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+ Une éolienne est un dispositif qui transforme l'énergie cinétique du vent en énergie mécanique, dite énergie éolienne, laquelle est ensuite le plus souvent transformée en énergie électrique. Les éoliennes produisant de l'électricité sont appelées aérogénérateurs, tandis que les éoliennes qui pompent directement de l'eau sont parfois dénommées éoliennes de pompage ou pompe à vent. Une forme ancienne d'éolienne est le moulin à vent.
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+ Les termes « centrale éolienne », « parc éolien » ou « ferme éolienne » sont utilisés pour décrire les unités de production groupées, installées à terre ou en mer.
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+ Les pays du monde où les champs éoliens sont les plus nombreux sont la Chine, les États-Unis, l'Allemagne, l'Espagne, l'Inde, le Royaume-Uni et, en proportion de la population, le Danemark (voir Production d'énergie éolienne).
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+ En 1885, Ernest-Sylvain Bollée, inventeur de l'éolienne Bollée, utilise le mot « éolienne » pour la première fois comme nom commun à partir de l'adjectif substantivé (énergie éolienne). Le mot trouve sa place dans le Larousse en 1907[1].
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+ L'ancêtre de l'éolienne est le moulin à vent, apparu en Perse dès l'an 620 et suivi de la pompe à vent, apparue au IXe siècle dans l'actuel Afghanistan. De nos jours, ils sont encore utilisés couplés à une pompe à eau, généralement pour drainer et assécher des zones humides ou au contraire irriguer des zones sèches ou permettre l'abreuvage du bétail.
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+ En 1888, Charles Francis Brush construit une grande éolienne pour alimenter sa maison en électricité, avec stockage par batterie d'accumulateurs.
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+ La première éolienne « industrielle » génératrice d'électricité est mise au point par le Danois Poul La Cour en 1890, pour fabriquer de l'hydrogène par électrolyse. Dans les années suivantes, il crée l'éolienne « Lykkegard », dont il vend soixante-douze exemplaires en 1908[2].
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+ En 1923, le généticien britannique John Burdon Sanderson Haldane écrit :
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+ « Si une éolienne dans le jardin pouvait produire 50 kg de charbon par jour (or, elle peut produire l’équivalent en énergie), nos mines de charbon fermeraient dès demain. Personnellement, je pense que d’ici 400 ans, on aura peut-être résolu le problème de l’énergie en Angleterre de la façon suivante : le pays sera recouvert de rangées d’éoliennes de métal, entraînant des moteurs électriques qui eux-mêmes fourniront un courant à très haute tension à un grand réseau électrique. De grandes centrales judicieuses espacées utiliseront le surplus d’énergie des périodes venteuses pour effectuer la décomposition électrolytique de l’eau en oxygène et en hydrogène. Ces gaz seront liquéfiés et stockés dans de vastes réservoirs à double paroi sous vide, probablement enterrés. (…) Par temps calme, les gaz seraient recombinés dans des moteurs à explosion reliés à des dynamos pour récupérer de l’électricité ou, plus probablement, dans des piles à combustibles[3]. »
20
+
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+ Une éolienne expérimentale de 800 kVA fonctionna de 1955 à 1963 en France, à Nogent-le-Roi dans la Beauce. Elle avait été conçue par le Bureau d'études scientifiques et techniques de Lucien Romani et exploitée pour le compte d'EDF. Simultanément, deux éoliennes Neyrpic de 130 et 1 000 kW furent testées par EDF à Saint-Rémy-des-Landes (Manche)[4]. Il y eut également une éolienne raccordée au secteur sur les hauteurs d'Alger (Dély-Ibrahim) en 1957.
22
+
23
+ Cette technologie ayant été quelque peu délaissée par la suite, il faudra attendre les années 1970 et le premier choc pétrolier pour que le Danemark reprenne les installations d'éoliennes.
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+
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+ L'éolienne la plus courante, à axe horizontal, se compose des éléments suivants :
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+
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+ Des éléments annexes, comme un poste de livraison pour injecter l'énergie électrique produite au réseau électrique, complètent l'installation.
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+
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+ Une telle éolienne se modélise principalement à partir de ses caractéristiques aérodynamiques, mécaniques et électrotechniques. En pratique, on distingue aussi le « grand éolien », qui concerne les machines de plus de 350 kW[6], de l'éolien de moyenne puissance (entre 36 et 350 kW[6]) et du petit éolien (inférieur à 36 kW[6]).
30
+
31
+ Une éolienne à axe horizontal est une hélice perpendiculaire au vent, montée sur un mât. La hauteur est généralement de 20 m pour les petites éoliennes, et supérieure au double de la longueur d'une pale pour les modèles de grande envergure.
32
+
33
+ En 2017, la plus grande éolienne mesure 187 m de haut pour une puissance de 9,5 MW[7]. En 2019, le prototype de l'Haliade X, installé à Rotterdam, d'une puissance de 12 MW, atteint 260 m de haut[8].
34
+
35
+ La puissance du vent contenue dans un cylindre de section
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+
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+
38
+
39
+ S
40
+
41
+
42
+
43
+ {\displaystyle S\,}
44
+
45
+ est :
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+
47
+ avec :
48
+
49
+ Une éolienne ne permet de récupérer qu'une partie de cette puissance, car l'écoulement ne peut pas avoir une vitesse nulle après son passage à travers la turbine (dans le cas contraire, cela reviendrait à « arrêter le vent »).
50
+
51
+ L'énergie récupérable[a] est inférieure à l'énergie cinétique de l'air situé en amont de l'éolienne, puisque l'air doit conserver une énergie cinétique résiduelle pour qu'il subsiste un écoulement. Albert Betz a démontré que la puissance maximale récupérable est égale aux 16⁄27 de la puissance incidente.
52
+
53
+ La puissance maximale théorique d'une éolienne est ainsi fixée à :
54
+
55
+ soit :
56
+
57
+ Où :
58
+
59
+ Cette puissance maximale est ensuite affectée du coefficient de performance propre au type et au modèle d'éolienne et au site d'installation. Ce coefficient est en général compris entre 0,20 et 0,70.
60
+
61
+ Pour le calcul de la puissance d'une éolienne tenant compte de l'énergie cinétique et potentielle, voir : calcul de la puissance d'une turbine type éolien ou hydrolienne.
62
+
63
+ Du fait de l'intermittence du vent et des variations de sa puissance, il est important de distinguer deux notions :
64
+
65
+ En 2009, l'éolien représentait 1,3 % de la production mondiale d'électricité :
66
+
67
+ Éoliennes et lignes à haute tension près de Rye, en Angleterre.
68
+
69
+ Coucher de soleil sur le parc éolien de Guazhou, en Chine, qui comprend plus de 200 éoliennes.
70
+
71
+ Parc éolien d'Estinnes, Belgique, 11 éoliennes, vues le 10 octobre 2010.
72
+
73
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
74
+
75
+ Pour des raisons de sécurité, il est nécessaire d'immobiliser les pales lorsque le vent est trop fort. En effet, les pales fléchissent sous la force du vent et, par vent trop fort, viendraient percuter le mât. L'inertie de la turbine est à peu près proportionnelle au cube de la longueur des pales alors que la surface résistante au vent est proportionnelle au carré de cette longueur. Les pressions exercées sur une éolienne augmentent donc très rapidement à mesure que sa taille augmente. Ainsi la longueur maximale d'une pale est-elle limitée par la résistance de ses matériaux.
76
+
77
+ Les dimensions d'une éolienne sont contraintes par la résistance des matériaux. Les pales de grande taille sont réalisées avec des matériaux composites à base de fibre de verre ou de carbone et une résine époxy ou polyester[14] ; d'autres matériaux peuvent être utilisés[15]. Les éoliennes plus petites peuvent être construites dans des matériaux moins chers, tels que la fibre de verre, l'aluminium ou le bois lamellé.
78
+
79
+ Moyeu d'une éolienne sans pales (Enercon E-70) sur l’île de El Hierro (Canaries).
80
+
81
+ Pale sur une remorque.
82
+
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+ Segments du mât sur remorques et embase d'une pale.
84
+
85
+ Pales de remplacement mesurant environ 15 m de long.
86
+
87
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
88
+
89
+ Les petites éoliennes sont dirigées vers le vent par un aileron arrière, à la manière d'une girouette. Les grandes éoliennes possèdent des capteurs qui détectent la direction du vent et actionnent un moteur qui fait pivoter le rotor.
90
+
91
+ Chaque pale en rotation se comporte comme un gyroscope, et du fait de la force de gravité qui s'exerce sur elle, elle est soumise à une force de précession qui, étant perpendiculaire à la fois à l'axe de rotation et à la force de gravité, est horizontale. Cette force de précession est donc parallèle à la pale lorsque celle-ci est horizontale, et lui est perpendiculaire lorsque la pale est verticale. À terme, ces changements cycliques de force sur les pales peuvent fatiguer et faire casser la base des pales, et/ou l'axe de la turbine.
92
+
93
+ Quand une éolienne puissante possède plus d'une pale, celles-ci sont perturbées par l'air déplacé par la pale précédente. Le rendement s'en trouve réduit.
94
+
95
+ Les vibrations diminuent quand le nombre de pales augmente. En plus de fatiguer les mécanismes, certaines vibrations sont audibles et provoquent des nuisances sonores. Cependant, les éoliennes possédant moins de pales, plus grandes, fonctionnent à un nombre de Reynolds plus élevé, et sont par conséquent[réf. nécessaire] plus efficaces. Le prix d'une éolienne augmentant avec le nombre de pales, le nombre optimal pour un système à axe horizontal est donc de trois, car avec deux pales les problèmes de balourd seraient plus importants. En effet le nombre de pales doit être impair pour que l'équilibrage soit optimal[16].
96
+
97
+ Les rotors à nombre pair de pales ne nécessitent pas obligatoirement de fixer individuellement chaque pale sur un moyeu. Aussi, beaucoup d'éoliennes commercialisées ont deux pales, car il est plus facile et plus économique de fabriquer celles-ci d'un seul tenant. Les éoliennes à trois pales, plus silencieuses, doivent généralement être montées sur place.
98
+
99
+ La plupart des éoliennes artisanales possèdent deux pales, car elles sont fabriquées à partir d'une seule longue pièce de bois ou de métal, montée sur un générateur de récupération, tel qu'un alternateur de voiture ou un moteur de machine à laver.
100
+
101
+ Comme le mât produit des turbulences derrière lui, le rotor est généralement placé devant le mat. Dans ce cas, le rotor est placé assez loin en avant, et son axe est parfois incliné par rapport à l'horizontale, afin d'éviter que les pales ne viennent heurter le mât. On construit parfois des éoliennes dont le rotor est placé en aval du mât, malgré les problèmes de turbulences, car les pales peuvent ainsi être plus souples et se courber sans risquer de heurter le mât en cas de grand vent, réduisant ainsi leur résistance à l'air.
102
+
103
+ Les anciens moulins à vent sont équipés de voilures en guise de pales, mais celles-ci ont une espérance de vie très limitée. De plus, leur résistance à l'air est relativement élevée par rapport à la puissance qu'elles reçoivent. Elles font tourner le générateur trop lentement et gaspillent l'énergie potentielle du vent dont la poussée implique qu'elles soient montées sur un mât particulièrement solide. C'est pourquoi on leur préfère aujourd'hui des pales profilées rigides.
104
+
105
+ Quand une pale est en rotation, la vitesse relative du vent par rapport à la pale est supérieure à sa vitesse propre, et dépend de l'éloignement du point considéré de la pale avec son axe de rotation. Cela explique que le profil et l'orientation de la pale varient dans sa longueur. La composition des forces s'exerçant sur les pales se résume en un couple utile permettant la production d'électricité par l'alternateur, et une force de poussée axiale, répercutée sur le mât par l'intermédiaire d'une butée. Cette poussée peut devenir excessive par vent trop fort ; c'est pourquoi les éoliennes sont alors arrêtées et orientées pour offrir la moindre prise au vent.
106
+
107
+ Des essais ont été effectués (2004) pour utiliser des pales cylindriques et bénéficier de l'effet Magnus.
108
+
109
+ Outre les éoliennes classiques à axe horizontal parallèle à la direction du vent, les éoliennes dites « à axe vertical » présentent un axe perpendiculaire à la direction du vent. L'axe est souvent positionné à la verticale, mais des éoliennes de ce type peuvent aussi être positionnées à l'horizontale[17],[18]. Ce type d'éoliennes se décline suivant plusieurs principes.
110
+
111
+ L'éolienne de type Darrieus repose sur l’effet de portance subi par un profil soumis à l'action d'un vent relatif, tel l'effet qui s'exerce sur l'aile d'un avion. On distingue plusieurs déclinaisons autour de ce principe, depuis le simple rotor cylindrique – deux profils disposés de part et d'autre de l'axe – jusqu'au rotor parabolique où les profils sont recourbés en troposkine et fixés au sommet et à la base de l'axe vertical. Une éolienne de ce type a fonctionné au Québec (au Parc Éole) de 1983 à 1992. De grandes dimensions (110 m de haut), le prototype s'est détérioré lors d'une rafale. Il était conçu pour fournir 4 MW avec un générateur au sol.
112
+
113
+ Le type Savonius, constitué schématiquement de deux ou plusieurs godets demi-cylindriques légèrement désaxés présente un grand nombre d'avantages. Outre son faible encombrement, qui permet d'intégrer l'éolienne aux bâtiments sans en dénaturer l'esthétique, il est peu bruyant. Il démarre à de faibles vitesses de vent et présente un couple élevé quoique variant de façon sinusoïdale au cours de la rotation. Il existe une variante, appelée Savonius hélicoïdal (ou twisted Savonius en anglais), qui permet d'augmenter le rendement en proposant de façon continue une surface d'accroche au vent. Au lieu d'avoir des demi-cylindres verticaux, ceux-ci sont tordus de façon hélicoïdale autour de l'axe de rotation. Du fait de leur faible encombrement au sol, de leur bon rendement et du besoin d'un très faible vent, ils sont utilisés en ville sur les toits des maisons, sur des bateaux, comme le Hornblower Hybrid, ou encore dans la Tour de la Rivière des Perles, une tour à énergie positive. Elles sont également adaptées à une position horizontale, l'axe de rotation restant perpendiculaire au vent et non dans le profil du vent, comme les éoliennes classiques à axe horizontal.
114
+
115
+ Certain constructeurs ont également conçu des éoliennes intégrant à la fois la technologie Darrieus et la technologie Savonius en cherchant à combiner les avantages de ces deux technologies.
116
+
117
+ Une déclinaison de ce type d'éolienne est le Moulinet, dont l'anémomètre constitue une bonne illustration. Citons aussi les modèles à écran où on masque le côté « contre-productif » de l'engin. Ce modèle utilise un système d’orientation de l'écran par rapport au vent, supprimant de fait un avantage essentiel des éoliennes à axe vertical. Finalement l'accroissement important de la masse en fonction de la dimension rend l'éolienne de type Savonius peu adaptée à la production de grande taille dans un parc à éoliennes.
118
+
119
+ Le type à voilure tournante (ou panémone) est caractérisé par l'optimisation dynamique du calage des pales en temps réel. Celles-ci se comportent de la même manière que la voile d'un voilier qui ferait un cercle dans l'eau avec un vent déterminé. Les pales reproduisent ainsi fidèlement toutes les allures d'un voilier suivant leur cap tangentiel (angle) par rapport �� la direction du vent. Il en résulte que la poussée tangentielle sur les bras du rotor supportant les pales est toujours optimisée. Cette forme de captation de l'énergie éolienne est très ancienne (Iran, Crète…). Ce procédé, qui a reçu la médaille d'argent au Salon international des inventions de Genève en 2006, donne lieu à plusieurs expérimentations[20],[21].
120
+
121
+ D'autres modèles sont construits par diverses entreprises pour s'affranchir des limites dues à la taille des pales, à leur vitesse de rotation et au bruit. Le principe est celui d'un rotor d'axe vertical qui tourne au centre d'un stator à ailettes. Ce type de solution réduit considérablement le bruit tout en permettant le fonctionnement avec des vents supérieurs à 220 km/h et quelle que soit leur direction. L'encombrement total est plus faible aussi bien pour l'espace au sol que pour la hauteur. Pour une éolienne de 3 m de diamètre et 2 m de haut, une production de 8 000 kWh/an est annoncée (2007)[réf. nécessaire]. Ce dispositif est installé seulement sur de petites éoliennes ; il modifie les efforts de l'air sur les pales. Il agit de façon à sortir le rotor du lit du vent de façon à diminuer ses effets sur les pales.[pas clair]
122
+
123
+ Il ne s’agit plus d’un système de ralentissement, mais d'arrêt complet de l’éolienne.
124
+
125
+ Ce mécanisme se déclenche automatiquement lorsque la vitesse atteint un certain seuil par l’intermédiaire d’un détecteur de vitesse. En cas de ralentissement du vent, le frein est relâché et l’éolienne fonctionne de nouveau librement. Ce dispositif peut aussi se déclencher lorsqu'un problème de réseau électrique est détecté.
126
+
127
+ Les éoliennes à pas fixe et régulation Stall comportent souvent, par sécurité, deux freins à disques.
128
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+ Les modèles d'éoliennes de classe III, spécialement adaptés aux sites bénéficiant de vitesses de vents moyennes sur un an, allant jusqu’à 7,5 mètres par seconde, ont connu des progrès technologiques importants et présentent des rendements supérieurs de l’ordre de 10 à 25 % par rapport à la précédente génération. Elles sont généralement de plus grande hauteur et possèdent des pales beaucoup plus longues, ce qui leur permet de diminuer le rapport entre la puissance électrique et la surface balayée par les pales, donc d'augmenter significativement la durée d’utilisation des machines (facteur de charge). Leur production est également plus régulière, ce qui limite les difficultés de gestion des pics de puissance par les réseaux d’électricité. Enfin, elles peuvent être installées au plus près des zones de consommation, ce qui permet de limiter les investissements du réseau de distribution. Les sites peu ventés sont également beaucoup plus répandus et souvent beaucoup plus facilement accessibles que les sites de classe I (fortement ventés) ou II (moyennement ventés), ce qui ouvre de nouvelles perspectives sur les marchés internationaux. Le lancement de nombreux modèles est annoncé pour 2017 par Nordex, Gamesa, Enercon, Vestas et GE Wind[23].
130
+
131
+ Les critères de choix d'une implantation éolienne dépendent de la taille, puissance et du nombre d'unités. Ils nécessitent la présence d'un vent régulier (cf. atlas éolien) et diverses conditions telles que : proximité d'un réseau électrique pour y raccorder les aérogénérateurs, absence de zones d'exclusion (dont périmètre de monuments historiques, sites classés, zones à phénomènes d'écho en montagnes, paysages, ) et de préférence une zone dite "non-conflit" par les promoteurs de l'éolien (population peu dense et offrant peu de résistance).
132
+
133
+ L'efficacité d'une éolienne dépend notamment de son emplacement. En effet, la puissance fournie augmente avec le cube de la vitesse du vent[b], raison pour laquelle les sites sont d'abord choisis en fonction de la vitesse et de la fréquence des vents présents. Un site avec des vents de 30 km/h de moyenne sera huit fois plus productif qu'un autre site avec des vents de 15 km/h de moyenne. Une éolienne fonctionne d'autant mieux que les vents sont réguliers et fréquents.
134
+
135
+ Un autre critère important pour le choix du site est la constance de la vitesse et de la direction du vent, autrement dit la turbulence du vent. En effet, en règle générale, les éoliennes sont utilisables quand la vitesse du vent est supérieure à une valeur comprise entre 10 et 20 km/h, sans toutefois atteindre des valeurs excessives (supérieures à 90 km/h) qui conduiraient à la destruction de l'éolienne ou à la nécessité de la « débrayer » (pales en drapeau) pour en limiter l'usure. La vitesse du vent doit donc être comprise le plus souvent possible entre ces deux valeurs pour un fonctionnement optimal de l'éolienne. De même, l'axe de rotation de l'éolienne doit rester la majeure partie du temps parallèle à la direction du vent. Même avec un système d'orientation de la nacelle performant, il est donc préférable d'avoir une direction de vent la plus stable possible pour obtenir un rendement optimal (alizés par exemple).
136
+
137
+ Certains sites proches de grands obstacles sont ainsi à proscrire, car le vent y est trop turbulent (arbres, bâtiments, escarpements complexes en montagne, régions à phénomènes d'écho...).
138
+
139
+ De manière empirique, on trouve les sites propices à l'installation d'éoliennes en observant les arbres et la végétation. Les sites sont intéressants s'ils sont constamment courbés par les vents, la courbure des arbres, dans le même sens, indiquant la régularité des vents.. Les implantations industrielles utilisent des cartes de la vitesse des vents des atlas éoliens (là où ils existent) ou des données accumulées par une station météorologique proche, le mieux étant d'effectuer la mesure sur le lieu même d'implantation.
140
+
141
+ En France, un projet est considéré comme économiquement rentable si la vitesse moyenne annuelle du site est supérieure à 6 ou 7 m/s, soit 21 à 25 km/h. Cette rentabilité dépend de nombreux autres facteurs, dont les plus importants sont le coût de connexion au réseau et le coût des fondations (déterminant dans le cas d'un projet en mer) ainsi que les coûts de rachat de l'électricité et de prise en charge des impacts environnementaux (sur la faune, les paysages, par nuisances acoustiques et stroboscopiques).
142
+
143
+ Certains sites sont particuliers en ce qu'ils augmentent la vitesse du vent et sont donc plus propices à une installation éolienne :
144
+
145
+ De manière générale, il est toujours nécessaire d'effectuer une mesure de vent précise durant plusieurs mois, afin de s'assurer du potentiel éolien du site[24]. Une étude précise permet ensuite d'extrapoler les données et de déterminer plus ou moins précisément les caractéristiques annuelles du vent (fréquence, vitesse…) et son évolution au cours des années.
146
+
147
+ D'autres critères sont pris en compte pour le choix du site :
148
+
149
+ Dans une installation éolienne, il est préférable de placer la génératrice sur un mât à une hauteur de plus de 10 mètres jusqu'à environ 100 m, de façon à capter des vents plus forts et moins perturbés par la « rugosité » du sol. Dans les zones où le relief est très complexe, il est possible de doubler la quantité d'énergie produite en déplaçant l'installation de seulement quelques dizaines de mètres. Des mesures in situ et des modèles mathématiques permettent d'optimiser le positionnement d'éoliennes.
150
+
151
+ Pour ces zones, des éoliennes spéciales ont été conçues : elles sont haubanées pour pouvoir être couchées au sol en 45 minutes et sont de plus allégées. Elles peuvent aussi résister aux tremblements de terre les plus courants. Elles ne nécessitent pas de fondations aussi profondes que les autres et se transportent en pièces détachées. Par exemple, sept éoliennes de 275 kW unitaires rendent Terre-de-Bas excédentaire en électricité, lui permettant d'en fournir à la Guadeloupe. De 1990 à 2007, 20 MW de puissance éolienne ont ainsi pu être installés en Guadeloupe. Toutes peuvent être couchées au sol et arrimées, comme ce fut le cas lors des passages des ouragans Ivan et José.
152
+
153
+ Mi-2007, il y avait environ 500 de ces éoliennes installées dans le monde, pour une puissance totale de 80 MW. La puissance des aérogénérateurs qui les équipent est passée de 30 à 275 kW en dix ans.
154
+
155
+ À la condition qu'elles soient implantées assez loin de la côte, les éoliennes en pleine mer (offshore) entraînent moins de conséquences sur le paysage terrestre. En revanche, l'installation d'éoliennes en mer est beaucoup plus coûteuse qu'à terre : les mâts doivent être étudiés pour résister à la force des vagues et du courant, la protection contre la corrosion (particulièrement importante du fait des embruns et du sel) doit être renforcée, l'implantation en mer nécessite des engins spécialisés, le raccordement électrique implique des câbles sous-marins coûteux et fragiles, et les opérations de maintenance peuvent nécessiter de gros moyens. En contrepartie, une éolienne en mer peut fournir jusqu'à 6 MW de puissance (à comparer aux éoliennes terrestres limitées à 3 MW), qui peuvent produire une énergie utile d'environ 15 000 MWh/an dans des sites bien ventés et avec un facteur de charge de 30 %, soit 2 500 heures/an environ.
156
+
157
+ Dans les zones où la mer est peu profonde (par exemple au Danemark), il est assez simple de les installer avec un bon rendement. L'ensemble des éoliennes (en pleine mer ou terrestres) du Danemark produit, début 2006, 23 % de l'électricité nécessaire au pays[31]. Ce pays est précurseur et en tête dans la construction et l'utilisation de l'énergie éolienne, avec un projet lancé dans les années 1970. Aujourd'hui, de grands parcs sont en construction au large de l'Angleterre[32], dans l'estuaire de la Tamise, ainsi qu'en Écosse, pour une puissance totale d'environ 4 000 MW.
158
+
159
+ La France ne possède pas encore de parc en mer en 2018, mais des appels d'offres organisés en 2012 et 2014 ont sélectionné des projets de parcs à St-Nazaire-Guérande (420 à 750 MW), Courseulles-sur-Mer (420 à 500 MW) et Fécamp (480 à 500 MW) et dans la baie de Saint-Brieuc (480 à 500 MW) en 2012[33], puis en 2014 aux îles d'Yeu et de Noirmoutier (Vendée) et au Tréport (Seine-Maritime), pour 500 MW chacun[34]. Le parc éolien au large de Dieppe et du Tréport (62 éoliennes, 496 MW) est prévu pour une mise en service en 2021[35], et celui de Fécamp (83 éoliennes, 498 MW) en 2022[36].
160
+
161
+ Les éoliennes flottantes peuvent être installées plus loin des cotes, où l’eau est beaucoup plus profonde et les vents plus forts et plus stables, permettant un facteur de charge plus important. Alors que les turbines terrestres peuvent tourner en moyenne 80 jours par an, les éoliennes flottantes peuvent produire de l’électricité 160 jours/an. Le premier parc éolien de ce type a vu le jour au large de l’Écosse[37]. Le champ de cinq éoliennes flottantes, chacune d’une taille de 253 mètres et d'un poids de 12 000 tonnes, a une capacité totale de 30 mégawatts, soit la consommation électrique d'environ 22 000 foyers.
162
+
163
+ Selon le rapport 2019 de l'Agence internationale de l'énergie, l’éolien en mer pourrait attirer 1 000 milliards de dollars d’investissements d’ici à 2040[38] ; le potentiel éolien en mer permettrait de répondre aux besoins en électricité du monde entier, mais il ne représente aujourd'hui que 0,3 % de la production mondiale. Cette énergie renouvelable pourrait devenir la première source de production d'ici 2040.
164
+
165
+ De nouvelles éoliennes sont capables de s'élever dans le ciel pour atteindre les vents d'altitude, plus puissants et plus réguliers. Pour l'instant, au stade expérimental, elles sont de trois types :
166
+
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+ En environnement urbain, où il est difficile d'obtenir de puissants flux d'air, de plus petits équipements peuvent être utilisés pour faire tourner des systèmes basse tension. Des éoliennes sur un toit fonctionnant dans un système d'énergie distribuée permettent d'alléger les problèmes d'acheminement de l'énergie et de pallier les pannes de courant. De petites installations telles que des routeurs Wi-Fi peuvent être alimentées par une éolienne portative qui recharge une petite batterie.
168
+
169
+ En Chine, plusieurs villes dont Weihai, dans la province du Shandong, ou encore l'autoroute de la province de Hubei reliant Jingzhou au barrage des Trois-Gorges, sont équipées de poteaux sur lesquels sont couplés de petits générateurs éoliens silencieux et des panneaux solaires, pour alimenter l'éclairage des lampadaires ; le surplus d'énergie peut être réinjecté dans le circuit électrique de la ville. L'emplacement du poteau d'éclairage est choisi à bon escient (voir photo). Ces installations utilisent généralement des éoliennes à axe horizontal. Il apparaît aujourd'hui des installations du même type, avec une éolienne à axe vertical de type Savonius hélicoïdal (Twisted Savonius) offrant 40 W d'éolien + 80 W de solaire sur un seul poteau et une forme plus compacte[40]. Certains hauts gratte-ciel, tels que la Tour de la Rivière des Perles, comprennent des éoliennes dans leur structure, profitant ainsi des vents forts provoqués par les différences de température des structures en verre de ces bâtiments, selon qu'ils sont du côté ombré ou ensoleillé. Du point de vue énergétique, ces éoliennes de type Savonius hélicoïdal bénéficient en outre de l'effet Venturi provoqué par la taille du canal qui les contient lorsque le vent s'y engouffre. L'énergie éolienne est couplée avec l'énergie électrique fournie par les vitres de cette tour qui sont faites de panneaux solaires transparents
170
+
171
+ En ville, on pourra envisager l'implantation d'éoliennes à axe vertical, hélicoïdales, à effet Venturi ou un mélange de ces différentes techniques, qui ont un rendement inférieur mais qui produisent de l'électricité même par vent faible et ne font pas de bruit.
172
+
173
+ Des éoliennes peuvent également être placées sur le toit des tours[réf. souhaitée].
174
+
175
+ En 2012, l'énergie éolienne a confirmé son statut de deuxième source} d'électricité renouvelable après l'hydroélectricité : avec une production mondiale de 534,3 TWh, elle représente 11,4 % de la production d'électricité renouvelable et 2,4 % de la production totale d'électricité[41].
176
+
177
+ Une éolienne utilisée pour fournir de l'électricité aux réseaux délivre de l'ordre de 2 MW à l'intérieur des terres et de 5 MW en mer, mais des modèles plus petits sont également disponibles.
178
+
179
+ C'est ainsi que certains navires sont maintenant équipés d'éoliennes pour faire fonctionner des équipements tels que le conditionnement d'air. Typiquement, il s'agit alors de modèles à axe vertical prévus pour fournir de l'énergie quelle que soit la direction du vent. Une éolienne de ce type délivrant 3 kW tient dans un cube de 2,5 m de côté.
180
+
181
+ Certaines éoliennes produisent uniquement de l'énergie mécanique, sans production d'électricité, notamment pour le pompage de l'eau dans des lieux isolés. Ce mode de fonctionnement correspond à celui des moulins à vent d'autrefois, qui entraînaient le plus souvent des meules de pierre ; en effet, la plupart des 20 000 moulins à vent à la fin du XVIIIe siècle en France servaient à la minoterie.
182
+
183
+ La situation concurrentielle du secteur éolien diffère entre les deux grands segments de marchés : sur celui de l’éolien terrestre, en 2016, la concurrence est largement dispersée avec un nombre d’acteurs important, sans que se dégage un industriel disposant d’une place dominante sur le marché mondial. La plupart des grands acteurs industriels peuvent s’appuyer sur un marché national actif, ce qui leur permet de disposer d’une assise solide pour disputer et gagner des parts de marché sur les marchés internationaux. C’est notamment le cas de GE Wind aux États-Unis, Enercon, Senvion et Nordex en Allemagne, Suzlon en Inde et Goldwind, United Power et Mingyang en Chine. Les autres acteurs sont fragilisés et font l'objet d'un mouvement de consolidation du secteur[23].
184
+
185
+ Le segment de marché de l’éolien en mer, lui, est beaucoup plus restreint et n'a encore qu’un déploiement international limité : principalement cantonné sur quelques marchés en mer du Nord, en mer Baltique et au large des côtes britanniques, il reste aux mains d’une minorité d’acteurs expérimentés, au premier rang desquels le numéro un mondial Siemens Wind Power avec 80 % du marché et MHI Vestas, la filiale commune formée en 2013 par le Danois Vestas, numéro un mondial sur le segment du terrestre, et le Japonais Mitsubishi. D’autres fabricants sont positionnés sur ce marché et ont déjà livré leurs premières machines, mais sont en difficulté car les perspectives de croissance ne sont pour l’instant pas aussi importantes qu’espérées. Depuis 2013, une vague de consolidation affecte ce secteur : rapprochement en 2013 de Vestas et de Mitsubishi, puis en 2014 création d'Adwen, filiale commune d'Areva et de Gamesa. En 2015, le Français Alstom, qui développe l’éolienne en mer Haliade 150, est passé dans le giron de l’Américain GE[23].
186
+
187
+ Dans l'éolien terrestre, l'Allemand Nordex et l'Espagnol Acciona ont annoncé en octobre 2015 leur intention de fusionner leurs forces pour entrer dans le top 5 mondial. Les dirigeants de Gamesa ont annoncé le 29 janvier 2016 qu’ils étaient entrés en discussion avec Siemens en vue d’un rapprochement de leur activité éolienne, créant le poids lourd du secteur mondial avec environ 15 % de part de marché devant General Electric (11 %) et Vestas (10 %)[23]. Ces discussions ont abouti à un accord annoncé le 17 juin 2016 : le siège de la nouvelle société sera situé en Espagne et celle-ci restera cotée à la Bourse de Madrid ; Siemens détiendra 59 % de la nouvelle entité et versera un paiement en numéraire de 3,75 euros par action aux actionnaires de Gamesa, soit au total plus d'un milliard d'euros ; Areva aura trois mois pour choisir entre vendre sa participation dans Adwen ou racheter la part de Gamesa puis vendre la totalité de la société à un autre acteur ; General Electric serait intéressé[42]. En novembre 2017, Siemens et Gamesa ont annoncé une restructuration pouvant concerner jusqu'à 6 000 postes dans 24 pays. Lors de l'annonce de leur union mi-2016, les deux industriels comptaient 21 000 salariés, dont 13 000 issus de Siemens. Le chiffre d'affaires a reculé de 12 % entre avril et septembre 2017, en raison d'une « suspension temporaire » du marché indien, et le groupe prévoit une forte baisse en 2018[43].
188
+
189
+ Au premier semestre 2016, Vestas a vu son chiffre d’affaires bondir de 23 %[44].
190
+
191
+ En 2015, selon une étude publiée le 22 février 2016 par Bloomberg New Energy Finance (BNEF), General Electric a été détrôné par le groupe chinois Goldwind qui a installé 7,8 GW de turbines dans le monde dans l'année, devançant Vestas (7,3 GW) et General Electric (5,9 GW). En 2014, Goldwind était 4e avec 4,5 GW installés. La Chine a représenté en 2015 la moitié du marché mondial et cinq fabricants chinois apparaissent dans le top 10. Siemens est le premier européen du classement 2015, au 4e rang mondial avec 5,7 GW, dont 2,6 GW en mer, segment où il est le leader incontesté, quatre fois plus gros que le numéro deux ; sa fusion en discussion avec l'espagnol Gamesa (3,1 GW) pourrait le porter au 1er rang mondial[45].
192
+
193
+ Les dix premiers fabricants en 2015 étaient[23] :
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+
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+ NB : Vestas reste au 1er rang pour le chiffre d'affaires avec 8 400 M€ contre 4 180 M€ pour Goldwind.
196
+
197
+ En 2012, les parts de marché mondiales des principaux fabricants d'éoliennes selon BTM Consult étaient les suivantes[46] :
198
+
199
+ General Electric Wind finalise son ascension, Vestas perd sa première place après douze ans de règne ; les Allemands reviennent en force ; les quatre principaux fabricants chinois d'éoliennes Goldwind, United Power, Sinovel et Mingyang sont dans le Top 10, mais aucun ne figure dans le Top 5.
200
+
201
+ Dans le secteur des éoliennes en mer, deux des principaux fabricants, Areva et Gamesa, ont signé en juillet 2014 un accord sur la création d'une coentreprise détenue à parts égales par les deux groupes, avec pour objectif 20 % de part de marché en Europe en 2020, ainsi que de se placer sur le marché asiatique, chinois en particulier, en phase de décollage. Gamesa a un prototype d'éolienne de 5 MW et Areva des machines de 5 à 8 MW, dont 126 exemplaires installés fin 2014, soit 630 MW, et 2,8 GW en portefeuille de projets. En prenant le meilleur de chaque technologie, la coentreprise compte aboutir, à terme, à une seule plate-forme de 5 MW[47].
202
+
203
+ En 2010, les parts de marché mondiales des principaux fabricants d'éoliennes, selon Make Consulting, étaient les suivantes[48] :
204
+
205
+ Les principaux fabricants d'éoliennes construisent des machines d'une puissance d'environ 1 à 6 MW. Il existe de très nombreux autres fabricants d'éoliennes, parfois de très petite dimension pour des applications individuelles ou de niche.
206
+
207
+ Les principaux fabricants d'éoliennes étaient d'abord originaires principalement du Danemark et d'Allemagne, pays qui ont investi très tôt dans ce secteur. En 2010, certains pays augmentent leurs investissements pour combler leur retard, comme les États-Unis avec GE Wind qui a presque doublé ses parts de marché en cinq ans, ou la France avec Areva, qui détenait jusqu'en 2007, 70 % du capital de REpower (12e au classement 2010). Le marché est marqué en 2010 par l'émergence des acteurs asiatiques (8 sur les 15 premiers), qui parviennent à gagner des marchés en Occident.
208
+
209
+ Liste non exhaustive de fabricants[49] :
210
+
211
+ En janvier 2009, selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER), le secteur éolien avait créé durant les cinq années précédentes en moyenne 33 nouveaux emplois par jour en Europe[50].
212
+
213
+ Une méthode utilisée pour exploiter et stocker les productions excédentaires des éoliennes consiste à les coupler à des installations de pompage-turbinage au sein de centrales hydro-éoliennes : une ferme éolienne génère de l'électricité grâce à des aérogénérateurs. Une partie de cette électricité est envoyée sur le réseau pour alimenter les consommateurs, l'excédent est utilisé pour pomper de l'eau vers une retenue d'altitude. Lors des périodes de vent faible, l'eau de la retenue est turbinée dans une centrale hydroélectrique et stockée dans une retenue basse ; l'électricité ainsi obtenue est envoyée sur le réseau.
214
+
215
+ Un projet de ce type est opérationnel aux Îles Canaries dans l'île de El Hierro depuis 2014. Ce système de 11,5 MW permet d'éviter annuellement le transport de 6 000 tonnes de fioul par tankers, et l'émission de 18 000 tonnes de CO2[52],[53]. Sur son premier semestre de fonctionnement, ce système a couvert en moyenne 30,7 % de la demande d'électricité de l'île, selon les données en temps réel publiées par le gestionnaire de réseau Red Eléctrica de España (REE)[54].
216
+
217
+ Eole Water est une entreprise française dans le domaine des systèmes de production d’eau par condensation de l’air. Elle a développé des capacités de production d'eau potable à partir de l'énergie éolienne ou solaire[55].
218
+
219
+ En fin de vie ou quand elle devient obsolète, une éolienne peut être remplacée par un modèle plus efficace. Elle est alors soit revendue sur le marché international de l'occasion, soit démantelée[56].
220
+
221
+ Si le recyclage de l'acier composant le mât, du cuivre et des équipements électroniques est maîtrisé, le traitement des pales pose problème. Composées d’un mélange de fibre de verre et de fibre de carbone liées à l’aide de résine de polyester, leur combustion génère des microparticules qui obstruent les filtres des incinérateurs[57].
222
+
223
+ Certaines entreprises (dont la filiale Remondis Olpe du groupe allemand Remondis (de)) se spécialisent dans ce recyclage et dans le traitement complexe des pales (dont le matériau composite est proche de celui des coques de bateaux de plaisance). Les grandes pales sont découpées in situ en fragments de 13 mètres ou moins, puis emportées vers une usine de traitement (il en existe trois en Rhénanie-Westphalie)[56]. Les métaux sont recyclés et les composites sont broyés et revendus comme combustible de cimenterie, la silice de la fibre de verre apportant en outre un ingrédient utile au ciment. Les composants électriques et électroniques sont recyclés par une filière spécialisée. Ainsi, au premier semestre 2015, 158 turbines d'éoliennes ont été démantelées en Allemagne et le marché de moyen-terme est saturé (24 800 éoliennes sont actives en Allemagne)[56].
224
+
225
+ Les fondations de l'éolienne ne sont arasées que jusqu'à 1 m de profondeur, permettant la reprise d'une activité agricole, mais laissant d'importants socles en béton armé enfouis dans le sous-sol.
226
+
227
+ En France, l'implantation d'une éolienne domestique est réglementée ; les règles applicables varient selon la taille de l'éolienne. Le site Service-public.fr précise les règles à respecter pour une éolienne d'une hauteur maximale de 12 mètres sans permis de construire, le non-respect de ces règles expose le contrevenant à une amende de 1 200 €. Au-delà de 12 mètres de haut la demande de permis de construire est obligatoire. Toutes les zones ne sont pas susceptibles de recevoir une implantation d'éolienne domestique ; quatre zones principales sont interdites[58]. D'autres règles sont à prendre en compte. Il est par exemple nécessaire de demander une autorisation de défrichement si le terrain sur lequel l'éolienne va être implantée avait une destination forestière. Pour une éolienne de moins de 50 mètres, une distance d'au moins trois mètres doit être respectée par rapport à la limite séparative du voisinage. Les voisins doivent être informés au préalable de l'installation d'une éolienne. La norme EN 50 308 : « Aérogénérateur, mesures de protection, exigences pour la conception, le fonctionnement et la maintenance » s'applique à l'éolien[59].
228
+
229
+ En ce qui concerne l’acoustique des sites éoliens, l’arrêté ICPE du 26 août 2011[60], applicable depuis le 1er janvier 2012, réglemente ce domaine. Cet arrêté concerne l’ensemble des parcs français de travaux publics comme privés, ou des « travaux intéressant les bâtiments et leurs équipements soumis à une procédure de déclaration ou d'autorisation ». Certaines circonstances caractérisent l'atteinte à la tranquillité du voisinage ou l'atteinte à la santé comme « le non-respect des conditions fixées par les autorités compétentes en ce qui concerne soit la réalisation des travaux, soit l'utilisation ou l'exploitation de matériels ou d'équipements », « l'insuffisance de précautions appropriées pour limiter ce bruit », ou encore « un comportement anormalement bruyant ».
230
+
231
+ Afin de vérifier le bruit provenant des éoliennes, des études de développement[61] sont faites dans les futurs parcs éoliens, ces mesures sont prises au niveau des zones à émergence réglementée (ZER) durant une à plusieurs semaines. Le but est ensuite de déterminer le bruit ambiant du site sur lequel les éoliennes seront placées en modélisant au préalable le bruit des futures éoliennes.
232
+
233
+ De nouvelles mesures sont prises après la construction des éoliennes, ces mesures sont faites en alternant des phases d’arrêts et des phases de fonctionnement des éoliennes. Si durant ces mesures il y a un dépassement de 3 à 5 dB au-dessus des 35 dB il faut calculer un programme de bridage des machines afin de réduire le bruit.
234
+
235
+ La réglementation ICPE permet au préfet, en cas de plainte des riverains, de demander une expertise sur le site. Si celle-ci démontre que la réglementation en matière de bruit n’a pas été respectée, le parc peut être arrêté. Cependant dans les faits, l’arrêt d'un parc pour non-respect de la réglementation en matière d’acoustique n’a jamais eu lieu.
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+
237
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/1783.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,136 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Orcinus orca • Épaulard
2
+
3
+ Espèce
4
+
5
+ Statut de conservation UICN
6
+
7
+ DD  : Données insuffisantes
8
+
9
+ Statut CITES
10
+
11
+ L'orque, ou épaulard (Orcinus orca), est une espèce de mammifères marins du sous-ordre des cétacés à dents, les odontocètes. Elle a une répartition cosmopolite ; elle vit dans les régions arctiques et antarctiques jusqu'aux mers tropicales. Son régime alimentaire est très diversifié, bien que les populations se spécialisent souvent dans des types particuliers de proies. Certaines se nourrissent de poissons, tandis que d'autres chassent les mammifères marins tels que les lions de mer, les phoques, les morses et même de grandes baleines. Les orques sont considérées comme des superprédateurs.
12
+
13
+ Les orques sont fortement sociales ; certaines populations sont composées de plusieurs familles matrilinéaires qui sont parmi les plus stables de toutes les espèces animales. Les techniques de chasse sophistiquées et les comportements vocaux, qui sont souvent spécifiques à un groupe particulier et sont transmises à travers les générations, ont été décrits par les scientifiques comme des manifestations culturelles.
14
+
15
+ L'Union internationale pour la conservation de la nature évalue actuellement le statut de conservation de l'orque comme « données insuffisantes » en raison de la probabilité que les types d'orque soient des espèces distinctes. Certaines populations locales sont menacées ou en voie de disparition notamment à cause de la disparition de leur habitat, de la pollution (par les PCB — c'est l'espèce marine qui en présente en 2016 la plus forte concentration dans le sang, malgré leur interdiction depuis les années 1970 aux États-Unis et 1980 en Union européenne et la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants de 2004[1]), de la capture des mammifères marins et de la compétition alimentaire avec l'industrie de la pêche.
16
+
17
+ Les orques sauvages ne sont pas considérées comme une menace pour l'Homme, certaines s'approchent même des embarcations dans le but d'établir un contact. Cependant, il y eut des cas de spécimens captifs tuant ou blessant leurs dresseurs dans des parcs à thème marin. Les orques sont très présentes dans les mythologies des peuples navigateurs, avec une réputation allant du protecteur d'âmes humaines à celle de tueur impitoyable.
18
+
19
+ Les orques, les plus grands Delphinidés, animent les plus anciennes légendes, ce qui explique qu'elles sont mises en scène dans des films et la littérature.
20
+
21
+ Les mâles mesurent entre 6 et 9,50 m de long selon les écotypes (le spécimen le plus grand jamais vu mesurait 9,74 m) et pèsent entre 3,6 et 9 tonnes (le plus lourd spécimen pesait 11 tonnes) ; les femelles sont plus petites, mesurant entre 5,2 et 7,3 m pour une masse située entre 1,3 et 3,6 tonnes (le maximum connu pour une femelle est de 7,5 tonnes). À la naissance, le nouveau-né pèse environ 150 à 220 kg et mesure entre 2 et 2,70 m de long. À la différence de la plupart des dauphins, la nageoire caudale d’une orque est large et arrondie (elle peut mesurer plus de 2,40 m d’envergure)[3].
22
+
23
+ Pouvant mesurer plus de 1,80 mètres l’aileron dorsal du mâle est plus grand que celui de la femelle (environ 90 cm). Il a une forme de triangle isocèle allongé tandis que l’aileron dorsal de la femelle est plus court et a la forme d’une faux
24
+
25
+ Les orques ont une apparence caractéristique avec un dos noir, un ventre blanc et une tache blanche derrière et au-dessus de l’œil. Le corps est puissant et surmonté d’un grand aileron dorsal avec une tache gris foncé en forme de selle juste derrière.
26
+
27
+ Dans la nature, seules 1 % des orques ont leur nageoire dorsale courbée contre 80 % en captivité ; une des explications avancées est le fait que les orques captives restent plus souvent à la surface de l'eau et la nageoire n'est plus « soutenue » par la forte densité de l'eau salée. Elle finit par s'affaisser sur le côté[4].
28
+
29
+ Les scientifiques identifient les individus grâce aux entailles, coups et éraflures sur leurs ailerons ainsi qu'à la forme de l’aileron.
30
+
31
+ L’orque mâle a une silhouette caractéristique qui ne peut être confondue avec celle d’une autre espèce d’animal marin. Dans les eaux tempérées, les femelles et les juvéniles, s’ils sont observés d’une certaine distance, peuvent être pris pour des représentants d’espèces comme le faux-épaulard ou le dauphin de Risso.
32
+
33
+ On distingue plusieurs écotypes d'orques, qui peuvent être considérés comme sous-espèces voire espèces différentes[5]. L'IUCN a annoncé que la classification de l'orque allait probablement être divisée en plusieurs parties.[réf. nécessaire]
34
+
35
+ Actuellement, neuf écotypes d'orques sont décrites et bien documentés, correspondant à neuf populations distinctes, réparties dans trois océans[6] :
36
+
37
+ Bien que les documents mentionnent neuf écotypes d'orques, il faut savoir qu'il y en a en fait beaucoup plus : orques de Patagonie, orques de Méditerranée, orques de Hawaï, orques au large du Chili, Mexique, orques des eaux japonaises, orques de Nouvelle-Zélande (qui se nourrissent principalement de raies), orques de Russie, orques au large des îles Canaries... Il reste beaucoup à écrire et à étudier sur les différents écotypes d'orques.
38
+
39
+ L'orque, à l'instar du grand cachalot, est un superprédateur. Au sommet de la chaîne alimentaire, elle ne connaît aucun ennemi naturel. Son alimentation est essentiellement constituée de 80 espèces de proies[12] : poissons, manchots et autres mammifères marins (lions de mer, otaries, phoques, marsouins, petites ou jeunes baleines, lamantins, dauphins). Les proportions de ces proies dans le régime alimentaire ainsi que les techniques de chasse employées varient en fonction des populations. Les orques chassent les mammifères marins tels que les phoques et lions de mer en rôdant très près des plages, et en utilisant la technique d’échouage sur le rivage.
40
+
41
+ L'orque est une des rares espèces qui transmet son savoir aux générations suivantes. Des scientifiques ont observé des orques femelles enseigner l’échouage volontaire à des groupes de jeunes orques. Cet apprentissage peut durer vingt ans. Les orques de Norvège chassant le hareng utilisent la technique dite du « carrousel » : pour rassembler les harengs en une masse compacte près de la surface, ils nagent en contournant le banc de harengs, présentant leur abdomen blanc aux poissons, et tapent avec leur nageoire caudale sur cette masse pour les assommer[13].
42
+
43
+ Le besoin social des orques est un instinct dominant très fort . Les familles d'orques passent de longues heures à communiquer et à se caresser chacune. Ce contact influence l'état moral, la durée de vie et la santé des spécimens.
44
+
45
+ Ce sont les seuls animaux non humains dont il a été prouvé que l'évolution a été influencée par des comportements culturels[14]. Certains gènes impliqués dans des fonctions spécifiques, comme l'alimentation, semblent ainsi avoir divergé entre différents groupes culturels d'orques[15].
46
+
47
+ On distingue trois types d’orques bien définis :
48
+
49
+ La plupart des données sur le cycle de vie des orques proviennent de campagnes d’observation de longue durée portant sur des populations grégaires vivant le long des côtes de Colombie-Britannique et de l’État de Washington ainsi que d’études menées sur des orques en captivité. Compte tenu de la minutie des études menées et de la nature fortement structurée des groupes d’orques de ces populations, les données dont on dispose peuvent être considérées comme justes et détaillées ; toutefois les groupes d’orques transhumants et ceux vivant dans d’autres océans peuvent avoir des caractéristiques légèrement différentes.
50
+
51
+ Les femelles deviennent adultes à environ quinze ans. À partir de cet âge, elles ont des périodes de fertilité espacées de trois à seize mois. La durée de la période de gestation est variable, de quinze à dix-huit mois. Les mères donnent naissance à un seul nouveau-né, environ une fois tous les cinq ans. Dans les groupes d’orques grégaires étudiés, les naissances s’échelonnent tout au long de l’année, le pic de naissance se situant en hiver. La mortalité des nouveau-nés est très élevée ; d’après une étude, il semble que près de la moitié décèdent avant d’avoir atteint l’âge de six mois. Les nouveau-nés sont allaités durant deux ans, mais commencent à se nourrir eux-mêmes à compter de l’âge de douze mois.
52
+
53
+ Les femelles se reproduisent jusqu’à l’âge de quarante ans, elles élèvent en moyenne cinq nouveau-nés. Les mâles deviennent sexuellement actifs à l’âge de quinze ans[16].
54
+
55
+ La longévité moyenne, la longévité maximale et l'âge moyen varient en fonction de la population d'orques considérée. La majorité des études scientifiques traitant de ce sujet portent sur les orques résidentes du nord de l'océan Pacifique (divisées en orques résidentes du Sud et orques résidentes du Nord). Pour les autres populations d'orques, et notamment pour les orques nomades, les données sont faibles ou inexistantes.
56
+
57
+ L'espérance de vie des orques fait l'objet de polémiques entre les parcs exploitant ces animaux et certains biologistes marins, océanologues et autres membres de la communauté scientifique. D'après l'étude financée par le parc SeaWorld, les orques captives auraient une espérance de vie moyenne de 41,6 ans (tous sexes confondus) contre 29 ans et 42,3 ans pour deux populations d'orques libres. Cependant, selon le documentaire Blackfish, les orques sauvages auraient une espérance de vie de 60 ans pour les mâles et même 90 ans pour les femelles. Ces chiffres sont appuyés par les résultats de l'océanologue français Christophe Guinet : « Ces animaux vivent normalement environ 40 ans pour les mâles et 60-80 ans pour les femelles ». Par ailleurs, l'espérance de vie varie d'une population à l'autre.
58
+
59
+ Chez les orques résidentes du Pacifique Nord, l'espérance de vie, ou longévité moyenne, est estimée à 50,2 ans pour les femelles et 29,2 ans pour les mâles, selon une étude menée en 1990 par les chercheurs de la Pacific Biological Station du ministère des Pêches et des Océans du Canada[17].
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+
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+ En 2005, les chercheurs de cette station publient une nouvelle étude[18] affinant leurs précédents résultats :
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+ (côte Ouest de la Colombie britannique)
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+
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+ (côte Ouest de la Colombie britannique et des États-Unis)
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+ Les chercheurs font remarquer que plusieurs facteurs peuvent affecter l'espérance de vie de ces individus, notamment la chasse fréquente qui avait cours avant le début de la période d'étude, et la contamination par des toxines persistantes comme les PCB.
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+ La longévité maximale des orques résidentes du Pacifique Nord est en moyenne de 80 à 90 ans pour les femelles et de 50 à 60 ans pour les mâles, selon l'étude de 1990 des chercheurs de la Pacific Biological Station du ministère des Pêches et des Océans du Canada[17]. Seule une faible proportion d'orques sauvages atteignent ces âges.
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+ En 2005, les chercheurs de cette station publient une nouvelle étude[18] affinant leurs précédents résultats :
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+ (côte Ouest de la Colombie britannique)
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+ (côte Ouest de la Colombie britannique et des États-Unis)
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+ Quelques rares orques sauvages étudiées par les scientifiques atteignent des records de longévité. Granny J2, matriarche du pod J des orques résidentes du Sud (au large de la Colombie-Britannique), est morte à l'âge estimé de 106 ans[19]. Lummi, une matriarche du pod K de cette population est morte en août 2008 à l'âge estimé de 98 ans[20],[21]. Au sein du pod L de cette même population, Ocean Sun L25, atteindrait les 92 ans[19].
78
+
79
+ En captivité les orques les plus âgées actuellement en vie sont Corky II (en) du SeaWorld San Diego (née sauvage, environ 55 ans)[22], Lolita du Miami Seaquarium (née sauvage, entre 53 et 56 ans)[23], Katina du SeaWorld Orlando (née sauvage, environ 45 ans) et Kiska du Marineland du Canada (née sauvage, environ 40 ans)[24].
80
+
81
+ L'âge moyen d'une population est la moyenne des âges des individus, à un instant donné. C'est un indicateur de l'état de santé d'une population. Chez les orques[Lesquelles ?] il serait[Quand ?] de 17 ans pour les mâles et de 30 ans pour les femelles[réf. nécessaire]. Cet âge moyen, relativement faible, signifie que la natalité est élevée, et que la mortalité des jeunes individus est faible.
82
+
83
+ L’orque se nourrit de poissons (quand elle est adulte, de 60 à 80 kg), d’oiseaux de mer, de manchots, de phoques, de dauphins, de lions de mer, de marsouins et aussi d’autres cétacés, la teneur exacte de leur alimentation dépendant de leur habitat. Il s’agit de l’un des rares cétacés à s’attaquer à d’autres mammifères marins (la pseudorque attaquerait elle aussi des petits mammifères marins).
84
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+ Les orques vivent, se déplacent et chassent en groupe de 3 à 40 individus dans la plupart des océans. L’éventail des techniques de chasse développées par l’orque est vaste, et dépend à la fois de la proie et de l’environnement. Ainsi, dans l’hémisphère sud, la chasse aux pinnipèdes se fait-elle parfois par échouage volontaire sur la plage. Les orques utilisent l’écholocation, un système de sonar naturel, sauf dans le cas de la traque des autres cétacés. Les chasses peuvent se dérouler en pleine mer ou près des côtes, auquel cas la proie est rabattue vers la terre jusqu’à ne plus pouvoir échapper à ses prédateurs. Lorsqu’il s’agit d’un gros cétacé, tous les membres du groupe participent, les uns immobilisant l’animal par la queue pendant que les autres le frappent de tous côtés. Il leur arrive d'attaquer les petits des baleines grises, mais sans toujours le succès escompté face à la réaction combative de la femelle ; ou des grands cétacés adultes diminués, hors d'état de se défendre. Contrairement à la légende[Laquelle ?], on ne connaît qu'un cas assuré de bandes d'orques faméliques qui dans l'hémisphère austral aient attaqué une famille de rorquals bleus (beaucoup plus imposants que la baleine grise) avec un relatif succès (la mère s'étant échouée sur les côtes de l'Argentine pour faire lâcher prise à un assaillant)[25].
86
+
87
+ Bien que le requin blanc et l'orque s’ignorent quand ils se croisent, il n'est pas rare que des orques s’attaquent à des requins blancs. Ainsi, dans la baie de Monterey, en Californie, une orque femelle d’environ 6 mètres et du nom de matricule "CA2" a été observée à plusieurs reprises attaquant des requins blancs. La première observation, datant d’octobre 1997, eut lieu quand CA2 a attaqué et tué un requin blanc de 3,50 mètres. CA2 avait attrapé le requin dans sa gueule et l'a retourné pour l'immobiliser (les requins deviennent inconscients lorsqu'ils sont mis sur le dos) et l'asphyxier, le requin immobilisé ne pouvant plus se déplacer pour récolter l'oxygène. Malgré son cuir extrêmement solide, le requin avait été mis en pièce par l’orque. La deuxième observation eut lieu quand CA2 attaqua un requin blanc plus gros (estimé à près de 4,50 mètres).
88
+
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+ Les orques utilisent leur vitesse et leur système d'écholocation dans la chasse. Il n'est pas rare que, tout comme les dauphins, elles fassent éclater par des chocs certains organes de leur proie ou adversaire (comme le foie, particulièrement visé).
90
+
91
+ On retrouve un comportement de chasse particulier de l'orque sur les côtes du Chili en Amérique du Sud. L'orque y longe les berges à la recherche de groupes d'otaries se trouvant sur la plage. Lorsqu'un groupe est trouvé, l'orque s'en approche furtivement en se déplaçant parallèlement à la berge tout en cachant son aileron dorsal puis se propulse en dehors de l'eau pour capturer une proie. Totalement émergée, elle peut ensuite retourner à l'eau en se balançant et se tortillant.
92
+
93
+ Le genre Orcinus appartient à la sous-famille des Orcininae (Orcininés), dans la famille des Delphinidae.
94
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95
+ Orcinus orca est la seule espèce existante du genre Orcinus, et a été décrit pour la première fois par Linné en 1758, dans Systema Naturae. Konrad Gessner décrit la première fois l'animal dans un livre de pêche de 1558, se basant sur un spécimen échoué dans la baie de Greifswald. L'orque est apparue il y a environ onze millions d'années.
96
+
97
+ Des études du Cytochrome b ont montré que le genre le plus proche d'Orcinus du point de vue génétique) est l'Orcaella, comprenant le dauphin de l'Irrawaddy et le dauphin à aileron retroussé d'Australie.
98
+
99
+ Les orques vivent dans tous les océans et la plupart des mers (on dit même qu'après l'homme, c'est le mammifère vivant dans le plus d'endroits différents du monde[1]); cependant, depuis quelques années, on ne les retrouve quasiment plus que dans les océans arctique et austral[1]. À cause de leur grande portée, leur nombre et leur densité, les estimations de distribution sont difficiles à comparer, mais elles préfèrent nettement les latitudes plus élevées et les zones côtières que les milieux pélagiques.
100
+
101
+ Des enquêtes systématiques indiquent les plus fortes densités d'orques (plus de 0,4 individus pour 100 km2) dans le nord-est de l'Atlantique sur la côte norvégienne, dans le nord du Pacifique le long des îles Aléoutiennes, dans le golfe de l'Alaska et dans l'océan Austral hors de la côte de l'Antarctique. Elles sont considérés comme « communs » (0,20-0,40 individus pour 100 km2) dans le Pacifique Est, le long des côtes de la Colombie-Britannique, de Washington et de l'Oregon, dans l'océan Atlantique Nord autour de l'Islande et les îles Féroé. Des densités élevées ont également été signalées, sans être quantifiées, dans le Nord-Ouest du Pacifique, autour de la mer du Japon, dans des zones très limitées de la péninsule de Shiretoko, de la préfecture de Kushiro (des groupes transitoires et résidents ont colonisé ces domaines après 2000), de la mer d'Okhotsk, des îles Kouriles, du Kamtchatka et des îles du Commandeur ; dans l'hémisphère sud au large des côtes de l'Australie-Méridionale, la Patagonie, au large de la côte sud du Brésil et de la pointe sud de l'Afrique. De manière saisonnière, elles sont présentées comme communes dans l'Arctique canadien, y compris la baie de Baffin, entre le Groenland et du Nunavut, et autour de la Tasmanie et l'île Macquarie. Les populations des zones extra-côtières et des eaux tropicales sont plus rares, mais les observations indiquent que les orques peuvent vivre dans la plupart des températures, avec des observations en Méditerranée, dans la Manche près du cap Gris-Nez, en mer d'Oman, dans le golfe du Mexique et l'océan Indien autour des Seychelles et de Mayotte. Une population distincte peut exister en Papouasie-Nouvelle-Guinée[26],[27].
102
+
103
+ La plus grande population vit dans l'hémisphère sud, dans les eaux de l'Antarctique, où elles vont jusqu'au bord de la banquise et en explorent les ouvertures, comme les bélugas de l'Arctique. Les épaulards étaient des visiteurs très saisonniers (deux mois d'été) en Arctique où ils ne s'approchaient pas de la banquise. Mais, profitant du réchauffement du grand-nord, ils colonisent plus facilement et plus longtemps des zones du nord Pacifique Arctique, dont la mer des Tchouktches, au nord du détroit de Béring, entre l’Alaska et la Russie (autrefois englacées). Ce phénomène pourrait porter préjudice aux autres mammifères marins de la région [28]. Autrefois uniquement accessibles quelques semaines les plus chaudes (fin juillet-début août) la zone est aujourd'hui fréquentée beaucoup plus longtemps (dès le 1er juin et jusqu’au 16 novembre au milieu des années 2010). Des études antérieures, inspirées de constats faits en baie d'Hudson (Canada) avaient montré que l'arrivée de ce super prédateur dans ce type d'écosystème pouvait réduire les populations de bélugas, de baleines boréales et de narvals. La mer des Tchouktches abrite aussi des morses, des bélugas, des baleines boréales et suite au recul des glaces on y voit parfois aussi l'ours blanc nager[28].
104
+
105
+ Les schémas de migration sont mal connus. Chaque été, les mêmes individus apparaissent au large des côtes de la Colombie-Britannique et du Washington. Malgré des décennies de recherche, les scientifiques ignorent où ces animaux vont pour le reste de l'année. Des pods en migration ont été observés dans le sud de l'Alaska à la Californie centrale. Les épaulards résidents se déplacent parfois jusqu'à 160 km (100 mi) en un jour, mais peuvent être vus dans une même zone pendant un mois ou plus. Le territoire d'un pod d'orques résidents varie de 1 300 km à 810 km).
106
+
107
+ Parfois, les orques s'aventurent dans les rivières d'eau douce. Elles ont été observées jusqu’à 160 km dans le fleuve Columbia aux États-Unis. On en trouve également dans le fleuve Fraser au Canada et dans l'Horikawa au Japon.
108
+
109
+ Le terme d'orque vient du latin orca qui désigne une sorte de cétacé[29]. Dans la première description de Carl von Linné en 1758, elle est nommée « Delphinus orca ». En 1860, Fitzinger emploie le premier terme Orcinus, tandis que Van Beneden et Gervais emploient une autre dénomination : Orca gladiator. Son nom latin subit alors plusieurs révisions successives de la systématique, et l'espèce finit par se retrouver dans le genre Grampus, sous le nom de Grampus rectipinna pour les spécimens munis d’ailerons plus développés.
110
+ Aujourd’hui, l’orque (Orcinus orca) est considérée comme la seule espèce actuelle du genre Orcinus. Le terme d'épaulard vient de l'ancien français espaart, lui-même dérivé de espee en raison de la forme de son aileron dorsal[30]. Le nom générique Orcinus signifie « qui a trait à la mort »[31] ou bien « appartenant à Orcus »[32].
111
+
112
+ Le dictionnaire de l'Académie française, dans sa neuvième édition, précise qu'orque est du genre féminin (« une orque »), tandis qu'épaulard est du genre masculin (« un épaulard »)[33]. On lui prête le surnom de « baleine tueuse » par anglicisme en raison de son appellation anglophone killer whale.
113
+
114
+ On peut observer les orques plus particulièrement :
115
+
116
+ Roberto "Beto" Bubas, garde de la réserve de la péninsule de Valdés (Patagonie argentine), passionné par les orques de la région, a établi avec elles une relation en n’hésitant pas à se mettre à l'eau avec elles et à les toucher. Il a ainsi pu les étudier de très près, étudiant leur technique de chasse au loup ou à l’éléphant de mer par échouage, jouant à leur faire rapporter des algues, analysant leur structure sociale de groupes de familles dominés par les femelles, identifiant et nommant les individus… L'expertise reconnue de Roberto Bubas lui vaut d'intervenir dans de nombreux pays pour y contribuer à la connaissance des orques[36].
117
+
118
+ Les images de Beto Bubas diffusées à la télévision jouant avec des orques et communicant avec elles ont eu pour effet inattendu de faire réagir un enfant autiste profond de neuf ans qui a bondi en criant: "Moi, moi!". Cet événement a librement inspiré le film de Gerardo Olivares Le phare aux orques (2016)[36].
119
+
120
+ En captivité, elle attaque l'Homme mortellement dans de rares cas.
121
+
122
+ Ainsi trois dresseurs ont été tués par leurs orques. En 1991, l'orque Tilikum, arrachée à son milieu naturel très jeune, tue sa dresseuse Keltie Byrne au parc de Sealand of the Pacific. En 2009, une orque attire son dresseur Alexis Rodriguez au fond de l'eau et le noie au Loro Parque en Espagne (l'autopsie révélera des blessures)[37]. En 2010, Tilikum, qui avait été déplacée au parc de SeaWorld Orlando en Floride, après avoir tué sa dresseuse en 1991, attaque mortellement sa dresseuse Dawn Brancheau durant un spectacle[38]. Tilikum avait en outre été impliquée dans la mort présumée accidentelle (hypothermie) d'un homme qui s'était introduit illégalement et en pleine nuit dans le bassin des orques en 1999. En 2013, le film-documentaire américain Blackfish (L'Orque tueuse en France), réalisé par Gabriela Cowperthwaite, revient sur ces trois incidents, dénonçant les effets néfastes de la captivité des orques.
123
+
124
+ Depuis 2010 en France, les soigneurs n'ont plus le droit de pénétrer dans le bassin d'une orque, tout comme en Floride. À ces accidents mortels de nombreux accidents graves sont à dénombrer dans les parcs[39]. Ce comportement est souvent apparu lorsque l'orque est fatiguée ou contrariée.
125
+
126
+ En liberté, elles n'ont pas peur des bateaux et s'en approchent souvent. Quelques attaques d'orque sauvage sur l'Homme ont été recensées :
127
+
128
+ Les orques appartiennent à la même famille que les dauphins et, tout comme ces derniers, sont relativement aisées à dresser. Leur taille imposante, leur beauté et leurs bonds spectaculaires en font des attractions appréciées par les visiteurs des delphinariums[45].
129
+
130
+ Il existe plus de dix delphinariums qui possèdent des orques à travers le monde : le Kamogawa Seaworld (Japon), le Loro Parque (Espagne), le Marineland d'Antibes (France), le Marineland du Canada, le Miami Seaquarium (Floride, États-Unis), le Mundo Marino (Argentine), l'Aquarium public du port de Nagoya (Japon), le SeaWorld San Diego (Californie, États-Unis), le SeaWorld Orlando (Floride, États-Unis) et le SeaWorld San Antonio (Texas, États-Unis).
131
+
132
+ Une ou plusieurs orques sont des personnages principaux dans les films suivants :
133
+
134
+ Ainsi que les documentaires suivants :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/1784.html.txt ADDED
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+ L’épée (du latin spatha, « chose plate ») est une arme blanche à double tranchant (se distinguant ainsi du sabre) composée d'une lame droite en métal pourvue le cas échéant d'une gouttière (dépression longitudinale), d'une poignée et, à certaines époques, d'une garde protégeant la main et d'un pommeau.
4
+
5
+ Le terme d’« épée » est polysémique :
6
+
7
+ Le présent article s’intéresse au sens numéro 1. Il aborde également le second sens, mais de manière mineure. La forme de l'épée détermine son utilisation, bien que la très grande majorité des épées combinent les deux types d'utilisations possibles de taille et d'estoc :
8
+
9
+ Il existe aussi des épées sans pointes (épées de bourreau), servant uniquement à la décapitation.
10
+
11
+ Les épées, c'est-à-dire des armes ayant une lame d'au moins trente centimètres, sont connues dès l'âge du bronze. Elles sont alors réparties en quatre types, dont le plus ancien est celui des « épées à languette large » du Bronze ancien ou moyen, dans la première moitié du IIe millénaire av. J.-C.[1].
12
+
13
+ Pour l'archéologue et historienne Anne Lehoërff, l'épée en bronze serait née en Europe au IIe millénaire avant notre ère (les premiers connues étant des épées à languette tripartite (de)), et résulterait de l'allongement des lames triangulaires des dagues en silex telle celle que portait Ötzi[2].
14
+
15
+ En réalité, les premières armes que l'on peut qualifier d'épées datent du quatrième millénaire avant notre ère. Des épées trouvées lors de fouilles archéologiques à Arslantepe, en Turquie, par l'archéologue Marcella Frangipane datent d'environ 3100 av. J.C.[3]. Ces armes en bronze (alliage cuivre-arsenic) mesurent près 60 cm de long, les métallurgistes utilisant initialement cet alliage par cémentation avant de privilégier l'alliage cuivre-étain[4].
16
+
17
+ Une épée en bronze mise au jour en 1979 par l'archéologue Alexei Rezepkin (en) dans un kourgane près du village russe de Novosvobodnaya (en) daterait d'environ 3400 av. J.C.[5]. Cette découverte milite plus en faveur de l'hypothèse de l'historien Jacques Freu qui voit l'apport culturel des empires de la steppe dont les peuples cavaliers armés d'épées auraient importé cette arme en Europe[6].
18
+
19
+ À l'âge du bronze final, les « épées à languette tripartite » ont les trois parties de la poignée clairement distinctes (garde, fusée et pommeau) : c'est au plus tard à cette période et probablement plus encore au premier âge du fer que l'arme acquiert une valeur aristocratique. Coûteuse, longue et complexe à élaborer, l'épée semble en effet se trouver exclusivement dans les tombes de personnages importants.
20
+
21
+ Difficile à manier, l'épée s'affirme au départ comme une arme de prestige et devient durant l'antiquité l'arme par excellence qu'utilise le cavalier pour frapper « de taille » le fantassin. Néanmoins, Celtes, Germains, Romains l'utilisent aussi dans l'infanterie, sous différentes formes. On notera néanmoins que, jusqu'aux premières heures du Moyen Âge et jusqu'au VIIIe siècle, le « long couteau » (scramasaxe et autres) reste plus répandu que l'épée.
22
+
23
+ Dans le dernier quart du IVe siècle, l'épée celtique (it) (dénommée cladio en gaulois, terme qui a donné le mot glaive), d'une longueur de lame de 60 cm, devient un élément primordial de l'équipement standard du guerrier. Jusqu’à la période romaine, cette épée connaît un allongement de sa lame, tandis que sa pointe s'arrondit, ce qui indique un usage quasi-exclusif de taille.
24
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25
+ Les légionnaires romains emploient le glaive (latin gladius), qui se porte au côté droit comme avant lui l'épée gauloise ou ibérique. Le glaive du haut Empire (type « Mayence ») est directement inspiré de l'épée hispanique avec une lame qui peut atteindre soixante centimètres. Par la suite, sa pointe se raccourcit et ses tranchants, jusqu'alors courbés en deux points (une courbure rentrante puis une courbure sortante, lame de type « pistilliforme »), deviennent droits (type « Pompéi »). Le glaive du légionnaire est peut-être l'arme qui contribue le plus à la supériorité militaire romaine des premiers siècles de l'ère chrétienne, notamment en raison de sa capacité à être utilisé de taille et d'estoc.
26
+
27
+ Parallèlement, la cavalerie romaine, souvent composée de troupes auxiliaires celtes ou germaines, emploie un type d'épée longue (latin spatha). Sous les Sévères, la spatha devient à son tour une arme d'infanterie, avec une lame longue de 60 à 90 cm qui s'élargit progressivement et qui se porte au côté gauche.
28
+
29
+ Sans doute à cause des traits évoqués, l'épée est une arme dont la fabrication est confiée à des spécialistes. En raison de cela, un modèle est souvent et longtemps imité avant qu'une innovation n'apparaisse. Ainsi, les Germains avaient emprunté l'épée longue aux Celtes. À partir du IIIe siècle environ, la spatha (l'épée longue romaine) s'inspire elle-même des armes germaniques occidentales : elle connaît son heure de gloire au moment des Grandes invasions ; c'est l'épée des barbares qui triomphe du glaive équipant les cohortes, en quelque sorte.
30
+
31
+ Exportée en Scandinavie (dans le Jutland), c'est celle-ci qui semble avoir servi de modèle originel à l'épée occidentale médiévale, dont le premier type est celui de l'épée mérovingienne, au pommeau triangulaire muni d'un anneau. L'épée longue « mérovingienne » sert à son tour de modèle à l'épée franque carolingienne. L'épée franque carolingienne avait la réputation d'être la meilleure de son époque, au point que son commerce était interdit en dehors de l'empire[7]. Celle-ci est perfectionnée jusqu'au IXe siècle en Saxe, puis copiée par les Vikings. Lors de l'établissement du duché de Normandie, l'épée Viking est améliorée jusqu'au XIe siècle (sa masse diminue et la garde s'allonge). La lame est alors en acier, tout comme la garde et le pommeau : fabriquée à partir de fer (élément malléable mais pas assez résistant pour en faire une arme), le forgeron médiéval utilise la cémentation en trempant la lame dans un mélange qui incorpore du carbone à la partie extérieure de la lame, la partie interne restant souple et flexible, spécialité des forgerons de Tolède.
32
+
33
+ En Iran, se développe à la même époque l'acier de Damas, possédant les mêmes qualités de tranchant et de flexibilité, grâce à son assemblage de particules d'aciers plus ou moins riches en carbone, procurant en prime un aspect esthétique remarquable. Le Japon n'est pas en reste, développant le forgeage de lames à partir de plaques de différents aciers (voir Structure de la lame du sabre japonais).
34
+
35
+ Au XIIe siècle, le pommeau rond se répand et remplace les pommeaux ovales ou lobés des épées normandes. Des modèles à la garde recourbée apparaissent. L'estoc (pointe) peu prononcé (bien que fonctionnel) tend à s'effiler jusqu'au développement au début du XIVe siècle de l'épée d'estoc : son talon est large (jusqu’à 10 cm) et l'estoc très pointu permet de transpercer l'armure entre les plates qui apparaissent alors. À la fin du XIIIe siècle apparaissent les épées longues (à deux mains) telles que le brand d'arçon qui, comme son nom l'indique, est porté sur la selle et est utilisé par le chevalier démonté. Les épées bâtardes (dites à une main et demi) se développent au XVe siècle. Leur longueur et leur masse modérées ainsi qu'un excellent équilibrage (notamment grâce aux pommeaux en ampoule) en permettent l'usage à cheval et à pied, à une ou deux mains. Les épées très longues telles que les espadons restent d'usage au XVe siècle et jusqu'au début du XVIe (Zweihänder des Lansquenets).
36
+
37
+ L'évolution de l'arme proprement dite est indissociable de celle de son système de suspension : les Celtes protohistoriques de la Tène avaient déjà su élaborer un système de suspension reposant sur deux chaînes : un brin court (15 cm) et un brin long (45 à 50 cm).
38
+
39
+ Au début du haut Moyen Âge, les épées sont portées au côté gauche au moyen d'un double pontet vertical (sorte de boucle rigide). L'origine exacte de ce dernier est incertaine : connu des Chinois, il faut attendre pour le voir utilisé en Occident. Les Sarmates et les Alains l'introduisent durant les invasions « barbares », une des découpes des Grandes invasions (IIIe – IVe siècle). Jusqu'au XIe siècle, le port de l'épée dans son fourreau en bandoulière ou grâce à une ceinture simple est courant. Plus tard, alors que l'usage de la cavalerie se répand, on utilisera des fourreaux attachés avec une double ceinture, conférant ainsi une meilleure stabilité à cheval. Pour les mêmes raisons, au XIIe siècle, le port de l'épée, d'abord vertical le long de la jambe gauche, devient oblique. Il passe presque à l'horizontale au XVe siècle lorsque les épées longues se répandent, afin que la pointe ne touche pas le sol quand l'homme d'armes est à pied. Les épées de très grande dimensions (brands, espadons) sont portées attachées à la selle du cheval, et non dans le dos. Les seules épées communément portées dans le dos furent les claymores des highlanders au XVIIe siècle.
40
+
41
+ Avec le perfectionnement et la diffusion des armes à projectiles, notamment les armes à feu, le corps à corps perd de sa prédominance sur le champ de bataille dès la fin du Moyen-Âge. Ceci est tout de même à nuancer, car il restera longtemps important, notamment par l'utilisation des baïonnettes. Cependant, l'utilisation de l'épée commence à reculer lentement.
42
+
43
+ Bien que dans certains conflits précis, elle continue de représenter un avantage - par exemple les épées métalliques des Conquistadors sont supérieures technologiquement aux masses aztèques - la diffusion des armes à feu diminue son importance au cours des batailles. L'une des batailles les plus représentatives en est la bataille de Cullodan, en 1746, au cours de laquelle l'armée jacobite, principalement composée d'Highlanders équipés d'épées, sera écrasée et décimée par les fusiliers anglais : jusqu'à 2 000 morts ou blessés et 596 prisonniers dans le camp jacobite, contre 52 morts et 259 blessés dans le camp anglais.
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+ À partir du XVIIIe siècle, les armées européennes ont une tendance à remplacer les épées de leurs fantassins par des fusils équipés de baïonnettes. L'épée devient alors l'apanage des officiers, et de certains corps de cavalerie - d'autres cavaliers utilisent la lance. Le fusil devient ainsi à la fois l'arme de tir et l'arme de corps à corps la plus présente sur le champ de bataille. Même dans les armées dans laquelle l'épée reste largement diffusée, telle que l'armée ottomane, le combat à distance devient prédominant.
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+ En Occident, le perfectionnement de l'artillerie, surtout au cours de la Première Guerre mondiale, rend quasi-inutile le combat au corps à corps sur les champs de bataille. L'épée devient alors une arme d'apparat, tandis que la baïonnette sert d'arme d'appoint. Le sort de la lance est légèrement différent, car certains États, par exemple l'armée polonaise, continuent d'entretenir des cavaliers lanciers, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
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+ En Asie, l'usage de l'épée, et surtout du sabre, se maintient un peu plus longtemps. Les officiers de l'armée japonaise continuent de l'utiliser comme arme jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. À la fin de cette guerre, l'armée américaine fait état de plusieurs dernières charges de soldats japonais, équipés de baïonnettes et de sabres. En Chine, certains actes de résistance armée contre l'occupation japonaise se font par des combattants armés d'épées. Cependant, après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l'épée disparaît de l'arsenal courant, et elle n'est plus couramment utilisée au cours de tous les conflits suivants, en Asie du Sud-Est.
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+ Les pays du Proche et du Moyen-Orient suivent quasiment la même évolution que les pays occidentaux. Il est toutefois à noter qu'avant que le corps à corps ne soit abandonné, l'épée et le sabre étaient restés aussi diffusés que la baïonnette.
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+ Aujourd'hui, l'épée n'est utilisée comme arme de combat par aucune armée régulière asiatique, américaine ou européenne. Elle n'est plus qu'une arme d'apparat de certains corps militaires, comme la garde républicaine française. En Arabie Saoudite, elle est encore utilisée, mais pour appliquer les peines de mort, pas pour le combat.
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+ Toutefois, en Afrique, l'usage d'épées et de machettes perdure. Ainsi, des assassinats de civils à la machette, par les Chrétiens comme par les Musulmans, ont été observés lors de la guerre civile en Centrafrique. De même, l'armée tchadienne, en saisissant du matériel pris au groupe terroriste nigérien Boko Haram, a découvert aussi bien des armes à feu que des épées.
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+ De plus, plusieurs groupes djihadistes, notamment Daech et Boko Haram, utilisent des armes blanches comme moyen d'exécution spectaculaire, telles que des couteaux, des épées et des machettes. Il s'agit cependant beaucoup plus d'un moyen de marquer les esprits que de vraies armes de combat.
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+ L'épée se compose de quatre parties : la lame, la garde, la poignée et le pommeau.
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+ De plus de 30 cm, la lame a deux tranchants que l'on appelle aussi taille ou fil, le côté de la lame est le plat. Le premier tiers à partir de la pointe, le plus fin, est le faible. Le dernier tiers, le plus épais, est le fort.
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+ Le faible correspond à la partie la plus effilée de la lame, utilisée pour la taille lorsque le type de l'épée le permet, ainsi que pour les entailles. Le fort, lui, sert à recevoir la lame adverse dans les techniques de déviations des frappes adverses.
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+ La géométrie de la lame varie à travers le temps avec comme souci principal l'adaptation à un travail donné, lié au contexte technologique et militaire de l'époque. On distingue ainsi des caractéristiques permettant de qualifier une arme :
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+ Le profil général de la lame regroupe trois grandes catégories :
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+ Une lame correctement créée présente aussi un profil non uniforme dans le sens du tranchant : le tranchant est plus épais près de la garde qu'à la pointe, ceci depuis les toutes premières épées et pour des raisons de répartition des masses, d'équilibre et de vivacité de la lame.
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+ La section de la lame est également une donnée clef :
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+ La pointe est arrondie et aplatie pour une épée typée taille, et acérée et plus épaisse pour l'estoc.
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+ Les gouttières sont destinées à alléger la lame tout en conservant ses principales propriétés mécaniques. Cela diminue aussi la section de la lame, et sa densité, ce qui occasionne en général une perte de rigidité (surtout si la gouttière parcourt presque toute la lame). Les gouttières sont donc principalement présentes sur les lames à section lenticulaires et tranchants parallèles. Une épée qui veut prétendre à de bonnes facultés d'estoc en est dépourvue (ou quasiment).
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+ Le ricasso est présent sur les épées de la fin du Moyen Âge et surtout à partir de la Renaissance, c'est une partie du fort de la lame non affutée, éventuellement protégée par des anneaux, voire des petits quillons, qui sert, selon la taille de l'arme, soit à placer une main (grande épée à deux mains des soldats « Double Solde » de la Renaissance), soit l'index, en avant de la garde (rapière, permet un meilleur contrôle en estoc).
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+ Protégeant la main, la garde peut être constituée soit de deux quillons perpendiculaires au corps de l'épée et donnant la forme d'une croix, soit d'une coquille, généralement en demi-sphère, qui enveloppe la main, soit des deux. On peut aussi avoir un capuce qui est un arc de cercle reliant la coquille au pommeau. Elle peut avoir des formes décoratives, et parfois inclure des ornementations supplémentaires (diamants incrustés, couleurs...).
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+ Les premières épées sont dépourvues de garde ou quasiment. Les quillons apparaissent en premier: ils permettent d'arrêter, voire de capturer une lame filant le long de l'épée. Au fil du temps ils sont de plus en plus grands, jusqu'à l'apparition de la rapière où ils rétrécissent pour finalement être intégrés à la garde en corbeille, avant de disparaître totalement sur les épées de cour. Les quillons ne sont pas une protection idéale: il faut sans cesse orienter l'épée correctement pour arrêter la lame adverse, sous peine de la laisser passer. Par contre, de nombreuses techniques d'escrime médiévale se basent sur une utilisation plus « offensive » des quillons, utilisant leurs propriétés pour dévier et coincer activement la lame adverse, justement avec un contrôle précis de leur orientation, permettant ainsi de placer un estoc ou une entaille après avoir dévié et emprisonné un coup de taille. Les quillons peuvent aussi à l'occasion avoir un usage purement offensif en tant qu'instrument perforant, comme la pointe d'un marteau de guerre.
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+ À la base de la garde côté lame, la chape est un lambeau de cuir qui peut être attaché à la garde de l'épée. Appelé également protège pluie, elle sert à protéger l'embouchure du fourreau et empêcher l'eau de pénétrer dedans. Cette pièce de gros cuir très solide joue également le rôle d'une protection rudimentaire pour les doigts dans le cadre d'une escrime faisant un bon usage des quillons.
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+ Au début de la Renaissance, les quillons se voient doublés d'anneaux de part et d'autre du plat de la lame, dessinant un « 8 » et permettant en plus une vraie protection des mains. Lorsque l'épée longue fait place à la rapière, les lames ne sont presque plus utilisées pour la taille, aussi les quillons perdent-ils de leur intérêt. Dans l'évolution suivante les lourds et solides quillons des épées médiévales sont devenus inutiles, aussi se développent de multiples artifices de protection pure : anneaux, puis garde en corbeille des rapières italiennes, garde en coquille, plus simple et plus efficace mais moins élégante, sur les rapières espagnoles, ou opérant une synthèse des deux sur les rapières à la Pappenheimer. On voit l'apparition du pas-d'âne, élément intercalaire entre la garde et la poignée, qui comporte généralement deux anneaux, disposés dans le plan de la lame, dans lesquels passer les doigts pour accroître le contrôle sur la lame. Mais les rapières elles-mêmes tendent ensuite à s'alléger, et une différenciation commence à s'opérer entre l'arme lourde de guerre, et l'arme civile ou de parade, légère et esthétique. Pour les civils, c'est l'émergence de la petite épée, ou épée de cour, tandis que les cavaleries lourdes, principalement, adoptent fortes-épées et wallonnes, qui renouent avec les capacités de taille un temps négligées.
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+ Ces armes lourdes ont une monture solide, généralement à deux fortes coquilles plates ajourées ou à plateau, et branches de garde, en fer ou en laiton fondu. Elles évolueront vers les belles et bonnes gardes à branches en laiton des sabres et épées militaires post-révolutionnaires. L'épée civile, généralement à lame triangulaire à pans creux, est utilisable exclusivement d'estoc. La garde est généralement composée de deux petites coquilles décorés, dont parfois l'une est rabattable, et qui portent alors le nom de « claviers ». Une unique branche de garde vient parfois agrémenter ces montures légères, faites pour une escrime très occasionnelle, sinon pour la parade pure et l'affichage du rang social.
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+ La soie est un prolongement de la lame, allant en s'amincissant vers le pommeau, sur lequel s'enfile la garde, la poignée, et ledit pommeau. Généralement, la soie forme une sorte de queue à la lame, et se trouve cachée dans la poignée, mais sur certaines épées en bronze anciennes, et sur d'autres exemples historiques (comme le Messer, certaines scramasax ou langsax), la soie est parfois « à plate semelle », c'est-à-dire plate et formant le profil de la poignée, alors composée de deux côtes ou plaquettes fixées par rivets sur la plate semelle, au contraire d'une soie traditionnelle sur laquelle la poignée est enfilée. Le pommeau peut être soit rivé en bout à la soie, soit vissé dessus.
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+ Historiquement, les poignées ont été confectionnées de toutes les façons qu'il est possible d'imaginer. Parfois, une simple bande de cuir était enroulée autour d'une forte soie, mais généralement, sur l'épée viking ou médiévale, la poignée est faite de deux demi coques de bois, avec aménagement pour la soie, recouverte d'une épaisseur de cuir (bande enroulée ou pièce unique cousue longitudinalement). Pour accroître la prise, on enroulait assez espacé un fil de matière végétale entre les coques de bois et la pièce de cuir; une fois la pièce de cuir cousue en place, on enroulait alors un autre fil, généralement plus décoratif, le filigrane, entre les saillies laissés par le fil sous-jacent.
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+ Sur les épées plus tardives, quand on s'est mis à vouloir les faire d'un aspect plus léger (rapières, puis épées de cours, mais aussi fortes-épées), la poignée commence à prendre une forme plus fine, mais renflée au milieu. On donne alors à cette poignée le nom de « fusée » (terme dont l'usage peut cependant être étendu à toute poignée sur soie, en opposition aux plates semelles dont la poignée est formée de côtes).
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+ Elle peut être réalisées selon la méthode précédente avec bois et cuir, soit en recouvrant le bois de filigranes de fer, de laiton ou d'argent torsadés (et autres métaux précieux pour les armes de prestige), enroulés serrés et recouvrant alors toute la surface de la fusée, soit même de bronze ou de laiton fondu, ce qui permet de faire des manches durables figurant des motifs (décoratifs ou en vue d'une meilleure prise).
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+ Le pommeau est l'extrémité de l'épée la plus proche de l'escrimeur. Il sert de butée, évitant que la main glisse de la poignée. Il peut aussi servir à l'occasion pour porter un coup. Les pommeaux sont généralement fait de bois. Ils ne servent pas alors de contrepoids, qui réduirait la puissance des coups de taille et en ferait une arme aisément balayée sur le côté par un adversaire.
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+ Les épées vikings en service entre le VIIIe et le XIe siècle disposent d'un pommeau en fer plein, qui vient remplacer les épées vikings de la période précédente qui avaient des pommeaux en anneaux creux. À partir du XIIIe siècle, les épées bâtardes européennes se dotent d'un pommeau en métal plein, afin d'équilibrer cette lame plus longue. Dites à une main et demie, ces épées bâtardes disposent d'une poignée plus longue, et la deuxième main vient saisir l'épée par le pommeau et le bout de la poignée.
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+ Les armes européenne d'estoc tardive disposent d'un pommeau de métal qui agit comme contrepoids, équilibrant la lame et permettant une plus grande vivacité. Une épée capable d'estoc doit avoir une pointe légère pour être vive et précise. Or, une pointe légère donne une lame ayant un pouvoir de coupe moindre, fournissant moins d'énergie cinétique à la coupe. Lors d'un mouvement circulaire autour du centre de gravité de l'épée, il constitue une masse en mouvement opposé à celui de la lame. Cela équilibre la dynamique de l'épée et allège la charge de travail des poignets et des avant-bras.
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+
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+ Sur les armes à gardes à branches, au moins l'une de celles-ci vient généralement se fixer sur le pommeau. Elles peuvent être soit emboitées par une sorte de crochet, soit vissées, notamment lorsque les branches sont en fer (courant sur les épées de type « wallonne »).
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+ Tirée de l'ouvrage de Christian Ariès, Armes blanches militaires françaises, paru en trente cahiers de 1966 à 1990, voici une terminologie plus détaillée, commune au sabre et à l'épée.
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+ L'une des parties essentielles de la plupart des armes blanches. Bande ou tige de métal, de profil et de longueur variables, droite ou de courbure plus ou moins prononcée, acérée et tranchante sur tout ou partie de ses bords nommés “tranchants”. La lame est solidement fixée à la monture par la soie qui est une partie de ladite lame.
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+ Partie des armes blanches autres que les armes d'hast et servant à saisir l'arme. Solidement fixée à la lame par la soie, la monture se décompose en plusieurs pièces : le pommeau ou la calotte, la fusée, la garde, les coquilles.
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+ Arme traditionnelle des chevaliers et des héros, l'épée, tant dans la mythologie nordique que dans la chansons de geste, se voit souvent attribuer une vie, une personnalité propre et un nom. Telle Durandal, épée merveilleuse de Roland (neveu de Charlemagne), qui était, d'après les romans de chevalerie, un ouvrage des fées.
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+ Chez les Vikings, les épées des chefs recevaient des appellations comme « Flamme d'Odin » ou « Feu du Roi de la Mer ».
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+ L'épée figure également dans la légende arthurienne (avec Excalibur, l'épée d'Arthur) comme un des objets sacrés en relation avec la quête du Graal[12].
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+ Au fil des siècles et des peuples, des armes qui pouvaient être regroupées sous ce terme g��nérique ont évolué en différentes formes, devenant sabre en Orient, cimeterre, katana dans le Japon médiéval, etc. Toutefois l'épée était en principe une arme réservée aux nobles.
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+ L'historien et illustrateur Ewart Oakeshott a réalisé une classification des épées médiévales en treize types principaux, en tenant compte principalement de la lame (forme, longueur, évolution de la section), mais aussi de la garde, du pommeau et de la fusée de l'arme.
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+ Voir la liste complète : List of swords (en)
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+ L'épée est un symbole militaire repris sur nombre d'insignes et de décorations. Pour la justice, on parle plutôt de glaive en Occident ou de sabre dans les pays musulmans.
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+ De nombreuses épées ont un nom célèbre, qu'elles soient au départ historiques, devenues des armes légendaires dans les épopées médiévales (l'épée Excalibur du Roi Arthur, Joyeuse, épée de Charlemagne ou Durandal, épée du Chevalier Roland, neveu de Charlemagne) ou bien qu'il s'agisse d'armes entièrement imaginaires qui appartenant à des œuvres fantastiques écrites après le XIXe siècle.
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+ L'épée (rapière ou épée de cour) est l'arme caractéristique des personnages, et en particulier des héros, des films appartenant au genre « films de cape et d'épée ». Ces films se terminent généralement par un duel à l'épée.
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+ Le film de cape et d'épée se caractérise par des combats d'épées, un héros et une histoire d'amour.
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+ Une épice est une matière organique d'origine végétale odorante ou piquante, que l'on utilise pour assaisonner les plats. Les épices peuvent être issues d’écorces (cannelle), de fleurs (safran, clou de girofle), de feuilles (thé, Thym), de fruits (poivre, aneth, moutarde), de bulbes (ail, oignon, gingembre) ou de graines (fenouil, coriandre).
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+ Elles contiennent des composés odorants (parfois nommés fautivement « arômes »), mais aussi des composés sapides et, surtout, des composés à action trigéminale, ce qui les distingue des aromates. Elles sont donc responsables des odeurs (orthonasale : par les narines; ou rétronasales : par les fosses rétronasales, qui relient la bouche au nez), des saveurs, et des stimulations du nerf trijumeau (piquants, frais...).
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+ Les épices sont utilisées en petite quantité en cuisine, comme conservateur, assaisonnement ou colorant. Les épices sont à différencier d'autres produits utilisés pour parfumer les plats, comme les herbes aromatiques ou les fruits.
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+ Ce sont pour la plupart des produits exotiques, ce qui explique que les épices étaient parmi les produits agricoles importés les plus coûteux, durant l'Antiquité et le Moyen Âge[1]. Un grand nombre d'épices étaient employées autrefois en médecine.
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+ On peut classer les épices en différents types :
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+ Le sel est un assaisonnement (ou condiment) extrêmement courant, souvent considéré à tort comme une épice.
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+ Les feuilles ou branches des plantes aromatiques, dont on peut utiliser tout ou partie de la plante, suivant son intérêt aromatique, ne sont pas classées dans les épices, mais dans les herbes et aromates, tels le basilic, le romarin, le thym, le persil, l'estragon ou le laurier.
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+ Les jeunes épices ont joué un rôle important dans l’histoire humaine. Elles faisaient partie des biens les plus précieux dans le commerce du monde antique comme médiéval. Dans la Genèse, Joseph est vendu comme esclave par ses frères à des marchands d’épices. Dans le Cantique des cantiques, le rédacteur compare sa bien-aimée à de nombreuses formes d’épices. Plus généralement, des sources de l'Égypte, de la Chine, de l'Inde et de la Mésopotamie anciennes font référence à des épices non identifiées.
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+ La consommation d'épices, d'alliaire officinale ou « herbe à ail », avec la cuisson de la viande, est attestée en Europe dès le IVe millénaire av. J.-C.[2]. Le commerce des épices se développe surtout dans le Moyen-Orient, à partir de 2 000 ans av. J.-C. avec la cannelle, la casse du cassier et le poivre.
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+ Une découverte archéologique suggère que l'introduction du girofle, indigène à l'île indonésienne de Ternate dans les Moluques, au Proche-Orient pourrait avoir commencé tôt. En effet, on a trouvé un clou de girofle parmi des restes calcinés sur le sol d'une cuisine incendiée du site mésopotamien de Terqa, dans l'actuelle Syrie, daté de 1700 av. J.-C.[3].
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+ L'épopée indienne du Ramayana, peut-être écrit vers 200 av. J.-C., mentionne le girofle. Il était en tout cas connu des Romains au Ier siècle apr. J.-C., puisque Pline l'Ancien l'évoque dans ses écrits.
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+
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+ En Asie du Sud-Est insulaire, la muscade, originaire des îles Banda dans les Moluques, s'appelle pala, un mot sanscrit, la langue des textes sacrés de l'hindouisme, ce qui montre l'ancienneté de son usage dans la région. Des auteurs datent l'introduction de la muscade en Europe du VIe siècle apr. J.-C.[4].
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25
+ Les marchands indonésiens allaient jusqu'en Chine, en Inde, au Moyen-Orient et sur la côte est de l'Afrique. Les marchands arabes contrôlaient les routes entre le Proche-Orient et l'Inde jusqu'à l'époque romaine avec la découverte des voies maritimes. Puis la ville d'Alexandrie, en Égypte, devient le centre du commerce des épices grâce à son port. Du XIIIe siècle au XVe siècle, la ville de Venise exerce le monopole du commerce de l'épice avec le Moyen-Orient.
26
+
27
+ Une idée commune veut que la cuisine médiévale utilise beaucoup d'épices pour masquer le goût des viandes avariées. Cette idée est issue des historiens du XIXe siècle, qui ont mal analysé les recettes et banquets médiévaux, alors que la viande est consommée à cette époque très fraîche et que ces épices, produits de luxe, sont réservées à l'aristocratie, excepté chez les apothicaires-épiciers qui délivrent des remèdes à base d'épices pour toutes les classes sociales[5]. Elles sont cependant considérées avoir des vertus médicinales, selon la théorie des humeurs, et leurs propriétés antimicrobiennes, provenant notamment de leurs huiles essentielles, sont utilisées pour la conservation de la viande, pratique qui se développe lorsque certaines épices comme le poivre deviennent populaires à partir du XVe siècle[6].
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29
+ Le contrôle des routes commerciales et des régions agricoles productrices d'épices fut la principale raison de l’expédition du navigateur portugais, Vasco de Gama, vers l’Inde. L'Espagne et le Portugal souhaitaient contourner le quasi-monopole exercé par Venise sur l'est de la Méditerranée. À peu près à la même époque, Christophe Colomb, après avoir abordé au Nouveau Monde, fit miroiter à ses investisseurs la possibilité de s'approvisionner en épices.
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31
+ C'est Afonso de Albuquerque (1453-1515) qui permettra aux Portugais de prendre le contrôle des voies maritimes arabes vers l'Inde. En 1506, il prend l'archipel de Socotra à l'entrée de la Mer Rouge et, en 1507, Ormuz à l'entrée du golfe Persique. Devenu vice-roi des Indes, il prend Goa en Inde, en 1510, et Malacca sur la péninsule malaise, en 1511. Les Portugais peuvent désormais commercer directement avec le Siam, la Chine et les Moluques. La route de la soie est doublée par les voies maritimes portugaises, amenant ainsi par Lisbonne en Europe les trésors de l'Orient, dont les épices tant convoitées.
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+ Le vrai quatre-épices n'est pas un mélange d'épices, mais correspond à un mélange qui imite les épices.
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+ Une épice est une matière organique d'origine végétale odorante ou piquante, que l'on utilise pour assaisonner les plats. Les épices peuvent être issues d’écorces (cannelle), de fleurs (safran, clou de girofle), de feuilles (thé, Thym), de fruits (poivre, aneth, moutarde), de bulbes (ail, oignon, gingembre) ou de graines (fenouil, coriandre).
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+ Elles contiennent des composés odorants (parfois nommés fautivement « arômes »), mais aussi des composés sapides et, surtout, des composés à action trigéminale, ce qui les distingue des aromates. Elles sont donc responsables des odeurs (orthonasale : par les narines; ou rétronasales : par les fosses rétronasales, qui relient la bouche au nez), des saveurs, et des stimulations du nerf trijumeau (piquants, frais...).
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+ Les épices sont utilisées en petite quantité en cuisine, comme conservateur, assaisonnement ou colorant. Les épices sont à différencier d'autres produits utilisés pour parfumer les plats, comme les herbes aromatiques ou les fruits.
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+ Ce sont pour la plupart des produits exotiques, ce qui explique que les épices étaient parmi les produits agricoles importés les plus coûteux, durant l'Antiquité et le Moyen Âge[1]. Un grand nombre d'épices étaient employées autrefois en médecine.
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+ On peut classer les épices en différents types :
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+ Le sel est un assaisonnement (ou condiment) extrêmement courant, souvent considéré à tort comme une épice.
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+ Les feuilles ou branches des plantes aromatiques, dont on peut utiliser tout ou partie de la plante, suivant son intérêt aromatique, ne sont pas classées dans les épices, mais dans les herbes et aromates, tels le basilic, le romarin, le thym, le persil, l'estragon ou le laurier.
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+ Les jeunes épices ont joué un rôle important dans l’histoire humaine. Elles faisaient partie des biens les plus précieux dans le commerce du monde antique comme médiéval. Dans la Genèse, Joseph est vendu comme esclave par ses frères à des marchands d’épices. Dans le Cantique des cantiques, le rédacteur compare sa bien-aimée à de nombreuses formes d’épices. Plus généralement, des sources de l'Égypte, de la Chine, de l'Inde et de la Mésopotamie anciennes font référence à des épices non identifiées.
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+ La consommation d'épices, d'alliaire officinale ou « herbe à ail », avec la cuisson de la viande, est attestée en Europe dès le IVe millénaire av. J.-C.[2]. Le commerce des épices se développe surtout dans le Moyen-Orient, à partir de 2 000 ans av. J.-C. avec la cannelle, la casse du cassier et le poivre.
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+ Une découverte archéologique suggère que l'introduction du girofle, indigène à l'île indonésienne de Ternate dans les Moluques, au Proche-Orient pourrait avoir commencé tôt. En effet, on a trouvé un clou de girofle parmi des restes calcinés sur le sol d'une cuisine incendiée du site mésopotamien de Terqa, dans l'actuelle Syrie, daté de 1700 av. J.-C.[3].
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+ L'épopée indienne du Ramayana, peut-être écrit vers 200 av. J.-C., mentionne le girofle. Il était en tout cas connu des Romains au Ier siècle apr. J.-C., puisque Pline l'Ancien l'évoque dans ses écrits.
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+ En Asie du Sud-Est insulaire, la muscade, originaire des îles Banda dans les Moluques, s'appelle pala, un mot sanscrit, la langue des textes sacrés de l'hindouisme, ce qui montre l'ancienneté de son usage dans la région. Des auteurs datent l'introduction de la muscade en Europe du VIe siècle apr. J.-C.[4].
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+ Les marchands indonésiens allaient jusqu'en Chine, en Inde, au Moyen-Orient et sur la côte est de l'Afrique. Les marchands arabes contrôlaient les routes entre le Proche-Orient et l'Inde jusqu'à l'époque romaine avec la découverte des voies maritimes. Puis la ville d'Alexandrie, en Égypte, devient le centre du commerce des épices grâce à son port. Du XIIIe siècle au XVe siècle, la ville de Venise exerce le monopole du commerce de l'épice avec le Moyen-Orient.
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+ Une idée commune veut que la cuisine médiévale utilise beaucoup d'épices pour masquer le goût des viandes avariées. Cette idée est issue des historiens du XIXe siècle, qui ont mal analysé les recettes et banquets médiévaux, alors que la viande est consommée à cette époque très fraîche et que ces épices, produits de luxe, sont réservées à l'aristocratie, excepté chez les apothicaires-épiciers qui délivrent des remèdes à base d'épices pour toutes les classes sociales[5]. Elles sont cependant considérées avoir des vertus médicinales, selon la théorie des humeurs, et leurs propriétés antimicrobiennes, provenant notamment de leurs huiles essentielles, sont utilisées pour la conservation de la viande, pratique qui se développe lorsque certaines épices comme le poivre deviennent populaires à partir du XVe siècle[6].
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+ Le contrôle des routes commerciales et des régions agricoles productrices d'épices fut la principale raison de l’expédition du navigateur portugais, Vasco de Gama, vers l’Inde. L'Espagne et le Portugal souhaitaient contourner le quasi-monopole exercé par Venise sur l'est de la Méditerranée. À peu près à la même époque, Christophe Colomb, après avoir abordé au Nouveau Monde, fit miroiter à ses investisseurs la possibilité de s'approvisionner en épices.
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+ C'est Afonso de Albuquerque (1453-1515) qui permettra aux Portugais de prendre le contrôle des voies maritimes arabes vers l'Inde. En 1506, il prend l'archipel de Socotra à l'entrée de la Mer Rouge et, en 1507, Ormuz à l'entrée du golfe Persique. Devenu vice-roi des Indes, il prend Goa en Inde, en 1510, et Malacca sur la péninsule malaise, en 1511. Les Portugais peuvent désormais commercer directement avec le Siam, la Chine et les Moluques. La route de la soie est doublée par les voies maritimes portugaises, amenant ainsi par Lisbonne en Europe les trésors de l'Orient, dont les épices tant convoitées.
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+ Le vrai quatre-épices n'est pas un mélange d'épices, mais correspond à un mélange qui imite les épices.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Un séisme ou tremblement de terre est une secousse du sol résultant de la libération brusque d'énergie accumulée par les contraintes exercées sur les roches. Cette libération d'énergie se fait par rupture le long d'une faille, généralement préexistante. Plus rares sont les séismes dus à l'activité volcanique ou d'origine artificielle (explosions par exemple). Le lieu de la rupture des roches en profondeur se nomme le foyer ; la projection du foyer à la surface est l'épicentre du séisme. Le mouvement des roches près du foyer engendre des vibrations élastiques qui se propagent, sous la forme de paquets d'ondes sismiques, autour et au travers du globe terrestre. Il produit aussi un dégagement de chaleur par frottement, au point de parfois fondre les roches le long de la faille (pseudotachylites).
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+
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+ Il se produit de très nombreux séismes tous les jours mais la plupart ne sont pas ressentis par les humains. Environ cent mille séismes sont enregistrés chaque année sur la planète[1]. Les plus puissants d'entre eux comptent parmi les catastrophes naturelles les plus destructrices. Les séismes les plus importants modifient la période de rotation de la Terre et donc la durée d’une journée (de l'ordre de la microseconde)[2].
6
+
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+ La majorité des séismes se produisent à la limite entre les plaques tectoniques (séismes interplaques) de la terre, mais il peut aussi y avoir des séismes à l'intérieur des plaques (séismes intraplaques). La tectonique des plaques rend compte convenablement de la répartition des ceintures de sismicité à la surface du globe : les grandes ceintures sismiques du globe, caractérisées par la densité géographique des tremblements de terre, sont la ceinture de feu du Pacifique (elle libère 80 % de l'énergie sismique chaque année), la ceinture alpine (15 % de l'énergie annuelle) et les dorsales dans les océans (5 % de l'énergie annuelle)[3].
8
+
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+ La science qui étudie ces phénomènes est la sismologie (pratiquée par les sismologues) et l'instrument de mesure principal est le sismographe (qui produit des sismogrammes). L'acquisition et l'enregistrement du signal s'obtiennent dans une station sismique regroupant, outre les capteurs eux-mêmes, des enregistreurs, numériseurs et antennes GPS, pour le positionnement géographique et le temps.
10
+
11
+ Si le séisme de 1755 à Lisbonne est à l'origine de la naissance de la sismologie, le débat qu'il suscite ne fait pas progresser la connaissance de la genèse des séismes[4].
12
+
13
+ La simultanéité entre rupture de faille et tremblement de terre est observée et décrite au XIXe siècle par les scientifiques qui lient la formation des principaux séismes à un brusque glissement le long d'une faille au sein de la croûte terrestre et/ou dans la lithosphère sous-jacente. Mais les théories ne parviennent pas trancher quel phénomène est à l'origine de l'autre et ne peuvent expliquer le mécanisme. En 1884, le géologue américain Grove Karl Gilbert propose le premier modèle de « cycle sismique » linéaire et régulier, postulant que les séismes les plus importants ont l'intervalle de récurrence[5] le plus fort[6]. C'est en 1910, après le séisme de 1906 à San Francisco, qu'un géodésien californien, Harry Fielding Reid (en), émet la théorie du rebond élastiquethéorie du rebond élastique. Selon cette théorie, les contraintes déforment élastiquement la croûte de part et d'autre de la faille, provoquant le déplacement asismique des deux blocs séparés par cette zone de rupture potentielle (la faille est alors inactive ou bloquée, et prend du retard par rapport à celles qui l'entourent, le séisme lui permettant de rattraper ce retard selon le rythme de son fonctionnement conçu comme régulier). Ce glissement est bloqué durant les périodes inter-sismiques (entre les séismes), l'énergie s'accumulant par la déformation élastique des roches. Lorsque leur résistance maximale est atteinte (phase cosismique), l'énergie est brusquement libérée et la rupture se produit par le brusque relâchement de contraintes élastiques préalablement accumulées par une lente déformation du sous-sol, ce qui provoque un jeu de la faille. Après un épisode sismique (phase post-sismique caractérisée par des répliques et des réajustements visco-élastiques), les roches broyées de la faille se ressoudent au cours du temps et la faille acquiert une nouvelle résistance. Le dispositif se réarme : la faille « se charge » puis se décharge brusquement par relaxation de contrainte. Reid explique ainsi le cycle sismique (cycle de chargement/déchargement)[7] complété par les différentes périodes sismiques de Wayne Thatcher[8]. Si ce modèle théorique de l'origine des tremblements de terre est encore couramment accepté par la communauté scientifique, il n'explique pas les récurrences sismiques irrégulières comme le révèle les traces laissées par les séismes (géomorphologie, paléosismologie, lichénométrie, dendrochronologie)[9].
14
+
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+ Cette théorie est complétée en 1966 en prenant en compte le processus de friction. Les variations des propriétés de friction sur les failles, dues à plusieurs facteurs (faible couplage des deux blocs, déformation asismique, phénomènes transitoires de glissement lent, rôle de fluides, etc. ), expliquent les cycles sismiques irréguliers[10]. Une loi de friction spécifique pour la modélisation des transferts de contrainte, dépendant de la vitesse et du temps de contact entre les deux surfaces, est proposée à la fin des années 1970[11],[12].
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+ Un tremblement de terre est une secousse plus ou moins violente du sol qui peut avoir quatre origines : rupture d'une faille ou d'un segment de faille (séismes tectoniques) ; intrusion et dégazage d'un magma (séismes volcaniques) ; « craquements » des calottes glaciaires se répercutant dans la croûte terrestre (séismes polaires)[13] ; explosion, effondrement d'une cavité (séismes d'origine naturelle ou dus à l'activité humaine)[14]. En pratique on classe les séismes en quatre catégories selon les phénomènes qui les ont engendrés :
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+ Les séismes tectoniques sont de loin les plus fréquents et dévastateurs. Une grande partie des séismes tectoniques a lieu aux limites des plaques, où se produit un glissement entre deux milieux rocheux. Une autre partie a lieu sur le long d'un plan de fragilité existant ou néoformé. Ce glissement, localisé sur une ou plusieurs failles, est bloqué durant les périodes inter-sismiques (entre les séismes) de déplacement asismique des deux blocs séparés par la zone de rupture potentielle (la faille est alors inactive), et l'énergie s'accumule par la déformation élastique des roches[15]. Cette énergie et le glissement sont brusquement relâchés lors des séismes[16]. Dans les zones de subduction, les séismes représentent en nombre la moitié de ceux qui sont destructeurs sur la Terre, et dissipent 75 % de l'énergie sismique de la planète. C'est le seul endroit où on trouve des séismes profonds (de 300 à 645 kilomètres). Au niveau des dorsales médio-océaniques, les séismes ont des foyers superficiels (0 à 10 kilomètres), et correspondent à 5 % de l'énergie sismique totale. De même, au niveau des grandes failles de décrochement, ont lieu des séismes ayant des foyers de profondeur intermédiaire (de 0 à 20 kilomètres en moyenne) qui correspondent à 15 % de l'énergie. Le relâchement de l'énergie accumulée ne se fait généralement pas en une seule secousse, et il peut se produire plusieurs réajustements avant de retrouver une configuration stable. Ainsi, on constate des répliques à la suite de la secousse principale d'un séisme, d'amplitude décroissante, et sur une durée allant de quelques minutes à plus d'un an. Ces secousses secondaires sont parfois plus dévastatrices que la secousse principale, car elles peuvent faire s'écrouler des bâtiments qui n'avaient été qu'endommagés, alors que les secours sont à l'œuvre. Il peut aussi se produire une réplique plus puissante encore que la secousse principale quelle que soit sa magnitude. Par exemple, un séisme de 9,0 peut être suivi d'une réplique de 9,3 plusieurs mois plus tard même si cet enchaînement reste extrêmement rare.
20
+
21
+ Les séismes d'origine volcanique résultent de l'accumulation de magma dans la chambre magmatique d'un volcan. Les sismographes enregistrent alors une multitude de microséismes (trémor) dus à des ruptures dans les roches comprimées ou au dégazage du magma[14]. La remontée progressive des hypocentres (liée à la remontée du magma) est un indice prouvant que le volcan est en phase de réveil et qu'une éruption est imminente.
22
+
23
+ Les glaciers et la couche de glace présentent une certaine élasticité, mais les avancées différentiées et périodiques (rythme saisonnier marqué) de coulées de glace provoquent des cassures dont les ondes élastiques génèrent des tremblements de terre, enregistrés par des sismographes loin du pôle à travers le monde[13]. Ces « tremblements de terre glaciaires » du Groenland sont caractérisés par une forte saisonnalité. Une étude publiée en 2006 a conclu que le nombre de ces séismes avait doublé de 2000 à 2005, tendance temporelle suggérant un lien avec une modification du cycle hydrologique et une réponse glaciaire à l'évolution des conditions climatiques[13]. Si l'on considère qu'une part du réchauffement climatique est d'origine humaine, une part des causes de ces séismes pourrait être considérée comme induits par l'Homme (voir ci-dessous).
24
+
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+ Les séismes d'origine artificielle ou « séismes » de faible à moyenne magnitude sont dus à certaines activités humaines telles que barrages, pompages profonds, extraction minière, explosions souterraines ou nucléaires, ou même bombardements[17]. Ils sont fréquents et bien documentés depuis les années 1960-1970. Par exemple, rien que pour la France et uniquement pour les années 1971-1976, plusieurs séismes ont été clairement attribués à des remplissages de lacs-réservoirs, à l'exploitation de gisements pétrolifères ou aux mines :
26
+
27
+ Les tremblements de terre engendrent parfois des tsunamis, dont la puissance destructrice menace une part croissante de l'humanité, installée en bordure de mer. Ils peuvent aussi menacer les installations pétrolières et gazières offshore et disperser les décharges sous-marines contenant des déchets toxiques, déchets nucléaires et munitions immergées. On cherche à les prévoir, pour s'en protéger, à l'aide d'un réseau mondial d'alerte, qui se met en place, en Indonésie et Asie du Sud Est notamment.
28
+
29
+ Dans certains cas, les séismes provoquent la liquéfaction du sol : un sol mou et riche en eau perdra sa cohésion sous l'effet d'une secousse.
30
+
31
+ Risques de séismes dus aux essais dans les centrales géothermiques :
32
+
33
+ Un centre de recherche sur les centrales géothermiques, dans le nord-est de la France, expérimente des techniques de géothermie. L’expérience consiste à injecter de l'eau froide dans des poches de magma (2 trous préalablement forés, l'un pour l'entrée de l'eau froide et l'autre pour la sortie de l'eau transformée en vapeur, puis de la récupérer sous forme de vapeur, de la mettre en pression puis de faire tourner une turbine puis produire de l'électricité.
34
+
35
+ Conséquences de l'expérience :
36
+
37
+ L'injection d'eau froide dans les poches de magma agissait sur les failles environnantes, l'eau agissait comme lubrifiant et produisait des micro séismes qui pouvaient aller jusqu'à produire des fissures sur les murs des maisons.
38
+
39
+ Même si la Terre est le seul objet céleste où l'on ait mis en évidence une tectonique des plaques, elle n'est pas le seul à subir des vibrations (séismes localisés et oscillations à grande échelle). Ces vibrations peuvent être dues à une autre forme de tectonique (contraction ou dilatation de l'objet) ou à des impacts cosmiques[20].
40
+
41
+ Les missions Apollo ont déposé plusieurs sismomètres à la surface de la Lune. On a enregistré quatre types de séismes, d'origines différentes. Certains sont dus à la libération de contraintes engendrées par les effets de marée, d'autres à des impacts de météorites, d'autres encore à la libération de contraintes d'origine thermique. L'origine des séismes du quatrième type, forts, peu profonds et d'assez longue durée, est inconnue.
42
+
43
+ Le seul autre objet extraterrestre où l'on ait installé un sismomètre est Mars, fin 2018 (sonde InSight). Opérationnel début février 2019, le sismomètre SEIS (développé par l'Institut de physique du globe de Paris) a enregistré son premier séisme martien le 7 avril. Jusqu'à présent ces séismes sont très faibles, sur Terre ils seraient masqués par le bruit sismique des océans.
44
+
45
+ L'étude de Mercure montre la présence d'un grand nombre de failles inverses, caractéristiques d'une contraction globale de la planète (sans doute liée à son refroidissement progressif). La sonde Messenger, notamment, a révélé l'existence de telles failles traversant des cratères d'impacts petits et récents. On en déduit que Mercure est aujourd'hui encore sujette à une tectonique active, très certainement accompagnée de séismes.
46
+
47
+ La surface de Vénus est elle-aussi parcourue par des failles et des plissements. Il est vraisemblable que Vénus soit encore active tectoniquement, mais on n'en a pas la preuve. S'il y a de forts séismes on espère, à défaut de pouvoir les enregistrer directement (faute de sismomètre), en repérer des conséquences atmosphériques.
48
+
49
+ On ne sait rien de l'activité sismique de Jupiter, mais il est plausible qu'elle subisse des oscillations d'échelle planétaire à l'instar de Saturne, dont les oscillations se répercutent sur ses anneaux sous la forme d'ondes observables. Pour Uranus et Neptune on ne sait pas.
50
+
51
+ Depuis le survol de Pluton par la sonde New Horizons en 2014, on sait que cette planète naine a une activité géologique récente (et sans doute actuelle), qui se manifeste notamment par des failles, dont la formation ou la réactivation s'accompagne certainement de séismes. Les contraintes tectoniques peuvent être dues à des cycles de gel (partiel) et refonte de l'eau située en dessous de la croûte de glace.
52
+
53
+ Le soleil lui-même est sujet à des oscillations globales, étudiées par l'héliosismologie. Des oscillations similaires, observables dans d'autres étoiles, sont étudiées par l'astérosismologie.
54
+
55
+ L'hypocentre ou foyer sismique peut se trouver entre la surface et jusqu'à sept cents kilomètres de profondeur (limite du manteau supérieur) pour les événements les plus profonds.
56
+
57
+ La puissance d'un tremblement de terre peut être quantifiée par sa magnitude, notion introduite en 1935 par le sismologue Charles Francis Richter[21]. La magnitude se calcule à partir des différents types d'ondes sismiques en tenant compte de paramètres comme la distance à l'épicentre, la profondeur de l'hypocentre, la fréquence du signal, le type de sismographe utilisé, etc. La magnitude est une fonction continue logarithmique[21] : lorsque l'amplitude des ondes sismiques est multipliée par 10, la magnitude augmente d'une unité. Ainsi, un séisme de magnitude 7 provoquera une amplitude dix fois plus importante qu'un événement de magnitude 6, cent fois plus importante qu'un de magnitude 5.
58
+
59
+ La magnitude, souvent appelée magnitude sur l'échelle de Richter, mais de manière impropre, est généralement calculée à partir de l'amplitude ou de la durée du signal enregistré par un sismographe[21]. Plusieurs valeurs peuvent être ainsi calculées (Magnitude locale
60
+
61
+
62
+
63
+
64
+ M
65
+
66
+ L
67
+
68
+
69
+
70
+
71
+ {\displaystyle M_{L}}
72
+
73
+ , de durée
74
+
75
+
76
+
77
+
78
+ M
79
+
80
+ D
81
+
82
+
83
+
84
+
85
+ {\displaystyle M_{D}}
86
+
87
+ , des ondes de surfaces
88
+
89
+
90
+
91
+
92
+ M
93
+
94
+ S
95
+
96
+
97
+
98
+
99
+ {\displaystyle M_{S}}
100
+
101
+ , des ondes de volumes
102
+
103
+
104
+
105
+
106
+ M
107
+
108
+ B
109
+
110
+
111
+
112
+
113
+ {\displaystyle M_{B}}
114
+
115
+ ). Ces différentes valeurs ne sont pas très fiables dans le cas des très grands tremblements de terre. Les sismologues lui préfèrent donc la magnitude de moment (notée
116
+
117
+
118
+
119
+
120
+ M
121
+
122
+ W
123
+
124
+
125
+
126
+
127
+ {\displaystyle M_{W}}
128
+
129
+ ) qui est directement reliée à l'énergie libérée lors du séisme[21]. Des lois d'échelle relient cette magnitude de moment à la géométrie de la faille (surface), à la résistance des roches (module de rigidité) et au mouvement cosismique (glissement moyen sur la faille).
130
+
131
+ L'intensité macrosismique, qu'il ne faut pas confondre avec la magnitude, caractérise la sévérité de la secousse sismique au sol. Elle se fonde sur l'observation des effets et des conséquences du séisme sur des indicateurs communs en un lieu donné : effets sur les personnes, les objets, les mobiliers, les constructions, l'environnement. Le fait que ces effets soient en petit ou en grand nombre sur la zone estimée est en soi un indicateur du niveau de sévérité de la secousse. L'intensité est généralement estimée à l'échelle de la commune. On prendra par exemple en compte le fait que les fenêtres ont vibré légèrement ou fortement, qu'elles se sont ouvertes, que les objets ont vibré, se sont déplacés ou ont chuté en petit nombre ou en grand nombre, que des dégâts sont observés, en tenant compte des différentes typologies constructives (de la plus vulnérable à la plus résistante à la secousse), les différents degrés de dégâts (du dégât mineur à l'effondrement total de la construction) et si la proportion des dégâts observés est importante ou non (quelques maisons, ou l'ensemble des habitations)[22].
132
+
133
+ Les échelles d'intensité comportent des degrés généralement notés en chiffres romains, de I à XII pour les échelles les plus connues (Mercalli, MSK ou EMS). Parmi les différentes échelles, on peut citer :
134
+
135
+ Les relations entre magnitude et intensité sont complexes. L'intensité dépend du lieu d'observation des effets. Elle décroît généralement lorsqu'on s'éloigne de l'épicentre en raison des atténuations dues à la distance (atténuation géométrique) ou au milieu géologique traversé par les ondes sismiques (atténuation anélastique ou intrinsèque), mais d'éventuels effets de site (écho, amplification locale, par exemple par des sédiments ou dans des pitons rocheux) peuvent perturber les courbes moyennes de décroissance que l'on utilise pour déterminer l'intensité et l'accélération maximale du sol qu'ont à subir les constructions sur les sites touchés, ou qu'ils auront à subir sur un site précis lorsqu'on détermine un aléa sismique.
136
+
137
+ Statistiquement, à 10 kilomètres d'un séisme de magnitude 6, on peut s'attendre à des accélérations de 2 mètres par seconde au carré, des vitesses du sol de 1 mètre par seconde et des déplacements d'une dizaine de centimètres; le tout, pendant une dizaine de secondes[23].
138
+
139
+ Au moment du relâchement brutal des contraintes de la croûte terrestre (séisme), deux grandes catégories d'ondes peuvent être générées. Il s'agit des ondes de volume qui se propagent à l'intérieur de la Terre et des ondes de surface qui se propagent le long des interfaces[24].
140
+
141
+ Dans les ondes de volume, on distingue :
142
+
143
+ Les ondes de surface (ondes de Rayleigh, ondes de Love) résultent de l'interaction des ondes de volume. Elles sont guidées par la surface de la Terre, se propagent moins vite que les ondes de volume, mais ont généralement une plus forte amplitude[24]. Généralement ce sont les ondes de surface qui produisent les effets destructeurs des séismes.
144
+
145
+ Les plus anciens relevés sismiques datent du VIIIe millénaire av. J.‑C.[réf. nécessaire].
146
+
147
+ Tremblements de terre de magnitude au moins égale à 8.
148
+
149
+ Tremblements de terre ayant fait plus de 15 000 morts d'après les estimations des autorités locales, placés dans l'ordre chronologique.
150
+
151
+ L'ancienne méthode chinoise consistait en un vase de bronze comportant huit dragons sur le contour, le Houfeng Didong Yi du chinois Zhang Heng, mis au point en l'an 132 de l'ère commune. Une bille était placée dans la gueule de chaque dragon, prête à tomber dans la gueule d'un crapaud. Lorsqu'un séisme se produisait, la bille d'un des dragons (dépendant de l'endroit où se produisait le séisme) tombait dans la gueule d'un des crapauds. Cela indiquait la direction de l'épicentre du tremblement de terre, et vers où il fallait envoyer les secours.
152
+
153
+ La localisation de l'épicentre par des moyens modernes se fait à l'aide de plusieurs stations sismiques (3 au minimum), et un calcul tridimensionnel. Les capteurs modernes permettent de détecter des événements très sensibles, tels qu'une explosion nucléaire.
154
+
155
+ Le Centre sismologique euro-méditerranéen a quant à lui développé un processus de détection sismique basé sur l'analyse du trafic web et des contenus sur Twitter. La collecte de témoignages et de photos permet en outre de connaître l'intensité des séismes ressentis, et d'apprécier et géolocaliser les dégâts matériels.
156
+
157
+ Les méthodes de prédiction reposent sur une prévision qui spécifie, avec leur incertitude, la position, la taille, la date du séisme, et donne une estimation de la probabilité de son propre succès. La possibilité de la prédiction sismique repose sur l'existence, et la reconnaissance des « précurseurs », signes avant-coureurs d'un séisme[39]. En l'absence de précurseurs fiables, ces méthodes sont accompagnée de non-détections qui entraînent des procès pour les spécialistes et des fausses alarmes qui provoquent une perte de confiance des populations alertées, et éventuellement évacuées à tort. Enfin dans les régions à forte sismicité comme l'Iran, les habitants ne prêtent plus attention aux petits chocs sismiques et aux prédictions de tremblements de terre destructeurs faites[40].
158
+
159
+ Déjà en 1977, alors qu'il recevait une médaille de la Seismological Society of America (en), Charles Richter l'inventeur de l'échelle qui porte son nom commentait : « Depuis mon attachement à la sismologie, j'ai eu une horreur des prédictions et des prédicteurs. Les journalistes et le public bondissent sur la moindre évocation d'un moyen infime de prévoir les séismes, comme des cochons affamés se ruent sur leur mangeoire […] Ces éléments de prédiction sont un terrain de jeu pour les amateurs, les névrosés et les charlatans avides de publicité médiatique[41]. »
160
+
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+ On peut distinguer trois types de prévisions[42] : la prévision à long terme (sur plusieurs années), à moyen terme (sur plusieurs mois) et à court terme[43] (inférieur à quelques jours).
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+
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+ Les prévisions à long terme reposent sur une analyse statistique des failles répertoriées et sur des modèles déterministes ou probabilistes des cycles sismiques. Elles permettent de définir des normes pour la construction de bâtiments, en général sous la forme d'une valeur d'accélération maximale du sol (pga, peak ground acceleration). Certaines failles telles celles de San Andreas en Californie ont fait l'objet d'études statistiques importantes ayant permis de prédire le séisme de Santa Cruz en 1989. Des séismes importants sont ainsi attendus en Californie, ou au Japon (Tokai, magnitude 8.3). Cette capacité prévisionnelle reste cependant du domaine de la statistique, les incertitudes sont souvent très importantes, on est donc encore loin de pouvoir prévoir le moment précis d'un séisme afin d'évacuer à l'avance la population ou la mettre à l'abri.
164
+
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+ Les prévisions à moyen terme sont plus intéressantes pour la population. Les recherches sont en cours pour valider certains outils, comme la reconnaissance de formes (dilatance).
166
+
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+ Dans l'état actuel des connaissances, on ne peut pas prédire les séismes à court terme, c'est-à-dire déterminer la date et l'heure exacte d'un événement sismique, même si on peut souvent déterminer le lieu d'un futur séisme (une faille active principalement), et quelques autres caractéristiques. Cependant, la recherche fondamentale en sismologie s'emploie à tenter de découvrir des moyens de prédiction scientifiques.
168
+
169
+ D'autres moyens ont été cités : par exemple, certains animaux semblent détecter les tremblements de terre : serpents, porcs, chiens... Deux heures avant un séisme à Yientsin, en 1969, les autorités chinoises ont lancé un avertissement fondé sur l’agitation des tigres, des pandas, des yacks et des cerfs du zoo. Aucune étude scientifique n’a réussi pour le moment à prouver ce phénomène[44].
170
+
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+ Les prévisions à court terme se basent sur des observations fines de l'évolution de zones à risque. On sait par exemple que les séismes sont souvent précédés de phénomènes de migration de gaz vers la surface[45] (migrations qui peuvent aussi contribuer à « lubrifier » certaines failles géologiques et parfois faciliter des effondrements susceptible d'engendrer un tsunami comme celui du Storrega ; On cherche à mieux comprendre les liens entre lithosphère, atmosphère et ionosphère qui pourraient aider à mieux prévoir certains séismes[46].
172
+
173
+ Les moyens de détection peuvent avoir un coût important, pour des résultats non garantis, du fait de la grande hétérogénéité des signes précurseurs d'un séisme, voire leur absence dans des séismes pourtant de grande ampleur, tels que TangShan ou Michoacan, qui avaient été prévus à moyen terme mais non à court terme.
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+ Les gouvernements et autorités locales souhaitent des informations certifiées avant d'évacuer une population des sites suspectés mais les prédicteurs manquent de fiabilité[47]. Les États-Unis utilisent des outils de grande sensibilité autour des points statistiquement sensibles (tels que Parkfield en Californie) : vibrateurs sismiques utilisés en exploration pétrolière, extensomètres à fil d'invar, géodimètres à laser, réseau de nivellement de haute précision, magnétomètres, analyse des puits. Le Japon étudie les mouvements de l'écorce terrestre par GPS[48] et par interférométrie (VLBI), méthodes dites de géodésie spatiale. En Afrique du Sud, les enregistrements se font dans les couloirs des mines d'or, à 2 km de profondeur. La Chine se base sur des études pluridisciplinaires, tels que la géologie, la prospection géophysique ou l'expérimentation en laboratoire.
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+ La surveillance d'anomalies d'émission de radon (et de potentiel électrique) dans les nappes sont évoqués[49], basée sur l'hypothèse qu'avant un séisme le sous-sol pourrait libérer plus de radon (gaz radioactif à faible durée de vie). On a constaté (par exemple en Inde[50]) une corrélation entre taux de radon dans les nappes souterraines et activité sismique. Un suivi en temps réel du radon à coût raisonnable est possible[50]. On a aussi montré dans les Alpes françaises que les variations de niveaux (de plus de 50 mètres) de deux lacs artificiels modifiaient les émissions périphériques de radon[51].
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+ Des recherches récentes soutiennent une possible corrélation entre des modifications de l'ionosphère et la préparation de tremblements de terre, ce qui pourrait permettre des prédictions à court terme[52],[53].
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+ Des fibres optiques sont déjà couramment utilisées par les compagnies pétrogazières (leurs impuretés innées dont des « capteurs virtuels » : à l'extrémité d'une fibre, un « interrogateur » électronique envoie des impulsions-laser et analyse la lumière qui rebondit (rétrodiffusion) ; des anomalies du temps de rétrodiffusion signifie que la fibre s'est étirée ou contractée (ce qui se produit en cas d'exposition à une onde sismique ou une vibration induite à proximité)[54]. Selon B. Biondi (géophysicien de l'Université de Stanford), un « interrogateur » unique peut gérer 40 kilomètres de fibre et contrôler un capteur virtuel tous les deux mètres, des milliards de tels capteurs sont déjà présents dans les lignes de télécommunication dispersées dans le monde, qui pourraient donc être utilisés pour détecter des anomalies fines et améliorer la prédiction sismique[55], en distinguant notamment les ondes P (qui voyagent plus vite mais en faisant peu de dégâts) des onde S (plus lentes et causant plus de dégâts)[54]. On a d'abord cru qu'il fallait les coller à une surface rigide ou les noyer dans du béton mais on a récemment montré que des faisceaux de fibres lâches placés dans un simple tuyaux de plastique suffisent. L'information est de qualité moyenne mais elle peut être acquise sur de vastes territoires et à bas coût[54].
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+ L'Épiphanie est une fête chrétienne qui célèbre le Messie venu et incarné dans le monde et qui reçoit la visite et l'hommage de mages. Elle a lieu le 6 janvier[1].
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+ Pour les catholiques, depuis 1971, dans les régions où l'Épiphanie n'est pas un jour férié, elle peut se fêter le deuxième dimanche après Noël (c'est-à-dire le premier dimanche qui suit le 1er janvier)[2]. En France, c'est le cas depuis 1802, règle qui a été instaurée par un décret du cardinal Caprara[2], légat du pape Pie VII.
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+ La fête s'appelle aussi – en particulier chez les orthodoxes – « Théophanie », qui signifie également la « manifestation de Dieu ».
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+ Diverses coutumes sont observées à cette occasion. En France, en Suisse et en Belgique, depuis le Moyen Âge, une « galette des rois » ou un « gâteau des rois », pâtisseries contenant une fève, sont partagées ce jour-là ; celui ou celle qui trouve la fève dans sa part est surnommé « roi » ou « reine ».
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+ Le substantif féminin[3],[4],[5] Épiphanie (prononcé [epifani][4]) est un emprunt[3],[4], par l'intermédiaire[3] du Latin ecclésiastique Epiphania[3],[4],[5], au grec ancien Ἐπιφάνεια (Epipháneia) qui signifie « manifestation » ou « apparition » du verbe φαίνω (phaínō), « se manifester, apparaître, être évident ». Il est le neutre substantivé de l'adjectif epiphanios, de epiphanês « manifeste, illustre ».
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13
+ L'utilisation du terme est antérieur au christianisme[6].
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+ La notion d'épiphanie s'est retrouvée tour à tour dans la fête de la lumière sous l'antiquité, dans les fêtes romaines et dans les fêtes chrétiennes, avant d'être sécularisée. Par sa forme ronde et sa couleur dorée, la galette des rois, partagée à l’Épiphanie, symbolise le soleil.
16
+
17
+ Dans l'antiquité et à l'origine, l'épiphanie tire son fond et son sens des célébrations païennes de la lumière, comme l'indique l'étymologie du mot, le neutre substantivé de l'adjectif grec epiphanios, de epiphanês « illustre, éclatant », de épi- « sur » et phainein « briller ».
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+
19
+ Dans le calendrier solaire, avant de s'inscrire dans le prolongement chrétien de Noël, l'Épiphanie s'inscrit dans le cycle qui commence au solstice d'hiver, le 22 décembre. Cette nuit du solstice — la plus longue de l'année — annonce le rallongement des jours et, par extension, la renaissance de la lumière censée être à l'origine de toutes choses, notamment dans le calendrier agricole. On célèbre alors l'Épiphanie, la manifestation de la Lumière.
20
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21
+ Les « Épiphanes » sont, dans la culture grecque, les douze divinités de l'Olympe apparues aux hommes, avec en premier lieu, Zeus, le dieu de la Justice céleste.
22
+ Il est à noter également que c'est ce jour — en tout cas son équivalent, car le calendrier julien alors en vigueur diffère du nôtre — qu'avait lieu dans la Rome antique la fête des douze dieux épiphanes (autrement dit les douze Olympiens).
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+ La notion d'épiphanie a par exemple été retrouvée sur des pièces de monnaie du second siècle avant J.-C.[7].
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+ Vers le 6 janvier, les jours commencent à s'allonger de façon sensible, confirmant la promesse de la nuit solsticiale.
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+ La date de l'Épiphanie correspond aussi, à l'origine, à une fête païenne : sous l'Antiquité, les Romains fêtent les Saturnales qui durent sept jours pendant lesquels la hiérarchie sociale et la logique des choses peuvent être critiquées sinon brocardées et parodiées.
29
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30
+ À cette occasion, « un homme jeune et fort, semble-t-il, représentait le dieu Saturne ; à l’issue de la fête, lui ou son simulacre était sacrifié au dieu pour lui apporter sa force et sa jeunesse, comme aujourd’hui encore on brûle solennellement le bonhomme Carnaval[8] » ; parmi les jeunes soldats, un roi était élu et pouvait commander tout ce qui lui plaisait[9] ; « plus de maîtres, plus de serviteurs, plus d’esclaves, plus de travail, chacun revêtait comme il lui plaisait les vêtements des autres, buvait et mangeait son saoul[8]. » On pouvait opérer ce changement de rôle uniquement durant la fête des Saturnales entre le « maître » et l'« esclave ».
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+ Le 6 janvier est une date choisie par le Père de l'Église Épiphane de Salamine, dans son Panarion, comme date de naissance de Jésus, afin de réfuter une date concurrente proposée par la secte gnostique des Alogoi[10].
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34
+ Jusqu'à la fin du IVe siècle, l'Épiphanie est la grande et unique fête chrétienne « de la manifestation du Christ dans le monde » (manifestation exprimée, d'abord, par la venue des mages, puis par différents épisodes : la Nativité, la voix du Père et la présence d'une colombe lors du baptême sur le Jourdain, le miracle de Cana, etc.). Des pères de l'Église comme saint Jean Chrysostome ont fixé des traditions pour commémorer le même jour trois événements lors de la fête de la théophanie : l'Adoration des mages, le Baptême dans le Jourdain trente ans plus tard et les Noces de Cana trente-et-un ans plus tard. Dès le Moyen Âge, la liturgie chrétienne a rassemblé ces trois événements[11] mais la piété et l'art chrétiens ont privilégié l'Adoration des mages.
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+ Depuis l'introduction d'une fête de la Nativité (Noël) le 25 décembre, la liturgie actuelle de l'Épiphanie met l'accent sur des sens spécifiques selon les confessions et les cultures[12].
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+ Depuis le XIXe siècle on l'appelle aussi le « jour des rois » en référence directe à la venue et à l'Adoration des rois mages[13].
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+ L'Épiphanie chrétienne célèbre, ainsi que le rapportent l'évangile et la tradition, la manifestation publique du fils de Dieu incarné, Jésus, au monde, non pas, comme dans la mythologie grecque, à partir d'une révélation extérieure à l'humanité et faite sous les apparences de l'humanité, mais sous la forme d'un enfant engendré, en un temps historique donné, au sein du peuple juif (dans la lignée de David)[14]. Le Messie, qui, après avoir rencontré les petits et les proches (les bergers), prend place et rencontre le monde dans toute sa diversité, telle qu'elle est symbolisée par des mages, que l'on dit être rois ou savants, dits traditionnellement de toutes origines et venus de pays lointains (bien que le texte évangélique ne donne qu'une indication vague de l'origine des mages, mais parle, cela dit, « d'Orient », ce qui indique l'Est par rapport à la Terre Sainte). Ainsi est réaffirmée la dimension universelle du message évangélique.
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+
42
+ Cette fête célèbre la visite et l'adoration de l'Enfant Jésus par les « mages », relatée dans l'Évangile selon Matthieu. Bien que la Bible ne donne pas leur nombre et ne parle que de « savants venus d'Orient », la tradition a fait qu'ils sont habituellement appelés les trois Rois mages et sont nommés respectivement : Gaspard, Melchior et Balthazar, noms dont les initiales reprennent celles de la bénédiction : « Christus Mansionem Benedicat », « que le Christ bénisse la demeure ».
43
+
44
+ Elle est la quatrième[15] des cinq grandes fêtes cardinales de l'année liturgique catholique.
45
+
46
+ Dans certains pays, la célébration liturgique de la fête est reportée à un dimanche, en vertu d'un indult papal. Il s'agit de permettre aux gens de célébrer la fête dans les cas où ils doivent travailler le 6 janvier, si ce jour n'est pas férié. Ainsi, en France et en Belgique, cette fête est célébrée le deuxième dimanche après Noël.
47
+
48
+ En Espagne, où la célébration de l'Épiphanie est particulièrement importante, le jour est férié.
49
+
50
+ La fête commémore le baptême du Christ dans le Jourdain, la descente du Fils de Dieu au milieu de sa création, la stupeur de cette création qui reconnaît son Créateur (le Jourdain retourne en arrière), et la manifestation de la divine Trinité (la voix du Père et la colombe rendent témoignage au Fils).
51
+
52
+ Dans certains pays de tradition byzantine, en particulier en Grèce, en Bulgarie, en Roumanie, en Serbie, en Ukraine et en Russie, une croix est lancée par l'évêque dans un fleuve ou dans la mer et les jeunes gens rivalisent, en cette saison froide, pour plonger et la rapporter. La fête s'y appelle généralement Théophanie et elle est préparée par un jeûne strict le 6 janvier et célébrée le 7.
53
+
54
+ À Jérusalem, au mont Athos, en Russie, en Serbie et en Géorgie, la fête est célébrée le 6 janvier, selon le calendrier julien qui coïncide actuellement avec le 19 janvier du calendrier grégorien.
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+ Dans l'Église arménienne, la fête est une des plus grandes fêtes de l'année car Noël n'est pas fêté le 25 décembre mais, selon l'usage chrétien ancien, le 6 janvier.
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58
+ Cela correspond aussi aux anciennes traditions des premières églises chrétiennes (antérieures à la conversion de l’Empire romain), et même aux traditions familiales de l’époque, selon lesquelles un enfant ne devient le fils de son père que le jour de sa présentation à lui et la reconnaissance du fils par son père, et ce jour-là, on rend aussi grâce à la mère pour cet enfant reconnu par son père et qui se soumet à sa volonté.
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+ Le baptême de Jésus dans le Jourdain correspond donc à cette présentation du Fils au Père, c’est aussi l’acte de la soumission de Jésus à la volonté divine et c’est aussi la date où le Père se révèle à lui. La nativité fêtée prend alors une signification plus théologique que dans l’Église catholique romaine, puisque c’est aussi traditionnellement la date par laquelle il reçoit du père la révélation de sa mission prophétique : ce qui est fêté est plus la naissance du « Christ sauveur » et la manifestation de Dieu (théophanie), que celle de l’enfant Jésus, même si cette célébration est directement liée à sa naissance. L'église arménienne procède à la bénédiction des eaux comme dans la tradition byzantine.
61
+
62
+ La tradition veut que l'Épiphanie soit l'occasion de « tirer les rois » : une fève et parfois une figurine sont cachées dans les pâtisseries (galette des rois, gâteau des rois) ; le convive qui découvre cette fève devient le roi de la journée.
63
+
64
+ Cette pratique trouverait son origine dans les Saturnales de la Rome antique. Pendant ces fêtes païennes célébrées début janvier, les rôles étaient inversés entre les maîtres et les esclaves qui devenaient les « rois d'un jour ».Ce n'est que vers 1875 que les figurines en porcelaine remplacent les fèves[16].
65
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66
+ Depuis le XIVe siècle, on mange la galette des rois et le gâteau des rois à l'occasion de cette fête. La tradition veut que l'on partage la pâtisserie en autant de parts que de convives, plus une. Cette dernière, appelée « part du bon Dieu », « part de la Vierge » ou « part du pauvre », est destinée au premier pauvre qui se présenterait au logis.
67
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68
+ La traditionnelle fève est accompagnée ou remplacée par un petit sujet caché à l'intérieur de la pâte de la pâtisserie. La personne ayant dans sa part la fève est symboliquement couronnée roi ou reine (de plus en plus, entre amis et/où surtout dans le contexte professionnel : le roi se doit d'offrir la prochaine pâtisserie ; et lorsqu'il y a un sujet, celui qui l'a, se doit d'offrir la boisson (cidre, mousseux, muscat, ou champagne).
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+ Lorsqu'il y a des enfants, l'un d'entre eux – en général le plus jeune – se place sous la table ; tandis que la personne qui fait le service choisit une part, l'enfant désigne le destinataire de cette portion.
71
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+ Certaines familles s'arrangent pour que la fève ou la figurine revienne à un des plus jeunes enfants. Il est couronné roi ou reine, et il choisit alors son roi ou sa reine (qui est souvent sa mère ou son père).
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+ Fréquemment, les « rois » sont tirés plusieurs fois au cours de la période.
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+ Dans le Sud de la France autour de la Méditerranée, l'usage est de préparer un grand pain au levain sucré en forme de couronne, (nommée gâteau des rois, couronne des rois, corona dels reis, royaume reiaume), couronne bordelaise, corona bordalesa, pogne, còca) et qui est parfois couverte de sucre [17]. En plus du sucre, ile peut être garni et/ou couvert de fruits confits.
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78
+ Dans le Sud-Est, un santon (généralement santon-puce) accompagne généralement la fève.
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+ Ce gâteau des rois est très présent dans le Sud-Ouest, même si le commerce propose de la galette, parfois moins chère (les fruits confits seraient coûteux) mais surtout de fabrication et conservation (voire de manipulation) plus facile, et elle tendrait à diminuer dans le Sud-Est.
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82
+ À Paris, les boulangers-pâtissiers offrent tous les ans la galette de l'Élysée. Cette galette ne contient pas de fève afin que le président de la République ne puisse pas être couronné. Cette tradition remonte à l'année 1975, date à laquelle fut offerte à Valéry Giscard d'Estaing une grande galette d'un mètre de diamètre[18].
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84
+ En Moselle-Est, des garçons déguisés en rois mages allaient de maison en maison en chantant, tout en faisant tourner une étoile montée sur un bâton : « Es kummen drei Weissen vom Morgenland » (Trois mages sont venus de l'Orient). Ils obtenaient ensuite des friandises ou des piécettes.
85
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86
+ En 2014, un sondage réalisé en France[19] révèle que 97 % des Français fêtent l'Épiphanie ; un autre sondage OpinionWay donne quant à lui 85 %[20].
87
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88
+ Ils mangent pour 70 % une galette frangipane, 11 % un gâteau des rois, principalement dans l'extrême Sud et 8 % une galette des rois à la pomme. 9 % en consomment plus de cinq. 68 % trichent pour donner la fève aux plus jeunes[21].
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+ Alors qu'en 2014, la présence de crèches dans des lieux publics avait suscité une polémique en France, la galette ou le gâteau n'entraînent, quant à eux, guère de conflits.
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+ Les racines historiques de ces pâtisseries ne sont originellement pas religieuses. Elles peuvent se rattacher, ou non, à la fête de l'épiphanie ; elles peuvent comporter, une ou plusieurs fèves, ou aucune. De même pour les couronnes. Il n'existe pas de décision de justice notable qui concerne la galette ou le gâteau des rois.
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+ Marginalement, par exemple, lors de la préparation des cérémonies des galettes en 2013 à Brest, la mairie a décidé de retirer toutes les couronnes. Les services expliquent que « Cette année, sur la couronne était inscrit le mot « Épiphanie ». À nos yeux, c'était faire rentrer le religieux à l'école, ce qui est interdit par la loi »[22].
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+ En Espagne, au Portugal (Bolo Rei) et dans les pays d'Amérique latine : le Día de los Reyes Magos y est souvent un jour férié et les enfants y reçoivent leurs cadeaux plutôt qu'à Noël.
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+ En Belgique et aux Pays-Bas : on mange également une galette à la pâte d’amande. Le plus jeune se cache sous la table pour désigner les parts et le roi du jour choisit sa reine. Pendant la journée les enfants parcourent les rues en chantant la chanson de l’étoile et font du porte à porte pour recevoir des mandarines et des bonbons. Cette coutume tend à disparaître en Belgique. Dans les campagnes flamandes cela se fait encore. Notons au passage qu’en Wallonie, c’est à ce moment qu’on commence la préparation du Carnaval.
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+ Dans le Sud des États-Unis la tradition de tirer les Rois existe sous le nom de king cake. Ceux-ci sont mangés pendant toute la période qui va de l'Épiphanie jusqu'au carnaval de mardi gras.
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102
+ En Grèce et à Chypre, il n'y a pas de galette « des rois » à proprement parler. La Vassilopita est aujourd'hui une galette en l'honneur de saint Basile de Césarée. Cette galette est préparée la veille du nouvel an et ce n'est qu'au 1er janvier, jour anniversaire de la mort du saint, qu'elle est coupée. On y dissimule traditionnellement une pièce en or, mimant ainsi une disposition que fit adopter le saint pour répartir de manière égale la rançon non utilisée pour stopper le siège de Césarée. Toutefois, l'origine de la tradition byzantine remonte très certainement aux Kronia de la Grèce antique et aux Saturnales de Rome, comme l'a démontré l'anthropologue Margarett Hasluck[23].
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+ Selon les pays, des festivités particulières issues de traditions locales, sont organisées. Ainsi, en Bulgarie, les hommes exécutent une danse traditionnelle, le horo, dans l'eau glacée.
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+ Dans les Flandres, existe la tradition De Drie Keuningen commençant à Noël et finissant à l'Épiphanie.
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+ Au Danemark et dans d'autres pays chrétiens on pratique la bénédiction de la craie.
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+ Au Bénin, à Porto-Novo, l'Épiphanie est fêtée le premier dimanche de l'année (depuis 1923) sous la forme d'une pièce de théâtre représentée dans toutes les paroisses de la ville, puis d'un grand défilé carnavalesque qui rassemble des milliers de personnes[24]. Cette célébration est issue de la collaboration d'un missionnaire, Francis Aupiais, et d'un haut dignitaire du Vaudou, Zounon Medje, qui ont écrit la pièce ensemble au début des années 1920. C'est un exemple exceptionnel de créolisation africaine du catholicisme.
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+ C'est le jour de l'Épiphanie que l'on fête les Tiphaine (en français), Tifenn (en breton), Tiffany (en anglais) ou Théophane, Théophano, Théano (en grec ) Tyffen . Ce prénom correspond en effet au mot Théophanie, ou manifestation de Dieu, autre nom de la fête. On fête les Jordan et les Jordane. On fête aussi les Noël ... s'ils sont Arméniens.
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+ Durant les quatre premiers siècles de l'histoire chrétienne, l'Église avait l'habitude de fêter le 6 janvier toutes les manifestations de Dieu sur la terre : la Nativité (Noël), l'Adoration des mages, le baptême du Christ et les noces de Cana. Le changement de l'eau en vin et la multiplication des pains (ou Phagiphanie) étaient ainsi commémorés par une même fête avec la Nativité.
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+
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+ Les fêtes ont ensuite été dissociées : pour le 6 janvier, les Latins ont retenu l'Adoration des mages et les Grecs le Baptême du Christ. Les Éthiopiens et les Arméniens ont conservé une fête unique pour la célébration de Noël, le 6 janvier pour les Arméniens et le 6 ou le 7 janvier pour les Éthiopiens en fonction du calendrier.
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+ Cappadoce, fresque XIIe siècle
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+ Icône byzantine
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+ Fra Angelico, National Gallery of Art (Washington)
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+ Boticelli (1475), Galerie des Offices
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+ Maître de Messkirch (1538), église Saint-Martin de Messkirch
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+ Marc-Antoine Charpentier a composé vers 1675, sur un texte extrait de l’Évangile selon Saint Mathieu, un motet Pour la fête de l'Épiphanie H 395 pour 3 voix, 2 dessus instrumentaux, et basse continue.
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+ Un évêque Écouter est celui qui a autorité sur une Église chrétienne particulière ou un diocèse. Sous des formes et des modalités très différentes, la fonction épiscopale existe, à l'origine, depuis les débuts de l'Église catholique, ainsi que dans l'Église orthodoxe (y compris les Églises orthodoxes orientales). Elle existe aussi dans la communion anglicane et dans certaines Églises protestantes.
2
+
3
+ Aujourd'hui dans le catholicisme, chaque évêque est consacré par un ou plusieurs évêques issus d'une chaîne d'ordonnateurs qui, théoriquement, remonte dans le temps jusqu'à l'un des apôtres du Christ. C'est ce qu'on appelle la succession apostolique. Dans le langage juridique du droit canonique catholique, l'évêque est appelé ordinaire local[1].
4
+
5
+ Dans le protestantisme et le christianisme évangélique, le ministère d'évêque est présent dans toutes les dénominations, souvent avec d'autres noms comme président du conseil ou surveillant général. Certains dénominations utilisent spécifiquement ce titre.
6
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7
+ Le mot « évêque » provient du mot gallo-roman *EPISCU[2], forme raccourcie du mot latin episcopus, lui-même issu du grec Eπίσκοπος / episkopos qui veut dire littéralement « surveillant » ou « superviseur », c'est-à-dire modérateur, tuteur, responsable d'une organisation ou d'une communauté. Le mot est plusieurs fois utilisé dans les Épîtres de Paul (dans les textes grecs des Evangiles, les textes les plus anciens).
8
+
9
+ Avant le christianisme, le terme était utilisé pour désigner toutes sortes d'administrateurs (ce mot est la meilleure traduction) dans les domaines civil, financier, militaire, judiciaire.
10
+
11
+ La fonction de surveillance dans l’Église pour le ministère d’évêque est mentionnée dans Actes des Apôtres chapitre 20 verset 28[4]. Les caractéristiques et qualités pour ce ministère sont expliquées dans le première épître à Timothée, chapitre 3[5].
12
+
13
+ Aux alentours de 95, la Première lettre aux Corinthiens
14
+ de Clément Ier a attesté de la structure hiérarchique de l'église chrétienne [6]. La plus ancienne organisation de l'Église de Jérusalem ressemble à celle des synagogues juives, mais elle a un conseil ou un collège de pasteur, le presbytérium.
15
+
16
+ Ce qu'on appelle la succession apostolique consiste en la consécration d'un nouvel évêque par un, ou plusieurs évêques, eux-mêmes validement consacrés. Le concile de Nicée a précisé qu'il fallait la présence d'au moins trois évêques. Mais en cas de nécessité, la présence d'un seul suffit. Cette règle est appliquée par les catholiques, les orthodoxes et d'une façon générale, par l'Église anglicane quoique les deux précédents dénient à cette dernière la validité de ladite succession (tout comme aux nestoriens apparus au Ve siècle).
17
+
18
+ Chez les protestants, la succession apostolique n'est pas considérée comme devant être historique (alors même qu'elle est parfois un fait historique, comme dans les églises luthériennes scandinaves), mais comme spirituelle.
19
+
20
+ Le ministère épiscopal change dans le courant du IIe siècle qui voit progressivement la figure de l'évêque présider ce presbytérium : les premiers episkopoi sont élus par les membres de l'Eκκλησία / ekklêsia, l'assemblée des fidèles (clergé et peuple de la ville, avec en plus les évêques suburbicaires pour l'élection de l'évêque de Rome), à la manière dont une association élit aujourd'hui ses dirigeants[7]. Le dimanche qui suit, le nouvel évêque élu à vie est consacré comme évêque par l'ensemble des évêques de la province, au moyen de l'imposition des mains, au sein de la synaxe eucharistique. À partir du Ve siècle, le corps électoral se restreint aux grands laïcs et au clergé local. Dans les premiers temps, la zone de juridiction d'un évêque peut souvent, notamment en Afrique du Nord, se restreindre à une ville ou à une bourgade, sans être un "diocèse" complet au sens où on le connaîtra plus tard. L'autorité d'un évêque ne découle pas de la Bible, mais de sa connexion aux apôtres en ligne de succession ; les sièges apostoliques ayant été directement fondés ou visités par un Apôtre peuvent se réclamer plus facilement de sa tradition, dont on garde jalousement le récit, l'évêque étant le gardien de cette tradition dans la communion plus large de l'Eglise.
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+
22
+ L'évêque est le premier des prêtres d'une église locale et, avec le reste de ses frères évêques, le successeur des apôtres[8]. Très rapidement, une hiérarchie entre les évêques finit cependant par apparaître, les évêques de villes politiquement plus importantes, pouvant aussi souvent se réclamer d'une origine apostolique plus directe, président aux affaires des évêques d'une région donnée. Ceux-là seront, plus tard, désignés par le terme d'archevêque.
23
+
24
+ Dans la théologie de l'épiscopat on peut distinguer trois éléments constitutifs, de droit divin, de la fonction épiscopale, et tous les trois également d'origine apostolique :
25
+
26
+ Ces trois éléments, normalement unis et coordonnés l'un à l'autre, peuvent être accidentellement disjoints. La titulature et la juridiction peuvent varier, en cas de démission, ou de mutation de siège, par exemple. Le pouvoir d'ordre est donné pour toujours : sacerdos in aeternum.
27
+
28
+ La titulature et la juridiction sont distinctes pour chaque évêque ; ce sont elles qui constituent la hiérarchie ecclésiastique. Le pouvoir d'ordre, quant à lui, est unique et identique pour tous les évêques. Il fonde ce qu'on appelle la collégialité épiscopale. Tous trois, titulature, pouvoir d'ordre et juridiction, sont une participation au sacerdoce du Christ, unique vrai prêtre et pasteur.
29
+
30
+ L'évêque dans l'Eglise catholique se reconnait à différents attributs :
31
+
32
+ Dans l'Église catholique, les évêques sont nommés par le pape, à partir de listes transmises à Rome par le nonce apostolique, établies par les évêques d'une même province ou même région ecclésiastique. Chaque évêque a le droit de faire des propositions.
33
+
34
+ Dans le passé, la désignation des évêques a souvent donné lieu à des luttes entre les pouvoirs politiques et l'Église romaine, par exemple la fameuse querelle des Investitures, au XIe siècle, entre les papes et les empereurs romains germaniques.
35
+
36
+ De nos jours, les évêques sont nommés par le Saint-Siège, cette règle connaissant des exceptions, comme en France pour l'évêque aux armées qui est fonctionnaire, et pour l'archevêque de Strasbourg et l'évêque de Metz, qui sont nommés formellement par le Président de la République française (cf. Concordat en Alsace-Moselle pour plus de détails) mais sur proposition de Rome, et quelques diocèses de Suisse.
37
+
38
+ D'autre part, dans les Églises orientales catholiques, les évêques des Églises patriarcales et archiépiscopales majeures sont désignés par le synode ou par le patriarche.
39
+
40
+ L'évêque occupe le degré suprême de la hiérarchie ecclésiastique. Il est le successeur des apôtres qui préside à l'eucharistie. Il est l'icône du Christ et le pasteur d'une église particulière dont il porte le nom dans sa titulature. Il est le surveillant et le responsable de la doctrine et de l'enseignement de ses ouailles. Il veille à la communion à l'intérieur de son église et à la communion de son église avec les autres églises orthodoxes.
41
+
42
+ Seuls les hiéromoines (moines prêtres) accèdent à l'épiscopat. Il en découle que les évêques orthodoxes sont astreints non seulement au célibat mais aussi au monachisme, contrairement aux prêtres orthodoxes qui peuvent être mariés s'ils l'étaient déjà avant leur ordination diaconale.
43
+
44
+ L'évêque orthodoxe n'est pas « responsable d'une portion du peuple de Dieu » selon la formule du catholicisme. Il est, par la grâce de son épiscopat et par la sainte eucharistie qu'il préside ou qui est célébrée en son nom, celui qui a le pouvoir sacramentel de transformer en Église le troupeau de fidèles qui se rassemble autour de lui.
45
+
46
+ Les vêtements de l'évêque célébrant à l'autel :
47
+
48
+ La tenue solennelle de l'évêque présidant au chœur est la mandia, traîne violette ornée de bandes rouges et blanches.
49
+
50
+ Les vêtements de l'évêque en tenue de ville sont :
51
+
52
+ Les Églises anglicanes (certaines sont appelées épiscopaliennes) ont conservé l'épiscopat, qui fait partie de leur héritage d'avant la décision de rupture d'Henri VIII[7]. L'ordination sacramentale à vie par trois évêques, la conservation de la succession apostolique (souvent dite historique) et les devoirs et responsabilités de l'évêque suivent les grandes lignes de l'épiscopat catholique et orthodoxe .
53
+
54
+ Les évêques sont soit nommés, soit élus, suivant les us et coutumes de chacune des trente-huit provinces (églises nationales) de la Communion anglicane.
55
+
56
+ Les femmes sont admises à l'épiscopat dans majorité des provinces anglicanes y compris l'Angleterre[12],[13]. La première femme à devenir évêque anglican, Barbara Harris (en), a été élue évêque suffragante dans le diocèse épiscopalien du Massachusetts en 1988 et consacrée le 11 février 1989.
57
+
58
+ De façon courante à la ville, ils portent souvent une chemise violette, ce qui n'est jamais le cas des évêques catholiques.
59
+
60
+ Les vêtements à l'autel sont semblables à ceux des évêques catholiques. Au chœur, pourtant, les évêques anglicans portent des vêtements très particuliers :
61
+
62
+ À part le récent développement du ministère féminin considéré comme une pierre d'achoppement, l'Anglican-Roman Catholic International Consultation ou Commission internationale anglicane-catholique romaine a conclu que la théologie et la pratique de l'épiscopat des deux Églises sont identiques, dans un document rédigé conjointement en 2007[14].
63
+
64
+ Le pape Léon XIII a explicitement déclaré dans sa bulle Apostolicae Curae de 1896, que l'Église catholique considère les ordinations anglicanes comme invalides. Cette position théologique est confirmée par le Cardinal Ratzinger, futur pape Beno��t XVI, dans sa note doctrinale qui accompagne le motu proprio Ad Tuendam Fidem du 18 mai 1998, où il écrit (§ 11, vers la fin) que cette vérité fait partie des vérités « du second alinéa » (cf. canon 750 §2), tranchées de façon définitive et devant être tenues par tous. À la suite de la bulle de 1896, des évêques anglicans se sont fait réordonner par des évêques ordonnés de façon certainement valide mais qui n'étaient pas en communion avec Rome (orthodoxes, etc.).
65
+
66
+ Enfin, la Constitution apostolique Anglicanorum Coetibus de 2009 prévoit des dispositions pour les anglicans qui voudraient revenir à l'Église catholique. Les prêtres et évêques anglicans pourront être ordonnés ; si un ancien évêque anglican est marié, il pourra être ordonné prêtre catholique, mais il pourra bénéficier de certains privilèges : port des insignes épiscopaux, participation à la Conférence épiscopale avec le rang d'« évêque émérite ».
67
+
68
+ Dans le protestantisme (au sens strict, Irvingiens exceptés), seules certaines Églises luthériennes, méthodistes et quelques rares Églises réformées connaissent un ministère épiscopal personnel, qui est une fonction de l'Église et non un ordre sacramentel[15]. Les luthériens français désignent cette fonction par le terme d'inspecteur ecclésiastique. À noter que dans les pays scandinaves et dans une partie de l'Allemagne, la succession apostolique historique a été conservée puisque les diocèses catholiques sont devenus luthériens en bloc lors de la Réforme. Dans l'Église luthérienne, on garde le souvenir de cette étymologie en nommant les évêques des inspecteurs ecclésiastiques.
69
+
70
+ Ces fonctions sont électives, c'est-à-dire démocratiques ; le suffrage des fidèles s'exerçant soit directement au premier degré, soit au second degré. Dans la plupart des confessions protestantes acceptant le ministère épiscopal, la continuité apostolique est généralement entendue comme signifiant la fidélité à l'enseignement apostolique - une succession spirituelle donc, et non historique.
71
+
72
+ Dans les autres Églises protestantes, au niveau de l'Église locale, le ministère épiscopal est celui des pasteurs (traditionnellement élus), et collégialement des anciens. Le consistoire, ou conseil presbytéral est élu par l'assemblée générale qui élit aussi, dans le système presbytéro-synodal, un certain nombre de délégués au synode. Au niveau d'une union nationale, le ministère d'unité est assuré par les synodes et conseils élus par eux, avec parfois une forte concentration sur la personne de leur président. À défaut, il l'est par la collégialité des pasteurs.
73
+
74
+ Les églises protestantes connaissent un épiscopat féminin, comme elles connaissent les ministères pastoraux féminins.
75
+
76
+ En 1918, Alma Bridwell White fut consacrée évêque méthodiste par William Baxter Godbey, et fut donc la première femme évêque aux États-Unis.
77
+
78
+ Dans le christianisme évangélique, le ministère d’évêque avec des fonctions de surveillance sur un groupe de pasteurs est présent dans certaines dénominations chrétiennes évangéliques [16].
79
+
80
+ Dans l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, l'évêque est un homme devant détenir la prêtrise de Melchisédek et avoir été ordonné et mis à part en tant que Grand Prêtre. Il est choisi parmi les membres de la paroisse (instance locale). Il est appelé à cet office par la présidence de Pieu (instance régionale). La durée de cet appel est d'environ 5 ans, jusqu'au moment de sa relève par la présidence de Pieu.
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+ Un évêque « saint des derniers jours » est marié et mari d'une seule femme (Bible 1 Timothée 3:1-7[17]). Il administre à titre bénévole, en parallèle de ses activités professionnelles et familiales, les affaires temporelles et spirituelles de la paroisse. Il ne porte aucune tenue spécifique à sa charge.
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1
+
2
+
3
+ équation[5] :
4
+
5
+
6
+
7
+
8
+ C
9
+
10
+ P
11
+
12
+
13
+ =
14
+ (
15
+ 28.08920
16
+ )
17
+ +
18
+ (
19
+
20
+ 5.414849
21
+ )
22
+ ×
23
+
24
+ 10
25
+
26
+
27
+ 3
28
+
29
+
30
+ T
31
+ +
32
+ (
33
+ 8.560423
34
+ )
35
+ ×
36
+
37
+ 10
38
+
39
+
40
+ 6
41
+
42
+
43
+
44
+ T
45
+
46
+ 2
47
+
48
+
49
+ +
50
+ (
51
+ 3.427370
52
+ )
53
+ ×
54
+
55
+ 10
56
+
57
+
58
+ 9
59
+
60
+
61
+
62
+ T
63
+
64
+ 3
65
+
66
+
67
+ +
68
+
69
+
70
+
71
+ (
72
+
73
+ 0.277375
74
+ )
75
+ ×
76
+
77
+ 10
78
+
79
+ 6
80
+
81
+
82
+
83
+
84
+ T
85
+
86
+ 2
87
+
88
+
89
+
90
+
91
+
92
+
93
+ {\displaystyle C_{P}=(28.08920)+(-5.414849)\times 10^{-3}T+(8.560423)\times 10^{-6}T^{2}+(3.427370)\times 10^{-9}T^{3}+{\frac {(-0.277375)\times 10^{6}}{T^{2}}}}
94
+
95
+
96
+ Capacité thermique du solide en J·mol-1·K-1 et température en kelvins, de 298 à 933 K.
97
+ Valeurs calculées :
98
+ 24,21 J·mol-1·K-1 à 25 °C.
99
+
100
+
101
+
102
+ équation[5] :
103
+
104
+
105
+
106
+
107
+ C
108
+
109
+ P
110
+
111
+
112
+ =
113
+ (
114
+ 20.37692
115
+ )
116
+ +
117
+ (
118
+ 0.660817
119
+ )
120
+ ×
121
+
122
+ 10
123
+
124
+
125
+ 3
126
+
127
+
128
+ T
129
+ +
130
+ (
131
+
132
+ 0.313631
133
+ )
134
+ ×
135
+
136
+ 10
137
+
138
+
139
+ 6
140
+
141
+
142
+
143
+ T
144
+
145
+ 2
146
+
147
+
148
+ +
149
+ (
150
+ 0.045106
151
+ )
152
+ ×
153
+
154
+ 10
155
+
156
+
157
+ 9
158
+
159
+
160
+
161
+ T
162
+
163
+ 3
164
+
165
+
166
+ +
167
+
168
+
169
+
170
+ (
171
+ 0.078173
172
+ )
173
+ ×
174
+
175
+ 10
176
+
177
+ 6
178
+
179
+
180
+
181
+
182
+ T
183
+
184
+ 2
185
+
186
+
187
+
188
+
189
+
190
+
191
+ {\displaystyle C_{P}=(20.37692)+(0.660817)\times 10^{-3}T+(-0.313631)\times 10^{-6}T^{2}+(0.045106)\times 10^{-9}T^{3}+{\frac {(0.078173)\times 10^{6}}{T^{2}}}}
192
+
193
+
194
+ Capacité thermique du gaz en J·mol-1·K-1 et température en kelvins, de 2 790,812 à 6 000 K.
195
+ Valeurs calculées :
196
+
197
+ HCl (catalysée par CuCl2, HgCl2 ou une goutte de Hg),
198
+ HCl + H2O2,
199
+ H2SO4 dilué (catalysée par les ions Hg (II))[7]
200
+
201
+ L'aluminium est l'élément chimique de numéro atomique 13, de symbole Al. Il appartient au groupe 13 du tableau périodique ainsi qu'à la famille des métaux pauvres.
202
+
203
+ Le corps simple aluminium est un métal malléable, argenté, peu altérable à l'air [note 1] et peu dense. C'est le métal le plus abondant de l'écorce terrestre et le troisième élément le plus abondant après l'oxygène et le silicium ; il représente en moyenne 8 % de la masse des matériaux de la surface solide de la planète. Il est, en règle générale, trop réactif pour exister à l'état natif dans le milieu naturel [note 2] : on le trouve combiné à plus de 270 minéraux différents. Son minerai principal est la bauxite : il y est présent sous forme d’oxyde hydraté dont on extrait l’alumine. Il peut aussi être extrait de la néphéline, de la leucite, de la sillimanite, de l'andalousite et de la muscovite.
204
+
205
+ Le métal mis à nu s'auto-passive immédiatement par oxydation, même en condition défavorable : une couche d'alumine Al2O3 imperméable épaisse de quelques nanomètres le protège de la corrosion (les conditions favorables sont essentiellement : environnement peu chaud, peu humide, peu pollué, peu salé ; alliage de qualité adaptée). L'oxydabilité de l'aluminium doit être techniquement contrôlée dans les processus industriels ; elle est mise à profit dans certains d'entre eux (les deux principaux sont l'oxydation rapide amplifiée forcée anodique électrolytique et le colmatage rapide par hydratation à chaud).
206
+
207
+ Sa légèreté, sa résistance à la corrosion, sa mise en forme variée et sa coloration durable en font un matériau important et très utilisé dans l'industrie et l'artisanat, malgré la technicité de sa mise en œuvre, sous forme pure ou alliée, notamment dans l'aéronautique, les transports et la construction.
208
+ Sa nature réactive en fait également un catalyseur et un additif dans l'industrie chimique ; il est ainsi utilisé pour accroître la puissance explosive du nitrate d'ammonium.
209
+
210
+ En 2010, 211 millions de tonnes de bauxite ont été extraites dans le monde[13], l'Australie en assurant 33,2 % devant la Chine (19,0 %), le Brésil (15,2 %), l'Inde (8,5 %) et la Guinée (8,2 %). La Guinée détient à elle seule plus du quart des réserves mondiales connues de bauxite, estimées fin 2010 à 28 milliards de tonnes. La production mondiale d'aluminium métallique s'est élevée à 41,4 millions de tonnes en 2010[14], dont la Chine a réalisé 40,6 % avec 16,8 millions de tonnes, loin devant la Russie (9,3 %) et le Canada (7,1 %). Ce n'est pas un oligoélément, et c'est un contaminant croissant de l'environnement et de l'alimentation[15].
211
+
212
+ En 1807, Humphry Davy, après avoir découvert que le sodium et le potassium entraient dans la composition de l’alun (substance astringente servant à fixer les teintures), suppose qu’il s’y trouve aussi un autre métal, qu’il baptise « aluminium » (en latin, « alun » se dit alumen)[16].
213
+ Pierre Berthier découvre dans une mine près des Baux-de-Provence en 1821 un minerai contenant de 50 à 60 % d’oxyde d’aluminium. Ce minerai sera appelé bauxite.
214
+
215
+ En 1825, le chimiste et physicien danois Hans Christian Ørsted réussit à produire une forme impure du métal. Friedrich Wöhler approfondit les travaux d'Ørsted en 1827. Il isole l’aluminium par action du potassium sur le chlorure d’aluminium, obtenant une poussière grise d’aluminium. Il est le premier à mettre en évidence les propriétés chimiques et physiques de cet élément, dont la plus notable est la légèreté.
216
+
217
+ Le chimiste français Henri Sainte-Claire Deville améliore en 1846 la méthode de Wöhler en réduisant le minerai par le sodium. En 1854, il présente à l'Académie des sciences le premier lingot d'aluminium obtenu, à l'état fondu, par voie chimique[17]. Il publie ses recherches dans un livre en 1856. Cette méthode est utilisée de façon industrielle à travers toute l’Europe pour la fabrication de l’aluminium (notamment en 1859 par Henry Merle dans son usine de Salindres, berceau de la société Pechiney), mais elle reste extrêmement coûteuse, donnant un métal dont le prix était comparable à celui de l'or (1 200 et 1 500 F or/kg et l'argent 210 F/kg seulement). Le métal est alors réservé pour fabriquer des bijoux de luxe[18] ou de l’orfèvrerie réservée à une élite. Il en est ainsi pour les coupes d'honneur (réalisées notamment par Paul Morin et Cie)[19] et les objets d'art fabriqués pour la cour impériale de Napoléon III[20]. Ce dernier reçoit ses hôtes de marque avec des couverts en aluminium, les autres convives devant se contenter de couverts en vermeil[21],[22].
218
+
219
+ Les progrès de l'électricité et la découverte, en 1886, d'une production de l'aluminium par électrolyse, permettent de baisser les coûts de manière importante. Dès lors, l'aluminium trouve de nouvelles applications dans les ustensiles de cuisine et, en alliage, dans l'industrie de l'aéronautique (alliage duralumin moins cassant créé en 1909) et le câblage électrique (almelec créé en 1921 et utilisé comme conducteur électrique). En 1888, Charles Martin Hall et Alfred Ephraim Hunt créent la Pittsburgh Reduction Company, la future Alcoa. En 1901 naît l’Aluminium Association (AA), cartel qui réunit les entreprises des quatre seuls pays producteurs au monde (France, États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni) et qui maintient le prix de l'aluminium stable alors que le cours des métaux concurrents subissent de plus grandes fluctuations[23]. À la fin des années 1970, la production d’aluminium se contracte et l'arrivée de nouveaux concurrents (Canada, Australie, Russie) font éclater le cartel qui ne contrôle plus son prix qui décline[24].
220
+
221
+ L'aluminium possède 22 isotopes connus, de nombre de masse variant entre 21 et 42, ainsi que quatre isomères nucléaires. Seul 27Al est stable, ce qui fait de l'aluminium un élément monoisotopique. Si le radioisotope 26Al existe également dans la nature (demi-vie de 7,17 × 105 années), l'abondance de 27Al est telle qu'on considère l'aluminium comme mononucléidique et on lui attribue une masse atomique standard de 26,981 538 6(8) u. Tous les autres isotopes de l'aluminium ont une demi-vie inférieure à 7 minutes, et la plupart d'entre eux ont une demi-vie inférieure à une seconde.
222
+
223
+ L’aluminium est un métal mou, léger, mais résistant avec un aspect argent-gris mat, dû à une mince couche d’oxydation de cinq à dix nanomètres qui se forme rapidement quand on l’expose à l’air et qui empêche la corrosion de progresser dans des conditions normales d’exposition chimiques. Ce film composé d'alumine se forme spontanément très rapidement quand l’aluminium est mis en contact avec un milieu oxydant comme l’oxygène de l’air. À la différence de la plupart des métaux, il est utilisable même s’il est oxydé en surface. On peut même dire que sans cette couche d’oxyde, il serait impropre à la plupart de ses applications. Il est possible d’augmenter artificiellement l’épaisseur de cette couche d’oxydation par anodisation, ce qui permet d’augmenter la protection et de décorer les pièces en colorant la couche d’oxyde. Contrairement à l’aluminium qui est un très bon conducteur, l’oxyde d’aluminium est un excellent isolant.
224
+
225
+ L’aluminium a une densité (2,7) environ trois fois plus faible que celle de l’acier ou du cuivre ; il est malléable, ductile et facilement usiné et moulé. C’est le deuxième métal le plus malléable et le sixième le plus ductile.
226
+
227
+ Il est paramagnétique et ne provoque pas d’étincelles.
228
+
229
+ Bombardé par un laser à électrons libres, l’aluminium devient transparent dans les ultraviolets extrêmes[26].
230
+
231
+ En solution, l’aluminium se trouve le plus généralement sous la forme d’ions Al3+.
232
+ Il s’oxyde lentement à froid et rapidement à chaud pour former l’alumine Al2O3.
233
+ L’action des acides sur l’aluminium produit l’ion cité plus haut.
234
+
235
+ La réaction de l'aluminium avec une solution aqueuse d'hydroxyde de sodium (soude) produit de l’aluminate de sodium et du dihydrogène gazeux, selon une réaction exothermique d’équation :
236
+
237
+ Les hydroxydes d’aluminium s’obtiennent en général en précipitant une solution contenant des cations Al3+ à l’aide d’une base. Cette méthode permet de former selon les conditions de précipitation différentes phases cristallographiques telles que la bayérite, la boehmite, la gibbsite.
238
+
239
+ L’aluminium est aussi utilisé en tant que réducteur fort, notamment pour l’aluminothermie et en pyrotechnie dans les feux d'artifice, où il joue un rôle similaire au magnésium, à moindre coût et avec une puissance plus grande.
