependant la tortue luth, car elle peut mesurer jusqu'à 2 mètres de long pour un poids record observé de 950 kilogrammes[20],[21]. Les plus grandes tortues éteintes retrouvées sont les archelons, des tortues marines de la fin du Crétacé dont on sait qu'elles pouvaient mesurer jusqu'à 460 centimètres de longueur[22].
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Il existe plusieurs cas de tortues possédant deux têtes visibles. Un exemple notable est « Janus », nommée ainsi d'après le dieu aux deux visages de la mythologie romaine, une tortue mâle née en couveuse le 3 septembre 1997 au Muséum d'histoire naturelle de Genève[23]. Des cas de tortues à deux têtes apparaissent notamment dans les élevages intensifs de tortues[24].
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Les tortues ayant les sens les plus développés sont les tortues aquatiques, étant donné que la plupart d'entre elles sont des chasseuses[10]. Les tortues n'ont pas une grande acuité visuelle. Elles captent principalement un spectre de couleur allant de l'orange au rouge, ce qui explique leur attirance pour les fruits ayant ces couleurs[10]. Elles détectent plus les mouvements que les formes, à l'instar des autres reptiles[10]. Ainsi, elles peuvent détecter les mouvements à travers les vibrations de l'eau autour d'elles ou du sol par exemple[13]. Elles savent également, dans certains cas, localiser les zones de chaleur avec une certaine acuité[13]. Elles réagissent aussi, en général, au bruit, ce qui laisse penser que leur ouïe est plutôt fine[10]. Néanmoins, leur odorat semble peu développé[10].
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Certaines tortues, les tortues marines notamment, possèdent un sens de l'orientation poussé, ce qui serait peut-être dû à la présence de magnétite dans leurs cellules qui les rendraient sensible au champ magnétique terrestre[13].
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Les tortues sont des animaux à sang froid qui s'exposent au soleil pour augmenter leur température interne[11]. Elles passent la moitié de leur temps dans une attitude immobile que l'on qualifie de sommeil[25]. Elles semblent bénéficier, contrairement à la plupart des reptiles, d'un sommeil paradoxal avec des mouvements oculaires rapides et une suppression du tonus musculaire du cou[26].
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Pendant l'hiver, certaines tortues terrestres hibernent pour survivre au froid. Pour cela, elles s'enterrent et se retirent dans leur carapace. Leur métabolisme est ralenti durant cette phase d'adaptation afin de consommer moins d'énergie. L'entrée en hibernation est progressive, la tortue s'alimentant de moins en moins, jusqu'à arrêter complètement pour vider complètement son tube digestif, puis elle s'enterre et entre réellement en hibernation[27].
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À l'état sauvage, les tortues terrestres passent une grande partie de leur temps à chercher leur nourriture. Leur alimentation majoritairement herbivore dépend de leur habitat et est très variée : végétaux, insectes, charognes[28], etc. Cette alimentation est pauvre en protéines et en matières grasses, mais riche en minéraux[29]. C'est l'association de ces minéraux et des rayons ultraviolets B du soleil qui permet la formation de leur carapace[29]. Lors de leur période d'activité, elles s'alimentent tous les jours pendant plusieurs repas courts[29]. Leur transit a une durée qui varie selon la température extérieure, la teneur en fibres et en eau de l'alimentation et la fréquence des repas[29]. Cette durée oscille entre 3 et 28 jours[29]. En captivité, les tortues sont nourries avec des aliments se rapprochant au plus près de leur alimentation sauvage[29].
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Comme les tortues terrestres, les tortues aquatiques occupent une grande partie de leur temps à chercher leur nourriture. Elles peuvent être carnivores, majoritairement herbivores ou omnivores[30]. Les tortues carnivores consomment généralement des charognes, des rongeurs, des poissons, des insectes et des petits reptiles[30]. Celles qui sont majoritairement herbivores consomment surtout des plantes semi-aquatiques, des algues et des fruits[30]. Les tortues omnivores quant à elles consomment aussi bien les éléments faisant partie du régime des tortues carnivores que des éléments faisant partie du régime des tortues dites « herbivores ». Certaines tortues aquatiques sont chasseresses, comme la Tortue alligator ou la Matamata.
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Les tortues marines utilisent pour leur alimentation les éléments de la mer. Cette alimentation peut donc être composée d'algues, de poissons, de méduses et d'autres aliments marins suivant les espèces et leur régime alimentaire (plutôt carnivore ou plutôt herbivore)[31]. On remarquera que la Tortue imbriquée est le seul reptile spongivore connu[32].
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Les différentes espèces de tortues ont des modes de reproduction et un cycle de vie assez communs. Elles pondent des œufs et les enfouissent. Ces œufs, contrairement à ceux d'autres reptiles comme les crocodiliens ou les lézards, n'ont pas besoin d'être couvés. À leur éclosion, les jeunes sont seuls et sont autonomes.
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Les tortues ont un mode de fécondation interne. Le mâle apporte les spermatozoïdes directement dans la zone génitale de la femelle. Toutes les espèces sans exception sont ovipares.
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La vitesse de prolifération (reproduction importante en un lieu donné) des tortues dépend des espèces. Avant les accouplements, il y a généralement des combats entre mâles. Les tortues pratiquent différentes parades nuptiales qui varient en fonction des espèces. Les tortues mâles utilisent leurs griffes et leur bec pour s'accrocher aux femelles et obtenir un meilleur accès au cloaque. La pression sur la carapace déforme le corps de la femelle, faisant ressortir davantage son cou d'un côté et le cloaque de l'autre[7].
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Contrairement à d'autres reptiles, les tortues ont généralement un pénis et non un hémipénis. Les tortues marines s'accouplent dans l'eau. Les tortues terrestres mâles s'accouplent avec les femelles en grimpant sur leur dos. Les sons émis par les mâles lors de l'accouplement sont très inhabituels. Les femelles restent stoïques et continuent parfois à marcher ou même à manger.
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La plupart des tortues femelles creusent un trou pour enterrer leurs œufs. Elles utilisent leurs pattes arrière pour creuser, cependant il existe de rares exceptions (Pseudemydura umbrina par exemple)[5]. Quelques tortues gardent leurs nids comme les Tortues brunes de Birmanie ou les Cinosternes jaunes[5].
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Les pontes collectives des tortues marines sont appelées arribada. Elles ont lieu sur les plages pendant les premiers et derniers quartiers du cycle lunaire, en période de mortes-eaux et lorsque le ressac est faible. Les œufs sont généralement pondus sur terre. Il y a néanmoins certaines exceptions comme la Chelodina siebenrocki qui dépose ses œufs dans l'eau. Certaines espèces pondent plusieurs fois par saison et les tortues marines, notamment, peuvent pondre jusqu'à dix fois par an.
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Certaines espèces pondent de nombreux œufs en même temps. D'autres, comme les Homopus ou les Pyxis, ne pondent qu'un œuf à la fois. Dans le cas des tortues pondant peu d'œufs, les embryons sont en général plus développés au moment de la ponte que ceux des tortues qui pondent beaucoup, ce qui maximise les chances d'éclosion des œufs.
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Les œufs de tortue ont une couleur oscillant entre le blanc et le jaunâtre. Les œufs de tortue pondant beaucoup d'œufs sont en général plus ronds, alors que les œufs de tortue ne pondant que peu d'œufs sont en général plus ovales[33]. Leurs coquilles peuvent être très souples ou très dures suivant les espèces. Elles sont poreuses, ce qui leur permet de capter l'oxygène de l'environnement et d'évacuer de l'eau.
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71 |
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La détermination du sexe correspond à l’événement hormonal qui au cours du développement embryonnaire va physiquement faire d'une tortue un individu mâle ou femelle. Le sexe peut être déterminé par la combinaison chromosomique des gamètes. Néanmoins, chez la plupart des espèces de tortues, il existe un mécanisme supplémentaire ou remplaçant celui-ci :
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72 |
+
On sait depuis la fin des années 1960 que, à une période critique de l'incubation, la température influe sur la détermination du sexe des embryons de certaines espèces de reptiles, dont les tortues[34]. Des températures basses favorisent la naissance de mâles, alors que des températures élevées favorisent les femelles. Chez les crocodiles, de nombreux poissons, certains lézards et la plupart des tortues, ces hormones dépendent aussi des températures extérieures[35]. Les températures plus froides entraînent alors plus de mâles et inversement plus de femelles naissent quand l'environnement de la ponte est plus chaud[35]. 2 °C de plus ou de moins suffisent à faire en sorte que tous les individus seront respectivement femelles ou mâle[35].
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73 |
+
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74 |
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Une étude scientifique récente (publication 2019) laisse penser que l'embryon de la tortue d'eau douce à carapace molle chinoise (Pelodiscus sinensis) a néanmoins, durant un certain temps, un certain pouvoir de "choix" de sa destinée sexuelle, qu'il exerce en se déplaçant vers une zone un peu plus chaude ou fraîche à l'intérieur de son œuf. Chez cette espèce si tous les embryons peuvent se positionner dans un endroit de l'œuf où la température n’est ni trop chaude ni trop froide (29 °C) pour lui, alors le sex-ratio sera à la naissance à peu près parfait[35].
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75 |
+
Si cette hypothèse est confirmée chez d'autres espèces de tortues, ce comportement pourrait contribuer à sauver certaines espèces face au réchauffement climatique, au moins si la température ne monte pas trop, faute de quoi, il finirait par ne rester que des femelles qui ne seraient plus fécondées, ce qui condamnerait l'espèce[35]. Bien que minuscule, l'embryon se montre déjà « capable de détecter de petites différences de température et de s’installer dans la partie de l'œuf lui donnant la meilleure chance de survie »[35].
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76 |
+
Cette hypothèse fait débat, car l'embryon n'a pas encore de muscles semblant assez développés pour un contrôle actif de sa position dans l'œuf, et car la mobilité sporadique des embryons est la plus intense après la période connue pour être sensible à la température chez les espèces dont la détermination du sexe varie selon la température. D'autres auteurs estiment donc que les embryons de reptiles sont « généralement incapables » de tels comportements adaptatifs dans l'œuf[36], certaines espèces pouvant cependant présenter un comportement adaptatif[37].
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77 |
+
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78 |
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La sensibilité de l'embryon à la température ne s'exprime qu'après la ponte, mais pas tant que l'œuf est dans la femelle[38].
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Quelques semaines ou quelques mois après l'enfouissement (suivant l'espèce), les jeunes tortues sortent des œufs. Elles se libèrent rapidement en utilisant un diamant[39]. Les espèces marines cherchent ensuite instinctivement à rejoindre la mer.
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Les jeunes tortues ont une apparence différente de celle de leurs parents. Leur carapace est en général plus plate. Les dessins sur celle-ci et sur leur peau sont très différents. Elles consomment plus de viande que les adultes, ce qui leur permet d'avoir l'apport en protéines supérieur nécessaire à leur croissance. Lors de leurs explorations, elles se retournent parfois sur le dos, mais doivent normalement pouvoir se redresser[40].
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Une fois que la tortue est devenue adulte, elle continue à se développer tout au long de sa vie. La forme de leur carapace évolue. Pour certaines tortues, celle-ci devient plus bosselée. L'éclat de la couleur des carapaces des tortues les plus vieilles diminue et celles-ci sont généralement abîmées par des marques dues aux attaques des prédateurs.
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Il existe 342 espèces de tortues que l'on classe habituellement en trois groupes : les tortues terrestres, les tortues aquatiques et les tortues marines. Beaucoup d'espèces sont menacées d'extinction ou ont déjà localement disparu d'une grande partie de leur aire naturelle de répartition.
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Les tortues sont représentées sur tous les continents (sauf l'Antarctique), mais vivent préférentiellement dans les régions tropicales et subtropicales, peu d'espèces terrestres vivent dans les zones tempérées. Elles sont ainsi bien implantées en Afrique, mais également dans la partie sud de l'Asie. En Europe, elles sont surtout présentes dans le sud, à proximité de la Méditerranée. En Amérique du Nord, on rencontre des tortues dans le sud et le centre. En Amérique du Sud elles sont omniprésentes excepté sur la côte ouest. En Océanie, des tortues vivent dans bon nombre de ses îles, à l'exception notamment de la Nouvelle-Zélande et de la vaste zone désertique du centre de l'Australie. Elles sont également absentes de la péninsule arabique.
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Les tortues colonisent une grande variété d'habitats différents. On les rencontre dans les océans, les marécages, les savanes, les forêts ou les prairies. Certaines tortues vivent même dans des zones arides, comme la Tortue du désert, ou en montagne, comme la Tortue-boîte du Yunnan qui peut vivre à plus de 1 800 mètres d'altitude[41].
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Certaines espèces de tortues couvrent de très grandes zones du globe, tandis que d'autres ne sont présentes que sur des espaces très limités, comme la Tortue-boîte de Pan uniquement présente dans la province du Shanxi en Chine[42] ou la Platémyde radiolée, uniquement présente dans les bassins atlantiques du rio São Francisco au Brésil[43]. Par ailleurs, de nombreuses espèces sont de grandes migratrices[44].
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Les tortues sont apparues il y a plus de 200 Ma, mais leur origine précise est encore incertaine. Parce que le plus récent ancêtre commun des tortues modernes est vieux d'au moins 210 Ma, les tortues sont probablement encore plus anciennes[33].
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Il n'existe aucune certitude quant à la phylogénie des tortues. L'Eunotosaurus a été envisagé comme ancêtre de l'ordre[45], pendant un temps à cause de sa carapace, mais cette thèse est actuellement rejetée. La taxonomie de l'ordre est actuellement débattue et l'approche génétique offre d'autres perspectives que celles morpho-anatomiques. Les développements les plus récents sont de Wilkinson et al., Rieppel & Reisz, Laurin & Gauthier.
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Le reptile Eunotosaurus du Permien fut envisagé comme ancêtre commun aux tortues, même si aujourd'hui, certains éléments semblent démentir cette parenté (formation de la carapace, os ectoptérygoïde dans le crâne)[33]. Par la suite, les Captorhinidae furent proposés mais l'agencement des os du crâne ne correspondait pas non plus aux tortues[46]. Les Procolophonidae[47] et les Pareiasaurus[48] furent également considérés comme des ancêtres potentiels. Les propositions les plus récentes reprennent une vieille idée étayée par la recherche moléculaire qui propose que les ancêtres des tortues ne serait pas des anapsides mais des diapsides ayant perdu leur cloison temporale[49],[50],[51]. C'est pourquoi l'ordre des tortues est placé dans la sous-classe des chéloniens.
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Les fossiles de tortues sont nombreux. Le plus vieux fossile de chélonien est celui d'Odontochelys, puis celui de Proganochelys. Cette tortue montre les dispositifs primitifs absents des tortues modernes qui la rendent utile comme repère pour l'étude de l'évolution des tortues (comme une rangée de dents vomériennes et palatines[5]). Le Proterochersis, un animal aussi ancien que le Proganochelys, pliait le cou pour rentrer la tête et son bassin était joint à la carapace. Sa présence vers la fin du Trias indique que la différenciation entre Pleurodires et Cryptodires était déjà faite à cette époque[52]. De plus, il est quasiment certain que le Kayentachelys, qui a vécu au milieu du Jurassique en Amérique du Nord, est un Cryptodire[46]. De nombreux fossiles de Cryptodires marins éteints ont été trouvés en Europe et en Asie. Beaucoup appartiennent à la famille des Plesiochelyidae.
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Le terme français « tortue » aurait pour origine le Tartare, région des Enfers, dans la mythologie gréco-romaine[53], comme en témoigne l'italien tartarughe (it). Cette racine se retrouve dans toutes les langues latines. Le mot latin pour « tortue » est testudo (au nominatif pluriel, testudines). Le mot francisé « testudinés », issu de la dénomination utilisée par Merrem, Fitzinger et Gray, est également utilisé pour parler des tortues[54].
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En grec ancien Chelys désigne à la fois les tortues et une sorte de luth, on retrouve ce mot dans le nom scientifique de plusieurs espèces[55].
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Le terme anglais le plus générique pour désigner ces espèces est turtle, il pourrait dériver du français et aurait été déformé par les marins l'ayant entendu[56], alors que les termes des langues germaniques sont en général formés à partir de deux termes désignant « bouclier » et « anoure » (grenouilles ou crapaud) comme Schildpadden en néerlandais ou Skilpadder en norvégien.
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Les noms vernaculaires des différentes espèces de tortues sont très variés et peuvent s'inspirer de plusieurs éléments : une particularité physique, une forme qui les fait ressembler à autre chose, et ainsi de suite.
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Selon l'UICN, en 2004, 42 % des espèces de tortues sur les 305 espèces étudiées étaient menacées d'extinction[57].
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L'homme est l'un des acteurs majeurs des menaces pesant sur les tortues. La collecte des tortues dans leur milieu naturel est la plus ancienne des menaces qu'il fait peser sur ces animaux. Ces collectes, facilités par la lenteur de l'animal et par son absence d'agressivité, du moins pour la plupart des espèces, ont plusieurs fins. Tout d'abord, les tortues sont une importante source d'alimentation pour diverses populations dans le monde. La tortue est également souvent employée en médecine traditionnelle ou pour le développement de cosmétiques. Le développement de la terrariophilie est aussi une cause de collecte de tortues pour en faire des animaux domestiques[58]. La consommation des œufs par les populations côtières a également un effet dévastateur sur les populations de tortues, surtout si elle se perpétue dans le temps. L'effet se trouve un peu différé, car on n'observe le déclin qu'au moment où la génération suivante doit commencer à se reproduire[59].
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La pollution générale de l'environnement marin, y compris par les sacs en polyéthylène, les déchets en mer ou encore les filets et restes de filets dérivants, semble être l'une des causes principales de disparition d'espèces de tortues en mer. Sur terre, outre les pesticides (insecticides en particulier) utilisés par l'agriculture intensive et la mécanisation lourde, le « roadkill » (tortues écrasées sur les routes) est également une source croissante de mortalité de tortues[60]. L'homme est également le principal destructeur d'habitats naturels des tortues, ce qui cause la disparition de celles-ci dans les régions concernées.
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Par ailleurs, les tortues sont les proies d'une prédation naturelle. Les mammifères fouisseurs, d'autres reptiles ou les crabes se nourrissent d'œufs de tortue ou attaquent les jeunes. Ces jeunes tortues peuvent également être menacées par les oiseaux et les poissons. Une fois adultes, les tortues sont protégées par leur carapace et la prédation est beaucoup plus faible. Seuls quelques reptiles parviennent à la briser, comme le Crocodile de Cuba[61].
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Les tortues sont également menacées par les parasites, comme les vers ou les tiques, ou par des éléments encore plus petits, comme les bactéries ou les champignons. Les évènements naturels tels que les incendies peuvent également contribuer à la destruction des habitats[58].
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Enfin les tortues marines sont menacées par la fibropapillomatose, une maladie du type herpès. Elle provoque des kystes qui grossissent et finissent par tuer la tortue contaminée. Cette maladie est plus présente sur les jeunes spécimens.
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De nombreuses espèces de tortues sont protégées, ce qui implique que la possession, l'achat ou la vente des tortues sont souvent réglementés.
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Les espèces dont le commerce est interdit sont spécifiées dans la convention CITES (ou « convention de Washington »)[62]. Enfreindre cette réglementation ou tuer des tortues appartenant à des espèces protégées expose le responsable à de lourdes sanctions (financières ou sous forme de peines de prison).
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Divers programmes de protection, de gestion, d'élevage conservatoire, de surveillance et protection de quelques plages et sites de ponte ou de réintroduction sont en cours. Ces programmes s'appuient sur la constitution de réserves naturelles, la restauration et protection de réseaux écologiques (réseau écologique paneuropéen en Europe et trame verte et trame bleue en France) avec des corridors écologiques et écoducs réservés, ainsi parfois que des zones tampon (buffer zones[63]) autour des zones protégées ou de nidification.
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En outre, en France, trois parcs zoologiques spécifiques à cet animal le protègent, informent le public sur la législation et mènent des actions pour la protection et la conservation de celui-ci : La Vallée des Tortues (Pyrénées-Orientales), le Village des tortues (Var) et A cupulatta (Corse-du-Sud).
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La chair de tortue est considérée comme un mets délicat dans de nombreuses cultures[64]. La soupe de tortue a longtemps été un plat noble dans la gastronomie anglo-américaine et l'est toujours dans certaines régions d'Extrême-Orient. Les plats à base de gophère étaient également populaires dans certaines populations de Floride[65]. La tortue est également un aliment traditionnel sur l'île de Grand Cayman où des élevages de tortues marines pour la consommation se sont développés[66].
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La tortue est également utilisée en médecine traditionnelle. C'est notamment le cas de l'Émyde mutique au Cambodge, aujourd'hui quasiment disparue, qui était utilisée pour les soins post-nataux[59]. La carapace de la Tortue d'Hermann est utilisée dans la médecine traditionnelle en Serbie[58]. La médecine chinoise traditionnelle utilise beaucoup les plastrons de tortues dans différentes préparations. L'une des plus connues est la gelée de tortue, la guilinggao. La seule île de Taïwan importe des centaines de tonnes de plastrons tous les ans[67].
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La graisse des tortues est également utilisée aux Caraïbes et au Mexique comme ingrédient pour la fabrication de cosmétiques[68].
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La carapace et les écailles de tortue peuvent également servir de matériaux pour l'artisanat ou l'art, notamment pour la fabrication de bijoux.
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Les tortues peuvent être élevées comme animaux de compagnie. Elles peuvent avoir été capturées dans la nature de manière légale (et parfois illégale) ou être issues d’élevages spécialisés. Elles sont généralement élevées dans des enclos de plein air où elles sont facilement observables, ou, lorsque l'espèce n'est pas adaptée aux conditions climatiques de la région, dans un terrarium. La Tortue de Floride, tortue aquatique devenue invasive, est elle aussi un animal de compagnie populaire. La Tortue d'Hermann, également très populaire, a désormais un statut de conservation UICN « Espèce quasi menacée »[58].
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La tortue est même parfois un animal d'élevage. C'est notamment le cas en Chine, où quelques grandes fermes font reproduire ces animaux pour approvisionner à la fois le marché de la viande de tortue et celui des tortues de terrariums[59].
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En France, sa commercialisation est autorisée depuis septembre 2006. Elle coûte entre 100 et 150 euros. Sa longue durée de vie (jusqu'à 80 ans), sa petite taille (30 cm environ), sa meilleure docilité par rapport au serpent et au lézard et le fait qu'elle soit moins contraignante qu'un chien lui permettent de revenir dans les familles françaises où elle est appréciée des enfants[69].
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À l'instar de nombreux animaux en contact avec l'homme, la tortue est universellement présente dans la culture, bien que son symbolisme varie en fonction des régions du monde.
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Généralement, la carapace de la tortue, ronde sur le dessus et plate en dessous, en a fait une représentation vivante de l'univers. Il existe aussi de nombreux mythes et des religions (en Chine, en Inde ou chez les Amérindiens par exemple) où une tortue cosmogonique contribue à la formation de la Terre[70]. L'aspect ramassé et les quatre pattes fermement plantées dans le sol font de la tortue un cosmophore chargé de porter le monde. Sa longévité, bien connue depuis très longtemps, l'associe à l'immortalité et à la sagesse[70].
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En Chine, la tortue possède une symbolique particulièrement forte, se faisant l'allégorie du monde. Le ventre de la tortue forme un carré inscrit dans le cercle formé par la carapace, figurant ainsi la conception schématisée du monde chinois : le carré au centre du monde, représente la Chine, les parties entre la carapace et le ventre représentent le reste du monde, les « barbares », tandis que le monde céleste s'étend au-delà du cercle. La tortue est connue en Chine comme détenant les secrets du ciel et de la terre. Dans le culte des ancêtres, les Chinois croyaient pouvoir établir une communication avec le monde des morts par le biais des tortues (c'est le principe de la scapulomancie). Ainsi, ils inscrivaient sur un morceau de carapace de tortue une question qu'ils désiraient poser aux ancêtres, après quoi ils exposaient ce morceau dans les flammes. Le craquèlement du morceau de carapace sous l'effet de la chaleur devait signifier la réponse des ancêtres. Le morceau était alors confié à un collège divinatoire qui interprétait les craquelures. Un exemple de cette pratique, datant de la période Shang, est notamment visible au musée Guimet à Paris[71].
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En Inde également, la tortue joue un rôle important dans les mythes ou dans la religion. La tortue Kûrma est le second avatar, la seconde incarnation de Vishnu sur terre (descendu pour montrer la voie aux hommes, pour sauver l'humanité).
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En Occident, la tortue ne se fait pas actrice de la cosmogonie, mais est surtout associée à la lenteur, comme l'atteste la fable Le Lièvre et la Tortue de Jean de La Fontaine, mais aussi les expressions populaires du type « lent comme une tortue ». Cet aspect est surtout associé aux tortues terrestres[72]. Dans Les Annales du Disque-monde, de Terry Pratchett, la tortue géante A'Tuin voyage sans fin à travers le cosmos.
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Testudinidae
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Synonymes
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Les tortues terrestres forment les testudinidés (Testudinidae), une famille de tortues cryptodires. Ce sont des tortues qui passent toute leur vie sur la terre sans avoir besoin d'un cours d'eau pour vivre. Elles possèdent une carapace généralement beaucoup plus bombée que les tortues aquatiques et des pattes massives munies de griffes.
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La famille des Testudinidae a été décrite par le naturaliste allemand August Johann Georg Karl Batsch en 1788[1].
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Ces tortues ont des carapaces qui vont de moins de 12 cm (Homopus) à 130 cm (Chelonoidis). La carapace est formée d'une dossière voûtée, et d'un plastron habituellement sans articulation. Seules les Pyxis et Testudo possèdent un plastron articulé, et les Kinixys possèdent une dossière articulée. L'adaptation à la vie terrestre se traduit par des pattes épaisses et solides, des doigts courts dont quatre sur les pattes arrière.
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L'espèce la plus grande encore vivante est celle des Galapagos, puis celle des Seychelles. Testudo atlas était une tortue terrestre disparue sans que l'on en connaisse la cause. Elle était la plus grande tortue terrestre connue. Elle avait une carapace voûtée, sa tête, ses membres, et sa queue étaient complètement escamotables. Elle vivait dans les zones arides de l'Inde du Nord et de l'Indonésie il y a deux millions d'années.
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Les tortues sont essentiellement herbivores et consomment de l'herbe, des fleurs, des plantes succulentes, des fruits,… bien que certaines espèces s'alimentent de charogne.
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Elles sont ovipares et pour certaines espèces, une fraction des femelles peut pondre plusieurs fois dans la même saison.
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Les tortues terrestres n'ont pas besoin de la permanence d'un cours d'eau pour vivre.
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On les trouve dans leurs milieux naturels (chaud comme les déserts, les forêts tropicales ou les milieux méditerranéens) aux Amériques, en Europe, en Afrique, en Asie, et sur les îles de Madagascar, des Galapagos, et aux Seychelles. Elles ont disparu aux Mascareignes. Elles sont souvent endémiques.
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Les Testudinidae sont étroitement liées aux tortues d'étang (Emydidae) qui font partie de la même super-famille des Testudinoidea. Ces tortues fossiles sont nombreuses, et le plus vieux (Geochelone majusculus) date de l'Éocène. Le genre Manouria est considéré comme le plus ancien.
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La tortue d'Hermann (Testudo hermanni) est la seule tortue terrestre de France : elle est présente dans la plaine et le massif des Maures et en Corse, mais est fortement menacée par les incendies de forêt, le morcellement de son territoire et l'urbanisation.
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La tortue grecque (Testudo graeca) est une espèce méditerranéenne et du Moyen-Orient. Elle a largement été commercialisée comme animal de compagnie à partir de la fin du XIXe siècle avec un pic dans les années 1970-1980, au point de mettre l'espèce en danger de disparition.
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La tortue bordée (Testudo marginata) est une espèce qui se rencontre en Grèce et dans le sud de l'Albanie.
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La tortue étoilée d'Inde (Geochelone elegans) est une tortue terrestre que l'on trouve dans tout le sous-continent indien ainsi qu'au Sri Lanka. Elle est utilisée comme animal de compagnie. De nombreux spécimens sont exportés d'Inde illégalement et aucune étude n'a été produite quant à l'impact de ce commerce.
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La taille moyenne est de 20 cm de long pour le mâle et 30 cm pour la femelle.
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La tortue étoilée de Birmanie (Geochelone platynota ) est une autre tortue originaire de Birmanie et en voie d'extinction. Elle est consommée par les populations locales et est, bien que cela soit interdit, toujours vendue illégalement aux Chinois. Elle mesure 28 cm de long à l'âge adulte. Elle vit dans la forêt sèche et à feuilles caduques. Cette tortue peut facilement être distinguée de la tortue étoilée d'Inde en comparant les plastrons des deux espèces.
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La tortue de Horsfield (Testudo horsfieldii) est une tortue terrestre vivant dans le centre de l'Asie.
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Manouria est un genre de tortues comptant deux espèces originaires d'Asie. On les trouve au Bangladesh, au Cambodge, en Chine, en Inde, en Malaisie, au Myanmar, en Thaïlande, en Indonésie à Sumatra et à Bornéo.
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Indotestudo est un genre de tortues comptant trois espèces originaires d'Asie du Sud et d'Asie du Sud-Est.
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La tortue géante des Seychelles (Aldabrachelys gigantea) se trouve sur l'ilot très sec et inhabité d'Aldabra aux Seychelles. Ce petit atoll corallien a une énorme concentration en tortues, puisque leur nombre est estimé à 150 000 individus.
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C'est la plus grosse tortue terrestre, puisqu'elle peut atteindre 1,2 m pour 300 kg (chez les mâles), soit un peu plus que les 250 kg de la tortue géante des Galapagos. Les femelles sont un peu plus petites : 90 cm. On pense que la longévité peut dépasser 150 ans.
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La tortue sillonnée (Centrochelys sulcata) est une tortue que l'on trouve dans une étroite bande en Afrique sahélienne: Mauritanie, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Tchad, Centrafrique, Soudan, Éthiopie et Érythrée. Elle mesure, à l'âge adulte, 80 cm de long pour un poids d'une centaine de kilogrammes. Les femelles sont plus petites et ne dépassent pas les 60 kg.
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La tortue étoilée de Madagascar, encore appelée tortue rayonnée (Astrochelys radiata), est une tortue se trouvant dans le sud et le sud-ouest de Madagascar. Le nom de étoilé ou rayonné vient des motifs en rayons ou en étoile sur sa carapace.
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La tortue à soc (Astrochelys yniphora) est une espèce de tortue terrestre endémique de Madagascar.
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La tortue léopard (Stigmochelys pardalis) est une tortue que l'on trouve dans le centre-est et du sud de l'Afrique. Elle mesure 70 cm de long à l'âge adulte. Sa longévité est d'au moins 50 ans. Cette espèce de tortue est exclusivement herbivore.
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La tortue de Kleinmann ou tortue d'Égypte (Testudo kleinmanni) est une tortue d'Afrique.
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Malacochersus tornieri est une espèce de tortue. Dans les pays anglo-saxons, on l'appelle pancake tortoise ou tortue crêpe, du fait que sa carapace est très plate. Elle vit en Tanzanie, au Kenya et en Zambie.
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La tortue à soc d'Afrique du Sud (Chersina angulata) est une espèce africaine.
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Kinixys est un genre de six espèces tortues africaines originaires d'Afrique subsaharienne.
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Homopus est un genre de cinq espèces de tortues originaires du sud de l'Afrique et de Namibie.
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Psammobates est un genre de tortues comptant trois espèces qui vivent toutes en Afrique du Sud, seule Psammobates tentorius se trouve aussi en Namibie.
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Pyxis est un genre de tortues composé de deux espèces vivant à Madagascar.
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La tortue géante des Galapagos (Chelonoidis nigra) est l'un des animaux les plus symboliques de la faune des Îles Galápagos. Cette tortue terrestre peut atteindre, suivant la sous-espèce, jusqu'à un poids record enregistré de 422 kg, mais en moyenne autour de 220 kg et mesure 1,2 m long. Bien que l'espérance de vie maximum d'une tortue sauvage soit inconnue, on estime leur espérance moyenne à 150 à 200 ans. C'est la plus grande tortue vivante, endémique aux neuf îles de l'archipel.
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La tortue charbonnière à patte rouge (Chelonoidis carbonaria) est une tortue vivant en Amérique du Sud. Elle a été introduite aux Antilles.
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La tortue charbonnière à pattes jaunes (Chelonoidis denticulata) est la troisième plus grande espèce de tortue terrestre du monde (hors espèces fossiles) et la deuxième plus grande d'Amérique du Sud. Sa taille moyenne est de 40 à 50 cm de long mais certains individus mesurant 70 cm ont été observés.
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La tortue d'Argentine (Chelonoidis chilensis) est une tortue terrestre vivant en Amérique du Sud.
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Gopherus est un genre de tortues terrestres regroupant cinq espèces originaires des régions désertiques d'Amérique du Nord.
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C'est l'animal dont on dit qu'il est le plus lent. Dans l'idiotisme animalier, dire de quelqu'un qu'il avance à pas de tortue est peu flatteur. Par contraste, Tazio Nuvolari, coureur automobile, reçut un prix ayant la forme d'une tortue en or pour mettre en valeur ses exploits de vitesse.
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La conservation est nécessaire pour beaucoup de tortues et l'impact du ramassage pour le commerce a un impact négatif même s'il est mal connu. Aux États-Unis, la chasse aux serpents à sonnette cause également la disparition de la Gopherus polyphemus.
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Les tortues terrestres sont souvent adoptées en tant qu'animal de compagnie. Un commerce souvent illégal de ces espèces peut mettre en péril la survie de ces animaux dans leur habitat naturel.
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La tortue terrestre est également concernée par les accidents de la route (encore appelés roadkill). Les espèces impliquées dans les accidents routiers varient évidemment selon les régions. Ce sont en effet des espèces vulnérables du fait de leur faible vitesse de déplacement et sont donc peu capables d’éviter les véhicules, d'autant plus qu'elles se sentent protégées par leur carapace.
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et les genres fossiles :
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La Toscane (en italien : Toscana /tos.ˈkaː.na/[1]) est une des vingt régions d'Italie ; elle est située au centre-ouest du pays et sa capitale est Florence. En 2017, elle compte 3 739 769 habitants, les Toscanes et les Toscans, répartis sur une superficie de 22 987,04 km2. Son histoire politique et culturelle exceptionnellement riche lui ont permis de donner sa langue à l'Italie, des auteurs tels que Dante, Boccace, Pétrarque, des politiques tels que Cosme l'Ancien, Machiavel, Catherine de Médicis, des artistes tels que Fra Angelico, Botticelli, Léonard de Vinci, Michel Ange et son patrimoine architectural est immense. Son économie repose essentiellement sur le tourisme, l'agriculture et l'industrie de la mode.
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De forme triangulaire, la Toscane est une région située en Italie centrale, entre la partie nord de la mer Tyrrhénienne et les Apennins. Elle comprend aussi un groupe d’îles appelé l'archipel toscan. La Toscane a une superficie d'environ 22 987,04 km2[2]. Encerclée et traversée par les grandes chaînes de montagnes et quelques plaines très fertiles, la région a un relief qui est dominé par les pays vallonnés. L'activité la plus importante est l'agriculture.
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Si les montagnes couvrent 25 % de la superficie totale (5 770 km2) et les plaines 8,4 %, presque toutes coïncidant avec la vallée du fleuve Arno (1 930 km2), les collines occupent les deux tiers (66,5 %) de la superficie totale de la région, couvrant 15 292 km2.
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Le climat est relativement doux dans les zones côtières, mais il est plus rigoureux et pluvieux à l'intérieur, avec des fluctuations considérables de température entre l'hiver et l'été.
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Elle jouxte au nord-ouest la Ligurie, au nord l’Émilie-Romagne, à l'est les Marches et l'Ombrie, au sud le Latium.
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Elle est la cinquième région d'Italie par sa superficie et la neuvième par sa population[réf. nécessaire]. Elle est bordée au nord-est par la chaîne des Apennins, au nord-ouest par les Alpes apuanes, et est arrosée d'est en ouest par l’Arno.
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Certains territoires italiens de la Toscane :
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La Toscane possède un climat méditerranéen. Les quatre saisons se succèdent de manière bien marquée, caractérisées par des étés chauds et secs et des hivers assez cléments, mais il faut faire état de variations importantes entre la côte, au climat plus doux, et l'arrière-pays, plus froid.
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La Toscane compte 3 744 398 habitants (selon le recensement de 2016). Les principales villes sont :
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Le mot « Toscane » est apparu au Xe siècle, dérivé de l’antique « Tuscia » qui désigna, à partir du IIIe siècle, l’ancienne Étrurie, territoire des Étrusques ou Tuscie, compris entre le Tibre et l’Arno.
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Les Étrusques sont apparus comme civilisation au VIIIe siècle av. J.-C. et ils sont parvenus, au VIe siècle av. J.-C., à l'apogée de leur civilisation. Ils furent absorbés par Rome au Ier siècle av. J.-C..
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L'Étrurie, le territoire de leur dodécapole régionale, correspondait approximativement aux limites de l’actuelle Toscane.
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Grâce à une puissante flotte qu’ils s'étaient constituée, les Étrusques établirent avec l’Orient (Grèce, Chypre, Syrie...), la Gaule, l’Espagne et l’Afrique (Carthage), des échanges commerciaux, exportant le fer et le cuivre toscan, important des tissus, des bijoux, de l’ivoire, de la céramique, etc.
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Ils cherchèrent à étendre leur domination vers le sud où, durant la seconde moitié du VIIe siècle av. J.-C., ils occupèrent le pays latin. Ils s’installèrent sur le site de Rome, qui pendant plus d'un siècle, fut gouverné par des rois originaires d'Étrurie, les Tarquins.
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Vers le début du VIe siècle av. J.-C., ils s'aventurèrent en Campanie, mais se heurtèrent aux Grecs, installés en Italie du sud (ou Grande-Grèce). Au nord, ils essaimèrent vers la fin du VIe siècle av. J.-C., dans une grande partie de la Plaine du Pô, y fondant notamment Bologne (alors appelée Felsina), ainsi que le port de Spina (aujourd’hui dans le delta du Pô), d'où ils pouvaient contrôler le commerce de l'Adriatique.
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L'Étrurie formait une fédération de douze « cités-états » groupées en dodécapole, et nommées lucumonies car gouvernées par un roi appelé « Lucumon », dont l’union demeura plus de nature religieuse que politique.
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À la fin du VIe siècle av. J.-C., Tarquin le Superbe, dernier des rois de Rome fut chassé. Au début du siècle suivant, les Étrusques, ainsi coupés de la Campanie, tentèrent en vain d’atteindre celle-ci par voie de mer et se firent définitivement battre par les Grecs. Menacées au IIIe siècle, leurs cités tombèrent une à une devant la puissance grandissante de Rome : la chute de leur capitale religieuse, Velzna, en 265 av. J.-C., marque la fin de leur indépendance.
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Finalement, il faut retenir de cette brillante civilisation leur art raffiné qui témoigne de leur ingéniosité, et leurs nombreux apports à la civilisation romaine.
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Entre le IIe et IIIe siècles av. J.-C., quatre grands axes romains furent percés dans la région, éléments essentiels d’un vaste programme de travaux routiers qui devait transformer le visage de l’Italie en général et de la Toscane en particulier :
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Ces nouvelles routes romaines évitèrent soigneusement les grands centres étrusques, dont le déclin ne tarda pas à suivre, tandis que les nouvelles villes romaines prenaient de l’importance. C’est le cas, par exemple, de Pistoriae (Pistoia), qui n’était, à l’origine, qu’une petite ville fortifiée au bord de la via Cassia.
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Entre la fin de l’Empire romain d'Occident, au Ve siècle de notre ère, et le début des invasions étrangères au XVe siècle, l’histoire de ce pays consiste en une succession de conflits entre des cités formant chacune un État souverain. Progressivement, les plus grandes absorbèrent les plus petites. En Toscane, Florence, Pise et Sienne s’affrontaient pour obtenir la suprématie dans la région.
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Dans les premiers temps, les batailles entre les cités-états étaient livrées par les citoyens eux-mêmes, âgés de quinze à cinquante ans. Dante connut ces combats : il participa à la dernière bataille qui opposa des citoyens-soldats; en 1289, lors de la bataille de Campaldino, Florence parvint enfin à écraser Arezzo. Mais les pertes humaines furent si grandes à cette occasion que les cités préférèrent laisser place à des mercenaires, les condottieri, le soin de régler leurs différends armés. Et tout au long du XIVe siècle, ce furent ces condottieri qui tinrent entre leurs mains l’équilibre des pouvoirs. Placés à la tête de compagnies de plusieurs milliers d’hommes bien armés et fort disciplinés, ils vendaient leurs services au plus offrant. La cité qui avait les moyens de les payer et de les contrôler, dominait alors ses voisins.
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Ces guerres entre les cités étaient menées au nom de la querelle opposant les Guelfes aux Gibelins : les Guelfes soutenaient le parti du pape contre celui de l’empereur du Saint-Empire romain germanique; les Gibelins, quant à eux, estimaient que le pays ne pourrait retrouver la paix que grâce au contrôle impérial. Du moins était-ce la théorie. En pratique, les étiquettes « guelfe » et « gibeline » n’étaient que des slogans guerriers. Dès qu’un parti venait à bout de ses adversaires dans une cité, il se divisait en factions opposées. Ainsi, à Florence, à peine le parti guelfe eut-il remporté la victoire qu’il se scinda en guelfes noirs et guelfes blancs. Dante, un guelfe blanc, fut obligé de s’exiler en 1302, quand les noirs soutenus par Charles de Valois prirent le pouvoir. Il alla se réfugier à Vérone puis à Ravenne auprès de seigneurs gibelins.
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En dehors de la Toscane, et à l’exception de Venise, la plupart des cités-états étaient dominées par un seul maître : le seigneur. Ainsi, les Visconti régnaient à Milan, les Scaliger à Vérone, les Gonzague à Mantoue, les Este à Ferrare. Les républiques toscanes réussirent à maintenir leur indépendance plus longtemps que les autres cités italiennes, mais Florence, à son tour, dû plier devant un maître unique quand les Médicis prirent le titre de ducs.
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Malgré toutes ces luttes incessantes opposant factions et cités et malgré la Grande Peste qui emporta la moitié de la population toscane (1348-1393), le Moyen Âge fut, pour cette région, une période prospère. L’industrie textile et le commerce enrichissaient les villes. Les échanges avec le monde musulman conduisirent le Pisan Fibonacci à introduire en occident la numération arabe. Les progrès de la géométrie, qui en découlèrent, permirent aux architectes toscans de se lancer dans la construction d’édifices plus audacieux et plus complexes. Pendant ce temps, les banquiers développèrent les principes de tenue de livres de comptes en partie double, base de la comptabilité moderne.
