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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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+ La lampe est un objet destiné à produire de la lumière, généralement polychromatique[1].
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+ La lampe la plus ancienne est la lampe à huile. Depuis l'avènement de l'électricité, les lampes les plus utilisées sont les lampes à incandescence qui convertissent l'énergie électrique en énergie lumineuse.
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+
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+ Par extension, ce terme est utilisé pour désigner un objet destiné à supporter la lampe proprement dite ; on parle ainsi de lampe de chevet, de bureau, frontale, etc. Il désigne ainsi très souvent des objets d'art ou décoratifs servant à s'éclairer ou à brûler des essences odoriférantes.
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+
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+ Les premières lampes étaient constituées d'un réservoir contenant un combustible (huile, paraffine, cire, pétrole) destiné à être brûlé en une petite flamme au bout d'une mèche.
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+
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+ Ces lampes étaient destinées à un usage local, voire individuel et portatif. Bien que peu performantes, l'humanité les a utilisées pour s'éclairer, lorsque la lumière prodiguée par le soleil faisait défaut.
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+
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+ Depuis les premières lampes électriques industriellement produites par Edison et destinées à remplacer les réverbères à gaz des villes, les lampes électriques ont beaucoup évolué et présentent aujourd'hui une grande diversité de techniques et de formes.
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+
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+ Peut-être parce qu'elles constituent un substitut au soleil, ou comme dispositif de mise en valeur, les lampes sont l'objet d'appropriations symboliques, de coutumes et de rituels.
16
+
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+ Les lumières peuvent venir de différentes matières. Leur spectre lumineux dépend donc de la matière ayant produit la lumière. Par exemple une lampe à incandescence pourra produire toutes les lumières, alors qu'une lampe à gaz se limite à certaines fréquences.
18
+
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+ Inversement, un abat-jour peut éventuellement filtrer certaines fréquences et donc réduire la lumière. C'est le cas en particulier de ceux en verre orientables des lampes de banquier (également utilisées dans les bibliothèques) dont la partie blanche réflectrice concentre la lumière visible sur ce qui est à lire et la partie colorée extérieure en laisse passer une partie par transparence pour éviter aux yeux la fatigue du contraste trop violent que créerait un réflecteur opaque.
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+
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+ Ces objets, dénommés lampes, n'ont pas pour objectif d'éclairer :
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+ Lampe à huile rappelant un modèle antique
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+ Lampes de poche
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+ Lampe à lave
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+ Festival de lampions à Nagasaki
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+
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+ Remplissage des lampes dans un temple bouddhiste
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+ Une lampe cassée. Le fil qui la tenait au plafond a soudainement rompu. Novembre 2018.
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+
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ La Grande Muraille[1] (chinois simplifié : 长城 ; chinois traditionnel : 長城 ; pinyin : Chángchéng ; Wade : Ch'ang²ch'eng² ; littéralement « la longue muraille »), aussi appelé « Les Grandes Murailles » est un ensemble de fortifications militaires chinoises construites, détruites et reconstruites en plusieurs fois et à plusieurs endroits entre le IIIe siècle av. J.-C. et le XVIIe siècle pour marquer et défendre la frontière nord de la Chine. C'est la structure architecturale la plus importante jamais construite par l’Homme à la fois en longueur, en surface et en masse.
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+
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+ Populairement, on désigne sous le nom de « Grande Muraille » la partie construite durant la dynastie Ming qui part de Shanhaiguan sur le territoire de la ville de Qinhuangdao dans la province du Hebei à l’est pour arriver à Jiayuguan dans la province du Gansu à l’ouest. Sa longueur varie selon les sources. Selon un rapport de 1990, la longueur totale des murs serait de 6 259,6 km[2]. En raison de sa longueur, elle est surnommée en chinois « La longue muraille de dix mille li » (chinois simplifié : 万里长城 ; chinois traditionnel : 萬里長城 ; pinyin : Wànlǐ Chángchéng ; Wade : Wan⁴li³ Ch'ang²ch'eng²), le li étant une ancienne unité de longueur chinoise et dix mille symbolisant l’infini en chinois. Ce surnom peut cependant être pris dans son sens littéral par approximation, 6 700 km faisant 11 632 li dans sa valeur généralement considérée de 576 m ou 13 400 li dans sa valeur actuelle d’exactement 500 m. En moyenne, la muraille mesure 6 à 7 m de hauteur, et 4 à 5 m de largeur. En avril 2009, l'Administration d'État chargée du patrimoine culturel, ayant utilisé des technologies de mesure plus récentes[3], révise cette mesure et déclare une longueur de 8 851,8 km dont 6 259,6 km de murs, 359,7 km de tranchées et 2 232,5 km de barrières naturelles, telles des montagnes ou des rivières. Le même service a publié en juin 2012 une mise à jour de son étude, et estime désormais à 21 196,18 km la longueur totale de la Grande Muraille[4],[5]. Cette nouvelle estimation prend en compte des parties actuellement détruites.
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+
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+ Depuis 1987, la Grande Muraille est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO sous le numéro 438[6]. En 2015, le constat est fait d'une nette dégradation de l'état général de la Grande Muraille due principalement aux conditions climatiques et aux activités humaines, et de la nécessité d'intervenir rapidement pour assurer sa sauvegarde[7].
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+ Si le terme « Grande Muraille » désigne principalement aujourd'hui les fortifications érigées pendant la dynastie Ming, plusieurs murailles construites lors des dynasties précédentes ont porté ce titre, les frontières de la Chine évoluant avec le temps.
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+ Six sections de la muraille portent des noms spécifiques :
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+ Traditionnellement, on divise l'histoire de la construction de la Grande Muraille en deux parties :
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+ Les peuples chinois construisent des murs depuis leurs plus anciennes dynasties : le mur des Erligang, construit près de la ville actuelle de Zhengzhou au début de la dynastie Shang (XVIIIe au XIIe siècle av. J.-C.) fait près de 7 km de circonférence et s'élève toujours de nos jours, en certains endroits, à plus de 10 m de haut.
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+
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+ Au VIIIe siècle av. J.-C., début de la période dite des Printemps et des Automnes, la Chine suit un système féodal : le territoire est divisé en une centaine de fiefs ou États dirigés par des princes, en théorie tous réunis sous l'égide des rois de la dynastie Zhou. La plus vieille référence littéraire porte sur une muraille construite en 656 av. J.-C. par l'État de Qi.
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+
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+ Cependant au cours du temps, ces États s'annexent les uns les autres pour former de grandes principautés et au VIe siècle av. J.-C., certaines principautés au sud font sécession, comme le Chu ou le Wu. La Chine est alors vite morcelée en plusieurs royaumes indépendants se faisant la guerre et ne reconnaissant à la dynastie régnante guère plus qu'un pouvoir symbolique : c'est le début de la période des Royaumes combattants.
20
+
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+ Vers cette époque, divers États entreprennent alors la construction de murailles pour se protéger de leurs voisins, ou des tribus non chinoises. Ainsi, vers le Ve siècle av. J.-C., l'État de Qi commence la construction d'un mur dont des parties tiennent encore aujourd'hui debout. Au milieu du IVe siècle av. J.-C., l'État de Wei entreprend à son tour la construction d'un mur sur sa frontière ouest à côté de celui du Qi, puis un deuxième mur sur sa frontière est. Il est imité par les États de Yan et Zhao. Des peuples non chinois construisent également des murailles, comme les Yiju pour se protéger du Qin.
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+ La technique utilisée pour dresser ces murailles est celle de la terre tassée. Ceux-ci profitèrent des caractéristiques particulières du sol chinois, un fin lœss très poussiéreux et s'agglomérant très facilement jusqu'à devenir l'équivalent en dureté de la pierre une fois tassé. Pressées entre deux planches, les couches de terre de quelques centimètres sont tassées les unes au-dessus des autres, une fois les planches retirées elles laissent un mur de terre compressé et très dur. Cette méthode permet de dresser rapidement des murs solides pouvant résister aisément plusieurs siècles, voire des millénaires.
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+
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+ En 221 av. J.-C., le seigneur de guerre Ying Zheng achève l'unification de la Chine et fonde la dynastie Qin dont il se proclame empereur sous le nom de règne de Qin Shi Huang. Il entreprend alors de massives réformes. À la suite des attaques des tribus Xiongnu, au nord, il envoie le général Meng Tian pour que celui-ci repousse les Xiongnu, puis entreprenne la construction d'une grande muraille au-delà du fleuve Jaune pour protéger plus efficacement les territoires nouvellement conquis.
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+
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+ Cependant, les détails de la construction de ce mur sont très mal connus et les avis des historiens diffèrent quant à ce qui a vraiment été accompli par Qin Shi Huang et Meng Tian. Il n'existe en tout qu'une seule source primaire relatant sa construction (principalement deux passages du Shiji), ainsi que quelques très courtes références dans les textes historiques ultérieurs comme le Livre des Han.
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+
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+ « Après que la dynastie Qin eut unifié l'Empire, le général Meng Tian fut envoyé au nord avec 300 000 hommes pour repousser les tribus barbares. Il conquit le Henan et construisit une Grande Muraille en se servant des avantages topographiques. Il construisit des forteresses aux défilés. La muraille partait de Lintao pour arriver à Liaodong sur plus de dix mille li. Elle traversait le fleuve Jaune pour arriver à Yangshan. »
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+ — Sima Qian, Shiji, Chapitre 88 : Meng Tian.
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+ « Après que le Qin eut conquis les six royaumes, l'empereur envoya le général Meng Tian avec 100 000 hommes au nord pour attaquer les barbares. Il captura le Henan et construisit des défenses autour du fleuve Jaune. Il construisit quarante-quatre villes fortifiées pour surveiller le fleuve et des soldats furent mis en garnison à la frontière. Il utilisa les montagnes, les falaises, les torrents et les vallées. La muraille partait de Lintao pour arriver à Liaodong sur plus de dix mille li et traversait le fleuve Jaune entre Yangshan et Beijia. »
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+ — Sima Qian, Shiji, Chapitre 110 : Les Xiongnu.
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+
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+ En dehors de ces deux textes, il n'existe pas d'autre récit concernant la muraille construite par Meng Tian. On ne sait donc ni quand elle a été construite, ni son tracé exact. Cette absence d'informations, et le fait que Sima Qian n'ait pas apporté plus d'informations dans son Shiji malgré l'ampleur apparente de l'ouvrage a étonné nombre d'historiens, et si les recherches archéologiques ont permis d'exhumer des portions de la muraille, elles apportent peu d'informations supplémentaires. Cependant, bien qu'aucune source historique ne le confirme, il est couramment admis que Meng Tian n'est pas parti de rien pour entreprendre la construction de la muraille et a probablement connecté et restauré des portions des murs des anciens Royaumes combattants.
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+
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+ Cependant malgré les débats entre historiens et l'absence de récits historiques, la Grande Muraille construite par la dynastie Qin reste dans l'imaginaire populaire chinois une œuvre colossale, fruit du travail forcé de milliers de bagnards, soldats, ouvriers et paysans, vision notamment renforcée par la réputation de l'empereur Qin Shi Huang qui a laissé l'image d'un monarque cruel. C'est de cette époque que date le surnom de « mur de dix mille li » (soit 5 760 km étant donné la valeur du li à l'époque de la dynastie Qin). C'est également depuis cette époque que l'on parle véritablement de « Grande Muraille ».
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+ En 210 av. J.-C., l'empereur Shi Huangdi meurt et la dynastie Qin qu'il avait fondée ne lui survit que quelques années. En 202 av. J.-C., Liu Bang, un ancien soldat aux origines paysannes se rend maître de la Chine et se proclame empereur sous le nom de temple de Gaozu. Affaibli par sa précédente guerre de succession contre Xiang Yu, Gaozu abandonne l'entretien de la Grande Muraille des Qin, et lorsque les Xiongnu, désormais unis en confédération, se montrent menaçants et franchissent la frontière, plutôt que d'adopter une position offensive par l'utilisation de murailles comme l'avait fait Shi Huangdi, Gaozu tente d'acheter la paix par des tributs et des « unions harmonieuses », ou heqin, c'est-à-dire l'offre de princesses chinoises aux shanyu des Xiongnu. Pendant quelques décennies, ses successeurs feront de même. Cependant la Grande Muraille n'est pas complètement abandonnée : sous l'empereur Wendi (180 à 157 av. J.-C.) un ministre recommande la création de tuntian aux frontières (sortes de colonies agraires militaires) protégées par de petites murailles dans le but de coloniser la région et gêner les incursions des Xiongnu.
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+ C'est principalement sous le règne de l'empereur Wudi, long de plus de cinquante ans, que la construction de la Grande Muraille prend un essor considérable. En 133 av. J.-C. le statu quo entre les Chinois et les Xiongnu est rompu après le fiasco de Mayi. Contrairement à ses ancêtres, Wudi décide de prendre une attitude franchement offensive contre les Xiongnu et lance en 129 av. J.-C. une première expédition, suivie par de nombreuses autres. Wudi fait restaurer et connecter des portions de la muraille de la dynastie Qin, puis l'étend au fur et à mesure de ses campagnes à travers ce qui deviendra la route de la soie. En 119 av. J.-C., les Xiongnu sont repoussés à travers le désert de Gobi en Mongolie-Intérieure, et une nouvelle section de la muraille, longue de près de 400 km y est construite et s'y dresse encore de nos jours.
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+ Comme pour la muraille de la dynastie Qin, la matière première dépend alors des disponibilités des terrains tandis que le tracé et l'emplacement des tours de guet, garnisons et passages sont choisis en fonction des avantages stratégiques naturels offerts par la configuration des régions. La section construite dans le désert de Gobi est notamment remarquable par l'utilisation des cailloux présents dans les sables locaux : en tamisant le sable, les ouvriers obtiennent du gravier. Les murs sont alors bâtis en alternant les couches tassées de gravier, de terre et de roseaux, puis sont recouverts d'argile afin d'être à la fois protégés de l'érosion et difficiles à escalader.
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47
+ Des forts sont construits à côté des murailles, voire directement intégrés aux murs, et un système de signaux de fumée permet de prévenir d'une attaque xiongnu. Afin de garantir la rapidité de l'arrivée des renforts, l'armée fait principalement usage de cavalerie légère. La Grande Muraille traverse également les importantes routes commerciales, permettant le contrôle des imports. Sur environ vingt ans, Wudi aura prolongé la Grande Muraille de près de mille kilomètres. Vers 90 av. J.-C., les offensives xiongnu se font de plus en plus rares et durant environ un siècle et demi la construction de la muraille se voit ralentie.
48
+
49
+ En 9 apr. J.-C., la dynastie Han est éclipsée par l'éphémère dynastie Xin avant d'être restaurée en 23 par l'empereur Geng Shidi. Celui-ci doit faire face à des guerres civiles, et lorsque l'empereur Guang Wudi monte sur le trône deux ans plus tard, son armée est trop affaiblie pour contenir efficacement les Xiongnu. Il ordonne la construction de quatre nouvelles murailles pour ralentir leur avancée et protéger la capitale. Finalement, vers 48, les Xiongnu connaissent des dissensions internes et se divisent en deux groupes : les Xiongnu septentrionaux et les Xiongnu méridionaux. Les Xiongnu méridionaux font tampon entre leurs homologues du Nord et la Chine ; ils se montrent relativement disposés à coexister avec ces derniers, ce qui met un hiatus à la construction de nouveaux murs.
50
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+ Vers la fin de la dynastie Han, l'Empire doit faire face à de nombreuses rébellions et guerres civiles, notamment la rébellion des Turbans jaunes (184-205). Même si les seigneurs de guerre du nord comme Yuan Shao ou Cao Cao doivent occasionnellement faire face aux rébellions des Xiongnu, l'état de l'Empire force plus à se concentrer sur les luttes intestines. Cao Cao parvient cependant à rallier les Xiongnu méridionaux à lui tout en les divisant en cinq groupes montés les uns contre les autres et donc moins enclins à se rebeller contre lui, diminuant par là grandement l'utilité de la Grande Muraille. À la fin de la dynastie Han, la Chine est divisée en Trois Royaumes séparés par des frontières et se faisant continuellement la guerre, rendant la construction et l'entretien de grandes murailles peu pertinents. Ce n'est pas avant la fin de la dynastie Wei du Nord, vers le VIe siècle, qu'apparaît le projet de construire une nouvelle Grande Muraille. Cependant ce projet ne sera jamais mis à exécution, et de tous les royaumes rivaux de l'époque, seul le Qi construit des murs.
52
+
53
+ La dynastie Ming (明朝, míng cháo) est une lignée d'empereurs de Chine. Par abus de langage, la dynastie Ming désigne aussi l'époque couvrant la durée du règne de celle-ci. Elle suit la dynastie Yuan, précède la dynastie Qing et est fondée par la famille des Zhu.
54
+
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+ C'est sous la dynastie Ming que la muraille prend sa forme actuelle pour empêcher les armées mongoles et mandchoues d'envahir la Chine.
56
+
57
+ La construction de la muraille s'étale sur deux périodes[9] :
58
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59
+ La Grande Muraille est située en Chine, au nord. Elle part de la frontière avec la côte au nord de Pékin et va jusqu'au désert de Gobi.
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61
+ La Grande Muraille est la plus longue construction humaine au monde.
62
+
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+ Elle parcourt environ 6 700 kilomètres. Des études par satellite ont montré que de nombreux segments, d'une longueur totale d'environ 1 000 kilomètres, étaient de nos jours enfouis sous terre.
64
+
65
+ Sa largeur varie entre 5 et 7 mètres en moyenne et sa hauteur entre 5 et 17 mètres. Elle est ponctuée de tours de guet carrées (hautes de 15 m au moins, distantes en moyenne de 75 m, soit la distance de deux portées de flèche[10]) et de bastions sur toute sa longueur. Elle est impressionnante sur les milliers de kilomètres proches de Pékin, la capitale. Elle se réduit ailleurs et ressemble à une imposante levée de terre à certains endroits. Elle a été fabriquée avec de la pierre, du ciment, de la terre, des briques d'argile. Il a été découvert récemment qu'il avait été incorporé 3 % de riz gluant dans le mortier ce qui avait considérablement renforcé sa résistance[réf. nécessaire]. En revanche les mêmes études n'ont révélé aucune présence d'éléments osseux dans ce mortier contrairement à la légende, qui disait que sa solidité et sa blancheur était liée à la présence d'os humains.
66
+
67
+ Contrairement à une idée reçue, cette construction n'est pas visible à l'œil nu depuis la Lune[11]. Non pas parce que sa longueur est insuffisante mais parce que sa largeur l'est. En effet, la muraille n'est pas plus large qu'une autoroute et aucune autoroute n'est visible à l’œil nu depuis la station spatiale internationale[note 1]. C'est William Stukeley qui, en 1754, aurait émis cette hypothèse sans jamais l'avoir vérifiée[12].
68
+
69
+ Cependant le débat est de savoir si la muraille est visible depuis une orbite basse. L'astronaute américain Eugene Cernan affirme qu'on peut l'apercevoir à une distance de 160 à 320 km d'altitude[13], c'est-à-dire depuis l'espace. De cette hauteur, on voit tout : autoroutes, gros bâtiments et bien d'autres. D'après l’astronaute Leroy Chiao à l’issue de son séjour de six mois dans la station spatiale internationale, elle est bien visible depuis l'espace, par beau temps et à l'œil nu[14]. L'information, avec cliché à l’appui, a fait la une du quotidien China Daily, contredisant le taïkonaute Yang Liwei qui avait assuré, lors de son séjour spatial en 2003, n'avoir vu aucune trace de la muraille.
70
+
71
+ Son ombre serait observable par un œil humain avec un soleil suffisamment bas sur l'horizon sur cette partie de la Terre[13].
72
+
73
+ En 2004, le micro-satellite PROBA de l'Agence spatiale européenne, contrôlé depuis la station de Redu en Belgique, prend une photo de la muraille depuis une altitude de 600 km grâce à une caméra HRC (High Resolution Camera) compacte dont la résolution est supérieure à celle de l'œil humain[13].
74
+
75
+ La Grande Muraille est une des principales attractions touristiques du pays. Environ 15 à 16 millions de personnes visitent la Muraille de Chine chaque année[15].
76
+
77
+ Les endroits les plus fréquentés sont[réf. nécessaire] les passes de Badaling, Mutianyu, Simatai, le fort de Juyongguan, Xifengkou, le fort de Jiayuguan et le fort de Shanhaiguan.
78
+
79
+ La légende de Meng Jiangnü est en rapport avec la Grande Muraille.
80
+
81
+ La Grande Muraille a servi de décor dans de nombreux jeux vidéo ; citons pour les principaux :
82
+
83
+ La Grande Muraille à Badaling.
84
+
85
+ Vue de Badaling.
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+
87
+ Autre vue de Badaling.
88
+
89
+ À Mutianyu, près de Pékin.
90
+
91
+ Une section à Jiayuguan, à l'extrême ouest.
92
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93
+ Entre Simatai et Jinshanling.
94
+
95
+ Lever de soleil sur la Grande Muraille.
96
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97
+ Section près de Badaling.
98
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99
+ Extrémité de la Grande Muraille rejoignant la mer de Bohai.
100
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101
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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103
+ Sur les autres projets Wikimedia :
104
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105
+ La Grande Muraille (1987) · Grottes de Mogao (1987) · Mausolée du premier empereur Qin (1987) · Palais impériaux des dynasties Ming et Qing à Beijing et à Shenyang (1987) · Site de l'homme de Pékin à Zhoukoudian (1987) · Ensemble de bâtiments anciens des montagnes de Wudang (1994) · Ensemble historique du palais du Potala, Lhassa (1994) · Résidence de montagne et temples avoisinants à Chengde (1994) · Temple et cimetière de Confucius et résidence de la famille Kong à Qufu (1994) · Parc national de Lushan (1996) · Jardins classiques de Suzhou (1997) · Vieille ville de Lijiang (1997) · Vieille ville de Ping Yao (1997) · Palais d'Été, Jardin impérial de Pékin (1998) · Temple du Ciel, autel sacrificiel impérial à Pékin (1998) · Sculptures rupestres de Dazu (1999) · Anciens villages du sud du Anhui – Xidi et Hongcun (2000) · Mont Qingcheng et système d'irrigation de Dujiangyan (2000) · Grottes de Longmen (2000) · Tombes impériales des dynasties Ming et Qing (2000) · Grottes de Yungang (2001) · Capitales et tombes de l'ancien royaume de Koguryo (2004) · Centre historique de Macao (2005) · Yin Xu (2006) · Diaolou et villages de Kaiping (2007) · Tulou du Fujian (2008) · Mont Wutai (2009) · Monuments historiques de Dengfeng au « centre du ciel et de la terre » (2010) · Paysage culturel du lac de l'Ouest de Hangzhou (2011) · Site de Xanadu (2012) · Rizières en terrasse des Hani de Honghe (2013) · Le Grand Canal (2014) · Routes de la soie : le réseau de routes du corridor de Chang'an-Tian-shan (avec le Kazakhstan et le Kirghizistan) (2014) · Sites du tusi (2015) · Paysage culturel de l’art rupestre de Zuojiang Huashan (2016) · Kulangsu, un établissement historique international (2017) · Ruines archéologiques de la cité de Liangzhu (2019)
106
+
107
+ Région d'intérêt panoramique et historique de Huanglong (1992) · Région d'intérêt panoramique et historique de la vallée de Jiuzhaigou (1992) · Région d'intérêt panoramique et historique de Wulingyuan (1992) · Aires protégées des trois fleuves parallèles au Yunnan (2003) · Sanctuaires du grand panda du Sichuan - Wolong, Mont Siguniang et Montagnes de Jiajin (2006) · Karst de Chine du Sud (2007) · Parc national du mont Sanqingshan (2008) · Danxia de Chine (2010) · Site fossilifère de Chengjiang (2012) · Tianshan au Xinjiang (2013) · Shennongjia au Hubei (2016) · Qinghai Hoh Xil (2017) · Fanjingshan (2018) · Sanctuaires d'oiseaux migrateurs le long du littoral de la mer Jaune et du golfe de Bohai de Chine (Phase I) (2019)
108
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109
+ Mont Taishan (1987) · Mont Huangshan (1990) · Paysage panoramique du mont Emei, incluant le paysage panoramique du grand Bouddha de Leshan (1996) · Mont Wuyi (1999)
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+ La mythologie grecque, c'est-à-dire l'ensemble organisé des mythes provenant de la Grèce antique, se développe au cours d'une très longue période allant de la civilisation mycénienne jusqu'à la domination romaine. La rencontre entre les Grecs et les Romains coïncide avec celle de la mythologie grecque et de la mythologie romaine : la première exerce une forte influence sur la seconde, qui ne s'y réduit pas pour autant. Longtemps après la disparition des religions grecque et romaine, la mythologie grecque est utilisée comme sujet d'inspiration par les artistes, et continue à l'être de nos jours.
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+ La mythologie grecque nous est parvenue grâce à un vaste ensemble de textes dont les plus anciens sont les épopées d'Homère et les poèmes d'Hésiode, principalement la Théogonie, mais aussi par les arts picturaux comme la céramique ou par les monuments sacrés. L'ensemble de ces sources présente des généalogies et des récits qui forment un système doté d'une cohérence limitée. Les mythes grecs témoignent de la représentation que les anciens Grecs se faisaient du monde. Néanmoins, le statut de la mythologie grecque est complexe, car la mythologie dépasse le cadre de la religion. Les personnages et les événements mythiques rapportés par la tradition étaient pour les Grecs, du moins dans leurs grandes lignes, des réalités historiques relevant d'un passé lointain et servaient donc de base de travail aux historiens antiques. Dans le même temps, la mythologie fournit une ample source d'inspiration à la littérature et aux arts grecs antiques.
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+ La religion grecque était fondée sur des rituels pratiqués en commun, mais ne reposait pas sur un texte sacré ou sur des dogmes, et il n'existait pas non plus de littérature proprement religieuse[1]. Des textes comme la Théogonie d'Hésiode et les épopées d'Homère ne sont donc pas des textes sacrés : ce sont des œuvres littéraires proposant une vision parmi d'autres de la création du monde et des généalogies divines, mais elles ne se proposent pas de dicter ce qu'il faudrait obligatoirement croire. Le lien entre littérature et religion s'établit plutôt par la composition de textes destinés à être déclamés lors de cérémonies religieuses (par exemple les hymnes de Pindare et, de façon plus indirecte, les textes des tragédies, comédies et drames satyriques, puisque les représentations théâtrales sont liées au culte de Dionysos). Les dieux et héros mythologiques pouvaient être évoqués dans des contextes non immédiatement liés au culte proprement dit. Mais il faut garder à l'esprit que la société grecque antique ne connaît aucune séparation entre un domaine propre à la religion et le reste de la société : au contraire, la religion est présente de manière diffuse dans tous les aspects de la vie sociale et politique[2].
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+ L'absence de dogme ou de canon religieux n'est bien sûr pas synonyme d'absence de croyance. En Grèce antique, la piété (eusebeia), l'une des principales notions de la religion grecque antique, suppose de révérer les mêmes divinités que l'ensemble de la communauté : en introduire de nouvelles est un acte d'impiété, à moins que la cité ne les accepte officiellement, et il est tout aussi impie d'endommager les représentations des dieux ou leurs propriétés ou de parodier les rituels[3]. Mais dans le même temps, plusieurs cosmogonies et théogonies coexistent sans que cela ne pose de problème (Homère présente dans l’Iliade Océan et Téthys comme le couple primordial, tandis que la Théogonie d'Hésiode place le Chaos, puis Éros et Gaïa, aux origines du monde et qu'une secte comme l'orphisme propose encore une autre interprétation). Et la comédie grecque antique de l'époque classique peut librement représenter dieux et héros sous des traits grotesques en leur prêtant un comportement bouffon.
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+ Toutes les divinités ayant reçu un culte en Grèce antique n'ont pas fait l'objet de récits mythiques. Certaines, comme la déesse Hestia, en sont pratiquement absentes[4]. De même, ni la place d'une divinité ou d'un héros dans la hiérarchie des puissances divines, ni l'abondance des récits qui lui sont consacrés, ne reflètent nécessairement l'importance réelle de son culte : ainsi Asclépios, quoique très inférieur à des divinités telles que son père Apollon, disposait d'un sanctuaire à Épidaure dont la renommée s'étendait à l'ensemble du monde grec[5]. Enfin, alors que la différence de statut entre les dieux et les héros est assez appuyée dans les récits, les cultes rendus à des héros (les cultes héroïques) différaient assez peu, dans leurs modalités, de ceux rendus aux dieux[6].
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+ À l'époque archaïque et encore à l'époque classique, la poésie est le domaine par excellence de l'évocation des mythes : au sein de la société grecque, les poètes restent les voix les mieux autorisées à relater les récits fondateurs de la mythologie[7]. Lorsque l'historien Hérodote évoque les origines de la religion grecque dans son Enquête, c'est vers eux qu'il se tourne : « Quelle est l'origine de chacun de ces dieux ? Ont-ils toujours existé ? Quelles formes avaient-ils ? Voilà ce que les Grecs ignoraient hier encore, pour ainsi dire. Car Hésiode et Homère ont vécu, je pense, quatre cents ans tout au plus avant moi ; or ce sont leurs poèmes qui ont donné aux Grecs la généalogie des dieux et leurs appellations, distingué les fonctions et les honneurs qui appartiennent à chacun, et décrit leurs figures »[8]. Les poètes comme Homère et Hésiode ont donc nettement influencé la représentation que les Grecs se faisaient de leurs dieux et des origines du monde, même s'ils ne remplissaient pas une charge à proprement parler religieuse. Mais les mythes sont présents de manière diffuse dans tous les genres littéraires : ils sont évoqués aussi bien par les dramaturges que par les orateurs, les historiens et les philosophes.
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+ Dès Homère, chaque auteur évoque les mythes selon ses propres critères artistiques, le public auquel il s'adresse et le contexte dans lequel il s'inscrit, avec une très grande liberté d'invention et de remodelage[9]. Dans l’Iliade, le précepteur d'Achille est un humain, Phénix, et non le centaure Chiron comme dans d'autres versions. Lorsqu'au chant XIX Phénix raconte à Achille le mythe de la chasse du sanglier de Calydon[10], il l'adapte afin de faire de Méléagre, le principal protagoniste de son récit, un anti-modèle victime de son tempérament colérique, afin de montrer à Achille qu'il a tort de persister dans sa propre colère en refusant de revenir au combat[11]. La tragédie grecque représente souvent les héros de manière anachronique, car elle est un moyen pour la cité de réfléchir sur sa société et ses institutions[12]. Ainsi, dans Les Euménides, Eschyle, en relatant la purification d'Oreste après le parricide qu'il a commis, l'utilise pour élaborer un récit étiologique expliquant les origines du tribunal de l'Aréopage athénien.
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+ Les textes sont loin d'être les seuls vecteurs de la mythologie grecque : celle-ci est également très présente dans les arts figurés tels que la céramique et la sculpture. À toutes les époques, les Grecs vivent entourés de représentations qui s'y rattachent, qu'il s'agisse des monuments et des statues de l'espace public, ou des objets de la vie quotidienne dans leur espace privé. Les représentations figurées mettant en scène des sujets mythologiques ne doivent pas être considérées comme de simples illustrations des textes : bien au contraire, elles adaptent leur sujet au contexte et au public auquel elles se destinent, et inventent souvent des variantes qui ne sont pas attestées par ailleurs dans les textes. Les vases destinés à recevoir le vin, par exemple, représentent eux-mêmes des banquets ou des scènes mythologiques liées à Dionysos, qui ne peuvent être comprises que si on les replace dans ce contexte du banquet grec[13] ; ils mettent volontiers en scène des figures comme les satyres, qui sont assez peu présents par ailleurs dans les textes, mais qui apparaissent très souvent sur les vases dans des scènes typiques[14]. Ainsi, les arts figurés disposent eux aussi d'une grande liberté d'innovation ou de réinvention des mythes, et mettent en place leurs propres codes et conventions pour les représenter.
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+ En Grèce antique, il n'y a pas de distinction tranchée entre les événements relevant du mythe (qui, pour l'historien contemporain, relèvent de la fiction) et les événements historiques (qui nous paraissent les seuls réels). L'évhémerisme considère que les dieux et héros seraient en fait d'anciens personnages réels, qui eurent leur temporalité historique (théorie du mythographe grec Évhémère, IIIe siècle av. J.C.). Par ailleurs, la chronologie figurant sur la Chronique de Paros, une inscription du IIIe siècle av. J.-C., fait se succéder dans une même continuité le règne de Cécrops, le premier roi légendaire d'Athènes, puis le déluge de Deucalion, la guerre de Troie, etc. et des événements historiques comme la bataille de Platées, en indiquant leurs dates dans la computation athénienne. Les premiers historiens, les logographes, qui écrivent dès la fin de l'époque archaïque et le début de l'époque classique, comme Acousilaos, par exemple, se contentent de rapporter les traditions et les généalogies locales des différentes cités dans le but de les faire connaître, sans en critiquer beaucoup le contenu[15]. Les atthidographes, auteurs d'histoires de l'Attique, prennent davantage de distance et rationalisent parfois les éléments merveilleux des récits.
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+ L'un des premiers historiens à opérer une véritable sélection critique des mythes est Hécatée de Milet, au début du Ve siècle av. J.-C. Il opère un choix parmi ce qu'a transmis la tradition et en donne un exposé systématique, cohérent, en prose, en enlevant les éléments qui lui paraissent invraisemblables : il réduit à vingt le nombre des filles de Danaos, qui en possède cinquante dans la tradition à laquelle il s'oppose, et il fait de Cerbère un simple serpent à la piqûre fatale, mais il conserve certains éléments merveilleux comme les unions entre dieux et mortelles[16]. Hérodote, dans l’Enquête, rapporte les traditions dont il a entendu parler et fait état des différentes versions contradictoires, sans toujours se prononcer sur leur véracité[17]. Mais lui aussi rapporte des versions rationalisées de certains récits : l'enlèvement d'Io qui ouvre l’Enquête, par exemple, est une anecdote historique où il n'y a ni interventions divines ni métamorphose[18]. Thucydide évoque les actions des souverains mythiques tels que Minos, Pélops ou Agamemnon en les ramenant sur le même plan que les réalités historiques de son temps et en ignorant leurs aspects merveilleux, mais, pour lui, ces personnages sont aussi historiques que Périclès[19].
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+ L'attitude des historiens demeure tout aussi prudente jusqu'à l'époque romaine. Au Ier siècle av. J.-C., Diodore de Sicile fait une plus grande place au légendaire et s'attache plutôt à rapporter les différentes traditions sans prétendre les rationaliser. Au IIe siècle, Plutarque, au début de la Vie de Thésée, l'une des rares Vies parallèles à traiter d'une figure légendaire, compare le passé lointain aux pays lointains arides et inaccessibles évoqués par les géographes, puis déclare : « […] je souhaite que la légende, épurée par la raison, se soumette à elle et prenne l'aspect de l'histoire. Mais si parfois, dans son orgueil, elle ne se soucie guère d'être crédible et refuse de s'accorder avec la vraisemblance, je solliciterai l'indulgence des lecteurs, et les prierai d'accueillir de bonne grâce ces vieux récits »[20]. Cette volonté d'épurer le mythe par la raison (le logos) témoigne de l'influence de Platon ; mais la prudence de Plutarque envers les mythes n'est nullement le signe d'une méfiance envers la religion en général, puisqu'il fait preuve d'une foi profonde et exerce un temps la charge de prêtre d'Apollon à Delphes[21].
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+ De manière générale, les historiens grecs conservent une attitude prudente en face des mythes, qu'il s'agisse d'y croire ou de ne pas y croire. Paul Veyne, qui s'intéresse au problème complexe de la croyance dans Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ?, rappelle toute la distance qui sépare les historiens antiques de l'histoire telle qu'elle s'élabore par la suite (fondée sur l'étude et la critique des sources) : « Il arrive parfois qu'un historien ancien signale que ses « autorités » présentent des divergences sur quelque point, ou même qu'il déclare renoncer à savoir quelle était la vérité sur ce point, tant les versions diffèrent. Mais ces manifestations d'esprit critique ne constituent pas un appareil de preuves et de variantes, qui sous-tendrait tout son texte, à la manière de l'appareil de références qui couvre le bas de toutes nos pages d'histoire : ce sont uniquement des endroits désespérés ou douteux, des détails suspects. L'historien ancien croit d'abord et ne doute que sur les détails où il ne peut plus croire »[22].
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+ À toutes les époques, les mythes sont aussi un enjeu politique. Les orateurs attiques s'y réfèrent et les emploient comme des arguments dans leurs discours, en les choisissant ou en les adaptant selon les circonstances[23]. Dans le Panégyrique, Isocrate évoque le mythe de l'autochtonie des Athéniens pour justifier leur prétention à la supériorité sur les autres cités[24], et, dans le Philippe, adressé à Philippe II de Macédoine, il rappelle la parenté entre les ancêtres du roi macédonien et les cités grecques pour le convaincre de leur venir en aide[25]. Les inscriptions consignant des décrets d'alliances entre cités témoignent du même genre de recours aux généalogies mythiques comme argument dans les accords diplomatiques entre deux cités[26].
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+ Dès l'époque archaïque, les philosophes s'écartent parfois beaucoup des récits les plus répandus, beaucoup parce qu'ils proposent leurs propres systèmes, eux-mêmes fortement imprégnés de religion : Pythagore est ainsi, au VIe siècle av. J.-C., le fondateur du pythagorisme. D'autres se montrent plus critiques et à la limite de l'impiété, tel Anaxagore poursuivi en justice à Athènes au Ve siècle av. J.-C. pour avoir affirmé que le soleil était une pierre incandescente[3]. Platon oppose parfois le muthos considéré comme récit mensonger et le discours rationnel (le logos) qui doit guider le philosophe[27] ; mais cette opposition est loin d'être systématique et ne se retrouve pas dans tous ses dialogues[28]. Platon lui-même, dont la pensée s'inscrit par ailleurs dans la continuité de la religion traditionnelle[29], ne rejette pas le concept de muthos conçu comme récit et ne s'interdit nullement d'y recourir. Loin de supprimer totalement les mythes de son œuvre, il en invente de nouveaux qui font partie intégrante de ses démonstrations philosophiques et consistent soit en des allégories destinées à mieux faire comprendre une argumentation (comme l'allégorie de la caverne), soit en des récits élaborés sur le modèle des mythes anciens dont ils reprennent les thèmes et les fonctions, et qui permettent de rendre compte de la composante non rationnelle de certains sujets[30]. C'est dans ce contexte que s'inscrivent par exemple le mythe d'Er au livre X de La République et les différents récits du Banquet, dont le mythe de l'androgynie placé dans la bouche d'Aristophane. Platon utilise aussi le mythe à des fins politiques, par exemple en élaborant le mythe de l'Atlantide qui met en scène une Athènes idéalisée, conforme aux vœux politiques de Platon, luttant victorieusement contre une Atlantide qui incarne tout ce que Platon réprouve dans la thalassocratie athénienne de son temps[31].
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+ Les Grecs connaissaient plusieurs cosmogonies, c'est-à-dire des récits relatant la naissance et la mise en ordre progressive du cosmos, le monde organisé[32]. Celle que nous connaissons le mieux, car elle nous est parvenue en entier, est celle que compose Hésiode dans la Théogonie et selon laquelle existe (ou apparaît) d'abord Chaos, puis Éros et Gaïa (Terre), laquelle engendre Ouranos (Ciel), Pontos (Flot marin) et d'autres divinités, tandis que Chaos en engendre d'autres, les différentes lignées donnant peu à peu naissance, au fil des générations, à toutes les divinités incarnant les aspects fondamentaux de la nature (Hélios, Séléné), aux divinités souveraines (Cronos puis Zeus), mais aussi à des êtres monstrueux qui sont ensuite éliminés ou enfermés par les dieux ou les héros (la plupart des enfants de Nyx, mais aussi Typhée et sa progéniture).
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+ Mais nous connaissons aussi l'existence d'autres cosmogonies. Au chant XIV de l’Iliade, Héra feint de rendre visite à Océan et Téthys, qu'elle qualifie de « père et mère des dieux »[33], ce qui peut constituer une allusion à une cosmogonie différente où Océan et Téthys seraient les deux divinités originelles. L'orphisme, courant religieux qui se plaçait à l'écart des pratiques traditionnelles du culte et se plaçait sous le patronage du poète mythique Orphée, a développé, au moins à partir de l'époque classique[34], plusieurs cosmogonies propres à son système de pensée. Nous n'en avons qu'une connaissance lacunaire, mais nous savons qu'elles plaçaient à l'origine du monde la Nuit ou le Temps, qui engendre un œuf donnant à son tour naissance à Phanès ou bien à Éros[35]. L'orphisme accorde également une place beaucoup plus grande à Dionysos, qui est mis à mort, cuit et mangé par les Titans avant d'être ressuscité[36]. On attribuait aussi une cosmogonie à Musée, un autre poète mythique souvent associé à Orphée. À l'époque archaïque, plusieurs poètes, comme le Crétois Épiménide, le Lacédémonien Alcman ou l'Argien Acousilaos, ainsi que des philosophes présocratiques comme Phérécyde de Syros, composent d'autres cosmogonies[37].
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+ Une anthropogonie (de anthrôpos, « homme », et gonos, « création ») est un récit de l'apparition de l'humanité. Tout comme les Grecs possédaient plusieurs cosmogonies, ils connaissaient plusieurs anthropogonies. Les poèmes mythologiques les mieux conservés restent relativement vagues sur ce sujet. Dans les épopées d'Homère, aucune indication n'est donnée sur les origines de l'humanité, et les dieux ne se sentent pas responsables de l'existence des mortels : ils se contentent de répondre aux manifestations de leur piété, tandis que Zeus exerce les fonctions de juge des mortels et de médiateur entre dieux et mortels[38]. Hésiode, dans la Théogonie, n'explique pas la création des hommes : ils apparaissent dans son poème au moment du partage de Mékôné et de la ruse de Prométhée, récit qui explique surtout les modalités du sacrifice, l'une des pratiques cultuelles fondamentales de la religion grecque. Dans Les Travaux et les Jours[39], Hésiode relate le mythe des races, décrivant plusieurs humanités (plusieurs genos) composées chacune d'un métal différent, la première, la race d'or, remontant au règne de Cronos ; mais son récit a moins pour objet la création de ces humanités que leurs vertus et la dégradation progressive de leurs conditions de vie, ce qui apparente plutôt ce récit aux origines du mythe de l'âge d'or[40]. Il existait par ailleurs une tradition sur l'origine de l'humanité nommée mythe de l'autochtonie, selon lequel les premiers hommes étaient directement sortis de la terre. Ce mythe était utilisé par les Athéniens, qui s'en servaient à l'époque classique pour justifier leur supériorité sur les autres cités[41], mais aucune source ne présente clairement de récit selon lequel ce serait toute l'humanité qui aurait été créée de cette façon.
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+ Les sources de la mythologie restent donc obscures sur la création des tout premiers hommes, mais la plupart s'accordent sur les noms des ancêtres de l'humanité actuelle : Deucalion et Pyrrha[42], qui survivent au déluge et font renaître des humains à partir des pierres, comme le rapporte Pindare dans la neuvième Olympique[43]. Mais il s'agit d'une renaissance de l'humanité plutôt que de ses origines premières, et la façon dont les hommes apparaissent avant le déluge de Deucalion est beaucoup moins claire[42].
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+ Si nous ne possédons pas de récit bien conservé sur l'apparition des hommes, la création de la femme fait l'objet de son propre mythe, celui de Pandore, évoquée par Hésiode dans la Théogonie et Les Travaux et les Jours[44]. Dans la Théogonie, Pandore est créée par Zeus pour châtier les hommes après la ruse de Prométhée qui leur a donné le feu. Son nom grec, Pandora, signifie « don de tous les dieux » : Héphaïstos la façonne dans de la terre et chacun des dieux est invité à lui faire présent d'une qualité physique ou d'un vêtement. Mais Pandore est un piège car, sous sa belle apparence, elle n'apporte que des soucis aux hommes ; dans Les Travaux et les Jours, c'est elle qui soulève le couvercle de la jarre où sont gardés maux et maladies et devient responsable de leur propagation dans le monde entier, ce qui explique la condition misérable des hommes. Le mythe de Pandore véhicule l'idéologie misogyne qui était celle de la société grecque antique[45], mais il représente aussi un changement dans la condition humaine, car l'arrivée de Pandora coïncide avec l'apparition de l'obligation pour les humains de travailler pour vivre, travail et fécondité devenant les deux aspects principaux de la condition humaine contemporaine[46].
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+ Les divinités et héros de la mythologie grecque évoluent dans le monde réel tel que se le représentaient les Grecs, mais aussi dans plusieurs lieux situés hors du monde ou aux limites du monde, qu'il s'agisse des résidences des divinités ou bien de l'au-delà.
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+ Les divinités grecques les plus importantes résident sur l'Olympe[47]. Cette représentation de l'Olympe comme demeure des divinités olympiennes est déjà très présente dans les principales œuvres poétiques de l'époque archaïque : l’Iliade et l’Odyssée, puis les poèmes d'Hésiode et les Hymnes homériques, œuvres qui influencent durablement la représentation des dieux grecs. L'Olympe où résident les dieux chez Homère et Hésiode est à la fois un lieu réel, le mont Olympe en Grèce du nord, et une demeure céleste située très haut dans le ciel : ces deux représentations coexistent, non sans entraîner quelques hésitations et incohérences de détail, l'essentiel consistant à affirmer une séparation entre cette demeure des dieux et le reste du monde[47]. Mais tous les dieux grecs ne résident pas sur l'Olympe, loin de là : un grand nombre de divinités résident sur terre ou dans la mer[48].
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+ Dès l'époque archaïque, la littérature grecque ancienne aborde la question de l'au-delà et distingue plusieurs lieux susceptibles d'accueillir les âmes des défunts après la mort[49].
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+ Les Enfers sont le principal au-delà en Grèce ancienne. Chez Homère, ils sont nommés l'« Hadès », du nom du dieu Hadès, qui y réside et y règne sur les morts en compagnie de son épouse Perséphone. L’Odyssée situe l'Hadès aux confins du monde, au-delà du fleuve Okéanos, près du pays des Cimmériens (nom d'un peuple réel). Ulysse, au chant XI, ne s'aventure qu'au seuil de l'Hadès et se contente de dialoguer avec les ombres qu'il fait venir en leur offrant un sacrifice. Dès Homère, les morts sont imaginés comme des ombres immatérielles et sans force qui errent dans l'Hadès pour l'éternité. Plusieurs passages de l’Iliade[50] mentionnent l'existence d'un fleuve, le Styx, que l'âme du mort doit franchir avant de se mêler aux autres ombres, mais l’Odyssée et Hésiode ne parlent pas de cette condition. Plusieurs personnages assurent le rôle de passeur entre le monde des vivants et celui des morts. Au chant XXIV de l’Odyssée, c'est le dieu Hermès qui conduit aux Enfers les âmes des prétendants de Pénélope. L'autre passeur des morts le plus fréquent est le nocher Charon. Charon n'est pas mentionné dans la littérature archaïque et apparaît pour la première fois sur une peinture de l'Hadès par Polygnote au Ve siècle av. J.-C. connue seulement par une description qu'en donne Pausanias[51]. À partir de cette époque, il est représenté sous les traits d'un vieillard posté dans une barque et qui fait franchir aux morts le fleuve qui coule à l'entrée des Enfers.
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+ Un autre lieu de l'au-delà est le Tartare. L’Iliade situe le Tartare dans les profondeurs extrêmes de la terre, aussi loin sous l'Hadès que l'Hadès est loin du ciel ; le Tartare est fermé par un seuil de bronze et des portes de fer, et Zeus menace d'y enfermer les dieux qui s'opposeraient à lui[52]. Dans la Théogonie d'Hésiode, les Titans, à l'issue de leur bataille contre les dieux, sont capturés par les Hécatonchires qui les enferment dans le Tartare et en deviennent les gardiens[53]. La Théogonie contient, juste après, une description du Tartare, dont la géographie est assez confuse : elle place le Tartare tantôt sous la terre, tantôt dans un endroit indéterminé aux limites du monde[54]. Il semble que l'Hadès et le Tartare aient parfois été confondus dans certains textes par la suite[55].
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+ En dehors des Enfers et du Tartare, la pensée grecque se représente aussi un au-delà heureux, qui apparaît sous plusieurs formes et sous plusieurs noms. Dans l’Odyssée, le dieu marin Protée prédit à Ménélas qu'il n'est pas destiné à mourir, mais à vivre éternellement dans les Champs Élysées, où il n'y a ni neige ni pluie[56]. Un tel sort semble réservé à de très rares mortels. Dans une autre épopée du Cycle troyen, l’Éthiopide (connue seulement par le résumé qu'en donne Proclus), le héros Achille, après sa mort, est emmené par sa mère Thétis vers un endroit nommé l'Île Blanche[57], qui apparaît ensuite comme un séjour heureux. Un autre endroit jouant le même rôle de séjour éternel agréable est les Îles des Bienheureux. Ces îles sont évoquées pour la première fois par Hésiode dans un passage de son mythe des races dans Les Travaux et les Jours[58], où il écrit qu'au moins une partie de la race des héros y séjourne après la mort. Par la suite, la tradition littéraire tend à s'écarter d'Homère (chez qui tous les morts partagent le même sort dans l'Hadès, y compris les héros de la guerre de Troie[59]) et à considérer que des héros comme Achille bénéficient d'une vie après la mort plus heureuse que celle du commun des mortels[60].
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+ La caractéristique la plus visible des dieux tels que les Grecs se les représentaient est l'anthropomorphisme : l'apparence physique des dieux, leurs actions et leurs sentiments paraissent très proches de ceux des mortels. Hérodote emploie au sujet des dieux l'adjectif paradoxal anthropophues, « de nature humaine »[61]. Cependant, cet anthropomorphisme et cette proximité entre les dieux et les hommes n'est qu'apparente : comme le montre Françoise Frontisi-Ducroux dans un article du recueil Corps des dieux[62], la religion grecque ne cesse de mettre en évidence l'écart qui sépare les dieux et les humains. Le corps des dieux est lui-même surhumain[63] : lorsqu'ils sont évoqués dans l'épopée, ils ont une taille gigantesque, un poids colossal ou au contraire impossiblement léger. Dans leur corps coule non pas du sang mais de l'ichor, et les blessures ne mettent pas leur vie en péril puisqu'ils sont immortels (athanatoi)[64]. Les dieux ne consomment pas la même nourriture que les mortels : le nectar et l'ambroisie sont leur nourriture d'immortalité[65]. Les épopées d'Homère évoquent aussi une langue des dieux différente de celles des mortels[66]. Ce caractère surhumain est mis en valeur par les matières précieuses utilisées pour les statues, par exemple chryséléphantines[67].
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+ Si les dieux les plus fameux, les divinités olympiennes, sont anthropomorphes, ce n'est pas le cas de toutes les divinités : les dieux fleuves sont souvent représentés sous la forme de taureaux, et de nombreuses idoles des dieux n'ont pas l'apparence d'êtres vivants[68]. L'apparence surhumaine des dieux est la manifestation de leur statut supérieur et de leur omnipotence : « Les dieux peuvent tout »[69].
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+ Tout comme il existait plusieurs théogonies relatant leur naissance, il existait plusieurs généalogies des divinités grecques. Les manuels consacrés à la religion grecque antique et à la mythologie grecque ont fréquemment recours[70] à la version présentée par la Théogonie d'Hésiode, la plus complète à nous être parvenue.
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+ Dans sa Théogonie, Hésiode décrit la naissance des dieux au fil de générations successives, dont il développe tour à tour les différentes branches en y intercalant des épisodes narratifs qui anticipent parfois sur la suite de son développement. Les tout premiers êtres qui forment l'univers ne sont pas issus d'une reproduction sexuée : Chaos, Éros et Gaïa (la Terre) apparaissent spontanément, et Gaïa engendre seule Ouranos (le Ciel)[71]. Gaïa et Ouranos s'unissent pour former le premier couple divin, et ils donnent naissance à douze Titans, six fils et six filles. Parmi ces titans, Cronos joue un rôle décisif dans la généalogie divine. Cronos prend le pouvoir en châtrant son père Ouranos, dont les organes génitaux, tombés dans l'océan, donnent notamment naissance à Aphrodite[72]. Par la suite, Cronos s'unit à sa sœur Rhéa, qui donne naissance à Hestia, Déméter, Héra, Hadès, Poséidon et enfin Zeus[73], qui forment chez Hésiode la première génération des divinités olympiennes. Zeus prend le pouvoir à son tour, cette fois définitivement[74], et c'est lui qui, en s'unissant à plusieurs divinités, enfante la seconde génération des dieux de l'Olympe : Athéna (fille de Zeus seul : elle sort de son crâne après qu'il a avalé Métis)[75], Apollon et Artémis (enfants de Zeus et de Léto)[76], Arès (fils de Zeus et d'Héra)[77], Hermès (fils de Zeus et de Maïa)[78] et Dionysos (fils de Zeus et de la mortelle Sémélé)[79]. Héphaïstos est engendré par Héra seule, par défi envers Zeus[80].
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+ Homère, dans l’Iliade et l’Odyssée, diverge d'Hésiode sur plusieurs détails, qui ont aussi beaucoup influencé les représentations les plus courantes de la généalogie des dieux. Ainsi, dans l’Iliade, Zeus est l'aîné des dieux de l'Olympe[81], alors qu'il est le cadet des enfants de Cronos dans la Théogonie[82]. Dans les épopées homériques, Aphrodite est, elle aussi, une fille de Zeus[83], et sa mère est Dioné[84].
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+ La conception de l'histoire du monde des Grecs anciens plaçait, entre l'apparition de l'humanité et l'époque présente, un âge héroïque où avaient vécu des hommes mortels, mais plus grands, plus forts et, de façon générale, dotés de qualités supérieures à celles des hommes du présent : c'étaient les héros, issus directement ou indirectement d'unions entre des divinités et des humains[85]. L'âge héroïque était considéré comme ayant réellement existé ; il ne s'étendait pas sur une très longue période, seulement quelques générations, et n'était pas pensé comme très éloigné dans le passé[85], puisque les héros étaient considérés comme les fondateurs des dynasties royales de nombreuses cités grecques[86]. Les héros sont conçus de différentes manières selon que l'on considère la façon dont ils étaient honorés dans le culte ou bien les différentes évocations littéraires dont ils font l'objet.
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+ Les héros font l'objet d'un culte héroïque : comme le culte des morts, ce culte se développe autour du tombeau du héros, mais, contrairement à un mort ordinaire, un héros est, de fait, honoré comme une puissance divine à part entière, qui peut rendre des oracles ou accorder protection ou guérison à qui vient le prier[87]. À l'époque historique, certaines personnes réelles, distinguées de leur vivant par leurs exploits, font après leur mort l'objet d'un culte héroïque (c'est le cas, par exemple, du général Brasidas)[85]. Une grande partie des cultes héroïques se cantonnent à des localités précises (un village, une cité, une région) et sont inconnus ailleurs ; seuls quelques-uns sont connus dans toute la Grèce, le plus fameux de tous restant Héraclès[88].
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67
+ Dans la poésie archaïque, Hésiode, dans Les Travaux et les Jours, élabore un mythe des races où il intercale les héros comme une race à part entière de demi-dieux venue après les trois premières races métalliques (d'or, d'argent et de bronze) et avant l'humanité de l'époque présente, qu'il qualifie de race du fer ; il caractérise les héros par leur bravoure et leur justesse, et évoque leurs exploits pendant la guerre des sept chefs contre Thèbes et pendant la guerre de Troie. Le mythe hésiodique a fait l'objet de nombreuses études mythologiques[89].
68
+
69
+ Dans les épopées homériques, l’Iliade et l’Odyssée, les héros sont dépeints comme plus forts que les hommes du temps présent, mais inéluctablement mortels : Achille et Ulysse se voient ainsi prophétiser leur mort. L’Iliade et l’Odyssée présentent déjà deux conceptions différentes de l'héroïsme : Achille recherche la gloire et l'obtient par ses exploits militaires, tandis qu'Ulysse ne convoite que le retour dans son pays et recourt avant tout à la parole et à la ruse, la mètis, pour parvenir à ses fins[90]. Par ailleurs, chez Homère, le terme de héros est parfois employé de façon assez générale pour désigner des personnages nobles ou remarquables par leur talent[91].
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71
+ À cette époque et aux époques postérieures, les différents genres littéraires s'approprient les figures de l'âge héroïque et en donnent de multiples interprétations. Ainsi, la tragédie grecque athénienne de l'époque classique se concentre sur les malheurs des grandes lignées héroïques comme les Atrides et les Labdacides pour évoquer des problèmes religieux, politiques et philosophiques.
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+ Les récits se rapportant aux héros trouvent souvent leur cohérence dans leur lien avec une cité, dont ils relatent la fondation et l'histoire de la dynastie royale[92]. Les héros se répartissent ainsi en grandes familles, souvent nommées d'après le héros qui est à leur origine (Labdacos et les Labdacides, Pélops et les Pélopides, Cécrops et les Cécropides, etc.). Le destin de ces grandes lignées est plus ou moins étroitement lié à celui d'une ou plusieurs cités.
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75
+ L'histoire de Thèbes a fait l'objet de plusieurs ensembles de récits sur lesquels nous sommes bien renseignés[93]. Thèbes est fondée par un Phénicien, Cadmos ; une autre légende associée à sa fondation ou à sa refondation est celle des jumeaux Amphion et Zéthos, qui en élèvent les remparts. L'histoire de Thèbes est surtout indissociable de celle de Labdacos et des Labdacides, dont font partie Laïos et Jocaste et leur fils Œdipe, qui, à son insu, tue son père et épouse sa mère. Les enfants de l'inceste entre Œdipe et Jocaste interviennent dans d'autres récits, principalement celui de la querelle fratricide entre les deux fils, Étéocle et Polynice, qui est à l'origine de la guerre des sept chefs puis de l'expédition des Épigones. Dès l'époque archaïque, l'histoire des Labdacides était relatée par quatre épopées, aujourd'hui perdues, qui formaient le Cycle thébain.
76
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77
+ La lignée de Tantale, roi d'Asie Mineure, est à l'origine de plusieurs familles héroïques importantes[94]. Pélops, fils de Tantale, s'installe en Élide, dans le Péloponnèse, où il a de nombreux descendants, les Pélopides, qui règnent sur plusieurs cités du Péloponnèse. Parmi les enfants de Pélops figurent Atrée et Thyeste, ainsi que les descendants d'Atrée, les Atrides. Les deux fils d'Atrée, Agamemnon et Ménélas, sont fameux pour leur rôle dans la guerre de Troie.
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79
+ L'histoire d'Athènes[95], peu évoquée dans les textes les plus anciens et qui semble avoir pris forme plus tard, vers le début de l'époque classique[96], trouve ses origines dans le mythe des autochtones, hommes nés directement de la terre : le premier est Érichthonios, mais c'est aussi le cas de Cécrops, fondateur de la cité. Plusieurs générations après viennent Égée puis son fils Thésée, auquel sont attribués de nombreux exploits.
80
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81
+ Plusieurs ensembles de récits mettent en scène des héros d'origines diverses prenant part à une entreprise collective[97]. Ainsi, la chasse au sanglier de Calydon rassemble plusieurs héros autour de Méléagre pour traquer et abattre le sanglier monstrueux. Plus connue, car évoquée par plusieurs épopées et tragédies, la quête de la Toison d'or entreprise par Jason rassemble de nombreux héros dans l'équipage des Argonautes qui, à bord du navire Argo, voyagent jusqu'en Colchide. L'ensemble narratif le plus vaste dans cette catégorie est celui de la guerre de Troie.
82
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83
+ Un vaste ensemble de récits et de personnages se rattachent à la guerre de Troie[98]. L'enlèvement d'Hélène, femme de Ménélas, roi de Sparte, par le Troyen Pâris, débouche sur l'organisation d'une grande expédition militaire menée par le frère de Ménélas, Agamemnon, rassemblant des rois venus de toute la Grèce, qui assiègent Troie pendant dix ans. Les premières œuvres littéraires connues de la littérature grecque ancienne, l’Iliade et l’Odyssée, deux épopées que les Anciens attribuaient à Homère, se rapportent à ce mythe : l’Iliade relate la querelle entre Agamemnon et le héros Achille pendant la dixième année de la guerre, tandis que l’Odyssée détaille le long et périlleux retour chez lui d'Ulysse après la fin de la guerre, dont elle raconte a posteriori plusieurs épisodes. En plus des épopées d'Homère, plusieurs autres ont été composées par d'autres auteurs à l'époque archaïque. Regroupées sous le nom de Cycle troyen, elles racontaient l'ensemble de la guerre, de ses origines à ses conséquences lointaines ; aujourd'hui perdues à l'exception de quelques fragments, elles nous sont surtout connues par des résumés ou des réécritures plus récentes[99].
84
+
85
+ Il est notable que les Anciens mêlaient les événements de leur mythologie à ceux de leur histoire. Ainsi, l’Iliade et l’Odyssée étaient considérées comme historiques. Le Grec Évhémère semble avoir été le premier à émettre l'hypothèse que les récits mythologiques sont des déformations de faits historiques réels. Les très nombreuses recherches archéologiques des XIXe et XXe siècles ont voulu conforter et affiner cette approche. L'ouvrage de Robert Graves, Les Mythes grecs, récapitule les éléments en faveur de cette hypothèse. La question de la continuité entre le temps des dieux et le temps des hommes, apparemment difficile à résoudre, semble pouvoir s'expliquer par des phénomènes de synthèse, de simplification et de symbolisation d'événements concrets (conquêtes, rituels, etc.). Les événements décrits dans les différentes théogonies se déroulent donc dans un temps apparemment parallèle à celui de l'humanité, dont les durées ne sont pas transposables.
86
+
87
+ En plus de son utilisation constante dans les arts et les sciences humaines comme la psychanalyse et son complexe d'Œdipe, la mythologie grecque fournit des récits très riches sur lesquels sont basés la plupart des problématiques et des thèmes de la littérature occidentale, que l'on peut encore apprécier aujourd'hui.
88
+
89
+ L'interprétation des mythes grecs reprend sa place dans le monde actuel notamment avec l'étude de ces mythes au collège permettant une analyse des textes plus précise et une initiation à l'interprétation des mythes.
90
+
91
+ Si les Grecs eux-mêmes ont très tôt entamé une réflexion sur leurs récits mythologiques, ce n'est que dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec le développement des sciences humaines, que la mythologie se constitue en une discipline à ambition scientifique, une « science des mythes » : c'est ce que Marcel Detienne nomme, dans son livre éponyme, « l'invention de la mythologie »[100]. L'émergence de l'anthropologie, parallèlement à la découverte par les ethnologues de nombreux peuples possédant eux aussi des mythologies complexes, amène les chercheurs à s'interroger sur l'histoire des religions et à publier les premières études de mythologie comparée. À une époque où les Grecs anciens sont considérés comme supérieurs aux peuplades tenues pour primitives, la science des mythes se trouve confrontée à une sorte de scandale de la pensée, qu'énonce par exemple Friedrich Max Müller : « les poètes de la Grèce ont une aversion instinctive pour tout ce qui est excessif ou monstrueux. Or, les Grecs attribuent à leurs dieux des choses qui feraient frissonner le plus sauvage des Peaux-Rouges[101]… » Il s'agissait donc d'expliquer les éléments qui, dans les mythes grecs, paraissaient absurdes et immoraux, en contradiction avec l'image qu'avait alors la Grèce antique, celle du peuple détenteur de la Raison par excellence[102].
92
+
93
+ Plusieurs écoles d'interprétation des mythes se développent alors. Friedrich Max Müller explique l'apparition des mythes par un modèle linguistique selon lequel les mythes se seraient développés naturellement au cours de l'apparition et de l'évolution du langage : les noms donnés aux forces de la nature au cours de la Préhistoire sont ensuite pris par erreur pour des noms propres et se trouvent alors personnifiés sous la forme de divinités et de héros[103]. Selon Müller, les mythes trouvent donc leur origine dans des métaphores renvoyant aux puissances de la nature ; Müller développe une interprétation « solaire » expliquant l'ensemble des mythes par des références au soleil et à la lumière, tandis qu'Adalbert Kuhn préfère les expliquer par l'impression laissée sur les peuples préhistoriques par les phénomènes naturels violents tels que les orages et les tempêtes. Les historiens britanniques des religions, Edward Tylor puis Andrew Lang, proposent une approche radicalement différente, qui vise à comparer la mythologie grecque à celle de peuples non pas antiques mais contemporains, comme les Indiens d'Amérique du Nord ou les aborigènes australiens, et qui propose une vision évolutionniste de l'histoire, au sein de laquelle le mythe est un stade du développement de la pensée[104].
94
+
95
+ En 1825, Karl Otfried Müller publie Prolégomènes à une connaissance scientifique de la mythologie, ouvrage dans lequel il propose une méthode d'étude historique de la mythologie fondée sur le rassemblement des différentes sources d'un mythe et l'étude de leurs rapports entre elles, par exemple les poètes et les mythographes qui s'inspirent les uns des autres au fil des siècles. Müller espère ainsi remonter à un noyau primitif du mythe, derrière lequel il pense retrouver la trace d'événements historiques réels plus ou moins déformés[105]. Les travaux de Müller permettent aux mythologues d'accorder une attention plus rigoureuse aux contextes précis, géographiques, historiques, culturels et religieux, dans lesquels se développent les mythes.
96
+
97
+ Plusieurs nouveaux courants d'interprétation de la mythologie grecque se développent au cours du XXe siècle.
98
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99
+ Au cours de ses premières décennies, les historiens de la religion grecque prêtent une attention nouvelle aux rites et aux liens qu'ils entretiennent avec les récits mythiques. Les chercheurs britanniques regroupés sous le nom d'école de Cambridge développent plusieurs théories divergentes à ce sujet. Selon Jane Harrison, le rite précède le mythe et permet d'expliquer les étrangetés présentes dans les récits mythologiques ; Jane Harrison publie plusieurs études portant sur les rites d'initiation et les rites de passage[106], qui font l'objet en France, durant la même période, d'études comme celles d'Arnold van Gennep. James George Frazer, dans Le Rameau d'or (The Golden Bough), considère au contraire que le mythe précède le rite et que ce dernier permet de réactiver les puissances vitales évoquées par le mythe[107]. Par la suite, Jane Harrison elle-même et les auteurs qui poursuivent les recherches dans ce domaine, comme Bronisław Malinowski, Edmund Leach, Walter Burkert et plus tard Georges Dumézil, mettent davantage en valeur la complémentarité du mythe et du rite au sein d'un contexte socioculturel donné et montrent que, selon les cas, les relations entre les deux varient énormément[107].
100
+
101
+ Dans la seconde moitié du siècle, des avancées décisives, comme le déchiffrement du linéaire B dans le domaine mycénien, l'approfondissement de l'étude du Proche-Orient ancien (Anatolie, Mésopotamie) et l'élaboration de nouvelles méthodes de recherche, contribuent à renouveler profondément l'étude de la mythologie grecque.
102
+
103
+ Le structuralisme, dont l'un des grands représentants est Claude Lévi-Strauss qui publie Anthropologie structurale en 1958, abandonne l'idée de remonter à un noyau primitif d'un mythe et considère au contraire un mythe comme l'ensemble de ses variantes, qu'il s'agit d'étudier en les comparant les unes aux autres. Lévi-Strauss met en avant dans ses travaux l'idée que les mythes constituent une forme de pensée à part entière, un moyen de réflexion sur le monde et sur la société[108]. Si Lévi-Strauss propose une interprétation structuraliste du mythe d'Œdipe dans Anthropologie structurale, la plupart de ses travaux portent sur les mythologies d'Amérique du Nord et du Sud ; mais sa méthode exerce par la suite une influence notable sur les chercheurs dans le domaine grec, notamment Jean-Pierre Vernant et Marcel Detienne.
104
+
105
+ Au tournant du XXIe siècle, historiens et anthropologues abandonnent peu à peu l'idée d'une grille de lecture univoque qui permettrait d'expliquer l'ensemble des mythes grecs, et tentent de saisir leur rôle au sein de la société grecque ancienne en adoptant des approches pluridisciplinaires, mêlant littérature, histoire, histoire des religions, anthropologie et psychologie.
106
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107
+ Plusieurs types de sources antiques sont intéressants pour l'étude de la mythologie grecque.
108
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109
+ Les sources iconographiques, fournies par les innombrables représentations figurées qui ornent les objets et les édifices produits par la culture grecque antique, sont consultables dans des sommes telles que le Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae.
110
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111
+ Pour ce qui est des sources écrites, signalons d'une part l'épigraphie, d'autre part la littérature antique :
112
+
113
+ Depuis l'Antiquité, la mythologie grecque n'a pas cessé d'exercer une influence considérable sur les arts et les lettres, mais aussi plus généralement la culture de nombreuses régions du monde.
114
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115
+ En Europe de l'Ouest, la mythologie grecque est connue au Moyen Âge de manière souvent indirecte, par l'intermédiaire de libres traductions ou d'adaptations latines des écrivains grecs. Pendant la même période, les savants de l'empire byzantin et du monde arabo-musulman lisent les auteurs grecs dans le texte.
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+ L'étude du grec ancien se répand à nouveau en Europe de l'Ouest à la faveur de la Renaissance, occasionnant des traductions nouvelles qui popularisent massivement les auteurs grecs. La colonisation exporte sur plusieurs continents la culture classique et donne lieu, après la décolonisation, à des réappropriations variées des mythes grecs aux Amériques, en Asie, en Afrique ou en Océanie[109].
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+ La mythologie grecque occupe une place importante dans « l'Antiquité imaginaire » dépeinte par la fiction sur différents supports[110]. Longtemps associée à une culture académique, la mythologie grecque inspire également la culture populaire, mais sous des formes différentes. À partir de la fin du XIXe siècle, la mythologie grecque est présente au cinéma dès ses débuts, à travers le genre du péplum[111]. La mythologie fournit les sujets de la majorité des péplums situés en Grèce antique, au contraire de la Rome antique que le cinéma aborde surtout par le biais de sujets historiques. Les mythes grecs les plus représentés au cinéma à partir des années 1950 sont les exploits d'Héraclès et la guerre de Troie[112]. La mythologie grecque devient un thème récurrent de chaque nouvelle forme d'art, de la bande dessinée au jeu vidéo. La thématique mythologique est également régulièrement exploité dans le cadre de la littérature pour la jeunesse[113] sous la forme de fiction comme d'ouvrages documentaires de civilisation[114]. La postérité contemporaine de la mythologie grecque reste extrêmement abondante et variée de nos jours.
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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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+ Le roi Arthur ou Arthur Pendragon est, d'après les romances médiévales, un seigneur breton qui aurait organisé la défense des peuples celtes des îles Britanniques et de Bretagne armoricaine face aux envahisseurs germaniques à la fin du Ve siècle ou au début du VIe siècle. La légende d'Arthur est principalement inspirée par le folklore[1] et l'invention littéraire, et son existence historique n'est pas attestée. Les sources historiques sont recueillies sur de rares textes contradictoires, essentiellement des poèmes et contes en langue galloise, des annales et chroniques décrivant la romanisation et la christianisation de la Grande-Bretagne comme les Annales Cambriae et l’Historia Brittonum et la vie des premiers saints de l'île bretonne, comme Gildas le Sage. Le nom d'Arthur apparaît également dans d'anciens poèmes tel que le Y Gododdin. Son histoire se situe à une époque où le terme « Bretagne » désignait la grande moitié sud de l'actuelle Grande-Bretagne.
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9
+ La figure légendaire d'Arthur s'est développée essentiellement grâce à l’Historia regum Britanniae (Histoire des rois de Bretagne) écrite par Geoffroy de Monmouth au XIIe siècle. Toutefois, antérieurement à cette œuvre, certains contes et poèmes gallois ou bretons, ainsi que des chroniques ou annales reprenant des traditions orales, font déjà apparaître Arthur comme un grand guerrier défendant la Bretagne des hommes et d'ennemis surnaturels ou comme une figure magique du folklore, parfois associée à Annwvyn, l'autre-Monde celtique. La part du récit de Geoffroy de Monmouth, écrit encore en latin, adaptée des sources antérieures et celle issue de son imagination sont inconnues.
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+ Bien que les thèmes, les événements et les personnages de la légende du roi Arthur varient considérablement de texte en texte, et qu'il n'existe pas de version unique, les événements contés dans l’Historia regum Britanniae ont servi de base pour la plupart des histoires postérieures.