240
+
241
+ L'organisme d'un sujet contemporain de pays industriel contient de 30 à 50 mg d'aluminium selon l'ATSDR en 1999, ou 50 à 150 mg selon le Römpp Lexikon Chemie en 2013[27]. l'ATSDR en 1999 l'estimait surtout présent dans l’os (environ 50 %), le poumon (environ 25 %) et le foie (20 à 25 %), le reste étant partagé dans d'autres organes, dont le système nerveux central et la rate. Une source plus récente l'estime présent à environ 50 % dans les tissus pulmonaires, 25 % dans les tissus mous et 25 % dans les os.
242
+ Les taux tissulaires (dont dans le poumon et le cerveau) augmentent avec l'âge (environ 35 à 50 mg d'aluminium s'accumuleraient ainsi dans le corps durant la vie)[28],[29],[30].
243
+
244
+ Cependant, comme pour d'autres métaux toxiques, chez l'homme et chez d'autres espèces de mammifères testées, pour une même dose standardisée ingérée, les valeurs d'absorption corporelle de l'aluminium varient significativement selon les individus (selon l'âge, l'état des reins, et selon la génétiques qui influe sur le niveau d'absorption gastro-intestinale de l'aluminium).
245
+ Après ingestion, le pic dans le plasma peut varier du simple au triple selon l'individu[31],[32],[33],[34],[35].
246
+
247
+ Pour l'aluminium injecté : Le traçage isotopique (isotope radioactif 26Al) démontre que 24 heures après l’injection, 99 % de l’aluminium sanguin est passé dans la fraction plasmatique. Peu à peu, le taux intra-érythrocytaire augmente pour atteindre 14 %. L'aluminium se lie, dans le plasma, préférentiellement à la transferrine (80 %), et à l'albumine à hauteur de 10 %, les 10 % restants sont transportés par des protéines de bas poids moléculaire (LMW). L'Al-transferrine se dépose surtout dans la rate et le foie (riches en récepteurs-transferrine), pendant que l'Al-LMW se fixe dans l’os (qui ne contient pas de récepteurs-transferrine)[36].
248
+
249
+ Pour l'aluminium ingéré : l'aluminium présent dans les aliments, soit 10 à 40 mg par jour, voire plus est à 99 à 99,9 normalement éliminé dans les fèces, sans être absorbé dans le tractus gastro-intestinal, mais ce taux varie selon le composé chimique, sa solubilité, le pH du bol alimentaire et la présence éventuelle d'agents complexants chélateurs (tels que l'acide citrique du jus de citron peuvent augmenter l'absorption à 2 à 3 %). On estime que 1 ‰ et 3 ‰ de l'aluminium provenant de la nourriture et de l'eau potable sont absorbés dans le tractus gastro-intestinal[37].
250
+ 83 % de cet aluminium ayant passé la barrière intestinale sera ensuite peu à peu éliminé, essentiellement via les reins (avec une fonction rénale normale, la dose éliminée varie de 3 à 20 µg l−1 d'urine[38],[39],[40],[41]). Des chélateurs (EDTA, déféroxamine, etc.) accélèrent cette élimination. La demi-vie dans l'organisme varie selon l'importance et la durée d’exposition et selon la durée de la redistribution de l’aluminium à partir des organes qui l'ont stocké. Elle peut durer plusieurs années. Elle est triphasique : en phase 1, la moitié de l'aluminium est éliminé en quelques heures, en phase deux, 50 % de ce qui reste est éliminé en quelques semaines, et il faut habituellement plus d'un an pour éliminer la moitié du reste[42].
251
+
252
+ Des expériences indépendamment conduites aux États-Unis en Australie et en France ont clairement montré que de l'Al radiomarqué est détecté dans le cerveau d'animaux de laboratoire 15 jour après qu'ils aient consommé une dose d'aluminium équivalente à celle consommée par des humains buvant un unique verre d'eau traitée à l'alun[43],[44],[45].
253
+ La demi-vie dans le sang est normalement d'environ 8 heures, mais si la fonction rénale est altérée, cette durée s'allonge, avec un risque accru d'accumulation délétère dans le corps (cerveau et os en particulier, par ex chez les dialysés)[29].
254
+
255
+ Ce sont principalement les boissons et denrées alimentaires[46], et la source croissante est les additifs alimentaires (chlorure d'aluminium, citrate d'aluminium, maltolate d'aluminium et autres complexes aluminium-acide alimentaire, phosphate d'aluminium, silicate d'aluminium, sulfate d'aluminium et autres espèces d'aluminium. Ils sont dans ces cas utilisés comme colorant de goûters et de desserts tels que croustilles de maïs, glaces, gâteaux, ou encore des bonbons et confitures[46]. On en retrouve dans l'enrobage de comprimés de vitamines et de médicaments et gélules para-médicales[46]. C'est aussi un anti-agglomérant ajouté au sel, au cacao en poudre ou au lait en poudre), ou encore un émulseur qui accroît la fondabilité des fromages, ou un agent levant (des pains, gâteaux et de nombreux autres produits de boulangerie industrielle. Il épaissit des crèmes ou sauces et sert de liant des viandes dans les saucisses et la charcuterie), les légumes marinés ou les fruits confits ; il sert d'agent stabilisant, tampon, neutralisant, texturant et durcisseur[46]. Le fromage fondu de type pré-coupé, emballé individuellement en contient une quantité importante (jusqu'à 50 mg par tranche sont autorisés aux États-Unis et au Canada)[47]. Et de nouveaux produits alimentaires à base d'aluminium sont régulièrement mis sur le marché)[46],[46]. D'autres sources sont certains matériaux en contact avec les aliments, et divers produits cosmétiques (en vente libre) et pharmaceutiques ou chirurgicaux[15]. L'aluminium est aussi absorbé par la peau, lors d'applications topiques à base d'aluminium (dont via des écrans solaires et des déodorants, y compris à base d'alun)[46]. Il est enfin injecté dans le muscle dans le cas de nombreux vaccins injectables (à adjuvant vaccinal aluminique). Les employés de l'industrie de l'aluminium (fonderie en particulier), de l'impression et de l'automobile y sont en outre professionnellement exposés[48]. De l'aluminium est aussi très utilisé comme floculant et clarifiant (souvent sous forme de sulfate d'alumine) par les usines de potabilisation d'eaux de surface et par les stations d'épuration de l'eau)[49],[46]. Une directive européenne[50] a fixé un seuil de précaution de 200 µg/l, à ne pas dépasser dans l'eau du robinet et autres eaux de consommation[49]. En France en 2007, ce seuil était respecté dans plus de 97 % de 381 contrôles. Dans ce pays selon l'AFSSA, « la part de l'exposition à l'aluminium par l'eau de boisson constitue probablement moins de 5 % des apports quotidiens d'aluminium par voie alimentaire de la population »[51]. « Pour les eaux de dialyse, la limite de qualité fixée par la pharmacopée européenne et par la pharmacopée française est de 30 µg/l »[49].
256
+
257
+ Sa biodisponibilité et son taux d'absorption intestinale dépendent de divers facteurs :
258
+
259
+ Dans le monde, environ 50 % des terres arables sont naturellement acides et plus ou moins riches en aluminium natif (latérite, argiles, etc.). Quand le pH est inférieur à 5,0, l'aluminium devient biodisponible pour les plantes : leurs racines absorbent alors des ions Al3+ phytotoxiques (hormis pour des espèces tolérante à l'aluminium) et à partir de 4,5, il commence à être mobile et biodisponible. L'aluminium perturbe le fonctionnement de nombreuses enzymes et protéines végétales, allant jusqu'à empoisonner la plante, par des mécanismes encore mal compris.
260
+
261
+ Dans les années 1960-1970 le phénomène de pluies acides a aggravés cette situation, dont en suracidifiant les eaux de surfaces et les lacs (d'Europe du nord notamment), provoquant la dissolution et la destruction d'un plus grand nombre d'ions Al3+, affectant les plantes aquatiques et palustres. En Suède[63] et Norvège[64], ce lien a été scientifiquement établi dès les années 1970. L'acide sulfurique (alors principalement issu de la combustion de charbons et fuels non désoufrés) en se combinant avec le soufre produisait de l'hydroxysulfate d'aluminium phytotoxique[63] selon la réaction suivante :
262
+
263
+ Dans ces contextes l'aluminium est un « facteur limitant majeur de la productivité des plantes dans les sols acides »[65]. Dans la cellule végétale, il interagit négativement aussi avec l'adénosine triphosphate (ATP) synthase, de même qu'avec des protéines liées à la paroi cellulaire ; et la glutathion S-transférase (GST6) et la glutathion S-transférase tau 19 (ATGSTU19) peuvent contribuer cette phytotoxicité.
264
+
265
+ L'antidote est un apport de calcium exogène. Dès que le pH remonte au-dessus de 5,0 l'aluminium se lie à la surface des silicates (sous forme de cation hydroxy polymère). Dans la plante, le calcium atténue en outre l'inhibition de la croissance végétale induite par l'Al et il diminue l'accumulation du métal dans la plante, via un processus lié à des protéines impliquées dans le cycle de l'acide tricarboxylique (dit TCA)[65]
266
+
267
+ Des variétés plus tolérantes à l'aluminium ont été sélectionnées par les agriculteurs traditionnels, et on a récemment produit des plantes transgéniques (ex. : Arabidopsis) rendues plus tolérantes à l'aluminium[66],[67],[68],[69].
268
+
269
+ Depuis les années 1980 au moins, certains chercheurs et médecins s'inquiètent d'effets sanitaires (avérés et potentiels) de l'aluminium[70],[71], notamment dans les groupes vulnérables tels que les enfants[72], les personnes âgées et les personnes atteintes d'une néphrologie[73]. Il est aujourd'hui clairement considéré comme neurotoxique[74],[75]
270
+
271
+ L'ion aluminium Al3+ est un pro-oxydant assez réactif :
272
+
273
+ Une accumulation trop élevée d’aluminium dans l’organisme (et il tend à s'accumuler dans le cerveau avec l'âge) peut jouer un rôle dans divers maux comme :
274
+
275
+ Ce métal commun est depuis plusieurs décennies soupçonné de jouer un rôle dans la maladie d'Alzheimer pour les patients soumis à une exposition chronique à ce métal[96],[75]. Aprés 40 ans de recherche, en 2018, il n'y a pas de preuve d'association entre la maladie et ce métal[97],[98].
276
+
277
+ Les apports quotidiens en aluminium varient considérablement selon l'âge et le type et la quantité d'aliments ingérés.
278
+ La FDA a estimé qu'au début du XXIe siècle, un humain en ingère de 2 à 14 mg par jour (selon l'âge, le sexe et le type de régime alimentaire). À titre d'exemple, selon des estimations récentes :
279
+
280
+ On sait au moins depuis les années 1990 que la cuisson d'aliments acides en contact avec une feuille d'aluminium (en papillote…) ou le contact de marinades ou sauces acides (sauce tomate par ex.) avec ces feuilles est l'une des principales sources de contamination de nos aliments en aluminium[107],[108],[109],[110],[73].
281
+
282
+ L'aluminium est aussi abondamment utilisé comme additif et colorant (colorant alimentaire), son numéro SIN est E173[111],[112].
283
+
284
+ On dénombre plus de 25 substances composées d'aluminium susceptibles d'être présentes dans des produits cosmétiques, notamment dans les déodorants (sous forme de sels d'aluminium). Parmi celles-ci, le chlorohydrate d’aluminium est l’une des plus utilisées pour ses propriétés antitranspirantes[113].
285
+
286
+ Un rapport de l'Afssaps publié en 2011 souligne le manque de données pertinentes quant au risque que représente l’absorption cutanée de l’aluminium contenu dans les produits cosmétiques. Il déplore la « qualité insuffisante des études publiées » et le fait que celles-ci ne répondent pas aux exigences actuelles[113]. Un autre rapport de la Commission européenne datant de 2014 va également dans de sens[114].
287
+
288
+ Cependant, sur la base de données chez l'Homme, le rapport de l'Afssaps détermine à 1,2 % la concentration maximale en aluminium ne présentant pas de risque osseux ou neurotoxique, pour une application quotidienne à long terme de produit cosmétique[113].
289
+
290
+ Il ajoute que les données épidémiologiques ne permettent pas d'établir un lien concluant entre exposition cutanée et orale à l'aluminium et l'apparition d'un cancer[113].
291
+
292
+ L'Afssaps recommande finalement :
293
+
294
+ Une étude parue en janvier 2012 dans la revue scientifique Journal of Applied Toxicology publiant des articles de recherches originales concernant la toxicologie montre in vitro les effets néfastes des sels d’aluminium (chlorhydrate d’aluminium et chlorure d'aluminium) sur les cellules épithéliales mammaires humaines[115].
295
+
296
+ Des cas particuliers sont certains adjuvants de vaccins, et l’eau pour la dilution des concentrés pour hémodialyse, lorsqu’elle provient d’une station de production inefficace, ainsi que les poches de nutrition parentérale. Dans ces derniers cas, l'aluminium est directement injecté dans le système sanguin ou dans le muscle (autrefois la vaccination pouvait être sous-cutanée, mais elle est devenue intramusculaire)[116].
297
+
298
+ La campagne massive de vaccination à la suite de la grippe A (H1N1) de 2009-2010 a relancé la polémique sur les risques de santé liés à cet élément, car 47 % des vaccins commercialisés contiennent comme adjuvant de l'aluminium[117].
299
+
300
+ En 2004, après une étude épidémiologique, le Conseil de l'AFSSAPS[118] conclut qu'en l'état actuel des connaissances, aucun syndrome clinique spécifique n'est retrouvé associé à la vaccination avec des vaccins contenant des adjuvants aluminiques.
301
+
302
+ En 2013, selon un rapport « Aluminium et vaccins » du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), les données scientifiques disponibles ne permettent pas de remettre en cause la sécurité des vaccins contenant de l’aluminium. Le HCSP met en garde contre « les conséquences, en matière de réapparition de maladies infectieuses, […] résultant d’une remise en cause des vaccins contenant de l’aluminium en l’absence de justification scientifique[119] ».
303
+
304
+ En 2016, l'Académie de pharmacie a produit un rapport sur les adjuvants aluminiques de vaccins. Elle constate aussi que le lien de cause à effet entre la présence persistante de l'aluminium au niveau du site d'injection du vaccin et son incorporation du métal dans les macrophages, et la MFM n'est pas démontré[120].
305
+
306
+ Lors de certaines opérations chirurgicales ou médicales, des appareils réchauffent des fluides ou du sang à perfuser aux patients. Certains matériels (ex en 2019 : enFlow IV fabriqué par Vyaire Medical utilisent de plaques d'aluminium non revêtues ; à n'utiliser « que si aucune alternative n'est disponible en raison du risque de toxicité de l'aluminium, a averti l'agence britannique des dispositifs médicaux » ; ces plaques libèrent dans les solutions d'électrolyte équilibrées qui entrent en contact avec elles des taux d'aluminium potentiellement nocifs pour le patient[121].
307
+
308
+ En Grande-Bretagne, à l'université de Keele, The Birchall Centre abrite, depuis 1992, The Bioinorganic Chemistry of Aluminium and Silicon research qui étudie les effets de l'aluminium sur la santé humaine, et organise, depuis 2005, un colloque annuel, le Keele meeting qui fait le point sur ses découvertes[122].
309
+
310
+ En 2015, le 11e Keele Meeting[123], tenu du 28 février au 5 mars, à l'université de Lille, « alerte sur les risques croissant de l’aluminium sur la santé humaine. Les suspicions de toxicité deviennent des certitudes » :
311
+
312
+ « Il est essentiel que nous levions le sujet de l'écotoxicité de l'aluminium et de son rôle dans les maladies humaines et plus particulièrement celles du système nerveux central dont la maladie d'Alzheimer. Il est évident que nous sommes confrontés quotidiennement à l'aluminium dans des domaines où son innocuité n'a jamais été testée et encore moins démontrée comme la vaccination, l'immunothérapie et les cosmétiques »
313
+
314
+ — Christopher Exley, professeur en chimie bioinorganique à l'université de Keele (Grande-Bretagne) et directeur scientifique du meeting)[124].
315
+
316
+ En tonnage et en valeur, l’aluminium est le métal le plus utilisé après le fer, grâce à sa légèreté et sa bonne conductivité électrique et thermique. L’aluminium pur est mou et fragile et donc facilement déformable, mais avec des petites quantités de cuivre, magnésium, manganèse, silicium et d’autres éléments, il peut former des alliages aux propriétés variées.
317
+
318
+ Parmi les secteurs utilisant l’aluminium, on peut citer :
319
+
320
+ L’aluminium est un élément abondant dans la croûte terrestre mais il se trouve rarement sous sa forme pure[137]. C’est le troisième élément le plus abondant dans la croûte terrestre (8 % de la masse) après l’oxygène et le silicium.
321
+ L’aluminium est très difficile à extraire des roches qui le contiennent et a donc été rare et précieux avant sa production en masse.
322
+
323
+ Le principal minerai d’aluminium est la bauxite.
324
+
325
+ La première étape constitue à extraire l'alumine (Al2O3) d'un minerai (habituellement la bauxite) selon le procédé Bayer ou le procédé Orbite. Dans le cas du procédé Bayer, la bauxite est traitée par une solution de soude.
326
+
327
+ On obtient un précipité de Al(OH)3 qui donne de l’alumine par chauffage.
328
+
329
+ L’aluminium est extrait par électrolyse : l’alumine est introduite dans des cuves d’électrolyse avec des additifs comme la cryolithe (Na3AlF6), le fluorure de calcium (CaF2), le fluorure de lithium et d’aluminium (Li3AlF6) et le fluorure d’aluminium (AlF3) afin d’abaisser le point de fusion de 2 040 °C à 960 °C.
330
+
331
+ La production d’une tonne d’aluminium nécessite de quatre à cinq tonnes de bauxite. Elle nécessite entre 13 000 et 17 000 kWh (entre 47 et 61 GJ). Lors de l’électrolyse, sont émis des gaz tels que du dioxyde de carbone (CO2), du monoxyde de carbone (CO), des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), et des fluorures gazeux. Dans les meilleures usines, le CO et les HAP sont brûlés ou recyclés comme source de carbone, et les fluorures sont retournés dans le bain d’électrolyse.
332
+
333
+ moins la Chine
334
+
335
+ mondial
336
+
337
+ (11,3 %)
338
+
339
+ (88,7 %)
340
+
341
+ (24,5 %)
342
+
343
+ (75,5 %)
344
+
345
+ (40,9 %)
346
+
347
+ (59,1 %)
348
+
349
+ (51,9 %)
350
+
351
+ (48,1 %)
352
+
353
+ (54,7 %)
354
+
355
+ (45,3 %)
356
+
357
+ (54,2 %)
358
+
359
+ (45,8 %)
360
+
361
+ (54,3 %)
362
+
363
+ (45,7 %)
364
+
365
+ (56,7 %)
366
+
367
+ (43,3 %)
368
+
369
+ À la production primaire, il faut ajouter la production secondaire à partir de déchets recyclés (7,6 Mt en 2005).
370
+
371
+ Production d'aluminium primaire des principaux pays en 2014, en milliers de tonnes[140]
372
+
373
+ D'après mineralinfo.fr[141]
374
+
375
+ L’aluminium a une excellente recyclabilité. Il nécessite 95 % d’énergie en moins et une tonne d’aluminium recyclé permet d’économiser quatre tonnes de bauxite (l’électrolyse de séparation réclame en effet beaucoup d’énergie). L’aluminium est quasiment recyclable à l’infini sans perdre ses qualités, mais à une condition, ne pas fondre dans un même bain des alliages de composition différente. Les producteurs refusent souvent une partie significative de l’aluminium de collecte dans les déchets ménagers.
376
+
377
+ Les différentes familles d’alliages d’aluminium aux propriétés diverses sont soumises à différents types de corrosion : corrosion par piqûres, filiforme, feuilletante, galvanique, corrosion sous contrainte, corrosion sous dépôt dont l'industriel se prémunit en réalisant des traitements de surface, du thermolaquage[142].
378
+
379
+ Il y a donc une certaine spécialisation des alliages en fonction des domaines d’application. Le recyclage de l’aluminium a commencé à être pratiqué dans les années 1900 et a régulièrement progressé : dans la consommation d’aluminium en Europe, la part d’origine recyclage est passée de 50 % en 1980 à plus de 70 % en 2000. Il existe différentes filières industrielles de récupération de l’aluminium.
380
+ Après la Seconde Guerre mondiale, une pénurie et les besoins de la reconstruction ont conduit à refondre des alliages d’aluminium pour en faire des pièces n’exigeant pas de caractéristiques mécaniques précises, et en particulier des ustensiles de cuisine. La composition des alliages obtenus n’était pas appréciée des fondeurs qui les qualifiaient de « cochonium ». Les casseroles et couverts ainsi réalisées se piquaient rapidement (corrosion par piqûre), sous l’effet de l’acidité de certains aliments.
381
+
382
+ En France, l’aluminium des décharges, des déchets industriels et assimilés est récupéré et broyé puis refondu par des affineurs d’aluminium pour produire l’« aluminium de seconde fusion ». Ce dernier est essentiellement utilisé pour fabriquer des pièces de fonderie pour l’automobile (blocs moteur, culasses, pistons, etc.). L’aluminium « ménager » est récupéré avec les emballages dans le cadre du tri sélectif. Dans les centres de tri (en France et dans le monde), l’aluminium est trié manuellement ou plus couramment grâce à des machines de tri par courants de Foucault inventées en 1984 par le thermodynamicien Hubert Juillet[143],[144],[145].
383
+
384
+ En 2009, en France, 32 % des emballages en aluminium ont été recyclés. Les petites canettes métalliques, les canettes écrasées, les feuilles d’aluminium froissées, les capsules de café, etc. étaient rejetées par le processus de tri du fait de leur taille, de même que le papier aluminium et divers composés contenant de l’aluminium (environ 50 000 t/an, rien que pour la France).
385
+
386
+ Afin d'améliorer le recyclage de ces emballages en aluminium, des industriels ont créé le Club de l’emballage léger en aluminium et en acier (CELAA)[146]. Ce dernier a réalisé des expérimentations dans quatre départements (Hauts-de-Seine, Var, Alpes-Maritimes et Lot) qui ont démontré qu'il était tout à fait possible de recycler des produits tels que les capsules de machines à café, les feuilles d’aluminium, les bouchons et couvercles. Les résultats obtenus montrent qu'on peut ainsi aller jusqu'à doubler les taux de recyclage de l'aluminium et augmenter le recyclage de l'acier de 10 %.
387
+
388
+ À la suite de ces expérimentations a été créé, en partenariat avec Eco-Emballages et l'Association des Maires de France, le projet Métal qui vise à améliorer le recyclage des emballages métalliques en fournissant des outils techniques et financiers aux centres de tri[147]. L'entreprise Nespresso accompagne ce projet avec la création du Fonds de dotation pour le recyclage des petits emballages métalliques qui apporte des soutiens financiers complémentaires pour recycler ces petits emballages. Plus de cinq cents collectivités et trois millions d'habitants participent d'ores et déjà à ce projet et peuvent ainsi recycler l'ensemble de leurs emballages métalliques. Depuis 2015, les centres de recyclage équipés peuvent recycler les canettes[148].
389
+
390
+ Dans certains pays en voie de développement[Lesquels ?], le recyclage non contrôlé de matières à base d’aluminium conduit encore de nos jours à réaliser des ustensiles alimentaires avec des teneurs en éléments nocifs (nickel, cuivre, etc.). Néanmoins, le recyclage des alliages d’aluminium, effectué sérieusement, avec un contrôle précis de la composition, donne d’excellents résultats[149].
391
+
392
+ Le recyclage de l’aluminium est une opportunité socio-économique, notamment celles des pays en voie de développement[150].
393
+
394
+ Dans la liste de producteurs d'aluminium dans le monde, les cinq principaux sont, en 2006[151] :
395
+
396
+ Au 4 janvier 2016, la tonne d'aluminium s'échange au London Metal Exchange (LME) à 1 465 USD, soit 1 345 €, d'où un prix au kilogramme de 1,35 €[152].
397
+
398
+ Trois types de pollutions directes sont engendrées par la production de l’aluminium[153] :
399
+
400
+ La production d'aluminium aussi nécessite de grandes quantités d’électricité (deux fois plus que pour la production d'acier), produite souvent par des centrales polluantes. En Islande cette énergie est produite par la géothermie, mais le minerai doit être transporté car l'Islande ne possède pas de gisement de bauxite.
401
+
402
+ Alcoa et Rio Tinto ont annoncé le 11 mai 2018 avoir mis au point, avec le soutien des autorités canadiennes et québécoises ainsi que d'Apple, un nouveau procédé « zéro émission » pour la production d'aluminium, qu'ils comptent utiliser à partir de 2024 dans une nouvelle usine au Québec ; alors que le procédé d'électrolyse classique utilise des électrodes à base de carbone, provoquant les émissions de gaz à effet de serre, les deux partenaires ont remplacé ce carbone par de nouveaux matériaux brevetés par Alcoa, dont le seul sous-produit est de l'oxygène pur ; pour développer ce nouveau procédé, ils ont créé une coentreprise baptisée « Elysis ». Selon leurs calculs, cette technologie permettrait d'éliminer 6,5 millions de tonnes de gaz à effet de serre si elle était implantée dans toutes les usines d'aluminium du Canada, soit l'équivalent de 1,8 million de voitures sur la route. Les émissions de CO2 lors de la production d'électricité subsisteront, mais au Canada la majeure partie est issue de l'hydroélectricité[154],[155].
403
+
404
+ Le 4 octobre 2010, un réservoir de l’usine de production de bauxite-aluminium, Ajkai Timfoldgyar Zrt, située à Ajka, à 160 kilomètres de Budapest, s’est rompu déversant entre 600 000 et 700 000 m3 de boue rouge toxique composée d’éléments nocifs et très corrosifs qui ont inondé trois villages dans un rayon de 40 km2 avant d’atteindre le Danube, menaçant l’écosystème du grand fleuve avec un taux alcalin légèrement au-dessus de la normale[156],[157],[158].
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+ Le bilan des pertes humaines s’élève à 9 morts et plus de 150 blessés, l’écosystème à proximité de l’usine a été entièrement détruit, la marée rouge a emporté avec elle le bétail et les animaux de fermes, des milliers de poissons ont péri. Le gouvernement hongrois a décrété l’état d’urgence[159]. La région demeure sous le risque d’une deuxième inondation semblable après que plusieurs fissures ont été remarquées sur le réservoir nord menaçant de déverser 500 000 mètres cubes de boue rouge de plus[160],[161].
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+ Homère (en grec ancien Ὅμηρος / Hómêros, « otage » ou « celui qui est obligé de suivre »[1]) est réputé avoir été un aède (poète) de la fin du VIIIe siècle av. J.-C. Il était simplement surnommé « le Poète » (ὁ Ποιητής / ho Poiêtếs) par les Anciens. Les deux premières œuvres de la littérature occidentale que sont l'Iliade et l'Odyssée lui sont attribuées.
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+ Il est difficile de dire aujourd'hui si Homère a été un individu historique ou bien une identité construite, un personnage conceptuel, et s'il est bien l'auteur des deux célèbres épopées qui sont au fondement de la littérature occidentale. D'où les enjeux de la question homérique même si les savants modernes croient à un personnage inventé. Cependant plusieurs villes ioniennes (Chios, Smyrne, Cymé ou encore Colophon) se disputaient l'origine de l'aède et la tradition l'individualisait en répétant qu'Homère était aveugle.
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+ La place d'Homère dans la littérature grecque est tout à fait majeure puisqu'il représente à lui seul le genre épique à cette période : l'Iliade et l'Odyssée lui sont attribuées dès le VIe siècle av. J.-C., ainsi que deux poèmes comiques, la Batrachomyomachia (littéralement « la bataille des grenouilles et des rats ») et le Margitès, et les poèmes des Hymnes homériques. Il écrit dans une langue qui est déjà archaïque au VIIIe siècle av. J.-C. et davantage encore au moment de la fixation du texte, au VIe siècle av. J.-C. : elle est associée à l'emploi de l'hexamètre dactylique.
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+ La tradition veut qu'Homère ait été aveugle. Tout d'abord, l'aède Démodocos, qui apparaît dans l’Odyssée pour chanter des épisodes de la guerre de Troie, est aveugle : la Muse lui a « pris les yeux, mais donné la douceur du chant »[2]. Ensuite l'auteur de l'Hymne homérique à Apollon Délien déclare à son propre sujet : « c'est un aveugle, qui réside à Chios la rocailleuse »[3]. Le passage est repris par Thucydide, qui le cite comme un passage où Homère parle de lui-même[4].
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+ L'image du « barde aveugle » est un lieu commun de la littérature grecque. Un personnage d'un discours de Dion Chrysostome remarque ainsi que « tous ces poètes sont aveugles, et croient qu’il serait impossible de devenir un poète autrement » ; Dion répond que les poètes se transmettent cette particularité comme une sorte de maladie des yeux[5]. De fait, le poète lyrique Xénocrite de Locres est réputé être aveugle de naissance[6] ; Achaïos d'Érétrie devient aveugle pour avoir été piqué par des abeilles, symbole des Muses[7] ; Stésichore perd la vue parce qu'il a dit du mal d'Hélène de Sparte[8] et Démocrite s'ôte la vue pour mieux voir[9].
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+ Tous les poètes grecs ne sont pas aveugles, mais la fréquence avec laquelle la cécité est associée à la poésie pousse à s'interroger. Martin P. Nilsson remarque que, dans certaines régions slaves, les bardes sont rituellement qualifiés d'« aveugles »[10] : comme le soutient déjà Aristote[11], la perte de la vue est supposée stimuler la mémoire. De plus, la pensée grecque associe très fréquemment cécité et pouvoir divinatoire : les devins Tirésias, Ophionée de Messène, Événios d'Apollonie ou Phinée sont tous privés de la vue. Plus prosaïquement, le métier d'aède est l'un des rares accessibles à un aveugle dans une société comme celle de la Grèce antique[12].
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+ Plusieurs villes ioniennes (Chios, Smyrne, Cymé ou encore Colophon) se disputent l'origine d'Homère. L’Hymne homérique à Apollon délien mentionne Chios et Simonide de Céos[13] attribue à « l'homme de Chios » l'un des plus fameux vers de l'Iliade, « il en est de la race des humains comme des feuilles »[14], devenu un proverbe à l'époque classique. Lucien de Samosate fait d'Homère un Babylonien envoyé en otage (en grec ὅμηρος / homêros) chez les Grecs, d'où son nom[15]. Interrogé à cet effet, l'oracle de Delphes répond en 128 à l'empereur Hadrien qu'Homère est natif d'Ithaque et qu'il est fils de Télémaque et Polycaste[16]. Proclos de Constantinople conclut la polémique dans sa Vie d'Homère, en disant que celui-ci fut avant tout un « citoyen du monde »[réf. nécessaire].
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+ Huit biographies anciennes nous sont parvenues, faussement attribuées à Plutarque et Hérodote : elles s'expliquent probablement par l'« horreur du vide » des biographes grecs[17]. Elles datent pour les plus vieilles de l'époque hellénistique et regorgent de détails dont certains remontent à l'époque classique : il en ressort qu'Homère est né à Smyrne, a vécu à Chios et a trouvé la mort à Ios. Son véritable nom est Mélesigénès ; son père est le dieu fleuve Mélès et sa mère la nymphe Créthéis[18]. Aristote fait naitre Homère sur Ios[19], une île des Cyclades. Dans le même temps, Homère est également un descendant d'Orphée, ou un cousin, voire un simple contemporain du musicien.
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23
+ Une thèse récente, formulée par des auteurs anglo-saxons, postule que l'Odyssée aurait été écrite par une femme sicilienne du VIIe siècle av. J.-C. (et dont le personnage de Nausicaa serait une sorte d'autoportrait) : le premier à avoir lancé l'idée est l'écrivain anglais Samuel Butler dans The Authoress of the Odyssey, en 1897. Le philosophe français Raymond Ruyer, grand admirateur de Samuel Butler (cf. La Gnose de Princeton), va dans le même sens dans son ouvrage Homère au féminin ou La jeune femme auteur de l'Odyssée publié chez Copernic en 1977. Cette conception a été reprise par le poète Robert Graves dans son roman Homer's Daughter, R. Graves, Homer's Daughter, Academy Chicago Publishers, 2005, et en 2006, par l'universitaire Andrew Dalby dans son essai Rediscovering Homer, W. W. Norton, 2006.
24
+
25
+ D'autres remettent en cause l'existence d'un Homère historique. Son nom même pose problème : on ne connaît aucune autre personne portant ce nom avant l'époque hellénistique et il reste rare avant l'époque romaine, où il est porté en particulier par des affranchis[20]. Le nom signifierait « otage » et différents récits visent à expliquer pourquoi Homère a reçu ce nom, après avoir été donné en otage par telle ou telle cité. On a objecté que le terme se rencontre normalement au neutre pluriel (ὅμηρα / homêra) et non au masculin. Éphore de Cumes, un auteur du IVe siècle av. J.-C., explique quant à lui que, dans le dialecte de sa cité, le nom signifie « aveugle » et qu'il a été donné au poète en raison de sa cécité, le but étant de prouver qu'Homère est un compatriote[21]. Cependant, le mot n'est pas attesté par ailleurs et le mot « aveugle », si on le rencontre comme cognomen, n'est jamais donné comme nom seul[22]. Par ailleurs, on a fait valoir que pour les épopées, l'anonymat était la règle et le nom d'auteur, l'exception[23].
26
+
27
+ On a donc pu parler de l'« invention » d'Homère. Pour Martin L. West, le personnage a été inventé par les érudits athéniens du VIe siècle av. J.-C. à partir des revendications d'organisations de rhapsodes tels que les Homérides de Chios, qui prétendaient descendre d'Homère, lui attribuaient les poèmes qu'ils récitaient et racontaient divers épisodes de la vie de leur supposé ancêtre[24]. Pour Barbara Graziosi, il s'agit plutôt d'un mouvement panhellénique, lié aux représentations des rhapsodes à travers l'ensemble de la Grèce : qu'il ait existé ou non un Homère, le nom est devenu fameux dans toute la Grèce, et les rhapsodes pouvaient se référer à lui pour attirer les foules lors de leurs récitations publiques[25].
28
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29
+ L’Iliade et l’Odyssée sont attribués à Homère dès le VIe siècle av. J.-C. On lui attribue également l'œuvre épique comique Batrachomyomachia (littéralement « la bataille des grenouilles et des rats », parodie de l’Iliade), un poème comique intitulé Margitès[26], et une collection de courts hymnes connus sous le nom des Hymnes homériques. En réalité, ces œuvres, bien que difficiles à dater précisément, ont été composées plus tard (la Batrachomyomachia a peut-être été composée au cours du Ve siècle av. J.-C.[27]. ou à l'époque hellénistique[28] ; la date précise du Margitès n'est pas connue, mais il semble relativement ancien[29] ; les Hymnes homériques ont été composés aux VIIe et VIe siècles[30]).
30
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31
+ Au-delà, le nom d'Homère est pratiquement synonyme, dans l'Antiquité, de la poésie épique dans son ensemble, de même que celui d'Hésiode désigne toute forme de poésie didactique. Ainsi, on trouve fréquemment son nom accolé aux titres des épopées du Cycle troyen. Hérodote rapporte que la « poésie homérique » est bannie par Clisthène, tyran de Sicyone, à cause de ses références à Argos[31] — ce qui laisse supposer que le Cycle thébain était également considéré comme homérique. Hérodote lui-même s'interroge sur la paternité homérique des Épigones[32] et des Chants cypriens[32]. Certains lui attribuent également la Prise d'Œchalie. Enfin, nombre d'auteurs antiques citent des vers qu'ils attribuent à Homère, mais qui ne figurent ni dans l’Iliade, ni dans l’Odyssée : Simonide de Céos[33], Pindare[34], etc.
32
+
33
+ Ce n'est qu'à partir de Platon et Aristote que l'attribution se limite à l’Iliade et de l’Odyssée, mais au XVIe siècle encore, Érasme croit que la Batrachomyomachia est une œuvre d'Homère.
34
+
35
+ Du fait des maigres informations dont nous disposons sur Homère, certains ont mis en question son existence même. Cette question remonte à l'Antiquité : selon Sénèque, « c'était la maladie des Grecs de chercher quel était le nombre des rameurs d'Ulysse ; si l'Iliade fut écrite avant l'Odyssée, si ces deux poèmes étaient du même auteur »[35].
36
+
37
+ La « question homérique », comme on l'appelle à l'époque moderne, naît probablement chez l'abbé d'Aubignac[36]. À rebours de la révérence de ses contemporains pour Homère, il rédige vers 1670 les Conjectures acad��miques où, non content de critiquer les œuvres homériques, il remet en cause l'existence même du poète. Pour lui, l'Iliade et l'Odyssée ne sont qu'une collection de textes rhapsodiques antérieurs[36]. À peu près à la même époque, Richard Bentley estime au détour de ses Remarques sur le Discours de la liberté de penser qu'Homère a bien existé, mais qu'il n'est l'auteur que de chansons et de rhapsodies qui ont été bien plus tard réarrangées sous forme épique[36]. Giambattista Vico considère quant à lui qu'Homère n'a jamais existé, mais que l'Iliade et l'Odyssée sont littéralement l'œuvre du peuple grec dans son ensemble[37].
38
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39
+ Dans ses Prolegomena ad Homerum (1795), Friedrich August Wolf est le premier auteur à émettre l'hypothèse d'un Homère analphabète. Selon lui, le poète a composé ses deux œuvres vers 950 av. J.-C., à une époque où la Grèce ne connaissait pas l'écriture. Les chants dans leur forme primitive sont ensuite transmis de manière orale et par ce biais, évoluent et se développent, jusqu'à leur fixation par la recension de Pisistrate au VIe siècle av. J.-C.[38]. À partir d'eux se distinguent deux écoles : les unitaristes et les analystes.
40
+
41
+ Les analystes, tels Karl Lachmann, cherchent à isoler un poème originel, œuvre d'Homère lui-même, d'additions postérieures ou d'interpolations, et soulignent les incohérences du texte, les erreurs de composition : par exemple, Pylémène, héros troyen, est tué au chant V[39] avant de reparaître quelques chants plus loin[40] ou encore Achille espère au chant XI une ambassade qu'il vient juste de renvoyer[réf. nécessaire]. Il est vrai aussi que la langue homérique (voir infra), pour ne parler que d'elle, est un ensemble composite mêlant des dialectes divers (ionien et éolien principalement) et des tournures d'époques diverses. Cette démarche était déjà celle des Alexandrins qui ont établi le texte (voir infra).
42
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+ Les unitaristes, au contraire, soulignent l'unité de composition et de style des poèmes, pourtant très longs (15 337 vers pour l'Iliade et 12 109 pour l'Odyssée) et défendent la thèse d'un auteur, Homère, qui a composé les poèmes que nous avons à partir de sources diverses existant à son époque ; les différences entre les deux poèmes s'expliquent alors par le changement entre un auteur jeune et le même, plus vieux, ou encore entre Homère lui-même et un continuateur de son école[41]. Ainsi Paul Claudel, à propos de « l'unicité de la main ouvrière » :
44
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+ « Tous les événements, tous les thèmes locaux ont pris direction, rapport, équilibre, tous les dessous s'éveillent et se justifient, tout se met à chanter à la fois, tout le champ poétique à la fois jusqu'à ses suprêmes limites subit l'enchantement de cette voix nue, dans la concaténation des syllabes accélérées, qui le soutire vers le dénouement[42]. »
46
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+ Aujourd'hui, la plupart des critiques pensent que les poèmes homériques ont été composés, en réutilisant des éléments antérieurs, lors d'une période de transition, au moment du passage d'une culture de composition et de transmission orale qui caractérise les « siècles obscurs » à la naissance d'une nouvelle culture grecque de l'écrit. L'intervention d'un auteur (ou de deux) ne fait guère de doute, mais il n'est pas douteux non plus que des poèmes antérieurs existaient et que certains ont été inclus dans l'œuvre homérique. D'autres ne l'ont pas été, comme ceux qui racontaient en détail l'épisode du cheval de Troie[43], qui n'est que brièvement évoqué dans l’Odyssée[44]. L’Iliade aurait été composée en premier, vers la première moitié du VIIIe siècle av. J.-C., et l’Odyssée serait postérieure, datant de la fin du VIIe siècle av. J.-C.
48
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49
+ Des méthodes contemporaines tentent également d'élucider la question. Alliant l'informatique et les statistiques, la stylométrie permet de scruter diverses unités linguistiques : mots, catégories grammaticales, phonèmes... Fondée sur les fréquences des lettres grecques, une première étude de Dietmar Najock[45] constate surtout les cohésions internes de l'Iliade et de l'Odyssée.
50
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51
+ Les textes homériques se transmirent longtemps par voie orale. Dans sa célèbre thèse, L'Épithète traditionnelle chez Homère, Milman Parry montre que les nombreuses formules « nom propre + épithète », telles que « Achille aux pieds légers » ou « Héra, la déesse aux bras blancs » obéissent à des schémas rythmiques précis qui facilitent le travail de l'aède : un hémistiche peut être aisément complété par un hémistiche tout fait. Ce système, qu'on ne retrouve que dans la poésie homérique, est caractéristique de la poésie orale.
52
+
53
+ Parry et son disciple, Albert Lord, donnent ainsi l'exemple de bardes serbes de la région de Novi Pazar, analphabètes, capables de réciter de longs poèmes parfaitement versifiés, en utilisant ce type de formules rythmiques. Après avoir enregistré plusieurs de ces épopées, Lord s'aperçoit en revenant quelques années plus tard que les modifications apportées par ces bardes sont minimes. La versification est bien un moyen d'assurer une meilleure transmission des textes dans une culture orale.
54
+
55
+ Pisistrate, au VIe siècle av. J.-C., inaugure la première bibliothèque publique. Cicéron rapporte que les deux récits épiques sont alors pour la première fois retranscrits, sur l'ordre du tyran athénien[46]. Il promulgue une loi enjoignant à tout chanteur ou barde passant par Athènes de réciter tout ce qu'il connaît d'Homère pour les scribes athéniens, qui enregistrent chaque version et les réunissent en ce qui est à présent appelé l'Iliade et l'Odyssée. Des savants tels que Solon (qui s'était pourtant opposé à Pisistrate pendant sa campagne électorale) participent à ce travail. Le fils du tyran, Hipparque, ordonne que le manuscrit soit récité tous les ans à l'occasion de la fête des Panathénées, selon le dialogue Hipparque attribué à Platon.
56
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57
+ Les textes homériques sont alors écrits et lus sur des rouleaux de parchemin ou de papyrus, les volumina (d'où vient le français « volume »). Aucun rouleau intégral n'a été sauvegardé. Seuls subsistent des fragments, retrouvés en Égypte, dont certains remontent au IIIe siècle av. J.-C. L'un d'entre eux, Sorbonne inv. 255, contenant les chants IX et X, montre que, contrairement à ce que l'on pensait jusqu'alors :
58
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59
+ Ensuite, les premiers à travailler à une édition critique des textes homériques sont les grammairiens alexandrins. Zénodote, premier bibliothécaire de la Bibliothèque d'Alexandrie, commence le travail de défrichage, tandis que son successeur Aristophane de Byzance établit la ponctuation du texte. Aristarque de Samothrace, successeur d'Aristophane, écrit des commentaires de l'Iliade et de l'Odyssée, et tente de différencier le texte attique, établi sur les ordres de Pisistrate, et les additions hellénistiques.
60
+
61
+ Au IIIe siècle, les Romains répandent dans le bassin méditerranéen l'usage du codex, c'est-à-dire le livre broché largement utilisé aujourd'hui. Les plus anciens manuscrits connus sous cette forme remontent au Xe siècle. Ils sont l'œuvre d'ateliers byzantins. C'est le cas par exemple du Venetus 454A, l'un des meilleurs manuscrits existants, qui permit en 1788 au Français Jean-Baptiste-Gaspard d'Ansse de Villoison d'établir l'une des meilleures éditions de l'Iliade[47]. Au XIIe siècle, l'érudit Eustathe de Thessalonique compile les commentaires alexandrins[48]. Il ne retient que 80 corrections sur les 874 établies par Aristarque de Samothrace. En 1488, la version princeps des œuvres est imprimée à Florence.
62
+
63
+ La langue homérique est une langue de l'épopée, déjà archaïque au VIIIe siècle av. J.-C. et davantage encore au moment de la fixation du texte, au VIe siècle av. J.-C. D'ailleurs, avant ce moment, certains de ces archaïsmes ont été remplacés, introduisant ainsi dans le texte des atticismes.
64
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65
+ Parfois, la métrique de l'hexamètre dactylique permet de retrouver la forme initiale, ainsi que d'expliquer certaines tournures. C'est le cas par exemple pour le digamma (Ϝ /w/), phonème disparu dès le Ier millénaire av. J.‑C. dans la plupart des dialectes, encore utilisé chez Homère pour des questions de scansion, même s'il n'est ni écrit ni prononcé. Ainsi du vers 108 du chant I de l'Iliade :
66
+
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+ « ἐσθλὸν δ’ οὔτέ τί πω [Ϝ]εἶπες [Ϝ]έπος οὔτ’ ἐτέλεσσας »
68
+
69
+ L'emploi concurrent de deux génitifs, l'archaïque en -οιο et le moderne en -ου, ou encore deux datifs pluriels (-οισι et -οις) montrent que l'aède pouvait alterner à son gré formes archaïques et modernes : « la langue homérique est un mélange de formes d'époques diverses, qui n'ont jamais été employées ensemble et dont la combinaison relève d'une liberté purement littéraire » (Jacqueline de Romilly).
70
+
71
+ Mieux encore, la langue homérique combine différents dialectes. On peut écarter les atticismes, transformations rencontrées lors de la fixation du texte. Il reste deux grands dialectes, l'ionien et l'éolien, dont certaines particularités sont manifestes pour le lecteur : par exemple, l'ionien utilise un êta (η) là où l'ionien-attique utilise un alpha long (ᾱ), d'où les noms « Athéné » ou « Héré » au lieu des classiques « Athéna » et « Héra ». Cette « coexistence irréductible » des deux dialectes, selon l'expression de Pierre Chantraine, peut s'expliquer de diverses façons :
72
+
73
+ De fait, le dialecte homérique est une langue composite qui n'a existé que pour les poètes et n'a jamais été réellement parlée, ce qui accentue la rupture créée par l'épopée avec la réalité du quotidien. Plus tard, bien après Homère, les auteurs grecs vont imiter ces homérismes précisément pour affecter un esprit littéraire.
74
+
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+ L'exégèse allégorique d'Homère est une interprétation ou explication de l'œuvre homérique, basée sur l'axiome selon lequel le poète n'a pas explicitement exprimé sa pensée mais a caché celle-ci derrière des récits mythologiques, au moyen d'un langage énigmatique ou allusif.
76
+
77
+ La plus ancienne forme d'exégèse allégorique (de et άλλος, « autre », et αγοράομαι, « dire » : qui dit en d'autres mots ce que le poète n'a pas clairement exprimé), et en même temps la plus constante dans l'histoire, cherche à faire ressortir, dans le texte d'Homère, un enseignement physique, c'est-à-dire relatif à la nature (et φύσις) et à tous les phénomènes qui s'y produisent ; selon J. Pépin en 1976, dans Mythe et allégorie parues aux Études augustiniennes, il s'agit le plus souvent d'un enseignement d'ordre physique, et Proclus, définissant l'interprétation allégorique, déclare que l'on y fait des phénomènes physiques l'objet dernier des significations cachées dans les mythes ».
78
+
79
+ On peut distinguer aussi une exégèse allégorique théologique ou mystique, ayant trait aux dieux et aux mystères religieux, mais elle est souvent étroitement liée à l'exégèse physique, les dieux étant assimilés à des entités naturelles, ou qui agissent sur la nature « Mais la théologie y trouve aussi sa place »[49]. Enfin, il existe également, plus tardive et moins fréquente, une exégèse allégorique historique et éthique (ou moralisante).
80
+
81
+ L'interprétation allégorique d'Homère, pratiquée depuis la plus haute Antiquité par presque tous les philosophes, couvre finalement une période d'au moins 2 500 ans. Si l'exégèse physique n'a pas été seulement appliquée à l'auteur de l’Iliade et de l’Odyssée, mais à plusieurs autres grands poètes anciens grecs et latins tels que Hésiode, Virgile, Ovide, celle d'Homère est incontestablement la plus abondante quant aux témoignages écrits.
82
+
83
+ L'Aède a ainsi été commenté allégoriquement par les rhapsodes, les philosophes présocratiques (Thalès de Milet, Anaxagore de Clazomène, Xénophane de Colophon, Héraclite d'Éphèse, Empédocle d'Agrigente, Démocrite d'Abdère, etc.), les pythagoriciens et les néo-pythagoriciens (Porphyre), Platon et les platoniciens (Plutarque de Chéronée) et les néo-platoniciens (Plotin, Porphyre, Jamblique, Proclos, Hermias d'Alexandrie et Olympiodore), Épicure et les épicuriens, les stoïciens (Cléanthe, Cornutus), ainsi que de nombreux autres auteurs anciens, grecs et latins, qui, sans appartenir nettement à un des courants philosophiques précités, livrent au moins des échantillons de l'exégèse physico-théologique d'Homère (Aristote, Cicéron, le Pseudo-Plutarque, Macrobe, Héraclite du Pont, etc.), les Byzantins (Psellos, Eustathe de Thessalonique, Jean Tzétzès, Christophe Contoléon, Gémiste Pléthon), même les anciens auteurs chrétiens (Clément d'Alexandie, Hippolyte de Rome) et musulmans (Shahrastani), les humanistes (Rabelais, J. Pierius Valerianus, Jean Dorat, etc.), les alchimistes ou philosophes hermétiques depuis le XIVe siècle (Petrus Bonus, Blaise de Vigenère, Giovanni Bracesco, Michel Maier, etc.), enfin les Modernes depuis le XVIIIe siècle à nos jours (Fabre du Bosquet, Antoine-Joseph Pernety, E. d'Hooghvorst).
84
+
85
+ Les auteurs de l'Antiquité pensaient qu'Homère chantait des événements ayant réellement existé, et que la guerre de Troie avait vraiment eu lieu. Ils faisaient leur la remarque d'Ulysse à l'aède Démodocos :
86
+
87
+ « Tu chantes avec un grand art le sort des Grecs,
88
+ Tout ce qu'ont fait, subi et souffert les Argiens,
89
+ comme un qui l'eût vécu, ou tout au moins appris d'un autre[56] ǃ »
90
+
91
+ Au XIXe siècle encore, c'est pour retrouver les sites décrits par l'épopée qu'Heinrich Schliemann lance ses fouilles en Asie Mineure. Quand il met au jour les ruines d'une ville appelée Troie, puis celles de Mycènes, on pense avoir prouvé la véracité des récits homériques. On reconnaît l'existence d'Agamemnon, pensant avoir trouvé un masque à son effigie, le grand bouclier d'Ajax, la coupe de Nestor, etc.[57]. On identifie la société décrite par l'aède à la civilisation mycénienne.
92
+
93
+ Rapidement, les découvertes sur cette civilisation (au premier chef, le déchiffrement du linéaire B) remettent en cause cette thèse : la société achéenne ressemblait plus aux civilisations mésopotamiennes, administratives et bureaucratiques, qu'à une aristocratie de guerriers, sans État. Jacqueline de Romilly explique ainsi : « entre les documents soudain révélés et le contenu des poèmes, il n'y a pas un lien beaucoup plus étroit qu'entre la Chanson de Roland et des actes notariés de l'époque de Roland »[58].
94
+
95
+ Moses Finley, dans Le monde d'Ulysse (1969), affirme que la société décrite, hors quelques anachronismes, a vraiment existé : ce sont les « siècles obscurs », ceux du Xe et IXe siècles av. J.-C., situés entre la civilisation de Mycènes et le début de l'âge des cités (VIIIe siècle av. J.-C.). Ainsi, il écrit dans « Les Siècles obscurs et les poèmes homériques » (Les Anciens Grecs, 1971) :
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+ « Tout se passe donc comme si la volonté archaïsante des bardes avait été en partie couronnée de succès : bien qu'ils aient perdu presque tout souvenir de la société mycénienne, ils demeuraient assez en retard sur leur temps pour peindre avec quelque exactitude les siècles obscurs, dans leurs débuts plus qu'en leur fin — tout en laissant toujours subsister des fragments anachroniques, survivances mycéniennes d'une part, notations contemporaines de l'autre. »
98
+
99
+ La position de Finley est depuis également remise en question, en grande partie à cause d'anachronismes, montrant des traits datant du VIIIe ou du VIIe siècle av. J.-C. D'abord, l'Iliade comprend trois descriptions de ce qui ressemble à la phalange, notamment :
100
+
101
+ « Ainsi ajustaient-ils casques et boucliers bombés.
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+ Écus, casques et hommes se pressaient l'un contre l'autre,
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+ Et quand ils se penchaient, les casques chevelus heurtaient
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+ Leurs splendides cimiers, tant ils se tenaient serrés[59]. »
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+
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+ La date d'introduction de la phalange est sujette à débat, mais la plupart s'accordent sur les années 675 av. J.-C.
107
+
108
+ Les chars sont utilisés de manière incohérente : les héros partent sur leur char, en sautent et se battent à pied. Le poète sait que les Mycéniens utilisaient des chars, mais ne connaît pas leur utilisation à l'époque (combat char contre char, utilisation des javelots), et calque l'utilisation des chars sur celle des chevaux à son époque (transport à cheval jusqu'au lieu de la bataille, combat à pied).
109
+
110
+ Le récit se passe en plein âge du bronze et les armes des héros sont effectivement faites de ce métal. Mais Homère donne à ses héros un « cœur de fer », et parle dans l'Odyssée du bruit fait, dans la forge, par une hache de fer que l'on trempe[60].
111
+
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+ Ces usages issus d'époques différentes montrent qu'à l'instar de la langue d'Homère, le monde homérique n'a jamais existé en tant que tel. C'est un monde composite et poétique, tout comme la géographie du périple d'Ulysse.
113
+
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+ Victor Hugo écrivit à son propos dans William Shakespeare : « Le monde naît, Homère chante. C'est l'oiseau de cette aurore ». Honoré de Balzac le place si haut qu'il écrit : « Doter son pays d'un Homère, n'est-ce pas usurper sur Dieu[61] ? »
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+ Homère est à l'origine de la figure du poète aveugle, dont l'infirmité est contrebalancée par son génie poétique. À ce titre, plusieurs poètes ou écrivains postérieurs fameux ont été rapprochés d'Homère à cause de leur cécité, par exemple John Milton, auteur de l'épopée Paradise Lost, le guzlar (barde) serbe Filip Višnjić, le chasseur dogon Ogotemmêli ou plus récemment l'écrivain et poète argentin Jorge Luis Borges.
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+ Lucien de Samosate met en scène Homère dans plusieurs de ses dialogues. Dans le voyage fictif qu'il relate dans les Histoires vraies (II, 20), Lucien rencontre Homère dans l'Île des Bienheureux : la conversation est l'occasion d'une parodie de la question homérique, qui se pose déjà à l'époque de Lucien.
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+ Dans Le Dossier H. (1981), Ismail Kadare relate l'histoire de deux homéristes venus en Albanie enregistrer les épopées orales des rhapsodes, avec l'ambition d'élucider la question homérique.
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+ Dans le film Les Ailes du Désir de Wim Wenders, le personnage du vieux poète interprété par Curt Bois est nommé Homère et évoque explicitement l'aède antique[63].
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+ Le philologue allemand Gottfried Hermann publia en 1806 une édition des Hymnes.
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+ Un équinoxe est un instant de l'année où le Soleil traverse le plan équatorial terrestre, changeant ainsi d'hémisphère céleste. Cette définition astronomique précise la conception pré-scientifique selon laquelle l'équinoxe est le moment où la durée du jour est égale à celle de la nuit.
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+ Étymologiquement, le terme équinoxe provient du latin æquinoctium, de æquus (égal) et nox, noctis (nuit).
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+ On appelle équinoxe de printemps (ou vernal) l'équinoxe de mars dans l'hémisphère nord et l'équinoxe de septembre dans l'hémisphère sud. On appelle équinoxe d'automne celui de septembre dans l'hémisphère nord et de mars dans l'hémisphère sud.
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+ L'observation systématique des levers du soleil a découvert que sur l'horizon leur position change au cours de l'année, tout en restant entre deux extrêmes. Comme ces extrêmes coïncident avec les solstices, c'est-à-dire avec la durée maximale et minimale du jour (ou de la nuit), on a pu conclure que si le soleil se lève exactement au milieu entre les deux, la durée du jour serait égale à celle de la nuit. Si l'on mesure ces intervalles avec une précision suffisante, on constate que cette conclusion n'est vraie que de façon approximative. La définition astronomique fixe ce moment précisément et de façon théorétique, tout en le privant de réalité tangible.
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+
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+ Ce jour-là, il existe un point sur l'équateur terrestre où le Soleil culmine au zénith.
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+
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+ La ligne d'équinoxe ou ligne équinoxiale est la droite d'intersection du plan de l'écliptique — qui est celui de l'orbite de la Terre — avec le plan de l'équateur céleste — qui est celui de l'équateur terrestre. Elle est perpendiculaire à la ligne des solstices ou ligne solsticiale.
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+
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+ Un équinoxe ou point équinoxial est un des deux points d'intersection de la ligne des équinoxes avec la sphère céleste.
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+
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+ Une année connaît deux équinoxes ou points équinoxiaux : le premier, entre le 19 et le 21 mars ; le second (en), entre le 21 et le 24 septembre (voir plus bas).
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+
16
+ La période s'écoulant d'un équinoxe de printemps à l'autre ne vaut pas strictement une année tropique (qui est, par définition, la durée nécessaire pour que λ, la longitude écliptique du Soleil, s'accroisse exactement de 360°). Cette année équinoxiale de printemps, ou année vernale (365,242 364 60 jours, soit 365 jours 5 heures et 49 minutes) est actuellement plus longue (de quelque 15 secondes) que l'année tropique et va actuellement légèrement croissant avec le temps qui passe (0,2 seconde par siècle).
17
+
18
+ Par extension, équinoxes peut également désigner les jours de l'année pendant lesquels se produisent ces passages au zénith. Les dates des équinoxes sont liées par convention à celles du début du printemps et de l'automne.
19
+
20
+ L'axe de rotation de la Terre est incliné d'environ 23,4369° par rapport au plan de son orbite. En conséquence, pendant environ une moitié de l'année, son hémisphère nord est orienté vers le Soleil, tandis que l'orientation est au profit de son hémisphère sud pendant l'autre moitié. Lors d'un équinoxe, les deux hémisphères sont orientés également par rapport au Soleil et celui-ci est situé directement au zénith de l'équateur. Les pôles Nord et Sud sont également situés à cet instant sur le terminateur et le jour et la nuit divisent exactement les deux hémisphères.
21
+
22
+ Réciproquement, du point de vue géocentrique, un équinoxe se produit lorsque le Soleil atteint l'une des deux intersections entre l'écliptique et l'équateur céleste : sa déclinaison est alors nulle.
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+
24
+ Le Soleil n'étant pas un simple point lumineux vu de la Terre, sa traversée de l'équateur prend environ 33 heures.
25
+
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+ La date de l'équinoxe peut se déterminer en observant le lever du Soleil, par rapport au point situé plein Est (ou plein Ouest pour le coucher) : l'équinoxe de printemps a lieu le jour où le Soleil cesse de se lever au sud de ce point, pour se lever au nord (mutatis mutandis pour le coucher du Soleil ou pour l'équinoxe d'automne). L'instant exact peut s'apprécier à partir de l'azimut solaire à ces deux levers consécutifs, en interpolant le moment où le Soleil passe à l'azimut 90° (ou 270° pour le coucher).
27
+
28
+ On dit souvent que « à l'équinoxe, le Soleil se lève à l'Est et se couche à l'Ouest », mais ce n'est qu'approximativement exact : cette règle néglige les déplacements du Soleil pendant cette journée. Le Soleil ne peut se lever exactement à l'Est que s'il se lève à l'instant précis de l'équinoxe, ce qui est le cas sur tout un méridien ; mais le temps que le Soleil se couche douze heures plus tard, sa déclinaison aura légèrement varié (d'un cinquième de degré), et il ne se couchera plus exactement à l'Ouest. La différence n'est cependant pas très sensible pour l'observation courante (un tiers de degré en azimut, pour les latitudes de l'ordre de 45°).
29
+
30
+ L'observation du Soleil au lever n'est pas très précise sur le plan astronomique, parce que c'est là que la réfraction atmosphérique est la plus forte, entraînant une incertitude sur l'heure du lever astronomique et donc sur son azimut. Un observatoire astronomique utilisera plutôt une lunette méridienne, pour déterminer (par interpolation entre deux midis solaires consécutifs) le moment où le Soleil passe sur l'équateur céleste, et a par conséquent une distance zénithale égale à la latitude du lieu d'observation.
31
+
32
+ Le jour d'un équinoxe, le centre du Soleil passe à peu près le même temps au-dessus et en dessous de l'horizon pour tous les points de la surface de la Terre : 12 heures. Cependant, le Soleil n'étant pas perçu sur Terre comme un point lumineux mais comme une sphère, le jour y est plus long que la nuit car le limbe supérieur du Soleil peut être aperçu alors que son centre est toujours situé en dessous de l'horizon. De plus, l'atmosphère terrestre réfracte la lumière solaire : même si son limbe est situé juste sous l'horizon, ses rayons peuvent quand même atteindre la surface terrestre. En pratique, le rayon apparent du Soleil est d'environ 16 minutes d'arc et la réfraction atmosphérique de 34 minutes d'arc. La combinaison des deux implique que le limbe supérieur du Soleil peut être aperçu alors que son centre est situé à 50 minutes d'arc sous l'horizon réel. En conséquence, le jour est plus long de 13 minutes 02 secondes que la nuit à l'équateur lors d'un équinoxe. Cette différence de durée augmente quand on se déplace vers les pôles : à Londres, elle est déjà de 21 minutes 36 secondes, à Narvik (Norvège), elle atteint 44 minutes 08 secondes et à 100 km des pôles, le Soleil reste en partie visible toute la journée.
33
+
34
+ Certains points de la surface terrestre suffisamment éloignés de l'équateur peuvent connaître une journée où la durée du jour et de la nuit sont quasiment identiques. Sa date exacte dépend de la latitude et de la longitude, mais les jours précédant l'équinoxe de printemps (ou suivant l'équinoxe d'automne) connaissent un jour supérieur à 12 heures. Prendre en compte le crépuscule diminue encore la durée de la nuit.
35
+
36
+ Lors des équinoxes, la variation journalière de la durée du jour et de la nuit est la plus grande. Aux pôles, l'équinoxe marque la transition entre six mois de jour et six mois de nuit. Située au Svalbard loin au-delà du cercle Arctique, la ville norvégienne de Longyearbyen connaît 15 minutes de jour de plus tous les jours aux alentours de l'équinoxe de printemps. À Singapour (environ 1°17' N), cette variation n'est que de quelques secondes.
37
+
38
+ Lors des équinoxes, le Soleil se lève presque exactement à l'est et se couche presque exactement à l'ouest. Du pôle Nord au pôle Sud, tous les points de la Terre situés sur un même méridien, reçoivent alors simultanément la lumière du Soleil durant la journée.
39
+
40
+ Dans l'hémisphère nord, le Soleil culmine au sud à un angle à peu près égal à 90° moins la latitude du point d'observation ; dans l'hémisphère sud, il culmine au nord de la même manière ; à l'équateur, il culmine au zénith.
41
+
42
+ Les diagrammes suivants décrivent de façon schématique la trajectoire apparente du soleil lors d'une journée d'équinoxe pour différentes latitudes.
43
+
44
+ 0° (équateur) : À midi solaire, le Soleil culmine au zénith, soit à 90° d'altitude. Le crépuscule dure une heure huit minutes.
45
+
46
+ 20° : le Soleil culmine à 70° d'altitude et disparaît sous l'horizon selon une trajectoire inclinée de 70° par rapport à celui-ci. Le crépuscule dure une heure treize minutes.
47
+
48
+ 50° : le Soleil culmine au midi solaire à 40° et le crépuscule dure une heure cinquante minutes.
49
+
50
+ 70° : le Soleil ne culmine qu'à 20° d'altitude et disparaît sous l'horizon suivant un angle très faible. Le crépuscule dure quatre heures six minutes ; la véritable nuit ne dure que trois heures quarante-quatre minutes.
51
+
52
+ 90° (pôles) : si la réfraction atmosphérique n'entrait pas en compte, le centre du Soleil resterait sur l'horizon toute la journée.
53
+
54
+ Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides
55
+
56
+ Dans le calendrier grégorien, les dates d'équinoxes varient suivant les années (le tableau à droite les résume pour les années proches). Les faits suivants sont à prendre en compte :
57
+
58
+ L'équinoxe de mars se produit donc, en heure UTC, les 19, 20 ou 21 mars.
59
+
60
+ L'équinoxe de septembre peut avoir lieu, en heure UTC, les 21, 22, 23 ou 24 septembre.
61
+
62
+ L'équinoxe, particulièrement celui de printemps, est une date de référence pour de nombreux calendriers :
63
+
64
+ Le point vernal — position apparente du Soleil sur la sphère céleste lors de l'équinoxe de mars — est utilisé comme origine dans certains systèmes de coordonnées célestes :
65
+
66
+ À cause de la précession des équinoxes, la position du point vernal varie au fil du temps. Ces systèmes de coordonnées changent donc en conséquence. Ainsi, lorsqu'on donne les coordonnées célestes d'un objet dans l'un de ces systèmes, il est nécessaire de spécifier le point vernal (et l'équateur céleste) qui a servi à la mesure.
67
+
68
+ Dans ces systèmes, l'équinoxe automnal est situé à la longitude écliptique 180° et à l'ascension droite 12h.
69
+
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+ Pour un observateur donné, son jour sidéral débute à la culmination du point vernal. L'angle horaire du point vernal est, par définition, le temps sidéral de l'observateur.
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+ République de l'Équateur
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+
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+ (es) República del Ecuador Écouter
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+ 0° 14′ S, 78° 31′ O
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+ modifier
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+ L’Équateur, en forme longue la république d'Équateur ou république de l'Équateur (en espagnol : Ecuador et República del Ecuador), est un pays d'Amérique du Sud, frontalier du Pérou au sud et à l'est et de la Colombie au nord-nord-est, baigné à l'ouest par l'océan Pacifique. Ses habitants sont appelés les Équatoriens. Sa superficie est de 283 520 km2, partagée en trois grandes régions : la côte du Pacifique, où se trouve la ville de Guayaquil, la partie andine du pays, où se trouve la capitale et la principale ville du pays, Quito, et l'Amazonie équatorienne, dans l'est du pays. Les deux premières de ces régions concentrent l'essentiel de la population et de l'activité économique du pays, tandis que la partie amazonienne, moins peuplée, recèle des ressources significatives en hydrocarbures, ainsi qu'une biodiversité extrêmement importante. À ces trois régions continentales, il faut ajouter une région insulaire formée par les îles Galápagos, situées dans l'océan Pacifique à un millier de kilomètres à l'ouest de la côte.
12
+
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+ Depuis son indépendance de l'Espagne en 1822, l'Équateur est une république, aujourd'hui divisée en vingt-quatre provinces. La Constitution de 2008 le définit comme un État interculturel et plurinational : si l'espagnol est la langue officielle de la République, des nations indigènes sont reconnues, et le kichwa et le shuar ont un statut de langues de relations interculturelles. Les principales exportations du pays sont les hydrocarbures et des produits agricoles tels que les bananes, les roses ou les crevettes.
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+
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+ Outre l'Organisation des Nations unies, l'Équateur est membre de l'Organisation des États américains, de la Communauté andine et de l'Union des nations sud-américaines.
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+ Les restes archéologiques les plus anciens trouvés en Équateur, correspondant à la Culture Valdivia, datent du quatrième millénaire av. J.-C. et ont été trouvés dans les provinces du Guayas et de Santa Elena. D'autres sites archéologiques ont été découverts sur la côte aussi bien que dans la sierra équatorienne. Ils correspondent à plusieurs cultures (Jama-Coaque, La Tolita, Machalilla, Chorrera, Manteño-Huancavilca, etc.). Malgré ces découvertes, ces cultures restent mystérieuses et on dispose de relativement peu de connaissances certaines sur l'histoire de l'Équateur jusqu'au XVe siècle[réf. nécessaire].
18
+ Au XVe siècle, l'Équateur était peuplé par différentes ethnies parlant des langues distinctes : sur la côte les cultures Esmeralda, Manta, Huancavilca et Puná (du nord au sud), pratiquant toutes la pêche, la chasse, l'agriculture et le commerce (aussi bien par la mer entre différentes zones côtières qu'avec les Indiens de la sierra). Dans la sierra, les principales cultures à cette même période étaient les Pastos, les Caras, les Panzaleo, les Puruhá, les Cañaris et les Paltas. Leur économie était essentiellement agricole, avec un mode de vie sédentaire et un important usage de l'irrigation en particulier pour les Cañaris. L'organisation politique se faisait autour de caciques, qui nouaient entre eux des alliances fluctuantes et étaient capables de lever des armées et d'administrer certains territoires[4].
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+ Les Andes équatoriales sont conquises par les incas sous les règnes de Tupac Yupanqui, qui conquiert le sud de l'actuel Équateur, puis de son fils Huayna Capac, né à Tomebamba, qui conquiert Quito et en réduit les dernières résistances des Otavalos lors du massacre de Yahuarcocha, vers 1505. À la mort de Huayna Capac en 1527, la noblesse, divisée sur le choix du successeur légitime, partage l'empire inca en deux, attribuant à Atahualpa la partie nord, avec pour capitale Quito, et à Huascar (son demi-frère) la partie sud, avec pour capitale Cuzco. Une guerre civile se déclenche rapidement entre les deux empereurs, qui tourne finalement à l'avantage d'Atahualpa, qui parvient à pénétrer profondément dans le territoire de Huascar et fait prisonnier ce dernier en 1532[L 1].
21
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+ C'est alors qu'Atahualpa est aux bains de Cajamarca, se préparant à entrer en vainqueur à Cuzco, qu'a lieu sa rencontre avec Francisco Pizarro. Le conquistador, à la tête d'une petite armée et malgré l'escorte imposante d'Atahualpa, parvient à s'emparer de l'Inca et à le faire prisonnier le 16 novembre 1532[L 2]. Malgré une forte résistance opposée aux conquérants espagnols par certains généraux d'Atahualpa, dont Rumiñahui, l'Équateur est conquis entre 1532 et 1534, et Sebastián de Belalcázar fonde Quito le 6 décembre 1534[5], sur les ruines du Quito inca détruit par Rumiñahui avant de l'abandonner aux Espagnols[L 3].
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+ Figurine, culture Jama-Coaque (800 av. J.-C. - 300).
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+ Statuette en or, culture La Tolita / Tumaco, 100 av. J.-C. - 100).
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+ Ruines inca d'Ingapirca, près de Cuenca.
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+ Atahualpa (empereur inca).
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Après la conquête définitive de Quito, l'exploration du pays se poursuit et se concrétise par la fondation des villes les plus importantes du pays : Guayaquil le 25 juillet 1535, puis dans les années qui suivent Ambato, Riobamba et Manta, entre autres. Loja est fondée en 1548 et Cuenca en 1557. Le mythe de l'Eldorado naît à Quito, et l'exploration se poursuit en particulier dans les régions amazoniennes, au départ de Quito : plusieurs villes y sont fondées, dont certaines ont été détruites peu après leur fondation par les indigènes, et une expédition partant de Quito sous la direction de Francisco de Orellana découvre l'Amazone le 12 février 1542, après avoir descendu le Río Coca (es) puis le Río Napo[L 4].
35
+
36
+ Sur le plan politique, Quito contribue à la défaite de Gonzalo Pizarro contre Charles Quint, Sebastián de Belalcázar choisissant le camp de ce dernier. En 1545, le pape Paul III donne qualité d'évêché à Quito, et en 1563, Philippe II fait de Quito le siège de l'audience royale de Quito, avec pouvoir sur un vaste territoire s'étendant de Jaén et Guayaquil au sud, jusqu'à Cali et Buenaventura au nord et comprenant également une large part du bassin amazonien. Bien que théoriquement soumise à l'autorité du Vice-Roi du Pérou, l'Audience de Quito, gouvernée par un Président nommé par le roi, jouissait d'une large autonomie due à la grande distance entre Quito et Lima. Une rébellion éclate en 1592, appelée « Révolution des alcabalas », en opposition à l'impôt du même nom décrété par la couronne d'Espagne. Cette révolution, qui se résout après une médiation des jésuites, est parfois vue comme le premier témoignage de l'émergence des Espagnols nés dans la colonie (les Créoles) qui entrevoient déjà la possibilité de l'indépendance, qui ne se concrétisera que plus de deux siècles plus tard. Malgré cette rébellion, la deuxième moitié du XVIe siècle marque la consolidation de la domination des Espagnols nés en métropole, aussi bien sur le plan culturel que religieux ou administratif[L 5].
37
+
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+ Le XVIIe siècle marque l'apogée de l'Audience royale de Quito, marqué par la paix et la stabilité. L'économie est fondée sur l'agriculture, les mines d'or, et l'artisanat textile, avec une main d'œuvre bon marché fournie par l'exploitation des populations indigènes. Des tentatives d'évangélisation des peuples amazoniens ont lieu, en particulier par les Jésuites et les Franciscains.
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+ Les jésuites fondent trois Collèges, à Quito (1586), Cuenca (1638), et Riobamba (1689), ainsi que l'Université Saint-Grégoire à Quito. Quito devient un centre d'activité artistique et architectural sans égal sur tout le continent : la ville voit fleurir des églises et monastères plus somptueux les uns que les autres dans le style baroque, ces constructions entraînant le développement d'un art religieux florissant (peinture, sculpture de la pierre et du bois, etc.) À cette époque, la prospérité et la splendeur de Quito sont enviées par Lima et Bogota.
41
+
42
+ Cette période est toutefois marquée par plusieurs tremblements de terre dévastateurs, des éruptions volcaniques suivies de lahars faisant parfois des milliers de morts. Les villes de la côte subissent des attaques de corsaires tout au long du siècle, culminant avec le sac et l'incendie de Guayaquil en 1684 par le flibustier François Grognier[L 6].
43
+
44
+ Par décret du 27 mai 1717, Philippe V d'Espagne supprime l'Audience royale de Quito, rattachant son territoire à la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade, nouvellement créée et qui avait son siège à Bogotá. Après avoir supprimé cette vice-royauté et rétabli le statu quo en 1720, Philippe V rétablit finalement la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade, y rattachant définitivement l'Audience Royale de Quito sans toutefois la supprimer. De 1736 à 1743 a lieu une mission géodésique franco-espagnole dirigée par Charles Marie de La Condamine, avec pour but de mesurer un arc du méridien de Quito. Cette mission, qui permet de confirmer la thèse de Newton d'une Terre aplatie aux pôles, augmente considérablement les connaissances scientifiques et géographiques sur l'Équateur, et ouvre la voie au système métrique. Le journal de voyage de La Condamine, journal de voyage à l'Équateur, influera plus tard sur le choix du nom du pays lorsqu'il prendra son indépendance.
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+ Le XVIIIe siècle est également marqué par l'arrivée de la première presse de l'Audience de Quito, installée en 1755 à Ambato, qui permet à Eugenio Espejo d'éditer le premier journal propre à l'Audience de Quito. L'expulsion des jésuites par la couronne d'Espagne en 1767 a un fort impact dans l'Audience, causant la fermeture de plusieurs universités, écoles et collèges. La fin du siècle est marquée par un important soulèvement à Quito en 1785, en particulier en opposition aux taxes et droits de douane imposés par l'Espagne, tandis que des révoltes indigènes d'une ampleur jamais vue depuis le XVIe siècle éclatent entre 1766 et 1803 dans toute la sierra. Les écrits d'intellectuels comme le philosophe Eugenio Espejo et l'historien jésuite Juan de Velasco, qui écrit la première histoire de Quito, favorisent la prise de conscience d'une «Nation quiténienne»[L 7]. En 1803, des milliers d'Indiens de Guamote et Columbe se sont soulevés contre le système d’imposition de la royauté[6].
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+ Après une première proclamation d'indépendance le 10 août 1809 à Quito (primer grito de independencia), des affrontements ont lieu entre les troupes patriotes et les troupes royales pendant 3 ans, aboutissant à la défaite définitive des insurgés en décembre 1812 face aux troupes espagnoles commandées par le maréchal Melchor de Aymerich y Villajuana, qui présidera de nouveau l'audience royale jusqu'en 1822. Le 9 octobre 1820, Guayaquil se soulève et se libère des troupes espagnoles. En difficulté face aux armées royales qui tiennent solidement Quito et les montagnes des Andes, les insurgés reçoivent en février 1821 le renfort d'une armée envoyée par Simón Bolívar, sous le commandement d'Antonio José de Sucre. Après des mois de combats, l'armée de Sucre remporte une victoire décisive sur les troupes de Melchor de Aymerich le 24 mai 1822 (bataille de Pichincha) et entrent dans Quito le lendemain. Quito, Cuenca et Loja rejoignent alors la Grande Colombie comme souhaité par Bolívar. Le 26 juillet 1822 a lieu la célèbre rencontre de Guayaquil entre Bolívar et José de San Martín. le 31 juillet 1822, la province libre de Guayaquil réjoint également la Grande Colombie, qui inclut donc l'ensemble des territoires de l'audience royale de Quito, qui forment l'une des trois composantes de cet État, avec les actuelles républiques de la Colombie et du Venezuela. À la suite de l'explosion de la Grande Colombie en 1830, l'Équateur devient un pays indépendant à part entière, qui tire son nom des travaux d’une mission scientifique dirigée par Louis Godin, Charles Marie de La Condamine et Pierre Bouguer au XVIIIe siècle.
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+ Le premier président de l'Équateur indépendant est Juan José Flores (de 1830 à 1834 puis de 1839 à 1845), qui échoue dans une guerre contre la Colombie visant à conquérir le Cauca, mais parvient à maintenir l'unité du pays et à annexer les îles Galápagos. Au XIXe siècle, deux dirigeants ont profondément marqué l'histoire du pays. Gabriel García Moreno, conservateur, (président de 1861 à 1865 puis de 1869 à son assassinat, le 17 janvier 1875), réalise un régime central fort, lance de grands travaux comme la construction du train de Quito à Guayaquil, et conforte le rôle de l'Église catholique dans la vie publique du pays, consacrant le pays au Sacré-cœur de Jésus-Christ en 1873. Il reste aujourd'hui une référence pour les secteurs conservateurs de la société catholique.
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+ Eloy Alfaro, libéral, prend le pouvoir par les armes en 1895 après plusieurs tentatives avortées. Président de 1895 à 1911 avec une interruption entre 1901 et 1906, il propose dès sa prise du pouvoir de « mettre fin à la théocratie », rédige une Constitution sans référence à Dieu dans son préambule et met fin au Concordat avec l'Église catholique. Son deuxième mandat voit également l'inauguration de la ligne de train reliant Quito à Guayaquil, commencée sous García Moreno, et puissant symbole de l'unité nationale du pays. Sur le plan politique, la liberté de presse et d'opinion est reconnue ; l'élection présidentielle se fait au suffrage universel direct pour quatre ans avec une clause de non rééligibilité immédiate. Sur le plan social, Alfaro crée des écoles, des collèges, des écoles normales. Il abolit les dimes et impôts sur les propriétés indigènes les plus pauvres, témoignant ainsi d'une préoccupation inédite de l’État pour le sort des indigènes. Le libéralisme équatorien se scinde en deux tendances : les modérés, groupés autour de Leónidas Plaza et des notables du parti, veulent mettre un frein aux réformes entreprises par Alfaro ; cette tendance se tourne vers les propriétaires terriens, la bourgeoisie d'affaires et le clergé. De l'autre, les radicaux, fidèles à Alfaro, veulent continuer les réformes contre les privilèges subsistant du vieux système patriarcal colonial. Alfaro est finalement renversé en août 1911. Après un nouvel exil au Panama, il reprend les armes à Guayaquil, mais est cette fois vaincu et exécuté avec certains de ses partisans..
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+ Au cours de la première moitié du XXe siècle, le mouvement ouvrier émerge et se structure dans le pays : en 1909 puis en 1922 se tiennent deux « Congrès ouvriers ». La grève générale de novembre 1922 à Guayaquil est réprimée dans le sang par l'armée le 15 novembre, faisant plusieurs centaines de victimes. Cette répression est l'événement qui par sa marque sanglante marque le début des luttes syndicales en Équateur, selon les mots de l'historien Jorge Salvador Lara[7]. En 1926 est fondé le Parti socialiste de l'Équateur, dont une scission rejoint la IIIe Internationale en 1931 sous le nom de Parti communiste de l'Équateur.
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+ Durant toute la période républicaine, l'Équateur est marqué par une forte instabilité politique, et le pays a connu vingt constitutions successives entre 1830 et 2008. Toutefois, par rapport à d'autres pays d'Amérique du Sud, il n'a connu dans son histoire récente que trois brèves périodes de dictature militaire (1937-1938, 1963-1966 puis de 1972 à 1978). Ces gouvernements militaires, malgré leur caractère autoritaire, particulièrement entre 1963 et 1966, ont été parmi ceux qui ont fourni les efforts les plus cohérents pour résoudre les problèmes sociaux du pays et renforcer son unité, en particulier au travers de la réforme agraire de 1964. Malgré de graves épisodes comme le massacre de l'usine AZTRA en octobre 1977, ces dictatures ont en général évité de tomber dans les excès répressifs qui ont caractérisé les régimes militaires d'autres pays comme l'Argentine, le Brésil ou le Chili, à tel point que la plupart des Équatoriens se souviennent de la dernière période de régime militaire (1976-1979) comme d'une dictadouce (dictablanda)[8].
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+ En 1990, les indigènes manifestèrent pacifiquement pour la reconnaissance de leurs droits, bloquant le pays en s’asseyant par terre. Le président Borja dut accorder à la confédération des Shuars la propriété de 11 000 km2 de territoire en Amazonie, même si au même moment des escarmouches étaient lancées contre les chefs indiens. Enfin en 2000, à la suite de la dollarisation de l’économie, la population manifesta, bientôt suivie par l’armée, au point de renverser le président Jamil Mahuad.
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+ Sur le plan militaire, l'histoire de l'Équateur a été marquée par les conflits avec ses deux voisins, le Pérou et la Colombie. Les principales guerres avec la Colombie ont eu lieu en 1830-1832, avec l'objectif pour l'Équateur de conquérir le département colombien du Cauca, qui avait fait partie de l'Audience royale de Quito. La frontière est finalement fixée en 1832 sur le río Carchi, le Cauca restant donc à la Colombie, ce qui n'empêchera pas une nouvelle guerre d'avoir lieu entre 1861 et 1863, sous la présidence de Gabriel García Moreno.
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+ Les conflits frontaliers avec le Pérou voisin ont donné lieu à quatre guerres. La guerre de 1858-1860 se conclut par la signature du traité de Mapasingue, favorable au Pérou, traité dénoncé par la suite par le gouvernement du président García Moreno. La guerre de 1941, qui se conclut également par une défaite de l'Équateur et débouche sur la signature du Protocole de Rio en 1942, qui entérine la perte par l'Équateur de la majeure partie de ses possessions en Amazonie (soit 200 000 km2!) et de l'accès au Marañon, et trace une nouvelle frontière qui se veut définitive. Toutefois, de nouvelles explorations de la zone frontalière dès 1947 aboutissent à des interprétations divergentes entre le Pérou et l'Équateur sur le tracé de la frontière, désaccords qui débouchent sur deux nouvelles guerres, la guerre du Paquisha en 1981 et la guerre du Cenepa en 1995, sans modifications territoriales importantes. Le conflit est finalement résolu par l'accord de Brasilia du 26 octobre 1998, qui fixe définitivement la frontière entre les deux pays.
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+ Depuis la fin des dictatures militaires en 1979, l'Équateur a connu une importante instabilité politique, qui atteint son paroxysme à la fin des années 1990 et au début des années 2000 : le président Abdalá Bucaram est destitué en 1997 pour « incapacité mentale », remplacé par Fabián Alarcón. Les élections de 1998 voient l'élection de Jamil Mahuad, mais rapidement le président Mahuad est fragilisé par l'effondrement du système bancaire du pays, et par l'hyperinflation qui le conduit à abandonner le Sucre et à « dollariser » l'économie. Jamil Mahuad démissionne en janvier 2000 à la suite d'importants mouvements populaires, marqués en particulier par une forte participation de la CONAIE et des partisans de Lucio Gutiérrez. Le vice-président Gustavo Noboa lui succède jusqu'en 2003, date où Lucio Gutiérrez lui succède, avec le soutien de plusieurs partis de gauche dont le mouvement indigène Pachakutik. Menant une politique d'austérité et accusé par ses anciens alliés de faire la politique du FMI, Gutiérrez ne peut faire face à un important soulèvement populaire et démissionne le 20 avril 2005, ce qui en fait le troisième président élu consécutif à se trouver dans l'incapacité de terminer son mandat. C'est son vice-président Alfredo Palacio qui lui succède jusqu'à la fin du mandat le 15 janvier 2007.
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+ Les élections générales des 15 octobre et 26 novembre 2006 donnent gagnant Rafael Correa, économiste de gauche avec 56 % des voix au deuxième tour, contre Álvaro Noboa, homme d'affaires membre du Parti roldosiste équatorien.
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+ Conformément à sa promesse électorale, Correa annonce lors de son investiture le 15 janvier 2007[9] la tenue d'un référendum le 18 mars 2007 dans le but d'autoriser la création d'une assemblée nationale constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution. Ce dernier s'est finalement tenu le 15 avril 2007. Les électeurs équatoriens se sont à cette occasion prononcés en faveur de l'élection d'une Assemblée constituante.
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+ L'alliance électorale qui soutient le président Correa s'était abstenue de présenter des candidats lors de l'élection législative qui se déroulait parallèlement à l'élection présidentielle. L'absence de députés de la mouvance présidentielle au sein de la chambre des représentants, majoritairement orientée à droite, a créé des tensions notables entre les pouvoirs exécutif et législatif durant les premiers mois du mandat présidentiel. L'épisode le plus marquant de ce conflit larvé s'est soldé par la destitution de 57 des 100 députés qui composaient la chambre des représentants. Ces derniers avaient tenté de destituer le président du Tribunal électoral à la suite de son annonce d'autoriser la tenue du référendum concernant l'élection de l'Assemblée constituante. L'organe de contrôle électoral avait réagi en destituant à son tour le groupe de députés dont une partie s'est exilée en Colombie[10].
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+ Le 30 septembre 2007, l'Alianza País (Alliance pays) qui soutient le projet du président Correa, a obtenu 70 % des suffrages lors de l'élection de l'Assemblée constituante. L'Alliance pays totalise quatre-vingts des cent trente députés chargés de la rédaction de la nouvelle constitution. Le projet de constitution, élaboré par cette constituante, a été approuvé par référendum le 28 septembre 2008 avec 64 % de votes favorables contre 28 % de votes défavorables[11].
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+ Le 30 septembre 2010, une crise politique entraîne une mutinerie de la police. Le président Rafael Correa est mis en danger, mais les militaires rétablissent la situation[12]. Le 16 août 2012, l'Équateur accorde[13] l'asile politique à Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, malgré des pressions du Royaume-Uni qui rappelle qu'Assange est accusé de "Sexe par surprise" (non-utilisation de préservatif)[14] en Suède et qu'il est l'objet d'un mandat d'arrêt international[15].
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+ Rafael Correa a été réélu président le 17 février 2013 avec 57,17 % des voix[16]. Ses années de présidence sont en particulier dirigées vers la lutte contre la pauvreté et les inégalités[17].
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+ Le vice-président sortant, Lenín Moreno prend la succession présidentielle le 24 mai 2017 avec comme vice-président Jorge Glass. Il développe une politique plus libérale et moins sociale.
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+ En octobre 2019, le gouvernement adopte une série de mesures telles que la réduction de 20 % des salaires des contractuels dans le secteur public, la suppression de 15 des 30 jours de congés payés annuels des fonctionnaires et l'obligation de travailler un jour par mois sans rémunération. Les prix du carburant sont augmentés de près de 125 %, alors que les impôts sur la sortie des capitaux du territoire sont diminués[18]. En réaction aux grèves et manifestations qui s'ensuivent — les plus importantes depuis une vingtaine d'années —, le pouvoir décide d'instaurer l'état d'urgence et un couvre-feu pour une durée d'au moins 30 jours et quitte la capitale, Quito, pour la ville portuaire de Guayaquil. Les heurts font sept morts parmi les civils (dont un dirigeant indigène), 1 340 blessés et 1 152 arrestations[19].
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+ L’Équateur est divisé en 24 provinces. Ces provinces ont un gouverneur et un conseil provincial élu par le peuple. Elles sont autonomes par rapport au gouvernement central au niveau économique et social, ainsi que pour l’utilisation des ressources naturelles.
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+ Situé en Amérique du Sud, de part et d'autre de la cordillère des Andes qui traverse le pays du nord au sud, l'Équateur est limité par le Pérou (au sud et à l'est, le long d'une frontière de 1 420 km), la Colombie (au nord-nord-est, avec une frontière longue de 590 km), et l'océan Pacifique (à l'ouest). Le territoire équatorien comprend également les îles Galápagos.
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+ D'un point de vue géographique, climatique et humain, l’Équateur peut se diviser en quatre régions naturelles :
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+ Paysage typique des Andes équatoriennes
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+ Lagune de sulfure dans le Parc national Machalilla (région côtière)
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+ Réserve de Cuyabeno (Oriente)
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+ Une vue d'avion sur les îles Baltra et Santa Cruz (Galápagos)
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+ En Amazonie équatorienne, un conflit oppose les communautés locales à la multinationale américaine Chevron, accusée d'avoir laissé derrière elle un désastre écologique sans précédent. Celle-ci a admis avoir déversé 70 millions de litres d'eau toxique dans les rivières de la région. Outre les conséquences sur l'environnement, ces pollutions massives ont fortement impacté la vie des populations : la région présente désormais le taux de cancer le plus élevé d'Équateur et d'Amérique latine[20].
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+ Des milieux naturels extrêmement différents sont présents en Équateur, pays qui se caractérise par une latitude ��quatoriale, une altitude allant du niveau de la mer à plus de 6 000 mètres, et des milieux allant de la savane sèche (présente dans les provinces côtières les plus méridionales), à des forêts tropicales humides et des mangroves plus au nord. Les eaux des côtes de l'Équateur sont extrêmement poissonneuses grâce au courant de Humboldt qui parcourt les côtes du pays du sud vers le nord. On peut citer comme espèce marine emblématique le Fou à pieds bleus, la baleine à bosse, ou encore le spondylus princeps, bivalve qui a été utilisé comme ornement et comme monnaie d'échange dès l'époque précolombienne. Les zones andines du pays sont couvertes de différents environnements en fonction de l'altitude et de l'humidité. On peut ainsi citer la ceja andina, forêt humide d'altitude, les páramos qui se développent dans les milieux froids et humides, à haute altitude (au-delà de 3 000 mètres). Parmi les espèces animales emblématiques de ces différents milieux montagnards, on peut citer le condor des Andes, qui apparaît sur les armoiries du pays, et l'ours à lunettes ou le tapir des montagnes. Enfin, l'Oriente, partie équatorienne de la forêt amazonienne, est le biotope d'innombrables espèces animales et végétales.
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+ Le crocodile américain est présent sur la côte du Pacifique
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+ Condor des Andes
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+ Dauphin rose de l'Amazonie
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+ La faune des îles Galápagos est exceptionnelle et se caractérise par un nombre très important d'espèces endémiques, non seulement sur les îles elles-mêmes mais aussi dans les eaux qui les entourent, protégées par la réserve marine des Galápagos, où vivent, outre l'iguane marin, près de 300 espèces de poissons (dont des requins des Galápagos), de petits mammifères (otarie des Galápagos, otarie à fourrure) et des cétacés, (baleine à bosse notamment).
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+ Fou à pieds bleus (Sula nebouxii).
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+ Iguane marin des Galapagos (Amblyrhynchus cristatus).
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+ Iguane terrestre des Galapagos (Conolophus subcristatus).
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+ Tortue géante des Galápagos, île Santa Cruz.
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+ Requins-marteaux, île Wolf.
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+ Comme tous les pays de la Ceinture de feu du Pacifique, l'activité volcanique est intense.
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+ Le grand nombre de volcans implique qu'il est fréquent que plusieurs d'entre eux soient en éruption simultanément ; émission de gaz et de cendres, plus rarement de la lave.
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+ Les tremblements de terre constituent le premier risque de catastrophe naturelle. Comme tous les pays andins, situés près de la zone d'affrontement de la plaque continentale d'Amérique du Sud et de la plaque océanique du Pacifique, l'Équateur est victime de tremblements de terre et d'éruptions volcaniques.
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+ Parmi les tremblements de terre récents, on peut signaler celui du 5 mars 1987. De magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter, il détruisit une partie de la route Quito-Lago Agrio, renforçant ainsi pendant plusieurs mois l'isolement des provinces de l'Oriente. Il emporta une partie du pipe-line transportant le pétrole brut des stations de pompage de l'Oriente vers la raffinerie d'Esmeraldas. Environ 2 000 personnes vivant dans des vallées encaissées de la Cordillère ont péri lors de ce tremblement de terre[21].
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+ Le 16 avril 2016, un séisme d'une magnitude de 7,8 affecte la zone côtière, principalement les provinces de Manabi et Esmeraldas, causant des destructions jusque dans la capitale économique Guayaquil. Dans les heures qui suivent les secousses, 77 morts et 588 blessés sont comptabilisés. L'eau potable, le gaz, l'électricité, internet et le téléphone sont coupés dans de nombreux endroits de la région, essentiellement dans les zones les plus proches de l'épicentre entre les villes de Pedernales et Muisne[22].
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+ Comme le Pérou et la Colombie voisins, l'Équateur est souvent touché par de violentes intempéries, en particulier lors des épisodes El Niño, qui donnent lieu à des précipitations torrentielles pouvant à leur tour occasionner des inondations et des glissements de terrains meurtriers, comme ce fut le cas début 2017[23],[24].
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+ Les sept glaciers d’Équateur ont perdu en moyenne 54,4 % de leur surface depuis le début des années 1980 sous l'effet du réchauffement climatique. La recherche prédit leur disparition d’ici à 2100[25].
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+ L’économie exportatrice de l’Équateur repose principalement sur quatre éléments : la culture de la banane (1er exportateur mondial), le pétrole, le cacao et le tourisme.
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+ Si le cacao est en déclin dans d'autres pays, ce n'est pas le cas de cette culture en Équateur, qui s'est maintenu quatrième ou cinquième au palmarès des producteurs mondiaux[26], mais loin derrière ses rivaux d'Afrique de l'Ouest.
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+ Grâce à ses champs pétroliers nouveaux, le pays est aussi à la douzième place au palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010, après l'Algérie et le Qatar.
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+ On peut noter aussi l'essor de l'exportation des fleurs coupées, la rose de Quito étant réputée comme étant la plus belle du monde et celle qui se conserve le mieux[27], de l'huile de palme et du célèbre chapeau Panama. L'autosuffisance alimentaire est atteinte sur de nombreux produits de base (en particulier les huiles et graisses alimentaires, dont les Équatoriens sont grands consommateurs, sont produites en grande quantité par la culture du palmier à huile et du soja). Outre les produits de la terre, d'autres ressources sont aussi exploitées, dont les produits de la pêche et les crevettes d'élevage, dont l'Équateur est le premier exportateur au niveau mondial.
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+ Les dispositions inscrites dans la nouvelle constitution équatorienne, adoptée en 2008, établissent notamment un salaire minimum obligatoire et reconnaissent les mêmes droits à toutes les catégories de travailleurs (formels, informels, domestiques, etc)[28].
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+ Selon la Banque mondiale, la pauvreté en Équateur a fortement reculé en l'espace de quelques années, pour passer d'un taux de 36,7 % en 2007 à 22,5 % en 2014[29]. Les inégalités, telles que mesurées par l'indice de Gini, ont baissé de 0,55 à 0,47 entre 2007 et 2014[29], ce qui fait de l’Équateur le pays latino-américain à avoir le plus fortement réduit les inégalités pour la période observée[30].
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+ En 2017, le gouvernement de Lenin Moreno s'ouvre à des représentants du patronat et à des personnalités politiques conservatrices ; le ministère de l’Économie est notamment confié à Richard Martínez, le « patron des patrons équatoriens ». Le gouvernement adopte une politique de nature libérale : diminution des dépenses publiques, libéralisation commerciale, flexibilisation du code du travail, etc. La loi de développement productif instaure l’austérité et réduit les politiques de développement et de redistribution de la précédente mandature. Dans le domaine fiscal, les autorités visent à « favoriser le retour des investisseurs » en amnistiant les fraudeurs ainsi qu'en proposant des mesures de réduction des taux d'imposition à destination des grandes entreprises[31].
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+ En outre, le pouvoir renonce à taxer les hausses du prix des matières premières et les rapatriements de devises. Concernant les dépenses publiques, l’État ne peut désormais faire croître les dépenses publiques de plus de 3 % par an et restreint les déficits budgétaires au seul remboursement des intérêts de la dette. Les investissements sont ainsi sensiblement réduits, tandis que les privatisations sont facilitées par le biais de subventions garanties sur plusieurs années. Le gouvernement adopte le système international d’arbitrage des contentieux pour tous les investissements étrangers, ce qui enfreint pourtant la Constitution. Le premier article de la loi organique de défense des droits du travail est supprimé. Il permettait aux autorités de poursuivre les propriétaires d’entreprises ayant attenté aux intérêts de leurs salariés en dissimulant des ressources ou en vidant les ateliers de leurs machines[31] Lenin Moreno annonce en février 2019 avoir obtenu un emprunt de plus de 10 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, avec lesquels le gouvernement précédent avait rompu, « à des taux inférieurs à 5 % en moyenne et sur des durées de jusqu'à 30 ans »[32].
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+ L'Équateur est mondialement connu pour la fabrication de chapeaux de paille tissés à la main (dans les régions de Cuenca, Montecristi et Jipijapa) : les fameux chapeaux (mal nommés) panama ! Ce sont des chapeaux réalisés à partir de jeunes fibres de palmier produisant la "paja toquilla". Ces chapeaux de paille fine rencontrent un large succès, encore aujourd'hui, en Europe et aux États-Unis. Ils sont particulièrement appréciés pour leur finesse, leur légèreté, leur souplesse, leur fraîcheur, et le grand chic qu'ils procurent à ceux qui le portent. Les artisans, notamment dans la province de Manabi, utilisent la tagua, graine d'un palmier, surnommé ivoire végétal. La tagua est utilisée pour la fabrication artisanale de bijoux, de sculptures, de bibelots en forme d'animaux. On peut citer également la production de vêtements en laine d'alpaga, le tissage de tapis, le travail du bois (sculptures et meubles), dans certaines régions, par exemple près de San Antonio de Ibarra dans le nord du pays, ou la production de pièces en céramique, activité qui existait déjà à l'époque précolombienne. Si la plupart de ces produits artisanaux sont aujourd'hui fortement concurrencés par des produits industriels pour la plupart de leurs usages locaux, le tourisme fournit à certains artisans un débouché substantiel, par exemple sur de grands marchés artisanaux comme celui d'Otavalo.
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+ À partir de la conquête espagnole, les communautés indigènes sont privées de l'accès aux terres qu'elles cultivaient traditionnellement, ce qui pénalise également les échanges commerciaux traditionnels entre zones andines et zones tropicales. Les communautés sont généralement rattachées à une hacienda, de laquelle font partie les travailleurs, qui sont vendus avec celle-ci quand elle change de main. La notion de propriété privée du sol, encore méconnue des amérindiens, devient de règle, à l’image de l’Europe qui dominait le monde entier à cette époque[33]. Les colonisateurs s’approprient la plupart des terres, auxquelles on attribue un certain nombre d’indigènes pour les travailler : c'est le système de l'encomienda. Malgré la nécessité théorique d'obtenir l'accord des populations indigènes concernées, il s’agissait en pratique d’accaparement des terres et d’esclavage des natifs[34].
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+ Le système du huasipungo émerge au XVIIIe siècle. Par ce système, une forme de servage, les propriétaires s'attachent le travail à temps plein des indigènes vivant sur leur propriété, en échange d'un lopin de terre qu'ils louent par leur travail. Ce système permet aux propriétaires de haciendas de disposer d'une main d'œuvre à plein temps (les huasipongueros). Ce système cohabite toutefois avec le système de la mita. Une partie des Indiens fuit toutefois les haciendas et vit dans les hautes terres, ce qui est rendu difficile car les principales ressources en eau et en bois ainsi que les terres les plus fertiles sont contrôlées par les haciendas, qui en permettent l'accès seulement aux huasipongueros et aux mitayos. La diversité des espèces et variétés locales cultivées à l'époque préhispanique est maintenue dans les jardins des huasipungueros ainsi que par les communautés qui vivent en altitude hors des haciendas. L'accès à ces ressources, ainsi qu'un système par lequel les huasipongueros sont forcés de s'endetter vis-à-vis du propriétaire, sont les deux principaux mécanismes qui permettent le maintien de cette situation de servage[r 1],[34]. Une autre pratique courante des propriétaires consistait à louer des haciendas aux indigènes et en exiger la moitié de ses récoltes. Ainsi, celui qui produisait du riz ou du blé ne pouvait pas toujours en conserver la quantité suffisante afin de mener une vie décente[34].
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+ Les haciendas se sont rapidement transformées en monocultures de produits d’intérêt pour les pays développés. Elles devenaient des cultures d’exportation pour alimenter les métropoles, aux dépens des cultures vivrières destinées aux besoins des populations autochtones[34].
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+ La règle de la propriété privée s’est perpétuée au fil de l’histoire. Les terres demeurent souvent à ce jour des propriétés agricoles privées. Cependant, à la suite de plusieurs révoltes du peuple autochtone et à une prise de conscience des pays développés quant à l’injustice d’autrefois, beaucoup de terres ont été rendues au peuple équatorien[35]. Pour améliorer la situation des paysans, il fallait leur donner des terres à exploiter. Mais il en manquait terriblement, car avec ses 264 000 km2, l’Équateur est passé de 3,5 millions d’habitants en 1950 à 7,5 millions en 1977. Sa population a donc plus que doublé en 27 ans avec une croissance de 3,4 % par année[34]. De plus, le phénomène des monocultures s’est aussi perpétué au fil du temps. Ces terres appartiennent souvent à des compagnies étrangères transnationales qui ont les moyens de s’approprier les grandes terres planes de bonne qualité. Ces haciendas sont exploitées pour les cultures d’exportation rentables telles que les bananes, le café et le sucre[36]. Ainsi, les paysans sont obligés de cultiver sur des terres de moindre qualité. Il s’agit souvent de pentes fortes sur lesquelles se déclenchent déjà des phénomènes d’érosion[34]. Les cultures d’exportation créent beaucoup d’emplois pour la population équatorienne toujours grandissante et stimule l’économie, mais elles monopolisent des terres sur lesquelles pourrait s’effectuer de l’agriculture vivrière dans une optique de développement durable.
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168
+ Malgré une urbanisation rapide, l’agriculture reste une composante importante de l’économie et de la société équatoriennes. Elle représentait, en 2010, 6,8 % du PIB et elle employait, selon le recensement de la population de 2010, 29,3 % de la population active occupée. Les exportations agricoles ont procuré, en moyenne, 22 % des recettes en devises entre 1976 et 1985[37].
169
+
170
+ L’Équateur se divise en trois régions géographiques qui ont des climats distincts, permettant la culture de produits qui y sont particuliers. Il y a l’Oriente ou l’Amazonie, au climat équatorial, toujours chaud et humide[34]. Elle abrite 6 % de la population, mais fait l’objet de colonisation rapide et anarchique. On y produit de la viande, de l’huile de palme et des produits forestiers[37]. On compte aussi la Sierra, le cœur du pays, deux chaînes de montagnes élevées encadrant la série de dépressions du sillon interandin qui sont souvent surpeuplées[34]. Cette région abrite 42 % de la population totale et a une agriculture principalement tournée vers la production de denrées vivrières pour le marché intérieur. On y produit notamment la pomme de terre, le maïs, le blé, les haricots, les légumes et les fruits[37]. Vient enfin la Costa ou la Côte, entre l’océan et les Andes. Il s’agit d’une région de piémonts, plaines et collines alternées, au climat plutôt tropical, avec une pluviométrie très variable, parfois très sèche ou bien arrosée[34]. Ce territoire regroupe 42 % de la population et produit les principales cultures d’exportation telles que les bananes, le cacao, le café, les crevettes et le sucre. On y produit aussi du riz, du maïs, des graines de soja, du sorgho et de la viande[37].
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+
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+ L'Équateur souffre d'autres impacts écologiques dus à l'agriculture outre la déforestation pour la création de nouvelles terres agricoles, qui est évidemment, par la destruction d'habitats, une menace à la biodiversité des écosystèmes du pays[34].
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+
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+ Une pratique agricole courante en Équateur est la création d'une série de fossés et d'arêtes. On appelle ce type de champ camellones[38]. On creuse les fossés et on empile le matériel d'excavation pour créer les arêtes. Les fossés facilitent le drainage dans les endroits très humides et l'eau qui s'y retrouve limite les fluctuations de température de surface du champ et empêche la création de givre sur ce dernier dans les endroits de haute altitude[38]. Puisque cette pratique est très efficace, ces types de champs sont souvent surexploités. Une étude sur la micromorphologie de ces sols montre que ces derniers sont souvent épuisés. Effectivement, l'étude sur un sol de Camellone, menée par C. Wilson, explique que l'activité des microorganismes était autrefois élevée dans le sol, mais qu'elle est à présent presque absente[38]. S'il y a peu de microorganismes présents pour décomposer et recycler la matière organique en nutriments disponibles aux plantes, la production primaire de ces dernières ralentit beaucoup et il y a  donc encore moins de matière organique qui tombe au sol puis encore moins de microorganismes[39]. Ce cercle vicieux entraîne une désertification des sols, ces derniers n'étant plus fertiles et donc ni propices à l'agriculture. Au bout de la ligne, l'agriculture intensive sur les sols équatoriens, quoique efficace à court terme, appauvrit les sols à long terme.
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+
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+ Un autre impact important est l'érosion et l'appauvrissement des sols en pente sur lesquels les paysans cultivent souvent[34]. Afin de créer une terre agricole, les pentes sont souvent défrichées. On enlève ainsi les arbres dont les racines retiennent les nutriments dans le sol et empêchent l'érosion. Lorsqu'il pleut, les nutriments sont emportés par le ruissellement en bas de pente et le sol s'érode[39]. Le sol devient donc de plus en plus pauvre et par conséquent, le choix d'espèces à cultiver devient de plus en plus limité.
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+ Le dernier recensement officiel de 2010 fait état d'une population de 14 483 499 habitants[40]. L'estimation actuelle fournie par la Banque Mondiale donne environ 15,7 millions d'habitants[41]. Elle est divisée en quatre groupes ethniques. Les métis sont de loin ceux qui ont le plus de poids démographique parmi toutes les ethnies équatoriennes, et constituent plus de 65 % de la population actuelle. Les Amérindiens sont la deuxième ethnie avec une représentation démographique aux alentours de 25 %. Les Européens et créoles, les descendants directs des colonisateurs espagnols, représentent 7 % de la population. La minorité ayant la plus faible représentation sont les Afro-Équatoriens (les Mulatos et les Zambos) qui sont 3 %.
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+ La population est en moyenne très jeune puisque l’âge moyen est de 25,3 ans alors que l’espérance de vie est de 75,8 ans[42]. La mortalité infantile, de 24,4 pour 1000 en 2005, est passé à 18,3 en 2015[43]. Grâce à un développement rapide du pays, environ 97 % de la population a accès à l'eau potable.
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+ Entre 2008 et 2016, le gouvernement a multiplié par cinq la moyenne annuelle des dépenses de santé de la période 2000-2008. De nouveaux hôpitaux publics ont été construits, le nombre de fonctionnaires a significativement progressé et les salaires ont été augmentés. En 2008, le gouvernement instaure une couverture sociale universelle et obligatoire[43].
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+ En 2015, la corruption demeure un problème. Les surfacturations et autres surcouts sont enregistrés dans 20 % des établissements publics et dans 80 % des établissements privés[43].
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+ De nombreuses communautés nationales sont représentées en Équateur. Des Chinois venus dans le pays au XIXe siècle participer à la construction des deux voies ferrées[réf. nécessaire] reliant Quito à Guayaquil d'une part et Quito à San Lorenzo via Ibarra d'autre part. Aujourd'hui beaucoup de leurs descendants ont ouvert des restaurants chinois appelés Chifas ou des épiceries. À Guayaquil, nombre de commerçants sont d'origine coréenne ou libanaise. Trois personnalités issues de cette communauté libanaise ont d'ailleurs accédé à des fonctions politiques importantes : Abdalá Bucaram dit el Loco, ancien maire de Guayaquil et président de la République en 1996, Jamil Mahuad, ancien maire de Quito et président de la République de 1998 à 2000, Alberto Dahik (en), ancien vice-président de Sixto Duran Ballen de 1992 à 1995. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, l'Équateur a reçu des Argentins, des Chiliens, et des Uruguayens fuyant les dictatures en place dans leurs pays d'origine[réf. nécessaire]. De nos jours, l'immigration est principalement d'origine colombienne, constituée de populations fuyant le conflit interne de ce pays (guérilla, insécurité). On estime que plus d'un demi-million de Colombiens vivent légalement en Équateur[réf. nécessaire]. Dans une moindre mesure, des migrants provenant du Pérou, de Cuba, d'Haïti, de Bolivie, de Chine et d'autres États américains arrivent en Équateur principalement à la recherche de travail[réf. nécessaire]. L'Équateur accueille le plus grand nombre de réfugiés en Amérique latine[réf. nécessaire].
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+ Par ailleurs, un grand nombre d'Équatoriens vit à l'étranger, particulièrement en Espagne (487 239 en 2005 selon les chiffres officiels), aux États-Unis (436 409 en 2005, chiffres officiels), au Venezuela, au Chili, en Colombie et au Pérou (pour ces deux derniers pays, aucun chiffre officiel n'est disponible)[44]. Les envois d'argent de ces émigrés vers l'Équateur s'élevaient à 2,495 milliards de dollars pour l'année 2009, ce qui en fait une très importante source de devises pour le pays[45].
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+
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+ Actuellement les indices d'analphabétisme ont été remarquablement réduits avec campagnes d'alphabétisation imposées par le gouvernement. En effet près de 94 % de la population équatorienne sait lire et écrire.
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+ Les réformes éducatives entreprises en 2008 ont poussé l'actualisation et la modernisation de la qualité éducative, entre celles-ci, une implantation de technologies d'apprentissage, une amélioration d'infrastructures, des constructions de nouvelles unités éducatives, entre autres. L’école est obligatoire et gratuite de 5 à 17 ans. Les apprentissages sont divisés en trois sections : apprentissage initial (3−5 ans, non obligatoire), éducation générale basique (5−14 ans, obligatoire) et bacchalauréat unifié (15−17 ans, obligatoire)[46]
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+ Le taux d’homicides pour 100 000 habitants est tombé de 18 en 2011 à 5,8 en 2017, faisant désormais de l’Équateur l'un des pays les plus sûrs du continent américain. Ce résultat a notamment été obtenu après une profonde réforme de la police, réputée pour sa corruption et son inefficacité. La durée de formation des policiers et leur rémunération ont été sensiblement augmentés, et des investissements ont été consacrés à la modernisation des équipements[47].
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+ En outre, depuis 2007, une nouvelle approche a été adoptée, moins répressive et donnant une plus grande attention à la prévention et à la réinsertion. L'accès aux programmes sociaux a été facilité pour les anciens délinquants. Surtout, la diminution de la pauvreté semble être la raison principale de l'amélioration de la situation sécuritaire[47].
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+ L'Équateur est un pays historiquement catholique, où la religion a joué un rôle déterminant dès le début de la conquête espagnole, et l'Église catholique d'Équateur a amassé des richesses considérables durant la période coloniale via les dons et la collecte de dîmes. Pendant toute la période coloniale et jusqu'à l'accession de Eloy Alfaro à la présidence, le catholicisme a été la religion d'État en Équateur. À partir de 1895 toutefois, Eloy Alfaro autorise la pratique des religions autres que le catholicisme et saisit une part importante des terres appartenant à l'Église, et la Constitution de 1945 réaffirme la liberté de culte et la séparation de l'Église et de l'État. L'Église catholique continue toutefois à jouer un rôle important dans la société équatorienne, en particulier au cours des années 1960 et 1970, au cours desquelles des prêtres proches de la théologie de la libération, comme Leonidas Proaño, veulent faire de l'Église une force de transformation sociale, n'hésitant pas à entrer en conflit avec les autorités militaires qui gouvernent le pays[49]. En 2011, l'Équateur se divise en quatre archevêchés sis à Quito, Cuenca, Guayaquil et Portoviejo[50].
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+
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+ Bien que l'immense majorité des Équatoriens soient catholiques 79 % en (2014), la plupart des catholiques ne sont pas pratiquants et la grande majorité des protestants sont des évangéliques et sont très pratiquants. Tandis que d'autres pratiquent leur religion d'une façon fort éloignée de la doctrine officielle de l'Église catholique, comme c'est le cas par exemple des indigènes kichwa de la Sierra, qui pratiquent des formes de syncrétisme mariant des éléments de catholicisme avec leurs croyances ancestrales[49].
200
+
201
+ Un grand nombre de religions sont pratiquées en Équateur, pour la plupart des variantes du christianisme. À titre d'exemple, quinze religions sont pratiquées de façon significative à Guayaquil[51]. Les églises évangéliques ont connu un important essor à partir des années 1960 et 1970, et aspirent à jouer un rôle politique au travers d'organisations comme la FEINE (Conseil des peuples et organisations indigènes évangéliques d'Équateur). Les témoins de Jéhovah et les mormons ont également une présence importante dans le pays[51].
202
+
203
+ L’Équateur est un pays très catholique où l'on parle l’espagnol et des langues amérindiennes (comme le kichwa ou le shuar). Il existe toutefois un certain contraste entre l'aire culturelle de la région de la Costa et celle de la Sierra.
204
+
205
+ La culture équatorienne est marquée par la confluence de la culture espagnole, puis créole, avec des traditions d'origine précolombienne fortement enracinées. Sur le plan musical par exemple, la musique traditionnelle équatorienne utilise aussi bien des instruments traditionnels européens comme la trompette, la guitare ou l'accordéon que des instruments andins comme la quena ou la flûte de Pan. Cette rencontre a donné naissance à des genres de musique comme le Pasacalle. Le compositeur contemporain Luis Humberto Salgado s'est inspiré de ces musiques traditionnelles équatoriennes pour beaucoup de ses œuvres, dont la Symphonie équatorienne.
206
+
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+ Le pasillo est un genre musical extrêmement populaire en Équateur, au point d'être considéré comme la musique équatorienne par excellence, et un symbole national[52]. Les pasillos sont généralement des chansons mélancoliques célébrant la beauté féminine et la nostalgie de l'être aimé. Le pasillo équatorien a connu son apogée international avec le chanteur Julio Jaramillo. Parmi les compositeurs réputés de ce genre musical, on trouve des noms tels que Francisco Paredes Herrera, surnommé « le prince du pasillo équatorien », Enrique Espín Yépez, Segundo Cueva Celi, Enrique Ibáñez Mora, Cristóbal Ojeda ; parmi les interprètes, des noms tels que le guitariste Homero Hidrovo, le pianiste et guitariste Segundo Bautista, le duo Benítez-Valencia, les frères Miño Naranjo, Los Brillantes, les frères Villamar, et plus récemment Las Tres Marías, les frères Nuñez et Juan Fernando Velasco. La chanteuse de pasillo la plus connue est Carlota Jaramillo, surnommée « la reine de la chanson nationale » ou « la reine du pasillo équatorien »[53].
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+
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+ L'Équateur a également vu naître le compositeur de musique électroacoustique Mesías Maiguashca et le peintre Oswaldo Guayasamín.
210
+
211
+ Parmi les poètes et écrivains équatoriens les plus importants, on peut citer entre autres Juan León Mera, Jorge Icaza, Juan Montalvo, Benjamin Carrión, José de la Cuadra, Alicia Yánez Cossío, Jorge Queirolo Bravo, Gabriela Alemán, Karina Gálvez, Jorge Enrique Adoum et d'autres.
212
+
213
+ Sur le plan architectural, l'architecture coloniale est particulièrement riche et bien conservée en Équateur, raison pour laquelle les villes de Quito et Cuenca sont classées au Patrimoine mondial de l'UNESCO.
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+
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+ Sur un plan plus anecdotique mais appartenant également au mode de vie équatorien, l'« heure équatorienne » symbolise la tendance des Équatoriens à arriver en retard aux rendez-vous (jusqu'à plusieurs heures), à tel point que le gouvernement a lancé en octobre 2003 une campagne de lutte contre cette coutume, que l'on retrouve également au Pérou[54],[55].
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+
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+ Église de la Compagnie de Quito de l'Audience Royale de Quito
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+ Église de la Compagnie de Quito
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+ Église de la Companía de Jesús, Quito
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+ L'église de la Compagnie de Jésus à Quito, un exemple du style baroque quitén
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ L'Équateur a pour codes :
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+ Un équinoxe est un instant de l'année où le Soleil traverse le plan équatorial terrestre, changeant ainsi d'hémisphère céleste. Cette définition astronomique précise la conception pré-scientifique selon laquelle l'équinoxe est le moment où la durée du jour est égale à celle de la nuit.
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+ Étymologiquement, le terme équinoxe provient du latin æquinoctium, de æquus (égal) et nox, noctis (nuit).
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+
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+ On appelle équinoxe de printemps (ou vernal) l'équinoxe de mars dans l'hémisphère nord et l'équinoxe de septembre dans l'hémisphère sud. On appelle équinoxe d'automne celui de septembre dans l'hémisphère nord et de mars dans l'hémisphère sud.
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6
+ L'observation systématique des levers du soleil a découvert que sur l'horizon leur position change au cours de l'année, tout en restant entre deux extrêmes. Comme ces extrêmes coïncident avec les solstices, c'est-à-dire avec la durée maximale et minimale du jour (ou de la nuit), on a pu conclure que si le soleil se lève exactement au milieu entre les deux, la durée du jour serait égale à celle de la nuit. Si l'on mesure ces intervalles avec une précision suffisante, on constate que cette conclusion n'est vraie que de façon approximative. La définition astronomique fixe ce moment précisément et de façon théorétique, tout en le privant de réalité tangible.
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+
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+ Ce jour-là, il existe un point sur l'équateur terrestre où le Soleil culmine au zénith.
9
+
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+ La ligne d'équinoxe ou ligne équinoxiale est la droite d'intersection du plan de l'écliptique — qui est celui de l'orbite de la Terre — avec le plan de l'équateur céleste — qui est celui de l'équateur terrestre. Elle est perpendiculaire à la ligne des solstices ou ligne solsticiale.
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+
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+ Un équinoxe ou point équinoxial est un des deux points d'intersection de la ligne des équinoxes avec la sphère céleste.
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+
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+ Une année connaît deux équinoxes ou points équinoxiaux : le premier, entre le 19 et le 21 mars ; le second (en), entre le 21 et le 24 septembre (voir plus bas).
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+
16
+ La période s'écoulant d'un équinoxe de printemps à l'autre ne vaut pas strictement une année tropique (qui est, par définition, la durée nécessaire pour que λ, la longitude écliptique du Soleil, s'accroisse exactement de 360°). Cette année équinoxiale de printemps, ou année vernale (365,242 364 60 jours, soit 365 jours 5 heures et 49 minutes) est actuellement plus longue (de quelque 15 secondes) que l'année tropique et va actuellement légèrement croissant avec le temps qui passe (0,2 seconde par siècle).
17
+
18
+ Par extension, équinoxes peut également désigner les jours de l'année pendant lesquels se produisent ces passages au zénith. Les dates des équinoxes sont liées par convention à celles du début du printemps et de l'automne.
19
+
20
+ L'axe de rotation de la Terre est incliné d'environ 23,4369° par rapport au plan de son orbite. En conséquence, pendant environ une moitié de l'année, son hémisphère nord est orienté vers le Soleil, tandis que l'orientation est au profit de son hémisphère sud pendant l'autre moitié. Lors d'un équinoxe, les deux hémisphères sont orientés également par rapport au Soleil et celui-ci est situé directement au zénith de l'équateur. Les pôles Nord et Sud sont également situés à cet instant sur le terminateur et le jour et la nuit divisent exactement les deux hémisphères.
21
+
22
+ Réciproquement, du point de vue géocentrique, un équinoxe se produit lorsque le Soleil atteint l'une des deux intersections entre l'écliptique et l'équateur céleste : sa déclinaison est alors nulle.
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+
24
+ Le Soleil n'étant pas un simple point lumineux vu de la Terre, sa traversée de l'équateur prend environ 33 heures.
25
+
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+ La date de l'équinoxe peut se déterminer en observant le lever du Soleil, par rapport au point situé plein Est (ou plein Ouest pour le coucher) : l'équinoxe de printemps a lieu le jour où le Soleil cesse de se lever au sud de ce point, pour se lever au nord (mutatis mutandis pour le coucher du Soleil ou pour l'équinoxe d'automne). L'instant exact peut s'apprécier à partir de l'azimut solaire à ces deux levers consécutifs, en interpolant le moment où le Soleil passe à l'azimut 90° (ou 270° pour le coucher).
27
+
28
+ On dit souvent que « à l'équinoxe, le Soleil se lève à l'Est et se couche à l'Ouest », mais ce n'est qu'approximativement exact : cette règle néglige les déplacements du Soleil pendant cette journée. Le Soleil ne peut se lever exactement à l'Est que s'il se lève à l'instant précis de l'équinoxe, ce qui est le cas sur tout un méridien ; mais le temps que le Soleil se couche douze heures plus tard, sa déclinaison aura légèrement varié (d'un cinquième de degré), et il ne se couchera plus exactement à l'Ouest. La différence n'est cependant pas très sensible pour l'observation courante (un tiers de degré en azimut, pour les latitudes de l'ordre de 45°).
29
+
30
+ L'observation du Soleil au lever n'est pas très précise sur le plan astronomique, parce que c'est là que la réfraction atmosphérique est la plus forte, entraînant une incertitude sur l'heure du lever astronomique et donc sur son azimut. Un observatoire astronomique utilisera plutôt une lunette méridienne, pour déterminer (par interpolation entre deux midis solaires consécutifs) le moment où le Soleil passe sur l'équateur céleste, et a par conséquent une distance zénithale égale à la latitude du lieu d'observation.
31
+
32
+ Le jour d'un équinoxe, le centre du Soleil passe à peu près le même temps au-dessus et en dessous de l'horizon pour tous les points de la surface de la Terre : 12 heures. Cependant, le Soleil n'étant pas perçu sur Terre comme un point lumineux mais comme une sphère, le jour y est plus long que la nuit car le limbe supérieur du Soleil peut être aperçu alors que son centre est toujours situé en dessous de l'horizon. De plus, l'atmosphère terrestre réfracte la lumière solaire : même si son limbe est situé juste sous l'horizon, ses rayons peuvent quand même atteindre la surface terrestre. En pratique, le rayon apparent du Soleil est d'environ 16 minutes d'arc et la réfraction atmosphérique de 34 minutes d'arc. La combinaison des deux implique que le limbe supérieur du Soleil peut être aperçu alors que son centre est situé à 50 minutes d'arc sous l'horizon réel. En conséquence, le jour est plus long de 13 minutes 02 secondes que la nuit à l'équateur lors d'un équinoxe. Cette différence de durée augmente quand on se déplace vers les pôles : à Londres, elle est déjà de 21 minutes 36 secondes, à Narvik (Norvège), elle atteint 44 minutes 08 secondes et à 100 km des pôles, le Soleil reste en partie visible toute la journée.
33
+
34
+ Certains points de la surface terrestre suffisamment éloignés de l'équateur peuvent connaître une journée où la durée du jour et de la nuit sont quasiment identiques. Sa date exacte dépend de la latitude et de la longitude, mais les jours précédant l'équinoxe de printemps (ou suivant l'équinoxe d'automne) connaissent un jour supérieur à 12 heures. Prendre en compte le crépuscule diminue encore la durée de la nuit.
35
+
36
+ Lors des équinoxes, la variation journalière de la durée du jour et de la nuit est la plus grande. Aux pôles, l'équinoxe marque la transition entre six mois de jour et six mois de nuit. Située au Svalbard loin au-delà du cercle Arctique, la ville norvégienne de Longyearbyen connaît 15 minutes de jour de plus tous les jours aux alentours de l'équinoxe de printemps. À Singapour (environ 1°17' N), cette variation n'est que de quelques secondes.
37
+
38
+ Lors des équinoxes, le Soleil se lève presque exactement à l'est et se couche presque exactement à l'ouest. Du pôle Nord au pôle Sud, tous les points de la Terre situés sur un même méridien, reçoivent alors simultanément la lumière du Soleil durant la journée.
39
+
40
+ Dans l'hémisphère nord, le Soleil culmine au sud à un angle à peu près égal à 90° moins la latitude du point d'observation ; dans l'hémisphère sud, il culmine au nord de la même manière ; à l'équateur, il culmine au zénith.
41
+
42
+ Les diagrammes suivants décrivent de façon schématique la trajectoire apparente du soleil lors d'une journée d'équinoxe pour différentes latitudes.
43
+
44
+ 0° (équateur) : À midi solaire, le Soleil culmine au zénith, soit à 90° d'altitude. Le crépuscule dure une heure huit minutes.
45
+
46
+ 20° : le Soleil culmine à 70° d'altitude et disparaît sous l'horizon selon une trajectoire inclinée de 70° par rapport à celui-ci. Le crépuscule dure une heure treize minutes.
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+
48
+ 50° : le Soleil culmine au midi solaire à 40° et le crépuscule dure une heure cinquante minutes.
49
+
50
+ 70° : le Soleil ne culmine qu'à 20° d'altitude et disparaît sous l'horizon suivant un angle très faible. Le crépuscule dure quatre heures six minutes ; la véritable nuit ne dure que trois heures quarante-quatre minutes.
51
+
52
+ 90° (pôles) : si la réfraction atmosphérique n'entrait pas en compte, le centre du Soleil resterait sur l'horizon toute la journée.
53
+
54
+ Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides
55
+
56
+ Dans le calendrier grégorien, les dates d'équinoxes varient suivant les années (le tableau à droite les résume pour les années proches). Les faits suivants sont à prendre en compte :
57
+
58
+ L'équinoxe de mars se produit donc, en heure UTC, les 19, 20 ou 21 mars.
59
+
60
+ L'équinoxe de septembre peut avoir lieu, en heure UTC, les 21, 22, 23 ou 24 septembre.
61
+
62
+ L'équinoxe, particulièrement celui de printemps, est une date de référence pour de nombreux calendriers :
63
+
64
+ Le point vernal — position apparente du Soleil sur la sphère céleste lors de l'équinoxe de mars — est utilisé comme origine dans certains systèmes de coordonnées célestes :
65
+
66
+ À cause de la précession des équinoxes, la position du point vernal varie au fil du temps. Ces systèmes de coordonnées changent donc en conséquence. Ainsi, lorsqu'on donne les coordonnées célestes d'un objet dans l'un de ces systèmes, il est nécessaire de spécifier le point vernal (et l'équateur céleste) qui a servi à la mesure.
67
+
68
+ Dans ces systèmes, l'équinoxe automnal est situé à la longitude écliptique 180° et à l'ascension droite 12h.
69
+
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+ Pour un observateur donné, son jour sidéral débute à la culmination du point vernal. L'angle horaire du point vernal est, par définition, le temps sidéral de l'observateur.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+
2
+
3
+ République de l'Équateur
4
+
5
+ (es) República del Ecuador Écouter
6
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+ 0° 14′ S, 78° 31′ O
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+ L’Équateur, en forme longue la république d'Équateur ou république de l'Équateur (en espagnol : Ecuador et República del Ecuador), est un pays d'Amérique du Sud, frontalier du Pérou au sud et à l'est et de la Colombie au nord-nord-est, baigné à l'ouest par l'océan Pacifique. Ses habitants sont appelés les Équatoriens. Sa superficie est de 283 520 km2, partagée en trois grandes régions : la côte du Pacifique, où se trouve la ville de Guayaquil, la partie andine du pays, où se trouve la capitale et la principale ville du pays, Quito, et l'Amazonie équatorienne, dans l'est du pays. Les deux premières de ces régions concentrent l'essentiel de la population et de l'activité économique du pays, tandis que la partie amazonienne, moins peuplée, recèle des ressources significatives en hydrocarbures, ainsi qu'une biodiversité extrêmement importante. À ces trois régions continentales, il faut ajouter une région insulaire formée par les îles Galápagos, situées dans l'océan Pacifique à un millier de kilomètres à l'ouest de la côte.
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+ Depuis son indépendance de l'Espagne en 1822, l'Équateur est une république, aujourd'hui divisée en vingt-quatre provinces. La Constitution de 2008 le définit comme un État interculturel et plurinational : si l'espagnol est la langue officielle de la République, des nations indigènes sont reconnues, et le kichwa et le shuar ont un statut de langues de relations interculturelles. Les principales exportations du pays sont les hydrocarbures et des produits agricoles tels que les bananes, les roses ou les crevettes.
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+ Outre l'Organisation des Nations unies, l'Équateur est membre de l'Organisation des États américains, de la Communauté andine et de l'Union des nations sud-américaines.
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+ Les restes archéologiques les plus anciens trouvés en Équateur, correspondant à la Culture Valdivia, datent du quatrième millénaire av. J.-C. et ont été trouvés dans les provinces du Guayas et de Santa Elena. D'autres sites archéologiques ont été découverts sur la côte aussi bien que dans la sierra équatorienne. Ils correspondent à plusieurs cultures (Jama-Coaque, La Tolita, Machalilla, Chorrera, Manteño-Huancavilca, etc.). Malgré ces découvertes, ces cultures restent mystérieuses et on dispose de relativement peu de connaissances certaines sur l'histoire de l'Équateur jusqu'au XVe siècle[réf. nécessaire].
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+ Au XVe siècle, l'Équateur était peuplé par différentes ethnies parlant des langues distinctes : sur la côte les cultures Esmeralda, Manta, Huancavilca et Puná (du nord au sud), pratiquant toutes la pêche, la chasse, l'agriculture et le commerce (aussi bien par la mer entre différentes zones côtières qu'avec les Indiens de la sierra). Dans la sierra, les principales cultures à cette même période étaient les Pastos, les Caras, les Panzaleo, les Puruhá, les Cañaris et les Paltas. Leur économie était essentiellement agricole, avec un mode de vie sédentaire et un important usage de l'irrigation en particulier pour les Cañaris. L'organisation politique se faisait autour de caciques, qui nouaient entre eux des alliances fluctuantes et étaient capables de lever des armées et d'administrer certains territoires[4].
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+ Les Andes équatoriales sont conquises par les incas sous les règnes de Tupac Yupanqui, qui conquiert le sud de l'actuel Équateur, puis de son fils Huayna Capac, né à Tomebamba, qui conquiert Quito et en réduit les dernières résistances des Otavalos lors du massacre de Yahuarcocha, vers 1505. À la mort de Huayna Capac en 1527, la noblesse, divisée sur le choix du successeur légitime, partage l'empire inca en deux, attribuant à Atahualpa la partie nord, avec pour capitale Quito, et à Huascar (son demi-frère) la partie sud, avec pour capitale Cuzco. Une guerre civile se déclenche rapidement entre les deux empereurs, qui tourne finalement à l'avantage d'Atahualpa, qui parvient à pénétrer profondément dans le territoire de Huascar et fait prisonnier ce dernier en 1532[L 1].
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+ C'est alors qu'Atahualpa est aux bains de Cajamarca, se préparant à entrer en vainqueur à Cuzco, qu'a lieu sa rencontre avec Francisco Pizarro. Le conquistador, à la tête d'une petite armée et malgré l'escorte imposante d'Atahualpa, parvient à s'emparer de l'Inca et à le faire prisonnier le 16 novembre 1532[L 2]. Malgré une forte résistance opposée aux conquérants espagnols par certains généraux d'Atahualpa, dont Rumiñahui, l'Équateur est conquis entre 1532 et 1534, et Sebastián de Belalcázar fonde Quito le 6 décembre 1534[5], sur les ruines du Quito inca détruit par Rumiñahui avant de l'abandonner aux Espagnols[L 3].
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+ Figurine, culture Jama-Coaque (800 av. J.-C. - 300).
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+ Statuette en or, culture La Tolita / Tumaco, 100 av. J.-C. - 100).
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+ Ruines inca d'Ingapirca, près de Cuenca.
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+ Atahualpa (empereur inca).
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+ Après la conquête définitive de Quito, l'exploration du pays se poursuit et se concrétise par la fondation des villes les plus importantes du pays : Guayaquil le 25 juillet 1535, puis dans les années qui suivent Ambato, Riobamba et Manta, entre autres. Loja est fondée en 1548 et Cuenca en 1557. Le mythe de l'Eldorado naît à Quito, et l'exploration se poursuit en particulier dans les régions amazoniennes, au départ de Quito : plusieurs villes y sont fondées, dont certaines ont été détruites peu après leur fondation par les indigènes, et une expédition partant de Quito sous la direction de Francisco de Orellana découvre l'Amazone le 12 février 1542, après avoir descendu le Río Coca (es) puis le Río Napo[L 4].
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+ Sur le plan politique, Quito contribue à la défaite de Gonzalo Pizarro contre Charles Quint, Sebastián de Belalcázar choisissant le camp de ce dernier. En 1545, le pape Paul III donne qualité d'évêché à Quito, et en 1563, Philippe II fait de Quito le siège de l'audience royale de Quito, avec pouvoir sur un vaste territoire s'étendant de Jaén et Guayaquil au sud, jusqu'à Cali et Buenaventura au nord et comprenant également une large part du bassin amazonien. Bien que théoriquement soumise à l'autorité du Vice-Roi du Pérou, l'Audience de Quito, gouvernée par un Président nommé par le roi, jouissait d'une large autonomie due à la grande distance entre Quito et Lima. Une rébellion éclate en 1592, appelée « Révolution des alcabalas », en opposition à l'impôt du même nom décrété par la couronne d'Espagne. Cette révolution, qui se résout après une médiation des jésuites, est parfois vue comme le premier témoignage de l'émergence des Espagnols nés dans la colonie (les Créoles) qui entrevoient déjà la possibilité de l'indépendance, qui ne se concrétisera que plus de deux siècles plus tard. Malgré cette rébellion, la deuxième moitié du XVIe siècle marque la consolidation de la domination des Espagnols nés en métropole, aussi bien sur le plan culturel que religieux ou administratif[L 5].
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+ Le XVIIe siècle marque l'apogée de l'Audience royale de Quito, marqué par la paix et la stabilité. L'économie est fondée sur l'agriculture, les mines d'or, et l'artisanat textile, avec une main d'œuvre bon marché fournie par l'exploitation des populations indigènes. Des tentatives d'évangélisation des peuples amazoniens ont lieu, en particulier par les Jésuites et les Franciscains.
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+ Les jésuites fondent trois Collèges, à Quito (1586), Cuenca (1638), et Riobamba (1689), ainsi que l'Université Saint-Grégoire à Quito. Quito devient un centre d'activité artistique et architectural sans égal sur tout le continent : la ville voit fleurir des églises et monastères plus somptueux les uns que les autres dans le style baroque, ces constructions entraînant le développement d'un art religieux florissant (peinture, sculpture de la pierre et du bois, etc.) À cette époque, la prospérité et la splendeur de Quito sont enviées par Lima et Bogota.
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+ Cette période est toutefois marquée par plusieurs tremblements de terre dévastateurs, des éruptions volcaniques suivies de lahars faisant parfois des milliers de morts. Les villes de la côte subissent des attaques de corsaires tout au long du siècle, culminant avec le sac et l'incendie de Guayaquil en 1684 par le flibustier François Grognier[L 6].
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+ Par décret du 27 mai 1717, Philippe V d'Espagne supprime l'Audience royale de Quito, rattachant son territoire à la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade, nouvellement créée et qui avait son siège à Bogotá. Après avoir supprimé cette vice-royauté et rétabli le statu quo en 1720, Philippe V rétablit finalement la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade, y rattachant définitivement l'Audience Royale de Quito sans toutefois la supprimer. De 1736 à 1743 a lieu une mission géodésique franco-espagnole dirigée par Charles Marie de La Condamine, avec pour but de mesurer un arc du méridien de Quito. Cette mission, qui permet de confirmer la thèse de Newton d'une Terre aplatie aux pôles, augmente considérablement les connaissances scientifiques et géographiques sur l'Équateur, et ouvre la voie au système métrique. Le journal de voyage de La Condamine, journal de voyage à l'Équateur, influera plus tard sur le choix du nom du pays lorsqu'il prendra son indépendance.
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+ Le XVIIIe siècle est également marqué par l'arrivée de la première presse de l'Audience de Quito, installée en 1755 à Ambato, qui permet à Eugenio Espejo d'éditer le premier journal propre à l'Audience de Quito. L'expulsion des jésuites par la couronne d'Espagne en 1767 a un fort impact dans l'Audience, causant la fermeture de plusieurs universités, écoles et collèges. La fin du siècle est marquée par un important soulèvement à Quito en 1785, en particulier en opposition aux taxes et droits de douane imposés par l'Espagne, tandis que des révoltes indigènes d'une ampleur jamais vue depuis le XVIe siècle éclatent entre 1766 et 1803 dans toute la sierra. Les écrits d'intellectuels comme le philosophe Eugenio Espejo et l'historien jésuite Juan de Velasco, qui écrit la première histoire de Quito, favorisent la prise de conscience d'une «Nation quiténienne»[L 7]. En 1803, des milliers d'Indiens de Guamote et Columbe se sont soulevés contre le système d’imposition de la royauté[6].
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+ Après une première proclamation d'indépendance le 10 août 1809 à Quito (primer grito de independencia), des affrontements ont lieu entre les troupes patriotes et les troupes royales pendant 3 ans, aboutissant à la défaite définitive des insurgés en décembre 1812 face aux troupes espagnoles commandées par le maréchal Melchor de Aymerich y Villajuana, qui présidera de nouveau l'audience royale jusqu'en 1822. Le 9 octobre 1820, Guayaquil se soulève et se libère des troupes espagnoles. En difficulté face aux armées royales qui tiennent solidement Quito et les montagnes des Andes, les insurgés reçoivent en février 1821 le renfort d'une armée envoyée par Simón Bolívar, sous le commandement d'Antonio José de Sucre. Après des mois de combats, l'armée de Sucre remporte une victoire décisive sur les troupes de Melchor de Aymerich le 24 mai 1822 (bataille de Pichincha) et entrent dans Quito le lendemain. Quito, Cuenca et Loja rejoignent alors la Grande Colombie comme souhaité par Bolívar. Le 26 juillet 1822 a lieu la célèbre rencontre de Guayaquil entre Bolívar et José de San Martín. le 31 juillet 1822, la province libre de Guayaquil réjoint également la Grande Colombie, qui inclut donc l'ensemble des territoires de l'audience royale de Quito, qui forment l'une des trois composantes de cet État, avec les actuelles républiques de la Colombie et du Venezuela. À la suite de l'explosion de la Grande Colombie en 1830, l'Équateur devient un pays indépendant à part entière, qui tire son nom des travaux d’une mission scientifique dirigée par Louis Godin, Charles Marie de La Condamine et Pierre Bouguer au XVIIIe siècle.
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+ Le premier président de l'Équateur indépendant est Juan José Flores (de 1830 à 1834 puis de 1839 à 1845), qui échoue dans une guerre contre la Colombie visant à conquérir le Cauca, mais parvient à maintenir l'unité du pays et à annexer les îles Galápagos. Au XIXe siècle, deux dirigeants ont profondément marqué l'histoire du pays. Gabriel García Moreno, conservateur, (président de 1861 à 1865 puis de 1869 à son assassinat, le 17 janvier 1875), réalise un régime central fort, lance de grands travaux comme la construction du train de Quito à Guayaquil, et conforte le rôle de l'Église catholique dans la vie publique du pays, consacrant le pays au Sacré-cœur de Jésus-Christ en 1873. Il reste aujourd'hui une référence pour les secteurs conservateurs de la société catholique.
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+ Eloy Alfaro, libéral, prend le pouvoir par les armes en 1895 après plusieurs tentatives avortées. Président de 1895 à 1911 avec une interruption entre 1901 et 1906, il propose dès sa prise du pouvoir de « mettre fin à la théocratie », rédige une Constitution sans référence à Dieu dans son préambule et met fin au Concordat avec l'Église catholique. Son deuxième mandat voit également l'inauguration de la ligne de train reliant Quito à Guayaquil, commencée sous García Moreno, et puissant symbole de l'unité nationale du pays. Sur le plan politique, la liberté de presse et d'opinion est reconnue ; l'élection présidentielle se fait au suffrage universel direct pour quatre ans avec une clause de non rééligibilité immédiate. Sur le plan social, Alfaro crée des écoles, des collèges, des écoles normales. Il abolit les dimes et impôts sur les propriétés indigènes les plus pauvres, témoignant ainsi d'une préoccupation inédite de l’État pour le sort des indigènes. Le libéralisme équatorien se scinde en deux tendances : les modérés, groupés autour de Leónidas Plaza et des notables du parti, veulent mettre un frein aux réformes entreprises par Alfaro ; cette tendance se tourne vers les propriétaires terriens, la bourgeoisie d'affaires et le clergé. De l'autre, les radicaux, fidèles à Alfaro, veulent continuer les réformes contre les privilèges subsistant du vieux système patriarcal colonial. Alfaro est finalement renversé en août 1911. Après un nouvel exil au Panama, il reprend les armes à Guayaquil, mais est cette fois vaincu et exécuté avec certains de ses partisans..
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+ Au cours de la première moitié du XXe siècle, le mouvement ouvrier émerge et se structure dans le pays : en 1909 puis en 1922 se tiennent deux « Congrès ouvriers ». La grève générale de novembre 1922 à Guayaquil est réprimée dans le sang par l'armée le 15 novembre, faisant plusieurs centaines de victimes. Cette répression est l'événement qui par sa marque sanglante marque le début des luttes syndicales en Équateur, selon les mots de l'historien Jorge Salvador Lara[7]. En 1926 est fondé le Parti socialiste de l'Équateur, dont une scission rejoint la IIIe Internationale en 1931 sous le nom de Parti communiste de l'Équateur.
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+ Durant toute la période républicaine, l'Équateur est marqué par une forte instabilité politique, et le pays a connu vingt constitutions successives entre 1830 et 2008. Toutefois, par rapport à d'autres pays d'Amérique du Sud, il n'a connu dans son histoire récente que trois brèves périodes de dictature militaire (1937-1938, 1963-1966 puis de 1972 à 1978). Ces gouvernements militaires, malgré leur caractère autoritaire, particulièrement entre 1963 et 1966, ont été parmi ceux qui ont fourni les efforts les plus cohérents pour résoudre les problèmes sociaux du pays et renforcer son unité, en particulier au travers de la réforme agraire de 1964. Malgré de graves épisodes comme le massacre de l'usine AZTRA en octobre 1977, ces dictatures ont en général évité de tomber dans les excès répressifs qui ont caractérisé les régimes militaires d'autres pays comme l'Argentine, le Brésil ou le Chili, à tel point que la plupart des Équatoriens se souviennent de la dernière période de régime militaire (1976-1979) comme d'une dictadouce (dictablanda)[8].
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+ En 1990, les indigènes manifestèrent pacifiquement pour la reconnaissance de leurs droits, bloquant le pays en s’asseyant par terre. Le président Borja dut accorder à la confédération des Shuars la propriété de 11 000 km2 de territoire en Amazonie, même si au même moment des escarmouches étaient lancées contre les chefs indiens. Enfin en 2000, à la suite de la dollarisation de l’économie, la population manifesta, bientôt suivie par l’armée, au point de renverser le président Jamil Mahuad.
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+ Sur le plan militaire, l'histoire de l'Équateur a été marquée par les conflits avec ses deux voisins, le Pérou et la Colombie. Les principales guerres avec la Colombie ont eu lieu en 1830-1832, avec l'objectif pour l'Équateur de conquérir le département colombien du Cauca, qui avait fait partie de l'Audience royale de Quito. La frontière est finalement fixée en 1832 sur le río Carchi, le Cauca restant donc à la Colombie, ce qui n'empêchera pas une nouvelle guerre d'avoir lieu entre 1861 et 1863, sous la présidence de Gabriel García Moreno.
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+ Les conflits frontaliers avec le Pérou voisin ont donné lieu à quatre guerres. La guerre de 1858-1860 se conclut par la signature du traité de Mapasingue, favorable au Pérou, traité dénoncé par la suite par le gouvernement du président García Moreno. La guerre de 1941, qui se conclut également par une défaite de l'Équateur et débouche sur la signature du Protocole de Rio en 1942, qui entérine la perte par l'Équateur de la majeure partie de ses possessions en Amazonie (soit 200 000 km2!) et de l'accès au Marañon, et trace une nouvelle frontière qui se veut définitive. Toutefois, de nouvelles explorations de la zone frontalière dès 1947 aboutissent à des interprétations divergentes entre le Pérou et l'Équateur sur le tracé de la frontière, désaccords qui débouchent sur deux nouvelles guerres, la guerre du Paquisha en 1981 et la guerre du Cenepa en 1995, sans modifications territoriales importantes. Le conflit est finalement résolu par l'accord de Brasilia du 26 octobre 1998, qui fixe définitivement la frontière entre les deux pays.
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+ Depuis la fin des dictatures militaires en 1979, l'Équateur a connu une importante instabilité politique, qui atteint son paroxysme à la fin des années 1990 et au début des années 2000 : le président Abdalá Bucaram est destitué en 1997 pour « incapacité mentale », remplacé par Fabián Alarcón. Les élections de 1998 voient l'élection de Jamil Mahuad, mais rapidement le président Mahuad est fragilisé par l'effondrement du système bancaire du pays, et par l'hyperinflation qui le conduit à abandonner le Sucre et à « dollariser » l'économie. Jamil Mahuad démissionne en janvier 2000 à la suite d'importants mouvements populaires, marqués en particulier par une forte participation de la CONAIE et des partisans de Lucio Gutiérrez. Le vice-président Gustavo Noboa lui succède jusqu'en 2003, date où Lucio Gutiérrez lui succède, avec le soutien de plusieurs partis de gauche dont le mouvement indigène Pachakutik. Menant une politique d'austérité et accusé par ses anciens alliés de faire la politique du FMI, Gutiérrez ne peut faire face à un important soulèvement populaire et démissionne le 20 avril 2005, ce qui en fait le troisième président élu consécutif à se trouver dans l'incapacité de terminer son mandat. C'est son vice-président Alfredo Palacio qui lui succède jusqu'à la fin du mandat le 15 janvier 2007.
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+ Les élections générales des 15 octobre et 26 novembre 2006 donnent gagnant Rafael Correa, économiste de gauche avec 56 % des voix au deuxième tour, contre Álvaro Noboa, homme d'affaires membre du Parti roldosiste équatorien.
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+ Conformément à sa promesse électorale, Correa annonce lors de son investiture le 15 janvier 2007[9] la tenue d'un référendum le 18 mars 2007 dans le but d'autoriser la création d'une assemblée nationale constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution. Ce dernier s'est finalement tenu le 15 avril 2007. Les électeurs équatoriens se sont à cette occasion prononcés en faveur de l'élection d'une Assemblée constituante.
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+ L'alliance électorale qui soutient le président Correa s'était abstenue de présenter des candidats lors de l'élection législative qui se déroulait parallèlement à l'élection présidentielle. L'absence de députés de la mouvance présidentielle au sein de la chambre des représentants, majoritairement orientée à droite, a créé des tensions notables entre les pouvoirs exécutif et législatif durant les premiers mois du mandat présidentiel. L'épisode le plus marquant de ce conflit larvé s'est soldé par la destitution de 57 des 100 députés qui composaient la chambre des représentants. Ces derniers avaient tenté de destituer le président du Tribunal électoral à la suite de son annonce d'autoriser la tenue du référendum concernant l'élection de l'Assemblée constituante. L'organe de contrôle électoral avait réagi en destituant à son tour le groupe de députés dont une partie s'est exilée en Colombie[10].
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+ Le 30 septembre 2007, l'Alianza País (Alliance pays) qui soutient le projet du président Correa, a obtenu 70 % des suffrages lors de l'élection de l'Assemblée constituante. L'Alliance pays totalise quatre-vingts des cent trente députés chargés de la rédaction de la nouvelle constitution. Le projet de constitution, élaboré par cette constituante, a été approuvé par référendum le 28 septembre 2008 avec 64 % de votes favorables contre 28 % de votes défavorables[11].
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+ Le 30 septembre 2010, une crise politique entraîne une mutinerie de la police. Le président Rafael Correa est mis en danger, mais les militaires rétablissent la situation[12]. Le 16 août 2012, l'Équateur accorde[13] l'asile politique à Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, malgré des pressions du Royaume-Uni qui rappelle qu'Assange est accusé de "Sexe par surprise" (non-utilisation de préservatif)[14] en Suède et qu'il est l'objet d'un mandat d'arrêt international[15].
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+ Rafael Correa a été réélu président le 17 février 2013 avec 57,17 % des voix[16]. Ses années de présidence sont en particulier dirigées vers la lutte contre la pauvreté et les inégalités[17].
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+ Le vice-président sortant, Lenín Moreno prend la succession présidentielle le 24 mai 2017 avec comme vice-président Jorge Glass. Il développe une politique plus libérale et moins sociale.
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+ En octobre 2019, le gouvernement adopte une série de mesures telles que la réduction de 20 % des salaires des contractuels dans le secteur public, la suppression de 15 des 30 jours de congés payés annuels des fonctionnaires et l'obligation de travailler un jour par mois sans rémunération. Les prix du carburant sont augmentés de près de 125 %, alors que les impôts sur la sortie des capitaux du territoire sont diminués[18]. En réaction aux grèves et manifestations qui s'ensuivent — les plus importantes depuis une vingtaine d'années —, le pouvoir décide d'instaurer l'état d'urgence et un couvre-feu pour une durée d'au moins 30 jours et quitte la capitale, Quito, pour la ville portuaire de Guayaquil. Les heurts font sept morts parmi les civils (dont un dirigeant indigène), 1 340 blessés et 1 152 arrestations[19].
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+ L’Équateur est divisé en 24 provinces. Ces provinces ont un gouverneur et un conseil provincial élu par le peuple. Elles sont autonomes par rapport au gouvernement central au niveau économique et social, ainsi que pour l’utilisation des ressources naturelles.
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+ Situé en Amérique du Sud, de part et d'autre de la cordillère des Andes qui traverse le pays du nord au sud, l'Équateur est limité par le Pérou (au sud et à l'est, le long d'une frontière de 1 420 km), la Colombie (au nord-nord-est, avec une frontière longue de 590 km), et l'océan Pacifique (à l'ouest). Le territoire équatorien comprend également les îles Galápagos.
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+ D'un point de vue géographique, climatique et humain, l’Équateur peut se diviser en quatre régions naturelles :
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+ Paysage typique des Andes équatoriennes
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+ Lagune de sulfure dans le Parc national Machalilla (région côtière)
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+ Réserve de Cuyabeno (Oriente)
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+ Une vue d'avion sur les îles Baltra et Santa Cruz (Galápagos)
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+ En Amazonie équatorienne, un conflit oppose les communautés locales à la multinationale américaine Chevron, accusée d'avoir laissé derrière elle un désastre écologique sans précédent. Celle-ci a admis avoir déversé 70 millions de litres d'eau toxique dans les rivières de la région. Outre les conséquences sur l'environnement, ces pollutions massives ont fortement impacté la vie des populations : la région présente désormais le taux de cancer le plus élevé d'Équateur et d'Amérique latine[20].
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+ Des milieux naturels extrêmement différents sont présents en Équateur, pays qui se caractérise par une latitude ��quatoriale, une altitude allant du niveau de la mer à plus de 6 000 mètres, et des milieux allant de la savane sèche (présente dans les provinces côtières les plus méridionales), à des forêts tropicales humides et des mangroves plus au nord. Les eaux des côtes de l'Équateur sont extrêmement poissonneuses grâce au courant de Humboldt qui parcourt les côtes du pays du sud vers le nord. On peut citer comme espèce marine emblématique le Fou à pieds bleus, la baleine à bosse, ou encore le spondylus princeps, bivalve qui a été utilisé comme ornement et comme monnaie d'échange dès l'époque précolombienne. Les zones andines du pays sont couvertes de différents environnements en fonction de l'altitude et de l'humidité. On peut ainsi citer la ceja andina, forêt humide d'altitude, les páramos qui se développent dans les milieux froids et humides, à haute altitude (au-delà de 3 000 mètres). Parmi les espèces animales emblématiques de ces différents milieux montagnards, on peut citer le condor des Andes, qui apparaît sur les armoiries du pays, et l'ours à lunettes ou le tapir des montagnes. Enfin, l'Oriente, partie équatorienne de la forêt amazonienne, est le biotope d'innombrables espèces animales et végétales.
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+ Le crocodile américain est présent sur la côte du Pacifique
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+ Condor des Andes
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+ Dauphin rose de l'Amazonie
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+ La faune des îles Galápagos est exceptionnelle et se caractérise par un nombre très important d'espèces endémiques, non seulement sur les îles elles-mêmes mais aussi dans les eaux qui les entourent, protégées par la réserve marine des Galápagos, où vivent, outre l'iguane marin, près de 300 espèces de poissons (dont des requins des Galápagos), de petits mammifères (otarie des Galápagos, otarie à fourrure) et des cétacés, (baleine à bosse notamment).
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+ Fou à pieds bleus (Sula nebouxii).
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+ Iguane marin des Galapagos (Amblyrhynchus cristatus).
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+ Iguane terrestre des Galapagos (Conolophus subcristatus).
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+ Tortue géante des Galápagos, île Santa Cruz.
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+ Requins-marteaux, île Wolf.
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+ Comme tous les pays de la Ceinture de feu du Pacifique, l'activité volcanique est intense.
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+ Le grand nombre de volcans implique qu'il est fréquent que plusieurs d'entre eux soient en éruption simultanément ; émission de gaz et de cendres, plus rarement de la lave.
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+ Les tremblements de terre constituent le premier risque de catastrophe naturelle. Comme tous les pays andins, situés près de la zone d'affrontement de la plaque continentale d'Amérique du Sud et de la plaque océanique du Pacifique, l'Équateur est victime de tremblements de terre et d'éruptions volcaniques.
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+ Parmi les tremblements de terre récents, on peut signaler celui du 5 mars 1987. De magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter, il détruisit une partie de la route Quito-Lago Agrio, renforçant ainsi pendant plusieurs mois l'isolement des provinces de l'Oriente. Il emporta une partie du pipe-line transportant le pétrole brut des stations de pompage de l'Oriente vers la raffinerie d'Esmeraldas. Environ 2 000 personnes vivant dans des vallées encaissées de la Cordillère ont péri lors de ce tremblement de terre[21].
135
+
136
+ Le 16 avril 2016, un séisme d'une magnitude de 7,8 affecte la zone côtière, principalement les provinces de Manabi et Esmeraldas, causant des destructions jusque dans la capitale économique Guayaquil. Dans les heures qui suivent les secousses, 77 morts et 588 blessés sont comptabilisés. L'eau potable, le gaz, l'électricité, internet et le téléphone sont coupés dans de nombreux endroits de la région, essentiellement dans les zones les plus proches de l'épicentre entre les villes de Pedernales et Muisne[22].
137
+
138
+ Comme le Pérou et la Colombie voisins, l'Équateur est souvent touché par de violentes intempéries, en particulier lors des épisodes El Niño, qui donnent lieu à des précipitations torrentielles pouvant à leur tour occasionner des inondations et des glissements de terrains meurtriers, comme ce fut le cas début 2017[23],[24].
139
+
140
+ Les sept glaciers d’Équateur ont perdu en moyenne 54,4 % de leur surface depuis le début des années 1980 sous l'effet du réchauffement climatique. La recherche prédit leur disparition d’ici à 2100[25].
141
+
142
+ L’économie exportatrice de l’Équateur repose principalement sur quatre éléments : la culture de la banane (1er exportateur mondial), le pétrole, le cacao et le tourisme.
143
+
144
+ Si le cacao est en déclin dans d'autres pays, ce n'est pas le cas de cette culture en Équateur, qui s'est maintenu quatrième ou cinquième au palmarès des producteurs mondiaux[26], mais loin derrière ses rivaux d'Afrique de l'Ouest.
145
+
146
+ Grâce à ses champs pétroliers nouveaux, le pays est aussi à la douzième place au palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010, après l'Algérie et le Qatar.
147
+
148
+ On peut noter aussi l'essor de l'exportation des fleurs coupées, la rose de Quito étant réputée comme étant la plus belle du monde et celle qui se conserve le mieux[27], de l'huile de palme et du célèbre chapeau Panama. L'autosuffisance alimentaire est atteinte sur de nombreux produits de base (en particulier les huiles et graisses alimentaires, dont les Équatoriens sont grands consommateurs, sont produites en grande quantité par la culture du palmier à huile et du soja). Outre les produits de la terre, d'autres ressources sont aussi exploitées, dont les produits de la pêche et les crevettes d'élevage, dont l'Équateur est le premier exportateur au niveau mondial.
149
+
150
+ Les dispositions inscrites dans la nouvelle constitution équatorienne, adoptée en 2008, établissent notamment un salaire minimum obligatoire et reconnaissent les mêmes droits à toutes les catégories de travailleurs (formels, informels, domestiques, etc)[28].
151
+
152
+ Selon la Banque mondiale, la pauvreté en Équateur a fortement reculé en l'espace de quelques années, pour passer d'un taux de 36,7 % en 2007 à 22,5 % en 2014[29]. Les inégalités, telles que mesurées par l'indice de Gini, ont baissé de 0,55 à 0,47 entre 2007 et 2014[29], ce qui fait de l’Équateur le pays latino-américain à avoir le plus fortement réduit les inégalités pour la période observée[30].
153
+
154
+ En 2017, le gouvernement de Lenin Moreno s'ouvre à des représentants du patronat et à des personnalités politiques conservatrices ; le ministère de l’Économie est notamment confié à Richard Martínez, le « patron des patrons équatoriens ». Le gouvernement adopte une politique de nature libérale : diminution des dépenses publiques, libéralisation commerciale, flexibilisation du code du travail, etc. La loi de développement productif instaure l’austérité et réduit les politiques de développement et de redistribution de la précédente mandature. Dans le domaine fiscal, les autorités visent à « favoriser le retour des investisseurs » en amnistiant les fraudeurs ainsi qu'en proposant des mesures de réduction des taux d'imposition à destination des grandes entreprises[31].
155
+
156
+ En outre, le pouvoir renonce à taxer les hausses du prix des matières premières et les rapatriements de devises. Concernant les dépenses publiques, l’État ne peut désormais faire croître les dépenses publiques de plus de 3 % par an et restreint les déficits budgétaires au seul remboursement des intérêts de la dette. Les investissements sont ainsi sensiblement réduits, tandis que les privatisations sont facilitées par le biais de subventions garanties sur plusieurs années. Le gouvernement adopte le système international d’arbitrage des contentieux pour tous les investissements étrangers, ce qui enfreint pourtant la Constitution. Le premier article de la loi organique de défense des droits du travail est supprimé. Il permettait aux autorités de poursuivre les propriétaires d’entreprises ayant attenté aux intérêts de leurs salariés en dissimulant des ressources ou en vidant les ateliers de leurs machines[31] Lenin Moreno annonce en février 2019 avoir obtenu un emprunt de plus de 10 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, avec lesquels le gouvernement précédent avait rompu, « à des taux inférieurs à 5 % en moyenne et sur des durées de jusqu'à 30 ans »[32].
157
+
158
+ L'Équateur est mondialement connu pour la fabrication de chapeaux de paille tissés à la main (dans les régions de Cuenca, Montecristi et Jipijapa) : les fameux chapeaux (mal nommés) panama ! Ce sont des chapeaux réalisés à partir de jeunes fibres de palmier produisant la "paja toquilla". Ces chapeaux de paille fine rencontrent un large succès, encore aujourd'hui, en Europe et aux États-Unis. Ils sont particulièrement appréciés pour leur finesse, leur légèreté, leur souplesse, leur fraîcheur, et le grand chic qu'ils procurent à ceux qui le portent. Les artisans, notamment dans la province de Manabi, utilisent la tagua, graine d'un palmier, surnommé ivoire végétal. La tagua est utilisée pour la fabrication artisanale de bijoux, de sculptures, de bibelots en forme d'animaux. On peut citer également la production de vêtements en laine d'alpaga, le tissage de tapis, le travail du bois (sculptures et meubles), dans certaines régions, par exemple près de San Antonio de Ibarra dans le nord du pays, ou la production de pièces en céramique, activité qui existait déjà à l'époque précolombienne. Si la plupart de ces produits artisanaux sont aujourd'hui fortement concurrencés par des produits industriels pour la plupart de leurs usages locaux, le tourisme fournit à certains artisans un débouché substantiel, par exemple sur de grands marchés artisanaux comme celui d'Otavalo.
159
+
160
+ À partir de la conquête espagnole, les communautés indigènes sont privées de l'accès aux terres qu'elles cultivaient traditionnellement, ce qui pénalise également les échanges commerciaux traditionnels entre zones andines et zones tropicales. Les communautés sont généralement rattachées à une hacienda, de laquelle font partie les travailleurs, qui sont vendus avec celle-ci quand elle change de main. La notion de propriété privée du sol, encore méconnue des amérindiens, devient de règle, à l’image de l’Europe qui dominait le monde entier à cette époque[33]. Les colonisateurs s’approprient la plupart des terres, auxquelles on attribue un certain nombre d’indigènes pour les travailler : c'est le système de l'encomienda. Malgré la nécessité théorique d'obtenir l'accord des populations indigènes concernées, il s’agissait en pratique d’accaparement des terres et d’esclavage des natifs[34].
161
+
162
+ Le système du huasipungo émerge au XVIIIe siècle. Par ce système, une forme de servage, les propriétaires s'attachent le travail à temps plein des indigènes vivant sur leur propriété, en échange d'un lopin de terre qu'ils louent par leur travail. Ce système permet aux propriétaires de haciendas de disposer d'une main d'œuvre à plein temps (les huasipongueros). Ce système cohabite toutefois avec le système de la mita. Une partie des Indiens fuit toutefois les haciendas et vit dans les hautes terres, ce qui est rendu difficile car les principales ressources en eau et en bois ainsi que les terres les plus fertiles sont contrôlées par les haciendas, qui en permettent l'accès seulement aux huasipongueros et aux mitayos. La diversité des espèces et variétés locales cultivées à l'époque préhispanique est maintenue dans les jardins des huasipungueros ainsi que par les communautés qui vivent en altitude hors des haciendas. L'accès à ces ressources, ainsi qu'un système par lequel les huasipongueros sont forcés de s'endetter vis-à-vis du propriétaire, sont les deux principaux mécanismes qui permettent le maintien de cette situation de servage[r 1],[34]. Une autre pratique courante des propriétaires consistait à louer des haciendas aux indigènes et en exiger la moitié de ses récoltes. Ainsi, celui qui produisait du riz ou du blé ne pouvait pas toujours en conserver la quantité suffisante afin de mener une vie décente[34].
163
+
164
+ Les haciendas se sont rapidement transformées en monocultures de produits d’intérêt pour les pays développés. Elles devenaient des cultures d’exportation pour alimenter les métropoles, aux dépens des cultures vivrières destinées aux besoins des populations autochtones[34].
165
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166
+ La règle de la propriété privée s’est perpétuée au fil de l’histoire. Les terres demeurent souvent à ce jour des propriétés agricoles privées. Cependant, à la suite de plusieurs révoltes du peuple autochtone et à une prise de conscience des pays développés quant à l’injustice d’autrefois, beaucoup de terres ont été rendues au peuple équatorien[35]. Pour améliorer la situation des paysans, il fallait leur donner des terres à exploiter. Mais il en manquait terriblement, car avec ses 264 000 km2, l’Équateur est passé de 3,5 millions d’habitants en 1950 à 7,5 millions en 1977. Sa population a donc plus que doublé en 27 ans avec une croissance de 3,4 % par année[34]. De plus, le phénomène des monocultures s’est aussi perpétué au fil du temps. Ces terres appartiennent souvent à des compagnies étrangères transnationales qui ont les moyens de s’approprier les grandes terres planes de bonne qualité. Ces haciendas sont exploitées pour les cultures d’exportation rentables telles que les bananes, le café et le sucre[36]. Ainsi, les paysans sont obligés de cultiver sur des terres de moindre qualité. Il s’agit souvent de pentes fortes sur lesquelles se déclenchent déjà des phénomènes d’érosion[34]. Les cultures d’exportation créent beaucoup d’emplois pour la population équatorienne toujours grandissante et stimule l’économie, mais elles monopolisent des terres sur lesquelles pourrait s’effectuer de l’agriculture vivrière dans une optique de développement durable.
167
+
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+ Malgré une urbanisation rapide, l’agriculture reste une composante importante de l’économie et de la société équatoriennes. Elle représentait, en 2010, 6,8 % du PIB et elle employait, selon le recensement de la population de 2010, 29,3 % de la population active occupée. Les exportations agricoles ont procuré, en moyenne, 22 % des recettes en devises entre 1976 et 1985[37].
169
+
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+ L’Équateur se divise en trois régions géographiques qui ont des climats distincts, permettant la culture de produits qui y sont particuliers. Il y a l’Oriente ou l’Amazonie, au climat équatorial, toujours chaud et humide[34]. Elle abrite 6 % de la population, mais fait l’objet de colonisation rapide et anarchique. On y produit de la viande, de l’huile de palme et des produits forestiers[37]. On compte aussi la Sierra, le cœur du pays, deux chaînes de montagnes élevées encadrant la série de dépressions du sillon interandin qui sont souvent surpeuplées[34]. Cette région abrite 42 % de la population totale et a une agriculture principalement tournée vers la production de denrées vivrières pour le marché intérieur. On y produit notamment la pomme de terre, le maïs, le blé, les haricots, les légumes et les fruits[37]. Vient enfin la Costa ou la Côte, entre l’océan et les Andes. Il s’agit d’une région de piémonts, plaines et collines alternées, au climat plutôt tropical, avec une pluviométrie très variable, parfois très sèche ou bien arrosée[34]. Ce territoire regroupe 42 % de la population et produit les principales cultures d’exportation telles que les bananes, le cacao, le café, les crevettes et le sucre. On y produit aussi du riz, du maïs, des graines de soja, du sorgho et de la viande[37].
171
+
172
+ L'Équateur souffre d'autres impacts écologiques dus à l'agriculture outre la déforestation pour la création de nouvelles terres agricoles, qui est évidemment, par la destruction d'habitats, une menace à la biodiversité des écosystèmes du pays[34].
173
+
174
+ Une pratique agricole courante en Équateur est la création d'une série de fossés et d'arêtes. On appelle ce type de champ camellones[38]. On creuse les fossés et on empile le matériel d'excavation pour créer les arêtes. Les fossés facilitent le drainage dans les endroits très humides et l'eau qui s'y retrouve limite les fluctuations de température de surface du champ et empêche la création de givre sur ce dernier dans les endroits de haute altitude[38]. Puisque cette pratique est très efficace, ces types de champs sont souvent surexploités. Une étude sur la micromorphologie de ces sols montre que ces derniers sont souvent épuisés. Effectivement, l'étude sur un sol de Camellone, menée par C. Wilson, explique que l'activité des microorganismes était autrefois élevée dans le sol, mais qu'elle est à présent presque absente[38]. S'il y a peu de microorganismes présents pour décomposer et recycler la matière organique en nutriments disponibles aux plantes, la production primaire de ces dernières ralentit beaucoup et il y a  donc encore moins de matière organique qui tombe au sol puis encore moins de microorganismes[39]. Ce cercle vicieux entraîne une désertification des sols, ces derniers n'étant plus fertiles et donc ni propices à l'agriculture. Au bout de la ligne, l'agriculture intensive sur les sols équatoriens, quoique efficace à court terme, appauvrit les sols à long terme.
175
+
176
+ Un autre impact important est l'érosion et l'appauvrissement des sols en pente sur lesquels les paysans cultivent souvent[34]. Afin de créer une terre agricole, les pentes sont souvent défrichées. On enlève ainsi les arbres dont les racines retiennent les nutriments dans le sol et empêchent l'érosion. Lorsqu'il pleut, les nutriments sont emportés par le ruissellement en bas de pente et le sol s'érode[39]. Le sol devient donc de plus en plus pauvre et par conséquent, le choix d'espèces à cultiver devient de plus en plus limité.
177
+
178
+ Le dernier recensement officiel de 2010 fait état d'une population de 14 483 499 habitants[40]. L'estimation actuelle fournie par la Banque Mondiale donne environ 15,7 millions d'habitants[41]. Elle est divisée en quatre groupes ethniques. Les métis sont de loin ceux qui ont le plus de poids démographique parmi toutes les ethnies équatoriennes, et constituent plus de 65 % de la population actuelle. Les Amérindiens sont la deuxième ethnie avec une représentation démographique aux alentours de 25 %. Les Européens et créoles, les descendants directs des colonisateurs espagnols, représentent 7 % de la population. La minorité ayant la plus faible représentation sont les Afro-Équatoriens (les Mulatos et les Zambos) qui sont 3 %.
179
+
180
+ La population est en moyenne très jeune puisque l’âge moyen est de 25,3 ans alors que l’espérance de vie est de 75,8 ans[42]. La mortalité infantile, de 24,4 pour 1000 en 2005, est passé à 18,3 en 2015[43]. Grâce à un développement rapide du pays, environ 97 % de la population a accès à l'eau potable.
181
+
182
+ Entre 2008 et 2016, le gouvernement a multiplié par cinq la moyenne annuelle des dépenses de santé de la période 2000-2008. De nouveaux hôpitaux publics ont été construits, le nombre de fonctionnaires a significativement progressé et les salaires ont été augmentés. En 2008, le gouvernement instaure une couverture sociale universelle et obligatoire[43].
183
+
184
+ En 2015, la corruption demeure un problème. Les surfacturations et autres surcouts sont enregistrés dans 20 % des établissements publics et dans 80 % des établissements privés[43].
185
+
186
+ De nombreuses communautés nationales sont représentées en Équateur. Des Chinois venus dans le pays au XIXe siècle participer à la construction des deux voies ferrées[réf. nécessaire] reliant Quito à Guayaquil d'une part et Quito à San Lorenzo via Ibarra d'autre part. Aujourd'hui beaucoup de leurs descendants ont ouvert des restaurants chinois appelés Chifas ou des épiceries. À Guayaquil, nombre de commerçants sont d'origine coréenne ou libanaise. Trois personnalités issues de cette communauté libanaise ont d'ailleurs accédé à des fonctions politiques importantes : Abdalá Bucaram dit el Loco, ancien maire de Guayaquil et président de la République en 1996, Jamil Mahuad, ancien maire de Quito et président de la République de 1998 à 2000, Alberto Dahik (en), ancien vice-président de Sixto Duran Ballen de 1992 à 1995. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, l'Équateur a reçu des Argentins, des Chiliens, et des Uruguayens fuyant les dictatures en place dans leurs pays d'origine[réf. nécessaire]. De nos jours, l'immigration est principalement d'origine colombienne, constituée de populations fuyant le conflit interne de ce pays (guérilla, insécurité). On estime que plus d'un demi-million de Colombiens vivent légalement en Équateur[réf. nécessaire]. Dans une moindre mesure, des migrants provenant du Pérou, de Cuba, d'Haïti, de Bolivie, de Chine et d'autres États américains arrivent en Équateur principalement à la recherche de travail[réf. nécessaire]. L'Équateur accueille le plus grand nombre de réfugiés en Amérique latine[réf. nécessaire].
187
+
188
+ Par ailleurs, un grand nombre d'Équatoriens vit à l'étranger, particulièrement en Espagne (487 239 en 2005 selon les chiffres officiels), aux États-Unis (436 409 en 2005, chiffres officiels), au Venezuela, au Chili, en Colombie et au Pérou (pour ces deux derniers pays, aucun chiffre officiel n'est disponible)[44]. Les envois d'argent de ces émigrés vers l'Équateur s'élevaient à 2,495 milliards de dollars pour l'année 2009, ce qui en fait une très importante source de devises pour le pays[45].
189
+
190
+ Actuellement les indices d'analphabétisme ont été remarquablement réduits avec campagnes d'alphabétisation imposées par le gouvernement. En effet près de 94 % de la population équatorienne sait lire et écrire.
191
+ Les réformes éducatives entreprises en 2008 ont poussé l'actualisation et la modernisation de la qualité éducative, entre celles-ci, une implantation de technologies d'apprentissage, une amélioration d'infrastructures, des constructions de nouvelles unités éducatives, entre autres. L’école est obligatoire et gratuite de 5 à 17 ans. Les apprentissages sont divisés en trois sections : apprentissage initial (3−5 ans, non obligatoire), éducation générale basique (5−14 ans, obligatoire) et bacchalauréat unifié (15−17 ans, obligatoire)[46]
192
+
193
+ Le taux d’homicides pour 100 000 habitants est tombé de 18 en 2011 à 5,8 en 2017, faisant désormais de l’Équateur l'un des pays les plus sûrs du continent américain. Ce résultat a notamment été obtenu après une profonde réforme de la police, réputée pour sa corruption et son inefficacité. La durée de formation des policiers et leur rémunération ont été sensiblement augmentés, et des investissements ont été consacrés à la modernisation des équipements[47].
194
+
195
+ En outre, depuis 2007, une nouvelle approche a été adoptée, moins répressive et donnant une plus grande attention à la prévention et à la réinsertion. L'accès aux programmes sociaux a été facilité pour les anciens délinquants. Surtout, la diminution de la pauvreté semble être la raison principale de l'amélioration de la situation sécuritaire[47].
196
+
197
+ L'Équateur est un pays historiquement catholique, où la religion a joué un rôle déterminant dès le début de la conquête espagnole, et l'Église catholique d'Équateur a amassé des richesses considérables durant la période coloniale via les dons et la collecte de dîmes. Pendant toute la période coloniale et jusqu'à l'accession de Eloy Alfaro à la présidence, le catholicisme a été la religion d'État en Équateur. À partir de 1895 toutefois, Eloy Alfaro autorise la pratique des religions autres que le catholicisme et saisit une part importante des terres appartenant à l'Église, et la Constitution de 1945 réaffirme la liberté de culte et la séparation de l'Église et de l'État. L'Église catholique continue toutefois à jouer un rôle important dans la société équatorienne, en particulier au cours des années 1960 et 1970, au cours desquelles des prêtres proches de la théologie de la libération, comme Leonidas Proaño, veulent faire de l'Église une force de transformation sociale, n'hésitant pas à entrer en conflit avec les autorités militaires qui gouvernent le pays[49]. En 2011, l'Équateur se divise en quatre archevêchés sis à Quito, Cuenca, Guayaquil et Portoviejo[50].
198
+
199
+ Bien que l'immense majorité des Équatoriens soient catholiques 79 % en (2014), la plupart des catholiques ne sont pas pratiquants et la grande majorité des protestants sont des évangéliques et sont très pratiquants. Tandis que d'autres pratiquent leur religion d'une façon fort éloignée de la doctrine officielle de l'Église catholique, comme c'est le cas par exemple des indigènes kichwa de la Sierra, qui pratiquent des formes de syncrétisme mariant des éléments de catholicisme avec leurs croyances ancestrales[49].
200
+
201
+ Un grand nombre de religions sont pratiquées en Équateur, pour la plupart des variantes du christianisme. À titre d'exemple, quinze religions sont pratiquées de façon significative à Guayaquil[51]. Les églises évangéliques ont connu un important essor à partir des années 1960 et 1970, et aspirent à jouer un rôle politique au travers d'organisations comme la FEINE (Conseil des peuples et organisations indigènes évangéliques d'Équateur). Les témoins de Jéhovah et les mormons ont également une présence importante dans le pays[51].
202
+
203
+ L’Équateur est un pays très catholique où l'on parle l’espagnol et des langues amérindiennes (comme le kichwa ou le shuar). Il existe toutefois un certain contraste entre l'aire culturelle de la région de la Costa et celle de la Sierra.
204
+
205
+ La culture équatorienne est marquée par la confluence de la culture espagnole, puis créole, avec des traditions d'origine précolombienne fortement enracinées. Sur le plan musical par exemple, la musique traditionnelle équatorienne utilise aussi bien des instruments traditionnels européens comme la trompette, la guitare ou l'accordéon que des instruments andins comme la quena ou la flûte de Pan. Cette rencontre a donné naissance à des genres de musique comme le Pasacalle. Le compositeur contemporain Luis Humberto Salgado s'est inspiré de ces musiques traditionnelles équatoriennes pour beaucoup de ses œuvres, dont la Symphonie équatorienne.
