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+ La Corse (en corse et en italien : Corsica ; en ligure : Còrsega) est une île située en mer Méditerranée et une collectivité territoriale unique française.
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+ Quatrième île de la mer Méditerranée par sa superficie, la Corse a été rattachée durant près de quatre siècles à la République de Gênes avant une brève indépendance comme Royaume de Corse du 15 avril 1736 au mois de décembre 1740. En 1755, elle adopte la première constitution démocratique de l'histoire moderne et donne pour la première fois en partie le droit de vote aux femmes. Le 15 mai 1768, elle est cédée par la République de Gênes à la France, bien que Gênes n'ait qu'une emprise limitée sur l'île depuis la déclaration d'indépendance de la République Corse en 1755. Elle est conquise militairement par le Royaume de France lors de la bataille de Ponte-Novo, le 9 mai 1769.
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+ Département unique à la création des départements en 1790, la Corse est divisée en deux en 1793 avec la création des départements du Golo et du Liamone. Elle redevient partiellement indépendante sous protectorat britannique de 1794 à 1796 avec la création du Royaume anglo-corse. En 1796 la Corse est définitivement française puis réunifiée en 1811 en un unique département, puis de nouveau divisée en 1975 avec la création des départements de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. La région Corse est créée en 1982 (en tant que collectivité) et acquiert en 1991, à la suite des revendications locales, un statut de collectivité à statut particulier dénommée « collectivité territoriale de Corse ».Enfin, depuis le 1er janvier 2018, en application de la loi portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015, la Corse est devenue une collectivité à statut particulier au sens de l’article 72 de la Constitution, de type collectivité territoriale unique, dénommée « collectivité de Corse », en lieu et place de la collectivité territoriale de Corse et des départements de Corse-du-Sud et de Haute-Corse (en tant que collectivités). Les circonscriptions administratives départementales de Corse-du-Sud et de Haute-Corse, territoires d'exercice des compétences de l'État, restent inchangées, avec les préfectures respectivement à Ajaccio et Bastia.
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+ La Corse compte 344 178 habitants en 2020 d'après les estimations de l'Insee bien que le dernier nombre officiel soit de 334 938 habitants en date du 1er janvier 2017. Cette faible démographie fait de l'île le territoire le moins peuplé de France métropolitaine.
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+ Bien des légendes existent sur l'origine du nom donné à l'île de Corse. Parmi les plus tenaces, celle qui veut que les Grecs l'aient appelée Kallistê (en grec ancien Καλλίστη : « la plus belle ») et dont on sait maintenant qu'elle est fausse[N 1].
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+ Des historiens ont écrit :
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+ « L'île de Cyrnos, que les Romains appellent Corsica, est un pays affreux à habiter, vu la nature âpre du sol et le manque presque absolu de routes praticables, qui fait que les populations confinées dans les montagnes et réduites à vivre de brigandages, sont plus sauvages que les bêtes fauves. C'est ce qu'on peut, du reste, vérifier sans quitter Rome, car il arrive souvent que les généraux romains fassent des descentes dans l'île, attaquent à l'improviste quelques-unes des forteresses de ces barbares et enlèvent ainsi un grand nombre d'esclaves ; on peut alors observer de près la physionomie étrange de ces hommes farouches comme les bêtes des bois ou abrutis comme les bestiaux, qui ne supportent pas de vivre dans la servitude, ou qui, s'ils se résignent à ne pas mourir, lassent par leur apathie et leur insensibilité les maîtres qui les ont achetés, jusqu'à leur faire regretter le peu d'argent qu'ils leur ont coûté. Il y a cependant certaines portions de l'île, qui sont à la rigueur habitables, et où l'on trouve même quelques petites villes, telles que Blésinon, Charax, Eniconiæ et Vapanes. »
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+ — Strabon, liv. V, ch. II, 7. - Traduction d'Amédée Tardieu
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+ Elle mesure 180 km de long du nord au sud et 82 km dans sa plus grande largeur. Sa superficie est de 8 680 km2.
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+ La Corse est située dans le bassin occidental de la mer Méditerranée, à 12 km au nord de la Sardaigne, à 83 km à l'ouest de la Toscane et à 171 km au sud-est de Menton, sur la Côte d'Azur. Île plutôt boisée et montagneuse, sa côte méridionale est formée de hautes falaises (Bonifacio).
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+ La distance la plus courte entre la France continentale et l'île, du cap Martin (Alpes-Maritimes) à la pointe de la Revellata (près de Calvi), est de 164 km. L'île est située à 83 km de l'Italie continentale et à 27 km des îles de l'archipel toscan (Capraia).
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+ Faisant partie de la région géographique italienne, la Corse se situe avec la Sardaigne sur une microplaque continentale. C'est au cours de l'Oligo-Miocène (au milieu du Cénozoïque entre environ 22 à 25 millions d'années) que le bloc corso-sarde et la lanière continentale s'écartent progressivement du bloc ibérique, ouvrant derrière eux le bassin provençal, la mer d'Alboran, le bassin algérien et la mer Tyrrhénienne[7]. La dynamique cesse avec le blocage de l'arc contre les domaines externes, apulien et africain[8],[9].
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+ La distance[10] entre le point nord (île de la Giraglia) et le point sud (îles Lavezzi) de la Corse est de 184 kilomètres[11],[8]. Elle est de 83 kilomètres entre les extrémités est (Alistro) et ouest (île de Gargalo).
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+ Ci-après les principales villes et bourgs de l'île :
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+ Bien que de nombreuses espèces endémiques aient disparu lors de la Préhistoire ou peu après, comparativement au continent et aux îles bretonnes, la Corse bénéficie d'un environnement relativement préservé, tant sur terre que sur la côte et en mer.
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+ L'île abrite un parc marin international, des réserves naturelles (de Scandola, Finocchiarola, Biguglia, Cerbicale, Bouches de Bonifacio et Tre Padule de Suartone) et le parc naturel régional de Corse, et des zones communautaires pour les oiseaux. Un observatoire conservatoire des insectes de Corse vise à conserver les espèces patrimoniales et de la biodiversité ordinaire.
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+ Le risque d'incendie constitue une menace pour la biodiversité, alors que (en 2006) plus de 50 % des dégâts découleraient de 12 % des mises à feu liées aux pratiques d'entretien de pâturages ou chemins et zones de chasse. 15 % des incendies seraient dus à la foudre, mais n'étant responsables que de 1 % des destructions (en surface). Durant la canicule de 2003, près de 20 000 ha ont brûlé avec environ 500 mises à feu[14], le problème des incendies pourrait croître avec le réchauffement climatique. La forêt couvre 402 000 hectares en Corse.
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+ En 1972, s'est déroulé l'affaire des boues rouges, impliquant la société italienne Montedison qui déversa du dioxyde de titane au large du Cap Corse et qui provoqua des boues rouges[15].
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+ L'Assemblée de Corse (loi du 13 mai 1991) bénéficie d'une compétence particulière en environnement, avec un Office de l'environnement de la Corse[16] et un observatoire de l'environnement.
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+ À la suite de l'adoption du SDAGE le 18 septembre 2015 par l'Assemblée de Corse pour la période 2016-2021, le comité de bassin et la collectivité territoriale de Corse indiquent dans un communiqué commun que « la Corse affiche le meilleur score de rivières en bon état en France » mais que « certains habitants ruraux attendent encore une eau potable de qualité et un assainissement performant »[17].
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+ Régulièrement, d'importantes concentrations de déchets plastiques flottant en mer parfois estimées à plusieurs milliers de tonnes se forment dans le canal de Corse avant d'être dispersées par les courants[18].
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+ Dans son étude sur la Corse, de ses origines à l'expulsion des Sarrasins[2], Xavier Poli se propose de remonter aux sources, de réunir tous les textes des écrivains grecs et romains, et toutes les inscriptions intéressant la Sardinia en général, et la Corsica en particulier. Il commence son ouvrage avec ces propos :
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+ « Les savantes recherches du capitaine Ferton, du commandant Caziot, des docteurs Deperet et Caujolle, du professeur Testut nous font faire connaissance avec le squelette de l'homme de ces temps reculés et posent des bases sûres à une question qui ne peut manquer de passionner les esprits que l'histoire de la Corse intéresse.
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+ La race néolithique corse aurait été d'assez grande taille. Par son crâne allongé et sous-dolichocéphale, par la ligne âpre et assez saillante de son fémur incarné, par son tibia remarquablement platycnémique, le squelette retrouvé présente les caractères principaux de la race néolithique de l'Europe occidentale.
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+ Cet homme, ajoute M. Ferton, utilisait pour la confection de ses armes et de ses outils, non seulement les roches du pays : le silex, le quartz et diverses roches des terrains granitiques, mais aussi les os d'animaux, et une roche étrangère à la Corse, l'obsidienne, qu'il devait recevoir du Monte-Arci, en Sardaigne. ... Les relations de commerce entretenues à Bonifacio, avec les peuplades de la Sardaigne, l'emploi coûteux qu'on y faisait de l'obsidienne, bien que le silex du pays, d'égale valeur, fût connu et utilisé, permettent de supposer que le Bonifacien des temps néolithiques était un immigré venu de la Sardaigne, peut-être originaire de l'Afrique. »
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+ Et de poursuivre : « La conclusion du capitaine Ferton serait sans réplique s'il était prouvé, après de sérieuses recherches, que l'obsidienne ne se trouve pas en Corse où l'on constate des roches d'origine volcanique. »
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+ La fréquentation de l'île par des hommes est estimée à -10 000. Vers -6500 la présence humaine sur l'ensemble de l'île laisse des traces a avec la Dame de Bonifacio, et au Cap Corse à Pietracorbara. La civillisation proto-corse débute en -5000, elle est issue de peuplements dont l'origine reste encore incertaine. La Corse aurait à cette époque connu l'influence et le peuplement de Ligures et d'Ibères. Certains évoquent également la présence possible de populations venues d'Afrique du Nord (Libyques) durant cette période. En -1500/-1300 la civilisation torréenne débute et les Korsi développent la construction de statues-menhirs (Filitosa) et de tours.
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+ En 660 av. J.-C., les Étrusques, installés en Toscane en -780, commercent avec les Vanacini, peuplade du Cap Corse qui travaillaient le fer et cultivaient la vigne et le blé. Près de cinquante ans plus tard, en 616 av. J.-C., les Carthaginois installent des comptoirs en Corse, commerçant avec Cagnano. En 565 av. J.-C., C'est au tour des Phocéens de s'établir en fondant Alalia, la cité du sel (actuelle Aléria). Trente ans plus tard, en 535 av. J.-C., les Étrusques de Toscane alliés aux Carthaginois chassent les Phocéens de la Corse après une longue bataille navale où les Phocéens perdent environ soixante de leurs navires. Cette bataille marque l'effondrement de la thalassocratie phocéenne. Les Corses utilisent l'alphabet qu'ils apportent.
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+ En 453 av. J.-C., les Syracusains de Sicile menés par Gélon chassent les Étrusques. Apelles, amiral de Syracuse, fonde Syracusenus Portus (actuel Porto-Vecchio). En 384 av. J.-C., Denys (Dionysos) Ier, tyran de Syracuse et successeur de Gélon, décide d'anéantir les prétentions puniques sur toute la mer Tyrrhénienne. Pour cela il occupe les petites îles, les points forts de la côte orientale et fait de Syracusenus Portus une base avancée dont il se sert pour surveiller les régions alentour. Un siècle après (280 av. J.-C.), les Carthaginois, appuyés par des mercenaires torréens servant déjà dans les rangs de l'armée depuis le Ve siècle av. J.-C., chassent les Syracusains.
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+ En 259 av. J.-C., à la suite d'une décision prise cinq ans plus tôt au début de la Première guerre punique, les Romains entreprennent la conquête de la Corse. À la tête d'une importante flotte, Lucius Cornelius Scipio, surprend Alalia de nuit. À l'époque, il semblerait que la cité était libre, peuplée à la fois d'Étrusques et de Carthaginois. Scipion la brûle et la rebaptise Aleria.
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+ En 238 av. J.-C., lors d'une seconde expédition romaine menée par Tiberius Gracchus, la Corse est réunie à la Sardaigne et devient la province romaine de Corse-Sardaigne. Les Corses traités en vaincus et non en « libérés » s'insurgent. Trois ans après, une cinquième expédition romaine en Corse est dirigée par Spurius Carvilius Maximus Ruga. D'après les Annales romaines, un jeune Romain nommé Cristinus aurait donné la victoire à Carvilius en 232 av. J.-C.. En 227 av. J.-C., nouvelle révolte. Cette période de guerre se termine en 162 av. J.-C. avec la « paix romaine ».
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+ La cité de Mariana (au sud de l'actuelle Bastia) est fondée en 105 avant J.C.
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+ Lorsqu'ils évoquent la Corse, les écrivains antiques sont unanimes à y représenter l'homme — à l'image de la nature qui l'environne — comme hostile[19] :
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+ « L'île de Cyrnos est connue des Romains sous le nom de Corsica. La vie y est partout misérable, la terre n'est que rocs, la plus grande partie du pays totalement impénétrable. Aussi les bandits qui occupent ces montagnes et vivent de rapines sont-ils plus sauvages que des bêtes fauves. Parfois les généraux romains y font des incursions, et après les avoir vaincus ramènent de très nombreux esclaves, et Rome voit alors avec stupéfaction à quel point ils tiennent du fauve et de la bête d'élevage. En effet, ils se laissent mourir par dégoût de la vie, ou excèdent à tel point leur propriétaire par leur apathie et leur insensibilité qu'ils lui font regretter son achat, si peu qu'il ait dépensé. Il y a cependant certaines portions de l'île qui sont, à la rigueur, habitables, et où l'on trouve même quelque petites villes, telles que Blésinon, Charax, Eniconiae et Vapanes »
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+ — Strabon, Géographie, V, II, 7
72
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+ Depuis le Xe siècle les marquis Obertenghi détiennent probablement des droits sur la Corse en raison de leur titre de comte de la cité de Luni à laquelle l'île est rattachée. Le pape cède la Corse, moyennant une redevance annuelle de cinquante livres, monnaie de Lucques, à la république de Pise[29].
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+ Le coup d'État du 2 décembre 1851 de Napoléon III est largement soutenu en Corse, département catholique, conservateur et monarchiste ; elle fait même partie des quatre départements où aucun opposant n'est arrêté[40].
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+ 48 000 hommes sont mobilisés en Corse, outre les 9 000 hommes déjà sous les drapeaux au moment où le conflit éclate. Ce chiffre relativement élevé s'explique par le fait que l'île a le statut de « place forte », qui permet l'enrôlement dans l'armée territoriale et dans sa réserve de soldats plus âgés (37 ans au minimum et 48 ans au maximum). La mission de l'infanterie territoriale est la protection des côtes et places fortes, et non l'engagement en première ligne. Toutefois, dans la confusion des premiers mois de guerre, certains soldats plus âgés sont envoyés sur le front continental, ce qui engendre en avril 1915 des protestations à l'Assemblée nationale.
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+ La mobilisation des conscrits corses obéissait à des règles plus sévères que celles en vigueur en France continentale, ainsi que le déclara le Premier ministre Michel Rocard devant l'Assemblée nationale, lors de la séance de questions au gouvernement du 12 avril 1989[43].
80
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+ Selon Sébastien Ottavi, agrégé d'histoire au lycée Fesch d'Ajaccio, ce nombre est situé dans « une fourchette de 12 000 à 15 000 tués », dont 10 000 morts natifs de Corse. Jean-Paul Pellegrinetti et Georges Ravis-Giordani estiment que le nombre de Corses morts au cours de cette guerre est compris entre 10 000 et 12 000 soldats insulaires[44]. Le nombre officiel de Corses morts pour la France est de 9 751[N 3].
82
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+ Ces chiffres ramènent la proportion de pertes chez les Corses à « un pourcentage un peu supérieur à celui enregistré au niveau national, soit 18,2 % contre 16,8 % »[45].
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+ Parmi les combattants corses de la Marne, de Verdun et d'autres batailles meurtrières, se sont illustrés : le 173e régiment de ligne « Aio Zitelli », le général Grossetti et les aviateurs Jean Casale et Jean-Paul Ambrogi.
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+ L'arrivée irrégulière des bateaux entraîne de graves problèmes de ravitaillement : pain, sucre, pétrole sont rationnés. La pénurie est aggravée par l'hébergement de 2 000 prisonniers de guerre allemands, cantonnés dans les couvents et pénitenciers, puis utilisés comme main-d'œuvre dans les campagnes. De plus, la Corse devient une terre d'asile pour les réfugiés (4 000 Serbes et Syriens). Pour subvenir aux besoins de la population, les terres abandonnées à la friche sont remises en culture suivant les pratiques traditionnelles. En septembre 1918, la grippe espagnole ravage certains villages et oblige le préfet à prendre des mesures pour limiter l'épidémie (cercueil plombé, ensevelissement profond).
88
+
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+ L'armistice de 1918 est accueilli dans l'allégresse et l'anxiété du retour des blessés. Des souscriptions locales permettront d'élever dans chaque village des monuments en l'honneur des morts. En 1933, la Borne de la Terre sacrée est inaugurée à Ajaccio. Ces pertes humaines affecteront durablement la vitalité de l'île, ce qui accentuera le déclin économique.
90
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+ Les partis nationalistes, opposés à une économie uniquement axée sur le tourisme, réalisent une percée historique aux élections territoriales de mars 2010. Le 30 mars 2014, l'avocat Gilles Simeoni devient le premier maire nationaliste de Bastia. Lors des territoriales de décembre 2015, il devient président de la Collectivité territoriale de Corse, grâce à l'alliance Pè a Corsica entre les autonomistes — auxquels il appartient — (Femu a Corsica) et les indépendantistes (Corsica libera).
92
+
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+ Avant que soit voté à l'Assemblée nationale constituante « L'Île de Corse est déclarée partie intégrante de l'empire français » le 30 novembre 1789, l'île, sous domination italienne (Rome, Pise, Gênes), était divisée en diocèses, pievi (paroisses), communautés et fiefs. Elles étaient administrées par des évêques, piévans ou coévêques, des caporali (tribuns) et des seigneurs locaux (jusqu'en 1641).
94
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+ Le 14 décembre 1789, les communautés et paroisses deviennent des communes par la loi d'organisation municipale votée par la Constituante.
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+ Lorsque les circonscriptions d'action régionale (CAR), équivalent des régions actuelles, sont organisées en 1960, la Corse fait partie de la CAR de Provence-Côte d'Azur-Corse. Elle en est détachée par un décret de 1970[53]. En 1974, la Corse devient l'un des vingt-deux établissements publics régionaux et est dotée d'un conseil régional et d'un comité économique régional.
98
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99
+ En 1975, en application de la loi du 25 mai[54], la Corse est divisée en deux départements, la Corse du Sud, avec Ajaccio pour chef-lieu, et la Haute-Corse, avec Bastia pour chef-lieu.
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101
+ La Corse constitue la Collectivité territoriale de Corse (CTC), statut particulier institué en vertu de la loi du 13 mai 1991. Cette loi a substitué ce nouveau statut de collectivité territoriale de la République, qui lui confère plus de pouvoir, à l'ancien statut de région.
102
+
103
+ La Corse est donc dotée d'une organisation institutionnelle originale, unique en France métropolitaine, mais comparable à celle de la plupart des autres régions européennes largement décentralisées, également comparable à celle des collectivités régies par l'article 73 de la Constitution française. Le statut de la Corse est ainsi très proche de celui de la Martinique, toutes les deux administrées par une collectivité territoriale comprenant un Conseil exécutif, une assemblée et un conseil consultatif. La spécificité de la Corse dans la République a en effet été reconnue par le pouvoir national puis traduite dans plusieurs réformes statutaires (1982, 1991, 2002 et 2015) à partir d'un double fondement : favoriser l'expression du débat politique dans le cadre d'une démocratie locale rénovée, permettre la recherche de solutions adaptées aux problèmes insulaires à travers l'octroi de compétences étendues en matière d'identité et de développement.
104
+
105
+ Ainsi la collectivité territoriale de Corse apparaît à l'avant-garde de la « République décentralisée » : par ses responsabilités accrues mais aussi une organisation rationalisée et des moyens plus importants, parmi lesquels le statut fiscal.
106
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107
+ La fonction de président du conseil exécutif est la plus haute fonction de la collectivité territoriale de Corse il exerce le pouvoir exécutif, détenu dans les autres régions par le président du conseil régional.
108
+
109
+ La collectivité territoriale de Corse comprend trois organes :
110
+
111
+ Au 1er janvier 2018, elle fusionne avec les deux conseils départementaux pour former la Collectivité unique de Corse, dotée des mêmes organes que la CTC.
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+ La Corse comptait 294 118 habitants au 1er janvier 2006[55] et 302 966 au 1er janvier 2008.
114
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115
+ Au 1er janvier 2012, l'INSEE recense une population légale 2009 de 305 674 habitants[56].
116
+
117
+ Au 1er janvier 2014, l'INSEE recense une population légale 2011 de 323 092 habitants,
118
+
119
+ Au 1er janvier 2019, l'INSEE recense une population légale 2016 de 330 455 habitants, soit une forte croissance depuis 30 ans, mais comparable à la Sardaigne, cinq fois plus peuplée avec 1,66 million d'habitants, et moins peuplée que les Baléares (1,11 millions) ou la Sicile (5 millions). La Corse est donc la 4e île la plus peuplée de Méditerranée occidentale, dont les habitants insulaires sont près de 9 millions. La Corse est aussi la 4e île française la plus peuplée après la Réunion (près de 850 000 habitants en 2015), la Guadeloupe (plus de 400 000 habitants en 2015), la Martinique (environ 380 000 habitants en 2015), et devant la Polynésie française (près de 280 000 habitants en 2015), la Nouvelle-Calédonie (près de 270 000 habitants en 2015) et Mayotte (environ 230 000 habitants en 2015).
120
+
121
+ En 2009, la Corse comptait 28 961 immigrés (nés étrangers à l'étranger), dont 13 319 nés au Maghreb, sur une population de 305 674 soit 9,5 %[57].
122
+
123
+ 31,2 % des nouveau-nés en 2011 en Corse, soit 962 sur 3 084, ont au moins un parent né à l'étranger (quelle que soit sa nationalité), soit la plus forte proportion après la région Île-de-France (46,3 %) et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (32,6 %)[58]. Parmi ces nouveau-nés, 17,6 % ont un père né au Maghreb, soit la plus forte proportion au niveau des régions, devant les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur (14,9 %), Languedoc-Roussillon (14,1 %) et Île-de-France (13,1 %)[59].
124
+
125
+ Au 1er janvier 2015, on recensait en Corse 33 526 étrangers[60] déclarés sur une population totale de 327 283 habitants[61], soit 10,24 % de la population.
126
+
127
+ La Corse possède une population active d'environ 122 300 habitants au 31 décembre 2014, en hausse de 13 000 en 7 ans (2007). Le secteur primaire rassemble 5,30 % des actifs, le secondaire 15,30 %, et le tertiaire 79,40 %. Le taux des chercheurs d'emplois sur la population active était de 10,6 % en 2002 et relativement stable.
128
+
129
+ Le PIB par habitant 24 232 euros en 2008 et de 26 554 euros en 2012, soit de 18 % inférieur à la moyenne nationale, en rattrapage de 3 % en 4 ans.
130
+
131
+ L'économie corse se caractérise par la faiblesse du tissu productif et la surreprésentation du secteur tertiaire, notamment non marchand et public. La deuxième caractéristique majeure concerne les structures de production : il s'agit en très grande partie de très petites entreprises avec peu ou pas de salariés. D'un autre côté, on trouve les plus grosses structures dans la grande distribution ou dans le secteur du BTP soumis aux commandes publiques. À ceci s'ajoute une population faiblement active et vieillissante.
132
+ Le secteur tertiaire, premier employeur de l'île, est marqué par la prépondérance du secteur public (fonction publique d'État et collectivités territoriales).
133
+
134
+ Près de 20 % des habitants vivent dans la pauvreté[62].
135
+
136
+ L'agriculture reste le secteur productif le plus important malgré sa faible part dans le PIB. On ne peut comprendre la situation actuelle sans connaître un minimum l'histoire agraire de l'île. Les systèmes vivriers traditionnels disparaissent au début du vingtième siècle sous la pression conjuguée de la concurrence des céréales des pays exportateurs et de tarifs douaniers défavorables. Les systèmes originels se basaient sur la culture des céréales dans les coteaux aménagés en terrasses avec jachère biennale, voire sur la culture sur brûlis en cas de crise alimentaire, de cultures d'appoint jardinées (jardins, vignes, vergers) et d'un élevage pastoral alliant terres de plaine d'hivernage et d'altitude l'été avec village de montagne (Niolo, Alta Rocca, Asco, etc.). Certaines régions remplacent les cultures de céréales par celles de châtaigniers.
137
+
138
+ La brebis corse est une composante essentielle de cette agriculture vivrière de montagne grâce à sa rusticité et ses aptitudes mixtes en lait, viande et laine. À partir de la fin du XIXe siècle, l'arrivée des industriels laitiers de la filière roquefort sur l'île bouleverse cette économie et fait passer progressivement ses éleveurs dans l'ère industrielle[63].
139
+
140
+ L'autre composante est la chèvre corse, une race autochtone élevée en isolement des autres races, inscrite officiellement comme race caprine en 2003. Les produits laitiers corses sont usuellement des transformations fermières de lait cru de brebis et de chèvre.
141
+
142
+ Au tournant de 1945, l'intérieur est ruiné, en pleine déprise rurale et agricole. Les propriétaires fonciers ont bien souvent émigré. À 10 ans d'intervalle se produisent deux phénomènes qui vont redessiner le paysage agricole actuel : la mise en valeur de la plaine orientale et la reconquête de l'intérieur par l'agriculture et l'élevage pastoral.
143
+
144
+ Face au marasme ambiant et aux première agitations (en 1950 la Corse compte environ 150 000 habitants, soit son minimum démographique) le gouvernement entreprend de drainer la vaste plaine orientale, terre d'hivernage des bergers et de leurs brebis. Il s'agit d'y installer une agriculture « moderne » au sens des lois Pisani, c'est-à-dire industrialisée. À l'origine conçue pour les Corses, cette politique vient à propos pour accueillir les pieds-noirs de retour d'Algérie. C'est l'origine d'une agriculture essentiellement orientée vers les cultures permanentes (vignes, agrumes, kiwis, fruitiers), exercée au sein de grosses structures, à fort capital, grandes SAU, employeuse de main d'œuvre salariée souvent d'origine marocaine. Cette agriculture a connu des cycles : vins de table, kiwis, agrumes mais connaît des difficultés répétitives, du fait de la forte capitalisation nécessaire et à l'endettement important des entrepreneurs agricoles. Si les performances se sont améliorées, l'avenir reste incertain car ces exploitations ont du mal à honorer leur « en-cours ».
145
+
146
+ Au contraire, l'intérieur a connu une certaine reprise agricole dans les années 1970 en liaison avec le slogan « campà in paese » (« vivre au pays »). Il s'agit au contraire de structures paysannes (peu d'investissements) d'élevages de petits ruminants de races rustiques organisés en systèmes de types pastoraux : surfaces vastes pour pallier le manque de productivité fourragère à l'hectare, résultats techniques modestes (« moyens » ou « médiocres » selon les standards de certains types d'agriculture), grande stabilité.
147
+
148
+ D'autres secteurs agricoles connaissent une belle croissance, tels la « castanéiculture » et l'« oléiculture » (terminologie administrative). S'y ajoutent souvent une production-transformation fermière en vente directe pour valoriser la main-d'œuvre familiale : fromages, carcasses d'agneaux et de cabris, huile d'olive, viande de veau, salaisons, miels. C'est un secteur en pleine évolution et organisation qui milite et démarche pour une reconnaissance du terme « fermier » et des appellations agricoles corses mais qui doit faire face à des problèmes de maîtrise du foncier, de manque de repreneurs, de difficultés financières et de mises aux normes européennes des ateliers de transformation agroalimentaire.
149
+
150
+ Dans ce cadre, dans les années 1990 et 2000, la brebis corse connaît un renouveau grâce à l'intégration de lait dans le cahier des charges d'appellations d'origine contrôlées de fromage fermier de Corse comme le brocciu et d'autres[64].
151
+
152
+ La viticulture associée la vinification en cave particulière combine des caractéristiques hybrides : forte capitalisation mais orientation vers une production labellisée. Ceci n'empêche pas que de vastes zones de l'intérieur soient devenues presque vides d'habitants et que certains villages n'aient plus assez de résidents permanents pour constituer un conseil municipal[réf. nécessaire].
153
+
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+ L'industrie, comme partout en Europe, a un effet d'entrainement fort pour l'économie, avec 4 à 6 emplois tertiaires induits par chaque emploi industriel local, d'où l'importance cruciale de ce tissu pour développer l'emploi en Corse.
155
+
156
+ Le secteur industriel est surtout développé dans le BTP qui dépend pour ses carnets de commande : des marchés publics de routes et de grands bâtiments pour les plus grosses entreprises et une demande locale de résidences et de maisons très diversifiée ou touristique pour les PME et TPE de 0 à 3 salariés. Les industries agro-alimentaires, dites IAA, se développent aussi grâce à leur appui sur des entreprises de transformation des céréales, vignes, laits, fromages, viandes, huiles, poissons, produits de façon locale.
157
+
158
+ Parmi les nombreuses entreprises faisant des produits de qualité, on peut citer sans être exhaustif, le secteur des eaux minérales (Saint Georges, Zilia, Orezza), des boissons (notamment la brasserie Pietra qui développe outre les bières, les sodas et limonades ; on peut aussi citer Torra), de la biscuiterie produisant selon des recettes locales, la conserverie de Casatorra, soupes de poissons, tripes et plats cuisinés corses, de la charcuterie de type corse (sans aucune garantie sur l'origine de la matière première) mais aussi des fromageries et laiteries semi-industrielles.
159
+
160
+ D'autres ressources sont exploitées mais de façon plus marginale (bois, lauze, pierres ornementales ou de construction).
161
+
162
+ La Corse est la plus développée des régions françaises en énergies renouvelables. L'énergie utilisée est pour 25 % d'origine hydraulique (7 centrales EDF pour 136 MW), mais aussi d'origine thermique (303 MW, à Vazzio et Luciana). L'éolien se développe fortement avec un énorme potentiel, et notamment les fermes éoliennes du Cap Corse (3 fermes éoliennes pour 18 MW), l'une des zones les plus venteuses de l'île. Plusieurs fermes photovoltaïques ont vu le jour un peu partout dans l'île (Balagne, Cortenais dont celle sur le site de Pascialone à Poggio-di-Venaco). 93 % de l'énergie est aujourd'hui produite par EDF et EDF EN, qui ont investi en Corse près d'un milliard d'euros de leurs ressources entre 2006 et 2012, pour développer et moderniser le parc de production.
163
+
164
+ Le tertiaire privé marchand est marqué par une très forte saisonnalité liée à la quasi monoactivité touristique. Un grand nombre d'emplois offerts sont peu qualifiés et saisonniers. Avec le commerce, c'est pourtant le secteur qui est le plus dynamique ; mais il se cantonne souvent aux secteurs non délocalisables ou non concurrentiels. L'activité du secteur touristique cependant tend à s'étendre en arrière et pré-saison[65]. Le tourisme d'affaire[66] ainsi que le tourisme international ou thématique (sportif, gastronomique...)[67] permettent de réguler les flux économiques sur l'ensemble de l'année.
165
+
166
+ La Corse bénéficie depuis le Consulat d'un régime fiscal dérogatoire motivé par son insularité et son développement moindre par rapport à la France continentale. La dernière mesure législative qui régit le statut fiscal particulier de l'Île de Beauté date de 1994.
167
+
168
+ Des avantages fiscaux dont bénéficient les entreprises touchent notamment à l'impôt sur les sociétés dans les zones franches, et à la taxe professionnelle, réduite sur toute l'île.
169
+
170
+ Les particuliers bénéficient d'avantages en matière de TVA, de taxe foncière sur les propriétés non bâties (pour préserver certains secteurs de l'île), de TIPP. Ils sont par ailleurs exonérés totalement de droits de succession (avantage limité à partir du 1er janvier 2012). Toutefois sur ce dernier point, il est bon de préciser qu'en France continentale, 95 % des héritiers sont « de fait » également exonérés de droits de succession[68].
171
+
172
+ L'État reverse au profit des collectivités le manque à gagner sur les taxes locales. Le coût brut est réduit : le manque à gagner en matière de recette fiscale du fait de ce statut dérogatoire était de 230 millions d'euros en 2004.
173
+
174
+ Depuis 1976, la Corse bénéficie également du concept de continuité territoriale.
175
+ Elle a bénéficié de subventions au titre des fonds structurels européens relevant de l'objectif 1 (qui concerne les régions dont le PIB est inférieur à 75 % de la moyenne européenne).
176
+
177
+ La Corse, qui ne fabriquait pas de produits manufacturés, était, par exception, autorisée à en importer hors taxe d'Italie ; pour éviter que l'île serve d'entrée aux produits italiens sans taxe, on a donc taxé les exportations vers la France continentale. En revanche, les produits agricoles corses étaient vendus en France continentale hors taxe[69].
178
+
179
+ Au cours de l'année 2010, 682 homicides volontaires ont été commis en France[70], dont 28 en Corse[71]. Le taux d'homicide volontaire s'établit ainsi à un pour 10 800 habitants sur l'île, contre un pour 95 000 habitants sur le continent.
180
+
181
+ La Corse possède un réseau ferroviaire de deux lignes seulement : Bastia - Corte - Ajaccio et Ponte-Leccia - L'Île-Rousse - Calvi, Ponte-Leccia servant d'interconnexion entre les 2 lignes. Ce réseau est géré par les CFC (Chemins de fer de la Corse) et est à voie métrique.
182
+
183
+ Les liaisons maritimes entre la Corse et le continent européen sont assurées toute l'année grâce aux ports :
184
+
185
+ qui relient l'île à :
186
+
187
+ par les compagnies de transport maritime :
188
+
189
+ Les liaisons aériennes sont notamment assurées par deux compagnies aériennes, Air France et Air Corsica, qui proposent des liaisons régulières. D'avril à octobre, et surtout pendant l'été, de nombreuses liaisons de charters relient sans escale la Corse à de grandes villes européennes.
190
+
191
+ La Corse possède quatre aéroports :
192
+
193
+ Le manque de transport en commun rend les habitants dépendants de leur voiture[62].
194
+
195
+ Le réseau Grande Traversée 20 (GT20, en corse, « A traversata Maiò »), est un itinéraire cyclable qui lie Bastia au Nord à Bonifacio à la pointe Sud en 12 étapes[72]
196
+
197
+ À l'époque romaine, les habitants de l'île parlaient un latin encore très proche de celui du continent. Pour schématiser : on retiendra que la langue corse est une langue issue du bas latin et du toscan médiéval. Certaines variétés de la langue corse sont parmi les langues les plus proches de l'italien standard, car elles ont été largement influencées par le toscan (lui-même à la base de l'italien). Ceci fait que l'intercompréhension avec les Italiens est excellente mais que quelqu'un parlant corse comprend difficilement des langues locales comme le calabrais, le vénitien ou même le piémontais -et vice-versa. L'hymne corse « Dio vi salvi Regina » est d'ailleurs écrit en italien standard et chanté en corse sans que de grandes modifications soient perceptibles entre l'écrit et l'oral ; la seule différence est que le -o italien devient un -u latin en corse (même dans le titre qui est parfois «Dìu vi salvi Regina»). Ce phénomène de l'interchangeabilité du -u et du -o n'est cependant pas un phénomène proprement corse puisqu'on le retrouve en sicilien, en calabrais, en occitan et en catalan. Toutefois, les variétés de la langue corse dites « taravaise » ou « sartenaise » sont plus éloignées du toscan, mais nettement plus proches des langues sicilienne ou galluraise.
198
+
199
+ La langue corse actuelle a été influencée selon les micro-régions de l'île par le toscan, au nord, tandis que l'extrême sud restait soumis à l'influence du bas latin. Cela se révèle notamment dans la forme des pluriels masculins (issus du neutre latin dans l'extrême sud) et dans la forme initiale de termes restés proches du latin tels u casgiu pour le fromage directement issu de caseus en latin[N 4]. Les linguistes décrivent ces différentes variétés comme une forme de polynomie. Les différentes variétés sont intercommunicantes mais variées.
200
+
201
+ La langue corse est le véhicule de la culture corse, riche de ses chants, ses polyphonies, ses proverbes, et de ses expressions.
202
+
203
+ Elle est l'objet de nombreuses revendications concernant sa protection et son enseignement. L'État affiche une volonté politique de promouvoir l'enseignement de la langue et de la culture corse. Il a mis en place un enseignement facultatif d'un maximum de deux heures par semaine, géré par les professeurs des écoles dans le primaire. Ces mesures sont vues par certains comme trop faibles, comparées à ce qui est fait en Espagne pour le catalan, le basque et le galicien par exemple. En 2011, la majorité de gauche au pouvoir a annoncé dans l'enceinte de l'Assemblée son intention d'aller vers un statut officiel de la langue corse, qui pourrait permettre sa réintroduction généralisée dans la société, à l'instar de ce qui a été fait en Catalogne espagnole. Cette officialisation passe cependant par une révision de la Constitution[73], qui est rejetée par l'Académie française[74].
204
+
205
+ De fait, la langue corse est considérée par l'Unesco comme une langue en voie de disparition, de même que 90 % des langues de la planète. On estime d'ailleurs depuis 2006 que la langue corse - ainsi que certaines langues italiques tels que le sicilien, le calabrais, le vénitien - est l'une des plus proches du bas-latin tel qu'il fut parlé à l'aube du Moyen Âge.
206
+
207
+ Une grande partie des patronymes corses se retrouvent en Italie, le plus souvent parce qu'ils sont issus d’une « traduction » ou « italianisation » datant de l’époque de l’administration pisane ou génoise (qui utilisaient le toscan comme langue officielle)[75]. À l'inverse, d'autres patronymes proviennent directement de la péninsule. C'est le cas, notamment de Benigni, patronyme qui trouve son origine en Toscane.
208
+
209
+ Autrefois langue orale, la langue corse est actuellement codifiée et structurée par l'université de Corse et défendue par de nombreuses associations insulaires. Elle doit son statut de langue au fait paradoxal que la Corse fait partie de la France, ce qui lui vaut d'être séparée des autres dialectes italiens. En Italie, les dialectes régionaux n'ont aucun statut officiel.
210
+
211
+ En 2004 sort Le Silence, un film dramatique réalisé par Orso Miret. L'histoire d'un Corse de la diaspora qui vient passer ses vacances d'été sur l'Île de Beauté avec sa compagne enceinte de trois mois, il va être l'unique témoin d'un meurtre.
212
+
213
+ De 2006 à 2014, la série télévisée Mafiosa créée par Hugues Pagan est diffusée sur Canal+.
214
+
215
+ En 2007, Robin Renucci réalise Sempre vivu !son premier long-métrage en Corse dans le village de Olmi-Cappella. Le film est tourné en langue corse et raconte des petites histoires et confrontations entre villageois (paisani).
216
+
217
+ En 2008 sort Un prophète, un film français réalisé par Jacques Audiard. Présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2009, il y a obtenu le Grand prix du jury. Quelques mois plus tard, il reçoit le Prix Louis-Delluc. Lors de la cérémonie des César du cinéma 2010, il gagne neuf récompenses dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il est sorti en salles le 26 août 2009 et a comptabilisé 1 249 000 entrées[76]. Le film est tourné en partie en langue corse.
218
+
219
+ En 2011 sort I Tercani, un film français tourné entièrement en langue corse, réalisé par Magà Ettori et présenté en avant-première mondiale à Florence lors des 50 Giorni di Cinema Internazionale a Firenze[77],[78].
220
+ Conseiller cinéma auprès du Conseil Économique Social et Culturel Corse[79] (CESCC), réalisateur et président de l'Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel - Corse (IRCA)[80], Magà Ettori est considéré comme le chef de file du Cinéma Corse Néo Contemporain[81].
221
+
222
+ En 2013, le réalisateur Thierry de Peretti coécrit et réalise le film Les Apaches présenté à la quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2013. Ce drame est basé sur un fait divers, l'assassinat d'un jeune issu de l'immigration à Porto-Vecchio, sur fond de dérive mafieuse.
223
+
224
+ En 2017, Thierry de Peretti réalise Une vie violente qui raconte les affrontements entre bandes nationalistes corses rivales dans les années 1990. Le film est sélectionné dans le cadre de la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2017. Le film est tourné en partie en langue corse.
225
+
226
+ Le Cinéma corse néo contemporain est le nom du mouvement cinématographique qui fait son apparition en Corse en 2008. La principale caractéristique de ce courant est de présenter le quotidien en l'état, en adoptant une position moyenne entre scénario, réalité et documentaire et en se servant à la fois de gens de la rue et d'acteurs professionnels pour apporter un maximum de réalisme et de véracité[82].
227
+
228
+ Il existe des écrivains en langue corse, notamment depuis le XIXe siècle, alors que jusqu'alors il avait plutôt existé une littérature corse en italien très importante. L'italien en Corse comme dans les autres régions italiennes était la langue écrite par les lettrés et cela jusqu'à la conquête française.
229
+
230
+ La religion dominante de la Corse est le catholicisme où 91,7 % des habitants se déclarent catholiques. Le diocèse d'Ajaccio comprenait en 2015, 434 paroisses, et 71 prêtres[84].
231
+
232
+ Un pèlerinage important a lieu, à chaque 8 septembre, à Notre-Dame de Pancheraccia[85] où la Vierge Marie apparut à une enfant perdue et assoiffée au XVIIIe siècle.
233
+
234
+ À l'instar des gardes suisses, il exista aussi une Garde corse pour le Vatican. De nos jours, la liturgie est célébrée en français bien que des offices y soient aussi menés ponctuellement en latin ; en outre, la réalisation d'un missel en corse est à l'étude. Plusieurs archiconfréries contribuent aussi à la vie catholique de l'île. Sainte Dévote est la sainte patronne de l'île.
235
+
236
+ Les croyances populaires en Corse sont encore aujourd'hui très largement imprégnée de cultures et coutumes païennes, probablement héritières de cultes antérieurs au christianisme. La pratique de l'Ochju (rituel consistant à chasser le mauvais œil), et le mazzérisme en sont les exemples les plus célèbres.
237
+
238
+ Le mazzérisme est un don hypothétique de prophétie funèbre exercé la nuit par des individus pendant la période des rêves. Au cours de cette activité, le mazzeru part chasser et tuer des animaux. On le surnomme « le Chasseur d'âmes » ou encore « le Messager de la Mort ». Certains auteurs estiment que le mazzérisme est une invention de romanciers et n'a jamais existé en Corse[86].
239
+
240
+ Le 1er novembre sont célébrés « I Santi » (Les Saints), jour de recueillement où les cimetières s’animent vivement afin d'honorer les ancêtres et d'établir un contact avec les morts. Pour repousser les ténèbres et ouvrir la voie aux défunts, on recouvre les tombes de fleurs et de bougies.
241
+
242
+ Pendant la nuit de la Toussaint, on sonne les cloches pour réveiller les morts ; ceux-ci sont alors supposés revenir là où ils ont vécu. La coutume veut qu’on ajoute un couvert pour le défunt et qu'avant d'aller dormir, on pose sur la table ou au rebord de la fenêtre, un pain et de l’eau, ou bien du lait et des châtaignes. À Bonifacio, on laisse en offrande le célèbre « Pane di i morti » (Pain des Morts). La négligeance de ces rituels déclencherait la colère des défunts, qui en conséquence perturberaient allègrement les familles en provoquant une tourmente nommée « a timpesta di i morti » (la tempête des morts).
243
+
244
+ Les plus anciennes loges de Corse datent de 1902 (l'Étoile de Cyrnos), puis de 1903 (l'Émancipation Ajaccienne). Au début de la seconde guerre mondiale la franc-maçonnerie a pratiquement disparu de Corse. À partir des années 1970, elle reprend force et vigueur.[réf. nécessaire] Dans une interview donnée à un magazine local, René Lotta, un haut dignitaire de la Grande Loge nationale française (GLNF) affirme même qu'un Corse sur 100 serait franc-maçon[87].
245
+
246
+ La gastronomie corse est étroitement liée aux principaux produits du terroir : la culture des oliviers, de la vigne, de la châtaigne et des agrumes, la charcuterie de porc, le lait et le fromage de brebis, comme celui de chèvre.
247
+
248
+ C'est traditionnellement une cuisine de montagnards même si les produits de la pêche sont devenus plus importants, essentiellement grâce à la disparition du paludisme des côtes et à la tradition corse d'ostréiculture et de mytiliculture héritée des Romains.
249
+
250
+ Il existe en Corse deux types d'huiles d'olive. L'une est plus verte ; elle est produite en décembre et janvier, à partir d'oliviers jeunes et d'olives en début de maturation. L'autre est une huile jaune, propre à la culture corse ; elle est faite à partir des olives ramassées sous des arbres centenaires vers le mois de mai.
251
+
252
+ Parmi les spécialités, il faut noter :
253
+
254
+ Au temps des Romains, « les Corses se nourrissent principalement de lait, de viande et de miel. Nous sommes dans un pays de simple culture... Le miel corse que les matrones romaines utilisaient pour faire disparaître les taches de rousseur devait être fourni, au lieu et place de la monnaie, pour le paiement des impôts »[2].
255
+
256
+
257
+
258
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/1332.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,7 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Cherchez Corses (langue) sur un des projets-frères de Wikipédia :
2
+
3
+ Soit vous avez mal écrit le titre :
4
+
5
+ Soit l'article n'existe pas encore :
6
+
7
+ Notes pour les rédacteurs :
fr/1333.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,193 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Hernán Cortés (parfois écrit Cortès[N. 1] ou Cortez), dont le nom complet est Fernando Cortés de Monroy Pizarro Altamirano[N. 2], premier marquis de la Vallée d'Oaxaca, né, probablement, en 1485, à Medellín (un village d'Estrémadure) et mort à Castilleja de la Cuesta (près de Séville) le 2 décembre 1547, est un conquistador espagnol qui s'est emparé de l'Empire aztèque pour le compte de Charles Quint, roi de Castille et empereur romain germanique. Cette conquête est l'acte fondateur de la Nouvelle-Espagne et marque une étape fondamentale de la colonisation espagnole des Amériques au XVIe siècle.
4
+
5
+ Cortés naît à Medellín, dans la province d'Estrémadure, dans le royaume de Castille, en Espagne, sans doute en 1485, bien que certaines sources affirment 1484 ou 1483[4]. Il est issu de familles d'ancienne noblesse, tant du côté paternel que maternel. La légende en a fait une famille pauvre, mais ce point est contesté, la famille ayant occupé des charges probablement lucratives[5].
6
+
7
+ C'est aussi le cousin de Francisco Pizarro au deuxième degré.
8
+
9
+ Son père, Martin Cortés de Monroy, est un hidalgo. Il occupe diverses charges officielles, dont celle de Procureur général, ce qui laisse penser qu'il dispose d'une fortune personnelle[5]. Les Monroy sont une famille de vieux chrétiens originaires de la Cantabrie, dans le Nord de l'Espagne. Ils prennent part à la Reconquista de l'Estrémadure et ont des possessions dans leur fief de Belvís (aujourd'hui Belvís de Monroy) comme à Salamanque. Plusieurs ancêtres de Cortés sont célèbres pour leurs faits d'armes. Le grand-père de Cortés, Alfonso de Monroy, est grand-maître de l'Ordre d'Alcántara, un des puissants ordres espagnols de chevalerie[6].
10
+
11
+ La mère de Cortés se nomme Catalina Pizarro Altamirano. Son père, Diego Alonso Altamirano, juriste, a occupé plusieurs charges officielles, dont celle de maire de Medellín[7]. Sa mère est issue de la famille noble des Pizarro. Les familles Pizarro et Altamirano sont les deux plus puissantes de Medellín[8].
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+
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+ L'arbre généalogique d'Hernán Cortés est, pour ses ascendants immédiats[9] :
14
+
15
+ Hernán Cortés est fils unique. Il n'aime pas beaucoup sa mère, qu'il dépeint comme « dure et mesquine », même s'il lui témoigne du respect[10]. Il est en revanche très complice avec son père. Celui-ci fait partie des « grands d'Espagne », capables de se montrer fiers et hautains, y compris devant le roi. Ce trait de caractère sera partagé par Hernán[11].
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+ La légende veut que Cortés ait été un enfant chétif né dans une famille noble, mais pauvre. La pauvreté supposée de sa famille est une invention, sa faiblesse physique sans doute une autre[12].
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+ À l'âge de 14 ans[13], ses parents l'envoient à Salamanque afin qu'il s'instruise auprès de son oncle Francisco Nuñez de Valera, grammairien. Il ne reste que deux ans à l'université de Salamanque, l'une des plus prestigieuses de l'époque. Parmi les hypothèses avancées sur la brièveté de ses études figurent la maladie, la discipline de fer, l'ennui, le manque d'argent voire l'appel d'une autre vie ou une jeunesse agitée. Quoi qu'il en soit, il semble que Cortés quitte l'université sans avoir obtenu de diplôme. En revanche, il y acquiert des bases intéressantes en latin, droit et rhétorique, autant d'armes dont il usera par la suite[14]. En attendant, afin d'assurer son quotidien, il travaille comme apprenti notaire à Valladolid[15].
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+ De retour à Medellín, au grand dam de ses parents, Cortés opte pour la carrière militaire. Il hésite entre les guerres d'Italie et le Nouveau Monde. Après quelques péripéties, notamment amoureuses, il embarque en 1504 ou 1506[16] pour Hispaniola (Saint-Domingue). Le départ a lieu à Sanlúcar de Barrameda sur un navire de Palos dirigé par Alonso Quintero (es). Les cinq navires du convoi font route vers La Gomera (îles Canaries) puis vers Hispaniola. La plupart des hommes ayant investi dans la cargaison marchande afin de la revendre au meilleur prix lors de leur arrivée, Alonso Quintero (es) prend des risques afin de semer les autres bateaux. Mais ayant cassé le mât, il doit retourner à La Gomera pour réparer. Autre contretemps, le navire perd sa route quelque temps, ce qui, finalement, voit Cortés rejoindre Hispaniola avec quelques jours de retard sur le reste de la flotte[17].
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+ À son arrivée sur l'île, Cortés reçoit des terres et des Indiens, afin de développer la colonisation. Sur ses domaines, il pratique l'élevage et acquiert une relative aisance matérielle[18]. Il rencontre Nicolás de Ovando, gouverneur d'Hispaniola, qui lui octroie la charge de notaire[13] à Azua. En 1509, touché par la syphilis[18], il ne peut participer à une expédition de conquête.
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+ En 1511, Cortés accompagne Diego Velázquez de Cuéllar à Cuba, où il participe à la conquête de l'île. En guise de récompense, il est nommé premier maire de Santiago de Cuba et reçoit une grande propriété ainsi qu'un lot d'esclaves. Ceci ne l'empêche pas de se faire emprisonner, quelque temps après, pour conspiration contre Velázquez. Libéré, il se marie avec la belle-sœur de ce dernier, Catalina Juárez Marcaida. À la même époque, les expéditions dans le Yucatan de Francisco Hernández de Córdoba (1517) et Juan de Grijalva (1518) reviennent à Cuba avec de petites quantités d'or et des histoires de terres lointaines où abonderait le métal précieux. Cortés vend tous ses biens pour acheter des navires et du matériel et passe un accord avec Velázquez, devenu gouverneur de Cuba, pour mener une expédition, officiellement pour explorer et commercer avec de nouvelles terres se trouvant à l'ouest. Mais Velázquez est toujours inquiet et méfiant.
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+ Finalement, le 18 novembre 1518[19], craignant que Diego Velázquez de Cuéllar n'annule l'expédition, l'armada de Cortés quitte précipitamment le port de Santiago de Cuba. La fuite, mal préparée, oblige Cortés à s'arrêter à la Trinité et dans d'autres îles pour faire des stocks de provisions et acquérir de nouveaux bateaux. Le 10 février 1519 Cortés quitte Cuba avec 11 navires, 16 cavaliers, 518 fantassins, 13 artilleurs avec 8 petits canons, 32 arbalétriers, 13 arquebusiers, 110 marins et 200 Indiens et esclaves noirs comme auxiliaires de troupes[20]. En outre, ils emmènent 32 chevaux, 10 canons de bronze et 4 fauconneaux (canons plus petits). Les capitaines de cette expédition sont Alonso Hernández Puertocarrero, Alonso de Ávila (es), Diego de Ordás, Francisco de Montejo, Francisco de Morla (es), Francisco de Saucedo, Juan de Escalante, Juan Velázquez de León (de la famille du gouverneur de Cuba), Cristóbal de Olid et Pedro de Alvarado, dont beaucoup sont des vétérans des guerres d'Italie. Antón de Alaminos est le pilote de l'expédition. Ils arrivent sur l'île de Cozumel. Là, les Espagnols font une recrue étrange, mais bienvenue, qui arrive du nord du Yucatan. C'était un diacre espagnol, nommé Gerónimo de Aguilar, qui, huit ans plus tôt, faisant route vers Saint Domingue, avait survécu à un naufrage. « On allait le sacrifier lorsqu'une nuit il put s'enfuir et se réfugier » chez un chef maya dont il devint l'esclave (B. Diaz del Castillo, 2003, p. 126). Grâce à une rançon de verroterie envoyée quelque temps plus tôt par Cortés qui avait eu connaissance de sa captivité, il put rejoindre la flotte espagnole, et, comme il parlait le maya yucatèque, il put servir d'interprète à Cortés, d'abord pour traduire les échanges en maya, puis ceux en nahuatl par l'intermédiaire de La Malinche (cf. ci-dessous) qui lui traduisait dans un premier temps le nahuatl en maya.
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+ Cortés débarque près de l'actuelle Veracruz le 23 avril 1519. Le premier contact avec les autochtones avait eu lieu à Cozumel où les Mayas, qui s'étaient d'abord enfuis, sont invités à regagner leurs demeures. Mais déterminés à remplacer par la religion catholique les cultes païens auxquels étaient fidèles les indigènes (en particulier les sacrifices humains, qui horrifient Cortés), Cortès et ses soldats procèdent à la destruction des statues représentant les divinités locales, démontrant ainsi l'impuissance de ces dernières. Sont alors érigées au même emplacement une croix en bois et une statue de la vierge Marie.
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+ À la suite de cela, Antón de Alaminos conduit la flotte jusqu'à l'embouchure du fleuve (qui sera baptisé quelques années plus tard Río Grijalva, en hommage à Juan de Grijalva), où les Espagnols rencontrent des Mayas hostiles, qu'ils réussissent cependant à vaincre, grâce à la peur qu'engendrent les armes à feu et les chevaux.
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+ Leurs chefs offrent alors des vivres, des bijoux, des tissus et un groupe de vingt esclaves[13], qui seront baptisées plus tard. Parmi ces esclaves se trouve une dénommée Malintzin, connue également sous les noms de Marina ou La Malinche. Sa capacité à parler les langues maya et náhuatl, sa connaissance de la psychologie et des coutumes mexica, ajoutées à sa fidélité indéfectible envers les Espagnols, feront d'elle un atout majeur dans la conquête. Elle devient rapidement l'interprète, la conseillère et l'amante d'Hernán Cortés, à qui elle donne un fils baptisé Martín, comme le père de Cortés. Avec Gerónimo de Aguilar, elle remplace l'ancien interprète Melchorejo, repassé du côté des Aztèques, et qui les incite à lutter contre les Espagnols.
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+ À Tabasco, les Espagnols apprennent l'existence d'un pays à l'ouest que les Mayas appellent Mexico. Suivant la côte en direction du nord-ouest, l'expédition croise bientôt quelques canoës transportant des ambassadeurs de l'empereur aztèque Moctezuma II[21]. Cortés leur montre ses chevaux et ses armes à feu, pour les impressionner, mais tâche de les rassurer, en leur parlant de paix. Les émissaires, venus accompagnés de peintres et de dessinateurs, ont pour mission d'aller rendre compte de la présence des Espagnols à leur maître.
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+ Peu de temps après, les émissaires aztèques reviennent avec de nouveaux présents et Cortés insiste pour rencontrer leur empereur. Il entend alors parler de ce qu'ils pensent être Quetzalcoatl, ou un émissaire de Quetzalcoatl (un homme d'or qui devait un jour revenir) et décide sur les conseils de son traducteur, la Malinche, de tirer profit de ce mythe indien. D'autant plus que les ambassadeurs indiens continuent de lui refuser de rencontrer Moctezuma II.
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+ C'est alors qu'arrivent d'autres Amérindiens, originaires de Cempoala, qui se présentent à Cortés comme des ennemis des Aztèques. Ils souhaitent que les Espagnols les aident à se libérer du joug des Aztèques. Cortés comprend alors que l'empereur a des ennemis, et, s'inspirant de la stratégie utilisée par César lors de la conquête de la Gaule, va s'efforcer d'utiliser les rancœurs et la haine qui existent entre les différents peuples locaux. Il prend appui sur la légende amérindienne de Quetzalcóatl pour s'attribuer le rôle d'un messie destiné à régner sur les Mexicains[22]. Dès lors, son objectif est simple : essayer de s'emparer des terres et richesses dont semble regorger ce territoire, étant donnés les différents présents apportés par les ambassadeurs de Moctezuma II. Pour cela, il doit imposer sa volonté et son autorité sur la partie de la troupe fidèle au gouverneur Velázquez, lesquels soutiennent que Cortés n'a pas l'autorisation de peupler ce territoire, et qu'ils doivent rentrer à Cuba une fois l'expédition terminée. La majorité des capitaines et de la troupe s'opposent à lui, même s'ils sont conscients des richesses que semble receler Tenochtitlan.
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+ Le 9 juillet 1519[23], il commence par transformer le campement où les Espagnols se trouvent en ville, à laquelle il donne le nom de Villa Rica de la Vera Cruz (« La riche ville de la véritable croix »), devenue Veracruz, les Espagnols y ayant débarqué un Vendredi saint. Les nouveaux habitants demandent à Cortés qu'il se proclame capitaine général, dépendant directement du roi et non plus de Velázquez, qui n'a pas de pouvoir sur ces côtes. Se faisant supplier, il accepte la charge. Il nomme un maire, des régisseurs, des gendarmes, et un trésorier. En se libérant de l'autorité du gouverneur de Cuba, il constitue ainsi la première ville européenne d'Amérique, mais se met aussi dans une certaine illégalité.
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+ Entre-temps, la nouvelle de la nomination par les Cortes de Diego Velázquez, comme gouverneur du Yucatan, arrive. Pour contrer cela, il envoie ses fidèles Montejo et Alonso Hernández Puertocarrero, avec les plus belles pièces du butin amassé jusque-là, dans l'espoir d'obtenir sa nomination à la place de Velázquez.
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+ À Veracruz, les partisans de Velàzquez et les mécontents s'agitent. Certains souhaitent rentrer à Cuba pour dénoncer les agissements de Cortés, d'autres aimeraient revoir leurs familles ou sont mécontents de ne pas avoir amassé suffisamment d'or. C'est ainsi qu'ils décident de voler un bateau pour rentrer à Cuba. Dénoncés par l'un des conspirateurs repenti, ils sont châtiés par Cortés : Pedro Escudero et Juan Cermeño sont condamnés à mort par pendaison, Gonzalo de Umbria, le pilote, a les pieds mutilés, et les matelots reçoivent 200 coups de fouet[24].
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+ Cet incident pose un problème à Cortés. En effet, il souhaite découvrir les terres et aller à la rencontre de Moctezuma mais il ne peut pas se permettre de laisser les marins et les navires à Veracruz, au risque d'avoir des désertions vers Cuba dès qu'il aura le dos tourné. Il se trouve à ce moment-là dans la ville de Cempoala avec ses capitaines. Il leur expose la situation et, très vite, les capitaines lui suggèrent l'idée de détruire tous les navires. Cela empêcherait les départs vers Cuba, mais aussi et surtout, cela permettrait de renforcer l'expédition terrestre avec une centaine d'hommes (maîtres, pilotes, matelots…). Juan de Escalante reçoit alors l'ordre de partir pour Veracruz. Sa mission consiste à récupérer sur les navires tout ce qui peut être utile (ancres, câbles, voiles…), puis à les faire échouer (en ne conservant que les bateaux). Les marins les plus vieux sont assignés à Veracruz, notamment pour aller pêcher et permettre de nourrir la ville. Tous les autres sont regroupés par Juan de Escalante qui forme une compagnie d'une centaine d'hommes et rejoint Cortés à Cempoala[24].
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+ Sur la forme physique que prend la destruction des bateaux, les sources utilisent l'expression barrenar (littéralement, forer) et dar de través (retourner le bateau, le mettre sur le flanc). Les deux procédés furent probablement utilisés.
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+ Depuis le début, certains biographes de Cortés ont glorifié excessivement cet acte en faisant croire que les bateaux avaient été brûlés. L'expression « brûler les navires » (« quemar las naves » en espagnol) est toujours utilisée pour dire qu'il n'est plus possible de rebrousser chemin, c'est l'expression française « brûler ses vaisseaux ».
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+ On peut souligner que Cervantès, dans le chapitre VIII de la deuxième partie de son Don Quichotte, compare ce fait à d'autres actes héroïques tel César franchissant le Rubicon : « ...¿quién barrenó los navíos y dejó en seco y aislados los valerosos Españoles guiados por el cortesísimo Cortés en el Nuevo Mundo?... » (« qui fora les navires et laissa isolés et à sec les valeureux Espagnols guidés par le très courtois Cortés dans le Nouveau Monde ? »). Ce qui prouve qu'en 1615, on pensait toujours qu'il avait fait forer et non brûlé ses navires. La mise à feu fut une mystification postérieure destinée à donner un aspect plus pompeux au succès.
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+ Quoi qu'il en soit, l'expédition terrestre est prête, et la marche vers l'intérieur commence le 16 août 1519, tout en laissant Gonzalo de Sandoval, avec une centaine d'hommes, protéger Vera Cruz. La première surprise est le changement de climat dans les plateaux, beaucoup plus froid que le climat de la côte et des îles, la deuxième est de découvrir l'existence de vallées fertiles à l'intérieur des terres. Cortés arrive dans l'État de Tlaxcala, république indépendante, ennemie héréditaire de l'Empire aztèque, mais dont les forces attaquent ses troupes le 2 septembre 1519. Il remporte malgré tout la bataille, notamment grâce à une supériorité technologique indéniable (arbalètes, épées d'acier, armes à feu) ainsi qu'à un élément de guerre psychologique inattendu : le cheval, inconnu des Indiens et qui leur fait très peur. Les Espagnols sont également avantagés par leur façon de combattre. En effet, ils luttent pour tuer, alors que les Indiens tentent de neutraliser leurs adversaires, en vue de les offrir en sacrifice aux dieux. Après sa victoire, Cortés tente de rallier les Tlaxcaltèques à sa cause. Ainsi, s'ils acceptent de devenir ses alliés et serviteurs, il leur pardonnera leur manque de respect. Dans le cas contraire, il les anéantira. Les Tlaxcaltèques donnent leur accord et après quelques semaines de repos, Cortés peut poursuivre son chemin, avec le renfort de 2 000 combattants tlaxcaltèques et peut-être autant de porteurs.
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+ À son arrivée à Cholula, une ville sainte de l'empire de Moctezuma II, les Espagnols reçoivent un accueil grandiose. C'est en fait une ruse, les Aztèques ayant prévu d'éliminer les Espagnols pendant leur sommeil. Mais une vieille dame, désireuse de sauver la Malinche, a l'indiscrétion de lui confier ce qui se trame. Cette dernière s'empresse d'aller avertir Cortés. Sans avoir vérifié l'information, il décide de mener une attaque préventive. Les Espagnols massacrent d'abord les nobles, incendient la ville et tuent entre 15 000 et 30 000 habitants. C'est un des plus grands massacres menés par Cortés, et aujourd'hui encore, son souvenir est vivace au Mexique. Cortés adresse alors un message à Moctezuma et justifie son action par un manque de respect de la part des autorités de Cholula à son encontre. Il lui annonce que s'il le traite avec respect et lui offre de l'or, il n'aura pas à craindre sa colère.
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+ Dans sa marche vers Tenochtitlan, la troupe de Cortés passe devant les volcans de Popocatepetl et Ixtaccíhuatl. Diego de Ordás, un des capitaines de Cortés, et deux compagnons d'armes sont les premiers Européens à atteindre le sommet du Popocatepetl, ce qui impressionne beaucoup les Indiens accompagnant l'expédition. L'expédition dure huit mois.
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+ L'entrée dans la capitale aztèque a lieu le 8 novembre 1519. Moctezuma croit que les Espagnols sont des Teules, envoyés des Dieux devant arriver de l'est selon la légende aztèque; de plus, il est ébloui par le pouvoir de séduction de Cortés[réf. nécessaire]. Cortés est accueilli à Tenochtitlan avec la pompe requise pour le retour d'un dieu. Moctezuma avait ainsi fait préparer le palais de son père, Axayacatl, pour les Espagnols et leurs alliés. Pour de nombreux espagnols, Tenochtitlan est la plus magnifique ville qu'ils aient jamais vue[25]. Cortés demande davantage d'or et Moctezuma promet d'offrir d'égales quantités à Cortés et au roi d'Espagne chaque année à venir. Cortés demande aussi qu'une statue soit retirée de l'un des deux principaux temples de la cité pour qu'une chapelle dédiée à la Vierge soit érigée à la place. Toutes ses exigences sont acceptées.
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+ Résidant dans le palais d’Axayacatl, les Espagnols veulent également y faire construire une chapelle. L'empereur donnant son accord, les capitaines se mettent à la recherche du lieu idéal pour l'ériger dans le palais. C'est alors qu'un soldat (qui était également charpentier) remarque l'existence d'une porte secrète, que les Aztèques avaient tenté de camoufler peu avant. Cortés, accompagné de quelques capitaines, entre dans la salle, et découvre un énorme trésor, que Axayacatl avait amassé durant son règne. C'est à ce moment que Cortés commence à craindre que les Aztèques ne cherchent à les assassiner. Quatre capitaines et douze soldats lui suggèrent de prendre l'empereur en otage, afin que ce dernier réponde sur sa vie de leur sécurité. Aucune décision immédiate n'est prise, mais les nouvelles de Veracruz vont précipiter les événements.
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+ En effet, Cortés apprend que des chefs mexicains ont pris d'assaut Veracruz, et tué Juan de Escalante, le maire, six Espagnols ainsi que des alliés indiens. C'est un signal fort pour les Indiens, qui comprennent que les Espagnols ne sont pas des Teules invincibles, mais bien des êtres humains[réf. nécessaire]. Pour preuve, un soldat espagnol nommé Argüello est fait prisonnier, sacrifié, et sa tête envoyée à l'empereur.
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+ Cortés décide donc de s'emparer de Moctezuma comme otage pour se prémunir d'une révolte aztèque. Il demande également que les auteurs de l'attaque de Veracruz soient punis. Amenés devant Moctezuma, ces derniers affirment qu'ils ont agi sur ordre de l'empereur. En guise de sanction, ils sont brûlés sur un bûcher. D'autre part, Cortés obtient de Moctezuma qu'il se déclare vassal de Charles Quint.
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+ Quelques jours plus tard, une nouvelle annonce l'arrivée de 18 navires espagnols à Veracruz. Cortés pense d'abord qu'il s'agit de renforts envoyés par l'empereur. Mais en réalité, il s'agit d'une expédition dirigée par Pánfilo de Narváez et commanditée par Diego Velázquez de Cuéllar pour punir Cortés et ses compagnons. Ces derniers annoncent à Moctezuma II que Cortés est rebelle à son roi, et qu'il peut être exécuté par les Aztèques. Face à l'urgence de la situation, il décide de laisser une garnison d'une centaine d'hommes à Tenochtitlan, sous les ordres de Pedro de Alvarado, et il prend la tête du reste de la troupe (environ 300 Espagnols et plusieurs centaines d'Indiens) rejoindre Gonzalo de Sandoval, avant d'affronter l'expédition de Pánfilo de Narváez. Il sort victorieux du combat (attaque par surprise qui fait très peu de victimes) et capture Narváez. Il parvient aussi à convaincre les soldats de Narváez de se joindre à lui en leur parlant des richesses en or de Tenochtitlan.
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+ Pendant que Cortés est occupé à combattre ses compatriotes, Alvarado décide de passer à l'action à Tenochtitlan. Croyant déceler une menace (réelle ou feinte ?) contre ses troupes, il profite d'une fête aztèque[26] pour massacrer les Indiens. La population se rebelle alors contre les Espagnols qui se retrouvent cette fois totalement assiégés dans le palais.
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+ Le 24 juin 1520, l'armée de Cortés entre à nouveau dans la ville. Le frère de Moctezuma, Cuitláhuac est libéré en signe d'apaisement, mais ce dernier, loin de vouloir la paix, s'unit aux caciques, dirigés par Cuauhtémoc, afin d'écraser les Espagnols. Cuitláhuac est élu nouvel empereur à la suite de Moctezuma, toujours emprisonné. Encerclés, les Espagnols sont pris au piège. Cortès ordonne alors à Moctezuma de parler à son peuple depuis un balcon pour le convaincre de laisser les Espagnols retourner paisiblement vers la côte. Moctezuma lui obéit mais il est hué et reçoit des pierres qui le blessent grièvement. A moins qu'il n'ait été assassiné par un Espagnol. Les deux versions sont plausibles, et l'on n'a retrouvé aucune preuve matérielle faisant pencher la balance pour l'une ou pour l'autre, ce qui laisse la responsabilité de la mort de Moctezuma encore sujette à débat aujourd'hui. Il meurt quelques jours plus tard.
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+ Toujours assiégés, les Espagnols voient leur moral baisser en même temps que l'eau et les vivres. Pour Cortés, l'unique chance de salut est la sortie les armes à la main. C'est ce qu'il décide de faire dans la nuit pluvieuse du 30 juin au 1er juillet 1520, surnommée la Noche Triste. La lutte est terrible. Les Espagnols sont lourdement chargés, souhaitant emporter le maximum d'or possible. Fonçant au milieu des Aztèques, beaucoup plus nombreux, ils tentent de sortir du piège que constitue Tenochtitlan. Environ 400 Espagnols (les estimations vont de 150 à 800 morts) et près de 2 000 alliés sont tués (la grande majorité des Espagnols qui ne se sont pas noyés seront sacrifiés aux dieux). L'arrière-garde a été décimée (l'athlétique Pedro de Alvarado, chef de cette arrière-garde, se serait sauvé de justesse grâce à un saut prodigieux à l'aide de sa pique). Presque tout est abandonné sur place : chevaux, pièces d'artillerie et une grande partie du trésor. Cortés parvient cependant à s'échapper de justesse (désarçonné, il allait être englouti par la masse des combattants aztèques mais deux conquistadors purent le sauver in extremis). Poursuivis par les Indiens, les Espagnols sont épuisés, abattus, moins nombreux et désormais très mal équipés. Mais ils doivent malgré tout combattre, le 7 juillet, lors de la bataille d'Otumba. Contre toute attente, les Aztèques (qui pensaient la bataille facile) se heurtent à la résistance désespérée des Espagnols (qui préfèrent la mort à l'affreux supplice infligé aux prisonniers). Devant cette résistance inattendue, et à la suite d'une charge désespérée des Espagnols qui tuent le général ennemi, les Aztèques se débandent, et les Espagnols peuvent poursuivre leur retraite. L'expédition de Cortés vient d'échapper au pire.
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+ Cortès profite du soutien indéfectible des Tlaxcaltèques (un retournement de ceux-ci aurait mis fin à l'épopée de Cortès et de sa petite troupe). Ralliant tous les Indiens ennemis des Aztèques, il prépare sa revanche. Grâce à ces nombreux renforts, il peut aligner une armée digne de ce nom. En fin tacticien, il prépare une attaque à la fois terrestre et lacustre, la ville de Tenochtitlan se trouvant sur un lac. Après un long siège de trois mois et des combats qui détruisent une partie de la ville, faisant selon les estimations entre 120 000 et 240 000 morts chez les Aztèques (dont 40 000 dans la bataille[27]), le dernier empereur, Cuauhtémoc, se rend à Cortés le 13 août 1521[28]. Amené devant Cortés, il lui aurait dit : « Seigneur Malinche, j'ai fait ce que j'ai pu pour défendre ma ville et mes vassaux; je ne peux faire plus, aussi je viens par force comme prisonnier devant ta personne et ton pouvoir, prends le poignard qui est à ta ceinture et tue-moi dès maintenant. » (« Señor Malinche: ya he hecho lo que soy obligado en defensa de mi ciudad y vasallos, y no puedo más, y pues vengo por fuerza y preso ante tu persona y poder, toma ese puñal que tienes en la cinta y mátame luego con él. »[29])
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+ Capturé par Cortés peu après la chute de la ville, il fut torturé en compagnie de Tlacotzin (son cihuacóatl) et de Tetlepanquetzal (tlatoani de Tlacopán), mais les Espagnols, qui voulaient savoir où les Aztèques avaient caché leurs trésors, ne purent leur extorquer aucun renseignement. Hernán Cortés a participé personnellement à la torture du dernier empereur mexicain[30][source insuffisante].
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+ Hernán Cortés entend parler de richesses qui existeraient vers Las Hibueras (actuelle République du Honduras). De plus il suppose l'existence d'un détroit qui dans l'opinion de beaucoup de pilotes permet le passage à l'autre mer (de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique), détroit dont l'existence avait été révélée par le pilote Juan de la Cosa depuis l'an 1500. Aussi, en 1524, Cortés envoie une expédition vers Las Hibueras, sous le commandement de son capitaine Cristóbal de Olid. Elle comprend cinq navires avec l'artillerie, 400 hommes, 30 chevaux[31]. Cristóbal de Olid doit cependant passer par Cuba pour récupérer des chevaux et des munitions supplémentaires achetés par Cortés par l'intermédiaire d'Alonso de Contreras. Lorsqu'il arrive à Cuba, Cristóbal de Olid entre en contact avec Diego Velázquez, le gouverneur de Cuba. Ce dernier souhaite priver Cortés des découvertes futures de cette nouvelle expédition. Aussi, il pousse de Olid à se libérer de la tutelle de Cortés (qui a pourtant financé l'intégralité de l'expédition) et à coloniser les terres de Las Hibueras au nom du roi d'Espagne. Le 3 mai 1524, de Olid débarque à Las Hibueras et fonde la ville de Triomphe de la Croix. Il en profite immédiatement pour rejeter l'autorité de Cortés avec l'accord de ses soldats (une grande partie d'entre eux étant des anciens de l'expédition de Narváez)[32].
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+ En juin 1524, Cortés est informé de la trahison et met sur pied une expédition, qu'il confie à son cousin Francisco de las Casas. Elle se compose également de cinq navires et d'une centaine d'hommes, avec pour mission d'appréhender et de punir Cristóbal de Olid. Mais cette expédition n'est pas très chanceuse et une tempête envoie les navires sur la côte, où ils tombent entre les mains de Olid. Francisco de las Casas est capturé, mais grâce à quelques soldats fidèles à Cortés, il s'échappe puis parvient à s'emparer de Cristóbal de Olid. Blessé au cours de l'affrontement, ce dernier est jugé, condamné à mort et égorgé (ou étranglé) publiquement sur la place de Naco[33].
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+ Ignorant tout de la situation, Cortés craint que Francisco de las Casas ait échoué. Aussi, il décide de former une nouvelle expédition, et d'en prendre la tête. Il se heurte en cela à la plupart de ses capitaines, qui ne voient pas d'un bon œil son départ de Tenochtitlan. Bernal Díaz del Castillo est d'ailleurs très clair sur le sujet[34]
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+ « Le facteur Salazar et le contrôleur Chirinos qui devaient demeurer à Mexico, décidèrent de faire amitié avec le licencié Zuazo et Rodrigo de Paz et tous les conquistadors vieux amis de Cortés qui restaient à Mexico, et tous ensemble ils demandèrent à Cortés de ne pas quitter Mexico et de gouverner le pays; ils lui firent valoir que la Nouvelle-Espagne tout entière se révolterait; et à ce propos, il y eut de longues discussions... »
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+ Malgré ces recommandations, Cortés maintient sa décision. Il prend cependant la précaution d'emmener avec lui la plupart des grands chefs des différentes tribus indiennes, notamment Cuauhtémoc, l'empereur aztèque et Tepanquezatl, seigneur de Tlacopan. Il espère ainsi limiter le risque de révolte. Pour cette expédition, il peut compter sur ses fidèles, parmi lesquels Gonzalo de Sandoval, Pedro de Solis, Juan Jaramillo, Hernán López de Avila ou encore Bernal Díaz del Castillo. Ce dernier nous précise que l'expédition se compose d'environ 250 soldats, 130 cavaliers, quelques dizaines d'arbalétriers et arquebusiers, 3 000 Indiens de guerre, auxquels il faut rajouter les serviteurs indiens[34].
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+ Contrairement aux deux expéditions précédentes passées par la mer, Cortés décide de mener une expédition terrestre. L'expédition quitte Tenochtitlan devenue Mexico pour Coatzacoalcos. Cette partie du voyage se passe sans encombre et Cortés décide de poursuivre sa route (alors qu'il avait pris l'engagement auprès de ses capitaines, de ne pas poursuivre par voie terrestre à partir de cette ville). De Coatzacoalcos à Ayagualulco, les premières difficultés apparaissent, avec l'obligation de construire des canots, mais aussi et surtout un pont de près de 500 mètres pour traverser un fleuve. Le chemin devient de plus en plus difficile, avec de nombreux marécages, une jungle hostile et meurtrière (serpents, araignées...), le manque de nourriture...
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+ C'est dans ce contexte délicat qu'arrive aux oreilles de Cortés une rumeur de complot fomenté par Cuauhtémoc. Sa réaction est immédiate: il oblige Cuauhtémoc à avouer le complot. Ce dernier est alors jugé puis pendu près d'Itzamkanac (site connu sous le nom El Tigre rive droite de la rivière Candelaria) capitale du royaume Acalan, en février 1525, en compagnie de Tepanquezatl. En dépit des aveux, il semblerait que cette affaire soit surtout un excellent prétexte pour Cortés d'éliminer Cuauhtémoc. C'est en tout cas ce qu'il ressort des propos sévères de Bernal Díaz del Castillo[35].
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+ L'expédition poursuit sa route, toujours faite de privations et d'énormes difficultés, puisqu'il faut se frayer un passage à la machette et à l'épée dans l'épaisse jungle, quand ce n'est pas la traversée de marécages ou de fleuves. Malgré tout, Cortés parvient à San Gil de Buena Vista, un petit village de 40 habitants fondé par Gil González de Ávila. Il apprend alors la réussite de l'expédition de Francisco de las Casas. Il se rend à Puerto de Caballos et fonde la ville de Natividad, aujourd'hui connue sous le nom de Puerto Cortes, puis rejoint Trujillo[36]. Cortés termine ainsi cette désastreuse expédition (un long calvaire de deux ans et demi), au cours de laquelle il ne découvre rien d'intéressant, si ce n'est la géographie des lieux. Le tout au prix d'un lourd tribut : des dizaines de morts et l'ombre de l'assassinat de Cuauhtémoc.
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+ Cette expédition fut par ailleurs une énorme erreur politique puisqu'il laissa la capitale aztèque aux pouvoirs de quatre officiers du roi (et non à des proches capables qui pourtant existaient). Ces derniers s'entredéchirèrent, puis profitèrent de leur pouvoir de façon abjecte et lorsque la rumeur annonça que Cortès avait péri dans la jungle du Honduras, ils n'hésitèrent pas à s'approprier l'ensemble des biens de Cortès et de ceux qui s'étaient joints à cette expédition malheureuse, pour se les répartir entre eux et les conquistadors restés afin de se les attacher. Cortès fut averti et parvint intelligemment à retourner la situation. Il n'aura cependant plus jamais le contrôle total sur l'ex-empire Aztèque.
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+ « Sache qu'à main droite des Indes il y a une île appelée Californie très proche du bord du paradis terrestre ; elle est peuplée de femmes noires, sans aucun homme parmi elles, car elles vivent à la façon des Amazones. Elles avaient de beaux et robustes corps, un courage plein de fougue et une grande force. Leur île était la plus forte du monde, avec ses côtes rocheuses et ses falaises escarpées. Leurs armes étaient toutes en or, du même métal qu'étaient fait les harnais des bêtes sauvages qu'elles avaient l'habitude de dresser pour les monter, car dans toute l'île il n'y avait d'autre métal que l'or[37]. »
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+ On considère actuellement Hernán Cortés comme le découvreur de la péninsule de Basse-Californie bien que le premier Européen à y débarquer soit le navigateur espagnol Fortún Ximénez, commandant de la Concepción, navire qui appartenait à Hernán Cortés. Lorsqu'il y débarque en 1534, il pense qu'il s'agit d'une île.
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+ Dans la quatrième Carta de Relación, datée du 15 octobre 1524 à México, Hernán Cortés décrit au roi d'Espagne la préparation d'embarcations pour explorer et soumettre de nouvelles régions sur la Mer du Sud (l'océan Pacifique), idée qu'il poursuit depuis deux ans déjà. Étant rentré en Espagne en 1529, Cortés signe un accord avec la Couronne d'Espagne, par lequel elle accepte d'envoyer à son compte des « armées pour découvrir des îles et des territoires dans la mer du Sud ».
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+ Il désire, outre la domination territoriale et les possibles gains en métaux précieux, trouver un passage maritime entre l'Atlantique et le Pacifique. En effet, il pense que puisque Ferdinand Magellan a trouvé un détroit reliant les deux océans par le sud, il doit bien aussi exister un passage par le nord, passage mythique encore inconnu, mais qu'on nomme déjà détroit de Anián. Dans l'accord, il était convenu qu'un dixième des terres découvertes appartiendraient au découvreur et à sa descendance, de manière perpétuelle.
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+ Durant son séjour en Espagne en 1529, Cortés négocie donc des terres pour lui. De retour au Mexique, le 30 juin 1532, il envoie son cousin Diego Hurtado de Mendoza explorer les îles et le littoral de l'océan Pacifique, au-delà des limites de la Nouvelle-Galice, gouvernée par Nuño de Guzmán, farouche ennemi de Hernán Cortés.
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+ Il divise l'expédition en deux depuis Tehuantepec (Oaxaca), après avoir atteint Manzanillo (Colima) ils continuent à suivre les côtes de Jalisco et Nayarit, qui faisaient alors partie de la Nouvelle-Galice, jusqu'à la découverte des îles Marías, de là-bas ils retournent à la terre ferme et tentent d'obtenir un approvisionnement en eau dans la baie de Matanchén (Nayarit), approvisionnement qui leur est refusé par Nuño de Guzmán, propriétaire et seigneur de la région.
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+ Un des navires abîmé par la tempête prend le chemin du retour, il arrive aux côtes de Jalisco et termine entre les mains de Nuño de Guzmán ; pendant ce temps, l'autre navire qui transportait Diego Hurtado de Mendoza prend la direction du nord. Aucun de ceux qui étaient à bord ne revinrent en Nouvelle-Espagne et on n'eut plus jamais de nouvelles d'eux. Des années après, l'auteur de Deuxième récit du voyage que fit Nuño de Guzmán à la Nouvelle-Galice (Segunda Relación anónima de la jornada que hizo Nuño de Guzmán a la Nueva Galicia), recolta certaines informations qui nous permettent de supposer que le navire avait fait naufrage sur le littoral nord de l'état actuel de Sinaloa, causant la mort de tout l'équipage.
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+ La Concepción emmenée par le commandant Diego de Becerra, est un des deux navires que Cortés envoie en 1533, peu après la conquête de Tenochtitlan, dans le second voyage d'exploration de l'océan Pacifique, l'autre étant le San Lázaro sous les ordres du capitaine Hernando de Grijalva.
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+ L'expédition appareille depuis l'actuel port de Manzanillo (Colima), le 30 octobre 1533. Le 20 décembre, les navires se séparent. Le San Lázaro, qui avait pris de l'avance, attend la Concepción durant trois jours, et ne le voyant pas venir, il commence l'exploration de l'océan Pacifique et découvre les îles Revillagigedo. À bord de la Concepción tout est différent, le navigateur et second à bord Fortún Ximénez se mutine et assassine dans son sommeil le capitaine Diego de Becerra, puis il agresse les membres d'équipage restés fidèles au défunt capitaine en les abandonnant sur les côtes de Michoacán, en compagnie des frères franciscains qui les accompagnaient dans la traversée.
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+ Fortún Ximénez navigue vers le nord-ouest, longeant la côte, puis il vire vers l'ouest et arrive dans une paisible baie. On sait aujourd'hui que le lieu où il mouilla n'est autre que La Paz. Il pense alors être arrivé sur une île. Il fait la rencontre d'Indiens, parlant une langue inconnue et marchant à moitié nus, très différents des Indiens rencontrés sur les plateaux mexicains.
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+ L'équipage qui l'accompagne viole les Indiennes présentes. Puis ils se rendent compte qu'en ce lieu les perles, que les Indiens extrayaient des coquillages, abondent dans la baie, et ils mettent le lieu à sac. Il est intéressant de préciser que Fortún Ximénez et ses hommes ne donnèrent aucun nom aux lieux qu'ils visitèrent, comme pour cacher les traces de leurs méfaits.
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+ Le viol des Indiennes par l'équipage et la mise à sac provoque un affrontement violent avec les Indiens, qui se termine par la mort de Fortún Ximénez et de quelques-uns de ses hommes. Les survivants prennent la fuite, remettent la Concepción à l'eau à grand-peine et naviguent tant bien que mal jusqu'aux côtes de l'actuel État de Jalisco, où ils tombent sur des soldats de Nuño de Guzmán qui les font prisonniers, et réquisitionnent le bateau.
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+ Après avoir financé deux voyages dans la mer du Sud et sans avoir obtenu de « résultat matériel », Hernán Cortés décide de prendre la tête du troisième voyage d'exploration.
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+ Cortés est ennuyé que Nuño de Guzmán, son ennemi de toujours, lui ait dérobé la Concepción. Aussi, il décide de l'affronter sur son propre terrain et de lancer sa troisième expédition de là-bas. Pour cela il rassemble une armée nombreuse, composée de fantassins et de cavaliers, pour marcher sur la province de Nouvelle-Galice.
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+ Le vice-roi de Nouvelle-Espagne demande à Hernán Cortés, le 4 septembre 1534 de « ne pas affronter celui qui avait dérobé ses navires » ce que Cortés refuse, prétextant qu'il avait déboursé cent mille castellanos d'or, et qu'il avait été désigné par sa Majesté le roi d'Espagne Charles Quint pour découvrir et conquérir de nouveaux territoires. Il avait même mis en route un chantier naval à Tehuantepec et avait à sa disposition trois navires prêts à prendre la mer : le San Lázaro (qui était rentré avec Grijalva de la seconde expédition), le Santa Águeda et le Santo Tomás, qui venaient d'être construits.
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+ Le projet de Cortés est ambitieux. Il envoie ses navires à Chametla (Sinaloa) (près de l'actuelle ville de Escuinapa) dans un territoire gouverné par Nuño de Guzmán et là-bas accoste l'armée qui est sous ses ordres. Pour arriver à Chametla, Cortés doit traverser, plusieurs jours durant, le Nouveau Royaume de la Nouvelle-Galice. La Nouvelle-Galice étant une province de la Nouvelle-Espagne.
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+ Bernal Díaz del Castillo nous rapporte que quand on sut en Nouvelle-Espagne que le Marquis de Oaxaca partait de nouveau en conquête, nombreux furent ceux qui offrirent de le servir en tant que cavalier ou arbalétrier. Au total, 320 personnes et 150 chevaux prennent la mer. Il ajoute que les embarcations sont très bien pourvues de biscottes, viande, huile, vin et vinaigre, trois forgerons avec leurs forges et deux charpentiers avec leurs outils, mais aussi des religieux, des médecins et un chirurgien.
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+ L'armée de Cortés débarque à la ville de Santiago de Galicia de Compostela, située à l'époque dans la vallée de Matatipac (aujourd'hui ville de Tepic), où elle est accueillie amicalement par le gouverneur Nuño Beltrán de Guzmán, son ennemi. Cortés et sa troupe restent seulement quatre jours dans cette ville avant de poursuivre leur voyage. Nuño de Guzmán aurait alors conseillé à Cortés de ne pas continuer son exploration, mais Cortés n'en tient aucun compte, notamment parce que Nuño de Guzmán vit dans une certaine pauvreté. Quoi qu'il en soit, l'accueil que reçoit le Conquistador du Mexique de la part de Guzmán est en grande partie dû à l'armée qui l'accompagne.
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+ Après le départ de Cortés, Nuño de Guzmán envoie une lettre à la Audiencia du Mexique dans laquelle il se plaint que « le marquis de la Vallée voulait pénétrer avec ses gens dans son territoire, étant seulement Capitaine Général de la Nouvelle-Espagne ».
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+ À Chametla (Sinaloa), après avoir traversé les États de Jalisco et Nayarit, territoires faisant partie du royaume de Nouvelle-Galice à l'époque, Cortés et son cortège embarquent sur le Santa Águeda et le San Lázaro avec 113 soldats, 40 cavaliers avec leurs chevaux et il laisse à terre 60 cavaliers supplémentaires, selon ce que rapporte à la Audiencia le gouverneur Nuño de Guzmán.
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+ Une fois sur le San Lázaro, Cortés prend la direction du nord-ouest, et le 3 mai 1535, il arrive à la baie de Santa Cruz actuellement La Paz, où il apprend la mort de son subalterne par les Indiens.
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+ Une fois la baie de Santa Cruz prise, Cortés décide d' y établir une colonie. Il envoie chercher les soldats et pièces d'artillerie laissés à Sinaloa, mais le mauvais temps vient s'en mêler, les navires se perdent et un seul peut revenir à la baie de Santa Cruz, avec une cargaison de cinquante fanègues de maïs, pas assez pour alimenter la population. Cortés prend la décision de partir personnellement à la recherche de vivres, mais tout ce qu'il rapporte est encore insuffisant, c'est pourquoi il se met en route pour la Nouvelle-Espagne, dans l'intention de pourvoir en vivres, depuis là-bas, la nouvelle colonie.
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+
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+ Il nomme Francisco de Ulloa à la tête du village de Santa Cruz. Mais les plaintes des familles de ceux qui étaient restés sur la péninsule parviennent à convaincre le vice-roi d'abandonner la colonie.
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+ Malgré les échecs des trois premières expéditions, Cortés décide d'envoyer une quatrième mission d'exploration dans la mer du Sud, qu'il confie à Francisco de Ulloa en 1539. L'expédition quitte Acapulco le 8 juillet de la même année à bord du Santo Tomás, de la Santa Águeda et de la Trinidad. Au niveau des îles Marías ils sont obligés d'abandonner le Santo Tomás à la suite d'une avarie, et continuent sur les deux navires restants.
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+ Ils pénètrent dans le golfe de Californie et s'arrêtent à l'aller comme au retour dans la colonie abandonnée de Santa Cruz. Ils atteignent l'extrême nord du golfe le 28 septembre, à l'embouchure du Colorado et nomment l'embouchure du fleuve « Ancón de San Andrés », un bref texte fut rédigé à cette occasion :
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+ « Moi Pedro de Palenzia, écrivain public de cette armée, donne fidèle et véritable témoignage à tous les hommes qui verraient la présente, que Dieu notre seigneur les protège de tout mal, qu'en ce vingt-huitième jour du mois de septembre de l'an mille cinq cent trente neuf, le très noble seigneur Francisco de Ulloa, lieutenant du gouverneur et capitaine de cette armée par la grâce du très illustre seigneur Marquis de la Vallée de Guajaca, prit possession à l'ancón de San Andrés et de la mer vermeille, qui est sur la côte de cette Nouvelle-Espagne vers le Nord, qui est à une hauteur de trente-trois degrés et demi, selon les ordres du Marquis de la Vallée au nom de l'Empereur notre roi de Castille, actuellement et véritablement, mettant la main à l'épée, disant que s'il était une personne pour le contredire, qu'il était prêt à le défendre, coupant avec elle des arbres, arrachant des herbes, retournant des pierres de toutes parts, et sortant de l'eau de la mer ; tout ceci en signe de possession.
148
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+ Témoins qui furent présents à ce que je dis, les révérends pères du seigneur saint François, le père Frère Raymundo, le père frère Antonio de Mena, Francisco de Terrazas, devant Diego de Haro, Gabriel Márquez. En date du jour, du mois et de l'année susdite. J'ai, moi, Pedro de Palenzia, écrivain public de cette armée, écrit selon ce qui m'est arrivé ; avant de faire ici ce signe mien, qui est en tant que tel, un témoignage de vérité.- Pedro de Palencia, écrivain public. Frère Ramundus Alilius, Frère Antonius de Mena, -Gabriel Márquez. -Diego de Haro. -Francisco de Terrazas. »
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+ Après avoir débarqué et pris possession des terres de l'extrême nord de la mer Vermeille, (connue aujourd'hui comme le golfe de Californie), dont le nom vient de la coloration rougeâtre des eaux qui se tintent au contact des eaux venant du Colorado, ils commencent le voyage du retour vers Santa Cruz. Ils doublent le Cabo San Lucas et entrent dans l'océan Pacifique et passent devant la baie Magdalena le 5 décembre sans y pénétrer, Francisco de Ulloa ayant été blessé lors d'une escarmouche avec les Indiens. Le 5 avril 1540, il adresse à Cortés un récit des succès de l'exploration, depuis l'île Cedros que l'on connaît grâce à l'exemplaire présent dans le Santa Águeda. En effet, il continua l'exploration avec la Trinidad, mais jamais plus on entendit parler de Francisco de Ulloa et de ses compagnons.
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+ Conquérant de l'Empire aztèque, puis gouverneur et capitaine de la Nouvelle-Espagne (dès 1522), Cortès est aussi, de ce fait, responsable des violences commises pendant le processus de colonisation qu'il a engagé. Selon les estimations des démographes de l'école de Berkeley, notamment celles de Sh. Cook et W. Borah, l'effondrement démographique des populations mexicaines suit immédiatement la conquête espagnole : le Mexique comptait 25 millions d'habitants à la veille de l'arrivée des Espagnols ; un demi-siècle plus tard, en 1568, la population du Mexique est estimée à 3 millions d'habitants (en 1620 elle descendra à un million six cent mille personnes[38]).
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+ Le choc viral au contact des Européens, le travail forcé et l'esclavage, dans les conditions où ils ont été instaurés par les Espagnols dès leur arrivée au Mexique, sous la direction de Cortès, sont en partie responsables de cette situation, selon l'historien Michel Mourre (qui évoque des estimations démographiques plus basses, cependant, que celles des démographes américains) : pour tenter de limiter les violences perpétrées sous le commandement de Cortès, « dès 1537, la bulle Sublimis Deus de Paul III déclarait que les Indiens, baptisés ou non, ne pouvaient être réduits en esclavage, mais ces prescriptions, confirmées par les Leyes nueves de 1542, restèrent trop souvent lettre morte, et la population indienne, évaluée à 11 millions au moment de la conquête, n'était plus que de un million cinq cent mille vers 1650. L'évangélisation du pays, souvent superficielle, s'accompagna d'une destruction complète de l'ancienne culture aztèque »[39].
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+ Tzvetan Todorov juge pour sa part que les épidémies qui ont frappé les populations amérindiennes ne doivent pas occulter les morts liées aux violences commises par les Espagnols dès les débuts de la conquête entreprise par Cortès, et parle de ce fait de « génocide amérindien »[40].
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+ Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.
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+ Selon l'historien Jean-Pierre Berthe[41], « dès avant la prise de Mexico, Cortès et ses lieutenants avaient condamné à l'esclavage, pour rébellion, de nombreux Indiens de Cholula, Texcoco, Cuernavaca, Oaxtépec, etc. Il n'est guère possible d'en fixer le nombre exact, mais les dépositions des témoins s'accordent à l'évaluer à plusieurs milliers »[42].
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+ La réduction en esclavage des prisonniers de guerre est devenue une pratique systématique : « les instructions adressées à Cortès par la Couronne, le 26 juin 1523, légitimaient a posteriori l'esclavage des prisonniers de guerre capturés parmi les populations qui avaient refusé de se soumettre ou qui s'étaient soulevées contre la domination espagnole. Bien des raids (entradas) en terre insoumise ou prétendue telle, n'ont souvent d'autre mobile que de rafler des captifs »[43].
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+ L'autre source d'approvisionnement en esclaves, sous le commandement de Cortès, est l'achat d'esclaves, « le rescate, tel que l'autorise une cédule royale du 15 octobre 1522, publiée à Mexico le 10 juillet 1524 ». Les Mexicains pratiquaient l'esclavage. « Les esclaves de droit autochtone devenaient ainsi esclaves au regard du système juridique européen de tradition romaine : il en résultait une aggravation catastrophique de leur condition. Il n'y avait pas en effet de commune mesure entre la servitude domestique assez légère qu'ils connaissaient dans leurs communautés d'origine et le sort qui devenait le leur, lorsque, marqués au visage du fer rouge de l'esclavage, ils étaient soumis à la dure exploitation du travail dans les mines »[44].
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+ Nous connaissons, écrit l'historien J-P Berthe, « pour la période 1538-1547, les mines d'or que possédait Cortès dans la province de Tehuantepec. Elles employaient, en 1543, 395 esclaves »[45]. « Après 1530-1531, l'exploitation des premières mines d'argent repose, elle aussi, sur l'utilisation massive d'esclaves indigènes. Lorsque Cortès achète des mines à Sultépec en 1536, et y organise une compagnie, de concert avec le trésorier Juan Alonso de Sosa, ces diverses opérations portent sur plus de 200 esclaves[46]. » « Les esclaves ne sont pas absents des grandes entreprises agricoles. [...] C'est ainsi que Cortès en avait une trentaine, avec quelques nègres, dans sa plantation sucrière de Tuxtla, en 1538, et qu'ils représentaient plus de la moitié de la main-d'œuvre servile dans ses domaines de Cuernavaca, en 1549 : 193 [esclaves mexicains], pour 130 esclaves noirs dont seulement 99 étaient des adultes[46]. » « L'inventaire d'une partie des biens laissés par Cortès, établi en 1549, mentionne un demi-millier d'esclaves indigènes[46]. » « Les conséquences démographiques de l'esclavage sont de très grande portée » écrit J.-P. Berthe[47] ; la dépopulation enregistrée dès les premières décennies de la conquête a conduit la Couronne de Castille à durcir par la suite la législation relative à l'esclavage.
168
+
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+ Quelques années plus tard, Cortés est récompensé pour ses grandes conquêtes par le roi Charles, avec le titre de marquis de la Vallée de Oaxaca, mais on ne lui accorde pas le gouvernement de la nouvelle colonie.
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+ De retour en Espagne, il se porte volontaire lors de l'expédition malheureuse de Charles Quint à Alger, en 1541. La tempête qui détruisit alors la flotte réunie par l'empereur d'Espagne n'épargna pas l'embarcation de Cortés qui dut regagner la côte à la nage. La défense de la ville est assurée par 800 janissaires, 5 000 hommes levés à la hâte et composé d’Algériens, mais surtout de Maures.
172
+
173
+ Hernán Cortés meurt de la dysenterie le vendredi 2 décembre 1547 à Castilleja de la Cuesta, en Espagne, à l'âge de 62 ans, alors qu'il entreprenait de retourner en Amérique. Malgré les énormes richesses et surtout les territoires qu'il apporta à son Roi, il mourut pratiquement en disgrâce, sa gloire passée étant occultée par les immenses trésors ramenés à ce moment du Pérou par Francisco Pizarro.
174
+
175
+ Bernal Díaz del Castillo l'a décrit ainsi, dans son Historia verdadera[48] :
176
+
177
+ « Il avait belle taille avec un corps membru harmonieusement développé. Son visage, d'un aspect peu réjoui et d'une couleur presque cendrée, aurait eu plus d'élégance s'il eut été plus allongé. Son regard était à la fois doux et grave. Sa barbe foncée et rare couvrait peu sa figure. Il avait la poitrine large et les épaules bien taillées. Son corps était mince et son ventre effacé[49] »
178
+
179
+ Sur ses vêtements et ses postures, il complète la description par : « Il avait les manières d'être d'un grand seigneur. Il s'habillait à la mode du temps ».
180
+
181
+ Tous les témoignages de la conquête de l'empire aztèque évoquent les actions, les décisions et les motivations d'Hernán Cortés. Cependant, ces sources sont contradictoires, leurs auteurs ayant eu des intérêts personnels à faire valoir auprès de la couronne espagnole dans le cadre des démêlés judiciaires qui ont opposé Cortés à Diego Velázquez de Cuéllar. Une des sources considérées comme les plus précises et les plus fiables par les historiens est l'Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne de Bernal Díaz del Castillo[réf. nécessaire].
182
+
183
+ Plusieurs philosophes des Lumières ont jugé sévèrement ce qu'ils ont appelé les « crimes » de Cortès. Montesquieu critique Cortès nommément dans ses Pensées. Francine Markovits[Qui ?] écrit à ce propos : « Lorsque Montesquieu parle de la conquête du Mexique par Cortez, il souligne à la fois la barbarie et l'extravagance, comme lorsqu'il parle de l'Inquisition, il en parle comme d'un droit contraire à l'esprit du droit »[50]. Diderot condamne également Cortès avec la plus grande fermeté. Selon Jonathan Israel, Diderot le présente comme « despotique et cruel, un meurtrier de masse qui baigne dans le sang innocent, et dont les actes sont impitoyables, barbares et injustifiés »[51],[52].
184
+
185
+ Il s'est marié deux fois, à Cuba avec Catalina Suárez Marcaida, qui meurt à Coyoacán en 1522 sans descendance et en 1529 à doña Juana Ramírez de Arellano de Zúñiga, fille de don Carlos Ramírez de Arellano, 2e comte d'Aguilar dont:
186
+
187
+ Il a eu aussi plusieurs enfants naturels :
188
+
189
+ Hernán Cortés apparaît en tant que personnage dans :
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+ Classement par ordre chronologique :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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3
+ Hernán Cortés (parfois écrit Cortès[N. 1] ou Cortez), dont le nom complet est Fernando Cortés de Monroy Pizarro Altamirano[N. 2], premier marquis de la Vallée d'Oaxaca, né, probablement, en 1485, à Medellín (un village d'Estrémadure) et mort à Castilleja de la Cuesta (près de Séville) le 2 décembre 1547, est un conquistador espagnol qui s'est emparé de l'Empire aztèque pour le compte de Charles Quint, roi de Castille et empereur romain germanique. Cette conquête est l'acte fondateur de la Nouvelle-Espagne et marque une étape fondamentale de la colonisation espagnole des Amériques au XVIe siècle.
4
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5
+ Cortés naît à Medellín, dans la province d'Estrémadure, dans le royaume de Castille, en Espagne, sans doute en 1485, bien que certaines sources affirment 1484 ou 1483[4]. Il est issu de familles d'ancienne noblesse, tant du côté paternel que maternel. La légende en a fait une famille pauvre, mais ce point est contesté, la famille ayant occupé des charges probablement lucratives[5].
6
+
7
+ C'est aussi le cousin de Francisco Pizarro au deuxième degré.
8
+
9
+ Son père, Martin Cortés de Monroy, est un hidalgo. Il occupe diverses charges officielles, dont celle de Procureur général, ce qui laisse penser qu'il dispose d'une fortune personnelle[5]. Les Monroy sont une famille de vieux chrétiens originaires de la Cantabrie, dans le Nord de l'Espagne. Ils prennent part à la Reconquista de l'Estrémadure et ont des possessions dans leur fief de Belvís (aujourd'hui Belvís de Monroy) comme à Salamanque. Plusieurs ancêtres de Cortés sont célèbres pour leurs faits d'armes. Le grand-père de Cortés, Alfonso de Monroy, est grand-maître de l'Ordre d'Alcántara, un des puissants ordres espagnols de chevalerie[6].
10
+
11
+ La mère de Cortés se nomme Catalina Pizarro Altamirano. Son père, Diego Alonso Altamirano, juriste, a occupé plusieurs charges officielles, dont celle de maire de Medellín[7]. Sa mère est issue de la famille noble des Pizarro. Les familles Pizarro et Altamirano sont les deux plus puissantes de Medellín[8].
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+
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+ L'arbre généalogique d'Hernán Cortés est, pour ses ascendants immédiats[9] :
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+ Hernán Cortés est fils unique. Il n'aime pas beaucoup sa mère, qu'il dépeint comme « dure et mesquine », même s'il lui témoigne du respect[10]. Il est en revanche très complice avec son père. Celui-ci fait partie des « grands d'Espagne », capables de se montrer fiers et hautains, y compris devant le roi. Ce trait de caractère sera partagé par Hernán[11].
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+
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+ La légende veut que Cortés ait été un enfant chétif né dans une famille noble, mais pauvre. La pauvreté supposée de sa famille est une invention, sa faiblesse physique sans doute une autre[12].
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+ À l'âge de 14 ans[13], ses parents l'envoient à Salamanque afin qu'il s'instruise auprès de son oncle Francisco Nuñez de Valera, grammairien. Il ne reste que deux ans à l'université de Salamanque, l'une des plus prestigieuses de l'époque. Parmi les hypothèses avancées sur la brièveté de ses études figurent la maladie, la discipline de fer, l'ennui, le manque d'argent voire l'appel d'une autre vie ou une jeunesse agitée. Quoi qu'il en soit, il semble que Cortés quitte l'université sans avoir obtenu de diplôme. En revanche, il y acquiert des bases intéressantes en latin, droit et rhétorique, autant d'armes dont il usera par la suite[14]. En attendant, afin d'assurer son quotidien, il travaille comme apprenti notaire à Valladolid[15].
20
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+ De retour à Medellín, au grand dam de ses parents, Cortés opte pour la carrière militaire. Il hésite entre les guerres d'Italie et le Nouveau Monde. Après quelques péripéties, notamment amoureuses, il embarque en 1504 ou 1506[16] pour Hispaniola (Saint-Domingue). Le départ a lieu à Sanlúcar de Barrameda sur un navire de Palos dirigé par Alonso Quintero (es). Les cinq navires du convoi font route vers La Gomera (îles Canaries) puis vers Hispaniola. La plupart des hommes ayant investi dans la cargaison marchande afin de la revendre au meilleur prix lors de leur arrivée, Alonso Quintero (es) prend des risques afin de semer les autres bateaux. Mais ayant cassé le mât, il doit retourner à La Gomera pour réparer. Autre contretemps, le navire perd sa route quelque temps, ce qui, finalement, voit Cortés rejoindre Hispaniola avec quelques jours de retard sur le reste de la flotte[17].
22
+
23
+ À son arrivée sur l'île, Cortés reçoit des terres et des Indiens, afin de développer la colonisation. Sur ses domaines, il pratique l'élevage et acquiert une relative aisance matérielle[18]. Il rencontre Nicolás de Ovando, gouverneur d'Hispaniola, qui lui octroie la charge de notaire[13] à Azua. En 1509, touché par la syphilis[18], il ne peut participer à une expédition de conquête.
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25
+ En 1511, Cortés accompagne Diego Velázquez de Cuéllar à Cuba, où il participe à la conquête de l'île. En guise de récompense, il est nommé premier maire de Santiago de Cuba et reçoit une grande propriété ainsi qu'un lot d'esclaves. Ceci ne l'empêche pas de se faire emprisonner, quelque temps après, pour conspiration contre Velázquez. Libéré, il se marie avec la belle-sœur de ce dernier, Catalina Juárez Marcaida. À la même époque, les expéditions dans le Yucatan de Francisco Hernández de Córdoba (1517) et Juan de Grijalva (1518) reviennent à Cuba avec de petites quantités d'or et des histoires de terres lointaines où abonderait le métal précieux. Cortés vend tous ses biens pour acheter des navires et du matériel et passe un accord avec Velázquez, devenu gouverneur de Cuba, pour mener une expédition, officiellement pour explorer et commercer avec de nouvelles terres se trouvant à l'ouest. Mais Velázquez est toujours inquiet et méfiant.
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+ Finalement, le 18 novembre 1518[19], craignant que Diego Velázquez de Cuéllar n'annule l'expédition, l'armada de Cortés quitte précipitamment le port de Santiago de Cuba. La fuite, mal préparée, oblige Cortés à s'arrêter à la Trinité et dans d'autres îles pour faire des stocks de provisions et acquérir de nouveaux bateaux. Le 10 février 1519 Cortés quitte Cuba avec 11 navires, 16 cavaliers, 518 fantassins, 13 artilleurs avec 8 petits canons, 32 arbalétriers, 13 arquebusiers, 110 marins et 200 Indiens et esclaves noirs comme auxiliaires de troupes[20]. En outre, ils emmènent 32 chevaux, 10 canons de bronze et 4 fauconneaux (canons plus petits). Les capitaines de cette expédition sont Alonso Hernández Puertocarrero, Alonso de Ávila (es), Diego de Ordás, Francisco de Montejo, Francisco de Morla (es), Francisco de Saucedo, Juan de Escalante, Juan Velázquez de León (de la famille du gouverneur de Cuba), Cristóbal de Olid et Pedro de Alvarado, dont beaucoup sont des vétérans des guerres d'Italie. Antón de Alaminos est le pilote de l'expédition. Ils arrivent sur l'île de Cozumel. Là, les Espagnols font une recrue étrange, mais bienvenue, qui arrive du nord du Yucatan. C'était un diacre espagnol, nommé Gerónimo de Aguilar, qui, huit ans plus tôt, faisant route vers Saint Domingue, avait survécu à un naufrage. « On allait le sacrifier lorsqu'une nuit il put s'enfuir et se réfugier » chez un chef maya dont il devint l'esclave (B. Diaz del Castillo, 2003, p. 126). Grâce à une rançon de verroterie envoyée quelque temps plus tôt par Cortés qui avait eu connaissance de sa captivité, il put rejoindre la flotte espagnole, et, comme il parlait le maya yucatèque, il put servir d'interprète à Cortés, d'abord pour traduire les échanges en maya, puis ceux en nahuatl par l'intermédiaire de La Malinche (cf. ci-dessous) qui lui traduisait dans un premier temps le nahuatl en maya.
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+ Cortés débarque près de l'actuelle Veracruz le 23 avril 1519. Le premier contact avec les autochtones avait eu lieu à Cozumel où les Mayas, qui s'étaient d'abord enfuis, sont invités à regagner leurs demeures. Mais déterminés à remplacer par la religion catholique les cultes païens auxquels étaient fidèles les indigènes (en particulier les sacrifices humains, qui horrifient Cortés), Cortès et ses soldats procèdent à la destruction des statues représentant les divinités locales, démontrant ainsi l'impuissance de ces dernières. Sont alors érigées au même emplacement une croix en bois et une statue de la vierge Marie.
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+ À la suite de cela, Antón de Alaminos conduit la flotte jusqu'à l'embouchure du fleuve (qui sera baptisé quelques années plus tard Río Grijalva, en hommage à Juan de Grijalva), où les Espagnols rencontrent des Mayas hostiles, qu'ils réussissent cependant à vaincre, grâce à la peur qu'engendrent les armes à feu et les chevaux.
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+ Leurs chefs offrent alors des vivres, des bijoux, des tissus et un groupe de vingt esclaves[13], qui seront baptisées plus tard. Parmi ces esclaves se trouve une dénommée Malintzin, connue également sous les noms de Marina ou La Malinche. Sa capacité à parler les langues maya et náhuatl, sa connaissance de la psychologie et des coutumes mexica, ajoutées à sa fidélité indéfectible envers les Espagnols, feront d'elle un atout majeur dans la conquête. Elle devient rapidement l'interprète, la conseillère et l'amante d'Hernán Cortés, à qui elle donne un fils baptisé Martín, comme le père de Cortés. Avec Gerónimo de Aguilar, elle remplace l'ancien interprète Melchorejo, repassé du côté des Aztèques, et qui les incite à lutter contre les Espagnols.
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+ À Tabasco, les Espagnols apprennent l'existence d'un pays à l'ouest que les Mayas appellent Mexico. Suivant la côte en direction du nord-ouest, l'expédition croise bientôt quelques canoës transportant des ambassadeurs de l'empereur aztèque Moctezuma II[21]. Cortés leur montre ses chevaux et ses armes à feu, pour les impressionner, mais tâche de les rassurer, en leur parlant de paix. Les émissaires, venus accompagnés de peintres et de dessinateurs, ont pour mission d'aller rendre compte de la présence des Espagnols à leur maître.
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+ Peu de temps après, les émissaires aztèques reviennent avec de nouveaux présents et Cortés insiste pour rencontrer leur empereur. Il entend alors parler de ce qu'ils pensent être Quetzalcoatl, ou un émissaire de Quetzalcoatl (un homme d'or qui devait un jour revenir) et décide sur les conseils de son traducteur, la Malinche, de tirer profit de ce mythe indien. D'autant plus que les ambassadeurs indiens continuent de lui refuser de rencontrer Moctezuma II.
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+ C'est alors qu'arrivent d'autres Amérindiens, originaires de Cempoala, qui se présentent à Cortés comme des ennemis des Aztèques. Ils souhaitent que les Espagnols les aident à se libérer du joug des Aztèques. Cortés comprend alors que l'empereur a des ennemis, et, s'inspirant de la stratégie utilisée par César lors de la conquête de la Gaule, va s'efforcer d'utiliser les rancœurs et la haine qui existent entre les différents peuples locaux. Il prend appui sur la légende amérindienne de Quetzalcóatl pour s'attribuer le rôle d'un messie destiné à régner sur les Mexicains[22]. Dès lors, son objectif est simple : essayer de s'emparer des terres et richesses dont semble regorger ce territoire, étant donnés les différents présents apportés par les ambassadeurs de Moctezuma II. Pour cela, il doit imposer sa volonté et son autorité sur la partie de la troupe fidèle au gouverneur Velázquez, lesquels soutiennent que Cortés n'a pas l'autorisation de peupler ce territoire, et qu'ils doivent rentrer à Cuba une fois l'expédition terminée. La majorité des capitaines et de la troupe s'opposent à lui, même s'ils sont conscients des richesses que semble receler Tenochtitlan.
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+ Le 9 juillet 1519[23], il commence par transformer le campement où les Espagnols se trouvent en ville, à laquelle il donne le nom de Villa Rica de la Vera Cruz (« La riche ville de la véritable croix »), devenue Veracruz, les Espagnols y ayant débarqué un Vendredi saint. Les nouveaux habitants demandent à Cortés qu'il se proclame capitaine général, dépendant directement du roi et non plus de Velázquez, qui n'a pas de pouvoir sur ces côtes. Se faisant supplier, il accepte la charge. Il nomme un maire, des régisseurs, des gendarmes, et un trésorier. En se libérant de l'autorité du gouverneur de Cuba, il constitue ainsi la première ville européenne d'Amérique, mais se met aussi dans une certaine illégalité.
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+ Entre-temps, la nouvelle de la nomination par les Cortes de Diego Velázquez, comme gouverneur du Yucatan, arrive. Pour contrer cela, il envoie ses fidèles Montejo et Alonso Hernández Puertocarrero, avec les plus belles pièces du butin amassé jusque-là, dans l'espoir d'obtenir sa nomination à la place de Velázquez.
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+ À Veracruz, les partisans de Velàzquez et les mécontents s'agitent. Certains souhaitent rentrer à Cuba pour dénoncer les agissements de Cortés, d'autres aimeraient revoir leurs familles ou sont mécontents de ne pas avoir amassé suffisamment d'or. C'est ainsi qu'ils décident de voler un bateau pour rentrer à Cuba. Dénoncés par l'un des conspirateurs repenti, ils sont châtiés par Cortés : Pedro Escudero et Juan Cermeño sont condamnés à mort par pendaison, Gonzalo de Umbria, le pilote, a les pieds mutilés, et les matelots reçoivent 200 coups de fouet[24].
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+ Cet incident pose un problème à Cortés. En effet, il souhaite découvrir les terres et aller à la rencontre de Moctezuma mais il ne peut pas se permettre de laisser les marins et les navires à Veracruz, au risque d'avoir des désertions vers Cuba dès qu'il aura le dos tourné. Il se trouve à ce moment-là dans la ville de Cempoala avec ses capitaines. Il leur expose la situation et, très vite, les capitaines lui suggèrent l'idée de détruire tous les navires. Cela empêcherait les départs vers Cuba, mais aussi et surtout, cela permettrait de renforcer l'expédition terrestre avec une centaine d'hommes (maîtres, pilotes, matelots…). Juan de Escalante reçoit alors l'ordre de partir pour Veracruz. Sa mission consiste à récupérer sur les navires tout ce qui peut être utile (ancres, câbles, voiles…), puis à les faire échouer (en ne conservant que les bateaux). Les marins les plus vieux sont assignés à Veracruz, notamment pour aller pêcher et permettre de nourrir la ville. Tous les autres sont regroupés par Juan de Escalante qui forme une compagnie d'une centaine d'hommes et rejoint Cortés à Cempoala[24].
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+ Sur la forme physique que prend la destruction des bateaux, les sources utilisent l'expression barrenar (littéralement, forer) et dar de través (retourner le bateau, le mettre sur le flanc). Les deux procédés furent probablement utilisés.
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+ Depuis le début, certains biographes de Cortés ont glorifié excessivement cet acte en faisant croire que les bateaux avaient été brûlés. L'expression « brûler les navires » (« quemar las naves » en espagnol) est toujours utilisée pour dire qu'il n'est plus possible de rebrousser chemin, c'est l'expression française « brûler ses vaisseaux ».
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+ On peut souligner que Cervantès, dans le chapitre VIII de la deuxième partie de son Don Quichotte, compare ce fait à d'autres actes héroïques tel César franchissant le Rubicon : « ...¿quién barrenó los navíos y dejó en seco y aislados los valerosos Españoles guiados por el cortesísimo Cortés en el Nuevo Mundo?... » (« qui fora les navires et laissa isolés et à sec les valeureux Espagnols guidés par le très courtois Cortés dans le Nouveau Monde ? »). Ce qui prouve qu'en 1615, on pensait toujours qu'il avait fait forer et non brûlé ses navires. La mise à feu fut une mystification postérieure destinée à donner un aspect plus pompeux au succès.
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+ Quoi qu'il en soit, l'expédition terrestre est prête, et la marche vers l'intérieur commence le 16 août 1519, tout en laissant Gonzalo de Sandoval, avec une centaine d'hommes, protéger Vera Cruz. La première surprise est le changement de climat dans les plateaux, beaucoup plus froid que le climat de la côte et des îles, la deuxième est de découvrir l'existence de vallées fertiles à l'intérieur des terres. Cortés arrive dans l'État de Tlaxcala, république indépendante, ennemie héréditaire de l'Empire aztèque, mais dont les forces attaquent ses troupes le 2 septembre 1519. Il remporte malgré tout la bataille, notamment grâce à une supériorité technologique indéniable (arbalètes, épées d'acier, armes à feu) ainsi qu'à un élément de guerre psychologique inattendu : le cheval, inconnu des Indiens et qui leur fait très peur. Les Espagnols sont également avantagés par leur façon de combattre. En effet, ils luttent pour tuer, alors que les Indiens tentent de neutraliser leurs adversaires, en vue de les offrir en sacrifice aux dieux. Après sa victoire, Cortés tente de rallier les Tlaxcaltèques à sa cause. Ainsi, s'ils acceptent de devenir ses alliés et serviteurs, il leur pardonnera leur manque de respect. Dans le cas contraire, il les anéantira. Les Tlaxcaltèques donnent leur accord et après quelques semaines de repos, Cortés peut poursuivre son chemin, avec le renfort de 2 000 combattants tlaxcaltèques et peut-être autant de porteurs.
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+ À son arrivée à Cholula, une ville sainte de l'empire de Moctezuma II, les Espagnols reçoivent un accueil grandiose. C'est en fait une ruse, les Aztèques ayant prévu d'éliminer les Espagnols pendant leur sommeil. Mais une vieille dame, désireuse de sauver la Malinche, a l'indiscrétion de lui confier ce qui se trame. Cette dernière s'empresse d'aller avertir Cortés. Sans avoir vérifié l'information, il décide de mener une attaque préventive. Les Espagnols massacrent d'abord les nobles, incendient la ville et tuent entre 15 000 et 30 000 habitants. C'est un des plus grands massacres menés par Cortés, et aujourd'hui encore, son souvenir est vivace au Mexique. Cortés adresse alors un message à Moctezuma et justifie son action par un manque de respect de la part des autorités de Cholula à son encontre. Il lui annonce que s'il le traite avec respect et lui offre de l'or, il n'aura pas à craindre sa colère.
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+ Dans sa marche vers Tenochtitlan, la troupe de Cortés passe devant les volcans de Popocatepetl et Ixtaccíhuatl. Diego de Ordás, un des capitaines de Cortés, et deux compagnons d'armes sont les premiers Européens à atteindre le sommet du Popocatepetl, ce qui impressionne beaucoup les Indiens accompagnant l'expédition. L'expédition dure huit mois.