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Dans le domaine artistique, Marcel Brion a résumé ce qu'il qualifie de "miracle toscan" comparable, selon lui, au "miracle grec" : "C'est en Toscane, écrit-il, que s'est réalisé, à un certain moment de son histoire que nous pouvons situer entre 1300 et 1500, une des réussites majeures de l'homme (..) Nulle part, la culture et l'art ne se sont associés aussi intimement à la vie quotidienne du peuple jusqu'à devenir sa nourriture spirituelle (...) En Toscane, en effet, on a l'impression que le chef-d'œuvre est une sorte de création collective à laquelle tout concourt, le paysage, l'atmosphère, la qualité de la lumière et de l'air, le caractère de la race, les institutions, même, et le comportement"[3].
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Avec le XVe siècle (« Quattrocento »), débute ainsi en Italie et en Toscane, le mouvement appelé Renaissance (« Rinascimento ») qui couvrira aussi tout le XVIe siècle (« Cinquecento »). C’est une période exceptionnelle se caractérisant par une grande prospérité économique tandis que l'art atteint des sommets. Florence en représente le berceau et l’éblouissante incarnation. La ville en est grandement redevable à la dynastie des Médicis, richissime famille de banquiers, considérée comme les mécènes les plus prestigieux de l’histoire européenne.
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La famille des Médicis gouverna Florence quasiment sans interruption de 1434 à 1743. Ce règne commença discrètement avec Cosme l’Ancien, fils du riche marchand Giovanni di Bicci. Il s’efforça toute sa vie de trouver du travail pour les artistes qu’il protégeait. Il fut aussi le premier mécène à respecter les artistes et le premier mécène humaniste, polyglotte et amateur de philosophie.
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Bien que n’étant pas élus, les premiers membres de la dynastie jouissaient du soutien du peuple.
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En 1494, Charles VIII nomme Hugues d'Amboise, fils de Pierre d'Amboise, gouverneur de Toscane. Après la fuite de Pierre II de Médicis devant les troupes françaises de Charles VIII, le prieur dominicain Jérôme Savonarole fonda, à Florence, une république de la « vertu ». Excommunié, ayant lassé le peuple par ses excès, il fut exécuté en 1498, mais la république se maintiendra jusqu’en 1512, puis elle renaîtra de 1527 à 1530 quand le pape Clément VII (un Médicis) et l'empereur Charles Quint s’allieront pour replacer un Médicis au pouvoir, Alexandre, après un siège de la ville qui dura dix mois.
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En 1569, Cosme Ier devint le premier Grand-duc de Toscane après avoir réussi à en imposer l’unité politique. Commença, alors, une longue période de prospérité pendant laquelle les Médicis s’employèrent à fonder un État toscan à partir de cités rivales. Cet État perdurera jusqu’en 1737, année de l’extinction de la lignée des Médicis avec Jean Gaston de Médicis qui meurt sans descendance.
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Deux d'entre eux deviennent papes au XVIe siècle sous les noms de Léon X et de Clément VII. Le nom des Médicis reste à jamais associé à toute une lignée d’artistes tels que Botticelli, Michel Ange, Léonard de Vinci, etc.
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Elle commence avec François II (1737-1765) et se termine avec Ferdinand IV (1859-1860).
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Le Grand-Duc Jean Gaston de Médicis n'ayant pas de descendant, les droits sur la Toscane passèrent à l'infant Charles par sa mère, Élisabeth Farnèse, petite-fille de Marguerite de Médicis.
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Lors de la négociation en 1735 du troisième traité de Vienne du 18 novembre 1738 qui mettait fin à la guerre de Succession de Pologne, l'infant Charles accepta, pour assurer en contrepartie ses droits sur le Royaume des Deux-Siciles, de céder ses droits à François III Étienne, Duc de Lorraine et de Bar, lequel cédait ses propres duchés patrimoniaux au roi de Pologne détrôné Stanislas Leszczyński, qui, à sa mort, les léguerait à son gendre le roi de France Louis XV.
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À la mort du Grand-Duc Jean-Gaston le 8 juillet 1737, François de Lorraine devint donc Grand-Duc de Toscane sous le nom de François II.
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Lui succèderont :
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Au moment des guerres napoléoniennes, la Toscane devint le royaume d'Étrurie, en 1801, et fut confiée à Louis Ier d'Étrurie de la famille des Bourbon, prince de Parme, qui dut renoncer à sa principauté ; les grands ducs furent alors expulsés et reçurent en compensation divers territoires germaniques.
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Par la suite, la Toscane fut annexée par l'Empire français en 1807 et trois départements furent créés : Arno, Méditerranée et Ombrone. Élisa Bonaparte devint Grande-duchesse, puis, en 1814, les Habsbourg-Lorraine recouvrèrent leur trône qu'ils ne gardèrent que quarante six ans, car la Toscane fut rattachée au Piémont en 1860, pour former le Royaume d'Italie. Florence devint, jusqu'à la conquête de Rome en 1870, la capitale du nouveau royaume.
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La Toscane est un bastion historique de la gauche italienne. À l'issue des élections régionales de 2010, la répartition des élus au conseil régional est la suivante :
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La mode et l’industrie textile sont les piliers de l’économie florentine. Au XVe siècle, les Florentins travaillaient déjà les matières textiles de luxe comme la laine noble ou la soie. Aujourd’hui encore, les plus grands stylistes d’Europe font appel aux industries textiles de Toscane et plus particulièrement de Florence.
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Le tourisme et l'agriculture sont également importants[réf. nécessaire].
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La région de Toscane comprend une ville métropolitaine et neuf provinces :
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La région a reçu huit inscriptions de l'Unesco au titre de sites du patrimoine de l'humanité :
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Plus généralement, toutes les villes de Toscane ont un passé prestigieux et un patrimoine culturel important.
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(Liste comportant les dates et lieux de vie, le métier ou le titre).
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La cuisine toscane est essentiellement paysanne et comporte de nombreux plats typiques composés des ingrédients issus du terroir (comme la Chianina, viande de bœuf particulière au Latium et à la Toscane) :
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La Toscane est riche d'histoire mais aussi en festivals. Les festivals les plus importants sont :
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De nombreux films, téléfilms ou séquences de films de fiction ont également été tournés en Toscane[4].
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Assassin's Creed II propose une reconstitution de la campagne toscane et des villes de Florence, Monteriggioni et de San Gimignano telles qu'elles étaient lors de la Renaissance. Certaines missions annexes de sa suite, Assassin's Creed Brotherhood, se déroulent également à Florence.
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Le pavé tactile[1],[2], parfois appelé touchpad ou trackpad, est un dispositif de pointage utilisé principalement sur les ordinateurs portables en remplacement d'une souris. Selon la Smart Computing Encyclopedia, le pavé tactile a été inventé par George E. Gerpheide en 1988. Gerpheide décrit son invention, avec le numéro de brevet 5305017, comme des « méthodes et appareils pour la saisie des données ».
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Le pavé tactile a été inventé par George E. Gerpheide, un docteur en informatique américain, en 1988. Son objectif était de créer un dispositif de pointage adapté à l'interface graphique d'un Macintosh ne demandant pas d'éloigner conséquemment les mains du clavier[3].
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Après avoir utilisé pendant 20 ans un PC IBM avec le système DOS, sans interface graphique, et dont les seules interactions se faisaient donc avec le clavier, il ne trouvait en effet pas confortable d’éloigner ses mains de ce clavier auquel il était habitué pour manipuler la souris. C'est pour résoudre ce problème que le pavé tactile fut créé, permettant de manipuler une interface graphique du bout des doigts en gardant les mains proches du clavier[3].
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Le pavé tactile a été conçu pour être fixe (contrairement à la souris que l'on déplace lors de son utilisation), plus simple et plus confortable à utiliser qu’une souris (mains proches du clavier, doigts sur une surface lisse), bien que les retours des utilisateurs montrent que ces derniers objectifs n’ont pas été atteints[4].
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Le pavé tactile permet, tout comme la souris, de contrôler le pointeur d'une interface graphique. Il est maintenant utilisé par défaut sur tous les ordinateurs portables.
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Le pavé tactile fonctionne comme un dispositif de pointage relatif. Il n'existe pas de relation entre la position du doigt et celle du curseur à l’écran. Cependant, certains fabricants mettent à disposition des API permettant aux programmeurs de connaître la position absolue du doigt, ainsi que la pression exercée. Par exemple, Apple, profitant du fait qu’il est à la fois fabriquant d’ordinateurs, des systèmes tournant sur ces ordinateurs et des outils (comme les API) pour les développeurs créant des programmes pour ces ordinateurs, propose les API Force Touch[5]. Celles-ci permettent au programme de connaître la pression exercée par l’utilisateur sur le pavé, de distinguer plusieurs types de clics en fonction de la pression (clic doux, clic fort), et de fournir un retour haptique à l’utilisateur[5], afin qu’il sente, par exemple, si l’action qu’il est en train d’effectuer est autorisée par le programme en fonction du feedback haptique qu'il ressent lorsqu'il effectue cette action.
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Les boutons au-dessus ou au-dessous du pavé tactile servent de boutons de souris.
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Certains pavés tactiles offrent des zones réservées, pouvant servir à différentes fonctions, par exemple pour faire défiler les barres de défilement (comme la roulette d'une souris).
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Les pavés tactiles Synaptics (utilisés avec le bon pilote) réservent ainsi le bord droit du pavé au défilement vertical et la partie au-dessus du bord inférieur au défilement horizontal (même si aucun symbole ne l'indique sur votre pavé tactile).
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Certains pavés tactiles peuvent aussi émuler le clic de la souris en tapant sur leur surface.
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Il est également possible d'effectuer des clics des 3 boutons de souris en appuyant sur la surface (exemple avec Linux et le driver Synaptics) :
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Certains modèles de pavé tactile, utilisés avec un système adapté au modèle, souvent celui fourni avec le matériel (ex : macOS pour un pavé Apple), permettent à l'utilisateur d'effectuer un panel d'action beaucoup plus large que ce qui est possible avec une souris (défilement à 2 doigts, gestes à 3 ou 4 doigts...)[5], mais les utilisateurs tendent à préférer l'utilisation d'une souris à celle d'un pavé tactile[4]. Ils sont en effet plus performants (plus rapides, tout en faisant autant d’erreurs) et trouvent que l’expérience est plus intuitive lorsqu’ils utilisent la souris plutôt que le pavé tactile[4]. Seule une minorité de gestes Windows (edge-swipe gestures) sont considérés comme plus simples à effectuer avec un pavé tactile[4]. Ce dernier reste cependant très utilisé sur les ordinateurs portables : ceci est surtout dû au fait qu'ils sont intégrés dans la majorité de ces ordinateurs, restant donc la solution par défaut des utilisateurs qui ne veulent pas transporter ou acheter un autre dispositif de pointage.
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Lors de l'utilisation d'un pavé tactile, les mouvements effectués sont moins amples que ceux effectués lors de l'utilisation d'une souris. La posture est donc plus naturelle, mais aussi plus statique[6], ce qui contribue à augmenter le stress biomécanique au niveau des muscles[6]. C'est pourquoi il est recommandé de préférer l'utilisation d'une souris à celle d'un pavé tactile lors d'une utilisation prolongée.
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On dirige le pointeur en déplaçant le doigt sur une surface sensible. La surface du pavé tactile varie, mais dépasse rarement 50 cm².
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La plupart des pavés tactiles utilisent une propriété physique nommée capacité électrique : quand deux corps conduisant l'électricité sont très proches l'un de l'autre sans se toucher, leurs champs électriques interagissent pour former une certaine capacité. La surface du pavé tactile est composée d'un maillage d'électrodes métalliques conductives et le doigt étant lui aussi un conducteur électrique, chaque contact sur la couche de protection du pavé tactile crée une capacité ; le doigt n'entre pas directement en contact avec la surface conductrice grâce à la couche de protection mais il en est très proche.
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Afin de détecter la capacité générée, des capteurs capacitifs sont placés sur les axes horizontaux et verticaux de la surface pour former un maillage. La position du doigt est déterminée par la combinaison de la position des capteurs dont la capacité augmente.
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Le fait que les corps en contact doivent être conducteurs explique que l'on ne puisse pas utiliser un pavé tactile avec un stylo ou un gant. Des doigts moites pourront aussi empêcher la conduction. Par contre, cela fonctionnera s'il l'on tient un objet conducteur de la grosseur d'un doigt (le champ généré doit être suffisamment important pour être détecté).
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La pression exercée par le doigt est aussi détectée par certains pavés tactiles, soit par le biais de capteurs de pression indépendants (ce qui est plutôt rare, mais offre l'avantage de permettre au pavé tactile de fonctionner avec des corps non-conducteurs, comme un stylet), soit en analysant le nombre d'électrodes « activées ». En effet, plus la pression est forte, plus le doigt s'aplatit sur le pavé tactile, activant un plus grand nombre d'électrodes.
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La toundra, terme emprunté au russe Тундра, lui-même emprunté au same[2] désigne l'un des quatorze grands biomes terrestres. C'est une formation végétale située dans les zones climatiques froides, polaires ou montagnardes, constituée d'une strate végétale unique principalement composée de graminées, de carex, de lichens, de mousses et de diverses variétés d'arbrisseaux. On distingue habituellement la toundra arctique, la toundra antarctique et la toundra alpine. Les deux premières sont influencées par un climat froid d'origine polaire tandis que le climat de la toundra alpine est lié à l'altitude.
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La majeure partie de la toundra forme un cercle de plus de huit millions de km² autour des pôles, soit 6 % des terres émergées. Du fait de la répartition des terres émergées sur la planète, la toundra se concentre essentiellement dans l'hémisphère nord, au nord de la limite des arbres qui marque sa séparation avec la taïga. La toundra arctique est importante pour les peuples du Grand Nord qui y conduisent leurs rennes lors de leur migration estivale. Ces derniers y passent le court été arctique et se nourrissent massivement de lichens avant de retourner dans la taïga au retour de la période hivernale.
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Les conditions climatiques rudes sont souvent marquées par un long hiver de gel, et une courte période végétative pendant laquelle la température moyenne ne dépasse pas 10 °C. La classification de Köppen définit le climat de toundra (ET) à l'aide des deux critères suivants :
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Les précipitations, variables, ne dépassent pas en général 250 mm par année, ce qui donne un climat plutôt sec. L'eau tombe essentiellement sous forme de neige. Enfin, le vent y est le plus souvent violent et se nomme blizzard.
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C'est dans la zone de la toundra que l'on rencontre les pergélisols, des sols qui ne dégèlent qu'en surface. Ils sont jeunes et minces car peu de matières organiques s'y sont déposées. Ils dégèlent en partie durant l'été. On parle de mollisol.
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En progressant vers l'Équateur, la toundra cède la place à la taïga.
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La flore de la toundra constitue du sud au nord, des landes à arbustes de la famille des salicacées avec de nombreuses espèces de saules herbacés nains, des landes où se trouvent encore quelques arbres comme les bouleaux, puis des pelouses à cypéracées et joncacées, enfin des zones où la végétation n'est plus représentée que par des mousses et des lichens (certains consommés par les rennes). Toutes ces plantes ont une croissance ralentie en raison des conditions climatiques extrêmes.
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Les Cladonia sont abondants et recouvrent les sols en particulier le lichen des caribous, Cladonia rangiferina[4]. Les lichens et mousses sont une source de nourriture pour les herbivores de la toundra.
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Les fougères ou Filicophytes (Filicophyta) forment une sous-division de cryptogames vasculaires. Elles comportent environ 13 000 espèces (le plus grand embranchement végétal après les angiospermes). On rencontre environ les trois quarts des espèces dans les régions tropicales et une bonne proportion de ces fougères tropicales est épiphyte. Le scientifique Théo Ray aurait daté les plus anciennes fougères au dévonien. Le carbonifère supérieur est dominé par des fougères arborescentes comme Psaronius (en) ou des fougères aux formes variées comme les Zygoptéridales (en). Après le carbonifère, se développe le groupe éteint des Pteridospermatophytes (fougères à graines).
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La linaigrette dense, du genre Eriophorum.
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La toundra compte environ 200 espèces de fleurs[5]. les stratégies pour résister au froid sont de plusieurs types : les plantes forment des tapis bas, elles développent des enveloppes laineuses autour des graines et leurs tiges sont pour la plupart velues. Certaines sont emblématiques.
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L'épilobe à feuilles larges (Epilobium latifolium) possède des fleurs remarquables rose violacé à quatre pétales et quatre sépales étroits.
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Le lupin arctique (Lupinus articus), le lupin soyeux (Lupinus sericeus) le lupin d'Alaska ou lupin d'Écosse (Lupinus nootkatensis), le céraiste vulgaire (Cerastium fontanum Baumg), le thé du Labrador ou qisiqtuti (Ledum decumbens) fleurissent également.
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L'oxytrope de Maydell (Oxytropis maydelliana) présente des fleurs jaunes en grappes, la pyrole à grandes fleurs (Pyrola grandiflora) des petites fleurs blanches elles aussi en grappes.
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Plusieurs pavots, le pavot arctique ou pavot safrané (Papaver radicatum), ainsi que Papaver hultenii, Papaver keelei et Papaver cornwallisensis se développent sur la toundra[5]. Le saxifrage à feuilles opposées Saxifraga oppositifolia aux fleurs roses est très résistant et répandu[4]. Le séneçon orangé Senecio fuscatus, le myosotis alpin, la saxifrage à flagelles et une pédiculaire Pedicularis capitata, une minuscule primevère Primula cuneifolia fleurissent aussi sur la toundra.
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L'œillet marin ou gazon d’Olympe Armeria maritima apparait d��s la fonte des neiges[5].
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La renoncule septentrionale a la caractéristique d'accumuler des éléments nutritifs durant plusieurs années avant de fleurir.
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En Suède dans les îles Öland et Gotland poussent plus de 35 variétés d'orchidées[6]. En Islande fleurissent entre autres la centaurée des montagnes (Centaurea montana), l'orpin rose (Rhodiola rosea), la gentiane des neiges (Gentiana nivalis), le lychnis des Alpes (Lychnis alpina) et une plante carnivore la grassette commune (Pinguicula vulgaris)[7].
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Les Canneberges, arbrisseaux à feuilles persistantes et rameaux minces et rampants ne dépassent pas 30 cm de haut[5].
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D'autres baies sont présentes dont la ronce petit-mûrier Rubus chamaemorus.
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Le sol de la toundra est pauvre et mince.
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La biomasse de cet environnement est très faible à cause de la vitesse de croissance lente des végétaux. Elle représente environ 5 tonnes par hectare et se situe dans le système racinaire.
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La faune est très bien adaptée aux conditions de vie. Elle porte le plus souvent une fourrure ou un plumage épais et blanc en hiver ainsi qu'une grosse couche de graisse pour se protéger du froid, du vent et de la glace.
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Le harfang des neiges et le tétras sont des oiseaux sédentaires qui réussissent à résister aux conditions climatiques.
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Des hardes de grands ruminants exploitent aussi la toundra et migrent en fonction des ressources alimentaires. On peut citer les caribous en Amérique du Nord, les rennes en Eurasie, les bœufs musqués. Plusieurs milliers de rennes ont été introduits dans l'archipel sub-antarctique français des îles Kerguelen où ils vivent désormais à l'état sauvage. Les plus grandes hardes de caribous sauvages se trouvent en Alaska et dans le nord du Québec et du Labrador.
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Les carnivores sont représentés par les ours blancs, les loups ou les renards polaires. Une partie de leur alimentation est constituée par des petits rongeurs appelés lemmings.
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Le court été boréal est aussi l'occasion du développement d'insectes comme les moustiques et les papillons.
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L'étage alpin des montagnes peut présenter des conditions climatiques semblables ayant permis à des espèces arctiques végétales comme animales de perdurer après la dernière glaciation, pour exemple parmi d'autres le Moiré cendré papillon européen arctique et alpin[8].
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Les toundras se trouvent principalement dans l’hémisphère nord, elles se situent à l'extrême nord de l'Asie, de l'Europe et de l'Amérique du Nord, dans les hautes montagnes des latitudes moyennes et dans l'extrême sud de l'Océanie[9],[10] et de l'Amérique du Sud.
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On trouve la toundra [11]:
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L'écosystème de la toundra est fortement marqué par le froid hivernal, la persistance d'un pergélisol estival et une saisonnalité marquée (soleil de minuit en été, qui allonge la durée de photosynthèse[12]) peut être directement affecté par le réchauffement (changement d'espèces de des rythmes biologiques)[13],[14], mais aussi par la fonte du pergélisol stimule la pousse des racines tout en libérant de l'eau, du CO2, du méthane, du mercure, dans un contexte acide et acidifiant, lequel exacerbe la circulation des éléments traces métalliques écotoxique et leur biodisponibilité.
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On sait depuis les années 1980 que La toundra était naturellement un puits de carbone important, mais qu'elle perd cette capacité en se réchauffant : à Barrow (Alaska), des blocs intacts de la toundra arctique côtière humide ont été utilisés comme microcosmes. En conditions contrôlées (permettant de simuler les températures induites par le réchauffement climatique) On y a mesuré les flux de CO2 entre la tourbe, la végétation et l'atmosphère. L'étude a montré que l'absorption nette de CO2 par le sol de la Toundra était presque deux fois plus élevée aux températures estivales actuelles (4 °C) qu'à 8 °C. En outre une diminution de la nappe phréatique de seulement -5 cm dans le sol a eu un effet très nette diminution du stockage net de carbone dans cet écosystèmes[15].
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Une étude (2016) a conclu que la toundra et la taïga sont les écosystèmes qui risquent de perdre le plus de carbone du sol d'ici 2100, au risque de basculer d'une situation globale de puits de carbone, vers une situation d'émetteur, qui pourrait alors encore exacerber le réchauffement climatique[16].
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Une tour est un édifice plus haut que large et dont la base est au sol (à ne pas confondre avec une échauguette).
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Il existe des tours depuis la préhistoire. Parmi les plus anciennes encore debout se trouvent les brochs, des fortifications construites en grand nombre à l'âge du fer (2 500 à 3 000 ans) dans le Nord de l'Écosse et aux Orcades.
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Dès la plus haute antiquité, les Asiatiques, les Grecs, les Phéniciens et les Étrusques érigeaient des tours pour fortifier les murailles de leurs villes et forteresses. Des éléments de tour d'observation ont par exemple été trouvés à Mogador, datant du premier millénaire avant notre ère et d'origine phénicienne ou carthaginoise. Les Romains bâtirent des tours octogonales comme éléments du palais de Dioclétien en Croatie[1], tandis que la muraille Servienne et mur d'Aurélien avaient des tours carrées. Les Chinois intégrèrent des tours à la Grande Muraille en 210 avant notre ère, durant la dynastie Qin.
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Les tours ont diverses fonctions :
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Une tour donne un espace au sol plus grand que la superficie qu'elle occupe. C'est le cas des gratte-ciels.
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Une tour peut donner un avantage stratégique. C'est le cas des tours de fortification : tour de guet, tour de garde, tour de défense, etc.. Le donjon dans les châteaux forts remplit une fonction similaire.
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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La tourbe est une matière organique fossile formée par accumulation sur de longues périodes de temps de matière organique morte, essentiellement des végétaux, dans un milieu saturé en eau. La tourbe forme la majeure partie des sols des tourbières. Séchée, elle donne un combustible brun à noirâtre qui chauffe moins que le bois et le charbon.
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L'extraction de la tourbe a été l'une des causes de disparition ou dégradation de nombreuses zones humides, laissant parfois place à de vastes étangs (comme dans le marais audomarois).
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La tourbe se définit comme produit de la fossilisation de débris végétaux (dits « turfigènes », comme diverses espèces de sphaignes par exemple) par des microorganismes (bactéries, arthropodes, champignons, microfaune) dans des milieux humides et pauvres en oxygène - que l'on appelle tourbières - sur un intervalle de temps variant de 1 000 à 7 000 ans. Si, à cause de son enfouissement, la tourbe est soumise à des conditions particulières de pression et de température, elle se transforme, au bout d'une période de l'ordre du million d'années, en charbon. La tourbe peut ainsi être considérée comme une étape intermédiaire à la formation de charbon. Habituellement, on classe la tourbe en trois grandes catégories selon le type de végétaux supérieurs dont elle est issue :
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En pédologie, on distingue deux types de tourbe :
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On ne trouve pas trace du mot tourbe en français avant le XIIIe siècle. On note aussi la graphie torbe à la même époque. Ce terme est issu du vieux bas francique *turba « tourbe »[1].
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La composition physique et chimique de la tourbe dépend de nombreux facteurs comme la nature de la végétation, le climat régional, l'acidité de l'eau et le degré de diagenèse. La tourbe est constituée majoritairement d'eau et de matière organique mal décomposée (de 80 à 90 % du poids en cendres). Les 10 à 20 % restants correspondent à la matière organique décomposée. La teneur en carbone peut atteindre 50 % en poids, ce qui fait de la tourbe séchée un relativement bon combustible. La tourbe s'élabore en moyenne à raison de cinq centimètres par siècle.
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La matière organique de la tourbe est principalement constituée de cellulose et de lignine. Ces deux constituants sont généralement considérés comme inertes aux réactions d'adsorption. Cette matière organique contient également des substances humiques qui ont un fort pouvoir absorbant. Ces substances humiques portent en effet des groupements polaires comme les alcools, les aldéhydes, les cétones, les acides carboxyliques, les phénols et les éthers capables de fixer les éléments traces. D'où l'idée d'utiliser la tourbe comme agent pour la purification des eaux usées.
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La forte accumulation en matière organique dans le sol donne lieu à une baisse importante en teneur en minéraux. Ainsi les plantes de la tourbière doivent être adaptées à cette pénurie de minéraux. C'est notamment le cas pour les plantes carnivores qui puisent leur matière minérale dans les insectes qu'elles capturent comme les droséras.
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La tourbe présente une très forte plasticité et compressibilité qui la rend inutilisable pour supporter une charge importante à long terme[2]. Même si l'épaisseur de tourbe ne constitue qu'une partie du sous-sol, le tassement qu'elle peut provoquer est difficile à prévoir et à modéliser[3].
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Lors du calcul des fondations d'un ouvrage posé sur ce type de sol, il conviendra donc de prévoir un système de fondation sur pieux, ou sur pilotis.
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Lorsque la charge survient de manière cyclique, à la suite de l'apparition d'un plan de cisaillement, une rupture est aussi parfois susceptible de se produire, ce qui a pu provoquer des accidents tels que des déraillements de train[4].
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La tourbe est depuis longtemps utilisée dans le domaine agricole, notamment comme substrat pour de l'agriculture in situ, mais aussi extraite pour utilisation ex situ comme fertilisant organique ou substrat horticole. Mondialement, ce sont environ 40 000 000 m3 de tourbe qui sont utilisés annuellement, dont la grande majorité provient de l'Allemagne et du Canada[5].
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Les tourbières ont longtemps été considérées comme des «wastelands», impropres à l'agriculture. Le drainage, en abaissant le niveau de l'eau, augmente la production agricole. Toutefois, l'utilisation agricole des tourbières conduit à leur destruction irrémédiable (perte de la biodiversité typique), à la libération du carbone séquestré et à la diminution de la productivité agricole à long terme. En Europe, 52 % de la surface des tourbières ont été détruites, dont la moitié pour une utilisation agricole[5]. À l'heure actuelle, 14 % des tourbières européennes restantes sont utilisées pour l'agriculture, les plus grandes superficies de tourbières converties pour l'agriculture étant trouvées en Russie, Allemagne, Biélorussie, Pologne et Ukraine[5].
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En horticulture, la tourbe blonde formée de sphaignes est principalement utilisée. Celle-ci possède de nombreuses propriétés physicochimiques qui améliorent la structure, la capacité de rétention d’eau, l’aération et le pouvoir tampon des sols. La tourbe blonde constitue généralement entre 50 et 100 % des substrats horticoles. Des pots de tourbe compressée sont également disponibles dans le marché horticole et sont utilisés principalement pour le repiquage des plantules. La tourbe est actuellement le substrat horticole de croissance le plus important au monde[6].
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La tourbe est couramment utilisée comme combustible, par exemple en Irlande. La centrale électrique de Chatoura en Russie est la plus importante centrale électrique thermique fonctionnant avec de la tourbe, elle utilise pour sa production 11,5 % de tourbe, 78,0 % de gaz naturel ainsi qu'un peu de fioul et de charbon, produisant ainsi 1 500 MW d'électricité.
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La tourbe peut être simplement séchée, elle brûle alors assez difficilement et il peut être nécessaire de la faire brûler avec du bois. Elle peut également être vendue comprimée en briquettes pour une meilleure combustion.
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Son utilisation a été interdite dans certaines agglomérations comme Dublin à cause des poussières importantes dégagées par sa combustion.
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Les feux de tourbe sont aussi utilisés pour faire sécher l'orge au cours du processus de fabrication de certains whiskies écossais.
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Au XIXe siècle, la tourbe fut aussi transformée par « distillation » ou « carbonisation » (en fait une pyrolyse) dans des cornues pour obtenir le charbon de tourbe. Les sous-produits de cette pyrolyse permirent aussi d'obtenir du gaz de tourbe, au pouvoir éclairant remarquable mais encore plus polluant et plus cher à produire que le gaz de houille[7].
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La combustion de la tourbe a une odeur très particulière qui se répand encore dans les villages à l’arrivée de l’hiver en Irlande. Cette odeur est associée avec les soirées en famille ou au pub autour du feu et devient l’objet d’un commerce folklorique.
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La tourbe a longtemps pu servir de matériau de construction dans les régions où le bois fait défaut. En Islande par exemple, elle a été très utilisée au Moyen Âge pour la construction de fermes. En Irlande, les familles pauvres l'utilisaient pour la construction de petites maisons, notamment aux XVIIe et XVIIIe siècles[8].
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Des briques de tourbes sont alors agencées pour former les murs, et un tapis de pelouse est déroulé sur la charpente du toit. La tourbe présente en effet l'avantage d'être facilement manipulable et d'être un bon isolant thermique, grâce à sa forte porosité.
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Vue de face d'une ferme en tourbe islandaise
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Vue arrière
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Le couloir central
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En 2014, la France est importatrice de tourbe d'après les douanes françaises. Le prix moyen à la tonne à l'import était de 120 €[9].
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Considérant que l'accumulation moyenne de tourbe annuelle est d'environ 1 mm[10], la formation de la tourbe s'effectue sur plusieurs milliers d'années. À l'échelle humaine, la tourbe n'est pas un produit renouvelable au même titre que les autres combustibles fossiles et son utilisation tend à l'épuisement des ressources[11].
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Différentes alternatives existent à l'utilisation de la tourbe, par exemple en agriculture et en horticulture, la tourbe peut être remplacée en partie par du compost, de la vermiculite, de la fibre de coco[12]. Toutefois, aucun de ces matériaux n'ont démontré le potentiel de remplacer complètement la tourbe en termes de durabilité, disponibilité et qualité comme substrat de croissance[13]. En horticulture, l'utilisation de fibres de sphaignes non décomposées pourrait s'avérer une alternative intéressante. Les sphaignes non décomposées et la tourbe de sphaigne ont des propriétés très similaires et les fibres de sphaigne peuvent remplacer, même à 100 % la tourbe de sphaigne sans diminuer la qualité du substrat horticole[14]. Les fibres de sphaignes contrairement à la tourbe consistent en une ressource renouvelable. De plus, comme la culture de sphaigne s'effectue sur des tourbières remouillées (paludiculture), certaines fonctions écosystémiques sont donc restaurées (séquestration de carbone, refuge de biodiversité...). La culture de sphaignes apparait donc une alternative intéressante à l'extraction de la tourbe et une avenue prometteuse pour la gestion responsable des tourbières[5].
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Une gestion plus responsable de la ressource en tourbe inclut la protection des tourbières et leur restauration. Depuis le début des années 1990, la tourbe n'est plus exploitable en Suisse ni en Région wallonne (Belgique). En effet, les tourbières sont considérées comme sites d'importance nationale et sont donc protégés.
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Le Tour de France est une compétition cycliste par étapes masculine qui traverse la France avec des incursions occasionnelles dans les pays voisins. Sa première édition a lieu en 1903[1] pour augmenter les ventes du journal L'Auto, organisée par Henri Desgrange et Géo Lefèvre. Depuis, la course a lieu chaque année, excepté lors des deux guerres mondiales. Souvent appelé « le Tour » tout court, ou « la Grande Boucle », il gagne en importance et en popularité au fil des éditions, sa durée est allongée et sa portée s'étend dans le monde entier. La participation s'élargit, on passe d'un peloton principalement français les premières années, à des éditions comptant jusqu'à 40 nationalités. Il est actuellement organisé par ASO (Groupe Amaury).
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Le Tour de France, le Tour d'Italie et le Tour d'Espagne constituent les trois grands tours. Le Tour de France est le plus ancien et est généralement considéré comme le plus prestigieux des trois. Traditionnellement, la course se déroule principalement au mois de juillet. Bien que le parcours change chaque année, le format de la course reste le même avec au moins deux contre-la-montre[2], le passage à travers les chaînes de montagnes des Pyrénées et des Alpes et l'arrivée sur les Champs-Élysées à Paris. Les éditions modernes du Tour de France se composent de 21 étapes réparties sur une période de 23 jours et couvrent près de 3 500 kilomètres.
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Le Tour est une des épreuves de l'UCI World Tour, ce qui signifie que les équipes sont en majorité composées d'UCI WorldTeams, à l'exception des équipes que les organisateurs invitent. Le nombre d'équipes varie habituellement entre 20 et 22, avec chacune huit coureurs. Après chaque étape, les temps des coureurs sont ajoutés avec leurs temps précédents. Le coureur avec le temps total le plus faible est classé premier du classement général et porte le très convoité maillot jaune le distinguant des autres coureurs. Le classement général est le plus réputé des classements car il détermine le vainqueur du Tour, mais d'autres classements secondaires sont organisés lors du Tour : le classement par points pour les sprinteurs, le classement de la montagne pour les grimpeurs, le classement des jeunes pour les coureurs de 25 ans et moins, et le classement par équipes pour les équipes les plus rapides à l'arrivée des Champs Élysées.
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Quatre coureurs ont remporté cinq fois le Tour de France : Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain.
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Lance Armstrong, vainqueur de sept Tours entre 1999 et 2005, fut le recordman jusqu'en 2012 lorsque ses sept victoires furent effacées pour cause de dopage. Christopher Froome, avec quatre succès à son actif, est toujours en activité. La Colombie et l'Amérique latine connaissent un premier succès avec Egan Bernal lors de l'édition 2019.
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À la fin du XIXe siècle, le quotidien Le Vélo qui tire à 300 000 exemplaires détient le monopole de la presse spécialisée dans le sport. Son rédacteur en chef, Pierre Giffard, associe son journal à ses engagements personnels et prend position dans les colonnes de son quotidien en faveur du capitaine Dreyfus, ce qui déplaît aux industriels du cycle et de l'automobile, pour la plupart antidreyfusards et qui financent son journal par la publicité[3].
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En juin 1899, le comte Jules-Albert de Dion, un homme politique d’extrême droite antidreyfusard[5] et industriel fondateur de la marque De Dion-Bouton, pionnier de l'automobile, est condamné à quinze jours de prison pour son implication dans une bagarre provoquée par des antidreyfusards, au lendemain du cassement de la condamnation du capitaine Dreyfus, lors d'une réunion publique en présence du président de la République, Émile Loubet[6]. Pierre Giffard critique alors publiquement l'engagement politique du comte de Dion et demande sa démission de la présidence de l'Automobile Club de France[7]. De là naît un conflit entre les deux hommes, qui pousse notamment Pierre Giffard à ne plus faire mention des voitures De Dion-Bouton dans les pages de son journal[6]. Le comte de Dion prend alors ses distances avec Pierre Giffard et décide de créer son propre journal, L'Auto-Vélo[3]. Il est appuyé dans sa démarche par d'autres industriels du cycle et de l'automobile, dont Adolphe Clément, Édouard Michelin ou le baron Étienne van Zuylen van Nyevelt, président de l'Automobile Club de France[8], qui s'indignent également des tarifs publicitaires pratiqués par Pierre Giffard pour son journal[9].
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Ils confient la direction de ce nouveau quotidien à Henri Desgrange, ancien coureur cycliste et premier recordman de l'heure[10], mais également spécialiste de la presse sportive puisqu'il a officié en tant que directeur d'un quotidien alors disparu, Paris-Vélo[11], et dirige la rubrique cycliste et automobile du journal L'Outsider depuis juin 1899[12]. Alors que Le Vélo est publié sur papier vert, Henri Desgrange fait éditer son quotidien L'Auto-Vélo sur papier jaune et affirme son programme, le soutien de l'industrie automobile et cycliste[8]. Lancé le 16 octobre 1900 à l'occasion de l'Exposition universelle et des Jeux olympiques de Paris, le quotidien est condamné le 2 janvier 1903 pour usurpation de titre lors d'un procès intenté par les directeurs du quotidien Le Vélo. Ne pouvant plus comporter le mot vélo, le journal est alors rebaptisé L'Auto[13],[14].
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Alors qu'il craint que les lecteurs passionnés de cyclisme ne se détournent de son quotidien à cause de sa nouvelle appellation, Henri Desgrange sollicite ses collaborateurs afin d'élaborer une course qui dépasserait en renommée celles organisées par Le Vélo, tout en favorisant les ventes de L'Auto. Lors d'une conférence de rédaction suivi d'un déjeuner dans une brasserie parisienne, le journaliste Géo Lefèvre propose alors à son patron d'organiser une course cycliste qui ferait le tour de la France[10]. D'abord sceptique, Henri Desgrange approuve finalement le projet. Le 19 janvier 1903, L'Auto annonce dans sa une la création du Tour de France, « la plus grande épreuve cycliste jamais organisée[15]. »
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Le Tour de France 1903 s'élance de Montgeron le 1er juillet devant le café « Le Réveil-matin »[16]. Il relie les principales villes françaises, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Paris, en six étapes, pour un parcours total de 2 428 km[17]. Le public, estimé entre 200 000 et 500 000 personnes, est faiblement présent sur l'ensemble du parcours, mais le Tour de France est néanmoins un succès lors de son arrivée à Paris, où le public se presse à Ville-d'Avray, lieu d'arrivée réel, puis au parc des Princes pour accueillir les premiers héros du Tour, dont le vainqueur Maurice Garin[18]. Les journaux battent des records de ventes : L'Auto, organisateur de l'épreuve, voit ses ventes augmenter considérablement, passant de 30 000 à 65 000 exemplaires par jour à la suite de cet évènement[19]. Au lendemain de la 1re étape entre Paris et Lyon, une édition spéciale est même tirée à 93 000 exemplaires[20], tandis que l'édition spéciale suivant l'arrivée de la dernière étape est tirée à 135 000 exemplaires[21]. Le Tour de France suscite un véritable engouement dans les milieux sportifs, qui suivent la compétition au quotidien grâce à la presse et en discutent[18].
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L'Auto dépassant peu à peu ses concurrents, Henri Desgrange décide de renouveler l'expérience en 1904, mais le Tour est rapidement victime de son succès. Alors que des débordements du public sont déjà constatés en 1903, les actes de chauvinisme local sont exacerbés l'année suivante : des cyclistes sont agressés dans le col de la République ou dans les environs de Nîmes, des lettres dénonçant les tricheries de certains coureurs sont envoyées à la direction du journal, des clous sont semés sur la chaussée[22]. Le public va ainsi à l'encontre de l'idéal d'unité nationale véhiculé par le Tour et soutient ses coureurs régionaux. La course part de Paris, s'y termine, et la majorité des coureurs en sont originaires : le Tour diffuse dans les provinces françaises les valeurs parisiennes, qui suscitent parfois une vive opposition[23]. Bien après l'arrivée, le Tour défraie toujours la chronique: l'Union vélocipédique de France (UVF) décide en novembre de déclasser les quatre premiers du classement général, accusés de diverses infractions au règlement de la course. Le jeune Henri Cornet est alors déclaré vainqueur. Cette décision, justifiée par des actes de tricheries, découle aussi probablement de la rivalité entre les dirigeants de L'Auto et de l'UVF, cette dernière jalousant le succès du Tour[24]. Henri Desgrange reconnaît alors que « ce dernier Tour de France aura été le dernier, il sera mort de son succès, des passions aveugles qu'il aura déchaînées[22]. »
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Après avoir un temps envisagé de renoncer à organiser une nouvelle édition de son Tour de France[25], Henri Desgrange apporte en 1905 un certain nombre de modifications au règlement afin de mieux contrôler le déroulement de la course et éviter les irrégularités constatées l'année précédente. Les étapes, désormais au nombre de onze, sont plus courtes, de sorte que les coureurs ne roulent plus la nuit. Le classement général au temps est remplacé par un classement par points[26]. C'est également à partir de cette année qu'à l'initiative d'Alphonse Steinès, un collaborateur de Desgrange, le Tour se rapproche de ses frontières, jusqu'à former un « chemin de ronde », un « encerclement processionnel du pays qui manifeste ostentatoirement les valeurs de la France moderne et industrielle, le dynamisme et la santé éclatante de la jeunesse[27] ».
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Une attention particulière est portée à l'Alsace-Lorraine, annexée par l'Empire allemand en 1871. Le passage par le Ballon d'Alsace en 1905, puis les arrivées d'étape programmées à Metz de 1907 à 1910 vont dans ce sens. Ce passage du Tour en terres allemandes est notamment rendu possible gr��ce à l'intervention du comte Ferdinand von Zeppelin, qui obtient l'assentiment des autorités allemandes[28]. Ces escales sont l'occasion pour la population locale d'exprimer son sentiment français. Inquiet des manifestations de patriotisme auxquelles ces étapes donnent lieu, et dans un contexte de dégradation des relations franco-allemandes, Guillaume II empêche l'incursion du Tour en territoire allemand à partir de 1911. Ainsi le Tour ne promeut plus seulement les valeurs de l'effort physique, de l'énergie, du courage et du progrès technique. Il délimite le territoire français, rappelle les prétentions françaises sur l'Alsace-Lorraine et passe ainsi dans « l'arsenal de la revanche[29] ». Cette tendance s'accentue à partir de 1912 dans les pages de L'Auto, où les articles de Desgrange se font plus offensifs et décrivent le Tour comme une « croisade de la régénération physique en France[30] ».
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En s'étendant aux frontières, le Tour prend aussi de l'altitude. Alors que la moyenne montagne est présente dès 1905, avec l'ascension du Ballon d'Alsace, de la côte de Laffrey et du col Bayard[26], puis du col de Porte dès 1907[31], Henri Desgrange se montre peu enclin à envoyer les coureurs vers des sommets plus élevés[32]. Alphonse Steinès, un de ses collaborateurs, le convainc pourtant de répondre à l'appétit du public et de passer par les Pyrénées lors du Tour de France 1910. Il ébauche un projet d'étape entre Luchon et Bayonne, via les cols de Peyresourde, d'Aspin, du Tourmalet et d'Aubisque. Inquiet, Henri Desgrange l'envoie en reconnaissance et les quatre cols sont bien inscrits au programme de ce Tour[33]. Bien que vainqueur de l'étape, Octave Lapize qualifie à cette occasion les organisateurs de « criminels »[Note 1]. Cette étape marque le début de la recherche de démesure du Tour de France. Le remplacement en 1911 du col de Porte par le Galibier, qui marque les esprits du public et des organisateurs, achève sa conquête de la haute montagne[34].