206
+
207
+ Le pasillo est un genre musical extrêmement populaire en Équateur, au point d'être considéré comme la musique équatorienne par excellence, et un symbole national[52]. Les pasillos sont généralement des chansons mélancoliques célébrant la beauté féminine et la nostalgie de l'être aimé. Le pasillo équatorien a connu son apogée international avec le chanteur Julio Jaramillo. Parmi les compositeurs réputés de ce genre musical, on trouve des noms tels que Francisco Paredes Herrera, surnommé « le prince du pasillo équatorien », Enrique Espín Yépez, Segundo Cueva Celi, Enrique Ibáñez Mora, Cristóbal Ojeda ; parmi les interprètes, des noms tels que le guitariste Homero Hidrovo, le pianiste et guitariste Segundo Bautista, le duo Benítez-Valencia, les frères Miño Naranjo, Los Brillantes, les frères Villamar, et plus récemment Las Tres Marías, les frères Nuñez et Juan Fernando Velasco. La chanteuse de pasillo la plus connue est Carlota Jaramillo, surnommée « la reine de la chanson nationale » ou « la reine du pasillo équatorien »[53].
208
+
209
+ L'Équateur a également vu naître le compositeur de musique électroacoustique Mesías Maiguashca et le peintre Oswaldo Guayasamín.
210
+
211
+ Parmi les poètes et écrivains équatoriens les plus importants, on peut citer entre autres Juan León Mera, Jorge Icaza, Juan Montalvo, Benjamin Carrión, José de la Cuadra, Alicia Yánez Cossío, Jorge Queirolo Bravo, Gabriela Alemán, Karina Gálvez, Jorge Enrique Adoum et d'autres.
212
+
213
+ Sur le plan architectural, l'architecture coloniale est particulièrement riche et bien conservée en Équateur, raison pour laquelle les villes de Quito et Cuenca sont classées au Patrimoine mondial de l'UNESCO.
214
+
215
+ Sur un plan plus anecdotique mais appartenant également au mode de vie équatorien, l'« heure équatorienne » symbolise la tendance des Équatoriens à arriver en retard aux rendez-vous (jusqu'à plusieurs heures), à tel point que le gouvernement a lancé en octobre 2003 une campagne de lutte contre cette coutume, que l'on retrouve également au Pérou[54],[55].
216
+
217
+ Église de la Compagnie de Quito de l'Audience Royale de Quito
218
+
219
+ Église de la Compagnie de Quito
220
+
221
+ Église de la Companía de Jesús, Quito
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+ L'église de la Compagnie de Jésus à Quito, un exemple du style baroque quitén
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ L'Équateur a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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@@ -0,0 +1,72 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Un équinoxe est un instant de l'année où le Soleil traverse le plan équatorial terrestre, changeant ainsi d'hémisphère céleste. Cette définition astronomique précise la conception pré-scientifique selon laquelle l'équinoxe est le moment où la durée du jour est égale à celle de la nuit.
2
+ Étymologiquement, le terme équinoxe provient du latin æquinoctium, de æquus (égal) et nox, noctis (nuit).
3
+
4
+ On appelle équinoxe de printemps (ou vernal) l'équinoxe de mars dans l'hémisphère nord et l'équinoxe de septembre dans l'hémisphère sud. On appelle équinoxe d'automne celui de septembre dans l'hémisphère nord et de mars dans l'hémisphère sud.
5
+
6
+ L'observation systématique des levers du soleil a découvert que sur l'horizon leur position change au cours de l'année, tout en restant entre deux extrêmes. Comme ces extrêmes coïncident avec les solstices, c'est-à-dire avec la durée maximale et minimale du jour (ou de la nuit), on a pu conclure que si le soleil se lève exactement au milieu entre les deux, la durée du jour serait égale à celle de la nuit. Si l'on mesure ces intervalles avec une précision suffisante, on constate que cette conclusion n'est vraie que de façon approximative. La définition astronomique fixe ce moment précisément et de façon théorétique, tout en le privant de réalité tangible.
7
+
8
+ Ce jour-là, il existe un point sur l'équateur terrestre où le Soleil culmine au zénith.
9
+
10
+ La ligne d'équinoxe ou ligne équinoxiale est la droite d'intersection du plan de l'écliptique — qui est celui de l'orbite de la Terre — avec le plan de l'équateur céleste — qui est celui de l'équateur terrestre. Elle est perpendiculaire à la ligne des solstices ou ligne solsticiale.
11
+
12
+ Un équinoxe ou point équinoxial est un des deux points d'intersection de la ligne des équinoxes avec la sphère céleste.
13
+
14
+ Une année connaît deux équinoxes ou points équinoxiaux : le premier, entre le 19 et le 21 mars ; le second (en), entre le 21 et le 24 septembre (voir plus bas).
15
+
16
+ La période s'écoulant d'un équinoxe de printemps à l'autre ne vaut pas strictement une année tropique (qui est, par définition, la durée nécessaire pour que λ, la longitude écliptique du Soleil, s'accroisse exactement de 360°). Cette année équinoxiale de printemps, ou année vernale (365,242 364 60 jours, soit 365 jours 5 heures et 49 minutes) est actuellement plus longue (de quelque 15 secondes) que l'année tropique et va actuellement légèrement croissant avec le temps qui passe (0,2 seconde par siècle).
17
+
18
+ Par extension, équinoxes peut également désigner les jours de l'année pendant lesquels se produisent ces passages au zénith. Les dates des équinoxes sont liées par convention à celles du début du printemps et de l'automne.
19
+
20
+ L'axe de rotation de la Terre est incliné d'environ 23,4369° par rapport au plan de son orbite. En conséquence, pendant environ une moitié de l'année, son hémisphère nord est orienté vers le Soleil, tandis que l'orientation est au profit de son hémisphère sud pendant l'autre moitié. Lors d'un équinoxe, les deux hémisphères sont orientés également par rapport au Soleil et celui-ci est situé directement au zénith de l'équateur. Les pôles Nord et Sud sont également situés à cet instant sur le terminateur et le jour et la nuit divisent exactement les deux hémisphères.
21
+
22
+ Réciproquement, du point de vue géocentrique, un équinoxe se produit lorsque le Soleil atteint l'une des deux intersections entre l'écliptique et l'équateur céleste : sa déclinaison est alors nulle.
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+
24
+ Le Soleil n'étant pas un simple point lumineux vu de la Terre, sa traversée de l'équateur prend environ 33 heures.
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+
26
+ La date de l'équinoxe peut se déterminer en observant le lever du Soleil, par rapport au point situé plein Est (ou plein Ouest pour le coucher) : l'équinoxe de printemps a lieu le jour où le Soleil cesse de se lever au sud de ce point, pour se lever au nord (mutatis mutandis pour le coucher du Soleil ou pour l'équinoxe d'automne). L'instant exact peut s'apprécier à partir de l'azimut solaire à ces deux levers consécutifs, en interpolant le moment où le Soleil passe à l'azimut 90° (ou 270° pour le coucher).
27
+
28
+ On dit souvent que « à l'équinoxe, le Soleil se lève à l'Est et se couche à l'Ouest », mais ce n'est qu'approximativement exact : cette règle néglige les déplacements du Soleil pendant cette journée. Le Soleil ne peut se lever exactement à l'Est que s'il se lève à l'instant précis de l'équinoxe, ce qui est le cas sur tout un méridien ; mais le temps que le Soleil se couche douze heures plus tard, sa déclinaison aura légèrement varié (d'un cinquième de degré), et il ne se couchera plus exactement à l'Ouest. La différence n'est cependant pas très sensible pour l'observation courante (un tiers de degré en azimut, pour les latitudes de l'ordre de 45°).
29
+
30
+ L'observation du Soleil au lever n'est pas très précise sur le plan astronomique, parce que c'est là que la réfraction atmosphérique est la plus forte, entraînant une incertitude sur l'heure du lever astronomique et donc sur son azimut. Un observatoire astronomique utilisera plutôt une lunette méridienne, pour déterminer (par interpolation entre deux midis solaires consécutifs) le moment où le Soleil passe sur l'équateur céleste, et a par conséquent une distance zénithale égale à la latitude du lieu d'observation.
31
+
32
+ Le jour d'un équinoxe, le centre du Soleil passe à peu près le même temps au-dessus et en dessous de l'horizon pour tous les points de la surface de la Terre : 12 heures. Cependant, le Soleil n'étant pas perçu sur Terre comme un point lumineux mais comme une sphère, le jour y est plus long que la nuit car le limbe supérieur du Soleil peut être aperçu alors que son centre est toujours situé en dessous de l'horizon. De plus, l'atmosphère terrestre réfracte la lumière solaire : même si son limbe est situé juste sous l'horizon, ses rayons peuvent quand même atteindre la surface terrestre. En pratique, le rayon apparent du Soleil est d'environ 16 minutes d'arc et la réfraction atmosphérique de 34 minutes d'arc. La combinaison des deux implique que le limbe supérieur du Soleil peut être aperçu alors que son centre est situé à 50 minutes d'arc sous l'horizon réel. En conséquence, le jour est plus long de 13 minutes 02 secondes que la nuit à l'équateur lors d'un équinoxe. Cette différence de durée augmente quand on se déplace vers les pôles : à Londres, elle est déjà de 21 minutes 36 secondes, à Narvik (Norvège), elle atteint 44 minutes 08 secondes et à 100 km des pôles, le Soleil reste en partie visible toute la journée.
33
+
34
+ Certains points de la surface terrestre suffisamment éloignés de l'équateur peuvent connaître une journée où la durée du jour et de la nuit sont quasiment identiques. Sa date exacte dépend de la latitude et de la longitude, mais les jours précédant l'équinoxe de printemps (ou suivant l'équinoxe d'automne) connaissent un jour supérieur à 12 heures. Prendre en compte le crépuscule diminue encore la durée de la nuit.
35
+
36
+ Lors des équinoxes, la variation journalière de la durée du jour et de la nuit est la plus grande. Aux pôles, l'équinoxe marque la transition entre six mois de jour et six mois de nuit. Située au Svalbard loin au-delà du cercle Arctique, la ville norvégienne de Longyearbyen connaît 15 minutes de jour de plus tous les jours aux alentours de l'équinoxe de printemps. À Singapour (environ 1°17' N), cette variation n'est que de quelques secondes.
37
+
38
+ Lors des équinoxes, le Soleil se lève presque exactement à l'est et se couche presque exactement à l'ouest. Du pôle Nord au pôle Sud, tous les points de la Terre situés sur un même méridien, reçoivent alors simultanément la lumière du Soleil durant la journée.
39
+
40
+ Dans l'hémisphère nord, le Soleil culmine au sud à un angle à peu près égal à 90° moins la latitude du point d'observation ; dans l'hémisphère sud, il culmine au nord de la même manière ; à l'équateur, il culmine au zénith.
41
+
42
+ Les diagrammes suivants décrivent de façon schématique la trajectoire apparente du soleil lors d'une journée d'équinoxe pour différentes latitudes.
43
+
44
+ 0° (équateur) : À midi solaire, le Soleil culmine au zénith, soit à 90° d'altitude. Le crépuscule dure une heure huit minutes.
45
+
46
+ 20° : le Soleil culmine à 70° d'altitude et disparaît sous l'horizon selon une trajectoire inclinée de 70° par rapport à celui-ci. Le crépuscule dure une heure treize minutes.
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+
48
+ 50° : le Soleil culmine au midi solaire à 40° et le crépuscule dure une heure cinquante minutes.
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+
50
+ 70° : le Soleil ne culmine qu'à 20° d'altitude et disparaît sous l'horizon suivant un angle très faible. Le crépuscule dure quatre heures six minutes ; la véritable nuit ne dure que trois heures quarante-quatre minutes.
51
+
52
+ 90° (pôles) : si la réfraction atmosphérique n'entrait pas en compte, le centre du Soleil resterait sur l'horizon toute la journée.
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+
54
+ Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides
55
+
56
+ Dans le calendrier grégorien, les dates d'équinoxes varient suivant les années (le tableau à droite les résume pour les années proches). Les faits suivants sont à prendre en compte :
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+
58
+ L'équinoxe de mars se produit donc, en heure UTC, les 19, 20 ou 21 mars.
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+
60
+ L'équinoxe de septembre peut avoir lieu, en heure UTC, les 21, 22, 23 ou 24 septembre.
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+
62
+ L'équinoxe, particulièrement celui de printemps, est une date de référence pour de nombreux calendriers :
63
+
64
+ Le point vernal — position apparente du Soleil sur la sphère céleste lors de l'équinoxe de mars — est utilisé comme origine dans certains systèmes de coordonnées célestes :
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+
66
+ À cause de la précession des équinoxes, la position du point vernal varie au fil du temps. Ces systèmes de coordonnées changent donc en conséquence. Ainsi, lorsqu'on donne les coordonnées célestes d'un objet dans l'un de ces systèmes, il est nécessaire de spécifier le point vernal (et l'équateur céleste) qui a servi à la mesure.
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+
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+ Dans ces systèmes, l'équinoxe automnal est situé à la longitude écliptique 180° et à l'ascension droite 12h.
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+ Pour un observateur donné, son jour sidéral débute à la culmination du point vernal. L'angle horaire du point vernal est, par définition, le temps sidéral de l'observateur.
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+ Un équinoxe est un instant de l'année où le Soleil traverse le plan équatorial terrestre, changeant ainsi d'hémisphère céleste. Cette définition astronomique précise la conception pré-scientifique selon laquelle l'équinoxe est le moment où la durée du jour est égale à celle de la nuit.
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+ Étymologiquement, le terme équinoxe provient du latin æquinoctium, de æquus (égal) et nox, noctis (nuit).
3
+
4
+ On appelle équinoxe de printemps (ou vernal) l'équinoxe de mars dans l'hémisphère nord et l'équinoxe de septembre dans l'hémisphère sud. On appelle équinoxe d'automne celui de septembre dans l'hémisphère nord et de mars dans l'hémisphère sud.
5
+
6
+ L'observation systématique des levers du soleil a découvert que sur l'horizon leur position change au cours de l'année, tout en restant entre deux extrêmes. Comme ces extrêmes coïncident avec les solstices, c'est-à-dire avec la durée maximale et minimale du jour (ou de la nuit), on a pu conclure que si le soleil se lève exactement au milieu entre les deux, la durée du jour serait égale à celle de la nuit. Si l'on mesure ces intervalles avec une précision suffisante, on constate que cette conclusion n'est vraie que de façon approximative. La définition astronomique fixe ce moment précisément et de façon théorétique, tout en le privant de réalité tangible.
7
+
8
+ Ce jour-là, il existe un point sur l'équateur terrestre où le Soleil culmine au zénith.
9
+
10
+ La ligne d'équinoxe ou ligne équinoxiale est la droite d'intersection du plan de l'écliptique — qui est celui de l'orbite de la Terre — avec le plan de l'équateur céleste — qui est celui de l'équateur terrestre. Elle est perpendiculaire à la ligne des solstices ou ligne solsticiale.
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+
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+ Un équinoxe ou point équinoxial est un des deux points d'intersection de la ligne des équinoxes avec la sphère céleste.
13
+
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+ Une année connaît deux équinoxes ou points équinoxiaux : le premier, entre le 19 et le 21 mars ; le second (en), entre le 21 et le 24 septembre (voir plus bas).
15
+
16
+ La période s'écoulant d'un équinoxe de printemps à l'autre ne vaut pas strictement une année tropique (qui est, par définition, la durée nécessaire pour que λ, la longitude écliptique du Soleil, s'accroisse exactement de 360°). Cette année équinoxiale de printemps, ou année vernale (365,242 364 60 jours, soit 365 jours 5 heures et 49 minutes) est actuellement plus longue (de quelque 15 secondes) que l'année tropique et va actuellement légèrement croissant avec le temps qui passe (0,2 seconde par siècle).
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+
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+ Par extension, équinoxes peut également désigner les jours de l'année pendant lesquels se produisent ces passages au zénith. Les dates des équinoxes sont liées par convention à celles du début du printemps et de l'automne.
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+ L'axe de rotation de la Terre est incliné d'environ 23,4369° par rapport au plan de son orbite. En conséquence, pendant environ une moitié de l'année, son hémisphère nord est orienté vers le Soleil, tandis que l'orientation est au profit de son hémisphère sud pendant l'autre moitié. Lors d'un équinoxe, les deux hémisphères sont orientés également par rapport au Soleil et celui-ci est situé directement au zénith de l'équateur. Les pôles Nord et Sud sont également situés à cet instant sur le terminateur et le jour et la nuit divisent exactement les deux hémisphères.
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+ Réciproquement, du point de vue géocentrique, un équinoxe se produit lorsque le Soleil atteint l'une des deux intersections entre l'écliptique et l'équateur céleste : sa déclinaison est alors nulle.
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+ Le Soleil n'étant pas un simple point lumineux vu de la Terre, sa traversée de l'équateur prend environ 33 heures.
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+ La date de l'équinoxe peut se déterminer en observant le lever du Soleil, par rapport au point situé plein Est (ou plein Ouest pour le coucher) : l'équinoxe de printemps a lieu le jour où le Soleil cesse de se lever au sud de ce point, pour se lever au nord (mutatis mutandis pour le coucher du Soleil ou pour l'équinoxe d'automne). L'instant exact peut s'apprécier à partir de l'azimut solaire à ces deux levers consécutifs, en interpolant le moment où le Soleil passe à l'azimut 90° (ou 270° pour le coucher).
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+ On dit souvent que « à l'équinoxe, le Soleil se lève à l'Est et se couche à l'Ouest », mais ce n'est qu'approximativement exact : cette règle néglige les déplacements du Soleil pendant cette journée. Le Soleil ne peut se lever exactement à l'Est que s'il se lève à l'instant précis de l'équinoxe, ce qui est le cas sur tout un méridien ; mais le temps que le Soleil se couche douze heures plus tard, sa déclinaison aura légèrement varié (d'un cinquième de degré), et il ne se couchera plus exactement à l'Ouest. La différence n'est cependant pas très sensible pour l'observation courante (un tiers de degré en azimut, pour les latitudes de l'ordre de 45°).
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+ L'observation du Soleil au lever n'est pas très précise sur le plan astronomique, parce que c'est là que la réfraction atmosphérique est la plus forte, entraînant une incertitude sur l'heure du lever astronomique et donc sur son azimut. Un observatoire astronomique utilisera plutôt une lunette méridienne, pour déterminer (par interpolation entre deux midis solaires consécutifs) le moment où le Soleil passe sur l'équateur céleste, et a par conséquent une distance zénithale égale à la latitude du lieu d'observation.
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+ Le jour d'un équinoxe, le centre du Soleil passe à peu près le même temps au-dessus et en dessous de l'horizon pour tous les points de la surface de la Terre : 12 heures. Cependant, le Soleil n'étant pas perçu sur Terre comme un point lumineux mais comme une sphère, le jour y est plus long que la nuit car le limbe supérieur du Soleil peut être aperçu alors que son centre est toujours situé en dessous de l'horizon. De plus, l'atmosphère terrestre réfracte la lumière solaire : même si son limbe est situé juste sous l'horizon, ses rayons peuvent quand même atteindre la surface terrestre. En pratique, le rayon apparent du Soleil est d'environ 16 minutes d'arc et la réfraction atmosphérique de 34 minutes d'arc. La combinaison des deux implique que le limbe supérieur du Soleil peut être aperçu alors que son centre est situé à 50 minutes d'arc sous l'horizon réel. En conséquence, le jour est plus long de 13 minutes 02 secondes que la nuit à l'équateur lors d'un équinoxe. Cette différence de durée augmente quand on se déplace vers les pôles : à Londres, elle est déjà de 21 minutes 36 secondes, à Narvik (Norvège), elle atteint 44 minutes 08 secondes et à 100 km des pôles, le Soleil reste en partie visible toute la journée.
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+ Certains points de la surface terrestre suffisamment éloignés de l'équateur peuvent connaître une journée où la durée du jour et de la nuit sont quasiment identiques. Sa date exacte dépend de la latitude et de la longitude, mais les jours précédant l'équinoxe de printemps (ou suivant l'équinoxe d'automne) connaissent un jour supérieur à 12 heures. Prendre en compte le crépuscule diminue encore la durée de la nuit.
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+ Lors des équinoxes, la variation journalière de la durée du jour et de la nuit est la plus grande. Aux pôles, l'équinoxe marque la transition entre six mois de jour et six mois de nuit. Située au Svalbard loin au-delà du cercle Arctique, la ville norvégienne de Longyearbyen connaît 15 minutes de jour de plus tous les jours aux alentours de l'équinoxe de printemps. À Singapour (environ 1°17' N), cette variation n'est que de quelques secondes.
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+ Lors des équinoxes, le Soleil se lève presque exactement à l'est et se couche presque exactement à l'ouest. Du pôle Nord au pôle Sud, tous les points de la Terre situés sur un même méridien, reçoivent alors simultanément la lumière du Soleil durant la journée.
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+ Dans l'hémisphère nord, le Soleil culmine au sud à un angle à peu près égal à 90° moins la latitude du point d'observation ; dans l'hémisphère sud, il culmine au nord de la même manière ; à l'équateur, il culmine au zénith.
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+ Les diagrammes suivants décrivent de façon schématique la trajectoire apparente du soleil lors d'une journée d'équinoxe pour différentes latitudes.
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+ 0° (équateur) : À midi solaire, le Soleil culmine au zénith, soit à 90° d'altitude. Le crépuscule dure une heure huit minutes.
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+ 20° : le Soleil culmine à 70° d'altitude et disparaît sous l'horizon selon une trajectoire inclinée de 70° par rapport à celui-ci. Le crépuscule dure une heure treize minutes.
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+ 50° : le Soleil culmine au midi solaire à 40° et le crépuscule dure une heure cinquante minutes.
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+ 70° : le Soleil ne culmine qu'à 20° d'altitude et disparaît sous l'horizon suivant un angle très faible. Le crépuscule dure quatre heures six minutes ; la véritable nuit ne dure que trois heures quarante-quatre minutes.
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+ 90° (pôles) : si la réfraction atmosphérique n'entrait pas en compte, le centre du Soleil resterait sur l'horizon toute la journée.
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+ Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides
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+ Dans le calendrier grégorien, les dates d'équinoxes varient suivant les années (le tableau à droite les résume pour les années proches). Les faits suivants sont à prendre en compte :
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+ L'équinoxe de mars se produit donc, en heure UTC, les 19, 20 ou 21 mars.
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+ L'équinoxe de septembre peut avoir lieu, en heure UTC, les 21, 22, 23 ou 24 septembre.
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+ L'équinoxe, particulièrement celui de printemps, est une date de référence pour de nombreux calendriers :
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+ Le point vernal — position apparente du Soleil sur la sphère céleste lors de l'équinoxe de mars — est utilisé comme origine dans certains systèmes de coordonnées célestes :
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+ À cause de la précession des équinoxes, la position du point vernal varie au fil du temps. Ces systèmes de coordonnées changent donc en conséquence. Ainsi, lorsqu'on donne les coordonnées célestes d'un objet dans l'un de ces systèmes, il est nécessaire de spécifier le point vernal (et l'équateur céleste) qui a servi à la mesure.
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+ Dans ces systèmes, l'équinoxe automnal est situé à la longitude écliptique 180° et à l'ascension droite 12h.
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+ Pour un observateur donné, son jour sidéral débute à la culmination du point vernal. L'angle horaire du point vernal est, par définition, le temps sidéral de l'observateur.
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+ L'équipe d'Allemagne de football (en allemand : Deutsche Fußballnationalmannschaft) est constituée d'une sélection des meilleurs joueurs allemands sous l'égide de la Fédération allemande de football (DFB). L'organisme, fédération de l'Allemagne unifiée avant la création de la République démocratique allemande (RDA), n'a autorité que sur le football de l'Allemagne de l'Ouest (RFA) de 1949 à 1990 et reprend ensuite son rôle pan-allemand. Le premier match de l'équipe allemande réunifiée a lieu le 10 octobre 1990 à Solna contre la Suède ; le premier match à domicile a lieu à Stuttgart le 19 décembre de la même année contre la Suisse. Pendant son existence, l'équipe nationale est-allemande est sous l'autorité de sa propre fédération, la Fédération d'Allemagne de l'Est de football. La présente page ne traite donc, pendant les années de séparation, que de l'équipe de RFA.
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7
+ L'équipe d'Allemagne compte l'un des palmarès du football mondial les plus fournis, avec un record de huit finales de Coupe du monde dont quatre remportées (1954, 1974, 1990 et 2014) et quatre perdues (1966, 1982, 1986 et 2002). Aussi, elle compte six finales de championnat d'Europe pour trois victoires (1972, 1980 et 1996). Elle a été la troisième équipe de l'histoire à remporter le trophée planétaire (après l'Uruguay et l'Italie), et la première à réaliser le doublé Championnat d'Europe-Championnat du monde en 1972 et 1974. Avec sa victoire en 2014, l'équipe d'Allemagne égale le nombre de victoires de l'Italie (quatre chacune), mais reste toujours derrière le Brésil qui en a conquis cinq. L'Allemagne détient en outre le record de victoires au championnat d'Europe avec l'Espagne qui l'a rejointe en 2012.
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9
+ Par ailleurs, l'Allemagne a terminé sur le podium lors de quatre éditions consécutives de la compétition planétaire (2e en 2002, 3e en 2006 et en 2010 et vainqueur en 2014) ce qui en fait la première formation à atteindre quatre fois de suite les demi-finales de la Coupe du monde. Néanmoins cette série s'interrompt en 2018 lorsque, pour la première fois de son histoire de l'après-guerre, c'est-à-dire depuis 1954, l'Allemagne est éliminée dès le premier tour, alors qu'elle était tenante du titre et avait atteint au minimum les quarts de finale des seize dernières éditions de la compétition planétaire.
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+ Les Allemands utilisent les surnoms de die Nationalmannschaft (« l'équipe nationale »), die Nationalelf (« le onze national ») ou de die DFB-elf (« le onze de la DFB »). Les joueurs sont parfois surnommés die Adler (« les Aigles »)[3]. L'appellation Mannschaft s'est diffusée en France à la fin du XXe siècle, mais elle ne correspondait pas à un usage allemand. Elle a toutefois été mise en valeur par Oliver Bierhoff, le manager francophile et francophone de l’équipe allemande lors de la Coupe du monde 2014 au Brésil, qui a voulu faire de « Die Mannschaft » une marque commerciale[4]. En juin 2015, Die Mannschaft devient l'appellation officielle du onze allemand[5]
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+ Sur la réussite de la sélection à travers l'histoire, une citation du footballeur anglais Gary Lineker en 1990 est restée célèbre : « Le football est un jeu simple : 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes et à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent. »
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+ La Fédération allemande de football (Deutscher Fußball-Bund) est fondée en 1900. Elle est affiliée à la FIFA depuis 1904. Le premier match officiel de l’équipe d'Allemagne de football (Deutsche Fußballnationalmannschaft) fut joué à Bâle, contre la Suisse, le 5 avril 1908, qui se solde par une défaite allemande sur le score de 5 buts à 3[6]. La plus large défaite de l’Allemagne fut enregistrée à Oxford, contre l’Angleterre (amateur), le 13 mars 1909, qui se solde par un 9-0 pour les Anglais. La plus large victoire de l’Allemagne fut enregistrée à Stockholm contre la Russie (Empire russe) sur le score de 16 buts à 0, le 1er juillet 1912. Elle ne participa pas à la première édition de la Coupe du monde de football en 1930.
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17
+ L’équipe d'Allemagne enregistre ses premiers résultats probants à l'occasion de la Coupe du monde 1934. Éliminée en demi-finale par la Tchécoslovaquie malgré le but de Rudolf Noack, l'Allemagne s'impose dans la petite finale pour la troisième place, 3-2 contre la Wunderteam autrichienne (doublé d’Ernst Lehner et but d’Edmund Conen). Quatre ans plus tard, l'Allemagne fait figure de favorite à la suite de l'annexion de l'Autriche. Cinq joueurs de la fameuse équipe autrichienne sont incorporés au onze allemand. Dès son entrée en compétition, l'Allemagne tombe pourtant sur une étonnante équipe suisse qui sort l'Allemagne en deux matches. À égalité 1-1 (but de Josef Gauchel) à l'issue du premier match, les Suisses s'imposent 4-2 (buts d’Ernst Lörtscher (csc) et de Wilhelm Hahnemann) au cours d'une partie rejouée cinq jours après.
18
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19
+ Incorporée sous le régime du IIIe Reich mis en place en 1933 dans la Fédération des exercices physiques (Reichsbund für Leibesübungen), Service spécial football (Fachamt Fußball), la fédération allemande de football finit d'être désintégrée et disparait alors que son exclusion de la FIFA est prononcée en 1945 à l'issue de la Seconde guerre mondiale.
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+
21
+ Mais le football allemand sanctionné et dans l'incapacité de disputer la moindre rencontre internationale pendant plusieurs années ne meurt pas : la DFB renaît le 1er juillet 1949, peu après la fondation de la République fédérale d'Allemagne. Elle retrouve son affiliation auprès de la FIFA en 1950, seulement deux mois après la Coupe du monde 1950, à laquelle elle ne pouvait donc ni s'inscrire ni participer. Déjà sélectionneur entre 1936 et 1942, l'entraîneur Sepp Herberger reprend alors en charge l'équipe nationale. Huit ans, jour pour jour, après le précédent match international disputé par l'équipe d'Allemagne, c'est devant une forte affluence (plus de 100 000 spectateurs) que se déroule en amical le 22 novembre 1950 au Neckarstadion de Stuttgart la rencontre de la renaissance face à la Suisse, le tout premier match de l'équipe de (l'actuelle) République fédérale d'Allemagne (victoire 1-0)[7].
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+ La DFB est membre de l'UEFA depuis sa création en 1954. L'Allemagne fait sportivement son grand retour sur le plan international au cours de la Coupe du monde 1954. Balayés au premier tour 8-3 par le fameux « Onze d'or hongrois », la Mannschaft parvient néanmoins à atteindre la finale où elle retrouve à Berne la Hongrie archi-favorite. Contre toute attente, l'Allemagne s'impose 3-2, après avoir été menée 2-0 (doublé de Helmut Rahn et but de Maximilian Morlock). Cette rencontre, est passée à la postérité sous le nom de « miracle de Berne ». Il sera révélé en 2010 que les joueurs étaient dopés à la pervitine, le produit n'étant pas interdit et les contrôles anti-dopage n'existant pas encore à l'époque[8]. Les footballeurs allemands de cette époque ont expliqué qu'ils pensaient prendre de la Vitamine C (d'ailleurs, il existe une histoire analogue avec les Algériens lors de la coupe du monde de 1982). La Mannschaft a été largement avantagée grâce aux chaussures à crampons vissés d'Adi Dassler (Adidas) dont ils étaient équipés. Le déluge qui s'est abattu sur Berne a fait basculer le destin. En rendant le terrain trop lourd, il handicapa fortement le jeu léché des Hongrois à la technique supérieure, et favorisa ainsi celui des Allemands qui avaient de bien meilleurs appuis[réf. nécessaire].
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+ Ce succès a une importance qui dépasse le cadre du football pour les Allemands de l'Ouest, symbolisant leur retour dans le concert des nations, cinq ans après la fondation de la République fédérale d'Allemagne. L'Allemagne confirme quatre ans plus tard en étant présente dans le dernier carré et démontre ainsi sa régularité au plus haut niveau. Éliminés en demi-finale par la Suède (1-3, but de Hans Schäfer), les hommes de Sepp Herberger s'inclinent dans la petite finale pour la troisième place, 6-3 contre la France (buts de Helmut Rahn, de Hans Cieslarczyk et de Hans Schäfer). Au Chili en 1962, les Allemands sont sortis de la Coupe du monde en quarts de finale par la Yougoslavie (1-0). Cette défaite entraîne la mise à l'écart en 1964 de l'emblématique sélectionneur Sepp Herberger. Helmut Schön lui succède.
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+ Sous la direction d'Helmut Schön, l'Allemagne de l'Ouest va connaître une domination quasi sans partage sur le football européen et mondial, en s'appuyant notamment sur une génération de joueurs habitués à vaincre en club sous les couleurs du Bayern Munich (Franz Beckenbauer, Gerd Müller, Sepp Maier ou Hans-Georg Schwarzenbeck). La RFA remporte un championnat d'Europe (1972 en battant l’URSS 3-0), en perd un en finale aux tirs au but (1976 contre la Tchécoslovaquie (2-2, 5-3 tab), gagne une nouvelle Coupe du monde (1974, à domicile) et en perd une autre en finale (1966 contre l'Angleterre à Wembley, avec un score de 4-2 malgré des buts de Helmut Haller et de Wolfgang Weber) après une fin de match confuse et un but litigieux. L'Allemagne dispute également au cours de cette période une demi-finale de Coupe du monde (1970) face à l'Italie à Mexico (3-4, dont cinq buts en prolongation) que beaucoup considèrent comme le plus grand match de tous les temps. Le titre de 1974, qui représente un aboutissement pour des joueurs comme Franz Beckenbauer et Gerd Müller, est acquis après la victoire 2-1 en finale au Stade Olympique de Munich contre les Pays-Bas de Johan Cruyff (buts de Gerd Müller et de Paul Breitner).
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+ Seule fausse note dans ce bilan, l'élimination en phase préliminaire du Championnat d'Europe 1968. L'Allemagne y est éliminée dès les quarts de finale après un match nul 0-0 lors de la dernière journée face à la modeste Albanie qui offre la qualification à la Yougoslavie, laquelle s'imposera facilement face à la France en quarts (1-1, 5-1).
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+ Jupp Derwall remplace Helmut Schön après une décevante Coupe du monde 1978 et la RFA ne tarde pas à renouer avec les succès. L'équipe des Karl-Heinz Rummenigge, Horst Hrubesch et autres Harald Schumacher remporte l'Euro 80 (2-1 en finale contre la Belgique, doublé de Horst Hrubesch).
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+ Lors du Mundial 82, la RFA débute délicatement par un revers contre l'Algérie (1-2) mais elle se reprend vite avec un succès 4-1 contre le Chili (avec un hat-trick de Karl-Heinz Rummenigge) et une victoire 1-0 contre l'Autriche (un match arrangé entre les deux équipes qui a fait scandale), ce qui lui permet d'obtenir la première place du groupe. Au second tour, après un nul 0-0 contre l'Angleterre, elle bat les Espagnols 2-1, ce qui lui permet d'accéder aux demi-finales sachant que l'Angleterre et l'Espagne n'ont pu se départager dans le dernier match de la poule. La RFA parvient à se qualifier pour la finale après un nouveau match de légende gagné face à la France à Séville (3-3, tirs au but). Fatigués physiquement et nerveusement par ce match, les Allemands ne peuvent rien faire en finale face à l'Italie (1-3, but de Paul Breitner).
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+ Mais lors de l'Euro 1984 en France, elle est éliminée au premier tour après deux matchs nul contre la Roumanie et le Portugal et un revers 0-1 contre l'Espagne qui prend ainsi sa revanche de la coupe du monde.
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+ Deux ans plus tard lors de la Coupe du monde 1986, elle atteint la finale. Pourtant le parcours est peu convaincant. En effet, le premier tour est médiocre (nul 1-1 contre l'Uruguay, victoire 2-1 contre l'Écosse et défaite 0-2 contre le Danemark), elle ne bat le Maroc qu'en fin de match en huitièmes de finale (1-0) et elle se qualifie pour les demi-finales aux tirs au but contre le Mexique après un nul 0-0. En demi-finale où elle retrouve la France, la RFA marque rapidement sur un coup franc de Brehme mais par la suite, les tricolores font le siège du but allemand sans parvenir à égaliser. En fin de match, Rudi Völler parachève le succès allemand sur un contre (2-0). En finale contre l'Argentine, la RFA est battue (2-3). Pourtant, elle a su revenir à 2-2 après avoir été menée 0-2 à la 56e minute mais s'est fait piéger sur un contre de Burruchaga.
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+ Deux ans plus tard, la RFA organise l'Euro 1988. Elle termine première de son groupe avec un nul 1-1 contre l'Italie, puis des victoires 2-0 contre le Danemark et l'Espagne. Mais elle est battue en demi-finale par les Pays-Bas futurs vainqueurs du tournoi (1-2).
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+ C'est sous la direction du Kaiser Franz Beckenbauer (entraîneur depuis 1984) que l'Allemagne atteint à nouveau les sommets : lors du Mondiale 1990, la RFA de Lothar Matthäus (Ballon d'or 1990) remporte sa troisième coupe du monde. Elle réalise un premier tour des plus brillants avec une attaque nettement au-dessus des autres équipes (victoires 4-1 contre la Yougoslavie, 5-1 contre les Émirats arabes unis et nul sans enjeu pour la RFA contre la Colombie 1-1). En huitième de finale contre les Pays-Bas, elle l'emporte logiquement 2-1 et se qualifie pour les demi-finales après une victoire 1-0 contre la Tchécoslovaquie. En demi-finale, elle vient à bout des Anglais aux tirs au but après un nul 1-1, d'où la fameuse phrase de Gary Lineker : « le football est un sport qui se joue à onze contre onze, mais à la fin c'est toujours l'Allemagne qui gagne ». En finale, la RFA prend sa revanche sur l'Argentine (1-0, but d’Andreas Brehme), qui l'avait battue quatre ans plus tôt en finale du Mundial mexicain.
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+ Beckenbauer se retire sur ce triomphe et laisse la place à Berti Vogts.
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+ L’équipe d'Allemagne de football désormais réunifiée (Deutsche Fußballnationalmannschaft) joue l'Euro 1992 où elle échoue en finale. Les Allemands arrachent in-extremis un nul 1-1 contre la CEI avant de battre l'Écosse 2-0. Battus 1-3 dans leur dernier match par les Pays-Bas, ils terminent second de ce groupe. En demi-finale, ils affrontent les Suédois qui organisent la compétition à domicile et l'emportent 3-2. En finale, ils jouent contre le Danemark, une équipe que l'on n'attendait pas jusque-là puisqu'elle a été repêchée de dernière minute pour la phase finale de l'Euro, remplaçant la Yougoslavie à cause du conflit dans les Balkans, et ne s'est donc pas préparée pour l'Euro. L'Allemagne est battue 0-2 par les Danois, ce qui constitue l'une des plus grosses surprises dans cette compétition avec la victoire de la Grèce à l'Euro 2004.
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+ Au Mondial 1994 aux États-Unis, Berti Vogts aligne une équipe vieillissante et les Allemands ne franchissent pas les quarts de finale, battus par la Bulgarie. Ils battent la Bolivie pour le match d'ouverture du tournoi (1-0) avant de faire match nul contre l'Espagne (1-1) et de battre la Corée du Sud 3-2 (après avoir mené par trois buts à zéro à la mi-temps) et terminent ainsi premiers de leur groupe. Contre la Belgique, ils l'emportent 3-2 en huitième de finale avant de s'incliner face aux Bulgares en quart de finale (1-2). Seule consolation : les cinq buts de Jürgen Klinsmann dans la compétition.
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+ Mais Berti Vogts permet tout de même à l'Allemagne de remporter l'Euro 1996 en Angleterre, le premier championnat d'Europe se disputant à seize équipes. L'Allemagne effectue un début très convaincant en se qualifiant facilement pour les quarts de finale (2-0 contre la République tchèque, 3-0 contre la Russie et nul 0-0 contre l'Italie). En quart de finale, ils gagnent 2-1 contre la Croatie et éliminent les Anglais en demi-finale aux tirs au but après un nul 1-1. En finale à Londres le 30 juin, ils retrouvent les Tchèques qu'ils avaient battus au premier tour. Berger ouvre le score à l'heure de jeu sur pénalty avant qu'Oliver Bierhoff n'égalise. C'est ce même Bierhoff qui, à la 95e minute, d'une frappe que Kouba n'a pu arrêter, inscrit le premier but en or de l'histoire du football et donne ainsi le trophée à l'Allemagne. Matthias Sammer est de surcroît élu meilleur joueur du tournoi (puis Ballon d'or 1996).
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+ Mais par la suite l'Allemagne connaît quelques années d'échec. Lors de la Coupe du monde 1998 en France, elle échoue en quarts de finale (en alignant une équipe avec la plus vieille moyenne d'âge dans une phase finale pour une sélection allemande). Au premier tour, elle bat les États-Unis (2-0), remonte deux buts à la Yougoslavie (2-2) et bat l'Iran (2-0), terminant ainsi en tête de son groupe. Elle remporte son huitième de finale contre le Mexique (2-1) mais reçoit une « gifle » (0-3) dans son quart de finale contre la surprenante Croatie.
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+ Berti Vogts laisse alors sa place à Erich Ribbeck. Mais l'Allemagne ne fait plus peur : la preuve à la Coupe des confédérations 1999 au Mexique où elle est battue par le Brésil (0-4), bat la Nouvelle-Zélande (2-0, buts de Lothar Matthäus et de Michael Preetz) et perd contre les États-Unis (0-2) au premier tour.
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+ Elle se qualifie tout de même facilement pour le championnat d'Europe, malgré une défaite (0-1) contre la Turquie en début de qualifications. Mais l'Euro 2000 tourne au fiasco pour les Allemands qui sont éliminés au premier tour : un nul 1-1 contre la Roumanie, une défaite 0-1 contre l'Angleterre, revanche de l'Euro 1996, sur une tête d'Alan Shearer et surtout une humiliation (0-3) face au Portugal qui aligne son équipe B car déjà qualifié pour les quarts de finale. Le vieux Lothar Matthäus (39 ans), qui jouait sa dernière compétition officielle avec la Mannschaft, sort par la petite porte.
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+ Erich Ribbeck laisse sa place à Rudi Völler après une période d'incertitude sur l'entraîneur qui le remplacerait. En septembre 2000, en éliminatoires de la coupe du monde 2002, l'Allemagne obtient une victoire encourageante en Angleterre (1-0). Mais environ un an après, les Allemands encaissent face à cette même équipe une lourde défaite (1-5) à domicile. Lors de la dernière journée de la phase des poules éliminatoires, les Allemands sont tenus en échec par la Finlande et ne profitent ainsi pas du nul entre l'Angleterre et la Grèce. L'Angleterre se qualifie et l'Allemagne doit disputer les barrages contre l'Ukraine. L'Allemagne parvient à se qualifier (1-1 en Ukraine puis succès 4-1 à domicile), c'est un soulagement mais peu de gens croient en cette équipe.
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+ Les résultats dans les matchs amicaux de préparation à la coupe du monde sont irréguliers : un nul 2-2 contre l'Argentine, une défaite 0-1 au pays de Galles et une victoire écrasante contre l'Autriche (6-2).
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+ Et un peu à la surprise générale, elle accède à la finale de la Coupe du monde 2002, preuve que l'Allemagne est toujours présente même quand elle joue mal. L'équipe profite d'un tableau facile. Elle démarre le mondial asiatique en « atomisant » l'Arabie saoudite (8-0), avec notamment un triplé de Miroslav Klose de la tête, profitant de la faiblesse des Saoudiens dans le jeu aérien. Klose marque à nouveau contre l'Eire mais les Allemands se font rejoindre dans le temps additionnel de la seconde période (1-1) sur un but de Robbie Keane et ce malgré les prouesses du gardien Oliver Kahn, qui a longtemps retardé l'échéance. L'Allemagne n'est donc pas encore qualifiée et joue contre le Cameroun. Les Camerounais ne parviennent pas à profiter de l'expulsion de Ramelow. Un joueur camerounais expulsé plus tard, les deux équipes se retrouvent à dix contre dix et l'Allemagne l'emporte 2-0, terminant ainsi première du groupe. Contre le Paraguay en huitième de finale, les Allemands s'imposent dans les dernières minutes du temps réglementaire (1-0) grâce à Oliver Neuville. 1-0, c'est aussi le score sur lequel les Allemands l'emportent contre les États-Unis en quart de finale puis contre la Corée du Sud qui coorganise le tournoi en demi-finale, avec à chaque fois Oliver Kahn qui effectue de spectaculaires arrêts. Les Américains, en quart de finale, auraient pu bénéficier d'un pénalty sur une faute de main de Frings sur la ligne de but non vue par l'arbitre. Seul coup dur : Michael Ballack, indispensable au milieu de terrain et qui a marqué les buts vainqueurs contre les États-Unis et la Corée du Sud, ne peut disputer la finale contre le Brésil à cause d'un autre carton jaune en demi-finale. La finale se dispute le 30 juin à Yokohama, au Japon. Elle est longtemps indécise, Ronaldo se créant quelques occasions en fin de première mi-temps et Oliver Neuville expédiant un coup franc direct sur le poteau du portier brésilien en début de seconde période. La décision se fait sur la seule erreur d'Oliver Kahn dans tout le mondial : à la 67e minute, il ne capte pas le ballon sur une frappe apparemment anodine de Rivaldo et Ronaldo, opportuniste, pousse le ballon au fond des filets. Ronaldo inscrit un doublé à la 78e minute, tuant ainsi le match (0-2).
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+ Oliver Kahn est élu meilleur joueur de la coupe du monde 2002, ayant sauvé l'Allemagne à maintes reprises tout au long du tournoi avec des parades spectaculaires.
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+ L'Euro 2004 est un nouvel échec, l'Allemagne ne confirme pas son retour. La presse allemande s'inquiète après un lourd revers en Roumanie (1-5) en amical environ un mois avant le début de l'Euro. Et effectivement, les débuts dans l'Euro sont poussifs : nul 1-1 contre les Pays-Bas et surtout les Allemands sont tenus en échec par la Lettonie (0-0), une équipe qui ne participe qu'à sa première grande compétition officielle. Le troisième match est décisif et l'Allemagne perd contre l'équipe B de la République tchèque déjà qualifiée (1-2). La Mannschaft est éliminée sans gloire d'entrée.
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+ Une chance est cependant offerte à l'Allemagne en 2006 de renouer avec son passé glorieux avec la tenue sur son propre sol de la dix-huitième Coupe du monde après une petite révolution au sein du football allemand. Cette révolution en question consista à redéfinir le système de formation notamment en développant une proximité entre les clubs et la sélection, en favorisant la détection des joueurs locaux, et de développer un système de jeu identique dans les différentes sélections espoirs[9]. La sélection allemande voit également petit à petit des joueurs d'origines immigrés ou nés de parents étrangers intégrer l'équipe du fait de l'adoption dans le pays d'un nouveau code de la nationalité basé dorénavant sur le droit du sol[10].
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+ Jürgen Klinsmann prend les rênes de l'équipe en 2004, après le départ de Rudi Völler. Il accorde sa confiance à de jeunes joueurs tels que Bastian Schweinsteiger, Lukas Podolski et Philipp Lahm, avec la ferme intention de bâtir une équipe produisant un football offensif et attractif pour les supporters. Il prend ses responsabilités en préférant le gardien Jens Lehmann à Oliver Kahn. À la Coupe des confédérations 2005, à domicile, elle bat au 1er tour l’Australie (4-3, buts de Per Mertesacker, de Lukas Podolski, de Kevin Kurányi et de Michael Ballack), puis la Tunisie (3-0, buts de Michael Ballack, de Mike Hanke et de Bastian Schweinsteiger) et fait match nul contre l’Argentine (2-2, buts de Gerald Asamoah et de Kevin Kurányi). Elle perd en demi contre le Brésil (2-3, buts de Lukas Podolski et de Michael Ballack) mais se console en prenant la 3e place en battant le Mexique (4-3 ap, buts de Robert Huth, de Lukas Podolski, de Michael Ballack et de Bastian Schweinsteiger).
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+ Après des résultats irréguliers lors des matches de préparation, l'équipe réalise un bon parcours lors de la Coupe du monde dont elle est l'hôte. Ainsi, lors du premier tour, l'Allemagne termine première du groupe A avec 9 points, en ayant remporté successivement ses trois matchs de poule (4-2 contre le Costa Rica, 1-0 contre la Pologne et 3-0 contre l'Équateur). Elle remporte son huitième de finale contre la Suède 2-0 (doublé de Lukas Podolski) et se retrouve opposée en quart à l'Argentine. Menée au score, elle refait son retard dans les dernières minutes avant de l'emporter finalement aux tirs au but grâce à deux arrêts décisifs de Jens Lehmann. L'Allemagne atteint une nouvelle fois le dernier carré. Mais en demi-finales contre l'Italie, après un match de longue haleine se terminant à la prolongation, l'Allemagne cède en encaissant deux buts dans les deux dernières minutes de la seconde prolongation. Quatre jours plus tard, la Mannschaft remporte le match pour la troisième place face au Portugal (3-1, doublé de Bastian Schweinsteiger et but de Armando Teixeira dit Petit (csc)).
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+ Après le départ de Jürgen Klinsmann, son adjoint, Joachim Löw, devient le nouveau sélectionneur de l'équipe allemande. Sous sa conduite, l'Allemagne est le premier pays qualifié pour l'Euro 2008. Durant ce tournoi, la Mannschaft sort second du groupe B en battant la Pologne (2-0, doublé d’un Polonais d’origine Lukas Podolski) et le pays coorganisateur, l'Autriche (1-0, but de Michael Ballack) mais s'incline face à une Croatie bien organisée (1-2, but de Lukas Podolski). Si les Allemands se montrent brillants en 1/4 face au Portugal (3-2, buts de Bastian Schweinsteiger, de Miroslav Klose et de Michael Ballack), la demi-finale face à la Turquie (3-2, buts de Bastian Schweinsteiger, de Miroslav Klose et Philipp Lahm) n'est remportée in-extremis que gr��ce à leur réalisme. L'Allemagne déçoit ensuite en finale contre l'Espagne (0-1). Piquée au vif après l'ouverture du score de Fernando Torres à la demi-heure de jeu, l'équipe de Joachim Löw fait preuve d'une faible combativité et d'un jeu sans imagination ni précision.
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+ L'Allemagne est qualifiée pour la coupe du monde en Afrique du Sud notamment grâce à sa dernière victoire en Russie (1-0). Elle débute sa préparation le 3 mars par une défaite (0-1) face à l'Argentine, équipe qu'elle écrasera quelques mois plus tard dans la compétition. Mais les succès 3-0 en mai contre Malte et la Hongrie puis le 3 juin contre la Bosnie-Herzégovine (3-1) montrent les capacités offensives de l'équipe.
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+ Quelques semaines avant le début des hostilités, elle voit deux de ses titulaires forfaits, le gardien numéro un René Adler et surtout le meneur de jeu et capitaine Michael Ballack victime d'un tacle violent du ghanéen Kevin-Prince Boateng en finale de FA Cup. À ces deux importants forfaits, il faut rajouter les absences du défenseur central Heiko Westermann, blessé en amical contre la Hongrie, celle du relayeur Simon Rolfes, et celle de Christian Träsch. Autant d'évictions qui font trembler le pays tant leurs rôles étaient essentiels au sein de l'équipe d'Allemagne, amputée de 4 titulaires clés et d'un probable remplaçant.
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+ À la suite de ces blessures en cascade, c'est Philipp Lahm qui hérite du brassard de capitaine. Joachim Löw instaure un système de jeu en 4-2-3-1, avec deux milieux récupérateurs (Schweinsteiger, Khedira), deux milieux offensifs de couloir (Müller à droite, Podolski à gauche) et un milieu offensif axial (Özil) en soutien d'un attaquant de pointe (Klose), avec une défense type Boateng-Mertesacker-Friedrich-Lahm.
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+ Cette équipe rajeunie par la force des circonstances a tout de même des certitudes avant le début de cette compétition : de nombreux jeunes joueurs comme Mesut Özil, Sami Khedira, Marko Marin, Jérôme Boateng, Manuel Neuer et Dennis Aogo ont remporté le Championnat d'Europe Espoir 2009. D'autres comme Thomas Müller ou Holger Badstuber ont brillé en club en Ligue des champions. Ce sont des jeunes qui ont déjà une grande expérience du haut niveau. Et les Allemands se rassurent rapidement en écrasant les Australiens 4-0 sur des buts de Lukas Podolski, Miroslav Klose, Thomas Müller et Cacau. L'équipe a dévoilé lors de ce match une grande maîtrise technique, et une capacité à alterner le jeu court et long avec facilité. Peut-être trop confiant de leur premier match en coupe du monde les Allemands perdent 0-1 contre la Serbie au deuxième match mais se rattrapent face au Ghana lors de leur dernier match de poule en s'imposant 1-0. Ils joueront contre l'Angleterre en 1/8e de finale et se qualifieront sur le score sans appel de 4 buts à 1. La Mannschaft bat en quart de finale l'Argentine sur le score de 4-0, donnant un avertissement aux autres nations, mais s'incline en demi-finale face à l'Espagne sur le score de 1-0.
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+ L'Allemagne achève son aventure dans la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud en finissant troisième dans la compétition après avoir battu l'Uruguay sous un score de 3-2. Manuel Neuer, titularisé dans le but en dernière minute, éclate sur la scène internationale et s'affirme comme l'un des tout meilleurs gardiens du monde. Le jeune Thomas Müller est élu meilleur jeune de la compétition et meilleur buteur (5 buts, 3 passes décisives). La qualité de la jeune équipe allemande (d'une moyenne d'âge de 24,9 ans) est alors vantée, et de nombreux internationaux allemands sont alors pistés par les plus grands clubs européens à la suite de leur brillante Coupe du monde (Özil, Khedira, Müller, Schweinsteiger, Podolski, Mertesacker, Boateng...).
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+ La Mannschaft confirme son retour au premier plan de manière éclatante en éliminatoires de l'Euro 2012 en remportant ses dix matchs, s'imposant notamment en Belgique (1-0) et en Turquie (3-1). Seule l'Espagne, championne du monde en titre, aura fait aussi bien. La confirmation de la génération 2010 pousse en outre Michael Ballack vers la sortie : après plusieurs mois de polémique larvée, Joachim Löw tranche à l'été 2011 et déclare construire l'avenir sans lui. L'Allemagne s'annonce d'ores et déjà comme une des grandes favorites de la phase finale de l'Euro.
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+ Après un nul (3-3) face à l'Ukraine, elle obtient une victoire très encourageante (3-0) face aux Pays-Bas au mois de novembre d'autant que le tirage au sort des poules met ces deux équipes dans le groupe B. Cela dit, dans les matchs amicaux de préparation à l'épreuve, elle encaisse deux revers à domicile face à l'équipe de France (1-2) le 29 février et en Suisse (3-5) le 26 mai avant de se reprendre face à Israël (2-0) le 31 mai. La défaite contre la Suisse n'inquiète pas le sélectionneur.
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+ Après avoir réalisé un bon parcours lors des éliminatoires pour le championnat d'Europe 2012 avec dix victoires en autant de matchs joués et surtout avec treize points d'avances sur le second, la Turquie, et être donc resté invaincue depuis le 17 octobre 2007, elle perd à Munich contre la République tchèque sur le score de trois buts à zéro dans le cadre des qualifications pour le championnat d'Europe 2008. Placée dans le groupe B surnommé le "groupe de la mort" lors du tirage au sort[11], l'Allemagne se retrouve en compagnie des Pays-Bas, du Danemark et du Portugal. La sélection allemande entre dans le tournoi le 9 juin avec son premier match face à la Seleção portugaise, elle remporte d'un courte tête le match grâce à un but de l'attaquant Mario Gómez à la 72e minute et permet à l'Allemagne d'empocher ses trois premiers points. Le deuxième match de la sélection allemande est marqué par son opposition avec les Pays-Bas et aussi par un doublé de Mario Gómez (l'attaquant du Bayern Munich porte ainsi son total à trois buts en deux matchs), les Néerlandais réduisent l'écart par l'intermédiaire de Robin van Persie en seconde période mais ils ne peuvent pas empêcher cette nouvelle victoire de l'Allemagne sur le score de deux buts à un[12]. Le 17 juin, la Nationalmannschaft défie le Danemark à Lviv lors de la troisième et dernière journée de phase de groupes, Lukas Podolski ouvre le score en faveur des Allemands à la 19e minute, cinq minutes plus tard c'est le milieu danois du Brøndby IF Michael Krohn-Dehli qui remet les deux équipes à égalité et enfin Lars Bender qui inscrit le but de la victoire allemande à dix minutes du terme de la rencontre qui permet aux allemands d'être qualifiés pour les quarts de finale du tournoi. Le bilan de cette phase de groupes pour les Allemands est de 3 victoires dans la lignée des dix obtenus lors des qualifications. Ils totalisent 9 points soit trois de plus que le Portugal qui s'installe à la deuxième place. En quart de finale, l'Allemagne rencontre la Grèce à Gdansk dans un contexte économique difficile entre les deux pays[13]. Peu avant la mi-temps la Mannschaft ouvre le score par l'intermédiaire de son capitaine Philipp Lahm. Yeóryos Samarás remet les deux équipes à égalité peu avant l'heure de jeu et c'est ensuite Sami Khedira à la 61e minute, Miroslav Klose à la 68e minute et Marco Reus à la 74e minute qui alourdissent le score en faveur des Allemands. Le Grec Dimítris Salpingídis réduit l'écart avec un penalty à la suite d'une main de Jérôme Boateng dans la surface de réparation à la fin de la partie. Grâce à ce succès face au vainqueur de l'édition de 2004, l'Allemagne réalise un record mondial de 15 victoires consécutives en compétition[14].
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+ Plus que jamais la Mannschaft est proche de la finale. Elle n'ira malheureusement pas jusque-là, puisqu'elle se fait éliminer par leur bête noire de toujours qu'elle n'a jamais battue en compétition officielle : l'Italie de Pirlo en demi-finale. Après un match décevant, l'Allemagne de Joachim Löw perd 2-1 contre une équipe d'Italie soudée et très organisée à l'image de leur buteur Mario Balotelli (doublé). Les défenseurs firent notamment une grosse erreur défensive sur le premier but de Mario Balotelli. Mais l'Allemagne sauvera l'honneur avec un penalty transformé à la 90e minute par Mesut Özil.
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+ À la suite de cette élimination survenue en demi-finale, les critiques pleuvent sur la Nationalmannschaft et sur son sélectionneur Joachim Löw notamment sur ses choix stratégiques et sur son coaching pendant le match[15]. Ces reproches faits au Bundestrainer sont plus importants après une nouvelle défaite de l'équipe allemande face aux argentins sur le score de trois buts à un en août à Francfort-sur-le-Main, le match est également marqué par l'exclusion du gardien Ron-Robert Zieler à la 30e minute. À la suite de cette partie, Oliver Kahn ancien gardien emblématique du Bayern Munich et de la sélection allemande aux 86 sélections reconverti alors comme consultant pour la chaîne ZDF désapprouve les méthodes du sélectionneur et l'attitude des joueurs sur le terrain[16].
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94
+ En lice pour participer à la Coupe du monde 2014 au Brésil, l'Allemagne réussit ses débuts en étant leader de son groupe après trois journées et autant de victoires. Elle rencontre à Berlin son principal adversaire — la Suède — dans cette poule. Cette dernière pourtant menée quatre buts à zéro à l'heure de jeu parvient à remonter au score pour terminer sur un match nul spectaculaire quatre buts partout[17]. La piètre performance défensive de la Mannschaft ne passe pas inaperçue aux yeux de la presse allemande qui n'hésite pas à remettre en cause la totalité de l'équipe aussi bien la défense que l'attaque[18]. Néanmoins l'Allemagne finit par se qualifier, à une journée de la fin des éliminatoires, à la suite de sa victoire contre l'Irlande 3-0 à Cologne, le 11 octobre 2013.
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+ En participant à la Coupe du monde 2014, l'Allemagne dispute sa 18e Coupe du monde, la 16e d'affilée. Placée dans un groupe de la mort en compagnie du Portugal, des États-Unis et du Ghana, l'équipe allemande débute par une victoire (4-0) face à la Seleção portugaise grâce notamment à un triplé de Thomas Müller. La seconde opposition est plus difficile face aux ghanéens. Menée au score, la sélection allemande finit par égaliser profitant du quinzième but en Coupe du monde de Miroslav Klose qui rejoint le Brésilien Ronaldo, jusque-là seul meilleur buteur de la compétition. Le dernier match de poule face à l'équipe américaine est remporté avec un nouveau but de Thomas Müller (1-0).
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+ En huitième de finale, la Mannschaft rencontre de remuants Algériens qui manquent à plusieurs reprises d'ouvrir le score en première période. Le score est vierge à l'issue du temps réglementaire. Finalement les Allemands s'imposent 2-1 à l'issue des prolongations. L'Allemagne retrouve en quart de finale l'équipe de France. Menant rapidement au score, les Allemands gèrent par la suite le match en faisant preuve de rigueur défensive (1-0). L'Allemagne atteint donc sa 4e demi-finale consécutive en Coupe du monde, elle affronte le pays hôte, le Brésil, pour une revanche de la finale 2002. Le 8 juillet 2014, à Belo Horizonte, la Nationalmannschaft humilie la Seleçao par une victoire 7 buts à 1, dont 5 buts marqués en première période. À cette occasion, Miroslav Klose bat le record de buts en Coupe du monde avec seize réalisations en quatre participations mondiales, éclipsant celui de Ronaldo datant de 2006[19].
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+ Le 13 juillet 2014, l'Allemagne remporte la finale sur le score de 1-0 contre l'Argentine grâce à un but de Mario Götze à la 113e minute de jeu, pendant la prolongation. La Nationalmannschaft est sacrée championne du monde pour la première fois depuis la réunification de l'Allemagne et quatrième fois de son histoire. Elle devient par la même occasion la première équipe européenne à s'imposer sur le continent américain et la deuxième, après l'Espagne quatre ans plus tôt, à avoir remporté le titre suprême en dehors de son propre continent[20].
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+ Après le titre mondial, Miroslav Klose, Per Mertesacker, et Philipp Lahm décident d'arrêter leur carrière en sélection[21], permettant l'arrivée d'une nouvelle génération de joueurs. Durant cette période, la Mannschaft connait des bas (campagne de qualification pour le Championnat d'Europe des nations très laborieuse, défaite en demi-finale de l'Euro 2016 après un passage de justesse en quart de finale (aux tirs au but contre l'Italie), et des hauts (victoire finale en Coupe des Confédérations 2017, qualification aisée pour la Coupe du monde 2018 en faisant le plein de points lors des éliminatoires). Mais rien, pas même les matches amicaux, ne laissait présager une élimination si précoce lors de la Coupe du monde 2018. Une chute aussi invraisemblable qu'historique.
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+ Lors des éliminatoires de l'Euro 2016 en France, l'Allemagne connaît un début de qualification difficile. Remportant deux victoires très difficiles face à l'Écosse (2-1 ; 3-2), l'Allemagne concède une défaite contre la Pologne à Varsovie (2-0), nation contre laquelle elle n'avait jamais perdu[22]. Une seconde défaite face à l'Irlande à Dublin (0-1) après avoir concédé le nul à domicile au match aller (1-1) ajourne la qualification allemande à l'Euro 2016 à la dernière journée, le 11 octobre 2015, face à la Géorgie. La Mannschaft valide son ticket pour l'Euro avec plus de difficultés que prévu (victoire étriquée 2-1)[23]. L'année 2015 finit par une défaite en amical face à la France, match assombri par les attentats terroristes du 13 novembre 2015 avec en particulier des explosions ayant eu lieu aux abords du Stade de France où se déroulait la rencontre. À la suite de ces événements, la délégation allemande décide de passer la nuit dans les vestiaires afin d'« éviter tout risque », selon les propos du manager de la sélection, Oliver Bierhoff[24]. Quatre jours plus tard, la rencontre amicale contre les Pays-Bas est annulée à cause d'un risque d'attentat à la bombe[25].
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+ Lors de l'Euro 2016 en France, l'Allemagne hérite dans sa poule de la Pologne (déjà adversaire lors de la phase éliminatoire), de l'Ukraine et de l'Irlande du Nord. Après une victoire laborieuse face à l'Ukraine (2-0 avec notamment un sauvetage de Boateng sur sa ligne), l'Allemagne est tenue en échec par la Pologne (0-0). Malgré ce début d'Euro compliqué, la Mannschaft parvient à finir première de sa poule en s'imposant face à l'Irlande du Nord sur un but de Mario Gómez, titularisé pour la première fois dans cet Euro. L'Allemagne fait ensuite forte impression en dominant facilement la Slovaquie de Marek Hamšík (3-0) grâce à des buts de Boateng, Gómez et Draxler. En quarts-de-finale, elle affronte l'Italie, sa bête noire, qu'elle n'a jamais pu battre en match de compétition officielle. Après une première mi-temps vierge de buts, Mesut Özil ouvre le score à la 65e minute, puis Leonardo Bonucci répond sur pénalty à la 78e minute à la suite d'une main dans la surface de Boateng. Le score ne varie plus en prolongations et la séance de tirs au but voit l'Allemagne s'imposer sur l'Italie 6 tab 5. En neuf tentatives, c'est la première fois dans l'histoire que la Mannschaft bat la Squadra azzurra dans un grand tournoi[26]. Le 7 juillet 2016, elle affronte l'équipe dont elle est la bête noire, la France, en demi-finale de l'Euro 2016 au Stade Vélodrome de Marseille. Ce match se résume par un doublé d'Antoine Griezmann (45e sur pénalty et 72e) qui donne la victoire aux Bleus sur l'Allemagne, une première en match officiel depuis le Mondial 1958[27]. Quelques jours après la fin de la compétition, le milieu de terrain et capitaine Bastian Schweinsteiger annonce sa retraite internationale[28], suivie quinze jours plus tard de celle de l'attaquant Lukas Podolski avec 129 sélections[29].
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+ L'Allemagne réalise un sans-faute lors des éliminatoires de la Coupe du monde en faisant carton plein (dix victoires en dix matches) tout en battant le record de buts lors d'une campagne de qualification (Euro et Coupe du monde confondus) détenu précédemment par l'Espagne (43 buts contre 42 pour cette dernière)[30]. Malgré ces statistiques impressionnantes, elle n'assure sa qualification qu'à une journée de la fin, le 5 octobre 2017, en allant chercher la victoire à Belfast contre l'Irlande du Nord, son principal adversaire dans le groupe C de ces qualifications[31]. L'année 2017 est par ailleurs fructueuse sur le plan sportif, puisque la Mannschaft remporte la Coupe des confédérations en Russie quelques mois auparavant, qui plus est en alignant une équipe « bis » emmenée par le talentueux milieu de terrain du Paris Saint-Germain, Julian Draxler, promu capitaine à l'occasion[32] et nommé meilleur joueur du tournoi.
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+ L'Allemagne aborde la Coupe du monde 2018 à l'issue d'une demi-saison de préparation inquiétante, tant au niveau du jeu que des résultats (une série de matches nuls contre l'Angleterre, la France et l'Espagne, des défaites face au Brésil et à l'Autriche, une seule victoire obtenue difficilement face à la modeste Arabie Saoudite juste avant le départ pour la Russie…), contrastant sérieusement avec la brillante campagne de qualifications. Inévitablement, les choix du sélectionneur Joachim Löw pour la liste des 23 joueurs allemands appelés à disputer la Coupe du monde font alors l'objet de critique[33]. Certains observateurs n'avaient notamment d'yeux que pour le jeune attaquant Leroy Sané, auteur d'une saison remarquable avec le club anglais de Manchester City. Joachim Löw lui préfère sur le fil un autre grand espoir, Julian Brandt de Leverkusen (médaillé d'argent olympique à Rio en 2016 et vainqueur de la Coupe des Confédérations 2017 avec la Mannschaft).
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+ Les craintes émises avant le mondial apparaissent finalement justifiées : manifestement en plein doute, l'Allemagne entame laborieusement la compétition, manquant de réalisme et d'efficacité offensive. Sous pression, ses prises de risque continuelles en attaque (au détriment de la défense) l'exposent aux contres incisifs et habilement menés par une équipe du Mexique excellente et mieux organisée. El Tri s'impose 1-0[34] et prend la tête du groupe avec la Suède, victorieuse sur le même score de la Corée du Sud. Après la première journée, l'Allemagne est déjà dos au mur, condamnée à remporter son deuxième match au risque d'être en ballotage très défavorable, voire quasi-éliminée. Le 23 juin, la Mannschaft est encore en manque de réussite, d'abord menée au score (et virtuellement éliminée) à la mi-temps, puis réduite à dix joueurs en fin de match après le carton rouge reçu par Jérôme Boateng. Elle parvient malgré tout à concrétiser sa domination en battant la Suède à la fin du temps additionnel (90 + 5e minute) 2-1 sur un coup-franc de Toni Kroos[35]. Cependant malgré cette victoire lui permettant de rester maître de son destin, elle ne parvient pas à retrouver son football lors de son dernier match de groupe face à la Corée du Sud. La Mannschaft est méconnaissable (physiquement émoussée, usant d'une possession de balle stérile synonyme de panne d'inspiration offensive), et s'incline sur un score de 2 buts à 0 dans le temps additionnel. Elle finit même à la dernière place du groupe derrière la Suède, le Mexique et la Corée du Sud. L'Allemagne devient alors la quatrième équipe en cinq éditions de Coupe du Monde (depuis le passage du tournoi final à 32 équipes) à gagner le titre avant d’être éliminée dès le premier tour de l’édition suivante.
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+ L'équipe d'Allemagne n'avait pas connu un tel échec d'entrée dans une phase finale de coupe du monde depuis le mondial 1938. C'est la première fois qu'elle se fait éliminer en phase de poules du premier tour[36]. L'équipe aura effectué près de 72 tirs durant la compétition, n'inscrivant que 2 buts[37].
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+ Première Ligue des Nations et éliminatoires de l'Euro 2020
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+ Pour la première Ligue des nations, l'Allemagne est placée dans un groupe assez relevé, avec la France, championne du monde en titre, et les Pays-Bas, 17e au classement FIFA qui, certes, ont manqué deux compétitions internationales de suite. L'Allemagne commence le tournoi par un match nul 0-0 à domicile face à la France, match dans lequel l'équipe réalise plusieurs tirs cadrés[38] en seconde période tous arrêtés par le jeune gardien français Alphonse Aréola qui honore sa première sélection[39]. Lors de la deuxième journée, elle affronte les Pays-Bas à l'extérieur, mais subit une défaite cinglante (3-0), la plus lourde sous l'ère de Joachim Löw[40]. Lors du au match au Stade de France contre les Bleus, elle ouvre le score sur penalty et domine mais elle s'incline une deuxième fois après un doublé d'Antoine Griezmann[41], comme deux ans plus tôt. La Mannschaft est proche de remporter son dernier match à domicile face aux Pays-Bas, mais se fait égaliser dans les arrêts de jeu[42]. Sans victoire, elle est éliminée et même reléguée en ligue B, ce qui constitue une contre-performance pour une équipe qui s'était maintenue à un haut niveau plusieurs années.
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+ L'Allemagne termine l'année 2018 à la 16e place au classement FIFA, sa pire place obtenue depuis 2004 pour cette période de l'année.
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+ Le tirage au sort des éliminatoires pour l'Euro 2020 place l'Allemagne dans le chapeau 2, et elle est dans le groupe C relevé en compagnie des Pays-Bas, de l'Irlande du Nord, l'Estonie et la Biélorussie. Elle affronte à nouveau les Pays-Bas à l'extérieur pour leur premier match, et le gagnent (3-2)[43]. C'est la première victoire de la sélection en six match officiels. Ensuite, ils réalisent un carton contre l'Estonie, sur le socre de 8 à 0, et battent l'Irlande du Nord (2-0), pour prendre la première place du groupe, malgré une défaite à domicile contre les Oranje (2-4). L'Allemagne obtient finalement sa qualification à la 9e journée, et confirme sa position du leader de groupe en écrasant l'Irlande du Nord à domicile à la dernière journée (6-1). La Maanschaft est déjà alors placée dans le groupe F dans lequel trois des matchs se dérouleront à Munich. Elle affrontera la France (championne du monde en titre), le Portugal (champion d'Europe en titre) et un barragiste de la Ligue A ou D.
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+ Le tableau suivant liste le palmarès de l’équipe d'Allemagne, actualisé au 10 octobre 2017, dans les différentes compétitions internationales officielles.
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+ L’équipe allemande s'est inscrite pour la Coupe du monde[45] à dix-neuf reprises en vingt-et-une éditions et s'est qualifiée autant de fois pour la phase finale (parfois directement en tant que pays organisateur ou vainqueur sortant). L'Allemagne est ainsi l'une des deux seules nations (avec le Brésil) à n'avoir jamais échoué en phase préliminaire de qualification. Rivalisant en compétitivité avec le Brésil, l'Allemagne est l'équipe qui a disputé le plus de finales (8) et de demi-finales (13). Elle a été sacrée championne du monde par quatre fois : en 1954, 1974, 1990 et en 2014. À quatre reprises, elle échoue donc en finale : devant l'Angleterre en 1966, contre l'Italie et l'Argentine respectivement en 1982 et 1986 puis en 2002 contre le Brésil. La sélection termine à la troisième place lors des éditions de 1934, 1970, 2006 et 2010 et finit quatrième en 1958. En 1962, 1978, 1994 et 1998, l'équipe sort de ces différents tournois en quart de finale. Mais lors de la Coupe du monde 2018, l'équipe allemande pourtant championne en titre (et numéro un mondial au classement de la FIFA[46]) est éliminée dès le premier tour en phase de poules (16e de finale) à la surprise générale. Cette contre-performance historique est sans précédent et interrompt une série de hautes performances exceptionnelle de régularité et de longévité s'étirant sur six décennies :
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+ L’équipe allemande s'est qualifiée à douze reprises sur quinze possibles pour la phase finale du championnat d'Europe[47]. Elle l'a remportée à trois reprises en 1972, 1980 et en 1996. Grâce à ses trois titres, l'Allemagne est avec l'Espagne, l'équipe la plus titrée de la compétition. Elle échoue par trois fois en finale, une première en 1976 face à la Tchécoslovaquie aux tirs au but (5-3) après un match nul de deux buts partout[48], la seconde finale perdue est en 1992 contre l'équipe surprise de ce tournoi, le Danemark, sur le score de deux buts à zéro[49], et enfin lors de l'Euro 2008 contre l'Espagne sur le seul but du match inscrit par Fernando Torres en première période[50]. La sélection allemande s'arrête en demi-finale lors des éditions 1988, 2012 et 2016. Les trois éliminations survenues au 1er tour ont été accompagnées par la démission du sélectionneur en place : Jupp Derwall en 1984, Erich Ribbeck en 2000 et Rudi Völler en 2004. Elle ne parvient pas à atteindre la phase finale de l'Euro 1968. L’Allemagne n'a pas participé aux qualifications pour les deux premiers tournois en 1960 et 1964. L'attribution de l'organisation de l'édition 2024 le 27 septembre 2018, qualifie la Mannschaft d'office.
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+ L’équipe allemande a participé à trois reprises à la Coupe des confédérations. La première au Mexique en 1999[52], qualifiée grâce à son succès à l'Euro 1996, l'Allemagne dispute pour la première fois ce tournoi depuis son instauration en 1992. Placée dans le groupe B avec le Brésil, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande, la sélection allemande ne parvient pas à accéder en demi-finales à la suite de deux défaites et d'une victoire qui la condamnent à la troisième place du groupe.
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+ La seconde édition à laquelle participe l'Allemagne se dispute sur ses terres en 2005 à un an de la Coupe du monde allemande[53]. La Mannschaft parvient à se hisser en demi-finales en disposant de la Tunisie et de l'Australie, mais son parcours dans ce tournoi s'arrête à ce stade face au Brésil qui s'impose trois buts à deux. Elle finit tout de même à la troisième place en battant le Mexique quatre buts à trois après prolongations lors de la petite finale.
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+ Qualifiée pour la 10e édition du tournoi ayant lieu en Russie, en raison de son statut de championne du monde en titre, l'Allemagne aligne une équipe "bis" avec Julian Draxler comme joueur le plus expérimenté. Cela ne l'empêche pas de se hisser en finale puis de battre par la plus petite des marges le Chili, équipe qui l'avait tenue en échec lors du 1er tour (un but partout).
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+ Légende du classement mondial :
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+ Légende du classement UEFA :
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+ Fin décembre 1980, début janvier 1981, l'Allemagne dispute l'unique édition du Mundialito, le tournoi des champions du monde de la FIFA organisé en Uruguay dans le cadre du 50e anniversaire de la première Coupe du monde et mettant aux prises les six pays déjà sacrés champions du monde à l'époque (l'Angleterre, forfait en raison de son championnat sans trêve hivernale permettant de libérer difficilement les joueurs, est remplacée par les Pays-Bas, deux fois finalistes et vice-champion en titre). Positionné dans le groupe B en compagnie du Brésil et de l'Argentine, la Nationalmannschaft perd ses deux matchs et finit dernière de son groupe avec aucun point. L'équipe d’Allemagne participe ensuite à d'autres tournois plus amicaux et de moindre importance, comme celui qu'elle organise chez elle le Tournoi des quatre nations à Berlin en 1988, où elle termine à la troisième position grâce à sa victoire face à l'Argentine. En 1993, elle prend part à l'US Cup qui l'oppose au Brésil, aux États-Unis et à l'Angleterre, elle remporte la compétition devant le Brésil avec sept points.
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+ Les couleurs de l'équipe d'Allemagne se composent d'un maillot blanc, de chaussettes blanches et d'un short noir. Ces couleurs sont celles du drapeau de la Prusse utilisé au XIXe siècle. Outre les couleurs traditionnelles de la Prusse, le maillot affiche aussi pour emblème l'aigle présent sur l'actuel drapeau d'État des autorités fédérales.
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+ Les deuxièmes couleurs de l'équipe (utilisées lors des matchs joués à l'extérieur contre des équipes possédant un maillot blanc) ont varié selon les époques. Le plus souvent, il s'agit d'un maillot vert et d'un short blanc, couleur de la DFB - Deutscher Fussball Bund. Néanmoins, il existe une croyance selon laquelle le choix de ce maillot serait un hommage à l'Irlande, première nation à avoir accepté de disputer un match amical contre l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. Cette croyance est cependant fausse puisque le premier match disputé après la Seconde Guerre Mondiale, fut contre la Suisse en 1950. En dehors du vert, la sélection a parfois joué avec un maillot gris ou noir. De 2004 à 2010, le second jeu de maillot de l'équipe est rouge à la suite d'une demande du sélectionneur Jürgen Klinsmann, arguant du fait que le rouge est plus intimidant que les autres couleurs et synonyme de succès. En 2010, le deuxième maillot de l'équipe d'Allemagne redevient bleu/vert.
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+ Depuis 1954, l'équipementier de l'équipe d'Allemagne est Adidas. La marque allemande est en contrat avec la sélection jusqu'en 2022.
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+ Les différents Maillots de la Mannschaft depuis 1908. Depuis son premier match officiel contre la Suisse en 1908, le maillot de l'équipe d'Allemagne de football a subi nombre de changements tout au long de son histoire. Le blanc s'est imposé pour le maillot principal.
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+ L'équipe d'Allemagne n'a pas de stade attitré lorsqu'elle évolue à domicile et en général, change de stade et de ville à chaque rencontre. Néanmoins, c'est à Berlin, la capitale que se sont disputés le plus de matchs (43), suivis par Hambourg (32), Stuttgart (29) et Hanovre (24).
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+ N'ayant aucun stade ou terrain attitré pour s'entraîner et ne possédant pas de camp d'entraînement à l'instar du Centre technique national Fernand-Sastre pour l'équipe de France, la Nationalmannschaft, lors de ses rassemblements, s'entraîne actuellement sur les terrains annexes de la Commerzbank-Arena appelés « Kleine Kampfbahn » situés à Francfort-sur-le-Main, à l'ouest de l'Allemagne[57].
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+ La Commerzbank-Arena qui a par ailleurs accueilli plusieurs matchs de la Coupe du monde 2006 et de la Coupe du monde féminine 2011 se trouve à quelques mètres du siège de la fédération allemande facilitant ainsi son accès.
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+ Même si la sélection s'entraîne régulièrement à Francfort-sur-le-Main, elle peut privilégier un autre site plus proche de l'endroit où se déroule le match qu'elle doit disputer, parmi ces sites plusieurs grandes villes allemandes : Hambourg, Düsseldorf, Munich, Berlin...
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+ Gardiens
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+ Défenseurs
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+ Milieux
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+ Attaquants
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+ pour une liste plus complète voir Liste des footballeurs internationaux allemands
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+ Depuis les débuts internationaux de l'équipe d'Allemagne en 1908 jusqu’à aujourd'hui, la Nationalmannschaft a connu dix sélectionneurs (dont trois à ne pas avoir été internationaux allemands durant leur carrière de joueur : Otto Nerz, Erich Ribbeck et Joachim Löw[58]) à sa tête tous de nationalité allemande, le dernier en date étant Joachim Löw en poste depuis juillet 2006 à la suite du départ de Jürgen Klinsmann, ce dernier ne souhaitant pas poursuivre son travail au poste de sélectionneur[59]. Ce poste de sélectionneur (en allemand : Bundestrainer) fait régulièrement l'objet de critiques que cela soit au niveau des résultats, au niveau comportemental ou encore au niveau du mode de fonctionnement, souvent remis en cause.
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+ De 1908 à 1926, les joueurs étaient sélectionnés par un comité de sélection de la DFB[60] avant de laisser place en 1926 au tout premier sélectionneur en la personne d'Otto Nerz qui conduit l'équipe à la troisième place de la Coupe du monde 1934, lors des Jeux olympiques de 1936 à Berlin, elle échoue au stade des quarts de finale en se faisant éliminer par les Norvégiens. Otto Nerz est alors remplacé par son adjoint Sepp Herberger[61]. Avec lui l'équipe allemande remporte son premier titre lors de la Coupe du monde 1954 en battant les Hongrois en finale (3-2) surnommée le Miracle de Berne et ainsi remporte sa première Coupe du monde de son histoire. Outre ce titre de champion du monde, l'équipe se hisse jusqu'en demi-finale lors de l'édition de 1934, cette performance est réitérée 24 ans plus tard en 1958 en Suède, entretemps la Nationalmannschaft va en huitièmes de finale en 1938 et en quart de finale en 1962. Sepp Herberger détient toujours le record de longévité au poste de sélectionneur en y restant pendant près de 20 ans avec une interruption de 1942 à 1950 dû en partie à la Seconde Guerre mondiale. En 1964, après un match amical contre la Finlande, il décide de prendre sa retraite son adjoint Helmut Schön[62] prend sa succession, ce dernier ayant occupé le poste de sélectionneur de l'équipe de Sarre de 1952 à 1957. Lors de la Coupe du monde 1966, la sélection parvient à aller jusqu'en finale avant de perdre contre l'organisateur du tournoi : l'Angleterre. Peu de temps après, l’Allemagne connait alors sa période faste en remportant deux titres majeurs tels que : un Euro en 1972 et une Coupe du monde en 1974 qui se déroule en Allemagne de l'Ouest avec une équipe composée entre autres de Uli Hoeneß, Franz Beckenbauer ou encore Gerd Müller qui ont réalisé le doublé en remportant Euro-Coupe du monde en l'espace de deux ans. La RFA ne conserve pas son titre de champion d'Europe malgré être allée jusqu'en finale, elle le perd contre la Tchécoslovaquie lors de la séance des tirs au but de l'Euro 1976. Helmut Schön quitte son poste à l'issue de la Coupe du monde 1978 après s'être incliné face au voisin autrichien lors du deuxième tour. À ce jour, Schön détient toujours les records du nombre de matchs joués (25) et de matchs gagnés (16) à la tête d'une sélection nationale lors d'une Coupe du monde.
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+ Jupp Derwall alors adjoint de Helmut Schön est intronisé au poste de sélectionneur, avec lui la RFA remporte son deuxième Euro en 1980 et atteint la finale de la Coupe du monde 1982 après une demi-finale historique contre la France mais finit par perdre la finale face aux Italiens (3-1). Après ces deux tournois réussis, la Nationalmannschaft réalise une contre-performance lors de l'Euro 1984 en se faisant éliminer dès la phase de groupes, Jupp Derwall est alors démis de ses fonctions par la fédération allemande[63]. Pour le remplacer, la fédération choisit de faire appel à l'ancien capitaine de l'équipe victorieuse des années 1970 et du double Ballon d'or : Franz Beckenbauer[64], alors sans aucune expérience d'entraineur. Le Kaiser amène tout d'abord son équipe en finale lors du Mondial 1986 et va jusqu'en demi-finale pendant l'Euro 1988 organisé chez elle en Allemagne de l'Ouest, avant d'atteindre la finale de la Coupe du monde 1990, remportée aux dépens de l'Argentine. Grâce à cette victoire la RFA gagne sa troisième Coupe du monde et Franz Beckenbauer réédite la performance du brésilien Mário Zagallo pour avoir soulevé le trophée en tant que joueur et en tant qu'entraineur. À l'issue du tournoi, Beckenbauer quitte son poste de sélectionneur, il est remplacé par Berti Vogts[65] qui, avec Holger Osieck, a été adjoint de l'ancien joueur du Bayern Munich. Deux ans après la réunification allemande, la sélection dispute l'Euro suédois en 1992, et perd la finale devant l’outsider danois empêchant l'Allemagne d'avoir un premier titre en tant que seul et unique pays. Pendant la Coupe du monde 1994, l'équipe va jusqu'en quart de finale avant d'être éliminée par la surprenante équipe de Bulgarie sur le score de 2 buts à 1 en faveur des Bulgares, qui se qualifie pour le tour suivant. L'Euro 1996 signe le triomphe de Berti Vogts et de son équipe qui remporte pour la troisième fois le trophée Henri-Delaunay face à la République tchèque grâce à un but en or de Oliver Bierhoff dans les prolongations. La Coupe du monde 1998 se révèle plus difficile pour Berti Vogts qui voit son équipe se faire éliminer en quart de finale par la Croatie sur le score de 3 buts à 0. À la suite de cette élimination, plusieurs voix s’élèvent notamment la presse qui demande la démission de Berti Vogts[66], cette dernière intervint en septembre 1998 après deux prestations décevantes en matchs amicaux contre Malte et contre la Roumanie[67].
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+ Pour le remplacer, la fédération allemande décide d'engager un autre joueur de l'épopée des années 1970 : Paul Breitner. Mais son arrivée à la tête de la sélection nationale est de courte durée après que le personnel refuse de travailler avec l'ancien champion du monde et des différends avec le président de la fédération Egidius Braun[68],[69]. L'équipe allemande se retrouve toujours sans sélectionneurs et décide de faire appel à Erich Ribbeck[70], il a été l'adjoint de Jupp Derwall de 1978 à 1984 et devient à 61 ans le plus vieil entraineur à être nommé au poste de sélectionneur. Le premier tournoi qu'il dispute dans son nouveau rôle est la Coupe des confédérations de 1999 où la sélection ne parvient pas à passer le stade des groupes avec une défaite importante face au Brésil (4-0). L'Euro 2000 est également un fiasco pour l'équipe allemande qui est incapable de remporter un match et se retrouve, là aussi, prématurément éliminée dès les phases de groupes. Ribbeck démissionne le 21 juin 2000[71]. Après le départ de Erich Ribbeck, la DFB décide d’enrôler Rudi Völler[72], ancien international allemand et vainqueur de la Coupe du monde italienne de 1990, il est recruté pour diriger la sélection en espérant la venue de Christoph Daum sous contrat avec le Bayer Leverkusen. En septembre 2000, la presse allemande révèle que Christoph Daum possède une dépendance à la cocaïne qui est confirmée plus tard par un test capillaire positif[73], ce dernier était alors en contact avancé pour prendre la relève, jusque-là assuré par Rudi Völler[74]. Devancée par l'Angleterre grâce à la différence de buts pendant les qualifications pour la Coupe du monde 2002, l'Allemagne passe pour la première fois en barrage, face à l'Ukraine. Malgré un match nul (1-1) à Kiev, l'équipe allemande parvient tout de même à se qualifier du fait des quatre buts inscrits à Dortmund (4-1) lors du match retour. La première coupe du monde du XXIe siècle voit l'Allemagne parvenir jusqu'en finale avant d'être battue par le Brésil sur le score de 2 buts à 0. Rudi Völler poursuit son travail à la tête de la sélection jusqu'en 2004, où peu de temps après l'Euro portugais, il décide de remettre sa démission[75] après l’élimination prématurée au premier tour de la Nationalmannschaft qui n'a pu faire mieux dans son groupe qu'une troisième place juste devant la Lettonie avec seulement deux points au compteur.
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+ À deux ans de la Coupe du monde 2006 qui doit se dérouler en Allemagne, l'équipe se retrouve donc sans sélectionneur. La fédération résout ce problème en engageant Jürgen Klinsmann, ancien coéquipier de Rudi Völler, son prédécesseur, et novice au poste d'entraîneur. Klinsmann met en place dès son arrivée un jeu tourné vers l'attaque et fait confiance à de jeunes joueurs pour faire son équipe. La sélection finit troisième de la Coupe des confédérations 2005 et surtout de la Coupe du monde 2006 après avoir être éliminée par l'Italie, futur vainqueur de la compétition. Malgré ce succès relatif, Klinsmann fait l'objet de critiques, notamment à propos de ses méthodes de travail et de ses multiples allers-retours entre son lieu de résidence aux États-Unis et l'Allemagne où siège la fédération[76]. Ne se sentant pas capable de continuer à ce poste il cède sa place à Joachim Löw[77], qui était jusque-là son adjoint depuis sa prise de fonction. Joachim Löw conserve la philosophie de jeu instaurée par Jürgen Klinsmann. Il parvient à amener son équipe jusqu'en finale de l'Euro 2008, mais celle-ci est battue par l'équipe espagnole, qui empêche donc l'Allemagne de remporter son quatrième Championnat d'Europe. Ce scénario se réitère deux ans plus tard, en 2010 pendant la Coupe du monde où les Espagnols battent de nouveau l'Allemagne, mais cette fois en demi-finale. La position de Joachim Löw se fragilise à la suite de l'élimination de l'Euro 2012 contre l'Italie en demi-finale[78] avec des critiques venant de la presse[79], mais également d'anciens internationaux tels que Oliver Kahn[80] après un match amical perdu contre la sélection argentine en août 2012. Löw finira par remporter la Coupe du monde 2014 au Brésil. Dans la foulée, il est nommé meilleur entraîneur de l'année 2014[81]. Les succès continuent à l'occasion de la Coupe des confédérations, en 2017, tournoi que Löw se permet de remporter avec l'équipe "bis". Néanmoins, cette série victorieuse prend fin brutalement lors de la Coupe du monde 2018, qui s'avère catastrophique, dans la mesure où l'Allemagne est éliminée dès le 1er tour, une contre-performance qu'elle n'avait jamais subie depuis 1938.
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+ L'équipe d'Argentine de football (Selección de fútbol de Argentina) est la sélection de joueurs argentins représentant le pays lors des compétitions internationales de football masculin, sous l'égide de l'Asociación del Fútbol Argentino.
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+ La sélection argentine est, avec la France et le Brésil, l'une des trois sélections à avoir remporté toutes les compétitions internationales les plus importantes : Coupe du monde de football, Jeux olympiques, Coupe des confédérations et coupe continentale (la Copa América dans le cas de l'Argentine). Elle compte à son palmarès deux Coupes du monde, remportées à domicile en 1978 face aux Pays-Bas et au Mexique en 1986 devant l'Allemagne, portée cette année-là durant le tournoi par les exploits de Diego Maradona, considéré comme l'un des plus grands joueurs de l'histoire de ce sport. Elle a aussi disputé et trois finales mondiales, battue en 1930 battue par l'Uruguay, puis en 1990 et 2014 par l'Allemagne. Au niveau continental, elle compte quatorze victoires en Copa América depuis 1921 (soit une de moins que l'Uruguay, détenteur du record en la matière). La sélection Argentine olympique remporte la médaille d'or aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004 et de Pékin en 2008.
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+ La sélection argentine est surnommée l'Albiceleste, d'après les couleurs de son maillot qui provient de celle du drapeau national.
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+ L'Association du football argentin (Asociación del Fútbol Argentino) est fondée en 1893 par l'Écossais Alexander Watson Hutton (en), émigré en Argentine dans les années 1880. Elle a pour but d'organiser le championnat local de football, qui oppose plusieurs clubs de Buenos Aires à partir de 1891. Dans le même temps, le football se développe de l'autre côté du río de la Plata, à Montevideo, la capitale de l'Uruguay. Alors qu'un championnat s'y crée à son tour en 1900, les contacts entre les clubs des deux capitales se multiplient.
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+ Le 15 août 1899, une rencontre oppose une sélection des meilleurs joueurs de Montevideo à une sélection venue de Buenos Aires, pour les 70 ans de la reine Victoria du Royaume-Uni. Les Argentins l'emportent 3-0[2]. Le 16 mai 1901, un nouveau match est organisé à Montevideo entre une sélection argentine et une sélection uruguayenne (montée par le club d'Albion Football Club), qui se solde par une victoire sur le score de 3 buts à 2. Cette rencontre est parfois considérée comme une première internationale hors de Grande-Bretagne mais elle n'est aujourd'hui pas reconnue par les fédérations uruguayenne et argentine[3],[4]. La première rencontre officielle entre les sélections des deux fédérations voisines a lieu le 20 juillet 1902 à Montevideo. L'Uruguay s'incline 6 buts à 0, ce qui reste à ce jour sa plus large défaite[5].
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+ Entre 1902 et fin 1915, l'Argentine dispute 43 matchs, dont 34 avec l'Uruguay. Ces duels, organisés à Montevideo, Buenos Aires ou Avellaneda en Argentine, sont l'objet de trophées amicaux, Copa Lipton et Copa Newton notamment[6]. La première autre équipe rencontrée est le Chili en 1910, à l'occasion de la Copa Centenario Revolución de Mayo (en), le prédécesseur de la Copa América[7], que les Argentins remportent.
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+ De 1912 à 1914, une association dissidente est fondée : la Federación Argentina de Football. Elle dispute notamment en 1914 les premiers matchs contre la sélection du Brésil, aujourd'hui reconnus par la FIFA. La Copa Roca, du nom du président argentin le général Julio Argentino Roca, est instituée entre les deux sélections[8].
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+ L'Association du football argentin s'affilie à la Fédération internationale de football association (FIFA) en 1912, en même temps que le Chili et trois ans après l'Afrique du Sud, le premier pays non-européen à l'avoir intégré.
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23
+ En 1916, l'Association du football argentin fonde avec ses homologues uruguayenne, chilienne et brésilienne la Confédération sud-américaine de football (CONMEBOL), qui se charge d'organiser dès lors un Campeonato Sul-Americano (en français : « Championnat sud-américain des nations ») chaque année. La première édition en 1916 a lieu à Buenos Aires. Vainqueurs du Chili (6-1) mais tenus en échec par le Brésil (1-1), les Argentins doivent battre les Uruguayens lors du dernier match pour remporter le trophée. Dans une ambiance étouffante[n 1], les deux équipes se séparent sur un match nul et vierge qui fait le bonheur des Uruguayens. Ces derniers remportent trois des quatre premières éditions du tournoi, celui de 1919 n'étant remporté à domicile par le Brésil qu'après un match d'appui.
24
+
25
+ L'équipe d'Argentine remporte finalement son premier titre en championnat d'Amérique du Sud en 1921, à domicile, après avoir battu ses trois adversaires. Julio Libonatti marque trois fois, dont deux fois le seul but du match (Libonatti émigre peu de temps après en Italie où il poursuivra sa carrière internationale avec la sélection italienne). Dépossédés de leur titre par le Brésil en 1923, les Argentins remportent de nouveau la couronne continentale en 1925 (en l'absence de l'Uruguay, forfait) et 1927 (grâce à une victoire arrachée sur leurs grands rivaux, 3 buts à 2).
26
+
27
+ Après le triomphe de l'Uruguay lors des Jeux de 1924 à Paris (le premier tournoi mondial de l'histoire), l'Argentine s'inscrit aux Jeux de 1928 à Amsterdam. Comme quatre ans auparavant, les Sud-Américains infligent une leçon à leurs adversaires d'Europe et du reste du monde. Leur jeu collectif basé sur des passes courtes, une bonne technique individuelle et une occupation intelligente de l'espace ne laisse aucune chance à leurs adversaires[9]. Vainqueurs des États-Unis (11-2), de la Belgique (6-3) et de l'Égypte (6-0), les Argentins retrouvent en finale l'Uruguay. Le match fait l'événement populaire. Après une première finale achevée sur un score nul (1-1), l'Uruguay conserve sa couronne olympique en l'emportant 2-1, de justesse. Domingo Tarasconi est meilleur buteur du tournoi avec onze buts en cinq matchs[10].
28
+
29
+ Devant le succès populaire de ces tournois mondiaux, la FIFA décide en 1928 d'organiser sa propre compétition, qui soit ouverte aux joueurs professionnels[n 2]. En 1929, il confie à l'Uruguay l'organisation de la première édition de la Coupe du monde de football, pour fêter le centenaire de l'indépendance du pays. Double champion olympique en titre et jouant à domicile, l'Uruguay est favori avec l'Argentine, qui a conservé en 1929 son titre continental[11],[12].
30
+
31
+ Les Argentins répondent aux attentes en battant la France (1-0, but de Luis Monti), dans une ambiance tellement hostile qu'ils menacent les organisateurs de ne pas continuer la compétition[13], le Mexique (6-3), le Chili (3-1), puis les États-Unis (réduits à dix) en demi-finale (6-1)[14]. En finale, l'Argentine retrouve son hôte et grand rival, l'Uruguay. Dans une ambiance folle, devant 93 000 spectateurs[15] et de nombreux journalistes, les Argentins mènent à la pause avant de céder et de s'incliner 4 buts à 2. Les buteurs argentins sont Guillermo Stábile, meilleur buteur du tournoi, et Carlos Peucelle[16],[17]. Outre Stábile, les joueurs vedettes des Albicelestes sont Luis Monti, Mario Evaristo ou Francisco Varallo.
32
+
33
+ L'inimitié entre les fédérations d'Uruguay et d'Argentine devient tel qu'il empêche le déroulement du championnat sud-américain pendant les années suivantes, tandis que le football n'est pas au menu des Jeux olympiques de 1932. Quatre ans plus tard, l'Argentine se présente à la Coupe du monde en Italie sans deux de ses vedettes, Stábile et Monti, exilées en Europe, et échoue dès son premier tour face à la Suède (3-2, buts d'Alberto Galateo et d'Ernesto Belis). Monti, qui porte désormais les couleurs de l'équipe italienne, est sacré lui champion du monde, en l'absence de l'Uruguay qui a refusé de défendre son titre.
34
+
35
+ Il faut attendre 1935 pour voir se disputer une édition spéciale du Campeonato sudamericano, que l'Uruguay remporte (le tournoi est officiellement rétabli en 1939). L'Argentine, ainsi que l'Uruguay, ne se déplace pas aux Jeux olympiques de 1936 à Berlin[18] puis refuse de disputer les éliminatoires de la Coupe du monde de football de 1938 en protestation de la décision de la FIFA d'organiser la compétition en France et non en Amérique du Sud.
36
+
37
+ Outre le forfait de 1938, l'Argentine décide de ne pas participer aux deux Mondiaux qui suivent, en 1950 (au Brésil) et 1954. Ces décisions la privent d'une reconnaissance mondiale, au profit de l'Uruguay, vainqueur d'une 2e Coupe du monde en 1950, et du Brésil, seule sélection à avoir disputé les cinq premières éditions de la Coupe du monde. Pourtant la sélection argentine dispose ces années-là d'une équipe redoutable, basée sur la légendaire Máquina et ses successeurs à River Plate, vainqueur de neuf titres de champion d'Argentine entre 1937 et 1957. Parmi ses brillants représentants, on peut citer José Manuel Moreno, Adolfo Pedernera et Ángel Labruna.
38
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39
+ L'Argentine se replie sur le continent sud-américain en limitant ses apparitions internationales au championnat sud-américain, épreuve qu'elle remporte six fois dans les années 1940 et 1950, en 1941, 1945, 1946 et 1947, puis en 1955 et 1957. Lors de l'édition 1942 du tournoi, dont elle termine au 2e rang, l'Argentine enregistre sa plus large victoire contre l'Équateur, sur le score de 12 buts à 0 (grâce à 5 buts de Moreno et 4 de Masantonio).
40
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41
+ "Los Carasucias" (les visages sales) est le nom donné à l'équipe d'Argentine de football qui disputa le championnat sud-américain de 1957 à Lima, marquée par la sélection de nombreux jeunes joueurs par le sélectionneur Guillermo Stábile. Cette équipe a survolé la compétition, battant le Pérou (8-2,) l'Equateur (3-0), le champion en titre uruguayen (4-0) et le Chili (6-2). Ils s'imposèrent également (3-0) sur le Brésil de Garrincha et Didi. Ils s'inclinèrent face au Pérou, dans un match sans enjeu.
42
+
43
+ L'équipe victorieuse fut la meilleure défense, et la meilleure attaque de la compétition. Cette dernière se reposait sur Omar Sivori, élu meilleur joueur du tournoi, Humberto Maschio, meilleur buteur de la compétition, et Antonio Valentín Angelillo, qui ont inscrit 21 buts à eux trois. Or, si elle fut d'ores et déjà annoncée favorite de la coupe du monde de 1958, cette équipe ne fut celle que d'une compétition marquant une parenthèse enchantée, les trois attaquants rejoignant respectivement la Juventus de Turin, Bologne et l'Inter Milan à une époque où l'on ne pouvait sélectionner des joueurs évoluant à l'étranger, seuls trois rescapés de l'épopée de 1957 s'envoleront en Suède.
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+ Malgré ces départs, les champions d'Amérique du Sud en titre font leur retour en Coupe du monde en 1958 en Suède avec ambition. Or, l'aventure tournera court.
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+ Au premier tour du tournoi, l'Argentine s'incline d'abord face aux champions du monde en titre, l'Allemagne (3-1), se rattrape en dominant une étonnante Irlande du Nord avant de s'effondrer et recevoir une des plus larges défaites de son histoire, le 15 juin 1958, contre la Tchécoslovaquie (6-1). L'événement est connu en Argentine comme le desastre de Suecia (en français : « désastre de Suède »)[19]. Le seul buteur argentin du match est Oreste Corbatta[20].
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+ Quatre ans plus tard au Chili, les Argentins ne parviennent pas à dépasser le premier tour non plus, malgré la présence dans leurs rangs du buteur José Francisco Sanfilippo. Après une victoire face à la Bulgarie (1-0), une défaite face à l'Angleterre (1-3), les Argentins doivent l'enporter face à la Hongrie pour poursuivre leur route. L'Albiceleste ne parvient pas forcer le verrou hongrois et se trouve devancée à la moyenne de buts[21].
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+ Lors de la Coupe du monde 1966 en Angleterre, l'Argentine de Luis Artime et Ermindo Onega franchit cette fois le premier tour, grâce à un succès tardif face à l'Espagne, champion d'Europe en titre, et un match nul contre l'Allemagne, notamment[22]. En quart de finale, elle est éliminée par le pays hôte et futur vainqueur, l'Angleterre, à Wembley sur le score de 1-0, sur un but de l'Anglais Geoffrey Hurst. Ce match, au cours duquel le capitaine argentin Antonio Rattín est expulsé pour contestations dès la demi-heure de jeu, est resté célèbre pour son âpreté et sa brutalité[23],[24].
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+ Trois ans plus tard, pendant l'été 1969, l'Argentine passe à côté des qualifications à la Coupe du monde de football 1970, organisée au Mexique. 3e et dernière de son groupe de qualification, derrière la Bolivie et le Pérou, elle ne participe pas au tournoi survolé par son rival brésilien.
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+ Parallèlement à ces performances décevantes en Coupe du monde, l'Argentine perd son leadership continental et en ne remporte plus de couronne continentale après celle de 1959, gagnée à domicile[n 3]. Lors du 2e tournoi de l'année 1959, en Équateur, l'Argentine enregistre une humiliante défaite contre l'Uruguay, 5 buts à 0.
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+ Pourtant les motifs d'espoir existent. Les années 1960 sont fertiles pour les clubs argentins : Independiente, le Racing Club et Estudiantes remportent six fois la Copa Libertadores, la coupe des clubs champions d'Amérique du Sud, entre 1964 et 1970. Et en juillet 1966, l'Argentine se voit confier par la FIFA l'organisation de la Coupe du monde de 1978.
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61
+ L'Argentine se présente à la Coupe du monde 1974 avec un effectif renouvelé et prometteur, dirigé par un jeune entraineur, César Luis Menotti. Les jeunes Mario Kempes et René Houseman sont encadrés par des joueurs plus chevronnés comme Hector Yazalde et Roberto Perfumo. Elle devance à la différence de buts l'Italie, vice-championne du monde en titre, en phase de groupe mais est éliminée ensuite par les Pays-Bas de Johan Cruijff (0-4), qui marquent le tournoi par l'application de leur « football total, » et le Brésil, tenant du titre (1-2). À la sortie du tournoi, la sélection dispose de quatre années pour préparer « sa » coupe du monde, qu'elle se prépare à organiser pour la première fois.
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+ Les généraux au pouvoir depuis le coup d'État de 1976 gardent leur confiance en Menotti et lui confient la mission de remporter le titre mondial, afin de redorer le blason du régime dictatorial.
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+ À l'orée de la compétition, Menotti hésite un temps à s'appuyer sur un tout jeune joueur de 18 ans, nommé Diego Maradona. Il renonce finalement à sélectionner le prodige et fait confiance à des joueurs comme Daniel Passarella, le défenseur et capitaine, Osvaldo Ardiles, Daniel Bertoni ou encore Mario Kempes, qui brille par son efficacité en Liga espagnole avec le FC Valence. L'équipe d'Argentine ne termine que deuxième de son groupe du premier tour, derrière l'Italie qui la bat 1-0 à Buenos Aires, mais devant la France et la Hongrie, défaites chacune 2-1. Lors du second tour les Argentins prennent le dessus sur la Pologne (2-0, doublé de Kempes), partagent les points avec le Brésil (0-0) avant de jouer un match décisif contre le Pérou. Les Argentins doivent l'emporter largement pour espérer devancer le Brésil �� la différence de buts et se qualifier pour la finale ; ils l'emportent six buts à rien ce qui ne va pas sans créer quelques soupçons dans un pays gangrené par la violence[25]. Mario Kempes et Leopoldo Luque inscrivent chacun un doublé. La finale les oppose aux Pays-Bas au stade Monumental de Buenos Aires, où volent des milliers de papelitos. Kempes, auteur d'un nouveau doublé, offre à son pays sa première Coupe du monde (3-1 après prolongation) et se voit élu meilleur joueur du tournoi. Daniel Bertoni est l'autre buteur du match pour les Argentins[26],.
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+ César Luis Menotti est toujours à la tête de la sélection qui débarque en Espagne avec pour mission de conserver son titre lors de la Coupe du monde 1982. Malgré Diego Maradona, cette fois incontournable, les Argentins quittent la compétition au deuxième tour après deux défaites contre l'Italie (2-1, but de Daniel Passarella) et le Brésil (3-1, but de Ramón Díaz). Pour Maradona, expulsé contre le Brésil, ce premier Mondial est à oublier.
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+ Au sortir de cette Coupe du monde décevante, la fédération argentine offre le poste de sélectionneur à Carlos Bilardo, récent champion d'Argentine avec Estudiantes de La Plata, en remplacement de César Luis Menotti. L'objectif assigné au nouveau sélectionneur est de gagner une nouvelle Coupe du monde après le triomphe de 1978, en appliquant les principes de jeu qui ont fait le succès d'Estudiantes les années précédentes. Bilardo fait appel à de nouveaux joueurs, venant notamment de son ancien club et du CA Independiente[27]. Sa première compétition à la tête de l'équipe, la Copa América 1983, voit les Argentins, sans Maradona ni Passarella, battre le Brésil mais être éliminés en phase de groupe à la suite de deux matchs nuls face à l'Équateur.
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+ Bilardo fait du meneur de jeu Diego Maradona son capitaine, au détriment de Daniel Passarella, capitaine des deux derniers mondiaux mais dont les relations avec Maradona et Bilardo deviennent difficiles. Les résultats décevants de l'Albiceleste lors des éliminatoires de la Coupe du monde avivent le scepticisme des médias. Finalement Passarella offre d'une passe décisive le but crucial à Ricardo Gareca face au Pérou en juin 1985, assurant la qualification de la sélection.
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+ Pour la Coupe du monde 1986 au Mexique, dont l'Argentine n'est pas particulièrement favorite, Bilardo met en place un nouveau système de jeu en 3-5-2 qui surprend les observateurs, avec un libero et deux stoppeurs, cinq milieux de terrains et deux attaquants. Il va bénéficier de la forme exceptionnelle de Diego Maradona, qui fait désormais le bonheur du club italien de SSC Naples, entouré efficacement par l'attaquant Jorge Valdano, le milieu Jorge Burruchaga ou le défenseur Oscar Ruggeri notamment. Après quatre premiers matches bien menés (contre la Corée du Sud 3-1, l'Italie 1-1, la Bulgarie 2-0 et l'Uruguay 1-0), l'équipe d'Argentine passe avec succès le test anglais en quart de finale, en gagnant 2-1 grâce à deux buts extraordinaires de Maradona : un de la main à l'insu de l'arbitre, connu comme la « Main de Dieu », et un autre après un slalom exceptionnel au cœur de la défense adverse - un but qui sera élu le plus beau but de toute l'histoire de la coupe du monde. Après avoir écarté facilement la Belgique en demi-finale (2-0, doublé de Maradona), l'Argentine remporte la finale face à l'Allemagne au Stade Azteca de Mexico (3-2, buts de Jorge Burruchaga, de Jorge Valdano et de José Luis Brown). Si ce succès porte avant tout la marque de Diego Maradona, auteur de cinq buts et six passes décisives et élu meilleur joueur de la compétition, il permet aussi à Carlos Bilardo de rejoindre César Luis Menotti dans le cœur des supporteurs argentins[28],[29]. L'entraîneur, qui a signé une prolongation de quatre ans à la tête de sélection, écrit quelques mois plus tard le livre Así Ganamos (en français : « Comment nous avons gagné »), qui raconte dans les détails cette victoire.
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+ Lors de la Copa América 1987, organisée en Argentine, l'Albiceleste se qualifie pour les demi-finales mais est éliminée à domicile par l'Uruguay (0-1), avant de s'incliner deux jours plus tard lors du match pour la troisième place, face à la Colombie. Deux ans plus tard, la Copa América 1989 est organisée par le Brésil. Les Argentins se qualifient pour le groupe final de quatre équipes mais s'y inclinent face au Brésil et l'Uruguay, ce qui les repoussent sur la troisième place du podium.
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+ Diminuée par les blessures de plusieurs joueurs mais renforcée par l'éclosion de plusieurs jeunes (Caniggia, Goycochea), la sélection argentine de la coupe du monde 1990, en Italie, est moins brillante que sa devancière mais montre du caractère. L'Argentine a l'occasion de remporter une troisième coupe du monde en douze ans, un exploit qui n'a été réalisé que par le Brésil entre 1958 et 1970. En dépit d'une défaite lors du match d'ouverture face au Cameroun, l'équipe de Bilardo monte en régime tout au long de la compétition en battant un Brésil poussif en huitièmes (1-0, but de Claudio Caniggia), dans des circonstances troubles[30], la Yougoslavie en quarts (aux tirs au but) et surtout le pays hôte, l'Italie, dans le stade San Paolo de Naples acquis à Diego Maradona, encore aux tirs au but. En finale à Rome, la RFA de Lothar Matthäus empêche l'Argentine de remporter une troisième coupe, en s'imposant 1-0 sur un pénalty contesté d'Andreas Brehme. Les Argentins finissent le match avec deux expulsés[31] et lors de la remise des prix, Maradona est conspué par le public romain qui avait déjà sifflé l'hymne argentin[32].
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+ Après la Coupe du monde 1990, Alfio Basile remplace Bilardo. Son début de mandat est marqué par un coup de tonnerre : le 29 mars 1991, Maradona, hors de forme depuis le Mondial, est contrôlé positif à la cocaïne. Suspendu pendant plus d'un an, le meneur de jeu quitte la sélection[33]. Pendant ce temps, l'Argentine, qui s'appuie sur Leonardo Rodríguez, Claudio Caniggia et Diego Simeone et bénéficie de l'éclosion du buteur Gabriel Batistuta, va enrichir son palmarès. Pendant l'été 1991, elle remporte assez facilement la Copa América au Chili, en remportant six victoires en sept matchs. C'est son premier titre continental depuis 32 ans. Batistuta, auteur de six buts, est meilleur buteur du tournoi[34]. Puis la sélection enchaîne avec la Coupe du Roi Fahd (bientôt renommée Coupe des confédérations) face à l'Arabie saoudite, championne d'Asie, la Coupe intercontinentale des nations en 1993 face au Danemark, champion d'Europe, et la Copa América 1993. Portée par les exploits de son gardien Sergio Goycochea, héroïque en 1990, elle s'impose finalement 2-1 face au Mexique en finale, grâce à un doublé de Batistuta.
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+ L'Argentine de Basile réalise une série de 33 rencontres sans défaite, avant de sombrer brutalement 5-0 au Monumental le 5 septembre 1993 face à la Colombie de Valderrama, Cordoba et Asprilla, lors d'un match décisif pour la qualification à la Coupe du monde[35]. Obligés de passer par les barrages, les Argentins, rejoints par Diego Maradona redevenu capitaine, se sortent de justesse du piège tendu par l'Australie, grâce au but contre son camp d'un Australien[36].
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+ La vedette argentine, 34 ans, gagne ainsi sa place pour le Mondial 1994 aux États-Unis. L'Argentine remporte ses deux premiers matches (4-0 contre la Grèce et 2-1 contre le Nigeria) avant que Maradona ne soit exclu par la FIFA pour dopage à l'éphédrine[37]. La sélection ne s'en remet pas et s'incline prématurément contre la Roumanie (3-2, buts d'Abel Balbo et de Gabriel Batistuta) dès les huitièmes de finale[38].
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+ Basile cède sa place à Daniel Passarella, capitaine emblématique de l'Argentine victorieuse en 1978. Il entame son mandat par une nouvelle édition de la Coupe du roi Fahd, où l'Argentine s'incline en finale contre le Danemark. La Copa América 1995, en Uruguay, est un échec. Lourdement défaits par les États-Unis en poule (3-0), les Argentins sont éliminés en quart de finale par le Brésil aux tirs au but (2-2, 4-2 tab). Deux ans plus tard, Pasarella subit un nouveau revers avec une sélection bis, son équipe s'inclinant encore une fois dès les quarts de finale, face au Pérou (2 buts à 1). Malgré tout, l'Argentine réalise un bon parcours de qualifications pour la Coupe du monde, et l'AFA fait confiance à Passarella pour emmener la sélection en France.
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+ Sélectionneur autoritaire, Pasarella entretient des relations conflictuelles avec certains joueurs. Fernando Redondo, un des meilleurs joueurs du moment[39], n'est pas sélectionné pour la Coupe du monde 1998[40]. Malgré cela, l'Argentine, qui compte nombre de grands joueurs (les défenseurs Ayala, Sensini, Zanetti, les milieux Simeone, Verón, Ortega, Claudio López et Batistuta), est un favori attendu. Victorieuse du Japon (1-0), de la Jamaïque (5-0, avec un triplé de Batistuta) et de la Croatie (1-0), l'Albiceleste affronte en 8e de finale l'Angleterre, qu'elle élimine très difficilement (2-2 dans le temps réglementaire, puis 4 tirs au but à 3) au bout d'un match marqué par un but exceptionnel de Michael Owen et l'expulsion de David Beckham, aux prises avec Simeone[41],[42]. L'Argentine s'incline finalement au tour suivant face aux Pays-Bas. Au bout d'un match indécis - les équipes sont à égalité (1-1) et comptent chacune une expulsion - Dennis Bergkamp force la décision d'un but exceptionnel, à la réception d'une ouverture de 50 m[43].
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+ Marcelo Bielsa, surnommé El loco (en français : « Le fou ») reprend les rênes de la sélection pour quatre ans, avec la même mission de remporter un 3e titre mondial. Lors de la Copa América 1999, sa sélection bis s'incline en quart de finale contre le Brésil. Auparavant, elle avait perdu lourdement contre la Colombie (3-0), lors d'un match marqué par les trois penaltys manqués par Martín Palermo[44]. En 2001, la Copa América a lieu en Colombie et face au contexte terroriste, l'Argentine décide de ne pas y participer.
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+ À la tête d'une Argentine séduisante, emmenée par Batistuta, Verón, Ortega et Hernán Crespo, il obtient aisément la qualification pour le Mondial 2002 avec 13 victoires et 4 matchs nuls en 18 rencontres[45]. L'Argentine débarque en favorite au Japon mais elle tombe de haut en ne parvenant pas à passer le premier tour : après une petite victoire sur le Nigeria, finaliste de la dernière Coupe d'Afrique des nations (1-0), elle s'incline face à l'Angleterre sur un but de Beckham[46] et n'obtient pas la victoire qui lui est nécessaire face à la Suède (1-1). Le « groupe de la mort » a été fatal aux Argentins[47].
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+ Affecté par cet échec, Bielsa est cependant reconduit à la tête de la sélection. Il engage un changement de génération avec les retraites de Simeone, Batistuta et les déclins d'Ortega, Lopez et Verón, et obtient deux résultats majeurs en 2004, avec une finale en Copa América, perdue face au Brésil aux tirs au but (2-2, tab 4-2), puis une médaille d'or aux Jeux olympiques d'Athènes avec la sélection olympique. Cette dernière, limitée aux joueurs de moins de 23 ans encadrés par Ayala et Kily González, est portée par le talent de Carlos Tévez, meilleur buteur du tournoi[48]. Quelques semaines plus tard, Bielsa quitte son poste à la surprise générale. Il est remplacé par José Pékerman, chargé de longue date de la sélection des moins de 20 ans, triple championne du monde en 1995, 1997 et 2001[49].
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+ L'Argentine de Pekerman se qualifie sans souci pour la Coupe du monde 2006 en Allemagne. Le meneur de jeu Juan Román Riquelme, absent en 2002, en est devenu une pièce importante. Lionel Messi, ailier de 18 ans présenté comme l'héritier de Maradona, est du voyage. Après une première victoire contre la Côte d'Ivoire (2-1), l'Argentine impressionne contre la Serbie-Monténégro, battue 6-0, où Messi devient le 5e plus jeune buteur de l'histoire de la Coupe du monde. Maxi Rodríguez inscrit le plus beau but du tournoi en huitièmes de finale contre le Mexique (battu 2-1 a.p.). Le parcours de cette équipe séduisante s'arrête pourtant en quart de finale face à l'Allemagne, pays hôte. Alors que sa sélection mène au score grâce à Ayala, Pekerman fait sortir Riquelme et son buteur Crespo pour tenter de tenir le score. Les Allemands égalisent finalement et l'emportent aux tirs au but (4-2). À la suite de cet échec, Pekerman décide de démissionner et Riquelme prend sa retraite internationale.
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+ L'AFA propose à Basile, dernier sélectionneur ayant gagné un trophée avec la sélection, treize ans plus tôt, de reprendre du service. À la Copa América 2007, l'Argentine et son trio offensif Riquelme (de retour)-Messi-Crespo bat avec aisance ses différents adversaires (États-Unis, Paraguay, Colombie, Pérou et Mexique) jusqu'à la finale contre le Brésil, qui tourne mal une nouvelle fois (défaite 3-0). Basile enchaîne avec les éliminatoires de la Coupe du monde. Après un bon départ, il connait plusieurs résultats décevants et démissionne finalement en octobre 2008 après une inquiétante défaite contre le Chili[50].
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+ Désespérée par la peur de manquer la Coupe du monde, la fédération se tourne vers celui qui, en tant que joueur, lui a apporté tous les succès : Diego Maradona. Sa nomination provoque une grande médiatisation. Maradona décide de retirer le brassard de capitaine à Zanetti, qui compte près de 130 sélections, pour le confier à Mascherano. Vainqueur amical de l'Écosse (1-0) et de la France (2-0), en Europe, puis du Venezuela (4-0) lors des qualifications, l'Albiceleste semble retrouver la voie du succès. L'état de grâce de Maradona prend fin quelques jours plus tard, quand son équipe s'incline à La Paz en Bolivie, à 3 600 m d'altitude, 6 buts à 1[51]. C'est la plus lourde défaite argentine depuis 50 ans. Après une victoire contre la Colombie et trois nouvelles défaites contre l'Équateur, le Brésil et le Paraguay, l'Argentine est 5e, le rang du barragiste, à deux journées de la fin. Mais deux victoires arrachées face au Pérou et à l'Uruguay offrent aux Argentins leur billet pour la Coupe du monde en Afrique du Sud.
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+ Après ses difficultés en qualification, l'Argentine n'est cette fois qu'outsider, d'autant que Maradona se passe notamment de ses trois champions d'Europe (Zanetti, Cambiasso et Milito). Trois victoires maitrisées, contre le Nigeria (1-0), la Corée du Sud (4-1) et la Grèce (2-0) lui offrent la tête du groupe. En phase à élimination directe, l'Argentine retrouve les mêmes adversaires qu'en 2006. Son huitième de finale face au Mexique rassure (3-1). Mais le quart de finale contre l'Allemagne tourne à l'humiliation (0-4). Messi, ballon d'or 2009 placé en position de meneur de jeu, n'a pas influé sur le match[52], largement dominé par une enthousiasmante équipe allemande. Maradona démissionne à son tour.
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+ Sergio Batista, ancien coéquipier de Maradona et vainqueur des Jeux olympiques de Pékin en 2008, prend sa succession. Arrivé en interim, il est confirmé après la victoire de sa sélection contre l'Espagne, championne du monde en titre (4-1). Rassuré par des victoires sur le Brésil, au Qatar (1-0) et le Portugal (2-1), il attaque la Copa América 2011, organisée par l'Argentine, avec ambition. Accrochés par la Bolivie (1-1) et la Colombie (0-0), malgré une grande domination, ils se qualifient pour les quarts de finale en battant largement le Costa Rica (3-0). Mais en quart de finale, ils s'inclinent face à l'Uruguay, demi-finaliste du dernier Mondial et futur vainqueur du tournoi, aux tirs au but. Une semaine plus tard, Batista est démis de ses fonctions[53].
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+ Son remplaçant Alejandro Sabella parvient à qualifier la sélection pour la Coupe du monde 2014 au Brésil avec une certaine facilité. Avec neuf victoires et cinq matchs nuls en seize matchs, les coéquipiers de Messi, promu capitaine, n'ont quasiment pas quitté la 1re place du groupe[54]. L'Albiceleste parvient à remporter les trois matchs de premier tour contre la Bosnie-Herzégovine (2-1), l'Iran (1-0) et le Nigeria (3-2). Néanmoins, la sélection est critiquée en raison de prestations mitigées se montrant incapable de gagner sans difficulté face à des adversaires à sa portée. Son joueur vedette Lionel Messi marque 4 des 6 buts de son équipe en poules avec un but contre la Bosnie-Herzégovine, un but libérateur à la dernière minute contre l'Iran, et un doublé contre le Nigéria. L'Argentine parvient à se qualifier pour les quarts de finale en écartant difficilement la Suisse (1-0 a. p.), grâce notamment à un but de Di Maria sur une passe de Messi. La finale sera atteinte après avoir disposé de la Belgique (1-0) grâce à un but d'Higuaín, puis des Pays-Bas (0-0 a. p.) après une séance de tirs au but (4-2) où Sergio Romero brillera en arrêtant deux penaltys et où Javier Mascherano réalisera un retour miraculeux sur l'attaquant néerlandais Arjen Robben à la dernière minute du temps réglementaire. Tout d'abord critiquée pour son manque de liant offensif malgré une attaque bien fournie (Messi, Agüero, Higuaín, Di Maria ou Lavezzi entre autres) et pour s'être beaucoup trop reposée sur son capitaine, l'Argentine compense son manque d'efficacité en attaque par une défense de fer qui n'encaissera qu'un but à partir des huitièmes de finale, avec une défense Zabaleta-Demichelis-Garay-Rojo renforcée par l'apport de son leader défensif positionné au milieu, à savoir Javier Mascherano. Même si elle ne pratique pas un jeu élégant avec un style à vocation défensive, l'Argentine se démarque par sa grinta et sa discipline, tout en jouant un football direct permis grâce à une attaque talentueuse. Bien que Messi soit le leader offensif naturel de l'Argentine, Ángel Di María, auteur d'une saison complète en club après avoir remporté la Ligue des champions, se révèle tout aussi important en sélection, n'hésitant pas à revenir défensivement pour aider ses coéquipiers et apportant beaucoup offensivement avec de nombreux appels dans le dos de la défense et une activité incessante pour se démarquer et proposer des solutions. Indispensable au collectif, il se blesse lors du quart de finale contre la Belgique et sort après une demi-heure, ce qui lui fera manquer le reste de la compétition. L'Argentine ne parviendra, d'ailleurs, pas à marquer sans lui.
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+ La sélection s'inclinera finalement contre l'Allemagne, durant les prolongations (1-0), après avoir manqué trois énormes occasions durant la rencontre après des tentatives ratées de Messi, Higuaín et Palacio. Lionel Messi obtiendra, néanmoins, un titre contesté de meilleur joueur du tournoi après avoir fortement contribué au parcours de l'Argentine conclue sur cette défaite en finale.
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+ Sous la houlette de Gerardo Martino (Alejandro Sabella ayant démissionné), l'Argentine s'apprête à disputer la Copa América 2015 au Chili. Annoncé comme favori de la compétition après son parcours brésilien mais aussi en raison d'un Brésil affaibli après l'humiliation reçue sur ses terres lors de la dernière Coupe du Monde, les argentins reviennent avec un effectif similaire à celui de la Coupe du Monde, toujours constitué de ses leaders Lionel Messi, Ángel Di Maria et Javier Mascherano et enregistrant notamment le retour de Carlos Tévez, qui n'avait plus été appelé depuis son penalty manqué en quarts de finale de la Copa América 2011. Après avoir fini première de sa poule avec 2 victoires contre l'Uruguay et la Jamaïque (toutes deux sur le score de 1-0) et un nul contre le Paraguay (2-2, buts d'Agüero et Messi), l'Argentine passe tout près de l'élimination contre la Colombie en quarts de finale (victoire aux tirs au but). Elle déroule ensuite face au Paraguay, contre qui elle avait fait match nul au premier tour, en demi-finale, lui infligeant une correction sur le score de 6-1 (buts de Pastore, Rojo, Di Maria auteur d'un doublé, Agüero et Higuaín) avec un nouveau match exceptionnel de son capitaine Lionel Messi, impliqué sur 5 des 6 buts de son équipe. Lors de la finale, elle retrouve le pays organisateur, le Chili entra��né par l'argentin Jorge Sampaoli. Malgré une nette domination au cours du temps réglementaire et des prolongations où elle aurait pu ouvrir le score à la 90ème minute suite à une occasion d'Higuaín après une action menée par Messi et Lavezzi, aucun but ne sera marqué et l'Argentine va de nouveau perdre en finale, cette fois-ci aux tirs au but après des ratés d'Higuaín et Banega, le seul penalty argentin réussi de la soirée étant celui de Messi.
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+ Malgré cette nouvelle déception, l'Argentine devient première au classement FIFA, dépassant l'Allemagne qui ne disputait pas de compétition majeure cette année-là. Elle s'apprête de nouveau à disputer la Copa América, un an après la désillusion de 2015, avec la Copa América Centenario, organisée aux États-Unis et célébrant les 100 ans de la CONMEBOL et de la Copa América. La sélection revient alors pour tenter de renouer avec le succès, la génération Messi n'ayant toujours pas gagné de trophée et comptabilisant désormais deux finales perdues en l'espace de deux ans. Plus favorite que jamais, elle se retrouve placée dans le même groupe que son bourreau de l'édition précédente, à savoir le Chili, mais aussi avec le Panama et la Bolivie. Elle réalisera un sans faute avec une victoire 2-1 contre le Chili (buts de Di Maria et Banega) , malgré l'absence de Messi, blessé pour le premier match, un festival 5-0 contre le Panama (triplé de Messi et buts d'Agüero et d'Otamendi) et une victoire 3-0 contre la Bolivie (buts de Lamela, Lavezzi et Cuesta). Avec 9 points pris sur 9 possibles et 10 buts marqués contre seulement un encaissé, elle confirme son statut d'ultime prétendante au titre. Elle déroulera de nouveau en quarts de finale et en demi-finale avec deux corrections 4-1 contre le Venezuela (doublé d'Higuaín, buts de Messi et Lamela) puis 4-0 contre les Etats-Unis, pays organisateur de l'épreuve (doublé d'Higuaín, buts de Messi et Lavezzi). Fort de ces deux succès après un parcours en poules déjà très satisfaisant, l'Argentine s'avance en finale sûre de sa force avec un Lionel Messi stratosphérique, auteur de 5 buts et 4 passes décisives durant la compétition, un Gonzalo Higuaín en confiance, auteur de deux doublés consécutifs, ainsi que d'une défense solide composée de la charnière Funes Mori-Otamendi avec Romero dans les buts, n'ayant laissé passé que 2 buts depuis le début du tournoi. Beaucoup imaginent ainsi l'Argentine prendre sa revanche face à son bourreau de l'an passé, le Chili, menée par sa star Alexis Sánchez, qui accède de nouveau à la finale, après avoir notamment humilié le Mexique sur le score de 7-0. Néanmoins, l'histoire se répète et l'Argentine perd de nouveau en finale aux tirs au but et est de nouveau privée d'un titre international. Encore une fois, elle domine son adversaire et aurait pu ouvrir le score sur un face-à-face manqué d'Higuaín, seul devant le gardien. Messi, auteur d'une nouvelle prestation convaincante, ne parvient, en revanche, pas à faire la différence face au mur chilien et, en plus de cela, manque son penalty lors de la séance de tirs au but qui couronnera le Chili pour la deuxième année consécutive mais qui laissera une nouvelle défaite au goût amer aux argentins.
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+ Avec une troisième défaite en trois ans, l'Argentine s'apprête alors à entrer dans une nouvelle période de doute. En effet, Gerardo Martino démissionne de son poste de sélectionneur et Lionel Messi, capitaine et leader de la sélection, annonce sa retraite internationale. Néanmoins, les supporters argentins se mobilisèrent alors pour le faire renoncer à cette retraite et, après quelques mois, il revient sur sa décision et reprend son brassard de capitaine.
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+ Après un début de campagne très moyen alternant entre le bon (victoire 2-1 contre le Chili et 1-0 contre l'Uruguay) et le moins bon (défaite 2-0 à domicile contre l'Equateur et nul 0-0 contre le Paraguay), l'Argentine comptabilise 14 points en 7 matchs avec 4 victoires, 2 nuls et une défaite. La sélection va sombrer après la Copa América, perturbée par la retraite temporaire de son capitaine puis de certaines de ses blessures l'empêchant de participer à des matchs de qualification ainsi que du nouveau sélectionneur Edgardo Bauza, n'arrivant pas à exploiter le potentiel argentin à son maximum (défaite 3-0 contre le Brésil notamment). Jorge Sampaoli est appelé pour remplacer Bauza qui a démissionné, n'arrivant pas à trouver la solution pour faire gagner l'Albiceleste. La situation de l'Argentine ne s'améliore que légèrement et à l'aube de la dernière journée, la sélection se retrouve hors des places qualificatives pour la Coupe du Monde. L'Argentine n'obtient la qualification pour la Coupe du monde 2018 en Russie que lors du dernier match de poules après une victoire face à l'Équateur 3-1 grâce au triplé de l'inévitable Lionel Messi et au bénéfice de la défaite du Chili. Les matchs de préparations à cette coupe du monde sont perturbés par une lourde défaite face à l'Espagne (1-6) et par l'annulation d'un match face à Israël suite à des menaces dans un contexte d'affrontements entre des militants palestiniens et l'armée israélienne au sujet de l'ambassade américaine déménagée dans la ville sainte de Jérusalem.
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+ Durant le Mondial 2018, l'Argentine se qualifie difficilement pour les huitièmes de finale: après un nul contre l'Islande (1-1 but d'Agüero et penalty manqué de Messi) elle s'incline lourdement face à la Croatie (0-3) avec notamment quelques occasions gâchées en début de rencontre et une erreur du gardien Willy Caballero en début de seconde période. Mais elle se reprend contre le Nigéria (2-1) qu'elle a jusqu'ici toujours battu en coupe du monde, Marcos Rojo délivrant les siens d'un but à la fin du match après un but de Messi et un penalty concédé par Mascherano. L'Albiceleste y affronte la France de l'étoile montante du football mondial Kylian Mbappé, auteur d'un doublé et ayant provoqué un penalty transformé par Antoine Griezmann, troisième au Ballon d'or 2016. Face au futur champion du monde, l'Argentine est battue sur le score de 4-3 après avoir mené 2-1 en début de deuxième mi-temps. Elle est ensuite retombée dans ses travers montrant de nouveau un visage fébrile en défense et trop peu d'inspiration en attaque, se reposant trop souvent sur des éclairs de génie et des exploits individuels de ses stars. Cette élimination sans gloire marque la retraite internationale de Javier Mascherano après 147 sélections, celui-ci ayant montré ses limites lors de la compétition à l'âge de 34 ans. Cette coupe du monde fut aussi marquée par le manque d'idée de Jorge Sampaoli, qui fut accusé d'avoir fait de trop mauvais choix, persistant à vouloir jouer en 3-4-3 malgré une défense friable ce qui fut mis en évidence lors de la déroute face à la Croatie ou en choisissant de mettre sur le banc de nombreux joueurs confirmés comme Paulo Dybala, Sergio Agüero ou Gonzalo Higuaín au profit de joueurs moins expérimentés comme Maximiliano Meza ou Cristian Pavón. Son influence sur le groupe semble s'être détériorée en plein milieu de la compétition après la défaite contre la Croatie. Emmenés par Lionel Messi et Javier Mascherano, leaders de la sélection depuis plus de 10 ans, les joueurs auraient mené une révolte contre le sélectionneur ce qui aurait permis à l'Argentine d'aller chercher sa qualification pour les huitièmes de finale avec une approche différente pour le match contre le Nigéria.
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+ Jorge Sampaoli fut ainsi licencié de son poste un mois après l'élimination de l'Argentine qui cherche alors à se reconstruire après deux années de désordre, descendue à la dixième place du classement FIFA après le mondial alors qu'elle occupait encore la première place début 2017.
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+ L'Argentine a disputé cinq finales de Coupes du monde (seuls le Brésil, l'Allemagne et l'Italie en ont joué plus), dont deux victorieuses en 1978 et 1986, et trois perdues en 1930, 1990 et 2014[55]. Elle a également disputé la finale des Jeux olympiques de 1928, avant la création de la Coupe du monde.
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+ Légende du classement mondial :
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+ Légende du classement sud-américain :
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+ L'Argentine a gagné le championnat sud-américain des nations, connu comme la Copa América depuis 1975, à quatorze reprises.
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+ La sélection argentine porte traditionnellement, et depuis 1911, un maillot blanc et bleu ciel à rayures verticales, un short noir et des bas blancs (ou noirs). Ces couleurs valent à la sélection son habituel surnom d'Albiceleste[55]. Le maillot extérieur est généralement de couleur bleu foncé.
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+ Il est arrivé que les Argentins aient d'autres maillots. Leur premier match, en 1901 contre l'Uruguay, est joué avec un maillot blanc. Le 3 juin 1919, lors d'un match pour la mémoire de Roberto Chery, un joueur uruguayen mort quelques semaines plus tôt pendant un match, Argentine et Brésil portent respectivement le maillot uni bleu ciel de l'Uruguay, et le maillot jaune et noir de Peñarol[56]. Lors de la Coupe du monde de 1958 en Suède, la sélection doit emprunter les maillots jaunes du club local, l'IFK Malmö, pour affronter l'Allemagne, car elle n'a pas apporté avec elle son jeu de maillots extérieurs[57].
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+ Le maillot porte en écusson l'emblème de l'AFA, la fédération argentine de football.
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+ Le stade Antonio Vespucio Liberti, surnommé Estadio Monumental (en français : « stade Monumental »), est l'enceinte utilisée principalement par la sélection lorsqu'elle joue à domicile. Situé à Buenos Aires et utilisé par le club de River Plate, c'est le plus grand stade d'Argentine avec 74 700 places assises. Inauguré le 25 mai 1938, il a notamment accueilli la finale de la Coupe du monde de football 1978, remportée par l'Argentine, ainsi que celles des championnats sud-américains de 1946, 1987 et 2011.
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+
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+ Pour ses matchs moins importants, la sélection argentine utilise parfois d'autres stades, notamment à Avellaneda, où se trouvent les stades de deux autres grands clubs argentins, le CA Independiente et le Racing, mais aussi à Mendoza, Córdoba, La Plata ou encore Santa Fé.
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+ Par ailleurs, la sélection dispose d'un centre d'entrainement appartenant à la fédération, le Complejo habitacional Deportivo de Ezeiza, également utilisé comme centre de formation.
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+ Mis à jour le 18 novembre 2019
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+ Mis à jour le 18 novembre 2019
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+ La FIFA distingue comme des « joueurs de légende » de l'Argentine les joueurs suivants[58] :
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+ Le gardien de but Ubaldo Fillol, vainqueur de la Coupe du monde en 1978 est également cité parmi les « stars du passé » de la sélection[55]. Premier gardien de but à être élu Footballeur argentin de l'année (Olimpia de Plata) en 1977, il participe aussi aux Coupes du monde de 1974 et 1982.
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+ En 2000, le principal quotidien argentin, El Clarín, organise une enquête auprès de cent personnalités pour élire l'équipe du XXe siècle de la sélection argentine. Les élus sont les suivants : Ubaldo Fillol comme gardien de but ; Carlos Sosa, Roberto Perfumo, Daniel Passarella et Silvio Marzolini en défense ; Miguel Brindisi, Néstor Rossi, Diego Maradona dans l'entrejeu ; René Houseman, Gabriel Batistuta et Mario Kempes en attaque[67].
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+ En 2007, l'AFA publie sa Galería de la Fama (en français : « temple de la renommée ») du football argentin, sur son site web. Elle comprend 24 noms parmi lesquels[68], outre Maradona, Houseman, Kempes, Marzolini, Sívori, Fillol, Passarella et Batistuta cités ci-dessus, elle ajoute Américo Tesorieri, le premier grand gardien de but argentin dans les années 1920, Antonio Sastre, un joueur « complet » vainqueur du championnat sud-américain en 1937 et 1941, les attaquants Ángel Labruna et Félix Loustau, joueurs emblématiques de La Máquina de River Plate, vainqueurs du championnat sud-américain respectivement en 1946 et 1955, et en 1945, 1946 et 1947, leurs coéquipiers de l'époque Norberto Méndez, Rinaldo Fioramonte Martino et Natalio Agustín Pescia, Ernesto Grillo, milieu de terrain vainqueur du championnat sud-américain en 1955, le défenseur des années 1960 Federico Sacchi, connu pour l'« élégance » de son jeu, Ricardo Bochini et Jorge Burruchaga, deux des coéquipiers préférés de Maradona dans les années 1980, et Diego Simeone, le patron de l'équipe dans les années 1990[n 7].
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+ La FIFA publie en 2004 le FIFA 100, la liste par Pelé des 125 footballeurs vivants ayant marqué leur génération. Outre Batistuta, Kempes, Maradona, Passarella et Di Stéfano, la liste honore l'Argentino-Italien Omar Sívori, vainqueur de la Copa América en 1957, ainsi que les plus contemporains Hernán Crespo et Javier Saviola, deux attaquants, Juan Sebastián Verón, un milieu de terrain élu meilleur joueur sud-américain de l'année en 2008 et 2009, et Javier Zanetti, un défenseur comptant le plus de sélections pour l'Argentine.
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+ Depuis 2007, un joueur s'est imposé comme le meilleur joueur mondial du moment, bien qu'il n'ait gagné aucun titre avec la sélection A : Lionel Messi, 6 fois vainqueur du Ballon d'or, en 2009, 2010, 2011, 2012 , 2015 et 2019[n 8], 6 fois vainqueur du soulier d'or européen en 2010, 2012, 2013, 2017, 2018 et 2019 et 4 fois vainqueur de la Ligue des Champions en 2006, 2009, 2011 et 2015. Il compte désormais 70 buts en 138 sélections avec l'Argentine. Il est arrivé 4 fois en finale d'une compétition internationale majeure avec la sélection, les perdant toutes, avec une défaite en finale de Coupe du monde en 2014 malgré le fait qu'il soit élu meilleur joueur de cette compétition, et trois défaites en finale de Copa América, en 2007, 2015 et en 2016. Il est capitaine de l'équipe nationale d'Argentine depuis 2010.
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+ Guillermo Stábile, le meilleur buteur de la Coupe du monde de 1930, est le sélectionneur à avoir dirigé le plus de rencontres de l'Argentine : 127, pour 85 victoires, entre 1939 et 1960. Lancé dans la carrière d'entraîneur au Red Star en France, il retourne dans son pays natal alors que la Seconde Guerre mondiale menace et se voit offrir les rênes de la sélection. Il remporte le championnat sud-américain des nations à six reprises (1941, 1945, 1946, 1947, 1955 et 1957), tout en dirigeant divers clubs . Après l'échec rencontré lors de sa première Coupe du monde, en 1958, il laisse progressivement la main et meurt en 1966, à 61 ans[69].
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+ Au classement du nombre de matchs encadrés, Stábile est suivi par César Luis Menotti, vainqueur de la Coupe du monde de 1978, qui dirige 85 matchs entre 1974 et 1982, Marcelo Bielsa, 83 matchs entre 1999 et 2004, Carlos Bilardo, vainqueur de la Coupe du monde 1986, qui dirige 85 matchs entre 1974 et 1982, et Alfio Basile, 76 matchs de 1991 à 1994 puis de 2006 à 2008.
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+ Médecin(s):
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+ Kinésithérapeute(s):
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+
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170
+ Les joueurs suivants ne font pas partie du dernier groupe appelé mais ont été retenus en équipe nationale lors des 12 derniers mois.
171
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+ L'équipe d'Argentine nourrit une rivalité particulière avec celle d'Uruguay[3], leurs deux capitales n'étant séparées que par le río de la Plata. C'est le plus vieux duel de sélections hors Grande-Bretagne[71]. Les deux équipes s'affrontent régulièrement à l'occasion de trophées mis en jeu entre les deux pays, notamment la Copa Lipton (entre 1905 et 1992)[72] et la Copa Newton (entre 1906 et 1976)[73], et se sont disputé deux finales mondiales, lors des Jeux olympiques de 1928 puis lors de la Coupe du monde de 1930[74].
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+ Le duel entre Argentine et Brésil fait partie des classiques du football sud-américain. La rivalité entre les deux pays au football ne fait que prolonger, en la pacifiant, celle qui existait entre les deux voisins, depuis la guerre de Cisplatine et la guerre de la Plata. Illustration de cette rivalité, les deux sélections ne s'affrontent plus pendant dix années après les incidents de 1946, à la suite desquels le capitaine argentin José Salomón, blessé, doit arrêter sa carrière. Leurs confrontations sont l'objet d'un trophée, le Superclásico de las Américas, qui prend depuis 2011 la suite de la Copa Roca, une coupe organisée de manière discontinue de 1914 à 1971[75]. La rivalité se prolonge enfin dans le débat sans fin de savoir qui de Pelé ou Diego Maradona est le meilleur joueur de l'histoire du football.
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+ Comme avec le Brésil, la rivalité sportive de l'Argentine et l'Angleterre se nourrit des conflits ayant opposé les deux pays, notamment sur la question de la propriété des îles Malouines, occupées depuis 1833 par les Anglais et réclamées depuis par l'Argentine.
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+
178
+ Sur les terrains de football, les sélections se sont peu rencontrées mais plusieurs de leurs duels ont généré d'importantes polémiques. Après plusieurs matchs amicaux dans les années 1950 et une première rencontre officielle lors de la Coupe du monde de 1962, les deux équipes se rencontrent en quart de finale de la Coupe du monde 1966, organisée par l'Angleterre. L'ambiance est délétère, les Argentins particulièrement rugueux. Leur capitaine Antonio Rattín, expulsé après des contestations à répétition, refuse de sortir du terrain jusqu'à l'intervention de la police. Les Anglais l'emportent finalement, 1-0. Leur sélectionneur Alf Ramsey traite les Argentins d'animaux après le match, tandis les Argentins se considèrent volés[76],[23]. Vingt ans plus tard, peu de temps après la guerre des Malouines qui a causé près d'un millier de morts, les deux sélections se retrouvent au même stade de la compétition. Maradona qualifie les siens en inscrivant deux buts extraordinaires : le premier est la célèbre « Main de Dieu », le second est élu but du siècle par la FIFA en 2002[77]. Lors des mondiaux de 1998 et 2002, Argentins et Anglais se sont de nouveau rencontrés lors de matchs décisifs, objets de nouvelles polémiques[78].
179
+
180
+ La rivalité tient essentiellement au hasard des rencontres entre les deux sélections en Coupe du monde, et particulièrement les deux finales de 1986 et 1990. La première est remportée largement par les coéquipiers d'un Maradona intenable ; la revanche par ceux de Lothar Matthäus, qui musèlent cette fois le meneur de jeu argentin et inscrivent en fin de match le seul but de la partie, sur un pénalty contesté. Les deux pays se retrouvent en quart de finale des mondiaux de 2006 et 2010, pour deux qualifications allemandes[79]. Enfin, les deux nations disputent la finale de la Coupe du monde 2014 au Brésil. Lors de ce match, c'est l'Allemagne qui s'imposera 1-0 lors des prolongations (but de Mario Götze).
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+ La mode (ou les modes), et plus précisément la mode vestimentaire, désigne la manière de se vêtir, conformément au goût d'une époque dans une région donnée. C'est un phénomène impliquant le collectif via la société, le regard qu'elle renvoie, les codes qu'elle impose et le goût individuel.
2
+
3
+ La mode est l'une des plus puissantes industries du monde : elle représente 6 % de la consommation mondiale et elle est en croissance constante[1].
4
+
5
+ La mode concerne non seulement le vêtement mais aussi les accessoires, le maquillage, le parfum et même les modifications corporelles.
6
+ Les facteurs déterminant la mode sont parfois une recherche esthétique (notamment pour les grands créateurs). Néanmoins, la mode est aussi déterminée par d'autres facteurs, pour ceux qui la suivent : un moyen d'affirmer son rang social, son groupe social, son pouvoir d'achat et sa personnalité ; ou bien pour les créateurs qui imitent, un moyen commode de gagner de l'argent et du succès.
7
+
8
+ L'une de ses caractéristiques vient de son changement incessant, incitant par là même à renouveler le vêtement avant que celui-ci ne soit usé ou inadapté.
9
+
10
+ La notion de mode ne saurait être appréhendée sous un angle utilitariste, elle dépasse amplement la nécessité de se vêtir. La mode existe depuis l'Antiquité. Le terme romain « modus » signifie à peu près la même chose qu'aujourd'hui et au Moyen Âge le mot « mode » est déjà présent avec notamment une définition liée à l'habillement, comme aujourd'hui.
11
+
12
+ Le XVIIIe siècle marque la naissance des premiers magazines de mode, notamment des gazettes peu illustrées, mais les livres sur la mode sont déjà présents avant. La Galerie des modes et costumes français est ainsi publiée dès 1778. Livres, gravures, poupées de mode pandores[2] sont quelques moyens permettant aux nouvelles tendances de se répandre. Les poupées de France sont des figurines habillées que les dames prennent plaisir à se présenter et à s'échanger entre elles à l'occasion de rencontres afin de découvrir et de faire découvrir la mode qui ne dispose pas encore de canaux de diffusion à grande échelle.
13
+
14
+ Au début du XIXe siècle, les premiers magasins de vêtements à prix réduit voient le jour.
15
+
16
+ Tous les livres sérieux sur l'histoire de la mode remontent à la plus haute Antiquité, comme Histoire du Costume de François Boucher (1965). Charles Frederick Worth aurait le premier eu l'idée, vers 1858, de faire défiler ses modèles sur de vraies femmes (alors appelées « sosies ») dans des salons où les clientes venaient choisir.
17
+
18
+ Depuis des siècles, chaque génération possède sa nouvelle mode vestimentaire et ses élégants : fringants, coqueplumets, mignons, précieuses, muguets, petits-maîtres, merveilleuses, incroyables, dandys, gommeux, garçonnes, zazous, branchés, etc.[3].
19
+
20
+ Le vêtement, lui, est apparu pour des raisons initialement fonctionnelles : de nouveau pour se protéger des intempéries et des agressions extérieures mais également pour protéger son corps du regard des autres en respectant la pudeur et en ménageant les attitudes de séduction. Puis, au fur et à mesure, il a été étoffé, décoré, et accompagné d'accessoires. On va commencer à porter des bijoux, à se maquiller et à se parfumer ; c'est à ce moment qu'on ne parle plus seulement de vêtement, qui a d'abord un but fonctionnel, mais de mode, qui a des fins plus séductrices.
21
+
22
+ À la fin du XIXe siècle, l'essor de la mode est en grande partie lié à trois principaux facteurs constitutifs de la société de consommation contemporaine :
23
+
24
+ La mode est un phénomène multifactoriel. Elle combine des aspects créatifs, médiatiques, industriels et commerciaux, ce qui en fait un élément complexe de la société. Avec le développement des moyens de communications et des transports, toutes les créations dans le domaine de l'habillement sont accessibles à la majorité des gens, tous groupes sociaux confondus.
25
+
26
+ Depuis le milieu du XXe siècle, la mode s'est petit à petit construit une image de phénomène de société incontournable. Les couturiers, tel Paul Poiret au début du siècle évoqué, puis Madeleine Vionnet, Cristóbal Balenciaga, Christian Dior, Yves Saint Laurent, Hubert de Givenchy, Pierre Cardin et Coco Chanel ou André Courrèges, Nina Ricci et, plus récemment, Thierry Mugler, Giorgio Armani, Gianni Versace, Christian Lacroix, Helmut Lang, Miuccia Prada, Jean-Paul Gaultier ou Tom Ford, sont devenus des personnages publics. Ils se sont progressivement transformés en créateurs de tendances pour les grands noms de la distribution internationale. Leur rôle est ainsi devenu plus proche du public consommateur ordinaire. Le paradoxe restant que leur notoriété les classe parmi les célébrités.
27
+
28
+ Dans les pays tempérés, la mode est renouvelée selon un système de saisons couvrant une période de six mois : Automne/Hiver et Printemps/Été. Avant que les collections n'arrivent dans les boutiques, un gros travail d'équipe est fourni. Les collections sont conçues six à huit mois à l'avance.
29
+
30
+ De plus en plus de compagnies font même jusqu'à quatre collections par an : Automne/Hiver, Holliday (collection des fêtes), croisière ou Early Spring et finalement Printemps/Été. Cela permet d'augmenter les ventes.
31
+
32
+ La première étape consiste à chercher des indices, à flairer la mode de demain. Avec ce regroupement d'informations, un carnet de tendance est monté, plus communément appelé par son nom anglais « trend book ».
33
+
34
+ Pour cette chasse aux idées, il existe plusieurs terrains incontournables. Il y a d'abord les salons de mode tels que Première Vision et Tex World à Paris, Pitti Uomo et Pitti Immagine à Florence et à Milan où il y a un nombre incroyable de salons. Il y a aussi les défilés de mode. Mais le moyen le plus accessible est le « lèche-vitrine » et regarder les gens dans les rues. Pour cela, les détails intéressants de vêtements des passants peuvent être photographiés, ou même des fashion buyers vont acheter des vêtements et accessoires dans diverses boutiques.
35
+
36
+ Ensuite, un compte rendu des différents éléments trouvés est établi, et les regroupements d'idées se mettent en place : les thèmes. Chacun de ces thèmes comprend différentes matières, différentes formes de vêtements et des détails particuliers.
37
+
38
+ Ainsi, chaque page d'un carnet de tendances sera munie d'un échantillon textile, de dessins techniques détaillés, d'une illustration de mode (figurine) et, éventuellement, de photos références. Ils seront exposés dans les salons de mode des saisons suivantes ou vendus directement à des marques. Ces trend books peuvent anticiper la mode sur deux à trois saisons, c’est-à-dire qu'en automne/hiver 2005, les trend books printemps/été 2006 sont présentés, ceux d'automne/hiver 2006/2007 sont en cours de finition et les recherches pour printemps/été 2007 ont commencé.
39
+
40
+ Un trend book est un regroupement d'idées, aucune collection n'y est créée. Le styliste l'utilise pour créer sa propre collection en ne s'inspirant que des éléments qui l'intéressent.
41
+
42
+ Exemple de créateurs de trend books : NellyRodi, PeclersParis ou Promostyl (Paris), Les Garçons - 2G2L (Paris) A+A (Milan).
43
+
44
+ Une fois que les idées et thèmes ont été choisis, les stylistes vont créer leurs collections avec une saison d'avance, voire deux. Il faut sélectionner les idées et tissus définitifs, prévoir les imprimés ou broderies, et les petits accessoires (attaches, boutons, clips, etc.). Ils vont ensuite monter une collection qui comprend comme dans le trend books plusieurs groupes différents. Par exemple, pour un thème sur la magie, une dizaine de pièces (vêtements) sera réalisée avec pour idée la sorcellerie, une autre partie sur les fées, une autre sur les baguettes magiques, etc. Dans une collection, selon l'ampleur de la marque, il peut y avoir deux à six groupes.
45
+
46
+ Les stylistes s'assurent que la collection est équilibrée (les différents éléments sont coordonnés et il y a un peu plus de hauts que de bas).
47
+
48
+ Chaque modèle est représenté par un dessin technique indiquant clairement tous les détails, avec une vue de face et de dos, voire de côté quand il a des éléments à préciser.
49
+
50
+ Une fois ce travail terminé, la présentation sera faite sous forme de dessins techniques accompagnés pour chacun d'un échantillon textile ou de la référence du tissu choisi. Chaque groupe est illustré pour véhiculer l'état d'esprit.
51
+
52
+ Le modéliste prend à son compte les dessins techniques afin de réaliser un patronage du vêtement. À cette étape se produisent de fréquents allers-retours entre le modéliste et le styliste afin d'ajuster le souhait aux contraintes de la réalité.
53
+
54
+ Enfin, le modéliste monte les prototypes qui permettent de voir si les modèles ont le rendu voulu. Il est alors encore possible de les améliorer. La partie création est terminée une fois que les dernières modifications sont faites.
55
+
56
+ Une fois que le patron de chaque prototype a été réalisé par le modéliste, une phase d'industrialisation intervient. Il s'agit le plus souvent du travail du patronnier et du gradeur.
57
+
58
+ Le patronnier est chargé, à partir du patron comportant les pièces principales du vêtement, de créer l'ensemble des pièces techniques annexes telles que les doublures, certains thermocollants, ainsi que les gabarits de montage.
59
+
60
+ Le gradeur est chargé de dériver du modèle réalisé dans une taille de référence, la taille de base, un modèle décrit dans toutes les tailles à produire.
61
+
62
+ Une fois que le patron de chaque modèle a été industrialisé, le vêtement est produit en plus ou moins grande quantité selon la distribution prévue. C'est la « confection de vêtement ». Les vêtements sont ensuite emballés et expédiés dans les différents points de vente.
63
+
64
+ Certains modèles peuvent avoir été créés spécialement pour un défilé de mode afin de mettre en avant la collection de la marque en question. Dans une collection, environ 20 % des modèles ne seront jamais commercialisés.
65
+
66
+ La mode et l'habillement mettent en exergue les inégalités et les paradoxes Nord / Sud.
67
+ La plupart des produits textiles sont fabriqués dans le Tiers monde, et particulièrement en Asie. Certains matériaux utilisés sont parmi les plus polluants du monde. La culture du coton, par exemple, utilise 28 % des pesticides mondiaux, alors qu’il ne représente pas plus de 2,5 % des terres cultivées.
68
+ Cette situation soulève de graves problèmes, tant au regard de l'impact environnemental local qu'au niveau des conséquences humaines et sanitaires sur les populations concernées.
69
+
70
+ Les industries textiles du Tiers-Monde font largement appel au travail des enfants[4]. Selon l'Organisation internationale du travail, un enfant sur six travaille à travers le monde. Les enfants qui travaillent dans les usines de textile sont exposés aux produits chimiques. Dans l'industrie du tapis ou du tissage, les enfants sont entassés dans des lieux sombres et pollués de poussières de laine. Ils abîment leurs yeux et leurs poumons. Les enfants chiffonniers sont souvent atteints de maladie de peau.
71
+
72
+ La mode a une responsabilité dans les principaux enjeux sociaux et environnementaux. En Europe, des créateurs ont pris conscience de ces enjeux et proposent de plus en plus de créations plus respectueuses de l'homme et de l'environnement, par exemple Misericordia, les baskets Veja, Ideo... Le boycott des produits fabriqués par des enfants pourrait être un outil de pression pour encourager un pays à signer des traités contre le travail des enfants dans les usines de textile.
73
+
74
+ La mode est devenue aujourd'hui une discipline à part entière, et pour maîtriser cet art, un bon nombre de stylistes sont passés par des écoles de mode. Pourtant, à Paris capitale de la mode, 300 diplômés sortent des écoles spécialisées tous les ans mais moins de dix — par décennie — resteront sur le devant de la scène[5].
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1
+
2
+
3
+ équation[5] :
4
+
5
+
6
+
7
+
8
+ C
9
+
10
+ P
11
+
12
+
13
+ =
14
+ (
15
+ 28.08920
16
+ )
17
+ +
18
+ (
19
+
20
+ 5.414849
21
+ )
22
+ ×
23
+
24
+ 10
25
+
26
+
27
+ 3
28
+
29
+
30
+ T
31
+ +
32
+ (
33
+ 8.560423
34
+ )
35
+ ×
36
+
37
+ 10
38
+
39
+
40
+ 6
41
+
42
+
43
+
44
+ T
45
+
46
+ 2
47
+
48
+
49
+ +
50
+ (
51
+ 3.427370
52
+ )
53
+ ×
54
+
55
+ 10
56
+
57
+
58
+ 9
59
+
60
+
61
+
62
+ T
63
+
64
+ 3
65
+
66
+
67
+ +
68
+
69
+
70
+
71
+ (
72
+
73
+ 0.277375
74
+ )
75
+ ×
76
+
77
+ 10
78
+
79
+ 6
80
+
81
+
82
+
83
+
84
+ T
85
+
86
+ 2
87
+
88
+
89
+
90
+
91
+
92
+
93
+ {\displaystyle C_{P}=(28.08920)+(-5.414849)\times 10^{-3}T+(8.560423)\times 10^{-6}T^{2}+(3.427370)\times 10^{-9}T^{3}+{\frac {(-0.277375)\times 10^{6}}{T^{2}}}}
94
+
95
+
96
+ Capacité thermique du solide en J·mol-1·K-1 et température en kelvins, de 298 à 933 K.
97
+ Valeurs calculées :
98
+ 24,21 J·mol-1·K-1 à 25 °C.
99
+
100
+
101
+
102
+ équation[5] :
103
+
104
+
105
+
106
+
107
+ C
108
+
109
+ P
110
+
111
+
112
+ =
113
+ (
114
+ 20.37692
115
+ )
116
+ +
117
+ (
118
+ 0.660817
119
+ )
120
+ ×
121
+
122
+ 10
123
+
124
+
125
+ 3
126
+
127
+
128
+ T
129
+ +
130
+ (
131
+
132
+ 0.313631
133
+ )
134
+ ×
135
+
136
+ 10
137
+
138
+
139
+ 6
140
+
141
+
142
+
143
+ T
144
+
145
+ 2
146
+
147
+
148
+ +
149
+ (
150
+ 0.045106
151
+ )
152
+ ×
153
+
154
+ 10
155
+
156
+
157
+ 9
158
+
159
+
160
+
161
+ T
162
+
163
+ 3
164
+
165
+
166
+ +
167
+
168
+
169
+
170
+ (
171
+ 0.078173
172
+ )
173
+ ×
174
+
175
+ 10
176
+
177
+ 6
178
+
179
+
180
+
181
+
182
+ T
183
+
184
+ 2
185
+
186
+
187
+
188
+
189
+
190
+
191
+ {\displaystyle C_{P}=(20.37692)+(0.660817)\times 10^{-3}T+(-0.313631)\times 10^{-6}T^{2}+(0.045106)\times 10^{-9}T^{3}+{\frac {(0.078173)\times 10^{6}}{T^{2}}}}
192
+
193
+
194
+ Capacité thermique du gaz en J·mol-1·K-1 et température en kelvins, de 2 790,812 à 6 000 K.
195
+ Valeurs calculées :
196
+
197
+ HCl (catalysée par CuCl2, HgCl2 ou une goutte de Hg),
198
+ HCl + H2O2,
199
+ H2SO4 dilué (catalysée par les ions Hg (II))[7]
200
+
201
+ L'aluminium est l'élément chimique de numéro atomique 13, de symbole Al. Il appartient au groupe 13 du tableau périodique ainsi qu'à la famille des métaux pauvres.
202
+
203
+ Le corps simple aluminium est un métal malléable, argenté, peu altérable à l'air [note 1] et peu dense. C'est le métal le plus abondant de l'écorce terrestre et le troisième élément le plus abondant après l'oxygène et le silicium ; il représente en moyenne 8 % de la masse des matériaux de la surface solide de la planète. Il est, en règle générale, trop réactif pour exister à l'état natif dans le milieu naturel [note 2] : on le trouve combiné à plus de 270 minéraux différents. Son minerai principal est la bauxite : il y est présent sous forme d’oxyde hydraté dont on extrait l’alumine. Il peut aussi être extrait de la néphéline, de la leucite, de la sillimanite, de l'andalousite et de la muscovite.
204
+
205
+ Le métal mis à nu s'auto-passive immédiatement par oxydation, même en condition défavorable : une couche d'alumine Al2O3 imperméable épaisse de quelques nanomètres le protège de la corrosion (les conditions favorables sont essentiellement : environnement peu chaud, peu humide, peu pollué, peu salé ; alliage de qualité adaptée). L'oxydabilité de l'aluminium doit être techniquement contrôlée dans les processus industriels ; elle est mise à profit dans certains d'entre eux (les deux principaux sont l'oxydation rapide amplifiée forcée anodique électrolytique et le colmatage rapide par hydratation à chaud).
206
+
207
+ Sa légèreté, sa résistance à la corrosion, sa mise en forme variée et sa coloration durable en font un matériau important et très utilisé dans l'industrie et l'artisanat, malgré la technicité de sa mise en œuvre, sous forme pure ou alliée, notamment dans l'aéronautique, les transports et la construction.
208
+ Sa nature réactive en fait également un catalyseur et un additif dans l'industrie chimique ; il est ainsi utilisé pour accroître la puissance explosive du nitrate d'ammonium.
209
+
210
+ En 2010, 211 millions de tonnes de bauxite ont été extraites dans le monde[13], l'Australie en assurant 33,2 % devant la Chine (19,0 %), le Brésil (15,2 %), l'Inde (8,5 %) et la Guinée (8,2 %). La Guinée détient à elle seule plus du quart des réserves mondiales connues de bauxite, estimées fin 2010 à 28 milliards de tonnes. La production mondiale d'aluminium métallique s'est élevée à 41,4 millions de tonnes en 2010[14], dont la Chine a réalisé 40,6 % avec 16,8 millions de tonnes, loin devant la Russie (9,3 %) et le Canada (7,1 %). Ce n'est pas un oligoélément, et c'est un contaminant croissant de l'environnement et de l'alimentation[15].
211
+
212
+ En 1807, Humphry Davy, après avoir découvert que le sodium et le potassium entraient dans la composition de l’alun (substance astringente servant à fixer les teintures), suppose qu’il s’y trouve aussi un autre métal, qu’il baptise « aluminium » (en latin, « alun » se dit alumen)[16].
213
+ Pierre Berthier découvre dans une mine près des Baux-de-Provence en 1821 un minerai contenant de 50 à 60 % d’oxyde d’aluminium. Ce minerai sera appelé bauxite.
214
+
215
+ En 1825, le chimiste et physicien danois Hans Christian Ørsted réussit à produire une forme impure du métal. Friedrich Wöhler approfondit les travaux d'Ørsted en 1827. Il isole l’aluminium par action du potassium sur le chlorure d’aluminium, obtenant une poussière grise d’aluminium. Il est le premier à mettre en évidence les propriétés chimiques et physiques de cet élément, dont la plus notable est la légèreté.
216
+
217
+ Le chimiste français Henri Sainte-Claire Deville améliore en 1846 la méthode de Wöhler en réduisant le minerai par le sodium. En 1854, il présente à l'Académie des sciences le premier lingot d'aluminium obtenu, à l'état fondu, par voie chimique[17]. Il publie ses recherches dans un livre en 1856. Cette méthode est utilisée de façon industrielle à travers toute l’Europe pour la fabrication de l’aluminium (notamment en 1859 par Henry Merle dans son usine de Salindres, berceau de la société Pechiney), mais elle reste extrêmement coûteuse, donnant un métal dont le prix était comparable à celui de l'or (1 200 et 1 500 F or/kg et l'argent 210 F/kg seulement). Le métal est alors réservé pour fabriquer des bijoux de luxe[18] ou de l’orfèvrerie réservée à une élite. Il en est ainsi pour les coupes d'honneur (réalisées notamment par Paul Morin et Cie)[19] et les objets d'art fabriqués pour la cour impériale de Napoléon III[20]. Ce dernier reçoit ses hôtes de marque avec des couverts en aluminium, les autres convives devant se contenter de couverts en vermeil[21],[22].
218
+
219
+ Les progrès de l'électricité et la découverte, en 1886, d'une production de l'aluminium par électrolyse, permettent de baisser les coûts de manière importante. Dès lors, l'aluminium trouve de nouvelles applications dans les ustensiles de cuisine et, en alliage, dans l'industrie de l'aéronautique (alliage duralumin moins cassant créé en 1909) et le câblage électrique (almelec créé en 1921 et utilisé comme conducteur électrique). En 1888, Charles Martin Hall et Alfred Ephraim Hunt créent la Pittsburgh Reduction Company, la future Alcoa. En 1901 naît l’Aluminium Association (AA), cartel qui réunit les entreprises des quatre seuls pays producteurs au monde (France, États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni) et qui maintient le prix de l'aluminium stable alors que le cours des métaux concurrents subissent de plus grandes fluctuations[23]. À la fin des années 1970, la production d’aluminium se contracte et l'arrivée de nouveaux concurrents (Canada, Australie, Russie) font éclater le cartel qui ne contrôle plus son prix qui décline[24].
220
+
221
+ L'aluminium possède 22 isotopes connus, de nombre de masse variant entre 21 et 42, ainsi que quatre isomères nucléaires. Seul 27Al est stable, ce qui fait de l'aluminium un élément monoisotopique. Si le radioisotope 26Al existe également dans la nature (demi-vie de 7,17 × 105 années), l'abondance de 27Al est telle qu'on considère l'aluminium comme mononucléidique et on lui attribue une masse atomique standard de 26,981 538 6(8) u. Tous les autres isotopes de l'aluminium ont une demi-vie inférieure à 7 minutes, et la plupart d'entre eux ont une demi-vie inférieure à une seconde.
222
+
223
+ L’aluminium est un métal mou, léger, mais résistant avec un aspect argent-gris mat, dû à une mince couche d’oxydation de cinq à dix nanomètres qui se forme rapidement quand on l’expose à l’air et qui empêche la corrosion de progresser dans des conditions normales d’exposition chimiques. Ce film composé d'alumine se forme spontanément très rapidement quand l’aluminium est mis en contact avec un milieu oxydant comme l’oxygène de l’air. À la différence de la plupart des métaux, il est utilisable même s’il est oxydé en surface. On peut même dire que sans cette couche d’oxyde, il serait impropre à la plupart de ses applications. Il est possible d’augmenter artificiellement l’épaisseur de cette couche d’oxydation par anodisation, ce qui permet d’augmenter la protection et de décorer les pièces en colorant la couche d’oxyde. Contrairement à l’aluminium qui est un très bon conducteur, l’oxyde d’aluminium est un excellent isolant.
224
+
225
+ L’aluminium a une densité (2,7) environ trois fois plus faible que celle de l’acier ou du cuivre ; il est malléable, ductile et facilement usiné et moulé. C’est le deuxième métal le plus malléable et le sixième le plus ductile.
226
+
227
+ Il est paramagnétique et ne provoque pas d’étincelles.
228
+
229
+ Bombardé par un laser à électrons libres, l’aluminium devient transparent dans les ultraviolets extrêmes[26].
230
+
231
+ En solution, l’aluminium se trouve le plus généralement sous la forme d’ions Al3+.
232
+ Il s’oxyde lentement à froid et rapidement à chaud pour former l’alumine Al2O3.
233
+ L’action des acides sur l’aluminium produit l’ion cité plus haut.
234
+
235
+ La réaction de l'aluminium avec une solution aqueuse d'hydroxyde de sodium (soude) produit de l’aluminate de sodium et du dihydrogène gazeux, selon une réaction exothermique d’équation :
236
+
237
+ Les hydroxydes d’aluminium s’obtiennent en général en précipitant une solution contenant des cations Al3+ à l’aide d’une base. Cette méthode permet de former selon les conditions de précipitation différentes phases cristallographiques telles que la bayérite, la boehmite, la gibbsite.
238
+
239
+ L’aluminium est aussi utilisé en tant que réducteur fort, notamment pour l’aluminothermie et en pyrotechnie dans les feux d'artifice, où il joue un rôle similaire au magnésium, à moindre coût et avec une puissance plus grande.
240
+
241
+ L'organisme d'un sujet contemporain de pays industriel contient de 30 à 50 mg d'aluminium selon l'ATSDR en 1999, ou 50 à 150 mg selon le Römpp Lexikon Chemie en 2013[27]. l'ATSDR en 1999 l'estimait surtout présent dans l’os (environ 50 %), le poumon (environ 25 %) et le foie (20 à 25 %), le reste étant partagé dans d'autres organes, dont le système nerveux central et la rate. Une source plus récente l'estime présent à environ 50 % dans les tissus pulmonaires, 25 % dans les tissus mous et 25 % dans les os.
242
+ Les taux tissulaires (dont dans le poumon et le cerveau) augmentent avec l'âge (environ 35 à 50 mg d'aluminium s'accumuleraient ainsi dans le corps durant la vie)[28],[29],[30].
243
+
244
+ Cependant, comme pour d'autres métaux toxiques, chez l'homme et chez d'autres espèces de mammifères testées, pour une même dose standardisée ingérée, les valeurs d'absorption corporelle de l'aluminium varient significativement selon les individus (selon l'âge, l'état des reins, et selon la génétiques qui influe sur le niveau d'absorption gastro-intestinale de l'aluminium).
245
+ Après ingestion, le pic dans le plasma peut varier du simple au triple selon l'individu[31],[32],[33],[34],[35].
246
+
247
+ Pour l'aluminium injecté : Le traçage isotopique (isotope radioactif 26Al) démontre que 24 heures après l’injection, 99 % de l’aluminium sanguin est passé dans la fraction plasmatique. Peu à peu, le taux intra-érythrocytaire augmente pour atteindre 14 %. L'aluminium se lie, dans le plasma, préférentiellement à la transferrine (80 %), et à l'albumine à hauteur de 10 %, les 10 % restants sont transportés par des protéines de bas poids moléculaire (LMW). L'Al-transferrine se dépose surtout dans la rate et le foie (riches en récepteurs-transferrine), pendant que l'Al-LMW se fixe dans l’os (qui ne contient pas de récepteurs-transferrine)[36].
248
+
249
+ Pour l'aluminium ingéré : l'aluminium présent dans les aliments, soit 10 à 40 mg par jour, voire plus est à 99 à 99,9 normalement éliminé dans les fèces, sans être absorbé dans le tractus gastro-intestinal, mais ce taux varie selon le composé chimique, sa solubilité, le pH du bol alimentaire et la présence éventuelle d'agents complexants chélateurs (tels que l'acide citrique du jus de citron peuvent augmenter l'absorption à 2 à 3 %). On estime que 1 ‰ et 3 ‰ de l'aluminium provenant de la nourriture et de l'eau potable sont absorbés dans le tractus gastro-intestinal[37].
250
+ 83 % de cet aluminium ayant passé la barrière intestinale sera ensuite peu à peu éliminé, essentiellement via les reins (avec une fonction rénale normale, la dose éliminée varie de 3 à 20 µg l−1 d'urine[38],[39],[40],[41]). Des chélateurs (EDTA, déféroxamine, etc.) accélèrent cette élimination. La demi-vie dans l'organisme varie selon l'importance et la durée d’exposition et selon la durée de la redistribution de l’aluminium à partir des organes qui l'ont stocké. Elle peut durer plusieurs années. Elle est triphasique : en phase 1, la moitié de l'aluminium est éliminé en quelques heures, en phase deux, 50 % de ce qui reste est éliminé en quelques semaines, et il faut habituellement plus d'un an pour éliminer la moitié du reste[42].
251
+
252
+ Des expériences indépendamment conduites aux États-Unis en Australie et en France ont clairement montré que de l'Al radiomarqué est détecté dans le cerveau d'animaux de laboratoire 15 jour après qu'ils aient consommé une dose d'aluminium équivalente à celle consommée par des humains buvant un unique verre d'eau traitée à l'alun[43],[44],[45].
253
+ La demi-vie dans le sang est normalement d'environ 8 heures, mais si la fonction rénale est altérée, cette durée s'allonge, avec un risque accru d'accumulation délétère dans le corps (cerveau et os en particulier, par ex chez les dialysés)[29].
254
+
255
+ Ce sont principalement les boissons et denrées alimentaires[46], et la source croissante est les additifs alimentaires (chlorure d'aluminium, citrate d'aluminium, maltolate d'aluminium et autres complexes aluminium-acide alimentaire, phosphate d'aluminium, silicate d'aluminium, sulfate d'aluminium et autres espèces d'aluminium. Ils sont dans ces cas utilisés comme colorant de goûters et de desserts tels que croustilles de maïs, glaces, gâteaux, ou encore des bonbons et confitures[46]. On en retrouve dans l'enrobage de comprimés de vitamines et de médicaments et gélules para-médicales[46]. C'est aussi un anti-agglomérant ajouté au sel, au cacao en poudre ou au lait en poudre), ou encore un émulseur qui accroît la fondabilité des fromages, ou un agent levant (des pains, gâteaux et de nombreux autres produits de boulangerie industrielle. Il épaissit des crèmes ou sauces et sert de liant des viandes dans les saucisses et la charcuterie), les légumes marinés ou les fruits confits ; il sert d'agent stabilisant, tampon, neutralisant, texturant et durcisseur[46]. Le fromage fondu de type pré-coupé, emballé individuellement en contient une quantité importante (jusqu'à 50 mg par tranche sont autorisés aux États-Unis et au Canada)[47]. Et de nouveaux produits alimentaires à base d'aluminium sont régulièrement mis sur le marché)[46],[46]. D'autres sources sont certains matériaux en contact avec les aliments, et divers produits cosmétiques (en vente libre) et pharmaceutiques ou chirurgicaux[15]. L'aluminium est aussi absorbé par la peau, lors d'applications topiques à base d'aluminium (dont via des écrans solaires et des déodorants, y compris à base d'alun)[46]. Il est enfin injecté dans le muscle dans le cas de nombreux vaccins injectables (à adjuvant vaccinal aluminique). Les employés de l'industrie de l'aluminium (fonderie en particulier), de l'impression et de l'automobile y sont en outre professionnellement exposés[48]. De l'aluminium est aussi très utilisé comme floculant et clarifiant (souvent sous forme de sulfate d'alumine) par les usines de potabilisation d'eaux de surface et par les stations d'épuration de l'eau)[49],[46]. Une directive européenne[50] a fixé un seuil de précaution de 200 µg/l, à ne pas dépasser dans l'eau du robinet et autres eaux de consommation[49]. En France en 2007, ce seuil était respecté dans plus de 97 % de 381 contrôles. Dans ce pays selon l'AFSSA, « la part de l'exposition à l'aluminium par l'eau de boisson constitue probablement moins de 5 % des apports quotidiens d'aluminium par voie alimentaire de la population »[51]. « Pour les eaux de dialyse, la limite de qualité fixée par la pharmacopée européenne et par la pharmacopée française est de 30 µg/l »[49].
256
+
257
+ Sa biodisponibilité et son taux d'absorption intestinale dépendent de divers facteurs :
258
+
259
+ Dans le monde, environ 50 % des terres arables sont naturellement acides et plus ou moins riches en aluminium natif (latérite, argiles, etc.). Quand le pH est inférieur à 5,0, l'aluminium devient biodisponible pour les plantes : leurs racines absorbent alors des ions Al3+ phytotoxiques (hormis pour des espèces tolérante à l'aluminium) et à partir de 4,5, il commence à être mobile et biodisponible. L'aluminium perturbe le fonctionnement de nombreuses enzymes et protéines végétales, allant jusqu'à empoisonner la plante, par des mécanismes encore mal compris.
260
+
261
+ Dans les années 1960-1970 le phénomène de pluies acides a aggravés cette situation, dont en suracidifiant les eaux de surfaces et les lacs (d'Europe du nord notamment), provoquant la dissolution et la destruction d'un plus grand nombre d'ions Al3+, affectant les plantes aquatiques et palustres. En Suède[63] et Norvège[64], ce lien a été scientifiquement établi dès les années 1970. L'acide sulfurique (alors principalement issu de la combustion de charbons et fuels non désoufrés) en se combinant avec le soufre produisait de l'hydroxysulfate d'aluminium phytotoxique[63] selon la réaction suivante :
262
+
263
+ Dans ces contextes l'aluminium est un « facteur limitant majeur de la productivité des plantes dans les sols acides »[65]. Dans la cellule végétale, il interagit négativement aussi avec l'adénosine triphosphate (ATP) synthase, de même qu'avec des protéines liées à la paroi cellulaire ; et la glutathion S-transférase (GST6) et la glutathion S-transférase tau 19 (ATGSTU19) peuvent contribuer cette phytotoxicité.