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+ L'entrée dans la capitale aztèque a lieu le 8 novembre 1519. Moctezuma croit que les Espagnols sont des Teules, envoyés des Dieux devant arriver de l'est selon la légende aztèque; de plus, il est ébloui par le pouvoir de séduction de Cortés[réf. nécessaire]. Cortés est accueilli à Tenochtitlan avec la pompe requise pour le retour d'un dieu. Moctezuma avait ainsi fait préparer le palais de son père, Axayacatl, pour les Espagnols et leurs alliés. Pour de nombreux espagnols, Tenochtitlan est la plus magnifique ville qu'ils aient jamais vue[25]. Cortés demande davantage d'or et Moctezuma promet d'offrir d'égales quantités à Cortés et au roi d'Espagne chaque année à venir. Cortés demande aussi qu'une statue soit retirée de l'un des deux principaux temples de la cité pour qu'une chapelle dédiée à la Vierge soit érigée à la place. Toutes ses exigences sont acceptées.
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+ Résidant dans le palais d’Axayacatl, les Espagnols veulent également y faire construire une chapelle. L'empereur donnant son accord, les capitaines se mettent à la recherche du lieu idéal pour l'ériger dans le palais. C'est alors qu'un soldat (qui était également charpentier) remarque l'existence d'une porte secrète, que les Aztèques avaient tenté de camoufler peu avant. Cortés, accompagné de quelques capitaines, entre dans la salle, et découvre un énorme trésor, que Axayacatl avait amassé durant son règne. C'est à ce moment que Cortés commence à craindre que les Aztèques ne cherchent à les assassiner. Quatre capitaines et douze soldats lui suggèrent de prendre l'empereur en otage, afin que ce dernier réponde sur sa vie de leur sécurité. Aucune décision immédiate n'est prise, mais les nouvelles de Veracruz vont précipiter les événements.
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+ En effet, Cortés apprend que des chefs mexicains ont pris d'assaut Veracruz, et tué Juan de Escalante, le maire, six Espagnols ainsi que des alliés indiens. C'est un signal fort pour les Indiens, qui comprennent que les Espagnols ne sont pas des Teules invincibles, mais bien des êtres humains[réf. nécessaire]. Pour preuve, un soldat espagnol nommé Argüello est fait prisonnier, sacrifié, et sa tête envoyée à l'empereur.
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+ Cortés décide donc de s'emparer de Moctezuma comme otage pour se prémunir d'une révolte aztèque. Il demande également que les auteurs de l'attaque de Veracruz soient punis. Amenés devant Moctezuma, ces derniers affirment qu'ils ont agi sur ordre de l'empereur. En guise de sanction, ils sont brûlés sur un bûcher. D'autre part, Cortés obtient de Moctezuma qu'il se déclare vassal de Charles Quint.
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+ Quelques jours plus tard, une nouvelle annonce l'arrivée de 18 navires espagnols à Veracruz. Cortés pense d'abord qu'il s'agit de renforts envoyés par l'empereur. Mais en réalité, il s'agit d'une expédition dirigée par Pánfilo de Narváez et commanditée par Diego Velázquez de Cuéllar pour punir Cortés et ses compagnons. Ces derniers annoncent à Moctezuma II que Cortés est rebelle à son roi, et qu'il peut être exécuté par les Aztèques. Face à l'urgence de la situation, il décide de laisser une garnison d'une centaine d'hommes à Tenochtitlan, sous les ordres de Pedro de Alvarado, et il prend la tête du reste de la troupe (environ 300 Espagnols et plusieurs centaines d'Indiens) rejoindre Gonzalo de Sandoval, avant d'affronter l'expédition de Pánfilo de Narváez. Il sort victorieux du combat (attaque par surprise qui fait très peu de victimes) et capture Narváez. Il parvient aussi à convaincre les soldats de Narváez de se joindre à lui en leur parlant des richesses en or de Tenochtitlan.
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+ Pendant que Cortés est occupé à combattre ses compatriotes, Alvarado décide de passer à l'action à Tenochtitlan. Croyant déceler une menace (réelle ou feinte ?) contre ses troupes, il profite d'une fête aztèque[26] pour massacrer les Indiens. La population se rebelle alors contre les Espagnols qui se retrouvent cette fois totalement assiégés dans le palais.
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+ Le 24 juin 1520, l'armée de Cortés entre à nouveau dans la ville. Le frère de Moctezuma, Cuitláhuac est libéré en signe d'apaisement, mais ce dernier, loin de vouloir la paix, s'unit aux caciques, dirigés par Cuauhtémoc, afin d'écraser les Espagnols. Cuitláhuac est élu nouvel empereur à la suite de Moctezuma, toujours emprisonné. Encerclés, les Espagnols sont pris au piège. Cortès ordonne alors à Moctezuma de parler à son peuple depuis un balcon pour le convaincre de laisser les Espagnols retourner paisiblement vers la côte. Moctezuma lui obéit mais il est hué et reçoit des pierres qui le blessent grièvement. A moins qu'il n'ait été assassiné par un Espagnol. Les deux versions sont plausibles, et l'on n'a retrouvé aucune preuve matérielle faisant pencher la balance pour l'une ou pour l'autre, ce qui laisse la responsabilité de la mort de Moctezuma encore sujette à débat aujourd'hui. Il meurt quelques jours plus tard.
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+ Toujours assiégés, les Espagnols voient leur moral baisser en même temps que l'eau et les vivres. Pour Cortés, l'unique chance de salut est la sortie les armes à la main. C'est ce qu'il décide de faire dans la nuit pluvieuse du 30 juin au 1er juillet 1520, surnommée la Noche Triste. La lutte est terrible. Les Espagnols sont lourdement chargés, souhaitant emporter le maximum d'or possible. Fonçant au milieu des Aztèques, beaucoup plus nombreux, ils tentent de sortir du piège que constitue Tenochtitlan. Environ 400 Espagnols (les estimations vont de 150 à 800 morts) et près de 2 000 alliés sont tués (la grande majorité des Espagnols qui ne se sont pas noyés seront sacrifiés aux dieux). L'arrière-garde a été décimée (l'athlétique Pedro de Alvarado, chef de cette arrière-garde, se serait sauvé de justesse grâce à un saut prodigieux à l'aide de sa pique). Presque tout est abandonné sur place : chevaux, pièces d'artillerie et une grande partie du trésor. Cortés parvient cependant à s'échapper de justesse (désarçonné, il allait être englouti par la masse des combattants aztèques mais deux conquistadors purent le sauver in extremis). Poursuivis par les Indiens, les Espagnols sont épuisés, abattus, moins nombreux et désormais très mal équipés. Mais ils doivent malgré tout combattre, le 7 juillet, lors de la bataille d'Otumba. Contre toute attente, les Aztèques (qui pensaient la bataille facile) se heurtent à la résistance désespérée des Espagnols (qui préfèrent la mort à l'affreux supplice infligé aux prisonniers). Devant cette résistance inattendue, et à la suite d'une charge désespérée des Espagnols qui tuent le général ennemi, les Aztèques se débandent, et les Espagnols peuvent poursuivre leur retraite. L'expédition de Cortés vient d'échapper au pire.
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+ Cortès profite du soutien indéfectible des Tlaxcaltèques (un retournement de ceux-ci aurait mis fin à l'épopée de Cortès et de sa petite troupe). Ralliant tous les Indiens ennemis des Aztèques, il prépare sa revanche. Grâce à ces nombreux renforts, il peut aligner une armée digne de ce nom. En fin tacticien, il prépare une attaque à la fois terrestre et lacustre, la ville de Tenochtitlan se trouvant sur un lac. Après un long siège de trois mois et des combats qui détruisent une partie de la ville, faisant selon les estimations entre 120 000 et 240 000 morts chez les Aztèques (dont 40 000 dans la bataille[27]), le dernier empereur, Cuauhtémoc, se rend à Cortés le 13 août 1521[28]. Amené devant Cortés, il lui aurait dit : « Seigneur Malinche, j'ai fait ce que j'ai pu pour défendre ma ville et mes vassaux; je ne peux faire plus, aussi je viens par force comme prisonnier devant ta personne et ton pouvoir, prends le poignard qui est à ta ceinture et tue-moi dès maintenant. » (« Señor Malinche: ya he hecho lo que soy obligado en defensa de mi ciudad y vasallos, y no puedo más, y pues vengo por fuerza y preso ante tu persona y poder, toma ese puñal que tienes en la cinta y mátame luego con él. »[29])
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+ Capturé par Cortés peu après la chute de la ville, il fut torturé en compagnie de Tlacotzin (son cihuacóatl) et de Tetlepanquetzal (tlatoani de Tlacopán), mais les Espagnols, qui voulaient savoir où les Aztèques avaient caché leurs trésors, ne purent leur extorquer aucun renseignement. Hernán Cortés a participé personnellement à la torture du dernier empereur mexicain[30][source insuffisante].
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+ Hernán Cortés entend parler de richesses qui existeraient vers Las Hibueras (actuelle République du Honduras). De plus il suppose l'existence d'un détroit qui dans l'opinion de beaucoup de pilotes permet le passage à l'autre mer (de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique), détroit dont l'existence avait été révélée par le pilote Juan de la Cosa depuis l'an 1500. Aussi, en 1524, Cortés envoie une expédition vers Las Hibueras, sous le commandement de son capitaine Cristóbal de Olid. Elle comprend cinq navires avec l'artillerie, 400 hommes, 30 chevaux[31]. Cristóbal de Olid doit cependant passer par Cuba pour récupérer des chevaux et des munitions supplémentaires achetés par Cortés par l'intermédiaire d'Alonso de Contreras. Lorsqu'il arrive à Cuba, Cristóbal de Olid entre en contact avec Diego Velázquez, le gouverneur de Cuba. Ce dernier souhaite priver Cortés des découvertes futures de cette nouvelle expédition. Aussi, il pousse de Olid à se libérer de la tutelle de Cortés (qui a pourtant financé l'intégralité de l'expédition) et à coloniser les terres de Las Hibueras au nom du roi d'Espagne. Le 3 mai 1524, de Olid débarque à Las Hibueras et fonde la ville de Triomphe de la Croix. Il en profite immédiatement pour rejeter l'autorité de Cortés avec l'accord de ses soldats (une grande partie d'entre eux étant des anciens de l'expédition de Narváez)[32].
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+ En juin 1524, Cortés est informé de la trahison et met sur pied une expédition, qu'il confie à son cousin Francisco de las Casas. Elle se compose également de cinq navires et d'une centaine d'hommes, avec pour mission d'appréhender et de punir Cristóbal de Olid. Mais cette expédition n'est pas très chanceuse et une tempête envoie les navires sur la côte, où ils tombent entre les mains de Olid. Francisco de las Casas est capturé, mais grâce à quelques soldats fidèles à Cortés, il s'échappe puis parvient à s'emparer de Cristóbal de Olid. Blessé au cours de l'affrontement, ce dernier est jugé, condamné à mort et égorgé (ou étranglé) publiquement sur la place de Naco[33].
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+ Ignorant tout de la situation, Cortés craint que Francisco de las Casas ait échoué. Aussi, il décide de former une nouvelle expédition, et d'en prendre la tête. Il se heurte en cela à la plupart de ses capitaines, qui ne voient pas d'un bon œil son départ de Tenochtitlan. Bernal Díaz del Castillo est d'ailleurs très clair sur le sujet[34]
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+ « Le facteur Salazar et le contrôleur Chirinos qui devaient demeurer à Mexico, décidèrent de faire amitié avec le licencié Zuazo et Rodrigo de Paz et tous les conquistadors vieux amis de Cortés qui restaient à Mexico, et tous ensemble ils demandèrent à Cortés de ne pas quitter Mexico et de gouverner le pays; ils lui firent valoir que la Nouvelle-Espagne tout entière se révolterait; et à ce propos, il y eut de longues discussions... »
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+ Malgré ces recommandations, Cortés maintient sa décision. Il prend cependant la précaution d'emmener avec lui la plupart des grands chefs des différentes tribus indiennes, notamment Cuauhtémoc, l'empereur aztèque et Tepanquezatl, seigneur de Tlacopan. Il espère ainsi limiter le risque de révolte. Pour cette expédition, il peut compter sur ses fidèles, parmi lesquels Gonzalo de Sandoval, Pedro de Solis, Juan Jaramillo, Hernán López de Avila ou encore Bernal Díaz del Castillo. Ce dernier nous précise que l'expédition se compose d'environ 250 soldats, 130 cavaliers, quelques dizaines d'arbalétriers et arquebusiers, 3 000 Indiens de guerre, auxquels il faut rajouter les serviteurs indiens[34].
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+ Contrairement aux deux expéditions précédentes passées par la mer, Cortés décide de mener une expédition terrestre. L'expédition quitte Tenochtitlan devenue Mexico pour Coatzacoalcos. Cette partie du voyage se passe sans encombre et Cortés décide de poursuivre sa route (alors qu'il avait pris l'engagement auprès de ses capitaines, de ne pas poursuivre par voie terrestre à partir de cette ville). De Coatzacoalcos à Ayagualulco, les premières difficultés apparaissent, avec l'obligation de construire des canots, mais aussi et surtout un pont de près de 500 mètres pour traverser un fleuve. Le chemin devient de plus en plus difficile, avec de nombreux marécages, une jungle hostile et meurtrière (serpents, araignées...), le manque de nourriture...
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+ C'est dans ce contexte délicat qu'arrive aux oreilles de Cortés une rumeur de complot fomenté par Cuauhtémoc. Sa réaction est immédiate: il oblige Cuauhtémoc à avouer le complot. Ce dernier est alors jugé puis pendu près d'Itzamkanac (site connu sous le nom El Tigre rive droite de la rivière Candelaria) capitale du royaume Acalan, en février 1525, en compagnie de Tepanquezatl. En dépit des aveux, il semblerait que cette affaire soit surtout un excellent prétexte pour Cortés d'éliminer Cuauhtémoc. C'est en tout cas ce qu'il ressort des propos sévères de Bernal Díaz del Castillo[35].
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+ L'expédition poursuit sa route, toujours faite de privations et d'énormes difficultés, puisqu'il faut se frayer un passage à la machette et à l'épée dans l'épaisse jungle, quand ce n'est pas la traversée de marécages ou de fleuves. Malgré tout, Cortés parvient à San Gil de Buena Vista, un petit village de 40 habitants fondé par Gil González de Ávila. Il apprend alors la réussite de l'expédition de Francisco de las Casas. Il se rend à Puerto de Caballos et fonde la ville de Natividad, aujourd'hui connue sous le nom de Puerto Cortes, puis rejoint Trujillo[36]. Cortés termine ainsi cette désastreuse expédition (un long calvaire de deux ans et demi), au cours de laquelle il ne découvre rien d'intéressant, si ce n'est la géographie des lieux. Le tout au prix d'un lourd tribut : des dizaines de morts et l'ombre de l'assassinat de Cuauhtémoc.
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+ Cette expédition fut par ailleurs une énorme erreur politique puisqu'il laissa la capitale aztèque aux pouvoirs de quatre officiers du roi (et non à des proches capables qui pourtant existaient). Ces derniers s'entredéchirèrent, puis profitèrent de leur pouvoir de façon abjecte et lorsque la rumeur annonça que Cortès avait péri dans la jungle du Honduras, ils n'hésitèrent pas à s'approprier l'ensemble des biens de Cortès et de ceux qui s'étaient joints à cette expédition malheureuse, pour se les répartir entre eux et les conquistadors restés afin de se les attacher. Cortès fut averti et parvint intelligemment à retourner la situation. Il n'aura cependant plus jamais le contrôle total sur l'ex-empire Aztèque.
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+ « Sache qu'à main droite des Indes il y a une île appelée Californie très proche du bord du paradis terrestre ; elle est peuplée de femmes noires, sans aucun homme parmi elles, car elles vivent à la façon des Amazones. Elles avaient de beaux et robustes corps, un courage plein de fougue et une grande force. Leur île était la plus forte du monde, avec ses côtes rocheuses et ses falaises escarpées. Leurs armes étaient toutes en or, du même métal qu'étaient fait les harnais des bêtes sauvages qu'elles avaient l'habitude de dresser pour les monter, car dans toute l'île il n'y avait d'autre métal que l'or[37]. »
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+ On considère actuellement Hernán Cortés comme le découvreur de la péninsule de Basse-Californie bien que le premier Européen à y débarquer soit le navigateur espagnol Fortún Ximénez, commandant de la Concepción, navire qui appartenait à Hernán Cortés. Lorsqu'il y débarque en 1534, il pense qu'il s'agit d'une île.
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+ Dans la quatrième Carta de Relación, datée du 15 octobre 1524 à México, Hernán Cortés décrit au roi d'Espagne la préparation d'embarcations pour explorer et soumettre de nouvelles régions sur la Mer du Sud (l'océan Pacifique), idée qu'il poursuit depuis deux ans déjà. Étant rentré en Espagne en 1529, Cortés signe un accord avec la Couronne d'Espagne, par lequel elle accepte d'envoyer à son compte des « armées pour découvrir des îles et des territoires dans la mer du Sud ».
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+ Il désire, outre la domination territoriale et les possibles gains en métaux précieux, trouver un passage maritime entre l'Atlantique et le Pacifique. En effet, il pense que puisque Ferdinand Magellan a trouvé un détroit reliant les deux océans par le sud, il doit bien aussi exister un passage par le nord, passage mythique encore inconnu, mais qu'on nomme déjà détroit de Anián. Dans l'accord, il était convenu qu'un dixième des terres découvertes appartiendraient au découvreur et à sa descendance, de manière perpétuelle.
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+ Durant son séjour en Espagne en 1529, Cortés négocie donc des terres pour lui. De retour au Mexique, le 30 juin 1532, il envoie son cousin Diego Hurtado de Mendoza explorer les îles et le littoral de l'océan Pacifique, au-delà des limites de la Nouvelle-Galice, gouvernée par Nuño de Guzmán, farouche ennemi de Hernán Cortés.
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+ Il divise l'expédition en deux depuis Tehuantepec (Oaxaca), après avoir atteint Manzanillo (Colima) ils continuent à suivre les côtes de Jalisco et Nayarit, qui faisaient alors partie de la Nouvelle-Galice, jusqu'à la découverte des îles Marías, de là-bas ils retournent à la terre ferme et tentent d'obtenir un approvisionnement en eau dans la baie de Matanchén (Nayarit), approvisionnement qui leur est refusé par Nuño de Guzmán, propriétaire et seigneur de la région.
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+ Un des navires abîmé par la tempête prend le chemin du retour, il arrive aux côtes de Jalisco et termine entre les mains de Nuño de Guzmán ; pendant ce temps, l'autre navire qui transportait Diego Hurtado de Mendoza prend la direction du nord. Aucun de ceux qui étaient à bord ne revinrent en Nouvelle-Espagne et on n'eut plus jamais de nouvelles d'eux. Des années après, l'auteur de Deuxième récit du voyage que fit Nuño de Guzmán à la Nouvelle-Galice (Segunda Relación anónima de la jornada que hizo Nuño de Guzmán a la Nueva Galicia), recolta certaines informations qui nous permettent de supposer que le navire avait fait naufrage sur le littoral nord de l'état actuel de Sinaloa, causant la mort de tout l'équipage.
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+ La Concepción emmenée par le commandant Diego de Becerra, est un des deux navires que Cortés envoie en 1533, peu après la conquête de Tenochtitlan, dans le second voyage d'exploration de l'océan Pacifique, l'autre étant le San Lázaro sous les ordres du capitaine Hernando de Grijalva.
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+ L'expédition appareille depuis l'actuel port de Manzanillo (Colima), le 30 octobre 1533. Le 20 décembre, les navires se séparent. Le San Lázaro, qui avait pris de l'avance, attend la Concepción durant trois jours, et ne le voyant pas venir, il commence l'exploration de l'océan Pacifique et découvre les îles Revillagigedo. À bord de la Concepción tout est différent, le navigateur et second à bord Fortún Ximénez se mutine et assassine dans son sommeil le capitaine Diego de Becerra, puis il agresse les membres d'équipage restés fidèles au défunt capitaine en les abandonnant sur les côtes de Michoacán, en compagnie des frères franciscains qui les accompagnaient dans la traversée.
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+ Fortún Ximénez navigue vers le nord-ouest, longeant la côte, puis il vire vers l'ouest et arrive dans une paisible baie. On sait aujourd'hui que le lieu où il mouilla n'est autre que La Paz. Il pense alors être arrivé sur une île. Il fait la rencontre d'Indiens, parlant une langue inconnue et marchant à moitié nus, très différents des Indiens rencontrés sur les plateaux mexicains.
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+ L'équipage qui l'accompagne viole les Indiennes présentes. Puis ils se rendent compte qu'en ce lieu les perles, que les Indiens extrayaient des coquillages, abondent dans la baie, et ils mettent le lieu à sac. Il est intéressant de préciser que Fortún Ximénez et ses hommes ne donnèrent aucun nom aux lieux qu'ils visitèrent, comme pour cacher les traces de leurs méfaits.
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+ Le viol des Indiennes par l'équipage et la mise à sac provoque un affrontement violent avec les Indiens, qui se termine par la mort de Fortún Ximénez et de quelques-uns de ses hommes. Les survivants prennent la fuite, remettent la Concepción à l'eau à grand-peine et naviguent tant bien que mal jusqu'aux côtes de l'actuel État de Jalisco, où ils tombent sur des soldats de Nuño de Guzmán qui les font prisonniers, et réquisitionnent le bateau.
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+ Après avoir financé deux voyages dans la mer du Sud et sans avoir obtenu de « résultat matériel », Hernán Cortés décide de prendre la tête du troisième voyage d'exploration.
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+ Cortés est ennuyé que Nuño de Guzmán, son ennemi de toujours, lui ait dérobé la Concepción. Aussi, il décide de l'affronter sur son propre terrain et de lancer sa troisième expédition de là-bas. Pour cela il rassemble une armée nombreuse, composée de fantassins et de cavaliers, pour marcher sur la province de Nouvelle-Galice.
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+ Le vice-roi de Nouvelle-Espagne demande à Hernán Cortés, le 4 septembre 1534 de « ne pas affronter celui qui avait dérobé ses navires » ce que Cortés refuse, prétextant qu'il avait déboursé cent mille castellanos d'or, et qu'il avait été désigné par sa Majesté le roi d'Espagne Charles Quint pour découvrir et conquérir de nouveaux territoires. Il avait même mis en route un chantier naval à Tehuantepec et avait à sa disposition trois navires prêts à prendre la mer : le San Lázaro (qui était rentré avec Grijalva de la seconde expédition), le Santa Águeda et le Santo Tomás, qui venaient d'être construits.
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+ Le projet de Cortés est ambitieux. Il envoie ses navires à Chametla (Sinaloa) (près de l'actuelle ville de Escuinapa) dans un territoire gouverné par Nuño de Guzmán et là-bas accoste l'armée qui est sous ses ordres. Pour arriver à Chametla, Cortés doit traverser, plusieurs jours durant, le Nouveau Royaume de la Nouvelle-Galice. La Nouvelle-Galice étant une province de la Nouvelle-Espagne.
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+ Bernal Díaz del Castillo nous rapporte que quand on sut en Nouvelle-Espagne que le Marquis de Oaxaca partait de nouveau en conquête, nombreux furent ceux qui offrirent de le servir en tant que cavalier ou arbalétrier. Au total, 320 personnes et 150 chevaux prennent la mer. Il ajoute que les embarcations sont très bien pourvues de biscottes, viande, huile, vin et vinaigre, trois forgerons avec leurs forges et deux charpentiers avec leurs outils, mais aussi des religieux, des médecins et un chirurgien.
131
+ L'armée de Cortés débarque à la ville de Santiago de Galicia de Compostela, située à l'époque dans la vallée de Matatipac (aujourd'hui ville de Tepic), où elle est accueillie amicalement par le gouverneur Nuño Beltrán de Guzmán, son ennemi. Cortés et sa troupe restent seulement quatre jours dans cette ville avant de poursuivre leur voyage. Nuño de Guzmán aurait alors conseillé à Cortés de ne pas continuer son exploration, mais Cortés n'en tient aucun compte, notamment parce que Nuño de Guzmán vit dans une certaine pauvreté. Quoi qu'il en soit, l'accueil que reçoit le Conquistador du Mexique de la part de Guzmán est en grande partie dû à l'armée qui l'accompagne.
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+ Après le départ de Cortés, Nuño de Guzmán envoie une lettre à la Audiencia du Mexique dans laquelle il se plaint que « le marquis de la Vallée voulait pénétrer avec ses gens dans son territoire, étant seulement Capitaine Général de la Nouvelle-Espagne ».
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+ À Chametla (Sinaloa), après avoir traversé les États de Jalisco et Nayarit, territoires faisant partie du royaume de Nouvelle-Galice à l'époque, Cortés et son cortège embarquent sur le Santa Águeda et le San Lázaro avec 113 soldats, 40 cavaliers avec leurs chevaux et il laisse à terre 60 cavaliers supplémentaires, selon ce que rapporte à la Audiencia le gouverneur Nuño de Guzmán.
136
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137
+ Une fois sur le San Lázaro, Cortés prend la direction du nord-ouest, et le 3 mai 1535, il arrive à la baie de Santa Cruz actuellement La Paz, où il apprend la mort de son subalterne par les Indiens.
138
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139
+ Une fois la baie de Santa Cruz prise, Cortés décide d' y établir une colonie. Il envoie chercher les soldats et pièces d'artillerie laissés à Sinaloa, mais le mauvais temps vient s'en mêler, les navires se perdent et un seul peut revenir à la baie de Santa Cruz, avec une cargaison de cinquante fanègues de maïs, pas assez pour alimenter la population. Cortés prend la décision de partir personnellement à la recherche de vivres, mais tout ce qu'il rapporte est encore insuffisant, c'est pourquoi il se met en route pour la Nouvelle-Espagne, dans l'intention de pourvoir en vivres, depuis là-bas, la nouvelle colonie.
140
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+ Il nomme Francisco de Ulloa à la tête du village de Santa Cruz. Mais les plaintes des familles de ceux qui étaient restés sur la péninsule parviennent à convaincre le vice-roi d'abandonner la colonie.
142
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+ Malgré les échecs des trois premières expéditions, Cortés décide d'envoyer une quatrième mission d'exploration dans la mer du Sud, qu'il confie à Francisco de Ulloa en 1539. L'expédition quitte Acapulco le 8 juillet de la même année à bord du Santo Tomás, de la Santa Águeda et de la Trinidad. Au niveau des îles Marías ils sont obligés d'abandonner le Santo Tomás à la suite d'une avarie, et continuent sur les deux navires restants.
144
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+ Ils pénètrent dans le golfe de Californie et s'arrêtent à l'aller comme au retour dans la colonie abandonnée de Santa Cruz. Ils atteignent l'extrême nord du golfe le 28 septembre, à l'embouchure du Colorado et nomment l'embouchure du fleuve « Ancón de San Andrés », un bref texte fut rédigé à cette occasion :
146
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147
+ « Moi Pedro de Palenzia, écrivain public de cette armée, donne fidèle et véritable témoignage à tous les hommes qui verraient la présente, que Dieu notre seigneur les protège de tout mal, qu'en ce vingt-huitième jour du mois de septembre de l'an mille cinq cent trente neuf, le très noble seigneur Francisco de Ulloa, lieutenant du gouverneur et capitaine de cette armée par la grâce du très illustre seigneur Marquis de la Vallée de Guajaca, prit possession à l'ancón de San Andrés et de la mer vermeille, qui est sur la côte de cette Nouvelle-Espagne vers le Nord, qui est à une hauteur de trente-trois degrés et demi, selon les ordres du Marquis de la Vallée au nom de l'Empereur notre roi de Castille, actuellement et véritablement, mettant la main à l'épée, disant que s'il était une personne pour le contredire, qu'il était prêt à le défendre, coupant avec elle des arbres, arrachant des herbes, retournant des pierres de toutes parts, et sortant de l'eau de la mer ; tout ceci en signe de possession.
148
+
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+ Témoins qui furent présents à ce que je dis, les révérends pères du seigneur saint François, le père Frère Raymundo, le père frère Antonio de Mena, Francisco de Terrazas, devant Diego de Haro, Gabriel Márquez. En date du jour, du mois et de l'année susdite. J'ai, moi, Pedro de Palenzia, écrivain public de cette armée, écrit selon ce qui m'est arrivé ; avant de faire ici ce signe mien, qui est en tant que tel, un témoignage de vérité.- Pedro de Palencia, écrivain public. Frère Ramundus Alilius, Frère Antonius de Mena, -Gabriel Márquez. -Diego de Haro. -Francisco de Terrazas. »
150
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+ Après avoir débarqué et pris possession des terres de l'extrême nord de la mer Vermeille, (connue aujourd'hui comme le golfe de Californie), dont le nom vient de la coloration rougeâtre des eaux qui se tintent au contact des eaux venant du Colorado, ils commencent le voyage du retour vers Santa Cruz. Ils doublent le Cabo San Lucas et entrent dans l'océan Pacifique et passent devant la baie Magdalena le 5 décembre sans y pénétrer, Francisco de Ulloa ayant été blessé lors d'une escarmouche avec les Indiens. Le 5 avril 1540, il adresse à Cortés un récit des succès de l'exploration, depuis l'île Cedros que l'on connaît grâce à l'exemplaire présent dans le Santa Águeda. En effet, il continua l'exploration avec la Trinidad, mais jamais plus on entendit parler de Francisco de Ulloa et de ses compagnons.
152
+
153
+ Conquérant de l'Empire aztèque, puis gouverneur et capitaine de la Nouvelle-Espagne (dès 1522), Cortès est aussi, de ce fait, responsable des violences commises pendant le processus de colonisation qu'il a engagé. Selon les estimations des démographes de l'école de Berkeley, notamment celles de Sh. Cook et W. Borah, l'effondrement démographique des populations mexicaines suit immédiatement la conquête espagnole : le Mexique comptait 25 millions d'habitants à la veille de l'arrivée des Espagnols ; un demi-siècle plus tard, en 1568, la population du Mexique est estimée à 3 millions d'habitants (en 1620 elle descendra à un million six cent mille personnes[38]).
154
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155
+ Le choc viral au contact des Européens, le travail forcé et l'esclavage, dans les conditions où ils ont été instaurés par les Espagnols dès leur arrivée au Mexique, sous la direction de Cortès, sont en partie responsables de cette situation, selon l'historien Michel Mourre (qui évoque des estimations démographiques plus basses, cependant, que celles des démographes américains) : pour tenter de limiter les violences perpétrées sous le commandement de Cortès, « dès 1537, la bulle Sublimis Deus de Paul III déclarait que les Indiens, baptisés ou non, ne pouvaient être réduits en esclavage, mais ces prescriptions, confirmées par les Leyes nueves de 1542, restèrent trop souvent lettre morte, et la population indienne, évaluée à 11 millions au moment de la conquête, n'était plus que de un million cinq cent mille vers 1650. L'évangélisation du pays, souvent superficielle, s'accompagna d'une destruction complète de l'ancienne culture aztèque »[39].
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+ Tzvetan Todorov juge pour sa part que les épidémies qui ont frappé les populations amérindiennes ne doivent pas occulter les morts liées aux violences commises par les Espagnols dès les débuts de la conquête entreprise par Cortès, et parle de ce fait de « génocide amérindien »[40].
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+ Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.
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+ Selon l'historien Jean-Pierre Berthe[41], « dès avant la prise de Mexico, Cortès et ses lieutenants avaient condamné à l'esclavage, pour rébellion, de nombreux Indiens de Cholula, Texcoco, Cuernavaca, Oaxtépec, etc. Il n'est guère possible d'en fixer le nombre exact, mais les dépositions des témoins s'accordent à l'évaluer à plusieurs milliers »[42].
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+ La réduction en esclavage des prisonniers de guerre est devenue une pratique systématique : « les instructions adressées à Cortès par la Couronne, le 26 juin 1523, légitimaient a posteriori l'esclavage des prisonniers de guerre capturés parmi les populations qui avaient refusé de se soumettre ou qui s'étaient soulevées contre la domination espagnole. Bien des raids (entradas) en terre insoumise ou prétendue telle, n'ont souvent d'autre mobile que de rafler des captifs »[43].
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+ L'autre source d'approvisionnement en esclaves, sous le commandement de Cortès, est l'achat d'esclaves, « le rescate, tel que l'autorise une cédule royale du 15 octobre 1522, publiée à Mexico le 10 juillet 1524 ». Les Mexicains pratiquaient l'esclavage. « Les esclaves de droit autochtone devenaient ainsi esclaves au regard du système juridique européen de tradition romaine : il en résultait une aggravation catastrophique de leur condition. Il n'y avait pas en effet de commune mesure entre la servitude domestique assez légère qu'ils connaissaient dans leurs communautés d'origine et le sort qui devenait le leur, lorsque, marqués au visage du fer rouge de l'esclavage, ils étaient soumis à la dure exploitation du travail dans les mines »[44].
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+ Nous connaissons, écrit l'historien J-P Berthe, « pour la période 1538-1547, les mines d'or que possédait Cortès dans la province de Tehuantepec. Elles employaient, en 1543, 395 esclaves »[45]. « Après 1530-1531, l'exploitation des premières mines d'argent repose, elle aussi, sur l'utilisation massive d'esclaves indigènes. Lorsque Cortès achète des mines à Sultépec en 1536, et y organise une compagnie, de concert avec le trésorier Juan Alonso de Sosa, ces diverses opérations portent sur plus de 200 esclaves[46]. » « Les esclaves ne sont pas absents des grandes entreprises agricoles. [...] C'est ainsi que Cortès en avait une trentaine, avec quelques nègres, dans sa plantation sucrière de Tuxtla, en 1538, et qu'ils représentaient plus de la moitié de la main-d'œuvre servile dans ses domaines de Cuernavaca, en 1549 : 193 [esclaves mexicains], pour 130 esclaves noirs dont seulement 99 étaient des adultes[46]. » « L'inventaire d'une partie des biens laissés par Cortès, établi en 1549, mentionne un demi-millier d'esclaves indigènes[46]. » « Les conséquences démographiques de l'esclavage sont de très grande portée » écrit J.-P. Berthe[47] ; la dépopulation enregistrée dès les premières décennies de la conquête a conduit la Couronne de Castille à durcir par la suite la législation relative à l'esclavage.
168
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169
+ Quelques années plus tard, Cortés est récompensé pour ses grandes conquêtes par le roi Charles, avec le titre de marquis de la Vallée de Oaxaca, mais on ne lui accorde pas le gouvernement de la nouvelle colonie.
170
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171
+ De retour en Espagne, il se porte volontaire lors de l'expédition malheureuse de Charles Quint à Alger, en 1541. La tempête qui détruisit alors la flotte réunie par l'empereur d'Espagne n'épargna pas l'embarcation de Cortés qui dut regagner la côte à la nage. La défense de la ville est assurée par 800 janissaires, 5 000 hommes levés à la hâte et composé d’Algériens, mais surtout de Maures.
172
+
173
+ Hernán Cortés meurt de la dysenterie le vendredi 2 décembre 1547 à Castilleja de la Cuesta, en Espagne, à l'âge de 62 ans, alors qu'il entreprenait de retourner en Amérique. Malgré les énormes richesses et surtout les territoires qu'il apporta à son Roi, il mourut pratiquement en disgrâce, sa gloire passée étant occultée par les immenses trésors ramenés à ce moment du Pérou par Francisco Pizarro.
174
+
175
+ Bernal Díaz del Castillo l'a décrit ainsi, dans son Historia verdadera[48] :
176
+
177
+ « Il avait belle taille avec un corps membru harmonieusement développé. Son visage, d'un aspect peu réjoui et d'une couleur presque cendrée, aurait eu plus d'élégance s'il eut été plus allongé. Son regard était à la fois doux et grave. Sa barbe foncée et rare couvrait peu sa figure. Il avait la poitrine large et les épaules bien taillées. Son corps était mince et son ventre effacé[49] »
178
+
179
+ Sur ses vêtements et ses postures, il complète la description par : « Il avait les manières d'être d'un grand seigneur. Il s'habillait à la mode du temps ».
180
+
181
+ Tous les témoignages de la conquête de l'empire aztèque évoquent les actions, les décisions et les motivations d'Hernán Cortés. Cependant, ces sources sont contradictoires, leurs auteurs ayant eu des intérêts personnels à faire valoir auprès de la couronne espagnole dans le cadre des démêlés judiciaires qui ont opposé Cortés à Diego Velázquez de Cuéllar. Une des sources considérées comme les plus précises et les plus fiables par les historiens est l'Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne de Bernal Díaz del Castillo[réf. nécessaire].
182
+
183
+ Plusieurs philosophes des Lumières ont jugé sévèrement ce qu'ils ont appelé les « crimes » de Cortès. Montesquieu critique Cortès nommément dans ses Pensées. Francine Markovits[Qui ?] écrit à ce propos : « Lorsque Montesquieu parle de la conquête du Mexique par Cortez, il souligne à la fois la barbarie et l'extravagance, comme lorsqu'il parle de l'Inquisition, il en parle comme d'un droit contraire à l'esprit du droit »[50]. Diderot condamne également Cortès avec la plus grande fermeté. Selon Jonathan Israel, Diderot le présente comme « despotique et cruel, un meurtrier de masse qui baigne dans le sang innocent, et dont les actes sont impitoyables, barbares et injustifiés »[51],[52].
184
+
185
+ Il s'est marié deux fois, à Cuba avec Catalina Suárez Marcaida, qui meurt à Coyoacán en 1522 sans descendance et en 1529 à doña Juana Ramírez de Arellano de Zúñiga, fille de don Carlos Ramírez de Arellano, 2e comte d'Aguilar dont:
186
+
187
+ Il a eu aussi plusieurs enfants naturels :
188
+
189
+ Hernán Cortés apparaît en tant que personnage dans :
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+ Classement par ordre chronologique :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Le cerveau est le principal organe du système nerveux des animaux bilatériens. Ce terme tient du langage courant (non scientifique) et chez les chordés, comme les humains, il peut désigner l'encéphale, ou uniquement une partie de l'encéphale, le prosencéphale (télencéphale + diencéphale), voire seulement le télencéphale. Néanmoins, dans cet article, le terme cerveau prend son sens le plus large.
2
+
3
+ Le cerveau des chordés est situé dans la tête, protégé par le crâne chez les craniés, et son volume varie grandement d'une espèce à l'autre. Pour les animaux d'autres embranchements, certains centres nerveux sont également appelés cerveau par analogie avec les chordés.
4
+
5
+ Le cerveau régule les autres systèmes d'organes du corps, en agissant sur les muscles ou les glandes, et constitue le siège des fonctions cognitives. Ce contrôle centralisé de l'organisme permet des réponses rapides et coordonnées aux variations environnementales. Les réflexes, schémas de réponses simples, ne nécessitent pas l'intervention du cerveau. Toutefois, les comportements plus sophistiqués nécessitent que le cerveau intègre les informations transmises par les systèmes sensoriels et fournisse une réponse adaptée.
6
+
7
+ L'encéphale est une structure extrêmement complexe qui peut renfermer jusqu'à plusieurs milliards de neurones connectés les uns aux autres. Les neurones sont les cellules cérébrales qui communiquent entre elles par le biais de longues fibres protoplasmiques appelées axones. L'axone d'un neurone transmet des influx nerveux, les potentiels d'action, à des cellules cibles spécifiques situées dans des régions plus ou moins distantes du cerveau ou de l'organisme. Les cellules gliales sont le deuxième type cellulaire du cerveau et assurent des fonctions très diversifiées, centrées autour du support des neurones et de leurs fonctions. Bien que les cellules gliales et les neurones aient probablement été observés pour la première fois en même temps au début du XIXe siècle, contrairement aux neurones dont les propriétés morphologiques et physiologiques étaient directement observables pour les premiers investigateurs du système nerveux, les cellules gliales étaient considérées, jusqu'au milieu du XXe siècle, simplement comme de la « glu » qui « colle » les neurones ensemble[1].
8
+
9
+ Malgré de grandes avancées en neurosciences, le fonctionnement du cerveau est encore mal connu. Les relations qu'il entretient avec l'esprit sont le sujet de nombreuses discussions, aussi bien philosophiques que scientifiques.
10
+
11
+ Depuis son origine, la recherche sur le cerveau a connu principalement trois phases : phase philosophique, phase expérimentale et phase théorique. Pour le futur des neurosciences, certains auteurs prédisent une phase de simulation[2].
12
+
13
+ Le cerveau est la structure biologique la plus complexe connue[3] ce qui rend souvent délicate la comparaison de cerveaux de différentes espèces à partir de leur apparence. Néanmoins, l'architecture du cerveau présente plusieurs caractéristiques communes à un grand nombre d'espèces. Trois approches complémentaires permettent de les mettre en évidence. L'approche évolutionniste compare l'anatomie du cerveau entre différentes espèces et repose sur le principe que les caractères retrouvés sur toutes les branches descendantes d'un ancêtre donné étaient aussi présentes chez leur ancêtre commun. L'approche développementale étudie le processus de formation du cerveau du stade embryonnaire au stade adulte. Enfin, l'approche génétique analyse l'expression des gènes dans les différentes zones du cerveau.
14
+
15
+ L'origine du cerveau remonte à l'apparition des bilatériens, une des principales subdivisions du règne animal notamment caractérisée par une symétrie bilatérale des organismes, il y a environ 550-560 millions d'années[4]. L'ancêtre commun de ce taxon suivait un plan d'organisation de type tubulaire, vermiforme et métamérisé ; un schéma qui continue de se retrouver dans le corps de tous les bilatériens actuels, dont les humains[5]. Ce plan d'organisation fondamental du corps est un tube renfermant un tube digestif, reliant la bouche et l'anus, et un cordon nerveux qui porte un ganglion au niveau de chaque métamère du corps et notamment un ganglion plus important au niveau du front appelé « cerveau ».
16
+
17
+ La composition du cerveau des protostomiens est très différente de celle des chordés (qui sont épineuriens), à tel point qu'il est difficile de comparer les deux structures sauf à se baser sur la génétique. Beaucoup de protostomiens sont hyponeuriens ; deux groupes s'en démarquent par un cerveau relativement complexe : les arthropodes et les céphalopodes[6]. Le cerveau de ces deux groupes provient de deux cordons nerveux parallèles qui s'étendent à travers tout le corps de l'animal. Les arthropodes ont un cerveau central avec trois divisions et de larges lobes optiques derrière chaque œil pour le traitement visuel[6]. Les céphalopodes possèdent le plus gros cerveau de tous les protostomiens. Celui des pieuvres est très développé, avec une complexité similaire à celle rencontrée chez les chordés, ce qui permet aux pieuvres de développer des capacités cognitives comme la possibilité d'utiliser un outil[7].
18
+
19
+ Le cerveau de quelques hyponeuriens a été particulièrement étudié. Par la simplicité et l'accessibilité de son système nerveux, l'aplysie (un mollusque) a été choisie comme modèle par le neurophysiologiste Eric Kandel pour l'étude des bases moléculaires de la mémoire qui lui valut un Prix Nobel en 2000[8]. Cependant, le cerveau d'hyponeurien le plus étudié demeure celui de la drosophile (un arthropode). Du fait de l'important panel de techniques à disposition pour étudier leur matériel génétique, les drosophiles sont tout naturellement devenues un sujet d'étude sur le rôle des gènes dans le développement du cerveau[9]. De nombreux aspects de la neurogénétique des drosophiles se sont avéré être également valable chez l'humain. Par exemple, les premiers gènes impliqués dans l'horloge biologique furent identifiés dans les années 1970 en étudiant des drosophiles mutantes montrant des perturbations dans leur cycles journaliers d'activité[10]. Une recherche sur le génome des chordés a montré un ensemble de gènes analogues à ceux de la drosophile jouant un rôle similaire dans l'horloge biologique de la souris et probablement également chez l'humain[11].
20
+
21
+ Un autre protostomien, le ver nématode Caenorhabditis elegans a fait l'objet, comme la drosophile, d'études génétiques approfondies[12] car son plan d'organisation est très stéréotypé : le système nerveux du morphe hermaphrodite possède exactement 302 neurones, toujours à la même place, établissant les mêmes liaisons synaptiques pour chaque ver[13]. Au début des années 1970, du fait de sa simplicité et de sa facilité d’élevage, Sydney Brenner le choisit comme organisme modèle pour ses travaux sur le processus de régulation génétique du développement qui lui valurent un Prix Nobel en 2002[14]. Pour ses travaux, Brenner et son équipe ont découpé les vers en milliers de sections ultra fines et photographié chacune d'entre elles au microscope électronique afin de visualiser les fibres assorties à chaque section et ainsi planifier chaque neurone et chaque synapse dans le corps du ver[15]. Actuellement, un tel niveau de détail n'est disponible pour aucun autre organisme, et les informations récoltées ont rendu possibles de nombreuses études.
22
+
23
+ L'embranchement des chordés, auquel appartiennent les humains, est apparu lors de l'explosion cambrienne[16].
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25
+ Le cerveau de l'ensemble des chordés présente fondamentalement la même structure[17]. Il est constitué d'un tissu mou d'une texture gélatineuse[18]. De manière générale, le tissu cérébral vivant est rosâtre à l'extérieur et blanchâtre à l'intérieur. Le cerveau des chordés est enveloppé d'un système membranaire de tissu conjonctif, les méninges, qui sépare le crâne du cerveau[19]. De l'extérieur vers l'intérieur, les méninges sont composées de trois membranes : la dure-mère, l'arachnoïde et la pie-mère. L'arachnoïde et la pie-mère sont étroitement connectées entre elles et peuvent ainsi être considérées comme une seule et même couche, la pie-arachnoïde. Compris entre l'arachnoïde et la pie mère, l'espace sous-arachnoïdien contient le liquide cérébro-spinal qui circule dans l'étroit espace entre les cellules et à travers les cavités appelées système ventriculaire. Ce liquide sert notamment de protection mécanique au cerveau en absorbant et amortissant les chocs et à transporter hormones et nutriments vers le tissu cérébral. Les vaisseaux sanguins viennent irriguer le système nerveux central à travers l'espace périvasculaire au-dessus de la pie-mère. Au niveau des vaisseaux sanguins, les cellules sont étroitement jointes, formant la barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau en agissant comme un filtre vis-à-vis des toxines susceptibles d'être contenues dans le sang.
26
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27
+ Les cerveaux des chordés possèdent la même forme sous-jacente, caractérisée par la manière dont le cerveau se développe[20]. Pendant le neurodéveloppement, le système nerveux commence à se mettre en place par l'apparition d'une fine bande de tissu neural parcourant tout le dos de l'embryon. La bande s'épaissit ensuite et se plisse pour former le tube neural. C'est à l'extrémité avant du tube que se développe le cerveau, l'émergence de celui-ci chez les premiers chordés aquatiques étant en relation avec le développement de leur sens de l'olfaction lié à leurs capacités exploratrices à la recherche de proies. Au départ, le cerveau se manifeste comme trois gonflements qui représentent en fait le prosencéphale, le mésencéphale et le rhombencéphale. Chez de nombreux groupes de chordés, ces trois régions gardent la même taille chez l'adulte, mais le prosencéphale des mammifères devient plus important que les autres régions, le mésencéphale étant lui plus petit[21].
28
+
29
+ La corrélation entre la taille du cerveau et la taille de l'organisme ou d'autres facteurs a été étudiée sur un grand nombre d'espèces de chordés. La taille du cerveau augmente avec la taille de l'organisme, mais pas de manière proportionnelle. Chez les mammifères, la relation suit une loi de puissance, avec un exposant d'environ 0,75[22]. Cette formule s'applique pour le cerveau moyen des mammifères mais chaque famille s'en démarque plus ou moins, reflétant la complexité de leur comportement. Ainsi, les primates ont un cerveau cinq à dix fois plus gros que ce qu’indique la formule. De manière générale, les prédateurs tendent à avoir des cerveaux plus gros. Quand le cerveau des mammifères augmente en taille, toutes les parties n'augmentent pas dans la même proportion. Plus le cerveau d'une espèce est gros, plus la fraction occupée par le cortex est importante[23], 80 % de l'activité cérébrale dépendant des signaux visuels chez les primates[21].
30
+
31
+ En neuroanatomie des chordés, le cerveau est généralement considéré comme constitué de six régions principales définies sur la base du développement du système nerveux à partir du tube neural : le télencéphale, le diencéphale, le mésencéphale, le cervelet, le pont, et le bulbe rachidien[24]. Chacune de ces régions possède une structure interne complexe. Certaines régions du cerveau, comme le cortex cérébral ou le cervelet, sont formées de couches formant des replis sinueux, les circonvolutions cérébrales, qui permettent d'augmenter la surface corticale tout en logeant dans la boîte crânienne. Les autres régions du cerveau représentent des groupes de nombreux noyaux. Si des distinctions claires peuvent être établies à partir de la structure neurale, la chimie et la connectivité, des milliers de régions distinctes peuvent être identifiées dans le cerveau des chordés.
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33
+ Dans plusieurs branches des chordés, l'évolution a amené des changements importants sur l'architecture du cerveau. Les composants du cerveau des requins sont assemblés de façon simple et directe, mais chez les poissons téléostéens, groupe majoritaire des poissons modernes, le prosencéphale est devenu éverté. Le cerveau des oiseaux présente également d'importants changements[25]. Un des principaux composants du prosencéphale des oiseaux, la crête ventriculaire dorsale, a longtemps été considéré comme l'équivalent du ganglion basal des mammifères, mais est maintenant considéré comme étroitement apparenté au néocortex[26].
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+
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+ De nombreuses régions du cerveau ont gardé les mêmes propriétés chez tous les chordés[3]. Le rôle de la plupart de ces régions est encore soumis à la discussion mais il est malgré tout possible de dresser une liste des régions principales du cerveau et le rôle qu'on leur attribue selon les connaissances actuelles :
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37
+ Le cortex cérébral est la région du cerveau qui distingue au mieux le cerveau des mammifères de celui des autres vertébrés, celui des primates de celui des autres mammifères, et celui des humains de celui des autres primates. Le rhombencéphale et le mésencéphale des mammifères est généralement similaire à celui des autres vertébrés, mais des différences très importantes se manifestent au niveau du prosencéphale qui n'est pas seulement beaucoup plus gros mais présente également des modifications dans sa structure[36]. Chez les autres chordés, la surface du télencéphale est recouverte d'une simple couche, le pallium[37]. Chez les mammifères, le pallium a évolué en une couche à six feuillets appelée néocortex. Chez les primates, le néocortex s'est grandement élargi, notamment au niveau de la région des lobes frontaux. L'hippocampe des mammifères a également une structure bien particulière.
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39
+ L'histoire évolutive de ces particularités mammaliennes, notamment le néocortex, est difficile à retracer[37]. Les synapsides, ancêtres des mammifères, se sont séparés des sauropsides, ancêtres des reptiles actuels et des oiseaux, il y a environ 350 millions d'années. Ensuite, il y a 120 millions d'années, les mammifères se sont ramifiés en monotrèmes, marsupiaux et placentaires, division qui a abouti aux représentants actuels. Le cerveau des monotrèmes et des marsupiaux se distingue de celui des placentaires (groupe majoritaire des mammifères actuels) à différents niveaux, mais la structure de leur cortex cérébral et de leur hippocampe est la même. Ces structures ont donc probablement évolué entre -350 et -120 millions d'années, une période qui ne peut être étudiée qu'à travers les fossiles mais ceux-ci ne préservent pas les tissus mous comme le cerveau.
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+ Le cerveau des primates possède la même structure que celui des autres mammifères, mais il est considérablement plus large proportionnellement à la taille de l'organisme[23]. Cet élargissement provient essentiellement de l'expansion massive du cortex, notamment au niveau des régions servant à la vision et à la prévoyance[38]. Le processus de perception visuelle chez les Primates est très complexe, faisant intervenir au moins trente zones distinctes et un important réseau d'interconnexions, et occupe plus de la moitié du néocortex[39]. L'élargissement du cerveau provient également de l'élargissement du cortex préfrontal dont les fonctions sont difficilement résumables mais portent sur la planification, la mémoire de travail, la motivation, l'attention, et les fonctions exécutives.
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+ Chez les humains, l'élargissement des lobes frontaux est encore plus extrême, et d'autres parties du cortex sont également devenues plus larges et complexes.
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+ Le tissu cérébral est composé de deux types de cellules, les neurones et les cellules gliales[40]. Les neurones jouent un rôle prépondérant dans le traitement de l'information nerveuse tandis que les cellules gliales, ou cellules de soutien, assurent diverses fonctions annexes dont le métabolisme cérébral. Bien que ces deux types de cellules soient en même quantité dans le cerveau, les cellules gliales sont quatre fois plus nombreuses que les neurones dans le cortex cérébral[41].
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+
47
+ Contrairement aux cellules gliales, les neurones sont capables de communiquer entre eux à travers de longues distances[42]. Cette communication se fait par des signaux envoyés par le biais de l'axone, prolongement protoplasmique du neurone qui s'étend depuis le corps cellulaire, se ramifie et se projette, parfois vers des zones proches, parfois vers des régions plus éloignées du cerveau ou du corps. Le prolongement de l'axone peut être considérable chez certains neurones. Les signaux transmis par l'axone se font sous forme d'influx électrochimiques, appelés potentiels d'action, qui durent moins d'un millième de seconde et traversent l'axone à une vitesse de 1 à 100 mètres par seconde. Certains neurones émettent en permanence des potentiels d'action, de 10 à 100 par seconde, d'autres n'émettent des potentiels d'action qu'occasionnellement.
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49
+ Le point de jonction entre l'axone d'un neurone et un autre neurone, ou une cellule non-neuronale, est la synapse où le signal est transmis[43]. Un axone peut avoir jusqu'à plusieurs milliers de terminaisons synaptiques. Lorsque le potentiel d'action, après avoir parcouru l'axone, parvient à la synapse, cela provoque la libération d'un agent chimique appelé neurotransmetteur. Une fois libéré, le neurotransmetteur se lie aux récepteurs membranaires de la cellule cible. Certains récepteurs neuronaux sont excitateurs, c'est-à-dire qu'ils augmentent la fréquence de potentiel d'action au sein de la cellule cible ; d'autres récepteurs sont inhibiteurs et diminuent la fréquence de potentiel d'action ; d'autres ont des effets modulatoires complexes.
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51
+ Les axones occupent la majeure partie de l'espace cérébral[44]. Les axones sont souvent regroupés en larges groupes pour former des faisceaux de fibres nerveuses. De nombreux axones sont enveloppés d'une gaine de myéline, une substance qui permet d'augmenter fortement la vitesse de propagation du potentiel d'action. La myéline est de couleur blanche, de telle sorte que les régions du cerveau essentiellement occupées par ces fibres nerveuses apparaissent comme de la substance blanche tandis que les zones densément peuplées par les corps cellulaires des neurones apparaissent comme de la substance grise. La longueur totale des axones myélinisés dans le cerveau adulte d'un humain dépasse en moyenne les 100 000 kilomètres[45].
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+ Article complet sur wikibooks : Le métabolisme cérébral
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+ Selon le prix nobel Roger Sperry, 90 % de la stimulation et de la nutrition du cerveau sont générés par les mouvements de la colonne vertébrale[46].
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57
+ Le développement du cerveau suit une succession d'étapes[47]. Beaucoup de neurones naissent dans des zones spécifiques contenant des cellules souches et migrent ensuite à travers le tissu pour atteindre leur destination ultime[48]. Ainsi, dans le cortex, la première étape du développement est la mise en place d'une armature par un type de cellules gliales, les cellules radiales, qui établissent des fibres verticales à travers le cortex. Les nouveaux neurones corticaux sont créés à la base du cortex et « grimpent » ensuite le long des fibres radiales jusqu'à atteindre les couches qu'ils sont destinés à occuper.
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59
+ Chez les chordés, les premières étapes du développement sont communes à toutes les espèces[47]. Tandis que l'embryon passe d'une forme ronde à une structure de type vermiforme, une étroite bande de l'ectoderme se décolle de la ligne médiane dorsale pour devenir la plaque neurale, précurseur du système nerveux. La plaque neurale se creuse, s'invagine de manière à former la gouttière neurale puis, les plis neuraux qui bordent la gouttière fusionnent pour fermer la gouttière qui devient le tube neural. Ce tube se subdivise ensuite en une partie antérieure renflée, la vésicule céphalique primitive, qui se segmente en trois vésicules qui deviendront le prosencéphale, le mésencéphale, et le rhombencéphale[47]. Le prosencéphale se divise ensuite en deux autres vésicules, le télencéphale et le diencéphale tandis que le rhombencéphale se divise en métencéphale et myélencéphale. Chacune de ces vésicules contient des zones prolifératives dans lesquelles neurones et cellules gliales sont formés. Ces deux types de cellules migrent ensuite, parfois sur de longues distances, vers leurs positions finales.
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+
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+ Une fois qu'ils sont en place, les neurones commencent à étendre leurs dendrites et leur axone autour d'eux[49]. L'axone doit généralement s'étendre sur une longue distance à partir du corps cellulaire du neurone et doit se connecter sur des cibles bien spécifiques, ce qui lui nécessite de croître d'une manière plus complexe. À l'extrémité de l'axone en développement se trouve une région parsemée de récepteurs chimiques, le cône de croissance. Ces récepteurs recherchent des signaux moléculaires dans l'environnement alentour qui guident la croissance de l'axone en attirant ou en repoussant le cône de croissance et dirigent ainsi l'étirement de l'axone dans une direction donnée. Le cône de croissance navigue ainsi à travers le cerveau jusqu'à ce qu'il atteigne sa région de destination, où d'autres signaux chimiques engendrent la formation de synapses. Des milliers de gènes interviennent pour générer ces signaux de guidage mais le réseau synaptique qui en émerge n'est déterminé qu'en partie par les gènes. Dans de nombreuses parties du cerveau, les axones connaissent d'abord une surcroissance proliférative qui est ensuite régulée par des mécanismes dépendants de l'activité neuronale[50]. Ce processus sophistiqué de sélection et d'ajustement graduel aboutit finalement à la forme adulte du réseau neuronal.
62
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+ Chez les mammifères les neurones sont produits avant la naissance (principalement entre la 6e et la 18e semaine gestationnelle chez l'humain). Le cerveau du nouveau-né contient donc substantiellement plus de neurones que celui de l'adulte car au cours du développement puis encore pendant le vieillissement, un grand nombre de ces cellules vont être détruites. La disparition des cellules nerveuses correspond à un phénomène nécessaire de sélection/stabilisation dans les réseaux de neurones au cours de la mise en place de circuits cérébraux.
64
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+ Cependant quelques zones continuent de générer de nouveaux neurones tout au long de la vie, telles que le bulbe olfactif ou le gyrus dentatus de l'hippocampe. En dehors de ces exceptions, le nombre de neurones présents à la naissance est définitif, contrairement aux cellules gliales qui sont renouvelées tout au long de la vie, à la manière de la plupart des cellules de l'organisme. Bien que le nombre de neurones évolue peu après la naissance, les connexions axonales continuent de se développer et de s'organiser pendant encore un long moment. Chez l'humain ce processus n'est pas terminé avant l'adolescence et il continue de se poursuivre avec l'acquisition de nouveaux apprentissages.
66
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+ De nombreuses questions restent en suspens concernant ce qui relève de l'inné et de l'acquis à propos de l'esprit, de l'intelligence et de la personnalité[51]. Bien que de nombreux points restent à éclaircir, les neurosciences ont montré que deux facteurs sont essentiels. D'un côté, les gènes déterminent la forme générale du cerveau, et la manière dont le cerveau répond à l'expérience. D'un autre côté, l'expérience est nécessaire pour affiner la matrice de connexions synaptiques. À bien des égards, la qualité et la quantité d'expériences joue un rôle[52]. L’enrichissement environnemental montre que le cerveau d'un animal placé dans un environnement plus riche et stimulant a un nombre plus important de synapses que celui d'un animal dans un milieu plus pauvre[53].
68
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+ La fonction principale du cerveau est de contrôler les actions de l'organisme à partir des informations sensorielles qui lui parviennent[54]. Les signaux sensoriels peuvent stimuler une réponse immédiate, moduler un schéma d'activité en cours, ou être emmagasinés pour un besoin futur. Ainsi, par le rôle central qu'il exerce dans la captation des stimuli externes, le cerveau occupe le rôle central dans la création de réponses à l'environnement. Le cerveau a aussi un rôle dans la régulation hormonale.
70
+
71
+ Le cerveau des chordés reçoit des signaux par les nerfs afférents de la part des différentes régions de l'organisme. Le cerveau interprète ces signaux et en tire une réponse fondée sur l'intégration des signaux électriques reçus, puis la transmet. Ce jeu de réception, d'intégration, et d'émission de signaux représente la fonction majeure du cerveau, qui explique à la fois les sensations, le mouvement, la mémoire et, on le suppose, la conscience.
72
+
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+ Pour mener à bien sa complexe tâche, le cerveau est organisé en sous-systèmes fonctionnels c'est-à-dire que certaines régions cérébrales traitent plus spécifiquement certains aspects de l'information. Cette division fonctionnelle n'est pas stricte et ces sous-systèmes peuvent être catégorisés de plusieurs façons : anatomiquement, chimiquement ou fonctionnellement. Une de ces catégorisations repose sur les neurotransmetteurs chimiques utilisés par les neurones pour communiquer. Une autre se base sur la manière dont chaque zone du cerveau contribue au traitement de l'information : les zones sensorielles amènent l'information au cerveau ; les signaux moteurs envoient l'information du cerveau jusqu'aux muscles et aux glandes ; les systèmes excitateurs modulent l'activité du cerveau en fonction du moment de la journée et de divers facteurs.
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+
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+ Le cerveau utilise principalement le glucose comme substrat énergétique et une perte de conscience peut survenir s'il en manque. La consommation énergétique du cerveau n'est pas particulièrement variable, mais les régions actives du cortex consomment plus d'énergie que les inactives.
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+ Selon le principe de Dale, chaque neurone du cerveau libère constamment le même neurotransmetteur chimique, ou la même combinaison de neurotransmetteurs, pour toutes les connexions synaptiques qu'il entretient avec d'autres neurones[55]. Un neurone peut donc être caractérisé en fonction des neurotransmetteurs qu'il libère bien qu'il existe quelques exceptions à ce principe. Les deux neurotransmetteurs les plus fréquents sont le glutamate, qui correspond généralement à un signal excitatoire, et l'acide γ-aminobutyrique (GABA), généralement inhibitoire. Les neurones utilisant ces deux neurotransmetteurs se retrouvent dans presque toutes les régions du cerveau et forment un large pourcentage des synapses du cerveau[56].
78
+
79
+ Les autres neurotransmetteurs, comme la sérotonine ou la noradrénaline, proviennent de neurones localisés dans des zones particulières du cerveau. D'autres neurotransmetteurs, comme l'acétylcholine ou la dopamine, proviennent de plusieurs endroits du cerveau, mais ne sont pas distribués de façon aussi ubiquitaire que le glutamate et le GABA. La grande majorité des drogues psychotropes agissent en altérant les systèmes de neurotransmetteurs qui ne sont pas directement impliqués dans les transmissions glutamatergiques ou GABAergiques[57].
80
+
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+ Une fonction importante du cerveau est de traiter l'information reçue par les récepteurs sensoriels[58]. Contrairement aux idées reçues, les sens que peut capter le cerveau ne sont pas limitées à cinq. Outre la vue, l'ouïe, le toucher, l'odorat, et le goût, le cerveau peut recevoir d'autres informations sensorielles comme la température, l'équilibre, la position des membres, ou la composition chimique du sang. Toutes ces variables sont détectées par des récepteurs spécialisés qui transmettent les signaux vers le cerveau. Certaines espèces peuvent détecter des sens supplémentaires, comme la vision infrarouge des serpents, ou utiliser les sens « standards » de manière non conventionnelle, comme l'écholocation du système auditif des chauves-souris.
82
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83
+ Chaque système sensoriel possède ses propres cellules sensorielles réceptrices. Ces cellules sont des neurones mais, contrairement à la majorité des neurones, ceux-ci ne sont pas contrôlés par les signaux synaptiques d'autres neurones. Au lieu de cela, ces cellules sensorielles possèdent des récepteurs membranaires qui sont stimulées par un facteur physique spécifique comme la lumière, la température, ou la pression. Les signaux de ces cellules sensorielles réceptrices parviennent jusqu'à la moelle épinière ou le cerveau par les nerfs afférents.
84
+
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+ Pour la plupart des sens, il y a un noyau sensitif principal dans le tronc cérébral, ou un ensemble de noyaux, qui reçoit et réunit les signaux des cellules sensorielles réceptrices. Dans de nombreux cas, des zones secondaires sous-corticales se chargent d'extraire et de trier l'information. Chaque système sensoriel a également une région du thalamus qui lui est dédié et qui relaie l'information au cortex.
86
+
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+ Pour chaque système sensoriel, une zone corticale primaire reçoit directement les signaux en provenance du relai thalamique. Habituellement, un groupe spécifique de zones corticales supérieures analyse également le signal sensoriel. Enfin, des zones multimodales du cortex combinent les signaux en provenance de différents systèmes sensoriels. À ce niveau, les signaux qui atteignent ces régions du cerveau sont considérés comme des signaux intégrés plutôt que comme des signaux strictement sensoriels[59].
88
+
89
+ Toutes ces étapes ont leurs exceptions. Ainsi, pour le toucher, les signaux sensoriels sont principalement reçus au niveau de la moelle épinière, au niveau de neurones qui projettent ensuite l'information au tronc cérébral[60]. Pour l'odorat, il n'y a pas de relai dans le thalamus, le signal est transmis directement de la zone primaire, le bulbe olfactif, vers le cortex[61].
90
+
91
+ Les systèmes moteurs sont les zones du cerveau responsables directement ou indirectement des mouvements du corps, en agissant sur les muscles. À l'exception des muscles contrôlant les yeux, tous les muscles squelettiques de l'organisme sont directement innervés par des neurones moteurs de la moelle épinière. Ils sont donc le dernier maillon de la chaîne du système psychomoteur[62]. Les neurones moteurs spinaux sont contrôlés à la fois par des circuits neuronaux propres à la moelle épinière, et par des influx efférents du cerveau. Les circuits spinaux intrinsèques hébergent plusieurs réactions réflexes, ainsi que certains schémas de mouvements comme les mouvements rythmiques tels que la marche ou la nage[63]. Les connexions efférentes du cerveau permettent quant à elles, des contrôles plus sophistiqués.
92
+
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+ Un certain nombre de zones du cerveau sont connectées directement à la moelle épinière[64]. Au niveau le plus bas se trouvent les zones moteurs situées dans le bulbe rachidien et le pont. Au-dessus se situent les zones du mésencéphale, comme le noyau rouge, qui sont responsables de la coordination des mouvements. À un niveau supérieur se trouve le cortex moteur primaire, une bande de tissu cérébral localisée à la lisière postérieure du lobe frontal. Le cortex moteur primaire transmet ses commandes motrices aux zones moteurs sous-corticales, mais également directement à la moelle épinière par le biais du faisceau pyramidal. Les influx nerveux de ce faisceau cortico-spinal transmettent les mouvements fins volontaires. D'autres zones moteurs du cerveau ne sont pas directement reliées à la moelle épinière, mais agissent sur les zones moteurs primaires corticales ou sous-corticales. Quelques-unes de ces zones secondaires les plus importantes sont le cortex prémoteur, impliqués dans la coordination des mouvements de différentes parties du corps, les ganglions de la base, dont la fonction principale semble être la sélection de l'action, et le cervelet, qui module et optimise les informations pour rendre les mouvements plus précis.
94
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95
+ Le cerveau et la moelle épinière contiennent également un réseau neuronal qui contrôle le système nerveux autonome, la partie du système nerveux responsable des fonctions automatiques. Non soumis au contrôle volontaire, le système nerveux autonome contrôle notamment la régulation hormonale et l'activité des muscles lisses et du muscle cardiaque. Le système nerveux autonome agit à différents niveaux comme le rythme cardiaque, la digestion, la respiration, la salivation, la miction, la sueur ou l'excitation sexuelle.
96
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+ Un des aspects les plus visibles du comportement animal est le cycle journalier veille-sommeil-rêve. L'éveil et l'attention sont aussi modulés à une échelle de temps plus fine, par un réseau de zones cérébrales[65].
98
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99
+ Un composant clé du système d'éveil est le noyau suprachiasmatique, petite région de l'hypothalamus localisée directement au-dessus du point de croisement des nerfs optiques[66]. Le noyau suprachiasmatique renferme l'horloge biologique centrale de l'organisme. Les neurones de ce noyau montrent un niveau d'activité qui augmente ou diminue sur une période d'environ 24 heures, le rythme circadien : cette activité fluctuante est dirigée par des changements rythmiques exprimés par un groupe de gènes horlogers. Le noyau suprachiasmatique reçoit généralement des signaux en provenance des nerfs optiques qui permettent de calibrer l'horloge biologique à partir des cycles jour-nuit.
100
+
101
+ Le noyau suprachiasmatique se projette dans un ensemble de zones cérébrales (situées au niveau de l'hypothalamus et du tronc cérébral) qui sont impliqués dans la mise en œuvre des cycles jour-nuit. Un composant important du système est la formation réticulée, un groupe d'amas neuronaux s'étendant dans le tronc cérébral[65]. Les neurones réticulés envoient des signaux vers le thalamus, qui répond en envoyant des signaux à différentes régions du cortex qui régule le niveau d'activité.
102
+
103
+ Le sommeil implique de profondes modifications dans l'activité cérébrale[67]. Le cerveau ne s'éteint pas pendant le sommeil, l'activité cérébrale se poursuit mais est modifiée. En fait, il existe deux types de sommeil : le sommeil paradoxal (avec rêves) et le sommeil non paradoxal (généralement sans rêves). Ces deux sommeils se répètent selon un schéma légèrement différent à chaque sommeil. Trois grands types de schéma d'activité cérébrale peuvent être distingués : sommeil paradoxal, sommeil léger, et sommeil profond. Pendant le sommeil profond, l'activité du cortex prend la forme de larges ondes synchronisées tandis que ces ondes sont désynchronisées pendant l'état de rêve. Les niveaux de noradrénaline et de sérotonine tombent au cours du sommeil profond, et approchent du niveau zéro pendant le sommeil paradoxal, tandis que les niveaux d'acétylcholine présentent un schéma inverse.
104
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105
+ Le cycle du sommeil se divise en 5 stades. Au stade 1, le sommeil lent apparaît lorsque l'on s'allonge et ferme les yeux, des rêves courts ou de brèves pensées sont parfois rapportés durant ce stade qui dure de 3 à 12 minutes. La seconde phase du sommeil lent est un sommeil léger, c'est la phase la plus longue occupant près de 50 % du temps de sommeil d'une nuit. Le stade 3 est le passage du sommeil moyennement profond à profond, les muscles ont encore du tonus mais on est très peu réactif aux stimulations extérieures. Au niveau 4, nous sommes au plus profond de notre sommeil, l'activité neuronale est à son plus bas, la température du cerveau est également basse, la respiration, le rythme cardiaque et la pression sanguine sont ralentis. Le stade 5 est le dernier, le sommeil est paradoxal, l'activité électrique du cerveau est très importante, les yeux bougent rapidement, bien que le reste du corps se trouve en état d'atonie musculaire. Un cycle du sommeil dure de 70 à 90 minutes et se reproduit 4 à 6 fois en une nuit[68].
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+ Jean-Didier Vincent dresse une histoire et relie celle-ci avec les résultats des travaux de recherche[69].
108
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109
+ La compréhension de la relation entre le cerveau et l'esprit est un problème aussi bien scientifique que philosophique[70]. La relation forte entre la matière cérébrale physique et l'esprit est aisément mise en évidence par l'impact que les altérations physiques du cerveau ont sur l'esprit, comme le traumatisme crânien ou l'usage de psychotrope[71].
110
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111
+ Jusqu'à la fin du XXe siècle, le problème corps-esprit était l'un des débats centraux de l'histoire de la philosophie et consistait à considérer la manière dont le cerveau et l'esprit pouvaient être reliés[72].
112
+
113
+ Trois grands courants de pensée existaient concernant cette question : dualisme, matérialisme, et idéalisme :
114
+
115
+ Outre ces questions philosophiques, cette hypothèse de relation entre l'esprit et le cerveau soulevait un grand nombre de questions scientifiques, comme la relation entre l'activité mentale et l'activité cérébrale, le mécanisme d'action des drogues sur la cognition, ou encore la corrélation entre neurones et conscience.
116
+
117
+ Historiquement, un grand nombre de philosophes considéraient inconcevable que la cognition puisse être mise en place par une substance physique comme le tissu cérébral[75]. Des philosophes comme Patricia Churchland ont postulé que l'interaction entre la drogue et l'esprit est un indicateur de la relation intime entre le cerveau et l'esprit mais que les deux entités sont distinctes[76].
118
+
119
+ Depuis l'avènement des neurosciences, et les travaux de nombreuses équipes internationales de recherche, cette question n'est plus d'actualité en sciences[77].
120
+ Antonio Damasio, dans son livre L'Erreur de Descartes notamment, montre que le corps et l'esprit fonctionnent de manière indissociable. Il explique par ailleurs que le raisonnement, la mémorisation, l'acquisition de nouveaux apprentissages ne peuvent pas s'effectuer sans intégrer les émotions dans les processus[78].
121
+
122
+ Le domaine des neurosciences englobe toutes les approches cherchant à comprendre le fonctionnement du cerveau et du reste du système nerveux[79]. La psychologie cherche à comprendre l'esprit et le comportement. La neurologie est la discipline médicale qui diagnostique et traite les pathologies liées au système nerveux. Le cerveau est également l'organe le plus étudié en psychiatrie, une branche de la médecine qui étudie et traite les troubles mentaux[80]. Les sciences cognitives tentent de lier la neuroscience et la psychologie avec d'autres domaines comme l'informatique et la philosophie.
123
+
124
+ La plus ancienne méthode d'étude du cerveau est l'anatomie. Au milieu du XXe siècle, les progrès des neurosciences proviennent de l'amélioration des techniques de microscopie et de coloration[81]. Les neuroanatomistes étudient la structure du cerveau aussi bien à grande échelle qu'à l'échelle microscopique. Parmi d'autres outils, ils emploient une large gamme de colorants qui permettent de révéler la structure neurale, les réactions chimiques, et la connectivité. Le développement plus récent de techniques d'immunocoloration a permis de colorer les neurones qui exprime spécifiquement un groupe de gènes. Également, la neuroanatomie fonctionnelle utilise les techniques d'imagerie médicale pour corréler les variations dans la structure du cerveau avec les changements de cognition ou de comportement.
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+ Les neurophysiologistes étudient les propriétés chimiques, pharmacologiques et électriques du cerveau. Leurs principaux outils sont les drogues et les dispositifs d'enregistrement. Des milliers de drogues expérimentalement développées affectent le système nerveux, plusieurs le font de manière très spécifique. L'enregistrement de l'activité cérébrale peut se faire par l'utilisation d'électrodes, soit collées au crâne comme dans le cas d'électro-encéphalographie, soit implantées à l'intérieur du cerveau pour des enregistrements extracellulaires, qui peuvent détecter les potentiels d'action générés par des neurones individuels. Comme le cerveau ne contient pas de nocicepteurs, il est possible d'utiliser ces techniques sur un animal éveillé sans causer de douleur. Il est aussi possible d'étudier l'activité cérébrale par un examen non invasif en utilisant des techniques d'imagerie fonctionnelle comme l'IRM. Ainsi la tomographie à émission de positons met en évidence qu'en l'absence de toute focalisation particulière de l'attention, l'activité du cerveau (activité intrinsèque du réseau du mode par défaut, nommée « énergie sombre du cerveau » par analogie à l'énergie sombre du cosmos[82] et qui consiste en des vagues d'ondes électriques lentes) correspond à une dépense de 60 à 80 % de toute l'énergie consommée par le cerveau, soit une énergie 20 fois supérieure à celle consommée par le cerveau lorsqu'il réagit consciemment, la réalisation d'une tâche particulière (activité consciente moins fréquente que l'activité inconsciente) exige une énergie qui n'excède pas 5 % de celle consommée par l'activité de fond[83].
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+ Une autre approche est d'examiner les conséquences de l'endommagement de zones spécifiques du cerveau. Bien que protégé par le crâne et les méninges, et isolé du flux sanguin par la Barrière hémato-encéphalique, le cerveau est tout de même vulnérable à de nombreuses maladies et à différents types de dégâts. Chez les humains, les effets des dégâts cérébraux sont une source importante d'informations sur la fonction cérébrale[84]. Comme il n'y a pas la capacité de contrôler expérimentalement la nature de ces dégâts, cette information est néanmoins souvent difficile à interpréter. Chez les animaux, les rats étant les plus fréquents sujets d'étude, il est possible d'utiliser des électrodes ou d'injecter localement des produits chimiques pour produire des types de dégâts bien précis et observer ensuite leurs conséquences sur le comportement.
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+ Les neurosciences computationnelles regroupent deux approches : l'utilisation d'ordinateurs pour comprendre le cerveau et l'étude de la façon dont le cerveau réalise la computation[85]. D'un côté, il est possible de coder un programme informatique pour permettre de simuler le fonctionnement d'un groupe de neurones en utilisant des systèmes d'équations décrivant l'activité électrochimique ; ces simulations sont appelées « réseaux de neurones biologiquement réalistes ». D'un autre côté, il est possible d'étudier les algorithmes de computation neurale par la simulation ou l'analyse mathématique d'« unités » simplifiées ayant plusieurs des caractéristiques des neurones mais en faisant abstraction de la plupart de leur complexité biologique. Les fonctions computationnelles du cerveau sont étudiés à la fois par les neuroscientifiques et les informaticiens.
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+ Les dernières années ont vu les premières applications des techniques d'ingénierie génétique pour l'étude du cerveau[86]. Les sujets d'études les plus fréquents sont les souris, car c'est sur cette espèce que les outils techniques à disposition sont le plus au point. Il est désormais possible d'inactiver ou de muter une grande variété de gènes, et ensuite examiner les effets sur la fonction cérébrale. Des approches plus sophistiquées sont également utilisées, comme la recombinaison Cre-Lox qui permet d'activer ou d'inactiver les gènes dans des zones spécifiques du cerveau à des moments spécifiques.
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+ Des équipes américaines, bénéficiant d'un financement fédéral de 28 millions d'euros, utilisent des scanners dernier cri pour créer une banque de « connectomes ». Ces cartes des circuits cérébraux promettent de révéler comment les organes réagissent au vieillissement, à l'apprentissage et à d'autres événements. Les données du Human Connectome Project laisseraient présager des avancées sur les traitements de l'autisme et de la schizophrénie.
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+ « Over half of the neocortex in non-human primates is occupied by visual areas. At least 25 visual areas beyond the primary visual cortex (V1) have been identified with a combination of microelectrode mapping, tracer injections, histological stains, and functional studies »
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+ Un astronaute, également appelé cosmonaute pour les Russes, taïkonaute pour les Chinois, spationaute pour les Français ou d'autres termes encore selon les pays, est le membre de l'équipage d'un véhicule spatial. Les astronautes étaient choisis initialement parmi les pilotes militaires. Les critères de recrutement ont évolué par la suite et, si une bonne condition physique est toujours nécessaire, l'accent est désormais mis sur l'équilibre psychologique, la compétence technique ou scientifique selon le poste occupé et la capacité à s'exprimer dans les langues des principales nations spatiales (anglais, russe). Séjourner dans l'espace reste encore un privilège rare puisque après 50 ans d'activité spatiale seules un peu plus de 500 personnes avaient séjourné dans l'espace, en moyenne à deux reprises, dont une cinquantaine de femmes. Le premier homme à être allé dans l'espace est Youri Gagarine en 1961 et deux ans plus tard, Valentina Terechkova fut la première femme.
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+ Au début de l'ère spatiale dans les années 1960, les États-Unis comme l'Union soviétique vont chercher les candidats astronautes parmi les pilotes d'avions de chasse : ceux-ci sont habitués aux fortes accélérations qui caractérisent les premières missions, aux situations de stress et de désorientation spatiale. Ainsi les premiers astronautes américains, recrutés pour le programme Mercury, doivent être diplômés d'une université et d'une école de pilote d'essai, avoir une expérience du vol sur avion à réaction et plus de 1 500 heures de vol à leur actif, avoir moins de 40 ans, mesurer moins de 1,81 mètre et être en bonne condition physique[1]. Les autorités soviétiques recrutent des pilotes plus jeunes car leurs vaisseaux spatiaux sont complètement automatisés et le rôle du cosmonaute est théoriquement limité à celui d'observateur. Youri Gagarine, qui effectue le premier vol dans l'espace, dispose de commandes manuelles qui sont verrouillées et il doit demander théoriquement un code au contrôle au sol pour pouvoir y accéder[2]. Les premiers candidats soviétiques doivent avoir entre 25 et 30 ans et ne doivent pas mesurer plus de 1,70 à 1,75 mètre[3].
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+ La grande majorité des pilotes sont des militaires mais en mars 1966, un pilote d'essai civil participe pour la première fois à un vol spatial : en l'occurrence... un certain Neil Armstrong, commandant de la mission Gemini 8.
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+ En 1961, alors que les Américains travaillent au projet Mercury et que les médias célèbrent le tout premier groupe d'astronautes du monde, la NASA envisage un moment que des femmes soient envoyées dans l'espace. Des tests physiologiques sont effectués sur treize femmes, toutes des pilotes. Ce contingent prendra plus tard le nom Mercury 13 mais ne donnera finalement pas lieu à la création d'un groupe d'astronautes à proprement parler. En 1962, pour maintenir leur avance sur les Américains, les Soviétiques sélectionnent cinq femmes, toutes civiles et pratiquantes du parachutisme ou du vol aérien. L'année suivante, Valentina Terechkova devient la première femme à voler dans l'espace à bord de Vostok 6, en vol groupé avec Vostok 5, piloté par Valeri Bykovski. Cette ouverture aux femmes n'aura cependant pas de suite immédiate : un vol comprenant deux femmes est envisagé en 1966 mais, après la mort de Sergueï Korolev, fondateur du programme spatial russe, restera finalement sans suite. En 1977, dans le cadre de la préparation du projet de navette spatiale, la NASA sélectionne 35 astronautes : six femmes en font partie. Il faudra finalement attendre 1982, soit dix-neuf ans après le vol de Tereshkova, pour qu'une autre Soviétique vole à nouveau dans l'espace, Svetlana Savitskaïa, coiffant à nouveau les Américains sur le poteau puisque ce n'est qu'en 1983, que Sally Ride est mise sur orbite.
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+ Chez les Soviétiques comme chez les Américains, le métier d'astronaute est uniquement réservé aux pilotes, qu'ils soient militaires ou civils. Mais au tout début des années 1960, alors qu'ils viennent d'envoyer leurs premiers ressortissants dans l'espace, les premières critiques des vols habités émergent : à quoi bon envoyer des hommes dans l'espace ? En 1964, deux scientifiques, Boris Iegorov (médecin) et Konstantin Feoktistov (ingénieur), accompagnent le pilote Komarov pour un vol d'une journée à bord du vol Voskhod 1. C'est la première fois qu'un vaisseau envoie plus d'un homme sur orbite. Mais il s'avèrera par la suite que cette expérience aura été purement médiatique, au mépris total des conditions de sécurité : pour gagner de la place et du poids, les trois hommes partent en effet sans scaphandre ni système de sauvetage de la cabine en cas d'incident. L'événement suscite en tout cas la réaction des Américains, lesquels, dès l'année suivante, procèdent au recrutement d'un premier contingent de six astronautes totalement scientifiques, réduit à cinq peu après avec la démission de l'un d'entre eux.
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+ De janvier 1969 (Soyouz 5) à juin 1971 (Soyouz 11), les Soviétiques poursuivent l'envoi de scientifiques dans l'espace sans scaphandres et c'est finalement en 1972, avec la toute dernière mission du programme Apollo, Apollo 17, que les Américains envoient leur premier scientifique non seulement dans l'espace mais sur la Lune : le géologue Harrison Schmitt (photo) effectue un séjour de trois journées entières dans la valée Taurus Littrow[4]. L'année suivante, les Américains envoient un médecin et deux physiciens à bord de leur première station spatiale : Skylab. À partir de 1975, les Soviétiques poursuivent l'envoi de scientifiques à bord des stations Saliout puis Mir. Mais le véritable départ des scientifiques dans l'espace est inauguré au milieu des années 1980 avec la navette spatiale américaine, qui peut emporter jusqu'à sept membres d'équipage, dont seulement deux sont chargés du pilotage, les autres étant des spécialistes de mission, dont le rôle requiert des compétences spécifiquement techniques et/ou scientifiques. La première sélection d'astronautes de la navette, en 1978, comprend, à côté de quinze pilotes, vingt spécialistes de missions (militaires ou civils).
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+ Les différences nationales dans les critères de recrutement tendent aujourd'hui à s'effacer car les missions se déroulent de manière majoritaire dans le cadre de programmes internationaux. Le recrutement est réalisé par les agences spatiales qui sont généralement très exigeantes dans leur sélection car elles n'ont pas droit à l'erreur et la formation d'un astronaute est très coûteuse. Il faut aujourd'hui plusieurs années de formation[5] avant qu'un candidat astronaute soit opérationnel[N 1]. L'astronaute va effectuer quelques missions au cours d'une carrière qui peut durer plus de 20 ans. La défaillance d'un astronaute en cours de mission peut théoriquement coûter plusieurs centaines de millions d'euros. Un astronaute doit être à la fois très polyvalent, avoir un niveau de formation supérieur, être physiquement en bonne forme, maitriser plusieurs langues, être stable et ouvert sur le plan psychologique, accepter des déplacements très longs et fréquents.
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+ Les connaissances techniques et scientifiques constituent aujourd'hui le premier critère de recrutement car les tâches auxquelles sont confrontés les astronautes sont de plus en plus complexes et nécessitent une bonne culture générale technique et souvent scientifique. Il doit intervenir sur de nombreux systèmes et, pour la Station spatiale internationale, consacre une grande partie de son temps de travail à des expériences scientifiques. La maitrise des ordinateurs est un plus. Ces connaissances ne doivent pas être seulement théoriques mais doivent avoir été mises en pratique dans un cadre professionnel antérieur à la candidature. Les ingénieurs en vol et les pilotes d'essai sont toujours des profils très recherchés même si ce dernier métier a perdu l'exclusivité qu'il détenait au début de la conquête spatiale aux États-Unis[N 2]. La connaissance de plusieurs langues est requise. L'anglais et le russe doivent être maitrisés pour toutes les missions à bord de la station spatiale internationale. Les critères de recrutement des astronautes chinois, qui accomplissent des missions dans un contexte purement national, sont différents.
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+ Les missions spatiales nécessitent une bonne condition physique car elles sont de longue durée (généralement six mois dans la station spatiale internationale). Durant le séjour dans l'espace le corps est soumis à des moments de stress ou peut être sollicité fortement. Une sortie extravéhiculaire nécessite un effort physique intense[N 3]. Lors du lancement ou au moment du retour sur Terre, l'équipage peut être soumis à des accélérations très violentes pouvant monter à plus de 10 g lorsque le vol ne se déroule pas de manière nominale : lancement avorté ou retour sur Terre selon un profil balistique. Jusqu'il y a quelques années il fallait être ni trop petit ni trop grand pour s'installer dans la cabine relativement exiguë des vaisseaux spatiaux. Ainsi en 2002 une nouvelle version du vaisseau Soyouz a été mise en service pour permettre d'embarquer les astronautes de la NASA (la navette spatiale américaine imposait moins de contraintes et les Américains comprenaient un grand nombre de femmes) : la taille minimale passe de 1,64 à 1,50 mètre, la taille maximale de 1,84 à 1,9 mètre tandis que la masse autorisée est désormais comprise entre 50 et 95 kg (auparavant 56 et 85 kg).
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+ Les critères psychologiques sont également très importants car les astronautes doivent pouvoir vivre et travailler ensemble dans un espace très confiné tout en étant soumis potentiellement à des moments de stress intenses qui nécessitent de conserver toute sa lucidité. Les séjours dans la station spatiale internationale durent normalement six mois au cours desquels un équipage de 6 personnes doit cohabiter dans l'équivalent d'un quatre/cinq pièces. Un équipage de trois personnes du vaisseau Soyouz doit séjourner plusieurs jours dans un espace vital d'une dizaine de mètres cubes. Le caractère multi-culturel des équipages des missions de la station spatiale contribue à multiplier les incompréhensions et donc à accroitre les tensions. Malgré une sélection sévère prenant en compte le profil psychologique des candidats, plusieurs missions ont été gravement affectées par les tensions au sein de l'équipage (comme plusieurs missions du programme Shuttle-Mir) ou entre l'équipage et le contrôle au sol (par exemple Apollo 7).
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+ Pour pouvoir effectuer son travail durant les missions longues, un astronaute doit être parfaitement équilibré, d'humeur égale en temps de crise, ouvert aux autres. Il doit pouvoir rapidement s'adapter à des situations changeantes et avoir une grande maturité de jugement. Dans le cadre des missions actuelles, il doit accepter de séjourner loin de son domicile et de son entourage durant de longues périodes que ce soit en période d'entraînement ou dans le cadre des missions. Enfin les astronautes jouent souvent un rôle de porte-parole qui nécessite qu'ils soient à l'aise en public.
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+ Un astronaute passe la majeure partie de sa vie professionnelle à se former en vue de sa mission. Il lui est dispensé un enseignement générique et, une fois qu'il a été affecté à une mission, un entraînement spécifique à celle-ci.
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+ Le futur astronaute doit d'abord maitriser les connaissances de base dans des domaines qui touchent à l'astronautique : aérodynamique, technique du vol spatial, électrotechnique, propulsion, mécanique spatiale, matériaux et structures.
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+ La formation peut également porter sur des disciplines scientifiques souvent mises en œuvre au cours des missions telles que la recherche en impesanteur dans les domaines de la biologie, la physiologie et la science des matériaux, l'observation de la Terre, l'astronomie... Les pilotes qui doivent utiliser leur connaissance dans le cadre du vol spatial continuent à s'entraîner au pilotage : la NASA dispose d'une flotte d'avions à réaction à l'usage exclusif de ses astronautes. Les candidats apprennent les caractéristiques détaillées des systèmes qui composent les vaisseaux qu'ils devront probablement utiliser ou la station spatiale. Cela comprend le système de guidage et de navigation, le contrôle thermique, la génération électrique, le système de support de vie, les systèmes robotiques ainsi que les systèmes associés à l'activité extravéhiculaire et aux charges utiles. Après cette formation théorique, vient une formation pratique qui est généralement effectuée sur des maquettes. Le cycle de formation sur un engin aussi complexe que la station spatiale internationale dure une année entière.
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+ Les astronautes sont également entraînés physiquement. Ils doivent maitriser les techniques de plongée sous-marine qui leur seront nécessaires pour les entraînements en piscine destinées à répéter les tâches à exécuter notamment lors des sorties extravéhiculaires. Les stages de survie en pleine nature (désert, montagne, marais) doivent leur donner les compétences nécessaires pour survivre si leur vaisseau atterrit en dehors du périmètre prévu. Ils s'habituent aux accélérations importantes dans des centrifugeuses et effectuent de courts vols en apesanteur à bord d'avions effectuant des vols paraboliques.
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+ Une fois l'astronaute affecté à une mission, il doit apprendre tout ce qui lui est nécessaire pour réaliser les tâches qui lui seront affectées. Tous les membres de l'équipage et leurs doublures suivent ensemble cette formation : ils doivent apprendre à se connaitre et à travailler ensemble tout à la fois pour atteindre l'efficacité maximale et cohabiter en harmonie. Cette phase de l'entraînement dure dix-huit mois pour les missions à destination de la station spatiale internationale.
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+ Le nombre de personnes ayant effectué un vol dans l'espace est très limité puisque, en juillet 2015, on comptait 543 personnes ayant participé à une mission spatiale (plus 3 ayant fait un vol extra-atmosphérique)[6] dont 12 ont marché sur Lune entre 1969 et 1972[7].
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+ En date de fin juin 2012, le nombre de participants est 525 personnes[8] dont 56 femmes (45 Américaines)[9]. À cette date, si on écarte les Soviétiques/Russes et les Américains, les ressortissants de 35 nations ont volé à bord soit de la navette spatiale américaine, soit de la station spatiale internationale, soit de la station spatiale Mir soit d'un vaisseau Soyouz. Les plus nombreux sont les Allemands et les Français (10 ressortissants de chacun de ces pays), suivis par les Canadiens et les Japonais (9 ressortissants de chacun de ces pays)[10]. Fin 2011, le corps des astronautes actifs comptait 182 personnes dont une centaine d'Américains et une quarantaine de Russes[11]. Le programme Shenzhou chinois à, en date de mars 2017, envoyé 11 chinois dans l'espace depuis 2003.
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+ Lorsqu'ils sont en mission dans l'espace les astronautes partagent leur temps entre les travaux de maintenance de leur lieu de séjour, les expériences scientifiques, l'entretien physique (pour les séjours de longue durée) et, lorsqu'ils sont à bord de vaisseaux en déplacement, la préparation et l’exécution des manœuvres. Les journées sont très chargées pour compenser le coût des missions : la semaine de travail d'un membre d'équipage de la station spatiale internationale dure 55 heures et seul le dimanche est libre. Les sorties extra-véhiculaires dans l'espace, dangereuses et nécessitant un long temps de préparation, sont rares (dans la station spatiale internationale il n'y a eu que cinq sorties en 2012) et ne sont effectuées que pour réaliser des travaux d'assemblage ou de réparation. Seuls les astronautes ayant suivi un long entraînement sur Terre sont autorisés à effectuer une sortie qui se fait par paire pour qu'un des deux équipiers puisse porter secours à l'autre en cas de défaillance du matériel.
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+ Le corps des astronautes subit de nombreux effets au cours de leur séjour. Au début, les astronautes sont souvent sujets au mal de l'espace, qui est assimilable au mal des transports, mais celui-ci disparaît au bout de quelques jours. Durant les séjours longs à bord des stations spatiales (ceux-ci durent généralement six mois, le corps en impesanteur subit à la fois une atrophie musculaire et une décalcification des os. Il n'existe aucune remède à ces problèmes qui ne peuvent être atténués que par la pratique intensive d'exercices sur des tapis roulants et des cycloergomètres (au minimum deux heures par jour).
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+ L'équipage consomme à bord des vaisseaux et des stations spatiales des aliments lyophilisés agrémentés de quelques légumes ou fruits lorsque le ravitaillement est récent. Même dans la station spatiale internationale qui dispose d'un volume d'espace sans précédent et bénéficie des mises au point effectuées dans les engins qui l'ont précédée (Skylab, Saliout, Mir), les toilettes sont rudimentaires et l'eau contingentée. Les loisirs sont souvent occupés à observer la Terre à travers les hublots ou coupole. Lorsqu'il doit dormir, l'astronaute se glisse généralement dans un sac de couchage qui est fixé sur une cloison pour éviter toute dérive dans le sommeil. Le brassage de l'air par des ventilateurs empêche l'accumulation de gaz carbonique devant la tête du dormeur qui lui serait fatale.
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+ Les premiers vols spatiaux ont eu lieu durant la guerre froide opposant l'Union soviétique (devenue la Russie) et les États-Unis. Les Soviétiques, premiers à envoyer des hommes dans l'espace, désignèrent tout d'abord leurs voyageurs comme des cosmonautes, mais dans le contexte de la guerre froide, les États-Unis lorsqu'ils envoyèrent leur premier homme dans l'espace quelques années plus tard, préférèrent le nommer différemment. Ce conflit larvé a eu des répercussions indirectes en imposant le recours à des appellations différentes pour désigner la même activité : « astronaute » américain contre « cosmonaute » soviétique (en cyrillique : космонавт). Par effet d'entraînement, des termes différents ont été utilisés par les journalistes pour distinguer les astronautes des principales nations spatiales sans grand souci de cohérence puisque les ressortissants de plusieurs dizaines de nations ont volé sans appellation bien précise avec un tel système de désignation et que d'autres ont été successivement cosmonaute et astronaute.
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+ À ce propos, en 2008 le linguiste Frédéric Allinne posait la question : « Comment appellera-t-on en français un astronaute suédois ? Ou un cosmonaute rwandais ? Nul ne sait. [...] Certains ont propagé l'idée qu'il faudrait employer des termes différents selon la nationalité de l'homme de l'espace : astronaute pour un citoyen des États-Unis, cosmonaute pour un Russe, spationaute pour un Européen et taïkonaute pour un Chinois. Ce serait le seul exemple dans toute la langue française d'un nom de métier adapté à la nationalité du professionnel ! Un danseur, un cuisinier ou un architecte ne changent pas de nom selon leur pays d'origine. Pas davantage dans le sport - haut lieu du chauvinisme, pourtant. En français journalistique, un patineur et un nageur restent un patineur et un nageur quelle que soit leur nationalité.
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+ [...] Les professionnels francophones de l'information et leur public sont donc invités à renoncer à cette idée reçue absurde selon laquelle il faudrait employer des mots différents pour qualifier les cosmonautes ou astronautes des différents pays du monde. Cette lubie est d'autant plus sidérante que la navigation spatiale ne connaît ni frontières ni contours territoriaux d'aucune sorte. »[12].
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+ C'est le terme le plus ancien en français (1927) et systématiquement utilisé jusqu'à l'apparition du terme concurrent cosmonaute en 1961. Le nom astronaute associe les mots grecs ástron (ἄστρον) qui signifie « étoile » et nautes (ναύτης) voulant dire « navigateur ». Le mot peut aussi avoir été inspiré par « aeronaut », un ancien terme pour un voyageur de l'air, utilisé dès 1784 par les aéronautes. L'écrivain américain Neil R. Jones, dans sa nouvelle The Death's Head Meteor publiée dans Wonder Stories en 1930, utilise le terme astronaute avec le sens qu'on lui donne aujourd'hui[13].
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+ Le terme astronaute a été en fait inventé quelques années plus tôt par J.-H. Rosny aîné. L'adjectif « astronautique » est déjà utilisé dans le roman Les Navigateurs de l'infini publié en 1925. André Hirsch raconte dans une interview le déroulement de la première réunion du Comité pour la promotion des voyages dans l’espace : « En 1927, à la première réunion du comité, nous avions la chance d'avoir parmi nous le président de l'Académie Goncourt qui s'appelait J.-H. Rosny aîné. Robert Esnault-Pelterie avait proposé pour cette science nouvelle, qu'il fallait bien tout de même baptiser, le nom de « sidération » par parallèle avec l'aviation. Mais nous avons trouvé le titre un peu ridicule et, après avoir proposé le mot « cosmonautique », J.-H. Rosny aîné a proposé le mot « astronautique » qui a été adopté à l'unanimité et qui, on peut le dire, a fait le tour du monde. Dans le monde entier, aujourd'hui, cette recherche, cette science nouvelle, s'appelle l'astronautique. »[14]
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51
+ En anglais, la NASA choisit d'utiliser ce mot astronaute pour la première fois en décembre 1958 alors qu'il recrute les premiers candidats au voyage dans l'espace. La NASA l'applique à tout membre d'équipage à bord d'un véhicule spatial de la NASA à destination de l'orbite terrestre ou au-delà. L'agence utilise également ce terme pour les personnes sélectionnées pour rejoindre son corps d'astronautes[15]. L'Agence spatiale européenne utilise également ce terme pour les membres de son corps d'astronautes[16].
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+ Le mot désignait anciennement un astronaute employé par l'Agence spatiale fédérale russe. Dans ce sens, il fut utilisé pour la première fois en français en 1961 pour la mission de Youri Gagarine[17]. C'est un terme anglicisé provenant du russe kosmonavt (космонавт), issu des mots grecs kosmos (κόσμος) qui signifie « univers » et nautes (ναύτης), signifiant « navigateur ». dans l'espace dans le contexte d'un programme spatial russe. Les dictionnaires usuels et spécialisés associent souvent ce concept à l'ancien régime soviétique, compte tenu du fait que le premier cosmonaute a pris part à une mission spatiale effectuée à cette époque. Le terme cosmonaute peut également désigner, dans un contexte plus large, toute personne qui voyage à bord d'un vaisseau spatial, quel que soit le pays responsable de la mission impliquée.
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+ Les mots cosmonaute et astronaute sont synonymes dans toutes les langues, et leur utilisation est souvent influencée par des raisons politiques. Le 14 mars 1995 lors de la mission Soyouz TM-21, l'astronaute Norman Thagard est devenu le premier Américain à aller dans l'espace à bord d'un lanceur russe, devenant ainsi le premier « cosmonaute américain ».
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+ Il s'agit d'un mot issu du latin spatium — signifiant « espace » — et du grec nautes pour « navigateur »[18]. Le terme est utilisé dans le cadre du programme Hermès proposé par le Centre national d'études spatiales et par la Cité de l’espace qui en fera usage dans le cadre de ses activités de « tourisme spatial » à Toulouse. Contrairement à une idée répandue ce terme ne désigne pas de manière spécifique un astronaute français. Il n'est pas utilisé par l'agence spatiale française[19],[20],[21].
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+ Ce terme est une francisation du chinois 太空人 (tàikōngrén) qui signifie littéralement « personne / navigateur de l'espace » (de tàikōng, « espace » ou « cosmos », et rén, « personne » et du grec nautes (ναύτης), signifiant « navigateur »). C'est le nom parfois employé dans les médias pour désigner spécifiquement les voyageurs spatiaux chinois. Quant aux professionnels sinophones du secteur spatial, ils désignent leurs astronautes par le terme 宇航员 (yǔhángyuán), signifiant littéralement « navigateur de l’univers » (de yǔ, « univers », háng, « naviguer », et yuán, « membre »)[22]. Tout cela concourt à ne pas préconiser l'emploi du néologisme « taïkonaute ».
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+ Astronaute indien travaillant pour un programme spatial indien, du sanskrit व्योम, vyoma (« ciel »).
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+ Au même titre que le terme « taïkonaute », l'usage de ce néologisme est critiqué par certains linguistes, qui font valoir « l'absurdité de prétendre imposer à la langue française la surcharge inouïe de désigner une même activité professionnelle par un nom différent selon la nationalité de qui exerce la profession ou pratique l'activité »[23] (lire ci-avant le chapitre Terminologie).
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+ Un astronaute, également appelé cosmonaute pour les Russes, taïkonaute pour les Chinois, spationaute pour les Français ou d'autres termes encore selon les pays, est le membre de l'équipage d'un véhicule spatial. Les astronautes étaient choisis initialement parmi les pilotes militaires. Les critères de recrutement ont évolué par la suite et, si une bonne condition physique est toujours nécessaire, l'accent est désormais mis sur l'équilibre psychologique, la compétence technique ou scientifique selon le poste occupé et la capacité à s'exprimer dans les langues des principales nations spatiales (anglais, russe). Séjourner dans l'espace reste encore un privilège rare puisque après 50 ans d'activité spatiale seules un peu plus de 500 personnes avaient séjourné dans l'espace, en moyenne à deux reprises, dont une cinquantaine de femmes. Le premier homme à être allé dans l'espace est Youri Gagarine en 1961 et deux ans plus tard, Valentina Terechkova fut la première femme.
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+ Au début de l'ère spatiale dans les années 1960, les États-Unis comme l'Union soviétique vont chercher les candidats astronautes parmi les pilotes d'avions de chasse : ceux-ci sont habitués aux fortes accélérations qui caractérisent les premières missions, aux situations de stress et de désorientation spatiale. Ainsi les premiers astronautes américains, recrutés pour le programme Mercury, doivent être diplômés d'une université et d'une école de pilote d'essai, avoir une expérience du vol sur avion à réaction et plus de 1 500 heures de vol à leur actif, avoir moins de 40 ans, mesurer moins de 1,81 mètre et être en bonne condition physique[1]. Les autorités soviétiques recrutent des pilotes plus jeunes car leurs vaisseaux spatiaux sont complètement automatisés et le rôle du cosmonaute est théoriquement limité à celui d'observateur. Youri Gagarine, qui effectue le premier vol dans l'espace, dispose de commandes manuelles qui sont verrouillées et il doit demander théoriquement un code au contrôle au sol pour pouvoir y accéder[2]. Les premiers candidats soviétiques doivent avoir entre 25 et 30 ans et ne doivent pas mesurer plus de 1,70 à 1,75 mètre[3].
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+ La grande majorité des pilotes sont des militaires mais en mars 1966, un pilote d'essai civil participe pour la première fois à un vol spatial : en l'occurrence... un certain Neil Armstrong, commandant de la mission Gemini 8.
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+ En 1961, alors que les Américains travaillent au projet Mercury et que les médias célèbrent le tout premier groupe d'astronautes du monde, la NASA envisage un moment que des femmes soient envoyées dans l'espace. Des tests physiologiques sont effectués sur treize femmes, toutes des pilotes. Ce contingent prendra plus tard le nom Mercury 13 mais ne donnera finalement pas lieu à la création d'un groupe d'astronautes à proprement parler. En 1962, pour maintenir leur avance sur les Américains, les Soviétiques sélectionnent cinq femmes, toutes civiles et pratiquantes du parachutisme ou du vol aérien. L'année suivante, Valentina Terechkova devient la première femme à voler dans l'espace à bord de Vostok 6, en vol groupé avec Vostok 5, piloté par Valeri Bykovski. Cette ouverture aux femmes n'aura cependant pas de suite immédiate : un vol comprenant deux femmes est envisagé en 1966 mais, après la mort de Sergueï Korolev, fondateur du programme spatial russe, restera finalement sans suite. En 1977, dans le cadre de la préparation du projet de navette spatiale, la NASA sélectionne 35 astronautes : six femmes en font partie. Il faudra finalement attendre 1982, soit dix-neuf ans après le vol de Tereshkova, pour qu'une autre Soviétique vole à nouveau dans l'espace, Svetlana Savitskaïa, coiffant à nouveau les Américains sur le poteau puisque ce n'est qu'en 1983, que Sally Ride est mise sur orbite.
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+ Chez les Soviétiques comme chez les Américains, le métier d'astronaute est uniquement réservé aux pilotes, qu'ils soient militaires ou civils. Mais au tout début des années 1960, alors qu'ils viennent d'envoyer leurs premiers ressortissants dans l'espace, les premières critiques des vols habités émergent : à quoi bon envoyer des hommes dans l'espace ? En 1964, deux scientifiques, Boris Iegorov (médecin) et Konstantin Feoktistov (ingénieur), accompagnent le pilote Komarov pour un vol d'une journée à bord du vol Voskhod 1. C'est la première fois qu'un vaisseau envoie plus d'un homme sur orbite. Mais il s'avèrera par la suite que cette expérience aura été purement médiatique, au mépris total des conditions de sécurité : pour gagner de la place et du poids, les trois hommes partent en effet sans scaphandre ni système de sauvetage de la cabine en cas d'incident. L'événement suscite en tout cas la réaction des Américains, lesquels, dès l'année suivante, procèdent au recrutement d'un premier contingent de six astronautes totalement scientifiques, réduit à cinq peu après avec la démission de l'un d'entre eux.
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+ De janvier 1969 (Soyouz 5) à juin 1971 (Soyouz 11), les Soviétiques poursuivent l'envoi de scientifiques dans l'espace sans scaphandres et c'est finalement en 1972, avec la toute dernière mission du programme Apollo, Apollo 17, que les Américains envoient leur premier scientifique non seulement dans l'espace mais sur la Lune : le géologue Harrison Schmitt (photo) effectue un séjour de trois journées entières dans la valée Taurus Littrow[4]. L'année suivante, les Américains envoient un médecin et deux physiciens à bord de leur première station spatiale : Skylab. À partir de 1975, les Soviétiques poursuivent l'envoi de scientifiques à bord des stations Saliout puis Mir. Mais le véritable départ des scientifiques dans l'espace est inauguré au milieu des années 1980 avec la navette spatiale américaine, qui peut emporter jusqu'à sept membres d'équipage, dont seulement deux sont chargés du pilotage, les autres étant des spécialistes de mission, dont le rôle requiert des compétences spécifiquement techniques et/ou scientifiques. La première sélection d'astronautes de la navette, en 1978, comprend, à côté de quinze pilotes, vingt spécialistes de missions (militaires ou civils).
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+ Les différences nationales dans les critères de recrutement tendent aujourd'hui à s'effacer car les missions se déroulent de manière majoritaire dans le cadre de programmes internationaux. Le recrutement est réalisé par les agences spatiales qui sont généralement très exigeantes dans leur sélection car elles n'ont pas droit à l'erreur et la formation d'un astronaute est très coûteuse. Il faut aujourd'hui plusieurs années de formation[5] avant qu'un candidat astronaute soit opérationnel[N 1]. L'astronaute va effectuer quelques missions au cours d'une carrière qui peut durer plus de 20 ans. La défaillance d'un astronaute en cours de mission peut théoriquement coûter plusieurs centaines de millions d'euros. Un astronaute doit être à la fois très polyvalent, avoir un niveau de formation supérieur, être physiquement en bonne forme, maitriser plusieurs langues, être stable et ouvert sur le plan psychologique, accepter des déplacements très longs et fréquents.
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+ Les connaissances techniques et scientifiques constituent aujourd'hui le premier critère de recrutement car les tâches auxquelles sont confrontés les astronautes sont de plus en plus complexes et nécessitent une bonne culture générale technique et souvent scientifique. Il doit intervenir sur de nombreux systèmes et, pour la Station spatiale internationale, consacre une grande partie de son temps de travail à des expériences scientifiques. La maitrise des ordinateurs est un plus. Ces connaissances ne doivent pas être seulement théoriques mais doivent avoir été mises en pratique dans un cadre professionnel antérieur à la candidature. Les ingénieurs en vol et les pilotes d'essai sont toujours des profils très recherchés même si ce dernier métier a perdu l'exclusivité qu'il détenait au début de la conquête spatiale aux États-Unis[N 2]. La connaissance de plusieurs langues est requise. L'anglais et le russe doivent être maitrisés pour toutes les missions à bord de la station spatiale internationale. Les critères de recrutement des astronautes chinois, qui accomplissent des missions dans un contexte purement national, sont différents.
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+ Les missions spatiales nécessitent une bonne condition physique car elles sont de longue durée (généralement six mois dans la station spatiale internationale). Durant le séjour dans l'espace le corps est soumis à des moments de stress ou peut être sollicité fortement. Une sortie extravéhiculaire nécessite un effort physique intense[N 3]. Lors du lancement ou au moment du retour sur Terre, l'équipage peut être soumis à des accélérations très violentes pouvant monter à plus de 10 g lorsque le vol ne se déroule pas de manière nominale : lancement avorté ou retour sur Terre selon un profil balistique. Jusqu'il y a quelques années il fallait être ni trop petit ni trop grand pour s'installer dans la cabine relativement exiguë des vaisseaux spatiaux. Ainsi en 2002 une nouvelle version du vaisseau Soyouz a été mise en service pour permettre d'embarquer les astronautes de la NASA (la navette spatiale américaine imposait moins de contraintes et les Américains comprenaient un grand nombre de femmes) : la taille minimale passe de 1,64 à 1,50 mètre, la taille maximale de 1,84 à 1,9 mètre tandis que la masse autorisée est désormais comprise entre 50 et 95 kg (auparavant 56 et 85 kg).
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+ Les critères psychologiques sont également très importants car les astronautes doivent pouvoir vivre et travailler ensemble dans un espace très confiné tout en étant soumis potentiellement à des moments de stress intenses qui nécessitent de conserver toute sa lucidité. Les séjours dans la station spatiale internationale durent normalement six mois au cours desquels un équipage de 6 personnes doit cohabiter dans l'équivalent d'un quatre/cinq pièces. Un équipage de trois personnes du vaisseau Soyouz doit séjourner plusieurs jours dans un espace vital d'une dizaine de mètres cubes. Le caractère multi-culturel des équipages des missions de la station spatiale contribue à multiplier les incompréhensions et donc à accroitre les tensions. Malgré une sélection sévère prenant en compte le profil psychologique des candidats, plusieurs missions ont été gravement affectées par les tensions au sein de l'équipage (comme plusieurs missions du programme Shuttle-Mir) ou entre l'équipage et le contrôle au sol (par exemple Apollo 7).
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+
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+ Pour pouvoir effectuer son travail durant les missions longues, un astronaute doit être parfaitement équilibré, d'humeur égale en temps de crise, ouvert aux autres. Il doit pouvoir rapidement s'adapter à des situations changeantes et avoir une grande maturité de jugement. Dans le cadre des missions actuelles, il doit accepter de séjourner loin de son domicile et de son entourage durant de longues périodes que ce soit en période d'entraînement ou dans le cadre des missions. Enfin les astronautes jouent souvent un rôle de porte-parole qui nécessite qu'ils soient à l'aise en public.
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+ Un astronaute passe la majeure partie de sa vie professionnelle à se former en vue de sa mission. Il lui est dispensé un enseignement générique et, une fois qu'il a été affecté à une mission, un entraînement spécifique à celle-ci.
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+ Le futur astronaute doit d'abord maitriser les connaissances de base dans des domaines qui touchent à l'astronautique : aérodynamique, technique du vol spatial, électrotechnique, propulsion, mécanique spatiale, matériaux et structures.
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+ La formation peut également porter sur des disciplines scientifiques souvent mises en œuvre au cours des missions telles que la recherche en impesanteur dans les domaines de la biologie, la physiologie et la science des matériaux, l'observation de la Terre, l'astronomie... Les pilotes qui doivent utiliser leur connaissance dans le cadre du vol spatial continuent à s'entraîner au pilotage : la NASA dispose d'une flotte d'avions à réaction à l'usage exclusif de ses astronautes. Les candidats apprennent les caractéristiques détaillées des systèmes qui composent les vaisseaux qu'ils devront probablement utiliser ou la station spatiale. Cela comprend le système de guidage et de navigation, le contrôle thermique, la génération électrique, le système de support de vie, les systèmes robotiques ainsi que les systèmes associés à l'activité extravéhiculaire et aux charges utiles. Après cette formation théorique, vient une formation pratique qui est généralement effectuée sur des maquettes. Le cycle de formation sur un engin aussi complexe que la station spatiale internationale dure une année entière.
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+
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+ Les astronautes sont également entraînés physiquement. Ils doivent maitriser les techniques de plongée sous-marine qui leur seront nécessaires pour les entraînements en piscine destinées à répéter les tâches à exécuter notamment lors des sorties extravéhiculaires. Les stages de survie en pleine nature (désert, montagne, marais) doivent leur donner les compétences nécessaires pour survivre si leur vaisseau atterrit en dehors du périmètre prévu. Ils s'habituent aux accélérations importantes dans des centrifugeuses et effectuent de courts vols en apesanteur à bord d'avions effectuant des vols paraboliques.
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30
+ Une fois l'astronaute affecté à une mission, il doit apprendre tout ce qui lui est nécessaire pour réaliser les tâches qui lui seront affectées. Tous les membres de l'équipage et leurs doublures suivent ensemble cette formation : ils doivent apprendre à se connaitre et à travailler ensemble tout à la fois pour atteindre l'efficacité maximale et cohabiter en harmonie. Cette phase de l'entraînement dure dix-huit mois pour les missions à destination de la station spatiale internationale.
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+ Le nombre de personnes ayant effectué un vol dans l'espace est très limité puisque, en juillet 2015, on comptait 543 personnes ayant participé à une mission spatiale (plus 3 ayant fait un vol extra-atmosphérique)[6] dont 12 ont marché sur Lune entre 1969 et 1972[7].
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+ En date de fin juin 2012, le nombre de participants est 525 personnes[8] dont 56 femmes (45 Américaines)[9]. À cette date, si on écarte les Soviétiques/Russes et les Américains, les ressortissants de 35 nations ont volé à bord soit de la navette spatiale américaine, soit de la station spatiale internationale, soit de la station spatiale Mir soit d'un vaisseau Soyouz. Les plus nombreux sont les Allemands et les Français (10 ressortissants de chacun de ces pays), suivis par les Canadiens et les Japonais (9 ressortissants de chacun de ces pays)[10]. Fin 2011, le corps des astronautes actifs comptait 182 personnes dont une centaine d'Américains et une quarantaine de Russes[11]. Le programme Shenzhou chinois à, en date de mars 2017, envoyé 11 chinois dans l'espace depuis 2003.
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+ Lorsqu'ils sont en mission dans l'espace les astronautes partagent leur temps entre les travaux de maintenance de leur lieu de séjour, les expériences scientifiques, l'entretien physique (pour les séjours de longue durée) et, lorsqu'ils sont à bord de vaisseaux en déplacement, la préparation et l’exécution des manœuvres. Les journées sont très chargées pour compenser le coût des missions : la semaine de travail d'un membre d'équipage de la station spatiale internationale dure 55 heures et seul le dimanche est libre. Les sorties extra-véhiculaires dans l'espace, dangereuses et nécessitant un long temps de préparation, sont rares (dans la station spatiale internationale il n'y a eu que cinq sorties en 2012) et ne sont effectuées que pour réaliser des travaux d'assemblage ou de réparation. Seuls les astronautes ayant suivi un long entraînement sur Terre sont autorisés à effectuer une sortie qui se fait par paire pour qu'un des deux équipiers puisse porter secours à l'autre en cas de défaillance du matériel.
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+ Le corps des astronautes subit de nombreux effets au cours de leur séjour. Au début, les astronautes sont souvent sujets au mal de l'espace, qui est assimilable au mal des transports, mais celui-ci disparaît au bout de quelques jours. Durant les séjours longs à bord des stations spatiales (ceux-ci durent généralement six mois, le corps en impesanteur subit à la fois une atrophie musculaire et une décalcification des os. Il n'existe aucune remède à ces problèmes qui ne peuvent être atténués que par la pratique intensive d'exercices sur des tapis roulants et des cycloergomètres (au minimum deux heures par jour).
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+ L'équipage consomme à bord des vaisseaux et des stations spatiales des aliments lyophilisés agrémentés de quelques légumes ou fruits lorsque le ravitaillement est récent. Même dans la station spatiale internationale qui dispose d'un volume d'espace sans précédent et bénéficie des mises au point effectuées dans les engins qui l'ont précédée (Skylab, Saliout, Mir), les toilettes sont rudimentaires et l'eau contingentée. Les loisirs sont souvent occupés à observer la Terre à travers les hublots ou coupole. Lorsqu'il doit dormir, l'astronaute se glisse généralement dans un sac de couchage qui est fixé sur une cloison pour éviter toute dérive dans le sommeil. Le brassage de l'air par des ventilateurs empêche l'accumulation de gaz carbonique devant la tête du dormeur qui lui serait fatale.
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+ Les premiers vols spatiaux ont eu lieu durant la guerre froide opposant l'Union soviétique (devenue la Russie) et les États-Unis. Les Soviétiques, premiers à envoyer des hommes dans l'espace, désignèrent tout d'abord leurs voyageurs comme des cosmonautes, mais dans le contexte de la guerre froide, les États-Unis lorsqu'ils envoyèrent leur premier homme dans l'espace quelques années plus tard, préférèrent le nommer différemment. Ce conflit larvé a eu des répercussions indirectes en imposant le recours à des appellations différentes pour désigner la même activité : « astronaute » américain contre « cosmonaute » soviétique (en cyrillique : космонавт). Par effet d'entraînement, des termes différents ont été utilisés par les journalistes pour distinguer les astronautes des principales nations spatiales sans grand souci de cohérence puisque les ressortissants de plusieurs dizaines de nations ont volé sans appellation bien précise avec un tel système de désignation et que d'autres ont été successivement cosmonaute et astronaute.
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+ À ce propos, en 2008 le linguiste Frédéric Allinne posait la question : « Comment appellera-t-on en français un astronaute suédois ? Ou un cosmonaute rwandais ? Nul ne sait. [...] Certains ont propagé l'idée qu'il faudrait employer des termes différents selon la nationalité de l'homme de l'espace : astronaute pour un citoyen des États-Unis, cosmonaute pour un Russe, spationaute pour un Européen et taïkonaute pour un Chinois. Ce serait le seul exemple dans toute la langue française d'un nom de métier adapté à la nationalité du professionnel ! Un danseur, un cuisinier ou un architecte ne changent pas de nom selon leur pays d'origine. Pas davantage dans le sport - haut lieu du chauvinisme, pourtant. En français journalistique, un patineur et un nageur restent un patineur et un nageur quelle que soit leur nationalité.
45
+ [...] Les professionnels francophones de l'information et leur public sont donc invités à renoncer à cette idée reçue absurde selon laquelle il faudrait employer des mots différents pour qualifier les cosmonautes ou astronautes des différents pays du monde. Cette lubie est d'autant plus sidérante que la navigation spatiale ne connaît ni frontières ni contours territoriaux d'aucune sorte. »[12].
46
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47
+ C'est le terme le plus ancien en français (1927) et systématiquement utilisé jusqu'à l'apparition du terme concurrent cosmonaute en 1961. Le nom astronaute associe les mots grecs ástron (ἄστρον) qui signifie « étoile » et nautes (ναύτης) voulant dire « navigateur ». Le mot peut aussi avoir été inspiré par « aeronaut », un ancien terme pour un voyageur de l'air, utilisé dès 1784 par les aéronautes. L'écrivain américain Neil R. Jones, dans sa nouvelle The Death's Head Meteor publiée dans Wonder Stories en 1930, utilise le terme astronaute avec le sens qu'on lui donne aujourd'hui[13].