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+ Geoffroy de Monmouth dépeint Arthur comme un roi ayant établi un empire rassemblant toute l'île de Bretagne, ainsi que l'Irlande, l'Islande, la Norvège, le Danemark et une bonne partie de la Gaule. En fait, beaucoup d'éléments qui font désormais partie intégrante de l'histoire du roi Arthur apparaissent dans l’Historia regum Britanniae : le père d'Arthur Uther Pendragon, Merlin l'Enchanteur, l'épée Excalibur, la naissance d'Arthur à Tintagel, sa dernière bataille contre Mordred à Camlann et sa retraite finale à Avalon. Au XIIe siècle, l'écrivain français Chrétien de Troyes y ajoute Lancelot du Lac et le Saint Graal et initie le genre de la romance arthurienne (en puisant dans la matière de Bretagne) qui devient un volet important de la littérature médiévale. Dans ces histoires, la narration se concentre souvent sur d'autres personnages, tels que les différents chevaliers de la Table ronde au lieu de se focaliser sur le roi Arthur. La littérature arthurienne a prospéré pendant le Moyen Âge, avant de perdre de l'importance dans les siècles qui suivent. Elle est redevenue un sujet à la mode depuis le XIXe siècle. Au XXIe siècle, le roi Arthur est toujours un personnage mis en scène, à la fois dans la littérature mais aussi dans les adaptations scéniques (festivals, spectacles vivants), au théâtre, au cinéma, à la télévision, dans les bandes dessinées, et d'autres médias.
14
+
15
+ Le prénom Arthur était en rapport étymologique avec le nom celtique de l'ours, « artos » signifiant à la fois « ours » et « guerrier ». On rapproche son nom avec celui de la déesse ourse Artio. Arthur s'expliquerait par *Arto-rix « roi-ours » (« roi des guerriers ? ») par un intermédiaire latinisé *Artori(u)s[2].
16
+
17
+ On remarque au VIe siècle une certaine augmentation des noms tels Arzur, Arzul', Arthus, Artus ou Arthur[réf. nécessaire] qui laisse supposer l'existence d'un personnage ayant marqué les esprits.
18
+ Le nom lui-même revêt un symbole de force, de stabilité et de protection, caractères bien présents dans sa légende : c'était un homme réputé fort, posé, et, en tant que roi, garant de la sécurité de ses sujets. Dans la civilisation celtique, l'ours est avant tout l'animal emblématique de la royauté. À travers son hibernation, il marque également le rythme des saisons. Les dates de naissance et de mort d'Arthur correspondent au cycle d'hibernation de l'ours, et encadrent donc un moment Arthurien dans le royaume[3].
19
+
20
+ Notons néanmoins qu'à l'époque où naît la légende arthurienne (XIIe siècle), la place de l'ours comme animal emblématique est prise par le lion[4]. Ainsi dans l'Historia Regum Britanniae, Arthur rêve à un combat entre un ours et un dragon. Mais Arthur est le dragon, et non l'ours.
21
+
22
+ La transcription latine basée sur cette racine celtique donnerait le nom Artorius[réf. nécessaire], ce qui appuierait l'hypothèse romaine identifiant le roi Arthur au personnage de Lucius Artorius Castus. Néanmoins l'assimilation d'Arthur à Artorius repose sur des bases très fragiles.
23
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24
+ Les défenseurs de l'hypothèse galloise constatent que le roi Arthur apparaît pour la première fois dans les légendes et élégies galloises, bien avant d'être repris dans les romans de chevalerie du XIIe siècle.
25
+
26
+ Arthur serait né vers 470/475[5] et serait originaire du Pays de Galles, ou de l'ouest de l'Angleterre, mais l'emplacement exact de sa cour, connue sous le nom de Camelot, reste un mystère. Il aurait repoussé l'invasion des Saxons au début du VIe siècle bien qu'il n'ait jamais été couronné roi. En effet, la chronique de Nennius (IXe siècle) le désigne comme un dux bellorum (chef de guerre) combattant « avec les rois bretons » et les textes médiévaux en gallois ne lui donnent jamais le titre de roi, mais l'appellent amerauder (« empereur »).
27
+
28
+ Certains auteurs en feraient un grand propriétaire terrien romanisé ayant constitué, comme c'était alors courant, sa propre troupe de bucellaires, mercenaires à la solde d'une personne riche et payés en nourriture, d'où leur nom (buccelus = biscuit), et ayant prêté main-forte aux rois bretons contre les Saxons. En outre, dès le IVe siècle, les corps de bucellaires sont constitués majoritairement de cavaliers. La légende d'un corps de cavaliers d'élite servant Arthur n'est pas loin…
29
+
30
+ Kemp Malone[6], a estimé avoir retrouvé le vrai Arthur dans le personnage de Lucius Artorius Castus. La parenté de nom est en effet assez troublante. Ce préfet romain, installé à York, a commandé (l'épigraphie l'atteste) la VIe Légion Victrix, chargée de combattre les Calédoniens (peuple de l'actuelle Écosse) au-delà du mur d'Hadrien. Il a remporté contre eux (et non contre les Saxons) une suite de victoires entre 183 et 185 apr. J.-C. Ensuite, il aurait été envoyé en Armorique mater une rébellion ; cependant de récentes recherches tendent à prouver qu'il aurait été envoyé en Arménie. Lors de cette expédition, il portait le titre de dux, ce qui n'est pas sans rappeler le titre de dux bellorum rapporté par la chronique de Nennius.
31
+
32
+ Selon Geoffrey Ashe[7], reprenant la thèse de Léon Fleuriot, le légendaire Arthur est inspiré du personnage réel de Riothamus, qui aurait porté le titre de « roi des Bretons » entre 454 et 470. Celui-ci aurait fait campagne en Gaule au cours des années 468 et 469 pour appuyer les Gallo-romains contre les Wisigoths, avant d'être battu par ces derniers à la bataille de Déols.
33
+
34
+ Plus récemment, C. Scott Littleton et Linda A. Malcor ont repris ces deux dernières hypothèses et affirment que le Arthur de Camelot est la synthèse du Romain Lucius Artorius Castus et du Britannique Riothamus[8]. Pour ces deux chercheurs, le nom d'Arthur est la « celticisation » d'Artorius. Mais ce dernier, personnage assez mineur dans l'Histoire de Bretagne, ne peut plus être considéré comme le modèle du roi Arthur[pourquoi ?].
35
+
36
+ Ainsi, il apparaît que certains auteurs médiévaux ont voulu réécrire l'histoire transformant en victoire la défaite essuyée par les Bretons lors de la bataille de Déols. Après s'être rendu maître de toute l'île de Bretagne, Arthur aurait ainsi conquis l'Irlande, l'Islande, la Norvège, le Danemark et une bonne partie de la Gaule. Il aurait même vaincu les légions romaines en Burgondie (Bourgogne), au cours d'une expédition qui l'aurait mené jusqu'à Rome…
37
+
38
+ On peut également évoquer l'hypothèse du décalage chronologique. Dans ce cas, la bataille de Camlann contre l'usurpateur Mordred aurait eu lieu vers 490, alors qu'Arthur revenait de son expédition en Gaule, où il serait allé prêter main-forte aux troupes gallo-romaines confrontées à l'invasion franque. Dans le cadre de cette hypothèse, une nouvelle datation peut être proposée : la bataille du Mont Badon doit être placée dans la chronologie aux environs des années 475 et l'arrivée des Saxons en Bretagne aux environs de 428.
39
+
40
+ Le nom de Jules César apparaît dans la légende arthurienne. Il faut peut-être définir le terme de césar comme un titre, correspondant à la fonction de empereur en second assumée par le dernier empereur d'Occident Julius Nepos reconnu en Orient. Cette mise au point permettrait de mettre un terme au thème de Merlin l'Enchanteur, capable de traverser le temps et l'espace, parce qu'il est ainsi avéré qu'il existait bien un dénommé Jules, « césar » de son état, contemporain de la jeunesse du personnage connu aujourd'hui sous le nom du Roi Arthur, mais qui reste encore à identifier parmi les responsables britto-romains de son époque[réf. nécessaire].
41
+
42
+ Selon l'historienne Norma Goodrish, la tombe d'Arthur datant du IIIe siècle se trouve dans la Civil parish (la « commune ») d'Arthuret (en) où s'est déroulée la Bataille d'Arfderydd près du mur d'Hadrien, région dans laquelle Lucius Artorius Castus défendait le limes romain[9].
43
+
44
+ Le patronyme « Arthur » pouvait être courant à l'époque celtique et aurait pu ainsi désigner plusieurs chefs. L'amalgame du récit de différentes vies aurait pu servir à constituer celle du personnage mythologique. Ce nom connaît d'ailleurs une vogue très importante dans l'aristocratie celtique dans les années qui suivent la Bataille de Camlann, où serait mort Arthur, entre 537 et 542.
45
+
46
+ Pour Withaer, auteur d'une histoire des guerres de ce prince, Arthur fut le dernier roi des Bretons siluriens.
47
+
48
+ Après avoir défendu longtemps son pays avec succès contre les Angles du nord, les Saxons de l'occident et les Danois qu'il vainquit en douze batailles successives, il aurait été complètement défait à Camlann, vers 542.
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+ Blessé mortellement, il se fit transporter en un lieu inconnu où il termina sa glorieuse vie. Ses soldats étonnés de ne pas le voir reparaître allèrent à sa recherche et, comme ils ne trouvèrent nulle part son tombeau, ils se persuadèrent qu'il n'était pas mort. Bientôt, se répandit la croyance populaire qu'Arthur reviendrait un jour régner sur la Bretagne affranchie du joug étranger, et qu'il y ramènerait le siècle d'or. Les chants patriotiques des bardes le représentaient tantôt guerroyant en Palestine contre les Infidèles, et tantôt errant dans les forêts des deux Bretagnes. Cette espérance du retour d'Arthur s'accrut à mesure que le peuple était opprimé.
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+ Henri II, à qui elle inspirait de vives inquiétudes, imagina un moyen pour la faire cesser. Il se rendit à Glassenbury (ou Glastonbury), où des moines de l'abbaye annoncèrent avoir découvert la tombe d'Arthur et de Guenièvre quelques années après l'incendie de leur église en 1184. Sa reconstruction nécessitait des fonds importants, d'où l'idée des moines, selon l'érudit britannique le docteur Robert Dunning, de broder à partir d'une supposée tombe royale toute une légende autour d'Arthur, de Joseph d'Arimathie, du Saint-Graal ou du chevalier Lancelot, en s'inspirant des écrits de leur évêque Geoffroy de Monmouth. Cette légende ne manquerait pas ainsi d'attirer d'importants donateurs et d'accroître sa renommée par rapport à sa rivale l'Abbaye de Saint Denis[10]. Ces fouilles furent faites en un lieu que des vers chantés par un pâtre indiquaient comme l'endroit de la sépulture d'un grand homme. Giraud de Barri, aumônier du roi Henri II Plantagenêt rapporte qu'on en retira, parmi divers débris, un cercueil de pierre décoré d'une petite croix de plomb, sur laquelle était inscrit :
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+ « Hic jacet sepultus inclutvs rex Arturius cum Wenneveria uxore cum sua secunda in insula Avallonia », inscription qu'il traduit ainsi : « Ci gît le célèbre roi Arthur enseveli avec Wenneveria, sa seconde femme, dans l’île d’Avallonie »[11]. »
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+ « On serait lapidé en Bretagne, si l'on osait dire qu'Arthur est mort. »
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+ — (Explanat. in proph. Merlini, p. 19, lib. i.)[12].
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+ Selon cette hypothèse, Arthur n'aurait pas d'existence historique mais serait un personnage mythologique comme un demi-dieu celte incarné, tel que le dieu de la mer Lir (supposé incarné par le Roi Lear), ou même un personnage fictif comme Beowulf (loup des abeilles, un surnom de l'ours). Arthur ne serait alors pas un personnage isolé, mais s'insèrerait dans l'ensemble mythologique recueilli par la matière de Bretagne, et la recherche d'un souverain historique auquel l'identifier serait une interprétation évhémériste du mythe. Cette théorie serait renforcée par le fait que d'autres Britanniques de cette période, comme Ambrosius Aurelianus, ont combattu les Saxons à la bataille du Mont Badonicus.
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+ Le roi Arthur est apparu pour la première fois dans la littérature galloise. Dans le premier poème gallois retrouvé, le Y Gododdin[14], Aneirin (vers 575-600) écrit au sujet d'un de ses personnages qu'« il nourrissait des corbeaux noirs sur les remparts, alors qu'il n'était pas Arthur » (en gallois : « Gochorai brain du fur caer/ Cyn ni bai ef Arthur. », traduit en anglais par « he fed black ravens on the ramparts, although he was not Arthur »). Mais ce poème composé d'une série d'épopées élégiaques peut être interprété de différentes manières.
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+ Une autre ancienne référence au roi Arthur se trouve dans l'Historia Brittonum attribuée au moine gallois Nennius, qui aurait écrit cette Histoire galloise vers 830. Le roi Arthur est décrit comme un « chef de guerre » plutôt que comme un roi.
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+ Le roi Arthur apparaît aussi dans l'histoire galloise Kulhwch et Olwen, habituellement associé avec les Mabinogion.
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+ Les dernières parties du texte les Triades galloises font mention d'Arthur et situent sa cour à Celliwig en Cornouailles. Celliwig serait l'actuelle Callington ou Kelly Rounds, une colline fortifiée près d'Egloshayle.
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+ Le roi Arthur (ou roi Artus) est aussi parfois décrit comme le chef des chasses fantastiques, comme la Chasse-galerie (un groupe de chasseurs mythiques), non seulement dans les Îles britanniques, mais aussi dans toute l'Europe occidentale.
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+ En 1133, Geoffroy de Monmouth écrivit son Historia Regum Britanniae. Ce livre fut l'équivalent d'un best seller médiéval, et attira l'attention d'autres écrivains, tels que Wace et Layamon, sur ces histoires. Ces écrivains en profitèrent pour améliorer les histoires du roi Arthur.
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+ Même si de nombreux érudits s'accordent sur le fait que Geoffroy a suscité l'intérêt médiéval pour le roi Arthur, une autre hypothèse existe. Les histoires concernant Arthur pourraient venir des traditions orales bretonnes, disséminées dans les cours royales et de la noblesse d'Europe grâce aux jongleurs professionnels. L'écrivain médiéval français Chrétien de Troyes raconta des histoires provenant de cette mythologie à la moitié du XIIe siècle, de même que Marie de France dans ses lais, des poèmes narratifs. Les histoires provenant de ces écrivains et de beaucoup d'autres seraient indépendantes de Geoffroy de Monmouth.
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+ Ces histoires, réunies sous le vocable de matière de Bretagne, devinrent populaires à partir du XIIe siècle. Dans ces histoires, Arthur rassembla les chevaliers de la Table ronde (en particulier Lancelot, Gauvain et Galaad). Cette assemblée était en général située à Camelot dans les derniers récits. Le magicien Merlin, dit « l'Enchanteur », y participait de temps en temps. Ces chevaliers participèrent à des quêtes mythiques, comme celle du Saint Graal. D'autres histoires du monde celtique s'associèrent à la légende d'Arthur, telle que la légende de Tristan et Iseut. Dans les dernières légendes, la romance entre le champion d'Arthur, Lancelot, et la reine Guenièvre devint la cause principale de la chute du monde arthurien.
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+ Robert de Boron écrivit dans son Merlin qu'Arthur obtint son trône en tirant une épée d'un rocher et d'une enclume. Cet acte ne pouvait être effectué que par le Vrai Roi, ce qui signifie le roi choisi par (les) Dieu(x), ou l'héritier d'Uther Pendragon. Cette épée est dans certaines versions la célèbre Excalibur. Dans d'autres récits, Excalibur sort d'un lac, portée par Viviane, la Dame du Lac — une demoiselle sorcière — et est remise à Arthur peu de temps après le début de son règne. L'épée pouvait trancher n'importe quoi, et son fourreau rendait son porteur invincible.
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+ Le dernier combat d'Arthur, la bataille de Camlann, contre les forces de Mordred vit sa perte. Des histoires montrent que Mordred était un chevalier de la Table ronde et le fils incestueux d'Arthur et de sa sœur Morgane ou bien de sa demi-sœur Morgause. Le Roi Arthur fut mortellement blessé lors de cette bataille, et emmené à Avalon. Là, ses mains furent soignées ou son corps enterré dans une chapelle. D'autres textes disent qu'il n'est pas mort, mais qu'il s'est retiré dans Avalon, monde insulaire mystérieux ; le roi Arthur est en dormition et reviendra un jour. De nombreux lieux sont revendiqués comme étant l’Avalon dont parle la légende : Glastonbury (dans le Somerset, en Angleterre), l'île d'Avalon (un îlot sur la commune de Pleumeur-Bodou dans les Côtes-d'Armor), Burgh by Sands, ancienne forteresse Aballaka du Mur d'Hadrien, en Cumberland, à l'embouchure de l'Eden… Mais il faut préciser que les peuples celtiques transportent leurs légendes au fur et à mesure de leurs émigrations. Ceci explique donc qu'il y ait plusieurs forêts de Brocéliande, plusieurs Cornouailles…
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+ La légende du roi Arthur s'est répandue dans toute l'Europe. Des images d'Arthur ont été retrouvées à de nombreux endroits. En particulier, dans la cathédrale de Modène en Italie, une gravure datée entre 1099 et 1120 représente Arthur et ses chevaliers attaquant un château. Une mosaïque de 1165 dans la cathédrale d'Otrante, près de Lecce, en Italie contient la représentation curieuse d'Arturus Rex portant un sceptre et chevauchant une chèvre. Des marchands du XVe siècle baptisèrent un Hall arthurien à Gdańsk, en Pologne. De nombreux lieux évoquent le roi Arthur en Bretagne, notamment la forêt de Brocéliande ou la Grotte Art en forêt de Huelgoat ou encore Glastonbury.
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+ Le roi unique et incontesté n'a jamais existé dans la civilisation celtique. Les divisions tribales (chefs de clans vassaux de rois des provinces eux-mêmes vassaux d'un roi suprême) ont permis à Jules César de prendre le contrôle de la Gaule. En contrepartie, l'imaginaire populaire s'est emparé d'un roi, plus ou moins attesté, paré des atouts les plus nobles de sa charge : un homme fort, bon guerrier mais sage, fédérateur et bien conseillé. Même après sa disparition, il porte encore les espoirs d'un peuple : son sommeil n'est que temporaire, et il reviendra unir les « deux Bretagnes » et sauver les Bretons.
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+ En 1066, Guillaume le Conquérant s’impose en maître de l’Angleterre… Mais comment faire accepter un Normand comme roi, alors qu'il est issu d'un peuple minoritaire ? En s’appuyant sur la légende arthurienne et sur Arthur, sa figure de proue, unificateur de la Grande-Bretagne et du peuple breton. Car sur le continent se trouvent les descendants de Bretons partis de l'île quelques siècles plus tôt. Pour monter son armée, Guillaume a utilisé les services d'un certain nombre de nobles descendants de ces Bretons émigrants. En favorisant la diffusion du mythe de la survivance d’Arthur, de sa dormition dans l’île d’Avalon et de son retour prochain, Guillaume rendait populaire sa lutte contre les Angles et les Saxons et comptait bien se rallier les Gallois. Ce fut le début de « l’espoir breton ».
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+ De même, Henri II Plantagenêt se servit du mythe arthurien pour asseoir son pouvoir, maintenir son autorité et unifier l’île de Bretagne. Couronné en 1154 après moult difficultés (petit-fils d'Henri Ier, désigné comme successeur mais écarté du trône par le neveu du roi défunt), il confisque la légende à son profit. Afin d’estomper les origines non-anglaises de la dynastie des Plantagenêt, Henri II préférera s’appuyer sur la civilisation bretonne en se présentant comme le digne successeur d’Arthur, bel et bien mort lors de l’ultime bataille. Car le monarque doit affirmer son autorité : vassal du roi de France pour le duché de Normandie, il a besoin du soutien breton contre les revendications des Saxons, qui ont du mal à accepter la domination normande sur l’Angleterre. Afin de renforcer cette analogie, il tente même sans succès de conquérir l’Irlande et l’Écosse afin de réunir sous sa bannière l’ensemble du royaume supposé d’Arthur.
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+ Arthur a aussi beaucoup servi pendant la Seconde Guerre mondiale chez les Britanniques pour raviver les efforts de la population face au risque d'invasion de l'Allemagne nazie.
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91
+ Dans l'imaginaire en Bretagne continentale, il représente l'unité du peuple breton, puisqu'il était roi des deux Bretagnes. Les auteurs du Moyen Âge l'ont actualisé selon les canons courtois de l'époque en en faisant un modèle de noblesse et de vertu chrétienne.
92
+
93
+ Arthur est le fils d'Uther Pendragon, roi des Bretons, et d'Igraine (ou Ygerne), veuve de Gorlois (ou Gorlais), duc des Cornouailles.
94
+ Il est le frère d’Anna (Morgause), épouse du roi Loth d'Orcanie, et aussi de la fée Morgane.
95
+ Il épouse Guenièvre, fille de Léodagan, roi de Carmélide.
96
+ Certaines œuvres lui attribuent la paternité de Lohot, et de Mordred, né d'une relation incestueuse avec sa demi-sœur.
97
+
98
+ La vie des chevaliers de la Table Ronde est antérieure à l'apparition de l'héraldique, mais la notoriété du roi Arthur lui a valu l'attribution d'armes qui, du fait de l'anachronisme, relèvent des armoiries imaginaires.
99
+
100
+ Hiérosme de Bara, dans son ouvrage Le Blason des Armoiries, énonce ceci : « De Artus, qu'on dit avoir été roy de la grande Bretaigne, quelques-uns ont dit qu'il n'avoit que trois couronnes, les autres six, un autre neuf, tantost mises en triangle maintenant en pal, et ainsi diversement[15]. »
101
+
102
+ Concernant la variante à 13 couronnes, Pastoureau pense à une mauvaise lecture de treis[réf. souhaitée].
103
+
104
+ À trois couronnes, classique, donc ordonnées 2 et 1.
105
+
106
+ En triangle (2 et 1) sur le surcot, mais en pal sur la bannière.
107
+
108
+ En pal (Arthur est à droite, derrière Gauvain combattant).
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+
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+ À treize couronnes, 4, 4, 4 et 1.
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+ Relevé dans de nombreux ouvrages, dont De Bara.
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+ C'est l'un des Neuf Preux des romans de chevalerie du XIVe siècle.
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+ Le personnage du roi Arthur a été l'objet de nombreuses fictions, aussi bien au cinéma qu'à la télévision, sous forme de téléfilms ou de séries télévisées. Il a de plus inspiré de nombreux créateurs contemporains, que ce soit sous la forme de comédies musicales, de jeux vidéo ou de bandes dessinées.
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+ La neige (Écouter) est d'abord une forme de précipitations[1],[2] atmosphériques constituée de particules de glace ramifiées contenant de l'air qui sont la plupart du temps cristallisées[3],[4] et agglomérées en flocons[4], de structure et d'aspect très variables. Mais cette glace peut aussi être sous forme de grains : neige en grains et neige roulée. Lorsqu'il y a suffisamment de froid et d'humidité dans l'atmosphère, la neige se forme naturellement par condensation solide de la vapeur d'eau à saturation autour des noyaux de congélation. Selon sa structure et le vent, la neige tombe plus ou moins vite vers le sol. Sa formation dans l'atmosphère en réseau ramifié de particules solides distingue la neige d'autres précipitations relativement voisines comme la grêle ou le grésil.
2
+
3
+ La neige est aussi le dépôt des précipitations sur le sol ou sur un obstacle avant le sol (un toit, un arbre, ...) : c'est le manteau neigeux[5]. Elle est donc toujours constituée d'un mélange de glace et d'air[6],[7], avec parfois (si sa température est proche de 0 °C) de l'eau liquide. Le dépôt de ce matériau évolue, soit en mouvement (en poudrerie, transportée par le vent, ou en avalanche), soit sur place, naturellement (dans une plaque, un névé, une corniche, une congère) ou artificiellement (par damage ou trituration lors d'évacuations mécaniques (ex : chasse-neige, souffleuse à neige) ou manuelles (ex : pelle à neige, boule de neige), ou lors de préparations pour une piste de ski ou d'écrasements par circulation).
4
+
5
+ La neige disparaît soit :
6
+
7
+ Les canons à neige produisent de la neige artificielle, en réalité de minuscules grains de glace proches de la neige fondue. Cette technique est utilisée sur les pistes de ski intérieures, mais aussi dans les stations de sports d'hiver pour améliorer et prolonger l'enneigement des pistes.
8
+
9
+ La nivologie est la science de la neige.
10
+
11
+ Le substantif féminin neige est le déverbal de neiger[8],[9],[10],[11],[12]. Il est attesté au XIVe siècle : d'après le Trésor de la langue française informatisé, sa plus ancienne occurrence connue (‹ naige ›) se trouve dans l'éloge funèbre écrite par Watriquet de Couvin pour la mort en 1329 de Gaucher de Châtillon, le jour de l'Ascension[8],[9],[13]. Sa graphie actuelle (pluriel ‹ neiges ›) est attestée en 1461 avec Le Testament de François Villon[9],[12].
12
+
13
+ La neige est un matériau composite naturel constitué d'un agrégat de particules d'eau sous forme solide (cristaux ou grains) et parfois partiellement liquide, et d'air. La neige est hétérogène, polyphasique, déformable, de couleur blanche, isolante thermiquement, thermo-sensible, glissante, éphémère. C'est un matériau en constante évolution[14].
14
+
15
+ La neige paraît blanche mais elle est en fait légèrement bleutée en raison de la réflexion diffuse. Les cristaux de neige sont en effet transparents mais la lumière est réfléchie de façon quasiment identique (le bleu étant légèrement moins absorbé) sur leurs interfaces, c'est-à-dire sur les joints de grain, dont l'orientation est distribuée aléatoirement. Cette nuance bleutée est particulièrement visible en présence de grandes épaisseurs de glace, par exemple sur les glaciers. Avec le temps, les cristaux de glace s'arrondissent et perdent leur pouvoir réfléchissant, si bien que la neige d'hiver réfléchit seulement 50 % de la lumière tandis que la neige de printemps a le teint plus mat que celle tombée quelques mois auparavant[15].
16
+
17
+ Le code METAR d'observation de la neige est SN[16].
18
+
19
+ Johannes Kepler fut l’un des premiers scientifiques à s’intéresser à la formation des flocons. Il rédige en 1611 un traité, L’Étrenne ou la neige sexangulaire. Vers 1930, le Japonais Ukichiro Nakaya forme ses propres flocons dans des conditions expérimentales, fixant la température et la saturation en eau. Il s’aperçoit alors que la forme des cristaux dépend de ces deux paramètres. En 1935, Tor Bergeron développe la théorie de croissance des flocons à partir de la cannibalisation des gouttes d’eau surfondues appelée l’effet Bergeron.
20
+
21
+ Dans un nuage très froid, la vapeur d’eau se condense directement en cristaux de glace sur des particules en suspension (poussières, fumée…). S'ils ne rencontrent que des couches d’air de température inférieure à 0 °C pendant leur chute, les cristaux s’agglutinent et se combinent pour former des flocons de plus en plus larges. L’assemblage de ces cristaux dépend essentiellement des températures. La seule caractéristique commune à tous les cristaux est leur structure hexagonale, qui correspond à une minimisation de l’énergie potentielle chimique du cristal.
22
+
23
+ La forme des cristaux de neige varie en fonction des conditions atmosphériques de l'air dans le nuage lors de leur formation d'abord avec la température, mais aussi avec le degré d’humidité[17] :
24
+
25
+ Lorsque la température est inférieure à −16 °C, les flocons de neige rétrécissent et ont la taille d'un grain de sable[réf. nécessaire].
26
+
27
+ La densité de la neige fraîchement tombée est très variable. Cette variation dépend du type de cristaux favorisés par la température dans la couche où la neige se forme, et du vent qui est un facteur limitatif à leur croissance. De plus, la température de l'atmosphère variant avec l'altitude, on a généralement une variété de types de flocons. Finalement, la friction près du sol par le déplacement dû au vent va briser certains cristaux et ainsi modifier le rapport entre la masse des flocons et l'air contenu dans la congère.
28
+
29
+ Les statistiques donnent une moyenne de 110 kg/m3, avec un écart type de 40 kg qui confirme le caractère dispersé de ce critère. Le rapport entre la hauteur d'eau dans un nivomètre provenant de la masse de neige et la hauteur mesurée au sol de cette neige est ainsi souvent donné comme 1 mm pour 1 cm (rapport 1⁄10). Cependant, des études canadiennes et américaines montrent que ce rapport varie entre 1⁄3 (température très élevée) et 1⁄30 (temps très froid)[19].
30
+
31
+ Des études récentes ont montré que certaines bactéries (dites glaçogènes) jouent un rôle important dans la formation des cristaux de glace ou de neige. Ces bactéries sont normalement épiphytes (pseudomonas sp. par exemple) mais peuvent parfois être pathogènes. Elles sont identifiées dans de nombreux échantillons de neige en France, en Amérique du Nord et en Antarctique[20].
32
+
33
+ Plaquette hexagonale.
34
+
35
+ Colonne
36
+
37
+ Cristal à six pointes longues
38
+
39
+ Cristal hexagonal présentant des extensions dendritiques.
40
+
41
+ Cristal hexagonal de neige avec de larges branches.
42
+
43
+ Cristal hexagonal type P1 observé à la loupe binoculaire.
44
+
45
+ Empreinte de cristal de type P1b.
46
+
47
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
48
+
49
+ La formation et l'évolution des cristaux intègrent[21] :
50
+
51
+ La faiblesse des liens entre molécules d'eau rend ces cristaux très sensibles à toute modification de leur environnement. On peut considérer le cristal de neige comme instable et qu'il doit être en phase de cristallisation pour conserver sa forme, si bien que des recombinaisons se produisent dès que celle-ci s'interrompt. Cette vive sensibilité rend difficile l'observation microscopique des cristaux sans précautions particulières.
52
+
53
+ La neige commence en altitude dans un nuage où la température est sous le point de congélation (0 °C) autour d'un noyau glacigène. Les paramètres des mouvements d'air ascendants conditionnent particulièrement la durée de cristallisation et les possibilités de pénétration dans des couches différentes par leur hygrométrie, température, pression, ... À ce niveau, des cristaux peuvent fondre, se sublimer, se combiner, mais aussi se trouver recouverts d'eau en surfusion ; les cristaux se couvrent de nodules d'abord invisibles mais qui peuvent dans certains cas leur donner un aspect de « fleur de mimosa »[21].
54
+
55
+ Même si l'air n'est pas ascendant, la résistance qu'il oppose parfois demande l'agglomération de plusieurs cristaux avant que les précipitations ne se déclenchent.
56
+
57
+ La turbulence et l'hygrométrie vont en particulier régir la disparition (fonte ou sublimation) des cristaux et des flocons ou au contraire leur agglomération progressive. Des flocons partiellement liquéfiés peuvent également subir une cristallisation brutale à la rencontre d'une atmosphère plus froide ; si le phénomène est massif, on parle de grésil.
58
+
59
+ La variation des paramètres météorologiques avec l'altitude se caractérise tout spécialement par la détermination de la fameuse limite pluie/neige.
60
+
61
+ Sous les latitudes tempérées (sol « chaud »), le fort pouvoir isolant de la neige associé encore à l'albédo rend possible la création rapide d'un gradient thermique entre le sol chaud et isolé et la surface réfléchissante froide ; il peut atteindre 20 °C. Or on constate que les cristaux d'une couche de neige, dans un gradient de température, rentrent dans un processus de recristallisation se traduisant par un accroissement de la taille moyenne des cristaux. De ce point de vue, on considère qu'une épaisseur de quinze centimètres suffit à l'établissement d'un gradient.
62
+
63
+ Les conditions de cristallisations étant bien différentes de celles de la haute atmosphère, la cristallisation au sol produit des formes nouvelles mais moins élaborées.
64
+
65
+ Un jour de neige est une période de 24 heures représentant un jour climatologique et au cours duquel on observe une chute de neige. Le nombre de jours et la quantité de neige annuels font partie du type de climat.
66
+
67
+ L'accumulation de la neige au niveau du sol, par chutes de neige ou transportée par le vent, produit le manteau neigeux. Celui-ci est constitué de strates d'épaisseurs et de qualité de neige très variables, selon les conditions météorologiques de chaque hiver, selon l'altitude et l'exposition au soleil. Dans chaque strate les cristaux évoluent, se transforment plus ou moins rapidement : ce sont les métamorphoses de la neige.
68
+
69
+ Le manteau neigeux se réduit et disparaît avec la fonte printanière.
70
+
71
+ Une neige subite
72
+
73
+ Corniche de neige
74
+
75
+ Neige dans le Luberon (France).
76
+
77
+ Neige fraîche sur une branche mince Cracovie (Pologne).
78
+
79
+ Montagne des Alpes enneigée.
80
+
81
+ L'énergie solaire contribue au réchauffement des sols de manière inégale. Un facteur important est l'albédo qui mesure la part réfléchie du rayonnement. L'albédo moyen sur Terre est de 0,28. Comme la neige fraîche est d'un blanc particulièrement pur, elle fait grimper l'albédo à 0,85. Cela implique une réflexion importante des rayons lumineux du Soleil, donc un moindre apport d'énergie. La neige ancienne gardant un albédo de 0,60, on comprend que les sols enneigés tendent à rester froids en surface, donc à garder leur manteau.
82
+
83
+ A contrario, les forêts de résineux profitent de leur albédo faible (0,12) et de la lumière réfléchie pour libérer leurs branches.
84
+
85
+ La neige se transforme très lentement en eau liquide. L'eau de neige pénètre donc beaucoup mieux dans le sol et profite davantage aux nappes phréatiques que l'eau de pluie.
86
+
87
+ Ce bénéfice est parfois contrarié par un radoucissement rapide accompagné de pluies, situation qui conduit souvent à des inondations parfois catastrophiques.
88
+
89
+ La neige est un excellent isolant thermique, car elle renferme une grande quantité d'air. Par sa présence, les écarts de température sont diminués et le sol gèle moins en profondeur. Souris et campagnols vivent dans l'espace subnival sombre et tranquille, se déplaçant sans cesse dans un réseau de tunnels et grignotant les tiges des plantes.
90
+
91
+ De même, la végétation couverte de neige est protégée des fortes gelées. Certaines plantes d'altitude continuent leur activité pendant l'hiver. Galanthus nivalis (un perce-neige) est capable de traverser une certaine épaisseur de neige pour fleurir. Quand l'épaisseur est trop forte, l'allongement des tiges se fait à l'horizontale et dans tous les sens et c'est seulement quand ils sont libérés que les pédoncules se redressent.
92
+
93
+ Les Inuits ont tiré profit de cette propriété pour leur maison de neige, l'igloo. De structure hémisphérique, l'habitation est construite en disposant des blocs de neige durcie. Le sommet est réservé à un bloc de glace translucide et le tout est consolidé avec de l'eau glacée. Même par -40 °C, la température intérieure au sol est de -5 °C. Toutefois, l'igloo n'est qu'un abri temporaire de chasse et non la maison réelle de l'Inuit.
94
+
95
+ Pareillement, la neige abrite de petits animaux comme les vers de neige. Ceux-ci profitent des réserves d'air pour creuser de petits tunnels souterrains et se mettre à l'abri du gel.
96
+
97
+ Sur la Terre, des zones sont enneigées, recouvertes de neige, essentiellement en fonction de leur latitude, de leur altitude, de leur exposition au soleil, de la saison.
98
+
99
+ Il neige relativement très peu dans les régions équatoriales et tropicales. On a coutume de considérer que les 35e parallèles délimitent cette région où seules les montagnes reçoivent de la neige. Le Cayambe, sommet équatorien de 5 790 m, est régulièrement enneigé bien qu'il soit exactement à la latitude 0.
100
+
101
+ Plus on se rapproche des pôles, plus la nivosité augmente en général mais elle diminue dans les régions polaires car l'humidité y devient trop faible, emprisonnée dans les glaces. Par ailleurs, les zones côtières sont relativement épargnées par la neige, car les températures y sont tempérées par celle de la mer, mais l'humidité contenue dans le flux marin peut être transportée sur le continent et y donner de fortes chutes. C'est donc dans les régions tempérées et montagneuses mais en flux de la mer qu'on relève des chutes record :
102
+
103
+ Quand la couverture neigeuse ne parvient pas à fondre totalement à la saison chaude, on parle classiquement de neiges éternelles ou plus exactement de neiges permanentes. Cette neige s'installe à des altitudes très variables en fonction de la situation géographique sur la Terre, de zéro à plus de 5 000 m, en fonction notamment de la latitude, de l'exposition au soleil du site et de l'accumulation hivernale de la neige. Cette situation existe sur la plupart des hauts sommets et près des pôles. Tassées et fondant partiellement, ces neiges se transforment en névés puis en glaciers. La glace continentale des pôles s'appelle inlandsis, les icebergs qui s'en détachent sont donc constitués d'eau douce, au contraire de la banquise qui se forme sur l'eau de mer. L'eau de mer se dessale en gelant (« expulsion » du sel vers les eaux plus profondes).
104
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105
+ Le cas de la couverture de neige du Kilimandjaro, point culminant de l'Afrique, est souvent montré comme un révélateur du réchauffement de la planète[28]. Au cours du XXe siècle, elle a perdu 82 % de sa superficie[29]. Elle a perdu en moyenne 17 mètres d'épaisseur entre 1962 et 2000[30]. Elle est de plus en plus ténue et devrait disparaître totalement d'ici à 2020 selon les experts de la NASA[31] et le paléoclimatologue Lonnie Thompson, professeur à l'université de l'État de l'Ohio[32],[33],[34] ou d'ici 2040 selon une équipe scientifique autrichienne de l'université d'Innsbruck[35], voire 2050 pour la California Academy of Sciences.
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107
+ L'arrivée de la neige est source d'excitation chez les plus jeunes, pour qui la construction de bonshommes de neige ou la bataille de boules de neige sont des activités ludiques immédiates.
108
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109
+ La neige offre de larges domaines glissants. Elle permet ainsi de nombreux loisirs plus ou moins sportifs : ski (alpin, de fond, extrême), luge, snowboard, raquette à neige. Dans les stations, les pistes sont damées et des moyens de transport sont prévus pour amener les skieurs (remontées mécaniques : téléskis, télésièges, téléphériques). L'engouement pour ces loisirs a motivé l'invention du canon à neige pour allonger la période du ski.
110
+
111
+ Les propriétés de glisse sont aussi utilisées dans les régions arctiques pour le déplacement et le transport par traîneau ou motoneige.
112
+
113
+ Elle permet lors des fontes, de bien recharger les nappes phréatiques et de manière plus efficace que la pluie car cette dernière a souvent tendance à ruisseler ou à être absorbée par les plantes.
114
+
115
+ La neige perturbe la circulation des véhicules, surtout quand elle tombe dans des régions inhabituelles. En France, les routes sont classées en quatre niveaux de priorité, les routes de niveau 1 étant traitées 24 h sur 24 si nécessaire. Un traitement préventif est possible par épandage de saumure. Le traitement curatif est basé sur le raclage suivi d'un salage. La quantité de sel est limitée en raison de la pollution engendrée. Cette saumure a aussi tendance à favoriser la corrosion des véhicules. On utilise un chasse-neige pour déblayer les routes.
116
+
117
+ En hiver, de nombreux cols sont fermés à la circulation de façon plus ou moins durable ou restreints aux véhicules équipés de chaînes à neige. Les cols les plus élevés ont une fermeture annuelle programmée.
118
+
119
+ Dans certains lieux, chacun est requis de déblayer le trottoir devant son habitation, soit parce que les chutes de neige y sont peu fréquentes et qu'il y a donc un manque d'équipement de la ville, comme à Vancouver, soit pour responsabiliser les propriétaires voisins en cas de glissade et chute d'un piéton.
120
+
121
+ En cas de nivosité inhabituelle, le poids de la neige peut entraîner des surcharges de certaines constructions. Les câbles et pylônes électriques peuvent être endommagés par l'accumulation de neige collante, entraînant des coupures de courant. Dans ce cas le poids peut dépasser les 20 kg/m de conducteur électrique, alors que la masse habituelle oscille entre 100 g à 5 kg/m de conducteur électrique[36].
122
+
123
+ Au Québec et dans plusieurs régions du Canada, l'hiver 2007-2008 passera à l'histoire comme étant celui des records de neige. L'exemple le plus spectaculaire est celui de la ville de Québec qui aura reçu 558 cm de neige, alors que la quantité moyenne reçue durant un hiver est de 316 cm. Cependant, la ville de Sept-Îles, située plus au nord, a reçu un record de 762 cm durant l'hiver 1968-1969[37].
124
+
125
+ Chasse-neige dans la ville de Québec.
126
+
127
+ La neige abondante au Québec durant l'hiver 2007-2008 cause des problèmes de déneigement et crée des accumulations importantes devant les maisons.
128
+
129
+ Neige sur un parking illuminée par des lampes à vapeur de sodium, à Lysekil, en Suède.
130
+
131
+ La neige joue un rôle climatique important de par son albédo et sa place dans le cycle de l'eau. Quand la couche est épaisse et durable, elle limite les capacités d'alimentation d'un certain nombre d'espèces. De plus leurs traces visibles rendent leur chasse plus facile. En France en temps de neige la chasse du petit gibier sédentaire est en théorie interdite. En pratique, il est parfois difficile de différencier chez les oiseaux les petits migrateurs des sédentaires.
132
+
133
+ Une espèce d'éphémère émerge de l'eau en hiver, et peut être aperçue sur la neige. C'est peut-être une stratégie payante retenue par l'évolution et la sélection naturelle, permettant à l'insecte d'émerger puis pondre à un moment où ses prédateurs habituels (surtout des oiseaux et chauve-souris insectivores) sont absents ou endormis.
134
+
135
+ Le sel de déneigement a des impacts environnementaux encore mal cernés, mais a priori devenus non négligeables.
136
+
137
+ La neige noire est le noircissement des calottes glaciaires, couches neigeuses, glaciers, et banquise dû aux particules de suie. Les particules de suie sont émises par les combustions incomplètes de combustibles fossiles et de la biomasse[38].
138
+
139
+ En février 2019, la région du Kouzbass a été recouverte de neige noire. Les habitants des villes de Kisseliovsk, Leninsk-Kouznetski et Prokopievsk, dont l'espérance de vie est inférieure de 3 à 4 ans à celle de la moyenne nationale russe, accusent la poussière de charbon de ce phénomène[39],[40],[41].
140
+
141
+ En 2019, une étude des prélèvements réalisés dans le détroit de Fram au Groenland, dans les Alpes suisses et à Brême de 2015 à 2017 a mis en évidence la présence de microplastique dans les échantillons de neige/glace[42]. Les concentrations étaient significativement moindre dans l’Arctique mais quand même importantes. Il semble que ces particules furent transportées par voie aérienne par le vent et/ou les précipitations.
142
+
143
+ En Unicode, il existe plusieurs symboles relatifs à la neige dans la table « casseau »[43] :
144
+
145
+ « The greatest amount of snowfall for a calendar month occurred at Tamarack, California, in January, 1911–390 inches. »
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147
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/3136.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,190 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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3
+ C est un langage de programmation impératif généraliste, de bas niveau. Inventé au début des années 1970 pour réécrire UNIX, C est devenu un des langages les plus utilisés, encore de nos jours. De nombreux langages plus modernes comme C++, C#, Java et PHP ou Javascript ont repris une syntaxe similaire au C et reprennent en partie sa logique. C offre au développeur une marge de contrôle importante sur la machine (notamment sur la gestion de la mémoire) et est de ce fait utilisé pour réaliser les « fondations » (compilateurs, interpréteurs…) de ces langages plus modernes.
4
+
5
+ Le langage C a été inventé au cours de l'année 1972 dans les Laboratoires Bell. Il était développé en même temps que UNIX par Dennis Ritchie et Ken Thompson. Ken Thompson avait développé un prédécesseur de C, le langage B, qui est lui-même inspiré de BCPL. Dennis Ritchie a fait évoluer le langage B dans une nouvelle version suffisamment différente, en ajoutant notamment les types, pour qu'elle soit appelée C[1].
6
+
7
+ Bien que C soit officiellement inspiré de B et de BCPL, on note une forte influence de PL/I (ou de PL360) ; on a pu dire que C était à Unix et au PDP-11 ce que PL/I fut pour la réécriture de Multics.
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+
9
+ Par la suite, Brian Kernighan aida à populariser le langage C. Il procéda aussi à quelques modifications de dernière minute.
10
+
11
+ En 1978, Kernighan fut le principal auteur du livre The C Programming Language décrivant le langage enfin stabilisé ; Ritchie s'était occupé des appendices et des exemples avec Unix. On appelle aussi ce livre « le K&R », et l'on parle de C traditionnel ou de C K&R lorsqu'on se réfère au langage tel qu'il existait à cette époque.
12
+
13
+ En 1983, l'Institut national américain de normalisation (ANSI) a formé un comité de normalisation (X3J11) du langage qui a abouti en 1989 à la norme dite ANSI C ou C89 (formellement ANSI X3.159-1989). En 1990, cette norme a également été adoptée par l'Organisation internationale de normalisation (C90, C ISO, formellement ISO/CEI 9899:1990). ANSI C est une évolution du C K&R qui reste extrêmement compatible. Elle reprend quelques idées de C++, notamment la notion de prototype et les qualificateurs de type[2].
14
+
15
+ Entre 1994 et 1996, le groupe de travail de l'ISO (ISO/CEI JTC1/SC22/WG14) a publié deux correctifs et un amendement à C90 : ISO/CEI 9899/COR1:1994 Technical Corrigendum 1, ISO/CEI 9899/AMD1:1995 Intégrité de C et ISO/CEI 9899/COR1:1996 Technical Corrigendum 2. Ces changements assez modestes sont parfois appelés C89 avec amendement 1, ou C94 / C95[3],[4]. Trois fichiers d'entêtes ont été ajoutés, dont deux concernant les caractères larges et un autre définissant un certain nombre de macros en rapport avec la norme de caractères ISO 646.
16
+
17
+ En 1999, une nouvelle évolution du langage est normalisée par l'ISO : C99 (formellement ISO/CEI 9899:1999). Les nouveautés portent notamment sur les tableaux de taille variable, les pointeurs restreints, les nombres complexes, les littéraux composés, les déclarations mélangées avec les instructions, les fonctions inline, le support avancé des nombres flottants, et la syntaxe de commentaire de C++. La bibliothèque standard du C99 a été enrichie de six fichiers d'en-tête depuis la précédente norme.
18
+
19
+ En 2011, l'ISO ratifie une nouvelle version du standard[5] : C11, formellement ISO/CEI 9899:2011. Cette évolution introduit notamment le support de la programmation multi-thread, les expressions à type générique, et un meilleur support d'Unicode.
20
+
21
+ C est un langage de programmation impératif et généraliste. Il est qualifié de langage de bas niveau dans le sens où chaque instruction du langage est conçue pour être compilée en un nombre d'instructions machine assez prévisible en termes d'occupation mémoire et de charge de calcul. En outre, il propose un éventail de types entiers et flottants conçus pour pouvoir correspondre directement aux types de donnée supportés par le processeur. Enfin, il fait un usage intensif des calculs d'adresse mémoire avec la notion de pointeur[6].
22
+
23
+ Hormis les types de base, C supporte les types énumérés, composés, et opaques. Il ne propose en revanche aucune opération qui traite directement des objets de plus haut niveau (fichier informatique, chaîne de caractères, liste, table de hachage…). Ces types plus évolués doivent être traités en manipulant des pointeurs et des types composés. De même, le langage ne propose pas en standard la gestion de la programmation orientée objet, ni de système de gestion d'exceptions. Il existe des fonctions standards pour gérer les entrées-sorties et les chaînes de caractères, mais contrairement à d'autres langages, aucun opérateur spécifique pour améliorer l'ergonomie. Ceci rend aisé le remplacement des fonctions standards par des fonctions spécifiquement conçues pour un programme donné.
24
+
25
+ Ces caractéristiques en font un langage privilégié quand on cherche à maîtriser les ressources matérielles utilisées, le langage machine et les données binaires générées par les compilateurs étant relativement prévisibles. Ce langage est donc extrêmement utilisé dans des domaines comme la programmation embarquée sur microcontrôleurs, les calculs intensifs, l'écriture de systèmes d'exploitation et les modules où la rapidité de traitement est importante. Il constitue une bonne alternative au langage d'assemblage dans ces domaines, avec les avantages d'une syntaxe plus expressive et de la portabilité du code source. Le langage C a été inventé pour écrire le système d'exploitation UNIX, et reste utilisé pour la programmation système. Ainsi le noyau de grands systèmes d'exploitation comme Windows et Linux sont développés en grande partie en C.
26
+
27
+ En contrepartie, la mise au point de programmes en C, surtout s'ils utilisent des structures de données complexes, est plus difficile qu'avec des langages de plus haut niveau. En effet, dans un souci de performance, le langage C impose à l'utilisateur de programmer certains traitements (libération de la mémoire, vérification de la validité des indices sur les tableaux…) qui sont pris en charge automatiquement dans les langages de haut niveau.
28
+
29
+ Dépouillé des commodités apportées par sa bibliothèque standard, C est un langage simple, et son compilateur l'est également. Cela se ressent au niveau du temps de développement d'un compilateur C pour une nouvelle architecture de processeur : Kernighan et Ritchie estimaient qu'il pouvait être développé en deux mois car « on s'apercevra que les 80 % du code d'un nouveau compilateur sont identiques à ceux des codes des autres compilateurs existant déjà[7]. »
30
+
31
+ C'est un des langages les plus utilisés car :
32
+
33
+ Ses principaux inconvénients sont :
34
+
35
+ Le programme Hello world est proposé en exemple en 1978 dans The C Programming Language de Brian Kernighan et Dennis Ritchie. Créer un programme affichant "hello world" est depuis devenu l'exemple de référence pour présenter les bases d'un nouveau langage. Voici l'exemple original de la 1re édition de 1978 :
36
+
37
+ Le même programme, conforme à la norme ISO et suivant les bonnes pratiques contemporaines :
38
+
39
+ La syntaxe de C a été conçue pour être brève. Historiquement, elle a souvent été comparée à celle de Pascal[11], langage impératif également créé dans les années 1970. Voici un exemple avec une fonction factorielle :
40
+
41
+ Là où Pascal utilise 7 mots clés (function, integer, begin, if, then, else et end), C n'en utilise que 2 (int et return).
42
+
43
+ La brièveté de C ne repose pas que sur la syntaxe. Le grand nombre d'opérateurs disponibles, le fait que la plupart des instructions contiennent une expression, que les expressions produisent presque toujours une valeur, et que les instructions de test se contentent de comparer la valeur de l'expression testée avec zéro, concourent à la brièveté du code source.
44
+
45
+ Voici l'exemple de fonction de copie de chaîne de caractères — dont le principe est de copier les caractères jusqu'à avoir copié le caractère nul, qui marque par convention la fin d'une chaîne en C — donné dans The C Programming Language, 2nd edition, p. 106 :
46
+
47
+ La boucle while utilise un style d'écriture classique en C, qui a contribué à lui donner une réputation de langage peu lisible. L'expression *s++ = *t++ contient : deux déréférencements de pointeur ; deux incrémentations de pointeur ; une affectation ; et la valeur affectée est comparée avec zéro par le while. Cette boucle n'a pas de corps, car toutes les opérations sont effectuées dans l'expression de test du while. On considère qu'il faut maîtriser ce genre de notation pour maîtriser le C[12].
48
+
49
+ Pour comparaison, une version n'utilisant pas les opérateurs raccourcis ni la comparaison implicite à zéro donnerait :
50
+
51
+ Un programme écrit en C est généralement réparti en plusieurs fichiers sources compilés séparément.
52
+
53
+ Les fichiers sources C sont des fichiers texte, généralement dans le codage des caractères du système hôte. Ils peuvent être écrits avec un simple éditeur de texte. Il existe de nombreux éditeurs, voire des environnements de développement intégrés (IDE), qui ont des fonctions spécifiques pour supporter l'écriture de sources en C.
54
+
55
+ L'usage est de donner les extensions de nom de fichier .c et .h aux fichiers source C. Les fichiers .h sont appelés fichiers d'en-tête, de l'anglais header. Ils sont conçus pour être inclus au début des fichiers source, et contiennent uniquement des déclarations.
56
+
57
+ Lorsqu'un fichier .c ou .h utilise un identificateur déclaré dans un autre fichier .h, alors il inclut ce dernier. Le principe généralement appliqué consiste à écrire un fichier .h pour chaque fichier .c, et à déclarer dans le fichier .h tout ce qui est exporté par le fichier .c.
58
+
59
+ La génération d'un exécutable à partir des fichiers sources se fait en plusieurs étapes, qui sont souvent automatisées à l'aide d'outils comme make, SCons, ou bien des outils spécifiques à un environnement de développement intégré. Les étapes menant des sources au fichier exécutable sont au nombre de quatre : précompilation, compilation, assemblage, édition de liens. Lorsqu'un projet est compilé, seuls les fichiers .c font partie de la liste des fichiers à compiler ; les fichiers .h sont inclus par les directives du préprocesseur contenues dans les fichiers source.
60
+
61
+ Le préprocesseur C exécute des directives contenues dans les fichiers sources. Il les reconnaît au fait qu'elles sont en début de ligne, et commencent toutes avec le caractère croisillon #. Parmi les directives les plus courantes, il y a :
62
+
63
+ Outre l'exécution des directives, le préprocesseur remplace les commentaires par un espace blanc, et procède au remplacement des macros.
64
+ Pour le reste, le code source est transmis tel quel au compilateur pour la phase suivante. Il faut toutefois que chaque #include dans le code source soit récursivement remplacé par le code source inclus. Ainsi, le compilateur reçoit un seul source du préprocesseur, qui constitue l'unité de compilation.
65
+
66
+ Voici un exemple de fichier source copyarray.h faisant un usage classique des directives du préprocesseur :
67
+
68
+ Les directives #ifndef, #define et #endif garantissent que le code à l'intérieur n'est compilé qu'une seule fois même s'il est inclus plusieurs fois. La directive #include <stddef.h> inclut l'en-tête qui déclare le type size_t utilisé plus bas.
69
+
70
+ La phase de compilation consiste généralement en la génération du code assembleur. C'est la phase la plus intensive en traitements. Elle est accomplie par le compilateur proprement dit. Pour chaque unité de compilation, on obtient un fichier en langage d'assemblage.
71
+
72
+ Cette étape peut être divisée en sous-étapes :
73
+
74
+ Par abus de langage, on appelle compilation toute la phase de génération d'un fichier exécutable à partir des fichiers sources. Mais c'est seulement une des étapes menant à la création d'un exécutable.
75
+
76
+ Certains compilateurs C fonctionnent à ce niveau en deux phases, la première générant un fichier compilé dans un langage intermédiaire destiné à une machine virtuelle idéale (voir P-Code) portable d'une plate-forme à l'autre, la seconde convertissant le langage intermédiaire en langage d'assemblage dépendant de la plate-forme cible. D'autres compilateurs C permettent de ne pas générer de langage d'assemblage, mais seulement le fichier compilé en langage intermédiaire, qui sera interprété ou compilé automatiquement en code natif à l'exécution sur la machine cible (par une machine virtuelle qui sera liée au programme final).
77
+
78
+ Cette étape consiste en la génération d'un fichier objet en langage machine pour chaque fichier de code assembleur. Les fichiers objet sont généralement d’extension .o sur Unix, et .obj avec les outils de développement pour MS-DOS, Microsoft Windows, VMS, CP/M… Cette phase est parfois regroupée avec la précédente par établissement d'un flux de données interne sans passer par des fichiers en langage intermédiaire ou langage d'assemblage. Dans ce cas, le compilateur génère directement un fichier objet.
79
+
80
+ Pour les compilateurs qui génèrent du code intermédiaire, cette phase d'assemblage peut aussi être totalement supprimée : c'est une machine virtuelle qui interprétera ou compilera ce langage en code machine natif. La machine virtuelle peut être un composant du système d'exploitation ou une bibliothèque partagée.
81
+
82
+ L'édition des liens est la dernière étape, et a pour but de réunir tous les éléments d'un programme. Les différents fichiers objet sont alors réunis, ainsi que les bibliothèques statiques, pour ne produire qu'un fichier exécutable.
83
+
84
+ Le but de l'édition de liens est de sélectionner les éléments de code utiles présents dans un ensemble de codes compilés et de bibliothèques, et de résoudre les références mutuelles entre ces différents éléments afin de permettre à ceux-ci de se référencer directement à l'exécution du programme. L'édition des liens échoue si des éléments de code référencés manquent.
85
+
86
+ Le jeu de caractères ASCII suffit pour écrire en C. Il est même possible, mais inusité, de se restreindre au jeu de caractères invariants de la norme ISO 646, en utilisant des séquences d'échappement appelées trigraphe. En général, les sources C sont écrits avec le jeu de caractères du système hôte. Il est toutefois possible que le jeu de caractères d'exécution ne soit pas celui du source.
87
+
88
+ Le C est sensible à la casse. Les caractères blancs (espace, tabulation, fin de ligne) peuvent être librement utilisés pour la mise en page, car ils sont équivalents à un seul espace dans la plupart des cas.
89
+
90
+ Le C89 compte 32 mots clés, dont cinq qui n'existaient pas en K&R C, et qui sont par ordre alphabétique :
91
+
92
+ Ce sont des termes réservés qui ne doivent pas être utilisés autrement.
93
+
94
+ La révision C99[13] en ajoute cinq :
95
+
96
+ Ces nouveaux mots-clés commencent par une majuscule préfixée d’un underscore afin de maximiser la compatibilité avec les codes existants. Des en-têtes de la bibliothèque standard fournissent les alias bool (<stdbool.h>), complex et imaginary (<complex.h>).
97
+
98
+ La dernière révision, C11[14], introduit encore sept nouveaux mots-clés avec les mêmes conventions :
99
+
100
+ Les en-têtes standards <stdalign.h>, <stdnoreturn.h>, <assert.h> et <threads.h> fournissent respectivement les alias alignas et alignof, noreturn, static_assert, et thread_local.
101
+
102
+ Le préprocesseur du langage C offre les directives suivantes :
103
+
104
+ Le langage C comprend de nombreux types de nombres entiers, occupant plus ou moins de bits. La taille des types n'est que partiellement standardisée : le standard fixe uniquement une taille minimale et une magnitude minimale. Les magnitudes minimales sont compatibles avec d'autres représentations binaires que le complément à deux, bien que cette représentation soit presque toujours utilisée en pratique. Cette souplesse permet au langage d'être efficacement adapté à des processeurs très variés, mais elle complique la portabilité des programmes écrits en C.
105
+
106
+ Chaque type entier a une forme « signée » pouvant représenter des nombres négatifs et positifs, et une forme « non signée » ne pouvant représenter que des nombres naturels. Les formes signées et non signées doivent avoir la même taille.
107
+
108
+ Le type le plus commun est int, il représente le mot machine.
109
+
110
+ Contrairement à de nombreux autres langages, le type char est un type entier comme un autre, bien qu'il soit généralement utilisé pour représenter les caractères. Sa taille est par définition d'un byte.
111
+
112
+ Les types énumérés se définissent avec le mot clé enum.
113
+
114
+ Il existe des types de nombre à virgule flottante, de précision, donc de longueur en bits, variable ; en ordre croissant :
115
+
116
+ C99 a ajouté float complex, double complex et long double complex, représentant les nombres complexes associés.
117
+
118
+ Types élaborés :
119
+
120
+ Le type _Bool est standardisé par C99. Dans les versions antérieures du langage, il était courant de définir un synonyme :
121
+
122
+ Le type void représente le vide, comme une liste de paramètres de fonction vide, ou une fonction ne retournant rien.
123
+
124
+ Le type void* est le pointeur générique : tout pointeur de donnée peut être implicitement converti de et vers void*. C'est par exemple le type retourné par la fonction standard malloc, qui alloue de la mémoire. Ce type ne se prête pas aux opérations nécessitant de connaître la taille du type pointé (arithmétique de pointeurs, déréférencement).
125
+
126
+ C supporte les types composés avec la notion de structure. Pour définir une structure, il faut utiliser le mot-clé struct suivi du nom de la structure. Les membres doivent ensuite être déclarés entre accolades. Comme toute déclaration, un point-virgule termine le tout.
127
+
128
+ Pour accéder aux membres d'une structure, il faut utiliser l'opérateur ..
129
+
130
+ Les fonctions peuvent recevoir des pointeurs vers des structures. Ils fonctionnent avec la même syntaxe que les pointeurs classiques. Néanmoins, l'opérateur -> doit être utilisé sur le pointeur pour accéder aux champs de la structure. Il est également possible de déréférencer le pointeur pour ne pas utiliser cet opérateur, et toujours utiliser l'opérateur ..
131
+
132
+ Dans les versions de C antérieures à C99, les commentaires devaient commencer par une barre oblique et un astérisque (« /* ») et se terminer par un astérisque et une barre oblique. Presque tous les languages modernes ont repris cette syntaxe pour écrire des commentaires dans le code. Tout ce qui est compris entre ces symboles est du commentaire, saut de ligne compris :
133
+
134
+ La norme C99 a repris de C++ les commentaires de fin de ligne, introduits par deux barres obliques et se terminant avec la ligne :
135
+
136
+ La syntaxe des différentes structures de contrôle existantes en C est largement reprise dans plusieurs autres langages, comme le C++ bien sûr, mais également Java, C#, PHP ou encore JavaScript.
137
+
138
+ Les trois grands types de structures sont présents :
139
+
140
+ Les fonctions en C sont des blocs d'instructions, recevant un ou plusieurs arguments et pouvant retourner une valeur. Si une fonction ne retourne aucune valeur, le mot-clé void est utilisé. Une fonction peut également ne recevoir aucun argument. Le mot-clé void est conseillé dans ce cas.
141
+
142
+ Un prototype consiste à déclarer une fonction et ses paramètres sans les instructions qui la composent. Un prototype se termine par un point-virgule.
143
+
144
+ Généralement, tous les prototypes sont écrits dans des fichiers .h, et les fonctions sont définies dans un fichier .c.
145
+
146
+ La norme du langage C laisse, délibérément, certaines opérations sans spécification précise. Cette propriété du C permet aux compilateurs d'utiliser directement des instructions spécifiques au processeur, d'effectuer des optimisations ou d'ignorer certaines opérations, pour compiler des programmes exécutables courts et efficaces. En contrepartie, c'est parfois la cause de bugs de portabilité des codes source écrits en C.
147
+
148
+ Il existe trois catégories de tels comportements[16] :
149
+
150
+ En C, les comportements définis par l'implémentation[17] sont ceux où l'implémentation doit choisir un comportement et s'y tenir. Ce choix peut être libre ou parmi une liste de possibilités données par la norme. Le choix doit être documenté par l'implémentation, afin que le programmeur puisse le connaître et l'utiliser.
151
+
152
+ Un des exemples les plus importants de tel comportement est la taille des types de donnée entiers. La norme C spécifie la taille minimale des types de base, mais pas leur taille exacte. Ainsi, le type int par exemple, correspondant au mot machine, doit avoir une taille minimale de 16 bits. Il peut avoir une taille de 16 bits sur un processeur 16 bits et une taille de 64 bits sur un processeur 64 bits.
153
+
154
+ Un autre exemple est la représentation des entiers signés[18]. Il peut s'agir du complément à deux, du complément à un ou d'un système avec un bit de signe et des bits de valeur (en). La vaste majorité des systèmes modernes utilise le complément à deux, qui est par exemple le seul encore supporté par GCC[19]. De vieux systèmes utilisent les autres formats, comme l'IBM 7090 qui utilise le format signe/valeur, le PDP-1 ou l'UNIVAC et ses descendants, dont certains encore utilisés actuellement tels le UNIVAC 1100/2200 series#UNISYS 2200 series (en), qui utilisent le complément à un.
155
+
156
+ Un autre exemple est le décalage à droite d'un entier signé négatif[20]. Typiquement, l'implémentation peut choisir de décaler comme pour un entier non signé ou de propager le bit de poids fort représentant le signe.
157
+
158
+ Les comportements non spécifiés[21] sont similaires aux comportements définis par l'implémentation, mais le comportement adopté par l'implémentation n'a pas à être documenté. Il n'a même pas à être le même en toute circonstances. Néanmoins, le programme reste correct, le programmeur ne peut juste pas compter sur une règle particulière.
159
+
160
+ Par exemple, l'ordre d'évaluation des paramètres lors d'un appel de fonction n'est pas spécifié. Le compilateur peut même choisir d'évaluer dans un ordre différents les paramètres de deux appels à la même fonction, si ça peut aider son optimisation.
161
+
162
+ La norme C définit certains cas où des constructions syntaxiquement valides ont un comportement indéfini[22]. Selon la norme, tout peut alors arriver : la compilation peut échouer, ou produire un exécutable dont l'exécution sera interrompue, ou qui produira des résultats faux, ou même qui donnera l'apparence de fonctionner sans erreur. Lorsqu'un programme contient un comportement indéfini, c'est le comportement de l'ensemble du programme qui devient indéfini, pas seulement le comportement de l'instruction contenant l'erreur. Ainsi, une instruction erronée peut corrompre des données qui seront traitées bien plus tard, reportant d'autant la manifestation de l'erreur. Et même sans être exécutée, une instruction erronée peut amener le compilateur à réaliser des optimisations sur la base d'hypothèses fausses, produisant un exécutable qui ne fait pas du tout ce qui est prévu.
163
+
164
+ On peut signaler la classique division par zéro, ou l'affectation multiple d'une variable dans la même expression avec l'exemple[23] :
165
+
166
+ On pourrait ainsi penser que dans cet exemple i pourrait valoir 4 ou 5 suivant le choix du compilateur, mais il pourrait tout aussi bien valoir 42 ou l'affectation pourrait arrêter l'exécution, ou le compilateur peut refuser la compilation. Aucune garantie n'existe dès qu'un comportement indéfini existe.
167
+
168
+ Pour ne citer que quelques exemples, le déréférencement d'un pointeur nul, tout accès à un tableau hors de ses limites[24], l'utilisation d'une variable non initialisée ou encore le débordement d'entiers signés ont tous des comportements indéfinis. Le compilateur peut utiliser le fait qu'une construction est indéfinie dans certains cas pour supposer que ce cas ne se produit jamais et optimiser plus agressivement le code. Si l'exemple ci-dessus peut paraître évident, certains exemples complexes peuvent être bien plus subtils et être source de bugs parfois graves[25],[26].
169
+
170
+ Par exemple, beaucoup de code contient des vérifications destinées à éviter l'exécution dans des cas hors bornes, qui peut ressembler à ceci[27] :
171
+
172
+ En apparence, ce code est prudent et effectue les vérifications de sécurité nécessaires pour ne pas déborder du buffer alloué. En pratique, les versions récentes de compilateurs tels que GCC, Clang ou Microsoft Visual C++ peuvent supprimer le second test, et rendre possibles des débordements. En effet, la norme précise que l'arithmétique de pointeur sur un objet ne peut donner un pointeur hors de cet objet. Le compilateur peut donc décider que le test est toujours faux et le supprimer. La vérification correcte est la suivante :
173
+
174
+ En 2008, quand les développeurs de GCC ont modifié le compilateur pour qu'il optimise certaines vérifications de débordement qui reposaient sur des comportements indéfinis, le CERT a émis un avertissement sur l'utilisation des versions récentes de GCC[28]. Ces optimisations sont en fait présentes dans la plupart des compilateurs modernes, le CERT a révisé son avertissement dans ce sens.
175
+
176
+ Certains outils existent pour détecter ces constructions problématiques, et les meilleurs compilateurs en décèlent certaines (il faut parfois activer des options particulières) et peuvent les signaler, mais aucun ne prétend à l'exhaustivité.
177
+
178
+ La bibliothèque standard normalisée, disponible avec toutes les implémentations, présente la simplicité liée à un langage bas-niveau. Voici une liste de quelques en-têtes déclarant des types et fonctions de la bibliothèque standard :
179
+
180
+ La bibliothèque standard normalisée n'offre aucun support de l'interface graphique, du réseau, des entrées/sorties sur port série ou parallèle, des systèmes temps réel, des processus, ou encore de la gestion avancée des erreurs (comme avec des exceptions structurées). Cela pourrait restreindre d'autant la portabilité pratique des programmes qui ont besoin de faire appel à certaines de ces fonctionnalités, sans l'existence de très nombreuses bibliothèques portables et palliant ce manque ; dans le monde UNIX, ce besoin a aussi fait émerger une autre norme, POSIX.1.
181
+
182
+ Le langage C étant un des langages les plus utilisés en programmation, de nombreuses bibliothèques ont été créées pour être utilisées avec le C : glib, BLAS, etc. Fréquemment, lors de l'invention d'un format de données, une bibliothèque ou un logiciel de référence en C existe pour manipuler le format. C'est le cas pour zlib, libjpeg, libpng, Expat, les décodeurs de référence MPEG, libsocket, etc.
183
+
184
+ Voici quelques exemples présentant très succinctement quelques propriétés du C. Pour plus d'information, voir le WikiLivre "Programmation C".
185
+
186
+ La structure int_list représente un élément d'une liste chaînée de nombres entiers. Les deux fonctions qui suivent (insert_next et remove_next) servent à ajouter et supprimer un élément de la liste.
187
+
188
+ Dans cet exemple, les deux fonctions essentielles sont malloc et free. La première sert à allouer de la mémoire, le paramètre qu'elle reçoit est le nombre de bytes que l'on désire allouer et elle retourne l'adresse du premier byte qui a été alloué, sinon elle retourne NULL. free sert à libérer la mémoire qui a été allouée par malloc.
189
+
190
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/3137.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,170 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Un langage de programmation est une notation conventionnelle destinée à formuler des algorithmes et produire des programmes informatiques qui les appliquent. D'une manière similaire à une langue naturelle, un langage de programmation est composé d'un alphabet, d'un vocabulaire, de règles de grammaire et de significations[1],[2].
2
+
3
+ Les langages de programmation permettent de décrire d'une part les structures des données qui seront manipulées par l'appareil informatique, et d'autre part d'indiquer comment sont effectuées les manipulations, selon quels algorithmes. Ils servent de moyens de communication par lesquels le programmeur communique avec l'ordinateur, mais aussi avec d'autres programmeurs ; les programmes étant d'ordinaire écrits, lus, compris et modifiés par une équipe de programmeurs[3].
4
+
5
+ Un langage de programmation est mis en œuvre par un traducteur automatique : compilateur ou interprète. Un compilateur est un programme informatique qui transforme dans un premier temps un code source écrit dans un langage de programmation donné en un code cible qui pourra être directement exécuté par un ordinateur, à savoir un programme en langage machine ou en code intermédiaire[2], tandis que l’interprète réalise cette traduction « à la volée ».
6
+
7
+ Les langages de programmation offrent différentes possibilités d'abstraction, et une notation proche de l'algèbre, permettant de décrire de manière concise et facile à saisir les opérations de manipulation de données et l'évolution du déroulement du programme en fonction des situations. La possibilité d'écriture abstraite libère l'esprit du programmeur d'un travail superflu, notamment de prise en compte des spécificités du matériel informatique, et lui permet ainsi de se concentrer sur des problèmes plus avancés[2].
8
+
9
+ Chaque langage de programmation supporte une ou plusieurs approches de la programmation – paradigmes. Les notions induisant le paradigme font partie du langage de programmation et permettent au programmeur d'exprimer dans le langage une solution qui a été imaginée selon ce paradigme.
10
+
11
+ Les premiers langages de programmation ont été créés dans les années 1950 en même temps que l'avènement des ordinateurs. Cependant, de nombreux concepts de programmation ont été initiés par un langage ou parfois plusieurs langages, avant d'être améliorés puis étendus dans les langages suivants. La plupart du temps la conception d'un langage de programmation a été fortement influencée par l'expérience acquise avec les langages précédents[4].
12
+
13
+ Un langage de programmation est construit à partir d'une grammaire formelle, qui inclut des symboles et des règles syntaxiques, auxquels on associe des règles sémantiques. Ces éléments sont plus ou moins complexes selon la capacité du langage. Les modes de fonctionnement et de définition de la complexité d'un langage de programmation sont généralement déterminés par leur appartenance à l'un des degrés de la Hiérarchie de Chomsky[réf. nécessaire].
14
+
15
+ Sous un angle théorique, tout langage informatique peut être qualifié de langage de programmation s'il est Turing-complet c'est-à-dire qu'il permet de représenter toutes les fonctions calculables au sens de Turing et Church (en admettant néanmoins pour exception à la théorie que la mémoire des ordinateurs n'est pas un espace infini)[5].
16
+
17
+ La plupart des langages de programmation peuvent prévoir des éléments de structure complémentaires, des méthodes procédurales, et des définitions temporaires et variables et des identifiants :
18
+
19
+ Un langage de programmation offre un cadre pour élaborer des algorithmes et exprimer des diagrammes de flux[7],[6]. Il permet en particulier de décrire les structures des données qui seront manipulées par l'appareil informatique et quelles seront les manipulations. Un langage de programmation sert de moyen de communication avec l'ordinateur mais aussi entre programmeurs : les programmes étant d'ordinaire écrits, lus et modifiés par une équipe de programmeurs[3].