264
+
265
+ L'antidote est un apport de calcium exogène. Dès que le pH remonte au-dessus de 5,0 l'aluminium se lie à la surface des silicates (sous forme de cation hydroxy polymère). Dans la plante, le calcium atténue en outre l'inhibition de la croissance végétale induite par l'Al et il diminue l'accumulation du métal dans la plante, via un processus lié à des protéines impliquées dans le cycle de l'acide tricarboxylique (dit TCA)[65]
266
+
267
+ Des variétés plus tolérantes à l'aluminium ont été sélectionnées par les agriculteurs traditionnels, et on a récemment produit des plantes transgéniques (ex. : Arabidopsis) rendues plus tolérantes à l'aluminium[66],[67],[68],[69].
268
+
269
+ Depuis les années 1980 au moins, certains chercheurs et médecins s'inquiètent d'effets sanitaires (avérés et potentiels) de l'aluminium[70],[71], notamment dans les groupes vulnérables tels que les enfants[72], les personnes âgées et les personnes atteintes d'une néphrologie[73]. Il est aujourd'hui clairement considéré comme neurotoxique[74],[75]
270
+
271
+ L'ion aluminium Al3+ est un pro-oxydant assez réactif :
272
+
273
+ Une accumulation trop élevée d’aluminium dans l’organisme (et il tend à s'accumuler dans le cerveau avec l'âge) peut jouer un rôle dans divers maux comme :
274
+
275
+ Ce métal commun est depuis plusieurs décennies soupçonné de jouer un rôle dans la maladie d'Alzheimer pour les patients soumis à une exposition chronique à ce métal[96],[75]. Aprés 40 ans de recherche, en 2018, il n'y a pas de preuve d'association entre la maladie et ce métal[97],[98].
276
+
277
+ Les apports quotidiens en aluminium varient considérablement selon l'âge et le type et la quantité d'aliments ingérés.
278
+ La FDA a estimé qu'au début du XXIe siècle, un humain en ingère de 2 à 14 mg par jour (selon l'âge, le sexe et le type de régime alimentaire). À titre d'exemple, selon des estimations récentes :
279
+
280
+ On sait au moins depuis les années 1990 que la cuisson d'aliments acides en contact avec une feuille d'aluminium (en papillote…) ou le contact de marinades ou sauces acides (sauce tomate par ex.) avec ces feuilles est l'une des principales sources de contamination de nos aliments en aluminium[107],[108],[109],[110],[73].
281
+
282
+ L'aluminium est aussi abondamment utilisé comme additif et colorant (colorant alimentaire), son numéro SIN est E173[111],[112].
283
+
284
+ On dénombre plus de 25 substances composées d'aluminium susceptibles d'être présentes dans des produits cosmétiques, notamment dans les déodorants (sous forme de sels d'aluminium). Parmi celles-ci, le chlorohydrate d’aluminium est l’une des plus utilisées pour ses propriétés antitranspirantes[113].
285
+
286
+ Un rapport de l'Afssaps publié en 2011 souligne le manque de données pertinentes quant au risque que représente l’absorption cutanée de l’aluminium contenu dans les produits cosmétiques. Il déplore la « qualité insuffisante des études publiées » et le fait que celles-ci ne répondent pas aux exigences actuelles[113]. Un autre rapport de la Commission européenne datant de 2014 va également dans de sens[114].
287
+
288
+ Cependant, sur la base de données chez l'Homme, le rapport de l'Afssaps détermine à 1,2 % la concentration maximale en aluminium ne présentant pas de risque osseux ou neurotoxique, pour une application quotidienne à long terme de produit cosmétique[113].
289
+
290
+ Il ajoute que les données épidémiologiques ne permettent pas d'établir un lien concluant entre exposition cutanée et orale à l'aluminium et l'apparition d'un cancer[113].
291
+
292
+ L'Afssaps recommande finalement :
293
+
294
+ Une étude parue en janvier 2012 dans la revue scientifique Journal of Applied Toxicology publiant des articles de recherches originales concernant la toxicologie montre in vitro les effets néfastes des sels d’aluminium (chlorhydrate d’aluminium et chlorure d'aluminium) sur les cellules épithéliales mammaires humaines[115].
295
+
296
+ Des cas particuliers sont certains adjuvants de vaccins, et l’eau pour la dilution des concentrés pour hémodialyse, lorsqu’elle provient d’une station de production inefficace, ainsi que les poches de nutrition parentérale. Dans ces derniers cas, l'aluminium est directement injecté dans le système sanguin ou dans le muscle (autrefois la vaccination pouvait être sous-cutanée, mais elle est devenue intramusculaire)[116].
297
+
298
+ La campagne massive de vaccination à la suite de la grippe A (H1N1) de 2009-2010 a relancé la polémique sur les risques de santé liés à cet élément, car 47 % des vaccins commercialisés contiennent comme adjuvant de l'aluminium[117].
299
+
300
+ En 2004, après une étude épidémiologique, le Conseil de l'AFSSAPS[118] conclut qu'en l'état actuel des connaissances, aucun syndrome clinique spécifique n'est retrouvé associé à la vaccination avec des vaccins contenant des adjuvants aluminiques.
301
+
302
+ En 2013, selon un rapport « Aluminium et vaccins » du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), les données scientifiques disponibles ne permettent pas de remettre en cause la sécurité des vaccins contenant de l’aluminium. Le HCSP met en garde contre « les conséquences, en matière de réapparition de maladies infectieuses, […] résultant d’une remise en cause des vaccins contenant de l’aluminium en l’absence de justification scientifique[119] ».
303
+
304
+ En 2016, l'Académie de pharmacie a produit un rapport sur les adjuvants aluminiques de vaccins. Elle constate aussi que le lien de cause à effet entre la présence persistante de l'aluminium au niveau du site d'injection du vaccin et son incorporation du métal dans les macrophages, et la MFM n'est pas démontré[120].
305
+
306
+ Lors de certaines opérations chirurgicales ou médicales, des appareils réchauffent des fluides ou du sang à perfuser aux patients. Certains matériels (ex en 2019 : enFlow IV fabriqué par Vyaire Medical utilisent de plaques d'aluminium non revêtues ; à n'utiliser « que si aucune alternative n'est disponible en raison du risque de toxicité de l'aluminium, a averti l'agence britannique des dispositifs médicaux » ; ces plaques libèrent dans les solutions d'électrolyte équilibrées qui entrent en contact avec elles des taux d'aluminium potentiellement nocifs pour le patient[121].
307
+
308
+ En Grande-Bretagne, à l'université de Keele, The Birchall Centre abrite, depuis 1992, The Bioinorganic Chemistry of Aluminium and Silicon research qui étudie les effets de l'aluminium sur la santé humaine, et organise, depuis 2005, un colloque annuel, le Keele meeting qui fait le point sur ses découvertes[122].
309
+
310
+ En 2015, le 11e Keele Meeting[123], tenu du 28 février au 5 mars, à l'université de Lille, « alerte sur les risques croissant de l’aluminium sur la santé humaine. Les suspicions de toxicité deviennent des certitudes » :
311
+
312
+ « Il est essentiel que nous levions le sujet de l'écotoxicité de l'aluminium et de son rôle dans les maladies humaines et plus particulièrement celles du système nerveux central dont la maladie d'Alzheimer. Il est évident que nous sommes confrontés quotidiennement à l'aluminium dans des domaines où son innocuité n'a jamais été testée et encore moins démontrée comme la vaccination, l'immunothérapie et les cosmétiques »
313
+
314
+ — Christopher Exley, professeur en chimie bioinorganique à l'université de Keele (Grande-Bretagne) et directeur scientifique du meeting)[124].
315
+
316
+ En tonnage et en valeur, l’aluminium est le métal le plus utilisé après le fer, grâce à sa légèreté et sa bonne conductivité électrique et thermique. L’aluminium pur est mou et fragile et donc facilement déformable, mais avec des petites quantités de cuivre, magnésium, manganèse, silicium et d’autres éléments, il peut former des alliages aux propriétés variées.
317
+
318
+ Parmi les secteurs utilisant l’aluminium, on peut citer :
319
+
320
+ L’aluminium est un élément abondant dans la croûte terrestre mais il se trouve rarement sous sa forme pure[137]. C’est le troisième élément le plus abondant dans la croûte terrestre (8 % de la masse) après l’oxygène et le silicium.
321
+ L’aluminium est très difficile à extraire des roches qui le contiennent et a donc été rare et précieux avant sa production en masse.
322
+
323
+ Le principal minerai d’aluminium est la bauxite.
324
+
325
+ La première étape constitue à extraire l'alumine (Al2O3) d'un minerai (habituellement la bauxite) selon le procédé Bayer ou le procédé Orbite. Dans le cas du procédé Bayer, la bauxite est traitée par une solution de soude.
326
+
327
+ On obtient un précipité de Al(OH)3 qui donne de l’alumine par chauffage.
328
+
329
+ L’aluminium est extrait par électrolyse : l’alumine est introduite dans des cuves d’électrolyse avec des additifs comme la cryolithe (Na3AlF6), le fluorure de calcium (CaF2), le fluorure de lithium et d’aluminium (Li3AlF6) et le fluorure d’aluminium (AlF3) afin d’abaisser le point de fusion de 2 040 °C à 960 °C.
330
+
331
+ La production d’une tonne d’aluminium nécessite de quatre à cinq tonnes de bauxite. Elle nécessite entre 13 000 et 17 000 kWh (entre 47 et 61 GJ). Lors de l’électrolyse, sont émis des gaz tels que du dioxyde de carbone (CO2), du monoxyde de carbone (CO), des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), et des fluorures gazeux. Dans les meilleures usines, le CO et les HAP sont brûlés ou recyclés comme source de carbone, et les fluorures sont retournés dans le bain d’électrolyse.
332
+
333
+ moins la Chine
334
+
335
+ mondial
336
+
337
+ (11,3 %)
338
+
339
+ (88,7 %)
340
+
341
+ (24,5 %)
342
+
343
+ (75,5 %)
344
+
345
+ (40,9 %)
346
+
347
+ (59,1 %)
348
+
349
+ (51,9 %)
350
+
351
+ (48,1 %)
352
+
353
+ (54,7 %)
354
+
355
+ (45,3 %)
356
+
357
+ (54,2 %)
358
+
359
+ (45,8 %)
360
+
361
+ (54,3 %)
362
+
363
+ (45,7 %)
364
+
365
+ (56,7 %)
366
+
367
+ (43,3 %)
368
+
369
+ À la production primaire, il faut ajouter la production secondaire à partir de déchets recyclés (7,6 Mt en 2005).
370
+
371
+ Production d'aluminium primaire des principaux pays en 2014, en milliers de tonnes[140]
372
+
373
+ D'après mineralinfo.fr[141]
374
+
375
+ L’aluminium a une excellente recyclabilité. Il nécessite 95 % d’énergie en moins et une tonne d’aluminium recyclé permet d’économiser quatre tonnes de bauxite (l’électrolyse de séparation réclame en effet beaucoup d’énergie). L’aluminium est quasiment recyclable à l’infini sans perdre ses qualités, mais à une condition, ne pas fondre dans un même bain des alliages de composition différente. Les producteurs refusent souvent une partie significative de l’aluminium de collecte dans les déchets ménagers.
376
+
377
+ Les différentes familles d’alliages d’aluminium aux propriétés diverses sont soumises à différents types de corrosion : corrosion par piqûres, filiforme, feuilletante, galvanique, corrosion sous contrainte, corrosion sous dépôt dont l'industriel se prémunit en réalisant des traitements de surface, du thermolaquage[142].
378
+
379
+ Il y a donc une certaine spécialisation des alliages en fonction des domaines d’application. Le recyclage de l’aluminium a commencé à être pratiqué dans les années 1900 et a régulièrement progressé : dans la consommation d’aluminium en Europe, la part d’origine recyclage est passée de 50 % en 1980 à plus de 70 % en 2000. Il existe différentes filières industrielles de récupération de l’aluminium.
380
+ Après la Seconde Guerre mondiale, une pénurie et les besoins de la reconstruction ont conduit à refondre des alliages d’aluminium pour en faire des pièces n’exigeant pas de caractéristiques mécaniques précises, et en particulier des ustensiles de cuisine. La composition des alliages obtenus n’était pas appréciée des fondeurs qui les qualifiaient de « cochonium ». Les casseroles et couverts ainsi réalisées se piquaient rapidement (corrosion par piqûre), sous l’effet de l’acidité de certains aliments.
381
+
382
+ En France, l’aluminium des décharges, des déchets industriels et assimilés est récupéré et broyé puis refondu par des affineurs d’aluminium pour produire l’« aluminium de seconde fusion ». Ce dernier est essentiellement utilisé pour fabriquer des pièces de fonderie pour l’automobile (blocs moteur, culasses, pistons, etc.). L’aluminium « ménager » est récupéré avec les emballages dans le cadre du tri sélectif. Dans les centres de tri (en France et dans le monde), l’aluminium est trié manuellement ou plus couramment grâce à des machines de tri par courants de Foucault inventées en 1984 par le thermodynamicien Hubert Juillet[143],[144],[145].
383
+
384
+ En 2009, en France, 32 % des emballages en aluminium ont été recyclés. Les petites canettes métalliques, les canettes écrasées, les feuilles d’aluminium froissées, les capsules de café, etc. étaient rejetées par le processus de tri du fait de leur taille, de même que le papier aluminium et divers composés contenant de l’aluminium (environ 50 000 t/an, rien que pour la France).
385
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386
+ Afin d'améliorer le recyclage de ces emballages en aluminium, des industriels ont créé le Club de l’emballage léger en aluminium et en acier (CELAA)[146]. Ce dernier a réalisé des expérimentations dans quatre départements (Hauts-de-Seine, Var, Alpes-Maritimes et Lot) qui ont démontré qu'il était tout à fait possible de recycler des produits tels que les capsules de machines à café, les feuilles d’aluminium, les bouchons et couvercles. Les résultats obtenus montrent qu'on peut ainsi aller jusqu'à doubler les taux de recyclage de l'aluminium et augmenter le recyclage de l'acier de 10 %.
387
+
388
+ À la suite de ces expérimentations a été créé, en partenariat avec Eco-Emballages et l'Association des Maires de France, le projet Métal qui vise à améliorer le recyclage des emballages métalliques en fournissant des outils techniques et financiers aux centres de tri[147]. L'entreprise Nespresso accompagne ce projet avec la création du Fonds de dotation pour le recyclage des petits emballages métalliques qui apporte des soutiens financiers complémentaires pour recycler ces petits emballages. Plus de cinq cents collectivités et trois millions d'habitants participent d'ores et déjà à ce projet et peuvent ainsi recycler l'ensemble de leurs emballages métalliques. Depuis 2015, les centres de recyclage équipés peuvent recycler les canettes[148].
389
+
390
+ Dans certains pays en voie de développement[Lesquels ?], le recyclage non contrôlé de matières à base d’aluminium conduit encore de nos jours à réaliser des ustensiles alimentaires avec des teneurs en éléments nocifs (nickel, cuivre, etc.). Néanmoins, le recyclage des alliages d’aluminium, effectué sérieusement, avec un contrôle précis de la composition, donne d’excellents résultats[149].
391
+
392
+ Le recyclage de l’aluminium est une opportunité socio-économique, notamment celles des pays en voie de développement[150].
393
+
394
+ Dans la liste de producteurs d'aluminium dans le monde, les cinq principaux sont, en 2006[151] :
395
+
396
+ Au 4 janvier 2016, la tonne d'aluminium s'échange au London Metal Exchange (LME) à 1 465 USD, soit 1 345 €, d'où un prix au kilogramme de 1,35 €[152].
397
+
398
+ Trois types de pollutions directes sont engendrées par la production de l’aluminium[153] :
399
+
400
+ La production d'aluminium aussi nécessite de grandes quantités d’électricité (deux fois plus que pour la production d'acier), produite souvent par des centrales polluantes. En Islande cette énergie est produite par la géothermie, mais le minerai doit être transporté car l'Islande ne possède pas de gisement de bauxite.
401
+
402
+ Alcoa et Rio Tinto ont annoncé le 11 mai 2018 avoir mis au point, avec le soutien des autorités canadiennes et québécoises ainsi que d'Apple, un nouveau procédé « zéro émission » pour la production d'aluminium, qu'ils comptent utiliser à partir de 2024 dans une nouvelle usine au Québec ; alors que le procédé d'électrolyse classique utilise des électrodes à base de carbone, provoquant les émissions de gaz à effet de serre, les deux partenaires ont remplacé ce carbone par de nouveaux matériaux brevetés par Alcoa, dont le seul sous-produit est de l'oxygène pur ; pour développer ce nouveau procédé, ils ont créé une coentreprise baptisée « Elysis ». Selon leurs calculs, cette technologie permettrait d'éliminer 6,5 millions de tonnes de gaz à effet de serre si elle était implantée dans toutes les usines d'aluminium du Canada, soit l'équivalent de 1,8 million de voitures sur la route. Les émissions de CO2 lors de la production d'électricité subsisteront, mais au Canada la majeure partie est issue de l'hydroélectricité[154],[155].
403
+
404
+ Le 4 octobre 2010, un réservoir de l’usine de production de bauxite-aluminium, Ajkai Timfoldgyar Zrt, située à Ajka, à 160 kilomètres de Budapest, s’est rompu déversant entre 600 000 et 700 000 m3 de boue rouge toxique composée d’éléments nocifs et très corrosifs qui ont inondé trois villages dans un rayon de 40 km2 avant d’atteindre le Danube, menaçant l’écosystème du grand fleuve avec un taux alcalin légèrement au-dessus de la normale[156],[157],[158].
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+ Le bilan des pertes humaines s’élève à 9 morts et plus de 150 blessés, l’écosystème à proximité de l’usine a été entièrement détruit, la marée rouge a emporté avec elle le bétail et les animaux de fermes, des milliers de poissons ont péri. Le gouvernement hongrois a décrété l’état d’urgence[159]. La région demeure sous le risque d’une deuxième inondation semblable après que plusieurs fissures ont été remarquées sur le réservoir nord menaçant de déverser 500 000 mètres cubes de boue rouge de plus[160],[161].
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+ L'équipe d'Italie de football (Nazionale di calcio dell'Italia) est la sélection de joueurs italiens représentant le pays lors des compétitions internationales de football masculin, sous l'égide de la Fédération italienne de football.
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+ La sélection italienne est, après l'équipe du Brésil, et avec l'Allemagne, une des trois formations nationales qui comptent le plus grand nombre de victoires en Coupe du monde : quatre, en 1934, 1938, 1982 et 2006. Elle a également atteint la finale en 1970 et en 1994, perdues toutes deux contre le Brésil. L'Italie a par ailleurs remporté les Jeux olympiques en 1936 et le Championnat d'Europe en 1968, à domicile. Elle a perdu deux autres finales européennes en 2000 et 2012. Elle est classée au 1er rang du classement mondial de la FIFA en novembre 1993 puis à plusieurs reprises pendant l'année 2007. Elle ne manque que trois éditions de la Coupe du monde : en 1930 (désistement)[2], 1958 et 2018.
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+ La sélection italienne est surnommée en France la Squadra azzurra, en référence à la couleur bleue de son maillot, en Italie la Nazionale ou gli Azzurri.
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+ Malgré la fondation de la Fédération italienne de football (Federazione Italiana Giuoco Calcio, FIGC) dès 1898 et son affiliation à la Fédération internationale de football association (FIFA) en 1905, la sélection d'Italie ne fait ses débuts sur la scène internationale qu'en 1910, plusieurs années après plusieurs de ses voisins et près de 40 ans après l'Angleterre et l’Écosse[3]. La FIGC décide donc en janvier 1910 d'organiser un match. Umberto Meazza, membre du comité d'arbitrage italien, est désigné entraîneur. La sélection dispute son premier match le 15 mai à l'Arena Civica de Milan face à la France[4]. Les Italiens, qui jouent en blanc, l'emportent sur le score de 6-2. Le premier buteur de l'histoire de la sélection est Pietro Lana, qui réalise à cette occasion un triplé[5],[6]. Le 6 janvier 1911, pour son 3e match, face à la Hongrie, l'Italie utilise pour la première fois un maillot bleu, la maglia azzurra, en hommage à la famille royale de Savoie[7],[8].
12
+
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+ Un an plus tard, les Italiens participent à leur premier tournoi officiel à l'occasion des Jeux olympiques de Stockholm, sous la direction de Vittorio Pozzo. Ils sont battus en match de préparation par la France, à domicile (3-4). Ils s'y inclinent au premier tour contre la Finlande (2-3 a. p.). En tournoi de consolation ils battent la Suède (1-0) puis s'inclinent face à l'Autriche (5-1)[9].
14
+
15
+ Après deux ans de matchs amicaux, la Première Guerre mondiale met un coup d'arrêt au développement du football. La sélection se retrouve en janvier 1920, après cinq années d'interruption, en vue des Jeux olympiques de 1920, à Anvers[4]. Les Italiens y battent au premier tour l'Égypte (2-1), première sélection non-européenne à participer au tournoi olympique, mais s'incline en quart de finale face à la France (1-3), puis en demi-finale des repêchages face à l'Espagne (0-2)[10]. Quatre ans plus tard, les Transalpins sont de nouveau inscrits au tournoi olympique, cette fois à Paris. Organisé sous l'égide de la FIFA, le tournoi olympique accueille l'Uruguay, représentant du continent sud-américain, et s'impose ainsi comme la principale compétition internationale de football. Dirigée par Pozzo, de retour, l'Italie écarte l'Espagne (1-0) puis le Luxembourg (2-0) mais s'incline en quart de finale face à la Suisse de Teddy Duckworth. Cette dernière s'incline en finale face à l'Uruguay, qui a ébloui les observateurs[11].
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+
17
+ En 1928, les Italiens obtiennent des résultats prometteurs aux Jeux olympiques d'Amsterdam : ils battent la France pour leur entrée en lice (4-3), puis l'Espagne en quart de finale (1-1, puis 7-1 en match d'appui). Malgré une belle résistance, l'aventure prend fin en demi-finale face à l'Uruguay (2-3), qui conserve sa couronne mondiale. Les Italiens enlèvent finalement la médaille de bronze en écrasant l'Égypte (11-3) et terminent la compétition avec l'attaque la plus prolifique du tournoi[12]. En parallèle l'Italie dispute avec l'Autriche, la Tchécoslovaquie, la Hongrie et la Suisse, la première édition de la Coupe internationale (appelée Coupe Antonín Švehla, du nom du premier ministre de la Tchécoslovaquie à l'origine du tournoi), organisée sous forme de championnat sur près de trois ans. Une écrasante victoire en Hongrie en mai 1930 (5-0) font des Italiens les vainqueurs de la compétition, avec cinq succès en huit matchs[13].
18
+
19
+ En 1930, la fédération italienne, candidate malheureuse à l'organisation de la première édition de la Coupe du monde de football[14], ne daigne pas répondre à l'invitation de la FIFA et n'envoie pas de sélection en Uruguay, comme plusieurs autres pays européens[15]. En 1931-1932, l'Italie termine 2e de la 2e édition de la Coupe internationale derrière la Wunderteam autrichienne[13].
20
+
21
+ L'Italie, sous le joug fasciste de Mussolini depuis 1922, obtient l'organisation de la première Coupe du monde jouée en Europe, en 1934. L'Uruguay, tenant du titre, boycotte le tournoi en représailles de l’attitude des Européens quatre ans plus tôt, tout comme l'Angleterre, l'inventeur du jeu, qui persiste dans son isolement[16]. L'entraîneur Vittorio Pozzo s'appuie sur neuf joueurs de la Juventus de Turin (on parle alors de la Nazio-Juve), dont les attaquants Giovanni Ferrari et Raimundo Orsi et le milieu Luis Monti qui a disputé la première Coupe du monde sous les couleurs argentines. Pozzo fait également appel au buteur Giuseppe Meazza, sociétaire de l'Ambrosiana (futur Inter Milan) qui donnera plus tard son nom au stade de Milan.
22
+
23
+ Les Italiens écartent facilement les États-Unis au premier tour (7-1) puis peinent face à l'Espagne en quart de finale à Florence. La rencontre, marquée par de nombreux gestes de violence et un arbitrage clément, se solde par un match nul (1-1). Pour le match d'appui organisé le lendemain, quatre Italiens et sept Espagnols sont incapables de tenir leur place. Meazza qualifie les siens en inscrivant le seul but du match. Enrique Guaita tient à son tour le rôle du héros en demi-finale, pour écarter l'Autriche de Matthias Sindelar. Les Italiens ont encore une fois bénéficié d'un arbitrage favorable[17]. La finale se joue au Stadio Nazionale del P.N.F. face à la Tchécoslovaquie devant 50 000 spectateurs. Alors qu'il reste un quart d'heure à jouer, l'ailier tchécoslovaque Antonín Puč ouvre le score sur un corner. Quelques minutes plus tard, l'Argentin naturalisé Raimundo Orsi égalise. Au début de la prolongation, Meazza offre à Angelo Schiavio le but de la victoire. La Nazionale remporte sa première coupe du monde[18],[19].
24
+
25
+ Le 14 novembre 1934, l'Italie défie l'Angleterre sur son terrain. La rencontre, si violente qu'elle est surnommée la « Bataille de Highbury », est remportée par les Anglais (3-2)[20].
26
+
27
+ En 1935, les Italiens enlèvent la 3e édition de la Coupe internationale, devant l'Autriche encore[13]. L'année suivante, la Nazionale confirme sa position de meilleure équipe du monde en remportant la médaille d'or aux Jeux olympiques de Berlin. Après avoir passé le premier tour dans des circonstances qui prêtent à polémique - les Italiens empêchent physiquement l'arbitre d'expulser l'un des leurs - les Italiens retrouvent en finale les Autrichiens qu'ils dominent grâce à un doublé de Annibale Frossi, déjà buteur décisif en demi-finale face à la Norvège[21].
28
+
29
+ Lors de la Coupe du monde de 1938 en France, l'Italie est logiquement favorite à sa propre succession, d'autant que l'Uruguay et l'Argentine persistent dans leur boycott des compétitions internationales, que l'Espagne est en proie à une guerre civile et que l'Autriche a dû déclarer forfait à la suite de son annexion par l'Allemagne nazie[22]. Outre l'entraîneur Pozzo, Giuseppe Meazza et Giovanni Ferrari sont toujours présents et forment avec l'attaquant de la Lazio Silvio Piola une ligne d'attaque redoutable. Après une entrée en matière difficile à Marseille contre la Norvège (victoire 2-1), les Italiens éliminent, tout de noir vêtu, la France à Colombes (3-1, avec un doublé de Piola)[23]. En demi-finale au Stade Vélodrome, ils s'imposent difficilement 2-1 face aux Brésiliens privés de leur vedette Leônidas, laissé au repos, puis remportent la finale à Colombes contre la Hongrie 4-2, grâce à deux doublés de Colaussi et Piola, le capitaine Meazza délivrant deux passes décisives[24].
30
+
31
+ En novembre 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est déclarée, l'Italie s'incline à Zurich face à la Suisse, mettant fin à une série de trente matchs sans défaite. La sélection est mise en sommeil en avril 1942, alors que le régime de Mussolini se trouve en difficulté militaire.
32
+
33
+ La Nazionale est de nouveau réunie en novembre 1945. Vittorio Pozzo, toujours aux commandes, compose en avril et mai 1947 une sélection de joueurs venant exclusivement de deux clubs de Turin, la Juventus et le Torino, les deux principaux clubs nationaux du moment, une première dans l'histoire de la sélection italienne[25],[26].
34
+
35
+ Après une suspension de plus de dix ans, la Coupe du monde fait son retour en 1950, au Brésil. La compétition intervient un an après le drame de Superga, une des plus grandes tragédies dans l'histoire du sport italien au cours de laquelle disparaissent les joueurs du Grande Torino, vainqueur sans discontinuité du championnat italien de 1946 à 1949. Privée de ses meilleurs joueurs, l'Italie ne peut aligner une équipe compétitive et va alors connaître une longue période d'insuccès sur le plan international. Éliminée dès le premier tour lors des Coupes du monde de 1950, 1954, 1962 et 1966, l'Italie échoue même à se qualifier pour celle de 1958 après une défaite en Irlande du Nord[27]. Cet échec en qualification ne se reproduira que 60 ans plus tard avec la non-qualification à l'édition 2018. Entre 1948 et 1953 puis entre 1955 et 1960, les Italiens participent aussi aux deux dernières éditions de la Coupe internationale dont ils terminent à l'avant-dernière place[13]. En 1958 et 1959, l'Italie aligne la pire série de son histoire, avec huit matchs sans victoire.
36
+
37
+ Lors de la Coupe du monde 1962, la Squadra Azzurra tombe dans un groupe relevé avec la Suisse, l'Allemagne de l'Ouest et le pays organisateur, le Chili. Après un match nul contre l'Allemagne (0-0), elle s'incline face au Chili (2-0) et s'impose face aux Suisses (3-1). Malgré cette victoire, elle est éliminée de la compétition. Le match contre le Chili, connu comme la « bataille de Santiago » est particulièrement violent. Il est disputé dans un climat de fortes tensions, alimentées par les propos de journalistes italiens sur l'état du pays hôte. Après plusieurs gestes violents de part et d'autre, l'Italien Giorgio Ferrini est expulsé mais refuse de sortir du terrain jusqu'à l'intervention des policiers. Les coups redoublent, et un autre Italien, Mario David est expulsé avant la pause. À neuf, les Italiens résistent jusqu'à un quart d'heure de la fin mais sont finalement battus[28].
38
+
39
+ Lors de la Coupe du monde 1966, après avoir bien entamé le tournoi par une victoire sur le Chili (2-0), l'Italie s'incline face à l'Union soviétique (0-1) et subit enfin une humiliation en perdant contre la Corée du Nord 0-1 à Middlesbrough, pour l'une des plus grosses sensations de l'histoire de la coupe du monde[29],[30].
40
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41
+ L'Italie ne brille pas non plus par sa présence lors des Championnats d'Europe des nations, qui prend à partir de 1960 la suite de la Coupe internationale. En 1960, elle est non inscrite et lors des éliminatoires du Championnat d'Europe de 1964 elle est éliminée en huitième de finale par l'Union soviétique.
42
+
43
+ Le succès européen des clubs italiens sur la scène européenne (l'AC Milan de Nereo Rocco remporte notamment la Coupe des clubs champions européens en 1963 et 1969, l'Inter Milan d'Helenio Herrera en 1964 et 1965) bénéficie progressivement à l'équipe nationale.
44
+
45
+ Ce retour au premier plan se traduit lors du Championnat d'Europe de 1968. Sortie vainqueur de son groupe qualificatif puis de son quart de finale face à la Bulgarie lors des éliminatoires, l'Italie se voit confier l'organisation de la phase finale. La demi-finale face aux Soviétiques s'achève sur un match nul et vierge, de sorte que la qualification pour la finale se décide sur un tirage au sort. Les Italiens en sortent vainqueurs et rencontrent en finale la Yougoslavie. Mise en difficulté et longtemps menée au score, la Nazionale de l'entraîneur Ferruccio Valcareggi reste au contact grâce aux exploits de Dino Zoff et parvient à égaliser par Angelo Domenghini en fin de rencontre. La finale doit être rejouée. Deux jours plus tard, la condition physique et l'organisation des Italiens fait la différence (2-0)[31],[32],[30].
46
+
47
+ Deux ans plus tard, la Squadra Azzurra se présente parmi les favoris à la Coupe du monde au Mexique, au même titre que le Brésil de Pelé et l'Angleterre de Bobby Charlton, tenante du titre. L'Italie compte dans ses rangs quelques-uns des meilleurs joueurs européens comme le défenseur Giacinto Facchetti, les milieux Gianni Rivera et Alessandro Mazzola, que l'entraîneur Valcareggi ne se résout pas à associer, et les attaquants Luigi Riva ou Roberto Boninsegna.
48
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49
+ Après un départ poussif, avec un seul but marqué lors des trois matchs du premier tour, l'Italie se réveille en battant nettement le Mexique en quart de finale (4-1), puis l'Allemagne, 4-3 après prolongation, en demi-finale. Ce match disputé au Stade Aztec de Mexico, au cours duquel cinq buts sont marqués durant la prolongation, est considéré encore aujourd'hui comme l'un des plus beaux matchs de l'histoire de la Coupe du monde[30],[33],[34]. C'est Gianni Rivera, entré en jeu à la place de Mazzola, qui marque le quatrième but décisif.
50
+
51
+ En finale, l'Italie, trop prudente, ne peut rien contre la magnifique équipe brésilienne emmenée par Pelé, Jairzinho, Tostão, Gérson et Rivelino, qui s'impose 4 buts à 1. Les Italiens font un temps illusion en égalisant par Boninsegna mais s'écroulent en seconde mi-temps[35],[36]. Néanmoins, cette Coupe du monde mexicaine confirme bien, deux ans après la victoire de Rome, le retour au premier plan de la Squadra Azzurra.
52
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+ Tenante du titre, l'Italie passe le premier tour des éliminatoires du Championnat d'Europe de football 1972 mais s'incline en quart de finale contre la Belgique[37].
54
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55
+ Pour toute cette génération de joueurs italiens (Riva, Rivera, Mazzola) comme pour l'entraîneur Valcareggi, la coupe du monde 1974 organisée en Allemagne est l'ultime occasion de briller au niveau international. Après une victoire contre Haïti et un match nul contre l'Argentine, l'Italie est battue par la Pologne (2-1) et se trouve devancée par l'Argentine à la différence de buts. L'Italie rentre précipitamment à la maison, tandis que la Pologne s'affirme comme l'équipe surprise du tournoi, dont elle termine au 3e rang[38].
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57
+ Fabio Capello à terre face à Haïti.
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+ L'Argentin Houseman marque devant Tarcisio Burgnich.
60
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61
+ Francesco Morini battu de la tête par le Polonais Szarmach.
62
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63
+ Enzo Bearzot prend en main l'équipe nationale en 1975 après l'échec du Mondial allemand. Devancés de peu par les Pays-Bas et la Pologne, deux des meilleures sélections du moment, lors des éliminatoires de l'Euro 1976, les Azzurri réalisent deux ans plus tard un très honorable parcours lors de la Coupe du monde 1978. Pratiquant un beau football, elle surclasse ses trois adversaires du premier tour, la France, la Hongrie et surtout l'Argentine, sélection hôte et futur vainqueur du tournoi. Au second tour, elle neutralise l'Allemagne, tenante du titre, bat l'Autriche avant de s'incliner lors du match décisif face aux Pays-Bas de Ernst Happel, qui ont déployé pendant la compétition un football de rêve. En petite finale face au Brésil, les Italiens ouvrent le score mais s'inclinent finalement (1-2)[39].
64
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65
+ Pour la première fois en 1980, le Championnat d'Europe se joue sur une véritable phase finale, opposant huit équipes. Désignée comme organisatrice, l'Italie est qualifiée d'office pour l'Europeo. Logiquement favoris, les Italiens vont décevoir. Le contexte du football italien est alors considérablement alourdi en raison du scandale de matchs truqués dans le Championnat d'Italie, connu comme le Totonero. L'attaquant Paolo Rossi, une des révélations italiennes du Mondial 1978, est suspendu pour deux ans. Durant la compétition, les Italiens font match nul contre l'Espagne (0-0) et gagnent à l'arraché sur l'Angleterre (1-0). Lors du match décisif face la Belgique ils ne parviennent pas l'emporter (0-0) et terminent ainsi à la deuxième place du groupe derrière les diables rouges. Ils perdent finalement le match pour la 3e place aux tirs au but face à la Tchécoslovaquie (1-1, t.a.b. 8-9)[40].
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+ Paolo Rossi est de retour juste à temps pour la Coupe du monde 1982 qui se déroule en Espagne[41]. L'Italie est loin de faire partie des favoris et cette impression est confirmée par un premier tour médiocre qui se traduit par trois matches nuls contre la Pologne (0-0), le Pérou (1-1) et le Cameroun (1-1). Qualifiée miraculeusement à la différence de but aux dépens du Cameroun, la Squadra Azzurra va se métamorphoser lors du second tour en battant l'Argentine de Maradona (2-1) et le Brésil de Zico et Sócrates (3-2, triplé de Rossi)[42],[30]. Elle se défait de la Pologne en demi-finale (2-0, deux nouveaux buts de Rossi). En finale au Stade Santiago Bernabéu, l'Italie remporte son troisième titre de champion du monde en battant la RFA, 3-1. Auteur d'un nouveau but, Paolo Rossi termine meilleur buteur du tournoi avec six réalisations, et sera Ballon d'or à la fin de l'année. Pour lui, comme pour Bearzot, très critiqué avant le Mondial, c'est une revanche éclatante. D'autant plus que le niveau de jeu produit, la qualité des équipes affrontées et le parfait état d'esprit du groupe ne permet à personne d'exprimer de doute sur la légitimité de ce sacre[43].
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69
+ Passé le triomphe de 1982, c'est un passage à vide qui attend pourtant l'Italie. Elle ne parvient pas à se qualifier pour l'Euro 1984 en terminant 4e de sa poule de qualification avec une seule victoire (sur Chypre) en huit matchs. Cette élimination reste la pire prestation des 'Azzurri' dans une phase de qualification[44].
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71
+ L'Italie, qualifiée automatiquement, est amenée à défendre son titre mondial lors la Coupe du monde 1986 au Mexique. Elle est cette fois, battue par la France (2-0), en huitièmes de finale. Après onze ans à la tête de la sélection, Bearzot tire sa révérence[45].
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+ Le nouveau sélectionneur Azeglio Vicini apporte de grandes modifications et réussit à qualifier des Azzurri rajeunis pour l'Euro 1988 avec des résultats convaincants. Lors de cet Euro, l'équipe d'Italie propose un jeu plaisant, termine 2e de sa poule à la différence de buts, après deux victoires et un match nul, mais est battue en demi-finale par l'Union soviétique (0-2)[46],[47].
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+ L'Italie prépare ensuite « son » Mondiale, la Coupe du monde 1990 organisée en Italie, avec comme objectif un quatrième titre. Avec une génération de joueurs comme Paolo Maldini, Roberto Baggio, Roberto Donadoni plus un joueur « surprise » qui saura briller le temps d'une coupe du monde, Salvatore Schillaci, l'Italie réalise un parcours quasi parfait jusqu'en demi-finale. Là, à Naples, elle s'incline face à l'Argentine de Diego Maradona, l'idole du Napoli, au bout de l'épreuve des tirs au but[48],[30]. La déception ne sera pas apaisée par la troisième place décrochée quelques jours plus tard face à l'Angleterre (2-1) ni par le titre de meilleur buteur de Schillaci, auteur de six buts[49].
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+ Après un nouvel échec dans la course à la qualification pour l'Euro 1992, au bénéfice de l'URSS[n 1], l'Italie arrive à la Coupe du monde 1994 aux États-Unis avec humilité. Elle est battue d'entrée par l'Irlande 0-1, avant de battre difficilement la Norvège (1-0) et de concéder le match nul contre le Mexique(1-1). L'équipe d'Arrigo Sacchi se qualifie pour les 8e de finale de justesse, en tant que « meilleur 3e »[n 2]. Elle se rassure en battant le Nigeria, équipe surprise du premier tour, après prolongation (2-1), et poursuit sa route jusqu'en finale en battant l'Espagne en quart de finale (2-1) et la Bulgarie en demi-finale (2-1). Roberto Baggio, un des meilleurs joueurs de l'histoire du football italien, Ballon d'or 1993, joue un rôle prépondérant en marquant cinq des six buts italiens lors de ce tournoi. L'Italie retrouve lors du dernier match le Brésil. Loin du niveau de jeu de la fameuse finale de 1970, la finale se conclut sur un match nul et vierge, au bout duquel l'Italie s'incline une nouvelle fois aux tirs au but. Cruelle ironie, c'est Roberto Baggio qui manque le tir au but décisif[50].
78
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79
+ Cette série d'élimination se poursuit lors de l'Euro 1996, au cours duquel l'Italie est éliminée au premier tour. La Squadra commence le tournoi par une victoire sur la Russie (2-1) et une défaite surprise face à la République tchèque (1-2). Lors du troisième match, décisif, elle fait match nul contre l'Allemagne (0-0), malgré plusieurs occasions franches, dont un pénalty en début de match, et l'expulsion d'un Allemand[51]. Dans l'autre match, l'égalisation dans les derniers instants des Tchèques face aux Russes pousse l'Italie vers la sortie. Malgré une meilleure différence de buts que la République tchèque (les deux équipes ayant quatre points), les Tchèques se qualifient grâce à la primauté de la différence de buts particulière[52].
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+ La malédiction des tirs au but se répète pour la troisième Coupe du monde d'affilée en 1998, en France, à laquelle les Italiens se qualifient après un barrage difficile contre la Russie. Battus en quart de finale par les Français (0-0, t.a.b. 3-4), sur la route de leur premier sacre mondial[53], les Italiens terminent le tournoi invaincus après avoir réalisé un parcours honorable : premiers de leur groupe après un match nul contre le Chili (2-2) et deux succès contre le Cameroun et l'Autriche (respectivement 3-0 et 2-1), ils avaient écarté la Norvège en 8e de finale sur un but de l'inévitable Christian Vieri[54].
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+ Lors de l'Euro 2000, l'Italie, entraînée par Dino Zoff, semble mettre fin à sa « malédiction » en remportant enfin une épreuve de tirs au but, en demi-finale contre les Pays-Bas, qui avaient manqué deux pénaltys au cours du match. En finale contre la France les Italiens mènent au score jusqu'aux derniers instants du temps réglementaire, mais les Bleus Wiltord, puis Trezeguet, auteur du but en or au cours de la prolongation, leur arrachent le trophée des mains[30].
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+ Pour arriver en finale, la Squadra azzurra avait une nouvelle fois terminé en tête de son groupe en dominant la Turquie 2-1 (grâce à un pénalty accordé à Filippo Inzaghi qui prête à polémique[55]), la Belgique coorganisatrice (2-0), la Suède (2-1), puis en éliminant facilement en quart de finale la Roumanie, réduite à dix à la suite de l'exclusion de Gheorghe Hagi (2-0)[56].
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+ En 2002, c'est encore une fois le but en or qui arrête la sélection de Giovanni Trapattoni, en huitièmes de finale contre la Corée du Sud, qui égalisent dans les dernières minutes du temps réglementaire, avant de marquer le but en or dans les dernières secondes des prolongations par Ahn Jung-hwan (2-1). Cette élimination suscite une polémique très forte en Italie sur l'arbitrage à la suite de l'expulsion, jugée très sévère, de Francesco Totti pour simulation, et du but de Damiano Tommasi, refusé pour un hors-jeu inexistant, pendant la prolongation[30]. Auparavant, la Squadra Azzurra avait réalisé un premier tour peu convaincant : victoire 2-0 contre l'Équateur, défaite contre la Croatie (1-2, où les Italiens se sont vus refuser deux buts qu'ils jugeaient valables) et un nul contre le Mexique (1-1), marqué également par des décisions arbitrales contestables[57].
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+ L'Euro 2004 est un échec de plus. L'Italie commence son tournoi par un match nul et vierge face au Danemark puis se fait rejoindre au score dans son deuxième match face à la Suède (1-1). La victoire contre la Bulgarie (2-1) est insuffisante : en effet, le match nul (2-2) entre la Suède et le Danemark, avec une égalisation suédoise à la 89e minute, permet aux deux équipes de se qualifier pour le tour suivant. L'Italie est éliminée sans gloire dès le premier tour sans avoir concédé de défaite[58].
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+ Pour un joueur comme Paolo Maldini, qui a connu sur le terrain toutes ces désillusions successives de 1988 à 2002, il semble légitime de se croire maudit. L'Italien vient alors de passer quinze années en sélection, à toucher du doigt la récompense sans jamais pouvoir l'obtenir[59], malgré ces nombreuses opportunités et les titres continentaux de la sélection espoirs en 1992, 1994, 1996, 2000 et 2004.
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93
+ La Squadra Azzurra met fin à sa « malédiction » lors de la Coupe du monde de 2006. Le contexte rappelle un peu celui de 1982 : le football italien est dans la tourmente en raison d'un vaste scandale de matches truqués et d'arbitres achetés qui éclabousse quelques-uns des plus grands clubs italiens, à commencer par la Juventus[60]. Si l'équipe d'Italie est perturbée dans sa préparation par ce scandale, elle y puise également une source de motivation et une force intérieure qui lui seront précieuses[61].
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+ L'équipe dirigée par Marcello Lippi et emmenée par plusieurs joueurs majeurs comme le gardien de but Gianluigi Buffon, le défenseur Fabio Cannavaro et le milieu de terrain Andrea Pirlo, termine en tête de son groupe, après un succès contre le Ghana (2-0), un match nul 1-1 contre les États-Unis, malgré l'expulsion de De Rossi et un but contre son camp, et une victoire sur les Tchèques (2-0). Les Azzurri franchissent ensuite un à un les obstacles : difficilement en 8e de finale contre l'Australie, battue à l'ultime minute et à 10 contre 11 sur un pénalty « généreux »[62]; plus nettement face à l'Ukraine (3-0); à l'issue d'un match de grande qualité face à l'Allemagne, le pays hôte, en demi-finale à Dortmund. Les Italiens l'emportent au bout de la prolongation (2-0)[30]. En finale, le 9 juillet à Berlin, ils décrochent une quatrième étoile en prenant leur revanche de 2000 sur la France après un match indécis. Zinédine Zidane ouvre le score à 7e minute de jeu sur un penalty marqué d'une « panenka ». Ce pénalty litigieux est sifflé pour une faute de Marco Materazzi sur Florent Malouda[63] (une faute plus évidente n'est pas sifflée pour un tacle de Gianluca Zambrotta sur Malouda en seconde période). La Squadra égalise, en fin de première mi-temps, grâce à un but de la tête de Materazzi sur corner. Lors de la prolongation, Zidane est expulsé après un coup de tête sur Materrazzi. L'Italie l'emporte aux tirs au but (1-1, 5 tirs au but à 3)[64].
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+ Après un été de fête, Roberto Donadoni se voit confier la sélection en vue de l'Euro 2008. L'Italie retrouve la France en qualification. Malgré une défaite au Stade de France (1-3), elle reprend avec autorité la première place du groupe et se qualifie pour le tournoi. Elle y hérite du « groupe de la mort », composé de la Roumanie, des Pays-Bas et de la France, encore. Malgré une défaite initiale face aux Pays-Bas (0-3) et un match nul arraché à la Roumanie (1-1), elle se qualifie grâce à une victoire sur la France, précocement privée de Ribéry et réduite à dix (2-0)[65]. En quart de finale, elle est opposée à l'Espagne, donnée favorite[66], qui s'impose finalement aux tirs au but (0-0, t.a.b. 4-2)[67]. En remportant le tournoi, les Espagnols ouvrent une période de domination sur le football mondial.
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+ Après l'Euro, la fédération italienne décide de remercier Donadoni, dont l'objectif était d'amener l'Italie en demi-finale, et de rappeler Marcello Lippi, vainqueur de la Coupe du monde 2006. Invités à la Coupe des confédérations 2009, les Italiens l'emportent sur les États-Unis, réduits rapidement à dix (3-1), avant de s'incliner devant l'Égypte, à la surprise des observateurs (0-1), et de sombrer face au Brésil (0-3). L'Italie quitte la compétition dès le 1er tour[68]. Malgré cet échec, elle devance lors des éliminatoires l'Irlande et la Bulgarie et se qualifie pour le Mondial sud-africain. La Squadra Azzurra s'est peu renouvelée depuis son titre et mise clairement sur l'expérience de ses joueurs[69].
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+ Après des matchs de préparation inquiétants, les Italiens commencent le tournoi contre le Paraguay, leur adversaire le plus difficile sur le papier. Menés au score à la suite d'un coup franc, ils égalisent par De Rossi (1-1). Face à la Nouvelle-Zélande, ils concèdent encore l'ouverture du score et malgré une forte domination, ne parviennent à égaliser que sur un pénalty généreux (1-1)[70]. L'Italie doit l'emporter face à la Slovaquie pour continuer l'aventure. Au bout d'un match à haute tension, elle s'incline (2-3) et connaît sa première élimination au premier tour d'une Coupe du monde depuis 1974. Elle termine dernière du groupe, sans avoir remporté le moindre match.
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+ Nommé avant le mondial sud-africain, Cesare Prandelli prend la place de Lippi[71]. L'Italie domine sans contestation son groupe éliminatoire pour l'Euro 2012. Elle bat notamment les îles Féroé cinq buts à zéro, un écart qui n'avait plus été atteint depuis 23 ans. Le 12 octobre 2010, la réception à Gênes de la Serbie, son principal concurrent, est interrompue au bout de six minutes par les jets de fumigènes et des pétards de groupes de hooligans serbes[72]. L'Italie remporte le match sur tapis vert (3-0) sur décision de l'UEFA[73]. L'équipe de Prandelli bat également le 10 août 2011 l'Espagne, championne du monde et d'Europe en titre, lors d'un match amical de prestige à Bari (2-1).
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+ En revanche, alors qu'une nouvelle affaire de matchs truqués secoue le football italien[74], l'Italie perd ses derniers matchs de préparation contre les États-Unis à domicile (0-1) et la Russie (0-3) ce qui inquiète les supporters. Elle commence le tournoi face à l'Espagne, qu'elle parvient à tenir en échec (1-1). Contre la Croatie, bête noire de la Squadra, les Italiens ouvrent le score sur un coup franc d'Pirlo mais manquent les occasions de doubler le score, jusqu'à l'égalisation des Croates (1-1). Obligés de gagner leur dernier match de groupe face à l'Irlande, déjà éliminée, les Italiens s'exécutent grâce à Cassano et Balotelli (2-0), les « enfants terribles » du football italien[75].
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+ En quart de finale, l'Italie dispute avec l'Angleterre un match haletant mais sans but, que la Squadra Azzurra remporte aux tirs au but. Au tour suivant elle affronte l'Allemagne. Alors que Gianluigi Buffon repousse les tentatives allemandes, Mario Balotelli inscrit un doublé. L'Allemagne ne parvient qu'à réduire l'écart sur pénalty en fin de match (1-2). L’Italie retrouve l’Espagne en finale. Les Ibériques prennent rapidement les devants et atteignent la pause avec deux buts d'avance grâce à une efficacité remarquable et aux arrêts de leur gardien Casillas. Réduite à dix après la pause à la suite d'une blessure, elle s'incline lourdement (0-4) face à une sélection qui rentre dans l'histoire du football[76]. La Nazionale n’avait pas perdu sur un tel écart depuis une défaite contre la Yougoslavie en Coupe internationale en 1957.
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+ L'Italie est de nouveau invitée à la Coupe des confédérations en 2013, en tant que finaliste de l'Euro 2012. Cette fois, elle fait honneur à son rang, en battant le Mexique (2-1) puis le Japon (4-3) en poule. La défaite face au Brésil (2-4), pays hôte, fait se retrouver Italiens et Espagnols en demi-finale. Le duel, qui se décide cette fois aux tirs au but, tourne en faveur des champions du monde (0-0, t.a.b. 7-6). En petite finale, les Italiens remportent la 3e place face à l'Uruguay, aux tirs au but encore (2-2, t.a.b. 3-2)[77].
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+ L'Italie se qualifie sans difficulté majeure pour la Coupe du monde 2014 au Brésil. Le tirage au sort, dont les modalités prêtent à polémique, envoie l'Italie dans l'un des trois groupes les plus relevés, où elle doit affronter deux autres outsiders et anciens tenants du trophée, l'Uruguay et l'Angleterre, ainsi que le Costa Rica[78]. Mais les Italiens abordent la compétition avec une préparation peu convaincante, marquée par un match nul le 4 juin face à la modeste équipe du Luxembourg (1-1) où les Italiens ont manqué de réalisme[79], une défaite en Espagne (0-1) et un match nul en Irlande (0-0).
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+ Lors du premier match, la Squadra Azzurra fait bonne impression en s'imposant 2-1 face à la jeune équipe anglaise de Roy Hodgson. Lors du second match, cependant, elle tombe sur une incroyable équipe de Costa Rica. Au bout des 90 minutes, le Costa Rica est qualifié au prochain tour en s'imposant 1-0 face à des italiens dépassés et fatigués. Le 3e match est crucial pour la qualification puisque l'Uruguay a vaincu l'Angleterre dans l'autre match. Prandelli opte pour une défense du même style que la Juventus de Turin (une défense à trois). L'Italie part favorite. Figé par l'enjeu, le match est fermé. Il y a peu d'occasions et l'Italie cherche le match nul plutôt que la victoire. Cette tactique marche très bien jusqu'à la 56e minute où Claudio Marchisio reçoit un carton rouge pour un semelle. Luis Suárez mord par ailleurs le défenseur de la Juventus Giorgio Chiellini sans que l'arbitre Marco Rodríguez ne l'ait vu[80]. Diego Godín marque à la 81e minute le but de la qualification de l'Uruguay du dos sur corner. Cette défaite (1-0) élimine l'Italie de la compétition, une nouvelle fois après 2010. C'est une grosse surprise pour les spécialistes qui voyaient en la Squadra Azzurra une des favorites à la victoire finale. Une nouvelle page se tourne avec la démission de Prandelli ainsi que du président de la fédération italienne. C'est également la fin de la carrière en sélection d'Andrea Pirlo.
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+ Le 14 août 2014, Antonio Conte devient sélectionneur. Son objectif premier est de qualifier l'Italie pour l'Euro 2016 en France. L'Italie est versée dans le groupe H des éliminatoires. Elle y retrouve sa bête noire, la Croatie, ses deux anciens adversaires des éliminatoires de 2014, la Bulgarie et Malte, ainsi que la Norvège et l'Azerbaïdjan. Le 10 octobre 2015, à une journée de la fin des éliminatoires, l'Italie se qualifie pour l'Euro 2016 grâce à sa victoire 3-1 en Azerbaïdjan[81]. Le 12 décembre 2015, l'Italie, qui n'est pas tête de série, hérite d'un groupe relevé, lors du tirage au sort de la phase finale, avec la Belgique, l'un des favoris et équipe en forme du moment, la Suède de Zlatan Ibrahimovic et l'Irlande. Lors des tests matchs de mars, les azzurri sont loin de convaincre et de faire oublier les doutes perçus lors des qualifications avec un nul face à la Roumanie, une large défaite face à l'Allemagne (1-4) et un sursaut face à l'Espagne (1-1) où ils affichent un visage séduisant. Conte, le sélectionneur italien, annonce qu'il ne poursuivra pas son aventure avec la squadra après l'Euro, et prendra en main le club de Chelsea.
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+ Lors de son entrée dans le tournoi, l'Italie réussit l'exploit de battre la Belgique 2 à 0 grâce à une rigueur tactique parfaite et une défense de fer conduite par la BBC de la Juventus (Barzagli, Chiellini et Bonucci). La Nazionale remporte son deuxième match contre la Suède sur la plus petite des marges grâce à un exploit personnel de Eder, ce qui lui assure la première place du groupe. Elle affronte l'Espagne en huitième de finale, pour un remake de la dernière finale de l'Euro 2012, où la Roja avait écrasé l'Italie 4-0. Double championne d'Europe en titre, l'Espagne est cette fois-ci complètement dominée par la Nazionale d'Antonio Conte, défensivement infranchissable et tactiquement parfaitement en place et s'incline 2-0. En quarts de finale, l'Italie doit faire face à l'Allemagne. La Mannschaft inscrit le premier but grâce à Mesut Özil avant que Leonardo Bonucci égalise sur pénalty. À l'issue d'une séance de tirs au but étouffante, l'Allemagne élimine l'Italie 6 à 5 et sort la tête haute après un parcours honorable entamé dans l'incertitude dû aux nombreuses absences. Cette élimination est aussi la première face à l'Allemagne en compétition officielle.
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+ Après le départ d'Antonio Conte, c'est Gian Piero Ventura qui prend la tête de la sélection le 7 juin 2016. L'Italie se retrouve dans le groupe G des éliminatoires de la Coupe du monde 2018 et dispute la première place, synonyme de qualification directe, à l'Espagne. Malgré une attaque satisfaisante, à l'image de Ciro Immobile, meilleur buteur du groupe, l'Italie ne peut rivaliser avec la sélection ibérique, qui réalise un quasi sans faute et l'emporte 3-0 dans le duel décisif de la 7e journée face à la Squadra. Ce match représente la neuvième confrontation entre les deux équipes sur les sept derniéres années. Contrainte de disputer un barrage face à la Suède, l'Italie est éliminée après une courte défaite 1-0 à Stockholm et un 0-0 à Milan, et ne dispute pas la Coupe du monde pour la première fois depuis 1958. Le match retour marque également le dernier match en sélection du légendaire Gianluigi Buffon[82].
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+ En mai 2018, Roberto Mancini est choisi comme sélectionneur[83].
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+ Le 12 octobre 2019, l'équipe d'Italie porte un maillot vert foncé lors des qualifications pour le championnat d'Europe de football 2020 contre l'équipe de Grèce dans le stade olympique de Rome. C'est le sponsor officiel Puma, entreprise allemande, qui décide ce choix pour mettre en avant la jeunesse et la renaissance de l'équipe italienne. Puma a également ajouté des détails sur le maillot : des motifs géométriques censés rappeler les formes architecturales de la Renaissance, période phare de l'histoire italienne. Par le passé, les Azzurri avaient déjà porté une fois le maillot vert contre l'équipe d'Argentine, aussi à l'olympique de Rome, le 5 décembre 1954. D'autre part, entre les années 1950 et 1960, ce sont les jeunes italiens, la selezione Juniores, qui évoluent en vert[84].
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+ Pour la première édition de la Ligue des nations, l'Italie est placée en ligue A dans le groupe du Portugal et de la Pologne. À l'issue des 4 journées, l'équipe finit à la deuxième place et se maintient en ligue A.
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+ Pour les éliminatoires du Championnat d'Europe de 2020, l'Italie est placée dans le groupe J avec la Finlande, la Bosnie-Herzégovine, la Grèce, l'Arménie et le Liechtenstein. La Nazionale se qualifie facilement lors de la huitième journée, en ayant remporté tous ses matchs qualificatifs. Rome faisant partie des villes accueillant le Championnat d'Europe pour cette édition, elle est alors désormais affectée dans le groupe A dans lequel trois des matchs auront lieu au stade Olimpico. L'Italie sera opposée à la Turquie, au pays de Galles et à la Suisse.
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131
+ L’équipe italienne s'est qualifiée à dix-huit reprises pour la phase finale de la Coupe du monde de football.
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133
+ On remarque que depuis 1970, l'Italie va en finale tous les douze ans et y remporte la victoire une fois sur deux. Une série qui s'interrompt en 2018, puisque l'Italie échoue à se qualifier pour la Coupe du Monde 2018 à la suite de son élimination en barrages contre la Suède, alors que le Mondial russe se tient douze ans après le sacre de la Squadra Azzurra à Berlin face à la France.
134
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135
+ L'Italie traine la réputation d'être une équipe difficile à jouer, tantôt imprévisible et vulnérable dans les phases de poules, mais particulièrement redoutable dans les matches décisifs, à l'approche de la fin de la compétition. Mêlant rigueur défensive (le fameux Catenaccio), intelligence tactique, combativité et une culture du résultat prioritaire sur la beauté du geste (ce qui n'exclut pas une dose certaine de talent technique et de panache), l'Italie a souvent réussi à s'en sortir face des équipes a priori plus talentueuses et déjouer ainsi les pronostics. Cela s'est vérifié régulièrement lors de matchs "couperet". Ses deux victoires arrachées en demi-finale de Coupe du monde après prolongation contre l'Allemagne (en 1970 et 2006) sont restées dans toutes les mémoires (spécialement le 4-3 de 1970), tout comme le match décisif lors du second tour contre les favoris Brésiliens en 1982 (3-2).
136
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+ Seules trois équipes dans toute l'histoire de la Coupe du monde ont réussi à battre l'Italie lors d'un match à élimination directe : le Brésil par deux fois en 1970 (finale) et 1978 (petite finale), la France (8e de finale en 1986) et la Corée du Sud (8e de finale en 2002).
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+
139
+ L'Italie n'a jamais perdu de quart de finale ni de demi-finale (en tant que tels) en Coupe du monde. Seules l'Argentine (demi-finale 1990) et la France (quart de finale 1998) n'ont dû leur salut qu'à la séance de tirs au but pour éliminer l'Italie.
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141
+ L'Italie a disputé six finales de Coupe du monde (une seule défaite avant tirs au but : 1-4 face au Brésil en 1970). Deux de ces finales se sont jouées aux tirs au but (une victoire, une défaite).
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+
143
+ L’Équipe italienne s'est qualifiée à neuf reprises pour la phase finale du Championnat d'Europe de football.
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145
+ L’Équipe italienne a participé à deux phases finales de Coupe des confédérations.
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147
+ Entre 1912 et 1960, l'Italie dispute huit des neuf tournois de football aux Jeux olympiques.
148
+
149
+ Depuis sa création, le classement moyen de l'Italie se situe autour du 8e rang.
150
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151
+ Mise à jour le 26 décembre 2018
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+ Voici la liste de joueurs sélectionnés pour disputer les matchs amicaux contre l'Arabie Saoudite (28 mai), la France (1er juin), et les Pays-Bas (4 juin).
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+ Dans sa liste des The Best of The Best, basée sur douze des principaux classements des meilleurs joueurs du XXe siècle publiés dans les médias de référence[86], RSSSF identifie les Italiens suivants : Dino Zoff (qui apparait dans onze des douze classements), Franco Baresi (10), l'attaquant Roberto Baggio (9), le milieu de terrain Gianni Rivera, le buteur Paolo Rossi et le défenseur Paolo Maldini (8), l'attaquant Giuseppe Meazza (7) et le latéral gauche Giacinto Facchetti (6).
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161
+ En raison de son palmarès et de son exceptionnelle longévité, Dino Zoff est considéré comme l'un des plus grands gardiens de l'histoire du football ainsi qu'un des plus grands noms du sport italien. Sélectionné à 112 reprises entre 1968 et 1983 en équipe d'Italie, participant à quatre éditions de la Coupe du monde, il est champion d'Europe en 1968, du monde en 1982 (en tant que capitaine et à l'âge de 40 ans, ce qui fait de lui le plus vieux vainqueur d'une Coupe du monde) et vice-champion du monde en 1970. Il est désigné en 2004 par la FIGC comme son Golden Player des 50 dernières années. Il devient à son tour sélectionneur de la Nazionale de 1998 à 2000.
162
+
163
+ Franco Baresi a surtout connu la gloire avec le Milan AC, son club de toujours. Avec l'Italie il remporte la Coupe du monde 1982, sans jouer, et en atteint la finale en 1994, à la suite de laquelle il prend sa retraite internationale. Capitaine emblématique au point d'être surnommé « Il Capitano », il reste l'un des joueurs représentatifs du poste de libéro. Roberto Baggio, surnommé Raffaello ou encore Il Divin Codino (« le divin à la queue de cheval »), est considéré comme l'un des meilleurs attaquants italiens de l'histoire[87]. Vainqueur du Ballon d'or et du titre de Meilleur footballeur de l'année FIFA en 1993, il dispute avec la sélection trois éditions de Coupe du monde. Il tient un rôle central dans la qualification de l'Italie en finale de la Coupe du monde 1994, au cours de laquelle il manque son tir au but décisif[88].
164
+
165
+ La FIFA distingue sur son site Internet parmi les « joueurs de légende » plusieurs joueurs italiens. Début 2014, ils sont dix[89] : les huit précédents, ainsi que le milieu offensif Valentino Mazzola et l'attaquant Luigi Riva.
166
+
167
+ La liste FIFA 100, publiée en 2004, honore en sus Giuseppe Bergomi, Giampiero Boniperti, Gianluigi Buffon, Alessandro Del Piero, Alessandro Nesta, Francesco Totti et Christian Vieri.
168
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169
+ Zoff, à gauche, devant le trophée de la Coupe du monde 1982.
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171
+ Roberto Baggio, en 1990.
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+ Fabio Cannavaro, 136 sélections.
174
+
175
+ Chiffres au 1er octobre 2019
176
+
177
+ L'équipe italienne victorieuse lors des coupes de monde de 1934 et 1938 arbore un écusson qui combine la croix de Savoie, symbole de la dynastie régnante, et un faisceau de licteur en référence au régime fasciste de Benito Mussolini. Par la suite, le logo reprend les couleurs du drapeau national. En 1982, l'Italie gagne la Coupe du monde pour la troisième fois et, pour l'occasion, trois étoiles d'or viennent remplacer le mot « ITALIA » sur le blason l'année suivante. Une quatrième a été ajoutée à la suite du titre mondial de 2006[90].
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+
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+ Écusson à la Coupe du monde de 1982.
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+
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+ Écusson de 1983.
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+ Écusson de 1985 à 1991.
184
+
185
+ Écusson de 1991 à 1999.
186
+
187
+ Écusson de 2004 à 2006.
188
+
189
+ Écusson de 2006 à 2017.
190
+
191
+ Écusson actuel.
192
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193
+ Blanc lors du premier match officiel de l'Italie en 1910, le maillot passe au bleu[91] l'année suivante en hommage à la maison de Savoie. Le bleu s'impose comme la couleur du maillot principal, à l'exception d'une courte période à la fin des années 1930 où les Italiens jouent en noir[92]. Le 5 décembre 1954, l'Italie jouera même avec un maillot vert face à l'Argentine[93].
194
+
195
+ L'équipe d'Italie est connue en France, et dans de nombreux autres pays du monde, sous le nom de Squadra Azzurra (en français : « équipe bleue »). Le surnom apparait dans la presse française dans les années 1930, particulièrement lors de la Coupe du monde 1938 organisée en France[92].
196
+
197
+ En Italie, l'équipe est appelée la Nazionale et les joueurs gli Azzurri (en français : « les Bleus »), en référence à la couleur du maillot[94].
198
+
199
+ Contrairement à d'autres sélections, la Nazionale n'a pas de stade privilégié et la fédération choisit le lieu de la rencontre selon l'adversaire affronté, l'affluence à prévoir et l'importance du match[4].
200
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201
+ Au début de son histoire, l'équipe d'Italie de football évolue principalement dans le nord du pays, à Turin, Milan, Gênes voire Bologne. Il faut attendre 1928 et la réception de la Hongrie pour que la Nazionale joue à Rome. Elle utilise alors le Stadio Nazionale del PNF, qui accueille la finale de la Coupe du monde en 1934. Dans les années 1930, Naples reçoit à son tour la sélection, permettant au sud de la péninsule de profiter du spectacle.
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+ Si aucune résidence n'est réellement privilégiée, le Stade Giuseppe-Meazza (aussi connu sous le nom San Siro) de Milan accueille le plus grand nombre de rencontres jusqu'en 1973 (52). Il passe alors le témoin au Stade olympique de Rome (Stadio olimpico), construit en 1953 en vue des Jeux olympiques d'été de 1960. Initialement proche des 100 000 places, sa capacité a été progressivement réduite, par exemple à l'occasion de la Coupe du monde de 1990 dont il accueille la finale.
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+ À partir des années 1990, l'Italie va jusqu'à saluer ses émigrés dans leurs terres d'adoption, lors de matches amicaux. Elle dispute ainsi des matchs de gala à Londres, New York, Toronto, Nice, Bruxelles, Liège, Genève ou encore Monaco.
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+ Pour ses rassemblements, la Nazionale choisit le centre technique de Coverciano (en), situé à Florence.
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+ Le palmarès de l’Allemagne et de l’Italie font d'elles les deux plus grandes nations européennes en nombre d'étoiles sur le maillot, mais les confrontations directes en match officiel ont toujours tourné à l'avantage de l'Italie jusqu'à l'Euro 2016. Auparavant l'Italie avait remporté successivement contre la Mannschaft la demi-finale de la Coupe du monde 1970 (4-3, ap), la finale de la Coupe du monde 1982 (3-1), la demi-finale de la Coupe du monde 2006 (2-0, ap) et la demi-finale de l'Euro 2012 (2-1). L'Allemagne avait au mieux obtenu des matchs nuls 0-0 lors des phases de poules, lors des Coupes du monde 1962 et 1978 et à l'Euro 1996 contre la Squadra Azzurra. Même en match amical, l'Allemagne ne connaît aucune victoire de 1996 à 2015. La belle série italienne prit fin lors du quart de finale de l'Euro 2016 avec un match nul (1-1) et une élimination aux tirs au but (6-5). Toutefois, l'invincibilité face aux Allemands en match officiel tient toujours puisqu'une élimination aux tirs au but est statistiquement comptabilisée comme un match nul.
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+ L'Italie a toujours buté face à l'équipe de Croatie depuis son indépendance. Ce fut le cas lors des qualifications pour l'Euro 1996 (1-2, 1-1), ainsi que lors de la Coupe du monde 2002 (1-2) alors que l'Italie partait favorite de chacune de ces rencontres. La confrontation de l'Euro 2012 s'est achevée sur un match nul, l'égalisation croate empêchant la victoire italienne (1-1). L'Italie retrouve la Croatie pour les éliminatoires de l'Euro 2016. Les deux rencontres s'achèvent sur le même score : 1-1. La dernière victoire des Italiens contre les Croates remonte au 5 avril 1942 en match amical. Depuis l'indépendance croate et la Guerre de Yougoslavie, la Nazionale n'est jamais parvenue à venir à bout des Vatreni.
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+ L'Italie a toujours battu l'Autriche en coupe du monde et à chaque fois par un but d'écart : en 1934 en demi-finale, en 1978 au second tour, en 1990 au premier tour à chaque fois par le score de 1-0 puis dernièrement en 1998 au premier tour sur le score de 2-1.
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+ La Norvège réussit aussi bien aux Italiens qui ont battu cette équipe à trois reprises en trois rencontres de coupe du monde: 2-1 après prolongation en huitièmes de finale en 1938, 1-0 en 1994 au premier tour puis en 1998 en huitièmes de finale sur le même score.
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+ L'Italie domine l’équipe de France jusqu'aux années 1980, la France a alors battu une seule fois les joueurs italiens en 1920. En 1986, les italiens sont battus par la France en huitièmes de finale de la Coupe du monde. En 1998, en quarts de finale de la Coupe du monde, les deux équipes s'affrontent de nouveau et les Bleus gagnent la partie après une séance de tirs au but. Deux ans plus tard, les deux équipes se retrouvent en finale de l'Euro. Les Bleus, dominés dans le temps réglementaire, égalisent à quelques instants de la fin de la rencontre. L’Italie s'incline ensuite par un but en or. Les joueurs italiens prennent leur revanche en finale de la Coupe du monde 2006. L’Italie est tout d’abord menée au score sur un penalty de Zinédine Zidane avant que Marco Materazzi n'égalise. L'Italie remporte le match aux tirs au but et gagne sa quatrième Coupe du monde.
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+ Œuvres principales
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+ Érasme (Didier Érasme), également appelé Érasme de Rotterdam (Desiderius Erasmus Roterodamus), né dans la nuit du 27 au 28 octobre 1466 (?)[1], ou 1467[n 1], ou 1469, à Rotterdam, mort le 12 juillet 1536 à Bâle, est un chanoine régulier de saint Augustin, philosophe, humaniste et théologien des Pays-Bas bourguignons, considéré comme l’une des figures majeures de la culture européenne.
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+ Il reste essentiellement connu aujourd'hui pour sa declamatio satirique Éloge de la Folie (1511) et, dans une moindre mesure, pour ses Adages (1500) , anthologie de plus de quatre mille citations grecques et latines, et pour ses Colloques (1522), recueil d'essais didactiques aux thèmes variés, bien que son œuvre, bien plus vaste et complexe, comprenne des essais et des traités sur un très grand nombre de sujets, sur les problèmes de son temps comme sur l'art, l'éducation, la religion, la guerre ou la philosophie, éclectisme propre aux préoccupations d'un auteur humaniste.
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+ Les noms de famille, à l'époque, n'étaient pas forcément stabilisés. Le père d'Érasme se donnait le nom de Gérard fils d'Élie (Gerardus Helye[2]). Le père d'Érasme lui a donné ce nom car il était un dévot de saint Érasme de Formia, invoqué en cas de détresse par les navigateurs, et qu'il cite par deux fois en 1457-1458 (près de dix ans avant la naissance de son fils) dans des manuscrits qu'il avait retranscrits lors de son activité de copiste à Rome[3]. Il est donc erroné de croire selon une légende née déjà au XVIIe siècle qu'il se serait d'abord appelé Geert Geerts, ou aussi Gerhard Gerhards ou encore Gerrit Gerritsz[4] et aurait traduit ensuite ce nom, contenant apparemment le radical du mot "begeren" (désirer[5]), en son équivalent latin Erasmus.
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+ Il appelle lui-même son père (en latin) Gerardus, et son frère aîné Petrus Gerardus ; d'autre part, un bref du pape le désigne comme Erasmus Rogerii. On en a déduit que son père devait s'appeler en néerlandais Rotger Gerrit ou Gerrits. En réalité, Rogerius était le nom de famille de la mère d'Érasme, que le pape lui donne comme patronyme, car il était un enfant illégitime.
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+ Erasmus est son nom de baptême, venant de celui de saint Érasme, l'un des saints auxiliateurs. Comme en témoigne sa correspondance, dès 1484, il avait alors environ quatorze ans[6], il a toujours orthographié correctement son nom Erasmus. Certains imprimeurs l'ont erronément orthographié Herasmus. Il s'est parfois par jeu de mot appelé erasmios, « le charmant », le « désiré » ; son filleul (né en 1516), fils de l'imprimeur Johann Froben, a été baptisé Johannes Erasmus, mais a toujours été appelé ensuite Erasmius. Desiderius, doublet et traduction latine de Erasmus, est un autre nom qu'il s'est choisi lui-même et qu'il emploie pour la première fois en 1496 ; il est possible qu'il lui ait été suggéré par sa lecture assidue de la Correspondance de saint Jérôme, dont l'un des correspondants s'appelle ainsi. « De Rotterdam » se dit en latin Rotterdammensis, mais pour des raisons esthétiques il a préféré lui-même écrire, d'abord Roterdamus, ensuite Roterodamus (parfois en grec ὁ Ῥοτερόδαμος)[7].
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+ Érasme est né en 1466 ou 1467 ou 1469, selon les biographes, à Rotterdam. Il est le fils illégitime d’un prêtre et d’une fille de médecin. Selon certains[Qui ?], son nom d'origine était Geert Geerts, ou encore Gerhard Gerhards[8], mais cela n'est pas prouvé[9]. Bien qu'il soit né à Rotterdam, sa famille était sans doute plutôt de Gouda.
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+ En 1488, il prononce ses vœux chez les chanoines réguliers de saint Augustin à Steyn. Ordonné prêtre le 25 avril 1492, il obtient, par la même occasion, une dispense de cours. L’évêque de Cambrai l’ayant invité à le suivre dans ses déplacements comme secrétaire, à partir de 1493, il quitte le couvent et séjourne, entre 1495 et 1499, à Paris, où il aurait appris le grec. Il semble qu’il y ait également rencontré de nombreux humanistes.
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+ Il écrit, dans le même temps, l’Enchiridion militis christiani (Le Manuel du soldat chrétien), sous l’inspiration du franciscain Jean Vitrier, alors gardien (supérieur) du couvent de Saint-Omer.
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+ Entre 1499 et 1514, Érasme parcourt l’Europe. En 1499, il séjourne pour la première fois en Angleterre, où il fait la connaissance de John Colet, chanoine de Saint-Paul, et de Thomas More, autre humaniste. Il se rend de nouveau en Angleterre entre 1505 et 1506. Séjournant en Italie entre 1506 et 1509, il y devient docteur en théologie à l’université de Turin. Il fait, à partir de 1509, son troisième séjour chez Thomas More, en Angleterre, où il écrit l’Éloge de la Folie, publié à Paris deux ans plus tard.
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+ En 1514, il va à la rencontre de l’imprimeur Johann Froben à Bâle et écrit l'Éducation d'un prince à l'intention du duc de Croÿ, précepteur du futur Charles Quint, puis devient le conseiller de ce souverain entre 1517 et 1521, séjournant principalement à Louvain, où il dirige le collège des Trois Langues nouvellement fondé. En 1517, Léon X le dispense de porter l’habit monastique. En mars 1519, Luther, fondateur du luthéranisme, invite Érasme à le rejoindre, mais ce dernier refuse[10].
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+ Entre mai et octobre 1521, Érasme passe cinq mois à Anderlecht chez son ami le chanoine Pierre Wichmans, dans ce qui est aujourd’hui la maison d'Érasme. Puis, entre 1521 et 1529, il séjourne à Bâle, où il publie la majeure partie de son œuvre (éditions et commentaires de presque tous les Pères de l'Église). En 1522, c'est la première édition des Colloques et la publication du De conscribendis epistolis (manuel d’épistolographie).
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+ En 1524, Érasme attaque Martin Luther dans son De libero arbitrio (Essai sur le libre arbitre). En 1526, Luther y répond par le De servo arbitrio, mais la polémique va se poursuivre bien plus longtemps.
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+ En 1528, Érasme publie Ciceronianus (Le Cicéronien), critique du purisme de certains auteurs de son époque, comme Pietro Bembo, qui figent la langue et refusent d'user d'un vocabulaire autre que celui de Cicéron pour décrire les réalités modernes. En 1529, la ville de Bâle étant entièrement acquise à la Réforme, il préfère s’installer à Fribourg-en-Brisgau, où il écrit son dernier grand ouvrage : L’Ecclésiaste. En 1535, il fait son retour définitif à Bâle. La même année, le pape Paul III lui offre le cardinalat, qu’il refuse[11],[12].
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+ Il meurt le 12 juillet 1536 à Bâle.
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+ « Prince des humanistes », il est l’âme de la « République des Lettres » qui se met en place en Europe au début du XVIe siècle. Chanoine régulier et prêtre hollandais, il améliore sa formation à Paris, puis auprès des humanistes anglais. Il avait été nommé en 1516, conseiller à la cour de Bourgogne[13] à Bruxelles auprès du prince Charles, titre qu’il conserva quand celui-ci devint empereur des Romains. Il se fixe à Bâle de 1521 à 1529, jusqu’à son départ pour Fribourg-en-Brisgau[14] auprès de son éditeur. Il quittera Bâle, à la suite de désordres religieux, pour Fribourg, où il restera jusqu’en 1535. Il retourna enfin à Bâle en 1535 chez Froben pour surveiller son édition d’Origène. Il renonce à la carrière ecclésiastique pour se consacrer aux études. Il est en contact avec les savants de toute l’Europe par ses voyages et sa correspondance. Extrêmement critique envers l’Église, dont il écrit qu'elle a « été fondée par le sang, confirmée par le sang, accrue par le sang » (Éloge de la folie, LIX), il refuse cependant de suivre les protestants parce qu’ils nient le libre arbitre de l’homme.
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+ Érasme était un enfant illégitime[15]. Son père Gérard (en hollandais Geert), qui avait été calligraphe et copiste à Rome, se vit refuser le mariage du fait de sa condition et plus tard est devenu prêtre à Gouda. Sa mère, Margaretha Rogerius, est fille d’un barbier chirurgien de Zevenbergen. Toutefois, selon d’autres sources, entre autres une note du médecin Renier Snooy (1478-1537), Érasme serait né à Gouda. Trois ans avant sa naissance, son père et sa mère avaient eu un autre enfant, Pierre[16]. Plus tard, lui-même romancera le tout en prétendant que cette relation a eu lieu avant l'ordination de son père, que celui-ci était parti à Rome, qu'on l'a trompé en lui annonçant par courrier la mort de sa bien-aimée, etc ; il est certain qu'il savait lui-même que tout cela était faux. La famille était nombreuse (le père avait neuf frères tous mariés), mais aucun cousin ou neveu survivant en cette époque de précarité et exerçant sans doute des métiers éloignés du monde des lettres ne s'est jamais réclamé de sa célébrité venue certes tardivement[n 2].
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37
+ Après avoir passé les quatre premières années de sa vie à Rotterdam, Érasme habite avec sa famille à Gouda. On lit sur une image gravée sur bois : « Goudæ conceptus, Roterodami natus » (conçu à Gouda, né à Rotterdam). C’est à Deventer qu’il suit, de 1475 à 1484, des études dans l'école la plus célèbre de Hollande, l'école du chapitre de Saint-Lebuinus, dirigée au début de sa scolarité par Johannes Synthen, des Frères de la vie commune, puis par Alexander Hegius von Heek, un ami de Rudolph Agricola, célèbre humaniste qu'Érasme rencontra dans cette école et qui lui fit grande impression. Cet établissement renommé eut une grande influence sur ses qualités d’humaniste par ses méthodes de travail et d’éducation. Cependant, il exprimera plus tard le souvenir d'un établissement encore « barbare » et de manuels médiévaux inadaptés. Sa scolarité à Deventer est un moment interrompue par une période où il est enfant de chœur à la cathédrale d’Utrecht.
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+ Sa mère meurt lors d'une épidémie de peste en 1483, et son père le rappelle à Gouda ainsi que son frère Pierre; mais lui-même meurt peu de temps après. Les deux frères sont confiés à trois tuteurs, dont Pierre Winckel, maître d'école à Gouda. Érasme gardera un très mauvais souvenir de cette tutelle. Son frère et lui sont envoyés dans une école de Bois-le-Duc qu'il décrit comme complètement barbare, destiné à plier les jeunes à la discipline monastique. Mais une épidémie de peste les ramène à Gouda. Leurs tuteurs font tout pour les pousser à entrer au couvent. Pierre céda le premier et entra au couvent des chanoines réguliers de Sion (nl), près de Delft. Quelque temps plus tard, Érasme lui-même prononce ses vœux au monastère de Stein, sans doute en 1488. Le 25 avril 1492, il est ordonné prêtre par l'évêque d'Utrecht, David de Bourgogne, mais il dit lui-même qu'il n'a que rarement célébré la messe. Plus tard, le monachisme a été la cible principale de ses attaques lorsqu’il s’en prendra aux maux de l’Église[17].
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+ En 1493, il peut quitter le monastère de Stein : grâce à sa réputation de brillant latiniste, il se voit proposer le poste de secrétaire d'Henri de Bergues, évêque de Cambrai, un personnage considérable. Il séjourne avec lui notamment à Bruxelles et fréquente la bibliothèque du prieuré de Groenendael, où il découvre l'œuvre de saint Augustin. En 1494 ou 1495, il obtient la permission de l'évêque d'aller étudier à l'Université de Paris.
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+ Il est recommandé par l'évêque à Jean Standonck, le très austère principal flamand du collège de Montaigu, qui avait été formé par les Frères de la vie commune à Gouda. L'ascétisme qui régnait dans l'établissement fit horreur au jeune homme et il n'y resta pas longtemps. Paris était alors le centre principal des études scolastiques, mais subissait aussi l’influence de la Renaissance italienne : des Italiens comme le poète Fauste Andrelin y enseignaient les belles-lettres. Érasme devient très ami de Fauste Andrelin. Il se présente aussi à Robert Gaguin, chef de l'humanisme parisien qui l'accueille avec bienveillance.
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+ Comme étudiant, Érasme choisit de mener une vie indépendante, sans se sentir lié par une nationalité, par des liens académiques, par des coteries religieuses - tout ce qui aurait pu entraver sa liberté de pensée et d’expression littéraire. La langue latine, qui était alors d’un usage universel en Europe, lui permet de se sentir partout chez lui. Il exerce surtout son activité à Paris, à Louvain, en Angleterre et à Bâle. Son premier séjour en Angleterre, en 1499, sous l'impulsion de son élève William Mountjoy, lui permet de nouer des amitiés durables avec les principaux maîtres de la pensée anglaise à cette époque agitée du règne d’Henri VIII : John Colet, Thomas More, Thomas Linacre et William Grocyn (les échanges de lettres entre Érasme et Thomas More, empreintes d'un grand humour, sont d'un ton étonnamment moderne) ; il séjourne au Queens’ College de Cambridge, où il est même possible qu’il ait été étudiant.
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+ Reconnu depuis toujours comme l’un des plus grands humanistes de la Renaissance, Érasme a toute sa vie défendu une conception évangélique de la religion catholique. Il a maintes fois critiqué l’attitude du clergé et des papes, dont les comportements lui semblaient en opposition avec les évangiles.
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+ Auteur de nombreux écrits notamment de dialogues, dont le fameux Éloge de la Folie, Érasme a longuement voyagé en Europe, notamment en Angleterre et en Italie pour s’enrichir et développer sa conception humaniste du christianisme. Bien que ses idées et ses critiques à l’encontre du pape fussent proches de celles de Martin Luther, il n’a jamais voulu adopter ni encourager la réforme protestante, ne souhaitant pas créer de schisme à l’intérieur de l’Église, fidèle, par là, à son idéal de paix et de concorde.
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+ Alors qu’il prépare le doctorat de théologie de la Sorbonne de 1495 à 1499, il gagne sa vie en travaillant comme précepteur. Il compose pour ses étudiants latinistes des modèles de lettres, et travaille à l’élaboration d’une rhétorique épistolaire, tout d’abord en accord avec celle des humanistes italiens, mais appelée à connaître un développement extraordinaire qui aboutit en définitive à l’élévation de la lettre au rang de prose d’art. Influencé par les débats contemporains entre tenants du formalisme médiéval et partisans du néo-classicisme, et en réaction à la publication de la correspondance d’Ange Politien (1498), Érasme entreprend d’illustrer sa propre conception du genre. Ses manuels d’épistolographie, maintes fois plagiés à partir de 1499-1500, s’inscrivent dans la mouvance évolutive d’une synthèse des traditions classique et médiévale que le De conscribendis epistolis (1522) allait réaliser plus tard. L’attention accordée à l’épistolaire dans son Cicéronien (1528), dialogue satirique sur l’imitation vétilleuse de Cicéron, témoigne également de l’importance que revêt le genre à la Renaissance.
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+ Épistolier infatigable, Érasme écrit des lettres à tout ce que l’Europe compte de princes, de grands ecclésiastiques, d’érudits renommés ou de disciples novices. Il affirme consacrer la moitié de ses journées à sa correspondance. On compte aujourd’hui plus de 600 correspondants dans toute l’Europe. En 1515-1516, résidant à Anderlecht, il rédige L'Institution du prince chrétien, destiné au jeune Charles de Habsbourg né à Gand et qui va devenir Charles Quint. De 1516 à sa mort, il publie plus d’une douzaine de recueils différents où sont associées ses propres lettres et celles de ses correspondants. Au total, c’est près de douze cents lettres qu’il donne à voir au public, pêle-mêle et sans égard pour la chronologie, ambitionnant d’illustrer à travers elles les ressources expressives du genre et ses prises de position au sein de la République des Lettres.
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+ Grand admirateur des Elegantiæ de Lorenzo Valla, il compose à son tour un recueil d’expressions et de proverbes latins puisés chez les auteurs anciens, les Collections d'Adages (Collectanea Adagiorum), dont il se sert comme vade-mecum personnel, avec 818 adages lors de leur première publication à Paris en 1500 chez l'éditeur Jean Philippe. À ce petit recueil, qui continuera d’être publié sous le nom de Collectanea Adagiorum, feront suite les Chiliades d’Adages[18] (Chiliades Adagiorum, publiés à Venise en 1508), et qui comporteront jusqu’à 4151 adages dans l'édition de 1536. Chaque expression est diversement commentée, et cet exercice, qui permet à Érasme d’illustrer les rapports entre la littérature latine et grecque, est prétexte pour l’auteur à proposer ses analyses sur l’homme, la religion ou les sujets d’actualité. La première édition du recueil (1503) est régulièrement révisée par l’auteur (d’autant que des éditions parallèles voient rapidement le jour) et le recueil final comporte plus de quatre mille articles. Il vient d'en être donné une réédition complète avec traduction française en regard (Les Belles Lettres, 2011, voir ci-dessous).
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+ Il est également l’auteur d’un manuel de Savoir-vivre à l’usage des enfants, aussi connu sous le nom de La Civilité puérile (De civilitate morum puerilium, 1530), destiné au prince Henri de Bourgogne. Cet ouvrage, qui a servi de référence pendant plusieurs générations, donne un bon témoignage de l’état des mœurs dans l’Europe du XVe siècle[19].
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+ Revenu à Bâle pour surveiller la publication de l’Ecclésiaste, il se voit offrir de devenir cardinal par le pape Paul III. Il refuse[20].
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+ Érasme est très affecté par l'exécution sur l'échafaud de son grand ami Thomas More, en août 1535. « Dans l'exécution de More je meurs moi-même un peu », écrit-il à un ami. « Nous étions deux amis ayant une seule âme entre nous »[21]. Lui-même meurt dans la nuit du 11 au 12 juillet 1536. Il est enterré dans la cathédrale de Bâle, aujourd’hui protestante. Le 19 janvier 1543, ses livres sont brûlés publiquement à Milan en même temps que ceux de Luther.
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+ Érasme s’était choisi comme devise[22] « Nulli concedo » (« Je ne fais de concessions à personne ») ou « cedo nulli[23]» mais lorsqu’on lui en faisait le reproche, car elle semblait bien orgueilleuse, il répondait bien subtilement que ce n’était pas la sienne mais celle de Terminus, dieu antique représentant la mort ou le terme de la vie, et que c’était la mort et non Érasme qui parlait. En fait, Érasme portait comme sceau sur sa bague, une gemme antique représentant le dieu Bacchus, cadeau de son élève l’archevêque Alexandre Stuart, mais Érasme avait cru qu’il s’agissait du dieu Terminus, beau prétexte à une devise sans doute à double sens. Ce « memento mori » est représenté sur des gravures et elle figure entre autres sur la médaille où Quentin Metsys représenta Érasme[24].
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+ Il s’agit d’une fiction burlesque et allégorique, qui doit peut-être quelque chose à l'œuvre De triumpho stultitiae de l'humaniste italien Faustino Perisauli de Tredozio (près de Forlì)[25]. Érasme y fait parler la déesse de la Folie et lui prête une critique virulente des diverses professions et catégories sociales, notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé, mais aussi les courtisans dont nous avons une satire mordante. Cet auteur a excellé dans le genre satirique. Ainsi, il est l’auteur des Colloques, piquante satire des mœurs de son époque qui souligne l’indépendance de son esprit. Mais dans l’Éloge de la Folie, la satire s’élargit et dépasse l’époque de son auteur pour atteindre la société humaine en général. L'ouvrage sera mis à l'Index en 1557 lors de la Contre-Réforme.
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+ Elle commence avec un savant éloge imité de l’auteur satirique grec Lucien, dont Érasme et Thomas More avaient récemment traduit l’œuvre en latin, un morceau de virtuosité dans le délire. Le ton devient plus sombre dans une série de discours solennels, lorsque la folie fait l’éloge de l’aveuglement et de la démence et lorsqu’on passe à un examen satirique des superstitions et des pratiques pieuses dans l’Église catholique ainsi qu’à la folie des pédants. Érasme était récemment rentré profondément déçu de Rome, où il avait décliné des avances de la Curie. Peu à peu la Folie prend la propre voix d’Érasme qui annonce le châtiment. L’essai se termine en décrivant de façon sincère et émouvante les véritables idéaux chrétiens.
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+ Érasme a milité pour la paix en Europe. Cet engagement européen est fondé sur son cosmopolitisme : « Le monde entier est notre patrie à tous », proclame-t-il dans la Querela pacis. Il est également fondé sur son pacifisme. La discorde sanglante qui divise les Anglais, les Allemands, les Français et les Espagnols lui semble une absurdité. « Pourquoi ces noms stupides nous séparent-ils, puisque le nom de chrétien nous unit ? ».
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71
+ Dans la biographie qu’il a consacrée à Érasme, Stefan Zweig écrit : « Au lieu d’écouter les vaines prétentions des roitelets, des sectateurs et des égoïsmes nationaux, la mission de l’Européen est au contraire de toujours insister sur ce qui lie et ce qui unit les peuples, d’affirmer la prépondérance de l’européen sur le national, de l’humanité sur la patrie et de transformer la conception de la Chrétienté, considérée en tant que communauté uniquement religieuse, en celle d’une chrétienté universelle, en un amour de l’humanité humble, serviable, dévoué »[26].
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73
+ De son vivant, Érasme est déjà reconnu, en Europe occidentale, comme l’un des grands penseurs de son temps. Particulièrement instruit, il maîtrise le latin et le grec ancien. Sa connaissance du grec le persuade que certaines parties de la Bible présentes dans la Vulgate latine, n’ont pas été correctement traduites. Il décide donc de faire imprimer le Nouveau Testament grec (Novum Instrumentum omne), malgré les objections de ses amis, comme Marteen Van Dorp[n 3] pour qui ce serait miner la fondation de l’Église, déjà alors en si mauvais état. Pour réaliser ce Nouveau Testament (1516) grec, Érasme dispose de manuscrits grecs au nombre de six ou sept (Minuscule 1, 2, 817, 2814, 2815, 2816, 2817)[27]. Il en fait une nouvelle traduction latine pour faire voir les différences avec la Vulgate. Par la suite la famille d’imprimeurs de Leyde, les Elzevier, utilisent le texte grec d’Érasme en écrivant au-dessous du titre Textus Receptus. Cette publication rejoint en grande partie les critiques sur lesquelles repose la réforme de Luther : l’Église catholique l’accuse, lui et ses partisans, de connivence avec Luther. À ce reproche d’avoir pondu l’œuf de l’hérésie, il répond que ce n’était pas son intention et que ce n’était pas lui le responsable de l’éclatement de l’Église.
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+ Cette édition érasmienne servit de base à presque toutes les traductions en langues modernes du Nouveau Testament du seizième au dix-neuvième siècles.
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+ Dans l'établissement de son texte grec basé sur l'examen de nombreux manuscrits, la plupart du XIIe siècle, Érasme usa parfois d'un procédé surprenant, en retraduisant en grec des passages de Jérôme ne figurant pas dans les manuscrits consultés. Le manuscrit unique de l'Apocalypse dont il avait pris connaissance était lacunaire, il y manquait la dernière page contenant les six derniers versets et il n'hésita pas à traduire en grec le texte latin de Jérôme. Mais le volume consulté était de qualité inférieure et au lieu de "ligno vitae" (Apoc. XXII, 19) il contenait "libro vitae". Dans d'autres passages de l'Apocalypse il usa du même procédé. Ainsi F. H. A. Scrivener a fait remarquer[28] que dans Apocalypse, XII, 4, Érasme a même créé un nouveau mot grec : ἀκαθάρτητος (selon le modèle de τὰ ἀκάθαρτα). Dans les Actes des apôtres IX, 6, il recompose en grec d'après le texte de la Vulgate la question que pose Paul au moment de sa conversion sur le chemin de Damas : Τρέμων τε καὶ θαμβῶν εἲπεν Kύριε τί μέ θέλεις ποιῆσαι ; (« Tremblant et plein de stupeur il dit : Seigneur que désires-tu que je fasse ? »). La grande virtuosité d'Érasme le rendait capable d'user d'un procédé que la science philologique actuelle n'accepte plus.
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+ En 1530, Érasme, dans sa quatrième édition des œuvres de saint Cyprien, introduit un traité De duplici martyrio ad Fortunatum, qu'il attribue à saint Cyprien et présente comme ayant été retrouvé par hasard dans une ancienne bibliothèque. Ce texte, proche des ouvrages d'Érasme, aussi bien pour le fond (hostilité à la confusion entre vertu et souffrance) que pour la forme, et dont on ne connaît aucun manuscrit, contient des anachronismes flagrants, comme une allusion à la persécution de Dioclétien, persécution bien postérieure à la mort de saint Cyprien. En 1544, le dominicain Henricus Gravius dénonce l'ouvrage comme inauthentique et en attribue la paternité à Érasme ou à un imitateur d'Érasme. Au XXe siècle, l'hypothèse d'une fraude d'Érasme était rejetée a priori par la plupart des grands érasmiens, par exemple Percy S. Allen, mais elle est adoptée par des universitaires comme Anthony Grafton[29].
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+ Le programme européen d’échange pour les étudiants et les enseignants ERASMUS est un rétroacronyme signifiant, en anglais, le Programme d'action européen pour la mobilité des étudiants.
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+ Érasme est considéré par la ville de Rotterdam comme le plus célèbre des Rotterdamois[30],[31]. Pour la population rotterdamoise, le philosophe est également considéré comme une « icône de la tolérance » de la ville[31]. La statue d'Érasme qui se dresse devant l'église Saint-Laurent de Rotterdam est la plus ancienne statue non religieuse des Pays-Bas, représentant une personne[30]. Fondée en 1328, l'ancienne école paroissiale de l'église Saint-Laurent, qui devient, en 1581, une école latine, puis un gymnase, est rebaptisée Stedelijk of Erasmiaansch Gymnasium (c.à.d. gymnase municipal ou érasmien) en 1842[32],[33]. À Rotterdam, le nom d'Érasme est utilisé pour désigner le nom de l'université de la ville, la Erasmus Universteit. Inaugurée sous sa forme actuelle en 1973, elle est alors la première université à porter le nom d'une personne aux Pays-Bas[34]. Le pont Érasme a été inauguré à Rotterdam en 1996 et joue une grande importance dans le paysage urbain de la ville dont le marketing urbain est basé sur la modernité et l'originalité de son architecture[35]. Le centre médical universitaire de la ville prend le nom de Erasmus Medical Center ou Erasmus MC lors d'une importante réorganisation en 2002[36].
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+ La bibliothèque d'Érasme est conservée à Emden, où, en 1993, l'Église évangélique réformée et la paroisse évangélique réformée d'Emden ont créé la "Fondation Bibliothèque Jean de Lasco - Grande Église d'Emden". La bibliothèque d'Érasme avait été achetée par l'intellectuel et réformateur protestant polonais Jean de Lasco, qui vint ensuite s'établir à Emden[37].
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+ Œuvres principales
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+ Érasme (Didier Érasme), également appelé Érasme de Rotterdam (Desiderius Erasmus Roterodamus), né dans la nuit du 27 au 28 octobre 1466 (?)[1], ou 1467[n 1], ou 1469, à Rotterdam, mort le 12 juillet 1536 à Bâle, est un chanoine régulier de saint Augustin, philosophe, humaniste et théologien des Pays-Bas bourguignons, considéré comme l’une des figures majeures de la culture européenne.
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+ Il reste essentiellement connu aujourd'hui pour sa declamatio satirique Éloge de la Folie (1511) et, dans une moindre mesure, pour ses Adages (1500) , anthologie de plus de quatre mille citations grecques et latines, et pour ses Colloques (1522), recueil d'essais didactiques aux thèmes variés, bien que son œuvre, bien plus vaste et complexe, comprenne des essais et des traités sur un très grand nombre de sujets, sur les problèmes de son temps comme sur l'art, l'éducation, la religion, la guerre ou la philosophie, éclectisme propre aux préoccupations d'un auteur humaniste.
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+ Les noms de famille, à l'époque, n'étaient pas forcément stabilisés. Le père d'Érasme se donnait le nom de Gérard fils d'Élie (Gerardus Helye[2]). Le père d'Érasme lui a donné ce nom car il était un dévot de saint Érasme de Formia, invoqué en cas de détresse par les navigateurs, et qu'il cite par deux fois en 1457-1458 (près de dix ans avant la naissance de son fils) dans des manuscrits qu'il avait retranscrits lors de son activité de copiste à Rome[3]. Il est donc erroné de croire selon une légende née déjà au XVIIe siècle qu'il se serait d'abord appelé Geert Geerts, ou aussi Gerhard Gerhards ou encore Gerrit Gerritsz[4] et aurait traduit ensuite ce nom, contenant apparemment le radical du mot "begeren" (désirer[5]), en son équivalent latin Erasmus.
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+ Il appelle lui-même son père (en latin) Gerardus, et son frère aîné Petrus Gerardus ; d'autre part, un bref du pape le désigne comme Erasmus Rogerii. On en a déduit que son père devait s'appeler en néerlandais Rotger Gerrit ou Gerrits. En réalité, Rogerius était le nom de famille de la mère d'Érasme, que le pape lui donne comme patronyme, car il était un enfant illégitime.
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+ Erasmus est son nom de baptême, venant de celui de saint Érasme, l'un des saints auxiliateurs. Comme en témoigne sa correspondance, dès 1484, il avait alors environ quatorze ans[6], il a toujours orthographié correctement son nom Erasmus. Certains imprimeurs l'ont erronément orthographié Herasmus. Il s'est parfois par jeu de mot appelé erasmios, « le charmant », le « désiré » ; son filleul (né en 1516), fils de l'imprimeur Johann Froben, a été baptisé Johannes Erasmus, mais a toujours été appelé ensuite Erasmius. Desiderius, doublet et traduction latine de Erasmus, est un autre nom qu'il s'est choisi lui-même et qu'il emploie pour la première fois en 1496 ; il est possible qu'il lui ait été suggéré par sa lecture assidue de la Correspondance de saint Jérôme, dont l'un des correspondants s'appelle ainsi. « De Rotterdam » se dit en latin Rotterdammensis, mais pour des raisons esthétiques il a préféré lui-même écrire, d'abord Roterdamus, ensuite Roterodamus (parfois en grec ὁ Ῥοτερόδαμος)[7].
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+ Érasme est né en 1466 ou 1467 ou 1469, selon les biographes, à Rotterdam. Il est le fils illégitime d’un prêtre et d’une fille de médecin. Selon certains[Qui ?], son nom d'origine était Geert Geerts, ou encore Gerhard Gerhards[8], mais cela n'est pas prouvé[9]. Bien qu'il soit né à Rotterdam, sa famille était sans doute plutôt de Gouda.
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+ En 1488, il prononce ses vœux chez les chanoines réguliers de saint Augustin à Steyn. Ordonné prêtre le 25 avril 1492, il obtient, par la même occasion, une dispense de cours. L’évêque de Cambrai l’ayant invité à le suivre dans ses déplacements comme secrétaire, à partir de 1493, il quitte le couvent et séjourne, entre 1495 et 1499, à Paris, où il aurait appris le grec. Il semble qu’il y ait également rencontré de nombreux humanistes.
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+ Il écrit, dans le même temps, l’Enchiridion militis christiani (Le Manuel du soldat chrétien), sous l’inspiration du franciscain Jean Vitrier, alors gardien (supérieur) du couvent de Saint-Omer.
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+ Entre 1499 et 1514, Érasme parcourt l’Europe. En 1499, il séjourne pour la première fois en Angleterre, où il fait la connaissance de John Colet, chanoine de Saint-Paul, et de Thomas More, autre humaniste. Il se rend de nouveau en Angleterre entre 1505 et 1506. Séjournant en Italie entre 1506 et 1509, il y devient docteur en théologie à l’université de Turin. Il fait, à partir de 1509, son troisième séjour chez Thomas More, en Angleterre, où il écrit l’Éloge de la Folie, publié à Paris deux ans plus tard.
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+ En 1514, il va à la rencontre de l’imprimeur Johann Froben à Bâle et écrit l'Éducation d'un prince à l'intention du duc de Croÿ, précepteur du futur Charles Quint, puis devient le conseiller de ce souverain entre 1517 et 1521, séjournant principalement à Louvain, où il dirige le collège des Trois Langues nouvellement fondé. En 1517, Léon X le dispense de porter l’habit monastique. En mars 1519, Luther, fondateur du luthéranisme, invite Érasme à le rejoindre, mais ce dernier refuse[10].
24
+
25
+ Entre mai et octobre 1521, Érasme passe cinq mois à Anderlecht chez son ami le chanoine Pierre Wichmans, dans ce qui est aujourd’hui la maison d'Érasme. Puis, entre 1521 et 1529, il séjourne à Bâle, où il publie la majeure partie de son œuvre (éditions et commentaires de presque tous les Pères de l'Église). En 1522, c'est la première édition des Colloques et la publication du De conscribendis epistolis (manuel d’épistolographie).
26
+
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+ En 1524, Érasme attaque Martin Luther dans son De libero arbitrio (Essai sur le libre arbitre). En 1526, Luther y répond par le De servo arbitrio, mais la polémique va se poursuivre bien plus longtemps.
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+ En 1528, Érasme publie Ciceronianus (Le Cicéronien), critique du purisme de certains auteurs de son époque, comme Pietro Bembo, qui figent la langue et refusent d'user d'un vocabulaire autre que celui de Cicéron pour décrire les réalités modernes. En 1529, la ville de Bâle étant entièrement acquise à la Réforme, il préfère s’installer à Fribourg-en-Brisgau, où il écrit son dernier grand ouvrage : L’Ecclésiaste. En 1535, il fait son retour définitif à Bâle. La même année, le pape Paul III lui offre le cardinalat, qu’il refuse[11],[12].
30
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+ Il meurt le 12 juillet 1536 à Bâle.
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+ « Prince des humanistes », il est l’âme de la « République des Lettres » qui se met en place en Europe au début du XVIe siècle. Chanoine régulier et prêtre hollandais, il améliore sa formation à Paris, puis auprès des humanistes anglais. Il avait été nommé en 1516, conseiller à la cour de Bourgogne[13] à Bruxelles auprès du prince Charles, titre qu’il conserva quand celui-ci devint empereur des Romains. Il se fixe à Bâle de 1521 à 1529, jusqu’à son départ pour Fribourg-en-Brisgau[14] auprès de son éditeur. Il quittera Bâle, à la suite de désordres religieux, pour Fribourg, où il restera jusqu’en 1535. Il retourna enfin à Bâle en 1535 chez Froben pour surveiller son édition d’Origène. Il renonce à la carrière ecclésiastique pour se consacrer aux études. Il est en contact avec les savants de toute l’Europe par ses voyages et sa correspondance. Extrêmement critique envers l’Église, dont il écrit qu'elle a « été fondée par le sang, confirmée par le sang, accrue par le sang » (Éloge de la folie, LIX), il refuse cependant de suivre les protestants parce qu’ils nient le libre arbitre de l’homme.
34
+
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+ Érasme était un enfant illégitime[15]. Son père Gérard (en hollandais Geert), qui avait été calligraphe et copiste à Rome, se vit refuser le mariage du fait de sa condition et plus tard est devenu prêtre à Gouda. Sa mère, Margaretha Rogerius, est fille d’un barbier chirurgien de Zevenbergen. Toutefois, selon d’autres sources, entre autres une note du médecin Renier Snooy (1478-1537), Érasme serait né à Gouda. Trois ans avant sa naissance, son père et sa mère avaient eu un autre enfant, Pierre[16]. Plus tard, lui-même romancera le tout en prétendant que cette relation a eu lieu avant l'ordination de son père, que celui-ci était parti à Rome, qu'on l'a trompé en lui annonçant par courrier la mort de sa bien-aimée, etc ; il est certain qu'il savait lui-même que tout cela était faux. La famille était nombreuse (le père avait neuf frères tous mariés), mais aucun cousin ou neveu survivant en cette époque de précarité et exerçant sans doute des métiers éloignés du monde des lettres ne s'est jamais réclamé de sa célébrité venue certes tardivement[n 2].
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+
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+ Après avoir passé les quatre premières années de sa vie à Rotterdam, Érasme habite avec sa famille à Gouda. On lit sur une image gravée sur bois : « Goudæ conceptus, Roterodami natus » (conçu à Gouda, né à Rotterdam). C’est à Deventer qu’il suit, de 1475 à 1484, des études dans l'école la plus célèbre de Hollande, l'école du chapitre de Saint-Lebuinus, dirigée au début de sa scolarité par Johannes Synthen, des Frères de la vie commune, puis par Alexander Hegius von Heek, un ami de Rudolph Agricola, célèbre humaniste qu'Érasme rencontra dans cette école et qui lui fit grande impression. Cet établissement renommé eut une grande influence sur ses qualités d’humaniste par ses méthodes de travail et d’éducation. Cependant, il exprimera plus tard le souvenir d'un établissement encore « barbare » et de manuels médiévaux inadaptés. Sa scolarité à Deventer est un moment interrompue par une période où il est enfant de chœur à la cathédrale d’Utrecht.
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+ Sa mère meurt lors d'une épidémie de peste en 1483, et son père le rappelle à Gouda ainsi que son frère Pierre; mais lui-même meurt peu de temps après. Les deux frères sont confiés à trois tuteurs, dont Pierre Winckel, maître d'école à Gouda. Érasme gardera un très mauvais souvenir de cette tutelle. Son frère et lui sont envoyés dans une école de Bois-le-Duc qu'il décrit comme complètement barbare, destiné à plier les jeunes à la discipline monastique. Mais une épidémie de peste les ramène à Gouda. Leurs tuteurs font tout pour les pousser à entrer au couvent. Pierre céda le premier et entra au couvent des chanoines réguliers de Sion (nl), près de Delft. Quelque temps plus tard, Érasme lui-même prononce ses vœux au monastère de Stein, sans doute en 1488. Le 25 avril 1492, il est ordonné prêtre par l'évêque d'Utrecht, David de Bourgogne, mais il dit lui-même qu'il n'a que rarement célébré la messe. Plus tard, le monachisme a été la cible principale de ses attaques lorsqu’il s’en prendra aux maux de l’Église[17].
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+ En 1493, il peut quitter le monastère de Stein : grâce à sa réputation de brillant latiniste, il se voit proposer le poste de secrétaire d'Henri de Bergues, évêque de Cambrai, un personnage considérable. Il séjourne avec lui notamment à Bruxelles et fréquente la bibliothèque du prieuré de Groenendael, où il découvre l'œuvre de saint Augustin. En 1494 ou 1495, il obtient la permission de l'évêque d'aller étudier à l'Université de Paris.
42
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+ Il est recommandé par l'évêque à Jean Standonck, le très austère principal flamand du collège de Montaigu, qui avait été formé par les Frères de la vie commune à Gouda. L'ascétisme qui régnait dans l'établissement fit horreur au jeune homme et il n'y resta pas longtemps. Paris était alors le centre principal des études scolastiques, mais subissait aussi l’influence de la Renaissance italienne : des Italiens comme le poète Fauste Andrelin y enseignaient les belles-lettres. Érasme devient très ami de Fauste Andrelin. Il se présente aussi à Robert Gaguin, chef de l'humanisme parisien qui l'accueille avec bienveillance.
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+ Comme étudiant, Érasme choisit de mener une vie indépendante, sans se sentir lié par une nationalité, par des liens académiques, par des coteries religieuses - tout ce qui aurait pu entraver sa liberté de pensée et d’expression littéraire. La langue latine, qui était alors d’un usage universel en Europe, lui permet de se sentir partout chez lui. Il exerce surtout son activité à Paris, à Louvain, en Angleterre et à Bâle. Son premier séjour en Angleterre, en 1499, sous l'impulsion de son élève William Mountjoy, lui permet de nouer des amitiés durables avec les principaux maîtres de la pensée anglaise à cette époque agitée du règne d’Henri VIII : John Colet, Thomas More, Thomas Linacre et William Grocyn (les échanges de lettres entre Érasme et Thomas More, empreintes d'un grand humour, sont d'un ton étonnamment moderne) ; il séjourne au Queens’ College de Cambridge, où il est même possible qu’il ait été étudiant.
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+ Reconnu depuis toujours comme l’un des plus grands humanistes de la Renaissance, Érasme a toute sa vie défendu une conception évangélique de la religion catholique. Il a maintes fois critiqué l’attitude du clergé et des papes, dont les comportements lui semblaient en opposition avec les évangiles.
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+ Auteur de nombreux écrits notamment de dialogues, dont le fameux Éloge de la Folie, Érasme a longuement voyagé en Europe, notamment en Angleterre et en Italie pour s’enrichir et développer sa conception humaniste du christianisme. Bien que ses idées et ses critiques à l’encontre du pape fussent proches de celles de Martin Luther, il n’a jamais voulu adopter ni encourager la réforme protestante, ne souhaitant pas créer de schisme à l’intérieur de l’Église, fidèle, par là, à son idéal de paix et de concorde.
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+ Alors qu’il prépare le doctorat de théologie de la Sorbonne de 1495 à 1499, il gagne sa vie en travaillant comme précepteur. Il compose pour ses étudiants latinistes des modèles de lettres, et travaille à l’élaboration d’une rhétorique épistolaire, tout d’abord en accord avec celle des humanistes italiens, mais appelée à connaître un développement extraordinaire qui aboutit en définitive à l’élévation de la lettre au rang de prose d’art. Influencé par les débats contemporains entre tenants du formalisme médiéval et partisans du néo-classicisme, et en réaction à la publication de la correspondance d’Ange Politien (1498), Érasme entreprend d’illustrer sa propre conception du genre. Ses manuels d’épistolographie, maintes fois plagiés à partir de 1499-1500, s’inscrivent dans la mouvance évolutive d’une synthèse des traditions classique et médiévale que le De conscribendis epistolis (1522) allait réaliser plus tard. L’attention accordée à l’épistolaire dans son Cicéronien (1528), dialogue satirique sur l’imitation vétilleuse de Cicéron, témoigne également de l’importance que revêt le genre à la Renaissance.
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+ Épistolier infatigable, Érasme écrit des lettres à tout ce que l’Europe compte de princes, de grands ecclésiastiques, d’érudits renommés ou de disciples novices. Il affirme consacrer la moitié de ses journées à sa correspondance. On compte aujourd’hui plus de 600 correspondants dans toute l’Europe. En 1515-1516, résidant à Anderlecht, il rédige L'Institution du prince chrétien, destiné au jeune Charles de Habsbourg né à Gand et qui va devenir Charles Quint. De 1516 à sa mort, il publie plus d’une douzaine de recueils différents où sont associées ses propres lettres et celles de ses correspondants. Au total, c’est près de douze cents lettres qu’il donne à voir au public, pêle-mêle et sans égard pour la chronologie, ambitionnant d’illustrer à travers elles les ressources expressives du genre et ses prises de position au sein de la République des Lettres.
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+ Grand admirateur des Elegantiæ de Lorenzo Valla, il compose à son tour un recueil d’expressions et de proverbes latins puisés chez les auteurs anciens, les Collections d'Adages (Collectanea Adagiorum), dont il se sert comme vade-mecum personnel, avec 818 adages lors de leur première publication à Paris en 1500 chez l'éditeur Jean Philippe. À ce petit recueil, qui continuera d’être publié sous le nom de Collectanea Adagiorum, feront suite les Chiliades d’Adages[18] (Chiliades Adagiorum, publiés à Venise en 1508), et qui comporteront jusqu’à 4151 adages dans l'édition de 1536. Chaque expression est diversement commentée, et cet exercice, qui permet à Érasme d’illustrer les rapports entre la littérature latine et grecque, est prétexte pour l’auteur à proposer ses analyses sur l’homme, la religion ou les sujets d’actualité. La première édition du recueil (1503) est régulièrement révisée par l’auteur (d’autant que des éditions parallèles voient rapidement le jour) et le recueil final comporte plus de quatre mille articles. Il vient d'en être donné une réédition complète avec traduction française en regard (Les Belles Lettres, 2011, voir ci-dessous).
56
+
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+ Il est également l’auteur d’un manuel de Savoir-vivre à l’usage des enfants, aussi connu sous le nom de La Civilité puérile (De civilitate morum puerilium, 1530), destiné au prince Henri de Bourgogne. Cet ouvrage, qui a servi de référence pendant plusieurs générations, donne un bon témoignage de l’état des mœurs dans l’Europe du XVe siècle[19].
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59
+ Revenu à Bâle pour surveiller la publication de l’Ecclésiaste, il se voit offrir de devenir cardinal par le pape Paul III. Il refuse[20].
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+ Érasme est très affecté par l'exécution sur l'échafaud de son grand ami Thomas More, en août 1535. « Dans l'exécution de More je meurs moi-même un peu », écrit-il à un ami. « Nous étions deux amis ayant une seule âme entre nous »[21]. Lui-même meurt dans la nuit du 11 au 12 juillet 1536. Il est enterré dans la cathédrale de Bâle, aujourd’hui protestante. Le 19 janvier 1543, ses livres sont brûlés publiquement à Milan en même temps que ceux de Luther.
62
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+ Érasme s’était choisi comme devise[22] « Nulli concedo » (« Je ne fais de concessions à personne ») ou « cedo nulli[23]» mais lorsqu’on lui en faisait le reproche, car elle semblait bien orgueilleuse, il répondait bien subtilement que ce n’était pas la sienne mais celle de Terminus, dieu antique représentant la mort ou le terme de la vie, et que c’était la mort et non Érasme qui parlait. En fait, Érasme portait comme sceau sur sa bague, une gemme antique représentant le dieu Bacchus, cadeau de son élève l’archevêque Alexandre Stuart, mais Érasme avait cru qu’il s’agissait du dieu Terminus, beau prétexte à une devise sans doute à double sens. Ce « memento mori » est représenté sur des gravures et elle figure entre autres sur la médaille où Quentin Metsys représenta Érasme[24].
64
+
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+ Il s’agit d’une fiction burlesque et allégorique, qui doit peut-être quelque chose à l'œuvre De triumpho stultitiae de l'humaniste italien Faustino Perisauli de Tredozio (près de Forlì)[25]. Érasme y fait parler la déesse de la Folie et lui prête une critique virulente des diverses professions et catégories sociales, notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé, mais aussi les courtisans dont nous avons une satire mordante. Cet auteur a excellé dans le genre satirique. Ainsi, il est l’auteur des Colloques, piquante satire des mœurs de son époque qui souligne l’indépendance de son esprit. Mais dans l’Éloge de la Folie, la satire s’élargit et dépasse l’époque de son auteur pour atteindre la société humaine en général. L'ouvrage sera mis à l'Index en 1557 lors de la Contre-Réforme.
66
+
67
+ Elle commence avec un savant éloge imité de l’auteur satirique grec Lucien, dont Érasme et Thomas More avaient récemment traduit l’œuvre en latin, un morceau de virtuosité dans le délire. Le ton devient plus sombre dans une série de discours solennels, lorsque la folie fait l’éloge de l’aveuglement et de la démence et lorsqu’on passe à un examen satirique des superstitions et des pratiques pieuses dans l’Église catholique ainsi qu’à la folie des pédants. Érasme était récemment rentré profondément déçu de Rome, où il avait décliné des avances de la Curie. Peu à peu la Folie prend la propre voix d’Érasme qui annonce le châtiment. L’essai se termine en décrivant de façon sincère et émouvante les véritables idéaux chrétiens.
68
+
69
+ Érasme a milité pour la paix en Europe. Cet engagement européen est fondé sur son cosmopolitisme : « Le monde entier est notre patrie à tous », proclame-t-il dans la Querela pacis. Il est également fondé sur son pacifisme. La discorde sanglante qui divise les Anglais, les Allemands, les Français et les Espagnols lui semble une absurdité. « Pourquoi ces noms stupides nous séparent-ils, puisque le nom de chrétien nous unit ? ».
70
+
71
+ Dans la biographie qu’il a consacrée à Érasme, Stefan Zweig écrit : « Au lieu d’écouter les vaines prétentions des roitelets, des sectateurs et des égoïsmes nationaux, la mission de l’Européen est au contraire de toujours insister sur ce qui lie et ce qui unit les peuples, d’affirmer la prépondérance de l’européen sur le national, de l’humanité sur la patrie et de transformer la conception de la Chrétienté, considérée en tant que communauté uniquement religieuse, en celle d’une chrétienté universelle, en un amour de l’humanité humble, serviable, dévoué »[26].
72
+
73
+ De son vivant, Érasme est déjà reconnu, en Europe occidentale, comme l’un des grands penseurs de son temps. Particulièrement instruit, il maîtrise le latin et le grec ancien. Sa connaissance du grec le persuade que certaines parties de la Bible présentes dans la Vulgate latine, n’ont pas été correctement traduites. Il décide donc de faire imprimer le Nouveau Testament grec (Novum Instrumentum omne), malgré les objections de ses amis, comme Marteen Van Dorp[n 3] pour qui ce serait miner la fondation de l’Église, déjà alors en si mauvais état. Pour réaliser ce Nouveau Testament (1516) grec, Érasme dispose de manuscrits grecs au nombre de six ou sept (Minuscule 1, 2, 817, 2814, 2815, 2816, 2817)[27]. Il en fait une nouvelle traduction latine pour faire voir les différences avec la Vulgate. Par la suite la famille d’imprimeurs de Leyde, les Elzevier, utilisent le texte grec d’Érasme en écrivant au-dessous du titre Textus Receptus. Cette publication rejoint en grande partie les critiques sur lesquelles repose la réforme de Luther : l’Église catholique l’accuse, lui et ses partisans, de connivence avec Luther. À ce reproche d’avoir pondu l’œuf de l’hérésie, il répond que ce n’était pas son intention et que ce n’était pas lui le responsable de l’éclatement de l’Église.
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75
+ Cette édition érasmienne servit de base à presque toutes les traductions en langues modernes du Nouveau Testament du seizième au dix-neuvième siècles.
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+ Dans l'établissement de son texte grec basé sur l'examen de nombreux manuscrits, la plupart du XIIe siècle, Érasme usa parfois d'un procédé surprenant, en retraduisant en grec des passages de Jérôme ne figurant pas dans les manuscrits consultés. Le manuscrit unique de l'Apocalypse dont il avait pris connaissance était lacunaire, il y manquait la dernière page contenant les six derniers versets et il n'hésita pas à traduire en grec le texte latin de Jérôme. Mais le volume consulté était de qualité inférieure et au lieu de "ligno vitae" (Apoc. XXII, 19) il contenait "libro vitae". Dans d'autres passages de l'Apocalypse il usa du même procédé. Ainsi F. H. A. Scrivener a fait remarquer[28] que dans Apocalypse, XII, 4, Érasme a même créé un nouveau mot grec : ἀκαθάρτητος (selon le modèle de τὰ ἀκάθαρτα). Dans les Actes des apôtres IX, 6, il recompose en grec d'après le texte de la Vulgate la question que pose Paul au moment de sa conversion sur le chemin de Damas : Τρέμων τε καὶ θαμβῶν εἲπεν Kύριε τί μέ θέλεις ποιῆσαι ; (« Tremblant et plein de stupeur il dit : Seigneur que désires-tu que je fasse ? »). La grande virtuosité d'Érasme le rendait capable d'user d'un procédé que la science philologique actuelle n'accepte plus.
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+ En 1530, Érasme, dans sa quatrième édition des œuvres de saint Cyprien, introduit un traité De duplici martyrio ad Fortunatum, qu'il attribue à saint Cyprien et présente comme ayant été retrouvé par hasard dans une ancienne bibliothèque. Ce texte, proche des ouvrages d'Érasme, aussi bien pour le fond (hostilité à la confusion entre vertu et souffrance) que pour la forme, et dont on ne connaît aucun manuscrit, contient des anachronismes flagrants, comme une allusion à la persécution de Dioclétien, persécution bien postérieure à la mort de saint Cyprien. En 1544, le dominicain Henricus Gravius dénonce l'ouvrage comme inauthentique et en attribue la paternité à Érasme ou à un imitateur d'Érasme. Au XXe siècle, l'hypothèse d'une fraude d'Érasme était rejetée a priori par la plupart des grands érasmiens, par exemple Percy S. Allen, mais elle est adoptée par des universitaires comme Anthony Grafton[29].
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+ Le programme européen d’échange pour les étudiants et les enseignants ERASMUS est un rétroacronyme signifiant, en anglais, le Programme d'action européen pour la mobilité des étudiants.
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+ Érasme est considéré par la ville de Rotterdam comme le plus célèbre des Rotterdamois[30],[31]. Pour la population rotterdamoise, le philosophe est également considéré comme une « icône de la tolérance » de la ville[31]. La statue d'Érasme qui se dresse devant l'église Saint-Laurent de Rotterdam est la plus ancienne statue non religieuse des Pays-Bas, représentant une personne[30]. Fondée en 1328, l'ancienne école paroissiale de l'église Saint-Laurent, qui devient, en 1581, une école latine, puis un gymnase, est rebaptisée Stedelijk of Erasmiaansch Gymnasium (c.à.d. gymnase municipal ou érasmien) en 1842[32],[33]. À Rotterdam, le nom d'Érasme est utilisé pour désigner le nom de l'université de la ville, la Erasmus Universteit. Inaugurée sous sa forme actuelle en 1973, elle est alors la première université à porter le nom d'une personne aux Pays-Bas[34]. Le pont Érasme a été inauguré à Rotterdam en 1996 et joue une grande importance dans le paysage urbain de la ville dont le marketing urbain est basé sur la modernité et l'originalité de son architecture[35]. Le centre médical universitaire de la ville prend le nom de Erasmus Medical Center ou Erasmus MC lors d'une importante réorganisation en 2002[36].
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+ La bibliothèque d'Érasme est conservée à Emden, où, en 1993, l'Église évangélique réformée et la paroisse évangélique réformée d'Emden ont créé la "Fondation Bibliothèque Jean de Lasco - Grande Église d'Emden". La bibliothèque d'Érasme avait été achetée par l'intellectuel et réformateur protestant polonais Jean de Lasco, qui vint ensuite s'établir à Emden[37].
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+ Un désert est une zone de terre où les précipitations sont rares et peu abondantes, et où par conséquent les conditions de vie sont hostiles pour les plantes ainsi que pour la vie des animaux. Les déserts font partie des environnements extrêmes. Le manque de végétation expose la surface non protégée au processus de dénudation. Les zones semi-arides et arides couvrent environ un tiers de la surface de la Terre. Cela inclut une grande partie des régions polaires où de faibles précipitations surviennent, souvent appelées des « déserts froids ». Les déserts de la planète peuvent être classés en fonction de la quantité de précipitations qu'ils reçoivent, des températures qui dominent tout au long de l'année, des causes de désertification ou de leur situation géographique.
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+ Les déserts chauds sont formés par des processus météorologiques, puisque de larges variations de températures entre le jour et la nuit font travailler de façon rude les roches et les pierres, qui finissent souvent par s'éclater en petits cailloux ou en petites particules. Bien que la pluie se produise très rarement dans les déserts, il peut y avoir des averses occasionnelles qui peuvent résulter en inondations soudaines, « flash-floods » en anglais. La pluie tombant sur des pierres excessivement chauffées en journée peut les faire briser en petits fragments et en gravats qui jonchent le sol désertique qui sera ensuite érodé par le vent. Le vent emporte les fines particules de sable et de poussière et les maintient en suspension dans l'atmosphère, ce qui peut éventuellement causer des tempêtes de sable lorsque le vent souffle plus fort. L'ardeur extrême de l'atmosphère des déserts chauds favorise aussi grandement le transport de ces particules fines. Les grains de sables emportés par le vent frappant d'autres objets solides sur leur trajet peuvent abraser la surface du désert. Les roches sont lissées vers le bas, et le vent répartit le sable en dépôts uniformes. Les grains de sable finissent comme des feuilles de sable ou sont empilés en hauteur en dunes flottantes. D'autres déserts sont plats, des plaines caillouteuses où tous les petits fragments de cailloux ont été emportés par le vent et la surface du désert consiste à présent en une mosaïque de pierres très lisses. Il existe une très grande variété de paysages désertiques contrairement à ce qu'on l'on pourrait penser. Et en réalité, une grande partie des magnifiques paysages des déserts résultent principalement de l'érosion et de l'action du vent, qui balaye constamment les déserts en modifiant et en modelant les paysages de façon très organisée.
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+ Brûlant, absolument sec, couvert de sable à perte de vue, dépourvu de végétation, inhospitalier et hostile à la moindre forme de vie, exposé en permanence à un soleil de plomb et accablant, d'une luminosité aveuglante et éblouissante, et balayé par des vents desséchants et violents, voilà comment on se représente le désert bien que cette idée que l'on se fait du désert est incomplète et partiellement erronée. La meilleure illustration de cette représentation est le Sahara, le plus grand désert chaud du monde recouvrant presque tout le nord de l'Afrique ainsi que les autres déserts de l'Afrique et de la péninsule Arabique principalement. Le seul point commun à tous les déserts de la planète est leur extrême sécheresse, plus précisément leur aridité traduite par la faiblesse et la rareté des précipitations. Un désert ou une zone aride reçoit en général moins de 250 mm de précipitations par an bien que des exceptions existent. Les semi-déserts ou les zones semi-arides reçoivent entre 250 mm et 500 mm de précipitations par an et sont connus sous le nom de steppes. Il existe des déserts chauds, des déserts froids et des déserts tempérés. La chaleur n'est donc pas un critère déterminant pour qualifier une région du globe de « désert ». Pour exemple, les régions polaires de l'Arctique et de l'Antarctique sont considérées comme des déserts froids et glacés car ces zones reçoivent très peu de précipitations par an et sont recouvertes de glace tout au long de l'année. L'autre analogie que l'on peut attribuer aux déserts de façon plus large que la chaleur est que la grande majorité des déserts qui couvrent la planète sont associés à des températures extrêmes, qu'elles soient extrêmement élevées ou au contraire, extrêmement basses. Certains déserts tempérés font exception à la règle et aux températures extrêmes. En réalité, les déserts chauds et les déserts froids sont exactement et respectivement les endroits les plus chauds et les endroits les plus froids sur Terre et ce sont ces régions qui enregistrent des records absolus de chaleur ou de froid.
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+ Au-delà de son sens primitif d'endroit vaste et avec très peu d'habitants, le mot désert désigne également actuellement quelques réalités proches.
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+ Le mot désert désignait en ancien français non pas des étendues vides de végétation, mais toute vaste zone inhabitée et non cultivée par l’Homme, en particulier les forêts profondes qui abritaient par exemple des moines ermites qui « allaient au désert » pour y vivre en méditation. À titre d’exemple l’ancien Hainaut franco-belge (pagus Fanomartensis) était probablement encore au XIe siècle presque couvert par la vaste forêt Charbonnière, elle-même relique de l’immense forêt d’Ardenne citée par César. Ce ne fut qu’au VIIe siècle, après les premiers grands défrichements, que Soignies, le Rœulx, Saint-Ghislain, et d’autres villes, s’y formèrent, « au milieu de forêts épaisses et dans de véritables déserts »[8]. On parle aussi du Désert de la Chartreuse à propos de la zone de silence, en montagne, située autour du monastère de la Grande-Chartreuse en Dauphiné (France).
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+ En démographie, un désert est une région peu densément peuplée. Sa définition varie : au niveau mondial, on estime qu’en dessous de 5 hab./km2, une région est désertique. En France, les cantons peuplés de moins de 20 hab./km2 sont considérés comme déserts[réf. nécessaire]. L'expression a été popularisée par la célèbre étude du géographe Jean-François Gravier publiée en 1947, Paris et le désert français.
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+ Par analogie, on parle aussi de « déserts océaniques ». Les océans comptent en effet des déserts biologiques bien plus vastes que les déserts terrestres. Repérables par des satellites comme SeaStar, ils se situent dans les régions subtropicales de l’océan Pacifique et Atlantique et au sud de l’océan Indien au niveau des gyres. Des océanographes ont constaté qu’entre 1997 et 2006 leur surface globale a augmenté de 6,6 millions de km2, soit 15 % environ, probablement en raison du réchauffement climatique[9].
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+ L’aridité est le manque d’eau permanent qui affecte une région. Elle dépend plus de la pluviosité que de la température : il existe des espaces arides et froids (polaires par exemple). On mesure le degré d’aridité d’une région en fonction de l’indice d'aridité qui mesure la différence entre l’évapotranspiration potentielle (EVP) et la pluviosité.
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+ De façon générale, les milieux désertiques sont caractérisés par :
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+ La typologie de Monique Mainguet[10] propose :
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+ On distingue également plusieurs milieux[12] arides ou semi-arides : saharien, aralien, péruvien, sahélien et méditerranéen semi-aride.
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+ Jean Demangeot[13] fait remarquer que ce classement doit tenir compte de la complexité des facteurs. Il distingue les déserts polygéniques (Asie centrale, Borkou, Sonora…) pour lesquels les causes d’aridité sont multiples et les déserts d’altitude (bassin du Tarim très aride, mais les montagnes qui l’entourent sont relativement arrosées).
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+ D’une manière plus simple, on considère les déserts selon leur aridité[14] :
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+ En général, il est admis qu’un milieu est non aride lorsque l’indice xérothermique[15] est inférieur à 100, semi-aride entre 100 et 290, aride entre 290 et 350, et hyper-aride entre 350 et 365.
28
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+ L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture retient un autre critère de typologie : l’évapotranspiration potentielle, associée à une formation végétale :
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+ Selon leur processus de formation et les causes de désertification, on distingue les déserts zonaux, les déserts d'abri, les déserts continentaux et les désert côtiers.
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+ Les déserts froids se forment aux latitudes les plus élevées, bien plus élevées que les déserts chauds. L'aridité des déserts froids résulte de la sécheresse de l'air. En effet, l'air extrêmement froid est trop dense et de volume trop faible, il ne peut pas contenir une quantité de vapeur d'eau suffisante pour donner des précipitations. Certains déserts froids sont très éloignés des sources d'eau telles que les océans et sont formés à l'intérieur des terres (continentalité). Ce sont ces déserts, dotés d'une remarquable continentalité, qui ont les variations de températures diurnes et annuelles les plus extrêmes parmi tous les déserts de la planète. D'autres déserts froids sont séparés des sources d'eau par des chaînes de montagnes ou des reliefs importants, ce qui crée un phénomène d'« ombre pluviométrique »: une restriction très importante de l'humidité dans le versant sous le vent, d'où la formation de déserts. Dans tous les cas, il n'y a strictement pas assez d'humidité dans l'air froid pour que celle-ci soit condensée pour donner lieu à des précipitations. Les plus grands de ces déserts froids sont les déserts situés au cœur de l'Asie Centrale et éloignés de tout point d'eau. Les autres déserts froids se forment sur le côté est des Montagnes Rocheuses, sur le côté est de la Cordillère des Andes ou encore dans l'Australie du Sud. L'air est très froid et transporte très peu d'humidité, ainsi de très faibles précipitations se produisent, et le peu d'eau qui tombe généralement sous la forme de neige, est emportée par les vents violents et constants, ce qui peut mener à la formation du blizzard, de congères ou même de dunes de glace et de neige comparables à celles qui sont formées dans les déserts chauds par le sable et la poussière. Il est à préciser également que les vrais déserts froids, de très hautes latitudes sont également formés par la ceinture polaire d'anticyclones thermiques permanents ou semi-permanents. Ces anticyclones sont caractérisés par une vaste zone de haute pression, où l'air suit un mouvement de descendance, de subsidence. En descendant, ils se réchauffe très faiblement et s'assèche, d'où l'inhibition pluviométrique et le ciel dégagé. Ces anticyclones thermiques polaires ne persistent pas en altitude et ont une maigre épaisseur étant donné que l'air froid, dense et lourd tend à se compresser vers le sol et que l'air chaud, dilaté et léger tend plutôt à se détendre vers l'espace. En Antarctique, par exemple, les précipitations annuelles sont autour de 150 mm, voire 50 mm dans le plateau central le plus continental mais les péninsules reçoivent jusqu'à dix fois la quantité de précipitations qui tombent dans la partie la plus aride de l'Antarctique.
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+ Les déserts chauds sont pour la plupart des déserts subtropicaux ou tropicaux ainsi que des déserts zonaux. On retrouve ces déserts dans les latitudes subtropicales, plus communément appelées les latitudes des chevaux, entre 30° et 35° Nord et Sud. Ces latitudes sont associées avec une ceinture permanente ou semi-permanente d'anticyclones dynamiques subtropicaux (zones de haute pression), dynamiques car leur formation provient directement de la circulation atmosphérique elle-même. Ces anticyclones sont caractérisés par une immense zone d'air descendant (subsidence à grande échelle) qui se réchauffe et qui s'assèche au fur et à mesure que l'air est compressé contre le sol. Cette ceinture de haute pression que l'on retrouve dans les latitudes des chevaux, est appelée la crête subtropicale. L'air descendant est très sec car il a déjà perdu une grande partie de son humidité au-dessus des régions équatoriales sous la forme de nuages élevés et de pluies soutenues. Le Sahara est un désert chaud de ce type. Ces déserts sont également caractérisés par une grande continentalité, bien que les latitudes subtropicales et tropicales soient responsables d'un affaiblissement de la continentalité, d'où un climat thermique moins extrême que les désert froids continentaux. Les anticyclones dynamiques responsables de la sécheresse permanente et de l'aridité des déserts chauds garantissent un ciel dégagé toute l'année ainsi qu'une remarquable inhibition pluviométrique. Les déserts chauds sont d'ailleurs des endroits très ensoleillés, d'où les records de chaleur absolus supérieurs à 50 °C dans la grande partie. Les vents dominants des déserts chauds sont les alizés, des vents modérés qui soufflent constamment du nord-est dans l'Hémisphère Nord et du sud-est dans l'Hémisphère Sud depuis la crête subtropicale (zones de haute pression subtropicales) vers la zone de convergence intertropicale (zones de basse pression équatoriales). Les déserts chauds sont tellement surchauffés en été que ce très fort échauffement des basses couches de l'atmosphère peut résulter de petites dépressions thermiques de surface, et il s'ensuit que les hautes pressions subtropicales peuvent être reportées en altitude. Si les basses pressions thermiques sont suffisamment vigoureuses pour affaiblir les hautes pressions, il peut y avoir de fortes pluies dans ces déserts chauds sous la forme d'orages violents mais cela n'arrive quasiment pas car les hautes pressions dynamiques sont généralement stables et puissantes et se laissent rarement déborder par des petites dépressions. L'aridité des déserts chauds peut encore être accentuée par la continentalité, par l'ombre pluviométrique d'une chaîne de montagnes ou par les courants océaniques froids venant directement depuis les régions polaires et qui longent les côtes des continents en refroidissent de façon conséquente l'air du désert par les basses couches, ce qui cause une stabilisation encore plus grande de la masse d'air et ce qui empêche donc l'air de s'élever, de grimper, de se refroidir et de se condenser en nuages et en précipitations. Par exemple, le courant de Humboldt est responsable de l'aridité extrême du désert d'Atacama au Chili et au Pérou ; le courant de Benguela est responsable de l'aridité exceptionnelle du désert du Namib en Namibie et en Afrique du Sud ; le courant des Canaries est responsable de la grande aridité de la partie occidentale du Sahara. Ces déserts chauds côtiers sont de façon globale un peu plus frais mais plus secs que les autres déserts chauds non côtiers.
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+ D'autres déserts chauds, froids ou tempérés sont créés par l'effet d'ombre pluviométrique. Les vents dominants, frais et humides rencontrent une chaîne de montagnes et doivent se soulever pour les traverser. En s'élevant et en se soulevant, les masses d'air se refroidissent et s'humidifient (leur humidité relative augmente au fur et à mesure), ce qui cause la condensation (lors que l'humidité relative de l'air atteint 100 %) de l'humidité en excès, d'où la formation de nuages et précipitations soutenues sur le versant au vent. Lorsque les vents dominants sont arrivés au sommet du relief, déchargés d'une grande partie de leur humidité, perdue au cours de leur trajet, cet air est à présent sec. Ensuite, lorsque l'air redescend dans le versant sous le vent, l'air se réchauffe et s'assèche (son humidité relative diminue au fur et à mesure), le ciel est dégagé et le temps est sec, accompagné d'une grande inhibition pluviométrique. Le versant sous le vent est l'ombre pluviométrique, la zone sèche et aride, d'où la formation de déserts. Ces déserts sont appelés des déserts d'abri. Par exemple, le Sahara est situé sous l'ombre pluviométrique du Massif de l'Atlas au Maroc, en Algérie et en Tunisie mais aussi des Plateaux d'Éthiopie dans la Corne de l'Afrique, grande chaîne de montagnes du Maroc ; le désert d'Atacama est dans l'ombre pluviométrique de la Cordillère des Andes ; le désert de Mojave, le désert de Sonora, le désert de Chihuahua et le Grand Bassin des États-Unis sont tous des déserts d'abri des chaînes de montagnes de la Sierra Nevada et des Cascades aux États-Unis.
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+ Plus généralement, les déserts sont accompagnés d'une stabilité atmosphérique exceptionnelle. C'est notamment cette atmosphère sèche, continentale et très stable qui déclenche rarement les précipitations normalement apportées par les dépressions, les perturbations et leurs fronts. On peut remarquer cette stabilité lors des quelques rares jours de ciel couvert, car le peu de nuages qui arrivent à se former au-dessus des déserts sont stables et n'apportent pas de pluie. Lorsque l'on croit qu'il va pleuvoir dans le désert car le ciel est gris, et bien l'inhibition pluviométrique et la stabilité de l'atmosphère sont telles, que la condensation de la vapeur d'eau en précipitations est très rarement réalisable. Cette stabilité atmosphérique est le résultat de l'absence à long terme de systèmes météorologiques perturbés et humides apportant normalement le mauvais temps. Dans les déserts, le mauvais temps est donc rare notamment au Sahara qui détient des records d'ensoleillement.
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+ Bien que le désert soit présent sur tous les continents de la Terre, il n'en reste pas moins très inégalement réparti à l'échelle des continents.
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+ En effet, le désert couvre entre 9,5 et 10,5 millions de km2 en Afrique soit un tiers de la superficie totale de ce continent ; près de 6,3 millions de km2 en Asie (Proche et Moyen-Orient inclus à l'exception évidente de l'Égypte qui appartient à l'Afrique) soit 14 % de sa superficie, bien que le désert chaud au sens strict du terme n'y couvre que 3,5 millions de km2, la superficie restante étant celle des déserts à hivers froids[16] ; près de 1,5 million de km2 en Australie, ce qui représente 18 % de sa superficie ; près de 1 million de km2 en Amérique du Nord (4 % de la superficie) et 810 000 km2 en Amérique du Sud (4 % de la superficie)[17]. En Europe, la superficie totale de désert est négligeable.
44
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+ De plus, si l'on prend la superficie par continent des zones hyper-arides que l'on qualifie souvent de « désert absolu » ou de « désert extrême », la répartition est encore plus contrastée. L'Afrique en dispose de 4,6 millions de km2 ; l'Asie en compte 1,1 million de km2 ; l'Amérique du Nord en détient 30 000 km2 et l'Amérique du Sud 170 000 km2 tandis que l'Europe et l'Australie n'en compte pas du tout[18].
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+ Étant donné la rareté de l’eau et de la végétation en milieu désertique, l’érosion dépend essentiellement de deux processus : l’érosion éolienne et la thermoclastie. L’érosion par la thermoclastie résulte des variations de température sur la roche. Celles-ci peuvent provoquer, sur le long terme, des fissures qui s’agrandissent progressivement et qui finissent par faire éclater la roche. La thermoclastie est d’autant plus efficace que la roche est fragile et que l’amplitude thermique est importante. La gélifraction (action du gel) intervient dans les déserts d’altitude.
48
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+ L’érosion éolienne attaque les roches du reg en enlevant des particules (déflation, abrasion) ou en polissant leur surface (corrasion par vent chargé de sable). Elle est plus efficace lorsque les obstacles sont inexistants et que le vent est puissant, régulier et chargé de poussières ou d’embruns. Le vent fait avancer les dunes (barkhanes, ghourd) qui forment parfois de vastes ensembles appelés « erg »[19].
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+ Dans les zones arides et semi-arides, le ruissellement peut être un agent efficace d’érosion. Le caractère violent et épisodique du phénomène érode les montagnes et transporte les matériaux vers les piémonts, les glacis (sheet flood en anglais) et plaine d’��pandage. L’eau ruisselle et atteint les talwegs pour former des cours d’eau temporaires, les oueds. Leur lit charrie des débris de tailles diverses (galets, graviers, sables, particules en suspension). Les milieux hyper-arides sont marqués par l’absence de tout cours d’eau (aréité ou aréisme).
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+ La vie est peu probable dans un désert car les températures peuvent être glaciale ou caniculaires.
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+ La densité de la végétation dépend de la quantité d’eau disponible, de la force du vent et de la nature du sol (salinité, reg, erg…) : seuls les milieux hyper-arides rocailleux sont totalement dépourvus de végétation (Atacama, Hoggar, reg du Tanezrouft…). Contrairement à une idée reçue, les végétaux poussent sur les dunes de sables : on trouve des buissons de créosote et de prosopis (Prosopis juliflora) dans les dunes de la Vallée de la Mort. Les plantes, les arbustes et les buissons se concentrent dans les lits des oueds et autour des points d’eau. Les adaptations de la flore désertique visent principalement à limiter la perte d’eau, mais également à obtenir autant d’eau que l’environnement puisse lui fournir.
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+ Les plantes succulentes, également appelées « plantes grasses » sont adaptées pour survivre dans des milieux arides.
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+ Parmi elles se trouvent les agaves, les yuccas, les tubéreuses de la famille des agavaceae et tous originaires du continent américain. La famille des cactacées provient également d’Amérique : leur aspect s’explique principalement par l’adaptation aux conditions de sécheresse, à l’origine du développement de la fonction de stockage et de la réduction des surfaces d’évaporation. La fonction de stockage s’est traduite par un épaississement de la tige, et, pour quelques espèces, par le développement de racines tubéreuses (pterocactus tuberosus par exemple). Elle explique aussi l’apparition des côtes ou une disposition des mamelons en spirale, qui permettent, un peu comme sur un accordéon, la dilatation et la rétraction du corps de la plante au gré des périodes de pluies et de sécheresse, sans déchirure de l’épiderme. La réduction des surfaces d’évaporation s’est traduite par un épaississement de l’épiderme, parfois même recouvert d’une sorte de cire, une diminution du nombre de stomates (pores permettant la respiration), et surtout, chez beaucoup d’espèces, la disparition des feuilles. Quant aux épines, leur fonction est multiple : protection contre les animaux, mais aussi captation de la rosée, protection de l’épiderme contre les ardeurs du soleil, le vent desséchant ou le froid d’altitude…
59
+
60
+ Les plantes halophytes supportent des sols imprégnés de sel. Leur adaptation, différente de celles des plantes xérophytes proprement dites, est liée à leur capacité de stocker de l’eau dans les feuilles, les tige ou les racines.
61
+
62
+ Les plantes xérophytes se rencontrent dans des environnements très variés, tels que les déserts rocailleux mais aussi dans quelques cas sous des formes épiphytes sur la canopée des forêts tropicales.
63
+
64
+ Le nombre d’espèces animales est relativement peu élevé dans les zones désertiques. Cependant, rares sont les régions sans aucune vie (milieux abiotiques). La faune s’est adaptée aux contraintes climatiques :
65
+
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+ Liste d’animaux vivant dans le désert :
67
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+ Depuis la préhistoire, les hommes ont toujours occupé et parcouru tous les déserts arides, malgré les fortes contraintes naturelles. Traditionnellement, deux modes de vie, souvent concurrents, sont présents dans les sociétés humaines des déserts : les nomades et les cultivateurs. Depuis le début du XIXe siècle, la modernisation et l’exploitation des gisements miniers à des fins industrielles ont transformé certaines régions désertiques et fait émerger de nouveaux défis.
69
+
70
+ Les groupes humains se déplacent pour chercher les points d’eau nécessaires à la survie des troupeaux. L’élevage faisait vivre plusieurs clans de bédouins ou de Touaregs. Aujourd’hui, ce mode de vie est menacé de disparaître à cause de la motorisation et de l’affirmation des frontières.
71
+
72
+ Depuis l’Antiquité, l’irrigation permet de mettre en valeur des régions désertiques ou semi-désertiques dans les oasis. Le puits permet de ramener l’eau des nappes phréatiques à la surface. Le problème est que cette eau d’origine fossile n’est souvent pas renouvelable à court terme dans les déserts. Le Qanat en Asie et la foggara en Afrique sont des systèmes d’irrigation souterrain permettant de récolter les eaux d’infiltration. La Noria permet de capter l’eau des fleuves en milieu désertique (Nil, Tigre, Euphrate).
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74
+ Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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+ La route de la soie est un réseau de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe allant de Chang’an (actuelle Xi’an) en Chine jusqu’à Antioche, en Syrie. Elle doit son nom à la plus précieuse marchandise qui y transitait : la soie, dont seuls les Chinois connaissaient le secret de fabrication. Dès l’Antiquité, de nombreux autres produits voyageaient sur les mêmes routes : pierres et métaux précieux, étoffes de laine ou de lin, ambre, ivoire, laque, épices, verre, corail, etc. Ces routes, parcourues par des caravanes, contournaient par le nord ou le sud le désert du Taklamakan. Ces deux branches possédaient différentes variantes, mais toutes ces pistes reliaient entre elles des oasis situés à la périphérie du désert et au pied des hautes montagnes des Tian Shan ou des Kunlun. La longueur du parcours, les multiples dangers encourus par les voyageurs sur ces pistes soumises aux attaques des brigands et à l’extrême rigueur du climat (torride en été et glacial en hiver), rendaient très chers les produits qui transitaient ainsi entre le bassin méditerranéen et l’Extrême-Orient. Ce fut une des raisons qui incita les Européens à rechercher une route maritime vers les pays d’Orient. La Route de la soie fut progressivement abandonnée au XVe siècle.
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+ En Afrique les pistes caravanières, aménagées à partir du IXe siècle, passaient par les oasis du Sahara. Les déplacements étaient dangereux et pénibles à cause des contraintes climatiques et des distances. Les grands convois transportaient des esclaves depuis l’époque romaine mais aussi toutes sortes de produits qui servaient au troc.
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+ L'une des routes caravanières et commerciales les plus anciennes du Sahara, l'azalaï est toujours en activité de nos jours. Deux fois par an, ces caravanes traversaient le désert pour transporter sur près de 1 000 km du sel gemme extrait des mines de Taoudeni du nord du Mali en le vendant à Tombouctou et sur d’autres marchés du Sahel. Dans le sens inverse, ils transportaient les esclaves, l'azalaï étant un maillon important de la traite orientale.
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+ L’extension des cultures dans le désert dépend des possibilités d’irrigation, et donc du pompage de l’eau qui nécessite aujourd'hui des appareils électriques. Il pose donc le problème de l’approvisionnement en énergie des régions désertiques. Le détournement du Colorado a permis la naissance de l’Imperial Valley en Californie. Le barrage d’Assouan en Égypte, achevé en 1970, permet d’irriguer 700 000 hectares de terres.
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+ Le sous-sol des déserts offre souvent des richesses :
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+ Les conditions géographiques et climatiques du désert permettent ou ont permis :
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+ Le désir de dépaysement et d’aventure des sociétés développées entraîne le développement de l’offre touristique en milieu désertique. La ville de Las Vegas s’est développée rapidement dans un milieu désertique grâce aux eaux du Colorado. De plus, beaucoup d'autres grandes villes plus ou moins célèbres ont su tirer parti des avantages de l'environnement désertique et plus particulièrement de son climat en zone subtropicale (rareté de la pluie, fréquence de l'ensoleillement, douceur de l'hiver, etc.) telles que les métropoles du Moyen-Orient telles que Riyad (Arabie Saoudite), Doha (Qatar), Dubaï et Abu Dhabi (Émirats arabes unis), Koweït City (Koweït) et du sud-ouest des États-Unis comme Las Vegas (Nevada) et Phoenix (Arizona).
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+ Sous les tropiques, les déserts sont continuellement exposés au rayonnement solaire pendant la journée étant donné la faible/très faible nébulosité (fraction du ciel couvert par les nuages) moyenne annuelle et certains d'entre eux sont très régulièrement ventés ; ce sont des conditions qui présenteront des avantages intéressants pour une production combinée d'énergie douce, sûre, propre et renouvelable, d'autant que plusieurs déserts sont proches de la mer, ce qui permet d'utiliser une partie de l'électricité produite pour hydrolyser de l'eau de mer et produire de l'hydrogène. Il faut savoir que les déserts, particulièrement les déserts chauds, bénéficient d'un ensoleillement maximal et optimal. En effet, seuls les déserts ont un ciel clair presque en permanence, gêné surtout par les tempêtes de sable qui donnent une teinte ocre au ciel et au soleil, ce qui atténue la radiation solaire. Avec une durée d'ensoleillement culminant jusqu'à 4 300 h dans sa partie orientale, soit 97 à 98 % de la période diurne, ce qui constitue de loin un record mondial, le Sahara constitue la région la plus ensoleillée du globe. Le gisement solaire saharien est titanesque. Les déserts d'Atacama et de la péninsule Arabique arrivent respectivement en seconde et troisième position derrière le grand désert africain. D'ailleurs, un projet majeur qui consiste à utiliser l'énorme potentiel en énergie propre et renouvelable (solaire et éolien) des déserts brûlants de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) existe déjà, ce projet est baptisé Desertec. Il reste pour cela à produire des panneaux solaires plus performants lorsqu'ils sont exposés à des chaleurs extrêmes (jusqu'à 50° et même 55° à l'ombre de température ambiante dans le Sahara et en Arabie au plus fort de l'été) et bien plus pour un panneau de couleur foncée). Il faut aussi produire des modules photovoltaïques et du matériel éolien très résistant à l'abrasion par le sable et les poussières transportés par les tempêtes de sable.
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+ La découverte et l'analyse de formations dunaires fossiles au Tchad par des chercheurs du CNRS conduisent à réviser l'estimation de l'âge du Sahara, lequel ne serait pas âgé de 86 000 ans, comme on le croyait, mais d'au moins 7 millions d'années[23].
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+ Des exemples historiques : le désert du Thar en Inde est peut-être devenu désertique entre 2000 et 1500 av. J.-C. À cette époque, le fleuve Ghaggar cessa d’être un cours d’eau.
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+ L'ONU a alerté sur l'aggravation de la situation des nappes phréatiques, de la faune et de la flore des déserts, ainsi que des populations humaines en dépendant dans la plupart des zones arides. Les pompages et/ou une mauvaise agriculture favorisant la salinisation (Plus de 12 000 km2 de sols arides ont été ainsi salinisés et rendus improductifs de la fin des années 1970 aux années 2000). Les pesticides sont aussi une source nouvelle de pollution autour des zones cultivées. La surexploitation des ressources (herbes, bois mort, ligneux vivants, gibier) continue aussi à faire régresser des espèces telles que gazelles, l'oryx, l'addax, la chèvre himalayenne (tahr), les moutons de Barbarie, le Houbara, l'Autruche sauvage, etc.
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+ Les activités humaines y aggravent souvent les effets du changement climatique. L'ONU a relevé un accroissement de 0,5 à 2 degrés Celsius de la température moyenne des déserts de 1976 à 2000 (soit beaucoup plus que l'augmentation moyenne globale de 0,45 degrés Celsius sur la planète). L'IPCC estime que ces températures pourraient encore augmenter en moyenne de cinq à sept degrés d'ici 2071-2100, en comparaison avec la moyenne de la période 1961-1990, avec des pluies qui devraient diminuer de 5 à 10 % et jusqu'à 15 % pour les déserts de l'hémisphère sud (ex : désert Great Victoria en Australie) et de ceux de l'hémisphère nord (Désert du Colorado ou du Grand Bassin des États-Unis). Le désert de Gobi pourrait (c'est le seul) par contre recevoir de 10 à 15 % de pluies en plus mais le surpâturage et des pullulations de campagnols probablement favorisées par la régression de leurs prédateurs y ont déjà aggravé les phénomènes d'érosion et dégradation des sols.
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+ En 2009, les Nations-Unies estimaient à 2 milliards le nombre d'hommes vivant en zone aride ou en passe de le devenir.
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+ Depuis longtemps, les déserts, en premier lieu le Sahara, ont attiré les hommes, en particulier les Occidentaux, certains pour l’explorer, le cartographier, le découvrir, d’autres aussi pour s’y retrouver face à eux-mêmes, dans une quête philosophique.
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+ Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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+ Stratigraphie
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+ Paléozoïque Cénozoïque
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+ modifier
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+ Le Mésozoïque (du grec μέσος / mésos (« moyen, médian ») et ζωικός / zôikos (« animalier »)), anciennement appelé Ère secondaire ou Ère des Reptiles, est une ère géologique qui s'étend de −252,2 à −66,0 Ma, au cours de laquelle apparaissent de nombreuses espèces de mammifères et de dinosaures.
8
+
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+ Sa limite inférieure correspond à l'extinction Permien-Trias et sa limite supérieure à l'extinction Crétacé-Paléogène.
10
+
11
+ Le terme mésozoïque a été créé en 1840 par le géologue britannique John Phillips[1]. Ce terme signifie la « vie au milieu », comparativement à la « vie ancienne » du Paléozoïque et de la « vie récente » du cénozoïque, car les fossiles retrouvés correspondent à différentes strates géologiques
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+ Le terme Ère secondaire remonte au XVIIIe siècle en France.
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+ Le Mésozoïque, d'une durée totale de 186,2 Ma, comprend les trois périodes suivantes[2] :
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+
17
+ Au début du Mésozoïque, la totalité des terres émergées était rassemblée en un seul continent appelé Pangée[3]. À partir du début du Trias, la Pangée se divise en deux ensembles continentaux, Laurasia au Nord et Gondwana au Sud.
18
+
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+ Laurasia se divise à son tour en Amérique du Nord et Eurasie tandis que Gondwana se sépare en quatre continents : Amérique du Sud, Afrique, Australie et Antarctique. La mer Thétys apparaît également durant cette période.
20
+
21
+ La géologie a des conséquences sur l'évolution des animaux terrestres, car la séparation des plaques par des mers ou des océans entraîne des contraintes évolutives différentes[3].
22
+
23
+ Pendant cette ère, un intense volcanisme est responsable de la fracturation de la Pangée.[réf. nécessaire]
24
+
25
+ Du point de vue du climat, l'uniformité qui régnait à l'époque primaire a disparu. L'étude des fossiles marins montre que la surface terrestre pouvait se diviser en trois zones climatiques, depuis chacun des pôles jusqu'à l'équateur. Il existait, comme aujourd'hui, des zones glaciales autour des pôles, caractérisées par une faune très pauvre, de la neige blanche et épaisse et des paysages montagneux ; des zones tempérées avec une faune plus riche, caractérisées surtout par l'abondance des coralliaires ; une zone équatoriale où la vie atteignait le maximum d'intensité.
26
+
27
+ Le climat était plus chaud qu'actuellement, et on n'a pas relevé de glaciation pendant tout le Mésozoïque[4]. S'il n'existait pas de calottes glaciaires aux pôles, le climat y était cependant rigoureux, puisqu'on n'y retrouve pas de fossiles d'animaux à « sang froid » comme les tortues ou les crocodiles[5].
28
+
29
+ L'atmosphère est chargée de gaz carbonique ce qui influence beaucoup l'environnement. La végétation devient moins luxuriante, ce qui ne l'empêche pas de présenter des formes beaucoup plus nombreuses et supérieures à celles de l'époque primaire. Les cryptogames n'ont plus des dimensions aussi gigantesques, mais les cycadées et les conifères envahissent les terrains désormais plus secs. Vers la fin de l'époque secondaire, on voit apparaître les monocotylédones et les dicotylédones angiospermes, qui prendront un grand développement pendant l'âge tertiaire.
30
+
31
+ Le Mésozoïque est connu sous le nom plus familier d'âge des dinosaures, mais il est aussi marqué par l'apparition des oiseaux, des mammifères et des plantes angiospermes.
32
+
33
+ Il est caractérisé par une famille nouvelle de céphalopodes, celle des ammonites, qui apparaît au début et s'éteint à la fin de cet âge.
34
+
35
+ La faune secondaire comprend des protozoaires parmi lesquels les foraminifères perforés sont très abondants ; des spongiaires ; des polypes ; les crinoïdes pentacrines sont très nombreux ; les insectes particulièrement abondants dans le Jurassique ; les bélemnites, voisines de la seiche, nombreuses aussi.
36
+
37
+ La faune supérieure comprend des poissons dont l'ossification est beaucoup plus avancée qu'à l'époque primaire : les téléostéens apparaissent dans le Trias.
38
+
39
+ Les principaux diapsides sont :
40
+
41
+ Les oiseaux qui apparaissent à l'époque secondaire sont représentés d'abord par Archaeopteryx, le premier oiseau connu, puis par Hesperornis et Ichthyornis.
42
+
43
+ Enfin, les mammifères sont représentés par l'ordre des Protothériens, mammifères pourvus d'une poche marsupiale.
44
+
45
+ À la fin de cette ère, toutes les formes de vie modernes existent, bien que dans certains cas, et en particulier celui des mammifères, il s'agisse de formes primitives.
46
+
47
+ Les gisements connus se comptent par centaines, mais le plus spectaculaire (en termes de nombre de squelettes de vertébrés et de conservation) est le site des « collines brunes » (Ukhaa Tolgod), correspondant au Crétacé supérieur.
48
+ Il est situé en Mongolie dans le désert de Gobi[6]. Là, bien que seule une zone d'environ 4 km2 ait été complètement fouillée, cette zone est en 2015 « la plus forte concentration de crânes et de squelettes de mammifères jamais trouvée pour tout le Mésozoïque »[6] ; plus de 400 mammifères et lézards y ont été déclarés en 2015 rien que dans la zone de collecte principale, mais on a aussi trouvé des restes de l'oiseau Mononykus et des sites de nidification de dinosaures avec notamment le premier fossile connu d'embryon de dinosaure théropode[6]. Par rapport aux autres gisements du Mésozoïque, la diversité et l'abondance des théropodes, mammifères et lézards est ici anormalement élevée[6]. L'état exceptionnel des ossements de vertébrés d'Ukhaa Tolgod pourrait être expliqué par un paléoclimat aride ayant périodiquement causé une forte mortalité par des catastrophes de type tempête de sable majeure plutôt que coulée de boue ou enlisement ; en effet, si les faciès géologiques d'Ukhaa Tolgod sont de type fluvial, ils ont conservé des taux localement élevés de faciès éoliens qui plaident en faveur de l'hypothèse des tempêtes de sable, phénomène non retrouvé pour les gisements terrestres du Crétacé supérieur connus en Amérique du Nord et du Sud (où les fossiles sont presque tous trouvés dans des dépôts fluviaux)[6].
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+ Des gisements plus discrets mais qui ont eu une grande importance dans les mers sont les récifs d'éponges.
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+ Erevan[4] ou Yerevan[5] (en arménien : Երևան, Yerevan) est la plus grande des villes d’Arménie et sa capitale[6] depuis 1918[7], la douzième[8] depuis les origines de l’Arménie. La ville actuelle est en partie fondée sur l'ancienne cité urartéenne d'Erebouni. Elle est située à l'ouest du pays, à l'extrémité orientale de la plaine de l'Ararat, au-dessus des gorges de la rivière Hrazdan.
4
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5
+ Elle connaît une histoire mouvementée faite de batailles, de pillages, d'incendies et de séismes pendant plus de 2 500 ans, devient la capitale de l'éphémère première République d'Arménie après la Première Guerre mondiale et recueille une partie des rescapés du génocide arménien. La ville s'étend rapidement au XXe siècle lorsque l'Arménie devient une des quinze républiques de l'URSS. D'une petite bourgade de quelques milliers d'habitants sous la première République, elle devient en moins de cinquante ans le principal centre culturel, artistique et industriel du pays, ainsi que le siège de ses institutions politiques.
6
+
7
+ En 2018, la population d’Erevan est estimée à 1 081 800 habitants[9] et son agglomération très peu étendue autour de la ville regroupe avec ses 1 980 000 habitants[10] plus de 42 % de la population arménienne. Ses habitants sont appelés les Erevanais et les Erevanaises[2].
8
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9
+ Erevan a été nommé capitale mondiale du livre 2012 par l'UNESCO. Erevan est membre associé de Eurocities.
10
+
11
+ Le nom Erevan trouve son origine dans celui de la forteresse urartéenne d'Erebouni, érigée à côté du centre-ville actuel et dont il ne subsiste que des ruines. C'était à l'époque une des principales villes de l'Urartu. De nos jours, Erebouni (et son musée Erebouni), un des douze districts d'Erevan, abrite les ruines de la forteresse[11].
12
+
13
+ Le principal symbole de la ville d'Erevan est le mont Ararat, situé en Turquie, visible par beau temps depuis n'importe quel endroit de la ville.
14
+
15
+ Les armes de la ville reprennent le symbole du lion couronné[12] déjà utilisé par la République d'Arménie. Il représente le royaume arménien fondé par le premier roi de Cilicie, Lévon II (dont le nom est apparenté à leo, lion en latin). Ce symbole héraldique fréquemment utilisé en Orient et en Occident évoque force et majesté. Le lion de Lévon, est représenté couronné comme tous les rois de la dynastie roupénide, un sceptre à la patte antérieure droite, un bouclier — sur lequel est dessiné le mont Ararat — sur la poitrine et sous sa forme orientale : marchant à quatre pattes (« passant ») et la tête de face[13]. La municipalité d'Erevan opte pour un mélange des représentations orientale et occidentale : le lion est marchant mais tête de profil.
16
+
17
+ Depuis 2004, Erevan s'est dotée d'un hymne, Erébouni-Yerevan, écrit par Parouir Sévak et composé par Edgar Hovhannissian en 1968 à l'occasion du 2 750e anniversaire de sa fondation, sélectionné à l'issue d'un concours pour représenter au mieux la ville, et d'un drapeau, reprenant les armes de la ville. Le drapeau reprend l'écu avec le lion. Celui-ci est sur fond blanc, entouré de douze petits triangles rouges représentant les douze capitales successives de l'Arménie[12].
18
+
19
+ Erevan est une ville ancienne qui possède son « certificat de naissance » : une inscription cunéiforme gravée[14] dans la pierre sur ordre du roi Argishti Ier en 782 av. J.-C. témoigne que celui-ci fit construire une forteresse militaire pour se défendre des attaques en provenance du nord Caucase et la nomma Erebouni[15] (origine du nom « Erevan ») — bien qu'il y ait des traces d'occupation antérieure. C'est à cette époque de la puissance urartéenne que la ville se dote de canaux d'irrigation et d'un réservoir. Un siècle plus tard, pour pallier l'abandon d'Erebouni, le roi Rusa II fait édifier quelques kilomètres plus au nord la forteresse de Teishebani[15]. La ville est alors la capitale de la province nord et sert d'entrepôt des produits collectés à titre de redevances avant d'être redirigés vers le centre du royaume, Tushpa. Mais la cité est pillée et incendiée en 590 av. J.-C. par les Mèdes alliés aux Scythes.
20
+
21
+ À la fin de l'époque urartéenne, la dynastie des Ervandounis ou Orontides régnant sur le pays contribue grandement au redressement de la ville. Du VIe au IVe siècle av. J.-C., elle est l'un des principaux centres de la satrapie arménienne de l'Empire achéménide.
22
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+ Du fait de l'absence de données, preuves ou témoignages historiques, la période entre le IVe siècle av. J.-C. et le IIIe siècle apr. J.-C. est connue comme l'âge sombre d'Erevan.
24
+
25
+ Le développement de la ville est intense au début du Moyen Âge (vers les Ve et VIe siècles), et la première église d'Erevan, l'église Saints-Pierre-et-Paul, est bâtie au Ve siècle[8] (elle s'effondre en 1931). Après plusieurs tentatives dans les années 640, les Arabes s'emparent de la ville en 658[16]. Elle est alors la deuxième plus importante ville de la région après Dvin qui restera le principal centre économique de la plaine d'Ararat jusqu'au XIe siècle. Les Arabes tentent de mettre à pied la population arménienne, notamment par des conversions massives, mais une forte résistance les oblige à pactiser. Dès lors, les califes successifs tolèrent le christianisme et offrent une large autonomie aux Arméniens. Erevan connaît un siècle de paix et de prospérité jusqu'aux révoltes de 740. La ville est alors pillée et certains quartiers brûlés ; elle ne retrouve une certaine autonomie qu'en 850 avec le futur roi d'Arménie Achot Ier en tant que gouverneur, sous le titre de « prince des princes », qui marque le début de la dynastie des Bagratides[16].
26
+
27
+ En 920, avec l'appui de Byzance, le roi Achot II réintègre Erevan et sa région au royaume[16]. Au Xe siècle, forte de sa puissance militaire et économique, Erevan devient le véritable centre de l'Arménie orientale. Elle fait partie jusqu'au XIe siècle du royaume des Bagratides, mais est secrètement offerte aux Byzantins en 1023 avant de passer aux mains des Seldjoukides. À la mort du roi en 1041, l'empereur byzantin Michel V réclame et obtient Erevan, Ani et la plaine de l'Ararat[17]. Mais une seconde attaque seldjoukide est fatale à la région, les Byzantins se retirent dans la ville d'Ani[18]. Traditionnellement violents, les Seldjoukides pillent, brûlent et détruisent Erevan. Ils laissent une ville à l'abandon, des cadavres plein les rues, et prennent finalement le contrôle de tout le royaume en 1064[18]. Au XIIe siècle, la Géorgie devient une puissance militaire régionale et accepte de s'associer aux Arméniens pour repousser les Seldjoukides. Erevan est reprise en 1201, se reconstruit et connaît durant vingt ans un « âge d'or ». À partir de 1225, les invasions turcomanes et mongoles se succèdent et ces derniers finissent par gouverner la ville avec une certaine tolérance envers les chrétiens. En 1256 Erevan devient la capitale d'un des quatre ulus (régions) de l'Empire mongol. À la fin du XIIIe siècle, la conversion de Ghazan Khan à l'islam et le nomadisme mongol mettent un frein au développement de la région[19]. Tout le pays connaît alors une famine et la population préfère fuir en laissant une nouvelle fois Erevan à l'abandon[19]. En 1387, Tamerlan pille et ravage la ville et sa région, après plusieurs vagues d'invasions[20].
28
+
29
+ Les XVIe et XVIIe siècles sont une autre période sombre de la ville : d'abord sujet de la Perse, elle devient ensuite un champ de bataille entre Perses et Turcs[21], puis, au fil des siècles, les attaques répétées des Arabes et des Mongols et enfin le terrible séisme de 1679 finiront de détruire quasiment toute la ville[15]. Quelques rares vestiges sont encore visibles de nos jours[15].
30
+
31
+ Lorsqu'elle est occupée par les Russes, vers 1827, la ville ne compte que 12 500 habitants dont près de la moitié n'est pas arménienne. La paix revenue, la croissance démographique reprend lentement[22] et la ville obtient le statut de capitale de province, puis de gouvernement à partir de 1849[23].
32
+
33
+ Au début du XXe siècle Erevan n'est qu'une petite bourgade de province de 30 000 habitants[22] aux portes de l'Empire russe. En 1918 elle est déclarée capitale de la nouvelle République indépendante de l'Arménie[7] et devient ainsi le centre de l'Arménie indépendante jusqu'en 1920. L'urbaniste en chef Alexandre Tamanian remodèle toute la ville pour la transformer en capitale digne de cette république. Cette croissance exceptionnelle bouleverse totalement le visage de cette cité avec la construction de nouveaux quartiers, routes, ponts, d'un aéroport international, et entre autres de l'installation du métro en 1980[24].
34
+
35
+ Erevan reste la capitale de l'Arménie à sa soviétisation le 29 novembre 1920[25] avant de céder face à Tbilissi qui devient la capitale de la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie[26] en 1922. À son éclatement en 1936 Erevan redevient la capitale de la République socialiste soviétique d'Arménie et enfin celle de la troisième république à l'indépendance du pays en 1991.
36
+
37
+ Les manifestations en faveur de l'indépendance du Haut-Karabagh en 1988 sont une des conséquences de la mise en œuvre de la perestroïka en Union soviétique et de la volonté d'indépendance des quinze républiques soviétiques. Le séisme du 7 décembre 1988 ralentit le processus et l'Arménie est l'une des dernières républiques à obtenir son indépendance.
38
+
39
+ Après la sévère crise économique des années 1990, due en partie au blocus imposé par la Turquie et l'Azerbaïdjan, la croissance est de retour durant les années 2000 et le visage d'Erevan évolue très rapidement[27].
40
+
41
+ Erevan se situe au centre-ouest du pays, à l'extrémité nord-est de la grande plaine d'Ararat, là où débutent les reliefs de plateaux et montagnes. Elle est construite sur sept collines, ce qui donne à la capitale arménienne sa physionomie marquée : certains de ses quartiers sont situés en plaine, d'autres sur les collines, en bord de falaise ou même en montagne, à plus de 1 300 mètres d'altitude.
42
+
43
+ Les quartiers sud et sud-ouest de la ville se trouvent à 900 mètres d'altitude, en bordure de la plaine d'Ararat. Le temps y étant très chaud et peu venteux en été, ce sont surtout des quartiers populaires ou des quartiers industriels où le développement économique est moins important qu'ailleurs. On y trouve les deux aéroports de la ville, plusieurs dizaines d'usines à l'abandon, ainsi qu'en grande banlieue, plusieurs centrales électriques, dont la centrale nucléaire de Metsamor située à trente kilomètres à l'ouest[29]
44
+
45
+ Le centre-ville et les quartiers nord-ouest également situés dans la partie basse de la ville, à quelque 950-1 000 m, sont construits autour des collines du Tsitsernakaberd et du canyon de la rivière Hrazdan, le seul endroit frais de la zone centrale en été. Plusieurs dizaines de restaurants et de clubs s'y sont d'ailleurs installés et les touristes et les Erevanais aiment s'y rafraîchir lors des soirées estivales. Le district du Kentron (centre-ville) est situé sur la rive droite, tandis que la rive gauche abrite le district beaucoup plus populaire d'Ajapnyak. Les sols sableux et le climat aride rendent l'air poussiéreux. À la sortie ouest de la ville, la rivière se jette dans le lac Erevanian sur les rives duquel a été construite l'ambassade des États-Unis[30].
46
+
47
+ Le nord et l'est de la ville, en altitude (jusqu'à 1 300 m), boisés et frais en été, sont les quartiers les plus prisés, notamment les districts d'Avan, Nork-Marach, Arabkir et Kanaker-Zeytun. Le panorama sur le mont Ararat et sa plaine est quasi-omniprésent. C'est en outre à l'est, sur une petite colline, que se trouvent les ruines de la forteresse d'Erebouni qui est à l'origine de la ville.
48
+
49
+ Erevan, contrairement aux autres villes d'Arménie, ne fait pas partie d'un marz (région), étant elle-même une communauté spécifique[31],[32], entourée au nord par le marz de Kotayk, au sud par celui d'Ararat, au sud-ouest par celui d'Armavir et au nord-ouest par celui d'Aragatsotn.
50
+
51
+ Erevan a un climat continental du fait de sa situation dans une plaine entourée de montagnes et de son éloignement de la mer et de ses influences. Ce climat est plus ou moins affirmé selon les quartiers de la ville : en altitude, il peut parfois être altéré par une influence de climat montagnard (nuits plus fraîches et orages plus fréquents en été, gelées et chutes de neige plus abondantes en hiver). La ville possède un ensoleillement annuel moyen approchant les 2 700 heures[28].
52
+
53
+ Les hivers sont rudes partout (chutes de neige et gelées courantes) et les étés souvent très chauds (il peut faire jusqu'à 35 °C, voire 40 °C dans la plaine de l'Ararat). Les rares précipitations (318 mm/an) sont souvent dues à de violents orages d'été.
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55
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56
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57
+ L'Arménie entière est située dans une zone à forte activité sismique[34]. Elle est en effet à la limite convergente (zone de subduction) des plaques arabique et eurasienne[35],[36].
58
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59
+ Le pays, et Erevan en particulier, a déjà subi plusieurs séismes conséquents par le passé. Le plus récent et le plus marquant est le séisme du 7 décembre 1988 dont l'épicentre était situé à une centaine de kilomètres au nord dans la région de Spitak, et qui a fait entre trente mille et cent mille morts[37]. D'une magnitude de 6,9 sur l'échelle de Richter, ses secousses furent ressenties jusque dans la capitale dont plusieurs centaines de bâtiments furent éprouvés mais restèrent debout. Déjà au XVIIe siècle, un séisme semblable avait frappé la région et détruit une grande partie de la ville.
60
+
61
+ Aujourd'hui, certains sismologues arméniens craignent un séisme catastrophique qui ravagerait toute la ville et ferait plusieurs centaines de milliers de morts. Les inquiétudes sont surtout fondées sur le fait que la plupart des bâtiments erevanais sont soit fragilisés par le séisme de 1988, soit construits aux anciennes normes soviétiques qui sous-estimaient largement les risques réels[38] ; 40 % des constructions de la ville ne satisferaient pas les normes sismiques requises[39].
62
+
63
+ Erevan est la capitale de l'Arménie depuis la Première république en 1918. Alors petite capitale du gouvernement russe arménien et située dans la plaine de l'Ararat, terre ancestrale des Arméniens, c'est logiquement qu'elle s'impose comme capitale de la toute jeune république.
64
+
65
+ Lorsque l'Arménie devient une république de l'Union soviétique, Erevan en reste la capitale et héberge toutes les institutions politiques de la république. En 1991, à l'avènement de la troisième république arménienne, Erevan reste le centre politique du pays et accueille toutes les institutions nationales : parlement, ministères, palais présidentiel, organismes publics et institutions judiciaires.
66
+
67
+ Depuis le 15 janvier 2009 et la ratification présidentielle de la nouvelle loi relative à Erevan, la ville est une « communauté urbaine » ; la loi prévoit notamment l'élection du maire par le Conseil municipal pour un mandat de quatre ans[40]. À cette fin, le Conseil a été renouvelé lors des élections du 31 mai 2009[41].
68
+
69
+ La structure du pouvoir dans la ville est composée depuis lors de la manière suivante :
70
+
71
+ Hambartsoum Galstian fut en même temps le dernier maire de la deuxième république et le premier de la troisième. Depuis l'avènement de celle-ci en 1991, huit maires se sont succédé. Yervand Zakarian est le maire d'Erevan de 2003 jusqu'en mars 2009[43], date à laquelle le président Serge Sargsian le remplace en nommant Gagik Beglarian en prévision de l'élection municipale du 31 mai[44]. Élu, celui-ci démissionne cependant le 8 décembre 2010 ; Karen Karapetian lui succède le 20 décembre suivant[45]. Il démissionne à son tour le 28 octobre 2011 et est remplacé par Taron Margarian[46]. À la suite des élections municipales du 5 mai 2013[1], il entame son second mandat le 11 juin 2013[47].
72
+
73
+ Depuis 1998 la ville est membre de l'Association internationale des maires francophones (AIMF)[48]. En tant que telle, elle a par exemple participé à l'assemblée générale de Casablanca les 24 et 25 octobre 2001.