48
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49
+ Le terme astronaute a été en fait inventé quelques années plus tôt par J.-H. Rosny aîné. L'adjectif « astronautique » est déjà utilisé dans le roman Les Navigateurs de l'infini publié en 1925. André Hirsch raconte dans une interview le déroulement de la première réunion du Comité pour la promotion des voyages dans l’espace : « En 1927, à la première réunion du comité, nous avions la chance d'avoir parmi nous le président de l'Académie Goncourt qui s'appelait J.-H. Rosny aîné. Robert Esnault-Pelterie avait proposé pour cette science nouvelle, qu'il fallait bien tout de même baptiser, le nom de « sidération » par parallèle avec l'aviation. Mais nous avons trouvé le titre un peu ridicule et, après avoir proposé le mot « cosmonautique », J.-H. Rosny aîné a proposé le mot « astronautique » qui a été adopté à l'unanimité et qui, on peut le dire, a fait le tour du monde. Dans le monde entier, aujourd'hui, cette recherche, cette science nouvelle, s'appelle l'astronautique. »[14]
50
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51
+ En anglais, la NASA choisit d'utiliser ce mot astronaute pour la première fois en décembre 1958 alors qu'il recrute les premiers candidats au voyage dans l'espace. La NASA l'applique à tout membre d'équipage à bord d'un véhicule spatial de la NASA à destination de l'orbite terrestre ou au-delà. L'agence utilise également ce terme pour les personnes sélectionnées pour rejoindre son corps d'astronautes[15]. L'Agence spatiale européenne utilise également ce terme pour les membres de son corps d'astronautes[16].
52
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53
+ Le mot désignait anciennement un astronaute employé par l'Agence spatiale fédérale russe. Dans ce sens, il fut utilisé pour la première fois en français en 1961 pour la mission de Youri Gagarine[17]. C'est un terme anglicisé provenant du russe kosmonavt (космонавт), issu des mots grecs kosmos (κόσμος) qui signifie « univers » et nautes (ναύτης), signifiant « navigateur ». dans l'espace dans le contexte d'un programme spatial russe. Les dictionnaires usuels et spécialisés associent souvent ce concept à l'ancien régime soviétique, compte tenu du fait que le premier cosmonaute a pris part à une mission spatiale effectuée à cette époque. Le terme cosmonaute peut également désigner, dans un contexte plus large, toute personne qui voyage à bord d'un vaisseau spatial, quel que soit le pays responsable de la mission impliquée.
54
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+ Les mots cosmonaute et astronaute sont synonymes dans toutes les langues, et leur utilisation est souvent influencée par des raisons politiques. Le 14 mars 1995 lors de la mission Soyouz TM-21, l'astronaute Norman Thagard est devenu le premier Américain à aller dans l'espace à bord d'un lanceur russe, devenant ainsi le premier « cosmonaute américain ».
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57
+ Il s'agit d'un mot issu du latin spatium — signifiant « espace » — et du grec nautes pour « navigateur »[18]. Le terme est utilisé dans le cadre du programme Hermès proposé par le Centre national d'études spatiales et par la Cité de l’espace qui en fera usage dans le cadre de ses activités de « tourisme spatial » à Toulouse. Contrairement à une idée répandue ce terme ne désigne pas de manière spécifique un astronaute français. Il n'est pas utilisé par l'agence spatiale française[19],[20],[21].
58
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59
+ Ce terme est une francisation du chinois 太空人 (tàikōngrén) qui signifie littéralement « personne / navigateur de l'espace » (de tàikōng, « espace » ou « cosmos », et rén, « personne » et du grec nautes (ναύτης), signifiant « navigateur »). C'est le nom parfois employé dans les médias pour désigner spécifiquement les voyageurs spatiaux chinois. Quant aux professionnels sinophones du secteur spatial, ils désignent leurs astronautes par le terme 宇航员 (yǔhángyuán), signifiant littéralement « navigateur de l’univers » (de yǔ, « univers », háng, « naviguer », et yuán, « membre »)[22]. Tout cela concourt à ne pas préconiser l'emploi du néologisme « taïkonaute ».
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+ Astronaute indien travaillant pour un programme spatial indien, du sanskrit व्योम, vyoma (« ciel »).
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+ Au même titre que le terme « taïkonaute », l'usage de ce néologisme est critiqué par certains linguistes, qui font valoir « l'absurdité de prétendre imposer à la langue française la surcharge inouïe de désigner une même activité professionnelle par un nom différent selon la nationalité de qui exerce la profession ou pratique l'activité »[23] (lire ci-avant le chapitre Terminologie).
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+ République du Costa Rica
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+
3
+ República de Costa Rica
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+
5
+ 9° 56′ N, 84° 05′ O
6
+
7
+ modifier
8
+
9
+ Le Costa Rica (/ˈkos.ta ˈri.ka/[7] ; litt. « Côte riche »), en forme longue la république du Costa Rica, en espagnol República de Costa Rica, est une république constitutionnelle unitaire d'Amérique centrale ayant un régime présidentiel.
10
+
11
+ La majeure partie de son territoire est situé sur l'isthme centraméricain, encadré par la mer des Caraïbes à l'est-nord-est et l'océan Pacifique au sud-ouest, bordé au nord-nord-ouest par le Nicaragua et au sud-est par le Panama. Il comprend également l'île Cocos, située dans l'océan Pacifique, à plus de 500 kilomètres des côtes du pays. Il a pour capitale San José qui comptait environ 334 000 habitants en 2015. La langue officielle est l'espagnol et la monnaie le colón. Sa devise est « ¡Vivan siempre el trabajo y la paz! » (« Que vivent pour toujours le travail et la paix ! ») et son drapeau est constitué de cinq bandes horizontales respectivement bleue, blanche, rouge, blanche et bleue. Son hymne est Noble patria, tu hermosa bandera.
12
+
13
+ Le Costa Rica est souvent surnommé « la Suisse de l’Amérique centrale[8] ».
14
+
15
+ Le territoire costaricien est occupé par les Amérindiens dès la Préhistoire avant d'être « découvert » par Christophe Colomb en 1502. Colonisé par les Espagnols du XVIe siècle au XIXe siècle, le Costa Rica acquiert son indépendance en 1821. Depuis le 1er décembre 1948, le Costa Rica est un pays neutre et est devenu la première nation du monde à avoir constitutionnellement supprimé son armée. Dès lors, le pays se distingue en Amérique centrale par son modèle de développement donnant la priorité à l'éducation, à la santé et à la protection de l'environnement. Il est depuis 2009 classé à la première place mondiale du Happy Planet Index et était en 2012 à la cinquième place de l'indice de performance environnementale grâce à sa politique active de développement des énergies renouvelables (essentiellement hydraulique, mais aussi éolienne et géothermique, qui produisent depuis 2015 la quasi-totalité de son électricité[9]) et de protection de ses ressources naturelles (reforestations, moratoire interdisant l'exploitation pétrolière pendant trois ans en 2011). C'est également le premier pays d'Amérique centrale à avoir légalisé le mariage homosexuel.
16
+
17
+ En 2010, selon l'indice d'inégalité des genres, le Costa Rica est le pays le plus égalitaire d'Amérique latine. Le PNUD a mis en évidence la même année que le Costa Rica est l'un des quelques pays à avoir atteint un développement humain beaucoup plus élevé que les autres pays de développement économique similaire. Pour l'année 2013, son indice de développement humain était au septième rang des pays latino-américains et au deuxième rang en Amérique centrale.
18
+
19
+ En juin 2017, le Costa Rica était peuplé de 4 947 490 habitants[3] et constituait ainsi le 120e pays le plus peuplé du monde et le cinquième des sept pays d'Amérique centrale, devant le Panama et le Belize.
20
+
21
+ Situé sur l'isthme reliant l'Amérique du Sud à l'Amérique du Nord, le Costa Rica est constitué d'une mince bande de terre de 200 km de largeur moyenne, qui sépare la mer des Caraïbes à l'est-nord-est, de l'océan Pacifique au sud-ouest. La frontière nord du pays borde le Nicaragua sur 309 km, et celle du sud-est le Panama sur 330 km. La capitale, San José, se situe au centre du pays[10].
22
+
23
+ Ce pays possède 1 290 km de côtes, dont de vastes plaines qui bordent la mer des Caraïbes, sur presque un tiers du pays, et de plus étroites et plus découpées sur les côtes du Pacifique. Le principal fleuve du Costa Rica est le San Juan (230 km) qui délimite au nord une partie de la frontière avec le Nicaragua[11].
24
+
25
+ Le Costa Rica se prolonge également dans l'océan Pacifique par un petit bout de terre inhabité, l'île Cocos, située à 550 kilomètres au sud-ouest de sa côte occidentale, dans la direction de l'île Isabela (appartenant à la république d'Équateur).
26
+
27
+ Le Costa Rica est organisé topographiquement en quatre grands secteurs : une succession de cordillères (cordillère volcanique de Guanacaste, cordillère volcanique centrale et cordillère de Talamanca qui culmine à 3 820 m au Cerro Chirripó), d'axe nord-ouest sud-est, sépare les plaines lavées de la côte caraïbe de la côte pacifique accidentée.
28
+
29
+ La cordillère volcanique de Guanacaste et la cordillère centrale comptent de nombreux volcans éteints et six volcans actifs[12]. Le Rincón de la Vieja (1 916 m) avec de nombreuses mares de boue sur ses flancs, le Tenorio (1 916 m), le Miravalles (2 208 m), le Turrialba (3 328 m)… Les trois plus visités sont le volcan Poás (2 704 m), dont le cratère principal, occupé par un lac acide, est le plus large du monde (1 320 m de diamètre), l'Irazú (3 432 m) au lac d'acide vert, et l'Arenal (1 633 m), actif depuis 1968, près duquel sont construits de nombreux hôtels et thermes.
30
+
31
+ Dans la plaine élevée centrale (Meseta Central) du secteur de la cordillère, le Costa Rica est densément peuplé avec San José, Alajuela, Cartago et Heredia, quelques-unes des plus grandes villes du pays. Puerto Limón, sur la côte des Caraïbes, est le port le plus important du pays. San José, la capitale, compte 2 millions d'habitants avec sa grande banlieue.
32
+
33
+ La côte Pacifique est la plus ouverte au tourisme balnéaire avec de nombreuses stations prisées par les riches Californiens (Tamarindo, Puntarenas, Quépos) et par les surfeurs en quête de vagues sensationnelles (Ollie's Point et Playa Grande au nord de Tamarindo, Jaco et Playa Hermosa dans la région de Puntarenas).
34
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+ Le climat du Costa Rica est marqué par une saison sèche (décembre à avril) et une saison des pluies (avril à novembre). Le Costa Rica est situé dans la zone intertropicale (entre 8 et 11° de latitude nord). Toutefois, d'un endroit à un autre, les précipitations diffèrent considérablement : les précipitations à San José sont de 1 867 mm par an, alors qu'à Puerto Limón (sur la côte caraïbe), il tombe 3 518 mm de pluie par an. Le pays jouit ainsi d'un climat tropical où quatre zones climatiques sont à distinguer :
36
+
37
+ Le Costa Rica possède une flore et une faune exceptionnelles, puisque 6 % de la biodiversité mondiale s'y trouve (pour un pays qui ne représente que 0,03 % des surfaces émergées). 1,3 % de la faune est endémique du pays. En 2007, l'Institut national de la biodiversité considérait que 160 nouvelles espèces étaient découvertes chaque année au Costa Rica. Plus de 25 % du territoire est occupé par des parcs nationaux (26) et des réserves[14]. Le contexte politique du pays, ainsi que son succès dans le domaine du tourisme, contribuent à préserver cette biodiversité.
38
+
39
+ Les réserves marines du Costa Rica sont le théâtre de braconnages de requins. Le documentaire « Sharkwater » montre l'intensité du trafic d'ailerons de requins. Des négociants taïwanais les achètent illégalement, pillant ainsi un des derniers sanctuaires de requins. Les importants investissements taïwanais au Costa Rica laissent supposer que le gouvernement ne fait pas de la lutte contre cette activité illégale une priorité de l'agenda de préservation de la faune et de la flore.
40
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41
+ Cette diversité exceptionnelle est due à l'emplacement géographique du Costa Rica, entre Amérique du Nord et Amérique du Sud, ce qui est propice aux mouvements d'animaux. Les influences océaniques de l'océan Pacifique et de la mer des Caraïbes, ayant chacun un climat particulier, jouent également un rôle. De manière générale, on peut distinguer trois aires climatiques : la côte caraïbe, humide et semi-marécageuse, la côte pacifique, plus sèche, et la zone centrale, au relief élevé, dont la végétation est sèche. Grâce à l'abondance des précipitations lors de la saison des pluies, le pays est arrosé de milliers de cascades. Celles-ci attirent une faune singulière : grenouilles, colibris ou encore papillons, dont le majestueux Morpho aux ailes bleu électrique.
42
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43
+ Le Costa Rica se classe parmi les 14 nations à avoir placé plus de 23 % de leur territoire sous protection (25,6 % de parc nationaux ou réserves écologiques). Ce pays a presque réussi à stopper la déforestation (75 % du territoire était recouvert de forêt en 1950, 26 % en 1985, remonté à 50 % de nos jours) bien qu'il existe encore parfois des actions de déforestation illégales sévissant de manière épisodique au cours de l'année, au sein même de réserves naturelles protégées[15],[16]. C'est le premier pays au monde à avoir lancé un plan de décarbonisation (zéro émissions de carbone à horizon 2050)[17].
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45
+ Le Costa Rica a défini six régions socio-économiques, ou régions fonctionnelles, déterminées par le décret exécutif n ° 7944 du 26 janvier 1978, en liaison avec la planification économique [19]: le Brunca, le Centre, le Chorotega, le Huetar nord, le Pacifique central, le Huetar atlantique. La constitution en régions des provinces de Heredia et de Cartago a été en discussion.
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+ Les routes du Costa Rica sont en général viables, mais souvent en mauvaise condition en raison de manque de moyens financiers notamment. Les intempéries et le manque de compétences au niveau des infrastructures rendent les routes costariciennes parfois hasardeuses. Somme toute, on s'habitue rapidement à manœuvrer en tenant compte des nids-de-poule, des routes non pavées et des routes se rétrécissant à une seule voie. Les routes principales sont généralement bien entretenues ; les routes secondaires et tertiaires, quant à elles, sont souvent négligées. La signalisation est déficiente en dehors de la capitale San José. À noter qu'un choix important s'offre à vous pour le transport : le taxi, l'autobus, la location de voiture, les transports en groupe (ou shuttles) et les vols intérieurs.
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+ Le Costa Rica dispose d'aéroports, dont quatre sont internationaux. Deux desservent San José : l'aéroport international Juan-Santamaría de San José (le principal, situé à Alajuela) et l'aéroport Tobías-Bolaños de San José (à Heredia). L'aéroport Daniel-Oduber-Quirós de Liberia, près de Liberia dans la province de Guanacaste, au nord-ouest du pays, est fréquenté notamment par des touristes séjournant sur la côte du Costa Rica longeant l'océan Pacifique. L'aéroport de Limón, près de Puerto Limón dans la province de Limón, dessert le littoral de la mer des Caraïbes, mais propose actuellement (fin 2016) relativement peu de vols.
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+ Les premières traces de vie humaine au Costa Rica remontent entre 10000 av. J.-C. et 7000 av. J.-C. avec l'arrivée de groupes de chasseurs-cueilleurs dans la vallée Turrialba. Dans cette zone, des pointes de flèches d'origines différentes ont été découvertes, ce qui peut laisser penser que des groupes d'origines différentes ont convergé vers cette région. L'agriculture apparaît vers 5000 av. J.-C., avec la culture de tubercules. Les premières traces de techniques d'utilisation de la céramique remontent entre 3000 av. J.-C. et 2000 av. J.-C.. La culture du maïs apparaît entre 300 et 500 av. J.-C.
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+ À partir des années 800 jusqu'à l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle se présente une augmentation de la taille et de la complexité de la conception interne des villages, et les différences régionales s'accentuent. La présence de nombreux cimetières, simples et complexes, les œuvres d'infrastructures massives, la diversité de biens domestiques et de luxe, le développement de l'orfèvrerie, l'échange régional et les conflits entre les cacicazgos pour les territoires et les ressources, sont des éléments caractéristiques de cette époque.
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+ Christophe Colomb arrive dans la région au cours de son dernier voyage en 1502. Le Costa Rica est ensuite gouverné pendant près de trois siècles par la Capitainerie générale du Guatemala pour le compte de l'Espagne.
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+ C'est en 1821 que le Costa Rica obtient son indépendance et devient membre de la République fédérale d'Amérique centrale, jusqu'à la dissolution de cette dernière en 1839.
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+ En 1843, le modèle économique devient le modèle agro-exportateur en misant sur deux produits, le café et la banane. Ce modèle implique que de nombreux produits, notamment ceux nécessitant une technologie élaborée, soient importés.
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+ En 1869, l'enseignement devient obligatoire et gratuit. Le ministre de l'Éducation de l'époque lutte alors pour la démocratisation du système. Selon ses idéaux, chacun doit pouvoir lire, écrire et compter. En 1882, la peine de mort est abolie.
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+ Le processus de démocratisation commence à la fin du XIXe siècle. le président Bernardo Soto organise en 1889 les premières élections. Il est battu et doit se retirer sous la pression de la rue. Toutefois, lorsque le président Alfredo González Flores propose en 1917 un système d'impôt progressif, il est renversé par les cafetaleros qui institue la dictature de Federico Tinoco. Celui-ci établit un régime dictatorial, supprime toute liberté de critique à la presse et exerce une répression contre l'opposition. Il augmente les effectifs de l'armée et de la police, qui traque les opposants. Son régime est soutenu financièrement et politiquement (par des activités de lobbying aux États-Unis) par la United Fruit Company, qui, en retour, bénéficie de concessions avantageuses. La corruption s'étend, les milieux d'affaires étant directement liés au frère du président, José Joaquín, qui est une éminence grise du régime. Abandonné par les États-Unis et très impopulaire, il est renversé par des manifestations initiées par mouvements de femmes et d'étudiants.
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+ Le Costa Rica est frappé par la crise économique dans les années 1930. Celle-ci entraine la chute des prix des produits d’exportation, la montée du chômage et la paupérisation des travailleurs agricoles. Des luttes sociales s’ensuivent et le Parti communiste est fondé en 1932. Sous sa pression, le gouvernement prend des mesures : normalisation de la journée de travail, création d’un organe de négociation, fixation d’un salaire minimum, reconnaissance des associations ouvrières, etc. Plus tard, les « ligas campesinas », composées de petits propriétaires réformistes, portent les revendications au niveau politique et obtiennent la baisse des impôts et la création de la Fédération des travailleurs ruraux. Ces mouvements sont rapidement écrasés par la répression[20].
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+ En 1948, le pays est secoué par une guerre civile, déclenchée à cause de la non-reconnaissance par le chef d'État Teodoro Picado Michalski de la victoire électorale d'Otilio Ulate Blanco. La guerre civile fera près de 2 000 morts. Le Parti communiste et tous les syndicats sont interdits, et les avancées sociales antérieures sont annulées.
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+ En 1949, la Seconde République est proclamée à la suite du renversement du président Teodoro Picado par une junte militaire dirigée par les libéraux. L'armée est alors supprimée et des élections libres sont organisées par les libéraux. Le pays devient ainsi l'un des rares États à ne pas avoir d'armée.
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+ Dans les années 1980, le pays traverse une grave crise économique. Avec une dette extérieure de plus de 3 milliards de dollars, il est l’un des pays les plus endettés au monde par habitant. Le chômage touche environ 10 % de la population active, et le produit national brut enregistre en 1982 une nouvelle baisse de près de 5 %[21]. C'est en 2020 le premier pays d'Amérique centrale à légaliser le mariage homosexuel[22],[23].
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+ Depuis 2013, le Costa Rica est membre observateur de l'Organisation internationale de la francophonie.
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+ Le Costa Rica est membre du Système d'intégration centre-américain, qu'il a présidé en 2013.
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+ En avril 2015, l'OCDE a débuté le processus d'intégration du Costa Rica en tant qu'État membre.
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+ Le Costa Rica est partagé en sept provinces, divisées elles-mêmes en 81 cantons, eux-mêmes divisés en 470 districts :
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+ L'économie du Costa Rica est dépendante du tourisme (deux millions de visiteurs par an), de l'agriculture et de son industrie de techniques de pointe, en particulier pour ses exportations.
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+ La situation géographique du Costa Rica dans l'isthme centre-américain lui facilite l'accès au marché nord-américain, puisque se trouvant sur le même fuseau horaire que Dallas et Chicago aux États-Unis. Il possède un accès maritime direct à l'Europe et à l'Asie.
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+ Actuellement, les revenus du pays proviennent essentiellement des exportations de produits agricoles traditionnels, tels que la banane, le café, le sucre, le cacao et l'ananas.
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+ Le Costa Rica produit un café de haute qualité qui est essentiellement exporté vers les États-Unis. Il fait partie des quinze plus grands producteurs mondiaux de café, grâce à une récolte de café en hausse d'environ 10 % entre 2011 et 2016, ce qui en fait le troisième cultivateur de café d'Amérique centrale derrière le Honduras et le Nicaragua.
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+ Cependant, les revenus proviennent également de produits non traditionnels tels que les fleurs, ou encore les mini végétaux. Le secteur des services s'est fortement développé durant ces dernières années, ce qui a permis de créer 10 000 emplois.
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+ Le tourisme est le secteur doté de la meilleure croissance, et depuis le début des années 2000 il rapporte plus de devises que n'importe lequel des principaux produits agricoles d'exportations. Grâce aux hauts niveaux d'éducation de ses habitants et à des politiques adéquates pour attirer les entreprises, le pays a commencé au milieu des années 1990 à produire des matériaux et des produits technologiques et de micro technologie. Ainsi, depuis 1997 et avec l'entrée de l'entreprise Intel, le pays a fortement accru ses revenus. Le Costa Rica est le pays préféré de beaucoup de multinationales pour installer leurs entreprises de services, parmi lesquels Procter & Gamble, Coca-Cola, Intel, Hewlett-Packard, Concentrix (Synnex), Sykes, Sony, DHL, Amazon, GlaxoSmithKline, Emerson Electric, Pfizer, AstraZeneca, Western Union, Baxter, IBM, Oracle, Walmart, Cargill, Bacardi et Dole Food Company.
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+ En 2006, l'usine de fabrication de microprocesseur Intel fut responsable de 20 % du total des exportations et représente 4,9 % du PIB du pays. L'économie a cru de 8,8 % en 2006, de 6,8 % en 2007, et de 3 % en 2008. Au premier semestre de 2009, le PIB par glissement annuel est de 3,5 %. Le taux d'inflation costaricien est le sixième plus élevé de la région.
94
+
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+ La pauvreté est estimée à 21 % (16 % de pauvreté relative et 5 % de pauvreté extrême). L'immigration des Nicaraguayens (entre 300 000 et 500 000 d'après The World Factbook) a participé à la détérioration du système de santé social costaricien.
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+
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+ L'économie émerge de la récession en 1997 et montre depuis une croissance supérieure à 4,3 % dans les années 2000. Elle reste néanmoins fragile, avec une dette publique de 50 % du PIB, et surtout ne profite pas à tous avec un chômage en progression et surtout 21 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté[24].
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+ Le tourisme est la principale source de revenu. Sous l'impulsion du président de la République (Óscar Arias Sánchez), qui a déclaré « la paix à la nature », le Costa Rica est devenu pionnier de l'écotourisme.
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101
+ L'écotourisme est extrêmement populaire auprès des touristes étrangers visitant les grands parcs nationaux et zones protégées qui existent à travers le pays. Le Costa Rica a été un pionnier de l'écotourisme et est reconnu comme l'une des seules destinations internationales à proposer l'écotourisme. Dans le classement de l'indice de compétitivité dans le tourisme en 2011, le Costa Rica est à la 44e place, soit le deuxième pays parmi les pays d'Amérique latine après le Mexique. Les avantages concurrentiels pour développer des projets touristiques sont dans le domaine des ressources humaines, culturelles et naturelles, dans laquelle le Costa Rica est classé 33e au monde et se classe à la sixième place en Amérique latine. Le rapport TTCI 2011 note également que les principales faiblesses du secteur du tourisme du Costa Rica sont : son petit nombre de sites culturels (classé 104), le temps requis pour ouvrir une entreprise ou un commerce (classé 125), l'état de l'infrastructure du transport terrestre (classé 111) et la mauvaise qualité des infrastructures portuaires (classé 132).
102
+
103
+ La majorité des visiteurs étrangers proviennent des États-Unis (39 %), du Canada (7 %) et des pays de l'Union européenne (16 %), ce qui permet de percevoir environ 1 000 $ en moyenne par touriste. En 2005, le tourisme a contribué à hauteur de 8,1 % du PIB et représente 13,3 % des emplois directs et indirects. Depuis le début des années 2000, le tourisme génère plus de revenus que l'ensemble des exportations de banane et de café.
104
+
105
+ Le Costa Rica est inscrit en 2009 sur la liste des paradis fiscaux émise par l'OCDE[25].
106
+
107
+ Le Costa Rica compte actuellement 8 000 hectares consacrés à la culture sans produits chimiques[précision nécessaire] et plus de 3 000 produits certifiés, tant dans le commerce national que dans le commerce international.
108
+
109
+ La production agricole comprend la floriculture, avec notamment la production de fougères (exportée mondialement), de roses, de fleurs tropicales, de feuillages. Elle comprend également des fruits tropicaux dont la banane et l'ananas, les agrumes, le tabac, le sucre de canne, l'huile de palme, le riz, le cacao, le café.
110
+
111
+ Les principales zones de plantation de produits biologiques se situent en Talamanca, Zarcero, et Carthage entre autres. On produit des fruits, des racines tropicales, des légumes et des produits d'origine animale. Ces produits sont exportés en Europe, aux États-Unis, au Canada, en Australie et au Japon ; et, dans quelques pays d'Amérique latine : la banane, l'ananas, le café, le jus d'orange et le cacao.
112
+
113
+ Selon les données de PROCOMER en 2009, plus de 36 000 tonnes de produits ont été exportées pour une valeur de 26 millions de dollars.
114
+
115
+ Le Costa Rica est considéré par plusieurs sources comme étant le pays utilisant le plus de pesticides par hectare. L’utilisation actuelle est estimée à 18,2 kg par hectare[26]. Les États-Unis en utilisent approximativement 2,5 kg par hectare.
116
+
117
+ Un Costaricien sur sept travaille dans le secteur agricole. Les exportations de produits agricoles représentent 8 % du PIB du pays. L'agriculture familiale est cependant en recul, en raison de l'exode rural et de la tertiarisation de l'économie, qui pousse les jeunes à chercher du travail en ville, ce qui complique la reprise des exploitations agricoles familiales[27].
118
+
119
+ Le documentaire « Hold Up » sur la banane diffusé en France en 2016 (France 5) est consacré à la production de bananes au Costa Rica par la société Del Monte Foods, et y démontre l'usage de produits chimiques interdits en Europe, une situation sociale et sanitaire des employés absolument désastreuse : travail 6 jours sur 7, 12 h par jour, pour 250 $ par mois, aucune prise en charge de l'exposition permanente aux produits phytosanitaires. Dans ces conditions, chaque coupeur de bananes est amené à récolter 200 à 300 régimes de bananes par jour, soit environ 6 000 tonnes par an. La corruption est également pointée du doigt : sanctions et violences contre le syndicalisme, députés actionnaires qui protègent la production de toute intervention législative. Cette réalité est symptomatique de la « banane dollar » : la banane produite en Amérique latine à très faible coût pour être vendue au plus bas prix en Europe et aux États-Unis, tout en générant d'énormes profits.
120
+
121
+ En 2014, le Costa Rica est le premier exportateur d'Amérique latine dans le secteur des industries de techniques de pointe, avec plus de 5,9 milliards de dollars d'exportations en 2013, soit 40 % des exportations industrielles du pays. Depuis l'installation en 1997 d'usines Intel dans le canton de Belén, de nombreuses multinationales étrangères se sont implantées dans le pays[28].
122
+
123
+ Au dernier recensement de la population de 2014, le Costa Rica comptait 4,9 millions d'habitants[29].
124
+
125
+ La population résulte d'un mélange entre les indigènes qui ont habité le pays, les Espagnols, les Juifs convertis et les descendants d'Africains réduits en esclavage qui sont arrivés durant la période de colonisation. D'après les données récoltées par le recensement de 2011, réalisé par l'Institut national des statistiques et recensement, la population s'identifie à 83,63 % comme Blancs, 6,72 % comme Métis, 2,42 % comme Amérindiens, 1,05 % comme Africains, 0,21 % comme Chinois et 5,95 % autres ou non spécifiés.
126
+
127
+ De plus, il y a eu une influence dans une moindre mesure d'immigrants italiens, jamaïcains et chinois arrivés sur le territoire pour la construction du chemin de fer de l'Atlantique. De la même manière, il y a eu une petite immigration de juifs ashkénazes originaires de Pologne après la Seconde Guerre mondiale.
128
+
129
+ Les groupes migratoires proviennent du Nicaragua, arrivés en 1927. Le pic le plus important a été constaté entre 1995 et 2000 du fait des conflits politiques, sociaux et économiques du Nicaragua.
130
+
131
+ Le Costa Rica est un pays d'immigration très diverse : européenne, asiatique et d'autres pays d'Amérique latine, et ce depuis plusieurs décennies. De ce fait, cela entraîne une grande diversité culturelle et religieuse.
132
+
133
+ La religion officielle du pays est le catholicisme, pratiqué par 76,3 % de la population. Le reste de la population est composée de chrétiens évangéliques (13,7 %), Témoins de Jéhovah (1,3 %), divers protestants (0,7 %) ainsi que d'autres cultes parmi lesquels des réminiscences indigènes (4,8 %)[31].
134
+
135
+ Bien que la religion catholique soit majoritaire, seulement 46 % des Costariciens sont catholiques pratiquants, un chiffre similaire à celui des pays développés, selon la dernière enquête de l'université du Costa Rica réalisée en 2012. C'est l'un des pourcentages les plus faibles d'Amérique latine.
136
+
137
+ La langue officielle du Costa Rica est l'espagnol qui est la langue maternelle de 90 % de la population. Environ 15 % de la population à des connaissances de l'anglais, ou sont locuteurs en seconde langue, surtout chez les plus jeunes. La région de Limon qui comprend toute la côte est à un petit groupe d'anglophones natifs. L'utilisation de l'anglais est en constante progression, vu que c'est la langue prépondérante pour le tourisme, ou pour migrer vers l'Amérique du Nord (Canada, et surtout États-Unis). [réf. nécessaire]
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139
+ Le Costa Rica a pour codes :
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+
141
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/1339.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,141 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ République du Costa Rica
2
+
3
+ República de Costa Rica
4
+
5
+ 9° 56′ N, 84° 05′ O
6
+
7
+ modifier
8
+
9
+ Le Costa Rica (/ˈkos.ta ˈri.ka/[7] ; litt. « Côte riche »), en forme longue la république du Costa Rica, en espagnol República de Costa Rica, est une république constitutionnelle unitaire d'Amérique centrale ayant un régime présidentiel.
10
+
11
+ La majeure partie de son territoire est situé sur l'isthme centraméricain, encadré par la mer des Caraïbes à l'est-nord-est et l'océan Pacifique au sud-ouest, bordé au nord-nord-ouest par le Nicaragua et au sud-est par le Panama. Il comprend également l'île Cocos, située dans l'océan Pacifique, à plus de 500 kilomètres des côtes du pays. Il a pour capitale San José qui comptait environ 334 000 habitants en 2015. La langue officielle est l'espagnol et la monnaie le colón. Sa devise est « ¡Vivan siempre el trabajo y la paz! » (« Que vivent pour toujours le travail et la paix ! ») et son drapeau est constitué de cinq bandes horizontales respectivement bleue, blanche, rouge, blanche et bleue. Son hymne est Noble patria, tu hermosa bandera.
12
+
13
+ Le Costa Rica est souvent surnommé « la Suisse de l’Amérique centrale[8] ».
14
+
15
+ Le territoire costaricien est occupé par les Amérindiens dès la Préhistoire avant d'être « découvert » par Christophe Colomb en 1502. Colonisé par les Espagnols du XVIe siècle au XIXe siècle, le Costa Rica acquiert son indépendance en 1821. Depuis le 1er décembre 1948, le Costa Rica est un pays neutre et est devenu la première nation du monde à avoir constitutionnellement supprimé son armée. Dès lors, le pays se distingue en Amérique centrale par son modèle de développement donnant la priorité à l'éducation, à la santé et à la protection de l'environnement. Il est depuis 2009 classé à la première place mondiale du Happy Planet Index et était en 2012 à la cinquième place de l'indice de performance environnementale grâce à sa politique active de développement des énergies renouvelables (essentiellement hydraulique, mais aussi éolienne et géothermique, qui produisent depuis 2015 la quasi-totalité de son électricité[9]) et de protection de ses ressources naturelles (reforestations, moratoire interdisant l'exploitation pétrolière pendant trois ans en 2011). C'est également le premier pays d'Amérique centrale à avoir légalisé le mariage homosexuel.
16
+
17
+ En 2010, selon l'indice d'inégalité des genres, le Costa Rica est le pays le plus égalitaire d'Amérique latine. Le PNUD a mis en évidence la même année que le Costa Rica est l'un des quelques pays à avoir atteint un développement humain beaucoup plus élevé que les autres pays de développement économique similaire. Pour l'année 2013, son indice de développement humain était au septième rang des pays latino-américains et au deuxième rang en Amérique centrale.
18
+
19
+ En juin 2017, le Costa Rica était peuplé de 4 947 490 habitants[3] et constituait ainsi le 120e pays le plus peuplé du monde et le cinquième des sept pays d'Amérique centrale, devant le Panama et le Belize.
20
+
21
+ Situé sur l'isthme reliant l'Amérique du Sud à l'Amérique du Nord, le Costa Rica est constitué d'une mince bande de terre de 200 km de largeur moyenne, qui sépare la mer des Caraïbes à l'est-nord-est, de l'océan Pacifique au sud-ouest. La frontière nord du pays borde le Nicaragua sur 309 km, et celle du sud-est le Panama sur 330 km. La capitale, San José, se situe au centre du pays[10].
22
+
23
+ Ce pays possède 1 290 km de côtes, dont de vastes plaines qui bordent la mer des Caraïbes, sur presque un tiers du pays, et de plus étroites et plus découpées sur les côtes du Pacifique. Le principal fleuve du Costa Rica est le San Juan (230 km) qui délimite au nord une partie de la frontière avec le Nicaragua[11].
24
+
25
+ Le Costa Rica se prolonge également dans l'océan Pacifique par un petit bout de terre inhabité, l'île Cocos, située à 550 kilomètres au sud-ouest de sa côte occidentale, dans la direction de l'île Isabela (appartenant à la république d'Équateur).
26
+
27
+ Le Costa Rica est organisé topographiquement en quatre grands secteurs : une succession de cordillères (cordillère volcanique de Guanacaste, cordillère volcanique centrale et cordillère de Talamanca qui culmine à 3 820 m au Cerro Chirripó), d'axe nord-ouest sud-est, sépare les plaines lavées de la côte caraïbe de la côte pacifique accidentée.
28
+
29
+ La cordillère volcanique de Guanacaste et la cordillère centrale comptent de nombreux volcans éteints et six volcans actifs[12]. Le Rincón de la Vieja (1 916 m) avec de nombreuses mares de boue sur ses flancs, le Tenorio (1 916 m), le Miravalles (2 208 m), le Turrialba (3 328 m)… Les trois plus visités sont le volcan Poás (2 704 m), dont le cratère principal, occupé par un lac acide, est le plus large du monde (1 320 m de diamètre), l'Irazú (3 432 m) au lac d'acide vert, et l'Arenal (1 633 m), actif depuis 1968, près duquel sont construits de nombreux hôtels et thermes.
30
+
31
+ Dans la plaine élevée centrale (Meseta Central) du secteur de la cordillère, le Costa Rica est densément peuplé avec San José, Alajuela, Cartago et Heredia, quelques-unes des plus grandes villes du pays. Puerto Limón, sur la côte des Caraïbes, est le port le plus important du pays. San José, la capitale, compte 2 millions d'habitants avec sa grande banlieue.
32
+
33
+ La côte Pacifique est la plus ouverte au tourisme balnéaire avec de nombreuses stations prisées par les riches Californiens (Tamarindo, Puntarenas, Quépos) et par les surfeurs en quête de vagues sensationnelles (Ollie's Point et Playa Grande au nord de Tamarindo, Jaco et Playa Hermosa dans la région de Puntarenas).
34
+
35
+ Le climat du Costa Rica est marqué par une saison sèche (décembre à avril) et une saison des pluies (avril à novembre). Le Costa Rica est situé dans la zone intertropicale (entre 8 et 11° de latitude nord). Toutefois, d'un endroit à un autre, les précipitations diffèrent considérablement : les précipitations à San José sont de 1 867 mm par an, alors qu'à Puerto Limón (sur la côte caraïbe), il tombe 3 518 mm de pluie par an. Le pays jouit ainsi d'un climat tropical où quatre zones climatiques sont à distinguer :
36
+
37
+ Le Costa Rica possède une flore et une faune exceptionnelles, puisque 6 % de la biodiversité mondiale s'y trouve (pour un pays qui ne représente que 0,03 % des surfaces émergées). 1,3 % de la faune est endémique du pays. En 2007, l'Institut national de la biodiversité considérait que 160 nouvelles espèces étaient découvertes chaque année au Costa Rica. Plus de 25 % du territoire est occupé par des parcs nationaux (26) et des réserves[14]. Le contexte politique du pays, ainsi que son succès dans le domaine du tourisme, contribuent à préserver cette biodiversité.
38
+
39
+ Les réserves marines du Costa Rica sont le théâtre de braconnages de requins. Le documentaire « Sharkwater » montre l'intensité du trafic d'ailerons de requins. Des négociants taïwanais les achètent illégalement, pillant ainsi un des derniers sanctuaires de requins. Les importants investissements taïwanais au Costa Rica laissent supposer que le gouvernement ne fait pas de la lutte contre cette activité illégale une priorité de l'agenda de préservation de la faune et de la flore.
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+ Cette diversité exceptionnelle est due à l'emplacement géographique du Costa Rica, entre Amérique du Nord et Amérique du Sud, ce qui est propice aux mouvements d'animaux. Les influences océaniques de l'océan Pacifique et de la mer des Caraïbes, ayant chacun un climat particulier, jouent également un rôle. De manière générale, on peut distinguer trois aires climatiques : la côte caraïbe, humide et semi-marécageuse, la côte pacifique, plus sèche, et la zone centrale, au relief élevé, dont la végétation est sèche. Grâce à l'abondance des précipitations lors de la saison des pluies, le pays est arrosé de milliers de cascades. Celles-ci attirent une faune singulière : grenouilles, colibris ou encore papillons, dont le majestueux Morpho aux ailes bleu électrique.
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+ Le Costa Rica se classe parmi les 14 nations à avoir placé plus de 23 % de leur territoire sous protection (25,6 % de parc nationaux ou réserves écologiques). Ce pays a presque réussi à stopper la déforestation (75 % du territoire était recouvert de forêt en 1950, 26 % en 1985, remonté à 50 % de nos jours) bien qu'il existe encore parfois des actions de déforestation illégales sévissant de manière épisodique au cours de l'année, au sein même de réserves naturelles protégées[15],[16]. C'est le premier pays au monde à avoir lancé un plan de décarbonisation (zéro émissions de carbone à horizon 2050)[17].
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+ Le Costa Rica a défini six régions socio-économiques, ou régions fonctionnelles, déterminées par le décret exécutif n ° 7944 du 26 janvier 1978, en liaison avec la planification économique [19]: le Brunca, le Centre, le Chorotega, le Huetar nord, le Pacifique central, le Huetar atlantique. La constitution en régions des provinces de Heredia et de Cartago a été en discussion.
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+ Les routes du Costa Rica sont en général viables, mais souvent en mauvaise condition en raison de manque de moyens financiers notamment. Les intempéries et le manque de compétences au niveau des infrastructures rendent les routes costariciennes parfois hasardeuses. Somme toute, on s'habitue rapidement à manœuvrer en tenant compte des nids-de-poule, des routes non pavées et des routes se rétrécissant à une seule voie. Les routes principales sont généralement bien entretenues ; les routes secondaires et tertiaires, quant à elles, sont souvent négligées. La signalisation est déficiente en dehors de la capitale San José. À noter qu'un choix important s'offre à vous pour le transport : le taxi, l'autobus, la location de voiture, les transports en groupe (ou shuttles) et les vols intérieurs.
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+ Le Costa Rica dispose d'aéroports, dont quatre sont internationaux. Deux desservent San José : l'aéroport international Juan-Santamaría de San José (le principal, situé à Alajuela) et l'aéroport Tobías-Bolaños de San José (à Heredia). L'aéroport Daniel-Oduber-Quirós de Liberia, près de Liberia dans la province de Guanacaste, au nord-ouest du pays, est fréquenté notamment par des touristes séjournant sur la côte du Costa Rica longeant l'océan Pacifique. L'aéroport de Limón, près de Puerto Limón dans la province de Limón, dessert le littoral de la mer des Caraïbes, mais propose actuellement (fin 2016) relativement peu de vols.
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+ Les premières traces de vie humaine au Costa Rica remontent entre 10000 av. J.-C. et 7000 av. J.-C. avec l'arrivée de groupes de chasseurs-cueilleurs dans la vallée Turrialba. Dans cette zone, des pointes de flèches d'origines différentes ont été découvertes, ce qui peut laisser penser que des groupes d'origines différentes ont convergé vers cette région. L'agriculture apparaît vers 5000 av. J.-C., avec la culture de tubercules. Les premières traces de techniques d'utilisation de la céramique remontent entre 3000 av. J.-C. et 2000 av. J.-C.. La culture du maïs apparaît entre 300 et 500 av. J.-C.
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+ À partir des années 800 jusqu'à l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle se présente une augmentation de la taille et de la complexité de la conception interne des villages, et les différences régionales s'accentuent. La présence de nombreux cimetières, simples et complexes, les œuvres d'infrastructures massives, la diversité de biens domestiques et de luxe, le développement de l'orfèvrerie, l'échange régional et les conflits entre les cacicazgos pour les territoires et les ressources, sont des éléments caractéristiques de cette époque.
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+ Christophe Colomb arrive dans la région au cours de son dernier voyage en 1502. Le Costa Rica est ensuite gouverné pendant près de trois siècles par la Capitainerie générale du Guatemala pour le compte de l'Espagne.
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+ C'est en 1821 que le Costa Rica obtient son indépendance et devient membre de la République fédérale d'Amérique centrale, jusqu'à la dissolution de cette dernière en 1839.
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+ En 1843, le modèle économique devient le modèle agro-exportateur en misant sur deux produits, le café et la banane. Ce modèle implique que de nombreux produits, notamment ceux nécessitant une technologie élaborée, soient importés.
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+ En 1869, l'enseignement devient obligatoire et gratuit. Le ministre de l'Éducation de l'époque lutte alors pour la démocratisation du système. Selon ses idéaux, chacun doit pouvoir lire, écrire et compter. En 1882, la peine de mort est abolie.
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+ Le processus de démocratisation commence à la fin du XIXe siècle. le président Bernardo Soto organise en 1889 les premières élections. Il est battu et doit se retirer sous la pression de la rue. Toutefois, lorsque le président Alfredo González Flores propose en 1917 un système d'impôt progressif, il est renversé par les cafetaleros qui institue la dictature de Federico Tinoco. Celui-ci établit un régime dictatorial, supprime toute liberté de critique à la presse et exerce une répression contre l'opposition. Il augmente les effectifs de l'armée et de la police, qui traque les opposants. Son régime est soutenu financièrement et politiquement (par des activités de lobbying aux États-Unis) par la United Fruit Company, qui, en retour, bénéficie de concessions avantageuses. La corruption s'étend, les milieux d'affaires étant directement liés au frère du président, José Joaquín, qui est une éminence grise du régime. Abandonné par les États-Unis et très impopulaire, il est renversé par des manifestations initiées par mouvements de femmes et d'étudiants.
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+ Le Costa Rica est frappé par la crise économique dans les années 1930. Celle-ci entraine la chute des prix des produits d’exportation, la montée du chômage et la paupérisation des travailleurs agricoles. Des luttes sociales s’ensuivent et le Parti communiste est fondé en 1932. Sous sa pression, le gouvernement prend des mesures : normalisation de la journée de travail, création d’un organe de négociation, fixation d’un salaire minimum, reconnaissance des associations ouvrières, etc. Plus tard, les « ligas campesinas », composées de petits propriétaires réformistes, portent les revendications au niveau politique et obtiennent la baisse des impôts et la création de la Fédération des travailleurs ruraux. Ces mouvements sont rapidement écrasés par la répression[20].
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+ En 1948, le pays est secoué par une guerre civile, déclenchée à cause de la non-reconnaissance par le chef d'État Teodoro Picado Michalski de la victoire électorale d'Otilio Ulate Blanco. La guerre civile fera près de 2 000 morts. Le Parti communiste et tous les syndicats sont interdits, et les avancées sociales antérieures sont annulées.
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+ En 1949, la Seconde République est proclamée à la suite du renversement du président Teodoro Picado par une junte militaire dirigée par les libéraux. L'armée est alors supprimée et des élections libres sont organisées par les libéraux. Le pays devient ainsi l'un des rares États à ne pas avoir d'armée.
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+ Dans les années 1980, le pays traverse une grave crise économique. Avec une dette extérieure de plus de 3 milliards de dollars, il est l’un des pays les plus endettés au monde par habitant. Le chômage touche environ 10 % de la population active, et le produit national brut enregistre en 1982 une nouvelle baisse de près de 5 %[21]. C'est en 2020 le premier pays d'Amérique centrale à légaliser le mariage homosexuel[22],[23].
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+ Depuis 2013, le Costa Rica est membre observateur de l'Organisation internationale de la francophonie.
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+ Le Costa Rica est membre du Système d'intégration centre-américain, qu'il a présidé en 2013.
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+ En avril 2015, l'OCDE a débuté le processus d'intégration du Costa Rica en tant qu'État membre.
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+ Le Costa Rica est partagé en sept provinces, divisées elles-mêmes en 81 cantons, eux-mêmes divisés en 470 districts :
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+ L'économie du Costa Rica est dépendante du tourisme (deux millions de visiteurs par an), de l'agriculture et de son industrie de techniques de pointe, en particulier pour ses exportations.
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+ La situation géographique du Costa Rica dans l'isthme centre-américain lui facilite l'accès au marché nord-américain, puisque se trouvant sur le même fuseau horaire que Dallas et Chicago aux États-Unis. Il possède un accès maritime direct à l'Europe et à l'Asie.
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+ Actuellement, les revenus du pays proviennent essentiellement des exportations de produits agricoles traditionnels, tels que la banane, le café, le sucre, le cacao et l'ananas.
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+ Le Costa Rica produit un café de haute qualité qui est essentiellement exporté vers les États-Unis. Il fait partie des quinze plus grands producteurs mondiaux de café, grâce à une récolte de café en hausse d'environ 10 % entre 2011 et 2016, ce qui en fait le troisième cultivateur de café d'Amérique centrale derrière le Honduras et le Nicaragua.
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+ Cependant, les revenus proviennent également de produits non traditionnels tels que les fleurs, ou encore les mini végétaux. Le secteur des services s'est fortement développé durant ces dernières années, ce qui a permis de créer 10 000 emplois.
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+ Le tourisme est le secteur doté de la meilleure croissance, et depuis le début des années 2000 il rapporte plus de devises que n'importe lequel des principaux produits agricoles d'exportations. Grâce aux hauts niveaux d'éducation de ses habitants et à des politiques adéquates pour attirer les entreprises, le pays a commencé au milieu des années 1990 à produire des matériaux et des produits technologiques et de micro technologie. Ainsi, depuis 1997 et avec l'entrée de l'entreprise Intel, le pays a fortement accru ses revenus. Le Costa Rica est le pays préféré de beaucoup de multinationales pour installer leurs entreprises de services, parmi lesquels Procter & Gamble, Coca-Cola, Intel, Hewlett-Packard, Concentrix (Synnex), Sykes, Sony, DHL, Amazon, GlaxoSmithKline, Emerson Electric, Pfizer, AstraZeneca, Western Union, Baxter, IBM, Oracle, Walmart, Cargill, Bacardi et Dole Food Company.
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+ En 2006, l'usine de fabrication de microprocesseur Intel fut responsable de 20 % du total des exportations et représente 4,9 % du PIB du pays. L'économie a cru de 8,8 % en 2006, de 6,8 % en 2007, et de 3 % en 2008. Au premier semestre de 2009, le PIB par glissement annuel est de 3,5 %. Le taux d'inflation costaricien est le sixième plus élevé de la région.
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+
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+ La pauvreté est estimée à 21 % (16 % de pauvreté relative et 5 % de pauvreté extrême). L'immigration des Nicaraguayens (entre 300 000 et 500 000 d'après The World Factbook) a participé à la détérioration du système de santé social costaricien.
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+ L'économie émerge de la récession en 1997 et montre depuis une croissance supérieure à 4,3 % dans les années 2000. Elle reste néanmoins fragile, avec une dette publique de 50 % du PIB, et surtout ne profite pas à tous avec un chômage en progression et surtout 21 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté[24].
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+ Le tourisme est la principale source de revenu. Sous l'impulsion du président de la République (Óscar Arias Sánchez), qui a déclaré « la paix à la nature », le Costa Rica est devenu pionnier de l'écotourisme.
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+ L'écotourisme est extrêmement populaire auprès des touristes étrangers visitant les grands parcs nationaux et zones protégées qui existent à travers le pays. Le Costa Rica a été un pionnier de l'écotourisme et est reconnu comme l'une des seules destinations internationales à proposer l'écotourisme. Dans le classement de l'indice de compétitivité dans le tourisme en 2011, le Costa Rica est à la 44e place, soit le deuxième pays parmi les pays d'Amérique latine après le Mexique. Les avantages concurrentiels pour développer des projets touristiques sont dans le domaine des ressources humaines, culturelles et naturelles, dans laquelle le Costa Rica est classé 33e au monde et se classe à la sixième place en Amérique latine. Le rapport TTCI 2011 note également que les principales faiblesses du secteur du tourisme du Costa Rica sont : son petit nombre de sites culturels (classé 104), le temps requis pour ouvrir une entreprise ou un commerce (classé 125), l'état de l'infrastructure du transport terrestre (classé 111) et la mauvaise qualité des infrastructures portuaires (classé 132).
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+
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+ La majorité des visiteurs étrangers proviennent des États-Unis (39 %), du Canada (7 %) et des pays de l'Union européenne (16 %), ce qui permet de percevoir environ 1 000 $ en moyenne par touriste. En 2005, le tourisme a contribué à hauteur de 8,1 % du PIB et représente 13,3 % des emplois directs et indirects. Depuis le début des années 2000, le tourisme génère plus de revenus que l'ensemble des exportations de banane et de café.
104
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105
+ Le Costa Rica est inscrit en 2009 sur la liste des paradis fiscaux émise par l'OCDE[25].
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+ Le Costa Rica compte actuellement 8 000 hectares consacrés à la culture sans produits chimiques[précision nécessaire] et plus de 3 000 produits certifiés, tant dans le commerce national que dans le commerce international.
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+
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+ La production agricole comprend la floriculture, avec notamment la production de fougères (exportée mondialement), de roses, de fleurs tropicales, de feuillages. Elle comprend également des fruits tropicaux dont la banane et l'ananas, les agrumes, le tabac, le sucre de canne, l'huile de palme, le riz, le cacao, le café.
110
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111
+ Les principales zones de plantation de produits biologiques se situent en Talamanca, Zarcero, et Carthage entre autres. On produit des fruits, des racines tropicales, des légumes et des produits d'origine animale. Ces produits sont exportés en Europe, aux États-Unis, au Canada, en Australie et au Japon ; et, dans quelques pays d'Amérique latine : la banane, l'ananas, le café, le jus d'orange et le cacao.
112
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+ Selon les données de PROCOMER en 2009, plus de 36 000 tonnes de produits ont été exportées pour une valeur de 26 millions de dollars.
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+ Le Costa Rica est considéré par plusieurs sources comme étant le pays utilisant le plus de pesticides par hectare. L’utilisation actuelle est estimée à 18,2 kg par hectare[26]. Les États-Unis en utilisent approximativement 2,5 kg par hectare.
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+
117
+ Un Costaricien sur sept travaille dans le secteur agricole. Les exportations de produits agricoles représentent 8 % du PIB du pays. L'agriculture familiale est cependant en recul, en raison de l'exode rural et de la tertiarisation de l'économie, qui pousse les jeunes à chercher du travail en ville, ce qui complique la reprise des exploitations agricoles familiales[27].
118
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+ Le documentaire « Hold Up » sur la banane diffusé en France en 2016 (France 5) est consacré à la production de bananes au Costa Rica par la société Del Monte Foods, et y démontre l'usage de produits chimiques interdits en Europe, une situation sociale et sanitaire des employés absolument désastreuse : travail 6 jours sur 7, 12 h par jour, pour 250 $ par mois, aucune prise en charge de l'exposition permanente aux produits phytosanitaires. Dans ces conditions, chaque coupeur de bananes est amené à récolter 200 à 300 régimes de bananes par jour, soit environ 6 000 tonnes par an. La corruption est également pointée du doigt : sanctions et violences contre le syndicalisme, députés actionnaires qui protègent la production de toute intervention législative. Cette réalité est symptomatique de la « banane dollar » : la banane produite en Amérique latine à très faible coût pour être vendue au plus bas prix en Europe et aux États-Unis, tout en générant d'énormes profits.
120
+
121
+ En 2014, le Costa Rica est le premier exportateur d'Amérique latine dans le secteur des industries de techniques de pointe, avec plus de 5,9 milliards de dollars d'exportations en 2013, soit 40 % des exportations industrielles du pays. Depuis l'installation en 1997 d'usines Intel dans le canton de Belén, de nombreuses multinationales étrangères se sont implantées dans le pays[28].
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+ Au dernier recensement de la population de 2014, le Costa Rica comptait 4,9 millions d'habitants[29].
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+ La population résulte d'un mélange entre les indigènes qui ont habité le pays, les Espagnols, les Juifs convertis et les descendants d'Africains réduits en esclavage qui sont arrivés durant la période de colonisation. D'après les données récoltées par le recensement de 2011, réalisé par l'Institut national des statistiques et recensement, la population s'identifie à 83,63 % comme Blancs, 6,72 % comme Métis, 2,42 % comme Amérindiens, 1,05 % comme Africains, 0,21 % comme Chinois et 5,95 % autres ou non spécifiés.
126
+
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+ De plus, il y a eu une influence dans une moindre mesure d'immigrants italiens, jamaïcains et chinois arrivés sur le territoire pour la construction du chemin de fer de l'Atlantique. De la même manière, il y a eu une petite immigration de juifs ashkénazes originaires de Pologne après la Seconde Guerre mondiale.
128
+
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+ Les groupes migratoires proviennent du Nicaragua, arrivés en 1927. Le pic le plus important a été constaté entre 1995 et 2000 du fait des conflits politiques, sociaux et économiques du Nicaragua.
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+ Le Costa Rica est un pays d'immigration très diverse : européenne, asiatique et d'autres pays d'Amérique latine, et ce depuis plusieurs décennies. De ce fait, cela entraîne une grande diversité culturelle et religieuse.
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+ La religion officielle du pays est le catholicisme, pratiqué par 76,3 % de la population. Le reste de la population est composée de chrétiens évangéliques (13,7 %), Témoins de Jéhovah (1,3 %), divers protestants (0,7 %) ainsi que d'autres cultes parmi lesquels des réminiscences indigènes (4,8 %)[31].
134
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+ Bien que la religion catholique soit majoritaire, seulement 46 % des Costariciens sont catholiques pratiquants, un chiffre similaire à celui des pays développés, selon la dernière enquête de l'université du Costa Rica réalisée en 2012. C'est l'un des pourcentages les plus faibles d'Amérique latine.
136
+
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+ La langue officielle du Costa Rica est l'espagnol qui est la langue maternelle de 90 % de la population. Environ 15 % de la population à des connaissances de l'anglais, ou sont locuteurs en seconde langue, surtout chez les plus jeunes. La région de Limon qui comprend toute la côte est à un petit groupe d'anglophones natifs. L'utilisation de l'anglais est en constante progression, vu que c'est la langue prépondérante pour le tourisme, ou pour migrer vers l'Amérique du Nord (Canada, et surtout États-Unis). [réf. nécessaire]
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+ Le Costa Rica a pour codes :
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+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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5
+ Le coton est une fibre végétale qui entoure les graines des cotonniers « véritables » (Gossypium sp.), un arbuste de la famille des Malvacées. Cette fibre, presque constituée de cellulose pure, est généralement transformée en fil qui est tissé pour fabriquer des tissus. Le coton est la fibre naturelle la plus produite dans le monde, principalement en Chine et en Inde. Depuis le XIXe siècle, il constitue, grâce aux progrès de l'industrialisation et de l'agronomie, la première fibre textile du monde (près de la moitié de la consommation mondiale de fibres textiles).
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+ Herbacé ou ligneux, le cotonnier pousse dans les régions tropicales et subtropicales arides.
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+ Le cotonnier sauvage (« coton pérenne ») vit une dizaine d'années et peut mesurer jusqu'à dix mètres.
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+ En culture, on limite sa taille à un ou deux mètres pour faciliter le ramassage du coton et il est généralement exploité sous la forme de plante annuelle. À la floraison apparaissent de grandes fleurs blanches ou jaunes à cinq pétales, sans odeur notable. Ensuite des capsules aux parois épaisses et rigides se développent. Lorsqu'elles s'ouvrent, elles laissent s'échapper des graines et des bourres de coton recouvertes d'une houppe de fibres blanche et soyeuses pouvant mesurer entre deux et cinq centimètres de long selon les variétés.
12
+ On en extrait les fibres, qui sont utilisées notamment pour produire des étoffes[1].
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14
+ Les variétés de cotonnier les plus connues sont le Gossypium arboreum et le Gossypium herbaceum. Ces deux formes de cotonnier à fibres courtes ont donné naissance à de nombreuses variétés, mais ne sont presque plus exploitées en tant que telles, car leurs fibres sont trop courtes.
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16
+ Le Gossypium barbadense, cotonnier d'origine péruvienne, compte pour environ 6 % de la production mondiale de fibres. Sa culture a été notamment introduite en Égypte et produit, aujourd'hui au travers de la qualité « Jumel », l'un des meilleurs cotons du monde sur le plan de la qualité et de la longueur de fibres.
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18
+ Le Gossypium hirsutum qui représente environ 81,5 % de la production mondiale de fibres est également originaire d'Amérique du Sud.
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20
+ La culture du cotonnier nécessite une saison végétative longue, beaucoup de soleil et un total de 120 jours arrosés pour assurer la croissance puis un temps sec en fin de cycle végétatif pour permettre la déhiscence des capsules et éviter le pourrissement de la fibre. Ces conditions climatiques se rencontrent généralement sous les latitudes tropicales et subtropicales. Le cotonnier supporte les climats tempérés à condition qu'il ne gèle pas.
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+ La culture du cotonnier est majoritairement pluviale (Afrique subsaharienne, une grande partie des cultures des États-Unis, de l'Inde, de la République populaire de Chine). La culture pluviale est théoriquement possible dès 400 mm de précipitations annuelles. Pourtant, dans les faits, le cotonnier ne peut être cultivé sans irrigation qu'avec une pluviométrie supérieure à 700 mm/an, afin de pallier la variabilité interannuelle des pluies et les irrégularités de leur distribution. Ainsi, 40 % des surfaces cultivées en coton (Égypte, Ouzbékistan, Pakistan, Syrie) sont irriguées.
23
+
24
+ Pour lutter contre les parasites du cotonnier, et pour défaner chimiquement le cotonnier avant récolte (au méthanearséniate monosodique en général), les cultivateurs des États-Unis ont longtemps utilisé et utilisent encore une grande quantité de pesticides contenant de l'arsenic (arséniate de plomb autrefois et organoarsénicaux aujourd'hui), ce qui a contribué à une pollution et une dégradation croissante des sols dans les régions de grande culture du cotonnier (Louisiane par exemple).
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+
26
+ Les producteurs de cotonnier bio n'utilisent pas ces produits, mais ont une production moindre et plus coûteuse en main d'œuvre.
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28
+ Les variétés de cotonniers asiatiques sont Gossypium arboreum et Gossypium herbaceum, les cotonniers américains sont Gossypium hirsutum et Gossypium barbadense.
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+ Le coton est utilisé pour fabriquer des vêtements légers depuis des millénaires dans les régions au climat tropical. L'on a trouvé des fragments de coton datant d'il y a environ 7 000 ans dans des grottes de la vallée du Tehuacán, au Mexique.
31
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32
+ Du coton naturellement coloré datant de plus de 5 000 ans a été découvert sur la côte nord du Pérou. Le coton est en effet cultivé en Inde depuis plus de 3 000 ans et le Rig-Veda, écrit en 1500 av. J.-C. le mentionne. Mille ans plus tard, le Grec Hérodote mentionne le coton indien : « Là-bas il y a des arbres qui poussent à l'état sauvage, dont le fruit est une laine bien plus belle et douce que celle des moutons. Les Indiens en font des vêtements. »
33
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34
+ À la fin du XVIe siècle, le coton, dont le nom vient de l'arabe (al qutun) via le castillan (« el algodón », un cas de métanalyse), s'est répandu dans les régions plus chaudes en Amérique, Afrique et Eurasie. L'artisanat cotonnier en Inde profite ensuite de vogue pour les « Indiennes », livrée à l'état brut puis imprimées en Suisse puis en France.
35
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36
+ La révolution industrielle britannique a commencé par des inventions qui ont permis une productivité centuplée[Depuis quand ?] et la multiplication par 44[Depuis quand ?] du nombre d'ouvriers cotoniers : en 1764, James Hargreaves construit la première machine à filer industrielle à plusieurs fuseaux baptisée « Spinning Jenny ». Quelques années plus tard, Richard Arkwright inventa la machine à peigner et à filer, et c’est finalement Samuel Crompton qui fit la synthèse de ces deux métiers en 1779 en créant le mule-jenny (mulet) à la productivité environ quarante fois plus élevée que le rouet.
37
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38
+ En 1793 dans l'État de Géorgie, l'Américain Eli Whitney invente le cotton gin, une machine égreneuse qui permet de séparer la graine du coton de sa fibre. En 1801, Jacquard mit au point l'un des premiers métiers à tisser automatiques, le métier Jacquard, fonctionnant avec de grandes cartes perforées qui permettaient la réalisation de motifs variés.
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+
40
+ En Inde, lorsque l'Angleterre met fin à la révolte des cipayes en 1858, elle cesse d'importer du coton.[pas clair] Le second débouché du coton indien était essentiellement chinois. Le tissage reprendra sous l'influence du Mahatma Gandhi.
41
+
42
+ Le coton reste largement utilisé dans le monde mais depuis le début du XXIe siècle il est largement dépassé[réf. souhaitée] par les fibres synthétiques.
43
+
44
+ Alors que les États-Unis restent le premier exportateur de coton au monde, en 2012/13, la politique chinoise dans le secteur cotonnier a commencé à avoir une emprise de plus en plus importante sur les marchés mondiaux du coton, les réserves chinoises représentant 63 % des stocks mondiaux. Actuellement, la Chine fournit le niveau de soutien au secteur cotonnier le plus élevé dans l’ensemble, mais c'est l’UE qui fournit le plus haut niveau de soutien par tonne de production[2].
45
+
46
+ Production de coton des principaux pays en 2014[3]
47
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+ Chiffres FAO 1995, en milliers de tonnes
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50
+ 2019
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+
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+ Le coton se cultive dans le sous-continent indien depuis plus de cinq mille ans. Le climat chaud et humide s'y prête, cette culture exigeant des températures supérieures à 15 °C durant la plus grande partie de son cycle. C'est dans les États du centre de la République de l'Inde (Maharashtra, Gujerat et Tamil Nadu) qu'elle est particulièrement développée, le pays produisant en 1992 un total de 1 617 000 tonnes de fibres de coton par an.
53
+
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+ La variété la plus courante est celle du coton herbacé. Après floraison, l'ovaire de la plante se transforme en une capsule contenant 20 à 50 graines, chacune entourée de 10 000 fibres de coton. Ces fibres sont isolées, pressées en balles et enfin cardées, filées ou peignées. Réservées à la fabrication des bougies, les premières mèches de coton apparaissent en Angleterre en 1298. Mais l'utilisation industrielle du coton indien ne démarre qu'au XIXe siècle, après l'invention des métiers à tisser automatiques.
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+
56
+ Les premières filatures s'installent à Bombay. Tout d'abord prospère, cette industrie est freinée par les colons britanniques qui préfèrent envoyer du coton brut en Angleterre et le faire transformer dans les ateliers de tissage du Lancashire. Le boycott des produits manufacturés anglais et un appel en faveur du tissage local font partie du « programme de non-coopération » que lance Gandhi en 1920. Depuis son indépendance en 1947, la République de l'Inde a relancé son industrie textile. Aux colorants naturels se substituent les bains chimiques, sources de pollution. Aujourd'hui, l'Inde produit douze mètres de coton tissé par habitant et compte au nombre des principaux pays exportateurs derrière, notamment, les États-Unis et la Chine. L'Inde cultive de plus en plus de coton biologique en raison d'une demande croissante des consommateurs européens et américains[5].
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+
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+ La culture du coton est une ressource économique importante pour l'Ouzbékistan, premier producteur et exportateur de coton de l'ex-URSS. Les producteurs de ce pays ont été accusés d'utiliser pour la récolte le travail forcé des enfants (sous un soleil accablant, pour des rémunérations dérisoires). Malgré les pressions internationales et les interdictions formelles du gouvernement ouzbek d'utiliser le travail des enfants, il apparaît que la réalité sur le terrain reste inchangée[6].
59
+
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+ Il est fréquent que l'origine du coton ouzbek soit camouflée par certains usines en Asie[7].
61
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+ Cette production intensive du coton a d'ailleurs été la cause du désastre écologique de la mer d'Aral, dans les années 1960.
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+ Le coton représente la plus importante source des recettes d’exportation agricole des PMA. Le Bénin, le Burkina Faso, le Tchad et le Mali sont ainsi connus comme le groupe des « Cotton Four » (C4)[8].
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+
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+ La savane africaine est distribuée au Nord, à l'Est et au Sud du continent, couvrant une grande partie du territoire[9]. Pour la culture du coton, l’alternance entre climat humide et sec est primordiale, le premier pour son développement et le second pour la maturation des fruits[10]. Or, dans la savane africaine, où le coton pousse le mieux, le climat est caractérisé par une saison humide ainsi qu'une saison sèche pouvant varier de quatre à huit mois[9]. Le sol africain étant déjà assez riche en matière organique[9], ces sols sont extrêmement enrichis à l’aide d’engrais chimiques. En outre, à la fin de la saison de culture, les plants sont coupés et brûlés directement dans les champs, ce qui permet une remise en circulation directe de la plupart des nutriments, mais réduit la disponibilité du phosphore, qui est essentiel à la croissance végétale[10]. Dans les pays africains à faible pluviométrie, le coton doit être irrigué. C’est le cas d’une grande partie des superficies cultivées en Égypte et de la totalité de celles du Maroc[11].
67
+
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+ Au cours des quarante-cinq dernières années, en Afrique de l'Ouest, les superficies de terres cultivables consacrées au coton sont passées de 1,5 % à 3,5 %. Cette extension des surfaces cultivées en coton s'est accompagnée d'une augmentation des rendements, évoluant de 400 kg/ha au début des années 1960 à 1 t/ha aujourd'hui[11]. Cela pourrait laisser percevoir un épuisement des sols à long terme, ainsi qu'une pollution causée par la sur-utilisation d'engrais chimiques.
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+
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+ Dès la deuxième moitié du XIXe siècle, le marché du coton subit des fluctuations qui se perpétueront jusqu'à aujourd'hui. Le commerce du coton prend de l'expansion en Afrique, alors que la guerre de sécession qui se déclare aux États-Unis en 1861 oblige ces derniers à se tourner vers les colonies européennes en Afrique pour s'approvisionner. Dans la première moitié du XXe siècle, le plus grand bassin cotonnier est créé dans les savanes d'Afrique-Équatoriale française (AEF) entre le Cameroun, le Tchad et la République centrafricaine[11]. Compte tenu de l’émergence du coton en Afrique, la Banque mondiale (BM) lance un programme de promotion du coton, dans les années 1970, contribuant à améliorer les moyens d'existence dans les zones de production cotonnière[11]. Dans la très grande majorité des cas, le coton est produit avec relativement peu de moyens et une main-d’œuvre familiale faiblement rémunérée par rapport aux pays développés[12]. Cette culture constitue tout de même une activité génératrice de revenus pour ces familles. De plus, elle est souvent jumelée à des cultures de céréales, comme le mil et le sorgho. Cela permet, grâce aux engrais du coton, d'atteindre une production plus efficace de ces céréales constituant la base de l'alimentation dans la plupart des villages d'Afrique.
71
+
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+ Depuis les vingt dernières années, les ménages cultivant le coton ont dû augmenter la surface cultivée allouée au coton pour maintenir les niveaux de production face à la libéralisation du marché, mais aussi pour stabiliser ou même accroître leurs revenus à des moments où les prix internationaux devenaient inférieurs aux coûts de production. Cette stratégie fut utile, à la fin des années 1990, lors du soutien à la production cotonnière, important dans les pays développés. Aujourd'hui, la marchandise des cultures de coton représente 3 à 10 % du PIB pour cinq pays de l'Afrique de l'Ouest[11].
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+ Malgré tout, les pays d'Afrique ont vu leurs efforts anéantis, lorsqu'en octobre 2001, le prix du coton est tombé à 35 cents la livre, soit un niveau inférieur à son coût de production. Les producteurs africains ne bénéficiant de peu ou pas de protection face aux fluctuations des prix, ils ne pouvaient alors plus faire face à la concurrence, alors qu'autrefois, leur coton était reconnu internationalement pour sa qualité et son prix[13]. À ce moment, quatre pays du Sahel, parmi les plus pauvres de la planète (Tchad, Burkina Faso, Mali, Bénin), ont donc demandé à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) la suppression des subventions massives que les États-Unis et l’Union européenne accordent à leurs producteurs[13],[14]. D'après une étude du Centre International pour le Commerce et le Développement Durable, pour la période 1998-2007 les agriculteurs du monde entier auraient bénéficié d’une augmentation moyenne de 3,5 % du prix du coton, si les États-Unis avaient appliqué les recommandations de l’Organe de Règlement des Différends. Les producteurs africains auraient compté parmi ces bénéficiaires[8].
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+ Depuis octobre 2002, les prix ont augmenté, mais il ne faut pas se réjouir trop vite, car la Chine, principal intermédiaire cotonnier au monde, a produit moins et acheté plus que les années antérieures, ce qui explique en partie la hausse[15]. En 2007, les prix se maintiennent, à la suite de conditions climatiques défavorables dans les régions productrices comme les États-Unis.
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+ Le coton génétiquement modifié représentait en 2006 le quart des surfaces cultivées dans le monde et vraisemblablement le tiers de la production mondiale[réf ?].
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+ Les cotons GM sont aujourd’hui produits par la plupart des grands pays producteurs : Chine, États-Unis, Australie et Inde. Le Brésil l'a autorisé en 2006.
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+ En Afrique, l'Afrique du Sud, l'Égypte cultivent du coton GM (génétiquement modifié) en 2012[16], le Burkina Faso depuis 2003.
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+ En Inde, en 2011, les surfaces cultivées de coton Bt (résistant aux lépidoptères ravageurs) couvrent 10,6 millions d'hectares[17].
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+
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+ Mais l'exploitation des semences OGM n'est pas sans problème. Le Burkina Faso renonce aux variétés transgéniques en 2016[18].
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+
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+ En avril 2005, l'association Max Havelaar France lance le premier coton équitable : des producteurs de coton d'Afrique de l'Ouest (Mali, Sénégal, Cameroun, Burkina Faso) entrent dans une démarche de commerce équitable et sont certifiés par Max Havelaar[19]. La même année, son homologue, l'association Bio équitable, devenue bio partenaire en 2011, lance le coton biologique et équitable tout d'abord au Bénin en 2005, puis en Inde en 2007 par l'intermédiaire de l'ONG Himshikha Development Project. Le coton bioéquitable est contrôlé et certifié par un organisme indépendant Écocert.
88
+
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+ Le sens de cette nouvelle certification « équitable » doit être précisé :
90
+
91
+ Cette certification de Max Havelaar a fait l’objet d’une controverse dans le milieu du commerce équitable, car il s'est accompagné d'un accord avec la société française Dagris, accusée par ses détracteurs d'encourager la culture de coton transgénique en Afrique de l'Ouest (où le coton GM est actuellement peu présent). L'usage d'OGM est en contradiction avec les principes du commerce équitable, à cause de la dépendance économique qu'il entraîne pour les petits producteurs. Cela dit, Dagris, Max Havelaar et les groupements des producteurs ont décidé, conjointement, d'exclure toutes variétés d'OGM des productions bénéficiant du label « coton équitable ».
92
+
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+ Indépendamment de cela, certaines sociétés de mode récentes (telles qu'Ideo, Biocoton, Veja, Seyes, JRH) développent actuellement des filières où les critères sociaux et environnementaux (coton cultivé suivant les normes de l'agriculture biologique) concernent à la fois la production du coton et les différentes étapes de sa transformation.
94
+
95
+ Le fabricant Switcher, quant à lui, diffuse depuis 1981 des vêtements en coton équitable et éthiques à toutes les étapes de leur fabrication. Il a été suivi depuis 2012, entre autres, par ArteCita ECO Fashion et GoudronBlanc qui ne proposent que des vêtements (T-shirts, sweat-shirts, chemises) ou sacs exclusivement en coton biologique ayant reçu les certifications GOTS, Fairwear et/ou EO Blend.
96
+
97
+ En février 2010, une campagne nationale « coupez votre étiquette » est lancée, dans dix villes de France. Le but étant de changer d'étiquette, et de prouver aux grandes marques de prêt-à-porter que les consommateurs veulent du coton équitable[20]. Cette opération est initiée par l’association Max Havelaar France en partenariat avec les associations étudiantes membres d’ACT2e (Actions étudiantes pour le commerce équitable).
98
+
99
+ Le coton est la première fibre textile consommée au monde.
100
+
101
+ Les fibres de coton ont un bon pouvoir absorbant (environ 8,5 % de leur poids en eau).
102
+ C'est pour cette propriété que le coton est majoritairement employé dans le linge de bain (serviettes, gants de toilette, peignoirs).
103
+ Il faut cependant rappeler que le coton brut est hydrophobe, et que pour le rendre hydrophile, donc absorbant, il faut le « décirer » à l'aide de solvants chimiques.
104
+
105
+ Le pouvoir isolant du coton est moyen, cependant, on peut l'améliorer par grattage. Le fait de gratter le tissu rend sa surface pelucheuse. Il peut ainsi retenir l'air réchauffé au contact du corps et « tenir chaud ». Par exemple, les sweats à capuche zippés sont souvent en jersey de coton gratté à l'intérieur.
106
+
107
+ Un tissu 100 % coton brûle rapidement, avec une flamme et dégage une odeur de papier brûlé. Il laisse des cendres grises, légères et friables.
108
+
109
+ Les solutions alcalines faiblement concentrées n'altèrent pas les fibres de coton, ce qui permet le blanchiment.
110
+ Par contre, une solution de soude (NaOH) concentrée modifie la structure du coton et ses propriétés. Cette capacité de la soude à modifier le coton est utilisée dans la mercerisation (rend les fils de coton brillants) et dans la fabrication des textiles artificiels. La soude avec le disulfure de carbone dissout la cellulose pour produire de la viscose.
111
+
112
+ L'acide sulfurique concentré dissout le coton.
113
+ À chaud, l’acide nitrique peut oxyder la cellulose dans une réaction explosive. À froid, il forme un ester : la nitrocellulose ; on utilise ce procédé dans la fabrication de la poudre sans fumée.
114
+ L’anhydride acétique agit sur le coton et est utilisé dans la fabrication de l’acétate de cellulose.
115
+
116
+ Le chlore brûle lentement la fibre de coton.
117
+ Le chlore en solution très diluée est employé dans le blanchissement des fibres et des étoffes de coton.
118
+
119
+ Le coton supporte de hautes températures. On peut ainsi bouillir le coton blanc.
120
+ D'autre part, le coton supporte le repassage à fer chaud (deux points sur les codes d'entretien). Un fer trop chaud peut néanmoins jaunir le coton blanc.
121
+
122
+ La qualité d'une fibre de coton en sortie de culture est appréciée selon trois critères :
123
+
124
+ Le critère principal de qualité est la longueur de la fibre. La taille varie entre un et quatre centimètres selon les espèces. D’autre part les cotons les plus longs sont également les plus fins : cette finesse garantit de bonnes caractéristiques à la matière, car plus la fibre est longue, plus il est facile de la transformer en fil[21].
125
+
126
+ Les fibres très courtes (linters) sont arrachées par des égreneuses spéciales et sont employées pour la fabrication de papiers ou de textiles artificiels sous forme de cellulose régénérée.
127
+ C’est en Égypte que sont produites les fibres les plus longues (plus de 3,2 cm). On les appelle « longue soie » ou « longues fibres ».
128
+
129
+ La couleur varie du blanc crème au jaunâtre, le coton le plus blanc est plus recherché.
130
+ Plus le coton est proche du blanc, plus il sera facile de le blanchir complètement pour le teindre ou l’imprimer.
131
+
132
+ Les fibres sont plus ou moins débarrassées de leurs impuretés.
133
+
134
+ La fibre de coton est très appréciée car :
135
+
136
+ On peut lui faire subir divers traitements :
137
+
138
+ Il est facile d’entretien :
139
+
140
+ Malgré ses nombreuses qualités, le coton a néanmoins des inconvénients :
141
+
142
+ Le coton est utilisé pour faire des fils mats ou brillants (mercerisés).
143
+
144
+ le coton est utilisé pour tisser des étoffes très différentes suivant la taille et la torsion des fils employés et d’autre part de leur mode de tissage.
145
+
146
+ Le jersey de coton est employé dans la fabrication de nombreux articles de sous-vêtements, pour les T-shirts, les pulls, etc., pour l’homme, la femme et l’enfant.
147
+
148
+ Beaucoup de dentelles et de tulles sont en coton.
149
+
150
+ Sur les autres projets Wikimedia :
151
+
152
+ La ouate, ou coton ouaté, est une sorte de coton plus fin et plus soyeux que le coton ordinaire et qui sert pour les pansements et la toilette ou à garnir un vêtement, une couverture, etc., entre la doublure et le dessus.
153
+
154
+ Dans la culture, plusieurs chansons évoquent ce produit : C'est la ouate (Caroline Loeb, 1986) ou Coton ouaté (Bleu Jeans Bleu, 2019).
155
+
156
+ Le coton est utilisé dans la fabrication des ganses, tresses, galons et franges.
157
+
158
+ Généralement, on appelle « cotonnades » l'ensemble des tissus réalisés à base de coton :
159
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160
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161
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162
+ Le coton fait partie des plantes utilisées en médecine traditionnelle au Vietnam. Une étude américaine a conclu que le coton pourrait contenir une molécule d'intérêt pour le traitement de l'ostéoporose (maladie qui affecte près de six millions de femmes et deux millions d'hommes rien qu'aux États-Unis). En effet, la solidité de l'os résulte d'un équilibre subtil entre deux types de cellules osseuses : les ostéoblastes, qui s'accumulent dans les os, et les ostéoclastes, qui les fragilisent. Une molécule du coton bloque la dégradation de l'os par les ostéoclastes in vitro jusqu'à 97 % des cellules osseuses en cultures de laboratoire, apparemment sans effets nocifs sur d'autres cellules[22].
163
+
164
+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Sandrine Rigaud, Coton : l’envers de nos tee-shirts, diffusée le mardi 28 novembre 2017 sur France 2.
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+
3
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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5
+ La couche d'ozone ou ozonosphère désigne la partie de la stratosphère contenant une quantité relativement importante d'ozone (concentration de l'ordre de un pour cent mille). À haute altitude la couche d'ozone est utile : elle absorbe la plus grande partie du rayonnement solaire ultraviolet dangereux pour les organismes. Elle a donc un rôle protecteur pour les êtres vivants et les écosystèmes.
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7
+ L'existence de la couche d'ozone a été démontrée en 1913 par les physiciens français Henri Buisson et Charles Fabry grâce à leur interféromètre optique. Cet ozone est produit par l'action des UV, du rayonnement solaire, sur les molécules de dioxygène à haute altitude[N 1]. Sydney Chapman propose le mécanisme de formation en 1930. Elle renvoie les rayons solaires et n'en laisse pénétrer que 50 % dans la troposphère.
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9
+ À la fin des années 1970, notamment grâce aux campagnes de mesures par ballon-sondes, les scientifiques ont mis en évidence une diminution périodique de l'ozone antarctique ; phénomène alors baptisé « trou de la couche d'ozone ». Ce trou grandit au printemps dans l'Antarctique (à la fin de la nuit polaire) durant plusieurs mois avant de se réduire, jusqu'au printemps suivant où il s'étend à nouveau. D'autres études à partir de ballons évoluant à haute altitude et d'observation satellitaire et météorologiques, ont révélé que la proportion d'ozone arctique était aussi en diminution.
10
+
11
+ Cette découverte a été à l'origine de la création du GIEC et de la signature en 1989 du Protocole de Montréal visant à bannir la création par l'industrie de substances chimiques chlorées aboutissant à la destruction de la couche d'ozone. Ces substances sont principalement les CFC utilisés dans les systèmes de refroidissements (réfrigérateurs, climatiseurs...).
12
+
13
+ Selon son altitude, on considère l'ozone comme :
14
+
15
+ Sans la couche d'ozone dans la haute atmosphère, la vie telle que la planète l'a connue depuis la fin de l'Archéen, n'aurait été possible que dans les océans[réf. nécessaire], à une profondeur suffisante de la surface des eaux (les UV ne pénétrant qu'à quelques mètres sous la surface). Ce fut le cas au cours de l'éon Archéen, lorsque l'atmosphère de la Terre était dépourvue de dioxygène (et donc de couche d'ozone).
16
+
17
+ Il se forme et persiste entre 20 et 40 km d'altitude. Il est cependant en réalité très dilué dans l'atmosphère locale : sa teneur est de l'ordre de quelques ppm à quelques dizaines de ppm dans la couche d'ozone elle-même qui est un mélange gazeux à faible pression.
18
+
19
+ En fait si cet ozone était regroupé en une couche à l'état pur, il aurait dans les conditions normales de température et de pression (c'est-à-dire les conditions moyennes à la surface de la Terre) une épaisseur de seulement 3 mm, soit 300 unités Dobson (DU)[N 4].
20
+
21
+ L'ozone est produit à partir du dioxygène, composé de deux atomes d'oxygène(O2). Aux altitudes supérieures à 30 km, le rayonnement solaire possède encore une énergie suffisante pour casser une partie des molécules de dioxygène et libérer les atomes. Un atome d'oxygène tendant à ne pas rester seul pour des raisons de stabilité, doit se recombiner à un autre élément ; il interagit donc avec une autre molécule de dioxygène (O2) présente pour former une nouvelle molécule, composée de trois atomes d'oxygène : l'ozone (O3).
22
+
23
+ O2 + rayonnement solaire → O + O et O + O2 → O3
24
+
25
+ Cette réaction chimique est la seule qui, dans la stratosphère, produit de l'ozone. Mais puisque tout l'oxygène n'est pas transformé en ozone dans ce processus, il existe donc un facteur limitant sa concentration. Primitivement, une certaine quantité d'ozone est apparue, il y a plus de 2 milliards d'années, lorsque l'oxygène est devenu permanent avec une concentration de l'ordre du pourcent. La concentration observée aujourd'hui résulte d'un équilibre entre la production d'ozone par le rayonnement solaire, et certains processus de destruction : en temps normal, tout l'ozone produit en « trop plein du réservoir » est détruit. C'est ce que l'on appelle un équilibre dynamique.
26
+
27
+ Le jour, à haute altitude, le rayonnement solaire peut dissocier la molécule d'ozone en une molécule de dioxygène et un atome d'oxygène :
28
+ O3 + rayonnement → O2 + O
29
+
30
+ Durant la nuit et en particulier la nuit polaire, cette réaction n'existe pas puisqu'il n'y a plus de rayonnement solaire. Une autre réaction devient alors prépondérante : la recombinaison d'un atome d'oxygène et d'une molécule d'ozone pour donner deux molécules de dioxygène :
31
+ O3 + O → 2 O2
32
+
33
+ C'est ce que l'on appelle la décomposition spontanée de l'ozone. Mais l'ensemble de ces deux réactions ne peut rendre compte que de 20 % de la destruction naturelle de l'ozone, alors que pour parvenir à un équilibre il faut que la perte soit égale à la production. Ce problème met en évidence la fragilité de l'équilibre de l'ozone. En effet, si les deux réactions ci-dessus avaient pu suffire à compenser la surproduction d'ozone, l'équilibre de ce dernier ne dépendrait que de la quantité de dioxygène présent dans la haute atmosphère, et cet équilibre aurait été difficilement perturbable, mais les composés chlorés perturbent cet équilibre. Les composés bromés, et les oxydes d'azote (NOx) contribuent également à cette destruction.
34
+
35
+ Parvenues dans la stratosphère, les molécules de composés chlorés sont décomposées par le rayonnement solaire, les produits de cette décomposition détruisant les molécules d'ozone par le jeu de réactions catalytiques[N 5].
36
+
37
+ Une source naturelle abondante de chlore organique est le chlorure de méthyle, principalement produit dans les océans par les micro-organismes et les algues[1]. La concentration ne dépasse pas 0,6 milliardième, limite naturelle du taux de chlore organique dans l'atmosphère.
38
+
39
+ Inventés dans les années 1930, les chlorofluorocarbures (C.F.C.) ont connu un développement important à partir des années 1950 à cause de leurs propriétés remarquables (ininflammables, facilement compressibles, non solubles) et, comme ils n'ont qu'une faible réactivité chimique, on les croyait peu toxiques pour l'environnement. Utilisés principalement dans l'industrie du froid, dans les bombes aérosols comme propulseur, en solvants pour l'industrie électronique, dans les mousses synthétiques et les agents extincteurs ; ils sont essentiellement dus à l'activité humaine. La production des CFC est très importante. Pour les deux principaux, le trichlorofluorométhane (CFC 11) et le dichlorofluorométhane (R 21), la production est passée de 50 000 à 100 000 t au début des années 1960 jusqu'à 500 000 t en 1999. Cela représente une croissance de 5 à 6 % par an, soit pratiquement un doublement de la quantité tous les dix ans.
40
+
41
+ Les vents brassent l'atmosphère en permanence :
42
+
43
+ En 2 à 3 ans, les CFC se retrouvent donc dans l'atmosphère sous toutes les latitudes, aussi bien à l'équateur qu'aux pôles. Puis, en 15 ans, ils montent dans la haute atmosphère.
44
+
45
+ À cela s'ajoute un autre effet, les CFC présents dans la stratosphère en 1997 sont ceux qui ont été produits entre 1977 et 1982, ce qui ne représente que 40 % de ce qui a été produit jusqu'à ce jour. Les 60 % restants sont encore en train de se mélanger et de monter. Du fait de ce retard, les effets des CFC produits ces dernières années se feront encore sentir dans 60 ans.
46
+
47
+ Ainsi, la quantité de chlore organique naturellement présente dans la stratosphère est d'environ 0,6 milliardième, alors qu'aujourd'hui la proportion totale de chlore organique atteint 3,5 milliardièmes. Elle a été multipliée par 5 en 20 ans, ce qui a entrainé une rupture de l'équilibre dynamique.
48
+
49
+ En hiver, la destruction d'ozone est limitée à sa destruction spontanée. Au printemps, elle devient très importante car il y a déjà des UV, beaucoup de cristaux de glace dans la stratosphère et parce que la circulation atmosphérique, le vortex polaire autour de l'Antarctique, empêche le remplacement de l'ozone détruit par de l'ozone provenant du nord de l'Antarctique.
50
+
51
+ Dès la fin du printemps, l'amincissement est moins important parce que la quantité de cristaux de glace diminue, et aussi parce que la circulation atmosphérique change : il y a alors un mélange entre l'air antarctique et l'air venu du nord qui apporte de l'ozone. Enfin, et surtout, la génération de l'ozone à partir de l'oxygène a repris avec l'allongement de l’ensoleillement diurne.
52
+
53
+ La couche d'ozone est aujourd'hui, observée par un réseau de stations au sol tel la station Halley, à 76°S, où des observations de l’ozone sont effectuées depuis 1956. Plus récemment, la précision des observations s'est améliorée grâce aux satellites artificiels construits, entre autres, par la NASA (USA).
54
+ Les variations pluriannuelles depuis 1957 de l'épaisseur de la couche d'ozone peuvent aussi être mesurées par le taux de flavonoïdes contenus dans des mousses (notamment Bryum argenteum) conservées dans des herbiers[2]. Cependant, les observations sérieuses de la couche d'ozone n'ont été réalisés que depuis une soixantaine d'année[3].
55
+
56
+ C'est en 1985 que l'alerte a été donnée avec la découverte d'une diminution importante de la concentration d'ozone au cours des mois de septembre et d'octobre au-dessus du continent Antarctique. Une réduction de près de 50 % du contenu total d'ozone était observée, se produisant au cours du printemps austral et couvrant toute la surface de l'Antarctique.
57
+ Depuis la fin des années 1970, l'épaisseur de l'ozone est passée, en certains endroits, de l'équivalent de 3 mm à 2 et même 1,5 mm aujourd'hui, en moyenne pour le mois d'octobre.
58
+
59
+ C'est cette diminution relative de l'épaisseur de la couche d'ozone stratosphérique (par rapport à son épaisseur standard ou initiale de 300 DU), que l'on nomme « trou d'ozone » ou « trou dans la couche d'ozone ». Le protocole de Montréal en 1987, a permis à la communauté internationale de réaliser une prise de conscience , aboutissant à des mesures concrètes pour limiter la propagation humaine des gaz CFC.
60
+
61
+ En 2000, 2001 et 2003, le trou dans la couche d'ozone a atteint une superficie jamais observée avant 2000, alors que celui de 2002 était le plus petit qui ait été observé depuis 1998.
62
+ En effet, à la fin de l'été 2003, le trou a de nouveau atteint un record de superficie… pour diminuer rapidement durant le mois d'octobre. En 2006, un nouveau record a été enregistré au-dessus de l'Antarctique.
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+
64
+ En 2006, l'ONU et les experts alertent sur le fait que la couche d'ozone se reconstitue moins vite que prévu, en raison probablement de l'utilisation persistante de gaz interdits, de type CFC.
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+
66
+ L'utilisation d'un modèle a permis d'attribuer la pause observée en 2015 à l'éruption du volcan chilien Calbuco et de montrer que la baisse des concentrations de chlore et de brome était bien responsable de l'amélioration observée sur le long terme[4].
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+
68
+ Depuis l'année 2019, le trou de la couche d'ozone semble avoir été en partie comblé mais de manière artificielle. En effet, ce phénomène s'explique principalement par le réchauffement significatif de la troposphère au-dessus de l'Antarctique qui amène la diminution du nombre et de la persistance des nuages stratosphériques polaires: il en résulte moins de transformation des composés chlorés de l'atmosphère et de halons émis par les activités humaines en chlore actif, susceptibles de détruire l'ozone[5].
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+
70
+ Dans l'océan Arctique, l'ampleur du phénomène n'atteint pas encore celle qui est observée dans l'hémisphère Sud.
71
+
72
+ Le fait que la perte d'ozone, si importante en Antarctique, soit moindre au-dessus de l'Arctique découle des différences climatiques entre ces deux régions. Le refroidissement de la stratosphère polaire est en effet moins intense au nord où, en moyenne, les températures sont de 15 à 20 °C supérieures à celles observées au pôle Sud.
73
+
74
+ Cette différence entre les deux pôles est d'origine géographique : le continent antarctique est isolé au milieu des océans dans l'hémisphère Sud. Dans l'hémisphère nord, au contraire, une alternance de continents et d'océans, de zones de hautes et de basses pressions atmosphériques contribue à créer un mouvement continu des masses d'air tel que le pôle Nord ne reste jamais totalement isolé. L'air des latitudes moyennes, plus chaud, arrive donc toujours au pôle, y augmentant ainsi les températures moyennes.
75
+
76
+ En exploitant des données fournies par un satellite de la NASA chargé de la recherche de la haute atmosphère, les chercheurs ont remarqué que les nuages stratosphériques de l'Antarctique ont une durée de vie deux fois plus longue que ceux situés au-dessus de l'Arctique.
77
+ Le satellite MetOp-A a observé le trou d'ozone en 2007.
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+
79
+ En 2011, le trou dans la couche d'ozone a atteint des valeurs record dans l'Arctique, avec une perte de 80 % de l'ozone, entre 15 et 20 km d'altitude, dans la periode d'hiver 2010 - printemps 2011[6].
80
+
81
+ Toutefois, en 2014, un rapport de L’Union météorologique mondiale et du Programme des Nations unies pour l’environnement faisait état d’une stabilisation et même d’un début de résorption sous les latitudes moyennes de l’hémisphère nord[7].
82
+ En juin 2016 une étude dirigée par Susan Salomon et publiée dans la revue « Science » concluait à une réduction du trou dans la couche d'ozone en Antarctique de plus de 4 millions km2 depuis 2000, soit environ la moitié de la superficie des États-Unis. Selon les chercheurs, cette amélioration, qui restait à confirmer, s’expliquait pour partie par la diminution des émissions de gaz chlorés (les CFC notamment) et bromés ; mais aussi par l'effet de serre anthropique. En effet, le réchauffement induit par les gaz à effet de serre (CO2, méthane, etc.) provoque paradoxalement un refroidissement de la stratosphère. Or comme l’explique Slimane Bekki, chercheur au CNRS : « ce refroidissement ralentit les réactions chimiques qui détruisent l’ozone »[8].
83
+
84
+ En 2018, l'ONU indique que la couche d'ozone est en voie de guérison[9]. Néanmoins une étude publiée dans Science révèle que le rythme de réduction des émissions de CFC-11 s'est ralenti de 50 % depuis 2012, traduisant une nouvelle production de CFC-11 non déclarée à l'encontre du protocole de Montréal[10]. Cette production est suspectée provenir d'industriels chinois[11],[12]. En 2019, cette guérison semble confirmée par de nouvelles observations susmentionnés au paragraphe "Perte continu d'ozone en Antarctique[5] ".
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+
86
+ Les ultraviolets sont des agents mutagènes : ils détériorent l'ADN des cellules, ce qui dérègle leurs activités biologiques (ex. : cancer) ou les détruit (coup de soleil).
87
+ Le 9 octobre 2003, au sud du Chili, la couche d'ozone qui avait perdu 50 % de son épaisseur habituelle, offrait si peu de protection contre les ultraviolets que ce jour-là, il suffisait de passer cinq minutes dehors sans protection pour attraper un coup de soleil[réf. nécessaire]. Le sud du Chili n'est pas la seule zone atteinte, d'autres régions de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande ont également connu des épisodes semblables. De plus, les rayons ultraviolets perturbent les divisions cellulaires des micro-organismes aquatiques, ce qui a de graves conséquences sur la vie aux pôles[N 6]. En plus des cancers de la peau, on observe aussi un affaiblissement général du système immunitaire.
88
+
89
+ Sur la planète Mars, trois couches d'ozone distinctes ont été identifiées dans son atmosphère. Une couche est située en dessous de 30 km d'altitude, une autre est présente durant le printemps et l'été de l'hémisphère nord martien (entre 30 et 60 km) et une autre au-dessus du pôle sud entre 40 et 60 km. La couche présente au-dessus du pôle sud n'a pas d'équivalent au pôle nord[13].
90
+
91
+ Le protocole de Montréal, signé en septembre 1987 puis révisé à Londres, Copenhague, Montréal et Pékin jusqu'en 1999, a préconisé une diminution des émissions de 50 % en dix ans. Sa ratification universelle (196 pays) a été atteinte en 2009, ce qui constitue un évènement puisqu'il est le premier traité environnemental international à atteindre ce statut.
92
+
93
+ L'Union européenne a proposé en 1989 une interdiction totale de l'utilisation des CFC (chlorofluorocarbure) durant les années 1990, qui fut approuvée par les États-Unis. L'Union Européenne s'est ensuite dotée d'outils juridiques, dont le récent règlement européen (1005/2009) visant à transposer le Protocole de Montréal en droit européen, tout en fixant des objectifs plus ambitieux de réduction ou d'interdiction de certains gaz détruisant la couche d'ozone.
94
+
95
+ Les délégués de 190 pays réunis à Montréal le 12 septembre 2007 ont pu saluer, 20 ans après la signature du protocole, la réussite du projet qui se concrétise par un arrêt total de la production des chlorofluorocarbures prévu en 2010 et une estimation optimiste de la communauté scientifique : la couche d'ozone retrouvera normalement son état de 1980 entre 2055 et 2065.
96
+
97
+ Il était prévu d'éliminer les hydrochlorofluorocarbures, les principaux substituts des chlorofluorocarbures, d'ici à 2020 pour les pays industrialisés et 2040 pour les pays en voie de développement. Des chercheurs ont établi récemment que l'élimination précoce (10 ans plus tôt, soit en 2030) des hydrochlorofluorocarbures réduirait l'effet de serre dans une proportion supérieure à ce que doit permettre le Protocole de Kyoto sur le changement climatique. Un accord a été conclu, lors de cette 19e réunion des parties qui permet une accélération de la sortie de l'utilisation des hydrochlorofluorocarbures. En vertu de cette entente, la production de ces substances sera gelée en 2013 à son niveau moyen de 2009-2010. Les pays industrialisés arrêteront la production et la consommation en 2020, réduisant celles-ci à 75 % en 2010 et 90 % en 2015[N 7]. Les pays en développement réduiront de 10 % en 2015, 35 % en 2020, 67,5 % en 2025, gardant 2,5 % en moyenne sur les cinq dernières années pour la maintenance.
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+ Si le lien de causalité entre CFC et trou est démontré ou si ce dernier disparait sur une longue période on pourra établir que le Protocole de Montréal a été un succès de la communauté internationale, capable de résoudre des problèmes environnementaux.
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ La couche d'ozone ou ozonosphère désigne la partie de la stratosphère contenant une quantité relativement importante d'ozone (concentration de l'ordre de un pour cent mille). À haute altitude la couche d'ozone est utile : elle absorbe la plus grande partie du rayonnement solaire ultraviolet dangereux pour les organismes. Elle a donc un rôle protecteur pour les êtres vivants et les écosystèmes.
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7
+ L'existence de la couche d'ozone a été démontrée en 1913 par les physiciens français Henri Buisson et Charles Fabry grâce à leur interféromètre optique. Cet ozone est produit par l'action des UV, du rayonnement solaire, sur les molécules de dioxygène à haute altitude[N 1]. Sydney Chapman propose le mécanisme de formation en 1930. Elle renvoie les rayons solaires et n'en laisse pénétrer que 50 % dans la troposphère.
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9
+ À la fin des années 1970, notamment grâce aux campagnes de mesures par ballon-sondes, les scientifiques ont mis en évidence une diminution périodique de l'ozone antarctique ; phénomène alors baptisé « trou de la couche d'ozone ». Ce trou grandit au printemps dans l'Antarctique (à la fin de la nuit polaire) durant plusieurs mois avant de se réduire, jusqu'au printemps suivant où il s'étend à nouveau. D'autres études à partir de ballons évoluant à haute altitude et d'observation satellitaire et météorologiques, ont révélé que la proportion d'ozone arctique était aussi en diminution.
10
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11
+ Cette découverte a été à l'origine de la création du GIEC et de la signature en 1989 du Protocole de Montréal visant à bannir la création par l'industrie de substances chimiques chlorées aboutissant à la destruction de la couche d'ozone. Ces substances sont principalement les CFC utilisés dans les systèmes de refroidissements (réfrigérateurs, climatiseurs...).
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13
+ Selon son altitude, on considère l'ozone comme :
14
+
15
+ Sans la couche d'ozone dans la haute atmosphère, la vie telle que la planète l'a connue depuis la fin de l'Archéen, n'aurait été possible que dans les océans[réf. nécessaire], à une profondeur suffisante de la surface des eaux (les UV ne pénétrant qu'à quelques mètres sous la surface). Ce fut le cas au cours de l'éon Archéen, lorsque l'atmosphère de la Terre était dépourvue de dioxygène (et donc de couche d'ozone).
16
+
17
+ Il se forme et persiste entre 20 et 40 km d'altitude. Il est cependant en réalité très dilué dans l'atmosphère locale : sa teneur est de l'ordre de quelques ppm à quelques dizaines de ppm dans la couche d'ozone elle-même qui est un mélange gazeux à faible pression.
18
+
19
+ En fait si cet ozone était regroupé en une couche à l'état pur, il aurait dans les conditions normales de température et de pression (c'est-à-dire les conditions moyennes à la surface de la Terre) une épaisseur de seulement 3 mm, soit 300 unités Dobson (DU)[N 4].
20
+
21
+ L'ozone est produit à partir du dioxygène, composé de deux atomes d'oxygène(O2). Aux altitudes supérieures à 30 km, le rayonnement solaire possède encore une énergie suffisante pour casser une partie des molécules de dioxygène et libérer les atomes. Un atome d'oxygène tendant à ne pas rester seul pour des raisons de stabilité, doit se recombiner à un autre élément ; il interagit donc avec une autre molécule de dioxygène (O2) présente pour former une nouvelle molécule, composée de trois atomes d'oxygène : l'ozone (O3).
22
+
23
+ O2 + rayonnement solaire → O + O et O + O2 → O3
24
+
25
+ Cette réaction chimique est la seule qui, dans la stratosphère, produit de l'ozone. Mais puisque tout l'oxygène n'est pas transformé en ozone dans ce processus, il existe donc un facteur limitant sa concentration. Primitivement, une certaine quantité d'ozone est apparue, il y a plus de 2 milliards d'années, lorsque l'oxygène est devenu permanent avec une concentration de l'ordre du pourcent. La concentration observée aujourd'hui résulte d'un équilibre entre la production d'ozone par le rayonnement solaire, et certains processus de destruction : en temps normal, tout l'ozone produit en « trop plein du réservoir » est détruit. C'est ce que l'on appelle un équilibre dynamique.
26
+
27
+ Le jour, à haute altitude, le rayonnement solaire peut dissocier la molécule d'ozone en une molécule de dioxygène et un atome d'oxygène :
28
+ O3 + rayonnement → O2 + O
29
+
30
+ Durant la nuit et en particulier la nuit polaire, cette réaction n'existe pas puisqu'il n'y a plus de rayonnement solaire. Une autre réaction devient alors prépondérante : la recombinaison d'un atome d'oxygène et d'une molécule d'ozone pour donner deux molécules de dioxygène :
31
+ O3 + O → 2 O2
32
+
33
+ C'est ce que l'on appelle la décomposition spontanée de l'ozone. Mais l'ensemble de ces deux réactions ne peut rendre compte que de 20 % de la destruction naturelle de l'ozone, alors que pour parvenir à un équilibre il faut que la perte soit égale à la production. Ce problème met en évidence la fragilité de l'équilibre de l'ozone. En effet, si les deux réactions ci-dessus avaient pu suffire à compenser la surproduction d'ozone, l'équilibre de ce dernier ne dépendrait que de la quantité de dioxygène présent dans la haute atmosphère, et cet équilibre aurait été difficilement perturbable, mais les composés chlorés perturbent cet équilibre. Les composés bromés, et les oxydes d'azote (NOx) contribuent également à cette destruction.
34
+
35
+ Parvenues dans la stratosphère, les molécules de composés chlorés sont décomposées par le rayonnement solaire, les produits de cette décomposition détruisant les molécules d'ozone par le jeu de réactions catalytiques[N 5].
36
+
37
+ Une source naturelle abondante de chlore organique est le chlorure de méthyle, principalement produit dans les océans par les micro-organismes et les algues[1]. La concentration ne dépasse pas 0,6 milliardième, limite naturelle du taux de chlore organique dans l'atmosphère.
38
+
39
+ Inventés dans les années 1930, les chlorofluorocarbures (C.F.C.) ont connu un développement important à partir des années 1950 à cause de leurs propriétés remarquables (ininflammables, facilement compressibles, non solubles) et, comme ils n'ont qu'une faible réactivité chimique, on les croyait peu toxiques pour l'environnement. Utilisés principalement dans l'industrie du froid, dans les bombes aérosols comme propulseur, en solvants pour l'industrie électronique, dans les mousses synthétiques et les agents extincteurs ; ils sont essentiellement dus à l'activité humaine. La production des CFC est très importante. Pour les deux principaux, le trichlorofluorométhane (CFC 11) et le dichlorofluorométhane (R 21), la production est passée de 50 000 à 100 000 t au début des années 1960 jusqu'à 500 000 t en 1999. Cela représente une croissance de 5 à 6 % par an, soit pratiquement un doublement de la quantité tous les dix ans.
40
+
41
+ Les vents brassent l'atmosphère en permanence :
42
+
43
+ En 2 à 3 ans, les CFC se retrouvent donc dans l'atmosphère sous toutes les latitudes, aussi bien à l'équateur qu'aux pôles. Puis, en 15 ans, ils montent dans la haute atmosphère.
44
+
45
+ À cela s'ajoute un autre effet, les CFC présents dans la stratosphère en 1997 sont ceux qui ont été produits entre 1977 et 1982, ce qui ne représente que 40 % de ce qui a été produit jusqu'à ce jour. Les 60 % restants sont encore en train de se mélanger et de monter. Du fait de ce retard, les effets des CFC produits ces dernières années se feront encore sentir dans 60 ans.
46
+
47
+ Ainsi, la quantité de chlore organique naturellement présente dans la stratosphère est d'environ 0,6 milliardième, alors qu'aujourd'hui la proportion totale de chlore organique atteint 3,5 milliardièmes. Elle a été multipliée par 5 en 20 ans, ce qui a entrainé une rupture de l'équilibre dynamique.
48
+
49
+ En hiver, la destruction d'ozone est limitée à sa destruction spontanée. Au printemps, elle devient très importante car il y a déjà des UV, beaucoup de cristaux de glace dans la stratosphère et parce que la circulation atmosphérique, le vortex polaire autour de l'Antarctique, empêche le remplacement de l'ozone détruit par de l'ozone provenant du nord de l'Antarctique.
50
+
51
+ Dès la fin du printemps, l'amincissement est moins important parce que la quantité de cristaux de glace diminue, et aussi parce que la circulation atmosphérique change : il y a alors un mélange entre l'air antarctique et l'air venu du nord qui apporte de l'ozone. Enfin, et surtout, la génération de l'ozone à partir de l'oxygène a repris avec l'allongement de l’ensoleillement diurne.
52
+
53
+ La couche d'ozone est aujourd'hui, observée par un réseau de stations au sol tel la station Halley, à 76°S, où des observations de l’ozone sont effectuées depuis 1956. Plus récemment, la précision des observations s'est améliorée grâce aux satellites artificiels construits, entre autres, par la NASA (USA).
54
+ Les variations pluriannuelles depuis 1957 de l'épaisseur de la couche d'ozone peuvent aussi être mesurées par le taux de flavonoïdes contenus dans des mousses (notamment Bryum argenteum) conservées dans des herbiers[2]. Cependant, les observations sérieuses de la couche d'ozone n'ont été réalisés que depuis une soixantaine d'année[3].
55
+
56
+ C'est en 1985 que l'alerte a été donnée avec la découverte d'une diminution importante de la concentration d'ozone au cours des mois de septembre et d'octobre au-dessus du continent Antarctique. Une réduction de près de 50 % du contenu total d'ozone était observée, se produisant au cours du printemps austral et couvrant toute la surface de l'Antarctique.
57
+ Depuis la fin des années 1970, l'épaisseur de l'ozone est passée, en certains endroits, de l'équivalent de 3 mm à 2 et même 1,5 mm aujourd'hui, en moyenne pour le mois d'octobre.
58
+
59
+ C'est cette diminution relative de l'épaisseur de la couche d'ozone stratosphérique (par rapport à son épaisseur standard ou initiale de 300 DU), que l'on nomme « trou d'ozone » ou « trou dans la couche d'ozone ». Le protocole de Montréal en 1987, a permis à la communauté internationale de réaliser une prise de conscience , aboutissant à des mesures concrètes pour limiter la propagation humaine des gaz CFC.
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+
61
+ En 2000, 2001 et 2003, le trou dans la couche d'ozone a atteint une superficie jamais observée avant 2000, alors que celui de 2002 était le plus petit qui ait été observé depuis 1998.
62
+ En effet, à la fin de l'été 2003, le trou a de nouveau atteint un record de superficie… pour diminuer rapidement durant le mois d'octobre. En 2006, un nouveau record a été enregistré au-dessus de l'Antarctique.
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64
+ En 2006, l'ONU et les experts alertent sur le fait que la couche d'ozone se reconstitue moins vite que prévu, en raison probablement de l'utilisation persistante de gaz interdits, de type CFC.
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+ L'utilisation d'un modèle a permis d'attribuer la pause observée en 2015 à l'éruption du volcan chilien Calbuco et de montrer que la baisse des concentrations de chlore et de brome était bien responsable de l'amélioration observée sur le long terme[4].
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+ Depuis l'année 2019, le trou de la couche d'ozone semble avoir été en partie comblé mais de manière artificielle. En effet, ce phénomène s'explique principalement par le réchauffement significatif de la troposphère au-dessus de l'Antarctique qui amène la diminution du nombre et de la persistance des nuages stratosphériques polaires: il en résulte moins de transformation des composés chlorés de l'atmosphère et de halons émis par les activités humaines en chlore actif, susceptibles de détruire l'ozone[5].
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+ Dans l'océan Arctique, l'ampleur du phénomène n'atteint pas encore celle qui est observée dans l'hémisphère Sud.
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+ Le fait que la perte d'ozone, si importante en Antarctique, soit moindre au-dessus de l'Arctique découle des différences climatiques entre ces deux régions. Le refroidissement de la stratosphère polaire est en effet moins intense au nord où, en moyenne, les températures sont de 15 à 20 °C supérieures à celles observées au pôle Sud.
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+ Cette différence entre les deux pôles est d'origine géographique : le continent antarctique est isolé au milieu des océans dans l'hémisphère Sud. Dans l'hémisphère nord, au contraire, une alternance de continents et d'océans, de zones de hautes et de basses pressions atmosphériques contribue à créer un mouvement continu des masses d'air tel que le pôle Nord ne reste jamais totalement isolé. L'air des latitudes moyennes, plus chaud, arrive donc toujours au pôle, y augmentant ainsi les températures moyennes.
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+ En exploitant des données fournies par un satellite de la NASA chargé de la recherche de la haute atmosphère, les chercheurs ont remarqué que les nuages stratosphériques de l'Antarctique ont une durée de vie deux fois plus longue que ceux situés au-dessus de l'Arctique.
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+ Le satellite MetOp-A a observé le trou d'ozone en 2007.
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+ En 2011, le trou dans la couche d'ozone a atteint des valeurs record dans l'Arctique, avec une perte de 80 % de l'ozone, entre 15 et 20 km d'altitude, dans la periode d'hiver 2010 - printemps 2011[6].
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81
+ Toutefois, en 2014, un rapport de L’Union météorologique mondiale et du Programme des Nations unies pour l’environnement faisait état d’une stabilisation et même d’un début de résorption sous les latitudes moyennes de l’hémisphère nord[7].
82
+ En juin 2016 une étude dirigée par Susan Salomon et publiée dans la revue « Science » concluait à une réduction du trou dans la couche d'ozone en Antarctique de plus de 4 millions km2 depuis 2000, soit environ la moitié de la superficie des États-Unis. Selon les chercheurs, cette amélioration, qui restait à confirmer, s’expliquait pour partie par la diminution des émissions de gaz chlorés (les CFC notamment) et bromés ; mais aussi par l'effet de serre anthropique. En effet, le réchauffement induit par les gaz à effet de serre (CO2, méthane, etc.) provoque paradoxalement un refroidissement de la stratosphère. Or comme l’explique Slimane Bekki, chercheur au CNRS : « ce refroidissement ralentit les réactions chimiques qui détruisent l’ozone »[8].
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+ En 2018, l'ONU indique que la couche d'ozone est en voie de guérison[9]. Néanmoins une étude publiée dans Science révèle que le rythme de réduction des émissions de CFC-11 s'est ralenti de 50 % depuis 2012, traduisant une nouvelle production de CFC-11 non déclarée à l'encontre du protocole de Montréal[10]. Cette production est suspectée provenir d'industriels chinois[11],[12]. En 2019, cette guérison semble confirmée par de nouvelles observations susmentionnés au paragraphe "Perte continu d'ozone en Antarctique[5] ".
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86
+ Les ultraviolets sont des agents mutagènes : ils détériorent l'ADN des cellules, ce qui dérègle leurs activités biologiques (ex. : cancer) ou les détruit (coup de soleil).
87
+ Le 9 octobre 2003, au sud du Chili, la couche d'ozone qui avait perdu 50 % de son épaisseur habituelle, offrait si peu de protection contre les ultraviolets que ce jour-là, il suffisait de passer cinq minutes dehors sans protection pour attraper un coup de soleil[réf. nécessaire]. Le sud du Chili n'est pas la seule zone atteinte, d'autres régions de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande ont également connu des épisodes semblables. De plus, les rayons ultraviolets perturbent les divisions cellulaires des micro-organismes aquatiques, ce qui a de graves conséquences sur la vie aux pôles[N 6]. En plus des cancers de la peau, on observe aussi un affaiblissement général du système immunitaire.
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89
+ Sur la planète Mars, trois couches d'ozone distinctes ont été identifiées dans son atmosphère. Une couche est située en dessous de 30 km d'altitude, une autre est présente durant le printemps et l'été de l'hémisphère nord martien (entre 30 et 60 km) et une autre au-dessus du pôle sud entre 40 et 60 km. La couche présente au-dessus du pôle sud n'a pas d'équivalent au pôle nord[13].
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+ Le protocole de Montréal, signé en septembre 1987 puis révisé à Londres, Copenhague, Montréal et Pékin jusqu'en 1999, a préconisé une diminution des émissions de 50 % en dix ans. Sa ratification universelle (196 pays) a été atteinte en 2009, ce qui constitue un évènement puisqu'il est le premier traité environnemental international à atteindre ce statut.
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+ L'Union européenne a proposé en 1989 une interdiction totale de l'utilisation des CFC (chlorofluorocarbure) durant les années 1990, qui fut approuvée par les États-Unis. L'Union Européenne s'est ensuite dotée d'outils juridiques, dont le récent règlement européen (1005/2009) visant à transposer le Protocole de Montréal en droit européen, tout en fixant des objectifs plus ambitieux de réduction ou d'interdiction de certains gaz détruisant la couche d'ozone.
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+ Les délégués de 190 pays réunis à Montréal le 12 septembre 2007 ont pu saluer, 20 ans après la signature du protocole, la réussite du projet qui se concrétise par un arrêt total de la production des chlorofluorocarbures prévu en 2010 et une estimation optimiste de la communauté scientifique : la couche d'ozone retrouvera normalement son état de 1980 entre 2055 et 2065.
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+ Il était prévu d'éliminer les hydrochlorofluorocarbures, les principaux substituts des chlorofluorocarbures, d'ici à 2020 pour les pays industrialisés et 2040 pour les pays en voie de développement. Des chercheurs ont établi récemment que l'élimination précoce (10 ans plus tôt, soit en 2030) des hydrochlorofluorocarbures réduirait l'effet de serre dans une proportion supérieure à ce que doit permettre le Protocole de Kyoto sur le changement climatique. Un accord a été conclu, lors de cette 19e réunion des parties qui permet une accélération de la sortie de l'utilisation des hydrochlorofluorocarbures. En vertu de cette entente, la production de ces substances sera gelée en 2013 à son niveau moyen de 2009-2010. Les pays industrialisés arrêteront la production et la consommation en 2020, réduisant celles-ci à 75 % en 2010 et 90 % en 2015[N 7]. Les pays en développement réduiront de 10 % en 2015, 35 % en 2020, 67,5 % en 2025, gardant 2,5 % en moyenne sur les cinq dernières années pour la maintenance.
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+
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+ Si le lien de causalité entre CFC et trou est démontré ou si ce dernier disparait sur une longue période on pourra établir que le Protocole de Montréal a été un succès de la communauté internationale, capable de résoudre des problèmes environnementaux.
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+ Cuculus canorus
2
+
3
+ Espèce
4
+
5
+ Statut de conservation UICN
6
+
7
+ LC  : Préoccupation mineure
8
+
9
+ Le Coucou gris (Cuculus canorus) est une espèce d'oiseau de la famille des cuculidés. Il doit son nom vernaculaire à son chant. Son comportement est caractérisé par la pratique du parasitisme de couvée. Insectivore, il est de la taille d'un faucon crécerelle ou d'un épervier.
10
+
11
+ Le coucou est un oiseau discret, longiligne, de taille moyenne (environ 30 cm), avec de longues ailes pointues et une longue queue arrondie. En vol, il ressemble à l’épervier d'Europe avec des ailes pointues similaires. Il vole avec des battements d’ailes réguliers, les ailes n’étant que très peu soulevées au-dessus du corps. Le bec est alors tendu vers l’avant. Il perche souvent seul, sur les lignes et poteaux, les ailes tombant légèrement, alors que la queue est légèrement relevée. Dans cette position, il a l’air courtaud et court sur pattes.
12
+
13
+ À l'âge adulte, le coucou se nourrit généralement des chenilles ; il est le seul oiseau à pouvoir digérer les plus velues. Faute de mieux, il se rabat sur les vers de terre. Sa vue est si perçante qu'il peut repérer la tête d'un lombric à 15 ou 20 mètres.
14
+
15
+ Solitaire lors de la période de nidification, la femelle coucou est polyandre.
16
+
17
+ Le coucou gris est un migrateur largement répandu. Il se reproduit à la belle saison dans une aire qui comprend l'Europe, presque toute l'Asie et le nord du Maghreb. Ses quartiers d'hiver sont le sud de l'Afrique et l'Asie du Sud-Est.
18
+
19
+ Son arrivée fin mars en Europe signe le retour du printemps. Il y fréquente les milieux ouverts mais ses pattes zygodactyles comme celles des Picidés trahissent une adaptation forestière ancienne.
20
+
21
+ Les coucous ont perdu 25 % de leurs effectifs en France depuis les années 1990 et constituent une espèce menacée[1].
22
+
23
+ On le trouve dans tous les milieux : plaines, régions vallonnées ou montagneuses (jusqu'à 2000 m d'altitude), bois.
24
+
25
+ Polygame, il effectue divers déplacements d'un milieu à l'autre au cours d'une même saison.
26
+
27
+ Sonore et clair : « cou-cou », parfois « cou-cou-cou », ou « hachachach » étouffé. Femelle : long trille glougloutant, sonore. « Ssii-ssii-ssii » insistants de jeune réclamant sa nourriture[2].
28
+
29
+ Perchée sur une haute branche, la femelle attend qu'un oiseau quitte son nid pour aller y pondre, juste avant la saison des couvaisons. Chaque femelle peut pondre jusqu'à 25 œufs (souvent 9) en mai-juin, à raison d'un par nid parasité. L'oisillon, né avant ceux de l'espèce hôte, se fera nourrir et éjectera les autres du nid.
30
+
31
+ Jusqu'au XIXe siècle, on croyait que les parents du nid colonisé par un coucou laissaient mourir leurs propres petits en réservant leurs soins à l'intrus. C'est seulement en 1871 que la dessinatrice animalière Jemima Blackburn découvre que c'est le jeune coucou lui-même qui tue les autres petits en les éjectant du nid[3].
32
+
33
+ Le coucou gris capture principalement son alimentation au sol[2]. Il se nourrit de grosses chenilles velues (qui sont pourtant souvent délaissées par les oiseaux)[4], de larves et de divers insectes comme des libellules, des criquets et des scarabées[5]. Il consomme également occasionnellement des œufs et des poussins de passereaux[4],[5].
34
+
35
+ Les mâles adultes ont la tête, l'encolure et le dos d’un gris bleu sans motif. Sur le dessous, la poitrine gris bleu se distingue nettement du ventre rayé. Les pattes sont jaunes. L’iris et le contour des paupières sont jaune clair. Le bec est gris à l’exception de la base, jaune clair.
36
+
37
+ Les femelles adultes apparaissent sous deux variantes :
38
+
39
+ Le jeune est gris ardoise avec des tons brun roussâtre. L’ensemble du plumage a des rayures foncées. L’iris est brun foncé, le contour des paupières jaune pâle et la base du bec est claire. Il peut être reconnu à ses taches blanches sur le cou.
40
+
41
+ Le coucou pratique le parasitisme de couvée, qui consiste pour la femelle à pondre dans le nid d'une autre espèce afin que celle-ci assure la couvaison de l’œuf puis l'alimentation du jeune individu.
42
+
43
+ La femelle coucou gobe un œuf dans le nid parasité, avant d'y pondre le sien. Elle peut ainsi tromper ses victimes, qui connaissent spontanément le compte d'œufs de leur couvée, grâce à une aire de peau sensible et dénudée qu'elles ont alors sous le ventre, la plaque incubatrice. Ce repas éclair apporte en outre à l'escamoteuse les protéines et le calcium qu'elle dépensera elle-même : elle pond au printemps jusqu'à une vingtaine d'œufs, répartis dans autant de nids différents. Avant de se livrer à sa mystification, elle s'assure que les parents légitimes sont éloignés : s'ils la prenaient en flagrant délit, ils abandonneraient leur couvée.