20
+
21
+ Un langage de programmation offre un ensemble de notions qui peuvent être utilisées comme primitives pour développer des algorithmes. Les programmeurs apprécient que le langage soit clair, simple, et unifié, qu'il y ait un minimum de notions qui peuvent être combinées selon des règles simples et régulières. Les qualités d'un langage de programmation influent sur la facilité avec laquelle les programmes pourront être écrits, testés, puis plus tard compris et modifiés[6].
22
+
23
+ Les langages de programmation offrent différentes possibilités d'abstraction, et une notation proche de l'algèbre, permettant de décrire de manière concise et facile à saisir les opérations de manipulation de données et l'évolution du déroulement du programme en fonction des situations. Cette possibilité d'écriture abstraite libère l'esprit du programmeur d'un travail superflu, et lui permet de se concentrer sur des problèmes plus avancés[2].
24
+
25
+ La facilité d'utilisation, la portabilité et la clarté sont des qualités appréciées des langages de programmation. La facilité d'utilisation, qui dépend de la syntaxe, du vocabulaire et des symboles, influence la lisibilité des programmes écrits dans ce langage et la durée d'apprentissage. La portabilité permet à un programme écrit pour être exécuté par une plateforme informatique donnée (un système d'exploitation) d'être transféré en vue d'être exécuté sur une autre plateforme[7].
26
+
27
+ Les programmeurs apprécient que la syntaxe permette d'exprimer la structure logique inhérente au programme. Un des soucis en programmation est d'éviter des pannes, qu'il soit possible de les détecter, les éviter et les rectifier; ceci est rendu possible par des mécanismes internes des langages de programmation. Des vérifications implicites sont parfois effectuées en vue de déceler des problèmes[7].
28
+
29
+ Les programmeurs apprécient qu'un langage de programmation soit en ligne avec les bonnes pratiques de programmation et d'ingénierie, qu'il encourage la structuration du programme, facilite la maintenance des programmes et qu'il dissuade voire interdise les mauvaises pratiques[7]. L'utilisation de l'instruction goto, par exemple, qui existe depuis les premiers langages de programmation, est considérée comme une mauvaise pratique. Son utilisation est déconseillée, voire impossible dans les langages de programmation récents[8].
30
+
31
+ L'alignement sur les standards industriels, la possibilité d'utiliser des fonctionnalités écrites dans un autre langage de programmation et l'exécution simultanée de plusieurs threads sont des possibilités appréciées des langages de programmation[7].
32
+
33
+ Un langage de programmation permet de décrire les structures des données qui seront manipulées par l'appareil informatique et quelles seront les manipulations. Il offre un ensemble de notions telles que les instructions, les variables, les types, et les procédures ou fonctions, qui peuvent être utilisées comme primitives pour développer des algorithmes[9].
34
+
35
+ Un ordre donné à un ordinateur[10].
36
+
37
+ Un nom utilisé dans un programme pour faire référence à une donnée manipulée par programme.
38
+
39
+ Un nom utilisé pour faire référence à une valeur permanente.
40
+
41
+ Une valeur mentionnée en toutes lettres dans le programme[9].
42
+
43
+ Chaque donnée a une classification, celle-ci influe sur la plage de valeurs possibles, les opérations qui peuvent être effectuées, et la représentation de la donnée sous forme de bits[9]. Chaque langage de programmation offre une gamme de types primitifs, incorporés dans le langage. Certains langages offrent la possibilité de créer des nouveaux types.
44
+
45
+ Les types de données primitifs courants sont les nombres entiers, les nombres réels, le booléen, les chaînes de caractères et les pointeurs.
46
+
47
+ Plus précisément, le type booléen est un type qui n'a que deux valeurs, vrai et faux, tandis que le type pointeur : une référence à une donnée, qui se trouve quelque part en mémoire[9].
48
+
49
+ Une manière caractéristique d'organiser un ensemble de données en mémoire, qui influe sur les algorithmes utilisés pour les manipuler. Les structures courantes sont les tableaux, les enregistrements, les listes, les piles, les files et les arbres[11].
50
+
51
+ Une phrase de programme qui sert à renseigner au traducteur (compilateur, interpréteur...) les noms et les caractéristiques des éléments du programme tels que des variables, des procédures, de types[3]...
52
+
53
+ Des vérifications sont effectuées au moment de la compilation, ou au moment de l'exécution du programme, pour assurer que les opérations du programme sont possibles avec les types de données qui sont utilisés. Dans un langage fortement typé, chaque élément du programme a un type unique, connu et vérifié au moment de la compilation, ce qui permet de déceler des erreurs avant d'exécuter le programme[3].
54
+
55
+ Divers langages de programmation offrent la possibilité d'isoler un fragment de programme, et d'en faire une opération générale, paramétrable, susceptible d'être utilisée de façon répétée. Ces fragments sont appelés procédures, fonctions ou méthodes, selon le paradigme.
56
+
57
+ Les langages de programmation peuvent également offrir la possibilité de découper un programme en plusieurs pièces appelées modules, chacune ayant un rôle déterminé, puis de combiner les pièces[3].
58
+
59
+ Les notions de procédure et de module sont destinées à faciliter la création de programmes complexes et volumineux en assistant la prise en charge de cette complexité. Ces fonctions permettent en particulier la modularité et l'abstraction[3].
60
+
61
+ Un paradigme est une façon d'approcher la programmation[12]. Chaque paradigme amène sa philosophie de la programmation ; une fois qu'une solution a été imaginée par un programmeur selon un certain paradigme, un langage de programmation qui suit ce paradigme permettra de l'exprimer[13]. Impératif, déclaratif, fonctionnel, logique, orienté objet, concurrent, visuel, événementiel, et basé web sont des paradigmes de programmation[12]. Chaque langage de programmation reflète un ou plusieurs paradigmes, apportant un ensemble de notions qui peuvent être utilisées pour exprimer une solution à un problème de programmation[13]. Au cours de l'histoire, les scientifiques et les programmeurs ont identifié les avantages et les limitations d'un style de programmation et apporté de nouveaux styles[12]. La plupart des langages de programmation contemporains de 2013 permettent d'adopter plusieurs paradigmes de programmation[12] à condition que ceux-ci soient compatibles.
62
+
63
+ Le paradigme impératif ou procédural est basé sur le principe de l'exécution étape par étape des instructions tout comme on réalise une recette de cuisine. Il est basé sur le principe de la machine de Von Neumann[réf. nécessaire][pas clair]. Un ensemble d'instructions de contrôle de flux d'exécution permet de contrôler l'ordre dans lequel sont exécutées les instructions qui décrivent les étapes. Le C, le Pascal, le Fortran et le COBOL sont des exemples de langage de programmation qui implémentent le paradigme impératif[13].
64
+
65
+ Il y a essentiellement deux paradigmes déclaratifs ; ce sont le paradigme fonctionnel et le paradigme logique. En paradigme fonctionnel le programme décrit des fonctions mathématiques. En paradigme logique il décrit des prédicats : c'est-à-dire des déclarations qui, une fois instanciées, peuvent être vraies ou fausses ou ne pas recevoir de valeur de vérité (quand l'évaluation du prédicat ne se termine pas)[12]. Dans un modèle d'implantation, une machine abstraite effectue les opérations nécessaires pour calculer le résultat de chaque fonction[14] ou chaque prédicat. Dans ces paradigmes une variable n'est pas modifiée par affectation[12]. Une des caractéristiques principales[15] est la transparence référentielle, qui fait qu'une expression peut être remplacée par son résultat sans changer le comportement du programme.
66
+
67
+ Le paradigme fonctionnel a pour principe l'évaluation de formules, afin d'utiliser le résultat pour d'autre calculs ; il s'appuie sur la récursivité et il a pour modèle le lambda-calcul, plus précisément la réduction en forme normale de tête. Tous les calculs évaluent des expressions ou font appel à des fonctions. Pour simplifier[16], le résultat d'un calcul sert pour le calcul ou les calculs qui ont besoin de son résultat jusqu'à ce que la fonction qui produit le résultat du programme ait été évaluée[13]. Le paradigme fonctionnel a été introduit par les langages Lisp et ISWIM ainsi qu'en ce qui concerne les fonctions récursives par Algol 60, dans les années 1960. Des langages tels que Ruby et Scala supportent plusieurs paradigmes dont le paradigme fonctionnel[12], tandis qu'Haskell ne supporte que le paradigme fonctionnel et OCaml privilégie le paradigme fonctionnel qu'il partage avec le paradigme objet et une petite dose d'impératif.
68
+
69
+ Le paradigme logique vise à répondre à une question par des recherches dans un ensemble, en utilisant des axiomes, des requêtes et des règles de déduction. L'exécution d'un programme est une cascade de recherches de faits dans un ensemble, en invoquant des règles de déduction. Les données obtenues, peuvent être associées à un autre ensemble de règles et peuvent alors être utilisées dans le cadre d'une autre recherche. L'exécution du programme se fait par évaluation, le système effectue une recherche de toutes les affirmations qui, par déduction, correspondent à au moins un élément de l'ensemble. Le programmeur exprime les règles, et le système pilote le processus[13]. Le paradigme logique a été introduit par le langage Prolog en 1970[12].
70
+
71
+ Le paradigme orienté objet est destiné à faciliter le découpage d'un grand programme en plusieurs modules isolés les uns des autres. Il introduit les notions d'objet et d'héritage. Un objet contient les variables et les fonctions en rapport avec un sujet. Les variables peuvent être privées, c'est-à-dire qu'elles peuvent être manipulées uniquement par l'objet qui les contient. Un objet contient implicitement les variables et les fonctions de ses ancêtres, et cet héritage aide à réutiliser du code[12]. Le paradigme orienté objet permet d'associer fortement les données avec les procédures[13]. Il a été introduit par le langage Simula dans les années 1960, et est devenu populaire dans les années 1980, quand l'augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs a permis d'exécuter des grands programmes[12]. Divers langages de programmation ont été enrichis en vue de permettre la programmation orientée objet ; c'est le cas de C++ (dérivé du langage C[12]), Simula, Smalltalk, Swift et Java sont des langages de programmation en paradigme orienté objet[13].
72
+
73
+ En paradigme concurrent un programme peut effectuer plusieurs tâches en même temps. Ce paradigme introduit les notions de thread, d'attente active et d'appel de fonction à distance[12]. Ces notions ont été introduites dans les années 1980 lorsque, à la suite de l'évolution technologique, un ordinateur est devenu une machine comportant plusieurs processeurs et capable d'effectuer plusieurs tâches simultanément. Les langages de programmation contemporains de 2013 tels que C++ et Java sont adaptés aux microprocesseurs multi-cœur et permettent de créer et manipuler des threads[12]. Plus récemment, on a vu apparaître des langages intégralement orientés vers la gestion de la concurrence, comme le langage Go.
74
+
75
+ Dans la grande majorité des langages de programmation, le code source est un texte, ce qui rend difficile l'expression des objets bidimensionnels[12]. Un langage de programmation tel que Delphi ou C# permet de manipuler des objets par glisser-déposer et le dessin ainsi obtenu est ensuite traduit en une représentation textuelle orientée objet et événementielle. Le paradigme visuel a été introduit à la fin des années 1980 par
76
+ Alan Kay dans le langage Smalltalk, dans le but de faciliter la programmation des interfaces graphiques[12].
77
+
78
+ Alors qu'un programme interactif pose une question et effectue des actions en fonction de la réponse, en style événementiel le programme n'attend rien et est exécuté lorsque quelque chose s'est passé[12]. Par exemple, l'utilisateur déplace la souris ou presse sur un bouton. Dans ce paradigme, la programmation consiste à décrire les actions à prendre en réponse aux événements. Et une action peut en cascade déclencher une autre action correspondant à un autre événement[12]. Le paradigme événementiel a été introduit par le langage Simula dans les années 1970. Il est devenu populaire à la suite de l'avènement des interfaces graphiques et des applications web[12].
79
+
80
+ Avec l’avènement de l'Internet dans les années 1990, les données, les images ainsi que le code s'échangent entre ordinateurs. Si un résultat est demandé à un ordinateur, celui-ci peut exécuter le programme nécessaire, et envoyer le résultat. Il peut également envoyer le code nécessaire à l'ordinateur client pour qu'il calcule le résultat lui-même[12]. Le programme est rarement traduit en langage machine, mais plutôt interprété ou traduit en une forme intermédiaire, le bytecode, qui sera exécuté par une machine virtuelle, ou traduit en langage machine au moment de l'exécution (just-in-time). Java, PHP et Javascript sont des langages de programmation basée web[12].
81
+
82
+ L'utilisation d'un langage est rendue possible par un traducteur automatique. Un programme qui prend un texte écrit dans ce langage pour en faire quelque chose, en général soit :
83
+
84
+ Un programme qui traduit le texte dans un langage qui permettra son exécution, tel le langage machine, le bytecode ou le langage assembleur.
85
+
86
+ Un programme qui exécute les instructions demandées. Il joue le même rôle qu'une machine qui reconnaîtrait ce langage.
87
+
88
+ Chaque appareil informatique a un ensemble d'instructions qui peuvent être utilisées pour effectuer des opérations. Les instructions permettent d'effectuer des calculs arithmétiques ou logiques, déplacer ou copier des données, ou bifurquer vers l'exécution d'autres instructions. Ces instructions sont enregistrées sous forme de séquences de bits, où chaque séquence correspond au code de l'opération à effectuer et aux opérandes, c'est-à-dire aux données concernées ; c'est le langage machine[17].
89
+
90
+ La traduction s'effectue en plusieurs étapes. En premier lieu, le traducteur effectue une analyse lexicale où il identifie les éléments du langage utilisés dans le programme. Dans l'étape suivante, l'analyse syntaxique, le traducteur construit un diagramme en arbre qui reflète la manière dont les éléments du langage ont été combinés dans le programme, pour former des instructions. Puis, lors de l'analyse sémantique, le traducteur détermine s'il est possible de réaliser l'opération, et les instructions qui seront nécessaires dans le langage cible[18].
91
+
92
+ Dans le langage de programmation assembleur, des mots aide-mémoire (mnémonique) sont utilisés pour référer aux instructions de la machine. Les instructions diffèrent en fonction des constructeurs et il en va de même pour les mnémoniques. Un programme assembleur traduit chaque mnémonique en la séquence de bits correspondante[19].
93
+
94
+ Les langages de programmation fonctionnent souvent à l'aide d'un runtime.
95
+
96
+ Un runtime (traduction : exécuteur) est un ensemble de bibliothèques logicielles qui mettent en œuvre le langage de programmation, permettant d'effectuer des opérations simples telles que copier des données, voire les opérations beaucoup plus complexes[20].
97
+
98
+ Lors de la traduction d'un programme vers le langage machine, les opérations simples sont traduites en les instructions correspondantes en langage machine tandis que les opérations complexes sont traduites en des utilisations des fonctions du runtime. Dans certains langages de programmation, la totalité des instructions sont traduites en des utilisations du runtime[20] qui sert alors d'intermédiaire entre les possibilités offertes par la plateforme informatique et les constructions propre au langage de programmation[21].
99
+
100
+ Chaque langage de programmation a une manière conventionnelle de traduire l'exécution de procédures ou de fonctions, de placer les variables en mémoire et de transmettre des paramètres. Ces conventions sont appliquées par le runtime[22]. Les runtime servent également à mettre en œuvre certaines fonctionnalités avancées des langages de programmation telles que le ramasse-miettes, ou la réflexion[20].
101
+
102
+ Les langages de programmation sont couramment auto-implémentés, c'est-à-dire que le compilateur pour ce langage de programmation est mis en œuvre dans le langage lui-même. Exemple : un compilateur pour le langage Pascal peut être écrit en langage Pascal[23].
103
+
104
+ Les fonctionnalités avancées telles que le ramasse-miettes (anglais garbage collector), la manipulation des exceptions, des événements, ou des threads, ainsi que la liaison tardive et la réflexion sont mises en œuvre par les runtime des langages de programmation[20].
105
+
106
+ Un mécanisme qui supprime les variables inutilisées et libère l'espace mémoire qui leur avait été réservé[24].
107
+
108
+ Un fait inattendu, souvent accidentel, entraîne l'échec du déroulement normal du programme, et ce fait exceptionnel doit être pris en charge par le programme avant de pouvoir continuer. Certains langages de programmation permettent de provoquer délibérément l'arrêt du déroulement normal du programme[25].
109
+
110
+ Une procédure qui va être exécutée lorsqu'une condition particulière est rencontrée. les événements sont notamment utilisés pour mettre en œuvre les interfaces graphiques[26].
111
+
112
+ Une suite d'instructions en train d'être exécutée. Les langages de programmation qui manipulent les threads permettent d'effectuer plusieurs tâches simultanément. Cette possibilité d'exécution simultanées, offerte par les systèmes d'exploitation, est également offerte en allégé par les runtime des langages de programmation[27].
113
+
114
+ Le procédé de liaison (anglais late binding ou dynamic binding) consiste à associer chaque identifiant d'un programme avec l'emplacement de mémoire concerné. Cette opération peut être effectuée lors de la traduction du programme, au cours de l'exécution du programme ou juste avant[28], elle est dite tardive lorsque l'opération de liaison est effectuée très tard, juste avant que l'emplacement concerné ne soit utilisé[29].
115
+
116
+ La possibilité pour un programme d'obtenir des informations concernant ses propres caractéristiques. Des instructions du langage de programmation permettent à un programme d'obtenir des informations sur lui-même, et de les manipuler comme des données[30].
117
+
118
+ Une structure permettant de manipuler des traits impératifs dans des langages fonctionnels purs.
119
+
120
+ Bien que la notion de programme apparaisse progressivement au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, les premiers langages de programmation n'apparaissent qu'autour de 1950. Chacun pouvant créer son propre langage, il est impossible de déterminer le nombre total de langages existant à l'heure actuelle.
121
+
122
+ On peut aussi classer les langages de programmation en fonction de leur utilisation car beaucoup de langages sont spécialisés à une application ou à un domaine particulier.
123
+
124
+ Ce type de langage est utilisé pour une plus grande interaction entre un client et un serveur.
125
+
126
+ Du côté du serveur Web, cela permet de produire des pages dont le contenu est généré à chaque affichage. Ces langages sont par ailleurs souvent couplés avec un langage pour communiquer avec des bases de données (exemples : PHP, LiveCode).
127
+
128
+ Côté client (en général le navigateur web), ces langages offrent la possibilité de réagir à certaines actions de l'utilisateur sans avoir à questionner le serveur. Par exemple, le JavaScript d'une page Web peut réagir aux saisies de l'utilisateur dans un formulaire (et vérifier le format des données).
129
+
130
+ Certains langages permettent de développer à la fois les aspects client et serveur. C'est le cas d'Ocsigen, de Hop, de Dart ou bien encore du Server-Side JavaScript.
131
+
132
+ On désigne parfois par langage de programmation théorique les systèmes formels utilisés pour décrire de façon théorique le fonctionnement des ordinateurs. Ils ne servent pas à développer des applications mais à représenter des modèles et démontrer certaines de leurs propriétés.
133
+
134
+ On peut citer la machine de Turing et le λ-calcul de Church, qui datent tous les deux des années 1930, et donc antérieurs à l'invention de l'ordinateur. Le λ-calcul a par la suite servi de base théorique à la famille des langages de programmation fonctionnelle. Dans les années 1980, Robin Milner a mis au point le π-calcul pour modéliser les systèmes concurrents.
135
+
136
+ Les langages exotiques ont pour but de créer des grammaires complètes et fonctionnelles mais dans un paradigme éloigné des conventions. Beaucoup sont d'ailleurs considérés comme des blagues.
137
+
138
+ Ces langages sont généralement difficiles à mettre en pratique et donc rarement utilis��s.
139
+
140
+ Langages de programmation synchrones pour les systèmes réactifs : Esterel, Lustre.
141
+
142
+ Les pseudo-codes ont généralement un but uniquement pédagogique.
143
+
144
+ Logo est un langage fonctionnel simple à apprendre.
145
+
146
+ Dans les années 1990, le langage BASIC était souvent conseillé pour débuter. Il avait cependant la réputation de favoriser la prise de mauvaises habitudes de programmation.
147
+
148
+ Le Processing est un langage simplifié qui s'appuie sur Java. Il permet un développement d'applications fenêtrées sur tout type d'ordinateur équipé de Java.
149
+
150
+ L'Arduino est un langage simplifié s'appuyant sur C/C++. Il permet un développement simple de projets électroniques à partir de carte Arduino (AVR).
151
+
152
+ L'ArduinoEDU est un langage encore plus simple, en français, pour les grands débutants s'appuyant sur le langage C/C++/Arduino. Il permet un développement très simple de projets électroniques à partir de cartes Arduino (AVR).
153
+
154
+ Flowgorithm est un outil de création et modification graphique de programmes informatiques sous forme d'Algorigramme.
155
+
156
+ R, SAS et xLispStat sont à la fois un langage de statistiques et un logiciel.
157
+
158
+ Une machine-outil automatisée, ou Commande Numérique (C.N.), a besoin d'un langage de programmation pour réaliser les opérations de tournage ou de fraisage…
159
+
160
+ Nyquist est un langage de synthèse et d'analyse sonore. Pure Data est un logiciel de création musicale graphique qui repose sur un langage de programmation procédural.
161
+
162
+ Six chercheurs de trois universités portugaises ont mené une étude comparative de 27 langages de programmation, intitulée « Energy Efficiency Across Programming Languages ». Ils ont étudié la consommation d'énergie, le temps d'exécution et l'utilisation de la mémoire. Pour obtenir un ensemble de programmes comparables, les chercheurs ont exploré le Computer Language Benchmarks Game (CLBG).
163
+
164
+ Le tableau obtenu présente les résultats globaux (en moyenne) pour la consommation d'énergie (Energy), le temps d'exécution (Time) et la consommation maximale de la mémoire (Mb) normalisés par rapport au langage le plus efficace pour le critère mesuré.
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+
166
+ Les cinq meilleurs langages sont[31] :
167
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+ La popularité de chaque langage est difficilement quantifiable ; néanmoins, il existe l'index TIOBE, calculé mensuellement, qui se base sur le nombre de formations/cours destinée aux ingénieurs et le nombre de revendeurs/free-lance spécialisés dans un langage de programmation. C'est une information parcellaire mais qui peut donner un ordre d'idée sur les tendances en matière de préférence des programmeurs.
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+ Les langues des signes désignent les langues gestuelles (produites par les mouvements des mains, du visage et du corps dans son ensemble) que les personnes sourdes ont développées pour communiquer. Elles assurent toutes les fonctions remplies par les langues orales.
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+ Depuis le congrès de Milan de 1880, les méthodes orales ont été privilégiées dans l'éducation des enfants sourds, au détriment des langues visuelles. Dans les années 1960, le linguiste William Stokoe analyse la structure de la langue des signes américaine (American Sign Language, ASL) et met en évidence qu'elle possède les mêmes caractéristiques linguistiques structurelles que les langues parlées : une phonologie, une grammaire utilisant une syntaxe. Cette découverte apporte alors une légitimité aux langues des signes, qu'elles n'avaient pas auparavant. Les langues des signes entrent alors dans l'éducation des enfants sourds de certains pays. En 1980, la Suède décide ainsi que l'éducation des sourds doit être bilingue : la langue des signes est la première langue des enfants sourds, et le suédois est la langue seconde. Des pays de plus en plus nombreux suivent cet exemple[1],[2].
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+ Si la langue des signes est enseignée et diffusée, elle est conçue en tant que « reproduction » d'une langue qu'elle visualise et gestualise. Il faut attendre William Stokoe[3] pour que la langue des signes soit observée comme une langue à part entière grâce à la description selon le principe de la double articulation qu'André Martinet[4] développe pour le langage humain en général et atteste pour la langue des signes dans l’introduction à l’Essai de grammaire de la langue des signes française de Nève de Mévergnies[5]. Ces descriptions, très souvent menées selon les critères d'analyse des langues orales, ont contribué à faire peu à peu reconnaître à ces langues leur statut de langues naturelles à part entière. Cependant du fait que les langues des signes utilisent une modalité visuo-gestuelle et non audio-orale, elles mettent en place des structures spécifiques, bien différentes de celles des langues orales et nécessitent donc une description circonstanciée.
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7
+ Comme toute langue, une langue des signes nécessite un apprentissage mais il n'est pas nécessaire d'avoir une surdité pour apprendre ou communiquer en langue des signes. Par exemple de nombreux entendants (enfants de sourds, partenaires, ou interprètes et autres professionnels en contact avec des sourds) parviennent à développer un haut degré de bilinguisme. Selon le Ministère de la Culture[6], « les langues des signes sont pour les sourds, le seul mode linguistique véritablement approprié, qui leur permette un développement cognitif et psychologique d’une manière équivalente à ce qu’il en est d’une langue orale pour un entendant. »
8
+
9
+ On parle souvent quand on traite de la langue des signes d'une « pensée visuelle ». Elle remet en question ce que nous considérons habituellement comme appartenant au domaine de la linguistique. En effet, selon Christian Cuxac[7], dans une perspective sémiogénétique, le modèle de la langue des signes française propose une bifurcation de visée entre deux types de structures (fréquemment imbriquées dans le discours) :
10
+
11
+ Les signes standards sont conditionnés par la gestuelle de la ou des mains, de la tête et du visage, par l’orientation du signe, son emplacement et son mouvement, chaque paramètre correspondant à une liste finie d’éléments qui correspond au phonème de la langue orale. Le dénombrement des éléments par catégorie paramétrique varie selon les descriptions. Pour la seule gestuelle des mains, on en compte entre 45 et 60 différentes en langue des signes française. Ces éléments apparaissent simultanément et peuvent se combiner au sein d'un signe de même que les phonèmes se combinent au sein d'un mot.
12
+
13
+ Les structures de grande iconicité sont d'un emploi récurrent dans la conduite de récit. Elles sont extrêmement originales et particulières. L'étude poussée de ces structures[8] ont permis de mettre en évidence différents types de transferts possibles dans un discours. Par exemple, le locuteur prend alors le rôle d’une personne ou encore, met en situation des formes[9]. Christian Cuxac l'explicite ainsi : « Toutes les langues permettent de reconstruire des expériences, selon des stratégies variées. (…) dans les cas d’ajouts gestuels (ex : un ballon « grand comme ça ») (…), le geste accompagne ou complète la parole, (…) le locuteur prend la voix des personnages dont il parle, pour raconter une histoire. On observe alors des phénomènes de prosodie tout à fait intéressants, lors de ces prises de rôle. Au contraire, les langues des signes donnent à voir constamment, à des degrés divers. La grande iconicité est donc l’activation, dans le domaine du discours, d’une visée illustrative (ou iconicisatrice), lorsque la dimension donnée à voir est présente. »
14
+
15
+ A Il faut également relever l'utilisation particulière de l'espace par la langue des signes. En effet, alors que les langues vocales utilisent de préférences des structures syntaxiques linéaires pour le marquage temporel ou encore les relations entre différents éléments de la phrase, la langue des signes utilise de préférences des structures syntaxiques spatiales : le temps peut par exemple se dérouler selon un axe arrière-avant dans l'espace du signeur ou encore selon un axe gauche-droite.
16
+
17
+ L'espace de signation (là où la personne signe) peut aussi servir à créer des repères, des marqueurs auxquels on se réfère tout au long du discours (par ex. un repère pour l'école, un pour la maison, un autre pour un personnage). Il suffit alors de pointer du doigt ou du regard l'endroit pour "l'activer" et y faire référence dans le discours. C'est en quelque sorte un usage spatial du pronom.
18
+
19
+ Les langues des signes (LS) ne sont pas universelles, malgré ce que l'on croit. Henri Wittmann (1991) a fourni une classification des langues des signes. Il existe en fait, tout comme pour le langage oral, autant de langues des signes que de communautés différentes de sourds, chaque langue des signes ayant son histoire, ses unités signifiantes et son lexique. Le développement d'une langue des signes dépend de la vivacité de la communauté des personnes qui la composent, comme pour une langue vocale. Comme un jargon, la langue des signes pratiquée dans une région n'a pas nécessairement de liens avec la langue orale de cette même région.[pas clair], par exemple, en France, le signe « Maman » est différent selon les régions voire départements. En dépit des différences entre les langues des signes du monde, la compréhension et la communication est rapidement possible entre deux personnes maîtrisant des langues des signes différentes. Ceci tient à la grande proximité des structures syntaxiques (l'ordre de signes dans la phrase) et à l’existence de structures très iconiques (des signes dont la forme représente assez bien ce dont on parle : la lettre « C », « soleil », « téléphoner »...) [10], caractérisées par l’absence de signes standard (qui sont eux différents pour chaque langue : par exemple « eau »). L’origine de ces structures partagées tient probablement à la nature même de la langue et transfigure l'expérience humaine du monde qu'en ont ses locuteurs.[pas clair]
20
+
21
+ Seules quelques-unes de la centaine de langues des signes dans le monde ont obtenu une reconnaissance légale, les autres ne bénéficiant d'aucun statut officiel.
22
+
23
+ Aujourd'hui encore, faute d'information, de nombreuses personnes sourdes ou parents de sourds ne connaissent pas l'existence des langues des signes et considèrent avant tout la surdité comme un handicap. Il semble nécessaire d'avoir une approche différente de la simple vision curative de la surdité et de prendre en considération la réalité sociale et linguistique des langues des signes. De nombreux pays souhaitent avant tout un épanouissement des personnes et développent l'accès en langue des signes aux lieux publics[11], aux universités[12], etc.
24
+
25
+ En 2005 : la loi no 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées reconnaît officiellement la LSF.
26
+
27
+ Ainsi, ses art. 19 et 75 insèrent les dispositions suivantes dans le code de l'éducation :
28
+
29
+ Une émission d'information en langue des signes existe sur la chaîne de télévision France Info[15].
30
+
31
+ Depuis la fin du XXe siècle, on assiste à l'émergence de l'utilisation de la langue des signes pour faciliter la communication entre parents et enfants pré-verbaux.
32
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33
+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Langues des signes villageoises (en) :
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5
+ Le HyperText Markup Language, généralement abrégé HTML ou dans sa dernière version HTML5, est le langage de balisage conçu pour représenter les pages web. C’est un langage permettant d’écrire de l’hypertexte, d’où son nom. HTML permet également de structurer sémantiquement la page, de mettre en forme le contenu, de créer des formulaires de saisie, d’inclure des ressources multimédias dont des images, des vidéos, et des programmes informatiques. Il permet de créer des documents interopérables avec des équipements très variés de manière conforme aux exigences de l’accessibilité du web. Il est souvent utilisé conjointement avec le langage de programmation JavaScript et des feuilles de style en cascade (CSS). HTML est inspiré du Standard Generalized Markup Language (SGML). Il s'agit d'un format ouvert.
6
+
7
+ L’anglais Hypertext Markup Language se traduit littéralement en langage de balisage d’hypertexte[1]. On utilise généralement le sigle HTML, parfois même en répétant le mot « langage » comme dans « langage HTML ». Hypertext est parfois écrit HyperText pour marquer le T du sigle HTML.
8
+
9
+ Le public non averti parle parfois de HTM au lieu de HTML, HTM étant l’extension de nom de fichier tronquée à trois lettres, une limitation qu’on trouve sur d’anciens systèmes d’exploitation de Microsoft.
10
+
11
+ Durant la première moitié des années 1990, avant l’apparition des technologies web comme le langage JavaScript (js), les feuilles de style en cascade (css) et le Document Object Model (Dom), l’évolution de HTML a dicté l’évolution du World Wide Web. Depuis 1997 et HTML 4, l’évolution de HTML a fortement ralenti ; 10 ans plus tard, HTML 4 reste utilisé dans les pages web. En 2008, la spécification du HTML5 est à l’étude[2] et devient d'usage courant dans la seconde moitié des années 2010.
12
+
13
+ HTML est une des trois inventions à la base du World Wide Web, avec le Hypertext Transfer Protocol (HTTP) et les adresses web (URL). HTML a été inventé pour permettre d'écrire des documents hypertextuels liant les différentes ressources d’Internet avec des hyperliens. Aujourd’hui, ces documents sont appelés « page web ». En août 1991, lorsque Tim Berners-Lee annonce publiquement le web sur Usenet, il ne cite que le langage SGML, mais donne l’URL d’un document de suffixe .html. Dans son livre Weaving the web[3], Tim Berners-Lee décrit la décision de baser HTML sur SGML comme étant aussi « diplomatique » que technique : techniquement, il trouvait SGML trop complexe, mais il voulait attirer la communauté hypertexte qui considérait que SGML était le langage le plus prometteur pour standardiser le format des documents hypertexte. En outre, SGML était déjà utilisé par son employeur, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN).
14
+ Les premiers éléments du langage HTML comprennent le titre du document, les hyperliens, la structuration du texte en titres, sous-titres, listes ou texte brut, et un mécanisme rudimentaire de recherche par index. La description de HTML est alors assez informelle et principalement définie par le support des divers navigateurs web contemporains. Dan Connolly a aidé à faire de HTML une véritable application de SGML[4].
15
+
16
+ L’état de HTML correspond alors à ce que l’on pourrait appeler HTML 1.0. Il n’existe cependant aucune spécification portant ce nom, notamment parce que le langage était alors en pleine évolution. Un effort de normalisation était cependant en cours[5]. À partir de fin 1993, le terme HTML+ est utilisé pour désigner la version future de HTML[6]. Malgré l’effort de normalisation ainsi initié, et jusqu’à la fin des années 1990, HTML est principalement défini par les implémentations des navigateurs.
17
+ Avec le navigateur NCSA Mosaic, HTML connaît deux inventions majeures. D’abord l’invention de l’élément IMG permet d’intégrer des images (dans un premier temps, uniquement aux formats GIF et XBM) aux pages web (Mosaic 0.10). Ensuite l’invention des formulaires (Mosaic 2.0pre5) rend le web interactif en permettant aux visiteurs de saisir des données dans les pages et de les envoyer au serveur web. Cette invention permet notamment de passer des commandes, donc d’utiliser le web pour faire du commerce électronique.
18
+
19
+ Avec l’apparition de Netscape Navigator 0.9 le 13 octobre 1994, le support de nombreux éléments de présentation est ajouté : attributs de texte, clignotement, centrage, etc. Le développement de HTML prend alors deux voies divergentes. D’une part, les développeurs de navigateurs s’attachent à maximiser l’impact visuel des pages web en réponse aux demandes des utilisateurs[7]. D’autre part, les concepteurs du web proposent d’étendre les capacités de description sémantique (logos, notes de bas de page, etc.) et les domaines d’applications (formules mathématiques, tables) de HTML. En ceci, ils suivent les principes de SGML consistant à laisser la présentation à un langage de style. En l’occurrence, les feuilles de style en cascade (CSS) sont prévues pour HTML. Seul le support des tables est rapidement intégré aux navigateurs, notamment parce qu’il permet une très nette amélioration de la présentation.
20
+ Outre la multiplication des éléments de présentation, les logiciels d’alors produisant et consommant du HTML conçoivent souvent les documents comme une suite de commandes de formatage plutôt que comme un marquage représentant la structure en arbre aujourd’hui appelée Document Object Model (DOM). Le manque de structure du HTML alors mis en œuvre est parfois dénoncé comme étant de la « soupe de balises », en anglais : tag soup.
21
+
22
+ En mars 1995, le World Wide Web Consortium (W3C) nouvellement fondé propose le résultat de ses recherches sur HTML+ : le brouillon HTML 3.0. Il comprend notamment le support des tables, des figures et des expressions mathématiques. Ce brouillon expire le 28 septembre 1995 sans donner de suites directes. Fin 1995, le RFC 1866[8] décrivant HTML 2.0 est finalisé. Le principal éditeur est Dan Connolly. Ce document décrit HTML tel qu’il existait avant juin 1994, donc sans les nombreuses additions de Netscape Navigator.
23
+
24
+ Le 14 janvier 1997, le W3C publie la spécification HTML 3.2. Elle décrit la pratique courante observée début 1996[9], donc avec une partie des additions de Netscape Navigator et d’Internet Explorer. Ses plus importantes nouveautés sont la standardisation des tables et de nombreux éléments de présentation. HTML 3.2 précède de peu HTML 4.0 et contient des éléments en prévision du support des styles et des scripts.
25
+ Le 18 décembre 1997, le W3C publie la spécification HTML 4.0 qui standardise de nombreuses extensions supportant les styles et les scripts, les cadres (frames) et les objets (inclusion généralisée de contenu). HTML 4.0 apporte également différentes améliorations pour l’accessibilité des contenus[10] dont principalement la possibilité d’une séparation plus explicite entre structure et présentation du document, ou le support d’informations supplémentaires sur certains contenus complexes tels que les formulaires, les tableaux ou les sigles.
26
+ HTML 4.0 introduit trois variantes du format, destinées à favoriser l’évolution vers un balisage plus signifiant, tout en tenant compte des limites temporaires des outils de production :
27
+
28
+ Ces variantes perdurent par la suite sans modifications notables en HTML 4.01 et dans le format de transition XHTML 1.0 issu de HTML.
29
+ La dernière spécification de HTML est la version 4.01 datant du 24 décembre 1999. Elle n’apporte que des corrections mineures à la version 4.0.
30
+
31
+ Le développement de HTML en tant qu’application du Standard Generalized Markup Language (SGML) est officiellement abandonné au profit de XHTML, application de Extensible Markup Language (XML).
32
+ Cependant, en 2004, des fabricants de navigateurs web[11] créent le web Hypertext Application Technology Working Group (WHATWG) dans le but, notamment, de relancer le développement du format HTML et de répondre aux nouveaux besoins sur une base technologique jugée plus aisément implémentable que celle du XHTML 2.0 en cours de conception. Ceci s’inscrit dans le contexte d’une contestation plus générale du mode de fonctionnement du W3C, réputé trop fermé par une partie des développeurs et designers web[12].
33
+
34
+ En mars 2007, tirant la conséquence des réticences d’une partie de l’industrie et des concepteurs de contenus web face à XHTML 2.0[13], le W3C relance le développement de HTML et crée un nouveau groupe de travail encadré par Chris Wilson (Microsoft) et initialement Dan Connolly (W3C), maintenant Michael Smith (W3C). Il s’agit notamment[14] :
35
+
36
+ Les travaux du WHATWG ont été formellement adoptés en mai 2007 comme point de départ d’une nouvelle spécification HTML5[15]. Ce document[16] a été publié sous forme de Working Draft le 22 janvier 2008.
37
+ Parmi les principes de conception évoqués par le groupe de travail figurent en particulier[17] :
38
+
39
+ Une Accessibility Task Force est créée par le W3C en novembre 2009 afin de résoudre les problèmes de compatibilité du nouveau format avec les normes d'accessibilité[18], liés notamment à l'implémentation d'ARIA, aux alternatives textuelles et aux nouveaux éléments canvas et video[19].
40
+
41
+ Le développement de XHTML 2.0 est initialement poursuivi en parallèle, en réponse aux besoins d’autres secteurs du web, tels que les périphériques mobiles, les applications d’entreprise et les applications serveurs[20]. Puis, en juillet 2009, le W3C décide la non-reconduction du XHTML 2 Working Group à la fin 2009[21].
42
+
43
+ Avec l'abandon du XHTML 2, la version XHTML 1.1 reste donc la version normalisée. Le HTML5 sera compatible avec le XHTML et le XML, et autorisera donc des documents XHTML5[22][réf. non conforme]. Cependant, il est probable que le W3C s'oriente vers un abandon pur et simple du XHTML 1.1, car l'implantation du XML dans le HTML5 rend inutile la définition de document de type XHTML y.y (où y.y sont les numéros de version)[22].
44
+
45
+ En janvier 2011, des divergences de points de vue entre Ian Hickson (ingénieur chez Google), qui écrit la spécification HTML5, et les membres du groupe de travail du W3C conduisent le WHATWG à créer HTML Living Standard (littéralement : standard vivant du HTML), une spécification de HTML prévue pour être en constante évolution, afin de coller avec les développements rapides de nouvelles fonctionnalités par les développeurs de navigateurs[23][réf. non conforme] (par opposition à des versions numérotées, donc « fixes »).
46
+
47
+ Le HTML Living Standard a pour but d'inclure le HTML5, et de le développer en permanence[24][réf. non conforme]. En particulier, dans la version du 22 août 2012, le document de référence[24] explique que le HTML5 du W3C, publié le 22 juin 2012, est basé sur une version du HTML Living Standard, mais que le HTML Living Standard ne s'arrête pas à cette version, et continue à évoluer. Il développe en particulier les différences entre la version W3C (le HTML5) et la version HTML Living Standard (par exemple, les nouveaux bugs ne sont pas pris en compte dans le HTML5, des différences syntaxiques sont répertoriées, et de nouvelles balises créées par le HTML Living Standard ne sont pas incluses dans le HTML5).
48
+
49
+ HTML est un langage de description de format de document qui se présente sous la forme d’un langage de balisage dont la syntaxe vient du Standard Generalized Markup Language (SGML).
50
+
51
+ Jusqu’à sa version 4.01 comprise, HTML est formellement décrit comme une application du Standard Generalized Markup Language (SGML). Cependant, les spécifications successives admettent, par différents biais, que les agents utilisateurs ne sont pas, en pratique, des analyseurs SGML conformes[25]. Les navigateurs Web n’ont jamais été capables de déchiffrer l’ensemble des variations de syntaxe permises par SGML[26] ; en revanche ils sont généralement capables de rattraper automatiquement de nombreuses erreurs de syntaxe, suivant la première partie de la « loi de Postel » : « Soyez libéral dans ce que vous acceptez, et conservateur dans ce que vous envoyez » (RFC 791[27]). De fait, les développeurs de pages Web et de navigateurs Web ont toujours pris beaucoup de liberté avec les règles syntaxiques de SGML. Enfin, la document type definition (DTD) de HTML, soit la description technique formelle de HTML, n’a été écrite par Dan Connolly que quelques années après l’introduction de HTML[4].
52
+
53
+ Malgré les libertés prises avec la norme, la terminologie propre à SGML est utilisée : document, élément, attribut, valeur, balise, entité, validité, application, etc. Grâce à la DTD, il est possible de vérifier automatiquement la validité d’un document HTML à l’aide d’un parseur SGML[28].
54
+
55
+ À l’origine, HTML a été conçu pour baliser (ou marquer) simplement le texte, notamment pour y ajouter des hyperliens. On utilisait un minimum de balises, comme dans le document HTML suivant :
56
+
57
+ Cet exemple contient du texte, cinq balises et une référence d’entité :
58
+
59
+ Un document HTML valide est un document qui respecte la syntaxe SGML, n’utilise que des éléments et attributs standardisés, et respecte l’imbrication des éléments décrite par le standard. Il ne manque qu’une déclaration de type de document à l’exemple précédent pour qu’il soit un document HTML 2.0 valide[29][réf. non conforme].
60
+
61
+ Un document valide n’est cependant pas suffisant pour être conforme à la spécification HTML visée. En effet, outre l’exigence de validité, un document conforme est soumis à d’autres contraintes qui ne sont pas exprimées par la définition de type de document (DTD), mais qui le sont par la spécification elle-même. C’est notamment le cas du type de contenu de certains attributs, comme celui de l’attribut datetime : pour être conforme à HTML 4.01, celui-ci doit être lui-même conforme à un sous-ensemble de la norme ISO 8601[30]. Un parseur strictement SGML tel que le validateur HTML du W3C ne peut donc pas garantir la conformité d’un document HTML.
62
+
63
+ Dans les premières années, les documents HTML étaient souvent considérés comme des structures plates, et les balises comme des commandes de style[31]. Ainsi la balise <p> était considérée comme un saut de ligne, et la balise </p> était ignorée. Ou encore lorsque JavaScript 1.0 est apparu, il ne donnait accès qu’aux liens et formulaires du document à travers les tables document.forms et document.links.
64
+
65
+ Avec l’introduction des Cascading Style Sheets et du Document Object Model, il a fallu considérer que les documents HTML ont une véritable structure en arbre, avec un élément racine contenant tous les autres éléments[32]. Les balises ouvrantes et fermantes de ces éléments restent d’ailleurs optionnelles. Cependant, aujourd’hui, on a tendance à baliser chaque élément[33] et à indiquer la DTD. À l'exception de l'élément à la racine, chaque élément a exactement un élément parent direct ; cet « arbre du document » est notamment utilisé par la structure de formatage qui en est dérivée pour l’application des feuilles de style en cascade où chaque élément peut avoir un fond, un bord et une marge propres.
66
+
67
+ La structure et le code des sites web peut d'ailleurs se consulter en ajoutant view-source: devant l'url de la page. Pour la page ci-présente cela donnerait view-source:https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Hypertext_Markup_Language.
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+
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+ html
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+ p
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+ texte
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+ La version 4 de HTML décrit 91 éléments. En suivant la spécification de HTML 4, les fonctionnalités implémentées par HTML peuvent être réparties ainsi :
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+ Les attributs permettent de préciser les propriétés des éléments HTML. Il y a 188 attributs dans la version 4 de HTML[47].
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+ Certains attributs s’appliquent à presque tous les éléments :
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+
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+ D’autres attributs sont propres à un élément unique, ou des éléments similaires. Par exemple :
98
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+ La plupart des attributs sont facultatifs. Quelques éléments ont cependant des attributs obligatoires :
100
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101
+ Le type de contenu des attributs HTML échappe pour partie au champ d’application de cette norme, et sa validation relève de normes tierces telles que les URI, les types de contenu ou les codes de langages.
102
+
103
+ Certains attributs sont enfin de type booléen. Ce sont les seuls attributs dont la syntaxe peut être validement implicite en HTML : l’attribut selected d’un contrôle de formulaire peut ainsi être raccourci sous la forme selected remplaçant la forme complète selected="selected". Cette forme particulière est un des points différenciant HTML de la syntaxe des documents « bien formés » au sens XML.
104
+
105
+ Les pages Web peuvent être rédigées dans toutes sortes de langues et de très nombreux caractères peuvent être utilisés, ce qui requiert soit un jeu de caractères par type d’écriture, soit un jeu de caractères universel. Lors de l’apparition de HTML, le jeu de caractères universel Unicode n’était pas encore inventé, et de nombreux jeux de caractères se côtoyaient, notamment ISO-8859-1 pour l’alphabet latin et ouest-européen, Shift-JIS pour le japonais, KOI8-R pour le cyrillique. Aujourd’hui, le codage UTF-8 de Unicode est le plus répandu.
106
+
107
+ Le protocole de communication HTTP transmet le nom du jeu de caractères. L’en-tête HTML peut comporter le rappel de ce jeu de caractères, qui devrait être identique, sauf erreur de réglage. Enfin, à la suite d'un mauvais réglage, le jeu de caractères réellement utilisé peut encore différer du jeu annoncé. Ces mauvais réglages causent généralement des erreurs d’affichage du texte, notamment pour les caractères non couverts par la norme ASCII.
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+
109
+ Avant la généralisation d'Unicode, des entités ont été définies pour représenter certains caractères non ASCII. Cela a commencé avec les caractères d'ISO 8859-1 dans la norme HTML 2.0. Pour les diacritiques, ces entités suivent un principe simple : la lettre suivie de l'abréviation de la diacritique associée.
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111
+ Tel qu’il a été formalisé par le W3C, HTML est conçu pour optimiser l’interopérabilité des documents. Le HTML ne sert pas à décrire le rendu final des pages web. En particulier, contrairement à la publication assistée par ordinateur, HTML n’est pas conçu pour spécifier l’apparence visuelle des documents. HTML est plutôt conçu pour donner du sens aux différentes parties du texte : titre, liste, passage important, citation, etc. Le langage HTML a été développé avec l’intuition que les appareils de toutes sortes seraient utilisés pour consulter le web : les ordinateurs personnels avec des écrans de résolution et de profondeur de couleurs variables, les téléphones portables, les appareils de synthèse et de reconnaissance de la parole, les ordinateurs avec une bande passante faible comme élevée, et ainsi de suite.
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113
+ Comme HTML ne s’attache pas au rendu final du document, un même document HTML peut être consulté à l’aide de matériels et logiciels très divers. Au niveau matériel, un document peut notamment être affiché sur un écran d'ordinateur en mode graphique ou un terminal informatique en mode texte, il peut être imprimé, ou il peut être prononcé par synthèse vocale. Au niveau logiciel, HTML ne fait pas non plus de supposition, et plusieurs types de logiciels lisent le HTML : navigateur web, robot d'indexation, scripts divers (en Perl, PHP) de traitement automatique.
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+ Un haut degré d’interopérabilité permet de baisser les coûts des fournisseurs de contenus car une seule version de chaque document sert des besoins très variés. Pour l’utilisateur du web, l’interopérabilité permet l’existence de nombreux navigateurs concurrents, tous capables de consulter l’ensemble du web.
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+ Chaque version de HTML a essayé de refléter le plus grand consensus entre les acteurs de l’industrie, de sorte que les investissements consentis par les fournisseurs de contenus ne soient pas gaspillés et que leurs documents ne deviennent en peu de temps illisibles. La séparation du fond et de la forme n’a pas toujours été respectée au cours du développement du langage, comme en témoigne par exemple le balisage de style de texte, qui permet d’indiquer notamment la police de caractères souhaitée pour l’affichage, sa taille, ou sa couleur.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Documents officiels :
fr/314.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,144 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Apollon (en grec ancien Ἀπόλλων / Apóllôn, en latin Apollo) est le dieu grec des arts, du chant, de la musique, de la beauté masculine, de la poésie et de la lumière. Il est conducteur des neuf muses. Apollon est également le dieu des purifications et de la guérison, mais peut apporter la peste par son arc ; enfin, c'est l'un des principaux dieux capables de divination, consulté, entre autres, à Delphes, où il rendait ses oracles par la Pythie de Delphes. Il a aussi été honoré par les Romains, qui l'ont adopté très rapidement sans changer son nom. Dès le Ve siècle av. J.-C., ils l'adoptèrent pour ses pouvoirs guérisseurs et lui élevèrent des temples.
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+ Il est fréquemment représenté avec son arc et ses flèches, ou encore avec une cithare, voire une lyre : on le qualifie alors de « citharède »[1]. Il est également appelé « musagète » (« celui qui conduit les muses »). Le surnom de « Loxias », « l'Oblique », lui est attribué à cause de l'ambiguïté de ses oracles.
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+ Apollon devient au Moyen Âge puis à l'époque moderne un dieu solaire, patron de la musique et des arts. Au XIXe siècle, et en particulier dans La Naissance de la tragédie de Friedrich Nietzsche[2], il symbolise la raison, la clarté et l'ordre, considérés comme caractéristiques de l'« esprit grec », par opposition à la démesure et à l'enthousiasme dionysiaques. Ainsi, on a pu écrire de lui qu'il est « le plus grec de tous les dieux[3] » et qu'« aucun autre dieu n'a joué un rôle comparable dans le développement du mode de vie grec[4] ». Il reste l'un des dieux auquel l'on a élevé le plus de temples et consacré le plus de cultes[5].
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+ Apollon (grec attique, ionique et homérique : Ἀπόλλων, Apollon (GEN), Ἀπόλλωνος) ; dorique : Ἀπέλλων, Apellōn ; arcadochypriote : Ἀπείλων, Apeilōn ; éolien : Ἄπλουν, Aploun ; latin : Apollō)
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+ L'étymologie du nom est incertaine. L'orthographe Ἀπόλλων avait presque remplacé toutes les autres formes au début de l'ère commune, mais la forme dorique, Apellon (Ἀπέλλων), est plus archaïque, car dérivée d'une précédente *Ἀπέλjων.
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13
+ Le nom d'Apollon est dérivé le plus plausiblement d'une racine indo-européenne *apelo-, *aplo- signifiant « force » ou « puissance ». Selon Daniel E. Gershenson, le nom Apollon est une simple épithète descriptive, les Grecs évitant de prononcer le vrai nom du dieu pour éviter de l'évoquer[6].
14
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15
+ La thèse d'une origine « asiatique » (c'est-à-dire anatolienne) d'Apollon et d'Artémis a été développée par des grands noms de l'hellénisme tels que Wilamowitz en 1903[7] ou M. P. Nilsson en 1925[8] avant d'être remise en cause plus récemment. Ces savants s'appuyaient sur différents éléments : le nom de Léto pourrait venir du lycien, un dialecte indo-européen parlé autrefois en Anatolie, et signifierait, sous la forme Lada, « femme » (étymologie aujourd'hui contestée). L'une des épiclèses d'Apollon, Apollon Lycien, conforte cette hypothèse. Cette épiclèse est cependant plus souvent interprétée à partir du nom du « loup » (Gernet, Jeanmaire…). L'arme d'Apollon et de sa jumelle Artémis, l'arc, n'est pas grecque mais barbare (au sens grec : tous les peuples qui ne parlent pas le grec) ; il porte de plus, comme sa sœur, non pas des sandales, à l'instar des autres dieux, mais des bottines, type de chaussure considérée comme asiatique par les Anciens. En outre, il est, dans l’Iliade d'Homère, du côté des Troyens, peuple asiatique, et le rejet que subit Léto, que nulle terre grecque n'accepte, conforterait l'idée d'un dieu étranger. Enfin, le premier texte mentionnant Apollon est un texte hittite et non pas mycénien[9]. Cette hypothèse anatolienne n'est plus retenue par la recherche moderne[10].
16
+
17
+ Inversement comme l'ont fait remarquer de nombreux chercheurs[Qui ?], Apollon est paradoxalement peut-être le dieu le plus grec de tous et a une longue histoire en Grèce avant l'époque classique.
18
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19
+ Il est aussi possible que ses origines remontent au peuple dorien du Péloponnèse, lequel honorait un dieu nommé Ἀπέλλων / Apéllôn, protecteur des troupeaux et des communautés humaines ; il semblerait que le terme vienne d'un mot dorien ἀπέλλα / apélla, signifiant « bergerie » ou « assemblée ». L'Apollon dorien serait une figure syncrétique de plusieurs divinités locales pré-grecques, de même que l'Apollon grec est la fusion de plusieurs modèles.
20
+
21
+ Lorsque son culte s’introduit en Grèce, il est déjà honoré par d'autres peuples pré-hellènes, ce que l’Hymne homérique qui lui est destiné indique en signalant que les Crétois étaient ses premiers prêtres. Son premier lieu de culte est bien sûr Délos, capitale religieuse des Ioniens ; c'est sous Périclès, au Ve siècle av. J.-C., que l'île passe aux mains des Athéniens, qui confortent son caractère de sanctuaire inviolable en y faisant interdire toute naissance et toute mort. Le culte d'Apollon s'était entre-temps répandu partout dans le monde antique, de l'Asie Mineure (le sanctuaire de Didymes, près de Milet, en porte la trace flagrante : c'est l'un des plus grands temples jamais bâtis dans la zone méditerranéenne) à la Syrie, sans parler des innombrables temples qui lui sont dédiés en Grèce même. Selon Phanias, Gygès, roi de Lydie, fut le premier lui à lui consacrer des offrandes en or. Avant son règne, Apollon Pythien n'avait ni or, ni argent[11].
22
+
23
+ Au rebours de la thèse traditionnelle, Bernard Sergent, spécialiste de mythologie comparée, s'attache à montrer dans Le livre des dieux. Celtes et Grecs, II (Payot, 2004) l'identité d'Apollon et du dieu celtique Lug. Pour lui, le dieu n'est pas asiatique mais gréco-celtique, et par-delà, indo-européen. Il remonte au moins à la séparation des ancêtres des Celtes et des Grecs, au IVe millénaire av. J.-C., et il est arrivé « tout d'un bloc » en Grèce : ce n'est pas une divinité composite. Il possède des homologues en domaine germanique (Wotan) ou indien (Varuna).
24
+
25
+ Apollon serait la « version divine du roi humain ». Les poèmes homériques lui donnent systématiquement l'épithète anax, qui remonte à la désignation mycénienne du roi, wanax. Or le roi indo-européen est rattaché aux trois fonctions définies par Georges Dumézil, d'où la complexité d’Apollon : il remplit toutes les fonctions que puisse avoir un dieu. La définition de Lug donnée par C.-J. Guyonvarc'h et F. Le Roux peut aussi bien s'appliquer à lui : il est « tous les dieux résumés en un seul théonyme ».
26
+
27
+ B. Sergent compare une à une toutes les caractéristiques connues de Lug et d'Apollon et relève de nombreux points et de nombreux attributs communs. C'est surtout à Delphes que le caractère complexe du dieu se révèle, dans son rôle d'inspirateur de la Pythie et des hommes, qu'il révèle à soi.
28
+
29
+ Le rapprochement proposé par Bernard Sergent entre Lug et Apollon n'a pas été repris par d'autres spécialistes. Pierre Sauzeau lui reproche de négliger la proximité Apollon-Rudra « reconnue explicitement » et les liens avec Artémis[12]. Les spécialistes actuels des études celtiques voient davantage en Lug un héritier du couple indo-européen des Dioscures, les Jumeaux divins, une des plus anciennes figures du panthéon indo-européen[13].
30
+
31
+ Dans Apollo the Wolf-god[14], Daniel E. Gershenson voit en Apollon un dieu d'origine indo-européenne, dont les attributs principaux seraient rassemblés dans l’expression Apollon dieu-loup. Cet auteur s’inscrit dans la lignée des travaux de Louis Gernet (Dolon le loup) et d'Henri Jeanmaire (Couroï et Courètes).
32
+
33
+ Par le terme de « loup », il faut entendre non pas le culte de l'animal en lui-même, mais de son symbolisme, lequel n'est autre que le vent considéré tant par ses vertus bénéfiques que destructrices. Les vents, comme Zéphyr le vent-loup, peuvent être favorables aux semences, mais sont aussi tenus pour issus des cavernes et cette origine souterraine les met en relation avec les Enfers. Le vent est ainsi le passage entre le chaos et le cosmos.
34
+
35
+ Ceci explique le rôle de la divinité comme tuteur des éphèbes, de jeunes guerriers qui accomplissent leur initiation d’adultes, sa fonction de protecteur du grain semé et enfin sa qualité de dieu de la prophétie qui révèle les mystères et initie les musiciens et les poètes. Le Lycée (Λύκειον / Lukeion), rendu célèbre par Aristote, est placé dans un gymnase jouxtant le temple d'Apollon Lykeios. Apollon Lykeios, le dieu-loup, serait le maître des passages, dieu qui transforme les forces chaotiques des confréries de loups-garous de l'adolescence vers l'âge adulte, qui dévoile par la prophétie ou la Pythie le monde caché vers le découvert et le manifeste[15].
36
+
37
+ Gershenson présente de nombreux témoignages dans le monde européen qui pourraient montrer que ce dieu-loup et dieu-vent remonte à une période antérieure à la séparation des peuples européens qui ont pénétré en Europe centrale et méridionale. Ses déductions sont en accord avec celles d'autres spécialistes, qui ont notamment souligné le lien d'Apollon avec les loups et son rôle joué dans les initiations. Apollon est particulièrement associé à Borée, le Vent du Nord[16].
38
+
39
+ Jean Haudry rejoint également les conclusions de Gershenson. Comme le dieu védique Rudra, Apollon est un dieu du vent et de la nature sauvage à l'origine : c'est en s'opposant à Dionysos qu'il a développé des caractères « civilisés ». Face à un Dionysos « feu sauvage », il est devenu, contrairement à sa nature première, dieu du foyer delphique. Au feu hivernal de Dionysos, il s'est opposé comme dieu estival et comme dieu solaire. Il s'est ainsi affirmé comme dieu de la sagesse face à la folie dionysiaque. Et si Dionysos, dieu subversif, a pu être considéré comme indésirable dans la société aristocratique, Apollon est devenu le dieu civique et national par excellence[17].
40
+
41
+ L'identification d'Apollon avec le soleil n'apparaît dans aucune source avant le Ve siècle av. J.-C. — à l'époque archaïque, ce sont Hélios ou Hypérion qui représentent le feu solaire[18] ; la première mention attestée remonte à Euripide, dans un fragment de la tragédie perdue Phaéton[19],[18]. L'assimilation s'explique par l'épithète φοῖϐος / Phoibos, littéralement « le brillant », qui est associée à Apollon chez Homère[20]. Elle rencontre un grand succès parmi les poètes, milieu où le nom d'« Apollon » est souvent employé, par métonymie, pour désigner le soleil, de même que « Déméter » pour le pain ou « Héphaïstos » pour le feu. On en trouve peu d'écho dans le culte d'Apollon.
42
+
43
+ Apollon Soleil tout comme Artémis Lune se sont éloignés de leur caractère primitif de dieux sauvages en rejoignant la sphère cosmique de la religion
44
+ [21].
45
+
46
+ Dans l’Iliade, Apollon est décrit comme un dieu lunaire : son arc est d'argent, couleur liée à la nuit et à la lune. Ensuite, de multiples évolutions l'amèneront à devenir un dieu solaire (son épithète Phœbus, la lumière), son arc et ses flèches renvoient d'ailleurs aux rayons solaires. Toujours dans les poèmes homériques, il y est perçu comme un dieu-vengeur, menaçant, porteur de peste. Dans le chant I de l’Iliade, ses surnoms sont les suivants : toxophore, Seigneur archer, argyrotoxos, à l'arc d'argent, etc. Cette attitude vengeresse est accompagnée de traits de caractère belliqueux : Homère l'y décrit comme un dieu orgueilleux, emporté par ses sentiments et par la violence. Rappelons que les poèmes homériques (Iliade) écrits dans le IXe siècle avant Jésus-Christ narrent une histoire antérieure de près de quatre siècles (Troie a été détruite dans les années 1280 ACN). Le dieu Apollon n'a pas encore subi les influences qui l'amèneront à devenir le dieu complexe qu'il est dans la Grèce classique.
47
+
48
+ Apollon est le fils de Zeus et de la Titanide Léto[22]. Il a pour sœur jumelle Artémis.
49
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+ Sa naissance est contée en détail dans l’Hymne homérique à Apollon[23] : sur le point d'enfanter, Léto parcourt la mer Égée, cherchant un asile pour son fils et pour fuir Héra qui la chasse par jalousie. Pleines de terreur, « car nulle d'entre elles n'eut assez de courage, si fertile qu'elle fût, pour accueillir Phoibos »[24], îles et presqu'îles refusent l'une après l'autre d'accueillir Apollon. Léto gagne finalement l'île de Délos, qui refuse d'abord, de peur que le dieu ne la méprise ensuite à cause de l'âpreté de son sol. Léto jure par le Styx que son fils y bâtira son temple et l'île accepte aussitôt.
51
+
52
+ Toutes les déesses, dont Dioné, Rhéa, Thémis et Amphitrite, viennent assister Léto pendant sa délivrance. Par jalousie, Héra ne prévient pas Ilithyie, déesse des accouchements, qui reste sur l'Olympe. Après neuf jours et neuf nuits, les déesses ordonnent à Iris, messagère des dieux, de prévenir Ilithyie et de lui remettre un collier d'or pour la faire venir. Dès que celle-ci arrive à Délos, Léto étreint un palmier qui deviendra sacré et donne naissance à Apollon, en un jour qui est le septième du mois. Aussitôt, les cygnes sacrés font sept fois le tour du rivage en chantant[25]. Puis Thémis offre à Apollon le nectar et l'ambroisie. Dans l’Hymne homérique, Artémis ne naît pas en même temps que son frère, mais à Ortygie[26] — nom qui désigne peut-être l'emplacement du temple d'Artémis à Éphèse[27]. Dès sa naissance, Apollon manifeste sa puissance d'immortel ; il réclame ses attributs, la lyre et l'arc, et affirme ses pouvoirs.
53
+
54
+ Chez Pindare, Artémis et Apollon naissent, jumeaux, à Délos[28]. Délos est une île errante avant l'arrivée de Léto, métamorphose de sa sœur Astéria ; après la délivrance d'Apollon, quatre colonnes surgissent du fond de la mer et viennent l'ancrer solidement[29]. Chez Hygin, le serpent Python prédit sa propre mort des mains d'Apollon et poursuit Léto enceinte pour l'empêcher d'accoucher[30]. Parallèlement, Héra décrète qu'aucune terre sous le soleil ne pourra accueillir Léto. Zeus demande donc à Borée, le vent du Nord, d'amener Léto à Poséidon, qui installe la parturiente sur l'île d'Ortygie, qu'il recouvre sous les eaux. Python finit par abandonner ses recherches et Léto peut accoucher. Aussitôt, Poséidon fait sortir des eaux Ortygie qui prend le nom de Délos, « la visible ». On trouve chez Apollodore l'idée qu'Artémis naît la première et sert de sage-femme à Léto pour la naissance de son frère[31].
55
+
56
+ Peu après la naissance d'Apollon, Zeus lui remet un char tiré par des cygnes et lui ordonne de se rendre à Delphes[32]. Le dieu n'obéit pas immédiatement, mais s'envole à bord de son char pour le pays des Hyperboréens qui, selon certaines versions, est la patrie de Léto[33]. Là vit un peuple sacré qui ne connaît ni la vieillesse, ni la maladie ; le soleil y brille en permanence[34]. Apollon y reste pendant un an avant de partir pour Delphes. Il y revient tous les dix-neuf ans, période au bout de laquelle les astres ont accompli une révolution complète (un cycle métonique)[33]. De l'équinoxe de printemps au lever des Pléiades, il y danse chaque nuit en s'accompagnant de la lyre[33]. Selon d'autres légendes, il y passe chaque année les mois d'hiver[35], ne revenant dans son lieu de culte — Delphes ou Délos — qu'avec le printemps[36].
57
+
58
+ Les premiers exploits du dieu sont décrits dans l’Hymne homérique à Apollon pythien. À la recherche d'un lieu où fonder son oracle, Apollon s'arrête d'abord à la source Telphouse, près de l'Hélicon. Ne souhaitant pas partager le lieu avec quiconque, elle lui suggère d'aller plutôt à Crisa, près de Delphes. Là, Apollon établit son temple, après avoir tué le serpent femelle, la Δράκαινα / drákayna, enfant de Gaïa, qui garde les lieux. La dépouille du serpent reçoit le nom de Πυθώ / Puthố, « la pourrissante » (de πύθειν / púthein, « pourrir »), Apollon prend le titre de Pythien et sa prêtresse celui de Pythie. En colère contre Telphouse, Apollon rebrousse chemin et ensevelit la source sous une pluie de pierres. Il bâtit un sanctuaire à sa place et prend le nom de Telphousien. Le dieu cherche ensuite un moyen de faire venir des prêtres à son temple pythien. Il aperçoit alors un navire de Crétois voguant vers Pylos. Prenant la forme d'un dauphin (δελφίς / delphís), il les mène jusqu'à Crisa. Il se transforme ensuite en jeune homme et conduit les Crétois jusqu'au sanctuaire dont ils deviendront les desservants. Crisa prend alors le nom de Delphes (Δελφοί / Delphoí).
59
+
60
+ L'arrivée à Delphes fait l'objet de variantes. Chez Pindare, le dieu prend contrôle du lieu par la force (on ne précise pas comment), ce qui pousse Gaïa à vouloir le jeter au Tartare[37]. D'autres auteurs mentionnent également les répercussions du meurtre de Python : chez Plutarque, Apollon doit se purifier dans les eaux du Tempé[38]. Chez Euripide, Léto amène Apollon à Delphes où il tue le serpent Python. En colère, Gaïa envoie aux hommes des rêves prophétiques. Apollon se plaint de cette concurrence déloyale à Zeus, qui met fin aux rêves[39]. Chez Hygin, Apollon tue Python pour venger sa mère, que le serpent a poursuivie pendant sa grossesse[30].
61
+
62
+ Dans d'autres traditions, la prise de Delphes est pacifique. Ainsi, chez Eschyle, Gaïa donne l'endroit à sa fille Thémis, laquelle le donne à son tour à sa sœur Phébé, qui le remet ensuite à Apollon[40]. Chez Aristonoos, Apollon est conduit à Delphes par Athéna et persuade Gaïa de lui donner le sanctuaire[41].
63
+
64
+ Dans la guerre de Troie, Apollon se range aux côtés des Troyens, qui lui consacrent un temple sur leur acropole[42]. Comme le font Poséidon et Athéna pour les Achéens, il intervient aux côtés des troupes qu'il défend pour les encourager[43]. Il prend les traits de mortels pour conseiller Hector ou Énée[44]. Il soustrait Énée aux coups de Diomède[45], intervient en personne pour repousser le guerrier grec quand il se fait trop pressant[46] puis sauve Énée en le remplaçant par un fantôme sur le champ de bataille[47]. De même, il dérobe Hector à la rage d'Achille[48]. Inversement, il se sert d'Agénor pour éloigner Achille et empêcher la prise de Troie[49]. Il intervient directement en frappant et désarmant Patrocle, laissant le héros sans défense face aux Troyens qui le tueront[50]. Selon les versions, il aide Pâris à abattre Achille[51], ou prend la forme du prince troyen[52] pour le tuer.
65
+
66
+ Défenseur des Troyens, il a pour principal adversaire sa demi-sœur Athéna[53]. Non content de l'affronter sur le champ de bataille par mortels interposés, il veut empêcher Diomède, le protégé d'Athéna, de remporter l'épreuve de course en chars lors des jeux funéraires de Patrocle ; la déesse intervient à son tour pour faire gagner son champion[54]. Néanmoins, Apollon sait se retenir face à son oncle Poséidon et lui propose de laisser les mortels régler eux-mêmes leurs querelles[55].
67
+
68
+ On ignore pourquoi Apollon prend aussi activement parti pour les Troyens, ou inversement contre les Grecs. Son seul lien avec Troie remonte à sa servitude auprès de Laomédon, mais cette histoire devrait plutôt l'inciter à soutenir les Grecs, comme le fait Poséidon[56].
69
+
70
+ Apollon est un dieu vindicatif, prompt à punir ceux qui le défient en commettant par ailleurs deux fratricides (Tityos et Amphion). Il tue le serpent Python et, aidé de sa sœur, il élimine son demi-frère Tityos, qui a tenté de s'en prendre à Léto[57]. Toujours avec Artémis, il massacre de ses flèches ses neveux et nièces, les fils et filles de Niobé, qui a osé se moquer de sa mère[58]. Il tue aussi son demi-frère Amphion qui tente de piller son temple pour venger les Niobides. Il fait périr les Aloades quand ceux-ci entreprennent d'escalader l'Olympe et de défier les dieux[59]. Il écorche vivant le satyre Marsyas, amateur de flûte, qui lui a lancé un défi musical[60]. Le roi Midas, qui avait préféré le son de la flûte à celui de la lyre, est doté d'une paire d'oreilles d'âne[61].
71
+
72
+ La confrontation ne tourne pas toujours à l'avantage du dieu. Quand Héraclès s'empare du trépied de Delphes pour faire pression sur la Pythie, Apollon accourt à la rescousse de la prêtresse. Le héros se serait enfui avec le trépied si le dieu n'avait pas appelé à l'aide son père Zeus, qui intervient en envoyant un trait de foudre[62].
73
+
74
+ Apollon et sa sœur Artémis entourant le palmier où leur mère leur a donné naissance, cratère du Peintre de Comacchio, vers 450 av. J.-C., (musée archéologique national de Madrid).
75
+
76
+ Idas et Marpessa séparés par Zeus d'Apollon, psykter attique à figures rouges, (Staatliche Antikensammlungen).
77
+
78
+ Apollon et Tityos, pélikè attique à figures rouges de Polygnote, vers 450‑440 av. J.-C..
79
+
80
+ Dans son Hymne à Apollon, Callimaque lui prête un rôle de bâtisseur, de fondateur et législateur. Il conseillait les représentants de diverses cités grecques quant à la fondation de cités nouvelles : « Ô Phébus ! sous tes auspices s'élèvent les villes ; car tu te plais à les voir se former, et toi-même en poses les fondements[63]. »
81
+
82
+ Platon[64] reconnaît également ce rôle à Apollon et conseille à tout fondateur d'un état de se référer aux lois établies par le dieu : il s'agit des lois « qui regardent la fondation des temples, les sacrifices, et en général le culte des dieux, des démons et des héros, et aussi les tombeaux des morts et les honneurs qu'il faut leur rendre afin qu'ils nous soient propices… »
83
+
84
+ Apollon eut une nombreuse descendance :
85
+
86
+ Réputé pour sa grande beauté, Apollon est paradoxalement assez malheureux dans ses amours[65],[66]. Celles-ci ont pour objet des nymphes, des mortels/mortelles, mais très rarement des divinités majeures[67].
87
+
88
+ Il s'éprend de la nymphe Cyrène en la voyant combattre un lion qui menace les troupeaux de son père[68]. Il fait part de ses sentiments au centaure Chiron, qui les approuve. Encouragé, Apollon se déclare à la jeune fille, qu'il emmène en Libye. Là, elle reçoit du dieu la souveraineté sur la région, la Cyrénaïque, et donne naissance à Aristée, qui enseignera aux hommes l'apiculture.