74
+
75
+ En plus de la police nationale et de la police de la route, Erevan possède une police municipale. Ces trois corps de maintien de l'ordre travaillent généralement ensemble.
76
+
77
+ Erevan est divisée en douze districts (Համայնք)[49].
78
+
79
+ Chaque district est lui-même divisé en quartiers (Թաղամաս). Un district peut compter jusqu'à sept quartiers.
80
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81
+ À l'origine un petit village, Erevan est devenue en même temps que la capitale de l'Arménie, une grande ville de plus d'un million d'habitants. Alors qu'en 1827 la ville ne compte encore que de six parcs publics, 851 boutiques, sept caravansérails, dix bains publics et 1 736 petites maisons en pierre habitées par 12 500 âmes, c'est plus de 1 200 000 habitants qui peuplent la ville en 1989, soit un tiers de la population totale du pays.
82
+
83
+ Jusqu'à la dislocation de l'Union soviétique, la population était majoritairement composée d'Arméniens mais aussi de minorités russe, kurde, azérie et iranienne. La minorité azérie a complètement disparu à la suite de la guerre du Haut-Karabagh entre 1988 et 1994, et la crise économique des années 1990 a fait fuir une grande partie de la population russe. Aujourd'hui, les Erevanais sont principalement arméniens.
84
+
85
+ Comme dans le reste du pays et des autres anciennes républiques soviétiques, beaucoup de personnes ont fui vers l'étranger — principalement l'Europe et l'Amérique du Nord — en raison de la crise économique. La population d'Erevan a chuté de près de 1 250 000 en 1989[28] à 1 103 488 en 2001[50], 1 091 235 en 2003[51] et 1 081 800 habitants en 2018[9]. La population de l'agglomération s'élève à 1 980 000 habitants en 2016[10].
86
+
87
+ Erevan est la moins peuplée des trois capitales du Caucase.
88
+
89
+ Sources : Municipalité d'Erevan, ArmStat, pop-stat.mashke.org
90
+
91
+ En 2001, la part d'Erevan dans la production industrielle nationale s'élevait à environ 50 %[55].
92
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93
+ Outre l’exploitation d’une carrière de sable, l'industrie erevanaise est centrée sur la fabrication, la transformation et la manutention[53]. Même si la crise des années 1990 a ravagé l'industrie du pays, il reste néanmoins quelques usines toujours en service. Le secteur pétrochimique y est particulièrement remarqué, et dans une moindre mesure, la fonte d'aluminium.
94
+
95
+ Les autres industries concernent la fabrication d'éléments automobiles, de turbines, de machines électriques, de compresseurs et de machines-outils[56].
96
+
97
+ Du fait de sa position géographique sur les rives de la rivière Hrazdan, la ville d'Erevan a développé la production d’énergie hydroélectrique : deux centrales sont en effet implantées sur le territoire de la municipalité[57]. Par ailleurs, une centrale thermique, située au sud de la ville, fournit également un peu d'électricité.
98
+
99
+ Le secteur du bâtiment connaît une croissance forte et régulière depuis le début de la décennie[58]. Le panorama de la ville inclut maintenant des dizaines de grues ponctuant l'horizon. L'occidentalisation de l'Arménie entraîne la destruction de bâtiments d'architecture trop soviétique — et notamment ceux des deux dernières décennies de l'Union soviétique — ou de certains autres trop vétustes, pour reconstruire du neuf en lieu et place. De plus, les prix de l'immobilier grimpant sans cesse[59], les maisons trop petites du centre-ville sont peu à peu rasées pour être remplacées par des immeubles de plusieurs étages.
100
+
101
+ Les routes, ponts, parcs publics et le mobilier urbain laissés à l'abandon durant la décennie 1990 sont reconstruits, voire créés, depuis quelques années. L’économie est plus prospère, les investissements augmentent et des ouvriers sont demandés par milliers afin de remettre à flot un secteur délaissé pendant près de quinze ans.
102
+
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+ Avec 575 000 visiteurs en 2009 et près de 620 000[60] touristes prévus en 2010, l'Arménie met l'accent sur le secteur du tourisme. La première ville à en profiter est Erevan. Des dizaines d'hôtels (dont certains de chaînes internationales) et de restaurants ont vu le jour en cinq ans, l'aéroport a été agrandi, des parcs d'attraction créés, ainsi que nombre d'agences de voyage et de tourisme. Le développement du nombre de taxis et de boutiques prestigieuses est une conséquence indirecte de cet essor du tourisme.
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+
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+ L’Arménie se rapproche chaque jour du système économique à l'occidentale, des rues et des centres commerciaux font leur apparition dans toute la ville. Toutes les grandes marques et enseignes sont représentées à Erevan comme Adidas, Lacoste, Puma, Levi's, Naf Naf, LG, Philips, Bang & Olufsen, ou encore Hertz[65].
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+ Depuis 2013, une explosion du nombre de commerces a lieu, avec l'ouverture en 2012 du premier centre commercial de style occidental en Arménie, le Dalma Garden Mall, situé à proximité du stade Hrazdan à l'ouest d'Erevan. D'autres centres commerciaux ont ouvert depuis comme le Yerevan Mall ouvert en 2014 au sud de la ville, le Rossia Mall en face de la cathédrale Sourp Krikor Loussavoritch, ouvert début mars 2016. Des chaînes de boutiques inédites en Arménie s'installent alors.
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+ En 2001 la part d'Erevan dans le secteur national des services s'élevait à 76,3 %[55].
110
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+ Erevan accueille les sièges des principaux médias du pays : organes de presse (Armenian liberty, Azg, etc.), radios[66] (Radio nationale arménienne[67], Radio 2, Radio VEM[68], Radio Van[69], City FM, Radio Aurora[70], RFI, etc.) et chaînes de télévision (Arménie 1, Armenia TV, Yerevan TV, etc.).
112
+
113
+ Le bon niveau d'études et le faible coût du travail attirent fortement les investisseurs étrangers. L'informatique est, entre autres, en plein développement et après l'installation de Lycos Europe à Erevan en juin 2005[71], c'est Microsoft qui décide d'ouvrir un bureau en Arménie[72]. D'autre part, les sociétés spécialisées dans le domaine d'Internet ou de la téléphonie mobile, connaissant une forte croissance, ont installé leur siège à Erevan.
114
+
115
+ Le niveau de vie augmente[73], davantage de besoins peuvent être satisfaits ; c'est ainsi que de nombreuses agences bancaires ont ouvert depuis la fin des années 1990, ainsi que des bureaux d'avocats ou de conseils financiers. Les secteurs du bâtiment et du commerce se portent bien, des dizaines de cabinets de notaires ont également vu le jour.
116
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+ Les deux tiers[74] du système arménien de soins de santé sont centralisés à Erevan. La ville compte cinq hôpitaux généralistes, neuf centres médicaux polyvalents et plusieurs centres médicaux spécialisés, tant publics que privés[74].
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+ Le taux de pauvreté à Erevan a été fortement réduit ces dernières années, et de manière plus rapide que dans le reste de l'Arménie : l'extrême pauvreté et la pauvreté sont passées respectivement de 24,8 % et 58,4 % de la population en 1998-1999 à 3,6 % et 23,9 % en 2005[73]. La capitale présente toutefois les plus fortes inégalités de revenus du pays[73]. Le district de Kentron est le moins pauvre, ceux d'Ajapnyak, de Chengavit et de Noubarachen occupent l'autre extrémité du classement ; ces trois districts se situent en outre en dessous de la moyenne nationale[73].
120
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121
+ Cette évolution s'inscrit dans un cadre national (avec l'aide de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international) et est principalement due à l'accélération de la croissance économique et à la baisse du chômage. Les performances plus marquées d'Erevan par rapport au reste du pays s'expliquent par la concentration des activités économiques dans la capitale[55].
122
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123
+ En tant que capitale de la république d'Arménie, Erevan est la plus grande ville du pays avec un peu plus d'un million d'habitants. C'est aussi la ville qui connaît le plus important développement du pays. Elle est le principal centre industriel, commercial, culturel et scientifique de l'Arménie et le centre d'un réseau étendu de voies ferrées. Les industries constituent le principal de l'architecture du sud de la ville.
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+ Erevan est une ville contrastée qui s'étend sur sept collines. Elle est composée de vastes terrains, de larges avenues, de jardins et parcs verdoyants et de constructions de tuf (pierre d'origine volcanique) rose et ocre. La ville doit cette couleur rose non seulement à la couleur du tuf, mais aussi aux teintes rosées que lui donne le soleil couchant sur les sommets enneigés du mont Ararat. Le charme d'Erevan est accentué par l'irrégularité de son réseau routier. Les urbanistes ont dû se plier aux exigences de la nature et composer avec le relief. La ville s'étend en effet sur différents niveaux allant de 865 à 1 390 mètres d'altitude et s'adosse aux gorges de la rivière Hrazdan.
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+ Le centre de la ville héberge les universités, l'Académie des sciences, les musées, les ministères, des bibliothèques publiques, des galeries d'art, des night-clubs, des salles de concerts… alors que les faubourgs sont principalement constitués d'immeubles de logement brejneviens.
128
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129
+ Le Kentron (« centre » en arménien) se déploie principalement autour de la place de la République et de l'Opéra. Il est essentiellement composé de longues avenues ombragées aboutissant sur de grandes places bordées de constructions monumentales de type soviétique. L'originalité de ces constructions tient dans le tuf qui recouvre les façades ornées de motifs inspirés de l'architecture médiévale. Une des particularités de la ville relève aussi du nombre de fontaines situées au cœur d'espaces verts imbriqués dans la ville.
130
+
131
+ Depuis l'indépendance, Erevan se libère peu à peu des symboles du régime communiste. Les artères et les places aux noms trop marqués sont rebaptisées et les statues des héros de l'Union soviétique sont déboulonnées.
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133
+ La ville est également en pleine mutation, revêtant de plus en plus des atours de capitale occidentale. Malgré la crise des années 1990 des commerces et des restaurants fleurissent un peu partout et surtout, de grands travaux transforment actuellement profondément son centre. Le plus remarquable de ces travaux est sans nul doute la percée d'une avenue piétonnière – l'Avenue du Nord[75] – de près de 800 mètres de long qui relie les deux points névralgiques de la capitale qui sont l'Opéra et la place de la République. Plus qu'une nouvelle rue, c'est un nouveau quartier qui est né, avec des dizaines de nouveaux immeubles dans le style architectural du centre-ville, des boutiques, des restaurants et un immense parc de stationnement souterrain.
134
+
135
+ Par ailleurs, l'augmentation constante du trafic automobile a obligé la municipalité à entreprendre des travaux de construction d'une route périphérique pour désengorger le centre-ville (voir plus bas la sous-section « Voirie erevanaise »). Cette croissance continue du nombre de voitures dans le centre de la ville pose également de sérieux problèmes de stationnement. La municipalité a annoncé en avril 2008 la construction d'ici 2011 de 10 000 places de parking souterrain supplémentaires dans les zones denses de la ville telles que la mairie, l'Opéra ou le stade de la République afin de remédier à ce problème[76].
136
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137
+ Depuis quelques années, l'essor de la ville continue, avec de nombreux projets dont la construction d'hôtels internationaux et de nouveaux centres commerciaux.
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139
+ Erevan est une ville aux nombreux espaces verts, parsemée de parcs et de fontaines, avec en son centre une « ceinture verte » ; un parc long de plusieurs kilomètres dans lequel se succèdent des dizaines de terrasses de cafés, des terrains de tennis et de basket-ball, des statues et de nombreuses zones arborées. La ceinture verte commence au sud, au niveau de la cathédrale Sourp Krikor Loussavoritch, et se termine au nord par un grand café-restaurant en forme de bateau, le Poplavok, sur l'avenue Machtots, derrière l'Opéra. Autour de ce dernier, la place de la liberté est un parc dont l'étang et la douzaine de terrasses de cafés et restaurants attirent beaucoup d'Erevanais et de touristes. Sa position centrale en fait un endroit incontournable de la ville. En 2015, pour le centenaire du génocide arménien de 1915, une partie de la longue place du Vernissage a été rénovée, fleurie et décorée de multiples khachkars.
140
+
141
+ Sur les premières hauteurs de la ville, le parc de la Victoire héberge le monument de Mère Arménie et offre un panorama exceptionnel sur Erevan, le mont Ararat et une partie de sa plaine. On y trouve aussi un petit parc d'attractions avec une grande roue, des auto-tamponneuses et autres manèges, un étang avec des barques, des cafés et un grand hôtel de luxe, le Golden Palace[77].
142
+
143
+ D'autres grands parcs embellissent le centre-ville, et les quartiers périphériques sont également fréquemment entourés de zones naturelles, parfois très vastes. En définitive, il ne reste dans la capitale que peu de cicatrices de la crise économique de 1992 et 1993, années durant lesquelles les Erevanais durent couper la plupart des arbres de la ville et des environs pour se chauffer en hiver[78].
144
+
145
+ La plupart des monuments d'Erevan ont vu le jour au début du XXe siècle sous l'ère soviétique. Erevan n'était en effet jusqu'à la Première Guerre mondiale qu'une petite ville de moins de 30 000 habitants et n'est devenue une grande métropole que dans les années 1960.
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147
+ Place de la République
148
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+ L'Opéra
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+ L'hôtel de ville - décembre 2007
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+ Le Moskva, cinéma d'Erevan
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+ Vue de la Cascade
156
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+ Le Matenadaran
158
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+ Tour de la télévision d'Erevan
160
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161
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Dans les années 1920 l'architecte Alexandre Tamanian fut chargé de dessiner les plans d'une capitale d'État. L'architecture de la plupart des bâtiments provient de ses plans. Tamanian fut à Erevan ce que Haussmann fut à Paris.
164
+
165
+ Le monument le plus important symboliquement est le mémorial du Génocide arménien, appelé Tsitsernakaberd, du nom de la colline surplombant la ville sur laquelle il se situe. Sa construction a débuté en 1966 et s'est achevée en 1968.
166
+
167
+ Au centre-ville la place de la République est la place centrale de la capitale et un des principaux lieux de festivités et de rencontre. La plupart des ministères y ont aussi élu domicile ainsi que la Galerie nationale d'Arménie. Le principal musée du pays riche d'une collection d'œuvres de peintres arméniens et européens parmi lesquels Aivazovsky, Ivan Chichkine, Théodore Rousseau, Monticelli et Eugène Boudin.
168
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169
+ Non loin de là, l'opéra d'Erevan est la principale salle de spectacle de la capitale arménienne. Il abrite d'une part la salle de concert Aram Khatchatourian et d'autre part le théâtre national d'opéra et de ballet Alexandre Spendarian. Quelques années après sa construction il fut remarqué en 1937 à l'exposition internationale de Paris et remporta la Grande Médaille d'or[79]. Il est avec la place de la République l'autre point névralgique des festivités erevanaises. Les deux lieux sont reliés depuis 2008 par l'avenue du Nord, artère piétonne de 800 mètres de long.
170
+
171
+ Imaginée dans les années 1970 pour être une simple œuvre ornementale, la cascade – située à la fin de la perspective République-Opéra-Cascade – a connu avec la chute de l'URSS une nouvelle jeunesse. La privatisation du monument a permis l'émergence de plusieurs projets, notamment sa restauration, la construction d'un musée d'art contemporain, la mise en place de projets immobiliers, etc. Par ailleurs, l'endroit sert parfois de salle de concert en extérieur comme ce fut le cas en juin 2006 avec la représentation du Armenian Navy Band[80].
172
+
173
+ Parmi les autres monuments de la ville, l'influence soviétique s'illustre par la gare centrale (la statue de David Sassountsi trônant devant son entrée est remarquable), l'ancien aéroport (à 20 km du centre), le Matenadaran, musée des manuscrits anciens, et l'omniprésence de statues. Comme la plupart des capitales des anciennes républiques soviétiques, Erevan possède son antenne de télévision, de 311,7 mètres de haut[81]. Par ailleurs, après la mort de Staline la statue géante à son effigie qui dominait la ville depuis le parc de la Victoire fut démontée et remplacée en 1967 par la Mère Arménie, une représentation d'une femme tenant un glaive à la main et veillant sur la paix de la capitale[82].
174
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175
+ Le plus grand lieu de culte chrétien de la capitale a été achevé en 2001. Il s'agit de la cathédrale Sourp Krikor Loussavoritch qui a été construite pour célébrer le 1700e anniversaire de l'adoption du christianisme comme religion d'état par l'Arménie en 301 ; elle est d'ailleurs parfois surnommée l'église de l'anniversaire. Elle est en fait composée de trois églises, une principale de 1 700 places (référence à l'anniversaire) et deux autres plus petites, d'une capacité de 300 places et occupe une superficie de 3 200 m2[83].
176
+
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+ Erevan possède aussi d'anciennes églises parmi lesquelles Zoravar et Katoghiké se distinguent particulièrement. Katoghiké (Sainte-Mère-de-Dieu) est la plus ancienne : coincée entre deux immeubles de l'époque soviétique, elle date du XIIIe siècle. Zoravar date quant à elle de la fin du XVIIe siècle. La capitale possède aussi d'autres églises, moins importantes et plus récentes.
178
+
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+ L'islam possède également son lieu de culte : la mosquée bleue d'Erevan, bâtie en 1766, est la dernière des huit mosquées d'Erevan encore debout. Entièrement restaurée à partir de 1995 par des fonds privés iraniens, elle accueille aujourd'hui un service religieux régulier, notamment pour la population iranienne de la capitale[84].
180
+
181
+ Petite ville ancienne, mais grande capitale récente, Erevan possède une voirie moderne, construite sur un plan géométrique. La plupart des avenues du grand centre-ville sont larges (parfois jusqu'à 2x4 voies) afin de permettre un transit efficace des véhicules. Cette vingtaine d'avenues croise des rues plus petites souvent arborées destinées à la circulation locale et aboutit souvent sur une des dizaines de places que compte la ville.
182
+
183
+ Parmi les artères remarquables on peut noter la large avenue Mesrop Machtots qui relie l'entrée sud de la ville et le Matenadaran ; la prestigieuse avenue du Maréchal-Baghramyan qui relie Barekamoutioun à la place de France et héberge le palais présidentiel ainsi que le parlement ; la rue Sayat-Nova qui est le prolongement de Baghramian après la place de France qui accueille hôtels, restaurants et boutiques ; la rue Abovyan, sorte de Champs-Élysées arménien, qui finit au sud sur la place de la République ; et l'avenue du Nord qui traverse le centre-ville en biais par rapport aux autres avenues.
184
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+ Par ailleurs, pour traverser les profondes gorges de la rivière Hrazdan il n'y a que trois ponts principaux : le pont de Davtachen, le grand pont du Hrazdan et le pont de la Victoire. Au fond du canyon cinq autres ponts plus petits permettent de traverser la rivière dont le remarquable pont Rouge qui permettait jusqu'en 1945 d'entrer dans la ville par le sud.
186
+
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+ Outre ses grandes artères en ville – les avenues Machtots, Baghramyan et Tigran Metz en premier lieu – Erevan possède plusieurs dizaines de kilomètres de voies express formant un réseau en toile d'araignée :
188
+
189
+ La forte croissance récente du parc automobile arménien – 12 000 véhicules par an[85] – a saturé le trafic au centre-ville et certaines artères subissent des bouchons parfois plus de la moitié de la journée en semaine. Pour pallier ce problème, la municipalité a décidé d'investir dans la construction de nouveaux réseaux routiers et ouvrages d'art.
190
+
191
+ Le chantier le plus visible fut l'aménagement d'une ancienne voie ferrée en autoroute péri-urbaine inaugurée en octobre 2008[86] et ouvert à la circulation le 3 décembre 2008[87]. L'autoroute Saralandji relie désormais le centre-ville, au carrefour des rues Nalbandian, Tacharents, Koryun et Heratsi[87], au nord-ouest de la ville en passant sous le monument de la Cascade puis derrière une zone résidentielle de luxe en construction pour arriver au pont de Davtachen[88].
192
+
193
+ Le métro d'Erevan (Երեւանի մետրոպոլիտեն en arménien) comprend une ligne unique de 12 kilomètres reliant dix stations. Une extension de la ligne de deux nouvelles stations vers le nord-ouest est en cours de réalisation. La construction d'une première station (Ajapniak) et du tunnel d'un kilomètre pour la relier au reste du réseau coûtera 18 millions de dollars[89]. La date de fin de travaux n'est pas encore définie.
194
+
195
+ En 2008, plusieurs stations et l'intérieur des voitures sont restaurés, le système de billetterie est modernisé avec l'introduction de jetons et de nouveaux portiques, et à partir de 2014 les rames sont équipées d'un système d'annonce vocale automatique.
196
+
197
+ Les projets à plus long terme prévoient la construction de deux nouvelles lignes mais le déficit de la balance budgétaire ne permet pas d'arrêter une date de début de travaux.
198
+
199
+ Erevan possède 46 lignes de bus et minibus[90] et 24 lignes de trolleybus[91]. Les lignes sont gérées d'une part par la municipalité au travers des sociétés Avtobus et Yerevantrans, et d'autre part, par quatre-vingt-dix sociétés privées de transport sous contrat[92].
200
+
201
+ Si d'anciens bus de l'époque soviétique restent encore en fonction, la plupart d'entre eux sont toutefois peu à peu remplacés et on voit émerger de plus en plus de bus et minibus fabriqués soit en Ukraine par la marque Bogdan pour Isuzu, soit en Russie par la marque GAZ. Pour contrer une hausse constante du trafic automobile dans la ville, la municipalité a décidé de passer d'ici 2010 le nombre de minibus des 2 600 actuels à 650 et d'augmenter dans le même temps le nombre de bus de moyenne et grande taille[93].
202
+
203
+ Depuis 2006 la municipalité installe des arrêts de bus dans tous les quartiers de la ville. Auparavant, seuls les locaux habitués savaient où attendre leur bus. En 2009, il est décidé de restaurer quatre-vingt-dix arrêts et quatre-cents panneaux de signalisation du réseau[92]. Ainsi, en 2015, certains arrêts importants du centre-ville sont équipés d'abribus et d'écrans affichant les horaires et diverses autres informations. Par ailleurs, pour développer le réseau des trolleybus une somme de 276 millions de dram est débloquée pour rénover le réseau et 700 autres millions pour l'achat de vingt nouveaux véhicules[94].
204
+
205
+ Outre les lignes de bus qui parcourent la ville, des cars au départ de la gare routière centrale située dans le quartier de Nor Kilikia desservent quasiment toutes les villes d'Arménie ainsi que d'autres à l'étranger, notamment Tbilissi en Géorgie ou Tabriz en Iran.
206
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207
+ Le réseau de tramway qui équipait Erevan depuis 1906 a vu sa dernière rame rouler en janvier 2004. En effet l'exploitation occasionnait un coût 2,4 fois plus élevé que les recettes générées ce qui a poussé la municipalité à décider de la fermeture définitive du tramway[95], malgré une ultime et vaine tentative de sauvetage à la fin de l'année 2003. Depuis, les rails sont démontés et revendus au poids. En 2007 la quasi-totalité des voies avait été retirée et les rues regoudronnées.
208
+
209
+ Erevan ne dispose que de sa seule gare centrale (certaines gares de banlieue ne sont plus utilisées depuis 1990). D'architecture typiquement soviétique — avec sa longue pointe sur le toit du bâtiment, surmontée des symboles du communisme : étoile, faucille et marteau – elle est loin d'être aux normes occidentales et depuis les fermetures des frontières turque et azerbaïdjannaise il n'y passe plus que quatre trains régionaux par jour et un train international tous les jours à 14h10 à destination de la Géorgie voisine.
210
+
211
+ Pour une somme allant de 9 000 à 18 000 drams il est par exemple possible d'aller en 16 h vers la capitale géorgienne, Tbilissi[96]. Ce train continue ensuite à destination de la station balnéaire de Batoumi sur les bords de la mer Noire.
212
+
213
+ Côté iranien, comme la ligne de chemin de fer traverse le Nakhitchevan azerbaïdjanais, les trains vers le sud s'arrêtent à Ararat. Un projet de construction d'une nouvelle ligne qui relierait directement les deux pays est à l'étude.
214
+
215
+ La gare est connectée au métro via la station Sasuntsi David.
216
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217
+ Un téléphérique reliait le centre-ville d'Erevan au quartier résidentiel de Nork, dans le district de Nork-Marach jusqu'en 2004. Au début du mois d'avril de cette année-là, une cabine se décroche et fait une chute de 17 mètres, tuant cinq des sept passagers[97]. 500 personnes empruntaient le téléphérique quotidiennement.
218
+
219
+ Depuis l'accident une partie des câbles a été décrochée et l'installation laissée à l'abandon. Déjà déficitaire avant l'accident, le téléphérique cherche des financiers pour reprendre du service.
220
+
221
+ L'aéroport international d'Erevan se situe à 12 kilomètres à l'ouest du centre-ville. C'est le premier aéroport du pays et le hub de la compagnie Armavia.
222
+
223
+ Inauguré en 1961 sous l'ère soviétique, l'aéroport Zvartnots est une première fois restauré en 1985, puis une deuxième fois en 2002 afin de tenter de s'adapter aux normes internationales. Depuis, la construction d'un nouveau terminal a débuté et la première phase des travaux s'est terminée en septembre 2006 avec l'ouverture de la zone d'arrivées. Une deuxième section consacrée au hall d'embarquement a été inaugurée en mai 2007[98].
224
+
225
+ Des vols sont assurés vers des dizaines de pays dont la France, la Russie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Autriche, les Pays-Bas, la République tchèque, l'Ukraine, Israël, le Liban, la Turquie, etc[99].
226
+
227
+ Erevan dispose d'un deuxième aéroport, celui d'Erebouni. Depuis l'indépendance du pays en 1991, les vols commerciaux sont abandonnés au profit de vols privés. L'armée de l'air y a également installé sa base et ce sont 18 MIG 29 qui sont stationnés sur le tarmac d'Erebouni.
228
+
229
+ En tant que capitale d'État, Erevan rassemble le plus grand nombre de centres d'enseignement du pays. On y trouve 27 collèges[100] et 12 écoles d'art[101] administrés par le ministère de l'Éducation.
230
+
231
+ Les plus grandes universités d'Arménie, publiques ou privées, sont établies à Erevan. Elles attirent énormément d'étudiants étrangers, notamment en provenance d'Inde, grâce à des prix très compétitifs et à un enseignement de la médecine en langue anglaise[102].
232
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233
+ Les plus anciennes universités d'Erevan datent de la première république (1918-1920) :
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235
+ L'ouverture des universités soviétiques se fait durant les années 1930 :
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+ Des universités étrangères ont également ouvert leurs portes depuis l'indépendance :
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+ Le principal musée d'Erevan est la Galerie nationale d'Arménie qui a été construite en 1921. Elle est intégrée au musée d'Histoire d'Arménie. En plus de posséder une exposition permanente riche d'œuvres de peintres aussi célèbres qu'Aivazovsky, Kandinsky, Chagall, Rousseau, Monticelli ou Eugène Boudin[110], elle reçoit fréquemment des expositions temporaires, telle que celle de Yann Arthus-Bertrand en 2005, l'exposition Italie-Arménie en 2005 ou encore celle organisée à l'occasion de l'année de l'Arménie en France en octobre 2006[111].
240
+
241
+ Le musée du génocide arménien, plus important pour le symbole que pour la taille de son exposition, se situe au pied du Tsitsernakaberd. On y trouve de nombreux témoignages, textes et photos d'époque.
242
+
243
+ Le Matenadaran est une bibliothèque-musée regroupant 17 000 manuscrits anciens et plusieurs bibles du Moyen Âge. Il est situé dans le centre de la ville, en haut de l'avenue Mesrop Machtots. En 2007, à l'occasion de l'année de l'Arménie en France, le Matenadaran a prêté de nombreux manuscrits au musée du Louvre pour son exposition Armenia Sacra.
244
+
245
+ Surplombant la rivière Hrazdan, le musée Paradjanov, qui a été complètement restauré en 2002, présente 250 œuvres, documents et photos[112] du réalisateur et peintre arménien. Son conservateur est le photographe et historien Zaven Sargsyan.
246
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+ Enfin, Erevan compte d'autres musées, comme le musée du Moyen-Orient, le musée d'art ancien et le musée de la ville d'Erevan[113], ou encore le musée Erebouni.
248
+
249
+ La ville d'Erevan comprend plusieurs salles de cinéma dont le célèbre cinéma Moskva. La plupart des succès mondiaux y sortent en salle en même temps qu'ailleurs. Parler le russe est une condition indispensable pour aller au cinéma à Erevan dans la mesure où tous les films projetés sont doublés dans cette langue.
250
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+ Depuis 2004 le cinéma Moskva reçoit chaque année le Festival international du film Golden Apricot. La dernière édition présidée par Atom Egoyan s'y est tenue du 9 au 14 juillet 2007 et a décerné l'Abricot d'or au film Import/Export du réalisateur autrichien Ulrich Seidl[114].
252
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253
+ Le bâtiment de l'opéra d'Erevan abrite d'une part la salle de concert Aram Khatchatourian et d'autre part le théâtre national d'opéra et de ballet Alexandre Spendiarian. De nombreux théâtres de qualité permettent d'assister à une multitude de pièces diverses et les quelques salles de spectacle dont le grand Hamalir offrent parfois quelques concerts même si la douceur des étés arméniens permet l'organisation de l'essentiel des concerts en extérieur.
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255
+ Le zoo d'Erevan a été fondé en 1940. Après avoir traversé la très difficile crise des années 1990, il retrouve aujourd'hui une meilleure santé économique. L'entrée à moins d'un euro permet de voir des éléphants, des aigles, des ours, des chameaux et 260 autres espèces[115].
256
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257
+ Waterworld est un parc d'attraction aquatique[116] situé sur les hauteurs de la ville. Il comprend plusieurs piscines, une dizaine de toboggans, des bars et des restaurants. Le parc fermait d'octobre à mai, mais la construction à partir de 2003 d'Aquatek, une partie couverte avec jacuzzis, piscines, bains turcs, salles de fitness, restaurants et hôtel, permet depuis son ouverture en octobre 2007 un accueil des clients tout au long de l'année[117].
258
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+ Quelques kilomètres plus loin, sur la route du lac Sevan, lieu privilégié de week-end pour les Erevanais, un deuxième parc d'attractions, Play City a vu le jour. Il comprend une piste de karting, un bowling, un cinéma, un paintball et des salles de jeux vidéo[118].
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+
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+ Depuis cinq ans le tourisme en Arménie se développe un peu plus chaque année et profite en premier lieu à Erevan qui rassemble à elle seule la majorité des hôtels, restaurants, bars et boîtes de nuit du pays. La municipalité s'adapte en faisant de nombreux travaux d'aménagement et de son côté, l'aéroport d'Erevan a subi de nombreux changements et la nouvelle aérogare, déjà en partie ouverte depuis 2006, a été complètement achevée en 2011.
262
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263
+ Le sport le plus pratiqué dans la capitale est le football. Erevan possède sept clubs de football, dont cinq en première division et les deux autres en deuxième. Le premier club de la capitale, le Pyunik Erevan a déjà emporté onze fois le championnat d'Arménie, créé en 1992[119].
264
+
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+ Erevan héberge cinq grands stades, le stade Naïri, le stade Kasakhi Marzik, le stade Mika, le stade de la République et le principal, le Stade Hrazdan. Il tire son nom du cours d'eau voisin, le Hrazdan. Le stade comprend aussi un complexe sportif composé de salles d'entraînement de boxe et karaté, de terrains de basket-ball et de tennis.
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+ L'Arménie est depuis longtemps dans le haut du tableau dans le domaine du jeu d'échecs. Les bureaux de la fédération arménienne des échecs se trouvent dans le Kentron à Erevan et il existe de nombreux clubs à travers la ville. En 1996, malgré la sévère crise économique, Erevan accueille la 32e olympiade d'échecs[121]. Les quatre Erevanais de l'équipe d'échecs d'Arménie – Levon Aronian, Vladimir Akopian, Gabriel Sargissian et Tigran Petrossian[122] – remportent les championnats du monde à Turin en 2006 et parviennent à conserver leur titre en 2008 à Dresde[123].
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+ En plus des échecs, Erevan a été la ville hôte des championnats du monde de lutte gréco-romaine de 2010, regroupant dans l'ordre de leurs classements, l'Iran, la Turquie, l'Arménie, la Russie, la Géorgie, Cuba, la Hongrie, et la Scandinavie[124].
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+ Erevan est jumelée ou en partenariat avec respectivement 16[125] et 13[126] villes dans le monde.
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+ Erevan, 1796
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+ L'église russe orthodoxe d'Erevan
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+ Minaret
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+ Gök-Jami (La mosquée bleue)
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+ Erevan, dominée par le mont Ararat
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+ Le lac Yerevanian
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+ L'avenue Machtots
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+ Panorama d'Erevan depuis le haut de la Cascade
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+ Dans la mythologie grecque, Éris (en grec ancien Ἔρις / Éris) est la déesse de la Discorde.
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+ Selon Hésiode, elle est fille de Nyx (la Nuit) et donne naissance seule, comme sa mère, à de nombreux enfants, tous méchants et malfaisants : Ponos (la Peine), Léthé (l'Oubli), Limos (la Faim), Phonoi et Makhai (les Meurtres et les Combats), Dysnomie et Até (l'Anarchie et le Désastre), Algea (les Douleurs), Hysminai (les Mêlées), Androktasiai (les Tueries), Neikea (les Querelles), Amphillogiai (les Disputes), Pseudologoi (les Mensonges) et Horkos (le Serment) qui veille sans cesse sur les serments qu'il sanctionne, comme il punit sans pitié le parjure volontaire. Dans l'Iliade, elle est la sœur d'Arès, dieu de la Guerre ; elle l'accompagne dans ses combats et tient en main l'emblème de la guerre. Homère la décrit ainsi (IV, 440-443) :
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+ « […] la Discorde infatigable,
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+ Tout à la fois compagne et sœur de l'homicide Arès,
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+ Qui d'abord se dresse timidement, mais qui bientôt
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+ Touche du front le ciel et de ses pieds foule la terre. »
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+ Elle peut sans doute être assimilée à Ényo, citée au chant V.
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+ Cependant Éris représente aussi l'aspect positif de l'émulation : au chant XI de l'Iliade, Zeus l'envoie réveiller l'ardeur au combat des chefs grecs (XI, 3-14) ; c'est elle aussi qu'Héraclès choisit lorsqu'il rencontre deux femmes au début de ses exploits selon Hésiode.
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+ Furieuse de ne pas avoir été invitée aux noces de Thétis et Pélée, elle y jette une pomme d'or portant l'inscription « Pour la plus belle » (Ἡ καλὴ λαϐέτω / Hê kalề labétô). Cette « pomme de discorde » se révèle fatale, puisque c'est elle qui provoque indirectement la guerre de Troie après le Jugement de Pâris qui a dû choisir entre Héra, Athéna et Aphrodite.
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+ Éris et Arès sont à la tête des Lapithes lors de leur guerre contre les centaures.
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+ Son nom a donné naissance au terme « éristique », l'art de la controverse.
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+ Le personnage d'Éris a également été repris comme thème central du discordianisme, religion moderne humoristique apparue dans les années 1950 aux États-Unis.
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+ Elle est également l'ennemie des Chevaliers du Zodiaque dans Éris : La Légende de la pomme d′or.
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+ Elle vole le Livre de la Paix dans Sinbad: La Légende des Sept Mers, film d'animation des studios DreamWorks dont elle est la principale antagoniste.
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+ Eris est une antagoniste mineure dans le dessin-animé Classe des Titans, elle est la fille d'Aphrodite et la petite-fille de Chronos. Grâce à un objet magique confié par son grand-père et une mélodie magique, elle répand la discorde partout où elle va.
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+ En 2006, le nom Éris fut accordé à la planète naine (136199) Éris, à cause de la controverse que sa découverte avait déclenchée au sujet de la définition du terme planète.
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+ Éris, officiellement désignée par (136199) Éris (désignation internationale (136199) Eris), est la planète naine connue la plus massive du Système solaire (27 % plus massive que Pluton[8],[3]) ainsi que la deuxième plus grande en termes de taille (2 326 kilomètres de diamètre, contre 2 370 kilomètres pour Pluton). Éris est ainsi le neuvième corps connu le plus massif et le dixième corps le plus gros (en volume) orbitant directement autour du Soleil.
4
+
5
+ Éris est un objet épars, un objet transneptunien situé dans une région de l'espace au-delà de la ceinture de Kuiper. Elle possède un satellite naturel, Dysnomie. En 2007, ils étaient situés à environ 97 ua du Soleil, environ trois fois plus loin que Pluton. C'est la planète naine connue la plus éloignée du Soleil[9].
6
+
7
+ Éris a été découverte le 5 janvier 2005 par l'équipe de Michael E. Brown du California Institute of Technology. Elle porte le nom de la déesse grecque Éris. Sa taille, initialement estimée comme étant beaucoup plus importante que celle de Pluton[a], la fit qualifier de dixième planète du Système solaire par ses découvreurs, entre autres. Cette qualification, ainsi que la perspective de découvrir d'autres objets similaires dans l'avenir, a motivé l'Union astronomique internationale (UAI) à définir le terme « planète » pour la première fois de façon formelle. Selon cette définition approuvée le 24 août 2006, Éris est une planète naine aux côtés de Pluton et Cérès[10].
8
+ En juin 2008, l'UAI a décidé de classer Éris dans la catégorie des plutoïdes (classe spécifique des planètes naines transneptuniennes), comme Pluton.
9
+
10
+ Éris est nommée d'après la déesse grecque de la discorde, Éris. Avant l'acceptation de ce nom, Éris possédait une désignation provisoire, 2003 UB313. Avant qu'Éris ne possède son nom officiel et définitif, elle reçut plusieurs noms officieux : Xéna, en rapport avec un personnage de série car le nom commence par un X, symbole romain du 10 (10e planète) et référence aux planètes X, ou Lila, que Brown avait initialement choisi en l'honneur de sa fille[11].
11
+
12
+ La désignation des planètes mineures et autres petits corps implique de donner aux corps dont l'orbite est connue avec certitude un numéro définitif. Éris possède le numéro 136199 ; sa désignation scientifique officielle complète est donc (136199) Éris[12], ou éventuellement 136199 Éris.
13
+
14
+ Éris est nommée d'après la déesse grecque Éris (en grec : Έρις), une personnification de la discorde[13]. Le nom officiel fut attribué le 13 septembre 2006 à la suite d'une période inhabituellement longue pendant laquelle elle était connue par sa désignation provisoire 2003 UB313, laquelle fut automatiquement donnée par l'Union astronomique internationale suivant le protocole de désignation des objets mineurs.
15
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16
+ Avant cette désignation définitive, deux surnoms furent utilisés pour l'objet dans les médias. « Xena » était le nom informel utilisé par l'équipe l'ayant découverte. Il provenait de l'héroïne éponyme de la série télévisée Xena, la guerrière. L'équipe avait conservé à dessein ce surnom pour le premier objet découvert plus grand que Pluton. Selon Brown, il fut choisi car il débutait par un X (pour la planète X), il sonnait de façon mythologique et l'équipe avait fait en sorte de placer plus de divinités féminines parmi les objets transneptuniens (comme Sedna) ; de plus, la série était alors diffusée[14]. Le surnom « Lila » fut également utilisé, mais à la suite d'un malentendu sur planetlila, partie de l'URL de la page web de Brown relatant la découverte[15] ; ce nom était en fait dérivé de la fille de Brown, Lilah, qui venait de naître.
17
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18
+ Le délai dans l'attribution du nom fut causé par l'incertitude du statut de l'objet, planète ou objet mineur ; différentes procédures de nomenclatures s'appliquent pour ces différentes classes d'objets. La décision fut reportée à après l'annonce de la définition formelle d'une planète naine, le 24 août 2006[12].
19
+
20
+ Brown avait conjecturé que Perséphone pourrait être un nom acceptable pour l'objet. Cependant, il n'était plus possible de l'utiliser après la classification de l'objet comme planète naine, car il existe déjà un astéroïde portant ce nom ((399) Perséphone)[9]. Dans la mesure où les conventions de nommage de l'UAI préconisent un nom d'une divinité liée à un mythe de création pour les objets sur des orbites stables au-delà de Neptune, l'équipe considéra également cette possibilité.
21
+
22
+ Les trois noms prévus au départ étaient : Érèbe (Erebus), Phanès et Ophion[16].
23
+ L'équipe proposa Éris le 6 septembre 2006 bizarrement destiné à son satellite au départ[16]. Le 13 septembre 2006, il fut accepté comme nom officiel par l'UAI[17]. Le choix de cette dénomination évoque d'une part, les discussions et controverses acharnées entre scientifiques sur la remise en cause de la définition du mot « planète » du fait de la découverte d'Éris et, d'autre part, l'apparente diversité des orbites des objets épars de cette zone du Système solaire, a contrario des orbites régulières des planètes du Système solaire.
24
+
25
+ Le nom du satellite d'Éris, Dysnomie, qui est celui de la déesse grecque de l'anarchie, conserve cette idée. Avant son nommage, il était surnommé « Gabrielle » par ses découvreurs, d'après l'acolyte de Xena dans la série télévisée du même nom. Le clin d'œil à la série est ainsi conservé, puisqu'en anglais, l'anarchie se dit lawlessness et que l'actrice interprétant Xena est Lucy Lawless.
26
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27
+ La première prise de cliché de l'astre date du 3 septembre 1954, sans que l'on sache à l'époque que c'était une planète naine[18].
28
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29
+ Éris a été photographiée lors d'observations effectuées le 21 octobre 2003 avec le télescope Oschin de 1,22 mètre du Mont Palomar, en Californie, par l'équipe de Mike Brown, Chadwick Trujillo et David Rabinowitz[19] du Caltech, qui avait déjà découvert plusieurs grands objets transneptuniens comme Quaoar[20], Orcus[21] ou Sedna[22]. L'objet avait été éliminé parce que se déplaçant lentement sur la voûte céleste, ceci pour réduire le nombre de données. Ce n'est qu'en janvier 2005 qu'Éris fut découverte, lorsque des photographies du même pan de ciel révélèrent son déplacement. Plusieurs observations ultérieures permirent de commencer à déterminer son orbite, sa distance et sa taille. L'équipe n'avait pas l'intention de divulguer sa découverte avant que d'autres observations soient effectuées, afin de préciser la taille et la masse de l'objet ; l'annonce de la découverte d'un autre objet qu'elle suivait, (136108) Hauméa, par une équipe espagnole, la força à précipiter l'annonce[9].
30
+
31
+ La découverte fut annoncée le 29 juillet 2005, le même jour que deux autres grands objets transneptuniens, Hauméa et Makémaké.
32
+
33
+ En 2005, l'équipe d'optique adaptative des télescopes Keck à Hawaii réalisa des observations des quatre plus brillants objets transneptuniens (Pluton, Makémaké, Hauméa et Éris) à l'aide du nouveau système à étoile guide laser[23]. Les observations effectuées le 10 septembre et publiées en octobre 2005 déterminèrent qu'Éris possède un satellite, nommé par la suite Dysnomie. Ces observations permirent de préciser la masse d'Éris en juin 2007[3].
34
+
35
+ Éris est un plutoïde, une planète naine transneptunienne. Ses caractéristiques orbitales la classent plus spécifiquement comme un objet épars, un objet transneptunien au-delà de la ceinture de Kuiper (à environ 48 ua) dont l'orbite est fortement excentrique.
36
+
37
+ Bien que sa forte inclinaison orbitale soit inhabituelle parmi la plupart des objets de Kuiper connus, les modèles théoriques, comme le modèle de Nice, suggèrent que les objets épars qui étaient à l'origine près du bord intérieur de la ceinture de Kuiper ont été dispersés dans des orbites plus éloignées avec l'influence des planètes gazeuses du Système solaire. Comme la ceinture de Kuiper interne devrait être généralement plus massive que l'externe, les astronomes s'attendaient à découvrir des objets plus grands comme Éris en haute inclinaison des orbites, qui ont traditionnellement été négligées, lors des observations[24].
38
+
39
+ Éris étant alors estimée plus grande que Pluton, elle a été décrite un temps comme la « dixième planète » du Système solaire par la NASA et certains médias[25]. En réponse à une incertitude concernant son statut et à cause du débat sur celui de planète de Pluton, l'Union astronomique internationale chargea un groupe d'astronomes de définir le terme de planète. Cette définition fut adoptée le 24 août 2006 ; Éris fut désignée « planète naine » (et Pluton classée de même)[26]. La décision fut fortement controversée ; Mike Brown, le découvreur d'Éris, a depuis approuvé ce terme[27]. L'UAI a par la suite ratifié la désignation (136199) Éris[12].
40
+
41
+ La nouvelle sous-catégorie des plutoïdes a été créée par l'Union astronomique internationale qui, lors d'une réunion de son comité exécutif à Oslo le 11 juin 2008[28],[29], s'est accordée sur ce terme comme désignation des planètes naines qui passent la majeure partie de leur temps au-delà de l'orbite de Neptune. Éris en fait visiblement partie.
42
+
43
+ Le 6 novembre 2010, Éris a occulté une étoile de la constellation de la Baleine. Ce phénomène a été observé pendant 27 secondes depuis l'observatoire de La Silla et pendant 76 secondes depuis l'observatoire d'Alain Maury, près de San Pedro de Atacama[30]. Bruno Sicardy en a déduit un rayon de 1 165 km, soit un diamètre de 2 326 km, soit un peu moins que Pluton dont le diamètre est alors estimé à 2 344 km[31].
44
+
45
+ Auparavant, le diamètre d'Éris a été évalué à 2 400 km à l'aide d'images prises par le télescope spatial Hubble[5]. La luminosité d'un objet dépend à la fois de sa taille et de son albédo. À 97 ua de distance, un objet possédant un diamètre de 3 000 km aurait un diamètre angulaire de 40 milliarcsecondes[32] ce qui est mesurable par Hubble grâce à des techniques de traitement d'image sophistiquées.
46
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47
+ Selon Hubble, Éris n'est que 4 % plus grande que Pluton, avec un diamètre de 2 397 ± 100 km (Pluton mesure 2 370 ± 20 kilomètres de diamètre). Son albédo serait de 0,96[33], ce qui en ferait l'objet le plus brillant du Système solaire après Encelade, le satellite de Saturne. Son albédo élevé pourrait être causé par sa surface glacée, réalimentée par les fluctuations de température selon que l'orbite excentrique d'Éris l'amène plus ou moins près du Soleil[34],[5],[35].
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+
49
+ En 2007, une série d'observations des plus gros transneptuniens par le télescope spatial Spitzer a donné à Éris un diamètre égal à 2 600 (+400 −200) km[36]. Selon ces données, l'estimation de Hubble est la plus basse possible et le diamètre d'Éris dépasserait probablement celui de Pluton de 13 %, peut-être même jusqu'à 30 %.
50
+
51
+ Des observations antérieures, fondées sur le rayonnement thermique d'Éris à la longueur d'onde de 1,2 mm, où la luminosité de l'objet ne dépend que de sa température et de sa superficie, indiquent un diamètre de 3 000 (+270−100) km, soit un tiers plus grand que Pluton[5]. Si l'objet tourne rapidement sur lui-même, distribuant sa chaleur plus efficacement et résultant en une température de 23 à 24 K (−250 à −249 °C), le diamètre serait dans la partie haute de cette fourchette (vers 3 090 km) ; s'il tourne lentement, la surface visible serait plus chaude (environ 27 K, soit −246 °C) et son diamètre serait dans la fourchette basse (2 860 km, impliquant un albédo de 0,6 similaire à celui de Pluton, cohérent avec sa signature spectrale).
52
+
53
+ L'incohérence apparente entre les résultats du télescope Hubble (2 400 ± 100 km) et ceux de l'institut de radioastronomie millimétrique ci-dessus (3 000 ± 370 km) n'est pas expliquée. Michael Brown l'explique par une magnitude absolue légèrement inférieure à celle supposée par Bertoldi (−1,12 ± 0,01 contre −1,16 ± 0,1, soit presque 100 km de différence sur le diamètre). Selon l'institut Max-Planck de radioastronomie, le rapport entre l'albédo bolométrique (représentant l'énergie réfléchie totale et utilisée dans la méthode thermique) et l'albédo géométrique (représentant la réflexion dans une longueur d'onde visible et utilisée avec Hubble) n'est pas connue avec précision ; en elle-même, cette incertitude pourrait expliquer l'écart mesuré[5].
54
+
55
+ La nouvelle mesure, effectuée le 6 novembre 2010 à la suite de l'occultation d'une étoile de 16e magnitude, et réalisée à l'aide de plusieurs télescopes placés sur la ligne d'observation qui s'étirait de l'Amérique centrale à l'Afrique, attribue au planétoïde une taille comprise entre 2 320 km et 2 350 km, en faisant donc un corps plus petit que Pluton.
56
+
57
+ Bien qu'une grande incertitude règne donc sur ses dimensions, sa masse, mesurée sur la base de la rotation de sa lune Dysnomie en 15,774 jours[37],[3], est quant à elle bien mieux connue, et supérieure d'environ 27 % à celle de Pluton.
58
+
59
+ Le 13 juillet 2015, le diamètre de Pluton a été revu à la hausse grâce aux mesures effectuées par la sonde New Horizons alors qu'elle s'en approchait. Le diamètre annoncé est alors de 2 370 +/- 20 km, ce qui en fait un corps plus grand qu´Éris.[38]
60
+
61
+ La composition interne d'Éris est pour l'instant inconnue mais pourrait être proche de celle de Pluton. S'il y a eu différenciation planétaire, il pourrait y avoir un noyau rocheux. Si l'on accorde à Éris une densité de 2, valeur approximative, la densité voisine de 1 des glaces détectées en surface doit être compensée par une masse rocheuse, de densité de l'ordre de 4 ou 5, en proportion égale aux glaces d'eau et d'éléments volatils (azote, méthane, oxyde de carbone). Ces roches pourraient affleurer à la surface sans être visibles car dépourvues de signatures spectrales caractéristiques, ou bien être recouvertes d'un manteau de glace[39].
62
+
63
+ Avec une teneur en glace d'eau de l'ordre de 50 % ou plus pour la masse d'Éris, la présence en profondeur d'eau liquide sous l'effet de la haute pression est envisageable dans les couches profondes, coexistant avec de la glace sous haute pression[40].
64
+
65
+ Éris a été observée spectroscopiquement par le télescope de 8 mètres Gemini North à Hawaï le 25 janvier 2005. L'analyse infrarouge de l'objet a révélé la présence de glace de méthane, indiquant que la surface d'Éris semble être similaire à celle de Pluton. Il s'agit du troisième objet transneptunien sur lequel du méthane est détecté, après Pluton et sa lune Charon (Triton, le satellite de Neptune, semble être d'origine similaire aux objets de la ceinture de Kuiper et possède également du méthane à sa surface)[41].
66
+
67
+ Cependant, à la différence de Pluton et Triton, Éris semble être de couleur grise[9]. La couleur rougeâtre de Pluton est probablement due à des dépôts de tholin sur sa surface, assombrissant celle-ci et augmentant sa température et donc l'évaporation des dépôts de méthane. En comparaison, Éris se situe assez loin du Soleil pour que le méthane se condense sur sa surface même là où son albédo est faible. Cette condensation uniforme sur toute la surface recouvrirait les dépôts de tholin rouge[42].
68
+
69
+ Du fait de son orbite, la température de surface d'Éris varie entre 30 et 56 K (−243 °C et −217 °C)[9]. Le méthane étant très volatil, sa présence indique qu'Éris est toujours demeuré dans une région lointaine du Système solaire où la température est suffisamment froide (−243 °C) ou qu'il possède une source interne de méthane pour compenser la perte de gaz hors de son atmosphère. Ces observations contrastent avec celles d'un autre objet de la ceinture de Kuiper, Hauméa, qui possède de la glace d'eau mais pas de méthane[43].
70
+
71
+ Lors de l'occultation d'une étoile de la constellation de la baleine par Éris, des informations supplémentaires ont précisé sa composition. Son diamètre se trouve ramené à 2 326 kilomètres. En conséquence, la densité de la planète naine passe à 2,52 grammes par centimètre-cube. Ceci suggère un gros corps rocheux couvert d'un modeste manteau de glace d'une centaine de kilomètres d'épaisseur, les deux composantes comptant pour des proportions de 85 % et 15 %.
72
+
73
+ De plus, avec les dernières informations, Éris apparaît extrêmement brillante. Son sol réfléchit jusqu'à 96 % de la lumière du Soleil. C'est bien davantage que les 80 % constatés avec de la neige fraîche. Au niveau de l'explication de cette réflexion importante : « Difficile de l'imaginer, répond Bruno Sicardy, enseignant-chercheur au LESIA. Cet éclat pourrait s'expliquer par la jeunesse ou la fraîcheur du sol gelé : il ne date pas des origines du Système solaire. Au fur et à mesure qu'Éris s'approche ou s'éloigne du Soleil sur son orbite, son atmosphère d'azote se condense en fine couche brillante d'environ un millimètre d'épaisseur. Puis, elle se volatilise de nouveau. »
74
+
75
+ Cette luminosité a donc permis de suggérer qu'Éris possède une atmosphère. Elle semble jumelle à celle de Pluton[44]. Lorsque le corps est au point le plus proche du Soleil, son atmosphère est alors maximale. À la surface, certaines régions sont très brillantes, dû aux restes de glace d'azote et des régions sombres composées d'hydrocarbures complexes relevées par la sublimation des glaces. Quand Éris s'éloigne du Soleil, l'atmosphère se condense et recouvre la surface de glace fraîche. À son point le plus éloigné, les glaces s’assombrissent sous l'effet des rayonnements UV et des composés complexes se forment. À l'approche de son périhélie suivant, les glaces commencent à se sublimer à nouveau[45].
76
+
77
+ Dans environ 250 ans, Éris sera au plus près du Soleil et située alors à 5,6 milliards de kilomètres, soit 37,77 ua. La chaleur plus importante permettra à ses gaz gelés de se sublimer pour passer directement à l'état de gaz et former une fine couche d'atmosphère à l'instar de celle de Pluton[46].
78
+
79
+ L'orbite d'Éris est fortement excentrique et l'amène à 37,78 UA du Soleil à son périhélie et à 97,56 UA à son aphélie. Elle est également très inclinée par rapport à l'écliptique (environ 45°) ; sa période orbitale est de 557,4 a.
80
+
81
+ Éris est actuellement située à 97 UA du Soleil, presque à son aphélie et, mis à part quelques comètes à longue période, était, jusqu'au 10 novembre 2015 l'objet le plus éloigné que l'on connaisse dans le Système solaire (à cette date, il fut détrôné par V774104). Cependant, avec un demi-grand axe de 67,669 UA, ce n'est pas l'objet non cométaire dont le périhélie est le plus lointain, ni l'objet non cométaire possédant la période de révolution la plus longue, ce « privilège » restant dans l'état actuel de nos découvertes la propriété de 2000 OO67. On connait en 2007 une quarantaine d'objets transneptuniens qui sont actuellement plus proches du Soleil qu'Éris mais possèdent un demi-grand axe plus grand[47], comme Sedna, 2000 CR105 ou 1996 TL66. Éris devrait atteindre son prochain périhélie le 6 mars 2258[48].
82
+
83
+ Le périhélie d'Éris, à environ 37,8 UA, la met en principe à l'abri de l'influence de Neptune (situé à 30 ua du Soleil). Il est cependant possible qu'Éris soit dans une résonance de 17:5 avec Neptune, mais d'autres observations seront nécessaires pour vérifier cette hypothèse[49]. Par comparaison, Pluton et les autres plutinos suivent une orbite moins excentrique et inclinée et liée à Neptune par résonance orbitale. Du fait de cette orbite, Éris est probablement un objet épars. Ces objets auraient été formés dans la ceinture de Kuiper et éparpillés par Neptune alors que le Système solaire se formait. Bien que sa forte inclinaison soit atypique parmi les objets épars connus, les modèles suggèrent que les objets originellement situés sur le bord interne de la ceinture de Kuiper furent éparpillés sur des orbites plus inclinées que les objets de la ceinture externe[50].
84
+
85
+ La magnitude apparente d'Éris est actuellement d'environ 19, ce qui la rend détectable par certains télescopes amateurs. Elle ne fut pas découverte avant 2005 à cause de sa forte inclinaison : la plupart des recherches pour les gros objets transneptuniens se concentrent sur le plan de l'écliptique, où la plupart du matériau du Système solaire est situé.
86
+
87
+ Éris se trouve actuellement dans la constellation de la Baleine. Elle se trouvait dans le Sculpteur de 1876 à 1929 et dans le Phénix d'environ 1840 à 1875. En 2036, elle entrera dans les Poissons et en 2065 dans le Bélier[51]. Après cette date, elle passera dans l'hémisphère céleste nord : en 2128 dans Persée et en 2173 dans la Girafe où elle atteindra sa déclinaison nord maximale. Du fait de son inclinaison, Éris ne traverse que quelques constellations du Zodiaque.
88
+
89
+ Éris possède au moins un satellite naturel, nommé Dysnomie (officiellement, (136199) Éris I Dysnomie), découvert le 10 septembre 2005 à l'Observatoire de Keck en Californie et annoncé le 2 octobre 2005[23]. Dysnomie a été découverte par le télescope Keck II qui avait effectué des recherches sur les quatre objets de la ceinture de Kuiper les plus brillants : Pluton, Éris, Makemake et Haumea.
90
+
91
+ Il fut d'abord désigné sous le nom provisoire de « S/2005 (2003 UB313) 1 », type de dénomination utilisée pour un satellite. Puis « 2003 UB313 » reçut le nom officieux de « Xéna », du nom d'une guerrière d'une série télévisée. Alors l'équipe décida de nommer le satellite « Gabrielle », du nom de la compagne du personnage de la série.
92
+ Enfin, (136199) Éris reçut son nom définitif, et « S/2005 (2003 UB313) 1 » reçut le nom officiel de « Dysnomie » en septembre 2006, du nom d'une déesse grecque fille de la déesse Éris.
93
+ Les noms concurrents étaient : Nox, Éris (finalement attribué à sa planète naine) et Boréas[52].
94
+
95
+ Les noms d'Éris, déesse de la Discorde, et Dysnomie, déesse de l'Anarchie, furent choisis car leur découverte conduisit à la déchéance de Pluton du statut de planète, ainsi qu'au débat sur la définition des corps du Système solaire. Aussi, puisque Dysnomia en anglais se traduit par lawlessness, on aperçoit un clin d'œil au surnom officieux « Xéna », personnage incarné par l'actrice Lucy Lawless.
96
+
97
+ Il a été calculé qu'une mission de survol de la planète naine Éris pourrait prendre 24,66 années en utilisant l'assistance gravitationnelle de Jupiter et en se basant sur une date de lancement du 3 avril 2032 ou du 7 avril 2044. Éris serait alors respectivement distante du Soleil de 92,03 ua ou 90,19 ua à la date d'arrivée de la sonde[53].
98
+
99
+ Dans la série de bande dessinée, Nash Tulsa, le volume 10 La 5e extinction met en avant cette planète naine. Le scénario ayant été écrit avant que le nom officiel fût donné à Éris, la désignation 2003 UB313 est utilisé. De même, le nom de sa lune Dysnomie dut être inventé par l'auteur Jean-Pierre Pécau en prenant Gabrielle, et écrivant ironiquement « Pourquoi on a donné un nom à la lune et pas à la planète ? ».
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+ Un glacier est une masse de glace plus ou moins étendue qui se forme par le tassement de couches de neige accumulées. Écrasée sous son propre poids, la neige expulse progressivement l'air qu'elle contient, se soude en une masse compacte et se transforme en glace.
2
+
3
+ Le domaine de plasticité de la glace étant particulièrement étendu, un glacier s'écoule lentement sous l'effet de la gravité le long d'une pente ou par fluage.
4
+
5
+ « Glacier » est un terme francoprovençal que l'on rencontre dès le XIVe siècle en Valais et qui dérive du latin populaire *glaciariu(m), du latin tardif glacia, du latin classique glacies (« glace », « glaçon »). À partir du milieu du XVIIIe siècle, en France, on le préfère au terme « glacière » qui était alors utilisé.
6
+
7
+ Les glaciers représentent 60 à 70 % des eaux douces de la planète, et constituent également une partie importante de la cryosphère terrestre.
8
+
9
+ Tout comme chaque rivière est unique par ses caractéristiques, aucun glacier ne ressemble à un autre. Il est cependant possible de distinguer certaines caractéristiques récurrentes et s'appliquant de manière générale.
10
+
11
+ On peut distinguer trois zones dans un glacier :
12
+
13
+ La ligne d'équilibre d'un glacier est la limite qui sépare la zone du glacier où le bilan en masse est excédentaire et la zone du glacier où le bilan en masse est déficitaire. Cette ligne d'équilibre est matérialisée durant les mois chauds par la limite entre neige persistante (les neiges éternelles) et glace apparente. La ligne d'équilibre est utilisée pour marquer la fin de la zone d'accumulation d'un glacier.
14
+
15
+ Ces trois secteurs d'un glacier sont très variables en taille, voire absents sur certains glaciers.
16
+
17
+ Les couches successives de neige qui forment le glacier emprisonnent durant leur passage dans l'atmosphère poussières, pollens, polluants et piègent des bulles d'air qui conservent la teneur des gaz composant l'atmosphère à l'époque de piégeage. Ces informations font d'un glacier un véritable livre relatant l'évolution de l'atmosphère durant des centaines de milliers d'années. Des forages (Vostok en Antarctique) permettent de remonter des carottes de glace et d'analyser la composition de l'atmosphère à l'époque de la formation des strates.
18
+
19
+ Un glacier possède d'autres caractéristiques qui sont révélatrices de la topographie, du climat, de son activité érosive, de son passé :
20
+
21
+ On peut définir un bilan hydrique (ou bilan de masse) saisonnier pour un glacier.
22
+
23
+ Ce bilan fait la différence entre perte et gain d'eau, qu'elle soit sous forme liquide, solide ou gazeuse. Durant les mois les plus chauds, les précipitations sous forme de neige sont au plus bas et la remontée des températures accélère la fonte du glacier en étendant sa zone d'ablation à plus haute altitude. Le bilan hydrique du glacier est alors négatif : sa masse diminue en perdant plus d'eau qu'il n'en reçoit. À l'inverse, les mois les plus froids voient les précipitations neigeuses augmenter et la fonte atteindre son minimum. Le bilan hydrique du glacier est positif : sa masse augmente en reconstituant ses stocks de glace qu'il a perdus l'été.
24
+
25
+ Le bilan hydrique saisonnier d'un glacier définit le débit du torrent émissaire dont le flot est composé des eaux de fonte. Le débit des eaux de fonte est à son maximum les mois les plus chauds et est à son minimum les mois les plus froids. Il faut préciser que ce débit des eaux de fonte, même s'il l'influence fortement, ne correspond pas au débit du torrent émissaire qui peut être grossi par les pluies ou atténué par l'évaporation, la recharge de la nappe phréatique, le prélèvement pour les activités humaines, etc. Le débit des eaux de fonte, s'il est directement lié aux précipitations neigeuses, est beaucoup plus affecté par d'autres facteurs météorologiques (l'intensité et la durée de l'ensoleillement, les températures qui sont des variables plus stables dans l'espace et dans le temps que les précipitations), cosmiques et anthropiques (telle la présence de cryoconite, poussière nivéo-éolienne qui fait passer l'albedo de la glace de glacier de 0,2 à 0,4[1], ce qui accélère la fonte[2]). Ainsi, on peut observer des fluctuations journalières du débit des eaux de fonte : le maximum est atteint dans l'après-midi tandis que le minimum l'est en fin de nuit.
26
+
27
+ Le glacier, en jouant le rôle de réservoir d'eau douce, régularise le débit des cours d'eau en aval tout au long de l'année. Il permet ainsi à la végétation en aval du glacier de disposer de réserves d'eau constantes et d'éviter ou d'atténuer d'éventuelles périodes de sécheresse.
28
+
29
+ Un glacier commence à se déformer et est donc capable d'avancer en acquérant une certaine plasticité lorsqu'il dépasse cinquante mètres d'épaisseur. C'est aussi pour cette raison que la surface des glaciers est couverte de séracs et de crevasses : la couche supérieure correspondant aux cinquante premiers mètres du glacier ne se déforme pas mais casse.
30
+
31
+ Un glacier avance, se déplace à cause de la gravité ou se déforme, flue à cause de son propre poids. La vitesse et la direction du déplacement sont fonction de la topographie, de la température du glacier, de sa teneur en air, de la quantité d'eau liquide qu'il contient, de la quantité et de la nature des matériaux rocheux qu'il transporte, de sa réaction face à la rencontre avec d'autres glaciers, etc.
32
+
33
+ En général, plus la pente est forte et régulière, le glacier lourd, ayant une température élevée et contenant de l'eau liquide, de l'air et peu de grosses roches, plus il ira vite et inversement.
34
+
35
+ Le fait qu'un glacier soit recouvert ou non d'une couche de débris rocheux peut influencer sa vitesse d'écoulement par le biais des eaux de fonte. Ces eaux de fonte, en s'écoulant entre le glacier et les parois rocheuses, lubrifient la glace qui glisse mieux contre la roche. En comportant des débris rocheux à sa surface, un glacier s'isole des rayonnements solaires et des températures atmosphériques, diminuant par là-même la fonte de la glace à sa surface. Disposant de moins d'eau liquide, le glacier avance moins vite que si sa glace était découverte.
36
+
37
+ La vitesse d'écoulement n'est pas la même en tout point d'un glacier. Elle varie selon la distance avec les parois et selon qu'on se trouve en zone d'accumulation, de transport ou d'ablation. Plus la glace est proche des parois latérales, plus sa vitesse est réduite. Dans la zone d'accumulation et de transport, la vitesse est généralement maximale dans les profondeurs du glacier, tandis qu'elle l'est à la surface du glacier dans la zone d'ablation. Cette vitesse différentielle fait que le litage des couches de neige est horizontal dans la zone d'accumulation, puis devient vertical dans la zone de transport pour redevenir horizontal dans la zone d'ablation.
38
+
39
+ Les vitesses d'écoulement d'un glacier sont très variables. La vitesse moyenne pour un glacier classique est de l'ordre de quelques centimètres à quelques dizaines de centimètres par jour. Certains glaciers (glaciers suspendus ou glaciers dits « morts ») ont une vitesse d'écoulement proche de zéro. D'autres glaciers comme les courants glaciaires peuvent avancer de plusieurs dizaines de mètres par jour. Ainsi, un glacier de Groenland, le Kangerdlugssuaq (ou Kangerlussuaq situé au sud de Nuuk) a multiplié sa vitesse par trois entre 1996 et 2005 et atteint à cette date de plus de quatorze kilomètres par an soit une moyenne de quarante mètres par jour[3].
40
+
41
+ Le front d'un glacier peut être amené à avancer ou à reculer dans une vallée. Ces mouvements sont le résultat d'un déséquilibre entre apport de neige et fonte : lorsque le bilan hydrique annuel est négatif, le glacier entre dans une phase de recul et réciproquement.
42
+
43
+ Il faut rappeler que quand on parle d'un recul glaciaire, ce n'est pas le glacier qui recule, la glace continuant d'avancer vers le bas de la vallée, c'est la position du front glaciaire qui se déplace vers le haut de la vallée. La « délaissée glaciaire » (espace abandonné à la suite du recul du glacier) se nomme aussi « glarier »[4] ou « fond du glacier »[5].
44
+
45
+ Si l'apport de neige, et par conséquent de glace, est plus important que la fonte du front glaciaire, le glacier progressera dans la vallée. Ceci peut être provoqué par un refroidissement climatique et/ou une augmentation des précipitations. Les effets inverses seront à l'origine d'un retrait glaciaire. Entre 1850 et 1980, les glaciers des Alpes ont perdu presque le tiers de leur surface.
46
+
47
+ À noter que pour le cas de l'Antarctique : de pareils phénomènes existent, les élévations de la température dans ces secteurs très froids se révélant favorables à une augmentation des précipitations neigeuses donc à terme, à une augmentation des volumes de glace.
48
+
49
+ Les conséquences d'un retrait ou d'une avancée glaciaire dans la morphologie d'un glacier peuvent être spectaculaires et radicales :
50
+
51
+ Certaines progressions d'un glacier sont révélatrices d'une « mauvaise santé » du glacier et s'apparentent plus à un suicide qu'à une croissance. Il s'agit des surges glaciaires.
52
+
53
+ Attention aussi à ne pas confondre progression glaciaire et jökulhlaup qui sont des inondations provoquées par une vidange d'un lac subglaciaire formé au cours d'une éruption volcanique.
54
+
55
+ La plupart des glaciers alpins à travers le monde sont aujourd'hui dans une phase de retrait rapide[6] tels :
56
+
57
+ Des ingénieurs tentent depuis quelques années de mettre au point des techniques pour ralentir ou stopper la fonte des glaciers, voire de leur faire regagner de la masse. Ainsi, une technique expérimentale consistait, à l'aide de nombreux forages dans la glace, à injecter de l'eau dans un glacier suisse qui était utilisé pour le ski d'été. Cette eau devait permettre au glacier de regagner de la masse en descendant moins vite dans la vallée. La technique, trop chère et pas assez efficace, a été abandonnée. En 2005, la station de ski d'Andermatt en Suisse a emballé une partie d'un glacier dans des bandes de mousse en PVC. Selon les résultats obtenus, la surface recouverte sera étendue par la suite[12]. Bien qu'elles puissent produire des résultats encourageants, ces techniques ne résolvent pas la source du problème et ne font que retarder l'échéance d'une disparition de ces glaciers.
58
+
59
+ La fonte des glaciers représente de 25 à 30 % de l’augmentation du niveau de la mer à l’échelle mondiale[13].
60
+
61
+ Selon une étude de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publiée en avril 2019, près de la moitié des sites du Patrimoine mondial pourraient perdre leurs glaciers d’ici 2100 si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel[14].
62
+
63
+ Les glaciers peuvent provoquer de nombreuses catastrophes liées à leur nature (eau solide et liquide), leurs caractéristiques (présence de séracs, de crevasses, etc) et leur capacité (surge glaciaire, barrage, etc).
64
+
65
+ Les glaciers peuvent provoquer :
66
+
67
+ Il existe une multitude de petits glaciers à travers le monde qui s'apparentent plus à de gros névés compactés qu'à de vrais glaciers.
68
+
69
+ Le plus long glacier du monde est le glacier Lambert en Antarctique avec plus de 400 kilomètres de long et 100 de large.
70
+
71
+ Le plus grand inlandsis est celui de l'Antarctique avec 13 586 000 km2. C'est également le plus épais avec un maximum de 4 700 mètres d'épaisseur. Celui du Groenland fait quant à lui 1 700 000 km2 avec un maximum de 3 000 mètres d'épaisseur.
72
+
73
+ La plus grande calotte glaciaire est celle du Austfonna (Svalbard) avec 8 200 km2. Celle du Vatnajökull en Islande atteint 8 100 km2 et mille mètres d'épaisseur.
74
+
75
+ Le plus grand glacier de piémont est le glacier Malaspina en Alaska avec un lobe glaciaire de 3 900 km2.
76
+
77
+ Le plus grand glacier de vallée des Alpes est le glacier d'Aletsch (Suisse) avec 23,6 kilomètres de long (2002).
78
+
79
+ Le plus grand glacier français est le glacier Cook (îles Kerguelen).
80
+
81
+ Le plus long glacier français de métropole est la Mer de Glace dans le massif du Mont-Blanc.
82
+
83
+ Les premières explorations de glaciers recensées (des grecs Hérodote ou Anaximandre ou de l'italien Pétrarque) sont le fait d'érudits motivés par le souci de connaissance et de soi-même[15].
84
+
85
+ La géographie du Moyen Âge jusqu'au XVIIe siècle voit les auteurs simplement mentionner les glaciers comme des éléments difficiles pour la circulation humaine[16]. En effet, le glacier est vu avec effroi à cette époque : responsable de catastrophes (inondations des torrents glaciaires, percement de poches d'eau), il est considéré par l'Église chrétienne comme un lieu où l'on expie ses péchés (procession d'âmes en peine sur les glaciers, mythe du juif errant faisant progresser le glacier)[17].
86
+
87
+ L'histoire naturelle du XVIIIe siècle inaugure l'approche scientifique alors que les glaciers sont désormais vus avec bienveillance (l'eau du glacier purge des maladies, le froid du glacier protège contre les miasmes qui viennent de l'étranger, utilisation de leurs glacières). Divers auteurs de « théories de la Terre » écrivent à son sujet. Le naturaliste Jean-Louis Giraud-Soulavie décrit en 1780 les « appareils glaciaires » dans Histoire naturelle de la France méridionale. En 1868 Viollet-le-Duc publie une Étude sur la constitution géodésique et géologique, sur sa transformation, sur l'état ancien et moderne du glacier car la glaciologie développe un vocabulaire architectural typique (fronton, dôme, gothique)[18]
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+ Les géographes des XIXe et XXe siècles, comme les auteurs de traités de géographie physique générale (De Martonne, 1909 ; Pierre Pech et Hervé Regnauld, 1994) et certains géographes de l'École française (Jules Blache, 1933 ; Pierre Deffontaines, 1947) décrivent désormais les processus physiques à l'œuvre dans les glaciers.
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+ Il s'agit de glaciers dont la morphologie est dépendante du relief. Ils se trouvent en général en montagne et occupent le fond des talwegs.
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+ Les glaciers de vallée sont la représentation classique que l'on se fait d'un glacier : un bassin d'alimentation en forme de cirque au pied de pics dépassant de la neige, une masse de glace allongée occupant toute la largeur d'une vallée et un front glaciaire donnant naissance à un torrent.
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+ Un glacier de vallée peut se former à partir d'une seule zone d'accumulation ou de plusieurs. Il peut également recevoir des masses de glaces qui proviennent de glaciers adjacents et venant grossir le flot de glace.
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+ Exemples de glacier de vallée :
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+ Un glacier suspendu est généralement de petite taille et est perché sur les flancs d'une montagne. Il n'est composé que d'une zone d'accumulation, parfois une courte zone de transport mais très rarement d'une zone d'ablation. La glace est évacuée par sublimation ou par chute de séracs, séracs qui peuvent donner naissance à un glacier régénéré en contrebas.
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+ Exemples de glaciers suspendus :
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+
103
+ Il s'agit d'un glacier dont les apports en neige sont fournis par des chutes de séracs provenant d'un glacier suspendu. Un glacier suspendu étant en général de faible superficie, les apports en neige sont limités et les glaciers régénérés sont souvent petits et ne parviennent pas à former des glaciers de vallée. Leur glace s'évacue par la sublimation ou la fonte. Le glacier régénéré est en quelque sorte la zone d'ablation d'un glacier suspendu.
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+
105
+ Exemples de glaciers régénérés :
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107
+ Un glacier de cirque est un glacier qui occupe la totalité d'un cirque et ne le quittant pas ou très peu. Il s'agit en fait de la partie correspondant à la zone d'accumulation d'un glacier de vallée. Il possède une zone d'accumulation, une zone de transport réduite et une zone d'ablation.
108
+
109
+ Exemple de glaciers de cirque :
110
+
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+ Il s'agit d'un glacier de vallée qui atteint la plaine au pied de la chaîne de montagne. Il possède une zone d'accumulation et une zone de transport classique mais sa zone d'ablation s'étale dans la plaine soit en digitations, soit en un lobe glaciaire plus ou moins étendu. Devant le lobe glaciaire peut se former un sandur, lieu propice à l'installation de formations glaciaires et péri-glaciaires : drumlins, eskers, kames, kettles, blocs erratiques, moraines, etc.
112
+
113
+ Exemple de glaciers de piémont :
114
+
115
+ Un glacier dont l'une des langues rejoint la mer ou l'océan est généralement qualifié de côtier. Ces situations ne se rencontrent qu'en des latitudes élevées, un tel glacier requérant une température annuelle moyenne atmosphérique au niveau de la mer approchant la température de glaciation. On en rencontre en Norvège et en Alaska où ils se jettent dans des fjords.
116
+
117
+ Exemple de glaciers côtiers :
118
+
119
+ Ce sont des glaciers qui possèdent certaines caractéristiques des inlandsis : une grande superficie, une forme aléatoire, une grande épaisseur, une pente relativement faible du substrat rocheux, une évacuation de la glace par de larges fronts glaciaires et/ou par des émissions de glaciers. Il s'agit en fait de mini-inlandsis souvent perchés au sommet de montagnes ou de volcans et en partie confinés par les sommets qui composent la montagne. Ce sont bien souvent des reliquats des grandes calottes polaires des anciennes glaciations.
120
+
121
+ Exemple de calottes locales :
122
+
123
+ Leur étendue et leur épaisseur sont tellement importantes que le relief a peu d'incidence sur leur morphologie. Ils se présentent sous la forme d'un immense amas de glace au sommet formant un plateau peu pentu percé de temps à autre par un nunatak, s'écoulant de toute part en produisant des lobes glaciaires, des digitations et des courants glaciaires.
124
+
125
+ Leur étendue est inférieure à 50 000 km2.
126
+
127
+ Exemples de calottes glaciaires :
128
+
129
+ Leur étendue est supérieure à 50 000 km2.
130
+
131
+ Il n'existe que deux inlandsis au monde :
132
+
133
+ En plus de la morphologie, on peut classer les glaciers suivant leur température. Celle-ci est évidemment fonction de l'altitude et de la latitude du glacier mais aussi de la présence ou non d'activité volcanique sous le glacier.
134
+
135
+ Pour qu'un glacier se constitue ou se maintienne, il faut que l'apport de neige excède ou équilibre la perte de glace due à la fonte, à la sublimation et au glissement de la masse d'eau gelée vers l'aval. L'altitude minimale pour l'obtention des conditions nécessaires à la formation d'un glacier varie selon le climat et la latitude d'une région.
136
+
137
+ Si elle se situe quasiment au niveau de la mer aux pôles, elle se trouve en revanche entre 2 700 et 3 500 mètres d'altitude[19] dans les Alpes et au-delà sous les tropiques (l'altitude limite reste très difficile à déterminer actuellement en raison du réchauffement climatique).
138
+
139
+ Les glaciers laissent de nombreuses traces de leurs passages dans le paysage sous forme de dépôts de toute sorte :
140
+
141
+ Les glaciers, de par leur poids, les roches qu'ils contiennent, les eaux de fonte qu'ils produisent, la nature et la dureté du substrat sur lequel ils évoluent ainsi que de leur grande capacité de transport érodent et modèlent le paysage en laissant des formes caractéristiques de leur passage :
142
+
143
+ Les glaciers constituent un attrait touristique indéniable. De nombreuses personnes se déplacent vers les glaciers pour :
144
+
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+ En 2012, deux chercheurs de l'Université de Fribourg et de l'École polytechnique fédérale de Zurich ont estimé grâce à un modèle informatisé, le volume total des glaciers terrestres à près de 170 000 km3. Le calcul a pris en compte 200 000 glaciers en excluant cependant les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique[20].
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+ Il existe des glaciers sur d'autres planètes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Mise en garde médicale
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+ modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)
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+
5
+ La maladie d'Alzheimer (en allemand [alt͡shaɪ̯mɐ]) est une maladie neurodégénérative (perte progressive de neurones) incurable du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et notamment de la mémoire. C'est la cause la plus fréquente de démence chez l'être humain. Elle fut initialement décrite par le médecin allemand Alois Alzheimer en 1906[1].
6
+
7
+ Le premier symptôme est souvent des pertes de souvenirs (amnésie), se manifestant initialement par des distractions mineures, qui s'accentuent avec la progression de la maladie. C'est d'abord la mémoire à court terme qui est affectée. Les souvenirs plus anciens sont cependant relativement préservés. L'atteinte neurologique s'étend par la suite aux cortex associatifs frontaux et temporo-pariétaux, se traduisant par des troubles cognitifs plus sévères (confusions, irritabilité, agressivité, troubles de l'humeur et des émotions, des fonctions exécutives et du langage) et la perte de la mémoire à long terme. La destruction des neurones se poursuit jusqu'à la perte des fonctions autonomes et la mort[2].
8
+
9
+ Deux types de lésions du tissu nerveux caractérisent la maladie d'Alzheimer : les plaques séniles (ou dépôts amyloïdes) et la dégénérescence neurofibrillaire. Les constituants de ces lésions sont respectivement le peptide amyloïde (ou Aβ) et la protéine Tau. Les causes de l'agrégation de ces protéines en dépôts amyloïdes et dégénérescences neurofibrillaires sont encore inconnues, mais des facteurs génétiques et environnementaux contribueraient à leur apparition. Le premier facteur de risque est l'âge mais il existe également des facteurs de risque génétiques (formes familiales (<1 %) avec mutations du gène du précurseur du peptide amyloïde ou des gènes de protéines (présénilines) impliquées dans sa genèse), des facteurs de risque cardiovasculaires ou encore l'intoxication par certains métaux lourds ou médicaments.
10
+
11
+ Le diagnostic de la maladie d'Alzheimer repose essentiellement sur l'interrogatoire, des tests neuropsychologiques et sur la mise en évidence d'une atrophie corticale qui touche d'abord le lobe temporal interne et notamment l'hippocampe, régions importantes pour la mémoire. Les premiers signes de la maladie d'Alzheimer sont souvent confondus avec les aspects normaux de la sénescence, une dépression, un stress ou d'autres maladies neurologiques comme la démence vasculaire. Elle fut ainsi sous-diagnostiquée jusque dans les années 1960. Le diagnostic s'est amélioré avec des tests biologiques dans le liquide cérébrospinal (dosage des protéines Tau et du peptide amyloïde) et la neuroimagerie (IRM, TEP...). La vitesse et l'évolution de la maladie varient selon l'individu, ce qui rend difficile tout pronostic, notamment d'espérance de vie (de 3 à 8 ans selon l'âge du patient au moment du diagnostic[3],[4]).
12
+
13
+ Aucun traitement ne permet actuellement de guérir de cette maladie. Les traitements visent à limiter sa progression. Les soins proposés sont principalement d'ordre palliatif. La stimulation cognitive, l'exercice physique et un régime alimentaire équilibré pourraient retarder l'apparition de troubles cognitifs chez les personnes âgées[5]. Parce que la maladie d'Alzheimer est dégénérative, le patient s'appuie sur les autres pour l'aider. Le rôle de l'aidant principal est primordial[6],[7],[8],[9]. Jusqu'à 70 % des personnes atteintes souffrent de détresse psychologique, définie par l'anxiété, la dépression et l'insomnie[10],[11],[12], pouvant perturber leur fonctionnement quotidien, diminuer leur qualité de vie[13],[14],[15] et accélérer leur déclin cognitif[16],[17],[18].
14
+
15
+ En 2015, il y a approximativement 48 millions de personnes dans le monde atteintes de la maladie d'Alzheimer[19]. Le plus souvent, la maladie débute chez les personnes au-dessus de 65 ans ; seuls 4 % à 5 % des cas d'Alzheimer précoce commencent avant cet âge[20]. Environ 6 % des personnes de 65 ans et plus sont touchés, mais ces chiffres diffèrent en fonction des pays. En 2010, la démence causée par la maladie a provoqué environ 486 000 morts dans le monde[21].
16
+ Dans les pays développés, c'est l'une des maladies les plus coûteuses pour la société[22],[23].
17
+
18
+ Face à la prévalence de la maladie, des efforts de recherche médicale visent à développer des médicaments capables de stopper le processus neurodégénératif. Les pistes principales sont de s'attaquer aux plaques amyloïdes qui se forment entre les neurones durant la maladie et aux agrégats de protéines tau formant les dégénérescences neurofibrillaires à l'intérieur des neurones[24].
19
+
20
+ La maladie évolue en quatre étapes, avec une progression caractéristique de troubles cognitifs.
21
+
22
+ Les premiers symptômes sont souvent confondus avec les effets normaux du vieillissement ou du stress[25] mais des tests neuropsychologiques poussés peuvent révéler des problèmes cognitifs légers jusqu'à huit ans avant que la personne ne remplisse les critères diagnostiques de la maladie d'Alzheimer[26]. Ce sont d'abord les activités complexes de la vie quotidienne qui sont affectées[27].
23
+ Le déficit le plus notable est la perte de mémoire des faits récemment appris et une difficulté à acquérir de nouvelles informations[26],[28]. Des problèmes plus subtils au niveau des fonctions exécutives comme l'attention, la planification, la flexibilité et l'abstraction ou encore des défauts de mémoire sémantique (mémoire du sens des mots et des concepts) sont également évocateurs des stades précoces de la maladie d'Alzheimer[26]. Une apathie peut être observée dès ce stade et reste le symptôme le plus persistant à travers l'évolution de la maladie[29].
24
+
25
+ Cette caractéristique préclinique de la maladie est également appelée trouble cognitif léger[28]. Cependant, le fait qu'il corresponde avec certitude au premier stade de la maladie d'Alzheimer reste controversé[30].
26
+
27
+ Chez les personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer, l'évolution des symptômes participe à la confirmation du diagnostic, notamment avec l’aggravation des troubles de la mémoire, des difficultés d'apprentissage et le besoin d'aide dans l'accomplissement des tâches de la vie quotidienne. Chez certains malades, des symptômes autres que mémoriels apparaissent au premier plan et révèlent la maladie : troubles du langage, des fonctions exécutives, de l'identification (agnosie) ou encore d'exécution des mouvements (apraxie)[31].
28
+
29
+ La maladie d'Alzheimer n'affecte pas de façon égale toutes les formes de mémoire. En effet, étant contrôlées par des structures cérébrales différentes, elles ne sont pas détériorées à la même vitesse par la maladie.
30
+
31
+ L'atteinte de la mémoire épisodique (création et gestion des souvenirs de la vie de la personne) est le trouble le plus précoce et le plus marqué dans la maladie d'Alzheimer, notamment avec des difficultés lors des étapes d'encodage, de stockage, de récupération des informations. Ces troubles peuvent être évalués avec le test de Gröber et Buschke[32].
32
+
33
+ La mémoire sémantique (les faits appris, comme « Rome est la capitale de l'Italie ») et la mémoire implicite (mémoire des gestes, comme faire du vélo) sont moins affectées au stade léger[33],[34].
34
+
35
+ Les problèmes de langage (aphasie) sont caractérisés pour l'essentiel à ce stade par un « manque du mot » (ou aphasie léthologique), à l'origine d'un appauvrissement du vocabulaire et de la fluidité du discours ainsi que de l'expression orale et écrite[31],[35]. À ce stade, la personne touchée par la maladie d'Alzheimer est cependant toujours capable de communiquer des idées simples de manière adéquate[31],[35],[36].
36
+
37
+ De même, bien que la personne reste capable de réaliser des tâches motrices fines, comme l'écriture, le dessin ou l'habillage, certaines difficultés apparaissent dans la coordination et la planification des mouvements (apraxie) mais sont rarement remarquées[31]. Au stade léger de la maladie, la personne reste indépendante lors des tâches courantes, mais va requérir de l'assistance ou de la supervision pour les activités complexes[31].
38
+
39
+ La détérioration progressive des différentes fonctions cognitives conduit finalement à la perte d'indépendance : lorsque le sujet n'est plus capable de réaliser seul les activités les plus courantes[31]. Les difficultés du langage deviennent évidentes lorsque l'incapacité à se rappeler le vocabulaire (aphasie léthologique) conduit le patient à effectuer des substitutions incorrectes de mots (paraphasie) de plus en plus fréquentes. Les capacités de lecture et d'écriture se perdent progressivement[31],[36]. Avec la progression de la maladie, les séquences motrices complexes deviennent moins coordonnées, ce qui augmente les risques de chutes[31]. Durant ce stade, les problèmes de mémoire s'aggravent et la personne peut commencer à ne plus reconnaître ses proches[31]. La mémoire à long terme, jusque-là épargnée, commence à se détériorer[31].
40
+
41
+ Les changements comportementaux et neuropsychiatriques deviennent prévalents. Les manifestations classiques sont des errements, de l'irritabilité et une labilité émotionnelle qui conduit à des pleurs, des poussées d'agressivité soudaines ou de la résistance irrationnelle au soin[31]. Des périodes de grande confusion ont tendance à apparaître, notamment au coucher du soleil (la luminosité influant sur le caractère)[37]. Environ 30 % des patients Alzheimer développent des symptômes délirants et notamment des délires de changements d'identité[31]. Les patients perdent également la conscience de leur maladie et des limitations qu'elle entraîne (anosognosie)[31]. Enfin, ils peuvent souffrir d'incontinence urinaire[31]. Ces différents symptômes peuvent créer un stress important chez les proches et l'aide soignant, stress qui peut être réduit en passant d'un soin à domicile au placement en maison de soin spécialisée[31],[38].
42
+
43
+ Durant la phase finale de la maladie d'Alzheimer, le patient est complètement dépendant du personnel de soin[31]. Le langage est réduit à quelques phrases simples ou même seulement à des mots, ce qui conduit finalement à une perte complète de la parole[31],[36]. Malgré cette perte des capacités verbales, les personnes perçoivent encore les émotions de leur vis-à-vis et sont capables d'y répondre par des signes émotionnels[31]. Une certaine agressivité peut encore être présente, mais le plus souvent les conséquences de la maladie sont une extrême apathie couplée à un état de fatigue constant[31].
44
+
45
+ Les patients les plus avancés ne sont plus capables d'effectuer la moindre tâche motrice sans assistance[31]. La musculature et la mobilité sont détériorées au point que le patient reste alité et ne peut plus se nourrir seul[31]. La maladie d'Alzheimer est une maladie terminale, mais la cause de la mort est souvent due à un facteur externe, comme une infection, des escarres ou une pneumonie, plutôt que la maladie elle-même[31].
46
+
47
+ Lors de la maladie d'Alzheimer, le cerveau est victime d'un double processus de dégénérescence et d’inflammation. Au niveau cellulaire, il est atteint par deux types de lésions, chacune causée par une accumulation de protéines qui entraîne un dysfonctionnement des neurones :
48
+
49
+ Les progressions différentes de ces deux types de lésion participent à une lésion plus globale du cerveau générant une atrophie de certaines parties du cortex.
50
+
51
+ La maladie d'Alzheimer est caractérisée par une perte de neurones et de synapses dans le cortex cérébral et certaines régions subcorticales. Cette perte anormale entraîne une atrophie des régions affectées, incluant le lobe temporal, pariétal et une partie du Lobe frontal et du gyrus cingulaire[40]. Le cerveau peut ainsi perdre 8 à 10 % de son poids tous les dix ans, contre 2 % chez un sujet sain. L'atrophie corticale s'accompagne d'une dilatation des ventricules cérébraux et des sillons corticaux ainsi que d'une perte neuronale affectant particulièrement le système cholinergique (noyau basal de Meynert, septum, cortex entorhinal, amygdale et hippocampe).
52
+
53
+ Les études utilisant l'IRM et le PET scan ont documenté une réduction de certaines régions spécifiques chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer lorsqu'elles progressent d'un trouble cognitif léger vers une maladie d'Alzheimer, en comparaison des images de sujets sains âgés[41],[42].
54
+
55
+ Selon les endroits touchés par les lésions causées par la démence d'Alzheimer, les résultats seront différents :
56
+
57
+ Les plaques amyloïdes correspondent à l'accumulation extracellulaire d’un peptide appelé « β-amyloïde » ou « peptide Aβ42 » (42, parce que constituée de 42 acides aminés). Cette protéine est une forme clivée anormale d'une glycoprotéine membranaire appelée « protéine précurseur de la protéine β-amyloïde » (ou APP pour Amyloïd Protein Precursor). C'est une enzyme, la β-secretase, qui provoque, pour des raisons encore mal comprises, le clivage anormal de la protéine APP. En temps normal cette protéine de la membrane des neurones est clivée par des secretases en peptide P3 non toxique.
58
+
59
+ Le peptide Aβ42 est un peptide insoluble qui ne peut être dégradé efficacement par les cellules environnantes. Il s'accumule dans le milieu extracellulaire, formant des plaques séniles qui compriment les neurones. Le peptide β-amyloïde est donc une protéine neurotoxique.
60
+ Il s'agit d'un peptide anti-microbien[43], ce qui pourrait être le signe de la présence d'une infection[44]. Ceci doit être mis en relation avec le fait qu'on a découvert un microbiote également dans le cerveau[45]. En effet, certains types de en:Gamma secretase, produits par les astrocytes (cellules gliales)[46],[47],[48],[49], génèrent certaines formes de Bêta-amyloïde (42.a.a ou Aβ42) qui s’agrègent[50]. On trouverait un mécanisme semblable dans les formes héréditaires[51] de la maladie, par modification de la Préséniline 1 qui est un constituant de la gamma secrétase. Des études ont montré une modification du microbiote des malades avec une surabondance de bactéries inflammatoires comme Escherichia/Shigella[52].
61
+
62
+ Les plaques amyloïdes sont principalement localisées dans le néocortex et l'hippocampe. Au niveau du lobe pariétal, une région associative impliquée dans les circuits de la mémoire, les plaques amyloïdes et l'accumulation du peptide Aβ42 corrèlent significativement avec les symptômes cognitifs de la maladie d'Alzheimer[53],[54].
63
+
64
+ La présence de plaques amyloïdes entraîne un dysfonctionnement des neurones environnants, puis la mort neuronale par apoptose ou par nécrose.
65
+
66
+ Les plaques séniles libèrent du peroxyde d'hydrogène (H2O2), et entraînent un stress oxydant sur les neurones environnants. En présence d'un ion métallique (tels que le cuivre et le fer, tous deux présents dans le cerveau), des radicaux libres (OH°, hydroxyles) sont produits (par la réaction de Fenton). Ces radicaux libres vont arracher des atomes d'hydrogène à la membrane plasmique du neurone (composée de molécules carbonées présentant de nombreux atomes d'hydrogène). L'intégrité de la membrane plasmique est altérée et devient plus perméable aux petites molécules radicalaires. La membrane laisse pénétrer d'autres radicaux libres qui s'attaqueront à l'ADN du neurone, entraînant la destruction des fonctions de la cellule privée d'information génétique. La membrane étant abîmée par les radicaux libres, les ions calcium et des fragments ß-amyloïdes vont également pénétrer dans la cellule et activer les phosphokinases à calcium (PKC) dont le rôle est d'éliminer la membrane neuronale abîmée. La PKC suractivée va éliminer des portions de membrane saines et accélérer le processus de destruction. Les radicaux libres et les fragments d'Aß42 vont ainsi pénétrer en surnombre dans le corps du neurone, affecter son fonctionnement et contribuer à l'apoptose.
67
+
68
+ D'autre part, le stress oxydatif provoque une réaction inflammatoire par le recrutement de la microglie qui va accélérer la destruction des neurones.
69
+
70
+ L'apparition de plaque amyloïde peut être due au vieillissement normal. L'accumulation anormale sous-jacente à la maladie d'Alzheimer reste cependant inexpliquée. La responsabilité de toxiques est suspectée, tels que le mercure lorsqu'il est accumulé dans le cerveau sous sa forme ionisée divalente pro-oxydante et à forte affinité pour les groupements soufrés thiols[précision nécessaire].
71
+
72
+ La protéine tau est une macromolécule essentielle à la stabilité de la tubuline, protéine constituant majoritairement l'assemblage des microtubules qui forment le cytosquelette des axones. Les protéines Tau se positionnent perpendiculairement à l'axone et assurent la rigidité des microtubules et le bon transport axonal.
73
+
74
+ Des protéines Tau se détachent périodiquement des microtubules, mais sont remplacées et rapidement dégradées chez le sujet sain. La maladie d'Alzheimer est caractérisée par des protéines Tau se détachant des microtubules et restant dans le milieu intracellulaire. Elles ne sont pas toutes dégradées et vont donc s'agréger, formant des neurofibrilles. Trop de neurofibrilles bloquent le fonctionnement du neurone car elles ne permettent pas le transport axonal nécessaire à son activité. Les neurofibrilles compriment le neurone et provoquent une mort neuronale par apoptose.
75
+
76
+ L'accumulation des protéines Tau et l'enchevêtrement neurofibrillaire corrèlent avec l'apparition de manifestations cognitives tels que la sévérité des symptômes de démences[53].
77
+
78
+ Il existe plusieurs explications au détachement des protéines Tau, la principale reposant sur un problème de phosphorylation. La protéine tau possède 85 sites potentiels de phosphorylation. Lorsqu'elle est peu phosphorylée, elle va favoriser la polymérisation des dimères de tubuline en microtubules. À l'inverse, quand elle est très phosphorylée, elle ne peut pas s'attacher aux microtubules. Dans la maladie d'Alzheimer, les protéines Tau seraient hyperphosphorylées. Elles se détachent, s'agrègent en paires de filaments appariées en hélice pour former des neurofibrilles. La cause de l'augmentation de la phosphorylation est inconnue. Une hypothèse avance que les radicaux libres, dus à la présence de plaques amyloïdes, détériorent la paroi membranaire des axones et laissent ainsi pénétrer des ions calcium qui vont sur-activer des kinases et conduire à la phosphorylation des protéines tau. Ces protéines vont donc être hyperphosphorylées et changer de conformation.
79
+
80
+ Les coupures protéolytiques des protéines Tau, qui sembleraient intervenir de façon précoce, seraient un événement concomitant à l'hyperphosphorylation de ces protéines[précision nécessaire].
81
+
82
+ Comme pour toutes les protéines, il existe un gène qui code la protéine Tau. Suite à un épissage alternatif, il n'y a pas une protéine Tau dans le cerveau mais six isoformes qui diffèrent entre autres par le nombre de domaines répétés (R) de liaison aux microtubules (trois ou quatre). Il existe trois formes à trois motifs R et trois à quatre motifs R. Les protéines Tau qui possèdent trois motifs R ont une fixation moins importante que les protéines qui proviennent des allèles à quatre motifs[57].
83
+
84
+ La maladie d'Alzheimer ne peut pas être diagnostiquée avec certitude. Seule l'autopsie, après le décès du patient, permet de confirmer avec certitude le diagnostic de maladie d'Alzheimer, grâce à un examen anatomopathologique du cerveau. Le recours à des biopsies de tissu cérébral est dangereux et s'avère peu utile. Le diagnostic de maladie d'Alzheimer est néanmoins donné lorsqu'un diagnostic clinique de démence est établi et que les examens complémentaires éliminent l'ensemble des autres diagnostics possibles (diagnostic par défaut)[réf. nécessaire].
85
+
86
+ Il faut noter d'autre part que des examens cérébraux post mortem peuvent attester d���un stade avancé de la maladie d'Alzheimer, sans que les malades n'aient présenté de signes cliniques de type altération cognitive. Ces observations ont entraîné le développement du concept de réserve cognitive (en), qui influe sur le profil d'évolution des signes cliniques : absence de signes au début de la maladie puis accélération rapide passé un « seuil » pour les personnes dotées d'une forte réserve[58].
87
+
88
+ Actuellement, il n'est pas recommandé de recourir au dépistage de la maladie, c'est-à-dire à la recherche de la maladie chez des personnes qui n'ont aucun symptôme[59]. En effet, en l'absence de traitement curatif, cette stratégie n'est pas pertinente au plan de la santé publique. Par contre, il est recommandé de reconnaître la maladie chez des personnes qui ont des symptômes ou des signes évocateurs. Il est alors question de détection et de diagnostic.
89
+
90
+ En France, le laboratoire GIPSA-lab travaille sur un robot capable de reconnaître les signes de la maladie lors d'un face-à-face avec une personne[60]. En février 2018, le magazine économique américain Forbes place ce robot prénommé Nina par les chercheurs parmi dix robots humanoïdes incroyablement réalistes dans le monde en retenant que son apprentissage en profondeur lui permet de corriger lui-même ses erreurs et qu'il utilise le contact visuel comme moyen de communication[61].
91
+
92
+ On peut retrouver des signes précurseurs de la maladie d'Alzheimer jusqu'à 12 ans avant le diagnostic[62].
93
+
94
+ La maladie d'Alzheimer débute habituellement par des troubles de la mémoire. Certains patients remarquent que leur mémoire fonctionne moins bien qu'autrefois et consultent leur médecin pour cela. Chez d'autres patients, l'entourage plus que le patient lui-même remarque ses difficultés de mémoire. Les symptômes liés à la mémoire (plainte mnésique) ne sont cependant pas spécifiques de la maladie d'Alzheimer (voir diagnostics différentiels).
95
+
96
+ La maladie peut aussi se manifester par d'autres symptômes comme une dépression, une perte d'indépendance fonctionnelle (nécessité d'une aide humaine dans les gestes de la vie quotidienne), des chutes répétées, une diminution de l'orientation spatiale[63],[64],[65], un amaigrissement ou encore des troubles du comportement. À un stade plus évolué, d'autres troubles cognitifs apparaissent progressivement : altérations du langage, des gestes, de la motricité et de la communication. L'ensemble de ces symptômes n'est pas spécifique d'un Alzheimer mais conduisent le patient à consulter un médecin qui le guidera le cas échéant vers un diagnostic en centre spécialisé.
97
+
98
+ Ce diagnostic est posé en deux étapes :
99
+
100
+ Pour poser le diagnostic de démence, il est nécessaire de conduire une évaluation détaillée des fonctions cognitives qui est habituellement réalisée par un psychologue spécialisé en neuropsychologie.
101
+
102
+ Le terme démence signifie que les troubles cognitifs de la personne ont un retentissement dans son autonomie au quotidien[66]. La démence regroupe un ensemble de maladies dont la maladie d'Alzheimer est la forme la plus emblématique et la plus fréquente.
103
+
104
+ Les critères de démence du DSM-IV reposent sur l'installation de troubles intellectuels portant de manière partielle ou complète sur :
105
+
106
+ Ces troubles ont un retentissement socioprofessionnel. Leur évolution se fait de manière progressive et irréversible (déclin continu). Enfin, ces signes ne peuvent être expliqués par d'autres causes : ni organique (tumorale, infectieuse, toxique), ni psychique (dépression, schizophrénie) et en dehors d'une confusion aiguë.
107
+
108
+ Le diagnostic de maladie d'Alzheimer nécessite l'évaluation de plusieurs fonctions cognitives. Certaines perturbations sont en faveur du diagnostic.
109
+
110
+ Outre les tests précédents, on peut citer :
111
+
112
+ Le diagnostic de démence est essentiellement clinique. Des examens complémentaires doivent être réalisés afin d'éliminer des causes curables.
113
+
114
+ Les examens biologiques recommandés sont[66] : un dosage de la thyréostimuline hypophysaire (TSH), un hémogramme, une CRP, une natrémie, une calcémie, une glycémie, une albuminémie et un bilan rénal (créatinine et sa clairance). Les examens biologiques à réaliser en fonction du contexte sont : vitamine B12, folates, bilan hépatique (transaminases, gamma GT), sérologie syphilitique, VIH ou maladie de Lyme.
115
+
116
+ L'imagerie cérébrale est systématique :
117
+
118
+ D'autres examens sont réalisés dans certaines circonstances seulement :
119
+
120
+ On peut évoquer le diagnostic de maladie d'Alzheimer devant beaucoup de situations différentes. Néanmoins de nombreuses autres maladies ou conditions peuvent expliquer certains symptômes et doivent être écartées avant d'établir de manière certaine le diagnostic de maladie d'Alzheimer.
121
+
122
+ Une fois le diagnostic de démence posé, une évaluation cognitive globale, fonctionnelle, thymique et comportementale en centre mémoire spécialisé va permettre de poser le diagnostic étiologique de la démence[74] :
123
+
124
+ Le premier facteur de risque reste avant tout l'âge (supérieur à 65 ans), ce qui fait de la maladie d'Alzheimer une maladie du vieillissement.
125
+ Dans les formes non familiales, le principal facteur génétique est l'allèle ε4 du gène de l'apolipoprotéine E, surtout s'il est présent à l'état homozygote[75]. Cependant, l'utilisation du génotypage dans la pratique courante ou le dépistage n'est pas recommandé à ce jour du fait de l'absence de prise en charge spécifique. Voir génétique.
126
+ La petite taille, surtout chez les hommes, semble corrélée à un risque plus élevé de contracter la maladie[76],[77]. Une consommation excessive d'alcool doublerait également les risques de développer la maladie d'Alzheimer[78].
127
+
128
+ Les maladies cardiovasculaires relativement précoces (à partir du milieu de vie)[79],[80],[81],[82] peuvent être un facteur de risque.
129
+
130
+ Un traitement contre l'hypertension artérielle limite le risque de mourir précocement, mais aussi celui d'être admis pour une longue durée dans un centre de soins (risque diminué de 49 %), pour des raisons encore incomprises. De manière générale, l'hypertension est un facteur de risque de démence[83]. Certains se demandent même si la maladie d’Alzheimer n'est pas une maladie vasculaire plutôt que neurodégénérative[84], notamment liée à une hypoperfusion cérébrale[85] et à une mauvaise irrigation du cerveau[86], comme dans d'autres formes de démence peut-être[87].
131
+
132
+ L'hypercholestérolémie[88] est également un facteur de risque. Un régime riche en acides gras polyinsaturés oméga-3 et omega-6, et pauvre en acides gras saturés pourrait à l'inverse diminuer le risque de développer la maladie d'Alzheimer[89]. Par contre, aucun bénéfice d'un traitement avec des oméga-3 n'a été détecté lorsque la maladie est déjà présente[90].
133
+
134
+ Le tabagisme augmenterait sensiblement le risque de survenue de la maladie d'Alzheimer[91].
135
+
136
+ L'usage des anxiolytiques[92] (en particulier des benzodiazépines[93]) et des somnifères[94] augmenterait le risque de survenance de la maladie d'Alzheimer. Le risque serait majoré de 20 % à 50 %. La France est un pays de forte consommation de ces produits.
137
+
138
+ Le diabète est un facteur de risque. Les diabétiques courent un risque environ deux fois plus élevé d'être concerné par la démence vasculaire ou la maladie d'Alzheimer que le reste de la population[95]. Même pour les non-diabétiques un taux élevé de glucose élève significativement le risque[96].
139
+
140
+ D'autres facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer ont été évoqués[97] : des antécédents personnels de dépression[98], un niveau socioculturel bas[99]. Une méta-analyse met en avant la fragilité de constitution comme facteur de risque[100]. Les hypothèses du traumatisme crânien[101],[102] mais restent controversées.
141
+
142
+ L'inactivité physique a été longuement étudiée et semble pouvoir être retenue parmi les facteurs de risque[103].
143
+
144
+ L'aluminium est suspecté à partir des années 1990 comme cause ou comme l'une de causes de cette maladie. Cette suspiscion est alimentée par le fait que des dépôts d'aluminium sont retrouvés par certaines études dans le cerveau des victimes de la maladie d'Alzheimer, et par le fait que sur le modèle animal il induit des lésions neurologiques proches (dégénérescence des neurofibrilles, agrégats de protéine-Tau...) arguments retenus par exemple par Crapper et al. en 1973[104],[105] et 1976[106] puis par Trapp & al. en 1978[107] ; Scott & al. en 1993[108] ; Kawahara & al. en 1994[109] ; Chong & Suh en 1995[110]. En outre sa teneur augmente dans le système nerveux avec l'âge, tout comme le risques d'apparition de la maladie d'Alzheimer notaient Mc Dermott et ses collègues en 1979)[111].
145
+
146
+ En 1980-1990, de l'Aluminium est retrouvé en quantité significative et croissante avec l'âge dans le sang des malades d'Alzheimer et dans les plaques séniles (sous forme d'aluminosilicate)[112], ainsi que sur les neurones sièges de la dégénérescence des neurofibrilles[113],[114]
147
+
148
+ La démonstration faite antérieurement de sa neurotoxicité dans la génèse des encéphalopathies progressives des dialysés (caractérisées par une démence progressive avec difficultés d'élocution, grimaces faciales, troubles moteur et modifications électroencéphalographiques), a encouragé l'hypothèse d'un rôle-clé de l'aluminium dans le syndrome d'Alzheimer par exemple en 1988 par Birchall et Chappell[115] et par Zatta et al.[116] (qui précisent leurs travaux en 1995[117]) ; par Harrington & al. en 1994[118] ; par Corain & al. (1990)[119], Jacqmin-Gaddaet coll. en 1996[120] concluent à un lien entre les taux d'aluminium (et de silicium) de l'eau de boisson et la santé mentale de personnes âgée mais l'aluminium semble être délétère quand le taux de silicium est faible, et inversement protecteur en présence d'un pH alcalin et d'un taux élevé de silicium dans l'eau.
149
+
150
+ En 1996, Suarez & al. montrent que chez le rat l'aluminium (à des taux comparables à ceux dosées dans le cerveau de malades d'Alzheimer) est source de perturbations cellulaires et biochimiques[121], peu après que deux équipes (celles de Deloncle et al.[122] et de Sahin et al.[123] aient en 1995 publié de travaux concluant qu'une intoxication chronique par l’aluminium conduit à une augmentation de la perméabilité de le barrière hémato-encéphalique et induit des troubles neurologiques dont tremblements, troubles de l'équilibre, puis convulsions...
151
+
152
+ La nourriture ou l'eau de boisson sont des sources potentielles d'aluminium ; Martyn et al. en 1989 ont montré qu'en Angleterre, dans les régions où l'eau contient naturellement un taux d'aluminium de plus de 110 pg par litre, l'incidence de la maladie d'Alzheimer est multiplié par 1,5 par rapport aux régions où l'eau du robinet en contient moins de 10 Fg/L[124],[125],[126]. Des résultats semblables ont été publiés en Norvège par Flaten en 1987[127] et 1990[128]) et au Canada par Neri & Hewitt en 1991[129] et par Forbes & Mc Lachlan en 1996[130]).
153
+
154
+ Mais cette hypothèse est rapidement controversée par exemple par Lukiw en 1997[131] (notamment parce que de l'aluminium s'accumule aussi dans le système nerveux de personnes âgées ne déclarant pas la maladie d'Alzheimer) et le reste bien que certains comme Savory et al. en 1996 aient tenté de proposer une méthode pour sortir de cette controverse[132]...).
155
+
156
+ Certains indices suggèrent une relation entre l'exposition au mercure et la maladie d'Alzheimer[133]. Le taux de mercure est plus élevé dans le cerveau des malades d'Alzheimer, et tout particulièrement dans le noyau basal de Meynert au centre de l'encéphale, là où la dégénérescence neuronale est la plus forte chez les malades[134],[135]. Les malades ont presque toujours un taux de mercure sanguin anormalement élevé (2 à 3 fois plus élevé que pour l'échantillon témoin)[136] et le taux sanguin du mercure est plus élevé chez les malades qui ont le plus de protéines β-amyloïdes se déposant dans le cerveau.
157
+
158
+ Ce mercure aurait pour principale origine les plombages dentaires : l’OMS considère que le mercure-vapeur émis par les amalgames dentaires est la 1re source d’exposition mercurielle des populations occidentales[137]. Les amalgames perdent environ 50 % de leur mercure (soit 1/2 gramme environ par amalgame), en 10 ans, avant stabilisation, et de nombreuses études récentes ont confirmé que le taux de mercure du cerveau est corrélé au nombre d’amalgames[138],[139],[140],[141],[142].
159
+
160
+ Une revue[143] (des connaissances et études récentes, faite par J. Mutter montre une grande cohérence des études disponibles. Boyd Haley et ses collègues (Université du Kentucky) ont récemment montré comment le mercure induit une neurodégénérescence caractéristique de la maladie d’Alzheimer, à la suite d'une exposition chronique à de faibles doses de mercure-vapeur[144].
161
+
162
+ Cependant, les amalgames dentaires contenant du mercure ont fait l'objet de nombreuses études qui n'apportent pas la preuve de leur responsabilité au regard des maladies neurodégénératives[145],[146].
163
+
164
+ Quand on a un doute au sujet de la maladie d'Alzheimer, on peut consulter un médecin généraliste qui renvoie en général vers un neurologue ou un neuropsychologue[147].
165
+
166
+ En 2016, il y avait 2470 neurologues en France, mais ils ne sont pas équitablement répartis sur le territoire, ce qui rend parfois l'accès difficile à ces services pour certains patients (par exemple aucun neurologue à Mayotte)[148].
167
+
168
+ Pour confirmer qu'un patient est atteint de la maladie d'Alzheimer, on évalue d'abord ses fonctions cognitives (fonctions qui organisent et contrôlent les actes d'une personne, par exemple la mémoire, le langage). Ensuite, on fait une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) pour lequel l'attente était d'environ 30 jours en 2015[149]. Pratiquer cet examen coûte environ 300 €, avec un remboursement presque total de la sécurité sociale (les 20 € restant à la charge du patient pouvant être remboursés par la mutuelle)[150]. La troisième étape du diagnostic est un bilan pour écarter les pistes de d'autres conséquences qui pourraient être causées par les symptômes relevés. Ces trois étapes permettent d'établir un diagnostic qui établit si le patient a la maladie d'Alzheimer ou non[151].
169
+
170
+ La famille comprend les enfants, les frères et sœurs, nièces et neveux, etc. En se référant au nombre estimé en 2007 de 800 000 malades en France et en considérant une moyenne de 3 cellules familiales autour d'un malade, ce sont plus de 2 400 000 personnes qui sont concernées plus ou moins directement par la maladie d'Alzheimer. C'est un problème majeur de société, la progression du nombre de malades étant d'environ 250 000 cas par an[réf. non conforme][152].
171
+
172
+ La famille a des ressources limitées en temps pour offrir à la personne malade le soutien dont elle a besoin de façon de plus en plus continue au fur et à mesure de l'évolution de la maladie. Pourtant, dans 70 % des cas, c'est la famille qui prend en charge la personne malade et lui permet de rester à domicile.
173
+
174
+ On a pris conscience de l'apport considérable de l'aidant naturel (aussi nommé aidant familial) et les professionnels se rendent compte que l'« aide aux aidants » est probablement une des manières de répondre à cet énorme défi de santé publique. Le soutien apporté aux aidants joue un rôle important dans le choix du couple aidant/aidé de rester ou non à domicile. J.-M. Caire, B. Sarrazy et S. Tétreault[153] ont mis en évidence un certain nombre de conditions qui facilitent le maintien à domicile telles que la flexibilité des interventions proposées, le fait de préserver du temps pour les aidants, la formation de ces derniers pour s’adapter aux situations nouvelles du quotidien ou encore le respect par l’équipe de professionnels du point de vue de la personne malade et du proche qui la soutient.
175
+
176
+ En France, 70 % des époux et 50 % des enfants d'une personne souffrant de la maladie d'Alzheimer lui consacrent plus de 6 heures par jour. 24 % des aidants — et 54 % lorsqu'il s’agit des enfants de la personne — doivent réaménager leur activité professionnelle. 20 % des aidants naturels d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer déclarent différer, voire renoncer à une consultation, une hospitalisation ou un soin pour eux-mêmes par manque de temps[154][réf. non conforme].
177
+ Si la prévalence de la maladie continue d'augmenter, elle mobilisera à elle seule et pour le simple nursing un dixième de la population active. Par ailleurs, il semblerait que la mortalité des personnes aidant soit supérieure à celle de personnes du même âge ne s'occupant pas d'un malade, mais cela n'est pas clairement établi à ce jour[155]. Dans le cadre du Plan Alzheimer 2008-2012, a été mis en place un métier le technicien-coordinateur de l’aide psychosociale aux aidants en réponse aux problématiques de ces aidants.
178
+
179
+ Aucune méthode ne protège définitivement de la maladie d’Alzheimer, mais des facteurs de diminution du risque sont connus.
180
+
181
+ Le maintien d'activité cognitive régulière aiderait à réduire les risques de la maladie, la dégradation des facultés intellectuelles étant d'autant réduite que le nombre d'activités augmente[156]. Par exemple, la pratique de jeux de société ralentit de déclin des fonctions cognitives[157]. Il est possible que la pratique de jeux réduise aussi la dépression et contribue à moins de risque de démence[158].
182
+
183
+ De même, avoir fait des études longues semble corrélé avec une meilleure protection contre l'apparition des symptômes : le cerveau peut être atteint, mais les signes cliniques de dégénérescence cognitives sont retardés de 7 à 10 ans. Ce retard aboutit à diviser par deux la possibilité d'en manifester les symptômes pour la population la plus instruite[159]. Cet effet retardateur des symptômes a été constaté dans de nombreuses études, bien qu'elles présentent toutes des biais et aboutissent à des résultats détaillés divergents. Les différences portent sur l'effet protecteur des études dans le cas du stade de la démence grave, ou dans le cas de cerveaux de poids élevé auquel cas l'effet protecteur est divergent. Les mécanismes mis en œuvre dans cette faculté à compenser les causes de la maladie, désignés comme « réserve cognitive » ne sont pas connus, et il n'y pas de certitudes sur l'effet ou non d'autres facteurs tels que le style de vie dans les périodes ultérieures de la vie[160].
184
+
185
+ L'exercice physique tout au long de la vie pourrait prévenir le risque de maladie d'Alzheimer chez les sujets à risque[161], peut-être en diminuant le risque d'hypertension et d'accident cardiovasculaire[162]. Par ailleurs, l'exercice pourrait aussi avoir des impacts positifs au niveau du système immunitaire. Plusieurs études ont démontré un bienfait dans la réduction de facteurs inflammatoires et une amélioration cognitive après un programme d'exercice de 16 semaines chez les personnes âgées souffrant de troubles cognitifs modérés. En effet, l'exercice modéré pourrait contrecarrer les effets reliés à une baisse de performance du système immunitaire lié à l'âge (appelée « immunosénescence ») pouvant être impliqués dans le processus de déclin cognitif lié à la maladie d'Alzheimer[163].
186
+
187
+ Certaines études cliniques tendent à démontrer que la consommation de viande (sauf poisson et volaille) et de produits d'origine animale dans leur ensemble favoriserait le développement de la maladie d'Alzheimer[164],[165]. Outre l'augmentation du risque liée au cholestérol, il est notamment évoqué dans une étude le rôle de la méthionine[166],[167], transformée en homocystéine par le métabolisme intermédiaire. Une hyperhomocystéinémie est un facteur augmentant le risque cardiovasculaire, et semblerait jouer un rôle dans l'apparition de la maladie d'Alzheimer. En effet, l'augmentation d'homocystéine est associée à la diminution de la concentration sanguine de vitamine B12 et de l'acide folique[90]. Selon certaines théories, la hausse du nombre de cas développant la maladie d'Alzheimer pourrait correspondre à la hausse de la consommation de viande dans le monde : ainsi, une recherche de l’American Society for Nutrition (en), concernant des populations d'Amérique latine, de Chine et d'Inde, conclut que « la consommation de viande a été plus élevée chez ceux dont on a diagnostiqué une démence[168] ».
188
+
189
+ Des recommandations alimentaires combinant régime méditerranéen ont été développées spécifiquement pour réduire le risque de maladie d'Alzheimer[169], suivre ces recommandations permettrait de réduire le risque de 53 %[170].
190
+
191
+ Les malades Alzheimer dorment moins bien que la moyenne des gens. Ils sont parfois agités et comme surstimulés tard dans la nuit[171],[172].
192
+
193
+ Les traitements médicamenteux contre les facteurs de risques cardiovasculaires semblent diminuer la survenance de la maladie d'Alzheimer, ou la reculer.
194
+
195
+ La prise régulière d'aspirine ou d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pendant 2 à 3 ans dans les stades présymptomatiques pourrait réduire le risque d'incidence de la maladie d'Alzheimer[181],[182].
196
+ Par contre, les études ont révélé une augmentation du risque de cardiotoxicité lié au inhibiteur Cox-2 (Celecoxib)[163].
197
+
198
+ En France, un patient atteint de la maladie d'Alzheimer sur deux n'est pas diagnostiqué, et donc sans prise en charge adaptée[183]. Un dépistage et une prise en charge précoce sont conseillés pour favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible[184].
199
+
200
+ En France, des équipes spécialisées Alzheimer à domicile (ESAD ont été mises en place à la suite de la mesure 6 du plan Alzheimer 2008-2012. Ces équipes proposent de la stimulation cognitive, mais également des mises en situation pour travailler les activités de la vie quotidienne et permettre à la personne de rester autonome à son domicile plus longtemps. Les interventions envers les aidants familiaux des patients semblent capables de retarder l'entrée en institution gériatrique, en particulier les interventions d'un type éducatif.
201
+
202
+ La Mnémothérapie[185],[186] notamment musicale.
203
+
204
+ Les aidants familiaux, par leur manière de se comporter, peuvent contrôler les troubles psychocomportementaux des malades. L'éducation des aidants, la notion de « base de sécurité » (un aidant choisi par le malade pour se sécuriser), de réseau d'aidants (autour de l'aidant principal), de tuteur de résilience pour l'aidant, sont autant d'éléments qui font de l'aidant familial un « traitement » en soi[187].
205
+
206
+ Le maintien à domicile le plus longtemps possible est souvent la solution demandée par les patient·e·s mais elle n'est pas toujours possible. Dès lors, pour remédier à cette situation et offrir une palette plus large de types d’accompagnement, de nouvelles formes d’habitats spécifiques dits alternatifs, telles que les colocations, se sont développées depuis la fin des années 1980 dans quelques pays d’Europe tels la Suède, l’Allemagne, la France, la Belgique ou encore la Suisse. Le but étant de pouvoir offrir aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, la possibilité de mener une vie au plus proche de celle qui était la leur auparavant, et de réduire leur isolement social et relationnel grâce à un rythme plus proche de celui de la vie familiale, tout en intégrant les proches dans un cadre de vie adapté. Toutefois, certaines évaluations récentes de ces structures amènent à nuancer le rôle que peuvent prendre les proches dans ce type de projet, leur rapport aux colocations pouvant parfois s’avérer similaire à celui qu’ils et elles auraient à l’égard d’une institution médico-sociale. Et ce, selon que l’initiative du projet émane justement des proches ou d’associations, ou au contraire d’institutions spécialisées ou d’une volonté étatique plus globale, et selon le type de politiques sociales édictées dans chaque pays (ou même états ou cantons pour les pays fédéraux – Allemagne, Suisse) sur la question de la prise en charge des personnes atteintes de troubles cognitifs et apparentés[188].
207
+
208
+ La prise en charge sociale consiste à trouver une solution pérenne la plus adaptée à la personne en fonction de ses souhaits et de ses capacités. Les démarches sont souvent faites par les familles aidées des médecins et des assistantes sociales.
209
+
210
+ l'existence « L'effet de ces traitements est stabilisateur et ils ne permettent pas de guérir la maladie, ni de récupérer le niveau de performances préexistant à sa survenue. » ou non « Il n'existe actuellement aucun traitement pour guérir, ni même arrêter l'évolution » de traitements stabilisateurs arrêtant l'évolution de la maladie. Vous pouvez y remédier.
211
+
212
+ Les traitements actuellement autorisés et disponibles sur le marché n'ont pas démontré leur réelle efficacité pour soigner, ou même arrêter l'évolution de la maladie. Les médicaments qui sont actuellement prescrits en France - principalement symptomatiques et soupçonnés de ralentir l’évolution de la maladie - ont été réévalués en 2016 par la Haute Autorité de Santé qui a estimé que leur efficacité était « au mieux modeste, sans pertinence clinique » et a préconisé l'arrêt de leur remboursement par la Sécurité sociale[189],[190].
213
+
214
+ Ils inhibent la dégradation de l'acétylcholine, une molécule permettant la transmission entre certains neurones du cerveau par l'intermédiaire de ses synapses. Ainsi, ils visent à corriger le déficit en acétylcholine observé dans le cerveau des personnes atteintes de cette maladie.
215
+
216
+ Plusieurs inhibiteurs ont été testés de façon rigoureuse et ont prouvé une certaine efficacité, dans les formes légères à modérément sévères : le donépézil[191], la rivastigmine, et la galantamine. En 2007 la Commission française de la transparence a réévalué quatre anticholinestérasiques et a conclu à une amélioration du service médical rendu (ASMR) mineure[192]. D'après la revue Prescrire leurs effets sont modestes, de quelques mois, chez environ 10 % des patients[193]. Bien que modestes, leurs effets sont significativement supérieurs à ceux du placebo : ralentissement ou retard du déclin cognitif et de la perte d'autonomie.
217
+
218
+ L'effet de ces traitements est stabilisateur et ils ne permettent pas de guérir la maladie, ni de récupérer le niveau de performances préexistant à sa survenue. Leurs utilisations exposent à de nombreuses interactions médicamenteuses, ainsi qu'à des effets indésirables.
219
+
220
+ Les anticholinestérasiques ont des effets secondaires[194], surtout de type digestif (nausées et vomissement). Certains induiraient une surmortalité cardiovasculaire et des tremblements et/ou une aggravation de symptômes parkinsoniens[195] ce qui a été à l'origine de controverses portant notamment sur leur justification économique[196]. Néanmoins, les organismes d'expertise les plus sérieux reconnaissent leur intérêt[197]. Les grandes agences de santé, en France, la Haute Autorité de Santé, ne recommandent plus leur utilisation dans la maladie d'Alzheimer en dehors d'un cadre très précis[198].
221
+
222
+ Dans une étude[201], la vitamine E a montré une efficacité substantielle tandis que la Mémantine n’a offert aucun bénéfice, conduisant même à un déclin plus agressif que le placebo.
223
+
224
+ Peu d'études ont été réalisées chez le patient atteint de la maladie d'Alzheimer concernant l'utilisation des psychotropes[202]. La plupart des recommandations sont faites à partir d'extrapolation des données issues des patients jeunes ou de l'expérience clinique.
225
+
226
+ Les études réalisées chez les patients atteints d'une maladie d'Alzheimer montrent que ces médicaments sont malgré tout très utilisés[203] : ils sont prescrits chez plus de 2⁄3 des patients atteints d'une maladie d'Alzheimer.
227
+
228
+ Ces triglycérides ont souvent une action spectaculaire dans le traitement de la maladie d'Alzheimer. Une demande de brevet a été déposée en 1996 aux États-Unis qui conduira aux gélules AXONA (disponibles aux États-Unis) qui contiennent des triglycérides[212]. L'amélioration peut être spectaculaire[213] mais temporaire. Certaines personnes ne réagissent pas à ce traitement.
229
+
230
+ De nombreuses études ont montré que la maladie d'Alzheimer et le déficit en vitamine D sont légèrement corrélés[214],[215],[216],[217],[218].
231
+
232
+ Afin d'étudier l'apparition de la maladie, des souris transgéniques sont utilisées pour reproduire les symptômes observés chez l'homme. Les mutations sont donc principalement effectuées sur les gènes de la protéine tau et/ou de la protéine amyloïde. Cependant, les résultats sur ces modèles animaux restent difficiles à interpréter, notamment pour l'efficacité des éventuels traitements testés et leur transfert vers l'homme[réf. nécessaire].
233
+
234
+ Les souris ayant eu une mutation sur le gène codant la protéine Tau montrent une apparition de la maladie peu prononcée et les souris ayant eu une mutation sur le gène codant la protéine amyloïde se comportent comme des souris saines. C'est seulement lorsque les deux gènes sont mutés que les souris développent une maladie semblable à celle d'Alzheimer[réf. nécessaire]. Cela ne se passe pas obligatoirement de façon identique chez l'homme, mais cela montrerait que les plaques amyloïdes potentialisent l'apparition de la maladie. Les neurofibrilles apparaissent dans un premier temps et lorsque les plaques amyloïdes apparaissent, la maladie se déclenche. Il est certain que chez l'homme, le processus pathologique se développe bien avant que les premiers signes cliniques n'apparaissent[réf. nécessaire].
235
+
236
+ En mars 2015, des chercheurs australiens ont pratiqué une série de balayages par des ultrasons du cerveau de souris transgéniques alzheimérisées (modèle APP23)[219]. Les résultats ramenaient une réduction considérable du fardeau amyloïde et une clairance des plaques dans les trois quarts des animaux traités. Il semble donc que les ultrasons puissent permettre une élimination de l'Aβ et améliorer la cognition chez la souris. Le cerveau humain, de par sa taille et sa boite crânienne plus épaisse, questionne donc sur l'efficacité similaire d'une telle thérapeutique.
237
+
238
+ En septembre 2017, des chercheurs de l’Université d’Oxford publient une étude rapportant la découverte de plaques et d’enchevêtrements de protéines, habituellement considérés comme les signes révélateurs de la maladie d’Alzheimer chez l’Homme, dans le cerveau de dauphins sauvages retrouvés morts[220]. C'est la première fois que la maladie est observée chez un animal sauvage[221].
239
+
240
+ Le but des recherches diagnostic est de permettre un diagnostic plus sensible, plus spécifique et donc plus précoce de la maladie d'Alzheimer que l'interrogatoire et les tests neuropsychologiques. De meilleurs tests pourraient permettre un diagnostic plus précoce, quand la maladie commence à endommager le cerveau, parfois 20 ans avant de premières pertes de mémoire et troubles neurologiques détectables. Les malades pourraient alors bénéficier de traitements spécifiques plus précoces pour freiner l'évolution.
241
+
242
+ Le projet international neuGRID est un système d'analyse des images d'imageries cérébrale. Il est financé par l'Union européenne, prévoit le développement d’une infrastructure numérique pour la recherche scientifique, fondée sur le système Grid. Il est équipé d’une interface d’utilisation facile, qui permettra aux chercheurs européens de neurosciences de faire avancer la recherche pour l’étude de la maladie d'Alzheimer et d'autres maladies neurodégénératives.
243
+
244
+ Aucun vaccin ou médicament immunogénique n'est aujourd'hui commercialisé. Un vaccin pouvant soigner cette maladie semble envisageable d'après des études menées chez l'animal. Les premiers tests sur l'homme ont été très décevants avec des effets secondaires majeurs (décès observés sans empêcher l'évolution de la maladie d'Alzheimer).
245
+
246
+ L'idée date de 1999 ; Dale Schenk, un chercheur américain, présentait dans la revue Nature une méthode semblant guérir la maladie chez des souris. En immunisant contre le peptide A bêta des souris transgéniques qui le surexpriment, il arrivait à prévenir l'apparition de dépôts chez les animaux jeunes et à limiter et même réduire leur extension chez les individus âgés.
247
+
248
+ Un premier essai clinique de phase 1 chez l'homme conduit ensuite en Angleterre a permis l'analyse suivante : les 80 patients traités supportent bien la vaccination et le quart d'entre eux produisent bien des anticorps. Un second essai a été interrompu en raison d'effets indésirables graves (méningoencéphalites). Le suivi ultérieur des patients qui ont reçu le vaccin est plus mitigé : même si chez certains patients traités les dépôts amyloïdes intracérébraux sont moins importants, le vaccin n'a pas empêché la progression de la détérioration intellectuelle jusqu'au stade terminal[226].
249
+
250
+ Un autre espoir, porté par le Japonais Tohru Hasegawa[227] est d'utiliser l'acide homocystéique comme cible d'un vaccin. Cet acide - chez des souris 3xTg-AD (transgéniques, modifiées de manière à mimer les symptômes de la maladie humaine) - semble en effet nécessaire à la progression de la dégénérescence typique de cette affection[228],[229]. Le taux de cet acide est plus élevé dans le cerveau des souris 3xTg-AD de 4 mois que chez les souris témoins normales. Quand des souris 3xTg-AD sont soumises à une carence en vitamine B6 (ce qui augmente la quantité d'acide homocystéique dans leur cerveau), cela aggrave aussi leurs troubles mémoriels, sauf en cas d'injection d'anticorps anti-acide homocystéique. Injecter ces mêmes anticorps à des souris 3xTG-AD plus vieilles et normalement alimentées a également un effet curatif, en tous cas pour les troubles mémoriels. Les chercheurs restent prudents, car il a été vu dans le passé que la souris n'était pas un modèle parfait pour cette maladie. Le vaccin devrait être testé sur des singes avant tout essai clinique sur l'homme.
251
+
252
+ La création d'une 2e génération de vaccin est pour l'instant en développement dans des études cliniques. Ces vaccins ont pour but d'offrir une forte production d'anticorps sans effets indésirables liés à l'inflammation créé par les lymphocytes T spécifiques au plaque amyloïde β (méningoencéphalites (en)). De nouvelles stratégies de développement de vaccins basées sur la modification d'antigènes semblent prometteuses[163].
253
+
254
+ Une équipe de chercheurs américains a publié une étude dans Science Advances du 23 janvier 2019[230] dans laquelle ils pointent la bactérie Porphyromonas gingivalis, responsable de maladies chroniques des gencives. La bactérie migrerait dans le cerveau et y provoquerait des inflammations cérébrales, des lésions neuronales et donc un déclin cognitif. L'entreprise pharmaceutique Cortexyme, basée à San Francisco, a trouvé les enzymes toxiques, les gingipaines (produites par Porphyromonas gingivalis) dans 96 % des 54 échantillons de cerveaux atteints par la maladie d’Alzheimer. De plus, ils ont trouvé les bactéries elles-mêmes dans trois cerveaux. Les chercheurs ont également trouvé la bactérie dans le liquide cérébrospinal de personnes vivantes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Un bloqueur de la gingipaïne a été testé sur l’humain. Les participants atteints de la maladie d’Alzheimer ont vu leur état s'améliorer. Les chercheurs poursuivent leurs recherches, notamment en augmentant le nombre d'échantillons testés[231],[232]. En Australie, une équipe de Melbourne, a développé un vaccin contre la bactérie, en test depuis 2018. Cette étude de piste « Une bactérie buccale à l'origine de la maladie d'Alzheimer ? » est reprise par Sciences et vie[233].
255
+
256
+ D'autres pistes sont en cours d'évaluation. Selon une étude[234], des souris (normales, et transgéniques présentant des troubles jugés comparables à ceux induits par la maladie d'Alzheimer) exposées plusieurs mois à certaines ondes électromagnétiques (de type téléphone portable ; 918 MHz ; 0,25 W/kg) améliorent leur mémoire, perdent moins de capacité cognitive en vieillissant et produisent moins de plaques amyloïdes dans leur hippocampe (-35 %) et leur cortex entorhinal (-32 %). Une température cérébrale plus élevée de 1 °C et une accélération du débit sanguin cérébral sont constatées, mais le mécanisme global n'est pas compris. Si un effet similaire était constaté chez l'humain, une piste nouvelle de traitement, non médicamenteuse et non chirurgicale s'ouvrirait.
257
+
258
+ Un nouvel axe thérapeutique est envisagé par une équipe française de l'Inserm, dirigée par le Dr Nathalie Cartier-Lacave, qui a montré que le cholestérol cérébral, quand il est en excès, était impliqué dans le développement de la maladie. Leur stratégie consiste donc à sur-exprimer l'enzyme CYP46A1 responsable de la dégradation du cholestérol cérébral, par thérapie génique. Les résultats sur les souris se sont avérés très prometteurs[235].
259
+
260
+ Même si le rôle des plaques amyloïdes-β (Aβ) dans la Maladie d'Alzheimer n'est pas complètement clarifié, il est raisonnable de croire que leur diminution dans le cerveau de patients atteints de la maladie d'Alzheimer pourrait diminuer le développement des symptômes neurocognitifs de la maladie. Normalement l'évacuation de l'Aβ se fait par la barrière hémato-encéphalique (BHE), mais dans la maladie d'Alzheimer, des dysfonctions reliées à l'âge et à la maladie sont présentes et empêchent la BHE d'effectuer son travail. Des données récentes démontrent que l'administration d'une seule dose d'insuline en périphérie permettait d'augmenter l'évacuation de l'Aβ au niveau du cerveau. Par contre, l'effet à court terme de l'insuline et le phénomène de désensibilisation des récepteurs après une utilisation chronique permet difficilement de considérer l'insuline seul comme un traitement viable pour l'amélioration des fonctions cognitives en maladie d'Alzheimer. Ces résultats démontrent tout de même qu'un contrôle de l'évacuation de l'Aβ est possible et pourraient ouvrir de nouvelles perspectives de traitement dans le futur[236].
261
+
262
+ Un autre potentiel traitement très prometteur de la maladie d'Alzheimer est la Fluoxétine, qui n'est actuellement pas préconisé ou commercialisé pour cet usage. De nombreux patients atteints de maladie d'Alzheimer sont sous Fluoxetine pour le traitement d'un des symptômes secondaires, à savoir la dépression ou les troubles de l'humeur[237]. Cependant, il semble d'après plusieurs recherches menées sur ces patients que ce médicament travaille directement vers la réduction de la maladie par la neurogenèse dans l'hippocampe adulte agissant sur les cellules souches neurales[238] et la régulation des astrocytes (principales cellules gliales) dans le cerveau[239].
263
+
264
+ La firme pharmaceutique américaine Biogen a demandé une mise sur le marché de l'Aducanumab[240], un anticorps monoclonal qui cible le peptide amyloïde bêta; certains résultats suggèrent qu'il pourrait ralentir le déclin cognitif de personnes dans la phase initiale de la maladie[241],[242],[243]. Un nouvel essai clinique est autorisé[244].
265
+
266
+ Deux formes de la maladie d'Alzheimer sont séparées :
267
+
268
+ Dans le monde, le nombre de cas de malades d'Alzheimer est passé de 11 millions en 1980 à 18 millions en 2000 et 25 millions en 2004[246]. Il est estimé que 35,6 millions de personnes vivent désormais avec une maladie d'Alzheimer dans le monde. Elles seront 65,7 millions en 2030 et 115,4 millions en 2050[245]. À l'échelle mondiale, la maladie d’Alzheimer est la troisième cause d'invalidité pour les plus de 60 ans (après les atteintes de la moelle épinière et les cancers en phase terminale[247]) avec une prévalence de l'ordre de 4 à 6 % à cet âge[247]. Ces chiffres proviennent essentiellement des études épidémiologiques effectuées dans les pays développés, en effet bien que cette maladie s'observe sur tous les continents, elle est peu caractérisée dans les pays en développement où l'espérance de vie est souvent plus courte et les enquêtes épidémiologiques plus rares. La maladie d'Alzheimer est cependant considérée comme une pandémie[187].
269
+
270
+ À part l'âge, les facteurs de risque génétique évoqués plus haut comme l'ApoE-e4, la petite taille, le tabagisme, certaines maladies pré-existantes (diabète, hypertension, taux de cholestérol élevé)[248], l'alimentation (viande et sucre) et l'inactivité physique, n'expliquent pas entièrement les variations de prévalence constatées, et les autres facteurs de risque de la maladie sont mal connus. Les chercheurs se tournent de plus en plus vers la recherche de causes environnementales[249].
271
+
272
+ Dans ce but ils examinent les prévalences de la maladie par pays[250],[251] - les pays nordiques européens et les États-Unis sont les plus touchés -, ou par état aux États-Unis[252] où l'état de Washington est inexplicablement le plus touché.
273
+
274
+ L’incidence — aux mêmes âges — est toujours plus forte dans les pays riches qu'ailleurs (sauf au Japon où l'incidence est très faible, et moindrement en Amérique centrale et du Sud). Ceci est vrai pour les populations urbaines supposées plus exposées aux pollutions, mais aussi pour les populations rurales (qui par exemple en Inde développent 5,4 fois moins d'Alzheimer qu'en Pennsylvanie[253]).
275
+
276
+ De même, les Afro-Américains vivant aux États-Unis sont beaucoup plus touchés que les Yorubas du Nigeria. Des chercheurs ont comparé l'incidence de Maladie d'Alzheimer (MA) dans une population Yoruba du Nigeria et chez des Afro-Américains génétiquement proches (fréquence comparable (26 à 29 %) et élevée d'allèles APOE4)[254]. Le risque de maladie d’Alzheimer pour ces individus est deux fois moindre au Nigeria (1,15 %) qu'en Amérique du Nord (2,52 %) à âge égal, ce qui plaide aussi pour une cause environnementale, au moins dans 50 % des cas[255].
277
+
278
+ Cette maladie est plus rare en Asie[256]. Le Japon est notamment une exception parmi les pays industrialisés et riches. La prévalence de la maladie y est presque 10 fois plus faible qu'en France. Cependant, un Japonais vivant à Hawaï ou aux États-Unis voit son niveau de risque augmenter (5,4 % pour les Japonais d’Hawaï) et se rapprocher de celui d'un Américain moyen, d'un Caucasien ou Européen[256],[257]). De même, 5,7 % des Japonais ayant émigré au Brésil ont après quelques décennies le même risque de développer la maladie qu'un Brésilien moyen[258],[259]. Cette analyse montre, comme pour l'étude sur les populations nigérianes, la prépondérance de l'environnement dans le déclenchement de la maladie. Au Japon, la maladie d'Alzheimer est rare, mais la démence vasculaire est — comme aux États-Unis — très élevée, probablement en raison d'une consommation trop importante de sel. Cette maladie diminue au Japon grâce à la prévention et à une prise en charge plus efficace de l'hypertension[260].
279
+
280
+ Aux États-Unis, pays très touché, 5,3 millions de personnes ont la maladie d'Alzheimer[261], avec une prévalence double chez les africains-américains et chez les hispaniques, par rapport à la population d'origine anglo-saxonne.
281
+
282
+ Des études récentes mettent en évidence un recul de la prévalence dans les pays développés[262],[263], ce qui serait lié aux efforts de traitement de l'hypertension et à un meilleur niveau d'études. Cela ne signifie pas que le nombre de personnes atteintes va baisser, mais que l'âge moyen du diagnostic recule.
283
+
284
+ La maladie d'Alzheimer était, en 2010, dans les pays développés, l'une des maladies les plus coûteuses : 604 milliards de dollars. Aux États-Unis, elle a coûté 94 milliards de dollars à l'assurance maladie américaine en 2008[264].
285
+
286
+ En Europe, l’incidence des démences devrait croître en 50 ans de 1,9 million de nouveaux cas par an à 4,1 millions, selon les scénarios[265].
287
+
288
+ En Belgique, 5 à 10 % des plus de 65 ans sont touchés et près de 20 % des plus de 80 ans[266].
289
+
290
+ En France, l'étude « PAQUID » (1988-2001) a fait ressortir que 17,8 % des personnes de plus de 75 ans sont atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'un syndrome apparenté. D'après une évaluation ministérielle de 2004, environ 860 000 personnes seraient touchées par la maladie d’Alzheimer en France. Un chiffre qui pourrait atteindre 1,3 million en 2020 et 2,1 millions en 2040. Le nombre de nouveaux cas est d'environ 225 000 par an[267]. Ceci représente environ 900 000 malades (et dans les années 2000 environ 220 000 nouveaux cas par an), avec des tendances et projections suivantes : 1 200 000 malades en 2020, et plus de 2 000 000 vers 2040[268][réf. non conforme]. Ces chiffres s'expliquent par l'allongement de la durée de la vie, alors que la prévalence des démences chez les plus de 75 ans qui était de presque 18 % (maladie d’Alzheimer à 80 %)[269] a en revanche régulièrement baissé depuis plusieurs décennies, autrement dit, pour un individu, le risque d'être malade diminue fortement, jusqu'à 25 % de moins[270].
291
+
292
+ Dès l'antiquité, philosophes et médecins associèrent l'âge avancé à une augmentation de la démence[271].
293
+
294
+ Ce n'est qu'en 1901, qu'Alois Alzheimer (1864-1915), un psychiatre et neuropathologiste allemand, identifia le premier cas de la maladie qui portera son nom, chez une patiente de 51 ans, Auguste Deter. Il suivit son cas jusqu'à sa mort en 1906 et décrivit les altérations anatomiques observées sur son cerveau. Durant les cinq années suivantes, onze cas similaires furent rapportés dans la littérature médicale, certains employant déjà le terme de maladie d'Alzheimer[272].
295
+
296
+ Les caractéristiques particulières de la maladie furent isolées pour la première fois par le psychiatre Emil Kraepelin (1856-1926), après le retrait de certains symptômes présents dans le cas initial d'Auguste D. (délire, hallucination et artériosclérose)[273]. Il inclut cette toute nouvelle maladie d'Alzheimer, qu'il appela également démence pré-sénile, comme un sous-type des démences séniles dans son manuel de psychiatrie publié en 1910[274].
297
+
298
+ Durant la majeure partie du XXe siècle, le diagnostic de maladie d'Alzheimer fut réservé aux individus âgés de 45 à 65 ans qui développaient des démences. La terminologie changea en 1977, lors d'une conférence sur la maladie d’Alzheimer, où il fut conclu que les manifestations cliniques et pathologiques des démences séniles et pré-sénile étaient identiques, bien que les auteurs n’exclurent pas qu'elles aient des origines différentes[275]. Cela aboutit à un diagnostic de Maladie d'Alzheimer indépendant de l'âge[276]. Le terme de démence sénile de type Alzheimer fut utilisé durant un certain temps pour décrire les cas d'Alzheimer supérieur à 65 ans, et Alzheimer classique ceux plus jeunes. Finalement, le terme unique de maladie d'Alzheimer fut formellement adopté dans la nomenclature médicale pour décrire les individus de tout âge présentant un ensemble particulier de symptômes, de progression dans le temps et de caractéristiques neuropathologiques[277].
299
+
300
+ L'après-baby boom (ou papy boom), la maitrise de la fécondité et le progrès médical conduisent les sociétés à devoir vivre une période où les personnes âgées seront très nombreuses. Cette maladie fait donc l'objet d'une attention particulière, notamment en France avec l'observatoire national sur la recherche sur la maladie d'Alzheimer (ONRA)[278].
301
+
302
+ En 2009, la maladie d'Alzheimer correspond à plus de la moitié des cas de démence de la personne âgée dans les pays riches.
303
+
304
+ Voir la catégorie « Mort de la maladie d'Alzheimer »
305
+
306
+ Depuis 1997, on note une forte augmentation des œuvres comportant des personnages atteints de la maladie d'Alzheimer ou de maladie apparentée[279].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ En géomorphologie, l’érosion est le processus de dégradation et de transformation du relief, et donc des sols, roches, berges et littoraux qui est causé par tout agent externe (donc autre que la tectonique).
2
+
3
+ Un relief dont le modelé s'explique principalement par l'érosion est dit « relief d'érosion ». Les facteurs d'érosion sont :
4
+
5
+ L'érosion agit à différents rythmes et peut, sur plusieurs dizaines de millions d'années, araser des montagnes, creuser des vallées, faire reculer des falaises.
6
+
7
+ Des phénomènes naturels violents tels qu'une avalanche, un jökulhlaup, un lahar ou un orage peuvent modifier considérablement le paysage en quelques heures, voire en quelques minutes.
8
+
9
+ L'« érosion totale » se calcule au niveau d'une section donnée d'un cours d'eau, en mesurant la quantité totale des produits transportés (y compris les particules fines idéalement). Puis on rapporte cette mesure à la superficie développée (réelle) du bassin-versant (et non celle qui est cartographiée en 2D). On obtient alors une quantité (en tonnes/km2/an) qui divisée par la densité (2,5 en moyenne) permet d'évaluer le volume initial de roche en place enlevée (en réalité il faudrait aussi tenir compte de l'érosion éolienne et chimique). La quantité en m3/km2/an équivaut à « une ablation (épaisseur uniformément répartie sur le bassin) en 0,001 mm/an ou mm/millénaire. On recherche des « ordres de grandeur » non des valeurs rigoureuses »[2].
10
+
11
+ Quelle que soit la cause de leur formation, les reliefs aussitôt formés sont la proie de l'érosion qui les détruit en moyenne au rythme de quelques centimètres par siècle, soit quelques dixièmes de mm par an[3]. L'érosion des chaînes de montagnes jeunes est de l'ordre de 200 m/Ma, celle de l'ensemble des continents serait en moyenne de 50 m/Ma[4].
12
+
13
+ « À l'échelle du globe, une érosion moyenne totale (substances dissoutes et solides) de 20 mm/1 000 ans sur les plaines et 200 mm/1 000 ans en montagne semble raisonnable. Rapportée à la surface de la Terre, l'érosion serait de 50 ± 20 m3/km2/an, soit 50 mm par millénaire ou 50 m par million d'années. En l'absence d'orogenèse, et compte tenu du réajustement isostatique, on peut estimer que l'altitude moyenne des continents, actuellement de 840 m serait en 100 Ma réduite à moins de 2 m[5]. »
14
+
15
+ Dans les processus d'érosion, on distingue généralement trois phases distinctes :
16
+
17
+ L'érosion implique une désagrégation superficielle de la roche ou du sol et le transport de ces matériaux, ce qui la distingue de la météorisation[6]. Elle se produit sur place, et produit des débris .
18
+
19
+ Le degré d'érosion dépend des caractéristiques de la roche :
20
+
21
+ La désagrégation mécanique se produit sous l'action d'une force physique qui arrache des morceaux de roche plus ou moins volumineux :
22
+
23
+ Elle est mécanique et chimique, avec comme principales altérations : l'hydroclastie, l'effet splash (impact des gouttes d'eau qui tombent sur le sol), la reptation, la solifluxion. L'érosion par l'eau est renforcée par la pente (torrents) et est un facteur de transport à plus ou moins longue distance de polluants du sol (dont pesticides agricoles ou de la vigne[7]). Sur le littoral, il faut tenir compte des vagues et des courants. Dans les fleuves ou canaux, c'est le batillage qui accélère l'érosion.
24
+
25
+ Si un fluide comme l'eau coule, il peut se charger de particules en suspension. La vitesse de sédimentation est la vitesse minimale qu'un flot doit avoir pour transporter, plutôt que déposer, des sédiments et est donnée par la loi de Stokes :
26
+
27
+ où w est la vitesse de sédimentation, ρ est la masse volumique (les indices p et f indiquent particule et fluide respectivement), g est l'accélération due à la gravité, r est le rayon de la particule et μ est la viscosité dynamique du fluide.
28
+ Si la vitesse de l'écoulement est plus grande que celle de dépôt, le granulat continue vers l'aval. Comme il y a toujours des diamètres différents dans le flot, les plus gros se déposent (décantation) tout en pouvant continuer à descendre par des mécanismes comme la saltation (collisions particules-paroi), roulant et glissant, dont les traces sont souvent conservées dans les rochers solides, et peuvent être utilisées pour estimer la vitesse du courant.
29
+
30
+ L'érosion éolienne attaque les roches en enlevant des particules (déflation, abrasion) ou en polissant la surface. Elle est d'autant plus efficace que les obstacles sont inexistants et que le vent est puissant, régulier et chargé de poussières
31
+
32
+ Elle conduit à une dégradation environnementale sévère par l’appauvrissement des sols et le déplacement de volumes élevés de particules par le vent[10]. L’érosion éolienne est le principal facteur physique d’épuisement des terres agricoles et, par l’ensablement, constitue une des gênes majeures dans les aires urbaines et oasiennes des écosystèmes secs.
33
+
34
+ Dans les régions de forte amplitude thermique (climat continental, polaire, déserts, haute montagne, etc), les chocs thermiques répétés par la succession des cycles jour/nuit, fend puis fait éclater certaines roches, à différentes échelles micro et/ou macroscopique ; c'est la thermoclastie.
35
+
36
+ L'érosion liée à la température fait également intervenir l'eau comme agent d'érosion en présence de roches poreuses et/ou de fissures qui éclatent en cas de gel. La cryoclastie est un exemple d'érosion par thermoclastie : la roche éclate à cause de l'alternance gel-dégel de l'eau qui s’infiltre, lorsque l'eau gèle, elle occupe plus de volume et exerce une force capable de faire exploser une roche. Les morceaux libérés par le gel sont appelés gélifracts[11]. Le cycle gel/dégel est saisonnier (en Sibérie par exemple) ou quotidien en haute montagne.
37
+
38
+ Ce sont les processus de la gélifraction ou gélivation[12]. En montagne, la cryoclastie produit des phénomènes de chute de bloc(s) ou parfois, collectivement, des éboulements, qui peuvent former des éboulis en pied de pente.
39
+
40
+ Les mouvements des glaciers, principalement gravitaires provoquent d'importantes contraintes sur le substratum rocheux essentiellement causées par les blocs de roches prisonniers dans la base de la tranche de glace, contraint d'avancer avec l'écoulement du glacier. Ces blocs "grattent" donc le substrat rocheux de la vallée, lissant les reliefs et creusant des stries glaciaires et à long terme générant les morphologies des vallées glaciaires. Lors de périodes de déglaciation, des blocs de glace auparavant fixes sur le plancher océanique peuvent se déplacer avec les courants de marées et géostrophiques, imprimant sur le plancher océanique des spirale d'iceberg.
41
+
42
+ La décomposition chimique des roches donne naissance à des modelés de désagrégation.
43
+
44
+ Un processus important est la dissolution, en particulier des calcaires par la pluie plus ou moins acide, on parle alors de karst.
45
+
46
+ La dissolution est une forme de météorisation qui affecte essentiellement les massifs calcaires. Elle donne lieu à des paysages de karst. L'eau, chargée en acides organiques et en dioxyde de carbone, s'infiltre par les fissures et modèle les roches carbonatées ; elle constitue un « complexe d'altération »[6]. Elle libère les éléments chimiques de la roche sous forme d'ions dissous dans l'eau. En effet, contrairement au grès siliceux, les calcaires sont particulièrement vulnérables à la dissolution[13]. Aussi, d'autres roches et minéraux sont solubles[14] :
47
+
48
+ Le transport des matériaux issus de la désagrégation de la roche s'effectue soit sous forme dissoute dans la circulation des eaux continentales, soit sous forme solide. Dans ce dernier cas, il peut s'agir de processus gravitaires agissant à faible distance par des processus gravitaires ou de transport à plus longue distance quand les matériaux sont pris en charge par un agent de transport : glacier, eau, vent. Les matériaux transportés peuvent éventuellement être stockés, créant des accumulations sédimentaires, avant d'être de nouveau mis en mouvement. À long terme, ils aboutissent dans les mers et les océans.
49
+
50
+ La terminologie pour les différents types de sable est
51
+
52
+ La masse de matériaux transportés sous forme dissoute par les eaux continentales est importante. C'est le processus essentiel des régions karstiques.
53
+
54
+ De multiples processus gravitaires (éboulement, avalanche, reptation, ruissellement, solifluxion) nourrissent un manteau d'altération à proximité immédiate de la zone source. Sur les versants ou à leur base, on trouve des cônes de déjection, des cônes d'éboulis ou des talus d'éboulis.
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+ Les glaciers transportent des matériaux de toute taille (blocs erratiques, moraines, sables).
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+ Sur le long terme, la sédimentation des débris donne naissance à des roches détritiques. Le vent constitue un formidable agent de transport, en particulier dans les régions désertiques. Le vent peut aussi transporter des graviers et du sable (par saltation) et des limons (par suspension) à partir de zones de déflation. Ils emportent et déposent les lœss parfois à des milliers de kilomètres de leur lieu d'origine.
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+ Dans les régions anthropisées, l'érosion des sols augmente dans les bassins versants, mais les barrages artificiels peuvent aussi bloquer le transit sédimentaire normal jusqu'en mer[15].
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+ L'érosion use le matériel rocheux et façonne des formes très diverses.
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+ L'érosion peut creuser la roche et donner naissance à des modelés de dissection[16] :
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+ Le ravinement affecte les paysages nommés badlands. Les précipitations, en coulant sur les pentes constituées de matériaux meubles (argile, sédiments), creusent des rigoles et des sillons.
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+ L'érosion peut donner naissance à des modelés d'accumulation[16].
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+ Le recul et la transformation des littoraux dépendent de très nombreux facteurs :
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+ On peut donc avoir plusieurs cas de figure :
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+ L’érosion des sols agricoles produit des croûtes (gypseuses ou calcaires), des cuirasses ferrugineuses et latéritiques. Cette érosion est due en grande partie à l'action de l'humain :
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+ En géomorphologie, l’érosion est le processus de dégradation et de transformation du relief, et donc des sols, roches, berges et littoraux qui est causé par tout agent externe (donc autre que la tectonique).
2
+
3
+ Un relief dont le modelé s'explique principalement par l'érosion est dit « relief d'érosion ». Les facteurs d'érosion sont :
4
+
5
+ L'érosion agit à différents rythmes et peut, sur plusieurs dizaines de millions d'années, araser des montagnes, creuser des vallées, faire reculer des falaises.
6
+
7
+ Des phénomènes naturels violents tels qu'une avalanche, un jökulhlaup, un lahar ou un orage peuvent modifier considérablement le paysage en quelques heures, voire en quelques minutes.
8
+
9
+ L'« érosion totale » se calcule au niveau d'une section donnée d'un cours d'eau, en mesurant la quantité totale des produits transportés (y compris les particules fines idéalement). Puis on rapporte cette mesure à la superficie développée (réelle) du bassin-versant (et non celle qui est cartographiée en 2D). On obtient alors une quantité (en tonnes/km2/an) qui divisée par la densité (2,5 en moyenne) permet d'évaluer le volume initial de roche en place enlevée (en réalité il faudrait aussi tenir compte de l'érosion éolienne et chimique). La quantité en m3/km2/an équivaut à « une ablation (épaisseur uniformément répartie sur le bassin) en 0,001 mm/an ou mm/millénaire. On recherche des « ordres de grandeur » non des valeurs rigoureuses »[2].
10
+
11
+ Quelle que soit la cause de leur formation, les reliefs aussitôt formés sont la proie de l'érosion qui les détruit en moyenne au rythme de quelques centimètres par siècle, soit quelques dixièmes de mm par an[3]. L'érosion des chaînes de montagnes jeunes est de l'ordre de 200 m/Ma, celle de l'ensemble des continents serait en moyenne de 50 m/Ma[4].
12
+
13
+ « À l'échelle du globe, une érosion moyenne totale (substances dissoutes et solides) de 20 mm/1 000 ans sur les plaines et 200 mm/1 000 ans en montagne semble raisonnable. Rapportée à la surface de la Terre, l'érosion serait de 50 ± 20 m3/km2/an, soit 50 mm par millénaire ou 50 m par million d'années. En l'absence d'orogenèse, et compte tenu du réajustement isostatique, on peut estimer que l'altitude moyenne des continents, actuellement de 840 m serait en 100 Ma réduite à moins de 2 m[5]. »
14
+
15
+ Dans les processus d'érosion, on distingue généralement trois phases distinctes :
16
+
17
+ L'érosion implique une désagrégation superficielle de la roche ou du sol et le transport de ces matériaux, ce qui la distingue de la météorisation[6]. Elle se produit sur place, et produit des débris .
18
+
19
+ Le degré d'érosion dépend des caractéristiques de la roche :
20
+
21
+ La désagrégation mécanique se produit sous l'action d'une force physique qui arrache des morceaux de roche plus ou moins volumineux :
22
+
23
+ Elle est mécanique et chimique, avec comme principales altérations : l'hydroclastie, l'effet splash (impact des gouttes d'eau qui tombent sur le sol), la reptation, la solifluxion. L'érosion par l'eau est renforcée par la pente (torrents) et est un facteur de transport à plus ou moins longue distance de polluants du sol (dont pesticides agricoles ou de la vigne[7]). Sur le littoral, il faut tenir compte des vagues et des courants. Dans les fleuves ou canaux, c'est le batillage qui accélère l'érosion.
24
+
25
+ Si un fluide comme l'eau coule, il peut se charger de particules en suspension. La vitesse de sédimentation est la vitesse minimale qu'un flot doit avoir pour transporter, plutôt que déposer, des sédiments et est donnée par la loi de Stokes :
26
+
27
+ où w est la vitesse de sédimentation, ρ est la masse volumique (les indices p et f indiquent particule et fluide respectivement), g est l'accélération due à la gravité, r est le rayon de la particule et μ est la viscosité dynamique du fluide.
28
+ Si la vitesse de l'écoulement est plus grande que celle de dépôt, le granulat continue vers l'aval. Comme il y a toujours des diamètres différents dans le flot, les plus gros se déposent (décantation) tout en pouvant continuer à descendre par des mécanismes comme la saltation (collisions particules-paroi), roulant et glissant, dont les traces sont souvent conservées dans les rochers solides, et peuvent être utilisées pour estimer la vitesse du courant.
29
+
30
+ L'érosion éolienne attaque les roches en enlevant des particules (déflation, abrasion) ou en polissant la surface. Elle est d'autant plus efficace que les obstacles sont inexistants et que le vent est puissant, régulier et chargé de poussières
31
+
32
+ Elle conduit à une dégradation environnementale sévère par l’appauvrissement des sols et le déplacement de volumes élevés de particules par le vent[10]. L’érosion éolienne est le principal facteur physique d’épuisement des terres agricoles et, par l’ensablement, constitue une des gênes majeures dans les aires urbaines et oasiennes des écosystèmes secs.
33
+
34
+ Dans les régions de forte amplitude thermique (climat continental, polaire, déserts, haute montagne, etc), les chocs thermiques répétés par la succession des cycles jour/nuit, fend puis fait éclater certaines roches, à différentes échelles micro et/ou macroscopique ; c'est la thermoclastie.
35
+
36
+ L'érosion liée à la température fait également intervenir l'eau comme agent d'érosion en présence de roches poreuses et/ou de fissures qui éclatent en cas de gel. La cryoclastie est un exemple d'érosion par thermoclastie : la roche éclate à cause de l'alternance gel-dégel de l'eau qui s’infiltre, lorsque l'eau gèle, elle occupe plus de volume et exerce une force capable de faire exploser une roche. Les morceaux libérés par le gel sont appelés gélifracts[11]. Le cycle gel/dégel est saisonnier (en Sibérie par exemple) ou quotidien en haute montagne.
37
+
38
+ Ce sont les processus de la gélifraction ou gélivation[12]. En montagne, la cryoclastie produit des phénomènes de chute de bloc(s) ou parfois, collectivement, des éboulements, qui peuvent former des éboulis en pied de pente.
39
+
40
+ Les mouvements des glaciers, principalement gravitaires provoquent d'importantes contraintes sur le substratum rocheux essentiellement causées par les blocs de roches prisonniers dans la base de la tranche de glace, contraint d'avancer avec l'écoulement du glacier. Ces blocs "grattent" donc le substrat rocheux de la vallée, lissant les reliefs et creusant des stries glaciaires et à long terme générant les morphologies des vallées glaciaires. Lors de périodes de déglaciation, des blocs de glace auparavant fixes sur le plancher océanique peuvent se déplacer avec les courants de marées et géostrophiques, imprimant sur le plancher océanique des spirale d'iceberg.
41
+
42
+ La décomposition chimique des roches donne naissance à des modelés de désagrégation.
43
+
44
+ Un processus important est la dissolution, en particulier des calcaires par la pluie plus ou moins acide, on parle alors de karst.
45
+
46
+ La dissolution est une forme de météorisation qui affecte essentiellement les massifs calcaires. Elle donne lieu à des paysages de karst. L'eau, chargée en acides organiques et en dioxyde de carbone, s'infiltre par les fissures et modèle les roches carbonatées ; elle constitue un « complexe d'altération »[6]. Elle libère les éléments chimiques de la roche sous forme d'ions dissous dans l'eau. En effet, contrairement au grès siliceux, les calcaires sont particulièrement vulnérables à la dissolution[13]. Aussi, d'autres roches et minéraux sont solubles[14] :
47
+
48
+ Le transport des matériaux issus de la désagrégation de la roche s'effectue soit sous forme dissoute dans la circulation des eaux continentales, soit sous forme solide. Dans ce dernier cas, il peut s'agir de processus gravitaires agissant à faible distance par des processus gravitaires ou de transport à plus longue distance quand les matériaux sont pris en charge par un agent de transport : glacier, eau, vent. Les matériaux transportés peuvent éventuellement être stockés, créant des accumulations sédimentaires, avant d'être de nouveau mis en mouvement. À long terme, ils aboutissent dans les mers et les océans.
49
+
50
+ La terminologie pour les différents types de sable est
51
+
52
+ La masse de matériaux transportés sous forme dissoute par les eaux continentales est importante. C'est le processus essentiel des régions karstiques.
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+ De multiples processus gravitaires (éboulement, avalanche, reptation, ruissellement, solifluxion) nourrissent un manteau d'altération à proximité immédiate de la zone source. Sur les versants ou à leur base, on trouve des cônes de déjection, des cônes d'éboulis ou des talus d'éboulis.
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+ Les glaciers transportent des matériaux de toute taille (blocs erratiques, moraines, sables).
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+ Sur le long terme, la sédimentation des débris donne naissance à des roches détritiques. Le vent constitue un formidable agent de transport, en particulier dans les régions désertiques. Le vent peut aussi transporter des graviers et du sable (par saltation) et des limons (par suspension) à partir de zones de déflation. Ils emportent et déposent les lœss parfois à des milliers de kilomètres de leur lieu d'origine.
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+ Dans les régions anthropisées, l'érosion des sols augmente dans les bassins versants, mais les barrages artificiels peuvent aussi bloquer le transit sédimentaire normal jusqu'en mer[15].
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+ L'érosion peut creuser la roche et donner naissance à des modelés de dissection[16] :
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+ Le ravinement affecte les paysages nommés badlands. Les précipitations, en coulant sur les pentes constituées de matériaux meubles (argile, sédiments), creusent des rigoles et des sillons.
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+ L'érosion peut donner naissance à des modelés d'accumulation[16].
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+ Le recul et la transformation des littoraux dépendent de très nombreux facteurs :
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+ On peut donc avoir plusieurs cas de figure :
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+ L’érosion des sols agricoles produit des croûtes (gypseuses ou calcaires), des cuirasses ferrugineuses et latéritiques. Cette érosion est due en grande partie à l'action de l'humain :
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+ L'érotisme (du grec ἔρως, érôs : « le désir amoureux ») désigne l'ensemble des phénomènes qui éveillent le désir sexuel, et les diverses représentations, en particulier culturelles et artistiques, qui expriment ou suscitent cette affection des sens.
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3
+ L'érotisme peut aussi désigner, par extension, la nature de la relation qui s'instaure entre des individus à la suite de cette attirance.
4
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5
+ L'érotisme — et l'adjectif « érotique » – caractérisent tout ce qui, à partir d'une représentation liée à la sexualité, suscite une excitation sexuelle — émotionnelle et sensuelle, indissociablement physique et mentale. En ce sens, l'érotisme se différencie de la sexualité, car il ne renvoie pas à l'acte sexuel lui-même, mais plutôt à tout ce qui provoque le désir sexuel, et à toutes les projections mentales que celui-ci évoque, en particulier les fantasmes.
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7
+ L'érotisme se distingue aussi de l'amour (qui est un sentiment), dans la mesure où l'affection érotique est issue en partie du corps et des pulsions sexuelles, contrairement à certaines formes d'amour qui font abstraction du corps (amour filial, amour platonique, etc.).
8
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9
+ L'érotisme vient d'un jugement esthétique, conscient ou non, lié à l'attrait sexuel. En ce sens, il a fourni beaucoup de matière aux représentations artistiques. Dans l'art, l'érotisme est en effet une catégorie ou un genre qualifiant certaines représentations suggestives, de personnes (en particulier le nu, en peinture ou en photographie) ou de scènes (dans la littérature ou le cinéma).
10
+
11
+ Jouant généralement sur l'imagination, l'implicite ou la suggestion, il s'oppose à des représentations plus crues ou plus explicites de la sexualité, qu'on range dans le domaine de la pornographie. Du point de vue moral, il ne fait donc pas l'objet de condamnations aussi sévères que cette dernière, souvent qualifiée d'obscène ou d'indécente ; mais, comme la morale varie selon la culture et l'époque, certaines représentations jadis jugées obscènes ou sulfureuses sont aujourd'hui conçues comme simplement érotiques, c'est-à-dire suscitant le désir[1].
12
+
13
+ L'érotisme est souvent lié à la stimulation de l'imagination provoquée par la vue d'une autre personne. C'est ainsi que quelqu'un trouvera séduisante, ou érotique, une personne dont les habits sont courts, laissant voir une partie considérable de la peau du corps, ou bien encore dont le vêtement baille (comme l'écrit Roland Barthes dans la citation ci-dessous[réf. nécessaire]), voire encore une personne vêtue d'un vêtement moulant. L'érotisme provient dans ce cas de la stimulation de l'imagination, tout n'étant pas dévoilé à la vue : non seulement le désir de voir ce qui n'est pas montré est ainsi excité, mais de plus l'imagination magnifie ce qui n'est pas visible, c'est-à-dire le rend potentiellement encore plus beau dans l'esprit de l'observateur. C'est pour cette raison que beaucoup d'hommes trouvent qu'une femme en sous-vêtements est beaucoup plus érotique qu'une femme totalement nue. En effet, le ressort potentiellement « infini » découlant de l'imagination n'existe plus (ou est sérieusement diminué) dès lors que tout est exposé à la vue.
14
+
15
+ De la même manière, l'érotisme est souvent stimulé par l'ambiguïté d'une attitude, la suggestion, le non-dit, voire la promesse d'une situation future, car l'imagination et le désir sont également mieux sollicités dans ces cas, que lorsque tout est déjà gagné ou donné. Cela peut être utilisé comme un ressort de séduction par de nombreuses personnes, consciemment ou inconsciemment. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre la citation de Georges Clemenceau : « Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier »[2], c'est-à-dire : avant que l'acte charnel soit consommé, quand le désir qui nous fait tendre vers lui est encore vif, et non pas après la mise en œuvre ou la satisfaction de cet acte.
16
+
17
+ Certains vêtements (ou accessoires) peuvent stimuler chez certaines personnes un fétichisme sexuel, c'est-à-dire une attirance sexuelle caractérisée par une forte excitation érotique à la vue de ces objets. C'est bien sûr le cas de certains vêtements, mais c'est aussi le cas d'accessoires, telles que les bottes (bottes cavalières, cuissardes). Cet érotisme naîtra parfois de la transgression opérée par la personne qui « ose » ne pas rentrer dans l'uniformité ambiante en se faisant remarquer par sa tenue vestimentaire, par son « look »[réf. nécessaire].
18
+
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+ L'érotisme se différencie de la pornographie en ce que la pornographie se définit par ce qui est montré (c'est-à-dire la sexualité humaine montrée explicitement) tandis que l'érotisme se définit par une recherche artistique provoquant l'excitation sexuelle. La pornographie n'est donc pas un érotisme plus « corsé ». Elle appartient à un autre domaine sémantique. Il arrive que la pornographie et l'érotisme se confondent (la pornographie étant « un moyen » pour atteindre �� un but » : la sensation érotique, l'excitation), comme il arrive qu'ils n'aient rien à voir. Exemples :
20
+
21
+ Dans le langage courant cependant, le terme de « pornographie » n'est souvent perçu que comme une intensification de l'érotisme — voir par exemple la presse TV et la façon dont elle classe les films : un film « érotique » ne montre pas les organes sexuels (contrairement à un film « pornographique ») sans toutefois être forcément « érotique », c'est-à-dire apte à provoquer l'excitation sexuelle chez le spectateur. Il est aussi parfois vu comme une perversion de l'érotisme, ce dernier étant jugé plus noble et plus fin car ne montrant pas des parties du corps supposées obscènes. Cette confusion vient du fait que la plupart des œuvres pornographiques sont faites avant tout pour provoquer des sensations érotiques.
22
+
23
+ Les termes anglais de « soft » et « hard » sont alors utilisés pour différencier la valeur de ces deux termes que l'on met dans le même domaine sémantique, l'érotisme étant « soft » et la pornographie « hard ». Comme la distinction entre « soft » et « hard » reste propre à l'appréciation de chacun, il est clair que l'utilisation dans le langage courant des termes de « pornographie » et « érotisme » rend difficile et souvent confuse toute analyse du sujet.
24
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25
+ André Breton résumait cette question avec humour : « la pornographie c'est l'érotisme des autres ». L'érotisme étant "plus noble", on appelle plus facilement "pornographique" ce qui est fait par un autre.
26
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27
+ Certains essayistes contemporains ont questionné les voisinages de l'érotisme et de la pornographie, largement diffusée en fin de XXe siècle. La contamination des deux genres semble alors tentante, mais un dévoilement des présupposés de ces deux pratiques oblige à les distinguer nettement : la pornographie caricature l'intime, jusqu'à l'oubli de l'humain, alors que l'érotisme s'inquiète de cette frontière et laisse une place à l'intimité véritable, c'est-à-dire à l'invisible[3].
28
+
29
+ Selon Georges Bataille, il n'y a érotisme que pour un individu fini, centré sur lui-même, et qui se sent pourtant poussé à se fondre, au risque de s'y perdre, en une communauté avec autrui, communauté charnelle, communauté du sentant et du senti, écrit Lévinas pour décrire la proximité sensible des corps, c'est-à-dire la volupté. L'érotisme doit beaucoup à la curiosité, ou plutôt à la fascination pour un corps fait autrement que le nôtre.
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+
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+ Plus profondément, l'érotisme est la promesse de la coïncidence, pourtant impossible sinon charnellement, entre ces deux mondes que sont deux personnes distinctes (voir Le Banquet de Platon et le discours qu'il met dans la bouche d'Aristophane).
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+ Ainsi, l'acte amoureux participe de la profanation. L'érotisme est une joute, où il s'agit d'amener l'autre à sortir de son retrait, à s'exposer. La caresse serait selon Sartre une véritable incantation. Elle invite le partenaire à investir son corps, à être son corps, à s'offrir, non comme pure chair, mais comme chair habitée par une personne, une liberté. Mais, note Michel Leiris, « tenir le sacré » c'est «finalement le détruire en le dépouillant peu à peu de son caractère d'étrangeté ».
34
+
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+ Toujours dans Le Banquet de Platon, on voit Socrate expliquer que l'érotisme vise plus haut que la communauté et la complémentarité des amants, qu'il fait signe vers le Vrai.
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+ Comme la religion, l'érotisme confronte l'individu à une puissance créatrice qui le dépasse. Moins peut-être Dieu, ou l'Idée du Beau, que la vie, la sexualité au sens biologique du terme, la reproduction.
38
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39
+ Sacrée, la sexualité est à la fois effrayante et attirante. Selon Bataille, elle n'est pas tant immorale qu'elle ne suspend la morale individuelle au nom de la vie et de l'espèce. L'érotisme a ceci de commun avec la mort qu'il réfute la fermeture sur soi de l'individu, fermeture à laquelle il doit sa conscience et son moi. La pulsion sexuelle, liée à la reproduction, dépasse l'horizon de l'instinct de conservation. L'individu ne se reproduit pas parce qu'il est mortel, il est mortel afin que la vie puisse se renouveler.
40
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+ Simone de Beauvoir, dans Le Deuxième Sexe, a souligné à quel point, dans le cas des mammifères, la sexualité prend un sens différent pour le mâle et la femelle. Chez cette dernière, « l'individualité n'est pas revendiquée : la femelle s'abdique au profit de l'espèce qui réclame cette abdication ». Aussi, le mâle aurait surtout à jouer le rôle du tentateur, voire de l'agresseur, à manifester sa puissance vitale par un luxe gratuit et magnifique. La coquetterie, qui consiste à fuir ce que l'on sollicite, à se refuser et à se donner, serait l'expression de l'appréhension de la femelle, qui vit l'enfantement dans sa chair, s'y aliène.
42
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+ L'érotisme s'oppose cependant à la brutalité du désir, ou du moins la déguise. Alain écrit à propos de la danse amoureuse qu'il est bon que « l'animal ne se montre pas trop, et enfin qu'il s'humanise ». L'érotisme manifeste à la fois la proximité de la frénésie et la capacité de la retenir. Il est sublimation, non pas tant cependant pour nous détourner de la sexualité que pour la purifier de tout ennui. L'érotisme, c'est la sexualité devenue art et rythme.
44
+
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+ On a donc raison de distinguer l'érotisme de la pornographie, qui est une forme de négation du désir et de la personnalité de l'autre. L'obscène participe du réalisme. Il présente la chair ou l'acte dans toute sa matérialité. Il nie le féminin, qui n'existe que dans le retrait. Il y a cependant au fond du jeu érotique l'horizon de la chair. Il n'habille l'autre de pureté que pour mieux l'en dépouiller. Le penseur Emmanuel Lévinas écrit que « le beau de l'art invertit la beauté du visage féminin » en le privant de sa profondeur et de son trouble charnel, en faisant de la beauté une forme recouvrant la matière indifférente du tableau ou de la statue. Le mot « inverti » fait peut-être allusion à l'amour platonicien qui concerne de jeunes garçons et qui vise à s'élever par sublimation de la beauté du corps à celle de l'âme et des Idées. Dans la nudité érotique, « le visage s'émousse » et « se prolonge, avec ambiguïté, en animalité ». L'ambiguïté de la beauté serait celle du visage lui-même, qui à la fois appelle le respect et est offert à la profanation. « L'irrespect suppose le visage ».
46
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47
+ Schopenhauer était frappé par le contraste entre la légèreté et le brillant du marivaudage et le sérieux, tout animal selon lui, de l'acte sexuel. Aussi assimilait-il le jeu érotique à un simple leurre, un piège tendu par la vie elle-même à l'intelligence et à l'individualité des amants. Inversement, on peut remarquer que l'érotisme, qui se soucie peu de la procréation, fait durer le plaisir et le désir quand la pulsion sexuelle, laissée à elle-même, s'épuise vite.
48
+
49
+ L'érotisme est ainsi profondément humain. En effet, l'espèce humaine se singularise en ce qu'elle ne connaît pas l'alternance animale de l'indifférence sexuelle et du rut. C'est dans cet espace d'indétermination que se développent aussi bien la police des mœurs que le libertinage. Le désir n'est plus tant provoqué par la nature que par l'art de la séduction. Le plaisir s'affranchit de toute légitimation biologique ou sociale et s'affiche avec toute la gratuité et la légèreté du jeu. L'érotisme se confond alors avec tout ce que la culture et l'ingéniosité ajoutent ou retranchent à la sexualité pour en faire un jeu plaisant et désirable. L'amour lui-même semble alors trop contraignant et trop sérieux. Dans le Phèdre, Platon fait dire à l'orateur Lysias qu'il vaut mieux favoriser les entreprises de séduction de ceux qui ne nous aiment pas, car ils sont bien moins importuns et inconséquents que les amoureux. L'érotisme sera simplement une forme de civilisation, comme l'art ou la conversation. Il y a cependant là une tentative un peu dérisoire pour banaliser le plaisir érotique, le penser sur le modèle de la jouissance gustative. L'érotisme n'est-il pas par essence confrontation à un autre corps et à une autre personne, au mystère d'une autre expérience et d'une autre conscience ?