44
+
45
+ Il est capital que l'œuf du coucou éclose au bout de 12 jours soit 24 à 48 heures plus tôt que ceux d'une rousserolle : l'imposteur emploie cette avance à jeter hors du nid les œufs de ses concurrents dès les premières heures de sa vie. S'il attendait que ces derniers sortent de leurs coquilles, il lui serait beaucoup plus difficile de les faire rouler sur les parois du nid.
46
+
47
+ L'œuf pèse environ 3 grammes[6]. Le petit coucou ne pèse guère plus de 2 grammes et, s'arc-boutant, hisse parfois des œufs aussi lourds que lui, après les avoir calés dans une concavité de son dos, en forme de cuillère. C'est une zone hypersensible, où tout contact est, semble-t-il, insupportable à l'oisillon : on a pu observer que celui-ci éjecte tout autre objet que l'on introduit dans le nid, jusqu'à la limite de ses forces.
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+
49
+ Après la poussée de ses premières plumes, le petit coucou perd totalement cet instinct et devient plus sociable. À un mois, il est 30 fois plus gros. Au moindre choc contre le nid, le bébé coucou ouvre grand son bec dans l'attente du repas. La vue de son gosier rouge orangé déclenche chez ses parents adoptifs une irrépressible pulsion de becquée. Ce stimulus est si puissant que parfois même des oiseaux de passage oublient leur propre nichée pour déposer dans son bec une chenille, un insecte ou un vermisseau. Par la suite, le coucou pépie et s'agite pour accélérer encore le gavage.
50
+
51
+ Quand une femelle coucou pond par erreur dans un nid inadéquat, il arrive que son petit périsse d'inanition : installé chez des oiseaux granivores, il ne trouve pas dans son régime les protéines animales dont il a besoin. Il meurt aussi de faim dans un nid de linottes, pourtant insectivores, parce que ces oiseaux sont insensibles à son comportement. Ils ont besoin que leurs rejetons leur pincent le bec pour déclencher leur réflexe de nourrissage, ce que le bébé coucou ne fait pas.
52
+
53
+ Dès l'âge de 3 semaines, le petit coucou est deux fois plus lourd que ses nourriciers. Il est alors souvent contraint de quitter le nid et d'exercer sa tyrannie sur le perchoir le plus proche. Ses cris attirent les prédateurs (renards, belettes, rapaces) et 40 % des coucous sont ainsi dévorés entre 3 et 5 semaines. Normalement, au bout de la 4e semaine, le jeune coucou commence à voleter et prend son émancipation. Pendant le mois d'août, il part seul en migration vers l'Afrique. Ses parents naturels s'y rendent un mois plus tôt. Au printemps, ils reviennent toujours sur les lieux qui les ont vus naître et parasitent de préférence l'espèce qui a assuré leur élevage.
54
+
55
+ La rousserolle verderolle, également appelée rousserolle des marais, n'est qu'une des 50 à 60 espèces de passereaux que le coucou gris parasite en Europe (rousserolle turdoïde, rougequeue noir, bergeronnettes…). La taille du pensionnaire est si impressionnante que souvent ses hôtes hésitent à s'en approcher : le petit les harcèle volontiers à coup de bec pour s'arroger sa ration. Les plus chétifs de ses nourriciers en viennent à se percher sur son dos pour le nourrir plus à l'aise. Selon certains ornithologues, seul un coucou sur vingt parvient à l'âge de s'envoler pour l'Afrique, voyage qui entraîne de nouvelles pertes. La survie de ce parasite repose donc en partie sur sa grande longévité, estimée à une dizaine d'années.
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+
57
+ Si l'appétit du coucou le conduit à éliminer la descendance de ses hôtes, il ne va jamais jusqu'à dépeupler le territoire d'une espèce. Faute de nids assez nombreux, la femelle est contrainte d'aller parasiter ailleurs une nouvelle population.
58
+
59
+ En Europe, entendre le chant du coucou est un des signes du retour du printemps. Ce chant particulier a été une source d'inspiration pour des chansons comme, en français par exemple, la chanson pour enfants Dans la forêt lointaine.
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63
+ Dans certaines régions de France, le folklore raconte que si un promeneur a de l'argent en poche lorsqu'il entend le premier coucou de l'année, il sera riche l'année entière[7].
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+ Statut de conservation UICN
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+ LC  : Préoccupation mineure
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+ Le Coucou gris (Cuculus canorus) est une espèce d'oiseau de la famille des cuculidés. Il doit son nom vernaculaire à son chant. Son comportement est caractérisé par la pratique du parasitisme de couvée. Insectivore, il est de la taille d'un faucon crécerelle ou d'un épervier.
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+ Le coucou est un oiseau discret, longiligne, de taille moyenne (environ 30 cm), avec de longues ailes pointues et une longue queue arrondie. En vol, il ressemble à l’épervier d'Europe avec des ailes pointues similaires. Il vole avec des battements d’ailes réguliers, les ailes n’étant que très peu soulevées au-dessus du corps. Le bec est alors tendu vers l’avant. Il perche souvent seul, sur les lignes et poteaux, les ailes tombant légèrement, alors que la queue est légèrement relevée. Dans cette position, il a l’air courtaud et court sur pattes.
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+ À l'âge adulte, le coucou se nourrit généralement des chenilles ; il est le seul oiseau à pouvoir digérer les plus velues. Faute de mieux, il se rabat sur les vers de terre. Sa vue est si perçante qu'il peut repérer la tête d'un lombric à 15 ou 20 mètres.
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+ Solitaire lors de la période de nidification, la femelle coucou est polyandre.
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+ Le coucou gris est un migrateur largement répandu. Il se reproduit à la belle saison dans une aire qui comprend l'Europe, presque toute l'Asie et le nord du Maghreb. Ses quartiers d'hiver sont le sud de l'Afrique et l'Asie du Sud-Est.
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+ Son arrivée fin mars en Europe signe le retour du printemps. Il y fréquente les milieux ouverts mais ses pattes zygodactyles comme celles des Picidés trahissent une adaptation forestière ancienne.
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+ Les coucous ont perdu 25 % de leurs effectifs en France depuis les années 1990 et constituent une espèce menacée[1].
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+ On le trouve dans tous les milieux : plaines, régions vallonnées ou montagneuses (jusqu'à 2000 m d'altitude), bois.
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+ Polygame, il effectue divers déplacements d'un milieu à l'autre au cours d'une même saison.
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+ Sonore et clair : « cou-cou », parfois « cou-cou-cou », ou « hachachach » étouffé. Femelle : long trille glougloutant, sonore. « Ssii-ssii-ssii » insistants de jeune réclamant sa nourriture[2].
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+ Perchée sur une haute branche, la femelle attend qu'un oiseau quitte son nid pour aller y pondre, juste avant la saison des couvaisons. Chaque femelle peut pondre jusqu'à 25 œufs (souvent 9) en mai-juin, à raison d'un par nid parasité. L'oisillon, né avant ceux de l'espèce hôte, se fera nourrir et éjectera les autres du nid.
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+ Jusqu'au XIXe siècle, on croyait que les parents du nid colonisé par un coucou laissaient mourir leurs propres petits en réservant leurs soins à l'intrus. C'est seulement en 1871 que la dessinatrice animalière Jemima Blackburn découvre que c'est le jeune coucou lui-même qui tue les autres petits en les éjectant du nid[3].
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33
+ Le coucou gris capture principalement son alimentation au sol[2]. Il se nourrit de grosses chenilles velues (qui sont pourtant souvent délaissées par les oiseaux)[4], de larves et de divers insectes comme des libellules, des criquets et des scarabées[5]. Il consomme également occasionnellement des œufs et des poussins de passereaux[4],[5].
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+ Les mâles adultes ont la tête, l'encolure et le dos d’un gris bleu sans motif. Sur le dessous, la poitrine gris bleu se distingue nettement du ventre rayé. Les pattes sont jaunes. L’iris et le contour des paupières sont jaune clair. Le bec est gris à l’exception de la base, jaune clair.
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+ Les femelles adultes apparaissent sous deux variantes :
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+ Le jeune est gris ardoise avec des tons brun roussâtre. L’ensemble du plumage a des rayures foncées. L’iris est brun foncé, le contour des paupières jaune pâle et la base du bec est claire. Il peut être reconnu à ses taches blanches sur le cou.
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+ Le coucou pratique le parasitisme de couvée, qui consiste pour la femelle à pondre dans le nid d'une autre espèce afin que celle-ci assure la couvaison de l’œuf puis l'alimentation du jeune individu.
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+ La femelle coucou gobe un œuf dans le nid parasité, avant d'y pondre le sien. Elle peut ainsi tromper ses victimes, qui connaissent spontanément le compte d'œufs de leur couvée, grâce à une aire de peau sensible et dénudée qu'elles ont alors sous le ventre, la plaque incubatrice. Ce repas éclair apporte en outre à l'escamoteuse les protéines et le calcium qu'elle dépensera elle-même : elle pond au printemps jusqu'à une vingtaine d'œufs, répartis dans autant de nids différents. Avant de se livrer à sa mystification, elle s'assure que les parents légitimes sont éloignés : s'ils la prenaient en flagrant délit, ils abandonneraient leur couvée.
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+ Il est capital que l'œuf du coucou éclose au bout de 12 jours soit 24 à 48 heures plus tôt que ceux d'une rousserolle : l'imposteur emploie cette avance à jeter hors du nid les œufs de ses concurrents dès les premières heures de sa vie. S'il attendait que ces derniers sortent de leurs coquilles, il lui serait beaucoup plus difficile de les faire rouler sur les parois du nid.
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+ Quand une femelle coucou pond par erreur dans un nid inadéquat, il arrive que son petit périsse d'inanition : installé chez des oiseaux granivores, il ne trouve pas dans son régime les protéines animales dont il a besoin. Il meurt aussi de faim dans un nid de linottes, pourtant insectivores, parce que ces oiseaux sont insensibles à son comportement. Ils ont besoin que leurs rejetons leur pincent le bec pour déclencher leur réflexe de nourrissage, ce que le bébé coucou ne fait pas.
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+ Dès l'âge de 3 semaines, le petit coucou est deux fois plus lourd que ses nourriciers. Il est alors souvent contraint de quitter le nid et d'exercer sa tyrannie sur le perchoir le plus proche. Ses cris attirent les prédateurs (renards, belettes, rapaces) et 40 % des coucous sont ainsi dévorés entre 3 et 5 semaines. Normalement, au bout de la 4e semaine, le jeune coucou commence à voleter et prend son émancipation. Pendant le mois d'août, il part seul en migration vers l'Afrique. Ses parents naturels s'y rendent un mois plus tôt. Au printemps, ils reviennent toujours sur les lieux qui les ont vus naître et parasitent de préférence l'espèce qui a assuré leur élevage.
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+ La rousserolle verderolle, également appelée rousserolle des marais, n'est qu'une des 50 à 60 espèces de passereaux que le coucou gris parasite en Europe (rousserolle turdoïde, rougequeue noir, bergeronnettes…). La taille du pensionnaire est si impressionnante que souvent ses hôtes hésitent à s'en approcher : le petit les harcèle volontiers à coup de bec pour s'arroger sa ration. Les plus chétifs de ses nourriciers en viennent à se percher sur son dos pour le nourrir plus à l'aise. Selon certains ornithologues, seul un coucou sur vingt parvient à l'âge de s'envoler pour l'Afrique, voyage qui entraîne de nouvelles pertes. La survie de ce parasite repose donc en partie sur sa grande longévité, estimée à une dizaine d'années.
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+ En Europe, entendre le chant du coucou est un des signes du retour du printemps. Ce chant particulier a été une source d'inspiration pour des chansons comme, en français par exemple, la chanson pour enfants Dans la forêt lointaine.
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+ Dans certaines régions de France, le folklore raconte que si un promeneur a de l'argent en poche lorsqu'il entend le premier coucou de l'année, il sera riche l'année entière[7].
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+ modifier
2
+
3
+ Le coude (ou articulation olécranienne) est la partie du membre supérieur située entre le bras et l'avant-bras. Cette articulation comprend en avant la région du « pli du coude » (ou fosse cubitale). C'est un complexe articulaire synovial du membre supérieur humain reliant le bras à l'avant-bras. Il unit ainsi trois os entre eux : le radius, l'ulna (cubitus) et l'humérus.
4
+
5
+ Elle est la réunion de trois articulations : huméro-ulnaire, huméro-radiale et radio-ulnaire proximale (supérieure). Lorsque l'avant-bras est tendu (extension complète), le bras et l'avant-bras ne sont pas alignés dans le plan frontal. Les deux parties forment un angle ouvert en dehors, d'environ 170° chez l'homme, 160° chez la femme ; c'est ce qui est appelé le valgus physiologique (on retrouve la même chose pour le genou).
6
+
7
+ Humérus gauche en vue postérieure.
8
+
9
+ Épiphyse proximale (supérieure) de l'ulna gauche en vue latérale.
10
+
11
+ Le coude permet la flexion/extension de l'avant-bras sur le bras ainsi que la pronosupination de l'avant-bras. En position anatomique de référence (bras aligné le long du corps, paume de la main vers l'avant), le coude est en extension complète (180°, le bec de l'olécrâne vient buter dans la fosse olécrânienne) et la main en supination.
12
+
13
+ En flexion, le coude peut quasiment fermer l'angle formé entre le bras et l'avant-bras, mais ceci est impossible en raison de l'encombrement musculaire dans la partie antérieure du bras. Il reste alors un angle d'environ 10°-15°. Fléchi à 90°, le coude (en association avec le poignet) peut opérer une pronation d'environ 80°. On peut aller beaucoup plus loin en la combinant avec une rotation médiale de l'articulation gléno-humérale.
14
+
15
+ Les muscles mis en jeu pour le mouvement le plus simple du coude, c’est-à-dire la flexion/extension, sont peu nombreux et sont essentiellement localisés dans le bras. Pour la flexion on a surtout les muscles brachial (ex-brachial antérieur) et biceps brachial, et accessoirement certains muscles situés dans l'avant-bras : brachioradial, rond pronateur et fléchisseur radial du carpe. Pour l'extension on a le muscle triceps brachial et le muscle anconé.
16
+
17
+ Si l'on veut exploiter le coude dans toutes ses possibilités, et utiliser alors la pronosupination, les muscles mis en jeu sont plus nombreux. Ne sont mis ici que les muscles se rapportant au coude (donc mobilisant l'articulation radio-ulnaire proximale), car la pronosupination complète mobilise également le poignet et l'épaule avec des mouvements d'abduction/adduction et de rotation.
18
+
19
+ Outre les muscles qui maintiennent l'humérus dans l'incisure trochléaire, il existe des moyens de fixation pour éviter les mouvements latéraux du coude.
20
+
21
+ Quelle que soit la position de l'avant-bras, il y a toujours au moins un des faisceaux du LCR et du LCU tendu de chaque côté, ce qui explique l'extrême stabilité face au varus et valgus de coude.
22
+
23
+ Les pathologies les plus fréquentes avec le coude sont liées aux problèmes de cartilage (type arthrose) et apparaissent souvent avec la vieillesse. Les traumatismes les plus fréquents, quant à eux, sont les fractures de l'olécrâne. Celui-ci est alors déplacé proximalement par la tension du tendon du muscle triceps brachial.
24
+
25
+ Dans certains cas très graves, on peut être amené à remplacer complètement tout le complexe articulaire par des prothèses de coude. Il existe aussi des fractures de la palette humérale (extrémité distale de l'humérus) pouvant donner suite à la nécessité d'implants anatomiques.
26
+
27
+ Voir aussi:
28
+
29
+ Sur les autres projets Wikimedia :
30
+
31
+ Position des os de l'articulation entre humérus et radius
32
+
33
+ Position des os de l'articulation ouverte (extension, coude gauche)
34
+
35
+ Position des os de l'articulation fermée (supination, coude gauche)
36
+
37
+ Ligaments du coude gauche
38
+
39
+ Capsule du coude. vue antérieure.
40
+
41
+ Capsule du coude. vue postérieure.
42
+
43
+ Le Supinateur. vue postérieure.
44
+
45
+ Anastomose des vaisseaux sanguins du coude.
46
+
47
+ bas de l'extrémité droite.
48
+
49
+ radiographie (coude droit)
50
+
51
+ Coude gauche
52
+
53
+ Fusion pathologique des 3 os du coude.
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+ Le coude (ou articulation olécranienne) est la partie du membre supérieur située entre le bras et l'avant-bras. Cette articulation comprend en avant la région du « pli du coude » (ou fosse cubitale). C'est un complexe articulaire synovial du membre supérieur humain reliant le bras à l'avant-bras. Il unit ainsi trois os entre eux : le radius, l'ulna (cubitus) et l'humérus.
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+ Elle est la réunion de trois articulations : huméro-ulnaire, huméro-radiale et radio-ulnaire proximale (supérieure). Lorsque l'avant-bras est tendu (extension complète), le bras et l'avant-bras ne sont pas alignés dans le plan frontal. Les deux parties forment un angle ouvert en dehors, d'environ 170° chez l'homme, 160° chez la femme ; c'est ce qui est appelé le valgus physiologique (on retrouve la même chose pour le genou).
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+ Humérus gauche en vue postérieure.
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+ Épiphyse proximale (supérieure) de l'ulna gauche en vue latérale.
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+ Le coude permet la flexion/extension de l'avant-bras sur le bras ainsi que la pronosupination de l'avant-bras. En position anatomique de référence (bras aligné le long du corps, paume de la main vers l'avant), le coude est en extension complète (180°, le bec de l'olécrâne vient buter dans la fosse olécrânienne) et la main en supination.
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+
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+ En flexion, le coude peut quasiment fermer l'angle formé entre le bras et l'avant-bras, mais ceci est impossible en raison de l'encombrement musculaire dans la partie antérieure du bras. Il reste alors un angle d'environ 10°-15°. Fléchi à 90°, le coude (en association avec le poignet) peut opérer une pronation d'environ 80°. On peut aller beaucoup plus loin en la combinant avec une rotation médiale de l'articulation gléno-humérale.
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+
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+ Les muscles mis en jeu pour le mouvement le plus simple du coude, c’est-à-dire la flexion/extension, sont peu nombreux et sont essentiellement localisés dans le bras. Pour la flexion on a surtout les muscles brachial (ex-brachial antérieur) et biceps brachial, et accessoirement certains muscles situés dans l'avant-bras : brachioradial, rond pronateur et fléchisseur radial du carpe. Pour l'extension on a le muscle triceps brachial et le muscle anconé.
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+ Si l'on veut exploiter le coude dans toutes ses possibilités, et utiliser alors la pronosupination, les muscles mis en jeu sont plus nombreux. Ne sont mis ici que les muscles se rapportant au coude (donc mobilisant l'articulation radio-ulnaire proximale), car la pronosupination complète mobilise également le poignet et l'épaule avec des mouvements d'abduction/adduction et de rotation.
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+ Outre les muscles qui maintiennent l'humérus dans l'incisure trochléaire, il existe des moyens de fixation pour éviter les mouvements latéraux du coude.
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+ Quelle que soit la position de l'avant-bras, il y a toujours au moins un des faisceaux du LCR et du LCU tendu de chaque côté, ce qui explique l'extrême stabilité face au varus et valgus de coude.
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+ Les pathologies les plus fréquentes avec le coude sont liées aux problèmes de cartilage (type arthrose) et apparaissent souvent avec la vieillesse. Les traumatismes les plus fréquents, quant à eux, sont les fractures de l'olécrâne. Celui-ci est alors déplacé proximalement par la tension du tendon du muscle triceps brachial.
24
+
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+ Dans certains cas très graves, on peut être amené à remplacer complètement tout le complexe articulaire par des prothèses de coude. Il existe aussi des fractures de la palette humérale (extrémité distale de l'humérus) pouvant donner suite à la nécessité d'implants anatomiques.
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+
27
+ Voir aussi:
28
+
29
+ Sur les autres projets Wikimedia :
30
+
31
+ Position des os de l'articulation entre humérus et radius
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+
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+ Position des os de l'articulation ouverte (extension, coude gauche)
34
+
35
+ Position des os de l'articulation fermée (supination, coude gauche)
36
+
37
+ Ligaments du coude gauche
38
+
39
+ Capsule du coude. vue antérieure.
40
+
41
+ Capsule du coude. vue postérieure.
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+
43
+ Le Supinateur. vue postérieure.
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+
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+ Anastomose des vaisseaux sanguins du coude.
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+
47
+ bas de l'extrémité droite.
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+
49
+ radiographie (coude droit)
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+
51
+ Coude gauche
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+ Fusion pathologique des 3 os du coude.
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+ Puma concolor
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+ Espèce
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+ Répartition géographique
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+ Statut de conservation UICN
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+ LC  : Préoccupation mineure
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+
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+ Statut CITES
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+
13
+ Le puma (Puma concolor), également appelé lion de montagne, ou cougar, est un mammifère carnivore qui appartient à la famille des félidés. C'est un animal solitaire qui vit en Amérique du Nord et du Sud. Difficile à observer, il ressemble à un léopard sans taches, ce qui explique que, par abus de langage, on le désigne parfois également sous le terme de « panthère ». En France, sa présence à l'état sauvage se limite à la Guyane.
14
+
15
+ Le pelage du puma est uniforme (concolor signifie « d'une seule couleur »), même si l'on devine parfois des rayures sur ses membres antérieurs[1]. La couleur reste dans les tons fauves et varie du brun roux dans les régions tropicales au gris jaune dans les régions arides. Le dessous du corps est plus clair, allant de la couleur crème au blanc[2]. La longueur des poils dépend du milieu naturel dans lequel l'animal vit : ils sont rudes et courts dans les régions chaudes et longs en régions froides. Les cas d'albinisme sont rares mais les cas de mélanisme sont fréquents[3]. Un unique cas de leucisme (« Puma blanc ») est observé dans les années 2010 à l'état sauvage dans le parc national de Serra dos Órgãos[4].
16
+
17
+ Le puma possède une petite tête de forme arrondie munie d'oreilles courtes, rondes et écartées. Le revers de l'oreille est noir. La fourrure du menton est blanchâtre comme celle du museau. La truffe est rose. La couleur des yeux varie du vert au jaune ambré et son champ de vision est très large[5].
18
+
19
+ En moyenne, le mâle mesure entre 1 mètre et 2,30 mètres de longueur, le record étant de 2,90 mètres, queue comprise[1]. Celle-ci représente un tiers de la taille de l'animal[6]. La masse du puma est comprise en moyenne entre 53 et 72 kg pour les mâles ; le plus gros individu connu faisait 120 kg[3]. Sa taille varie de 60 à 76 cm au garrot[6],[3]. La femelle est moins grosse (environ 35 à 48 kg[3]) ; le mâle est de 40 à 60 % plus lourd que la femelle[7]. En outre, il existe une variation géographique de la taille : les plus grands spécimens vivent dans les montagnes Rocheuses et en Patagonie tandis que les plus petits évoluent dans les régions proches de l'équateur. Ainsi, les pumas vivant en région tropicale pèsent deux fois moins que les individus du sud du Chili ou du Canada[7].
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+
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+ La silhouette du puma est fine et musclée et son postérieur est plus haut que sa tête ce qui lui permet de sauter facilement. Sa longue queue (entre 53 et 81 cm[8],[9]), plus foncée à son extrémité, est l'une des caractéristiques du puma. Enfin, il possède quatre doigts munis de griffes longues, pointues et rétractiles. Ses pieds sont larges, ce qui permet d'avancer aisément dans la neige[3]. Les pattes postérieures plus longues que les antérieures - ces premières étant, proportionnellement à la taille, les plus longues de toutes les espèces de félins[7] - sont une adaptation au bond[10].
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+
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+ Le puma peut courir jusqu'à 72 km/h[11],[12], mais seulement sur de courtes distances. En outre, il peut franchir jusqu'à 12 mètres[13] en longueur, d'un bond à partir d'une position fixe. Enfin, il est capable de faire des bonds atteignant 4 à 5 mètres de haut, sans élan[13]. C'est un animal qui nage bien mais il ne le fait qu'en cas de menace. Pour les besoins de la chasse ou en cas de menace, il est capable de grimper aux arbres et de faire preuve d'une grande agilité.
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+
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+ Le puma est un animal solitaire. Les mâles et les femelles ne se rencontrent qu'en période d'accouplement (environ deux semaines[14]). L'oestrus dure huit à quatorze jours[15]. Les pumas peuvent se reproduire toute l'année, toutefois, on observe souvent un pic de naissances durant la saison chaude (d'avril à septembre en Amérique du Nord)[15]. Le taux de recrutement est de 1,0 à 1,3 petits par femelle en âge de procréer[15]. La maturité sexuelle est atteinte pour les deux sexes dès l'âge de deux ans, parfois dès vingt mois[15]. Cependant, la première reproduction se produit plus probablement lorsque la femelle a pu s'établir sur un territoire[15].
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+ Après une gestation d’environ trois mois[16] (entre 88 et 96 jours[8]) la femelle met au monde jusqu'à six petits, généralement deux ou trois[14]. La femelle met bas dans une tanière qui peut être des fourrés, une cavité rocheuse ou encore un arbre creux[17]. Les petits restent avec leur mère jusqu'à leur deuxième année[18],[15]. L'intervalle entre deux naissances est de dix-huit à trente mois[15]. À la naissance, les jeunes pèsent de 600 à 800 grammes[8],[17],[9] et ont un pelage brun jaunâtre avec des points noirs ou marron qui disparaissent vers l'âge de 16 mois. Les chatons ouvrent les yeux à dix jours et mangent de la viande à six semaines[17], mais l'allaitement dure plus de trois mois[16].
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+ Dans son environnement naturel, un puma vit environ huit à dix ans[8],[17] ; en captivité, sa longévité peut dépasser 25 ans[réf. nécessaire]. Le sex-ratio adulte est généralement de deux femelles pour un mâle. La mortalité naturelle des adultes est inférieure à 5 %[15]. La mortalité causée par la chasse sportive peut être particulièrement élevée pour les mâles adultes et subadultes[15]. La mortalité est probablement plus élevée dans les zones de forts conflits intraspécifiques, comme les populations soumises à la chasse (conflits pour acquérir un territoire plus fréquents du fait de la disparition des individus prélevés) et dans les zones à faibles ressources alimentaires[15].
30
+
31
+ Les cris du puma diffèrent selon les circonstances : très aigus ou ressembler à un sifflement en période de rut[19] ; ils peuvent faire aussi penser à un fort ronronnement. Pendant la saison de l'accouplement, les pumas émettent des sortes de miaulements (ou feulements) puissants[14],[6]. Le puma ne rugit pas en raison de l'ossification totale de son appareil hyoïde[16]. Il émet un gémissement aigu pour menacer les intrus osant s'aventurer sur son territoire.
32
+
33
+ Les pumas sont carnivores, ils attaquent en général les grands mammifères comme les cerfs ou les élans mais aussi des animaux plus petits si nécessaire, jusqu'à pêcher ou se nourrir d'insectes[17] ou de lézards[9]. En moyenne, un puma d'Amérique du Nord consomme un cerf tous les sept à dix jours, parfois plus pour une femelle avec des petits[5]. Enfin, le puma peut tuer des animaux d'élevage (chevaux, moutons, vaches, chèvres, etc.)[17].
34
+
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+ Les pumas chassent seuls, à l'aube ou au crépuscule, le jour en montagne[9]. Ils traquent leur proie et l'approchent par derrière. Ils tuent leur proie en mordant la base du crâne, brisant le cou de leur victime. Ils peuvent ainsi s'attaquer à des animaux beaucoup plus gros qu'eux. Ils enterrent ensuite la carcasse ou la recouvrent partiellement afin de la protéger quelques jours des charognards avant de revenir pour s'en nourrir. Comme tous les prédateurs, ils changent de proies selon l'abondance de ces dernières. Ainsi sur une zone où l'on avait réintroduit une espèce de mouflon dit mouflon canadien (Ovis canadensis), on a constaté que les pumas ont augmenté leur prédation sur cette espèce alors que les populations de cervidés (leur nourriture préférée) avait diminué[21].
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37
+ Les mâles adultes occupent un territoire moyen de 250 km2 environ (de 100 à 1 000 km2)[14], qui est marqué par leur urine, leurs déjections ou des traces de leurs griffes sur les troncs, accompagnées d'un marquage odorant ; comme les autres félins, le puma possède des glandes sudoripares au niveau des pelotes digitales et plantaires. Le territoire des femelles est plus restreint (moins de 100 km2 en général), ce qui implique que le territoire d'un mâle recouvre plusieurs territoires de femelles.
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39
+ Des suivis de jeunes couguars par radiotracking dans un habitat relativement fragmenté, en Californie, ont montré qu'ils trouvent assez facilement les corridors biologiques qui leur conviennent et les écoducs leur permettant de traverser une autoroute[22]. La dispersion se fait au moment de l'abandon des petits par la mère en bordure de son domaine vital. Le jeune reste dans un rayon de 300 m à proximité durant 13 à 19 jours et explore ensuite son nouvel environnement dans la direction opposée à celle prise par la mère. L'âge moyen à la dispersion était de 18 mois (extrêmes : 13-21 mois)[22]. Les animaux fréquentent facilement les lisières ville-forêt et les corridors biologiques et écoducs, et semblent apprécier l'absence d'éclairage artificiel direct ou indirect[22], si ce n'est l'absence de pollution lumineuse.
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+ Le jaguar (Panthera onca) partage son aire de répartition Nord avec l'aire Sud du puma. Les cas de coexistence ne sont pas rares. Les deux espèces ont souvent été étudiées conjointement. Dans les zones tropicales, le puma est plus petit que dans les zones tempérées de son aire de répartition et chasse un plus grand nombre d'espèces, qui sont également de plus petite taille[23]. Le puma subit la concurrence du jaguar qui ne lui laisse que des proies de taille moyenne[17]. La compétition interspécifique avec le jaguar dans les zones tropicales est un facteur probable de ces différences[23],[Note 1]. Dans le parc national Santa Rosa au Costa Rica, il a été observé que les carcasses de proies fraichement tuées par un jaguar (des tortues de mer) sont par la suite visitées par un ou des pumas et jaguars[Note 2],[24]. Le puma est plus fréquemment observé durant la journée, tandis que le jaguar est plus nocturne[24]. Cette observation montre que le jaguar est relativement tolérant envers les autres prédateurs qui visitent les charognes qu'il a tuées[24]. Le jaguar peut s'attaquer aux jeunes pumas[25].
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43
+ Le Puma a peu de prédateurs mais en Amérique centrale et Amérique du Sud, il peut être attaqué par le Jaguar et l'Anaconda. En Amérique du Nord, il peut se trouver confronté à un Grizzly ou à une meute de loups.
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45
+ Le puma occupe une grande vari��té d'habitat[26]. Il se rencontre dans divers écosystèmes tels que les déserts arides, les zones de broussailles semi-arides, les forêts de conifères, les prairies et savanes inondées et les forêts tropicales humides[26]. Il n'est pas présent dans les régions côtières fortement anthropisées et dans les hautes Andes. Le puma se rencontre jusqu'à 5 800 mètres d'altitude[26].
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+
47
+ Avant la colonisation et l'explosion démographique du territoire, le puma occupait tout le continent américain : de la Colombie-Britannique au Sud de l'Argentine. Le puma est l'animal terrestre qui occupe l'aire la plus étendue du Nouveau Monde, couvrant près de 110 degrés de latitude. Le puma est également le félin le plus répandu après le chat domestique sur le continent américain.
48
+
49
+ Le puma est absent des îles (Caraïbes, Antilles), de l'Uruguay ainsi que du Centre et de l'Est de l'Amérique du Nord. Il était autrefois présent dans les forêts du Grand Nord mais il a disparu à la suite de l'extinction des grands ongulés dans cette région[3]. Il a été beaucoup chassé aux XIXe et XXe siècles : on recensait en moyenne 350 pumas tués par an en Colombie-Britannique entre 1910 et 1957[17]. Le puma peut occuper une grande variété d'habitats mais l'extension humaine les a repoussés en montagne, dans une forêt morcelée et considérablement réduite depuis la colonisation européenne, dans les prairies, les déserts et les étendues sauvages du continent américain. On le trouve jusqu'à 5 900 mètres dans la cordillère des Andes[20].
50
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51
+ Le puma est classé en annexe II de la CITES, c'est-à-dire en espèce vulnérable. Les pumas de Floride et d'Amérique centrale appartiennent à l'annexe I et sont menacés d'extinction[27],[14],[3]. La chasse du puma est en général interdite ou réglementée, sauf au Guyana, en Équateur et au Salvador[17]. Les réserves et les parcs naturels tentent de préserver leur habitat (Yosemite, Yellowstone, Río Plátano, Iguazú, etc.). Cependant, certains éleveurs, dont les troupeaux sont menacés, les abattent ou les empoisonnent.
52
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53
+ L'espèce se trouvait autrefois dans presque toute l'Amérique du Nord, sur le territoire des cerfs, sa source de nourriture principale. Il a cependant été victime de la chasse pendant près de deux siècles, sa fourrure étant prisée et sa présence n'étant pas la bienvenue près du bétail. La sous-espèce de l'Est, Puma concolor couguar, qui occuperait actuellement le Sud-Est du Canada (Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse), avait apparemment disparu dès la seconde moitié du XIXe siècle mais une faible population semble encore subsister dans une partie de son aire de répartition historique[28].
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55
+ Au Québec, sa population n'a probablement jamais été abondante[29]. Seules quelques centaines d'observations ont été rapportées depuis 1955 : la majorité d'entre elles sont postérieures à 1991, période durant laquelle les mentions de cougar étaient systématiquement recueillies[29]. Les mentions proviennent de la partie méridionale de la province au sud du 50e parallèle, essentiellement dans les régions de l'Abitibi-Témiscamingue, de l'Estrie et du Bas-Saint-Laurent[29]. Cependant, un seul signalement a été confirmé en 1992 lorsqu'un individu a été abattu en Abitibi-Témiscamingue, une analyse génétique a démontré que l'individu provenait d'une sous-espèce présente en Amérique du Sud et il est probable que cet animal se soit échappé d'un parc zoologique ou gardé en captivité[29]. Les principaux facteurs limitatifs de la présence du cougar au Québec seraient sans doute liés aux diverses activités humaines et au morcellement des populations, qui rendrait difficile les rencontres lors de la période d'accouplement[29].
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+ La présence du cougar fait l'objet d'un suivi au Québec. Un système de collecte des observations (rapports d'observation) et d'analyse de leur qualité est en place dans chaque région par les bureaux de Protection de la Faune du Québec[29]. La présence d'environ huit individus répartis à travers la province est confirmée par les scientifiques[30]. En 2005, le ministère de la faune et des parcs du Québec a officiellement confirmé la présence du puma dans trois régions du Québec : la Capitale-Nationale (Québec), la Gaspésie et le Saguenay–Lac-Saint-Jean. D'autres observations auraient été faites dans le Centre-du-Québec et l'Estrie. Un puma a d'ailleurs été filmé dans un champ de Fortierville en mai 2007, alors qu'un autre a été aperçu et clairement identifié le 1er octobre 2007 à la forêt Montmorency située à environ 70 km au nord de la ville de Québec, près du parc national de la Jacques-Cartier. Un autre a également été observé au printemps 2007 dans le Parc de la Gatineau, dans l'Outaouais[30].
58
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59
+ Un biologiste du Parc national de Forillon en Gaspésie a confirmé que six échantillons de poils de cougar ont été recueillis dans le parc entre 2003 et 2010, dont le dernier en août 2009. Le projet d'observation a ensuite été arrêté puisqu'il ne visait qu'à confirmer la présence. Les tests génétiques ont permis de conclure qu'il s'agissait d'un cougar de l'Est[31]. Cependant, il existe un débat chez les biologistes concernant les dispositifs de prélèvement des échantillons et l'existence même de cougars vivant à l’état sauvage au Québec[32],[33].
60
+
61
+ D'abord chassé jusqu'à sa quasi-extinction aux États-Unis, le puma fait un grand retour, avec une population estimée entre 10 000[8] et 30 000 individus dans l'Ouest du pays, principalement dans les montagnes Rocheuses. L'animal est présent dans quatorze États de l'Ouest et en Floride[34]. On estime entre 4 000 et 6 000 le nombre de lions des montagnes en Californie où il est protégé par la loi, entre 4 500 et 5 000 au Colorado ; les couguars de Floride sont estimés à une cinquantaine et constituent la sous-espèce la plus menacée du continent américain. Dans les autres États, sa chasse est légalisée mais soumise à l'autorisation de l'United States Fish and Wildlife Service[34]. Le Texas est le seul État où le puma peut être chassé librement.
62
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63
+ La Panthère de Floride est une population de puma qui était une sous-espèce selon l'ancienne classification (Puma concolor coryi). Autrefois présente dans tout le Sud-Est des États-Unis, elle survit dans le Sud de la Floride. Il ne subsisterait qu’une cinquantaine d'individus[35]. Elle est menacée d'extinction malgré les efforts du groupe de sauvegarde de la Panthère de Floride (The Florida Panther Recovery Team), fondé en 1976. Il y a actuellement un grand effort de la part de l’État de Floride pour sauver ces panthères locales, leur nombre étant en effet en inquiétante diminution : élevage en captivité, préservation du gibier, reproduction artificielle, etc. Néanmoins, la nouvelle classification permet d’envisager une reproduction de préservation par croisement avec d’autres anciennes sous-espèces moins menacées de couguars d’Amérique du Nord, qui sont dans la même lignée phylogénétique, et de parvenir, par sélection, à retrouver les caractères de la Panthère de Floride, avec l’aide d’élevages ou parcs naturels d’autres États.
64
+
65
+ Les pumas tentent de reconquérir l'Est du pays, suivant les criques et les cours d'eau, ils ont à présent atteint les États du Missouri et du Michigan. Cette évolution pourrait permettre d'en trouver sur la quasi-totalité du territoire des États-Unis mais, la réintroduction du loup dans les montagnes Rocheuses est une menace pour le puma qui était jusque-là le seul grand prédateur carnivore avec l'ours dans ce territoire. Il y a par exemple environ 25 pumas dans le parc du Yellowstone[36] contre 118 loups[37].
66
+
67
+ À cause de l'urbanisation, les pumas se retrouvent de plus en plus fréquemment en contact avec les humains, surtout dans les zones riches en cerfs, leur proie naturelle. Beaucoup de ces félins meurent percutés par des automobiles ou des camions (voir roadkill). Si on a compté des attaques d'animaux domestiques (chats, chiens), ils ne se tournent que très rarement vers le domaine des humains comme source de nourriture. Le 2 mars 2011, le puma de l'est américain est officiellement annoncé par l'USFWS comme étant éteint aux États-Unis[28], mais peut-être était-ce déjà le cas depuis les années 1930. En fait, le statut de cette population en tant que sous-espèce est incertain, et des migrations d'individus de l'ouest de la répartition sont possibles[38],[39].
68
+
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+ Après y avoir été exterminé par la chasse et la destruction de vastes superficies d'habitats naturels, le couguar a été confiné aux États de l'ouest des États-Unis depuis presque un siècle[40]. Il semble lentement recoloniser des zones situées plus à l'Est du pays[40]. Une modélisation écologique publiée en novembre 2015, basée sur plus de 40 années de statistiques populationnelles croisées à des informations sur l'éthologie et l'habitat de l'espèce laisse attendre une réapparition de populations de cougars dans les États du Midwest entre 2015 et 2040[40], à condition qu'il soit suffisamment accepté, ce qui implique selon les chercheurs une approche intégrée de la présence potentielle d'un grand carnivore dans la région.
70
+
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+ Le 2 mars 2011, le puma de l'est américain a été officiellement déclaré espèce éteinte au États-Unis. Ce cougar était sur la liste des espèces menacées depuis 1973 mais sa disparition était suspectée depuis les années 1930[41].
72
+
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+ L'homme impacte la population de puma en raison de la fragmentation ou de la disparition de ses habitats, de la pression de la chasse et du dérangement que subit l'espèce. Les pumas sont très discrets, n'attaquent que très rarement l'homme et dépensent beaucoup d'énergie pour le fuir[42]. Ceci peut arriver quand celui-ci s'aventure dans des zones sauvages ou que l'animal se sent menacé. De 1890 à janvier 2004, on a recensé environ 100 attaques de pumas sur des humains en Amérique du Nord (dont 16 mortelles). Sans doute en raison d'une pression plus forte sur leurs territoires, le phénomène semble s'intensifier avec 53 attaques dans les années 1980 dont neuf mortelles en Amérique du Nord[8].
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+
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+ Le puma peut être apprivoisé. Inscrit à l'annexe ll de la Convention sur le commerce international des espèces de faunes sauvages, il peut donc être commercialisé avec un permis. Des fermiers en adoptent en Argentine et les laissent en liberté sur l'exploitation, où l'animal se révèle joueur et convivial.
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+ Les efforts que le cougar fait pour ne pas être aperçu par l'homme ont un coût important en termes d’énergie dépensée, et secondairement aussi en termes de chances de survie[42] ; c'est la conclusion d'une étude récente (2015) basée sur le suivi à distance (grâce à des balises GPS) de 30 couguars dans les montagnes de Californie (de 2008 à 2013). Un logiciel spécial a identifié 208 sites vers lesquels ces couguars retournaient plusieurs fois de suite durant plusieurs jours (ce qui est un indice fort qu'ils avaient attaqué une proie dans ce secteur)[42]. L'étude a montré que dans les zones de ce territoire un peu plus urbanisées (2 à 9 maisons par hectare), les femelles couguars ont tué 36 % de chevreuils de plus par rapport à celles qui vivaient dans des zones pas ou peu habitées, et qu'elles passaient moins de temps à se nourrir sur chaque carcasse, alors qu'une telle différence n'a pas été constatée chez les mâles)[42]. Les auteurs supposent que les femelles doivent dépenser beaucoup plus d'énergie pour à la fois rester discrètes et chasser pour leur progéniture quand elles vivent à proximité de l'homme, et que ceci se paye en termes de « chance de reproduction » (Ainsi, l'une des femelles suivies a perdu trois de ses portées en trois ans, et c'est celle qui vivait dans l'habitat le plus anthropisé[42]).
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79
+ Le puma fait partie des félins pouvant attaquer l'être humain. Entre 1890 et 1990, 53 attaques de pumas, dont 10 morts ont été répertoriées aux États-Unis et au Canada. Les deux tiers des attaques portaient sur des enfants jusqu'à neuf ans et tous les décès sont survenus sur des jeunes de moins de treize ans. Plus du tiers des incidents ont eu lieu sur l'île de Vancouver, ce qui est peut-être un cas d'apprentissage de prédation. 40 % des attaques ont lieu en été, ce qui est probablement dû aux sorties en nature plus fréquentes de l'homme en cette période. La majorité des attaques avaient lieu dans le dos de la victime. Bien qu'en forte augmentation sur la période étudiée, les tentatives de prédation reçoivent une couverture médiatique importante en comparaison d'autres prédateurs statistiquement plus dangereux pour l'homme, comme les chiens[43].
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+ Des lignes directrices ont été proposées pour sa protection et gestion[44], mais dans la nature, comme la plupart des grands carnivores, cet animal est souvent victime de collision avec des véhicules, empoisonnement, ou est mal accepté par les propriétaires de terrain, de gibier ou d'animaux d'élevage[45],[46].
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+ La phylogenèse est l'étude des fossiles d'un animal afin d'en préciser son apparition et son évolution. Cependant, il existe assez peu de fossiles de félins, et la phylogénie moderne s'appuie essentiellement sur les analyses génétiques (Cf. ADN). Le premier félin daterait d'il y a 11 millions d'années[47]. L’ancêtre commun des lignées Leopardus, Lynx, Puma, Prionailurus et Felis aurait traversé la Béringie et colonisé l’Amérique du Nord il y a environ 8 à 8,5 millions d’années. Des analyses génétiques effectuées en 2006 ont montré que ces lignées ont divergé dans l’ordre de leur citation : le genre Puma est donc la troisième lignée à se différencier[47],[48]. La lignée du Puma a probablement divergé il y a plus de huit millions d'années selon l'horloge moléculaire[48]. Les félins nord-américains ont ensuite envahi l’Amérique du Sud par l’isthme de Panama il y a 3 millions d’années durant le grand échange interaméricain.
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+ Le puma n'est pas doté d'un os hyoïde élastique et de larges cordes vocales, ce qui ne lui permet pas de rugir[7]. La capacité de rugir grâce à un os hyoïde peu ou pas ossifié est l’hypothèse historique ayant permis de classer les différentes espèces en félins « rugissants » de la sous-famille des panthérinés et les « non-rugissants » de la sous-famille des félinés[49]. Ainsi, le puma est le plus grand des félins de la sous-famille des Felinae et possède des caractéristiques similaires aux grands félins de la sous-famille des Pantherinae[50]. Le Puma fut d’abord considéré comme un membre du genre Felis (Felis concolor). Dès 1834, Jardine propose de classer le puma dans un genre à part[51] : Puma. Le puma a alternativement fait partie du genre Felis puis Puma[52]. Les différentes références taxinomiques s’accordent à présent pour le rattacher au genre Puma, qui a contenu une seule autre espèce : le Jaguarondi (Puma yagouaroundi). Des études ont montré que le puma et le Jaguarondi sont étroitement proches du gu��pard[47],[53]. Anatomiquement, la colonne vertébrale du puma est longue, comme celle du guépard, et lui permet une flexion lombaire étendue par rapport aux autres félins[7]. La nature de cette relation est cependant mal définie : une première hypothèse serait que les lignées du Guépard et du Puma aient divergé en Amérique (Guépard américain) puis que le guépard soit retourné vers l’Ancien Monde[47],[53] ; une autre suggère que le guépard a évolué indépendamment sur l'Afro-Eurasie[54].
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+ Le Puma d’Amérique du Nord présente un haut niveau de similarité génétique, ce qui suggère que l’espèce actuelle descend d’un petit groupe d’individus. Culver et al. pense que les populations nord-américaines de Puma concolor ont été extirpées durant les extinctions du Pléistocène il y a environ 10 000 ans (Holocène) puis que les populations sud-américaines ont par la suite repeuplé le Nord de l’Amérique[53].
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+ Jusqu’à la fin des années 1990, de 30[3],[Note 3] à 32[53],[7] sous-espèces différentes ont été validées. Certains auteurs ont même avancé jusqu’à 35 sous-espèces différentes[55]. Les différences majeures entre ses différentes subdivisions de l'espèce étaient la localisation et la taille du corps : la plupart de ces formes ne prenaient pas en compte la variabilité naturelle entre les individus. Une étude génétique effectué en 2000 sur l’ADN mitochondrial a diminué drastiquement le nombre de sous-espèces, passant d’une trentaine à six[53],[52],[56] :
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+ De nouvelles études menées sur le génome mitochondrial ont réduit le nombre de sous-espèces à deux : Puma concolor concolor (Linné, 1771) présent en Amérique du Sud et Puma concolor cougar (Kerr, 1792) réparti en Amérique du Nord et Centrale[7],[48], et peut-être au nord-ouest des Andes. Les populations nord-américaines se seraient étendues au reste de l'Amérique vers 8 000 avant le présent[48].
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+ Le mot « puma » [pyma] est dérivé d’un mot quechua introduit en français par l'intermédiaire de l'espagnol. Il est attesté en espagnol depuis 1602[61]. Les Incas les tuaient lorsqu'ils s'attaquaient aux guanacos et aux vigognes[17]. Le terme « couguar » [kuga:ʀ] est orthographié de diverses manières (« couguard » et parfois « cougouar », qui se prononce [kugua:ʀ][62]) au cours du XVIIIe siècle. Au Brésil, les Amérindiens Tupi appelaient l'animal susuarana, déformé ensuite par les Portugais en suçuarana puis cuguacuarana et qui devint au XVIIIe siècle le « couguar » du naturaliste français Buffon. Le mot se serait peu à peu altéré : la cédille est perdue, puis les sons [s] et [c] sont confondus[35],[63],[64].
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+ Les différents noms et expressions utilisés pour désigner le Puma reflètent la diversité des langues et des cultures du continent américain. Il est inscrit au livre Guinness des records en tant qu’animal ayant le plus grand nombre de dénominations, plus de quarante noms différents juste pour l’anglais, probablement grâce à sa large distribution en Amériques[65]. En français, il existe également de nombreux termes synonymes tels que « tigre rouge », « tigre poltron », « lion d'Amérique », « lion du Chili », « lion des Péruviens »[64]. Au Québec, l'Office québécois de la langue française recommande l'utilisation du terme « cougar »[62] ; les mots « cougouar », « puma », « lion des montagnes » et « lion de montagne » sont moins fréquemment utilisés dans la province canadienne[62].
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+ Les peuples amérindiens le baptisèrent de façons diverses : il était par exemple « cabcoh » pour les Mayas. Les peuples qui occupaient les rives des Grands Lacs pensaient que sa queue attisait les tempêtes[20] et l'appelaient Erielhonan, ce qui signifie « longue queue ». Le nom du lac Érié dérive de cette appellation[63]. Le félin est discret, il ne chasse qu'à la tombée de la nuit ou au lever du jour : c'est pourquoi il a été aussi surnommé le « chat fantôme » (ghost cat en anglais). Lorsque Christophe Colomb découvrit le puma, il crut que c'était un lion : les Américains l'appellent encore mountain lion, « lion des montagnes ». En anglais, le Puma est également appelé « catamount », « panther », « mountain screamer » et « painter ». Le président américain Theodore Roosevelt le surnommait le « seigneur du meurtre fugitif[66]. »
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+ Les civilisations précolombiennes vénéraient le puma comme un dieu ou un être surnaturel, à l'instar du jaguar. Dans les Andes, le dieu Viracocha est représenté par le motif du puma sur la porte du Soleil de Tiahuanaco. Pour les Incas, lors des éclipses de Soleil, Inti, dieu du soleil, était dévoré par un monstre céleste assimilé à un puma[67]. Les pumas étaient vus comme les représentants des dieux de la montagne. Lorsque ce phénomène céleste se produisait, les paysans des Andes faisaient là encore un maximum de bruit mais cette fois, pour effrayer le félin. Le nom du lac Titicaca signifie le « lac des pumas de pierre ». Les plans de la ville de Cuzco au Pérou auraient été conçus en reprenant la silhouette du félin[20],[67].
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+ Les Anasazis lui vouaient un culte. Au Nouveau-Mexique, les Cochites (en) ont sculpté deux pumas en pierre grandeur nature pour un autel et les Zuñis emportaient avec eux des amulettes en pierre représentant le félin[67]. D'autres peuples le chassaient pour s'en nourrir ou pour sa peau. Dans les croyances animistes des peuples d'Amérique du Nord, l'esprit du puma est celui du chef qui s'impose sans utiliser la violence ou la contrainte[63]. Il est un modèle de persévérance et de détermination, car il attend patiemment le passage d'une proie du haut d'un arbre ou d'un rocher. Le puma est un animal très vénéré de la mythologie andine. Il y occupe une place similaire à celle du lion dans le bestiaire occidental.
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+ Puma concolor
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+ Espèce
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+ Répartition géographique
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+ Statut de conservation UICN
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+ LC  : Préoccupation mineure
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+ Statut CITES
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+ Le puma (Puma concolor), également appelé lion de montagne, ou cougar, est un mammifère carnivore qui appartient à la famille des félidés. C'est un animal solitaire qui vit en Amérique du Nord et du Sud. Difficile à observer, il ressemble à un léopard sans taches, ce qui explique que, par abus de langage, on le désigne parfois également sous le terme de « panthère ». En France, sa présence à l'état sauvage se limite à la Guyane.
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+
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+ Le pelage du puma est uniforme (concolor signifie « d'une seule couleur »), même si l'on devine parfois des rayures sur ses membres antérieurs[1]. La couleur reste dans les tons fauves et varie du brun roux dans les régions tropicales au gris jaune dans les régions arides. Le dessous du corps est plus clair, allant de la couleur crème au blanc[2]. La longueur des poils dépend du milieu naturel dans lequel l'animal vit : ils sont rudes et courts dans les régions chaudes et longs en régions froides. Les cas d'albinisme sont rares mais les cas de mélanisme sont fréquents[3]. Un unique cas de leucisme (« Puma blanc ») est observé dans les années 2010 à l'état sauvage dans le parc national de Serra dos Órgãos[4].
16
+
17
+ Le puma possède une petite tête de forme arrondie munie d'oreilles courtes, rondes et écartées. Le revers de l'oreille est noir. La fourrure du menton est blanchâtre comme celle du museau. La truffe est rose. La couleur des yeux varie du vert au jaune ambré et son champ de vision est très large[5].
18
+
19
+ En moyenne, le mâle mesure entre 1 mètre et 2,30 mètres de longueur, le record étant de 2,90 mètres, queue comprise[1]. Celle-ci représente un tiers de la taille de l'animal[6]. La masse du puma est comprise en moyenne entre 53 et 72 kg pour les mâles ; le plus gros individu connu faisait 120 kg[3]. Sa taille varie de 60 à 76 cm au garrot[6],[3]. La femelle est moins grosse (environ 35 à 48 kg[3]) ; le mâle est de 40 à 60 % plus lourd que la femelle[7]. En outre, il existe une variation géographique de la taille : les plus grands spécimens vivent dans les montagnes Rocheuses et en Patagonie tandis que les plus petits évoluent dans les régions proches de l'équateur. Ainsi, les pumas vivant en région tropicale pèsent deux fois moins que les individus du sud du Chili ou du Canada[7].
20
+
21
+ La silhouette du puma est fine et musclée et son postérieur est plus haut que sa tête ce qui lui permet de sauter facilement. Sa longue queue (entre 53 et 81 cm[8],[9]), plus foncée à son extrémité, est l'une des caractéristiques du puma. Enfin, il possède quatre doigts munis de griffes longues, pointues et rétractiles. Ses pieds sont larges, ce qui permet d'avancer aisément dans la neige[3]. Les pattes postérieures plus longues que les antérieures - ces premières étant, proportionnellement à la taille, les plus longues de toutes les espèces de félins[7] - sont une adaptation au bond[10].
22
+
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+ Le puma peut courir jusqu'à 72 km/h[11],[12], mais seulement sur de courtes distances. En outre, il peut franchir jusqu'à 12 mètres[13] en longueur, d'un bond à partir d'une position fixe. Enfin, il est capable de faire des bonds atteignant 4 à 5 mètres de haut, sans élan[13]. C'est un animal qui nage bien mais il ne le fait qu'en cas de menace. Pour les besoins de la chasse ou en cas de menace, il est capable de grimper aux arbres et de faire preuve d'une grande agilité.
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+
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+ Le puma est un animal solitaire. Les mâles et les femelles ne se rencontrent qu'en période d'accouplement (environ deux semaines[14]). L'oestrus dure huit à quatorze jours[15]. Les pumas peuvent se reproduire toute l'année, toutefois, on observe souvent un pic de naissances durant la saison chaude (d'avril à septembre en Amérique du Nord)[15]. Le taux de recrutement est de 1,0 à 1,3 petits par femelle en âge de procréer[15]. La maturité sexuelle est atteinte pour les deux sexes dès l'âge de deux ans, parfois dès vingt mois[15]. Cependant, la première reproduction se produit plus probablement lorsque la femelle a pu s'établir sur un territoire[15].
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+ Après une gestation d’environ trois mois[16] (entre 88 et 96 jours[8]) la femelle met au monde jusqu'à six petits, généralement deux ou trois[14]. La femelle met bas dans une tanière qui peut être des fourrés, une cavité rocheuse ou encore un arbre creux[17]. Les petits restent avec leur mère jusqu'à leur deuxième année[18],[15]. L'intervalle entre deux naissances est de dix-huit à trente mois[15]. À la naissance, les jeunes pèsent de 600 à 800 grammes[8],[17],[9] et ont un pelage brun jaunâtre avec des points noirs ou marron qui disparaissent vers l'âge de 16 mois. Les chatons ouvrent les yeux à dix jours et mangent de la viande à six semaines[17], mais l'allaitement dure plus de trois mois[16].
28
+
29
+ Dans son environnement naturel, un puma vit environ huit à dix ans[8],[17] ; en captivité, sa longévité peut dépasser 25 ans[réf. nécessaire]. Le sex-ratio adulte est généralement de deux femelles pour un mâle. La mortalité naturelle des adultes est inférieure à 5 %[15]. La mortalité causée par la chasse sportive peut être particulièrement élevée pour les mâles adultes et subadultes[15]. La mortalité est probablement plus élevée dans les zones de forts conflits intraspécifiques, comme les populations soumises à la chasse (conflits pour acquérir un territoire plus fréquents du fait de la disparition des individus prélevés) et dans les zones à faibles ressources alimentaires[15].
30
+
31
+ Les cris du puma diffèrent selon les circonstances : très aigus ou ressembler à un sifflement en période de rut[19] ; ils peuvent faire aussi penser à un fort ronronnement. Pendant la saison de l'accouplement, les pumas émettent des sortes de miaulements (ou feulements) puissants[14],[6]. Le puma ne rugit pas en raison de l'ossification totale de son appareil hyoïde[16]. Il émet un gémissement aigu pour menacer les intrus osant s'aventurer sur son territoire.
32
+
33
+ Les pumas sont carnivores, ils attaquent en général les grands mammifères comme les cerfs ou les élans mais aussi des animaux plus petits si nécessaire, jusqu'à pêcher ou se nourrir d'insectes[17] ou de lézards[9]. En moyenne, un puma d'Amérique du Nord consomme un cerf tous les sept à dix jours, parfois plus pour une femelle avec des petits[5]. Enfin, le puma peut tuer des animaux d'élevage (chevaux, moutons, vaches, chèvres, etc.)[17].
34
+
35
+ Les pumas chassent seuls, à l'aube ou au crépuscule, le jour en montagne[9]. Ils traquent leur proie et l'approchent par derrière. Ils tuent leur proie en mordant la base du crâne, brisant le cou de leur victime. Ils peuvent ainsi s'attaquer à des animaux beaucoup plus gros qu'eux. Ils enterrent ensuite la carcasse ou la recouvrent partiellement afin de la protéger quelques jours des charognards avant de revenir pour s'en nourrir. Comme tous les prédateurs, ils changent de proies selon l'abondance de ces dernières. Ainsi sur une zone où l'on avait réintroduit une espèce de mouflon dit mouflon canadien (Ovis canadensis), on a constaté que les pumas ont augmenté leur prédation sur cette espèce alors que les populations de cervidés (leur nourriture préférée) avait diminué[21].
36
+
37
+ Les mâles adultes occupent un territoire moyen de 250 km2 environ (de 100 à 1 000 km2)[14], qui est marqué par leur urine, leurs déjections ou des traces de leurs griffes sur les troncs, accompagnées d'un marquage odorant ; comme les autres félins, le puma possède des glandes sudoripares au niveau des pelotes digitales et plantaires. Le territoire des femelles est plus restreint (moins de 100 km2 en général), ce qui implique que le territoire d'un mâle recouvre plusieurs territoires de femelles.
38
+
39
+ Des suivis de jeunes couguars par radiotracking dans un habitat relativement fragmenté, en Californie, ont montré qu'ils trouvent assez facilement les corridors biologiques qui leur conviennent et les écoducs leur permettant de traverser une autoroute[22]. La dispersion se fait au moment de l'abandon des petits par la mère en bordure de son domaine vital. Le jeune reste dans un rayon de 300 m à proximité durant 13 à 19 jours et explore ensuite son nouvel environnement dans la direction opposée à celle prise par la mère. L'âge moyen à la dispersion était de 18 mois (extrêmes : 13-21 mois)[22]. Les animaux fréquentent facilement les lisières ville-forêt et les corridors biologiques et écoducs, et semblent apprécier l'absence d'éclairage artificiel direct ou indirect[22], si ce n'est l'absence de pollution lumineuse.
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+
41
+ Le jaguar (Panthera onca) partage son aire de répartition Nord avec l'aire Sud du puma. Les cas de coexistence ne sont pas rares. Les deux espèces ont souvent été étudiées conjointement. Dans les zones tropicales, le puma est plus petit que dans les zones tempérées de son aire de répartition et chasse un plus grand nombre d'espèces, qui sont également de plus petite taille[23]. Le puma subit la concurrence du jaguar qui ne lui laisse que des proies de taille moyenne[17]. La compétition interspécifique avec le jaguar dans les zones tropicales est un facteur probable de ces différences[23],[Note 1]. Dans le parc national Santa Rosa au Costa Rica, il a été observé que les carcasses de proies fraichement tuées par un jaguar (des tortues de mer) sont par la suite visitées par un ou des pumas et jaguars[Note 2],[24]. Le puma est plus fréquemment observé durant la journée, tandis que le jaguar est plus nocturne[24]. Cette observation montre que le jaguar est relativement tolérant envers les autres prédateurs qui visitent les charognes qu'il a tuées[24]. Le jaguar peut s'attaquer aux jeunes pumas[25].
42
+
43
+ Le Puma a peu de prédateurs mais en Amérique centrale et Amérique du Sud, il peut être attaqué par le Jaguar et l'Anaconda. En Amérique du Nord, il peut se trouver confronté à un Grizzly ou à une meute de loups.
44
+
45
+ Le puma occupe une grande vari��té d'habitat[26]. Il se rencontre dans divers écosystèmes tels que les déserts arides, les zones de broussailles semi-arides, les forêts de conifères, les prairies et savanes inondées et les forêts tropicales humides[26]. Il n'est pas présent dans les régions côtières fortement anthropisées et dans les hautes Andes. Le puma se rencontre jusqu'à 5 800 mètres d'altitude[26].
46
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47
+ Avant la colonisation et l'explosion démographique du territoire, le puma occupait tout le continent américain : de la Colombie-Britannique au Sud de l'Argentine. Le puma est l'animal terrestre qui occupe l'aire la plus étendue du Nouveau Monde, couvrant près de 110 degrés de latitude. Le puma est également le félin le plus répandu après le chat domestique sur le continent américain.
48
+
49
+ Le puma est absent des îles (Caraïbes, Antilles), de l'Uruguay ainsi que du Centre et de l'Est de l'Amérique du Nord. Il était autrefois présent dans les forêts du Grand Nord mais il a disparu à la suite de l'extinction des grands ongulés dans cette région[3]. Il a été beaucoup chassé aux XIXe et XXe siècles : on recensait en moyenne 350 pumas tués par an en Colombie-Britannique entre 1910 et 1957[17]. Le puma peut occuper une grande variété d'habitats mais l'extension humaine les a repoussés en montagne, dans une forêt morcelée et considérablement réduite depuis la colonisation européenne, dans les prairies, les déserts et les étendues sauvages du continent américain. On le trouve jusqu'à 5 900 mètres dans la cordillère des Andes[20].
50
+
51
+ Le puma est classé en annexe II de la CITES, c'est-à-dire en espèce vulnérable. Les pumas de Floride et d'Amérique centrale appartiennent à l'annexe I et sont menacés d'extinction[27],[14],[3]. La chasse du puma est en général interdite ou réglementée, sauf au Guyana, en Équateur et au Salvador[17]. Les réserves et les parcs naturels tentent de préserver leur habitat (Yosemite, Yellowstone, Río Plátano, Iguazú, etc.). Cependant, certains éleveurs, dont les troupeaux sont menacés, les abattent ou les empoisonnent.
52
+
53
+ L'espèce se trouvait autrefois dans presque toute l'Amérique du Nord, sur le territoire des cerfs, sa source de nourriture principale. Il a cependant été victime de la chasse pendant près de deux siècles, sa fourrure étant prisée et sa présence n'étant pas la bienvenue près du bétail. La sous-espèce de l'Est, Puma concolor couguar, qui occuperait actuellement le Sud-Est du Canada (Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse), avait apparemment disparu dès la seconde moitié du XIXe siècle mais une faible population semble encore subsister dans une partie de son aire de répartition historique[28].
54
+
55
+ Au Québec, sa population n'a probablement jamais été abondante[29]. Seules quelques centaines d'observations ont été rapportées depuis 1955 : la majorité d'entre elles sont postérieures à 1991, période durant laquelle les mentions de cougar étaient systématiquement recueillies[29]. Les mentions proviennent de la partie méridionale de la province au sud du 50e parallèle, essentiellement dans les régions de l'Abitibi-Témiscamingue, de l'Estrie et du Bas-Saint-Laurent[29]. Cependant, un seul signalement a été confirmé en 1992 lorsqu'un individu a été abattu en Abitibi-Témiscamingue, une analyse génétique a démontré que l'individu provenait d'une sous-espèce présente en Amérique du Sud et il est probable que cet animal se soit échappé d'un parc zoologique ou gardé en captivité[29]. Les principaux facteurs limitatifs de la présence du cougar au Québec seraient sans doute liés aux diverses activités humaines et au morcellement des populations, qui rendrait difficile les rencontres lors de la période d'accouplement[29].
56
+
57
+ La présence du cougar fait l'objet d'un suivi au Québec. Un système de collecte des observations (rapports d'observation) et d'analyse de leur qualité est en place dans chaque région par les bureaux de Protection de la Faune du Québec[29]. La présence d'environ huit individus répartis à travers la province est confirmée par les scientifiques[30]. En 2005, le ministère de la faune et des parcs du Québec a officiellement confirmé la présence du puma dans trois régions du Québec : la Capitale-Nationale (Québec), la Gaspésie et le Saguenay–Lac-Saint-Jean. D'autres observations auraient été faites dans le Centre-du-Québec et l'Estrie. Un puma a d'ailleurs été filmé dans un champ de Fortierville en mai 2007, alors qu'un autre a été aperçu et clairement identifié le 1er octobre 2007 à la forêt Montmorency située à environ 70 km au nord de la ville de Québec, près du parc national de la Jacques-Cartier. Un autre a également été observé au printemps 2007 dans le Parc de la Gatineau, dans l'Outaouais[30].
58
+
59
+ Un biologiste du Parc national de Forillon en Gaspésie a confirmé que six échantillons de poils de cougar ont été recueillis dans le parc entre 2003 et 2010, dont le dernier en août 2009. Le projet d'observation a ensuite été arrêté puisqu'il ne visait qu'à confirmer la présence. Les tests génétiques ont permis de conclure qu'il s'agissait d'un cougar de l'Est[31]. Cependant, il existe un débat chez les biologistes concernant les dispositifs de prélèvement des échantillons et l'existence même de cougars vivant à l’état sauvage au Québec[32],[33].
60
+
61
+ D'abord chassé jusqu'à sa quasi-extinction aux États-Unis, le puma fait un grand retour, avec une population estimée entre 10 000[8] et 30 000 individus dans l'Ouest du pays, principalement dans les montagnes Rocheuses. L'animal est présent dans quatorze États de l'Ouest et en Floride[34]. On estime entre 4 000 et 6 000 le nombre de lions des montagnes en Californie où il est protégé par la loi, entre 4 500 et 5 000 au Colorado ; les couguars de Floride sont estimés à une cinquantaine et constituent la sous-espèce la plus menacée du continent américain. Dans les autres États, sa chasse est légalisée mais soumise à l'autorisation de l'United States Fish and Wildlife Service[34]. Le Texas est le seul État où le puma peut être chassé librement.
62
+
63
+ La Panthère de Floride est une population de puma qui était une sous-espèce selon l'ancienne classification (Puma concolor coryi). Autrefois présente dans tout le Sud-Est des États-Unis, elle survit dans le Sud de la Floride. Il ne subsisterait qu’une cinquantaine d'individus[35]. Elle est menacée d'extinction malgré les efforts du groupe de sauvegarde de la Panthère de Floride (The Florida Panther Recovery Team), fondé en 1976. Il y a actuellement un grand effort de la part de l’État de Floride pour sauver ces panthères locales, leur nombre étant en effet en inquiétante diminution : élevage en captivité, préservation du gibier, reproduction artificielle, etc. Néanmoins, la nouvelle classification permet d’envisager une reproduction de préservation par croisement avec d’autres anciennes sous-espèces moins menacées de couguars d’Amérique du Nord, qui sont dans la même lignée phylogénétique, et de parvenir, par sélection, à retrouver les caractères de la Panthère de Floride, avec l’aide d’élevages ou parcs naturels d’autres États.
64
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65
+ Les pumas tentent de reconquérir l'Est du pays, suivant les criques et les cours d'eau, ils ont à présent atteint les États du Missouri et du Michigan. Cette évolution pourrait permettre d'en trouver sur la quasi-totalité du territoire des États-Unis mais, la réintroduction du loup dans les montagnes Rocheuses est une menace pour le puma qui était jusque-là le seul grand prédateur carnivore avec l'ours dans ce territoire. Il y a par exemple environ 25 pumas dans le parc du Yellowstone[36] contre 118 loups[37].
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+ À cause de l'urbanisation, les pumas se retrouvent de plus en plus fréquemment en contact avec les humains, surtout dans les zones riches en cerfs, leur proie naturelle. Beaucoup de ces félins meurent percutés par des automobiles ou des camions (voir roadkill). Si on a compté des attaques d'animaux domestiques (chats, chiens), ils ne se tournent que très rarement vers le domaine des humains comme source de nourriture. Le 2 mars 2011, le puma de l'est américain est officiellement annoncé par l'USFWS comme étant éteint aux États-Unis[28], mais peut-être était-ce déjà le cas depuis les années 1930. En fait, le statut de cette population en tant que sous-espèce est incertain, et des migrations d'individus de l'ouest de la répartition sont possibles[38],[39].
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69
+ Après y avoir été exterminé par la chasse et la destruction de vastes superficies d'habitats naturels, le couguar a été confiné aux États de l'ouest des États-Unis depuis presque un siècle[40]. Il semble lentement recoloniser des zones situées plus à l'Est du pays[40]. Une modélisation écologique publiée en novembre 2015, basée sur plus de 40 années de statistiques populationnelles croisées à des informations sur l'éthologie et l'habitat de l'espèce laisse attendre une réapparition de populations de cougars dans les États du Midwest entre 2015 et 2040[40], à condition qu'il soit suffisamment accepté, ce qui implique selon les chercheurs une approche intégrée de la présence potentielle d'un grand carnivore dans la région.
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+ Le 2 mars 2011, le puma de l'est américain a été officiellement déclaré espèce éteinte au États-Unis. Ce cougar était sur la liste des espèces menacées depuis 1973 mais sa disparition était suspectée depuis les années 1930[41].
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+ L'homme impacte la population de puma en raison de la fragmentation ou de la disparition de ses habitats, de la pression de la chasse et du dérangement que subit l'espèce. Les pumas sont très discrets, n'attaquent que très rarement l'homme et dépensent beaucoup d'énergie pour le fuir[42]. Ceci peut arriver quand celui-ci s'aventure dans des zones sauvages ou que l'animal se sent menacé. De 1890 à janvier 2004, on a recensé environ 100 attaques de pumas sur des humains en Amérique du Nord (dont 16 mortelles). Sans doute en raison d'une pression plus forte sur leurs territoires, le phénomène semble s'intensifier avec 53 attaques dans les années 1980 dont neuf mortelles en Amérique du Nord[8].
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+ Le puma peut être apprivoisé. Inscrit à l'annexe ll de la Convention sur le commerce international des espèces de faunes sauvages, il peut donc être commercialisé avec un permis. Des fermiers en adoptent en Argentine et les laissent en liberté sur l'exploitation, où l'animal se révèle joueur et convivial.
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+ Les efforts que le cougar fait pour ne pas être aperçu par l'homme ont un coût important en termes d’énergie dépensée, et secondairement aussi en termes de chances de survie[42] ; c'est la conclusion d'une étude récente (2015) basée sur le suivi à distance (grâce à des balises GPS) de 30 couguars dans les montagnes de Californie (de 2008 à 2013). Un logiciel spécial a identifié 208 sites vers lesquels ces couguars retournaient plusieurs fois de suite durant plusieurs jours (ce qui est un indice fort qu'ils avaient attaqué une proie dans ce secteur)[42]. L'étude a montré que dans les zones de ce territoire un peu plus urbanisées (2 à 9 maisons par hectare), les femelles couguars ont tué 36 % de chevreuils de plus par rapport à celles qui vivaient dans des zones pas ou peu habitées, et qu'elles passaient moins de temps à se nourrir sur chaque carcasse, alors qu'une telle différence n'a pas été constatée chez les mâles)[42]. Les auteurs supposent que les femelles doivent dépenser beaucoup plus d'énergie pour à la fois rester discrètes et chasser pour leur progéniture quand elles vivent à proximité de l'homme, et que ceci se paye en termes de « chance de reproduction » (Ainsi, l'une des femelles suivies a perdu trois de ses portées en trois ans, et c'est celle qui vivait dans l'habitat le plus anthropisé[42]).
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+ Le puma fait partie des félins pouvant attaquer l'être humain. Entre 1890 et 1990, 53 attaques de pumas, dont 10 morts ont été répertoriées aux États-Unis et au Canada. Les deux tiers des attaques portaient sur des enfants jusqu'à neuf ans et tous les décès sont survenus sur des jeunes de moins de treize ans. Plus du tiers des incidents ont eu lieu sur l'île de Vancouver, ce qui est peut-être un cas d'apprentissage de prédation. 40 % des attaques ont lieu en été, ce qui est probablement dû aux sorties en nature plus fréquentes de l'homme en cette période. La majorité des attaques avaient lieu dans le dos de la victime. Bien qu'en forte augmentation sur la période étudiée, les tentatives de prédation reçoivent une couverture médiatique importante en comparaison d'autres prédateurs statistiquement plus dangereux pour l'homme, comme les chiens[43].
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+ Des lignes directrices ont été proposées pour sa protection et gestion[44], mais dans la nature, comme la plupart des grands carnivores, cet animal est souvent victime de collision avec des véhicules, empoisonnement, ou est mal accepté par les propriétaires de terrain, de gibier ou d'animaux d'élevage[45],[46].
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+ La phylogenèse est l'étude des fossiles d'un animal afin d'en préciser son apparition et son évolution. Cependant, il existe assez peu de fossiles de félins, et la phylogénie moderne s'appuie essentiellement sur les analyses génétiques (Cf. ADN). Le premier félin daterait d'il y a 11 millions d'années[47]. L’ancêtre commun des lignées Leopardus, Lynx, Puma, Prionailurus et Felis aurait traversé la Béringie et colonisé l’Amérique du Nord il y a environ 8 à 8,5 millions d’années. Des analyses génétiques effectuées en 2006 ont montré que ces lignées ont divergé dans l’ordre de leur citation : le genre Puma est donc la troisième lignée à se différencier[47],[48]. La lignée du Puma a probablement divergé il y a plus de huit millions d'années selon l'horloge moléculaire[48]. Les félins nord-américains ont ensuite envahi l’Amérique du Sud par l’isthme de Panama il y a 3 millions d’années durant le grand échange interaméricain.
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+ Le puma n'est pas doté d'un os hyoïde élastique et de larges cordes vocales, ce qui ne lui permet pas de rugir[7]. La capacité de rugir grâce à un os hyoïde peu ou pas ossifié est l’hypothèse historique ayant permis de classer les différentes espèces en félins « rugissants » de la sous-famille des panthérinés et les « non-rugissants » de la sous-famille des félinés[49]. Ainsi, le puma est le plus grand des félins de la sous-famille des Felinae et possède des caractéristiques similaires aux grands félins de la sous-famille des Pantherinae[50]. Le Puma fut d’abord considéré comme un membre du genre Felis (Felis concolor). Dès 1834, Jardine propose de classer le puma dans un genre à part[51] : Puma. Le puma a alternativement fait partie du genre Felis puis Puma[52]. Les différentes références taxinomiques s’accordent à présent pour le rattacher au genre Puma, qui a contenu une seule autre espèce : le Jaguarondi (Puma yagouaroundi). Des études ont montré que le puma et le Jaguarondi sont étroitement proches du gu��pard[47],[53]. Anatomiquement, la colonne vertébrale du puma est longue, comme celle du guépard, et lui permet une flexion lombaire étendue par rapport aux autres félins[7]. La nature de cette relation est cependant mal définie : une première hypothèse serait que les lignées du Guépard et du Puma aient divergé en Amérique (Guépard américain) puis que le guépard soit retourné vers l’Ancien Monde[47],[53] ; une autre suggère que le guépard a évolué indépendamment sur l'Afro-Eurasie[54].
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+ Le Puma d’Amérique du Nord présente un haut niveau de similarité génétique, ce qui suggère que l’espèce actuelle descend d’un petit groupe d’individus. Culver et al. pense que les populations nord-américaines de Puma concolor ont été extirpées durant les extinctions du Pléistocène il y a environ 10 000 ans (Holocène) puis que les populations sud-américaines ont par la suite repeuplé le Nord de l’Amérique[53].
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+ Jusqu’à la fin des années 1990, de 30[3],[Note 3] à 32[53],[7] sous-espèces différentes ont été validées. Certains auteurs ont même avancé jusqu’à 35 sous-espèces différentes[55]. Les différences majeures entre ses différentes subdivisions de l'espèce étaient la localisation et la taille du corps : la plupart de ces formes ne prenaient pas en compte la variabilité naturelle entre les individus. Une étude génétique effectué en 2000 sur l’ADN mitochondrial a diminué drastiquement le nombre de sous-espèces, passant d’une trentaine à six[53],[52],[56] :
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+
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+ De nouvelles études menées sur le génome mitochondrial ont réduit le nombre de sous-espèces à deux : Puma concolor concolor (Linné, 1771) présent en Amérique du Sud et Puma concolor cougar (Kerr, 1792) réparti en Amérique du Nord et Centrale[7],[48], et peut-être au nord-ouest des Andes. Les populations nord-américaines se seraient étendues au reste de l'Amérique vers 8 000 avant le présent[48].
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+ Le mot « puma » [pyma] est dérivé d’un mot quechua introduit en français par l'intermédiaire de l'espagnol. Il est attesté en espagnol depuis 1602[61]. Les Incas les tuaient lorsqu'ils s'attaquaient aux guanacos et aux vigognes[17]. Le terme « couguar » [kuga:ʀ] est orthographié de diverses manières (« couguard » et parfois « cougouar », qui se prononce [kugua:ʀ][62]) au cours du XVIIIe siècle. Au Brésil, les Amérindiens Tupi appelaient l'animal susuarana, déformé ensuite par les Portugais en suçuarana puis cuguacuarana et qui devint au XVIIIe siècle le « couguar » du naturaliste français Buffon. Le mot se serait peu à peu altéré : la cédille est perdue, puis les sons [s] et [c] sont confondus[35],[63],[64].
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+
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+ Les différents noms et expressions utilisés pour désigner le Puma reflètent la diversité des langues et des cultures du continent américain. Il est inscrit au livre Guinness des records en tant qu’animal ayant le plus grand nombre de dénominations, plus de quarante noms différents juste pour l’anglais, probablement grâce à sa large distribution en Amériques[65]. En français, il existe également de nombreux termes synonymes tels que « tigre rouge », « tigre poltron », « lion d'Amérique », « lion du Chili », « lion des Péruviens »[64]. Au Québec, l'Office québécois de la langue française recommande l'utilisation du terme « cougar »[62] ; les mots « cougouar », « puma », « lion des montagnes » et « lion de montagne » sont moins fréquemment utilisés dans la province canadienne[62].
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+
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+ Les peuples amérindiens le baptisèrent de façons diverses : il était par exemple « cabcoh » pour les Mayas. Les peuples qui occupaient les rives des Grands Lacs pensaient que sa queue attisait les tempêtes[20] et l'appelaient Erielhonan, ce qui signifie « longue queue ». Le nom du lac Érié dérive de cette appellation[63]. Le félin est discret, il ne chasse qu'à la tombée de la nuit ou au lever du jour : c'est pourquoi il a été aussi surnommé le « chat fantôme » (ghost cat en anglais). Lorsque Christophe Colomb découvrit le puma, il crut que c'était un lion : les Américains l'appellent encore mountain lion, « lion des montagnes ». En anglais, le Puma est également appelé « catamount », « panther », « mountain screamer » et « painter ». Le président américain Theodore Roosevelt le surnommait le « seigneur du meurtre fugitif[66]. »
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+ Les civilisations précolombiennes vénéraient le puma comme un dieu ou un être surnaturel, à l'instar du jaguar. Dans les Andes, le dieu Viracocha est représenté par le motif du puma sur la porte du Soleil de Tiahuanaco. Pour les Incas, lors des éclipses de Soleil, Inti, dieu du soleil, était dévoré par un monstre céleste assimilé à un puma[67]. Les pumas étaient vus comme les représentants des dieux de la montagne. Lorsque ce phénomène céleste se produisait, les paysans des Andes faisaient là encore un maximum de bruit mais cette fois, pour effrayer le félin. Le nom du lac Titicaca signifie le « lac des pumas de pierre ». Les plans de la ville de Cuzco au Pérou auraient été conçus en reprenant la silhouette du félin[20],[67].
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+ Les Anasazis lui vouaient un culte. Au Nouveau-Mexique, les Cochites (en) ont sculpté deux pumas en pierre grandeur nature pour un autel et les Zuñis emportaient avec eux des amulettes en pierre représentant le félin[67]. D'autres peuples le chassaient pour s'en nourrir ou pour sa peau. Dans les croyances animistes des peuples d'Amérique du Nord, l'esprit du puma est celui du chef qui s'impose sans utiliser la violence ou la contrainte[63]. Il est un modèle de persévérance et de détermination, car il attend patiemment le passage d'une proie du haut d'un arbre ou d'un rocher. Le puma est un animal très vénéré de la mythologie andine. Il y occupe une place similaire à celle du lion dans le bestiaire occidental.
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+ La couleur est la perception visuelle de l'aspect d'une surface ou d'une lumière, basée, sans lui être rigoureusement liée, sur la répartition spectrale de la lumière, qui stimule des cellules nerveuses spécialisées situées sur la rétine nommées cônes. Le système nerveux transmet et traite l'influx jusqu'au cortex visuel.
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+ La couleur peut se décrire dans une approche artistique, qui recherche des indications capables de guider les praticiens dans leur perception de la couleur et de l'emploi des pigments pour reproduire ou évoquer la sensation de couleur ; dans une approche chimique, qui étudie les colorants ; dans une approche physique, par l'analyse spectrale ; dans une approche physiologique, qui relie la perception au système visuel ; dans une approche psychophysique, débouchant sur la colorimétrie et sur la décomposition en composantes permettant une synthèse des couleurs. La philosophie tente, depuis l'Antiquité grecque, de relier les notions de la couleur.
4
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5
+ La couleur permet de coder une information. Un nombre réduit de nuances évite l'ambiguïté. L'usage des drapeaux a fait qu'à la mer et ailleurs, les couleurs désignent par métonymie le pavillon maritime national, comme en milieu urbain celui des livrées et uniformes colorés peuvent faire appeler couleurs les vêtements ou accessoires caractéristiques d'un club ou groupe.
6
+
7
+ Les associations mentales des couleurs leur donnent une symbolique, qui peut varier quelque peu selon les cultures et les individus.
8
+
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+ « Il est difficile de définir la couleur »
10
+
11
+ — Sève 2009, p. 7
12
+
13
+ Selon les circonstances, la couleur peut désigner des caractères plus ou moins variés. La couleur d'une surface peut inclure l'aspect brillant ou mat ; dans d'autre cas, elle peut au contraire n'indiquer que ce qui éloigne la perception du noir, du gris et du blanc, qu'on dit « sans couleur ».
14
+
15
+ Selon l'approche, la description de la couleur utilise des termes et des méthodes différentes.
16
+
17
+ S'il est parfois difficile de mettre en relation ces concepts, c'est que chacune des approches utilise des approximations convenables pour sa spécialité, mais qui ne s'appliquent pas ailleurs[5].
18
+
19
+ L'approche physique ne se soucie pas de la perception. Elle n'entre pas dans son champ de préoccupations ; que la radiation soit visible ou non lui est indifférent. Du moment que l'ordre de grandeur des longueurs d'onde rend nécessaire l'étude des rayonnements par leur puissance, ils relèvent de la radiométrie, peu importe qu'ils soient visibles ou non.
20
+
21
+ La physique est donc tout à fait indifférente à la lumière visible et à la couleur ; cependant, l'étude de celles-ci a un certain intérêt pratique et industriel. Depuis la Renaissance, des artistes et des savants ont cherché à baser la connaissance de la lumière et de la couleur sur des expériences plus systématiques, des notions moins individuelles et plus transmissibles, et à la relier aux domaines du savoir régis, de plus en plus, par des modèles mathématiques. Ces recherches aboutissent à la création au début du XXe siècle de la photométrie, qui est une radiométrie pondérée par la sensibilité visuelle humaine, et de la colorimétrie, fondées l'une et l'autre sur le principe des expérimentations psychophysiques, où les participants des expériences réagissent à des stimulus aussi simples que possible. Ces principes ont produit des résultats industriels indéniables : la photographie et les écrans de télévision et d'ordinateurs en couleurs en témoignent.
22
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23
+ Les stimulus de la colorimétrie sont de deux sortes : les couleurs d'ouverture, présentées isolées, de sorte qu'elles ne semblent appartenir à aucun objet, et les couleurs de surface, présentées avec une autre teinte de référence ou de comparaison[6]. Tout le système colorimétrique se fonde sur la réponse à ses stimulus. Mais les artistes et praticiens de la couleur savent parfaitement qu'une teinte se perçoit différemment selon celles qui l'entourent. En 1960, l'artiste Josef Albers introduit son Interaction des couleurs par « une couleur n'est presque jamais vue telle qu'elle est réellement, telle qu'elle est physiquement[7] ». Nombre d'enseignants traitent les perceptions qui ne correspondent pas au modèle colorimétrique d'aberrations et d'illusions, oubliant que la colorimétrie est supposée donner une représentation scientifique de la perception. Cette démarche ne crée à ceux qui se donnent pour objectifs d'être des praticiens, artisans de la couleur, que des difficultés : la colorimétrie ne rend que très mal compte des couleurs, dans l'environnement complexe où ils les emploient.
24
+
25
+ Josef Albers constate « la science et la vie ne sont pas toujours les meilleurs amis[8] ». Lorsque le propos est de former des artistes connaisseurs de la couleur, il faut prendre en compte l'interaction des couleurs. C'est un apprentissage pratique, qui témoigne que la perception des couleurs est une capacité cognitive[9]. La recherche progresse, d'une part à partir des postulats de la psychologie de la forme, et plus récemment par les investigations des neurosciences.
26
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+ Les principales notions sur la couleur ont d'abord été développées par les teinturiers et les artistes qui, par leur profession, les emploient. Ces notions sont accessibles à l'expérience de chacun bien que l'apprentissage et l'expérience donnent aux praticiens une finesse et une sûreté de vision supérieures. Les recherches scientifiques, fondées sur la physique, la physiologie et la psychologie expérimentale ont recherché les moyens de baser les mêmes notions sur une mesure physique.
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+ Ces expériences se fondent sur les résultats obtenus par le mélange des pigments. Il est entendu qu'on part d'un support blanc.
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+ Le cercle chromatique organise les couleurs vives par proximité.
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+ Certains auteurs, bien qu'ils n'aient pas été professionnellement usagers des couleurs, ont écrit à leur sujet, à partir de ce qu'en disaient les artistes et teinturiers et d'expériences sensorielles propres ou partagées avec d'autres. Dans l'Antiquité grecque, Démocrite postule que les couleurs appartiennent à l'imagination du spectateur ; Platon interroge dans le Phédon sur les couleurs pures ; Aristote classe les couleurs en ligne du noir au blanc[12]. Isaac Newton montre que le blanc est un mélange d'au moins deux lumières colorées, provoquant, par cette rupture avec les connaissances empririques des praticiens, de nouvelles interrogations.
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+ L'influence du Traité des couleurs (1810) de Goethe se ressent jusqu'à nos jours. Arthur Schopenhauer, en relation avec Goethe à ce propos, a écrit De la vision et des couleurs (1816).
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+ La théorie de la couleur de Hering n'était pas reliée à son époque à des recherches physiques ou physiologiques. Il s'est opposé vigoureusement à la trichromie défendue par Helmholtz, avec un modèle où la vision distingue les oppositions blanc-noir, bleu-jaune et rouge-vert. Fondée sur l'étude psychologique de la perception, ce modèle, dont Schrödinger a montré l'équivalence mathématique avec la trichromie, a été depuis confirmé par des études en neurosciences.
38
+
39
+ Depuis l'Antiquité grecque, les philosophes ont soulevé le problème de la nature des couleurs, propriété des objets ou concept pré-existant, et quant à la possibilité de rapports entre les couleurs indépendants des observateurs[13]. Le philosophe Ludwig Wittgenstein est aussi l'auteur de Remarques sur la couleur publiées après sa mort. Ces textes concernent plus exactement le classement des perceptions colorées[14].
40
+
41
+ James J. Gibson a proposé dans les années 1979 une approche écologique de la perception visuelle qui considère la vision des couleurs dans sa fonction de relation entre les espèces. Par exemple, un insecte pollinisateur capable de distinguer la couleur des fleurs dont il se nourrit prospère mieux ; tandis que le pollen des fleurs les plus colorées, qu'il fréquente plus, se dissémine mieux[15].
42
+
43
+ La profession de marchand de couleurs a engendré une activité de production industrielle de colorants, qui a systématisé le catalogue des pigments utilisables pour produire les sensations colorées.
44
+
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+ Les pigments produisent des couleurs singulières. On les classe selon les catégories utilisées par tous les professionnels qui traitent des couleurs, artistes, teinturiers, imprimeurs, fabricants de meubles et autres.
46
+
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+ La distinction des couleurs est une capacité professionnelle. Une différence qui ne paraît pas évidente pour la majorité des gens pourra paraître considérable pour quelqu'un qui est habitué à composer des couleurs tous les jours, comme un peintre ou un imprimeur.
48
+
49
+ Si les spécialistes connaissent bien la couleur produite par les pigments qu'ils utilisent, il n'y a aucun moyen de connaître précisément leur ton avant de les avoir vus. De plus, celui-ci est susceptible de varier dans le temps.
50
+
51
+ Les noms commerciaux des couleurs artistiques ou de décoration dépendent de traditions nationales, de procédés commerciaux ou de la volonté des fabricants. Pour éviter les ambiguïtés, un index international des substances colorantes les répertorie suivant un code unique.
52
+
53
+ Les pigments référencés selon le Colour Index international, une base de données constituée aux États-Unis et en Angleterre, sont codés par la lettre N, s'ils sont naturels, ou P, s'ils sont synthétiques, suivie d'une lettre correspondant au champ chromatique.
54
+
55
+ Un numéro de classement suit ces lettres
56
+
57
+ PO73 correspond au Pigment Orange no 73, chimiquement dicéto pyrrolo pyrrole, une nuance de vermillon (rouge vermillon), proche du vermillon véritable (cinabre).
58
+
59
+ Ce numéro représente l'ordre d'inscription dans la base de données. Il ne code que la composition chimique. Deux numéros différents désignent deux substances chimiquement distinctes, mais ces pigments peuvent donner la même couleur.
60
+
61
+ Les nuanciers constituent des collections de couleurs de pigments associées à un nom ou une autre référence. Imprimés, ils présentent une couleur qui se rapproche, quand ils sont encore neufs, du ton obtenu avec ces pigments. Leur classement peut être arbitraire tant que les couleurs sont peu nombreuses ; il parcourt en général le disque chromatique tel que conçu par les artistes. En systématisant, on arrive au nuancier de Michel-Eugène Chevreul (1838)[16].
62
+
63
+ Parmi les collections de couleur, le nuancier Pantone, d'un millier de couleurs, se distingue par son principe. Chacun des tons présentés correspond à un mélange, dans des proportions spécifiées, de dix encres de couleur mélangées avant l'impression.
64
+
65
+ Le cube de Hickethier représenta une tentative de coder, en mille couleurs, les résultats de l'impression en trichromie. Il ne représente pas les couleurs, mais les moyens de les obtenir[17] ; la technique d'impression (héliogravure, offset), qui affectent la constitution des encres, et le support blanc, qui les absorbe plus ou moins, peuvent amener à des résultats sensiblement différents.
66
+
67
+ Le système colorimétrique de Munsell définit des paramètres TVC : teinte ((en) hue), valeur, chromaticité dans lequel la chromaticité ou niveau de coloration rejoint la définition de la saturation.
68
+
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+ Le système repose sur l'idée de constituer des différences perceptives aussi constantes que possible. Les échelles pour les trois grandeurs sont donc différentes de celles utilisées en photométrie et en psychophysique. Il utilise cinq teintes primaires, le bleu, le vert, le jaune, le rouge et le pourpre, donnant cinq autres teintes secondaires, entre lesquelles se trouvent neuf intermédiaires, arrivant ainsi à un total de cent teintes. Les valeurs et la chromaticité se repèrent sur des échelles donnant des écarts égaux pour des écarts de valeur perceptuellement identiques.
70
+
71
+ L'identification des couleurs dans le système Munsell se fait par référence à un atlas, contenant les couleurs réalisées avec des pigments, sous illuminant normalisé[18].
72
+
73
+ La lumière visible est la petite partie du spectre électromagnétique visible par l'œil humain. Les limites du spectre visible ne se définissent que par convention. La sensibilité est maximale autour d'une longueur d'onde de 540 nanomètres. Elle diminue progressivement de part et d'autre de cette valeur, se réduisant à environ 0,1 % quand on l'augmente ou qu'on la diminue d'un tiers. Elles dépendent des méthodes de mesure de la sensibilité et varient en fonction des individus[19]. La spectroscopie étudie la répartition de l'énergie lumineuse entre les longueurs d'onde.
74
+
75
+ Une lumière dont une seule longueur d'onde porte toute l'énergie est dite monochromatique. Les longueurs d'onde des lumières monochromatiques s'associent chacune à une perception colorée.
76
+
77
+ Les couleurs des lumières monochromatiques sont celles de l'arc-en-ciel.
78
+
79
+ Les lumières monochromatiques donnent lieu à une sensation colorée ; mais la réciproque n'est pas vraie ; toutes les teintes qui donnent une sensation colorée ne sont pas monochromatiques.
80
+
81
+ L'émission de lumière peut être produite selon deux phénomènes :
82
+
83
+ L'interaction entre la lumière et la matière produit des couleurs selon plusieurs mécanismes : absorption, diffusion, réfraction (ou dispersion), interférence et diffraction.
84
+
85
+ L'absorption de la lumière produit la plupart des couleurs que l'on observe dans la vie courante.
86
+
87
+ La plupart des substances, en particulier les pigments et colorants, absorbent certaines longueurs d'onde plus que d'autres.
88
+
89
+ Les carottes contiennent une molécule appelée β-carotène qui absorbe les longueurs d'onde entre le violet et le vert. Elles réfléchissent ce qui reste, la partie du spectre du rouge au vert, donnant la couleur orangée.
90
+
91
+ Lorsque la carotte contient aussi des anthocyanes, elle absorbe en plus les longueurs d'onde de la région du vert, et elle apparaît violette.
92
+
93
+ L'énergie absorbée est généralement restituée sous forme de chaleur en rayonnement infrarouge invisible à l'œil. Ceci explique par exemple qu'un objet noir sera plus chaud au soleil qu'un objet blanc.
94
+
95
+ Cependant, certaines substances restituent l'énergie du rayonnement absorbé dans une longueur d'onde différente. C'est ainsi que les pigments fluo absorbent des rayonnements divers et les réémettent sous forme d'une lumière visible unique donnant ainsi une couleur qui semble plus lumineuse que les couleurs environnantes. C'est le cas également des nanoparticules d'or dans le verre rubis.
96
+
97
+ La diffusion est le phénomène par lequel un rayonnement comme la lumière est dévié dans de multiples directions par une interaction avec des objets.
98
+
99
+ La diffusion Rayleigh intervient quand la taille des particules est petite, inférieure à quelques dizaines de nanomètres. L'intensité diffusée est inversement proportionnelle à la puissance quatrième de la longueur d'onde : le violet-bleu à 400 nm est dix fois plus diffusé que le rouge à 700 nm. L'effet des molécules de diazote et dioxygène de l'atmosphère terrestre provoque ainsi la couleur du ciel et celle du coucher de soleil.
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+
101
+ Quand les particules sont plus grandes elles provoquent une diffusion de Mie qui touche de manière uniforme toutes les fréquences lumineuses. C'est ainsi que les gouttelettes d'eau provoquent la couleur blanc-gris des nuages ou du brouillard[21].
102
+
103
+ La réfraction dévie une onde lorsque sa vitesse change en passant d'un milieu à un autre. Généralement l'indice de réfraction augmente quand la longueur d'onde diminue, les violets sont donc plus déviés que les rouges.
104
+
105
+ Ce phénomène décompose une lumière blanche dans ses différentes composantes pour former par exemple les arc-en-ciel que l'on voit dans la nature ou à travers un prisme.
106
+
107
+ Les irisations d'une bulle de savon ou d'un film d'huile à la surface d'une flaque proviennent d’un phénomène d'interférence entre les longueurs d'onde réfléchies par les deux surfaces très proches l'une de l'autre.
108
+
109
+ Lorsque les ondes rencontrent un obstacle, elles se dispersent dans toutes les directions. Le bord de l'obstacle apparaît comme une source secondaire. Ce phénomène appelé diffraction permet de construire, avec des réseaux d'obstacles espacés d'une distance comparable aux longueurs d'onde de la lumière, des dispositifs permettant d'analyser, par interférences, la lumière, en situant avec précision les longueurs d'onde présentes. Ce procédé est à la base de la spectroscopie.
110
+
111
+ La surface d’un disque compact est un tel réseau de diffraction, ce qui explique les irisations de la lumière qui s'y reflète.
112
+
113
+ La couleur structurelle est provoquée par des phénomènes d'interférence liés à la structure microscopique de l'objet qui diffracte la lumière reçue, comme les ailes de papillon.
114
+
115
+ L'œil des vertébrés comporte deux types de récepteurs. Les bâtonnets permettent la vision scotopique, à des faibles niveaux d'éclairement. Les cônes, moins sensibles, permettent de distinguer les couleurs, avec une lumière plus intense permettant la vision photopique.
116
+
117
+ En environnement diurne l'œil humain a une sensibilité maximale à la lumière d'une longueur d'onde d'environ 555 nm, ce qui correspond à une couleur vert jaunâtre, et, approximativement, au maximum d'émission du Soleil vers 504 nm, dans le vert bleuâtre. En condition nocturne la sensibilité maximum est d’approximativement 507 nm correspondant à une couleur vert bleuâtre, mais on ne perçoit pas les couleurs[22].
118
+
119
+ L'humain possède trois types de cônes. Certains animaux en possèdent moins ou pas du tout, ainsi la plupart des mammifères - comme le chat - sont dichromates, ne possédant que 2 types de cônes, mais le rat est monochromate avec un seul type de cônes. D'autres en possèdent autant ou plus que les humains : la plupart des oiseaux sont trichromates, avec des exceptions comme le pigeon par exemple qui est pentachromate grâce à 5 types de cônes.
120
+
121
+ L'œil est sensible à une gamme de radiations électromagnétiques dont la longueur d'onde est comprise au plus de 380-450 nm à 700-1 000 nm. Ce spectre est le moins dommageable pour les êtres voyants ; des longueurs d'onde plus courtes que 380 nm endommageraient la structure moléculaire de l'œil tandis que celles plus longues que 720 nm pourraient provoquer des lésions structurelles[23].
122
+
123
+ Les bâtonnets de l'œil humain, sensibles dans une gamme allant de 415 à 555 nm (gamme de violet à vert) avec un maximum à 498 nm qui est un vert légèrement bleuté, permettent la vision en faible luminosité. Ils sont saturés à partir de 500 photons par seconde, et ne sont donc actifs que dans la pénombre. Les cônes ne commencent à s'activer qu'à partir de 10 photons par seconde, ce qui explique pourquoi on voit en noir et blanc quand la lumière est faible[24].
124
+
125
+ L'œil humain comporte normalement trois types de cônes[e] situés principalement sur la fovéa d'un millimètre de diamètre, dépression de la macula (tache jaune) près du centre de la rétine, à quelques degrés de l'axe optique. Ces trois types de récepteurs ont un maximum d'absorption correspondant à trois longueurs d'onde différentes correspondant à des lumières de couleur rouge-orangé, verte et bleue.
126
+
127
+ Les photorécepteurs humains sont au total sensibles à une bande de longueurs d'onde dans un intervalle approximatif de 400-700 nm.
128
+
129
+ La combinaison de ces trois sensibilités détermine la sensation de couleurs de l'être humain. Avec trois types de récepteurs, tous les systèmes de description des couleurs la décrivent avec trois valeurs, sur trois axes.
130
+
131
+ L'influx nerveux issu des cônes et bâtonnets, regroupé par aires dans les cellules ganglionaires et les cellules bipolaires, passe, par le nerf optique, dans le corps genouillé latéral. Il est traité dans une région du cerveau appelée cortex visuel primaire, relié par de nombreuses voies spécialisées à plusieurs aires visuelles cervicales.
132
+
133
+ Les cônes, dont la sensibilité spectrale est étendue, ne génèrent pas des sensations de rouge, vert et bleu. C'est l'appareil visuel dans son ensemble qui, par des processus complexes, relie les signaux différenciés qui en sont issus à des perceptions de couleur. L'opposition entre les récepteurs M et les récepteurs L situe la couleur sur l'axe vert-rouge, tandis que le contraste entre leur somme et l'influx issu des récepteurs S situe la perception sur l'axe bleu-jaune[25].
134
+
135
+ La vision des couleurs s'altère avec l'âge, en raison notamment des modifications de l'absorption des différentes parties optiques de l'œil.
136
+
137
+ Les problèmes de vision des couleurs, ou dyschromatopsies, sont souvent regroupés sous le terme de daltonisme. L'absence totale de vision des couleurs est appelée achromatopsie.
138
+
139
+ La psychophysique s'est donné pour tâche de relier les phénomènes physiques aux perceptions humaines, en étudiant la réponse d'une personne à un stimulus physique bien défini, et en répétant les expériences avec un nombre suffisant de sujets pour arriver à une réponse moyenne.
140
+
141
+ Pour la détermination de la perception des couleurs, on dispose de stimulus approximativement monochromatiques, obtenus par la dispersion de la lumière blanche. On peut mélanger ces faisceaux de lumière colorée, dans des proportions contrôlables, et demander au sujet d'en ajuster les proportions afin que les couleurs perçues, soit dans deux parties du champ visuel, soit en succession, soient identiques[26].
142
+
143
+ Le sujet peut trouver un réglage d'intensité pour deux lumières monochromatiques, l'une rouge (longueur d'onde,
144
+ 650 nm), l'autre verte (longueur d'onde 500 nm), tel que leur mélange ne puisse se distinguer d'une lumière monochromatique jaune (longueur d'onde 580 nm), complémentée d'une faible quantité de lumière blanche.
145
+
146
+ On appelle métamères deux couleurs de lumière de spectre physique différent qui produisent la même sensation colorée.
147
+
148
+ On appelle complémentaires les couleurs de deux lumières monochromatiques dont la combinaison en proportions convenables produit une lumière de couleur métamère à la lumière définie comme blanche.
149
+
150
+ La couleur étant le caractère qui différencie des lumières de même intensité, la longueur d'onde dominante et la saturation caractérisent la couleur.
151
+
152
+ les trois lumières monochromatiques choisies sont les trois primaires pour cette représentation.
153
+
154
+ La détermination de la sensibilité visuelle, et notamment des seuils de différenciation des couleurs, a fait l'objet de nombreuses études psychophysiques, entreprise en particulier pour déterminer les conditions les plus économiques de l'éclairage et de la transmission d'une image de télévision en couleurs.
155
+
156
+ La colorimétrie est l'ensemble des méthodes et conventions qui permettent de déterminer une couleur indépendamment de l'observateur, à l'image de la détermination d'une grandeur physique. Elle se base sur la statistique des réponses de sujets à des stimulus visuels colorés, suivant les principes de la psychophysique. Elle est nécessaire aux relations industrielles, qui requièrent des agents humains substituables.
157
+
158
+ Pouvoir mesurer et coder les valeurs d'une couleur permet d'assurer la fidélité des couleurs pendant une numérisation ou une retouche digitale. Le profil ICC d'un périphérique informatique permet aux logiciels d'effectuer automatiquement la transposition de la couleur selon ses caractéristiques, sans avoir besoin d'un essai vérifié par un spécialiste.
159
+
160
+ L'expérience industrielle de la couleur a progressivement créé des modèles d'une complexité croissante. Un organisme international créé en 1913, la Commission internationale de l'éclairage, publie des méthodes et tables qui servent de référence pour la colorimétrie.
161
+
162
+ Actuellement l'ensemble des couleurs est plus souvent défini par ses trois caractéristiques de teinte, saturation et valeur ou luminosité (TSV ou TSL). Le système CIE Lab qui en est proche mais construit plus mathématiquement a de plus en plus tendance à le remplacer dans les systèmes colorimétriques avancés.
163
+
164
+ Les couleurs décrites par ces systèmes sont des lumières. Quand les teintes sont dues à des pigments, leur couleur dépend de l'éclairage.
165
+
166
+ Des couleurs qui se confondent sous un éclairage d'une température de couleur donnée pourront paraître différentes sous un blanc d'une autre température.
167
+
168
+ Un pigment bleu de phtalocyanine (PB15) peut se confondre avec un pigment bleu de Prusse (PB27) à la lumière d'une bougie, température de couleur 1 850 K. Leur couleur est différente sous un éclairage du type lumière du jour température de couleur 5 500 K.
169
+
170
+ Des éclairages luminescents, basés sur les tubes fluorescents ou les LED, peuvent éclairer avec une couleur métamère d'un blanc de corps noir, alors que leur spectre ne présente que des raies. Ils peuvent ainsi rendre indistincts des tons qui apparaissent différents sous d'autres lumières, et différents d'autres qui ne se distingueraient pas autrement[g].
171
+
172
+ Cela pose donc des problèmes de référence. On trouve dans le système CIE Lab la notion de Delta E, exprimant la différence entre deux couleurs (Lab 1 et Lab 2). Des formules mathématiques permettent de passer d'une référence à une autre.
173
+
174
+ La divergence persistante entre les modèles basés sur la réflexion sur la perception éduquée des artistes, tels que ceux de Goethe et de Hering, et un modèle trichrome basé sur la réponse à des stimulus aussi simplifiés que possible, n'était pas satisfaisante, et des recherches ont poussé l'étude de l'appareil visuel.
175
+
176
+ L'analyse trichrome rend compte de l'action de la lumière sur les capteurs la rétine, et permet la synthèse de la couleur, mais elle ne rend pas compte du traitement de l'influx nerveux. Avant même de passer dans le nerf optique, les décharges nerveuses des cônes sont regroupées et converties en signaux de somme et de différence situant la perception sur les axes de clarté, d'opposition rouge-vert et d'opposition bleu-jaune[27].
177
+
178
+ Helmholtz formait l'hypothèse que le cerveau formait, à partir des influx nerveux représentant imparfaitement les objets du monde environnant, des hypothèses basées sur l'expérience, qu'il cherche ensuite activement à confirmer. Cette activité de recherche inconsciente repose sur des hypothèses habituelles, par exemple, que la couleur d'un objet ne change pas, ou bien que la structure régulière d'un carrelage se répète invariablement, quel que soit l'éclairage[28].
179
+
180
+ Les procédures de la colorimétrie permettent d'affirmer que, dans un environnement bien défini, une couleur est perçue comme identique à une autre. Hors du laboratoire, le rapport entre le rayonnement lumineux qui arrive à l'œil et la vision des couleurs est bien plus distendu. L'être humain attribue une couleur à un objet, et la reconnaît dans des conditions d'éclairage très variées. Un objet beige reste beige au soleil et à l'ombre et du soir au matin, comme à celle de la bougie à celle la lumière du néon ; pourtant la lumière qu'il renvoie vers la rétine varie considérablement. Ce phénomène de constance de la couleur d'un objet montre que le système visuel reconnaît l'influence de la lumière et en déduit le spectre d'absoption de l'objet. L'approche écologique de la perception visuelle reconnaît dans cette capacité un avantage dans l'interaction de l'être humain avec son environnement (Thompson 1995).
181
+
182
+ Traités par le cerveau, les influx nerveux visuels participent à un système cognitif. Ils se comparent aux traces laissées dans la mémoire, provoquent une série de réactions (mobilité oculaire, sélection d'influx élémentaires), et se condensent en l'identification d'une couleur à une structure, pour former un tableau cohérent.
183
+
184
+ C'est ce qui permet par exemple d'attribuer la même teinte à deux parties d'un même objet, l'une à l'ombre et l'autre à la lumière, alors que, du point de vue de la colorimétrie, elles ne sont pas de la même couleur.
185
+
186
+ Le processus cognitif fait de la couleur un caractère de l'objet, et cette adoption de la couleur par la forme de l'objet, telle que comprise, rend la perception de la couleur relativement constante sous différentes conditions d'éclairage. La couleur est caractère plus élaboré et moins dépendant de la lumière touchant la rétine que ne le laisse penser le modèle colorimétrique, qui, ne mesurant que les stimulus, et non les couleurs perçues, débouche essentiellement sur la synthèse des couleurs[29]. La psychologie de la forme tire de la similarité de cette expérience avec d'autres, dans d'autres domaines de la perception, des régularités générales.
187
+
188
+ L'adaptation visuelle chromatique est le résultat de la considération globale de l'ensemble d'une scène pour en déduire les caractéristiques de couleur probables des objets.
189
+
190
+ Chevreul, expérimentant avec des cartons échantillons de couleurs au XIXe siècle avait mis en évidence la loi du contraste simultané des couleurs.
191
+
192
+ Les expériences pédagogiques décrites par Albers dans son Interaction des couleurs montrent que dans une image complexe, la perception de la couleur, y compris sa clarté, dépend des teintes environnantes[30].
193
+
194
+ Ces expériences ne comportent pas d'éléments qui orientent le système visuel vers la compréhension des variations de couleur comme des variations d'éclairage.
195
+
196
+ D'après l'hypothèse Sapir-Whorf, le lexique des couleurs organise la perception des couleurs. Le langage et la culture sont à l'origine des notions de couleur. Des ethnologues comme Roger Brown ont montré une corrélation entre termes de couleur et perception et mémoire de la couleur.
197
+
198
+ Les langues comportent un petit nombre de mots désignant directement une teinte, sans passer par celle d'un objet qui la présente habituellement. En 1969 Brent Berlin et Paul Kay ont mis en évidence un ordre des termes de couleur des langues : noir et blanc, rouge, vert ou jaune, bleu, brun, pourpre ou rose ou orange ou gris. Les langues européennes utilisent tous ces termes. Les langues ayant peu de termes propres les prennent dans l'ordre de la liste. Ce modèle, dans sa compétition avec le précédent, a eu beaucoup d'influence et suscité beaucoup de recherches.
199
+
200
+ Le seul procédé connu de captation et de restitution du spectre de la lumière, sans référence à la perception visuelle colorée humaine, est la photographie interférentielle de Gabriel Lippmann (1891), onéreuse et de mise en œuvre contraignante.
201
+
202
+ Les systèmes de captation et de restitution des couleurs à partir de couleurs fondamentales fonctionnent à partir des principes qui fondent la colorimétrie, selon des modalités permettant une reproduction approximative, mais efficace des couleurs.
203
+
204
+ Pour la photographie en couleur, la trichromie est universellement utilisée. Des filtres séparant le spectre en trois parties précèdent ou se combinent à la partie sensible.
205
+
206
+ La restitution exige au moins trois couleurs fondamentales non complémentaires entre elles. Il n'est pas nécessaire qu'elles soient celles de la captation, et souvent ce n'est pas le cas. Les limites de la reproduction sont celles, combinées, de la captation et de la restitution ; si toutefois des traitements ne sont pas intervenus entre les deux, déplaçant par exemple le point de compromis entre bruit de fond et saturation des couleurs.
207
+
208
+ Le spectre lumineux est divisé en trois zones, une bleue, une verte, et une rouge. Pour chaque point lumineux, on crée trois valeurs, correspondant à chacune de ces composantes.
209
+
210
+ Pour décomposer la lumière, deux méthodes sont possibles :
211
+
212
+ La synthèse additive consiste à produire les couleurs par l'addition, dans des proportions bien choisies, de lumières provenant d'au moins trois sources dont les couleurs sont choisies pour répondre au mieux à cet objectif.
213
+
214
+ Les écrans sont constitués d'éléments lumineux trop proches les uns des autres pour qu'on les distingue individuellement, capables d'émettre une couleur primaire avec l'intensité déterminée par les instructions de la machine.
215
+
216
+ Si les deux composantes verte et rouge d'un écran électronique sont allumées, les couleurs des éléments associés (juxtaposés) se superposent, et on obtient une couleur jaune, qui se résout à nouveau en vert et rouge si on regarde cette zone de l'écran à travers un compte-fils.
217
+
218
+ Ces lumières, appelées primaires, ne sont pas en général monochromatiques, mais elles pourraient l'être. Leur composition spectrale exacte dépend des moyens physico-chimiques de les obtenir. Elles doivent être suffisamment saturées. La synthèse ne peut en effet rendre que des couleurs moins saturées que ses primaires. Toutes les couleurs possibles se trouvent, dans le diagramme de chromaticité, à l'intérieur du polygone déterminé par la position des primaires.
219
+
220
+ Les trois couleurs primaires sont généralement un rouge, un vert et un bleu. Il y a en effet tout intérêt à ce qu'elles soient proches de celles de la photographie, puisque les couleurs situées hors de l'intersection des deux triangles dans le diagramme de chromaticité sont inaccessibles.
221
+
222
+ Le blanc se compose d'une quantité généralement inégale de ces primaires.
223
+
224
+ Dans ce modèle, utilisé en télévision, le blanc est composé de 29,9 % de rouge, 58,7 % de vert et 11,4 % de bleu.
225
+
226
+ L'un des 500 brevets déposés par Edwin H. Land, créateur de la photographie instantanée Polaroïd concerne un procédé de restitution des couleurs à partir de seulement deux couleurs de base[31].
227
+
228
+ Deux vues sont prises de la même scène. La première, prise à travers un filtre laissant passer les longueurs d'onde inférieures à 590 nm, est projetée en lumière blanche. La seconde, prise avec un filtre laissant passer les longueurs d'onde supérieures à la même limite, est projetée en lumière rouge. Physiquement, les lumières projetées ne contiennent que du rouge plus ou moins mélangé de blanc. Pourtant, tous les observateurs croient voir aussi du vert, et certains même du jaune (sur des objets qu'ils savent jaunes). C'est une application de la loi du contraste simultané des couleurs[32]. Ce brevet, à la différence de beaucoup d'autres inventions de Land, n'a débouché en pratique sur aucune réalisation.
229
+
230
+ Un autre procédé, utilisable pour des tons chair, transmet le bleu sous la forme d'une teinte de fond constante. Comme les autres couleurs ne sont pas en général saturées, et que le bleu pur est moins lumineux que le vert et le rouge, on arrive, pour des images pas trop contrastées, à une reproduction défendable des couleurs, bien que les ombres soient nécessairement bleuâtres. Ce principe a été utilisé pour l'affichage par LEDs avant que celles-ci ne soient disponibles avec la couleur bleue.
231
+
232
+ Dans les techniques industrielles utilisant un support matériel pour les couleurs, comme en photographie argentique, et en impression en couleurs, les couleurs sont obtenues par des pigments et il ne peut être question d'additionner des couleurs par mélange de lumière.
233
+
234
+ Dans la synthèse soustractive, le spectre lumineux est divisé en trois zones, une bleue, une verte, et une rouge. La synthèse des couleurs se fait par retrait d'une proportion de chacune de ces parties du spectre. La soustraction se fait soit, en transparence, de la lumière blanche par des filtres, soit, en réflexion diffuse, par des pigments sur un support blanc, éclairé par une lumière blanche.
235
+
236
+ Plus on ajoute de pigments, plus on absorbe de lumière et plus le mélange s'assombrit.
237
+
238
+ Les couleurs constitutives du système de synthèse soustractif sont appelées couleurs fondamentales associées pour les différencier des couleurs primaires du système additif. Contrairement aux couleurs de la synthèse additive, elles doivent laisser passer une large bande de longueurs d'onde[33].
239
+
240
+ La synthèse soustractive à partir de colorants ne permet pas d'obtenir l'ensemble des couleurs visibles par l'œil humain. Cependant, les spectateurs sont plus sensibles à l'exactitude des teintes peu saturées, comme les tons chair, qu'à celles des couleurs très vives.
241
+
242
+ On produit du noir par mélange des trois fondamentales en photographie, mais en imprimerie, la quadrichromie, avec une encre noire comme quatrième couleur, est préférable.
243
+
244
+ Une qualité de reproduction supérieure s'obtient en augmentant le nombre de couleurs fondamentales. L'hexachromie en utilise cinq plus le noir. Si ces couleurs sont prises en dehors de celles qui peuvent être rendues par les trois premières, elles étendent le champ chromatique possible. On peut aussi choisir des pigments de teintes pâles. En général l'imprimerie ne mélange pas les pigments, mais les juxtapose dans des trames de points[h]. Lorsque les couleurs sont pâles, les points, plus petits, deviennent plus visibles. Des pigments plus pâles permettent de grossir les points, avec une trame moins visible. C'est pour cette raison que des imprimantes à jet d'encre ajoutent deux à cinq teintes pastel aux trois fondamentales.
245
+
246
+ La perception des couleurs par la plupart des personnes permet leur usage dans des signaux . On restreint le nombre des nuances à un répertoire suffisamment étroit pour permettre une identification sans ambiguïté dans la plupart des circonstances. On distingue 11 champs chromatiques en français ; c'est à peu près le nombre maximal de couleurs qui peuvent servir à un code qui soit accessible à tous.
247
+
248
+ Les signaux lumineux de circulation et le code de couleurs des alarmes sont réduits à trois teintes, rouge, orange et vert sur les routes, plus le blanc dans la signalisation ferroviaire en France, rouge, vert et blanc pour le feux maritimes. Le code international des signaux maritimes en utilise cinq, le blanc, le noir, le rouge, le bleu, le jaune. L'héraldique en connaît principalement six : sable (noir), argent (blanc), or (jaune), sinople (vert), azur (bleu), gueules (rouge).
249
+
250
+ Le code des couleurs des résistances atteint douze couleurs, mais qui ne peuvent pas se trouver dans un ordre quelconque, les valeurs correspondantes étant prises dans une table ; cette redondance permet de limiter les ambiguïtés. Celui de l'identification des fluides dans les tuyauteries comporte en tout 20 couleurs conventionnelles[34].
251
+
252
+ Une carte géographique utilise des couleurs conventionnelles pour indiquer la nature du terrain, de la végétation, du relief, et les entités politiques. Un théorème fameux énonce qu'il suffit de quatre couleurs pour faire en sorte que deux entités qui ont une frontière commune ne soient jamais de la même couleur[35].
253
+
254
+ Les technologies d'Imagerie satellite et d'imagerie médicale peuvent, en fonction de leur usage, observer des fréquences différentes de celles perçues par l'œil humain, par exemple l'infrarouge. Par calcul, les couleurs de ces images peuvent ensuite être retouchées, pour afficher avec une couleur visible les données collectées dans la partie invisible du spectre.
255
+
256
+ On parle alors de fausse couleur ou de pseudocouleur.
257
+
258
+ « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu »
259
+
260
+ — Arthur Rimbaud, Voyelles
261
+
262
+ Des historiens, sociologues, ethnologues et psychologues ont étudié l'influence des différentes couleurs, en tant que symboles associés, dans les différentes cultures, à des éléments importants de l'activité et de la psyché humaines.
263
+
264
+ Les couleurs en général, en ce qu'elles s'opposent à la grisaille autant qu'à la lumière et à l'obscurité, et nécessitent des efforts particuliers pour leur obtention, se relient souvent à la dépense, à la fête et au luxe. Par opposition, l'écru, le blanc, le noir peuvent se relier au renoncement, comme chez les moines, et au deuil.
265
+
266
+ Le rouge ou orangé est la couleur par excellence ; les civilisations qui ont le moins de termes pour la couleur ne connaissent que trois catégories, le blanc, le noir et le rouge (ou coloré). Ces trois classes archaïques de couleur s'associent respectivement aux fonctions religieuse, productive et guerrière du système de pensée indo-européenne ; on les retrouve dans nombre de drapeaux nationaux de cette région.
267
+
268
+ On associe généralement les couleurs proches de l'orange à la chaleur, et celles proches du bleu au froid.
269
+
270
+ Chacune des couleurs principales d'un champ chromatique a des associations plus ou moins généralisées à travers les cultures.
271
+
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+ Dans un débat artistique prolongé, la couleur s'est opposée, du XVe siècle au XIXe siècle, au dessin. Dans cette Querelle du coloris, la couleur représente, par synecdoque, la sensualité, tandis que le dessin signifie la rigueur intellectuelle[36].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
2
+
3
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
4
+
5
+ Un coup d'État est un renversement du pouvoir par une personne investie d'une autorité, de façon illégale et souvent brutale[1]. On le distingue d'une révolution en ce que celle-ci est populaire. Le putsch est un coup d'État réalisé par la force des armes.
6
+
7
+ D'un point de vue historique, et y compris dans l'époque contemporaine, le coup d'État a été l'un des moyens les plus fréquemment utilisés pour accéder au pouvoir[2].
8
+
9
+ Une version alternative présente le coup d'État comme : « un acte d'autorité consistant dans une atteinte réfléchie, illégale et brusque, aux règles d'organisation, de fonctionnement ou de compétence des autorités constituées, atteinte dirigée, selon un plan préconçu et pour des raisons diverse, par une personne ou par un groupe de personnes réunis en un parti ou un corps ; dans le but soit de s'emparer du pouvoir, soit d'y défendre ou d'y renforcer sa position, soit d'entraîner une simple modification de l'orientation politique du pays »[3].