89
+
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+ Les autres amours du dieu sont moins heureuses. Il enlève Marpessa, fille d'Événos, alors qu'elle est fiancée à l'Argonaute Idas[69]. Ce dernier réclame sa promise les armes à la main, et Zeus doit séparer les deux adversaires[70]. Le roi des dieux demande à Marpessa de choisir entre ses deux soupirants ; la jeune fille opte pour Idas, de peur d'être abandonnée par Apollon l'âge venant[70].
91
+
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+ Il poursuit de ses ardeurs la nymphe Daphné ; pendant sa fuite, la jeune fille invoque son père, un dieu fleuve, qui lui substitue un laurier[71] ou la transforme en cette plante[72]. Ses amours avec Coronis, fille de Phlégias, roi des Lapithes, ne finissent pas mieux : enceinte du dieu, elle le trompe avec le mortel Ischys[73]. Apollon, maître de la divination, perçoit la vérité, qui lui est également rapportée par un corbeau[73]. Il envoie alors sa sœur Artémis pourfendre l'infidèle de ses flèches, mais pris de pitié pour l'enfant à naître, il arrache ce dernier du ventre de sa mère qui se consume sur le bûcher[73]. Il porte le jeune Asclépios chez le centaure Chiron, qui l'élève et lui enseigne l'art de la médecine[73]. Apollon s'éprend également de la princesse troyenne Cassandre, fille du roi Priam : elle promet de se donner à lui en échange du don de prophétie, mais, après avoir obtenu satisfaction, elle revient sur ses dires. Furieux, Apollon la condamne à ne jamais être prise au sérieux[74].
93
+
94
+ De nombreuses autres aventures sont attribués à Apollon. Souvent, les récits se concentrent sur la progéniture divine plutôt que sur la mère, dont le nom change suivant la version : il ne s'agit pas de véritables histoires d'amour, mais d'un moyen de rattacher un personnage à Apollon. Ainsi des musiciens Linos et Orphée, du devin Philamnos, d'Ion, éponyme des Ioniens ou de Delphos, fondateur de Delphes.
95
+
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+ Apollon est aussi le dieu qui compte le plus d'aventures avec des jeunes garçons[75]. Il s'éprend de Hyacinthe, fils d'un roi de Sparte. Alors qu'ils s'entraînent au lancer du disque, le hasard — ou Zéphyr jaloux — fait que le disque frappe Hyacinthe à la tempe. Désespéré, Apollon fait jaillir du sang du jeune homme une fleur, le hyakinthos, qui n'est sans doute pas la jacinthe actuelle[76]. L'histoire de Cyparisse, fils de Télèphe, se termine également de manière tragique. Aimé d'Apollon, il a pour compagnon un cerf apprivoisé. Il le tue un jour par mégarde ; désespéré, il demande au dieu la mort, et la grâce de pouvoir pleurer éternellement. Ainsi est-il changé en cyprès, symbole de la tristesse[77]. Apollon s'éprend également d'Hyménaios, fils de Magnès ; absorbé par sa passion, le dieu ne voit pas le jeune Hermès lui dérober ses troupeaux[78]. On ignore la fin de l'histoire[79].
97
+
98
+ Figurent également parmi ses amants Hélénos, frère de Cassandre[80] ; Carnos, fils de Zeus et d'Europe, qui reçoit du dieu le don de divination[81] ; Leucatas qui, pour échapper au dieu, se jette du haut d'une falaise et donne son nom à l'île de Leucade[82] ; Branchos, aimé d'Apollon alors qu'il garde ses troupeaux, puis fondateur de l'oracle du dieu à Didymes[83].
99
+
100
+ Apollon est un dieu jeune pour les Grecs. Seul entre tous les Olympiens, son nom n'apparaît pas sur les tablettes mycéniennes en linéaire B[84]. Le premier culte de Délos concerne Artémis et non son frère[85]. Il est possible que les Karneia, les Hyacinthies et les Daphnephoria célèbrent, à l'origine, d'autres divinités qu'Apollon. Cependant, son culte est solidement ancré dans l'ensemble du monde grec dès le VIIIe siècle av. J.-C., au moment où apparaissent les premières sources littéraires grecques.
101
+
102
+ Apollon joue un rôle majeur dans l’Iliade : selon Homère, c'est lui qui est à l'origine de la dispute d'Agamemnon et Achille et donc de l'ensemble des événements narrés par le poème[86]. Animé du souffle prophétique, Xanthos, le cheval d'Achille, le nomme « le premier des dieux[87] ». De fait, aucun n'est mentionné plus souvent que lui dans le poème, à l'exception de Zeus[88]. Chacune de ses apparitions est terrifiante. Quand il veut venger son prêtre Chrysès, bafoué par Agamemnon :
103
+
104
+ « Des cimes de l'Olympe il descendit, plein de courroux,
105
+ Portant son arc et son carquois étanche sur l'épaule.
106
+ Les traits sonnèrent sur l'épaule du dieu courroucé,
107
+
108
+ Quand il partit, et c'était comme si la nuit marchait[89]. »
109
+
110
+ Le son de son arc est terrible et sa voix gronde comme le tonnerre quand il arrête le guerrier Diomède dans son élan[90]. C'est aussi un dieu jaloux de ses prérogatives : face à Diomède, il rappelle qu'« il n'est rien de commun / entre les Immortels et ceux qui marchent sur la terre[91]. » Il reproche à Achille de ne pas l'avoir reconnu sous les traits du Troyen Agénor :
111
+
112
+ « Pourquoi me poursuis-tu, Achille, avec tes pieds rapides,
113
+ Mortel courant après un dieu ? N'aurais-tu pas encore
114
+ Reconnu qui je suis, que tu t'obstines dans ta rage[92] ? »
115
+
116
+ Pendant les jeux funéraires de Patrocle, il ôte la victoire à l'archer Teucros, qui a omis de lui promettre une hécatombe[93].
117
+
118
+ Homère présente avant tout Apollon comme un dieu archer. Là où sa sœur emploie l'arc pour la chasse, son domaine est plutôt la guerre : il donne leur arme aux deux meilleurs archers de la guerre de Troie, le Troyen Pandaros et le Grec Teucros[94]. Ses flèches sont porteuses de mort : elles sèment la peste dans le camp grec, tuant hommes et bêtes. Le seul remède réside alors dans la prière, la purification et le sacrifice : lui seul peut écarter la maladie qu'il apporte[95].
119
+
120
+ L'hymne à Apollon pythien commence par l'apparition d'Apollon dans l'Olympe, la phorminx (lyre) à la main : « aussitôt les Immortels ne songent plus qu'à la cithare et aux chants[96]. » Les Muses chantent en chœur les dieux et les hommes ; les dieux de l'Olympe, Arès compris, se donnent la main pour danser et Apollon lui-même, tout en jouant, se joint à eux. La scène résume l'un des domaines majeurs d'Apollon : la μουσική / mousikē, c'est-à-dire la combinaison du chant, de la musique instrumentale et de la danse[97].
121
+
122
+ En tant que tel, Apollon est le patron des musiciens : « c'est par les Muses et l'archer Apollon qu'il est des chanteurs et des citharistes », dit Hésiode[98]. Il inspire même la nature : à son passage « chantent les rossignols, les hirondelles et les cigales[32] ». Sa musique apaise les animaux sauvages[99] et meut les pierres[100]. Pour les Grecs, musique et danse ne sont pas seulement des divertissements : elles permettent aux hommes de supporter la misère de leur condition[101].
123
+
124
+ Jacqueline Duchemin, spécialiste de poésie grecque et de mythologie comparée, a émis l'hypothèse selon laquelle les prérogatives d'Apollon dans le domaine de la musique et de la poésie se rattacheraient à sa nature de divinité pastorale, l'une des fonctions originelles du dieu étant la protection des troupeaux[102]. Selon l'auteur de La Houlette et la lyre, ce seraient les bergers et les pâtres qui auraient inventé l'art musical au cours de leurs longues veillées solitaires. Elle affirme ainsi : « Le poète et le berger sont bien une même personne. Et ses dieux sont à son image[103]. » Et aussi : « Les divinités des pâtres et des bêtes furent, au sein d'une nature pastorale, dans les temps les plus anciens, celles de la musique, de la danse et de l'inspiration poétique[104]. »
125
+
126
+ Après avoir réclamé l'arc et la lyre, Apollon, dans l'hymne homérique qui lui est consacré, nomme son troisième domaine d'intervention : « je révélerai aussi dans mes oracles les desseins infaillibles de Zeus[105]. » Si Zeus et quelques héros, comme Trophonios, possèdent leurs oracles, Apollon est la principale divinité oraculaire des Grecs[106]. Il le déclare lui-même quand son frère Hermès essaie d'obtenir aussi le don de divination : « j'ai engagé ma parole, et juré par un serment redoutable que nul autre que moi, parmi les Dieux toujours vivants, ne connaîtrait la volonté de Zeus aux desseins profonds[107]. »
127
+
128
+ À partir de l'époque classique, tous les sites oraculaires de grande envergure appartiennent à Apollon, à l'exception de l'oracle de Zeus à Dodone et, plus tard, de celui de Zeus Ammon à Siwa[108]. Interrogé sur la disparition des oracles liés aux sources sacrées ou aux vapeurs émanant de la terre, Apollon répond au IIe – IIIe siècle ap. J.-C. :
129
+
130
+ « […] la terre elle-même s'entr'ouvrit et reprit les uns dans ses entrailles souterraines, tandis qu'une éternité infinie anéantit les autres. Mais seul Hélios [Apollon] qui brille pour les mortels possède encore dans les gorges divines de Didymes les eaux de Mykalè, et celle qui court en bordure de Pythô sous la montagne du Parnasse, et la rocailleuse Claros, bouche rocailleuse de la voix prophétique de Phoibos[109]. »
131
+
132
+ Le principal oracle d'Apollon est celui de Delphes, qui est probablement fondé entre 900 et 700 av. J.-C.[110]. Dès l'époque archaïque, Apollon delphien est omniprésent dans la vie des cités : il approuve leurs lois, comme la Grande Rhêtra de Sparte ou la constitution de Clisthène à Athènes, et donne sa bénédiction aux expéditions coloniales. Il apparaît dans les mythes héroïques comme celui d'Œdipe ou de Thésée. Les Jeux pythiques, en l'honneur d'Apollon, sont le concours public le plus important après les Jeux olympiques. À l'époque hellénistique, il conseille le Sénat romain. Après une période de déclin au Ier siècle av. J.-C., le sanctuaire est détruit au IVe siècle par les chrétiens.
133
+
134
+ Apollon est toujours représenté dans la fraîcheur d'une éternelle jeunesse. C'est une caractéristique typique d'un dieu vent qui ne vieillit jamais[119].
135
+
136
+ Il est représenté les cheveux longs, conformément à l'une de ses épithètes homériques[120]. La coiffure est typique des jeunes gens ou kouroi, terme dérivé de la racine ker-, « tondre, couper » (sous-entendu : les cheveux)[121]. Le passe-temps typique du jeune homme étant l'athlétisme, pratiqué nu, l'offrande typique à Apollon prend la forme, à l'époque archaïque, d'un jeune homme debout, nu, les cheveux longs, type statuaire que les historiens de l'art appellent le kouros.
137
+
138
+ Liste des statues d'Apollon ayant un article dans Wikipédia
139
+
140
+ Apollon, Hyacinthe et Cyparisse, Alexandre Ivanov, 1834
141
+
142
+ Louis-Nicolas Clérambault a composé deux cantates, Apollon, opus 15 et Apollon et Doris, opus 21.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Un langage de programmation est une notation conventionnelle destinée à formuler des algorithmes et produire des programmes informatiques qui les appliquent. D'une manière similaire à une langue naturelle, un langage de programmation est composé d'un alphabet, d'un vocabulaire, de règles de grammaire et de significations[1],[2].
2
+
3
+ Les langages de programmation permettent de décrire d'une part les structures des données qui seront manipulées par l'appareil informatique, et d'autre part d'indiquer comment sont effectuées les manipulations, selon quels algorithmes. Ils servent de moyens de communication par lesquels le programmeur communique avec l'ordinateur, mais aussi avec d'autres programmeurs ; les programmes étant d'ordinaire écrits, lus, compris et modifiés par une équipe de programmeurs[3].
4
+
5
+ Un langage de programmation est mis en œuvre par un traducteur automatique : compilateur ou interprète. Un compilateur est un programme informatique qui transforme dans un premier temps un code source écrit dans un langage de programmation donné en un code cible qui pourra être directement exécuté par un ordinateur, à savoir un programme en langage machine ou en code intermédiaire[2], tandis que l’interprète réalise cette traduction « à la volée ».
6
+
7
+ Les langages de programmation offrent différentes possibilités d'abstraction, et une notation proche de l'algèbre, permettant de décrire de manière concise et facile à saisir les opérations de manipulation de données et l'évolution du déroulement du programme en fonction des situations. La possibilité d'écriture abstraite libère l'esprit du programmeur d'un travail superflu, notamment de prise en compte des spécificités du matériel informatique, et lui permet ainsi de se concentrer sur des problèmes plus avancés[2].
8
+
9
+ Chaque langage de programmation supporte une ou plusieurs approches de la programmation – paradigmes. Les notions induisant le paradigme font partie du langage de programmation et permettent au programmeur d'exprimer dans le langage une solution qui a été imaginée selon ce paradigme.
10
+
11
+ Les premiers langages de programmation ont été créés dans les années 1950 en même temps que l'avènement des ordinateurs. Cependant, de nombreux concepts de programmation ont été initiés par un langage ou parfois plusieurs langages, avant d'être améliorés puis étendus dans les langages suivants. La plupart du temps la conception d'un langage de programmation a été fortement influencée par l'expérience acquise avec les langages précédents[4].
12
+
13
+ Un langage de programmation est construit à partir d'une grammaire formelle, qui inclut des symboles et des règles syntaxiques, auxquels on associe des règles sémantiques. Ces éléments sont plus ou moins complexes selon la capacité du langage. Les modes de fonctionnement et de définition de la complexité d'un langage de programmation sont généralement déterminés par leur appartenance à l'un des degrés de la Hiérarchie de Chomsky[réf. nécessaire].
14
+
15
+ Sous un angle théorique, tout langage informatique peut être qualifié de langage de programmation s'il est Turing-complet c'est-à-dire qu'il permet de représenter toutes les fonctions calculables au sens de Turing et Church (en admettant néanmoins pour exception à la théorie que la mémoire des ordinateurs n'est pas un espace infini)[5].
16
+
17
+ La plupart des langages de programmation peuvent prévoir des éléments de structure complémentaires, des méthodes procédurales, et des définitions temporaires et variables et des identifiants :
18
+
19
+ Un langage de programmation offre un cadre pour élaborer des algorithmes et exprimer des diagrammes de flux[7],[6]. Il permet en particulier de décrire les structures des données qui seront manipulées par l'appareil informatique et quelles seront les manipulations. Un langage de programmation sert de moyen de communication avec l'ordinateur mais aussi entre programmeurs : les programmes étant d'ordinaire écrits, lus et modifiés par une équipe de programmeurs[3].
20
+
21
+ Un langage de programmation offre un ensemble de notions qui peuvent être utilisées comme primitives pour développer des algorithmes. Les programmeurs apprécient que le langage soit clair, simple, et unifié, qu'il y ait un minimum de notions qui peuvent être combinées selon des règles simples et régulières. Les qualités d'un langage de programmation influent sur la facilité avec laquelle les programmes pourront être écrits, testés, puis plus tard compris et modifiés[6].
22
+
23
+ Les langages de programmation offrent différentes possibilités d'abstraction, et une notation proche de l'algèbre, permettant de décrire de manière concise et facile à saisir les opérations de manipulation de données et l'évolution du déroulement du programme en fonction des situations. Cette possibilité d'écriture abstraite libère l'esprit du programmeur d'un travail superflu, et lui permet de se concentrer sur des problèmes plus avancés[2].
24
+
25
+ La facilité d'utilisation, la portabilité et la clarté sont des qualités appréciées des langages de programmation. La facilité d'utilisation, qui dépend de la syntaxe, du vocabulaire et des symboles, influence la lisibilité des programmes écrits dans ce langage et la durée d'apprentissage. La portabilité permet à un programme écrit pour être exécuté par une plateforme informatique donnée (un système d'exploitation) d'être transféré en vue d'être exécuté sur une autre plateforme[7].
26
+
27
+ Les programmeurs apprécient que la syntaxe permette d'exprimer la structure logique inhérente au programme. Un des soucis en programmation est d'éviter des pannes, qu'il soit possible de les détecter, les éviter et les rectifier; ceci est rendu possible par des mécanismes internes des langages de programmation. Des vérifications implicites sont parfois effectuées en vue de déceler des problèmes[7].
28
+
29
+ Les programmeurs apprécient qu'un langage de programmation soit en ligne avec les bonnes pratiques de programmation et d'ingénierie, qu'il encourage la structuration du programme, facilite la maintenance des programmes et qu'il dissuade voire interdise les mauvaises pratiques[7]. L'utilisation de l'instruction goto, par exemple, qui existe depuis les premiers langages de programmation, est considérée comme une mauvaise pratique. Son utilisation est déconseillée, voire impossible dans les langages de programmation récents[8].
30
+
31
+ L'alignement sur les standards industriels, la possibilité d'utiliser des fonctionnalités écrites dans un autre langage de programmation et l'exécution simultanée de plusieurs threads sont des possibilités appréciées des langages de programmation[7].
32
+
33
+ Un langage de programmation permet de décrire les structures des données qui seront manipulées par l'appareil informatique et quelles seront les manipulations. Il offre un ensemble de notions telles que les instructions, les variables, les types, et les procédures ou fonctions, qui peuvent être utilisées comme primitives pour développer des algorithmes[9].
34
+
35
+ Un ordre donné à un ordinateur[10].
36
+
37
+ Un nom utilisé dans un programme pour faire référence à une donnée manipulée par programme.
38
+
39
+ Un nom utilisé pour faire référence à une valeur permanente.
40
+
41
+ Une valeur mentionnée en toutes lettres dans le programme[9].
42
+
43
+ Chaque donnée a une classification, celle-ci influe sur la plage de valeurs possibles, les opérations qui peuvent être effectuées, et la représentation de la donnée sous forme de bits[9]. Chaque langage de programmation offre une gamme de types primitifs, incorporés dans le langage. Certains langages offrent la possibilité de créer des nouveaux types.
44
+
45
+ Les types de données primitifs courants sont les nombres entiers, les nombres réels, le booléen, les chaînes de caractères et les pointeurs.
46
+
47
+ Plus précisément, le type booléen est un type qui n'a que deux valeurs, vrai et faux, tandis que le type pointeur : une référence à une donnée, qui se trouve quelque part en mémoire[9].
48
+
49
+ Une manière caractéristique d'organiser un ensemble de données en mémoire, qui influe sur les algorithmes utilisés pour les manipuler. Les structures courantes sont les tableaux, les enregistrements, les listes, les piles, les files et les arbres[11].
50
+
51
+ Une phrase de programme qui sert à renseigner au traducteur (compilateur, interpréteur...) les noms et les caractéristiques des éléments du programme tels que des variables, des procédures, de types[3]...
52
+
53
+ Des vérifications sont effectuées au moment de la compilation, ou au moment de l'exécution du programme, pour assurer que les opérations du programme sont possibles avec les types de données qui sont utilisés. Dans un langage fortement typé, chaque élément du programme a un type unique, connu et vérifié au moment de la compilation, ce qui permet de déceler des erreurs avant d'exécuter le programme[3].
54
+
55
+ Divers langages de programmation offrent la possibilité d'isoler un fragment de programme, et d'en faire une opération générale, paramétrable, susceptible d'être utilisée de façon répétée. Ces fragments sont appelés procédures, fonctions ou méthodes, selon le paradigme.
56
+
57
+ Les langages de programmation peuvent également offrir la possibilité de découper un programme en plusieurs pièces appelées modules, chacune ayant un rôle déterminé, puis de combiner les pièces[3].
58
+
59
+ Les notions de procédure et de module sont destinées à faciliter la création de programmes complexes et volumineux en assistant la prise en charge de cette complexité. Ces fonctions permettent en particulier la modularité et l'abstraction[3].
60
+
61
+ Un paradigme est une façon d'approcher la programmation[12]. Chaque paradigme amène sa philosophie de la programmation ; une fois qu'une solution a été imaginée par un programmeur selon un certain paradigme, un langage de programmation qui suit ce paradigme permettra de l'exprimer[13]. Impératif, déclaratif, fonctionnel, logique, orienté objet, concurrent, visuel, événementiel, et basé web sont des paradigmes de programmation[12]. Chaque langage de programmation reflète un ou plusieurs paradigmes, apportant un ensemble de notions qui peuvent être utilisées pour exprimer une solution à un problème de programmation[13]. Au cours de l'histoire, les scientifiques et les programmeurs ont identifié les avantages et les limitations d'un style de programmation et apporté de nouveaux styles[12]. La plupart des langages de programmation contemporains de 2013 permettent d'adopter plusieurs paradigmes de programmation[12] à condition que ceux-ci soient compatibles.
62
+
63
+ Le paradigme impératif ou procédural est basé sur le principe de l'exécution étape par étape des instructions tout comme on réalise une recette de cuisine. Il est basé sur le principe de la machine de Von Neumann[réf. nécessaire][pas clair]. Un ensemble d'instructions de contrôle de flux d'exécution permet de contrôler l'ordre dans lequel sont exécutées les instructions qui décrivent les étapes. Le C, le Pascal, le Fortran et le COBOL sont des exemples de langage de programmation qui implémentent le paradigme impératif[13].
64
+
65
+ Il y a essentiellement deux paradigmes déclaratifs ; ce sont le paradigme fonctionnel et le paradigme logique. En paradigme fonctionnel le programme décrit des fonctions mathématiques. En paradigme logique il décrit des prédicats : c'est-à-dire des déclarations qui, une fois instanciées, peuvent être vraies ou fausses ou ne pas recevoir de valeur de vérité (quand l'évaluation du prédicat ne se termine pas)[12]. Dans un modèle d'implantation, une machine abstraite effectue les opérations nécessaires pour calculer le résultat de chaque fonction[14] ou chaque prédicat. Dans ces paradigmes une variable n'est pas modifiée par affectation[12]. Une des caractéristiques principales[15] est la transparence référentielle, qui fait qu'une expression peut être remplacée par son résultat sans changer le comportement du programme.
66
+
67
+ Le paradigme fonctionnel a pour principe l'évaluation de formules, afin d'utiliser le résultat pour d'autre calculs ; il s'appuie sur la récursivité et il a pour modèle le lambda-calcul, plus précisément la réduction en forme normale de tête. Tous les calculs évaluent des expressions ou font appel à des fonctions. Pour simplifier[16], le résultat d'un calcul sert pour le calcul ou les calculs qui ont besoin de son résultat jusqu'à ce que la fonction qui produit le résultat du programme ait été évaluée[13]. Le paradigme fonctionnel a été introduit par les langages Lisp et ISWIM ainsi qu'en ce qui concerne les fonctions récursives par Algol 60, dans les années 1960. Des langages tels que Ruby et Scala supportent plusieurs paradigmes dont le paradigme fonctionnel[12], tandis qu'Haskell ne supporte que le paradigme fonctionnel et OCaml privilégie le paradigme fonctionnel qu'il partage avec le paradigme objet et une petite dose d'impératif.
68
+
69
+ Le paradigme logique vise à répondre à une question par des recherches dans un ensemble, en utilisant des axiomes, des requêtes et des règles de déduction. L'exécution d'un programme est une cascade de recherches de faits dans un ensemble, en invoquant des règles de déduction. Les données obtenues, peuvent être associées à un autre ensemble de règles et peuvent alors être utilisées dans le cadre d'une autre recherche. L'exécution du programme se fait par évaluation, le système effectue une recherche de toutes les affirmations qui, par déduction, correspondent à au moins un élément de l'ensemble. Le programmeur exprime les règles, et le système pilote le processus[13]. Le paradigme logique a été introduit par le langage Prolog en 1970[12].
70
+
71
+ Le paradigme orienté objet est destiné à faciliter le découpage d'un grand programme en plusieurs modules isolés les uns des autres. Il introduit les notions d'objet et d'héritage. Un objet contient les variables et les fonctions en rapport avec un sujet. Les variables peuvent être privées, c'est-à-dire qu'elles peuvent être manipulées uniquement par l'objet qui les contient. Un objet contient implicitement les variables et les fonctions de ses ancêtres, et cet héritage aide à réutiliser du code[12]. Le paradigme orienté objet permet d'associer fortement les données avec les procédures[13]. Il a été introduit par le langage Simula dans les années 1960, et est devenu populaire dans les années 1980, quand l'augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs a permis d'exécuter des grands programmes[12]. Divers langages de programmation ont été enrichis en vue de permettre la programmation orientée objet ; c'est le cas de C++ (dérivé du langage C[12]), Simula, Smalltalk, Swift et Java sont des langages de programmation en paradigme orienté objet[13].
72
+
73
+ En paradigme concurrent un programme peut effectuer plusieurs tâches en même temps. Ce paradigme introduit les notions de thread, d'attente active et d'appel de fonction à distance[12]. Ces notions ont été introduites dans les années 1980 lorsque, à la suite de l'évolution technologique, un ordinateur est devenu une machine comportant plusieurs processeurs et capable d'effectuer plusieurs tâches simultanément. Les langages de programmation contemporains de 2013 tels que C++ et Java sont adaptés aux microprocesseurs multi-cœur et permettent de créer et manipuler des threads[12]. Plus récemment, on a vu apparaître des langages intégralement orientés vers la gestion de la concurrence, comme le langage Go.
74
+
75
+ Dans la grande majorité des langages de programmation, le code source est un texte, ce qui rend difficile l'expression des objets bidimensionnels[12]. Un langage de programmation tel que Delphi ou C# permet de manipuler des objets par glisser-déposer et le dessin ainsi obtenu est ensuite traduit en une représentation textuelle orientée objet et événementielle. Le paradigme visuel a été introduit à la fin des années 1980 par
76
+ Alan Kay dans le langage Smalltalk, dans le but de faciliter la programmation des interfaces graphiques[12].
77
+
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+ Alors qu'un programme interactif pose une question et effectue des actions en fonction de la réponse, en style événementiel le programme n'attend rien et est exécuté lorsque quelque chose s'est passé[12]. Par exemple, l'utilisateur déplace la souris ou presse sur un bouton. Dans ce paradigme, la programmation consiste à décrire les actions à prendre en réponse aux événements. Et une action peut en cascade déclencher une autre action correspondant à un autre événement[12]. Le paradigme événementiel a été introduit par le langage Simula dans les années 1970. Il est devenu populaire à la suite de l'avènement des interfaces graphiques et des applications web[12].
79
+
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+ Avec l’avènement de l'Internet dans les années 1990, les données, les images ainsi que le code s'échangent entre ordinateurs. Si un résultat est demandé à un ordinateur, celui-ci peut exécuter le programme nécessaire, et envoyer le résultat. Il peut également envoyer le code nécessaire à l'ordinateur client pour qu'il calcule le résultat lui-même[12]. Le programme est rarement traduit en langage machine, mais plutôt interprété ou traduit en une forme intermédiaire, le bytecode, qui sera exécuté par une machine virtuelle, ou traduit en langage machine au moment de l'exécution (just-in-time). Java, PHP et Javascript sont des langages de programmation basée web[12].
81
+
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+ L'utilisation d'un langage est rendue possible par un traducteur automatique. Un programme qui prend un texte écrit dans ce langage pour en faire quelque chose, en général soit :
83
+
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+ Un programme qui traduit le texte dans un langage qui permettra son exécution, tel le langage machine, le bytecode ou le langage assembleur.
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+
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+ Un programme qui exécute les instructions demandées. Il joue le même rôle qu'une machine qui reconnaîtrait ce langage.
87
+
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+ Chaque appareil informatique a un ensemble d'instructions qui peuvent être utilisées pour effectuer des opérations. Les instructions permettent d'effectuer des calculs arithmétiques ou logiques, déplacer ou copier des données, ou bifurquer vers l'exécution d'autres instructions. Ces instructions sont enregistrées sous forme de séquences de bits, où chaque séquence correspond au code de l'opération à effectuer et aux opérandes, c'est-à-dire aux données concernées ; c'est le langage machine[17].
89
+
90
+ La traduction s'effectue en plusieurs étapes. En premier lieu, le traducteur effectue une analyse lexicale où il identifie les éléments du langage utilisés dans le programme. Dans l'étape suivante, l'analyse syntaxique, le traducteur construit un diagramme en arbre qui reflète la manière dont les éléments du langage ont été combinés dans le programme, pour former des instructions. Puis, lors de l'analyse sémantique, le traducteur détermine s'il est possible de réaliser l'opération, et les instructions qui seront nécessaires dans le langage cible[18].
91
+
92
+ Dans le langage de programmation assembleur, des mots aide-mémoire (mnémonique) sont utilisés pour référer aux instructions de la machine. Les instructions diffèrent en fonction des constructeurs et il en va de même pour les mnémoniques. Un programme assembleur traduit chaque mnémonique en la séquence de bits correspondante[19].
93
+
94
+ Les langages de programmation fonctionnent souvent à l'aide d'un runtime.
95
+
96
+ Un runtime (traduction : exécuteur) est un ensemble de bibliothèques logicielles qui mettent en œuvre le langage de programmation, permettant d'effectuer des opérations simples telles que copier des données, voire les opérations beaucoup plus complexes[20].
97
+
98
+ Lors de la traduction d'un programme vers le langage machine, les opérations simples sont traduites en les instructions correspondantes en langage machine tandis que les opérations complexes sont traduites en des utilisations des fonctions du runtime. Dans certains langages de programmation, la totalité des instructions sont traduites en des utilisations du runtime[20] qui sert alors d'intermédiaire entre les possibilités offertes par la plateforme informatique et les constructions propre au langage de programmation[21].
99
+
100
+ Chaque langage de programmation a une manière conventionnelle de traduire l'exécution de procédures ou de fonctions, de placer les variables en mémoire et de transmettre des paramètres. Ces conventions sont appliquées par le runtime[22]. Les runtime servent également à mettre en œuvre certaines fonctionnalités avancées des langages de programmation telles que le ramasse-miettes, ou la réflexion[20].
101
+
102
+ Les langages de programmation sont couramment auto-implémentés, c'est-à-dire que le compilateur pour ce langage de programmation est mis en œuvre dans le langage lui-même. Exemple : un compilateur pour le langage Pascal peut être écrit en langage Pascal[23].
103
+
104
+ Les fonctionnalités avancées telles que le ramasse-miettes (anglais garbage collector), la manipulation des exceptions, des événements, ou des threads, ainsi que la liaison tardive et la réflexion sont mises en œuvre par les runtime des langages de programmation[20].
105
+
106
+ Un mécanisme qui supprime les variables inutilisées et libère l'espace mémoire qui leur avait été réservé[24].
107
+
108
+ Un fait inattendu, souvent accidentel, entraîne l'échec du déroulement normal du programme, et ce fait exceptionnel doit être pris en charge par le programme avant de pouvoir continuer. Certains langages de programmation permettent de provoquer délibérément l'arrêt du déroulement normal du programme[25].
109
+
110
+ Une procédure qui va être exécutée lorsqu'une condition particulière est rencontrée. les événements sont notamment utilisés pour mettre en œuvre les interfaces graphiques[26].
111
+
112
+ Une suite d'instructions en train d'être exécutée. Les langages de programmation qui manipulent les threads permettent d'effectuer plusieurs tâches simultanément. Cette possibilité d'exécution simultanées, offerte par les systèmes d'exploitation, est également offerte en allégé par les runtime des langages de programmation[27].
113
+
114
+ Le procédé de liaison (anglais late binding ou dynamic binding) consiste à associer chaque identifiant d'un programme avec l'emplacement de mémoire concerné. Cette opération peut être effectuée lors de la traduction du programme, au cours de l'exécution du programme ou juste avant[28], elle est dite tardive lorsque l'opération de liaison est effectuée très tard, juste avant que l'emplacement concerné ne soit utilisé[29].
115
+
116
+ La possibilité pour un programme d'obtenir des informations concernant ses propres caractéristiques. Des instructions du langage de programmation permettent à un programme d'obtenir des informations sur lui-même, et de les manipuler comme des données[30].
117
+
118
+ Une structure permettant de manipuler des traits impératifs dans des langages fonctionnels purs.
119
+
120
+ Bien que la notion de programme apparaisse progressivement au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, les premiers langages de programmation n'apparaissent qu'autour de 1950. Chacun pouvant créer son propre langage, il est impossible de déterminer le nombre total de langages existant à l'heure actuelle.
121
+
122
+ On peut aussi classer les langages de programmation en fonction de leur utilisation car beaucoup de langages sont spécialisés à une application ou à un domaine particulier.
123
+
124
+ Ce type de langage est utilisé pour une plus grande interaction entre un client et un serveur.
125
+
126
+ Du côté du serveur Web, cela permet de produire des pages dont le contenu est généré à chaque affichage. Ces langages sont par ailleurs souvent couplés avec un langage pour communiquer avec des bases de données (exemples : PHP, LiveCode).
127
+
128
+ Côté client (en général le navigateur web), ces langages offrent la possibilité de réagir à certaines actions de l'utilisateur sans avoir à questionner le serveur. Par exemple, le JavaScript d'une page Web peut réagir aux saisies de l'utilisateur dans un formulaire (et vérifier le format des données).
129
+
130
+ Certains langages permettent de développer à la fois les aspects client et serveur. C'est le cas d'Ocsigen, de Hop, de Dart ou bien encore du Server-Side JavaScript.
131
+
132
+ On désigne parfois par langage de programmation théorique les systèmes formels utilisés pour décrire de façon théorique le fonctionnement des ordinateurs. Ils ne servent pas à développer des applications mais à représenter des modèles et démontrer certaines de leurs propriétés.
133
+
134
+ On peut citer la machine de Turing et le λ-calcul de Church, qui datent tous les deux des années 1930, et donc antérieurs à l'invention de l'ordinateur. Le λ-calcul a par la suite servi de base théorique à la famille des langages de programmation fonctionnelle. Dans les années 1980, Robin Milner a mis au point le π-calcul pour modéliser les systèmes concurrents.
135
+
136
+ Les langages exotiques ont pour but de créer des grammaires complètes et fonctionnelles mais dans un paradigme éloigné des conventions. Beaucoup sont d'ailleurs considérés comme des blagues.
137
+
138
+ Ces langages sont généralement difficiles à mettre en pratique et donc rarement utilis��s.
139
+
140
+ Langages de programmation synchrones pour les systèmes réactifs : Esterel, Lustre.
141
+
142
+ Les pseudo-codes ont généralement un but uniquement pédagogique.
143
+
144
+ Logo est un langage fonctionnel simple à apprendre.
145
+
146
+ Dans les années 1990, le langage BASIC était souvent conseillé pour débuter. Il avait cependant la réputation de favoriser la prise de mauvaises habitudes de programmation.
147
+
148
+ Le Processing est un langage simplifié qui s'appuie sur Java. Il permet un développement d'applications fenêtrées sur tout type d'ordinateur équipé de Java.
149
+
150
+ L'Arduino est un langage simplifié s'appuyant sur C/C++. Il permet un développement simple de projets électroniques à partir de carte Arduino (AVR).
151
+
152
+ L'ArduinoEDU est un langage encore plus simple, en français, pour les grands débutants s'appuyant sur le langage C/C++/Arduino. Il permet un développement très simple de projets électroniques à partir de cartes Arduino (AVR).
153
+
154
+ Flowgorithm est un outil de création et modification graphique de programmes informatiques sous forme d'Algorigramme.
155
+
156
+ R, SAS et xLispStat sont à la fois un langage de statistiques et un logiciel.
157
+
158
+ Une machine-outil automatisée, ou Commande Numérique (C.N.), a besoin d'un langage de programmation pour réaliser les opérations de tournage ou de fraisage…
159
+
160
+ Nyquist est un langage de synthèse et d'analyse sonore. Pure Data est un logiciel de création musicale graphique qui repose sur un langage de programmation procédural.
161
+
162
+ Six chercheurs de trois universités portugaises ont mené une étude comparative de 27 langages de programmation, intitulée « Energy Efficiency Across Programming Languages ». Ils ont étudié la consommation d'énergie, le temps d'exécution et l'utilisation de la mémoire. Pour obtenir un ensemble de programmes comparables, les chercheurs ont exploré le Computer Language Benchmarks Game (CLBG).
163
+
164
+ Le tableau obtenu présente les résultats globaux (en moyenne) pour la consommation d'énergie (Energy), le temps d'exécution (Time) et la consommation maximale de la mémoire (Mb) normalisés par rapport au langage le plus efficace pour le critère mesuré.
165
+
166
+ Les cinq meilleurs langages sont[31] :
167
+
168
+ La popularité de chaque langage est difficilement quantifiable ; néanmoins, il existe l'index TIOBE, calculé mensuellement, qui se base sur le nombre de formations/cours destinée aux ingénieurs et le nombre de revendeurs/free-lance spécialisés dans un langage de programmation. C'est une information parcellaire mais qui peut donner un ordre d'idée sur les tendances en matière de préférence des programmeurs.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/3141.html.txt ADDED
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+ Article 1
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+ L'anglais (English en anglais ; prononcé : /ˈɪŋ.ɡlɪʃ/) est une langue indo-européenne germanique originaire d'Angleterre qui tire ses racines de langues du nord de l'Europe (terre d'origine des Angles, des Saxons et des Frisons) dont le vocabulaire a été enrichi et la syntaxe et la grammaire modifiées par le français anglo-normand[Note 1], apporté par les Normands, puis par le français avec les Plantagenêt.
6
+ La langue anglaise est ainsi composée d'environ 29 % de mots d'origine normande et française[3],[4]. L'anglais est également très influencé par les langues romanes, en particulier par l'utilisation de l'alphabet latin ainsi que les chiffres arabes.
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+
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+ Langue officielle de facto du Royaume-Uni, de l'Irlande et d'autres îles de l'archipel britannique (Île de Man, îles anglo-normandes), l'anglais est la langue maternelle de tout ou partie de la population, et suivant les cas, la langue ou une des langues officielles de plusieurs pays, totalement ou partiellement issus des anciennes colonies britanniques de peuplement, dont les États-Unis, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, que l'on réunit sous l'appellation de « monde anglo-saxon », bien qu'il n'existe pas de définition universelle de cette expression.
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+ Il est également langue officielle ou langue d'échange dans de très nombreux pays issus de l'ancien Empire britannique, même en l'absence de population d'origine anglo-saxonne significative (Kenya, Nigeria, Hong Kong, Inde, Pakistan, etc.). Beaucoup de pays dont l'anglais est la langue officielle sont réunis au sein du Commonwealth (bien que pour certains, il ne soit pas l'unique langue officielle). C'est également l'une des vingt-quatre langues officielles de l'Union européenne et l'une des six langues officielles et des deux langues de travail — avec le français — de l'Organisation des Nations unies (ONU).
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+
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+ L'anglais est la langue la plus parlée au monde ; en tant que langue maternelle, il se classe troisième, après le chinois (mandarin) et l'espagnol.
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+ Considérée par beaucoup comme étant la langue internationale prédominante[5], elle est la langue la plus souvent enseignée en tant que langue étrangère à travers le monde[6]. Elle est également la langue la plus utilisée sur Internet[7].
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+
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+ L’anglais est une langue germanique occidentale dont l'origine se trouve dans les dialectes anglo-frisons apportés sur l’île de Bretagne par les tribus germaniques venues s’y installer, et fortement influencée ensuite, surtout au plan lexical, par les langues des colons originaires de Scandinavie, de Normandie (français anglo-normand) et du nord de la France, en général au Moyen Âge, puis par le français moderne. Comme pour d'autres langues, des emprunts au grec ancien et au latin ont enrichi de manière constante le lexique jusqu'à aujourd'hui. Les autres langues romanes, ainsi que les parlers des anciennes colonies britanniques ont influencé l'anglais britannique de manière beaucoup moins significative, mais continuent d'être utilisés dans leurs territoires d'origine.
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+ Traditionnellement, on distingue :
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+ Le développement de l'empire colonial britannique du XVIIe au XXe siècle a entraîné une expansion de l'anglais dans les territoires conquis ou administrés, en Amérique du Nord, Océanie, Afrique et Asie.
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+ L'anglais est au départ une langue germanique, famille au sein de laquelle les langues vivantes les plus proches sont les langues frisonnes et le scots. Elle a néanmoins subi à plusieurs reprises l'influence d'autres langues germaniques comme le vieux norrois, de diverses langues romanes, tel le latin et surtout le français, influence latino-romane que l'on remarque non seulement dans les mots qui sont a priori des emprunts lexicaux (déjà vu ou rendez-vous, expressions françaises utilisées en anglais ; embargo de l'espagnol ; cupola, folio ou stiletto de l'italien), mais encore dans de très nombreux mots à étymon latin (comme expect ← exspectare, school ← schola, ou scuttle ← scutela).
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+ L'anglais est une langue pluricentrique (ou polycentrique), qui n'est régie par aucune autorité linguistique centrale (comme l'Académie française en France), et de ce fait aucune variété n'est considérée comme « correcte » ou « incorrecte ».
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36
+ Il y a une large gamme d'accents parlés dans Le Royaume-Uni et le monde anglophone et, quelquefois, ces accents sont difficile à comprendre même entre les anglophones natifs.[8] Toutefois, bien que la variation des accents diminue en Angleterre, par exemple, les locuteurs natifs sont souvent très fiers de leur accent et de l'identité locale qu'il implique. En effet, les accents peuvent varier sensiblement même entre les villes et les comtés d'une même région. (Pour example, 'Geordies', les gens de Newcastle upon Tyne, auront généralement un accent distinct des anglophones des villes voisines; cette variation comprend l'utilisation de «gan» au lieu de «to go», ou «clarts» au lieu de «mud».)[9]
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+ L'anglais a donné naissance :
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+ L'anglais est aussi la langue officielle de certains villages de la République dominicaine, proches de la frontière haïtienne (où l'on parle un anglais du XIXe siècle, issu d'anciens esclaves des États du sud des États-Unis ayant fui la guerre de Sécession).
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+ L'anglais est aussi l'une des premières langues du Belize (avec l'espagnol), du Canada (anglais canadien, avec le français), de l'Inde (hindi et anglais ainsi que 21 autres langues d'État dont le français), de l'Irlande (avec l'irlandais), du Singapour (avec le malais, le mandarin et le tamil), de l'Afrique du Sud (avec le zoulou, le xhosa, l'afrikaans, et le sotho du Nord) et de l'Égypte.
49
+
50
+ C'est la langue non officielle la plus utilisée en Israël et aux Émirats arabes unis (langue de communication de la population à 74 % étrangère). C'est une langue usuelle dans l'île de Saint-Martin relevant pour partie de la République française et pour partie du royaume des Pays-Bas.
51
+
52
+ À Hong Kong, c'est une langue officielle et largement utilisée dans le monde des affaires. Apprise dès l'école maternelle, elle est la langue d'instruction de quelques écoles primaires, de nombreuses écoles secondaires et de toutes les universités. Un nombre important d'étudiants acquièrent un niveau de locuteur anglophone. Cette langue y est si largement utilisée qu'il est inadéquat de dire qu'elle n'est qu'une seconde langue ou une langue étrangère.
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+
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+ En Thaïlande, l'anglais est également utilisé pour les affaires mais après le chinois.
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+ Au Viêt Nam, 6,5 % de la population parle l'anglais à des degrés divers (locuteurs en seconde langue, locuteurs partiels)[réf. nécessaire].
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+ L'influence de l'anglais croît depuis plusieurs décennies du fait de la mondialisation des échanges commerciaux et technologiques, dominés par de grandes puissances parlant cette langue, le Royaume-Uni et les États-Unis en particulier. Écrivant en 1989, Maurice Pergnier[12], évoque cette situation en ces termes :
59
+
60
+ « La suprématie socio-économique des États-Unis, d'où découle une puissante hégémonie culturelle, a fait de l'anglais, en quelques décennies, la langue de communication universelle incontestée. Il n'y a guère de précédents (…) si on excepte le cas (…) du latin, de la fin de l'Antiquité à la Renaissance. »
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+ La prédominance de l'anglais a remplacé celle du français au XXe siècle, à la suite des deux guerres mondiales dont la France est sortie exsangue et du renforcement du poids politique et économique des États-Unis.
63
+
64
+ L'opinion selon laquelle l'anglais serait la langue de communication universelle incontestée, ainsi que le choix le plus adapté d’un point de vue économique en matière de communication internationale, est très vivement contestée (voir Rapport Grin et espéranto)[13].
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66
+ L'anglais occupe des positions de plus en plus fortes dans le monde, et en particulier en Europe. Le linguiste Claude Hagège estime que la raison en est le développement considérable, dans l'Europe contemporaine, de l'économie libérale, dont l'anglais est le support. À l'origine des assises libérales de l'anglais, une solidarité naturelle unit la langue anglaise et l'idéologie libre-échangiste, qui a dominé la conception anglaise des relations humaines et commerciales depuis David Hume (1740) et Adam Smith (1776), lesquels ont inspiré les doctrines libérales de David Ricardo (1817) et John Stuart Mill (1848)[14].
67
+
68
+ Toutefois, la démographie des pays anglo-saxons étant moins dynamique que celle de certains pays émergents, la part de la population mondiale ayant l'anglais pour langue maternelle pourrait diminuer, passant de 9 % en 2000 à 5 % d'ici 2050[15], alors que selon les projections effectuées par les Nations unies en 2002, la part de la population francophone pourrait passer de 3 % de la population mondiale en 2000 à 7 % en 2050[16]. En 2060, la population appartenant aux pays où l’anglais a le statut de langue officielle (« l'espace anglophone ») atteindra quatre milliards d’individus, les cinq principaux espaces linguistiques suivants seront le français (850 millions), l'hindi (700 à 800 millions), l'arabe (700 millions), l'espagnol (600 millions) et le portugais (350 millions)[17].
69
+
70
+ Claude Truchot estime que l'usage de termes anglais dans le discours, qui est une pratique qui s'est renforcée depuis une quinzaine d'années, revêt une dimension idéologique, dans la mesure où son objectif est d'exprimer la modernité et l'internationalité en évitant l'usage de la langue maternelle[18].
71
+
72
+ Un certain nombre de multinationales ont refusé l'hégémonie de l'anglais comme l'illustrent les propos de Jean-François Dehecq, PDG de Sanofi Aventis, tenus lors d'un entretien accordé au journal L'Expansion (27 juin 2005) qui lui avait demandé quelle était la langue utilisée dans son groupe, celui-ci répondit : « Ce n’est sûrement pas l’anglais. Une multinationale est une entreprise dans laquelle chacun peut parler sa langue. Dans une réunion, c’est du cerveau des gens dont on a besoin. Si vous les obligez à parler anglais, les Anglo-Saxons arrivent avec 100 % de leurs capacités, les gens qui parlent très bien, avec 50 %, et la majorité, avec 10 %. À vouloir tous être anglo-saxons, il ne faut pas s’étonner que ce soient les Anglo-Saxons qui gagnent ».
73
+
74
+ L'emploi de mots anglais est notable dans des secteurs comme l'informatique, les télécommunications comme le fut (et l'est toujours, d'ailleurs) l'italien pour la musique classique. Mais les nouvelles technologies (DVD multi-langues, mondialisation de l'internet) et l'adaptation des entreprises à leurs clients (CNN diffusant en plusieurs langues, Microsoft fabriquant le logiciel Windows en plusieurs langues) ont porté un coup relatif à cette domination de l'anglais. L'anglais est depuis 1951 la langue utilisée dans l'aviation, sur décision de l'OACI. De plus en plus de travaux de recherches scientifiques (thèses, études, etc.) sont rédigés en anglais ou font l'objet d'une traduction dans cette langue.
75
+
76
+ Dans certains États non anglophones, l'anglais est devenu langue officielle dans une partie de l'enseignement supérieur. En Suisse, l'anglais est devenu une langue d'enseignement pour certains cours spécifiques, principalement dans des facultés scientifiques et techniques au niveau du Master universitaire. Les langues d'enseignement demeurent toutefois très largement les langues nationales officielles qui ont cours en Suisse, à savoir l'allemand, le français ou l'italien[19].
77
+
78
+ Au cours du XXe siècle, l'anglais a acquis dans le monde la place de la langue la plus fréquemment utilisée dans les rencontres internationales, même si le multilinguisme reste la norme. Alors que le français était jusqu'à la Première Guerre mondiale la langue privilégiée des relations diplomatiques et des relations contractuelles, l'importance croissante des États anglophones dans les relations internationales a favorisé l'emploi de l'anglais au détriment du français ou de l'allemand.
79
+
80
+ L'anglais est la seconde langue, officielle ou de facto, de très nombreux États, dont certains à forte croissance démographique (comme le Nigeria ou l'Ouganda). C'est la langue étrangère la plus apprise au monde, avec un nombre toujours croissant d'apprenants[Note 2].
81
+
82
+ Certains chercheurs[réf. nécessaire] s'inquiètent du risque d'évolution non maîtrisée de la langue (changement de sens des mots, simplifications grammaticales, modification de la prononciation) en constatant le poids croissant du nombre de locuteurs ne maîtrisant que peu ou mal la langue par rapport au nombre de locuteurs instruits ayant l'anglais pour langue maternelle.
83
+
84
+ Selon le service de la recherche pédagogique de Hanovre, il existe un décalage important dans l'apprentissage de l'anglais comme seconde langue entre le niveau qu'estiment posséder les utilisateurs et leur véritable maîtrise. Ainsi, il a été demandé à des élèves qui pratiquaient depuis 8 à 10 ans d'estimer leur niveau de compétence : 34 % ont répondu « très bien », 38 % ont répondu « bien » ; en revanche, à la suite d'un test d'évaluation on s'est rendu compte que seulement 1 % des étudiants maîtrisaient très bien l'anglais, et seulement 4 % le maîtrisaient bien[20],[21].
85
+
86
+ Dans le cadre d’une étude réalisée en 2000 et publiée dans le numéro 26-27, 2002, de Läkartidningen, revue spécialisée destinée aux médecins suédois, 111 médecins généralistes danois, suédois et norvégiens ont lu le même article synoptique pendant 10 minutes. La moitié l’a lu dans sa langue maternelle, l’autre moitié en anglais. Des questions étaient posées tout de suite après la lecture. En général, tous les médecins danois, norvégiens et suédois sont relativement à l’aise avec la langue anglaise grâce à l’enseignement reçu à l’école et grâce également à la télévision, au cinéma et aux chansons. De plus, leur langue est apparentée à l’anglais. Ils lisent également des ouvrages d’études en anglais, sont abonnés à des revues médicales en anglais. Dans le cadre de cette étude, les médecins avaient indiqué qu’ils comprenaient tous l’anglais. 42 % d’entre eux avaient même signalé qu’ils lisaient chaque semaine des communiqués en anglais. Cette étude a révélé que les médecins qui avaient lu le texte en anglais avaient perdu 25 % des informations par rapport au même texte lu dans leur langue maternelle.
87
+
88
+ Dans un discours prononcé aux États-Unis en 2000, Margaret Thatcher liait la domination de l'anglais à la domination politique et économique de ce pays[22] : « Au XXIe siècle, le pouvoir dominant est l'Amérique, le langage dominant est l'anglais, le modèle économique dominant est le capitalisme anglo-saxon »[23].
89
+ On peut d'ailleurs noter qu'en 2005 les États-Unis se sont vigoureusement opposés à l'adoption par l'Unesco de la convention sur la diversité culturelle[24]. Ceci semble révéler une volonté d'imposer l'anglais au niveau international.
90
+
91
+ Certains chercheurs dénoncent cette domination croissante[25], qu'ils qualifient d'impérialisme linguistique[Note 3], et les risques qui, selon eux, peuvent en découler, notamment le risque d'hégémonie (l'anglais prend la place d'autres langues) ou de sélection sociale (il faut parler anglais pour faire partie de l'élite).
92
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93
+ C'est dans cette perspective qu'est décerné en France le prix de la carpette anglaise destiné à critiquer les personnalités françaises ayant mis un zèle particulier dans l'emploi injustifié de l'anglais. Ainsi en 1999, Louis Schweitzer, l’ex-PDG de Renault, avait reçu ce prix pour avoir décidé que les communications entre les cadres de sa multinationale se feraient exclusivement en anglais. Cependant en avril 2001, l’AFP informait qu’il abandonnait cette voie et reconnaissait que l'anglais fut plus un handicap qu'une aide : « La langue a été une difficulté un peu supérieure à ce que nous pensions. Nous avions choisi l’anglais comme langue de l’alliance mais cela s’est avéré un handicap avec un rendement réduit de part et d’autre ».
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+ En particulier depuis le 1er mai 2008, le Protocole de Londres impose de connaître l'anglais ou l'allemand pour ne pas enfreindre la loi sur les brevets[réf. nécessaire], ce qui contreviendrait à la constitution française qui définit le français comme langue nationale.
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+ Il existe des études, telles le rapport Grin, qui cherchent à quantifier cette influence et à évaluer certaines solutions alternatives dans le cadre de la politique linguistique de l'Union Européenne.
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+ L'importance prise par l'anglais américain traduit la puissance économique et politique des États-Unis, et leur influence dans le monde, bien plus que celle du Royaume-Uni, berceau de la langue anglaise. Elle s'accompagne plus généralement d'une influence socioculturelle, qui s'exerce, outre la langue, par l'apprentissage de codes sociaux et par le cinéma[26]. Elle peut ainsi avoir un impact non négligeable sur les modes de vie des pays non anglophones, au travers du phénomène d'américanisation[Note 4].
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+ L'anglais utilise l'alphabet latin (avec, anciennement, des lettres comme ð ou þ ; voir l'histoire de la langue anglaise). Il n'utilise des signes diacritiques que pour écrire les mots d'origine étrangère ; toutefois le tréma est utilisé dans certains textes pour indiquer qu'une deuxième voyelle ne fait pas partie d'un digramme. Par exemple, on trouve parfois coöperate, bien que les graphies cooperate ou co-operate soient plus fréquentes[27].
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+ Son orthographe découle d'un long processus historique et il n'y a souvent plus de correspondance exacte entre celle-ci et la prononciation actuelle.
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+ À partir du XVIe siècle plusieurs personnes ont proposé de simplifier l’orthographe de l’anglais[28] ; quelques-unes, dont Benjamin Franklin[29] et George Bernard Shaw, ont même proposé une écriture phonétique, mais sans succès. Le mot fictif ghoti qui se prononce comme le français « fiche » a été utilisé comme exemple de l’inadéquation de l’orthographe actuelle.
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+ Les symboles dans la liste ci-dessous sont ceux de l'alphabet phonétique international tels qu'ils sont utilisés pour la transcription de l'anglais (sauf aux États-Unis) par la plupart des dictionnaires, spécialisés ou non, depuis la fin des années 1970.
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+ Les séquences appelées triphtongues sont en fait quelquefois constituées de deux syllabes : à savoir une diphtongue suivie de /ə/.
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+ Le tableau ci-dessous présente le système des consonnes de l'anglais avec les symboles de l'alphabet phonétique international (API).
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+ Lorsqu'une case contient deux sons, celui du haut est « sourd » ou « non-voisé », celui du bas est « sonore » ou « voisé ».
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+ Selon Jean-Pierre Cléro[30] et Sandra Laugier, certaines caractéristiques de la grammaire anglaise, correspondant à un refus des constructions linguistiques issues de la spéculation philosophique et à la préférence pour la langue ordinaire, rendent cette langue souvent difficile à traduire. Cette intraduisibilité (en particulier vers le français), qui joue un rôle crucial dans le processus d'universalisation d'une langue apparemment simple et universelle, peut être structurée autour de quelques points majeurs[31].
116
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117
+ Ces possibilités favoriseraient un langage philosophique stylistiquement neutre et apparemment traduisible de façon transparente. En réalité, la nécessité d'utiliser des constructions plus lourdes pour la traduction encourage à écrire directement en anglais pour éviter l'emploi d'un vernaculaire technique indigeste. C'est ainsi son intraduisibilité, et non sa transparence, qui favorise l'universalisation de l'anglais.
118
+
119
+ Contrairement à d’autres langues, il n'existe pas d’organisme qui recense officiellement les mots anglais. Comme par ailleurs l’importance actuelle de cette langue dans la recherche scientifique fait que de nombreux mots sont créés tous les jours (certains promis à une large diffusion, d’autres restant d’usage confidentiel), il n’existe pas de liste complète. Le dictionnaire Oxford English Dictionary, un des plus complets, recense plus de 600 000 entrées, y compris des mots désuets, des mots techniques et des mots de dialectes locaux. Ce nombre semble confirmé par le Webster's Third New International, qui recensait 450 000 mots en 1961. Cependant, leurs entrées ne coïncident pas entièrement et on estime qu’en les combinant on atteindrait 750 000 mots, total qui est supérieur à celui constaté dans d'autres langues[36].
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121
+ Cette large base lexicale provient en grande partie de l'emprunt par l'anglais, à partir de la conquête normande, de nombreux mots franco-normands. On a pu estimer qu'au XIIIe siècle 10 000 de ces mots environ avaient été importés[37]. Souvent, ils dupliquaient les mots d'origine anglo-saxonne déjà existants : dans certains cas, l'un des deux mots supplanta l'autre, alors que dans de nombreux autres cas les deux continuèrent à coexister, amenant à une juxtaposition de mots différents relatifs à une même notion mais avec des sens légèrement différents. Ainsi, à côté de house, mot d'origine germanique (à rapprocher de l'allemand Haus), qui signifie « maison », on trouve mansion, mot d'origine franco-normande qui désigne une « grande demeure », un « manoir »[37], ou encore freedom et liberty, deux mots très proches, le premier ayant un sens général et le second faisant référence à un système politique de droits et de devoirs[38]. De même, on trouvera des paires de mots issues de groupes linguistiques différents, telles que moon et lunar, tooth et dentist, weapon et armament.
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+ En 1973, Thomas Finkenstaedt et Dieter Wolff, en se basant sur les 80 000 mots du Shorter Oxford Dictionary (3e édition), ont établi dans Ordered Profusion la répartition suivante[39]:
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+ Ces estimations doivent être prises avec beaucoup de prudence car de nombreux mots sont entrés dans l'anglais par l'intermédiaire d'une autre langue (par exemple des mots latins via le franco-normand). Ces problèmes de définition conduisent à des appréciations différentes. Ainsi la linguiste française Henriette Walter affirme de son côté que plus des deux tiers des mots anglais sont d'origine française, alors que les emprunts du français à l'anglais ne dépassent guère plus de 4 %[40]. L'abondance de termes, même courants, issus du français explique qu'une bonne partie du vocabulaire soit plus accessible aux francophones qu'aux locuteurs de langues pourtant germaniques comme le néerlandais, l'allemand ou les langues scandinaves. On compte des mots tirés de l'ancien français (enjoy, challenge, bacon), mais aussi du français moderne voire contemporain (façade, restaurant, encore). Certains mots ont même été empruntés puis réempruntés : « challenge » est un mot français d'origine anglaise (a challenge), issu lui-même de l'ancien français chalenge[41] ; bacon également, sorti de l'usage du français au XVIe siècle et revenu « fumé » d'outre-Manche à la fin du XIXe siècle[42], etc. Selon Melvyn Bragg, auteur de The Adventure of English, l'anglais qui comptait avant l'invasion normande de 1066 quelque 25 000 à 30 000 mots, s'est enrichi au cours des deux à trois siècles suivants d'environ 10 000 à 12 000 mots d'origine française[43].
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+ À noter donc un nombre considérable d'emprunts au français qui ont conservé leur orthographe d'origine (justice, miracle, date, silence, machine, regret, surprise, empire, queue, table, intelligent, centre, force, science, nature, portrait, culture, point, royal, image, attention, lion, double, muscle, message, amusement, secret, prairie, journal, saint, page, police...)[44] mais sont prononcés différemment ; également un très grand nombre de mots issus de l'ancien français qui sont restés tels quels en anglais comme chief[45] (devenu chef en français moderne), isle[46] (devenu île) ou encore forest[47] (devenu forêt), hospital[48] (devenu hôpital), ainsi que quest[49], conquest, request, tempest[50], arrest[51] qui ont perdu le « s » en français moderne, « remplacé » par un accent circonflexe ; mais aussi people, issu de l'une des variantes en ancien français (et normand)[52] du mot peuple[53].
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+ On peut également évoquer la présence dans la langue anglaise de termes provenant du français mais qui ont cependant disparu de celui-ci alors qu'il évoluait, comme le mot fame[54] signifiant « célébrité », qui n'existe plus en français moderne tout en demeurant présent dans l'adjectif fameux, dont le sens a peu à peu évolué, ou comme quiet[55], disparu du français moderne, tout en y perdurant aux travers du nom quiétude, de son contraire inquiet et du nom dérivé inquiétude. Enfin, notons que de très nombreux verbes anglais sont issus (ou dérivent) du français comme to change, to charge, to employ, to declare, to envoy, to maintain, to claim, to imagine[56], etc. Et des mots décrits comme anglais ne sont parfois que des termes issus du fran��ais lui revenant, à l'image du mot sport, provenant en fait de l'ancien français desport[57] ou encore suspense, issu de l'anglo-français suspens[58] (comme dans en suspens), lui-même provenant du vieux français sospense signifiant « report », « ajournement », « suspension ».
130
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131
+ Le Français recèle des mots d'origine germanique (francique). Dans le cas du normand viennent se surajouter des termes d'origine scandinave. Ainsi, paradoxalement, nombre de mots anglais issus du normand ou du français sont d'origine germanique, bien qu'ils aient une apparence latine (voir list of English Latinates of Germanic origin (en)).
132
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+ L'apport du vieux norrois, consécutif aux raids et aux peuplements vikings ayant eu lieu de la fin du VIIIe siècle à la fin du Xe siècle, est assez faible numériquement mais a donné à l'anglais moderne certains de ses mots les plus courants : skirt, sky, skin, both, same, get, again, cake, knife, etc[59] et a influencé la phonétique, par exemple : give au lieu de ġi(e)f-an (ġ = y), sister au lieu du vieil anglais sweoster[60].
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+ Les emprunts aux langues celtiques sont extrêmement peu nombreux : David Crystal estime qu'ils ne dépassent pas deux douzaines, ce qui est curieux s'il est vrai que ces langues dominaient les îles Britanniques avant l'arrivée des Saxons. Quelques mots subsistent en anglais moderne, comme crag (rocher) ou galore (en abondance), parfois dans des dialectes régionaux et surtout dans des noms de lieux (London, Thames, Kent). On retrouve des racines celtes comme bre et pen (colline), coombe ou combe (vallée), tor (rocher) (dans Torquay), don (rivière) (dans Doncaster), etc.[61].
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+ Bien que l'anglais ait absorbé de nombreux mots d'origine étrangère, le cœur du lexique reste anglo-saxon : les 100 premiers mots du Corpus d'anglais américain de l'université Brown, assemblé dans les années 1960, sont anglo-saxons. Les mots les plus courants de la langue anglaise (mots grammaticaux comme in, the, be, ou lexicaux comme father, love, name, etc.) sont des mots d'origine anglo-saxonne[62].
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+ England
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+ L'Angleterre (en anglais England [ˈɪŋɡlənd] Écouter) est une nation constitutive du Royaume-Uni[1]. Elle est bordée par l'Écosse au nord et le pays de Galles à l'ouest. Son littoral est entouré par la mer du Nord à l'est, la mer d'Irlande au nord-ouest, la mer Celtique au sud-ouest, et la Manche au sud qui la sépare de l'Europe continentale. Son territoire couvre la majorité du centre et du sud de l'île de Grande-Bretagne, et il inclut également une centaine de petites îles. Sa capitale est Londres qui est la première aire urbaine du Royaume-Uni et, selon les critères retenus, d'Europe de l'Ouest[2]. L'Angleterre est la nation la plus peuplée du Royaume-Uni avec 53 millions d'habitants en 2011, ce qui représente 84 % de la population britannique[3], et est la plus grande avec une superficie de 131 760 km2. Le nom d'« Angleterre » est fréquemment mais faussement employé, par synecdoque, pour désigner le Royaume-Uni dans son ensemble.
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+ Le territoire anglais a commencé à être peuplé durant le Paléolithique supérieur et tire son nom des Angles, l'une des tribus germaniques qui s'installa aux Ve et VIe siècles. L'Angleterre est devenue un État unifié au cours du Xe siècle avec la création du royaume d'Angleterre en 927. Le royaume — qui après 1284 inclut définitivement le pays de Galles — a été un État souverain jusqu'au 1er mai 1707, date à laquelle l'Acte d'Union l'unifia au royaume d'Écosse pour créer la Grande-Bretagne[4]. En 1801, la Grande-Bretagne s'unifia avec le royaume d'Irlande par un autre Acte d'Union pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. En 1922, l'Irlande du Sud devient indépendante du Royaume-Uni, le pays fut alors rebaptisé Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord.
8
+
9
+ Depuis l'Âge des découvertes qui commença au XVe siècle, l'Angleterre a eu un impact culturel considérable sur le reste du monde[5]. La langue anglaise, l'anglicanisme, le droit anglais (qui est la base de la common law, un droit basé principalement sur la jurisprudence qui sert aujourd'hui de système juridique dans un grand nombre de pays), ainsi que le système de Westminster (un système parlementaire de gouvernance) ont été exportés à travers le monde[6]. L'Angleterre est également considérée comme l'une des premières démocraties parlementaires de l'Histoire[7]. L'Angleterre est le berceau de la révolution industrielle qui débuta au XVIIIe siècle, faisant d'elle la première nation industrialisée du monde[8].
10
+
11
+ Deux tiers de la Grande-Bretagne, au sud et au centre, constituent l’Angleterre, ainsi que quelques îles au large comme l’île de Wight ou les îles Scilly. La nation constitutive est frontalière de deux autres nations du Royaume-Uni — l’Écosse au nord et le Pays de Galles à l’ouest —, et est plus proche du continent européen que toute autre île britannique. L’Angleterre est séparée de la France par un corridor maritime de 34 kilomètres[9], même si le tunnel sous la Manche les relie près de Folkestone[10]. L’Angleterre possède aussi des littoraux sur la mer d’Irlande, la Mer du Nord et l’Océan Atlantique.
12
+
13
+ Les ports de Londres, de Liverpool et de Newcastle upon Tyne se trouvent respectivement à l’embouchure de la Tamise, de la Mersey et de la Tyne. La Severn est la plus longue rivière d’Angleterre, sur 354 kilomètres[11]. Elle se jette dans le canal de Bristol et est célèbre pour ses lames de fond de plus de 2 mètres de hauteur (dans le mascaret de Severn)[12]. Cependant, la plus longue rivière entièrement en Angleterre est la Tamise, longue de 346 kilomètres. Il y a de nombreux lacs, le plus grand étant le Windermere dans le bien nommé Lake District[13].
14
+
15
+ Les Pennines, dites la « colonne vertébrale de l’Angleterre », est la plus ancienne chaîne montagneuse de la région, apparue à la fin de l’ère paléozoïque il y a environ 300 millions d’années[14]. Elle se compose principalement de grès, de calcaire et de charbon. Il y a des paysages karstiques dans des régions riches en calcite, comme le Yorkshire ou le Derbyshire par exemple. Les Pennines sont couvertes de landes en altitude, dentelées de vallées fertiles grâces aux rivières. Elles contiennent trois parcs nationaux, les Yorkshire Dales, le Northumberland et le Peak District. Le point culminant de l’Angleterre, à 978 mètres, est le Scafell Pike, dans le comté de Cumbria[13]. À cheval sur la frontière entre l’Angleterre et l’Écosse se trouvent les monts Cheviot.
16
+
17
+ Les terres basses de l’Angleterre se trouvent au sud des Pennines, sur de nombreuses collines vertes, dont les Cotswolds, les Chilterns, les North Downs et les South Downs — quand elles rencontrent la mer, elles dévoilent des roches blanches comme les falaises blanches de Douvres. La péninsule du sud-ouest, dans le West Country, se compose de hautes landes, telles le Dartmoor et l’Exmoor, tous les deux parcs nationaux, et profite d’un climat océanique[15].
18
+
19
+ La faune et flore sont dégradées depuis l'après-guerre, plus de 80 % des haies, prés et marécages qui s'y trouvaient ont disparu[réf. nécessaire].
20
+
21
+ Par des cartes des profondeurs de la Manche dressées par des sonars ultraperfectionnés, une gigantesque vallée au fond de la mer a pu être reconstituée en 3D, présentant les caractéristiques de l'érosion due à l'écoulement du fluide.
22
+ Le cataclysme se serait produit il y a 400 000 ans à la suite de la rupture d'un barrage naturel existant entre Douvres et Calais. Le lac glaciaire en amont se serait écoulé à un débit supérieur à 1 million de mètres cubes par seconde dans cette vallée séparant l'île du continent. Une seconde inondation se serait reproduite il y a 160 000 ans.
23
+
24
+ En 2007, Sanjeev Gupta de l'Imperial College de Londres a conforté la théorie des années 1980 prédisant une séparation de l'île britannique à la suite d'inondations.[réf. nécessaire]
25
+
26
+ L'Angleterre a un climat océanique tempéré. Il y fait doux avec des températures rarement dessous de 0 °C en hiver et rarement dessus de 32 °C en été[16]. Le temps est fréquemment pluvieux et changeant. Les mois les plus froids sont janvier et février, ce dernier en particulier sur le littoral anglais, tandis que le mois de juillet est généralement le plus chaud. Les mois avec un temps variable sont mai, juin, septembre et octobre[16]. Les précipitations sont réparties presque uniformément tout au long de l’année.
27
+
28
+ Plusieurs facteurs ont une influence importante sur le climat de l’Angleterre : la proximité de l'océan Atlantique, la latitude au nord et le réchauffement des courants marins par le Gulf Stream[16]. C'est une des régions européennes qui connaît le plus grand nombre de dépressions météorologiques. Les précipitations sont plus fortes à l’ouest, et certaines régions du Lake District reçoivent plus de pluie que partout ailleurs dans le reste de l'Angleterre[16]. Le climat est plus humide à l'Est et au Nord, et plus continental au Sud-Est. Les chutes de pluie à Londres restent inférieures à 604 mm pour l'année entière.
29
+
30
+ Les archives des températures montrent que le record de la plus haute température est de 38,5 °C le 10 août 2003 à Brogdale dans le Kent[17], et la plus basse est de −26,1 °C le 10 janvier 1982 à Edgmond, dans le Shropshire[18].
31
+
32
+ La ville la plus peuplée d'Angleterre est Londres, la capitale du Royaume-Uni. Elle est suivie par des villes qui se sont développées au XIXe siècle, lors de la révolution industrielle : Manchester, Birmingham, Leeds et Liverpool. D'après l'Office for National Statistics, les dix plus grandes aires urbaines d'Angleterre en 2011 sont les suivantes[19] :
33
+
34
+ Les os humains les plus anciens découverts en Angleterre datent de plus de 700 000 ans — des restes d’Homo erectus trouvés dans les Norfolk et Suffolk actuels[20]. Les Homo sapiens arrivent pour la première fois dans la région il y a environ 35 000 ans, mais à cause des conditions difficiles de la dernière période glaciaire (connue en Grande-Bretagne et Irlande sous le nom de glaciation Devensian)[21], ils se replient dans les montagnes du Sud de l’Europe. Les grands mammifères comme les mammouths, les bisons et les rhinocéros laineux restent seuls[22]. Il y a environ 11 000 ans, quand les couches de glace commencent à reculer, les humains repeuplent la zone. Les recherches génétiques ont montré qu’ils viennent du Nord de la péninsule Ibérique. Le niveau de la mer étant plus bas, l’Angleterre était reliée par la terre à l’Irlande et à l’Eurasie. L’élévation des eaux il y a 9 000 ans sépare à nouveau la Grande-Bretagne de l'Irlande, puis du continent un demi-siècle plus tard[23].
35
+
36
+ Il y a environ 4 500 ans, une migration massive depuis le continent introduit la culture campaniforme dans l'île. La propagation du complexe campaniforme est associée au remplacement d'environ 90 % du patrimoine génétique local en quelques centaines d'années. Cette migration se produit dans le prolongement de l'expansion vers l'ouest des groupes humains de la steppe pontique qui avaient essaimé en Europe centrale et du nord au cours des siècles précédents, probablement les locuteurs de langues indo-européennes[24],[25],[26].