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La popularité du Tour s'accroît rapidement durant cette période. Malgré une présence modeste du public, plutôt faible aux départs d'étapes et sur la route mais plus nombreux aux arrivées et aux contrôles, le Tour devient une « grande fête populaire du cycle et des frontières[35]. » Trois types de spectateurs peuvent être distingués à cette époque : un public sportif, composé d'une part d'aristocrates et de bourgeois mécanisés qui suivent une partie de la course et d'autre part de passionnés présents au bord de la route, et le public populaire pour lequel le passage du Tour est l'occasion d'une fête estivale[36]. La course devient en effet « prétexte à un prolongement des fêtes du 14 juillet » et « un bon mobile pour célébrer les valeurs républicaines. » À ce titre, l'État soutient l'organisation du Tour. Ainsi une circulaire ministérielle de 1912, qui reste en vigueur jusqu'aux années 1950, enjoint aux maires de ne pas entraver l'organisation des courses cyclistes qui « sont une mise en valeur de la jeunesse française, pour le plus grand profit de l'Armée et du Pays[37]. »
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Dès les premières éditions, les exploits des coureurs du Tour de France sont mis en valeur par L'Auto et Henri Desgrange, qui voit en eux « l'aristocratie du muscle [38] ». Ils sont considérés par le public comme des héros « car ils ont su triompher de tous les obstacles de la route, et cela grâce à une simple bicyclette[39] », mais aussi comme des « soldats du sport » qui « fascinent les milieux populaires[23]. » Leur héroïsme s’accroît à partir de 1910 lorsqu'ils franchissent la haute montagne, qui donne à leurs exploits « une dimension mythologique[40] ». Si en 1903 quelques « géants de la route », comme Maurice Garin, Jean Fischer, Hippolyte Aucouturier ou Édouard Wattelier côtoient une majorité d'inconnus[41], le nombre de coureurs professionnels va croissant[42]. Les incidents de course, à l'image de celui d'Eugène Christophe en 1913 qui casse la fourche de son vélo dans la descente du col du Tourmalet avant de la réparer lui-même, en vertu du règlement, dans une forge de Sainte-Marie-de-Campan, renforcent la popularité du Tour en lui conférant une intensité dramatique[43].
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Le Tour de France 1914 s'achève quelques jours avant que débute la Première Guerre mondiale. L'Auto donne régulièrement des nouvelles des sportifs mobilisés sur le front et annonce la mort de plusieurs coureurs du Tour. Le Luxembourgeois François Faber, vainqueur en 1909, meurt lors de la bataille de l'Artois de mai 1915. Octave Lapize, qui s'est engagé dans l'aviation, est abattu le 14 juillet 1917 au-dessus de Verdun. Enfin Lucien Petit-Breton, premier double lauréat du Tour (en 1907 et 1908) meurt le 20 décembre 1917 dans un accident automobile à l'arrière du front[44]. Henri Desgrange, qui a espéré organiser le Tour en 1915, s'engage volontairement en 1917 et continue de rédiger des articles pour L'Auto depuis le front[45]. Alors que l'armistice est sign�� le 11 novembre 1918, dès la semaine suivante, Henri Desgrange annonce dans L'Auto que le Tour renaîtra en 1919 avec « cela va sans dire une étape à Strasbourg[46]. »
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Après cinq années d'interruption, le Tour reprend ainsi en 1919. Les constructeurs de cycles, n'étant pas en mesure de mettre sur pied des équipes compétitives face au manque de pneumatiques et d'accessoires, acceptent l'idée d'Alphonse Baugé de se regrouper dans un consortium sous le nom de « La Sportive »[44]. Seuls onze coureurs terminent ce Tour rendu difficile par les routes endommagées ou peu entretenues durant le conflit mondial[Note 2]. Il est alors remporté par le Belge Firmin Lambot. C'est lors de cette édition que naît un symbole majeur du Tour de France : Eugène Christophe reçoit le premier maillot jaune de l'histoire du Tour. Ce maillot naît de la volonté d'Henri Desgrange de distinguer plus facilement le leader du classement général. Le choix de la couleur jaune présente un double avantage, car c'est à la fois la couleur des pages du journal L'Auto tout en étant une couleur absente des maillots portés par les coureurs du Tour[47]. La couleur jaune et normalisée Pantone 123 C pour garantir l'uniformité dans sa représentation tant au niveau du maillot que des logotypes[48].
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Les premières éditions d'après-guerre ne rencontrent pas le même succès que celles d'avant-guerre, bien que les quatre succès belges de 1919 à 1922, dont celui de Philippe Thys qui devient en 1920 le premier coureur à remporter trois Tour de France[49], sont bien accueillis dans leur pays. L'image du Tour pâtit de la présence de « champions peu charismatiques » et des entorses au règlement de la course. Bien qu'Henri Desgrange soit resté intransigeant sur le caractère individuel de la compétition, les victoires doivent beaucoup aux ententes entre coureurs du consortium La Sportive, puis de l'équipe Peugeot en 1922[50]. Le Tour connaît un éphémère regain d'enthousiasme en 1923 avec la victoire d'Henri Pélissier, l'un des coureurs français les plus populaires de l'époque[51].
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L'emprise de Desgrange sur la course n'est pas appréciée de tous, elle est même une cause de la dégradation de l'image du Tour de France à la fin des années 1920. En 1924, les frères Francis et Henri Pélissier abandonnent pour protester contre un règlement jugé trop sévère. Ils se livrent au journaliste Albert Londres, qui couvre le Tour pour Le Petit Journal. Ils lui décrivent les difficultés et la souffrance des coureurs du Tour de France, « en accentuant le côté dramatique de l'épreuve ». En titrant son article « Les forçats de la route », Albert Londres rend cette expression et l'image qu'elle véhicule durablement populaires et fait découvrir au public une réalité peu connue[52],[53]. Henri Pélissier poursuit dans sa protestation contre Desgrange et son règlement trop strict en envoyant un courrier à différents journaux. L'Humanité s'en saisit et suit pour la première fois le Tour de France[54].
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Le Tour de France s'élance pour la première fois hors de la région parisienne en 1926 avec un départ à Évian, tout en effectuant une boucle similaire à celle des éditions précédentes. Henri Desgrange souhaite ainsi « réduire le temps entre la sortie des Alpes et l'arrivée à Paris. Les promenades en groupe ne signifient rien et finissent par lasser le public. » Ce nouveau parcours, le plus long de l'histoire du Tour avec 5 745 km, n'a pas l'effet escompté car un grand nombre d'étapes se terminent par un sprint massif du peloton. Afin d'y remédier, Desgrange invente l'année suivante une nouvelle formule : lors des étapes de plaine, les équipes s'élancent séparément. Les spectateurs ne comprennent pas l'enjeu et le déroulement de cette course. En 1928, il met en œuvre une nouvelle idée : chaque équipe est autorisée à faire appel à trois remplaçants après les Pyrénées afin de leur permettre de concurrencer l'équipe Alcyon qui domine la course. Six coureurs entrent ainsi en course à Marseille, et font l'objet d'un classement général séparé[55]. En d'autres occasions, Desgrange renonce à son idéal sportif pour maintenir l'intérêt de la course. Il paie par exemple des coureurs pour qu'ils accélèrent lorsqu'il estime que le peloton est trop lent[56]. En 1929, le Belge Maurice De Waele, malade, s'impose grâce à l'aide de ses coéquipiers de l'équipe Alcyon. Pour Henri Desgrange, « on fait gagner un cadavre[57]. » Le Tour et son règlement, qui interdit l'entraide, sont définitivement discrédités[58].
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Afin d'enrayer une certaine désaffection du public, Henri Desgrange décide de modifier en profondeur son règlement et bouleverse le mode de participation au Tour de France. Les marques de cycles sont supprimées pour laisser place aux équipes nationales. En contrepartie, L'Auto prend à sa charge les frais d'hébergement, de nourriture, de matériel, de soins et de massages pour les coureurs. Désormais, ces derniers contractent directement avec le Tour et sont tenus de signer une convention qui les lie à l'organisation de l'épreuve. L'Auto fournit en outre un vélo sans marque de couleur jaune à chacun de ces coureurs[59]. Pour l'édition 1930, cinq équipes nationales regroupant 40 coureurs sont présentes : l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France et l'Italie. Les autres coureurs forment la catégorie des « touristes-routiers », qui courent tous à leurs frais et sont désormais sélectionnés : quarante places sont réservées aux coureurs des années précédentes et vingt à des coureurs qui ont fait leurs preuves au cours de la saison[60]. Henri Desgrange intervient ainsi directement dans la sélection des coureurs. La formule des équipes nationales écarte de fait le Luxembourgeois Nicolas Frantz, pourtant double vainqueur du Tour. De même, il intervient auprès de la fédération belge pour écarter le tenant du titre, Maurice De Waele[59]. Il convainc le campionissimo Alfredo Binda de participer, moyennant une prime de départ, mais refuse la participation de Costante Girardengo qui, associé à Binda, aurait formé selon lui un duo invincible[61].
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Pour financer cette nouvelle formule, L'Auto trouve de nouvelles sources de revenus en mettant à contribution les villes qui participent par le biais d'une redevance en contrepartie de la publicité offerte et de l'activité générée pour l'hôtellerie et la restauration par la réception du Tour[62]. La caravane publicitaire est également créée. L'idée originale est attribuée à Marc Thevenin, directeur de la publicité des chocolats Menier, qui lance un véhicule de la marque sur les routes du Tour de France 1928 pour suivre le peloton et distribuer des produits au public. La caravane lancée en 1930 est composée de six véhicules qui précèdent la course. Les entreprises y participant rémunèrent L'Auto, notamment par des prix et des primes. C'est ainsi qu'est créé un « embryon » de grand prix de la montagne : les chocolats Menier attribuent 5 000 francs au coureur passant le premier au sommet des sept grands cols du Tour. En 1931, Henri Desgrange décide d'organiser lui-même cette caravane publicitaire[63]. Elle s'intègre rapidement dans le Tour de France et se développe[59]. Elle « préfigure […] l'idéal social de la consommation de masse » et transforme le Tour des années 1930 en « un véritable défilé de véhicules[64]. »
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L'adhésion du public à la formule des équipes nationales est générale et suscite un véritable regain d'intérêt. Les victoires de l'équipe de France enthousiasment les spectateurs et projettent l'image d'une France unie. Les coureurs Français s'imposent cinq fois successives de 1930 à 1934, alors qu'Henri Pélissier avait été le seul vainqueur français depuis 1919[65].
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Les équipes nationales sont également créées dans un contexte de montée des nationalismes en Europe et accroissent les enjeux nationaux et le chauvinisme dans le Tour de France[63]. Après les cinq victoires françaises, les Belges Romain Maes et Sylvère Maes s'imposent en 1935 et 1936. Afin de contrer l'équipe belge, jugée supérieure aux autres lors des contre-la-montre par équipes, les étapes disputées sous cette forme sont moins nombreuses en 1937. La rivalité entre Belges et Français lors de cette édition se conclut par le retrait de l'équipe belge après de nombreux incidents, à l'image de la pénalité infligée à Sylvère Maes, porteur du maillot jaune, car il avait été attendu et aidé par des individuels belges à la suite d'une crevaison[66]. En Italie, Benito Mussolini suit avec intérêt les succès des champions italiens. En 1937, il pousse Gino Bartali à participer au Tour de France à des fins de propagande pour son régime, bien que ce dernier ne soit cependant pas fasciste, en étant plutôt reconnu pour sa foi catholique, au point d'être surnommé « Gino le pieux » ou « le mystique[67] ». Alors que les journaux de la SFIO et du Parti communiste, Le Populaire et L'Humanité, se montraient jusque-là « peu favorables » au Tour, ils s'y intéressent à partir de 1936, tandis que des grévistes du Front populaire saluent le passage de la course[68]. La guerre d'Espagne rejaillit également sur le déroulement du Tour. En 1937 et 1938, six coureurs espagnols s'engagent dans la compétition afin d'y représenter la République espagnole, dont Julián Berrendero et Mariano Cañardo, vainqueurs d'étapes dans les Pyrénées en 1937[69].
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Durant cette période, le Tour de France voit sa popularité croître. Avec le développement de sa couverture médiatique, le Tour de France devient le « pain quotidien médiatique au mois de juillet pour les Français[70]. » Alors qu'au cours de la décennie précédente, le public se concentre principalement dans les villes et sur les sommets, le Tour dans les années 1930 attire une foule importante sur l'ensemble de son parcours, jusqu'à représenter selon les estimations le quart de la population française d'alors, soit 10 millions de spectateurs[71]. Ce regain de popularité profite en premier lieu à L'Auto, dont les ventes augmentent et atteignent un maximum en 1933 avant de baisser par la suite[72]. Durant les années 1930, L'Auto n'est cependant plus seul à profiter du succès du Tour. Toute la presse consacre une ou plusieurs pages au Tour. Le principal concurrent de L'Auto est Paris-Soir, qui se développe en publiant des reportages photographiques. Grâce à sa vitesse de parution, Paris-Soir paraît le soir même de l'étape et relate la course avant L'Auto, qui ne paraît que le lendemain matin. Cet aspect de la concurrence des journaux est à l'origine en 1933 du décalage des arrivées d'étapes du début à la fin d'après-midi[73]. En 1929, le journaliste Jean Antoine, de L'Intransigeant, avec le soutien de la revue de sport Match, est le premier à réaliser des reportages radiodiffusés en dehors des studios. En 1930, l'ensemble des réseaux de radiodiffusion français retransmettent les quatre émissions quotidiennes. « Radio-course » apparaît en 1936, grâce au développement de la technologie sans fil : une voiture émettrice à l'arrière du peloton annonce la position de la course aux spectateurs[74]. Le Tour de France fait également l'objet de premiers reportages d'actualité filmés en 1931. Leur projection quotidienne à Paris commence l'année suivante[75].
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Le Tour de France 1939 s'achève un mois avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Les tensions sont déjà palpables entre les futurs belligérants : l'Allemagne et l'Italie de Gino Bartali sont ainsi absentes. De la même manière, les conscrits Jean-Marie Goasmat, Pierre Cogan et André Bramard n'obtiennent pas de permissions pour disputer l'épreuve[76].
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Malgré le début du conflit mondial, Henri Desgrange envisage toujours l'organisation du Tour en 1940. Il doit cependant renoncer en raison des zones militaires et donne alors rendez-vous à l'été 1941, mais malade, il meurt le 16 août 1940[77]. Pendant l'Occupation, les Allemands souhaitent que le Tour de France soit de nouveau organisé, afin de « rallier tout le peuple français » et de « légitimer leur pouvoir en autorisant à nouveau une grande manifestation publique », ce que Jacques Goddet, qui a succédé à Henri Desgrange, refuse. Ce projet est confié au journal collaborationniste La France socialiste et à son chef des sports, Jean Leulliot, ancien journaliste de L'Auto et directeur de l'équipe de France pendant le Tour 1937. Jacques Goddet ayant interdit l'usage du nom « Tour de France », une course appelée « Circuit de France » est disputée du 28 septembre au 4 octobre 1942, en sept étapes, dont le Belge François Neuville sort vainqueur[78]. En 1943, les industriels, déjà réticents en 1942, n'apportent pas leur soutien à La France socialiste et le Circuit de France n'est plus organisé. En 1943, Jacques Goddet crée le Grand Prix du Tour de France dont le classement est établi en comptabilisant les meilleurs résultats obtenus lors des principales épreuves[78]. À la fin de la saison, le vainqueur se voit remettre un maillot jaune. Comme les autres journaux ayant paru pendant l'Occupation, L'Auto voit ses biens confisqués et n'est plus publié à partir du 17 août 1944[79].
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Jacques Goddet, avec le soutien d'Émilien Amaury, créateur du Parisien Libéré, obtient néanmoins le droit de relancer un journal sportif mais sous un autre titre : L'Équipe paraît à partir du 28 février 1946. En juillet 1946, les journaux Sports, Miroir Sprint et Ce soir, sympathisants du Parti communiste français, lancent la Ronde de France, une course en cinq étapes de Bordeaux à Grenoble. Quelques jours plus tard, L'Équipe et Le Parisien Libéré donnent naissance à la course Monaco-Paris, également appelée la « Course du Tour »[77]. Sur fond de politique, chacun espère pouvoir reprendre l'organisation du Tour de France, dès que l'état du pays le permettra. En juin 1947, alors que les ministres communistes ont quitté le gouvernement un mois plus tôt, l'État confie au Parisien Libéré et à L'Équipe le soin d'organiser le Tour de France. La Grande Boucle reprend ainsi en juillet 1947. Jacques Goddet est désigné directeur de course et Félix Lévitan, chef des sports au Parisien, directeur-adjoint.
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Durant les années 1950, sous l'impulsion de Félix Lévitan, le parcours du Tour « s'affranchit du chemin de ronde », ce qu'Henri Desgrange n'avait pas osé faire. Il explore le centre de la France, le Massif central, et y conquiert un nouveau public qui ne voyait pas passer la course auparavant. La découverte de nouvelles ascensions, notamment le Mont Ventoux en 1951 relance l'attrait sportif de la course. Les premières arrivées en altitude se font l'année suivante, à l'Alpe d'Huez, à Sestrières et au Puy de Dôme[80]. Dans une Europe divisée en deux blocs, le Tour de France se développe à l'ouest en visitant régulièrement ses voisins italiens, suisses et belges[81]. L'ouverture du Tour de France vers l'étranger est un choix des organisateurs en partie contraint par la concurrence d'autres courses, comme celle de la Course de la Paix, épreuve phare en Europe de l'Est et créée en 1948. Réservée aux amateurs, elle accueille un peloton plus large que celui du Tour de France. En 1961, un pendant occidental à la Course de la Paix est créé : le Tour de l'Avenir, réservé lui aussi aux amateurs et couru par équipes nationales quelques heures avant les professionnels sur le même parcours que le Tour de France. La concurrence de la Course de la Paix poussera le Tour à adopter une formule « open » dans les années 1980. En 1954, un Tour d'Europe est organisé par Jean Leulliot. L'annonce de l'évènement incite le Tour de France à prendre pour la première fois son départ de l'étranger, à Amsterdam, en 1954. Le Tour d'Europe n'a cependant pas le succès escompté, en raison de l'absence des meilleurs coureurs. Jean Leulliot ne parvient par à organiser son épreuve l'année suivante, et L'Équipe, Le Parisien Libéré, La Gazzetta dello Sport et Les Sports rachètent les droits de la course pour en organiser une deuxième et dernière édition en 1956. Les Tours de France et d'Italie « englobent » le Tour d'Europe et prennent le nom officiel de « Tour de France et d'Europe » et « Tour d'Italie et d'Europe »[82],[83],[84].
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Les années 1950 voient le développement de la télévision. Elle arrive sur le Tour de France en 1948. L'arrivée au Parc des Princes lors de cette édition est l'occasion du premier reportage en direct hertzien de la télévision française. L'année suivante, des résumés d'étapes sont diffusés lors des premiers journaux télévisés, puis à partir de 1955, le résumé de l'étape du jour est proposé en soirée. Avec la progression de l'équipement des ménages, la télévision prend le relais de la presse écrite[85]. La progression de ce nouveau média ne se fait pas sans accroc. Enthousiaste à son arrivée, Jacques Goddet craint l'emprise grandissante de la télévision sur son spectacle. En 1957, l'intervention de l'État est nécessaire pour assurer la présence de la télévision sur la course, après le refus de la Radiodiffusion-télévision française (RTF) de payer une redevance revue à la hausse[86]. Dès 1959, les arrivées de certaines étapes sont retransmises en direct[87], en 1962, les dix derniers kilomètres de chaque étape[85], puis en 1964 chaque étape en intégralité[88]. La diffusion du duel entre Jacques Anquetil et Raymond Poulidor sur les pentes du Puy de Dôme en 1964 marque le début de la passion des Français pour le Tour de France télévisé[89].
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La diffusion du Tour à la télévision offre un nouveau support publicitaire pour les produits dont la consommation se développe à cette époque. Alors que la publicité est encore interdite à la télévision, les courses cyclistes permettent aux marques de s'offrir une présence à l'écran[90]. Ce phénomène est renforcé par la situation économique difficile de l'industrie de cycle. En effet, concurrencées par l'automobile et le cyclomoteur, de plus en plus de firmes disparaissent et avec elles les équipes qu'elles financent. Le champion italien Fiorenzo Magni est en 1954 le premier à recourir à une marque « extra-sportive ». Il est rapidement imité par l'ensemble des équipes en 1955 et 1956. Les sponsors « extra-sportifs » restent cependant absents du Tour. Jacques Goddet s'affirme encore en 1961 « résolument opposé aux équipes de marques dans l'état anarchique actuel des choses. » Il se résigne pourtant à les accueillir à partir de 1962 pour relancer l'intérêt sportif de la course, après une édition 1961 écrasée par l'équipe de France de Jacques Anquetil, et à laquelle Poulidor a refusé de participer pour ne pas avoir à se mettre au service de ce dernier. Les équipes nationales font un bref retour en 1967 et 1968, sans succès. Adoptée « à titre expérimental », la formule des équipes de marques est maintenue par la suite[91],[92].
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Le journal L'Équipe est en difficulté au milieu des années 1960 et racheté en 1965 par Émilien Amaury. L'organisation du Tour, devenue trop lourde pour le quotidien sportif et son associé Le Parisien libéré, est confiée à une société créée ad hoc en 1973, la Société d'exploitation du Tour de France, filiale du groupe Amaury. Jacques Goddet et Félix Lévitan restent à la tête de la course, bien que leur direction et leur vision archaïque soient critiquées. Durant les années 1960 et jusqu'aux années 1970, la situation économique du Tour se dégrade. Son organisation est déficitaire. Une relative désaffection du public est observée et la caravane se restreint considérablement. Les prix attribués aux coureurs demeurent inchangés, de sorte que leur valeur réelle diminue, ce qui mécontente le peloton. Le Tour de France semble subir les conséquences de la place croissante de l'automobile dans la société, aux dépens de la bicyclette[93]. Le peloton cycliste français est également en difficulté. Des sponsors se retirent, au point qu'il ne reste plus que quatre équipes professionnelles françaises en 1974[94].
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Le Tour de France parvient tout de même à se relancer au milieu des années 1970. Alors que les industries subissent la crise pétrolière, celle du cycle connaît un nouvel essor, grâce à une nouvelle mode partie de Californie au milieu des années 1960 et à l'émergence du mouvement écologique[95]. En s'éloignant des grands axes de circulation pour aller à la rencontre de la France paysanne, le Tour de France suscite l'intérêt du secteur agricole en 1974. Enfin, le Tour, spectacle gratuit et fête populaire, attire de nouveau la foule sur le bord des routes, probablement grâce à son « aspect fédérateur […] face à la crise économique et au changement de société[96] ». En 1975, les organisateurs opèrent une relance sportive, commerciale et touristique du Tour grâce à une nouvelle stratégie s'adressant aux spectateurs comme consommateurs et qui l'amène à devenir « promoteur de la France des loisirs et du tourisme ». Le classement du meilleur jeune, récompensé par un maillot blanc, et le maillot à pois de meilleur grimpeur sont introduits, et le Tour s'achève pour la première fois aux Champs-Élysées, où le président de la République Valéry Giscard d'Estaing remet son maillot jaune à Bernard Thévenet, qui met fin au règne d'Eddy Merckx. Félix Lévitan décrit les nouvelles priorités du Tour : « Nous voulons passer par les Alpes, par les Pyrénées, par le Massif central et terminer à Paris ». La course offre une promotion aux stations balnéaires et de sports d'hiver du pays. Neuf stations de sports d'hiver sont ainsi visitées en 1975. Le promoteur immobilier Guy Merlin devient un partenaire important. Jusqu'en 1982, le Tour fait régulièrement étape dans des stations où il mène des projets immobiliers. Un contrat d'exclusivité est même signé en 1978. Avec le retour des sponsors, la caravane reprend de l'ampleur, et le Tour de France redevient bénéficiaire à partir de 1976[97].
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Le tournant commercial pris par le Tour de France est toutefois critiqué. L'importance prise par la télévision bouleverse le déroulement de la course : l'intérêt d'un passage à l'écran pour un sponsor d'équipe pousse des coureurs à chercher avant tout à passer à la télévision. Un retour aux équipes nationales est évoqué. Les nouvelles priorités du parcours multiplient les transferts entre villes et hôtels, au point que les coureurs improvisent une grève à Valence d'Agen en 1978. Quelques aménagements sont décidés en 1979, notamment sur l'horaire de départ des étapes, mais les priorités restent les mêmes et le Tour est amené à prendre encore davantage d'ampleur dans les années qui suivent[98].
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Les années 1980 et 1990 sont une période d'internationalisation et de croissance du Tour de France.
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Au début des années 1980, l'organisation du Tour de France cherche à élargir son audience et à trouver de nouveaux adversaires aux coureurs d'Europe de l'Ouest (les vainqueurs du Tour de France ne sont alors tous issus que de sept pays de cette région), et particulièrement à Bernard Hinault qui domine la compétition. L'idée d'un Tour « open », c'est-à-dire ouvert aux amateurs, est lancée par Félix Lévitan en 1982. Elle se réalise l'année suivante, moins ambitieuse toutefois que ce qu'imaginait ce dernier. Alors que le but de ce projet est de faire participer les coureurs d'Europe de l'Est, ceux-ci en sont empêchés par leurs dirigeants politiques. Une seule équipe amateur participe finalement au Tour de France 1983 : l'équipe de Colombie, qui révèle le grimpeur Luis Herrera, deux fois vainqueur du classement de la montagne. Au lieu de s'ouvrir à l'Est, le Tour élargit son horizon à l'ouest, avec l'arrivée en 1986 d'une équipe américaine, et d'un premier vainqueur américain, Greg LeMond. Si aucun coureur amateur d'Europe de l'Est ne participe au Tour, l'ouverture progressive de certains pays permet à des athlètes de devenir professionnels en Europe de l'Ouest. En 1987, le Tour fait un pas vers l'Est en partant de Berlin-Ouest. Cette édition marque tout de même la volonté d'internationaliser le Tour. Il faut attendre la chute du mur de Berlin puis la fin du pacte de Varsovie pour voir participer en nombre des coureurs d'Europe de l'Est[99],[100].
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La période voit le Tour de France devenir une « gigantesque machine économique[101] ». Son suivi médiatique, ses recettes, son budget croissent, et sa place dans le cyclisme devient hégémonique. Ces évolutions sont pour partie liées à une stratégie des organisateurs du Tour. Ceux-ci changent d'ailleurs à la fin des années 1980. En 1988, Jean-François Naquet-Radiguet remplace Félix Lévitan, avec l'objectif de « moderniser » le Tour. Il signe des contrats avec de nouveaux diffuseurs et insuffle une nouvelle stratégie commerciale, poursuivie par son successeur Jean-Marie Leblanc, qui le remplace dès l'année suivante. Il s'agit de débarrasser le Tour de son image de « foire commerciale », et de s'appuyer sur un nombre restreint de sponsors plus importants, formant un « club des partenaires ». Ces politiques permettent au Tour de tripler son budget entre 1988 et 2003, grâce à une forte augmentation des droits télévisés et des recettes publicitaires. La Société du Tour de France devient en 1993, une filiale d'Amaury Sport Organisation[102].
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Le Tour de France, déjà doté d'un prestige plus important que les autres courses depuis plusieurs décennies, acquiert une position hégémonique. Certains coureurs axent leur saison sur le Tour de France, et délaissent d'autres compétitions majeures du calendrier. Cette stratégie est initiée par Greg LeMond. Il est ensuite imité par Miguel Indurain, quintuple vainqueur entre 1991 et 1995, Lance Armstrong, détenteur du record de victoires avec sept succès de 1999 à 2005 jusqu'à son déclassement en 2012, ainsi que d'autres coureurs ayant eu l'objectif de gagner le Tour. Bernard Hinault est ainsi le dernier lauréat de la « grande boucle » à avoir remporté plus d'une victoire sur une classique dite « monument[Note 3] » (jusqu'à la victoire en 2018 sur Milan-San Remo de Vincenzo Nibali, vainqueur auparavant du Tour de France 2014 et du Tour de Lombardie 2015 et 2017). Les championnats du monde et les Tours d'Italie et d'Espagne souffrent aussi de la concurrence du Tour. La simple participation au Tour devient une motivation essentielle pour les sponsors d'équipe. Le nombre d'équipes candidates au Tour de France est croissant. En 1989, l'Union cycliste internationale instaure un système de sélection, basé sur le classement mondial par équipes, permettant aux mieux classées d'entre elles de participer automatiquement. Le nombre d'invitations laissées à la discrétion des organisateurs est faible, et les déceptions sont fréquentes, avec des conséquences sur le financement voire la survie des équipes écartées[103].
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En 2007, Christian Prudhomme, ancien journaliste et commentateur du Tour sur France 2, devient le directeur du Tour après trois années de collaboration avec Jean-Marie Leblanc. À la sortie d'une période gangrenée par le dopage (entre l'affaire Festina, le déclassement de Floyd Landis et quelques années plus tard les révélations sur Lance Armstrong), il souhaite redorer le blason du Tour et du cyclisme en général en renforçant les contrôles sur l'épreuve[104],[105].
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Afin de renouveler l'épreuve et la moderniser, Prudhomme et ses équipes apportent quelques innovations permises par les nouvelles infrastructures et les nouvelles technologies. Tout d'abord, le parcours visite plus souvent les massifs dits intermédiaires comme le Jura ou les Vosges afin de les traiter comme des étapes de montagne décisives. Cela passe également par la découverte de nouvelles routes et de nouvelles ascensions, dans tous les massifs. Le rôle du directeur de course, occupé par Jean-François Pescheux jusqu'en 2013 puis par Thierry Gouvenou depuis 2014 prend toute son importance. C'est sous la direction de Prudhomme que des ascensions comme le Port de Balès, la Hourquette d'Ancizan, les Lacets de Montvernier, le col du Grand Colombier ou la Planche des Belles Filles acquièrent une notoriété auprès des cyclistes du monde entier[106].
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Par ailleurs, il souhaite également rendre la course plus palpitante et retarder le suspense au plus près de Paris, tout en répartissant au mieux les difficultés sur l'ensemble de la course. Il propose des Tours avec des premières semaines très corsées, avec des étapes de moyenne montagne, ou des étapes de "classiques" en empruntant de nombreuses côtes (dans le style de la Flèche wallonne ou de Liège-Bastogne-Liège) ou des secteurs pavés (ceux du Paris-Roubaix notamment). Et sur les fins de Tours, dès 2009, l'épreuve propose ponctuellement une étape de montagne la veille de l'arrivée sur les Champs-Élysées, ce qui n'avait jamais été fait auparavant. En contrepartie, le nombre d'étapes contre-la-montre, et leur kilométrage, diminue sensiblement.
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Le Tour suit également les nouvelles innovations technologiques et passe à une diffusion en haute définition en 2008[107]. Des images de drones, pour valoriser les monuments, apparaissent dès 2013[108]. En 2014, ce sont des caméras embarquées (les GoPro) sur les vélos qui arrivent sur la course[109]. Puis en 2015, un partenariat avec Dimension Data permet aux spectateurs de suivre la course de façon inédite au moyen de données collectées en temps réel[110]. En 2016, c'est l'apparition de caméras thermiques visant à lutter contre les vélos équipés de moteurs électriques qui marque l'épreuve[111]. Et en 2017, le Tour marque un pas décisif pour sa médiatisation car pour la première fois, toutes les étapes sont retransmises en intégralité du départ à l'arrivée[112]. Le Tour est également présent sur Internet et les réseaux sociaux comme Facebook[113] ou Twitter[114], très populaires dès le début des années 2010.
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Le Tour de France assume également un rôle de promotion des territoires[115]. Prudhomme fait du Tour de France une vitrine touristique pour les régions intéressées, ce qui amène à des départs de l'étranger plus nombreux. Sous sa direction, le Tour partira plus de fois de l'étranger que de l'hexagone[Note 4]. Il arrive désormais que l'épreuve ne "traverse" plus une zone, mais y passe deux voire trois jours. C'est notamment le cas pour les Grands Départs et pour des étapes de montagne, qui permettent de valoriser une partie d'un massif sur plusieurs étapes. Du fait de la popularité du Tour et des retombées économiques qu'il engendre, l'organisation revendique plus de 260 candidatures annuelles pour recevoir une étape[116]. Ces candidatures proviennent à la fois de villes mais aussi de communautés de communes, de départements voire de régions entières. Il n'est pas rare que certaines étapes prennent place intégralement dans un seul département[117],[118].
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C'est durant cette période que le Tour fête sa 100e édition en 2013, avec un Grand Départ inédit de Corse, seule région de France métropolitaine que la course n'a jamais visité. La même année, l'étape des Champs-Élysées connaît une modification importante en incluant dans le circuit final le tour de l'Arc de Triomphe. Initialement prévue pour fêter la centième édition, l'expérience a été renouvelée l'année suivante pour être conservée définitivement.
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En 2019, pour la première fois de son histoire, une étape du Tour est arrêtée (au col de l'Iseran) avant son terme (à Tignes) par un éboulement. Cette année-là, le Colombien Egan Bernal devient le premier coureur sud-américain vainqueur du Tour, il est également le plus jeune lauréat de l'épreuve depuis le Tour 1909. L'année suivante, l'édition 2020 est reporté en raison de la pandémie de Covid-19 et part de Nice le 29 août pour se terminer le 20 septembre à Paris. Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Tour n'a pas lieu pendant le mois de juillet, ce qui en fait sa spécificité, comme c'est le cas pour toutes les autres éditions. C'est aussi la première fois de son histoire que le Tour de France se déroule au mois de septembre.
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Logo de 1990 à 1997
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Logo de 1997 à 2003
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Logo de 2003 à octobre 2018[Note 5].
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Logo adapté pour la centième édition du Tour en 2013.
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Logo depuis octobre 2018, utilisé à partir de l'édition 2019.
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Le dopage est présent dans le cyclisme depuis la fin du XIXe siècle[119]. Jusqu'aux années 1950, il n'est pas un sujet d'inquiétude majeur et est « traité de façon cursive ou humoristique », bien que Desgrange s'en émeuve. Les consommations de produits par les coureurs ont été décrites par Albert Londres en 1924 dans son article Les forçats de la route. La lutte antidopage commence sur le Tour de France en 1966, après plusieurs incidents durant les années précédentes. Elle provoque une grève des coureurs conduite par Jacques Anquetil. Après le décès de Tom Simpson sur les pentes du mont Ventoux en 1967, des coureurs tirés au sort sont contrôlés à chaque fin d'étape à partir de 1968. Plusieurs affaires spectaculaires ébranlent le Tour à partir de la fin des années 1970 (mise hors course de Michel Pollentier, déclassement de Joop Zoetemelk, mise en cause de Pedro Delgado). Durant les années 1990, l'arrivée massive de l'EPO modifie la physionomie de la course, en particulier lors des années de domination de Miguel Indurain, puis de Bjarne Riis (dont la victoire en 1996 est entachée d'un dopage avoué).
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L'« affaire Festina » qui ébranle le Tour de France 1998 constitue un tournant dans la perception du dopage par le public[120] et dans l'image du Tour de France[121]. Elle révèle l'« ampleur du dopage[122] » et le passage « d'un dopage artisanal à un dopage industriel, avec pour produit-phare l'EPO[123] ». Depuis, des affaires de dopage touchent le Tour et ses principaux coureurs chaque année. La lutte traditionnelle (contrôles antidopages) se double dans les années 2000 d'une politique policière d'interventions en raison d'infraction sur les produits stupéfiants.
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En 2006, Floyd Landis est le premier vainqueur du Tour à être déclassé pour dopage, mais les exploits de Lance Armstrong, qui remporte sept fois le Tour de 1999 à 2005 en écrasant la concurrence, sont l'objet d'une « suspicion permanente »[124]. Les journalistes se saisissent du sujet et révèlent des témoignages confirmant les pratiques dopantes d'Armstrong, ainsi que des contrôles positifs[Note 6]. En août 2012, l'Agence américaine antidopage prononce à l'encontre de Lance Armstrong une suspension à vie et le déchoit de ses sept titres pour plusieurs violations du Code mondial antidopage. La perte de ses titres est confirmée par l'UCI le 22 octobre 2012, et il n'est pas remplacé au palmarès de la course. En 2011, Alberto Contador prend le départ du Tour alors que le Tribunal arbitral du sport n'a pas encore statué sur le contrôle antidopage positif dont il a fait l'objet lors de l'édition précédente qu'il a remportée. Le 6 février 2012, Contador est finalement déclassé. De 1999 à 2011, neuf victoires sur quatorze tours, ont donc été annulées (en outre celle de Bjarne Riis en 1996, avait été rayée du palmarès en 2007, avant d'être rétablie, le 4 juillet 2008, avec une mention de ses aveux de dopage).
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De 1903 à 1939, le Tour de France est organisé par L'Auto et est dirigé par Henri Desgrange, directeur de ce journal sportif. Après la guerre, le comte de Dion cède ses actions de L'Auto à Victor Goddet, administrateur financier du Tour de France à ses débuts. À la mort de ce dernier en 1926, son fils aîné Maurice Goddet se voit léguer la majorité des actions du journal, cependant qu'Henri Desgrange reste le patron du Tour. Il prend sous son aile le deuxième fils de Victor Goddet, Jacques, qui suit son premier Tour en 1928 après être entré au journal L'Auto, afin de l'amener à prendre sa succession[125]. À la Libération, L'Auto est interdit de paraître et ses biens, dont le Tour de France, sont mis sous séquestre par l'État. La course est cédée à la Société du Parc des Princes, dirigée par Jacques Goddet, qui a succédé à Desgrange à la tête de L'Auto. Celui-ci confie l'organisation du Tour à L'Équipe, nouveau quotidien sportif qu'il dirige, et au Parisien libéré. Goddet reste à la tête du Tour de France jusqu'en 1987. De 1962 à 1987, il a pour adjoint Félix Lévitan, chef du service sportif du Parisien libéré. En 1965, les Éditions Philippe Amaury, propriétaires du Parisien libéré, achètent L'Équipe. Ce groupe de presse devient ainsi propriétaire du Tour de France, toujours organisé par L'Équipe et Le Parisien libéré jusqu'en 1973. En 1973, cette organisation est confiée à une filiale du groupe, la Société d'exploitation du Tour de France. Celle-ci devient en 1993 une branche d'Amaury Sport Organisation, filiale du Groupe Amaury spécialisée dans l'organisation d'évènement sportifs[126]. La Société du Tour de France se fond ensuite dans ASO, pour en devenir le département cyclisme[127]. Après les brefs passages de Jean-François Naquet-Radiguet (1987) et Xavier Louy (1987-1988), Jean-Marie Leblanc devient directeur du Tour en 1989. Christian Prudhomme lui succède en 2007.
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Henri Desgrange, 1914
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Jacques Goddet, 1954
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Félix Lévitan, 1978
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Jean-Marie Leblanc, 1997
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Christian Prudhomme, 2006
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Créé pour porter un coup fatal au Vélo, journal concurrent de L'Auto, le Tour de France est depuis ses débuts un « spectacle sportif à visée commerciale »[128]. L'accès gratuit pour les spectateurs lui assure une affluence importante, ce qui attire les annonceurs. Le Tour de France tire ses profits de trois sources : le prix payé par les collectivités pour être villes-étapes, le sponsoring de sociétés qui font leur publicité à travers le Tour de France, et les recettes liées à la relation ou la retransmission de la course : ventes de L'Auto puis de L'Équipe, droits de retransmission télévisée aujourd'hui[129].
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Le budget du Tour de France et ses évolutions ne sont pas connus avec précision, la société qui l'organise ne publiant pas ses comptes. Plusieurs auteurs ont toutefois effectué des estimations. D'après ces derniers, ainsi que des déclarations de Félix Lévitan, le Tour « ne commencerait à devenir en lui-même profitable qu'à partir de la seconde moitié des années 1970[130]. » Après avoir fortement augmenté à partir des années 1950, le chiffre d'affaires du Tour a « explosé » dans les années 1980, étant multiplié par dix en vingt ans. Cette hausse est due pour un tiers aux droits des retransmissions télévisées, devenus au début des années 2000 la principale source de revenus. Ceux-ci ont supplanté les recettes issues du sponsoring et de la publicité, qui ont représenté les deux tiers du chiffre d'affaires des années 1950 à la fin des années 1980. Ces recettes publicitaires ont toutefois continué à augmenter[131]. Sous la direction de Jean-François Naquet-Radiguet puis de Jean-Marie Leblanc à la fin des années 1980, la nouvelle stratégie commerciale du Tour l'a amené à s'appuyer sur un nombre restreint de sponsors, formant un « club des partenaires ». Au premier rang de ceux-ci figure le Crédit lyonnais, sponsor du maillot jaune depuis 1987. La caravane publicitaire du Tour est « le meilleur symbole de la dimension commerciale » de la course. Créée en 1930 pour être une nouvelle source de revenus lors de la création des équipes nationales, elle est formée par des véhicules publicitaires précédant les coureurs sur le parcours et distribuant des objets publicitaires ou des échantillons[132]. Enfin, les recettes issues des villes-étapes, qui existent depuis 1930, croissent depuis les années 1970, bien que leur part dans le chiffre d'affaires ait baissé depuis (jusqu'à 5 % en 2003, contre 40 % en 1952)[131].
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Créé en 1903 par le quotidien sportif parisien L'Auto, le Tour est un excellent laboratoire pour les médias hors presse du XXe siècle. Le premier reportage radiophonique en direct a été réalisé par Jean Antoine et Alex Virot en 1930. Dès lors, la radio s’impose sur le journal, qui ne peut donner les résultats que le lendemain matin. Les actualités cinématographiques ne furent jamais de véritables concurrents, car elles diffusaient toujours les étapes avec plusieurs jours de décalage. La télévision est présente sur la route du Tour dès la fin des années 1940 mais doit expérimenter toutes sortes de moyens afin d’assurer un reportage correct de la course. Le premier reportage en direct d’un sommet alpin se limita en effet à un plan fixe du passage du col. Le reportage reprit deux heures plus tard avec un plan fixe de la ligne d’arrivée.
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Il faut attendre les années 1960 pour assister à des reportages télévisés en direct faisant véritablement pénétrer le téléspectateur au cœur de la course, grâce à des caméras embarquées sur des motos relayées par avion ou hélicoptère (dès 2013, un drone est utilisé pour approcher au plus près les monuments historiques sur la route du Tour). Ainsi, on peut définir trois âges médiatiques pour le Tour : le journal papier de 1903 aux années 1930, puis la radio des années 1930 au début des années 1960, enfin la télévision depuis le début des années 1960. Depuis 1997, les retransmissions du Tour de France par France Télévisions sont réalisées par Jean-Maurice Ooghe. Les journaux papier, L’Équipe en tête, n’abdiquent pas face à la montée en puissance de la radio et de la télévision, mais la description pure de l’étape laisse progressivement la place à des points de vue décalés. Antoine Blondin excelle dans ce genre.
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L'année 2017 marque un tournant pour l'histoire de l'épreuve, puisque pour la première fois, toutes les étapes seront retransmises en direct et en intégralité[133]. Jusqu'alors, seules quelques étapes avaient ce privilège, notamment les étapes de montagne. Les autres étapes voyaient leur retransmission commencer durant l'après-midi, une à deux heures après le départ de l'étape.