50
+
51
+ Il y a aussi du défi dans le libertinage, comme le montre la figure de Don Juan. L'individu joue avec le feu, la « corne de taureau » selon l'expression de Michel Leiris, c'est-à-dire les puissances sacrées de la sexualité et de la mort, il s'en approche au risque de s'y brûler. Il défie les forces qui menacent son individualité et son indépendance, le mariage, les maladies, l'amour et se retrouve finalement lui-même inchangé. Le libertinage peut voisiner avec le machisme. Simone de Beauvoir notait en effet que le mâle mammifère se détache de la femelle au moment même où il la féconde. Ainsi « le mâle au moment où il dépasse son individualité s'y enferme à nouveau ». Il est vrai que la contraception et la libéralisation des mœurs permettent également à la femme cette forme de jeu érotique ou pornographique.
52
+
53
+ Avec l'arrivée d'Internet s'est développée une nouvelle forme d'érotisme basée entièrement sur l'imagination et l'utilisation des mots dans l'espace virtuel. Certaines personnes apprécient cette forme d'érotisme, car elle permet de parler de ses fantasmes dans l'anonymat et en se libérant des inhibitions et des contraintes sociales de la vie réelle.
54
+
55
+ Durant les dialogues érotiques, les partenaires s'engagent dans des jeux de rôles virtuels appelés « scénarios » dans le jargon du chat, où ils s'imaginent dans des situations érotiques très explicites, décrivant avec précision leurs envies et leurs fantasmes. Ces simulations poussées à l'extrême peuvent revêtir un caractère très réaliste pour les participants.
56
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+ Une tradition de correspondance érotique existe depuis longtemps. Une des plus connues est celle ayant existé entre George Sand et Alfred de Musset ; mais la nouveauté introduite par le chat érotique est l'anonymat, l'instantanéité et la disponibilité rapide de partenaires multiples et différents appartenant à des milieux socio-culturels variés, pouvant assouvir tous les fantasmes.
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+ Après la correspondance et avant l’internet, le téléphone a su relier les amants et alimenter leurs jeux : dans le roman Camarillo, Adios les seventies, de Dominique Sels, un musicien, qui ne vit jamais mieux que dans l’univers sonore, entraîne son amante vers une liaison purement téléphonique[4],[5], qui rappelle l'infortune de Psyché : elle n'a le droit que d'entendre les mots de son divin amant, Éros, mais la vue du visage de celui-ci lui est interdite.
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+ L'érotisme (du grec ἔρως, érôs : « le désir amoureux ») désigne l'ensemble des phénomènes qui éveillent le désir sexuel, et les diverses représentations, en particulier culturelles et artistiques, qui expriment ou suscitent cette affection des sens.
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+ L'érotisme peut aussi désigner, par extension, la nature de la relation qui s'instaure entre des individus à la suite de cette attirance.
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+ L'érotisme — et l'adjectif « érotique » – caractérisent tout ce qui, à partir d'une représentation liée à la sexualité, suscite une excitation sexuelle — émotionnelle et sensuelle, indissociablement physique et mentale. En ce sens, l'érotisme se différencie de la sexualité, car il ne renvoie pas à l'acte sexuel lui-même, mais plutôt à tout ce qui provoque le désir sexuel, et à toutes les projections mentales que celui-ci évoque, en particulier les fantasmes.
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+ L'érotisme se distingue aussi de l'amour (qui est un sentiment), dans la mesure où l'affection érotique est issue en partie du corps et des pulsions sexuelles, contrairement à certaines formes d'amour qui font abstraction du corps (amour filial, amour platonique, etc.).
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+ L'érotisme vient d'un jugement esthétique, conscient ou non, lié à l'attrait sexuel. En ce sens, il a fourni beaucoup de matière aux représentations artistiques. Dans l'art, l'érotisme est en effet une catégorie ou un genre qualifiant certaines représentations suggestives, de personnes (en particulier le nu, en peinture ou en photographie) ou de scènes (dans la littérature ou le cinéma).
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+ Jouant généralement sur l'imagination, l'implicite ou la suggestion, il s'oppose à des représentations plus crues ou plus explicites de la sexualité, qu'on range dans le domaine de la pornographie. Du point de vue moral, il ne fait donc pas l'objet de condamnations aussi sévères que cette dernière, souvent qualifiée d'obscène ou d'indécente ; mais, comme la morale varie selon la culture et l'époque, certaines représentations jadis jugées obscènes ou sulfureuses sont aujourd'hui conçues comme simplement érotiques, c'est-à-dire suscitant le désir[1].
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+ L'érotisme est souvent lié à la stimulation de l'imagination provoquée par la vue d'une autre personne. C'est ainsi que quelqu'un trouvera séduisante, ou érotique, une personne dont les habits sont courts, laissant voir une partie considérable de la peau du corps, ou bien encore dont le vêtement baille (comme l'écrit Roland Barthes dans la citation ci-dessous[réf. nécessaire]), voire encore une personne vêtue d'un vêtement moulant. L'érotisme provient dans ce cas de la stimulation de l'imagination, tout n'étant pas dévoilé à la vue : non seulement le désir de voir ce qui n'est pas montré est ainsi excité, mais de plus l'imagination magnifie ce qui n'est pas visible, c'est-à-dire le rend potentiellement encore plus beau dans l'esprit de l'observateur. C'est pour cette raison que beaucoup d'hommes trouvent qu'une femme en sous-vêtements est beaucoup plus érotique qu'une femme totalement nue. En effet, le ressort potentiellement « infini » découlant de l'imagination n'existe plus (ou est sérieusement diminué) dès lors que tout est exposé à la vue.
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+ De la même manière, l'érotisme est souvent stimulé par l'ambiguïté d'une attitude, la suggestion, le non-dit, voire la promesse d'une situation future, car l'imagination et le désir sont également mieux sollicités dans ces cas, que lorsque tout est déjà gagné ou donné. Cela peut être utilisé comme un ressort de séduction par de nombreuses personnes, consciemment ou inconsciemment. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre la citation de Georges Clemenceau : « Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier »[2], c'est-à-dire : avant que l'acte charnel soit consommé, quand le désir qui nous fait tendre vers lui est encore vif, et non pas après la mise en œuvre ou la satisfaction de cet acte.
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+ Certains vêtements (ou accessoires) peuvent stimuler chez certaines personnes un fétichisme sexuel, c'est-à-dire une attirance sexuelle caractérisée par une forte excitation érotique à la vue de ces objets. C'est bien sûr le cas de certains vêtements, mais c'est aussi le cas d'accessoires, telles que les bottes (bottes cavalières, cuissardes). Cet érotisme naîtra parfois de la transgression opérée par la personne qui « ose » ne pas rentrer dans l'uniformité ambiante en se faisant remarquer par sa tenue vestimentaire, par son « look »[réf. nécessaire].
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+ L'érotisme se différencie de la pornographie en ce que la pornographie se définit par ce qui est montré (c'est-à-dire la sexualité humaine montrée explicitement) tandis que l'érotisme se définit par une recherche artistique provoquant l'excitation sexuelle. La pornographie n'est donc pas un érotisme plus « corsé ». Elle appartient à un autre domaine sémantique. Il arrive que la pornographie et l'érotisme se confondent (la pornographie étant « un moyen » pour atteindre �� un but » : la sensation érotique, l'excitation), comme il arrive qu'ils n'aient rien à voir. Exemples :
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+ Dans le langage courant cependant, le terme de « pornographie » n'est souvent perçu que comme une intensification de l'érotisme — voir par exemple la presse TV et la façon dont elle classe les films : un film « érotique » ne montre pas les organes sexuels (contrairement à un film « pornographique ») sans toutefois être forcément « érotique », c'est-à-dire apte à provoquer l'excitation sexuelle chez le spectateur. Il est aussi parfois vu comme une perversion de l'érotisme, ce dernier étant jugé plus noble et plus fin car ne montrant pas des parties du corps supposées obscènes. Cette confusion vient du fait que la plupart des œuvres pornographiques sont faites avant tout pour provoquer des sensations érotiques.
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+ Les termes anglais de « soft » et « hard » sont alors utilisés pour différencier la valeur de ces deux termes que l'on met dans le même domaine sémantique, l'érotisme étant « soft » et la pornographie « hard ». Comme la distinction entre « soft » et « hard » reste propre à l'appréciation de chacun, il est clair que l'utilisation dans le langage courant des termes de « pornographie » et « érotisme » rend difficile et souvent confuse toute analyse du sujet.
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+ André Breton résumait cette question avec humour : « la pornographie c'est l'érotisme des autres ». L'érotisme étant "plus noble", on appelle plus facilement "pornographique" ce qui est fait par un autre.
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+ Certains essayistes contemporains ont questionné les voisinages de l'érotisme et de la pornographie, largement diffusée en fin de XXe siècle. La contamination des deux genres semble alors tentante, mais un dévoilement des présupposés de ces deux pratiques oblige à les distinguer nettement : la pornographie caricature l'intime, jusqu'à l'oubli de l'humain, alors que l'érotisme s'inquiète de cette frontière et laisse une place à l'intimité véritable, c'est-à-dire à l'invisible[3].
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+ Selon Georges Bataille, il n'y a érotisme que pour un individu fini, centré sur lui-même, et qui se sent pourtant poussé à se fondre, au risque de s'y perdre, en une communauté avec autrui, communauté charnelle, communauté du sentant et du senti, écrit Lévinas pour décrire la proximité sensible des corps, c'est-à-dire la volupté. L'érotisme doit beaucoup à la curiosité, ou plutôt à la fascination pour un corps fait autrement que le nôtre.
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+ Plus profondément, l'érotisme est la promesse de la coïncidence, pourtant impossible sinon charnellement, entre ces deux mondes que sont deux personnes distinctes (voir Le Banquet de Platon et le discours qu'il met dans la bouche d'Aristophane).
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+ Ainsi, l'acte amoureux participe de la profanation. L'érotisme est une joute, où il s'agit d'amener l'autre à sortir de son retrait, à s'exposer. La caresse serait selon Sartre une véritable incantation. Elle invite le partenaire à investir son corps, à être son corps, à s'offrir, non comme pure chair, mais comme chair habitée par une personne, une liberté. Mais, note Michel Leiris, « tenir le sacré » c'est «finalement le détruire en le dépouillant peu à peu de son caractère d'étrangeté ».
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+ Toujours dans Le Banquet de Platon, on voit Socrate expliquer que l'érotisme vise plus haut que la communauté et la complémentarité des amants, qu'il fait signe vers le Vrai.
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+ Comme la religion, l'érotisme confronte l'individu à une puissance créatrice qui le dépasse. Moins peut-être Dieu, ou l'Idée du Beau, que la vie, la sexualité au sens biologique du terme, la reproduction.
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+ Sacrée, la sexualité est à la fois effrayante et attirante. Selon Bataille, elle n'est pas tant immorale qu'elle ne suspend la morale individuelle au nom de la vie et de l'espèce. L'érotisme a ceci de commun avec la mort qu'il réfute la fermeture sur soi de l'individu, fermeture à laquelle il doit sa conscience et son moi. La pulsion sexuelle, liée à la reproduction, dépasse l'horizon de l'instinct de conservation. L'individu ne se reproduit pas parce qu'il est mortel, il est mortel afin que la vie puisse se renouveler.
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+ Simone de Beauvoir, dans Le Deuxième Sexe, a souligné à quel point, dans le cas des mammifères, la sexualité prend un sens différent pour le mâle et la femelle. Chez cette dernière, « l'individualité n'est pas revendiquée : la femelle s'abdique au profit de l'espèce qui réclame cette abdication ». Aussi, le mâle aurait surtout à jouer le rôle du tentateur, voire de l'agresseur, à manifester sa puissance vitale par un luxe gratuit et magnifique. La coquetterie, qui consiste à fuir ce que l'on sollicite, à se refuser et à se donner, serait l'expression de l'appréhension de la femelle, qui vit l'enfantement dans sa chair, s'y aliène.
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+ L'érotisme s'oppose cependant à la brutalité du désir, ou du moins la déguise. Alain écrit à propos de la danse amoureuse qu'il est bon que « l'animal ne se montre pas trop, et enfin qu'il s'humanise ». L'érotisme manifeste à la fois la proximité de la frénésie et la capacité de la retenir. Il est sublimation, non pas tant cependant pour nous détourner de la sexualité que pour la purifier de tout ennui. L'érotisme, c'est la sexualité devenue art et rythme.
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+ On a donc raison de distinguer l'érotisme de la pornographie, qui est une forme de négation du désir et de la personnalité de l'autre. L'obscène participe du réalisme. Il présente la chair ou l'acte dans toute sa matérialité. Il nie le féminin, qui n'existe que dans le retrait. Il y a cependant au fond du jeu érotique l'horizon de la chair. Il n'habille l'autre de pureté que pour mieux l'en dépouiller. Le penseur Emmanuel Lévinas écrit que « le beau de l'art invertit la beauté du visage féminin » en le privant de sa profondeur et de son trouble charnel, en faisant de la beauté une forme recouvrant la matière indifférente du tableau ou de la statue. Le mot « inverti » fait peut-être allusion à l'amour platonicien qui concerne de jeunes garçons et qui vise à s'élever par sublimation de la beauté du corps à celle de l'âme et des Idées. Dans la nudité érotique, « le visage s'émousse » et « se prolonge, avec ambiguïté, en animalité ». L'ambiguïté de la beauté serait celle du visage lui-même, qui à la fois appelle le respect et est offert à la profanation. « L'irrespect suppose le visage ».
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+ Schopenhauer était frappé par le contraste entre la légèreté et le brillant du marivaudage et le sérieux, tout animal selon lui, de l'acte sexuel. Aussi assimilait-il le jeu érotique à un simple leurre, un piège tendu par la vie elle-même à l'intelligence et à l'individualité des amants. Inversement, on peut remarquer que l'érotisme, qui se soucie peu de la procréation, fait durer le plaisir et le désir quand la pulsion sexuelle, laissée à elle-même, s'épuise vite.
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+ L'érotisme est ainsi profondément humain. En effet, l'espèce humaine se singularise en ce qu'elle ne connaît pas l'alternance animale de l'indifférence sexuelle et du rut. C'est dans cet espace d'indétermination que se développent aussi bien la police des mœurs que le libertinage. Le désir n'est plus tant provoqué par la nature que par l'art de la séduction. Le plaisir s'affranchit de toute légitimation biologique ou sociale et s'affiche avec toute la gratuité et la légèreté du jeu. L'érotisme se confond alors avec tout ce que la culture et l'ingéniosité ajoutent ou retranchent à la sexualité pour en faire un jeu plaisant et désirable. L'amour lui-même semble alors trop contraignant et trop sérieux. Dans le Phèdre, Platon fait dire à l'orateur Lysias qu'il vaut mieux favoriser les entreprises de séduction de ceux qui ne nous aiment pas, car ils sont bien moins importuns et inconséquents que les amoureux. L'érotisme sera simplement une forme de civilisation, comme l'art ou la conversation. Il y a cependant là une tentative un peu dérisoire pour banaliser le plaisir érotique, le penser sur le modèle de la jouissance gustative. L'érotisme n'est-il pas par essence confrontation à un autre corps et à une autre personne, au mystère d'une autre expérience et d'une autre conscience ?
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+ Il y a aussi du défi dans le libertinage, comme le montre la figure de Don Juan. L'individu joue avec le feu, la « corne de taureau » selon l'expression de Michel Leiris, c'est-à-dire les puissances sacrées de la sexualité et de la mort, il s'en approche au risque de s'y brûler. Il défie les forces qui menacent son individualité et son indépendance, le mariage, les maladies, l'amour et se retrouve finalement lui-même inchangé. Le libertinage peut voisiner avec le machisme. Simone de Beauvoir notait en effet que le mâle mammifère se détache de la femelle au moment même où il la féconde. Ainsi « le mâle au moment où il dépasse son individualité s'y enferme à nouveau ». Il est vrai que la contraception et la libéralisation des mœurs permettent également à la femme cette forme de jeu érotique ou pornographique.
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+ Avec l'arrivée d'Internet s'est développée une nouvelle forme d'érotisme basée entièrement sur l'imagination et l'utilisation des mots dans l'espace virtuel. Certaines personnes apprécient cette forme d'érotisme, car elle permet de parler de ses fantasmes dans l'anonymat et en se libérant des inhibitions et des contraintes sociales de la vie réelle.
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+ Durant les dialogues érotiques, les partenaires s'engagent dans des jeux de rôles virtuels appelés « scénarios » dans le jargon du chat, où ils s'imaginent dans des situations érotiques très explicites, décrivant avec précision leurs envies et leurs fantasmes. Ces simulations poussées à l'extrême peuvent revêtir un caractère très réaliste pour les participants.
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+ Une tradition de correspondance érotique existe depuis longtemps. Une des plus connues est celle ayant existé entre George Sand et Alfred de Musset ; mais la nouveauté introduite par le chat érotique est l'anonymat, l'instantanéité et la disponibilité rapide de partenaires multiples et différents appartenant à des milieux socio-culturels variés, pouvant assouvir tous les fantasmes.
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+ Après la correspondance et avant l’internet, le téléphone a su relier les amants et alimenter leurs jeux : dans le roman Camarillo, Adios les seventies, de Dominique Sels, un musicien, qui ne vit jamais mieux que dans l’univers sonore, entraîne son amante vers une liaison purement téléphonique[4],[5], qui rappelle l'infortune de Psyché : elle n'a le droit que d'entendre les mots de son divin amant, Éros, mais la vue du visage de celui-ci lui est interdite.
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+ État d'Érythrée
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+ (ti) ሃገረ ኤርትራHagere Ertra
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+
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+ (ar) دولة إرترياDawlat Iritriya
6
+
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+ (en) State of Eritrea
8
+
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+ 15° 20′ N, 38° 55′ E
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+
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+ modifier
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+ L’Érythrée, en forme longue l’État d'Érythrée (tigrigna : Ertra, ኤርትራ ; arabe : Iritrīyā, إرتريا) est un pays de la corne de l'Afrique, indépendant de l'Éthiopie depuis 1993.
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+ À la suite de l'achat par les Italiens de la baie d'Assab, au sultan local en 1869, puis de leur occupation de Massaoua en 1885, l’Érythrée est constituée en 1890 en territoire particulier. Après la défaite italienne durant la Seconde Guerre mondiale, l'ONU décide en 1952 de fédérer l’Érythrée à l'Éthiopie, qui l'annexe en 1962. C'est le début de la guerre d'indépendance qui se termine en mai 1991 par la victoire du mouvement indépendantiste, le Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE) mené par Isaias Afwerki, et donc par la défaite du gouvernement éthiopien. L'Érythrée accède ainsi à l'indépendance en 1993. Les deux pays restent en état de guerre jusqu'à la signature d'un traité de paix en 2018.
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+ Depuis le début des années 2000, l'Érythrée, toujours dirigée par Isaias Afwerki, adopte une attitude répressive et autoritaire, notamment via le service militaire à durée indéterminée (6,5 ans en moyenne), qui provoque un mouvement d'émigration important et aboutit à plusieurs descriptions du pays comme une « prison à ciel ouvert ». De nombreux médias décrivent le pays comme un État gouverné par un régime totalitaire[1],[2],[3],[4]. Il n'existe pas réellement d'institution dans le pays et l'essentiel du pouvoir est concentré entre les mains de son président, Isaias Afwerki[6].
18
+
19
+ L’Érythrée a souffert des sanctions draconiennes imposées par l’ONU en décembre 2009 et renforcées en décembre 2011[6]. L'Érythrée est un des pays qui a l’indice de développement humain (IDH) le plus bas au monde avec 0,35 pour une population d’environ six millions d’habitants.
20
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21
+ Le mot Érythrée, du grec Ἐρυθραίᾱ (Erythraíā) « la Rouge » (du grec classique : Erythraía, Ερυθραία signifiant « rouge » devenu en latin Erythræa), désigne la partie africaine des côtes méridionales de la mer Rouge (alors appelée mer d'Érythrée) depuis au moins le IIe siècle (Le Périple de la mer Érythrée), sans correspondre à une entité politique spécifique. Le roi Humbert Ier d'Italie a officialisé ce nom en janvier 1890, sur une proposition de Carlo Dossi[7].
22
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23
+ L’Érythrée est bordée au nord-est par la mer Rouge où elle jouxte l'Arabie saoudite et le Yémen, avec un littoral long de 1 150 km et limitrophe du Soudan à l'ouest, l'Éthiopie au sud et à l'ouest et Djibouti au sud-est. Sa superficie totale est d'environ 121 320 km2, en incluant l'Archipel des Dahlak et plusieurs des îles Hanish.
24
+
25
+ L’Érythrée comporte des hauts plateaux dans le centre du pays, avec un climat tempéré, une zone de déserts arides sur la côte, et une zone de plaines dans le nord-ouest du pays. Les hauts plateaux du Nord, dont l'altitude varie de 1 800 à 3 000 m, possèdent un climat tempéré de type méditerranéen ; les espaces côtiers en revanche sont chauds et arides. Le point culminant du pays est le mont Soira à 3 018 m au-dessus du niveau de la mer.
26
+
27
+ L’'Érythrée possède des réserves d'or, de potasse, de zinc, de cuivre et de sel, et peut-être du pétrole et du gaz naturel[8]. Les îles Dahlak constituent une région intéressante pour la pêche.
28
+
29
+ La capitale et plus grande ville du pays, Asmara, est la cinquième capitale la plus élevée du monde ; les principales autres villes sont Keren, Agordat et les ports d'Assab et Massaoua.
30
+
31
+ La plus ancienne référence connue à la mer d'Érythrée est attribuée à Eschyle (Fragment 67), qui la désigne comme le bijou de l'Éthiopie[réf. nécessaire].
32
+
33
+ Vers le VIIIe siècle av. J.-C., un royaume connu sous le nom de D'mt s'établit au nord de l'Érythrée et de l'Éthiopie, avec Yeha comme capitale.[réf. souhaitée] Il fut suivi par le royaume d'Aksoum, au Ier siècle av. J.-C..
34
+
35
+ Le Périple de la mer Érythrée, un document du IIe siècle, précise qu'il existait en Afrique de l'Est une route commerciale qui reliait le monde romain à la Chine. Les peuples du Centre de l'Érythrée et du Nord de ce qui forme actuellement l'Éthiopie partagent un héritage historique et culturel commun, issu du royaume d'Aksoum et des dynasties qui ont suivi au long du Ier millénaire av. J.‑C. et de la langue guèze.
36
+
37
+ Le royaume d'Aksoum, à partir du IVe siècle av. J.-C. précédé du royaume de D'mt, couvrait une grande partie de l'Érythrée et du Nord de l'Éthiopie actuelles.[réf. souhaitée] Il atteint son apogée au Ier siècle av. J.-C. et adopte plus tard le christianisme.[réf. souhaitée]
38
+
39
+ L'Érythrée est considérée, avec l'Éthiopie, le Pount en Somalie et la côte du Soudan, comme une des localisations possibles du pays nommé Pays de Pount ou Ta Netjeru (~2500 av. J.-C.) par les Égyptiens, dont la première mention remonte au XXVe siècle av. J.-C.. Sa localisation est cependant incertaine. La majorité des auteurs situent aujourd'hui le site sur la côte africaine de la mer Rouge.
40
+
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+ Vers 1000 av. J.-C. jusqu'à environ 400 apr. J.-C., le royaume de Saba était un État situé entre les actuels Yémen, Érythrée ou le Nord de l'Éthiopie selon les périodes.
42
+
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+ Par la suite, D'mt (800 av. J.-C. à 600 av. J.-C.) était un État qui s'étendait sur l'actuelle région de l'Érythrée et le Nord de l'Éthiopie.
44
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+ Le royaume d'Aksoum (100 av. J.-C. à 990 apr. J.-C.) était quant à lui un État commercial important. Il aurait recueilli l'Arche d'alliance, ramenée par Menelik Ier, le fils du roi Salomon et de la reine de Saba. Aksoum a été également le premier grand empire à se convertir au christianisme.[réf. souhaitée]
46
+
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+ De 990 à 1270, la dynastie Zagwé prend le pouvoir. Les Zagwé sont une famille chrétienne orthodoxe du Lasta ayant régné en Éthiopie. Elle succède au royaume d'Aksoum.
48
+
49
+ De 1270 à 1755, c'est la dynastie salomonide qui dirige, se réclamant de la descendance du roi Salomon et de la reine de Saba, dont on dit qu’elle donna naissance au premier roi Ménélik Ier (vers -950) après sa visite à Salomon, relatée dans la Bible, dans la ville de Jérusalem. Elle est aussi l'une des deux plus vieilles maisons royales dans le monde avec la maison impériale du Japon.
50
+
51
+ Zemene Mesafent (1755 à 1855) est ensuite une période pendant laquelle les empereurs « régnaient mais ne gouvernaient pas ».[réf. souhaitée]
52
+
53
+ L'Italie commence à s'engager sur les rives de la mer Rouge le 17 novembre 1869, lorsque la Società di Navigazione Rubattino achète la baie d'Assab au sultan local[9],[10]. Le 5 juillet 1882, le gouvernement italien prend le contrôle du port d'Assab par décret[11].
54
+
55
+ Trois ans plus tard, en 1885, l'Italie remplace les Anglo-Égyptiens dans le port de Massaoua puis entreprend de conquérir l'intérieur[9]. La colonie d'Érythrée qui regroupe les deux territoires est créée le 1er janvier 1890[11].
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+
57
+ L'avancée italienne en Éthiopie est arrêtée à la bataille d'Adoua en 1896.
58
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59
+ En 1935, les Italiens attaquent à nouveau l'Éthiopie depuis leurs colonies d'Érythrée et de Somalie. À la suite de cette une nouvelle guerre, ils créèrent l'Empire italien d'Éthiopie.
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61
+ À partir de 1936, le territoire érythréen est intégré à l'Afrique orientale italienne.
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+ Les Britanniques envahissent l'Érythrée le 18 janvier 1941, jour de la prise de Kassala à la frontière avec le Soudan[12],[13]. La direction des opérations est assurée par le lieutenant-général William Platt[12], commandant des forces britanniques au Soudan[14]. Les 4e et 5e divisions d'infanterie indiennes, commandées respectivement par les majors-généraux Noel Beresford-Peirse[12] et Lewis Heath[14], progressent durant les deux semaines suivantes en direction de la ville fortifiée d'Agordat. La 4e division indienne prend la route septentrionale par Sabderat, Keru et Agordat et la 5e division indienne la route méridionale par Tessenei et Barentu[12]. Elles parcourent 160 km en 9 jours et enlèvent successivement plusieurs villes aux Italiens. Elles percent les positions italiennes dans les collines et prennent Agordat le 1er février[15],[12], après deux jours de combat (4e division), et Barentu le lendemain (5e division)[12].
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+
65
+ La bataille décisive de la campagne a lieu à Keren, ville à 100 kilomètres à l'est d'Agordat[16]. La bataille de Keren marque un tournant de la conquête de l'Érythrée et de l'Éthiopie par les Britanniques[17]. Après cet affrontement, la résistance des troupes italiennes est beaucoup plus faible[17]. Selon Pierre Messmer, les Italiens estiment ne plus être en mesure de remporter la victoire sur ce théâtre d'opérations et la capitulation de leurs unités est en général rapide[17].
66
+
67
+ La 5e division indienne se dirige ensuite vers la capitale Asmara, à 80 kilomètres à l'est de Keren[18], tandis que la 4e division indienne reste à Keren quelques jours et retourne en Égypte début avril[19]. Asmara est déclarée ville ouverte et les troupes britanniques s'en emparent le 1er avril[18]. Trois jours plus tard, la 10e brigade indienne se dirige vers Massaoua située à une centaine de kilomètres d'Asmara, sur la côte[20]. Les Italiens disposent de 10 000 hommes[20], de tanks et de véhicules blindés pour défendre Massaoua, un objectif portuaire stratégique[17],[21]. Après quelques affrontements initiaux, la résistance s'effondre et les unités indiennes et la brigade française d'Orient prennent Massaoua le 8 avril[20].
68
+
69
+ Suite aux victoires alliées du printemps 1941, les Britanniques administrent alors l'Érythrée. Dès 1942, des projets divers sont élaborés pour l'avenir du territoire. L'armistice, signé par l'Italie le 3 septembre 1943, ne contient aucune disposition concernant les anciennes colonies italiennes[22]. Dès 1944, l'ONU et les États-Unis proposent de rattacher l'Érythrée à l'Éthiopie, qui réclame un port sur la mer Rouge. Lors des conférences internationales (Potsdam, Londres, Paris), plusieurs solutions sont débattues (partition, indépendance, rattachement à l'Éthiopie, etc.), sans qu'une solution soit trouvée lors de la signature de la paix le 10 février 1947.
70
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71
+ Faute d'accord entre les puissances, la question est renvoyée à l'ONU en septembre 1948. Les États-Unis souhaitent conserver leurs bases installées à Massaoua et Asmara, ce qui leur semble garanti par un rattachement à l'Éthiopie. En mai 1949, l'accord Bevin-Sforza prévoit la partition de l'Érythrée entre le Soudan et l'Éthiopie, mais il est rejeté par l'Assemblée de l'ONU. C'est finalement la résolution 390 (v) du 2 décembre 1950 qui fait de l’Érythrée « une unité autonome, fédérée avec l’Éthiopie sous la souveraineté de la couronne éthiopienne »[23].
72
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73
+ Cette résolution prévoit que l'acte fédéral final devra être ratifié par la future Assemblée nationale érythréenne, et lors de la proclamation de la future Constitution érythréenne. Ces premières élections parlementaires se déroulent le 16 mars 1952 sous la surveillance d'une commission des Nations unies[réf. souhaitée]. Une assemblée représentative de 68 membres est élue par les Érythréens.[réf. souhaitée] L'assemblée approuve le projet de constitution proposée par l'ONU le 10 juillet 1952. Le 11 septembre 1952, l'empereur d'Éthiopie, Haïlé Sélassié, ratifie la constitution. L'Assemblée représentative devient alors l'Assemblée érythréenne et la résolution des Nations unies visant à fédérer l'Érythrée avec l'Éthiopie devient effective. Elle est confirmée par une nouvelle résolution du 15 septembre 1952.
74
+
75
+ L'Érythrée et l'Éthiopie sont alors liées par une structure fédérale assez souple sous la souveraineté de l'empereur. L'Érythrée dispose de sa propre organisation administrative et judiciaire, son propre drapeau et une autonomie sur ses affaires internes, y compris la police, l'administration locale et la fiscalité. Le gouvernement fédéral impérial est chargé des affaires étrangères (y compris commerciales), de la défense, des finances et des transports.
76
+
77
+ Bien que cette fédération soit théoriquement entre égaux, en 1954, Haïlé Sélassié interdit les partis politiques érythréens, ainsi que la presse indépendante[24]. En 1955, l'arabe et le tigrinia, les langues les plus couramment utilisées sur le territoire érythréen, sont remplacées au profit de l'amharique[25], et en 1959 le drapeau érythréen est interdit[réf. souhaitée].
78
+
79
+ En 1962, une pression sur l'Assemblée érythréenne lui fait abolir la fédération et accepter l'annexion par l'Éthiopie. C'est le début de la guerre d'indépendance de l'Érythrée.
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+
81
+ En 1974, débute la révolution éthiopienne. La junte militaire Derg qui gouverne l'Éthiopie après la chute du négus Haïlé Sélassié doit faire face à trois conflits : la guerre érythréenne de sécession, la guerre civile éthiopienne et la guerre de l'Ogaden. Elle est aidée par l'Union soviétique, notamment après 1978 et la défaite des somaliens[26]. De 1978 à 1986, le Derg lance huit importantes offensives en Érythrée, sans parvenir à le dominer. En 1988, le FPLE prend Afabet, où se trouvent les quartiers généraux de l'armée éthiopienne au nord-est de l'Érythrée. Le FPLE progresse ensuite vers Keren, deuxième ville d'Érythrée.
82
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83
+ En mai 1991, des militants du Front de libération du peuple du Tigray, proche du FPLE et soutenus par les États-Unis, renversent le Derg. Un gouvernement provisoire est mis en place. Des pourparlers de paix se déroulent alors à Washington. L'Éthiopie reconnaît le droit de l'Érythrée à organiser un référendum, qui aboutit à l'indépendance du pays le 28 mai 1993. Le nouvel État est présidé par Isaias Afewerki.
84
+
85
+ En 1995, des affrontements opposent l'Érythrée au Yémen à propos de la possession des îles Hanish, au sud de la mer Rouge[27]. La Cour de justice internationale les attribue ensuite en grande partie au Yémen.[réf. souhaitée]
86
+
87
+ En mai 1998, une nouvelle guerre éclate entre l'Éthiopie et l'Érythrée sur le tracé de la frontière. Elle fait environ 100 000 morts[28]. Le conflit cesse en 2000 avec les accords d'Alger qui conduisent au déploiement des casques bleus sans mettre fin aux tensions, le tracé de la frontière entre les deux États restant contesté par l'Éthiopie. Une commission indépendante de l'ONU a émis un arbitrage sur la question de la frontière en 2003, mais cette solution a été rejetée par l'Éthiopie[29].
88
+
89
+ En 2001, le gouvernement a censuré toute la presse privée[30], arguant que cette dernière était inféodée aux intérêts étrangers et menaçait l'intégrité et l'indépendance du pays[29]. En 2002, tous les groupes religieux hors les quatre principaux (églises orthodoxe d'Érythrée, église luthérienne d'Érythrée, église catholique, islam) ont été interdits, ceci notamment afin de lutter contre l'influence politique pro-américaine des courants pentecôtistes[29].
90
+
91
+ L'Érythrée et l'Éthiopie se livrent une guerre par procuration en Somalie, l'Érythrée comptant parmi les principaux soutiens aux insurgés islamistes qui combattent l'invasion de l'armée éthiopienne[31].
92
+
93
+ Enfin, un différend territorial oppose par ailleurs l'Érythrée à Djibouti sur sa frontière sud depuis 2008[32] qui vaut à l'Érythrée des sanctions des Nations unies, sanctions levées le 14 novembre 2018[33]. Le Conseil a ainsi adopté à l'unanimité cette résolution élaborée par la Grande-Bretagne et levé l'embargo sur les armes, toutes les interdictions de voyage, les gels d'avoirs et autres sanctions[33].
94
+
95
+ Amnesty International[34],[35], qui cite le chiffre de 10 000 prisonniers politiques, Human Rights Watch[36] ainsi que le département d'État américain[37] font état de détentions arbitraires et de violations des droits de l'homme en Érythrée. Le classement mondial de la liberté de la presse — établi en 2008[38] —, 2009[39], 2010[40], 2011[41] 2013[42] et 2015[43] par Reporters sans frontières – classe l'Érythrée en dernière position. Le classement le plus récent (2017) classe l'Érythrée en avant-dernière position, tandis que la Corée du Nord ferme la marche[44].
96
+
97
+ Le régime politique du pays est très fermé et les libertés restreintes. Sonia Le Gouriellec parle d'un "complexe obsidional" du régime vis-à-vis de ses voisins et de la communauté internationale qui ne l'a pas soutenu après son indépendance[45]. Isaias Afwerki est président sans nouvelle élection depuis 1993.
98
+
99
+ De nombreux Érythréens quittent leur pays (plus de 300 000 en dix ans selon l'agence aux réfugiés de l'ONU[46]), pour des raisons économiques ou politiques, et cherchent un asile dans des pays proches[47] (Éthiopie, Djibouti, Soudan[48], Yémen, Arabie saoudite, etc.[49]) ou lointains. Ils constituent ainsi une partie importante des personnes qui tentent de traverser la Méditerranée clandestinement pour venir en Europe[50]. L'homosexualité est interdite et peut induire une peine de prison de trois ans[51], l'excision reste la norme même si elle est officiellement interdite[52].
100
+
101
+ En juin 2015, au terme d'une année complète d'enquêtes, un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme fait état de violations systématiques des droits humains les plus fondamentaux, commises par le pouvoir en place[53].
102
+
103
+ La constitution érythréenne prévoit un parlement monocaméral de 150 membres, l'Assemblée nationale. Tous les sièges sont occupés par des membres du parti unique, le Front populaire pour la démocratie et la justice. Depuis l'indépendance en 1993, aucune élection législative ou présidentielle n'a eu lieu, le gouvernement prétextant l'occupation d'une partie du territoire. Des élections municipales et régionales ont néanmoins été organisées de manière irrégulière
104
+
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+ L’Érythrée est divisée en six régions, elles-mêmes divisées en 52 districts :
106
+
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+ ዞባ ማእከል
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+
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+ ዞባ ዓንሰባ
110
+
111
+ ዞባ ጋሽ ባርካ
112
+
113
+ ዞባ ደቡብ
114
+
115
+ ዞባ ሰሜናዊ ቀይሕ ባሕሪ
116
+
117
+ ዞባ ደቡባዊ ቀይሕ ባሕሪ
118
+
119
+ Les forces de défense érythréennes sont divisées en une armée de terre, une armée de l'air ainsi qu'en une marine de guerre. Elles comprennent 200 000 personnels actifs et 120 000 réservistes[54].
120
+
121
+ La part du PNB allouée à la défense était de 20,9 % en 2006.
122
+
123
+ Le service militaire, créé en 1994, concerne tous les hommes et les femmes de 17 à 40 ans. Selon la loi, toute personne arrivant à sa dernière année de scolarité doit effectuer 18 mois de service national, dont six mois d’entraînement militaire. Le service militaire démarre toujours dans le camp de Sawa situé au nord-ouest du pays, près du Soudan[55]. Le service obligatoire peut être indéfiniment prolongé depuis 2002[56] et dure 6,5 ans en moyenne, avec une permission tous les 6 mois.
124
+
125
+ Il se déroule dans des conditions difficiles (viols des femmes[52], travaux forcés non-rémunérés[56] dans des mines, des fermes ou des chantiers), ce qui entraîne la désertion et l'exil d'un grand nombre d'Érythréens[57]. Ils étaient ainsi environ 3 000 par mois à fuir le pays vers 2013 selon le Haut Commissariat aux réfugiés[58].
126
+
127
+ Cela conduit aussi certains jeunes à abandonner leur scolarité pour échapper à la conscription et à cette forme d'escalavage. Ce choix les prive cependant de toute perspective d’avenir car, sans certificat les dégageant de leurs obligations militaires, ils ne peuvent pas accéder aux rations alimentaires ni monter une entreprise, acquérir une ligne de téléphone portable, passer le permis de conduire ou ouvrir un compte bancaire. De plus, l’armée procède à des perquisitions systématiques de maison en maison pour arrêter les personnes soupçonnées d’essayer de se dérober au service national[59].
128
+
129
+ La croissance urbaine du pays, d'ici à 2050, est l'une des plus élevées du monde, estimée à plus de 300 % d'élévation[60].
130
+
131
+ Les deux groupes ethniques principaux sont les Tigréens et les Tigrés qui forment 85 % de la population, ainsi que les Saho, Rashaida et les Bilen qui en constituent 12 %. Les Afars et Kunama occupent le reste du pays.
132
+
133
+ Il y aurait environ 50 000 descendants de métis issus d'unions entre Érythréens et Italiens pendant la colonisation. Ils sont de nos jours très intégrés, et vivent surtout dans les grandes villes (Asmara, Assab…), et ils parlent surtout le Tigrinya ou le Tigré. Les métis qui parlent italien sont très rares. Au temps de la colonisation italienne, les métis étaient rejetés par le régime fasciste italien.
134
+
135
+ La population européenne tend à diminuer, en fonction des crises : les Italiens, qui formaient 10 % de la population avant 1941 ne sont plus qu'une centaine en 2016, et ils sont souvent liés au lycée italien d'Asmara. Le nombre des autres Européens peut varier d'une année à une autre, et il est difficile d'estimer un chiffre précis.
136
+
137
+ Les Arabes sont plus visibles : estimés entre 20 000 et 25 000, ils sont souvent confondus avec les Rashaidas, arabophones de la côte et d'Assab. Ils sont souvent originaires du Yémen ou du sultanat d'Oman. Les Arabes sont surtout des commerçants, ou des pêcheurs traditionnels, qui utilisent des boutres.
138
+
139
+ Les religions principales sont le christianisme, la plupart des chrétiens érythréens faisant partie de l'Église érythréenne orthodoxe, une des Églises (improprement) dites « coptes » (monophysites, et non grecques-orthodoxes), en communion avec ses homologues éthiopienne et égyptienne ; et l'islam, principalement sunnite. Chacune de ces religions regroupe environ 50 % de la population[61],[62].
140
+
141
+ Les Érythréens parlent neuf langues appartenant aux groupes sémitique et couchitique de la famille chamito, écrites avec l'alphasyllabaire guèze ou l'alphabet arabe. Le tigrigna et le tigré, représentent 81 % des locuteurs en 1996. Les autres langues parlées sont l'afar et le saho (5 % chacune), le bilen (3 %), le rashaida (3 %), l'amharique, etc.[63] Le tigrinya est une langue cousine du ge'ez, langue liturgique de l'Église monophysite. Le tigrina est parlé par environ 53 % de la population en langue maternelle, et il est estimé qu'au moins 25 % de la population le parle en seconde langue. Donc, à des degrés divers, le tigrina serait parlé par au moins 75 à 80 % de la population du pays.
142
+
143
+ Pendant l'occupation du pays par l'Éthiopie, de 1951 à 1993, le régime fit tout pour faire disparaître la langue italienne, associée au colonisateur et régime fasciste italien. Cette politique remporta un certain succès, puisque l'italien a presque disparu en Érythrée. Cependant, il continue à être enseignée au lycée italien d'Asmara et dans quelques autres écoles ou institutions.
144
+
145
+ L'anglais, arrivé pendant la Seconde Guerre mondiale, soit assez récemment, est la seconde langue administrative du pays, afin d'aider à l'unification des différents groupes linguistiques. Tous les textes administratifs importants sont traduits en anglais, qui est aussi utilisé au Parlement, dans l'armée et par les membres du gouvernement. L'anglais, avec l'amharique, était d'ailleurs promu par le régime éthiopien pendant l'occupation du pays.
146
+
147
+ L'arabe, parlé par une minorité de la population, a également le statut de langue officielle avec le tigrigna et l'anglais.
148
+
149
+ La guerre d'indépendance a été dévastatrice pour l'économie érythréenne. L'économie de l'Érythrée a dû faire face à de nombreuses difficultés après l'indépendance obtenue en 1993 et la rupture monétaire avec l'Éthiopie en 1995, à la situation politique, en particulier le conflit avec l'Éthiopie à partir de 1998 et à la sécheresse de 2002-2003[64]. La guerre de 1998 à 2000, cause 580 millions USD de dommages[65], et empêche les récoltes dans la région la plus productrice du pays, diminuant la production de nourriture de 62 %[réf. nécessaire]. L'inflation a augmenté de 700 % dans les années 2000[46].
150
+
151
+ L'infrastructure est relativement développée, en particulier les routes et les ports, mais ils sont sous-utilisés.
152
+
153
+ En 2017, le PNUD classe le pays au 179e rang sur 187 en terme d'IDH, avec une espérance de vie de 65,5 ans, une scolarisation moyenne de 5,4 ans[66]. Par ailleurs seulement 32 % de la population a accès à l'électricité[66]. Les produits alimentaires de base sont rationnés[46].
154
+
155
+ Les transferts de fonds en provenance de la diaspora des Érythréens émigrés est la principale source de revenu du pays. L'agriculture fournit 11 % du produit intérieur brut. Le pays exporte du bétail, de la viande et de la gomme arabique.
156
+
157
+ Pour se développer, l'Érythrée compte sur des ressources inexploitées : cuivre, or[67], pétrole, gaz, coton, potasse, fer et café.
158
+
159
+ La monnaie nationale est le nakfa érythréen.
160
+
161
+ L'Érythrée a pour codes :
162
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/1815.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,163 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ État d'Érythrée
2
+
3
+ (ti) ሃገረ ኤርትራHagere Ertra
4
+
5
+ (ar) دولة إرترياDawlat Iritriya
6
+
7
+ (en) State of Eritrea
8
+
9
+ 15° 20′ N, 38° 55′ E
10
+
11
+ modifier
12
+
13
+ L’Érythrée, en forme longue l’État d'Érythrée (tigrigna : Ertra, ኤርትራ ; arabe : Iritrīyā, إرتريا) est un pays de la corne de l'Afrique, indépendant de l'Éthiopie depuis 1993.
14
+
15
+ À la suite de l'achat par les Italiens de la baie d'Assab, au sultan local en 1869, puis de leur occupation de Massaoua en 1885, l’Érythrée est constituée en 1890 en territoire particulier. Après la défaite italienne durant la Seconde Guerre mondiale, l'ONU décide en 1952 de fédérer l’Érythrée à l'Éthiopie, qui l'annexe en 1962. C'est le début de la guerre d'indépendance qui se termine en mai 1991 par la victoire du mouvement indépendantiste, le Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE) mené par Isaias Afwerki, et donc par la défaite du gouvernement éthiopien. L'Érythrée accède ainsi à l'indépendance en 1993. Les deux pays restent en état de guerre jusqu'à la signature d'un traité de paix en 2018.
16
+
17
+ Depuis le début des années 2000, l'Érythrée, toujours dirigée par Isaias Afwerki, adopte une attitude répressive et autoritaire, notamment via le service militaire à durée indéterminée (6,5 ans en moyenne), qui provoque un mouvement d'émigration important et aboutit à plusieurs descriptions du pays comme une « prison à ciel ouvert ». De nombreux médias décrivent le pays comme un État gouverné par un régime totalitaire[1],[2],[3],[4]. Il n'existe pas réellement d'institution dans le pays et l'essentiel du pouvoir est concentré entre les mains de son président, Isaias Afwerki[6].
18
+
19
+ L’Érythrée a souffert des sanctions draconiennes imposées par l’ONU en décembre 2009 et renforcées en décembre 2011[6]. L'Érythrée est un des pays qui a l’indice de développement humain (IDH) le plus bas au monde avec 0,35 pour une population d’environ six millions d’habitants.
20
+
21
+ Le mot Érythrée, du grec Ἐρυθραίᾱ (Erythraíā) « la Rouge » (du grec classique : Erythraía, Ερυθραία signifiant « rouge » devenu en latin Erythræa), désigne la partie africaine des côtes méridionales de la mer Rouge (alors appelée mer d'Érythrée) depuis au moins le IIe siècle (Le Périple de la mer Érythrée), sans correspondre à une entité politique spécifique. Le roi Humbert Ier d'Italie a officialisé ce nom en janvier 1890, sur une proposition de Carlo Dossi[7].
22
+
23
+ L’Érythrée est bordée au nord-est par la mer Rouge où elle jouxte l'Arabie saoudite et le Yémen, avec un littoral long de 1 150 km et limitrophe du Soudan à l'ouest, l'Éthiopie au sud et à l'ouest et Djibouti au sud-est. Sa superficie totale est d'environ 121 320 km2, en incluant l'Archipel des Dahlak et plusieurs des îles Hanish.
24
+
25
+ L’Érythrée comporte des hauts plateaux dans le centre du pays, avec un climat tempéré, une zone de déserts arides sur la côte, et une zone de plaines dans le nord-ouest du pays. Les hauts plateaux du Nord, dont l'altitude varie de 1 800 à 3 000 m, possèdent un climat tempéré de type méditerranéen ; les espaces côtiers en revanche sont chauds et arides. Le point culminant du pays est le mont Soira à 3 018 m au-dessus du niveau de la mer.
26
+
27
+ L’'Érythrée possède des réserves d'or, de potasse, de zinc, de cuivre et de sel, et peut-être du pétrole et du gaz naturel[8]. Les îles Dahlak constituent une région intéressante pour la pêche.
28
+
29
+ La capitale et plus grande ville du pays, Asmara, est la cinquième capitale la plus élevée du monde ; les principales autres villes sont Keren, Agordat et les ports d'Assab et Massaoua.
30
+
31
+ La plus ancienne référence connue à la mer d'Érythrée est attribuée à Eschyle (Fragment 67), qui la désigne comme le bijou de l'Éthiopie[réf. nécessaire].
32
+
33
+ Vers le VIIIe siècle av. J.-C., un royaume connu sous le nom de D'mt s'établit au nord de l'Érythrée et de l'Éthiopie, avec Yeha comme capitale.[réf. souhaitée] Il fut suivi par le royaume d'Aksoum, au Ier siècle av. J.-C..
34
+
35
+ Le Périple de la mer Érythrée, un document du IIe siècle, précise qu'il existait en Afrique de l'Est une route commerciale qui reliait le monde romain à la Chine. Les peuples du Centre de l'Érythrée et du Nord de ce qui forme actuellement l'Éthiopie partagent un héritage historique et culturel commun, issu du royaume d'Aksoum et des dynasties qui ont suivi au long du Ier millénaire av. J.‑C. et de la langue guèze.
36
+
37
+ Le royaume d'Aksoum, à partir du IVe siècle av. J.-C. précédé du royaume de D'mt, couvrait une grande partie de l'Érythrée et du Nord de l'Éthiopie actuelles.[réf. souhaitée] Il atteint son apogée au Ier siècle av. J.-C. et adopte plus tard le christianisme.[réf. souhaitée]
38
+
39
+ L'Érythrée est considérée, avec l'Éthiopie, le Pount en Somalie et la côte du Soudan, comme une des localisations possibles du pays nommé Pays de Pount ou Ta Netjeru (~2500 av. J.-C.) par les Égyptiens, dont la première mention remonte au XXVe siècle av. J.-C.. Sa localisation est cependant incertaine. La majorité des auteurs situent aujourd'hui le site sur la côte africaine de la mer Rouge.
40
+
41
+ Vers 1000 av. J.-C. jusqu'à environ 400 apr. J.-C., le royaume de Saba était un État situé entre les actuels Yémen, Érythrée ou le Nord de l'Éthiopie selon les périodes.
42
+
43
+ Par la suite, D'mt (800 av. J.-C. à 600 av. J.-C.) était un État qui s'étendait sur l'actuelle région de l'Érythrée et le Nord de l'Éthiopie.
44
+
45
+ Le royaume d'Aksoum (100 av. J.-C. à 990 apr. J.-C.) était quant à lui un État commercial important. Il aurait recueilli l'Arche d'alliance, ramenée par Menelik Ier, le fils du roi Salomon et de la reine de Saba. Aksoum a été également le premier grand empire à se convertir au christianisme.[réf. souhaitée]
46
+
47
+ De 990 à 1270, la dynastie Zagwé prend le pouvoir. Les Zagwé sont une famille chrétienne orthodoxe du Lasta ayant régné en Éthiopie. Elle succède au royaume d'Aksoum.
48
+
49
+ De 1270 à 1755, c'est la dynastie salomonide qui dirige, se réclamant de la descendance du roi Salomon et de la reine de Saba, dont on dit qu’elle donna naissance au premier roi Ménélik Ier (vers -950) après sa visite à Salomon, relatée dans la Bible, dans la ville de Jérusalem. Elle est aussi l'une des deux plus vieilles maisons royales dans le monde avec la maison impériale du Japon.
50
+
51
+ Zemene Mesafent (1755 à 1855) est ensuite une période pendant laquelle les empereurs « régnaient mais ne gouvernaient pas ».[réf. souhaitée]
52
+
53
+ L'Italie commence à s'engager sur les rives de la mer Rouge le 17 novembre 1869, lorsque la Società di Navigazione Rubattino achète la baie d'Assab au sultan local[9],[10]. Le 5 juillet 1882, le gouvernement italien prend le contrôle du port d'Assab par décret[11].
54
+
55
+ Trois ans plus tard, en 1885, l'Italie remplace les Anglo-Égyptiens dans le port de Massaoua puis entreprend de conquérir l'intérieur[9]. La colonie d'Érythrée qui regroupe les deux territoires est créée le 1er janvier 1890[11].
56
+
57
+ L'avancée italienne en Éthiopie est arrêtée à la bataille d'Adoua en 1896.
58
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59
+ En 1935, les Italiens attaquent à nouveau l'Éthiopie depuis leurs colonies d'Érythrée et de Somalie. À la suite de cette une nouvelle guerre, ils créèrent l'Empire italien d'Éthiopie.
60
+
61
+ À partir de 1936, le territoire érythréen est intégré à l'Afrique orientale italienne.
62
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63
+ Les Britanniques envahissent l'Érythrée le 18 janvier 1941, jour de la prise de Kassala à la frontière avec le Soudan[12],[13]. La direction des opérations est assurée par le lieutenant-général William Platt[12], commandant des forces britanniques au Soudan[14]. Les 4e et 5e divisions d'infanterie indiennes, commandées respectivement par les majors-généraux Noel Beresford-Peirse[12] et Lewis Heath[14], progressent durant les deux semaines suivantes en direction de la ville fortifiée d'Agordat. La 4e division indienne prend la route septentrionale par Sabderat, Keru et Agordat et la 5e division indienne la route méridionale par Tessenei et Barentu[12]. Elles parcourent 160 km en 9 jours et enlèvent successivement plusieurs villes aux Italiens. Elles percent les positions italiennes dans les collines et prennent Agordat le 1er février[15],[12], après deux jours de combat (4e division), et Barentu le lendemain (5e division)[12].
64
+
65
+ La bataille décisive de la campagne a lieu à Keren, ville à 100 kilomètres à l'est d'Agordat[16]. La bataille de Keren marque un tournant de la conquête de l'Érythrée et de l'Éthiopie par les Britanniques[17]. Après cet affrontement, la résistance des troupes italiennes est beaucoup plus faible[17]. Selon Pierre Messmer, les Italiens estiment ne plus être en mesure de remporter la victoire sur ce théâtre d'opérations et la capitulation de leurs unités est en général rapide[17].
66
+
67
+ La 5e division indienne se dirige ensuite vers la capitale Asmara, à 80 kilomètres à l'est de Keren[18], tandis que la 4e division indienne reste à Keren quelques jours et retourne en Égypte début avril[19]. Asmara est déclarée ville ouverte et les troupes britanniques s'en emparent le 1er avril[18]. Trois jours plus tard, la 10e brigade indienne se dirige vers Massaoua située à une centaine de kilomètres d'Asmara, sur la côte[20]. Les Italiens disposent de 10 000 hommes[20], de tanks et de véhicules blindés pour défendre Massaoua, un objectif portuaire stratégique[17],[21]. Après quelques affrontements initiaux, la résistance s'effondre et les unités indiennes et la brigade française d'Orient prennent Massaoua le 8 avril[20].
68
+
69
+ Suite aux victoires alliées du printemps 1941, les Britanniques administrent alors l'Érythrée. Dès 1942, des projets divers sont élaborés pour l'avenir du territoire. L'armistice, signé par l'Italie le 3 septembre 1943, ne contient aucune disposition concernant les anciennes colonies italiennes[22]. Dès 1944, l'ONU et les États-Unis proposent de rattacher l'Érythrée à l'Éthiopie, qui réclame un port sur la mer Rouge. Lors des conférences internationales (Potsdam, Londres, Paris), plusieurs solutions sont débattues (partition, indépendance, rattachement à l'Éthiopie, etc.), sans qu'une solution soit trouvée lors de la signature de la paix le 10 février 1947.
70
+
71
+ Faute d'accord entre les puissances, la question est renvoyée à l'ONU en septembre 1948. Les États-Unis souhaitent conserver leurs bases installées à Massaoua et Asmara, ce qui leur semble garanti par un rattachement à l'Éthiopie. En mai 1949, l'accord Bevin-Sforza prévoit la partition de l'Érythrée entre le Soudan et l'Éthiopie, mais il est rejeté par l'Assemblée de l'ONU. C'est finalement la résolution 390 (v) du 2 décembre 1950 qui fait de l’Érythrée « une unité autonome, fédérée avec l’Éthiopie sous la souveraineté de la couronne éthiopienne »[23].
72
+
73
+ Cette résolution prévoit que l'acte fédéral final devra être ratifié par la future Assemblée nationale érythréenne, et lors de la proclamation de la future Constitution érythréenne. Ces premières élections parlementaires se déroulent le 16 mars 1952 sous la surveillance d'une commission des Nations unies[réf. souhaitée]. Une assemblée représentative de 68 membres est élue par les Érythréens.[réf. souhaitée] L'assemblée approuve le projet de constitution proposée par l'ONU le 10 juillet 1952. Le 11 septembre 1952, l'empereur d'Éthiopie, Haïlé Sélassié, ratifie la constitution. L'Assemblée représentative devient alors l'Assemblée érythréenne et la résolution des Nations unies visant à fédérer l'Érythrée avec l'Éthiopie devient effective. Elle est confirmée par une nouvelle résolution du 15 septembre 1952.
74
+
75
+ L'Érythrée et l'Éthiopie sont alors liées par une structure fédérale assez souple sous la souveraineté de l'empereur. L'Érythrée dispose de sa propre organisation administrative et judiciaire, son propre drapeau et une autonomie sur ses affaires internes, y compris la police, l'administration locale et la fiscalité. Le gouvernement fédéral impérial est chargé des affaires étrangères (y compris commerciales), de la défense, des finances et des transports.
76
+
77
+ Bien que cette fédération soit théoriquement entre égaux, en 1954, Haïlé Sélassié interdit les partis politiques érythréens, ainsi que la presse indépendante[24]. En 1955, l'arabe et le tigrinia, les langues les plus couramment utilisées sur le territoire érythréen, sont remplacées au profit de l'amharique[25], et en 1959 le drapeau érythréen est interdit[réf. souhaitée].
78
+
79
+ En 1962, une pression sur l'Assemblée érythréenne lui fait abolir la fédération et accepter l'annexion par l'Éthiopie. C'est le début de la guerre d'indépendance de l'Érythrée.
80
+
81
+ En 1974, débute la révolution éthiopienne. La junte militaire Derg qui gouverne l'Éthiopie après la chute du négus Haïlé Sélassié doit faire face à trois conflits : la guerre érythréenne de sécession, la guerre civile éthiopienne et la guerre de l'Ogaden. Elle est aidée par l'Union soviétique, notamment après 1978 et la défaite des somaliens[26]. De 1978 à 1986, le Derg lance huit importantes offensives en Érythrée, sans parvenir à le dominer. En 1988, le FPLE prend Afabet, où se trouvent les quartiers généraux de l'armée éthiopienne au nord-est de l'Érythrée. Le FPLE progresse ensuite vers Keren, deuxième ville d'Érythrée.
82
+
83
+ En mai 1991, des militants du Front de libération du peuple du Tigray, proche du FPLE et soutenus par les États-Unis, renversent le Derg. Un gouvernement provisoire est mis en place. Des pourparlers de paix se déroulent alors à Washington. L'Éthiopie reconnaît le droit de l'Érythrée à organiser un référendum, qui aboutit à l'indépendance du pays le 28 mai 1993. Le nouvel État est présidé par Isaias Afewerki.
84
+
85
+ En 1995, des affrontements opposent l'Érythrée au Yémen à propos de la possession des îles Hanish, au sud de la mer Rouge[27]. La Cour de justice internationale les attribue ensuite en grande partie au Yémen.[réf. souhaitée]
86
+
87
+ En mai 1998, une nouvelle guerre éclate entre l'Éthiopie et l'Érythrée sur le tracé de la frontière. Elle fait environ 100 000 morts[28]. Le conflit cesse en 2000 avec les accords d'Alger qui conduisent au déploiement des casques bleus sans mettre fin aux tensions, le tracé de la frontière entre les deux États restant contesté par l'Éthiopie. Une commission indépendante de l'ONU a émis un arbitrage sur la question de la frontière en 2003, mais cette solution a été rejetée par l'Éthiopie[29].
88
+
89
+ En 2001, le gouvernement a censuré toute la presse privée[30], arguant que cette dernière était inféodée aux intérêts étrangers et menaçait l'intégrité et l'indépendance du pays[29]. En 2002, tous les groupes religieux hors les quatre principaux (églises orthodoxe d'Érythrée, église luthérienne d'Érythrée, église catholique, islam) ont été interdits, ceci notamment afin de lutter contre l'influence politique pro-américaine des courants pentecôtistes[29].
90
+
91
+ L'Érythrée et l'Éthiopie se livrent une guerre par procuration en Somalie, l'Érythrée comptant parmi les principaux soutiens aux insurgés islamistes qui combattent l'invasion de l'armée éthiopienne[31].
92
+
93
+ Enfin, un différend territorial oppose par ailleurs l'Érythrée à Djibouti sur sa frontière sud depuis 2008[32] qui vaut à l'Érythrée des sanctions des Nations unies, sanctions levées le 14 novembre 2018[33]. Le Conseil a ainsi adopté à l'unanimité cette résolution élaborée par la Grande-Bretagne et levé l'embargo sur les armes, toutes les interdictions de voyage, les gels d'avoirs et autres sanctions[33].
94
+
95
+ Amnesty International[34],[35], qui cite le chiffre de 10 000 prisonniers politiques, Human Rights Watch[36] ainsi que le département d'État américain[37] font état de détentions arbitraires et de violations des droits de l'homme en Érythrée. Le classement mondial de la liberté de la presse — établi en 2008[38] —, 2009[39], 2010[40], 2011[41] 2013[42] et 2015[43] par Reporters sans frontières – classe l'Érythrée en dernière position. Le classement le plus récent (2017) classe l'Érythrée en avant-dernière position, tandis que la Corée du Nord ferme la marche[44].
96
+
97
+ Le régime politique du pays est très fermé et les libertés restreintes. Sonia Le Gouriellec parle d'un "complexe obsidional" du régime vis-à-vis de ses voisins et de la communauté internationale qui ne l'a pas soutenu après son indépendance[45]. Isaias Afwerki est président sans nouvelle élection depuis 1993.
98
+
99
+ De nombreux Érythréens quittent leur pays (plus de 300 000 en dix ans selon l'agence aux réfugiés de l'ONU[46]), pour des raisons économiques ou politiques, et cherchent un asile dans des pays proches[47] (Éthiopie, Djibouti, Soudan[48], Yémen, Arabie saoudite, etc.[49]) ou lointains. Ils constituent ainsi une partie importante des personnes qui tentent de traverser la Méditerranée clandestinement pour venir en Europe[50]. L'homosexualité est interdite et peut induire une peine de prison de trois ans[51], l'excision reste la norme même si elle est officiellement interdite[52].
100
+
101
+ En juin 2015, au terme d'une année complète d'enquêtes, un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme fait état de violations systématiques des droits humains les plus fondamentaux, commises par le pouvoir en place[53].
102
+
103
+ La constitution érythréenne prévoit un parlement monocaméral de 150 membres, l'Assemblée nationale. Tous les sièges sont occupés par des membres du parti unique, le Front populaire pour la démocratie et la justice. Depuis l'indépendance en 1993, aucune élection législative ou présidentielle n'a eu lieu, le gouvernement prétextant l'occupation d'une partie du territoire. Des élections municipales et régionales ont néanmoins été organisées de manière irrégulière
104
+
105
+ L’Érythrée est divisée en six régions, elles-mêmes divisées en 52 districts :
106
+
107
+ ዞባ ማእከል
108
+
109
+ ዞባ ዓንሰባ
110
+
111
+ ዞባ ጋሽ ባርካ
112
+
113
+ ዞባ ደቡብ
114
+
115
+ ዞባ ሰሜናዊ ቀይሕ ባሕሪ
116
+
117
+ ዞባ ደቡባዊ ቀይሕ ባሕሪ
118
+
119
+ Les forces de défense érythréennes sont divisées en une armée de terre, une armée de l'air ainsi qu'en une marine de guerre. Elles comprennent 200 000 personnels actifs et 120 000 réservistes[54].
120
+
121
+ La part du PNB allouée à la défense était de 20,9 % en 2006.
122
+
123
+ Le service militaire, créé en 1994, concerne tous les hommes et les femmes de 17 à 40 ans. Selon la loi, toute personne arrivant à sa dernière année de scolarité doit effectuer 18 mois de service national, dont six mois d’entraînement militaire. Le service militaire démarre toujours dans le camp de Sawa situé au nord-ouest du pays, près du Soudan[55]. Le service obligatoire peut être indéfiniment prolongé depuis 2002[56] et dure 6,5 ans en moyenne, avec une permission tous les 6 mois.
124
+
125
+ Il se déroule dans des conditions difficiles (viols des femmes[52], travaux forcés non-rémunérés[56] dans des mines, des fermes ou des chantiers), ce qui entraîne la désertion et l'exil d'un grand nombre d'Érythréens[57]. Ils étaient ainsi environ 3 000 par mois à fuir le pays vers 2013 selon le Haut Commissariat aux réfugiés[58].
126
+
127
+ Cela conduit aussi certains jeunes à abandonner leur scolarité pour échapper à la conscription et à cette forme d'escalavage. Ce choix les prive cependant de toute perspective d’avenir car, sans certificat les dégageant de leurs obligations militaires, ils ne peuvent pas accéder aux rations alimentaires ni monter une entreprise, acquérir une ligne de téléphone portable, passer le permis de conduire ou ouvrir un compte bancaire. De plus, l’armée procède à des perquisitions systématiques de maison en maison pour arrêter les personnes soupçonnées d’essayer de se dérober au service national[59].
128
+
129
+ La croissance urbaine du pays, d'ici à 2050, est l'une des plus élevées du monde, estimée à plus de 300 % d'élévation[60].
130
+
131
+ Les deux groupes ethniques principaux sont les Tigréens et les Tigrés qui forment 85 % de la population, ainsi que les Saho, Rashaida et les Bilen qui en constituent 12 %. Les Afars et Kunama occupent le reste du pays.
132
+
133
+ Il y aurait environ 50 000 descendants de métis issus d'unions entre Érythréens et Italiens pendant la colonisation. Ils sont de nos jours très intégrés, et vivent surtout dans les grandes villes (Asmara, Assab…), et ils parlent surtout le Tigrinya ou le Tigré. Les métis qui parlent italien sont très rares. Au temps de la colonisation italienne, les métis étaient rejetés par le régime fasciste italien.
134
+
135
+ La population européenne tend à diminuer, en fonction des crises : les Italiens, qui formaient 10 % de la population avant 1941 ne sont plus qu'une centaine en 2016, et ils sont souvent liés au lycée italien d'Asmara. Le nombre des autres Européens peut varier d'une année à une autre, et il est difficile d'estimer un chiffre précis.
136
+
137
+ Les Arabes sont plus visibles : estimés entre 20 000 et 25 000, ils sont souvent confondus avec les Rashaidas, arabophones de la côte et d'Assab. Ils sont souvent originaires du Yémen ou du sultanat d'Oman. Les Arabes sont surtout des commerçants, ou des pêcheurs traditionnels, qui utilisent des boutres.
138
+
139
+ Les religions principales sont le christianisme, la plupart des chrétiens érythréens faisant partie de l'Église érythréenne orthodoxe, une des Églises (improprement) dites « coptes » (monophysites, et non grecques-orthodoxes), en communion avec ses homologues éthiopienne et égyptienne ; et l'islam, principalement sunnite. Chacune de ces religions regroupe environ 50 % de la population[61],[62].
140
+
141
+ Les Érythréens parlent neuf langues appartenant aux groupes sémitique et couchitique de la famille chamito, écrites avec l'alphasyllabaire guèze ou l'alphabet arabe. Le tigrigna et le tigré, représentent 81 % des locuteurs en 1996. Les autres langues parlées sont l'afar et le saho (5 % chacune), le bilen (3 %), le rashaida (3 %), l'amharique, etc.[63] Le tigrinya est une langue cousine du ge'ez, langue liturgique de l'Église monophysite. Le tigrina est parlé par environ 53 % de la population en langue maternelle, et il est estimé qu'au moins 25 % de la population le parle en seconde langue. Donc, à des degrés divers, le tigrina serait parlé par au moins 75 à 80 % de la population du pays.
142
+
143
+ Pendant l'occupation du pays par l'Éthiopie, de 1951 à 1993, le régime fit tout pour faire disparaître la langue italienne, associée au colonisateur et régime fasciste italien. Cette politique remporta un certain succès, puisque l'italien a presque disparu en Érythrée. Cependant, il continue à être enseignée au lycée italien d'Asmara et dans quelques autres écoles ou institutions.
144
+
145
+ L'anglais, arrivé pendant la Seconde Guerre mondiale, soit assez récemment, est la seconde langue administrative du pays, afin d'aider à l'unification des différents groupes linguistiques. Tous les textes administratifs importants sont traduits en anglais, qui est aussi utilisé au Parlement, dans l'armée et par les membres du gouvernement. L'anglais, avec l'amharique, était d'ailleurs promu par le régime éthiopien pendant l'occupation du pays.
146
+
147
+ L'arabe, parlé par une minorité de la population, a également le statut de langue officielle avec le tigrigna et l'anglais.
148
+
149
+ La guerre d'indépendance a été dévastatrice pour l'économie érythréenne. L'économie de l'Érythrée a dû faire face à de nombreuses difficultés après l'indépendance obtenue en 1993 et la rupture monétaire avec l'Éthiopie en 1995, à la situation politique, en particulier le conflit avec l'Éthiopie à partir de 1998 et à la sécheresse de 2002-2003[64]. La guerre de 1998 à 2000, cause 580 millions USD de dommages[65], et empêche les récoltes dans la région la plus productrice du pays, diminuant la production de nourriture de 62 %[réf. nécessaire]. L'inflation a augmenté de 700 % dans les années 2000[46].
150
+
151
+ L'infrastructure est relativement développée, en particulier les routes et les ports, mais ils sont sous-utilisés.
152
+
153
+ En 2017, le PNUD classe le pays au 179e rang sur 187 en terme d'IDH, avec une espérance de vie de 65,5 ans, une scolarisation moyenne de 5,4 ans[66]. Par ailleurs seulement 32 % de la population a accès à l'électricité[66]. Les produits alimentaires de base sont rationnés[46].
154
+
155
+ Les transferts de fonds en provenance de la diaspora des Érythréens émigrés est la principale source de revenu du pays. L'agriculture fournit 11 % du produit intérieur brut. Le pays exporte du bétail, de la viande et de la gomme arabique.
156
+
157
+ Pour se développer, l'Érythrée compte sur des ressources inexploitées : cuivre, or[67], pétrole, gaz, coton, potasse, fer et café.
158
+
159
+ La monnaie nationale est le nakfa érythréen.
160
+
161
+ L'Érythrée a pour codes :
162
+
163
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/1816.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,169 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Un escalier est une construction architecturale constituée d'une suite régulière de marches, ou degrés, permettant d'accéder à un étage, de passer d'un niveau à un autre en montant et descendant. Le terme a pour origine étymologique « scala », l'« échelle » en latin. Le métier correspondant est celui d'escaliéteur.
2
+
3
+ Par extension, ce type de construction a donné son nom à un escalier, voie piétonne, à ciel ouvert ou couverte, constituée d’une ou plusieurs volées de marches.
4
+
5
+ Un des plus anciens escaliers au monde est découvert lors de la fouille du site archéologique turc de Göbekli Tepe datant de la fin du Mésolithique[1].
6
+
7
+ Les résidences de prestige (châteaux, palais) possèdent un escalier d’apparat (escalier d’honneur souvent central, escalier à vis, escalier en colimaçon) et des escaliers de service (escaliers latéraux). Les demeures bourgeoises adoptent progressivement ces dispositifs architecturaux. Les immeubles de rapport bourgeois qui apparaissent à la fin du XIXe siècle sont équipés d'ascenseur, symbole de luxe et de modernité qui remplace l'escalier d'honneur. Un escalier séparé dit « de service » dessert les étages supérieurs où logent les domestiques (chambre de bonne)[2].
8
+
9
+ Un escalier peut être en pierre, en bois, en métal, en béton, en verre ou en plâtre.
10
+
11
+ Sa structure est soit intégrée au mur qui le supporte, soit un assemblage indépendant du reste du gros œuvre et l'assemblage est un ouvrage autoporteur. L'escalier est d'une complexité de conception très variable : de la paillasse en béton, sorte de dalle rampante comportant les marches et posée en dénivelé, de l'empilement simple des marches en métal qui peuvent donner l'escalier en système à vis à noyau central, jusqu'à l'escalier tournant de pierre sur voûte sarrasine et l'escalier balancé de pierre taillée ou de bois avec jour central.
12
+
13
+ L’escalier peut être à montée droite ou circulaire ou mixte : droit ou à l'italienne, hélicoïdal ou à vis ou en colimaçon ou rayonnant, balancé, ou à la française ou à quartiers tournants.
14
+
15
+ Lorsqu'un escalier est utilisé comme voie d'évacuation extérieure d'un bâtiment la volée inférieure peut se relever horizontalement au niveau du premier étage afin de libérer de l'espace au pied de l'escalier. On parle alors de volée inférieure relevable. Ce système permet aussi d'empêcher l'accès aux personnes non autorisées.
16
+
17
+ Le professionnel qui fabrique et pose les escaliers, lorsqu'ils sont en bois, est indifféremment charpentier ou menuisier, c'est pour cela qu'on rencontre couramment deux unités de mesures : le centimètre (origine de charpente), et le millimètre (utilisé en menuiserie). Il est dit escaliéteur.
18
+
19
+ On distingue les escaliers droits, parmi lesquels les échelles et les perrons, et les escaliers tournants, qui présentent trois formes : les escaliers à jour, les escaliers rampe-sur-rampe et les escaliers à noyau. Les escaliers tournants ont le plus souvent un ou plusieurs quarts tournants en angle droit, ou sont circulaires (à jour) ou en hélice (à noyau)[4].
20
+
21
+ L’escalier mécanique ou « escalator » est un convoyeur aux marches mobiles et l’échelle un squelette.
22
+
23
+ En 1675, François Blondel se penche sur la question du calcul de l'escalier dans son Cours d'architecture enseigné à l'Académie royale d'architecture. Il mesure le pas (au sens de distance franchie par le pied lors d'une marche normale sur un plan horizontal) et constate qu'« à chaque fois qu'on s'élève d'un pouce, la valeur de la partie horizontale se trouve réduite de deux pouces et que la somme de la hauteur doublée de la marche et de son giron doit demeurer constante et être de deux pieds ». Autrement dit la « formule de Blondel » s'exprime ainsi :
24
+
25
+
26
+
27
+ M
28
+ =
29
+ 2
30
+ h
31
+ +
32
+ g
33
+
34
+
35
+ {\displaystyle M=2h+g}
36
+
37
+ , où
38
+
39
+
40
+
41
+ M
42
+
43
+
44
+ {\displaystyle M}
45
+
46
+ est le module (ou le pas) et vaut deux pieds (64,8 cm),
47
+
48
+
49
+
50
+ h
51
+
52
+
53
+ {\displaystyle h}
54
+
55
+ la hauteur de la marche, et
56
+
57
+
58
+
59
+ g
60
+
61
+
62
+ {\displaystyle g}
63
+
64
+ son giron (distance entre deux nez de marche consécutifs mesurée sur la ligne de foulée).
65
+
66
+ L'idée directrice est que l'effort fait par la personne qui monte soit constant, malgré les variations de la hauteur montée effectivement par rapport au déplacement horizontal selon l'endroit où on se situe dans l'escalier, montée plus forte dans les coudes (cette personne est positionnée avec la main sur la rampe).
67
+
68
+ La réglementation française dispose que les marches courantes ont 17 cm de hauteur, mais ne doivent plus excéder 16 cm pour les lieux accueillant du public et 28 cm de giron minimum (France : décrets no 2006-1657[6] et 1658[7] arrêté du 15 janvier 2007[8]) : le pas usuel est de 63 cm (la place, et par suite l'importance, accordée à l'escalier est moindre qu'au XVIIe siècle), la pente de ces marches est de 30° environ. Cette valeur standard est à considérer comme base de calcul, tout est question de l'effet final donné à l'escalier : escarpé, ou au contraire « agréable » ou encore à accessibilité maximum pour le public.
69
+
70
+ Cette accessibilité de l'escalier par des personnes handicapées des membres inférieurs dépend non seulement de l'angle et du giron, mais aussi de la profondeur de la marche et du débord des nez-de-marche[note 1] : une hauteur de marche faible induisant des nez prononcés n'est pas une bonne solution d'accessibilité quel que soit l'angle.
71
+
72
+ L'angle de la pente des escaliers se répartit ainsi :
73
+
74
+ La valeur courante (et donc la plus confortable) se situe aux environs de 35°. Depuis 2007, dans les lieux publics, le giron minimum est de 280 mm et la hauteur de marche est de 160 mm ce qui fait un angle strictement inférieur à 30°[réf. nécessaire].
75
+
76
+ Lorsqu'un escalier présente une partie droite et une partie tournante, il est classique de balancer les marches, c'est-à-dire de rendre progressivement obliques plusieurs marches de la partie droite. Il existe différentes méthodes de dessin : Celle de la herse (la plus courante), du trapèze (ou moyenne des collets, moins utilisée mais plus harmonieuse), du rabattement des limons (presque plus utilisée car très longue et valable sur le plan esthétique seulement si les deux limons sont visibles) ou encore celle dite "du liteau" c'est-à-dire à l’œil du professionnel (le liteau matérialisant le nez de marche, pouvant tourner suivant l'axe qui est la place du giron sur la ligne de foulée). La seule contrainte étant que les girons soient égaux sur la ligne de foulée. Même avec les méthodes les plus académiques, il est parfois nécessaire d'apporter des corrections légères afin de prendre en compte les assemblages entre les marches, contremarches, limons et poteaux et d'éviter des rencontres de pièces fragiles ou irréalisables.
77
+
78
+ D'autre part, il existe des logiciels de calcul d'escalier qui permettent de gagner du temps en générant soit des plans échelle 1:1 (à coller sur les pièces pour les découpes ou défonçages), soit à générer un programme de machine-outil à commande numérique.
79
+
80
+ J. Justin Storck propose dans son Dictionnaire Pratique de Menuiserie, Ebénisterie et Charpente une méthode de dessin des escaliers[9] et des marches balancées[10].
81
+
82
+ En plus de l'aspect esthétique, le gain de confort provient de ce qu'un petit écart par rapport à la ligne de foulée ne se traduit pas par une variation brusque de la largeur des marches.
83
+
84
+ Un escalier entièrement balancé ad hoc permet même de tracer plusieurs lignes de foulée adaptées à des enjambées différentes, comme on l'observe dans les colimaçons. Dans ce sens, même un escalier droit peut être entièrement balancé.
85
+
86
+ La réglementation française de sécurité des établissements recevant du public (ERP) définit la notion d'unité de passage (UP) : une unité de passage équivaut à une largeur de passage de 0,60 m.
87
+
88
+ Exceptions :
89
+
90
+ À partir de 2 UP, la présence de mains courantes de part et d'autre est exigée. Au-delà de 4 UP, la présence de mains courantes médianes est également exigée.
91
+
92
+ La réglementation incendie est très stricte tant au niveau de la conception des établissements recevant du public (ERP) que des établissements du code du travail en ce qui concerne la conception des escaliers tournants.
93
+
94
+ Leur balancement doit être continu. L'absence de paliers autorisés autres que ceux des niveaux desservis empêche de faire se succéder une partie tournante et une partie droite entre deux niveaux.
95
+
96
+ Les dimensions des marches prises au niveau de la ligne de foulée (60 cm du noyau de l'escalier) sont conformes aux règles de l'art soit 60 cm < 2 h + g < 64 cm. Le giron extérieur ne peut dépasser 42 cm quelle que soit la largeur de l'escalier. Plus l'escalier est large, moins il peut tourner.
97
+
98
+ Les règles d'accessibilité PMR (personnes à mobilité réduite) applicables aux bâtiment à usage de locaux de travail (Arrêté du 27 juin 1994), à usage d'habitation (Arrêté du 1er août 2006) et destiné à l'accueil du public (Arrêté du 1er août 2006, distinct du précédent) limitent la hauteur des marches à 17 cm[11] pour les bâtiments d'habitation et 16 cm[12] dans les autres cas.
99
+
100
+ Règles générales pour les particuliers
101
+
102
+ Règles générales pour les installations industrielles
103
+
104
+ Le cas des installations industrielles réserve des normes un peu différentes.
105
+ Dans le cas d'accès aux machines (généralement dans des sites industriels) une norme européenne prévoit une hauteur minimum de 1,10 m avec une plinthe sur une hauteur de 15 cm au bas du garde-corps.
106
+ Le garde-corps doit avoir une résistance en pression horizontale suffisante pour retenir une personne.
107
+
108
+ Résistance mécanique des garde-corps.
109
+
110
+ Le garde-corps doit résister à un effort horizontal de 100 kg par ml appliqués à la hauteur de 1 m. Son remplissage (en verre par exemple) doit résister à la projection d'une personne. Les essais sont réalisés à l'aide du test dit "de la belle-mère". Un sac de sable accroché à une corde est lâché d'une hauteur de 2 m environ. Il effectue un mouvement pendulaire avant de frapper le centre du garde-corps. Celui-ci doit résister, il peut être endommagé, fissuré, mais aucun élément ne doit se détacher et tomber. Ce test est normalisé quant à sa mise en œuvre.
111
+
112
+ L'escalier du château de Chambord - (de 157 marches) qui pourrait avoir été construit sur la base de dessins de Léonard de Vinci[14] - a la particularité d'être constitué de deux escaliers en un. Les deux hélices sont imbriquées l'une dans l'autre et ne se croisent pas. Une personne peut donc descendre et une autre monter sans jamais se croiser. En revanche un jeu d'ouverture permet de s'apercevoir de l'un à l'autre. Les éléments architecturaux de cet escalier sont inspirés de l'escalier du château de Blois.
113
+ Cet escalier est aussi appelé « escalier à double révolution ».
114
+
115
+ La raison d'être de ce « double escalier » est probablement d'éviter les engorgements, notamment pour se rendre aux terrasses.
116
+
117
+ Ils ont inspiré l'escalier à double hélice du siège central du Crédit lyonnais inauguré en 1878, et un escalier de la Faculté de médecine Paris VI.
118
+
119
+ Le bâtiment actuel de la Préfecture lilloise abrite le quatrième et dernier escalier à double révolution connu et ouvert à la visite, en France.
120
+
121
+ Le Parlement européen de Strasbourg dispose d'un escalier hélicoïdal à double hélice[15] permettant d’accéder à l'hémicycle. C'est aussi le cas de la tour de Sauvabelin, à Lausanne.
122
+
123
+ De façon générale, lors de la conception de bâtiments, le recours à des escaliers dits "à la Chambord" est une solution très usitée lorsque l'on doit associer une nécessité réglementaire (nombre de dégagements et unités de passage) et manque de place.
124
+
125
+ Michel-Ange, architecte, conçoit l'escalier de la bibliothèque Laurentienne qui permet d'y accéder depuis le promenoir du couvent de l'église San Lorenzo de Florence.
126
+
127
+ L'escalier du Palais des festivals est célèbre pour la « montée des marches » des stars du cinéma à la fin du printemps, lors de l'ouverture du festival international du film à Cannes.
128
+
129
+ Imaginé par le mathématicien Penrose, l'escalier de Penrose est une illusion d'optique de type objet impossible.
130
+
131
+ L'escalier de Penrose fut revisité en 1960 par l'artiste Maurits Cornelis Escher dans son œuvre Montée et descente. On y voit des moines faisant pénitence en gravissant et descendant interminablement un escalier sans fin.
132
+
133
+ L'escalier situé le long des voies du funiculaire Niesenbahn du Niesen en Suisse est le plus long du monde, avec 11 674 marches[16]. Une course s'y déroule une fois par an.
134
+
135
+ Une des deux cages d'escaliers de l'Hôtel-Dieu de Marseille. Architecte : Mansart.
136
+
137
+ Escalier de la gare Saint-Charles (Marseille).
138
+
139
+ Escalier Richelieu d'Odessa, rendu célèbre par le film Le Cuirassé Potemkine.
140
+
141
+ La Montagne de Bueren à Liège.
142
+
143
+ La Butte du Lion à Waterloo.
144
+
145
+ L'escalier monumental, la cathédrale et la tour d'Armagnac à Auch.
146
+
147
+ L'escalier monumental de la Trinité-des-Monts à Rome.
148
+
149
+ Escalier de l'Atlante, à Pont-à-Mousson.
150
+
151
+ Escaliers de la mairie, à Prague.
152
+
153
+ L'utilisation des escaliers, qui exige un effort physique – et non de moyens mécaniques de montée ou de descente (escalier mécanique ou ascenseur) – fait partie des recommandations des autorités de santé des pays développés, notamment en France (PNNS) et au Canada.
154
+
155
+ Plusieurs études scientifiques concluent aux bénéfices sur la santé de l'usage d'escaliers. Une étude conclut ainsi que la montée et la descente de deux étages par jour, cinq jours par semaine peut suffire à entraîner une perte de poids de plus de 2 kg par an. Pour six étages, la perte de poids peut dépasser 5 kg (Brownell, Stunkard et Albaum 1980)[17]. Une autre étude conclurait à une réduction significative du risque de mortalité (Paffenberger et alii, 1993)[18].
156
+
157
+ Selon certaines études, l'usage de l'escalier serait également bénéfique contre l'ostéoporose (Coupland et alii, 1999)[18] et le niveau de « bon cholestérol » dans le sang (Wallace et Neill, 2000)[18].
158
+
159
+ Une étude publiée en 2001 dans le Journal of Health Psychology estime que la diffusion adéquate de messages incitant à prendre l'escalier faisait plus que doubler l'usage de ce dernier (passant de 8,1 % à 18,3 % dans des magasins américains)[19].
160
+
161
+ D'après des études canadiennes et françaises en milieu professionnel, les escaliers sont le lieu d'environ 20 % des accidents de travail de type chute de hauteur et chute de plain-pied.
162
+
163
+ Cette typologie justifie les campagnes d'information régulièrement menées par les organismes de prévention, notamment, en France, sous l'égide de l'Institut national de recherche et de sécurité.
164
+
165
+ En milieu domestique (pas de statistiques disponibles) cette typologie est également très fréquente et touche les personnes de tous âges.
166
+
167
+ L'usage de l'escalier au détriment de modes de montée mécaniques est recommandé pour la protection de l'environnement[20].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Taxons concernés
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+
3
+ Escargots d'eau douce :
4
+
5
+ Escargots :
6
+
7
+ Escargots :
8
+
9
+ modifier
10
+
11
+ Le terme escargot est un nom vernaculaire qui en français désigne des gastéropodes à coquille, généralement terrestres et appelés aussi des colimaçons, par opposition aux limaces. Ce sont tous des mollusques, quelle que soit leur taille (certains mesurent à peine 2 millimètres) ou leur forme. 40 % des mollusques étant des escargots terrestres[1], certains escargots toutefois sont des espèces aquatiques, plutôt d'eau douce : Basommatophora tels les limnées ou les planorbes, souvent appelés « escargots nettoyeurs » par les amateurs d'aquariophilie.
12
+
13
+ La différence entre escargot et limace n'est pas toujours évidente. Ainsi, certaines limaces comme les testacelles sont-elles pourvues d'une coquille rudimentaire mais bien visible, alors que les escargots de la famille des Vitrinidae appelés glass snails (escargots de verre) par les anglophones, par exemple Eucobresia nivalis (en)[2] ou Semilimax semilimax (en), n'ont qu'une coquille fragile et incomplète dans laquelle l'animal ne peut généralement pas se retirer complètement. Intermédiaires, les semi-limaces (en) sont des gastéropodes terrestres dont la coquille est trop petite pour que l'animal adulte entre entièrement dedans, mais cette coquille n'est pas vestigiale.
14
+
15
+ La plupart des escargots sont phytophages, quoique quelques espèces soient omnivores, zoophages ou détritivores.
16
+
17
+ Il en existe de nombreuses espèces, les plus discrètes restant très mal connues et beaucoup sans doute encore inconnues. En 2004, près de 80 000 avaient été décrites, sur les 200 000 mollusques répertoriés[3] (selon le biologiste Benoît Fontaine il pourrait en exister de 5 à 10 millions), dont 500 en France[4]. Rien qu'en Slovaquie, les spécialistes ont identifié 53 espèces aquatiques (en eau douce) et 175 terrestres, soit 228 au total[5]. C'est beaucoup plus qu’aux Pays-Bas, où 169 espèces ont quand même été identifiées (52 en eau douce et 117 sur terre).
18
+
19
+ Il est fréquent de trouver des espèces endémiques sur les îles ou dans des milieux très isolés depuis longtemps.
20
+
21
+ En 2011 pour la France métropolitaine les familles de la collection de référence pour la malacofaune terrestre de France répertoriées par l'inventaire national de la biodiversité (INPN) étaient (par ordre alphabétique : Aciculidae (14 taxons) ; Argnidae (3 taxons) ; Assimineidae (6 taxons) ; Bradybaenidae (1 taxon) ; Chondrinidae (35 taxons) ; Clausiliidae (47 taxons) ; Cochlicellidae (3 taxons) ; Cochlicopidae (9 taxons) ; Diplommatinidae (15 taxons) ; Discidae (3 taxons) ; Ellobiidae (6 taxons) ; Elonidae (2 taxons) ; Enidae (6 taxons) ; Euconulidae (4 taxons) ; Ferussaciidae (6 taxons) ; Gastrodontidae (3 taxons) ; Helicidae (50 taxons) ; Helicodiscidae (2 taxons) ; Helicodontidae (2 taxons) ; Hygromiidae (82 taxons) ; Lauriidae (3 taxons) ; Orculidae (6 taxons) ; Oxychilidae (35 taxons) ; Pomatiidae (2 taxons) ; Pristilomatidae (7 taxons) ; Punctidae (2 taxons) ; Pupillidae (6 taxons) ; Pyramidulidae (2 taxons) ; Sphincterochilidae (1 taxon) ; Subulinidae (1 taxon); Succineidae (5 taxons) ; Testacellidae (5 taxons) ; Trissexodontidae (3 taxons) ; Truncatellidae (1 taxon) ; Valloniidae (8 taxons) ; Argnidae (18 taxons) ; Vitrinidae (11 taxons) ; Zonitidae (1 taxon )[6]
22
+
23
+ Liste alphabétique des noms vulgaires ou des noms vernaculaires attestés[7] en français.
24
+ Note : certaines espèces ont plusieurs noms vernaculaires et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. La malacofaune continentale de France compte aujourd'hui environ 700 espèces valides, ce qui fait de ce pays l'un des plus riches en mollusques continentaux pour l'Europe[8] ; une diversité qui traduit celle des milieux (montagnes, plaines, milieu souterrain), des substrats pédogéologiques et des aires biogéographiques (croisée des aires continentale, atlantique et méditerranéenne). Ce patrimoine est encore plus riche si l'on considère la France de l'Outre-mer, et notamment la Guyane.
25
+
26
+ Mais les escargots peuvent recevoir d'autres noms vernaculaires :
27
+
28
+ Une liste de référence de noms français[9] permet de désigner les espèces d'escargots et limaces de France dans une optique de communication pour la préservation de la biodiversité.
29
+
30
+ Les escargots disposent d'une ou deux paires de tentacules rétractiles (une paire chez les Basommatophores, deux chez les Stylommatophores), appelés cornes ou « antennes » dans le langage familier[10].
31
+
32
+ Dans la partie supérieure de la tête la première paire de « cornes » abrite les yeux, mais la vue est un sens peu utilisé par les escargots. Ils possèdent surtout un bulbe olfactif sous l'œil et la deuxième paire de tentacules est un organe olfactif et tactile (épithélium) qui est en revanche très utilisé[10].
33
+
34
+ La bordure située à l'ouverture de la coquille est appelée péristome. La forme, l'épaisseur et la couleur du péristome ont souvent une grande importance dans l'identification des espèces de gastéropodes[10].
35
+
36
+ Son orifice respiratoire est appelé pneumostome. Il se situe juste à côté de son anus[10].
37
+
38
+ Quelle que soit son allure, la coquille de l'escargot est toujours hélicoïdale. La plupart du temps, l'hélice s'enroule vers la droite, et on parle alors d'escargot à coquille dextre. Il existe également, mais de manière plus rare et anormale, des escargots à coquille sénestre, c'est-à-dire dont la coquille tourne vers la gauche, « à l'envers »[10]. Un de ses représentants le plus célèbre, est le londonnien Jeremy.
39
+
40
+ L’escargot, comme de nombreux autres mollusques, dispose de neurones géants permettant l'implantation d'électrodes intracellulaires largement utilisées en recherches neurologiques pour mieux comprendre le mode de fonctionnement des neurones humains.
41
+
42
+ L'escargot se déplace, seulement vers l'avant, grâce à son pied, qui est en fait un gigantesque muscle qui se contracte et s'allonge alternativement, c'est le phénomène de reptation. La vitesse moyenne, par exemple, d'un escargot turc adulte est d'un millimètre par seconde, soit six centimètres par minute.
43
+
44
+ Les glandes des escargots sécrètent aussi différents types de mucus (la « bave ») contenant de nombreux composés (allantoïne, collagène, élastine) qui lui permettent à la fois d'avancer plus facilement en glissant sur les obstacles et de se fixer même verticalement sur certaines parois. Il peut ainsi également franchir des obstacles particulièrement agressifs tels que des rangées d'épines ou des lames de rasoir[10]. Le mucus sert aussi à l'escargot à se débarrasser de certaines substances, comme les métaux lourds, et entre aussi dans la composition de la coquille. Le mucus est épais, il durcit et sèche au contact de l'air en laissant une traînée brillante à la lumière.
45
+
46
+ Les escargots, comme les limaces, s'alimentent grâce à une langue dentée nommée radula (1 500 à 2 500 dents). La langue de l'escargot est couverte d'aspérités très dures, disposées en rangées régulières, de façon analogue par exemple à une râpe de menuisier[10].
47
+
48
+ L'alimentation des escargots varie selon l'espèce. Certains escargots sont phytophages, détritivores, d'autres nécrophages, d'autres enfin prédateurs, parfois cannibales. Les escargots peuvent s'attaquer aux plantes cultivées des jardins (salade, tomates écrasées, fanes de carottes, de céleris…) causant parfois de gros dégâts aux récoltes.
49
+
50
+ Les escargots phytophages hébergent dans leur intestin une flore bactérienne qui participe à la digestion des végétaux. Les bactéries se maintiennent en vie durant l'estivation ou l'hibernation, en se nourrissant du mucus qui est sécrété par l'épithélium intestinal[réf. souhaitée].
51
+
52
+ Le parasitisme semble rare chez les escargots, mais on connait au moins une espèce marine de Nouvelle-Calédonie (Hydroginella caledonica) qui peut parasiter de nuit, durant leur sommeil certaines espèces de poissons des familles des Scaridae, Serranidae et Pomacentridae. L'escargot introduit son proboscis dans les tissus du poisson et semble pouvoir aspirer par ce moyen des fluides corporels[11].
53
+
54
+ Les chants et bruits peuvent s'entendre chez de nombreuses espèces de mollusques : Planorbes, gros Murex, Buccins, Pectens, Myes, Solen, Céphalopodes. Ils paraissent tous se ramener, avec des variantes, à un phénomène physique unique : sous l'effet d'une rétraction brusque et rapide de l'animal, retiré hors de son élément et excité, une masse de gaz, telle des bulles d'air, emprisonnée dans une cavité quelconque (cavités palléales, interstices entre la coquille et le pied, siphons, etc.), se trouve violemment chassée et passe à travers un orifice étroit, encombré de liquide plus ou moins visqueux, et elle barbotte : le bruit produit ainsi peut, suivant les circonstances, et surtout suivant la pression, aller d'un simple gazouillement à un son presque musical. Par analogie physiologique et accoustique, le son est proche du baiser. De même, Le contact entre la coquille de l'escargot et une vitre en verre émet, lors du déplacement de l'animal, un bruit similaire à celui d'un doigt mouillé sur un verre ; la coquille jouant, vis-à-vis de la vitre, le rôle d'un archet sur un instrument à cordes[12].
55
+
56
+ Helix aperta et Limnea stagnalis produisent des cris plaintifs lorsqu'ils sont attrapés. En captivité, des Planorbis corneus, émettaient une note aiguë, analogue au son produit par une flûte, à chaque nourrissements quotidiens. Certains escargots, comme Helix aspersa, lancent des cris d'agonie lorsqu'ils sont cuits vivants[12].
57
+
58
+ Ces bruits ont été à l'origine de croyances européennes attribuant au « chant » des escargots une valeur maléfique et prémonitoire[12].
59
+
60
+ La durée de vie des escargots varie selon les espèces. Dans la nature, les Achatinidae vivent de cinq à sept ans alors que les Helix dépassent rarement l'âge de trois ans. Leur mort est souvent due à des prédateurs ou à des parasites.
61
+
62
+ En captivité, leur longévité est bien plus longue et va de dix à quinze ans pour la plupart des espèces. Certains escargots ont vécu plus de trente ans[13].
63
+
64
+ Les escargots terrestres ne sont actifs que lorsque l’humidité est suffisamment élevée. Dans le cas contraire, l’animal se rétracte à l’intérieur de sa coquille qu’il obture par un voile muqueux (courte inactivité) ou par un épiphragme[14], ce qui lui évite la déshydratation. Certains escargots grimpent sur un mur ou en haut des tiges d’herbe pour fuir la fournaise du sol, d'autres comme Sphincterochila boissieri (en) vit dans les déserts du Néguev et du Sinaï grâce à sa xérotolérance, se retirant dans les dernières spires afin de former dans la première une chambre à air isolant de l'air sec[15]. L'hibernation d'un escargot peut durer de 3 à 6 mois.
65
+
66
+ La photopériode et la température sont des variables saisonnières qui induisent les états d'inactivité. Hibernation et estivation sont des réponses à des stress environnementaux prévisibles. Chaque espèce présente une stratégie adaptée pour résister à ces stress.
67
+
68
+ L'épiphragme est un bouchon de mucus, plus ou moins imprégné de calcaire, qui durcit en séchant.
69
+
70
+ Presque tous les escargots sont hermaphrodites, produisant spermatozoïdes et ovules. Quelques escargots d'eaux douce et marine ont cependant des sexes différents et sont donc à l'inverse gonochoriques (mâles ou femelles).
71
+
72
+ Avant la reproduction, tous les escargots terrestres pratiquent une cour de deux à douze heures avant l'accouplement. Les escargots terrestres pulmonates, prolifiques reproducteurs, s'inséminent réciproquement par paires afin de fertiliser leurs ovules. Chaque portée peut contenir jusqu'à cent œufs.
73
+
74
+ Les escargots terrestres pulmonates et les limaces ont une ouverture de reproduction d'un côté du corps, près de l'avant, à travers lequel l'organe reproducteur externe est extrudé afin que l'échange de spermatozoïdes puisse avoir lieu. La fécondation peut alors avoir lieu et les œufs se développer. Dès le début de l'accouplement, chaque individu enfonce un dard calcaire dans la chair de son congénère, ce dard d'amour contenant une glande sécrétant des hormones qui favorisent la fécondation dans la bourse copulatrice[16].
75
+
76
+ Les escargots, entre autres animaux, possèdent une spermathèque. Lorsqu'une nouvelle portée d’œufs arrive, ceux-ci sont donc fécondés par un mélange de spermatozoïdes provenant de différents individus. Cela favorise le brassage génétique indispensable à toute population.
77
+
78
+ Les escargots des jardins enterrent leurs œufs à la limite de la surface, de cinq à dix centimètres de profondeur, principalement lorsque le temps est tiède et légèrement humide, creusant avec leur « pied » (l'arrière de leur queue). La taille des œufs diffère selon les espèces, de trois millimètres de diamètre jusqu'à six centimètres pour les escargots terrestres géants africains. Après deux à quatre semaines de climat favorable, ces œufs éclosent et les jeunes sortent. Les escargots peuvent pondre des œufs jusqu'à une fois par mois.
79
+
80
+ Les escargots peuvent pour partie refléter la qualité de leur environnement en accumulant dans leur chair ou dans leur coquille certains polluants ou toxiques présents dans leur milieu. Leur mucus les protège des agressions extérieures, bactériennes et fongiques notamment. Il contribue à leur régulation thermique. Comme ce mucus est riche en acide sialique, la cible du virus grippal, la question a été posée de leur capacité à abriter une partie du cycle du virus grippal. Certaines espèces sont inféodées à un milieu particulier (roselière, boisements (pour l'Hélice des bois par exemple), etc. ce qui leur confère aussi une valeur d'indicateur.
81
+
82
+ Les escargots terrestres sont très sensibles aux paramètres thermohygrométriques et semblent également sensibles à la pollution lumineuse qui peut dérégler leur système chronobiologique et perturber les phases d'estivation ou d'hibernation.
83
+
84
+ Les escargots ont disparu d'une grande partie des territoires agricoles cultivés à cause des pesticides. Le réseau bocager leur permet de mieux survivre, et il est permis d'espérer que les bandes enherbées rendues récemment obligatoires sur certaines surfaces en Europe puissent augmenter leurs chances de survie dans les milieux cultivés.
85
+
86
+ Les escargots sont un élément important des réseaux trophiques. Ils ont de nombreux prédateurs tels que des mammifères, rongeurs ou hérissons notamment, ou des oiseaux, mais aussi parfois d'autres escargots tels que le bulime tronqué. Il existe même un rapace, le milan des marais dont la nourriture quasi exclusive est constituée de gros escargots aquatiques sud-américains de la famille des Ampullariidae, dont essentiellement Pomacea bridgesii.
87
+
88
+ L'élevage (héliciculture) donne des résultats acceptables dans les conditions économiques actuelles. Il concerne principalement Helix aspersa. Le lieu où s'élèvent les escargots est appelé une escargotière, mais c'est aussi le nom du plat spécifique, creusé de petites cavités pour mettre les escargots au four et les servir. Les textes réglementaires de la Communauté européenne ne considèrent pas l'escargot terrestre comme un mollusque. Il ne rentre pas non plus dans la définition juridique de viande.
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+ Les escargots issus d'élevage ne sont que rarement toxiques car leur alimentation est contrôlée. Les escargots dans un milieu pollué peuvent fixer dans leurs chairs des métaux lourds, le jeûne ne permet pas à l'escargot de relarguer ces métaux. Un jeûne de 32 h est suffisant pour que l'intestin de l'escargot soit complètement vidé.
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+ En Afrique on consomme certains escargots géants, en particulier l'achatine (Achatina fulica) très prisée depuis la Guinée jusqu'en Angola et dont le ramassage intensif menace certaines populations. On encourage dans ces pays l'« achatiniculture », sous forme de mini élevages[17]. En revanche, cette espèce doit être gérée avec précautions car dans d'autres régions l'achatine peut se révéler invasive et elle est vecteur de Angiostrongylus cantonensis, le ver rond responsable de la méningo-encéphalite éosinophilique chez les humains.
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+ Les escargots terrestres, les escargots d'eau douce et les escargots de mer sont consommés dans un certain nombre de pays. Principalement les Philippines, l’Indonésie, le Vietnam, le Laos, le Cambodge, sud-ouest de la Chine, le Terai du Népal, l'Inde du Nord comme Manipur, le Tripura, le Maroc, l'Algérie, le Nigeria, le Ghana, le Cameroun, la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la Grèce, Chypre, la Belgique, Malte et une partie des États-Unis).
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+ En plus des Escargots de Bourgogne et autres espèces du même genre élevées en héliciculture, savourés en cuisine gastronomique, et des escargots terrestres géants africains (Achatinidae) qui sont produits commercialement pour la nourriture, diverses autres espèces d'escargots terrestres fournissent une source facilement récoltée de protéines pour de nombreuses personnes dans les communautés pauvres à travers le monde. De nombreux escargots terrestres sont précieux parce qu'ils peuvent se nourrir sur un large éventail de déchets agricoles, tels que dans les plantations de bananes.
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+ On donne parfois le nom d'escargot de mer au bigorneau, mollusque marin d'apparence voisine.
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+ Trois espèces du genre Helix sont ordinairement consommées sous le nom d'escargot, notamment en France :
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+ À Rome, on mange les escargots en sauce tomate parfumée à la menthe, c'est la ciumacata ou lumache di San Giovanni.
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+ On consomme aussi les œufs d'escargot sous la forme de caviar.
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+ Dans certaines parties du monde, les escargots sont frits.
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+ En Indonésie, les escargots des rizières sont frits en satay (brochettes), un plat connu comme sate kakul, ou bien grillés, le sate kolombi de Tondano.
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+ A Java-Ouest, les escargots des rizières sont appelés tutut, et consommés avec différentes sauces (curry, etc.).
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+ Les escargots sont élevés à échelle industrielle par de grands groupes de l'industrie cosmétique, mais aussi par certaines communautés comme les Mapuches pour récupérer leur mucus. La bave de certaines espèces comme le Helix aspersa est riche en protéines d'acide hyaluronique et en antioxydants, et aurait des effets bénéfiques quand elle est appliquée sur la peau[18]. Ces composants auraient un effet stimulant sur la production de collagène, d'élastine et d'allantoïne responsables de la prévention du vieillissement cutané du à l'exposition au soleil, et les antioxydants auraient pour effet de minimiser les dégâts occasionnés par les radicaux libres à l'origine du vieillissement prématuré de la peau. Cependant, certains professionnels pointent du doigt la rareté des études fiables permettant de soutenir ces affirmations.
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+ L'extraction du mucus nécessite de stresser l'animal pour obtenir le meilleur rendement, souvent en posant une pile de 9 V quelques minutes sur l'escargot. Par ailleurs, afin de stabiliser le mucus, il est nécessaire d'y ajouter des stabilisants, en général du Glydant un formaldéhyde.[réf. nécessaire]. En Europe, il est interdit de faire souffrir les animaux[19]. Plusieurs héliciculteurs[20],[21] produisent de la bave d'escargot en France par une méthode plus respectueuse de l'animal[22],[23]. Le procédé consiste à mettre les escargots dans des filets de 5 à 10 kg où ils sont brassés par un bras mécanique[24],[25].
114
+
115
+ Comme le ver de terre, l'escargot a la particularité de concentrer dans ses tissus les substances chimiques présentes dans le sol, l'air et les plantes de son environnement (cadmium, plomb, zinc, cuivre, mercure, arsenic)[26]. En observant ce qui est accumulé dans l'organisme du gastéropode, on peut donc savoir si un sol est pollué mais également évaluer la quantité de polluants susceptible de se disperser dans la nature et de contaminer les êtres vivants. Des informations très utiles pour tester des pesticides par exemple et qu'il serait impossible d'obtenir avec une méthode classique d'analyse du sol.
116
+
117
+ Plusieurs espèces d'escargot sont faciles à collecter, à élever et à identifier, et peuvent être trouvées presque partout. Via la pluie et la rosée, les végétaux et le contact avec le sol superficiel, l'escargot est en contact avec divers contaminants qu'il absorbe par voie transcutanée, par voie digestive ou respiratoire[27]. Il peut accumuler dans sa coquille des minéraux (magnésium par exemple[28]), des métaux toxiques (plomb par exemple[28]) ou des radionucléides qui « mémorisent » ainsi une partie de son exposition passée à certains contaminants. L'escargot terrestre se déplace relativement peu et bioaccumule au cours de sa croissance de nombreux contaminants[29],[30],[31],[32].
118
+
119
+ Sa physiologie[33], son écologie et sa variabilité[34] sont maintenant connus[35] et il est facile à élever en condition normalisée de laboratoire[36],[37]. Il est sensible à de nombreux contaminants[38].
120
+
121
+ La qualité de la croissance[39] et reproduction de certains escargots donnent des indices de degré de pollution du sol, par exemple par des pesticides ou certains éléments-trace métalliques[40]. Il permet par exemple l'évaluation de la teneur en chrome bioassimilable d'un sol par exemple[41] ou de pesticides organophosphorés[29] ou encore d'étudier la bioaccumulation de métaux lourds dans la partie du réseau trophique qui le concerne[42].
122
+
123
+ Comme il est saprophage et phytophage, et qu'il pond et hiverne dans le sol, il semblait pertinent de le considérer comme une espèce sentinelle[27] et tester ses vertus bioindicatrices[43],[44],[45].
124
+
125
+ L'AFNOR travaille en 2010-2011 à plusieurs projets de normes, dont un projet de norme PR NF EN ISO 15952 /Qualité du sol − effets des polluants vis-à-vis des escargots juvéniles (Helicidae) − détermination des effets sur la croissance par contamination du sol (soumis à enquête et consultation du public jusqu'au 28 février 2011[46]). L'AFNOR considère que l'espèce qui se prête la mieux à ce travail en France est le petit-gris (Helix aspersa aspersa Müller), car le plus commun et facile à trouver. De plus, bien que d'origine européenne, il a été introduit dans le monde entier (hors sur le continent antarctique[34]).
126
+
127
+ Les escargots (ainsi que les limaces) sont des ravageurs polyphages susceptibles de causer des dégâts à diverses cultures car ils se nourrissent non seulement de matière végétale en décomposition, mais aussi de plantes vivantes. Attaquant de préférence les feuilles tendres et les fleurs dans lesquelles ils creusent des trous irréguliers, ils s'en prennent surtout aux jeunes plantules et aux plantes herbacées, mais également aux fruits en cours de maturation comme les fraises et les tomates. Les agrumes y sont particulièrement sensibles, en particulier en Californie.
128
+
129
+ Dans certains cas les escargots peuvent aussi être des vecteurs de maladies des plantes. Par exemple, on a démontré que Helix aspersa pouvait transmettre une espèce de pseudo-champignons, Phytophthora citrophthora, agent de la gommose des agrumes en Espagne[47].
130
+
131
+ Diverses méthodes de lutte peuvent être utilisées pour limiter les dégâts dus aux escargots : le ramassage manuel envisageable surtout dans les jardins, les méthodes de lutte physique à l'aide de pièges et de barrières, et la lutte chimique à l'aide de molluscicides tels que des appâts au métaldéhyde ou l' orthophosphate de fer (ce dernier n'étant pas toxique pour les animaux sauvages et domestiques)[48],[49].
132
+
133
+ Certains escargots sont des espèces protégées comme l'Otala de Catalogne, Iberus gualtieranus[50] et d'autres bénéficient d'une protection partielle dans la nature comme en France l'Escargot de Bourgogne, le Petit gris et l'Escargot peson dont le ramassage des jeunes spécimens est interdit mais également la collecte des escargots de Bourgogne adultes en période de reproduction (1er avril au 30 juin)[51].
134
+
135
+ En Région wallonne, non seulement le ramassage des Escargots de Bourgogne et Petits gris sont limités, mais l'introduction ou la mise en liberté d'espèces non indigènes ( Helix lucorum, Helix adanentis, Helix cincta ou Achatina fulica) est interdite[52].
136
+
137
+ L'Escargot de Bourgogne (Helix pomatia) est le plus réputé en gastronomie, mais il ne s'élève pas, ou difficilement.
138
+
139
+ Helix lucorum, ne peut en aucun cas bénéficier de l'appellation « Escargot de Bourgogne », même cuisiné à la bourguignonne
140
+
141
+ Helix aspersa, bien que plus petit, est l'un des escargots les plus appréciés des gourmets.
142
+
143
+ Les dessins de la coquille de l'Escargot des jardins sont extrêmement variables.
144
+
145
+ L'Escargot des bois est souvent confondu avec son cousin l'Escargot des jardins.
146
+
147
+ Les ampullaires (Pomacea bridgesii) sont les plus grands escargots d'eau douce vivants.
148
+
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+ Le Limnée des étangs est le plus grand de son genre.
150
+
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+ Theba pisana est l'escargot que l'on voit agglutiné en grande quantité sur les tiges herbacées sèches du Midi de la France.
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+ Angustopila dominikae (dans le chas d'une aiguille), plus petit escargot et mollusque terrestre au monde
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Taxons concernés
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+
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+ Escargots d'eau douce :
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+ Escargots :
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+ Escargots :
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11
+ Le terme escargot est un nom vernaculaire qui en français désigne des gastéropodes à coquille, généralement terrestres et appelés aussi des colimaçons, par opposition aux limaces. Ce sont tous des mollusques, quelle que soit leur taille (certains mesurent à peine 2 millimètres) ou leur forme. 40 % des mollusques étant des escargots terrestres[1], certains escargots toutefois sont des espèces aquatiques, plutôt d'eau douce : Basommatophora tels les limnées ou les planorbes, souvent appelés « escargots nettoyeurs » par les amateurs d'aquariophilie.
12
+
13
+ La différence entre escargot et limace n'est pas toujours évidente. Ainsi, certaines limaces comme les testacelles sont-elles pourvues d'une coquille rudimentaire mais bien visible, alors que les escargots de la famille des Vitrinidae appelés glass snails (escargots de verre) par les anglophones, par exemple Eucobresia nivalis (en)[2] ou Semilimax semilimax (en), n'ont qu'une coquille fragile et incomplète dans laquelle l'animal ne peut généralement pas se retirer complètement. Intermédiaires, les semi-limaces (en) sont des gastéropodes terrestres dont la coquille est trop petite pour que l'animal adulte entre entièrement dedans, mais cette coquille n'est pas vestigiale.
14
+
15
+ La plupart des escargots sont phytophages, quoique quelques espèces soient omnivores, zoophages ou détritivores.
16
+
17
+ Il en existe de nombreuses espèces, les plus discrètes restant très mal connues et beaucoup sans doute encore inconnues. En 2004, près de 80 000 avaient été décrites, sur les 200 000 mollusques répertoriés[3] (selon le biologiste Benoît Fontaine il pourrait en exister de 5 à 10 millions), dont 500 en France[4]. Rien qu'en Slovaquie, les spécialistes ont identifié 53 espèces aquatiques (en eau douce) et 175 terrestres, soit 228 au total[5]. C'est beaucoup plus qu’aux Pays-Bas, où 169 espèces ont quand même été identifiées (52 en eau douce et 117 sur terre).
18
+
19
+ Il est fréquent de trouver des espèces endémiques sur les îles ou dans des milieux très isolés depuis longtemps.
20
+
21
+ En 2011 pour la France métropolitaine les familles de la collection de référence pour la malacofaune terrestre de France répertoriées par l'inventaire national de la biodiversité (INPN) étaient (par ordre alphabétique : Aciculidae (14 taxons) ; Argnidae (3 taxons) ; Assimineidae (6 taxons) ; Bradybaenidae (1 taxon) ; Chondrinidae (35 taxons) ; Clausiliidae (47 taxons) ; Cochlicellidae (3 taxons) ; Cochlicopidae (9 taxons) ; Diplommatinidae (15 taxons) ; Discidae (3 taxons) ; Ellobiidae (6 taxons) ; Elonidae (2 taxons) ; Enidae (6 taxons) ; Euconulidae (4 taxons) ; Ferussaciidae (6 taxons) ; Gastrodontidae (3 taxons) ; Helicidae (50 taxons) ; Helicodiscidae (2 taxons) ; Helicodontidae (2 taxons) ; Hygromiidae (82 taxons) ; Lauriidae (3 taxons) ; Orculidae (6 taxons) ; Oxychilidae (35 taxons) ; Pomatiidae (2 taxons) ; Pristilomatidae (7 taxons) ; Punctidae (2 taxons) ; Pupillidae (6 taxons) ; Pyramidulidae (2 taxons) ; Sphincterochilidae (1 taxon) ; Subulinidae (1 taxon); Succineidae (5 taxons) ; Testacellidae (5 taxons) ; Trissexodontidae (3 taxons) ; Truncatellidae (1 taxon) ; Valloniidae (8 taxons) ; Argnidae (18 taxons) ; Vitrinidae (11 taxons) ; Zonitidae (1 taxon )[6]
22
+
23
+ Liste alphabétique des noms vulgaires ou des noms vernaculaires attestés[7] en français.
24
+ Note : certaines espèces ont plusieurs noms vernaculaires et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. La malacofaune continentale de France compte aujourd'hui environ 700 espèces valides, ce qui fait de ce pays l'un des plus riches en mollusques continentaux pour l'Europe[8] ; une diversité qui traduit celle des milieux (montagnes, plaines, milieu souterrain), des substrats pédogéologiques et des aires biogéographiques (croisée des aires continentale, atlantique et méditerranéenne). Ce patrimoine est encore plus riche si l'on considère la France de l'Outre-mer, et notamment la Guyane.
25
+
26
+ Mais les escargots peuvent recevoir d'autres noms vernaculaires :
27
+
28
+ Une liste de référence de noms français[9] permet de désigner les espèces d'escargots et limaces de France dans une optique de communication pour la préservation de la biodiversité.
29
+
30
+ Les escargots disposent d'une ou deux paires de tentacules rétractiles (une paire chez les Basommatophores, deux chez les Stylommatophores), appelés cornes ou « antennes » dans le langage familier[10].
31
+
32
+ Dans la partie supérieure de la tête la première paire de « cornes » abrite les yeux, mais la vue est un sens peu utilisé par les escargots. Ils possèdent surtout un bulbe olfactif sous l'œil et la deuxième paire de tentacules est un organe olfactif et tactile (épithélium) qui est en revanche très utilisé[10].
33
+
34
+ La bordure située à l'ouverture de la coquille est appelée péristome. La forme, l'épaisseur et la couleur du péristome ont souvent une grande importance dans l'identification des espèces de gastéropodes[10].
35
+
36
+ Son orifice respiratoire est appelé pneumostome. Il se situe juste à côté de son anus[10].
37
+
38
+ Quelle que soit son allure, la coquille de l'escargot est toujours hélicoïdale. La plupart du temps, l'hélice s'enroule vers la droite, et on parle alors d'escargot à coquille dextre. Il existe également, mais de manière plus rare et anormale, des escargots à coquille sénestre, c'est-à-dire dont la coquille tourne vers la gauche, « à l'envers »[10]. Un de ses représentants le plus célèbre, est le londonnien Jeremy.
39
+
40
+ L’escargot, comme de nombreux autres mollusques, dispose de neurones géants permettant l'implantation d'électrodes intracellulaires largement utilisées en recherches neurologiques pour mieux comprendre le mode de fonctionnement des neurones humains.
41
+
42
+ L'escargot se déplace, seulement vers l'avant, grâce à son pied, qui est en fait un gigantesque muscle qui se contracte et s'allonge alternativement, c'est le phénomène de reptation. La vitesse moyenne, par exemple, d'un escargot turc adulte est d'un millimètre par seconde, soit six centimètres par minute.
43
+
44
+ Les glandes des escargots sécrètent aussi différents types de mucus (la « bave ») contenant de nombreux composés (allantoïne, collagène, élastine) qui lui permettent à la fois d'avancer plus facilement en glissant sur les obstacles et de se fixer même verticalement sur certaines parois. Il peut ainsi également franchir des obstacles particulièrement agressifs tels que des rangées d'épines ou des lames de rasoir[10]. Le mucus sert aussi à l'escargot à se débarrasser de certaines substances, comme les métaux lourds, et entre aussi dans la composition de la coquille. Le mucus est épais, il durcit et sèche au contact de l'air en laissant une traînée brillante à la lumière.
45
+
46
+ Les escargots, comme les limaces, s'alimentent grâce à une langue dentée nommée radula (1 500 à 2 500 dents). La langue de l'escargot est couverte d'aspérités très dures, disposées en rangées régulières, de façon analogue par exemple à une râpe de menuisier[10].
47
+
48
+ L'alimentation des escargots varie selon l'espèce. Certains escargots sont phytophages, détritivores, d'autres nécrophages, d'autres enfin prédateurs, parfois cannibales. Les escargots peuvent s'attaquer aux plantes cultivées des jardins (salade, tomates écrasées, fanes de carottes, de céleris…) causant parfois de gros dégâts aux récoltes.
49
+
50
+ Les escargots phytophages hébergent dans leur intestin une flore bactérienne qui participe à la digestion des végétaux. Les bactéries se maintiennent en vie durant l'estivation ou l'hibernation, en se nourrissant du mucus qui est sécrété par l'épithélium intestinal[réf. souhaitée].
51
+
52
+ Le parasitisme semble rare chez les escargots, mais on connait au moins une espèce marine de Nouvelle-Calédonie (Hydroginella caledonica) qui peut parasiter de nuit, durant leur sommeil certaines espèces de poissons des familles des Scaridae, Serranidae et Pomacentridae. L'escargot introduit son proboscis dans les tissus du poisson et semble pouvoir aspirer par ce moyen des fluides corporels[11].
53
+
54
+ Les chants et bruits peuvent s'entendre chez de nombreuses espèces de mollusques : Planorbes, gros Murex, Buccins, Pectens, Myes, Solen, Céphalopodes. Ils paraissent tous se ramener, avec des variantes, à un phénomène physique unique : sous l'effet d'une rétraction brusque et rapide de l'animal, retiré hors de son élément et excité, une masse de gaz, telle des bulles d'air, emprisonnée dans une cavité quelconque (cavités palléales, interstices entre la coquille et le pied, siphons, etc.), se trouve violemment chassée et passe à travers un orifice étroit, encombré de liquide plus ou moins visqueux, et elle barbotte : le bruit produit ainsi peut, suivant les circonstances, et surtout suivant la pression, aller d'un simple gazouillement à un son presque musical. Par analogie physiologique et accoustique, le son est proche du baiser. De même, Le contact entre la coquille de l'escargot et une vitre en verre émet, lors du déplacement de l'animal, un bruit similaire à celui d'un doigt mouillé sur un verre ; la coquille jouant, vis-à-vis de la vitre, le rôle d'un archet sur un instrument à cordes[12].
55
+
56
+ Helix aperta et Limnea stagnalis produisent des cris plaintifs lorsqu'ils sont attrapés. En captivité, des Planorbis corneus, émettaient une note aiguë, analogue au son produit par une flûte, à chaque nourrissements quotidiens. Certains escargots, comme Helix aspersa, lancent des cris d'agonie lorsqu'ils sont cuits vivants[12].
57
+
58
+ Ces bruits ont été à l'origine de croyances européennes attribuant au « chant » des escargots une valeur maléfique et prémonitoire[12].
59
+
60
+ La durée de vie des escargots varie selon les espèces. Dans la nature, les Achatinidae vivent de cinq à sept ans alors que les Helix dépassent rarement l'âge de trois ans. Leur mort est souvent due à des prédateurs ou à des parasites.
61
+
62
+ En captivité, leur longévité est bien plus longue et va de dix à quinze ans pour la plupart des espèces. Certains escargots ont vécu plus de trente ans[13].
63
+
64
+ Les escargots terrestres ne sont actifs que lorsque l’humidité est suffisamment élevée. Dans le cas contraire, l’animal se rétracte à l’intérieur de sa coquille qu’il obture par un voile muqueux (courte inactivité) ou par un épiphragme[14], ce qui lui évite la déshydratation. Certains escargots grimpent sur un mur ou en haut des tiges d’herbe pour fuir la fournaise du sol, d'autres comme Sphincterochila boissieri (en) vit dans les déserts du Néguev et du Sinaï grâce à sa xérotolérance, se retirant dans les dernières spires afin de former dans la première une chambre à air isolant de l'air sec[15]. L'hibernation d'un escargot peut durer de 3 à 6 mois.
65
+
66
+ La photopériode et la température sont des variables saisonnières qui induisent les états d'inactivité. Hibernation et estivation sont des réponses à des stress environnementaux prévisibles. Chaque espèce présente une stratégie adaptée pour résister à ces stress.
67
+
68
+ L'épiphragme est un bouchon de mucus, plus ou moins imprégné de calcaire, qui durcit en séchant.
69
+
70
+ Presque tous les escargots sont hermaphrodites, produisant spermatozoïdes et ovules. Quelques escargots d'eaux douce et marine ont cependant des sexes différents et sont donc à l'inverse gonochoriques (mâles ou femelles).
71
+
72
+ Avant la reproduction, tous les escargots terrestres pratiquent une cour de deux à douze heures avant l'accouplement. Les escargots terrestres pulmonates, prolifiques reproducteurs, s'inséminent réciproquement par paires afin de fertiliser leurs ovules. Chaque portée peut contenir jusqu'à cent œufs.
73
+
74
+ Les escargots terrestres pulmonates et les limaces ont une ouverture de reproduction d'un côté du corps, près de l'avant, à travers lequel l'organe reproducteur externe est extrudé afin que l'échange de spermatozoïdes puisse avoir lieu. La fécondation peut alors avoir lieu et les œufs se développer. Dès le début de l'accouplement, chaque individu enfonce un dard calcaire dans la chair de son congénère, ce dard d'amour contenant une glande sécrétant des hormones qui favorisent la fécondation dans la bourse copulatrice[16].
75
+
76
+ Les escargots, entre autres animaux, possèdent une spermathèque. Lorsqu'une nouvelle portée d’œufs arrive, ceux-ci sont donc fécondés par un mélange de spermatozoïdes provenant de différents individus. Cela favorise le brassage génétique indispensable à toute population.
77
+
78
+ Les escargots des jardins enterrent leurs œufs à la limite de la surface, de cinq à dix centimètres de profondeur, principalement lorsque le temps est tiède et légèrement humide, creusant avec leur « pied » (l'arrière de leur queue). La taille des œufs diffère selon les espèces, de trois millimètres de diamètre jusqu'à six centimètres pour les escargots terrestres géants africains. Après deux à quatre semaines de climat favorable, ces œufs éclosent et les jeunes sortent. Les escargots peuvent pondre des œufs jusqu'à une fois par mois.
79
+
80
+ Les escargots peuvent pour partie refléter la qualité de leur environnement en accumulant dans leur chair ou dans leur coquille certains polluants ou toxiques présents dans leur milieu. Leur mucus les protège des agressions extérieures, bactériennes et fongiques notamment. Il contribue à leur régulation thermique. Comme ce mucus est riche en acide sialique, la cible du virus grippal, la question a été posée de leur capacité à abriter une partie du cycle du virus grippal. Certaines espèces sont inféodées à un milieu particulier (roselière, boisements (pour l'Hélice des bois par exemple), etc. ce qui leur confère aussi une valeur d'indicateur.
81
+
82
+ Les escargots terrestres sont très sensibles aux paramètres thermohygrométriques et semblent également sensibles à la pollution lumineuse qui peut dérégler leur système chronobiologique et perturber les phases d'estivation ou d'hibernation.
83
+
84
+ Les escargots ont disparu d'une grande partie des territoires agricoles cultivés à cause des pesticides. Le réseau bocager leur permet de mieux survivre, et il est permis d'espérer que les bandes enherbées rendues récemment obligatoires sur certaines surfaces en Europe puissent augmenter leurs chances de survie dans les milieux cultivés.
85
+
86
+ Les escargots sont un élément important des réseaux trophiques. Ils ont de nombreux prédateurs tels que des mammifères, rongeurs ou hérissons notamment, ou des oiseaux, mais aussi parfois d'autres escargots tels que le bulime tronqué. Il existe même un rapace, le milan des marais dont la nourriture quasi exclusive est constituée de gros escargots aquatiques sud-américains de la famille des Ampullariidae, dont essentiellement Pomacea bridgesii.
87
+
88
+ L'élevage (héliciculture) donne des résultats acceptables dans les conditions économiques actuelles. Il concerne principalement Helix aspersa. Le lieu où s'élèvent les escargots est appelé une escargotière, mais c'est aussi le nom du plat spécifique, creusé de petites cavités pour mettre les escargots au four et les servir. Les textes réglementaires de la Communauté européenne ne considèrent pas l'escargot terrestre comme un mollusque. Il ne rentre pas non plus dans la définition juridique de viande.
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+ Les escargots issus d'élevage ne sont que rarement toxiques car leur alimentation est contrôlée. Les escargots dans un milieu pollué peuvent fixer dans leurs chairs des métaux lourds, le jeûne ne permet pas à l'escargot de relarguer ces métaux. Un jeûne de 32 h est suffisant pour que l'intestin de l'escargot soit complètement vidé.
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+ En Afrique on consomme certains escargots géants, en particulier l'achatine (Achatina fulica) très prisée depuis la Guinée jusqu'en Angola et dont le ramassage intensif menace certaines populations. On encourage dans ces pays l'« achatiniculture », sous forme de mini élevages[17]. En revanche, cette espèce doit être gérée avec précautions car dans d'autres régions l'achatine peut se révéler invasive et elle est vecteur de Angiostrongylus cantonensis, le ver rond responsable de la méningo-encéphalite éosinophilique chez les humains.
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+ Les escargots terrestres, les escargots d'eau douce et les escargots de mer sont consommés dans un certain nombre de pays. Principalement les Philippines, l’Indonésie, le Vietnam, le Laos, le Cambodge, sud-ouest de la Chine, le Terai du Népal, l'Inde du Nord comme Manipur, le Tripura, le Maroc, l'Algérie, le Nigeria, le Ghana, le Cameroun, la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la Grèce, Chypre, la Belgique, Malte et une partie des États-Unis).
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+ En plus des Escargots de Bourgogne et autres espèces du même genre élevées en héliciculture, savourés en cuisine gastronomique, et des escargots terrestres géants africains (Achatinidae) qui sont produits commercialement pour la nourriture, diverses autres espèces d'escargots terrestres fournissent une source facilement récoltée de protéines pour de nombreuses personnes dans les communautés pauvres à travers le monde. De nombreux escargots terrestres sont précieux parce qu'ils peuvent se nourrir sur un large éventail de déchets agricoles, tels que dans les plantations de bananes.
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+ On donne parfois le nom d'escargot de mer au bigorneau, mollusque marin d'apparence voisine.
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+ Trois espèces du genre Helix sont ordinairement consommées sous le nom d'escargot, notamment en France :
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+ À Rome, on mange les escargots en sauce tomate parfumée à la menthe, c'est la ciumacata ou lumache di San Giovanni.
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+ On consomme aussi les œufs d'escargot sous la forme de caviar.
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+ Dans certaines parties du monde, les escargots sont frits.
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+ En Indonésie, les escargots des rizières sont frits en satay (brochettes), un plat connu comme sate kakul, ou bien grillés, le sate kolombi de Tondano.
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+ A Java-Ouest, les escargots des rizières sont appelés tutut, et consommés avec différentes sauces (curry, etc.).
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+ Les escargots sont élevés à échelle industrielle par de grands groupes de l'industrie cosmétique, mais aussi par certaines communautés comme les Mapuches pour récupérer leur mucus. La bave de certaines espèces comme le Helix aspersa est riche en protéines d'acide hyaluronique et en antioxydants, et aurait des effets bénéfiques quand elle est appliquée sur la peau[18]. Ces composants auraient un effet stimulant sur la production de collagène, d'élastine et d'allantoïne responsables de la prévention du vieillissement cutané du à l'exposition au soleil, et les antioxydants auraient pour effet de minimiser les dégâts occasionnés par les radicaux libres à l'origine du vieillissement prématuré de la peau. Cependant, certains professionnels pointent du doigt la rareté des études fiables permettant de soutenir ces affirmations.
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+ L'extraction du mucus nécessite de stresser l'animal pour obtenir le meilleur rendement, souvent en posant une pile de 9 V quelques minutes sur l'escargot. Par ailleurs, afin de stabiliser le mucus, il est nécessaire d'y ajouter des stabilisants, en général du Glydant un formaldéhyde.[réf. nécessaire]. En Europe, il est interdit de faire souffrir les animaux[19]. Plusieurs héliciculteurs[20],[21] produisent de la bave d'escargot en France par une méthode plus respectueuse de l'animal[22],[23]. Le procédé consiste à mettre les escargots dans des filets de 5 à 10 kg où ils sont brassés par un bras mécanique[24],[25].
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+ Comme le ver de terre, l'escargot a la particularité de concentrer dans ses tissus les substances chimiques présentes dans le sol, l'air et les plantes de son environnement (cadmium, plomb, zinc, cuivre, mercure, arsenic)[26]. En observant ce qui est accumulé dans l'organisme du gastéropode, on peut donc savoir si un sol est pollué mais également évaluer la quantité de polluants susceptible de se disperser dans la nature et de contaminer les êtres vivants. Des informations très utiles pour tester des pesticides par exemple et qu'il serait impossible d'obtenir avec une méthode classique d'analyse du sol.
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+
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+ Plusieurs espèces d'escargot sont faciles à collecter, à élever et à identifier, et peuvent être trouvées presque partout. Via la pluie et la rosée, les végétaux et le contact avec le sol superficiel, l'escargot est en contact avec divers contaminants qu'il absorbe par voie transcutanée, par voie digestive ou respiratoire[27]. Il peut accumuler dans sa coquille des minéraux (magnésium par exemple[28]), des métaux toxiques (plomb par exemple[28]) ou des radionucléides qui « mémorisent » ainsi une partie de son exposition passée à certains contaminants. L'escargot terrestre se déplace relativement peu et bioaccumule au cours de sa croissance de nombreux contaminants[29],[30],[31],[32].
118
+
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+ Sa physiologie[33], son écologie et sa variabilité[34] sont maintenant connus[35] et il est facile à élever en condition normalisée de laboratoire[36],[37]. Il est sensible à de nombreux contaminants[38].
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+
121
+ La qualité de la croissance[39] et reproduction de certains escargots donnent des indices de degré de pollution du sol, par exemple par des pesticides ou certains éléments-trace métalliques[40]. Il permet par exemple l'évaluation de la teneur en chrome bioassimilable d'un sol par exemple[41] ou de pesticides organophosphorés[29] ou encore d'étudier la bioaccumulation de métaux lourds dans la partie du réseau trophique qui le concerne[42].
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123
+ Comme il est saprophage et phytophage, et qu'il pond et hiverne dans le sol, il semblait pertinent de le considérer comme une espèce sentinelle[27] et tester ses vertus bioindicatrices[43],[44],[45].
124
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125
+ L'AFNOR travaille en 2010-2011 à plusieurs projets de normes, dont un projet de norme PR NF EN ISO 15952 /Qualité du sol − effets des polluants vis-à-vis des escargots juvéniles (Helicidae) − détermination des effets sur la croissance par contamination du sol (soumis à enquête et consultation du public jusqu'au 28 février 2011[46]). L'AFNOR considère que l'espèce qui se prête la mieux à ce travail en France est le petit-gris (Helix aspersa aspersa Müller), car le plus commun et facile à trouver. De plus, bien que d'origine européenne, il a été introduit dans le monde entier (hors sur le continent antarctique[34]).
126
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127
+ Les escargots (ainsi que les limaces) sont des ravageurs polyphages susceptibles de causer des dégâts à diverses cultures car ils se nourrissent non seulement de matière végétale en décomposition, mais aussi de plantes vivantes. Attaquant de préférence les feuilles tendres et les fleurs dans lesquelles ils creusent des trous irréguliers, ils s'en prennent surtout aux jeunes plantules et aux plantes herbacées, mais également aux fruits en cours de maturation comme les fraises et les tomates. Les agrumes y sont particulièrement sensibles, en particulier en Californie.
128
+
129
+ Dans certains cas les escargots peuvent aussi être des vecteurs de maladies des plantes. Par exemple, on a démontré que Helix aspersa pouvait transmettre une espèce de pseudo-champignons, Phytophthora citrophthora, agent de la gommose des agrumes en Espagne[47].
130
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131
+ Diverses méthodes de lutte peuvent être utilisées pour limiter les dégâts dus aux escargots : le ramassage manuel envisageable surtout dans les jardins, les méthodes de lutte physique à l'aide de pièges et de barrières, et la lutte chimique à l'aide de molluscicides tels que des appâts au métaldéhyde ou l' orthophosphate de fer (ce dernier n'étant pas toxique pour les animaux sauvages et domestiques)[48],[49].
132
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+ Certains escargots sont des espèces protégées comme l'Otala de Catalogne, Iberus gualtieranus[50] et d'autres bénéficient d'une protection partielle dans la nature comme en France l'Escargot de Bourgogne, le Petit gris et l'Escargot peson dont le ramassage des jeunes spécimens est interdit mais également la collecte des escargots de Bourgogne adultes en période de reproduction (1er avril au 30 juin)[51].
134
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+ En Région wallonne, non seulement le ramassage des Escargots de Bourgogne et Petits gris sont limités, mais l'introduction ou la mise en liberté d'espèces non indigènes ( Helix lucorum, Helix adanentis, Helix cincta ou Achatina fulica) est interdite[52].
136
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+ L'Escargot de Bourgogne (Helix pomatia) est le plus réputé en gastronomie, mais il ne s'élève pas, ou difficilement.
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+ Helix lucorum, ne peut en aucun cas bénéficier de l'appellation « Escargot de Bourgogne », même cuisiné à la bourguignonne
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+ Helix aspersa, bien que plus petit, est l'un des escargots les plus appréciés des gourmets.
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+ Les dessins de la coquille de l'Escargot des jardins sont extrêmement variables.
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+ L'Escargot des bois est souvent confondu avec son cousin l'Escargot des jardins.
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+ Les ampullaires (Pomacea bridgesii) sont les plus grands escargots d'eau douce vivants.
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+ Le Limnée des étangs est le plus grand de son genre.
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+ Theba pisana est l'escargot que l'on voit agglutiné en grande quantité sur les tiges herbacées sèches du Midi de la France.
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+ Angustopila dominikae (dans le chas d'une aiguille), plus petit escargot et mollusque terrestre au monde
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+ L'esclavage est un système juridique et social qui applique le droit de propriété aux individus, dits esclaves. Par opposition un individu ne faisant pas l'objet d'un tel droit de propriété est dit libre. Le propriétaire d'un esclave est quant à lui appelé maître. L'esclavagisme caractérisme quand à lui une société dont le fonctionnement est basé de manière prépondérante sur l'esclavage[1]. Défini comme un « outil animé » par Aristote[2], l’esclave se distingue du serf, du captif ou du forçat (conditions voisines dans l'exploitation) par l'absence d'une personnalité juridique propre[3]. Des règles (coutumes, lois…) variables selon le pays et l’époque considérés, fixent les conditions par lesquelles on devient esclave ou on cesse de l'être, quelles limitations s'imposent au maître, quelles marges de liberté et protection légale l'esclave conserve, quelle humanité (quelle âme, sur le plan religieux) on lui reconnaît, etc. L'affranchissement d'un esclave (par son maître ou par l'autorité d'un haut placé) fait de lui un affranchi, qui a un statut proche de celui de l'individu ordinaire.
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+ Les traites négrières orientales, dont la transsaharienne (dite « traite arabe »), et la traite négrière transatlantique vers le continent américain sont les plus importantes des pratiques esclavagistes du fait de leur durée (respectivement onze et quatre siècles), de leur ampleur (plusieurs dizaines de millions d'individus réduits à l'état d'esclaves en tout), et de leur impact sociologique, culturel et économique tant dans les régions esclavagistes qu'en Afrique, où se trouvaient les trois grands lieux du trafic d'esclaves : Tombouctou, Zanzibar et Gao.
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+ Ponctuellement condamné depuis l'Antiquité (par des autorités morales et parfois politiques), formellement interdit concernant tout peuple chrétien, ou non, connu ou à découvrir, par le pape Paul III en 1537 et 252 ans plus tard par les différentes déclarations des droits de l'homme, l'esclavage n'a été aboli que tardivement. Il est aujourd'hui officiellement interdit (via par exemple le pacte international relatif aux droits civils et politiques) mais le travail forcé, la traite des êtres humains, la servitude pour dettes, le mariage forcé et l'exploitation sexuelle commerciale sont des pratiques souvent assimilées à de l'esclavage.
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+ Un esclave est un individu privé de sa liberté ou d'une partie de celle-ci par les règles en vigueur dans le pays et l’époque considérés. Il est un instrument économique sous la dépendance d'un maître, pouvant être vendu ou acheté. L'esclavage se différencie du servage par son statut de « propriété », et en conséquence par la privation de ses libertés fondamentales.
10
+
11
+ Le terme moderne « esclavage » vient du latin médiéval sclavus : le mot « esclave » serait apparu au haut Moyen Âge à Venise[4], où la plupart des esclaves étaient des Slaves des Balkans (alors appelés Esclavons, terme issu du grec médiéval Σκλαβηνοί / Sklaviní, pluriel de Σκλαβηνός / Sklavinós), dont certains furent vendus jusqu'en Espagne musulmane où ils sont connus sous le nom de Saqāliba[5].
12
+
13
+ Rome pratiquant l'esclavage, comme d'autres peuples antiques, le latin disposait d'un terme pour désigner l'esclave : servus, qui a conduit aux termes « servile » et « servitude », relatifs à l'esclave et à sa condition. Ce mot a aussi donné naissance aux termes « serf » du Moyen Âge et aux modernes « service » et « serviteur ».
14
+
15
+ Plusieurs textes internationaux ont tenté de définir la notion d'esclavage.
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+
17
+ Dans son ouvrage Qu'est-ce que l'esclavage ? Une histoire globale, l'historien Olivier Grenouilleau propose une définition de l'esclavage autour de quatre caractères se combinant, selon les cas, de manières différentes :
18
+
19
+ L'esclavage interne par opposition à l'esclavage externe, se caractérise par la réduction en esclavage des membres d'une communauté (religieuse, étatique, lignagère ou autre).
20
+
21
+ L'esclavage interne, pouvant être assimilé à l'esclavage pour dettes ou à cette forme amoindrie que l'on nomme servitude pour dettes, résulte de la possibilité de vendre ses enfants en esclavage, de se vendre soi-même ou d'être réduit en cette condition pour cause de dettes insolvables. A contrario, l'esclavage externe est celui qui a pour source ultime la guerre. À l’exception possible des Aztèques, il n'existerait aucun exemple de société qui pratiquerait l'esclavage interne sans pratiquer aussi l'esclavage de guerre. L'esclavage interne n'est donc pas un cas particulier de l'esclavage en général[10].
22
+
23
+ Ni l'Europe chrétienne, ni le monde arabo-musulman n'ont pratiqué l'esclavage interne[réf. nécessaire]. En revanche, à l'époque précoloniale des traites négrières, les deux considéraient légitimes de se pourvoir en esclaves en Afrique[11]. La traite négrière à La Rochelle par exemple marque l'Ouest de la France et participe au développement de la France tout entière. Cependant, ce développement dépend de cette traite extérieure avec L’Afrique et l’Amérique. Des navires négriers partent de La Rochelle et effectuent le commerce triangulaire tous les jours[12]. Ils partent de La Rochelle avec des produits manufacturés en direction de l'Afrique où ils échangent des esclaves et ils repartent vers les Amériques où ils font le même commerce. Ce trafic génère des richesses. Des hôtels particuliers sont créés, comme celui d'Aimé Benjamin Fleuriau. Il a été construit de 1740 à 1750, selon la mode parisienne (un corps central encadré de deux ailes autour d’une cour fermée par un grand portail) par Jean Regnaud de Beaulieu. L’hôtel est situé dans la rue Fleuriau du nom de Louis Benjamin Fleuriau, fils du planteur, conseiller municipal de la ville et député. Il était un bienfaiteur de la ville. Cet hôtel est par la suite changé en Musée, le Musée du Nouveau Monde. Il a été fondé en 1982, à la suite d’un souhait de Michel Crépeau, ancien maire de la Rochelle, de 1971 à 1999.
24
+
25
+ Il est fréquent au cours de l'Histoire que la réduction en esclavage soit le sort réservé aux prisonniers de guerre. Cette dernière est ainsi souvent un facteur de recrudescence de la pratique esclavagiste. En atteste l'afflux d'esclaves à Rome à la suite de ses différentes campagnes militaires victorieuses (guerres puniques, guerre des Cimbres, guerre des Gaules[13]) ou le maintien de l'esclavage dans la péninsule Ibérique à la suite des luttes que se livrent Arabes et chrétiens du VIIIe siècle au XVe siècle. Dans la période contemporaine, la guerre du Darfour est un exemple des liens entre esclavage et conflits guerriers.
26
+
27
+ Les razzias, pratiquées par des pirates ou des corsaires au service d'une entité politique, sont un autre moyen d'approvisionnement en marchandise humaine. Dans la Rome antique, la piraterie méditerranéenne alimente un commerce florissant qui possède ses intermédiaires spécialisés et ses places de commerce comme l'île de Délos. La piraterie des Barbaresques (Algériens notamment) et ses nombreuses razzias sur les côtes européennes de la mer Méditerranée restera pour sa part active jusqu'au XIXe siècle.
28
+
29
+ Lors des différentes traites au cours de l'histoire, la capture des esclaves est fréquemment assurée par des groupes n'utilisant pas eux-mêmes les esclaves ou seulement en proportion limitée. Si les lançados portugais, actifs sur le sol africain, ont approvisionné les navires négriers, leur participation à l'alimentation du commerce triangulaire fut par exemple minoritaire. La grande majorité de l'approvisionnement des places de commerce d'esclaves était le fait d'États côtiers, de chefs locaux ou de marchands eux-mêmes africains, dont l'activité s'est progressivement centrée sur le trafic d'esclaves.
30
+
31
+ De la même manière, durant l'Antiquité grecque, les marchands d'esclaves achetaient les captifs à des intermédiaires, souvent non grecs, dont les modalités d'approvisionnement nous restent largement inconnues[14]. La capture des esclaves était donc dans une large mesure « externalisée » par des sociétés esclavagistes en mesure d'établir un système durable d'échange marchand d'humains avec les sociétés qui les fournissaient en main-d'œuvre servile.
32
+
33
+ Le Code de Hammurabi (environ 1750 av. J.-C.), texte de lois babylonien, mentionne pour la Mésopotamie des sanctions juridiques conduisant à l'esclavage comme la répudiation de ses parents par un enfant adopté[15].
34
+
35
+ Sous la République romaine, certaines infractions entraînent la déchéance des droits civiques (capitis deminutio maxima) : les déserteurs et les citoyens qui se sont dérobés au cens peuvent ainsi être vendus comme esclaves par un magistrat, en dehors de Rome toutefois[16]. Sous l'Empire romain, la condamnation aux mines (ad metalla) est l'une des peines les plus redoutées.
36
+
37
+ Aux États-Unis, à l'époque de l'esclavage, les Noirs libres peuvent être condamnés à l'esclavage pour un ensemble d'infractions juridiques assez larges : l'accueil d'un esclave fugitif, le fait de rester sur le territoire de certains États, telle la Virginie, un an après son émancipation.
38
+
39
+ L'esclavage touche historiquement les populations les plus fragiles et en premier lieu les enfants. Le sort de l'enfant abandonné le conduisait ainsi souvent à l'esclavage en Mésopotamie et plus tard en Grèce et à Rome[17]. Dans ces deux dernières civilisations antiques, le « droit d'exposition » autorise l'abandon d'un enfant, le plus souvent devant un bâtiment public, un temple par exemple. L'enfant recueilli est soumis à l'arbitraire de son « bienfaiteur » et échappe rarement à l'esclavage.
40
+
41
+ Quand il n'est pas abandonné, l'enfant peut aussi être vendu. Des contrats de vente d’enfants, datant de la troisième dynastie d'Ur, indiquent que la pratique semble être répandue au sein des civilisations mésopotamiennes[15].
42
+
43
+ La servitude pour dette résulte d'une procédure, parfois encadrée juridiquement, qui consistait à s'acquitter d'une créance par l'abandon de la propriété de soi à son créancier. Fréquente parmi les paysans pauvres athéniens, au point d'être interdite par Solon au VIe siècle av. J.-C., elle constitue l'une des formes d'esclavage qui persistent dans la période contemporaine.
44
+
45
+ La transmission héréditaire du statut d'esclave est historiquement récurrente. Les modalités et le degré de formalisation des règles de transmission sont cependant variables. Durant la période romaine classique, ce statut s'hérite par la mère, sans qu'aucune attention ne soit portée à la condition du père[18]. On nomme « verna » un esclave de naissance.
46
+
47
+ À compter d'Omar, dans la seconde moitié du VIIe siècle, un des courants du droit musulman considère que l'enfant d'une esclave est libre si le propriétaire est le père de l'enfant. La « mère d'enfant » — le titre est officiel — est libérée à la mort de son maître[19]. La législation islamique se situe sur ce point dans la continuité des législations mésopotamiennes qui nous sont parvenues : un père libre et veuf qui épouse une esclave peut même faire de l'enfant qui naîtrait de cette union son héritier s'il l'a expressément adopté. La descendance d'une mère libre et d'un esclave est automatiquement libre[20].
48
+
49
+ Aux États-Unis, si la législation est mouvante dans le temps et, surtout, différenciée selon les États, la transmission de la condition d'esclave par la mère est très largement dominante. Les premiers textes en attestant sont le statut du Maryland de 1664 et le code virginien de 1705[21]. La loi a parfois répondu aux rares cas d'union entre femmes libres et esclaves en imposant aux enfants de servir le maître de leur père, à vie ou pour une durée déterminée[22].
50
+
51
+ Les fonctions de l'esclavage ont fortement varié selon les sociétés et les périodes historiques. En premier lieu, on opère traditionnellement une distinction sur la base de l'importance tenue par les esclaves dans l'économie générale des rapports de production et des relations symboliques. On désigne ainsi une société dont les esclaves occupent une fonction indispensable à son fonctionnement global sous les termes de « société esclavagiste » (slave society), pour la distinguer des « sociétés à esclaves » (society with slaves), qui emploient des esclaves sans en faire un maillon indispensable de leur système économique et social. L'historiographie considère généralement les sociétés antiques grecques[23] et romaines, les systèmes économiques et sociaux des Antilles[24] et du Brésil durant la période coloniale (du XVIIe siècle au XIXe siècle) et du Sud des États-Unis avant la guerre de Sécession comme des exemples de sociétés esclavagistes. À l'inverse, le Moyen Âge occidental ou le monde arabe, qui connaissent l'esclavage, sont considérées comme des sociétés à esclaves et non comme des sociétés esclavagistes[25].
52
+
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+ Les esclaves ont rempli au cours de l'histoire une large palette de métiers et de fonctions sociales. Dans les sociétés antiques, les esclaves sont ainsi présents dans l'ensemble des secteurs de l'économie, sans qu'aucun métier ne leur soit réservé en propre. Ils peuvent exercer le métier de pédagogue ou de médecin, sont très présents dans les secteurs qui nécessitent la manipulation de l'argent, la banque en particulier[26], mais aussi dans l'artisanat (ateliers de céramique). Le cas fait cependant figure d'exception : il est fréquent au cours de l'histoire que des esclaves aient été exclus de certaines professions, et confinés dans les travaux considérés comme les plus dégradants.
54
+
55
+ On peut distinguer, au cours de l'Histoire, un certain nombre d'usages récurrents de l'esclavage. Dans le secteur primaire, l'utilisation dans les mines et les carrières et comme main d'œuvre agricole, notamment dans l'économie de plantation, est commune à une grande partie des sociétés esclavagistes. L'esclavage domestique ainsi que l’esclavage sexuel sont, peut-être plus encore que l'utilisation strictement économique des esclaves, largement représentés tout au long de l'histoire humaine. Enfin, l'utilisation par l'État est fréquente pour l'accomplissement de tâches de travaux publics et de voirie. L'emploi d'esclaves à des fins militaires ou de police publique, plus rare, est une des caractéristiques saillantes de la civilisation musulmane.
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+ Dans l'Antiquité, les esclaves sont indispensables au fonctionnement des carrières qui fournissent les matériaux des grands ensembles architecturaux des grandes cités romaines ou grecques.
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+ À Athènes, les esclaves sont les principaux extracteurs des mines d'argent du Laurion, nécessaires à la stabilité monétaire de la cité grecque[27]. Lauffer estime même que près de 30 000 esclaves ont pu travailler dans ces seules mines et leurs moulins de traitement[28]. Sous l'Empire, à Rome, la condamnation aux mines (ad metalla) fait partie des sanctions juridiques les plus redoutées. Au Moyen Âge, les esclaves sont utilisés, à Gênes par exemple, dans l'exploitation des salines[29]. Dans les colonies espagnoles d'Amérique, les esclaves noirs mais surtout indiens sont massivement utilisés dans les mines d'or, d'argent et de cuivre. Les Portugais importeront de leur côté des esclaves noirs pour l'exploitation des riches gisements aurifères brésiliens du Minas Gerais, découverts à la fin du XVIIe siècle.
60
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61
+ Souvent lié à de grands domaines, l'esclavage agricole se développa massivement dans l'Antiquité. À Athènes, il dominait dans les exploitations dont les besoins en main-d'œuvre dépassaient les seules forces d'une famille[30]. À Sparte, les hilotes, dont le statut était proche de celui d'esclave, fournissaient l'essentiel de l'approvisionnement de la cité. À la fin de la République, les grandes oliveraies et les grands vignobles de l'Italie centrale utilisaient quasi exclusivement des esclaves[31] ; l’ergastule était une des modalités de gestion de la population d'esclaves considérée comme la plus dangereuse. C'est de ces régions à forte concentration en esclaves, notamment le Sud de la péninsule et la Sicile, dans des zones pratiquant un élevage extensif, que partirent les grandes révoltes serviles auxquelles fut confrontée la République.
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63
+ Malgré le développement du servage en Occident à partir du VIIIe siècle, l'esclavage resta présent dans le monde rural, notamment au sein des domaines agricoles des monastères[32].
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65
+ Dans le monde arabe, l'emploi à grande échelle des esclaves sur les domaines agricoles est bien présent, notamment en Irak au IXe siècle, où vivaient dans l'esclavage plusieurs dizaines de milliers d'esclaves noirs d'Afrique de l'Est. De la même façon, les sultanats de la péninsule Arabique et de la côte est africaine pratiquaient l'esclavage, notamment pour la production de produits agricoles (sésame, céréales, etc.). Au XIXe siècle, c'est une société de plantation qui se développa également dans le sultanat de Zanzibar à la suite de l'explosion de la demande en clou de girofle[33]. En Mésopotamie, les esclaves sont notamment utilisés pour la culture de la canne à sucre, fortement consommatrice de main-d'œuvre.
66
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67
+ Après les croisades, l'Europe reprit ce mode d'organisation du travail dans les régions où elle tenta d'importer cette culture, notamment dans la péninsule Ibérique et dans les îles méditerranéennes. L'exportation de cette économie de plantation par les Portugais dans les îles Atlantiques (îles Canaries, Sao Tomé), puis par eux et les Espagnols sur le continent américain, s'inscrit dans la continuité de ce déplacement vers l'ouest ; ce système devient caractéristique de la colonisation américaine, qui se tourne presque immédiatement vers l’esclavage pour l'exploitation du sol. La culture de la canne à sucre fut ainsi à l'origine de la traite négrière qui se mit en place au XVIe siècle. Puis, le développement des cultures du café, du tabac, du coton, etc., soutiendra, dans l'Amérique du Sud, du Centre et du Nord le niveau de la demande en main-d'œuvre servile.
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+ S'il n'a pas une fonction directement économique, l'esclavage domestique permet aux propriétaires de dégager un temps libre (l'otium) indispensable aux activités sociales, politiques et artistiques. Il est très répandu à Rome et à Athènes, où même les citoyens pauvres possèdent souvent un esclave domestique. Ainsi, selon Finley, à Athènes, tout homme, financièrement en mesure d’avoir des esclaves, en possède au moins un. Il s'agit le plus souvent d'un homme à tout faire, qui le suit dans tous ses déplacements et, en fonction de ses ressources, d’une femme, astreinte aux tâches ménagères[34].
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+ Quasiment absent du monde agricole, l'esclave est au contraire omniprésent dans la sphère domestique arabe. La division sexuelle du travail est, comme dans l'Antiquité gréco-romaine, nettement marquée : là où les hommes servaient de jardiniers, gardiens et homme à tout faire, les femmes occupaient les fonctions de nourrices, femme de chambre, couturières ou cuisinières[35].
72
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+ La grande majorité des « petits Blancs », les paysans pauvres des Antilles françaises, possédaient eux aussi un esclave destiné aux tâches domestiques. Dans les couches les plus aisées de la société blanche ou noire, l'esclavage domestique revêt souvent une fonction ostentatoire. On évalue qu’à l'apogée de l'empire assyrien, une famille aisée de Babylone possède en moyenne de trois à cinq esclaves[36]. Au Xe siècle, un calife de Bagdad, sous la dynastie Abbasside, ne possède pas moins de 10 000 esclaves[37].
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+ L'exploitation du corps des femmes pour des fonctions reproductives ou de plaisir constitue un motif récurrent de réduction en esclavage. Les récits mythologiques antiques sont un indice du caractère commun que revêtait cet esclavage sexuel. Le cycle troyen mentionne à plusieurs reprises cette forme d'esclavage ; c'est notamment le sort réservé par les Achéens aux femmes troyennes après la prise de la cité d'Asie Mineure. L'esclavage sexuel est de fait largement répandu dans l'Antiquité, par le biais de la prostitution[38] mais aussi à travers les relations entretenues entre maîtres et esclaves des deux sexes ; les témoignages semblent indiquer que ces dernières n'étaient pas rares à Rome[39].
76
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+ Dans le monde arabe, l'exploitation sexuelle constitue pour Gordon Murray « la raison la plus courante d'acquérir des esclaves »[40]. Le statut de concubine est ainsi réservé aux seules esclaves[41] ; en cas d’enfantement, ces dernières étaient protégées de la vente et pouvaient se voir accorder un affranchissement[42]. Dans les maisons musulmanes les plus aisées, la surveillance des femmes dans les harems est confiée à un ou plusieurs eunuques, qui constituent une autre incarnation du pouvoir accordé au maître sur les fonctions de reproduction de ses esclaves. La dynastie musulmane des Séfévides ou les sultans de Constantinople entretinrent des harems de grande dimension dont le fonctionnement influa de manière notable sur la vie politique[43]. Plus généralement, harems et concubinage constituaient deux éléments fondamentaux de la société patriarcale.
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+ Si aucun statut équivalent à celui de concubine n'existait dans la chrétienté, l'exploitation sexuelle des esclaves des colonies américaines était fréquente comme en atteste le nombre élevé des métissages qui obligea souvent les autorités à se pencher sur le statut des enfants nés de ce type d'union.
80
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+ Ils sont la propriété de l'État et assurent les tâches d'intérêt général. Les esclaves sont donc employés comme ouvriers (pour les travaux de voirie), secrétaires ou comptables dans les administrations essentielles au bon fonctionnement des différents services publics ou encore la surveillance des égouts et des bâtiments publics. Les premières apparitions de services de pompiers remontent aux temps égyptiens mais Rome a réutilisé ce principe avec des esclaves. Les pompiers romains (vigiles urbani) étaient très souvent appelés au feu dans les incendies criminels ou accidentels (notamment dans les immeubles romains, dénommés insula).
82
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83
+ Dans la mythologie grecque, pour ne pas vouloir payer les dieux Apollon et Poséidon qui lui ont construit la célèbre enceinte de sa ville, le roi de Troie Laomédon, après les avoir considérés comme ouvriers, traite ainsi les deux dieux comme esclaves et est prêt à leur lier les pieds, les vendre au loin ou leur trancher les oreilles[44] !
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85
+ Depuis l'Antiquité, l'esclave est en grande majorité traité de façon inhumaine parce qu'il n'est pas tout à fait considéré comme un être humain mais se situe juste à la lisière entre l'animal et l'humain[9],[45]
86
+
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+ Plutarque : « les coups ou les mauvais traitements… ne sont bons que pour les esclaves et non les hommes libres »
88
+ Quintillien : « Quant à frapper les élèves, c'est une pratique… honteuse et faite pour les esclaves, et ce qu'on accordera s'il s'agissait d'un autre âge,- vraiment injurieuse »
89
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90
+ Si plus tard - pour autant que les colons en tiennent compte-, le Code noir de 1685 appliqué aux colonies de l'ancien régime octroie enfin l'humanité morale et religieuse aux esclaves, il ne leur accorde aucune personnalité politique et juridique[45] et n'oublie pas de réglementer les peines corporelles à leur infliger allant du fouet, au marquage au fer rouge, à la castration en passant par la mutilation (oreilles, nez, mains, jambes…) et jusqu'à la peine de mort[46].
91
+
92
+ « Selon Victor Schoelcher, un esclave était soldé au bout de trois années de travail. Après cela, il pouvait mourir de besoin ou sous les coups »[47].
93
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94
+ Les réseaux commerciaux ont évolué en fonction de la demande en esclaves qui s'est longtemps confondue avec les grands centres économiques et politiques. Dans l'Antiquité, les réseaux commerciaux sont tournés vers la Grèce, Carthage puis l'Empire romain. Si un trafic est attesté dès la période archaïque, c'est l'augmentation de la demande au VIe siècle av. J.-C. qui entraîne semble-t-il le développement d'un circuit commercial de grande ampleur[48].
95
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96
+ Le coût d'un esclave sous Rome était de 10 mois de salaire pour un ouvrier moyen (80 sesterces) soit 800 sesterces, pour acquérir un esclave[49].
97
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98
+ Des marchés, alimentés par des trafiquants spécialisés, fournissaient une main-d'œuvre barbare directement dans les places grecques (Corinthe, Chypre, Délos, Athènes…). À Rome, un marché se tenait au cœur de la ville, sur le Forum, près du temple des Dioscures[50].
99
+
100
+ Au cours du Moyen Âge, la traite s'oriente vers l'Afrique du Nord, la Mésopotamie et l'Europe méditerranéenne (Italie, Catalogne, Crète, Chypre, Majorque…). Les principales routes commerciales trouvent leurs sources en Afrique subsaharienne et les régions européennes non christianisées (traite des Slaves païens et chrétiens depuis les Balkans). À titre d'exemple, en 1259, Bernat de Berga, évêque d'Elne, en Roussillon, lègue dans son testament huit esclaves, dont deux chrétiens et six païens[51].
101
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102
+ Après l'exploration des côtes africaines au XVe siècle, le Portugal entame une traite tournée vers les îles Atlantiques et la péninsule Ibérique. À l'époque moderne, ce commerce européen des esclaves évolue vers une forme transatlantique connue sous le nom de commerce triangulaire, qui perdure du XVIe siècle au XIXe siècle[52]. Les estimations du nombre de déportés varient, selon les auteurs, de 11 millions (pour Olivier Pétré-Grenouilleau[53]) à 50 millions (pour Victor Bissengué[54]).
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104
+ Les coûts élevés de l'importation de nouveaux esclaves aux États-Unis puis son interdiction débouchèrent sur le développement accéléré du commerce de la location d'esclave[55].
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+ Le commerce arabe des esclaves est resté actif de l'Antiquité à l'époque moderne. Ses zones d'approvisionnement traditionnelles sont l'Afrique noire (traite subsaharienne), les régions de la mer Noire ou la côte orientale de l'Afrique (Zanzibar). Les ramifications de ce trafic semblent rayonner, bien que sans doute dans des proportions réduites, jusqu'en Extrême-Orient : on retrouve ainsi au XIIIe siècle des traces d'esclaves noirs sur la route de la soie[56].
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108
+ Cependant la traite arabe ne se limite pas à la traite des Noirs. Tout au long du Moyen Âge, de l’époque moderne et jusqu'au XIXe siècle, la région d'Alger en particulier fournit les marchés nord africains et proches orientaux (turcs notamment), en esclaves provenant d'Europe méditerranéenne mais parfois aussi de contrées aussi lointaines que l'Islande. Ainsi durant la régence d'Alger (époque précédant la conquête de l'Algérie par la France), les prisonniers chrétiens sont vendus comme esclaves au marché d'Alger.
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110
+ Pour ce qui est de la traite organisée par les Africains eux-mêmes, dite « traite intra-africaine », les traces écrites quasi inexistantes jusqu'au XIXe siècle rendent difficile une évaluation quantitative crédible.
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+ Les formes actuelles de l'esclavage répondent aux mêmes caractéristiques, notamment les réseaux de proxénétisme, tournés vers les lieux de consommation.
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+ La question de la rentabilité de l’esclavage émerge au XVIIIe siècle avec la pensée économique préclassique et classique. Arguant de la supériorité du travail libre, les physiocrates et Adam Smith ont à cette époque contesté la valeur économique de l'esclavage. On trouve aussi trace de cette argumentation chez certains penseurs des Lumières et, plus tard, au sein des anti-esclavagistes. Le physiocrate Dupont de Nemours résume l’ensemble des arguments avancés à l’appui de cette thèse quand il déclare que « l'arithmétique politique commence à prouver […] que des ouvriers libres ne coûteraient pas plus, seraient plus heureux, n'exposeraient point aux mêmes dangers et feraient le double de l’ouvrage »[57]. Suivant ce point de vue, la productivité est induite par l'intérêt du travailleur libre pour son travail, et par l'absence de coût d'achat et de surveillance. Pour reprendre le raisonnement de Smith, le salaire remplace avantageusement les frais d'entretien et d'achat qui incombent aux propriétaires[58].
115
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116
+ Un des arguments les plus couramment avancés pointe ainsi le coût de surveillance et d'entretien des esclaves : les abolitionnistes, tels Victor Schœlcher, font état de l'insécurité qui règne dans les colonies esclavagistes et de la charge financière qui en résulte pour les États métropolitains sous forme d'envoi et d'entretien de troupes nombreuses, ainsi que d'indemnités à verser aux propriétaires dont les biens sont détruits à l'occasion de révoltes d'esclaves.
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118
+ S'ajoutent aussi des arguments que l'on qualifierait aujourd'hui de macroéconomiques. Pour les physiocrates français, le développement d'un marché intérieur est indissociable du développement du travail salarié. C'est ce qui pousse les plus audacieux d’entre eux à réclamer la suppression des avantages des planteurs coloniaux qui pénalisent les cultivateurs métropolitains de betterave sur le marché du sucre.
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+ Enfin, l'esclavage a été dénoncé comme un frein à l'innovation technique, le dynamisme industrieux des États du Nord des États-Unis étant pointé face à l’apparente stagnation de l'industrie des États du Sud.
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122
+ Pour une grande part, l'affirmation de la supériorité économique du travail libre sur l'esclavage est restée sans fondement empirique. Adam Smith s'appuie pour la justifier sur « l'expérience de tous les temps et de tous les pays »[59], sans toutefois qu'aucune comparaison autre que spéculative ne vienne étayer son raisonnement.
123
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+ Dans les années 1860, le développement de la cliométrie a relancé aux États-Unis le débat sur la rentabilité de l'esclavage. L'irrationalité du système esclavagiste, à bout de souffle face au développement du capitalisme du nord du pays, était alors communément admise. Outre le faible développement industriel du Sud, l'un des indices de cette crise constituait pour les défenseurs de cette thèse l'augmentation du prix des esclaves, interprétée comme une hausse du prix du travail.
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126
+ L'approche cliométrique a renouvelé, non sans polémiques, les conclusions traditionnellement retenues à ce sujet. La question de la rentabilité de l'esclavage aux États-Unis ne fait aujourd'hui aucun doute, et seul son taux est encore discuté. Le taux de profit des planteurs serait, pour Meyer de 5 à 8 %, avec des pics de 10 à 13 % en Caroline du Sud ou en Alabama[60]. Robert Fogel et Stanley Engerman l'estiment pour leur part à « 10 % du prix de marché des esclaves », soit un niveau comparable à celui des investissements des industriels du Nord des États-Unis[61]. Les études américaines insistent notamment sur le fait que l'esclave est non seulement une force de travail mais aussi un investissement : pour Conrad et Meyer, l'augmentation du prix des esclaves était au contraire un indice de la croissance du marché. Fogel a par ailleurs souligné que le Sud avait développé une industrie « domaniale », dynamique bien que dépendante des productions agricoles, à travers la transformation des matières premières (sucreries, égreneuses de coton, trieuses de riz, scierie, etc.)[62].
127
+
128
+ S'agissant des plantations françaises des Antilles à l’apogée du prix du sucre, Paul Butel estime que le taux de profit des planteurs oscille entre 15 et 20 %[63].
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130
+ En 1944, l'historien Eric Williams (qui devint par la suite Premier ministre de Trinité-et-Tobago) publie l'ouvrage classique, Capitalisme et esclavage, dans lequel il approche la question essentiellement à partir de l'angle économique. Selon lui, la traite négrière et le modèle d'économie de plantation des Caraïbes aurait permis l'accumulation primitive nécessaire à l'industrialisation de l'Angleterre[64]. Au bout d'un moment, l'esclavage serait devenu non-rationnel d'un point de vue économique et capitaliste ; cette raison structurelle expliquerait, selon lui, l'abrogation de l'esclavage, davantage que la volonté idéaliste et humanitaire des penseurs des Lumières[64]. Le livre mettait ainsi en pièces l'historiographie traditionnelle (Reginald Coupland (en) ou G. M. Trevelyan) qui célébrait les héros idéalistes de l'abolition, affirmant qu'il s'agissait avant tout d'une question économique. Quoique discutée, la thèse eut une influence importance[64]. En 1940, Coupland pouvait ainsi soutenir, dans la Cambridge History of the British Empire (en), que l'abolition britannique de l'esclavage s'était faite à l'encontre des intérêts économiques, grâce à l'influence des penseurs humanistes ; en 1965, John D. Hargreaves (en), dans la New Cambridge Modern History (en), devait au contraire affirmer que les abolitionnistes marchaient de pair avec les intérêts économiques abolitionnistes[64]. Par la suite, toutefois, l'historiographie a revu nettement à la baisse l'importance économique de l'esclavage antillais en ce qui regarde l'accumulation primitive anglaise, bien que la réfutation du récit idéaliste demeure largement partagée[64].
131
+
132
+ À Rome, les esclaves se sont révoltés plusieurs fois, notamment ceux qui ont suivi Spartacus, un ancien gladiateur qui fut tué avec ses compagnons lors de la troisième guerre servile (entre 73 et 71 av. J.-C.). Seuls les esclaves malades, ou infirmes furent libérés ou abandonnés par leurs maîtres.
133
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134
+ Le marronnage était le nom donné à la fuite d'un esclave hors de la propriété de son maître en Amérique, aux Antilles ou dans les Mascareignes à l'époque coloniale. Le fuyard lui-même était appelé « marron » ou « nègre Marron », « negmarron » voire « cimarron » (d'après le terme espagnol d'origine).
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+ Aux Antilles, si l'esclave marron recherché était intercepté, une récompense était remise au preneur par le propriétaire et la loi du 3 octobre 1671 permet qu'on coupe les jarrets du fuyard[65] ; celle du 12 juin 1704 rappelle qu'on lui coupe les oreilles et qu'on le marque au fer de la fleur de lys, et la condamnation à mort a lieu « a la troisieme foiz qu'ils ont esté marons »[66]. Dans leurs tentatives d'évasion (ou de sédition), certains esclaves noirs ont pu bénéficier de la complicité de Blancs, comme l'indique un arrêt du Conseil supérieur[67] de l'île Martinique aux Antilles du 26 juillet 1710 visant à les juger[68].
137
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138
+ À Rome, l’affranchissement peut se dérouler de quatre façons différentes :
139
+
140
+ Malgré cet affranchissement, l'esclave n'a pas tous les droits d'un citoyen romain, seul son fils en bénéficiera.
141
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142
+ En droit positif, la prohibition de l'esclavage humain est contenue dans les articles 4 de la convention européenne des droits de l'homme et de la Déclaration universelle des droits de l'homme, l'article 8 du pacte international relatif aux droits civils et politiques de l'ONU, dans la convention de Genève de 1926, de New York de 1956, de l'OIT de 1930 et 1936.
143
+
144
+ L'esclavage n'étant pas prohibé par l’islam, les pays musulmans hésitèrent et tardèrent encore plus que les Européens à l'abolir : Albert Londres, dans Pêcheurs de perles, signale du trafic régulier d'esclaves en Arabie en 1925.
145
+
146
+ Le Pakistan a été le dernier pays à abolir l'esclavage, en 1992, ce qui est très tardif au regard des normes internationales. Sa législation reste incomplète et ne s'est pas accompagnée de moyens de contrôle de sa mise en œuvre[69].
147
+
148
+ L’Arabie saoudite n'a aboli l’esclavage qu'en 1962, comme son voisin le Yémen. L'un de ses autres voisins, le sultanat d'Oman, ne le fera qu'en 1970.
149
+
150
+ À la fin du XIXe siècle, on vend à Marrakech près de 8 000 esclaves par an issus d'Afrique subsaharienne, le plus grand marché aux esclaves du Maroc[70]. En 1920, le protectorat français limite ce marché et c’est en 1922 qu’il y abolit officiellement l’esclavage[71].
151
+
152
+ Au début du XXIe siècle, le Maroc fait encore partie des pays où il y a le plus d'esclaves au monde[72].
153
+
154
+ L’abolition de l'esclavage en Tunisie a commencé par la libération des esclaves blancs sous la pression des pays européens, au début du XIXe siècle. Elle s'est poursuivie par la fermeture du marché aux esclaves en 1842 par le Bey de Tunis. L'esclavage est officiellement aboli le 28 janvier 1846 par Ahmed Ier Bey[73], la Tunisie devenant ainsi le premier pays arabo-musulman abolitionniste. Néanmoins, du fait de la persistance de l’esclavage durant la Régence, il faudra attendre le protectorat français pour imposer une véritable abolition de l'esclavage (sous peine de sanctions pécuniaires et pénales) par décret d'Ali III Bey, le 28 mai 1890 — décision parue le lendemain au Journal officiel[74].
155
+
156
+ En Mauritanie, en dépit de son abolition officielle - très tardive au regard des normes internationales - en 1981, l'esclavage est une pratique qui persiste, concernant entre 10 et 20 % d'une population totale de 3,4 millions d'habitants[75],[76], soit 340 000 à 680 000 esclaves. Toutefois, le 8 août 2007, le Parlement du pays a adopté une loi criminalisant l'esclavage, désormais puni de dix ans d'emprisonnement[77].
157
+
158
+ Lors du congrès de Vienne, le 8 février 1815, la traite négrière (c'est-à-dire le commerce des esclaves, l'achat et le transport d'êtres humains revendus comme esclaves dans l'empire colonial) est en théorie abolie en Angleterre, France, Autriche, Prusse, Portugal, Russie, Espagne, Suède sous la pression de l'Angleterre anti-esclavagiste (pression de la quadruple alliance), pays qui proclament que « la traite répugne aux principes généraux de la morale et de l'Humanité ».
159
+
160
+ Mais la suppression officielle de la traite ne signifie pas pour autant sa fin réelle. En effet la traite continue dans les colonies en France, en Espagne et au Portugal sous forme clandestine. Ainsi en 1820, 40 000 esclaves auraient quitté l'Afrique vers les îles du Sud des États-Unis et surtout du Brésil, qui en importait environ 20 000 par an entre 1820 et 1823 puis 10 000 environ entre 1823 et 1852. Ce commerce étant en théorie illicite, le sort des esclaves s'aggrava encore. Ils étaient en effet transportés dans les pires conditions et jetés par-dessus le bord lorsque le négrier croisait un navire de guerre britannique. Mais les peuples de certains pays européens, alertés par des sociétés anti-esclavagistes comme l'Angleterre et quelques écrivains comme André-Daniel Laffon de Ladebat ou encore associations comme le « Comité pour l'abolition de la traite des Noirs et de l'esclavage », étaient de plus en plus émus par le sort des esclaves. Divers gouvernements européens accordèrent donc aux Britanniques le droit de visite en 1831 et en 1833, ce qui leur permit d'exercer légalement la police des mers contre les négriers.
161
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162
+ L'esclavage en tant que tel sera finalement aboli en 1833 en Angleterre et 1847 dans la colonie suédoise de Saint-Barthélemy.
163
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164
+ A travers les siècles, les bulles pontificales condamnent régulièrement l'esclavage, montrant ainsi qu'elles sont peu suivies d'effet : en 1435, le pape Eugène IV condamne l’esclavage des indigènes des Canaries ou en 1839, Grégoire XVI condamne explicitement l’esclavage des Africains, aidant ainsi à l’abolition dans les pays catholiques où elle n’était pas déjà intervenue.
165
+
166
+ Le Brésil a été le dernier pays d'Amérique à abolir l'esclavage, en 1888, par la Loi d'or (Lei Áurea), sans compensation pour les propriétaires. Cette loi fut signée par la Princesse régente Isabelle, pendant l'absence à l'étranger de son père, l'Empereur Dom Pedro II[78].
167
+
168
+ L'esclavage est aboli au Chili en 1823[79].
169
+
170
+ Dans la société féodale, les serfs faisaient juridiquement partie du fonds, de sorte que lorsqu'un territoire était vendu, ils l'étaient avec lui. Par ailleurs, nul vassal ne pouvait diminuer la valeur de son fonds au préjudice de son suzerain, faute de quoi la partie diminuée devait être restituée au suzerain et ce dans l'état antérieur. De ce fait, nul ne pouvait affranchir un serf sans l'assentiment de son seigneur, et de suzerain en suzerain, seul le roi avait le pouvoir d'affranchir des personnes, moyennant une juste compensation[81].
171
+
172
+ Une première ordonnance de Louis X, du 2 juillet 1315, « portant affranchissement des serfs du domaine du roi, moyennant finance »[82], pose le principe que « selon le droit de nature, chacun doit naistre franc », et donc, « nous considerants que nostre royaume est dit, et nommé le royaume des francs, et voullants que la chose en vérité soit accordant au nom », dispose que par tout le royaume « telles servitudes soient ramenées à franchise », c'est-à-dire peuvent toujours être rachetées, contre juste dédommagement des ayants-droit.
173
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174
+ L’Ordonnance de mars 1685 sur les esclaves des îles de l'Amérique entre cependant en contradiction en légalisant l’esclavage (cf code noir).
175
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176
+ Ce n'est que par l'ordonnance du 10 août 1779 que la servitude personnelle est supprimée par Louis XVI sur toutes les terres dépendant de la couronne[83] ; regrettant de ne pouvoir cependant étendre cette mesure sur tout le royaume, « nos finances ne nous permettant pas de racheter ce droit des mains des seigneurs, et retenu par les égards que nous aurons dans tous les temps pour les lois de la propriété ». Il dispose cependant que le fait pour un serf d'établir domicile dans un lieu franc emporte affranchissement de sa personne, supprimant de ce fait le droit de suite qui autorisait jusque-là les seigneurs à réclamer leurs biens. Il dispose en outre que les seigneurs voulant faire de même seront dispensés de l'autorisation royale jusque-là nécessaire « à cause de l'abrégement ou diminution que lesdits affranchissements paraîtront opérer dans les fiefs tenus de nous ».