37
+
38
+ C’est pendant cette période que des monuments néolithiques, comme Stonehenge ou Avebury sont construits. En fondant ensemble de l’étain et du cuivre, présents en abondance dans la région, les humains fabriquent du bronze, et plus tard du fer grâce au minerai de fer. Ils sont capables de tisser de la laine de mouton pour en faire des vêtements. Selon John T. Koch et d’autres historiens, l’Angleterre, à la fin de l’Âge du bronze, faisait partie d’un réseau commercial maritime, appelé l’Âge du bronze atlantique, qui inclut toute la Grande-Bretagne, ainsi que l’Irlande, la France, l’Espagne et le Portugal. Dans ces régions, les langues celtiques se développent : le tartessien est la plus lointaine langue celtique écrite découverte[27].
39
+
40
+ Pendant l’âge du fer, la culture celte, dérivant des cultures du Hallstatt et de La Tène, se propage jusqu’en Europe centrale. Leur langue, pratiquement la même que l'on retrouve en Gaule, fait un rapprochement culturel évident en tant que celtique de type P. Le développement des fonderies de fer permet la fabrication de meilleures charrues, améliorant l’agriculture, et d'accroître l’efficacité des armes. Les sociétés tribales établies dans l'île parlent les langues brittoniques : la Géographie de Ptolémée recense environ vingt tribus dans la région, cependant les structures plus anciennes ne sont pas connues car les Bretons n'avaient pas recensé les noms et le nombre de leurs tribus, d'autant plus que la transmission culturelle se faisait par voie orale. Le consul de la République romaine Jules César tente d’envahir deux fois la région en 55 av. J.-C.. Ces invasions étant des échecs, il essaye alors de créer un royaume-client avec le chef des Trinovantes. Lors de l'expansion de l’Empire romain, comme d‘autres régions à sa marge, la Bretagne tisse de nombreux liens avec la puissance continentale.
41
+
42
+ L'Empire romain conquiert l’Angleterre en 43 apr. J.-C., pendant le règne de l’empereur Claude, et la région est annexée à l’Empire romain, sous le nom de Bretagne[28]. Les plus connus des peuples qui ont tenté de résister à l’invasion sont les Catuvellauni, menés par Caratacus. En 47 apr. J.-C., Publius Ostorius Scapula est nommé par Claude propréteur de la province de Bretagne. En 54 ap. J.-C., d'après Suétone, l'Empereur Claude abolit complètement la religion des druides, ce qui déstabilisera fortement le monde celtique insulaire[29]. L'archéologie et l'anthropologie aujourd'hui nous permettent de nous défaire de l'idéologie colonialiste prêtée aux romains envers les Celtes. En effet, les romains comme les Celtes, sont tous deux d'origine indo-européenne. Le flaminica et le druidica ne sont pas si différents l'un de l'autre et la Rome comme la Gaule sont toutes deux structurées dans la tripartition, comme nous l'a bien démontré Gerges Dumézil[30]. En 57 apr. J.-C., les cohortes romaines d'Agricola commandées par Suetonius Paulinus détruisent le sanctuaire de l'Île de Mona, Anglesey, massacrant les druides et les druidesses ainsi que les enfants qui le servent et y vivent. Vers l'an 60 apr. J.-C.[31], une révolte menée par Boadicée, reine des Iceni, est écrasée à la bataille de Watling Street[32]. Elle avait réuni une armée de 120 000 hommes et les Bretons s'en prirent d'abord à la nouvelle colonie de Camulodunum, dont le sanctuaire consacré à l'empereur Claude constituait une source d'irritation. Cette nouvelle ère amena l'imposition du modèle gallo-romain qui était un succès dans ce qui fut jadis la Gaule indépendante, avec l’architecture romaine, des systèmes de cultures d'assimilation romaines, un système d'éducation différent de celui instauré par les druides[33]., Les Romains n'ont pas fait découvrir l'hygiène corporelle aux Gaulois, car Pline l'Ancien suggère dans son œuvre Histoire Naturelle que le savon, du celtique ancien sappo, puis sapo, était l'invention des Gaulois[34]. Les Gaulois furent les premiers à procéder empiriquement à la saponification. Selon Pline, les Romains ignoraient totalement les savons et, après avoir envahi la Gaule, ils furent les premiers utilisateurs étrangers de cette production artisanale pour leur hygiène corporelle, qu'ils ne tentèrent pas d'imiter. Ils continuèrent de dégraisser leurs lainages au moyen ''d'urine corrompue'' (selon les textes), c'est-à-dire d'ammoniaque. La Britannia désignait la province romaine qui couvrait l’Angleterre, le pays de Galles et le sud de l’Écosse du Ier siècle au début du Ve siècle. Au IIIe siècle, l’empereur Septime Sévère meurt à York, où Constantin est proclamé empereur par la suite[35]. Le christianisme est pour la première fois introduit au début du IIIe siècle, bien que cette origine soit contestée : on parle d’une introduction par l’intermédiaire soit de Joseph d'Arimathie, soit de saint Lucius[36]. Vers 410, les Romains se retirent de l’île à mesure de leur perte de puissance, pour défendre leurs frontières en Europe continentale[37].
43
+
44
+ À la suite de la retraite romaine, l’Angleterre est laissée à l’abandon, et la région devient propice à des attaques de peuples marins païens, tels les Saxons et les Jutes qui prennent le contrôle de territoires dans le Sud-Est. Leurs avancées sont contenues pendant un temps après la victoire des Bretons insulaires à la bataille du Mont Badon. Les royaumes britanniques post-romains dans le Nord, plus tard réunis sous la dénomination galloise de Hen Ogledd (« vieux Nord »), ont peu à peu été conquis par les Angles au cours du VIe siècle. Les Irlandais effectuaient des raids sur la côte ouest de la Bretagne[réf. nécessaire]. Les Irlandais finissent par fonder de véritables principautés sur les côtes galloises et écossaises[réf. nécessaire]. Si les premières sont finalement écrasées, les secondes ont donné naissance à l'Écosse par la fusion du Dal Riada avec les royaumes britanniques du Nord[réf. nécessaire].
45
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46
+ Durant cette période sur laquelle les sources fiables font défaut (c'est l'Âge sombre ou Dark Ages de l'historiographie anglaise), des populations bretonnes peu romanisées établirent de nombreux royaumes bretons dans l'île de Bretagne, notamment dans le pays de Galles et d'autres migrèrent en Irlande[réf. nécessaire]. De même, là se trouve probablement la cause première d'une émigration en masse de Bretons vers la péninsule armoricaine, celle-ci prenant alors le nom de Bretagne. Il existe plusieurs théories qui s’opposent sur l’étendue et l’histoire de l’installation des Anglo-Saxons en Angleterre. Cerdic de Wessex a peut-être été un Breton insulaire. Un patchwork de royaumes anglo-saxons finit par émerger au sud et au centre de l’Angleterre, les principaux étant la Northumbrie, la Mercie et le Wessex. Le christianisme est réintroduit dans la région à partir de la fin du VIe siècle, au sud par la mission grégorienne d'Augustin, venu de Rome, et au nord par Aidan de Lindisfarne depuis l’Irlande.
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+ Northumbrie et Mercie sont alors les forces dominantes. Toutefois, après les conquêtes vikings au nord et à l’est, et l’imposition du Danelaw, c'est-à-dire la loi des Vikings, le Wessex devient le premier royaume anglais sous Alfred le Grand. L'unification est le fait d'Édouard l'Ancien, roi de Wessex, assisté de sa sœur Æthelflæd, souveraine de Mercie dans les années 910 : l'Est-Anglie est conquise en 917, le royaume d'York en 918 mais à nouveau perdu en 919, la Northumbrie en 918. À la mort de sa sœur, en 918, Édouard annexe également la Mercie. Son fils et successeur Æthelstan cimente cette unification en prenant le titre de « roi des Anglais », une unification parachevée en 954 avec la victoire d’Eadred sur le Norvégien Éric à la Hache sanglante. Au début du XIe siècle, Knut le Grand intègre brièvement l’Angleterre dans un empire qui réunit aussi le Danemark et la Norvège. Plus tard, Édouard le Confesseur restaure la dynastie des Wessex.
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+ En 1066, les Normands de Guillaume le Conquérant, depuis le duché de Normandie, s'emparent de l'Angleterre, chassant Harold II, dernier des rois anglo-saxons. Ceux que l'on appela « souverains anglo-normands » ouvriront le pays aux influences continentales. Ils introduisent le féodalisme et maintiennent l’ordre à travers la figure de barons, qui construisent des châteaux dans toute la région. La langue de cette nouvelle élite aristocratique est le normand, ce qui aura une influence considérable sur la langue anglaise.
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+ Après la mort du dernier représentant de la dynastie anglo-normande en 1135, la guerre civile éclate entre les différents prétendants et se répand sur l'ensemble des territoires d'outre-Manche. Geoffroy Plantagenêt finit par triompher. La maison des Plantagenêt d’Anjou hérite du trône d’Angleterre avec Henri II d'Angleterre, ajoutant l’Angleterre au bourgeonnant empire Plantagenêt, formé de fiefs en France dont l’Aquitaine. Ils règnent pendant trois siècles, et fournissent plusieurs monarques tels que Richard Ier, Édouard Ier, Édouard III, et Henri V. Cette période voit des mutations dans le commerce et la législation, avec notamment la signature de la Magna Carta, une charte destinée à limiter les pouvoirs des souverains par la loi et protéger les privilèges des hommes. Le monachisme catholique prospère, fournit des philosophes et les universités d’Oxford et de Cambridge sont créées sous la protection royale. La Principauté de Galles devient un fief des Plantagenêt pendant le XIIIe siècle et la seigneurie d'Irlande est offerte à la monarchie anglaise par le pape.
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+ Au cours du XIVe siècle, les Plantagenêt et les Valois se réclament tous les deux de la maison des Capet, et par là-même, de la France: les deux puissances s’affrontent lors de la guerre de Cent Ans. L’épidémie de peste noire touche l’Angleterre en 1348, et a tué jusqu’à la moitié de ses habitants. De 1453 à 1487, deux branches de la famille royale (la Maison d’York et la Maison de Lancastre) se battent lors de la guerre des Deux-Roses. Elle mène à la défaite de la maison d’York, qui abandonne le trône à une famille noble galloise, les Tudor, une branche de la Maison de Lancastre, dirigée par Henri Tudor aidé de troupes galloises et de mercenaires bretons, qui remportent la victoire à la bataille de Bosworth, où le roi Richard III est tué.
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+ Le règne des Tudor est mouvementé. La Renaissance parvient en Angleterre grâce aux courtisans italiens, qui réintroduisent les arts, l’éducation et les savoirs de l’Antiquité gréco-romaine. Pendant ce temps, l’Angleterre développe une flotte navale, invente le théodolite, et explore les mers à l'ouest. Ces explorations sont bloquées par l’Empire ottoman, qui contrôle la mer Méditerranée, et empêche le commerce maritime des États chrétiens de l’Europe avec l’Est méditerranéen.
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+ Henri VIII rompt avec l’Église catholique romaine, à cause d’un désaccord sur un énième divorce royal, et proclame l’Acte de suprématie, en 1534, qui fait du monarque le chef de l’Église anglicane. Contrairement au protestantisme européen, les racines de ce schisme sont plus politiques que théologiques. Il incorpore aussi officiellement les terres galloises dans le royaume d’Angleterre par l’Acte d'Union (1536). Des conflits internes naissent durant les règnes des filles d’Henri VIII : Marie Ire et Élisabeth Ire. La première tenta de ramener le pays dans le giron catholique, tandis que la seconde rompra une seconde fois plus profondément encore, pour asseoir la suprématie de l’anglicanisme.
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+ Une flotte anglaise sous le commandement de Francis Drake détruisit l’Invincible Armada durant l’ère élisabéthaine. À la lutte avec l’Espagne, la première colonie anglaise en Amérique est créée par l’explorateur Walter Raleigh en 1585, et l’appelle la Virginie. La Compagnie des Indes Orientales entre en compétition au Moyen-Orient avec les Pays-Bas et la France. La nature de l’île change elle aussi après la mort d'Élisabeth Ire: les Stuart qui règnent alors sur l'Écosse accèdent au trône d'Angleterre. Partisans d'un absolutisme, leurs visées inquiètent certains Anglais qui craignent pour leurs droits. De plus, le catholicisme des Stuart fait craindre une remise en cause des réformes religieuses de la part des puritains. L’Union des Couronnes est proclamée en 1603 sous Jacques Ier d'Angleterre. Le roi se nomme dès lors roi de Grande-Bretagne, bien que cela n’existe pas dans la loi anglaise.
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+ Un conflit politique, religieux et social donne naissance à la Première Révolution anglaise entre les soutiens du Parlement et ceux du roi, respectivement appelés les «Têtes Rondes» et les «Cavaliers». Ce conflit provient d’un enchevêtrement de problématiques diverses, dans le contexte des guerres des Trois Royaumes, impliquant l’Écosse et l’Irlande. Les parlementaires sortent victorieux, Charles Ier est exécuté. Un régime républicain est alors instauré sous le nom de Commonwealth de l'Angleterre, dirigé par un Lord Protecteur en la personne de Oliver Cromwell, suivi de son fils Richard.
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+ À la démission de ce dernier, Charles II revient comme monarque en 1660. La Restauration des Stuart en 1660 durera à peine trente ans. Il apparaît toutefois que le roi et le Parlement doivent gouverner ensemble, bien que cela ne soit en pratique le cas qu’à partir du XVIIIe siècle. La création la même année de la Royal Society encourage les sciences et les arts.
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+ Le Grand incendie de Londres en 1666 frappe la capitale, mais elle est reconstruite peu après. Deux factions émergent dans le Parlement: les Tories, royalistes, et les Whigs, libéraux. Alors que les Tories soutiennent initialement le roi catholique Jacques II, plusieurs d’entre eux, avec le parti Whig, renversent le roi en 1688. la Glorieuse Révolution de 1688 porte le prince néerlandais Guillaume III d'Orange au pouvoir et confirme la monarchie protestante en Angleterre. La révolution financière britannique se traduit par un recours important à l'endettement pour financer la Royal Navy et les aménagements de rivière, tandis que se développe un marché boursier et des assurances. Quelques groupes anglais, particulièrement dans le nord avec les Jacobites, continuent de soutenir le roi Jacques et ses fils. En 1707, les royaumes d'Angleterre et d'Écosse, bien que dirigés par les mêmes souverains issus de la dynastie Stuart, ne forment plus qu'un seul royaume, la Grande-Bretagne, à la suite de la signature de l'Acte d'Union, dont la reine Anne de Grande-Bretagne en devient la première souveraine. Pour faciliter le rapprochement, les législations et les systèmes religieux restent séparés.
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+ Sous le royaume nouvellement formé Grande-Bretagne, les Lumières anglaises et écossaises, avec la Royal Society, produisent de nombreuses innovations en science et ingénierie. Cela permet à l’Empire britannique de prospérer, pour devenir le plus grand de l’Histoire. La 1re Révolution industrielle apparaît en Angleterre, qui provoque des profonds changements socioéconomiques et culturels. L’agriculture s’industrialise, les usines et les mines apparaissent, tout comme les réseaux routiers, ferroviaires et maritimes, qui facilitent l’expansion et le développement de la révolution industrielle. L’ouverture du Canal de Bridgewater au nord-ouest de l’Angleterre en 1761 introduit la nation dans une véritable frénésie de la construction de canaux.
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+ L’Angleterre maintient une relative stabilité lors de la Révolution française. William Pitt le Jeune est premier ministre sous le règne de George III du Royaume-Uni. Pendant les guerres napoléoniennes, Napoléon Bonaparte prévoit d’envahir l’Angleterre par le sud-ouest. Toutefois, ces projets d’invasion échouent, d’abord après la défaite de Trafalgar face à Horatio Nelson, ensuite après la défaite de Waterloo, contre le général Wellington. Les guerres napoléoniennes ont encouragé le concept de la nation britannique, avec le sentiment d’un peuple britannique uni, partagé avec les Gallois et les Écossais.
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+ En 1825, la première locomotive à vapeur transportant des passagers ouvre au public, sur le chemin de fer de Stockton-on-Tees et Darlington et la nation détient à elle seule la moitié des 9 500 kilomètres de rail européen en 1845, lors de l'épisode de la "railway mania".
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+ Pendant la Révolution industrielle, beaucoup de travailleurs quittent les campagnes anglaises pour aller habiter dans des aires industrielles, et travailler dans des usines, par exemple à Manchester ou à Birmingham. L'expansion très tôt et très rapide des banques, fait de l'Angleterre le premier endroit au monde où la majorité de la population utilise des billets de banque. Pendant l’époque victorienne, Londres devient la plus grande et la plus peuplée des capitales du monde, et le commerce avec l’Empire britannique, tout comme la présence militaire et navale britannique, apporte beaucoup de prestige. L’agitation politique domestique menée par les Chartistes et les suffragettes aboutissent à une réforme législative et l’adoption du suffrage universel. Lors de la Première Guerre mondiale, des milliers de soldats anglais meurent dans les tranchées en France, car le pays fait partie des forces alliées. Deux décennies plus tard, pendant la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni combat à nouveau pour les forces alliées. Winston Churchill est alors le premier ministre. Les développements dans les technologies de guerre permettent un bombardement aérien massif du pays par l’Allemagne nazie, c’est le Blitz. Après la guerre, l’Empire britannique fait face à une décolonisation rapide. De nouvelles innovations technologiques voient le jour: l’automobile devient le premier moyen de transport du pays, et les recherches de Frank Whittle sur le moteur à réaction permettent un voyage aérien plus poussé. Les comportements sociaux des Anglais sont bouleversés par l’accès privé aux automobiles, et par la création du National Health Service, en 1948. Cette organisation publique fournit des soins gratuits aux habitants, selon les niveaux de vie de chacun. Tous ces changements ont accéléré la réforme des pouvoirs locaux au milieu du XXe siècle.
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+ Le XXe siècle voit de nombreuses migrations vers l’Angleterre, en particulier depuis les îles Britanniques, mais aussi depuis le Commonwealth, dont le sous-continent indien. Depuis les années 1970, le secteur industriel périclite doucement, au profit des emplois du secteur tertiaire. L’Angleterre, qui fait partie du Royaume-Uni, rejoint le marché commun de la Communauté économique européenne, qui devient plus tard l’Union européenne. À la fin du XXe siècle, les pouvoirs politiques se sont de plus en plus décentralisés en Écosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord. L’Angleterre et le pays de Galles continuent néanmoins d’exister au sein du Royaume-Uni comme une juridiction unique. La décentralisation a accru le sentiment d’appartenance à l’identité anglaise. Il n’y a pas de gouvernement anglais, et une tentative récente de créer un système similaire a été rejetée par référendum.
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+ La loi dite Wales and Berwick Act (en) de 1746 avait établi que l'« Angleterre » comprendrait le pays de Galles. Mais cette loi fut révisée en 1967 par la loi dite Welsh Language Act (en) et, depuis cette date, l'« Angleterre » légale ne comprend plus le pays de Galles. L'Angleterre légale fut établie définitivement en 1974 en conséquence de l'effet de la loi dite Local Government Act de 1972 qui rattacha la ville de Berwick à l'Angleterre et le comté de Monmouthshire au pays de Galles.
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+ Le 23 juin 2016, lors du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, 53,4 % des Anglais se prononcent pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (Brexit).
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+ Elle n'en fait plus partie depuis le dimanche 1er février 2020.
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+ Faisant partie du Royaume-Uni, l’Angleterre est une monarchie constitutionnelle doublée d’un système parlementaire. Il n’y a pas de gouvernement d’Angleterre depuis 1707, quand l’Acte d’union, qui promulgue les termes du traité de l’Union, allie l’Angleterre et l’Écosse au sein de la Grande-Bretagne. Avant cette union, l’Angleterre était dirigée par une monarchie et le Parlement d’Angleterre. L’Angleterre est gouvernée par le Parlement du Royaume-Uni, même si certaines nations constitutives du Royaume-Uni ont des gouvernements décentralisés. À la Chambre des communes, qui est la chambre basse du parlement britannique basée au Palais de Westminster, à Londres, 532 membres du parlement représentent des circonscriptions anglaises, sur un total de 650 élus.
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+ Lors des élections législatives de 2010, le parti conservateur, sur les 532 sièges mis en jeu, a remporté la majorité absolue en Angleterre avec 61 sièges d’avance sur le total des sièges des autres partis (le Président de la Chambre des communes n’est pas considéré comme un conservateur). Cependant, en tenant compte des résultats en Écosse, en Irlande du Nord et au pays de Galles, ce n’est pas suffisant pour avoir une majorité absolue dans le Royaume-Uni. Aussi, afin de s’assurer la majorité absolue, le parti conservateur, dirigé par David Cameron, a créé une coalition avec les démocrates libéraux, menés par Nick Clegg. En conséquence, Gordon Brown a annoncé qu’il démissionnait de son poste de premier ministre et de dirigeant du parti travailliste.
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+ Lorsque le Royaume-Uni fut membre de l’Union européenne, des élections régionales se déroulèrent pour élire les membres du Parlement européen. Les élections européennes de 2009 ont abouti à l’élection de 33 conservateurs, 10 travaillistes, 9 membres du parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, 9 démocrates libéraux, 2 membres du parti vert de l’Angleterre et du pays de Galles, et 2 membres du parti national britannique.
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+ Depuis la décentralisation où les autres nations constitutives du Royaume-Uni (l’Écosse, l’Irlande du Nord et le Pays de Galles) ont eu un parlement délégué, les débats en Angleterre font rage pour déterminer comment contrebalancer cette réforme. Au départ, il était prévu que plusieurs régions anglaises auraient leurs propres assemblées locales, mais l’opposition de l’Angleterre du Nord-Est a enterré cette proposition.
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+ La « West Lothian question » est l’un des débats en cours[Quand ?] : des membres des parlements gallois ou écossais peuvent-ils statuer sur des lois qui concernent uniquement les Anglais ? Dans le contexte d’une Angleterre qui est la seule nation du Royaume-Uni à ne pas avoir de traitement contre le cancer gratuit, ce débat a donné lieu à une montée du nationalisme anglais. Certains ont donc proposé la création d’un parlement anglais dédié, ou bien de limiter les votes des lois qui concernent uniquement l’Angleterre, aux membres anglais du parlement.
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+ Avec plus de 53 millions d’habitants, l’Angleterre est de loin la nation constitutive du Royaume-Uni la plus peuplée, avec environ 84 % de la population totale. À titre de comparaison, l'Angleterre possède le 4e plus grand nombre d’habitants d'Europe de l'Ouest, et le 25e dans le monde. Avec une densité de 422 habitants au kilomètre carré, c’est l'un des territoires les plus densément peuplés d'Europe.
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+ Les recherches génétiques suggèrent que 75 à 95 % de la population anglaise descendent en ligne paternelle de populations préhistoriques venues de la péninsule Ibérique[38],[39],[40]. Un élément scandinave important ainsi qu'une contribution de 5 % des Angles et des Saxons[40] constituent le reste, bien que certains généticiens estiment l'élément scandinave et germanique à hauteur de 50 %[41]. Au cours du temps, de nombreuses cultures ont exercé leur influence : Bretons insulaires, Romains, Anglo-Saxons, Vikings, Gaëls, sans oublier la profonde influence des Normands. Il existe une diaspora anglaise présente notamment dans les anciennes colonies de l’Empire britannique, en particulier aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Afrique du Sud et en Nouvelle-Zélande.
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+ Au temps du Domesday Book, compilé en 1086, plus de 90 % des 2 millions d’Anglais vivent à la campagne. En 1801, la population est de 8,3 millions d’habitants, et elle augmente à 30,5 millions en 1901. Grâce notamment à la prospérité économique de l’Angleterre du Sud-Est, il y a de nombreuses migrations économiques depuis toutes les régions de l’Angleterre. L’immigration irlandaise a également été importante. La proportion d’immigrants d’origine européenne est à cette époque d'environ 87,5 % (Allemands, Polonais, etc.).
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+ D’autres migrants venant des anciennes colonies britanniques se sont installés depuis 1950. 6 % des habitants viennent du sous-continent indien, notamment d’Inde et du Pakistan. 2,9 % de la population est noire, d’origine caribéenne principalement. Il y a un nombre également important de Chinois. En 2007, 22 % des enfants en école primaire sont issus de minorités ethniques. Environ la moitié de l’augmentation de la population anglaise entre 1991 et 2001 est due à l’immigration. Le débat sur l’immigration revêt une forte importance en Angleterre, car selon un sondage du Département de l’Intérieur, 80 % des Anglais souhaitent le résoudre. L’ONS a prévu que la population augmenterait de 6 millions d’habitants entre 2004 et 2029.
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+ En 2017, 29,2 % des nouveau-nés en Angleterre (188 829 sur 646 794) ont une mère née à l'étranger. 16,8 % ont une mère née hors du continent européen (9,7 % une mère née au Moyen-Orient ou en Asie, 5,0 % une mère née dans un pays d'Afrique et 2,1 % une mère née dans une autre région du monde)[42].
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102
+ Selon le recensement de 2011, près de 15 % des habitants de l'Angleterre appartiennent à des minorités ethniques (20,4 % chez les moins de 40 ans et 5 % chez les 60 ans et plus). Dans le Grand Londres, les minorités ethniques représentent 40,2 % de la population totale et 51,2 % des moins de 25 ans[43].
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+ 85,4
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+ 7,8
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+
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+ 3,5
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+ 1,0
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+ 100
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+ Comme son nom le suggère, l’anglais est historiquement la langue de l’Angleterre, et en est toujours la langue principale. C’est une langue indo-européenne dans la branche anglo-frisone de la famille des langues germaniques. Après la conquête normande, le vieil anglais est confiné dans les classes sociales populaires, et le normand, le latin et l'anglo-normand le supplantent dans l’aristocratie. L'anglais utilise l'alphabet latin et les chiffres arabes comme système d’écriture.
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+ Vers le XVe siècle, l’anglais revient à la mode dans toutes les classes sociales, bien que très modifié. Le moyen anglais montre de nombreux signes de l’influence normande, à la fois dans le vocabulaire et dans la prononciation. Pendant la Renaissance anglaise, de nouveaux mots sont forgés grâce au latin et au grec. L’anglais moderne étend cette habitude de flexibilité, en incorporant des mots depuis d’autres langues. Héritage de l’empire colonial britannique, l’anglais est aujourd'hui considéré comme la lingua franca à l'échelle du monde, notamment grâce à son utilisation par les États-Unis.
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120
+ L’apprentissage et l’enseignement de l’anglais est une activité économique importante pour l'Angleterre, et implique l’existence d’écoles de langue, de voyages linguistiques ou encore de publications à la portée internationale. Il n’y a pas de loi au niveau du Royaume-Uni qui reconnaît une langue officielle en Angleterre, mais l’anglais est la seule langue utilisée par l'ultra majorité des Anglais. En dépit de la relative petite taille de la nation anglaise, il y a de nombreux accents régionaux distincts, et des personnes avec un accent particulièrement prononcé peuvent ne pas être facilement comprises dans toute l'Angleterre.
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+ Le cornique, qui a disparu comme langue d’usage au cours du XVIIIe siècle, est en train d’être ressuscité. Il est maintenant protégé par la charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Il est parlé par 0,1 % des habitants en Cornouailles, et est enseigné dans plusieurs écoles, à n’importe quel âge. Les étudiants apprennent dans les écoles publiques une deuxième langue, souvent le français, l’allemand ou l’espagnol. De par l’immigration, un rapport montre qu’en 2007, 800 000 étudiants parlent une langue étrangère à leur domicile, souvent le panjâbî ou l’ourdou.
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+ Le National Health Service (NHS) est le système de santé public de l’Angleterre, qui fournit l’essentiel des soins dans le pays. Le NHS a été créé le 5 juillet 1948, appliquant la loi de 1946 sur le National Health Service. Cette loi se base sur les conclusions du rapport Beveridge, préparé par l’économiste et réformateur social William Beveridge. Le NHS est en majeure partie financé par les impôts, dont les montants de la National Insurance, et dispense la plupart de ses services gratuitement, même si des charges doivent être payées par certaines personnes, pour les soins ophtalmologiques et dentaires, ainsi que certains soins personnels.
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+ Le ministère responsable du NHS est le département de la Santé, dirigé par le secrétaire d’état à la santé, membre du cabinet du Royaume-Uni. La majeure partie des dépenses du département de la santé concerne le NHS — environ 100 millions de livres sterling sont dépensées en 2008-2009. Récemment, le secteur privé est de plus en plus sollicité pour assurer des soins du NHS, malgré l’opposition des syndicats. En 2018, le système de santé public souffre à l'échelle de tout le Royaume-Uni de grandes difficultés[44].
127
+
128
+ L’espérance de vie moyenne des habitants en Angleterre est de 77,5 ans pour les hommes, et de 81,7 ans pour les femmes, la moyenne la plus élevée des quatre nations constitutives du Royaume-Uni.
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130
+ Le christianisme est la religion la plus pratiquée en Angleterre, comme c’est le cas depuis le haut Moyen Âge, bien qu’il ait été introduit plus tôt, pendant les ères gaéliques et romaines. La chrétienté a perduré pendant les siècles qui ont suivi, et environ 59 % des Anglais se considèrent chrétiens[Quand ?]. La confession dominante dans le pays est l’anglicanisme, et date de la Réforme anglaise au XVIe siècle, au moment du schisme de 1536 quand l’Église de Rome a refusé de valider le divorce entre Henri VIII et Catherine d'Aragon. La confession se considère à la fois comme catholique et réformée.
131
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132
+ Il existe des traditions pour la Haute Église et la Basse Église, et quelques anglicans se considèrent comme anglo-catholiques, après le mouvement d’Oxford. La monarchie du Royaume-Uni est à la tête de l’Église, en tant que gouverneur suprême. L’anglicanisme a le statut de religion d’État. Il y a environ 26 millions de pratiquants et ils forment la Communion anglicane, et l’archevêque de Cantorbéry en est le représentant symbolique aux yeux du monde. De nombreuses cathédrales sont des bâtiments historiques d’une forte importance architecturale, comme l’abbaye de Westminster, la cathédrale d’York, la cathédrale de Durham ou celle de Salisbury.
133
+
134
+ La seconde confession chrétienne la plus répandue est l’Église latine de l’Église catholique, qui fait remonter son histoire en Angleterre au VIe siècle avec l’évangélisation d’Augustin de Cantorbéry, et a été la religion principale de l’île pendant près d’un millénaire. Depuis sa réintroduction après l’émancipation catholique, l’Église s’est réorganisée sur des bases anglaises et galloises où elle compte 4,5 millions de fidèles (dont la plupart sont anglais). Un seul pape fut anglais, Adrien IV, et les saints Bède le Vénérable et Anselme de Cantorbéry sont considérés comme des docteurs de l’Église. Une forme du protestantisme, connue sous le nom de méthodisme, est la troisième confession de l'Angleterre, et a grandi hors de l’anglicanisme grâce à John Wesley. Elle a gagné en popularité dans les villes-usines du Lancashire et du Yorkshire, et parmi les mineurs d’étain en Cornouailles. Il y a d’autres minorités non-conformistes, comme l’Église baptiste, les quakers, l’Église congrégationaliste, les unitaristes, et l’Armée du salut. L’immigration de l’île de Chypre (une ancienne colonie britannique) et du Moyen-Orient a introduit une minorité orthodoxe.
135
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136
+ Le saint patron de l’Angleterre est saint Georges, représenté sur le drapeau national et sur l’Union Jack. Il y a de nombreux autres saints anglais, dont les plus connus sont Cuthbert, Alban, Wilfrid, Aidan, Édouard le Confesseur, John Fisher, Thomas More, Saint Pétroc, Saint Piran, Margaret Clitherow et Thomas Becket.
137
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138
+ Des religions non-chrétiennes sont aussi pratiquées. Une minorité juive est présente sur l’île depuis 1070. Ils sont expulsés d’Angleterre en 1290 selon l’Édit d’Expulsion, et autorisés à revenir seulement en 1656. Dans les années 1950 en particulier, des religions orientales provenant des anciennes colonies britanniques font leur apparition due à l’immigration. L’islam est la principale religion importée, avec 4,8 % de pratiquants anglais, et suivent en nombre l’hindouisme, le sikhisme et le bouddhisme, qui rassemblent 2,7 % de la population ensemble, et qui viennent de l’Inde et de l’Asie du Sud-Est.
139
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140
+ Environ 25 % de la population n'a pas de religion et 7,2 % ne déclare pas de religion.
141
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142
+ Évolution de la part des différentes religions en Angleterre et au pays de Galles entre 2001 et 2011[45] :
143
+
144
+ L'économie anglaise est l'une des plus grandes au monde, avec un PIB moyen par habitant de 22 907 livres sterling. Habituellement considérée comme une économie de marché mixte, elle a adopté de nombreux principes du libre marché, contrairement au capitalisme rhénan de l'Europe continentale[48]. La monnaie officielle en Angleterre est la livre sterling, également connue sous le nom de GBP. La fiscalité en Angleterre est caractérisée à partir de 2009 par un taux de base de l'impôt des particuliers de 20 % du revenu imposable jusqu'à concurrence de 37 400 livres sterling, et de 40 % sur les revenus supplémentaires au-dessus de ce montant[49].
145
+
146
+ L’Angleterre est le contributeur principal de l’économie du Royaume-Uni, qui est, selon la Banque mondiale, le 24e pays en termes de PIB (PPA) au monde. Les entreprises anglaises sont leaders dans les secteurs chimiques et pharmaceutiques, ainsi que dans les industries aérospatiales, de l’armement, et dans la conception de logiciels. Londres, où siège le London Stock Exchange, principale bourse des valeurs du Royaume-Uni et l’une des plus grandes en Europe, est le centre financier de l’Angleterre – 100 des 500 plus grandes entreprises européennes y ont leur siège social. Londres est le plus grand centre financier en Europe, et l’a aussi été en 2009 au niveau mondial.
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+ La Banque d’Angleterre, fondée en 1694 par le banquier écossais William Paterson, est la banque centrale du Royaume-Uni. Pensée à l’origine comme une banque privée à disposition du gouvernement anglais, elle joue ensuite un rôle au sein du Royaume-Uni – l’institution est nationalisée depuis 1946. La Banque a le monopole de l’émission des devises en Angleterre et au pays de Galles, mais pas dans les autres nations constitutives du Royaume-Uni. Sa Commission de Politique Monétaire a décentralisé la gestion de la politique monétaire et l’établissement des taux d’intérêts de chaque nation du Royaume-Uni.
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+ L’Angleterre est hautement industrialisée, mais connaît depuis les années 1970 un déclin dans les industries lourdes et manufacturières, ainsi qu’une augmentation du secteur tertiaire dans l’économie. Le tourisme est devenu une activité importante, en attirant des millions de visiteurs chaque année dans la région. L'Angleterre exporte principalement des médicaments, des automobiles — même si de nombreuses marques sont depuis détenues par des entreprises étrangères, comme Rolls-Royce, Lotus, Jaguar, Land Rover ou Bentley Motors — du pétrole depuis les possessions anglaises en Mer du Nord et le champ de Wytch Farm, des moteurs d’avions, et des boissons alcoolisées. L’agriculture est intensive et fortement mécanisée, et produit 60 % des besoins en nourriture de la population avec seulement 2 % de la population active. Les deux tiers de la production sont consacrés au bétail, le reste aux moissons agricoles.
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+ Les plus éminents chercheurs anglais dans le domaine des sciences et des techniques sont Isaac Newton, Michael Faraday, Robert Hooke, Robert Boyle, Joseph Priestley, J. J. Thomson, Charles Babbage, Charles Darwin, Stephen Hawking, Christopher Wren, Alan Turing, Francis Crick, Joseph Lister, Tim Berners-Lee, Paul Dirac, Andrew Wiles et Richard Dawkins. Quelques experts affirment que le premier concept d’un système métrique apparaît avec John Wilkins, alors premier secrétaire de la Royal Society, en 1668. En tant que lieu de naissance de la Révolution Industrielle, l’Angleterre abrite de nombreux inventeurs de la fin du XVIIIe siècle au début du XIXe siècle. Parmi les célèbres ingénieurs anglais se trouve Isambard Kingdom Brunel, plus connu pour la création du Great Western Railway, pour la fabrication d’une série de bateaux à vapeur et de nombreux ponts, ce qui provoque une révolution du transport public et des méthodes d’ingénierie. La Révolution Industrielle est née du moteur à vapeur de Thomas Newcomen. Le physicien Edward Jenner met au point le vaccin contre la variole, puis reconnu pour avoir « sauvé plus de vies […] que toutes celles qui ont été perdues dans toutes les guerres de l’Humanité de l’Histoire connue ».
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+ De nombreuses inventions et découvertes ont été réalisées en Angleterre, comme le moteur à réaction, la première machine à filer industrielle, le premier ordinateur et le premier ordinateur moderne, le World Wide Web ainsi que le protocole HTTP et le langage HTML, la première transfusion sanguine réussie, l’aspirateur, la tondeuse à gazon, la ceinture de sécurité, l’aéroglisseur, le moteur à vapeur, le moteur électrique, ou encore la théorie de l'évolution de Charles Darwin et la théorie atomique. Isaac Newton a développé la loi de la gravitation universelle, la mécanique newtonienne, et calcul infinitésimal. Robert Hooke a donné son nom à la loi d’élasticité des solides. L’Angleterre est aussi à l’origine du chemin de fer, du thermosiphon, du tarmac, de l’élastique, du piège à souris, de la lampe à incandescence, de la locomotive à vapeur, du semoir moderne, et de nombreuses nouvelles techniques et technologies développées sont utilisées en ingénierie de précision.
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+ Le département des Transports est le ministère responsable de la supervision des transports en Angleterre. Il y a de nombreuses autoroutes et beaucoup de routes nationales, comme la route A1, qui traverse l’Est de l’Angleterre, de Londres à Newcastle (la plus grande partie de celle-ci est une autoroute), et ce jusqu’à la Frontière entre l'Angleterre et l'Écosse. L’autoroute anglaise la plus longue est la M6, et part de Rugby jusque dans le Nord-Ouest de la région. Les autres routes principales sont la M1 de Londres à Leeds, la M25 qui entoure Londres, la M60 autour de Manchester, la M4 de Londres au pays de Galles du Sud, la M62 de Liverpool au Yorkshire de l’Est via Manchester, et la M5 de Birmingham à Bristol vers le sud-ouest.
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+ Le transport en bus dans la région est très répandu, les principales compagnies sont National Express, Arriva et Go-Ahead Group. Les bus rouges à impériale à Londres sont devenus un symbole de l’Angleterre. Il existe deux réseaux ferroviaires à grande vitesse : le métro de Londres, et le métro Tyne and Wear qui dessert Newcastle, Gateshead et Sunderland. Il y a aussi plusieurs réseaux de tramways, comme celui de Blackpool, le Manchester Metrolink, le Sheffield Supertram, le Midland Metro, ou le Tramlink, système basé à Croydon dans le Sud de Londres.
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+ Le réseau ferroviaire anglais est le plus ancien au monde, et a accueilli ses premiers passagers dès 1825. La majeure partie des 16 116 kilomètres du réseau de chemin de fer britannique se trouve en Angleterre, uniformément répartis, même si une forte proportion des lignes est fermée après la seconde guerre mondiale. L’écartement des rails est en général standard (pour les voies uniques, doubles ou multiples), et il existe aussi quelques voies étroites, principalement les chemins de fer héritages. Il est possible d’aller en train, en France et en Belgique, grâce au Tunnel sous la Manche, terminé en 1994.
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+ L’Angleterre possède un réseau aérien étendu, domestique et international. Le plus grand aéroport est l’aéroport de Londres Heathrow, et il est le deuxième mondial en nombre de passagers internationaux. Les aéroports de Londres Gatwick, de Manchester, de Londres Stansted, de Londres Luton, ou de Birmingham sont également importants. La mer permet le transport en ferry, localement et internationalement, dont l’Irlande, les Pays-Bas et la Belgique. Il y a environ 7 100 kilomètres de voies navigables en Angleterre, dont la moitié est la propriété de British Waterways, même si ce type de transport est limité. La Tamise est la voie navigable la plus empruntée en Angleterre, car les exportations et importations sont concentrées sur le Port de Tilbury dans l’estuaire de la Tamise. C’est l’un des trois ports les plus importants du Royaume-Uni.
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+ Le système scolaire britannique se caractérise par des différences entre les régions du Royaume-Uni (Angleterre, pays de Galles, Écosse, Irlande du Nord) et le fait que le système est semi-privatisé.
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+ Le cursus se déroule généralement ainsi :
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+ Le sondage réalisé par le programme PISA en 2006 situe le système éducatif britannique nettement au-dessus de la moyenne OCDE1.
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+ Le système éducatif anglais est assez proche des systèmes gallois et écossais. Il est obligatoire d’aller à l'école primaire (primary school) à partir de l’âge de 5 ans. Les deuxième et sixième années comportent chacune un examen, respectivement Key Stage 1 et Key Stage 2. Après l'école primaire, on a le choix entre deux types d'établissement : grammar school (lycée) et comprehensive state (lycée général). Pour entrer dans une grammar school, il faut passer un examen nommé « 11+ ». Les Grammar schools étant pour les étudiants les plus doués, et les places étant limitées, la grande majorité des enfants fréquentent les state comprehensive. Les familles ayant plus de moyens optent à la grande majorité pour le système privé.
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+ À partir de l’âge de 11 ans, on étudie pour passer des examens Key Stage 3. Après avoir réussi la neuvième année, les enfants choisissent les matières pour les examens General Certificate of Secondary Education (GCSE). 15 à 40 matières sont à choisir en fonction de l'école, dont seulement cinq sont obligatoires (les maths, l'anglais, et les trois sciences : biologie, physique, chimie). Les écoles exigent en règle générale de leurs élèves qu'ils choisissent au minimum six matières, mais la plupart en demanderont entre neuf et douze. On passe les examens pendant l’été de l’année 11 (équivalent à la fin de la seconde en France) après deux ans d’étude. Après les GCSE, on a le choix entre quitter l’école et continuer d'étudier pour les A-levels (semblables au baccalauréat). Habituellement, les étudiants sélectionnent 3 matières mais certains optent pour 4.
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+ En parallèle de ce système d'éducation publique subsiste le système d'éducation privé, élitiste et réservé du fait de son coût élevé à la classe moyenne supérieure, petite et grande bourgeoise et à la noblesse britannique. Les élèves commencent dans ce système par fréquenter une école préparatoire jusqu'à l'âge de treize ans, puis deviennent pensionnaires dans une public schools jusqu'à leurs 18 ans. Ces écoles bénéficient d'un statut et d'une renommée internationaux, et l'éducation se fait au prix d'environ 30 000 livres sterling par an. Eton, surnommée « la nursery de l'élite », et qui a accueilli de nombreux futurs premiers ministres, membres de la famille royale britannique et têtes couronnées étrangères, est probablement l'exemple le plus emblématique de ces écoles dites indépendantes, privées malgré leur nom de public school.
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+ Il y a de nombreuses universités en Angleterre. Les deux les plus célèbres et les plus vielles sont l'Université d'Oxford et l'Université de Cambridge.
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+ Un grand nombre de vieux menhirs a été érigé pendant la préhistoire, parmi les plus connus sont Stonehenge, Devil's Arrows, Monolithe de Rudston et Cromlech de Castlerigg[50]. Avec l'introduction de l'architecture romaine il y a eu un développement des basiliques, thermes, amphithéâtres, arcs de triomphe, villas, temples romains, voies romaines, forts romains, aqueducs, palissades[51]. Ce sont les Romains qui ont fondé les premières cités et villes telles que Londres (Londinium), Bath (Aquae Sulis), York (Eburacum), Chester (Deva) et St Albans (Verulamium). L'exemple le plus connu est peut-être le Mur d'Hadrien qui s'étend dans tout le nord de l'Angleterre[51]. Un autre exemple bien préservé est les thermes de Bath à Bath, ville du comté de Somerset, au Sud-Ouest de l'Angleterre[51].
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+ Les constructions séculaires de l'architecture anglo-saxonne étaient des constructions simples qui utilisaient principalement le bois avec de la chaume pour les toitures. L'architecture ecclésiastique a varié passant d'une synthèse de monachisme irlando-saxon[52],[53] à un art paléochrétien caractérisé par des pilastres, des arcades, des balustres et des triangulaires. Après la conquête normande en 1066 de nombreux châteaux en Angleterre ont été créés afin que les Law Lords puissent confirmer leur autorité et se mettre à l'abri de l'invasion venant du nord. Certains des plus célèbres châteaux médiévaux incluent parmi tant d'autres la tour de Londres, le château de Warwick, le château de Durham et le château de Windsor[54].
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+ Tout au long de l'ère Plantagenêt une architecture gothique anglaise n'a cessé de fleurir, les cathédrales médiévales telles que la cathédrale de Cantorbéry, l'abbaye de Westminster et la Cathédrale d'York, en sont de parfaits exemples[54]. S'inspirant de l'architecture normande il y avait aussi des châteaux, des palais, des grandes maisons, des universités et des églises paroissiales. L'architecture médiévale a été achevée avec le style Tudor du XVIe siècle, connu maintenant comme l'arche Tudor, qui était une caractéristique définie comme l'étaient les maisons en torchis. Au lendemain de la Renaissance une forme d'architecture rappelant l'Antiquité classique, mélangée avec le christianisme apparut, le style baroque anglais. L'architecte Christopher Wren célèbre pour son rôle dans la reconstruction de Londres après le grand incendie de 1666 en est un des plus notables promoteurs[55].
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+ L'architecture georgienne suivit, dans un style plus raffiné, évoquant une simple forme palladienne, le Royal Crescent à Bath est l'un des meilleurs exemples. Avec l'émergence du romantisme au cours de la période victorienne, un style néogothique a été lancé dans le même temps, la révolution industrielle a ouvert la voie pour des bâtiments tels que le Crystal Palace. Depuis les années 1930 diverses formes modernistes ont fait leur apparition dont l'accueil est souvent controversé, même si les mouvements de résistance traditionaliste continuent avec le soutien de lieux d'influence.
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+ Le folklore anglais s’est développé pendant plusieurs siècles. Quelques-uns des personnages et des histoires existent à travers toute l’Angleterre, mais la plupart proviennent de régions très spécifiques. Les êtres folkloriques communs sont des pixies, des elfes, des croque-mitaines, des trolls, des gobelins, et des nains. Alors que de nombreuses légendes semblent très anciennes, par exemple celles qui mettent en scène Offa d'Angeln ou Völund, d’autres ont été conçues après l’invasion normande. La légende de Robin des Bois et ses Joyeux Compagnons de la forêt de Sherwood qui combattent le shérif de Nottingham, est sûrement la plus connue d’entre toutes.
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+ Pendant le Moyen Âge classique, des légendes originaires de mythes brittoniques intègrent le folklore anglais : le mythe arthurien. Elles proviennent de sources anglo-normandes, françaises ou galloises, et mettent en avant le Roi Arthur, Camelot, Excalibur, Merlin, et les Chevaliers de la Table Ronde, comme Lancelot du Lac. Ces histoires sont rapportées par Geoffroy de Monmouth dans son Historia regum Britanniae. Une autre figure précoce des traditions britanniques, Coel Hen, semble être basé sur un personnage réel de l’Angleterre post-romaine. Beaucoup de ces légendes et pseudo-histoires font partie de la matière de Bretagne.
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+ Plusieurs personnages folkloriques sont fondés sur des personnes historiques, ou en partie, dont l’histoire a traversé les siècles. Par exemple, on dit de Godiva qu’elle a traversé Coventry nue à dos de cheval, Hereward l'Exilé est une figure anglaise héroïque représentant la résistance à l’invasion normande, Herne est un cavalier fantôme associé à la forêt de Sherwood et au Windsor Great Park, et la Mère Shipton est l’archétype de la sorcière. Dick Whittington était une personne réel, avec la légende de son chat ajoutée. Chaque année, les 5 novembre sont l’occasion de faire des feux de joie, de tirer des feux d’artifices, et de manger des pommes d’amour en commémoration à la Conspiration des poudres, centrée autour du personnage de Guy Fawkes. Le bandit chevaleresque, comme Dick Turpin, est un personnage récurrent, et Barbe Noire est le pirate typique. Il y a de nombreuses activités folkloriques, que ce soit au niveau national ou régional, comme la Morris dance, la Maypole dance, la Rapper sword (une danse de l’épée) dans le Nord-Est, la Long Sword dance dans le Yorkshire, les Mummers Plays, le bottle-kicking dans le Leicestershire, et le Cooper's Hill Cheese-Rolling and Wake à Brockworth. Il n’y a pas de costume officiel national, mais certains ont une certaine renommée comme les Pearly Kings and Queens londoniens, les Scots Guards, et les Beefeaters (gardes de la tour de Londres).
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+ Depuis le début de l'époque moderne, la nourriture de l'Angleterre a toujours été caractérisée par sa simplicité d'approche, l'honnêteté de sa saveur, et le recours à la haute qualité des produits naturels[56]. Pendant le Moyen Âge et pendant la Renaissance, la cuisine anglaise était dotée d'une excellente réputation, malgré un déclin qui a commencé pendant la révolution industrielle avec l'abandon de la terre et l'urbanisation croissante de la population. Mais la nourriture anglaise a souvent, de nos jours, la réputation de ne pas être très sophistiquée ou même rudimentaire[57]. Cependant, la cuisine anglaise a récemment connu un renouveau, qui a été reconnu par les critiques gastronomes avec quelques bonnes évaluations dans le magazine britannique Restaurant[58]. Le premier livre de recettes anglaises est le Forme of Cury de la cour royale de Richard II[59].
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+ Les exemples traditionnels de la cuisine anglaise incluent le Sunday roast; comportant généralement du bœuf, de l'agneau ou du poulet, servi avec un assortiment de légumes bouillis, du Yorkshire pudding et de la sauce[60]. D'autres repas importants incluent le fish and chips et le petit déjeuner anglais comprenant bacon, tomates grillées, pain frit, boudin noir, baked beans, champignons frits, saucisses et œufs. Plusieurs tourtes à la viande sont consommées telles que le steak and kidney pie (en), le shepherd's pie, le cottage pie, le Cornish pasty et le pork pie (en), le dernier étant consommé froid[60].
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+ Les saucisses sont couramment consommées, soit en tant que bangers and mash ou toad in the hole. Le Lancashire hotpot est un ragoût bien connu. Certains des fromages les plus populaires sont le cheddar, le cheshire, le red leicester, le stilton et le Wensleydale. De nombreux plats hybrides anglo-indiens avec du curry ont été créés tels que le poulet tikka masala et le balti. Les plats anglais sucrés comprennent l'apple pie, la mince pie, le spotted dick, les scones, l'eccles cake, la custard et le sticky toffee pudding. Les boissons communes sont le thé, qui est très consommé grâce à Catherine de Bragance[61], tandis que des boissons alcoolisées comprennent les vins et les bières britanniques.
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+ Les premiers exemples connus sont les pierres préhistoriques et les pièces d’art pariétal, en particulier dans le Yorkshire du Nord, la Northumbrie et la Cumbria, et aussi plus loin dans le sud de l'Angleterre, dans les grottes de Creswell. Avec l’arrivée de la culture romaine au Ier siècle, de nouvelles formes d’art apparaissent : des statues, des bustes, le travail du verre et les mosaïques. De nombreux artefacts ont été retrouvés, à la villa romaine de Lullingstone et à Aldborough. Durant le haut Moyen Âge, le style évolue vers les croix sculptées, la peinture de manuscrits, la joaillerie d’or et d’émail, et démontre un goût pour les dessins entrelacés, comme le trésor de Staffordshire découvert en 2009. Ce style fusionne ensuite avec l'art insulaire, comme en témoignent les Évangiles de Lindisfarne et le Psautier Vespasien. Plus tard, l’art gothique devient populaire à Winchester et à Cantorbéry, par exemple avec le Livre des bénédictions de St. Æthelwold ou le psautier de Luttrell.
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+ De nombreux artistes accompagnent l’ère des Tudor au sein même de la Cour, qui font de la peinture de portraits un élément fondamental et durable de l’art anglais. L’Allemand Hans Holbein en est le chef de file, et Nicholas Hilliard continue dans cette voie. Pendant l'ère Stuart, les artistes continentaux, en particulier les peintres flamands, influencent l’Angleterre, comme Anthony Van Dyck, Peter Lely, Godfrey Kneller et William Dobson. Le XVIIIe siècle est marqué par la création de la Royal Academy, et un certain classicisme, fondé sur l’art de la Renaissance, supplante les autres styles. Thomas Gainsborough et Joshua Reynolds deviennent deux des artistes les plus prisés d’Angleterre.
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+ L’école de Norwich perpétue la tradition des paysages, pendant que le préraphaélisme, dans un style détaillé et éclatant, faire revivre le style de la Renaissance : les leaders du mouvement sont Holman Hunt, Dante Gabriel Rossetti et John Everett Millais. Au XXe siècle, les artistes remarquables sont Henry Moore, sculpteur, et les modernistes britanniques en général. Parmi les peintres contemporains, Lucian Freud détient le record mondial de la vente en valeur d’un tableau, pour un artiste vivant, avec Benefits Supervisor Sleeping, en 2008.
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+ Les premiers auteurs anglais écrivent en latin, comme Bède le Vénérable et Alcuin. La littérature vieil-anglaise fournit le poème épique Beowulf, la Chronique anglo-saxonne, ainsi que des textes chrétiens comme Judith, l’Hymne de Cædmon et de nombreuses hagiographies. Après la conquête normande de l’Angleterre, le latin survit parmi les classes sociales éduquées, ainsi que dans la littérature anglo-normande.
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+ La littérature en moyen anglais a émergé avec Geoffrey Chaucer (auteur des Contes de Canterbury), John Gower, le Pearl Poet et William Langland. Les moines franciscains, Guillaume d'Ockham et Roger Bacon sont les philosophes majeurs du Moyen Âge. Julienne de Norwich avec ses Revelations of Divine Love, est une éminente écrivaine chrétienne. Avec la Renaissance anglaise, la littérature en anglais moderne naissant apparaît. William Shakespeare, dont les œuvres les plus connues sont Hamlet, Roméo et Juliette, Macbeth, et Le Songe d’une nuit d’été, reste l’un des auteurs les plus célèbres de la littérature anglaise.
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+ Christopher Marlowe, Edmund Spenser, Philip Sidney, Thomas Kyd, John Donne, Ben Jonson sont d’autres auteurs connus de la littérature élisabéthaine. Francis Bacon et Thomas Hobbes ont écrit sur l’empirisme et le matérialisme, ainsi que sur la méthode scientifique et le contrat social. Robert Filmer a écrit sur le droit divin. Andrew Marvell est le poète le plus fameux du Commonwealth, pendant que John Milton publie Le Paradis perdu pendant la Restauration anglaise.
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+ Quelques-uns des plus remarquables philosophes des Lumières anglaises sont John Locke, Thomas Paine, Samuel Johnson et Jeremy Bentham. Edmund Burke suit plus tard et est considéré comme le fondateur du conservatisme. Le poète Alexander Pope et ses vers satiriques sont de plus en plus connus. Puis les auteurs anglais jouent un rôle significatif dans le romantisme, et Samuel Taylor Coleridge, Lord Byron, John Keats, Mary Shelley, Percy Bysshe Shelley, William Blake, William Wordsworth et Alfred Tennyson deviennent des figures reconnues.
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+ En réaction à la Révolution industrielle, les auteurs agrariens cherchent une voie entre la liberté et la tradition. William Cobbett, G. K. Chesterton et Hilaire Belloc en sont les principaux représentants, en lien avec Arthur Penty et le socialisme corporatif, et G. D. H. Cole et le mouvement coopératif. L’empirisme continue avec John Stuart Mill et Bertrand Russell, tandis que Bernard Williams s’implique dans la philosophie morale. Les auteurs de l’ère victorienne sont Charles Dickens, la famille Brontë, Jane Austen, George Eliot, Rudyard Kipling, Thomas Hardy, H. G. Wells, Lewis Carroll ou bien encore Evelyn Underhill. Depuis, l’Angleterre a enfanté de nombreux romanciers devenus très célèbres, comme George Orwell, D. H. Lawrence, Virginia Woolf, Enid Blyton, Aldous Huxley, Agatha Christie, Terry Pratchett, J. R. R. Tolkien, et J. K. Rowling.
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+ La musique traditionnelle britannique est vieille de plusieurs siècles et a inspiré plusieurs genres musicaux, parmi lesquels les chants de marins, les gigues, les hornpipes, et des danses traditionnelles. Ces musiques ont de nombreuses variations, et des particularités régionales. Au XVIe siècle, Wynkyn de Worde imprime des ballades de Robin des Bois qui ont un fort retentissement, tout comme The English Dancing Master de John Playford ou les Roxburghe Ballads de Robert Harley. Les chansons les plus connues à cette époque sont The Good Old Way, Pastime with Good Company, Maggie Mae, et Spanish Ladies, parmi d’autres. De nombreuses comptines sont d’origine anglaise, telles Twinkle Twinkle Little Star, Roses Are Red (en), Jack and Jill, Here We Go Round the Mulberry Bush, ou Humpty Dumpty.
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+ Les premiers compositeurs anglais de musique classique sont des artistes de la Renaissance, Thomas Tallis et William Byrd, suivis de Henry Purcell pendant la période baroque. George Frideric Handel, né allemand, devient un sujet britannique, et passe la majeure partie de sa vie de compositeur à Londres, créant quelques-uns des morceaux les plus célèbres de la musique classique, comme le Messie, Water Music et Music for the Royal Fireworks. Le paysage des compositeurs classiques anglais se renouvelle complètement au XXe siècle, avec Benjamin Britten, Frederick Delius, Edward Elgar, Gustav Holst, Ralph Vaughan Williams, William Walton ; Michael Nyman en est le chef de file, grâce à La Leçon de piano.
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+ Dans le champ de la pop et du rock, de nombreux artistes et groupes anglais sont régulièrement cités comme les musiciens les plus influents et les plus prolifiques de tous les temps en termes de vente. En font partie, par exemple, The Beatles, Led Zeppelin, The Who, Pink Floyd, Elton John, Genesis, Queen, Black Sabbath, Iron Maiden, Rod Stewart, The Rolling Stones, The Stone Roses, The Libertines, Blur, Oasis, et plus récemment, Adele, Ed Sheeran, Arctic Monkeys et One Direction. De très nombreux genres musicaux ont leurs racines, ou un fort lien de parenté, avec l’Angleterre, comme la British invasion, le hard rock, le glam rock, le heavy metal, le mod, la Britpop, le drum and bass, le rock progressif, le punk rock, le rock indépendant, le rock gothique, le shoegazing, l’acid house, l’UK garage, le trip hop et le dubstep.
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+ Les grands festivals de musique en plein air en été et à l’automne attirent beaucoup de monde, tels le festival de Glastonbury, le V Festival, et les Reading and Leeds Festivals. L’opéra le plus remarquable en Angleterre est le Royal Opera House, à Covent Garden. The Proms, qui est une saison de musique classique au Royal Albert Hall, est un événement culturel majeur annuel. The Royal Ballet est au premier rang des compagnies de ballet classique. Sa réputation provient de deux grandes figures de la danse du XXe siècle, prima ballerina Margot Fonteyn et le chorégraphe Frederick Ashton.
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+ English Heritage est un organisme gouvernemental avec une large attribution en matière de gestion du patrimoine historique de l'Angleterre. Il est actuellement parrainé par le département de la Culture, des Médias et du Sport. L'organisme associatif National Trust for Places of Historic Interest or Natural Beauty tient un rôle contrasté. Dix-sept des vingt-cinq sites du patrimoine mondial de l'UNESCO au Royaume-Uni mondial relèvent des lieux historiques de l'Angleterre. Certains des plus connus incluent le mur d'Hadrien, Stonehenge, Avebury and Associated Sites, la tour de Londres, le littoral du Dorset et de l'est du Devon, Saltaire, Ironbridge Gorge, le parc de Studley Royal et plusieurs autres.
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+ Il y a de nombreux musées en Angleterre, mais le plus remarquable est le British Museum de Londres. Sa collection de plus de sept millions d'objets provenant de tous les continents est l'un des plus grands et le plus complet dans le monde, illustrant et documentant l'histoire de la culture humaine depuis son commencement jusqu'à nos jours. La British Library de Londres est la bibliothèque nationale et est l'une des bibliothèques de recherche les plus importantes au monde, maintenant plus de 150 millions d'articles dans toutes les langues connues et tous les formats, incluant environ 25 millions de livres. La galerie d'art la plus ancienne est la National Gallery de Trafalgar Square, qui abrite une collection de plus de 2 300 peintures datant du milieu du XIIIe siècle à 1900. Les galeries de la Tate abritent des collections nationales d'art britannique moderne et international; elles sont également les hôtes du controversé prix Turner.
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+ L'Angleterre a un héritage sportif très fort, et pendant le XIXe siècle la nation a codifié de nombreux sports qui se jouent maintenant dans le monde entier. Les sports originaires de l'Angleterre sont le football, le cricket, le rugby à XV, le rugby à XIII, le tennis, le badminton, le squash[63], le rounders[64], la boxe, le snooker, le billard, les fléchettes, le tennis de table, le boulingrin, le netball, courses de chevaux pur-sang et la chasse à courre. Il a aidé le développement de la voile et la Formule 1. Le football est le plus populaire de ces sports. L'équipe d'Angleterre de football, qui joue dans le mythique stade de Wembley, a remporté la Coupe du monde de football de 1966, année où la nation a accueilli la compétition.
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+ Au niveau du football, l'Angleterre est reconnue par la FIFA comme le lieu de naissance de ce sport, avec notamment le club de football de Sheffield fondé en 1857 et qui demeure le plus ancien club de football. La Fédération d'Angleterre de football formée en 1863, est la plus ancienne association nationale de football au monde et joua un rôle important dans la mise en place des règles de son sport. La FA Challenge Cup et la Football League ont été respectivement les toutes premières compétitions. Dans l'ère moderne la Premier League est la ligue de football la plus lucrative du monde et fait partie de l'élite internationale. La Ligue des champions a été remporté par Chelsea, Liverpool, Manchester United, Nottingham Forest et Aston Villa, tandis que Arsenal et Leeds United ont atteint la finale[65].
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+ Le cricket est généralement considéré comme ayant été élaboré en début de la période médiévale parmi les communautés agricoles et de la métallurgie du Weald[66]. L'Équipe d'Angleterre de cricket est l’équipe nationale de cricket de l’Angleterre et du pays de Galles. Une des rivalités au sommet de ce jeu est la série de test-matchs appelée The Ashes entre l'Angleterre et l'Australie, qui se déroule depuis 1882. La finale de l'édition 2009 a été regardée par près de 2 millions de personnes, bien que le point culminant fut l'édition de 2005 qui a été vue par 7,4 millions[67]. L'Angleterre est actuellement la détentrice du trophée et est classée 5e à la fois des compétitions de cricket Test et One-day International[68].
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+ L'Angleterre a accueilli quatre Coupe du monde de cricket (1975, 1979, 1983, 1999) et l'ICC World Twenty20 en 2009. Il existe plusieurs compétitions de niveau national, y compris le County Championship dans lequel l'équipe de Yorkshire est de loin le club le plus brillant et avoir remporté la compétition à 31 reprises[69]. Le Lord's Cricket Ground situé à Londres, est parfois appelé la « Mecque du cricket »[70]. William Penny Brookes a été important dans l'organisation du cricket pour les Jeux olympiques modernes. Londres a accueilli les Jeux olympiques d'été en 1908,1948 et 2012. L'Angleterre prend part aux Jeux du Commonwealth, qui se déroule tous les quatre ans. Sport England est l'organe directeur responsable de la distribution des fonds et fournit des orientations stratégiques pour l'activité sportive en Angleterre. Le Grand Prix créé en 1926 se tient chaque année à Silverstone[71].
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234
+ L'équipe d'Angleterre de rugby à XV, considérée comme l’une des meilleures sélections nationales au monde, a remporté la Coupe du monde en 2003. Par ailleurs, l’Angleterre a été l'une des nations hôtes de la compétition en 1991 et en 1999. Elle l’accueille de nouveau en 2015[72]. Les clubs de l'élite anglaise, surtout basés dans le sud du pays, participent à la Premiership et à la coupe anglo-galloise. Les clubs des Leicester Tigers, des London Wasps, de Bath et des Northampton Saints ont remporté la coupe d’Europe.
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+ Dans une autre forme de rugby qui est né à Huddersfield en 1895, l'équipe d'Angleterre de rugby à XIII est classée en tant que 3e meilleure nation dans le monde et première en Europe. L'Angleterre par l'intermédiaire du Royaume-Uni accueille en 2013 la Coupe du monde de rugby à XIII. Les clubs du rugby à XIII, surtout dans le nord, rencontrent un fort succès: Wigan Warriors, St Helens, Leeds Rhinos et Huddersfield Giants, les trois premiers ayant gagné le World Club Challenge.
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238
+ En tennis, le Tournoi de Wimbledon qui se déroule chaque année à Londres est le plus ancien tournoi de tennis au monde.
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+ Le drapeau national de l'Angleterre, connu sous le nom de la Croix-Saint-Georges, a été le drapeau national depuis le XIIIe siècle. À l'origine, le drapeau a été utilisé par la République de Gênes. Le monarque anglais a rendu un hommage au doge de Gênes à compter de 1190, de sorte que les navires anglais pouvaient battre le pavillon comme un moyen de protection lors de l'entrée en mer Méditerranée. Une croix rouge a agi comme un symbole pour de nombreux croisés aux XIIe et XIIIe siècles. Il est devenu associé à Georges de Lydda, qu'ils revendiquaient comme leur saint patron et utilisaient sa croix comme un étendard[73]. Depuis 1606 la Croix de St George a fait partie de la conception du Union Jack, drapeau britannique conçu par le roi James I.
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+ Il existe de nombreux autres symboles et objets symboliques, à la fois officiels et non officiels, y compris la rose Tudor, l'emblème floral national, le Dragon Blanc et les Trois Lions présentés sur les Armoiries royales de l'Angleterre. La rose Tudor a été adoptée comme l'emblème national de l'Angleterre à l'époque de la guerre des Deux-Roses (1455–1485) entre les maisons d'York et de Lancastre avec la victoire d'Henri Tudor (futur Henri VII) sur Richard III, lors de la bataille de Bosworth, comme un symbole de paix[74]. Il est un symbole syncrétique dans lequel ont fusionné la rose blanche des York et la rose rouge des Lancasters-cadets des Plantagenêt qui s'affrontèrent pour le contrôle de la maison royale. Le symbole est également connu sous le nom de la Rose d'Angleterre[75]. Le chêne est le symbole de l'Angleterre, représentant force et courage. Le terme « Chêne royal » (Royal Oak) est utilisé pour désigner l'évasion du roi Charles II qui, pourchassé par les parlementaires après l'exécution de son père, s'est caché dans un chêne pour éviter d'être repéré avant de s'exiler en toute sécurité.
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+ Les armoiries royales d'Angleterre, un blason national avec trois lions, remontent à leur adoption par Richard Ier d'Angleterre de 1198 à 1340. Il est décrit « de gueules à trois léopards d'or armés et lampassés d'azur », c'est-à-dire rouge avec trois lions jaunes regardant le spectateur. L'origine de ce blason des rois d'Angleterre reste sans explication définitive: selon une théorie contestée[réf. nécessaire], il s'agit de l'union de l'héraldique du duché de Normandie (« de gueules à deux léopards d'or armés et lampassés d’azur ») et de l'Aquitaine (« de gueules à un léopard d'or armés et lampassés d’azur »).
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+ L'Angleterre n'a pas d'hymne national officiel à la différence du Royaume-Uni et son hymne God Save the Queen. Toutefois, les éléments suivants sont souvent considérés comme des hymnes nationaux anglais non officiels : Jerusalem, Land of Hope and Glory (utilisé pour l'Angleterre pendant les Jeux du Commonwealth de 2002)[76], et I Vow to Thee, My Country. La fête nationale anglaise est la Saint George, ce dernier étant le saint patron de l'Angleterre, elle se tient chaque année le 23 avril[77].
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+ Les langues des signes désignent les langues gestuelles (produites par les mouvements des mains, du visage et du corps dans son ensemble) que les personnes sourdes ont développées pour communiquer. Elles assurent toutes les fonctions remplies par les langues orales.
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+ Depuis le congrès de Milan de 1880, les méthodes orales ont été privilégiées dans l'éducation des enfants sourds, au détriment des langues visuelles. Dans les années 1960, le linguiste William Stokoe analyse la structure de la langue des signes américaine (American Sign Language, ASL) et met en évidence qu'elle possède les mêmes caractéristiques linguistiques structurelles que les langues parlées : une phonologie, une grammaire utilisant une syntaxe. Cette découverte apporte alors une légitimité aux langues des signes, qu'elles n'avaient pas auparavant. Les langues des signes entrent alors dans l'éducation des enfants sourds de certains pays. En 1980, la Suède décide ainsi que l'éducation des sourds doit être bilingue : la langue des signes est la première langue des enfants sourds, et le suédois est la langue seconde. Des pays de plus en plus nombreux suivent cet exemple[1],[2].
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+ Si la langue des signes est enseignée et diffusée, elle est conçue en tant que « reproduction » d'une langue qu'elle visualise et gestualise. Il faut attendre William Stokoe[3] pour que la langue des signes soit observée comme une langue à part entière grâce à la description selon le principe de la double articulation qu'André Martinet[4] développe pour le langage humain en général et atteste pour la langue des signes dans l’introduction à l’Essai de grammaire de la langue des signes française de Nève de Mévergnies[5]. Ces descriptions, très souvent menées selon les critères d'analyse des langues orales, ont contribué à faire peu à peu reconnaître à ces langues leur statut de langues naturelles à part entière. Cependant du fait que les langues des signes utilisent une modalité visuo-gestuelle et non audio-orale, elles mettent en place des structures spécifiques, bien différentes de celles des langues orales et nécessitent donc une description circonstanciée.
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+ Comme toute langue, une langue des signes nécessite un apprentissage mais il n'est pas nécessaire d'avoir une surdité pour apprendre ou communiquer en langue des signes. Par exemple de nombreux entendants (enfants de sourds, partenaires, ou interprètes et autres professionnels en contact avec des sourds) parviennent à développer un haut degré de bilinguisme. Selon le Ministère de la Culture[6], « les langues des signes sont pour les sourds, le seul mode linguistique véritablement approprié, qui leur permette un développement cognitif et psychologique d’une manière équivalente à ce qu’il en est d’une langue orale pour un entendant. »
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+ On parle souvent quand on traite de la langue des signes d'une « pensée visuelle ». Elle remet en question ce que nous considérons habituellement comme appartenant au domaine de la linguistique. En effet, selon Christian Cuxac[7], dans une perspective sémiogénétique, le modèle de la langue des signes française propose une bifurcation de visée entre deux types de structures (fréquemment imbriquées dans le discours) :
10
+
11
+ Les signes standards sont conditionnés par la gestuelle de la ou des mains, de la tête et du visage, par l’orientation du signe, son emplacement et son mouvement, chaque paramètre correspondant à une liste finie d’éléments qui correspond au phonème de la langue orale. Le dénombrement des éléments par catégorie paramétrique varie selon les descriptions. Pour la seule gestuelle des mains, on en compte entre 45 et 60 différentes en langue des signes française. Ces éléments apparaissent simultanément et peuvent se combiner au sein d'un signe de même que les phonèmes se combinent au sein d'un mot.
12
+
13
+ Les structures de grande iconicité sont d'un emploi récurrent dans la conduite de récit. Elles sont extrêmement originales et particulières. L'étude poussée de ces structures[8] ont permis de mettre en évidence différents types de transferts possibles dans un discours. Par exemple, le locuteur prend alors le rôle d’une personne ou encore, met en situation des formes[9]. Christian Cuxac l'explicite ainsi : « Toutes les langues permettent de reconstruire des expériences, selon des stratégies variées. (…) dans les cas d’ajouts gestuels (ex : un ballon « grand comme ça ») (…), le geste accompagne ou complète la parole, (…) le locuteur prend la voix des personnages dont il parle, pour raconter une histoire. On observe alors des phénomènes de prosodie tout à fait intéressants, lors de ces prises de rôle. Au contraire, les langues des signes donnent à voir constamment, à des degrés divers. La grande iconicité est donc l’activation, dans le domaine du discours, d’une visée illustrative (ou iconicisatrice), lorsque la dimension donnée à voir est présente. »
14
+
15
+ A Il faut également relever l'utilisation particulière de l'espace par la langue des signes. En effet, alors que les langues vocales utilisent de préférences des structures syntaxiques linéaires pour le marquage temporel ou encore les relations entre différents éléments de la phrase, la langue des signes utilise de préférences des structures syntaxiques spatiales : le temps peut par exemple se dérouler selon un axe arrière-avant dans l'espace du signeur ou encore selon un axe gauche-droite.
16
+
17
+ L'espace de signation (là où la personne signe) peut aussi servir à créer des repères, des marqueurs auxquels on se réfère tout au long du discours (par ex. un repère pour l'école, un pour la maison, un autre pour un personnage). Il suffit alors de pointer du doigt ou du regard l'endroit pour "l'activer" et y faire référence dans le discours. C'est en quelque sorte un usage spatial du pronom.