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Selon le journaliste Samuel Douhaire, la mainmise progressive de la télévision sur le Tour au détriment de la presse écrite, l'augmentation constante des retransmissions en direct et le fantasme d'ubiquité qu'elles impliquent, « ont sans doute asséché l'imaginaire des écrivains amateurs de la petite reine[134] ».
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Les premières éditions du Tour de France se couraient, soit individuellement, soit par équipes de marque. Les sponsors de l'époque étaient les fabricants de cycles (Peugeot, Alcyon, La Française…). L'entraide entre équipiers était cependant formellement interdite.
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En 1927, afin d'apporter plus d'animation à la course, Henri Desgrange crée un système de départs séparés. Chaque équipe part de 15 minutes en 15 minutes. Cette formule, qui favorise les grosses équipes et légalise l'entraide, sera reconduite l'année suivante. Pour augmenter les chances de voir une victoire française, Henri Desgrange autorise également la participation d'équipes régionales en 1928.
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Mais le public ne s'y retrouve plus. En 1929, Desgrange supprime les départs séparés. L'entraide entre équipiers est officiellement de nouveau interdite, mais dans les faits, impossible à faire respecter, comme en témoigne la victoire de Maurice De Waele. Depuis la seconde édition (en 1904), la direction de la course doit également gérer les nombreux conflits entre marques, et des tentatives de tricherie.
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Aussi, en 1930, la direction de la course change radicalement le règlement, et regroupe les cyclistes professionnels en équipes nationales. Les frais sont pris en charge par les organisateurs, bicyclettes incluses. Certains « touristes-routiers », qui couraient alors en individuels, sont regroupés en équipes régionales.
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Après guerre, équipes nationales et équipes régionales sont toujours au départ. Ce mode de fonctionnement continuera jusqu'en 1961.
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Dans les années 1960, la direction du Tour de France semble hésiter : équipes de marque de 1962 à 1966, puis équipes nationales en 1967 et 1968. Mais en 1969, c'est finalement le retour aux équipes de marque, telles qu'on les connaît aujourd'hui.
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De nos jours, vingt-deux équipes de marque, participent chaque année au Tour de France. Avant 1987, les équipes étaient composées de dix coureurs et jusqu'à quatorze coureurs parfois. On a ensuite été habitué à voir neuf coureurs par équipe de 1987 à 2017. L'UCI a décidé de réduire le nombre de coureurs à huit en 2018.
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Depuis 1989, un système de sélection instauré par l'Union cycliste internationale (UCI), basé sur le classement mondial par équipes, permet aux mieux classées d'entre elles de participer automatiquement[135]. Depuis 2005 et la création par l'UCI de l'UCI World Tour (appelé à l'origine UCI ProTour), les équipes faisant partie de cette division mondiale du cycliste participent automatiquement aux courses les plus importantes, dont le Tour de France. Elles sont dix-huit en 2014, laissant aux organisateurs du Tour quatre places à offrir parmi les équipes continentales professionnelles (deuxième division).
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Le maillot jaune du leader du classement général est l’un des plus emblématiques symboles du Tour de France. La couleur jaune rappelle celle du journal L'Auto, créateur de l’épreuve. La signature d’Henri Desgrange, le fameux HD, orne ce maillot après une parenthèse de quelques années seulement où cet usage fut oublié.
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Ce maillot distinctif est créé en 1919, en plein Tour. C’est au départ de Grenoble (11e étape), le 19 juillet 1919, qu’Eugène Christophe est revêtu du tout premier maillot jaune de l’histoire.
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Le classement général au temps étant le classement le plus important, le cycliste y occupant la première place, même s'il est également en tête d'autres classements, porte le maillot jaune. Le second du classement par points, de la montagne ou des jeunes porte alors, par délégation, le maillot vert, à pois ou blanc.
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Le classement par points consistait initialement en l’attribution d’un nombre de points décroissant aux premiers coureurs de chaque étape. C’est de cette façon que le classement général était établi entre 1905 et 1912, lorsqu'il remplaça brièvement le classement au temps.
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Le classement par points est recréé en 1953. Il met l’accent sur les arrivées aux sprints. Afin d’étoffer ce classement, des sprints intermédiaires ponctuent les étapes. Ces sprints intermédiaires donnaient quelques points aux trois premiers, jusqu'en 2011 où il n'y a qu'un sprint intermédiaire par étape récompensant les 15 premiers coureurs. Les étapes de montagne n’attribuent que peu de points pour ce classement, tandis que les étapes de plaine, avec arrivée fréquente au sprint, sont plus richement dotées. C’est bien un classement du meilleur sprinteur et pas un classement par points en usage lors des premières éditions du Tour. Un maillot vert identifie dans le peloton le leader de ce classement, ou le second, au cas où le leader de ce classement est également le porteur du maillot jaune. Le maillot vert spécifique est en usage depuis la création du classement par points, en 1953, sauf lors du Tour de France 1968 où il fut rouge.
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Le classement du meilleur grimpeur est créé en 1933. Chaque col, selon sa difficulté, rapporte des points, que l’on additionne afin de dresser ce classement. Les cols les plus difficiles sont classés « hors catégorie », les autres en 1re, 2e, 3e puis 4e catégorie. Un maillot blanc à pois rouges identifie dans le peloton le leader de ce classement, ou le second, au cas où le leader de la montagne est également le porteur du maillot jaune. Si le Grand Prix de la montagne est créé dès 1933, le maillot spécifique à pois rouges n’apparaît qu’en 1975.
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Le classement du meilleur jeune est disputé par les plus jeunes coureurs (25 ans maximum). Le meilleur d'entre eux au classement général revêt un maillot blanc (ou le second si le leader du classement des jeunes est également le porteur du maillot jaune). Il fut créé en 1975, et fut supprimé de 1989 à 1999, puis réapparaît dans les pelotons depuis 2000.
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Un classement par équipes prenant en compte les temps des trois premiers arrivés à l’étape. Ce classement était jadis signalé par le port d’une casquette jaune par tous les membres de l’équipe. Cet usage de la casquette jaune est aujourd’hui perdu à cause de l'obligation du port du casque et depuis le Tour 2006 la meilleure équipe est signalée par un dossard jaune. Depuis 2012, en plus du dossard jaune, les membres de l’équipe en tête de ce classement peuvent également se signaler par le port d’un casque jaune, rappelant ainsi l'époque où l'équipe leader portait des casquettes jaunes, ce casque jaune n’est toutefois pas obligatoire.
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Un challenge de la combativité, aux règles de classements mouvantes, récompense à chaque étape le coureur le plus combatif. Un jury décerne ce challenge. Le combatif du jour précédent est signalé en course par un dossard rouge. En fin de Tour, un Super combatif (c'est-à-dire le coureur ayant été le plus combatif pendant toute l'épreuve) est désigné. Ce prix n'est pas décerné à la suite d'une étape contre-la-montre, ni à l'issue de la dernière étape.
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Les souvenirs Henri-Desgrange et Jacques-Goddet sont des récompenses dotées qui sont liées à la fois à un grand directeur du Tour, et à un col célèbre : le souvenir Henri-Desgrange est décerné au premier coureur passant au col du Galibier, tandis que le souvenir Jacques-Goddet est attribué au coureur arrivant en tête au col du Tourmalet. Le souvenir Henri-Desgrange est décerné depuis 1947, tandis que le souvenir Jacques-Goddet est décerné depuis 2001.
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Dans le cas où le col du Galibier n'est pas programmé, le souvenir Henri-Desgrange est attribué au coureur passant en tête à l'ascension la plus élevée du Tour (à la manière de la Cima Coppi dans le Tour d'Italie), sauf s'il s'agit du Tourmalet où le souvenir Jacques-Goddet est déjà décerné. C'est donc la deuxième ascension la plus haute du Tour qui décerne le souvenir Henri-Desgrange (en 2010, comme le Tourmalet fut gravi deux fois, le Tourmalet décernait les deux souvenirs puisqu'il était également le sommet le plus élevé du Tour).
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Une série de classements annexes a vu le jour dans les années 1950 et furent abandonnés à la fin des années 1960 ou 1970, comme le Prix du coureur le plus malchanceux (1956), le Prix du coureur le plus élégant (1956), le Prix Alex-Virot (1958), le Prix du coureur le plus aimable (1963) et le Prix du coureur le plus loyal.
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En 1968, un maillot blanc dit « du combiné » est attribué au coureur le mieux classé dans tous les autres classements, le classement général, le classement par points, le classement de la montagne et de 1984 à 1989 le classement des sprints intermédiaires. De 1975 à 1979, le classement disparaît temporairement mais est réintroduit en 1980 et ce jusqu’en 1982. Il est réintroduit une dernière fois en 1985, cette fois sous la forme d'un maillot mondrian, avant de disparaître définitivement en 1989.
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En vigueur dans les années 1980, le maillot rouge servait à distinguer le leader des sprints catchs. Il a été porté entre 1983 et 1990. Certains grands noms l'ont porté, comme Gilbert Duclos-Lassalle et Jacques Hanegraaf.
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Un classement du centenaire fut mis en place en 2003 en additionnant des places obtenues lors des étapes de 1903, c’est-à-dire : Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Paris. Il fut remporté par Stuart O'Grady.
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Les bonifications sont des secondes retirées au classement général par rapport au classement des étapes. Ainsi, le vainqueur d'une étape voit son temps au classement général réduit de dix secondes ; il en résulte que si son temps général était de 12 heures de course, il ne sera plus que de 11 heures 59 minutes et 50 secondes. Le coureur arrivé deuxième de l'étape bénéficie de six secondes et le troisième de quatre secondes.
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L'usage des bonifications a évolué dans le temps. En 1923, 2 minutes de bonifications sont attribuées au vainqueur de chaque étape. L'année suivante, en 1924, l'avantage est porté à 3 minutes pour chaque vainqueur. En 1931, la bonification passe à 3 minutes pour le vainqueur d'étape, s'il s'impose avec au moins 4 minutes d'avance. L'année suivante, elle passe à 4 minutes pour le vainqueur, 3 minutes pour le deuxième et ainsi de suite.
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À partir de 1934, des bonifications au sommet de chaque col sont attribuées au coureur qui passe en tête d'un col. Celle-ci est égale à son avance sur le deuxième.
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À partir de 2018, des bonifications en temps (trois, deux et une secondes) sont attribuées aux trois premiers coureurs lors de sprints intermédiaires situés entre huit et trente kilomètres de l'arrivée. Des bonifications sont aussi attribuées aux trois premiers coureurs ayant fini l'étape (dix, six et quatre secondes).
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En 2014, 2,035 millions d'euros de primes sont distribués aux coureurs du Tour de France, dont 450 000 euros pour le vainqueur. Ce prix du lauréat n'a pas changé depuis 2006. Lors du premier Tour de France, en 1903, le total des primes était de 20 000 francs or, dont 3 000 pour le vainqueur[136]. En monnaie constante, la prime au vainqueur a ainsi été multipliée par 40, et la prime moyenne par coureur par 13[137]. Ces primes ont baissé jusqu'aux années 1920, et ont connu une première forte hausse « au début des années 1930, à la suite de l'introduction de la caravane et du financement de divers prix par des sponsors ». Le prix du vainqueur augmente à nouveau fortement à la fin des années 1980 : il est multiplié par dix en quelques années. Il stagne depuis. Cette deuxième hausse importante est concomitante à celle du chiffre d'affaires du Tour. Elle est nettement supérieure à la hausse du gain moyen du coureur du Tour : ainsi, en 2000, le vainqueur perçoit une prime représentant 25 fois le gain moyen, alors qu'il gagnait huit fois plus en 1980.
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Cette hausse importante des primes et sa concentration sur le vainqueur doit à l'environnement concurrentiel du Tour de France. L'accroissement de l'audience télévisée des spectacles sportifs et des droits de retransmission concerne le Tour mais aussi les grandes courses avec lesquelles il est en concurrence. Augmenter les prix, et particulièrement celui du vainqueur, a pour but d'attirer les meilleurs coureurs et de les inciter à se battre pour la première place, assurant ainsi le spectacle[138].
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Bien que les primes soient attribuées individuellement, les coureurs d'une même équipe se répartissent collectivement leurs gains depuis la fin des années 1940. Ce fonctionnement incite les coureurs à aider leurs coéquipiers à obtenir de bons résultats, quitte à sacrifier leurs propres chances[139].
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Le parcours annuel du tour nécessite parfois plusieurs années d'organisation. Son annonce est devenue un événement à elle seule depuis les années 1980, loin des annonces en comité réduit pour la presse. Depuis plusieurs années, elle a lieu en octobre, soit 10 mois avant l'épreuve, et se déroule au palais des congrès de Paris, en présence de nombreux cyclistes habitués du tour. Les premières étapes, le « grand départ », sont annoncées beaucoup plus tôt, au moins un an et demi avant le tour[140].
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Depuis la fin des années 2000, l'avènement d'internet a changé légèrement la donne. Certains sites ou communautés recoupent les informations qu'ils trouvent dans la presse régionale ou spécialisée, ainsi que les réservations hôtelières, pour déduire à l'avance le parcours avant sa révélation officielle. Tel un jeu de piste, l'organisateur s'en amuse en postant parfois des indices sur le prochain parcours ou des photos issues de reconnaissances.
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Après deux années d'expérimentation[141], le parcours du Tour part à la conquête des frontières naturelles et politiques de la France à partir de 1905. Cela amène la course à explorer les chaînes pyrénéenne (en 1910) et alpestre (en 1911), à faire des incursions en Alsace-Moselle, alors sous administration allemande. Le « chemin de ronde » voulu est bouclé en 1919, lorsque ces territoires redeviennent français (cf supra). Ce choix de coller à l'Hexagone allonge progressivement la distance parcourue. De 1906 à 1951, la distance moyenne d'un Tour de France est de 4 962 km[142], soit le double du kilométrage des deux premiers Tours (la distance maximale de 5 745 km est atteinte en 1926).
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Parcours des deux premières éditions
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Parcours du Tour de France 1919
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Le parcours conserve ce schéma de « Tour de la France » jusqu'en 1951. De nouveaux impératifs amènent les organisateurs du Tour à le quitter : l'importance prise par la télévision, la construction européenne, la demande du public, la promotion des villes, la dimension commerciale du Tour de France[143]. Paul Boury distingue quatre formes de parcours depuis lors : l'« Hexagone déformé », le parcours « diagonal », le parcours « débordant » et le parcours « discontinu »[144].
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L'« Hexagone déformé »
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Un parcours « débordant »
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Un parcours « diagonal »
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Un parcours « discontinu »
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Il est à noter que malgré la variété des parcours depuis 1952, il aura fallu attendre la centième édition en 2013 et le grand départ en Corse pour que chaque département français (hors outre-mer) reçoive une ville-étape pour la première fois. Si l'on excepte l'île de beauté, la Creuse fut le dernier département de France continentale à recevoir une étape du Tour pour la première fois, c'était à Guéret en 2004.
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Le premier petit col du Tour fut le Pin Bouchain, gravi dès 1903, au cours même de la première étape Paris-Lyon. Il est situé sur la route nationale 7, entre Roanne et Tarare.
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Un autre col fut escaladé au cours de ce Tour 1903, celui du Grand-Bois (1 161 m), dit aussi col de la République, à la sortie de Saint-Étienne, dans l’étape Lyon-Marseille. Il devient ainsi le premier col référencé de l'épreuve[145] et le premier de plus de 1 000 mètres.
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Dans la progression altimétrique vinrent ensuite le Ballon d'Alsace (1 178 m) et le Col Bayard (1 245 m) en 1905, puis le Col de Porte (1 326 m) en 1907. Puis les Pyrénées sont au programme avec Peyresourde (1 569 m) et le Tourmalet (2 115 m, premier à plus de 2 000 m) dans la même étape en 1910. Les Alpes seront gravies l'année suivante avec le terrible Galibier (2 645 m), en 1911. Puis c'est le col de l'Iseran (2 770 m) en 1938. Depuis 1962, la Cime de la Bonette est la plus haute route jamais empruntée par le Tour (2 802 m)[146].
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La plus haute arrivée d'étape (2 645 m) a eu lieu en 2011 au sommet du col du Galibier, à l'issue de la 18e étape, entre Pignerol et le col du Galibier. Elle a vu la victoire du Luxembourgeois Andy Schleck, après une échappée au long cours. En 2019 cependant, l'étape entre Saint-Jean-de-Maurienne et Tignes a techniquement pris fin au col de l'Iseran (2 770 m) suite à un orage de grêle ayant rendu la route impraticable après la descente. Cependant, ce n'est pas une réelle arrivée d'étape (les coureurs n'ayant été informés qu'après le passage du col), et aucun vainqueur n'ayant été désigné suite à ce fait de course exceptionnel.
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Le Tour de France aura vu naître de nombreuses ascensions ayant acquis, par la course, une très grande notoriété. La plupart de ces ascensions se situent dans les Alpes ou dans les Pyrénées, mais il y a de nombreux contre-exemples comme les mont Ventoux, puy de Dôme ou col du Grand Colombier. On note deux types d'ascensions : les arrivées au sommet, qui se font généralement dans des stations de sport d'hiver, et les cols, généralement plus élevés en altitude, qui sont souvent enchaînés jusqu'à l'arrivée dans les étapes de montagne.
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Parmi les arrivées au sommet, l'Alpe d'Huez est sans doute la plus connue, avec ses 21 lacets menant �� la station. L'ascension y menant a été empruntée à 29 reprises depuis 1952. Dans les Pyrénées, on peut citer les arrivées du plateau de Beille, où les quatre premiers vainqueurs ont remporté le Tour, le Pla d'Adet ou encore Luz-Ardiden. Enfin, le puy de Dôme, dans le Massif central, et sa montée en spirale autour du volcan, a aussi grandement contribué à la notoriété du Tour. Le Puy de Dôme malgré ses « seulement » 1 465 m a été une montée fameuse, empruntée à treize reprises entre 1952 et 1988, où le Tour a déjà basculé par le passé. L’année la plus mémorable reste 1964 avec le mano a mano opposant Jacques Anquetil et Raymond Poulidor. Le Tour n’est plus arrivé au sommet depuis 1988 en raison de différends entre les organisateurs de l’épreuve et les propriétaires du volcan, et ne pourra désormais plus y arriver compte tenu de la présence depuis 2012 d'un train à crémaillère qui a réduit la largeur de la route.
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Les grands cols sont plus nombreux, du fait que le Tour les emprunte très souvent d'une année sur l'autre, ce que ne peut pas forcément se permettre une station de sports d'hiver. Le col du Tourmalet dans les Pyrénées, culminant à 2 115 m, a été franchi 77 fois par le Tour, ce qui est plus que n'importe quel autre col ou ville-étape du Tour (hormis Paris). Parmi les autres cols reconnus des Pyrénées, on peut citer le col d'Aubisque (1 709 m), le col d'Aspin (1 489 m), le col de Marie-Blanque (1 035 m), le col de Peyresourde (1 569 m), le col de Portet-d'Aspet, resté célèbre pour la mort de Fabio Casartelli en 1995, ou le col de Menté (1 349 m). Dans les Alpes, où les cols dépassent souvent les 2 000 mètres, le col de référence reste le col du Galibier, culminant à 2 645 m et constituant une des ascensions les plus dures de France. Cependant, il y a des cols plus élevés comme le col de l'Iseran (2 770 m) qui sont fréquemment empruntés. De nombreux cols alpins sont reconnus et sont souvent utilisés par le Tour, comme le col Bayard (très utilisé dans le premier demi-siècle du Tour), le col de la Croix-de-Fer (2 068 m), le col de la Madeleine, la fameuse « trilogie de la Chartreuse » comprenant le col de Porte, le col du Cucheron et le col du Granier, le col d'Izoard (2 360 m), le col Agnel (2 744 m) ou le col de Vars (2 108 m). Certaines de ces ascensions mythiques ont acquis une certaine célébrité en rendant les étapes particulièrement difficiles, comme la 18e étape du Tour 2011 avec la fameuse triplette Agnel-Izoard-Galibier.
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Le mont Ventoux est un cas particulier par son isolement géographique. Il est célèbre pour son sommet rocailleux lui valant le surnom de « mont Chauve », sa chaleur et ses vents violents, ainsi que pour la mort du cycliste britannique Tom Simpson, le 13 juillet 1967.
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La montagne fait progressivement son apparition sur la route du Tour. Le Ballon d’Alsace, dès 1905, puis le Col du Tourmalet et le Col d'Aubisque en 1910, imposent rapidement la montagne comme juge de paix incontournable du Tour. Bon nombre de cyclistes du Tour redoutent les étapes de montagne en raison des délais d’arrivée au-delà desquels ils risquent l'élimination. Afin d’éviter cette dernière, les coureurs peu à l’aise en montagne se regroupent en vaste peloton, qu'on appelle communément l'autobus, ou gruppetto.
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Depuis que le Tour franchit plus souvent les massifs dits « intermédiaires » (Massif central, Jura, Vosges), des étapes considérées comme accidentées virent le jour. Elles présentent un profil souvent très vallonné. Si ces étapes sont en général moins difficiles que les étapes de montagne, elles permettent souvent à des échappées ou à des baroudeurs de l'emporter, l'étape étant souvent trop difficile pour permettre à un sprinteur d'être vainqueur. Plus récemment, des étapes présentant un final difficile (à la Liège-Bastogne-Liège) sont aussi considérées comme accidentées.
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Les étapes de plaine, parfois appelées étapes de transition, constituent le royaume des rouleurs, ces cyclistes puissants capables de soutenir un effort prolongé sur terrain plat. Ces rouleurs ont pour rôle de préparer l'arrivée pour le meilleur sprinteur de l’équipe.
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Ces étapes sont souvent marquées par des échappées au long cours (record du genre : 253 km en solitaire). Le peloton gère généralement l'avance des échappées, surtout en fin d’étape. Un peloton de rouleurs derrière une échappée peut reprendre environ une minute sur 10 kilomètres. Ainsi, avec deux minutes d’avance à dix kilomètres de l’arrivée, une échappée est quasi certaine de gagner sa course contre le peloton. C’est le fameux « théorème de Chapatte ».
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Trois types d’étapes contre-la-montre existent sur le Tour : le prologue (première étape du Tour, un contre-la-montre individuel court), le contre-la-montre par équipe (2 en 1979,1980 et 1981) et les contre-la-montre individuels (généralement deux sur le Tour). Les coureurs utilisent à l’occasion de ces étapes un matériel spécifique très règlementé. Le contre-la-montre par équipes se tient parmi les premières étapes du Tour (avant les premières étapes de montagne) afin que toutes les formations puissent aligner un maximum de coureurs.
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La première étape en contre-la-montre individuel (en fait une demi-étape) s'est disputée le 27 juillet 1934, entre La Roche-sur-Yon et Nantes[147].
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Le contre-la-montre en montagne, épreuve particulièrement redoutable, n’est que rarement programmé. On peut toutefois évoquer l'ascension de l'Alpe d'Huez en 2004, ou celle du Ventoux en 1987.
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Les premières éditions du Tour de France avaient effectivement l'apparence d'une boucle, la course effectuant plus ou moins le tour du pays. Le départ était alors donné de Paris, qui était également l'arrivée finale de la course.
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En 1907, le Tour de France s'arrête à Metz, en Alsace-Lorraine, alors territoire allemand. C'est la première ville-étape du Tour à l'étranger mais dès l’édition précédente, en 1906, le Tour passait en cours d’étape en Allemagne, en Italie puis en Espagne.
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En 1913, le Tour de France s'arrête une première fois en Suisse, avec Genève comme ville-étape (sans s’y arrêter, le Tour était déjà passé en Suisse en 1907).
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En 1926, pour la première fois, le Tour de France ne s'élance pas de Paris, mais d'Évian. Cela sera toutefois la seule ville à connaître un tel honneur jusqu'à Metz en 1951.
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Après la Seconde Guerre mondiale, la nouvelle équipe dirigeante du Tour de France va prendre plus de liberté avec le parcours de la Grande Boucle. D'abord, en n'hésitant pas à visiter les pays voisins. En 1950, mais surtout à partir de 1951, le Tour de France va perdre sa forme de boucle. Le parcours délaisse le littoral pour s'aventurer dans le centre du pays, visitant Clermont-Ferrand et le Massif central.
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En 2013, pour la centième édition, le Tour de France s'élance de Corse, seule région de France métropolitaine à n'avoir jamais été visitée par la course[148].
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Jusqu'en 1939, les incursions du Tour de France à l'étranger sont rares. Si l'on excepte les étapes en Alsace-Lorraine avant 1914, qui visent à revendiquer l'appartenance française de ce territoire, les étapes à Genève à partir de 1913 ainsi que quelques passages en cours d’étape dès 1906 font figure d'exceptions.
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Les étapes dans les pays voisins deviennent fréquentes après la Deuxième Guerre mondiale. En s'étendant à la Belgique (Bruxelles est la première capitale étrangère visitée en 1947) et à la Suisse, le Tour prend « l'allure d'un Tour de la Francophonie »[149]. Des étapes arrivent régulièrement en Italie à partir de 1948, dans un contexte de réconciliation. En 1949, Saint-Sébastien est la première ville-étape en Espagne. Le Tour de France est conduit à étendre sa sphère d'influence par la division de l'Europe en deux blocs Est et Ouest et l'apparition à l'Est de la Course de la Paix, course cycliste traversant plusieurs pays signataires du Pacte de Varsovie (cf supra). Alors qu'est lancé un Tour d'Europe concurrent par Jean Leulliot en 1954, le Tour de France prend pour la première fois son départ de l'étranger, à Amsterdam. Après avoir acheté le Tour d'Europe avec d'autres organisateurs de courses, le Tour prend le nom de « Tour de France et d'Europe » et se rend régulièrement dans les pays voisins. En 1964, c'est au tour de l'Allemagne de recevoir une étape pour la première fois, à Fribourg-en-Brisgau, puis l'année suivante un premier « grand départ » à Cologne. En 1974, l'Angleterre est visitée une première fois, de même que l'Irlande en 1998 avec un « grand départ » à Dublin.
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L'appartenance européenne du Tour est rappelée à l'occasion d'événements : ainsi le départ de Bruxelles en 1958, alors que s'y déroule l'Exposition universelle, est vu comme un « clin d’œil appuyé des organisateurs à l'Europe communautaire en construction, quelques mois après le Traité de Rome qui a vu la naissance de l'Europe des Six[150]. » En 1992, année de signature du traité de Maastricht, le Tour rend un nouvel hommage à la construction européenne en visitant sept pays, un record[151],[152].
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En 2019, le Tour s'est élancé de Bruxelles en hommage à la première victoire d'Eddy Merckx dans l'épreuve en 1969[153]. En 2021, pour la première fois dans l'histoire de l'épreuve, le Danemark accueillera l'épreuve[154] durant 3 jours. Ce départ sera le plus septentrional de l'histoire et oblige les organisateurs à adopter un format inédit de 24 jours de course contre 23 habituellement avec une journée de repos dès le premier lundi.
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L'Italie et l'Andorre sont les seuls pays qui ont été traversés par le Tour de France sans avoir accueilli un Grand départ.
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Grands départs à l'étranger
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La Grande boucle a donné naissance à des dizaines de chansons. Parmi celles qui ont été enregistrées, citons : Les Tours de France (Boyer, Lelièvre fils, 1927) ; P'tit gars du Tour (Dufas, Frédo Gardoni et Cazalis, 1932), Le Maillot jaune (Gardoni, Jardin et Charlys, 1936), Faire le Tour de France (Lepère et Muscat, 1950), Il a le Maillot jaune (Romat et Dréjac, 1965), "Tour de France" (Kraftwerk), Tour de France (ROWJAY C.O.B, 2015). S'il est une compilation des plus représentatives, il faut alors citer : Le Vélo en chansons (Radio-France, 1995), un CD qui comprend vingt titres consacrés au seul Tour[165].
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Dès sa période muette, le cinéma s'intéresse au Tour avec Le Roi de la pédale (1925), réalisé par Maurice Champreux, dans lequel s'illustra le comique Biscot. Les mêmes se retrouvèrent pour un film cette fois parlant, Hardi les gars ! (1931). Un réalisateur se signale alors, Jean Stelli, avec Pour le maillot jaune (1939) dont le héros est incarné par Albert Préjean, puis avec Cinq tulipes rouges (1949), une intrigue policière dans laquelle est assassiné le maillot jaune. S'il est un film d'animation à citer, c'est bien Les Triplettes de Belleville (2003) de Sylvain Chomet : le Tour de France des années soixante en constitue une partie de la trame.
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Le Vélo de Ghislain Lambert de Philippe Harel (2001) présente la carrière ingrate d'un 'petit coureur'.
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En 2013, sort le film La Grande Boucle de Laurent Tuel avec Clovis Cornillac, Ary Abittan, Élodie Bouchez, entre autres. En ce qui concerne les téléfilms, se signale Chacun son Tour (1996) de Patrick Le Gall. Au plan des documentaires, se relèvent Pour un maillot jaune (1965) de Claude Lelouch, Vive le Tour ! (1962) de Louis Malle, La Course en tête (1974) par lequel Joël Santoni suit Eddy Merckx toute une saison, et Autour du Tour (1975) de Jacques Ertaud.
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La bande dessinée s'inscrit désormais parmi les arts. Pellos, avec ses deux séries, Le Tour a 50 ans (L'Équipe, 1953) et Le Roman du Tour (L'Intrépide, 1961), l'a magistralement servie. Parmi la vingtaine de titres publiés en albums, il faut citer L'inconnu du Tour de France (Graton, 2003), une aimable compilation des récits complets de Jean Graton parus dans Tintin, de 1954 à 1964. Mais aussi : La prodigieuse épopée du Tour de France, due à Duval, Ardan et Hardy (Arts et Voyages, 1973), Les plus belles histoires du Tour de France, 1903-1996, illustrées par Nando et Letoct (Connivence, 1997), L'Aigle sans orteils, dû à Lax (Dupuis, 2005), Les Forçats de la route, tracés par Serres (Le Parisien Éditions, 2007).
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Le Tour de France est une compétition cycliste par étapes masculine qui traverse la France avec des incursions occasionnelles dans les pays voisins. Sa première édition a lieu en 1903[1] pour augmenter les ventes du journal L'Auto, organisée par Henri Desgrange et Géo Lefèvre. Depuis, la course a lieu chaque année, excepté lors des deux guerres mondiales. Souvent appelé « le Tour » tout court, ou « la Grande Boucle », il gagne en importance et en popularité au fil des éditions, sa durée est allongée et sa portée s'étend dans le monde entier. La participation s'élargit, on passe d'un peloton principalement français les premières années, à des éditions comptant jusqu'à 40 nationalités. Il est actuellement organisé par ASO (Groupe Amaury).
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Le Tour de France, le Tour d'Italie et le Tour d'Espagne constituent les trois grands tours. Le Tour de France est le plus ancien et est généralement considéré comme le plus prestigieux des trois. Traditionnellement, la course se déroule principalement au mois de juillet. Bien que le parcours change chaque année, le format de la course reste le même avec au moins deux contre-la-montre[2], le passage à travers les chaînes de montagnes des Pyrénées et des Alpes et l'arrivée sur les Champs-Élysées à Paris. Les éditions modernes du Tour de France se composent de 21 étapes réparties sur une période de 23 jours et couvrent près de 3 500 kilomètres.
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Le Tour est une des épreuves de l'UCI World Tour, ce qui signifie que les équipes sont en majorité composées d'UCI WorldTeams, à l'exception des équipes que les organisateurs invitent. Le nombre d'équipes varie habituellement entre 20 et 22, avec chacune huit coureurs. Après chaque étape, les temps des coureurs sont ajoutés avec leurs temps précédents. Le coureur avec le temps total le plus faible est classé premier du classement général et porte le très convoité maillot jaune le distinguant des autres coureurs. Le classement général est le plus réputé des classements car il détermine le vainqueur du Tour, mais d'autres classements secondaires sont organisés lors du Tour : le classement par points pour les sprinteurs, le classement de la montagne pour les grimpeurs, le classement des jeunes pour les coureurs de 25 ans et moins, et le classement par équipes pour les équipes les plus rapides à l'arrivée des Champs Élysées.
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Quatre coureurs ont remporté cinq fois le Tour de France : Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain.
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Lance Armstrong, vainqueur de sept Tours entre 1999 et 2005, fut le recordman jusqu'en 2012 lorsque ses sept victoires furent effacées pour cause de dopage. Christopher Froome, avec quatre succès à son actif, est toujours en activité. La Colombie et l'Amérique latine connaissent un premier succès avec Egan Bernal lors de l'édition 2019.
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À la fin du XIXe siècle, le quotidien Le Vélo qui tire à 300 000 exemplaires détient le monopole de la presse spécialisée dans le sport. Son rédacteur en chef, Pierre Giffard, associe son journal à ses engagements personnels et prend position dans les colonnes de son quotidien en faveur du capitaine Dreyfus, ce qui déplaît aux industriels du cycle et de l'automobile, pour la plupart antidreyfusards et qui financent son journal par la publicité[3].
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En juin 1899, le comte Jules-Albert de Dion, un homme politique d’extrême droite antidreyfusard[5] et industriel fondateur de la marque De Dion-Bouton, pionnier de l'automobile, est condamné à quinze jours de prison pour son implication dans une bagarre provoquée par des antidreyfusards, au lendemain du cassement de la condamnation du capitaine Dreyfus, lors d'une réunion publique en présence du président de la République, Émile Loubet[6]. Pierre Giffard critique alors publiquement l'engagement politique du comte de Dion et demande sa démission de la présidence de l'Automobile Club de France[7]. De là naît un conflit entre les deux hommes, qui pousse notamment Pierre Giffard à ne plus faire mention des voitures De Dion-Bouton dans les pages de son journal[6]. Le comte de Dion prend alors ses distances avec Pierre Giffard et décide de créer son propre journal, L'Auto-Vélo[3]. Il est appuyé dans sa démarche par d'autres industriels du cycle et de l'automobile, dont Adolphe Clément, Édouard Michelin ou le baron Étienne van Zuylen van Nyevelt, président de l'Automobile Club de France[8], qui s'indignent également des tarifs publicitaires pratiqués par Pierre Giffard pour son journal[9].
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Ils confient la direction de ce nouveau quotidien à Henri Desgrange, ancien coureur cycliste et premier recordman de l'heure[10], mais également spécialiste de la presse sportive puisqu'il a officié en tant que directeur d'un quotidien alors disparu, Paris-Vélo[11], et dirige la rubrique cycliste et automobile du journal L'Outsider depuis juin 1899[12]. Alors que Le Vélo est publié sur papier vert, Henri Desgrange fait éditer son quotidien L'Auto-Vélo sur papier jaune et affirme son programme, le soutien de l'industrie automobile et cycliste[8]. Lancé le 16 octobre 1900 à l'occasion de l'Exposition universelle et des Jeux olympiques de Paris, le quotidien est condamné le 2 janvier 1903 pour usurpation de titre lors d'un procès intenté par les directeurs du quotidien Le Vélo. Ne pouvant plus comporter le mot vélo, le journal est alors rebaptisé L'Auto[13],[14].
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Alors qu'il craint que les lecteurs passionnés de cyclisme ne se détournent de son quotidien à cause de sa nouvelle appellation, Henri Desgrange sollicite ses collaborateurs afin d'élaborer une course qui dépasserait en renommée celles organisées par Le Vélo, tout en favorisant les ventes de L'Auto. Lors d'une conférence de rédaction suivi d'un déjeuner dans une brasserie parisienne, le journaliste Géo Lefèvre propose alors à son patron d'organiser une course cycliste qui ferait le tour de la France[10]. D'abord sceptique, Henri Desgrange approuve finalement le projet. Le 19 janvier 1903, L'Auto annonce dans sa une la création du Tour de France, « la plus grande épreuve cycliste jamais organisée[15]. »
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Le Tour de France 1903 s'élance de Montgeron le 1er juillet devant le café « Le Réveil-matin »[16]. Il relie les principales villes françaises, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Paris, en six étapes, pour un parcours total de 2 428 km[17]. Le public, estimé entre 200 000 et 500 000 personnes, est faiblement présent sur l'ensemble du parcours, mais le Tour de France est néanmoins un succès lors de son arrivée à Paris, où le public se presse à Ville-d'Avray, lieu d'arrivée réel, puis au parc des Princes pour accueillir les premiers héros du Tour, dont le vainqueur Maurice Garin[18]. Les journaux battent des records de ventes : L'Auto, organisateur de l'épreuve, voit ses ventes augmenter considérablement, passant de 30 000 à 65 000 exemplaires par jour à la suite de cet évènement[19]. Au lendemain de la 1re étape entre Paris et Lyon, une édition spéciale est même tirée à 93 000 exemplaires[20], tandis que l'édition spéciale suivant l'arrivée de la dernière étape est tirée à 135 000 exemplaires[21]. Le Tour de France suscite un véritable engouement dans les milieux sportifs, qui suivent la compétition au quotidien grâce à la presse et en discutent[18].
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L'Auto dépassant peu à peu ses concurrents, Henri Desgrange décide de renouveler l'expérience en 1904, mais le Tour est rapidement victime de son succès. Alors que des débordements du public sont déjà constatés en 1903, les actes de chauvinisme local sont exacerbés l'année suivante : des cyclistes sont agressés dans le col de la République ou dans les environs de Nîmes, des lettres dénonçant les tricheries de certains coureurs sont envoyées à la direction du journal, des clous sont semés sur la chaussée[22]. Le public va ainsi à l'encontre de l'idéal d'unité nationale véhiculé par le Tour et soutient ses coureurs régionaux. La course part de Paris, s'y termine, et la majorité des coureurs en sont originaires : le Tour diffuse dans les provinces françaises les valeurs parisiennes, qui suscitent parfois une vive opposition[23]. Bien après l'arrivée, le Tour défraie toujours la chronique: l'Union vélocipédique de France (UVF) décide en novembre de déclasser les quatre premiers du classement général, accusés de diverses infractions au règlement de la course. Le jeune Henri Cornet est alors déclaré vainqueur. Cette décision, justifiée par des actes de tricheries, découle aussi probablement de la rivalité entre les dirigeants de L'Auto et de l'UVF, cette dernière jalousant le succès du Tour[24]. Henri Desgrange reconnaît alors que « ce dernier Tour de France aura été le dernier, il sera mort de son succès, des passions aveugles qu'il aura déchaînées[22]. »
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Après avoir un temps envisagé de renoncer à organiser une nouvelle édition de son Tour de France[25], Henri Desgrange apporte en 1905 un certain nombre de modifications au règlement afin de mieux contrôler le déroulement de la course et éviter les irrégularités constatées l'année précédente. Les étapes, désormais au nombre de onze, sont plus courtes, de sorte que les coureurs ne roulent plus la nuit. Le classement général au temps est remplacé par un classement par points[26]. C'est également à partir de cette année qu'à l'initiative d'Alphonse Steinès, un collaborateur de Desgrange, le Tour se rapproche de ses frontières, jusqu'à former un « chemin de ronde », un « encerclement processionnel du pays qui manifeste ostentatoirement les valeurs de la France moderne et industrielle, le dynamisme et la santé éclatante de la jeunesse[27] ».
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Une attention particulière est portée à l'Alsace-Lorraine, annexée par l'Empire allemand en 1871. Le passage par le Ballon d'Alsace en 1905, puis les arrivées d'étape programmées à Metz de 1907 à 1910 vont dans ce sens. Ce passage du Tour en terres allemandes est notamment rendu possible gr��ce à l'intervention du comte Ferdinand von Zeppelin, qui obtient l'assentiment des autorités allemandes[28]. Ces escales sont l'occasion pour la population locale d'exprimer son sentiment français. Inquiet des manifestations de patriotisme auxquelles ces étapes donnent lieu, et dans un contexte de dégradation des relations franco-allemandes, Guillaume II empêche l'incursion du Tour en territoire allemand à partir de 1911. Ainsi le Tour ne promeut plus seulement les valeurs de l'effort physique, de l'énergie, du courage et du progrès technique. Il délimite le territoire français, rappelle les prétentions françaises sur l'Alsace-Lorraine et passe ainsi dans « l'arsenal de la revanche[29] ». Cette tendance s'accentue à partir de 1912 dans les pages de L'Auto, où les articles de Desgrange se font plus offensifs et décrivent le Tour comme une « croisade de la régénération physique en France[30] ».
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En s'étendant aux frontières, le Tour prend aussi de l'altitude. Alors que la moyenne montagne est présente dès 1905, avec l'ascension du Ballon d'Alsace, de la côte de Laffrey et du col Bayard[26], puis du col de Porte dès 1907[31], Henri Desgrange se montre peu enclin à envoyer les coureurs vers des sommets plus élevés[32]. Alphonse Steinès, un de ses collaborateurs, le convainc pourtant de répondre à l'appétit du public et de passer par les Pyrénées lors du Tour de France 1910. Il ébauche un projet d'étape entre Luchon et Bayonne, via les cols de Peyresourde, d'Aspin, du Tourmalet et d'Aubisque. Inquiet, Henri Desgrange l'envoie en reconnaissance et les quatre cols sont bien inscrits au programme de ce Tour[33]. Bien que vainqueur de l'étape, Octave Lapize qualifie à cette occasion les organisateurs de « criminels »[Note 1]. Cette étape marque le début de la recherche de démesure du Tour de France. Le remplacement en 1911 du col de Porte par le Galibier, qui marque les esprits du public et des organisateurs, achève sa conquête de la haute montagne[34].
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La popularité du Tour s'accroît rapidement durant cette période. Malgré une présence modeste du public, plutôt faible aux départs d'étapes et sur la route mais plus nombreux aux arrivées et aux contrôles, le Tour devient une « grande fête populaire du cycle et des frontières[35]. » Trois types de spectateurs peuvent être distingués à cette époque : un public sportif, composé d'une part d'aristocrates et de bourgeois mécanisés qui suivent une partie de la course et d'autre part de passionnés présents au bord de la route, et le public populaire pour lequel le passage du Tour est l'occasion d'une fête estivale[36]. La course devient en effet « prétexte à un prolongement des fêtes du 14 juillet » et « un bon mobile pour célébrer les valeurs républicaines. » À ce titre, l'État soutient l'organisation du Tour. Ainsi une circulaire ministérielle de 1912, qui reste en vigueur jusqu'aux années 1950, enjoint aux maires de ne pas entraver l'organisation des courses cyclistes qui « sont une mise en valeur de la jeunesse française, pour le plus grand profit de l'Armée et du Pays[37]. »
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Dès les premières éditions, les exploits des coureurs du Tour de France sont mis en valeur par L'Auto et Henri Desgrange, qui voit en eux « l'aristocratie du muscle [38] ». Ils sont considérés par le public comme des héros « car ils ont su triompher de tous les obstacles de la route, et cela grâce à une simple bicyclette[39] », mais aussi comme des « soldats du sport » qui « fascinent les milieux populaires[23]. » Leur héroïsme s’accroît à partir de 1910 lorsqu'ils franchissent la haute montagne, qui donne à leurs exploits « une dimension mythologique[40] ». Si en 1903 quelques « géants de la route », comme Maurice Garin, Jean Fischer, Hippolyte Aucouturier ou Édouard Wattelier côtoient une majorité d'inconnus[41], le nombre de coureurs professionnels va croissant[42]. Les incidents de course, à l'image de celui d'Eugène Christophe en 1913 qui casse la fourche de son vélo dans la descente du col du Tourmalet avant de la réparer lui-même, en vertu du règlement, dans une forge de Sainte-Marie-de-Campan, renforcent la popularité du Tour en lui conférant une intensité dramatique[43].