177
+
178
+ L’Assemblée nationale de 1790 avait réaffirmé par deux fois (décret du 8 mars[84] et du 12 octobre 1790) la légalité de l’esclavage et ce n’est que confrontée à la révolte des esclaves des colonies (Saint-Domingue notamment) que la Convention décrète son abolition en 1794[85]. Nombre de dirigeants girondins étaient opposés à l'esclavage mais leur base politique était en grande partie constituée de la bourgeoisie commerçante des ports de la côte ouest, vigoureusement opposée à une mesure mettant ses profits en péril. En conséquence, les Girondins n'étaient pas immédiatement disposés à mettre leurs idées en pratique. En revanche, les classes populaires qui soutenaient les Jacobins n'avaient aucun intérêt matériel à la poursuite de l'esclavage et pouvaient s'identifier aux souffrances des Noirs[86].[citation nécessaire]
179
+
180
+ Les mobiles pratiques de cette mesure n'excluent pas toute considération de principe, comme en témoigne l'emploi au cours du débat de l'expression de « crime de lèse-humanité »[87]. Cependant le décret sera abrogé par Napoléon Bonaparte, qui, le 20 mai 1802, rétablit l'esclavage « conformément aux lois et règlements antérieurs à 1789 »[88] sous l'influence, notamment, du traité d'Amiens.
181
+
182
+ De retour de l'île d'Elbe en 1815, Napoléon décrète l'abolition de la traite des esclaves, qui aligne la France sur la décision que vient de prendre le congrès de Vienne. Mais sa décision n'est nullement humaniste puisqu'elle n'a pour seul but que de se concilier la Grande-Bretagne. Sa résolution est confirmée par le traité de Paris le 20 novembre 1815.
183
+
184
+ L'ordonnance du 8 janvier 1817 signée par Louis XVIII interdit la traite des esclaves dans les colonies françaises, cependant la traite continue de manière plus clandestine.
185
+
186
+ La France attendra 1848, année qui voit Victor Schœlcher faire adopter définitivement le décret d'abolition pour ce qui concerne les Colonies. Le 5 mars, 250 000 esclaves des Colonies françaises devaient être émancipés[89].
187
+
188
+ Le décret du 25 avril 1848 a accordé aux Français résidant à l'étranger possesseurs d'esclaves un délai pour se défaire de cette « possession ». Ce délai a été prorogé par une loi du 11 février 1851 et a expiré le 27 avril 1858[90]. Cette loi a été prise car certains états esclavagistes ont exigé des maîtres qui émancipaient leurs esclaves les ramènent en Afrique.
189
+
190
+ Néanmoins l'esclavage a perduré de fait dans les colonies sous la forme du « travail forcé », pratique qui consistait à réquisitionner de force des travailleurs indigènes pour l’administration coloniale ou pour des entrepreneurs privés[91]. Le travail forcé a été aboli en 1946 (loi Houphouët-Boigny du 11 avril 1946).
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192
+ En 1865, les États-Unis promulguèrent le 13e amendement interdisant l'esclavage, sauf en « punition d’un crime dont le coupable aura été dûment condamné ». Ce texte permet la criminalisation des anciens esclaves dans les États de l'ancienne Confédération[92].
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194
+ La question de l'esclavage avait conduit Abraham Lincoln à en promettre l'abolition s'il était élu. Son élection amena les États du Sud à demander la sécession. Celle-ci leur fut refusée car elle aurait privé les caisses fédérales de l'essentiel de ses impôts, d'où la guerre civile, dite guerre de Sécession, qui s'ensuivit et fut le conflit le plus meurtrier de toute l'histoire du pays. Il est à noter que le Texas avait déjà fait sécession d'avec le Mexique quand celui-ci avait, lui aussi, aboli un peu plus tôt l'esclavage.
195
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196
+ Le 9 septembre 2016, pour le 45e anniversaire de la mutinerie de la prison d'Attica, a lieu une grève d'une partie des 2,4 millions de prisonniers-travailleurs aux États-Unis, 40 prisons sur 27 états, ils sont payés quelques centimes de l'heure ou pas du tout. Ils sont fédérés, pour se défendre, au sein d'un syndicat aux revendications anarchistes nommé IWW[93],[94],[95].
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198
+ En 1822, le Liberia est fondé par une société américaine de colonisation (American Colonization Society, « la société nationale d'Amérique de colonisation »), pour y installer des esclaves noirs libérés. En 1931, le journaliste George Schuyler publie Slaves Today : A Story of Liberia, roman dénonçant la perpétuation de l'esclavage domestique dans le pays[96]. La même année, la Société des Nations (SDN) condamne les conditions de travail forcé imposées aux autochtones par les Américano-Libériens pour le compte de multinationales de l’industrie du caoutchouc. Le scandale contraint le gouvernement à la démission. En 1936, le nouveau gouvernement interdit le travail forcé.
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200
+ Au Bhoutan, l'esclavage est aboli en même temps que le servage par le roi Jigme Dorji Wangchuck en 1956[97],[98].
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202
+ L'esclavage en Chine impériale a revêtu de nombreuses formes au cours de l'Histoire. Plus modérée que l'esclavage aux États-Unis ou dans le monde arabe, la mentalité chinoise considère ses esclaves comme à mi-chemin entre l'humain et l'objet (半人,半物, bànrén, bànwù)[99].
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204
+ Les empereurs ont à plusieurs reprises tenté d'interdire l'esclavage privé car les esclaves étaient plus dévoués à leur maître qu'à leur souverain. Ils pouvaient devenir des meurtriers si leur maître le leur ordonnait. Les esclaves privés étaient devenus dangereux pour la société. L'esclavage fut à plusieurs reprises aboli, jusqu'à la loi de 1909[100],[99], pleinement entérinée en 1910[101], bien que la pratique de l'esclavage ait perduré jusqu'au moins 1949[102].
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206
+ Selon Alexandra David-Néel, « une sorte d'esclavage » subsistait encore, dans les années 1950, dans maintes parties du Tibet. Attachés à une famille particulière, les esclaves en constituaient une grande partie de la domesticité. Cet esclavage, qui n'était pas légal, reposait sur la coutume, laquelle, au Tibet, avait force quasiment de loi[103]. L'existence de cet esclavage ancillaire avait déjà été signalée par sir Charles Alfred Bell pour la vallée de Chumbi au début du XXe siècle[104].
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208
+ À partir de 1959, année du départ en exil du 14e dalaï-lama, le gouvernement chinois mit en place au Tibet une série de réformes, notamment l' « abolition du servage et de l'esclavage »[105].
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210
+ Depuis 2009, une « Journée d'émancipation des serfs au Tibet » célèbre la fin du servage et de l'esclavage au Tibet[106].
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+ Au Népal, chez les Nyinbas, des populations tibétophones, les esclaves furent émancipés par décret gouvernemental en 1926[107].
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+ Par glissement sémantique, certaines situations sont assimilées aujourd'hui à de l'esclavage moderne :
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216
+ Selon les chiffres de l'Indice mondial de l'esclavage (Global Slavery Index 2014)[114] élaboré par la fondation Walk Free (en), une ONG internationale ayant son siège social à Perth (Australie), le monde comptait en 2014 près de 36 millions de personnes prisonnières d'une forme ou d'une autre d'esclavage moderne (ce chiffre s'élève en 2019 à 40 millions selon l’Organisation internationale du travail (OIT) et la Rapporteuse spéciale sur les nouvelles formes d’esclavage[115]) : travail forcé, traite d'êtres humains, servitude pour dettes, mariage forcé et exploitation sexuelle[116],[117]. Tous les 167 pays étudiés compteraient des esclaves au sens moderne du terme. Les deux continents comptant le plus d'esclaves seraient l'Asie et l'Afrique : l’Inde (14,3 millions de victimes de l'esclavage), la Chine (3,2 millions), le Pakistan (2,1), l’Ouzbékistan (1,2), la Russie (1,1) ; puis le Nigeria, la République démocratique du Congo, l’Indonésie, le Bangladesh et la Thaïlande[117]. En pourcentage de la population, les pays comptant le plus d'esclaves seraient la Mauritanie (4 % ; l'esclavage y est héréditaire, les Maures noirs étant esclaves des Maures blancs de génération en génération), l’Ouzbékistan (3,97 %), Haïti, le Qatar, l’Inde, le Pakistan, la République démocratique du Congo, le Soudan, la Syrie, et la Centrafrique[117].
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218
+ Cet indice est toutefois très controversé. Selon les chercheurs Andrew Guth, Robyn Anderson, Kasey Kinnard et Hang Tran, l'examen des méthodes de l'Indice révèle d'importantes et graves faiblesses, et soulève des interrogations quant à sa validité et son applicabilité. De plus, la publicité accordée à l'Indice conduit à l'utilisation de données erronées dans la culture populaire et par des organes et organismes de presse reconnus ainsi que par des revues universitaires et des responsables politiques[118].
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+
220
+ En 2017, la fondation Alliance87[119] dont le rapport[120] basé sur ceux de l'Organisation international du travail[121] des Nations unies et de l'ONG Walk Free Foundation (en), en partenariat avec l'Organisation internationale des migrations, indique qu'en 2016, 40 millions de personnes restent victimes de l'esclavage (par travail ou mariage forcés) de par le monde, que 71 % sont de sexe féminin et 25 % des enfants.
221
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222
+ Le statut d'esclave est soutenu par le Centre de recherches et de fatwas de Daech qui a établi que ces pratiques existaient déjà au Moyen Âge, avant que l'esclavage ne soit aboli[122]. Selon un document daté du 16 octobre 2014, présenté par l'agence de presse Iraqi news[123], l'État islamique aurait fixé le prix de vente des femmes yésides ou chrétiennes, comme esclaves, entre 35 et 138 euros. « Une fillette âgée de un à neuf ans coûterait 200 000 dinars (soit 138 euros), une fille de dix à vingt ans 150 000 dinars (104 euros), une femme entre vingt et trente ans 100 000 dinars (69 euros), une femme entre trente et quarante ans 75 000 dinars (52 euros) et une femme âgée de quarante à cinquante ans 50 000 dinars (35 euros) ». Le document mentionne l'interdiction « d'acheter plus de trois femmes », sauf pour les « Turcs, les Syriens ou les Arabes du Golfe »[124].
223
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224
+ En 2016, grâce au soutien du prix Carmignac du photojournalisme, le photojournaliste Narciso Contreras (en) produit les premières preuves photographiques du trafic d'esclaves en Libye, dont sont victimes notamment les migrants africains qui tentent de rejoindre l'Europe[125],[126],[127].
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226
+ Le prix des esclaves noirs de Libye était de 350 dinars soit 220 euros[128].
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228
+ En novembre 2017, des journalistes de la chaîne américaine CNN filment des scènes de vente de migrants comme esclaves. L'Organisation des Nations unies condamne une situation « inhumaine ». La Libye promet une enquête[129]. Le Canada a accueilli plus de 750 anciens esclaves de Libye[130].
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230
+ La pauvreté et l'instabilité politique en Afrique centrale, les importantes flux migratoires incontrôlés dues aux conflits armés (Soudan, Somalie, Ouganda, République Démocratique du Congo…), ainsi que les richesses des sols de Centre-Afrique, ont entraîné l'apparition d'organisations minières illégales exploitant des centaines de milliers de clandestins souvent mineurs dans les mines de cobalt[131], ou pratiquant l'« esclavage sexuel » et le « travail forcé » dans les mines d'or et de diamant[132],[133],[134].
231
+
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+ La justice s'applique difficilement dans cette région du monde, et il est difficile d'identifier les causes exactes de cet esclavage moderne ni la gravité de la situation. Cependant, bien que les responsables directs soient les communautés armées locales, leur trafic existe grâce aux entreprises occidentales ou asiatiques (automobile, téléphonie, joaillerie…), qui achètent à des prix intéressants[réf. nécessaire][135] le cobalt, l'or et les diamants, indispensables à l'économie mondiale de la micro-informatique et du luxe, tout comme le trafic d'esclaves existait auparavant pour fournir des denrées et des biens de consommation plus modestes (sucre, coton…).
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234
+ Le cas des mines africaines n'est qu'un exemple d'un certain nombre d'organisations mondiales qui exploitent les Hommes au profit des économies occidentale, asiatique ou russe (comme hier, au profit des économies occidentale, arabe ou asiatique). En effet, la Corée du Nord est notamment connue pour exporter ses travailleurs forcés aux quatre coins du monde[136],[137]. L'exploitation des clandestins dans les chantiers au Qatar au Moyen Orient[138] ou encore dans les tanneries espagnoles, fournisseurs du luxe de grandes marques[139], sont encore d'autres exemples d'exploitation humaine moderne. Finalement, la valeur générée par tous ces travailleurs forcés ou esclaves, parfois mineurs, se retrouve, du fait de la mondialisation, dans les biens de consommation, la nourriture, les mobiliers et immobiliers des millions de personnes des catégories sociales les plus aisées du monde.
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+ Il existe un débat pour dire que la gestation pour autrui (GPA) relève de l'esclavage. Les arguments en ce sens sont que (1) la mère porteuse ou gestatrice subit des restrictions de sa liberté d'agir, y compris dans sa vie personnelle, (2) l'enfant est l'objet d'un contrat qui sera remis contre une rémunération, (3) des gamètes peuvent éventuellement être acquises. La philosophe Sylviane Agacinski, par exemple, voit dans la GPA "une forme inédite d'esclavage" qui "s'approprie l'usage des organes d'une femme et le fruit de cet usage" [140].
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+ Des jours de commémoration de l'abolition existent notamment en France dans toutes les anciennes colonies.
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+ 2006 marque l'année de la reconnaissance de la responsabilité historique de l'État français à propos de l'esclavage, dont les victimes seront dorénavant commémorées tous les 10 mai. Ce jour est également l'anniversaire de l'adoption de la loi Taubira, étape de la démarche mémorielle touchant à l'esclavage, qu'elle qualifie en particulier de « crime contre l'humanité ».
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+ La place réservée dans la mémoire collective à certaines personnalités est également notable, ainsi les « nègres marrons » et la mulâtresse Solitude (vers 1772-1802), figure historique de la résistance des esclaves noirs en Guadeloupe et héroïne d'un roman du même nom d'André Schwarz-Bart, paru en 1972.
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+ L'Amazone (en espagnol Río Amazonas, en portugais Rio Amazonas[2]) est un fleuve d'Amérique du Sud. Son débit moyen à l'estuaire de 209 000 m3/s[3] est de loin le plus élevé de celui de tous les fleuves de la planète et équivaut au volume cumulé des six fleuves qui le suivent immédiatement dans l'ordre des débits. Avec ses 7 025 km, c'est le plus long fleuve de la Terre avec le Nil[4],[5].
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+ L'Amazone est aussi le plus grand fleuve par l'immensité de son bassin. Il draine une surface de 6 112 000 km2 (sans le Tocantins) soit 40 % de l'Amérique du Sud et l'équivalent d'une fois et demie la surface de l'Union européenne (le Congo, deuxième fleuve pour la superficie de son bassin, atteint seulement 3,8 millions de km2). Le bassin de l'Amazone s'étend des latitudes 5° nord jusqu’à 20° sud. Le fleuve prend sa source dans les Andes, traverse le Pérou, la Colombie et le Brésil, et se jette dans l'océan Atlantique au niveau de l'équateur. Son réseau hydrographique compte plus de 1 000 cours d'eau. L'Amazone est à lui seul à l'origine de 18 % du volume total d'eau douce déversée dans les océans du monde. Ses deux principaux affluents, le Madeira et le Rio Negro font eux-mêmes partie des 10 plus importants cours d'eau du monde par leurs débits (32 000 et 29 300 m3/s), et le troisième (rio Japura, 18 600 m3/s) rivalise avec le Mississippi.
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+ La démesure de l'Amazone s'apprécie aussi en constatant qu'aucun pont ni barrage ne le franchit sur des milliers de kilomètres (la traversée se fait en bac ou ferry), et qu'il faut remonter très haut sur ses deux formateurs Marañón et Ucayali pour trouver de tels aménagements. Tout s'y oppose : la largeur du fleuve, sa profondeur, sa puissance, la multitude d'îles et de bras fluviaux, les berges inondées plusieurs mois par an et remodelées à chaque crue. La technique d'aujourd'hui ne permet pas de s'affranchir de telles difficultés. C'est pourquoi les actuels projets de barrages ne concernent que les affluents (rio Madeira, rio Xingu). S'ils se concrétisent, ils prendront néanmoins place parmi les plus grandes réalisations hydrauliques au monde en surpassant les barrages des Trois-Gorges et d'Itaipu.
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+ Le fleuve est par contre navigable pour les vapeurs jusqu'à Iquitos, à 3 700 km de la mer, et pour les plus petits vaisseaux, sur encore 780 km jusqu'à Achual Tipishca. Au-delà, les petits bateaux franchissent fréquemment le défilé du Pongo de Manseriche sur le Marañón.
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+ Avant la conquête de l’Amérique du Sud, le Río de las Amazonas n’avait pas de nom général ; à la place les différentes tribus indigènes avaient des noms qui désignaient chacune des sections qu’ils occupaient, tels Paranaguaza, Guyerma, Solimões et d’autres.
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+ Vicente Yáñez Pinzón, qui fut le premier explorateur du fleuve, l’appela le fleuve Río Santa Maria de la Mar Dulce, du fait de l’absence de salinité en mer au niveau de l’embouchure. Ce fut rapidement abrégé en Mar Dulce, puis enfin pour quelques années, après 1502, il fut connu sous le nom Río Grande.
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+ Les compagnons de Pinzón appelèrent le fleuve El Río Marañón. Le mot Marañón a, pour certains, des origines indigènes. Cette idée fut développée pour la première fois dans une lettre de Pierre Martyr d'Anghiera adressée à Lope Hurtado de Mendoza en 1513. Cependant, ce mot peut aussi dériver de l’espagnol maraña — qui signifie un enchevêtrement, une pagaïe — il représenterait ainsi les difficultés rencontrées par les premiers explorateurs lors de la navigation non seulement de l’embouchure du fleuve mais aussi des multiples canaux et des rives découpées qui forment l’actuel État brésilien du Maranhão.
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+ Selon l'explication traditionnelle mais peut-être légendaire, c'est Francisco de Orellana qui lui donna le nom d'Amazone pour la simple raison que pendant son voyage sur le fleuve, il fut attaqué le 24 juin 1541 par une tribu de femmes guerrières, établissant une analogie avec les amazones[6]. Cette hydronymie est cependant controversée. Il est possible que Francisco de Orellana ait imité un terme indigène, à cause de son assonance, puisqu'une des étymologies d'Amazone fait remonter ce terme à amassona qui signifie en langue tupi « destructeur de bateau », en référence aux mascarets qui créent des vagues dévastatrices en amont pendant les grandes marées de printemps[7].
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+ Le nom río Marañón a toutefois été conservé au Pérou pour désigner la partie du fleuve située en amont du confluent de l'Ucayali.
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+ Les Amérindiens ont laissé de nombreuses traces de leur vie antérieure à la colonisation. Elles donnent l'occasion de nombreuses recherches et de publications en conséquence. Dans les domaines de l'archéologie, l'ethnohistoire, l'anthropologie, l'écologie, la botanique ou la pédologie, en particulier[8].
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22
+ Pendant l’année 1500, Vicente Yáñez Pinzón, aux commandes d’une expédition espagnole, devient le premier Européen à explorer le fleuve, parcourant seulement son embouchure qu’il découvre en remarquant de l’eau douce en pleine mer.
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+ C'est depuis sa source que l’Amazone a été réellement explorée. La première descente complète de l’Amazone par les Européens depuis les Andes jusqu’à la mer est due à Francisco de Orellana en 1541-1542[9]. Cette descente eut lieu par hasard car Orellana, qui avait été envoyé en reconnaissance par Gonzalo Pizarro pour rechercher des vivres, dut naviguer durant neuf jours avant d'en trouver et, ne pouvant revenir en arrière en raison du courant, décida de continuer la descente jusqu’à l’Atlantique. Le nom Amazone provient d’une bataille qui eut lieu contre la tribu des Tapuyas durant laquelle les femmes de la tribu se battaient aux côtés des hommes, selon la coutume des Tapuyas. D'après le récit détaillé que fait de l'expédition le moine Gaspar de Carvajal, ces femmes avaient leur propre royaume et vivaient séparées des hommes à la façon des Amazones d’Asie et d’Afrique de la mythologie, décrites notamment par Hérodote et Diodore.
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+ La première remontée complète du fleuve par les Européens est due au Portugais Pedro Teixeira, qui, en 1638, fait la route inverse d’Orellana et atteint Quito en passant par le Río Napo. Il redescend le fleuve en 1639 avec les pères jésuites Acuna et Artieda, délégués par la vice-royauté du Pérou pour l'accompagner.
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+ En 1997, l'aventurier sud-africain Mike Horn descend l'Amazone en hydrospeed, sans assistance.
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+ En 2007, le nageur slovène Martin Strel parcourt le fleuve à la nage en le descendant sur une distance de 5 265 kilomètres en 66 jours[10].
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+ Du 2 avril 2008 au 9 août 2010, Edward Stafford a parcouru à pied toute la longueur de l'Amazone depuis sa source, soit 6 500 km[11].
33
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34
+ La source la plus lointaine de l’Amazone dans les Andes péruviennes n'a été fermement établie que récemment. C’est un ruisseau situé dans la région d'Arequipa sur un sommet de 5 507 m d’altitude, le Nevado Mismi, approximativement à 160 km à l'ouest du lac Titicaca et environ à 650 km au sud-est de Lima. Cette montagne fut suggérée pour la première fois comme la véritable source en 1971 mais ne fut pas confirmée avant 2001[12],[13],[14].
35
+
36
+ Le ruisseau s’écoule depuis le Nevado Mismi jusqu’à la rivière Apurímac. L’Apurímac prend successivement le nom de Ene puis de Tambo et forme l'Ucayali après avoir rejoint le río Urubamba qui vient de Cuzco. L'Ucayali se joint au Marañón après un long parcours vers le nord. Le fleuve prend alors le nom d'Amazonas au Pérou et en Colombie, puis celui de rio Solimões en entrant au Brésil au niveau de Tabatinga, et à nouveau celui d'Amazone à la hauteur de Manaus, après avoir été rejoint par le rio Negro.
37
+ La longueur totale du fleuve de sa source à son embouchure est de 6 437 km, ce qui en fait le deuxième plus long fleuve après le Nil (6 690 km). Mais il est de très loin le premier par son débit et la surface de son bassin.
38
+
39
+ Quelle est la véritable branche mère du fleuve ? Ucayali ou Marañón ? Le système Ucayali-Tambo-Ene-Apurímac est nettement plus long que le Marañón (2 670 km contre 1 570), mais le Marañón a un bassin plus vaste que celui de l'Ucayali (380 000 contre 360 000 km2) ; son débit est supérieur (16 400 contre 13 300 m3/s) et il détermine la direction générale ouest-est du fleuve. D'un point de vue hydrologique, le Marañón reste donc la branche mère de l'Amazone, mais il n'est pas absurde de prendre en compte l'Ucayali pour établir la longueur maximale du réseau fluvial et établir des comparaisons avec d'autres systèmes. On appliquera le même raisonnement pour de nombreux cours d'eau, et non des moindres, comme le Mississippi (plus grande longueur= Mississippi + Missouri + Jefferson, plus gros débit = Mississippi + Ohio + Allegheny), la Seine (longueur = Seine + Marne, débit = Seine + Yonne), et même le grand Nil (longueur = Nil + Nil Blanc, débit = Nil + Nil Bleu).
40
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41
+ Le Marañón quant à lui prend sa source à 200 km au nord de Lima et à 120 km seulement de l'océan Pacifique. Il suit un cours nord-nord est parallèle à la côte Pacifique pendant 700 km, avant d'amorcer une courbe de 200 km en direction de l'Atlantique. Pour ce faire, il traverse les plis de la Cordillère par une série de défilés ou pongos et reçoit son premier grand affluent, le río Santiago (1 700 m3/s) qui vient de l'Équateur et augmente son débit de plus d'un tiers. Juste après ce confluent, il franchit le dernier et le plus impressionnant des pongos, le Pongo de Manseriche et entre dans l'immense plaine qu'il ne quittera plus jusqu'à l'océan Atlantique. Il reçoit trois grands affluents sur sa rive gauche (le Morona, le Pastaza, le Tigre) qui viennent aussi d'Équateur, et un quatrième plus important encore sur sa rive droite: l'Huallaga (3 800 m3/s). Ces nouveaux affluents multiplient son débit par quatre. Il quitte la zone des Andes et pénètre dans les plaines inondées. À partir de ce point jusqu’à l'Ucayali et bien au-delà, sur environ 2 400 km, les rives forestières sont à peine hors d’eau et restent longtemps inondées avant que le fleuve n’atteigne son niveau maximal. Les rives peu élevées sont interrompues par seulement quelques collines, puis le fleuve pénètre l’énorme forêt amazonienne. À Tabatinga, frontière avec le Brésil, il prend le nom de rio Solimões, son débit atteint déjà 38 000 m3/s, soit presque celui du Congo.
42
+
43
+ Selon une étude récente, la longueur de l'Amazone-Ucayali serait de 4 225 milles (6 800 km), le Nil s'étirant lui sur 4 160 milles (6 695 km) faisant de l'Amazone le plus long fleuve du monde[15]. D'autres études font état d'une longueur supérieure à 7 000 km, mais elles intègrent le rio Pará comme appartenant à l'Amazone alors qu'il s'agit surtout de l'estuaire d'un autre système fluvial, le rio Tocantins.
44
+
45
+ Le débit du fleuve a été observé pendant 69 ans (1928-1996) à Óbidos, ville de l'État brésilien du Pará située à 537 km de son débouché dans l'océan Atlantique[16].
46
+
47
+ À Óbidos, le débit annuel moyen ou module observé sur cette période était de 176 177 m3/s pour une surface drainée de 4 640 300 km2, soit 79,27 % du bassin versant total qui compte quelque 5 853 804 km2. En effet la surface étudiée ne comprend notamment ni les importants bassins « droits » du rio Tapajós (13 400 m3/s) et du rio Xingu (9 900 m3/s), ni les plus petits bassins « gauches » tels celui du rio Jari (1 300 m3/s), étant donné que le confluent de ces rivières se trouve en aval de la ville d'Óbidos.
48
+
49
+ La lame d'eau écoulée dans l'ensemble de la surface étudiée atteint 1 197 millimètres par an. C'est plus de trois fois plus que pour le bassin du fleuve Congo, second fleuve du monde pour son débit et dont la lame d'eau écoulée mesurée à Kinshasa — c'est-à-dire pour la quasi-totalité du bassin — ne s'élève qu'à 359 millimètres par an[17].
50
+
51
+ L'énormité des débits n'a pas été immédiatement admise, et on a longtemps enseigné que le débit de l'Amazone était de 100 000 m3/s, chiffre considérable mais plus « raisonnable » que les chiffres réels. Mais la bonne appréciation, les jaugeages fiables étaient difficiles à calibrer compte tenu de particularités de l'écoulement : la pente est très faible de la Cordillère des Andes à l'embouchure et le lit du fleuve est très profond (plus de 80 m) ce qui le situe en dessous du niveau de la mer. L'écoulement, pourtant rapide, ne provient donc pas ou peu de la pente, mais des masses d'eau en amont qui « poussent » les masses d'eau aval vers la mer. Il a fallu analyser finement cette mécanique pour adapter les outils de jaugeage du fleuve et obtenir les bons chiffres.
52
+
53
+ La forêt amazonienne débute à l’est des Andes. Elle est d’une grande importance écologique, étant capable d’absorber de gigantesques quantités de dioxyde de carbone. La conservation de la forêt amazonienne est un des plus grands problèmes écologiques de ces dernières années.
54
+
55
+ La forêt tropicale est issue du climat extrêmement humide du bassin amazonien. L’Amazone et ses milliers d’affluents s’écoulent lentement à travers le paysage par une pente si faible que c’est en réalité la poussée de l’eau en amont qui pousse le flux vers la mer. La ville de Manaus, à 1 000 km de l’Atlantique, est située seulement à 44 m au-dessus du niveau de la mer.
56
+
57
+ La biodiversité de la forêt amazonienne est très importante : la région abrite plus de 2,5 millions d’espèces d’insectes, des dizaines de milliers de plantes, et quelque 2 000 espèces d'oiseaux et de mammifères. Une espèce d’oiseaux sur cinq est représentée dans la forêt amazonienne.
58
+
59
+ La diversité de la flore dans le bassin amazonien est la plus forte du monde. Certains experts estiment qu’un kilomètre carré peut contenir jusqu’à 90 000 tonnes de matière végétale vivante.
60
+
61
+ Les pluies saisonnières entraînent des crues, inondant de vastes zones bordant l’Amazone et ses affluents. La profondeur moyenne du fleuve pendant le gros de la saison des pluies est de 40 m et la largeur peut atteindre 40 km. Le niveau de l’eau commence à s’élever en novembre, puis le volume grossit jusqu’en juin, avant de chuter jusqu’à la fin octobre. La crue de son affluent le rio Negro n’est pas synchronisée ; la saison des pluies ne débute pas dans sa vallée avant février ou mars, en juin son niveau est au plus fort et commence à chuter avec l’Amazone. Le Madeira a, quant à lui, exactement deux mois d’avance sur l’Amazone dans sa crue et sa décrue.
62
+
63
+ Pendant la saison des pluies, l’Amazone inonde d’un bout à l’autre de son cours sur une surface de plusieurs centaines de kilomètres carrés, couvrant ainsi les plaines inondées. Le niveau du fleuve est, à certains endroits, 12 à 15 m plus haut que pendant la saison sèche. Pendant la crue, le niveau à Iquitos est de 6 m ; à Tefé de 15 m ; près d'Óbidos, 11 m ; et à Pará, 4 m, au-dessus du niveau le plus bas pendant la saison sèche.
64
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65
+ La largeur de l’Amazone est, à certains endroits, de 6 à 10 km d’une rive à l’autre ; la largeur peut atteindre 40 km. Par ailleurs, sur de longues distances, le fleuve se divise en deux cours principaux avec, entre eux et sur leurs rives, de nombreux bras qui sont connectés entre eux par un réseau complexe de canaux naturels découpant les basses plaines de l’igapo (jamais plus de 5 m au-dessus du niveau du fleuve) en d’innombrables îles.
66
+
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+ À la passe d’Óbidos (600 km avant la mer), l’Amazone se resserre, s’écoulant uniquement dans un seul lit d’un peu plus d’un kilomètre de large et de plus de 60 m de profondeur, par lequel l’eau se précipite vers la mer à une vitesse de 6 à 8 km/h.
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+ À partir du village de Canaria (au niveau du grand coude du fleuve) jusqu’au Negro 1 000 km en aval, il y a seulement de très basses plaines, ressemblant à celles de l’embouchure de l’Amazone. Les vastes surfaces de plaines de cette région sont submergées par les eaux montantes, seules les hautes branches des sombres forêts apparaissent encore à la surface. Près du confluent du rio Negro, presque au niveau du rio Madeira, les rives de l’Amazone sont basses mais en s’approchant de Manaus, elles s’élèvent et forment des collines ondulantes. À Óbidos, les collines forment une falaise surplombant le fleuve de 17 m. L’Amazone inférieur semble avoir été un golfe de l’océan Atlantique, dont les eaux ont baigné les falaises près d’Óbidos.
70
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+ L’eau drainée en aval d’Óbidos ne représente que 10 % environ de l’eau totale débitée par l’Amazone ; une très petite part de ces 10 % provient du versant septentrional de la vallée. La zone de drainage du bassin amazonien au-dessus d’Óbidos est d’environ cinq millions de km2, et, en dessous, d’un million de km2 soit 20 % (bassin du rio Tocantins non compris).
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+ Dans les plus petites sections droites du fleuve, la rive nord consiste en une série d’abruptes collines à sommet plat, elles s’étendent depuis le rio Xingu jusqu’à Monte Alegre. Ces collines alignées et abruptement découpées contrastent avec le fleuve.
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+ Monte Alegre atteint une altitude de plusieurs dizaines de mètres. Sur la rive sud, au-dessus du rio Xingu, un alignement quasi ininterrompu de basses falaises s’étend jusqu’à Santarém en formant de légères courbes avant de tourner vers le sud-ouest et de se fondre avec les falaises qui forment les terrasses de la vallée du rio Tapajós.
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+ La largeur de l’embouchure du fleuve est souvent mesurée de Cabo do Norte jusqu’à Punto Patijoca, ce qui fait une distance de 330 km ; mais ceci inclut l’embouchure du rio Pará (60 km de large) qui doit être déduite, car il s'agit de l'estuaire du Tocantins. Cela inclut également la façade atlantique de Marajó, une île mesurant à peu près la taille de la Suisse et qui se trouve entre l’embouchure de l’Amazone et le Pará-Tocantins. Cette île est séparée du continent à l'ouest par les « furos », chenaux qui relient les deux systèmes fluviaux, mais il arrive qu'aucun courant n'y soit perceptible. C'est pourquoi le Tocantins est le plus souvent considéré comme indépendant du système amazonien, surtout pour les Brésiliens, car il est le plus grand fleuve qui coule entièrement en territoire national.
78
+
79
+ Cette analyse est parfois discutée. Quelques études indiquent que l'apport de l'Amazone au rio Pará par les « furos » serait loin d'être négligeable, et constituerait le tiers de l'eau douce qui passe au sud de l'île Marajó. Cela n'implique pas que le rio Tocantins soit un affluent de l'Amazone, mais qu'il s'agit seulement d'un autre fleuve qui partage la même embouchure[18].
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81
+ Le volume d'eau douce déversé dans l'océan Atlantique par l'Amazone (et le Tocantins) est si élevé que la salinité et la couleur sont modifiées jusqu'à 300 km des côtes.
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+ Longeant les côtes, un peu au nord de Cabo do Norte, et sur 160 km le long de la marge de la Guyane, il existe une ceinture d’îles quasi submergées ainsi que des bas-fonds et des bancs de sable. Ici un phénomène de marée appelé mascaret (vague déferlante), ou Pororoca, se produit, là où la profondeur n’excède pas 7 mètres. La vague déferlante débute par un simple rouleau, grossissant constamment, et progressant à une vitesse de plus de 60 km/h, et une hauteur de 1,5 à 4 mètres. Le mascaret est la raison pour laquelle l’Amazone ne possède pas de véritable delta : l’océan emporte rapidement le vaste volume de vase drainée par l’Amazone, ce qui rend impossible la formation d’un delta.
84
+
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+ Les eaux de l’Amazone abritent une faune riche et variée. Avec l’Orénoque, le fleuve est l’un des principaux habitats du boto, également connu sous le nom de dauphin de l’Amazone. C’est la plus grande espèce de dauphin d’eau douce pouvant atteindre 2,6 m.
86
+
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+ Également présents en grand nombre, les célèbres piranhas, poissons carnivores qui se regroupent en de larges bancs et qui peuvent s’attaquer au bétail et même à l’homme. Bien que beaucoup d’experts pensent que leur réputation de férocité soit injustifiée, un banc de piranhas est apparemment responsable de la mort de 300 personnes qui chavirèrent près d’Óbidos en 1981.
88
+
89
+ L’anaconda géant vit également dans les eaux troubles du bassin amazonien. C’est l’une des plus grandes espèces de serpent. L’anaconda passe le plus clair de son temps dans l’eau, avec seulement ses narines dépassant à la surface. Quelques attaques de pêcheurs par des anacondas ont été rapportées.
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+
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+ Le fleuve abrite également des milliers d’espèces de poissons, d’amphibiens, de crabes et de tortues.
92
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+ Le bassin de l'Amazone contient environ le quart de toutes les espèces animales répertoriées sur la planète et bien d'autres encore qui restent à identifier.
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+ L'Amazone regroupe divers types de biotope possédant plusieurs qualités d'eau qui influent sur les biotopes. On distingue habituellement trois types de cours d'eau, les eaux noires (agua preta), les eaux blanches (agua blanca), les eaux claires (agua clara).
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+
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+ C'est une eau marron foncé, couleur thé bien concentré, qu'elle doit à l’énorme quantité de matière végétale en décomposition qui la charge de matières humiques.
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+ Malgré cette couleur, l’eau n’est pas trouble mais limpide, et la visibilité y est importante. Son pH est très acide et compris entre 3,5 et 5. Ces eaux sont exemptes de carbonates et leur dureté totale est quasi inexistante. Les végétaux y sont très rares, la pénétration de la lumière dans l’eau étant fortement atténuée par la coloration de celle-ci et son acidité est également incompatible à leur développement. Le fond des rios est sablonneux, d’un sable clair et fin et jonché de feuilles et de branches tombées dans l’eau.
100
+
101
+ Les principaux rios à eaux noires sont : le rio Negro, le rio Abacaxis, le haut rio Trombetas et le haut rio Nhamundá.
102
+
103
+ Contrairement au nom qu’elle porte, l'eau de ces cours d'eau est ocre-jaune. Son aspect trouble et sa couleur lui sont donnés par la grosse quantité d’argile en suspension qu’elle contient. Son pH est compris entre 6,2 et 7,2 et sa dureté totale inférieure à 1°.
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+
105
+ Dans ce type de biotope, la visibilité dans l’eau est quasiment nulle et la pénétration de la lumière dans celle-ci est encore moins forte que dans les eaux noires. Par contre, le fond des rios, constitué d’argile, est jonché des mêmes matières que dans l’eau noire, à savoir feuilles et branchages.
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+
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+ Les principaux rios à eaux blanches sont : le rio Solimões, le rio Amazonas, le rio Madeira et le rio Branco.
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+
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+ Les cours d'eau limpides et translucides sont appelés cours d'eau claire. Ils prennent de temps en temps une couleur verdâtre quand elle est chargée en phytoplancton. La visibilité y est exceptionnelle. Son pH est compris entre 4,5 et 7,5. Son taux de carbonates est aussi très bas ainsi que sa dureté totale.
110
+
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+ L’extrême clarté de l’eau permet la pénétration de la lumière jusqu’à une profondeur substantielle, ce qui permet la fonction chlorophyllienne, condition indispensable au développement de plantes ou d’algues. Le fond des rios est constitué de sable clair et fin et jonché de feuilles et de branches.
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+ Les principaux rios à eaux claires sont : le rio Tapajós, le rio Xingu, le río Guaporé (et le rio Tocantins).
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+ Le confluent du rio Solimões (aux eaux boueuses) et du rio Negro (aux eaux noires) est remarquable au point que le fleuve prenne définitivement le nom d'Amazone à cet endroit précis. Remarquable non seulement par la largeur comparable des deux tributaires (près de 3 km chacun, et même 10 km en amont pour le rio Negro), mais par leurs teintes très contrastées, et le fait que ces eaux s'écoulent sans se mélanger pendant des dizaines de kilomètres, comme deux fleuves s'écoulant côte à côte dans le même lit. Le mélange finit quand même par se faire car le rio Solimões est beaucoup plus profond et rapide que le rio Negro. Il est en réalité trois fois plus puissant (103 000 m3/s contre 29 300), ses eaux passent sous les eaux noires du rio Negro et finissent par les absorber. L'arrivée du rio Madeira, encore plus boueux que le rio Solimões, achève ce processus 150 km en aval.
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+
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+ Le même phénomène se reproduit à Santarém, au confluent du rio Tapajós aux eaux claires, mais dans de bien moindres proportions.
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+ Le bassin de l'Amazone est favorable à la faune mais particulièrement exigeant. Nulle part au monde, le mélange de l'eau et de la terre n'est aussi intime. Chaque année, 65 000 km2 de terre sont inondés pendant plus de six mois. Le fleuve, en lui-même assez pauvre en nutriments, se déverse bien au-delà des berges, là où pousse une riche végétation. Les animaux, terrestres ou aquatiques, se sont, au fil du temps, très bien adaptés et tirent un profit maximum de cette situation exceptionnelle.
120
+
121
+ Ainsi, chez certains mammifères terrestres, la morphologie a évolué afin de réduire les inconvénients de ces inondations : queues préhensiles chez le tamanoir, l'opossum, le kinkajou et le porc-épic ; transformation en animal amphibie chez le cabiai.
122
+
123
+ À la suite de l'obligation pour les animaux aquatiques de se nourrir en grande partie des aliments terrestres, certains poissons ont acquis des molaires leur permettant de consommer des fruits. D'autres ont subi une transformation stomacale augmentant la capacité de stockage des graisses.
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+ D'autres animaux se sont peu à peu équipés d'organes sensoriels leur permettant de percevoir le monde sans besoin de la vue. En effet, la visibilité dans l'eau est très réduite en raison de la présence importante de sédiments.
126
+
127
+ Ces adaptations diverses ont permis à ces espèces, non seulement de survivre, mais aussi, grâce à la richesse des plaines alluviales de l'Amazonie, d'atteindre des poids et dimensions imposants. C'est là que, entre autres, on trouve les tortues fluviales, les loutres, les rongeurs, les serpents et les aigles les plus grands du monde.
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+
129
+ Durant les 350 années qui suivirent la première exploration européenne de l’Amazone par Vicente Yáñez Pinzón et Francisco de Orellana, les populations amérindiennes d'Amazonie subirent le choc des épidémies. On estime qu'entre 50 et 95 % de la population ont disparu par les effets conjugués de la variole, de la coqueluche, de la grippe, etc. À cela il faut ajouter les « courses » des marchands d'esclaves raflant des villages entiers, les guerres inter-tribales encouragées par les rivalités entre les grandes nations européennes (essentiellement les Espagnols et les Portugais), ainsi que les regroupements forcés de populations liés aux exigences de l'évangélisation (cela a multiplié le pouvoir destructeur des épidémies). On sait aujourd'hui que les grandes cultures des rives de l'Amazone, succinctement décrites par les premiers explorateurs (notamment le moine Gaspar de Carvajal), avec leurs petites villes, leur culture matérielle raffinée, leurs temples, leurs chefs (ressemblant sous certains aspects à de vrais rois), furent balayées en quelques décennies. La rareté des textes de l'époque ont jeté dans l'oubli ces cultures précolombiennes d'Amazonie que l'on est aujourd'hui en train de redécouvrir. Il est donc difficile d'estimer la démographie de l'Amazonie avant le contact avec les Européens, mais il est fort probable qu'elle fut bien plus important que ce que l'on a avancé jusqu'à récemment[Quand ?].
130
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131
+ Quelques comptoirs ont été établis par le Portugal sur les rives de l’Amazone et de ses affluents dans le but de commercer avec les Amérindiens et de les évangéliser. En 1850, la population totale dans le bassin brésilien de l’Amazone était d’environ 350 000 habitants, dont les deux tiers étaient des Européens ou des esclaves, on comptait alors 25 000 esclaves.
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133
+ La principale ville commerciale, Pará, maintenant Belém (ou Belém du Pará), regroupait entre 10 000 et 12 000 habitants, esclaves compris. La ville de Manáos, maintenant Manaus, située à l’embouchure du Rio Negro, en comptait entre 1 000 et 1 500. Les autres villages, jusqu’à Tabatinga / Leticia sur la frontière entre le Brésil, la Colombie et le Pérou, étaient relativement modestes.
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135
+ Le 6 septembre 1850, l’empereur Pierre II du Brésil autorisa la navigation des vapeurs sur l’Amazone, et délégua à Irineu Evangelista de Sousa, appelé aussi Barão de Mauá, la tâche de mettre cela en œuvre. Il fonda la « Compania de Navigacao e Commercio do Amazonas » à Rio de Janeiro en 1852 ; dans les années qui suivirent il débuta les opérations avec trois petits vapeurs, le « Monarch », le « Marajo » et le « Rio Negro ».
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137
+ Au départ, la navigation se limitait au fleuve principal. En 1857, le gouvernement obligea la compagnie à effectuer un service mensuel entre Pará et Manáos avec des vapeurs d’une capacité de 200 tonnes, une deuxième ligne, effectuant six liaisons par an entre Manáos et Tabatinga, et une troisième reliant deux fois par mois Pará et Cametá. Ce fut un premier pas vers l’ouverture du vaste espace intérieur.
138
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139
+ Le succès rencontré par cette entreprise attira l’attention sur les opportunités d’exploitation économique de l’Amazone, bientôt une deuxième compagnie fut créée et entreprit son commerce sur le rio Madeira, le fleuve Purus et le rio Negro ; une troisième établit une liaison entre Pará et Manáos ; et enfin une quatrième trouva bénéfique de faire naviguer les plus petits vapeurs. Durant cette même période, la Compagnie de l’Amazone agrandit sa flotte, et de petits promoteurs privés se lancèrent avec leur navire à vapeur sur l’Amazone et ses affluents.
140
+
141
+ Le 31 juillet 1867, le gouvernement brésilien, sous pression constante du pouvoir maritime et des pays encerclant le bassin amazonien supérieur, décréta l’ouverture de l’Amazone à tous les pavillons, tout en la limitant par des points définis : Tabatinga sur l’Amazone, Cametá sur le Tocantins, Santarém sur le rio Tapajós, Borba sur le Madeira, et Manáos sur le rio Negro. Le décret prit effet le 7 septembre 1867.
142
+
143
+ Manáos (Manaus), Pará et Iquitos sont maintenant des villes commerciales certes prospères mais minées par les inégalités sociales, la délinquance et le trafic de drogue. Les premiers échanges commerciaux entre l’étranger et Manáos débutèrent en 1874. Le commerce local fut ensuite mené par le successeur britannique de la Compagnie de l’Amazone : « the Amazon Steam Navigation Company » (la Compagnie de navigation à vapeur de l’Amazone) ainsi que par les multiples petites compagnies de vapeurs engagées dans le commerce du caoutchouc. Les principales exportations de la vallée étaient le caoutchouc, le cacao, les noix brésiliennes et quelques autres produits d’importance mineure.
144
+
145
+ Autrefois, le total des surfaces cultivées dans le bassin amazonien était probablement inférieur à 65 km2, incluant les surfaces grossièrement cultivées des montagnes entourant les cours supérieurs de l’Amazone. Cette situation a dramatiquement changé durant le XXe siècle.
146
+
147
+ La déforestation de la forêt amazonienne est sans doute à l'origine de la grave sécheresse de 2005 qui a entraîné une baisse spectaculaire du niveau de l'Amazone, d'une amplitude jamais vue auparavant[19].
148
+
149
+ Le fleuve Amazone possède plus de 1 000 affluents. Les plus notables sont :
150
+
151
+ Cette liste comporte seulement les affluents du flux principal (ceux qui se jettent dans le Marañón, le rio Solimões, ou l'Amazone), elle ne mentionne pas les sous-affluents dont beaucoup sont considérables en comparaison des standards européens.
152
+
153
+ La rencontre des affluents avec le flux principal est complexe et constitue une autre particularité de ce fleuve. La puissance du « fleuve-mer » crée un barrage qui contrarie les affluents dont beaucoup sont eux-mêmes d'immenses cours d'eau. Et ce d'autant plus que la pente est nulle ou presque. Ce phénomène aboutit à la création de deux sortes de confluents bien différenciés, ce qui est très visible sur les vues aériennes :
154
+
155
+ Dans tous les cas, cet effet de barrage (voire de refoulement lors des crues) perturbe fortement l'écoulement des eaux et ne permet pas des jaugeages directs fiables sur le cours inférieur des affluents. C'est pourquoi ces jaugeages sont faits largement en amont et extrapolés pour établir les débits à l'embouchure, ou même sont calculés indirectement par le bilan hydrique, avec une marge d'erreur. C'est ainsi que la mesure du débit du Negro à Manaus n'est pas fiable car trop proche de l'Amazone. Les débits indiqués pour cet affluent (de 28 000 à 31 000 m3/s) sont donc établis indirectement.
156
+
157
+ Le fleuve n'est traversé par aucun pont. Il est large, néanmoins la construction d'un tel ouvrage d'art serait possible, mais le fleuve traverse des régions ayant peu de routes, la plupart du temps les ferries suffisent.
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+ L'esclavage est un système juridique et social qui applique le droit de propriété aux individus, dits esclaves. Par opposition un individu ne faisant pas l'objet d'un tel droit de propriété est dit libre. Le propriétaire d'un esclave est quant à lui appelé maître. L'esclavagisme caractérisme quand à lui une société dont le fonctionnement est basé de manière prépondérante sur l'esclavage[1]. Défini comme un « outil animé » par Aristote[2], l’esclave se distingue du serf, du captif ou du forçat (conditions voisines dans l'exploitation) par l'absence d'une personnalité juridique propre[3]. Des règles (coutumes, lois…) variables selon le pays et l’époque considérés, fixent les conditions par lesquelles on devient esclave ou on cesse de l'être, quelles limitations s'imposent au maître, quelles marges de liberté et protection légale l'esclave conserve, quelle humanité (quelle âme, sur le plan religieux) on lui reconnaît, etc. L'affranchissement d'un esclave (par son maître ou par l'autorité d'un haut placé) fait de lui un affranchi, qui a un statut proche de celui de l'individu ordinaire.
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5
+ Les traites négrières orientales, dont la transsaharienne (dite « traite arabe »), et la traite négrière transatlantique vers le continent américain sont les plus importantes des pratiques esclavagistes du fait de leur durée (respectivement onze et quatre siècles), de leur ampleur (plusieurs dizaines de millions d'individus réduits à l'état d'esclaves en tout), et de leur impact sociologique, culturel et économique tant dans les régions esclavagistes qu'en Afrique, où se trouvaient les trois grands lieux du trafic d'esclaves : Tombouctou, Zanzibar et Gao.
6
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7
+ Ponctuellement condamné depuis l'Antiquité (par des autorités morales et parfois politiques), formellement interdit concernant tout peuple chrétien, ou non, connu ou à découvrir, par le pape Paul III en 1537 et 252 ans plus tard par les différentes déclarations des droits de l'homme, l'esclavage n'a été aboli que tardivement. Il est aujourd'hui officiellement interdit (via par exemple le pacte international relatif aux droits civils et politiques) mais le travail forcé, la traite des êtres humains, la servitude pour dettes, le mariage forcé et l'exploitation sexuelle commerciale sont des pratiques souvent assimilées à de l'esclavage.
8
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9
+ Un esclave est un individu privé de sa liberté ou d'une partie de celle-ci par les règles en vigueur dans le pays et l’époque considérés. Il est un instrument économique sous la dépendance d'un maître, pouvant être vendu ou acheté. L'esclavage se différencie du servage par son statut de « propriété », et en conséquence par la privation de ses libertés fondamentales.
10
+
11
+ Le terme moderne « esclavage » vient du latin médiéval sclavus : le mot « esclave » serait apparu au haut Moyen Âge à Venise[4], où la plupart des esclaves étaient des Slaves des Balkans (alors appelés Esclavons, terme issu du grec médiéval Σκλαβηνοί / Sklaviní, pluriel de Σκλαβηνός / Sklavinós), dont certains furent vendus jusqu'en Espagne musulmane où ils sont connus sous le nom de Saqāliba[5].
12
+
13
+ Rome pratiquant l'esclavage, comme d'autres peuples antiques, le latin disposait d'un terme pour désigner l'esclave : servus, qui a conduit aux termes « servile » et « servitude », relatifs à l'esclave et à sa condition. Ce mot a aussi donné naissance aux termes « serf » du Moyen Âge et aux modernes « service » et « serviteur ».
14
+
15
+ Plusieurs textes internationaux ont tenté de définir la notion d'esclavage.
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17
+ Dans son ouvrage Qu'est-ce que l'esclavage ? Une histoire globale, l'historien Olivier Grenouilleau propose une définition de l'esclavage autour de quatre caractères se combinant, selon les cas, de manières différentes :
18
+
19
+ L'esclavage interne par opposition à l'esclavage externe, se caractérise par la réduction en esclavage des membres d'une communauté (religieuse, étatique, lignagère ou autre).
20
+
21
+ L'esclavage interne, pouvant être assimilé à l'esclavage pour dettes ou à cette forme amoindrie que l'on nomme servitude pour dettes, résulte de la possibilité de vendre ses enfants en esclavage, de se vendre soi-même ou d'être réduit en cette condition pour cause de dettes insolvables. A contrario, l'esclavage externe est celui qui a pour source ultime la guerre. À l’exception possible des Aztèques, il n'existerait aucun exemple de société qui pratiquerait l'esclavage interne sans pratiquer aussi l'esclavage de guerre. L'esclavage interne n'est donc pas un cas particulier de l'esclavage en général[10].
22
+
23
+ Ni l'Europe chrétienne, ni le monde arabo-musulman n'ont pratiqué l'esclavage interne[réf. nécessaire]. En revanche, à l'époque précoloniale des traites négrières, les deux considéraient légitimes de se pourvoir en esclaves en Afrique[11]. La traite négrière à La Rochelle par exemple marque l'Ouest de la France et participe au développement de la France tout entière. Cependant, ce développement dépend de cette traite extérieure avec L’Afrique et l’Amérique. Des navires négriers partent de La Rochelle et effectuent le commerce triangulaire tous les jours[12]. Ils partent de La Rochelle avec des produits manufacturés en direction de l'Afrique où ils échangent des esclaves et ils repartent vers les Amériques où ils font le même commerce. Ce trafic génère des richesses. Des hôtels particuliers sont créés, comme celui d'Aimé Benjamin Fleuriau. Il a été construit de 1740 à 1750, selon la mode parisienne (un corps central encadré de deux ailes autour d’une cour fermée par un grand portail) par Jean Regnaud de Beaulieu. L’hôtel est situé dans la rue Fleuriau du nom de Louis Benjamin Fleuriau, fils du planteur, conseiller municipal de la ville et député. Il était un bienfaiteur de la ville. Cet hôtel est par la suite changé en Musée, le Musée du Nouveau Monde. Il a été fondé en 1982, à la suite d’un souhait de Michel Crépeau, ancien maire de la Rochelle, de 1971 à 1999.
24
+
25
+ Il est fréquent au cours de l'Histoire que la réduction en esclavage soit le sort réservé aux prisonniers de guerre. Cette dernière est ainsi souvent un facteur de recrudescence de la pratique esclavagiste. En atteste l'afflux d'esclaves à Rome à la suite de ses différentes campagnes militaires victorieuses (guerres puniques, guerre des Cimbres, guerre des Gaules[13]) ou le maintien de l'esclavage dans la péninsule Ibérique à la suite des luttes que se livrent Arabes et chrétiens du VIIIe siècle au XVe siècle. Dans la période contemporaine, la guerre du Darfour est un exemple des liens entre esclavage et conflits guerriers.
26
+
27
+ Les razzias, pratiquées par des pirates ou des corsaires au service d'une entité politique, sont un autre moyen d'approvisionnement en marchandise humaine. Dans la Rome antique, la piraterie méditerranéenne alimente un commerce florissant qui possède ses intermédiaires spécialisés et ses places de commerce comme l'île de Délos. La piraterie des Barbaresques (Algériens notamment) et ses nombreuses razzias sur les côtes européennes de la mer Méditerranée restera pour sa part active jusqu'au XIXe siècle.
28
+
29
+ Lors des différentes traites au cours de l'histoire, la capture des esclaves est fréquemment assurée par des groupes n'utilisant pas eux-mêmes les esclaves ou seulement en proportion limitée. Si les lançados portugais, actifs sur le sol africain, ont approvisionné les navires négriers, leur participation à l'alimentation du commerce triangulaire fut par exemple minoritaire. La grande majorité de l'approvisionnement des places de commerce d'esclaves était le fait d'États côtiers, de chefs locaux ou de marchands eux-mêmes africains, dont l'activité s'est progressivement centrée sur le trafic d'esclaves.
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31
+ De la même manière, durant l'Antiquité grecque, les marchands d'esclaves achetaient les captifs à des intermédiaires, souvent non grecs, dont les modalités d'approvisionnement nous restent largement inconnues[14]. La capture des esclaves était donc dans une large mesure « externalisée » par des sociétés esclavagistes en mesure d'établir un système durable d'échange marchand d'humains avec les sociétés qui les fournissaient en main-d'œuvre servile.
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+ Le Code de Hammurabi (environ 1750 av. J.-C.), texte de lois babylonien, mentionne pour la Mésopotamie des sanctions juridiques conduisant à l'esclavage comme la répudiation de ses parents par un enfant adopté[15].
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+ Sous la République romaine, certaines infractions entraînent la déchéance des droits civiques (capitis deminutio maxima) : les déserteurs et les citoyens qui se sont dérobés au cens peuvent ainsi être vendus comme esclaves par un magistrat, en dehors de Rome toutefois[16]. Sous l'Empire romain, la condamnation aux mines (ad metalla) est l'une des peines les plus redoutées.
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+ Aux États-Unis, à l'époque de l'esclavage, les Noirs libres peuvent être condamnés à l'esclavage pour un ensemble d'infractions juridiques assez larges : l'accueil d'un esclave fugitif, le fait de rester sur le territoire de certains États, telle la Virginie, un an après son émancipation.
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+ L'esclavage touche historiquement les populations les plus fragiles et en premier lieu les enfants. Le sort de l'enfant abandonné le conduisait ainsi souvent à l'esclavage en Mésopotamie et plus tard en Grèce et à Rome[17]. Dans ces deux dernières civilisations antiques, le « droit d'exposition » autorise l'abandon d'un enfant, le plus souvent devant un bâtiment public, un temple par exemple. L'enfant recueilli est soumis à l'arbitraire de son « bienfaiteur » et échappe rarement à l'esclavage.
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+ Quand il n'est pas abandonné, l'enfant peut aussi être vendu. Des contrats de vente d’enfants, datant de la troisième dynastie d'Ur, indiquent que la pratique semble être répandue au sein des civilisations mésopotamiennes[15].
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+ La servitude pour dette résulte d'une procédure, parfois encadrée juridiquement, qui consistait à s'acquitter d'une créance par l'abandon de la propriété de soi à son créancier. Fréquente parmi les paysans pauvres athéniens, au point d'être interdite par Solon au VIe siècle av. J.-C., elle constitue l'une des formes d'esclavage qui persistent dans la période contemporaine.
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+ La transmission héréditaire du statut d'esclave est historiquement récurrente. Les modalités et le degré de formalisation des règles de transmission sont cependant variables. Durant la période romaine classique, ce statut s'hérite par la mère, sans qu'aucune attention ne soit portée à la condition du père[18]. On nomme « verna » un esclave de naissance.
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+ À compter d'Omar, dans la seconde moitié du VIIe siècle, un des courants du droit musulman considère que l'enfant d'une esclave est libre si le propriétaire est le père de l'enfant. La « mère d'enfant » — le titre est officiel — est libérée à la mort de son maître[19]. La législation islamique se situe sur ce point dans la continuité des législations mésopotamiennes qui nous sont parvenues : un père libre et veuf qui épouse une esclave peut même faire de l'enfant qui naîtrait de cette union son héritier s'il l'a expressément adopté. La descendance d'une mère libre et d'un esclave est automatiquement libre[20].
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+ Aux États-Unis, si la législation est mouvante dans le temps et, surtout, différenciée selon les États, la transmission de la condition d'esclave par la mère est très largement dominante. Les premiers textes en attestant sont le statut du Maryland de 1664 et le code virginien de 1705[21]. La loi a parfois répondu aux rares cas d'union entre femmes libres et esclaves en imposant aux enfants de servir le maître de leur père, à vie ou pour une durée déterminée[22].
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+ Les fonctions de l'esclavage ont fortement varié selon les sociétés et les périodes historiques. En premier lieu, on opère traditionnellement une distinction sur la base de l'importance tenue par les esclaves dans l'économie générale des rapports de production et des relations symboliques. On désigne ainsi une société dont les esclaves occupent une fonction indispensable à son fonctionnement global sous les termes de « société esclavagiste » (slave society), pour la distinguer des « sociétés à esclaves » (society with slaves), qui emploient des esclaves sans en faire un maillon indispensable de leur système économique et social. L'historiographie considère généralement les sociétés antiques grecques[23] et romaines, les systèmes économiques et sociaux des Antilles[24] et du Brésil durant la période coloniale (du XVIIe siècle au XIXe siècle) et du Sud des États-Unis avant la guerre de Sécession comme des exemples de sociétés esclavagistes. À l'inverse, le Moyen Âge occidental ou le monde arabe, qui connaissent l'esclavage, sont considérées comme des sociétés à esclaves et non comme des sociétés esclavagistes[25].
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+ Les esclaves ont rempli au cours de l'histoire une large palette de métiers et de fonctions sociales. Dans les sociétés antiques, les esclaves sont ainsi présents dans l'ensemble des secteurs de l'économie, sans qu'aucun métier ne leur soit réservé en propre. Ils peuvent exercer le métier de pédagogue ou de médecin, sont très présents dans les secteurs qui nécessitent la manipulation de l'argent, la banque en particulier[26], mais aussi dans l'artisanat (ateliers de céramique). Le cas fait cependant figure d'exception : il est fréquent au cours de l'histoire que des esclaves aient été exclus de certaines professions, et confinés dans les travaux considérés comme les plus dégradants.
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+ On peut distinguer, au cours de l'Histoire, un certain nombre d'usages récurrents de l'esclavage. Dans le secteur primaire, l'utilisation dans les mines et les carrières et comme main d'œuvre agricole, notamment dans l'économie de plantation, est commune à une grande partie des sociétés esclavagistes. L'esclavage domestique ainsi que l’esclavage sexuel sont, peut-être plus encore que l'utilisation strictement économique des esclaves, largement représentés tout au long de l'histoire humaine. Enfin, l'utilisation par l'État est fréquente pour l'accomplissement de tâches de travaux publics et de voirie. L'emploi d'esclaves à des fins militaires ou de police publique, plus rare, est une des caractéristiques saillantes de la civilisation musulmane.
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+ Dans l'Antiquité, les esclaves sont indispensables au fonctionnement des carrières qui fournissent les matériaux des grands ensembles architecturaux des grandes cités romaines ou grecques.
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+ À Athènes, les esclaves sont les principaux extracteurs des mines d'argent du Laurion, nécessaires à la stabilité monétaire de la cité grecque[27]. Lauffer estime même que près de 30 000 esclaves ont pu travailler dans ces seules mines et leurs moulins de traitement[28]. Sous l'Empire, à Rome, la condamnation aux mines (ad metalla) fait partie des sanctions juridiques les plus redoutées. Au Moyen Âge, les esclaves sont utilisés, à Gênes par exemple, dans l'exploitation des salines[29]. Dans les colonies espagnoles d'Amérique, les esclaves noirs mais surtout indiens sont massivement utilisés dans les mines d'or, d'argent et de cuivre. Les Portugais importeront de leur côté des esclaves noirs pour l'exploitation des riches gisements aurifères brésiliens du Minas Gerais, découverts à la fin du XVIIe siècle.
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+ Souvent lié à de grands domaines, l'esclavage agricole se développa massivement dans l'Antiquité. À Athènes, il dominait dans les exploitations dont les besoins en main-d'œuvre dépassaient les seules forces d'une famille[30]. À Sparte, les hilotes, dont le statut était proche de celui d'esclave, fournissaient l'essentiel de l'approvisionnement de la cité. À la fin de la République, les grandes oliveraies et les grands vignobles de l'Italie centrale utilisaient quasi exclusivement des esclaves[31] ; l’ergastule était une des modalités de gestion de la population d'esclaves considérée comme la plus dangereuse. C'est de ces régions à forte concentration en esclaves, notamment le Sud de la péninsule et la Sicile, dans des zones pratiquant un élevage extensif, que partirent les grandes révoltes serviles auxquelles fut confrontée la République.
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+ Malgré le développement du servage en Occident à partir du VIIIe siècle, l'esclavage resta présent dans le monde rural, notamment au sein des domaines agricoles des monastères[32].
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+ Dans le monde arabe, l'emploi à grande échelle des esclaves sur les domaines agricoles est bien présent, notamment en Irak au IXe siècle, où vivaient dans l'esclavage plusieurs dizaines de milliers d'esclaves noirs d'Afrique de l'Est. De la même façon, les sultanats de la péninsule Arabique et de la côte est africaine pratiquaient l'esclavage, notamment pour la production de produits agricoles (sésame, céréales, etc.). Au XIXe siècle, c'est une société de plantation qui se développa également dans le sultanat de Zanzibar à la suite de l'explosion de la demande en clou de girofle[33]. En Mésopotamie, les esclaves sont notamment utilisés pour la culture de la canne à sucre, fortement consommatrice de main-d'œuvre.
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+ Après les croisades, l'Europe reprit ce mode d'organisation du travail dans les régions où elle tenta d'importer cette culture, notamment dans la péninsule Ibérique et dans les îles méditerranéennes. L'exportation de cette économie de plantation par les Portugais dans les îles Atlantiques (îles Canaries, Sao Tomé), puis par eux et les Espagnols sur le continent américain, s'inscrit dans la continuité de ce déplacement vers l'ouest ; ce système devient caractéristique de la colonisation américaine, qui se tourne presque immédiatement vers l’esclavage pour l'exploitation du sol. La culture de la canne à sucre fut ainsi à l'origine de la traite négrière qui se mit en place au XVIe siècle. Puis, le développement des cultures du café, du tabac, du coton, etc., soutiendra, dans l'Amérique du Sud, du Centre et du Nord le niveau de la demande en main-d'œuvre servile.
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+ S'il n'a pas une fonction directement économique, l'esclavage domestique permet aux propriétaires de dégager un temps libre (l'otium) indispensable aux activités sociales, politiques et artistiques. Il est très répandu à Rome et à Athènes, où même les citoyens pauvres possèdent souvent un esclave domestique. Ainsi, selon Finley, à Athènes, tout homme, financièrement en mesure d’avoir des esclaves, en possède au moins un. Il s'agit le plus souvent d'un homme à tout faire, qui le suit dans tous ses déplacements et, en fonction de ses ressources, d’une femme, astreinte aux tâches ménagères[34].
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+ Quasiment absent du monde agricole, l'esclave est au contraire omniprésent dans la sphère domestique arabe. La division sexuelle du travail est, comme dans l'Antiquité gréco-romaine, nettement marquée : là où les hommes servaient de jardiniers, gardiens et homme à tout faire, les femmes occupaient les fonctions de nourrices, femme de chambre, couturières ou cuisinières[35].
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+ La grande majorité des « petits Blancs », les paysans pauvres des Antilles françaises, possédaient eux aussi un esclave destiné aux tâches domestiques. Dans les couches les plus aisées de la société blanche ou noire, l'esclavage domestique revêt souvent une fonction ostentatoire. On évalue qu’à l'apogée de l'empire assyrien, une famille aisée de Babylone possède en moyenne de trois à cinq esclaves[36]. Au Xe siècle, un calife de Bagdad, sous la dynastie Abbasside, ne possède pas moins de 10 000 esclaves[37].
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+ L'exploitation du corps des femmes pour des fonctions reproductives ou de plaisir constitue un motif récurrent de réduction en esclavage. Les récits mythologiques antiques sont un indice du caractère commun que revêtait cet esclavage sexuel. Le cycle troyen mentionne à plusieurs reprises cette forme d'esclavage ; c'est notamment le sort réservé par les Achéens aux femmes troyennes après la prise de la cité d'Asie Mineure. L'esclavage sexuel est de fait largement répandu dans l'Antiquité, par le biais de la prostitution[38] mais aussi à travers les relations entretenues entre maîtres et esclaves des deux sexes ; les témoignages semblent indiquer que ces dernières n'étaient pas rares à Rome[39].
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+ Dans le monde arabe, l'exploitation sexuelle constitue pour Gordon Murray « la raison la plus courante d'acquérir des esclaves »[40]. Le statut de concubine est ainsi réservé aux seules esclaves[41] ; en cas d’enfantement, ces dernières étaient protégées de la vente et pouvaient se voir accorder un affranchissement[42]. Dans les maisons musulmanes les plus aisées, la surveillance des femmes dans les harems est confiée à un ou plusieurs eunuques, qui constituent une autre incarnation du pouvoir accordé au maître sur les fonctions de reproduction de ses esclaves. La dynastie musulmane des Séfévides ou les sultans de Constantinople entretinrent des harems de grande dimension dont le fonctionnement influa de manière notable sur la vie politique[43]. Plus généralement, harems et concubinage constituaient deux éléments fondamentaux de la société patriarcale.
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+ Si aucun statut équivalent à celui de concubine n'existait dans la chrétienté, l'exploitation sexuelle des esclaves des colonies américaines était fréquente comme en atteste le nombre élevé des métissages qui obligea souvent les autorités à se pencher sur le statut des enfants nés de ce type d'union.
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+ Ils sont la propriété de l'État et assurent les tâches d'intérêt général. Les esclaves sont donc employés comme ouvriers (pour les travaux de voirie), secrétaires ou comptables dans les administrations essentielles au bon fonctionnement des différents services publics ou encore la surveillance des égouts et des bâtiments publics. Les premières apparitions de services de pompiers remontent aux temps égyptiens mais Rome a réutilisé ce principe avec des esclaves. Les pompiers romains (vigiles urbani) étaient très souvent appelés au feu dans les incendies criminels ou accidentels (notamment dans les immeubles romains, dénommés insula).
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+ Dans la mythologie grecque, pour ne pas vouloir payer les dieux Apollon et Poséidon qui lui ont construit la célèbre enceinte de sa ville, le roi de Troie Laomédon, après les avoir considérés comme ouvriers, traite ainsi les deux dieux comme esclaves et est prêt à leur lier les pieds, les vendre au loin ou leur trancher les oreilles[44] !
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+ Depuis l'Antiquité, l'esclave est en grande majorité traité de façon inhumaine parce qu'il n'est pas tout à fait considéré comme un être humain mais se situe juste à la lisière entre l'animal et l'humain[9],[45]
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+ Plutarque : « les coups ou les mauvais traitements… ne sont bons que pour les esclaves et non les hommes libres »
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+ Quintillien : « Quant à frapper les élèves, c'est une pratique… honteuse et faite pour les esclaves, et ce qu'on accordera s'il s'agissait d'un autre âge,- vraiment injurieuse »
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+ Si plus tard - pour autant que les colons en tiennent compte-, le Code noir de 1685 appliqué aux colonies de l'ancien régime octroie enfin l'humanité morale et religieuse aux esclaves, il ne leur accorde aucune personnalité politique et juridique[45] et n'oublie pas de réglementer les peines corporelles à leur infliger allant du fouet, au marquage au fer rouge, à la castration en passant par la mutilation (oreilles, nez, mains, jambes…) et jusqu'à la peine de mort[46].
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+ « Selon Victor Schoelcher, un esclave était soldé au bout de trois années de travail. Après cela, il pouvait mourir de besoin ou sous les coups »[47].
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+ Les réseaux commerciaux ont évolué en fonction de la demande en esclaves qui s'est longtemps confondue avec les grands centres économiques et politiques. Dans l'Antiquité, les réseaux commerciaux sont tournés vers la Grèce, Carthage puis l'Empire romain. Si un trafic est attesté dès la période archaïque, c'est l'augmentation de la demande au VIe siècle av. J.-C. qui entraîne semble-t-il le développement d'un circuit commercial de grande ampleur[48].
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+ Le coût d'un esclave sous Rome était de 10 mois de salaire pour un ouvrier moyen (80 sesterces) soit 800 sesterces, pour acquérir un esclave[49].
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+ Des marchés, alimentés par des trafiquants spécialisés, fournissaient une main-d'œuvre barbare directement dans les places grecques (Corinthe, Chypre, Délos, Athènes…). À Rome, un marché se tenait au cœur de la ville, sur le Forum, près du temple des Dioscures[50].
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+
100
+ Au cours du Moyen Âge, la traite s'oriente vers l'Afrique du Nord, la Mésopotamie et l'Europe méditerranéenne (Italie, Catalogne, Crète, Chypre, Majorque…). Les principales routes commerciales trouvent leurs sources en Afrique subsaharienne et les régions européennes non christianisées (traite des Slaves païens et chrétiens depuis les Balkans). À titre d'exemple, en 1259, Bernat de Berga, évêque d'Elne, en Roussillon, lègue dans son testament huit esclaves, dont deux chrétiens et six païens[51].
101
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+ Après l'exploration des côtes africaines au XVe siècle, le Portugal entame une traite tournée vers les îles Atlantiques et la péninsule Ibérique. À l'époque moderne, ce commerce européen des esclaves évolue vers une forme transatlantique connue sous le nom de commerce triangulaire, qui perdure du XVIe siècle au XIXe siècle[52]. Les estimations du nombre de déportés varient, selon les auteurs, de 11 millions (pour Olivier Pétré-Grenouilleau[53]) à 50 millions (pour Victor Bissengué[54]).
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+ Les coûts élevés de l'importation de nouveaux esclaves aux États-Unis puis son interdiction débouchèrent sur le développement accéléré du commerce de la location d'esclave[55].
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+ Le commerce arabe des esclaves est resté actif de l'Antiquité à l'époque moderne. Ses zones d'approvisionnement traditionnelles sont l'Afrique noire (traite subsaharienne), les régions de la mer Noire ou la côte orientale de l'Afrique (Zanzibar). Les ramifications de ce trafic semblent rayonner, bien que sans doute dans des proportions réduites, jusqu'en Extrême-Orient : on retrouve ainsi au XIIIe siècle des traces d'esclaves noirs sur la route de la soie[56].
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+ Cependant la traite arabe ne se limite pas à la traite des Noirs. Tout au long du Moyen Âge, de l’époque moderne et jusqu'au XIXe siècle, la région d'Alger en particulier fournit les marchés nord africains et proches orientaux (turcs notamment), en esclaves provenant d'Europe méditerranéenne mais parfois aussi de contrées aussi lointaines que l'Islande. Ainsi durant la régence d'Alger (époque précédant la conquête de l'Algérie par la France), les prisonniers chrétiens sont vendus comme esclaves au marché d'Alger.
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+ Pour ce qui est de la traite organisée par les Africains eux-mêmes, dite « traite intra-africaine », les traces écrites quasi inexistantes jusqu'au XIXe siècle rendent difficile une évaluation quantitative crédible.
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+ Les formes actuelles de l'esclavage répondent aux mêmes caractéristiques, notamment les réseaux de proxénétisme, tournés vers les lieux de consommation.
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+ La question de la rentabilité de l’esclavage émerge au XVIIIe siècle avec la pensée économique préclassique et classique. Arguant de la supériorité du travail libre, les physiocrates et Adam Smith ont à cette époque contesté la valeur économique de l'esclavage. On trouve aussi trace de cette argumentation chez certains penseurs des Lumières et, plus tard, au sein des anti-esclavagistes. Le physiocrate Dupont de Nemours résume l’ensemble des arguments avancés à l’appui de cette thèse quand il déclare que « l'arithmétique politique commence à prouver […] que des ouvriers libres ne coûteraient pas plus, seraient plus heureux, n'exposeraient point aux mêmes dangers et feraient le double de l’ouvrage »[57]. Suivant ce point de vue, la productivité est induite par l'intérêt du travailleur libre pour son travail, et par l'absence de coût d'achat et de surveillance. Pour reprendre le raisonnement de Smith, le salaire remplace avantageusement les frais d'entretien et d'achat qui incombent aux propriétaires[58].
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+ Un des arguments les plus couramment avancés pointe ainsi le coût de surveillance et d'entretien des esclaves : les abolitionnistes, tels Victor Schœlcher, font état de l'insécurité qui règne dans les colonies esclavagistes et de la charge financière qui en résulte pour les États métropolitains sous forme d'envoi et d'entretien de troupes nombreuses, ainsi que d'indemnités à verser aux propriétaires dont les biens sont détruits à l'occasion de révoltes d'esclaves.
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+ S'ajoutent aussi des arguments que l'on qualifierait aujourd'hui de macroéconomiques. Pour les physiocrates français, le développement d'un marché intérieur est indissociable du développement du travail salarié. C'est ce qui pousse les plus audacieux d’entre eux à réclamer la suppression des avantages des planteurs coloniaux qui pénalisent les cultivateurs métropolitains de betterave sur le marché du sucre.
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+ Enfin, l'esclavage a été dénoncé comme un frein à l'innovation technique, le dynamisme industrieux des États du Nord des États-Unis étant pointé face à l’apparente stagnation de l'industrie des États du Sud.
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+ Pour une grande part, l'affirmation de la supériorité économique du travail libre sur l'esclavage est restée sans fondement empirique. Adam Smith s'appuie pour la justifier sur « l'expérience de tous les temps et de tous les pays »[59], sans toutefois qu'aucune comparaison autre que spéculative ne vienne étayer son raisonnement.
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+ Dans les années 1860, le développement de la cliométrie a relancé aux États-Unis le débat sur la rentabilité de l'esclavage. L'irrationalité du système esclavagiste, à bout de souffle face au développement du capitalisme du nord du pays, était alors communément admise. Outre le faible développement industriel du Sud, l'un des indices de cette crise constituait pour les défenseurs de cette thèse l'augmentation du prix des esclaves, interprétée comme une hausse du prix du travail.
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+ L'approche cliométrique a renouvelé, non sans polémiques, les conclusions traditionnellement retenues à ce sujet. La question de la rentabilité de l'esclavage aux États-Unis ne fait aujourd'hui aucun doute, et seul son taux est encore discuté. Le taux de profit des planteurs serait, pour Meyer de 5 à 8 %, avec des pics de 10 à 13 % en Caroline du Sud ou en Alabama[60]. Robert Fogel et Stanley Engerman l'estiment pour leur part à « 10 % du prix de marché des esclaves », soit un niveau comparable à celui des investissements des industriels du Nord des États-Unis[61]. Les études américaines insistent notamment sur le fait que l'esclave est non seulement une force de travail mais aussi un investissement : pour Conrad et Meyer, l'augmentation du prix des esclaves était au contraire un indice de la croissance du marché. Fogel a par ailleurs souligné que le Sud avait développé une industrie « domaniale », dynamique bien que dépendante des productions agricoles, à travers la transformation des matières premières (sucreries, égreneuses de coton, trieuses de riz, scierie, etc.)[62].
127
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+ S'agissant des plantations françaises des Antilles à l’apogée du prix du sucre, Paul Butel estime que le taux de profit des planteurs oscille entre 15 et 20 %[63].
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+ En 1944, l'historien Eric Williams (qui devint par la suite Premier ministre de Trinité-et-Tobago) publie l'ouvrage classique, Capitalisme et esclavage, dans lequel il approche la question essentiellement à partir de l'angle économique. Selon lui, la traite négrière et le modèle d'économie de plantation des Caraïbes aurait permis l'accumulation primitive nécessaire à l'industrialisation de l'Angleterre[64]. Au bout d'un moment, l'esclavage serait devenu non-rationnel d'un point de vue économique et capitaliste ; cette raison structurelle expliquerait, selon lui, l'abrogation de l'esclavage, davantage que la volonté idéaliste et humanitaire des penseurs des Lumières[64]. Le livre mettait ainsi en pièces l'historiographie traditionnelle (Reginald Coupland (en) ou G. M. Trevelyan) qui célébrait les héros idéalistes de l'abolition, affirmant qu'il s'agissait avant tout d'une question économique. Quoique discutée, la thèse eut une influence importance[64]. En 1940, Coupland pouvait ainsi soutenir, dans la Cambridge History of the British Empire (en), que l'abolition britannique de l'esclavage s'était faite à l'encontre des intérêts économiques, grâce à l'influence des penseurs humanistes ; en 1965, John D. Hargreaves (en), dans la New Cambridge Modern History (en), devait au contraire affirmer que les abolitionnistes marchaient de pair avec les intérêts économiques abolitionnistes[64]. Par la suite, toutefois, l'historiographie a revu nettement à la baisse l'importance économique de l'esclavage antillais en ce qui regarde l'accumulation primitive anglaise, bien que la réfutation du récit idéaliste demeure largement partagée[64].
131
+
132
+ À Rome, les esclaves se sont révoltés plusieurs fois, notamment ceux qui ont suivi Spartacus, un ancien gladiateur qui fut tué avec ses compagnons lors de la troisième guerre servile (entre 73 et 71 av. J.-C.). Seuls les esclaves malades, ou infirmes furent libérés ou abandonnés par leurs maîtres.
133
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+ Le marronnage était le nom donné à la fuite d'un esclave hors de la propriété de son maître en Amérique, aux Antilles ou dans les Mascareignes à l'époque coloniale. Le fuyard lui-même était appelé « marron » ou « nègre Marron », « negmarron » voire « cimarron » (d'après le terme espagnol d'origine).
135
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+ Aux Antilles, si l'esclave marron recherché était intercepté, une récompense était remise au preneur par le propriétaire et la loi du 3 octobre 1671 permet qu'on coupe les jarrets du fuyard[65] ; celle du 12 juin 1704 rappelle qu'on lui coupe les oreilles et qu'on le marque au fer de la fleur de lys, et la condamnation à mort a lieu « a la troisieme foiz qu'ils ont esté marons »[66]. Dans leurs tentatives d'évasion (ou de sédition), certains esclaves noirs ont pu bénéficier de la complicité de Blancs, comme l'indique un arrêt du Conseil supérieur[67] de l'île Martinique aux Antilles du 26 juillet 1710 visant à les juger[68].
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+ À Rome, l’affranchissement peut se dérouler de quatre façons différentes :
139
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+ Malgré cet affranchissement, l'esclave n'a pas tous les droits d'un citoyen romain, seul son fils en bénéficiera.
141
+
142
+ En droit positif, la prohibition de l'esclavage humain est contenue dans les articles 4 de la convention européenne des droits de l'homme et de la Déclaration universelle des droits de l'homme, l'article 8 du pacte international relatif aux droits civils et politiques de l'ONU, dans la convention de Genève de 1926, de New York de 1956, de l'OIT de 1930 et 1936.
143
+
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+ L'esclavage n'étant pas prohibé par l’islam, les pays musulmans hésitèrent et tardèrent encore plus que les Européens à l'abolir : Albert Londres, dans Pêcheurs de perles, signale du trafic régulier d'esclaves en Arabie en 1925.
145
+
146
+ Le Pakistan a été le dernier pays à abolir l'esclavage, en 1992, ce qui est très tardif au regard des normes internationales. Sa législation reste incomplète et ne s'est pas accompagnée de moyens de contrôle de sa mise en œuvre[69].
147
+
148
+ L’Arabie saoudite n'a aboli l’esclavage qu'en 1962, comme son voisin le Yémen. L'un de ses autres voisins, le sultanat d'Oman, ne le fera qu'en 1970.
149
+
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+ À la fin du XIXe siècle, on vend à Marrakech près de 8 000 esclaves par an issus d'Afrique subsaharienne, le plus grand marché aux esclaves du Maroc[70]. En 1920, le protectorat français limite ce marché et c’est en 1922 qu’il y abolit officiellement l’esclavage[71].
151
+
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+ Au début du XXIe siècle, le Maroc fait encore partie des pays où il y a le plus d'esclaves au monde[72].
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+
154
+ L’abolition de l'esclavage en Tunisie a commencé par la libération des esclaves blancs sous la pression des pays européens, au début du XIXe siècle. Elle s'est poursuivie par la fermeture du marché aux esclaves en 1842 par le Bey de Tunis. L'esclavage est officiellement aboli le 28 janvier 1846 par Ahmed Ier Bey[73], la Tunisie devenant ainsi le premier pays arabo-musulman abolitionniste. Néanmoins, du fait de la persistance de l’esclavage durant la Régence, il faudra attendre le protectorat français pour imposer une véritable abolition de l'esclavage (sous peine de sanctions pécuniaires et pénales) par décret d'Ali III Bey, le 28 mai 1890 — décision parue le lendemain au Journal officiel[74].
155
+
156
+ En Mauritanie, en dépit de son abolition officielle - très tardive au regard des normes internationales - en 1981, l'esclavage est une pratique qui persiste, concernant entre 10 et 20 % d'une population totale de 3,4 millions d'habitants[75],[76], soit 340 000 à 680 000 esclaves. Toutefois, le 8 août 2007, le Parlement du pays a adopté une loi criminalisant l'esclavage, désormais puni de dix ans d'emprisonnement[77].
157
+
158
+ Lors du congrès de Vienne, le 8 février 1815, la traite négrière (c'est-à-dire le commerce des esclaves, l'achat et le transport d'êtres humains revendus comme esclaves dans l'empire colonial) est en théorie abolie en Angleterre, France, Autriche, Prusse, Portugal, Russie, Espagne, Suède sous la pression de l'Angleterre anti-esclavagiste (pression de la quadruple alliance), pays qui proclament que « la traite répugne aux principes généraux de la morale et de l'Humanité ».
159
+
160
+ Mais la suppression officielle de la traite ne signifie pas pour autant sa fin réelle. En effet la traite continue dans les colonies en France, en Espagne et au Portugal sous forme clandestine. Ainsi en 1820, 40 000 esclaves auraient quitté l'Afrique vers les îles du Sud des États-Unis et surtout du Brésil, qui en importait environ 20 000 par an entre 1820 et 1823 puis 10 000 environ entre 1823 et 1852. Ce commerce étant en théorie illicite, le sort des esclaves s'aggrava encore. Ils étaient en effet transportés dans les pires conditions et jetés par-dessus le bord lorsque le négrier croisait un navire de guerre britannique. Mais les peuples de certains pays européens, alertés par des sociétés anti-esclavagistes comme l'Angleterre et quelques écrivains comme André-Daniel Laffon de Ladebat ou encore associations comme le « Comité pour l'abolition de la traite des Noirs et de l'esclavage », étaient de plus en plus émus par le sort des esclaves. Divers gouvernements européens accordèrent donc aux Britanniques le droit de visite en 1831 et en 1833, ce qui leur permit d'exercer légalement la police des mers contre les négriers.
161
+
162
+ L'esclavage en tant que tel sera finalement aboli en 1833 en Angleterre et 1847 dans la colonie suédoise de Saint-Barthélemy.
163
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164
+ A travers les siècles, les bulles pontificales condamnent régulièrement l'esclavage, montrant ainsi qu'elles sont peu suivies d'effet : en 1435, le pape Eugène IV condamne l’esclavage des indigènes des Canaries ou en 1839, Grégoire XVI condamne explicitement l’esclavage des Africains, aidant ainsi à l’abolition dans les pays catholiques où elle n’était pas déjà intervenue.
165
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166
+ Le Brésil a été le dernier pays d'Amérique à abolir l'esclavage, en 1888, par la Loi d'or (Lei Áurea), sans compensation pour les propriétaires. Cette loi fut signée par la Princesse régente Isabelle, pendant l'absence à l'étranger de son père, l'Empereur Dom Pedro II[78].
167
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168
+ L'esclavage est aboli au Chili en 1823[79].
169
+
170
+ Dans la société féodale, les serfs faisaient juridiquement partie du fonds, de sorte que lorsqu'un territoire était vendu, ils l'étaient avec lui. Par ailleurs, nul vassal ne pouvait diminuer la valeur de son fonds au préjudice de son suzerain, faute de quoi la partie diminuée devait être restituée au suzerain et ce dans l'état antérieur. De ce fait, nul ne pouvait affranchir un serf sans l'assentiment de son seigneur, et de suzerain en suzerain, seul le roi avait le pouvoir d'affranchir des personnes, moyennant une juste compensation[81].
171
+
172
+ Une première ordonnance de Louis X, du 2 juillet 1315, « portant affranchissement des serfs du domaine du roi, moyennant finance »[82], pose le principe que « selon le droit de nature, chacun doit naistre franc », et donc, « nous considerants que nostre royaume est dit, et nommé le royaume des francs, et voullants que la chose en vérité soit accordant au nom », dispose que par tout le royaume « telles servitudes soient ramenées à franchise », c'est-à-dire peuvent toujours être rachetées, contre juste dédommagement des ayants-droit.
173
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174
+ L’Ordonnance de mars 1685 sur les esclaves des îles de l'Amérique entre cependant en contradiction en légalisant l’esclavage (cf code noir).
175
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176
+ Ce n'est que par l'ordonnance du 10 août 1779 que la servitude personnelle est supprimée par Louis XVI sur toutes les terres dépendant de la couronne[83] ; regrettant de ne pouvoir cependant étendre cette mesure sur tout le royaume, « nos finances ne nous permettant pas de racheter ce droit des mains des seigneurs, et retenu par les égards que nous aurons dans tous les temps pour les lois de la propriété ». Il dispose cependant que le fait pour un serf d'établir domicile dans un lieu franc emporte affranchissement de sa personne, supprimant de ce fait le droit de suite qui autorisait jusque-là les seigneurs à réclamer leurs biens. Il dispose en outre que les seigneurs voulant faire de même seront dispensés de l'autorisation royale jusque-là nécessaire « à cause de l'abrégement ou diminution que lesdits affranchissements paraîtront opérer dans les fiefs tenus de nous ».
177
+
178
+ L’Assemblée nationale de 1790 avait réaffirmé par deux fois (décret du 8 mars[84] et du 12 octobre 1790) la légalité de l’esclavage et ce n’est que confrontée à la révolte des esclaves des colonies (Saint-Domingue notamment) que la Convention décrète son abolition en 1794[85]. Nombre de dirigeants girondins étaient opposés à l'esclavage mais leur base politique était en grande partie constituée de la bourgeoisie commerçante des ports de la côte ouest, vigoureusement opposée à une mesure mettant ses profits en péril. En conséquence, les Girondins n'étaient pas immédiatement disposés à mettre leurs idées en pratique. En revanche, les classes populaires qui soutenaient les Jacobins n'avaient aucun intérêt matériel à la poursuite de l'esclavage et pouvaient s'identifier aux souffrances des Noirs[86].[citation nécessaire]
179
+
180
+ Les mobiles pratiques de cette mesure n'excluent pas toute considération de principe, comme en témoigne l'emploi au cours du débat de l'expression de « crime de lèse-humanité »[87]. Cependant le décret sera abrogé par Napoléon Bonaparte, qui, le 20 mai 1802, rétablit l'esclavage « conformément aux lois et règlements antérieurs à 1789 »[88] sous l'influence, notamment, du traité d'Amiens.
181
+
182
+ De retour de l'île d'Elbe en 1815, Napoléon décrète l'abolition de la traite des esclaves, qui aligne la France sur la décision que vient de prendre le congrès de Vienne. Mais sa décision n'est nullement humaniste puisqu'elle n'a pour seul but que de se concilier la Grande-Bretagne. Sa résolution est confirmée par le traité de Paris le 20 novembre 1815.
183
+
184
+ L'ordonnance du 8 janvier 1817 signée par Louis XVIII interdit la traite des esclaves dans les colonies françaises, cependant la traite continue de manière plus clandestine.
185
+
186
+ La France attendra 1848, année qui voit Victor Schœlcher faire adopter définitivement le décret d'abolition pour ce qui concerne les Colonies. Le 5 mars, 250 000 esclaves des Colonies françaises devaient être émancipés[89].
187
+
188
+ Le décret du 25 avril 1848 a accordé aux Français résidant à l'étranger possesseurs d'esclaves un délai pour se défaire de cette « possession ». Ce délai a été prorogé par une loi du 11 février 1851 et a expiré le 27 avril 1858[90]. Cette loi a été prise car certains états esclavagistes ont exigé des maîtres qui émancipaient leurs esclaves les ramènent en Afrique.
189
+
190
+ Néanmoins l'esclavage a perduré de fait dans les colonies sous la forme du « travail forcé », pratique qui consistait à réquisitionner de force des travailleurs indigènes pour l’administration coloniale ou pour des entrepreneurs privés[91]. Le travail forcé a été aboli en 1946 (loi Houphouët-Boigny du 11 avril 1946).
191
+
192
+ En 1865, les États-Unis promulguèrent le 13e amendement interdisant l'esclavage, sauf en « punition d’un crime dont le coupable aura été dûment condamné ». Ce texte permet la criminalisation des anciens esclaves dans les États de l'ancienne Confédération[92].
193
+
194
+ La question de l'esclavage avait conduit Abraham Lincoln à en promettre l'abolition s'il était élu. Son élection amena les États du Sud à demander la sécession. Celle-ci leur fut refusée car elle aurait privé les caisses fédérales de l'essentiel de ses impôts, d'où la guerre civile, dite guerre de Sécession, qui s'ensuivit et fut le conflit le plus meurtrier de toute l'histoire du pays. Il est à noter que le Texas avait déjà fait sécession d'avec le Mexique quand celui-ci avait, lui aussi, aboli un peu plus tôt l'esclavage.
195
+
196
+ Le 9 septembre 2016, pour le 45e anniversaire de la mutinerie de la prison d'Attica, a lieu une grève d'une partie des 2,4 millions de prisonniers-travailleurs aux États-Unis, 40 prisons sur 27 états, ils sont payés quelques centimes de l'heure ou pas du tout. Ils sont fédérés, pour se défendre, au sein d'un syndicat aux revendications anarchistes nommé IWW[93],[94],[95].
197
+
198
+ En 1822, le Liberia est fondé par une société américaine de colonisation (American Colonization Society, « la société nationale d'Amérique de colonisation »), pour y installer des esclaves noirs libérés. En 1931, le journaliste George Schuyler publie Slaves Today : A Story of Liberia, roman dénonçant la perpétuation de l'esclavage domestique dans le pays[96]. La même année, la Société des Nations (SDN) condamne les conditions de travail forcé imposées aux autochtones par les Américano-Libériens pour le compte de multinationales de l’industrie du caoutchouc. Le scandale contraint le gouvernement à la démission. En 1936, le nouveau gouvernement interdit le travail forcé.
199
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200
+ Au Bhoutan, l'esclavage est aboli en même temps que le servage par le roi Jigme Dorji Wangchuck en 1956[97],[98].
201
+
202
+ L'esclavage en Chine impériale a revêtu de nombreuses formes au cours de l'Histoire. Plus modérée que l'esclavage aux États-Unis ou dans le monde arabe, la mentalité chinoise considère ses esclaves comme à mi-chemin entre l'humain et l'objet (半人,半物, bànrén, bànwù)[99].
203
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204
+ Les empereurs ont à plusieurs reprises tenté d'interdire l'esclavage privé car les esclaves étaient plus dévoués à leur maître qu'à leur souverain. Ils pouvaient devenir des meurtriers si leur maître le leur ordonnait. Les esclaves privés étaient devenus dangereux pour la société. L'esclavage fut à plusieurs reprises aboli, jusqu'à la loi de 1909[100],[99], pleinement entérinée en 1910[101], bien que la pratique de l'esclavage ait perduré jusqu'au moins 1949[102].
205
+
206
+ Selon Alexandra David-Néel, « une sorte d'esclavage » subsistait encore, dans les années 1950, dans maintes parties du Tibet. Attachés à une famille particulière, les esclaves en constituaient une grande partie de la domesticité. Cet esclavage, qui n'était pas légal, reposait sur la coutume, laquelle, au Tibet, avait force quasiment de loi[103]. L'existence de cet esclavage ancillaire avait déjà été signalée par sir Charles Alfred Bell pour la vallée de Chumbi au début du XXe siècle[104].
207
+
208
+ À partir de 1959, année du départ en exil du 14e dalaï-lama, le gouvernement chinois mit en place au Tibet une série de réformes, notamment l' « abolition du servage et de l'esclavage »[105].
209
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210
+ Depuis 2009, une « Journée d'émancipation des serfs au Tibet » célèbre la fin du servage et de l'esclavage au Tibet[106].
211
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212
+ Au Népal, chez les Nyinbas, des populations tibétophones, les esclaves furent émancipés par décret gouvernemental en 1926[107].
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214
+ Par glissement sémantique, certaines situations sont assimilées aujourd'hui à de l'esclavage moderne :
215
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216
+ Selon les chiffres de l'Indice mondial de l'esclavage (Global Slavery Index 2014)[114] élaboré par la fondation Walk Free (en), une ONG internationale ayant son siège social à Perth (Australie), le monde comptait en 2014 près de 36 millions de personnes prisonnières d'une forme ou d'une autre d'esclavage moderne (ce chiffre s'élève en 2019 à 40 millions selon l’Organisation internationale du travail (OIT) et la Rapporteuse spéciale sur les nouvelles formes d’esclavage[115]) : travail forcé, traite d'êtres humains, servitude pour dettes, mariage forcé et exploitation sexuelle[116],[117]. Tous les 167 pays étudiés compteraient des esclaves au sens moderne du terme. Les deux continents comptant le plus d'esclaves seraient l'Asie et l'Afrique : l’Inde (14,3 millions de victimes de l'esclavage), la Chine (3,2 millions), le Pakistan (2,1), l’Ouzbékistan (1,2), la Russie (1,1) ; puis le Nigeria, la République démocratique du Congo, l’Indonésie, le Bangladesh et la Thaïlande[117]. En pourcentage de la population, les pays comptant le plus d'esclaves seraient la Mauritanie (4 % ; l'esclavage y est héréditaire, les Maures noirs étant esclaves des Maures blancs de génération en génération), l’Ouzbékistan (3,97 %), Haïti, le Qatar, l’Inde, le Pakistan, la République démocratique du Congo, le Soudan, la Syrie, et la Centrafrique[117].
217
+
218
+ Cet indice est toutefois très controversé. Selon les chercheurs Andrew Guth, Robyn Anderson, Kasey Kinnard et Hang Tran, l'examen des méthodes de l'Indice révèle d'importantes et graves faiblesses, et soulève des interrogations quant à sa validité et son applicabilité. De plus, la publicité accordée à l'Indice conduit à l'utilisation de données erronées dans la culture populaire et par des organes et organismes de presse reconnus ainsi que par des revues universitaires et des responsables politiques[118].
219
+
220
+ En 2017, la fondation Alliance87[119] dont le rapport[120] basé sur ceux de l'Organisation international du travail[121] des Nations unies et de l'ONG Walk Free Foundation (en), en partenariat avec l'Organisation internationale des migrations, indique qu'en 2016, 40 millions de personnes restent victimes de l'esclavage (par travail ou mariage forcés) de par le monde, que 71 % sont de sexe féminin et 25 % des enfants.
221
+
222
+ Le statut d'esclave est soutenu par le Centre de recherches et de fatwas de Daech qui a établi que ces pratiques existaient déjà au Moyen Âge, avant que l'esclavage ne soit aboli[122]. Selon un document daté du 16 octobre 2014, présenté par l'agence de presse Iraqi news[123], l'État islamique aurait fixé le prix de vente des femmes yésides ou chrétiennes, comme esclaves, entre 35 et 138 euros. « Une fillette âgée de un à neuf ans coûterait 200 000 dinars (soit 138 euros), une fille de dix à vingt ans 150 000 dinars (104 euros), une femme entre vingt et trente ans 100 000 dinars (69 euros), une femme entre trente et quarante ans 75 000 dinars (52 euros) et une femme âgée de quarante à cinquante ans 50 000 dinars (35 euros) ». Le document mentionne l'interdiction « d'acheter plus de trois femmes », sauf pour les « Turcs, les Syriens ou les Arabes du Golfe »[124].
223
+
224
+ En 2016, grâce au soutien du prix Carmignac du photojournalisme, le photojournaliste Narciso Contreras (en) produit les premières preuves photographiques du trafic d'esclaves en Libye, dont sont victimes notamment les migrants africains qui tentent de rejoindre l'Europe[125],[126],[127].
225
+
226
+ Le prix des esclaves noirs de Libye était de 350 dinars soit 220 euros[128].
227
+
228
+ En novembre 2017, des journalistes de la chaîne américaine CNN filment des scènes de vente de migrants comme esclaves. L'Organisation des Nations unies condamne une situation « inhumaine ». La Libye promet une enquête[129]. Le Canada a accueilli plus de 750 anciens esclaves de Libye[130].
229
+
230
+ La pauvreté et l'instabilité politique en Afrique centrale, les importantes flux migratoires incontrôlés dues aux conflits armés (Soudan, Somalie, Ouganda, République Démocratique du Congo…), ainsi que les richesses des sols de Centre-Afrique, ont entraîné l'apparition d'organisations minières illégales exploitant des centaines de milliers de clandestins souvent mineurs dans les mines de cobalt[131], ou pratiquant l'« esclavage sexuel » et le « travail forcé » dans les mines d'or et de diamant[132],[133],[134].
231
+
232
+ La justice s'applique difficilement dans cette région du monde, et il est difficile d'identifier les causes exactes de cet esclavage moderne ni la gravité de la situation. Cependant, bien que les responsables directs soient les communautés armées locales, leur trafic existe grâce aux entreprises occidentales ou asiatiques (automobile, téléphonie, joaillerie…), qui achètent à des prix intéressants[réf. nécessaire][135] le cobalt, l'or et les diamants, indispensables à l'économie mondiale de la micro-informatique et du luxe, tout comme le trafic d'esclaves existait auparavant pour fournir des denrées et des biens de consommation plus modestes (sucre, coton…).
233
+
234
+ Le cas des mines africaines n'est qu'un exemple d'un certain nombre d'organisations mondiales qui exploitent les Hommes au profit des économies occidentale, asiatique ou russe (comme hier, au profit des économies occidentale, arabe ou asiatique). En effet, la Corée du Nord est notamment connue pour exporter ses travailleurs forcés aux quatre coins du monde[136],[137]. L'exploitation des clandestins dans les chantiers au Qatar au Moyen Orient[138] ou encore dans les tanneries espagnoles, fournisseurs du luxe de grandes marques[139], sont encore d'autres exemples d'exploitation humaine moderne. Finalement, la valeur générée par tous ces travailleurs forcés ou esclaves, parfois mineurs, se retrouve, du fait de la mondialisation, dans les biens de consommation, la nourriture, les mobiliers et immobiliers des millions de personnes des catégories sociales les plus aisées du monde.
235
+
236
+ Il existe un débat pour dire que la gestation pour autrui (GPA) relève de l'esclavage. Les arguments en ce sens sont que (1) la mère porteuse ou gestatrice subit des restrictions de sa liberté d'agir, y compris dans sa vie personnelle, (2) l'enfant est l'objet d'un contrat qui sera remis contre une rémunération, (3) des gamètes peuvent éventuellement être acquises. La philosophe Sylviane Agacinski, par exemple, voit dans la GPA "une forme inédite d'esclavage" qui "s'approprie l'usage des organes d'une femme et le fruit de cet usage" [140].
237
+
238
+ Des jours de commémoration de l'abolition existent notamment en France dans toutes les anciennes colonies.
239
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240
+ 2006 marque l'année de la reconnaissance de la responsabilité historique de l'État français à propos de l'esclavage, dont les victimes seront dorénavant commémorées tous les 10 mai. Ce jour est également l'anniversaire de l'adoption de la loi Taubira, étape de la démarche mémorielle touchant à l'esclavage, qu'elle qualifie en particulier de « crime contre l'humanité ».
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+
242
+ La place réservée dans la mémoire collective à certaines personnalités est également notable, ainsi les « nègres marrons » et la mulâtresse Solitude (vers 1772-1802), figure historique de la résistance des esclaves noirs en Guadeloupe et héroïne d'un roman du même nom d'André Schwarz-Bart, paru en 1972.
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+ L'esclavage est un système juridique et social qui applique le droit de propriété aux individus, dits esclaves. Par opposition un individu ne faisant pas l'objet d'un tel droit de propriété est dit libre. Le propriétaire d'un esclave est quant à lui appelé maître. L'esclavagisme caractérisme quand à lui une société dont le fonctionnement est basé de manière prépondérante sur l'esclavage[1]. Défini comme un « outil animé » par Aristote[2], l’esclave se distingue du serf, du captif ou du forçat (conditions voisines dans l'exploitation) par l'absence d'une personnalité juridique propre[3]. Des règles (coutumes, lois…) variables selon le pays et l’époque considérés, fixent les conditions par lesquelles on devient esclave ou on cesse de l'être, quelles limitations s'imposent au maître, quelles marges de liberté et protection légale l'esclave conserve, quelle humanité (quelle âme, sur le plan religieux) on lui reconnaît, etc. L'affranchissement d'un esclave (par son maître ou par l'autorité d'un haut placé) fait de lui un affranchi, qui a un statut proche de celui de l'individu ordinaire.
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5
+ Les traites négrières orientales, dont la transsaharienne (dite « traite arabe »), et la traite négrière transatlantique vers le continent américain sont les plus importantes des pratiques esclavagistes du fait de leur durée (respectivement onze et quatre siècles), de leur ampleur (plusieurs dizaines de millions d'individus réduits à l'état d'esclaves en tout), et de leur impact sociologique, culturel et économique tant dans les régions esclavagistes qu'en Afrique, où se trouvaient les trois grands lieux du trafic d'esclaves : Tombouctou, Zanzibar et Gao.
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7
+ Ponctuellement condamné depuis l'Antiquité (par des autorités morales et parfois politiques), formellement interdit concernant tout peuple chrétien, ou non, connu ou à découvrir, par le pape Paul III en 1537 et 252 ans plus tard par les différentes déclarations des droits de l'homme, l'esclavage n'a été aboli que tardivement. Il est aujourd'hui officiellement interdit (via par exemple le pacte international relatif aux droits civils et politiques) mais le travail forcé, la traite des êtres humains, la servitude pour dettes, le mariage forcé et l'exploitation sexuelle commerciale sont des pratiques souvent assimilées à de l'esclavage.
8
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9
+ Un esclave est un individu privé de sa liberté ou d'une partie de celle-ci par les règles en vigueur dans le pays et l’époque considérés. Il est un instrument économique sous la dépendance d'un maître, pouvant être vendu ou acheté. L'esclavage se différencie du servage par son statut de « propriété », et en conséquence par la privation de ses libertés fondamentales.
10
+
11
+ Le terme moderne « esclavage » vient du latin médiéval sclavus : le mot « esclave » serait apparu au haut Moyen Âge à Venise[4], où la plupart des esclaves étaient des Slaves des Balkans (alors appelés Esclavons, terme issu du grec médiéval Σκλαβηνοί / Sklaviní, pluriel de Σκλαβηνός / Sklavinós), dont certains furent vendus jusqu'en Espagne musulmane où ils sont connus sous le nom de Saqāliba[5].
12
+
13
+ Rome pratiquant l'esclavage, comme d'autres peuples antiques, le latin disposait d'un terme pour désigner l'esclave : servus, qui a conduit aux termes « servile » et « servitude », relatifs à l'esclave et à sa condition. Ce mot a aussi donné naissance aux termes « serf » du Moyen Âge et aux modernes « service » et « serviteur ».
14
+
15
+ Plusieurs textes internationaux ont tenté de définir la notion d'esclavage.
16
+
17
+ Dans son ouvrage Qu'est-ce que l'esclavage ? Une histoire globale, l'historien Olivier Grenouilleau propose une définition de l'esclavage autour de quatre caractères se combinant, selon les cas, de manières différentes :
18
+
19
+ L'esclavage interne par opposition à l'esclavage externe, se caractérise par la réduction en esclavage des membres d'une communauté (religieuse, étatique, lignagère ou autre).
20
+
21
+ L'esclavage interne, pouvant être assimilé à l'esclavage pour dettes ou à cette forme amoindrie que l'on nomme servitude pour dettes, résulte de la possibilité de vendre ses enfants en esclavage, de se vendre soi-même ou d'être réduit en cette condition pour cause de dettes insolvables. A contrario, l'esclavage externe est celui qui a pour source ultime la guerre. À l’exception possible des Aztèques, il n'existerait aucun exemple de société qui pratiquerait l'esclavage interne sans pratiquer aussi l'esclavage de guerre. L'esclavage interne n'est donc pas un cas particulier de l'esclavage en général[10].
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23
+ Ni l'Europe chrétienne, ni le monde arabo-musulman n'ont pratiqué l'esclavage interne[réf. nécessaire]. En revanche, à l'époque précoloniale des traites négrières, les deux considéraient légitimes de se pourvoir en esclaves en Afrique[11]. La traite négrière à La Rochelle par exemple marque l'Ouest de la France et participe au développement de la France tout entière. Cependant, ce développement dépend de cette traite extérieure avec L’Afrique et l’Amérique. Des navires négriers partent de La Rochelle et effectuent le commerce triangulaire tous les jours[12]. Ils partent de La Rochelle avec des produits manufacturés en direction de l'Afrique où ils échangent des esclaves et ils repartent vers les Amériques où ils font le même commerce. Ce trafic génère des richesses. Des hôtels particuliers sont créés, comme celui d'Aimé Benjamin Fleuriau. Il a été construit de 1740 à 1750, selon la mode parisienne (un corps central encadré de deux ailes autour d’une cour fermée par un grand portail) par Jean Regnaud de Beaulieu. L’hôtel est situé dans la rue Fleuriau du nom de Louis Benjamin Fleuriau, fils du planteur, conseiller municipal de la ville et député. Il était un bienfaiteur de la ville. Cet hôtel est par la suite changé en Musée, le Musée du Nouveau Monde. Il a été fondé en 1982, à la suite d’un souhait de Michel Crépeau, ancien maire de la Rochelle, de 1971 à 1999.
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+ Il est fréquent au cours de l'Histoire que la réduction en esclavage soit le sort réservé aux prisonniers de guerre. Cette dernière est ainsi souvent un facteur de recrudescence de la pratique esclavagiste. En atteste l'afflux d'esclaves à Rome à la suite de ses différentes campagnes militaires victorieuses (guerres puniques, guerre des Cimbres, guerre des Gaules[13]) ou le maintien de l'esclavage dans la péninsule Ibérique à la suite des luttes que se livrent Arabes et chrétiens du VIIIe siècle au XVe siècle. Dans la période contemporaine, la guerre du Darfour est un exemple des liens entre esclavage et conflits guerriers.
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+ Les razzias, pratiquées par des pirates ou des corsaires au service d'une entité politique, sont un autre moyen d'approvisionnement en marchandise humaine. Dans la Rome antique, la piraterie méditerranéenne alimente un commerce florissant qui possède ses intermédiaires spécialisés et ses places de commerce comme l'île de Délos. La piraterie des Barbaresques (Algériens notamment) et ses nombreuses razzias sur les côtes européennes de la mer Méditerranée restera pour sa part active jusqu'au XIXe siècle.
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29
+ Lors des différentes traites au cours de l'histoire, la capture des esclaves est fréquemment assurée par des groupes n'utilisant pas eux-mêmes les esclaves ou seulement en proportion limitée. Si les lançados portugais, actifs sur le sol africain, ont approvisionné les navires négriers, leur participation à l'alimentation du commerce triangulaire fut par exemple minoritaire. La grande majorité de l'approvisionnement des places de commerce d'esclaves était le fait d'États côtiers, de chefs locaux ou de marchands eux-mêmes africains, dont l'activité s'est progressivement centrée sur le trafic d'esclaves.
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+ De la même manière, durant l'Antiquité grecque, les marchands d'esclaves achetaient les captifs à des intermédiaires, souvent non grecs, dont les modalités d'approvisionnement nous restent largement inconnues[14]. La capture des esclaves était donc dans une large mesure « externalisée » par des sociétés esclavagistes en mesure d'établir un système durable d'échange marchand d'humains avec les sociétés qui les fournissaient en main-d'œuvre servile.
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+ Le Code de Hammurabi (environ 1750 av. J.-C.), texte de lois babylonien, mentionne pour la Mésopotamie des sanctions juridiques conduisant à l'esclavage comme la répudiation de ses parents par un enfant adopté[15].
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+ Sous la République romaine, certaines infractions entraînent la déchéance des droits civiques (capitis deminutio maxima) : les déserteurs et les citoyens qui se sont dérobés au cens peuvent ainsi être vendus comme esclaves par un magistrat, en dehors de Rome toutefois[16]. Sous l'Empire romain, la condamnation aux mines (ad metalla) est l'une des peines les plus redoutées.
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+ Aux États-Unis, à l'époque de l'esclavage, les Noirs libres peuvent être condamnés à l'esclavage pour un ensemble d'infractions juridiques assez larges : l'accueil d'un esclave fugitif, le fait de rester sur le territoire de certains États, telle la Virginie, un an après son émancipation.
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+ L'esclavage touche historiquement les populations les plus fragiles et en premier lieu les enfants. Le sort de l'enfant abandonné le conduisait ainsi souvent à l'esclavage en Mésopotamie et plus tard en Grèce et à Rome[17]. Dans ces deux dernières civilisations antiques, le « droit d'exposition » autorise l'abandon d'un enfant, le plus souvent devant un bâtiment public, un temple par exemple. L'enfant recueilli est soumis à l'arbitraire de son « bienfaiteur » et échappe rarement à l'esclavage.
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+ Quand il n'est pas abandonné, l'enfant peut aussi être vendu. Des contrats de vente d’enfants, datant de la troisième dynastie d'Ur, indiquent que la pratique semble être répandue au sein des civilisations mésopotamiennes[15].
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+ La servitude pour dette résulte d'une procédure, parfois encadrée juridiquement, qui consistait à s'acquitter d'une créance par l'abandon de la propriété de soi à son créancier. Fréquente parmi les paysans pauvres athéniens, au point d'être interdite par Solon au VIe siècle av. J.-C., elle constitue l'une des formes d'esclavage qui persistent dans la période contemporaine.
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+ La transmission héréditaire du statut d'esclave est historiquement récurrente. Les modalités et le degré de formalisation des règles de transmission sont cependant variables. Durant la période romaine classique, ce statut s'hérite par la mère, sans qu'aucune attention ne soit portée à la condition du père[18]. On nomme « verna » un esclave de naissance.
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+ À compter d'Omar, dans la seconde moitié du VIIe siècle, un des courants du droit musulman considère que l'enfant d'une esclave est libre si le propriétaire est le père de l'enfant. La « mère d'enfant » — le titre est officiel — est libérée à la mort de son maître[19]. La législation islamique se situe sur ce point dans la continuité des législations mésopotamiennes qui nous sont parvenues : un père libre et veuf qui épouse une esclave peut même faire de l'enfant qui naîtrait de cette union son héritier s'il l'a expressément adopté. La descendance d'une mère libre et d'un esclave est automatiquement libre[20].
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+ Aux États-Unis, si la législation est mouvante dans le temps et, surtout, différenciée selon les États, la transmission de la condition d'esclave par la mère est très largement dominante. Les premiers textes en attestant sont le statut du Maryland de 1664 et le code virginien de 1705[21]. La loi a parfois répondu aux rares cas d'union entre femmes libres et esclaves en imposant aux enfants de servir le maître de leur père, à vie ou pour une durée déterminée[22].
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+ Les fonctions de l'esclavage ont fortement varié selon les sociétés et les périodes historiques. En premier lieu, on opère traditionnellement une distinction sur la base de l'importance tenue par les esclaves dans l'économie générale des rapports de production et des relations symboliques. On désigne ainsi une société dont les esclaves occupent une fonction indispensable à son fonctionnement global sous les termes de « société esclavagiste » (slave society), pour la distinguer des « sociétés à esclaves » (society with slaves), qui emploient des esclaves sans en faire un maillon indispensable de leur système économique et social. L'historiographie considère généralement les sociétés antiques grecques[23] et romaines, les systèmes économiques et sociaux des Antilles[24] et du Brésil durant la période coloniale (du XVIIe siècle au XIXe siècle) et du Sud des États-Unis avant la guerre de Sécession comme des exemples de sociétés esclavagistes. À l'inverse, le Moyen Âge occidental ou le monde arabe, qui connaissent l'esclavage, sont considérées comme des sociétés à esclaves et non comme des sociétés esclavagistes[25].
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+ Les esclaves ont rempli au cours de l'histoire une large palette de métiers et de fonctions sociales. Dans les sociétés antiques, les esclaves sont ainsi présents dans l'ensemble des secteurs de l'économie, sans qu'aucun métier ne leur soit réservé en propre. Ils peuvent exercer le métier de pédagogue ou de médecin, sont très présents dans les secteurs qui nécessitent la manipulation de l'argent, la banque en particulier[26], mais aussi dans l'artisanat (ateliers de céramique). Le cas fait cependant figure d'exception : il est fréquent au cours de l'histoire que des esclaves aient été exclus de certaines professions, et confinés dans les travaux considérés comme les plus dégradants.
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+ On peut distinguer, au cours de l'Histoire, un certain nombre d'usages récurrents de l'esclavage. Dans le secteur primaire, l'utilisation dans les mines et les carrières et comme main d'œuvre agricole, notamment dans l'économie de plantation, est commune à une grande partie des sociétés esclavagistes. L'esclavage domestique ainsi que l’esclavage sexuel sont, peut-être plus encore que l'utilisation strictement économique des esclaves, largement représentés tout au long de l'histoire humaine. Enfin, l'utilisation par l'État est fréquente pour l'accomplissement de tâches de travaux publics et de voirie. L'emploi d'esclaves à des fins militaires ou de police publique, plus rare, est une des caractéristiques saillantes de la civilisation musulmane.
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+ Dans l'Antiquité, les esclaves sont indispensables au fonctionnement des carrières qui fournissent les matériaux des grands ensembles architecturaux des grandes cités romaines ou grecques.
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+ À Athènes, les esclaves sont les principaux extracteurs des mines d'argent du Laurion, nécessaires à la stabilité monétaire de la cité grecque[27]. Lauffer estime même que près de 30 000 esclaves ont pu travailler dans ces seules mines et leurs moulins de traitement[28]. Sous l'Empire, à Rome, la condamnation aux mines (ad metalla) fait partie des sanctions juridiques les plus redoutées. Au Moyen Âge, les esclaves sont utilisés, à Gênes par exemple, dans l'exploitation des salines[29]. Dans les colonies espagnoles d'Amérique, les esclaves noirs mais surtout indiens sont massivement utilisés dans les mines d'or, d'argent et de cuivre. Les Portugais importeront de leur côté des esclaves noirs pour l'exploitation des riches gisements aurifères brésiliens du Minas Gerais, découverts à la fin du XVIIe siècle.
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+ Souvent lié à de grands domaines, l'esclavage agricole se développa massivement dans l'Antiquité. À Athènes, il dominait dans les exploitations dont les besoins en main-d'œuvre dépassaient les seules forces d'une famille[30]. À Sparte, les hilotes, dont le statut était proche de celui d'esclave, fournissaient l'essentiel de l'approvisionnement de la cité. À la fin de la République, les grandes oliveraies et les grands vignobles de l'Italie centrale utilisaient quasi exclusivement des esclaves[31] ; l’ergastule était une des modalités de gestion de la population d'esclaves considérée comme la plus dangereuse. C'est de ces régions à forte concentration en esclaves, notamment le Sud de la péninsule et la Sicile, dans des zones pratiquant un élevage extensif, que partirent les grandes révoltes serviles auxquelles fut confrontée la République.
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+ Malgré le développement du servage en Occident à partir du VIIIe siècle, l'esclavage resta présent dans le monde rural, notamment au sein des domaines agricoles des monastères[32].
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+ Dans le monde arabe, l'emploi à grande échelle des esclaves sur les domaines agricoles est bien présent, notamment en Irak au IXe siècle, où vivaient dans l'esclavage plusieurs dizaines de milliers d'esclaves noirs d'Afrique de l'Est. De la même façon, les sultanats de la péninsule Arabique et de la côte est africaine pratiquaient l'esclavage, notamment pour la production de produits agricoles (sésame, céréales, etc.). Au XIXe siècle, c'est une société de plantation qui se développa également dans le sultanat de Zanzibar à la suite de l'explosion de la demande en clou de girofle[33]. En Mésopotamie, les esclaves sont notamment utilisés pour la culture de la canne à sucre, fortement consommatrice de main-d'œuvre.
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+ Après les croisades, l'Europe reprit ce mode d'organisation du travail dans les régions où elle tenta d'importer cette culture, notamment dans la péninsule Ibérique et dans les îles méditerranéennes. L'exportation de cette économie de plantation par les Portugais dans les îles Atlantiques (îles Canaries, Sao Tomé), puis par eux et les Espagnols sur le continent américain, s'inscrit dans la continuité de ce déplacement vers l'ouest ; ce système devient caractéristique de la colonisation américaine, qui se tourne presque immédiatement vers l’esclavage pour l'exploitation du sol. La culture de la canne à sucre fut ainsi à l'origine de la traite négrière qui se mit en place au XVIe siècle. Puis, le développement des cultures du café, du tabac, du coton, etc., soutiendra, dans l'Amérique du Sud, du Centre et du Nord le niveau de la demande en main-d'œuvre servile.
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+ S'il n'a pas une fonction directement économique, l'esclavage domestique permet aux propriétaires de dégager un temps libre (l'otium) indispensable aux activités sociales, politiques et artistiques. Il est très répandu à Rome et à Athènes, où même les citoyens pauvres possèdent souvent un esclave domestique. Ainsi, selon Finley, à Athènes, tout homme, financièrement en mesure d’avoir des esclaves, en possède au moins un. Il s'agit le plus souvent d'un homme à tout faire, qui le suit dans tous ses déplacements et, en fonction de ses ressources, d’une femme, astreinte aux tâches ménagères[34].
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+ Quasiment absent du monde agricole, l'esclave est au contraire omniprésent dans la sphère domestique arabe. La division sexuelle du travail est, comme dans l'Antiquité gréco-romaine, nettement marquée : là où les hommes servaient de jardiniers, gardiens et homme à tout faire, les femmes occupaient les fonctions de nourrices, femme de chambre, couturières ou cuisinières[35].
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+ La grande majorité des « petits Blancs », les paysans pauvres des Antilles françaises, possédaient eux aussi un esclave destiné aux tâches domestiques. Dans les couches les plus aisées de la société blanche ou noire, l'esclavage domestique revêt souvent une fonction ostentatoire. On évalue qu’à l'apogée de l'empire assyrien, une famille aisée de Babylone possède en moyenne de trois à cinq esclaves[36]. Au Xe siècle, un calife de Bagdad, sous la dynastie Abbasside, ne possède pas moins de 10 000 esclaves[37].
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+ L'exploitation du corps des femmes pour des fonctions reproductives ou de plaisir constitue un motif récurrent de réduction en esclavage. Les récits mythologiques antiques sont un indice du caractère commun que revêtait cet esclavage sexuel. Le cycle troyen mentionne à plusieurs reprises cette forme d'esclavage ; c'est notamment le sort réservé par les Achéens aux femmes troyennes après la prise de la cité d'Asie Mineure. L'esclavage sexuel est de fait largement répandu dans l'Antiquité, par le biais de la prostitution[38] mais aussi à travers les relations entretenues entre maîtres et esclaves des deux sexes ; les témoignages semblent indiquer que ces dernières n'étaient pas rares à Rome[39].
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+ Dans le monde arabe, l'exploitation sexuelle constitue pour Gordon Murray « la raison la plus courante d'acquérir des esclaves »[40]. Le statut de concubine est ainsi réservé aux seules esclaves[41] ; en cas d’enfantement, ces dernières étaient protégées de la vente et pouvaient se voir accorder un affranchissement[42]. Dans les maisons musulmanes les plus aisées, la surveillance des femmes dans les harems est confiée à un ou plusieurs eunuques, qui constituent une autre incarnation du pouvoir accordé au maître sur les fonctions de reproduction de ses esclaves. La dynastie musulmane des Séfévides ou les sultans de Constantinople entretinrent des harems de grande dimension dont le fonctionnement influa de manière notable sur la vie politique[43]. Plus généralement, harems et concubinage constituaient deux éléments fondamentaux de la société patriarcale.
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+ Si aucun statut équivalent à celui de concubine n'existait dans la chrétienté, l'exploitation sexuelle des esclaves des colonies américaines était fréquente comme en atteste le nombre élevé des métissages qui obligea souvent les autorités à se pencher sur le statut des enfants nés de ce type d'union.
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+ Ils sont la propriété de l'État et assurent les tâches d'intérêt général. Les esclaves sont donc employés comme ouvriers (pour les travaux de voirie), secrétaires ou comptables dans les administrations essentielles au bon fonctionnement des différents services publics ou encore la surveillance des égouts et des bâtiments publics. Les premières apparitions de services de pompiers remontent aux temps égyptiens mais Rome a réutilisé ce principe avec des esclaves. Les pompiers romains (vigiles urbani) étaient très souvent appelés au feu dans les incendies criminels ou accidentels (notamment dans les immeubles romains, dénommés insula).
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+ Dans la mythologie grecque, pour ne pas vouloir payer les dieux Apollon et Poséidon qui lui ont construit la célèbre enceinte de sa ville, le roi de Troie Laomédon, après les avoir considérés comme ouvriers, traite ainsi les deux dieux comme esclaves et est prêt à leur lier les pieds, les vendre au loin ou leur trancher les oreilles[44] !
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+ Depuis l'Antiquité, l'esclave est en grande majorité traité de façon inhumaine parce qu'il n'est pas tout à fait considéré comme un être humain mais se situe juste à la lisière entre l'animal et l'humain[9],[45]
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+ Plutarque : « les coups ou les mauvais traitements… ne sont bons que pour les esclaves et non les hommes libres »
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+ Quintillien : « Quant à frapper les élèves, c'est une pratique… honteuse et faite pour les esclaves, et ce qu'on accordera s'il s'agissait d'un autre âge,- vraiment injurieuse »
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+ Si plus tard - pour autant que les colons en tiennent compte-, le Code noir de 1685 appliqué aux colonies de l'ancien régime octroie enfin l'humanité morale et religieuse aux esclaves, il ne leur accorde aucune personnalité politique et juridique[45] et n'oublie pas de réglementer les peines corporelles à leur infliger allant du fouet, au marquage au fer rouge, à la castration en passant par la mutilation (oreilles, nez, mains, jambes…) et jusqu'à la peine de mort[46].
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+ « Selon Victor Schoelcher, un esclave était soldé au bout de trois années de travail. Après cela, il pouvait mourir de besoin ou sous les coups »[47].
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+ Les réseaux commerciaux ont évolué en fonction de la demande en esclaves qui s'est longtemps confondue avec les grands centres économiques et politiques. Dans l'Antiquité, les réseaux commerciaux sont tournés vers la Grèce, Carthage puis l'Empire romain. Si un trafic est attesté dès la période archaïque, c'est l'augmentation de la demande au VIe siècle av. J.-C. qui entraîne semble-t-il le développement d'un circuit commercial de grande ampleur[48].
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+ Le coût d'un esclave sous Rome était de 10 mois de salaire pour un ouvrier moyen (80 sesterces) soit 800 sesterces, pour acquérir un esclave[49].
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98
+ Des marchés, alimentés par des trafiquants spécialisés, fournissaient une main-d'œuvre barbare directement dans les places grecques (Corinthe, Chypre, Délos, Athènes…). À Rome, un marché se tenait au cœur de la ville, sur le Forum, près du temple des Dioscures[50].
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+ Au cours du Moyen Âge, la traite s'oriente vers l'Afrique du Nord, la Mésopotamie et l'Europe méditerranéenne (Italie, Catalogne, Crète, Chypre, Majorque…). Les principales routes commerciales trouvent leurs sources en Afrique subsaharienne et les régions européennes non christianisées (traite des Slaves païens et chrétiens depuis les Balkans). À titre d'exemple, en 1259, Bernat de Berga, évêque d'Elne, en Roussillon, lègue dans son testament huit esclaves, dont deux chrétiens et six païens[51].
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+ Après l'exploration des côtes africaines au XVe siècle, le Portugal entame une traite tournée vers les îles Atlantiques et la péninsule Ibérique. À l'époque moderne, ce commerce européen des esclaves évolue vers une forme transatlantique connue sous le nom de commerce triangulaire, qui perdure du XVIe siècle au XIXe siècle[52]. Les estimations du nombre de déportés varient, selon les auteurs, de 11 millions (pour Olivier Pétré-Grenouilleau[53]) à 50 millions (pour Victor Bissengué[54]).
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+ Les coûts élevés de l'importation de nouveaux esclaves aux États-Unis puis son interdiction débouchèrent sur le développement accéléré du commerce de la location d'esclave[55].
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+ Le commerce arabe des esclaves est resté actif de l'Antiquité à l'époque moderne. Ses zones d'approvisionnement traditionnelles sont l'Afrique noire (traite subsaharienne), les régions de la mer Noire ou la côte orientale de l'Afrique (Zanzibar). Les ramifications de ce trafic semblent rayonner, bien que sans doute dans des proportions réduites, jusqu'en Extrême-Orient : on retrouve ainsi au XIIIe siècle des traces d'esclaves noirs sur la route de la soie[56].
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+ Cependant la traite arabe ne se limite pas à la traite des Noirs. Tout au long du Moyen Âge, de l’époque moderne et jusqu'au XIXe siècle, la région d'Alger en particulier fournit les marchés nord africains et proches orientaux (turcs notamment), en esclaves provenant d'Europe méditerranéenne mais parfois aussi de contrées aussi lointaines que l'Islande. Ainsi durant la régence d'Alger (époque précédant la conquête de l'Algérie par la France), les prisonniers chrétiens sont vendus comme esclaves au marché d'Alger.
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110
+ Pour ce qui est de la traite organisée par les Africains eux-mêmes, dite « traite intra-africaine », les traces écrites quasi inexistantes jusqu'au XIXe siècle rendent difficile une évaluation quantitative crédible.
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+ Les formes actuelles de l'esclavage répondent aux mêmes caractéristiques, notamment les réseaux de proxénétisme, tournés vers les lieux de consommation.
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+ La question de la rentabilité de l’esclavage émerge au XVIIIe siècle avec la pensée économique préclassique et classique. Arguant de la supériorité du travail libre, les physiocrates et Adam Smith ont à cette époque contesté la valeur économique de l'esclavage. On trouve aussi trace de cette argumentation chez certains penseurs des Lumières et, plus tard, au sein des anti-esclavagistes. Le physiocrate Dupont de Nemours résume l’ensemble des arguments avancés à l’appui de cette thèse quand il déclare que « l'arithmétique politique commence à prouver […] que des ouvriers libres ne coûteraient pas plus, seraient plus heureux, n'exposeraient point aux mêmes dangers et feraient le double de l’ouvrage »[57]. Suivant ce point de vue, la productivité est induite par l'intérêt du travailleur libre pour son travail, et par l'absence de coût d'achat et de surveillance. Pour reprendre le raisonnement de Smith, le salaire remplace avantageusement les frais d'entretien et d'achat qui incombent aux propriétaires[58].
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+ Un des arguments les plus couramment avancés pointe ainsi le coût de surveillance et d'entretien des esclaves : les abolitionnistes, tels Victor Schœlcher, font état de l'insécurité qui règne dans les colonies esclavagistes et de la charge financière qui en résulte pour les États métropolitains sous forme d'envoi et d'entretien de troupes nombreuses, ainsi que d'indemnités à verser aux propriétaires dont les biens sont détruits à l'occasion de révoltes d'esclaves.
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+ S'ajoutent aussi des arguments que l'on qualifierait aujourd'hui de macroéconomiques. Pour les physiocrates français, le développement d'un marché intérieur est indissociable du développement du travail salarié. C'est ce qui pousse les plus audacieux d’entre eux à réclamer la suppression des avantages des planteurs coloniaux qui pénalisent les cultivateurs métropolitains de betterave sur le marché du sucre.
119
+
120
+ Enfin, l'esclavage a été dénoncé comme un frein à l'innovation technique, le dynamisme industrieux des États du Nord des États-Unis étant pointé face à l’apparente stagnation de l'industrie des États du Sud.
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122
+ Pour une grande part, l'affirmation de la supériorité économique du travail libre sur l'esclavage est restée sans fondement empirique. Adam Smith s'appuie pour la justifier sur « l'expérience de tous les temps et de tous les pays »[59], sans toutefois qu'aucune comparaison autre que spéculative ne vienne étayer son raisonnement.
123
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124
+ Dans les années 1860, le développement de la cliométrie a relancé aux États-Unis le débat sur la rentabilité de l'esclavage. L'irrationalité du système esclavagiste, à bout de souffle face au développement du capitalisme du nord du pays, était alors communément admise. Outre le faible développement industriel du Sud, l'un des indices de cette crise constituait pour les défenseurs de cette thèse l'augmentation du prix des esclaves, interprétée comme une hausse du prix du travail.
125
+
126
+ L'approche cliométrique a renouvelé, non sans polémiques, les conclusions traditionnellement retenues à ce sujet. La question de la rentabilité de l'esclavage aux États-Unis ne fait aujourd'hui aucun doute, et seul son taux est encore discuté. Le taux de profit des planteurs serait, pour Meyer de 5 à 8 %, avec des pics de 10 à 13 % en Caroline du Sud ou en Alabama[60]. Robert Fogel et Stanley Engerman l'estiment pour leur part à « 10 % du prix de marché des esclaves », soit un niveau comparable à celui des investissements des industriels du Nord des États-Unis[61]. Les études américaines insistent notamment sur le fait que l'esclave est non seulement une force de travail mais aussi un investissement : pour Conrad et Meyer, l'augmentation du prix des esclaves était au contraire un indice de la croissance du marché. Fogel a par ailleurs souligné que le Sud avait développé une industrie « domaniale », dynamique bien que dépendante des productions agricoles, à travers la transformation des matières premières (sucreries, égreneuses de coton, trieuses de riz, scierie, etc.)[62].
127
+
128
+ S'agissant des plantations françaises des Antilles à l’apogée du prix du sucre, Paul Butel estime que le taux de profit des planteurs oscille entre 15 et 20 %[63].
129
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130
+ En 1944, l'historien Eric Williams (qui devint par la suite Premier ministre de Trinité-et-Tobago) publie l'ouvrage classique, Capitalisme et esclavage, dans lequel il approche la question essentiellement à partir de l'angle économique. Selon lui, la traite négrière et le modèle d'économie de plantation des Caraïbes aurait permis l'accumulation primitive nécessaire à l'industrialisation de l'Angleterre[64]. Au bout d'un moment, l'esclavage serait devenu non-rationnel d'un point de vue économique et capitaliste ; cette raison structurelle expliquerait, selon lui, l'abrogation de l'esclavage, davantage que la volonté idéaliste et humanitaire des penseurs des Lumières[64]. Le livre mettait ainsi en pièces l'historiographie traditionnelle (Reginald Coupland (en) ou G. M. Trevelyan) qui célébrait les héros idéalistes de l'abolition, affirmant qu'il s'agissait avant tout d'une question économique. Quoique discutée, la thèse eut une influence importance[64]. En 1940, Coupland pouvait ainsi soutenir, dans la Cambridge History of the British Empire (en), que l'abolition britannique de l'esclavage s'était faite à l'encontre des intérêts économiques, grâce à l'influence des penseurs humanistes ; en 1965, John D. Hargreaves (en), dans la New Cambridge Modern History (en), devait au contraire affirmer que les abolitionnistes marchaient de pair avec les intérêts économiques abolitionnistes[64]. Par la suite, toutefois, l'historiographie a revu nettement à la baisse l'importance économique de l'esclavage antillais en ce qui regarde l'accumulation primitive anglaise, bien que la réfutation du récit idéaliste demeure largement partagée[64].
131
+
132
+ À Rome, les esclaves se sont révoltés plusieurs fois, notamment ceux qui ont suivi Spartacus, un ancien gladiateur qui fut tué avec ses compagnons lors de la troisième guerre servile (entre 73 et 71 av. J.-C.). Seuls les esclaves malades, ou infirmes furent libérés ou abandonnés par leurs maîtres.
133
+
134
+ Le marronnage était le nom donné à la fuite d'un esclave hors de la propriété de son maître en Amérique, aux Antilles ou dans les Mascareignes à l'époque coloniale. Le fuyard lui-même était appelé « marron » ou « nègre Marron », « negmarron » voire « cimarron » (d'après le terme espagnol d'origine).
135
+
136
+ Aux Antilles, si l'esclave marron recherché était intercepté, une récompense était remise au preneur par le propriétaire et la loi du 3 octobre 1671 permet qu'on coupe les jarrets du fuyard[65] ; celle du 12 juin 1704 rappelle qu'on lui coupe les oreilles et qu'on le marque au fer de la fleur de lys, et la condamnation à mort a lieu « a la troisieme foiz qu'ils ont esté marons »[66]. Dans leurs tentatives d'évasion (ou de sédition), certains esclaves noirs ont pu bénéficier de la complicité de Blancs, comme l'indique un arrêt du Conseil supérieur[67] de l'île Martinique aux Antilles du 26 juillet 1710 visant à les juger[68].
137
+
138
+ À Rome, l’affranchissement peut se dérouler de quatre façons différentes :
139
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140
+ Malgré cet affranchissement, l'esclave n'a pas tous les droits d'un citoyen romain, seul son fils en bénéficiera.
141
+
142
+ En droit positif, la prohibition de l'esclavage humain est contenue dans les articles 4 de la convention européenne des droits de l'homme et de la Déclaration universelle des droits de l'homme, l'article 8 du pacte international relatif aux droits civils et politiques de l'ONU, dans la convention de Genève de 1926, de New York de 1956, de l'OIT de 1930 et 1936.
143
+
144
+ L'esclavage n'étant pas prohibé par l’islam, les pays musulmans hésitèrent et tardèrent encore plus que les Européens à l'abolir : Albert Londres, dans Pêcheurs de perles, signale du trafic régulier d'esclaves en Arabie en 1925.
145
+
146
+ Le Pakistan a été le dernier pays à abolir l'esclavage, en 1992, ce qui est très tardif au regard des normes internationales. Sa législation reste incomplète et ne s'est pas accompagnée de moyens de contrôle de sa mise en œuvre[69].
147
+
148
+ L’Arabie saoudite n'a aboli l’esclavage qu'en 1962, comme son voisin le Yémen. L'un de ses autres voisins, le sultanat d'Oman, ne le fera qu'en 1970.
149
+
150
+ À la fin du XIXe siècle, on vend à Marrakech près de 8 000 esclaves par an issus d'Afrique subsaharienne, le plus grand marché aux esclaves du Maroc[70]. En 1920, le protectorat français limite ce marché et c’est en 1922 qu’il y abolit officiellement l’esclavage[71].
151
+
152
+ Au début du XXIe siècle, le Maroc fait encore partie des pays où il y a le plus d'esclaves au monde[72].
153
+
154
+ L’abolition de l'esclavage en Tunisie a commencé par la libération des esclaves blancs sous la pression des pays européens, au début du XIXe siècle. Elle s'est poursuivie par la fermeture du marché aux esclaves en 1842 par le Bey de Tunis. L'esclavage est officiellement aboli le 28 janvier 1846 par Ahmed Ier Bey[73], la Tunisie devenant ainsi le premier pays arabo-musulman abolitionniste. Néanmoins, du fait de la persistance de l’esclavage durant la Régence, il faudra attendre le protectorat français pour imposer une véritable abolition de l'esclavage (sous peine de sanctions pécuniaires et pénales) par décret d'Ali III Bey, le 28 mai 1890 — décision parue le lendemain au Journal officiel[74].
155
+
156
+ En Mauritanie, en dépit de son abolition officielle - très tardive au regard des normes internationales - en 1981, l'esclavage est une pratique qui persiste, concernant entre 10 et 20 % d'une population totale de 3,4 millions d'habitants[75],[76], soit 340 000 à 680 000 esclaves. Toutefois, le 8 août 2007, le Parlement du pays a adopté une loi criminalisant l'esclavage, désormais puni de dix ans d'emprisonnement[77].
157
+
158
+ Lors du congrès de Vienne, le 8 février 1815, la traite négrière (c'est-à-dire le commerce des esclaves, l'achat et le transport d'êtres humains revendus comme esclaves dans l'empire colonial) est en théorie abolie en Angleterre, France, Autriche, Prusse, Portugal, Russie, Espagne, Suède sous la pression de l'Angleterre anti-esclavagiste (pression de la quadruple alliance), pays qui proclament que « la traite répugne aux principes généraux de la morale et de l'Humanité ».
159
+
160
+ Mais la suppression officielle de la traite ne signifie pas pour autant sa fin réelle. En effet la traite continue dans les colonies en France, en Espagne et au Portugal sous forme clandestine. Ainsi en 1820, 40 000 esclaves auraient quitté l'Afrique vers les îles du Sud des États-Unis et surtout du Brésil, qui en importait environ 20 000 par an entre 1820 et 1823 puis 10 000 environ entre 1823 et 1852. Ce commerce étant en théorie illicite, le sort des esclaves s'aggrava encore. Ils étaient en effet transportés dans les pires conditions et jetés par-dessus le bord lorsque le négrier croisait un navire de guerre britannique. Mais les peuples de certains pays européens, alertés par des sociétés anti-esclavagistes comme l'Angleterre et quelques écrivains comme André-Daniel Laffon de Ladebat ou encore associations comme le « Comité pour l'abolition de la traite des Noirs et de l'esclavage », étaient de plus en plus émus par le sort des esclaves. Divers gouvernements européens accordèrent donc aux Britanniques le droit de visite en 1831 et en 1833, ce qui leur permit d'exercer légalement la police des mers contre les négriers.
161
+
162
+ L'esclavage en tant que tel sera finalement aboli en 1833 en Angleterre et 1847 dans la colonie suédoise de Saint-Barthélemy.
163
+
164
+ A travers les siècles, les bulles pontificales condamnent régulièrement l'esclavage, montrant ainsi qu'elles sont peu suivies d'effet : en 1435, le pape Eugène IV condamne l’esclavage des indigènes des Canaries ou en 1839, Grégoire XVI condamne explicitement l’esclavage des Africains, aidant ainsi à l’abolition dans les pays catholiques où elle n’était pas déjà intervenue.
165
+
166
+ Le Brésil a été le dernier pays d'Amérique à abolir l'esclavage, en 1888, par la Loi d'or (Lei Áurea), sans compensation pour les propriétaires. Cette loi fut signée par la Princesse régente Isabelle, pendant l'absence à l'étranger de son père, l'Empereur Dom Pedro II[78].
167
+
168
+ L'esclavage est aboli au Chili en 1823[79].
169
+
170
+ Dans la société féodale, les serfs faisaient juridiquement partie du fonds, de sorte que lorsqu'un territoire était vendu, ils l'étaient avec lui. Par ailleurs, nul vassal ne pouvait diminuer la valeur de son fonds au préjudice de son suzerain, faute de quoi la partie diminuée devait être restituée au suzerain et ce dans l'état antérieur. De ce fait, nul ne pouvait affranchir un serf sans l'assentiment de son seigneur, et de suzerain en suzerain, seul le roi avait le pouvoir d'affranchir des personnes, moyennant une juste compensation[81].
171
+
172
+ Une première ordonnance de Louis X, du 2 juillet 1315, « portant affranchissement des serfs du domaine du roi, moyennant finance »[82], pose le principe que « selon le droit de nature, chacun doit naistre franc », et donc, « nous considerants que nostre royaume est dit, et nommé le royaume des francs, et voullants que la chose en vérité soit accordant au nom », dispose que par tout le royaume « telles servitudes soient ramenées à franchise », c'est-à-dire peuvent toujours être rachetées, contre juste dédommagement des ayants-droit.
173
+
174
+ L’Ordonnance de mars 1685 sur les esclaves des îles de l'Amérique entre cependant en contradiction en légalisant l’esclavage (cf code noir).
175
+
176
+ Ce n'est que par l'ordonnance du 10 août 1779 que la servitude personnelle est supprimée par Louis XVI sur toutes les terres dépendant de la couronne[83] ; regrettant de ne pouvoir cependant étendre cette mesure sur tout le royaume, « nos finances ne nous permettant pas de racheter ce droit des mains des seigneurs, et retenu par les égards que nous aurons dans tous les temps pour les lois de la propriété ». Il dispose cependant que le fait pour un serf d'établir domicile dans un lieu franc emporte affranchissement de sa personne, supprimant de ce fait le droit de suite qui autorisait jusque-là les seigneurs à réclamer leurs biens. Il dispose en outre que les seigneurs voulant faire de même seront dispensés de l'autorisation royale jusque-là nécessaire « à cause de l'abrégement ou diminution que lesdits affranchissements paraîtront opérer dans les fiefs tenus de nous ».
177
+
178
+ L’Assemblée nationale de 1790 avait réaffirmé par deux fois (décret du 8 mars[84] et du 12 octobre 1790) la légalité de l’esclavage et ce n’est que confrontée à la révolte des esclaves des colonies (Saint-Domingue notamment) que la Convention décrète son abolition en 1794[85]. Nombre de dirigeants girondins étaient opposés à l'esclavage mais leur base politique était en grande partie constituée de la bourgeoisie commerçante des ports de la côte ouest, vigoureusement opposée à une mesure mettant ses profits en péril. En conséquence, les Girondins n'étaient pas immédiatement disposés à mettre leurs idées en pratique. En revanche, les classes populaires qui soutenaient les Jacobins n'avaient aucun intérêt matériel à la poursuite de l'esclavage et pouvaient s'identifier aux souffrances des Noirs[86].[citation nécessaire]
179
+
180
+ Les mobiles pratiques de cette mesure n'excluent pas toute considération de principe, comme en témoigne l'emploi au cours du débat de l'expression de « crime de lèse-humanité »[87]. Cependant le décret sera abrogé par Napoléon Bonaparte, qui, le 20 mai 1802, rétablit l'esclavage « conformément aux lois et règlements antérieurs à 1789 »[88] sous l'influence, notamment, du traité d'Amiens.
181
+
182
+ De retour de l'île d'Elbe en 1815, Napoléon décrète l'abolition de la traite des esclaves, qui aligne la France sur la décision que vient de prendre le congrès de Vienne. Mais sa décision n'est nullement humaniste puisqu'elle n'a pour seul but que de se concilier la Grande-Bretagne. Sa résolution est confirmée par le traité de Paris le 20 novembre 1815.
183
+
184
+ L'ordonnance du 8 janvier 1817 signée par Louis XVIII interdit la traite des esclaves dans les colonies françaises, cependant la traite continue de manière plus clandestine.
185
+
186
+ La France attendra 1848, année qui voit Victor Schœlcher faire adopter définitivement le décret d'abolition pour ce qui concerne les Colonies. Le 5 mars, 250 000 esclaves des Colonies françaises devaient être émancipés[89].
187
+
188
+ Le décret du 25 avril 1848 a accordé aux Français résidant à l'étranger possesseurs d'esclaves un délai pour se défaire de cette « possession ». Ce délai a été prorogé par une loi du 11 février 1851 et a expiré le 27 avril 1858[90]. Cette loi a été prise car certains états esclavagistes ont exigé des maîtres qui émancipaient leurs esclaves les ramènent en Afrique.
189
+
190
+ Néanmoins l'esclavage a perduré de fait dans les colonies sous la forme du « travail forcé », pratique qui consistait à réquisitionner de force des travailleurs indigènes pour l’administration coloniale ou pour des entrepreneurs privés[91]. Le travail forcé a été aboli en 1946 (loi Houphouët-Boigny du 11 avril 1946).
191
+
192
+ En 1865, les États-Unis promulguèrent le 13e amendement interdisant l'esclavage, sauf en « punition d’un crime dont le coupable aura été dûment condamné ». Ce texte permet la criminalisation des anciens esclaves dans les États de l'ancienne Confédération[92].
193
+
194
+ La question de l'esclavage avait conduit Abraham Lincoln à en promettre l'abolition s'il était élu. Son élection amena les États du Sud à demander la sécession. Celle-ci leur fut refusée car elle aurait privé les caisses fédérales de l'essentiel de ses impôts, d'où la guerre civile, dite guerre de Sécession, qui s'ensuivit et fut le conflit le plus meurtrier de toute l'histoire du pays. Il est à noter que le Texas avait déjà fait sécession d'avec le Mexique quand celui-ci avait, lui aussi, aboli un peu plus tôt l'esclavage.
195
+
196
+ Le 9 septembre 2016, pour le 45e anniversaire de la mutinerie de la prison d'Attica, a lieu une grève d'une partie des 2,4 millions de prisonniers-travailleurs aux États-Unis, 40 prisons sur 27 états, ils sont payés quelques centimes de l'heure ou pas du tout. Ils sont fédérés, pour se défendre, au sein d'un syndicat aux revendications anarchistes nommé IWW[93],[94],[95].
197
+
198
+ En 1822, le Liberia est fondé par une société américaine de colonisation (American Colonization Society, « la société nationale d'Amérique de colonisation »), pour y installer des esclaves noirs libérés. En 1931, le journaliste George Schuyler publie Slaves Today : A Story of Liberia, roman dénonçant la perpétuation de l'esclavage domestique dans le pays[96]. La même année, la Société des Nations (SDN) condamne les conditions de travail forcé imposées aux autochtones par les Américano-Libériens pour le compte de multinationales de l’industrie du caoutchouc. Le scandale contraint le gouvernement à la démission. En 1936, le nouveau gouvernement interdit le travail forcé.
199
+
200
+ Au Bhoutan, l'esclavage est aboli en même temps que le servage par le roi Jigme Dorji Wangchuck en 1956[97],[98].
201
+
202
+ L'esclavage en Chine impériale a revêtu de nombreuses formes au cours de l'Histoire. Plus modérée que l'esclavage aux États-Unis ou dans le monde arabe, la mentalité chinoise considère ses esclaves comme à mi-chemin entre l'humain et l'objet (半人,半物, bànrén, bànwù)[99].
203
+
204
+ Les empereurs ont à plusieurs reprises tenté d'interdire l'esclavage privé car les esclaves étaient plus dévoués à leur maître qu'à leur souverain. Ils pouvaient devenir des meurtriers si leur maître le leur ordonnait. Les esclaves privés étaient devenus dangereux pour la société. L'esclavage fut à plusieurs reprises aboli, jusqu'à la loi de 1909[100],[99], pleinement entérinée en 1910[101], bien que la pratique de l'esclavage ait perduré jusqu'au moins 1949[102].
205
+
206
+ Selon Alexandra David-Néel, « une sorte d'esclavage » subsistait encore, dans les années 1950, dans maintes parties du Tibet. Attachés à une famille particulière, les esclaves en constituaient une grande partie de la domesticité. Cet esclavage, qui n'était pas légal, reposait sur la coutume, laquelle, au Tibet, avait force quasiment de loi[103]. L'existence de cet esclavage ancillaire avait déjà été signalée par sir Charles Alfred Bell pour la vallée de Chumbi au début du XXe siècle[104].
207
+
208
+ À partir de 1959, année du départ en exil du 14e dalaï-lama, le gouvernement chinois mit en place au Tibet une série de réformes, notamment l' « abolition du servage et de l'esclavage »[105].
209
+
210
+ Depuis 2009, une « Journée d'émancipation des serfs au Tibet » célèbre la fin du servage et de l'esclavage au Tibet[106].
211
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212
+ Au Népal, chez les Nyinbas, des populations tibétophones, les esclaves furent émancipés par décret gouvernemental en 1926[107].
213
+
214
+ Par glissement sémantique, certaines situations sont assimilées aujourd'hui à de l'esclavage moderne :
215
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216
+ Selon les chiffres de l'Indice mondial de l'esclavage (Global Slavery Index 2014)[114] élaboré par la fondation Walk Free (en), une ONG internationale ayant son siège social à Perth (Australie), le monde comptait en 2014 près de 36 millions de personnes prisonnières d'une forme ou d'une autre d'esclavage moderne (ce chiffre s'élève en 2019 à 40 millions selon l’Organisation internationale du travail (OIT) et la Rapporteuse spéciale sur les nouvelles formes d’esclavage[115]) : travail forcé, traite d'êtres humains, servitude pour dettes, mariage forcé et exploitation sexuelle[116],[117]. Tous les 167 pays étudiés compteraient des esclaves au sens moderne du terme. Les deux continents comptant le plus d'esclaves seraient l'Asie et l'Afrique : l’Inde (14,3 millions de victimes de l'esclavage), la Chine (3,2 millions), le Pakistan (2,1), l’Ouzbékistan (1,2), la Russie (1,1) ; puis le Nigeria, la République démocratique du Congo, l’Indonésie, le Bangladesh et la Thaïlande[117]. En pourcentage de la population, les pays comptant le plus d'esclaves seraient la Mauritanie (4 % ; l'esclavage y est héréditaire, les Maures noirs étant esclaves des Maures blancs de génération en génération), l’Ouzbékistan (3,97 %), Haïti, le Qatar, l’Inde, le Pakistan, la République démocratique du Congo, le Soudan, la Syrie, et la Centrafrique[117].
217
+
218
+ Cet indice est toutefois très controversé. Selon les chercheurs Andrew Guth, Robyn Anderson, Kasey Kinnard et Hang Tran, l'examen des méthodes de l'Indice révèle d'importantes et graves faiblesses, et soulève des interrogations quant à sa validité et son applicabilité. De plus, la publicité accordée à l'Indice conduit à l'utilisation de données erronées dans la culture populaire et par des organes et organismes de presse reconnus ainsi que par des revues universitaires et des responsables politiques[118].
219
+
220
+ En 2017, la fondation Alliance87[119] dont le rapport[120] basé sur ceux de l'Organisation international du travail[121] des Nations unies et de l'ONG Walk Free Foundation (en), en partenariat avec l'Organisation internationale des migrations, indique qu'en 2016, 40 millions de personnes restent victimes de l'esclavage (par travail ou mariage forcés) de par le monde, que 71 % sont de sexe féminin et 25 % des enfants.
221
+
222
+ Le statut d'esclave est soutenu par le Centre de recherches et de fatwas de Daech qui a établi que ces pratiques existaient déjà au Moyen Âge, avant que l'esclavage ne soit aboli[122]. Selon un document daté du 16 octobre 2014, présenté par l'agence de presse Iraqi news[123], l'État islamique aurait fixé le prix de vente des femmes yésides ou chrétiennes, comme esclaves, entre 35 et 138 euros. « Une fillette âgée de un à neuf ans coûterait 200 000 dinars (soit 138 euros), une fille de dix à vingt ans 150 000 dinars (104 euros), une femme entre vingt et trente ans 100 000 dinars (69 euros), une femme entre trente et quarante ans 75 000 dinars (52 euros) et une femme âgée de quarante à cinquante ans 50 000 dinars (35 euros) ». Le document mentionne l'interdiction « d'acheter plus de trois femmes », sauf pour les « Turcs, les Syriens ou les Arabes du Golfe »[124].
223
+
224
+ En 2016, grâce au soutien du prix Carmignac du photojournalisme, le photojournaliste Narciso Contreras (en) produit les premières preuves photographiques du trafic d'esclaves en Libye, dont sont victimes notamment les migrants africains qui tentent de rejoindre l'Europe[125],[126],[127].
225
+
226
+ Le prix des esclaves noirs de Libye était de 350 dinars soit 220 euros[128].
227
+
228
+ En novembre 2017, des journalistes de la chaîne américaine CNN filment des scènes de vente de migrants comme esclaves. L'Organisation des Nations unies condamne une situation « inhumaine ». La Libye promet une enquête[129]. Le Canada a accueilli plus de 750 anciens esclaves de Libye[130].
229
+
230
+ La pauvreté et l'instabilité politique en Afrique centrale, les importantes flux migratoires incontrôlés dues aux conflits armés (Soudan, Somalie, Ouganda, République Démocratique du Congo…), ainsi que les richesses des sols de Centre-Afrique, ont entraîné l'apparition d'organisations minières illégales exploitant des centaines de milliers de clandestins souvent mineurs dans les mines de cobalt[131], ou pratiquant l'« esclavage sexuel » et le « travail forcé » dans les mines d'or et de diamant[132],[133],[134].
231
+
232
+ La justice s'applique difficilement dans cette région du monde, et il est difficile d'identifier les causes exactes de cet esclavage moderne ni la gravité de la situation. Cependant, bien que les responsables directs soient les communautés armées locales, leur trafic existe grâce aux entreprises occidentales ou asiatiques (automobile, téléphonie, joaillerie…), qui achètent à des prix intéressants[réf. nécessaire][135] le cobalt, l'or et les diamants, indispensables à l'économie mondiale de la micro-informatique et du luxe, tout comme le trafic d'esclaves existait auparavant pour fournir des denrées et des biens de consommation plus modestes (sucre, coton…).
233
+
234
+ Le cas des mines africaines n'est qu'un exemple d'un certain nombre d'organisations mondiales qui exploitent les Hommes au profit des économies occidentale, asiatique ou russe (comme hier, au profit des économies occidentale, arabe ou asiatique). En effet, la Corée du Nord est notamment connue pour exporter ses travailleurs forcés aux quatre coins du monde[136],[137]. L'exploitation des clandestins dans les chantiers au Qatar au Moyen Orient[138] ou encore dans les tanneries espagnoles, fournisseurs du luxe de grandes marques[139], sont encore d'autres exemples d'exploitation humaine moderne. Finalement, la valeur générée par tous ces travailleurs forcés ou esclaves, parfois mineurs, se retrouve, du fait de la mondialisation, dans les biens de consommation, la nourriture, les mobiliers et immobiliers des millions de personnes des catégories sociales les plus aisées du monde.
235
+
236
+ Il existe un débat pour dire que la gestation pour autrui (GPA) relève de l'esclavage. Les arguments en ce sens sont que (1) la mère porteuse ou gestatrice subit des restrictions de sa liberté d'agir, y compris dans sa vie personnelle, (2) l'enfant est l'objet d'un contrat qui sera remis contre une rémunération, (3) des gamètes peuvent éventuellement être acquises. La philosophe Sylviane Agacinski, par exemple, voit dans la GPA "une forme inédite d'esclavage" qui "s'approprie l'usage des organes d'une femme et le fruit de cet usage" [140].
237
+
238
+ Des jours de commémoration de l'abolition existent notamment en France dans toutes les anciennes colonies.
239
+
240
+ 2006 marque l'année de la reconnaissance de la responsabilité historique de l'État français à propos de l'esclavage, dont les victimes seront dorénavant commémorées tous les 10 mai. Ce jour est également l'anniversaire de l'adoption de la loi Taubira, étape de la démarche mémorielle touchant à l'esclavage, qu'elle qualifie en particulier de « crime contre l'humanité ».
241
+
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+ La place réservée dans la mémoire collective à certaines personnalités est également notable, ainsi les « nègres marrons » et la mulâtresse Solitude (vers 1772-1802), figure historique de la résistance des esclaves noirs en Guadeloupe et héroïne d'un roman du même nom d'André Schwarz-Bart, paru en 1972.
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+ L'esclavage est un système juridique et social qui applique le droit de propriété aux individus, dits esclaves. Par opposition un individu ne faisant pas l'objet d'un tel droit de propriété est dit libre. Le propriétaire d'un esclave est quant à lui appelé maître. L'esclavagisme caractérisme quand à lui une société dont le fonctionnement est basé de manière prépondérante sur l'esclavage[1]. Défini comme un « outil animé » par Aristote[2], l’esclave se distingue du serf, du captif ou du forçat (conditions voisines dans l'exploitation) par l'absence d'une personnalité juridique propre[3]. Des règles (coutumes, lois…) variables selon le pays et l’époque considérés, fixent les conditions par lesquelles on devient esclave ou on cesse de l'être, quelles limitations s'imposent au maître, quelles marges de liberté et protection légale l'esclave conserve, quelle humanité (quelle âme, sur le plan religieux) on lui reconnaît, etc. L'affranchissement d'un esclave (par son maître ou par l'autorité d'un haut placé) fait de lui un affranchi, qui a un statut proche de celui de l'individu ordinaire.
4
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5
+ Les traites négrières orientales, dont la transsaharienne (dite « traite arabe »), et la traite négrière transatlantique vers le continent américain sont les plus importantes des pratiques esclavagistes du fait de leur durée (respectivement onze et quatre siècles), de leur ampleur (plusieurs dizaines de millions d'individus réduits à l'état d'esclaves en tout), et de leur impact sociologique, culturel et économique tant dans les régions esclavagistes qu'en Afrique, où se trouvaient les trois grands lieux du trafic d'esclaves : Tombouctou, Zanzibar et Gao.
6
+
7
+ Ponctuellement condamné depuis l'Antiquité (par des autorités morales et parfois politiques), formellement interdit concernant tout peuple chrétien, ou non, connu ou à découvrir, par le pape Paul III en 1537 et 252 ans plus tard par les différentes déclarations des droits de l'homme, l'esclavage n'a été aboli que tardivement. Il est aujourd'hui officiellement interdit (via par exemple le pacte international relatif aux droits civils et politiques) mais le travail forcé, la traite des êtres humains, la servitude pour dettes, le mariage forcé et l'exploitation sexuelle commerciale sont des pratiques souvent assimilées à de l'esclavage.
8
+
9
+ Un esclave est un individu privé de sa liberté ou d'une partie de celle-ci par les règles en vigueur dans le pays et l’époque considérés. Il est un instrument économique sous la dépendance d'un maître, pouvant être vendu ou acheté. L'esclavage se différencie du servage par son statut de « propriété », et en conséquence par la privation de ses libertés fondamentales.
10
+
11
+ Le terme moderne « esclavage » vient du latin médiéval sclavus : le mot « esclave » serait apparu au haut Moyen Âge à Venise[4], où la plupart des esclaves étaient des Slaves des Balkans (alors appelés Esclavons, terme issu du grec médiéval Σκλαβηνοί / Sklaviní, pluriel de Σκλαβηνός / Sklavinós), dont certains furent vendus jusqu'en Espagne musulmane où ils sont connus sous le nom de Saqāliba[5].
12
+
13
+ Rome pratiquant l'esclavage, comme d'autres peuples antiques, le latin disposait d'un terme pour désigner l'esclave : servus, qui a conduit aux termes « servile » et « servitude », relatifs à l'esclave et à sa condition. Ce mot a aussi donné naissance aux termes « serf » du Moyen Âge et aux modernes « service » et « serviteur ».
14
+
15
+ Plusieurs textes internationaux ont tenté de définir la notion d'esclavage.
16
+
17
+ Dans son ouvrage Qu'est-ce que l'esclavage ? Une histoire globale, l'historien Olivier Grenouilleau propose une définition de l'esclavage autour de quatre caractères se combinant, selon les cas, de manières différentes :
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+ L'esclavage interne par opposition à l'esclavage externe, se caractérise par la réduction en esclavage des membres d'une communauté (religieuse, étatique, lignagère ou autre).
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+ L'esclavage interne, pouvant être assimilé à l'esclavage pour dettes ou à cette forme amoindrie que l'on nomme servitude pour dettes, résulte de la possibilité de vendre ses enfants en esclavage, de se vendre soi-même ou d'être réduit en cette condition pour cause de dettes insolvables. A contrario, l'esclavage externe est celui qui a pour source ultime la guerre. À l’exception possible des Aztèques, il n'existerait aucun exemple de société qui pratiquerait l'esclavage interne sans pratiquer aussi l'esclavage de guerre. L'esclavage interne n'est donc pas un cas particulier de l'esclavage en général[10].
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+ Ni l'Europe chrétienne, ni le monde arabo-musulman n'ont pratiqué l'esclavage interne[réf. nécessaire]. En revanche, à l'époque précoloniale des traites négrières, les deux considéraient légitimes de se pourvoir en esclaves en Afrique[11]. La traite négrière à La Rochelle par exemple marque l'Ouest de la France et participe au développement de la France tout entière. Cependant, ce développement dépend de cette traite extérieure avec L’Afrique et l’Amérique. Des navires négriers partent de La Rochelle et effectuent le commerce triangulaire tous les jours[12]. Ils partent de La Rochelle avec des produits manufacturés en direction de l'Afrique où ils échangent des esclaves et ils repartent vers les Amériques où ils font le même commerce. Ce trafic génère des richesses. Des hôtels particuliers sont créés, comme celui d'Aimé Benjamin Fleuriau. Il a été construit de 1740 à 1750, selon la mode parisienne (un corps central encadré de deux ailes autour d’une cour fermée par un grand portail) par Jean Regnaud de Beaulieu. L’hôtel est situé dans la rue Fleuriau du nom de Louis Benjamin Fleuriau, fils du planteur, conseiller municipal de la ville et député. Il était un bienfaiteur de la ville. Cet hôtel est par la suite changé en Musée, le Musée du Nouveau Monde. Il a été fondé en 1982, à la suite d’un souhait de Michel Crépeau, ancien maire de la Rochelle, de 1971 à 1999.
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+ Il est fréquent au cours de l'Histoire que la réduction en esclavage soit le sort réservé aux prisonniers de guerre. Cette dernière est ainsi souvent un facteur de recrudescence de la pratique esclavagiste. En atteste l'afflux d'esclaves à Rome à la suite de ses différentes campagnes militaires victorieuses (guerres puniques, guerre des Cimbres, guerre des Gaules[13]) ou le maintien de l'esclavage dans la péninsule Ibérique à la suite des luttes que se livrent Arabes et chrétiens du VIIIe siècle au XVe siècle. Dans la période contemporaine, la guerre du Darfour est un exemple des liens entre esclavage et conflits guerriers.
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+ Les razzias, pratiquées par des pirates ou des corsaires au service d'une entité politique, sont un autre moyen d'approvisionnement en marchandise humaine. Dans la Rome antique, la piraterie méditerranéenne alimente un commerce florissant qui possède ses intermédiaires spécialisés et ses places de commerce comme l'île de Délos. La piraterie des Barbaresques (Algériens notamment) et ses nombreuses razzias sur les côtes européennes de la mer Méditerranée restera pour sa part active jusqu'au XIXe siècle.
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+ Lors des différentes traites au cours de l'histoire, la capture des esclaves est fréquemment assurée par des groupes n'utilisant pas eux-mêmes les esclaves ou seulement en proportion limitée. Si les lançados portugais, actifs sur le sol africain, ont approvisionné les navires négriers, leur participation à l'alimentation du commerce triangulaire fut par exemple minoritaire. La grande majorité de l'approvisionnement des places de commerce d'esclaves était le fait d'États côtiers, de chefs locaux ou de marchands eux-mêmes africains, dont l'activité s'est progressivement centrée sur le trafic d'esclaves.
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+ De la même manière, durant l'Antiquité grecque, les marchands d'esclaves achetaient les captifs à des intermédiaires, souvent non grecs, dont les modalités d'approvisionnement nous restent largement inconnues[14]. La capture des esclaves était donc dans une large mesure « externalisée » par des sociétés esclavagistes en mesure d'établir un système durable d'échange marchand d'humains avec les sociétés qui les fournissaient en main-d'œuvre servile.
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+ Le Code de Hammurabi (environ 1750 av. J.-C.), texte de lois babylonien, mentionne pour la Mésopotamie des sanctions juridiques conduisant à l'esclavage comme la répudiation de ses parents par un enfant adopté[15].
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+ Sous la République romaine, certaines infractions entraînent la déchéance des droits civiques (capitis deminutio maxima) : les déserteurs et les citoyens qui se sont dérobés au cens peuvent ainsi être vendus comme esclaves par un magistrat, en dehors de Rome toutefois[16]. Sous l'Empire romain, la condamnation aux mines (ad metalla) est l'une des peines les plus redoutées.
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+ Aux États-Unis, à l'époque de l'esclavage, les Noirs libres peuvent être condamnés à l'esclavage pour un ensemble d'infractions juridiques assez larges : l'accueil d'un esclave fugitif, le fait de rester sur le territoire de certains États, telle la Virginie, un an après son émancipation.
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+ L'esclavage touche historiquement les populations les plus fragiles et en premier lieu les enfants. Le sort de l'enfant abandonné le conduisait ainsi souvent à l'esclavage en Mésopotamie et plus tard en Grèce et à Rome[17]. Dans ces deux dernières civilisations antiques, le « droit d'exposition » autorise l'abandon d'un enfant, le plus souvent devant un bâtiment public, un temple par exemple. L'enfant recueilli est soumis à l'arbitraire de son « bienfaiteur » et échappe rarement à l'esclavage.
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+ Quand il n'est pas abandonné, l'enfant peut aussi être vendu. Des contrats de vente d’enfants, datant de la troisième dynastie d'Ur, indiquent que la pratique semble être répandue au sein des civilisations mésopotamiennes[15].
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+ La servitude pour dette résulte d'une procédure, parfois encadrée juridiquement, qui consistait à s'acquitter d'une créance par l'abandon de la propriété de soi à son créancier. Fréquente parmi les paysans pauvres athéniens, au point d'être interdite par Solon au VIe siècle av. J.-C., elle constitue l'une des formes d'esclavage qui persistent dans la période contemporaine.
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+ La transmission héréditaire du statut d'esclave est historiquement récurrente. Les modalités et le degré de formalisation des règles de transmission sont cependant variables. Durant la période romaine classique, ce statut s'hérite par la mère, sans qu'aucune attention ne soit portée à la condition du père[18]. On nomme « verna » un esclave de naissance.
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+ À compter d'Omar, dans la seconde moitié du VIIe siècle, un des courants du droit musulman considère que l'enfant d'une esclave est libre si le propriétaire est le père de l'enfant. La « mère d'enfant » — le titre est officiel — est libérée à la mort de son maître[19]. La législation islamique se situe sur ce point dans la continuité des législations mésopotamiennes qui nous sont parvenues : un père libre et veuf qui épouse une esclave peut même faire de l'enfant qui naîtrait de cette union son héritier s'il l'a expressément adopté. La descendance d'une mère libre et d'un esclave est automatiquement libre[20].
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+ Aux États-Unis, si la législation est mouvante dans le temps et, surtout, différenciée selon les États, la transmission de la condition d'esclave par la mère est très largement dominante. Les premiers textes en attestant sont le statut du Maryland de 1664 et le code virginien de 1705[21]. La loi a parfois répondu aux rares cas d'union entre femmes libres et esclaves en imposant aux enfants de servir le maître de leur père, à vie ou pour une durée déterminée[22].
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+ Les fonctions de l'esclavage ont fortement varié selon les sociétés et les périodes historiques. En premier lieu, on opère traditionnellement une distinction sur la base de l'importance tenue par les esclaves dans l'économie générale des rapports de production et des relations symboliques. On désigne ainsi une société dont les esclaves occupent une fonction indispensable à son fonctionnement global sous les termes de « société esclavagiste » (slave society), pour la distinguer des « sociétés à esclaves » (society with slaves), qui emploient des esclaves sans en faire un maillon indispensable de leur système économique et social. L'historiographie considère généralement les sociétés antiques grecques[23] et romaines, les systèmes économiques et sociaux des Antilles[24] et du Brésil durant la période coloniale (du XVIIe siècle au XIXe siècle) et du Sud des États-Unis avant la guerre de Sécession comme des exemples de sociétés esclavagistes. À l'inverse, le Moyen Âge occidental ou le monde arabe, qui connaissent l'esclavage, sont considérées comme des sociétés à esclaves et non comme des sociétés esclavagistes[25].
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+ Les esclaves ont rempli au cours de l'histoire une large palette de métiers et de fonctions sociales. Dans les sociétés antiques, les esclaves sont ainsi présents dans l'ensemble des secteurs de l'économie, sans qu'aucun métier ne leur soit réservé en propre. Ils peuvent exercer le métier de pédagogue ou de médecin, sont très présents dans les secteurs qui nécessitent la manipulation de l'argent, la banque en particulier[26], mais aussi dans l'artisanat (ateliers de céramique). Le cas fait cependant figure d'exception : il est fréquent au cours de l'histoire que des esclaves aient été exclus de certaines professions, et confinés dans les travaux considérés comme les plus dégradants.
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+ On peut distinguer, au cours de l'Histoire, un certain nombre d'usages récurrents de l'esclavage. Dans le secteur primaire, l'utilisation dans les mines et les carrières et comme main d'œuvre agricole, notamment dans l'économie de plantation, est commune à une grande partie des sociétés esclavagistes. L'esclavage domestique ainsi que l’esclavage sexuel sont, peut-être plus encore que l'utilisation strictement économique des esclaves, largement représentés tout au long de l'histoire humaine. Enfin, l'utilisation par l'État est fréquente pour l'accomplissement de tâches de travaux publics et de voirie. L'emploi d'esclaves à des fins militaires ou de police publique, plus rare, est une des caractéristiques saillantes de la civilisation musulmane.
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+ Dans l'Antiquité, les esclaves sont indispensables au fonctionnement des carrières qui fournissent les matériaux des grands ensembles architecturaux des grandes cités romaines ou grecques.
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+ À Athènes, les esclaves sont les principaux extracteurs des mines d'argent du Laurion, nécessaires à la stabilité monétaire de la cité grecque[27]. Lauffer estime même que près de 30 000 esclaves ont pu travailler dans ces seules mines et leurs moulins de traitement[28]. Sous l'Empire, à Rome, la condamnation aux mines (ad metalla) fait partie des sanctions juridiques les plus redoutées. Au Moyen Âge, les esclaves sont utilisés, à Gênes par exemple, dans l'exploitation des salines[29]. Dans les colonies espagnoles d'Amérique, les esclaves noirs mais surtout indiens sont massivement utilisés dans les mines d'or, d'argent et de cuivre. Les Portugais importeront de leur côté des esclaves noirs pour l'exploitation des riches gisements aurifères brésiliens du Minas Gerais, découverts à la fin du XVIIe siècle.
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+ Souvent lié à de grands domaines, l'esclavage agricole se développa massivement dans l'Antiquité. À Athènes, il dominait dans les exploitations dont les besoins en main-d'œuvre dépassaient les seules forces d'une famille[30]. À Sparte, les hilotes, dont le statut était proche de celui d'esclave, fournissaient l'essentiel de l'approvisionnement de la cité. À la fin de la République, les grandes oliveraies et les grands vignobles de l'Italie centrale utilisaient quasi exclusivement des esclaves[31] ; l’ergastule était une des modalités de gestion de la population d'esclaves considérée comme la plus dangereuse. C'est de ces régions à forte concentration en esclaves, notamment le Sud de la péninsule et la Sicile, dans des zones pratiquant un élevage extensif, que partirent les grandes révoltes serviles auxquelles fut confrontée la République.
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+ Malgré le développement du servage en Occident à partir du VIIIe siècle, l'esclavage resta présent dans le monde rural, notamment au sein des domaines agricoles des monastères[32].
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+ Dans le monde arabe, l'emploi à grande échelle des esclaves sur les domaines agricoles est bien présent, notamment en Irak au IXe siècle, où vivaient dans l'esclavage plusieurs dizaines de milliers d'esclaves noirs d'Afrique de l'Est. De la même façon, les sultanats de la péninsule Arabique et de la côte est africaine pratiquaient l'esclavage, notamment pour la production de produits agricoles (sésame, céréales, etc.). Au XIXe siècle, c'est une société de plantation qui se développa également dans le sultanat de Zanzibar à la suite de l'explosion de la demande en clou de girofle[33]. En Mésopotamie, les esclaves sont notamment utilisés pour la culture de la canne à sucre, fortement consommatrice de main-d'œuvre.
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+ Après les croisades, l'Europe reprit ce mode d'organisation du travail dans les régions où elle tenta d'importer cette culture, notamment dans la péninsule Ibérique et dans les îles méditerranéennes. L'exportation de cette économie de plantation par les Portugais dans les îles Atlantiques (îles Canaries, Sao Tomé), puis par eux et les Espagnols sur le continent américain, s'inscrit dans la continuité de ce déplacement vers l'ouest ; ce système devient caractéristique de la colonisation américaine, qui se tourne presque immédiatement vers l’esclavage pour l'exploitation du sol. La culture de la canne à sucre fut ainsi à l'origine de la traite négrière qui se mit en place au XVIe siècle. Puis, le développement des cultures du café, du tabac, du coton, etc., soutiendra, dans l'Amérique du Sud, du Centre et du Nord le niveau de la demande en main-d'œuvre servile.
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+ S'il n'a pas une fonction directement économique, l'esclavage domestique permet aux propriétaires de dégager un temps libre (l'otium) indispensable aux activités sociales, politiques et artistiques. Il est très répandu à Rome et à Athènes, où même les citoyens pauvres possèdent souvent un esclave domestique. Ainsi, selon Finley, à Athènes, tout homme, financièrement en mesure d’avoir des esclaves, en possède au moins un. Il s'agit le plus souvent d'un homme à tout faire, qui le suit dans tous ses déplacements et, en fonction de ses ressources, d’une femme, astreinte aux tâches ménagères[34].
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+ Quasiment absent du monde agricole, l'esclave est au contraire omniprésent dans la sphère domestique arabe. La division sexuelle du travail est, comme dans l'Antiquité gréco-romaine, nettement marquée : là où les hommes servaient de jardiniers, gardiens et homme à tout faire, les femmes occupaient les fonctions de nourrices, femme de chambre, couturières ou cuisinières[35].
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+ La grande majorité des « petits Blancs », les paysans pauvres des Antilles françaises, possédaient eux aussi un esclave destiné aux tâches domestiques. Dans les couches les plus aisées de la société blanche ou noire, l'esclavage domestique revêt souvent une fonction ostentatoire. On évalue qu’à l'apogée de l'empire assyrien, une famille aisée de Babylone possède en moyenne de trois à cinq esclaves[36]. Au Xe siècle, un calife de Bagdad, sous la dynastie Abbasside, ne possède pas moins de 10 000 esclaves[37].
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+ L'exploitation du corps des femmes pour des fonctions reproductives ou de plaisir constitue un motif récurrent de réduction en esclavage. Les récits mythologiques antiques sont un indice du caractère commun que revêtait cet esclavage sexuel. Le cycle troyen mentionne à plusieurs reprises cette forme d'esclavage ; c'est notamment le sort réservé par les Achéens aux femmes troyennes après la prise de la cité d'Asie Mineure. L'esclavage sexuel est de fait largement répandu dans l'Antiquité, par le biais de la prostitution[38] mais aussi à travers les relations entretenues entre maîtres et esclaves des deux sexes ; les témoignages semblent indiquer que ces dernières n'étaient pas rares à Rome[39].
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+ Dans le monde arabe, l'exploitation sexuelle constitue pour Gordon Murray « la raison la plus courante d'acquérir des esclaves »[40]. Le statut de concubine est ainsi réservé aux seules esclaves[41] ; en cas d’enfantement, ces dernières étaient protégées de la vente et pouvaient se voir accorder un affranchissement[42]. Dans les maisons musulmanes les plus aisées, la surveillance des femmes dans les harems est confiée à un ou plusieurs eunuques, qui constituent une autre incarnation du pouvoir accordé au maître sur les fonctions de reproduction de ses esclaves. La dynastie musulmane des Séfévides ou les sultans de Constantinople entretinrent des harems de grande dimension dont le fonctionnement influa de manière notable sur la vie politique[43]. Plus généralement, harems et concubinage constituaient deux éléments fondamentaux de la société patriarcale.