10
+
11
+ Albert Vandal définit le coup d'État par : « un acte violent d'une partie des pouvoirs publics contre l'autre ». Cette définition s'appuie sur l'observation de trois « coups d'État », celui du 18 fructidor de l'an V, celui du 18 brumaire de l'an VIII et celui du 2 décembre 1851. En effet ces trois coups ont été menés par le pouvoir exécutif contre le pouvoir législatif[3]. Il est également à noter que lors du coup d'État du 22 floréal de l'an VI mis en œuvre par le Directoire et les Conseils contre le corps électoral, les candidats, nettement battus aux élections pour les Cinq-cents, furent cependant, en vertu d'une loi spéciale, déclarés élus à la place de leurs adversaires.
12
+
13
+ Le mot putsch, d'origine suisse allemande, précise que le coup d'État s'opère par la force armée. Il est communément utilisé en français, plus rarement en anglais qui utilise la formule française ou sa version abrégée, coup. Le terme putsch a été popularisé par les coups d'État manqués de 1920 et 1923 en Allemagne (putsch de Kapp à Berlin et putsch de la Brasserie à Munich). L'expression « coup d'État » est passée notamment en indonésien (kudeta) et en japonais (クーデター, kūdetā). Le terme pronunciamiento, repris de l'espagnol, désigne quant à lui des soulèvements militaires d'une typologie différente. Dans cette langue, l'expression golpe de Estado traduit littéralement la locution nominale de « coup d'État ».
14
+
15
+ Le secret, non seulement vis-à-vis de l'extérieur mais aussi vis-à-vis des autres comploteurs, constitue la première arme des putschistes, celle sans laquelle les meilleures préparations risquent de s'effondrer.
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+ Ainsi, l'une des raisons de l'échec du putsch de Kapp à Berlin en 1920, fut-elle le manque de discrétion du général von Luttwitz, chef militaire de l'opération, qui alla présenter le soir du 10 mars un ultimatum aux gouvernants socialistes, et leur laissa 48 heures pour se retourner, avant de déclencher le putsch militaire annoncé, dans la nuit du 12 au 13 mars 1920.
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+ C'est ainsi que, lors de la préparation du putsch du 8 novembre 1942 à Alger (destiné à permettre le succès de l'Opération Torch), le jeune chef des groupes d'action d'Alger, José Aboulker, refusa, bien qu'il lui fît confiance, de donner à Henri d'Astier de La Vigerie, responsable de la conjuration pour l'Afrique du Nord, les noms de ses chefs de groupes avant les deux derniers jours précédant l'action. Lorsque les patriotes passèrent à l'action, la surprise fut si totale que ces 400 civils mal armés, commandés par leurs officiers de réserve, réussirent à neutraliser, à eux seuls, le corps d'armée vichyste d'Alger. En effet, les autorités vichystes, libérées au bout de quelques heures, s'efforcèrent, sans même y parvenir, de reconquérir complètement la ville au lieu d'attaquer les forces alliées sur les plages. Si bien que ces dernières purent débarquer sans résistance, encercler Alger et capturer ce grand port intact le soir même du débarquement.
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+ La technique de base du coup d'État consiste à s'emparer des organes centraux de l'État ou à les neutraliser, en occupant leurs lieux de fonctionnement qui sont aussi les lieux symboliques du pouvoir. C'est ainsi que procéda Napoléon Bonaparte, lors de son coup d'État du 18 brumaire. Disposant de l'appui de l'armée, il lui fallait contrôler le pouvoir civil. Or, sous le Directoire, la France disposait d'un exécutif tournant formé de 5 directeurs qui se succédaient, à tour de rôle, pendant des périodes limitées à quelques semaines, si bien qu'il ne suffisait pas de contrôler cet exécutif tournant, car la réalité du pouvoir civil résidait dans un parlement affaibli lui-même par sa division en deux chambres. C'est pourquoi Bonaparte, en accord avec deux directeurs, Emmanuel-Joseph Sieyès et Roger Ducos, se préoccupa surtout de disperser ce parlement, dont l'une des chambres, le Conseil des Cinq-Cents, était présidée par son frère Lucien Bonaparte. Mais au lieu d'annoncer brièvement sa prise de pouvoir aux parlementaires, Bonaparte trouva le moyen de s'égarer dans un discours ampoulé, et se fit assaillir par plusieurs élus. Si bien que le coup d'État ne fut sauvé que par son frère, qui ordonna aux grenadiers de rétablir l'ordre en dispersant les élus récalcitrants. Bonaparte constitua alors un Conseil exécutif de 3 membres composé de lui-même, de Siéyès et de Ducos, que le Conseil des Anciens transforma le lendemain en Commission consulaire exécutive.
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+ Mais il ne suffit pas de s'emparer des organes centraux de l'État. Il faut aussi arrêter les gouvernants, faute de quoi il leur sera loisible d'organiser une riposte. C'est ce qui advint à Berlin, en 1920, où les ministres socialistes, avertis à l'avance par l'ultimatum du chef militaire des putschistes, prirent le large avant l'arrivée du corps franc Ehrhardt. Après quoi, une fois réfugiés en province, ils appelèrent avec succès la population à une grève générale dont le succès leur permit de reprendre le pouvoir.
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25
+ À l'occasion d'un coup d'État, un « vide » constitutionnel et institutionnel apparaît. Il est donc nécessaire, généralement, de régulariser ce vide en fondant une nouvelle Constitution, permettant ainsi l'exercice d'un nouveau pouvoir constituant originaire.
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+ C'est ainsi que la Commission consulaire exécutive présidée par Bonaparte présenta, le 22 frimaire, son projet de constitution consulaire aux deux Conseils des Anciens et des Cinq-Cents qui l'entérinèrent, faisant ainsi entrer le nouveau régime dans la légalité. La prise de pouvoir de De Gaulle en 1958, qui s'apparente sous certains aspects à un coup d'État[réf. nécessaire], a conclu à la fondation de la Constitution de 1958, en vigueur en France.
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29
+ Une autre solution de régularisation d'un coup d'État peut être trouvée par un plébiscite, comme ceux de Napoléon III, ou par des élections. Ainsi, leur action politique se retrouve légitimée a posteriori. Toutefois, cette solution se déroule souvent après l'établissement d'une nouvelle Constitution, de manière autoritaire, sans recours au suffrage universel et au principe démocratique.
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+ À la prise des bâtiments publics, sièges des organes du pouvoir, s'est ajouté la prise de contrôle des médias : la presse lors du coup d'État du 2 décembre 1851 en France, la radio, dont la détention peut permettre de donner à la population des informations propres à décourager toute tentative de riposte au coup d'État, puis la télévision.
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+ En outre dans la période moderne, les auteurs de coups d'État ont pris l'habitude de couper ou d'accaparer les moyens de communication (téléphone, télégraphe), les arsenaux, les gares, etc. Mais le contrôle des communications téléphoniques joua surtout un rôle essentiel, lors du putsch du 8 novembre 1942 à Alger. En coupant le réseau téléphonique normal d'Alger, l'état-major rebelle, qui s'était installé au Commissariat central, prit le contrôle du réseau officiel, seul maintenu en service. Ainsi put-il suivre de là l'occupation des points stratégiques par les résistants entre 0 h 30 et 1 heure du matin, et garda-t-il ensuite le contact avec leurs chefs de groupe pendant toute l'opération. Mais surtout, c'est par ce réseau officiel, rendu seul utilisable, que les chefs de la résistance reçurent les appels alarmés des personnalités vichystes, réveillées par le duel d'artillerie du port survenu vers 3 heures du matin. Les résistants les convoquèrent alors au Commissariat central en leur faisant croire qu'on les y attendait pour organiser la résistance aux Alliés. Ainsi, pour la première fois dans l'histoire, les personnalités hostiles à un coup d'État vinrent-elles d'elles-mêmes se faire arrêter par les putschistes. Il en fut ainsi, notamment, de l'adjoint du gouverneur-général de l'Algérie Ettori, qui, la veille partisan arrogant et acharné de la collaboration, se répandit soudain en sanglots.
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+ Les coups d'État sont habituellement effectués par des militaires contre des gouvernants civils, par exemple Augusto Pinochet au Chili.
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+ Les putschs effectués par des civils ont généralement échoué, comme le Putsch de la Brasserie tenté par Adolf Hitler à Munich en 1923. Il y a au moins une exception, celle du Putsch du 8 novembre 1942 à Alger, mais les 400 civils algérois, commandés par un étudiant de 22 ans, José Aboulker, furent soutenus par des officiers de réserve et quelques officiers d'active, comme les colonels Jousse et Baril.
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+ Les auteurs des coups d'État appartiennent le plus souvent, eux-mêmes, à l'appareil d'État, comme ce fut le cas de Siéyès, Paul Barras et Bonaparte. Certains coups d'État ont été organisés en Afrique par des individus soupçonnés de travailler pour les services secrets d'anciennes puissances coloniales, comme Bob Denard, afin de mettre en place un gouvernement qui leur soit plus favorable.
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+ Pour que les résultats du coup d'État soient acquis, il est préférable qu'ils annoncent qu’ils vont répondre aux vœux de la majorité de l'opinion publique et qu'ils soient compatibles avec le contexte international.
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+ Le coup d'État de Bonaparte le 18 brumaire répondait à la volonté de la majorité des Français, qui, lassés des agitations révolutionnaires en tous genres, souhaitaient un rétablissement durable de l'ordre, et auprès desquels Bonaparte jouissait d'une forte popularité[réf. souhaitée].
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+ Le putsch des généraux d'avril 1961, perpétré par quatre généraux connus, bénéficiait lui aussi de l'appui d'une partie de l'opinion, celle de l'Algérie française, mais pas au-delà car les Français de métropole, consultés précédemment par Charles de Gaulle sur l'autodétermination de l'Algérie, s'étaient prononcés massivement en faveur de sa politique. En outre, dans les forces d'Afrique du Nord elles-mêmes, les soldats du contingent métropolitain qui disposaient de nombreuses radios portatives, reçurent directement l'appel prononcé par de Gaulle contre les généraux et refusèrent de suivre leurs supérieurs dans la rébellion.
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+ En sens inverse, le putsch de 1942, à Alger également, a été accompli certes en accord avec la majorité des Français de métropole devenus non collaborationnistes, mais aussi en partie contre l'opinion locale, en majorité pétainiste sinon collaborationniste[réf. souhaitée]. Le coup n'en a pas moins réussi grâce au contexte international.
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+ Le succès du coup d'État dépend aussi du contexte international : les pays voisins peuvent être favorables ou non à leur entreprise et y réagir ou non militairement.
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+ C'est pourquoi l'un des premiers actes des auteurs modernes de coup d'État est d'affirmer que tous les accords internationaux seront respectés.
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+ Le putsch du 8 novembre 1942, déclenché contre les aspirations du milieu local, n'a réussi que grâce au contexte international, c’est-à-dire celui de l'opération Torch, sur le point de se produire, ce dont les comploteurs étaient informés depuis quelques jours. Par contre le contexte international était résolument méconnu par les dirigeants vichystes, comme l'ont démontré les réactions de Darlan, qui, désinformé par son propre service de renseignements de la marine, estimait impossible que les États-Unis disposent, avant un an, des vaisseaux nécessaires à une telle intervention. De même, à Rabat, le général Charles Noguès, lorsqu'il fut encerclé par le général Antoine Béthouart, dans la nuit du 8 novembre 1942, téléphona à l'amiral Frix Michelier pour l'interroger sur la menace d'un débarquement allié : ce dernier, connu pour son caractère borné et ses sympathies envers l'Axe, lui certifia que Béthouart était un menteur et qu'aucun débarquement n'était en cours, ni possible, car si cela était, le service de renseignements de la marine, qui aurait selon lui été informé de la moindre sortie d'un bateau de pêche du port de New York, le lui aurait appris. De même, à Alger, le colonel Jacquin, ancien attaché militaire à Washington, avait-il certifié à l'état-major de Juin que les forces des États-Unis étaient inaptes à intervenir pour longtemps hors du continent américain.
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+ Le coup d'État communiste de Prague en 1948 n'a pu intervenir que parce que la Tchécoslovaquie était située dans la zone d'influence soviétique, où les armées occidentales s'interdisaient d'intervenir.
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Un coup d'État est un renversement du pouvoir par une personne investie d'une autorité, de façon illégale et souvent brutale[1]. On le distingue d'une révolution en ce que celle-ci est populaire. Le putsch est un coup d'État réalisé par la force des armes.
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+ D'un point de vue historique, et y compris dans l'époque contemporaine, le coup d'État a été l'un des moyens les plus fréquemment utilisés pour accéder au pouvoir[2].
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+ Une version alternative présente le coup d'État comme : « un acte d'autorité consistant dans une atteinte réfléchie, illégale et brusque, aux règles d'organisation, de fonctionnement ou de compétence des autorités constituées, atteinte dirigée, selon un plan préconçu et pour des raisons diverse, par une personne ou par un groupe de personnes réunis en un parti ou un corps ; dans le but soit de s'emparer du pouvoir, soit d'y défendre ou d'y renforcer sa position, soit d'entraîner une simple modification de l'orientation politique du pays »[3].
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+ Albert Vandal définit le coup d'État par : « un acte violent d'une partie des pouvoirs publics contre l'autre ». Cette définition s'appuie sur l'observation de trois « coups d'État », celui du 18 fructidor de l'an V, celui du 18 brumaire de l'an VIII et celui du 2 décembre 1851. En effet ces trois coups ont été menés par le pouvoir exécutif contre le pouvoir législatif[3]. Il est également à noter que lors du coup d'État du 22 floréal de l'an VI mis en œuvre par le Directoire et les Conseils contre le corps électoral, les candidats, nettement battus aux élections pour les Cinq-cents, furent cependant, en vertu d'une loi spéciale, déclarés élus à la place de leurs adversaires.
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+ Le mot putsch, d'origine suisse allemande, précise que le coup d'État s'opère par la force armée. Il est communément utilisé en français, plus rarement en anglais qui utilise la formule française ou sa version abrégée, coup. Le terme putsch a été popularisé par les coups d'État manqués de 1920 et 1923 en Allemagne (putsch de Kapp à Berlin et putsch de la Brasserie à Munich). L'expression « coup d'État » est passée notamment en indonésien (kudeta) et en japonais (クーデター, kūdetā). Le terme pronunciamiento, repris de l'espagnol, désigne quant à lui des soulèvements militaires d'une typologie différente. Dans cette langue, l'expression golpe de Estado traduit littéralement la locution nominale de « coup d'État ».
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+ Le secret, non seulement vis-à-vis de l'extérieur mais aussi vis-à-vis des autres comploteurs, constitue la première arme des putschistes, celle sans laquelle les meilleures préparations risquent de s'effondrer.
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+ Ainsi, l'une des raisons de l'échec du putsch de Kapp à Berlin en 1920, fut-elle le manque de discrétion du général von Luttwitz, chef militaire de l'opération, qui alla présenter le soir du 10 mars un ultimatum aux gouvernants socialistes, et leur laissa 48 heures pour se retourner, avant de déclencher le putsch militaire annoncé, dans la nuit du 12 au 13 mars 1920.
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+ C'est ainsi que, lors de la préparation du putsch du 8 novembre 1942 à Alger (destiné à permettre le succès de l'Opération Torch), le jeune chef des groupes d'action d'Alger, José Aboulker, refusa, bien qu'il lui fît confiance, de donner à Henri d'Astier de La Vigerie, responsable de la conjuration pour l'Afrique du Nord, les noms de ses chefs de groupes avant les deux derniers jours précédant l'action. Lorsque les patriotes passèrent à l'action, la surprise fut si totale que ces 400 civils mal armés, commandés par leurs officiers de réserve, réussirent à neutraliser, à eux seuls, le corps d'armée vichyste d'Alger. En effet, les autorités vichystes, libérées au bout de quelques heures, s'efforcèrent, sans même y parvenir, de reconquérir complètement la ville au lieu d'attaquer les forces alliées sur les plages. Si bien que ces dernières purent débarquer sans résistance, encercler Alger et capturer ce grand port intact le soir même du débarquement.
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+ La technique de base du coup d'État consiste à s'emparer des organes centraux de l'État ou à les neutraliser, en occupant leurs lieux de fonctionnement qui sont aussi les lieux symboliques du pouvoir. C'est ainsi que procéda Napoléon Bonaparte, lors de son coup d'État du 18 brumaire. Disposant de l'appui de l'armée, il lui fallait contrôler le pouvoir civil. Or, sous le Directoire, la France disposait d'un exécutif tournant formé de 5 directeurs qui se succédaient, à tour de rôle, pendant des périodes limitées à quelques semaines, si bien qu'il ne suffisait pas de contrôler cet exécutif tournant, car la réalité du pouvoir civil résidait dans un parlement affaibli lui-même par sa division en deux chambres. C'est pourquoi Bonaparte, en accord avec deux directeurs, Emmanuel-Joseph Sieyès et Roger Ducos, se préoccupa surtout de disperser ce parlement, dont l'une des chambres, le Conseil des Cinq-Cents, était présidée par son frère Lucien Bonaparte. Mais au lieu d'annoncer brièvement sa prise de pouvoir aux parlementaires, Bonaparte trouva le moyen de s'égarer dans un discours ampoulé, et se fit assaillir par plusieurs élus. Si bien que le coup d'État ne fut sauvé que par son frère, qui ordonna aux grenadiers de rétablir l'ordre en dispersant les élus récalcitrants. Bonaparte constitua alors un Conseil exécutif de 3 membres composé de lui-même, de Siéyès et de Ducos, que le Conseil des Anciens transforma le lendemain en Commission consulaire exécutive.
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+ Mais il ne suffit pas de s'emparer des organes centraux de l'État. Il faut aussi arrêter les gouvernants, faute de quoi il leur sera loisible d'organiser une riposte. C'est ce qui advint à Berlin, en 1920, où les ministres socialistes, avertis à l'avance par l'ultimatum du chef militaire des putschistes, prirent le large avant l'arrivée du corps franc Ehrhardt. Après quoi, une fois réfugiés en province, ils appelèrent avec succès la population à une grève générale dont le succès leur permit de reprendre le pouvoir.
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+ À l'occasion d'un coup d'État, un « vide » constitutionnel et institutionnel apparaît. Il est donc nécessaire, généralement, de régulariser ce vide en fondant une nouvelle Constitution, permettant ainsi l'exercice d'un nouveau pouvoir constituant originaire.
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+ C'est ainsi que la Commission consulaire exécutive présidée par Bonaparte présenta, le 22 frimaire, son projet de constitution consulaire aux deux Conseils des Anciens et des Cinq-Cents qui l'entérinèrent, faisant ainsi entrer le nouveau régime dans la légalité. La prise de pouvoir de De Gaulle en 1958, qui s'apparente sous certains aspects à un coup d'État[réf. nécessaire], a conclu à la fondation de la Constitution de 1958, en vigueur en France.
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+ Une autre solution de régularisation d'un coup d'État peut être trouvée par un plébiscite, comme ceux de Napoléon III, ou par des élections. Ainsi, leur action politique se retrouve légitimée a posteriori. Toutefois, cette solution se déroule souvent après l'établissement d'une nouvelle Constitution, de manière autoritaire, sans recours au suffrage universel et au principe démocratique.
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+ À la prise des bâtiments publics, sièges des organes du pouvoir, s'est ajouté la prise de contrôle des médias : la presse lors du coup d'État du 2 décembre 1851 en France, la radio, dont la détention peut permettre de donner à la population des informations propres à décourager toute tentative de riposte au coup d'État, puis la télévision.
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+ En outre dans la période moderne, les auteurs de coups d'État ont pris l'habitude de couper ou d'accaparer les moyens de communication (téléphone, télégraphe), les arsenaux, les gares, etc. Mais le contrôle des communications téléphoniques joua surtout un rôle essentiel, lors du putsch du 8 novembre 1942 à Alger. En coupant le réseau téléphonique normal d'Alger, l'état-major rebelle, qui s'était installé au Commissariat central, prit le contrôle du réseau officiel, seul maintenu en service. Ainsi put-il suivre de là l'occupation des points stratégiques par les résistants entre 0 h 30 et 1 heure du matin, et garda-t-il ensuite le contact avec leurs chefs de groupe pendant toute l'opération. Mais surtout, c'est par ce réseau officiel, rendu seul utilisable, que les chefs de la résistance reçurent les appels alarmés des personnalités vichystes, réveillées par le duel d'artillerie du port survenu vers 3 heures du matin. Les résistants les convoquèrent alors au Commissariat central en leur faisant croire qu'on les y attendait pour organiser la résistance aux Alliés. Ainsi, pour la première fois dans l'histoire, les personnalités hostiles à un coup d'État vinrent-elles d'elles-mêmes se faire arrêter par les putschistes. Il en fut ainsi, notamment, de l'adjoint du gouverneur-général de l'Algérie Ettori, qui, la veille partisan arrogant et acharné de la collaboration, se répandit soudain en sanglots.
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+ Les coups d'État sont habituellement effectués par des militaires contre des gouvernants civils, par exemple Augusto Pinochet au Chili.
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+ Les putschs effectués par des civils ont généralement échoué, comme le Putsch de la Brasserie tenté par Adolf Hitler à Munich en 1923. Il y a au moins une exception, celle du Putsch du 8 novembre 1942 à Alger, mais les 400 civils algérois, commandés par un étudiant de 22 ans, José Aboulker, furent soutenus par des officiers de réserve et quelques officiers d'active, comme les colonels Jousse et Baril.
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+ Les auteurs des coups d'État appartiennent le plus souvent, eux-mêmes, à l'appareil d'État, comme ce fut le cas de Siéyès, Paul Barras et Bonaparte. Certains coups d'État ont été organisés en Afrique par des individus soupçonnés de travailler pour les services secrets d'anciennes puissances coloniales, comme Bob Denard, afin de mettre en place un gouvernement qui leur soit plus favorable.
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+ Pour que les résultats du coup d'État soient acquis, il est préférable qu'ils annoncent qu’ils vont répondre aux vœux de la majorité de l'opinion publique et qu'ils soient compatibles avec le contexte international.
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+ Le coup d'État de Bonaparte le 18 brumaire répondait à la volonté de la majorité des Français, qui, lassés des agitations révolutionnaires en tous genres, souhaitaient un rétablissement durable de l'ordre, et auprès desquels Bonaparte jouissait d'une forte popularité[réf. souhaitée].
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+ Le putsch des généraux d'avril 1961, perpétré par quatre généraux connus, bénéficiait lui aussi de l'appui d'une partie de l'opinion, celle de l'Algérie française, mais pas au-delà car les Français de métropole, consultés précédemment par Charles de Gaulle sur l'autodétermination de l'Algérie, s'étaient prononcés massivement en faveur de sa politique. En outre, dans les forces d'Afrique du Nord elles-mêmes, les soldats du contingent métropolitain qui disposaient de nombreuses radios portatives, reçurent directement l'appel prononcé par de Gaulle contre les généraux et refusèrent de suivre leurs supérieurs dans la rébellion.
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+ En sens inverse, le putsch de 1942, à Alger également, a été accompli certes en accord avec la majorité des Français de métropole devenus non collaborationnistes, mais aussi en partie contre l'opinion locale, en majorité pétainiste sinon collaborationniste[réf. souhaitée]. Le coup n'en a pas moins réussi grâce au contexte international.
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+ Le succès du coup d'État dépend aussi du contexte international : les pays voisins peuvent être favorables ou non à leur entreprise et y réagir ou non militairement.
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+ Le putsch du 8 novembre 1942, déclenché contre les aspirations du milieu local, n'a réussi que grâce au contexte international, c’est-à-dire celui de l'opération Torch, sur le point de se produire, ce dont les comploteurs étaient informés depuis quelques jours. Par contre le contexte international était résolument méconnu par les dirigeants vichystes, comme l'ont démontré les réactions de Darlan, qui, désinformé par son propre service de renseignements de la marine, estimait impossible que les États-Unis disposent, avant un an, des vaisseaux nécessaires à une telle intervention. De même, à Rabat, le général Charles Noguès, lorsqu'il fut encerclé par le général Antoine Béthouart, dans la nuit du 8 novembre 1942, téléphona à l'amiral Frix Michelier pour l'interroger sur la menace d'un débarquement allié : ce dernier, connu pour son caractère borné et ses sympathies envers l'Axe, lui certifia que Béthouart était un menteur et qu'aucun débarquement n'était en cours, ni possible, car si cela était, le service de renseignements de la marine, qui aurait selon lui été informé de la moindre sortie d'un bateau de pêche du port de New York, le lui aurait appris. De même, à Alger, le colonel Jacquin, ancien attaché militaire à Washington, avait-il certifié à l'état-major de Juin que les forces des États-Unis étaient inaptes à intervenir pour longtemps hors du continent américain.
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+ Le coup d'État communiste de Prague en 1948 n'a pu intervenir que parce que la Tchécoslovaquie était située dans la zone d'influence soviétique, où les armées occidentales s'interdisaient d'intervenir.
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+ Un coup d'État est un renversement du pouvoir par une personne investie d'une autorité, de façon illégale et souvent brutale[1]. On le distingue d'une révolution en ce que celle-ci est populaire. Le putsch est un coup d'État réalisé par la force des armes.
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+ D'un point de vue historique, et y compris dans l'époque contemporaine, le coup d'État a été l'un des moyens les plus fréquemment utilisés pour accéder au pouvoir[2].
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+ Une version alternative présente le coup d'État comme : « un acte d'autorité consistant dans une atteinte réfléchie, illégale et brusque, aux règles d'organisation, de fonctionnement ou de compétence des autorités constituées, atteinte dirigée, selon un plan préconçu et pour des raisons diverse, par une personne ou par un groupe de personnes réunis en un parti ou un corps ; dans le but soit de s'emparer du pouvoir, soit d'y défendre ou d'y renforcer sa position, soit d'entraîner une simple modification de l'orientation politique du pays »[3].
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+ Albert Vandal définit le coup d'État par : « un acte violent d'une partie des pouvoirs publics contre l'autre ». Cette définition s'appuie sur l'observation de trois « coups d'État », celui du 18 fructidor de l'an V, celui du 18 brumaire de l'an VIII et celui du 2 décembre 1851. En effet ces trois coups ont été menés par le pouvoir exécutif contre le pouvoir législatif[3]. Il est également à noter que lors du coup d'État du 22 floréal de l'an VI mis en œuvre par le Directoire et les Conseils contre le corps électoral, les candidats, nettement battus aux élections pour les Cinq-cents, furent cependant, en vertu d'une loi spéciale, déclarés élus à la place de leurs adversaires.
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+ Le mot putsch, d'origine suisse allemande, précise que le coup d'État s'opère par la force armée. Il est communément utilisé en français, plus rarement en anglais qui utilise la formule française ou sa version abrégée, coup. Le terme putsch a été popularisé par les coups d'État manqués de 1920 et 1923 en Allemagne (putsch de Kapp à Berlin et putsch de la Brasserie à Munich). L'expression « coup d'État » est passée notamment en indonésien (kudeta) et en japonais (クーデター, kūdetā). Le terme pronunciamiento, repris de l'espagnol, désigne quant à lui des soulèvements militaires d'une typologie différente. Dans cette langue, l'expression golpe de Estado traduit littéralement la locution nominale de « coup d'État ».
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+ Le secret, non seulement vis-à-vis de l'extérieur mais aussi vis-à-vis des autres comploteurs, constitue la première arme des putschistes, celle sans laquelle les meilleures préparations risquent de s'effondrer.
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+ La technique de base du coup d'État consiste à s'emparer des organes centraux de l'État ou à les neutraliser, en occupant leurs lieux de fonctionnement qui sont aussi les lieux symboliques du pouvoir. C'est ainsi que procéda Napoléon Bonaparte, lors de son coup d'État du 18 brumaire. Disposant de l'appui de l'armée, il lui fallait contrôler le pouvoir civil. Or, sous le Directoire, la France disposait d'un exécutif tournant formé de 5 directeurs qui se succédaient, à tour de rôle, pendant des périodes limitées à quelques semaines, si bien qu'il ne suffisait pas de contrôler cet exécutif tournant, car la réalité du pouvoir civil résidait dans un parlement affaibli lui-même par sa division en deux chambres. C'est pourquoi Bonaparte, en accord avec deux directeurs, Emmanuel-Joseph Sieyès et Roger Ducos, se préoccupa surtout de disperser ce parlement, dont l'une des chambres, le Conseil des Cinq-Cents, était présidée par son frère Lucien Bonaparte. Mais au lieu d'annoncer brièvement sa prise de pouvoir aux parlementaires, Bonaparte trouva le moyen de s'égarer dans un discours ampoulé, et se fit assaillir par plusieurs élus. Si bien que le coup d'État ne fut sauvé que par son frère, qui ordonna aux grenadiers de rétablir l'ordre en dispersant les élus récalcitrants. Bonaparte constitua alors un Conseil exécutif de 3 membres composé de lui-même, de Siéyès et de Ducos, que le Conseil des Anciens transforma le lendemain en Commission consulaire exécutive.
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+ Mais il ne suffit pas de s'emparer des organes centraux de l'État. Il faut aussi arrêter les gouvernants, faute de quoi il leur sera loisible d'organiser une riposte. C'est ce qui advint à Berlin, en 1920, où les ministres socialistes, avertis à l'avance par l'ultimatum du chef militaire des putschistes, prirent le large avant l'arrivée du corps franc Ehrhardt. Après quoi, une fois réfugiés en province, ils appelèrent avec succès la population à une grève générale dont le succès leur permit de reprendre le pouvoir.
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+ À l'occasion d'un coup d'État, un « vide » constitutionnel et institutionnel apparaît. Il est donc nécessaire, généralement, de régulariser ce vide en fondant une nouvelle Constitution, permettant ainsi l'exercice d'un nouveau pouvoir constituant originaire.
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+ C'est ainsi que la Commission consulaire exécutive présidée par Bonaparte présenta, le 22 frimaire, son projet de constitution consulaire aux deux Conseils des Anciens et des Cinq-Cents qui l'entérinèrent, faisant ainsi entrer le nouveau régime dans la légalité. La prise de pouvoir de De Gaulle en 1958, qui s'apparente sous certains aspects à un coup d'État[réf. nécessaire], a conclu à la fondation de la Constitution de 1958, en vigueur en France.
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+ Une autre solution de régularisation d'un coup d'État peut être trouvée par un plébiscite, comme ceux de Napoléon III, ou par des élections. Ainsi, leur action politique se retrouve légitimée a posteriori. Toutefois, cette solution se déroule souvent après l'établissement d'une nouvelle Constitution, de manière autoritaire, sans recours au suffrage universel et au principe démocratique.
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+ À la prise des bâtiments publics, sièges des organes du pouvoir, s'est ajouté la prise de contrôle des médias : la presse lors du coup d'État du 2 décembre 1851 en France, la radio, dont la détention peut permettre de donner à la population des informations propres à décourager toute tentative de riposte au coup d'État, puis la télévision.
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+ En outre dans la période moderne, les auteurs de coups d'État ont pris l'habitude de couper ou d'accaparer les moyens de communication (téléphone, télégraphe), les arsenaux, les gares, etc. Mais le contrôle des communications téléphoniques joua surtout un rôle essentiel, lors du putsch du 8 novembre 1942 à Alger. En coupant le réseau téléphonique normal d'Alger, l'état-major rebelle, qui s'était installé au Commissariat central, prit le contrôle du réseau officiel, seul maintenu en service. Ainsi put-il suivre de là l'occupation des points stratégiques par les résistants entre 0 h 30 et 1 heure du matin, et garda-t-il ensuite le contact avec leurs chefs de groupe pendant toute l'opération. Mais surtout, c'est par ce réseau officiel, rendu seul utilisable, que les chefs de la résistance reçurent les appels alarmés des personnalités vichystes, réveillées par le duel d'artillerie du port survenu vers 3 heures du matin. Les résistants les convoquèrent alors au Commissariat central en leur faisant croire qu'on les y attendait pour organiser la résistance aux Alliés. Ainsi, pour la première fois dans l'histoire, les personnalités hostiles à un coup d'État vinrent-elles d'elles-mêmes se faire arrêter par les putschistes. Il en fut ainsi, notamment, de l'adjoint du gouverneur-général de l'Algérie Ettori, qui, la veille partisan arrogant et acharné de la collaboration, se répandit soudain en sanglots.
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+ Les coups d'État sont habituellement effectués par des militaires contre des gouvernants civils, par exemple Augusto Pinochet au Chili.
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+ Les putschs effectués par des civils ont généralement échoué, comme le Putsch de la Brasserie tenté par Adolf Hitler à Munich en 1923. Il y a au moins une exception, celle du Putsch du 8 novembre 1942 à Alger, mais les 400 civils algérois, commandés par un étudiant de 22 ans, José Aboulker, furent soutenus par des officiers de réserve et quelques officiers d'active, comme les colonels Jousse et Baril.
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39
+ Les auteurs des coups d'État appartiennent le plus souvent, eux-mêmes, à l'appareil d'État, comme ce fut le cas de Siéyès, Paul Barras et Bonaparte. Certains coups d'État ont été organisés en Afrique par des individus soupçonnés de travailler pour les services secrets d'anciennes puissances coloniales, comme Bob Denard, afin de mettre en place un gouvernement qui leur soit plus favorable.
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+
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+ Pour que les résultats du coup d'État soient acquis, il est préférable qu'ils annoncent qu’ils vont répondre aux vœux de la majorité de l'opinion publique et qu'ils soient compatibles avec le contexte international.
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+ Le coup d'État de Bonaparte le 18 brumaire répondait à la volonté de la majorité des Français, qui, lassés des agitations révolutionnaires en tous genres, souhaitaient un rétablissement durable de l'ordre, et auprès desquels Bonaparte jouissait d'une forte popularité[réf. souhaitée].
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45
+ Le putsch des généraux d'avril 1961, perpétré par quatre généraux connus, bénéficiait lui aussi de l'appui d'une partie de l'opinion, celle de l'Algérie française, mais pas au-delà car les Français de métropole, consultés précédemment par Charles de Gaulle sur l'autodétermination de l'Algérie, s'étaient prononcés massivement en faveur de sa politique. En outre, dans les forces d'Afrique du Nord elles-mêmes, les soldats du contingent métropolitain qui disposaient de nombreuses radios portatives, reçurent directement l'appel prononcé par de Gaulle contre les généraux et refusèrent de suivre leurs supérieurs dans la rébellion.
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+ En sens inverse, le putsch de 1942, à Alger également, a été accompli certes en accord avec la majorité des Français de métropole devenus non collaborationnistes, mais aussi en partie contre l'opinion locale, en majorité pétainiste sinon collaborationniste[réf. souhaitée]. Le coup n'en a pas moins réussi grâce au contexte international.
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+ Le succès du coup d'État dépend aussi du contexte international : les pays voisins peuvent être favorables ou non à leur entreprise et y réagir ou non militairement.
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+ C'est pourquoi l'un des premiers actes des auteurs modernes de coup d'État est d'affirmer que tous les accords internationaux seront respectés.
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+ Le putsch du 8 novembre 1942, déclenché contre les aspirations du milieu local, n'a réussi que grâce au contexte international, c’est-à-dire celui de l'opération Torch, sur le point de se produire, ce dont les comploteurs étaient informés depuis quelques jours. Par contre le contexte international était résolument méconnu par les dirigeants vichystes, comme l'ont démontré les réactions de Darlan, qui, désinformé par son propre service de renseignements de la marine, estimait impossible que les États-Unis disposent, avant un an, des vaisseaux nécessaires à une telle intervention. De même, à Rabat, le général Charles Noguès, lorsqu'il fut encerclé par le général Antoine Béthouart, dans la nuit du 8 novembre 1942, téléphona à l'amiral Frix Michelier pour l'interroger sur la menace d'un débarquement allié : ce dernier, connu pour son caractère borné et ses sympathies envers l'Axe, lui certifia que Béthouart était un menteur et qu'aucun débarquement n'était en cours, ni possible, car si cela était, le service de renseignements de la marine, qui aurait selon lui été informé de la moindre sortie d'un bateau de pêche du port de New York, le lui aurait appris. De même, à Alger, le colonel Jacquin, ancien attaché militaire à Washington, avait-il certifié à l'état-major de Juin que les forces des États-Unis étaient inaptes à intervenir pour longtemps hors du continent américain.
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+ Le coup d'État communiste de Prague en 1948 n'a pu intervenir que parce que la Tchécoslovaquie était située dans la zone d'influence soviétique, où les armées occidentales s'interdisaient d'intervenir.
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+ La Coupe du monde de football 2014 est la 20e édition de la Coupe du monde de football, compétition organisée par la FIFA et qui réunit les trente-deux meilleures sélections nationales de football. Sa phase finale a eu lieu au Brésil à l'été 2014, du 12 juin au 13 juillet, et est remportée par l’Allemagne.
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+ Avec le pays organisateur, toutes les équipes championnes du monde depuis 1930 (Uruguay, Italie, Allemagne, Angleterre, Argentine, France et Espagne) se sont qualifiées pour cette compétition. Elle est aussi la première compétition internationale à laquelle participe la Bosnie-Herzégovine. Le tirage au sort des huit groupes de quatre équipes du premier tour est effectué le 6 décembre 2013 à Costa do Sauípe.
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+ Le Brésil ouvre la compétition par une victoire 3-1 face à la Croatie le 12 juin 2014 à l'Arena Corinthians de São Paulo. S'ensuit une victoire écrasante des Néerlandais face aux Espagnols tenants du titre (5-1), sortis dès la phase de poules, la défaite du Portugal (également éliminé au premier tour) face à l'Allemagne (0-4), et la victoire de la France sur les Suisses (5-2). Le premier tour est en outre marqué par les éliminations de l'Angleterre, puis de l'Italie, quadruple championne du monde. 136 buts sont marqués lors de cette première phase du tournoi, pour une moyenne de 2,83 buts par match ce qui constitue le record pour une Coupe du monde à 32 équipes.
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+ Huit équipes des Amériques (du nord/centrale et du sud), six équipes européennes et deux équipes africaines sont présentes en huitièmes de finale au début de la phase à élimination directe. Depuis que la Coupe du monde compte 32 sélections participantes, c'est la première fois que seules les huit équipes ayant terminé à la première place de leurs poules se qualifient pour les quarts de finale. Le Brésil, l'Allemagne, l'Argentine et les Pays-Bas, présents en demi-finales de la compétition après avoir éliminé la Colombie, la France, la Belgique et le Costa Rica, cumulent vingt et une finales de Coupe du monde et dix titres remportés. L'Allemagne est par ailleurs la première formation de l'histoire à atteindre quatre fois de suite le dernier carré du Mondial.
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+ La demi-finale du Brésil face à l'Allemagne est marquée par le score historique de 7-1 en faveur de la Mannschaft. En finale au stade Maracanã de Rio de Janeiro, l'Allemagne et l'Argentine s'affrontent une troisième fois pour le titre après 1986 et 1990 et les Allemands s'imposent 1-0 (comme en 1990) en prolongation sur un but de Mario Götze, remportant leur quatrième Coupe du monde. L'Allemagne devient le premier pays européen à remporter une Coupe du monde sur le continent américain.
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+ Le Colombien James Rodríguez est le meilleur buteur de ce Mondial avec six buts, l'Argentin Lionel Messi est désigné meilleur joueur, l'Allemand Manuel Neuer meilleur gardien de but et le Français Paul Pogba meilleur jeune.
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+ Le 7 mars 2003, la FIFA annonce que la Coupe du monde sera organisée en Amérique du Sud pour la première fois depuis l'Argentine en 1978, en accord avec sa nouvelle politique, qui veut que l'organisation de la phase finale de la coupe tourne à travers les différentes confédérations continentales[1] (poursuivant ainsi sur la lancée des dernières compétitions, Asie en 2002 avec le Japon et la Corée du Sud, Europe en 2006 avec l'Allemagne et Afrique en 2010 avec l'Afrique du Sud).
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+ Le 17 mars 2007, les différentes fédérations du CONMEBOL, la confédération sud-américaine de football, adoptent le Brésil comme candidat unique de la zone, et ce à l'unanimité. Le Brésil dépose sa candidature officielle le 31 juillet 2007.
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+ Le 16 juillet 2006, la Colombie se porte candidate mais le 11 avril 2007, elle retire sa candidature en raison des nombreux soutiens à la candidature brésilienne[2].
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+ Durant le mois de mai 2007, la candidature de la Bolivie crée la polémique. Elle est écartée par la FIFA, faute d'avoir des stades situés à moins de 2 500 mètres d'altitude, nouvelle norme d'altitude maximale pour les matchs internationaux[3]. L'Argentine, le Venezuela et le Paraguay apportent leur soutien à la Bolivie contre le veto de la FIFA[4] pendant que la Colombie, le Pérou, et l'Équateur menacent, avec la Bolivie, de boycotter la Copa América 2007 au Venezuela[5] puis le Mondial 2010 en Afrique du Sud[6].
27
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28
+ Le 30 octobre 2007, le Brésil, seul candidat, est désigné pays hôte de la Coupe du monde 2014[7]. Il s'agit de la seconde Coupe du monde organisée dans ce pays après celle de 1950.
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+
30
+ L'emblème officiel de l’édition brésilienne imite la forme du trophée actuel de la Coupe du monde, composée de trois mains de verrouillage qui se réunissent pour former un ballon. Alors que les trois mains entrelacées symbolisent l’aspect humanitaire, les couleurs de ce logo sont le vert, le jaune et le rouge, mais il existe aussi une version qui inclut le bleu, comme dans le drapeau national[8]. Le design de ce logo intitulé « Inspiration » et créé par l'agence brésilienne Africa est dévoilé le 8 juillet 2010, au Sandton Convention Centre de Johannesbourg, un jury composé de sept personnalités (l'architecte Oscar Niemeyer, le designer Hans Donner (pt), le mannequin Gisele Bundchen, l’auteur Paulo Coelho, la chanteuse Ivete Sangalo, Ricardo Teixeira et le Secrétaire Général de la FIFA, Jérôme Valcke) ayant choisi le vainqueur parmi les 125 propositions de vingt-cinq agences brésiliennes[9].
31
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32
+ Le choix de ce logo a fait l'objet de controverses. L'Association brésilienne des graphistes s'est plainte d'être exclue du projet. Certains critiques ont comparé le logo au geste consistant à se couvrir le visage avec les mains lors de frustration, de déception ou d'embarras, tel le graphiste brésilien Alexandre Wollner (pt) qui a déclaré « en y regardant de plus près, on peut distinguer un visage honteux caché derrière les mains »[10]. Cette interprétation a pris tout son sens après l'élimination de l'équipe locale en demi-finale.
33
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34
+ Logo de la candidature brésilienne.
35
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36
+ Logo de la Coupe du monde 2014.
37
+
38
+ La mascotte officielle de la Coupe du monde 2014 est Fuleco (né le 1er janvier 2000), un tatou à trois bandes du Brésil (Tolypeutes tricinctus)[11], une espèce en voie de disparition. Sa carapace est bleue et le reste de son corps est jaune. Son nom est le mot-valise de futebol (« football ») et ecologia (« écologie »).
39
+
40
+ La chanson officielle de la Coupe du monde 2014 est We Are One (Ola Ola). Elle a été composée et coproduite par Pitbull et est interprétée par Claudia Leite, Pitbull et Jennifer Lopez. Elle sort officiellement chez Sony Music le 8 avril 2014 et fait partie intégrante de l'album officiel de la Coupe du monde : One Love, One Rhythm qui est sorti le 12 mai 2014[12] (également produit par Sony Music).
41
+
42
+ L'hymne officiel, quant à lui, est Dar um Jeito (We Will Find a Way), interprété par Wyclef Jean, Carlos Santana, Avicii et Alexandre Pires[13]. La chanson officielle de la mascotte est Tatu Bom de Bola, interprétée par Arlindo Cruz.
43
+
44
+ Parmi les musiques faisant partie de l'album officiel de la Coupe du monde 2014, il y a également la chanson vainqueur du concours SuperSong. Ce concours, organisé par Sony Music, était ouvert à n'importe quel résidant de l'un des 33 pays retenus. Les participants devaient se rendre sur le site de SuperSong, remplir un formulaire et fournir le lien vers une vidéo où on les voit chanter leur propre œuvre musicale. Le nom du grand gagnant (déterminé en partie par un vote du public mais surtout par un jury qui déterminent les finalistes puis le vainqueur) a été révélé le 10 février 2014. Il s'agit de Elijah King pour sa chanson Vida dont le morceau a été retravaillé et enregistré avec Ricky Martin[14]. Shakira, après le succès de son titre et chanson officielle de la Coupe du monde 2010 Waka Waka (This Time for Africa), figure à nouveau sur l'album officiel avec une chanson intitulée La La La.
45
+
46
+ Le montant des primes versées par la FIFA augmente de 37 % par rapport à l'édition précédente, s'élevant ainsi à 576 millions de dollars américains.
47
+ Le vainqueur de la compétition recevra 35 millions de dollars, l'autre finaliste 25 millions, le troisième 22 millions et le quatrième 20 millions.
48
+ Les quatre autres quart-de-finaliste auront chacun 14 millions de dollars.
49
+ Les équipes étant sorties de leur groupe mais éliminées en huitièmes de finale recevront 9 millions et celles qui ne passent pas la première phase de groupe 8 millions auxquels s'ajoutent 1,5 million de dollars que la FIFA verse à toutes les équipes pour couvrir leurs « frais de préparation »[15].
50
+
51
+ Les clubs qui fournissent des joueurs pour la Coupe du monde sont également récompensés et se partagent une enveloppe de 70 millions de dollars.
52
+ Enfin, 20 millions de dollars seront reversés pour des projets liés au football au Brésil.
53
+
54
+ Le ballon officiel de cette Coupe du monde se nomme Brazuca. Fabriqué par Adidas, le nom du ballon a été révélé le 2 septembre 2013 et sa forme définitive a été dévoilée le 3 décembre 2013[16],[17].
55
+
56
+ Le Brazuca final Rio est le ballon utilisé lors de la finale confrontant l'Argentine et l'Allemagne. Il arbore des couleurs dorées et vertes du trophée de la Coupe du monde de football.
57
+
58
+ Pour la première fois dans l'histoire de la Coupe du monde, une technologie dite « sur la ligne de but »[18] a été mise en place pour permettre aux arbitres de savoir si le ballon a franchi intégralement ou non la ligne de but. Celle qui a été retenue pour la coupe du monde 2014 est celle développée par GoalControl. Les douze stades de la compétition ont ainsi été équipés de 14 caméras à haute vitesse (7 par but)[18]. Lors des matchs, un ordinateur analyse en permanence les images et envoie un signal à l'arbitre central si la balle a franchi intégralement la ligne de but. Une restitution en 3D est disponible pour être diffusée par les télévisions et par les écrans des stades.
59
+ La première utilisation de cette technologie dans l'arbitrage l'a été lors du match du groupe E entre la France et le Honduras où l'arbitre a validé un but du gardien hondurien Noel Valladares contre son camp, à la suite d'une frappe sur un des poteaux de l'attaquant français Karim Benzema.
60
+
61
+ L'usage du spray temporaire est popularisé lors de cette coupe du monde. Cet outil est utilisé par les arbitres qui matérialisent avec une ligne droite l’emplacement du mur lors d’un coup franc pour faire respecter les 9,15 mètres réglementaires, et un arc de cercle devant le tireur de coup franc pour l'empêcher de rapprocher le ballon de la cage de but[19].
62
+
63
+ Une autre innovation de cette Coupe du monde est l'introduction de pauses fraîcheur (cooling breaks en anglais), permettant aux joueurs de se désaltérer et de se réhydrater lorsque les conditions météos sont trop exigeantes[20].
64
+ Pour pouvoir bénéficier de cette pause d'une durée de 3 minutes, il faut que la température au thermomètre-globe mouillé atteigne ou dépasse 32 °C. Il est laissé à l'arbitre l'opportunité de décider de faire une pause, qui ne pourra se produire qu'après 30 minutes de jeu, en première ou seconde période, et alors que le ballon n'est pas en jeu[21].
65
+
66
+ Le premier match à en bénéficier est le match États-Unis-Portugal du groupe G, le 22 juin 2014, à Manaus. Le huitième de finale Pays-Bas-Mexique, le 29 juin 2014, à Fortaleza, est le premier match à élimination directe à en bénéficier.
67
+
68
+ Le prix des 3,3 millions de billets, disponibles à partir du 20 août 2013, est fixé selon une stratégie de catégorisation de la FIFA : prix minimum de 10 euros réservés aux Brésiliens les plus défavorisés (étudiants, personnes âgées et participants au Bolsa Familia, un programme social pour lutter contre la pauvreté) et de 68 euros pour les supporters étrangers, les autres prix variant en fonction du match et de l'emplacement (jusqu'à 750 euros pour la finale au stade Maracanã de Rio)[22],[23].
69
+
70
+ La FIFA attribue la moitié des billets aux supporters, les autres étant réservés aux officiels, aux entreprises et aux sponsors (600 000 billets, les six grands partenaires étant Adidas, Coca-Cola, Hyundai-Kia Motors, Emirates, Sony et Visa[24]). La FIFA alloue 450 000 billets pour les programmes de relations publiques et se garde 200 000 billets pour les affiliés commerciaux de la FIFA, ses membres et le Comité organisateur local (COL)[25].
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+
72
+ Les douze villes accueillant des matches sont annoncées le 31 mai 2009[26]. Les villes de Belém, Campo Grande, Florianópolis, Goiânia et Rio Branco ne sont pas retenues.
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74
+ Le 24 avril 2014, la FIFA confirme les emplacements des écrans géants (FIFA Fan Fests) dans les douze villes hôtes[28]:
75
+
76
+ Le 17 juin 2013, des manifestations dans toutes les villes importantes du pays réunissent des dizaines de milliers de personnes pour protester contre les dépenses occasionnées par l'organisation de la Coupe du monde[29]. Le slogan « Brésil réveille-toi, un professeur vaut plus que Neymar ! » vise en particulier les constructions de stades considérées comme inutiles[30],[31]. Selon le journaliste sportif Jérôme Latta (Les cahiers du football), « le contraste entre les dépenses somptuaires consenties pour l'édification de nouveaux stades et d'infrastructures, et les difficultés rencontrées par les populations […] fait fonction de détonateur de la mobilisation »[32]. Le président de la FIFA Sepp Blatter rejette les accusations des manifestants, les qualifiant d’opportunistes[32]. Plusieurs membres de l'équipe nationale affichent leur soutien aux contestataires, tandis que Pelé appelle au contraire à la fin des manifestations[33]. Le président de l'UEFA Michel Platini dit comprendre les raisons pour lesquelles le peuple brésilien descend dans la rue, mais demande la suspension des manifestations le temps de la Coupe du monde, afin de partager des valeurs positives autour de l'événement, ce qui se réalise.
77
+
78
+ Parmi les critiques récurrentes apparaissent également le retard de plusieurs chantiers (stades, infrastructures, transports) et la violence endémique[34].
79
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80
+ Sont critiquées également les lois adoptées par le gouvernement de Dilma Rousseff, dites « loi générale de la Coupe », qui définissent des zones commerciales exclusives autour des stades au seul bénéfice des partenaires de la FIFA et instaurent des tribunaux d’exception pour sanctionner les atteintes à l'image de la FIFA[35].
81
+
82
+ Andrade Gutierrez, acteur majeur du BTP au Brésil, reconnait en décembre 2016 avoir participé à un cartel pour truquer les marchés d'attribution des travaux de construction ou rénovation d'« au moins cinq stades » du Mondial-2014 de football. « Il existe des indices selon lesquels les marchés d'attribution des travaux d'au moins cinq stades du Mondial ont été manipulés par un cartel », selon le journal Cade, avec qui Andrade Gutierrez a signé un "accord de clémence" par lequel elle s'engage à collaborer activement à l'enquête, a indiqué le Conseil administratif de défense économique. Le groupe de BTP brésilien assure que les marchés des travaux des stades Arena Castelão de Fortaleza (nord-est), Arena das Dunas de Natal (nord) et Arena Fonte Nova, de Salvador de Bahia (nord-est), ont été également entachés d'irrégularités auxquelles il n'avait pas lui-même participé. Les activités frauduleuses de ce cartel se sont étalées entre 2007 et 2011, selon le Cade[36].
83
+
84
+ En mars 2013, la FIFA publie une liste des 52 arbitres supervisés, venant des six confédérations. Chacun d'entre eux est accompagné de deux assistants[37]. Le 14 janvier 2014, le comité des arbitres de la FIFA publie le choix des 25 trios et 8 duos d'arbitres en réserve, venant de 43 pays différents[38].
85
+
86
+ Le tirage au sort des groupes de qualifications pour la Coupe du monde 2014 a eu lieu le 30 juillet 2011 à Rio de Janeiro. 204 nations de 6 confédérations sont inscrites pour 31 places disponibles pour le tournoi final (la 32e place étant attribuée au Brésil, pays organisateur). Le tirage au sort final de la compétition a eu lieu le 6 décembre 2013.
87
+
88
+ Chaque association nationale doit soumettre au plus tard le 13 mai 2014, soit 30 jours avant le match d'ouverture, une liste préliminaire de 30 joueurs. La liste définitive de 23 joueurs dont trois gardiens de but, qui doivent être choisis parmi ceux de la liste préliminaire, doit être transmise au plus tard le 2 juin, 10 jours avant le match d'ouverture. Un joueur de cette liste ne peut être remplacé qu'en cas de blessure grave survenue au plus tard 24 heures avant le premier match de son équipe, et sur approbation de la Commission médicale de la FIFA[41].
89
+
90
+ Le tirage au sort de la phase finale de la coupe du monde 2014 a lieu le 6 décembre 2013 à 13 heures (heure locale) à Costa do Sauípe près de Salvador.
91
+
92
+ La répartition des équipes qualifiées dans chacun des quatre chapeaux a été décidée le 3 décembre par la commission d'organisation de la Coupe du monde[42].
93
+
94
+ Les têtes de séries sont dans le premier chapeau. Il se compose du Brésil, pays organisateur, et des sept premières équipes de l’avant-dernier classement FIFA en date (octobre 2013)[43] et non du dernier (novembre 2013) pour ne pas favoriser les équipes barragistes. Le Brésil n'est que onzième au classement FIFA en octobre 2013 et ne serait pas tête de série s'il n'était pas organisateur de la Coupe du monde.
95
+
96
+ Le chapeau 2 contient sept équipes, deux sud-américaines et cinq africaines. Le chapeau 3 contient huit équipes, quatre asiatiques et quatre d'Amérique du Nord et Centrale ainsi que des Caraïbes.
97
+
98
+ Le chapeau 4 contient neuf équipes européennes, il est donc prévu de commencer par tirer au sort une de ces équipes et de la reverser dans le chapeau 2 qui ne contient que sept équipes. Le tirage au sort du 6 décembre 2013 commence donc par là et c'est l'Italie qui est reversée. Le tirage au sort a été ainsi prévu qu’il ne soit pas possible pour trois équipes européennes d’être dans une même poule, de même avec l’impossibilité d’avoir des rencontres entre pays sud-américains au premier tour.
99
+
100
+ Brésil (11) (pays hôte)
101
+ Espagne (1)
102
+ Allemagne (2)
103
+ Argentine (3)
104
+ Colombie (4)
105
+ Belgique (5)
106
+ Uruguay (6)
107
+ Suisse (7)
108
+
109
+ Chili
110
+ Équateur
111
+ Côte d'Ivoire
112
+ Ghana
113
+ Algérie
114
+ Nigeria
115
+ Cameroun
116
+ Italie (reversée du chapeau 4)
117
+
118
+ États-Unis
119
+ Mexique
120
+ Costa Rica
121
+ Honduras
122
+ Iran
123
+ Japon
124
+ Corée du Sud
125
+ Australie
126
+
127
+ Angleterre
128
+ Bosnie-Herzégovine
129
+ Croatie
130
+ France
131
+ Grèce
132
+ Pays-Bas
133
+ Portugal
134
+ Russie
135
+
136
+ La cérémonie d'ouverture a lieu le 12 juin 2014, deux heures avant le coup d'envoi du match d'ouverture Brésil-Croatie, dans la nouvelle Arena de São Paulo.
137
+
138
+ Les artistes invités interprétant We Are One sont Jennifer Lopez, Cláudia Leite et Pitbull.
139
+
140
+ Il s'agit du même format que celui utilisé depuis 1998. Les trente-deux équipes sont réparties en huit groupes de quatre. Chacune affronte les trois autres de son groupe. À l'issue de la dernière journée, les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés pour les huitièmes de finale.
141
+
142
+ À l'issue des 48 rencontres du premier tour, la moyenne de buts s'établit à 2,83 par match, pour 136 buts marqués en tout[45], ce qui constitue le record pour une Coupe du monde à 32 équipes[45]. Le match le plus prolifique est le France-Suisse du 20 juin avec 7 buts (victoire de la France 5-2)[45]. Le premier tour est marqué par l'élimination de l'Espagne, tenante du titre, acquise après deux défaites initiales (face aux Pays-Bas puis au Chili). Elle rejoint la France en 2002 et l’Italie en 2010, autres tenants du titre qui ont quitté la compétition avant les huitièmes de finale[46]. Les autres équipes de marque éliminées au premier tour sont l'Italie, l'Angleterre et le Portugal. Les équipes qui comptent trois victoires au premier tour soit neuf points, sont les Pays-Bas (Groupe B), la Colombie (C), l'Argentine (F) et la Belgique (H).
143
+
144
+ Cinq équipes d'Amérique du Sud, trois équipes d'Amérique du Nord, centrale et Caraïbes, six équipes européennes et deux équipes africaines atteignent le second tour.
145
+
146
+ Les meilleurs buteurs du premier tour sont l'Allemand Thomas Müller, l'Argentin Lionel Messi et le Brésilien Neymar avec quatre buts. Le Colombien James Rodríguez est désigné meilleur joueur du premier tour par un classement du sponsor officiel Castrol fondé sur des statistiques de jeu et publié sur le site de la FIFA[47].
147
+
148
+ Chaque équipe reçoit trois points pour une victoire, un point pour un match nul et zéro pour une défaite. La FIFA a déterminé que le départage se fait comme suit (il s'agit du même règlement pour tous les groupes de qualification et de phase finale) :
149
+
150
+ Dans un groupe relevé, le Brésil, pays hôte, imparable lors de la Coupe des confédérations 2013 qu'il a remporté, est l'incontestable favori et figure parmi les prétendants à la victoire finale. Pour la deuxième place, la lutte s'annonce ouverte. La Croatie et le Mexique veulent se rattraper après une fin de campagne de qualification ratée avec de nombreuses contre-performances et un ou plusieurs changements de sélectionneurs en l'espace de quelques mois. Cependant, la Croatie a toujours disposé de joueurs de talent dans toutes ses lignes évoluant dans de grands clubs européens tandis que le Mexique, après avoir essayé de se passer des siens pendant les éliminatoires laborieux, a utilisé les six mois de préparation pour les réintégrer. Ces deux nations ont réussi leurs matches de préparation ce qui laisse penser à une reprise de confiance. Le Cameroun est quant à lui secoué par les problèmes internes entre instabilité et querelles financières. Éliminés avec trois défaites au Mondial 2010, les Camerounais se sont illustrés juste avant la compétition en refusant d'embarquer dans l'avion à cause d'une affaire de primes. Outre la fragilité de l'ambiance, les Lions indomptables, malgré plusieurs joueurs talentueux, souffrent également d'un déséquilibre entre les grands joueurs des compétitions européennes concentrés sur certains postes, et d'autres secteurs laissés dangereusement vides. Leur préparation a été irrégulière avec deux défaites inquiétantes et en même temps un nul encourageant contre l'Allemagne.
151
+
152
+ Dans le match d'ouverture, le Brésil bat dans la douleur une Croatie joueuse (3-1). Le match est toutefois marqué par plusieurs erreurs d'arbitrage, notamment un généreux carton jaune pour un coup de coude volontaire de Neymar sur Luka Modrić alors que la Croatie menait au score, un penalty litigieux accordé au Brésil, mais aussi une égalisation croate refusée pour une faute peu évidente ainsi qu'un contact brutal de Ramires sur Ivan Rakitić non sifflé dans l'action entraînant le troisième but. En avril 2016, l'ex-international français Emmanuel Petit déclare dans une large interview ses doutes sur des matchs de Coupe du monde truqués. Ce match d'ouverture en fait donc partie[48]. Dans l'autre rencontre de ce groupe A, l'arbitrage fait également polémique, deux buts mexicains étant refusés pour des hors-jeux inexistants. Le Mexique l'emporte toutefois 1-0. Le duel entre équipes américaines révèle le talent du gardien mexicain Guillermo Ochoa, désigné homme du match (0-0). Dans l'autre rencontre, la Croatie ayant retrouvé son buteur munichois Mario Mandžukić confirme sa bonne prestation du match d'ouverture en étrillant et éliminant très facilement par 4 à 0 un Cameroun au sommet du ridicule dont la mauvaise ambiance est symbolisée par l'expulsion d'Alex Song pour coup de coude volontaire ainsi qu'une bagarre sur le terrain entre Assou-Ekotto et Moukandjo, le premier adressant notamment un coup de tête au second. Les Camerounais, déjà éliminés, se montrent plus dangereux face au Brésil mais ne peuvent rien contre l'armada sud-américaine (4-1). La rencontre décisive entre Croates et Mexicains est une véritable finale de groupe. Après une première mi-temps enlevée et équilibrée, le Mexique bat en deuxième mi-temps une Croatie qui paie cher dix minutes de relâchement, pendant lesquelles les Vatreni encaissent trois buts synonymes d'élimination (3-1).
153
+
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+ Le Brésil et le Mexique sortent du groupe à égalité de points, mais l'équipe hôte finit première grâce à sa différence de buts. Les erreurs d'arbitrages du match d'ouverture et sur les deux buts refusés au Mexique contre le Cameroun jouent un rôle déterminant dans le classement du groupe. La Croatie rentre chez elle avec d'immenses regrets et son classement aurait pu être tout autre si l'arbitrage n'avait pas influencé le score du match d'ouverture. Les Croates connaîtront plusieurs problèmes internes par la suite qui mettront en péril leur qualification à l'Euro 2016 et entraîneront le départ de Niko Kovac. Le Cameroun succède quant à lui à la Corée du Nord en tant que lanterne rouge. Massivement critiquée et moquée, la sélection camerounaise décrochera facilement sa qualification pour la CAN 2015 mais sera encore éliminée dès le premier tour à la dernière place de son groupe ce qui causera ultérieurement le licenciement de Volker Finke.
155
+
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+ Avant la compétition, ce groupe B est considéré avec le groupe D et le groupe G comme l'un des plus relevés. C'est la première fois que les tenants du titre et les finalistes se retrouvent dès la phase de poule puisque l'Espagne, championne du monde (et double-championne d'Europe), retrouve les Pays-Bas, vice-champions. L'Espagne, qui domine le football depuis six ans, part favorite du groupe, mais montre des signes de fatigue, à commencer par une campagne qualificative plus compliquée que les précédentes, ainsi que des failles dans le tiki-taka qu'elle pratique, symbolisées par l'échec espagnol en finale de la Coupe des confédérations 2013 ainsi que la crise récente du FC Barcelone. Les Pays-Bas, forts d'une campagne préliminaire très réussie (meilleur rendement européen) après un Euro 2012 catastrophique, sont les autres favoris du groupe. Leur défense a été rajeunie tandis que les Oranjes ont conservé leur secteur offensif. Le Chili a réussi sa campagne de qualification en réalisant des matchs spectaculaires et représente une idée de beau jeu. Alors que le Chili fait figure d'outsider, l'Australie doit assumer celle de petit poucet. Après une campagne de qualification très compliquée, les Australiens se sont rajeunis en un an et ont subi de nombreuses défaites cuisantes (6-0 contre le Brésil[49] et la France[50] à l'extérieur, et une humiliation 3-4 à domicile par l'Equateur, alors que les Socceroos menait 3-0 à la mi-temps[51]) en préparation et abordent la compétition avec des doutes. C'est le participant le plus mal classé au classement FIFA : 62e, entre la Finlande (61e) et la Jordanie (63e), deux sélections n'ayant jamais participé à une phase finale de Coupe du monde, c'est dire.
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+
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+ Dans une revanche de la finale de la Coupe du monde 2010, les Néerlandais s'imposent largement 5 à 1 face aux Espagnols, malgré l'ouverture du score par les champions du monde en titre avec des doublés de Van Persie et de Robben. Dans l'autre rencontre du groupe, apparemment déséquilibrée, le Chili se défait difficilement d'une Australie combative, mais s'en sort 3 à 1 grâce à deux buts rapidement inscrits dans le premier quart d'heure. La rencontre entre la Roja chilienne et la Roja espagnole est déjà décisive. En cas de défaite des Espagnols, le tenant du titre est éliminé. Le scénario catastrophe se produit pour les doubles champions d'Europe et champions du monde en titre, avec une défaite 2 à 0 infligée par une équipe sud-américaine dominatrice. Dans l'autre rencontre, les petits poucets océaniens mettent à mal les favoris néerlandais, bien que les Pays-Bas s'imposent 3 à 2. Le match Pays-Bas - Chili est déterminant pour savoir qui terminera en tête de ce premier groupe de la mort. L'équipe européenne s'impose malgré une domination des Chiliens grâce à deux buts tardifs inscrits par des remplaçants (2-0). Dans une rencontre sans enjeu, l'Espagne sauve l'honneur en battant 3 à 0 les Australiens avec une équipe remaniée.
159
+
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+ Avec l’élimination de l'Espagne, c’est la cinquième fois que le champion en titre ne va pas plus loin que le premier tour après l’Italie en 1950 et en 2010, le Brésil en 1966 et la France en 2002. La presse espagnole se déchaîne contre la Roja. Néanmoins, les Espagnols rebondissent et se qualifient avec une équipe rajeunie pour l'Euro 2016 à l'issue d'un presque sans-faute malgré une défaite contre la Slovaquie. Les Pays-Bas et le Chili, dont les observateurs attendaient déjà un rôle dans la compétition, ont dépassé les espérances et surpris par la qualité de jeu. L'Australie repart sans avoir obtenu le moindre point mais ayant montré de grandes capacités par rapport aux attentes qui étaient inexistantes, des capacités qui vont redonner un second souffle à une sélection qui a connu plusieurs années de crise et qui parviendra finalement à remporter la Coupe d'Asie 2015 organisée à domicile sept mois plus tard.
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+
162
+ Dans un groupe C très ouvert, un véritable choc des cultures est attendu. La Colombie, tournée vers l'offensive, semble la mieux armée pour sortir du groupe. Des éliminatoires très réussis lui ont permis d'obtenir son statut de tête de série. La Grèce, très réputée pour sa bonne défense et auteur d'un bon Euro 2012, vient représenter l'Europe dans le groupe pour fêter dignement les dix ans du titre européen. Le Japon, très technique, vient représenter l'Asie et défendre la place de huitième de finale qu'il avait obtenu en 2010. Depuis sa dernière participation, il a remporté le titre continental en 2011. Au style de jeu physique, la Côte d'Ivoire a toujours déçu en phase de poule de la compétition, mais peut s'appuyer sur sa génération dorée qui joue sa dernière Coupe du monde et justifier ses deux précédents échecs par le haut niveau de son groupe, la Côte d'Ivoire étant tombée sur des "groupes de la mort" lors de ses deux précédentes participations. Les quatre équipes, sortant d'une campagne qualificative maîtrisée et aisément franchie, sont sur une dynamique positive et prétendent toutes les quatre à une qualification pour le tour suivant.
163
+
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+ Le favori colombien assomme la Grèce 3 à 0, pourtant l'une des défenses d'Europe ayant encaissé le moins de buts en qualification. La rencontre entre la Côte d'Ivoire et le Japon est le match disputé à l'heure la plus tardive de la compétition (22h brésiliennes). Les Éléphants s'imposent 2 à 1 face aux Asiatiques après avoir été menés. La Colombie continue son parcours parfait en battant 2 à 1 des Ivoiriens combatifs mais nerveux dans le dernier geste. Malgré un excellent Keisuke Honda, les Nippons ne peuvent faire mieux qu'un match nul et vierge face aux Hellènes réduits à dix et diminués par les blessures. Ce match est l'un des plus fermés de toute la compétition et les deux équipes sont très critiquées pour leur manque d'engagement. Lors de la dernière journée, les Cafeteros, déjà qualifiés, étrillent 4 à 1 les Samouraïs bleus qui pouvaient encore terminer deuxièmes. L'autre rencontre est un match décisif, tendu et rempli de suspense jusqu'à la dernière seconde. Pratiquant soudainement à la surprise générale un jeu offensif et spectaculaire, la Grèce s'impose 2 à 1 face à une Côte d'Ivoire qui aura pêché par manque de précision dans la construction offensive. Le scénario est cruel pour les Ivoiriens. En effet, leur billet pour les huitièmes de finale ne leur échappe que dans la dernière minute du temps additionnel à cause d'un penalty indiscutable.
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+
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+ La Grèce réalise le même coup qu'à l'Euro 2012 où elle avait battu la Russie largement favorite au dernier match et se qualifie pour les premiers huitièmes de finale de son histoire. La Colombie, tête de série de ce groupe C, réalise un parcours parfait avec trois victoires et neuf buts marqués. La Côte d'Ivoire, malgré ses stars, échoue pour la troisième fois de suite au premier tour, mais cet échec est moins accepté par les supporters. En effet, à la différence des deux précédentes éditions, la Côte d'Ivoire était versée dans une poule abordable. Sabri Lamouchi présentera sa démission dans la foulée. Le Japon déçoit également et illustre l'échec général de toutes les équipes d'Asie dans le Mondial. Si la Côte d'Ivoire, malgré la retraite de Didier Drogba et des qualifications à la CAN 2015 très compliquées, marquées par le refus de jouer les dernières minutes du match final face au Cameroun, parvient à rebondir sous l'impulsion du nouvel entraîneur Hervé Renard en remportant la CAN, ce n'est pas le cas du Japon qui connaît des suites très difficiles avec une élimination précoce de la Coupe d'Asie 2015, deux changements d'entraîneurs et une dernière place à la Coupe d'Asie de l'Est 2015.
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+ Dans ce groupe D, l'un des plus relevés, s'affrontent les trois anciens champions du monde italien, uruguayen et anglais et le « petit poucet », le Costa Rica. Jouant sur son continent, l'Uruguay est attendu pour défendre au mieux la quatrième place qu'il était parvenu à obtenir en 2010. L'Italie et l'Angleterre restent sur un mauvais parcours en 2010 et, après un bon parcours à l'Euro 2012, abordent le Mondial avec l'idée d'effacer leur mauvaise performance. Le Costa Rica semble promis à faire de la figuration et à limiter la casse.
171
+
172
+ Déjouant tous les pronostics, le Costa Rica s'impose 3 à 1 face à une équipe uruguayenne archi-favorite et qui n'a pas tenu son rang. L'Uruguay, sans Suarez, ouvre le score sur pénalty, mais sombre en deuxième mi-temps sous les assauts costaricains. Dans l'autre rencontre du groupe, les Italiens, vice-champions d'Europe, s'imposent dans la douleur 2 à 1 face aux Anglais dans la touffeur amazonienne de Manaus dans un match enlevé où les perdants n'auront pas démérité. Lors de la deuxième journée de poule, les Anglais sont défaits 2 à 1 par les Uruguayens qui ont retrouvé Luis Suarez puis, le lendemain, l'équipe costaricaine continue d'impressionner face à l'Italie 1 à 0 ; cela signe l'élimination de la nation mère du football, qui après une deuxième défaite devait compter sur une victoire italienne face au Costa Rica pour préserver une chance de qualification. Dans la rencontre décisive entre Italiens et Uruguayens, ces derniers s'imposent 0 à 1 en fin de match, et éliminent l'Italie, au cours d'un match marqué par la morsure infligée par Luis Suarez à un joueur italien. Dans une rencontre presque sans enjeu, le plus petit des pays engagés valide sa première place dans le groupe en tenant en échec 0 à 0 le plus ancien pays du football, qui repart avec un modeste petit point d'honneur.
173
+
174
+ Le Costa Rica, considéré comme le plus faible de ce groupe, a surpris tous les observateurs en terminant premier, sans défaite, avec un seul but encaissé sur penalty, éliminant ainsi deux nations considérées comme favorites, dont l'Italie, pour la deuxième fois consécutive. Les Italiens se qualifient par la suite comme attendu à l'Euro 2016 non sans avoir connu des difficultés, notamment contre la Croatie. L'Angleterre, quant à elle, s'est fait éliminer dès son deuxième match ce qui est une grande première dans son histoire. C'est aussi la première fois depuis 1958 que l'Angleterre échoue à s'extirper d'une poule de Coupe du monde. Après cet échec, l'Angleterre se qualifie pour l'Euro 2016 à l'issue d'un sans-faute dans son groupe de qualification loin d'être le plus relevé. Pour avoir mordu un défenseur italien, Luis Suarez écope de neuf matchs de suspension et de quatre mois hors des terrains avec son club ce qui met un terme à son mondial. L'Uruguay, incapable de tenir son rang sans l'aide de Suarez, aborde son huitième de finale privée de sa pièce maîtresse.
175
+
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+ Ce groupe E apparaît comme le moins relevé de la compétition et la France, qui pouvait craindre un groupe plus difficile en raison de son mauvais classement FIFA au moment du tirage au sort, se retrouve dans une poule abordable dont elle est favorite. Sortant d'un parcours qualificatif très compliqué malgré quelques coups d'éclat contre l'Espagne, une remarquable et séduisante victoire en barrages sur l'Ukraine, qui n'avait plus encaissé de but depuis sept matchs, a offert un nouvel élan aux Bleus qui, après une préparation entièrement réussie, abordent la compétition en pleine confiance. L'autre favori potentiel est la Suisse, brillante en qualification. Première incontestée de son groupe durant toute la phase qualificative, ses résultats lui ont permis d'obtenir un statut de tête de série au tirage au sort. Elle est l'une des équipes ayant encaissé le moins de buts en qualification. L'Équateur qui a réussi les éliminatoires est l'outsider, mais la sélection a récemment souffert de la perte de son attaquant Christian Benítez. Sa perte a été suivie d'une baisse des performances équatoriennes ce qui n'a finalement pas empêché sa qualification. Le Honduras aborde la compétition avec l'ambition de faire mieux qu'en 2010 où il n'avait inscrit aucun but. Il a réussi sa campagne de qualification mais raté sa préparation avec notamment une défaite inquiétante à domicile contre Israël.
177
+
178
+ Dans le premier match de ce groupe, la tête de série suisse bat dans les derniers instants 2 à 1 une équipe équatorienne combative qui a ouvert le score. La France dispose facilement 3 à 0 d'un Honduras réduit à dix à la mi-temps (après l'expulsion de Wilson Palacios) et dont les joueurs se sont illustrés en commettant de nombreuses fautes. Lors de ce match, le deuxième but français est le premier à être validé par la technologie sur la ligne de but. Dans son deuxième match, la France, grâce à sa rapidité en attaque, fait exploser une défense suisse pourtant l'une des plus solides au monde lors des éliminatoires dans le match opposant les deux favoris, s'imposant 5 à 2 avec cinq buteurs différents. La Suisse révèle de grosses lacunes défensives mais sauve l'honneur sur deux buts inscrits en fin de match. En parallèle, l'Équateur se défait 2 à 1 du Honduras, dans une rencontre où les Honduriens développent un jeu plus offensif. La France bien qu'en très bonne posture, n'est pas officiellement qualifiée, mais la différence de buts très positive rend toute élimination au dernier match improbable. Dans les dernières rencontres de cette poule, la France, avec une équipe inédite, se maintient à la première place grâce à son match nul 0 à 0 au Maracana face à l'Équateur. Dans le même temps, la Suisse assure sa deuxième place et sa qualification en huitièmes de finale en profitant du faux-pas de l'Équateur et en battant le Honduras 3 à 0 alors que cette équipe lui avait barré la route des huitièmes en 2010 lors de la dernière journée.
179
+
180
+ La France rebondit après son Mondial 2010 raté et maintient l'excellente dynamique lancée par sa victoire contre l'équipe d'Ukraine en barrage, tandis que la Suisse parvient à terminer deuxième et à se qualifier pour les huitièmes pour la deuxième fois en trois éditions. L'Équateur a manqué de très peu la qualification, payant très cher le but encaissé en toute fin de match contre la Suisse et manquera à nouveau de très peu la qualification pour le tour suivant lors de la Copa América 2015. Le Honduras, malgré l'avantage d'une poule abordable, repart sans aucun point. Il terminera plus tard dans l'année à une décevante cinquième place de Copa Centroamericana 2014 ce qui le contraindra à passer un barrage très difficile contre la modeste équipe de Guyane (1-3 ; 3-0) pour se qualifier à la Gold Cup 2015 où il terminera dernier de son groupe. Ces deux sélections nationales sont les seuls qualifiés de leurs zones géographiques respectives qui échouent à s'extirper de leur poule.
181
+
182
+ Cette poule F est partagée entre nouveautés et retrouvailles. La rencontre Argentine-Nigeria est la cinquième en vingt ans, autrement dit l'une des affiches les plus fréquentes du Mondial. En revanche, la Bosnie-Herzégovine est le seul nouveau qualifié de la Coupe du monde, créant ainsi des affiches inédites. L'Argentine est l'incontestable favorite alors que la course à la deuxième place semble ouverte. Les Argentins sont chaque année des favoris de la compétition, mais depuis leur finale perdue face à la RFA en 1990, ils ne parviennent plus à dépasser les quarts de finale. Pourtant, elle dispose d'un secteur offensif sans équivalent dans la compétition, emmenée par le quadruple Ballon d'or Lionel Messi. Le Nigeria est en déclin depuis la période faste des années 1990, mais, emmené par Stephen Keshi, a en même temps retrouvé des couleurs en remportant la CAN 2013 et a l'objectif de renouer avec la belle époque des années 1990. La Bosnie-Herzégovine a finalement décroché sa première qualification après avoir buté par deux fois en barrages contre le Portugal. Rouleau compresseur offensif durant les qualifications, les Bosniens ont validé directement leur billet sans avoir à franchir la case des barrages et abordent la compétition avec l'objectif de faire comme la Slovaquie qui avait atteint les huitièmes dès sa première participation en 2010, voire l'Ukraine qui avait été jusqu'en quarts en 2006. L'Iran, très limité, arrive avec la volonté de confirmer son bon parcours en qualification. En effet, bien que les éliminatoires aient été compliqués, les Iraniens sont parvenus à valider leur qualification aux dépens des Ouzbeks en s'imposant en Corée du Sud lors de la toute dernière journée décisive.
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+ En match d'ouverture, l'Argentine ne convainc pas le public et obtient une victoire courte 2 à 1 face à des Bosniens qui ne déméritent pas. Dans l’autre rencontre, l’Iran tient en échec un Nigeria décevant dont le manque d’animation offensif est critiqué (0-0), premier match de la compétition qui se termine sans but. Dans la deuxième journée, les Argentins, en manque d'inspiration, gagnent grâce à Lionel Messi et se qualifient 1à 0 face à de solides Iraniens. Ces-derniers ne craquent 1 à 0 qu'en fin de rencontre après s'être procuré les plus belles occasions du match. L'autre favorite, la Bosnie-Herzégovine, ne tient pas son rang et se fait éliminer 1 à 0 dès son deuxième match par un Nigeria inattendu après son mauvais premier match, mais revenu avec de meilleures intentions, solide et combatif. C'est une victoire légèrement controversée pour le Nigeria, l'ouverture du score bosnienne d'Edin Džeko étant refusée pour un hors-jeu inexistant. Toujours sans convaincre, l'Argentine réalise le carton plein face aux puissants Nigérians au terme d'un match enlevé ce qui n'empêche pas la qualification du Nigeria qui bénéficie du résultat de l'autre match 3 à 2. L'Iran perd 3 à 1 et sort de la compétition face à des Bosniens remontés à bloc mais déjà éliminés.
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+
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+ Les Argentins, qui figurent parmi les grands favoris du tournoi, ne se seront pas démarqués, ne gagnant leurs trois rencontres que par un but d'écart et ne reposant que sur une défense tenant la route tout en montrant un manque d'animation offensive par rapport aux attentes. Alors que l'Albiceleste est parvenue à faire l'essentiel, le Nigeria est parvenu à se démarquer pour la deuxième place. L'Iran, malgré un point, repart la tête haute et aura amélioré son image. Il aura la fierté d'avoir inscrit un but et surtout d'avoir mis à mal voire dominé l'Argentine. La Team Melli ne confirmera cependant qu'à moitié sa prestation de la Coupe du monde. En effet, malgré un premier tour maîtrisé, l'Iran sera éliminé dès les quarts de finale de la Coupe d'Asie qui suit. La Bosnie-Herzégovine pour sa première compétition, aura la satisfaction d'avoir remporté un match, mais regrettera l'erreur d'arbitrage et sa défaite contre le Nigeria qui l'aura privée des huitièmes. À la surprise générale, elle manquera le rendez-vous de l'Euro 2016 en étant pour la troisième fois en autant de participations éliminée en barrages.
187
+
188
+ Dans ce groupe G, considéré comme l'un des trois groupes de la mort, l'Allemagne, deuxième nation au classement FIFA, et le Portugal, quatrième au classement, partent avec la faveur des pronostics. Toutefois, les deux autres nations peuvent jouer les trouble-fêtes. Le Ghana, meilleure équipe africaine en 2010, a réalisé de nombreux cartons dans les derniers matchs. Il est la bête noire des États-Unis en Coupe du monde. Ces derniers, entraînés par Jürgen Klinsmann, se sont qualifiés sans difficulté au dernier tour de qualification, disposant facilement du Mexique. Ce groupe a des airs de revanche. En effet, c'est la quatrième fois en cinq compétitions officielles que l'Allemagne et le Portugal se rencontrent depuis 2006 pour autant de victoires allemandes. L'Allemagne et le Ghana se retrouvent après avoir été dans le même groupe en 2010. C'est aussi la troisième confrontation au Mondial depuis 2006 entre le Ghana et les États-Unis pour autant de victoires ghanéennes. Les quatre équipes du groupe s'étaient qualifiées pour la phase à élimination directe en 2010.
189
+
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+ Les deux favoris allemands et portugais se rencontrent dès le premier match. L'Allemagne fait exploser 4 à 0 le Portugal avec, notamment, un triplé du meilleur buteur de la Coupe du monde 2010, Thomas Müller. Malgré une rencontre outrageusement dominée par les Africains, dans la rencontre opposant les États-Unis au Ghana, l'équipe américaine défait 2 à 1 son équipe redoutée, grâce à un but de Clint Dempsey, inscrit à la trentième seconde, soit le cinquième but le plus rapide d'une Coupe du monde. Lors du match, déjà décisif, contre l'Allemagne, le Ghana se montre séduisant et réalise une performance presque parfaite 2 à 2, notamment grâce au meilleur buteur des Black Stars, Asamoah Gyan. Ce match fut l'un des plus spectaculaires du premier tour. La rencontre opposant Américains et Portugais se déroule dans la chaleur de Manaus, et ne départage pas les deux équipes 2 buts partout, parce que les Portugais marquent à la toute dernière seconde du temps additionnel. Si l'Allemagne et les États-Unis ne font pas match nul, le vainqueur du match Portugal - Ghana peut se retrouver en huitièmes de finale s’il rattrape la différence de but. C'est un objectif apparemment impossible pour le Portugal, à cause de la correction que lui a infligée l'Allemagne. Malgré la victoire allemande 1 à 0, le scénario ne se produit pas et le Portugal, vainqueur 2 à 1 d'un Ghana en crise, tire sa révérence.
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+ L'Allemagne se qualifie sans convaincre tandis que les États-Unis réussissent à déjouer les pronostics aux dépens du Portugal, qui accompagne l'Espagne, l'Angleterre, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et l'Italie parmi les déçus européens du Mondial, tandis le Ghana, qui a vécu plusieurs crises dans cette Coupe du monde avec notamment deux joueurs exclus en pleine compétition pour s'être battus avec des responsables, rejoint le Cameroun et la Côte d'Ivoire parmi les déçus africains. À la suite de l'échec mondial, le Portugal n'attirera plus autant les téléspectateurs qu'autrefois malgré la présence de Cristiano Ronaldo. Paulo Bento sera licencié après avoir entamé les qualifications 2016 par une surprenante défaite à domicile contre l'Albanie. Les Portugais se qualifieront néanmoins en tête de leur groupe pour l'Euro 2016, qu'ils gagneront face au pays organisateur, la France. Le Ghana se séparera de son sélectionneur James Kwesi Appiah en septembre avant de se relever lors de la CAN 2015 dont il atteindra la finale et ne perdra qu'aux tirs au but sous l'impulsion du nouveau sélectionneur israélien Avram Grant.
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+ Le groupe H rappelle le même groupe de l'édition 2002 (la Corée du Sud et l'Algérie remplaçant leurs voisins géographiques, respectivement le Japon et la Tunisie). La Belgique et la Russie, de retour en Coupe du monde après une absence de douze ans, s'affichent comme les favoris du groupe. Emmenée par une génération dorée, la Belgique a survolé les qualifications, tout comme la Russie qui, entraînée par Fabio Capello, vient préparer le Mondial 2018 qu'elle organisera. Depuis 28 ans, la Belgique n'a plus réussi à la Russie dont elle est la bête noire. La Corée du Sud, entraînée par l'idole Hong Myung-bo, se place en position de premier outsider. Elle doit défendre une place de huitième de finale obtenue en 2010, mais à cause d'une préparation ratée et de résultats très irréguliers, la Corée du Sud arrive au Brésil avec des doutes. Au moment du tirage au sort, l'Algérie, dont les performances sont modestes depuis plusieurs années, apparait comme le petit poucet du groupe, mais aborde le Mondial après une préparation réussie en ayant développé un jeu offensif prometteur.
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+ Pourtant largement favorite, la Belgique ne convainc pas lors de sa victoire initiale 2 à 1 acquise face à l'Algérie, encaissant rapidement un but sur pénalty des Fennecs avant d'inverser la tendance en fin de match. Dans l'autre rencontre, la Russie ne convainc pas non plus et son gardien, Igor Akinfeïev, commet une erreur qui permet aux Sud-Coréens de marquer et d'assurer le match nul 1 à 1. Annoncé comme le choc de ce groupe H, le match entre équipes européennes au Maracana est décevant. Les Belges battent dans la douleur 1 à 0 des Russes qui se sont procuré les meilleures occasions du match. Une heure plus tard, l'Algérie devient la première équipe africaine à marquer quatre buts lors d'un match de Coupe du monde en disposant de la Corée du Sud 2 à 4 au cours d'un match très représentatif du profil des deux équipes, l'Algérie pratiquant son jeu offensif qu'elle a développé en préparation, et la Corée du Sud payant son irrégularité, passant complètement au travers de sa première mi-temps et dominant la deuxième. La Belgique, déjà qualifiée, élimine 1 à 0, de nouveau sur le tard et dans la douleur, une Corée du Sud entreprenante mais irréaliste. La rencontre entre la Russie et l'Algérie est un "seizième de finale" . Dans un match spectaculaire, la Russie réalise sa prestation la plus aboutie et ouvre rapidement le score. L'Algérie égalise en deuxième mi-temps et parvient finalement à obtenir une qualification historique 1 à 1 mais entachée par les circonstances du but algérien, un spectateur ayant utilisé un pointeur laser dirigé vers les yeux du gardien russe[52].
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+ L'Algérie, qui était en pleine reconstruction au moment du tirage au sort, se qualifie pour son premier huitième de finale après une très bonne prestation, ce qui fait de la sélection l'une des bonnes surprises du premier tour. L'utilisation du laser par un supporter contre la Russie est cependant sanctionnée d'une amende. Annoncée largement favorite, la Belgique ne se sera pas démarquée, remportant sans briller ses trois matchs sur le tard. L'élimination sans gloire de la Corée du Sud, pourtant la nation la plus prolifique d'Asie en Coupe du monde, achève le fiasco des équipes asiatiques. Plus décevante encore, la Russie (URSS incluse) réalise sa pire phase finale de Coupe du monde jamais réalisée avec aucune victoire. Fabio Capello condamne l'arbitrage et le laser pour expliquer le bilan russe. Il sera licencié un an plus tard après deux défaites contre l'Autriche avant que la Russie choisisse de renouer avec les sélectionneurs russes par la nomination de Leonid Sloutski qui qualifiera son équipe à l'Euro 2016. Du côté sud-coréen, Hong Myung-bo démissionnera sous la pression médiatique et les footballeurs seront accueillis par des lancers de friandises, extrême insulte au pays. Il faudra attendre l'arrivée d'Uli Stielike, l'épopée de la Coupe d'Asie 2015 et la victoire en Coupe d'Asie de l'Est 2015 pour que la popularité de la sélection soit pleinement restaurée à l'issue d'une année 2015 utopique.
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+ Toutes les rencontres sont à élimination directe, du stade des huitièmes de finale jusqu'à celui de la finale.
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+ Si les deux équipes qui s'affrontent sont à égalité à la fin du temps règlementaire de 90 minutes, une prolongation (ap) de deux fois 15 minutes est jouée. Si les deux équipes sont toujours à égalité à la fin de la prolongation, une épreuve de tirs au but (tab) est disputée afin de décider de la qualification pour le tour suivant, ou de l’obtention du titre s’il s’agit de la finale.
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+ C'est la troisième fois en cinq éditions que le Brésil rencontre le Chili en huitièmes de finale. Large vainqueur à ce stade en 1998 et 2010, le Brésil est cette fois-ci accroché sérieusement par le Chili. À la 18e minute, une remise de la tête de Thiago Silva sur un corner tiré par Neymar vient offrir l'ouverture du score aux Brésiliens : la défenseur chilien Gonzalo Jara talonne le ballon en tentant de le sortir derrière sa ligne de but mais le défenseur brésilien David Luiz, qui était en prise avec lui au second poteau et à qui le ballon était initialement destiné, est sur la trajectoire et dévie le ballon dans le but chilien. Dans les minutes qui suivent, la Seleção a dû mal à développer son jeu face aux talentueux Chiliens, tombeurs de l'Espagne, qui finissent par égaliser à la 32e minute, grâce à un tir croisé à ras de terre de leur attaquant barcelonais Alexis Sánchez. Le Chili domine la première mi-temps. Lors de la seconde mi-temps, le Brésil se montre de plus en plus dangereux et le Chili recule, mais les deux équipes obtiennent tout de même de sérieuses actions de but : à la 55e minute, l'attaquant brésilien Hulk se voit même refuser un but pour une main imaginaire. Lors de la prolongation, les deux équipes restent à égalité et le Chili aurait pu crucifier les Auriverdes sur le fil, mais la frappe de Mauricio Pinilla à la 120e finit sur la barre transversale de Júlio César, battu. Lors de la séance de tirs au but, c'est le remplaçant du meneur de jeu chilien Arturo Vidal entré à la 87e minute, Pinilla, qui rate le premier tir au but chilien, alors que David Luiz avait réussi à transformer le sien pour le Brésil. Le Brésil alterne entre penalties transformés (Marcelo et Neymar trompent Bravo) et tirs ratés (Willian ne cadre pas sa frappe, tandis que celle de Hulk est stoppée par Bravo), mais le Chili ne marque que deux tirs au but et son dernier tireur, Gonzalo Jara, qualifie le pays hôte en envoyant sa frappe sur le poteau du gardien de la Seleção. Julio César, héros de la séance de tirs au but, est élu homme du match.
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+ Deuxième huitième de finale et deuxième confrontation entre équipes sud-américaines. La Colombie du Monégasque James Rodríguez affronte un Uruguay affaibli par l'absence de sa star Luis Suárez, exclu du mondial pour cause de morsure sur le défenseur italien Giorgio Chiellini au tour précédent. La Colombie domine l'Uruguay dans tous les compartiments du jeu et ne permet aux Uruguayens que quelques contre-attaques, toutes annihilées par la défense ou le gardien colombien. Les Cafeteros ouvrent la marque (28e) par un superbe enchaînement contrôle de la poitrine orienté/reprise de volée des 25 mètres du meilleur joueur du premier tour, James Rodríguez. L'Uruguay se découvre plus pour tenter d'égaliser mais les Colombiens repoussent chaque offensive de la Céleste. En seconde mi-temps, James Rodríguez (50e) double la mise sur un mouvement collectif et devient seul meilleur buteur de la compétition grâce à une remise de la tête parfaite de Juan Cuadrado. Cristian Rodríguez (64e), par une frappe des 25 mètres, puis Maxi Pereira (79e), qui seul face à Ospina, tente de le lober sur une courte distance, tentent de réduire la marque, sans succès. La dernière occasion uruguayenne vient de Cavani (85e), mais sa frappe à ras de terre ne suffit pas à impressionner Ospina, qui détourne le ballon en corner. L'Uruguay ne fait plus que défendre lors des dernières minutes et la Colombie se qualifie pour son tout premier quart de finale face au Brésil de Neymar.
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+ Les finalistes de la précédente Coupe du monde affrontent un séduisant Mexique, deuxième du groupe du Brésil. Dans la fournaise de Fortaleza, le Mexique domine les Oranje en la première mi-temps, alors que les Néerlandais usent et abusent de contre-attaques. La concrétisation de la domination mexicaine intervient en début de seconde mi-temps avec l'ouverture du score par Giovani dos Santos. Le Mexique se replie en défense et les Pays-Bas font le siège du but mexicain. Après plusieurs faits de jeu litigieux (notamment une faute énorme sur Robben dans la surface), l'égalisation néerlandaise méritée vient des pieds de Wesley Sneijder en fin de rencontre (88e). Les Oranje continuent de pousser lors des dernières minutes et l'arbitre, le portugais Pedro Proença, siffle un penalty dans le temps additionnel en faveur des Pays-Bas à la suite d'une faute sur Arjen Robben. Ce penalty est une véritable balle de match et est transformé par le remplaçant Klaas-Jan Huntelaar. Les Pays-Bas, qui après avoir largement dominé les débats en seconde mi-temps, s'imposent sur le fil face à un Mexique qui se trouve éliminé pour la sixième fois d'affilée en huitièmes de finale.
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+ Ce huitième de finale propose une affiche totalement inattendue entre le Costa Rica et la Grèce. Le vainqueur de ce match disputera pour la première fois de son histoire un quart de finale de Coupe du monde. La première mi-temps ne présente que quelques actions de but avortées. En seconde mi-temps, les choses s'accélèrent pendant une quinzaine de minutes, lors desquelles les Ticos ouvrent la marque par leur capitaine Bryan Ruiz et se procurent des occasions de doubler la mise. Mais, passée cette euphorie, la rencontre s'endort pendant plus d'une demi-heure, lors de laquelle les Grecs confisquent le ballon aux Costaricains mais n'obtiennent que très peu d'occasions. Cependant, la Grèce répond à sa réputation d'équipe qui se bat jusqu'au bout et, comme lors de sa confrontation décisive face aux Ivoiriens (victoire 2-1), un but grec est inscrit en toute fin du temps règlementaire, par le défenseur Sokrátis Papastathópoulosdont c'est le premier but en sélection. Ce but est, d'ailleurs, le premier encaissé dans le jeu par le gardien valencien Keylor Navas. La Grèce décroche donc la prolongation lors de laquelle elle domine un Costa Rica qui ne se procure aucune occasion de but. Les Grecs auraient pu se qualifier grâce à Kóstas Mítroglou à la toute dernière seconde de jeu, mais le gardien costaricien empêche le joueur du Bateau Pirate de marquer. Lors de la séance de tirs au but, tous les tireurs, Costariciens et Grecs, cadrent leur frappe, mais le gardien Navas réalise une parade décisive sur le tir de Theofánis Gekas, éliminant donc la nation européenne.
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+ L'équipe de France affronte un Nigeria qui a su tenir tête à l'Argentine de Lionel Messi. Lors de la première mi-temps, chaque équipe domine l'autre pendant une vingtaine de minutes et un but est refusé aux Africains pour hors-jeu. Les Français ont plusieurs occasions, toutes annihilées par l'excellent gardien Vincent Enyeama. Après l'heure de jeu en seconde mi-temps, la France se montre dominatrice. Les efforts français sont tous arrêtés par le gardien des Super Eagles, mais celui-ci se troue sur un corner et permet l'ouverture du score par Paul Pogba. Tout s'enchaîne et la France, en plus de mener au score, continue d'attaquer et de presser le Nigeria. Le deuxième but vient d'un nouveau corner, d'un centre de Mathieu Valbuena, et c'est le capitaine nigérian Joseph Yobo qui, sous la pression d'Antoine Griezmann fraîchement entré en jeu, marque contre son camp.
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+ Ce huitième de finale entre l'Allemagne et l'Algérie est leur deuxième affrontement en Coupe du monde, après le mémorable match du premier tour de 1982 où les Fennecs avaient signé un retentissant exploit en battant la Nationalmannschaft . La première mi-temps est à l'avantage des Maghrébins, particulièrement incisifs en contre et qui se procurent plusieurs occasions de but face à une défense allemande passive. A la 17ème minute, Slimani marque de la tête, mais le but est refusé pour une position de hors-jeu. Dans la minute qui suit, Ghoulam, lancé par Soudani, tente un tir croisé en angle fermé, le ballon passe à quelques centimètres de la cage de Neuer. L’Algérie se procure sa dernière grosse occasion de la première mi-temps, lorsque sur un mauvais renvoi, Mostefa tente une volée des 25 mètres. Son tir est contré par Boateng et voit sa course s’arrêté au ras du poteau de Neuer. Cette première mi-temps est paradoxalement marquée par une forte possession de balle de l'Allemagne (65%), qui ne parvient à concrétiser ses actions (Schweinsteiger, Özil, Kroos, Götze). La tendance s'inverse en seconde période, où l'Allemagne domine une Algérie inoffensive et se procure d'énormes occasions de but, beaucoup plus franches qu’en première période. Mais l’Algérie tient bon, grâce à son gardien Raïs M’Bolhi (auteur d’une dizaine d’arrêts sur l’ensemble du match) qui sera désigné homme du match. Le score reste nul et vierge et la prolongation est nécessaire. La Nationalmannschaft prends les devants dès la 92ème, avec un but d’André Schürrle à la réception d’un centre ras du sol de Thomas Müller. Ironie du sort, Schürrle marque d’une « Madjer », un geste consistant à utiliser son talon pour pousser le ballon dans les cages adverses, et qui a été popularisé par Rabah Madjer, l’homme qui avait ouvert le score contre la RFA en 1982. L’Allemagne s’offre une nouvelle occasion de but à la 99ème minute, lorsqu’une frappe enroulée de 25 mètres de Müller passe juste à côté du but. 3 minutes plus tard, Mostefa manque d’égaliser en profitant d’un cafouillage dans la défense allemande, pour s'offrir une frappe croisée qui vient frôler le montant gauche de Neuer. Finalement c’est l’Allemagne qui vient doubler la mise à la 119ème minute grâce à un but d’Özil venu récupérer un tir de Schürrle contré par la défense algérienne. Mais l’Algérie ne s’avoue pas vaincue et, grâce à une superbe reprise de volée, l’ailier gauche Abdelmoumène Djabou entre dans l’histoire en inscrivant le but le plus tardif de la Coupe du monde (devançant un record établi par Alessandro Del Piero, lui aussi buteur contre l’Allemagne, en 2006).
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+ Ce huitième de finale est, sur le papier, le plus serré : l'Argentine, 5e au classement FIFA, affronte la Suisse, 6e. Lors de la première mi-temps, la Suisse joue crânement sa chance, met l'Argentine en difficulté et aurait pu mener d'au moins un but si Sergio Romero, gardien de l'Albiceleste, ne s'était pas interposé devant Granit Xhaka et Josip Drmić. Le onze argentin domine la seconde période et la Nati se défend bien, stoppant chaque initiative sud-américaine et bloquant le quadruple Ballon d'Or Lionel Messi. Le gardien suisse Diego Benaglio se montre exceptionnel et rappelle qu'il fut l'un des meilleurs gardiens du mondial sud-africain. La prolongation voit la Suisse dominer la première période face à une Argentine apparemment fatiguée. Mais l' Albiceleste retrouve du souffle et termine mieux le match, finissant par ouvrir la marque à trois minutes du terme par son attaquant Ángel Di María sur une offrande de Lionel Messi. La Suisse n'abdique pas, une minute après l'ouverture du score, elle manque de peu l'occasion d'égaliser par Blerim Džemaili, qui voit sa tête s'écraser sur le poteau d'un Romero battu. Après un énième coup franc de Xherdan Shaqiri, qui aboutit dans le mur, l'arbitre siffle la fin du match, l'Argentine se qualifie dans la douleur. Ce match est le dernier d'Ottmar Hitzfeld à la tête de l'équipe de Suisse.
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+ Dans une rencontre sans temps mort, la Belgique se montre globalement dominatrice avec 39 tirs dont 17 cadrés. Le gardien de but américain Tim Howard retarde longtemps l'échéance en établissant un record en Coupe du monde pour son poste sur un match : 16 arrêts comptabilisés. Les deux équipes sont à égalité à la fin du temps réglementaire et vont en prolongation. Romelu Lukaku, entré sur le terrainà la place de Divock Origi à la 91e minute, débloque finalement la situation en offrant une passe décisive à Kevin De Bruyne dès l'entame de la prolongation. Lukaku, sur une passe décisive de Kevin de Bruyne, double la mise à la 105e minute, mettant a priori les Diables Rouges à l'abri. Mais au début de la deuxième période de prolongation, l'Américain Julian Green, tout juste entré au jeu, réduit l'écart et devient le plus jeune buteur de la Coupe du monde 2014 à 19 ans et 125 jours. La Belgique s'impose finalement sur ce score de 2 à 1 et atteint les quarts de finale de la compétition planétaire pour la deuxième fois, 28 ans après 1986.
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+ L'Allemagne entame mieux le match que la France et concrétise sa domination à la fin du premier quart d'heure; le défenseur allemand Mats Hummels ouvre en effet le score pour la Nationalmannschaft à la suite d'une faute de marquage de Raphaël Varane à la réception d'un coup franc de Toni Kroos. L'Allemagne domine la première période mais la France, par Valbuena (34e) et Benzema (44e), se crée deux occasions d'égaliser dans le dernier quart d'heure. Le gardien Manuel Neuer permet aux Allemands de conserver leur avantage et, après un ultime arrêt devant Karim Benzema, dans le temps additionnel de la rencontre, l'Allemagne se qualifie pour sa quatrième demi-finale de mondial consécutive, ce qui est une première.
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+ Ce quart de finale entre la Colombie et le Brésil promet une opposition de style. La Colombie sort d'un parcours impeccable, en comptant dans ses rangs le meilleur joueur du premier tour et le meilleur buteur provisoire de cette Coupe du monde, James Rodríguez. Le Brésil, tête de série, n'a pas convaincu dans ses précédents matches, passant même près de l'élimination face au Chili. Cependant, c'est le Brésil qui montre le meilleur en début de match, ouvrant le score grâce à son défenseur et capitaine Thiago Silva. La Colombie se procure une énorme occasion d'égaliser par Cuadrado, mais c'est le Brésil qui est près de mener 2 à 0, voire 3 à 0, si la réussite avait été du côté auriverde. En seconde période, la tendance s'inverse et la Colombie déroule sa puissance offensive. Elle se voit refuser un but du vétéran Mario Yepes pour hors-jeu et encaisse le 2 à 0, contre le cours du jeu, sur un magnifique coup franc de David Luiz, distant de 27 mètres des cages d'Ospina. Après une faute et un avertissement du gardien brésilien Júlio César, James Rodríguez réduit l'écart sur penalty et permet aux Cafeteros d'espérer. Le Brésil résiste et s'impose, mais il perd son attaquant vedette Neymar, victime d'une fracture aux vertèbres après un choc avec le Colombien Zúñiga, et son capitaine buteur, Thiago Silva, qui sera suspendu pour avoir reçu un nouveau carton jaune.
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+ La deuxième confrontation entre têtes de série dans ces quarts de finale voit s'opposer les Argentins aux Belges. La rencontre est équilibrée et l'Argentine ouvre le score par son buteur Gonzalo Higuaín à huitième minute. La Belgique pousse et est proche d'égaliser par l'intermédiaire de Kevin De Bruyne, mais n'arrive pas à tromper la machine albicéleste. En deuxième mi-temps, Higuaín se procure les plus belles occasions du côté argentin tandis que du côté belge, la génération dorée n'arrive pas à trouver la faille d'une Argentine qui dévoile enfin sa puissance, malgré la blessure d'Ángel Di María. À la dernière seconde de jeu, Romelu Lukaku, Marouane Fellaini et Axel Witsel échouent coup sur coup sur le gardien argentin Sergio Romero, qui permet à son équipe d'atteindre la demi-finale après 24 ans d'attente en battant l'un des outsiders de la compétition. L'Argentine s'impose pour la première fois sans l'aide de sa pépite Lionel Messi, l'homme fort de la sélection d'Alejandro Sabella.
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+ Ce quart de finale inédit oppose les Néerlandais aux inattendus Costariciens, qui ont tenu tête à trois favoris de la compétition (Angleterre, Italie et Uruguay) avant d'éliminer la Grèce. Le match est à sens unique et les Pays-Bas se procurent une dizaine d'occasions, mais échouent devant l'un des meilleurs gardiens de la compétition, Keylor Navas. Le Costa Rica reste la quasi totalité de la première période dans sa moitié de terrain, mais se procure deux belles occasions en seconde période et n'est pas loin d'obtenir un penalty, après une chute de Joel Campbell dans la surface néerlandaise. L'équipe centraméricaine arrive à arracher la prolongation surmontant la domination du vice-champion du monde peu en réussite (frappe sur le poteau à la 82e minute sur un coup-franc de Wesley Sneijder). Lors de la prolongation, le Costa Rica ne se procure qu'une seule occasion à la 117e minute par Marco Ureña qui est stoppé in extremis par le gardien oranje Jasper Cillessen. Deux minutes plus tard, en fin de match, Wesley Sneijder trouve encore le montant. Finalement les deux équipes doivent se départager aux tirs au but. C'est la seconde séance pour le Costa Rica en deux matchs (victoire 5-3 aux tirs au but contre les Grecs). Le sélectionneur néerlandais, Louis van Gaal, tente un coup de poker une minute avant le coup de sifflet final et change son gardien titulaire pour le gardien remplaçant Tim Krul, en vue de la séance de tirs au but. Ce changement s'avère payant car Krul sort deux tirs costaricains et qualifie son équipe pour leur seconde demi-finale d'affilée, malgré un comportement répréhensible (Krul déstabilisait les tireurs adverses au point de penalty alors que ceci est interdit). Le Costa Rica est très près de devenir la troisième nation ne provenant ni d'Europe ni d'Amérique du Sud à atteindre les demi-finales (après les États-Unis en 1930 et la Corée du Sud en 2002) et quitte la compétition la tête haute.
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+ Cette demi-finale est seulement la deuxième rencontre dans l'histoire de la coupe du monde opposant les deux géants, le Brésil et l'Allemagne, après la finale de Coupe du monde 2002, où le Brésil l'avait emporté pour son dernier sacre dans la compétition. C'est la quatrième demi-finale mondiale d'affilée jouée par l'Allemange. Le Brésil presse l'Allemagne en début de match mais ne fait pas illusion très longtemps. La Mannschaft ouvre le score au bout de dix minutes par Thomas Müller, qui inscrit là son cinquième but de la compétition. Dès lors, les hommes de Joachim Löw déroulent et, en l'espace de six minutes, portent le score au bout d'une demi-heure seulement à 5 à 0 grâce au doublé de Toni Kroos et aux réalisations de Sami Khedira et de Miroslav Klose. Ce dernier devient, avec ce but, le seul meilleur buteur de toute l'histoire de la Coupe du monde avec 16 buts au total. Le Brésil, dépassé par les évènements et la supériorité d'une équipe allemande très impressionnante dans le jeu, rentre aux vestiaires avec un déficit de cinq buts sous les huées du public, certains spectateurs quittant même le stade. Pour la seconde période, l'entraîneur Luiz Felipe Scolari effectue deux changements et le pays hôte relève un peu la tête en se procurant deux occasions de but. Cependant, le remplaçant André Schürrle inscrit un sixième but quelques minutes après son entrée et enfonce le clou. L'Allemagne est dominatrice et ne laisse rien au Brésil, inscrivant même un septième but par le même André Schürrle, d'une magnifique reprise de volée terminant sous la transversale. Le Brésil sauve l'honneur en fin de match grâce à un but d'Oscar mais subit la plus grande défaite de son histoire[53]. 7 à 1, c'est le record du plus lourd score en demi-finale de Coupe du monde. L'Allemagne, quant à elle, se qualifie pour sa huitième finale de Coupe du monde, record absolu, devant le Brésil (7 finales[54]).
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+ Cette demi-finale est un remake de la finale de la Coupe du monde 1978, où l'Argentine, de Mario Kempes, s'était imposée face aux Pays-Bas de Johan Neeskens. Tout au long du temps réglementaire, les deux équipes n'ont rien tenté et seuls les Pays-Bas se sont montrés dangereux devant le but adverse dominant nettement lors des dernières minutes. En prolongation, les oranges dominent l'Albicéleste mais ne se procurent que de rares occasions, toutes gâchées. La partie morose s'achève sur le score de 0-0 après 120 minutes et laisse place à la séance de tirs au but où, contrairement au quart de finale Pays-Bas – Costa Rica, Louis van Gaal ne change pas son gardien (il a déjà procédé à ses trois remplacements autorisés). L'équipe néerlandaise aura passé 240 minutes sans marquer de but entre son quart de finale et sa demi-finale. Jasper Cillessen n'arrête aucun tir sur quatre tandis que son homologue argentin Sergio Romero en détourne deux, ce qui permet à l'Argentine d'éliminer l'équipe oranje et de se hisser en finale. L'Argentine y retrouvere son adversaire récurrent allemand, qu'elle rencontre pour la troisième fois en finale de Coupe du monde (1986, victoire argentine 3-2, 1990, victoire allemande 1-0).
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+ Alors que le Brésil cherche à se venger de l'humiliation allemande en demi-finale, les Pays-Bas abordent ce match sans pression. Il a suffi d'une incursion d'Arjen Robben dès la 3e minute de jeu pour faire exploser la défense brésilienne et obtenir un penalty transformé par Robin van Persie. Malgré une possession de balle brésilienne, les joueurs de Louis van Gaal, parfaitement organisés en 3-5-2, maîtrisent leur sujet. Daley Blind fait le break à la 17e minute et Julio César n'évite pas le 3 à 0 dans le temps additionnel. Les Oranjen finissent ce mondial sur une bonne note, ce qui n'est pas le cas de l'équipe du Brésil, qui n'a tout simplement pas été au niveau lors de « son » événement.
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+ La finale de la Coupe du monde de football 2014 est le match concluant la vingtième Coupe du monde. Elle a lieu le 13 juillet 2014 au stade Maracanã de Rio de Janeiro, à 16 heures locales.
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+ Elle oppose l'Allemagne, qui s'est qualifiée aisément lors de sa demi-finale face au Brésil le 8 juillet, et l'Argentine, qui s'est qualifiée face aux Pays-Bas le 9 juillet.
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+ Troisième finale de Coupe du monde opposant les deux formations après 1986 et 1990, elle se conclut aux prolongations par la victoire de l'Allemagne 1 à 0. Le but décisif est inscrit par Mario Götze sur une passe d'André Schürrle à la 113e minute. La Mannschaft remporte ici son quatrième trophée planétaire.
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+ Les 32 équipes présentes disputent un total de 64 rencontres : 48 au premier tour et 16 dans la phase à élimination directe.
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+ Allemagne, Angleterre, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Espagne, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, Portugal, Russie, Suisse
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+ Allemagne, Belgique, France, Grèce, Pays-Bas, Suisse
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+ Allemagne, Belgique, France, Pays-Bas
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+ Allemagne, Pays-Bas
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+ Allemagne
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260
+ Argentine, Brésil (organisateur), Chili, Colombie, Équateur, Uruguay
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+ Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Uruguay
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+
264
+ Argentine, Brésil, Colombie
265
+
266
+ Argentine, Brésil
267
+
268
+ Argentine
269
+
270
+ Costa Rica, États-Unis, Honduras, Mexique
271
+
272
+ Costa Rica, États-Unis, Mexique
273
+
274
+ Costa Rica
275
+
276
+ Algérie, Cameroun, Côte d'Ivoire, Ghana, Nigeria
277
+
278
+ Algérie, Nigeria
279
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280
+ Australie, Corée du Sud, Iran, Japon
281
+
282
+ Le classement complet des 32 équipes ayant participé au tournoi prend en compte en premier lieu le stade de compétition atteint, en classant les équipes éliminées au même stade suivant le nombre total de points obtenus, puis la différence de buts et enfin le nombre de buts inscrits. Le nombre de points est calculé de la même manière que pour le premier tour, à savoir en attribuant 3 points pour un match gagné, 1 point pour un match nul et 0 point pour une défaite[55].
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+
284
+ de finale
285
+
286
+ de finale
287
+
288
+ finales
289
+
290
+ 3e place
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+
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+
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+
295
+
296
+ Le Ballon d'or Adidas est la récompense attribuée au meilleur joueur de la Coupe du monde 2014. Les deuxième et troisième joueurs reçoivent respectivement les Ballons d’Argent et de Bronze.
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298
+ La remise du trophée à Lionel Messi est critiquée par de nombreux observateurs, qui s'attendaient plutôt à voir le prix donné à Thomas Müller ou James Rodríguez par exemple[57].
299
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300
+ Pour cette Coupe du monde, aucun gardien de but n’a été proposé au prix, Manuel Neuer se contentant du classement annexe « Gant d'or », contrairement à un autre gardien allemand, Oliver Kahn, ballon d'or de la Coupe du monde 2002, devant Ronaldo. Sepp Blatter avait pour sa part préféré Neuer lors de ce Mondial.
301
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302
+ Les 10 nommés sont[58] :
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304
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305
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306
+ Le Soulier d'or est attribué au meilleur buteur de la compétition. Deux joueurs ou plus à égalité à la fin de la compétition sont départagés au nombre des passes décisives et s’ils sont toujours ex æquo, c’est le joueur ayant passé le moins de temps sur le terrain qui reçoit la récompense[60]. Le nombre de matchs joués et de penalties sont là uniquement à titre d’information. La colonne « penalties » indique les penalties transformés pendant le temps réglementaire ou durant les prolongations : les tirs au but ne sont pas des penalties. Le trophée représente une chaussure de football de couleur dorée.
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308
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309
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310
+ La FIFA en elle-même n’a pas donné d’équipe-type pour la compétition toutefois, deux équipes-types ont été publiées sur le site de la FIFA :
311
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+ Seuls Mats Hummels, Toni Kroos, James Rodríguez et Thomas Müller font partie de ces deux équipes-types et en même temps étaient nommés parmi les dix prétendants au prix du meilleur joueur (Ballon d’Or). Lionel Messi, désigné meilleur joueur de la compétition (Ballon d’Or), ne fait pas partie du Top 11 de Castrol et Javier Mascherano, un des dix prétendants à ce même Ballon d’Or ne fait partie d’aucune des deux équipes-types. Inversement deux joueurs présents dans les deux équipes-types (Manuel Neuer et Thiago Silva) n’ont pas été nommés dans les dix joueurs pouvant prétendre au Ballon d’Or du meilleur joueur.
313
+
314
+ Castrol, sponsor officiel de la Coupe du monde, a déterminé une équipe de onze joueurs (appelée Castrol Index Top 11) avec le gardien, les quatre défenseurs, les quatre milieux de terrain et les deux attaquants les mieux classés dans un classement constitué à partir de statistiques de jeu (tacle, passe, appel…) recueillies tout au long de la Coupe du monde.
315
+
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+ Manuel Neuer
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+
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+ Marcos Rojo
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+ Mats Hummels
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+ Thiago Silva
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+ Stefan de Vrij
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+ Oscar
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+ Toni Kroos
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+ Philipp Lahm
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+ James Rodríguez
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+ Arjen Robben
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+ Thomas Müller
330
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331
+ À l’issue d’un vote en ligne ouvert à tous, une équipe appelée Dream Team a été donnée quelques jours après la fin de la compétition.
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+ Manuel Neuer
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+ David Luiz
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+ Mats Hummels
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+ Marcelo
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+ Thiago Silva
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+ Ángel Di María
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+ James Rodríguez
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+ Toni Kroos
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+ Lionel Messi
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+ Thomas Müller
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+ Neymar
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+ Joachim Löw
349
+
350
+ Le premier but contre l’Uruguay de James Rodríguez (amorti de la poitrine enchaîné avec une reprise de volée de 18 m qui retombe sous la transversale) a été élu par 80 % des quatre millions de votants comme le plus beau but du tournoi devant la tête plongeante lobée de Robin van Persie et devant la balle piquée après un crochet du même James Rodríguez, lors de la victoire 4 à 1 face aux Japonais.
351
+
352
+ Le joueur uruguayen Luis Suárez a été exclu du Mondial après avoir mordu le joueur italien Giorgio Chiellini et condamné à neuf matches et quatre mois de suspension de toute activité liée au football, il a été contraint de quitter ses coéquipiers de l’équipe d’Uruguay le 26 juin. En effet, la FIFA n’a pas autorisé l’attaquant de Liverpool à rester parmi ses partenaires à l’entraînement et a été banni de tous les stades de football de la planète pour la durée de la sanction[66]. Aucun joueur ne pouvait être appelé pour le remplacer.
353
+
354
+ Le même jour, les deux joueurs du Ghana Kevin-Prince Boateng et Sulley Muntari ont été exclus du mondial par leur fédération à la suite d'altercations avec des membres de leur encadrement[67].
355
+
356
+ L'arbitre de touche Humberto Clavijo a été écarté du tournoi, à la suite de son arbitrage du match Cameroun-Mexique (0-1). Il a refusé deux buts aux Mexicains, sur deux hors-jeu inexistants. Il est remplacé par l'Équatorien Christian Lescano.
357
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358
+ Lors du match France-Suisse (5-2), l'arbitre Björn Kuipers siffle la fin du match trente-sept secondes après le temps additionnel. Deux secondes plus tard, alors que les joueurs des deux camps continuent à jouer, le Français Karim Benzema marque un sixième but. L'arbitre ne le compta pas car considéré comme marqué hors du match. Des médias critiquent l’interruption du jeu au milieu d’une action de but[68].
359
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+ Durant le match France-Nigéria gagné deux à zéro par la France, le jeu brutal français a causé des blessures à un joueur nigérian, Ogenyi Onazi[69], et un but pour le Nigéria en première mi-temps fut refusé pour hors-jeu « pour le moins serré »[70]. Toutefois, la qualification de l'équipe nigériane pour la phase des matchs à élimination directe avait déjà aussi été controversée après la victoire du Nigéria un à zéro face à la Bosnie-Herzégovine en match de poule alors qu'un but bosnien avait été refusé pour un hors-jeu qui fut finalement établi après coup comme n'ayant pas eu lieu[71].
361
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+ Lors du match pour la troisième place, opposant le Brésil aux Pays-Bas (0-3), plusieurs fautes commises par les joueurs brésiliens ne furent pas sifflées. Bien que les Néerlandais, en fin de tournoi, ne fissent aucune remarque sur l'arbitrage, les médias notèrent tout de même que l'arbitre avait cédé à plusieurs reprises à la pression populaire du public présent dans le stade, soutenant massivement son équipe.
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+ Pendant la finale, le gardien allemand, Manuel Neuer, effectue une sortie dangereuse genou en l’air et, juste après avoir dégagé le ballon du poing, percute Gonzalo Higuaín situé sur sa trajectoire, l’arbitre ne sanctionne pas le gardien allemand mais l’attaquant argentin, ce qui crée une polémique.
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+ TF1 a dépensé 130 millions d'euros pour acheter l'intégralité des 64 matchs de la compétition. Ne souhaitant diffuser que les 28 meilleures affiches, elle a rétrocédé les droits de l'intégralité des matches, dont 36 en exclusivité, à la chaîne payante beIN Sports pour 50 millions d'euros et espère entre 43 et 55 millions d'euros de retombées publicitaires en fonction du parcours de l’équipe de France[72]. La commercialisation des écrans pub de TF1 va de 6 000 euros bruts (avant négociation) pour des matchs de poule sans la France (100 000 euros avec la France) et 357 600 euros les 30 secondes de spot publicitaire (« golden spot » entre l'hymne national et le début de la finale[73]) pour la finale à laquelle accéderait la France[74].
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+ Le Logo de la World Cup est apparu en moyenne une fois par minute (de façon aléatoire) lors de la retransmission du 1er match d'ouverture sur TF1[réf. nécessaire]. TF1 fait payer le spot à la mi-temps durant les premiers matchs France-Honduras ou encore Suisse-France 185 000 euros les 30 secondes, 165 000 euros (42 000 euros sans la France) en huitième de finale, 175 000 euros (67 000 euros sans la France) en quart de finale, 215 000 euros en demi-finale[74].
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+ La Coupe du monde, qui génère 90 % des revenus de la FIFA, devrait lui apporter 4,9 milliards d’euros de recettes (4,2 milliards lors de la coupe du monde en 2010)[75]. Elles proviennent pour environ 60 % des droits de retransmission des matches (radio, Internet et surtout télévision) et 40 % de la vente des droits marketing et du licencing[76]. Le comité d’organisation local se réserve quant à lui la perception directe des ressources issues de la billetterie, des sponsors nationaux et reçoit une subvention de la FIFA[77].