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Le Tour de France 1914 s'achève quelques jours avant que débute la Première Guerre mondiale. L'Auto donne régulièrement des nouvelles des sportifs mobilisés sur le front et annonce la mort de plusieurs coureurs du Tour. Le Luxembourgeois François Faber, vainqueur en 1909, meurt lors de la bataille de l'Artois de mai 1915. Octave Lapize, qui s'est engagé dans l'aviation, est abattu le 14 juillet 1917 au-dessus de Verdun. Enfin Lucien Petit-Breton, premier double lauréat du Tour (en 1907 et 1908) meurt le 20 décembre 1917 dans un accident automobile à l'arrière du front[44]. Henri Desgrange, qui a espéré organiser le Tour en 1915, s'engage volontairement en 1917 et continue de rédiger des articles pour L'Auto depuis le front[45]. Alors que l'armistice est sign�� le 11 novembre 1918, dès la semaine suivante, Henri Desgrange annonce dans L'Auto que le Tour renaîtra en 1919 avec « cela va sans dire une étape à Strasbourg[46]. »
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Après cinq années d'interruption, le Tour reprend ainsi en 1919. Les constructeurs de cycles, n'étant pas en mesure de mettre sur pied des équipes compétitives face au manque de pneumatiques et d'accessoires, acceptent l'idée d'Alphonse Baugé de se regrouper dans un consortium sous le nom de « La Sportive »[44]. Seuls onze coureurs terminent ce Tour rendu difficile par les routes endommagées ou peu entretenues durant le conflit mondial[Note 2]. Il est alors remporté par le Belge Firmin Lambot. C'est lors de cette édition que naît un symbole majeur du Tour de France : Eugène Christophe reçoit le premier maillot jaune de l'histoire du Tour. Ce maillot naît de la volonté d'Henri Desgrange de distinguer plus facilement le leader du classement général. Le choix de la couleur jaune présente un double avantage, car c'est à la fois la couleur des pages du journal L'Auto tout en étant une couleur absente des maillots portés par les coureurs du Tour[47]. La couleur jaune et normalisée Pantone 123 C pour garantir l'uniformité dans sa représentation tant au niveau du maillot que des logotypes[48].
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Les premières éditions d'après-guerre ne rencontrent pas le même succès que celles d'avant-guerre, bien que les quatre succès belges de 1919 à 1922, dont celui de Philippe Thys qui devient en 1920 le premier coureur à remporter trois Tour de France[49], sont bien accueillis dans leur pays. L'image du Tour pâtit de la présence de « champions peu charismatiques » et des entorses au règlement de la course. Bien qu'Henri Desgrange soit resté intransigeant sur le caractère individuel de la compétition, les victoires doivent beaucoup aux ententes entre coureurs du consortium La Sportive, puis de l'équipe Peugeot en 1922[50]. Le Tour connaît un éphémère regain d'enthousiasme en 1923 avec la victoire d'Henri Pélissier, l'un des coureurs français les plus populaires de l'époque[51].
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L'emprise de Desgrange sur la course n'est pas appréciée de tous, elle est même une cause de la dégradation de l'image du Tour de France à la fin des années 1920. En 1924, les frères Francis et Henri Pélissier abandonnent pour protester contre un règlement jugé trop sévère. Ils se livrent au journaliste Albert Londres, qui couvre le Tour pour Le Petit Journal. Ils lui décrivent les difficultés et la souffrance des coureurs du Tour de France, « en accentuant le côté dramatique de l'épreuve ». En titrant son article « Les forçats de la route », Albert Londres rend cette expression et l'image qu'elle véhicule durablement populaires et fait découvrir au public une réalité peu connue[52],[53]. Henri Pélissier poursuit dans sa protestation contre Desgrange et son règlement trop strict en envoyant un courrier à différents journaux. L'Humanité s'en saisit et suit pour la première fois le Tour de France[54].
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Le Tour de France s'élance pour la première fois hors de la région parisienne en 1926 avec un départ à Évian, tout en effectuant une boucle similaire à celle des éditions précédentes. Henri Desgrange souhaite ainsi « réduire le temps entre la sortie des Alpes et l'arrivée à Paris. Les promenades en groupe ne signifient rien et finissent par lasser le public. » Ce nouveau parcours, le plus long de l'histoire du Tour avec 5 745 km, n'a pas l'effet escompté car un grand nombre d'étapes se terminent par un sprint massif du peloton. Afin d'y remédier, Desgrange invente l'année suivante une nouvelle formule : lors des étapes de plaine, les équipes s'élancent séparément. Les spectateurs ne comprennent pas l'enjeu et le déroulement de cette course. En 1928, il met en œuvre une nouvelle idée : chaque équipe est autorisée à faire appel à trois remplaçants après les Pyrénées afin de leur permettre de concurrencer l'équipe Alcyon qui domine la course. Six coureurs entrent ainsi en course à Marseille, et font l'objet d'un classement général séparé[55]. En d'autres occasions, Desgrange renonce à son idéal sportif pour maintenir l'intérêt de la course. Il paie par exemple des coureurs pour qu'ils accélèrent lorsqu'il estime que le peloton est trop lent[56]. En 1929, le Belge Maurice De Waele, malade, s'impose grâce à l'aide de ses coéquipiers de l'équipe Alcyon. Pour Henri Desgrange, « on fait gagner un cadavre[57]. » Le Tour et son règlement, qui interdit l'entraide, sont définitivement discrédités[58].
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Afin d'enrayer une certaine désaffection du public, Henri Desgrange décide de modifier en profondeur son règlement et bouleverse le mode de participation au Tour de France. Les marques de cycles sont supprimées pour laisser place aux équipes nationales. En contrepartie, L'Auto prend à sa charge les frais d'hébergement, de nourriture, de matériel, de soins et de massages pour les coureurs. Désormais, ces derniers contractent directement avec le Tour et sont tenus de signer une convention qui les lie à l'organisation de l'épreuve. L'Auto fournit en outre un vélo sans marque de couleur jaune à chacun de ces coureurs[59]. Pour l'édition 1930, cinq équipes nationales regroupant 40 coureurs sont présentes : l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France et l'Italie. Les autres coureurs forment la catégorie des « touristes-routiers », qui courent tous à leurs frais et sont désormais sélectionnés : quarante places sont réservées aux coureurs des années précédentes et vingt à des coureurs qui ont fait leurs preuves au cours de la saison[60]. Henri Desgrange intervient ainsi directement dans la sélection des coureurs. La formule des équipes nationales écarte de fait le Luxembourgeois Nicolas Frantz, pourtant double vainqueur du Tour. De même, il intervient auprès de la fédération belge pour écarter le tenant du titre, Maurice De Waele[59]. Il convainc le campionissimo Alfredo Binda de participer, moyennant une prime de départ, mais refuse la participation de Costante Girardengo qui, associé à Binda, aurait formé selon lui un duo invincible[61].
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Pour financer cette nouvelle formule, L'Auto trouve de nouvelles sources de revenus en mettant à contribution les villes qui participent par le biais d'une redevance en contrepartie de la publicité offerte et de l'activité générée pour l'hôtellerie et la restauration par la réception du Tour[62]. La caravane publicitaire est également créée. L'idée originale est attribuée à Marc Thevenin, directeur de la publicité des chocolats Menier, qui lance un véhicule de la marque sur les routes du Tour de France 1928 pour suivre le peloton et distribuer des produits au public. La caravane lancée en 1930 est composée de six véhicules qui précèdent la course. Les entreprises y participant rémunèrent L'Auto, notamment par des prix et des primes. C'est ainsi qu'est créé un « embryon » de grand prix de la montagne : les chocolats Menier attribuent 5 000 francs au coureur passant le premier au sommet des sept grands cols du Tour. En 1931, Henri Desgrange décide d'organiser lui-même cette caravane publicitaire[63]. Elle s'intègre rapidement dans le Tour de France et se développe[59]. Elle « préfigure […] l'idéal social de la consommation de masse » et transforme le Tour des années 1930 en « un véritable défilé de véhicules[64]. »
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L'adhésion du public à la formule des équipes nationales est générale et suscite un véritable regain d'intérêt. Les victoires de l'équipe de France enthousiasment les spectateurs et projettent l'image d'une France unie. Les coureurs Français s'imposent cinq fois successives de 1930 à 1934, alors qu'Henri Pélissier avait été le seul vainqueur français depuis 1919[65].
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Les équipes nationales sont également créées dans un contexte de montée des nationalismes en Europe et accroissent les enjeux nationaux et le chauvinisme dans le Tour de France[63]. Après les cinq victoires françaises, les Belges Romain Maes et Sylvère Maes s'imposent en 1935 et 1936. Afin de contrer l'équipe belge, jugée supérieure aux autres lors des contre-la-montre par équipes, les étapes disputées sous cette forme sont moins nombreuses en 1937. La rivalité entre Belges et Français lors de cette édition se conclut par le retrait de l'équipe belge après de nombreux incidents, à l'image de la pénalité infligée à Sylvère Maes, porteur du maillot jaune, car il avait été attendu et aidé par des individuels belges à la suite d'une crevaison[66]. En Italie, Benito Mussolini suit avec intérêt les succès des champions italiens. En 1937, il pousse Gino Bartali à participer au Tour de France à des fins de propagande pour son régime, bien que ce dernier ne soit cependant pas fasciste, en étant plutôt reconnu pour sa foi catholique, au point d'être surnommé « Gino le pieux » ou « le mystique[67] ». Alors que les journaux de la SFIO et du Parti communiste, Le Populaire et L'Humanité, se montraient jusque-là « peu favorables » au Tour, ils s'y intéressent à partir de 1936, tandis que des grévistes du Front populaire saluent le passage de la course[68]. La guerre d'Espagne rejaillit également sur le déroulement du Tour. En 1937 et 1938, six coureurs espagnols s'engagent dans la compétition afin d'y représenter la République espagnole, dont Julián Berrendero et Mariano Cañardo, vainqueurs d'étapes dans les Pyrénées en 1937[69].
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Durant cette période, le Tour de France voit sa popularité croître. Avec le développement de sa couverture médiatique, le Tour de France devient le « pain quotidien médiatique au mois de juillet pour les Français[70]. » Alors qu'au cours de la décennie précédente, le public se concentre principalement dans les villes et sur les sommets, le Tour dans les années 1930 attire une foule importante sur l'ensemble de son parcours, jusqu'à représenter selon les estimations le quart de la population française d'alors, soit 10 millions de spectateurs[71]. Ce regain de popularité profite en premier lieu à L'Auto, dont les ventes augmentent et atteignent un maximum en 1933 avant de baisser par la suite[72]. Durant les années 1930, L'Auto n'est cependant plus seul à profiter du succès du Tour. Toute la presse consacre une ou plusieurs pages au Tour. Le principal concurrent de L'Auto est Paris-Soir, qui se développe en publiant des reportages photographiques. Grâce à sa vitesse de parution, Paris-Soir paraît le soir même de l'étape et relate la course avant L'Auto, qui ne paraît que le lendemain matin. Cet aspect de la concurrence des journaux est à l'origine en 1933 du décalage des arrivées d'étapes du début à la fin d'après-midi[73]. En 1929, le journaliste Jean Antoine, de L'Intransigeant, avec le soutien de la revue de sport Match, est le premier à réaliser des reportages radiodiffusés en dehors des studios. En 1930, l'ensemble des réseaux de radiodiffusion français retransmettent les quatre émissions quotidiennes. « Radio-course » apparaît en 1936, grâce au développement de la technologie sans fil : une voiture émettrice à l'arrière du peloton annonce la position de la course aux spectateurs[74]. Le Tour de France fait également l'objet de premiers reportages d'actualité filmés en 1931. Leur projection quotidienne à Paris commence l'année suivante[75].
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Le Tour de France 1939 s'achève un mois avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Les tensions sont déjà palpables entre les futurs belligérants : l'Allemagne et l'Italie de Gino Bartali sont ainsi absentes. De la même manière, les conscrits Jean-Marie Goasmat, Pierre Cogan et André Bramard n'obtiennent pas de permissions pour disputer l'épreuve[76].
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Malgré le début du conflit mondial, Henri Desgrange envisage toujours l'organisation du Tour en 1940. Il doit cependant renoncer en raison des zones militaires et donne alors rendez-vous à l'été 1941, mais malade, il meurt le 16 août 1940[77]. Pendant l'Occupation, les Allemands souhaitent que le Tour de France soit de nouveau organisé, afin de « rallier tout le peuple français » et de « légitimer leur pouvoir en autorisant à nouveau une grande manifestation publique », ce que Jacques Goddet, qui a succédé à Henri Desgrange, refuse. Ce projet est confié au journal collaborationniste La France socialiste et à son chef des sports, Jean Leulliot, ancien journaliste de L'Auto et directeur de l'équipe de France pendant le Tour 1937. Jacques Goddet ayant interdit l'usage du nom « Tour de France », une course appelée « Circuit de France » est disputée du 28 septembre au 4 octobre 1942, en sept étapes, dont le Belge François Neuville sort vainqueur[78]. En 1943, les industriels, déjà réticents en 1942, n'apportent pas leur soutien à La France socialiste et le Circuit de France n'est plus organisé. En 1943, Jacques Goddet crée le Grand Prix du Tour de France dont le classement est établi en comptabilisant les meilleurs résultats obtenus lors des principales épreuves[78]. À la fin de la saison, le vainqueur se voit remettre un maillot jaune. Comme les autres journaux ayant paru pendant l'Occupation, L'Auto voit ses biens confisqués et n'est plus publié à partir du 17 août 1944[79].
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Jacques Goddet, avec le soutien d'Émilien Amaury, créateur du Parisien Libéré, obtient néanmoins le droit de relancer un journal sportif mais sous un autre titre : L'Équipe paraît à partir du 28 février 1946. En juillet 1946, les journaux Sports, Miroir Sprint et Ce soir, sympathisants du Parti communiste français, lancent la Ronde de France, une course en cinq étapes de Bordeaux à Grenoble. Quelques jours plus tard, L'Équipe et Le Parisien Libéré donnent naissance à la course Monaco-Paris, également appelée la « Course du Tour »[77]. Sur fond de politique, chacun espère pouvoir reprendre l'organisation du Tour de France, dès que l'état du pays le permettra. En juin 1947, alors que les ministres communistes ont quitté le gouvernement un mois plus tôt, l'État confie au Parisien Libéré et à L'Équipe le soin d'organiser le Tour de France. La Grande Boucle reprend ainsi en juillet 1947. Jacques Goddet est désigné directeur de course et Félix Lévitan, chef des sports au Parisien, directeur-adjoint.
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Durant les années 1950, sous l'impulsion de Félix Lévitan, le parcours du Tour « s'affranchit du chemin de ronde », ce qu'Henri Desgrange n'avait pas osé faire. Il explore le centre de la France, le Massif central, et y conquiert un nouveau public qui ne voyait pas passer la course auparavant. La découverte de nouvelles ascensions, notamment le Mont Ventoux en 1951 relance l'attrait sportif de la course. Les premières arrivées en altitude se font l'année suivante, à l'Alpe d'Huez, à Sestrières et au Puy de Dôme[80]. Dans une Europe divisée en deux blocs, le Tour de France se développe à l'ouest en visitant régulièrement ses voisins italiens, suisses et belges[81]. L'ouverture du Tour de France vers l'étranger est un choix des organisateurs en partie contraint par la concurrence d'autres courses, comme celle de la Course de la Paix, épreuve phare en Europe de l'Est et créée en 1948. Réservée aux amateurs, elle accueille un peloton plus large que celui du Tour de France. En 1961, un pendant occidental à la Course de la Paix est créé : le Tour de l'Avenir, réservé lui aussi aux amateurs et couru par équipes nationales quelques heures avant les professionnels sur le même parcours que le Tour de France. La concurrence de la Course de la Paix poussera le Tour à adopter une formule « open » dans les années 1980. En 1954, un Tour d'Europe est organisé par Jean Leulliot. L'annonce de l'évènement incite le Tour de France à prendre pour la première fois son départ de l'étranger, à Amsterdam, en 1954. Le Tour d'Europe n'a cependant pas le succès escompté, en raison de l'absence des meilleurs coureurs. Jean Leulliot ne parvient par à organiser son épreuve l'année suivante, et L'Équipe, Le Parisien Libéré, La Gazzetta dello Sport et Les Sports rachètent les droits de la course pour en organiser une deuxième et dernière édition en 1956. Les Tours de France et d'Italie « englobent » le Tour d'Europe et prennent le nom officiel de « Tour de France et d'Europe » et « Tour d'Italie et d'Europe »[82],[83],[84].
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Les années 1950 voient le développement de la télévision. Elle arrive sur le Tour de France en 1948. L'arrivée au Parc des Princes lors de cette édition est l'occasion du premier reportage en direct hertzien de la télévision française. L'année suivante, des résumés d'étapes sont diffusés lors des premiers journaux télévisés, puis à partir de 1955, le résumé de l'étape du jour est proposé en soirée. Avec la progression de l'équipement des ménages, la télévision prend le relais de la presse écrite[85]. La progression de ce nouveau média ne se fait pas sans accroc. Enthousiaste à son arrivée, Jacques Goddet craint l'emprise grandissante de la télévision sur son spectacle. En 1957, l'intervention de l'État est nécessaire pour assurer la présence de la télévision sur la course, après le refus de la Radiodiffusion-télévision française (RTF) de payer une redevance revue à la hausse[86]. Dès 1959, les arrivées de certaines étapes sont retransmises en direct[87], en 1962, les dix derniers kilomètres de chaque étape[85], puis en 1964 chaque étape en intégralité[88]. La diffusion du duel entre Jacques Anquetil et Raymond Poulidor sur les pentes du Puy de Dôme en 1964 marque le début de la passion des Français pour le Tour de France télévisé[89].
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La diffusion du Tour à la télévision offre un nouveau support publicitaire pour les produits dont la consommation se développe à cette époque. Alors que la publicité est encore interdite à la télévision, les courses cyclistes permettent aux marques de s'offrir une présence à l'écran[90]. Ce phénomène est renforcé par la situation économique difficile de l'industrie de cycle. En effet, concurrencées par l'automobile et le cyclomoteur, de plus en plus de firmes disparaissent et avec elles les équipes qu'elles financent. Le champion italien Fiorenzo Magni est en 1954 le premier à recourir à une marque « extra-sportive ». Il est rapidement imité par l'ensemble des équipes en 1955 et 1956. Les sponsors « extra-sportifs » restent cependant absents du Tour. Jacques Goddet s'affirme encore en 1961 « résolument opposé aux équipes de marques dans l'état anarchique actuel des choses. » Il se résigne pourtant à les accueillir à partir de 1962 pour relancer l'intérêt sportif de la course, après une édition 1961 écrasée par l'équipe de France de Jacques Anquetil, et à laquelle Poulidor a refusé de participer pour ne pas avoir à se mettre au service de ce dernier. Les équipes nationales font un bref retour en 1967 et 1968, sans succès. Adoptée « à titre expérimental », la formule des équipes de marques est maintenue par la suite[91],[92].
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Le journal L'Équipe est en difficulté au milieu des années 1960 et racheté en 1965 par Émilien Amaury. L'organisation du Tour, devenue trop lourde pour le quotidien sportif et son associé Le Parisien libéré, est confiée à une société créée ad hoc en 1973, la Société d'exploitation du Tour de France, filiale du groupe Amaury. Jacques Goddet et Félix Lévitan restent à la tête de la course, bien que leur direction et leur vision archaïque soient critiquées. Durant les années 1960 et jusqu'aux années 1970, la situation économique du Tour se dégrade. Son organisation est déficitaire. Une relative désaffection du public est observée et la caravane se restreint considérablement. Les prix attribués aux coureurs demeurent inchangés, de sorte que leur valeur réelle diminue, ce qui mécontente le peloton. Le Tour de France semble subir les conséquences de la place croissante de l'automobile dans la société, aux dépens de la bicyclette[93]. Le peloton cycliste français est également en difficulté. Des sponsors se retirent, au point qu'il ne reste plus que quatre équipes professionnelles françaises en 1974[94].
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Le Tour de France parvient tout de même à se relancer au milieu des années 1970. Alors que les industries subissent la crise pétrolière, celle du cycle connaît un nouvel essor, grâce à une nouvelle mode partie de Californie au milieu des années 1960 et à l'émergence du mouvement écologique[95]. En s'éloignant des grands axes de circulation pour aller à la rencontre de la France paysanne, le Tour de France suscite l'intérêt du secteur agricole en 1974. Enfin, le Tour, spectacle gratuit et fête populaire, attire de nouveau la foule sur le bord des routes, probablement grâce à son « aspect fédérateur […] face à la crise économique et au changement de société[96] ». En 1975, les organisateurs opèrent une relance sportive, commerciale et touristique du Tour grâce à une nouvelle stratégie s'adressant aux spectateurs comme consommateurs et qui l'amène à devenir « promoteur de la France des loisirs et du tourisme ». Le classement du meilleur jeune, récompensé par un maillot blanc, et le maillot à pois de meilleur grimpeur sont introduits, et le Tour s'achève pour la première fois aux Champs-Élysées, où le président de la République Valéry Giscard d'Estaing remet son maillot jaune à Bernard Thévenet, qui met fin au règne d'Eddy Merckx. Félix Lévitan décrit les nouvelles priorités du Tour : « Nous voulons passer par les Alpes, par les Pyrénées, par le Massif central et terminer à Paris ». La course offre une promotion aux stations balnéaires et de sports d'hiver du pays. Neuf stations de sports d'hiver sont ainsi visitées en 1975. Le promoteur immobilier Guy Merlin devient un partenaire important. Jusqu'en 1982, le Tour fait régulièrement étape dans des stations où il mène des projets immobiliers. Un contrat d'exclusivité est même signé en 1978. Avec le retour des sponsors, la caravane reprend de l'ampleur, et le Tour de France redevient bénéficiaire à partir de 1976[97].
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Le tournant commercial pris par le Tour de France est toutefois critiqué. L'importance prise par la télévision bouleverse le déroulement de la course : l'intérêt d'un passage à l'écran pour un sponsor d'équipe pousse des coureurs à chercher avant tout à passer à la télévision. Un retour aux équipes nationales est évoqué. Les nouvelles priorités du parcours multiplient les transferts entre villes et hôtels, au point que les coureurs improvisent une grève à Valence d'Agen en 1978. Quelques aménagements sont décidés en 1979, notamment sur l'horaire de départ des étapes, mais les priorités restent les mêmes et le Tour est amené à prendre encore davantage d'ampleur dans les années qui suivent[98].
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Les années 1980 et 1990 sont une période d'internationalisation et de croissance du Tour de France.
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Au début des années 1980, l'organisation du Tour de France cherche à élargir son audience et à trouver de nouveaux adversaires aux coureurs d'Europe de l'Ouest (les vainqueurs du Tour de France ne sont alors tous issus que de sept pays de cette région), et particulièrement à Bernard Hinault qui domine la compétition. L'idée d'un Tour « open », c'est-à-dire ouvert aux amateurs, est lancée par Félix Lévitan en 1982. Elle se réalise l'année suivante, moins ambitieuse toutefois que ce qu'imaginait ce dernier. Alors que le but de ce projet est de faire participer les coureurs d'Europe de l'Est, ceux-ci en sont empêchés par leurs dirigeants politiques. Une seule équipe amateur participe finalement au Tour de France 1983 : l'équipe de Colombie, qui révèle le grimpeur Luis Herrera, deux fois vainqueur du classement de la montagne. Au lieu de s'ouvrir à l'Est, le Tour élargit son horizon à l'ouest, avec l'arrivée en 1986 d'une équipe américaine, et d'un premier vainqueur américain, Greg LeMond. Si aucun coureur amateur d'Europe de l'Est ne participe au Tour, l'ouverture progressive de certains pays permet à des athlètes de devenir professionnels en Europe de l'Ouest. En 1987, le Tour fait un pas vers l'Est en partant de Berlin-Ouest. Cette édition marque tout de même la volonté d'internationaliser le Tour. Il faut attendre la chute du mur de Berlin puis la fin du pacte de Varsovie pour voir participer en nombre des coureurs d'Europe de l'Est[99],[100].
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La période voit le Tour de France devenir une « gigantesque machine économique[101] ». Son suivi médiatique, ses recettes, son budget croissent, et sa place dans le cyclisme devient hégémonique. Ces évolutions sont pour partie liées à une stratégie des organisateurs du Tour. Ceux-ci changent d'ailleurs à la fin des années 1980. En 1988, Jean-François Naquet-Radiguet remplace Félix Lévitan, avec l'objectif de « moderniser » le Tour. Il signe des contrats avec de nouveaux diffuseurs et insuffle une nouvelle stratégie commerciale, poursuivie par son successeur Jean-Marie Leblanc, qui le remplace dès l'année suivante. Il s'agit de débarrasser le Tour de son image de « foire commerciale », et de s'appuyer sur un nombre restreint de sponsors plus importants, formant un « club des partenaires ». Ces politiques permettent au Tour de tripler son budget entre 1988 et 2003, grâce à une forte augmentation des droits télévisés et des recettes publicitaires. La Société du Tour de France devient en 1993, une filiale d'Amaury Sport Organisation[102].
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Le Tour de France, déjà doté d'un prestige plus important que les autres courses depuis plusieurs décennies, acquiert une position hégémonique. Certains coureurs axent leur saison sur le Tour de France, et délaissent d'autres compétitions majeures du calendrier. Cette stratégie est initiée par Greg LeMond. Il est ensuite imité par Miguel Indurain, quintuple vainqueur entre 1991 et 1995, Lance Armstrong, détenteur du record de victoires avec sept succès de 1999 à 2005 jusqu'à son déclassement en 2012, ainsi que d'autres coureurs ayant eu l'objectif de gagner le Tour. Bernard Hinault est ainsi le dernier lauréat de la « grande boucle » à avoir remporté plus d'une victoire sur une classique dite « monument[Note 3] » (jusqu'à la victoire en 2018 sur Milan-San Remo de Vincenzo Nibali, vainqueur auparavant du Tour de France 2014 et du Tour de Lombardie 2015 et 2017). Les championnats du monde et les Tours d'Italie et d'Espagne souffrent aussi de la concurrence du Tour. La simple participation au Tour devient une motivation essentielle pour les sponsors d'équipe. Le nombre d'équipes candidates au Tour de France est croissant. En 1989, l'Union cycliste internationale instaure un système de sélection, basé sur le classement mondial par équipes, permettant aux mieux classées d'entre elles de participer automatiquement. Le nombre d'invitations laissées à la discrétion des organisateurs est faible, et les déceptions sont fréquentes, avec des conséquences sur le financement voire la survie des équipes écartées[103].
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En 2007, Christian Prudhomme, ancien journaliste et commentateur du Tour sur France 2, devient le directeur du Tour après trois années de collaboration avec Jean-Marie Leblanc. À la sortie d'une période gangrenée par le dopage (entre l'affaire Festina, le déclassement de Floyd Landis et quelques années plus tard les révélations sur Lance Armstrong), il souhaite redorer le blason du Tour et du cyclisme en général en renforçant les contrôles sur l'épreuve[104],[105].
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Afin de renouveler l'épreuve et la moderniser, Prudhomme et ses équipes apportent quelques innovations permises par les nouvelles infrastructures et les nouvelles technologies. Tout d'abord, le parcours visite plus souvent les massifs dits intermédiaires comme le Jura ou les Vosges afin de les traiter comme des étapes de montagne décisives. Cela passe également par la découverte de nouvelles routes et de nouvelles ascensions, dans tous les massifs. Le rôle du directeur de course, occupé par Jean-François Pescheux jusqu'en 2013 puis par Thierry Gouvenou depuis 2014 prend toute son importance. C'est sous la direction de Prudhomme que des ascensions comme le Port de Balès, la Hourquette d'Ancizan, les Lacets de Montvernier, le col du Grand Colombier ou la Planche des Belles Filles acquièrent une notoriété auprès des cyclistes du monde entier[106].
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Par ailleurs, il souhaite également rendre la course plus palpitante et retarder le suspense au plus près de Paris, tout en répartissant au mieux les difficultés sur l'ensemble de la course. Il propose des Tours avec des premières semaines très corsées, avec des étapes de moyenne montagne, ou des étapes de "classiques" en empruntant de nombreuses côtes (dans le style de la Flèche wallonne ou de Liège-Bastogne-Liège) ou des secteurs pavés (ceux du Paris-Roubaix notamment). Et sur les fins de Tours, dès 2009, l'épreuve propose ponctuellement une étape de montagne la veille de l'arrivée sur les Champs-Élysées, ce qui n'avait jamais été fait auparavant. En contrepartie, le nombre d'étapes contre-la-montre, et leur kilométrage, diminue sensiblement.
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Le Tour suit également les nouvelles innovations technologiques et passe à une diffusion en haute définition en 2008[107]. Des images de drones, pour valoriser les monuments, apparaissent dès 2013[108]. En 2014, ce sont des caméras embarquées (les GoPro) sur les vélos qui arrivent sur la course[109]. Puis en 2015, un partenariat avec Dimension Data permet aux spectateurs de suivre la course de façon inédite au moyen de données collectées en temps réel[110]. En 2016, c'est l'apparition de caméras thermiques visant à lutter contre les vélos équipés de moteurs électriques qui marque l'épreuve[111]. Et en 2017, le Tour marque un pas décisif pour sa médiatisation car pour la première fois, toutes les étapes sont retransmises en intégralité du départ à l'arrivée[112]. Le Tour est également présent sur Internet et les réseaux sociaux comme Facebook[113] ou Twitter[114], très populaires dès le début des années 2010.
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Le Tour de France assume également un rôle de promotion des territoires[115]. Prudhomme fait du Tour de France une vitrine touristique pour les régions intéressées, ce qui amène à des départs de l'étranger plus nombreux. Sous sa direction, le Tour partira plus de fois de l'étranger que de l'hexagone[Note 4]. Il arrive désormais que l'épreuve ne "traverse" plus une zone, mais y passe deux voire trois jours. C'est notamment le cas pour les Grands Départs et pour des étapes de montagne, qui permettent de valoriser une partie d'un massif sur plusieurs étapes. Du fait de la popularité du Tour et des retombées économiques qu'il engendre, l'organisation revendique plus de 260 candidatures annuelles pour recevoir une étape[116]. Ces candidatures proviennent à la fois de villes mais aussi de communautés de communes, de départements voire de régions entières. Il n'est pas rare que certaines étapes prennent place intégralement dans un seul département[117],[118].
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C'est durant cette période que le Tour fête sa 100e édition en 2013, avec un Grand Départ inédit de Corse, seule région de France métropolitaine que la course n'a jamais visité. La même année, l'étape des Champs-Élysées connaît une modification importante en incluant dans le circuit final le tour de l'Arc de Triomphe. Initialement prévue pour fêter la centième édition, l'expérience a été renouvelée l'année suivante pour être conservée définitivement.
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En 2019, pour la première fois de son histoire, une étape du Tour est arrêtée (au col de l'Iseran) avant son terme (à Tignes) par un éboulement. Cette année-là, le Colombien Egan Bernal devient le premier coureur sud-américain vainqueur du Tour, il est également le plus jeune lauréat de l'épreuve depuis le Tour 1909. L'année suivante, l'édition 2020 est reporté en raison de la pandémie de Covid-19 et part de Nice le 29 août pour se terminer le 20 septembre à Paris. Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Tour n'a pas lieu pendant le mois de juillet, ce qui en fait sa spécificité, comme c'est le cas pour toutes les autres éditions. C'est aussi la première fois de son histoire que le Tour de France se déroule au mois de septembre.
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Logo de 1990 à 1997
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Logo de 1997 à 2003
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Logo de 2003 à octobre 2018[Note 5].
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Logo adapté pour la centième édition du Tour en 2013.
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Logo depuis octobre 2018, utilisé à partir de l'édition 2019.
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Le dopage est présent dans le cyclisme depuis la fin du XIXe siècle[119]. Jusqu'aux années 1950, il n'est pas un sujet d'inquiétude majeur et est « traité de façon cursive ou humoristique », bien que Desgrange s'en émeuve. Les consommations de produits par les coureurs ont été décrites par Albert Londres en 1924 dans son article Les forçats de la route. La lutte antidopage commence sur le Tour de France en 1966, après plusieurs incidents durant les années précédentes. Elle provoque une grève des coureurs conduite par Jacques Anquetil. Après le décès de Tom Simpson sur les pentes du mont Ventoux en 1967, des coureurs tirés au sort sont contrôlés à chaque fin d'étape à partir de 1968. Plusieurs affaires spectaculaires ébranlent le Tour à partir de la fin des années 1970 (mise hors course de Michel Pollentier, déclassement de Joop Zoetemelk, mise en cause de Pedro Delgado). Durant les années 1990, l'arrivée massive de l'EPO modifie la physionomie de la course, en particulier lors des années de domination de Miguel Indurain, puis de Bjarne Riis (dont la victoire en 1996 est entachée d'un dopage avoué).
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L'« affaire Festina » qui ébranle le Tour de France 1998 constitue un tournant dans la perception du dopage par le public[120] et dans l'image du Tour de France[121]. Elle révèle l'« ampleur du dopage[122] » et le passage « d'un dopage artisanal à un dopage industriel, avec pour produit-phare l'EPO[123] ». Depuis, des affaires de dopage touchent le Tour et ses principaux coureurs chaque année. La lutte traditionnelle (contrôles antidopages) se double dans les années 2000 d'une politique policière d'interventions en raison d'infraction sur les produits stupéfiants.
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En 2006, Floyd Landis est le premier vainqueur du Tour à être déclassé pour dopage, mais les exploits de Lance Armstrong, qui remporte sept fois le Tour de 1999 à 2005 en écrasant la concurrence, sont l'objet d'une « suspicion permanente »[124]. Les journalistes se saisissent du sujet et révèlent des témoignages confirmant les pratiques dopantes d'Armstrong, ainsi que des contrôles positifs[Note 6]. En août 2012, l'Agence américaine antidopage prononce à l'encontre de Lance Armstrong une suspension à vie et le déchoit de ses sept titres pour plusieurs violations du Code mondial antidopage. La perte de ses titres est confirmée par l'UCI le 22 octobre 2012, et il n'est pas remplacé au palmarès de la course. En 2011, Alberto Contador prend le départ du Tour alors que le Tribunal arbitral du sport n'a pas encore statué sur le contrôle antidopage positif dont il a fait l'objet lors de l'édition précédente qu'il a remportée. Le 6 février 2012, Contador est finalement déclassé. De 1999 à 2011, neuf victoires sur quatorze tours, ont donc été annulées (en outre celle de Bjarne Riis en 1996, avait été rayée du palmarès en 2007, avant d'être rétablie, le 4 juillet 2008, avec une mention de ses aveux de dopage).
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De 1903 à 1939, le Tour de France est organisé par L'Auto et est dirigé par Henri Desgrange, directeur de ce journal sportif. Après la guerre, le comte de Dion cède ses actions de L'Auto à Victor Goddet, administrateur financier du Tour de France à ses débuts. À la mort de ce dernier en 1926, son fils aîné Maurice Goddet se voit léguer la majorité des actions du journal, cependant qu'Henri Desgrange reste le patron du Tour. Il prend sous son aile le deuxième fils de Victor Goddet, Jacques, qui suit son premier Tour en 1928 après être entré au journal L'Auto, afin de l'amener à prendre sa succession[125]. À la Libération, L'Auto est interdit de paraître et ses biens, dont le Tour de France, sont mis sous séquestre par l'État. La course est cédée à la Société du Parc des Princes, dirigée par Jacques Goddet, qui a succédé à Desgrange à la tête de L'Auto. Celui-ci confie l'organisation du Tour à L'Équipe, nouveau quotidien sportif qu'il dirige, et au Parisien libéré. Goddet reste à la tête du Tour de France jusqu'en 1987. De 1962 à 1987, il a pour adjoint Félix Lévitan, chef du service sportif du Parisien libéré. En 1965, les Éditions Philippe Amaury, propriétaires du Parisien libéré, achètent L'Équipe. Ce groupe de presse devient ainsi propriétaire du Tour de France, toujours organisé par L'Équipe et Le Parisien libéré jusqu'en 1973. En 1973, cette organisation est confiée à une filiale du groupe, la Société d'exploitation du Tour de France. Celle-ci devient en 1993 une branche d'Amaury Sport Organisation, filiale du Groupe Amaury spécialisée dans l'organisation d'évènement sportifs[126]. La Société du Tour de France se fond ensuite dans ASO, pour en devenir le département cyclisme[127]. Après les brefs passages de Jean-François Naquet-Radiguet (1987) et Xavier Louy (1987-1988), Jean-Marie Leblanc devient directeur du Tour en 1989. Christian Prudhomme lui succède en 2007.
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Henri Desgrange, 1914
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Jacques Goddet, 1954
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Félix Lévitan, 1978
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Jean-Marie Leblanc, 1997
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Christian Prudhomme, 2006
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Créé pour porter un coup fatal au Vélo, journal concurrent de L'Auto, le Tour de France est depuis ses débuts un « spectacle sportif à visée commerciale »[128]. L'accès gratuit pour les spectateurs lui assure une affluence importante, ce qui attire les annonceurs. Le Tour de France tire ses profits de trois sources : le prix payé par les collectivités pour être villes-étapes, le sponsoring de sociétés qui font leur publicité à travers le Tour de France, et les recettes liées à la relation ou la retransmission de la course : ventes de L'Auto puis de L'Équipe, droits de retransmission télévisée aujourd'hui[129].
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Le budget du Tour de France et ses évolutions ne sont pas connus avec précision, la société qui l'organise ne publiant pas ses comptes. Plusieurs auteurs ont toutefois effectué des estimations. D'après ces derniers, ainsi que des déclarations de Félix Lévitan, le Tour « ne commencerait à devenir en lui-même profitable qu'à partir de la seconde moitié des années 1970[130]. » Après avoir fortement augmenté à partir des années 1950, le chiffre d'affaires du Tour a « explosé » dans les années 1980, étant multiplié par dix en vingt ans. Cette hausse est due pour un tiers aux droits des retransmissions télévisées, devenus au début des années 2000 la principale source de revenus. Ceux-ci ont supplanté les recettes issues du sponsoring et de la publicité, qui ont représenté les deux tiers du chiffre d'affaires des années 1950 à la fin des années 1980. Ces recettes publicitaires ont toutefois continué à augmenter[131]. Sous la direction de Jean-François Naquet-Radiguet puis de Jean-Marie Leblanc à la fin des années 1980, la nouvelle stratégie commerciale du Tour l'a amené à s'appuyer sur un nombre restreint de sponsors, formant un « club des partenaires ». Au premier rang de ceux-ci figure le Crédit lyonnais, sponsor du maillot jaune depuis 1987. La caravane publicitaire du Tour est « le meilleur symbole de la dimension commerciale » de la course. Créée en 1930 pour être une nouvelle source de revenus lors de la création des équipes nationales, elle est formée par des véhicules publicitaires précédant les coureurs sur le parcours et distribuant des objets publicitaires ou des échantillons[132]. Enfin, les recettes issues des villes-étapes, qui existent depuis 1930, croissent depuis les années 1970, bien que leur part dans le chiffre d'affaires ait baissé depuis (jusqu'à 5 % en 2003, contre 40 % en 1952)[131].
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Créé en 1903 par le quotidien sportif parisien L'Auto, le Tour est un excellent laboratoire pour les médias hors presse du XXe siècle. Le premier reportage radiophonique en direct a été réalisé par Jean Antoine et Alex Virot en 1930. Dès lors, la radio s’impose sur le journal, qui ne peut donner les résultats que le lendemain matin. Les actualités cinématographiques ne furent jamais de véritables concurrents, car elles diffusaient toujours les étapes avec plusieurs jours de décalage. La télévision est présente sur la route du Tour dès la fin des années 1940 mais doit expérimenter toutes sortes de moyens afin d’assurer un reportage correct de la course. Le premier reportage en direct d’un sommet alpin se limita en effet à un plan fixe du passage du col. Le reportage reprit deux heures plus tard avec un plan fixe de la ligne d’arrivée.
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Il faut attendre les années 1960 pour assister à des reportages télévisés en direct faisant véritablement pénétrer le téléspectateur au cœur de la course, grâce à des caméras embarquées sur des motos relayées par avion ou hélicoptère (dès 2013, un drone est utilisé pour approcher au plus près les monuments historiques sur la route du Tour). Ainsi, on peut définir trois âges médiatiques pour le Tour : le journal papier de 1903 aux années 1930, puis la radio des années 1930 au début des années 1960, enfin la télévision depuis le début des années 1960. Depuis 1997, les retransmissions du Tour de France par France Télévisions sont réalisées par Jean-Maurice Ooghe. Les journaux papier, L’Équipe en tête, n’abdiquent pas face à la montée en puissance de la radio et de la télévision, mais la description pure de l’étape laisse progressivement la place à des points de vue décalés. Antoine Blondin excelle dans ce genre.
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L'année 2017 marque un tournant pour l'histoire de l'épreuve, puisque pour la première fois, toutes les étapes seront retransmises en direct et en intégralité[133]. Jusqu'alors, seules quelques étapes avaient ce privilège, notamment les étapes de montagne. Les autres étapes voyaient leur retransmission commencer durant l'après-midi, une à deux heures après le départ de l'étape.
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Selon le journaliste Samuel Douhaire, la mainmise progressive de la télévision sur le Tour au détriment de la presse écrite, l'augmentation constante des retransmissions en direct et le fantasme d'ubiquité qu'elles impliquent, « ont sans doute asséché l'imaginaire des écrivains amateurs de la petite reine[134] ».
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Les premières éditions du Tour de France se couraient, soit individuellement, soit par équipes de marque. Les sponsors de l'époque étaient les fabricants de cycles (Peugeot, Alcyon, La Française…). L'entraide entre équipiers était cependant formellement interdite.
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En 1927, afin d'apporter plus d'animation à la course, Henri Desgrange crée un système de départs séparés. Chaque équipe part de 15 minutes en 15 minutes. Cette formule, qui favorise les grosses équipes et légalise l'entraide, sera reconduite l'année suivante. Pour augmenter les chances de voir une victoire française, Henri Desgrange autorise également la participation d'équipes régionales en 1928.
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Mais le public ne s'y retrouve plus. En 1929, Desgrange supprime les départs séparés. L'entraide entre équipiers est officiellement de nouveau interdite, mais dans les faits, impossible à faire respecter, comme en témoigne la victoire de Maurice De Waele. Depuis la seconde édition (en 1904), la direction de la course doit également gérer les nombreux conflits entre marques, et des tentatives de tricherie.
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Aussi, en 1930, la direction de la course change radicalement le règlement, et regroupe les cyclistes professionnels en équipes nationales. Les frais sont pris en charge par les organisateurs, bicyclettes incluses. Certains « touristes-routiers », qui couraient alors en individuels, sont regroupés en équipes régionales.