18
+
19
+ Les langues des signes (LS) ne sont pas universelles, malgré ce que l'on croit. Henri Wittmann (1991) a fourni une classification des langues des signes. Il existe en fait, tout comme pour le langage oral, autant de langues des signes que de communautés différentes de sourds, chaque langue des signes ayant son histoire, ses unités signifiantes et son lexique. Le développement d'une langue des signes dépend de la vivacité de la communauté des personnes qui la composent, comme pour une langue vocale. Comme un jargon, la langue des signes pratiquée dans une région n'a pas nécessairement de liens avec la langue orale de cette même région.[pas clair], par exemple, en France, le signe « Maman » est différent selon les régions voire départements. En dépit des différences entre les langues des signes du monde, la compréhension et la communication est rapidement possible entre deux personnes maîtrisant des langues des signes différentes. Ceci tient à la grande proximité des structures syntaxiques (l'ordre de signes dans la phrase) et à l’existence de structures très iconiques (des signes dont la forme représente assez bien ce dont on parle : la lettre « C », « soleil », « téléphoner »...) [10], caractérisées par l’absence de signes standard (qui sont eux différents pour chaque langue : par exemple « eau »). L’origine de ces structures partagées tient probablement à la nature même de la langue et transfigure l'expérience humaine du monde qu'en ont ses locuteurs.[pas clair]
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+ Seules quelques-unes de la centaine de langues des signes dans le monde ont obtenu une reconnaissance légale, les autres ne bénéficiant d'aucun statut officiel.
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+ Aujourd'hui encore, faute d'information, de nombreuses personnes sourdes ou parents de sourds ne connaissent pas l'existence des langues des signes et considèrent avant tout la surdité comme un handicap. Il semble nécessaire d'avoir une approche différente de la simple vision curative de la surdité et de prendre en considération la réalité sociale et linguistique des langues des signes. De nombreux pays souhaitent avant tout un épanouissement des personnes et développent l'accès en langue des signes aux lieux publics[11], aux universités[12], etc.
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+ En 2005 : la loi no 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées reconnaît officiellement la LSF.
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+ Ainsi, ses art. 19 et 75 insèrent les dispositions suivantes dans le code de l'éducation :
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+ Une émission d'information en langue des signes existe sur la chaîne de télévision France Info[15].
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+ Depuis la fin du XXe siècle, on assiste à l'émergence de l'utilisation de la langue des signes pour faciliter la communication entre parents et enfants pré-verbaux.
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+ Article 1
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+ L'anglais (English en anglais ; prononcé : /ˈɪŋ.ɡlɪʃ/) est une langue indo-européenne germanique originaire d'Angleterre qui tire ses racines de langues du nord de l'Europe (terre d'origine des Angles, des Saxons et des Frisons) dont le vocabulaire a été enrichi et la syntaxe et la grammaire modifiées par le français anglo-normand[Note 1], apporté par les Normands, puis par le français avec les Plantagenêt.
6
+ La langue anglaise est ainsi composée d'environ 29 % de mots d'origine normande et française[3],[4]. L'anglais est également très influencé par les langues romanes, en particulier par l'utilisation de l'alphabet latin ainsi que les chiffres arabes.
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8
+ Langue officielle de facto du Royaume-Uni, de l'Irlande et d'autres îles de l'archipel britannique (Île de Man, îles anglo-normandes), l'anglais est la langue maternelle de tout ou partie de la population, et suivant les cas, la langue ou une des langues officielles de plusieurs pays, totalement ou partiellement issus des anciennes colonies britanniques de peuplement, dont les États-Unis, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, que l'on réunit sous l'appellation de « monde anglo-saxon », bien qu'il n'existe pas de définition universelle de cette expression.
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+ Il est également langue officielle ou langue d'échange dans de très nombreux pays issus de l'ancien Empire britannique, même en l'absence de population d'origine anglo-saxonne significative (Kenya, Nigeria, Hong Kong, Inde, Pakistan, etc.). Beaucoup de pays dont l'anglais est la langue officielle sont réunis au sein du Commonwealth (bien que pour certains, il ne soit pas l'unique langue officielle). C'est également l'une des vingt-quatre langues officielles de l'Union européenne et l'une des six langues officielles et des deux langues de travail — avec le français — de l'Organisation des Nations unies (ONU).
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+ L'anglais est la langue la plus parlée au monde ; en tant que langue maternelle, il se classe troisième, après le chinois (mandarin) et l'espagnol.
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+ Considérée par beaucoup comme étant la langue internationale prédominante[5], elle est la langue la plus souvent enseignée en tant que langue étrangère à travers le monde[6]. Elle est également la langue la plus utilisée sur Internet[7].
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+ L’anglais est une langue germanique occidentale dont l'origine se trouve dans les dialectes anglo-frisons apportés sur l’île de Bretagne par les tribus germaniques venues s’y installer, et fortement influencée ensuite, surtout au plan lexical, par les langues des colons originaires de Scandinavie, de Normandie (français anglo-normand) et du nord de la France, en général au Moyen Âge, puis par le français moderne. Comme pour d'autres langues, des emprunts au grec ancien et au latin ont enrichi de manière constante le lexique jusqu'à aujourd'hui. Les autres langues romanes, ainsi que les parlers des anciennes colonies britanniques ont influencé l'anglais britannique de manière beaucoup moins significative, mais continuent d'être utilisés dans leurs territoires d'origine.
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+ Traditionnellement, on distingue :
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+ Le développement de l'empire colonial britannique du XVIIe au XXe siècle a entraîné une expansion de l'anglais dans les territoires conquis ou administrés, en Amérique du Nord, Océanie, Afrique et Asie.
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+ L'anglais est au départ une langue germanique, famille au sein de laquelle les langues vivantes les plus proches sont les langues frisonnes et le scots. Elle a néanmoins subi à plusieurs reprises l'influence d'autres langues germaniques comme le vieux norrois, de diverses langues romanes, tel le latin et surtout le français, influence latino-romane que l'on remarque non seulement dans les mots qui sont a priori des emprunts lexicaux (déjà vu ou rendez-vous, expressions françaises utilisées en anglais ; embargo de l'espagnol ; cupola, folio ou stiletto de l'italien), mais encore dans de très nombreux mots à étymon latin (comme expect ← exspectare, school ← schola, ou scuttle ← scutela).
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+ L'anglais est une langue pluricentrique (ou polycentrique), qui n'est régie par aucune autorité linguistique centrale (comme l'Académie française en France), et de ce fait aucune variété n'est considérée comme « correcte » ou « incorrecte ».
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+ Il y a une large gamme d'accents parlés dans Le Royaume-Uni et le monde anglophone et, quelquefois, ces accents sont difficile à comprendre même entre les anglophones natifs.[8] Toutefois, bien que la variation des accents diminue en Angleterre, par exemple, les locuteurs natifs sont souvent très fiers de leur accent et de l'identité locale qu'il implique. En effet, les accents peuvent varier sensiblement même entre les villes et les comtés d'une même région. (Pour example, 'Geordies', les gens de Newcastle upon Tyne, auront généralement un accent distinct des anglophones des villes voisines; cette variation comprend l'utilisation de «gan» au lieu de «to go», ou «clarts» au lieu de «mud».)[9]
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+ L'anglais a donné naissance :
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+ L'anglais est aussi la langue officielle de certains villages de la République dominicaine, proches de la frontière haïtienne (où l'on parle un anglais du XIXe siècle, issu d'anciens esclaves des États du sud des États-Unis ayant fui la guerre de Sécession).
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+ L'anglais est aussi l'une des premières langues du Belize (avec l'espagnol), du Canada (anglais canadien, avec le français), de l'Inde (hindi et anglais ainsi que 21 autres langues d'État dont le français), de l'Irlande (avec l'irlandais), du Singapour (avec le malais, le mandarin et le tamil), de l'Afrique du Sud (avec le zoulou, le xhosa, l'afrikaans, et le sotho du Nord) et de l'Égypte.
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+
50
+ C'est la langue non officielle la plus utilisée en Israël et aux Émirats arabes unis (langue de communication de la population à 74 % étrangère). C'est une langue usuelle dans l'île de Saint-Martin relevant pour partie de la République française et pour partie du royaume des Pays-Bas.
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+ À Hong Kong, c'est une langue officielle et largement utilisée dans le monde des affaires. Apprise dès l'école maternelle, elle est la langue d'instruction de quelques écoles primaires, de nombreuses écoles secondaires et de toutes les universités. Un nombre important d'étudiants acquièrent un niveau de locuteur anglophone. Cette langue y est si largement utilisée qu'il est inadéquat de dire qu'elle n'est qu'une seconde langue ou une langue étrangère.
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54
+ En Thaïlande, l'anglais est également utilisé pour les affaires mais après le chinois.
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+ Au Viêt Nam, 6,5 % de la population parle l'anglais à des degrés divers (locuteurs en seconde langue, locuteurs partiels)[réf. nécessaire].
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+ L'influence de l'anglais croît depuis plusieurs décennies du fait de la mondialisation des échanges commerciaux et technologiques, dominés par de grandes puissances parlant cette langue, le Royaume-Uni et les États-Unis en particulier. Écrivant en 1989, Maurice Pergnier[12], évoque cette situation en ces termes :
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60
+ « La suprématie socio-économique des États-Unis, d'où découle une puissante hégémonie culturelle, a fait de l'anglais, en quelques décennies, la langue de communication universelle incontestée. Il n'y a guère de précédents (…) si on excepte le cas (…) du latin, de la fin de l'Antiquité à la Renaissance. »
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+ La prédominance de l'anglais a remplacé celle du français au XXe siècle, à la suite des deux guerres mondiales dont la France est sortie exsangue et du renforcement du poids politique et économique des États-Unis.
63
+
64
+ L'opinion selon laquelle l'anglais serait la langue de communication universelle incontestée, ainsi que le choix le plus adapté d’un point de vue économique en matière de communication internationale, est très vivement contestée (voir Rapport Grin et espéranto)[13].
65
+
66
+ L'anglais occupe des positions de plus en plus fortes dans le monde, et en particulier en Europe. Le linguiste Claude Hagège estime que la raison en est le développement considérable, dans l'Europe contemporaine, de l'économie libérale, dont l'anglais est le support. À l'origine des assises libérales de l'anglais, une solidarité naturelle unit la langue anglaise et l'idéologie libre-échangiste, qui a dominé la conception anglaise des relations humaines et commerciales depuis David Hume (1740) et Adam Smith (1776), lesquels ont inspiré les doctrines libérales de David Ricardo (1817) et John Stuart Mill (1848)[14].
67
+
68
+ Toutefois, la démographie des pays anglo-saxons étant moins dynamique que celle de certains pays émergents, la part de la population mondiale ayant l'anglais pour langue maternelle pourrait diminuer, passant de 9 % en 2000 à 5 % d'ici 2050[15], alors que selon les projections effectuées par les Nations unies en 2002, la part de la population francophone pourrait passer de 3 % de la population mondiale en 2000 à 7 % en 2050[16]. En 2060, la population appartenant aux pays où l’anglais a le statut de langue officielle (« l'espace anglophone ») atteindra quatre milliards d’individus, les cinq principaux espaces linguistiques suivants seront le français (850 millions), l'hindi (700 à 800 millions), l'arabe (700 millions), l'espagnol (600 millions) et le portugais (350 millions)[17].
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70
+ Claude Truchot estime que l'usage de termes anglais dans le discours, qui est une pratique qui s'est renforcée depuis une quinzaine d'années, revêt une dimension idéologique, dans la mesure où son objectif est d'exprimer la modernité et l'internationalité en évitant l'usage de la langue maternelle[18].
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72
+ Un certain nombre de multinationales ont refusé l'hégémonie de l'anglais comme l'illustrent les propos de Jean-François Dehecq, PDG de Sanofi Aventis, tenus lors d'un entretien accordé au journal L'Expansion (27 juin 2005) qui lui avait demandé quelle était la langue utilisée dans son groupe, celui-ci répondit : « Ce n’est sûrement pas l’anglais. Une multinationale est une entreprise dans laquelle chacun peut parler sa langue. Dans une réunion, c’est du cerveau des gens dont on a besoin. Si vous les obligez à parler anglais, les Anglo-Saxons arrivent avec 100 % de leurs capacités, les gens qui parlent très bien, avec 50 %, et la majorité, avec 10 %. À vouloir tous être anglo-saxons, il ne faut pas s’étonner que ce soient les Anglo-Saxons qui gagnent ».
73
+
74
+ L'emploi de mots anglais est notable dans des secteurs comme l'informatique, les télécommunications comme le fut (et l'est toujours, d'ailleurs) l'italien pour la musique classique. Mais les nouvelles technologies (DVD multi-langues, mondialisation de l'internet) et l'adaptation des entreprises à leurs clients (CNN diffusant en plusieurs langues, Microsoft fabriquant le logiciel Windows en plusieurs langues) ont porté un coup relatif à cette domination de l'anglais. L'anglais est depuis 1951 la langue utilisée dans l'aviation, sur décision de l'OACI. De plus en plus de travaux de recherches scientifiques (thèses, études, etc.) sont rédigés en anglais ou font l'objet d'une traduction dans cette langue.
75
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76
+ Dans certains États non anglophones, l'anglais est devenu langue officielle dans une partie de l'enseignement supérieur. En Suisse, l'anglais est devenu une langue d'enseignement pour certains cours spécifiques, principalement dans des facultés scientifiques et techniques au niveau du Master universitaire. Les langues d'enseignement demeurent toutefois très largement les langues nationales officielles qui ont cours en Suisse, à savoir l'allemand, le français ou l'italien[19].
77
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78
+ Au cours du XXe siècle, l'anglais a acquis dans le monde la place de la langue la plus fréquemment utilisée dans les rencontres internationales, même si le multilinguisme reste la norme. Alors que le français était jusqu'à la Première Guerre mondiale la langue privilégiée des relations diplomatiques et des relations contractuelles, l'importance croissante des États anglophones dans les relations internationales a favorisé l'emploi de l'anglais au détriment du français ou de l'allemand.
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+ L'anglais est la seconde langue, officielle ou de facto, de très nombreux États, dont certains à forte croissance démographique (comme le Nigeria ou l'Ouganda). C'est la langue étrangère la plus apprise au monde, avec un nombre toujours croissant d'apprenants[Note 2].
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+ Certains chercheurs[réf. nécessaire] s'inquiètent du risque d'évolution non maîtrisée de la langue (changement de sens des mots, simplifications grammaticales, modification de la prononciation) en constatant le poids croissant du nombre de locuteurs ne maîtrisant que peu ou mal la langue par rapport au nombre de locuteurs instruits ayant l'anglais pour langue maternelle.
83
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84
+ Selon le service de la recherche pédagogique de Hanovre, il existe un décalage important dans l'apprentissage de l'anglais comme seconde langue entre le niveau qu'estiment posséder les utilisateurs et leur véritable maîtrise. Ainsi, il a été demandé à des élèves qui pratiquaient depuis 8 à 10 ans d'estimer leur niveau de compétence : 34 % ont répondu « très bien », 38 % ont répondu « bien » ; en revanche, à la suite d'un test d'évaluation on s'est rendu compte que seulement 1 % des étudiants maîtrisaient très bien l'anglais, et seulement 4 % le maîtrisaient bien[20],[21].
85
+
86
+ Dans le cadre d’une étude réalisée en 2000 et publiée dans le numéro 26-27, 2002, de Läkartidningen, revue spécialisée destinée aux médecins suédois, 111 médecins généralistes danois, suédois et norvégiens ont lu le même article synoptique pendant 10 minutes. La moitié l’a lu dans sa langue maternelle, l’autre moitié en anglais. Des questions étaient posées tout de suite après la lecture. En général, tous les médecins danois, norvégiens et suédois sont relativement à l’aise avec la langue anglaise grâce à l’enseignement reçu à l’école et grâce également à la télévision, au cinéma et aux chansons. De plus, leur langue est apparentée à l’anglais. Ils lisent également des ouvrages d’études en anglais, sont abonnés à des revues médicales en anglais. Dans le cadre de cette étude, les médecins avaient indiqué qu’ils comprenaient tous l’anglais. 42 % d’entre eux avaient même signalé qu’ils lisaient chaque semaine des communiqués en anglais. Cette étude a révélé que les médecins qui avaient lu le texte en anglais avaient perdu 25 % des informations par rapport au même texte lu dans leur langue maternelle.
87
+
88
+ Dans un discours prononcé aux États-Unis en 2000, Margaret Thatcher liait la domination de l'anglais à la domination politique et économique de ce pays[22] : « Au XXIe siècle, le pouvoir dominant est l'Amérique, le langage dominant est l'anglais, le modèle économique dominant est le capitalisme anglo-saxon »[23].
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+ On peut d'ailleurs noter qu'en 2005 les États-Unis se sont vigoureusement opposés à l'adoption par l'Unesco de la convention sur la diversité culturelle[24]. Ceci semble révéler une volonté d'imposer l'anglais au niveau international.
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+ Certains chercheurs dénoncent cette domination croissante[25], qu'ils qualifient d'impérialisme linguistique[Note 3], et les risques qui, selon eux, peuvent en découler, notamment le risque d'hégémonie (l'anglais prend la place d'autres langues) ou de sélection sociale (il faut parler anglais pour faire partie de l'élite).
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+
93
+ C'est dans cette perspective qu'est décerné en France le prix de la carpette anglaise destiné à critiquer les personnalités françaises ayant mis un zèle particulier dans l'emploi injustifié de l'anglais. Ainsi en 1999, Louis Schweitzer, l’ex-PDG de Renault, avait reçu ce prix pour avoir décidé que les communications entre les cadres de sa multinationale se feraient exclusivement en anglais. Cependant en avril 2001, l’AFP informait qu’il abandonnait cette voie et reconnaissait que l'anglais fut plus un handicap qu'une aide : « La langue a été une difficulté un peu supérieure à ce que nous pensions. Nous avions choisi l’anglais comme langue de l’alliance mais cela s’est avéré un handicap avec un rendement réduit de part et d’autre ».
94
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+ En particulier depuis le 1er mai 2008, le Protocole de Londres impose de connaître l'anglais ou l'allemand pour ne pas enfreindre la loi sur les brevets[réf. nécessaire], ce qui contreviendrait à la constitution française qui définit le français comme langue nationale.
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+ Il existe des études, telles le rapport Grin, qui cherchent à quantifier cette influence et à évaluer certaines solutions alternatives dans le cadre de la politique linguistique de l'Union Européenne.
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+ L'importance prise par l'anglais américain traduit la puissance économique et politique des États-Unis, et leur influence dans le monde, bien plus que celle du Royaume-Uni, berceau de la langue anglaise. Elle s'accompagne plus généralement d'une influence socioculturelle, qui s'exerce, outre la langue, par l'apprentissage de codes sociaux et par le cinéma[26]. Elle peut ainsi avoir un impact non négligeable sur les modes de vie des pays non anglophones, au travers du phénomène d'américanisation[Note 4].
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+ L'anglais utilise l'alphabet latin (avec, anciennement, des lettres comme ð ou þ ; voir l'histoire de la langue anglaise). Il n'utilise des signes diacritiques que pour écrire les mots d'origine étrangère ; toutefois le tréma est utilisé dans certains textes pour indiquer qu'une deuxième voyelle ne fait pas partie d'un digramme. Par exemple, on trouve parfois coöperate, bien que les graphies cooperate ou co-operate soient plus fréquentes[27].
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103
+ Son orthographe découle d'un long processus historique et il n'y a souvent plus de correspondance exacte entre celle-ci et la prononciation actuelle.
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+ À partir du XVIe siècle plusieurs personnes ont proposé de simplifier l’orthographe de l’anglais[28] ; quelques-unes, dont Benjamin Franklin[29] et George Bernard Shaw, ont même proposé une écriture phonétique, mais sans succès. Le mot fictif ghoti qui se prononce comme le français « fiche » a été utilisé comme exemple de l’inadéquation de l’orthographe actuelle.
106
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107
+ Les symboles dans la liste ci-dessous sont ceux de l'alphabet phonétique international tels qu'ils sont utilisés pour la transcription de l'anglais (sauf aux États-Unis) par la plupart des dictionnaires, spécialisés ou non, depuis la fin des années 1970.
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+ Les séquences appelées triphtongues sont en fait quelquefois constituées de deux syllabes : à savoir une diphtongue suivie de /ə/.
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111
+ Le tableau ci-dessous présente le système des consonnes de l'anglais avec les symboles de l'alphabet phonétique international (API).
112
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113
+ Lorsqu'une case contient deux sons, celui du haut est « sourd » ou « non-voisé », celui du bas est « sonore » ou « voisé ».
114
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115
+ Selon Jean-Pierre Cléro[30] et Sandra Laugier, certaines caractéristiques de la grammaire anglaise, correspondant à un refus des constructions linguistiques issues de la spéculation philosophique et à la préférence pour la langue ordinaire, rendent cette langue souvent difficile à traduire. Cette intraduisibilité (en particulier vers le français), qui joue un rôle crucial dans le processus d'universalisation d'une langue apparemment simple et universelle, peut être structurée autour de quelques points majeurs[31].
116
+
117
+ Ces possibilités favoriseraient un langage philosophique stylistiquement neutre et apparemment traduisible de façon transparente. En réalité, la nécessité d'utiliser des constructions plus lourdes pour la traduction encourage à écrire directement en anglais pour éviter l'emploi d'un vernaculaire technique indigeste. C'est ainsi son intraduisibilité, et non sa transparence, qui favorise l'universalisation de l'anglais.
118
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119
+ Contrairement à d’autres langues, il n'existe pas d’organisme qui recense officiellement les mots anglais. Comme par ailleurs l’importance actuelle de cette langue dans la recherche scientifique fait que de nombreux mots sont créés tous les jours (certains promis à une large diffusion, d’autres restant d’usage confidentiel), il n’existe pas de liste complète. Le dictionnaire Oxford English Dictionary, un des plus complets, recense plus de 600 000 entrées, y compris des mots désuets, des mots techniques et des mots de dialectes locaux. Ce nombre semble confirmé par le Webster's Third New International, qui recensait 450 000 mots en 1961. Cependant, leurs entrées ne coïncident pas entièrement et on estime qu’en les combinant on atteindrait 750 000 mots, total qui est supérieur à celui constaté dans d'autres langues[36].
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+ Cette large base lexicale provient en grande partie de l'emprunt par l'anglais, à partir de la conquête normande, de nombreux mots franco-normands. On a pu estimer qu'au XIIIe siècle 10 000 de ces mots environ avaient été importés[37]. Souvent, ils dupliquaient les mots d'origine anglo-saxonne déjà existants : dans certains cas, l'un des deux mots supplanta l'autre, alors que dans de nombreux autres cas les deux continuèrent à coexister, amenant à une juxtaposition de mots différents relatifs à une même notion mais avec des sens légèrement différents. Ainsi, à côté de house, mot d'origine germanique (à rapprocher de l'allemand Haus), qui signifie « maison », on trouve mansion, mot d'origine franco-normande qui désigne une « grande demeure », un « manoir »[37], ou encore freedom et liberty, deux mots très proches, le premier ayant un sens général et le second faisant référence à un système politique de droits et de devoirs[38]. De même, on trouvera des paires de mots issues de groupes linguistiques différents, telles que moon et lunar, tooth et dentist, weapon et armament.
122
+
123
+ En 1973, Thomas Finkenstaedt et Dieter Wolff, en se basant sur les 80 000 mots du Shorter Oxford Dictionary (3e édition), ont établi dans Ordered Profusion la répartition suivante[39]:
124
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125
+ Ces estimations doivent être prises avec beaucoup de prudence car de nombreux mots sont entrés dans l'anglais par l'intermédiaire d'une autre langue (par exemple des mots latins via le franco-normand). Ces problèmes de définition conduisent à des appréciations différentes. Ainsi la linguiste française Henriette Walter affirme de son côté que plus des deux tiers des mots anglais sont d'origine française, alors que les emprunts du français à l'anglais ne dépassent guère plus de 4 %[40]. L'abondance de termes, même courants, issus du français explique qu'une bonne partie du vocabulaire soit plus accessible aux francophones qu'aux locuteurs de langues pourtant germaniques comme le néerlandais, l'allemand ou les langues scandinaves. On compte des mots tirés de l'ancien français (enjoy, challenge, bacon), mais aussi du français moderne voire contemporain (façade, restaurant, encore). Certains mots ont même été empruntés puis réempruntés : « challenge » est un mot français d'origine anglaise (a challenge), issu lui-même de l'ancien français chalenge[41] ; bacon également, sorti de l'usage du français au XVIe siècle et revenu « fumé » d'outre-Manche à la fin du XIXe siècle[42], etc. Selon Melvyn Bragg, auteur de The Adventure of English, l'anglais qui comptait avant l'invasion normande de 1066 quelque 25 000 à 30 000 mots, s'est enrichi au cours des deux à trois siècles suivants d'environ 10 000 à 12 000 mots d'origine française[43].
126
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+ À noter donc un nombre considérable d'emprunts au français qui ont conservé leur orthographe d'origine (justice, miracle, date, silence, machine, regret, surprise, empire, queue, table, intelligent, centre, force, science, nature, portrait, culture, point, royal, image, attention, lion, double, muscle, message, amusement, secret, prairie, journal, saint, page, police...)[44] mais sont prononcés différemment ; également un très grand nombre de mots issus de l'ancien français qui sont restés tels quels en anglais comme chief[45] (devenu chef en français moderne), isle[46] (devenu île) ou encore forest[47] (devenu forêt), hospital[48] (devenu hôpital), ainsi que quest[49], conquest, request, tempest[50], arrest[51] qui ont perdu le « s » en français moderne, « remplacé » par un accent circonflexe ; mais aussi people, issu de l'une des variantes en ancien français (et normand)[52] du mot peuple[53].
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+
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+ On peut également évoquer la présence dans la langue anglaise de termes provenant du français mais qui ont cependant disparu de celui-ci alors qu'il évoluait, comme le mot fame[54] signifiant « célébrité », qui n'existe plus en français moderne tout en demeurant présent dans l'adjectif fameux, dont le sens a peu à peu évolué, ou comme quiet[55], disparu du français moderne, tout en y perdurant aux travers du nom quiétude, de son contraire inquiet et du nom dérivé inquiétude. Enfin, notons que de très nombreux verbes anglais sont issus (ou dérivent) du français comme to change, to charge, to employ, to declare, to envoy, to maintain, to claim, to imagine[56], etc. Et des mots décrits comme anglais ne sont parfois que des termes issus du fran��ais lui revenant, à l'image du mot sport, provenant en fait de l'ancien français desport[57] ou encore suspense, issu de l'anglo-français suspens[58] (comme dans en suspens), lui-même provenant du vieux français sospense signifiant « report », « ajournement », « suspension ».
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+ Le Français recèle des mots d'origine germanique (francique). Dans le cas du normand viennent se surajouter des termes d'origine scandinave. Ainsi, paradoxalement, nombre de mots anglais issus du normand ou du français sont d'origine germanique, bien qu'ils aient une apparence latine (voir list of English Latinates of Germanic origin (en)).
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+ L'apport du vieux norrois, consécutif aux raids et aux peuplements vikings ayant eu lieu de la fin du VIIIe siècle à la fin du Xe siècle, est assez faible numériquement mais a donné à l'anglais moderne certains de ses mots les plus courants : skirt, sky, skin, both, same, get, again, cake, knife, etc[59] et a influencé la phonétique, par exemple : give au lieu de ġi(e)f-an (ġ = y), sister au lieu du vieil anglais sweoster[60].
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+ Les emprunts aux langues celtiques sont extrêmement peu nombreux : David Crystal estime qu'ils ne dépassent pas deux douzaines, ce qui est curieux s'il est vrai que ces langues dominaient les îles Britanniques avant l'arrivée des Saxons. Quelques mots subsistent en anglais moderne, comme crag (rocher) ou galore (en abondance), parfois dans des dialectes régionaux et surtout dans des noms de lieux (London, Thames, Kent). On retrouve des racines celtes comme bre et pen (colline), coombe ou combe (vallée), tor (rocher) (dans Torquay), don (rivière) (dans Doncaster), etc.[61].
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+ Bien que l'anglais ait absorbé de nombreux mots d'origine étrangère, le cœur du lexique reste anglo-saxon : les 100 premiers mots du Corpus d'anglais américain de l'université Brown, assemblé dans les années 1960, sont anglo-saxons. Les mots les plus courants de la langue anglaise (mots grammaticaux comme in, the, be, ou lexicaux comme father, love, name, etc.) sont des mots d'origine anglo-saxonne[62].
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+ Une langue construite ou planifiée (ou idéolangue, parfois dénommée langue artificielle, ou conlang pour constructed language en anglais) est une langue créée par une ou plusieurs personnes dans un temps relativement bref, contrairement aux langues naturelles pluriséculaires dont l'élaboration est largement spontanée[1]. Pourtant, toutes deux sont in fine des créations de l'espèce humaine. Il est donc parfois difficile de cloisonner les langues dans ces deux catégories. Généralement, on trouve une grande part d'arbitraire et d'exceptions dans les langues naturelles, ce qui est plus rare parmi les langues construites, puisqu'elles sont généralement consciemment faites pour être accessibles, et donc exemptes d'exceptions.
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+ Contrairement à une représentation fort répandue, toutes les langues naturelles écrites sont dans une certaine mesure des langues mixtes, puisqu'elles ont connu des interférences au cours de leur développement. Rabelais écrit au XVIe siècle : « C'est erreur de dire que nous ayons langage naturel: les langues sont par institution arbitraire et convention des peuples. »
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+ Certaines langues naturelles actuelles ont subi des processus de planification et sont donc en partie artificielles. C'est le cas de l'indonésien, du serbo-croate, de l'hébreu moderne, du norvégien (nynorsk), de l'allemand, du mandarin. Ces langues ne sont pourtant pas considérées aujourd'hui comme des langues artificielles : le terme qui leur est appliqué en sociolinguistique est celui de « langue ausbau ». C'est aussi le cas des langues construites visant à l'intercommunicabilité entre des formes dialectales non mutuellement intelligibles, souvent à cause de la distance, sont qualifiées de « langue-toit » (ou lingua franca) : cas de l'arabe littéraire, du français (principalement formé à partir de la langue d'oïl) ou du romanche.
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+ La différence tient donc davantage à un facteur d'échelle :
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+ On peut distinguer plusieurs sortes de motivations et des degrés extrêmement différents d'utilisation pratique pour les langues construites :
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+ La volonté de créer une langue internationale est avant tout un acte politique :
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+ L'espéranto occupe une place à part. Avec des locuteurs réguliers disséminés dans 120 pays du monde, c'est une des langues utilisées comme langue de communication internationale, loin derrière des langues comme par exemple l'anglais, le français, l'espagnol ou l'arabe. Cependant, contrairement aux autres langues de communication internationale, l'espéranto est la seule langue qui est utilisée exclusivement comme langue véhiculaire. Conçu dès le départ comme langue internationale, l'espéranto bénéficie d'une grammaire et d'un vocabulaire réguliers qui en font l'une des langues les plus rapides à apprendre et à maîtriser. En 1922, 13 pays incluant environ la moitié de la population mondiale, dont la Chine, les Indes et le Japon, recommandent d'utiliser l'espéranto comme langue de travail additionnelle de la Société des Nations, mais une grande puissance (la France) met son véto[2]. Les régimes totalitaires des années 30, puis la guerre froide bloquent son essor diplomatique. Internet et le monde de plus en plus multipolaire le favorisent de nouveau.
14
+
15
+ Le patrimoine littéraire espérantophone est l’un des plus riches et divers parmi les littératures en langues construites : il existe plus de 25 000 livres en espéranto (œuvres originales et traductions) ainsi que plus de cent revues qui paraissent régulièrement, malgré le fait que l’espéranto n’existe que depuis environ 130 ans. En comparaison, l’intégralité de la littérature d’Islande, pays créé au ixe siècle et dénombrant environ 330 000 habitants, est formée par moins de 50 000 livres[3].
16
+
17
+ La plupart des projets de "langues" construites ne sont jamais devenues des langues parlées et n'ont jamais authentiquement fonctionné[4]
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+
19
+ Certaines langues construites, comme le loglan ou le lojban, ont été créées pour illustrer des théories linguistiques telles que l'hypothèse Sapir-Whorf, selon laquelle le langage contribue largement à créer une représentation du monde. Le lojban, par exemple, est une langue pensée pour être le plus logique et précise possible, sans ambigüité. Autre exemple, le láadan, langue qui place le féminin avant le masculin, contrairement à de nombreuses langues naturelles pluriséculaires, comme le français par exemple.
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+
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+ Deux cas de figure se présentent :
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+ La création d'une langue imaginaire (comme celle d'une mythologie ou d'une histoire) permet de donner une profondeur à une civilisation. Plusieurs auteurs ont ainsi créé des langues pour les héros de leur œuvre (par exemple les langues elfiques de J. R. R. Tolkien ou le klingon de Star Trek). Dans le domaine de la BD, les schtroumpfs ont leur manière de parler, mais il s'agit plus d'un code appliqué à la langue de la bande dessinée que d'une vraie langue (d'autant que dans certains cas, le parler schtroumpf ne véhicule pas assez d'informations pour que les personnages se comprennent).
24
+
25
+ Le groupe de musique Magma (musique progressive, groupe fondé en 1969) ne chante qu'en kobaïen, langue créée pour l'occasion, ou encore Sigur Rós chante en vonlenska. Adriano Celentano chante en 1973 Prisencolinensinainciusol dans une langue inventée, le titre voulant dire « amour universel ».
26
+
27
+ Une langue peut être créée par des passionnés au même titre que n'importe quelle œuvre d'art. Ainsi, il existe des communautés virtuelles d'idéolinguistes (ou « conlangers » en anglais) qui partagent leur passion de la création.
28
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29
+ Lorsque deux camps sont engagés dans une guerre longue, une meilleure compréhension est indispensable, et la création d'une langue locale commune, basée sur les deux cultures en jeu uniquement, permettrait de limiter les influences étrangères. Le russenorsk est un exemple de ce cas de figure.
30
+
31
+ En 1702 un dénommé George Psalmanazar fut présenté comme prince de Formose à la haute société anglaise. Il suscita beaucoup d'intérêt pour sa présentation de la langue et des coutumes de son pays. Il publia une Description historique et géographique de l'île de Formose qui se révéla être totalement sortie de son imagination.
32
+
33
+ En 1882 le séminariste Jean Parisot (1861-1923) publia une Grammaire et Vocabulaire de la Langue Taensa[8] à partir, affirme-t-il, de notes retrouvées dans les archives de son grand-père Jean-Dominique Haumonté. Il parvint à obtenir la cosignature de Lucien Adam (1833-1918), un linguiste réputé, et le Congrès des américanistes consacra plusieurs séances à cette langue. Ce ne sera qu'en 1885 que l'anthropologue Daniel Garrison Brinton démontra que cette prétendue langue des indiens Taensas était une invention[9].
34
+
35
+ Le premier essai vaguement connu de création d'un langage universel nous ramène au IIe siècle. Précurseur dans le domaine de l'expérimentation médicale, Galien construit un système de signes dont il ne reste pour traces que quelques notes historiques. Dix siècles s'écoulent ensuite sans événement notable dans ce domaine jusqu'à ce que l'abbesse Hildegarde de Bingen élabore un système de langue écrite (a-t-elle été parlée ?) par elle seule, Lingua Ignota.
36
+
37
+ Francis Bacon (1561-1626), savant et philosophe anglais, chancelier d'Angleterre sous Jacques Ier, élabora le schéma d'une langue universelle.
38
+
39
+ René Descartes (1596-1650), philosophe et savant français, écrivit le 20 novembre 1629 une lettre à son ami le Père Marin Mersenne :
40
+
41
+ « Il faudra que l'humanité crée une langue internationale ; sa grammaire sera si simple qu'on pourra l'apprendre en quelques heures ; il y aura une seule déclinaison et une seule conjugaison ; il n'y aura point d'exceptions ni irrégularités et les mots dériveront les uns des autres au moyen d'affixes. »
42
+
43
+ Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716), philosophe, mathématicien et savant allemand, élabora le projet d'une caractéristique universelle.
44
+
45
+ Comenius (1592 - 1670), humaniste tchèque, auteur de Porte ouverte sur les langues (1631), il est un précurseur de la pédagogie moderne. Une langue commune est nécessaire pour le monde. Elle doit être « entièrement nouvelle » et « plus facile que toutes les langues ».
46
+
47
+ John Wilkins (1614-1672), évêque et scientifique anglais, reprit l'idée de Descartes et élabora une langue analytique que Jorge Luis Borges mentionne à plusieurs reprises.
48
+
49
+ André-Marie Ampère (1775-1836), physicien et mathématicien français, a inventé à 18 ans, « une langue universelle au service de la paix et du rapprochement des peuples. »[10]
50
+
51
+ Louis-Lazare Zamenhof (1859-1917), médecin ophtalmologiste et linguiste polonais, initiateur (en 1887) de l’espéranto.
52
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53
+ Léon Tolstoï (1828-1910), un des plus grands écrivains russes : « J'ai trouvé le volapük très compliqué et, au contraire, l'espéranto très simple. Il est si facile qu'ayant reçu, il y a déjà six ans, une grammaire, un dictionnaire et des articles en cette langue, j'ai pu arriver, au bout de deux petites heures, sinon à l'écrire, du moins à la lire couramment. Les sacrifices que fera tout homme de notre monde européen en consacrant quelque temps à l'étude de l'espéranto sont tellement petits, et les résultats qui peuvent en découler tellement immenses, qu'on ne peut pas se refuser à faire cet essai. » — Lettre aux Éditions Posrednik, 27 avril 1894.
54
+
55
+ Jules Verne (1828 - 1905), écrivain français. Son livre inédit jusqu'en 1993 traite en 50 pages de l'Espéranto dans le récit Voyages d'études.
56
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57
+ "La clé d'une langue commune, perdue dans la Tour de Babel, peut être seulement construite par l'usage de l'Espéranto."
58
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59
+ Mohandas Karamchand Gandhi (1869-1948), avocat, philosophe, ascète et homme politique indien, il fut le principal artisan de l'indépendance de l'Inde, qu'il entreprit d'obtenir du Royaume-Uni par la non-violence active. « Je suis pour un même calendrier pour le monde entier, comme je suis pour une même monnaie pour tous les peuples et pour une langue auxiliaire mondiale comme l'espéranto pour tous les peuples. »
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61
+ Ferdinand de Saussure, fondateur de la linguistique, Cours de linguistique générale : « L'homme qui prétendrait composer une langue immuable, que la postérité devrait accepter comme telle, ressemblerait à la poule qui a couvé un œuf de canard : la langue créée par lui serait exportée bon gré mal gré par le courant qui emporte toutes les langues. »
62
+
63
+ Antonio Gramsci (1891-1937), le penseur révolutionnaire italien, décrivit l'espéranto comme un « cadavre qui empeste, qui agresse la vie dans son devenir » : « La réussite et la diffusion d'une langue donnée dépend strictement de la complexité et de l'activité sociale du peuple qui la parle. […] L'espéranto, la langue unique, n'est rien d'autre qu'une superstition, l'illusion de mentalités cosmopolites, humanitaires, démocratiques, qui n'ont pas encore été rendues fertiles, pas encore démystifiées par le criticisme historique. »
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65
+ Inazo Nitobe (1862- 1933) scientifique, membre de l'Académie impériale du Japon. Esperanto as an International Language (1922), rapport réalisé en tant que sous-secrétaire général de la Société des Nations) : "On peut affirmer avec une certitude absolue que l'espéranto est de huit à dix fois plus facile que n'importe quelle langue étrangère et qu'il est possible d'acquérir une parfaite élocution sans quitter son propre pays. Ceci est en soi un résultat très appréciable."
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+ En 1997, le japonais Mizuta Sentarō (水田 扇太郎), crée le noxilo ou noxiro (ノシロ語 (Noxiro go?), noɕiɽoɡo), comme langage international auxiliaire, prétextant que l’espéranto est trop orienté vers les langues européennes. Il crée un site web pour le promouvoir. Cette langue construite ne semble pourtant pas avoir eu l'effet escompté.
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69
+ Environ un millier de projets de langues construites ont été proposés. Mais un seul, l'espéranto, a fonctionné sur une grande échelle depuis plus d'un siècle.
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+ Fondamentalement, une langue se construit autour de cinq piliers :
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+ On distingue trois types de langues construites, selon que leur vocabulaire et leur grammaire s'inspirent ou non des langues naturelles : dans le premier cas on parle de langue construite a posteriori, dans le second cas de langue construite a priori. Les cas intermédiaires, plus difficiles à analyser, sont ceux des langues dites mixtes.
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+ La tendance d'une langue à se rapprocher des langues naturelles se nomme le naturalisme. La tendance inverse est qualifiée de schématisme.
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77
+ Il va de soi que cette classification n'est qu'un outil commode mais sommaire. Dans un même type, différentes langues construites peuvent présenter un plus ou moins haut degré de naturalisme ou de schématisme.
78
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79
+ Ainsi, dans la catégorie des langues a posteriori, l'interlingua représente un cas extrême de naturalisme, le novial, l'occidental ou l'ido présentant cette tendance à des degrés moindres.
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+ Une langue construite a posteriori peut souvent se reconnaître par l'utilisation qu'elle fait de mots provenant d'une ou plusieurs langues naturelles (ainsi en espéranto, terre = tero, ciel = ĉielo, eau = akvo, feu = fajro), encore que cette utilisation ne soit pas toujours immédiatement transparente (algorithme du lojban…).
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+ La langue des oiseaux ou langue des anges est un type de langue secrète créée à partir des correspondances phonétiques et analogiques des mots.
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+ Sans qu'il soit possible d'en faire une généralité, les langues construites a posteriori sont majoritaires et ont vocation à servir de langues auxiliaires internationales, pour des raisons évidentes d'aspect pratique d'apprentissage et d'enrichissement du vocabulaire courant (espéranto, afrihili...). Toutes les langues a posteriori n'ont pas pour autant cette prétention et certaines tiennent simplement de l'exercice théorique ou philosophique (brithenig, novlangue…).
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+ Selon leurs objectifs, les langues construites a priori sont souvent plus théoriques ou à vocation artistique et fictionnelle - sans exclure cependant la communication internationale (cas par exemple du kotava). Elles possèdent un vocabulaire qui a son ton propre (klingon, langues d'Arda...), et utilisent même parfois des chiffres, des symboles (langage Bliss, pasigraphies...), des notes de musique (Solresol).
88
+
89
+ Les langues construites mixtes représentent pour leur part une catégorie plus vague et de multiples raisons peuvent conduire à y classer une langue. On citera tout d'abord le volapük procédant d'un mélange entre d'une part, une grammaire extrêmement schématique aux éléments souvent a priori (pronoms, conjonctions, terminaisons, etc.) et d'autre part des racines naturelles considérablement déformées par les idées et la fantaisie du créateur de la langue. Un cas apparemment très différent est celui du bolak qui associe une grammaire relativement naturaliste à des règles phonétiques arbitraires générant mécaniquement des mots tout aussi arbitraires.
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+
91
+ Ces deux démarches presque inverses donnent naissance à deux langues présentant finalement plus de points communs qu'il peut y sembler dès l'abord.
92
+
93
+ Pour des besoins pratiques et transversalement à la classification présentée ci-dessus, on distingue différentes autres catégories de langues, bâties sur des critères variés. On distingue ainsi des langues flexionnelles (interlingua), isolantes (glosa), logiques (loglan), fictionnelles (klingon), simplifiées (latino sine flexione), philosophiques (projet de Delormel), etc.
94
+
95
+ Les anglophones distinguent :
96
+
97
+ La liste qui suit est volontairement limitée à quelques exemples significatifs. Davantage de langues construites imaginaires sont présentes dans la liste de langues construites (classées en nombre de locuteurs, par but, etc.) ainsi que dans la catégorie:Langue construite.
98
+
99
+ Contrairement à une croyance assez répandue, y compris chez les linguistes, l'indonésien, langue nationale de la République d'Indonésie, n'est pas une langue construite. C'est une des formes du malais, qui a rapidement évolué depuis l'indépendance (1945), suivant l'évolution de la société indonésienne elle-même. Elle s'est enrichie de mots provenant de différentes langues régionales, notamment du javanais, qui compte le plus grand nombre de locuteurs. Depuis le XVe siècle, du fait de l'essor de la cité de Malacca qui devient le principal port d'Asie du Sud-Est, le malais est en effet la langue véhiculaire dans tout l'archipel. L'importance qu'a prise le malais remonte sans doute plus loin dans le temps, puisqu'on trouve à Java des inscriptions en malais datant du Xe siècle.
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+ Le français est une langue indo-européenne de la famille des langues romanes. Le français s'est formé en France (variété de la « langue d'oïl », qui est la langue de la partie septentrionale du pays). Le français est déclaré langue officielle en France en 1539[4]. Il est parlé, en 2018, sur tous les continents par environ 300 millions de personnes[1],[5] : 235 millions l'emploient quotidiennement et 90 millions[2] en sont des locuteurs natifs. En 2018, 80 millions d'élèves et étudiants s'instruisent en français dans le monde[6]. Selon l'Organisation Internationale de la Francophonie, il y aura 700 millions de francophones dans le monde en 2050[7].
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+ Le français est une des six langues officielles ainsi qu'une des deux langues de travail (avec l'anglais) de l'Organisation des Nations unies. Il est aussi langue officielle ou de travail de plusieurs organisations internationales ou régionales, dont l’Union européenne. Après avoir été sous l'Ancien Régime la langue des cours royales et princières, des tsars de Russie aux rois d'Espagne et d'Angleterre en passant par les princes de l'Allemagne, il demeure une langue importante de la diplomatie internationale aux côtés de l'anglais.
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+ La langue française est un attribut de souveraineté en France, depuis 1992 « la langue de la République est le français » (article 2 de la Constitution de la Cinquième République française). Elle est également le principal véhicule de la pensée et de la culture française dans le monde. La langue française fait l'objet d'un dispositif public d'enrichissement de la langue, avec le décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française.
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+ Particularité de la langue française, son développement et sa codification ont été en partie l'œuvre de groupes intellectuels, comme la Pléiade, ou d'institutions, comme l'Académie française. C'est une langue dite « académique », elle est d'ailleurs surnommée la « langue de Molière »[8].
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+ Le français est la deuxième langue la plus souvent enseignée en tant que langue étrangère à travers le monde, y compris aux États-Unis[7]. Il est également la quatrième langue la plus utilisée sur internet après l'espagnol, le mandarin et l'anglais[9].
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+ La majorité du fonds lexical français provient du latin (en tant que langue-mère) ou bien est construit à partir des racines gréco-latines. De nombreux termes possèdent un doublon de même étymologie, l'un ayant évolué à travers les siècles à partir du latin populaire tandis que l’autre est emprunté directement au latin classique : métier/ministère, façon/faction, raide/rigide, froid/frigide, frêle/fragile, rançon/rédemption, raison/ration, poison/potion, chance/cadence, etc. Souvent l'invention de mots à partir d'un mot bien français passe par un emprunt à sa forme en latin classique : mère/maternel, frère/fraternel, cheveu/capillaire, foi/fidèle, œil/oculaire, sûr/sécurité, siècle/séculaire, etc. Un changement de paradigme[10] en étymologie romane remplace la méthode traditionnelle fondée sur les données du latin écrit par celle de la méthode comparative, dans le but de rebâtir l'étymologie proto-romane du noyau commun du lexique héréditaire roman, nuançant ainsi l'idée selon laquelle « la majorité du fonds lexical français provient du latin »[Note 1].
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+ On ignore jusqu'à quel point la langue gauloise a pu influencer le français. Son apport lexical se réduirait à une centaine de mots, tels que char/charrue, mouton, crème, dont une partie proviendrait d'emprunts du latin au gaulois. L'étymologie de ces expressions n'est d'ailleurs pas toujours assurée. Quant à son influence sur la syntaxe et la prononciation, elle est également indéterminée.
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+ Le francique, en tant que superstrat, a laissé également quelques mots importants (gris, blanc, blond, bleu, etc.) et aurait fortement influencé la prononciation du roman du nord de la Gaule, autrement dit des langues d'oïl et du proto-français.
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+ Ce proto-français, dialecte de langue d'oïl parlé en Île-de-France au Haut Moyen Âge, qui est à l'origine du français d'aujourd'hui, est parfois désigné par le terme francien. Mais celui-ci a été inventé en 1889 par Gaston Paris, un linguiste français, pour désigner ce dialecte médiéval qui très tôt, en fait, dès le XIIe siècle avec l'essor de Paris, s'est enrichi des autres parlers d'oïl : normand, picard, lorrain, bourguignon. Le terme francien n'était pas utilisé par les gens qui le parlaient, puisqu'il était déjà nommé franceis puis françois (sans confusion possible car, à l'origine, le domaine royal du roi de France, partie du royaume de France sous contrôle direct du roi, se limitait à une partie de l'actuelle Île-de-France, et sa langue d'oïl locale, le françoys, était encore bien distincte de celle des autres régions environnantes non encore rattachées au royaume dont certaines sans allégeance à celui-ci). Avant le XIIe siècle, il était question de roman ou de langues romanes, qui étaient plus ou moins mutuellement intelligibles. C’est pourquoi une désignation commune de langue(s) d’oïl a été donnée. Dès lors que ces dialectes devinrent moins mutuellement intelligibles, les locuteurs leur donnèrent le nom de normand, gallo, angevin, françois, picard, wallon, etc.
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+ Le français parlé aujourd'hui tire son nom de cet ancien franceis, qui a évolué lentement vers un parler supra-régional à partir des XIe et XIIe siècles (franceis [frãntsëé] → françoys/françois [frãswé] → français [frãsé]). Les autres langues d’oïl disparurent petit à petit au fur et à mesure que le français prenait du prestige, mais aussi parce que les langues d'oïl étaient très proches du françois. Cela explique pourquoi, a contrario, malgré un recul encore constaté, les langues ou dialectes romans non d'oïl (variétés de l'occitan, franco-provençal/arpitan, royasque, ligure, corse) et les langues non romanes (breton, flamand, francique lorrain, alsacien, basque) persistèrent ou résistèrent davantage, même si les premiers (surtout les variétés occitanes) ont eux aussi enrichi la langue française (qui s'est également enrichie depuis de nombreux apports d'autres langues, dont l'arabe, l'italien, le turc, les langues autochtones et créoles d'outremer et des anciennes colonies françaises, et aujourd'hui l'anglais et les langues natives apportées par les migrations et relations internationales de la France et des autres pays francophones).
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+ Les emprunts plus récents à d'autres langues sont assez nombreux : d'abord à l'anglais (même anciens : nord, sud), puis à l'italien, aux autres langues romanes, aux langues germaniques tels que l'allemand ou le néerlandais (ainsi boulevard vient du hollandais ou du flamand bolwerk). L'arabe a fourni, et fournit encore quelques mots : chiffre, coton, amalgame, amiral, sucre, alcool, algèbre, toubib, bled, etc.[11].
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+ La linguiste Henriette Walter estime à moins de 13 % (soit 4 200 mots[12]) la part des mots d'origine étrangère dans la langue française courante parmi les 35 000 mots que comporte un petit dictionnaire d'usage. Ces mots viennent pour 1 053 d'entre eux de l'anglais, 698 de l'italien, 544 du proto-germanique, 481 des anciennes langues gallo-romanes, 215 de l'arabe, 164 de l'allemand, 160 du proto-celtique, 159 de l'espagnol, 153 du néerlandais, 112 du perse (ancien persan) et du sanskrit, 101 des langues amérindiennes, 89 de diverses langues asiatiques orientales (dont le chinois ou le japonais, mais aussi certaines langues môn-khmer), 56 de diverses langues chamito-sémitiques, 55 de langues slaves ou baltes et 144 d'autres langues diverses (dont les langues malayo-polynésiennes ou langues nigéro-congolaises)[13].
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28
+ Toutefois, cette proportion relativement faible d'emprunts dans le vocabulaire courant ne rend pas compte de la pénétration de termes en anglo-américain dans le domaine des affaires, où les États-Unis exercent une forte domination, domaine par ailleurs très stratégique[14].
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30
+ De nombreux néologismes ont également été formés à partir de mots grecs ou latins. Peuvent être cités mètre, gramme, phobie et leurs dérivés (kilomètre, milligramme, etc.), ainsi que des mots plus récents comme cinéma, logiciel, domotique, etc.
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+ D'autres sont des calques ou des adaptations de l'anglais, par exemple baladeur inventé pour remplacer l'anglais walkman et discman.
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34
+ De nombreux néologismes ont également été inventés pour se substituer aux mots anglais, comme :
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+ Certains néologismes proviennent d'Amérique du Nord, où l'Office québécois de la langue française est très actif :
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+ Certains néologismes sont plutôt utilisés dans les provinces francophones du Canada et leur diffusion en France ou ailleurs peut être plus ou moins grande.
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+ La langue française a une sémantique très riche. Comme d'autres langues, elle se prête à des jeux de mots, des traits d'esprit, des devinettes, des contrepèteries…
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42
+ Cette caractéristique est importante pour le traitement de l'information dans les bases de données (web sémantique)[pas clair].
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44
+ Le projet Wiktionnaire de la fondation Wikimédia recense 226 264 mots français au 7 octobre 2012[Note 8]. Mais, si l'on prend en compte les flexions (conjugaisons, pluriels, etc.), ce projet contient environ 1 200 000 entrées seulement pour la langue française (noms propres inclus).[pertinence contestée]
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+ À l'époque de la conquête de la Gaule par les armées romaines de Jules César en 52 av. J.-C., excepté l'Aquitaine de langue proto-basque, la Gaule était majoritairement peuplée de tribus gauloises qui parlaient des langues celtiques certainement apparentées et probablement mutuellement compréhensibles. Il n'existait donc pas une mais plusieurs langues gauloises (i.e. le belge, le gaulois transalpin, le gaulois cisalpin), qui n'étaient que très rarement écrites. La langue des Romains, le latin, connaissait l'écriture, et en tant que langue de l'autorité et langue de prestige, le latin vulgaire proche des gaulois fut peu à peu adopté par tous au cours des siècles qui suivirent la conquête du pays en 51 av. J.-C.
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+ La version romane des Serments de Strasbourg de 842 est le premier texte écrit en langue d'oïl, dérivée du Bas latin et remodelée à la suite de l'établissement des Germains, principalement des Francs (d'où l'appellation du français), dans le nord de la Gaule. La première mention de l'existence d'une langue romane date de 813, lors du Concile de Tours, qui la nomme lingua romana rustica, « langue romane rustique ». Il faut attendre vers 880 pour le premier texte littéraire, la Séquence de sainte Eulalie, encore qu'on[Qui ?] puisse considérer que la langue de ce texte est plus du picard que du français lui-même, le français ayant été un dialecte parmi plusieurs au Moyen Âge, appelé le franceis / françoys / françois alors (prononcé progressivement [frãntseis], [frãntsois] puis [frãswe]). Paris et sa région sont le berceau historique de ce franceis qui très vite s'est enrichi par l'apport de normand, de picard, de bourguignon et des autres parlers d'oïl alentour, car au fur et à mesure que Paris prenait de l'importance sur le plan politique, des gens de tout le pays y affluaient, important avec eux leur variante linguistique.
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50
+ Au Moyen Âge, la France n'a pas d'unité linguistique, car au début du IXe siècle le latin n'est plus qu'une langue ecclésiastique ou savante et la France est morcelée par différentes langues régionales, appartenant principalement aux groupes suivants :
51
+
52
+ La période qui s'étend de la fin du XIe siècle au début du XIVe siècle correspond à une période de rayonnement du français médiéval. Le français devient une langue internationale, parlée dans toutes les cours d'Europe, ce qui influença toutes les langues européennes. Elle devient une « lingua franca », les lois sont rédigées en français, la langue de la diplomatie est le français.
53
+
54
+ La langue d'oïl, sous sa forme normande, est introduite en Angleterre dans le sillage de la conquête de ce pays par Guillaume le Conquérant en 1066, et l'usage du français y durera plus de trois cents ans. Le vocabulaire anglais en conserve un important héritage : 70 % à 72 % du contenu lexical anglais provient du normand ainsi que du français[15]. On dit qu'à cette époque le français était plus utilisé en Angleterre qu'en France[16],[17],[18].
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+ Dès le XIIe siècle, le français (la langue d'oïl) a une influence dans la littérature médiévale italienne.
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58
+ La langue française commence à prendre de l'importance dès 1250, lorsque Saint Louis commande une traduction de la Bible en français.
59
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60
+ À la fin du XIIIe siècle, c'est en langue d'oïl que le chroniqueur vénitien Martino da Canale (it) rédige sa Chronique des Vénitiens et assure, que « la langue française court le monde[19]. »
61
+
62
+ Vers 1256, le célèbre philosophe et chancelier florentin Brunetto Latini (1220-1294) écrivait en langue française (langue d'oïl) son Livre du Trésor et s'en explique en déclarant que c'est là « la parlure plus délictable et commune à toutes gens[20]. »
63
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64
+ C'est au XIIIe siècle qu'apparurent des œuvres littéraires en français. En 1296 ou 1298, Marco Polo dicte ses récits de voyages en français dans la prison de Gênes[21],[22].
65
+
66
+ Au Moyen Âge, les devises royales étaient le plus souvent en français, par exemple celle du prestigieux Ordre de la Jarretière : « Honi soit qui mal y pense » et celle de la monarchie britannique : « Dieu et mon droit ». La devise des Pays-Bas est « Je maintiendrai ».
67
+
68
+ En 1346, pendant la guerre de Cent Ans, à Crécy, Édouard III roi d'Angleterre ne connaît pas d'autre langue que le français, comme son adversaire le roi de France[23]. En 1362, l'anglais remplace le Law French (en) en tant que langue officielle des tribunaux via l'Acte des tribunaux anglais de 1362[24]. Le discours judiciaire peut désormais être compris de tous et non la seule noblesse. La même année, l'anglais commence à être utilisé au Grand Conseil[25]. C'est en 1385 que l'anglais remplace officiellement le français dans les grammar schools[26]. Le français laisse ainsi l'anglais reprendre sa place en Angleterre.
69
+
70
+ Le Catholicon (du grec Καθολικόν, universel) est le premier dictionnaire trilingue rédigé en breton, français et latin. Il est ainsi l'un des premiers dictionnaires de breton et de français[27]. Ses six mille entrées furent rédigées en 1464 par Jehan Lagadeuc et imprimées par Jehan Calvez le 5 novembre 1499 à Tréguier à l'initiative de Maître Auffret Quoatqueveran, chanoine de Tréguier.
71
+
72
+ Mais c'est en 1539 que débute officiellement la francisation de la France avec la proclamation de l'ordonnance de Villers-Cotterêts, signée par François Ier : elle impose le français comme langue du droit et de l'administration en France, en remplacement du latin. Cependant[16], il ne faut pas en conclure que tous les Français parlent cette langue : les historiens estiment que 10 % à 20 % de la population parle la langue du roi au XVIe siècle[28]. Bien que l'ordonnance soit relativement longue avec ses 192 articles[29], seuls les articles 110 et 111 concernaient la langue :
73
+
74
+ Texte original :
75
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76
+ En français moderne :
77
+
78
+ En 1549, Joachim Du Bellay écrit La Défense et illustration de la langue française.
79
+
80
+ Au long du XVIIe siècle, le français s’impose comme langue scientifique et comme langue d'enseignement. En 1606, publication post mortem du premier dictionnaire de la langue française « Trésor de la langue française tant ancienne que moderne » de Jean Nicot. Le Discours de la méthode (1637) de René Descartes constitue une étape importante car il s'agit d'un des premiers essais philosophiques écrits en français et non en latin comme les Méditations sur la philosophie première. En réalité, René Descartes avait été censuré dans ses Méditations métaphysiques ; il avait donc réécrit son livre et l’avait publié sous le nom Discours de la méthode, en français, sachant que les élites ne liraient pas son livre car écrit en langue vernaculaire tandis que les lettrés ouverts à ses idées pourraient le lire sans craindre la menace de la censure.
81
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82
+ Enfant du latin, le français le remplace en tant que langue internationale au XVIIe siècle avant de laisser à son tour sa place à l'anglais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La cause principale de cette hégémonie française tient à la puissance de l'État français à l'époque. En 1685, Pierre Bayle peut ainsi écrire que le français est « le point de communication de tous les peuples de l'Europe »[30]. Le 6 mars 1714, le traité de Rastatt marquant la fin de la guerre de Succession d'Espagne est rédigé uniquement en français[31]. Le célèbre philosophe et savant allemand, Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716), écrivait le plus souvent en français.
83
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84
+ À Saint-Pétersbourg, Catherine II impératrice de Russie (1762-1796) fait rédiger tous les mémoires de l'Académie en français[32].
85
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86
+ Frédéric II de Prusse (1740-1786) est un grand amateur de la langue française, il correspond en français avec Voltaire et écrit son autobiographie en français[33], il ira jusqu'à remplacer le latin par le français à l'Académie de Berlin[34].
87
+
88
+ En 1777, le marquis de Caraccioli publie un livre intitulé L’Europe française ou Paris, le modèle des nations étrangères. En 1783, l'Académie de Berlin proposait, comme thème de concours aux écrivains, le sujet suivant : « Qu'est-ce qui a rendu la langue française universelle ? »[35],[36].
89
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90
+ En 1892, le premier journal communautaire au monde est inventé en Australie, il est appelé Le Courrier australien[37].
91
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92
+ En 1911, Jacques Novicow rédige un article[38] nommé Le Français, langue auxiliaire de l'Europe. Cet article explique pourquoi le français devrait devenir la langue véhiculaire de toute l'Europe[39].
93
+
94
+ La maintenance de la langue française est suivie par : l'Académie française, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), le Service de la langue française (Belgique), l'Office québécois de la langue française (OQLF), les Conseils supérieurs de la langue française de France, de Belgique et du Québec.
95
+
96
+ En 1985, la chaîne francophone internationale TV5 Monde est fondée. Malgré des débuts très humbles, la chaîne grossit très rapidement et devient dans les années 2000 l'un des trois plus grands réseaux mondiaux de télévision, aux côtés de MTV et de CNN[40]. En 2010, elle est surnommée « la plus grande classe de français du monde »[41].
97
+
98
+ En France, le français est la langue officielle de la République française selon l'article 2 de la Constitution de 1958, qui précise : « La République participe également au développement de la solidarité et de la coopération entre les États et les peuples ayant le français en partage », dans l'article 87 de la Constitution.
99
+
100
+ Le français parlé de Paris a remplacé chez la presque totalité des locuteurs de la zone d'oïl les variétés locales de francilien[Note 9]. Les différences entre le français d’un jeune Normand et d’un jeune Parisien, par exemple, seront dans la plupart des cas minimes au regard de la diversité qui a existé historiquement en France dans le francilien même.
101
+
102
+ Le français d'Île-de-France, choisi pour codifier la langue, a constitué pendant longtemps la norme du français pour l'ensemble des francophones dans le monde, et continue d'exercer une influence sans pareille sur la langue française prise en son entier. C'est pour cette raison que les francophones débutants le prennent souvent comme point de référence auquel d'autres variétés de français peuvent être comparées.
103
+
104
+ Toutefois, certaines évolutions récentes du français de France par rapport à la norme traditionnelle du français, qui sont acceptées en France et même entérinées dans les dictionnaires (dont la quasi-totalité est publiée en France), ne passent pas inaperçues au Canada. Pour ce qui est de la prononciation, on peut penser par exemple à la suppression du l géminé dans « collègue », l'ajout du t dans « août », ou l'homophonie de « brin » et de « brun ».
105
+
106
+ Un régionalisme caractéristique du français de France est parfois appelé outre-atlantique « francisme ». Voir aussi le débat sur la norme du français québécois.
107
+
108
+ La variation régionale du français peut être abordée de deux manières :
109
+
110
+ Certains néologismes peuvent également être empruntés au vocabulaire du français régional. Les mots ou les expressions employés seulement dans certaines régions de la francophonie sont nommés « français régional », mais ils ne sont pas retenus par les dictionnaires académiques du français. Il ne s'agit pas de langue familière, mais bien du français qui a évolué de façon différente.
111
+
112
+ Dans une partie de la moitié nord de la France par exemple, le repas du matin s'appelle « petit déjeuner », celui du midi le « déjeuner » et celui du soir le « dîner », le « souper » désignant la collation prise le soir après le spectacle : en Normandie, Picardie, en Lorraine. Dans le Nord, en Franche-Comté, en Occitanie, au Québec, dans le reste du Canada, en Belgique et en Suisse, on dit « déjeuner », « dîner » et « souper ». En Belgique, en Vallée d'Aoste et en Suisse, on dit « septante » (70) et « nonante » (90) ; en Suisse, plus précisément dans les cantons de Vaud, du Valais et de Fribourg, et en Vallée d'Aoste, on dit « huitante » (80) (la forme ancienne et de nos jours désuète de « huitante » étant « octante »). Au Québec, dans le reste du Canada, en Suisse, en Vallée d'Aoste, en Belgique et dans certaines régions françaises, on dit « tantôt » là où le français de Paris et le français africain utilisent « tout à l’heure », et en Normandie et en Anjou, il signifiera « cet après-midi » ; au Québec, également, « magasiner » pour « faire des courses » ou « faire les magasins », alors que ce mot est perçu comme un barbarisme en France. Au Sénégal et en Afrique francophone, on parle parfois d'« essencerie » par analogie avec les autres noms de lieux d'achat (boulangerie, pâtisserie, épicerie, etc.), alors que ce mot est également perçu comme un barbarisme en France. Au Québec et souvent dans le reste du Canada, on dit aussi « avoir une blonde » pour « avoir une petite amie » ou « avoir une copine », « avoir un chum » au lieu d'« avoir un petit ami » ou d'« avoir un copain », etc.
113
+
114
+ Les exemples de variations dialectales, comme dans beaucoup d'aires linguistiques, sont fort nombreux en français.
115
+
116
+ En Europe, le français est la principale langue maternelle en France (pays avec la plus grande population ayant cette langue pour langue maternelle[44]), en Belgique (en Wallonie et dans la région de Bruxelles-Capitale), à Monaco, au Luxembourg (où il est l'une des trois langues officielles du pays), en Suisse romande (le français est l'une des quatre langues officielles de la Suisse) et en Vallée d'Aoste (Italie).
117
+
118
+ En Amérique, le français est langue maternelle dans plusieurs provinces et territoires du Canada (principalement dans la province de Québec, dans une grande partie du Nouveau-Brunswick, mais aussi en Ontario, en Nouvelle-Écosse, à l'Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba, au Yukon…), à Saint-Pierre-et-Miquelon (France), aux États-Unis (notamment en Louisiane et au Maine), en Guyane française, et, avec le créole, en Haïti et aux Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélemy, Saint-Martin).
119
+
120
+ En Afrique, dans les pays dont il est langue officielle, il est parlé comme première langue surtout dans les milieux urbains. Ainsi, il existe des villes où les francophones natifs sont majoritaires en Côte d'Ivoire (Abidjan/Yamoussoukro)[45], au Gabon (Libreville), au Cameroun et au Congo[46]. Dans de nombreux pays d'Afrique du Nord, d'Afrique de l'Ouest, et d'Afrique centrale, le français est souvent parlé comme deuxième langue, comme en République démocratique du Congo, pays francophone le plus peuplé du monde[47] (le français y est toutefois maîtrisé à des degrés très divers par la population)[48], l'un des 29 pays ayant le français pour langue officielle ou co-officielle[49].
121
+
122
+ Les pays africains francophones totalisent 431 millions de personnes en 2019, soit 33,0 % la population du continent africain[42]. Leur population devrait atteindre entre 845 millions et 866 millions d'habitants en 2050 pour une population totale du continent africain de 2,5 milliards d'habitants, soit 34,0 % à 34,4 % de la population du continent[42],[43]. D'ores et déjà, il y a plus de francophones en Afrique qu'en Europe[50].
123
+
124
+ Ces pays ont pour la plupart fait partie des anciens empires coloniaux de la France et de la Belgique. Le français est également langue officielle à Djibouti. Dans l'Océan Indien, le français et des créoles français sont parlés à La Réunion, aux Seychelles et à l'île Maurice, et est langue officielle à Mayotte, aux Comores et à Madagascar. Il est aussi la langue des Terres australes et antarctiques françaises (bien que celles-ci soient inhabitées, elles reçoivent la présence de scientifiques et de militaires), où s'est développé un dialecte dit Taafien. En Océanie, le français est langue maternelle en Nouvelle-Calédonie, avec les langues kanak, et est parlé en Polynésie française, à Wallis-et-Futuna et au Vanuatu. En Asie, le français est encore présent à Pondichéry (Inde), ainsi qu'au Liban.
125
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126
+ Le nombre de francophones (dans sa définition « sachant lire et écrire le français » incluant ceux qui parlent le français comme langue étrangère mais excluant arbitrairement ceux sachant juste le parler car ces statistiques sont difficiles à obtenir) dans le monde ne cesse d'augmenter passant de 106 millions en 1985[51] à 173,2 millions en 1997[52], 200 millions en 2005[53] et 300 millions en 2018[54]. Dès 2015 « l'espace francophone » – dans lequel on inclut toute la population des pays pour lesquels le français a le statut de langue officielle – dépassera en population l'espace hispanophone et deviendra le 3e au monde après l'anglophone et le sinophone[55]. De plus, les prévisions augurent une évolution exponentielle du nombre de francophones en fonction de l'éducation en Afrique, le nombre de francophones devrait atteindre 400 millions en 2025 puis 715 millions en 2050[56], c'est-à-dire être multiplié par quatre, alors que la population mondiale ne croîtrait que de 1,5[57],[58]. Divers scénarios possibles ont été étudiés et le nombre de francophones en 2060 pourrait varier de 368 millions pour le plus pessimiste à 1,2 milliard pour le plus optimiste[59].
127
+
128
+ La population francophone en explosion démographique devrait donc passer de 3 % en 2000 à plus de 8 % de la population mondiale en 2050[60].
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130
+ La francisation dans le monde se fait aussi ressentir dans le fait que de plus en plus de pays rejoignent l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Alors que l'OIF ne comptait que 21 pays à sa fondation en 1967 (appelée anciennement Assemblée parlementaire de la francophonie), elle en compte 75 en 2010 (les derniers étant les Émirats arabes unis, la République dominicaine, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine et l'Estonie en 2010)[61], ce qui en fait la plus grande organisation linguistique mondiale.
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+ Dans les années 2000-2010, le français est appris comme langue étrangère dans de nombreux pays. Il semble même être la langue dont le nombre de locuteurs augmente le plus rapidement (en pourcentage) dans le monde[62], grâce au rayonnement international du français mais aussi au fait que les populations des pays composant la francophonie ne parlent pas toutes français, sans oublier que le français est la seule langue parlée sur tous les continents, avec l'anglais[63].
133
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+ Le français est aussi la langue étrangère la plus apprise après l'anglais[64],[65]. Les personnes apprenant le français sont aussi en forte augmentation, près de 30 % entre 1994 et 2004[66] tous continents confondus, l'Afrique étant en tête avec une augmentation de 60,37 % de 1994 à 2002, passant de 32 808 681 francophones en 1994 à 52 617 368 en 2002[67] et de 62 % de 1994 à 2004, suivie de l'Asie avec une augmentation de 48,8 % de 1994 à 2004[68].
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+ En 2008, l'espace francophone représentait 20 % du commerce mondial des marchandises, en augmentation par rapport à 2005[69].
137
+ En 2008, les soixante-dix États et gouvernements de l'OIF totalisent 870 millions d'habitants, soit 13 % de la population mondiale[70].
138
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+ En 2005, le nombre de personnes en contact avec la langue française était estimé à 250-300 millions ; ce chiffre était censé atteindre 500 millions en 2010[71].
140
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141
+ Le français est la langue officielle de nombreux pays. Il est largement utilisé dans un certain nombre d'autres pays. Une partie des nations utilisant cette langue est regroupée au sein de la « francophonie ». Dépassant le seul cadre linguistique, le Haut Conseil de la francophonie est une plateforme d'échanges impliquant un tiers des pays de la planète. Ce mouvement confirme une redéfinition de la place du français dans le monde. En 2010, une estimation du ministère français des affaires étrangères évalue à environ 200 millions le nombre de personnes capables de parler en français dans le monde[72].