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+ Navigation
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+ Uruguay 1930 France 1938
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+ La Coupe du monde de football 1934 (en italien : Campeonato mondiale di calcio) réunit seize équipes qualifiées pour sa phase finale en Italie du 27 mai au 10 juin 1934. C'est la deuxième édition de la Coupe du monde de football association organisée par la FIFA, après celle de 1930 en Uruguay. Pour l'occasion, huit stades ont été construits ou rénovés. Le plus grand d'entre eux est le stade Mussolini de Turin qui peut accueillir 70 000 spectateurs. Le régime du Duce profitera d'ailleurs de l'occasion pour faire de cette compétition un formidable outil de propagande, à l'instar des Jeux olympiques de Berlin organisés en 1936 par l'Allemagne nazie.
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+ Les médias répondent présents avec la présence de correspondants et journalistes de 249 journaux du monde entier dont 65 Italiens, 27 Français, 23 Allemands et un d'Angleterre. Les Britanniques boudent en effet toujours la FIFA et la Coupe du monde. De plus, des stations de radio de 13 des 16 nations participantes retransmettent les matchs en direct. Les radios payent chacune 10 000 lires pour avoir le droit d'effectuer ces retransmissions.
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+ Pour la finale, plus de 3 000 supporters Tchécoslovaques rallient Rome par trains spéciaux pour assister à la finale. Les Italiens la remportent en faisant plus preuve de réalisme que de panache. À ce niveau, tous les observateurs sont d'accord[réf. nécessaire] : la coupe du monde 1934 est marquée par le « réalisme des temps modernes ». La finale de la Coupe du monde 1930 avait déjà été âpre, mais en Italie en 1934, les matchs physiques ont lieu dès le premier tour. Le point d'orgue de cette violence sera atteint lors du quart de finale Italie-Espagne. La première rencontre se solde par un match nul, mais surtout par une violence inouïe, à tel point que 4 Italiens et 7 Espagnols sont incapables de tenir leur place pour le deuxième match, qui voit finalement la victoire de l'Italie.
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+ 32 équipes nationales s'inscrivent pour participer à la Coupe du monde 1934. L'Uruguay, premier champion du monde, refuse de s'inscrire et défendre son titre, en réponse au peu d'enthousiasme des Européens quatre ans plus tôt à Montevideo ; pour certains, il s’agit d’une excuse pour masquer le fait que son équipe n'est plus assez compétitive alors que pour d'autres, cela se justifie par l'économie vacillante du pays et la crainte de perdre ses meilleurs joueurs éventuellement tentés de rester en Europe après la compétition [réf. nécessaire]. Cuba, Haïti, Mexique, Pérou (forfait), Palestine, Estonie, Lituanie, Portugal, Grèce, Bulgarie, Irlande, Luxembourg, Roumanie et Yougoslavie sont éliminées au tour préliminaire. La Colombie, le Costa Rica, le Salvador et le Japon étaient inscrits, mais ne participent pas (forfait avant le tirage au sort du tour préliminaire).
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+ Pour limiter à 16 le nombre d'équipes en phase finale, la FIFA organise pour la première fois une phase préliminaire qualificative. L'Italie, pays hôte de la Coupe du monde, n'était pas qualifié d'office et dut disputer un tour de qualification contre la Grèce. L'Italie se qualifia après le forfait pour le match retour de son adversaire hellène[1]. C'est le seul cas dans l'histoire de la Coupe du monde où le pays hôte de la Coupe du monde a dû passer par les éliminatoires. Douze places sont réservées aux équipes européennes, les quatre restantes sont partagées entre Amérique du Nord, Amérique du Sud et Afrique.
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+ Europe
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+ Amérique du Sud
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+ Amérique du Nord et centrale, Caraïbes
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+ Afrique
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+ Les organisateurs italiens disposent des États-Unis, demi-finalistes quatre ans plus tôt, grâce à un triplé de Schiavio et à un doublé d'Orsi entre autres.
28
+ La Tchécoslovaquie élimine la Roumanie par un but d'écart, grâce notamment au futur meilleur buteur du tournoi, Nejedlý.
29
+ Un autre score prolifique dans le tournoi est le match qui voit les Allemands battre la Belgique.
30
+ La Wunderteam, malgré son niveau et sa réputation, est entraînée en prolongation par la France, mais parvient finalement à s'imposer. Ce qui n'empêchera pas les Bleus d'être acclamés à leur retour au pays.
31
+ L'Espagne sort le Brésil, qui n'avait envoyé qu'une « équipe C », étant donné la distance entre le Brésil et l'Italie, nécessitant le bateau.
32
+ La Suisse élimine les Pays-Bas et se qualifie pour le premier des trois quarts de finale de son histoire mondiale.
33
+ À la suite de cette élimination précoce, l'Argentine s'abstiendra volontairement des trois Coupes du monde suivantes.
34
+ Avec la sortie de l'Égypte, premier pays africain d'un Mondial, tous les quart-de-finalistes sont européens. Ce sera la seule fois que cela arrivera en Coupe du monde.
35
+
36
+ L'Allemagne atteint le dernier carré en éliminant la Suède, pourtant vainqueur du finaliste sortant argentin.
37
+ Lors de ce qu'on pourrait considérer comme un « derby », la Wunderteam autrichienne sort la Hongrie et continue d'entretenir sa forte réputation.
38
+ La Suisse est éliminée par la Tchécoslovaquie sur le score qui l'avait rendue victorieuse des Néerlandais.
39
+ Les tirs au but n'existant pas encore, et le match se terminant par un nul après prolongation (et plusieurs blessures de chaque côté), le match est rejoué dès le lendemain, et l'Italie s'impose en 90 minutes.
40
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+ L'Italie met fin au parcours de la Wunderteam sur le plus petit des scores et se qualifie pour la finale.
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+ L'autre équipe germanique de ces demi-finales est elle aussi éliminée, et va retrouver la première lors de la petite finale, la première de l'histoire.
43
+
44
+ Deuxième défaite pour l'Autriche sur ce score assez prolifique par son voisin allemand.
45
+
46
+ L'Italie dispute une deuxième prolongation en finale, et bien qu'elle ait encaissé le premier but, tardif, de la rencontre, elle finit par remporter le trophée.
47
+
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+ Titulaires :
49
+ Giampiero Combi
50
+ Eraldo Monzeglio
51
+ Luigi Allemandi
52
+ Attilio Ferraris
53
+ Luis Monti
54
+ Luigi Bertolini
55
+ Enrique Guaita
56
+ Giuseppe Meazza
57
+ Angelo Schiavio
58
+ Giovanni Ferrari
59
+ Raimundo Orsi
60
+ Entraîneur :
61
+ Vittorio Pozzo
62
+
63
+ Titulaires :
64
+ František Plánička
65
+ Ladislav Ženíšek
66
+ Josef Čtyřoký
67
+ Josef Košťálek
68
+ Štefan Čambal
69
+ Rudolf Krčil
70
+ František Junek
71
+ František Svoboda
72
+ Jiří Sobotka
73
+ Oldřich Nejedlý
74
+ Antonín Puč
75
+ Entraîneur :
76
+ Karel Petrů
77
+
78
+ À l'origine, les équipes ayant participé à cette Coupe du monde n'étaient pas classées. Cependant, en 1986, la FIFA établit rétroactivement un classement final de chaque Coupe du monde, basé sur la progression lors de la compétition, le nombre de matchs gagnés, la différence de buts puis enfin sur le nombre de buts marqués[5].
79
+
80
+
81
+
82
+ Daphné Bolz, Un triomphe fasciste, la coupe du monde de football de 1934, in Histoire(s) de la Dernière Guerre, n° 5, mai 2010.
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+ Italie 1990 France 1998
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+ La Coupe du monde de football de 1994 est organisée pour la première fois aux États-Unis. Du 17 juin au 17 juillet, la FIFA espère ainsi y implanter durablement le soccer. Dans la foulée, il est d'ailleurs prévu de relancer un championnat professionnel dans le pays : ce sera la Major League Soccer qui aura du succès à ses débuts.
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+
11
+ Plusieurs grandes nations de football sont absentes de cette Coupe du monde comme l'Angleterre, la France, l'Uruguay, la République tchèque et l’équipe championne d'Europe en titre, le Danemark, qui ne sont pas parvenus à se qualifier.
12
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13
+ L'équipe du Brésil, emmenée par Romário, Bebeto et le capitaine Dunga, domine son groupe du premier tour, élimine les États-Unis en huitièmes de finale (1-0), les Pays-Bas en quarts (3-2), la Suède en demi-finale (1-0) et remporte son quatrième titre mondial en prenant le meilleur sur l'Italie en finale le 17 juillet 1994 au Rose Bowl de Pasadena, dans un match au score vierge conclu 3-2 aux tirs au but. Les Brésiliens dédient leur victoire à Ayrton Senna qui s'est tué en course la même année.
14
+
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+ Cette Coupe du monde est notamment marquée par le parcours de la Bulgarie, qui avait éliminé la France lors du dernier match des qualifications européennes, et qui parvient jusqu'en demi-finales où elle est stoppée par un doublé de Roberto Baggio pour l'Italie. La Bulgarie est battue par la Suède 4-0 dans la « petite finale » et termine au pied du podium. Hristo Stoitchkov est le co-meilleur buteur de la compétition avec six réalisations, comme le Russe Oleg Salenko qui réalise l'exploit unique dans l'histoire de la Coupe du monde d'en marquer cinq d'un coup, au cours du match du premier tour opposant son équipe au Cameroun[2].
16
+
17
+ C'est la première participation pour l'Arabie saoudite, la Grèce et le Nigeria, et c'est aussi la première participation de la Russie bien que la FIFA la reconnaisse comme successeur de l'Union soviétique. C'est aussi la première participation depuis 1938 de l'Allemagne réunifiée et c'est la première fois depuis 1950 qu'aucune équipe britannique n'est présente. Grâce au bon parcours du Cameroun en 1990, l'Afrique a obtenu une troisième place qualificative en plus des deux qui lui étaient déjà attribuées.
18
+
19
+ C'est la dernière Coupe du monde à accueillir 24 équipes en phase finale. Les équipes ont été réparties dans des chapeaux en fonction de leur classement et de leur zone géographique. En effet, aucun groupe ne doit contenir plus d'une équipe provenant d'une même zone géographique hormis l'Europe : seul un groupe peut contenir trois équipes européennes les autres ne devant en contenir que deux.
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+
21
+ Le tirage au sort a été effectué le 19 décembre 1993 à Las Vegas, aux États-Unis.
22
+
23
+ Chapeau 1
24
+ Têtes de série
25
+
26
+ Chapeau 2
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+ CAF (Afrique), CONCACAF (Amérique du Nord) et CONMEBOL (Amérique du Sud)
28
+
29
+ Les têtes de série sont choisies sur les résultats dans les trois dernières Coupes du monde (1982, 1986 et 1990).
30
+
31
+ La Bolivie et la Colombie ne peuvent être dans le même groupe que le Brésil ou l’Argentine.
32
+ Le Mexique ne peut être dans le même groupe que les États-Unis.
33
+
34
+ Chapeau 3Les 6 équipes les mieux classées de l'UEFA (Europe)
35
+
36
+ Chapeau 4
37
+ AFC (Asie) et les 4 équipes les moins bien classées de l'UEFA (Europe)
38
+
39
+ Une seule des quatre équipes européennes peut tomber dans un groupe au tête de série européens (Allemagne, Belgique ou Italie).
40
+
41
+ Groupe A
42
+ États-Unis
43
+ Suisse
44
+ Colombie
45
+ Roumanie
46
+
47
+ Groupe B
48
+ Brésil
49
+ Russie
50
+ Cameroun
51
+ Suède
52
+
53
+ Groupe C
54
+ Allemagne
55
+ Bolivie
56
+ Espagne
57
+ Corée du Sud
58
+
59
+ Groupe D
60
+ Argentine
61
+ Grèce
62
+ Nigeria
63
+ Bulgarie
64
+
65
+ Groupe E
66
+ Italie
67
+ Irlande
68
+ Norvège
69
+ Mexique
70
+
71
+ Groupe F
72
+ Belgique
73
+ Maroc
74
+ Pays-Bas
75
+ Arabie saoudite
76
+
77
+ Dans chaque groupe, les équipes disputaient trois matches, un contre chaque autre équipe. Les deux premiers du classement de chaque poule ainsi que les quatre meilleures troisièmes étaient qualifiés pour les huitièmes de finale à partir desquels le tournoi était à élimination directe. Ce format était appliqué pour la dernière fois dans l'histoire de la Coupe du monde, après 1986 et 1990 puisque 32 équipes participeront à partir de 1998.
78
+
79
+ L'innovation de ce mondial concerne le barème : une victoire rapportait désormais 3 points (au lieu des 2 traditionnels).
80
+
81
+ Voir l'article : Effectif des équipes à la Coupe du monde de football 1994
82
+
83
+ Le groupe A sera marqué par deux moments historiques pour le football international. Le premier est le match entre les États-Unis et la Suisse qui se disputa en intérieur, sous le toit du Silverdome, à Détroit. Le second est l'assassinat du défenseur colombien, Andrés Escobar, tué par balle lors de son retour en Colombie, très probablement à cause de son but marqué contre son camp, synonyme d'élimination lors du match contre les États-Unis. La Colombie était initialement favorite de leur groupe au début du tournoi, mais apr��s avoir été surclassée 3-1 par la Roumanie lors du premier match, elle s'inclina donc 2-1 face au pays hôte à Pasadena et fut donc éliminée dès le premier tour. Les victoires contre la Colombie et les États-Unis (devant 93 869 spectateurs) suffirent à la Roumanie pour s'emparer de la première place du groupe, et ce malgré une lourde défaite 4-1 face à la Suisse. L'ampleur de leur victoire permit aux Suisses de finir deuxièmes au détriment des Américains grâce à une meilleure différence de buts, bien que ces derniers furent repêchés parmi les meilleurs troisièmes et accédèrent aux huitièmes de finale. La Colombie acheva son mondial à la quatrième et dernière place.
84
+
85
+ Dans le groupe B se trouvaient deux des quatre futurs demi-finalistes du mondial, et ce fut aussi l'un des deux groupes où seulement deux équipes se qualifièrent pour le tour suivant, au lieu de trois. Le Brésil et la Suède prouvèrent qu'ils étaient bien supérieurs au Cameroun et à la Russie dans chaque compartiment de jeu. Le match entre ces derniers sera celui de deux nouveaux records. Le Russe Oleg Salenko devint le premier — et actuellement reste le seul — à inscrire cinq buts au cours d'un match de Coupe du monde, pour une écrasante victoire 6-1 face aux Camerounais. Salenko finira co-meilleur buteur du mondial avec six buts, grâce à un but marqué auparavant face à la Suède. À 42 ans, et en marquant face aux Russes, Roger Milla devint le plus vieux buteur d'un match de Coupe du monde, bien que ce but soit surtout une consolation pour le Cameroun. Cependant, ce résultat fut insuffisant et ne permit pas à la Russie d'effacer ses deux importantes défaites initiales face au Brésil et à la Suède. Les Auriverdes disposèrent aisément des Africains 3-0 avant de faire match nul contre les Suédois et de confirmer ainsi leur première place. Avec cinq points, la Suède termina deuxième.
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+
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+ L'Allemagne (tenant du titre) et l'Espagne, les deux favoris du groupe franchirent logiquement le premier tour. En remontant deux buts de retard en quatre minutes face à l'Espagne permettant d'arracher un nul 2-2, les Coréens éclipsèrent pratiquement ce fait de jeu lors de leur match face aux germaniques, où menés 3-0 à la mi-temps, ils marquèrent deux buts pour finalement s'incliner de justesse 3-2. En dépit de ces remontées au score, la Corée du Sud ne put mieux faire que 0-0 contre la Bolivie lors de leur deuxième match, tandis qu'une victoire leur aurait permis de se qualifier pour les huitièmes de finale. Au lieu de cela, seulement deux équipes passèrent au second tour. L'explosion en fin de match de l'Espagne face à la Corée décida l'Allemagne comme seul pays vainqueur du groupe C. Cette dernière, vainqueur 1-0 de la Bolivie lors du match d'ouverture de la Coupe du monde, termina avec sept points. Les Ibériques prirent la deuxième place, malgré le fait d'avoir ouvert le score lors de leurs trois matchs.
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+ L'Argentine collecta le maximum de six points lors de ses deux premiers matchs, battant la Grèce 4-0 au Foxboro Stadium, et récidivant quatre jours plus tard, dans le même stade, en disposant difficilement des surprenants Nigérians 2-1. Néanmoins, elle ne termina qu'à la troisième place. Le match contre la Grèce fut gagné de belle manière, surtout grâce à Gabriel Batistuta, auteur d'un hat-trick. Cependant, l'autre but du match – inscrit par Diego Maradona – fit les gros titres. Une célébration un peu trop zélée de son but suscita le doute quant à la prise de substances illicites par Maradona. Finalement, cela se révèlera exact, et Maradona fut suspendu et exclu du tournoi après la rencontre contre le Nigeria. Cette sanction expliquera en grande partie la défaite 2-0 face à la Bulgarie, et surtout, la manière assez fade dont l'Argentine a joué. Le Nigeria dégagea une excellente impression, et malgré sa courte défaite face aux Argentins, il termina premier de son groupe grâce à de confortables victoires contre la Bulgarie et la Grèce. La Bulgarie fut elle aussi une révélation. N'ayant jamais gagné un match en phase finale de Coupe du monde avant celle-ci, leur malchance semblait se poursuivre après une sèche défaite d'entrée face au Nigeria, 3-0. Mais après avoir fait exploser la Grèce 4-0 (qui s'était inclinée cinq jours plus tôt sur le même score), les Bulgares battirent l'Argentine et finirent deuxième, le tout en convainquant les observateurs. L'Argentine était encore première de son groupe dans les arrêts de jeu, mais un but de Nasko Sirakov à la 91e minute la fit chuter de deux rangs. La Grèce, plus mauvaise équipe du tournoi, fut la seule à perdre ses trois matchs, à ne pas marquer un seul but, et, autre fait assez étrange, utilisa ses trois gardiens de but, changeant de portier à chaque match.
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+ La Bulgarie devance l'Argentine grâce à sa victoire dans le match qui les a opposées.
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+ Le groupe E reste à l'heure actuelle le seul groupe dans l'histoire de la Coupe du monde où les quatre équipes terminèrent avec le même nombre de points. Cela débuta par un but de Ray Houghton, permettant à l'Irlande de s'imposer 1-0, et par la même occasion, de prendre sa revanche sur l'Italie, qui l'avait battu sur un score identique en quarts de finale, quatre ans auparavant. Le lendemain, à Washington, un but de Rekdal à cinq minutes du coup de sifflet final permit à la Norvège de s'imposer face au Mexique, au terme d'un match extrêmement intense. Cependant, le Mexique joua son match suivant contre l'Irlande dans de meilleures conditions, à Orlando, prouvant que la chaleur était un facteur clé. Un doublé de Garcia permit aux Mexicains de mener et contrôler le match, avant un gros coup de colère de Jack Charlton, le sélectionneur irlandais, et de son attaquant John Aldridge, énervés par un officiel qui retardait la rentrée d'Aldridge. Heureusement, ce dernier parvint à se reconcentrer et réduisit l'écart en marquant à six minutes de la fin. Malgré une défaite 2-1, le but de Aldridge fut crucial pour le classement final. La veille, à New York, les espoirs italiens fondaient à vue d'œil après l'expulsion du gardien de la Squadra Azzurra, Gianluca Pagliuca, alors que le score était de 0-0. En dépit de cela, l'Italie parvint à arracher une victoire 1-0. La Norvège paya au prix fort le fait de ne pas avoir réussi à prendre l'avantage malgré l'expulsion de Pagliuca. Avec les quatre équipes à égalité de points, les deux derniers matchs de groupe pouvaient ne rien changer au classement, surtout s'ils se concluaient par des résultats nuls. L'Irlande le fit après un terne 0-0 face à la Norvège, pendant que l'Italie était tenue en échec 1-1 par le Mexique (le milieu Bernal répondant au buteur Massaro). Ces résultats signifièrent que le Mexique termina premier grâce au plus grand nombre de buts inscrits, alors que l'Irlande et l'Italie purent passer au second tour (les Irlandais devancèrent les Italiens grâce à leur victoire obtenue lors de leur confrontation directe). La faiblesse offensive de la Norvège la condamna à l'élimination.
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+ Le Mexique termine premier de la poule grâce à une meilleure attaque.
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+ L'Irlande devance l'Italie grâce à sa victoire dans le match qui les a opposées.
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+ Le Maroc perdit ses trois matchs par un but d'écart. La Belgique emprunta le même chemin que l'Argentine, à savoir finir au troisième rang après avoir remporté ses deux premiers matchs. Après ses victoires 1-0 face au Maroc et aux Pays-Bas, la Belgique fut battue sur le même score par l'Arabie saoudite, avec notamment l'un des plus beaux buts de l'histoire de la Coupe du monde : Saeed Al-Owairan partant de sa moitié de terrain, slalomant parmi un labyrinthe de joueurs belges pour marquer l'unique but du match. Belges et Saoudiens se qualifièrent. Pour les Pays-Bas, la qualification fut plus tendue et nerveuse. Leur victoire 2-1 lors du premier match face à l'Arabie saoudite fut suivie d'une défaite contre les Diables Rouges avant une autre victoire 2-1 aux dépens du Maroc, leur permettant de finir en tête du groupe. L'ailier Bryan Roy inscrivant le but vainqueur à quinze minutes du terme de la rencontre.
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+ Les Pays-Bas devancent l'Arabie saoudite grâce à leur victoire dans le match qui les a opposés.
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+ La Belgique se classe troisième en raison de sa moins bonne attaque.
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+ Les quatre meilleures équipes classées troisième de leur poule sont repêchées pour compléter le tableau des huitièmes de finale. Pour les désigner, un classement est effectué en comparant les résultats de chacune des six équipes :
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+ L'Argentine, la Belgique, les États-Unis et l'Italie se qualifient pour les huitièmes de finale.
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+ L'Allemagne ouvre rapidement le score par Völler à la 6e minute, la Belgique égalise deux minutes plus tard par Grün, et très vite l'Allemagne reprend l'avantage par Klinsmann. Avec trois buts marqués en l'espace de cinq minutes, le match est lancé. Rudi Völler signe un doublé à la 40e minute pour le troisième but de l'Allemagne qui prend déjà une option à la mi-temps pour la qualification. La Belgique parvient à réduire le score à la dernière minute du match, mais l'Allemagne l'emporte logiquement (3 à 2) et accède au stade des quarts de finale pour la onzième fois consécutive. Cependant l'arbitrage n'a pas été exempt de reproche, notamment sur une action de jeu à la 70e minute, alors que l'Allemagne menait 3-1 : un penalty n'a pas été sifflé pour la Belgique lorsque l'attaquant belge Josip Weber, seul dans la surface allemande, se vit taclé par derrière. L'arbitre suisse Kurt Röthlisberger, qui avant ce match faisait partie des favoris pour superviser la finale, fut renvoyé à la maison.
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+ La vivacité des attaquants espagnols met à mal la défense suisse. L'Espagne s'impose nettement 3 buts à 0 et se qualifie pour les quarts de finale.
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+ L'épopée saoudienne prend fin avec cette défaite 3-1 contre la Suède. Kennet Andersson, star de cette sélection, réalise lui aussi un doublé.
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+ Le huitième de finale de cette Coupe du monde le plus spectaculaire reste celui opposant la Roumanie à l'Argentine, où le finaliste sortant argentin est défait. C'est le deuxième match sans Maradona, exclu du mondial deux matchs plus tôt à la suite d'une affaire de dopage fondée. Trois des cinq buts du match furent inscrits en 7 minutes, pendant les 20 premières minutes de la partie.
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+ L'Irlande ne rééditera pas sa performance de la précédente Coupe du monde. Les Pays-Bas gagnent ce match 2-0 et se qualifient pour les quarts de finale.
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+ Le Brésil, grâce à Bebeto, l'emporte sur le plus petit des scores face au pays hôte, qui est éliminé avec les honneurs au stade des huitièmes de finale.
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+ L'Italie passe tout près de l'élimination contre une bonne équipe du Nigeria. Le Nigeria ouvre le score à la 25e minute et semble tenir le match en main lorsque l'Italie se retrouve en infériorité numérique à la 76e minute suite à l'expulsion sévère de Zola. Pourtant les Italiens ne se découragent pas et à deux minutes de la fin Baggio parvient à égaliser. Durant la prolongation, le match bascule en faveur des Italiens revenus de loin grâce à ce même Baggio qui marque sur pénalty, alors que deux minutes plus tard le Nigeria manque d'égaliser. L'Italie l'emporte difficilement 2-1 et se qualifie pour les quarts de finale.
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+ Le Mexique, double quart de finaliste en 1970 et 1986, mais qui n'a jamais réussi à franchir le cap des huitièmes de finale hors de ses terres est à nouveau éliminé à ce stade, cette-fois par la surprenante Bulgarie 1-3 aux tirs au but, à l'issue d'un match nul 1-1 après prolongation.
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+ L'Italie monte en puissance et bat l'Espagne par 2 buts à 1. Ce sont les deux Baggio, Dino et Roberto, qui marquent les buts italiens.
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+ Le Brésil défait les Pays-Bas par 3 buts à 2 au terme d'un match spectaculaire et une seconde mi-temps prolifique.
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+ Les champions sortants allemands sont défaits par les Bulgares, qui créent la grosse surprise de ces quarts de finale, continuant leur route menant en demi-finale dans cette Coupe du monde avec une troisième victoire alors qu'ils n'avaient précédemment jamais remporté le moindre match en cinq phases finales.
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+ L'incroyable épopée roumaine s'arrête aux tirs au but devant la Suède, après un match nul 2-2, les Suédois se qualifient pour les demi-finales par 5 tirs au but à 4.
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+ L'Italie moribonde du premier tour réussit le pari de s'inviter pour la finale, une fois n'est pas coutume, grâce à deux buts de Roberto Baggio. La Bulgarie, qualifiée de dernière minute contre la France en phase éliminatoire, ne réalisera pas l'exploit d'atteindre la finale, mais en rivalisant avec les meilleurs elle réussit son mondial au delà de ses espérances. Plus expérimentée, supérieure techniquement et tactiquement, l'Italie se qualifie logiquement pour la finale.
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+ Dans l'autre demi-finale, le Brésil bat la Suède qu'il avait déjà rencontré au premier tour lors d'un match à la physionomie très équilibrée qui s'était alors soldé par un nul (1-1). Cette fois-ci, les Auriverde parviennent à s'imposer 1 à 0 en dominant leurs adversaires la quasi-intégralité de la rencontre. Fatigués de leur éprouvant quart de finale face aux Roumains, et de surcroît handicapés par l'expulsion très sévère et très controversée[4],[5] à la 63e minute de leur meneur de jeu Jonas Thern, joueur clef et stratège de l'équipe, les Suédois réduits à dix finissent par céder face à la force collective des Brésiliens en encaissant un but de Romário à la 80e minute de jeu. Jusque-là la Suède devait sa survie dans ce match aux arrêts de son gardien Thomas Ravelli et à la maladresse des attaquants Brésiliens dans le dernier geste. Menés au score, les Suédois épuisés sont alors incapables de refaire leur retard.
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+ La petite finale opposant les deux équipes qui s'étaient qualifiées dans le groupe de la France en phase éliminatoire promet d'être débridée. La Suède fait exploser la Bulgarie, qui paraissait plus démobilisée, en passant quatre buts en 40 minutes de jeu.
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137
+ La troisième place de la Suède couronne le jeu offensif produit par cette équipe tout au long de cette coupe du monde et confirme sa bonne performance à l'Euro 1992. La Suède, bien que non favorite au début de la compétition s'est imposée au fil des matches comme un outsider sérieux, en faisant notamment jeu égal face au Brésil durant leurs deux confrontations.
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+ La Bulgarie finit à la quatrième place, ce qui est sans doute la plus grosse surprise de ce mondial. Après un tour préliminaire très difficile dans le groupe 6 de la zone UEFA, « miraculeusement » qualifiée à la dernière minute du dernier match contre la France, la Bulgarie n'était pas attendue à ce niveau de la compétition.
139
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140
+ C'est la deuxième finale qui n'est pas inédite en Coupe du monde. En effet, le Brésil avait battu l'Italie en finale en 1970, date de la dernière présence brésilienne en finale. C'est la première finale où aucune équipe ne marque, ni dans le temps réglementaire, ni en prolongation. C'est la première finale qui se termine sur un match nul. Enfin, le match n'étant pas rejoué, c'est la première fois que le titre est attribué à l'issue d'une séance de tirs au but. La tentative manquée de Roberto Baggio, brillant lors des précédents matchs de l'Italie, sacra le Brésil pour la première fois depuis 24 ans.
141
+
142
+ Sitôt le titre remporté, Dunga et ses partenaires se rassemblent au milieu du terrain derrière une banderole où est écrit « SENNA… ACELERAMOS JUNTOS, O TETRA É NOSSO! »[6] ce qui signifie « Senna, nous accélérons ensemble, le quatrième est à nous ! », puisque le pilote de Formule 1 visait un quatrième titre de champion du monde avant son accident mortel.
143
+
144
+ Assistants :
145
+ Venancio Conception Zarate
146
+ Davoud Fanaei
147
+ Quatrième arbitre :
148
+ Francisco Oscar Lamolina
149
+
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+ 6 buts
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+
152
+ 5 buts
153
+
154
+ 4 buts
155
+
156
+ Jérôme Bureau, Etats-Unis Coupe du Monde 1994, Espagne, almann Lévy, 1994, 159 p. (ISBN 2-7021-2336-8).
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+ Navigation
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+ Allemagne 2006 Brésil 2014
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+ La Coupe du monde de football 2010 est la dix-neuvième édition de la Coupe du monde de football. Elle s’est déroulée du 11 juin au 11 juillet 2010 en Afrique du Sud et est remportée par l’Espagne.
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+
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+ Il s’agit de la première phase finale de Coupe du monde se disputant sur le sol africain. Le pays organisateur a été choisi en mai 2004. D’août 2007 à novembre 2009, les sélections de 203 pays ou entités politiques participent à une phase de qualification, dans le but de désigner les 31 équipes disputant le tournoi final en compagnie de l’Afrique du Sud, qualifiée d’office en tant que pays organisateur.
12
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13
+ Cette Coupe du monde est le théâtre de nombreuses premières, notamment l’élimination des deux finalistes de l’édition précédente, l’Italie et la France, dès le premier tour. De plus, l’Afrique du Sud devient le premier pays organisateur de la Coupe du monde à ne pas réussir à passer le premier tour. La France fait d'ailleurs la une de la presse mondiale en raison d'une grève de ses joueurs qui marquera son histoire.
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+ C’est également la première fois qu’un pays européen gagne en dehors de son continent. En outre, le vainqueur est inédit, puisque l’Espagne n’avait jamais remporté de Coupe du monde jusqu’à cette édition, s'étant au mieux classée une fois quatrième, en 1950. La finale en elle-même est aussi une rencontre inédite, puisque l’Espagne et les Pays-Bas ne s’étaient jamais rencontrés en Coupe du monde. L'Espagne s'impose en prolongation 1-0 sur un but d'Andrés Iniesta. Les Pays-Bas établissent alors un record de finales perdues pour un pays non titré tandis que l’Espagne instaure un record du plus petit nombre de buts marqués par un vainqueur, huit buts, dont cinq par le seul David Villa. Comme l'Allemagne dans un sens en 1972 et 1974, et la France dans l'autre en 1998 et 2000, l'Espagne réalise le doublé Euro-Mondial, s'étant imposée en 2008 sur la scène continentale. Enfin, c’est également la première fois qu'une équipe gagne une Coupe du monde après avoir perdu son premier match. Une équipe a toutefois été invaincue durant cette phase finale, la Nouvelle-Zélande qui, avec trois scores nuls en autant de matchs dans son groupe, n'a pas réussi à franchir le cap du premier tour.
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+ Après l'échec de l'Afrique du Sud contre l'Allemagne d'une unique voix en 2006, la FIFA a décidé d'attribuer l'organisation de la compétition à un pays du continent africain. Après le retrait de la Libye et de la Tunisie, le comité exécutif de la FIFA se réunit le 15 mai 2004 à Zurich en Suisse et choisit l'Afrique du Sud par 14 voix contre 10 voix pour le Maroc et 0 voix pour l'Égypte. Nelson Mandela, ancien président sud-africain et prix Nobel de la Paix 1993 déclare alors qu’il se sent « comme un gamin de quinze ans ». C’est Mandela qui a probablement fait pencher la balance en faveur de l’Afrique du Sud[1]. Le 7 juillet 2006 en Allemagne, le logo de la future compétition est dévoilé, représentant un joueur stylisé réalisant une bicyclette avec en arrière-plan une représentation du continent africain.
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+ De 2006 à 2007, des rumeurs circulent selon lesquelles la Coupe du monde 2010 pourrait être transférée dans un autre pays[2],[3]. Certaines personnes, y compris Franz Beckenbauer, Horst R. Schmidt, et certains cadres de la FIFA, se sont inquiétés de la planification, l'organisation, et le rythme des préparatifs en Afrique du Sud[2],[4]. Toutefois, les responsables de la FIFA ont à maintes reprises exprimé leur confiance en l'Afrique du Sud comme pays-hôte, et déclaré que l'événement ne serait pas déplacé, le président de la FIFA Sepp Blatter déclarant que « le Plan A ... Plan B ... Plan C est que la Coupe du monde 2010 aura lieu en Afrique du Sud »[5],[6]. Sepp Blatter assure cependant qu'il existe un plan d'urgence pour organiser la Coupe du monde ailleurs dans le cas d'une catastrophe naturelle, et que la Coupe du monde de football de 2006 en Allemagne eut aussi un plan d'urgence similaire[6],[7],[8].
20
+
21
+ Malgré les assurances données par la FIFA, les rumeurs continuent à circuler concernant la délocalisation possible de l'événement[9]. Ces rumeurs sont dénoncées par le vice-ministre des finances sud-africain Jabu Moleketi, qui déclare que certains ont pris pour cible l'événement afin de refléter leur négativité persistante à l'encontre de l'Afrique du Sud et de l'Afrique[10].
22
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23
+ Le 16 mars 2016, la FIFA accuse l'Afrique du Sud d'avoir « acheté sa Coupe du monde » auprès de l'ancienne administration de l'instance. L'attribution de la Coupe du monde à l'Afrique du Sud aurait été influencée selon la FIFA par une affaire de corruption portant sur un montant de 10 millions de dollars US[11].
24
+
25
+ La mascotte officielle de la Coupe du monde 2010 est Zakumi (né le 16 juin 1994), un léopard avec des cheveux verts. Son nom vient de « ZA », code international ISO 3166-1 pour l'Afrique du Sud, et « kumi », un mot qui signifie « dix » dans diverses langues africaines. L'anniversaire de Zakumi coïncide avec la Journée de la jeunesse (Youth Day) en Afrique du Sud, commémorant les émeutes de Soweto. Mais 1994 est aussi l'année des premières élections non raciales en Afrique du Sud[12]. Le principal slogan de la mascotte Zakumi est : « Zakumi's game is Fair-Play » (Le jeu de Zakumi est fair-play). Zakumi, dévoilé à la presse le 22 septembre 2008, est aperçu dans des spots publicitaires lors de la Coupe des confédérations 2009, et bien entendu tout au long de la Coupe du monde[13].
26
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27
+ Le titre officiel de la Coupe du monde 2010 est Waka Waka (This Time for Africa) interprété par la chanteuse Shakira et le groupe sud-africain Freshlyground[14]. Ils ont chanté ce titre le 10 juin 2010 lors du concert d'ouverture du mondial dans le stade d'Orlando à Soweto[15], et l'ont interprété de nouveau durant la cérémonie de clôture qui s'est déroulée le 11 juillet dans le stade Soccer City à Johannesbourg[16].
28
+
29
+ Le montant total des primes offertes pour le tournoi est de 420 millions de dollars américains, soit 60 % de plus par rapport à l'édition précédente[17]. Avant le tournoi, chaque équipe participante reçoit un million de dollars pour les coûts de préparation. Au total, les équipes éliminées en phase de groupes reçoivent huit millions. La distribution se déroule selon le tableau ci-contre[17].
30
+
31
+ À la suite d'un accord passé deux ans plus tôt, la FIFA rétribue les clubs des joueurs participants. Avec 1 600 dollars par jour et par joueur à partir de quinze jours avant le tournoi jusqu'à sa dernière rencontre, pour un montant d'environ 40 millions, il s'agit de la première rétribution de la sorte. Elle fait suite à plusieurs années de lobbying des clubs employeurs cherchant à compenser en justice les pertes issues des blessures contractées en sélection[18].
32
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33
+ Fabriqué par Adidas, le Jabulani (en zoulou, « Être joyeux ») est le ballon officiel de la coupe du monde de football de 2010. Il est présenté le 4 décembre 2009 au Cap. Conçu et développé spécialement pour l'événement, il affiche onze couleurs différentes. Selon la présentation officielle, elles sont censées représenter « les 11 joueurs de chaque équipe, les 11 langues officielles de l’Afrique du Sud et les 11 tribus sud-africaines grâce auxquelles ce pays présente la plus grande diversité ethnique du continent africain ». Les « quatre éléments triangulaires sur fond blanc confèrent au ballon une identité visuelle unique, dans le style africain ».
34
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35
+ Ce modèle a fait, au plan qualitatif, l'objet de critiques abondantes[19], en premier lieu de la part des gardiens ; l'Italien Gianluigi Buffon le trouve « inadapté », le Brésilien Júlio César le compare aux articles « vendus en supermarché » et l'Espagnol Iker Casillas aux « balles de plage ». Enfin, le gardien français Hugo Lloris l'estime être une « catastrophe ». Il favoriserait en effet des trajectoires aléatoires peu propices aux bonnes anticipations. La moyenne de buts par match (2,27) sous les moyennes des coupes précédentes (États-Unis : 2,7 ; France : 2,67 ; Corée-Japon : 2,5 ; Allemagne : 2,3) tend à contredire ces affirmations.
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+
37
+ Durant toute la compétition, le ballon s'attirait les foudres des joueurs, des entraîneurs comme des spectateurs ; si sa légèreté jamais vue était censée légèrement favoriser un jeu de passe courtes et les frappes lointaines, l'effet inverse s'est produit, car si ses rebonds incroyablement hauts et irréguliers défavorisaient le jeu long et les transversales, ils défavorisaient aussi les frappes puissantes qui pouvaient prendre des trajectoires défavorables notamment lors des coups francs. De même pour le jeu rapide en une touche de balle, car le ballon nécessitait de par sa légèreté une plus grande habileté et donc un peu plus de temps au moment du contrôle dont les joueurs n'étaient pas habitués ce qui causa par moment un manque de rythme qui ne contribuait pas au jeu en première intention qui a grandement gâché le spectacle. Certains gardiens comme l'Espagnol Iker Casillas réputé comme l'un des meilleurs du monde a même failli se faire surprendre lors d'une passe en retrait par l'effet du ballon qui, selon une étude de la NASA, prend des trajectoires aléatoires à partir de 72 km/h[20]. Le but du Ghanéen Sulley Muntari face à l'Uruguay en est une parfaite illustration.
38
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39
+ Le Jo'bulani est la version spécifique de ce ballon qui a été utilisée pour la finale de la coupe du monde 2010. Son nom vient de la contraction entre Johannesburg, également nommé Jo-Bourg (lieu de la finale) et Jabulani (le ballon utilisé lors du reste de la compétition). La différence avec le Jabulani tient aux teintes des bandes qui, au lieu d'adopter un supposé chromatisme « à l'africaine », sont dorées.
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41
+ En 2005, les organisateurs réalisent une liste provisoire de treize enceintes sportives en vue d'être utilisées durant la Coupe du monde situées dans les villes suivantes : Bloemfontein, Durban, Johannesbourg (deux stades), Kimberley, Le Cap, Nelspruit, Orkney, Pietersburg, Port Elizabeth, Pretoria la capitale (deux stades initialement), et Rustenburg. Le 17 mars 2006, la FIFA annonce officiellement les dix stades qui accueillent la compétition, dont la plupart connaissent un retard de construction, contrairement aux délais avancés par le comité d'organisation. Les trois stades non retenus sont situés à Kimberley, Orkney et Pretoria.
42
+
43
+ Cinq nouveaux stades ont été construits pour le tournoi (trois lieux de matchs et de deux nouveaux terrains d'entrainement), et cinq des sites existants ont été améliorés. Les coûts de construction devraient être de 8.4 milliards ZAR[21].
44
+
45
+ En plus des stades construits et mis à niveau, l'Afrique du Sud envisage également d'améliorer ses infrastructures de transport public dans les différentes villes, avec des projets tels que le Gautrain et le nouveau système de Bus Rapid Transit (BRT) intitulé Rea Vaya[22]. Danny Jordaan, le président du comité d'organisation de la Coupe du monde 2010, a dit qu'il attend que tous les stades pour le tournoi soient finis en octobre 2009[23].
46
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+ Le pays va également mettre en œuvre des mesures spéciales pour assurer la sûreté et la sécurité des touristes locaux et internationaux fréquentant les matches en conformité avec les exigences standards de la FIFA[24], y compris une restriction temporaire des opérations de vol dans l'espace aérien entourant les stades[25].
48
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49
+ Une conférence sur le football comme instrument de lutte contre le racisme et la xénophobie, en vue de la Coupe du monde 2010, devait se tenir le 27 mars 2009. Cédant aux pressions de Pékin, l’Afrique du Sud n’attribua pas de visa au dalaï lama invité à cette conférence, entraînant les protestations du ministre de la Santé sud-africain Barbara Hogan et des prix Nobel de la Paix Frederik de Klerk et Desmond Tutu qui devaient aussi participer à cette conférence, finalement reportée sine die[26].
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+ Le paquebot Queen Elizabeth 2 devrait être acheminé vers le port du Cap à l'occasion de la Coupe du monde de football de 2010, pour être stationné à proximité du Green Point Stadium et du Victoria & Alfred Waterfront comme hôtel flottant[27]
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+ 70 000 travailleurs de la construction[28] travaillant sur les nouveaux stades ont arrêté le travail le 8 juillet 2009. La majorité des travailleurs reçoivent 2500 ZAR par mois (environ 224 €), mais les syndicats affirment que certains travailleurs sont nettement sous-payés — certains recevant à peine 40 ZAR (4 €) par semaine. Un porte-parole du Syndicat national des mineurs a déclaré à la SABC que la grève « no work no pay » (« pas de bon salaire, pas de travail ») se poursuivra jusqu'à ce que la FIFA inflige des pénalités sur les organisateurs. D'autres syndicats ont menacé d'une grève jusqu'en 2011. Le comité d'organisation de la Coupe du monde a minimisé la grève et a affirmé être confiant dans la tenue des délais de construction des stades[29],[30].
56
+
57
+ Le tirage au sort des groupes de qualifications pour la Coupe du monde de football de 2010 a eu lieu le 25 novembre 2007 à Durban (Afrique du Sud). 204 nations de 6 confédérations sont inscrites pour 31 places disponibles pour le tournoi final (la 32e place étant attribuée à l'Afrique du Sud, pays organisateur).
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+
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+ Néanmoins pour certaines équipes, le tour préliminaire a débuté avant cette date, les Jeux du Pacifique faisant office de tournoi qualificatif préliminaire pour la zone océanienne[31].
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+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Plusieurs des matches de qualification furent sujets à polémiques. Lors du match retour de barrage entre la France et la République d'Irlande, le capitaine français Thierry Henry, sans être vu par l'arbitre, pendant la prolongation a touché de la main le ballon dans la phase de jeu qui a mené à l'égalisation de l'équipe de France. Cette égalisation a permis la qualification pour la phase finale face à l'Irlande sans passer par l'épreuve des tirs au but. L'incident a provoqué un large débat sur le fair play. L'Association d'Irlande de football (FAI) a demandé une relecture sur des motifs d'équité, mais cela a été refusé par la FIFA en vertu des lois du jeu[32], et a demandé par la suite que l'Irlande soit inscrite en tant que nouvel arrivant sans précédent, comme 33e participant à la Coupe du monde, la demande a été ensuite retirée par le FAI, et rejetée par la FIFA comme étant périphérique aux autres pétitions plus substantielles pour le changement dans le football mondial[33],[34]. Le Costa Rica s'est également plaint du but vainqueur de l'Uruguay au match barrage AmNord - AmSud[35], pour cause de hors-jeu non sifflé.
64
+
65
+ Durant la rencontre comptant comme 6e et dernière journée de 3e tour des phases éliminatoires en Afrique, et celle comptant comme match d'appui, Égypte-Algérie, plusieurs incidents avec le bus de l'équipe algérienne qui a été caillassé à l'arrivée des joueurs au Caire. De leur côté, les supporters égyptiens affirment que les Algériens leur ont tendu une embuscade à Khartoum. Les médias des deux pays en ont fait une affaire d'État, et les rapports diplomatiques entre les deux pays ont été gravement touchés.
66
+
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+ Le 2 décembre, la FIFA a convoqué une réunion générale extraordinaire du Comité exécutif. L'épisode Égypte-Algérie a été attribué à un sous-comité pour complément d'enquête. La FIFA a annoncé qu'ils mettraient en place une enquête sur la technologie et des fonctionnaires supplémentaires dans le jeu, mais ils n'ont pas annoncé une décision (largement attendue) de l'introduction accélérée des arbitres de ligne de but, étant déjà expérimentée dans l'Europa League[36]. Sur la question de fair play, le président de la FIFA Sepp Blatter, a déclaré :
68
+
69
+ Ci-dessous, la liste des 29 arbitres retenus pour le Mondial, répartie sur les six principales confédérations de football, en attendant la convocation officielle de la FIFA[44]
70
+
71
+ CAF :
72
+
73
+ AFC :
74
+
75
+ UEFA :
76
+
77
+ CONCACAF :
78
+
79
+ OFC :
80
+
81
+ CONMEBOL :
82
+
83
+ La FIFA a imposé aux sélectionneurs de dévoiler une première liste de 30 joueurs avant le 1er juin. La sélection définitive des 23 joueurs qui disputeront le Mondial en Afrique du Sud est présentée à la FIFA le 5 juin[45].
84
+ Dans l'article ci-dessus, les listes des 32 sélections.
85
+
86
+ Les rencontres du tournoi se disputent selon les lois du jeu, qui sont les règles du football définies par l'International Football Association Board (IFAB)[46].
87
+
88
+ La compétition se dispute sur deux tours. Le premier tour se joue par groupes de quatre équipes, la répartition des équipes dans les différents groupes étant déterminée par tirage au sort. Le deuxième tour est une phase à élimination directe.
89
+
90
+ Le mercredi 2 décembre 2009, soit deux jours avant le tirage, la FIFA publie la liste des chapeaux utilisés pour le tirage au sort, ainsi que les règles de désignation de ceux-ci[47].
91
+
92
+ Un groupe est formé d'une équipe de chaque chapeau. Les têtes de séries sont dans le premier chapeau. Les autres chapeaux sont composés selon des critères géographiques pour respecter la limite par groupe à deux nations européennes et à une pour les autres continents. C'est pour cela que le chapeau 3 fut tiré de façon à éviter la rencontre d'une nation africaine avec l'Afrique du Sud, une sud-américaine avec le Brésil ou l'Argentine.
93
+
94
+ Les têtes de série se composent de l'Afrique du Sud, pays organisateur, et des sept premières équipes du dernier classement FIFA en date (octobre 2009)[48] avant les barrages de novembre 2009.
95
+
96
+ Afrique du Sud (pays hôte)
97
+ Brésil (1)
98
+ Espagne (2)
99
+ Pays-Bas (3)
100
+ Italie (4)
101
+ Allemagne (5)
102
+ Argentine (6)
103
+ Angleterre (7)
104
+
105
+ Australie
106
+ Japon
107
+ Corée du Sud
108
+ Corée du Nord
109
+ Honduras
110
+ Mexique
111
+ États-Unis
112
+ Nouvelle-Zélande
113
+
114
+ Algérie
115
+ Cameroun
116
+ Côte d'Ivoire
117
+ Ghana
118
+ Nigeria
119
+ Chili
120
+ Paraguay
121
+ Uruguay
122
+
123
+ Danemark
124
+ France
125
+ Grèce
126
+ Portugal
127
+ Serbie
128
+ Slovaquie
129
+ Slovénie
130
+ Suisse
131
+
132
+ Lors de la cérémonie protocolaire précédant le tirage au sort, un message vidéo de Nelson Mandela a été diffusé. Le tirage au sort des groupes de la phase finale a eu lieu le 4 décembre 2009 au Cap[49]. Il a été effectué par l'actrice sud-africaine Charlize Theron et des figures du monde du sport comme David Beckham et Haile Gebreselassie.
133
+
134
+ Lors du tirage au sort de la France pendant la répétition de la cérémonie de répartition des poules, l'actrice Charlize Theron a annoncé l'Irlande. Elle fit ainsi référence à l'élimination de cette dernière sur un but entaché d'une main de Thierry Henry[50].
135
+
136
+ La cérémonie d'ouverture a eu lieu le 11 juin 2010, deux heures avant le match d'ouverture Afrique du Sud - Mexique au Soccer City à Johannesbourg en l'absence de Nelson Mandela après la mort de son arrière petite fille Zenani, âgée de 13 ans, dans un accident de la route après avoir assisté au concert organisé à Soweto à la veille de la cérémonie[51].
137
+
138
+ Il s'agit du même format que celui utilisé depuis 1998. Les trente-deux équipes sont réparties en huit groupes de quatre. Chacune affronte les trois autres de son groupe. À l'issue de la dernière journée, les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés pour les huitièmes de finale.
139
+
140
+ Chaque équipe reçoit trois points pour une victoire, un pour un match nul, zéro pour une défaite. La FIFA a déterminé que le départage se fait comme suit (il s'agit du même règlement pour tous les groupes de qualification et de phase finale) :
141
+
142
+ La première journée du Groupe A est ponctuée de matchs nuls : 1-1 entre l'Afrique du Sud et le Mexique lors du match d'ouverture, puis 0-0 entre la France et l'Uruguay. Lors de la deuxième journée, les équipes américaines s'imposent : 2-0 pour le Mexique contre la France, 3-0 pour l'Uruguay face au pays hôte. Lors de la dernière journée, l'Afrique du Sud bat la France 2-1 mais cela ne suffit pas : malgré la défaite du Mexique 1-0 contre l'Uruguay, les Bafana Bafana sont éliminés à la différence de buts, et deviennent ainsi le premier pays organisateur éliminé au premier tour. Quant à la France, elle quitte le tournoi dernière de son groupe, avec un point et un seul but marqué. La France a traversé beaucoup de crises durant ce mondial, notamment avec l'affaire Nicolas Anelka et la grève des joueurs durant un entraînement.
143
+
144
+ La première journée voit la Corée du Sud l'emporter sur la Grèce sur le score de 2-0, tandis que l'Argentine s'impose sur la plus petite marge face au Nigeria, 1-0. Cette équipe d'Argentine bat lourdement la Corée du Sud, par 3 buts d'écart (4-1), lors de la deuxième journée. Dans le même temps, la Grèce s'impose face au Nigeria sur le score de 2-1. Lors de la dernière journée, l'Argentine signe une troisième victoire face à la Grèce sur le score de 2-0, alors que la Corée du Sud et le Nigeria se neutralisent (2-2). L'Argentine finit à la première place du groupe avec 9 points et se qualifie donc pour les huitièmes de finale, de même que la Corée du Sud qui obtient la deuxième place avec 4 points.
145
+
146
+ Lors de la première journée, les équipes anglo-saxonnes se neutralisent sur le score de 1-1 malgré le statut de favori de l'Angleterre dans ce match, tandis que la Slovénie bat l’Algérie 1-0. Ensuite, la Slovénie et les États-Unis font un match nul prolifique 2-2, match que les Slovènes ont pourtant mené 2-0. De plus, un but a été refusé aux Américains de manière injustifiée. Les Anglais et les Algériens font un score nul et vierge. Lors de la troisième journée, la Slovénie tient sa qualification malgré la défaite 1-0 contre l’Angleterre, jusqu’au but qualificatif de Landon Donovan contre l’Algérie. Les États-Unis devancent alors l’Angleterre au nombre de buts marqués mais les deux équipes accèdent aux huitièmes de finale. L'Algérie quitte la compétition en n'ayant marqué aucun but.
147
+
148
+ Le Ghana devient la première équipe africaine de l’édition 2010 victorieuse en battant la Serbie. Les Allemands démarrent fort en infligeant une correction offensive aux Australiens. Lors de la deuxième journée, les Serbes battent à la surprise générale une équipe allemande en manque de réussite. Les Ghanéens font jeu égal avec les Australiens. Lors de la dernière journée, les Ghanéens perdent contre l'Allemagne mais passent deuxièmes grâce à une meilleure différence de but que les Océaniens, vainqueurs des Serbes. Le Ghana a inscrit ses deux buts du premier tour uniquement sur penaltys.
149
+
150
+ Les Pays-Bas battent le Danemark 2-0 après une première mi-temps poussive et le Japon finit vainqueur surprise du Cameroun 1-0. Ensuite, les Pays-Bas battent le Japon 1-0 et assurent leur qualification. Entretemps, le Danemark élimine le Cameroun par 2 buts à 1. Le Cameroun est de nouveau défait et est éliminé sans aucun point par les Pays-Bas, qui réalisent trois victoires en trois matchs. Les Japonais brillent contre les Danois et accèdent à la deuxième place.
151
+
152
+ La première journée se conclut par deux scores nuls 1-1 entre les deux favoris et entre les deux outsiders. Ensuite, l'Italie, championne du monde en titre, enregistre un nouveau nul 1-1 contre la Nouvelle-Zélande, tandis que le Paraguay bat la Slovaquie. Et lors de la dernière journée, les Italiens sont défaits par les Slovaques et éliminés. Comme la France en 2002, le tenant du titre quitte la compétition à la quatrième place. Le Paraguay fait jeu égal lors de son dernier match et se qualifie, comme les néophytes slovaques. Comme la Belgique en 1998, la Nouvelle-Zélande est éliminée dès la phase de poule sans perdre de match : c'est d'ailleurs la seule équipe à terminer la compétition invaincue.
153
+
154
+ Les Brésiliens battent difficilement les Nord-Coréens 2-1 lors du premier match, tandis que la Côte d'Ivoire et le Portugal font match nul 0-0. Lors de la deuxième journée, les Portugais réalisent une victoire impressionnante 7-0 contre les Nord-Coréens tandis que les Brésiliens assurent leur qualification en battant les Ivoiriens 3-1. Si ces derniers concluent leur phase de groupes par une nette victoire 3-0 contre la Corée du Nord, le match nul 0-0 entre les deux équipes lusophones les qualifie toutes les deux.
155
+
156
+ En battant le Honduras en match d'ouverture du groupe H, le Chili met fin à 48 ans de matchs de coupe du monde sans victoire. Lors du deuxième match, la Suisse défait l'Espagne, championne d'Europe en titre et favorite de la coupe du monde, à la surprise générale. En battant ces mêmes Suisses, les Chiliens assurent leur qualification et mettent fin à l'inviolabilité de la Suisse en Coupe du monde (5 matchs sans encaisser de buts). L'Espagne sauve ses chances de qualification et coule le Honduras en le battant 2-0. L'Espagne termine première lors de son dernier match en battant le Chili, mais les Sud-Américains se qualifient grâce au nul entre la Suisse et le Honduras.
157
+
158
+ Toutes les rencontres sont à élimination directe, du stade des huitièmes de finale jusqu'à celui de la finale.
159
+
160
+ Si les deux équipes qui s'affrontent sont à égalité à la fin du temps règlementaire de 90 minutes, une prolongation (ap) de deux fois 15 minutes est jouée. Si les deux équipes sont toujours à égalité à la fin de la prolongation, une épreuve de tirs au but (tab) est disputée afin de décider de la qualification pour le tour suivant, ou de l'obtention du titre s’il s’agit de la finale[52].
161
+
162
+
163
+
164
+ Uruguay - Corée du Sud: 2-1 (1-0)
165
+
166
+ Pour leur premier match à ce stade de la compétition depuis 20 ans, les joueurs de la Céleste affrontent la Corée du Sud, demi-finaliste huit ans plus tôt. Dès la 5e minute de jeu, le Coréen Park Chu-young frappe le poteau de Fernando Muslera, le match est lancé. 3 minutes plus tard, Diego Forlán sert Luis Suarez qui n'a plus qu'à pousser le ballon au fond du but coréen (1-0). Les Coréens passent à l'offensive pour revenir au score. Ils sont récompensés de leurs efforts à la 68e minute, lorsque sur un coup-franc mal renvoyé, Lee Chung-yong domine Lugano dans les airs et inscrit le but de l'égalisation. Mais les Uruguayens reprennent le match en main; excentré à gauche de la surface, Suarez récupère le ballon sur un corner mal dégagé, élimine un défenseur et donne l'avantage à son équipe d'une frappe enroulée qui touche le montant opposé (80e, 2-1). Après une dernière tentative sud-coréenne manquée, le match se termine sur la victoire de l'Uruguay, qui accède aux quarts de finale pour la première fois depuis 40 ans.
167
+
168
+ États-Unis - Ghana : 1-2 a.p. (0-1, 1-1)
169
+
170
+ La dernière équipe africaine en lice ouvre rapidement le score par Kevin-Prince Boateng. L'entraîneur américain Bob Bradley réagit rapidement en procédant au remplacement de Ricardo Clark par Maurice Edu dès la 31e minute. Après une 1re période à l'avantage des Ghanéens, les Américains se montrent plus dangereux et multiplient les occasions. Jonathan Mensah provoque un penalty pour les Américains en effectuant un tacle non régulier sur Clint Dempsey. Landon Donovan se charge de tirer et signe l'égalisation américaine d'une frappe touchant le montant droit avant de rentrer au fond du but de Richard Kingson (62e, 1-1). Dès la 3e minute de prolongation Asamoah Gyan trompe le portier américain et permet au Ghana de prendre un avantage décisif. Le Ghana l'emporte 2-1 et devient la troisième équipe africaine quart-de-finaliste du Mondial, après le Cameroun en 1990 et le Sénégal en 2002.
171
+
172
+ Argentine - Mexique : 3-1 (2-0)
173
+
174
+ Tout comme en 2006, l'Argentine se trouve opposé au Mexique en huitièmes de finale. Les mexicains débutent fort la rencontre, assénant trois frappes dans le premier quart d'heure : la balle échoue sur la barre puis passe par deux fois à quelques centimètres du but du gardien argentin. La réaction argentine ne tarde pas, à la 26e minute, Oscar Perez anticipe bien la passe en profondeur de Lionel Messi pour Carlos Tévez et renvoie le ballon sur Messi qui trouve la tête de Tevez d'une passe lobée. Bien que Carlos Tevez se trouvât manifestement en position de hors-jeu au moment de la passe[53], l'arbitre valide le but. 7 minutes plus tard, Gonzalo Higuaín récupère une passe manquée de Ricardo Osorio, dribble le gardien mexicain et inscrit son 4e but en Coupe du monde. Il devient alors, seul, meilleur buteur du tournoi. De retour des vestiaires Tevez s'offre le doublé d'une frappe des 25 mètres. Chicharito Hernandez sauve l'honneur pour le Mexique d'une frappe puissante (71e, 3-1), insuffisant pour empêcher l'Argentine d'atteindre à nouveau les quarts de finale.
175
+
176
+ Allemagne - Angleterre : 4-1 (2-1)
177
+
178
+ L'Allemagne ouvre rapidement le score par Miroslav Klose à la 20e minute, qui inscrit alors son douzième but en phase finale de Coupe du monde depuis 2002 (il devient à ce moment-là quatrième meilleur buteur de l'histoire du tournoi). Lukas Podolski double la marque à la 32e. The Three Lions répliquent par l'intermédiaire d'une tête de Matthew Upson, bien servi par Steven Gerrard (37e, 2-1). Dans la minute suivante, un lob de Frank Lampard trouve la barre transversale, la balle rentre dans le but, frappant le sol et ressortant aussitôt. Le ballon est effectivement retombé derrière la ligne de but, mais l'arbitre mal placé et pas bien aidé par ses assistants ne le voit pas et refuse le but. Une phase de jeu qui permet au tabloïd Bild Zeitung de parler de « vengeance » du but litigieux de la finale 1966[54] tandis qu'est relancée la question de l'arbitrage au moyen d'outils électroniques ou vidéos[53]. Le match se poursuit et l'Allemagne fait la différence en deuxième mi-temps, Thomas Müller inscrivant deux autres buts (3-1, 67e) et (4-1, 70e). La Mannschaft atteint pour la quinzième fois consécutive le stade des quarts de finale de la Coupe du monde.
179
+
180
+ Pays-Bas - Slovaquie : 2-1 (1-0)
181
+
182
+ Les Pays-Bas se qualifie pour les quarts de finale en battant la Slovaquie 2 - 1, néophyte au mondial en tant que nation indépendante, avec des buts d'Arjen Robben titularisé pour la première fois dans cette Coupe du monde à la 18e minute, et de Wesley Sneijder à la 84e minute. À la dernière seconde, Róbert Vittek réduit la marque sur penalty et devient par la même occasion co-meilleur buteur provisoire du tournoi avec 4 buts.
183
+
184
+ Brésil - Chili : 3-0 (2-0)
185
+
186
+ Comme douze ans plus tôt, le Chili et le Brésil se retrouvent en huitièmes de finale. Et comme en 1998, le Brésil s'impose par trois buts d'écart. Les buts sont inscrits par Juan, sur corner, à la 34e minute, Luís Fabiano quatre minutes plus tard, et Robinho à la 59e minute. Score final 3-0.
187
+
188
+ Paraguay - Japon : 0-0 a.p., 5-3 t.a.b.
189
+
190
+ Le Paraguay une nouvelle fois huitième-de-finaliste après 1986, 1998 et 2002, se qualifie enfin pour les quarts de finale, mais difficilement, à l'issue d'un match nul et vierge conclu par une séance de tirs au but où l'Albiroja ne manque aucun tir.
191
+
192
+ Espagne - Portugal : 1-0 (0-0)
193
+
194
+ La dernière rencontre des huitièmes de finale oppose les deux équipes ibériques. L'Espagne se qualifie pour les quarts de finale en s'imposant face au Portugal sur le plus petit des scores. Le but de David Villa à la 63e minute est validé malgré une position de hors-jeu du buteur.
195
+
196
+ Uruguay - Ghana : 1-1 a.p. (0-1, 1-1), 4-2 t.a.b.
197
+
198
+ Muntari ouvre le score pour le Ghana sur un boulet de canon dans le temps additionnel de la 1re période (1-0, 45e+2), tandis que Forlan égalise pour l'Uruguay en seconde mi-temps (1-1, 55e). Le match est serré et va jusqu'au bout de la prolongation, où les Sud-Américains souffrent physiquement face aux Africains plus incisifs. À la dernière minute Luis Suárez réalise un sauvetage désespéré sur sa ligne de but en sortant le ballon de la main. Ce geste volontaire, qualifié de scandaleux par les uns ou de "sacrifice" par les autres, entraine son expulsion logique et le Ghana obtient un penalty. Gyan rate l'occasion unique de propulser le Ghana en demi-finale en tirant sur la barre transversale et le match se termine sur le score nul de 1-1. Lors de la séance de tirs au but, les Ghanéens voient leurs tirs interceptés. Le dernier tireur de la Céleste, l'attaquant Abreu, ne tremble pas et qualifie son équipe en demi-finale pour la première fois depuis 40 ans en marquant d'une panenka.
199
+
200
+ Pays-Bas - Brésil : 2-1 (0-1)
201
+
202
+ Le Brésil ouvre rapidement le score par Robinho à la 10e minute, mais les Néerlandais restent dans le match et égalisent grâce à un centre de Sneijder détourné par Felipe Melo. Ce même Sneijder inscrit le but de la victoire et de la qualification pour les demi-finales pour les Pays-Bas. C'est la première fois depuis la coupe du monde 1974 que les Oranje battent les Auriverdes.
203
+
204
+ Argentine - Allemagne : 0-4 (0-1)
205
+
206
+ Comme en 2006, l'Allemagne et l'Argentine se retrouvent opposés en quarts de finale. Mais contrairement à la précédente édition où les joueurs avaient dû disputer les tirs au but, une équipe prend cette fois-ci largement le dessus sur son adversaire. L'Allemagne ouvre ainsi le score rapidement par Thomas Müller à la 3e minute. En deuxième mi-temps, Miroslav Klose double la mise (2-0, 68e) et Friedrich marque le troisième but allemand de la rencontre (3-0, 74e). Klose inscrit le quatrième et dernier but de l'Allemagne et réalise le doublé (4-0, 89e). Klose devient alors à ce moment-là le deuxième meilleur buteur de l'histoire de la Coupe du monde avec 14 buts. La Star argentine Lionel Messi quitte le Mondial sans avoir marqué le moindre but.
207
+
208
+ Paraguay - Espagne : 0-1 (0-0)
209
+
210
+ L'Espagne vient à bout de solides paraguayens au terme d'un match rocambolesque : un but du Paraguay est refusé pour un hors-jeu, puis un premier penalty pour les Sud-Américains est d'abord arrêté par Casillas. Dans la minute qui suit, sur la relance, un penalty est sifflé en faveur des Espagnols cette fois-ci. Il est transformé mais refusé pour faute et doit être retiré. La deuxième tentative est un échec. Enfin, le but victorieux espagnol de David Villa n'est pas marqué sans mal, car le ballon tape sur les deux poteaux avant de rentrer. L'Espagne atteint pour la deuxième fois le dernier carré du Mondial, 60 ans après la Coupe du monde 1950.
211
+
212
+ Uruguay - Pays-Bas : 2-3 (1-1)
213
+
214
+ Les Pays-Bas disputent leur première demi-finale depuis 1998. Ils s'imposent 3 buts à 2 contre l'Uruguay au terme d'un match spectaculaire jusqu'au bout du temps additionnel, riche en rebondissements avec le deuxième but uruguayen suivi d'occasions d'égalisation.
215
+
216
+ À ce stade, les Néerlandais sont, par ailleurs, les seuls à avoir remporté tous leurs matches (les Allemands et les Espagnols ayant, au premier tour, respectivement perdu contre les Serbes et les Suisses). Les Pays-Bas se retrouvent, plus de trente ans après 1974 et 1978, pour la troisième fois en finale.
217
+
218
+ Allemagne - Espagne : 0-1 (0-0)
219
+
220
+ Cette seconde demi-finale constitue la même affiche que la finale du championnat d'Europe de football 2008, et le résultat est le même : victoire espagnole 1-0. Le but est signé Carles Puyol à la 73e minute, de la tête sur corner ; il qualifie l'Espagne pour la première finale de Coupe du monde de son histoire.
221
+ C'est la première fois depuis 1978 que deux équipes n'ayant jamais remporté la Coupe du monde vont se rencontrer en finale.
222
+
223
+ Uruguay- Allemagne: 2-3 (1-1)
224
+
225
+ L'Allemagne ouvre le score par Muller à la 19e minute à la suite d'une frappe de Schweinsteiger mal repoussée par Muslera. À la 28e, à la suite d'une récupération de Diego Perez au milieu de terrain, Suarez envoie Cavani et ce dernier égalise en trompant Butt (1-1). Au début de la seconde mi-temps, Diego Forlan, élu meilleur joueur de la compétition, bien servi par Arevalo envoie une reprise de volée magistrale dans les cages de Butt qui donne l'avantage à l'Uruguay (51e, 2-1). Quelques minutes plus tard, sur un centre de Boateng, Jansen devance la sortie de Muslera et marque le but de l'égalisation (56e, 2-2). Dans les dernières minutes du match, sur un corner et un cafouillage de la défense uruguayenne, Khedira marque de la tête le but de la victoire (82e, 3-2) pour l'Allemagne qui termine à 3e place, comme en 2006. Il s'agit du troisième podium consécutif en Coupe du monde pour la Mannschaft.
226
+
227
+ Pays-Bas - Espagne: 0-1 a.p. (0-0, 0-0)
228
+
229
+ L'Espagne gagne la Coupe du monde 2010 en battant Pays-Bas sur le score de 1 à 0 après prolongation. Le match est ponctué par un nombre record de 14 cartons jaunes décernés par l'arbitre anglais Howard Webb[55],[56], dont 9 sanctionnent le jeu rugueux de l’équipe des Pays-Bas. Le but a été marqué à la 116e minute par Andrés Iniesta lors de la prolongation. Les Néerlandais perdent pour la 3e fois en finale, tandis qu'il s'agit du premier trophée mondial pour les Espagnols[57],[58].
230
+
231
+ La cérémonie de clôture, qui a lieu le 11 juillet devant 85 000 supporteurs avant la finale entre les Pays-Bas et l'Espagne, est marquée par une apparition de Nelson Mandela. Le spectacle sons et lumières est ouvert par Shakira, accompagnée par les Sud-Africains Freshlyground et des centaines de danseurs, avec l'hymne du Mondial Waka Waka. Il prend fin par le mot « merci » projeté en plusieurs langues sur le terrain[59].
232
+
233
+ Les 32 équipes présentes disputent un total de 64 rencontres : 48 au premier tour et 16 dans la phase à élimination directe. Un total de 145 buts sont marqués, soit 2,27 par match. Les arbitres distribuent 253 cartons jaunes, 8 fois un double carton jaune et 9 cartons rouges. L'affluence totale est de 3 178 856 spectateurs.
234
+
235
+ Il s'agit de la première édition, hors du vieux continent, remportée par une équipe européenne.
236
+
237
+ Le Brésil a quant à lui été par quatre fois vainqueur hors d'Amérique du Sud. En effet, champion en 1958 en Suède, il s'est par la suite imposé par deux fois en Amérique du Nord (Mexique 1970 et États-Unis 1994) puis en Asie (Corée - Japon 2002). Victorieuse chez elle en 1978, l'Argentine a également été sacrée en 1986 lors de la seconde Coupe du monde organisée au Mexique.
238
+
239
+ Si l'on considère les Amériques (Nord, Sud et centrale) comme un seul continent, le représentant latino-américain s'est vu décerner le trophée à deux reprises hors de ses terres (1958 et 2002).
240
+
241
+ Le classement complet des 32 équipes ayant participé au tournoi prend en compte, en plus du stade de la compétition atteint, le nombre total de points obtenus, puis la différence de buts et enfin le nombre de buts inscrits. Le nombre de points est calculé de la même manière que pour le premier tour, à savoir en attribuant 3 points pour un match gagné, 1 point pour un match nul et 0 point pour une défaite[60].
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+
243
+ Parmi les huit premiers, se trouvent trois équipes européennes, quatre sud-américaines et une africaine.
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+
245
+ Le Ghana, qui se classe 7e, est la meilleure équipe africaine de cette coupe du monde et la seule à avoir dépassé le premier tour. Elle est privée aux tirs au but d'une première demi-finale africaine. La meilleure sélection représentant l'Asie est le Japon qui prend la 9e position devant la Corée du Sud qui finit 15e en étant également éliminée en huitièmes de finale. Les sélections sud- et nord-américaines les mieux classées sont respectivement celles de l'Uruguay, 4e et des États-Unis, 12e. Le représentant de l'Océanie, la Nouvelle-Zélande, termine la compétition à la 22e place, et seule équipe invaincue du tournoi.
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+
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+
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+
249
+
250
+
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+ Le Ballon d'or Adidas est la récompense attribuée au meilleur joueur de la coupe du monde 2010[62].
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+
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+ Diego Forlán
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+
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+ Wesley Sneijder
256
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+ David Villa
258
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259
+ Le Soulier d'or est attribué au meilleur buteur de la compétition[63].
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+
261
+
262
+
263
+ Les meilleurs joueurs de la Coupe du monde font partie d'une équipe dite all-star sélectionnée par la FIFA. La composition de cette équipe est arrêtée entre les demi-finales et la finale.
264
+
265
+ Voici l'équipe idéale de la Coupe du monde 2010[65] :
266
+
267
+ Iker Casillas
268
+
269
+ Maicon Douglas
270
+ Philipp Lahm
271
+ Carles Puyol
272
+ Sergio Ramos
273
+
274
+ Xavi Hernández
275
+ Andrés Iniesta
276
+ Bastian Schweinsteiger
277
+ Wesley Sneijder
278
+
279
+ Diego Forlán
280
+ David Villa
281
+
282
+ Le joueur français Nicolas Anelka a été exclu le 19 juin par sa fédération pour avoir proféré des insultes envers son entraîneur Raymond Domenech — l'entraîneur de l'équipe de France minimise et parle de simple « fait de vestiaire » — lors de la mi-temps du match France - Mexique[67]. Aucun joueur ne pouvait être appelé pour le remplacer.
283
+
284
+ La vuvuzela, instrument d'environ un mètre de long, a reçu de vives critiques de la part des spectateurs, des journalistes, des entraineurs et des joueurs. La vuvuzela est rapidement devenue le symbole, la star et le cauchemar du mondial[68],[69],[70] en raison de son omniprésence sonore lors des matchs. Le joueur Lionel Messi a notamment déclaré « qu'il était absolument impossible de dire quelque chose à un équipier » sur le terrain[71].
285
+
286
+ Le comité d'organisation a refusé d'interdire la vuvuzela dans les stades, l'instrument faisant partie de la culture sud-africaine[72],[73],[74]. Les vuvuzelas ont reçu le soutien du sélectionneur des Bafana Bafana, Carlos Alberto Parreira, qui a déclaré que les vuvuzelas étaient leur « 12e joueur »[75].
287
+
288
+ Paul le poulpe, une pieuvre commune, célèbre en Allemagne pour ses « prédictions » sur les résultats des matchs de l'équipe d'Allemagne de football, a acquis une notoriété mondiale au cours de la compétition. Paul a ainsi correctement annoncé le vainqueur des sept matches disputés par les Allemands et a prédit la victoire de l'Espagne en finale.
289
+
290
+ Selon la FIFA, la Coupe du monde a été vue par plus de 3,2 milliards de téléspectateurs[76], soit une augmentation de 8 % par rapport à la édition précédente de 2006[77]. L'audience moyenne par match était de 188,4 millions de téléspectateurs, ce qui représente une hausse de 6 % par rapport à 2006[77]. Le match le plus suivi de la compétition a été la finale entre l'Espagne et les Pays-Bas avec 909,6 millions de téléspectateurs[76],[77].
291
+
292
+ Plusieurs records d'audience ont été battus, notamment en Afrique du Sud, le pays organisateur, où le deuxième match de l'équipe nationale contre l'Uruguay a rassemblé 10,15 millions de téléspectateurs ou encore en Allemagne, où la demi-finale contre l'Espagne a été suivie par plus de 30 millions de personnes[77].
293
+
294
+ Le prix des places délivrées sur place est de 12 euros environ pour les matchs de poule ; à noter que le salaire moyen d'un ouvrier sud-africain est de 60 euros par mois. Le prix des places « sec » délivrées par la FIFA est de 150 euros pour les premiers tours ; à cela il faut ajouter les billets d'avion, l'hébergement et les déplacements pour aller dans la ville où se jouent les matches plus les allers/retours stades/hôtels. Certains voyagistes proposent des « packs » tout compris.
295
+
296
+ Le prix des places « sec » pour les phases finales atteint 1 500 euros ou plus suivant le placement dans le stade.
297
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298
+ Les Sud-Africains attendent 450 000 visiteurs entre le 11 juin et le 11 juillet. L'aéroport OR Tambo (du nom d'un ancien dirigeant de l'ANC) est le plus gros « hub » d'Afrique ; son trafic annuel est de 12 millions de passagers. De là repartent des vols pour la Namibie, la Zambie et les chutes Victoria, le Mozambique, Madagascar et les principales villes sud-africaines qui se trouvent à 1 000 ou 1 500 km de Johannesbourg.
299
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300
+ Le bilan carbone événementiel de cette manifestation est évalué à 2,75 millions équivalent CO2, soit 9 fois plus que la Coupe du monde de 2006 en Allemagne. Cette explosion vient du fait que l’Afrique du Sud est loin de tous les centres économiques mondiaux (notamment la triade: États-Unis, Japon, Europe) et que 80 % des émissions dépendent des transports des visiteurs et participants[78]. Pour alléger l'empreinte carbone, la FIFA et le comité sud-africain pour l’organisation locale ont lancé l'initiative « Green Goal » (littéralement But vert) : l’eau destinée à l’approvisionnement des stades est en majorité de l’eau de pluie, les denrées alimentaires sont vendues dans des emballages à usage multiple et recyclables, investissement dans des panneaux solaires pour l'alimentation électrique des stades, les spectateurs reçoivent un « passeport vert » les incitant notamment à privilégier les transports publics, etc[79].
301
+
302
+ La coupe du monde met également en concurrence les équipementiers sportifs. La marque allemande Adidas est la plus représentée avec douze équipes dont six sélections européennes. Nike et Puma suivent en fournissant l'équipement de respectivement neuf et sept équipes nationales présentes en Afrique du Sud. Mais on trouve des équipementiers ayant seulement une équipe comme Brooks, Umbro, Legea ou Joma.
303
+
304
+ La semaine précédant la cérémonie d'ouverture, la FIFA et le Comité local ont été accusés par des structures associatives et institutionnelles sud-africaines de lutte contre le sida de bloquer des actions d'information sur le VIH et de distribution de matériel de prévention[80]. La FIFA a rejeté ces accusations, faisant valoir un partenariat entre Sony, un de ses partenaires officiels et une association faisant de la prévention auprès de jeunes footballeurs sud-africains[81].
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+ En plus de ses partenaires officiels (Adidas, Coca-Cola, Emirates, Hyundai Kia, Sony et VISA), la FIFA a conclu des accords de partenariat spécifiques à la Coupe du monde 2010 avec huit sociétés : Budweiser, Castrol, Continental, McDonald's, MTN, Mahindra Satyam (la première société indienne à sponsoriser une coupe du monde de football[82]), Seara et Yingli Solar[83], pour un montant total d'1,6 milliard de dollars.
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+ Navigation
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+ Afrique du Sud 2010 Russie 2018
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+ La Coupe du monde de football 2014 est la 20e édition de la Coupe du monde de football, compétition organisée par la FIFA et qui réunit les trente-deux meilleures sélections nationales de football. Sa phase finale a eu lieu au Brésil à l'été 2014, du 12 juin au 13 juillet, et est remportée par l’Allemagne.
10
+
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+ Avec le pays organisateur, toutes les équipes championnes du monde depuis 1930 (Uruguay, Italie, Allemagne, Angleterre, Argentine, France et Espagne) se sont qualifiées pour cette compétition. Elle est aussi la première compétition internationale à laquelle participe la Bosnie-Herzégovine. Le tirage au sort des huit groupes de quatre équipes du premier tour est effectué le 6 décembre 2013 à Costa do Sauípe.
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+ Le Brésil ouvre la compétition par une victoire 3-1 face à la Croatie le 12 juin 2014 à l'Arena Corinthians de São Paulo. S'ensuit une victoire écrasante des Néerlandais face aux Espagnols tenants du titre (5-1), sortis dès la phase de poules, la défaite du Portugal (également éliminé au premier tour) face à l'Allemagne (0-4), et la victoire de la France sur les Suisses (5-2). Le premier tour est en outre marqué par les éliminations de l'Angleterre, puis de l'Italie, quadruple championne du monde. 136 buts sont marqués lors de cette première phase du tournoi, pour une moyenne de 2,83 buts par match ce qui constitue le record pour une Coupe du monde à 32 équipes.
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+ Huit équipes des Amériques (du nord/centrale et du sud), six équipes européennes et deux équipes africaines sont présentes en huitièmes de finale au début de la phase à élimination directe. Depuis que la Coupe du monde compte 32 sélections participantes, c'est la première fois que seules les huit équipes ayant terminé à la première place de leurs poules se qualifient pour les quarts de finale. Le Brésil, l'Allemagne, l'Argentine et les Pays-Bas, présents en demi-finales de la compétition après avoir éliminé la Colombie, la France, la Belgique et le Costa Rica, cumulent vingt et une finales de Coupe du monde et dix titres remportés. L'Allemagne est par ailleurs la première formation de l'histoire à atteindre quatre fois de suite le dernier carré du Mondial.
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17
+ La demi-finale du Brésil face à l'Allemagne est marquée par le score historique de 7-1 en faveur de la Mannschaft. En finale au stade Maracanã de Rio de Janeiro, l'Allemagne et l'Argentine s'affrontent une troisième fois pour le titre après 1986 et 1990 et les Allemands s'imposent 1-0 (comme en 1990) en prolongation sur un but de Mario Götze, remportant leur quatrième Coupe du monde. L'Allemagne devient le premier pays européen à remporter une Coupe du monde sur le continent américain.
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19
+ Le Colombien James Rodríguez est le meilleur buteur de ce Mondial avec six buts, l'Argentin Lionel Messi est désigné meilleur joueur, l'Allemand Manuel Neuer meilleur gardien de but et le Français Paul Pogba meilleur jeune.
20
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21
+ Le 7 mars 2003, la FIFA annonce que la Coupe du monde sera organisée en Amérique du Sud pour la première fois depuis l'Argentine en 1978, en accord avec sa nouvelle politique, qui veut que l'organisation de la phase finale de la coupe tourne à travers les différentes confédérations continentales[1] (poursuivant ainsi sur la lancée des dernières compétitions, Asie en 2002 avec le Japon et la Corée du Sud, Europe en 2006 avec l'Allemagne et Afrique en 2010 avec l'Afrique du Sud).
22
+
23
+ Le 17 mars 2007, les différentes fédérations du CONMEBOL, la confédération sud-américaine de football, adoptent le Brésil comme candidat unique de la zone, et ce à l'unanimité. Le Brésil dépose sa candidature officielle le 31 juillet 2007.
24
+ Le 16 juillet 2006, la Colombie se porte candidate mais le 11 avril 2007, elle retire sa candidature en raison des nombreux soutiens à la candidature brésilienne[2].
25
+
26
+ Durant le mois de mai 2007, la candidature de la Bolivie crée la polémique. Elle est écartée par la FIFA, faute d'avoir des stades situés à moins de 2 500 mètres d'altitude, nouvelle norme d'altitude maximale pour les matchs internationaux[3]. L'Argentine, le Venezuela et le Paraguay apportent leur soutien à la Bolivie contre le veto de la FIFA[4] pendant que la Colombie, le Pérou, et l'Équateur menacent, avec la Bolivie, de boycotter la Copa América 2007 au Venezuela[5] puis le Mondial 2010 en Afrique du Sud[6].
27
+
28
+ Le 30 octobre 2007, le Brésil, seul candidat, est désigné pays hôte de la Coupe du monde 2014[7]. Il s'agit de la seconde Coupe du monde organisée dans ce pays après celle de 1950.
29
+
30
+ L'emblème officiel de l’édition brésilienne imite la forme du trophée actuel de la Coupe du monde, composée de trois mains de verrouillage qui se réunissent pour former un ballon. Alors que les trois mains entrelacées symbolisent l’aspect humanitaire, les couleurs de ce logo sont le vert, le jaune et le rouge, mais il existe aussi une version qui inclut le bleu, comme dans le drapeau national[8]. Le design de ce logo intitulé « Inspiration » et créé par l'agence brésilienne Africa est dévoilé le 8 juillet 2010, au Sandton Convention Centre de Johannesbourg, un jury composé de sept personnalités (l'architecte Oscar Niemeyer, le designer Hans Donner (pt), le mannequin Gisele Bundchen, l’auteur Paulo Coelho, la chanteuse Ivete Sangalo, Ricardo Teixeira et le Secrétaire Général de la FIFA, Jérôme Valcke) ayant choisi le vainqueur parmi les 125 propositions de vingt-cinq agences brésiliennes[9].
31
+
32
+ Le choix de ce logo a fait l'objet de controverses. L'Association brésilienne des graphistes s'est plainte d'être exclue du projet. Certains critiques ont comparé le logo au geste consistant à se couvrir le visage avec les mains lors de frustration, de déception ou d'embarras, tel le graphiste brésilien Alexandre Wollner (pt) qui a déclaré « en y regardant de plus près, on peut distinguer un visage honteux caché derrière les mains »[10]. Cette interprétation a pris tout son sens après l'élimination de l'équipe locale en demi-finale.
33
+
34
+ Logo de la candidature brésilienne.
35
+
36
+ Logo de la Coupe du monde 2014.
37
+
38
+ La mascotte officielle de la Coupe du monde 2014 est Fuleco (né le 1er janvier 2000), un tatou à trois bandes du Brésil (Tolypeutes tricinctus)[11], une espèce en voie de disparition. Sa carapace est bleue et le reste de son corps est jaune. Son nom est le mot-valise de futebol (« football ») et ecologia (« écologie »).
39
+
40
+ La chanson officielle de la Coupe du monde 2014 est We Are One (Ola Ola). Elle a été composée et coproduite par Pitbull et est interprétée par Claudia Leite, Pitbull et Jennifer Lopez. Elle sort officiellement chez Sony Music le 8 avril 2014 et fait partie intégrante de l'album officiel de la Coupe du monde : One Love, One Rhythm qui est sorti le 12 mai 2014[12] (également produit par Sony Music).
41
+
42
+ L'hymne officiel, quant à lui, est Dar um Jeito (We Will Find a Way), interprété par Wyclef Jean, Carlos Santana, Avicii et Alexandre Pires[13]. La chanson officielle de la mascotte est Tatu Bom de Bola, interprétée par Arlindo Cruz.
43
+
44
+ Parmi les musiques faisant partie de l'album officiel de la Coupe du monde 2014, il y a également la chanson vainqueur du concours SuperSong. Ce concours, organisé par Sony Music, était ouvert à n'importe quel résidant de l'un des 33 pays retenus. Les participants devaient se rendre sur le site de SuperSong, remplir un formulaire et fournir le lien vers une vidéo où on les voit chanter leur propre œuvre musicale. Le nom du grand gagnant (déterminé en partie par un vote du public mais surtout par un jury qui déterminent les finalistes puis le vainqueur) a été révélé le 10 février 2014. Il s'agit de Elijah King pour sa chanson Vida dont le morceau a été retravaillé et enregistré avec Ricky Martin[14]. Shakira, après le succès de son titre et chanson officielle de la Coupe du monde 2010 Waka Waka (This Time for Africa), figure à nouveau sur l'album officiel avec une chanson intitulée La La La.
45
+
46
+ Le montant des primes versées par la FIFA augmente de 37 % par rapport à l'édition précédente, s'élevant ainsi à 576 millions de dollars américains.
47
+ Le vainqueur de la compétition recevra 35 millions de dollars, l'autre finaliste 25 millions, le troisième 22 millions et le quatrième 20 millions.
48
+ Les quatre autres quart-de-finaliste auront chacun 14 millions de dollars.
49
+ Les équipes étant sorties de leur groupe mais éliminées en huitièmes de finale recevront 9 millions et celles qui ne passent pas la première phase de groupe 8 millions auxquels s'ajoutent 1,5 million de dollars que la FIFA verse à toutes les équipes pour couvrir leurs « frais de préparation »[15].
50
+
51
+ Les clubs qui fournissent des joueurs pour la Coupe du monde sont également récompensés et se partagent une enveloppe de 70 millions de dollars.
52
+ Enfin, 20 millions de dollars seront reversés pour des projets liés au football au Brésil.
53
+
54
+ Le ballon officiel de cette Coupe du monde se nomme Brazuca. Fabriqué par Adidas, le nom du ballon a été révélé le 2 septembre 2013 et sa forme définitive a été dévoilée le 3 décembre 2013[16],[17].
55
+
56
+ Le Brazuca final Rio est le ballon utilisé lors de la finale confrontant l'Argentine et l'Allemagne. Il arbore des couleurs dorées et vertes du trophée de la Coupe du monde de football.
57
+
58
+ Pour la première fois dans l'histoire de la Coupe du monde, une technologie dite « sur la ligne de but »[18] a été mise en place pour permettre aux arbitres de savoir si le ballon a franchi intégralement ou non la ligne de but. Celle qui a été retenue pour la coupe du monde 2014 est celle développée par GoalControl. Les douze stades de la compétition ont ainsi été équipés de 14 caméras à haute vitesse (7 par but)[18]. Lors des matchs, un ordinateur analyse en permanence les images et envoie un signal à l'arbitre central si la balle a franchi intégralement la ligne de but. Une restitution en 3D est disponible pour être diffusée par les télévisions et par les écrans des stades.
59
+ La première utilisation de cette technologie dans l'arbitrage l'a été lors du match du groupe E entre la France et le Honduras où l'arbitre a validé un but du gardien hondurien Noel Valladares contre son camp, à la suite d'une frappe sur un des poteaux de l'attaquant français Karim Benzema.
60
+
61
+ L'usage du spray temporaire est popularisé lors de cette coupe du monde. Cet outil est utilisé par les arbitres qui matérialisent avec une ligne droite l’emplacement du mur lors d’un coup franc pour faire respecter les 9,15 mètres réglementaires, et un arc de cercle devant le tireur de coup franc pour l'empêcher de rapprocher le ballon de la cage de but[19].
62
+
63
+ Une autre innovation de cette Coupe du monde est l'introduction de pauses fraîcheur (cooling breaks en anglais), permettant aux joueurs de se désaltérer et de se réhydrater lorsque les conditions météos sont trop exigeantes[20].
64
+ Pour pouvoir bénéficier de cette pause d'une durée de 3 minutes, il faut que la température au thermomètre-globe mouillé atteigne ou dépasse 32 °C. Il est laissé à l'arbitre l'opportunité de décider de faire une pause, qui ne pourra se produire qu'après 30 minutes de jeu, en première ou seconde période, et alors que le ballon n'est pas en jeu[21].
65
+
66
+ Le premier match à en bénéficier est le match États-Unis-Portugal du groupe G, le 22 juin 2014, à Manaus. Le huitième de finale Pays-Bas-Mexique, le 29 juin 2014, à Fortaleza, est le premier match à élimination directe à en bénéficier.
67
+
68
+ Le prix des 3,3 millions de billets, disponibles à partir du 20 août 2013, est fixé selon une stratégie de catégorisation de la FIFA : prix minimum de 10 euros réservés aux Brésiliens les plus défavorisés (étudiants, personnes âgées et participants au Bolsa Familia, un programme social pour lutter contre la pauvreté) et de 68 euros pour les supporters étrangers, les autres prix variant en fonction du match et de l'emplacement (jusqu'à 750 euros pour la finale au stade Maracanã de Rio)[22],[23].
69
+
70
+ La FIFA attribue la moitié des billets aux supporters, les autres étant réservés aux officiels, aux entreprises et aux sponsors (600 000 billets, les six grands partenaires étant Adidas, Coca-Cola, Hyundai-Kia Motors, Emirates, Sony et Visa[24]). La FIFA alloue 450 000 billets pour les programmes de relations publiques et se garde 200 000 billets pour les affiliés commerciaux de la FIFA, ses membres et le Comité organisateur local (COL)[25].
71
+
72
+ Les douze villes accueillant des matches sont annoncées le 31 mai 2009[26]. Les villes de Belém, Campo Grande, Florianópolis, Goiânia et Rio Branco ne sont pas retenues.
73
+
74
+ Le 24 avril 2014, la FIFA confirme les emplacements des écrans géants (FIFA Fan Fests) dans les douze villes hôtes[28]:
75
+
76
+ Le 17 juin 2013, des manifestations dans toutes les villes importantes du pays réunissent des dizaines de milliers de personnes pour protester contre les dépenses occasionnées par l'organisation de la Coupe du monde[29]. Le slogan « Brésil réveille-toi, un professeur vaut plus que Neymar ! » vise en particulier les constructions de stades considérées comme inutiles[30],[31]. Selon le journaliste sportif Jérôme Latta (Les cahiers du football), « le contraste entre les dépenses somptuaires consenties pour l'édification de nouveaux stades et d'infrastructures, et les difficultés rencontrées par les populations […] fait fonction de détonateur de la mobilisation »[32]. Le président de la FIFA Sepp Blatter rejette les accusations des manifestants, les qualifiant d’opportunistes[32]. Plusieurs membres de l'équipe nationale affichent leur soutien aux contestataires, tandis que Pelé appelle au contraire à la fin des manifestations[33]. Le président de l'UEFA Michel Platini dit comprendre les raisons pour lesquelles le peuple brésilien descend dans la rue, mais demande la suspension des manifestations le temps de la Coupe du monde, afin de partager des valeurs positives autour de l'événement, ce qui se réalise.
77
+
78
+ Parmi les critiques récurrentes apparaissent également le retard de plusieurs chantiers (stades, infrastructures, transports) et la violence endémique[34].
79
+
80
+ Sont critiquées également les lois adoptées par le gouvernement de Dilma Rousseff, dites « loi générale de la Coupe », qui définissent des zones commerciales exclusives autour des stades au seul bénéfice des partenaires de la FIFA et instaurent des tribunaux d’exception pour sanctionner les atteintes à l'image de la FIFA[35].
81
+
82
+ Andrade Gutierrez, acteur majeur du BTP au Brésil, reconnait en décembre 2016 avoir participé à un cartel pour truquer les marchés d'attribution des travaux de construction ou rénovation d'« au moins cinq stades » du Mondial-2014 de football. « Il existe des indices selon lesquels les marchés d'attribution des travaux d'au moins cinq stades du Mondial ont été manipulés par un cartel », selon le journal Cade, avec qui Andrade Gutierrez a signé un "accord de clémence" par lequel elle s'engage à collaborer activement à l'enquête, a indiqué le Conseil administratif de défense économique. Le groupe de BTP brésilien assure que les marchés des travaux des stades Arena Castelão de Fortaleza (nord-est), Arena das Dunas de Natal (nord) et Arena Fonte Nova, de Salvador de Bahia (nord-est), ont été également entachés d'irrégularités auxquelles il n'avait pas lui-même participé. Les activités frauduleuses de ce cartel se sont étalées entre 2007 et 2011, selon le Cade[36].
83
+
84
+ En mars 2013, la FIFA publie une liste des 52 arbitres supervisés, venant des six confédérations. Chacun d'entre eux est accompagné de deux assistants[37]. Le 14 janvier 2014, le comité des arbitres de la FIFA publie le choix des 25 trios et 8 duos d'arbitres en réserve, venant de 43 pays différents[38].
85
+
86
+ Le tirage au sort des groupes de qualifications pour la Coupe du monde 2014 a eu lieu le 30 juillet 2011 à Rio de Janeiro. 204 nations de 6 confédérations sont inscrites pour 31 places disponibles pour le tournoi final (la 32e place étant attribuée au Brésil, pays organisateur). Le tirage au sort final de la compétition a eu lieu le 6 décembre 2013.
87
+
88
+ Chaque association nationale doit soumettre au plus tard le 13 mai 2014, soit 30 jours avant le match d'ouverture, une liste préliminaire de 30 joueurs. La liste définitive de 23 joueurs dont trois gardiens de but, qui doivent être choisis parmi ceux de la liste préliminaire, doit être transmise au plus tard le 2 juin, 10 jours avant le match d'ouverture. Un joueur de cette liste ne peut être remplacé qu'en cas de blessure grave survenue au plus tard 24 heures avant le premier match de son équipe, et sur approbation de la Commission médicale de la FIFA[41].
89
+
90
+ Le tirage au sort de la phase finale de la coupe du monde 2014 a lieu le 6 décembre 2013 à 13 heures (heure locale) à Costa do Sauípe près de Salvador.
91
+
92
+ La répartition des équipes qualifiées dans chacun des quatre chapeaux a été décidée le 3 décembre par la commission d'organisation de la Coupe du monde[42].
93
+
94
+ Les têtes de séries sont dans le premier chapeau. Il se compose du Brésil, pays organisateur, et des sept premières équipes de l’avant-dernier classement FIFA en date (octobre 2013)[43] et non du dernier (novembre 2013) pour ne pas favoriser les équipes barragistes. Le Brésil n'est que onzième au classement FIFA en octobre 2013 et ne serait pas tête de série s'il n'était pas organisateur de la Coupe du monde.
95
+
96
+ Le chapeau 2 contient sept équipes, deux sud-américaines et cinq africaines. Le chapeau 3 contient huit équipes, quatre asiatiques et quatre d'Amérique du Nord et Centrale ainsi que des Caraïbes.
97
+
98
+ Le chapeau 4 contient neuf équipes européennes, il est donc prévu de commencer par tirer au sort une de ces équipes et de la reverser dans le chapeau 2 qui ne contient que sept équipes. Le tirage au sort du 6 décembre 2013 commence donc par là et c'est l'Italie qui est reversée. Le tirage au sort a été ainsi prévu qu’il ne soit pas possible pour trois équipes européennes d’être dans une même poule, de même avec l’impossibilité d’avoir des rencontres entre pays sud-américains au premier tour.
99
+
100
+ Brésil (11) (pays hôte)
101
+ Espagne (1)
102
+ Allemagne (2)
103
+ Argentine (3)
104
+ Colombie (4)
105
+ Belgique (5)
106
+ Uruguay (6)
107
+ Suisse (7)
108
+
109
+ Chili
110
+ Équateur
111
+ Côte d'Ivoire
112
+ Ghana
113
+ Algérie
114
+ Nigeria
115
+ Cameroun
116
+ Italie (reversée du chapeau 4)
117
+
118
+ États-Unis
119
+ Mexique
120
+ Costa Rica
121
+ Honduras
122
+ Iran
123
+ Japon
124
+ Corée du Sud
125
+ Australie
126
+
127
+ Angleterre
128
+ Bosnie-Herzégovine
129
+ Croatie
130
+ France
131
+ Grèce
132
+ Pays-Bas
133
+ Portugal
134
+ Russie
135
+
136
+ La cérémonie d'ouverture a lieu le 12 juin 2014, deux heures avant le coup d'envoi du match d'ouverture Brésil-Croatie, dans la nouvelle Arena de São Paulo.
137
+
138
+ Les artistes invités interprétant We Are One sont Jennifer Lopez, Cláudia Leite et Pitbull.
139
+
140
+ Il s'agit du même format que celui utilisé depuis 1998. Les trente-deux équipes sont réparties en huit groupes de quatre. Chacune affronte les trois autres de son groupe. À l'issue de la dernière journée, les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés pour les huitièmes de finale.
141
+
142
+ À l'issue des 48 rencontres du premier tour, la moyenne de buts s'établit à 2,83 par match, pour 136 buts marqués en tout[45], ce qui constitue le record pour une Coupe du monde à 32 équipes[45]. Le match le plus prolifique est le France-Suisse du 20 juin avec 7 buts (victoire de la France 5-2)[45]. Le premier tour est marqué par l'élimination de l'Espagne, tenante du titre, acquise après deux défaites initiales (face aux Pays-Bas puis au Chili). Elle rejoint la France en 2002 et l’Italie en 2010, autres tenants du titre qui ont quitté la compétition avant les huitièmes de finale[46]. Les autres équipes de marque éliminées au premier tour sont l'Italie, l'Angleterre et le Portugal. Les équipes qui comptent trois victoires au premier tour soit neuf points, sont les Pays-Bas (Groupe B), la Colombie (C), l'Argentine (F) et la Belgique (H).
143
+
144
+ Cinq équipes d'Amérique du Sud, trois équipes d'Amérique du Nord, centrale et Caraïbes, six équipes européennes et deux équipes africaines atteignent le second tour.
145
+
146
+ Les meilleurs buteurs du premier tour sont l'Allemand Thomas Müller, l'Argentin Lionel Messi et le Brésilien Neymar avec quatre buts. Le Colombien James Rodríguez est désigné meilleur joueur du premier tour par un classement du sponsor officiel Castrol fondé sur des statistiques de jeu et publié sur le site de la FIFA[47].
147
+
148
+ Chaque équipe reçoit trois points pour une victoire, un point pour un match nul et zéro pour une défaite. La FIFA a déterminé que le départage se fait comme suit (il s'agit du même règlement pour tous les groupes de qualification et de phase finale) :
149
+
150
+ Dans un groupe relevé, le Brésil, pays hôte, imparable lors de la Coupe des confédérations 2013 qu'il a remporté, est l'incontestable favori et figure parmi les prétendants à la victoire finale. Pour la deuxième place, la lutte s'annonce ouverte. La Croatie et le Mexique veulent se rattraper après une fin de campagne de qualification ratée avec de nombreuses contre-performances et un ou plusieurs changements de sélectionneurs en l'espace de quelques mois. Cependant, la Croatie a toujours disposé de joueurs de talent dans toutes ses lignes évoluant dans de grands clubs européens tandis que le Mexique, après avoir essayé de se passer des siens pendant les éliminatoires laborieux, a utilisé les six mois de préparation pour les réintégrer. Ces deux nations ont réussi leurs matches de préparation ce qui laisse penser à une reprise de confiance. Le Cameroun est quant à lui secoué par les problèmes internes entre instabilité et querelles financières. Éliminés avec trois défaites au Mondial 2010, les Camerounais se sont illustrés juste avant la compétition en refusant d'embarquer dans l'avion à cause d'une affaire de primes. Outre la fragilité de l'ambiance, les Lions indomptables, malgré plusieurs joueurs talentueux, souffrent également d'un déséquilibre entre les grands joueurs des compétitions européennes concentrés sur certains postes, et d'autres secteurs laissés dangereusement vides. Leur préparation a été irrégulière avec deux défaites inquiétantes et en même temps un nul encourageant contre l'Allemagne.
151
+
152
+ Dans le match d'ouverture, le Brésil bat dans la douleur une Croatie joueuse (3-1). Le match est toutefois marqué par plusieurs erreurs d'arbitrage, notamment un généreux carton jaune pour un coup de coude volontaire de Neymar sur Luka Modrić alors que la Croatie menait au score, un penalty litigieux accordé au Brésil, mais aussi une égalisation croate refusée pour une faute peu évidente ainsi qu'un contact brutal de Ramires sur Ivan Rakitić non sifflé dans l'action entraînant le troisième but. En avril 2016, l'ex-international français Emmanuel Petit déclare dans une large interview ses doutes sur des matchs de Coupe du monde truqués. Ce match d'ouverture en fait donc partie[48]. Dans l'autre rencontre de ce groupe A, l'arbitrage fait également polémique, deux buts mexicains étant refusés pour des hors-jeux inexistants. Le Mexique l'emporte toutefois 1-0. Le duel entre équipes américaines révèle le talent du gardien mexicain Guillermo Ochoa, désigné homme du match (0-0). Dans l'autre rencontre, la Croatie ayant retrouvé son buteur munichois Mario Mandžukić confirme sa bonne prestation du match d'ouverture en étrillant et éliminant très facilement par 4 à 0 un Cameroun au sommet du ridicule dont la mauvaise ambiance est symbolisée par l'expulsion d'Alex Song pour coup de coude volontaire ainsi qu'une bagarre sur le terrain entre Assou-Ekotto et Moukandjo, le premier adressant notamment un coup de tête au second. Les Camerounais, déjà éliminés, se montrent plus dangereux face au Brésil mais ne peuvent rien contre l'armada sud-américaine (4-1). La rencontre décisive entre Croates et Mexicains est une véritable finale de groupe. Après une première mi-temps enlevée et équilibrée, le Mexique bat en deuxième mi-temps une Croatie qui paie cher dix minutes de relâchement, pendant lesquelles les Vatreni encaissent trois buts synonymes d'élimination (3-1).
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+
154
+ Le Brésil et le Mexique sortent du groupe à égalité de points, mais l'équipe hôte finit première grâce à sa différence de buts. Les erreurs d'arbitrages du match d'ouverture et sur les deux buts refusés au Mexique contre le Cameroun jouent un rôle déterminant dans le classement du groupe. La Croatie rentre chez elle avec d'immenses regrets et son classement aurait pu être tout autre si l'arbitrage n'avait pas influencé le score du match d'ouverture. Les Croates connaîtront plusieurs problèmes internes par la suite qui mettront en péril leur qualification à l'Euro 2016 et entraîneront le départ de Niko Kovac. Le Cameroun succède quant à lui à la Corée du Nord en tant que lanterne rouge. Massivement critiquée et moquée, la sélection camerounaise décrochera facilement sa qualification pour la CAN 2015 mais sera encore éliminée dès le premier tour à la dernière place de son groupe ce qui causera ultérieurement le licenciement de Volker Finke.
155
+
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+ Avant la compétition, ce groupe B est considéré avec le groupe D et le groupe G comme l'un des plus relevés. C'est la première fois que les tenants du titre et les finalistes se retrouvent dès la phase de poule puisque l'Espagne, championne du monde (et double-championne d'Europe), retrouve les Pays-Bas, vice-champions. L'Espagne, qui domine le football depuis six ans, part favorite du groupe, mais montre des signes de fatigue, à commencer par une campagne qualificative plus compliquée que les précédentes, ainsi que des failles dans le tiki-taka qu'elle pratique, symbolisées par l'échec espagnol en finale de la Coupe des confédérations 2013 ainsi que la crise récente du FC Barcelone. Les Pays-Bas, forts d'une campagne préliminaire très réussie (meilleur rendement européen) après un Euro 2012 catastrophique, sont les autres favoris du groupe. Leur défense a été rajeunie tandis que les Oranjes ont conservé leur secteur offensif. Le Chili a réussi sa campagne de qualification en réalisant des matchs spectaculaires et représente une idée de beau jeu. Alors que le Chili fait figure d'outsider, l'Australie doit assumer celle de petit poucet. Après une campagne de qualification très compliquée, les Australiens se sont rajeunis en un an et ont subi de nombreuses défaites cuisantes (6-0 contre le Brésil[49] et la France[50] à l'extérieur, et une humiliation 3-4 à domicile par l'Equateur, alors que les Socceroos menait 3-0 à la mi-temps[51]) en préparation et abordent la compétition avec des doutes. C'est le participant le plus mal classé au classement FIFA : 62e, entre la Finlande (61e) et la Jordanie (63e), deux sélections n'ayant jamais participé à une phase finale de Coupe du monde, c'est dire.
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+
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+ Dans une revanche de la finale de la Coupe du monde 2010, les Néerlandais s'imposent largement 5 à 1 face aux Espagnols, malgré l'ouverture du score par les champions du monde en titre avec des doublés de Van Persie et de Robben. Dans l'autre rencontre du groupe, apparemment déséquilibrée, le Chili se défait difficilement d'une Australie combative, mais s'en sort 3 à 1 grâce à deux buts rapidement inscrits dans le premier quart d'heure. La rencontre entre la Roja chilienne et la Roja espagnole est déjà décisive. En cas de défaite des Espagnols, le tenant du titre est éliminé. Le scénario catastrophe se produit pour les doubles champions d'Europe et champions du monde en titre, avec une défaite 2 à 0 infligée par une équipe sud-américaine dominatrice. Dans l'autre rencontre, les petits poucets océaniens mettent à mal les favoris néerlandais, bien que les Pays-Bas s'imposent 3 à 2. Le match Pays-Bas - Chili est déterminant pour savoir qui terminera en tête de ce premier groupe de la mort. L'équipe européenne s'impose malgré une domination des Chiliens grâce à deux buts tardifs inscrits par des remplaçants (2-0). Dans une rencontre sans enjeu, l'Espagne sauve l'honneur en battant 3 à 0 les Australiens avec une équipe remaniée.
159
+
160
+ Avec l’élimination de l'Espagne, c’est la cinquième fois que le champion en titre ne va pas plus loin que le premier tour après l’Italie en 1950 et en 2010, le Brésil en 1966 et la France en 2002. La presse espagnole se déchaîne contre la Roja. Néanmoins, les Espagnols rebondissent et se qualifient avec une équipe rajeunie pour l'Euro 2016 à l'issue d'un presque sans-faute malgré une défaite contre la Slovaquie. Les Pays-Bas et le Chili, dont les observateurs attendaient déjà un rôle dans la compétition, ont dépassé les espérances et surpris par la qualité de jeu. L'Australie repart sans avoir obtenu le moindre point mais ayant montré de grandes capacités par rapport aux attentes qui étaient inexistantes, des capacités qui vont redonner un second souffle à une sélection qui a connu plusieurs années de crise et qui parviendra finalement à remporter la Coupe d'Asie 2015 organisée à domicile sept mois plus tard.
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+
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+ Dans un groupe C très ouvert, un véritable choc des cultures est attendu. La Colombie, tournée vers l'offensive, semble la mieux armée pour sortir du groupe. Des éliminatoires très réussis lui ont permis d'obtenir son statut de tête de série. La Grèce, très réputée pour sa bonne défense et auteur d'un bon Euro 2012, vient représenter l'Europe dans le groupe pour fêter dignement les dix ans du titre européen. Le Japon, très technique, vient représenter l'Asie et défendre la place de huitième de finale qu'il avait obtenu en 2010. Depuis sa dernière participation, il a remporté le titre continental en 2011. Au style de jeu physique, la Côte d'Ivoire a toujours déçu en phase de poule de la compétition, mais peut s'appuyer sur sa génération dorée qui joue sa dernière Coupe du monde et justifier ses deux précédents échecs par le haut niveau de son groupe, la Côte d'Ivoire étant tombée sur des "groupes de la mort" lors de ses deux précédentes participations. Les quatre équipes, sortant d'une campagne qualificative maîtrisée et aisément franchie, sont sur une dynamique positive et prétendent toutes les quatre à une qualification pour le tour suivant.
163
+
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+ Le favori colombien assomme la Grèce 3 à 0, pourtant l'une des défenses d'Europe ayant encaissé le moins de buts en qualification. La rencontre entre la Côte d'Ivoire et le Japon est le match disputé à l'heure la plus tardive de la compétition (22h brésiliennes). Les Éléphants s'imposent 2 à 1 face aux Asiatiques après avoir été menés. La Colombie continue son parcours parfait en battant 2 à 1 des Ivoiriens combatifs mais nerveux dans le dernier geste. Malgré un excellent Keisuke Honda, les Nippons ne peuvent faire mieux qu'un match nul et vierge face aux Hellènes réduits à dix et diminués par les blessures. Ce match est l'un des plus fermés de toute la compétition et les deux équipes sont très critiquées pour leur manque d'engagement. Lors de la dernière journée, les Cafeteros, déjà qualifiés, étrillent 4 à 1 les Samouraïs bleus qui pouvaient encore terminer deuxièmes. L'autre rencontre est un match décisif, tendu et rempli de suspense jusqu'à la dernière seconde. Pratiquant soudainement à la surprise générale un jeu offensif et spectaculaire, la Grèce s'impose 2 à 1 face à une Côte d'Ivoire qui aura pêché par manque de précision dans la construction offensive. Le scénario est cruel pour les Ivoiriens. En effet, leur billet pour les huitièmes de finale ne leur échappe que dans la dernière minute du temps additionnel à cause d'un penalty indiscutable.
165
+
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+ La Grèce réalise le même coup qu'à l'Euro 2012 où elle avait battu la Russie largement favorite au dernier match et se qualifie pour les premiers huitièmes de finale de son histoire. La Colombie, tête de série de ce groupe C, réalise un parcours parfait avec trois victoires et neuf buts marqués. La Côte d'Ivoire, malgré ses stars, échoue pour la troisième fois de suite au premier tour, mais cet échec est moins accepté par les supporters. En effet, à la différence des deux précédentes éditions, la Côte d'Ivoire était versée dans une poule abordable. Sabri Lamouchi présentera sa démission dans la foulée. Le Japon déçoit également et illustre l'échec général de toutes les équipes d'Asie dans le Mondial. Si la Côte d'Ivoire, malgré la retraite de Didier Drogba et des qualifications à la CAN 2015 très compliquées, marquées par le refus de jouer les dernières minutes du match final face au Cameroun, parvient à rebondir sous l'impulsion du nouvel entraîneur Hervé Renard en remportant la CAN, ce n'est pas le cas du Japon qui connaît des suites très difficiles avec une élimination précoce de la Coupe d'Asie 2015, deux changements d'entraîneurs et une dernière place à la Coupe d'Asie de l'Est 2015.
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169
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170
+ Dans ce groupe D, l'un des plus relevés, s'affrontent les trois anciens champions du monde italien, uruguayen et anglais et le « petit poucet », le Costa Rica. Jouant sur son continent, l'Uruguay est attendu pour défendre au mieux la quatrième place qu'il était parvenu à obtenir en 2010. L'Italie et l'Angleterre restent sur un mauvais parcours en 2010 et, après un bon parcours à l'Euro 2012, abordent le Mondial avec l'idée d'effacer leur mauvaise performance. Le Costa Rica semble promis à faire de la figuration et à limiter la casse.
171
+
172
+ Déjouant tous les pronostics, le Costa Rica s'impose 3 à 1 face à une équipe uruguayenne archi-favorite et qui n'a pas tenu son rang. L'Uruguay, sans Suarez, ouvre le score sur pénalty, mais sombre en deuxième mi-temps sous les assauts costaricains. Dans l'autre rencontre du groupe, les Italiens, vice-champions d'Europe, s'imposent dans la douleur 2 à 1 face aux Anglais dans la touffeur amazonienne de Manaus dans un match enlevé où les perdants n'auront pas démérité. Lors de la deuxième journée de poule, les Anglais sont défaits 2 à 1 par les Uruguayens qui ont retrouvé Luis Suarez puis, le lendemain, l'équipe costaricaine continue d'impressionner face à l'Italie 1 à 0 ; cela signe l'élimination de la nation mère du football, qui après une deuxième défaite devait compter sur une victoire italienne face au Costa Rica pour préserver une chance de qualification. Dans la rencontre décisive entre Italiens et Uruguayens, ces derniers s'imposent 0 à 1 en fin de match, et éliminent l'Italie, au cours d'un match marqué par la morsure infligée par Luis Suarez à un joueur italien. Dans une rencontre presque sans enjeu, le plus petit des pays engagés valide sa première place dans le groupe en tenant en échec 0 à 0 le plus ancien pays du football, qui repart avec un modeste petit point d'honneur.
173
+
174
+ Le Costa Rica, considéré comme le plus faible de ce groupe, a surpris tous les observateurs en terminant premier, sans défaite, avec un seul but encaissé sur penalty, éliminant ainsi deux nations considérées comme favorites, dont l'Italie, pour la deuxième fois consécutive. Les Italiens se qualifient par la suite comme attendu à l'Euro 2016 non sans avoir connu des difficultés, notamment contre la Croatie. L'Angleterre, quant à elle, s'est fait éliminer dès son deuxième match ce qui est une grande première dans son histoire. C'est aussi la première fois depuis 1958 que l'Angleterre échoue à s'extirper d'une poule de Coupe du monde. Après cet échec, l'Angleterre se qualifie pour l'Euro 2016 à l'issue d'un sans-faute dans son groupe de qualification loin d'être le plus relevé. Pour avoir mordu un défenseur italien, Luis Suarez écope de neuf matchs de suspension et de quatre mois hors des terrains avec son club ce qui met un terme à son mondial. L'Uruguay, incapable de tenir son rang sans l'aide de Suarez, aborde son huitième de finale privée de sa pièce maîtresse.
175
+
176
+ Ce groupe E apparaît comme le moins relevé de la compétition et la France, qui pouvait craindre un groupe plus difficile en raison de son mauvais classement FIFA au moment du tirage au sort, se retrouve dans une poule abordable dont elle est favorite. Sortant d'un parcours qualificatif très compliqué malgré quelques coups d'éclat contre l'Espagne, une remarquable et séduisante victoire en barrages sur l'Ukraine, qui n'avait plus encaissé de but depuis sept matchs, a offert un nouvel élan aux Bleus qui, après une préparation entièrement réussie, abordent la compétition en pleine confiance. L'autre favori potentiel est la Suisse, brillante en qualification. Première incontestée de son groupe durant toute la phase qualificative, ses résultats lui ont permis d'obtenir un statut de tête de série au tirage au sort. Elle est l'une des équipes ayant encaissé le moins de buts en qualification. L'Équateur qui a réussi les éliminatoires est l'outsider, mais la sélection a récemment souffert de la perte de son attaquant Christian Benítez. Sa perte a été suivie d'une baisse des performances équatoriennes ce qui n'a finalement pas empêché sa qualification. Le Honduras aborde la compétition avec l'ambition de faire mieux qu'en 2010 où il n'avait inscrit aucun but. Il a réussi sa campagne de qualification mais raté sa préparation avec notamment une défaite inquiétante à domicile contre Israël.
177
+
178
+ Dans le premier match de ce groupe, la tête de série suisse bat dans les derniers instants 2 à 1 une équipe équatorienne combative qui a ouvert le score. La France dispose facilement 3 à 0 d'un Honduras réduit à dix à la mi-temps (après l'expulsion de Wilson Palacios) et dont les joueurs se sont illustrés en commettant de nombreuses fautes. Lors de ce match, le deuxième but français est le premier à être validé par la technologie sur la ligne de but. Dans son deuxième match, la France, grâce à sa rapidité en attaque, fait exploser une défense suisse pourtant l'une des plus solides au monde lors des éliminatoires dans le match opposant les deux favoris, s'imposant 5 à 2 avec cinq buteurs différents. La Suisse révèle de grosses lacunes défensives mais sauve l'honneur sur deux buts inscrits en fin de match. En parallèle, l'Équateur se défait 2 à 1 du Honduras, dans une rencontre où les Honduriens développent un jeu plus offensif. La France bien qu'en très bonne posture, n'est pas officiellement qualifiée, mais la différence de buts très positive rend toute élimination au dernier match improbable. Dans les dernières rencontres de cette poule, la France, avec une équipe inédite, se maintient à la première place grâce à son match nul 0 à 0 au Maracana face à l'Équateur. Dans le même temps, la Suisse assure sa deuxième place et sa qualification en huitièmes de finale en profitant du faux-pas de l'Équateur et en battant le Honduras 3 à 0 alors que cette équipe lui avait barré la route des huitièmes en 2010 lors de la dernière journée.
179
+
180
+ La France rebondit après son Mondial 2010 raté et maintient l'excellente dynamique lancée par sa victoire contre l'équipe d'Ukraine en barrage, tandis que la Suisse parvient à terminer deuxième et à se qualifier pour les huitièmes pour la deuxième fois en trois éditions. L'Équateur a manqué de très peu la qualification, payant très cher le but encaissé en toute fin de match contre la Suisse et manquera à nouveau de très peu la qualification pour le tour suivant lors de la Copa América 2015. Le Honduras, malgré l'avantage d'une poule abordable, repart sans aucun point. Il terminera plus tard dans l'année à une décevante cinquième place de Copa Centroamericana 2014 ce qui le contraindra à passer un barrage très difficile contre la modeste équipe de Guyane (1-3 ; 3-0) pour se qualifier à la Gold Cup 2015 où il terminera dernier de son groupe. Ces deux sélections nationales sont les seuls qualifiés de leurs zones géographiques respectives qui échouent à s'extirper de leur poule.
181
+
182
+ Cette poule F est partagée entre nouveautés et retrouvailles. La rencontre Argentine-Nigeria est la cinquième en vingt ans, autrement dit l'une des affiches les plus fréquentes du Mondial. En revanche, la Bosnie-Herzégovine est le seul nouveau qualifié de la Coupe du monde, créant ainsi des affiches inédites. L'Argentine est l'incontestable favorite alors que la course à la deuxième place semble ouverte. Les Argentins sont chaque année des favoris de la compétition, mais depuis leur finale perdue face à la RFA en 1990, ils ne parviennent plus à dépasser les quarts de finale. Pourtant, elle dispose d'un secteur offensif sans équivalent dans la compétition, emmenée par le quadruple Ballon d'or Lionel Messi. Le Nigeria est en déclin depuis la période faste des années 1990, mais, emmené par Stephen Keshi, a en même temps retrouvé des couleurs en remportant la CAN 2013 et a l'objectif de renouer avec la belle époque des années 1990. La Bosnie-Herzégovine a finalement décroché sa première qualification après avoir buté par deux fois en barrages contre le Portugal. Rouleau compresseur offensif durant les qualifications, les Bosniens ont validé directement leur billet sans avoir à franchir la case des barrages et abordent la compétition avec l'objectif de faire comme la Slovaquie qui avait atteint les huitièmes dès sa première participation en 2010, voire l'Ukraine qui avait été jusqu'en quarts en 2006. L'Iran, très limité, arrive avec la volonté de confirmer son bon parcours en qualification. En effet, bien que les éliminatoires aient été compliqués, les Iraniens sont parvenus à valider leur qualification aux dépens des Ouzbeks en s'imposant en Corée du Sud lors de la toute dernière journée décisive.
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+ En match d'ouverture, l'Argentine ne convainc pas le public et obtient une victoire courte 2 à 1 face à des Bosniens qui ne déméritent pas. Dans l’autre rencontre, l’Iran tient en échec un Nigeria décevant dont le manque d’animation offensif est critiqué (0-0), premier match de la compétition qui se termine sans but. Dans la deuxième journée, les Argentins, en manque d'inspiration, gagnent grâce à Lionel Messi et se qualifient 1à 0 face à de solides Iraniens. Ces-derniers ne craquent 1 à 0 qu'en fin de rencontre après s'être procuré les plus belles occasions du match. L'autre favorite, la Bosnie-Herzégovine, ne tient pas son rang et se fait éliminer 1 à 0 dès son deuxième match par un Nigeria inattendu après son mauvais premier match, mais revenu avec de meilleures intentions, solide et combatif. C'est une victoire légèrement controversée pour le Nigeria, l'ouverture du score bosnienne d'Edin Džeko étant refusée pour un hors-jeu inexistant. Toujours sans convaincre, l'Argentine réalise le carton plein face aux puissants Nigérians au terme d'un match enlevé ce qui n'empêche pas la qualification du Nigeria qui bénéficie du résultat de l'autre match 3 à 2. L'Iran perd 3 à 1 et sort de la compétition face à des Bosniens remontés à bloc mais déjà éliminés.