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Après guerre, équipes nationales et équipes régionales sont toujours au départ. Ce mode de fonctionnement continuera jusqu'en 1961.
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Dans les années 1960, la direction du Tour de France semble hésiter : équipes de marque de 1962 à 1966, puis équipes nationales en 1967 et 1968. Mais en 1969, c'est finalement le retour aux équipes de marque, telles qu'on les connaît aujourd'hui.
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De nos jours, vingt-deux équipes de marque, participent chaque année au Tour de France. Avant 1987, les équipes étaient composées de dix coureurs et jusqu'à quatorze coureurs parfois. On a ensuite été habitué à voir neuf coureurs par équipe de 1987 à 2017. L'UCI a décidé de réduire le nombre de coureurs à huit en 2018.
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Depuis 1989, un système de sélection instauré par l'Union cycliste internationale (UCI), basé sur le classement mondial par équipes, permet aux mieux classées d'entre elles de participer automatiquement[135]. Depuis 2005 et la création par l'UCI de l'UCI World Tour (appelé à l'origine UCI ProTour), les équipes faisant partie de cette division mondiale du cycliste participent automatiquement aux courses les plus importantes, dont le Tour de France. Elles sont dix-huit en 2014, laissant aux organisateurs du Tour quatre places à offrir parmi les équipes continentales professionnelles (deuxième division).
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Le maillot jaune du leader du classement général est l’un des plus emblématiques symboles du Tour de France. La couleur jaune rappelle celle du journal L'Auto, créateur de l’épreuve. La signature d’Henri Desgrange, le fameux HD, orne ce maillot après une parenthèse de quelques années seulement où cet usage fut oublié.
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Ce maillot distinctif est créé en 1919, en plein Tour. C’est au départ de Grenoble (11e étape), le 19 juillet 1919, qu’Eugène Christophe est revêtu du tout premier maillot jaune de l’histoire.
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Le classement général au temps étant le classement le plus important, le cycliste y occupant la première place, même s'il est également en tête d'autres classements, porte le maillot jaune. Le second du classement par points, de la montagne ou des jeunes porte alors, par délégation, le maillot vert, à pois ou blanc.
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Le classement par points consistait initialement en l’attribution d’un nombre de points décroissant aux premiers coureurs de chaque étape. C’est de cette façon que le classement général était établi entre 1905 et 1912, lorsqu'il remplaça brièvement le classement au temps.
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Le classement par points est recréé en 1953. Il met l’accent sur les arrivées aux sprints. Afin d’étoffer ce classement, des sprints intermédiaires ponctuent les étapes. Ces sprints intermédiaires donnaient quelques points aux trois premiers, jusqu'en 2011 où il n'y a qu'un sprint intermédiaire par étape récompensant les 15 premiers coureurs. Les étapes de montagne n’attribuent que peu de points pour ce classement, tandis que les étapes de plaine, avec arrivée fréquente au sprint, sont plus richement dotées. C’est bien un classement du meilleur sprinteur et pas un classement par points en usage lors des premières éditions du Tour. Un maillot vert identifie dans le peloton le leader de ce classement, ou le second, au cas où le leader de ce classement est également le porteur du maillot jaune. Le maillot vert spécifique est en usage depuis la création du classement par points, en 1953, sauf lors du Tour de France 1968 où il fut rouge.
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Le classement du meilleur grimpeur est créé en 1933. Chaque col, selon sa difficulté, rapporte des points, que l’on additionne afin de dresser ce classement. Les cols les plus difficiles sont classés « hors catégorie », les autres en 1re, 2e, 3e puis 4e catégorie. Un maillot blanc à pois rouges identifie dans le peloton le leader de ce classement, ou le second, au cas où le leader de la montagne est également le porteur du maillot jaune. Si le Grand Prix de la montagne est créé dès 1933, le maillot spécifique à pois rouges n’apparaît qu’en 1975.
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Le classement du meilleur jeune est disputé par les plus jeunes coureurs (25 ans maximum). Le meilleur d'entre eux au classement général revêt un maillot blanc (ou le second si le leader du classement des jeunes est également le porteur du maillot jaune). Il fut créé en 1975, et fut supprimé de 1989 à 1999, puis réapparaît dans les pelotons depuis 2000.
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Un classement par équipes prenant en compte les temps des trois premiers arrivés à l’étape. Ce classement était jadis signalé par le port d’une casquette jaune par tous les membres de l’équipe. Cet usage de la casquette jaune est aujourd’hui perdu à cause de l'obligation du port du casque et depuis le Tour 2006 la meilleure équipe est signalée par un dossard jaune. Depuis 2012, en plus du dossard jaune, les membres de l’équipe en tête de ce classement peuvent également se signaler par le port d’un casque jaune, rappelant ainsi l'époque où l'équipe leader portait des casquettes jaunes, ce casque jaune n’est toutefois pas obligatoire.
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Un challenge de la combativité, aux règles de classements mouvantes, récompense à chaque étape le coureur le plus combatif. Un jury décerne ce challenge. Le combatif du jour précédent est signalé en course par un dossard rouge. En fin de Tour, un Super combatif (c'est-à-dire le coureur ayant été le plus combatif pendant toute l'épreuve) est désigné. Ce prix n'est pas décerné à la suite d'une étape contre-la-montre, ni à l'issue de la dernière étape.
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Les souvenirs Henri-Desgrange et Jacques-Goddet sont des récompenses dotées qui sont liées à la fois à un grand directeur du Tour, et à un col célèbre : le souvenir Henri-Desgrange est décerné au premier coureur passant au col du Galibier, tandis que le souvenir Jacques-Goddet est attribué au coureur arrivant en tête au col du Tourmalet. Le souvenir Henri-Desgrange est décerné depuis 1947, tandis que le souvenir Jacques-Goddet est décerné depuis 2001.
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Dans le cas où le col du Galibier n'est pas programmé, le souvenir Henri-Desgrange est attribué au coureur passant en tête à l'ascension la plus élevée du Tour (à la manière de la Cima Coppi dans le Tour d'Italie), sauf s'il s'agit du Tourmalet où le souvenir Jacques-Goddet est déjà décerné. C'est donc la deuxième ascension la plus haute du Tour qui décerne le souvenir Henri-Desgrange (en 2010, comme le Tourmalet fut gravi deux fois, le Tourmalet décernait les deux souvenirs puisqu'il était également le sommet le plus élevé du Tour).
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Une série de classements annexes a vu le jour dans les années 1950 et furent abandonnés à la fin des années 1960 ou 1970, comme le Prix du coureur le plus malchanceux (1956), le Prix du coureur le plus élégant (1956), le Prix Alex-Virot (1958), le Prix du coureur le plus aimable (1963) et le Prix du coureur le plus loyal.
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En 1968, un maillot blanc dit « du combiné » est attribué au coureur le mieux classé dans tous les autres classements, le classement général, le classement par points, le classement de la montagne et de 1984 à 1989 le classement des sprints intermédiaires. De 1975 à 1979, le classement disparaît temporairement mais est réintroduit en 1980 et ce jusqu’en 1982. Il est réintroduit une dernière fois en 1985, cette fois sous la forme d'un maillot mondrian, avant de disparaître définitivement en 1989.
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En vigueur dans les années 1980, le maillot rouge servait à distinguer le leader des sprints catchs. Il a été porté entre 1983 et 1990. Certains grands noms l'ont porté, comme Gilbert Duclos-Lassalle et Jacques Hanegraaf.
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Un classement du centenaire fut mis en place en 2003 en additionnant des places obtenues lors des étapes de 1903, c’est-à-dire : Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Paris. Il fut remporté par Stuart O'Grady.
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Les bonifications sont des secondes retirées au classement général par rapport au classement des étapes. Ainsi, le vainqueur d'une étape voit son temps au classement général réduit de dix secondes ; il en résulte que si son temps général était de 12 heures de course, il ne sera plus que de 11 heures 59 minutes et 50 secondes. Le coureur arrivé deuxième de l'étape bénéficie de six secondes et le troisième de quatre secondes.
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L'usage des bonifications a évolué dans le temps. En 1923, 2 minutes de bonifications sont attribuées au vainqueur de chaque étape. L'année suivante, en 1924, l'avantage est porté à 3 minutes pour chaque vainqueur. En 1931, la bonification passe à 3 minutes pour le vainqueur d'étape, s'il s'impose avec au moins 4 minutes d'avance. L'année suivante, elle passe à 4 minutes pour le vainqueur, 3 minutes pour le deuxième et ainsi de suite.
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À partir de 1934, des bonifications au sommet de chaque col sont attribuées au coureur qui passe en tête d'un col. Celle-ci est égale à son avance sur le deuxième.
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À partir de 2018, des bonifications en temps (trois, deux et une secondes) sont attribuées aux trois premiers coureurs lors de sprints intermédiaires situés entre huit et trente kilomètres de l'arrivée. Des bonifications sont aussi attribuées aux trois premiers coureurs ayant fini l'étape (dix, six et quatre secondes).
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En 2014, 2,035 millions d'euros de primes sont distribués aux coureurs du Tour de France, dont 450 000 euros pour le vainqueur. Ce prix du lauréat n'a pas changé depuis 2006. Lors du premier Tour de France, en 1903, le total des primes était de 20 000 francs or, dont 3 000 pour le vainqueur[136]. En monnaie constante, la prime au vainqueur a ainsi été multipliée par 40, et la prime moyenne par coureur par 13[137]. Ces primes ont baissé jusqu'aux années 1920, et ont connu une première forte hausse « au début des années 1930, à la suite de l'introduction de la caravane et du financement de divers prix par des sponsors ». Le prix du vainqueur augmente à nouveau fortement à la fin des années 1980 : il est multiplié par dix en quelques années. Il stagne depuis. Cette deuxième hausse importante est concomitante à celle du chiffre d'affaires du Tour. Elle est nettement supérieure à la hausse du gain moyen du coureur du Tour : ainsi, en 2000, le vainqueur perçoit une prime représentant 25 fois le gain moyen, alors qu'il gagnait huit fois plus en 1980.
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Cette hausse importante des primes et sa concentration sur le vainqueur doit à l'environnement concurrentiel du Tour de France. L'accroissement de l'audience télévisée des spectacles sportifs et des droits de retransmission concerne le Tour mais aussi les grandes courses avec lesquelles il est en concurrence. Augmenter les prix, et particulièrement celui du vainqueur, a pour but d'attirer les meilleurs coureurs et de les inciter à se battre pour la première place, assurant ainsi le spectacle[138].
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Bien que les primes soient attribuées individuellement, les coureurs d'une même équipe se répartissent collectivement leurs gains depuis la fin des années 1940. Ce fonctionnement incite les coureurs à aider leurs coéquipiers à obtenir de bons résultats, quitte à sacrifier leurs propres chances[139].
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Le parcours annuel du tour nécessite parfois plusieurs années d'organisation. Son annonce est devenue un événement à elle seule depuis les années 1980, loin des annonces en comité réduit pour la presse. Depuis plusieurs années, elle a lieu en octobre, soit 10 mois avant l'épreuve, et se déroule au palais des congrès de Paris, en présence de nombreux cyclistes habitués du tour. Les premières étapes, le « grand départ », sont annoncées beaucoup plus tôt, au moins un an et demi avant le tour[140].
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Depuis la fin des années 2000, l'avènement d'internet a changé légèrement la donne. Certains sites ou communautés recoupent les informations qu'ils trouvent dans la presse régionale ou spécialisée, ainsi que les réservations hôtelières, pour déduire à l'avance le parcours avant sa révélation officielle. Tel un jeu de piste, l'organisateur s'en amuse en postant parfois des indices sur le prochain parcours ou des photos issues de reconnaissances.
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Après deux années d'expérimentation[141], le parcours du Tour part à la conquête des frontières naturelles et politiques de la France à partir de 1905. Cela amène la course à explorer les chaînes pyrénéenne (en 1910) et alpestre (en 1911), à faire des incursions en Alsace-Moselle, alors sous administration allemande. Le « chemin de ronde » voulu est bouclé en 1919, lorsque ces territoires redeviennent français (cf supra). Ce choix de coller à l'Hexagone allonge progressivement la distance parcourue. De 1906 à 1951, la distance moyenne d'un Tour de France est de 4 962 km[142], soit le double du kilométrage des deux premiers Tours (la distance maximale de 5 745 km est atteinte en 1926).
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Parcours des deux premières éditions
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Parcours du Tour de France 1919
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Le parcours conserve ce schéma de « Tour de la France » jusqu'en 1951. De nouveaux impératifs amènent les organisateurs du Tour à le quitter : l'importance prise par la télévision, la construction européenne, la demande du public, la promotion des villes, la dimension commerciale du Tour de France[143]. Paul Boury distingue quatre formes de parcours depuis lors : l'« Hexagone déformé », le parcours « diagonal », le parcours « débordant » et le parcours « discontinu »[144].
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L'« Hexagone déformé »
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Un parcours « débordant »
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Un parcours « diagonal »
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Un parcours « discontinu »
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Il est à noter que malgré la variété des parcours depuis 1952, il aura fallu attendre la centième édition en 2013 et le grand départ en Corse pour que chaque département français (hors outre-mer) reçoive une ville-étape pour la première fois. Si l'on excepte l'île de beauté, la Creuse fut le dernier département de France continentale à recevoir une étape du Tour pour la première fois, c'était à Guéret en 2004.
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Le premier petit col du Tour fut le Pin Bouchain, gravi dès 1903, au cours même de la première étape Paris-Lyon. Il est situé sur la route nationale 7, entre Roanne et Tarare.
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Un autre col fut escaladé au cours de ce Tour 1903, celui du Grand-Bois (1 161 m), dit aussi col de la République, à la sortie de Saint-Étienne, dans l’étape Lyon-Marseille. Il devient ainsi le premier col référencé de l'épreuve[145] et le premier de plus de 1 000 mètres.
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Dans la progression altimétrique vinrent ensuite le Ballon d'Alsace (1 178 m) et le Col Bayard (1 245 m) en 1905, puis le Col de Porte (1 326 m) en 1907. Puis les Pyrénées sont au programme avec Peyresourde (1 569 m) et le Tourmalet (2 115 m, premier à plus de 2 000 m) dans la même étape en 1910. Les Alpes seront gravies l'année suivante avec le terrible Galibier (2 645 m), en 1911. Puis c'est le col de l'Iseran (2 770 m) en 1938. Depuis 1962, la Cime de la Bonette est la plus haute route jamais empruntée par le Tour (2 802 m)[146].
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La plus haute arrivée d'étape (2 645 m) a eu lieu en 2011 au sommet du col du Galibier, à l'issue de la 18e étape, entre Pignerol et le col du Galibier. Elle a vu la victoire du Luxembourgeois Andy Schleck, après une échappée au long cours. En 2019 cependant, l'étape entre Saint-Jean-de-Maurienne et Tignes a techniquement pris fin au col de l'Iseran (2 770 m) suite à un orage de grêle ayant rendu la route impraticable après la descente. Cependant, ce n'est pas une réelle arrivée d'étape (les coureurs n'ayant été informés qu'après le passage du col), et aucun vainqueur n'ayant été désigné suite à ce fait de course exceptionnel.
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Le Tour de France aura vu naître de nombreuses ascensions ayant acquis, par la course, une très grande notoriété. La plupart de ces ascensions se situent dans les Alpes ou dans les Pyrénées, mais il y a de nombreux contre-exemples comme les mont Ventoux, puy de Dôme ou col du Grand Colombier. On note deux types d'ascensions : les arrivées au sommet, qui se font généralement dans des stations de sport d'hiver, et les cols, généralement plus élevés en altitude, qui sont souvent enchaînés jusqu'à l'arrivée dans les étapes de montagne.
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Parmi les arrivées au sommet, l'Alpe d'Huez est sans doute la plus connue, avec ses 21 lacets menant �� la station. L'ascension y menant a été empruntée à 29 reprises depuis 1952. Dans les Pyrénées, on peut citer les arrivées du plateau de Beille, où les quatre premiers vainqueurs ont remporté le Tour, le Pla d'Adet ou encore Luz-Ardiden. Enfin, le puy de Dôme, dans le Massif central, et sa montée en spirale autour du volcan, a aussi grandement contribué à la notoriété du Tour. Le Puy de Dôme malgré ses « seulement » 1 465 m a été une montée fameuse, empruntée à treize reprises entre 1952 et 1988, où le Tour a déjà basculé par le passé. L’année la plus mémorable reste 1964 avec le mano a mano opposant Jacques Anquetil et Raymond Poulidor. Le Tour n’est plus arrivé au sommet depuis 1988 en raison de différends entre les organisateurs de l’épreuve et les propriétaires du volcan, et ne pourra désormais plus y arriver compte tenu de la présence depuis 2012 d'un train à crémaillère qui a réduit la largeur de la route.
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Les grands cols sont plus nombreux, du fait que le Tour les emprunte très souvent d'une année sur l'autre, ce que ne peut pas forcément se permettre une station de sports d'hiver. Le col du Tourmalet dans les Pyrénées, culminant à 2 115 m, a été franchi 77 fois par le Tour, ce qui est plus que n'importe quel autre col ou ville-étape du Tour (hormis Paris). Parmi les autres cols reconnus des Pyrénées, on peut citer le col d'Aubisque (1 709 m), le col d'Aspin (1 489 m), le col de Marie-Blanque (1 035 m), le col de Peyresourde (1 569 m), le col de Portet-d'Aspet, resté célèbre pour la mort de Fabio Casartelli en 1995, ou le col de Menté (1 349 m). Dans les Alpes, où les cols dépassent souvent les 2 000 mètres, le col de référence reste le col du Galibier, culminant à 2 645 m et constituant une des ascensions les plus dures de France. Cependant, il y a des cols plus élevés comme le col de l'Iseran (2 770 m) qui sont fréquemment empruntés. De nombreux cols alpins sont reconnus et sont souvent utilisés par le Tour, comme le col Bayard (très utilisé dans le premier demi-siècle du Tour), le col de la Croix-de-Fer (2 068 m), le col de la Madeleine, la fameuse « trilogie de la Chartreuse » comprenant le col de Porte, le col du Cucheron et le col du Granier, le col d'Izoard (2 360 m), le col Agnel (2 744 m) ou le col de Vars (2 108 m). Certaines de ces ascensions mythiques ont acquis une certaine célébrité en rendant les étapes particulièrement difficiles, comme la 18e étape du Tour 2011 avec la fameuse triplette Agnel-Izoard-Galibier.
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Le mont Ventoux est un cas particulier par son isolement géographique. Il est célèbre pour son sommet rocailleux lui valant le surnom de « mont Chauve », sa chaleur et ses vents violents, ainsi que pour la mort du cycliste britannique Tom Simpson, le 13 juillet 1967.
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La montagne fait progressivement son apparition sur la route du Tour. Le Ballon d’Alsace, dès 1905, puis le Col du Tourmalet et le Col d'Aubisque en 1910, imposent rapidement la montagne comme juge de paix incontournable du Tour. Bon nombre de cyclistes du Tour redoutent les étapes de montagne en raison des délais d’arrivée au-delà desquels ils risquent l'élimination. Afin d’éviter cette dernière, les coureurs peu à l’aise en montagne se regroupent en vaste peloton, qu'on appelle communément l'autobus, ou gruppetto.
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Depuis que le Tour franchit plus souvent les massifs dits « intermédiaires » (Massif central, Jura, Vosges), des étapes considérées comme accidentées virent le jour. Elles présentent un profil souvent très vallonné. Si ces étapes sont en général moins difficiles que les étapes de montagne, elles permettent souvent à des échappées ou à des baroudeurs de l'emporter, l'étape étant souvent trop difficile pour permettre à un sprinteur d'être vainqueur. Plus récemment, des étapes présentant un final difficile (à la Liège-Bastogne-Liège) sont aussi considérées comme accidentées.
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Les étapes de plaine, parfois appelées étapes de transition, constituent le royaume des rouleurs, ces cyclistes puissants capables de soutenir un effort prolongé sur terrain plat. Ces rouleurs ont pour rôle de préparer l'arrivée pour le meilleur sprinteur de l’équipe.
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Ces étapes sont souvent marquées par des échappées au long cours (record du genre : 253 km en solitaire). Le peloton gère généralement l'avance des échappées, surtout en fin d’étape. Un peloton de rouleurs derrière une échappée peut reprendre environ une minute sur 10 kilomètres. Ainsi, avec deux minutes d’avance à dix kilomètres de l’arrivée, une échappée est quasi certaine de gagner sa course contre le peloton. C’est le fameux « théorème de Chapatte ».
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Trois types d’étapes contre-la-montre existent sur le Tour : le prologue (première étape du Tour, un contre-la-montre individuel court), le contre-la-montre par équipe (2 en 1979,1980 et 1981) et les contre-la-montre individuels (généralement deux sur le Tour). Les coureurs utilisent à l’occasion de ces étapes un matériel spécifique très règlementé. Le contre-la-montre par équipes se tient parmi les premières étapes du Tour (avant les premières étapes de montagne) afin que toutes les formations puissent aligner un maximum de coureurs.
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La première étape en contre-la-montre individuel (en fait une demi-étape) s'est disputée le 27 juillet 1934, entre La Roche-sur-Yon et Nantes[147].
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Le contre-la-montre en montagne, épreuve particulièrement redoutable, n’est que rarement programmé. On peut toutefois évoquer l'ascension de l'Alpe d'Huez en 2004, ou celle du Ventoux en 1987.
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Les premières éditions du Tour de France avaient effectivement l'apparence d'une boucle, la course effectuant plus ou moins le tour du pays. Le départ était alors donné de Paris, qui était également l'arrivée finale de la course.
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En 1907, le Tour de France s'arrête à Metz, en Alsace-Lorraine, alors territoire allemand. C'est la première ville-étape du Tour à l'étranger mais dès l’édition précédente, en 1906, le Tour passait en cours d’étape en Allemagne, en Italie puis en Espagne.
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En 1913, le Tour de France s'arrête une première fois en Suisse, avec Genève comme ville-étape (sans s’y arrêter, le Tour était déjà passé en Suisse en 1907).
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En 1926, pour la première fois, le Tour de France ne s'élance pas de Paris, mais d'Évian. Cela sera toutefois la seule ville à connaître un tel honneur jusqu'à Metz en 1951.
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Après la Seconde Guerre mondiale, la nouvelle équipe dirigeante du Tour de France va prendre plus de liberté avec le parcours de la Grande Boucle. D'abord, en n'hésitant pas à visiter les pays voisins. En 1950, mais surtout à partir de 1951, le Tour de France va perdre sa forme de boucle. Le parcours délaisse le littoral pour s'aventurer dans le centre du pays, visitant Clermont-Ferrand et le Massif central.
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En 2013, pour la centième édition, le Tour de France s'élance de Corse, seule région de France métropolitaine à n'avoir jamais été visitée par la course[148].
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Jusqu'en 1939, les incursions du Tour de France à l'étranger sont rares. Si l'on excepte les étapes en Alsace-Lorraine avant 1914, qui visent à revendiquer l'appartenance française de ce territoire, les étapes à Genève à partir de 1913 ainsi que quelques passages en cours d’étape dès 1906 font figure d'exceptions.
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Les étapes dans les pays voisins deviennent fréquentes après la Deuxième Guerre mondiale. En s'étendant à la Belgique (Bruxelles est la première capitale étrangère visitée en 1947) et à la Suisse, le Tour prend « l'allure d'un Tour de la Francophonie »[149]. Des étapes arrivent régulièrement en Italie à partir de 1948, dans un contexte de réconciliation. En 1949, Saint-Sébastien est la première ville-étape en Espagne. Le Tour de France est conduit à étendre sa sphère d'influence par la division de l'Europe en deux blocs Est et Ouest et l'apparition à l'Est de la Course de la Paix, course cycliste traversant plusieurs pays signataires du Pacte de Varsovie (cf supra). Alors qu'est lancé un Tour d'Europe concurrent par Jean Leulliot en 1954, le Tour de France prend pour la première fois son départ de l'étranger, à Amsterdam. Après avoir acheté le Tour d'Europe avec d'autres organisateurs de courses, le Tour prend le nom de « Tour de France et d'Europe » et se rend régulièrement dans les pays voisins. En 1964, c'est au tour de l'Allemagne de recevoir une étape pour la première fois, à Fribourg-en-Brisgau, puis l'année suivante un premier « grand départ » à Cologne. En 1974, l'Angleterre est visitée une première fois, de même que l'Irlande en 1998 avec un « grand départ » à Dublin.
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L'appartenance européenne du Tour est rappelée à l'occasion d'événements : ainsi le départ de Bruxelles en 1958, alors que s'y déroule l'Exposition universelle, est vu comme un « clin d’œil appuyé des organisateurs à l'Europe communautaire en construction, quelques mois après le Traité de Rome qui a vu la naissance de l'Europe des Six[150]. » En 1992, année de signature du traité de Maastricht, le Tour rend un nouvel hommage à la construction européenne en visitant sept pays, un record[151],[152].
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En 2019, le Tour s'est élancé de Bruxelles en hommage à la première victoire d'Eddy Merckx dans l'épreuve en 1969[153]. En 2021, pour la première fois dans l'histoire de l'épreuve, le Danemark accueillera l'épreuve[154] durant 3 jours. Ce départ sera le plus septentrional de l'histoire et oblige les organisateurs à adopter un format inédit de 24 jours de course contre 23 habituellement avec une journée de repos dès le premier lundi.
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L'Italie et l'Andorre sont les seuls pays qui ont été traversés par le Tour de France sans avoir accueilli un Grand départ.
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Grands départs à l'étranger
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La Grande boucle a donné naissance à des dizaines de chansons. Parmi celles qui ont été enregistrées, citons : Les Tours de France (Boyer, Lelièvre fils, 1927) ; P'tit gars du Tour (Dufas, Frédo Gardoni et Cazalis, 1932), Le Maillot jaune (Gardoni, Jardin et Charlys, 1936), Faire le Tour de France (Lepère et Muscat, 1950), Il a le Maillot jaune (Romat et Dréjac, 1965), "Tour de France" (Kraftwerk), Tour de France (ROWJAY C.O.B, 2015). S'il est une compilation des plus représentatives, il faut alors citer : Le Vélo en chansons (Radio-France, 1995), un CD qui comprend vingt titres consacrés au seul Tour[165].
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Dès sa période muette, le cinéma s'intéresse au Tour avec Le Roi de la pédale (1925), réalisé par Maurice Champreux, dans lequel s'illustra le comique Biscot. Les mêmes se retrouvèrent pour un film cette fois parlant, Hardi les gars ! (1931). Un réalisateur se signale alors, Jean Stelli, avec Pour le maillot jaune (1939) dont le héros est incarné par Albert Préjean, puis avec Cinq tulipes rouges (1949), une intrigue policière dans laquelle est assassiné le maillot jaune. S'il est un film d'animation à citer, c'est bien Les Triplettes de Belleville (2003) de Sylvain Chomet : le Tour de France des années soixante en constitue une partie de la trame.
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Le Vélo de Ghislain Lambert de Philippe Harel (2001) présente la carrière ingrate d'un 'petit coureur'.
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En 2013, sort le film La Grande Boucle de Laurent Tuel avec Clovis Cornillac, Ary Abittan, Élodie Bouchez, entre autres. En ce qui concerne les téléfilms, se signale Chacun son Tour (1996) de Patrick Le Gall. Au plan des documentaires, se relèvent Pour un maillot jaune (1965) de Claude Lelouch, Vive le Tour ! (1962) de Louis Malle, La Course en tête (1974) par lequel Joël Santoni suit Eddy Merckx toute une saison, et Autour du Tour (1975) de Jacques Ertaud.
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La bande dessinée s'inscrit désormais parmi les arts. Pellos, avec ses deux séries, Le Tour a 50 ans (L'Équipe, 1953) et Le Roman du Tour (L'Intrépide, 1961), l'a magistralement servie. Parmi la vingtaine de titres publiés en albums, il faut citer L'inconnu du Tour de France (Graton, 2003), une aimable compilation des récits complets de Jean Graton parus dans Tintin, de 1954 à 1964. Mais aussi : La prodigieuse épopée du Tour de France, due à Duval, Ardan et Hardy (Arts et Voyages, 1973), Les plus belles histoires du Tour de France, 1903-1996, illustrées par Nando et Letoct (Connivence, 1997), L'Aigle sans orteils, dû à Lax (Dupuis, 2005), Les Forçats de la route, tracés par Serres (Le Parisien Éditions, 2007).
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Le basket-ball ou basketball[4], fréquemment désigné en français par son abréviation basket, est un sport de balle et sport collectif opposant deux équipes de cinq joueurs sur un terrain rectangulaire. L'objectif de chaque équipe est de faire passer un ballon au sein d'un arceau de 46 cm de diamètre, fixé à un panneau et placé à 3,05 m du sol : le panier. Chaque panier inscrit rapporte deux points à son équipe, à l'exception des tirs effectués au-delà de la ligne des trois points qui rapportent trois points et des lancers francs accordés à la suite d'une faute qui rapportent un point. L'équipe avec le nombre de points le plus important remporte la partie.
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Le basket-ball se pratique exclusivement à la main, et les joueurs peuvent se déplacer balle en main en la dribblant sur le sol ou en effectuant deux pas maximum sans dribbler. L'équipe en possession du ballon (les attaquants) tente d'inscrire des points en réalisant des tirs, des double-pas ou des dunks tandis que l'équipe en défense essaie de les en empêcher en réalisant des interceptions de balle ou des contres. Si le tir échoue, les joueurs des deux équipes tentent d'attraper la balle au rebond.
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James Naismith, un professeur d'éducation sportive, invente le basket-ball en 1891 dans l'État du Massachusetts (États-Unis) pour maintenir la condition physique de ses élèves durant l'hiver. Le sport devient rapidement populaire et se développe dans les universités et écoles secondaires en Amérique du Nord au début du siècle. La Fédération internationale de basket-ball (FIBA) est créée en 1932 et le sport est inscrit au programme des Jeux olympiques en 1936. La principale ligue professionnelle masculine des États-Unis, la National Basketball Association (NBA), est fondée en 1946 et voit émerger de grands joueurs qui contribuent à l'accroissement de la popularité du basket-ball : Wilt Chamberlain et Bill Russell dans les années 1960, puis Kareem Abdul-Jabbar, Moses Malone, Larry Bird, Magic Johnson, et surtout Michael Jordan, fréquemment considéré comme le plus grand basketteur de l'histoire[5], puis Kobe Bryant et LeBron James.
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Le basket-ball est aujourd'hui l'un des sports les plus pratiqués au monde, avec plus de 450 millions de pratiquants en 2013. De nombreux championnats ont été créés sur les cinq continents, notamment en Europe et en Asie, où le sport est en plein essor depuis les années 2000. Les femmes représentent une bonne partie des pratiquants, malgré une plus faible exposition médiatique du basket-ball féminin. De nombreuses variantes du basket-ball se sont développées, comme le basket-ball en fauteuil roulant, le streetball (« basket-ball de rue ») ou le basket-ball à trois contre trois. Enfin, une culture a peu à peu émergé autour du sport et prend forme dans la musique, la littérature, le cinéma et le jeu vidéo.
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« Le basket-ball n'a pas été inventé par accident. Il s'est développé pour répondre au besoin. »
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— James Naismith[6]
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Le basket-ball est inventé en décembre 1891 par James Naismith, professeur d'éducation physique canado-américain au Springfield College, dans l'État du Massachusetts (États-Unis)[7]. Lors d'une journée de pluie, Naismith tente d'assurer malgré tout son cours de sport, et essaie de développer un sport d'intérieur pour maintenir la condition physique de ses élèves entre les saisons de football américain et de baseball, pendant les longs hivers de la Nouvelle-Angleterre[7]. Il souhaite leur trouver une activité où les contacts physiques sont restreints, afin d'éviter les risques de blessure.
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Après avoir écarté certains jeux trop violents ou peu appropriés à une pratique en salle, il reprend l'idée d'un ancien jeu de balle maya (le Pok-ta-pok)[8] et place deux caisses de pêches sur les rampes du gymnase, à 3,05 mètres de hauteur (dix pieds). Le but du jeu est de faire pénétrer un ballon dans ces caisses en bois pour marquer un « panier ». Contrairement aux paniers actuels, la caisse de pêches dispose d'un fond : la balle devait donc être récupérée manuellement après chaque « panier » inscrit. Afin d'éviter d'avoir à rechercher systématiquement la balle, le fond du panier est évidé pour pouvoir l'extraire avec une longue perche[7]. Naismith établit rapidement treize règles principales (les Treize règles originelles) pour rendre le jeu praticable ; la majorité sont encore en vigueur[7]. Ces règles comportent notamment l'interdiction de courir en tenant la balle (marcher) et de « donner des coups d'épaule, de tenir, de pousser ou de faire tomber de quelconque manière » l'adversaire. Elles définissent en outre la durée d'une partie : quatre quarts-temps de quinze minutes, avec une pause de cinq minutes entre elles.
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Ce sport est baptisé basket-ball, ce qui signifie littéralement en anglais « ballon panier ». Il est d'abord pratiqué avec un ballon de football, puis avec des balles de couleur brune[7]. Le tout premier match public de basket-ball est joué le 11 mars 1892 entre des élèves d'une classe d'étudiants de la Springfield Christian Training Association et leurs enseignants. Les étudiants gagnent 5-1 ; le seul panier marqué par les enseignants est celui du célèbre entraîneur de football américain Amos Alonzo Stagg[9]. La même année, le jeu est adapté pour être joué par des femmes. Le premier match féminin se déroule en 1893 au Smith College de Northampton, dans le Massachusetts[7]. Dès 1897-1898, le nombre de joueurs par équipe est fixé à cinq. À l'occasion d'une démonstration au Y.M.C.A. de New York en avril 1892, la discipline gagne une première mention dans The New York Times[10]. Il est présenté comme « un nouveau sport de balle, un substitut du football sans ses aspects brutaux »[10]. Les premiers articles sur ce sport en France datent de 1897[11]. Dans ce dernier pays, il est d'abord plutôt considéré comme un sport féminin et se fait encore appeler « balle au panier »[12].
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En 1906, les caisses en bois sont finalement remplacées par des anneaux en métal fixés à des panneaux[7]. La balle passe ainsi à travers un arceau et retombe au sol lorsqu'un panier est inscrit. Le panneau sert quant à lui à éviter que la balle n'atterrisse dans les tribunes, et permet d'effectuer des tirs avec rebond. Dans son journal, découvert en 2006 par sa petite-fille, James Naismith fait part de ses appréhensions quant au jeu qu'il a inventé, et indique qu'il y a introduit certaines règles d'un jeu enfantin médiéval, le Duck on a Rock[13].
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Au début de son histoire, le basket-ball est surtout porté sur le jeu offensif et la défense est reléguée au second plan. La défense est alors la phase passive du basket-ball, où les joueurs attendent l'échec de l'adversaire ; elle a depuis acquis un rôle comparable à celui de l'attaque. Par ailleurs, la passe et le tir étaient les seules manières de déplacer la balle vers le panier. En effet, le dribble n'existait pas dans le basket-ball originel, hormis lors d'une éventuelle passe à un coéquipier avec rebond au sol : il était rendu difficile par la forme asymétrique des premiers ballons. Il est devenu essentiel dans le jeu à partir des années 1950, lorsque les ballons manufacturés eurent une forme régulière et les qualités de rebond nécessaires[réf. souhaitée].
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Le sport prend diverses appellations en fonction des pays. En espagnol, il est nommé baloncesto (Espagne)[14] ou básquetbol (Argentine)[15] ; en italien pallacanestro[16] ; et en tchèque košíková.
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La Young Men's Christian Association (YMCA) joue un grand rôle dans la diffusion du basketball à travers les États-Unis et le Canada, mais aussi dans le reste du monde. Le premier match européen est disputé en 1893 à Paris, dans le quartier de Montmartre[17]. À la même époque, des matchs sont organisés à Tianjin (Chine)[18], en Inde, au Japon et en Perse[19]. Dès 1895, le sport est pratiqué dans plusieurs lycées de jeunes filles. Toutefois, la YMCA ne parvient pas à préserver l'esprit originel du basketball, qui devient de plus en plus violent et est pratiqué par des bandes de jeunes bagarreurs. Pour permettre le respect des règles de jeu, la première ligue professionnelle, la National Basketball League, est fondée aux États-Unis en 1898 avec six équipes. Les premiers champions sont les Trenton Nationals, suivis des New York Wanderers, des Bristol Pile Drivers et des Camden Electrics. La ligue est dissoute en 1904. De nombreux championnats sont alors organisés.
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Au tout début du XXe siècle, le basketball devient peu à peu une activité courante dans de nombreuses universités américaines, notamment grâce à l'action de James Naismith. Le premier match interuniversitaire est disputé le 9 février 1895 entre l'université Hamline et l'école d'agriculture de l'université du Minnesota ; cette dernière remporte le match sur le score de 9 points à 3[20]. La première équipe universitaire est fondée en 1896 au Geneva College de Pittsburgh. Naismith lui-même entraîne pendant six ans l'équipe de l'université du Kansas, avant de laisser la place à Phog Allen. Amos Alonzo Stagg introduit le basketball à l'université de Chicago tandis qu'Adolph Rupp, un ancien élève de Naismith, connaît le succès en tant qu'entraîneur de l'université du Kentucky.
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Dès 1897, l'Amateur Athletic Union prend le contrôle de la gestion du basketball à la YMCA[20]. En 1901, de nombreuses universités commencent à financer des matchs, dont l'université de Chicago, Columbia, le Dartmouth College, l'université du Minnesota, l'Académie navale d'Annapolis, l'université du Colorado et Yale. Le premier match universitaire au Canada a lieu le 6 février 1904 et oppose l'université McGill à l'université Queen's. En avril 1905, des représentants de quinze universités créent le Basket Ball Rule Committee (« Comité de règlementation du basket-ball ») afin de superviser le basketball universitaire[20]. La même année, sur la suggestion du président Theodore Roosevelt qui estimait que les blessures étaient trop fréquentes dans le football américain, se forme l’Intercollegiate Athletic Association. Elle absorbe le comité en 1909, et devient en 1910 la NCAA - la principale fédération américaine de sport universitaire actuelle[20].
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Peu avant le début de la Première Guerre mondiale, la NCAA et l’Amateur Athletic Union se disputent ainsi le contrôle des règles du jeu. Après l'entrée en guerre des États-Unis en 1917, les forces armées américaines contribuent à la diffusion du basketball sur le continent européen : plusieurs entraîneurs sportifs étaient présents aux côtés des troupes. Naismith a lui-même passé deux ans en France avec la YMCA à cette époque[21].
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La National Basketball League, fondée en 1898 et dissoute en 1904, est le précurseur des nombreuses ligues professionnelles créées aux États-Unis et dans le reste du monde tout au long du siècle. Hormis la Eastern Basket Ball League, fondée en 1909, les principales ligues professionnelles sont créées au début des années 1920 : la Metropolitan Basketball League (1921) et l'American Basketball League (1925). En 1922 est créée l'équipe des Rens de Dayton (également appelée New York Renaissance), composée uniquement d'Afro-Américains[23]. Leurs principaux rivaux étaient les Original Celtics, considérés comme les « pères du basketball » et présentés comme les champions du monde de la discipline[24]. À l'image des Harlem Globetrotters, fondés en 1926, ceux-ci organisaient des tournées dans le pays à la manière d'un cirque. Les Celtics dominent le basketball américain de 1922 à 1928, année de leur dissolution.
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Le 6 juin 1946 est créée la Basketball Association of America (BAA) : son premier match oppose les Huskies de Toronto, à domicile, aux Knickerbockers de New York[25]. Après trois saisons, en 1949, la ligue fusionne avec la National Basketball League pour former la National Basketball Association (NBA). Dès les années 1950 apparaissent les premières stars du basketball, dont le pivot George Mikan et le meneur Bob Cousy. Les Lakers de Minneapolis (qui s'installent à Los Angeles en 1960) et les Celtics de Boston assoient leur domination sur la NBA en remportant seize titres à eux deux de 1949 à 1970. Les deux équipes s'opposent alors dans une rivalité qui les voit s'affronter à dix reprises en finales entre 1959 et 1987.
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Les années 1960 voient éclore plusieurs joueurs aujourd'hui légendaires : l'arrière des Lakers Jerry West ; le meneur Oscar Robertson ; le pivot des Celtics Bill Russell, onze fois champion NBA et qui révolutionna la manière de pratiquer la défense[26] ; et Wilt Chamberlain, qui détient encore aujourd'hui de nombreux records de statistiques[27]. Le 2 mars 1962, il inscrit 100 points lors d'un match entre les Warriors de Philadelphie et les Knicks de New York[27].
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En 1967, l'American Basketball Association (ABA) est lancée pour tenter de rivaliser avec la NBA, qui connaît un pic de popularité[28]. Celle-ci suscite l'intérêt du public en proposant un nouveau style de jeu et des règles différentes. La balle est tricolore (rouge, blanc, bleu), le jeu est plus agressif et spectaculaire, et le tir à trois points est créé[28]. Julius Erving est alors le joueur le plus célèbre de cette ligue, grâce à un style aérien où le saut et le jeu au-dessus du panier sont aussi importants que le tir. Toutefois, les faibles recettes et le succès déclinant de la ligue la contraignent à être absorbée par la NBA : ses quatre meilleures équipes (les Nets de New York, les Nuggets de Denver, les Pacers de l'Indiana et les Spurs de San Antonio) y sont incorporées, et certains éléments sont conservés, comme le tir à trois points[28]. Après 1970, la NBA est sans conteste la ligue de basketball la plus importante, tant en termes de popularité que de budget ou de niveau de jeu[29].
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Peu après sa création, le basket-ball s'étend progressivement en dehors des États-Unis et du Canada et atteint l'Europe, où il se développe rapidement. En 1909 se tient le premier match international de basketball, opposant le Mayak Saint-Pétersbourg (à domicile) à une équipe de YMCA américaine[30]. Le premier grand évènement européen se déroule en 1919 à Joinville-le-Pont durant les Jeux interalliés : les États-Unis, emmenés par Marty Friedman, l'emportent contre la France en finale[8]. Le jeu gagne en popularité dans ces deux pays.
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Le 18 juin 1932, la Fédération internationale de basket-ball amateur (FIBA) est fondée à Genève par l'Argentine, la Tchécoslovaquie, la Grèce, l'Italie, la Lettonie, le Portugal, la Roumanie et la Suisse[31]. À l'origine, cette fédération ne supervise que les équipes d'amateurs. Elle joue un rôle fondamental dans l'inscription du basketball au programme des Jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin. Les matchs y sont disputés en extérieur, sur un terrain en terre battue[8]. Le premier titre olympique est remporté par l'équipe nationale américaine, avec entre autres Sam Balter, Ralph Bishop et Francis Johnson, contre l'équipe du Canada. Le 22 août 1951, à Berlin-Ouest, une rencontre est disputée devant plus de 75 000 spectateurs, ce qui en ferait la plus importante fréquentation pour un match de basket-ball[32].
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Le premier championnat du monde de basket-ball est organisé en Argentine en 1950[33], et trois ans plus tard a lieu le premier championnat du monde de basket-ball féminin à Santiago du Chili[34]. L'épreuve féminine ne devient olympique qu'en 1976, lors des Jeux olympiques de Montréal[35], grâce notamment à l'action du secrétaire général de la FIBA Renato William Jones.