142
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143
+ En 1998, le Haut Conseil de la francophonie estimait les francophones « réels » à 112,6 millions auxquels il convient d'ajouter 60,6 millions de francophones qualifiés de « partiels » ou « occasionnels », soit 173,2 millions de francophones. De plus, 100 à 110 millions de « francisants », qui, d'après le rapport officiel, « ont appris le français pendant plusieurs années et en ont gardé une maîtrise variable ou qui sont amenés à le pratiquer, même partiellement, pour leur métier. » Le même type d'étude avait été mené par ce même organisme en 1989 (rapport publié en 1990) avec 104,6 millions de francophones « réels » recensés et 54,2 millions de « partiels », soit 158,8 millions de francophones. La progression enregistrée est importante avec un gain de 14,4 millions en 9 ans. Deux millions de ces « nouveaux » francophones sont des Français, mais la majeure partie est localisée sur le continent africain. La République démocratique du Congo est d'ailleurs le premier pays francophone du monde[73]. En extrapolant ces chiffres, le nombre des locuteurs « francophones natifs » peut être estimé à 115 millions en 2010 et 85 millions ceux qui ont appris le français, soit un total de 200 millions de personnes aptes à s'exprimer en français[72].
144
+
145
+ Bien qu'il soit difficile de mesurer avec précision le nombre total de locuteurs d'une langue donnée, le français figure parmi les 10 langues les plus parlées du monde et la deuxième langue la plus rayonnante après l'anglais ainsi que la langue la plus enseignée après l'anglais[74]. L'encyclopédie Wikipédia en langue française est la 5e en termes de quantité de contenu et la 6e en termes de trafic de consultation[75].
146
+
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+ Les projections des Nations unies ont développé plusieurs scénarios afin d'évaluer différentes hypothèses sur l'avenir de la francophonie. Les deux plus plausibles sont la plus optimiste et la plus pessimiste. L'avenir de la langue dépendant énormément du développement de l'éducation en Afrique, le nombre de locuteurs peut donc sensiblement varier[76]. Selon le scénario le plus pessimiste, se basant simplement sur les chiffres actuels et les changements démographiques, les francophones seraient 300 millions de personnes dans le monde. Selon le scénario le plus optimiste, les chiffres seraient totalement différents. Avec l'éducation pour tous et l'importante croissance démographique de l'Afrique, on[Qui ?] estimerait le nombre de locuteurs francophones à plus de 680 millions. Bien sûr, cela ne se fera pas sans l'aide des pays francophones du nord[77].
148
+ Le poids démographique des francophones dans le monde prendrait alors une tout autre mesure : 8 % de la population mondiale serait francophone en 2050 contre 2,9 % aujourd'hui. Dans la perspective d'une scolarisation des pays du sud, les Africains représenteraient plus de 80 % du nombre total des francophones, tandis que les Européens n'en représenteraient plus que 11 %[78]. Cela démontre l'importance et le poids de l'Afrique dans la francophonie, ainsi que l'importance de l'éducation dans ce même continent.
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+ Le français est enseigné dans de nombreuses universités partout à travers le monde et il jouit d'un rayonnement notamment dans les mondes diplomatique, journalistique, judiciaire et universitaire.
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+ Dans trois pays anglophones que sont le Canada anglais, le Royaume-Uni et l'Irlande, le français conserve le privilège d'être la première langue étrangère enseignée et loin devant les autres langues. Aux États-Unis, le français est la deuxième langue étrangère apprise, mais loin derrière l'espagnol[79]. En Australie, dont le Japon est le deuxième partenaire économique, il est devancé de peu par le japonais.
153
+
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+ Savoir si l'apprentissage du français est encore pertinent aujourd'hui ou déterminer s'il sera une langue importante dans le futur sont des questions présentes dans l'actualité. À titre d'exemple, on peut citer le débat médiatique récent à New York. Le 30 janvier 2014, le New York Times publiait un article qui mentionnait une hausse de l'enseignement du français dans la ville, notamment au sein de programmes bilingues où seulement l'espagnol et le mandarin sont plus importants[80]. Quelques jours plus tard, le linguiste John McWhorter (en) attaquait frontalement l'article du New York Times sur son blog New Republic[81]. Selon lui, l'apprentissage du français par les Américains est une caractéristique sociale qui s'ancre dans une vision dépassée où le français était encore la langue la plus parlée en Europe et où l'immigration n'avait pas encore explosé aux États-Unis. Pour McWhorter, il est aujourd'hui beaucoup plus cohérent que les jeunes Américains apprennent des langues comme le mandarin, l'espagnol, l'arabe ou encore le hindi. Pour autant, dans une étude parue en mars 2014 et reprise par le magazine Forbes[82], la banque d'investissement Natixis affirme que le français pourrait être d'ici à 2050 la langue la plus parlée au monde, notamment en raison de sa propagation rapide dans certaines zones où la population augmente très vite, particulièrement au sud du Sahara.
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+
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+ Pourcentage de personnes sachant lire, écrire et parler le français dans les grandes villes de la francophonie :
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+ En 2016, le français est langue officielle de jure de 29 États et territoires dans le monde.
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+ Le français est la deuxième langue la plus fréquemment utilisée dans les rencontres internationales.
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+ Du XIVe siècle jusqu'aux années 1920, le français était la langue la plus utilisée dans des contextes de communication internationale (surtout la diplomatie), d'abord en Europe puis dans le monde entier à partir du XVIIe siècle[87]. C'est pour cela que l'on retrouve des mots français dans beaucoup de langues. La langue qui a été la plus francisée est sans aucun doute la langue anglaise, dont le lexique est composé de 70 % à 72 % de français[88],[15],[89]. On trouve de nombreuses expressions françaises utilisées en anglais[90].
163
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164
+ Une des caractéristiques de la grammaire française vis-à-vis de nombreuses langues vivantes est la richesse de ses temps et modes. Toutefois, cette richesse tend à se réduire à l'oral. Par exemple, certains temps, tel le passé simple, ne se trouvent guère plus qu'à l'écrit[91] et le passé antérieur se réduit le plus souvent à un simple jeu de « style » oratoire avec des expressions diverses mais toutes construites autour du seul verbe être (j’eus été…, il eut été…).
165
+
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+ Également, une partie non négligeable de la grammaire française (pluriels, personnes dans la conjugaison), n'est notable qu'à l'écrit (exemple : ils jouent, il joue).
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+
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+ La langue française est illustrée par de grands grammairiens comme Claude Favre de Vaugelas (première moitié du XVIIe siècle) et Maurice Grevisse (1895-1980), grammairien belge, auteur de la grammaire de référence Le Bon Usage.
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+
170
+ Le français est écrit (principalement) avec l'alphabet latin de base (26 lettres) étendu par quelques signes diacritiques (obligatoires) et ligatures (utilisées conventionnellement mais selon une convention moins respectée). L'écriture du français en écriture latine fait l'objet depuis plusieurs siècles de normes orthographiques assez précises, publiées, enseignées, généralement reconnues et acceptées mais pas toujours très bien respectées (ces normes ont évolué et se sont plus ou moins bien adaptées avec le temps).
171
+
172
+ D'autres écritures sont possibles pour écrire le français, notamment avec l'alphabet Braille (qui nécessite une adaptation de l'orthographe française existante, car le Braille est plus limitatif et apporte des contraintes propres à son utilisation).
173
+
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+ Les transcriptions purement phonétiques utilisent l'alphabet phonétique international (API), mais elles sont utilisées uniquement pour préciser la prononciation (généralement uniquement sur le plan phonologique pour permettre une intercompréhension suffisante, et non la transcription phonétique exacte qui dépend de l'accent régional du locuteur). La transcription est assez facile aussi dans les alphabets grec et cyrillique grâce à l'existence de normes (utilisées pour la transcription officielle des toponymes et noms français), mais plus délicate et imprécise avec les écritures sémitiques (dans les langues qui utilisent ces écritures, l'écriture française normalisée est le plus souvent conservée.)
175
+
176
+ L'Académie française et des institutions analogues d'autres pays francophones ont approuvé une série de rectifications orthographiques proposées en 1990 par un rapport du Conseil supérieur de la langue française. Ces rectifications portent sur moins de 3 % du vocabulaire. En outre, l'Académie française souligne que ces rectifications n'ont pas de caractère obligatoire, mais qu'elles sont recommandées.
177
+
178
+ De tous temps, l'orthographe du français a subi de nombreuses rectifications, mais l'habitude littéraire d'adapter les ouvrages dans l'orthographe officielle du moment donne une impression de continuité que la langue française écrite, en fait, n'a jamais eue. Ces rectifications orthographiques du français ont pour objectif de rendre le français plus « logique » et plus moderne tout en respectant l'étymologie, mais aussi d'influer des règles précises pour l'invention de nouveaux termes. Ainsi les rectifications orthographiques de 1990 recommandent, par exemple, l'orthographe « chaine » plutôt que « chaîne » où le « î » ne sert à rien et ne se justifie nullement par l'étymologie.
179
+
180
+ Dans les faits, ces rectifications ne sont pas toujours suivies. La plupart des francophones s'en tiennent encore à l'orthographe traditionnelle. Cependant, bien que très contestées, de nouvelles pratiques d'orthographes alternatives et non officielles ont suscité un certain intérêt auprès de personnes intéressées par une orthographe qu'ils préféraient plus conforme à la langue parlée[réf. nécessaire] (comportant moins de lettres muettes, par exemple) et surtout plus facile à apprendre.
181
+
182
+ Les nouvelles technologies de communication (sur des téléphones portables, notamment) ont vu le développement de nouvelles méthodes orthographiques (surtout par les jeunes), tentant à minimiser le nombre de lettres écrites dans un message SMS (Service de messagerie court des téléphones, limitant comme le télégramme la longueur des messages) initialement pour gagner en rapidité et surtout minimiser le coût de l'envoi mais cela n'est plus d'actualité avec les offres « SMS illimité » de nombreux opérateurs et l'apparition de la saisie intuitive même si nombreux sont encore les gens à l'utiliser surtout par ignorance de l'orthographe[réf. souhaitée] et par habitude plus que par réelle utilité.
183
+
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+ Le français, à quelques exceptions près, utilise l'alphabet latin. Voici comment il est en français : A a, B b, C c, D d, E e, F f, G g, H h, I i, J j, K k, L l, M m, N n, O o, P p, Q q, R r, S s, T t, U u, V v, W w, X x, Y y, Z z. La lettre V u du latin, qui était une semi-voyelle ([u] ou [w]) en latin, s'est divisée en V v et U u, comme dans tous les alphabets dérivés de l'alphabet latin d'aujourd'hui. Le K k et le W w ne sont utilisés que pour les mots d'origine étrangère ou dialectaux. Le Q q est théoriquement toujours suivi du U u alors muet mais pas en position finale. Le I i latin a donné naissance au J j. Le H h ne se prononce pas seul, en initial représente le coup de glotte, et avec le C c et/ou le S s (sauf s'il fait partie d'un préfixe) représente le [ʃ]. Le A a, le C c, le E e, le I i, le O o, le U u et le Y y peuvent recevoir des diacritiques, comme dans le tableau ci-dessous. Il existe également des lettres, qui sont en fait des fusions de lettres, qui ne comptent pas dans l'alphabet, comme les lettres diacritées.
185
+
186
+ Suite de la table :
187
+
188
+ Suite de la table :
189
+
190
+ Suite de la table :
191
+
192
+ Suite de la table :
193
+
194
+ L'algorithme de tri est multi-niveau, conformément à la spécification des algorithmes d'ordonnancement normalisés UCA (d'Unicode) :
195
+
196
+ L'orthographe française utilise l'ensemble des lettres de base de l'alphabet latin (sur fond vert ci-dessous) et leurs variantes (sur fond blanc) et les séparateurs orthographiques (en jaune, dont l'espace ; les autres symboles de ponctuation sont traités comme l'espace) ; les symboles mathématiques et monétaires (sur fond orange) sont classés avant les chiffres. Les nombres sont écrits avec les chiffres décimaux arabo-européens (sur fond bleu).
197
+
198
+ La table ci-dessous (conforme à la table d'ordonnancement par défaut d'Unicode (DUCET), seulement adaptée pour l'alphabet de base français et le cas particulier de ligature œ qui n'est pas considérée comme une lettre de l'alphabet français mais une forme typographique recommandée ; l'ordonnancement par défaut d'Unicode classe déjà la ligature spécifiquement française œ comme deux lettres) ne liste aucune autre lettre empruntée à une autre langue : d'autres caractères spécifiques peuvent être aussi employés tels que des ligatures purement typographiques non différenciées sur les plans alphabétique et orthographique, différents symboles techniques, des signes de ponctuation supplémentaires, et des lettres empruntées à d'autres langues que le français. Les caractères ignorés durant les premiers niveaux de tri (ou traités pour ce niveau comme s'ils étaient d'autres caractères indiqués en italique et traités pour cette phase comme ces caractères séparés) sont marqués d'un fond gris pour ces phases.
199
+
200
+ Plusieurs conventions typographiques ont souvent la force de convention orthographique en français, et font l'objet de corrections fréquentes, destinées à préciser le texte écrit.
201
+
202
+ Au sein d'un même paragraphe, les phrases doivent être terminées par des ponctuations finales (qui sont le point, le point d'exclamation, le point d'interrogation et les points de suspension). Deux paragraphes de même niveau ne sont normalement pas séparés si ceux-ci se terminent par une virgule, un point-virgule ou un signe deux points ; ces signes lient ensemble deux phrases qui se complètent mutuellement, et une espace simple et sécable suit ces ponctuations séparatrices mais non finales.
203
+
204
+ À l'exception des paragraphes de titres, quand ils ne forment pas une phrase complète, et des paragraphes introduisant une liste (devant être terminés par une ponctuation non finale, c'est-à-dire le plus souvent un signe deux points, parfois un point-virgule), tous les paragraphes doivent être terminés par une ponctuation finale. Une même phrase ne doit pas être coupée en deux paragraphes distincts.
205
+
206
+ Cependant, dans les listes à puces ou numérotées, les sous-paragraphes constituant les éléments de la liste et terminés sont séparés par une virgule ou un point-virgule, si la liste entière complète la phrase commencée dans un paragraphe précédant cette liste énumérative[Note 11]. Les listes, qu'elles soient énumératives ou non, ne devraient comporter aucun élément non terminé par une ponctuation, ne serait-ce qu'une virgule ou un point-virgule ; le dernier élément de la liste se terminera toujours par un point (sauf si la phrase se poursuit dans le paragraphe suivant après la liste elle-même, qui n'en est qu'une partie et qui devrait se limiter à une simple énumération).
207
+
208
+ Entre deux phrases d'un même paragraphe, l'espace qui sépare la première phrase (terminée par une ponctuation finale) de la phrase suivante est préférablement une espace simple et sécable (contrairement aux conventions typographiques anglaises qui préfèrent une espace agrandie, ou bien deux espaces simples dans les textes dactylographiés). Si une séparation sémantique est vraiment nécessaire en français, on[Qui ?] préférera séparer les phrases dans deux paragraphes distincts ; dans les autres cas, une séparation par une espace élargie n'est pas nécessaire dans les textes en français.
209
+
210
+ Entre les mots d'une même phrase, ou après une virgule, avant ou après une citation au sein d'une phrase, un espace simple sécable est utilisé. Aucun espace ne doit être mis entre un mot et une ponctuation simple (virgule en milieu de phrase ou point en fin de phrase), les deux éléments étant inséparables même en cas de césure. Les seules ponctuations qui peuvent être précédées d'une espace simple sont les ponctuations ouvrantes (de parenthèses, crochets, accolades, guillemets, ou tiret cadratin d'aparté) ; cette espace simple est même nécessaire si cette ponctuation n'est pas en tête de paragraphe mais introduit et sépare un sous-paragraphe au milieu ou à la fin d'une autre phrase.
211
+
212
+ Aucune espace ne sépare le trait d'union reliant les mots d'un même mot composé ; il en est de même pour le tiret demi-cadratin séparant les deux bornes d'un intervalle (de date, ou de lieux distincts).
213
+
214
+ Cette espace fine insécable française devrait toujours être placée avant tous les signes de ponctuation comportant deux glyphes séparés (à l'intérieur des guillemets doubles, et avant le point-virgule, les deux points, le point d'exclamation et le point d'interrogation).
215
+
216
+ L'espace fine insécable devrait aussi être utilisée comme séparateur de groupement de chiffres, tels que les milliers dans les nombres cardinaux ou les numéros de téléphone ou d'identification (au lieu de l'espace simple souvent jugée trop large car elle peut permettre l'insertion d'un chiffre dans l'espace laissé vide, voire d'une virgule décimale si le nombre est initialement écrit sans décimales, mais surtout car l'espace simple est sécable et la césure des nombres est généralement indésirable sauf là où elle est explicitement utilisée pour les très grands nombres). Les années sont des nombres ordinaux (non cardinaux, car ils n'indiquent pas une quantité mais un rang exact) et on ne doit donc pas y séparer le chiffre des milliers par une espace (cette convention n'est pas requise pour les années préhistoriques ou futures très lointaines car ce sont des estimations scientifiques quantitatives).
217
+
218
+ La césure d'un texte long peut se faire partout où figure une espace sécable entre deux mots. Elle laisse cette espace en fin de ligne, et commence la ligne suivante directement avec le mot qui suit cette espace. Il est donc permis de couper les phrases. Si cela n'est pas suffisant, la césure française au milieu d'un mot s'écrit avec un petit tiret de césure (semblable au trait d'union des mots composés) uniquement après la première partie du mot coupé, et aucun tiret au début de la ligne suivante où le mot se poursuit. Les conventions typographiques déconseillent fortement la césure si celle-ci laisse une syllabe de seulement une lettre ou deux séparée du reste du mot (que cette syllabe soit au début du mot et en fin de ligne, ou en fin de mot et en début de ligne), car cela rend la lecture plus difficile. Certains éditeurs permettent d'imposer d'autres contraintes typographiques, en augmentant le nombre de lettres suffisantes pour détacher une syllabe d'un mot.
219
+
220
+ Les règles de césure semblent assez intuitives en français pour les locuteurs natifs qui savent reconnaître les syllabes : une césure peut être uniquement effectuée entre deux syllabes. Cependant cela doit correspondre aux syllabes morphologiques et non aux syllabes phonétiques qui peuvent attacher deux morphèmes distincts composant le même mot. De plus des césures sont jugées indésirables si le mot ainsi coupé peut être interprété comme deux mots composés prenant un autre sens (par exemple « consacré » ne peut être coupé en « con-sacré »). Cela nécessite donc un dictionnaire de césures ou la connaissance de la langue pour trouver les nombreuses exceptions à la règle phonétique simple.
221
+
222
+ De même, une césure peut être effectuée après le trait d'union reliant les mots d'un mot composé, ou après le tiret demi-cadratin séparant les bornes d'un intervalle (sans ajouter aucun tiret supplémentaire pour la césure elle-même). La césure est interdite avant ou après une apostrophe d'élision placée entre deux mots attachés ensemble et dont les lettres avant et après l'apostrophe forment une même syllabe phonétique.
223
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224
+ Le français ne différencie normalement pas (orthographiquement) les trois formes typographiques différentes de l'apostrophe ; cependant, la forme typographique hautement recommandée est orientée et non verticale, utilisant le même signe (généralement en forme de petit 9 plein en exposant, parfois aussi en forme de coin fin orienté vers la base du caractère à sa gauche, c'est-à-dire comme une virgule haute) que le signe simple de ponctuation à droite d'une citation courte. Toutefois, les claviers français ne permettent souvent pas de la saisir : l'apostrophe dactylographique (en forme de coin vertical orienté vers le bas) est donc très souvent présente dans les textes français[92]..
225
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226
+ L'apostrophe française marque l'élision grammaticale des dernières lettres muettes de mots très courants dont le e final n'est normalement pas muet (mais le devient avant le mot suivant dont l'initiale est une voyelle ou un h muet non aspiré) : cette élision contextuelle est obligatoire à la fin des mots « ce », « de », « jusque », « le », « lorsque », « me », « ne », « puisque », « que », « se », « te » et supprime non seulement leur e final, mais aussi l'espace qui le sépare du mot suivant, remplacée par cette apostrophe d'élision (on observe une règle similaire d'élision marquée par l'apostrophe en italien). L'élision est utilisée aussi dans certains mots composés comme « grand'rue » ou le mot autrefois composé « aujourd'hui » (devenu inséparable et un mot unique, le terme « hui » du vieux français ayant totalement disparu partout ailleurs en français moderne).
227
+
228
+ L'usage de l'apostrophe en tant que signe de ponctuation est donc très fortement déconseillé en français (sauf pour quelques documents techniques adoptant des conventions syntaxiques spécifiques) ; il en est de même pour le signe de sens opposé (en forme de petit 6 ou de coin penché vers la base de la lettre suivante), bien que ce dernier ne représente pas correctement une apostrophe française.
229
+
230
+ Pour encadrer les citations, le français utilise les guillemets doubles (en chevrons «… » pour la citation principale, en forme de doubles apostrophes hautes “…” pour les citations internes) qui devraient être séparés du texte cité par une espace fine insécable française (dont la largeur devrait être d'au moins un sixième de em, contrairement à la typographie anglaise où cette fine n'excède pas un huitième de em, et peut donc être omis si la fine anglaise n'est pas supportée : c'est souvent le cas car les signes de ponctuation qui nécessitent cet espace fine incluent déjà cette espace suffisante dans le glyphe présent dans les polices de caractères utilisées). Cependant, il est admis d'utiliser en français une espace insécable normale.
231
+
232
+ Pour les petits nombres entiers positifs ou nuls (exprimables par un seul mot), il est d'usage de les écrire en toutes lettres plutôt qu'en chiffres dans les textes (de « zéro » à « seize », « vingt », « cent » et « mille », voire « mil » pour le nombre ordinal uniquement) ; cependant les nombres romains (en lettres latines capitales) sont systématiquement utilisés pour les nombres ordinaux représentant un ordre de règne, et souvent aussi pour un numéro de volume, de tome, ou de chapitre.
233
+ Excepté les nombres qui doivent être écrits en chiffres romains, les dates qui peuvent être écrites en chiffres et les quelques cas particuliers, comme les citations d'un texte où un nombre est écrit en chiffres, écrire un nombre en chiffres est une faute de français.
234
+
235
+ La distinction entre lettre minuscule (bas de casse) et lettre capitale (ou petite capitale ou majuscule) n'est pas sémantique mais typographique selon des conventions très strictes en français dictées par la grammaire (contrairement à l'anglais où ces conventions typographiques varient suivant les pays et les sources).
236
+
237
+ La distinction sémantique entre lettre majuscule et lettre minuscule revêt un caractère obligatoire et unique en français (mais aussi en anglais) ; elle est utilisée comme distinction significative dans les dictionnaires français dont les entrées principales écrivent toutes les lettres minuscules (sémantiques) en lettres minuscules (typographiques) et toutes les lettres majuscules (sémantiques) en lettres capitales (typographiques) :
238
+
239
+ Les lettres minuscules (sémantiques) s'écrivent normalement en minuscules (typographiques) partout où c'est possible en français (mais peuvent s'écrire aussi en petites capitales pour certains paragraphes utilisant ce style), et seulement dans certains cas très précis en capitales : une lettre minuscule (sémantique) s'écrira en capitale si, et seulement si, c'est l'initiale du premier mot d'une phrase (ou d'un titre principal) et dans ce cas on ne doit pas l'écrire non plus en petite capitale. L'anglais est beaucoup plus permissif et autorise la capitalisation de toutes les minuscules initiales de tous les mots ou seulement de certains mots, voire aucun.
240
+
241
+ Les lettres majuscules (sémantiques) s'écrivent toujours en lettres capitales, jamais en lettres minuscules typographiques (c'est alors une erreur orthographique en français), et normalement jamais en petites capitales (sauf parfois si tout le paragraphe est écrit en petites capitales, mais il est hautement recommandé même dans ce cas de conserver l'écriture capitale de toutes les majuscules).
242
+
243
+ Vous pouvez aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. Voir la page de discussion pour plus de détails.
244
+
245
+ Parmi les œuvres majeures, on peut citer :
246
+
247
+ De façon générale, le français demeure une des langues les plus enseignées dans le monde.
248
+
249
+ Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les élèves de France apprennent toujours à lire en latin, qui a toujours le statut de langue de transmission du savoir. Le français est enseigné de manière rudimentaire : simples notions d'orthographe et de grammaire. De plus, les classes se déroulent toujours en dialecte local afin de se faire comprendre des élèves, car ces dialectes sont toujours utilisés comme langue courante en France.
250
+
251
+ Dans son rapport[93] de juin 1794, l'abbé Grégoire révéla que le français était uniquement et « exclusivement » parlé dans « environ 15 départements » (sur 83). Il lui paraissait paradoxal, et pour le moins insupportable, de constater que moins de 3 millions de Français sur 28 parlaient la langue nationale, alors que sur le territoire de la Nouvelle-France, celle-ci était utilisée et unifiée depuis plus de 100 ans de Bâton-Rouge à Montréal[94]. La francisation du territoire s'est faite au détriment des autres langues de France, causant notamment des séquelles psychologiques et des tensions.
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+ Mais c'est la Révolution française qui va marquer une amplification considérable de la francisation du territoire avec le « plan Talleyrand », qui prévoit de n'enseigner que le français afin de chasser cette « foule de dialectes corrompus, derniers vestiges de la féodalité ». Pour la première fois, sont associées langue et nation, le français est alors considéré comme le ciment de l'unité nationale[95].
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+ Le 17 novembre 1794, en vue d'accélérer la francisation dans les campagnes, la Convention nationale adopte le décret de Joseph Lakanal et, le lendemain, toujours sur proposition de Lakanal, est décidée la création de 24 000 écoles primaires (une école par 1 000 habitants). Le gouvernement veut que le français s'impose là où il y a des écoles. Le décret du 27 janvier 1794 ordonne aux instituteurs de n'enseigner qu'en français « dans les campagnes de plusieurs départements dont les habitants parlent divers idiomes. »
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+ En Europe, au XIXe siècle, le français devient une langue diplomatique de premier plan ; en plus d'être appris par l'aristocratie, il s'exporte dans les colonies[96]. La Seconde Guerre mondiale constitue un tournant, tant par le massacre d'élites francophiles en Europe de l'Est, que par la montée en puissance de l'anglais comme langue véhiculaire internationale[97].
258
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+ Au début du XIXe siècle, le ministère de l'éducation nationale trouvait que la francisation était trop lente, les autorités décidèrent donc de nommer des professeurs hors de leur région d'origine pour les rendre incapables de communiquer en langue régionale avec les habitants et donc les forcer à utiliser le français.
260
+ Les dialectes cèdent donc progressivement la place à un enseignement du français, la loi Guizot de 1833 amplifie le phénomène de francisation : « l'instruction primaire comprend nécessairement […] les éléments de la langue française. » En 1831 les lois visant à la francisation continuent à être votées, par exemple cette directive de monsieur Auguste Romieu, sous-préfet de Quimper :
261
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262
+ « Multiplions les écoles, créons pour l'amélioration morale de la race humaine quelques-unes de ces primes que nous réservons aux chevaux ; faisons que le clergé nous seconde en n'accordant la première communion qu'aux seuls enfants qui parleront le français [...]. »
263
+
264
+ Dans toutes les écoles, l'enseignement doit être fait en français, comme il est remarqué dans les règlements locaux par exemple le règlement pour les écoles primaires élémentaires de l'arrondissement de Lorient, adopté par le Comité supérieur de l'arrondissement en 1836 et approuvé par le recteur en 1842[98].
265
+
266
+ En 1863, d'après une enquête lancée par Victor Duruy, 8 381 communes sur 37 510, environ le quart de la population rurale ne parlait pas français[99].
267
+ Vers 1880 le ministre de l'Instruction publique Jules Ferry et Jules Simon introduisent la notion de rédaction et de composition, puis l'étude de la littérature afin d'évoquer la dimension culturelle de la langue française.
268
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269
+ L'article 19[Quoi ?] ordonne que « Chaque classe commence et se termine par une prière en français, qui est arrêtée par le comité local sur proposition du curé ». L'article 21 édicte qu'« il est défendu aux élèves de parler breton, même pendant la récréation et de proférer aucune parole grossière. Aucun livre breton ne devra être admis ni toléré. S'exprimer en breton et parler « grossièrement » font l'objet de la même prohibition[100]. »
270
+
271
+ Mais c'est la loi Ferry qui en 1881 institue la gratuité de l'école primaire et en 1882 la rend obligatoire, imposant finalement la langue nationale sur tout le territoire français et la démocratisant. Pourtant en 1863, sur 38 millions de Français, 7,5 millions ne connaissaient pas la « langue nationale ». D'après les témoignages de l'époque, les enfants des villages ne retenaient presque rien du français appris à l'école, celui-ci « ne laisse pas plus de trace que le latin n'en laisse à la plupart des élèves sortis des collèges ». Les élèves reparlent leur patois à la maison.
272
+
273
+ Au cours du XXe siècle et jusque dans les années 1960, les gouvernements ont adopté pas moins de quarante lois concernant surtout l'enseignement, la presse, l'administration et l'orthographe.
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275
+ La Grande Guerre a aussi participé à la francisation de la France, des hommes de toutes les régions se retrouvant ensemble à combattre avec comme seule langue commune le français[101].
276
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277
+ En 1925, Anatole de Monzie, ministre de l'Instruction publique proclame : « Pour l'unité linguistique de la France, il faut que la langue bretonne disparaisse[102]. » En 1926, le grammairien Ferdinand Brunot écrit dans son Histoire de la langue française que les patois sont encore bien vivants dans les campagnes. Au XVIIIe siècle, comme de nos jours, le patois était chez lui partout où « l'on causait au village » […]. À l'heure actuelle, le français est la langue des villes, le patois, la langue des campagnes[103]. En 1972, Georges Pompidou, alors président de la République, déclare au sujet des langues régionales : « Il n'y a pas de place pour les langues et cultures régionales dans une France qui doit marquer l'Europe de son sceau. »[104].
278
+
279
+ C'est entre 1981 et 1995 que les premières mesures pour conserver les langues régionales en voie de disparition vont être prises comme l'annonce le discours de François Mitterrand de 1981, à Lorient : « Le temps est venu d'un statut des langues et cultures de France qui leur reconnaisse une existence réelle. Le temps est venu de leur ouvrir grandes les portes de l'école, de la radio et de la télévision permettant leur diffusion, de leur accorder toute la place qu'elles méritent dans la vie publique. » Pourtant, en mai 1997, l'inspecteur de l'Éducation nationale Daniel Gauchon déclarait qu'il fallait privilégier la culture et la langue françaises et non pas les langues régionales[105].
280
+
281
+ Le 7 janvier 1972, le gouvernement français promulgue le décret no 72-9 relatif à l'enrichissement de la langue française, prévoyant l'institution de commissions ministérielles de terminologie pour l'enrichissement du vocabulaire français.
282
+
283
+ La révision constitutionnelle du 25 juin 1992 insère à l'article 2 de la constitution française la phrase : « La langue de la République est le français. »
284
+
285
+ Contrairement à d'autres pays, la France a instauré beaucoup d'organismes chargés d'inventer une terminologie française et d'assurer « la défense et l'expansion de la langue », comme l'Académie française, qui rend obligatoires certains mots nouveaux, mais encore l'Association française de terminologie[106], qui travaille en collaboration avec l'Office québécois de la langue française (OQLF) et le Service de la langue française de la Communauté française de Belgique, la délégation générale à la langue française et aux langues de France, ou même l'OIF, l'Organisation internationale de la francophonie, qui est chargée de protéger la francophonie mondiale et de participer à son expansion (la France est un des 70 membres).
286
+
287
+ Une autre date importante pour la francisation de la France est la loi 94-665 du 4 août 1994 ou « Loi Toubon », qui est la première loi en France, à l'instar de la loi « loi 101 » au Québec, à imposer clairement le français comme seule langue de la République française. Son but est de défendre la langue française en France, non pas contre les langues régionales et leurs dialectes, mais principalement contre l'américanisation de la France.[réf. nécessaire]
288
+
289
+ L'emploi du français dans l'affichage, la publicité, la consommation, le droit du travail et les organismes publics est soumis aux dispositions de la loi Toubon. Un dispositif public d'enrichissement de la langue française a été mis en place dans le cadre de l'application du décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française, qui a fait suite à la loi Toubon. Il s'appuie sur l'Académie française et sur la Délégation générale à la langue française et aux langues de France.
290
+
291
+ En particulier l'usage des termes en français recommandés par la Commission d'enrichissement de la langue française, publiés au Journal officiel de la République française, et disponibles depuis 2008 sur le site internet FranceTerme, est obligatoire dans les services publics de l'État[107].
292
+ Le décret d'application du 3 juillet 1996 a mis en place un dispositif d'enrichissement de la langue française. Il impose l'usage des termes en français dans les services et établissements publics de l'État (articles 11 et 12 du décret) :
293
+
294
+ En 2004, le sénateur Philippe Marini (UMP) fait une proposition de loi destinée à renforcer la loi Toubon. En 2005, cette proposition est finalement adoptée à l'unanimité par le Sénat. Elle comporte des dispositions visant les entreprises : l'obligation faite aux chefs d'entreprises de soumettre au personnel un rapport sur l'utilisation de la langue française dans l'entreprise, la rédaction en français de l'ordre du jour du comité d'entreprise, ainsi que du procès-verbal consignant les délibérations. Cette proposition de loi vise également les techniques de l'information et de la communication, les messages d'erreur par exemple. En 2006, à la suite de l'application de la loi Toubon, des entreprises ont été condamnées en France pour usage illégal de l'anglais. Par exemple la société américaine GEMS, condamnée à 570 000 euros d'amende pour avoir transmis des documents en anglais sans traduction à ses salariés français[108]. Il en va de même des sociétés NextiraOne et Europ Assistance, elles aussi condamnées pour avoir voulu imposer à leurs salariés des logiciels en anglais sans traduction[109].
295
+
296
+ La Fondation Alliance française est une fondation française de droit privé reconnue d'utilité publique et dont la mission est la promotion de la langue et de la culture française à l’étranger. Son siège se situe au 101, boulevard Raspail à Paris 6e où se trouve également l'Alliance française Paris Île-de-France.
297
+
298
+ Elle est liée au ministère français des Affaires étrangères et européennes par une convention annuelle spécifiant que l'Alliance française forme avec les centres et instituts culturels français à l'étranger « un réseau unique » et « situe son action et son développement dans le cadre de la politique linguistique et culturelle définie par le gouvernement français et mise en place par le ministère ».
299
+
300
+ Les Alliances françaises installées dans les pays étrangers sont généralement nées d'initiatives locales et sont très intégrées dans la vie des pays. Régies par le droit local (le plus souvent sous une forme associative), elles sont indépendantes de l'Alliance française de Paris, tant statutairement que financièrement, et fonctionnent vis-à-vis du siège parisien comme des franchises. La Fondation Alliance française est propriétaire de la marque « Alliance française » et accorde le droit de l'utiliser après examen des statuts et des objectifs annoncés. Il n'y a pas de relations financières entre le siège et les Alliances installées à l'étranger qui doivent pourvoir elles-mêmes à leur financement. Ainsi à New York, le French Institute Alliance Française recourt au mécénat tel qu'il est pratiqué aux États-Unis.
301
+
302
+ Le ministère français des Affaires étrangères a depuis 2001 une politique de signature de conventions-cadres de coopération entre les Alliances françaises et les services de coopération et d'action culturelle des ambassades, qui peuvent aller jusqu'à confier la gestion de l'action culturelle à l'Alliance française locale. Ces conventions peuvent prévoir des subventions publiques et la mise à disposition de personnels français détachés pour des fonctions de direction. Seules les plus grandes antennes, soit environ 20 % des implantations.
303
+
304
+ Fin 2010, le réseau des Alliances françaises représente 461 000 étudiants dans 135 pays :
305
+
306
+ Il existe 27 Alliances françaises en France. Celles-ci ont pour mission l'enseignement de la langue française ainsi que la diffusion des cultures francophones.
307
+
308
+ L'Alliance française Paris Île-de-France (anciennement Alliance française de Paris dont l'institution remonte à 1883) propose des cours de français à Paris depuis 1894.
309
+ Elle accueille aujourd'hui plus de 11 000 étudiants de 160 nationalités différentes chaque année, désireux d'apprendre le français dans la capitale française.
310
+ Sont ainsi proposés des cours de français général, des ateliers de français oral ou écrit, culturels et professionnels, des cours en entreprise et des formules personnalisées toute l'année pour tous les niveaux. Tous sont alignés sur les niveaux du CECRL (Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues).
311
+
312
+ L'Alliance française est aussi centre de passation pour tous les diplômes délivrés par le ministère français de l'Éducation nationale pour certifier des compétences en français : DELF (Diplôme d'Études en Langue Française), DALF (Diplôme Approfondi de Langue Française), et TCF (Test de connaissance en Français).
313
+
314
+ Elle est aussi centre d'examens agréé par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (CCIP) pour le TEF (Test d'évaluation de français) et le DFP (Diplôme de Français Professionnel).
315
+
316
+ L'Alliance française Paris Île-de-France est aussi centre de formation pour les professeurs de français langue étrangère. Chaque année, près de 2 300 professeurs du monde entier sont formés, sur place ou à distance en formation initiale ou continue
317
+ via différents programmes : stages d'été, formations à la carte, stage d'observation…
318
+
319
+ Elle délivre ainsi des diplômes spécifiques pour les professeurs, tel que le DAEFLE (Diplôme d'Aptitude à l'Enseignement du Français Langue Étrangère), qu'elle a inventé en collaboration avec le Centre national d'enseignement à distance (Cned), ou encore un diplôme qui lui est propre : le DPAFP (Diplôme Professionnel de l'Alliance française Paris Île-de-France en Français Langue Étrangère), anciennement le Professorat (inventé en 1948).
320
+
321
+ La défense de la langue française a été le fait d'hommes d'État, comme Charles de Gaulle, qui a réussi à imposer le français comme langue de travail aux Nations unies à la conférence de San Francisco en 1945[110], et Georges Pompidou, qui déclarait : « Si nous reculons sur notre langue, nous serons emportés purement et simplement »[111].
322
+
323
+ Étant donné l'hégémonie de l'anglais dans les relations internationales, et le risque de multiplication des anglicismes dans la langue française, de nombreuses associations se sont fondées pour défendre la langue française. Peuvent notamment être cités :
324
+
325
+ Voir aussi les sites relatifs à la défense et à la promotion de la langue française
326
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327
+ En France, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) est chargé, en application de l'article 3-1 de la loi du 30 septembre 1986, de veiller « à la défense et à l'illustration de la langue française » dans la communication audiovisuelle, ainsi qu'au respect des dispositions de la loi du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française (dite loi Toubon). En particulier, le CSA veille au respect des obligations concernant la langue française inscrites aux cahiers des charges des sociétés nationales de programme et dans les conventions annexées aux décisions d'autorisation des diffuseurs privés. Le CSA doit être attentif à la qualité de la langue employée dans les programmes de télévision et de radio[118]. Pour ce faire, le CSA est amené à prendre des initiatives, telles que l'organisation du colloque « Quel avenir pour la langue française dans les médias audiovisuels ? », le 9 décembre 2013[119].
328
+
329
+ La discipline ayant pour objet l'étude de la langue française est une subdivision de la linguistique romane : la linguistique française.
330
+
331
+ Les principales revues s'occupant de linguistique française sont, en France, Le Français moderne et Langue française.
332
+
333
+ Dans certains pays, le législateur a réglementé l'usage de la langue.
334
+
335
+ Au Québec, les principales législations sur l'usage de la langue française sont codifiées dans la Charte de la langue française (L.R.Q., chapitre C-11[120]).
336
+
337
+ En France, ce rôle est tenu par la loi no 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française[121].
338
+
339
+ Ces textes s'appliquent notamment aux administrations, au droit des consommateurs et au droit des salariés. Ils sont non contraignants dans d'autres domaines.
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+ En 1673, l'académicien Eudes de Mézeray est chargé d'établir des règles pour l'orthographe française. Pour lui, l'Académie doit préférer « l'ancienne orthographe, qui distingue les gens de Lettres d'avec les Ignorants et les simples femmes ». Depuis lors, certains[Qui ?] reprochent à l'Académie sa lenteur à réformer la langue et de pécher par excès de conservatisme[122],[123].
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+ Les langues des signes désignent les langues gestuelles (produites par les mouvements des mains, du visage et du corps dans son ensemble) que les personnes sourdes ont développées pour communiquer. Elles assurent toutes les fonctions remplies par les langues orales.
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+ Depuis le congrès de Milan de 1880, les méthodes orales ont été privilégiées dans l'éducation des enfants sourds, au détriment des langues visuelles. Dans les années 1960, le linguiste William Stokoe analyse la structure de la langue des signes américaine (American Sign Language, ASL) et met en évidence qu'elle possède les mêmes caractéristiques linguistiques structurelles que les langues parlées : une phonologie, une grammaire utilisant une syntaxe. Cette découverte apporte alors une légitimité aux langues des signes, qu'elles n'avaient pas auparavant. Les langues des signes entrent alors dans l'éducation des enfants sourds de certains pays. En 1980, la Suède décide ainsi que l'éducation des sourds doit être bilingue : la langue des signes est la première langue des enfants sourds, et le suédois est la langue seconde. Des pays de plus en plus nombreux suivent cet exemple[1],[2].
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+ Si la langue des signes est enseignée et diffusée, elle est conçue en tant que « reproduction » d'une langue qu'elle visualise et gestualise. Il faut attendre William Stokoe[3] pour que la langue des signes soit observée comme une langue à part entière grâce à la description selon le principe de la double articulation qu'André Martinet[4] développe pour le langage humain en général et atteste pour la langue des signes dans l’introduction à l’Essai de grammaire de la langue des signes française de Nève de Mévergnies[5]. Ces descriptions, très souvent menées selon les critères d'analyse des langues orales, ont contribué à faire peu à peu reconnaître à ces langues leur statut de langues naturelles à part entière. Cependant du fait que les langues des signes utilisent une modalité visuo-gestuelle et non audio-orale, elles mettent en place des structures spécifiques, bien différentes de celles des langues orales et nécessitent donc une description circonstanciée.
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+ Comme toute langue, une langue des signes nécessite un apprentissage mais il n'est pas nécessaire d'avoir une surdité pour apprendre ou communiquer en langue des signes. Par exemple de nombreux entendants (enfants de sourds, partenaires, ou interprètes et autres professionnels en contact avec des sourds) parviennent à développer un haut degré de bilinguisme. Selon le Ministère de la Culture[6], « les langues des signes sont pour les sourds, le seul mode linguistique véritablement approprié, qui leur permette un développement cognitif et psychologique d’une manière équivalente à ce qu’il en est d’une langue orale pour un entendant. »
8
+
9
+ On parle souvent quand on traite de la langue des signes d'une « pensée visuelle ». Elle remet en question ce que nous considérons habituellement comme appartenant au domaine de la linguistique. En effet, selon Christian Cuxac[7], dans une perspective sémiogénétique, le modèle de la langue des signes française propose une bifurcation de visée entre deux types de structures (fréquemment imbriquées dans le discours) :
10
+
11
+ Les signes standards sont conditionnés par la gestuelle de la ou des mains, de la tête et du visage, par l’orientation du signe, son emplacement et son mouvement, chaque paramètre correspondant à une liste finie d’éléments qui correspond au phonème de la langue orale. Le dénombrement des éléments par catégorie paramétrique varie selon les descriptions. Pour la seule gestuelle des mains, on en compte entre 45 et 60 différentes en langue des signes française. Ces éléments apparaissent simultanément et peuvent se combiner au sein d'un signe de même que les phonèmes se combinent au sein d'un mot.
12
+
13
+ Les structures de grande iconicité sont d'un emploi récurrent dans la conduite de récit. Elles sont extrêmement originales et particulières. L'étude poussée de ces structures[8] ont permis de mettre en évidence différents types de transferts possibles dans un discours. Par exemple, le locuteur prend alors le rôle d’une personne ou encore, met en situation des formes[9]. Christian Cuxac l'explicite ainsi : « Toutes les langues permettent de reconstruire des expériences, selon des stratégies variées. (…) dans les cas d’ajouts gestuels (ex : un ballon « grand comme ça ») (…), le geste accompagne ou complète la parole, (…) le locuteur prend la voix des personnages dont il parle, pour raconter une histoire. On observe alors des phénomènes de prosodie tout à fait intéressants, lors de ces prises de rôle. Au contraire, les langues des signes donnent à voir constamment, à des degrés divers. La grande iconicité est donc l’activation, dans le domaine du discours, d’une visée illustrative (ou iconicisatrice), lorsque la dimension donnée à voir est présente. »
14
+
15
+ A Il faut également relever l'utilisation particulière de l'espace par la langue des signes. En effet, alors que les langues vocales utilisent de préférences des structures syntaxiques linéaires pour le marquage temporel ou encore les relations entre différents éléments de la phrase, la langue des signes utilise de préférences des structures syntaxiques spatiales : le temps peut par exemple se dérouler selon un axe arrière-avant dans l'espace du signeur ou encore selon un axe gauche-droite.
16
+
17
+ L'espace de signation (là où la personne signe) peut aussi servir à créer des repères, des marqueurs auxquels on se réfère tout au long du discours (par ex. un repère pour l'école, un pour la maison, un autre pour un personnage). Il suffit alors de pointer du doigt ou du regard l'endroit pour "l'activer" et y faire référence dans le discours. C'est en quelque sorte un usage spatial du pronom.
18
+
19
+ Les langues des signes (LS) ne sont pas universelles, malgré ce que l'on croit. Henri Wittmann (1991) a fourni une classification des langues des signes. Il existe en fait, tout comme pour le langage oral, autant de langues des signes que de communautés différentes de sourds, chaque langue des signes ayant son histoire, ses unités signifiantes et son lexique. Le développement d'une langue des signes dépend de la vivacité de la communauté des personnes qui la composent, comme pour une langue vocale. Comme un jargon, la langue des signes pratiquée dans une région n'a pas nécessairement de liens avec la langue orale de cette même région.[pas clair], par exemple, en France, le signe « Maman » est différent selon les régions voire départements. En dépit des différences entre les langues des signes du monde, la compréhension et la communication est rapidement possible entre deux personnes maîtrisant des langues des signes différentes. Ceci tient à la grande proximité des structures syntaxiques (l'ordre de signes dans la phrase) et à l’existence de structures très iconiques (des signes dont la forme représente assez bien ce dont on parle : la lettre « C », « soleil », « téléphoner »...) [10], caractérisées par l’absence de signes standard (qui sont eux différents pour chaque langue : par exemple « eau »). L’origine de ces structures partagées tient probablement à la nature même de la langue et transfigure l'expérience humaine du monde qu'en ont ses locuteurs.[pas clair]
20
+
21
+ Seules quelques-unes de la centaine de langues des signes dans le monde ont obtenu une reconnaissance légale, les autres ne bénéficiant d'aucun statut officiel.
22
+
23
+ Aujourd'hui encore, faute d'information, de nombreuses personnes sourdes ou parents de sourds ne connaissent pas l'existence des langues des signes et considèrent avant tout la surdité comme un handicap. Il semble nécessaire d'avoir une approche différente de la simple vision curative de la surdité et de prendre en considération la réalité sociale et linguistique des langues des signes. De nombreux pays souhaitent avant tout un épanouissement des personnes et développent l'accès en langue des signes aux lieux publics[11], aux universités[12], etc.
24
+
25
+ En 2005 : la loi no 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées reconnaît officiellement la LSF.
26
+
27
+ Ainsi, ses art. 19 et 75 insèrent les dispositions suivantes dans le code de l'éducation :
28
+
29
+ Une émission d'information en langue des signes existe sur la chaîne de télévision France Info[15].
30
+
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+ Depuis la fin du XXe siècle, on assiste à l'émergence de l'utilisation de la langue des signes pour faciliter la communication entre parents et enfants pré-verbaux.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Langues des signes villageoises (en) :
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+ Le français est une langue indo-européenne de la famille des langues romanes. Le français s'est formé en France (variété de la « langue d'oïl », qui est la langue de la partie septentrionale du pays). Le français est déclaré langue officielle en France en 1539[4]. Il est parlé, en 2018, sur tous les continents par environ 300 millions de personnes[1],[5] : 235 millions l'emploient quotidiennement et 90 millions[2] en sont des locuteurs natifs. En 2018, 80 millions d'élèves et étudiants s'instruisent en français dans le monde[6]. Selon l'Organisation Internationale de la Francophonie, il y aura 700 millions de francophones dans le monde en 2050[7].
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+ Le français est une des six langues officielles ainsi qu'une des deux langues de travail (avec l'anglais) de l'Organisation des Nations unies. Il est aussi langue officielle ou de travail de plusieurs organisations internationales ou régionales, dont l’Union européenne. Après avoir été sous l'Ancien Régime la langue des cours royales et princières, des tsars de Russie aux rois d'Espagne et d'Angleterre en passant par les princes de l'Allemagne, il demeure une langue importante de la diplomatie internationale aux côtés de l'anglais.
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+ La langue française est un attribut de souveraineté en France, depuis 1992 « la langue de la République est le français » (article 2 de la Constitution de la Cinquième République française). Elle est également le principal véhicule de la pensée et de la culture française dans le monde. La langue française fait l'objet d'un dispositif public d'enrichissement de la langue, avec le décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française.
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+ Particularité de la langue française, son développement et sa codification ont été en partie l'œuvre de groupes intellectuels, comme la Pléiade, ou d'institutions, comme l'Académie française. C'est une langue dite « académique », elle est d'ailleurs surnommée la « langue de Molière »[8].
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+ Le français est la deuxième langue la plus souvent enseignée en tant que langue étrangère à travers le monde, y compris aux États-Unis[7]. Il est également la quatrième langue la plus utilisée sur internet après l'espagnol, le mandarin et l'anglais[9].
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+ La majorité du fonds lexical français provient du latin (en tant que langue-mère) ou bien est construit à partir des racines gréco-latines. De nombreux termes possèdent un doublon de même étymologie, l'un ayant évolué à travers les siècles à partir du latin populaire tandis que l’autre est emprunté directement au latin classique : métier/ministère, façon/faction, raide/rigide, froid/frigide, frêle/fragile, rançon/rédemption, raison/ration, poison/potion, chance/cadence, etc. Souvent l'invention de mots à partir d'un mot bien français passe par un emprunt à sa forme en latin classique : mère/maternel, frère/fraternel, cheveu/capillaire, foi/fidèle, œil/oculaire, sûr/sécurité, siècle/séculaire, etc. Un changement de paradigme[10] en étymologie romane remplace la méthode traditionnelle fondée sur les données du latin écrit par celle de la méthode comparative, dans le but de rebâtir l'étymologie proto-romane du noyau commun du lexique héréditaire roman, nuançant ainsi l'idée selon laquelle « la majorité du fonds lexical français provient du latin »[Note 1].
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+ On ignore jusqu'à quel point la langue gauloise a pu influencer le français. Son apport lexical se réduirait à une centaine de mots, tels que char/charrue, mouton, crème, dont une partie proviendrait d'emprunts du latin au gaulois. L'étymologie de ces expressions n'est d'ailleurs pas toujours assurée. Quant à son influence sur la syntaxe et la prononciation, elle est également indéterminée.
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+ Le francique, en tant que superstrat, a laissé également quelques mots importants (gris, blanc, blond, bleu, etc.) et aurait fortement influencé la prononciation du roman du nord de la Gaule, autrement dit des langues d'oïl et du proto-français.
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+ Ce proto-français, dialecte de langue d'oïl parlé en Île-de-France au Haut Moyen Âge, qui est à l'origine du français d'aujourd'hui, est parfois désigné par le terme francien. Mais celui-ci a été inventé en 1889 par Gaston Paris, un linguiste français, pour désigner ce dialecte médiéval qui très tôt, en fait, dès le XIIe siècle avec l'essor de Paris, s'est enrichi des autres parlers d'oïl : normand, picard, lorrain, bourguignon. Le terme francien n'était pas utilisé par les gens qui le parlaient, puisqu'il était déjà nommé franceis puis françois (sans confusion possible car, à l'origine, le domaine royal du roi de France, partie du royaume de France sous contrôle direct du roi, se limitait à une partie de l'actuelle Île-de-France, et sa langue d'oïl locale, le françoys, était encore bien distincte de celle des autres régions environnantes non encore rattachées au royaume dont certaines sans allégeance à celui-ci). Avant le XIIe siècle, il était question de roman ou de langues romanes, qui étaient plus ou moins mutuellement intelligibles. C’est pourquoi une désignation commune de langue(s) d’oïl a été donnée. Dès lors que ces dialectes devinrent moins mutuellement intelligibles, les locuteurs leur donnèrent le nom de normand, gallo, angevin, françois, picard, wallon, etc.
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+ Le français parlé aujourd'hui tire son nom de cet ancien franceis, qui a évolué lentement vers un parler supra-régional à partir des XIe et XIIe siècles (franceis [frãntsëé] → françoys/françois [frãswé] → français [frãsé]). Les autres langues d’oïl disparurent petit à petit au fur et à mesure que le français prenait du prestige, mais aussi parce que les langues d'oïl étaient très proches du françois. Cela explique pourquoi, a contrario, malgré un recul encore constaté, les langues ou dialectes romans non d'oïl (variétés de l'occitan, franco-provençal/arpitan, royasque, ligure, corse) et les langues non romanes (breton, flamand, francique lorrain, alsacien, basque) persistèrent ou résistèrent davantage, même si les premiers (surtout les variétés occitanes) ont eux aussi enrichi la langue française (qui s'est également enrichie depuis de nombreux apports d'autres langues, dont l'arabe, l'italien, le turc, les langues autochtones et créoles d'outremer et des anciennes colonies françaises, et aujourd'hui l'anglais et les langues natives apportées par les migrations et relations internationales de la France et des autres pays francophones).
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+ Les emprunts plus récents à d'autres langues sont assez nombreux : d'abord à l'anglais (même anciens : nord, sud), puis à l'italien, aux autres langues romanes, aux langues germaniques tels que l'allemand ou le néerlandais (ainsi boulevard vient du hollandais ou du flamand bolwerk). L'arabe a fourni, et fournit encore quelques mots : chiffre, coton, amalgame, amiral, sucre, alcool, algèbre, toubib, bled, etc.[11].
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+ La linguiste Henriette Walter estime à moins de 13 % (soit 4 200 mots[12]) la part des mots d'origine étrangère dans la langue française courante parmi les 35 000 mots que comporte un petit dictionnaire d'usage. Ces mots viennent pour 1 053 d'entre eux de l'anglais, 698 de l'italien, 544 du proto-germanique, 481 des anciennes langues gallo-romanes, 215 de l'arabe, 164 de l'allemand, 160 du proto-celtique, 159 de l'espagnol, 153 du néerlandais, 112 du perse (ancien persan) et du sanskrit, 101 des langues amérindiennes, 89 de diverses langues asiatiques orientales (dont le chinois ou le japonais, mais aussi certaines langues môn-khmer), 56 de diverses langues chamito-sémitiques, 55 de langues slaves ou baltes et 144 d'autres langues diverses (dont les langues malayo-polynésiennes ou langues nigéro-congolaises)[13].
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28
+ Toutefois, cette proportion relativement faible d'emprunts dans le vocabulaire courant ne rend pas compte de la pénétration de termes en anglo-américain dans le domaine des affaires, où les États-Unis exercent une forte domination, domaine par ailleurs très stratégique[14].
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30
+ De nombreux néologismes ont également été formés à partir de mots grecs ou latins. Peuvent être cités mètre, gramme, phobie et leurs dérivés (kilomètre, milligramme, etc.), ainsi que des mots plus récents comme cinéma, logiciel, domotique, etc.
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+ D'autres sont des calques ou des adaptations de l'anglais, par exemple baladeur inventé pour remplacer l'anglais walkman et discman.
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34
+ De nombreux néologismes ont également été inventés pour se substituer aux mots anglais, comme :
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+ Certains néologismes proviennent d'Amérique du Nord, où l'Office québécois de la langue française est très actif :
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38
+ Certains néologismes sont plutôt utilisés dans les provinces francophones du Canada et leur diffusion en France ou ailleurs peut être plus ou moins grande.
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40
+ La langue française a une sémantique très riche. Comme d'autres langues, elle se prête à des jeux de mots, des traits d'esprit, des devinettes, des contrepèteries…
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+ Cette caractéristique est importante pour le traitement de l'information dans les bases de données (web sémantique)[pas clair].
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44
+ Le projet Wiktionnaire de la fondation Wikimédia recense 226 264 mots français au 7 octobre 2012[Note 8]. Mais, si l'on prend en compte les flexions (conjugaisons, pluriels, etc.), ce projet contient environ 1 200 000 entrées seulement pour la langue française (noms propres inclus).[pertinence contestée]
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46
+ À l'époque de la conquête de la Gaule par les armées romaines de Jules César en 52 av. J.-C., excepté l'Aquitaine de langue proto-basque, la Gaule était majoritairement peuplée de tribus gauloises qui parlaient des langues celtiques certainement apparentées et probablement mutuellement compréhensibles. Il n'existait donc pas une mais plusieurs langues gauloises (i.e. le belge, le gaulois transalpin, le gaulois cisalpin), qui n'étaient que très rarement écrites. La langue des Romains, le latin, connaissait l'écriture, et en tant que langue de l'autorité et langue de prestige, le latin vulgaire proche des gaulois fut peu à peu adopté par tous au cours des siècles qui suivirent la conquête du pays en 51 av. J.-C.
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+ La version romane des Serments de Strasbourg de 842 est le premier texte écrit en langue d'oïl, dérivée du Bas latin et remodelée à la suite de l'établissement des Germains, principalement des Francs (d'où l'appellation du français), dans le nord de la Gaule. La première mention de l'existence d'une langue romane date de 813, lors du Concile de Tours, qui la nomme lingua romana rustica, « langue romane rustique ». Il faut attendre vers 880 pour le premier texte littéraire, la Séquence de sainte Eulalie, encore qu'on[Qui ?] puisse considérer que la langue de ce texte est plus du picard que du français lui-même, le français ayant été un dialecte parmi plusieurs au Moyen Âge, appelé le franceis / françoys / françois alors (prononcé progressivement [frãntseis], [frãntsois] puis [frãswe]). Paris et sa région sont le berceau historique de ce franceis qui très vite s'est enrichi par l'apport de normand, de picard, de bourguignon et des autres parlers d'oïl alentour, car au fur et à mesure que Paris prenait de l'importance sur le plan politique, des gens de tout le pays y affluaient, important avec eux leur variante linguistique.
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+ Au Moyen Âge, la France n'a pas d'unité linguistique, car au début du IXe siècle le latin n'est plus qu'une langue ecclésiastique ou savante et la France est morcelée par différentes langues régionales, appartenant principalement aux groupes suivants :
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+ La période qui s'étend de la fin du XIe siècle au début du XIVe siècle correspond à une période de rayonnement du français médiéval. Le français devient une langue internationale, parlée dans toutes les cours d'Europe, ce qui influença toutes les langues européennes. Elle devient une « lingua franca », les lois sont rédigées en français, la langue de la diplomatie est le français.
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+ La langue d'oïl, sous sa forme normande, est introduite en Angleterre dans le sillage de la conquête de ce pays par Guillaume le Conquérant en 1066, et l'usage du français y durera plus de trois cents ans. Le vocabulaire anglais en conserve un important héritage : 70 % à 72 % du contenu lexical anglais provient du normand ainsi que du français[15]. On dit qu'à cette époque le français était plus utilisé en Angleterre qu'en France[16],[17],[18].
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+ Dès le XIIe siècle, le français (la langue d'oïl) a une influence dans la littérature médiévale italienne.
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+ La langue française commence à prendre de l'importance dès 1250, lorsque Saint Louis commande une traduction de la Bible en français.
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+ À la fin du XIIIe siècle, c'est en langue d'oïl que le chroniqueur vénitien Martino da Canale (it) rédige sa Chronique des Vénitiens et assure, que « la langue française court le monde[19]. »
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62
+ Vers 1256, le célèbre philosophe et chancelier florentin Brunetto Latini (1220-1294) écrivait en langue française (langue d'oïl) son Livre du Trésor et s'en explique en déclarant que c'est là « la parlure plus délictable et commune à toutes gens[20]. »
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+ C'est au XIIIe siècle qu'apparurent des œuvres littéraires en français. En 1296 ou 1298, Marco Polo dicte ses récits de voyages en français dans la prison de Gênes[21],[22].
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+ Au Moyen Âge, les devises royales étaient le plus souvent en français, par exemple celle du prestigieux Ordre de la Jarretière : « Honi soit qui mal y pense » et celle de la monarchie britannique : « Dieu et mon droit ». La devise des Pays-Bas est « Je maintiendrai ».
67
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68
+ En 1346, pendant la guerre de Cent Ans, à Crécy, Édouard III roi d'Angleterre ne connaît pas d'autre langue que le français, comme son adversaire le roi de France[23]. En 1362, l'anglais remplace le Law French (en) en tant que langue officielle des tribunaux via l'Acte des tribunaux anglais de 1362[24]. Le discours judiciaire peut désormais être compris de tous et non la seule noblesse. La même année, l'anglais commence à être utilisé au Grand Conseil[25]. C'est en 1385 que l'anglais remplace officiellement le français dans les grammar schools[26]. Le français laisse ainsi l'anglais reprendre sa place en Angleterre.
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+ Le Catholicon (du grec Καθολικόν, universel) est le premier dictionnaire trilingue rédigé en breton, français et latin. Il est ainsi l'un des premiers dictionnaires de breton et de français[27]. Ses six mille entrées furent rédigées en 1464 par Jehan Lagadeuc et imprimées par Jehan Calvez le 5 novembre 1499 à Tréguier à l'initiative de Maître Auffret Quoatqueveran, chanoine de Tréguier.
71
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72
+ Mais c'est en 1539 que débute officiellement la francisation de la France avec la proclamation de l'ordonnance de Villers-Cotterêts, signée par François Ier : elle impose le français comme langue du droit et de l'administration en France, en remplacement du latin. Cependant[16], il ne faut pas en conclure que tous les Français parlent cette langue : les historiens estiment que 10 % à 20 % de la population parle la langue du roi au XVIe siècle[28]. Bien que l'ordonnance soit relativement longue avec ses 192 articles[29], seuls les articles 110 et 111 concernaient la langue :
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+ Texte original :
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+ En français moderne :
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+ En 1549, Joachim Du Bellay écrit La Défense et illustration de la langue française.
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+ Au long du XVIIe siècle, le français s’impose comme langue scientifique et comme langue d'enseignement. En 1606, publication post mortem du premier dictionnaire de la langue française « Trésor de la langue française tant ancienne que moderne » de Jean Nicot. Le Discours de la méthode (1637) de René Descartes constitue une étape importante car il s'agit d'un des premiers essais philosophiques écrits en français et non en latin comme les Méditations sur la philosophie première. En réalité, René Descartes avait été censuré dans ses Méditations métaphysiques ; il avait donc réécrit son livre et l’avait publié sous le nom Discours de la méthode, en français, sachant que les élites ne liraient pas son livre car écrit en langue vernaculaire tandis que les lettrés ouverts à ses idées pourraient le lire sans craindre la menace de la censure.
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+ Enfant du latin, le français le remplace en tant que langue internationale au XVIIe siècle avant de laisser à son tour sa place à l'anglais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La cause principale de cette hégémonie française tient à la puissance de l'État français à l'époque. En 1685, Pierre Bayle peut ainsi écrire que le français est « le point de communication de tous les peuples de l'Europe »[30]. Le 6 mars 1714, le traité de Rastatt marquant la fin de la guerre de Succession d'Espagne est rédigé uniquement en français[31]. Le célèbre philosophe et savant allemand, Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716), écrivait le plus souvent en français.
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+ À Saint-Pétersbourg, Catherine II impératrice de Russie (1762-1796) fait rédiger tous les mémoires de l'Académie en français[32].
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+ Frédéric II de Prusse (1740-1786) est un grand amateur de la langue française, il correspond en français avec Voltaire et écrit son autobiographie en français[33], il ira jusqu'à remplacer le latin par le français à l'Académie de Berlin[34].
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88
+ En 1777, le marquis de Caraccioli publie un livre intitulé L’Europe française ou Paris, le modèle des nations étrangères. En 1783, l'Académie de Berlin proposait, comme thème de concours aux écrivains, le sujet suivant : « Qu'est-ce qui a rendu la langue française universelle ? »[35],[36].
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90
+ En 1892, le premier journal communautaire au monde est inventé en Australie, il est appelé Le Courrier australien[37].
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92
+ En 1911, Jacques Novicow rédige un article[38] nommé Le Français, langue auxiliaire de l'Europe. Cet article explique pourquoi le français devrait devenir la langue véhiculaire de toute l'Europe[39].
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94
+ La maintenance de la langue française est suivie par : l'Académie française, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), le Service de la langue française (Belgique), l'Office québécois de la langue française (OQLF), les Conseils supérieurs de la langue française de France, de Belgique et du Québec.
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96
+ En 1985, la chaîne francophone internationale TV5 Monde est fondée. Malgré des débuts très humbles, la chaîne grossit très rapidement et devient dans les années 2000 l'un des trois plus grands réseaux mondiaux de télévision, aux côtés de MTV et de CNN[40]. En 2010, elle est surnommée « la plus grande classe de français du monde »[41].
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98
+ En France, le français est la langue officielle de la République française selon l'article 2 de la Constitution de 1958, qui précise : « La République participe également au développement de la solidarité et de la coopération entre les États et les peuples ayant le français en partage », dans l'article 87 de la Constitution.
99
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100
+ Le français parlé de Paris a remplacé chez la presque totalité des locuteurs de la zone d'oïl les variétés locales de francilien[Note 9]. Les différences entre le français d’un jeune Normand et d’un jeune Parisien, par exemple, seront dans la plupart des cas minimes au regard de la diversité qui a existé historiquement en France dans le francilien même.
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102
+ Le français d'Île-de-France, choisi pour codifier la langue, a constitué pendant longtemps la norme du français pour l'ensemble des francophones dans le monde, et continue d'exercer une influence sans pareille sur la langue française prise en son entier. C'est pour cette raison que les francophones débutants le prennent souvent comme point de référence auquel d'autres variétés de français peuvent être comparées.
103
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104
+ Toutefois, certaines évolutions récentes du français de France par rapport à la norme traditionnelle du français, qui sont acceptées en France et même entérinées dans les dictionnaires (dont la quasi-totalité est publiée en France), ne passent pas inaperçues au Canada. Pour ce qui est de la prononciation, on peut penser par exemple à la suppression du l géminé dans « collègue », l'ajout du t dans « août », ou l'homophonie de « brin » et de « brun ».
105
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106
+ Un régionalisme caractéristique du français de France est parfois appelé outre-atlantique « francisme ». Voir aussi le débat sur la norme du français québécois.
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108
+ La variation régionale du français peut être abordée de deux manières :
109
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110
+ Certains néologismes peuvent également être empruntés au vocabulaire du français régional. Les mots ou les expressions employés seulement dans certaines régions de la francophonie sont nommés « français régional », mais ils ne sont pas retenus par les dictionnaires académiques du français. Il ne s'agit pas de langue familière, mais bien du français qui a évolué de façon différente.
111
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112
+ Dans une partie de la moitié nord de la France par exemple, le repas du matin s'appelle « petit déjeuner », celui du midi le « déjeuner » et celui du soir le « dîner », le « souper » désignant la collation prise le soir après le spectacle : en Normandie, Picardie, en Lorraine. Dans le Nord, en Franche-Comté, en Occitanie, au Québec, dans le reste du Canada, en Belgique et en Suisse, on dit « déjeuner », « dîner » et « souper ». En Belgique, en Vallée d'Aoste et en Suisse, on dit « septante » (70) et « nonante » (90) ; en Suisse, plus précisément dans les cantons de Vaud, du Valais et de Fribourg, et en Vallée d'Aoste, on dit « huitante » (80) (la forme ancienne et de nos jours désuète de « huitante » étant « octante »). Au Québec, dans le reste du Canada, en Suisse, en Vallée d'Aoste, en Belgique et dans certaines régions françaises, on dit « tantôt » là où le français de Paris et le français africain utilisent « tout à l’heure », et en Normandie et en Anjou, il signifiera « cet après-midi » ; au Québec, également, « magasiner » pour « faire des courses » ou « faire les magasins », alors que ce mot est perçu comme un barbarisme en France. Au Sénégal et en Afrique francophone, on parle parfois d'« essencerie » par analogie avec les autres noms de lieux d'achat (boulangerie, pâtisserie, épicerie, etc.), alors que ce mot est également perçu comme un barbarisme en France. Au Québec et souvent dans le reste du Canada, on dit aussi « avoir une blonde » pour « avoir une petite amie » ou « avoir une copine », « avoir un chum » au lieu d'« avoir un petit ami » ou d'« avoir un copain », etc.
113
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114
+ Les exemples de variations dialectales, comme dans beaucoup d'aires linguistiques, sont fort nombreux en français.
115
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116
+ En Europe, le français est la principale langue maternelle en France (pays avec la plus grande population ayant cette langue pour langue maternelle[44]), en Belgique (en Wallonie et dans la région de Bruxelles-Capitale), à Monaco, au Luxembourg (où il est l'une des trois langues officielles du pays), en Suisse romande (le français est l'une des quatre langues officielles de la Suisse) et en Vallée d'Aoste (Italie).
117
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118
+ En Amérique, le français est langue maternelle dans plusieurs provinces et territoires du Canada (principalement dans la province de Québec, dans une grande partie du Nouveau-Brunswick, mais aussi en Ontario, en Nouvelle-Écosse, à l'Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba, au Yukon…), à Saint-Pierre-et-Miquelon (France), aux États-Unis (notamment en Louisiane et au Maine), en Guyane française, et, avec le créole, en Haïti et aux Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélemy, Saint-Martin).
119
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120
+ En Afrique, dans les pays dont il est langue officielle, il est parlé comme première langue surtout dans les milieux urbains. Ainsi, il existe des villes où les francophones natifs sont majoritaires en Côte d'Ivoire (Abidjan/Yamoussoukro)[45], au Gabon (Libreville), au Cameroun et au Congo[46]. Dans de nombreux pays d'Afrique du Nord, d'Afrique de l'Ouest, et d'Afrique centrale, le français est souvent parlé comme deuxième langue, comme en République démocratique du Congo, pays francophone le plus peuplé du monde[47] (le français y est toutefois maîtrisé à des degrés très divers par la population)[48], l'un des 29 pays ayant le français pour langue officielle ou co-officielle[49].
121
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+ Les pays africains francophones totalisent 431 millions de personnes en 2019, soit 33,0 % la population du continent africain[42]. Leur population devrait atteindre entre 845 millions et 866 millions d'habitants en 2050 pour une population totale du continent africain de 2,5 milliards d'habitants, soit 34,0 % à 34,4 % de la population du continent[42],[43]. D'ores et déjà, il y a plus de francophones en Afrique qu'en Europe[50].
123
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124
+ Ces pays ont pour la plupart fait partie des anciens empires coloniaux de la France et de la Belgique. Le français est également langue officielle à Djibouti. Dans l'Océan Indien, le français et des créoles français sont parlés à La Réunion, aux Seychelles et à l'île Maurice, et est langue officielle à Mayotte, aux Comores et à Madagascar. Il est aussi la langue des Terres australes et antarctiques françaises (bien que celles-ci soient inhabitées, elles reçoivent la présence de scientifiques et de militaires), où s'est développé un dialecte dit Taafien. En Océanie, le français est langue maternelle en Nouvelle-Calédonie, avec les langues kanak, et est parlé en Polynésie française, à Wallis-et-Futuna et au Vanuatu. En Asie, le français est encore présent à Pondichéry (Inde), ainsi qu'au Liban.
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+ Le nombre de francophones (dans sa définition « sachant lire et écrire le français » incluant ceux qui parlent le français comme langue étrangère mais excluant arbitrairement ceux sachant juste le parler car ces statistiques sont difficiles à obtenir) dans le monde ne cesse d'augmenter passant de 106 millions en 1985[51] à 173,2 millions en 1997[52], 200 millions en 2005[53] et 300 millions en 2018[54]. Dès 2015 « l'espace francophone » – dans lequel on inclut toute la population des pays pour lesquels le français a le statut de langue officielle – dépassera en population l'espace hispanophone et deviendra le 3e au monde après l'anglophone et le sinophone[55]. De plus, les prévisions augurent une évolution exponentielle du nombre de francophones en fonction de l'éducation en Afrique, le nombre de francophones devrait atteindre 400 millions en 2025 puis 715 millions en 2050[56], c'est-à-dire être multiplié par quatre, alors que la population mondiale ne croîtrait que de 1,5[57],[58]. Divers scénarios possibles ont été étudiés et le nombre de francophones en 2060 pourrait varier de 368 millions pour le plus pessimiste à 1,2 milliard pour le plus optimiste[59].
127
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+ La population francophone en explosion démographique devrait donc passer de 3 % en 2000 à plus de 8 % de la population mondiale en 2050[60].