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+ Si aucun statut équivalent à celui de concubine n'existait dans la chrétienté, l'exploitation sexuelle des esclaves des colonies américaines était fréquente comme en atteste le nombre élevé des métissages qui obligea souvent les autorités à se pencher sur le statut des enfants nés de ce type d'union.
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+ Ils sont la propriété de l'État et assurent les tâches d'intérêt général. Les esclaves sont donc employés comme ouvriers (pour les travaux de voirie), secrétaires ou comptables dans les administrations essentielles au bon fonctionnement des différents services publics ou encore la surveillance des égouts et des bâtiments publics. Les premières apparitions de services de pompiers remontent aux temps égyptiens mais Rome a réutilisé ce principe avec des esclaves. Les pompiers romains (vigiles urbani) étaient très souvent appelés au feu dans les incendies criminels ou accidentels (notamment dans les immeubles romains, dénommés insula).
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+ Dans la mythologie grecque, pour ne pas vouloir payer les dieux Apollon et Poséidon qui lui ont construit la célèbre enceinte de sa ville, le roi de Troie Laomédon, après les avoir considérés comme ouvriers, traite ainsi les deux dieux comme esclaves et est prêt à leur lier les pieds, les vendre au loin ou leur trancher les oreilles[44] !
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+ Depuis l'Antiquité, l'esclave est en grande majorité traité de façon inhumaine parce qu'il n'est pas tout à fait considéré comme un être humain mais se situe juste à la lisière entre l'animal et l'humain[9],[45]
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+ Plutarque : « les coups ou les mauvais traitements… ne sont bons que pour les esclaves et non les hommes libres »
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+ Quintillien : « Quant à frapper les élèves, c'est une pratique… honteuse et faite pour les esclaves, et ce qu'on accordera s'il s'agissait d'un autre âge,- vraiment injurieuse »
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+ Si plus tard - pour autant que les colons en tiennent compte-, le Code noir de 1685 appliqué aux colonies de l'ancien régime octroie enfin l'humanité morale et religieuse aux esclaves, il ne leur accorde aucune personnalité politique et juridique[45] et n'oublie pas de réglementer les peines corporelles à leur infliger allant du fouet, au marquage au fer rouge, à la castration en passant par la mutilation (oreilles, nez, mains, jambes…) et jusqu'à la peine de mort[46].
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+
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+ « Selon Victor Schoelcher, un esclave était soldé au bout de trois années de travail. Après cela, il pouvait mourir de besoin ou sous les coups »[47].
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+ Les réseaux commerciaux ont évolué en fonction de la demande en esclaves qui s'est longtemps confondue avec les grands centres économiques et politiques. Dans l'Antiquité, les réseaux commerciaux sont tournés vers la Grèce, Carthage puis l'Empire romain. Si un trafic est attesté dès la période archaïque, c'est l'augmentation de la demande au VIe siècle av. J.-C. qui entraîne semble-t-il le développement d'un circuit commercial de grande ampleur[48].
95
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+ Le coût d'un esclave sous Rome était de 10 mois de salaire pour un ouvrier moyen (80 sesterces) soit 800 sesterces, pour acquérir un esclave[49].
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+ Des marchés, alimentés par des trafiquants spécialisés, fournissaient une main-d'œuvre barbare directement dans les places grecques (Corinthe, Chypre, Délos, Athènes…). À Rome, un marché se tenait au cœur de la ville, sur le Forum, près du temple des Dioscures[50].
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+ Au cours du Moyen Âge, la traite s'oriente vers l'Afrique du Nord, la Mésopotamie et l'Europe méditerranéenne (Italie, Catalogne, Crète, Chypre, Majorque…). Les principales routes commerciales trouvent leurs sources en Afrique subsaharienne et les régions européennes non christianisées (traite des Slaves païens et chrétiens depuis les Balkans). À titre d'exemple, en 1259, Bernat de Berga, évêque d'Elne, en Roussillon, lègue dans son testament huit esclaves, dont deux chrétiens et six païens[51].
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+ Après l'exploration des côtes africaines au XVe siècle, le Portugal entame une traite tournée vers les îles Atlantiques et la péninsule Ibérique. À l'époque moderne, ce commerce européen des esclaves évolue vers une forme transatlantique connue sous le nom de commerce triangulaire, qui perdure du XVIe siècle au XIXe siècle[52]. Les estimations du nombre de déportés varient, selon les auteurs, de 11 millions (pour Olivier Pétré-Grenouilleau[53]) à 50 millions (pour Victor Bissengué[54]).
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+ Les coûts élevés de l'importation de nouveaux esclaves aux États-Unis puis son interdiction débouchèrent sur le développement accéléré du commerce de la location d'esclave[55].
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+ Le commerce arabe des esclaves est resté actif de l'Antiquité à l'époque moderne. Ses zones d'approvisionnement traditionnelles sont l'Afrique noire (traite subsaharienne), les régions de la mer Noire ou la côte orientale de l'Afrique (Zanzibar). Les ramifications de ce trafic semblent rayonner, bien que sans doute dans des proportions réduites, jusqu'en Extrême-Orient : on retrouve ainsi au XIIIe siècle des traces d'esclaves noirs sur la route de la soie[56].
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+ Cependant la traite arabe ne se limite pas à la traite des Noirs. Tout au long du Moyen Âge, de l’époque moderne et jusqu'au XIXe siècle, la région d'Alger en particulier fournit les marchés nord africains et proches orientaux (turcs notamment), en esclaves provenant d'Europe méditerranéenne mais parfois aussi de contrées aussi lointaines que l'Islande. Ainsi durant la régence d'Alger (époque précédant la conquête de l'Algérie par la France), les prisonniers chrétiens sont vendus comme esclaves au marché d'Alger.
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+ Pour ce qui est de la traite organisée par les Africains eux-mêmes, dite « traite intra-africaine », les traces écrites quasi inexistantes jusqu'au XIXe siècle rendent difficile une évaluation quantitative crédible.
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+ Les formes actuelles de l'esclavage répondent aux mêmes caractéristiques, notamment les réseaux de proxénétisme, tournés vers les lieux de consommation.
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+ La question de la rentabilité de l’esclavage émerge au XVIIIe siècle avec la pensée économique préclassique et classique. Arguant de la supériorité du travail libre, les physiocrates et Adam Smith ont à cette époque contesté la valeur économique de l'esclavage. On trouve aussi trace de cette argumentation chez certains penseurs des Lumières et, plus tard, au sein des anti-esclavagistes. Le physiocrate Dupont de Nemours résume l’ensemble des arguments avancés à l’appui de cette thèse quand il déclare que « l'arithmétique politique commence à prouver […] que des ouvriers libres ne coûteraient pas plus, seraient plus heureux, n'exposeraient point aux mêmes dangers et feraient le double de l’ouvrage »[57]. Suivant ce point de vue, la productivité est induite par l'intérêt du travailleur libre pour son travail, et par l'absence de coût d'achat et de surveillance. Pour reprendre le raisonnement de Smith, le salaire remplace avantageusement les frais d'entretien et d'achat qui incombent aux propriétaires[58].
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+ Un des arguments les plus couramment avancés pointe ainsi le coût de surveillance et d'entretien des esclaves : les abolitionnistes, tels Victor Schœlcher, font état de l'insécurité qui règne dans les colonies esclavagistes et de la charge financière qui en résulte pour les États métropolitains sous forme d'envoi et d'entretien de troupes nombreuses, ainsi que d'indemnités à verser aux propriétaires dont les biens sont détruits à l'occasion de révoltes d'esclaves.
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+ S'ajoutent aussi des arguments que l'on qualifierait aujourd'hui de macroéconomiques. Pour les physiocrates français, le développement d'un marché intérieur est indissociable du développement du travail salarié. C'est ce qui pousse les plus audacieux d’entre eux à réclamer la suppression des avantages des planteurs coloniaux qui pénalisent les cultivateurs métropolitains de betterave sur le marché du sucre.
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+ Enfin, l'esclavage a été dénoncé comme un frein à l'innovation technique, le dynamisme industrieux des États du Nord des États-Unis étant pointé face à l’apparente stagnation de l'industrie des États du Sud.
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+ Pour une grande part, l'affirmation de la supériorité économique du travail libre sur l'esclavage est restée sans fondement empirique. Adam Smith s'appuie pour la justifier sur « l'expérience de tous les temps et de tous les pays »[59], sans toutefois qu'aucune comparaison autre que spéculative ne vienne étayer son raisonnement.
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+ Dans les années 1860, le développement de la cliométrie a relancé aux États-Unis le débat sur la rentabilité de l'esclavage. L'irrationalité du système esclavagiste, à bout de souffle face au développement du capitalisme du nord du pays, était alors communément admise. Outre le faible développement industriel du Sud, l'un des indices de cette crise constituait pour les défenseurs de cette thèse l'augmentation du prix des esclaves, interprétée comme une hausse du prix du travail.
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+ L'approche cliométrique a renouvelé, non sans polémiques, les conclusions traditionnellement retenues à ce sujet. La question de la rentabilité de l'esclavage aux États-Unis ne fait aujourd'hui aucun doute, et seul son taux est encore discuté. Le taux de profit des planteurs serait, pour Meyer de 5 à 8 %, avec des pics de 10 à 13 % en Caroline du Sud ou en Alabama[60]. Robert Fogel et Stanley Engerman l'estiment pour leur part à « 10 % du prix de marché des esclaves », soit un niveau comparable à celui des investissements des industriels du Nord des États-Unis[61]. Les études américaines insistent notamment sur le fait que l'esclave est non seulement une force de travail mais aussi un investissement : pour Conrad et Meyer, l'augmentation du prix des esclaves était au contraire un indice de la croissance du marché. Fogel a par ailleurs souligné que le Sud avait développé une industrie « domaniale », dynamique bien que dépendante des productions agricoles, à travers la transformation des matières premières (sucreries, égreneuses de coton, trieuses de riz, scierie, etc.)[62].
127
+
128
+ S'agissant des plantations françaises des Antilles à l’apogée du prix du sucre, Paul Butel estime que le taux de profit des planteurs oscille entre 15 et 20 %[63].
129
+
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+ En 1944, l'historien Eric Williams (qui devint par la suite Premier ministre de Trinité-et-Tobago) publie l'ouvrage classique, Capitalisme et esclavage, dans lequel il approche la question essentiellement à partir de l'angle économique. Selon lui, la traite négrière et le modèle d'économie de plantation des Caraïbes aurait permis l'accumulation primitive nécessaire à l'industrialisation de l'Angleterre[64]. Au bout d'un moment, l'esclavage serait devenu non-rationnel d'un point de vue économique et capitaliste ; cette raison structurelle expliquerait, selon lui, l'abrogation de l'esclavage, davantage que la volonté idéaliste et humanitaire des penseurs des Lumières[64]. Le livre mettait ainsi en pièces l'historiographie traditionnelle (Reginald Coupland (en) ou G. M. Trevelyan) qui célébrait les héros idéalistes de l'abolition, affirmant qu'il s'agissait avant tout d'une question économique. Quoique discutée, la thèse eut une influence importance[64]. En 1940, Coupland pouvait ainsi soutenir, dans la Cambridge History of the British Empire (en), que l'abolition britannique de l'esclavage s'était faite à l'encontre des intérêts économiques, grâce à l'influence des penseurs humanistes ; en 1965, John D. Hargreaves (en), dans la New Cambridge Modern History (en), devait au contraire affirmer que les abolitionnistes marchaient de pair avec les intérêts économiques abolitionnistes[64]. Par la suite, toutefois, l'historiographie a revu nettement à la baisse l'importance économique de l'esclavage antillais en ce qui regarde l'accumulation primitive anglaise, bien que la réfutation du récit idéaliste demeure largement partagée[64].
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+ À Rome, les esclaves se sont révoltés plusieurs fois, notamment ceux qui ont suivi Spartacus, un ancien gladiateur qui fut tué avec ses compagnons lors de la troisième guerre servile (entre 73 et 71 av. J.-C.). Seuls les esclaves malades, ou infirmes furent libérés ou abandonnés par leurs maîtres.
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+
134
+ Le marronnage était le nom donné à la fuite d'un esclave hors de la propriété de son maître en Amérique, aux Antilles ou dans les Mascareignes à l'époque coloniale. Le fuyard lui-même était appelé « marron » ou « nègre Marron », « negmarron » voire « cimarron » (d'après le terme espagnol d'origine).
135
+
136
+ Aux Antilles, si l'esclave marron recherché était intercepté, une récompense était remise au preneur par le propriétaire et la loi du 3 octobre 1671 permet qu'on coupe les jarrets du fuyard[65] ; celle du 12 juin 1704 rappelle qu'on lui coupe les oreilles et qu'on le marque au fer de la fleur de lys, et la condamnation à mort a lieu « a la troisieme foiz qu'ils ont esté marons »[66]. Dans leurs tentatives d'évasion (ou de sédition), certains esclaves noirs ont pu bénéficier de la complicité de Blancs, comme l'indique un arrêt du Conseil supérieur[67] de l'île Martinique aux Antilles du 26 juillet 1710 visant à les juger[68].
137
+
138
+ À Rome, l’affranchissement peut se dérouler de quatre façons différentes :
139
+
140
+ Malgré cet affranchissement, l'esclave n'a pas tous les droits d'un citoyen romain, seul son fils en bénéficiera.
141
+
142
+ En droit positif, la prohibition de l'esclavage humain est contenue dans les articles 4 de la convention européenne des droits de l'homme et de la Déclaration universelle des droits de l'homme, l'article 8 du pacte international relatif aux droits civils et politiques de l'ONU, dans la convention de Genève de 1926, de New York de 1956, de l'OIT de 1930 et 1936.
143
+
144
+ L'esclavage n'étant pas prohibé par l’islam, les pays musulmans hésitèrent et tardèrent encore plus que les Européens à l'abolir : Albert Londres, dans Pêcheurs de perles, signale du trafic régulier d'esclaves en Arabie en 1925.
145
+
146
+ Le Pakistan a été le dernier pays à abolir l'esclavage, en 1992, ce qui est très tardif au regard des normes internationales. Sa législation reste incomplète et ne s'est pas accompagnée de moyens de contrôle de sa mise en œuvre[69].
147
+
148
+ L’Arabie saoudite n'a aboli l’esclavage qu'en 1962, comme son voisin le Yémen. L'un de ses autres voisins, le sultanat d'Oman, ne le fera qu'en 1970.
149
+
150
+ À la fin du XIXe siècle, on vend à Marrakech près de 8 000 esclaves par an issus d'Afrique subsaharienne, le plus grand marché aux esclaves du Maroc[70]. En 1920, le protectorat français limite ce marché et c’est en 1922 qu’il y abolit officiellement l’esclavage[71].
151
+
152
+ Au début du XXIe siècle, le Maroc fait encore partie des pays où il y a le plus d'esclaves au monde[72].
153
+
154
+ L’abolition de l'esclavage en Tunisie a commencé par la libération des esclaves blancs sous la pression des pays européens, au début du XIXe siècle. Elle s'est poursuivie par la fermeture du marché aux esclaves en 1842 par le Bey de Tunis. L'esclavage est officiellement aboli le 28 janvier 1846 par Ahmed Ier Bey[73], la Tunisie devenant ainsi le premier pays arabo-musulman abolitionniste. Néanmoins, du fait de la persistance de l’esclavage durant la Régence, il faudra attendre le protectorat français pour imposer une véritable abolition de l'esclavage (sous peine de sanctions pécuniaires et pénales) par décret d'Ali III Bey, le 28 mai 1890 — décision parue le lendemain au Journal officiel[74].
155
+
156
+ En Mauritanie, en dépit de son abolition officielle - très tardive au regard des normes internationales - en 1981, l'esclavage est une pratique qui persiste, concernant entre 10 et 20 % d'une population totale de 3,4 millions d'habitants[75],[76], soit 340 000 à 680 000 esclaves. Toutefois, le 8 août 2007, le Parlement du pays a adopté une loi criminalisant l'esclavage, désormais puni de dix ans d'emprisonnement[77].
157
+
158
+ Lors du congrès de Vienne, le 8 février 1815, la traite négrière (c'est-à-dire le commerce des esclaves, l'achat et le transport d'êtres humains revendus comme esclaves dans l'empire colonial) est en théorie abolie en Angleterre, France, Autriche, Prusse, Portugal, Russie, Espagne, Suède sous la pression de l'Angleterre anti-esclavagiste (pression de la quadruple alliance), pays qui proclament que « la traite répugne aux principes généraux de la morale et de l'Humanité ».
159
+
160
+ Mais la suppression officielle de la traite ne signifie pas pour autant sa fin réelle. En effet la traite continue dans les colonies en France, en Espagne et au Portugal sous forme clandestine. Ainsi en 1820, 40 000 esclaves auraient quitté l'Afrique vers les îles du Sud des États-Unis et surtout du Brésil, qui en importait environ 20 000 par an entre 1820 et 1823 puis 10 000 environ entre 1823 et 1852. Ce commerce étant en théorie illicite, le sort des esclaves s'aggrava encore. Ils étaient en effet transportés dans les pires conditions et jetés par-dessus le bord lorsque le négrier croisait un navire de guerre britannique. Mais les peuples de certains pays européens, alertés par des sociétés anti-esclavagistes comme l'Angleterre et quelques écrivains comme André-Daniel Laffon de Ladebat ou encore associations comme le « Comité pour l'abolition de la traite des Noirs et de l'esclavage », étaient de plus en plus émus par le sort des esclaves. Divers gouvernements européens accordèrent donc aux Britanniques le droit de visite en 1831 et en 1833, ce qui leur permit d'exercer légalement la police des mers contre les négriers.
161
+
162
+ L'esclavage en tant que tel sera finalement aboli en 1833 en Angleterre et 1847 dans la colonie suédoise de Saint-Barthélemy.
163
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164
+ A travers les siècles, les bulles pontificales condamnent régulièrement l'esclavage, montrant ainsi qu'elles sont peu suivies d'effet : en 1435, le pape Eugène IV condamne l’esclavage des indigènes des Canaries ou en 1839, Grégoire XVI condamne explicitement l’esclavage des Africains, aidant ainsi à l’abolition dans les pays catholiques où elle n’était pas déjà intervenue.
165
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166
+ Le Brésil a été le dernier pays d'Amérique à abolir l'esclavage, en 1888, par la Loi d'or (Lei Áurea), sans compensation pour les propriétaires. Cette loi fut signée par la Princesse régente Isabelle, pendant l'absence à l'étranger de son père, l'Empereur Dom Pedro II[78].
167
+
168
+ L'esclavage est aboli au Chili en 1823[79].
169
+
170
+ Dans la société féodale, les serfs faisaient juridiquement partie du fonds, de sorte que lorsqu'un territoire était vendu, ils l'étaient avec lui. Par ailleurs, nul vassal ne pouvait diminuer la valeur de son fonds au préjudice de son suzerain, faute de quoi la partie diminuée devait être restituée au suzerain et ce dans l'état antérieur. De ce fait, nul ne pouvait affranchir un serf sans l'assentiment de son seigneur, et de suzerain en suzerain, seul le roi avait le pouvoir d'affranchir des personnes, moyennant une juste compensation[81].
171
+
172
+ Une première ordonnance de Louis X, du 2 juillet 1315, « portant affranchissement des serfs du domaine du roi, moyennant finance »[82], pose le principe que « selon le droit de nature, chacun doit naistre franc », et donc, « nous considerants que nostre royaume est dit, et nommé le royaume des francs, et voullants que la chose en vérité soit accordant au nom », dispose que par tout le royaume « telles servitudes soient ramenées à franchise », c'est-à-dire peuvent toujours être rachetées, contre juste dédommagement des ayants-droit.
173
+
174
+ L’Ordonnance de mars 1685 sur les esclaves des îles de l'Amérique entre cependant en contradiction en légalisant l’esclavage (cf code noir).
175
+
176
+ Ce n'est que par l'ordonnance du 10 août 1779 que la servitude personnelle est supprimée par Louis XVI sur toutes les terres dépendant de la couronne[83] ; regrettant de ne pouvoir cependant étendre cette mesure sur tout le royaume, « nos finances ne nous permettant pas de racheter ce droit des mains des seigneurs, et retenu par les égards que nous aurons dans tous les temps pour les lois de la propriété ». Il dispose cependant que le fait pour un serf d'établir domicile dans un lieu franc emporte affranchissement de sa personne, supprimant de ce fait le droit de suite qui autorisait jusque-là les seigneurs à réclamer leurs biens. Il dispose en outre que les seigneurs voulant faire de même seront dispensés de l'autorisation royale jusque-là nécessaire « à cause de l'abrégement ou diminution que lesdits affranchissements paraîtront opérer dans les fiefs tenus de nous ».
177
+
178
+ L’Assemblée nationale de 1790 avait réaffirmé par deux fois (décret du 8 mars[84] et du 12 octobre 1790) la légalité de l’esclavage et ce n’est que confrontée à la révolte des esclaves des colonies (Saint-Domingue notamment) que la Convention décrète son abolition en 1794[85]. Nombre de dirigeants girondins étaient opposés à l'esclavage mais leur base politique était en grande partie constituée de la bourgeoisie commerçante des ports de la côte ouest, vigoureusement opposée à une mesure mettant ses profits en péril. En conséquence, les Girondins n'étaient pas immédiatement disposés à mettre leurs idées en pratique. En revanche, les classes populaires qui soutenaient les Jacobins n'avaient aucun intérêt matériel à la poursuite de l'esclavage et pouvaient s'identifier aux souffrances des Noirs[86].[citation nécessaire]
179
+
180
+ Les mobiles pratiques de cette mesure n'excluent pas toute considération de principe, comme en témoigne l'emploi au cours du débat de l'expression de « crime de lèse-humanité »[87]. Cependant le décret sera abrogé par Napoléon Bonaparte, qui, le 20 mai 1802, rétablit l'esclavage « conformément aux lois et règlements antérieurs à 1789 »[88] sous l'influence, notamment, du traité d'Amiens.
181
+
182
+ De retour de l'île d'Elbe en 1815, Napoléon décrète l'abolition de la traite des esclaves, qui aligne la France sur la décision que vient de prendre le congrès de Vienne. Mais sa décision n'est nullement humaniste puisqu'elle n'a pour seul but que de se concilier la Grande-Bretagne. Sa résolution est confirmée par le traité de Paris le 20 novembre 1815.
183
+
184
+ L'ordonnance du 8 janvier 1817 signée par Louis XVIII interdit la traite des esclaves dans les colonies françaises, cependant la traite continue de manière plus clandestine.
185
+
186
+ La France attendra 1848, année qui voit Victor Schœlcher faire adopter définitivement le décret d'abolition pour ce qui concerne les Colonies. Le 5 mars, 250 000 esclaves des Colonies françaises devaient être émancipés[89].
187
+
188
+ Le décret du 25 avril 1848 a accordé aux Français résidant à l'étranger possesseurs d'esclaves un délai pour se défaire de cette « possession ». Ce délai a été prorogé par une loi du 11 février 1851 et a expiré le 27 avril 1858[90]. Cette loi a été prise car certains états esclavagistes ont exigé des maîtres qui émancipaient leurs esclaves les ramènent en Afrique.
189
+
190
+ Néanmoins l'esclavage a perduré de fait dans les colonies sous la forme du « travail forcé », pratique qui consistait à réquisitionner de force des travailleurs indigènes pour l’administration coloniale ou pour des entrepreneurs privés[91]. Le travail forcé a été aboli en 1946 (loi Houphouët-Boigny du 11 avril 1946).
191
+
192
+ En 1865, les États-Unis promulguèrent le 13e amendement interdisant l'esclavage, sauf en « punition d’un crime dont le coupable aura été dûment condamné ». Ce texte permet la criminalisation des anciens esclaves dans les États de l'ancienne Confédération[92].
193
+
194
+ La question de l'esclavage avait conduit Abraham Lincoln à en promettre l'abolition s'il était élu. Son élection amena les États du Sud à demander la sécession. Celle-ci leur fut refusée car elle aurait privé les caisses fédérales de l'essentiel de ses impôts, d'où la guerre civile, dite guerre de Sécession, qui s'ensuivit et fut le conflit le plus meurtrier de toute l'histoire du pays. Il est à noter que le Texas avait déjà fait sécession d'avec le Mexique quand celui-ci avait, lui aussi, aboli un peu plus tôt l'esclavage.
195
+
196
+ Le 9 septembre 2016, pour le 45e anniversaire de la mutinerie de la prison d'Attica, a lieu une grève d'une partie des 2,4 millions de prisonniers-travailleurs aux États-Unis, 40 prisons sur 27 états, ils sont payés quelques centimes de l'heure ou pas du tout. Ils sont fédérés, pour se défendre, au sein d'un syndicat aux revendications anarchistes nommé IWW[93],[94],[95].
197
+
198
+ En 1822, le Liberia est fondé par une société américaine de colonisation (American Colonization Society, « la société nationale d'Amérique de colonisation »), pour y installer des esclaves noirs libérés. En 1931, le journaliste George Schuyler publie Slaves Today : A Story of Liberia, roman dénonçant la perpétuation de l'esclavage domestique dans le pays[96]. La même année, la Société des Nations (SDN) condamne les conditions de travail forcé imposées aux autochtones par les Américano-Libériens pour le compte de multinationales de l’industrie du caoutchouc. Le scandale contraint le gouvernement à la démission. En 1936, le nouveau gouvernement interdit le travail forcé.
199
+
200
+ Au Bhoutan, l'esclavage est aboli en même temps que le servage par le roi Jigme Dorji Wangchuck en 1956[97],[98].
201
+
202
+ L'esclavage en Chine impériale a revêtu de nombreuses formes au cours de l'Histoire. Plus modérée que l'esclavage aux États-Unis ou dans le monde arabe, la mentalité chinoise considère ses esclaves comme à mi-chemin entre l'humain et l'objet (半人,半物, bànrén, bànwù)[99].
203
+
204
+ Les empereurs ont à plusieurs reprises tenté d'interdire l'esclavage privé car les esclaves étaient plus dévoués à leur maître qu'à leur souverain. Ils pouvaient devenir des meurtriers si leur maître le leur ordonnait. Les esclaves privés étaient devenus dangereux pour la société. L'esclavage fut à plusieurs reprises aboli, jusqu'à la loi de 1909[100],[99], pleinement entérinée en 1910[101], bien que la pratique de l'esclavage ait perduré jusqu'au moins 1949[102].
205
+
206
+ Selon Alexandra David-Néel, « une sorte d'esclavage » subsistait encore, dans les années 1950, dans maintes parties du Tibet. Attachés à une famille particulière, les esclaves en constituaient une grande partie de la domesticité. Cet esclavage, qui n'était pas légal, reposait sur la coutume, laquelle, au Tibet, avait force quasiment de loi[103]. L'existence de cet esclavage ancillaire avait déjà été signalée par sir Charles Alfred Bell pour la vallée de Chumbi au début du XXe siècle[104].
207
+
208
+ À partir de 1959, année du départ en exil du 14e dalaï-lama, le gouvernement chinois mit en place au Tibet une série de réformes, notamment l' « abolition du servage et de l'esclavage »[105].
209
+
210
+ Depuis 2009, une « Journée d'émancipation des serfs au Tibet » célèbre la fin du servage et de l'esclavage au Tibet[106].
211
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212
+ Au Népal, chez les Nyinbas, des populations tibétophones, les esclaves furent émancipés par décret gouvernemental en 1926[107].
213
+
214
+ Par glissement sémantique, certaines situations sont assimilées aujourd'hui à de l'esclavage moderne :
215
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216
+ Selon les chiffres de l'Indice mondial de l'esclavage (Global Slavery Index 2014)[114] élaboré par la fondation Walk Free (en), une ONG internationale ayant son siège social à Perth (Australie), le monde comptait en 2014 près de 36 millions de personnes prisonnières d'une forme ou d'une autre d'esclavage moderne (ce chiffre s'élève en 2019 à 40 millions selon l’Organisation internationale du travail (OIT) et la Rapporteuse spéciale sur les nouvelles formes d’esclavage[115]) : travail forcé, traite d'êtres humains, servitude pour dettes, mariage forcé et exploitation sexuelle[116],[117]. Tous les 167 pays étudiés compteraient des esclaves au sens moderne du terme. Les deux continents comptant le plus d'esclaves seraient l'Asie et l'Afrique : l’Inde (14,3 millions de victimes de l'esclavage), la Chine (3,2 millions), le Pakistan (2,1), l’Ouzbékistan (1,2), la Russie (1,1) ; puis le Nigeria, la République démocratique du Congo, l’Indonésie, le Bangladesh et la Thaïlande[117]. En pourcentage de la population, les pays comptant le plus d'esclaves seraient la Mauritanie (4 % ; l'esclavage y est héréditaire, les Maures noirs étant esclaves des Maures blancs de génération en génération), l’Ouzbékistan (3,97 %), Haïti, le Qatar, l’Inde, le Pakistan, la République démocratique du Congo, le Soudan, la Syrie, et la Centrafrique[117].
217
+
218
+ Cet indice est toutefois très controversé. Selon les chercheurs Andrew Guth, Robyn Anderson, Kasey Kinnard et Hang Tran, l'examen des méthodes de l'Indice révèle d'importantes et graves faiblesses, et soulève des interrogations quant à sa validité et son applicabilité. De plus, la publicité accordée à l'Indice conduit à l'utilisation de données erronées dans la culture populaire et par des organes et organismes de presse reconnus ainsi que par des revues universitaires et des responsables politiques[118].
219
+
220
+ En 2017, la fondation Alliance87[119] dont le rapport[120] basé sur ceux de l'Organisation international du travail[121] des Nations unies et de l'ONG Walk Free Foundation (en), en partenariat avec l'Organisation internationale des migrations, indique qu'en 2016, 40 millions de personnes restent victimes de l'esclavage (par travail ou mariage forcés) de par le monde, que 71 % sont de sexe féminin et 25 % des enfants.
221
+
222
+ Le statut d'esclave est soutenu par le Centre de recherches et de fatwas de Daech qui a établi que ces pratiques existaient déjà au Moyen Âge, avant que l'esclavage ne soit aboli[122]. Selon un document daté du 16 octobre 2014, présenté par l'agence de presse Iraqi news[123], l'État islamique aurait fixé le prix de vente des femmes yésides ou chrétiennes, comme esclaves, entre 35 et 138 euros. « Une fillette âgée de un à neuf ans coûterait 200 000 dinars (soit 138 euros), une fille de dix à vingt ans 150 000 dinars (104 euros), une femme entre vingt et trente ans 100 000 dinars (69 euros), une femme entre trente et quarante ans 75 000 dinars (52 euros) et une femme âgée de quarante à cinquante ans 50 000 dinars (35 euros) ». Le document mentionne l'interdiction « d'acheter plus de trois femmes », sauf pour les « Turcs, les Syriens ou les Arabes du Golfe »[124].
223
+
224
+ En 2016, grâce au soutien du prix Carmignac du photojournalisme, le photojournaliste Narciso Contreras (en) produit les premières preuves photographiques du trafic d'esclaves en Libye, dont sont victimes notamment les migrants africains qui tentent de rejoindre l'Europe[125],[126],[127].
225
+
226
+ Le prix des esclaves noirs de Libye était de 350 dinars soit 220 euros[128].
227
+
228
+ En novembre 2017, des journalistes de la chaîne américaine CNN filment des scènes de vente de migrants comme esclaves. L'Organisation des Nations unies condamne une situation « inhumaine ». La Libye promet une enquête[129]. Le Canada a accueilli plus de 750 anciens esclaves de Libye[130].
229
+
230
+ La pauvreté et l'instabilité politique en Afrique centrale, les importantes flux migratoires incontrôlés dues aux conflits armés (Soudan, Somalie, Ouganda, République Démocratique du Congo…), ainsi que les richesses des sols de Centre-Afrique, ont entraîné l'apparition d'organisations minières illégales exploitant des centaines de milliers de clandestins souvent mineurs dans les mines de cobalt[131], ou pratiquant l'« esclavage sexuel » et le « travail forcé » dans les mines d'or et de diamant[132],[133],[134].
231
+
232
+ La justice s'applique difficilement dans cette région du monde, et il est difficile d'identifier les causes exactes de cet esclavage moderne ni la gravité de la situation. Cependant, bien que les responsables directs soient les communautés armées locales, leur trafic existe grâce aux entreprises occidentales ou asiatiques (automobile, téléphonie, joaillerie…), qui achètent à des prix intéressants[réf. nécessaire][135] le cobalt, l'or et les diamants, indispensables à l'économie mondiale de la micro-informatique et du luxe, tout comme le trafic d'esclaves existait auparavant pour fournir des denrées et des biens de consommation plus modestes (sucre, coton…).
233
+
234
+ Le cas des mines africaines n'est qu'un exemple d'un certain nombre d'organisations mondiales qui exploitent les Hommes au profit des économies occidentale, asiatique ou russe (comme hier, au profit des économies occidentale, arabe ou asiatique). En effet, la Corée du Nord est notamment connue pour exporter ses travailleurs forcés aux quatre coins du monde[136],[137]. L'exploitation des clandestins dans les chantiers au Qatar au Moyen Orient[138] ou encore dans les tanneries espagnoles, fournisseurs du luxe de grandes marques[139], sont encore d'autres exemples d'exploitation humaine moderne. Finalement, la valeur générée par tous ces travailleurs forcés ou esclaves, parfois mineurs, se retrouve, du fait de la mondialisation, dans les biens de consommation, la nourriture, les mobiliers et immobiliers des millions de personnes des catégories sociales les plus aisées du monde.
235
+
236
+ Il existe un débat pour dire que la gestation pour autrui (GPA) relève de l'esclavage. Les arguments en ce sens sont que (1) la mère porteuse ou gestatrice subit des restrictions de sa liberté d'agir, y compris dans sa vie personnelle, (2) l'enfant est l'objet d'un contrat qui sera remis contre une rémunération, (3) des gamètes peuvent éventuellement être acquises. La philosophe Sylviane Agacinski, par exemple, voit dans la GPA "une forme inédite d'esclavage" qui "s'approprie l'usage des organes d'une femme et le fruit de cet usage" [140].
237
+
238
+ Des jours de commémoration de l'abolition existent notamment en France dans toutes les anciennes colonies.
239
+
240
+ 2006 marque l'année de la reconnaissance de la responsabilité historique de l'État français à propos de l'esclavage, dont les victimes seront dorénavant commémorées tous les 10 mai. Ce jour est également l'anniversaire de l'adoption de la loi Taubira, étape de la démarche mémorielle touchant à l'esclavage, qu'elle qualifie en particulier de « crime contre l'humanité ».
241
+
242
+ La place réservée dans la mémoire collective à certaines personnalités est également notable, ainsi les « nègres marrons » et la mulâtresse Solitude (vers 1772-1802), figure historique de la résistance des esclaves noirs en Guadeloupe et héroïne d'un roman du même nom d'André Schwarz-Bart, paru en 1972.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ L’escrime est un sport de combat. Il s’agit de l’art de toucher un adversaire avec la pointe ou le tranchant (estoc et taille) d’une arme blanche sur les parties valables sans être touché.
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5
+ On utilise trois types d'armes : l’épée (discipline olympique depuis 1900 pour les hommes et 1996 pour les femmes), le sabre (discipline olympique depuis 1896 pour les hommes et 2004 pour les femmes) et le fleuret (discipline olympique depuis 1896 pour les hommes et 1924 pour les femmes). Ces trois armes sont sexuées : épée féminine et masculine, fleuret féminin et masculin et sabre féminin et masculin. Les épreuves sont individuelles ou par équipes. Elles sont donc au nombre de douze.
6
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7
+ L'escrime est l'un des sports où le français est la langue officielle : chaque pays utilise sa langue pour les compétitions nationales, mais le français est obligatoire pour l’arbitrage dans les compétitions internationales (« En garde ! Prêts ? Allez ! Halte ! ») L’arbitre dispose, en plus, d’un code de signe pour expliquer chaque phrase d’armes.
8
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9
+ Cet article se limite au caractère sportif de l’escrime. Pour en apprendre davantage sur le côté artistique de cette discipline, voir l’article escrime artistique.
10
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11
+ Si l’on considère l’escrime comme l’art de manier les armes de poing, son histoire commence à l’aube de l’humanité. Dès l’Antiquité, les témoignages de combats à l'arme blanche sont nombreux, à l'instar des bas-reliefs égyptiens du temple de Ramsès III à Médinet Habou.
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+ La conception moderne de l’escrime apparaît en même temps que l'arme à feu. Jusque-là, les techniques devaient s'adapter aux protections que portait l'adversaire et notamment la cotte de mailles ou l'armure. Avec l'apparition de la poudre, la course en avant entre l'outil offensif, l'épée, et la protection, l’armure, perd sa raison d’être : l'arme à feu rend caduque l'armure, et même dangereuse, car ralentissant le mouvement de la cible. L'épée devient alors plus fine et plus légère.
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+ L’histoire de l’escrime peut être partagée en deux étapes : la première est la marque d’un glissement progressif de l’activité guerrière vers une forme d'art martial où le beau geste et l’élégance morale l'emportent ; la deuxième est un nouveau glissement, plus rapide celui-là, entre l'art martial et la pratique sportive contemporaine.
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+ En bas latin, escrime se disait schermare et en italien scherma ; ces mots donnèrent en ancien français, les verbes « escremir » et « escremier », qui signifiaient combattre, tirer des armes. Plus récemment le mot « escrime » proviendrait du scandinave skrimen, ou de l’allemand médiéval skremen, signifiant « art de se défendre ». On peut définir l'escrime comme l'art de se servir des armes de tranchant et de pointe pour se défendre et pour toucher l'adversaire.
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+ C'est durant le siècle de Saint Louis qu’apparaissent dans les écrits les premiers maîtres d'armes professionnels[réf. nécessaire]. On reconnaît alors que manier l’épée nécessite un enseignement à la fois théorique et pratique, et cet enseignement est recherché par la noblesse, qui risque fréquemment sa vie sur le champ de bataille, et qui est la seule à pouvoir prétendre à la possession d'une belle épée de qualité.
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+ L’escrime médiévale étonne surtout par la richesse de son répertoire, contrairement aux idées reçues qui ne laissent place dans l’imaginaire contemporain qu'à des épées énormes et des boucliers lourds et encombrants en acier. On y pratique quasiment toutes les armes blanches, donc tranchantes, perforantes ou contondantes, possibles : l’épée, la masse, le marteau de guerre, la lance, la hache, la dague et le poignard, entre autres. La maîtrise de toutes ces armes découle directement d'une pratique de l'escrime quasi exclusivement sur les champs de bataille. Toujours à l'opposé des idées reçues, le guerrier médiéval est assez rapide (cette qualité a toujours été à la base de l'escrime) et beaucoup plus libre de ses mouvements qu'on ne le pense.
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+ Des Fechtbücher (Traités d'escrime, en allemand) ont été écrits du XIVe au XVIe siècle par plusieurs maîtres germaniques ; les plus célèbres sont Johannes Liechtenauer, le maître incontesté du XIVe siècle, et Hans Talhoffer, maître suisse au XVe siècle. Ils montrent que la pratique de l'escrime est alors mixte, bien que minoritaire de la part des femmes, et elle fait l’objet de présentations spécifique dans ces traités. Cette théorisation de la pratique féminine disparaît deux siècles plus tard, avec les maîtres d’armes français, à l’époque où l'escrime en tant que sport se différencie de l'escrime de combat[1].
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+ Des écoles privées de maniement des armes, en relation plus ou moins constante les unes avec les autres, apparaissent dans le Saint-Empire romain germanique : à Zurich, à Bâle, à Ratisbonne, et dans un grand nombre de villes libres d’Allemagne. On y enseigne l’escrime médiévale classique.
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+ C’est en Italie que de nouveaux maîtres, inventifs et avant-gardistes, font leur apparition au tournant des XIVe et XVe siècles : notamment Fiore dei Liberi (1350–1420), courtisan du duc d'Este. Fiore dei Liberi publie en 1410 un traité d’escrime qui va progressivement uniformiser à l’échelle européenne le maniement des armes : il s’agit de son unique œuvre, le Flos Duellatorum. Il est considéré comme le fondateur de l’école italienne.
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+ Au XVe siècle l'escrime connaît sa première révolution avec l’invention de la rapière. Cette arme, exceptionnelle pour son époque à tous les points de vue, va complètement transformer l’approche de la discipline. C’est le premier pas vers une escrime de loisir : il s'agit des premiers concours et compétitions d'escrime, qui prennent la suite des anciens tournois pour une noblesse qui voit les derniers feux de la chevalerie. La rapière apparaît en Espagne vers 1470. Son nom est dérivé de l’espagnol espada ropera, c’est-à-dire « épée que l’on porte avec ses vêtements » ; plus simplement, il s’agit de la première épée de ville.
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+ Durant le XVe siècle, la rapière, dont l’usage se répand en Méditerranée, est notamment importée en Italie. Les maîtres italiens connaissent l’arme mais pas son maniement ; ils réinventent complètement, de leur côté, la façon d’utiliser la rapière selon l’essai de Camillo Agrippa. Elle s'allonge (1,10 m), sa pointe s’affine et sa lame s’étrécit. Arme polyvalente, elle permet avec autant d'aisance de porter des coups d'estoc et de taille.
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+ La rapière, en fait, répond à l’apparition des armes à feu. Ces dernières ayant provoqué la disparition progressive des armures, qui ne peuvent les contrer, les armes blanches peuvent aussi s’affiner et préférer la finesse et la rapidité à la force brutale. Son usage se répand progressivement dans toute l’Europe de l’Ouest : dans les années 1490–1500, elle arrive en France à la suite des guerres d'Italie qui ont également amené la Renaissance dans ce même pays ; elle apparaît en Angleterre et en Allemagne vers 1515.
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+ En France, la codification de l’escrime, la définition de ses termes et l'organisation d'une pédagogie de l'escrime eu lieu au cours du XVIIe siècle par des maîtres d’armes tels que Le Perche du Coudray, Besnard ou Philibert de la Touche. L’absence de masque de protection à treillis métallique conduit à l'élaboration de la phrase d'armes.
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+ Les règles actuelles n'ont été définitivement fixées que très tardivement. Il a fallu que soit créée la Fédération Internationale d’Escrime (FIE) pour que les règles soient enfin acceptées par tous les pays. En juin 1914, la FIE réunie en commission à Paris rédige les règlements des trois armes mettant fin à quinze ans de polémiques couronnées par le boycott de la France des épreuves d'escrime aux Jeux Olympiques de Stockholm en 1912[2].
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+ Le fleuret et le sabre masculin sont armes olympiques dès les premiers Jeux Olympiques en 1896. L'épée masculine le devient en 1900. La première arme féminine est le fleuret ; elle intègre le programme olympique en 1924. Ce n'est qu'en 1996 que l'épée féminine devient arme olympique et en 2004 que l'on voit l'apparition du sabre féminin.
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+ Outre la distinction par sexe, l'escrime connaît des catégories d'âge qui sont :
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+ C'est l'année de naissance qui détermine la catégorie dans laquelle entre un jeune, et reste la même tout au long d'une saison, calquée (en France et en Suisse, tout du moins) sur le calendrier scolaire.
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+ Toutefois, à partir de l'année 2016, un changement est apparu dans les catégories d'âge. En effet, afin de respecter les normes européennes, l'escrime française a dû transformer son fonctionnement concernant ces catégories.
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+ Les équivalences sont les suivantes[3] :
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+ Les catégories d'âge à partir de la saison 2017 - 2018 sont les suivantes :
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+ Jadis, l'escrime était un sport pour l’élite qui a commencé au début du XIXe siècle concentrée sur quelques pays européens. Depuis son apparition aux Jeux olympiques de 1896, trois pays se partagent la majorité des médailles : la France, l'Italie et l’Allemagne. Maintenant l'escrime est constituée de sportifs de tout niveau social.
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+ Au sortir de la deuxième guerre mondiale, les pays de l’Europe de l'Est, guidés par une gestion idéologique du sport ont commencé à s'intéresser à l'escrime. Rejoignant la Hongrie qui a une longue tradition au sabre, l’URSS, la Pologne, et dans une moindre mesure la Roumanie, sont venues concurrencer sérieusement les pays occidentaux sur les podiums.
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+ L'ouverture sur le monde est tardive. Elle a commencé dans les années 1950 par l'apparition de tireurs coréens et chinois mais les résultats de ces derniers sont pour beaucoup dus à quelques individualités.
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+ L’Amérique a fait une entrée encore plus tardive sur les pistes d'escrime. Si l’on excepte Cuba grâce au champion Ramón Fonst et à ses fleurettistes des années 1990, les États-Unis n'ont commencé par émerger que dans la deuxième moitié des années 1990, après la chute du monde communiste et en partie grâce au recrutement de nombreux maîtres d'armes.
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+ L’Afrique reste peu représentée au niveau mondial. Seul l’Égyptien Alaaeldin Abouelkassem parvient à remporter la médaille d'argent de l’épreuve individuelle de fleuret aux Jeux olympiques d'été de 2012 organisés à Londres, offrant à l’Égypte et au continent africain sa première médaille de la discipline dans une compétition mondiale. Il existe également des tireurs de bon niveau notamment en Tunisie ou en Algérie.
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+ L'escrime de compétition elle-même, née de l'imitation des duels entre hommes, se développe au XXe siècle dans une certaine forme de respect des traditions relatives aux questions d'honneur, dont les femmes étaient en règle générale exclues. Aussi a-t-il existé des réticences face à la pratique féminine de l'escrime[4]. Toutefois, par ses combinaisons couvrant l'ensemble du corps, l'escrime rencontrait les critères de décence imposées aux femmes au début du XXe siècle, ce qui facilita leur accession à ce sport.
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+ Les épreuves d'escrime s'ouvrent aux femmes lors des Jeux olympiques d'été de 1924 à Paris, soit plus tôt que d'autres disciplines du sport féminin[4], mais 28 ans après l'escrime masculine, inscrite d'entrée au programme des premiers Jeux, les Jeux de 1896 à Athènes. Les épreuves d'escrime aux Jeux d'été de 1924 comprennent en effet du fleuret individuel pour les femmes. La Danoise Ellen Osiier est la première championne olympique. La Britannique Gladys Davies et une autre Danoise, Grete Heckscher, sont les deux autres concurrentes du premier podium olympique féminin de l'histoire.
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+ Une seconde épreuve de fleuret, cette fois par équipes, est ajoutée aux Jeux olympiques d'été de 1960 à Rome et voit l'Union soviétique s'imposer devant la Hongrie et l'Italie, trois pays qui ont par ailleurs les meilleurs bilans masculins de l'escrime lors de ces Jeux.
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+ L'arrivée des autres armes au programme olympique est plus tardive. L'épée est inscrite aux Jeux olympiques d'été de 1996 à Atlanta[4], où la Française Laura Flessel s'impose à la fois en individuel et par équipes. Le sabre est, quant à lui, intégré aux Jeux olympiques d'été de 2004 à Athènes, mais seulement pour une compétition individuelle que gagne l'Américaine Mariel Zagunis. Il faut attendre les Jeux olympiques d'été de 2008 à Pékin pour que les trois armes fassent l'objet d'une épreuve féminine par équipes, situation qui prévaut dès les Jeux de 1920 chez les hommes.
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+ L’escrime contribue à développer et renforcer ces valeurs, dans une harmonie du corps et de l'esprit.
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+ L’escrime sportive contemporaine utilise trois armes différentes : le fleuret, l’épée et le sabre. Cette escrime aux trois armes s'est constituée à la fin du XIXe siècle. Toutes ces armes sont présentes aux compétitions de niveau olympique (le sabre féminin a débuté aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004).
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+ La lame de l’arme adulte est par convention dite lame no 5. Pour les enfants, le poids et la taille de l'arme sont adaptés. Les poussins et pupilles utilisent une lame no 0 de 77 cm, les benjamins une lame de taille no 2 de 82 cm.
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+ Dans les académies classiques, on enseigne le maniement d’armes d’escrime historique et d’escrime médiévale telles que la grande canne, la rapière, l’épée bâtarde (appelée également épée une main et demie), la dague et les différents types de boucliers (targe, écu, rondache…). Il est possible de pratiquer l’escrime ancienne en utilisant des accessoires : vestimentaires, comme la cape, ou divers, comme une lampe.
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+
79
+ Le fleuret a été créé au XVIIe siècle pour servir d'arme d'entraînement et d'étude. C'est la seule arme qui ne soit jamais sortie des salles d'escrime (contrairement au sabre qui a servi sur les champs de bataille et l'épée qui a été utilisée pour le duel).
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+ C'est une arme légère — 500 grammes pour une longueur de 110 cm — et flexible dont la section de lame est rectangulaire. La touche se fait avec la pointe uniquement.
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+ Le fleuret est une arme d'étude, il est en général la première arme enseignée aux débutants, bien qu'elle soit aussi pratiquée en compétition. En fait, le choix de la première arme enseignée dépend du club et du maître d'armes. Son nom vient de la fleur de laine, autrefois enroulée au bout de la lame pour éviter les blessures. Dans le passé, les femmes n'étaient autorisées à tirer qu'au fleuret et la légèreté de l'arme en rendait son maniement aisé pour les enfants. De nos jours, bien qu'il soit conseillé d'apprendre au moins les principes fondamentaux du fleuret, les escrimeurs peuvent commencer avec n'importe laquelle des trois armes.
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+
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+ L'aire de touche au fleuret est restreinte, c'est un héritage du temps où les équipements de sécurité étaient limités. Les coups au visage étant auparavant dangereux faute de masque, la tête n'est pas une cible valide. L'aire fut réduite au tronc seul, zone où les coups portés seraient potentiellement les plus dangereux si les armes n'étaient pas, fort heureusement, neutralisées. Au fleuret, comme au sabre, il est strictement interdit de "substituer"[6] une surface valable (tronc) par une surface non valable (ex. bras ou tête).
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+ Le règlement international de 2009 dispose que la bavette (partie sous le masque) doit être conductrice[5].
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+ Le fleuret est une arme d'estoc seulement. L'action offensive de cette arme s'exerce donc par la pointe et par la pointe seule. Comme au sabre, on doit respecter des conventions lors d'un assaut. Il n'y a donc pas de « coup double ». En cas de touches simultanées, la touche est accordée au tireur qui avait la priorité. Cette priorité dépend de la phrase d'armes déterminée par la convention du fleuret. Si aucun des tireurs n'avait la priorité, aucune touche n'est accordée.
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+
91
+ Dans les petites catégories, la pointe protégée par un composant, en forme de bille en caoutchouc appelée « mouche », permet les assauts courtois sans risque de blessure durant l'entraînement d'escrime.
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+ Dans les grandes catégories, l'arme à « pointe sèche » a été remplacée par une arme électrique dont le bout se termine par une « tête de pointe » (sorte de bouton métallique sur ressort) qui, reliée à l'appareil, permet d'indiquer les touches pendant l'assaut.
94
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95
+ Au fleuret, il faut 500 grammes de pression sur le bouton pour qu'une lampe s'allume indiquant que l'adversaire a été touché (soit verte ou rouge dans une partie valable ou blanche dans une partie non valable).
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+ Philippe Omnès, célèbre fleurettiste français des années 1980-1990, définit ainsi son arme favorite :
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+ « À mon sens, le fleuret est l'arme de référence de l'escrime. La maîtrise technique que nécessite sa pratique est tout d'abord un handicap, mais à terme se retrouve être un atout pour profiter pleinement de l'escrime. Car c'est à travers la technique du fleuret qu'apparaît le mieux la phrase d'armes, véritable conversation entre les tireurs par l'intermédiaire des lames. Le rythme des assauts de fleuret peut être retenu, comme à l'épée, ou au contraire très vif, comme au sabre[7]. »
100
+
101
+ L’épée moderne a été inventée au XIXe siècle afin de se battre en duel. C’est une arme d’estoc uniquement. On utilisa auparavant, à partir du XVIe siècle, la rapière, qui a ensuite évolué en épée de cour sous Louis XIV.
102
+
103
+ L'action offensive de cette arme s’exerce donc par la pointe et par la pointe seule. C'est une arme plus lourde — 750 g pour une longueur de 110 cm maximum (poignée d'une longueur de 20 cm maximum) — et moins flexible que le fleuret, et sa lame est de section triangulaire. La surface valable comprend tout le corps du tireur, y compris ses vêtements et son équipement.
104
+
105
+ Lorsque les deux tireurs sont touchés simultanément, et que l'appareil enregistre valablement ces deux touches (pas plus de 0,25 seconde d’écart entre les deux touches), il y a « coup double », c’est-à-dire un point pour chacun.
106
+
107
+ L’épée possède deux fils électriques, tous les deux collés à la lame, qui connectent le bouton à l’extrémité de l’épée aux deux des trois prises qui se trouvent à l’intérieur de la coque.
108
+
109
+ Cette arme est dite « non conventionnelle » car elle n’obéit pas à des règles de priorité comme le fleuret et le sabre : les conditions et les règles du combat sont donc très similaires à celles des anciens duels.
110
+
111
+ Éric Srecki, épéiste émérite, définit l’épée ainsi :
112
+
113
+ « L’épée, c'est l’arme où les phases d’attente, de préparation sont les plus longues ; l’observation de l’adversaire peut sembler « s’éterniser » lorsqu’on est néophyte, mais il s’agit en fait de contourner la défense de l'adversaire et de s'engager dans la faille […] C'est donc l’arme de la patience, où les nerfs sont mis à rude épreuve »
114
+
115
+ — Cours d'escrime[8]
116
+
117
+ Le sabre est une arme d'estoc, de taille[9] (coup porté avec le tranchant de la lame) et de contre-taille (coup porté avec le dos de la lame); les coups du plat de la lame sont aussi valables. C'est une arme conventionnelle comme le fleuret[9] : le sabre répond aux mêmes règles d'engagement (conventions) que le fleuret, donnant la priorité à l'attaquant, et de même légèreté — 500 g pour une longueur totale de 105 cm maximum[10]. En cas de touches simultanées, l'arbitre décide d'accorder la priorité à un des tireurs, ou à aucun des deux. Cette priorité dépend de la « phrase d'armes » et des conventions du sabre. La surface valable pour le sabre est tout ce qui se trouve au-dessus de la taille (à l'exception des 2 mains), car cette arme nous vient de la cavalerie, et qu'il était dans ce cas très difficile de toucher en dessous de la taille. Au sabre, comme au fleuret, il est strictement interdit de « substituer »[6] une surface valable par une surface non valable. Contrairement au fleuret et à l'épée, les passes avant (croisement des jambes en un rapide mouvement vers l'avant) sont interdites (elles étaient autorisées mais ont été supprimées du fait que les déplacements des sabreurs se rapprochaient trop de la course).
118
+
119
+ Le sabre est une arme dont les assauts sont très difficiles à effectuer par des néophytes, la priorité donnée à l'attaque associée à la relative facilité pour toucher son adversaire rendant les combats très rapides.
120
+
121
+ Jean-François Lamour, sabreur émérite (il a été deux fois champion olympique, à l'épreuve individuelle, à Los Angeles et Séoul, en même temps que champion du monde individuel) et ancien Ministre des Sports, définit d'ailleurs le sabre de cette manière :
122
+
123
+ « “Assaut” est certainement le mot qui convient le mieux à la discipline du sabre. Plus qu'au fleuret ou à l'épée, c'est dans cette arme que l'escrimeur se trouve dans la nécessité de fondre sur son adversaire en ayant, par feinte et préparation interposées, préparé le geste final.
124
+ Il n'y a donc pas ou peu de repos pour le sabreur (...) Adaptation et explosion, voilà ce qu'un sabreur doit toujours avoir en tête quand il monte en piste[11]. ».
125
+
126
+ Les trois armes se pratiquent suivant des conventions qui leur sont propres. Les grandes différences sont : la surface valable, la manière de toucher l'adversaire, et la forme et le poids de l'arme. Les règles de priorité d'attaque divergent également. Aux trois armes il est strictement interdit de porter des coups avec la coquille ou d'utiliser le bras non armé à quelque fin que ce soit.
127
+
128
+ Une piste d'escrime mesure 14 mètres de long sur 1,5 à 2 mètres de large[12]. Elle est marquée par des lignes perpendiculaires en divers endroits (centre de la piste, ligne de mise en garde, et limite arrière, outre les 2 derniers mètres doivent être clairement identifiés). Si un tireur sort par l'un des bords latéraux de la piste, l'action est interrompue et les tireurs se remettent en garde en ayant néanmoins fait avancer d'un mètre l'adversaire du tireur qui est sorti ; ce dernier devant donc reculer et se remettre à distance. Si un tireur sort des deux pieds par le bout arrière de la piste, il est considéré comme touché.
129
+
130
+ Au bord de la piste, un dispositif électrique complexe assure le décompte des touches au cours de l'assaut. Ce dispositif se compose d'un appareil central, de deux enrouleurs (un par tireur) et de fils conducteurs. L'appareil central est relié aux enrouleurs, situés de part et d'autre de la piste, eux-mêmes reliés aux tireurs. Le système d'enroulement du fil conducteur permet de ne pas encombrer la piste car le fil reste tendu en permanence, sans pour autant réduire la mobilité du tireur vers l'avant. Le circuit électrique est complété par un fil de corps qui passe sous la veste du tireur, contre son flanc et par la manche du bras armé, branché dans une prise située derrière la coquille de l'arme. Au fleuret et à l'épée, le bouton situé à l'extrémité de la lame (la tête de pointe) a un rôle d'interrupteur qui permet de compléter le circuit électrique. Au sabre, dans les épreuves de haut niveau, le fil est remplacé par un boîtier électronique qui transmet à travers les airs le signal à l'appareil d'enregistrement des touches.
131
+
132
+ L'appareil électrique dispose de quatre lumières ; la lumière s'allume du côté du tireur qui touche. La lumière verte ou la lumière rouge (chaque tireur a sa couleur) indique qu'une touche valable a été portée. Les lumières blanches (une pour chaque tireur) indique qu'une touche a été porté mais sur une zone non valable (exclusivement pour le fleuret). Pour l'épée, aucune lumière blanche ne s'allume. Les escrimeurs sont eux-mêmes reliés au système par le fil tendu grâce aux enrouleurs. Pour juger la matérialité de la touche, seule l'indication de l'appareil de contrôle fait foi. En aucun cas l'arbitre ne peut déclarer un tireur touché sans que l'appareil ait régulièrement enregistré la touche, sauf dans les cas de sanctions (sortie arrière de la piste des deux pieds ou carton rouge pour une faute, (cf. Règlement technique FIE)).
133
+
134
+ La piste sur laquelle les tireurs évoluent est conductrice et reliée à l'appareil comptant les points, il est donc impossible de porter une touche au sol à moins de toucher en dehors de la piste. Les tireurs ont interdiction formelle de laisser traîner la pointe de leur arme sur la piste durant l'assaut.
135
+
136
+ L'équipement des tireurs est composé, dans toutes les armes :
137
+
138
+ L'arbitre d'escrime veille au bon déroulement de l'assaut. Il appelle les tireurs sur la piste, vérifie la conformité de leur matériel[13],[14] (sous cuirasse, tête de pointe, etc.) et manipule le chronomètre et, le cas échéant, le tableau de décompte des points ou la feuille de match. Il est seul habilité à accorder ou refuser une touche, à constater une faute et à sanctionner en conséquence. Un tireur peut cependant faire appel à une instance supérieure, le directoire technique de la compétition, pour vérifier un point litigieux du règlement. La décision du directoire surpasse celle de l'arbitre qui doit la faire appliquer. Dans les épreuves de haut niveau, l'arbitre est assisté d'assesseurs qui ont un rôle consultatif, mais non décisionnel ; au fleuret et au sabre, l'arbitrage vidéo peut-être demandé pour résoudre un litige concernant les questions de priorité. Il est également utilisé à l'épée pour contester la validité d'une touche.
139
+
140
+ L'article t.170 du règlement technique de la FIE définit les fautes et les sanctions appropriées. Les fautes sont échelonnées en quatre groupes de gravité croissante, le premier groupe contenant les fautes mineures et le quatrième les fautes les plus graves. Les fautes sont sanctionnées par trois types de cartons.
141
+
142
+ L'arbitre inflige ces sanctions selon le barème suivant :
143
+
144
+ Les fautes du premier groupe constituent des atteintes aux règles mineures ou accidentelles (bousculade, corps à corps intentionnel, etc.), les fautes du deuxième groupe des fautes intentionnelles (coup brutal, touche portée volontairement hors de l'adversaire), les fautes du troisième groupe des fautes de nature à perturber l'ordre. Les fautes du quatrième groupe rassemblent des fautes graves de nature diverse : comportement antisportif, tricherie, refus de saluer l'adversaire, etc. Les cartons sont cumulables, un tireur qui a reçu un carton rouge ne peut donc plus recevoir de carton jaune, même s'il n'a pas commis de faute du premier groupe.
145
+
146
+ Si à l'entrainement le brassage des catégories est monnaie courante, voire encouragé, il n'en est pas de même en compétition, où les catégories d'âges sont très strictes. Le surclassement, c'est-à-dire la possibilité pour un tireur d'effectuer une compétition d'une catégorie d'âge directement supérieure à la sienne, voire, plus rarement, le double surclassement (2 catégories au-dessus) est autorisé. L'inverse est en revanche interdit, à l'exception des Vétérans qui peuvent continuer à participer aux compétitions Sénior, la raison principale étant bien souvent le faible nombre de compétiteurs dans cette catégorie.
147
+
148
+ La structure habituelle d’une compétition individuelle se compose de deux parties.
149
+ La première partie est une phase de poules de 6 à 7 tireurs, selon le nombre d'inscrits, permettant d'obtenir un classement révélateur du niveau des escrimeurs en présence. Certaines compétitions non-officielles utilisent un système à deux tours de poules, le premier servant à composer des poules plus équilibrées pour le second tour, qui serviront quant à elles à composer le tableau éliminatoire. S'il n'y a qu'un seul tour de poule, celui-ci est directement utilisé pour composer le tableau. Dans ces poules, chaque tireur rencontre tour à tour chacun des autres tireurs de ce groupe, lors d'assaut en 5 touches, l'ensemble du match ne dépassant pas les 3 minutes sauf pour le sabre, qui n'est jamais chronomètré[16]. Lors des principales compétitions internationales, les tournois de la coupe du monde d'escrime et les championnats du monde d'escrime, les seize premiers tireurs du classement international inscrits dans la compétition sont exemptés de ce tour de poule. À la discrétion des organisateurs, un pourcentage allant de 20 % à 30 % des engagés est directement éliminé après ce tour de poules. Pour les compétitions vétérans, il n'y a souvent aucun éliminé après le tour de poule. Tous les tireurs se retrouvent en tableau.
150
+
151
+ La seconde partie est une compétition avec un tableau par élimination directe établi à partir du classement à l’issue des poules. Les assauts se déroulent en 15 touches (10 pour les vétérans, et les minimes [13-14 ans] et 8 pour les benjamins), rythmés en trois tiers temps de trois minutes (2 mi-temps pour les assauts en 10 touches). Entre ces tiers-temps, une minute de repos est alloué au tireur, qui a la possibilité s'il le souhaite de s'entretenir avec son maître d'armes. Au sabre, le match est divisé en deux temps, séparés par le moment où l'un des tireurs marque la huitième touche.
152
+ Le vainqueur est celui qui atteint le premier les 15 touches ou, le cas échéant, se trouve en tête à la fin du temps réglementaire.
153
+
154
+ Au fleuret et à l'épée, durant les deux phases, si le temps réglementaire est écoulé alors que les deux adversaires sont à égalité de score, une minute de temps additionnel est donnée, en procédant à un tirage au sort. Cette minute se déroule à la "mort subite", c'est-à-dire que le premier tireur qui met une touche remporte l'assaut. Si aucune touche n'est donnée, le gagnant du tirage au sort remporte l'assaut.
155
+
156
+ Aux Jeux olympiques, la compétition ne comprend pas de tour de poule. Le tableau par élimination directe est basé sur le classement international.
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+
158
+ Au pentathlon moderne la structure d’une compétition d’escrime est différente. En effet, chaque tireur rencontre tous les autres participants lors d’assaut en une seule touche gagnante.
159
+
160
+ Il existe, dans l'Armée de l'air française, une compétition spécifique par équipe en relais de 7 touches. Chaque équipe comprend un fleurettiste, un sabreur et un épéiste entrant en lice dans cet ordre. La première équipe atteignant 21 touches gagne la rencontre.
161
+
162
+ Une équipe d'escrime se compose de quatre tireurs. Trois sont inscrits sur la feuille de match et le quatrième est remplaçant. Ce remplaçant peut entrer en jeu pour des raisons tactiques (méforme d'un équipier titulaire par exemple), ou médicales, pour remplacer un coéquipier blessé. Les remplacements sont irréversibles et chaque équipe ne peut procéder qu'à un seul remplacement par rencontre.
163
+
164
+ Les matches par équipes (le terme exact définissant les 9 assauts composant un match par équipe est rencontre) se déroulent sous la forme du « relais à l'italienne » : un match en 45 touches durant lequel les 3 tireurs de chaque équipe se remplacent à tour de rôle, soit un total de 9 assauts (chacun des 3 tireurs d'une équipe rencontre chacun de l'autre équipe une fois) de 5 touches. Chaque relais est plafonné à un multiple de 5 touches. Une équipe ne peut totaliser plus de 10 touches après deux relais, 15 après trois relais, etc. Il est toutefois inexact de dire que le nombre maximum de touches par relais est de 5. Dans deux cas de figure, on peut dépasser ce total :
165
+
166
+ Le score final à l'issue des 9 assauts détermine le vainqueur, la première équipe à 45 touches ou celle qui a le plus de point à la fin du temps réglementaire remporte la rencontre. Le choix de l'ordre des tireurs est donc très important, le dernier pouvant avoir une quantité très importante de touches à rattraper. On place donc communément le meilleur tireur dans le dernier relais, mais la composition d'équipe tient aussi compte des affrontements individuels entre les escrimeurs des deux équipes.
167
+
168
+ Bien qu'elle soit assez récente dans l'histoire de l'escrime, débutant aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992, cette formule de rencontre par équipes a totalement supplanté, dans les compétitions officielles, la formule de 1904 consistant en une rencontre de seize assauts, la victoire revenant à l'équipe qui comptabilise le plus de victoires individuelles, la rencontre s'arrêtant généralement lorsqu'un des deux équipes atteint le palier de neufs victoires, auquel la victoire lui est garantie. Cette formule présentait l'inconvénient d'une logistique particulièrement lourde, avec des équipes pouvant aller jusqu'à huit tireurs. Cette formule fut employée aux Jeux olympiques jusqu'en 1988.
169
+
170
+ Une autre forme de rencontre par équipes existe, bien qu'elle soit rarement pratiquée en compétition : la poule par équipes. Il s'agit d'une poule totalement analogue à une poule individuelle, à la différence près que les tireurs d'une même équipe ne se rencontrent pas entre eux. L'équipe totalisant le plus grand nombre de victoires est déclarée vainqueur.
171
+
172
+ Les épreuves par équipes sont sexuées aux Jeux olympiques, et mixtes aux Jeux olympiques de la jeunesse[17].
173
+
174
+ La force pure en escrime n'est pas la première qualité. Mieux vaut réfléchir (vite) avant d'agir, l'à propos (savoir réagir de manière adaptée et au bon moment) étant la qualité principale d'un escrimeur. Comme tous les autres sports, l'escrime demande de la concentration, de l'agilité, de l'endurance, mais aussi de la technique. Sans entrer dans les détails cette rubrique en donne un petit aperçu.
175
+
176
+ La garde est la position la plus favorable que prend le tireur afin d'être prêt à la défensive, à l'offensive ou à la contre-offensive[18].
177
+
178
+ L'escrimeur se tient le buste droit et de profil et les épaules effacées afin d'offrir le moins de surface valable possible à l'adversaire. L'arme doit être placée de manière à menacer l'adversaire tout en préservant une position permettant de se défendre (la pointe vers l'adversaire).
179
+
180
+ Pour le fleuret et l'épée, la position de garde traditionnelle est la sixte, pour le sabre la position de garde traditionnelle est la tierce. Au fleuret, la pointe est dirigée vers l'épaule adverse et le bras armé est tenu légèrement écarté du tronc. À l'épée, la pointe est dirigée vers la main armée adverse et le bras est à demi allongé. Enfin, au sabre, la pointe est dirigée vers l'épaule et le bras armé est près du corps.
181
+
182
+ La position de garde subit des modifications au cours du combat, suivant la tactique choisie[18].
183
+
184
+ Au fleuret et à l'épée, le bras non armé est placé en arrière et relevé afin de mieux se tenir de profil, et de raidir le buste en équilibrant le bras armé. Au sabre, il est placé derrière le dos afin que l'adversaire ne puisse l'atteindre et par mesure de sécurité. Tâche discutable puisque les coups portés au dos sont permis, une main laissé dans le dos est souvent frappée.
185
+
186
+ Les pieds sont placés perpendiculairement d'une distance d'une fois et demie la longueur des pieds de l'escrimeur. Les jambes sont fl��chies à 130 et 150 degrés afin de faciliter les déplacements, les esquives et les fentes ; le centre de gravité est abaissé pour favoriser l'équilibre.
187
+
188
+ Il existe une autre école, généralement appelée « école russe » ou « escrime scientifique / moderne » qui préconise une position de garde différente : l'escrimeur ne se met pas de profil, mais reste face à son adversaire. Le bras armé est gardé près du corps (pas plus loin qu'une main), cependant lors de match à l'arme électrique le tireur doit prendre garde à ne pas toucher la veste puisque si l'adversaire touche sa lame il y aura une touche. Le bras non armé est laissé le long du corps mais se déplace parfois pour être utilisé comme « contre-poids », tâche d'ailleurs d'utilité discutable.
189
+ Cette école modifie également la manière d'effectuer certaines actions, notamment en retardant l'allongement de bras lors de la fente (au lieu de le faire avant, on le fait pendant) afin de gagner en vitesse de pointe et d'éviter d'« annoncer » ses « intentions » trop tôt. Elle est principalement pratiquée par les Russes et les Italiens.
190
+
191
+ Bien que l'orientation du corps reste sensiblement toujours la même en escrime, il existe différentes façons de positionner son arme. Telles les différentes gardes en boxe, les positions en escrime permettent de mettre en place diverses techniques offensives ou défensives. Par exemple au sabre, positionner son arme à gauche (en quarte par exemple), permettra de se défendre d'une attaque visant la partie gauche (ligne du dedans) du corps de l'escrimeur, mais aussi d'attaquer l'adversaire sur sa partie droite. Les "parties" du corps sont appelées "lignes" en escrime, les positions de main sont numérotées de 1 à 8. Ces positions sont associées à la ligne qu'elles protègent, pour chaque ligne, il y a une position en pronation (ongles sous la main) et une en supination (ongles au-dessus de la main) :
192
+
193
+ Les principaux déplacements, appelés fondamentaux, sont :
194
+
195
+ Tout le jeu consiste alors à surprendre son adversaire dans le rythme des déplacements et des attaques utilisés.
196
+
197
+ Ces déplacements servent aussi à faire des feintes, simples ou composées, pour tromper le tireur adverse. La feinte peut aussi être effectuée en faisant une fausse attaque qui a pour effet de déstabiliser l'adversaire, puis une autre quand il prend la parade de la première.
198
+
199
+ En complément de ces fondamentaux on ajoutera les déplacements suivants :
200
+
201
+ C'est l'action offensive initiale qui s'effectue en allongeant le bras, la pointe menaçant la
202
+ surface valable et coordonnée avec une progression des appuis vers l'avant (fente, flèche). Cette action donne la priorité aux armes conventionnelles (fleuret et sabre).
203
+
204
+ L'attaque peut être :
205
+ simple (effectuée en un seul temps) ou composée (précédée d'une ou plusieurs feintes).
206
+
207
+ Il existe 3 attaques simples :
208
+
209
+ Ces trois attaques simples peuvent avoir été précédées d'une ou plusieurs feintes ; on parle alors d'attaques composées : les plus utilisées sont le "une-deux" et le "doublé" (une feinte de dégagé ou de coupé suivi d'un dégagé (appelé « trompement » qui consiste à éviter la parade adverse), la feinte de coup droit-dégagé, la feinte de coupé-coupé… Tout ceci en changeant de ligne horizontale et/ou verticale et/ou diagonale.
210
+
211
+ L'attaque, simple ou composée, peut être précédée de préparations d'attaque. On distingue :
212
+
213
+ Le contact des fers, l'engagement, peut permettre au tireur avant l'attaque de juger son adversaire et notamment de prévoir ses coups.
214
+ La sensation tactile correspondante (plus efficace que le regard) se nomme en escrime le sentiment du fer. Dans l'escrime moderne, l'engagement devient de plus en plus rare, mais le "sentiment du fer" conserve sa valeur lors des autres occasions de contacts des fers (parade, prise de fer…).
215
+
216
+ Il existe plusieurs moyens pour se défendre.
217
+
218
+ Les parades sont des actions défensives dont le but est de s'assurer d'obtenir la riposte et de toucher. Elles écartent la lame adverse de la cible. Les parades principales correspondent aux diverses positions de la main, et sont au nombre de huit : la prime, la seconde, la tierce, la quarte, la quinte, la sixte, la septime et l'octave.
219
+
220
+ On distingue les parades principales selon la position de l'avant-bras. En supination, ce sont les parades de sixte (position de la garde dans les armes de pointe), quarte, septime, octave. Dans toutes ces positions, le pommeau de l'arme est au-dessus de la main. En pronation, ce sont les parades de prime, seconde, tierce (position de la garde au sabre) et quinte. Dans ces positions, le pommeau est sous la main.
221
+
222
+ Les parades circulaires (par exemple le contre-de-sixte) consistent en un mouvement circulaire de la lame se terminant dans la position de départ (en sixte pour un contre-de-sixte, en quarte pour un contre-de-quarte, etc.). Ce mouvement circulaire permet d'intercepter la lame adverse et de la bloquer dans la position d'arrivée, pour ensuite conduire la riposte. À chaque parade correspond ainsi une parade circulaire. La plus usitée est le contre-de-sixte (au fleuret et à l'épée), action redoutable et particulièrement efficace si le tireur l'exécute avec la rapidité nécessaire.
223
+
224
+ Les parades au Sabre sont :
225
+
226
+ Au fleuret ainsi qu'au sabre, la parade donne la priorité à l'attaque qui la suit et que l'on nomme riposte, action offensive destinée à toucher l'adversaire après la mise en échec de son attaque. Cette riposte peut également être parée. La contre riposte est alors l'action offensive qui suit la parade de la riposte, et ainsi de suite… Si la riposte est attendue (environ 1 seconde), le tireur perd la priorité on appelle ça le temps d'escrime.
227
+
228
+ Si la parade n'est pas suivie d'une riposte, le tireur qui a paré peut subir une remise d'attaque (dangereuse car il est alors difficile d'exécuter plusieurs parades successivement). Il appartient à l'arbitre d'apprécier, à la suite d'une parade, l'intervalle de temps pendant lequel la riposte peut être effectuée en conservant sa priorité. Ce laps de temps n'est pas défini strictement : on parle de "temps d'escrime" pour désigner la fraction de seconde nécessaire à un escrimeur pour exécuter une action simple, telle que l'allongement du bras par exemple. Ainsi, une riposte immédiate (dans le temps d'escrime) doit être jugée prioritaire sur la remise d'attaque.
229
+
230
+ À l'épée, il n'y a pas de "priorité".
231
+
232
+ L'aspect tactique en escrime est très important. Il est possible de comparer la stratégie adoptée par les tireurs à un jeu de pierre-feuille-ciseaux, mais en bien plus complexe. "L'attaque simple" est défaite par la "parade-riposte", qui à son tour est battue par "l'attaque composée", qui peut être contrée par l'attaque sur la préparation, à son tour, celle-ci est défaite par l'attaque en "contre-temps", qui est vaincue par une "contre-attaque composée" et finalement cette dernière tellement complexe est défaite par "l'attaque simple". Cependant, à l'épée, toute touche rapporte un point au tireur (si les deux joueurs touchent simultanément, chacun gagne un point), alors qu'au sabre et au fleuret, des règles de priorités s'appliquent en cas de touches simultanées : l'attaque l'emportera sur la contre-attaque, alors que si celle-ci échoue (si elle ne touche pas, qu'elle soit "trop courte" et n'atteigne pas l'adversaire ou qu'elle soit parée) ou si elle est mal effectuée (raccourcissement du bras armé, fente tardive, etc.), la priorité passe à l'autre tireur. Au fleuret, s'il y a touches simultanées, mais que le tireur ayant la priorité touche dans une surface non valable, aucun point n'est attribué, et les joueurs reprennent la touche là où elle s'était arrêtée.Évidemment, s'il n'y a qu'une seule touche, le point va sans ambigüité au joueur ayant touché son adversaire. Ce sont des considérations majeures que les joueurs prennent en compte afin d'élaborer une stratégie : vont-ils attaquer en premier à l'épée, et tenter une touche risquée, ou bien patienter jusqu'à ce que l'adversaire prenne le risque d'attaquer et faire échouer son attaque ? Au sabre et au fleuret, vont-ils prendre la priorité avant que l'adversaire n'ait le temps de réagir, ou plutôt la reprendre à l'adversaire et riposter ?
233
+
234
+ Guy Azémar, chercheur en neurosciences, indique en 2010 que selon son enquête, les gauchers représentent 25 % des engagés dans les compétitions mondiales, et 60 % des médaillés d’or, alors que le nombre de gauchers dans la population générale est de l’ordre de 10 %. Les gauchers dominent surtout dans les armes d’estoc (épée et fleuret, où l’on touche avec la pointe), où le bras agit comme une projection balistique[19].
235
+
236
+ Il faut garder à l'esprit que, même si les lames sont non coupantes et que le bout de la lame est soit recourbé, soit protégé par un bouton électrique, le fleuret, l'épée et le sabre restent fondamentalement des armes blanches capables de blesser gravement. C'est pour cette raison que les escrimeurs portent une tenue de protection faisant l'objet d'un contrôle rigoureux lors des compétitions de tous niveaux.
237
+
238
+ Si cet équipement est bien mis, un escrimeur n'a à craindre que d'éventuelles ecchymoses dues à des touches un peu violentes (en particulier au sabre, où les coups de taille peuvent être violents. Lors d'une attaque bien conduite, la lame de l'épée ou du fleuret est faite pour plier dans un certain sens et donc absorber l'essentiel de l'énergie de la frappe). Il faut cependant faire attention à la main non gantée qui ne tient pas l'arme, car la pointe d'une épée ou la lame d'un sabre peut parfois écorcher vivement la peau.
239
+
240
+ Le risque principal pour un escrimeur est de voir la lame de son adversaire se briser lors d'une frappe, ce qui arrive régulièrement. En théorie, les lames sont conçues pour se casser avec une section plate, en pratique il arrive que la lame se casse de biais, présentant alors une pointe acérée. La tenue de protection est conçue pour résister à une frappe avec une lame brisée, ce qui empêche les accidents sérieux.
241
+
242
+ Passé ces contraintes particulières à l'escrime, il est évidemment nécessaire de s'échauffer, en exécutant par exemple une série de fondamentaux ou en s'entraînant sur un mannequin, afin d'éviter claquages et élongations musculaires. Ceux-ci sont fréquemment localisés au niveau des jambes qui sont sollicitées intensément et dans une posture peu naturelle, et plus particulièrement dans la jambe d'appui. Les adducteurs, qui subissent des extensions particulièrement traumatisantes, sont sujets à ce type de blessure. En cas de douleur persistante en position de garde, il est recommandé au tireur de mettre un terme à sa séance d'entraînement.
243
+
244
+ Les appuis du tireur, particulièrement sollicités, peuvent faire l'objet de différents traumatismes. Le tireur doit être attentif à la position de ses pieds, sans quoi il s'expose à des torsions articulaires au genou ou plus fréquemment à la cheville, ou bien à des tendinites, là aussi plutôt au niveau de la cheville (Tendon d'Achille). Une bonne position de pieds n'assure cependant pas une sécurité totale. Une retraite exécutée par réflexe, par exemple pour éviter une touche, peut entraîner une torsion. La blessure est alors inévitable.
245
+
246
+ L'escrimeur peut, par la nature de ses déplacements, être sujet à des ampoules au talon, à la base de la voute plantaire et aux orteils. La dimension de l'ampoule est alors proportionnelle à l'intensité de ses déplacements, mais n'est pas nécessairement fonction de son poids. Avec la pratique, les ampoules ont tendance à apparaître moins fréquemment et sont moins douloureuses. De la corne se forme naturellement sous le pied et agit comme une protection contre les ampoules, mais modifie sensiblement la perception du tireur par rapport à ses déplacements. Le port d'une paire de chaussettes en dessous de la paire de chaussettes d'escrime est un moyen efficace pour prévenir les ampoules.
247
+
248
+ Le frottement de la poignée peut occasionner d'autres ampoules, aux doigts, en particulier pour les utilisateurs de poignées orthopédiques. Une tenue ferme de la poignée est conseillée pour minimiser les frottements, toutefois le problème peut être récurrent si la forme de la poignée ne correspond pas à la morphologie de la main du tireur. Une poignée différente doit alors être installée, et la poigne du tireur peut aussi faire l'objet d'un entraînement spécifique afin d'optimiser la prise en main de son arme.
249
+
250
+ À partir des années 1970, l'escrime française adopte les cours collectifs qui consistent pour le maître d'armes à enseigner en face d'un groupe, permettant ainsi une pédagogie de masse adaptée au monde moderne. La pédagogie de l'escrime sportive supprime ainsi les leçons particulières de maître à élève en début et en fin de cours, entrecoupés d'assauts. Cette méthode a notamment été théorisée par le maître d'armes René Geuna[réf. souhaitée].
251
+
252
+ On généralise aussi de plus en plus les poignées dites "orthopédiques" au détriment des poignées droites plus difficiles à maîtriser. Cette réforme a ainsi conduit à une uniformisation de l'enseignement, provoquant une perte de singularité de l'escrime française[réf. nécessaire]. Au sabre la poignée est presque toujours droite.
253
+
254
+ Aujourd'hui l'escrime handisport est une escrime à part entière qui s'adapte bien à sa pratique en fauteuil roulant. Les échanges sont très rapides et les règlements sont proches de l'escrime traditionnelle. La technique fondamentale reste la même, mais des règles particulières sont appliquées.
255
+
256
+ De plus en plus d'entraînements communs handicapés/valides sont organisés. De plus en plus de compétitions ont lieu en commun (sur un même site) permettant ainsi d'intégrer de façon plus concrète les sportifs handicapés à la communauté des escrimeurs.
257
+
258
+ Il existe des compétitions handisports au niveau national et international.
259
+
260
+ Certaines salles proposent aussi de l'escrime pour les mal et non voyants qui tirent debout et se repèrent grâce au contact entre les lames.
261
+ Pour qu'une touche soit valable, il est nécessaire qu'il y ait contact de fer avant la touche.
262
+
263
+ Dans le monde anglo-saxon, il existe un mouvement qui affirme que l’avenir doit être guidé par le passé. Les escrimeurs “classiques” soutiennent que l’escrime, avant les innovations techniques et pédagogiques modernes et avant l’introduction des appareils électriques, était plus correcte et plus humaine. L’escrime sportive, disent-ils, a perdu la réalité du duel alors que les règles de l’escrime en sont tirées. C’est la raison pour laquelle ils ont rejeté la FIE, et ont fondé leurs propres nouvelles organisations.
264
+
265
+ Il est très important de comprendre que l’escrime classique n’est pas l'escrime artistique. Même si sa pratique est soumise à des règles et à une discipline très strictes, c’est un vrai agon. L’influence de ce mouvement sur l’escrime est encore totalement mineure en France.
266
+
267
+ Loin de la notion d'opposition propre à l'escrime sportive, l'escrime artistique mise sur le partenariat. Ensemble, les partenaires construisent une passe d'armes esthétique simulant un combat à la rapière, l'épée médiévale, fleuret, épée de cour... L'escrime artistique est une activité proche de la cascade et de l'art (comédie, expression corporelle, théâtre, cinéma...).
268
+
269
+ L'escrime artistique est une simulation de combat et contrairement à l'escrime sportive, la touche est évitée. La passe d'armes doit faire illusion et doit être crédible. C'est pourquoi les techniques, qui diffèrent selon les armes choisies, s'inspirent d'anciens traités d'escrime, mais sont retravaillées à la fois pour des motifs de sécurité et de lisibilité par le public.
270
+
271
+ L'escrime est un sport ou un art ambidextre, il faut pouvoir utiliser aussi bien sa main droite que sa main gauche.
272
+
273
+ Les arts martiaux historiques européens (AMHE) correspondent à une démarche entreprise depuis les années 1990 tendant à redécouvrir les techniques de combat utilisées dans l'histoire européenne.
274
+ La méthode d'étude se fonde à la fois sur des sources historiques (traités d'époque et autres documents) ainsi que sur une reconstitution sécurisée armes à la main. Les AHME limitent leur champ d'étude d'un point de vue des techniques (armes blanches, éventuellement mains nues), périodes (des origines à 1914), et géographie (Europe) visées.
275
+ L'expression « arts martiaux historiques européens » est en général préférée à celle d'« escrime ancienne » du fait d'une confusion ayant existé avec l'escrime artistique, qui elle est destinée au spectacle.
276
+ On parle aussi parfois d'escrime historique.
277
+
278
+ L'escrime ludique est une discipline sportive et ludique trouvant son origine dans le milieu médiéval-fantastique du jeu de rôle grandeur nature dit aussi "Combat GN" et reproduisant des techniques de combat réelles mais avec des armes inoffensives. Ces combats empruntent d'ailleurs souvent à l'escrime classique la comptabilisation des points fondés sur des "touches" même si la comptabilité reste encore ici souvent manuelle et fondée sur fair-play et bonne foi reprenant ainsi également une partie de l'esprit et des valeurs de l'escrime. Le but est l'art de toucher son ou ses adversaires à l'aide d'une arme en mousse de latex sur les parties valables et sans être touché.
279
+ Cette discipline s'exprime principalement à l'intérieur des battle games aux États-Unis[20].
280
+
281
+ Types actuellement reconnus par les fédérations de jeu de rôles grandeur nature belge et française :
282
+
283
+ On peut également séparer l'escrime ludique en deux parties distinctes : les représentations plus scéniques durant les jeux de historico-héroïc-fantasy et les représentations plus sportives, indépendantes des situations originelles en jeux de rôles, où les armes peuvent être des modèles impossibles à manipuler dans la réalité.
284
+
285
+ Un partenariat entre la Fédération française des jeux de rôles grandeur nature (FédéGN) et la fédération française d'escrime (FFE) pour le développement et la reconnaissance de la pratique a vu le jour en décembre 2015[25].
286
+
287
+ La Fédération internationale d'escrime ou FIE est l'organisation qui régit mondialement le sport de l'escrime. Domiciliée à Lausanne, elle compte 148 fédérations membres. Elle organise principalement les Jeux olympiques et les championnats du monde. Elle crée les circuits de Coupe du monde. C'était en 2007, la seule fédération sportive internationale dirigée par un Français, René Roch. Le 6 décembre 2008, battant le Président sortant, le Russe Alicher Ousmanov est élu président de la FIE. Il est réélu le 8 décembre 2012 et le 27 novembre 2016[26].
288
+
289
+ La Fédération royale belge des cercles d'escrime (FRBCE) est la seule organisation de gestion de l'escrime reconnue par le Comité olympique et interfédéral de Belgique(COIB) et la Fédération internationale d'escrime (FIE).
290
+
291
+ Elle se compose de deux membres :
292
+
293
+ L'Académie royale d'armes de Belgique (A.R.A.B.) est l'association des enseignants d’escrime de Belgique (initiateurs, prévôts et Maîtres d'arme)[29].
294
+
295
+ La Fédération française d'escrime (FFE) représente la France dans l'escrime de haut niveau.
296
+ La FFE repose sur plusieurs éléments :
297
+
298
+ La Fédération suisse d'escrime (Swiss Fencing), officiellement fondée en 1914, est l'organisation officielle régissant l'escrime en Suisse. Elle englobe les 50 clubs d'escrime suisses.
299
+
300
+ En 2015, les trois champions les plus titrés de l'histoire des Jeux Olympiques sont le Hongrois Aladar Gerevich, avec sept médailles d'or, deux d'argent et une de bronze entre 1932 et 1960[31], l'Italien Edoardo Mangiarotti (six médailles d'or, six d'argent et une de bronze entre 1936 et 1960)[32] et l'Italienne Valentina Vezzali (six médailles d'or, une d'argent, une de bronze entre 1996 et 2012)[33],[34].
301
+
302
+ De grands champions ont marqué leur époque soit par leur excellence technique, soit par l'ampleur de leur palmarès. En voici quelques-uns :
303
+
304
+ Les équipementiers de l'escrime sont dans la quasi-totalité des cas spécialisés dans ce domaine très pointu. La typicité et la technicité des équipements sont la raison de cette spécialisation.
305
+
306
+ Les équipementiers généralistes comme Adidas, Nike ou le Coq sportif interviennent aussi dans l'escrime. Mais leur action se limite à la fabrication de chaussures spécialement étudiée à la pratique de ce sport.
307
+
308
+ Les plus grands équipementiers proviennent des grandes nations de ce sport (grandes par leur histoire ou par leur potentiel économique) : l'Allemagne (Allstar, Uhlmann), la France (Prieur), le Royaume-Uni (Duellist, Léon Paul), mais aussi l'Italie, la Hongrie (PBT) et les États-Unis.
309
+
310
+ La distribution se fait par deux biais, la vente en direct par des magasins spécialisés (Escrime Diffusion) ou des stands lors des compétitions et la vente sur Internet (EscrimeStar, Sport7). Les grandes chaines de distribution d'articles de sport ne proposent que très rarement des articles d'escrime.
311
+
312
+ La plupart des lames sont issues de forges françaises (Blaise Frères au Chambon-Feugerolles).
313
+
314
+ En dehors des Jeux olympiques, l'escrime un sport relativement sous-médiatisé. La principale raison est la complexité des règles (surtout vrai au fleuret et au sabre) ainsi que le fait que les phases d'armes se voient très mal sur un écran télé.
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+ Ésope (en grec ancien Αἴσωπος / Aísôpos, VIIe – VIe siècle av. J.-C.) est un écrivain grec d'origine phrygienne, à qui on a attribué la paternité de la fable.
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+ Il n'existe rien de certain sur la vie d'Ésope. Le témoignage le plus ancien est celui d'Hérodote, selon lequel Ésope avait été esclave de Ladmon, avec Rhodopis[1]. Ce point de vue est repris plus tard par Héraclide du Pont, qui le présente comme originaire de Thrace, près de la mer Noire. Cette thèse est confirmée par un certain Eugeiton[2] qui affirme qu’Ésope était de Méssembrie, ville des Cicones, sur la côte de Thrace. Comme le note Émile Chambry, « si cet Eugeiton doit être identifié avec un certain Eugéion, qu’on a conjecturé être la source d’Hérodote, son témoignage aurait du poids, et le fabuliste pourrait être tenu pour un Thrace. Mais la tradition la plus répandue faisait d’Ésope un Phrygien. Phèdre, Dion Chrysostome, Lucien, Aulu-Gelle, Maxime de Tyr, Aelius Aristide, Himérios, Stobée, Suidas (rapportant le mot prêté à Crésus, « μᾶλλον ὁ Φρύξ » : « Le Phrygien a parlé mieux que tous les autres. »), s’accordent à lui assigner la Phrygie pour patrie. Quelques-uns précisaient même la ville de Phrygie où il était né : c’était, d’après la Souda et Constantin Porphyrogénète, Cotyaion ; c’était Amorion, d’après la vie légendaire d’Ésope[3]. »
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7
+ Selon Chambry encore, « si l’on a cherché la patrie d’Ésope hors de la Grèce, en Phrygie, c’est que le nom Αἴσωπος ne semble pas être un nom grec ; on a cru y voir un nom phrygien, qu’on rapprochait du nom du fleuve phrygien Αἴσηπος, et peut-être du guerrier troyen Αἴσηπος dont il est question chez Homère[4] ; on l’a rapproché aussi du mot Ἢσοπος qu’on lit sur un vase de Sigée[5]. Une Vie d’Ésope le fait Lydien, sans doute parce que, d’après la tradition qui apparaît pour la première fois dans Héraclide, il fut esclave du Lydien Xanthos. En somme, toutes ces traditions ne reposant que sur des conjectures, il serait vain de s’arrêter à l’une d'entre elles : mieux vaut se résigner à ignorer ce qu’on ne peut savoir[6]. »
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9
+ Quant à l'époque où il a vécu, il règne la même incertitude. Si l'on suit Hérodote, qui en fait un contemporain de Rhodopis, il aurait vécu entre -570 et -526. Phèdre le place entre 612 et 527[7] avant Jésus-Christ.
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11
+ Selon une hypothèse de M. L. West, c'est à Samos que se serait formée sa légende[8].
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13
+ La légende d'Ésope nous est connue grâce au récit de Maxime Planude, érudit byzantin du XIIIe siècle, qui popularisa une Vie d’Ésope à partir d'un matériau datant probablement du Ier siècle. Le texte est issu de traditions diverses, certaines anciennes, d'autres de l'époque romaine. L’emprunt le plus important est le récit de la vie d’Ésope à Babylone qui est une transposition du récit de la vie d'Ahiqar, qui circulait en Syrie à cette époque[9]. Jean de La Fontaine a adapté ce récit et l'a placé en tête de son recueil de fables sous le titre La Vie d'Ésope le Phrygien.
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+ Selon ce récit :
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+ « Ésope était le plus laid de ses contemporains ; il avait la tête en pointe, le nez camard, le cou très court, les lèvres saillantes, le teint noir, d’où son nom qui signifie nègre ; ventru, cagneux, voûté, il surpassait en laideur le Thersite d’Homère ; mais, chose pire encore, il était lent à s’exprimer et sa parole était confuse et inarticulée[10]. »
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19
+ Ces traits caricaturaux ont suffi à certains auteurs pour spéculer sur sa négritude[11].
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21
+ Selon la légende, Ésope, ayant rêvé que la Fortune lui déliait la langue, s'éveille un jour guéri de son bégaiement. Acheté par un marchand d'esclaves, il arrive dans la demeure d'un philosophe de Samos, Xanthos, auprès duquel il rivalise d'astuces et de bons mots.
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23
+ Finalement affranchi, il se rend alors auprès du roi Crésus pour tenter de sauvegarder l'indépendance de Samos. Il réussit dans son ambassade en contant au roi une fable. Il se met ensuite au service du « roi de Babylone », qui prend grand plaisir aux énigmes du fabuliste. Il résout aussi avec brio les énigmes qu'aurait posées à son maître le roi d'Égypte.
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25
+ Voyageant en Grèce, il s'arrête à Delphes, où, toujours selon la légende, il se serait moqué des habitants du lieu parce que ceux-ci, au lieu de cultiver la terre, vivaient des offrandes faites au dieu. Pour se venger, les Delphiens l'auraient accusé d'avoir volé des objets sacrés et condamné à mort. Pour se défendre, Ésope leur raconte deux fables, La Grenouille et le Rat et L'Aigle et l'Escarbot, mais rien n'y fait et il meurt précipité du haut des roches de Phédriades[12].
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+
27
+ Au cours de sa vie d'esclave, Ésope livre un combat incessant contre son maître Xanthos, dont le nom signifie « Blond ». On a souvent mis en doute la réalité historique de la prodigieuse destinée de cet ancien esclave bègue et difforme qui réussit à se faire affranchir et en vient à conseiller les rois grâce à son habileté à résoudre des énigmes.
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29
+ « Tout le récit de la vie d'Ésope est parcouru par la thématique du rire, de la bonne blague au moyen de laquelle le faible, l'exploité, prend le dessus sur les maîtres, les puissants. En ce sens, Ésope est un précurseur de l'antihéros, laid, méprisé, sans pouvoir initial, mais qui parvient à se tirer d'affaire par son habileté à déchiffrer les énigmes[13]. ».
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31
+ Ésope était déjà très populaire à l’époque classique, comme le montre le fait que Socrate lui-même aurait consacré ses derniers moments de prison avant sa mort à mettre en vers des fables de cet auteur. Le philosophe s’en serait expliqué au philosophe Cébès de la façon suivante : « Un poète doit prendre pour matière des mythes [...] Aussi ai-je choisi des mythes à portée de main, ces fables d’Ésope que je savais par cœur, au hasard de la rencontre[14]. »
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33
+ Le poète Diogène Laërce attribue même une fable à Socrate, laquelle commençait ainsi : « Un jour, Ésope dit aux habitants de Corinthe qu'on ne doit pas soumettre la vertu au jugement du populaire. » Or, il s'agit là d'un précepte aujourd'hui typiquement associé au philosophe plutôt qu'au fabuliste. Socrate se servait sans doute du nom d'Ésope pour faire passer ses préceptes au moyen d'apologues[15].
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35
+ Les fables d'Ésope sont de brefs récits en prose sans prétention littéraire. Il est presque certain qu'il ne les écrivait pas[16]. La fable existait avant Ésope, mais celui-ci est devenu tellement populaire par ses bons mots qu'on en a fait le « père de la fable » : « le grec ne possédant pas de terme spécifique pour désigner la fable, le nom d'Ésope a servi de catalyseur, et ce d'autant plus facilement que toute science, toute technique, tout genre littéraire devait chez eux être rattaché à un « inventeur ». Ainsi s'explique, en partie, qu'Ésope soit si vite devenu la figure emblématique de la fable[17]. »
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+ Le premier recueil de fables attribuées à Ésope a été compilé par le philosophe Démétrios de Phalère vers 325 av. J.-C.. Cet ouvrage perdu a donné naissance à d’innombrables versions. Une de celles-ci a été conservée sous la forme d’un ensemble de manuscrits datant probablement du Ier siècle, collection appelée Augustana. C’est à celle-ci que l’on se réfère lorsqu’on parle aujourd’hui des « fables d'Ésope ». Elle compte plus de 500 fables, toutes en prose, parmi lesquelles figurent les plus populaires, telles Le Corbeau et le Renard, Le Lièvre et la Tortue, Le Bûcheron et la Mort, Le Vent et le Soleil, etc. Il est probable que le nom d'Ésope a servi à regrouper toutes sortes de récits qui circulaient jusque-là de façon orale et qui présentaient des caractéristiques communes[18]. Dans son édition critique, Chambry a retenu 358 fables.
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+ Une des premières traductions françaises est celle faite par le Suisse Isaac Nicolas Nevelet en 1610, qui compte 199 fables[19]. C'est le recueil qu'a utilisé La Fontaine.
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+ Ésope inspira notamment :
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+ Ésope (en grec ancien Αἴσωπος / Aísôpos, VIIe – VIe siècle av. J.-C.) est un écrivain grec d'origine phrygienne, à qui on a attribué la paternité de la fable.
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5
+ Il n'existe rien de certain sur la vie d'Ésope. Le témoignage le plus ancien est celui d'Hérodote, selon lequel Ésope avait été esclave de Ladmon, avec Rhodopis[1]. Ce point de vue est repris plus tard par Héraclide du Pont, qui le présente comme originaire de Thrace, près de la mer Noire. Cette thèse est confirmée par un certain Eugeiton[2] qui affirme qu’Ésope était de Méssembrie, ville des Cicones, sur la côte de Thrace. Comme le note Émile Chambry, « si cet Eugeiton doit être identifié avec un certain Eugéion, qu’on a conjecturé être la source d’Hérodote, son témoignage aurait du poids, et le fabuliste pourrait être tenu pour un Thrace. Mais la tradition la plus répandue faisait d’Ésope un Phrygien. Phèdre, Dion Chrysostome, Lucien, Aulu-Gelle, Maxime de Tyr, Aelius Aristide, Himérios, Stobée, Suidas (rapportant le mot prêté à Crésus, « μᾶλλον ὁ Φρύξ » : « Le Phrygien a parlé mieux que tous les autres. »), s’accordent à lui assigner la Phrygie pour patrie. Quelques-uns précisaient même la ville de Phrygie où il était né : c’était, d’après la Souda et Constantin Porphyrogénète, Cotyaion ; c’était Amorion, d’après la vie légendaire d’Ésope[3]. »
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+ Selon Chambry encore, « si l’on a cherché la patrie d’Ésope hors de la Grèce, en Phrygie, c’est que le nom Αἴσωπος ne semble pas être un nom grec ; on a cru y voir un nom phrygien, qu’on rapprochait du nom du fleuve phrygien Αἴσηπος, et peut-être du guerrier troyen Αἴσηπος dont il est question chez Homère[4] ; on l’a rapproché aussi du mot Ἢσοπος qu’on lit sur un vase de Sigée[5]. Une Vie d’Ésope le fait Lydien, sans doute parce que, d’après la tradition qui apparaît pour la première fois dans Héraclide, il fut esclave du Lydien Xanthos. En somme, toutes ces traditions ne reposant que sur des conjectures, il serait vain de s’arrêter à l’une d'entre elles : mieux vaut se résigner à ignorer ce qu’on ne peut savoir[6]. »
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+ Quant à l'époque où il a vécu, il règne la même incertitude. Si l'on suit Hérodote, qui en fait un contemporain de Rhodopis, il aurait vécu entre -570 et -526. Phèdre le place entre 612 et 527[7] avant Jésus-Christ.
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+ Selon une hypothèse de M. L. West, c'est à Samos que se serait formée sa légende[8].
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+ La légende d'Ésope nous est connue grâce au récit de Maxime Planude, érudit byzantin du XIIIe siècle, qui popularisa une Vie d’Ésope à partir d'un matériau datant probablement du Ier siècle. Le texte est issu de traditions diverses, certaines anciennes, d'autres de l'époque romaine. L’emprunt le plus important est le récit de la vie d’Ésope à Babylone qui est une transposition du récit de la vie d'Ahiqar, qui circulait en Syrie à cette époque[9]. Jean de La Fontaine a adapté ce récit et l'a placé en tête de son recueil de fables sous le titre La Vie d'Ésope le Phrygien.
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+ Selon ce récit :
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+ « Ésope était le plus laid de ses contemporains ; il avait la tête en pointe, le nez camard, le cou très court, les lèvres saillantes, le teint noir, d’où son nom qui signifie nègre ; ventru, cagneux, voûté, il surpassait en laideur le Thersite d’Homère ; mais, chose pire encore, il était lent à s’exprimer et sa parole était confuse et inarticulée[10]. »
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+ Ces traits caricaturaux ont suffi à certains auteurs pour spéculer sur sa négritude[11].
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+ Selon la légende, Ésope, ayant rêvé que la Fortune lui déliait la langue, s'éveille un jour guéri de son bégaiement. Acheté par un marchand d'esclaves, il arrive dans la demeure d'un philosophe de Samos, Xanthos, auprès duquel il rivalise d'astuces et de bons mots.
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+ Finalement affranchi, il se rend alors auprès du roi Crésus pour tenter de sauvegarder l'indépendance de Samos. Il réussit dans son ambassade en contant au roi une fable. Il se met ensuite au service du « roi de Babylone », qui prend grand plaisir aux énigmes du fabuliste. Il résout aussi avec brio les énigmes qu'aurait posées à son maître le roi d'Égypte.
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+ Voyageant en Grèce, il s'arrête à Delphes, où, toujours selon la légende, il se serait moqué des habitants du lieu parce que ceux-ci, au lieu de cultiver la terre, vivaient des offrandes faites au dieu. Pour se venger, les Delphiens l'auraient accusé d'avoir volé des objets sacrés et condamné à mort. Pour se défendre, Ésope leur raconte deux fables, La Grenouille et le Rat et L'Aigle et l'Escarbot, mais rien n'y fait et il meurt précipité du haut des roches de Phédriades[12].
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+ Au cours de sa vie d'esclave, Ésope livre un combat incessant contre son maître Xanthos, dont le nom signifie « Blond ». On a souvent mis en doute la réalité historique de la prodigieuse destinée de cet ancien esclave bègue et difforme qui réussit à se faire affranchir et en vient à conseiller les rois grâce à son habileté à résoudre des énigmes.
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+ « Tout le récit de la vie d'Ésope est parcouru par la thématique du rire, de la bonne blague au moyen de laquelle le faible, l'exploité, prend le dessus sur les maîtres, les puissants. En ce sens, Ésope est un précurseur de l'antihéros, laid, méprisé, sans pouvoir initial, mais qui parvient à se tirer d'affaire par son habileté à déchiffrer les énigmes[13]. ».
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+ Ésope était déjà très populaire à l’époque classique, comme le montre le fait que Socrate lui-même aurait consacré ses derniers moments de prison avant sa mort à mettre en vers des fables de cet auteur. Le philosophe s’en serait expliqué au philosophe Cébès de la façon suivante : « Un poète doit prendre pour matière des mythes [...] Aussi ai-je choisi des mythes à portée de main, ces fables d’Ésope que je savais par cœur, au hasard de la rencontre[14]. »
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+ Le poète Diogène Laërce attribue même une fable à Socrate, laquelle commençait ainsi : « Un jour, Ésope dit aux habitants de Corinthe qu'on ne doit pas soumettre la vertu au jugement du populaire. » Or, il s'agit là d'un précepte aujourd'hui typiquement associé au philosophe plutôt qu'au fabuliste. Socrate se servait sans doute du nom d'Ésope pour faire passer ses préceptes au moyen d'apologues[15].
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+ Les fables d'Ésope sont de brefs récits en prose sans prétention littéraire. Il est presque certain qu'il ne les écrivait pas[16]. La fable existait avant Ésope, mais celui-ci est devenu tellement populaire par ses bons mots qu'on en a fait le « père de la fable » : « le grec ne possédant pas de terme spécifique pour désigner la fable, le nom d'Ésope a servi de catalyseur, et ce d'autant plus facilement que toute science, toute technique, tout genre littéraire devait chez eux être rattaché à un « inventeur ». Ainsi s'explique, en partie, qu'Ésope soit si vite devenu la figure emblématique de la fable[17]. »
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+ Le premier recueil de fables attribuées à Ésope a été compilé par le philosophe Démétrios de Phalère vers 325 av. J.-C.. Cet ouvrage perdu a donné naissance à d’innombrables versions. Une de celles-ci a été conservée sous la forme d’un ensemble de manuscrits datant probablement du Ier siècle, collection appelée Augustana. C’est à celle-ci que l’on se réfère lorsqu’on parle aujourd’hui des « fables d'Ésope ». Elle compte plus de 500 fables, toutes en prose, parmi lesquelles figurent les plus populaires, telles Le Corbeau et le Renard, Le Lièvre et la Tortue, Le Bûcheron et la Mort, Le Vent et le Soleil, etc. Il est probable que le nom d'Ésope a servi à regrouper toutes sortes de récits qui circulaient jusque-là de façon orale et qui présentaient des caractéristiques communes[18]. Dans son édition critique, Chambry a retenu 358 fables.
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+ Ésope inspira notamment :
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+ Royaume d’Espagne[1]
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+ (es) Reino de España[2] Écouter
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+ 40° 26′ N, 3° 42′ O
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11
+ L'Espagne, en forme longue le royaume d'Espagne (respectivement en castillan España Écouter et Reino de España), est un pays d'Europe du Sud — et, selon les définitions, d'Europe de l'Ouest — qui occupe la plus grande partie de la péninsule Ibérique. En 2019, il s'agissait du vingt-huitième pays le plus peuplé du monde, avec 47 millions d'habitants.
12
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13
+ L'Espagne est bordée au nord-est par les Pyrénées, qui constituent une frontière naturelle avec la France et l'Andorre ; à l'est et au sud-est par la mer Méditerranée, au sud-sud-ouest par le territoire britannique de Gibraltar et le détroit du même nom, ce dernier séparant le continent européen de l'Afrique. Le Portugal est limitrophe de l'Espagne à l'ouest tandis que l'océan Atlantique borde le pays à l'ouest-nord-ouest ; enfin le golfe de Gascogne baigne le littoral nord. Le territoire espagnol inclut également les îles Baléares en Méditerranée, les îles Canaries dans l'océan Atlantique au large de la côte africaine, et deux cités autonomes en Afrique du Nord, Ceuta et Melilla, limitrophes du Maroc. Avec une superficie de 504 030 km2, l'Espagne est le pays le plus étendu d'Europe de l'Ouest et de l'Union européenne après la France ainsi que le troisième d'Europe derrière l'Ukraine et la France si l'on exclut la partie européenne (selon les définitions) de la Russie.
14
+
15
+ Du fait de son emplacement, le territoire espagnol a été l'objet de nombreuses influences externes, souvent simultanément, depuis les temps préhistoriques jusqu'à la naissance de l'Espagne en tant que pays. Inversement, le pays lui-même a été une importante source d'inspiration pour d'autres régions, principalement durant l'ère moderne, lorsqu'il est devenu un empire colonial qui a laissé un héritage de plus de 400 millions d'hispanophones à ce jour.
16
+
17
+ L'Espagne en tant que pays est née de l'union dynastique au XVe siècle de deux États souverains, les Couronnes de Castille et d'Aragon — elles-mêmes construites tout au long du Moyen Âge par l'union ou la conquête d'entités politiques, culturelles et linguistiques initialement distinctes, qui se retrouvent dans les multiples nationalités historiques reconnues par la Constitution actuelle de l'État espagnol — et de l'absorption en 1492 du royaume de Grenade et en 1512 de la partie ibérique du royaume de Navarre. Cet ensemble devient un État unitaire en 1715-1716 par la dissolution des deux Couronnes en application des décrets de Nueva Planta.
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19
+ La monarchie catholique espagnole, qui possède alors un immense empire colonial, est, du XVe siècle au début du XVIIe siècle, une grande puissance politique et économique. Elle connaît notamment un important rayonnement culturel dans toute l'Europe durant le Siècle d'or espagnol (XVIe siècle-XVIIe siècle). L'influence espagnole décline par la suite, particulièrement tout au long du XIXe siècle et au début du XXe siècle avec la perte de ses colonies, la montée des nationalismes et la multiplication des crises politiques, économiques et sociales qui culminent avec la Guerre civile de 1936 à 1939 suivie d'une longue période de dictature franquiste, conservatrice, militariste et nationale catholique de 1939 à 1975.
20
+
21
+ À la suite de la transition démocratique ouverte à la mort de Francisco Franco en 1975 et au mouvement culturel qui l'a accompagnée, la Movida, l'Espagne est devenue une monarchie constitutionnelle au régime démocratique parlementaire. C'est un pays développé doté de la quatorzième plus forte économie mondiale par PIB nominal[7] (seizième à parité de pouvoir d'achat), et d'un niveau de vie « très élevé » (23e au classement IDH en 2012). C'est un membre de l'Organisation des Nations unies, de l'Union européenne, de l'Union latine, de l'OTAN, de l'OCDE et de l'OMC. En 2013, 21,6 % de la population espagnole vit dans la pauvreté[8].
22
+
23
+ Les populations autochtones de la péninsule Ibérique s'appelaient les Ibères. D'après les éléments livrés par l'archéologie et les recherches les plus récentes, il semble falloir abandonner l'idée que les Ibères soient un peuple migrateur venu d'Afrique. Les Ibères connaissent un développement qui prend sa source au début du Ier millénaire av. J.-C. et se termine avec la conquête romaine dans le courant du IIe siècle av. J.-C.[9]. Leur territoire, qui a pu selon les époques représenter l'essentiel des côtes du Levant espagnol ainsi que la partie occidentale du littoral méditerranéen de la Gaule a en réalité connu des peuplements diversifiés[10]. La géographie et le climat ainsi que certaines interactions avec d'autres peuples peuvent expliquer cela[11].
24
+
25
+ Les premières populations ibériques à s'affirmer sont identifiées au Sud de la péninsule. Celles-ci semblent avoir dès le début du Ier millénaire av. J.-C. su exploiter les richesses minières de leurs sols, afin d'en faire commerce avec d'autres populations méditerranéennes, et en particulier les Phéniciens puis les Carthaginois[12]. C'est dans cette région qui comprend l'essentiel de l'Andalousie actuelle et qui s'articule autour du bassin du Guadalquivir que va se développer la culture tartessienne, qui utilisent une langue, une écriture, une culture et une organisation sociale et politique distincte de celle des peuples voisins, avec une forte influence phénicienne. Les troubles géopolitiques qui affecteront le Proche-Orient durant le VIe siècle av. J.-C. ralentiront ces échanges, et à partir de cette époque environ augmentera la visibilité des régions du Nord de l'Ibérie : la région de l'Èbre. Cette région, d'un caractère plutôt agricole en regard des territoires du Sud, miniers, connaîtra un développement singulier et des relations avec les peuples du Nord de la mer Méditerranée : Gaulois, Grecs, et plus tard Romains. Les peuples ibères développent différents systèmes d'écritures, dont l'écriture ibérique sud-orientale et l'écriture ibérique nord-orientale.
26
+
27
+ À ce peuplement ibérique vont s'agréger au nord et à l'ouest des populations celtes, qu'on appelle les Celtibères, à partir du XIIIe siècle av. J.-C. Ils adaptent l'écriture ibérique nord-orientale à leur langue, donnant ainsi naissance à l'écriture celtibère.
28
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29
+ À partir du IXe siècle av. J.-C., des comptoirs sont fondés sur les rivages méditerranéens par les Phéniciens — essentiellement sur le littoral sud, Gadès (actuelle Cadix), Malakka (Malaga), Onoba (Huelva), Sexi (Almuñécar), Ibossim (Ibiza), ou encore, en Afrique du Nord, Russadir (Melilla), par exemple —, les Grecs — surtout sur la côte orientale, Empúries (près de Gérone) par les Phocéens, Hēmeroskopeion (Dénia) par des Massaliotes, par exemple — et les Carthaginois — avec Qart Hadasht (Carthagène), Abyla (actuelle Ceuta) de l'autre côté du détroit de Gibraltar, ou encore Akra Leuka (Alicante), Mahon (sur Minorque).
30
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+ Les Romains conquirent la péninsule au IIe siècle av. J.-C., conséquemment à leur victoire sur Carthage lors de la Deuxième guerre punique. En -197, ceux-ci divisent les territoires ibériques qu'ils viennent de conquérir en deux provinces : l'Hispanie citérieure au nord, avec l'ancienne cité égéenne puis ibère de Tarraco (Tarragone), devenue un campement et une colonie romaine, comme capitale, et l'Hispanie ultérieure au sud, avec Corduba (Cordoue), un ancien site de peuplement ibère devenu une place forte punique, pour capitale. Ils romanisent les plus importants centres urbains préexistants de la côte méditerranéenne qu'ils ont conquis, et fondent des colonies romaines ex-nihilo (par exemple, Italica dès -206 pour des vétérans de la deuxième guerre punique). La Celtibérie est conquise à partir de -181, grâce à l'appui d'un peuple rival, installé plus au nord dans les régions pyrénéennes, les Vascons, mais l'avancée des Romains et de leur culture s'y révèlera plus lente, en raison de la résistance et des révoltes fréquentes des Celtibères (comme en témoigne la guerre contre Numance de -153 à -133), ne se terminant qu'en 19 av. J.-C. avec Auguste. La péninsule ibérique est également l'un des terrains de bataille des guerres civiles de la fin de la République romaine : notamment lors de la guerre sertorienne opposant les partisans de Caius Marius alliés aux Ibères sous le commandement de Quintus Sertorius à Rome désormais contrôlée par Sylla, de -83 à -72 ; c'est également en Hispanie que se joue en partie la guerre civile entre César et Pompée, les deux provinces étant initialement fidèles à ce dernier et où Jules César mène deux campagnes victorieuses, la première en -49 et la seconde après la mort de Pompée, contre les derniers chefs des Républicains (le fils de Pompée, Pompée le Jeune, et un ancien lieutenant de César, Titus Labienus), de -46 à -45. Lors de la réorganisation de la gestion de l'empire par Auguste en -27, celui s'attribue les trois nouvelles provinces qu'il vient de créer en Hispanie, qui deviennent ainsi des provinces impériales, afin de parachever la conquête puis la pacification de la péninsule (ce qui est fait en -19 après une campagne contre les peuples celtibères des Cantabres et des Astures au nord).
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+ L'Hispanie citérieure ou Tarraconaise, du nom de sa capitale Tarraco, la plus étendue, au nord et à l'est, est celle où se concentre l'effort de conquête puis de pacification des Celtibères. Elle est dirigée par un légat d'Auguste propréteur de rang consulaire et six légions y sont initialement implantées pour la conquête (la Legio II Augusta jusqu'en -19, la Legio I Germanica jusqu'en -16, la Legio III Macedonica jusqu'à 43, la Legio VI Victrix jusqu'en 68, la Legio IX Hispana jusqu'en -13, la Legio X Gemina jusqu'en 63). Après la victoire d'Auguste en -19 et la fin des campagnes, trois légions y sont laissées en garnison : la Legio IV Macedonica peut-être à Pisorica (Herrera de Pisuerga) ; la Legio VI Victrix à Legio (León) ; la Legio X Gemina à Petavonium (Rosinos de Vidriales). Après 63 et jusqu'à la chute de l'Empire romain, il n'en reste plus qu'une, en garnison à Legio : la Legio VI Victrix vite remplacée par la Legio VII Gemina fondée en 68. Auguste a également fondé dans la province plusieurs colonies romaines pour vétérans : par exemple, Caesaraugusta (Saragosse), qui se mêle ainsi à la population ibère déjà installée dans la cité préexistante de Salduie. L'essor économique de cette province est assuré par l'exploitation de l'étain dans les Asturies et par la production de blé, de vin et d'huile d'olive, denrées exportées vers Ostie depuis les ports de la côte orientale dont surtout Tarraco et Carthago Nova (Carthagène). À la suite de la réorganisation de l'empire menée par Dioclétien entre les années 284 et 305, cette province d'Hispanie citérieure est la seule de la péninsule ibérique à connaître des modifications territoriales en étant divisée en trois : la Tarraconaise avec Tarraco au nord-est, correspondant plus ou moins aux communautés actuelles de Catalogne, d'Aragon, de Navarre et du Pays basque, conservant Tarraco comme capitale ; la Gallaecia ou Gallécie au nord-ouest, avec les communautés autonomes actuelles de Galice, des Asturies et les provinces espagnoles actuelles de León et de Zamora, ainsi que le nord du Portugal, avec Bracara Augusta (Braga) comme capitale et qui conserve l'unique légion d'Hispanie ; la Carthaginoise, au centre et à l'est de la péninsule, sur les territoires actuels de la communauté valencienne, de l'est de l'Andalousie, de la Murcie et d'une grande partie de la Castille, avec Carthago Nova (Carthagène) comme capitale.
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+ La Bétique, qui tire son nom du fleuve Betis (aujourd'hui le Guadalquivir), correspondant plus ou moins à l'actuelle Andalousie au sud, avec Corduba pour capitale. Pacifiée et déjà largement romanisée, avec un réseau dense de cités (175, dont neuf colonies, du temps de Pline l'Ancien[13]), elle est rétrocédée par Auguste au « peuple romain » vers -16 ou -13, devenant ainsi une province sénatoriale gouvernée par un propréteur. Aucune légion n'y est jamais implantée, et cette province n'a connu que peu de troubles jusqu'au Ve siècle, à l'exception d'une expédition de Maures révoltés venus d'Afrique du Nord vers 180. Elle est également riche sur le plan économique, avec l'essentiel des ports intégrés au commerce impérial, et grâce à l'exploitation minière ou encore la production et l'exportation du garum (par exemple à Baelo Claudia).
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+ La Lusitanie, à l'ouest, correspondant en grande partie à l'actuel Portugal et à certaines régions du León et de l'Estrémadure espagnol. Elle est dirigée par un légat d'Auguste propréteur de rang prétorien, chargé à l'origine de pacifier et de contrôler les Lusitaniens, mais sans disposer d'aucune légion. La province reste pour autant paisible jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident, et connaît, comme la Bétique voisine, une certaine prospérité économique grâce à l'exploitation minière (notamment du cuivre et de l'argent, par exemple avec la mine de Vipasca à Aljustrel) ou à la production et à l'exportation du garum. La colonie de vétérans d'Emerita Augusta (Mérida) en devient la capitale.
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+ L'Hispanie est, à la fin de la République romaine et au début du Principat, l'une des régions de l'empire les plus romanisées. Ainsi, lorsque les Romains occupent les Îles Baléares en -123, trois mille hispaniques parlant latin s'y installent. Le culte impérial s'y diffuse de manière d'autant plus précoce - les plus anciens autels dédiés à un culte d'Auguste en Occident, les trois Arae sestianae ou Arae Augusti, sont attestés dans le Nord-Ouest de la Tarraconaise de son vivant, vers -19[14] - et d'autant plus rapidement que, comme l'a démontré Robert Étienne, les peuples de la péninsule ibérique (tout particulièrement les Celtibères et les Lusitaniens) pratiquaient déjà un culte au chef, ce dernier, considéré comme doté d'une aura surhumaine, pouvant exiger au combat de ses hommes une dévotion allant jusqu'au don de leurs vies[15]. L'Hispanie est également l'un des maillons importants du commerce impérial, ce qui favorise les échanges avec les autres régions d'Europe et la richesse économique de la péninsule qui exporte des produits miniers (argent, plomb, or), des céréales, de l'huile, du vin et du garum.
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+ Vespasien (69-79) a octroyé le droit latin à l'ensemble des cités d'Hispanie, généralisant ainsi le modèle institutionnel et juridictionnel du municipe latin dans la péninsule et permettant l'accès à la citoyenneté romaine des anciens magistrats de ces cités. Des familles de l'élite hispanique s'intègrent progressivement à l'élite impériale romaine : le philosophe et conseiller impérial Sénèque ainsi que son neveu le poète Lucain sont issus d'une famille de Corduba ayant accédé à l'ordre équestre ; grâce à ces derniers, le poète Martial, originaire d'une petite ville de Tarraconaise, connaît une ascension sociale et devient chevalier sous Domitien ; l'empereur Trajan (98-117) est un descendant de colons italiens d'Italica ; son fils adoptif et successeur, Hadrien (117-138), est issu par son père de la même gens d'Italica, et par sa mère d'anciens colons puniques romanisés de Gadès ; Théodose Ier (379-395) naît dans une famille de l'aristocratie impériale installée à Cauca (Coca), près de Ségovie, et l'un de ses co-empereurs, Maxime (384-388), est également originaire de Tarraconaise.
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+ Le latin est la base linguistique d'où seront issues la plupart des langues parlées aujourd'hui dans la péninsule (castillan, catalan, galicien, aragonais, portugais). Le droit romain continue également, contrairement à d'autres régions de l'Europe occidentale, à être appliqué après la chute de l'Empire et va fortement influencer les coutumes et normes juridiques du droit wisigothique puis du droit féodal dans les royaumes chrétiens espagnols. La christianisation s'est faite relativement rapidement à partir du IIe siècle, du littoral vers l'intérieur des terres, grâce à la présence romaine, et est terminée au IVe siècle.
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+ Lors de la chute de l'Empire romain au Ve siècle, des barbares germaniques, les Suèves, les Vandales et les Wisigoths envahirent l'Espagne. Les Vandales, installés momentanément au sud de la péninsule passèrent rapidement en Afrique du Nord (actuelle Tunisie) et les Wisigoths imposèrent leur loi jusqu'à la conquête musulmane. Ils conquièrent définitivement ce qui reste du Royaume suève au nord-ouest en 584, puis la province byzantine de Spania (actuelles régions d'Andalousie et du Levant) en 624. Seules une bande littorale et montagnarde au nord, peuplées par les Cantabres, les Astures et les Vascons, romanisés et christianisés, vont échapper à leur contrôle. Les traditions romaines et méditerranéennes sont conservées. À partir du VIIe siècle, si les habitants sont tous qualifiés de « Goths » (Gothi), c'est pour les distinguer des « Romains » (Romani) ou Byzantins. Jusqu'au VIIe s., on distingue principalement dans le royaume, les Gothi (c.-à-d. les Wisigoths) des indigènes hispano-romains (Hispani). Avec la conversion officielle des Wisigoths au catholicisme (589), la multiplication des mariages mixtes, et l'abolition de la personnalisation des lois par la promulgation d'un corpus législatif commun (le Liber Iudiciorum en 654), ces différences s'atténuent. Le terme de Gothi finit par perdre son sens ethnique pour s'appliquer à la classe dirigeante du royaume (peut-être dominée par des Goths), toutes origines confondues. Le roi Chinthila (636-639) est à l'origine d'un édit stipulant que seul un "Goth" peut monter sur le trône wisigothique.
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+ Christianisés avant l'invasion, les Wisigoths sont initialement des adeptes de l'arianisme jusqu'au IIIe concile de Tolède en 589 lors duquel le roi wisigoth d'Hispanie Récarède fait adopter à l'Église ibérique l'orthodoxie nicéenne. L'Espagne wisigothique, avec des centres importants tels Tolède (la capitale à partir de 554), Séville, Barcelone, Mérida, Cordoue ou Saragosse, devient un conservatoire de la culture antique et le cadre d'une importante activité intellectuelle et religieuse, tout particulièrement incarnée par l'œuvre de l'évêque Isidore de Séville. Le IVe Concile de Tolède de 633, présidé par ce dernier, unifie la liturgie dans l'ensemble du royaume, et le système politico-religieux alors établi, fondé sur une association étroite entre roi et évêques, plaçant les seconds sous l'autorité du premier tout en mettant celui-ci à la disposition et sous le contrôle des évêques, sera repris par l'Église carolingienne. Le pays se spécialise dans les compilations et les florilèges, tout en produisant des œuvres originales en histoire, en droit et en théologie. Les écoles fondées par les évêques, qui transmettent la culture classique, forment aussi bien des clercs et des laïcs, et de nombreux actes de vente conservés sur ardoise témoignent de la diffusion de l'écriture dans les communautés rurales. Les Hispaniques du VIIe siècle continuent à vivre dans des villas de type romain, décorées de fresques, au centre de vastes domaines agricoles ou artisanaux. Ils construisent des églises de plan basilical ou cruciforme, dont seuls nous sont parvenus quelques modestes exemples ruraux. Les architectes utilisent l'arc outrepassé, tandis que les sculpteurs abandonnent la représentation de la figure humaine au profit de motifs géométriques, végétaux et animaux où se mêlent les influences romaine, byzantine et orientale. L'orfèvrerie connaît un grand essor, notamment dans l'atelier royal d'où sortent croix et couronnes votives qui, comme à Byzance, sont suspendues au-dessus des autels.
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+ Les Arabo-Berbères, menés par Tariq ibn Ziyad, conquirent le pays en 711. En 756, l'Espagne musulmane (al-Andalus) prit son indépendance, sous le règne des Omeyyades de Cordoue. En 929, le pays se transforme en califat. Au XIe siècle, le califat s'effondre et se fragmente en micro-États, les taïfas ; on en comptera jusqu'à 25. Une certaine unité est retrouvée avec la conquête d'al-Andalus par la dynastie berbère des Almoravides de 1086 à 1142, puis avec celle des Almohades de 1147 à 1212. Al-Andalus se morcelle alors à nouveau en plusieurs taïfas.
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+ Quoi qu'il en soit, malgré ces divisions politiques, al-Andalus est l'un des pôles de l'âge d'or de l'Islam entre le milieu du VIIIe siècle et le milieu du XIIIe siècle, avec des centres au rayonnement culturel important tels que Cordoue, Grenade ou Séville. Une Convivencia ou « Coexistence » s'installe entre communautés musulmanes, chrétiennes et juives, favorisant des échanges culturels et une relative tolérance religieuse à l'égard des dhimmi. Les chrétiens arabisés ou Mozarabes, nombreux dans les villes de Tolède, Cordoue, Séville et Mérida, développent une liturgie, une production artistique et une culture mélangeant maintien des traditions et des rites ibères ou wisigoths et influence arabo-musulmane. Ils conservent, comme les muladi (anciens chrétiens convertis à l'islam et leurs descendants, ou métis d'origines arabo-berbères et ibéro-wisigothiques), au moins jusqu'au Xe siècle (époque où s'intensifie le processus d'acculturation et de substitution linguistique au profit de l'arabe, ainsi que de conversion à l'islam), leurs dialectes romans, transcrits en graphie arabe (aljamiado) et qui sont également pratiqués par les colons arabo-berbères. La plupart de ces spécificités de la communauté mozarabe vont perdurer ou influencer (et être influencées en retour) la culture et la liturgie grégorienne et clunisienne des chrétiens du Nord après la Reconquista.
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+ Il se met également en place un âge d'or de la culture juive en Espagne, avec le développement de la culture séfarade, la transformation de la péninsule ibérique en pôle majeur du judaïsme européen au Moyen Âge et la participation active de savants juifs au rayonnement scientifique, artistique et intellectuel d'al-Andalus et aux transferts culturels entre civilisations antiques, arabo-musulmanes, hébraïques et chrétiennes. Certains représentants de ces minorités religieuses - de manière néanmoins très exceptionnelle - sont intégrés au pouvoir politique : Hasdaï ibn Shaprut, au Xe siècle, médecin juif du calife Abd al-Rahman III, exerce en réalité auprès de lui et de manière officieuse une fonction de vizir ; Samuel ibn Nagrela, au siècle suivant, grammairien, poète et talmudiste juif, est vizir et chef des armées du royaume de Grenade. Toutefois, cette « coexistence » est entrecoupée de périodes de durcissements des autorités musulmanes vis-à-vis des dhimmi : une révolte chrétienne entre 852 et 886 entraîne une répression brutale notamment à Cordoue, Burgos, Urbiena et Zamora ; le 30 décembre 1066, un important massacre de la population juive a lieu à Grenade. À partir de la fin du XIe siècle, les Almoravides puis les Almohades pratiquent une politique de propagation d'un islam strict et sont donc moins tolérants à l'égard des minorités religieuses.
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+ Les chrétiens, réfugiés dans le nord au sein du royaume des Asturies ou dans la Marche d'Espagne de l'Empire carolingien, profitèrent de l'affaiblissement musulman lié à l'éclatement politique d'al-Andalus et entamèrent la Reconquista (Reconquête en espagnol) qui prit fin en 1492 avec l'élimination du dernier bastion musulman, le royaume de Grenade, sous le règne des rois catholiques. Les campagnes des « empereurs de toute l'Hispanie » (Imperatores totius Hispaniae : Sanche III de Navarre, Ferdinand Ier le Grand et Alphonse VI le Brave de León et de Castille, Alphonse Ier le Batailleur d'Aragon puis Alphonse VII l'Empereur de Castille) de 1034 à 1157, du Cid Campeador dans les années 1080 et 1090, les prises de Tolède en 1085 ou de Saragosse en 1118, la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, l'expansion aragono-catalane menée par Jacques Ier le Conquérant à Majorque en 1229 et à Valence en 1238, les conquêtes castillanes de Cordoue en 1236, de Murcie en 1243, de Jaén en 1246 et de Séville en 1248, et finalement l'entrée des rois catholiques à Grenade en 1492, marquent les événements militaires les plus importants de cette Reconquista.
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+ Celle-ci s'accompagne d'une politique de « repeuplement » ou colonisation des terres de l'ancien al-Andalus ainsi reconquises par l'installation de populations chrétiennes venues des régions septentrionales notamment pyrénéennes, pauvres et surpeuplées, issues des communautés mozarabes s'étant réfugiées au Nord pour fuir les persécutions ou originaires du nord des Pyrénées (les Francos). Toutefois, dans de nombreuses régions, surtout en Murcie, dans le royaume de Valence, aux Baléares ou dans la vallée de l'Èbre, d'importantes communautés musulmanes se maintiennent. Ces Mudéjares, essentiellement des paysans pratiquant une culture d'irrigation mais aussi des artisans spécialisés dans la maçonnerie ou l'industrie textile de la soie, peuvent continuer à pratiquer leur religion, leurs langues et leurs coutumes avec plus ou moins d'autonomie jusqu'à la fin du XVe siècle. Il en est de même pour les communautés juives séfarades. Des soulèvements de Mudéjares, notamment à Valence en 1248 puis 1275, ou en Andalousie en 1264, entraînent des expulsions ou conversions forcées et donc le dépeuplement de certaines zones telles que la vallée du Guadalquivir en Andalousie ou au sud du royaume de Valence, dans la région d'Alicante. Les conquérants construisent ou transforment palais (Palacio de Galiana à Tolède, Alcazar de Séville, Palais de l'Aljaferia à Saragosse, Palais royal de l'Almudaina à Majorque), lieux de culte (cathédrale Santa Maria de Tolède, mosquée-cathédrale de Cordoue, cathédrale Santa Maria de Valence, cathédrale de Palma de Majorque, cathédrale de Santa María de la Sede de Séville) et bâtiments en développant un syncrétisme architectural et artistique, l'art mudéjar. Tolède devient, à partir du XIIe siècle, un important centre de traduction d'ouvrages scientifiques (en mathématiques, médecine, astronomie, par exemple), littéraires ou philosophiques du grec, de l'arabe ou de l'hébreu au latin. Barcelone ou Murcie sont d'autres importants centres de traduction et de circulation de savoirs scientifiques et techniques.
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+ Les Royaumes chrétiens connaissent également une certaine prospérité économique, dans le contexte de la « Renaissance du XIIe siècle » qui touche alors l'Occident. Aux exportations traditionnelles de la péninsule ibérique durant l'Antiquité (vin, de Ribadavia en Galice par exemple, ou huile), s'ajoutent celles de productions nouvelles, héritées d'al-Andalus ou de l'évolution des techniques artisanales : de la métallurgie (armes de Tolède) ou de l'habillement, de la tannerie et du textile (le cuir de Cordoue, la soie de Grenade, Tolède, Séville ou Valence, laines de Castille et de León, draps du nord de la Catalogne notamment de Barcelone, de Perpignan ou de Villefranche-de-Conflent). L'afflux de pèlerins venus de toute la chrétienté occidentale vers Saint-Jacques-de-Compostelle assure également l'essor de cette ville et de la Galice. Barcelone surtout mais aussi Valence sont des pôles importants du commerce méditerranéen, la Couronne d'Aragon ayant établi, entre le XIIIe siècle et le XVe siècle, une véritable thalassocratie en Méditerranée occidentale, capable de rivaliser avec les Républiques maritimes italiennes. La Galice, pour sa part, entretien des liens commerciaux étroits avec d'autres régions du littoral atlantique, notamment l'Aquitaine, la Normandie et l'Angleterre.
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+ Durant cette période, par unions dynastiques et conquêtes, quatre États souverains chrétiens se sont lentement constitués en péninsule ibérique entre le IXe siècle et le XIIIe siècle : le royaume de Navarre dès 824 ; la Couronne d'Aragon née en 1137 de l'union dynastique du royaume d'Aragon et du comté de Barcelone, puis par conquête, essentiellement durant le règne de Jacques Ier (1213-1276), de l'ensemble des autres comtés catalans ainsi que des royaumes arabo-mauresques de Majorque et de Valence ; le royaume de Portugal, formé en 1139 ; la Couronne de Castille fondée essentiellement durant le règne de Ferdinand III (1217-1252) avec l'union dynastique en 1230 des royaumes de Castille et de León, puis la Reconquista des royaumes de Cordoue, de Murcie, de Jaén, de Séville et de Niebla.
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+ C'est également lors des quatre derniers siècles du Moyen Âge que les langues ibériques modernes se fixent et se différencient des langues pré-romanes et les unes par rapport aux autres. Trois d'entre elles, le castillan, le catalan et le portugais, portées par les cours aristocratiques, les milieux savants et intellectuels notamment des ordres mendiants et le développement de ces État, deviennent des langues littéraires - avec la diffusion du Cantar de mio Cid mis par écrit en 1207, les activités de la cour d'Alphonse X le Sage (1252-1284) ou le développement à partir du XIVe siècle des Romanceros pour le castillan, et avec les œuvres tant philosophiques, scientifiques que romanesques écrites en prose par Ramon Llull (v. 1232 - 1315) à partir des années 1270, les Jocs florals instaurés à Barcelone en 1393 et les productions littéraires du Siècle d'or valencien au XVe siècle (Tirant le Blanc, Espill) pour le catalan -, administratives et juridiques.
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+ Enfin, le Moyen Âge a vu s'installer la structure économique, sociale et territoriale de la péninsule qui perdurera, sous de nombreux aspects, jusqu'au XIXe siècle. Les régions septentrionales, d'où est partie la christianisation, sont vieilles chrétiennes, très denses et majoritairement rurales malgré une urbanisation plus forte en Catalogne. La population est essentiellement constituée de petits propriétaires terriens regroupés en communautés attachées à leurs privilèges (fueros ou fors), bourgs castraux, villages ou hameaux. Ces propriétaires sont des alleutiers catalans, basques ou navarrais, des petits chevaliers (les hidalgos ou infanzónes) de Vieille-Castille, d'Aragon, de Galice, des Asturies ou de Cantabrie. Par conséquent, la population nobiliaire y est numériquement importante, parfois majoritaire et se différencie peu des gens du commun. Dans les Asturies, les hidalgos vont représenter pratiquement 80 % de la population, et atteignent en Cantabrie 83 % au XVIe siècle puis plus de 90 % en 1740[16]. Une bourgeoisie, avec des statuts, privilèges et droits politiques particuliers (Ciutadans honrats), se développe notamment dans les villes les plus importantes de la Couronne d'Aragon (Barcelone, Valence), qui sont également les plus peuplées de la péninsule. En revanche, au centre et au sud, dans les territoires issus de la Reconquista, la population est plus mélangée, avec le maintien de communautés juives ou musulmanes dans certaines régions, l'importance des Nouveaux chrétiens, des Mozarabes et des colons venus du Nord de la péninsule ou du reste de l'Europe chrétienne (Francos). La densité de population y est plus faible (certaines régions du centre de la péninsule sont pratiquement désertées), constituée de paysans dépendants et salariés travaillant dans de grandes propriétés extensives détenues par des nobles ne résidant pas sur place mais intégrés de plus en plus aux cours royales ou princières, installant ainsi durablement un système latifundiaire : c'est à partir de ce groupe de Ricohombres que sera créé le statut de Grand d'Espagne (Grandeza de España) en 1520.
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+ L'unification politique de l'Espagne actuelle se dessine à partir de l'union dynastique des Couronnes de Castille et d'Aragon, par le mariage en 1469 des héritiers de ces deux États, la future Isabelle Ire de Castille (1474-1504) et le futur Ferdinand II d'Aragon (1479-1516), surnommés les Rois catholiques pour avoir mené en 1492 la conquête du royaume de Grenade. À la fin de cette même année, Christophe Colomb atteint l'Amérique pour le compte de ces derniers. Ces deux entités politiques conservèrent toutefois, jusqu'en 1715-1716, leurs organisations politiques et institutionnelles distinctes (incarnées par les assemblées représentatives, les Cortes ou Corts, de même que les systèmes de coutumes, de privilèges, de droits et de juridictions spécifiques (les fueros ou fors). En 1512, s'y ajoute la partie ibérique du royaume de Navarre (Haute-Navarre). À cette même époque, les conquistadors s'emparèrent pour les rois espagnols de vastes territoires pour former un immense empire colonial.
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+ Pris dans l'exaltation religieuse de la Reconquista, les souverains espagnols décidèrent par le décret de l'Alhambra (1492) de contraindre les juifs d'Espagne à choisir entre la conversion et l'exil. La plupart d'entre eux ont trouvé refuge dans l'Empire ottoman. Les musulmans restés en Espagne, ou morisques, seront convertis de force dès le début du XVIe siècle. L'Inquisition espagnole, instaurée en 1478 pour maintenir l'orthodoxie catholique en lien avec le pouvoir royal, s'attache surtout à lutter contre les « Nouveaux chrétiens », conversos (anciens juifs convertis de force, péjorativement appelés marranes) et morisques, soupçonnés de continuer à pratiquer leurs religions d'origine dans la clandestinité. Les autorités temporelles et spirituelles commencent également à relayer, la violence et les pratiques d'exclusions qui se sont déjà multipliées dans la population depuis la fin du XIVe siècle : un statut de Limpieza de sangre (« pureté du sang ») s'impose ainsi dans l'ensemble des royaumes espagnols à la fin du XVIe siècle, entrainant une discrimination de fait entre vieux chrétiens et nouveaux chrétiens, empêchant l'accès à ces derniers de nombreux offices ou charges publiques, universitaires ou ecclésiastiques. Même après leur quasi-généralisation à partir de la deuxième moitié du XVIe siècle, les statuts de pureté de sang continuèrent à susciter de fortes réserves, en particulier dans la Compagnie de Jésus. Les dérives qu'engendraient ces statuts contraignirent Philippe II (roi d'Espagne) à convoquer en 1596 une Junte présidée par l'Inquisiteur général Portocarrero et chargée de définir un cadre à ces statuts. On envisagea ainsi que les enquêtes ne puissent remonter au-delà de cent ans dans le lignage, mais la mort du souverain espagnol entraîna, dès 1599, l'abandon du projet. Le ministre Olivares, soucieux d'attirer les capitaux marranes portugais, tenta lui aussi de limiter la portée des statuts en rédigeant, le 10 février 1623, un décret « qui invalidait toute dénonciation anonyme, pénalisait lourdement la circulation des fameux livres Verdes ou de Becerro contenant des listes infamantes de famille « impures » et instituait le principe des « Trois actes positifs » qui sanctionnait définitivement comme pure toute généalogie ayant par trois été prouvée »[17]. Mais les réticences de la société espagnole, le soulèvement du Portugal en 1640 et la disgrâce d'Olivares en 1643 firent que ce décret ne fut pas réellement appliqué. Comme on peut le voir avec ces deux tentatives de législation sur les statuts de pureté de sang, l'État espagnol fut loin de favoriser systématiquement leur développement. A fortiori, il ne donna jamais aux statuts de pureté de sang la dimension d'une loi générale s'imposant à tous. Jamais la limpieza de sangre ne fit partie des lois du royaume. Elle resta toujours du domaine du privé, et toutes les institutions espagnoles ne l'adoptèrent pas.
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+ Quoi qu'il en soit, les persécutions et les discriminations entraînent des révoltes, notamment des Morisques, comme la révolte des Alpujarras entre 1568 et 1571. Les Morisques seront finalement expulsés entre 1609 et 1614. Cela entraîne des conséquences démographiques et économiques dramatiques pour la Couronne d'Aragon et plus précisément pour le royaume de Valence, où cette communauté était la plus représentée, restait une composante importante de la population et constituait une grande partie de la main d'œuvre. Avant l'expulsion, il y aurait eu entre 300 000[18] et 400 000 Morisques[19] en Espagne, sur un total d'approximativement 8,5 millions d'habitants. Ils se trouvent concentrés dans les royaumes de la Couronne d'Aragon, où ils représentent près de 20 % de la population ; ce chiffre s'éleve à près de 40 % dans le pays valencien[20],[21]. De façon générale, les terres riches (souvent proches du littoral) et les centres urbains de ces royaumes sont majoritairement chrétiens, tandis que les Morisques occupent une grande partie des terres intérieures, pauvres et montagneuses, et se concentrent dans les faubourgs urbains[21],[20]. On les trouve également en nombre important dans les zones de cultures irriguées autour de Gandie et Xàtiva[21]. À tout cela s'ajoute un taux de croissance démographique nettement supérieur à celui des chrétiens[20]. Les Morisques étaient des travailleurs : leur départ occasionne d'importantes pertes dans la perception des impôts et a, dans les zones les plus affectées, des effets dévastateurs sur l'artisanat, la production de toiles, le commerce et les travaux des champs. Certaines comarques du nord de la région d'Alicante perdent presque l'intégralité de leur population. Si, tout au long du XVIe siècle, Valence avait été le centre le plus actif de la Couronne d'Aragon, l'ordre d'expulsion massive des Morisques signifie sa ruine, en détruisant les fondements même de son économie[22],[23] : « On dit que douze mille hommes étaient morts, que soixante-dix lieux furent brûlés, que les dommages pouvaient être estimés à 70 000 ducats »[24]. Les terres abandonnées passèrent aux mains de la noblesse qui prétendit ensuite les louer aux paysans dans des conditions souvent abusives pour compenser à court terme ses pertes supposées, si bien qu'au final les nobles se trouvèrent les plus favorisés[25].
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+ Au XVIe siècle, l'empire des Habsbourg, dont la monarchie espagnole était, avec le Saint-Empire romain germanique, l'élément essentiel, devient la première puissance européenne ainsi qu'un des premiers empires coloniaux et de portée mondiale qui va durer de 1516 à 1898. En Europe, outre les Couronnes espagnoles, lors du partage de l'empire de Charles Quint en 1555-1556, Philippe II hérite des territoires aragonais en Méditerranée (la Sardaigne, les royaumes de Sicile et de Naples), du duché de Milan, des Pays-Bas espagnols (jusqu'en 1581 pour la partie septentrionale qui devient ensuite indépendante sous le nom de Provinces-Unies et qui correspond aux actuels Pays-Bas, jusqu'en 1713 pour les Pays-Bas méridionaux qui reviennent ensuite à l'Autriche et qui correspondent à l'actuelle Belgique), du comté de Bourgogne (Franche-Comté, jusqu'en 1678, date de son rattachement à la France), du Charolais (cédé pour paiement d'une dette en 1684 au Grand Condé) et de l'Artois (jusqu'à son rattachement à la France en 1640). S'y ajoute le Portugal par union dynastique entre 1580 et 1640 (et donc également l'Empire colonial portugais durant cette période) titre impérial du Saint-Empire romain germanique pour Charles Quint (1519-1558). La monarchie espagnole établie également une véritable thalassocratie, grâce à son Armada, sur l'Atlantique et la Méditerranée, incarnée par la victoire de Lépante par une flotte coalisée emmenée par les Espagnols sur les Ottomans en 1571.
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+ L'empire colonial, né essentiellement de l'exploration du Nouveau Monde à partir de 1492, de la chute de l'Empire aztèque sous les coups des conquistadors d'Hernán Cortés entre 1519 et 1521 puis du lancement de la conquête de l'empire inca par Francisco Pizarro et Diego de Almagro en 1532, s'étend sur la partie occidentale de l'Amérique du Sud (avec les vice-royautés de Nouvelle-Grenade du Pérou, et même la totalité de ce sous-continent durant l'union avec le Portugal qui apporte dans l'empire le Brésil), l'Amérique centrale et la moitié sud de l'Amérique du Nord actuelles (la Nouvelle-Espagne), de même que les Philippines. L'Espagne acquit en partie sa puissance politique, économique et militaire par un afflux considérable de métaux précieux ou de denrées rares en provenance des Amériques et par l'accès à un stock de monnaie. Une partie de celui-ci transite via Anvers, première place financière mondiale. Le port de Séville, puis à partir de 1717, celui de Cadix, où arrivent les navires du Nouveau Monde, sont parmi les plus riches d'Europe. Pour la mise en valeur des colonies, l'utilisation d'esclaves africains commence en 1510. L'Espagne présente alors la particularité de ne pas participer directement à la traite, confiant, à partir de 1519, le monopole de l'importation d'esclaves africains vers les colonies espagnoles d'Amérique à des puissances étrangères : ce monopole, l'Asiento, est concédé en échange du paiement d'une redevance, et c'est d'abord le Portugal qui l'obtient puis la Hollande jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Ce n'est qu'à partir de 1550 que la demande espagnole pour l'Amérique décolla[26]. Les esclaves étaient alors pêcheurs de perles à la Nouvelle-Grenade, débardeurs à Veracruz, dans les mines d'argent de Zacatecas, dans les mines d'or du Honduras, du Venezuela et du Pérou, vachers dans la région de la Plata. D'autres étaient forgerons, tailleurs, charpentiers et domestiques. Les esclaves femmes servaient de femme de chambre, de maîtresse, de nourrice ou de prostituée. On prenait l'habitude de leur confier les tâches les plus ingrates[27]. Dans le premier quart du XVIIe siècle, le nombre total d'esclaves déportés d'Afrique devait approcher les 200 000, dont 100 000 allèrent au Brésil, plus de 75 000 en Amérique espagnole, 12 500 à São Tomé (autre colonie portugaise) et quelques centaines en Europe[28].
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+ Plus encore, les royaumes espagnols, à partir de Charles Quint (1516-1556) puis surtout de son fils et successeur Philippe II (1556-1598), se posent en champions de la Contre-Réforme tridentine et de la lutte contre les Réformes protestantes en Europe. C'est un groupe d'étudiants essentiellement espagnols de l'université de Paris qui fondent en 1539 ce qui va devenir la Compagnie de Jésus, avec à leur tête le basque espagnol Ignace de Loyola. C'est également durant cette période que la domination politique, économique et culturelle de la Castille commence à s'installer : essentiellement basée à l'étranger durant le règne de Charles Quint ou itinérante entre les différentes capitales traditionnelles des Couronnes espagnoles, la cour royale se fixe à partir de 1561 à Madrid.
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+ Le mécénat des Habsbourg contribue alors au développement de la littérature et des arts à partir de la fin du XVIe siècle, faisant rayonner la culture espagnole (désormais assimilée à la culture castillane) dans l'ensemble de l'Europe, marquant le début du Siècle d'or espagnol. L'Escurial, le grand monastère royal construit par Juan de Herrera sous les ordres de Philippe II (roi d'Espagne), attire certains des plus grands architectes et peintres européens. Aux idées de l'humanisme et de la Renaissance italienne, qui ont pénétré dans la péninsule ibérique depuis la fin du XVe siècle et l'époque du Siècle d'or valencien, s'ajoute l'esprit de la Contre-Réforme tridentine qui contribue à l'essor en Espagne du baroque. Diego Vélasquez, un artiste immensément respecté de son temps et considéré comme l'un des peintres majeurs de l'histoire de l'art, cultive des liens avec Philippe IV (roi d'Espagne) et son premier ministre, Gaspar de Guzmán, comte d'Olivares, et laisse plusieurs portraits montrant l'originalité de son style et l'étendue de son talent. Le Greco, autre grand peintre espagnol de la période, incorpore des éléments venant de la Renaissance italienne dans l'art espagnol et participe à la naissance d'un style espagnol original. Certaines des plus grandes compositions musicales espagnoles sont écrites pendant le Siècle d'or. Des compositeurs comme Tomás Luis de Victoria, Luis de Milán ou Alonso Lobo participent au développement de la musique de la Renaissance et de styles comme le contrepoint ou la polyphonie, gardant une grande influence tout au long de la période baroque. La littérature espagnole est également florissante, avec notamment l'œuvre monumentale de Miguel de Cervantes, l'auteur du Quichotte. Lope de Vega, l'auteur de théâtre le plus prolifique d'Espagne, écrit sans doute plus de mille pièces, dont quatre cents sont parvenues jusqu'à nous.
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+ La puissance de l'Espagne déclina progressivement non seulement en raison des guerres coûteuses qu'elle mena et des révoltes qui éclatèrent, mais également du fait d'une économie artificiellement prospère due aux richesses tirées du Nouveau Monde.
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+ En 1700, à la suite de la mort sans héritier mâle du dernier souverain Habsbourg, le petit-fils de Louis XIV, dont la première épouse était une infante espagnole, devint roi d'Espagne sous le nom de Philippe V (roi d'Espagne), et fonda la dynastie des Bourbons d'Espagne, liés par le pacte de famille aux Bourbons de France.
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+ En 1755, c'est le tremblement de terre de Lisbonne. Les ports de Cadix, Séville et La Corogne sont presque entièrement détruits. L'Espagne perd sa flotte militaire et marchande, et surtout son aura de pays indestructible, conquérant et gendarme du monde. La conséquence économique sera dramatique, le commerce avec les Amériques se déroutant vers les ports anglais, allemands, hollandais ou belges. Ce qui impliquera, aussi, une ingérence de ces mêmes pays dans les affaires latino-américaines.
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+ Au XVIIIe siècle, des luttes entre les prétendants au trône affaiblirent la couronne. En 1808, Napoléon Ier envahit l'Espagne et y place sur le trône son frère Joseph Bonaparte. Rapidement, la résistance des civils sous forme de nombreuses révoltes et de guérilla prend de l'ampleur. Celle-ci, l'intervention militaire britannique, ainsi que plusieurs autres facteurs comme le redéploiement de 30 000 soldats français de l'Espagne vers l'Europe de l'Est pour renforcer la Grande Armée, qui se prépare pour la Campagne de Russie, mènent au retrait de l'armée française d'Espagne en 1814. Ce conflit est particulièrement sanglant et entraîne d'importantes pertes pour l'Espagne, qui ne put être pacifiée durablement.
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+ Du fait de ces affaiblissements, l'Espagne perdit la plupart de ses colonies au XIXe siècle, surtout à partir des années 1820. Une Première République se mit en place brièvement en 1873 et 1874.
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+ Les dernières colonies (Cuba, les Philippines, Porto Rico, Guam) se séparèrent de la couronne en 1898 après la guerre hispano-américaine. Quelque peu isolée du reste de l'Europe, l'Espagne connaît une période de stagnation économique et politique.
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+ Toutefois, ce déclin doit être relativisé étant donné que l'Espagne a elle aussi eu droit à sa part du gâteau "Afrique" ; elle a ainsi pris possession du Sud Marocain en 1884, du Nord en 1912, sans oublier bien sûr la Guinée équatoriale.
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+ La Seconde République chassa la monarchie des Bourbons en 1931. Mais, après la victoire du Front populaire en 1936, les extrêmes droites (carlistes et phalangistes) organisent un soulèvement, soumettant l'Espagne, après une tragique guerre civile de 1936 à 1939, à la dictature du général Franco. Celui-ci, bien qu'originellement monarchiste, décida de conserver le pouvoir. La monarchie, quoique restaurée en 1969, ne fut vraiment effective qu'après la mort de Francisco Franco.
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+ À la mort de Franco, en 1975, la monarchie est restaurée et Juan Carlos Ier, le nouveau roi, rétablit rapidement la démocratie représentative. L'adhésion aux Communautés européennes, qui était gelée sous la période de dictature, reprend et le pays intègre la Communauté économique européenne avec son voisin, le Portugal, le 1er janvier 1986[29]. La nouvelle Constitution, très libérale, rompt avec le centralisme très poussé de l'époque franquiste et met en place une très large décentralisation. De nombreux partis nationalistes locaux sont à nouveau légalisés, en particulier dans les provinces périphériques, où subsistent des langues régionales différentes du castillan (Galice, Pays basque, Catalogne). Certains revendiquent plus d'autonomie, d'autres parlent d'indépendance (en particulier au Pays basque et en Catalogne). Le parti communiste est aussi légalisé. L'indépendantisme le plus radical et le plus violent est celui de l'ETA basque, organisation terroriste prônant et pratiquant la lutte armée, l'assassinat et le racket. Cette transition politique s'accompagne d'un important mouvement de libération des mœurs et de renouvellement culturel et artistique, la Movida, contribuant alors à la modernisation et à l'intégration de la société espagnole dans l'Europe démocratique.
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+ La réussite économique de l'Espagne entre 1975 et 2007 fait naître l'idée d'un miracle économique espagnol, altéré toutefois par un taux de chômage très élevé par rapport au reste de l'Europe. Le pays exprime son dynamisme par l'organisation de grandes manifestations internationales, culminant en 1992 avec les Jeux olympiques d'été de Barcelone et l'Exposition universelle de Séville. Au milieu des années 1990, les réformes s'accélèrent avec le Pacte de Tolède, consensus de tous les partis politiques représentés au parlement pour garantir la viabilité économique du système de retraite en Espagne. Mais le pays connaît de graves difficultés économiques depuis 2008, lorsqu'il apparaît que ce miracle a reposé en grande partie sur le dynamisme du secteur de la construction, lui-même facilité par la spéculation immobilière qui a multiplié par trois la valeur des bureaux et des logements en moins de dix ans. Le modèle touristique espagnol, autre pilier de l'économie du pays depuis la transition démocratique, commence lui-aussi à être remis en question dans les régions les plus touchées par le tourisme de masse en raison d'effets sociaux, économiques et environnementaux de plus en plus perçus négativement par certains habitants.
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+ En 2004, le PSOE revient au pouvoir après avoir enregistré son meilleur score depuis 1989 avec 42,6 % des voix et en 2008 il remporte à nouveau les élections avec 43,8 % des voix, augmentant encore son emprise sur la vie politique espagnole. Plusieurs réformes sociétales sont alors menées (légalisation du mariage homosexuel en 2005, libéralisation renforcée de l'avortement en 2010). Le contraste entre les régions les plus industrialisées et celles qui sont en retard s'est creusé après que l'Union européenne eut diminué ses fonds structurels européens, compte tenu de son extension à douze nouveaux pays, l'Espagne devenant un contributeur net de fonds après avoir été longtemps un bénéficiaire net. La crise économique à partir de 2008 renforce ces déséquilibres, voit le chômage augmenter fortement et s'accompagne de mesures d'austérité, surtout après le retour au pouvoir du Parti populaire en 2011. Les importantes coupes budgétaires dans de nombreux domaines, conjugués à l'éclatement médiatique de plusieurs affaires politico-judiciaires, entraînent des mouvements de contestation sociales et politiques, les plus importants restant ceux des Indignés (Indignados) et des indépendantistes catalans. Dans ce contexte, le bipartisme est de plus en plus remis en question par l'émergence de nouveaux mouvements politiques critiquant les partis traditionnels (Podemos pour la gauche radicale, Ciudadanos au centre-droit, Vox à l'extrême-droite), créant une certaine instabilité politique et rendant difficile la formation de majorités parlementaires, surtout à partir des élections générales de 2015.
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+ Depuis 1978, l'organisation politique de l'Espagne est régie par la constitution de la même année qui établit un régime de monarchie constitutionnelle et un État social et démocratique de droit et la pluralité des partis politiques.
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+ Le monarque dispose de pouvoirs politiques et symboliques, définis par l'article 62 de la constitution : il est le chef de l'État et des armées, ratifie les lois, nomme le président du gouvernement, peut dissoudre le Parlement sur proposition de ce dernier. Par ailleurs (art. 56), il est le représentant de l'État espagnol dans les relations internationales, notamment vis-à-vis des liens avec le monde hispanique. L'actuel souverain est Felipe VI. Le pouvoir exécutif est néanmoins détenu par le président du gouvernement.
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+ Le président du gouvernement (Presidente del Gobierno) (rôle comparable à celui d'un Premier ministre), est à la tête de l'exécutif pour une durée de quatre ans renouvelable. Le président du gouvernement est nommé par le roi après l'acceptation de sa candidature par le Congreso de los Diputados ; il préside le Conseil des ministres. Pedro Sánchez occupe cette fonction depuis le 2 juin 2018.
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+ Le pouvoir législatif est dévolu au Parlement (les Cortes Generales), qui constitue l'organe suprême de représentation du peuple espagnol. Il est composé d'une chambre basse, le Congrès des députés (Congreso de los Diputados), et d'une chambre haute, le Sénat (Senado). Le Congrès des députés compte 350 membres élus pour quatre ans au suffrage universel direct. Actuellement, le Sénat est constitué de 264 membres dont 208 directement élus et 56 désignés par les régions.
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+ Le pouvoir judiciaire se compose du Conseil du Pouvoir judiciaire, organe d'administration et de supervision des juges et magistrats ainsi que du personnel exerçant une autorité juridique en Espagne ; le Tribunal suprême, qui chapeaute l'ordre juridique espagnol et juge en dernier appel pour les crimes et délits ainsi qu'en première instance pour certains crimes ou délits d'importance ; les tribunaux supérieurs de Justice, qui composent les hautes juridictions autonomes, font également partie de l'Ordre judiciaire espagnol et sont pour la communauté autonome de rattachement, l'équivalent du Tribunal suprême, ils demeurent toutefois soumis à ce dernier et leur rendus de jugements peuvent être pourvus en appel près du Tribunal suprême. Une spécificité espagnole réside dans l'existence de l'Audience nationale, sorte de tribunal « international » ne jugeant que les étrangers pour des crimes et délits à caractère international ou bien de thèmes particulier pouvant impliquer soit des États tierces, soit plusieurs Communautés, mais également des domaines d'actualité comme les actes terroristes, atteintes au bien de l'État et Communautés ou de ces représentants.
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+ Le Tribunal constitutionnel n'entre pas dans l'ordre judiciaire et n'a que pour rôle, la défense de l'ordre constitutionnel et l'application de la Constitution et de vérification, validation ou suspension de toutes normes de l'État ou des Communautés contraires à cette dernière. Il est aussi juge du bon déroulement des élections et des résultats.
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+ Les élections se déroulent normalement tous les quatre ans. Les dernières élections générales eurent lieu en juin 2016.
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+ Depuis la transition démocratique, un bipartisme s'est mis en place entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (Partido Socialista Obrero Español) ou PSOE (centre gauche, social-démocrate), au pouvoir de 1982 à 1996 avec Felipe González, de 2004 à 2011 avec José Luis Rodríguez Zapatero et depuis 2018 avec Pedro Sánchez ; le Parti populaire (Partido Popular) ou PP (centre droit, conservateur et libéral sur le plan économique), au pouvoir de 1996 à 2004 avec José María Aznar et de 2011 à 2018 avec Mariano Rajoy. Une coalition de gauche, Gauche unie (Izquierda Unida) ou IU (gauche communiste, anticapitaliste et écosocialiste), s'est également régulièrement imposée comme la troisième force du pays depuis sa fondation en 1986.
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+ Plusieurs partis ou coalitions autonomistes, nationalistes ou indépendantistes ont pu influer sur la scène politique espagnole en raison de leur poids régional : la fédération Convergence et Union (Convergència i Unió en catalan) ou CiU (centre et centre droit catalaniste, progressiste, libéral et démocrate chrétien), au pouvoir en Catalogne de 1980 à 2003 avec Jordi Pujol et depuis 2010 avec Artur Mas ; la Gauche républicaine de Catalogne (Esquerra Republicana de Catalunya) ou ERC (gauche indépendantiste, catalaniste, sociale-démocrate et républicaine), la deuxième force politique de Catalogne depuis 2012 ; l'Initiative pour la Catalogne Verts (Iniciativa per Catalunya Verds en catalan) ou ICV (gauche catalaniste, fédéraliste, néo-communiste, écosocialiste, anticapitaliste et républicaine), ponctuellement associé au niveau national à la Gauche unie ou plus récemment à Podemos ; le Parti nationaliste basque (Euzko Alderdi Jeltzalea en basque, Partido Nacionalista Vasco en espagnol) ou EAJ-PNV (centre, abertzale, fédéraliste et démocrate), au pouvoir au Pays basque de 1980 à 2009 avec Carlos Garaikoetxea, José Antonio Ardanza puis Juan José Ibarretxe et depuis 2012 avec Iñigo Urkullu ; la coalition Amaiur (gauche abertzale) fondée en 2011 ; le Bloc nationaliste galicien (Bloque Nacionalista Galego en galicien) ou BNG (gauche galléguiste, nationaliste, socialiste démocratique et social-démocrate), qui a participé au gouvernement de la Galice en alliance avec le Parti des socialistes de Galice-PSOE de 1987 à 1990 et de 2005 à 2009 ; la Coalition canarienne (Coalición Canaria en espagnol) ou CC (centre et centre droit, nationaliste et libéral), au pouvoir aux îles Canaries depuis 1993 avec Manuel Hermoso, Román Rodríguez Rodríguez, Adán Martín puis Paulino Rivero, allié avec le PP de 1995 à 2005 et de 2007 à 2010 puis avec le PSOE depuis 2011 ; la Coalition Compromís (Coalició Compromís en catalan valencien) ou tout simplement Compromís (coalition de gauche valencianiste, progressiste et écologiste, qui participe au gouvernement de la Communauté valencienne en alliance avec le PSOE depuis 2015 ; le Forum des Asturies (Foro Asturias en espagnol et Foru Asturies en asturien, centre et centre droit, autonomiste, progressiste et réformiste), au pouvoir dans la Principauté des Asturies de 2011 à 2012 avec Francisco Álvarez-Cascos ; le Parti aragonais (Partido Aragonés en espagnol et Partito Aragonés en aragonais) ou PAR (centre droit, nationaliste, fédéraliste et régionaliste), au pouvoir en Aragon de 1987 à 1993 avec Hipólito Gómez de las Roces puis Emilio Eiroa et en coalition avec l'Alliance populaire devenue en 1989 le PP, puis participe au gouvernement de l'Aragon en étant allié au PP de 1995 à 1999 puis avec le PSOE de 1999 à 2011 ; l'Union aragonaisiste (Chunta Aragonesista en aragonais) ou CHA (gauche nationaliste, fédéraliste, écosocialiste et sociale-démocrate), ponctuellement alliée au plan national avec la Gauche unie ; l'Union du peuple navarrais (Unión del Pueblo Navarro en espagnol) ou UPN (centre droit régionaliste, fédéraliste, navarriste, conservateur, démocrate chrétien et libéral), qui était affilié nationalement au PP jusqu'en 2008, au pouvoir dans la Communauté forale de Navarre de 1979 à 1980 puis en 1984 avec Jaime Ignacio del Burgo, de 1991 à 1995 avec Juan Cruz Alli puis depuis 1996 avec Miguel Sanz puis Yolanda Barcina, en coalition avec le PSOE depuis 2011.
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+ Depuis le déclenchement de la crise économique et sociale en 2008, des mouvements citoyens ont remis en question l'équilibre du bipartisme. Tout particulièrement, deux nouveaux mouvements politiques ont connu une ascension électorale rapide dans les années 2010 sur la base d'un discours critique à l'égard des partis traditionnels et en appelant à renouveler la façon de faire de la politique en s'appuyant sur une démocratie dite citoyenne, participative ou directe : les Ciudadanos ou C's (centre droit constitutionnaliste, antinationaliste, progressiste et social-libéral) ; le collectif Podemos, né du mouvement des Indignés (gauche radicale, populiste, eurosceptique, anticapitaliste et non violent), qui a obtenu ou soutenu, en association avec la Gauche unie et d'autres associations militantes, l'élection de Manuela Carmena et d'Ada Colau aux mairies respectivement de Madrid et de Barcelone en 2015.
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+ L'Espagne est membre de l'OTAN et de l'Union européenne.
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+ Située en Europe du Sud, l'Espagne occupe la plus grande partie de la péninsule Ibérique, qu'elle partage avec le Portugal.
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+ En dehors de la péninsule, le royaume comprend aussi deux archipels (celui des îles Canaries dans l'océan Atlantique et celui des îles Baléares dans la mer Méditerranée), deux villes (Ceuta et Melilla) et quelques îles et îlots au nord du Maroc, comme les Îles Zaffarines, Peñón de Alhucemas, Peñón de Vélez de la Gomera ou l'îlot Persil. Par ailleurs, l'Espagne revendique la souveraineté sur le rocher de Gibraltar.
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+ L'îlot d'Alborán, dans la mer du même nom, appartient également à l'Espagne.
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+ L'Espagne est le quatrième plus grand pays d'Europe, après la Russie, l'Ukraine et la France, et le deuxième de l'Union européenne.
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+ Les limites physiques de l'Espagne sont les suivantes : au nord-est les Pyrénées, qui constituent une frontière naturelle avec la France et Andorre ; à l'est-nord-est la mer des Baléares ; au sud-est la mer Méditerranée ; au sud la mer d'Alboran ; au sud-sud-ouest le détroit de Gibraltar, qui la sépare de l'Afrique (Maroc) ; à l'ouest le Portugal et l'océan Atlantique ; enfin le golfe de Gascogne au nord-nord-ouest.
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+ Les principaux systèmes montagneux sont les Pyrénées, le système ibérique, la cordillère Cantabrique, le système central et les cordillères Bétiques.
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+ Plusieurs fleuves traversent l'Espagne dont le Duero, l'Èbre, le Tage, le Guadalquivir, le Guadiana, le Júcar et le Segura ; son relief en nombreux plateaux lui donne beaucoup de fleuves côtiers dont la Bidassoa.
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+ Il existe trois grandes zones climatiques[32] :
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+ Mis à part certains secteurs humides de montagne, les précipitations sont faibles et le manque d'eau est un problème dans une grande partie de l'Espagne. Les incendies de forêts sont un problème pour toutes les forêts de la péninsule[33].
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+ Un rapport de Greenpeace paru en 2015 déplore le fait que les affaires de corruption « se comptent par centaines et laissent derrières elles des espaces naturels couverts de ciment (en raison des constructions), des sols contaminés par les déchets dangereux qui y sont entreposés », ajoutant que « les responsables politiques gouvernent au profit des entreprises »[34].
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144
+ Le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Espagne[Note 1] est le 28 mai[35]. Les familles espagnoles aisées émettent en moyenne plus de deux fois plus de dioxyde de carbone que les familles modestes[36].
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146
+ Une grande partie du pays est menacée par la désertification en raison de certaines pratiques de l'agriculture intensive et du réchauffement climatique. Environ 20 % des sols d'Espagne sont déjà dégradés, héritage des siècles passés, dont principalement la déforestation. En décembre 2019, le conseiller spécial pour l'action climatique du Haut Commissariat des Nations unies, Andrew Harper, a averti que la désertification rendrait non viables des localités espagnoles entières, forçant leur résidents à chercher un nouveau lieu où vivre[37].
147
+
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+ L'Espagne comptait 40 499 799 habitants au 1er janvier 2000 et 45 116 000 habitants au 1er janvier 2007. En 2014, 46 464 053 personnes peuplent l'Espagne[38]. La densité de population, de 87,41 hab./km2, est inférieure à celle de la majorité des autres pays de l'Europe de l'Ouest et sa distribution à travers le territoire national est très irrégulière. Les aires plus densément peuplées se concentrent sur la côte et aux alentours de Madrid, tandis que le reste de l'intérieur se trouve très faiblement occupé.
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+ La population espagnole a augmenté fortement depuis la fin des années 1980 grâce à l'arrivée de plus de trois millions d'immigrants. Entre 2000 et 2005, l'Espagne a connu le plus grand taux d'immigration du monde, en provenance principalement d'Amérique latine, d'Europe de l'Est et du Maroc. Entre 2001 et 2006, le pays a accueilli une moyenne de 600 000 personnes par an[39]. En 2006, cinq millions de personnes, soit 11 % de la population espagnole, étaient de nationalité étrangère[39].
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+ L'espagnol ou castillan est langue officielle dans toute l'Espagne. Les autres langues du pays sont officielles, mais seulement dans leurs régions respectives : c'est le cas du basque au Pays basque et en Navarre, du catalan en Catalogne, aux Îles Baléares et dans la Communauté valencienne, du galicien en Galice, et de l'occitan aranais en Catalogne.
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+ La constitution espagnole évoque de manière globale la question des langues à l'article 3, mais les modalités exactes varient entre chaque région selon son statut d'autonomie.
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+ L'Espagne comporte un État central et trois niveaux d'administration locale :
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+ En 2007, les agglomérations les plus peuplées sont :
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+ Restée longtemps un pays agricole, l'Espagne a connu d'importantes mutations socio-économiques dans le dernier quart du XXe siècle. Elle possède aujourd'hui une économie diversifiée, grâce notamment à la croissance rapide de l'industrie depuis les années 1950 et à l'essor du tourisme. Entre 1995 et 2001, les emplois industriels ont augmenté de 38 %. À partir de 1964, une série de plans de développement a contribué à l'expansion économique du pays. Le développement des industries métallurgique et textile, de la construction navale et de l'extraction minière a été privilégié. L'Espagne est devenue en moins de vingt ans une grande puissance industrielle et agricole. Le tourisme est aussi très important, représentant 5 % du produit intérieur brut. Le pays reste toutefois dépendant de la construction de logements.
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+ L'État-providence est peu développé en Espagne[40] : le pays possède un taux de prélèvements obligatoires très bas (37 % du PIB) et les dépenses sociales parmi les plus faibles de la zone euro (20,3 % du PIB)[40]. En 2017, l'Espagne compte deux fois plus de « supers riches » qu'avant la crise de 2008. Près de 50 % du PIB du pays est détenu par 0,4 % de la population[41].
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+ L'Espagne a connu une grave crise depuis 2008, en lien avec la crise économique mondiale. Celle-ci a d'abord commencé avec une crise de la construction[42] due à l'effondrement des prix, puis la crise économique mondiale de 2008 a encore aggravé la situation. Cette crise se caractérise par une très forte montée du chômage, qui touchait plus de 26 % de la population active au deuxième trimestre 2012[43], contre environ 8 % un an auparavant. Le taux de chômage espagnol est désormais le plus élevé de l'Union européenne après celui de la Grèce, bien qu'il ait baissé en 2016[44]. Cette crise crée une fracture sociale en Espagne qui s'est propagée dans le reste du monde avec entre autres le mouvement des Indignés.
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+ Les inégalités connaissent une forte augmentation. Selon le Rapporteur spécial de l'ONU sur l'extrême pauvreté : « il y a deux Espagnes très différentes [...] De 2007 à 2017, les revenus des 1 % les plus riches ont augmenté de 24 % tandis que ceux de 90 % des Espagnols ont crû de moins de 2 % »[45].
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+ Selon l'UNICEF, l'Espagne est l'un des pays développés où la pauvreté infantile est la plus élevée. En 2017, plus de 1 400 000 enfants vivent dans un état de grande pauvreté[46]. En 2018, l'Institut national des statistiques (INE) indique que 21,6 % de la population espagnole vit dans la pauvreté[8] Les régions les plus affectées par la pauvreté sont l'Estrémadure (38,9 %); l'Andalousie (31 %) et les îles Canaries (30,5 %). Toujours d'après cette étude, les ménages pauvres sont contraints de consacrer près de 40 % de leur revenu au logement[47].
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+ La commission de l'Organisation des Nations unies sur la pauvreté et les droits de l'homme indique dans son rapport consacré à l'Espagne que 26,1 % de la population (et même 29,5 % pour les enfants) vivent dans la pauvreté en 2019. Le rapport relève également la « quasi inexistence » de logements sociaux à bas prix, le manque de services publics pour les personnes vivant dans la pauvreté en milieu rural, et la précarité dans laquelle vivent des centaines de milliers de personnes disposant pourtant d'un emploi[45].
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+ Philip Alston, le rapporteur spécial de la commission, a déclaré avoir vu des zones que « de nombreux Espagnols ne reconnaîtraient pas comme faisant partie de leur pays », tels qu'un bidonville aux « conditions bien pires qu'un camp de réfugiés », des quartiers pauvres « où les familles élèvent leurs enfants avec un manque de services publics, de cliniques, de centres d'emploi, de sécurité, de routes goudronnées et même d'électricité ». Selon lui, la reprise économique du pays a profité essentiellement aux plus riches et la persistance d'un tel niveau de pauvreté dans un pays développé semble être le résultat d'un choix politique[45].
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+ Les vestiges de l'absolutisme sont persistants dans l'agriculture. Le roi, l'Église et les détenteurs de titres de noblesse demeurent les principaux propriétaires terriens du pays, et à ce titre bénéficient des aides européennes au développement des régions (1,85 million d'euros de subvention en 2003 pour la duchesse d'Albe)[48].
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+ La situation géographique de l'Espagne, son littoral, ses paysages diversifiés, son héritage historique, sa culture vibrante et ses excellentes infrastructures ont fait de l'industrie touristique internationale du pays l'un des plus importants au monde. Au cours des cinq dernières décennies, le tourisme international en Espagne est devenu le deuxième marché mondial en termes de dépenses, représentant environ 40 milliards d'euros, soit environ 5% du PIB en 2006[49],[50]. Le siège de l'Organisation mondiale du tourisme est situé à Madrid.
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+ En 2017, l'Espagne était le deuxième pays le plus visité au monde, avec 82 millions de touristes, ce qui représente une cinquième année consécutive de chiffres record[51].
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+ Castille-et-León est le leader espagnol du tourisme rural lié à son patrimoine environnemental et architectural.
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+ Environ 70 % des Espagnols se disent catholiques et 25 % sans religion.
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+ Parmi les éléments les plus connus de la culture populaire espagnole, on peut citer, notamment, le flamenco, typique du sud du pays et plus particulièrement de l'Andalousie, et une pratique parfois controversée, la tauromachie.
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+ Le français fut pendant une longue période la première langue étrangère d'Espagne[52]. D'après une étude d'Eurostat de 2013, l'anglais est la langue étrangère la plus maîtrisée par les Espagnols, le français étant en deuxième position[53].
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+ La langue officielle de l'Espagne est le castillan. Cependant, cette langue n'est pas la seule qui soit usitée, certaines communautés autonomes ont leur propre langue officielle à côté de l'espagnol ; en voici la liste :
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+ L'Alhambra de Grenade.
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+ Le Cabo Menor, baigné par les eaux de la mer Cantabrique, et, au fond, la ville de Santander, capitale de la Cantabrie.
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+ Le pont du Kursaal, à Saint-Sébastien, capitale de la province basque du Guipuscoa et grande ville touristique.
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+ La palmeraie d'Elche, patrimoine mondial de l'Unesco.
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+ Aqueduc de Ségovie vu en contre-plongée.
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+ Puerta del Sol, Madrid. Statue de l'ours et l'arbousier par le sculpteur Antonio Navarro Santafe.
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+ Cáceres.
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+ Cathédrale de Cuenca.
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+ Place d'Espagne, Séville.
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+ Le système éducatif espagnol se caractérise par deux spécificités majeures : sa forte décentralisation, due à l'organisation administrative du pays, et la part importante de l'enseignement privé confessionnel.
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+ Près de 29 % des élèves espagnols redoublent une classe au cours de leur scolarité, l'un des taux les plus élevés parmi les pays de l'OCDE. Une étude de l'ONG Save the Children relève que les élèves issus d'un milieu social défavorisé sont quatre fois plus exposés au redoublement que les élèves issus d'un milieu privilégié[54].
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+ Le sport en Espagne a été dominé par le football dans la seconde moitié du XXe siècle. Les autres activités sportives populaires sont la pelote basque, le basket-ball, le tennis, le padel (un dérivé du tennis), le cyclisme, le handball, la course de motos, la Formule 1, la natation, le golf et le ski. L'Espagne a aussi organisé de nombreux événements internationaux comme les Jeux olympiques d'été de 1992 à Barcelone et la Coupe du monde de football 1982.
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+ L'Espagne a pour codes :
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