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La NBA gagne en visibilité et est diffusée dans un nombre croissant de pays, dont la France à partir de 1985[36]. De nouveaux talents émergent dans les années 1970, comme Kareem Abdul-Jabbar (meilleur marqueur de l'histoire de la NBA), Elvin Hayes, Moses Malone, Robert Parish ou Bernard King, ainsi que dans les années 1980 où débutent entre autres Hakeem Olajuwon, John Stockton, Karl Malone, Dominique Wilkins et Patrick Ewing. Toutefois, trois joueurs dominent la décennie et contribuent à accroître la popularité du basketball dans le monde : Larry Bird, Magic Johnson et surtout Michael Jordan, considéré comme le plus grand joueur de l'histoire[5]. À partir des années 1990, quelques équipes parviennent à remettre en cause la domination des Lakers de Los Angeles et des Celtics de Boston sur le basketball américain, comme les Bulls de Chicago emmenés par Jordan (six titres entre 1991 et 1998) et les Spurs de San Antonio (cinq titres de 1999 à 2014). De nouvelles stars font leur apparition : David Robinson, Gary Payton, Jason Kidd, Steve Nash, Dirk Nowitzki, Tim Duncan, Kobe Bryant ou encore Shaquille O'Neal, connu pour son physique impressionnant et ses facéties sur le terrain.
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La professionnalisation du basket-ball se poursuit dans les années 1970 et ne s'achève véritablement qu'en 1990. En 1989, la FIBA cesse d'exclure les joueurs professionnels de ses compétitions[8], et des joueurs professionnels sont pour la première fois admis aux Jeux olympiques de 1992. Néanmoins, la pratique amateur continue de se développer : en 2012, vingt-six millions d'Américains pratiquent le basketball (dont quinze millions de manière occasionnelle)[37]. En juin 2015, la Fédération française de basket-ball annonce une progression importante du nombre de licenciés, avec un record de plus de 600 000, dont 36 % de femmes[38]. Au début des années 2010, le basket-ball est l'un des sports les plus pratiqués au monde, avec plus de 100 millions de licenciés et plus de 450 millions de pratiquants occasionnels[39].
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Depuis la création du sport, les États-Unis ont dominé les compétitions internationales masculines et féminines, quoique concurrencés par les équipes de Yougoslavie (puis de Serbie) et d'Union soviétique. L'équipe américaine a notamment remporté l'or olympique à quatorze reprises, sur dix-huit olympiades où le basketball figure au programme. La première Dream Team (« Équipe de rêve ») américaine, composée notamment de Michael Jordan, Magic Johnson, Charles Barkley et Scottie Pippen, entre en compétition lors des Jeux olympiques de Barcelone et remporte le titre avec un écart moyen de 42 points sur ses adversaires. Elle est ainsi considérée comme la meilleure équipe de l'histoire[40]. Toutefois, avec la popularité croissante du basket-ball dans le monde, de nouvelles équipes nationales gagnent en niveau et parviennent à contester la suprématie américaine. L'équipe américaine, bien que composée intégralement de joueurs évoluant en NBA, finit sixième lors des championnats du monde en 2002 derrière la Yougoslavie, l'Argentine, l'Allemagne, la Nouvelle-Zélande et l'Espagne[41]. Lors des Jeux olympiques de 2004 à Athènes, les États-Unis n'obtiennent que la médaille de bronze, après des défaites contre Porto Rico, la Lituanie et l'Argentine. Ils perdent également contre la Grèce en demi-finales des championnats du monde en 2006. Selon le classement établi par la FIBA en date du 3 octobre 2015, l'équipe américaine demeure la meilleure au monde, suivie par l'Espagne, la Lituanie, l'Argentine, la France, la Serbie, la Russie, la Turquie, le Brésil et la Grèce[42].
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Depuis les années 1990, une « globalisation » du basket-ball semble se mettre en place, avec la création de nombreux championnats et ligues à travers le monde. Aux championnats les plus anciens, créés avant les années 1970 (Pro A, Lega Basket, ESAKE, TBL, BBL, Liga ACB) s'ajoutent de nouvelles ligues professionnelles, essentiellement en Asie où le sport est en plein essor. La première ligue professionnelle d'Asie, la Philippine Basketball Association (PBA), organise son premier match le 9 avril 1975 à Quezon City, dans la banlieue de Manille[43]. La National Basketball League est fondée en 1979 regroupe sept équipes australiennes et une équipe néo-zélandaise ; une ligue féminine est créée en 1981. Des ligues sont créées partout dans le monde dans les années 2000, comme la Bj League au Japon (2005), la NBB au Brésil (2008) et la VTB United League en Russie et Europe de l'Est (2008). Toutefois, c'est la Chinese Basketball Association qui connaît le plus fort développement et attire même d'anciens joueurs NBA, comme Metta World Peace, Stephon Marbury ou Tracy McGrady[44]. Au Canada, bien que le hockey sur glace demeure le sport le plus pratiqué et médiatisé, le nombre de licenciés et de matchs diffusés ne cesse de croître depuis une dizaine d'années[45].
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Face au développement international du basketball, la NBA s'est peu à peu ouverte aux meilleurs joueurs étrangers non formés aux États-Unis. Parmi les premiers figurent des Yougoslaves comme Dražen Petrović, Toni Kukoč et Vlade Divac, ou des Lituaniens (Arvydas Sabonis, Šarūnas Marčiulionis). Une vingtaine de joueurs français a foulé les parquets de la ligue américaine : Tariq Abdul-Wahad fut le premier, en 1997, suivi par d'autres comme Nicolas Batum, Joakim Noah, Mickaël Piétrus, Kevin Séraphin, Johan Petro, Boris Diaw ou encore Tony Parker, quatre fois champion NBA avec les Spurs de San Antonio. La ligue recrute aussi plusieurs joueurs africains : Manute Bol, Michael Olowokandi, DeSagana Diop, Luc Mbah a Moute, Hasheem Thabeet ou Bismack Biyombo.
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Des joueurs russes (Timofeï Mozgov, Andreï Kirilenko), espagnols (les frères Pau et Marc Gasol), allemands (Dirk Nowitzki, Detlef Schrempf), italiens (Andrea Bargnani, Marco Belinelli), suisses (Thabo Sefolosha, Clint Capela), argentins (Manu Ginóbili, Andrés Nocioni) et brésiliens (Anderson Varejão et Nenê) font également leur apparition. Quelques Australiens (Luc Longley, Andrew Bogut) sont aussi parvenus à intégrer un club américain. Enfin, depuis les années 2000 et le gain de popularité du basketball en Asie, la NBA a accueilli quelques joueurs chinois ou d'origine chinoise : Yi Jianlian, Wang Zhizhi, Jeremy Lin et surtout le géant Yao Ming, figure de proue de l'expansion du basket-ball en Chine, où le basket-ball est devenu le deuxième sport le plus pratiqué après le tennis de table[46],[47].
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L'histoire du basket-ball féminin débute en 1892 au Smith College (Massachusetts), lorsque la professeure d'éducation physique Senda Berenson Abbott adapte les règles du jeu pour les femmes[48]. Ainsi, elle interdit d'arracher le ballon à l'adversaire ou de dribbler au sol plus de trois fois, afin de ne pas « développer une tendance à la nervosité et perdre la grâce, la dignité et l'estime de soi »[48]. Peu après avoir été embauchée, elle rencontre Naismith afin d'en apprendre davantage sur le basket-ball[49]. Convaincue de l'intérêt de ce sport et des valeurs qu'il peut véhiculer, elle organise le premier match universitaire féminin au Smith College le 21 mars 1893 : les élèves en première année (freshmen) jouent contre les deuxièmes années (sophomores)[50]. Le sport s'implante dans plusieurs universités pour femmes, dont Wellesley, Vassar et Bryn Mawr College[48]. Le 4 avril 1896, l'équipe de Stanford affronte celle de Berkeley dans un match à neuf contre neuf, qui voit la victoire de Stanford par 2–1.
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En 1895, Clara Gregory Baer publie le premier recueil des règles du basket-ball féminin, alors appelé basquette. Les règles de Berenson sont publiées pour la première fois en 1899, et celle-ci réalise la première édition du Women's Basketball Guide d'Albert Spalding en 1901[50]. La pratique féminine est alors très mal considérée : devant le développement du sport dans les lycées, de nombreuses études tentent de prouver les effets du basket-ball sur la moralité des jeunes filles et prônent son interdiction[48]. Les joueuses portent le corset ainsi que de longues robes, qui les font fréquemment trébucher[48]. Le tir devait être effectué à une seule main : tirer à deux mains était jugé disgracieux car il mettait la poitrine en avant[48]. Les joueuses des Edmonton Grads, une équipe canadienne qui réalise des tournées entre 1915 et 1940, n'étaient pas payées et devaient impérativement rester célibataires[45].
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De premières stars féminines émergent aux États-Unis, comme Mildred Didrickson des Golden Cyclones et l'équipe des All American Red Heads. Cette dernière se produit en spectacle à la manière des Globetrotters de Harlem et joue parfois contre des équipes masculines, avec les règles destinées aux hommes[48]. Elles ont cependant pour obligation de se maquiller et de soigner leur apparence[48]. Dès 1924, la Fédération sportive féminine internationale organise une compétition de basket-ball. Les Edmonton Grads dominent le basket-ball féminin jusqu'aux années 1940 : elles jouent contre toutes les équipes qui acceptent de les défier et remportent 522 victoires pour seulement 20 défaites. Elles remportent également le tournoi de démonstration du basket-ball féminin aux Jeux olympiques de 1924, 1928, 1932 et 1936.
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Le basket-ball féminin accède à plus de reconnaissance dans la seconde moitié du XXe siècle, avec notamment la création du championnat du monde de basket-ball féminin en 1953 et du championnat d'Afrique en 1966[51]. Le sport prend son essor aux États-Unis après l'adoption du Titre IX, qui interdit toute discrimination sur la base du sexe dans les programmes d'éducation soutenus par l’État, et permet la constitution de nombreuses équipes universitaires : un championnat NCAA féminin est créé en 1982[52]. En 1976, le basket-ball féminin devient un sport olympique[53]. L'équipe des États-Unis (7) et celle d'URSS/Russie (3) se partagent les dix titres mis en jeu. En 1985, Senda Berenson, Bertha Teague et Margaret Wade deviennent les premières femmes à être intronisées au Basketball Hall of Fame[48]. La professionnalisation du basket-ball féminin se renforce en 1997 avec la création de la Women's National Basketball Association (WNBA), sur le modèle de la NBA. Elle voit rapidement émerger des joueuses vedettes telles que Lisa Leslie, Tina Thompson, Sue Bird, Diana Taurasi ou Candace Parker. Les matchs de la ligue sont diffusés sur la chaîne de télévision ESPN depuis 2009 et participent au développement de la popularité du basket-ball féminin[54].
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Le basket-ball se joue généralement dans un endroit couvert, comme un gymnase, mais peut aussi être pratiqué sur des aires de jeu en tant que loisir, sous sa variante la plus populaire : le streetball (« basket-ball de rue »). Le terrain est doublement symétrique, en longueur et en largeur. Ses dimensions varient, selon les pays ou les normes internationales, de 22,50 à 29 mètres de long sur 13 à 15 mètres de large. Les terrains en extérieur (playgrounds) peuvent être goudronnés ou en terre battue. Les terrains couverts sont généralement réalisés en parquet, avec des lattes d'érable disposées dans le sens de la longueur. Le nom et le logo de l'équipe résidente sont souvent peints sur le cercle central. Les salles accueillant des matchs en compétition possèdent des équipements supplémentaires comme l'horloge des 24 secondes, une table de marque (sur le côté), des tableaux d'affichage et des compteurs. Aux États-Unis, la plupart comprennent également des écrans suspendus au plafond.
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Aux deux extrémités du terrain se trouve un panier, formé par un anneau (ou arceau) métallique situé à 3,05 m du sol, en dessous duquel est attaché un filet ouvert en son centre[55]. L'arceau est fixé à un panneau rectangulaire vertical (la « planche ») sur lequel la balle peut rebondir lors d'un tir. Certains arceaux peuvent s'incliner lorsqu'un joueur effectue un dunk puis revenir en position horizontale (les anneaux inclinables). Toutefois, par extension, le terme de panier désigne la structure entière : le mât, le panneau, et le panier stricto sensu.
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Sous chaque panier se trouve une zone rectangulaire (trapézoïdale avant octobre 2010) appelée la raquette (ou zone restrictive). Un arc de cercle situé à 6,25 m (6,75 m depuis 2010 pour les championnats de Pro A, Pro B, N1 français et basket-ball féminin ; 7,23 m en NBA) de chaque panier représente la ligne de tirs à trois points. Sous l'anneau est tracé un arc de cercle d'un rayon de 1,25 m dans lequel aucun passage en force d'un attaquant ne sera sifflé par l'arbitre[56].
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Le ballon de basket-ball standard est de forme sphérique, et a une masse de 650 g et un diamètre de 24 cm. Sa pression intérieure est de 0,55 atm[57]. Initialement, le basket-ball se pratiquait avec un ballon de football, puis des ballons spécifiques de couleur marron. Ce n'est qu'à la fin des années 1950 que Tony Hinkle, désireux de créer une balle plus visible des joueurs et des spectateurs, développe la balle de couleur orange encore utilisée aujourd'hui[7]. Constituée de huit pièces de cuir cousues autour d'une chambre à air, il existe en plusieurs tailles : 7 pour les hommes, 6 pour les femmes, et de 5 à 3 pour les jeunes joueurs. Le ballon officiel de la NBA est fabriqué par Spalding, et celui de la FIBA par l'équipementier japonais Molten.
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Au tout début du siècle, les joueurs portaient des maillots en tricot de laine et des pantalons en étoffe. La dureté du jeu et le mauvais état des terrains imposait en outre le port de protections aux genoux, aux coudes et aux tibias. Dès les années 1910, le port du maillot se développe et les pantalons en étoffe sont remplacés par des shorts. Dans les années 1960, l'habillement des joueurs évolue : les maillots deviennent plus légers et sont progressivement réalisés en fibres synthétiques. À l'initiative notamment de Michael Jordan, les shorts sont allongés et les maillots rendus plus larges[58]. En outre, certains joueurs portent des gaines au bras effectuant les tirs, ou plus rarement aux doigts : les sleeves. D'autres comme Slick Watts ou Bill Walton ont rendu populaires les bandeaux, portés autour de la tête ou au poignet[58]. Fabriqués en nylon et élasthanne extensibles, ils sont destinés à garder les muscles chauds ou éponger la sueur, mais sont aussi utilisés comme un accessoire de style[58].
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Les chaussures de basket-ball ont également changé au fil du temps. Au début du siècle, la plupart des joueurs portaient des chaussures de cuir peu confortables. En 1903, l'équipementier sportif Spalding met en vente un modèle spécialement conçu pour le basket-ball, avec un système de ventouses pour éviter de glisser[59]. Des modèles en toile et en caoutchouc ont ensuite été créés, parfois sur les conseils de joueurs comme Chuck Taylor, qui contribua au développement des Converse[60]. Les Chuck Taylor All Star et les Keds sont les chaussures les plus utilisées dans les années 1960 et 1970[58]. À partir des années 1980 apparaît la forme actuelle des chaussures de basket-ball, avec une forme montante cachant la malléole médiale afin d'éviter les risques de torsion de la cheville : Nike et Adidas dominent alors le marché[58]. Les plus grands joueurs sont sponsorisés par des fabricants de baskets, tel Michael Jordan avec Nike[61]: ce dernier a d'ailleurs développé sa propre collection de baskets nommée Air Jordan[58]. Si les chaussures de basket-ball se sont imposées en compétition et sont par exemple obligatoires lors des Jeux olympiques[55], il est cependant possible de pratiquer le sport en loisir avec de simples baskets.
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Dans les matchs officiels, chaque joueur porte un maillot numéroté. La règle FIBA impose les numéros de 4 à 15 lors des compétitions internationales, soit douze numéros (autant qu'il y a de joueurs dans une équipe). Toutefois, en NBA, les joueurs peuvent choisir n'importe quel numéro de 0 à 99 compris (le 00 existe aussi)[62]. Ainsi, en général et dans la mesure du possible, les joueurs de NBA conservent le même numéro durant toute leur carrière, même en changeant d'équipe, sauf quand un joueur le possède déjà ou quand celui-ci est retiré. Lorsque certains joueurs marquent l'histoire de leur franchise, il arrive que celle-ci décide de retirer leur numéro pour leur rendre hommage. Ainsi, le célèbre numéro 23 porté par Michael Jordan aux Bulls de Chicago a été rendu indisponible dans cette franchise après son départ[63].
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Les durées de jeu et les dimensions des lignes du terrain varient souvent en fonction et des championnats et des ligues organisatrices : le règlement présenté ci-dessous comprend les normes internationales (FIBA) et nord-américaines (NBA). La FIBA a toutefois annoncé son intention de se rapprocher progressivement des normes américaines[64].
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L'objectif du jeu est de marquer davantage de points que ses adversaires, en inscrivant des paniers tout en empêchant l'autre équipe de le faire. Un panier inscrit vaut deux points, ou trois s'il résulte d'un tir effectué derrière la ligne des trois points (6,75 m d'après la FIBA ; 7,24 m en NBA). Le lancer franc, accordé par l'arbitre après certaines fautes, n'accorde qu'un seul point.
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Un match se déroule en quatre périodes (appelées « quarts-temps ») de dix minutes selon les règles FIBA[65], et quatre périodes de douze minutes selon les règles NBA[66]. Le championnat universitaire américain (NCAA) utilise quant à lui deux périodes de vingt minutes[67]. Une pause de quinze minutes est accordée à la mi-temps dans les trois règlements, et les équipes changent de panier pour la seconde partie du jeu[65],[66],[67]. Le chronomètre est arrêté à chaque coup de sifflet de l'arbitre (en cas de faute ou de sortie par exemple) : la durée réelle du match excède donc beaucoup le temps de jeu règlementaire et atteint généralement deux heures. Le temps de jeu étant effectif, il n'y a pas de temps additionnel comme au football ; une sonnerie retentit au moment où la dernière seconde de chaque période s'est écoulée, mais un tir réussi après la sonnerie peut être accordé si le joueur a lâché le ballon avant que la sonnerie ne retentisse (buzzer beater).
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Seuls cinq joueurs de chaque équipe peuvent être présents simultanément sur le terrain[65],[66],[67]. Chaque équipe peut remplacer un ou plusieurs joueurs pendant les arrêts de jeu et les temps morts. Un nombre limité de temps morts est autorisé, à la demande de l'entraîneur. Leur durée est comprise entre vingt et cent secondes (en NBA). L'entraîneur se trouve au bord du terrain et donne des instructions stratégiques à ses joueurs. Le banc accueille les joueurs remplaçants, ainsi que les entraîneurs assistants et d'autres membres du personnel de l'équipe.
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Au début du match, l'engagement est effectué par l'arbitre sous la forme d'un entre-deux[65],[66]. Pour cela, un joueur de chaque équipe (généralement le plus grand, celui qui saute le plus haut ou un compromis des deux) se place face à son adversaire, derrière la ligne du milieu de terrain, en direction du panier où il doit attaquer. L'arbitre lance alors la balle au-dessus des deux joueurs et ceux-ci doivent pousser le ballon avec la main pour qu'un de leurs équipiers l'attrape. C'est à ce moment-là que le match commence.
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À l'issue de la rencontre, l'équipe ayant inscrit le plus de points remporte le match. En cas d'égalité, on joue alors cinq minutes de prolongation pour départager les deux équipes, et ce quelle que soit la compétition en cours. S'il y a à nouveau égalité au terme de la prolongation, on rejoue une autre prolongation. Il n'y a ainsi jamais de match nul au basket-ball (sauf en cas de phase finale aller/retour, où il peut y avoir match nul au match aller ou retour, le vainqueur se décidant au cumul des points sur les deux matchs)[65],[66].
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Les rencontres professionnelles de basket-ball sont supervisées par trois arbitres. En NBA, l'arbitrage est effectué par un arbitre présent sur le terrain (nommé crew chief) et deux arbitres de touche. La FIBA utilise une organisation différente avec un arbitre dit « de queue » (le plus proche du centre du terrain), un dit « de tête » (sous le panier) et un troisième dit « central » (entre ses deux collègues)[68]. Les officiels de la table de marque sont chargés de compter les points inscrits, de gérer le chronomètre de jeu, de noter les fautes individuelles et d'équipe commises ainsi que les remplacements effectués. Ils gèrent également la flèche de possession alternée et le chronomètre des tirs (ou horloge des 24 secondes) ainsi que les drapeaux signalant que la prochaine faute d'une équipe entraînera deux lancers francs.
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Les joueurs doivent manipuler le ballon avec les mains exclusivement. Celui-ci peut être déplacé en étant lancé, passé entre deux joueurs, roulé au sol ou dévié par la main. En revanche, il est interdit de le toucher avec une partie quelconque de la jambe de manière délibérée ou de le frapper du poing : cela constitue une violation qui entraîne la perte de possession du ballon.
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Lorsqu'un joueur est en possession du ballon, il doit dribbler, c'est-à-dire faire constamment rebondir le ballon sur le sol avec une main, pour pouvoir se déplacer avec. Si le joueur qui possède le ballon prend plus de deux appuis sans dribbler, ou s'il fait un saut complet en conservant le ballon à la retombée, il est alors sanctionné par un marcher (en anglais : traveling), et le ballon est rendu à l'équipe adverse par une remise en jeu[65],[66]. Lorsqu'un joueur reprend son dribble après l'avoir arrêté, ou récupère le ballon après l'avoir lâché sans que celui-ci n'ait rien touché, il est sanctionné par une reprise de dribble (double dribble en anglais). De même, un joueur qui a le ballon n'a pas le droit de poser sa main sous le ballon au cours de son dribble, ce qui constitue un porter de ballon (carry)[65],[66]. La main doit en effet toujours être en contact avec l'hémisphère supérieur du ballon. Dans les deux cas, la balle est rendue à l'adversaire.
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Le ballon est hors-jeu dès qu’il rebondit sur ou en dehors des limites du terrain (les lignes de touche ne font pas partie du terrain), ou lorsqu'il est touché par un joueur qui mord ou dépasse les limites du terrain[65]. Contrairement au football, ce n’est pas la position absolue du joueur ou du ballon qui compte, mais le rebond ou l'appui : un joueur peut ainsi plonger en dehors du terrain et sauver la balle, du moment qu'il saute depuis l'intérieur du terrain et qu'il la lâche avant de toucher le sol en dehors du terrain. Si une équipe se trouve en zone avant (moitié de terrain adverse) avec le ballon, et que ce dernier vient à revenir en zone arrière sans toucher un adversaire (par une passe ou un appui dans sa propre moitié de terrain), l'arbitre siffle un retour en zone (backcourt violation)[65]. Le ballon est rendu à l'adversaire à l'endroit le plus proche de la violation, en dehors des limites du terrain. Pour être considéré en zone avant il faut le ballon et les deux appuis du joueur qui contrôle la balle aient traversé la ligne médiane.
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Afin de favoriser un jeu offensif, des règles de temps de possession du ballon ont progressivement été imposées. Les joueurs disposent de 8 secondes[69] (NBA[66], FIBA[65]) ou 10 secondes (NCAA[67]) pour franchir leur moitié de terrain en attaque. Les attaquants doivent en outre effectuer un tir avant 24 secondes, mesurées par l'horloge des 24 secondes, depuis 1954 pour la NBA[70]. La règle est adaptée à 30 secondes par la FIBA, qui passe aussi à 24 secondes en 1999. La NCAA choisit 35 secondes avant de passer à 30 pour la saison 2015-2016[71].
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Un joueur en attaque ne peut rester plus de trois secondes d'affilée dans la raquette à partir du moment ou son équipe dépasse le milieu de terrain. Les 3 secondes ne sont plus comptabilisées dès qu'un joueur tente un tir au panier. Lors d'une remise en jeu, l’équipe attaquante dispose de 5 secondes pour effectuer celle-ci. Un joueur qui possède le ballon et qui arrête de dribbler dispose de 5 secondes pour s'en débarrasser (par une passe, un tir, ou en la faisant habilement toucher par un adversaire) si le joueur adverse le soumet à une pression défensive (action de défense individuelle rapprochée)[65],[66].
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Les règles connaissent régulièrement des évolutions importantes comme avec l’introduction la règle des 24 secondes (1954 en NBA, 1956 par la FIBA d'abord avec 30 secondes), du panier à trois points en 1984, puis en 2010 un nouveau tracé du terrain faisant notamment passer la ligne des tirs primés à 6,75 m (22′ 2″)[72].
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Les règles changent au fil du temps, parfois en réaction à l'influence d'un joueur. Ainsi le goaltending – changer la trajectoire de la balle lorsque celle-ci se trouve dans la zone cylindrique située au-dessus de l’arceau – n’est sanctionné qu'à partir de 1956 que parce que Bill Russell l'utilisait trop facilement en NCAA. La même année, il est définitivement interdit de franchir la ligne des lancers francs avant le tir car Wilt Chamberlain détournait l'exercice en prenant trois pas d’élan pour transformer son tir en lay-up. À partir du 29 mars 1967 et jusqu'en 1976, la NCAA bannit le dunk pour minorer la domination de Lew Alcindor[73].
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Enfin, l'interférence (en) (goaltending) est une violation du règlement qui se manifeste dans plusieurs cas : si un joueur touche la balle alors qu'elle est sur le cercle, par-dessus ou par-dessous le panier ; qu'elle a touché la planche mais pas le cercle ; qu'elle décrit une trajectoire descendante vers le panier ; ou si un joueur abaisse volontairement l'arceau pour empêcher le tir de rentrer. Si l'équipe en attaque commet la faute, le panier est annulé, mais il est accordé si l'équipe défensive commet la faute même si le ballon ne pénètre pas dans le panier[65],[66].
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Au basket-ball, les contacts avec le porteur de balle sont généralement proscrits. Toute tentative de désavantager l'adversaire par un contact physique constitue une violation des règles du jeu et est sanctionnée par une faute personnelle. En cas de choc, c'est généralement le défenseur qui est sanctionné, sauf lorsque ce dernier est immobile et que le joueur attaquant le percute au niveau du torse, auquel cas l'attaquant est sanctionné par un passage en force ; la balle est alors rendue à l'autre équipe. En cas de faute du défenseur sur dribble (contact avec le bras, obstruction), la balle est remise à l’équipe attaquante au niveau où la faute a été commise, en dehors des limites du terrain. Lorsqu'un joueur a commis cinq fautes personnelles[74] (six en NBA[75] et WNBA[76]) au cours du match, il est alors remplacé et n'a plus le droit de rejouer jusqu'à la fin du match[65],[66].
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Quand une faute personnelle est commise sur un joueur qui tire ou a l'intention de tirer, ce joueur doit alors tirer le nombre de lancers francs correspondant à la valeur du tir : deux ou trois s'il s'agit d'un tir à trois points. Il n'en tire qu'un seul lorsque le panier est réussi et accordé. Si un joueur doit tirer plusieurs lancers francs, les autres joueurs ne pourront tenter d'attraper le rebond qu'à l'issue du dernier lancer. Le tir est à refaire si un défenseur rentre dans la raquette avant que le ballon ne quitte les mains du tireur ou il est annulé lorsque le tireur « mord » (touche) la ligne des lancers francs avec son pied. À chaque quart-temps, lorsqu’une équipe totalise quatre fautes (NBA, FIBA), l’équipe adverse tire alors automatiquement des lancers francs à chaque nouvelle faute défensive adverse : elle se trouve alors dans une situation de « bonus »[65],[66]. Une faute commise par un attaquant, appelée « faute offensive », ne donne jamais lieu à des lancers-francs.
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Un contact physique violent, rugueux ou non nécessaire est appelé faute flagrante (en NBA[66]) ou « faute antisportive ». Dans ce cas, l'équipe qui a subi la faute tire un lancer franc puis effectue une remise en jeu au milieu de terrain.
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Les fautes techniques peuvent être prononcées par l'arbitre pour des comportements d'anti-jeu (mais sans contact physique, ce qui correspondrait à une faute antisportive), des insultes ou un manque de fair-play. L'entraineur peut également en recevoir s'il n'a pas inscrit le nom d'un joueur sur la feuille de match, s'il a lui-même un comportement irrespectueux ou si un joueur situé sur son banc en fait de même. Elles donnent lieu à un lancer, qui peut être tiré par n'importe quel joueur de l'équipe présent sur le terrain[56].
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Dans les championnats sous l'égide de la FIBA, une faute qui entraîne l'exclusion du joueur est appelé faute disqualifiante[65]. Elle peut être directement attribuée à un joueur pour un comportement extrême, en cas de bagarre, ou si un joueur remplaçant pénètre dans le terrain de jeu pendant une bagarre.
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À partir du 1er octobre 2014, la FIBA modifie six règles[77] :
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À compter de la saison 2015-2016, la NCAA féminine se rapproche des règles FIBA en passant aux quarts-temps de 10 minutes au lieu de deux mi-temps de 20 minutes, avec quatre temps-morts médias au lieu de huit. La pénalité (deux lancers-francs, au lieu d'un lancer-franc et un second si le premier est réussi) s'applique après la cinquième faute d’équipe dans chaque période. La règle des 10 secondes pour amener la balle en zone avant s'applique strictement au lieu de repartir à zéro en cas d'arrêt du jeu[79]. Enfin, après un temps-mort décidé par l'équipe ayant la possession de la balle, notamment après un panier encaissé, la remise en jeu est effectuée au milieu du terrain, ce qui favorise l'équipe offensive[80]. Toutefois, l'équipe attaquante a toujours au plus 35 secondes pour tenter un tir[80]. Quelques semaines plus tard, la NCAA masculine décide d'abandonner la règle des 35 secondes pour passer à 30 dès la saison 2015-2016[71].
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Les rencontres NBA se disputent en quatre périodes de 12 minutes au lieu de 10 dans les règles FIBA et l'élimination des joueurs est effective à la sixième faute. Les règles diffèrent d'avec la FIBA sur des points secondaires, comme l'interférence (en) (goaltending) pour laquelle il est interdit de toucher la balle alors qu'elle est sur le cercle, contrairement aux dispositions de la FIBA[72]. La règle des trois secondes en défense interdit à un joueur de rester plus de trois secondes dans la raquette sans défendre directement sur un attaquant, ce qui limite la défense de zone. La dimension des terrains NBA est de 28,65 x 15,24 mètres contre 28 x 15 mètres pour la FIBA[72]. Depuis la saison 2016-2017, afin d'éviter l'abus du hack-a-player, si une faute intentionnelle est effectuée sur un joueur dans les deux dernières minutes d'un quart-temps, un lancer-franc bonus est offert à l'équipe ayant subi le hack. Ce lancer-franc bonus peut-être tiré par n'importe quel membre de l'équipe présent sur le terrain.[réf. nécessaire]
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À un niveau professionnel, la plupart des joueurs ont une taille supérieure à 1,90 m, et 1,70 m pour les joueuses. Les meneurs, pour qui la coordination psychomotrice et le maniement de balle sont primordiaux, sont généralement les joueurs les plus petits. Les arrières et les ailiers dépassent souvent 1,95 m, tandis que les intérieurs (ailier fort et pivot) font plus de 2,05 m. Selon un sondage réalisé auprès des équipes de NBA, la taille moyenne des joueurs est de 2,01 m et le poids moyen de 100 kg[81].
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Les joueurs les plus grands à avoir évolué en NBA sont le Soudanais Manute Bol et le Roumain Gheorghe Mureșan, qui mesurent chacun 2,31 m[82]. Yao Ming fut durant plusieurs années le plus grand joueur en NBA avec ses 2,29 m. Avec une taille de 2,18 m, Małgorzata Dydek est la plus grande joueuse de l'histoire de la WNBA[83].
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Le plus petit joueur à avoir évolué en NBA est Muggsy Bogues, qui ne mesurait que 1,60 m[82]. Spud Webb ne mesurait « que » 1,70 m mais avait une détente sèche de 1,07 m, ce qui lui permit de parvenir à dunker et même de remporter le concours de dunks du NBA All-Star Game 1986[84]. De même, Nate Robinson (1,75 m) est parvenu à remporter ce concours à trois reprises et réalisa même des contres sur plusieurs pivots de très grande taille. Si le fait d'avoir une petite taille présente des inconvénients dans certains aspects du jeu, tels que les contacts physiques ou la défense, il permet de prendre les grands joueurs de vitesse et de réaliser des interceptions.
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Les cinq joueurs de chaque équipe qui débutent un match font partie du cinq majeur.
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Que ce soit en attaque ou en défense, chaque joueur joue à un poste précis, désigné par un numéro. Il existe de nombreuses variantes et possibilités, selon la stratégie adoptée par l'entraîneur, mais le schéma de base fonctionne avec cinq postes « classiques » :
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Toutefois, certains joueurs combinent les attributions de deux postes. Ainsi, un joueur capable de passer du poste de meneur à celui d'arrière en fonction de la situation de jeu est qualifié de combo guard. De même, le terme de swingman ou « arrière-ailier », utilisé pour la première fois à l'encontre de John Havlicek, désigne un basketteur possédant des attributs propres à l'arrière et à l'ailier.
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Les postes qu'occupent les joueurs peuvent varier, même si les joueurs de grande taille sont généralement cantonnés à des postes d'intérieurs. Certains d'entre eux, réputés pour leur polyvalence (tels Magic Johnson ou Boris Diaw), ont pu jouer aux cinq postes durant leur carrière, au gré des besoins de leur équipe.
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Parfois, les équipes utilisent une structure simplifiée : deux intérieurs placés aux abords de la raquette, pour défendre l'accès au panier et capter des rebonds ; deux ailiers placés au niveau de la ligne des trois points ; et un meneur chargé de déterminer la stratégie d'attaque.
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Les principales techniques de jeu utilisées au basket-ball ont évolué au fil du temps, en fonction des changements de règles et des apports réalisés par certains joueurs. Des basketteurs mythiques comme George Mikan, Bill Russell ou Wilt Chamberlain ont ainsi mis au point plusieurs mouvements défensifs ou offensifs réutilisés par la suite. Les joueurs des Globetrotters de Harlem revendiquent également la paternité de nombreuses variantes du dunk, du dribble et du tir. L'usage des statistiques sur le jeu s’approfondit au fil des années[90].
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Le dribble est le fait de faire rebondir en permanence la balle au sol avec une main. Pour avancer sur le terrain, le joueur doit impérativement dribbler sous peine d'être sanctionné par un marcher. Afin de garder un bon contrôle de balle, il est recommandé de pousser la balle au sol avec le bout des doigts plutôt qu'avec la paume, et de la faire rebondir légèrement de côté (et non devant soi). Lorsque l'on dribble à proximité d'un défenseur, il est préférable de dribbler avec la main la plus éloignée de l'adversaire afin que celui-ci soit plus loin de la balle. Ceci implique d'être aussi agile de la main gauche que de la main droite. En outre, il faut tant que possible dribbler sans regarder la balle, en utilisant la vision périphérique ou ses sensations pour savoir où elle se trouve. En évitant de regarder le ballon, le joueur peut regarder ses coéquipiers et se consacrer à la vision de jeu. De plus, il peut mieux surveiller les défenseurs et éviter les interceptions.
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Les bons dribbleurs font rebondir la balle le plus près possible du sol, afin de réduire la distance qu'elle parcourt depuis la main, ce qui rend les interceptions plus difficiles. Marques Haynes, leader des Globetrotters de Harlem, pouvait faire rebondir la balle au sol jusqu'à six fois par seconde[91]. Les meilleurs joueurs dribblent également entre leurs jambes, derrière leur dos, et changent brutalement de direction tout en passant la balle dans la main opposée afin de prendre les défenseurs de vitesse. Cette technique appelée cross-over est très fréquente en streetball. Certains joueurs en ont fait leur spécialité, comme Tim Hardaway[92], Kyrie Irving[93] ou encore Allen Iverson, qui réalisait des cross-overs si rapides qu'ils faisaient perdre leurs appuis aux défenseurs (ankle breakers)[92].
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Les stratégies offensives sont très variées et nécessitent généralement un jeu de passes ainsi qu'un déplacement des joueurs sans la balle. Les plus célèbres sont l'attaque en triangle, qui consiste à positionner les joueurs de manière à former un triangle au sein duquel les joueurs font circuler le ballon[94], et le run and gun, qui se base sur des contre-attaques et des tirs rapides.
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Chaque équipe varie ses stratégies au cours de la partie afin de surprendre les adversaires. Le meneur est généralement celui qui annonce la technique à mettre en place[85]. Tous les postes de jeu sont généralement amenés à inscrire des paniers, même si la manière de les inscrire diffère. Les meneurs et les arrières ont tendance à marquer davantage par des tirs ou des pénétrations dans la raquette pour des double-pas, tandis que les intérieurs ont plutôt tendance à réaliser des dunks ou des bras roulés.
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L'équipe en attaque dispose de huit secondes pour franchir sa moitié de terrain appelée zone arrière. Elle a en tout 24 secondes pour tenter un tir. Jusqu'en 2010, l'horloge des 24 secondes était réinitialisée dès qu’un tir touchait l'anneau, ou dès qu'un joueur adverse contrôlait le ballon sur le terrain ou commettait une faute. En cas de contre ou si un tir est tenté et que la balle ne touche pas l'anneau, l’horloge continue. Depuis septembre 2010, si une équipe subit une faute en attaque alors que le temps de possession restant est inférieur à 14 secondes, l'horloge n'est réinitialisée qu'à 14 secondes[95].
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Le tir consiste à envoyer le ballon vers l'arceau dans le but d'inscrire un panier. La technique la plus utilisée est le tir en suspension (jump shot). Généralement, le joueur est placé les deux pieds face au panier, le pied droit légèrement en avant (pour un droitier). Il saisit la balle dans sa main droite et la maintient avec le bout de ses doigts, laissant un petit espace entre la balle et la paume. La main gauche, placée sur le côté gauche de la balle, sert uniquement à stabiliser le tir. Le joueur élève ensuite la balle légèrement au-dessus de sa tête, son bras formant un angle à 90 degrés. Il étend enfin le bras tout en effectuant un fouetté du poignet pour réaliser le tir[96]. Il est recommandé de demeurer quelques instants le poignet baissé afin de suivre le mouvement de la balle (follow-through). Certains joueurs essaient de mettre de l'effet dans la balle pour absorber en partie un éventuel impact avec l'arceau. Afin de maximiser les chances de faire entrer la balle dans le panier, il est recommandé de donner au tir une trajectoire en forme d'arc : plus la balle tombe à la verticale vers l'arceau, plus elle a de chances d'y pénétrer[96].
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Si le ballon passe complètement à travers l'arceau, le panier est validé et rapporte deux points, ou trois s'il s'agit d'un tir effectué derrière la ligne des trois points. Pour que les trois points soient comptabilisés, le tireur doit prendre ses deux appuis à l'extérieur de la ligne des trois points (sans mordre sur la ligne), mais il est autorisé qu'il soit en suspension et retombe en deçà de la ligne. Le tireur peut utiliser le rebond du panneau pour marquer un panier. Si le ballon rentre dans le panier sans toucher l'arceau, on parle d'un swish. Quand le tir est très imprécis et touche uniquement le panneau, il est familièrement appelé « brique ». Si le ballon ne rentre pas dans le panier, et ne touche ni le panier ni la planche, on dit qu'il s'agit d'un air ball[97].
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Il existe également des variantes du tir en suspension. Le fadeaway consiste à tirer au panier en effectuant un saut vers l'arrière. Le tir est plus difficile à contrer mais l'attaquant doit avoir une bonne précision et effectuer le geste rapidement. Le bras roulé (hook shot), popularisé par Kareem Abdul-Jabbar, consiste à se placer de profil par rapport au panier, et réaliser un mouvement d'arc avec le bras manipulant la balle pour marquer d'une seule main[98]. L'autre bras sert à se protéger du défenseur et éviter les contres. La technique est difficile à réaliser et est moins précise que le tir à deux mains.
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Le lancer franc est un tir tenté sans opposition, et accordé en réparation d'une faute. Il compte pour un point.
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Dans les années 2010, le panier à trois points prend une place de plus en plus importante, illustrée par les succès des Warriors de Golden State en NBA et de leur meneur Stephen Curry ainsi que des Rockets de Houston. En effet, la réussite à trois points est relativement proche de celle d'un tir à mi-distance tout en rapportant un point de plus. Des statistiques avancées évaluent précisément les zones de tirs des joueurs de façon à augmenter leur efficacité alors que la stratégie des équipes consiste à limiter la part des tirs à mi-distance[99].
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Le double-pas est le fait d'inscrire un panier en pleine course, après deux pas sans dribbler. Si le joueur utilise le rebond du panneau, on parle alors de lay-up. Il est souvent considéré comme le moyen le plus simple d'inscrire un panier et fait ainsi partie des premiers enseignements aux débutants. Il est généralement effectué avec une seule main (la même que le côté du terrain par lequel le joueur arrive au panier), la main libre pouvant permettre de se protéger des éventuels contres. Toutefois, il est également possible de porter la balle à deux mains jusqu'au moment de tirer, ce qui réduit les risques d'interception par l'adversaire. Si le joueur fait rouler la balle sur le bout de ses doigts en l'amenant au panier, on parle de finger roll[100]. Le geste aurait été inventé par Wilt Chamberlain[101], et fut popularisé par George Gervin dans les années 1970[100].
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Le dunk consiste à marquer un panier en projetant le ballon dans l'arceau, à une ou deux mains. Inventée par George Mikan[102], cette technique très spectaculaire est difficile à réaliser car elle nécessite une grande taille ou une bonne détente sèche. Elle est essentiellement réalisée lors d'une contre-attaque après une interception, car les défenseurs n'ont souvent pas le temps de revenir sur le porteur du ballon, qui a donc le champ libre pour dunker. Si l'action est réalisée en présence de défenseurs, elle présente un caractère humiliant pour l'équipe adverse. On parle de poster dunk pour désigner un dunk réalisé sur un adversaire[103]. Lorsqu'un joueur attrape une passe en l'air puis réalise un dunk, on parle de alley-oop[104]. Lorsqu'un joueur attrape un rebond offensif et qu'il dunke sans avoir touché le sol entre la réception de balle et le dunk, on parle alors de « claquette dunk » en français ou alors de « putback dunk » en anglais.
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Particulièrement apprécié du public, le dunk donne lieu à des concours où les participants rivalisent d'inventivité pour créer les techniques les plus spectaculaires. Outre Michael Jordan, resté célèbre pour ses dunks réalisés depuis la ligne des lancers francs (free throw line dunk), des joueurs en ont fait leur spécialité : Julius Erving, qui popularisa le geste[105], Dominique Wilkins, Nate Robinson ou encore Dwight Howard, qui réalisa un dunk vêtu d'un costume de Superman lors du Slam Dunk Contest en 2008[106]. Moins courants dans le basket-ball féminin, des dunks ont cependant été réalisés par des joueuses américaines telles que Lisa Leslie, Candace Parker ou Brittney Griner[107].