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+ Les Argentins, qui figurent parmi les grands favoris du tournoi, ne se seront pas démarqués, ne gagnant leurs trois rencontres que par un but d'écart et ne reposant que sur une défense tenant la route tout en montrant un manque d'animation offensive par rapport aux attentes. Alors que l'Albiceleste est parvenue à faire l'essentiel, le Nigeria est parvenu à se démarquer pour la deuxième place. L'Iran, malgré un point, repart la tête haute et aura amélioré son image. Il aura la fierté d'avoir inscrit un but et surtout d'avoir mis à mal voire dominé l'Argentine. La Team Melli ne confirmera cependant qu'à moitié sa prestation de la Coupe du monde. En effet, malgré un premier tour maîtrisé, l'Iran sera éliminé dès les quarts de finale de la Coupe d'Asie qui suit. La Bosnie-Herzégovine pour sa première compétition, aura la satisfaction d'avoir remporté un match, mais regrettera l'erreur d'arbitrage et sa défaite contre le Nigeria qui l'aura privée des huitièmes. À la surprise générale, elle manquera le rendez-vous de l'Euro 2016 en étant pour la troisième fois en autant de participations éliminée en barrages.
187
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188
+ Dans ce groupe G, considéré comme l'un des trois groupes de la mort, l'Allemagne, deuxième nation au classement FIFA, et le Portugal, quatrième au classement, partent avec la faveur des pronostics. Toutefois, les deux autres nations peuvent jouer les trouble-fêtes. Le Ghana, meilleure équipe africaine en 2010, a réalisé de nombreux cartons dans les derniers matchs. Il est la bête noire des États-Unis en Coupe du monde. Ces derniers, entraînés par Jürgen Klinsmann, se sont qualifiés sans difficulté au dernier tour de qualification, disposant facilement du Mexique. Ce groupe a des airs de revanche. En effet, c'est la quatrième fois en cinq compétitions officielles que l'Allemagne et le Portugal se rencontrent depuis 2006 pour autant de victoires allemandes. L'Allemagne et le Ghana se retrouvent après avoir été dans le même groupe en 2010. C'est aussi la troisième confrontation au Mondial depuis 2006 entre le Ghana et les États-Unis pour autant de victoires ghanéennes. Les quatre équipes du groupe s'étaient qualifiées pour la phase à élimination directe en 2010.
189
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+ Les deux favoris allemands et portugais se rencontrent dès le premier match. L'Allemagne fait exploser 4 à 0 le Portugal avec, notamment, un triplé du meilleur buteur de la Coupe du monde 2010, Thomas Müller. Malgré une rencontre outrageusement dominée par les Africains, dans la rencontre opposant les États-Unis au Ghana, l'équipe américaine défait 2 à 1 son équipe redoutée, grâce à un but de Clint Dempsey, inscrit à la trentième seconde, soit le cinquième but le plus rapide d'une Coupe du monde. Lors du match, déjà décisif, contre l'Allemagne, le Ghana se montre séduisant et réalise une performance presque parfaite 2 à 2, notamment grâce au meilleur buteur des Black Stars, Asamoah Gyan. Ce match fut l'un des plus spectaculaires du premier tour. La rencontre opposant Américains et Portugais se déroule dans la chaleur de Manaus, et ne départage pas les deux équipes 2 buts partout, parce que les Portugais marquent à la toute dernière seconde du temps additionnel. Si l'Allemagne et les États-Unis ne font pas match nul, le vainqueur du match Portugal - Ghana peut se retrouver en huitièmes de finale s’il rattrape la différence de but. C'est un objectif apparemment impossible pour le Portugal, à cause de la correction que lui a infligée l'Allemagne. Malgré la victoire allemande 1 à 0, le scénario ne se produit pas et le Portugal, vainqueur 2 à 1 d'un Ghana en crise, tire sa révérence.
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+ L'Allemagne se qualifie sans convaincre tandis que les États-Unis réussissent à déjouer les pronostics aux dépens du Portugal, qui accompagne l'Espagne, l'Angleterre, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et l'Italie parmi les déçus européens du Mondial, tandis le Ghana, qui a vécu plusieurs crises dans cette Coupe du monde avec notamment deux joueurs exclus en pleine compétition pour s'être battus avec des responsables, rejoint le Cameroun et la Côte d'Ivoire parmi les déçus africains. À la suite de l'échec mondial, le Portugal n'attirera plus autant les téléspectateurs qu'autrefois malgré la présence de Cristiano Ronaldo. Paulo Bento sera licencié après avoir entamé les qualifications 2016 par une surprenante défaite à domicile contre l'Albanie. Les Portugais se qualifieront néanmoins en tête de leur groupe pour l'Euro 2016, qu'ils gagneront face au pays organisateur, la France. Le Ghana se séparera de son sélectionneur James Kwesi Appiah en septembre avant de se relever lors de la CAN 2015 dont il atteindra la finale et ne perdra qu'aux tirs au but sous l'impulsion du nouveau sélectionneur israélien Avram Grant.
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+ Le groupe H rappelle le même groupe de l'édition 2002 (la Corée du Sud et l'Algérie remplaçant leurs voisins géographiques, respectivement le Japon et la Tunisie). La Belgique et la Russie, de retour en Coupe du monde après une absence de douze ans, s'affichent comme les favoris du groupe. Emmenée par une génération dorée, la Belgique a survolé les qualifications, tout comme la Russie qui, entraînée par Fabio Capello, vient préparer le Mondial 2018 qu'elle organisera. Depuis 28 ans, la Belgique n'a plus réussi à la Russie dont elle est la bête noire. La Corée du Sud, entraînée par l'idole Hong Myung-bo, se place en position de premier outsider. Elle doit défendre une place de huitième de finale obtenue en 2010, mais à cause d'une préparation ratée et de résultats très irréguliers, la Corée du Sud arrive au Brésil avec des doutes. Au moment du tirage au sort, l'Algérie, dont les performances sont modestes depuis plusieurs années, apparait comme le petit poucet du groupe, mais aborde le Mondial après une préparation réussie en ayant développé un jeu offensif prometteur.
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+ Pourtant largement favorite, la Belgique ne convainc pas lors de sa victoire initiale 2 à 1 acquise face à l'Algérie, encaissant rapidement un but sur pénalty des Fennecs avant d'inverser la tendance en fin de match. Dans l'autre rencontre, la Russie ne convainc pas non plus et son gardien, Igor Akinfeïev, commet une erreur qui permet aux Sud-Coréens de marquer et d'assurer le match nul 1 à 1. Annoncé comme le choc de ce groupe H, le match entre équipes européennes au Maracana est décevant. Les Belges battent dans la douleur 1 à 0 des Russes qui se sont procuré les meilleures occasions du match. Une heure plus tard, l'Algérie devient la première équipe africaine à marquer quatre buts lors d'un match de Coupe du monde en disposant de la Corée du Sud 2 à 4 au cours d'un match très représentatif du profil des deux équipes, l'Algérie pratiquant son jeu offensif qu'elle a développé en préparation, et la Corée du Sud payant son irrégularité, passant complètement au travers de sa première mi-temps et dominant la deuxième. La Belgique, déjà qualifiée, élimine 1 à 0, de nouveau sur le tard et dans la douleur, une Corée du Sud entreprenante mais irréaliste. La rencontre entre la Russie et l'Algérie est un "seizième de finale" . Dans un match spectaculaire, la Russie réalise sa prestation la plus aboutie et ouvre rapidement le score. L'Algérie égalise en deuxième mi-temps et parvient finalement à obtenir une qualification historique 1 à 1 mais entachée par les circonstances du but algérien, un spectateur ayant utilisé un pointeur laser dirigé vers les yeux du gardien russe[52].
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+ L'Algérie, qui était en pleine reconstruction au moment du tirage au sort, se qualifie pour son premier huitième de finale après une très bonne prestation, ce qui fait de la sélection l'une des bonnes surprises du premier tour. L'utilisation du laser par un supporter contre la Russie est cependant sanctionnée d'une amende. Annoncée largement favorite, la Belgique ne se sera pas démarquée, remportant sans briller ses trois matchs sur le tard. L'élimination sans gloire de la Corée du Sud, pourtant la nation la plus prolifique d'Asie en Coupe du monde, achève le fiasco des équipes asiatiques. Plus décevante encore, la Russie (URSS incluse) réalise sa pire phase finale de Coupe du monde jamais réalisée avec aucune victoire. Fabio Capello condamne l'arbitrage et le laser pour expliquer le bilan russe. Il sera licencié un an plus tard après deux défaites contre l'Autriche avant que la Russie choisisse de renouer avec les sélectionneurs russes par la nomination de Leonid Sloutski qui qualifiera son équipe à l'Euro 2016. Du côté sud-coréen, Hong Myung-bo démissionnera sous la pression médiatique et les footballeurs seront accueillis par des lancers de friandises, extrême insulte au pays. Il faudra attendre l'arrivée d'Uli Stielike, l'épopée de la Coupe d'Asie 2015 et la victoire en Coupe d'Asie de l'Est 2015 pour que la popularité de la sélection soit pleinement restaurée à l'issue d'une année 2015 utopique.
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+ Toutes les rencontres sont à élimination directe, du stade des huitièmes de finale jusqu'à celui de la finale.
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+ Si les deux équipes qui s'affrontent sont à égalité à la fin du temps règlementaire de 90 minutes, une prolongation (ap) de deux fois 15 minutes est jouée. Si les deux équipes sont toujours à égalité à la fin de la prolongation, une épreuve de tirs au but (tab) est disputée afin de décider de la qualification pour le tour suivant, ou de l’obtention du titre s’il s’agit de la finale.
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+ C'est la troisième fois en cinq éditions que le Brésil rencontre le Chili en huitièmes de finale. Large vainqueur à ce stade en 1998 et 2010, le Brésil est cette fois-ci accroché sérieusement par le Chili. À la 18e minute, une remise de la tête de Thiago Silva sur un corner tiré par Neymar vient offrir l'ouverture du score aux Brésiliens : la défenseur chilien Gonzalo Jara talonne le ballon en tentant de le sortir derrière sa ligne de but mais le défenseur brésilien David Luiz, qui était en prise avec lui au second poteau et à qui le ballon était initialement destiné, est sur la trajectoire et dévie le ballon dans le but chilien. Dans les minutes qui suivent, la Seleção a dû mal à développer son jeu face aux talentueux Chiliens, tombeurs de l'Espagne, qui finissent par égaliser à la 32e minute, grâce à un tir croisé à ras de terre de leur attaquant barcelonais Alexis Sánchez. Le Chili domine la première mi-temps. Lors de la seconde mi-temps, le Brésil se montre de plus en plus dangereux et le Chili recule, mais les deux équipes obtiennent tout de même de sérieuses actions de but : à la 55e minute, l'attaquant brésilien Hulk se voit même refuser un but pour une main imaginaire. Lors de la prolongation, les deux équipes restent à égalité et le Chili aurait pu crucifier les Auriverdes sur le fil, mais la frappe de Mauricio Pinilla à la 120e finit sur la barre transversale de Júlio César, battu. Lors de la séance de tirs au but, c'est le remplaçant du meneur de jeu chilien Arturo Vidal entré à la 87e minute, Pinilla, qui rate le premier tir au but chilien, alors que David Luiz avait réussi à transformer le sien pour le Brésil. Le Brésil alterne entre penalties transformés (Marcelo et Neymar trompent Bravo) et tirs ratés (Willian ne cadre pas sa frappe, tandis que celle de Hulk est stoppée par Bravo), mais le Chili ne marque que deux tirs au but et son dernier tireur, Gonzalo Jara, qualifie le pays hôte en envoyant sa frappe sur le poteau du gardien de la Seleção. Julio César, héros de la séance de tirs au but, est élu homme du match.
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+ Deuxième huitième de finale et deuxième confrontation entre équipes sud-américaines. La Colombie du Monégasque James Rodríguez affronte un Uruguay affaibli par l'absence de sa star Luis Suárez, exclu du mondial pour cause de morsure sur le défenseur italien Giorgio Chiellini au tour précédent. La Colombie domine l'Uruguay dans tous les compartiments du jeu et ne permet aux Uruguayens que quelques contre-attaques, toutes annihilées par la défense ou le gardien colombien. Les Cafeteros ouvrent la marque (28e) par un superbe enchaînement contrôle de la poitrine orienté/reprise de volée des 25 mètres du meilleur joueur du premier tour, James Rodríguez. L'Uruguay se découvre plus pour tenter d'égaliser mais les Colombiens repoussent chaque offensive de la Céleste. En seconde mi-temps, James Rodríguez (50e) double la mise sur un mouvement collectif et devient seul meilleur buteur de la compétition grâce à une remise de la tête parfaite de Juan Cuadrado. Cristian Rodríguez (64e), par une frappe des 25 mètres, puis Maxi Pereira (79e), qui seul face à Ospina, tente de le lober sur une courte distance, tentent de réduire la marque, sans succès. La dernière occasion uruguayenne vient de Cavani (85e), mais sa frappe à ras de terre ne suffit pas à impressionner Ospina, qui détourne le ballon en corner. L'Uruguay ne fait plus que défendre lors des dernières minutes et la Colombie se qualifie pour son tout premier quart de finale face au Brésil de Neymar.
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+ Les finalistes de la précédente Coupe du monde affrontent un séduisant Mexique, deuxième du groupe du Brésil. Dans la fournaise de Fortaleza, le Mexique domine les Oranje en la première mi-temps, alors que les Néerlandais usent et abusent de contre-attaques. La concrétisation de la domination mexicaine intervient en début de seconde mi-temps avec l'ouverture du score par Giovani dos Santos. Le Mexique se replie en défense et les Pays-Bas font le siège du but mexicain. Après plusieurs faits de jeu litigieux (notamment une faute énorme sur Robben dans la surface), l'égalisation néerlandaise méritée vient des pieds de Wesley Sneijder en fin de rencontre (88e). Les Oranje continuent de pousser lors des dernières minutes et l'arbitre, le portugais Pedro Proença, siffle un penalty dans le temps additionnel en faveur des Pays-Bas à la suite d'une faute sur Arjen Robben. Ce penalty est une véritable balle de match et est transformé par le remplaçant Klaas-Jan Huntelaar. Les Pays-Bas, qui après avoir largement dominé les débats en seconde mi-temps, s'imposent sur le fil face à un Mexique qui se trouve éliminé pour la sixième fois d'affilée en huitièmes de finale.
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+ Ce huitième de finale propose une affiche totalement inattendue entre le Costa Rica et la Grèce. Le vainqueur de ce match disputera pour la première fois de son histoire un quart de finale de Coupe du monde. La première mi-temps ne présente que quelques actions de but avortées. En seconde mi-temps, les choses s'accélèrent pendant une quinzaine de minutes, lors desquelles les Ticos ouvrent la marque par leur capitaine Bryan Ruiz et se procurent des occasions de doubler la mise. Mais, passée cette euphorie, la rencontre s'endort pendant plus d'une demi-heure, lors de laquelle les Grecs confisquent le ballon aux Costaricains mais n'obtiennent que très peu d'occasions. Cependant, la Grèce répond à sa réputation d'équipe qui se bat jusqu'au bout et, comme lors de sa confrontation décisive face aux Ivoiriens (victoire 2-1), un but grec est inscrit en toute fin du temps règlementaire, par le défenseur Sokrátis Papastathópoulosdont c'est le premier but en sélection. Ce but est, d'ailleurs, le premier encaissé dans le jeu par le gardien valencien Keylor Navas. La Grèce décroche donc la prolongation lors de laquelle elle domine un Costa Rica qui ne se procure aucune occasion de but. Les Grecs auraient pu se qualifier grâce à Kóstas Mítroglou à la toute dernière seconde de jeu, mais le gardien costaricien empêche le joueur du Bateau Pirate de marquer. Lors de la séance de tirs au but, tous les tireurs, Costariciens et Grecs, cadrent leur frappe, mais le gardien Navas réalise une parade décisive sur le tir de Theofánis Gekas, éliminant donc la nation européenne.
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+ L'équipe de France affronte un Nigeria qui a su tenir tête à l'Argentine de Lionel Messi. Lors de la première mi-temps, chaque équipe domine l'autre pendant une vingtaine de minutes et un but est refusé aux Africains pour hors-jeu. Les Français ont plusieurs occasions, toutes annihilées par l'excellent gardien Vincent Enyeama. Après l'heure de jeu en seconde mi-temps, la France se montre dominatrice. Les efforts français sont tous arrêtés par le gardien des Super Eagles, mais celui-ci se troue sur un corner et permet l'ouverture du score par Paul Pogba. Tout s'enchaîne et la France, en plus de mener au score, continue d'attaquer et de presser le Nigeria. Le deuxième but vient d'un nouveau corner, d'un centre de Mathieu Valbuena, et c'est le capitaine nigérian Joseph Yobo qui, sous la pression d'Antoine Griezmann fraîchement entré en jeu, marque contre son camp.
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+ Ce huitième de finale entre l'Allemagne et l'Algérie est leur deuxième affrontement en Coupe du monde, après le mémorable match du premier tour de 1982 où les Fennecs avaient signé un retentissant exploit en battant la Nationalmannschaft . La première mi-temps est à l'avantage des Maghrébins, particulièrement incisifs en contre et qui se procurent plusieurs occasions de but face à une défense allemande passive. A la 17ème minute, Slimani marque de la tête, mais le but est refusé pour une position de hors-jeu. Dans la minute qui suit, Ghoulam, lancé par Soudani, tente un tir croisé en angle fermé, le ballon passe à quelques centimètres de la cage de Neuer. L’Algérie se procure sa dernière grosse occasion de la première mi-temps, lorsque sur un mauvais renvoi, Mostefa tente une volée des 25 mètres. Son tir est contré par Boateng et voit sa course s’arrêté au ras du poteau de Neuer. Cette première mi-temps est paradoxalement marquée par une forte possession de balle de l'Allemagne (65%), qui ne parvient à concrétiser ses actions (Schweinsteiger, Özil, Kroos, Götze). La tendance s'inverse en seconde période, où l'Allemagne domine une Algérie inoffensive et se procure d'énormes occasions de but, beaucoup plus franches qu’en première période. Mais l’Algérie tient bon, grâce à son gardien Raïs M’Bolhi (auteur d’une dizaine d’arrêts sur l’ensemble du match) qui sera désigné homme du match. Le score reste nul et vierge et la prolongation est nécessaire. La Nationalmannschaft prends les devants dès la 92ème, avec un but d’André Schürrle à la réception d’un centre ras du sol de Thomas Müller. Ironie du sort, Schürrle marque d’une « Madjer », un geste consistant à utiliser son talon pour pousser le ballon dans les cages adverses, et qui a été popularisé par Rabah Madjer, l’homme qui avait ouvert le score contre la RFA en 1982. L’Allemagne s’offre une nouvelle occasion de but à la 99ème minute, lorsqu’une frappe enroulée de 25 mètres de Müller passe juste à côté du but. 3 minutes plus tard, Mostefa manque d’égaliser en profitant d’un cafouillage dans la défense allemande, pour s'offrir une frappe croisée qui vient frôler le montant gauche de Neuer. Finalement c’est l’Allemagne qui vient doubler la mise à la 119ème minute grâce à un but d’Özil venu récupérer un tir de Schürrle contré par la défense algérienne. Mais l’Algérie ne s’avoue pas vaincue et, grâce à une superbe reprise de volée, l’ailier gauche Abdelmoumène Djabou entre dans l’histoire en inscrivant le but le plus tardif de la Coupe du monde (devançant un record établi par Alessandro Del Piero, lui aussi buteur contre l’Allemagne, en 2006).
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+ Ce huitième de finale est, sur le papier, le plus serré : l'Argentine, 5e au classement FIFA, affronte la Suisse, 6e. Lors de la première mi-temps, la Suisse joue crânement sa chance, met l'Argentine en difficulté et aurait pu mener d'au moins un but si Sergio Romero, gardien de l'Albiceleste, ne s'était pas interposé devant Granit Xhaka et Josip Drmić. Le onze argentin domine la seconde période et la Nati se défend bien, stoppant chaque initiative sud-américaine et bloquant le quadruple Ballon d'Or Lionel Messi. Le gardien suisse Diego Benaglio se montre exceptionnel et rappelle qu'il fut l'un des meilleurs gardiens du mondial sud-africain. La prolongation voit la Suisse dominer la première période face à une Argentine apparemment fatiguée. Mais l' Albiceleste retrouve du souffle et termine mieux le match, finissant par ouvrir la marque à trois minutes du terme par son attaquant Ángel Di María sur une offrande de Lionel Messi. La Suisse n'abdique pas, une minute après l'ouverture du score, elle manque de peu l'occasion d'égaliser par Blerim Džemaili, qui voit sa tête s'écraser sur le poteau d'un Romero battu. Après un énième coup franc de Xherdan Shaqiri, qui aboutit dans le mur, l'arbitre siffle la fin du match, l'Argentine se qualifie dans la douleur. Ce match est le dernier d'Ottmar Hitzfeld à la tête de l'équipe de Suisse.
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+ Dans une rencontre sans temps mort, la Belgique se montre globalement dominatrice avec 39 tirs dont 17 cadrés. Le gardien de but américain Tim Howard retarde longtemps l'échéance en établissant un record en Coupe du monde pour son poste sur un match : 16 arrêts comptabilisés. Les deux équipes sont à égalité à la fin du temps réglementaire et vont en prolongation. Romelu Lukaku, entré sur le terrainà la place de Divock Origi à la 91e minute, débloque finalement la situation en offrant une passe décisive à Kevin De Bruyne dès l'entame de la prolongation. Lukaku, sur une passe décisive de Kevin de Bruyne, double la mise à la 105e minute, mettant a priori les Diables Rouges à l'abri. Mais au début de la deuxième période de prolongation, l'Américain Julian Green, tout juste entré au jeu, réduit l'écart et devient le plus jeune buteur de la Coupe du monde 2014 à 19 ans et 125 jours. La Belgique s'impose finalement sur ce score de 2 à 1 et atteint les quarts de finale de la compétition planétaire pour la deuxième fois, 28 ans après 1986.
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+ L'Allemagne entame mieux le match que la France et concrétise sa domination à la fin du premier quart d'heure; le défenseur allemand Mats Hummels ouvre en effet le score pour la Nationalmannschaft à la suite d'une faute de marquage de Raphaël Varane à la réception d'un coup franc de Toni Kroos. L'Allemagne domine la première période mais la France, par Valbuena (34e) et Benzema (44e), se crée deux occasions d'égaliser dans le dernier quart d'heure. Le gardien Manuel Neuer permet aux Allemands de conserver leur avantage et, après un ultime arrêt devant Karim Benzema, dans le temps additionnel de la rencontre, l'Allemagne se qualifie pour sa quatrième demi-finale de mondial consécutive, ce qui est une première.
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+ Ce quart de finale entre la Colombie et le Brésil promet une opposition de style. La Colombie sort d'un parcours impeccable, en comptant dans ses rangs le meilleur joueur du premier tour et le meilleur buteur provisoire de cette Coupe du monde, James Rodríguez. Le Brésil, tête de série, n'a pas convaincu dans ses précédents matches, passant même près de l'élimination face au Chili. Cependant, c'est le Brésil qui montre le meilleur en début de match, ouvrant le score grâce à son défenseur et capitaine Thiago Silva. La Colombie se procure une énorme occasion d'égaliser par Cuadrado, mais c'est le Brésil qui est près de mener 2 à 0, voire 3 à 0, si la réussite avait été du côté auriverde. En seconde période, la tendance s'inverse et la Colombie déroule sa puissance offensive. Elle se voit refuser un but du vétéran Mario Yepes pour hors-jeu et encaisse le 2 à 0, contre le cours du jeu, sur un magnifique coup franc de David Luiz, distant de 27 mètres des cages d'Ospina. Après une faute et un avertissement du gardien brésilien Júlio César, James Rodríguez réduit l'écart sur penalty et permet aux Cafeteros d'espérer. Le Brésil résiste et s'impose, mais il perd son attaquant vedette Neymar, victime d'une fracture aux vertèbres après un choc avec le Colombien Zúñiga, et son capitaine buteur, Thiago Silva, qui sera suspendu pour avoir reçu un nouveau carton jaune.
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+ La deuxième confrontation entre têtes de série dans ces quarts de finale voit s'opposer les Argentins aux Belges. La rencontre est équilibrée et l'Argentine ouvre le score par son buteur Gonzalo Higuaín à huitième minute. La Belgique pousse et est proche d'égaliser par l'intermédiaire de Kevin De Bruyne, mais n'arrive pas à tromper la machine albicéleste. En deuxième mi-temps, Higuaín se procure les plus belles occasions du côté argentin tandis que du côté belge, la génération dorée n'arrive pas à trouver la faille d'une Argentine qui dévoile enfin sa puissance, malgré la blessure d'Ángel Di María. À la dernière seconde de jeu, Romelu Lukaku, Marouane Fellaini et Axel Witsel échouent coup sur coup sur le gardien argentin Sergio Romero, qui permet à son équipe d'atteindre la demi-finale après 24 ans d'attente en battant l'un des outsiders de la compétition. L'Argentine s'impose pour la première fois sans l'aide de sa pépite Lionel Messi, l'homme fort de la sélection d'Alejandro Sabella.
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+ Ce quart de finale inédit oppose les Néerlandais aux inattendus Costariciens, qui ont tenu tête à trois favoris de la compétition (Angleterre, Italie et Uruguay) avant d'éliminer la Grèce. Le match est à sens unique et les Pays-Bas se procurent une dizaine d'occasions, mais échouent devant l'un des meilleurs gardiens de la compétition, Keylor Navas. Le Costa Rica reste la quasi totalité de la première période dans sa moitié de terrain, mais se procure deux belles occasions en seconde période et n'est pas loin d'obtenir un penalty, après une chute de Joel Campbell dans la surface néerlandaise. L'équipe centraméricaine arrive à arracher la prolongation surmontant la domination du vice-champion du monde peu en réussite (frappe sur le poteau à la 82e minute sur un coup-franc de Wesley Sneijder). Lors de la prolongation, le Costa Rica ne se procure qu'une seule occasion à la 117e minute par Marco Ureña qui est stoppé in extremis par le gardien oranje Jasper Cillessen. Deux minutes plus tard, en fin de match, Wesley Sneijder trouve encore le montant. Finalement les deux équipes doivent se départager aux tirs au but. C'est la seconde séance pour le Costa Rica en deux matchs (victoire 5-3 aux tirs au but contre les Grecs). Le sélectionneur néerlandais, Louis van Gaal, tente un coup de poker une minute avant le coup de sifflet final et change son gardien titulaire pour le gardien remplaçant Tim Krul, en vue de la séance de tirs au but. Ce changement s'avère payant car Krul sort deux tirs costaricains et qualifie son équipe pour leur seconde demi-finale d'affilée, malgré un comportement répréhensible (Krul déstabilisait les tireurs adverses au point de penalty alors que ceci est interdit). Le Costa Rica est très près de devenir la troisième nation ne provenant ni d'Europe ni d'Amérique du Sud à atteindre les demi-finales (après les États-Unis en 1930 et la Corée du Sud en 2002) et quitte la compétition la tête haute.
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+ Cette demi-finale est seulement la deuxième rencontre dans l'histoire de la coupe du monde opposant les deux géants, le Brésil et l'Allemagne, après la finale de Coupe du monde 2002, où le Brésil l'avait emporté pour son dernier sacre dans la compétition. C'est la quatrième demi-finale mondiale d'affilée jouée par l'Allemange. Le Brésil presse l'Allemagne en début de match mais ne fait pas illusion très longtemps. La Mannschaft ouvre le score au bout de dix minutes par Thomas Müller, qui inscrit là son cinquième but de la compétition. Dès lors, les hommes de Joachim Löw déroulent et, en l'espace de six minutes, portent le score au bout d'une demi-heure seulement à 5 à 0 grâce au doublé de Toni Kroos et aux réalisations de Sami Khedira et de Miroslav Klose. Ce dernier devient, avec ce but, le seul meilleur buteur de toute l'histoire de la Coupe du monde avec 16 buts au total. Le Brésil, dépassé par les évènements et la supériorité d'une équipe allemande très impressionnante dans le jeu, rentre aux vestiaires avec un déficit de cinq buts sous les huées du public, certains spectateurs quittant même le stade. Pour la seconde période, l'entraîneur Luiz Felipe Scolari effectue deux changements et le pays hôte relève un peu la tête en se procurant deux occasions de but. Cependant, le remplaçant André Schürrle inscrit un sixième but quelques minutes après son entrée et enfonce le clou. L'Allemagne est dominatrice et ne laisse rien au Brésil, inscrivant même un septième but par le même André Schürrle, d'une magnifique reprise de volée terminant sous la transversale. Le Brésil sauve l'honneur en fin de match grâce à un but d'Oscar mais subit la plus grande défaite de son histoire[53]. 7 à 1, c'est le record du plus lourd score en demi-finale de Coupe du monde. L'Allemagne, quant à elle, se qualifie pour sa huitième finale de Coupe du monde, record absolu, devant le Brésil (7 finales[54]).
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+ Cette demi-finale est un remake de la finale de la Coupe du monde 1978, où l'Argentine, de Mario Kempes, s'était imposée face aux Pays-Bas de Johan Neeskens. Tout au long du temps réglementaire, les deux équipes n'ont rien tenté et seuls les Pays-Bas se sont montrés dangereux devant le but adverse dominant nettement lors des dernières minutes. En prolongation, les oranges dominent l'Albicéleste mais ne se procurent que de rares occasions, toutes gâchées. La partie morose s'achève sur le score de 0-0 après 120 minutes et laisse place à la séance de tirs au but où, contrairement au quart de finale Pays-Bas – Costa Rica, Louis van Gaal ne change pas son gardien (il a déjà procédé à ses trois remplacements autorisés). L'équipe néerlandaise aura passé 240 minutes sans marquer de but entre son quart de finale et sa demi-finale. Jasper Cillessen n'arrête aucun tir sur quatre tandis que son homologue argentin Sergio Romero en détourne deux, ce qui permet à l'Argentine d'éliminer l'équipe oranje et de se hisser en finale. L'Argentine y retrouvere son adversaire récurrent allemand, qu'elle rencontre pour la troisième fois en finale de Coupe du monde (1986, victoire argentine 3-2, 1990, victoire allemande 1-0).
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+ Alors que le Brésil cherche à se venger de l'humiliation allemande en demi-finale, les Pays-Bas abordent ce match sans pression. Il a suffi d'une incursion d'Arjen Robben dès la 3e minute de jeu pour faire exploser la défense brésilienne et obtenir un penalty transformé par Robin van Persie. Malgré une possession de balle brésilienne, les joueurs de Louis van Gaal, parfaitement organisés en 3-5-2, maîtrisent leur sujet. Daley Blind fait le break à la 17e minute et Julio César n'évite pas le 3 à 0 dans le temps additionnel. Les Oranjen finissent ce mondial sur une bonne note, ce qui n'est pas le cas de l'équipe du Brésil, qui n'a tout simplement pas été au niveau lors de « son » événement.
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+ La finale de la Coupe du monde de football 2014 est le match concluant la vingtième Coupe du monde. Elle a lieu le 13 juillet 2014 au stade Maracanã de Rio de Janeiro, à 16 heures locales.
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+ Elle oppose l'Allemagne, qui s'est qualifiée aisément lors de sa demi-finale face au Brésil le 8 juillet, et l'Argentine, qui s'est qualifiée face aux Pays-Bas le 9 juillet.
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+ Troisième finale de Coupe du monde opposant les deux formations après 1986 et 1990, elle se conclut aux prolongations par la victoire de l'Allemagne 1 à 0. Le but décisif est inscrit par Mario Götze sur une passe d'André Schürrle à la 113e minute. La Mannschaft remporte ici son quatrième trophée planétaire.
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+ Les 32 équipes présentes disputent un total de 64 rencontres : 48 au premier tour et 16 dans la phase à élimination directe.
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+ Allemagne, Angleterre, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Espagne, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, Portugal, Russie, Suisse
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+ Allemagne, Belgique, France, Grèce, Pays-Bas, Suisse
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+ Allemagne, Belgique, France, Pays-Bas
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+ Allemagne, Pays-Bas
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+ Allemagne
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260
+ Argentine, Brésil (organisateur), Chili, Colombie, Équateur, Uruguay
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+ Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Uruguay
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+
264
+ Argentine, Brésil, Colombie
265
+
266
+ Argentine, Brésil
267
+
268
+ Argentine
269
+
270
+ Costa Rica, États-Unis, Honduras, Mexique
271
+
272
+ Costa Rica, États-Unis, Mexique
273
+
274
+ Costa Rica
275
+
276
+ Algérie, Cameroun, Côte d'Ivoire, Ghana, Nigeria
277
+
278
+ Algérie, Nigeria
279
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280
+ Australie, Corée du Sud, Iran, Japon
281
+
282
+ Le classement complet des 32 équipes ayant participé au tournoi prend en compte en premier lieu le stade de compétition atteint, en classant les équipes éliminées au même stade suivant le nombre total de points obtenus, puis la différence de buts et enfin le nombre de buts inscrits. Le nombre de points est calculé de la même manière que pour le premier tour, à savoir en attribuant 3 points pour un match gagné, 1 point pour un match nul et 0 point pour une défaite[55].
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+
284
+ de finale
285
+
286
+ de finale
287
+
288
+ finales
289
+
290
+ 3e place
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+
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+
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+
295
+
296
+ Le Ballon d'or Adidas est la récompense attribuée au meilleur joueur de la Coupe du monde 2014. Les deuxième et troisième joueurs reçoivent respectivement les Ballons d’Argent et de Bronze.
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298
+ La remise du trophée à Lionel Messi est critiquée par de nombreux observateurs, qui s'attendaient plutôt à voir le prix donné à Thomas Müller ou James Rodríguez par exemple[57].
299
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300
+ Pour cette Coupe du monde, aucun gardien de but n’a été proposé au prix, Manuel Neuer se contentant du classement annexe « Gant d'or », contrairement à un autre gardien allemand, Oliver Kahn, ballon d'or de la Coupe du monde 2002, devant Ronaldo. Sepp Blatter avait pour sa part préféré Neuer lors de ce Mondial.
301
+
302
+ Les 10 nommés sont[58] :
303
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304
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305
+
306
+ Le Soulier d'or est attribué au meilleur buteur de la compétition. Deux joueurs ou plus à égalité à la fin de la compétition sont départagés au nombre des passes décisives et s’ils sont toujours ex æquo, c’est le joueur ayant passé le moins de temps sur le terrain qui reçoit la récompense[60]. Le nombre de matchs joués et de penalties sont là uniquement à titre d’information. La colonne « penalties » indique les penalties transformés pendant le temps réglementaire ou durant les prolongations : les tirs au but ne sont pas des penalties. Le trophée représente une chaussure de football de couleur dorée.
307
+
308
+
309
+
310
+ La FIFA en elle-même n’a pas donné d’équipe-type pour la compétition toutefois, deux équipes-types ont été publiées sur le site de la FIFA :
311
+
312
+ Seuls Mats Hummels, Toni Kroos, James Rodríguez et Thomas Müller font partie de ces deux équipes-types et en même temps étaient nommés parmi les dix prétendants au prix du meilleur joueur (Ballon d’Or). Lionel Messi, désigné meilleur joueur de la compétition (Ballon d’Or), ne fait pas partie du Top 11 de Castrol et Javier Mascherano, un des dix prétendants à ce même Ballon d’Or ne fait partie d’aucune des deux équipes-types. Inversement deux joueurs présents dans les deux équipes-types (Manuel Neuer et Thiago Silva) n’ont pas été nommés dans les dix joueurs pouvant prétendre au Ballon d’Or du meilleur joueur.
313
+
314
+ Castrol, sponsor officiel de la Coupe du monde, a déterminé une équipe de onze joueurs (appelée Castrol Index Top 11) avec le gardien, les quatre défenseurs, les quatre milieux de terrain et les deux attaquants les mieux classés dans un classement constitué à partir de statistiques de jeu (tacle, passe, appel…) recueillies tout au long de la Coupe du monde.
315
+
316
+ Manuel Neuer
317
+
318
+ Marcos Rojo
319
+ Mats Hummels
320
+ Thiago Silva
321
+ Stefan de Vrij
322
+
323
+ Oscar
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+ Toni Kroos
325
+ Philipp Lahm
326
+ James Rodríguez
327
+
328
+ Arjen Robben
329
+ Thomas Müller
330
+
331
+ À l’issue d’un vote en ligne ouvert à tous, une équipe appelée Dream Team a été donnée quelques jours après la fin de la compétition.
332
+
333
+ Manuel Neuer
334
+
335
+ David Luiz
336
+ Mats Hummels
337
+ Marcelo
338
+ Thiago Silva
339
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340
+ Ángel Di María
341
+ James Rodríguez
342
+ Toni Kroos
343
+
344
+ Lionel Messi
345
+ Thomas Müller
346
+ Neymar
347
+
348
+ Joachim Löw
349
+
350
+ Le premier but contre l’Uruguay de James Rodríguez (amorti de la poitrine enchaîné avec une reprise de volée de 18 m qui retombe sous la transversale) a été élu par 80 % des quatre millions de votants comme le plus beau but du tournoi devant la tête plongeante lobée de Robin van Persie et devant la balle piquée après un crochet du même James Rodríguez, lors de la victoire 4 à 1 face aux Japonais.
351
+
352
+ Le joueur uruguayen Luis Suárez a été exclu du Mondial après avoir mordu le joueur italien Giorgio Chiellini et condamné à neuf matches et quatre mois de suspension de toute activité liée au football, il a été contraint de quitter ses coéquipiers de l’équipe d’Uruguay le 26 juin. En effet, la FIFA n’a pas autorisé l’attaquant de Liverpool à rester parmi ses partenaires à l’entraînement et a été banni de tous les stades de football de la planète pour la durée de la sanction[66]. Aucun joueur ne pouvait être appelé pour le remplacer.
353
+
354
+ Le même jour, les deux joueurs du Ghana Kevin-Prince Boateng et Sulley Muntari ont été exclus du mondial par leur fédération à la suite d'altercations avec des membres de leur encadrement[67].
355
+
356
+ L'arbitre de touche Humberto Clavijo a été écarté du tournoi, à la suite de son arbitrage du match Cameroun-Mexique (0-1). Il a refusé deux buts aux Mexicains, sur deux hors-jeu inexistants. Il est remplacé par l'Équatorien Christian Lescano.
357
+
358
+ Lors du match France-Suisse (5-2), l'arbitre Björn Kuipers siffle la fin du match trente-sept secondes après le temps additionnel. Deux secondes plus tard, alors que les joueurs des deux camps continuent à jouer, le Français Karim Benzema marque un sixième but. L'arbitre ne le compta pas car considéré comme marqué hors du match. Des médias critiquent l’interruption du jeu au milieu d’une action de but[68].
359
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360
+ Durant le match France-Nigéria gagné deux à zéro par la France, le jeu brutal français a causé des blessures à un joueur nigérian, Ogenyi Onazi[69], et un but pour le Nigéria en première mi-temps fut refusé pour hors-jeu « pour le moins serré »[70]. Toutefois, la qualification de l'équipe nigériane pour la phase des matchs à élimination directe avait déjà aussi été controversée après la victoire du Nigéria un à zéro face à la Bosnie-Herzégovine en match de poule alors qu'un but bosnien avait été refusé pour un hors-jeu qui fut finalement établi après coup comme n'ayant pas eu lieu[71].
361
+
362
+ Lors du match pour la troisième place, opposant le Brésil aux Pays-Bas (0-3), plusieurs fautes commises par les joueurs brésiliens ne furent pas sifflées. Bien que les Néerlandais, en fin de tournoi, ne fissent aucune remarque sur l'arbitrage, les médias notèrent tout de même que l'arbitre avait cédé à plusieurs reprises à la pression populaire du public présent dans le stade, soutenant massivement son équipe.
363
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+ Pendant la finale, le gardien allemand, Manuel Neuer, effectue une sortie dangereuse genou en l’air et, juste après avoir dégagé le ballon du poing, percute Gonzalo Higuaín situé sur sa trajectoire, l’arbitre ne sanctionne pas le gardien allemand mais l’attaquant argentin, ce qui crée une polémique.
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+ TF1 a dépensé 130 millions d'euros pour acheter l'intégralité des 64 matchs de la compétition. Ne souhaitant diffuser que les 28 meilleures affiches, elle a rétrocédé les droits de l'intégralité des matches, dont 36 en exclusivité, à la chaîne payante beIN Sports pour 50 millions d'euros et espère entre 43 et 55 millions d'euros de retombées publicitaires en fonction du parcours de l’équipe de France[72]. La commercialisation des écrans pub de TF1 va de 6 000 euros bruts (avant négociation) pour des matchs de poule sans la France (100 000 euros avec la France) et 357 600 euros les 30 secondes de spot publicitaire (« golden spot » entre l'hymne national et le début de la finale[73]) pour la finale à laquelle accéderait la France[74].
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+ Le Logo de la World Cup est apparu en moyenne une fois par minute (de façon aléatoire) lors de la retransmission du 1er match d'ouverture sur TF1[réf. nécessaire]. TF1 fait payer le spot à la mi-temps durant les premiers matchs France-Honduras ou encore Suisse-France 185 000 euros les 30 secondes, 165 000 euros (42 000 euros sans la France) en huitième de finale, 175 000 euros (67 000 euros sans la France) en quart de finale, 215 000 euros en demi-finale[74].
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+ La Coupe du monde, qui génère 90 % des revenus de la FIFA, devrait lui apporter 4,9 milliards d’euros de recettes (4,2 milliards lors de la coupe du monde en 2010)[75]. Elles proviennent pour environ 60 % des droits de retransmission des matches (radio, Internet et surtout télévision) et 40 % de la vente des droits marketing et du licencing[76]. Le comité d’organisation local se réserve quant à lui la perception directe des ressources issues de la billetterie, des sponsors nationaux et reçoit une subvention de la FIFA[77].
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+ La Ligue Europa de l'UEFA (UEFA Europa League), parfois abrégée en C3 et anciennement dénommée Coupe UEFA (de sa création en 1971 jusqu'en 2009)[1], est une compétition annuelle de football organisée par l'Union des associations européennes de football (UEFA).
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+ Depuis 2015, le vainqueur de la compétition est automatiquement qualifié pour la Ligue des champions de l'UEFA. Il participe également à la supercoupe de l'UEFA.
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+ Chelsea FC est le tenant du titre tandis que le Séville FC est le club le plus titré dans l’histoire de la compétition avec cinq victoires[2].
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+ Créée en 1971 par l'UEFA[3] comme successeur de la Coupe des villes de foires, elle voit se confronter les équipes les mieux classées des différents championnats européens sauf les champions (qui participent à la Coupe d'Europe des clubs champions) et les vainqueurs de coupe nationale (qui s'affrontent dans la Coupe des coupes). Le nombre de représentants par pays varie entre un et quatre, selon le niveau du championnat du club engagé.
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+ La compétition a d'abord pour format des confrontations aller-retour à élimination directe entre des équipes tirées au sort. Jusqu'en 1997, les finales étaient aussi sous un format aller-retour, dans les stades des deux finalistes. Depuis la saison 1997-1998, la finale se dispute en un match unique, sur terrain neutre, et le vainqueur a, depuis 2000 et la disparition de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe de football (« C2 »), le privilège d'affronter le vainqueur de la Ligue des champions dans le cadre de la Supercoupe de l'UEFA. À partir de la saison 2009-2010, la compétition absorbe la coupe Intertoto[4] et se transforme au profit de la Ligue Europa. Cette compétition offre des tours préliminaires étendus, une phase de groupes élargie à 48 équipes avec matchs aller et retour et une distribution des revenus plus répartie. Un ballon de match officiel ou encore un nouveau logo apparaissent.
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+ Le vainqueur de la première édition est le Tottenham Hotspur. En 1972, ils battent un autre club britannique, les Wolverhampton Wanderers, 3 buts à 2 en score cumulé (2-1, 1-1). L'année suivante, c'est le Liverpool FC qui remporte la coupe face aux Allemands du Borussia Mönchengladbach. En 1974, Tottenham Hotspur atteint de nouveau la finale mais s'incline contre le Feyenoord Rotterdam. Le Borussia Mönchengladbach prend lui sa revanche en 1975 et s'impose largement face au FC Twente (5-1 au match retour). La saison suivante, le Liverpool FC devient le premier club à remporter deux fois la coupe en se défaisant du FC Bruges.
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+ Après une finale « latine » remportée par la Juventus face à l'Athletic Bilbao (la première à se décider grâce à la règle des buts marqués à l'extérieur) puis une victoire du PSV Eindhoven face au SEC Bastia en 1978, les clubs britanniques et germaniques reprennent leur domination sur la coupe UEFA. Ainsi, le Borussia Mönchengladbach est de nouveau sacré en 1979 et échoue en finale l'année suivante face à un autre club allemand l'Eintracht Francfort. En 1981, le club anglais Ipswich Town inscrit son nom au palmarès. Puis l'IFK Göteborg devient en 1982 le premier club suédois à remporter une compétition européenne en battant les Allemands du Hambourg SV. En 1983, le RSC Anderlecht remporte la finale face au Benfica Lisbonne mais il ne parvient pas à réaliser le doublé l'année suivante, battu aux tirs au but par le Tottenham Hotspur.
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+ À la recherche d'un titre européen depuis 1966, le Real Madrid gagne deux coupes UEFA à la suite (en 1985 et en 1986). C'est le premier club à réaliser cette performance. L'année suivante, l'IFK Göteborg remporte son deuxième trophée aux dépens des Écossais du Dundee United. En 1988, l'Espanyol Barcelone se hisse en finale mais il est battu aux tirs au but par le Bayer Leverkusen qui remporte le match retour 3-0 après avoir perdu à l'aller sur le même score.
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+ Hormis la finale entre le Bayern Munich et les Girondins de Bordeaux (victoire des Allemands 5-1 en cumulé), au moins un club italien était présent dans chacune des finales de la coupe UEFA entre 1989 et 1999. Durant cette période, il y eut même quatre finales opposant entre eux deux clubs italiens (1990, 1991, 1995 et 1998).
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+ En 2000, Galatasaray défait le Arsenal FC aux tirs au but pour devenir le premier club turc vainqueur d'une coupe d'Europe. L'année suivante, mené 3 buts à 1, le Deportivo Alavés arrache les prolongations (4-4) face au Liverpool FC mais y concède un but en or contre son camp, synonyme de victoire et de troisième sacre pour le Liverpool FC dans la compétition. En 2002, le Feyenoord Rotterdam s'impose dans son stade contre le Borussia Dortmund (3-2). Le FC Porto bat le Celtic Glasgow en 2003. L'édition 2003-2004 voit le Valence CF s'imposer face à l'Olympique de Marseille. En 2005, le CSKA Moscou devient le premier club russe à remporter une compétition européenne en battant le Sporting Portugal dans son propre stade (3-1). Le Séville FC réalise le doublé en 2006 et 2007, en battant respectivement le Middlesbrough FC et l'Espanyol Barcelone. Le Zénith Saint-Pétersbourg est vainqueur en 2008 face aux Glasgow Rangers. Le Chakhtar Donetsk est lui vainqueur de la dernière coupe UEFA en 2009 avant sa transformation en Ligue Europa.
24
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25
+ En 2010, l'Atlético Madrid arrache la victoire en prolongation face au Fulham FC. L'année suivante, dans une finale 100% portugaise le FC Porto bat le Sporting Braga (1-0). L'Atlético Madrid remporte de nouveau le trophée en 2012 en disposant de l'Athletic Bilbao 3 buts à 0. Après avoir remporté sa première Ligue des champions de l'UEFA en 2012, le Chelsea FC obtient sa première Ligue Europa en 2013 face au Benfica Lisbonne (2-1). Le Benfica Lisbonne échoue de nouveau en finale l'année suivante en étant battus aux tirs au but par le Séville FC. Le club espagnol qui réalise un triplé historique en venant à bout du FK Dnipro (3-2) en 2015 puis du Liverpool FC (3-1) en 2016. Ainsi, en seulement onze ans, le Séville FC remporte cinq titres et devient le club le plus titré de la compétition.
26
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27
+ En 2017, Manchester United bat 2 buts à 0 l'Ajax Amsterdam. Il s'agit de la première finale sans équipe ibérique depuis la refonte de l'épreuve en 2009. Cependant, dès 2018 un club espagnol se hisse de nouveau en finale : l'Atlético Madrid, qui bat l'Olympique de Marseille 3 buts à 0 et remporte ainsi sa troisième Ligue Europa.
28
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29
+ Les vainqueurs gardent le trophée durant une saison avant de le rendre à l'UEFA. Toute équipe qui l'emporte trois fois de suite ou cinq fois peut ensuite conserver le trophée à titre définitif. L'UEFA autorise les clubs à faire une réplique du trophée à condition que la mention « réplique » apparaisse de manière bien visible et que la taille n'excède pas 80 % du trophée original.
30
+
31
+ Cependant en 2018, l'UEFA modifie ces règles. Désormais, le gagnant ne conserve pas le trophée mais reçoit une copie grandeur nature. De plus, comme c'était déjà le cas en Ligue des champions de l'UEFA, tout club qui remporte l'épreuve trois fois de suite ou cinq fois au total pourra arborer un écusson spécial sur la manche du maillot[5].
32
+
33
+ Le Séville FC est le seul club à pouvoir arborer cet écusson, en remportant à la fois son cinquième trophée et le troisième consécutif en 2016.
34
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35
+ Logo de la Coupe UEFA entre 1995 et 2004.
36
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37
+ Logo de la Coupe UEFA entre 2004 et 2009.
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+ Logo de la Ligue Europa entre 2009 et 2015.
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+ Logo de la Ligue Europa depuis 2015.
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+
43
+ Le premier hymne de la Ligue Europa, sans paroles, a été composé par le Français Yohann Zveig en 2009 et est interprété par l'orchestre de l'Opéra de Paris[6]. À l'instar de l'hymne de la Ligue des champions de l'UEFA, le thème musical retentit avant le coup d'envoi des matchs de la compétition.
44
+
45
+ Un nouvel hymne est lancé dès la saison 2015-2016, en même temps que le renouvellement du logo. Il est composé par l'Allemand Michael Kadelbach (de)[6].
46
+
47
+ Un troisième hymne est joué à partir de la saison 2018-2019, créé par MassiveMusic[7].
48
+
49
+ Les revenus générés par la Ligue Europa, comme les droits de diffusion télévisuelle ou les ventes de billets, sont gérés de façon centralisée par l'UEFA[8].
50
+
51
+ Une partie de ces recettes sont redistribuées aux clubs qui ont participé à la compétition, une autre est utilisée pour couvrir les frais d’organisation de la compétition et le reste revient à l’UEFA.La redistribution des recettes aux clubs est répartie comme suit :
52
+
53
+ La compétition est ouverte aux vainqueurs des coupes nationales et aux clubs terminant leur championnat directement derrière ceux qui participent à la Ligue des champions de l'UEFA. Enfin trois équipes peuvent prendre part à cette compétition sur la base d'un classement du fair play. Le nombre de clubs engagés par association et leur point d'entrée dans la compétition dépend du coefficient UEFA de l'association[10].
54
+
55
+ À l'exception de la finale, toutes les rencontres ont lieu le jeudi. Pour les rencontres aller-retour à élimination directe, l'équipe ayant cumulé le plus de buts pour elle l'emporte. En cas d'égalité, la règle des buts marqués à l'extérieur s'applique ; et si elle ne donne rien le match retour est augmenté d'une prolongation ; et, si aucun nouveau but n'y est inscrit, d'une séance de tirs au but.
56
+
57
+ Depuis 2018, le format de la Ligue Europa se présente ainsi[10] :
58
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59
+ À partir de la saison 2021-2022, le format de la Ligue Europa évoluera à la suite de la création de la Ligue Europa 2 et se présentera ainsi:
60
+
61
+ Le vainqueur de la Ligue Europa est directement qualifié pour la phase de groupes de la Ligue des champions de la saison suivante. Il rencontre également le vainqueur de la Ligue des champions pour le lancement de la saison européenne suivante lors de la Supercoupe de l'UEFA.
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63
+ 28 clubs ont remporté le tournoi depuis sa création en 1955. Le Séville FC est le plus titré de l'histoire de la Ligue Europa avec 5 titres en autant de finales jouées.
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65
+ 32 clubs ont atteint la finale sans jamais parvenir à la gagner. Le Benfica Lisbonne et l'Olympique de Marseille sont les finalistes les plus malheureux avec trois finales jouées et donc aucune victoire.
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+ Des clubs de 11 pays différents ont remporté au moins une édition du tournoi. Cinq autres pays ont déjà été représentés en finale.
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+ Les clubs espagnols ont connu le plus de succès, remportant un total de 11 éditions. L'Italie et l'Angleterre complètent le podium avec 9 victoires chacune.
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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5
+ Un coup d'État est un renversement du pouvoir par une personne investie d'une autorité, de façon illégale et souvent brutale[1]. On le distingue d'une révolution en ce que celle-ci est populaire. Le putsch est un coup d'État réalisé par la force des armes.
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+ D'un point de vue historique, et y compris dans l'époque contemporaine, le coup d'État a été l'un des moyens les plus fréquemment utilisés pour accéder au pouvoir[2].
8
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9
+ Une version alternative présente le coup d'État comme : « un acte d'autorité consistant dans une atteinte réfléchie, illégale et brusque, aux règles d'organisation, de fonctionnement ou de compétence des autorités constituées, atteinte dirigée, selon un plan préconçu et pour des raisons diverse, par une personne ou par un groupe de personnes réunis en un parti ou un corps ; dans le but soit de s'emparer du pouvoir, soit d'y défendre ou d'y renforcer sa position, soit d'entraîner une simple modification de l'orientation politique du pays »[3].
10
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11
+ Albert Vandal définit le coup d'État par : « un acte violent d'une partie des pouvoirs publics contre l'autre ». Cette définition s'appuie sur l'observation de trois « coups d'État », celui du 18 fructidor de l'an V, celui du 18 brumaire de l'an VIII et celui du 2 décembre 1851. En effet ces trois coups ont été menés par le pouvoir exécutif contre le pouvoir législatif[3]. Il est également à noter que lors du coup d'État du 22 floréal de l'an VI mis en œuvre par le Directoire et les Conseils contre le corps électoral, les candidats, nettement battus aux élections pour les Cinq-cents, furent cependant, en vertu d'une loi spéciale, déclarés élus à la place de leurs adversaires.
12
+
13
+ Le mot putsch, d'origine suisse allemande, précise que le coup d'État s'opère par la force armée. Il est communément utilisé en français, plus rarement en anglais qui utilise la formule française ou sa version abrégée, coup. Le terme putsch a été popularisé par les coups d'État manqués de 1920 et 1923 en Allemagne (putsch de Kapp à Berlin et putsch de la Brasserie à Munich). L'expression « coup d'État » est passée notamment en indonésien (kudeta) et en japonais (クーデター, kūdetā). Le terme pronunciamiento, repris de l'espagnol, désigne quant à lui des soulèvements militaires d'une typologie différente. Dans cette langue, l'expression golpe de Estado traduit littéralement la locution nominale de « coup d'État ».
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+
15
+ Le secret, non seulement vis-à-vis de l'extérieur mais aussi vis-à-vis des autres comploteurs, constitue la première arme des putschistes, celle sans laquelle les meilleures préparations risquent de s'effondrer.
16
+
17
+ Ainsi, l'une des raisons de l'échec du putsch de Kapp à Berlin en 1920, fut-elle le manque de discrétion du général von Luttwitz, chef militaire de l'opération, qui alla présenter le soir du 10 mars un ultimatum aux gouvernants socialistes, et leur laissa 48 heures pour se retourner, avant de déclencher le putsch militaire annoncé, dans la nuit du 12 au 13 mars 1920.
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+ C'est ainsi que, lors de la préparation du putsch du 8 novembre 1942 à Alger (destiné à permettre le succès de l'Opération Torch), le jeune chef des groupes d'action d'Alger, José Aboulker, refusa, bien qu'il lui fît confiance, de donner à Henri d'Astier de La Vigerie, responsable de la conjuration pour l'Afrique du Nord, les noms de ses chefs de groupes avant les deux derniers jours précédant l'action. Lorsque les patriotes passèrent à l'action, la surprise fut si totale que ces 400 civils mal armés, commandés par leurs officiers de réserve, réussirent à neutraliser, à eux seuls, le corps d'armée vichyste d'Alger. En effet, les autorités vichystes, libérées au bout de quelques heures, s'efforcèrent, sans même y parvenir, de reconquérir complètement la ville au lieu d'attaquer les forces alliées sur les plages. Si bien que ces dernières purent débarquer sans résistance, encercler Alger et capturer ce grand port intact le soir même du débarquement.
20
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21
+ La technique de base du coup d'État consiste à s'emparer des organes centraux de l'État ou à les neutraliser, en occupant leurs lieux de fonctionnement qui sont aussi les lieux symboliques du pouvoir. C'est ainsi que procéda Napoléon Bonaparte, lors de son coup d'État du 18 brumaire. Disposant de l'appui de l'armée, il lui fallait contrôler le pouvoir civil. Or, sous le Directoire, la France disposait d'un exécutif tournant formé de 5 directeurs qui se succédaient, à tour de rôle, pendant des périodes limitées à quelques semaines, si bien qu'il ne suffisait pas de contrôler cet exécutif tournant, car la réalité du pouvoir civil résidait dans un parlement affaibli lui-même par sa division en deux chambres. C'est pourquoi Bonaparte, en accord avec deux directeurs, Emmanuel-Joseph Sieyès et Roger Ducos, se préoccupa surtout de disperser ce parlement, dont l'une des chambres, le Conseil des Cinq-Cents, était présidée par son frère Lucien Bonaparte. Mais au lieu d'annoncer brièvement sa prise de pouvoir aux parlementaires, Bonaparte trouva le moyen de s'égarer dans un discours ampoulé, et se fit assaillir par plusieurs élus. Si bien que le coup d'État ne fut sauvé que par son frère, qui ordonna aux grenadiers de rétablir l'ordre en dispersant les élus récalcitrants. Bonaparte constitua alors un Conseil exécutif de 3 membres composé de lui-même, de Siéyès et de Ducos, que le Conseil des Anciens transforma le lendemain en Commission consulaire exécutive.
22
+
23
+ Mais il ne suffit pas de s'emparer des organes centraux de l'État. Il faut aussi arrêter les gouvernants, faute de quoi il leur sera loisible d'organiser une riposte. C'est ce qui advint à Berlin, en 1920, où les ministres socialistes, avertis à l'avance par l'ultimatum du chef militaire des putschistes, prirent le large avant l'arrivée du corps franc Ehrhardt. Après quoi, une fois réfugiés en province, ils appelèrent avec succès la population à une grève générale dont le succès leur permit de reprendre le pouvoir.
24
+
25
+ À l'occasion d'un coup d'État, un « vide » constitutionnel et institutionnel apparaît. Il est donc nécessaire, généralement, de régulariser ce vide en fondant une nouvelle Constitution, permettant ainsi l'exercice d'un nouveau pouvoir constituant originaire.
26
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27
+ C'est ainsi que la Commission consulaire exécutive présidée par Bonaparte présenta, le 22 frimaire, son projet de constitution consulaire aux deux Conseils des Anciens et des Cinq-Cents qui l'entérinèrent, faisant ainsi entrer le nouveau régime dans la légalité. La prise de pouvoir de De Gaulle en 1958, qui s'apparente sous certains aspects à un coup d'État[réf. nécessaire], a conclu à la fondation de la Constitution de 1958, en vigueur en France.
28
+
29
+ Une autre solution de régularisation d'un coup d'État peut être trouvée par un plébiscite, comme ceux de Napoléon III, ou par des élections. Ainsi, leur action politique se retrouve légitimée a posteriori. Toutefois, cette solution se déroule souvent après l'établissement d'une nouvelle Constitution, de manière autoritaire, sans recours au suffrage universel et au principe démocratique.
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31
+ À la prise des bâtiments publics, sièges des organes du pouvoir, s'est ajouté la prise de contrôle des médias : la presse lors du coup d'État du 2 décembre 1851 en France, la radio, dont la détention peut permettre de donner à la population des informations propres à décourager toute tentative de riposte au coup d'État, puis la télévision.
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33
+ En outre dans la période moderne, les auteurs de coups d'État ont pris l'habitude de couper ou d'accaparer les moyens de communication (téléphone, télégraphe), les arsenaux, les gares, etc. Mais le contrôle des communications téléphoniques joua surtout un rôle essentiel, lors du putsch du 8 novembre 1942 à Alger. En coupant le réseau téléphonique normal d'Alger, l'état-major rebelle, qui s'était installé au Commissariat central, prit le contrôle du réseau officiel, seul maintenu en service. Ainsi put-il suivre de là l'occupation des points stratégiques par les résistants entre 0 h 30 et 1 heure du matin, et garda-t-il ensuite le contact avec leurs chefs de groupe pendant toute l'opération. Mais surtout, c'est par ce réseau officiel, rendu seul utilisable, que les chefs de la résistance reçurent les appels alarmés des personnalités vichystes, réveillées par le duel d'artillerie du port survenu vers 3 heures du matin. Les résistants les convoquèrent alors au Commissariat central en leur faisant croire qu'on les y attendait pour organiser la résistance aux Alliés. Ainsi, pour la première fois dans l'histoire, les personnalités hostiles à un coup d'État vinrent-elles d'elles-mêmes se faire arrêter par les putschistes. Il en fut ainsi, notamment, de l'adjoint du gouverneur-général de l'Algérie Ettori, qui, la veille partisan arrogant et acharné de la collaboration, se répandit soudain en sanglots.
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+ Les coups d'État sont habituellement effectués par des militaires contre des gouvernants civils, par exemple Augusto Pinochet au Chili.
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+ Les putschs effectués par des civils ont généralement échoué, comme le Putsch de la Brasserie tenté par Adolf Hitler à Munich en 1923. Il y a au moins une exception, celle du Putsch du 8 novembre 1942 à Alger, mais les 400 civils algérois, commandés par un étudiant de 22 ans, José Aboulker, furent soutenus par des officiers de réserve et quelques officiers d'active, comme les colonels Jousse et Baril.
38
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+ Les auteurs des coups d'État appartiennent le plus souvent, eux-mêmes, à l'appareil d'État, comme ce fut le cas de Siéyès, Paul Barras et Bonaparte. Certains coups d'État ont été organisés en Afrique par des individus soupçonnés de travailler pour les services secrets d'anciennes puissances coloniales, comme Bob Denard, afin de mettre en place un gouvernement qui leur soit plus favorable.
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+ Pour que les résultats du coup d'État soient acquis, il est préférable qu'ils annoncent qu’ils vont répondre aux vœux de la majorité de l'opinion publique et qu'ils soient compatibles avec le contexte international.
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+ Le coup d'État de Bonaparte le 18 brumaire répondait à la volonté de la majorité des Français, qui, lassés des agitations révolutionnaires en tous genres, souhaitaient un rétablissement durable de l'ordre, et auprès desquels Bonaparte jouissait d'une forte popularité[réf. souhaitée].
44
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+ Le putsch des généraux d'avril 1961, perpétré par quatre généraux connus, bénéficiait lui aussi de l'appui d'une partie de l'opinion, celle de l'Algérie française, mais pas au-delà car les Français de métropole, consultés précédemment par Charles de Gaulle sur l'autodétermination de l'Algérie, s'étaient prononcés massivement en faveur de sa politique. En outre, dans les forces d'Afrique du Nord elles-mêmes, les soldats du contingent métropolitain qui disposaient de nombreuses radios portatives, reçurent directement l'appel prononcé par de Gaulle contre les généraux et refusèrent de suivre leurs supérieurs dans la rébellion.
46
+
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+ En sens inverse, le putsch de 1942, à Alger également, a été accompli certes en accord avec la majorité des Français de métropole devenus non collaborationnistes, mais aussi en partie contre l'opinion locale, en majorité pétainiste sinon collaborationniste[réf. souhaitée]. Le coup n'en a pas moins réussi grâce au contexte international.
48
+
49
+ Le succès du coup d'État dépend aussi du contexte international : les pays voisins peuvent être favorables ou non à leur entreprise et y réagir ou non militairement.
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+ C'est pourquoi l'un des premiers actes des auteurs modernes de coup d'État est d'affirmer que tous les accords internationaux seront respectés.
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+ Le putsch du 8 novembre 1942, déclenché contre les aspirations du milieu local, n'a réussi que grâce au contexte international, c’est-à-dire celui de l'opération Torch, sur le point de se produire, ce dont les comploteurs étaient informés depuis quelques jours. Par contre le contexte international était résolument méconnu par les dirigeants vichystes, comme l'ont démontré les réactions de Darlan, qui, désinformé par son propre service de renseignements de la marine, estimait impossible que les États-Unis disposent, avant un an, des vaisseaux nécessaires à une telle intervention. De même, à Rabat, le général Charles Noguès, lorsqu'il fut encerclé par le général Antoine Béthouart, dans la nuit du 8 novembre 1942, téléphona à l'amiral Frix Michelier pour l'interroger sur la menace d'un débarquement allié : ce dernier, connu pour son caractère borné et ses sympathies envers l'Axe, lui certifia que Béthouart était un menteur et qu'aucun débarquement n'était en cours, ni possible, car si cela était, le service de renseignements de la marine, qui aurait selon lui été informé de la moindre sortie d'un bateau de pêche du port de New York, le lui aurait appris. De même, à Alger, le colonel Jacquin, ancien attaché militaire à Washington, avait-il certifié à l'état-major de Juin que les forces des États-Unis étaient inaptes à intervenir pour longtemps hors du continent américain.
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+ Le coup d'État communiste de Prague en 1948 n'a pu intervenir que parce que la Tchécoslovaquie était située dans la zone d'influence soviétique, où les armées occidentales s'interdisaient d'intervenir.
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+ Un courant est un mouvement, le déplacement de quelque chose : fluide, idée. En tant qu'adjectif qualificatif, courant désigne une chose banale.
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+ est élevée, plus la propulsion des électrons est importante (pour un générateur), donc dangereuse pour nous.
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+ par abus de langage. Le courant correspond à un débit d'électron dans un matériau conducteur, souvent comparé à l'écoulement des molécules d'eau dans un tuyau.
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+ Les courants peuvent être vus comme une généralisation de la notion de surfaces.
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+ En matelotage, le courant est une extrémité d'un cordage qui sert à tisser le nœud. Cette extrémité est à opposer au dormant qui, lui, est fixe.
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+ Les organisations politiques, syndicales et associatives peuvent assurer à leurs adhérents le droit de constituer des courants (aussi appelés tendances, mouvements) autour d'idées, de pratiques ou de personnages particuliers.
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+ En matière artistique, un courant est ainsi une manière de penser, une tendance qu'ont les artistes à utiliser (voire être influencé par) une idéologie, un style.
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+ Les courants religieux sont les principales écoles théologiques et liturgiques au sein d'une religion.
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+ Courant est un nom de famille notamment porté par :
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+ La courgette est une plante herbacée de la famille des Cucurbitaceae, c'est aussi le fruit comestible de cette plante.
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+ La courgette est un fruit courant en été, la fleur de courgette est aussi utilisée en cuisine. Les différentes variétés de courgettes sont des cultivars de l'espèce Cucurbita pepo, et de la sous-espèce Cucurbita pepo subsp. pepo dont fait partie aussi la citrouille véritable.
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+ Dans les pays francophones on dénomme le fruit de cette plante par « courgette », car elle est plus allongée et plus petite qu'une « courge ». Elle est cueillie très jeune, bien avant sa maturité.
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+ Aux États-Unis, en Australie, en Allemagne, au Canada, elle se nomme également zucchini (prononcé : [dzukˈkiːni]), substantif masculin emprunté à l'anglais nord américain et venant de l'italien[1]. Dans d'autres pays anglophones, elle est nommée « marrow ».
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+ La courgette, comme toutes les Cucurbita, est originaire des Amériques ; des sélections successives ont abouti[2] au XVIIIe siècle, en Italie, à la « courgette ».
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+ La courgette appartient à la famille des cucurbitacées. C'est une plante potagère qui pousse au sol ; elle possède de grandes feuilles. Elle a des fleurs de couleur jaune, qui donnent le fruit appelé également courgette. On la cultive en potager ou en serre, selon le mode de production.
12
+
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+ La courgette est un fruit de forme allongée ou ronde, et de couleur verte ou jaune. Elle a l'allure d'un grand concombre. Bien qu'il s'agisse d'un fruit au sens botanique du terme parce qu'elle contient les graines de la plante, elle est communément utilisée comme un légume.
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+
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+ Un pied produit des fleurs mâles stériles et femelles fructifères sur une période de plusieurs mois.
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+ Plusieurs types de courgettes sont distingués selon leur mode de développement, leur forme et leurs couleurs :
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+
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+ Parmi les plus connues on peut trouver : Black Beauty, Golden Rush, Greyzini, Verte d'Italie, Verte maraîchère, Verte non coureuse des maraîchers, de Nice à fruit rond, Cassiopée HF1, Baccara HF1, Diamant HF1, Parador…
20
+
21
+ Au catalogue officiel français[3] on compte plus de 130 variétés, dont plus de 20 variétés sur la liste de variétés pour amateurs.
22
+
23
+ Actuellement, 380 variétés de courgette, dont de nombreuses variétés hybrides F1 sont inscrites au Catalogue européen des espèces et variétés[4].
24
+
25
+ La courgette est facile à cultiver dans un jardin potager familial. D'origine tropicale elle demande une température chaude et un ensoleillement suffisant pour bien se développer. Le sol doit être meuble et riche en humus, le pH optimum se situe entre 5,5 et 7.
26
+
27
+ Selon les conditions climatiques, protégez ces jeunes plantations pendant quelques jours.
28
+
29
+ Il est possible également de trouver des plants en jardineries et magasins spécialisés, mais l'offre en variétés est plus limitée.
30
+
31
+ Biner et désherber en début de végétation et pailler. En soirée, faire des arrosages fréquents, surtout en période de sécheresse.
32
+
33
+ A partir du mois d'août, surveiller sur les 2 faces des feuilles l'apparition de taches blanches, signe d'attaque d'oïdium. Couper les feuilles atteintes.
34
+
35
+ Dès que les plantes atteignent 30 cm un bon paillage permet de préserver l'humidité du sol et de réduire les arrosages. Les fruits seront protégés du contact direct avec la terre en utilisant des tontes de gazon bien séchées, des cosses de sarrasin, de la paillette de lin, ou en disposant des tapis en fibre naturelle.
36
+
37
+ Une fois formé, le fruit grossit vite et passe en quelques jours de courgette prête à consommer à courge moins tendre à croquer (car les nombreuses grosses graines apparaissent et la peau devient plus épaisse).
38
+
39
+ Récolter les fruits entre 15 et 25 cm de préférence.
40
+
41
+ La proximité des choux, des haricots ou du maïs est favorable à la courgette[réf. nécessaire].
42
+
43
+ Les principales maladies sont l'oïdium[5], l'anthracnose, les mosaïques (virus souvent transmis par les pucerons).
44
+
45
+ Le puceron des racines, le puceron noir et les escargots et limaces sont les ravageurs les plus fréquents.
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47
+
48
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49
+ La courgette contient de la rutine (ou vitamine P), un composé phénolique de la famille des bioflavonoïdes qui agirait dans les mécanismes de l'oxydation du cholestérol. Elle contient des caroténoïdes dont de grandes quantités de lutéine, mais aussi de zéaxanthine. Ces composés protègent des attaques oxydatives des radicaux libres (antioxydant) et protégeraient l’œil[6].
50
+
51
+ Les plantes de la famille des Cucurbitaceae, qui comprend entre autres les courges et courgettes, les citrouilles et les concombres, peuvent contenir des toxines appelées cucurbitacines. Celles-ci, classées chimiquement parmi les stéroïdes, jouent un rôle dans la défense de ces plantes contre les prédateurs. Elles donnent un goût amer aux fruits. Les cucurbitacées cultivées ont été sélectionnées pour obtenir une faible teneur de ces toxines et leurs fruits peuvent être consommés sans danger. Cependant certaines courges ornementales peuvent contenir des niveaux élevés de cucurbitacines, et ces plantes ornementales peuvent féconder les cucurbitacées comestibles. Les graines issues de ces croisements non contrôlés sont parfois resemées par les jardiniers amateurs la saison suivante et peuvent donc potentiellement produire des fruits amers et toxiques. De plus, des conditions particulières (temps sec, arrosage irrégulier, etc.) peuvent stresser les plantes et favoriser la production de toxines. Celles-ci ne sont pas détruites par la cuisson. Les personnes ayant un sens du goût affaibli (en particulier les personnes âgées) devraient donc demander à une personne plus jeune de goûter les courgettes avant de les consommer[7],[8]
52
+
53
+ En août 2015, un Allemand de 79 ans et sa femme ont mangé des courgettes cultivées par un voisin. Le couple a noté le goût inhabituellement amer de ce plat. Peu après, ils ont tous deux été admis à l'hôpital de Heidenheim, apparemment avec les symptômes d'une infection gastro-intestinale. La femme, qui en avait mangé une plus petite portion, a survécu, tandis que l'homme est mort. L'analyse toxicologique du repas a confirmé la présence de cucurbitacine[9]
54
+
55
+ Les courgettes peuvent également être responsables d'allergie causée par la présence d'une protéine, la profiline[10]. Le jus de jeunes courgettes contient également une substance visqueuse qui en séchant sur les mains après les avoir épluchées donne l'impression de colle super-glue ou de mains sèches.
56
+
57
+ La courgette se mange cuite ou crue comme se mange le concombre. Elle est courante dans la gastronomie méditerranéenne. Cuite, elle se mange bouillie, sautée, frite, farcie, en gratin ou en soupe. Souvent associée à une viande blanche ou à un fromage frais, elle entre également dans la composition de la ratatouille. Elle s'utilise également dans les gâteaux végétaliens, en substitution du beurre, leur donnant une texture moelleuse sans en changer le goût[11].
58
+
59
+ Les fleurs mâles stériles sont enlevées tôt pour ne pas freiner la fructification et sont consommées, farcies ou en beignet, notamment dans les Balkans, en Italie, dans la région provençale et surtout à Nice. La fleur de courgette farcie est une spécialité de la cuisine du Vietnam.
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+
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+ Un œil expérimenté repère rapidement les fleurs mâles des fleurs femelles : la fleur mâle se dresse sur une tige verticale fine et vigoureuse alors que la femelle est sur une tige plus trapue.
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+ Il existe pour la courgette différentes couleurs. La plus connue est bien sûr la verte mais il en existe de couleur jaune qui sont beaucoup plus douces que la courgette verte.
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+ La courgette est un produit normalisé pour lequel il existe deux calibres commerciaux selon le standard ONU-CEE FFV41 (14/21 et 21/30, correspondant à la longueur du fruit en cm). Le calibre 14/21 représente 80 % de la production. Les courgettes de ce calibre pèsent environ 100 grammes.
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+ Il existe trois catégories : extra, catégorie I et catégorie II, en fonction des altérations[12].
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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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+ Taxons concernés
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+ modifier
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+ Les algues /alg/ sont des organismes vivants capables de photosynthèse oxygénique dont le cycle de vie se déroule généralement en milieu aquatique. Elles constituent une part très importante de la biodiversité et la base principale des chaînes alimentaires des eaux douces, saumâtres et marines. Diverses espèces sont utilisées pour l'alimentation humaine, l'agriculture ou l'industrie.
8
+
9
+ Les algues ne constituent pas un groupe évolutif unique, mais rassemblent toute une série d'organismes pouvant appartenir à des groupes phylogénétiques très différents[1]. De fait, les algues ont souvent été définies par défaut, par simple opposition aux végétaux terrestres ou aquatiques pluricellulaires.
10
+
11
+ L'étude des algues s'appelle la phycologie. Le terme d'algologie est parfois utilisé, mais il désigne également la branche de la médecine qui traite de la douleur[2].
12
+
13
+ De nombreuses estimations ont fait varier le nombre d’espèces d’algues de 30 000 à plus d'un million. Malgré les incertitudes quant aux organismes qui devraient être considérés comme des algues, un inventaire établi en 2012, d'après la base de données AlgaeBase (qui inclut 15 phyla et 64 classes mais ne prend pas en compte les quelque 200 000 espèces de diatomées, micro-algues siliceuses), recense 72 500 espèces d’algues différentes[3].
14
+
15
+ Dans l'acception la plus large du terme, les algues rassemblent :
16
+
17
+ La morphologie est donc très diversifiée : de nombreuses espèces sont unicellulaires, éventuellement mobiles, d'autres forment des filaments cellulaires ou des lames simples, d'autres développent des architectures complexes et différenciées, par apposition cellulaire ou par enchevêtrement de filaments tubulaires. Les algues ne possèdent cependant pas de tissus nettement individualisés, comme on peut en trouver parmi les végétaux terrestres vasculaires. Les couleurs des algues, qui peuvent être très variées (verte, jaune, rouge, brune...) ont servi, dans le sillage de Lamouroux à désigner les différents « groupes » taxinomiques d'algues.
18
+
19
+ Bien que pouvant appartenir à des groupes non apparentés, les algues peuvent constituer des groupes écologiques pertinents : les macro-algues marines, le phytoplancton, etc.
20
+
21
+ Certaines algues contribuent à des formes symbiotiques stabilisées très répandues dans la nature, telles que les lichens et les coraux zooxanthellés, mais certaines espèces peuvent aussi être impliquées dans des formes de symbioses plus rares ou plus insolites, par exemple avec certaines éponges d'eau douce comme Spongilla lacustris, avec des mollusques nudibranches comme Phyllodesmium longicirrum et même, cas unique connu chez les Vertébrés, avec la salamandre maculée Ambystoma maculatum.
22
+
23
+ Il existe quelques cas d'algues parasites[réf. nécessaire].
24
+
25
+ Tous les végétaux aquatiques ne sont cependant pas des algues. Plusieurs groupes de plantes terrestres se sont adaptés à une existence immergée en eau douce (des mousses, les fougères Hydropteridales, diverses Spermaphytes dont les Potamogetonacées, les Hydrocharitacées, les Utriculaires, etc.).
26
+ Quelques familles de plantes à fleurs vivent même exclusivement ou partiellement dans la mer (Zostéracées, Posidoniacées, Cymodoceaceae, certaines Hydrocharitaceae, Ruppiaceae et Zannichelliaceae).
27
+
28
+ À l'inverse, de nombreuses algues unicellulaires ont conquis des habitats terrestres très diversifiés, pourvu qu'ils soient au moins un peu humides.
29
+
30
+ Ainsi, Chlamydomonas nivalis vit dans les glaciers. Des algues verdissent de nombreuses écorces d'arbres. L'algue Klebsormidium est fréquemment trouvée sur les façades d'Europe ainsi que d'autres espèces selon Ortega-Calvo et al.(1991)[4] ; Rindi et Guiry (2004)[5] ; Barberousse (2006)[6] et Rindi (2004)[7],[8], dont Trentepohlia, Trebouxia, Prasiola et Chlorella ou encore une espèce du genre Trentepohlia est responsable des traînées rougeâtres sur le ciment de poteaux électriques, de murs ou sur le crépi de mortier appliqué sur certaines façades de bâtiments, par exemple assez fréquemment dans l'ouest de la France. Des murs peuvent être teintés de jaune-orangé, brun ou bordeaux en raison de la présence de caroténoïdes et de produits de dégradation de la chlorophylle (les phycobiliprotéines) issus d’algues, de cyanobactéries et de microchampignons. La colonisation de crépis par des bactéries chemo-organotrophiques et/ou les produits de dégradation des cyanobactéries et des algues enrichies en fer provoque une coloration rouge et rose des façades selon Warscheid et Braams (2000)[9], cités par Estelle Dalod dans sa thèse sur l'influence de la composition chimique de mortiers sur leur biodétérioration par les algues[10].
31
+
32
+ Algues vertes (et mousses) sur vieux mur humide
33
+
34
+ Algues rouges sur mur (Bretagne)
35
+
36
+ trainées rouges
37
+
38
+ Algues rouges sur mur
39
+
40
+ Traditionnellement, on classait les Cyanobactéries parmi les algues, référencées comme cyanophytes ou algues bleu-vert, bien que certains traités les en aient exclues. Elles apparaissent déjà dans des fossiles du Précambrien, datant d'environ 3,8 milliards d'années. Elles auraient joué un grand rôle dans la production de l'oxygène de l'atmosphère. Leurs cellules ont une structure procaryote typique des bactéries. La photosynthèse se produit directement dans le cytoplasme. Lorsqu'elles sont en symbiose avec un champignon, elles forment un lichen.
41
+
42
+ Elles sont à l'origine des chloroplastes des cellules eucaryotes, et ont ainsi permis aux végétaux de réaliser la photosynthèse, à la suite d'une endosymbiose.
43
+
44
+ Toutes les autres algues sont eucaryotes. Chez-elles, la photosynthèse se produit dans des structures particulières, entourées d'une membrane, qu'on appelle chloroplastes. Ces structures contiennent de l'ADN et sont similaires aux cyanobactéries validant l'hypothèse de l'endosymbiose.
45
+
46
+ Trois groupes de végétaux ont des chloroplastes « primaires » :
47
+
48
+ Dans ces groupes, le chloroplaste est entouré par 2 membranes. Ceux des algues rouges ont plus ou moins la pigmentation typique des cyanobactéries, alors que la couleur verte, et celle des plantes supérieures, est due à la chlorophylle a et b. L'analyse biochimique des membranes permet raisonnablement de soutenir l'hypothèse que ces groupes ont un ancêtre commun, c'est-à-dire que l'existence des chloroplastes serait la conséquence d'un seul événement endosymbiotique[1].
49
+
50
+ Deux autres groupes, les Euglénophytes et les Chlorarachniophytes, ont des chloroplastes verts contenant de la chlorophylle a et b. Ces chloroplastes sont entourés, respectivement, de trois ou quatre membranes et furent probablement acquis de l'incorporation d'une algue verte. Ceux des Chlorarachniophytes contiennent un petit nucléomorphe, reste du noyau de la cellule. On suppose que les chloroplastes des Euglénophytes ont seulement 3 membranes parce qu'ils furent acquis par myzocytose plutôt que par phagocytose.
51
+
52
+ Les autres algues ont toutes des chloroplastes contenant des chlorophylles a et c. Ce dernier type de chlorophylle n'est pas connu du moindre procaryote ou chloroplaste primaire, mais des similarités génétiques suggèrent une relation avec l'algue rouge. Ces groupes comprennent :
53
+
54
+ Dans les trois premiers de ces groupes (Chromista), le chloroplaste a 4 membranes retenant un nucléomorphe chez les Cryptophytes, et on suppose maintenant qu'ils ont en commun un ancêtre coloré. Le chloroplaste des Dinoflagellés typiques a 3 membranes, mais il y a une diversité considérable dans les chloroplastes de ce groupe, quelques membres ayant acquis leurs plastes par d'autres sources. Les Apicomplexa, un groupe de parasites étroitement apparentés, ont aussi des plastes dégénérés appelés apicoplastes, différents toutefois des véritables chloroplastes, qui semblent avoir une origine commune avec ceux des dinoflagellés.
55
+
56
+ Quelques genres, classés selon Catalogue Of Life :
57
+
58
+ Prokaryota
59
+ Règne Bacteria
60
+
61
+ Eukaryota
62
+ Règne Chromista
63
+
64
+ Règne Plantae
65
+
66
+ Règne Protozoa
67
+
68
+ Un des projets collaboratifs de Tela botanica porte sur la création d'une base de données Algues[11] pour les algues (macro-algues et micro-algues marines, saumâtres, dulçaquicoles et terrestres) de France métropolitaine, et éventuellement ensuite des territoires d'outre-mer.
69
+
70
+ La plupart des algues les plus simples sont unicellulaires flagellés ou amoeboïdes, mais des formes coloniales et non-mobiles se sont développées indépendamment dans plusieurs de ces groupes. Les niveaux d'organisation les plus courants, dont plusieurs peuvent intervenir dans le cycle de vie d'une espèce, sont les suivants :
71
+
72
+ Des niveaux plus élevés d'organisation ont même été atteints, menant à des organismes avec des différenciations complètes des tissus. Ce sont les algues brunes qui peuvent atteindre 70 m de long (varech) ; les algues rouges et les algues vertes. Les formes les plus complexes se trouvent chez les algues vertes (voir Charales), dans une lignée qui a conduit aux plantes supérieures. Le point où ces dernières commencent et où les algues s'arrêtent est marqué habituellement par la présence d'organes reproductifs munis de couches de cellules protectrices, une caractéristique qu'on ne trouve pas dans les autres groupes d'algues.
73
+
74
+ Les algues constituent, avec les bactéries et le zooplancton, une part essentielle importante de l'écologie aquatique et de l'environnement marin notamment. Elles ont adopté des modes de vie très divers, certaines vivant même hors de l'eau. Grâce à des spores résistantes, nombre d'entre elles ont une capacité exceptionnelle de résistance. Le vent, les embruns et les oiseaux migrateurs[12] contribuent à leur dispersion.
75
+
76
+ Les algues jouent un rôle fondamental dans le cycle du carbone[13]. En effet, elles fixent le carbone atmosphérique via la photosynthèse et contribuent ainsi à limiter l'effet de serre.
77
+
78
+ Bien qu'elles soient toutes pourvues de chlorophylle, elles peuvent être autonomes (autotrophes ou saprophytes), parasites, ou vivre en symbiose.
79
+
80
+ Les macro-algues croissent surtout dans les eaux peu profondes et procurent des habitats différents. Les micro-algues, qui composent le phytoplancton, sont à la base de la chaîne alimentaire marine. Le phytoplancton peut être présent en forte densité là où les nutriments sont abondants, par exemple dans les zones de remontée d'eau ou eutrophisées. Elles peuvent alors former des efflorescences, et changer la couleur de l'eau.
81
+
82
+ Les marées vertes qui peuvent couvrir certaines plages d'un matelas nauséabond de quelques décimètres d'épaisseur et de quelques mètres voire dizaines de mètres de large, sont dues à la prolifération d'algues vertes, essentiellement Ulva lactuca, dans un milieu enrichi en nitrates par le ruissellement dans les zones d'agriculture intensive ou par un traitement insuffisant des eaux usées de zones urbaines.
83
+
84
+ La consommation animale de populations algales est le fait de filtreurs (micro-algues, spores d'algues), de brouteurs d'algues (animaux marins qui raclent ou sucent, à l'aide de leur radula, les algues microscopiques, les jeunes germinations des macro-algues) ou de patureurs (animaux broutant des morceaux de macro-algues, principalement les poissons phytophages). La pression animale sur ces populations provient essentiellement des animaux de la zone de balancement des marées qui ont également une répartition étagée : Mollusques Gastéropodes (Littorines, aplysies, Gibbules, Troques, Pourpres, Patelles) et des Crustacés Cirripèdes représentés par plusieurs espèces de Balanes[14].
85
+
86
+ Les algues offrent des supports à l'épifaune fixée (ascidies, vers polychètes), abritent une macrofaune vagile (crabes, oursins) et une microfaune importantes servant de nourriture à différents prédateurs (poissons, crustacés)[15].
87
+
88
+ Le plus ancien document attestant de l'usage médicinal des algues remonte en Chine avec le Shennong bencao jing, ouvrage traitant des drogues végétales, animales et minérales et dont la paternité a été attribuée à un empereur mythique Shennong vivant aux environs de 2800 av. J.-C. Un chapitre entier de ce livre traite des algues et recommande notamment l'usage d'algues brunes riches en iode (Laminaria digitata, Laminaria saccharina, Fucus vesiculosus, Sargassum) dans le traitement du goitre, réalisant une iodothérapie avant la lettre[16]. L'auteur chinois Sze Teu écrit en 600 av. J.-C. « certaines algues sont les seuls mets dignes de la table d'un roi » mais la civilisation gréco-romaine se montre moins enthousiaste pour les végétaux marins (la seule exception étant les matrones romaines qui destinent le Fucus à des usages cosmétiques. Ainsi Virgile écrit dans l’Énéide « nihil vilior alga » (rien de plus vil que les algues)[17].
89
+
90
+ L'exploitation des goémons comme engrais remonte au moins au haut Moyen Âge en France. L'exploitation du varech devient industrielle à partir du XVIe siècle[18].
91
+
92
+ Légume méprisé car situé en bas de la chaîne des êtres d'Aristote, l'algue est parfois consommée par les population littorales pour faire face aux difficultés et aux menaces de disettes, cette consommation étant supplantée par celle de la pomme de terre dont la culture s'étend en Europe pendant toute la première moitié du XVIIIe siècle et contribue à mettre fin aux famines endémiques[19].
93
+
94
+ Les décennies 1990 et 2000 voient les algues être stigmatisées : les plages doivent en être débarrassées pour les touristes qui veulent des plages « propres » et les marées vertes produisent un effet désastreux sur l'opinion publique ; mais leur retour en grâce est amorcé avec la valorisation de nombreux produits à base d'algues pour l'industrie cosmétique, l'alimentation, la médecine, la thalassothérapie, etc.[20]
95
+
96
+ Une cinquantaine d'espèces d'algues comestibles sauvages ou cultivées[21] sont utilisées pour l'alimentation humaine, soit directement, soit sous forme de compléments alimentaires, soit sous forme d'additifs :
97
+
98
+ Les algues sont aussi une source d'oligo-éléments, notamment de magnésium et d'iode, qui font souvent défaut à l'alimentation dans les pays industrialisés (ceux qui consomment peu de poisson notamment, et qui consomment du sel raffiné dépouillé de son iode naturel). Elles renferment également des polyphénols antioxydants appelés phlorotanins.
99
+
100
+ Il faut éviter la consommation d'algues qui vivent dans l'eau polluée, car certains polluants sont absorbés par ces végétaux. C'est le cas par exemple avec les rejets d'eau radioactive près des centrales nucléaires côtières, des centres de retraitement de déchets radioactifs (Windscale en Grande-Bretagne, usine de la Hague en France par exemple) ou des lieux d'expérimentation de bombes atomiques (l'atoll de Moruroa en Polynésie française par exemple) : les teneurs en radionucléides peuvent alors rendre ces algues dangereuses pour la santé.
101
+
102
+ On note l'utilisation ancienne du goémon dans la fabrication de farines et tourteaux incorporés aux aliments composés, pour volailles notamment.
103
+
104
+ Le goémon, ou varech, est récolté sur les côtes, notamment en Bretagne depuis très longtemps pour en faire de l'engrais. Autrefois, il servait aussi à produire de la soude et de la potasse. Il existe plusieurs façons d'utiliser les algues comme engrais naturels pour l'usage agricole ou de jardinage.
105
+
106
+ Deux usages sont préconisés : l'alternance des types de fumure 1 an sur 2 (algue-fumier animal) ; et une utilisation modérée 2 à 3 kg/m2 ou 20 tonnes par hectare. Lors du ramassage, il faut prendre en compte le sable associé aux dépôts d'algue d'estran, il peut représenter 25 à 30 % du poids total, et selon la nature du sol à amender, il est susceptible de fragiliser la structure de rétention aqueuse des sols initiaux ou au contraire alléger des sols un peu lourd.
107
+
108
+ Le maërl, ou Phymatolithon calcareum (Lithothamnium calcareum), une algue rouge calcifiée, était utilisé pour l'amendement des sols acides. Les fonds à maërl sont maintenant protégés.
109
+
110
+ Certaines entreprise comme Goëmar font des recherches sur les algues utilisées comme auxiliaire de culture grâce à leurs propriétés de biostimulant (stimulation de la défense des plantes et augmentation de leur capacité d'absorption de nutriments)[23].
111
+
112
+ Certaines substances tirées des algues, notamment l'algine, déjà citée, sont utilisées comme gélifiants, épaississants, émulsifiants, dans de nombreuses industries : pharmacie, cosmétiques, matières plastiques, peintures…
113
+
114
+ L'agar-agar sert de base pour la fabrication des milieux de culture bactériologique.
115
+
116
+ Phymatolithon calcareum (Lithothamnium) fournit un calcaire poreux utilisé pour la filtration de l'eau.
117
+
118
+ La capacité des algues à filtrer l'eau en concentrant ses constituants est également utilisable dans des stations d'épuration des eaux usées (villes) ou des eaux sortant d'installations industrielles (industrie chimique notamment). Il reste à choisir ce qu'il est fait de ces algues devenues des déchets, en général toxiques.
119
+
120
+ Il est également possible de fabriquer du plastique biodégradable à partir d'algues, sans faire appel au pétrole. C'est ce qu'a réalisé un ingénieur breton, Rémy Lucas, qui a créé l'entreprise Algopack en 2010[24],[25].
121
+
122
+ C'est probablement à partir d'algues que les biocarburants pourront être produits avec le meilleur rendement[26],[27] rendant ainsi envisageable une production en quantité significative sans déforestation massive. Des cultures d'algues unicellulaires à forte teneur en lipides (50 % à 80 % en masse) et à temps de doublement rapide (de l'ordre de 24 h) permettent en effet une production de biodiesel moins polluante et incomparablement plus efficace que l'agriculture intensive de végétaux terrestres : les superficies nécessaires sont 30 fois moindres.
123
+ Plusieurs techniques de production sont étudiées :
124
+
125
+ Les lipides extraits de cette biomasse peuvent être utilisés soit directement comme huile végétale pour alimenter les moteurs diesel - à 100 % pour ceux qui le tolèrent : tracteurs, moteurs de bateaux, moteurs de camions et voitures de modèles des années 1990 ; ou en mélange à du gazole, jusqu'à 50 % sans modification, pour les moteurs récents, plus sensibles-, soit soumis à une transesterification pour produire du biodiesel. Les résidus peuvent encore être valorisés, par exemple par une fermentation produisant du bioéthanol.
126
+
127
+ Une limite de cette filière est la nécessité d'alimenter les cultures d'algues en fortes concentrations de CO2. Tant que ce CO2 sera issu de l'exploitation d'une énergie fossile, on ne pourra pas considérer cette source de biocarburant comme une énergie renouvelable.
128
+
129
+ La microalgue euglena est un exemple tangible de biocarburant à base d'algue. En effet, en 2015, la société japonaise Euglena (entreprise) fournit quotidiennement un bus en biocarburant, composé à hauteur de 1% d'euglena[29]. La société a aussi pour ambition de développer du biocarburant pour avion, et a annoncé vouloir l’utiliser à l’occasion des Jeux Olympiques d'été de 2020, mais aucun avion n’a pour le moment volé avec du biocarburant produit par la société[30],[31].
130
+
131
+ Les macro-algues marines constituent une source de recherche non négligeable pour les molécules antifouling[32]. En effet ces organismes sont sujet au biofouling avec l’adhésion de multiples organismes tels que des bactéries, des micro-algues, d’autres macro-algues ou encore divers mollusques. Il y a par exemple entre 102 et 107 cellules.cm-2 de bactéries épiphytes selon les espèces de macro-algues[33]. Le développement de biofouling peut avoir des effets délétères pour l’algue. En effet, le recouvrement de leur surface d’échange par les organismes invasifs peut limiter l’accès aux nutriments[34] mais aussi à la lumière, empêchant la photosynthèse. Les microorganismes adhérés peuvent également être pathogènes pour l’algue et nuire à son développement[35]. Pour contrer le biofouling, la macro-algue développe donc des moyens de défense chimiques et physiques. Par exemple, l’algue peut endiguer l’invasion d’organismes en générant des dérivés réactifs de l’oxygène (ROS)[2], mais aussi en sécrétant des métabolites secondaires biocides ou répulsifs (molécules anti-quorum sensing[36]). Certaines macro-algues présentent également une topographie particulière de surface[37], recouverte d’une couche mucilagineuse inhospitalière limitant la fixation d’organismes.
132
+
133
+ Les revêtements antifouling éco-responsables peuvent donc s’inspirer des algues pour inhiber l’adhésion des organismes sur une surface, à la fois en imitant leur topographie de surface, mais aussi en y greffant des molécules d’algues à visée antifouling. Quelques exemples de molécules et leur spectre d’action sont présentés dans le tableau ci-dessous.
134
+
135
+ Les principales familles de molécules anti-inflammatoires présentes chez les macro-algues sont les polysaccharides sulfatés, les acides gras polyinsaturés (PUFAs), le vidadol A et B, les caroténoïdes (fucoxanthine, astaxanthine), les alcaloïdes (caulerpine), les terpénoïdes, et la phéophytine a[43].
136
+
137
+ La fucoxantine est un dérivé des caroténoïdes et a été isolé chez l’algue brune Myagropsis myagroides. Des études in vitro sur des lignées cellulaires de macrophages de souris RAW 264 induites par LPS ont permis de montrer qu’il y a principalement inhibition de la production de NO de manière dose-dépendante par la fucoxantine et que ceci est dû à l’inhibition de la transcription de iNOS (en). Il y a donc inhibition de la sécrétion de cytokine et en particulier de TNFα. La fucoxanthine réduit aussi la translocation vers le noyau des protéines P50 et P65 et donc la dégradation, dans le cytoplasme, de l’inhibiteur de B (ikB) ce qui induit la diminution de la transactivation du facteur NFkB et inhibe la phosphorylation des protéines kinases mitogènes (MAPKs, JNK, ERK…). De plus, des tests LDH ont permis d’établir la non cytotoxicité de la fucoxantine [44].
138
+
139
+ La caulerpine est un alcaloïde bi-indolé. Plusieurs isomères de la caulerpine ont été isolés chez les rhodophycées et les chlorophycées. Pour étudier in vivo l’effet anti-inflammatoire de la caulerpine, deux modèles ont été utilisés chez la souris : l’œdème de l’oreille induit par des capsaicines et la l’inflammation du péritoine induite par des carrageenans. Une inhibition de la formation de l’œdème des oreilles de souris de 56 % est observée lorsqu’il y a eu préalablement traitement à la caulerpine. De même, il y a réduction de l’inflammation du péritoine chez les souris traitées à la caulerpine. Des mécanismes d’action similaires à l’indométhacine tels que l’inhibition de COX et des phosphilases A sont possibles. La caulerpine est aussi antinociceptive, anti-tumorale, régulatrice de croissance et a des propriétés stimulantes pour la croissance de la racine des plantes[45].
140
+
141
+ Une étude in vitro révèle que la phéophytine a isolée d’Ulva (Enteromorpha) prolifera supprime l’induction de la production d’anion superoxyde par un composé pro-inflammatoire. La phéophytine inhibe la chimiotaxie des leucocytes ainsi que la formation de l’œdème de l’oreille de souris et ce, in vivo[46].
142
+
143
+ L’effet cytotoxique d’un ensemble de polysaccharides sulfatés extraits de l’algue Sargassum hemiphyllum a été testé in vitro en mesurant la prolifération cellulaire ainsi que la production de LDH ; il n’y a pas d’effet cytotoxique détectable in vitro. Des analyses in vitro semblent montrer que les polysaccharides inhibent la formation des médiateurs de l’inflammation tels que les cytokines. Ces études mènent les chercheurs à penser que les polysaccharides sulfatés interagissent avec la voie de formation du facteur de transcription trimérique NF-kB en séquestrant l'un des monomères à l’extérieur du noyau [47].
144
+
145
+ En zone intertidale, les algues, qui sont des organismes fixés, sont soumises à de nombreux stress, dont le rayonnement ultraviolet (UV). Les UVs provoquent un stress oxydant en entraînant la formation de dérivés réactifs de l’oxygène (DRO) comme le peroxyde d’hydrogène (H2O2). Ces DRO peuvent endommager l'ADN, et provoquer la peroxydation des lipides et la carboxylation des protéines au sein des cellules. À long terme, cela peut engendrer le vieillissement cellulaire, des cancers, ou encore des inflammations. Afin de tolérer ces stress, les algues possèdent des stratégies d’adaptation comme la synthèse de métabolites secondaires photoprotecteurs.
146
+
147
+ Il existe chez les algues une diversité importante de molécules photoprotectrices, qui agissent de différentes manières : filtres UVA-filtre UVB, molécules induisant la mélanogénèse, molécules réflectrices, anti-oxydantes et cicatrisantes. Leurs propriétés intéressent de plus en plus les industriels, notamment en cosmétique : l’objectif est de trouver des filtres naturels afin de réduire les filtres chimiques présents dans les crèmes solaires afin de limiter les réactions d’allergies et réduire la pollution des milieux par ces substances. Les molécules photoprotectrices qui sont le plus fréquemment retrouvées chez les algues sont les acides aminés type mycosporine ou MAAs (pour mycosporine-like amino acid). Pour les algues n’ayant pas de MAAs pour se protéger vis-à-vis des UVs, il existe d’autres types de molécules comme les phlorotanins ou les caroténoïdes.
148
+
149
+ Les MAAs sont présents chez de nombreux organismes (mollusques, macro-algues, bactéries, cyanobactéries…). Les MAAs sont de petits métabolites secondaires, d’une grande diversité structurale et possédant la propriété de chromophore : ils ont la possibilité de former un nuage électronique délocalisé pouvant entrer en résonance avec des rayons incidents d’une longueur d’onde donnée. Par exemple, le porphyra-334, extrait de Porphyra umbilicalis, capte et reflète les UVs d’une longueur d’onde de 334 nm (UVA) sans produire de dérivés réactifs de l'oxygène. Leur synthèse est induite par l’exposition aux rayonnements solaires.
150
+
151
+ Leur propriété photoprotectrice est transmise le long de la chaine trophique jusqu’au consommateur secondaire. Par exemple, les oursins doivent se nourrir d’algues possédant des MAAs afin de conférer à leurs œufs une résistance solaire permettant leur bon développement. Récemment, une équipe de chercheurs a mis en évidence l’efficacité photoprotectrice des MAAs et notamment la porphyra-334 chez des fibroblastes humains. La porphyra-334 ne semble pas toxique pour ces cellules et semble réduire leur sénescence. Cette MAA limite le stress en reflétant les radiations UVA, réduisant le stress oxydatif lié à l'exposition aux UVs et réduit la synthèse de métalloprotéases matricielles (MMPs) impliquées dans la destruction des tissus conjonctifs. La porphyra-334 est également impliquée dans la capture des DRO impliqués dans les dommages ADN, peroxydation des lipides et carboxylation des protéines.
152
+
153
+ Ainsi les MAAs présentent un haut potentiel cosmétique dans la protection solaire et la lutte contre la sénescence cellulaire.
154
+
155
+ Les phlorotanins sont des polyphénols trouvés chez les algues brunes. Ce sont des oligomères de phloroglucinol avec une variété de combinaison entrainant une diversité importante de ces molécules.
156
+ Ils ont différents rôles comme la protection contre les herbivores. Ils sont suspectés de protéger les algues contre les UVB puisque leur spectre d’absorption présente un pic à environ 270 nm (UVB). En 2011, une équipe de chercheurs a démontré que les phlorotanins avaient un effet photoprotecteur chez des embryons de poisson zèbre. En effet, les phlorotanins réduisent la génération de dérivés réactifs de l'oxygène, l’hyperpigmentation et la mort cellulaire liées à une exposition aux UVB chez ces embryons.
157
+
158
+ Des algues unicellulaires microscopiques (Dinoflagellées) peuvent rendre toxiques pour l'homme les mollusques (moules, huîtres, praires, coques, palourdes…) et interdire leur consommation sous peine de troubles gastro-entériques graves ou, plus rarement, d'atteintes neuro-musculaires ; c'est un phénomène assez récurrent dans la mytiliculture du bassin de Thau en Languedoc et sur les côtes de l'Atlantique, notamment en Bretagne et en Vendée.
159
+
160
+ Sargassum muticum, algue brune introduite accidentellement en Europe en 1973 avec des huitres japonaises, a colonisé rapidement le littoral atlantique de l'Espagne à la Norvège ainsi que la Méditerranée occidentale jusqu'à Venise. Elle a remplacé certaines espèces (laminairia saccharina en particulier) et a pu constituer une nuisance importante pour la conchyliculture. Ce phénomène a été clairement caractérisé pour la première fois dans les années 1970, les pollutions augmentant de manière importante dans les années 1980, avant de se stabiliser dans les années 1990.
161
+
162
+ Caulerpa taxifolia, algue verte tropicale échappée accidentellement du musée océanographique de Monaco est devenue depuis quelques années envahissante en mer Méditerranée au détriment de la végétation autochtone, entre autres les herbiers de posidonie. Elle présente un faible toxicité et n'est pas consommée par la faune locale.
163
+
164
+ Les goémoniers considèrent comme une « mauvaise herbe » Saccorhiza polyschides, une laminaire très robuste, sans intérêt économique, qui colonise rapidement les rochers dépouillés par l'exploitation des Laminaria digitata.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Un courrier électronique, un courriel, un mail ou un e-mail (de l'anglais /ˈi.meɪl/[2] Écouter) est un message écrit envoyé électroniquement via un réseau informatique. On appelle messagerie électronique l'ensemble du système qui permet la transmission des courriers électroniques. Elle respecte des règles normalisées afin d'autoriser le dépôt de courriels dans la boîte aux lettres électronique d’un destinataire choisi par l’émetteur.
2
+
3
+ Pour émettre ou recevoir des messages par courrier électronique, il faut disposer d’une adresse électronique et d'un client de messagerie (ou d’une messagerie web permettant l'accès aux messages via un navigateur web).
4
+
5
+ L’acheminement des courriels, qui peuvent contenir des documents, est régi par diverses normes concernant aussi bien le routage que le contenu. Toutefois, comme le destinataire ne reçoit pas une copie conforme de l’écran de l’expéditeur, il est d'usage de respecter certaines règles implicites lors de l’envoi. De même, la connaissance de certains aspects techniques permet d’éviter des erreurs de compréhension ou de communication.
6
+
7
+ En France, malgré les difficultés liées à son caractère souvent non explicite (patronyme absent), l'adresse électronique tend à être reconnue comme moyen valide de contacter une personne. En matière de droit des obligations, selon le code civil français « l'écrit sur support électronique a la même force probante que l'écrit sur support papier »[3]. L'écrit électronique est de plus reconnu par le code civil comme valide à titre de preuve afin de conclure un contrat[4]. En matière de droit social, est reconnu pour le salarié le « droit, même au temps et au lieu de travail, au respect de l'intimité de sa vie privée »[5], ce droit impliquant « en particulier le secret des correspondances »[5].
8
+
9
+ Par leur contenu et leur forme, les messages envoyés par courrier électronique donnent à leurs destinataires une image de l'expéditeur. Le rôle du courrier électronique est croissant dans le maintien des liens sociaux, surtout en cas d'éloignement géographique.
10
+
11
+ Le courrier électronique a pris forme en 1965 en tant que moyen de communication entre utilisateurs d’ordinateur à exploitation partagée. Le Q32 du SDC (en) et le CTSS du MIT furent les premiers systèmes de messagerie électronique. Ils s'étendirent rapidement en réseau, permettant aux utilisateurs de transmettre des messages via différents ordinateurs. Le système AUTODIN (en) pourrait avoir été le premier, en 1966, à autoriser l’échange de courriels entre ordinateurs, le système SAGE avait des fonctionnalités similaires quelque temps auparavant.
12
+
13
+ Le réseau ARPANET fut une contribution majeure à l’évolution du courrier électronique. Un rapport[6] y indique des transferts de messages intersystèmes peu après sa création, en 1969. En 1971, Ray Tomlinson proposa l’utilisation du signe @ pour séparer le nom de l’utilisateur de celui de la machine. Ses premiers programmes de courriel, SNDMSG et READMAIL, jouèrent un rôle important dans le développement du courrier électronique, lequel vit son utilité fortement augmentée grâce à ARPANET, au point d'intéresser les constructeurs proposant une informatique plus décentralisée que celle du géant IBM.
14
+
15
+ La première adresse de courrier électronique est tomlinson@bbn-tenexa. BBN réfère à Bolt, Beranek et Newmann, la firme d'ingénieurs pour laquelle travaillait Ray Tomlinson, et qui était prestataire d'ARPANET. Tenexa réfère à Tenex, le système d'exploitation utilisé[7].
16
+
17
+ La messagerie électronique existait donc avant Internet et a été un outil précieux lors de la création de celui-ci.
18
+
19
+ Le vocabulaire français pour désigner le courrier électronique n'est pas fixé par les utilisateurs qui habitent en Europe, l’usage hésitant entre divers termes. Le mot anglais email ou e-mail[8] (prononcé en français : /i.mɛjl/ ou /i.mɛl/) est très utilisé en Europe francophone ; il entre en compétition avec son pendant simplifié mail[9] (prononcé en français : /mɛl/ ou /mɛjl/) ou encore avec le mot d’origine québécoise « courriel »[10], davantage répandu au Québec.
20
+
21
+ En anglais, le terme mail est utilisé pour le seul « courrier postal »[11] mais en français il est couramment utilisé comme abréviation d'e-mail[12]. En anglais, la boîte aux lettres dans laquelle le facteur dépose le courrier a pour nom « mailbox » et « mailing address » ne veut pas dire adresse électronique mais adresse postale. Parfois, les anglophones précisent snail mail (« courrier escargot ») pour désigner sans ambiguïté ou de façon humoristique le courrier postal, du fait de l’usage tellement répandu du courrier électronique. Ces termes n’ont rien à voir avec le mot français « mail » /maj/, qui désigne une allée bordée d’arbres semblable à celles servant autrefois au « jeu de mail », et encore moins avec l’émail (des dents notamment).
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23
+ En France, l’appellation « courriel » (mot-valise construit à partir des mots « courrier » et « électronique »[13]) a été adoptée dans les textes officiels depuis le 20 juin 2003 par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France pour toutes les administrations et services publics français, qui ont désormais l’obligation d’utiliser ce terme de préférence à tout autre[14],[15]. Le terme « courriel » est un équivalent des termes admis « message électronique » et « courrier électronique » lorsqu'il s’agit du document ou du texte transmis par une messagerie électronique. Le ministère de l'Éducation nationale a répercuté cette directive dans un bulletin officiel du 28 août 2003[16]. Le terme « courriel » a donné lieu au dérivé pourriel, proposé par l'Office québécois de la langue française (OQLF) en mai 1997, pour désigner le courriel non sollicité (spam).
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+ Au Québec est apparu le verbe « courrieller » pour désigner l'acte d'expédier un courriel ; il a été entériné par l'OQLF[17],[18].
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+ « Mél. », défini comme le symbole de « messagerie électronique », a été proposé[19] en 1997 par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France pour préfixer une adresse électronique sur une carte de visite ou un en-tête de lettre, comme on utilise « Tél. » pour indiquer un numéro de téléphone[20], et confirmé au Journal officiel du 20 juin 2003, étant précisé que « Mél. » ne doit en aucun cas être employé comme substantif[16]. Pourtant, l'usage abusif qui consiste à employer « mél. » pour désigner un courrier électronique, est assez fréquent, par confusion entre « mail » et « Mél. ».
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+
29
+ Pour recevoir et consulter un courriel, l'utilisateur doit disposer d’une adresse électronique, lui permettant d'être identifié, et d'un programme d'accès soit sous la forme d'un logiciel appelé client de messagerie soit sous la forme d'un site du type webmail permettant l'accès aux messages depuis n'importe quelle connexion internet via un navigateur Web.
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+ Afin d’assurer l’interopérabilité, l’acheminement des courriels est régi par plusieurs normes, que ce soit pour son routage, ou encore son contenu.
32
+ Toutefois, le destinataire ne reçoit pas pour autant une copie conforme de l’écran de l’expéditeur. Pour cette raison, entre autres, l’usage est de respecter certaines règles implicites lors de l’envoi de courriel, et la connaissance de certains aspects techniques permet d’éviter des incompréhensions ou des erreurs de communication.
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+
34
+ Pour l’utilisation de plusieurs langues autres que l’anglais dans les courriels, voir Courriel et Unicode.
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+
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+ À l’origine, le courriel est un document qui contient uniquement des caractères ASCII. Progressivement, des encodages régionaux ont été développés et depuis plusieurs années, certains logiciels supportent également l’UTF-8, ce qui permet d’augmenter le nombre de caractères différents que l'on peut utiliser. Cependant, UTF-8 et les caractères régionaux ne sont pas toujours interopérables, en fonction du logiciel de messagerie utilisé par le destinataire et de sa localisation géographique.
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+
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+ De plus, il est désormais possible de joindre un document avec le message proprement dit. Avec MIME, différents fichiers peuvent être joints au courriel. Dans un souci d’interopérabilité, on recommande de ne pas utiliser de formats propriétaires, tels que les formats Microsoft Word, mais plutôt des formats ouverts et documentés, pour lesquels un visionneur pourra être rendu disponible sur toute plate-forme, pourvu qu’il soit programmé.
39
+
40
+ L'utilisation d'HTML pour la structuration ou la mise en forme des courriels est possible, mais souffre d'un manque important d'interopérabilité, souligné en 2007 par le séminaire Mail HTML du W3C[21]. Il en est de même du recours aux feuilles de style en cascade (CSS) pour leur présentation[22]. Le HTML permet théoriquement d’afficher des images distantes ainsi que d’exécuter du javascript. Cependant, certains utilisateurs préfèrent désactiver de telles fonctionnalités, car elles sont utilisées par des polluposteurs pour vérifier l’efficacité du pourriel.
41
+
42
+ Il existe également, en fonction du logiciel client de messagerie (tous ne supportent pas cette fonction), un système similaire à un accusé de réception qui permet à l’expéditeur d’avoir connaissance du bon acheminement de son message et/ou de sa lecture par le destinataire.
43
+
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+ Les règles de bon usage du courrier électronique sont décrites dans un document de référence appelé nétiquette.
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+
46
+ Un courrier électronique est composé de deux parties : les entêtes et le corps du message, séparés par une ligne vide. Les entêtes stockent les informations contextuelles : expéditeur, destinataire, objet, date... Le corps du message est quant à lui encodé sous forme de texte, ou de parties multiples (par exemple un texte et des images).
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+
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+ L’acheminement des courriels est régi par plusieurs protocoles : SMTP est destiné à l’envoi d’un message, POP et IMAP servent à rapatrier des messages pour leur lecture.
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+ La plupart des fournisseurs d’accès à Internet procurent au moins une adresse électronique à leurs usagers. Diverses sociétés ou associations proposent aussi des adresses gratuites ou payantes. Comme pour la plupart des services Internet, aucune qualité de service n’est garantie. Pour s’assurer qu’un message a bien été distribué à son destinataire, il est possible d’utiliser un mécanisme d’accusé de réception.
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+
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+ Le courriel peut être envoyé à plusieurs destinataires :
53
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+ Le client de messagerie de l'utilisateur n’envoie qu’une seule copie du message à son serveur MTA. C’est le serveur MTA qui s’occupe de le dupliquer en autant de messages qu’il y a de destinataires.
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+ La fonction Cc, qui signifie « copie carbone » ou « copie conforme »[23], permet d’envoyer le même message à plusieurs personnes, en saisissant leurs adresses dans le champ Cc[24].
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+
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+ La fonction Cci, qui signifie « copie carbone invisible » ou « copie conforme invisible »[25], est une fonction similaire au Cc, mais les adresses des destinataires apparaissant dans la section Cci ne sont pas visibles pour les destinataires du message ni pour ceux à qui le message est transféré. Elle est également appelée « copie cachée ».
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+ Un message est envoyé à l’ensemble des adresses précisées dans les champs Cc et Cci, mais seules les adresses indiquées dans le champ Cc sont visibles dans le message final. Les adresses multiples doivent être séparées par une virgule[26] suivie d’une espace.
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62
+ Pour un envoi à plusieurs destinataires ne se connaissant pas (et ne souhaitant pas voir leur adresse publiée, ne serait-ce que par le moyen d’une lettre d’information électronique), il est d’usage de se servir du champ Cci conformément à la Netiquette.
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+ De plus, cette pratique limite les effets néfastes des virus et vers informatiques qui exploitent les adresses de courriel trouvées dans les carnets d’adresses des ordinateurs.
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+ Une boîte de réception[27] est généralement un espace réservé à un utilisateur, où sont stockés (dans une pile) les courriels qui lui parviennent, en attendant qu’il les lise. C'est un des éléments de la boîte aux lettres électronique.
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+ Dans son article 1er IV° 5e alinéa, la loi no 2004-575 du 21 juin 2004 dite loi pour la confiance dans l'économie numérique (souvent abrégée « LCEN ») donne une définition très large du courrier électronique, qui couvre aussi bien le SMS envoyé par téléphone que le courriel envoyé par ordinateur : « On entend par courrier électronique tout message, sous forme de texte, de voix, de son ou d'image, envoyé par un réseau public de communication, stocké sur un serveur du réseau ou dans l'équipement terminal du destinataire, jusqu'à ce que ce dernier le récupère ». Elle n’en fixe cependant pas le régime.
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+ Or, le courrier électronique peut servir soit à des fins de correspondance privée[28], soit à des fins de communication publique, notamment, lorsqu’il est adressé à un ensemble de destinataires sur une liste de diffusion large. L’exemple de la publicité directe par voie électronique (en anglais spamming), l’illustre. Si un courrier électronique constitue une correspondance privée, il bénéficie alors de la protection découlant de cette qualification.
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+
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+ Si l’on considère le courrier électronique en tant que correspondance privée, le fait (commis de mauvaise foi, les cas de l'erreur ou de l'ignorance du destinataire étant exclus) « d'ouvrir, de supprimer, de retarder ou de détourner des correspondances arrivées ou non à destination et adressées à des tiers, ou d'en prendre frauduleusement connaissance » constitue une infraction pénale, prévue et réprimée à l'article 226-15 du Code pénal[29]. Les peines prévues en répression sont établies sur la base de l'article 9 du Code civil[30] qui concerne le droit au respect de la vie privée, la correspondance appartenant à la notion de vie privée.
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+ Une autre difficulté, résolue par la loi, est de savoir si un message envoyé sous forme électronique a une valeur quelconque. Contrairement à l’adresse postale, l’adresse électronique peut être multiple : on peut choisir d’avoir une ou plusieurs adresses électroniques (par exemple, pour en spécialiser une dans une correspondance particulière), contrairement à la correspondance postale. A priori cela nuit à l’efficacité du courrier électronique : on ne peut jamais être sûr que le correspondant a bel et bien reçu et consulté ce qui lui a été envoyé.
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+ Il n’est pas exclu que des problèmes surgissent et que le courrier électronique en souffre. L'article 1369-3 du code civil[31] prévoit le problème et distingue le professionnel du simple particulier en disposant que « les informations destinées à un professionnel peuvent lui être adressées par courrier électronique, dès lors qu’il a communiqué son adresse électronique ». Autrement dit, le professionnel, notamment le commerçant, peut être contacté à son adresse électronique officielle, qu’il est censé consulter régulièrement, mais non le particulier, aurait-il fait connaître son adresse électronique à son interlocuteur. Mais le texte est apparemment supplétif de volonté et le particulier pourrait accepter, ce qui se passe souvent en pratique, d’être contacté par voie électronique, surtout s’il a initié de cette manière le dialogue. Ainsi, les professionnels (personnes agissant dans le cadre de leur activité professionnelle) sont réputés dûment informés, par l'article 1369-3[31] du code civil, lorsqu'un courrier électronique leur est envoyé à une adresse qu'ils ont communiquée.
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+ Le caractère écrit du courrier électronique a aussi nourri les interrogations quant à sa valeur juridique entre personnes (physiques ou morales). Depuis la loi du 13 mars 2000, le courrier électronique vaut autant qu'un écrit sur papier, mais uniquement à titre de preuve. L'article 1316-1 du code civil[32] prévoit cette hypothèse. Cette loi a été complétée par la loi du 21 juin 2004. La LCEN transposait la directive du 8 juin 2000 dite « Directive relative à certains aspects juridiques des services de la société de l'information, et notamment du commerce électronique, dans le marché intérieur » avec deux ans de retard[33]. Son apport réside dans le fait que l'écrit électronique n'est plus uniquement valable à titre de preuve : il l'est aussi afin de conclure un contrat. Le code civil reconnaît la validité des actes électroniques à l'article 1108-1[34] et détermine, par le biais d'un renvoi à l'article 1316-4[35], les conditions de validité d'un acte électronique :
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+ Enfin, l'article 1316-3[36] du code civil confirme que « l'écrit sur support électronique a la même force probante que l'écrit sur support papier ».