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Lorsque le destinataire d'une passe marque un panier sans dribbler plus de deux fois ou garder la balle plus de quatre secondes, on parle de passe décisive (assist)[108]. Les meilleurs passeurs disposent d'une excellente vision de jeu et d'un bon maniement de balle. Les plus prolifiques sont le plus souvent des meneurs : John Stockton, Jason Kidd, Steve Nash, Chris Paul, Oscar Robertson ou Magic Johnson en NBA, et Pablo Prigioni, Dimítris Diamantídis, Theódoros Papaloukás ou Laurent Sciarra en Europe.
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Une technique courante, nommée écran, consiste à venir se placer devant le joueur défendant sur le porteur de balle (« faire écran ») pour laisser le champ libre à son coéquipier. Celui-ci peut alors tirer, courir vers le panier ou passer la balle au joueur ayant placé l'écran. Cette dernière technique est nommée pick and roll : un joueur pose un écran sur un défenseur, puis passe derrière lui pour courir vers le panier et obtenir une passe d'un de ses coéquipiers[109]. Il en existe plusieurs variantes : le pick and pop, où le joueur qui place l'écran se place dans une zone libre de marquage pour tenter un tir à mi-distance ; ou encore le give and go, où un joueur fait la passe à l'autre puis lui la redonne instantanément (à la manière d'un « une-deux » au football).
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Ces combinaisons sont fréquemment à la base de nombreux systèmes d'attaque et constituent un aspect fondamental du basketball moderne[109]. De nombreux duos de joueurs se sont illustrés dans l'usage du pick and roll : Oscar Robertson et Jerry West dans les années 1960, puis Kobe Bryant et Pau Gasol, ou encore Kevin Garnett et Paul Pierce[109].
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« L'attaque fait lever les foules, tandis que la défense fait gagner les titres. »
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La défense a longtemps été la phase passive du basket-ball : les défenseurs attendaient l'échec des attaquants. À partir des années 1960 et l'introduction de la règle du marcher, les défenseurs deviennent plus agressifs et tentent de reconquérir la balle (turnover). Bill Russell, pivot des Celtics de Boston, a donné ses lettres de noblesse à la défense et a développé de nombreuses techniques[26].
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Tout comme en attaque, il existe plusieurs systèmes de base :
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Ces systèmes ne sont jamais appliqués de manière stricte et il existe de nombreuses variantes mêlant ces deux tactiques défensives. La plus courante est la « zone presse », qui permet de réaliser beaucoup d'interceptions et de marquer des paniers faciles[113] mais est exigeante physiquement.
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À partir de la fin des années 1990 s'est développée la technique dite du « hack-a-player », également connue sous le nom « hack-a-Shaq ». Mise au point par Don Nelson, elle consiste à commettre intentionnellement une faute sur un joueur choisi pour sa faible réussite au lancer franc, afin d'empêcher l'équipe de marquer deux, voire trois points et de pouvoir récupérer la balle au rebond après son probable échec au lancer franc[114]. Cette stratégie est fréquemment utilisée en NBA et s'applique essentiellement à des intérieurs réputés pour leur maladresse. En février 2016, la NBA décide de l'élaboration future d'une règlementation du hack-a-player, devant l'explosion de l'utilisation de cette pratique[115].
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Comme pour l'attaque, tous les postes de jeu sont sollicités lors des phases défensives, bien que le rôle des intérieurs (ailiers et pivot) soit primordial. Le plus souvent, un joueur est chargé de marquer un joueur adverse de taille comparable. Les extérieurs sont chargés d'entraver la progression des extérieurs adverses et de les gêner lorsqu'ils tentent de tirer. Les intérieurs, quant à eux, défendent au sein de la raquette et tentent d'empêcher les adversaires d'approcher de leur panier.
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L'interception (steal) désigne le fait de prendre le ballon à l'adversaire en le lui enlevant des mains (sans commettre de faute) ou en attrapant une passe de l'équipe adverse[116]. Cette technique demande de l'agilité et de la rapidité, ainsi que des qualités d'anticipation : par conséquent, les meilleurs intercepteurs sont généralement les plus petits joueurs (meneurs, arrières). John Stockton, Jason Kidd et Michael Jordan (NBA), ainsi que Theódoros Papaloukás et Dimítris Diamantídis (Euroligue) comptent ainsi le plus grand nombre d'interceptions en carrière.
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Le contre (block ou familièrement cake) désigne le fait de dévier le tir d'un joueur adverse sans commettre de faute. Les défenseurs ont le droit de contrer la balle tant que celle-ci est en phase ascendante vers le panier. Un contre effectué en phase descendante (goaltending) est illicite[117]. Si un joueur rate son contre et touche la planche avec ses mains, le panier est automatiquement accordé. Les joueurs les plus susceptibles de réaliser des contres en match sont les ailiers forts et les pivots, en raison de leur grande taille et de leur proximité du panier en situation défensive. Toutefois, un sens aigu de l'anticipation peut pallier la différence de taille[118].
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Très spectaculaire, le contre fait partie des actions les plus appréciées du public et comporte un caractère humiliant pour l'adversaire. L'un des premiers joueurs à utiliser le contre comme arme d'intimidation défensive fut Bill Russell, dans les années 1960[119]. Shaquille O'Neal, Hakeem Olajuwon, Alonzo Mourning ou Dikembe Mutombo en ont par la suite fait leur spécialité. Ce dernier est resté célèbre pour sa phrase prononcée à l'encontre de chaque joueur contré : « No, no, no! Not in my house! » (« Non, non, non ! Pas chez moi ! »)[120].
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Le rebond désigne le fait de prendre la balle après un tir manqué, et ce avant qu'elle ne touche le sol. Il existe deux catégories de rebonds, en fonction du joueur qui parvient à le capter :
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Comme pour le contre, les meilleurs rebondeurs sont généralement les intérieurs, plus grands et plus proches du panier. Wilt Chamberlain, Bill Russell et Moses Malone en ont réalisé plusieurs milliers au cours de leur carrière. Dennis Rodman décida même de se concentrer sur le rebond et en fit sa spécialité quasi-exclusive[121].
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Le championnat du monde est organisé tous les quatre ans par la FIBA, en alternance avec les Jeux olympiques d'été[122]. Le vainqueur du tournoi remporte le Trophée Naismith. Il comportait 16 équipes jusqu’en 2002, sauf en 1986 où vingt-quatre équipes étaient en compétition. En 2006, le nombre de participants a été élargi à 24 équipes puis porté à 32 dès 2019[123]. En 2014, la compétition est renommée Coupe du monde de basket-ball FIBA (FIBA Basketball World Cup) et son édition 2018 est reportée à 2019, afin d'être décalée d'un an de la Coupe du monde de football. Le tournoi sera qualificatif pour les Jeux olympiques[123].
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La première édition masculine se déroule en 1950 en Argentine. À domicile, l'équipe d'Argentine gagne la compétition, invaincue avec six victoires pour aucune défaite. Les États-Unis remportent leur première médaille d'or lors de l'édition suivante, en 1954. Finaliste malheureux, le Brésil devient à son tour champion du monde en 1959 puis conserve son titre en 1963. À partir de cette date, l'URSS, la Yougoslavie et les États-Unis se partagent tous les titres jusqu'en 2002 avec cinq titres pour l'équipe yougoslave, trois pour l'équipe soviétique et deux pour l'équipe américaine. En 2006, la hiérarchie mondiale est bousculée avec la victoire de l'Espagne devant la Grèce. Les États-Unis remportent cependant le tournoi en 2010 et 2014[124].
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Le championnat féminin est créé en 1953 et a lieu les mêmes années que le championnat masculin. Les États-Unis (neuf titres) et l'URSS (six titres) ont remporté la quasi-totalité des éditions, hormis en 1994 et en 2006, respectivement remportées par l'Australie et le Brésil[125].
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Le basket-ball apparaît comme sport de démonstration lors des Jeux olympiques d'été de 1904 à Saint-Louis. Le tournoi oppose trois équipes de New York. Ce n'est qu'en 1936 que le basket-ball devient sport olympique pour les hommes, et en 1976 pour les femmes. Historiquement, les compétitions masculine et féminine sont largement dominées par les équipes des États-Unis, qui ont remporté la majorité des titres mis en jeu. L'histoire du basket-ball aux Jeux olympiques est notamment marquée par la domination écrasante de la Dream Team lors des Jeux olympiques de Barcelone en 1992[40].
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Les compétitions continentales sont organisées par les différentes branches de la FIBA : FIBA Afrique, FIBA Amériques, FIBA Asie, FIBA Europe et FIBA Océanie.
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À l'image d'autres sports d'origine nord-américaine, comme le hockey sur glace ou le baseball, on retrouve la distinction entre les ligues professionnelles avec un système de franchises, et les championnats. En Amérique du Nord, le système de franchise est privilégié : les équipes achètent des droits de participation et sont ainsi admises à concourir dans une ligue fermée. Dans le reste du monde, la plupart des ligues fonctionnent avec un système de promotion-relégation, où les équipes les plus faibles descendent dans la division inférieure tandis que les meilleures de la division inférieure sont promues[126].
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Le championnat le plus connu dans le monde est la National Basketball Association (NBA), qui comprend des équipes américaines et canadiennes. Comme beaucoup de ligues américaines de basket-ball, cette compétition édite ses propres règles, qui diffèrent en de nombreux points de celles de la FIBA[128]. Ces différences ont souvent pour but de favoriser une certaine égalité entre les équipes[129] et un jeu porté sur le spectacle et le divertissement, mettant en valeur le talent individuel plus que le jeu d'équipe[128]. Ne comprenant initialement que des Nord-Américains, cette ligue concentre depuis les années 1970 l'élite du basket-ball mondial et a peu à peu accueilli les meilleurs joueurs de diverses nations, dont les ex-Yougoslaves Dražen Petrović et Vlade Divac furent les pionniers[130]. En 2001, la NBA crée la NBA Development League (NBDL ou D-League), une ligue mineure composée de 19 équipes qui permet aux joueurs et aux entraîneurs d'évoluer dans un cadre similaire à la ligue majeure et de se mettre en valeur aux yeux des recruteurs[131]. En 2015, plus d'un quart des joueurs de NBA ont évolué en NBDL[131]. En 2017, la ligue est rebatisée G League suite au parrainage de Gatorade.
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En outre, une ligue professionnelle féminine d'été, la Women's National Basketball Association (WNBA), a été créée le 24 avril 1996 sur le modèle de la NBA[132]. Quatre équipes ont remporté au moins trois titres de champion : les Comets de Houston, le Shock de Détroit, le Mercury de Phoenix et le Lynx du Minnesota[132]. La WNBA a vu émerger les plus grandes joueuses de basket-ball des vingt dernières années : Lisa Leslie, Sheryl Swoopes, Rebecca Lobo, Diana Taurasi ou encore Sue Bird[133].
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Le Canada, pays natal de James Naismith, accueille pour la première fois le NBA All-Star Game en février 2016, à Toronto, ville où fut disputé le premier match NBA en 1946. Après les Américains, les Canadiens sont la nationalité la plus représentée en NBA[45]. Les ligues canadiennes restent dans l'ombre de la NBA, qui compte un club en Ontario, les Raptors de Toronto. La National Basketball League n'existe que le temps d'une saison (1993-1994), tout comme la Canadian National Basketball League (2003-2004). La Ligue nationale de basketball du Canada (LNB), fondée en 2011[134], parvient toutefois à s'imposer et est dominée par le Lightning de London, qui remporte les deux premiers titres en 2012 et 2013[134].
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En Amérique du Sud, les deux principaux championnats sont la Liga Nacional de Básquet (LNB) en Argentine et le Novo Basquete Brasil (NBB) au Brésil. Une compétition binationale oppose les meilleurs clubs des deux championnats, dont l'UniCEUB Brasilia et le Peñarol Mar del Plata. Oscar Schmidt, avec sa carrière longue de près de trente ans (1974-2003) et 49 703 points inscrits, est l'une des figures majeures du basket-ball sud-américain[135].
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Il existe également d'autres tournois opposant les meilleures équipes des championnats nationaux. En 1946 est créée la première compétition continentale, la Coupe d'Amérique du Sud des clubs champions de basket-ball, dont s'inspirera son homologue européenne, la Coupe des Clubs Champions. Parmi les clubs vainqueurs de la compétition-reine d'Amérique du Sud, le club brésilien du Sírio São Paulo se distingue avec huit titres remportés entre 1961 et 1984. L'apparition de la Liga Sudamericana en 1996, puis en 2007 de la FIBA Americas League relègue le Championnat sud-américain des Clubs Champions au troisième rang, jusqu'à sa disparition en 2008.
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En Europe, le système est basé sur le principe du championnat, comme dans la plupart des autres sports. Seul le Royaume-Uni a opté pour un système de franchises avec la British Basketball League[136]. Toutefois, à l'inverse du football, la ligue gérant l'élite professionnelle (l'ensemble du championnat étant propriété de la fédération) a davantage de poids et impose plus facilement ses choix à la fédération nationale. Ceci a été renforcé par la création de l'Union des ligues européennes de basket-ball (ULEB), une structure privée qui ambitionne de fonder une ligue fermée[137].
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Plusieurs compétitions européennes sont organisées, soit par la FIBA Europe, soit par l'ULEB. La plus prestigieuse est l'Euroligue, créée en 1958 et organisée par l'ULEB, qui regroupe les vingt-quatre meilleurs clubs européens. Les équipes les plus titrées sont le Real Madrid (neuf titres), le Maccabi Tel-Aviv, le CSKA Moscou et le Panathinaïkós Athènes avec six titres, et le Pallacanestro Varese avec cinq titres[138]. Depuis les années 1990, l'Olympiakos Le Pirée et le FC Barcelone contestent leur suprématie en remportant respectivement trois et deux titres. L'EuroCoupe (ULEB), créée par la fusion de la Coupe Korać et de la Coupe Saporta, et la Coupe d'Europe FIBA (ex-EuroChallenge), moins médiatisées, sont les deux autres compétitions européennes[139]. Depuis 2016, les compétitions européennes comptent quatre niveaux. Les deux premiers (Euroligue et EuroCoupe) sont organisés par l'ULEB, les deux autres (Ligue des champions et Coupe d'Europe FIBA) par la FIBA Europe, suite au conflit FIBA-Euroligue depuis 2015.
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Les championnats nationaux les plus relevés sont disputés en Espagne (Liga ACB), en Grèce (ESAKE), en Italie (Lega Basket) et en Russie (Championnat de Russie de basket-ball) chez les hommes[140]. Chez les femmes, après la disparition de l'URSS, les années 1990 sont dominées par la France (Ligue féminine de basket), l'Espagne et Italie avant que la Russie et la Turquie ne prennent le relais dans les années 2000[141].
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En Asie, les championnats sont de création récente et s'inspirent du système nord-américain. Ainsi, en Chine (Chinese Basketball Association), au Japon (Bj League) et aux Philippines (Philippine Basketball Association), les ligues et les franchises portent des noms en anglais. La présence de joueurs asiatiques en NBA (Yao Ming, Yuta Tabuse…) a favorisé un engouement pour le basket-ball dans ces pays[47].
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Au Moyen-Orient, les pays où le sport est le mieux implanté sont l'Iran et le Liban, qui figurent régulièrement sur le podium du championnat d'Asie. Les ligues y fonctionnent sur le principe du championnat. En Asie du Sud-Est, les championnats nationaux étant relativement de faible niveau, certains clubs se regroupent au sein de ligues fermées comme l'ASEAN Basketball League[réf. souhaitée]. La Coupe d'Asie regroupe également les clubs champions des pays d'Asie au sein d'une unique compétition continentale.
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En Afrique, le système est le même qu'en Europe, mis à part le fait que les fédérations nationales ont encore le monopole sur leur propre championnat. La compétition phare est la Coupe des clubs champions, qui oppose les clubs vainqueurs de leur championnat national. Le club angolais Primeiro de Agosto domine la compétition avec huit titres depuis 2002[142]. Ses principaux rivaux sont deux autres clubs angolais, le Desportivo Libolo et le Petro Luanda, ainsi que l'Abidjan Basket Club et l'Étoile sportive du Sahel. Au cours des années 2010, l'équipe nationale nigériane assoit sa domination sur le basket-ball africain[143].
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Sans qu'il n'existe forcément de compétition très structurée dans ces pays, plusieurs joueurs africains ont connu une carrière continentale (Jean-Jacques Conceição) ou en NBA, souvent après avoir intégré des universités américaines comme le Nigérian Hakeem Olajuwon, le Congolais Dikembe Mutombo ou le Soudanais Manute Bol[144]. La Malienne Hamchétou Maïga-Ba et la Congolaise Mwadi Mabika ont connu également le succès en WNBA, tout comme Djéné Diawara, Mame-Marie Sy-Diop et Aya Traoré en Europe[145].
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En 2020, NBA et FIBA doivent lancer la première édition de la Ligue africaine de basket-ball[146].
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En Océanie, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont adopté le principe anglo-saxon avec leur National Basketball League respective. La NBL australienne bénéficie d'une plus grande exposition médiatique que son homologue néo-zélandaise. Elle accueille en outre une équipe néo-zélandaise, les New Zealand Breakers, et comprenait même une équipe singapourienne, les Singapore Slingers[147].
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La ligue australienne WNBL est active depuis 1990[148]. L'équipe nationale australienne est parmi les meilleures au monde, grâce à des joueuses comme Lauren Jackson[149].
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« Lorsqu’il est joué comme il est censé l'être, le basket-ball se déroule dans les airs. Volant, flottant, élevé au-dessus du parquet, en lévitation à la façon dont les peuples opprimés s'imaginent dans leurs rêves. »
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Comme de nombreux sports populaires, le basket-ball possède une exposition culturelle et médiatique très forte.
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Au cinéma, un grand nombre de films traitent de basket-ball, tels que Coach Carter, Les blancs ne savent pas sauter, Space Jam, Above the Rim ou encore Magic Baskets. D'autres ont une action qui se déroule sur fond de basket-ball (He Got Game, le court métrage Fierrot le Pou de Mathieu Kassovitz[151]). Le basket-ball a en outre donné lieu à plusieurs comédies comme À la gloire des Celtics, Basket Academy ou Shaolin Basket. Le Grand Défi (Hoosiers), avec Gene Hackman et Dennis Hopper, est considéré comme le quatrième meilleur film de sport de l'histoire par la chaîne ESPN[152]. Il est en outre présent dans la plupart des longs-métrages de Spike Lee, grand amateur de basket-ball. Enfin, des joueurs ont parfois accepté de petits rôles au cinéma, comme Shaquille O'Neal et Bob Cousy dans Blue Chips.
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Le basket-ball est également très présent dans l'univers musical. Après-guerre, il est fréquemment associé au jazz. « Les joueurs de jazz se passent la lumière du solo comme les joueurs de basket se passent la balle. Et dans les deux cas, cela fonctionne seulement s'il y a un travail d'équipe », déclara le légendaire pivot Kareem Abdul-Jabbar[153]. Après une fructueuse carrière en NBA, Wayman Tisdale est devenu un bassiste de jazz renommé[154].
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Aujourd'hui, le sport est cependant plutôt associé à la culture hip-hop[155]. Plusieurs joueurs se sont ainsi essayés au rap, avec plus ou moins de succès : Kobe Bryant, Shaquille O'Neal, Ron Artest, Tony Parker ou encore Allen Iverson ont chacun sorti des singles ou des albums. Le rappeur Kurtis Blow est le premier à avoir lié basket-ball et hip-hop dans son morceau Basketball sorti en 1984[156]. Depuis, un grand nombre de rappeurs évoquent l'univers de la balle orange dans leurs chansons : Lil Bow Wow, Jay-Z ou encore Romeo, qui a effectué une carrière universitaire. Hors du hip hop, le groupe de rock Red Hot Chili Peppers a sorti en 1989 une chanson intitulée Magic Johnson, en hommage au célèbre meneur des Lakers de Los Angeles.
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Le basket-ball est également présent dans la littérature. Dans son autobiographie The Basketball Diaries, publiée en 1978, l'auteur américain Jim Carroll décrit la décadence d'un brillant joueur de basket-ball dans le New York des années 1960. L'ouvrage a par la suite été adapté au cinéma avec Leonardo DiCaprio dans le rôle-titre. Ancien joueur universitaire de bon niveau, John Edgar Wideman évoque également le sport dans ses œuvres. Lauréat de nombreux prix littéraires, il publie en 2001 Hoop Roots, ses mémoires où il raconte l'origine de sa passion pour le basket[157]. L'ouvrage Sous le cul de la grenouille (1992) du romancier anglais Tibor Fischer met en scène deux basketteurs hongrois des années 1950 qui se servent de leur sport pour échapper à la rigueur du régime communiste[158]. Le récit est inspiré de la vie de l'auteur puisque ses parents, basketteurs professionnels, ont fui la Hongrie en 1956. Le basket-ball se décline aussi en bande dessinées, parmi lesquelles la série française Basket Dunk, ou les mangas Slam Dunk et Kuroko's Basket.
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De nombreux jeux vidéo sont consacrés au basket-ball. Le premier sort en 1979 sur la console Atari 2600[159]. En 1989 sort le jeu Lakers vs. Celtics sur PC et Sega MegaDrive. La série NBA Live est lancée en 1995 sur Super Nintendo et MegaDrive, et se poursuit aujourd'hui au rythme d'une édition annuelle. Les séries éditées par 2K Sports et Electronic Arts sont les plus populaires et sont disponibles sur tous les supports : NBA 2K, NBA Street ou NBA Jam. Hormis les consoles de salon, le basket-ball a donné lieu à des jeux d'arcade, dont l'un des plus populaires est un simulateur de lancers francs.
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Aux États-Unis, les ligues fantasy, simulations sur Internet où les participants tiennent le rôle de managers, sont un phénomène social de grande ampleur puisque près de 33,5 millions de personnes y jouent en 2013, tous sports confondus[160]. Les jeux liés à la NBA sont très nombreux et populaires, et la ligue a d'ailleurs crée sa propre plate-forme de fantasy. En Europe et en France, le phénomène est plus récent mais en croissance : la LNB a elle aussi créé un site de ligues fantasy. Le fantasy challenge de l'Euroligue réunit chaque année plusieurs milliers de joueurs des quatre coins du continent (79 019 équipes enregistrées en 2008).
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Parmi la masse considérable de supporters et de pratiquants du monde entier, le président américain Barack Obama est sans doute le plus célèbre d'entre tous. Bon joueur au lycée, il n'a jamais cessé de pratiquer, y compris durant sa campagne électorale. Depuis son élection, il joue régulièrement sur le terrain de la Maison-Blanche, construit en 1991 puis rénové en 2006[161]. Il suit également avec attention les championnats NBA, WNBA[162], et NCAA (universitaire), pour lequel il livre chaque année son pronostic devant les caméras d'ESPN. En août 2010, il assiste à une rencontre WNBA[163], puis fête quelques jours plus tard ses 49 ans en organisant un match avec plusieurs joueurs professionnels, dont LeBron James, Dwyane Wade, Joakim Noah et Derrick Rose[164]. Le boxeur Manny Pacquiao est également joueur et entraîneur de basketball dans la ligue philippine[165]. Le rappeur Jay-Z fut quant à lui actionnaire minoritaire de la franchise des Nets de Brooklyn[166].
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En France, le frère du rappeur Oxmo Puccino, Mamoutou Diarra, est joueur professionnel. Le chanteur Benjamin Biolay revendique sa passion pour le basket-ball américain[167] et a d'ailleurs écrit quelques chroniques pour l'hebdomadaire spécialisé Basket News en 2005. Le chanteur Philippe Katerine est un ancien joueur de basket-ball dans sa jeunesse[168] et se met en scène jouant au basket-ball dans le clip de son titre La Liberté. L'ancien Premier ministre français Lionel Jospin a également pratiqué le basket-ball durant plus de vingt ans, au lycée, à l'université puis dans le club de l'ASA Sceaux[169].
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Comme pour la plupart des sports, les supporters se regroupent parfois en clubs et entonnent des chants en l'honneur de leur équipe. Lors des phases finales (playoffs), tout le public est généralement grimé aux couleurs de l'équipe résidente, notamment dans le basket-ball universitaire américain. En outre, les plus grandes équipes de la NBA comptent de nombreuses célébrités parmi leurs supporters. Woody Allen, Tom Hanks ou Ben Stiller sont connus pour être des fans des Knicks de New York, tandis que Jack Nicholson, Leonardo DiCaprio et Will Ferrell supportent les Lakers de Los Angeles[170]. Selon l'ancien basketteur Dennis Rodman, qui est devenu ami avec le dictateur nord-coréen Kim Jong-un, ce dernier est un grand fan de basket-ball et tout particulièrement des Bulls de Chicago[171].
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Supporters de la Virtus Roma en 2008
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Le basket-ball apparaît dans la presse écrite américaine peu après son invention, à la fin du XIXe siècle. Le premier article consacré au sport est intitulé Un nouveau jeu (A New Game) et date de 1892 : son auteur, Dennis Horkenbach, est le rédacteur en chef du Triangle, le journal de l'université de Springfield (où le sport a été inventé quelques mois auparavant)[172].
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En démonstration dès les Jeux olympiques d'été de 1904, à Saint-Louis (Missouri), le basket-ball gagne rapidement sa place dans les quotidiens américains, qui publient les résumés des principaux matchs des ligues américaines. Le sport est aujourd'hui très largement couvert par les titres les plus prestigieux, tels que le New York Times, le Washington Post, le Boston Globe ou le Chicago Tribune. Le basket-ball est en outre traité de manière extensive dans les pages de l'influent hebdomadaire sportif Sports Illustrated, qui publie depuis quelques années une version chinoise de son magazine. En août 2006, Yao Ming figure sur la couverture du premier numéro[173]. Il existe aussi une presse spécialisée aux États-Unis, à l'image du mensuel SLAM.
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En Europe, le basket-ball a une présence dans la presse écrite moindre que d'autres sports comme le football ou le tennis. À la fin des années 1950, le quotidien français L'Équipe est l'initiateur de l'idée d'une compétition européenne des clubs. C'est ainsi que voit le jour en 1957 la coupe d'Europe des clubs champions. Le journal fournit le trophée pour la première édition, dont la finale se déroule en 1958. Une presse spécialisée, hebdomadaire ou mensuelle, existe aujourd'hui dans la plupart des pays européens : Gigantes del basket en Espagne, Superbasket en Italie, Five en Allemagne... Le site Eurobasket.com, décliné en plusieurs versions consacrées chacune à un continent différent, couvre la plus grande partie des championnats professionnels du monde.
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En France, la Fédération française édite depuis octobre 1933 le mensuel Basket-ball[174]. En 1982, Maxi-Basket devient le premier mensuel entièrement consacré au basket. Au début des années 1990, avec l'« effet Dream Team », le magazine est rejoint par plusieurs autres titres, comme Mondial Basket, Cinq Majeur ou Sport Action Basket. L'hebdomadaire spécialisé Basket Hebdo voit le jour en 1996, puis devient Basket News en 2000. En octobre 2015, le site du journal L'Équipe devient le site officiel de la NBA en France[175].
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À la télévision, c'est le 28 février 1940 qu'est diffusé en direct le premier match de basket-ball par une chaîne new-yorkaise expérimentale du nom de W2XBS[176]. La rencontre, qui oppose l'université Fordham à l'université de Pittsburgh, se déroule au Madison Square Garden. L'action est alors filmée par une seule caméra.
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Le match le plus suivi de l'histoire est celui qui a opposé les États-Unis à la Chine le 9 août 2008 lors des Jeux olympiques, avec une audience estimée à un milliard de téléspectateurs[177]. Le chiffre est toutefois sujet à caution[178]. Selon la FIBA, le Mondial 2010 qui s'est déroulé en Turquie a été suivi par un total d'un milliard de téléspectateurs, dans 180 pays, soit une audience deux fois plus importante que pour l'édition 2006 au Japon[179].
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La NBA est de loin la ligue professionnelle qui bénéficie de la diffusion télévisuelle internationale la plus importante. Les Finales NBA 2010 entre les Lakers de Los Angeles et les Celtics de Boston ont été diffusées dans 215 pays et territoires, en 41 langues[180]. Les matchs sont diffusés en direct par plusieurs chaînes de télévision américaines, dont ESPN, Fox Sports et TNT. La NBA finance également son propre réseau de télévision, NBA TV, qui diffuse certains matchs ainsi que des émissions et des reportages. Au Canada, la chaîne NBA TV Canada est consacrée à l'actualité de la ligue américaine, et notamment de l'équipe des Raptors de Toronto.
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En France, les matchs de la NBA étaient diffusés sur Canal+ du milieu des années 1980 à 2012 ; l'ancien basketteur franco-américain George Eddy a été le commentateur officiel de la chaîne à partir de 1985[36]. La chaîne produit une émission consacrée à la Pro A, Lundi Basket, mais a dû arrêter la diffusion de son émission Canal NBA en 2012, après le rachat des droits de diffusion exclusifs pour quatre ans par la chaîne BeIN Sports[181]. Cette dernière produit désormais sa propre émission, NBA Extra. Bien que sa notoriété soit inférieure, l'Euroligue développe rapidement son rayonnement télévisuel : le Final Four 2010 a ainsi été diffusé dans 194 pays[182].
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À partir des règles du basket-ball, de nombreuses variantes ont été développées et sont aujourd'hui pratiquées à travers le monde. De même, il existe des sports proches du basket-ball, ayant généralement pour objectif commun de consister à faire passer une balle au sein d'un arceau.
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Le basket-ball en fauteuil roulant, également appélé handibasket ou basket fauteuil, où les joueurs sont équipés d'un fauteuil roulant conçu spécialement pour le basket-ball[183]. Créé à la fin de la Seconde Guerre mondiale et aujourd'hui pratiqué partout dans le monde, il est l'un des plus anciens handisports et constitue l'une des épreuves-phares des Jeux paralympiques. Règlementé par l'International Wheelchair Basketball Federation, il se joue sur un terrain aux normes FIBA et suit la plupart des règles appliquées aux valides. Par exemple, le joueur doit dribbler la balle au sol toutes les deux poussées de fauteuil afin de respecter la règle du marcher[183]. Amputée d'une jambe dans un accident de car de son équipe en 2013, la Serbe Nataša Kovačević devient en 2015 la première joueuse européenne handicapée a évoluer au niveau professionnel avec les valides grâce à une prothèse[184].
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Adapté aux joueurs atteints de surdité, le basket-ball des sourds, ou basket sourd, utilise la langue des signes pour l'arbitrage et la communication entre les joueurs. Régi par la Fédération internationale de basket-ball des sourds, ce handisport figure au programme des Deaflympics (Jeux olympiques des sourds).
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Il existe également le basket-ball adapté, pratiqué par des joueurs atteints de handicap mental. Il leur est réservé mais applique les mêmes règles que le basket-ball en cinq contre cinq.
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Le basketball à trois contre trois, qui oppose deux équipes de trois joueurs sur un demi-terrain, connaît un développement de plus en plus important[185]. Pratiqué depuis longtemps de manière informelle, le basketball 3×3 obtient une reconnaissance internationale avec l'organisation des premiers championnats du monde masculins, féminins et mixtes en 2012[186]. Les règles diffèrent du basket-ball classique. Un tir réussi vaut un seul point, ou deux s'il est tiré au-delà de la ligne des trois points. Lorsque l'équipe en défense récupère la balle, elle doit sortir de l'intérieur de la ligne des trois points avant d'attaquer. Enfin, une équipe dispose d'un maximum de douze secondes pour tenter un tir. Le sport sera en démonstration lors des Jeux olympiques de Rio en 2016[185].
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Le streetball, ou basket-ball de rue, est une variante du basketball pratiquée en extérieur, sur des terrains goudronnés dénommés playgrounds. Il privilégie les actions spectaculaires (cross-over, alley-oop) et le un-contre-un[187], avec une certaine tolérance envers certaines fautes comme le marcher. De nombreuses techniques (moves) utilisées dans le basket-ball classique proviennent du streetball, et certains joueurs ont un style inspiré par le jeu de rue, comme Carmelo Anthony, Rafer Alston, Stephon Marbury et Allen Iverson[86]. Cette variante a fortement imprégné la culture du basket-ball et est l'une des composantes majeures de la culture afro-américaine.
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Le netball, créé à la fin du XIXe siècle, était censé devenir la version féminine du basket-ball féminin. Joué par des équipes de sept, sans contacts entre les joueuses, il est pratiqué principalement dans les pays du Commonwealth en Océanie et demeure l'un des sports féminins les plus populaires avec vingt millions de pratiquants. Il partage des points communs avec le basket-ball, mais le dribble au sol est en revanche interdit.
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Disposant d'un championnat du monde depuis 1978, le korfbal est une variante néerlandaise du ringboll suédois créée vers 1902. Il est présent principalement aux Pays-Bas et en Belgique, et a été présenté à deux reprises aux Jeux olympiques. Il se pratique avec un ballon de football, que les pratiquants doivent lancer dans un arceau placé à 3,5 mètres du sol[188].
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Les autres variantes ont une importance moindre :
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La tour de Pise (torre di Pisa en italien) est le campanile de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Pise, en Toscane (Italie). Elle est située à proximité du chevet de la cathédrale et fait partie des monuments de la piazza dei Miracoli (la « place des Miracles »), inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Sa construction débuta en 1173. Mondialement connue, elle est un des symboles de l’Italie et l’emblème de la ville de Pise.
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Outre le fait qu’elle soit considérée comme un chef-d’œuvre de l’art roman toscan en marbre, sa célébrité vient notamment de son inclinaison caractéristique (qui est actuellement d’un angle de 3° 59′ vers le sud), apparue très rapidement pendant sa construction, du fait qu’elle ait été édifiée sur une plaine alluviale. Ce défaut serait dû soit à un défaut de fondation, soit à un affaissement de terrain dû à une roche : la marne.
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Fermé au public pour des raisons de sécurité le 7 janvier 1990, le monument a été visité par 31 millions de personnes au cours des soixante années précédentes. Devant le risque d’écroulement, d’importants travaux ont été engagés à partir de 1993.
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Construite dans le style roman, la tour est haute de 55,86 mètres côté sud et de 56,71 m côté nord, du fait de son inclinaison, et a un diamètre externe de 15,5 mètres à la base. Sa masse estimée est de 14 500 tonnes[1].
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Cette tour creuse, de diamètre interne de 7,4 mètres (4,2 m au sommet), est composée de deux cylindres de pierre concentriques entre lesquels court un escalier en colimaçon de 293 marches. Les murs de la partie affaissée de la tour ont été affinés afin d’en freiner la chute. Entre chacun des 8 étages, des colonnes de marbre de Carrare servent de support, et de nombreuses sculptures sont visibles. La porte est décorée de sculptures d’animaux et autres grotesques de style roman.
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La légende dit que Galilée laissa tomber, simultanément du haut de cette tour, des corps sphériques de masses différentes, afin de montrer « devant l’université réunie » que dans une chute ces corps arrivent simultanément, et non pas avec un retard entre eux proportionnel à leur masse, comme le supposait Aristote. Cette légende, encore vive chez les historiens des sciences au début du XXe siècle, fut battue en brèche par les historiens Emil Wohlwill, dans une publication posthume de 1926, et surtout Alexandre Koyré à partir des années 1930[2]. Mais en fait l’expérience a été faite du vivant de Galilée, notamment par Vincenzo Reinieri, professeur de mathématiques à l’université de Pise, en 1641, et toutes ces expériences ont conclu que les corps n’arrivent pas simultanément : informé de cela, Galilée s’est contenté de renvoyer son correspondant à son Dialogue dans lequel il est bien précisé que l’arrivée n’est simultanée que dans le vide, notion abstraite, voire considérée comme impossible, à l’époque[2].
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Une superstition pisane dit également que le fait de monter dans la tour porterait malheur aux étudiants : ils risqueraient de rater leurs études[3],[4].
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La construction de l’édifice commence le 9 août 1173, une dizaine d’années après le début des travaux de la cathédrale, et s’étale sur deux siècles. Dès la fin de l’ajout du troisième étage, vers 1178, la tour avait commencé à pencher et la construction est interrompue pendant 90 ans[5].
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À partir de 1272, les quatre étages supérieurs sont donc construits en diagonale pour compenser l’inclinaison. La construction s’interrompt alors à nouveau de 1301 à 1350 et ce n’est qu’en 1372 que le dernier étage des cloches, de diamètre moins important, est achevé.
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La tour s'est mise à pencher quelques années seulement après le début de sa construction. Implantée sur un site particulièrement ingrat, la plaine alluviale fluvio-marine de l'embouchure de l'Arno, la tour subit un affaissement en raison de tassements différentiels et penche d'autant plus qu'il n'y a pas de fondations. En la regardant de l'est ou de l'ouest, « on voit qu'elle penche moins en haut qu'en bas, car son aplomb a visiblement été progressivement corrigé au cours de son édification : ses constructeurs successifs ont sans doute rapidement compris[6] que le sous-sol du site n'était pas stable[7]. »
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La tour a paradoxalement pu résister à pas moins de quatre forts tremblements de terre car le sol argileux qui est à l'origine de son instabilité est aussi responsable de sa capacité à ne pas s'effondrer en cas de séisme (phénomène d'interaction dynamique entre le sol et la structure). « La hauteur et la rigidité de la tour combinées à l'instabilité du terrain modifient sensiblement les caractéristiques vibratoires de la structure. La tour ne résonne pas avec les mouvements du sol[8] ».
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En 1838, un bassin est décaissé à la base de la tour pour mettre au jour la base des colonnes qui s’étaient enfoncées sous terre.
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Des mesures de l’écartement du sommet avec la verticale montrent l’inclinaison progressive :
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Le 7 janvier 1990, la tour est fermée au public pour des raisons de sécurité. Le monument avait alors été visité par plusieurs millions de personnes au cours des soixante années précédentes. De grands travaux de consolidation (1990-2001) sont alors menés[11].
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Après expertises, les travaux commencent par excavation des fondations, coulage de centaines de tonnes de béton pour la stabiliser, cerclage des anneaux, drainage du sol pour abaisser le niveau de la nappe phréatique au-dessus de laquelle elle est érigée.
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En septembre 1995, un système cryogénique installé pour refroidir le sol s’avère faire pencher la tour encore plus.
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En 1998, une armature interne en acier est posée et l'année suivante, 60 m3 d’argile sont extraits sous la tour pendant que les fondations sont renforcées par des piliers de 15 m de profondeur.
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Les travaux, achevés en 2001, ont permis de surprenantes découvertes. La tour a été construite sur les restes d’une opulente villa patricienne du IIIe siècle, elle-même érigée sur une nécropole romaine surplombant un cimetière étrusque. Deux corps momifiés et des fragments de mosaïque romaine ont été trouvés.
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D’un montant de 28 millions d’euros, les travaux ont permis de redresser la tour et de la stabiliser pour au moins une centaine d’années ; cependant, d’autres affirment qu’elle restera encore au moins 300 ans debout. Aujourd’hui elle est considérée comme stabilisée ; depuis l’été 2004, elle n’a connu que des oscillations physiologiques de faible amplitude, selon le collectif scientifique responsable de la consolidation de l’édifice[12].
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Les visites ont pu reprendre depuis le 15 décembre 2001, mais certains scientifiques craignent que cela n’écourte la vie de cette construction, qui reste assez fragile. De prochains travaux vont permettre d’alléger la tour en la débarrassant des aménagements obstruant les étages ; il redeviendra alors possible de voir le ciel de l’intérieur comme dans un gigantesque télescope, comme cela était possible avant 1935.
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En août 2013, après quelques années de stabilité, la tour a commencé à se redresser sans qu’aucun travail supplémentaire ait été effectué[13]. En novembre 2018, selon l'Université de Pise, la tour s'est redressée de 4 centimètres[14].
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À la mi-août 2016, une tentative d'attentat terroriste visant la tour est déjouée et le terroriste voulant « passer à l'acte » est expulsé d'Italie[15].
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Outre le fait qu’elle soit considérée comme un chef-d’œuvre de l’art roman toscan en marbre, sa célébrité vient notamment de son inclinaison caractéristique (qui est actuellement d’un angle de 3° 59′ vers le sud), apparue très rapidement pendant sa construction, du fait qu’elle ait été édifiée sur une plaine alluviale. Ce défaut serait dû soit à un défaut de fondation, soit à un affaissement de terrain dû à une roche : la marne.
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La tour a paradoxalement pu résister à pas moins de quatre forts tremblements de terre car le sol argileux qui est à l'origine de son instabilité est aussi responsable de sa capacité à ne pas s'effondrer en cas de séisme (phénomène d'interaction dynamique entre le sol et la structure). « La hauteur et la rigidité de la tour combinées à l'instabilité du terrain modifient sensiblement les caractéristiques vibratoires de la structure. La tour ne résonne pas avec les mouvements du sol[8] ».
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En 1838, un bassin est décaissé à la base de la tour pour mettre au jour la base des colonnes qui s’étaient enfoncées sous terre.
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Des mesures de l’écartement du sommet avec la verticale montrent l’inclinaison progressive :
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Le 7 janvier 1990, la tour est fermée au public pour des raisons de sécurité. Le monument avait alors été visité par plusieurs millions de personnes au cours des soixante années précédentes. De grands travaux de consolidation (1990-2001) sont alors menés[11].
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Après expertises, les travaux commencent par excavation des fondations, coulage de centaines de tonnes de béton pour la stabiliser, cerclage des anneaux, drainage du sol pour abaisser le niveau de la nappe phréatique au-dessus de laquelle elle est érigée.
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En septembre 1995, un système cryogénique installé pour refroidir le sol s’avère faire pencher la tour encore plus.
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En 1998, une armature interne en acier est posée et l'année suivante, 60 m3 d’argile sont extraits sous la tour pendant que les fondations sont renforcées par des piliers de 15 m de profondeur.
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Les travaux, achevés en 2001, ont permis de surprenantes découvertes. La tour a été construite sur les restes d’une opulente villa patricienne du IIIe siècle, elle-même érigée sur une nécropole romaine surplombant un cimetière étrusque. Deux corps momifiés et des fragments de mosaïque romaine ont été trouvés.
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D’un montant de 28 millions d’euros, les travaux ont permis de redresser la tour et de la stabiliser pour au moins une centaine d’années ; cependant, d’autres affirment qu’elle restera encore au moins 300 ans debout. Aujourd’hui elle est considérée comme stabilisée ; depuis l’été 2004, elle n’a connu que des oscillations physiologiques de faible amplitude, selon le collectif scientifique responsable de la consolidation de l’édifice[12].
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Les visites ont pu reprendre depuis le 15 décembre 2001, mais certains scientifiques craignent que cela n’écourte la vie de cette construction, qui reste assez fragile. De prochains travaux vont permettre d’alléger la tour en la débarrassant des aménagements obstruant les étages ; il redeviendra alors possible de voir le ciel de l’intérieur comme dans un gigantesque télescope, comme cela était possible avant 1935.
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En août 2013, après quelques années de stabilité, la tour a commencé à se redresser sans qu’aucun travail supplémentaire ait été effectué[13]. En novembre 2018, selon l'Université de Pise, la tour s'est redressée de 4 centimètres[14].
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À la mi-août 2016, une tentative d'attentat terroriste visant la tour est déjouée et le terroriste voulant « passer à l'acte » est expulsé d'Italie[15].
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