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+ Avec le développement d'internet comme outil de travail incontournable, le contentieux lié à son utilisation sur le lieu de travail s'est concomitamment développé. Le juge français a été interrogé à plusieurs reprises quant aux droits de l'employeur sur les correspondances électroniques entretenues par ses salariés sur le lieu de travail avec les outils mis à sa disposition par ce même employeur. Dans ce domaine, c'est l'arrêt « Nikon » du 2 octobre 2001, rendu par la Chambre sociale de la Cour de cassation qui est considéré comme l'arrêt fondateur de ce type de litiges[5]. Il consacre pour le salarié le « droit, même au temps et au lieu de travail, au respect de l'intimité de sa vie privée », ce droit impliquant « en particulier le secret des correspondances ; l’employeur ne peut dès lors sans violation de cette liberté fondamentale prendre connaissance des messages personnels émis par le salarié et reçus par lui grâce à un outil informatique mis à sa disposition pour son travail et ceci même au cas où l’employeur aurait interdit une utilisation non professionnelle de l’ordinateur ». En l'espèce, le salarié avait trié ses messages électroniques, certains étant archivés dans un dossier intitulé « Personnel ». La portée de cet arrêt a par la suite été tempérée. La Cour de cassation, saisie à nouveau de ce type de contentieux, s'est prononcée par la voix de la chambre sociale, le 30 mai 2007[37]. Elle affirmait alors que les juges du fond devaient « rechercher si les fichiers ouverts sur le matériel mis à sa disposition par l’employeur avaient été identifiés comme personnels par le salarié ». Il appartient donc au salarié d'organiser sa correspondance privée au travail pour la protéger, tous les éléments pouvant y concourir notamment l'objet du courriel, le titre du dossier dans lequel il est archivé, l'apparence des pièces jointes. Il pèse ainsi sur le salarié, une présomption de caractère professionnel de la correspondance entretenue par le biais des outils mis à sa disposition par son employeur. À charge pour ce salarié de combattre cette présomption en conférant une apparence privée à sa correspondance pour la protéger. Cette relative protection est cependant limitée par la possibilité reconnue à l'employeur d'exercer une cybersurveillance de ses salariés. Au titre de son pouvoir de direction et de contrôle de ses salariés, l'employeur peut mettre en place des moyens de surveillance de l'usage fait par les salariés des outils mis à leur disposition, il doit néanmoins les en avertir au préalable et en avertir les institutions représentatives du personnel si elles existent (article L2323-32 du code du travail[38]).
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+ L'adresse électronique tend à être de plus en plus reconnue comme un moyen valable de contacter une personne malgré les difficultés d'identification qu'elle comporte (cas des adresses non explicites, ne comportant pas de patronyme de la personne contactée et ne permettant pas une identification immédiate).
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+ Le mécanisme dit « de riposte graduée » inséré dans la loi Création et Internet instituant la Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et pour la Protection des droits sur Internet prévoit que cette autorité peut avertir un internaute qu'il est en train de se livrer à des actes de contrefaçon pour la première fois par courriel. L'avertissement emportant des conséquences juridiques puisqu'il constitue le premier échelon d'un système de sanctions graduelles pouvant aboutir à la suspension de l'accès à internet.
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+ Par ailleurs, durant la semaine du 2 au 8 novembre 2009, dans le cadre du projet de loi contre la fracture numérique, les députés Laure de la Raudière et Jean Dionis du Séjour ont proposé deux amendements concernant la correspondance électronique.
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+ Le premier va dans le sens d'une portabilité de l'adresse électronique liée au fournisseur d'accès, à l'instar du numéro de téléphone mobile, « à un tarif raisonnable ». Le but est que, par exemple, un abonné à un service de fourniture d'accès à internet X puisse résilier son contrat et souscrire un abonnement auprès d'un fournisseur Y tout en gardant son adresse « abonné@fournisseurX.fr »[39].
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+ Un second amendement prévoit la mise en place d'un service de réacheminement du courrier électronique durant 6 mois vers la nouvelle adresse de l'abonné ayant résilié son contrat auprès du premier fournisseur. Ce service serait assuré par le fournisseur d'accès que l'abonné a quitté.
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+ L'utilité de ces amendements se heurte d'une part au fait que de nombreux internautes utilisent un service de courrier électronique indépendant de leur fournisseur d'accès (Gmail, laposte.net, Yahoo! Mail...), ce qui ne met pas fin aux problématiques de changement d'adresse[40].
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+ Certains[Qui ?] évoquent la possibilité du réacheminement des courriers pendant six mois et du spam qui constitue 85 % à 90 % du volume des messages envoyés dans le monde[41] : le fournisseur devra-t-il réacheminer l'ensemble du courrier sans filtrer le spam, au risque de se rendre lui-même coupable de transmission de courrier non sollicité ? Devra-t-il filtrer les spams au risque de ne pas transmettre les faux positifs ?[interprétation personnelle]
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97
+ Les courriels ont la même valeur que tous les autres documents. Ils doivent être traités sans égard à leur format en fonction de l’information qu’ils contiennent. Le courriel, comme tous les autres types de documents, est un document au sens de la loi. En effet, la loi concernant le cadre juridique des technologies de l’information (RLRQ, chapitre C-1.1) mentionne que « la valeur juridique d'un document, notamment le fait qu'il puisse produire des effets juridiques et être admis en preuve, n'est ni augmentée ni diminuée pour la seule raison qu'un support ou une technologie spécifique a été choisi. » De ce fait, il est assujetti au même cadre juridique que tout autre document sur tout autre support[42].
98
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99
+ D'après un sondage publié en juin 2009 par GMX[43], les courriers électroniques joueraient un rôle prépondérant dans l'image renvoyée par leur expéditeur. Ainsi plus de la moitié des Américains jugeraient l'intelligence de leurs correspondants sur le contenu et la forme des courriels qu'ils reçoivent. Le style d'écriture, la qualité de langue et le ton utilisé dans la rédaction seraient les principaux points de jugement. De même, un tiers des utilisateurs de courriers électroniques estiment pouvoir juger l'âge et le niveau d'autorité de leurs correspondants et un cinquième se faire une idée de la réussite future de la vie de ces mêmes correspondants.
100
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+ Des recherches ont démontré que le courrier électronique était particulièrement utilisé pour maintenir un lien social, tout particulièrement en cas d'éloignement géographique. Toutefois, contrairement aux recherches précédentes, une étude publiée en 2008 conclut que la hausse de l'utilisation d'Internet s'est accompagnée d'une baisse de l'utilisation des autres moyens de communication[44]. Peu à peu, le courrier électronique et les autres moyens de communication en ligne remplacent les habitudes de communication traditionnelles au lieu de s'ajouter à celles-ci.
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103
+ Les courriers électroniques, comme les autres formes de communication via internet, sont soumis aux règles informelles d'usage décrites dans la nétiquette.
104
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105
+ L'Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE) a publié en octobre 2011 un document intitulé « Pour un meilleur usage de la messagerie électronique dans les entreprises ».
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+
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+ Selon l'étude de l'ADEME « Internet, courriels, réduire les impacts », publiée en février 2014[45] :
108
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+ Lorsque les adresses de courrier électronique sont liées à un fournisseur d'accès Internet, le problème se pose du suivi de la correspondance lorsqu'on quitte ce fournisseur et qu'il n'en permet pas le maintien.
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111
+ La messagerie électronique ne garantit pas l'acheminement du courriel à bon port. Un message peut être perdu, ou retardé.
112
+
113
+ Les notifications de réception et de non-réception sont prévues dans la norme, mais de rares logiciels de courriel ne les proposent pas, ou ne les honorent pas en réception, ou envoient l'accusé de réception sans en prévenir le lecteur[46]. Dans les cas courants, leur usage est toutefois utile pour confirmer l'affichage d'un message.
114
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+ Le problème du courrier indésirable (pourriel).
116
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+ En milieu professionnel, la multiplication chaotique des courriels due à un usage inapproprié ou dépassé de la messagerie peut amener les organisations à se poser la question de passer à des méthodes de travail collaboratif. Selon l'étude « Solutions de collaborations d'entreprises » la messagerie d’entreprise figure, avec l’agenda partagé et le partage de fichiers, parmi les solutions de collaboration privilégiées[47].
118
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119
+ Les adresses de courrier électronique peuvent être l'objet de piratage. En janvier 2019, le site de partage de fichiers Mega met en ligne des millions de courriels et de mots de passe volés. Ces informations proviennent de différents vols de données qui semblent avoir eu lieu entre 2015 et 2018[48].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/1371.html.txt ADDED
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+ Un courrier électronique, un courriel, un mail ou un e-mail (de l'anglais /ˈi.meɪl/[2] Écouter) est un message écrit envoyé électroniquement via un réseau informatique. On appelle messagerie électronique l'ensemble du système qui permet la transmission des courriers électroniques. Elle respecte des règles normalisées afin d'autoriser le dépôt de courriels dans la boîte aux lettres électronique d’un destinataire choisi par l’émetteur.
2
+
3
+ Pour émettre ou recevoir des messages par courrier électronique, il faut disposer d’une adresse électronique et d'un client de messagerie (ou d’une messagerie web permettant l'accès aux messages via un navigateur web).
4
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5
+ L’acheminement des courriels, qui peuvent contenir des documents, est régi par diverses normes concernant aussi bien le routage que le contenu. Toutefois, comme le destinataire ne reçoit pas une copie conforme de l’écran de l’expéditeur, il est d'usage de respecter certaines règles implicites lors de l’envoi. De même, la connaissance de certains aspects techniques permet d’éviter des erreurs de compréhension ou de communication.
6
+
7
+ En France, malgré les difficultés liées à son caractère souvent non explicite (patronyme absent), l'adresse électronique tend à être reconnue comme moyen valide de contacter une personne. En matière de droit des obligations, selon le code civil français « l'écrit sur support électronique a la même force probante que l'écrit sur support papier »[3]. L'écrit électronique est de plus reconnu par le code civil comme valide à titre de preuve afin de conclure un contrat[4]. En matière de droit social, est reconnu pour le salarié le « droit, même au temps et au lieu de travail, au respect de l'intimité de sa vie privée »[5], ce droit impliquant « en particulier le secret des correspondances »[5].
8
+
9
+ Par leur contenu et leur forme, les messages envoyés par courrier électronique donnent à leurs destinataires une image de l'expéditeur. Le rôle du courrier électronique est croissant dans le maintien des liens sociaux, surtout en cas d'éloignement géographique.
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11
+ Le courrier électronique a pris forme en 1965 en tant que moyen de communication entre utilisateurs d’ordinateur à exploitation partagée. Le Q32 du SDC (en) et le CTSS du MIT furent les premiers systèmes de messagerie électronique. Ils s'étendirent rapidement en réseau, permettant aux utilisateurs de transmettre des messages via différents ordinateurs. Le système AUTODIN (en) pourrait avoir été le premier, en 1966, à autoriser l’échange de courriels entre ordinateurs, le système SAGE avait des fonctionnalités similaires quelque temps auparavant.
12
+
13
+ Le réseau ARPANET fut une contribution majeure à l’évolution du courrier électronique. Un rapport[6] y indique des transferts de messages intersystèmes peu après sa création, en 1969. En 1971, Ray Tomlinson proposa l’utilisation du signe @ pour séparer le nom de l’utilisateur de celui de la machine. Ses premiers programmes de courriel, SNDMSG et READMAIL, jouèrent un rôle important dans le développement du courrier électronique, lequel vit son utilité fortement augmentée grâce à ARPANET, au point d'intéresser les constructeurs proposant une informatique plus décentralisée que celle du géant IBM.
14
+
15
+ La première adresse de courrier électronique est tomlinson@bbn-tenexa. BBN réfère à Bolt, Beranek et Newmann, la firme d'ingénieurs pour laquelle travaillait Ray Tomlinson, et qui était prestataire d'ARPANET. Tenexa réfère à Tenex, le système d'exploitation utilisé[7].
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17
+ La messagerie électronique existait donc avant Internet et a été un outil précieux lors de la création de celui-ci.
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19
+ Le vocabulaire français pour désigner le courrier électronique n'est pas fixé par les utilisateurs qui habitent en Europe, l’usage hésitant entre divers termes. Le mot anglais email ou e-mail[8] (prononcé en français : /i.mɛjl/ ou /i.mɛl/) est très utilisé en Europe francophone ; il entre en compétition avec son pendant simplifié mail[9] (prononcé en français : /mɛl/ ou /mɛjl/) ou encore avec le mot d’origine québécoise « courriel »[10], davantage répandu au Québec.
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21
+ En anglais, le terme mail est utilisé pour le seul « courrier postal »[11] mais en français il est couramment utilisé comme abréviation d'e-mail[12]. En anglais, la boîte aux lettres dans laquelle le facteur dépose le courrier a pour nom « mailbox » et « mailing address » ne veut pas dire adresse électronique mais adresse postale. Parfois, les anglophones précisent snail mail (« courrier escargot ») pour désigner sans ambiguïté ou de façon humoristique le courrier postal, du fait de l’usage tellement répandu du courrier électronique. Ces termes n’ont rien à voir avec le mot français « mail » /maj/, qui désigne une allée bordée d’arbres semblable à celles servant autrefois au « jeu de mail », et encore moins avec l’émail (des dents notamment).
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23
+ En France, l’appellation « courriel » (mot-valise construit à partir des mots « courrier » et « électronique »[13]) a été adoptée dans les textes officiels depuis le 20 juin 2003 par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France pour toutes les administrations et services publics français, qui ont désormais l’obligation d’utiliser ce terme de préférence à tout autre[14],[15]. Le terme « courriel » est un équivalent des termes admis « message électronique » et « courrier électronique » lorsqu'il s’agit du document ou du texte transmis par une messagerie électronique. Le ministère de l'Éducation nationale a répercuté cette directive dans un bulletin officiel du 28 août 2003[16]. Le terme « courriel » a donné lieu au dérivé pourriel, proposé par l'Office québécois de la langue française (OQLF) en mai 1997, pour désigner le courriel non sollicité (spam).
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+ Au Québec est apparu le verbe « courrieller » pour désigner l'acte d'expédier un courriel ; il a été entériné par l'OQLF[17],[18].
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+ « Mél. », défini comme le symbole de « messagerie électronique », a été proposé[19] en 1997 par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France pour préfixer une adresse électronique sur une carte de visite ou un en-tête de lettre, comme on utilise « Tél. » pour indiquer un numéro de téléphone[20], et confirmé au Journal officiel du 20 juin 2003, étant précisé que « Mél. » ne doit en aucun cas être employé comme substantif[16]. Pourtant, l'usage abusif qui consiste à employer « mél. » pour désigner un courrier électronique, est assez fréquent, par confusion entre « mail » et « Mél. ».
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+ Pour recevoir et consulter un courriel, l'utilisateur doit disposer d’une adresse électronique, lui permettant d'être identifié, et d'un programme d'accès soit sous la forme d'un logiciel appelé client de messagerie soit sous la forme d'un site du type webmail permettant l'accès aux messages depuis n'importe quelle connexion internet via un navigateur Web.
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+ Afin d’assurer l’interopérabilité, l’acheminement des courriels est régi par plusieurs normes, que ce soit pour son routage, ou encore son contenu.
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+ Toutefois, le destinataire ne reçoit pas pour autant une copie conforme de l’écran de l’expéditeur. Pour cette raison, entre autres, l’usage est de respecter certaines règles implicites lors de l’envoi de courriel, et la connaissance de certains aspects techniques permet d’éviter des incompréhensions ou des erreurs de communication.
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+ Pour l’utilisation de plusieurs langues autres que l’anglais dans les courriels, voir Courriel et Unicode.
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+ À l’origine, le courriel est un document qui contient uniquement des caractères ASCII. Progressivement, des encodages régionaux ont été développés et depuis plusieurs années, certains logiciels supportent également l’UTF-8, ce qui permet d’augmenter le nombre de caractères différents que l'on peut utiliser. Cependant, UTF-8 et les caractères régionaux ne sont pas toujours interopérables, en fonction du logiciel de messagerie utilisé par le destinataire et de sa localisation géographique.
37
+
38
+ De plus, il est désormais possible de joindre un document avec le message proprement dit. Avec MIME, différents fichiers peuvent être joints au courriel. Dans un souci d’interopérabilité, on recommande de ne pas utiliser de formats propriétaires, tels que les formats Microsoft Word, mais plutôt des formats ouverts et documentés, pour lesquels un visionneur pourra être rendu disponible sur toute plate-forme, pourvu qu’il soit programmé.
39
+
40
+ L'utilisation d'HTML pour la structuration ou la mise en forme des courriels est possible, mais souffre d'un manque important d'interopérabilité, souligné en 2007 par le séminaire Mail HTML du W3C[21]. Il en est de même du recours aux feuilles de style en cascade (CSS) pour leur présentation[22]. Le HTML permet théoriquement d’afficher des images distantes ainsi que d’exécuter du javascript. Cependant, certains utilisateurs préfèrent désactiver de telles fonctionnalités, car elles sont utilisées par des polluposteurs pour vérifier l’efficacité du pourriel.
41
+
42
+ Il existe également, en fonction du logiciel client de messagerie (tous ne supportent pas cette fonction), un système similaire à un accusé de réception qui permet à l’expéditeur d’avoir connaissance du bon acheminement de son message et/ou de sa lecture par le destinataire.
43
+
44
+ Les règles de bon usage du courrier électronique sont décrites dans un document de référence appelé nétiquette.
45
+
46
+ Un courrier électronique est composé de deux parties : les entêtes et le corps du message, séparés par une ligne vide. Les entêtes stockent les informations contextuelles : expéditeur, destinataire, objet, date... Le corps du message est quant à lui encodé sous forme de texte, ou de parties multiples (par exemple un texte et des images).
47
+
48
+ L’acheminement des courriels est régi par plusieurs protocoles : SMTP est destiné à l’envoi d’un message, POP et IMAP servent à rapatrier des messages pour leur lecture.
49
+
50
+ La plupart des fournisseurs d’accès à Internet procurent au moins une adresse électronique à leurs usagers. Diverses sociétés ou associations proposent aussi des adresses gratuites ou payantes. Comme pour la plupart des services Internet, aucune qualité de service n’est garantie. Pour s’assurer qu’un message a bien été distribué à son destinataire, il est possible d’utiliser un mécanisme d’accusé de réception.
51
+
52
+ Le courriel peut être envoyé à plusieurs destinataires :
53
+
54
+ Le client de messagerie de l'utilisateur n’envoie qu’une seule copie du message à son serveur MTA. C’est le serveur MTA qui s’occupe de le dupliquer en autant de messages qu’il y a de destinataires.
55
+
56
+ La fonction Cc, qui signifie « copie carbone » ou « copie conforme »[23], permet d’envoyer le même message à plusieurs personnes, en saisissant leurs adresses dans le champ Cc[24].
57
+
58
+ La fonction Cci, qui signifie « copie carbone invisible » ou « copie conforme invisible »[25], est une fonction similaire au Cc, mais les adresses des destinataires apparaissant dans la section Cci ne sont pas visibles pour les destinataires du message ni pour ceux à qui le message est transféré. Elle est également appelée « copie cachée ».
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+
60
+ Un message est envoyé à l’ensemble des adresses précisées dans les champs Cc et Cci, mais seules les adresses indiquées dans le champ Cc sont visibles dans le message final. Les adresses multiples doivent être séparées par une virgule[26] suivie d’une espace.
61
+
62
+ Pour un envoi à plusieurs destinataires ne se connaissant pas (et ne souhaitant pas voir leur adresse publiée, ne serait-ce que par le moyen d’une lettre d’information électronique), il est d’usage de se servir du champ Cci conformément à la Netiquette.
63
+
64
+ De plus, cette pratique limite les effets néfastes des virus et vers informatiques qui exploitent les adresses de courriel trouvées dans les carnets d’adresses des ordinateurs.
65
+
66
+ Une boîte de réception[27] est généralement un espace réservé à un utilisateur, où sont stockés (dans une pile) les courriels qui lui parviennent, en attendant qu’il les lise. C'est un des éléments de la boîte aux lettres électronique.
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+
68
+ Dans son article 1er IV° 5e alinéa, la loi no 2004-575 du 21 juin 2004 dite loi pour la confiance dans l'économie numérique (souvent abrégée « LCEN ») donne une définition très large du courrier électronique, qui couvre aussi bien le SMS envoyé par téléphone que le courriel envoyé par ordinateur : « On entend par courrier électronique tout message, sous forme de texte, de voix, de son ou d'image, envoyé par un réseau public de communication, stocké sur un serveur du réseau ou dans l'équipement terminal du destinataire, jusqu'à ce que ce dernier le récupère ». Elle n’en fixe cependant pas le régime.
69
+ Or, le courrier électronique peut servir soit à des fins de correspondance privée[28], soit à des fins de communication publique, notamment, lorsqu’il est adressé à un ensemble de destinataires sur une liste de diffusion large. L’exemple de la publicité directe par voie électronique (en anglais spamming), l’illustre. Si un courrier électronique constitue une correspondance privée, il bénéficie alors de la protection découlant de cette qualification.
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+
71
+ Si l’on considère le courrier électronique en tant que correspondance privée, le fait (commis de mauvaise foi, les cas de l'erreur ou de l'ignorance du destinataire étant exclus) « d'ouvrir, de supprimer, de retarder ou de détourner des correspondances arrivées ou non à destination et adressées à des tiers, ou d'en prendre frauduleusement connaissance » constitue une infraction pénale, prévue et réprimée à l'article 226-15 du Code pénal[29]. Les peines prévues en répression sont établies sur la base de l'article 9 du Code civil[30] qui concerne le droit au respect de la vie privée, la correspondance appartenant à la notion de vie privée.
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+ Une autre difficulté, résolue par la loi, est de savoir si un message envoyé sous forme électronique a une valeur quelconque. Contrairement à l’adresse postale, l’adresse électronique peut être multiple : on peut choisir d’avoir une ou plusieurs adresses électroniques (par exemple, pour en spécialiser une dans une correspondance particulière), contrairement à la correspondance postale. A priori cela nuit à l’efficacité du courrier électronique : on ne peut jamais être sûr que le correspondant a bel et bien reçu et consulté ce qui lui a été envoyé.
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+ Il n’est pas exclu que des problèmes surgissent et que le courrier électronique en souffre. L'article 1369-3 du code civil[31] prévoit le problème et distingue le professionnel du simple particulier en disposant que « les informations destinées à un professionnel peuvent lui être adressées par courrier électronique, dès lors qu’il a communiqué son adresse électronique ». Autrement dit, le professionnel, notamment le commerçant, peut être contacté à son adresse électronique officielle, qu’il est censé consulter régulièrement, mais non le particulier, aurait-il fait connaître son adresse électronique à son interlocuteur. Mais le texte est apparemment supplétif de volonté et le particulier pourrait accepter, ce qui se passe souvent en pratique, d’être contacté par voie électronique, surtout s’il a initié de cette manière le dialogue. Ainsi, les professionnels (personnes agissant dans le cadre de leur activité professionnelle) sont réputés dûment informés, par l'article 1369-3[31] du code civil, lorsqu'un courrier électronique leur est envoyé à une adresse qu'ils ont communiquée.
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+ Le caractère écrit du courrier électronique a aussi nourri les interrogations quant à sa valeur juridique entre personnes (physiques ou morales). Depuis la loi du 13 mars 2000, le courrier électronique vaut autant qu'un écrit sur papier, mais uniquement à titre de preuve. L'article 1316-1 du code civil[32] prévoit cette hypothèse. Cette loi a été complétée par la loi du 21 juin 2004. La LCEN transposait la directive du 8 juin 2000 dite « Directive relative à certains aspects juridiques des services de la société de l'information, et notamment du commerce électronique, dans le marché intérieur » avec deux ans de retard[33]. Son apport réside dans le fait que l'écrit électronique n'est plus uniquement valable à titre de preuve : il l'est aussi afin de conclure un contrat. Le code civil reconnaît la validité des actes électroniques à l'article 1108-1[34] et détermine, par le biais d'un renvoi à l'article 1316-4[35], les conditions de validité d'un acte électronique :
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+ Enfin, l'article 1316-3[36] du code civil confirme que « l'écrit sur support électronique a la même force probante que l'écrit sur support papier ».
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+ Avec le développement d'internet comme outil de travail incontournable, le contentieux lié à son utilisation sur le lieu de travail s'est concomitamment développé. Le juge français a été interrogé à plusieurs reprises quant aux droits de l'employeur sur les correspondances électroniques entretenues par ses salariés sur le lieu de travail avec les outils mis à sa disposition par ce même employeur. Dans ce domaine, c'est l'arrêt « Nikon » du 2 octobre 2001, rendu par la Chambre sociale de la Cour de cassation qui est considéré comme l'arrêt fondateur de ce type de litiges[5]. Il consacre pour le salarié le « droit, même au temps et au lieu de travail, au respect de l'intimité de sa vie privée », ce droit impliquant « en particulier le secret des correspondances ; l’employeur ne peut dès lors sans violation de cette liberté fondamentale prendre connaissance des messages personnels émis par le salarié et reçus par lui grâce à un outil informatique mis à sa disposition pour son travail et ceci même au cas où l’employeur aurait interdit une utilisation non professionnelle de l’ordinateur ». En l'espèce, le salarié avait trié ses messages électroniques, certains étant archivés dans un dossier intitulé « Personnel ». La portée de cet arrêt a par la suite été tempérée. La Cour de cassation, saisie à nouveau de ce type de contentieux, s'est prononcée par la voix de la chambre sociale, le 30 mai 2007[37]. Elle affirmait alors que les juges du fond devaient « rechercher si les fichiers ouverts sur le matériel mis à sa disposition par l’employeur avaient été identifiés comme personnels par le salarié ». Il appartient donc au salarié d'organiser sa correspondance privée au travail pour la protéger, tous les éléments pouvant y concourir notamment l'objet du courriel, le titre du dossier dans lequel il est archivé, l'apparence des pièces jointes. Il pèse ainsi sur le salarié, une présomption de caractère professionnel de la correspondance entretenue par le biais des outils mis à sa disposition par son employeur. À charge pour ce salarié de combattre cette présomption en conférant une apparence privée à sa correspondance pour la protéger. Cette relative protection est cependant limitée par la possibilité reconnue à l'employeur d'exercer une cybersurveillance de ses salariés. Au titre de son pouvoir de direction et de contrôle de ses salariés, l'employeur peut mettre en place des moyens de surveillance de l'usage fait par les salariés des outils mis à leur disposition, il doit néanmoins les en avertir au préalable et en avertir les institutions représentatives du personnel si elles existent (article L2323-32 du code du travail[38]).
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+ L'adresse électronique tend à être de plus en plus reconnue comme un moyen valable de contacter une personne malgré les difficultés d'identification qu'elle comporte (cas des adresses non explicites, ne comportant pas de patronyme de la personne contactée et ne permettant pas une identification immédiate).
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+ Le mécanisme dit « de riposte graduée » inséré dans la loi Création et Internet instituant la Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et pour la Protection des droits sur Internet prévoit que cette autorité peut avertir un internaute qu'il est en train de se livrer à des actes de contrefaçon pour la première fois par courriel. L'avertissement emportant des conséquences juridiques puisqu'il constitue le premier échelon d'un système de sanctions graduelles pouvant aboutir à la suspension de l'accès à internet.
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+ Par ailleurs, durant la semaine du 2 au 8 novembre 2009, dans le cadre du projet de loi contre la fracture numérique, les députés Laure de la Raudière et Jean Dionis du Séjour ont proposé deux amendements concernant la correspondance électronique.
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+ Le premier va dans le sens d'une portabilité de l'adresse électronique liée au fournisseur d'accès, à l'instar du numéro de téléphone mobile, « à un tarif raisonnable ». Le but est que, par exemple, un abonné à un service de fourniture d'accès à internet X puisse résilier son contrat et souscrire un abonnement auprès d'un fournisseur Y tout en gardant son adresse « abonné@fournisseurX.fr »[39].
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+ Un second amendement prévoit la mise en place d'un service de réacheminement du courrier électronique durant 6 mois vers la nouvelle adresse de l'abonné ayant résilié son contrat auprès du premier fournisseur. Ce service serait assuré par le fournisseur d'accès que l'abonné a quitté.
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+ L'utilité de ces amendements se heurte d'une part au fait que de nombreux internautes utilisent un service de courrier électronique indépendant de leur fournisseur d'accès (Gmail, laposte.net, Yahoo! Mail...), ce qui ne met pas fin aux problématiques de changement d'adresse[40].
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+ Certains[Qui ?] évoquent la possibilité du réacheminement des courriers pendant six mois et du spam qui constitue 85 % à 90 % du volume des messages envoyés dans le monde[41] : le fournisseur devra-t-il réacheminer l'ensemble du courrier sans filtrer le spam, au risque de se rendre lui-même coupable de transmission de courrier non sollicité ? Devra-t-il filtrer les spams au risque de ne pas transmettre les faux positifs ?[interprétation personnelle]
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+
97
+ Les courriels ont la même valeur que tous les autres documents. Ils doivent être traités sans égard à leur format en fonction de l’information qu’ils contiennent. Le courriel, comme tous les autres types de documents, est un document au sens de la loi. En effet, la loi concernant le cadre juridique des technologies de l’information (RLRQ, chapitre C-1.1) mentionne que « la valeur juridique d'un document, notamment le fait qu'il puisse produire des effets juridiques et être admis en preuve, n'est ni augmentée ni diminuée pour la seule raison qu'un support ou une technologie spécifique a été choisi. » De ce fait, il est assujetti au même cadre juridique que tout autre document sur tout autre support[42].
98
+
99
+ D'après un sondage publié en juin 2009 par GMX[43], les courriers électroniques joueraient un rôle prépondérant dans l'image renvoyée par leur expéditeur. Ainsi plus de la moitié des Américains jugeraient l'intelligence de leurs correspondants sur le contenu et la forme des courriels qu'ils reçoivent. Le style d'écriture, la qualité de langue et le ton utilisé dans la rédaction seraient les principaux points de jugement. De même, un tiers des utilisateurs de courriers électroniques estiment pouvoir juger l'âge et le niveau d'autorité de leurs correspondants et un cinquième se faire une idée de la réussite future de la vie de ces mêmes correspondants.
100
+
101
+ Des recherches ont démontré que le courrier électronique était particulièrement utilisé pour maintenir un lien social, tout particulièrement en cas d'éloignement géographique. Toutefois, contrairement aux recherches précédentes, une étude publiée en 2008 conclut que la hausse de l'utilisation d'Internet s'est accompagnée d'une baisse de l'utilisation des autres moyens de communication[44]. Peu à peu, le courrier électronique et les autres moyens de communication en ligne remplacent les habitudes de communication traditionnelles au lieu de s'ajouter à celles-ci.
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+
103
+ Les courriers électroniques, comme les autres formes de communication via internet, sont soumis aux règles informelles d'usage décrites dans la nétiquette.
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+ L'Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE) a publié en octobre 2011 un document intitulé « Pour un meilleur usage de la messagerie électronique dans les entreprises ».
106
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107
+ Selon l'étude de l'ADEME « Internet, courriels, réduire les impacts », publiée en février 2014[45] :
108
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109
+ Lorsque les adresses de courrier électronique sont liées à un fournisseur d'accès Internet, le problème se pose du suivi de la correspondance lorsqu'on quitte ce fournisseur et qu'il n'en permet pas le maintien.
110
+
111
+ La messagerie électronique ne garantit pas l'acheminement du courriel à bon port. Un message peut être perdu, ou retardé.
112
+
113
+ Les notifications de réception et de non-réception sont prévues dans la norme, mais de rares logiciels de courriel ne les proposent pas, ou ne les honorent pas en réception, ou envoient l'accusé de réception sans en prévenir le lecteur[46]. Dans les cas courants, leur usage est toutefois utile pour confirmer l'affichage d'un message.
114
+
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+ Le problème du courrier indésirable (pourriel).
116
+
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+ En milieu professionnel, la multiplication chaotique des courriels due à un usage inapproprié ou dépassé de la messagerie peut amener les organisations à se poser la question de passer à des méthodes de travail collaboratif. Selon l'étude « Solutions de collaborations d'entreprises » la messagerie d’entreprise figure, avec l’agenda partagé et le partage de fichiers, parmi les solutions de collaboration privilégiées[47].
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+
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+ Les adresses de courrier électronique peuvent être l'objet de piratage. En janvier 2019, le site de partage de fichiers Mega met en ligne des millions de courriels et de mots de passe volés. Ces informations proviennent de différents vols de données qui semblent avoir eu lieu entre 2015 et 2018[48].
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+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Cet article contient une chronologie des satellites artificiels et sondes spatiales organisée dans l'ordre des dates de lancement.
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+ Beaucoup de missions spatiales portent simultanément plusieurs noms. Un seul a été choisi pour ce tableau.
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5
+ Il s'agit d'une sélection des satellites et sondes lancés, choisis essentiellement pour des raisons historiques ou des fonctions innovantes. L'ensemble des lancements est consultable dans les articles détaillés indiqués en début de chaque section. Le nombre d'objets lancés correspond au nombre total d'engins construits et lancés, succès et échecs au lancement inclus.
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+ Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.
2
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3
+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ La course à pied est, avec la marche, l'un des deux modes de locomotion bipèdes de l'être humain. Caractérisée par une phase de suspension durant laquelle aucun des deux pieds ne touche le sol, elle permet un déplacement plus économe en énergie que la marche pour des vitesses allant d'environ 6 km/h (ultrafond) à plus de 40 km/h (sprint). Outre sa fonction locomotrice, elle est principalement pratiquée comme sport dans le cadre de l'athlétisme et en tant qu'exercice physique.
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9
+ La course aurait pour origine la capacité acquise depuis au moins quatre millions et demi d'années par les Australopithèques à marcher debout sur leurs deux jambes dans les arbres, Australopithèques issus peut-être d'un primate primitif lui aussi bipède de 15 millions d'années[1]. Cette bipédie a été utilisée occasionnellement pour se déplacer dans les arbres mais de manière permanente pour la marche et la course.
10
+
11
+ Contrairement à la marche, et au trot et galop des quadrupèdes, elle présente une efficacité énergétique peu dépendante de la vitesse (environ 200 mL d'oxygène par kilogramme et par kilomètre), ce qui permet un grand éventail de vitesses de locomotion. La course fait de l'être humain un piètre sprinter en comparaison des mammifères quadrupèdes mais lui confère une grande endurance, absente chez les autres primates et rare chez les mammifères[2]. Ces capacités seraient liées à une évolution anatomique apparue dans le genre Homo, la question de savoir si l'apparition de l'endurance à la course est un trait de l'évolution ou un effet collatéral de celle-ci reste ouverte[3].
12
+
13
+ La théorie proposée considère que le genre Homo s'est spécialisé dans la course de fond et que la course en est issue : le passage de la quadrupédie à la bipédie ayant fait perdre la possibilité de courir sur une faible distance à la vitesse la plus rapide possible, le genre Homo a développé la course d'endurance, il y a environ deux millions d'années, pour pratiquer le charognage puis la chasse à l'épuisement. La chasse à l'épuisement est très coûteuse en énergie, le charognage des débuts a permis à l'homme d'accéder à un régime plus riche en protéines et en lipides (graisses). Ce régime lui a apporté suffisamment d'énergie pour pouvoir être endurant et suivre ses proies jusqu'à ce qu'elles soient trop épuisées pour fuir. Cette aptitude a été permise par vingt-six adaptations morphologiques et anatomiques telles que le développement du ligament nuchal et des muscles fessiers, la multiplication de glandes sudoripares sur toute la surface du corps (contrairement à la plupart des animaux et mammifères), la rotation des épaules indépendamment de la tête et l'accroissement d'organes absorbant les chocs (tendon d'Achille, articulations du pied et du genou, disques vertébraux, long pied avec une grande voûte plantaire mais des orteils plus courts pour résister aux forces de tension générées par la course), etc[3].
14
+
15
+ Les compétitions de course à pied sont nées lors des fêtes religieuses antiques de diverses régions telles que la Grèce, l'Égypte, l'Asie et dans la vallée du Rift en Afrique. Les Tailteann Games, festival sportif d'Irlande fondé d'après la légende au XIXe siècle, sont l'un des premiers témoignages de course de compétition[4].
16
+
17
+ La sédentarité de l'homme et l'établissement des civilisations antiques a fait de la course à pied un entraînement d'abord militaire, pour préparer les armées au combat. La Grèce antique a lié l'épreuve de la course à pied aux cérémonies religieuses dans le cadre des premiers jeux olympiques[5]. Les athlètes se mesuraient en temps de paix pour démontrer leurs performances physiques aux dieux. Notre époque moderne consacrée à la performance physique et au loisir a codifié certaines courses dans les disciplines d'athlétisme. La course à pied est devenue pour nombre de personnes un loisir ne suivant pas nécessairement les épreuves standards mais permettant un entretien de la santé ou un challenge personnel. L'avènement des technologies embarquées, comme les smartphones, permet récemment l'apparition de nouveaux athlètes spécialisés dans des courses non conventionnelles et suivant des entraînements de haut niveau. Ces athlètes visent des courses d'ultrafond, des trails sur des distances de plusieurs dizaines de kilomètres, voire au-delà de 100 kilomètres. De ces défis personnels, sont apparues de nombreuses courses sur route ou sur chemin, organisées par des associations ou des communes, s'adressant également à des coureurs suivant un entraînement plus léger. Cela conduit au XXIe siècle à une démocratisation de la course à pied[6].
18
+
19
+ La course à pied est un sport consistant à courir sur des distances plus ou moins longues. Les compétitions peuvent se pratiquer sur une piste d'athlétisme, sur route ou sur divers terrains naturels. En France, les compétiteurs doivent être licenciés ou fournir aux organisateurs un certificat médical d'aptitude pour des raisons d’assurance.
20
+
21
+ Selon les distances parcourues et la vitesse, le type d'effort fourni est différent, il y a :
22
+
23
+ Les athlètes de course à pied évaluent régulièrement leur consommation maximale d'oxygène et leur vitesse maximale aérobie. Il s'agit de la capacité à transporter l'oxygène des poumons vers les muscles.
24
+
25
+ Les courses sur piste vont du 60 m au 10 000 m, les courses de cross-country, de 4 à 12 km. Les courses sur route peuvent être de n'importe quelle distance, mais les distances courantes sont le 5 km, le 10 km, le semi-marathon (21,097 km) et le marathon (42,195 km). L'épreuve de 100 km est une épreuve de course à pied appartenant à la famille du grand-fond. Le plus mythique des 100 km français, discipline assez confidentielle (moins de 2 000 coureurs), est celui de Millau.
26
+
27
+ Les compétitions de course à pied, sur piste ou sur route, sont soumises, pour la France, aux règles de la Fédération française d'athlétisme (FFA) et à l'international par l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF). Elles sont ouvertes au handisport. D'autres fédérations sont concernées par les épreuves multi-disciplines, comme le triathlon, le pentathlon moderne, le raid nature et la course d'orientation (course et lecture de carte).
28
+
29
+ Le sprint regroupe les courses à pied au cours desquelles le sprinteur doit courir sur une faible distance à la vitesse la plus rapide possible. Le sprinter, outre des aptitudes physiques particulières, doit développer une séquence de mouvement et de posture conditionnant la vitesse finale qu'il atteint. Un athlète travaille :
30
+
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+ Toutes ces phases sont travaillées dans le but d'obtenir la course parfaite. Le travail peut aussi se réaliser en binôme pour obtenir la meilleure position et toujours viser le meilleur gain de temps global.
32
+
33
+ Le demi-fond regroupe l'ensemble des courses d'athlétisme comprises entre le sprint et le fond (de 800 m à 3 000 m) et qui se déroulent dans une enceinte sportive ou extérieure. Seuls le 800 m, le 1 500 m, et le 3 000 m steeple sont au programme des Jeux olympiques. Il est primordial qu'un coureur de demi-fond ait la possibilité d'enchaîner des accélérations rapides, fasse preuve d'une grande concentration et réactivité durant l'épreuve où ses muscles sont sollicités tout au long du parcours, d'une maîtrise de sa respiration et enfin ait mis en place une tactique de course.
34
+
35
+ La course de fond est une activité d'endurance qui requiert un bon équilibre énergétique et une forte volonté mentale. Les courses de fond s'effectuent sur des distances supérieures à 3 000 m comme le 5 km, le 10 km, le cross-country, le semi-marathon et le marathon. Le cross-country a lieu en campagne. En raison de la diversité des conditions et des lieux, il n'y a pas de record mondial dans cette discipline. Les courses de cross-country dépassent rarement 15 km.
36
+
37
+ Pour toutes les courses supérieures au marathon, l'appellation est le grand fond et même l'ultrafond. Les courses de fond peuvent se dérouler, non sur une distance imposée, mais sur un temps imposé. Il s'agit alors d'une épreuve de durée, comme les courses de 24 heures ou de 6 jours. Concernant les épreuves de distance, les plus populaires sont les courses de 100 km, avec plus de 300 manifestations à travers le monde chaque année (416 en 2016[7]).
38
+
39
+ Le coureur de fond vise à potentialiser l'énergie qu'il dégage pour chaque foulée. La course doit être la plus efficace possible. Les efforts de la course sont orientés sur la foulée et l'économie maximale d'énergie. Une foulée pas assez efficace ou une position trop en avant ou en arrière, ou encore par des gestes inutiles des bras, sont autant de paramètres qui peuvent être améliorés. Il peut y avoir une perte d'énergie ou simplement trop d’énergie lors de l’impact sur le sol[Quoi ?]. En plus du travail d'endurance, le travail de posture permet un gain de temps appréciable sur le chronomètre général.
40
+
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+ La foulée peut être rasante ou aérienne, mais la force de propulsion est transmise au moment du contact au sol, donc la suspension est un moment non moteur. Toutefois, il est nécessaire de coordonner en permanence le mouvement des bras en opposition du mouvement des jambes. La jambe d'appui crée le mouvement du cycle arrière, la jambe libre crée le mouvement du cycle avant. La position idéale du corps est en angle très léger en avant de la verticale, en extension non cambrée. La fluidité est le compromis entre la poussée verticale, le mouvement alternatif proche de la rotation (des bras et jambes) et le mouvement général en translation vers l'avant. Il existe donc deux phases différentes dans la foulée :
42
+
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+ La course à pied est, avec la marche, un des exercices de base pratiqués par les militaires dans la plupart des armées du monde, depuis de longues années. Elle permet d'augmenter la capacité offensive par une attaque rapide dans un environnement tactique, générant un effet de surprise, mais également d'accroître la capacité de repli. La course à pied est donc un exercice fondamental pour la survie du soldat. Praticable sur pratiquement n'importe quel terrain, cet exercice a également une vocation à développer la musculation et l'endurance, de la même manière que le font les pompes.
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+ Un couteau est un outil tranchant ou une arme blanche comportant une lame (suffisamment courte pour ne pas être qualifiée de sabre ou de machette) et un manche (ou une partie de la lame réservée à cette fonction) permettant de manier l'outil sans se blesser.
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+ Les premiers couteaux faits de pierre, silex ou obsidienne notamment, sous forme d'éclats bruts, sont datés d'il y a environ 25 000 ans. Ils étaient parfois aussi en os. À cette époque, le couteau sert aussi bien d'outil que d'arme. Dès l'âge du bronze, les couteaux sont faits en métal et sont pour la première fois munis d'une poignée.
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+ Les Romains fabriquent les premières lames en acier comme ils fabriquent aussi à partir du Ier siècle les premiers couteaux à lame repliable.
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+ Au XIVe siècle, ils étaient couramment utilisés comme fourchettes et c'est à l'apparition de la fourchette que les couteaux de table prirent un bout rond pour différencier les usages.
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+ Les matériaux utilisés pour fabriquer les couteaux évoluèrent au fur et à mesure de la maîtrise de la métallurgie. Ainsi, les premiers couteaux en acier inoxydable sont produits aux États-Unis en 1921. Les techniques de trempe permettent, comme pour d'autres outils, de rendre le métal plus dur et plus résistant, autorisant des lames plus fines et plus tranchantes.
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+ Petit, facile à fabriquer comme à transporter, il fait partie de l'équipement de base de tous ceux qui peuvent en avoir l'usage, tels les chasseurs, militaires, artisans, cuisiniers, etc.
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+ Couteau en silex daté de 2 900 ans av. J.-C. trouvé en 2003 à Allensbach en Allemagne, parmi les vestiges d'une habitation sur pilotis près du lac de Constance.
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+ En chinois, le caractère sigillaire de 刀 (dāo : couteau) est un pictogramme représentant un ancien couteau en bronze.
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+ Anciens couteaux de table suisses avec un manche en os ou en ivoire.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ En France en 1983, environ 70 % des couteaux fabriqués provenaient de Thiers[1] dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, ville où un musée de la coutellerie ouvre en 1982 pour conserver la mémoire de la coutellerie thiernoise[2]. En 2017, la ville assure toujours 80 % de la fabrication des couteaux français et d'objets tranchants[3].
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29
+ Un premier critère de classification des couteaux est leur construction. Sont distingués principalement deux types de couteaux suivant qu'ils sont pourvus d'un étui ou d'une lame escamotable.
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31
+ Il existe une grande variété de couteaux. Les couteaux peuvent être regroupés suivant les usages auxquels ils sont destinés. La définition de ces catégories est parfois floue.
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33
+ Il s'agit de couteaux sans articulation mécanique. Ces couteaux sont généralement pourvus d'un étui pour leur transport.
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+
35
+ Dans ce cas, la lame se prolonge dans le manche. La partie de la lame se prolongeant dans le manche est appelée « soie ».
36
+ La soie peut être fixée au manche : par encastrement, par collage, par matériau injecté ou par vis ou rivets. La soie, elle, peut être traversante, partielle ou plate semelle.
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+
38
+ Dans certains cas, le couteau est constitué d'une seule pièce métallique (manche et lame), il est question alors de couteau intégral. Ce type de construction est prisé pour les couteaux de table car il est hygiénique (pas d'interstices dans lequel peuvent se loger les saletés).
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+
40
+ Le terme « intégral » est également parfois employé pour certains couteaux pour lesquels la lame la soie, les mitres et/ou le pommeau sont réalisés d'une seule pièce (dans ce cas le couteau peut posséder des plaquettes et ou d'autre type de manche).
41
+
42
+ Ces couteaux disposent d'un système permettant de protéger la lame quand le couteau n'est pas utilisé, ils peuvent donc être transportés sans étui, d'où l'appellation « couteaux de poche ». Les couteaux de poche les plus couramment rencontrés sont les couteaux de poche dits « pliants ». La lame est liée au manche par un pivot. Lorsque le couteau n'est pas utilisé la lame est repliée dans le manche. Il existe également d'autres types de mécanismes moins courants : couteau éjectable, balisong (couteau papillon, aussi appelé balisong philippin)... Suivant les modèles, la lame peut bouger librement ou être retenue par différents dispositifs. Les plus courants sont : ressort plat, friction, mécanisme « piémontais » et cran d'arrêt de différents types (mécanisme à pompe, à virole, à lame, à bouton...)
43
+
44
+ Certains couteaux pliants sont équipés de dispositifs d'ouverture « automatique » qui permettent par l'appui d'un déclencheur le déploiement automatique de la lame, le plus souvent par un ressort. La lame de certains couteaux peut être déployée par inertie/gravité (l'exemple le plus connu étant le couteau de parachutiste allemand). Ce type de mécanisme est appelé « à gravité ». Les balisong sont parfois classés dans cette catégorie (notamment dans le cadre de certaines lois relatives à la détention et au transport des couteaux).
45
+
46
+ Les systèmes pliants se retrouvent en général sur des couteaux de petite et moyenne taille. Par construction, le système pliant est d'un rangement plus pratique (absence d'étui, dimensions réduites une fois replié) mais en général d'une solidité moindre qu'un couteau fixe de dimensions équivalentes. Le couteau pliant peut être équipé d'une ou plusieurs lames pliantes, ainsi que d'autres outils pliants. L'exemple le plus connu de ce type de couteau est le couteau suisse.
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+
48
+ Les couteaux sont abondamment utilisés dans le domaine de la cuisine.
49
+
50
+ Les couteaux prennent des formes diverses et variées suivant les pays, voire les régions ou les types de cuisine, considérés. Les différentes traditions culinaires se composent d'une série de couteaux plus ou moins importante. Dans la production mondiale, les traditions les plus diffusées sont la tradition occidentale (originaire d'Europe et notamment codifiée en France) et la tradition japonaise.
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+
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+ La tradition occidentale inclut :
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+
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+ La tradition japonaise inclut :
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+ Santoku hocho.
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58
+ Deba bōchō.
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60
+ Nakiri bōchō.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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64
+ Le type de couteau est lié à sa forme et non à son lieu de production : des couteaux de type japonais sont produits en France, et le Japon produit aussi des couteaux de tradition occidentale.
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+ Il existe trois différents types de couteau en boucherie :
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68
+ De nombreux types de couteaux utilitaires existent notamment dans le domaine de la construction et du bâtiment et de l'agriculture. Ils incluent notamment couteaux de sculpteur, de gravure, à isolation, couteau à lame rétractable (cutter ou exacto) et couteaux de poche utilitaires agricoles divers (suivant les régions).
69
+
70
+ Si, avec l'avènement des armes à feu, les armes blanches ont beaucoup perdu de leur importance dans l'activité militaire, la plupart des armées distribuent cependant encore des couteaux. L'emploi du terme « tactique » est lié au fait qu'il s'emploie en tant qu'arme au combat, ou qu'il concerne le combat[4].
71
+
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+ L'emploi du terme « tactique » en lieu et place du terme « militaire » reflète leur emploi par des forces de police et/ou paramilitaires.[réf. nécessaire] Toutefois, en France, le terme tactique n’est pas utilisé dans la législation établie par le décret n° 2013-700 du 30 juillet 2013 portant application de la loi n° 2012-304 du 6 mars 2012 relative à l'établissement d'un contrôle des armes moderne, simplifié et préventif.
73
+
74
+ Les baïonnettes sont des couteaux ayant la particularité de pouvoir être fixés à l'extrémité des fusils afin de pouvoir utiliser l'ensemble baïonnette-fusil à la manière d'une arme d'hast. Certaines baïonnettes ne disposent pas de tranchant à proprement parler et ne permettent que des coups d'estoc. Le classement de celle-ci comme couteau est discutable.
75
+
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+ Les couteaux de combat sont destinés à être portés au combat. La plupart des couteaux de combat actuellement en dotation sont des couteaux conçus pour l'essentiel comme des outils multifonctions pouvant être utilisé pour le combat à l'arme blanche. Les couteaux conçus avant tout comme des armes blanches sont moins courants. Des exemples de couteaux de combat multifonctions contemporains sont le couteau militaire américain Ka-Bar ou le couteau allemand KM2000. Des exemples de couteaux à vocation première d'arme blanche sont la dague anglaise à double tranchant Fairbairn-Skyes (Seconde Guerre mondiale) ou les différents couteaux de tranchée de la Première Guerre mondiale.
77
+
78
+ Le terme de « couteaux de survie » désignait initialement les couteaux adjoints au bagage de survie distribués aux équipages d'aéronefs militaires et présentant des outils devant permettre aux équipages de survivre en milieu sauvage en cas d'incident. Ces couteaux ont pu prendre des formes très diverses allant des couteaux pliants à de grandes machettes. Les couteaux inclus dans les paquetages de survie ont été des modèles de couteaux de chasse du commerce ou des adaptations de couteaux existants plus souvent que des conceptions spécifiques. Les couteaux de survie ont largement été popularisés dans les années 1980 avec le film Rambo, au point que pour le grand public le terme de « couteau de survie » est pratiquement devenu le synonyme d'un couteau droit de grande taille, avec un manche creux et un dos de lame comprenant une scie.
79
+
80
+ La coutellerie de sport regroupe la plupart des couteaux utilisés en extérieur, notamment la coutellerie de chasse. À l'instar du terme générique « couteau », le couteau de chasse recouvre un grand nombre de réalités différentes. De manière générale, les couteaux de chasse doivent servir à :
81
+
82
+ Les types les plus courants incluent : les dagues, en général de forte section et à double tranchant, outils spécialisés pour servir (c'est-à-dire « achever ») le gibier. Les dagues peuvent parfois se monter au bout d'un manche pour être utilisées comme épieux ; les couteaux à écorcher qui servent au traitement du gibier, et les couteaux pliants multifonctions essentiellement destinés aux petits travaux et au traitement du gibier.
83
+
84
+ Au Canada, où la plupart des crimes sont commis sans violence, le couteau est la principale arme utilisé dans les crimes violents[5].
85
+
86
+ Historiquement, les lames de couteaux ont été fabriquées en pierre taillée, en bronze et en acier. Depuis l'âge du fer les aciers se sont largement imposés comme matériaux principaux pour la fabrication de lame de couteaux. La principale évolution a été l'introduction des aciers inoxydables au début du XXe siècle.
87
+
88
+ La production de couteaux contemporaine est constituée pour l'essentiel d'aciers inoxydables et d'aciers carbones. D'autres matériaux sont également employés – notamment : alliages de titane, céramique, alliages de cobalt, carbure de tungstène – mais ne représentent qu'une part limitée du marché.
89
+
90
+ Les matériaux de manches sont très variés. Les plus courants sont différents types de bois, divers plastiques, les matériaux composites (fibre de verre, micarta…), la corne, l'os… Lorsque le manche et la lame sont façonnés dans la même pièce d'acier, les couteaux sont dits « de type intégral ». Le scellement de la lame sur le manche est assuré par différentes colles et mastics dont le ciment de coutelier.
91
+
92
+ Concernant les armes, la législation française distingue plusieurs notions : l'achat, le port et le transport.
93
+
94
+ Le texte définissant actuellement les armes de catégorie D distingue deux cas : celles en vente libre et celles soumises à enregistrement. La catégorie "en vente libre" inclut spécifiquement "tout objet pouvant présenter un danger pour la sécurité publique, comme les armes non à feu camouflées, les poignards, couteaux-poignards, matraques, projecteurs hypodermiques, certaines bombes aérosols incapacitantes ou lacrymogènes, certaines armes à impulsion électrique de contact," et un certain nombre d'armes à feu[8].
95
+
96
+ L'acquisition de ces couteaux est, comme pour toutes les armes de catégorie D en vente libre, simplement soumise à une condition de majorité (avoir plus de 18 ans)[8].
97
+
98
+ En 2019 en France, la législation concernant le port et le transport des couteaux peut être perçue comme étant à trois niveaux : loi, jurisprudence, appréciation des forces de l'ordre.
99
+
100
+ Lors de sa publication, l’article 173 du décret du 30 juillet 2013 prévoyait que le port ou le transport des armes en vente libre constituait une contravention de 4e classe punissable d’une amende de 750 €, somme qui pouvait être ramenée à 145 € si l’on payait rapidement (amende forfaitaire). L’article 173 du décret a toutefois été rapidement modifié et un amendement à la loi de 2012 déposé afin de modifier les articles L. 317-8 et L. 317-9 du code de la sécurité intérieure. Selon ces dispositions, toutes les armes de la catégorie D, qu’elles soient en vente libre ou non, ne peuvent être ni portées ni transportées sans motif légitime. En cas d’infraction, il est prévu des peines de 15 000 € d'amende et d'un an de prison. Les peines sont doublées si le transport d’arme de catégorie D est effectué par au moins deux personnes soit en voiture, en moto ou autrement si les personnes opèrent visiblement de concert[9].
101
+
102
+ Les textes précisent que les délits ne sont pas constitués lorsque les armes « présentent une faible dangerosité et figurent sur une liste fixée par arrêté ». Toutefois l'arrêté du 30 août 2013 publié au Journal officiel du 3 septembre limite cette liste aux carabines à plombs (simple contravention) ou aux armes de collections démilitarisées (ni délit ni contravention). Les armes blanches n'y figurent pas et leur port, voire leur détention reste donc passible d'une vaste gamme de sanctions[9].
103
+
104
+ En complément des dispositions légales, la réglementation locale peut interdire le port de tout objet pointu ou tranchant, par exemple dans les lieux de divertissement, les lieux publics ou les enceintes sportives.
105
+
106
+ Nombre d'affaires ont été portées devant les tribunaux, ce qui a permis de créer une jurisprudence qui précise la loi.
107
+
108
+ Ainsi, le port d’un couteau Laguiole, d’un Opinel ou d’un couteau suisse de dimension classique, ne doit pas être interprété comme un port d’une arme blanche. Les tribunaux considèrent que ces objets sont a priori des outils faisant partie de la tradition française. Leur port est donc autorisé mais il peut cependant être requalifié en arme blanche par destination, suivant l’emploi ou l’usage qu'il en est fait[10].
109
+
110
+ Le dernier niveau d'appréciation, celui du cas-par-cas sur le terrain, est soumis à l'appréciation des forces de police. Ainsi, porter sur soi un couteau dans le cadre d'un pique-nique en famille ou par des scouts en forêt ne sera pas perçu par les forces de l'ordre de la même manière que le port de ces objets dans un stade ou un aéroport. Un contexte spécifique peut aussi influer sur la perception que la police peut avoir du port d'un couteau, par exemple lors d'une manifestation susceptible d'entraîner des violences, ou la nuit dans un lieu public où l'on consomme de l'alcool[10].
111
+
112
+ Le couteau porte différents noms et surnoms suivant les régions, l'histoire, les dialectes régionaux et les argots. En voici une liste, non exhaustive :
113
+
114
+ D'après le Livre des superstitions, comme tous les objets pointus ou tranchants (ciseaux, aiguille, épingle), offrir un couteau coupe l’amitié ou l’amour à moins de l’« échanger » contre une pièce de monnaie[11].
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+ Canis latrans
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+
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+ Espèce
4
+
5
+ Répartition géographique
6
+
7
+ Synonymes
8
+
9
+ Statut de conservation UICN
10
+
11
+ LC  : Préoccupation mineure
12
+
13
+ Le Coyote (Canis latrans), du nahuatl coyotl (prononcé [kwajɔtɬ] Écouter) est une espèce de canidés du genre Canis originaire d'Amérique du Nord. Il est plus petit que son parent proche, le loup gris (C. lupus), et légèrement plus petit que le loup de l'Est (C. lycaon) et le loup rouge (C. rufus), qui lui sont étroitement apparentés. Il occupe pratiquement la même niche écologique que le chacal doré (C. aureus) en Eurasie, ce qui lui vaut d'être parfois appelé « chacal américain » par les zoologistes, mais il est plus gros et plus prédateur.
14
+
15
+ Le coyote est inscrit comme espèce à préoccupation mineure par l'Union internationale pour la conservation de la nature en raison de sa répartition étendue et de son abondance dans toute l'Amérique du Nord et plus au sud, au Mexique et en Amérique centrale. L'espèce est polyvalente, capable de s'adapter et de se développer dans des environnements modifiés par les humains. Son aire de répartition est en expansion, avec l'arrivée des coyotes dans les zones urbaines de l'Est des États-Unis et du Canada, et l'espèce a été observée pour la première fois en 2013 dans l'Est du Panama, de l'autre côté du canal.
16
+
17
+ D'après l'édition 2005 de l'encyclopédie Mammal Species of the World, 19 sous-espèces de coyotes sont reconnues. Le mâle pèse de 8 à 20 kg et la femelle de 7 à 18 kg. La couleur de leur fourrure est principalement gris clair et rousse ou fauve, entrecoupée de noir et blanc, bien qu'elle varie quelque peu selon la géographie. Le coyote a une organisation sociale très flexible, vivant soit dans une unité familiale, soit dans des groupes d'individus non-apparentés. Il a un régime alimentaire varié principalement composé de viande animale, notamment de cervidés, de lapins, de lièvres, de rongeurs, d'oiseaux, de reptiles, d'amphibiens, de poissons et d'invertébrés, bien qu'il puisse aussi manger des fruits et des légumes à l'occasion. Sa vocalisation caractéristique est un hurlement poussé par les individus solitaires. Les humains sont la plus grande menace du coyote, suivi des cougars et des loups gris. Malgré cela, les coyotes s'accouplent parfois avec des loups gris, de l'Est ou rouges, produisant des hybrides appelés « coyloups ». Dans le Nord-Est des États-Unis et l'Est du Canada, le coyote de l'Est (une sous-espèce plus grande, quoique toujours plus petite que le loup) est le résultat de plusieurs croisements historiques et récents avec différents types de loups. Des études génétiques montrent que la plupart des loups nord-américains contiennent un certain pourcentage d'ADN de coyote.
18
+
19
+ Le coyote est un personnage proéminent du folklore amérindien, principalement dans le Sud-Ouest des États-Unis et au Mexique, habituellement représenté comme un fripon qui prend alternativement la forme d'un vrai coyote ou d'un homme. Comme d'autres figures farceuses, le coyote utilise la tromperie et l'humour pour se rebeller contre les conventions sociales. L'animal était particulièrement respecté dans la cosmologie mésoaméricaine comme symbole de la puissance militaire. Après la colonisation européenne des Amériques, il a été blâmé dans la culture anglo-américaine comme un animal lâche et indigne de confiance. Contrairement aux loups (gris, de l'Est ou rouges) qui ont vu leur image publique s'améliorer, les jugements ou connotations occidentales vis-à-vis du coyote restent largement négatives. Il est ainsi un personnage moqué dans le dessin animé Bip Bip et Coyote.
20
+
21
+ La plus ancienne référence écrite pour l'espèce vient du Plantas y Animales de la Nueva España (1651) du naturaliste Francisco Hernández, où il est décrit comme un « renard espagnol » ou un « chacal ». La première utilisation publiée du mot « coyote » (qui est un emprunt espagnol de son nom nahuatl coyōtl) vient de l'Historia de México (1780) de l'historien Francisco Javier Clavijero[1]. Il a été utilisé pour la première fois en anglais dans le Six months'residence and travels in Mexico (1824) de William Bullock, où il est diversement transcrit en cayjotte et cocyotie. L'orthographe du mot a été normalisée en « coyote » dans les années 1880[2],[3]. Parmi les noms anglais alternatifs pour le coyote, on trouve « prairie wolf » (« loup des prairies »), « brush wolf » (« loup de brousse »), « little wolf » (« petit loup »)[4] et « American jackal » (« chacal américain »)[5]. Le nom anglophone de « cased wolf »[6] provient du fait que la peau du coyote était historiquement écorchée, comme celle du rat musqué, sans ouvrir le ventre pour aplatir la peau, mais retirée comme une chaussette et formant donc un tube (c'est le « case skinning »), alors que la peau du loup était aplatie comme celle du Castor du Canada (c'est l'« open skinning »)[6]. Son nom binomial Canis latrans se traduit « chien aboyeur » en référence aux nombreuses vocalisations qu'il produit[7].
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+
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+
25
+ Les mâles pèsent de 8 à 20 kg, tandis que les femelles pèsent de 7 à 18 kg, bien que leur taille varie selon les régions géographiques. La sous-espèce du Nord, qui pèse en moyenne 18 kg, tend à être plus grosse que la sous-espèce du sud du Mexique, qui pèse en moyenne 11,5 kg[24]. Le coyote mesure de 58 à 66 cm de haut au garrot[25]. La longueur du corps varie de 1,00 à 1,35 m et la longueur de la queue est de 40 cm, les femelles étant plus petites en longueur et en hauteur[24]. Le plus gros coyote jamais enregistré était un mâle tué près d'Afton, au Wyoming, le 19 novembre 1937, qui mesurait 1,5 m du museau à la queue et pesait 34 kg[26]. Les glandes odorantes sont situées sur le côté supérieur de la base de la queue et sont de couleur bleu-noir[27].
26
+
27
+ La fourrure du coyote se compose d'un duvet court et doux et de jarres longues et grossières, la couleur et la texture varient quelque peu en fonction de l'endroit[24]. La couleur prédominante du poil est gris clair et rouge ou fauve, entrecoupée autour du corps de noir et blanc. Les coyotes vivant en haute altitude ont tendance à avoir plus de nuances noires et grises que leurs homologues vivant dans le désert, qui sont plus fauves ou gris blanchâtre[28]. La fourrure de la sous-espèce nordique est plus longue et plus dense que dans les formes méridionales, celle de certaines sous-espèces mexicaines et centraméricaines étant presque hispide (hirsute)[29]. En général, les coyotes adultes (y compris les coyloups hybrides) ont un pelage de couleur sable, un pelage néonatal foncé, une queue touffue avec une glande supracaudale active et un masque facial blanc[30]. L'albinisme est extrêmement rare chez les coyotes ; sur un total de 750 000 coyotes récoltés par les chasseurs fédéraux et coopératifs entre le 22 mars 1938 et le 30 juin 1945, seuls deux étaient albinos[28].
28
+
29
+ Le coyote est typiquement plus petit que le loup gris, mais a des oreilles plus longues et une boîte crânienne relativement plus grande[24], ainsi qu'une carrure, une gueule et un museau plus fins. Les glandes odorantes sont plus petites que celles du loup gris, mais elles sont de la même couleur[27]. Sa couleur de pelage est beaucoup moins variée que celle d'un loup[31]. Le coyote porte également sa queue vers le bas quand il court ou marche, plutôt qu'à l'horizontale comme le loup[32].
30
+
31
+ Les traces de coyote se distinguent de celles des chiens par leur forme plus allongée et moins arrondie[33],[34]. Contrairement aux chiens, les canines supérieures des coyotes s'étendent au-delà du foramen mental[24].
32
+
33
+ Le coyote est un mammifère très rapide, y compris lorsqu'il est infirme[35], et peut atteindre une vitesse maximale de 69 km/h en poursuite[36] sur une distance d'environ 300 mètres. Il est ainsi plus rapide que le loup, mais moins endurant[réf. nécessaire]. Il peut aussi sauter sur une distance de 4 mètres[36].
34
+
35
+ Comme le chacal doré, le coyote est grégaire, mais pas aussi dépendant de ses congénères que des espèces sociales de canidés comme le loup. C'est probablement parce que le coyote n'est pas un chasseur spécialisé dans les grosses proies, comme c'est le cas pour cette dernière espèce[37]. L'unité sociale de base d'une meute de coyote est une famille où vit une femelle reproductrice. Cependant, les coyotes non apparentés peuvent unir leurs forces pour se trouver de la compagnie ou pour abattre des proies trop grosses à attaquer seuls. Ces meutes « non familiales » ne sont que temporaires et peuvent être composées de mâles célibataires, de femelles non reproductrices et de jeunes sous-adultes. Les familles se forment au milieu de l'hiver, lorsque les femelles entrent en chaleurs[4]. La formation du couple peut se produire 2 à 3 mois avant la copulation proprement dite[38]. Le nœud copulatoire (en) peut durer de 5 à 45 minutes[39]. Une femelle qui entre en œstrus attire les mâles par des marquages odorants[40] et des hurlements de plus en plus fréquents[41]. Une seule femelle en chaleur peut attirer jusqu'à sept mâles reproducteurs, lesquels peuvent la suivre pendant un mois. Bien qu'il puisse y avoir des bagarres chez les mâles, une fois que la femelle a choisi un compagnon et s'accouple, les mâles rejetés n'interviennent pas et passent à autre chose une fois qu'ils détectent une autre femelle en chaleurs[4]. Contrairement au loup, connu pour pratiquer les accouplements monogames et polygames, le coyote est strictement monogame, même dans les régions où la densité de coyotes est élevée et où la nourriture est abondante[42]. Les femelles qui ne parviennent pas à s'accoupler aident parfois leurs sœurs ou leurs mères à élever leurs petits, ou rejoignent leurs frères et sœurs jusqu'à la prochaine fois où elles pourront s'accoupler. Quant à un couple nouvellement formé, il établit alors un territoire et construit sa propre tanière ou nettoie celle abandonnée d'un blaireau, d'une marmotte ou d'une moufette[4]. Contrairement à une idée reçue, l'emplacement de cette tanière ne se trouve pas automatiquement près d'un point d'eau, mais dépend aussi de la nature du terrain[43],[44]. Pendant la gestation, le mâle chasse souvent seul et rapporte de la nourriture pour la femelle. La femelle peut tapisser la tanière d'herbe séchée ou de fourrure tirée de son ventre[4]. La période de gestation (en) est de 63 jours, avec une portée moyenne de six petits, bien que le nombre varie selon la densité de population de coyotes et de l'abondance de nourriture[41].
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+ Les petits du coyote naissent dans des tanières, des arbres creux ou sous des corniches, et pèsent de 200 à 500 g à la naissance. Ils sont nidicoles et dépendent complètement du lait maternel pour leurs 10 premiers jours. Les incisives percent vers 12 jours, les canines à 16 et les deuxièmes prémolaires à 21. Les yeux s'ouvrent après 10 jours, ce qui rend les petits de plus en plus mobiles, marchant à 20 jours et courant à l'âge de six semaines. Les parents commencent à compléter l'alimentation du jeune avec des aliments solides régurgités après 12 à 15 jours. À l'âge de quatre à six semaines, lorsque leurs dents de lait sont pleinement fonctionnelles, les petits reçoivent de petits aliments comme des souris, des lapins ou des morceaux de carcasses d'ongulés, et la lactation de la mère diminue régulièrement après deux mois[4]. Contrairement aux louveteaux, les jeunes coyotes commencent à se battre sérieusement (par opposition au combat de jeu) avant d'adopter un comportement de jeu. Un comportement de jeu commun est le « coup de hanches » du coyote[45]. À l'âge de trois semaines, les jeunes coyotes se mordent les uns les autres avec moins de retenue que les louveteaux. À l'âge de quatre à cinq semaines, les petits ont établi des hiérarchies de dominance et sont alors plus susceptibles de jouer que de se battre[46]. Le mâle joue un rôle actif dans l'alimentation, le toilettage et la garde des petits, mais les abandonne si la femelle disparaît avant que les petits ne soient complètement sevrés. La tanière est abandonnée de juin à juillet, et les jeunes suivent leurs parents en patrouillant sur leur territoire et en chassant. Les petits peuvent quitter leur famille en août, même s'ils peuvent rester beaucoup plus longtemps. Ils atteignent les dimensions d'adultes à huit mois et leur poids d'adultes un mois plus tard[4].
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+ Le coyote vit de dix à quatorze ans à l'état sauvage et jusqu'à vingt ans en captivité[47].
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+ La superficie des territoires d'alimentation individuelle varie de 0,4 à 62 km2, la concentration générale de coyotes dans une zone donnée dépendant de l'abondance de la nourriture, des aires de mise bas adéquates ainsi que de la concurrence avec les conspécifiques et d'autres prédateurs. En général, le coyote ne défend pas son territoire en dehors de la saison de la mise bas[4], et il est beaucoup moins agressif envers les intrus que le loup, généralement en chassant et en s'entraînant avec ceux-ci, mais il les tue rarement[48]. Les conflits entre les coyotes peuvent arriver en période de pénurie alimentaire[4].
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+ Comme les loups, les coyotes utilisent une tanière (habituellement les trous déserts d'autres espèces) lorsqu'ils sont en gestation et qu'ils élèvent des jeunes, bien qu'ils puissent occasionnellement mettre bas sous des buissons en plein air. La tanière du coyote peut se situer dans des gorges, des ravinements, des coulées (en), des berges, des falaises rocheuses ou des terrains plats. Certaines tanières ont été trouvées sous des cabanes abandonnées, des trémies à grains, des tuyaux de drainage, des voies ferrées, des billes de bois creuses, des fourrés et des chardons. La tanière est continuellement creusée et nettoyée par la femelle jusqu'à la naissance des petits. Si la tanière est perturbée ou infestée de puces, les petits sont déplacés dans une autre tanière. Un repaire de coyotes peut avoir plusieurs entrées et passages qui se ramifient à partir de la chambre principale[49]. Une seule tanière peut être réutilisée année après année[41].
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+ Alors que le consensus populaire est que l'olfaction est très importante pour la chasse[50], deux études qui ont expérimenté le rôle des indices olfactifs, auditifs et visuels ont révélé que les indices visuels sont les plus importants pour la chasse pour le renard roux[51] et le coyote[52],[53].
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+ Lorsqu'il chasse de grandes proies, le coyote travaille souvent par paire ou en petits groupes[24]. Le succès de la chasse des grands ongulés dépend de facteurs comme l'épaisseur de la neige et la densité de la croûte à sa surface. Les jeunes animaux évitent généralement de participer à de telles chasses, le couple reproducteur faisant souvent la majeure partie du travail[41]. Contrairement au loup, qui attaque les grosses proies par l'arrière, le coyote s'approche par l'avant, lacérant la tête et la gorge de sa proie. Comme les autres canidés, le coyote met en réserves l'excès de nourriture[54]. Les coyotes attrapent les rongeurs de la taille d'une souris en bondissant, alors que les écureuils terrestres (en) sont chassés. Bien que les coyotes puissent vivre en grands groupes, les petites proies sont souvent capturées individuellement[41]. Des paires de coyotes ont été observés tuer des porcs-épics en utilisant leurs pattes pour retourner les rongeurs sur leur dos avant d'attaquer le ventre mou. Seuls les coyotes âgés et expérimentés peuvent s'attaquer avec succès aux porcs-épics, et de nombreuses tentatives de prédation par les jeunes coyotes leur causent des blessures par les piquants de leur proie[55]. Le coyote urine parfois sur sa nourriture, peut-être pour en revendiquer la propriété[56].
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+ Le coyote peut à l'occasion nouer des relations de chasse mutualistes avec le blaireau d'Amérique et s'entraider pour déterrer des proies de type rongeur[57]. La relation entre les deux espèces peut parfois frôler une apparente « amitié », certains coyotes ayant été observés en train de poser la tête sur leurs compagnons blaireaux ou de leur lécher le visage sans protestation. Les interactions amicales entre le coyote et le blaireau étaient connues des civilisations précolombiennes, comme le montre une jarre mexicaine datée de 1250-1300 EC qui dépeignait la relation entre les deux[58].
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+ Puisqu'il est à la fois un animal grégaire et solitaire, la variabilité du répertoire visuel et vocal du coyote est intermédiaire entre celle des renards solitaires et celle du loup très sociable[37]. Le comportement agressif du coyote ressemble davantage à celui des renards qu'à celui des loups et des chiens. Un coyote agressif courbe le dos et abaisse la queue[59]. Contrairement aux chiens, qui recherchent un comportement ludique en exécutant une « courbette de jeu » suivi d'un « saut de jeu », le jeu chez les coyotes consiste en une courbette, suivie de flexions de la tête d'un côté à l'autre, ainsi que d'une série de « pirouettes » et de « plongées ». Bien que les coyotes mordent parfois la peau de leurs compagnons de jeu comme pour les chiens, ils s'approchent généralement depuis bas et font des morsures orientées vers le haut[60]. Les petits du coyote se battent sans distinction de sexe, tandis que l'agressivité est habituellement réservée aux membres du même sexe chez les adultes. Les combattants s'approchent les uns des autres en agitant la queue et en grognant avec leurs mâchoires ouvertes, bien que les combats soient généralement silencieux. Les mâles ont tendance à se battre en position verticale, tandis que les femelles se battent sur les quatre pattes. Les combats entre les femelles ont tendance à être plus sérieux que ceux entre les mâles, car les femelles saisissent les pattes antérieures, la gorge et les épaules de leurs adversaires[59].
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53
+ Le coyote a été décrit comme le mammifères sauvage d'Amérique du Nord qui se fait le plus entendre[61],[62]. Son intensité sonore et sa gamme de vocalisations ont été à l'origine de son nom binomial Canis latrans, qui signifie en français « chien aboyeur ». Il existe 11 vocalisations différentes chez le coyote adulte. Ces sons sont divisés en trois catégories : agonistique et alarme, salutation et contact[63].
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55
+ Les vocalisations de la première catégorie comprennent les « ouafs », les grognements, les soufflements brefs, les aboiements, les hurlements-aboiements, les jappements, et les gémissements à haute fréquence. Les « ouafs » sont utilisés comme des menaces ou alarmes de faible intensité et sont généralement entendus près des tanières, ce qui incite les petits à se retirer immédiatement dans leur terrier. Les grognements sont utilisés comme des menaces sur de courtes distances, mais ont également été entendus parmi les petits jouant et des mâles en train de copuler. Les soufflements brefs sont des vocalisations de menaces de haute intensité produites par l'expiration rapide de l'air. Les aboiements peuvent être classés à la fois comme des vocalisations de menaces à longue distance et comme des appels d'alarme. Les hurlements-aboiements peuvent remplir des fonctions similaires. Les jappements sont émis comme un signe de soumission, tandis que les gémissements à haute fréquence sont produites par des animaux dominants reconnaissant la soumission de subalternes[63].
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57
+ Les vocalisations de salutations contiennent des gémissements à basse fréquence, des « wow-ouh-wow » et des hurlements-jappements de groupe. Les gémissements à basse fréquence sont émis par les animaux soumis et s'accompagnent généralement de remuements de la queue et de mordillements du museau. Le son connu sous le nom de « wow-ouh-wow » a été décrit comme un « chant de salutation ». Le hurlement-jappement de groupe est émis lorsque deux ou plusieurs membres de la meute se réunissent et pourrait être l'acte final d'une cérémonie de salutation complexe[63].
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+ Les appels de contact incluent les hurlements solitaires et les hurlements de groupe, ainsi que les hurlements de groupe mentionnés précédemment. Le hurlement solitaire est le son le plus emblématique du coyote, et pourrait servir à annoncer la présence d'un individu isolé séparé de sa meute. Les hurlements de groupe sont utilisés à la fois comme hurlements de groupe substituts et comme réponses à des hurlements isolés, des hurlements de groupe ou des hurlements de groupe[63].
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61
+ Le coyote a un sens aigu de l'odorat. Il urine et défèque à des emplacement particuliers pour déposer des signaux olfactifs, par exemple des souches, des poteaux, des buissons ou des rochers[64].
62
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63
+ Le coyote est à peu près l'équivalent nord-américain du chacal doré eurasien[65]. Comme lui, le coyote est très polyvalent dans son choix de nourriture, mais il est surtout carnivore, 90 % de son alimentation étant composée de viande. Parmi les espèces proies se trouvent le bison, le cerf, le mouton, le lapin, les rongeurs, les oiseaux, les amphibiens (sauf les crapauds), les sauriens, les serpents, le poisson, les crustacés, et les insectes. Les coyotes peuvent être difficiles sur les proies qu'ils ciblent, car des animaux comme les soricidés, les taupes et les rats bruns ne sont pas présents dans leur alimentation en proportion de leur nombre[4]. Parmi les proies plus inhabituelles, on trouve des pékans[66], de jeunes oursons noirs[67], des phoques du Groenland[68] et des crotales. Le coyote tue les crotales surtout pour se nourrir (mais aussi pour protéger ses petits dans sa tanière) en provoquant les serpents jusqu'à ce qu'ils s'étirent, puis leur mord la tête avant de claquer sans les relâcher et de les secouer[69]. Dans la vallée de la Mort, le coyote peut consommer de grandes quantités de chenilles de sphinx ou de coléoptères durant les mois de floraison printanière[70]. Bien que le coyote préfère la viande fraîche, il se fait charognard quand l'occasion se présente. En excluant les insectes, les fruits et l'herbe consommés, le coyote a besoin d'environ 600 g de nourriture par jour, soit 250 kg par an[4]. Le coyote cannibalise volontiers les carcasses de ses congénères, au point que leur graisse a été utilisée avec succès par les chasseurs de coyotes comme leurre ou appât empoisonné[27]. Le régime hivernal du coyote se compose principalement de grosses carcasses d'ongulés, avec très peu de matière végétale. Les proies de type rongeurs prennent plus de place dans son alimentation au printemps, en été et en automne[24].
64
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65
+ Le coyote se nourrit d'une variété de primeurs différents, dont les mûres, les bleuets, les pêches, les poires, les pommes, les figues de Barbarie, les chapotes, les kakis, les arachides, les pastèques, les cantaloups et les carottes. Pendant l'hiver et au début du printemps, le coyote mange de grandes quantités d'herbe, comme des épis de blé vert. Il mange parfois des aliments inhabituels comme du tourteau de coton, des plats au soja, des excréments d'animaux domestiques, des haricots et des céréales cultivées comme le maïs, le blé et le sorgho[4].
66
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+ Parmi les grands carnivores d'Amérique du Nord, le coyote est probablement celui qui porte le plus grand nombre de maladies et de parasites, probablement en raison de sa vaste répartition et de son alimentation variée[71]. Les maladies virales connues pour infecter les coyotes sont notamment la rage, la maladie de Carré, l'hépatite infectieuse canine, quatre souches d'encéphalite équine et la papillomatose orale floride. Vers la fin des années 1970, les graves épidémies de rage chez les coyotes avaient cessé d'être un problème depuis plus de 60 ans, bien que des cas sporadiques survenaient tous les 1 à 5 ans. L'hépatite entraîne la mort de nombreux petits dans la nature, bien que certains spécimens puissent survivre à l'infection. La tularémie, une maladie infectieuse qui infecte les coyotes par le biais de leurs proies rongeurs et lagomorphes, peut être mortelle pour les petits[72].
68
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69
+ Le coyote peut être infecté par les gales démodectique et sarcoptique, cette dernière forme étant la plus commune. Les infestations de mites sont rares et accidentelles tandis que celles de tiques sont plus fréquentes, avec des pics saisonniers selon les localités (mai-août dans le Nord-Ouest, mars-novembre en Arkansas). Le coyote n'est que rarement infesté par les poux, tandis que les puces infestent les coyotes depuis leur enfance, bien qu'elles puissent être plus une source d'irritation qu'une maladie grave. Pulex simulans est l'espèce la plus commune à parasiter le coyote, tandis que Ctenocephalides canis a tendance à n'être présente que là où le coyote et le chien (son hôte principal) habitent la même zone. Bien que les coyotes soient rarement l'hôte de trématodes, ils peuvent néanmoins avoir de graves effets sur eux, en particulier Nanophyetus salmincola, qui peut les infecter avec la maladie de l'empoisonnement du saumon, dont le taux de mortalité est de 90 %. Le trématode Metorchis conjunctus peut également infecter le coyote[73]. Les vers solitaires infestent 60 à 95 % de tous les coyotes examinés. L'espèce la plus commune pour infester les coyotes sont Taenia pisiformis et T. crassiceps, qui utilise des lapins d'Amérique comme hôtes intermédiaires. La plus grande espèce connue chez les coyotes est T. hydatigena, qui pénètre dans l'organisme par l'intermédiaire d'ongulés infectés et peut atteindre des longueurs de 80 à 400 cm. Bien qu'autrefois largement limité aux loups, Echinococcus granulosus s'est étendu aux coyotes depuis que ces derniers ont commencé à coloniser ses anciennes aires de répartition. Le ver ascaroïde le plus fréquent chez les coyotes est Toxascaris leonina, qui demeure dans l'intestin grêle du coyote et n'a pas d'effets nocifs, à l'exception du fait que l'hôte mange plus fréquemment. Les ankylostomes du genre Ancylostoma infestent les coyotes dans toute leur aire de répartition, et sont particulièrement répandus dans les zones humides. Dans les régions où l'humidité est élevée, comme la côte du Texas, les coyotes peuvent transporter jusqu'à 250 ankylostomes par individu. L'A. caninum buveur de sang est particulièrement dangereux car il cause chez le coyote pertes de sang et congestion pulmonaire. Un petit de 10 jours peut mourir en étant l'hôte d'à peine 25 vers d'A. caninum[72].
70
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71
+ Dans les régions où les aires de répartition du coyote et du loup gris se chevauchent, on a émis l'hypothèse que la compétition et la prédation par le loup nuisent aux densités locales du coyote. Les aires de répartition du coyote se sont étendues au cours des XIXe et XXe siècles après l'extirpation des loups, tandis que les coyotes ont été chassés de l'île Royale après sa colonisation par les loups dans les années 1940. Une étude menée dans le parc national Yellowstone, où les deux espèces coexistent, a conclu que la population de coyotes dans la vallée de la Lamar a diminué de 39 % après la réintroduction des loups dans les années 1990, tandis que les populations de coyotes dans les zones habitées par les loups du parc national du Grand Teton sont de 33 % inférieures à celles des zones où elles sont absentes[74],[75]. On a observé que le loup ne tolérait pas le coyote dans leur voisinage, même si le coyote est connu pour suivre le loup et se nourrir de ses proies[58].
72
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73
+ Le coyote tue rarement un renard roux adulte en bonne santé, et on a observé qu'il se nourrissait ou se nourrissait à ses côtés, bien qu'il tue souvent des renards pris au piège. Le coyote peuvent tuer des renardeaux, mais ce n'est pas une source importante de mortalité[76]. Dans le sud de la Californie, les coyotes tuent fréquemment du renard gris, et ces petits canidés ont tendance à éviter les zones à forte densité de coyotes[77].
74
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75
+ Le coyote peut être en concurrence avec le puma dans certaines régions. Dans l'est de la Sierra Nevada, le coyote rivalise avec le puma pour chasser le cerf mulet. En combat, le puma prend habituellement le dessus sur le coyote et peut le tuer à l'occasion, ce qui réduit la pression de prédation exercée par les coyotes sur les petits carnivores comme les renards et les lynx roux[78].
76
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77
+ Dans certaines régions, le coyote partage ses aires de répartition avec le lynx roux. Ces deux espèces de taille similaire se confrontent rarement physiquement, bien que les populations de lynx roux tendent à diminuer dans les zones à forte densité de coyotes[79]. Cependant, plusieurs études ont démontré une concurrence par interférence entre le coyote et le lynx roux, et les coyotes dominaient l'interaction dans tous les cas[80],[81]. Plusieurs chercheurs[82],[83],[84],[81],[85] ont rapporté des cas de coyotes tuant des lynx roux, alors que l'inverse est plus rare[80]. Le coyote attaque le lynx roux au moyen d'une méthode morsure-et-secousse semblable à celle utilisée sur les proies de taille moyenne. On sait que le coyote (individuellement et en groupes) est connu pour parfois tuer du lynx roux — dans la plupart des cas, les lynx roux étaient des spécimens relativement petits, comme des femelles adultes et des juvéniles[81]. Cependant, des attaques de coyotes (par un nombre inconnu de coyotes) sur des lynx mâles adultes ont eu lieu. En Californie, les populations de coyotes et de lynx roux n'ont pas de corrélation négative entre les différents types d'habitat, mais la prédation par le coyote est une importante source de mortalité chez le lynx roux[77]. Le biologiste Stanley Paul Young a noté que, tout au long de sa carrière de trappeur, il n'avait jamais réussi à empêcher un lynx roux capturé d'être tué par des coyotes, et il a écrit deux incidents où des coyotes chassaient des lynx roux jusque dans les arbres[58]. Il a été démontré que les coyotes tuent directement le lynx du Canada à l'occasion[86],[87],[88] et qu'ils sont en concurrence avec eux pour les proies, en particulier le lièvre d'Amérique[86]. Dans certaines régions, dont le centre de l'Alberta, le lynx est plus abondant là où les coyotes sont peu nombreux, de sorte que les interactions avec les coyotes semblent influencer davantage les populations de lynx que la présence du lièvre d'Amérique[89].
78
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79
+ Avant la quasi-extermination des loups et des cougars, le coyote était abondant dans les prairies peuplées de bisons, de pronghorn, de wapitis et d'autres cerfs, particulièrement dans les zones à herbes courtes où l'on trouve des chiens de prairie, bien qu'il soit tout aussi à l'aise dans les zones semi-arides avec des armoises et des lièvres que dans les zones désertiques peuplées de cactus, de rats kangourous et de crotales. Tant qu'il n'était pas en concurrence directe avec le loup, le coyote allait du désert de Sonora aux régions alpines des montagnes adjacentes, aux plaines et aux régions montagneuses de l'Alberta. Avec l'extermination du loup, l'aire de répartition du coyote s'est étendue pour englober les forêts défrichées des tropiques du Guatemala et du versant nord de l'Alaska[4].
80
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81
+ Un coyote parcourt environ 5 à 16 kilomètres par jour, souvent le long de sentiers comme des routes et des chemins de coupes de bois forestier ; il peut utiliser les rivières gelées comme routes de voyage en hiver. Il est souvent crépusculaire (en), plus actif le soir et au début de la nuit que le jour. Comme beaucoup de canidés, le coyote est un nageur compétent, capable de parcourir au moins 0,8 kilomètre dans l'eau[90].
82
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+ À cause de sa répartition étendue et de son abondance dans toute l'Amérique du Nord, le coyote est inscrit comme espèce à préoccupation mineure par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)[92]. L'aire de répartition précolombienne du coyote se limitait aux régions Sud-Ouest et des Plaines des États-Unis et du Canada, ainsi qu'au nord et au centre du Mexique. Au XIXe siècle, l'espèce s'est étendu au nord et à l'est, et encore plus après 1900, coïncidant avec la conversion des terres et l'éradication des loups. À cette époque, son aire de répartition englobait l'ensemble des États-Unis et du Mexique, vers le sud en Amérique centrale, et vers le nord dans la plupart du Canada et de l'Alaska. Cette expansion se poursuit, et l'espèce occupe maintenant la majorité des zones situées entre 8°N (Panama) et 70°N (nord de l'Alaska)[92].
84
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85
+ On croyait autrefois que les coyotes étaient de récents immigrants dans le sud du Mexique et en Amérique centrale, aidés dans leur expansion par le déboisement. Mais les traces laissées au Pléistocène et aux débuts de l'Holocène, ainsi que des documents datant de la période précolombienne et des premières colonisations européennes, montrent que l'animal était présent dans la région bien avant les temps modernes. Néanmoins, l'extension de son aire de répartition s'est effectivement produite au sud du Costa Rica à la fin des années 1970 et au nord du Panama au début des années 1980 à cause de l'expansion des pâturages dans les forêts tropicales. Le coyote devrait apparaître dans le nord du Belize dans un futur proche, car l'habitat y est favorable à l'espèce[93]. Des inquiétudes ont été exprimées par des chercheurs sur son éventuelle expansion en Amérique du Sud via l'isthme panaméen, si jamais le bouchon du Darién devait être supprimé par une extension de la route panaméricaine[94]. Cette crainte a été partiellement confirmée en janvier 2013, lorsque l'espèce a été signalée dans le district de Chepo à l'est du Panama, au-delà du canal transocéanique[95].
86
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87
+ Une étude génétique publiée en 2017 suggère que les coyotes ne se trouvaient pas à l'origine dans l'Est des États-Unis. À partir des années 1890, des forêts denses ont été transformées en terres agricoles et la lutte contre les loups a été mise en œuvre à grande échelle, ce qui a laissé une niche aux coyotes. Il y a eu deux grandes dispersions à partir de deux populations de coyotes génétiquement distinctes. Au début du XXe siècle, la première dispersion majeure au nord-est est venue des coyotes qui vivaient dans les Grandes Plaines du Nord. Ils sont arrivés en Nouvelle-Angleterre par la région des Grands Lacs du Nord et le sud du Canada, et en Pennsylvanie par la région des Grands Lacs du Sud, réunis dans les années 1940 à New York et en Pennsylvanie. Ces coyotes se sont hybridés avec les populations restantes de loups gris et de loups de l'Est, ce qui a ajouté de la diversité génétique aux coyotes et pourrait avoir facilité leur adaptation à cette nouvelle niche. La deuxième grande dispersion vers le sud-est est venue du Texas au milieu du XXe siècle et a atteint les Caroline du Nord et du Sud dans les années 1980. Ces coyotes se sont métissés avec les populations restantes de loups rouges avant les années 1970, époque à laquelle le loup rouge a été extirpé de son habitat naturel, ce qui a encore plus contribué à la diversité génétique des coyotes et a peut-être facilité leur adaptation à cette même nouvelle niche. Ces deux grandes dispersions du coyote ont connu une croissance démographique rapide et devraient se rencontrer le long de la côte médio-atlantique. L'étude conclut que pour les coyotes, la dispersion à long terme, le flux génétique des populations locales et la croissance rapide de la population peuvent être inter-reliés[96]. Ils sont carnivores.
88
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89
+ Au moment de la colonisation européenne des Amériques, les coyotes étaient surtout confinés aux plaines ouvertes et aux régions arides de la moitié ouest du continent[97]. Dans les premiers documents historiques post-colombiens, il est souvent difficile de faire la distinction entre les coyotes et les loups. Un document de 1750 à Kaskaskia, écrit par un prêtre local, signale que les « loups » qui s'y trouvaient étaient plus petits et moins audacieux que les loups européens. Un autre récit du début des années 1800 dans le comté d'Edwards mentionne des loups hurlant la nuit, bien qu'il s'agisse probablement de coyotes[98]. Cette espèce a été rencontrée à plusieurs reprises lors de l'expédition Lewis et Clark (1804-1806), bien qu'elle soit déjà bien connue des commerçants européens du Haut-Missouri. Lewis, qui écrivait le 5 mai 1805 dans le Nord-Est du Montana, décrivait le coyote en ces termes[2],[99],[note 1] :
90
+
91
+ « Le petit loup ou chien fouisseur des prairies sont presque invariablement les habitants des plaines ouvertes ; ils s'associent habituellement en bandes de dix ou douze ou parfois plus et creusent près d'un passage ou d'un endroit très fréquenté par le gibier ; ne pouvant pas prendre seul le cerf ou la chèvre, ils sont rarement trouvés seuls mais chassent en bandes ; ils observent et saisissent fréquemment leurs proies près de leur terrier ; dans ces terriers, ils élèvent leurs petits et y recourent également lorsqu'ils sont poursuivis ; lorsqu'une personne s'approche d'eux, ils aboient fréquemment, leur note étant précisément celle du petit chien. ils sont d'une taille intermédiaire entre celle du renard et celle du chien, pattes très actives et formées délicatement […] ; les oreilles grandes, dressées et pointues, la tête longue et pointue plus comme celle du renard ; la queue longue ; […] le poil et la fourrure ressemblent aussi au renard même s'ils sont bien plus grossiers et de qualité inférieure. ils sont d'une couleur brun rougeâtre pâle. l'œil d'un vert marine profond de petite taille et perçant. leurs griffes sont plus longues que celles du loup ordinaire ou de ceux communs aux États atlantiques, dont aucun ne se trouve dans cette région, ni je crois au-dessus de la rivière Plat. »
92
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93
+ — Meriwether Lewis, Journaux de l'expédition Lewis et Clark
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95
+ Le coyote a été décrit scientifiquement pour la première fois en septembre 1819 par le naturaliste Thomas Say sur le site de Council Bluffs de Lewis et Clark, à quinze milles en amont de la rivière Missouri depuis sa confluence avec la Platte, durant d'une expédition parrainée par le gouvernement avec le major Stephen Long. Il avait en main la première édition des journaux Lewis et Clark, qui contenait la version éditée par Biddle des observations de Lewis en date du 5 mai 1805. Son compte-rendu a été publié en 1823. Say a été la première personne à documenter la différence entre un « loup des prairies » (coyote) et, à la page suivante de son journal, un loup qu'il a appelé Canis nubilus (Loup des plaines)[100],[101]. Say a décrit le coyote ainsi[100],[note 2] :
96
+
97
+ « Canis latrans. Cendreux ou gris, varié avec du noir au-dessus, et fauve terne, ou cannelle ; poil à la base plombé crépusculaire, au milieu de sa longueur cannelle terne et à l'extrémité gris ou noir, plus long sur la ligne vertébrale ; oreilles dressées, arrondies à la pointe, cannelle à l'arrière, les poils sombres plombés à la base, à l'intérieur garni de poils gris ; paupières bordées de noir, cils supérieurs noirs en-dessous et à l'extrémité supérieure ; paupière supplémentaire marginée de brun-noir à l'avant et bordée de brun-noir à l'arrière ; iris jaune; pupille noir-bleu ; tache sur le sac lacrymal noire-brune; rostrum cannelle, teintée de grisâtre au nez ; lièvres blanches, bordé de noir, trois séries de seta noir; tête entre les oreilles entremêlées de gris et de cannelle terne, poils plombeux brun foncé à la base; côtés plus pâle que le dos, obsolètement fasciés avec du noir au dessus des jambes ; jambes cannelle sur la face externe, plus marquée sur le poil postérieur : une ligne noire abrégée et dilatée sur les poignets antérieurs ; queue touffue, fusiforme, droite, variée avec du gris et de la cannelle, une tache près de la base supérieure, et l'extrémité noire ; l'extrémité du tronc de la queue, atteint l'extrémité de l'os calcis, lorsque la jambe est tendue ; dessous blanc, immaculé, queue cannelle vers l'extrémité, pointe noire ; pattes postérieures quatre orteils, antérieures cinq orteils[100]. »
98
+
99
+ Chien
100
+
101
+ Loup gris
102
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103
+ Loup de l'Himalaya
104
+
105
+ Coyote
106
+
107
+ Loup doré d'Afrique
108
+
109
+ Loup d'Abyssinie
110
+
111
+ Chacal doré
112
+
113
+ Dhole
114
+
115
+ Lycaon
116
+
117
+ Chacal à flancs rayés
118
+
119
+ Chacal à chabraque
120
+
121
+ Xiaoming Wang et Richard H. Tedford[105], spécialistes de l'évolution des carnivores, ont proposé que le genre Canis était le descendant d'Eucyon davisi. Les restes de ce mammifère qui ressemblait à un coyote sont apparus pour la première fois dans des dépôts datant du Miocène, il y a 6 millions d'années (Ma), dans le Sud-Ouest des États-Unis et au Mexique. Vers le Pliocène (5 Ma), Canis lepophagus, plus grand[106], est apparu dans la même région, tandis que C. latrans (le coyote) existait à partir du Pléistocène inférieur (1 Ma). Les deux scientifiques ont proposé que la progression d'Eucyon davisi à C. lepophagus jusqu'au coyote soit une évolution linéaire[107]. Les analyses de morphologie crânienne des canidés actuels et fossiles indiquent que le coyote C. latrans et le chacal doré C. aureus seraient apparentés à l'espèce fossile C. edwardii, qui vivait entre le Blancan moyen (en) (Pliocène supérieur) jusqu'à la fin de l'Irvingtonien (Pléistocène supérieur). En Amérique du Nord, des restes de canidés indistinguables de C. latrans étaient contemporains de C. edwardii[108]. Johnston décrit C. lepophagus comme ayant un crâne et un squelette plus élancés que le coyote moderne[109]. Ronald Nowak a découvert que les premières populations avaient de petits crânes délicats et étroits qui ressemblent à de petits coyotes et semblent être ancestraux de C. latrans[110].
122
+
123
+ Le poids de C. lepophagus était semblable à celui des coyotes modernes, mais les os de ses membres étaient plus courts, ce qui indique un mode de vie moins coureur. Le coyote représente une forme plus primitive de Canis que le loup gris, comme le montrent sa taille relativement petite ainsi que son crâne et ses mâchoires relativement étroites, qui n'ont pas le pouvoir de préhension nécessaire pour tenir les grandes proies dans lesquelles les loups se spécialisent. Cela est corroboré par la crête sagittale basse ou totalement aplatie du coyote, ce qui indique une morsure plus faible que celle du loup. Le coyote n'est pas un carnivore spécialisé comme le loup, comme le montrent les plus grandes surfaces de mastication des molaires, ce qui reflète la dépendance relative de l'espèce envers le matières végétales. À cet égard, le coyote ressemble davantage aux autres descendants du genre qu'au loup[111].
124
+
125
+ Les fossiles les plus anciens qui se situent dans l'aire de répartition du coyote moderne datent de 0,74-0,85 Ma (million d'années) dans la grotte d'Hamilton, en Virginie-Occidentale ; 0,73 Ma à Irvington, en Californie ; 0,35-0,48 Ma dans la grotte du Porc-épic, au Colorado et dans la grotte de Cumberland, en Pennsylvanie[112]. Les coyotes modernes sont apparus 1 000 ans après l'extinction du Quaternaire[113]. Par rapport à leurs congénères modernes de l'Holocène, les coyotes du Pléistocène (C. l. orcutti) étaient plus gros et plus robustes, probablement en réponse à des compétiteurs et des proies elles-mêmes plus grosses[113]. Les coyotes du Pléistocène étaient probablement des carnivores plus spécialisés que leurs descendants, car leurs dents étaient plus adaptées au cisaillement de la viande et présentaient moins de surfaces de broyage convenant au traitement de la végétation[114]. La diminution de leur taille s'est produite dans les 1 000 ans qui ont suivi l'extinction du Quaternaire, lorsque leurs grandes proies ont disparu[113]. De plus, les coyotes du Pléistocène n'ont pas été en mesure d'exploiter la niche écologique de chasse au gros gibier laissée vacante après l'extinction du loup sinistre (C. dirus), car elle a été rapidement occupée par le loup gris, qui a probablement tué activement les grands coyotes, la sélection naturelle favorisant la morphologie gracile moderne[114].
126
+
127
+ En 1993, une étude a suggéré que les loups d'Amérique du Nord présentent des traits crâniens plus semblables au coyote qu'à ceux des loups d'Eurasie[115]. En 2010, une étude a révélé que le coyote est un membre basal du clade qui comprend le loup tibétain (en), le chien, le loup mongol et le loup eurasien, le loup tibétain divergeant très tôt des loups et des chiens domestiques[116].
128
+
129
+ En 2016, une étude de von Holdt et al. sur de l'ADN de génome entier (en) a proposé, en se fondant sur ces hypothèses, que tous les loups et coyotes nord-américains divergent d'un ancêtre commun il y a moins de 6 000 à 117 000 ans. L'étude a également indiqué que tous les loups d'Amérique du Nord ont une quantité considérable d'ascendance avec le coyote et tous les coyotes d'ascendance avec le loup, et que le loup rouge et de l'Est sont fortement mélangés avec différentes proportions d'ascendance de loup gris et de coyote, proposant même que ces loups soient le produit de l'hybridation entre loups et coyotes. La divergence génétique entre loup et coyote indique une divergence de 51 000 ans, ce qui correspond à d'autres études indiquant que le loup actuel est apparu vers cette époque. Le loup rouge et le coyote auraient quant à eux divergé l'un de l'autre entre 55 000 et 117 000 ans avant le présent, et 32 000 ans avant le présent pour le loup de la région des Grands Lacs. D'autres essais et modélisations ont montré diverses plages de divergence et la conclusion a été une fourchette de moins de 6 000 et 117 000 ans avant aujourd'hui. L'étude a révélé que l'ascendance des coyotes était la plus élevée chez les loups rouges du Sud-Est des États-Unis et la plus faible chez les loups de la région des Grands Lacs. Selon la théorie proposée, ce schéma correspondait à la disparition du loup du Sud au Nord en raison de la colonisation européenne et de la perte d'habitat qui en résultait. Les primes d'abord ont mené à l'extirpation du loup dans le Sud-Est, et à mesure que cette population diminuait, le mélange loup-coyote augmentait. Plus tard, ce processus s'est produit dans la région des Grands Lacs avec l'afflux de coyotes remplaçant d'abord les loups, suivi de l'expansion des coyotes et de leurs hybrides dans toute la région[117],[118]. Le moment proposé pour la divergence entre le loup et le coyote est incompatible avec la découverte d'un spécimen de type coyote dans des strates datant de 1 Ma[107]. Certaines conclusions de von Holdt et al. sont contestées : si l'hybridation chez les canidés américains ne fait aucun doute, les données génétiques présentées ne permettraient cependant pas d'affirmer que le loup de l'Est et le loup rouge soient le fruit d'une hybridation entre le loup gris et le coyote, et ces espèces possèdent en outre de grosses proportions d'allèles propres qui montrent que ce sont des lignées évolutivement très distinctes et anciennes[119].
130
+
131
+ En 2005, 19 sous-espèces sont reconnues par l'encyclopédie Mammal Species of the World[41],[120]. La variation géographique chez les coyotes n'est pas importante, bien que dans l'ensemble, les sous-espèces orientales (C. l. thamnos et C. l. frustor) sont de grands animaux foncés, avec un pâlissement graduel de la couleur et une diminution de la taille vers l'ouest et vers le nord (C. l. texensis, C. l. latrans, C. l. lestes, and C. l. incolatus), un éclaircissement des tons ocres (orange profond ou brun) vers la côte pacifique (C. l. ochropus, C. l. umpquensis), une diminution de la taille dans le Sud-Ouest des États-Unis (C. l. microdon, C. l. mearnsi) et une tendance générale vers des couleurs rougeâtres foncées et des museaux courts chez les populations mexicaines et centraméricaines[121].
132
+
133
+ Des coyotes se sont parfois accouplés avec des chiens, produisant parfois des hybrides familièrement appelés « coydogs (en) »[123]. Cela est rare à l'état sauvage, car les cycles d'accouplement des chiens et des coyotes ne coïncident pas, et les coyotes sont habituellement antagonistes envers les chiens. L'hybridation ne se produit habituellement que lorsque les coyotes s'étendent dans des régions avec peu de conspécifiques et que les chiens sont la seule alternative. Même à ce moment-là, les taux de survie des petits sont inférieurs à la normale, car les chiens ne forment pas de liens de couple avec les coyotes, ce qui rend l'élevage des petits plus difficile[124].
134
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135
+ En captivité, les hybrides première génération (F1) ont tendance à être plus espiègles et moins maniables comme petits que les chiens, et sont moins dignes de confiance à maturité que les hybrides chien-loups[123]. Les hybrides F1 ont tendance à être de forme intermédiaire entre les chiens et les coyotes, tandis que les hybrides de deuxième génération (F2) sont plus variés. Les hybrides F1 et F2 ressemblent à leurs parents coyotes en termes de timidité et d'agressivité intrasexuelle[30],[45]. Les hybrides sont fertiles et peuvent être élevés avec succès sur quatre générations[123]. Les coyotes mélanistes doivent leur fourrure noire à une mutation survenue chez les chiens domestiques[122]. Une population de coyotes blancs non-albinos de Terre-Neuve doit sa coloration à une mutation de mC1R héritée des Golden Retrievers[125]. En français, le mot-valise « coydog », l'hybride d'un chien et d'un coyote, peut se traduire par « coyochien ».
136
+
137
+ Les coyotes se sont plus ou moins hybridés avec les loups, particulièrement dans l'Est des États-Unis et au Canada. Le « coyote de l'Est » du Nord-Est de l'Amérique du Nord est probablement apparu après l'extermination des loups gris et de l'Est dans la région, ce qui a permis aux coyotes de coloniser les anciennes aires de répartition des loups et de se mélanger avec les populations restantes de ce dernier. Cet hybride est plus petit que le loup gris ou le loup de l'Est et possède de plus petits territoires, mais il est malgré tout plus grand et possède des aires d'habitat plus étendues que le coyote de l'Ouest. En 2010, la composition génétique du coyote de l'Est est assez uniforme, avec une influence minime des loups de l'Est ou des coyotes de l'Ouest[126].
138
+
139
+ Les coyotes de l'Est adultes sont plus gros que les coyotes de l'Ouest, et les femelles de l'Est pèsent 21 % de plus que les mâles de l'Ouest[126],[127]. Les différences physiques deviennent plus apparentes à l'âge de 35 jours, les petits du coyote de l'Est ayant des pattes plus longues que ceux de l'Ouest. Il y a également des différences dans le développement dentaire, l'éruption dentaire (en) étant plus tardive et dans un ordre différent chez le coyote de l'Est[128]. Mis à part sa taille, le coyote de l'Est ressemble physiquement au coyote de l'Ouest. Les quatre phases de couleur vont du brun foncé au blond ou blond rougeâtre, bien que la phase la plus commune soit le brun-gris, avec des pattes, des oreilles et des flancs rougeâtres[129]. Il n'existe aucune différence significative entre les coyotes de l'Est et ceux de l'Ouest concernant les agressions et les combats, bien que les coyotes de l'Est tendent à moins se battre et sont plus enjoués. Contrairement aux petits de coyote de l'Ouest, où le combat précède le comportement de jeu, le combat entre les petits de coyote de l'Est a lieu après le début du jeu[128]. Les coyotes de l'Est ont tendance à atteindre la maturité sexuelle à l'âge de deux ans, soit beaucoup plus tard que chez les coyotes de l'Ouest[126].
140
+
141
+ Les loups de l'Est et les loups rouges sont aussi des produits d'hybridation loup-coyote. Le loup de l'Est était probablement le résultat d'un mélange loup-coyote, combiné à un important rétrocroisement avec des populations de loups gris parentes. Le loup rouge pourrait avoir pris naissance pendant une période de déclin des populations de loups dans le Sud-Est des États-Unis, ce qui a forcé l'hybridation d'un loup-coyote et le rétrocroisement avec les populations locales de coyotes parents, au point qu'environ 75 à 80 % du génome du loup rouge moderne est dérivé du coyote[117],[130].
142
+
143
+ Le coyote occupe une place de choix en tant que fripon dans les contes folkloriques des peuples autochtones d'Amérique, prenant tantôt la forme d'un vrai coyote, tantôt d'un homme. Comme pour d'autres figures farceuses, le coyote agit comme un héros picaresque qui se rebelle contre les conventions sociales grâce à la tromperie et à l'humour. Le coyote a probablement reçu ce rôle de fripon à cause de l'intelligence et de l'adaptabilité de l'animal ; les peuples américains précolombiens observaient son comportement, et leurs représentations folkloriques reflétaient ses attributs[131]. Après la colonisation européenne des Amériques, il a été blâmé dans la culture anglo-américaine comme un animal lâche et indigne de confiance[132]. Contrairement aux loups (gris, de l'Est ou rouges), qui ont vu leur image publique s'améliorer, les mentalités vis-à-vis du coyote restent très négatives[133].
144
+
145
+ Le coyote joue un rôle dans diverses mythologies et mythes de la création du folklore amérindien. On lui attribue entre autres le mérite d'avoir apporté le feu a l'humanité, relâché le bison dans le monde, et d'avoir tué des monstres en les pétrifiant. Le mythe de la création des Maidus veut que le coyote ait introduit le travail, la souffrance et la mort dans le monde. Dans le folklore zuñi, le coyote a fait entrer l'hiver dans le monde en volant la lumière des kachinas. Certaines tribus, comme les Chinook, les Maidu, les Païutes, les Pawnees, les Tohono O'odham et les Utes dépeignent le coyote comme le compagnon du créateur (en). Dans le mythe de la création paiute, le coyote a été créé par le loup comme compagnon, et les deux ont créé la Terre en empilant le sol sur le monde recouvert d'eau. Un mythe sur le déluge des Tohono O'odham raconte que le coyote aide Monctezuma à survivre à un déluge mondial qui détruit l'humanité. Après que le Wakan Tanka a créé l'humanité, le coyote et le Moctezuma enseignent aux gens comment vivre. Le mythe de la création des Crows dépeint le Vieil Homme Coyote comme le créateur. Dans la mythologie navajo, le coyote était présent dans le Premier Monde avec le Premier Homme et la Première Femme, bien qu'une version différente ait été créée dans le Quatrième Monde. Le coyote navajo apporte la mort dans le monde, expliquant que sans la mort, trop de gens existeraient, donc qu'il n'y aurait plus de place pour planter du maïs[134].
146
+
147
+ Avant la conquête espagnole de l'Empire aztèque, le coyote jouait un rôle important dans la cosmologie méso-américaine. Le coyote symbolisait la puissance militaire à l'Époque classique de Teotihuacan, avec des guerriers déguisés en coyote pour invoquer son pouvoir prédateur. L'espèce a continué d'être liée aux cultes guerriers du centre Mexique au cours des siècles qui ont précédé la domination aztèque post-classique[135]. Dans la mythologie aztèque, Huehuecóyotl (« vieux coyote »), le dieu de la danse, de la musique et de la sexualité, est représenté dans plusieurs codex comme un homme avec une tête de coyote[136]. Il est parfois dépeint comme un amateur de femmes, responsable de faire entrer la guerre dans le monde en séduisant Xochiquetzal, la déesse de l'amour. L'épigraphe David H. Kelley soutenait que le dieu Quetzalcoatl a pour origines les représentations mythologiques du coyote pré-aztèque d'Uto-Aztec, qui est présenté comme le « Frère aîné » de l'humanité, un créateur, un séducteur, un escroc et un héros culturel lié à l'étoile du matin[137].
148
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149
+ Modèle de « Vil Coyote », un personnage de dessin animé des Looney Tunes dans Bip Bip et Coyote, il essaye en vain de manger un Grand Géocoucou bleu nommé « Bip Bip »[138].
150
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151
+ Selon une étude de scientifiques de l'université d'État de l'Ohio[139] étalée sur 6 ans, les coyotes se sont bien adaptés à la vie dans des centres densément peuplés, tout en évitant tout contact humain. Ils ont notamment découvert que les coyotes de ville vivent plus longtemps que leurs congénères de la campagne, et qu'ils aident les humains en tuant les animaux dits nuisibles et d'autres petits animaux — y compris des animaux de compagnie vivant dehors[139].
152
+
153
+ Les attaques de coyotes sur les humains sont rares et causent rarement des blessures graves à cause de sa petite taille relative, mais elles sont de plus en plus fréquentes, surtout en Californie. Deux attaques mortelles ont été confirmées : l'une contre Kelly Keen (en), âgée de trois ans, à Glendale[140] en 1981 et l'autre contre Taylor Mitchell, âgée de dix-neuf ans, dans la province canadienne de Nouvelle-Écosse[141],[142] en 2009. Au cours des 30 années qui ont précédé mars 2006, au moins 160 attaques ont eu lieu aux États-Unis, principalement au niveau du comté de Los Angeles[143]. Les données des Services de la faune du Département de l'Agriculture des États-Unis, du Département californien de la pêche et de la chasse ainsi que d'autres sources montrent que 41 attaques ont eu lieu entre 1988 et 1997, mais que 48 autres ont été vérifiées entre 1998 et 2003. La majorité de ces incidents se sont produits dans le sud de la Californie, près de l'interface entre zones périurbaines et les terres sauvages[140]. Une étude de l'Université d'Etat de l'Ohio, datant de 2009, a montré que les attaques dites de « prédation » étaient majoritairement dirigées vers des enfants (82%). En près de 50 ans, quelques 159 hommes, femmes ou enfants ont été « agressés » par des coyotes en Amérique du Nord. Soit une moyenne de 3 attaques par an.[144].
154
+
155
+ Sans le harcèlement habituel des humains des espaces ruraux, les coyotes urbains perdent leur peur de l'être humain, ce qui est encore aggravé par le fait que les gens nourrissent intentionnellement ou involontairement des coyotes. Dans de telles situations, certains individus ont commencé à agir de façon agressive envers les humains en poursuivant les joggeurs et les cyclistes, en confrontant les gens qui promènent leurs chiens et en harcelant les jeunes enfants[140]. Dans ces régions, des coyotes non-rabiques ciblent parfois les jeunes enfants, surtout ceux de moins de 10 ans, bien que certains adultes aient été mordus[145].
156
+
157
+ Bien que les reportages des médias sur de telles attaques disent en général que les animaux en question sont simplement des « coyotes », les recherches sur la génétique du coyote de l'Est montrent que ceux qui ont participé à des attaques dans le Nord-Est de l'Amérique du Nord, y compris en Pennsylvanie, en New York, en Nouvelle-Angleterre et dans l'Est du Canada, étaient peut-être en fait des coyloups, des hybrides de Canis latrans et de C. lupus, mais pas des coyotes pur sang[146].
158
+
159
+ Le coyote est actuellement le prédateur de bétail le plus abondant dans l'ouest de l'Amérique du Nord. Il cause la majorité des pertes de moutons, de chèvres et de bovins[147]. Selon le Service national des statistiques agricoles, le coyote est responsable de 60,5 % des 224 000 décès de moutons attribués à la prédation en 2004[148]. Le nombre total de décès d'ovins en 2004 représentait 2,22 % de la population totale de moutons et d'agneaux aux États-Unis[149], qui, selon le rapport de l'USDA du Service national des statistiques agricoles, s'élevait respectivement à 4,66 millions et 7,80 millions de têtes au 1er juillet 2005[150]. Étant donné que les populations de coyotes sont en général beaucoup plus nombreuses et plus largement réparties que celles du loup, le premier cause plus de pertes globales par prédation que le second. Les agents du gouvernement américain abattent, empoisonnent, piègent et tuent environ 90 000 coyotes chaque année pour protéger le bétail[151]. Un recensement de 2005 en Idaho a montré que les coyotes étaient 5 % plus susceptibles d'attaquer le bétail que les loups[152].
160
+
161
+ Le chien de berger est couramment utilisé pour repousser les prédateurs de façon agressive, ce qui a bien fonctionné dans les pâturages clôturés et les champs de tir[153]. Une enquête menée en 1986 auprès de producteurs d'ovins aux États-Unis a montré que 82 % des personnes interrogées ont déclaré que l'utilisation de chiens représentait un atout économique[154].
162
+
163
+ Le « re-wilding » du bétail, qui consiste à accroître les tendances naturelles du bétail à se protéger, est une méthode de lutte contre la prédation du coyote dont a parlé Temple Grandin de l'Université d'État du Colorado[155]. Cette méthode gagne en popularité auprès des éleveurs qui permettent à leurs troupeaux de vêler sur le parcours et dont les bovins paissent en pâturages ouverts tout au long de l'année[156].
164
+
165
+ En général, le coyote mord la gorge juste derrière la mâchoire et sous l'oreille lorsqu'ils attaquent des moutons ou des chèvres adultes, la mort étant généralement le résultat d'une suffocation. La perte de sang est habituellement une cause secondaire de décès. Les veaux et les moutons sont tués en attaquant les flancs ou les membres postérieurs, ce qui provoque un choc et une perte de sang. Lorsqu'il attaque des proies plus petites, comme les jeunes agneaux, il tue en mordant le crâne et la colonne vertébrale, causant des dommages massifs aux tissus et aux os. Les petites ou les jeunes proies peuvent être entièrement emportées, ne laissant que du sang comme preuve d'une mort. Les coyotes laissent habituellement la peau et la majeure partie du squelette des grands animaux relativement intacts, à moins que la nourriture ne soit rare, auquel cas ils ne laissent que les plus gros os. Des bouts éparpillés de laine, de peau et d'autres morceaux sont caractéristiques des coyotes qui se nourrissent abondamment de carcasses plus grosses[147].
166
+
167
+ Les traces sont un élément important pour distinguer la prédation du coyote de celle du chien. Les empreintes de coyote ont tendance à être plus ovales et compactes que celles des chiens domestiques, et leurs marques de griffes sont moins proéminentes et les traces tendent à suivre une ligne plus droite que celles des chiens. À l'exception des lévriers, la plupart des chiens ayant le même poids que les coyotes ont une foulée légèrement plus courte[147]. Les morts causées par le coyote peuvent être distinguées de celles par le loup grâce à des dommages moindres sur tissus sous-jacents pour les premiers. De plus, les excréments du coyote ont tendance à être plus petits que ceux du loup[157],[158].
168
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169
+ Les coyotes sont souvent attirés par la nourriture pour chien et les animaux qui sont suffisamment petits pour être considérés comme des proies. Des choses comme les ordures, la nourriture pour animaux de compagnie et, parfois, les stations de nourrissage des oiseaux et des écureuils attirent les coyotes dans les arrière-cours. En 2005 en Californie, environ trois à cinq animaux de compagnie attaqués par des coyotes sont amenés chaque semaine à l'Hôpital de soins d'urgence pour animaux du Comté d'Orange. Il s'agit en majorité des chiens, puisque les chats ne survivent normalement pas aux attaques[159]. L'analyse d'excréments recueillis près de la cité californienne de Claremont a révélé que le coyote local comptait beaucoup sur les animaux de compagnie comme source de nourriture en hiver et au printemps[140]. Dans un endroit du sud de la Californie, les coyotes ont commencé à compter sur une colonie de chats haret comme source de nourriture. Au fil du temps, les coyotes tuèrent la plupart des chats, puis continuèrent à manger la nourriture pour chats placée quotidiennement sur le site de la colonie par les gens qui l'entretenaient[140]. Le coyote attaque habituellement les chiens de plus petite taille, mais il est connu pour attaquer même les races puissantes et de grande taille comme le Rottweiler dans des cas exceptionnels[160]. Les chiens plus gros que les coyotes, comme les lévriers, sont généralement capables de les chasser et sont connus pour avoir tué des coyotes[161]. Les races plus petites sont plus susceptibles de subir des blessures ou de mourir[145].
170
+
171
+ Avant le milieu du XIXe siècle, la fourrure de coyote était considérée comme sans valeur. La situation changea avec la diminution du nombre de castors et, vers 1860, la chasse aux coyotes pour leur fourrure devint une source importante de revenus (75 cents à 1,50 $ par peau) pour les wolfers des Grandes Plaines. Les peaux de coyote étaient d'une grande importance économique au début des années 1950, leur prix variant de 5 $ à 25 $ par peau, selon la localité[162]. La fourrure du coyote n'est pas assez durable pour faire des tapis[163], mais peut être utilisée pour des manteaux et des vestes, des écharpes ou des manchons. La plupart des fourrures sont utilisées pour la confection de parures, comme des cols et des manches pour vêtements féminins. La fourrure de coyote est parfois teinte en noir pour imiter celle du renard argenté[162].
172
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173
+ Les coyotes étaient parfois mangés par les trappeurs et les montagnards pendant l'expansion vers l'Ouest. L'animal étaient parfois présent comme aliment dans les fêtes des Indiens des Plaines, et les petits coyotes étaient mangés par les autochtones de San Gabriel. Le goût de la viande de coyote a été comparé à celui du loup, et celle-ci est plus tendre que le porc lorsqu'elle est bouilli. Le gras de coyote, lorsqu'il est récupéré à l'automne, a parfois été utilisé pour graisser le cuir ou consommé comme pâte à tartiner[164].
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+ Le coyote a probablement été semi-domestiqué par diverses cultures précolombiennes. Certains écrivains du XIXe siècle ont écrit que les coyotes étaient gardés dans des villages autochtones des Grandes Plaines. Le coyote est facilement apprivoisé en tant que petit, mais peut devenir destructeur à l'âge adulte[165]. Les coyotes de sang pur et les coyotes hybrides peuvent être espiègles et se montrer confiants envers leurs maîtres, mais ils sont méfiants et timides envers les étrangers[123]. Toutefois, le coyote est suffisamment docile pour être utilisé à des fins pratiques comme le rapport[166] et des marquages d'arrêt ont été rapportés[167]. Un coyote apprivoisé du nom de « Butch », pris au piège à l'été 1945, a eu une carrière de courte durée au cinéma, apparaissant dans Smoky et Femme de feu avant d'être abattu alors qu'il attaquait un poulailler[165].
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