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+ La francisation dans le monde se fait aussi ressentir dans le fait que de plus en plus de pays rejoignent l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Alors que l'OIF ne comptait que 21 pays à sa fondation en 1967 (appelée anciennement Assemblée parlementaire de la francophonie), elle en compte 75 en 2010 (les derniers étant les Émirats arabes unis, la République dominicaine, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine et l'Estonie en 2010)[61], ce qui en fait la plus grande organisation linguistique mondiale.
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+
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+ Dans les années 2000-2010, le français est appris comme langue étrangère dans de nombreux pays. Il semble même être la langue dont le nombre de locuteurs augmente le plus rapidement (en pourcentage) dans le monde[62], grâce au rayonnement international du français mais aussi au fait que les populations des pays composant la francophonie ne parlent pas toutes français, sans oublier que le français est la seule langue parlée sur tous les continents, avec l'anglais[63].
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134
+ Le français est aussi la langue étrangère la plus apprise après l'anglais[64],[65]. Les personnes apprenant le français sont aussi en forte augmentation, près de 30 % entre 1994 et 2004[66] tous continents confondus, l'Afrique étant en tête avec une augmentation de 60,37 % de 1994 à 2002, passant de 32 808 681 francophones en 1994 à 52 617 368 en 2002[67] et de 62 % de 1994 à 2004, suivie de l'Asie avec une augmentation de 48,8 % de 1994 à 2004[68].
135
+
136
+ En 2008, l'espace francophone représentait 20 % du commerce mondial des marchandises, en augmentation par rapport à 2005[69].
137
+ En 2008, les soixante-dix États et gouvernements de l'OIF totalisent 870 millions d'habitants, soit 13 % de la population mondiale[70].
138
+
139
+ En 2005, le nombre de personnes en contact avec la langue française était estimé à 250-300 millions ; ce chiffre était censé atteindre 500 millions en 2010[71].
140
+
141
+ Le français est la langue officielle de nombreux pays. Il est largement utilisé dans un certain nombre d'autres pays. Une partie des nations utilisant cette langue est regroupée au sein de la « francophonie ». Dépassant le seul cadre linguistique, le Haut Conseil de la francophonie est une plateforme d'échanges impliquant un tiers des pays de la planète. Ce mouvement confirme une redéfinition de la place du français dans le monde. En 2010, une estimation du ministère français des affaires étrangères évalue à environ 200 millions le nombre de personnes capables de parler en français dans le monde[72].
142
+
143
+ En 1998, le Haut Conseil de la francophonie estimait les francophones « réels » à 112,6 millions auxquels il convient d'ajouter 60,6 millions de francophones qualifiés de « partiels » ou « occasionnels », soit 173,2 millions de francophones. De plus, 100 à 110 millions de « francisants », qui, d'après le rapport officiel, « ont appris le français pendant plusieurs années et en ont gardé une maîtrise variable ou qui sont amenés à le pratiquer, même partiellement, pour leur métier. » Le même type d'étude avait été mené par ce même organisme en 1989 (rapport publié en 1990) avec 104,6 millions de francophones « réels » recensés et 54,2 millions de « partiels », soit 158,8 millions de francophones. La progression enregistrée est importante avec un gain de 14,4 millions en 9 ans. Deux millions de ces « nouveaux » francophones sont des Français, mais la majeure partie est localisée sur le continent africain. La République démocratique du Congo est d'ailleurs le premier pays francophone du monde[73]. En extrapolant ces chiffres, le nombre des locuteurs « francophones natifs » peut être estimé à 115 millions en 2010 et 85 millions ceux qui ont appris le français, soit un total de 200 millions de personnes aptes à s'exprimer en français[72].
144
+
145
+ Bien qu'il soit difficile de mesurer avec précision le nombre total de locuteurs d'une langue donnée, le français figure parmi les 10 langues les plus parlées du monde et la deuxième langue la plus rayonnante après l'anglais ainsi que la langue la plus enseignée après l'anglais[74]. L'encyclopédie Wikipédia en langue française est la 5e en termes de quantité de contenu et la 6e en termes de trafic de consultation[75].
146
+
147
+ Les projections des Nations unies ont développé plusieurs scénarios afin d'évaluer différentes hypothèses sur l'avenir de la francophonie. Les deux plus plausibles sont la plus optimiste et la plus pessimiste. L'avenir de la langue dépendant énormément du développement de l'éducation en Afrique, le nombre de locuteurs peut donc sensiblement varier[76]. Selon le scénario le plus pessimiste, se basant simplement sur les chiffres actuels et les changements démographiques, les francophones seraient 300 millions de personnes dans le monde. Selon le scénario le plus optimiste, les chiffres seraient totalement différents. Avec l'éducation pour tous et l'importante croissance démographique de l'Afrique, on[Qui ?] estimerait le nombre de locuteurs francophones à plus de 680 millions. Bien sûr, cela ne se fera pas sans l'aide des pays francophones du nord[77].
148
+ Le poids démographique des francophones dans le monde prendrait alors une tout autre mesure : 8 % de la population mondiale serait francophone en 2050 contre 2,9 % aujourd'hui. Dans la perspective d'une scolarisation des pays du sud, les Africains représenteraient plus de 80 % du nombre total des francophones, tandis que les Européens n'en représenteraient plus que 11 %[78]. Cela démontre l'importance et le poids de l'Afrique dans la francophonie, ainsi que l'importance de l'éducation dans ce même continent.
149
+
150
+ Le français est enseigné dans de nombreuses universités partout à travers le monde et il jouit d'un rayonnement notamment dans les mondes diplomatique, journalistique, judiciaire et universitaire.
151
+
152
+ Dans trois pays anglophones que sont le Canada anglais, le Royaume-Uni et l'Irlande, le français conserve le privilège d'être la première langue étrangère enseignée et loin devant les autres langues. Aux États-Unis, le français est la deuxième langue étrangère apprise, mais loin derrière l'espagnol[79]. En Australie, dont le Japon est le deuxième partenaire économique, il est devancé de peu par le japonais.
153
+
154
+ Savoir si l'apprentissage du français est encore pertinent aujourd'hui ou déterminer s'il sera une langue importante dans le futur sont des questions présentes dans l'actualité. À titre d'exemple, on peut citer le débat médiatique récent à New York. Le 30 janvier 2014, le New York Times publiait un article qui mentionnait une hausse de l'enseignement du français dans la ville, notamment au sein de programmes bilingues où seulement l'espagnol et le mandarin sont plus importants[80]. Quelques jours plus tard, le linguiste John McWhorter (en) attaquait frontalement l'article du New York Times sur son blog New Republic[81]. Selon lui, l'apprentissage du français par les Américains est une caractéristique sociale qui s'ancre dans une vision dépassée où le français était encore la langue la plus parlée en Europe et où l'immigration n'avait pas encore explosé aux États-Unis. Pour McWhorter, il est aujourd'hui beaucoup plus cohérent que les jeunes Américains apprennent des langues comme le mandarin, l'espagnol, l'arabe ou encore le hindi. Pour autant, dans une étude parue en mars 2014 et reprise par le magazine Forbes[82], la banque d'investissement Natixis affirme que le français pourrait être d'ici à 2050 la langue la plus parlée au monde, notamment en raison de sa propagation rapide dans certaines zones où la population augmente très vite, particulièrement au sud du Sahara.
155
+
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+ Pourcentage de personnes sachant lire, écrire et parler le français dans les grandes villes de la francophonie :
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+ En 2016, le français est langue officielle de jure de 29 États et territoires dans le monde.
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+ Le français est la deuxième langue la plus fréquemment utilisée dans les rencontres internationales.
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+ Du XIVe siècle jusqu'aux années 1920, le français était la langue la plus utilisée dans des contextes de communication internationale (surtout la diplomatie), d'abord en Europe puis dans le monde entier à partir du XVIIe siècle[87]. C'est pour cela que l'on retrouve des mots français dans beaucoup de langues. La langue qui a été la plus francisée est sans aucun doute la langue anglaise, dont le lexique est composé de 70 % à 72 % de français[88],[15],[89]. On trouve de nombreuses expressions françaises utilisées en anglais[90].
163
+
164
+ Une des caractéristiques de la grammaire française vis-à-vis de nombreuses langues vivantes est la richesse de ses temps et modes. Toutefois, cette richesse tend à se réduire à l'oral. Par exemple, certains temps, tel le passé simple, ne se trouvent guère plus qu'à l'écrit[91] et le passé antérieur se réduit le plus souvent à un simple jeu de « style » oratoire avec des expressions diverses mais toutes construites autour du seul verbe être (j’eus été…, il eut été…).
165
+
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+ Également, une partie non négligeable de la grammaire française (pluriels, personnes dans la conjugaison), n'est notable qu'à l'écrit (exemple : ils jouent, il joue).
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+ La langue française est illustrée par de grands grammairiens comme Claude Favre de Vaugelas (première moitié du XVIIe siècle) et Maurice Grevisse (1895-1980), grammairien belge, auteur de la grammaire de référence Le Bon Usage.
169
+
170
+ Le français est écrit (principalement) avec l'alphabet latin de base (26 lettres) étendu par quelques signes diacritiques (obligatoires) et ligatures (utilisées conventionnellement mais selon une convention moins respectée). L'écriture du français en écriture latine fait l'objet depuis plusieurs siècles de normes orthographiques assez précises, publiées, enseignées, généralement reconnues et acceptées mais pas toujours très bien respectées (ces normes ont évolué et se sont plus ou moins bien adaptées avec le temps).
171
+
172
+ D'autres écritures sont possibles pour écrire le français, notamment avec l'alphabet Braille (qui nécessite une adaptation de l'orthographe française existante, car le Braille est plus limitatif et apporte des contraintes propres à son utilisation).
173
+
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+ Les transcriptions purement phonétiques utilisent l'alphabet phonétique international (API), mais elles sont utilisées uniquement pour préciser la prononciation (généralement uniquement sur le plan phonologique pour permettre une intercompréhension suffisante, et non la transcription phonétique exacte qui dépend de l'accent régional du locuteur). La transcription est assez facile aussi dans les alphabets grec et cyrillique grâce à l'existence de normes (utilisées pour la transcription officielle des toponymes et noms français), mais plus délicate et imprécise avec les écritures sémitiques (dans les langues qui utilisent ces écritures, l'écriture française normalisée est le plus souvent conservée.)
175
+
176
+ L'Académie française et des institutions analogues d'autres pays francophones ont approuvé une série de rectifications orthographiques proposées en 1990 par un rapport du Conseil supérieur de la langue française. Ces rectifications portent sur moins de 3 % du vocabulaire. En outre, l'Académie française souligne que ces rectifications n'ont pas de caractère obligatoire, mais qu'elles sont recommandées.
177
+
178
+ De tous temps, l'orthographe du français a subi de nombreuses rectifications, mais l'habitude littéraire d'adapter les ouvrages dans l'orthographe officielle du moment donne une impression de continuité que la langue française écrite, en fait, n'a jamais eue. Ces rectifications orthographiques du français ont pour objectif de rendre le français plus « logique » et plus moderne tout en respectant l'étymologie, mais aussi d'influer des règles précises pour l'invention de nouveaux termes. Ainsi les rectifications orthographiques de 1990 recommandent, par exemple, l'orthographe « chaine » plutôt que « chaîne » où le « î » ne sert à rien et ne se justifie nullement par l'étymologie.
179
+
180
+ Dans les faits, ces rectifications ne sont pas toujours suivies. La plupart des francophones s'en tiennent encore à l'orthographe traditionnelle. Cependant, bien que très contestées, de nouvelles pratiques d'orthographes alternatives et non officielles ont suscité un certain intérêt auprès de personnes intéressées par une orthographe qu'ils préféraient plus conforme à la langue parlée[réf. nécessaire] (comportant moins de lettres muettes, par exemple) et surtout plus facile à apprendre.
181
+
182
+ Les nouvelles technologies de communication (sur des téléphones portables, notamment) ont vu le développement de nouvelles méthodes orthographiques (surtout par les jeunes), tentant à minimiser le nombre de lettres écrites dans un message SMS (Service de messagerie court des téléphones, limitant comme le télégramme la longueur des messages) initialement pour gagner en rapidité et surtout minimiser le coût de l'envoi mais cela n'est plus d'actualité avec les offres « SMS illimité » de nombreux opérateurs et l'apparition de la saisie intuitive même si nombreux sont encore les gens à l'utiliser surtout par ignorance de l'orthographe[réf. souhaitée] et par habitude plus que par réelle utilité.
183
+
184
+ Le français, à quelques exceptions près, utilise l'alphabet latin. Voici comment il est en français : A a, B b, C c, D d, E e, F f, G g, H h, I i, J j, K k, L l, M m, N n, O o, P p, Q q, R r, S s, T t, U u, V v, W w, X x, Y y, Z z. La lettre V u du latin, qui était une semi-voyelle ([u] ou [w]) en latin, s'est divisée en V v et U u, comme dans tous les alphabets dérivés de l'alphabet latin d'aujourd'hui. Le K k et le W w ne sont utilisés que pour les mots d'origine étrangère ou dialectaux. Le Q q est théoriquement toujours suivi du U u alors muet mais pas en position finale. Le I i latin a donné naissance au J j. Le H h ne se prononce pas seul, en initial représente le coup de glotte, et avec le C c et/ou le S s (sauf s'il fait partie d'un préfixe) représente le [ʃ]. Le A a, le C c, le E e, le I i, le O o, le U u et le Y y peuvent recevoir des diacritiques, comme dans le tableau ci-dessous. Il existe également des lettres, qui sont en fait des fusions de lettres, qui ne comptent pas dans l'alphabet, comme les lettres diacritées.
185
+
186
+ Suite de la table :
187
+
188
+ Suite de la table :
189
+
190
+ Suite de la table :
191
+
192
+ Suite de la table :
193
+
194
+ L'algorithme de tri est multi-niveau, conformément à la spécification des algorithmes d'ordonnancement normalisés UCA (d'Unicode) :
195
+
196
+ L'orthographe française utilise l'ensemble des lettres de base de l'alphabet latin (sur fond vert ci-dessous) et leurs variantes (sur fond blanc) et les séparateurs orthographiques (en jaune, dont l'espace ; les autres symboles de ponctuation sont traités comme l'espace) ; les symboles mathématiques et monétaires (sur fond orange) sont classés avant les chiffres. Les nombres sont écrits avec les chiffres décimaux arabo-européens (sur fond bleu).
197
+
198
+ La table ci-dessous (conforme à la table d'ordonnancement par défaut d'Unicode (DUCET), seulement adaptée pour l'alphabet de base français et le cas particulier de ligature œ qui n'est pas considérée comme une lettre de l'alphabet français mais une forme typographique recommandée ; l'ordonnancement par défaut d'Unicode classe déjà la ligature spécifiquement française œ comme deux lettres) ne liste aucune autre lettre empruntée à une autre langue : d'autres caractères spécifiques peuvent être aussi employés tels que des ligatures purement typographiques non différenciées sur les plans alphabétique et orthographique, différents symboles techniques, des signes de ponctuation supplémentaires, et des lettres empruntées à d'autres langues que le français. Les caractères ignorés durant les premiers niveaux de tri (ou traités pour ce niveau comme s'ils étaient d'autres caractères indiqués en italique et traités pour cette phase comme ces caractères séparés) sont marqués d'un fond gris pour ces phases.
199
+
200
+ Plusieurs conventions typographiques ont souvent la force de convention orthographique en français, et font l'objet de corrections fréquentes, destinées à préciser le texte écrit.
201
+
202
+ Au sein d'un même paragraphe, les phrases doivent être terminées par des ponctuations finales (qui sont le point, le point d'exclamation, le point d'interrogation et les points de suspension). Deux paragraphes de même niveau ne sont normalement pas séparés si ceux-ci se terminent par une virgule, un point-virgule ou un signe deux points ; ces signes lient ensemble deux phrases qui se complètent mutuellement, et une espace simple et sécable suit ces ponctuations séparatrices mais non finales.
203
+
204
+ À l'exception des paragraphes de titres, quand ils ne forment pas une phrase complète, et des paragraphes introduisant une liste (devant être terminés par une ponctuation non finale, c'est-à-dire le plus souvent un signe deux points, parfois un point-virgule), tous les paragraphes doivent être terminés par une ponctuation finale. Une même phrase ne doit pas être coupée en deux paragraphes distincts.
205
+
206
+ Cependant, dans les listes à puces ou numérotées, les sous-paragraphes constituant les éléments de la liste et terminés sont séparés par une virgule ou un point-virgule, si la liste entière complète la phrase commencée dans un paragraphe précédant cette liste énumérative[Note 11]. Les listes, qu'elles soient énumératives ou non, ne devraient comporter aucun élément non terminé par une ponctuation, ne serait-ce qu'une virgule ou un point-virgule ; le dernier élément de la liste se terminera toujours par un point (sauf si la phrase se poursuit dans le paragraphe suivant après la liste elle-même, qui n'en est qu'une partie et qui devrait se limiter à une simple énumération).
207
+
208
+ Entre deux phrases d'un même paragraphe, l'espace qui sépare la première phrase (terminée par une ponctuation finale) de la phrase suivante est préférablement une espace simple et sécable (contrairement aux conventions typographiques anglaises qui préfèrent une espace agrandie, ou bien deux espaces simples dans les textes dactylographiés). Si une séparation sémantique est vraiment nécessaire en français, on[Qui ?] préférera séparer les phrases dans deux paragraphes distincts ; dans les autres cas, une séparation par une espace élargie n'est pas nécessaire dans les textes en français.
209
+
210
+ Entre les mots d'une même phrase, ou après une virgule, avant ou après une citation au sein d'une phrase, un espace simple sécable est utilisé. Aucun espace ne doit être mis entre un mot et une ponctuation simple (virgule en milieu de phrase ou point en fin de phrase), les deux éléments étant inséparables même en cas de césure. Les seules ponctuations qui peuvent être précédées d'une espace simple sont les ponctuations ouvrantes (de parenthèses, crochets, accolades, guillemets, ou tiret cadratin d'aparté) ; cette espace simple est même nécessaire si cette ponctuation n'est pas en tête de paragraphe mais introduit et sépare un sous-paragraphe au milieu ou à la fin d'une autre phrase.
211
+
212
+ Aucune espace ne sépare le trait d'union reliant les mots d'un même mot composé ; il en est de même pour le tiret demi-cadratin séparant les deux bornes d'un intervalle (de date, ou de lieux distincts).
213
+
214
+ Cette espace fine insécable française devrait toujours être placée avant tous les signes de ponctuation comportant deux glyphes séparés (à l'intérieur des guillemets doubles, et avant le point-virgule, les deux points, le point d'exclamation et le point d'interrogation).
215
+
216
+ L'espace fine insécable devrait aussi être utilisée comme séparateur de groupement de chiffres, tels que les milliers dans les nombres cardinaux ou les numéros de téléphone ou d'identification (au lieu de l'espace simple souvent jugée trop large car elle peut permettre l'insertion d'un chiffre dans l'espace laissé vide, voire d'une virgule décimale si le nombre est initialement écrit sans décimales, mais surtout car l'espace simple est sécable et la césure des nombres est généralement indésirable sauf là où elle est explicitement utilisée pour les très grands nombres). Les années sont des nombres ordinaux (non cardinaux, car ils n'indiquent pas une quantité mais un rang exact) et on ne doit donc pas y séparer le chiffre des milliers par une espace (cette convention n'est pas requise pour les années préhistoriques ou futures très lointaines car ce sont des estimations scientifiques quantitatives).
217
+
218
+ La césure d'un texte long peut se faire partout où figure une espace sécable entre deux mots. Elle laisse cette espace en fin de ligne, et commence la ligne suivante directement avec le mot qui suit cette espace. Il est donc permis de couper les phrases. Si cela n'est pas suffisant, la césure française au milieu d'un mot s'écrit avec un petit tiret de césure (semblable au trait d'union des mots composés) uniquement après la première partie du mot coupé, et aucun tiret au début de la ligne suivante où le mot se poursuit. Les conventions typographiques déconseillent fortement la césure si celle-ci laisse une syllabe de seulement une lettre ou deux séparée du reste du mot (que cette syllabe soit au début du mot et en fin de ligne, ou en fin de mot et en début de ligne), car cela rend la lecture plus difficile. Certains éditeurs permettent d'imposer d'autres contraintes typographiques, en augmentant le nombre de lettres suffisantes pour détacher une syllabe d'un mot.
219
+
220
+ Les règles de césure semblent assez intuitives en français pour les locuteurs natifs qui savent reconnaître les syllabes : une césure peut être uniquement effectuée entre deux syllabes. Cependant cela doit correspondre aux syllabes morphologiques et non aux syllabes phonétiques qui peuvent attacher deux morphèmes distincts composant le même mot. De plus des césures sont jugées indésirables si le mot ainsi coupé peut être interprété comme deux mots composés prenant un autre sens (par exemple « consacré » ne peut être coupé en « con-sacré »). Cela nécessite donc un dictionnaire de césures ou la connaissance de la langue pour trouver les nombreuses exceptions à la règle phonétique simple.
221
+
222
+ De même, une césure peut être effectuée après le trait d'union reliant les mots d'un mot composé, ou après le tiret demi-cadratin séparant les bornes d'un intervalle (sans ajouter aucun tiret supplémentaire pour la césure elle-même). La césure est interdite avant ou après une apostrophe d'élision placée entre deux mots attachés ensemble et dont les lettres avant et après l'apostrophe forment une même syllabe phonétique.
223
+
224
+ Le français ne différencie normalement pas (orthographiquement) les trois formes typographiques différentes de l'apostrophe ; cependant, la forme typographique hautement recommandée est orientée et non verticale, utilisant le même signe (généralement en forme de petit 9 plein en exposant, parfois aussi en forme de coin fin orienté vers la base du caractère à sa gauche, c'est-à-dire comme une virgule haute) que le signe simple de ponctuation à droite d'une citation courte. Toutefois, les claviers français ne permettent souvent pas de la saisir : l'apostrophe dactylographique (en forme de coin vertical orienté vers le bas) est donc très souvent présente dans les textes français[92]..
225
+
226
+ L'apostrophe française marque l'élision grammaticale des dernières lettres muettes de mots très courants dont le e final n'est normalement pas muet (mais le devient avant le mot suivant dont l'initiale est une voyelle ou un h muet non aspiré) : cette élision contextuelle est obligatoire à la fin des mots « ce », « de », « jusque », « le », « lorsque », « me », « ne », « puisque », « que », « se », « te » et supprime non seulement leur e final, mais aussi l'espace qui le sépare du mot suivant, remplacée par cette apostrophe d'élision (on observe une règle similaire d'élision marquée par l'apostrophe en italien). L'élision est utilisée aussi dans certains mots composés comme « grand'rue » ou le mot autrefois composé « aujourd'hui » (devenu inséparable et un mot unique, le terme « hui » du vieux français ayant totalement disparu partout ailleurs en français moderne).
227
+
228
+ L'usage de l'apostrophe en tant que signe de ponctuation est donc très fortement déconseillé en français (sauf pour quelques documents techniques adoptant des conventions syntaxiques spécifiques) ; il en est de même pour le signe de sens opposé (en forme de petit 6 ou de coin penché vers la base de la lettre suivante), bien que ce dernier ne représente pas correctement une apostrophe française.
229
+
230
+ Pour encadrer les citations, le français utilise les guillemets doubles (en chevrons «… » pour la citation principale, en forme de doubles apostrophes hautes “…” pour les citations internes) qui devraient être séparés du texte cité par une espace fine insécable française (dont la largeur devrait être d'au moins un sixième de em, contrairement à la typographie anglaise où cette fine n'excède pas un huitième de em, et peut donc être omis si la fine anglaise n'est pas supportée : c'est souvent le cas car les signes de ponctuation qui nécessitent cet espace fine incluent déjà cette espace suffisante dans le glyphe présent dans les polices de caractères utilisées). Cependant, il est admis d'utiliser en français une espace insécable normale.
231
+
232
+ Pour les petits nombres entiers positifs ou nuls (exprimables par un seul mot), il est d'usage de les écrire en toutes lettres plutôt qu'en chiffres dans les textes (de « zéro » à « seize », « vingt », « cent » et « mille », voire « mil » pour le nombre ordinal uniquement) ; cependant les nombres romains (en lettres latines capitales) sont systématiquement utilisés pour les nombres ordinaux représentant un ordre de règne, et souvent aussi pour un numéro de volume, de tome, ou de chapitre.
233
+ Excepté les nombres qui doivent être écrits en chiffres romains, les dates qui peuvent être écrites en chiffres et les quelques cas particuliers, comme les citations d'un texte où un nombre est écrit en chiffres, écrire un nombre en chiffres est une faute de français.
234
+
235
+ La distinction entre lettre minuscule (bas de casse) et lettre capitale (ou petite capitale ou majuscule) n'est pas sémantique mais typographique selon des conventions très strictes en français dictées par la grammaire (contrairement à l'anglais où ces conventions typographiques varient suivant les pays et les sources).
236
+
237
+ La distinction sémantique entre lettre majuscule et lettre minuscule revêt un caractère obligatoire et unique en français (mais aussi en anglais) ; elle est utilisée comme distinction significative dans les dictionnaires français dont les entrées principales écrivent toutes les lettres minuscules (sémantiques) en lettres minuscules (typographiques) et toutes les lettres majuscules (sémantiques) en lettres capitales (typographiques) :
238
+
239
+ Les lettres minuscules (sémantiques) s'écrivent normalement en minuscules (typographiques) partout où c'est possible en français (mais peuvent s'écrire aussi en petites capitales pour certains paragraphes utilisant ce style), et seulement dans certains cas très précis en capitales : une lettre minuscule (sémantique) s'écrira en capitale si, et seulement si, c'est l'initiale du premier mot d'une phrase (ou d'un titre principal) et dans ce cas on ne doit pas l'écrire non plus en petite capitale. L'anglais est beaucoup plus permissif et autorise la capitalisation de toutes les minuscules initiales de tous les mots ou seulement de certains mots, voire aucun.
240
+
241
+ Les lettres majuscules (sémantiques) s'écrivent toujours en lettres capitales, jamais en lettres minuscules typographiques (c'est alors une erreur orthographique en français), et normalement jamais en petites capitales (sauf parfois si tout le paragraphe est écrit en petites capitales, mais il est hautement recommandé même dans ce cas de conserver l'écriture capitale de toutes les majuscules).
242
+
243
+ Vous pouvez aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. Voir la page de discussion pour plus de détails.
244
+
245
+ Parmi les œuvres majeures, on peut citer :
246
+
247
+ De façon générale, le français demeure une des langues les plus enseignées dans le monde.
248
+
249
+ Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les élèves de France apprennent toujours à lire en latin, qui a toujours le statut de langue de transmission du savoir. Le français est enseigné de manière rudimentaire : simples notions d'orthographe et de grammaire. De plus, les classes se déroulent toujours en dialecte local afin de se faire comprendre des élèves, car ces dialectes sont toujours utilisés comme langue courante en France.
250
+
251
+ Dans son rapport[93] de juin 1794, l'abbé Grégoire révéla que le français était uniquement et « exclusivement » parlé dans « environ 15 départements » (sur 83). Il lui paraissait paradoxal, et pour le moins insupportable, de constater que moins de 3 millions de Français sur 28 parlaient la langue nationale, alors que sur le territoire de la Nouvelle-France, celle-ci était utilisée et unifiée depuis plus de 100 ans de Bâton-Rouge à Montréal[94]. La francisation du territoire s'est faite au détriment des autres langues de France, causant notamment des séquelles psychologiques et des tensions.
252
+
253
+ Mais c'est la Révolution française qui va marquer une amplification considérable de la francisation du territoire avec le « plan Talleyrand », qui prévoit de n'enseigner que le français afin de chasser cette « foule de dialectes corrompus, derniers vestiges de la féodalité ». Pour la première fois, sont associées langue et nation, le français est alors considéré comme le ciment de l'unité nationale[95].
254
+
255
+ Le 17 novembre 1794, en vue d'accélérer la francisation dans les campagnes, la Convention nationale adopte le décret de Joseph Lakanal et, le lendemain, toujours sur proposition de Lakanal, est décidée la création de 24 000 écoles primaires (une école par 1 000 habitants). Le gouvernement veut que le français s'impose là où il y a des écoles. Le décret du 27 janvier 1794 ordonne aux instituteurs de n'enseigner qu'en français « dans les campagnes de plusieurs départements dont les habitants parlent divers idiomes. »
256
+
257
+ En Europe, au XIXe siècle, le français devient une langue diplomatique de premier plan ; en plus d'être appris par l'aristocratie, il s'exporte dans les colonies[96]. La Seconde Guerre mondiale constitue un tournant, tant par le massacre d'élites francophiles en Europe de l'Est, que par la montée en puissance de l'anglais comme langue véhiculaire internationale[97].
258
+
259
+ Au début du XIXe siècle, le ministère de l'éducation nationale trouvait que la francisation était trop lente, les autorités décidèrent donc de nommer des professeurs hors de leur région d'origine pour les rendre incapables de communiquer en langue régionale avec les habitants et donc les forcer à utiliser le français.
260
+ Les dialectes cèdent donc progressivement la place à un enseignement du français, la loi Guizot de 1833 amplifie le phénomène de francisation : « l'instruction primaire comprend nécessairement […] les éléments de la langue française. » En 1831 les lois visant à la francisation continuent à être votées, par exemple cette directive de monsieur Auguste Romieu, sous-préfet de Quimper :
261
+
262
+ « Multiplions les écoles, créons pour l'amélioration morale de la race humaine quelques-unes de ces primes que nous réservons aux chevaux ; faisons que le clergé nous seconde en n'accordant la première communion qu'aux seuls enfants qui parleront le français [...]. »
263
+
264
+ Dans toutes les écoles, l'enseignement doit être fait en français, comme il est remarqué dans les règlements locaux par exemple le règlement pour les écoles primaires élémentaires de l'arrondissement de Lorient, adopté par le Comité supérieur de l'arrondissement en 1836 et approuvé par le recteur en 1842[98].
265
+
266
+ En 1863, d'après une enquête lancée par Victor Duruy, 8 381 communes sur 37 510, environ le quart de la population rurale ne parlait pas français[99].
267
+ Vers 1880 le ministre de l'Instruction publique Jules Ferry et Jules Simon introduisent la notion de rédaction et de composition, puis l'étude de la littérature afin d'évoquer la dimension culturelle de la langue française.
268
+
269
+ L'article 19[Quoi ?] ordonne que « Chaque classe commence et se termine par une prière en français, qui est arrêtée par le comité local sur proposition du curé ». L'article 21 édicte qu'« il est défendu aux élèves de parler breton, même pendant la récréation et de proférer aucune parole grossière. Aucun livre breton ne devra être admis ni toléré. S'exprimer en breton et parler « grossièrement » font l'objet de la même prohibition[100]. »
270
+
271
+ Mais c'est la loi Ferry qui en 1881 institue la gratuité de l'école primaire et en 1882 la rend obligatoire, imposant finalement la langue nationale sur tout le territoire français et la démocratisant. Pourtant en 1863, sur 38 millions de Français, 7,5 millions ne connaissaient pas la « langue nationale ». D'après les témoignages de l'époque, les enfants des villages ne retenaient presque rien du français appris à l'école, celui-ci « ne laisse pas plus de trace que le latin n'en laisse à la plupart des élèves sortis des collèges ». Les élèves reparlent leur patois à la maison.
272
+
273
+ Au cours du XXe siècle et jusque dans les années 1960, les gouvernements ont adopté pas moins de quarante lois concernant surtout l'enseignement, la presse, l'administration et l'orthographe.
274
+
275
+ La Grande Guerre a aussi participé à la francisation de la France, des hommes de toutes les régions se retrouvant ensemble à combattre avec comme seule langue commune le français[101].
276
+
277
+ En 1925, Anatole de Monzie, ministre de l'Instruction publique proclame : « Pour l'unité linguistique de la France, il faut que la langue bretonne disparaisse[102]. » En 1926, le grammairien Ferdinand Brunot écrit dans son Histoire de la langue française que les patois sont encore bien vivants dans les campagnes. Au XVIIIe siècle, comme de nos jours, le patois était chez lui partout où « l'on causait au village » […]. À l'heure actuelle, le français est la langue des villes, le patois, la langue des campagnes[103]. En 1972, Georges Pompidou, alors président de la République, déclare au sujet des langues régionales : « Il n'y a pas de place pour les langues et cultures régionales dans une France qui doit marquer l'Europe de son sceau. »[104].
278
+
279
+ C'est entre 1981 et 1995 que les premières mesures pour conserver les langues régionales en voie de disparition vont être prises comme l'annonce le discours de François Mitterrand de 1981, à Lorient : « Le temps est venu d'un statut des langues et cultures de France qui leur reconnaisse une existence réelle. Le temps est venu de leur ouvrir grandes les portes de l'école, de la radio et de la télévision permettant leur diffusion, de leur accorder toute la place qu'elles méritent dans la vie publique. » Pourtant, en mai 1997, l'inspecteur de l'Éducation nationale Daniel Gauchon déclarait qu'il fallait privilégier la culture et la langue françaises et non pas les langues régionales[105].
280
+
281
+ Le 7 janvier 1972, le gouvernement français promulgue le décret no 72-9 relatif à l'enrichissement de la langue française, prévoyant l'institution de commissions ministérielles de terminologie pour l'enrichissement du vocabulaire français.
282
+
283
+ La révision constitutionnelle du 25 juin 1992 insère à l'article 2 de la constitution française la phrase : « La langue de la République est le français. »
284
+
285
+ Contrairement à d'autres pays, la France a instauré beaucoup d'organismes chargés d'inventer une terminologie française et d'assurer « la défense et l'expansion de la langue », comme l'Académie française, qui rend obligatoires certains mots nouveaux, mais encore l'Association française de terminologie[106], qui travaille en collaboration avec l'Office québécois de la langue française (OQLF) et le Service de la langue française de la Communauté française de Belgique, la délégation générale à la langue française et aux langues de France, ou même l'OIF, l'Organisation internationale de la francophonie, qui est chargée de protéger la francophonie mondiale et de participer à son expansion (la France est un des 70 membres).
286
+
287
+ Une autre date importante pour la francisation de la France est la loi 94-665 du 4 août 1994 ou « Loi Toubon », qui est la première loi en France, à l'instar de la loi « loi 101 » au Québec, à imposer clairement le français comme seule langue de la République française. Son but est de défendre la langue française en France, non pas contre les langues régionales et leurs dialectes, mais principalement contre l'américanisation de la France.[réf. nécessaire]
288
+
289
+ L'emploi du français dans l'affichage, la publicité, la consommation, le droit du travail et les organismes publics est soumis aux dispositions de la loi Toubon. Un dispositif public d'enrichissement de la langue française a été mis en place dans le cadre de l'application du décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française, qui a fait suite à la loi Toubon. Il s'appuie sur l'Académie française et sur la Délégation générale à la langue française et aux langues de France.
290
+
291
+ En particulier l'usage des termes en français recommandés par la Commission d'enrichissement de la langue française, publiés au Journal officiel de la République française, et disponibles depuis 2008 sur le site internet FranceTerme, est obligatoire dans les services publics de l'État[107].
292
+ Le décret d'application du 3 juillet 1996 a mis en place un dispositif d'enrichissement de la langue française. Il impose l'usage des termes en français dans les services et établissements publics de l'État (articles 11 et 12 du décret) :
293
+
294
+ En 2004, le sénateur Philippe Marini (UMP) fait une proposition de loi destinée à renforcer la loi Toubon. En 2005, cette proposition est finalement adoptée à l'unanimité par le Sénat. Elle comporte des dispositions visant les entreprises : l'obligation faite aux chefs d'entreprises de soumettre au personnel un rapport sur l'utilisation de la langue française dans l'entreprise, la rédaction en français de l'ordre du jour du comité d'entreprise, ainsi que du procès-verbal consignant les délibérations. Cette proposition de loi vise également les techniques de l'information et de la communication, les messages d'erreur par exemple. En 2006, à la suite de l'application de la loi Toubon, des entreprises ont été condamnées en France pour usage illégal de l'anglais. Par exemple la société américaine GEMS, condamnée à 570 000 euros d'amende pour avoir transmis des documents en anglais sans traduction à ses salariés français[108]. Il en va de même des sociétés NextiraOne et Europ Assistance, elles aussi condamnées pour avoir voulu imposer à leurs salariés des logiciels en anglais sans traduction[109].
295
+
296
+ La Fondation Alliance française est une fondation française de droit privé reconnue d'utilité publique et dont la mission est la promotion de la langue et de la culture française à l’étranger. Son siège se situe au 101, boulevard Raspail à Paris 6e où se trouve également l'Alliance française Paris Île-de-France.
297
+
298
+ Elle est liée au ministère français des Affaires étrangères et européennes par une convention annuelle spécifiant que l'Alliance française forme avec les centres et instituts culturels français à l'étranger « un réseau unique » et « situe son action et son développement dans le cadre de la politique linguistique et culturelle définie par le gouvernement français et mise en place par le ministère ».
299
+
300
+ Les Alliances françaises installées dans les pays étrangers sont généralement nées d'initiatives locales et sont très intégrées dans la vie des pays. Régies par le droit local (le plus souvent sous une forme associative), elles sont indépendantes de l'Alliance française de Paris, tant statutairement que financièrement, et fonctionnent vis-à-vis du siège parisien comme des franchises. La Fondation Alliance française est propriétaire de la marque « Alliance française » et accorde le droit de l'utiliser après examen des statuts et des objectifs annoncés. Il n'y a pas de relations financières entre le siège et les Alliances installées à l'étranger qui doivent pourvoir elles-mêmes à leur financement. Ainsi à New York, le French Institute Alliance Française recourt au mécénat tel qu'il est pratiqué aux États-Unis.
301
+
302
+ Le ministère français des Affaires étrangères a depuis 2001 une politique de signature de conventions-cadres de coopération entre les Alliances françaises et les services de coopération et d'action culturelle des ambassades, qui peuvent aller jusqu'à confier la gestion de l'action culturelle à l'Alliance française locale. Ces conventions peuvent prévoir des subventions publiques et la mise à disposition de personnels français détachés pour des fonctions de direction. Seules les plus grandes antennes, soit environ 20 % des implantations.
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+
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+ Fin 2010, le réseau des Alliances françaises représente 461 000 étudiants dans 135 pays :
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+
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+ Il existe 27 Alliances françaises en France. Celles-ci ont pour mission l'enseignement de la langue française ainsi que la diffusion des cultures francophones.
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+
308
+ L'Alliance française Paris Île-de-France (anciennement Alliance française de Paris dont l'institution remonte à 1883) propose des cours de français à Paris depuis 1894.
309
+ Elle accueille aujourd'hui plus de 11 000 étudiants de 160 nationalités différentes chaque année, désireux d'apprendre le français dans la capitale française.
310
+ Sont ainsi proposés des cours de français général, des ateliers de français oral ou écrit, culturels et professionnels, des cours en entreprise et des formules personnalisées toute l'année pour tous les niveaux. Tous sont alignés sur les niveaux du CECRL (Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues).
311
+
312
+ L'Alliance française est aussi centre de passation pour tous les diplômes délivrés par le ministère français de l'Éducation nationale pour certifier des compétences en français : DELF (Diplôme d'Études en Langue Française), DALF (Diplôme Approfondi de Langue Française), et TCF (Test de connaissance en Français).
313
+
314
+ Elle est aussi centre d'examens agréé par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (CCIP) pour le TEF (Test d'évaluation de français) et le DFP (Diplôme de Français Professionnel).
315
+
316
+ L'Alliance française Paris Île-de-France est aussi centre de formation pour les professeurs de français langue étrangère. Chaque année, près de 2 300 professeurs du monde entier sont formés, sur place ou à distance en formation initiale ou continue
317
+ via différents programmes : stages d'été, formations à la carte, stage d'observation…
318
+
319
+ Elle délivre ainsi des diplômes spécifiques pour les professeurs, tel que le DAEFLE (Diplôme d'Aptitude à l'Enseignement du Français Langue Étrangère), qu'elle a inventé en collaboration avec le Centre national d'enseignement à distance (Cned), ou encore un diplôme qui lui est propre : le DPAFP (Diplôme Professionnel de l'Alliance française Paris Île-de-France en Français Langue Étrangère), anciennement le Professorat (inventé en 1948).
320
+
321
+ La défense de la langue française a été le fait d'hommes d'État, comme Charles de Gaulle, qui a réussi à imposer le français comme langue de travail aux Nations unies à la conférence de San Francisco en 1945[110], et Georges Pompidou, qui déclarait : « Si nous reculons sur notre langue, nous serons emportés purement et simplement »[111].
322
+
323
+ Étant donné l'hégémonie de l'anglais dans les relations internationales, et le risque de multiplication des anglicismes dans la langue française, de nombreuses associations se sont fondées pour défendre la langue française. Peuvent notamment être cités :
324
+
325
+ Voir aussi les sites relatifs à la défense et à la promotion de la langue française
326
+
327
+ En France, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) est chargé, en application de l'article 3-1 de la loi du 30 septembre 1986, de veiller « à la défense et à l'illustration de la langue française » dans la communication audiovisuelle, ainsi qu'au respect des dispositions de la loi du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française (dite loi Toubon). En particulier, le CSA veille au respect des obligations concernant la langue française inscrites aux cahiers des charges des sociétés nationales de programme et dans les conventions annexées aux décisions d'autorisation des diffuseurs privés. Le CSA doit être attentif à la qualité de la langue employée dans les programmes de télévision et de radio[118]. Pour ce faire, le CSA est amené à prendre des initiatives, telles que l'organisation du colloque « Quel avenir pour la langue française dans les médias audiovisuels ? », le 9 décembre 2013[119].
328
+
329
+ La discipline ayant pour objet l'étude de la langue française est une subdivision de la linguistique romane : la linguistique française.
330
+
331
+ Les principales revues s'occupant de linguistique française sont, en France, Le Français moderne et Langue française.
332
+
333
+ Dans certains pays, le législateur a réglementé l'usage de la langue.
334
+
335
+ Au Québec, les principales législations sur l'usage de la langue française sont codifiées dans la Charte de la langue française (L.R.Q., chapitre C-11[120]).
336
+
337
+ En France, ce rôle est tenu par la loi no 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française[121].
338
+
339
+ Ces textes s'appliquent notamment aux administrations, au droit des consommateurs et au droit des salariés. Ils sont non contraignants dans d'autres domaines.
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+
341
+ En 1673, l'académicien Eudes de Mézeray est chargé d'établir des règles pour l'orthographe française. Pour lui, l'Académie doit préférer « l'ancienne orthographe, qui distingue les gens de Lettres d'avec les Ignorants et les simples femmes ». Depuis lors, certains[Qui ?] reprochent à l'Académie sa lenteur à réformer la langue et de pécher par excès de conservatisme[122],[123].
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+ Classement par ordre chronologique de date de dernière édition
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+ Apollon (en grec ancien Ἀπόλλων / Apóllôn, en latin Apollo) est le dieu grec des arts, du chant, de la musique, de la beauté masculine, de la poésie et de la lumière. Il est conducteur des neuf muses. Apollon est également le dieu des purifications et de la guérison, mais peut apporter la peste par son arc ; enfin, c'est l'un des principaux dieux capables de divination, consulté, entre autres, à Delphes, où il rendait ses oracles par la Pythie de Delphes. Il a aussi été honoré par les Romains, qui l'ont adopté très rapidement sans changer son nom. Dès le Ve siècle av. J.-C., ils l'adoptèrent pour ses pouvoirs guérisseurs et lui élevèrent des temples.
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+
5
+ Il est fréquemment représenté avec son arc et ses flèches, ou encore avec une cithare, voire une lyre : on le qualifie alors de « citharède »[1]. Il est également appelé « musagète » (« celui qui conduit les muses »). Le surnom de « Loxias », « l'Oblique », lui est attribué à cause de l'ambiguïté de ses oracles.
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7
+ Apollon devient au Moyen Âge puis à l'époque moderne un dieu solaire, patron de la musique et des arts. Au XIXe siècle, et en particulier dans La Naissance de la tragédie de Friedrich Nietzsche[2], il symbolise la raison, la clarté et l'ordre, considérés comme caractéristiques de l'« esprit grec », par opposition à la démesure et à l'enthousiasme dionysiaques. Ainsi, on a pu écrire de lui qu'il est « le plus grec de tous les dieux[3] » et qu'« aucun autre dieu n'a joué un rôle comparable dans le développement du mode de vie grec[4] ». Il reste l'un des dieux auquel l'on a élevé le plus de temples et consacré le plus de cultes[5].
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+
9
+ Apollon (grec attique, ionique et homérique : Ἀπόλλων, Apollon (GEN), Ἀπόλλωνος) ; dorique : Ἀπέλλων, Apellōn ; arcadochypriote : Ἀπείλων, Apeilōn ; éolien : Ἄπλουν, Aploun ; latin : Apollō)
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+
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+ L'étymologie du nom est incertaine. L'orthographe Ἀπόλλων avait presque remplacé toutes les autres formes au début de l'ère commune, mais la forme dorique, Apellon (Ἀπέλλων), est plus archaïque, car dérivée d'une précédente *Ἀπέλjων.
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13
+ Le nom d'Apollon est dérivé le plus plausiblement d'une racine indo-européenne *apelo-, *aplo- signifiant « force » ou « puissance ». Selon Daniel E. Gershenson, le nom Apollon est une simple épithète descriptive, les Grecs évitant de prononcer le vrai nom du dieu pour éviter de l'évoquer[6].
14
+
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+ La thèse d'une origine « asiatique » (c'est-à-dire anatolienne) d'Apollon et d'Artémis a été développée par des grands noms de l'hellénisme tels que Wilamowitz en 1903[7] ou M. P. Nilsson en 1925[8] avant d'être remise en cause plus récemment. Ces savants s'appuyaient sur différents éléments : le nom de Léto pourrait venir du lycien, un dialecte indo-européen parlé autrefois en Anatolie, et signifierait, sous la forme Lada, « femme » (étymologie aujourd'hui contestée). L'une des épiclèses d'Apollon, Apollon Lycien, conforte cette hypothèse. Cette épiclèse est cependant plus souvent interprétée à partir du nom du « loup » (Gernet, Jeanmaire…). L'arme d'Apollon et de sa jumelle Artémis, l'arc, n'est pas grecque mais barbare (au sens grec : tous les peuples qui ne parlent pas le grec) ; il porte de plus, comme sa sœur, non pas des sandales, à l'instar des autres dieux, mais des bottines, type de chaussure considérée comme asiatique par les Anciens. En outre, il est, dans l’Iliade d'Homère, du côté des Troyens, peuple asiatique, et le rejet que subit Léto, que nulle terre grecque n'accepte, conforterait l'idée d'un dieu étranger. Enfin, le premier texte mentionnant Apollon est un texte hittite et non pas mycénien[9]. Cette hypothèse anatolienne n'est plus retenue par la recherche moderne[10].
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+ Inversement comme l'ont fait remarquer de nombreux chercheurs[Qui ?], Apollon est paradoxalement peut-être le dieu le plus grec de tous et a une longue histoire en Grèce avant l'époque classique.
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+ Il est aussi possible que ses origines remontent au peuple dorien du Péloponnèse, lequel honorait un dieu nommé Ἀπέλλων / Apéllôn, protecteur des troupeaux et des communautés humaines ; il semblerait que le terme vienne d'un mot dorien ἀπέλλα / apélla, signifiant « bergerie » ou « assemblée ». L'Apollon dorien serait une figure syncrétique de plusieurs divinités locales pré-grecques, de même que l'Apollon grec est la fusion de plusieurs modèles.
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21
+ Lorsque son culte s’introduit en Grèce, il est déjà honoré par d'autres peuples pré-hellènes, ce que l’Hymne homérique qui lui est destiné indique en signalant que les Crétois étaient ses premiers prêtres. Son premier lieu de culte est bien sûr Délos, capitale religieuse des Ioniens ; c'est sous Périclès, au Ve siècle av. J.-C., que l'île passe aux mains des Athéniens, qui confortent son caractère de sanctuaire inviolable en y faisant interdire toute naissance et toute mort. Le culte d'Apollon s'était entre-temps répandu partout dans le monde antique, de l'Asie Mineure (le sanctuaire de Didymes, près de Milet, en porte la trace flagrante : c'est l'un des plus grands temples jamais bâtis dans la zone méditerranéenne) à la Syrie, sans parler des innombrables temples qui lui sont dédiés en Grèce même. Selon Phanias, Gygès, roi de Lydie, fut le premier lui à lui consacrer des offrandes en or. Avant son règne, Apollon Pythien n'avait ni or, ni argent[11].
22
+
23
+ Au rebours de la thèse traditionnelle, Bernard Sergent, spécialiste de mythologie comparée, s'attache à montrer dans Le livre des dieux. Celtes et Grecs, II (Payot, 2004) l'identité d'Apollon et du dieu celtique Lug. Pour lui, le dieu n'est pas asiatique mais gréco-celtique, et par-delà, indo-européen. Il remonte au moins à la séparation des ancêtres des Celtes et des Grecs, au IVe millénaire av. J.-C., et il est arrivé « tout d'un bloc » en Grèce : ce n'est pas une divinité composite. Il possède des homologues en domaine germanique (Wotan) ou indien (Varuna).
24
+
25
+ Apollon serait la « version divine du roi humain ». Les poèmes homériques lui donnent systématiquement l'épithète anax, qui remonte à la désignation mycénienne du roi, wanax. Or le roi indo-européen est rattaché aux trois fonctions définies par Georges Dumézil, d'où la complexité d’Apollon : il remplit toutes les fonctions que puisse avoir un dieu. La définition de Lug donnée par C.-J. Guyonvarc'h et F. Le Roux peut aussi bien s'appliquer à lui : il est « tous les dieux résumés en un seul théonyme ».
26
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27
+ B. Sergent compare une à une toutes les caractéristiques connues de Lug et d'Apollon et relève de nombreux points et de nombreux attributs communs. C'est surtout à Delphes que le caractère complexe du dieu se révèle, dans son rôle d'inspirateur de la Pythie et des hommes, qu'il révèle à soi.
28
+
29
+ Le rapprochement proposé par Bernard Sergent entre Lug et Apollon n'a pas été repris par d'autres spécialistes. Pierre Sauzeau lui reproche de négliger la proximité Apollon-Rudra « reconnue explicitement » et les liens avec Artémis[12]. Les spécialistes actuels des études celtiques voient davantage en Lug un héritier du couple indo-européen des Dioscures, les Jumeaux divins, une des plus anciennes figures du panthéon indo-européen[13].
30
+
31
+ Dans Apollo the Wolf-god[14], Daniel E. Gershenson voit en Apollon un dieu d'origine indo-européenne, dont les attributs principaux seraient rassemblés dans l’expression Apollon dieu-loup. Cet auteur s’inscrit dans la lignée des travaux de Louis Gernet (Dolon le loup) et d'Henri Jeanmaire (Couroï et Courètes).
32
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33
+ Par le terme de « loup », il faut entendre non pas le culte de l'animal en lui-même, mais de son symbolisme, lequel n'est autre que le vent considéré tant par ses vertus bénéfiques que destructrices. Les vents, comme Zéphyr le vent-loup, peuvent être favorables aux semences, mais sont aussi tenus pour issus des cavernes et cette origine souterraine les met en relation avec les Enfers. Le vent est ainsi le passage entre le chaos et le cosmos.
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35
+ Ceci explique le rôle de la divinité comme tuteur des éphèbes, de jeunes guerriers qui accomplissent leur initiation d’adultes, sa fonction de protecteur du grain semé et enfin sa qualité de dieu de la prophétie qui révèle les mystères et initie les musiciens et les poètes. Le Lycée (Λύκειον / Lukeion), rendu célèbre par Aristote, est placé dans un gymnase jouxtant le temple d'Apollon Lykeios. Apollon Lykeios, le dieu-loup, serait le maître des passages, dieu qui transforme les forces chaotiques des confréries de loups-garous de l'adolescence vers l'âge adulte, qui dévoile par la prophétie ou la Pythie le monde caché vers le découvert et le manifeste[15].
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37
+ Gershenson présente de nombreux témoignages dans le monde européen qui pourraient montrer que ce dieu-loup et dieu-vent remonte à une période antérieure à la séparation des peuples européens qui ont pénétré en Europe centrale et méridionale. Ses déductions sont en accord avec celles d'autres spécialistes, qui ont notamment souligné le lien d'Apollon avec les loups et son rôle joué dans les initiations. Apollon est particulièrement associé à Borée, le Vent du Nord[16].
38
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39
+ Jean Haudry rejoint également les conclusions de Gershenson. Comme le dieu védique Rudra, Apollon est un dieu du vent et de la nature sauvage à l'origine : c'est en s'opposant à Dionysos qu'il a développé des caractères « civilisés ». Face à un Dionysos « feu sauvage », il est devenu, contrairement à sa nature première, dieu du foyer delphique. Au feu hivernal de Dionysos, il s'est opposé comme dieu estival et comme dieu solaire. Il s'est ainsi affirmé comme dieu de la sagesse face à la folie dionysiaque. Et si Dionysos, dieu subversif, a pu être considéré comme indésirable dans la société aristocratique, Apollon est devenu le dieu civique et national par excellence[17].
40
+
41
+ L'identification d'Apollon avec le soleil n'apparaît dans aucune source avant le Ve siècle av. J.-C. — à l'époque archaïque, ce sont Hélios ou Hypérion qui représentent le feu solaire[18] ; la première mention attestée remonte à Euripide, dans un fragment de la tragédie perdue Phaéton[19],[18]. L'assimilation s'explique par l'épithète φοῖϐος / Phoibos, littéralement « le brillant », qui est associée à Apollon chez Homère[20]. Elle rencontre un grand succès parmi les poètes, milieu où le nom d'« Apollon » est souvent employé, par métonymie, pour désigner le soleil, de même que « Déméter » pour le pain ou « Héphaïstos » pour le feu. On en trouve peu d'écho dans le culte d'Apollon.
42
+
43
+ Apollon Soleil tout comme Artémis Lune se sont éloignés de leur caractère primitif de dieux sauvages en rejoignant la sphère cosmique de la religion
44
+ [21].
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+
46
+ Dans l’Iliade, Apollon est décrit comme un dieu lunaire : son arc est d'argent, couleur liée à la nuit et à la lune. Ensuite, de multiples évolutions l'amèneront à devenir un dieu solaire (son épithète Phœbus, la lumière), son arc et ses flèches renvoient d'ailleurs aux rayons solaires. Toujours dans les poèmes homériques, il y est perçu comme un dieu-vengeur, menaçant, porteur de peste. Dans le chant I de l’Iliade, ses surnoms sont les suivants : toxophore, Seigneur archer, argyrotoxos, à l'arc d'argent, etc. Cette attitude vengeresse est accompagnée de traits de caractère belliqueux : Homère l'y décrit comme un dieu orgueilleux, emporté par ses sentiments et par la violence. Rappelons que les poèmes homériques (Iliade) écrits dans le IXe siècle avant Jésus-Christ narrent une histoire antérieure de près de quatre siècles (Troie a été détruite dans les années 1280 ACN). Le dieu Apollon n'a pas encore subi les influences qui l'amèneront à devenir le dieu complexe qu'il est dans la Grèce classique.
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+ Apollon est le fils de Zeus et de la Titanide Léto[22]. Il a pour sœur jumelle Artémis.
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+ Sa naissance est contée en détail dans l’Hymne homérique à Apollon[23] : sur le point d'enfanter, Léto parcourt la mer Égée, cherchant un asile pour son fils et pour fuir Héra qui la chasse par jalousie. Pleines de terreur, « car nulle d'entre elles n'eut assez de courage, si fertile qu'elle fût, pour accueillir Phoibos »[24], îles et presqu'îles refusent l'une après l'autre d'accueillir Apollon. Léto gagne finalement l'île de Délos, qui refuse d'abord, de peur que le dieu ne la méprise ensuite à cause de l'âpreté de son sol. Léto jure par le Styx que son fils y bâtira son temple et l'île accepte aussitôt.
51
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+ Toutes les déesses, dont Dioné, Rhéa, Thémis et Amphitrite, viennent assister Léto pendant sa délivrance. Par jalousie, Héra ne prévient pas Ilithyie, déesse des accouchements, qui reste sur l'Olympe. Après neuf jours et neuf nuits, les déesses ordonnent à Iris, messagère des dieux, de prévenir Ilithyie et de lui remettre un collier d'or pour la faire venir. Dès que celle-ci arrive à Délos, Léto étreint un palmier qui deviendra sacré et donne naissance à Apollon, en un jour qui est le septième du mois. Aussitôt, les cygnes sacrés font sept fois le tour du rivage en chantant[25]. Puis Thémis offre à Apollon le nectar et l'ambroisie. Dans l’Hymne homérique, Artémis ne naît pas en même temps que son frère, mais à Ortygie[26] — nom qui désigne peut-être l'emplacement du temple d'Artémis à Éphèse[27]. Dès sa naissance, Apollon manifeste sa puissance d'immortel ; il réclame ses attributs, la lyre et l'arc, et affirme ses pouvoirs.
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+ Chez Pindare, Artémis et Apollon naissent, jumeaux, à Délos[28]. Délos est une île errante avant l'arrivée de Léto, métamorphose de sa sœur Astéria ; après la délivrance d'Apollon, quatre colonnes surgissent du fond de la mer et viennent l'ancrer solidement[29]. Chez Hygin, le serpent Python prédit sa propre mort des mains d'Apollon et poursuit Léto enceinte pour l'empêcher d'accoucher[30]. Parallèlement, Héra décrète qu'aucune terre sous le soleil ne pourra accueillir Léto. Zeus demande donc à Borée, le vent du Nord, d'amener Léto à Poséidon, qui installe la parturiente sur l'île d'Ortygie, qu'il recouvre sous les eaux. Python finit par abandonner ses recherches et Léto peut accoucher. Aussitôt, Poséidon fait sortir des eaux Ortygie qui prend le nom de Délos, « la visible ». On trouve chez Apollodore l'idée qu'Artémis naît la première et sert de sage-femme à Léto pour la naissance de son frère[31].
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+
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+ Peu après la naissance d'Apollon, Zeus lui remet un char tiré par des cygnes et lui ordonne de se rendre à Delphes[32]. Le dieu n'obéit pas immédiatement, mais s'envole à bord de son char pour le pays des Hyperboréens qui, selon certaines versions, est la patrie de Léto[33]. Là vit un peuple sacré qui ne connaît ni la vieillesse, ni la maladie ; le soleil y brille en permanence[34]. Apollon y reste pendant un an avant de partir pour Delphes. Il y revient tous les dix-neuf ans, période au bout de laquelle les astres ont accompli une révolution complète (un cycle métonique)[33]. De l'équinoxe de printemps au lever des Pléiades, il y danse chaque nuit en s'accompagnant de la lyre[33]. Selon d'autres légendes, il y passe chaque année les mois d'hiver[35], ne revenant dans son lieu de culte — Delphes ou Délos — qu'avec le printemps[36].
57
+
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+ Les premiers exploits du dieu sont décrits dans l’Hymne homérique à Apollon pythien. À la recherche d'un lieu où fonder son oracle, Apollon s'arrête d'abord à la source Telphouse, près de l'Hélicon. Ne souhaitant pas partager le lieu avec quiconque, elle lui suggère d'aller plutôt à Crisa, près de Delphes. Là, Apollon établit son temple, après avoir tué le serpent femelle, la Δράκαινα / drákayna, enfant de Gaïa, qui garde les lieux. La dépouille du serpent reçoit le nom de Πυθώ / Puthố, « la pourrissante » (de πύθειν / púthein, « pourrir »), Apollon prend le titre de Pythien et sa prêtresse celui de Pythie. En colère contre Telphouse, Apollon rebrousse chemin et ensevelit la source sous une pluie de pierres. Il bâtit un sanctuaire à sa place et prend le nom de Telphousien. Le dieu cherche ensuite un moyen de faire venir des prêtres à son temple pythien. Il aperçoit alors un navire de Crétois voguant vers Pylos. Prenant la forme d'un dauphin (δελφίς / delphís), il les mène jusqu'à Crisa. Il se transforme ensuite en jeune homme et conduit les Crétois jusqu'au sanctuaire dont ils deviendront les desservants. Crisa prend alors le nom de Delphes (Δελφοί / Delphoí).
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+
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+ L'arrivée à Delphes fait l'objet de variantes. Chez Pindare, le dieu prend contrôle du lieu par la force (on ne précise pas comment), ce qui pousse Gaïa à vouloir le jeter au Tartare[37]. D'autres auteurs mentionnent également les répercussions du meurtre de Python : chez Plutarque, Apollon doit se purifier dans les eaux du Tempé[38]. Chez Euripide, Léto amène Apollon à Delphes où il tue le serpent Python. En colère, Gaïa envoie aux hommes des rêves prophétiques. Apollon se plaint de cette concurrence déloyale à Zeus, qui met fin aux rêves[39]. Chez Hygin, Apollon tue Python pour venger sa mère, que le serpent a poursuivie pendant sa grossesse[30].
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+
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+ Dans d'autres traditions, la prise de Delphes est pacifique. Ainsi, chez Eschyle, Gaïa donne l'endroit à sa fille Thémis, laquelle le donne à son tour à sa sœur Phébé, qui le remet ensuite à Apollon[40]. Chez Aristonoos, Apollon est conduit à Delphes par Athéna et persuade Gaïa de lui donner le sanctuaire[41].
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+ Dans la guerre de Troie, Apollon se range aux côtés des Troyens, qui lui consacrent un temple sur leur acropole[42]. Comme le font Poséidon et Athéna pour les Achéens, il intervient aux côtés des troupes qu'il défend pour les encourager[43]. Il prend les traits de mortels pour conseiller Hector ou Énée[44]. Il soustrait Énée aux coups de Diomède[45], intervient en personne pour repousser le guerrier grec quand il se fait trop pressant[46] puis sauve Énée en le remplaçant par un fantôme sur le champ de bataille[47]. De même, il dérobe Hector à la rage d'Achille[48]. Inversement, il se sert d'Agénor pour éloigner Achille et empêcher la prise de Troie[49]. Il intervient directement en frappant et désarmant Patrocle, laissant le héros sans défense face aux Troyens qui le tueront[50]. Selon les versions, il aide Pâris à abattre Achille[51], ou prend la forme du prince troyen[52] pour le tuer.
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+ Défenseur des Troyens, il a pour principal adversaire sa demi-sœur Athéna[53]. Non content de l'affronter sur le champ de bataille par mortels interposés, il veut empêcher Diomède, le protégé d'Athéna, de remporter l'épreuve de course en chars lors des jeux funéraires de Patrocle ; la déesse intervient à son tour pour faire gagner son champion[54]. Néanmoins, Apollon sait se retenir face à son oncle Poséidon et lui propose de laisser les mortels régler eux-mêmes leurs querelles[55].
67
+
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+ On ignore pourquoi Apollon prend aussi activement parti pour les Troyens, ou inversement contre les Grecs. Son seul lien avec Troie remonte à sa servitude auprès de Laomédon, mais cette histoire devrait plutôt l'inciter à soutenir les Grecs, comme le fait Poséidon[56].
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+
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+ Apollon est un dieu vindicatif, prompt à punir ceux qui le défient en commettant par ailleurs deux fratricides (Tityos et Amphion). Il tue le serpent Python et, aidé de sa sœur, il élimine son demi-frère Tityos, qui a tenté de s'en prendre à Léto[57]. Toujours avec Artémis, il massacre de ses flèches ses neveux et nièces, les fils et filles de Niobé, qui a osé se moquer de sa mère[58]. Il tue aussi son demi-frère Amphion qui tente de piller son temple pour venger les Niobides. Il fait périr les Aloades quand ceux-ci entreprennent d'escalader l'Olympe et de défier les dieux[59]. Il écorche vivant le satyre Marsyas, amateur de flûte, qui lui a lancé un défi musical[60]. Le roi Midas, qui avait préféré le son de la flûte à celui de la lyre, est doté d'une paire d'oreilles d'âne[61].
71
+
72
+ La confrontation ne tourne pas toujours à l'avantage du dieu. Quand Héraclès s'empare du trépied de Delphes pour faire pression sur la Pythie, Apollon accourt à la rescousse de la prêtresse. Le héros se serait enfui avec le trépied si le dieu n'avait pas appelé à l'aide son père Zeus, qui intervient en envoyant un trait de foudre[62].
73
+
74
+ Apollon et sa sœur Artémis entourant le palmier où leur mère leur a donné naissance, cratère du Peintre de Comacchio, vers 450 av. J.-C., (musée archéologique national de Madrid).
75
+
76
+ Idas et Marpessa séparés par Zeus d'Apollon, psykter attique à figures rouges, (Staatliche Antikensammlungen).
77
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78
+ Apollon et Tityos, pélikè attique à figures rouges de Polygnote, vers 450‑440 av. J.-C..
79
+
80
+ Dans son Hymne à Apollon, Callimaque lui prête un rôle de bâtisseur, de fondateur et législateur. Il conseillait les représentants de diverses cités grecques quant à la fondation de cités nouvelles : « Ô Phébus ! sous tes auspices s'élèvent les villes ; car tu te plais à les voir se former, et toi-même en poses les fondements[63]. »
81
+
82
+ Platon[64] reconnaît également ce rôle à Apollon et conseille à tout fondateur d'un état de se référer aux lois établies par le dieu : il s'agit des lois « qui regardent la fondation des temples, les sacrifices, et en général le culte des dieux, des démons et des héros, et aussi les tombeaux des morts et les honneurs qu'il faut leur rendre afin qu'ils nous soient propices… »
83
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84
+ Apollon eut une nombreuse descendance :
85
+
86
+ Réputé pour sa grande beauté, Apollon est paradoxalement assez malheureux dans ses amours[65],[66]. Celles-ci ont pour objet des nymphes, des mortels/mortelles, mais très rarement des divinités majeures[67].
87
+
88
+ Il s'éprend de la nymphe Cyrène en la voyant combattre un lion qui menace les troupeaux de son père[68]. Il fait part de ses sentiments au centaure Chiron, qui les approuve. Encouragé, Apollon se déclare à la jeune fille, qu'il emmène en Libye. Là, elle reçoit du dieu la souveraineté sur la région, la Cyrénaïque, et donne naissance à Aristée, qui enseignera aux hommes l'apiculture.
89
+
90
+ Les autres amours du dieu sont moins heureuses. Il enlève Marpessa, fille d'Événos, alors qu'elle est fiancée à l'Argonaute Idas[69]. Ce dernier réclame sa promise les armes à la main, et Zeus doit séparer les deux adversaires[70]. Le roi des dieux demande à Marpessa de choisir entre ses deux soupirants ; la jeune fille opte pour Idas, de peur d'être abandonnée par Apollon l'âge venant[70].
91
+
92
+ Il poursuit de ses ardeurs la nymphe Daphné ; pendant sa fuite, la jeune fille invoque son père, un dieu fleuve, qui lui substitue un laurier[71] ou la transforme en cette plante[72]. Ses amours avec Coronis, fille de Phlégias, roi des Lapithes, ne finissent pas mieux : enceinte du dieu, elle le trompe avec le mortel Ischys[73]. Apollon, maître de la divination, perçoit la vérité, qui lui est également rapportée par un corbeau[73]. Il envoie alors sa sœur Artémis pourfendre l'infidèle de ses flèches, mais pris de pitié pour l'enfant à naître, il arrache ce dernier du ventre de sa mère qui se consume sur le bûcher[73]. Il porte le jeune Asclépios chez le centaure Chiron, qui l'élève et lui enseigne l'art de la médecine[73]. Apollon s'éprend également de la princesse troyenne Cassandre, fille du roi Priam : elle promet de se donner à lui en échange du don de prophétie, mais, après avoir obtenu satisfaction, elle revient sur ses dires. Furieux, Apollon la condamne à ne jamais être prise au sérieux[74].
93
+
94
+ De nombreuses autres aventures sont attribués à Apollon. Souvent, les récits se concentrent sur la progéniture divine plutôt que sur la mère, dont le nom change suivant la version : il ne s'agit pas de véritables histoires d'amour, mais d'un moyen de rattacher un personnage à Apollon. Ainsi des musiciens Linos et Orphée, du devin Philamnos, d'Ion, éponyme des Ioniens ou de Delphos, fondateur de Delphes.
95
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+ Apollon est aussi le dieu qui compte le plus d'aventures avec des jeunes garçons[75]. Il s'éprend de Hyacinthe, fils d'un roi de Sparte. Alors qu'ils s'entraînent au lancer du disque, le hasard — ou Zéphyr jaloux — fait que le disque frappe Hyacinthe à la tempe. Désespéré, Apollon fait jaillir du sang du jeune homme une fleur, le hyakinthos, qui n'est sans doute pas la jacinthe actuelle[76]. L'histoire de Cyparisse, fils de Télèphe, se termine également de manière tragique. Aimé d'Apollon, il a pour compagnon un cerf apprivoisé. Il le tue un jour par mégarde ; désespéré, il demande au dieu la mort, et la grâce de pouvoir pleurer éternellement. Ainsi est-il changé en cyprès, symbole de la tristesse[77]. Apollon s'éprend également d'Hyménaios, fils de Magnès ; absorbé par sa passion, le dieu ne voit pas le jeune Hermès lui dérober ses troupeaux[78]. On ignore la fin de l'histoire[79].
97
+
98
+ Figurent également parmi ses amants Hélénos, frère de Cassandre[80] ; Carnos, fils de Zeus et d'Europe, qui reçoit du dieu le don de divination[81] ; Leucatas qui, pour échapper au dieu, se jette du haut d'une falaise et donne son nom à l'île de Leucade[82] ; Branchos, aimé d'Apollon alors qu'il garde ses troupeaux, puis fondateur de l'oracle du dieu à Didymes[83].
99
+
100
+ Apollon est un dieu jeune pour les Grecs. Seul entre tous les Olympiens, son nom n'apparaît pas sur les tablettes mycéniennes en linéaire B[84]. Le premier culte de Délos concerne Artémis et non son frère[85]. Il est possible que les Karneia, les Hyacinthies et les Daphnephoria célèbrent, à l'origine, d'autres divinités qu'Apollon. Cependant, son culte est solidement ancré dans l'ensemble du monde grec dès le VIIIe siècle av. J.-C., au moment où apparaissent les premières sources littéraires grecques.
101
+
102
+ Apollon joue un rôle majeur dans l’Iliade : selon Homère, c'est lui qui est à l'origine de la dispute d'Agamemnon et Achille et donc de l'ensemble des événements narrés par le poème[86]. Animé du souffle prophétique, Xanthos, le cheval d'Achille, le nomme « le premier des dieux[87] ». De fait, aucun n'est mentionné plus souvent que lui dans le poème, à l'exception de Zeus[88]. Chacune de ses apparitions est terrifiante. Quand il veut venger son prêtre Chrysès, bafoué par Agamemnon :
103
+
104
+ « Des cimes de l'Olympe il descendit, plein de courroux,
105
+ Portant son arc et son carquois étanche sur l'épaule.
106
+ Les traits sonnèrent sur l'épaule du dieu courroucé,
107
+
108
+ Quand il partit, et c'était comme si la nuit marchait[89]. »
109
+
110
+ Le son de son arc est terrible et sa voix gronde comme le tonnerre quand il arrête le guerrier Diomède dans son élan[90]. C'est aussi un dieu jaloux de ses prérogatives : face à Diomède, il rappelle qu'« il n'est rien de commun / entre les Immortels et ceux qui marchent sur la terre[91]. » Il reproche à Achille de ne pas l'avoir reconnu sous les traits du Troyen Agénor :
111
+
112
+ « Pourquoi me poursuis-tu, Achille, avec tes pieds rapides,
113
+ Mortel courant après un dieu ? N'aurais-tu pas encore
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+ Reconnu qui je suis, que tu t'obstines dans ta rage[92] ? »
115
+
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+ Pendant les jeux funéraires de Patrocle, il ôte la victoire à l'archer Teucros, qui a omis de lui promettre une hécatombe[93].
117
+
118
+ Homère présente avant tout Apollon comme un dieu archer. Là où sa sœur emploie l'arc pour la chasse, son domaine est plutôt la guerre : il donne leur arme aux deux meilleurs archers de la guerre de Troie, le Troyen Pandaros et le Grec Teucros[94]. Ses flèches sont porteuses de mort : elles sèment la peste dans le camp grec, tuant hommes et bêtes. Le seul remède réside alors dans la prière, la purification et le sacrifice : lui seul peut écarter la maladie qu'il apporte[95].
119
+
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+ L'hymne à Apollon pythien commence par l'apparition d'Apollon dans l'Olympe, la phorminx (lyre) à la main : « aussitôt les Immortels ne songent plus qu'à la cithare et aux chants[96]. » Les Muses chantent en chœur les dieux et les hommes ; les dieux de l'Olympe, Arès compris, se donnent la main pour danser et Apollon lui-même, tout en jouant, se joint à eux. La scène résume l'un des domaines majeurs d'Apollon : la μουσική / mousikē, c'est-à-dire la combinaison du chant, de la musique instrumentale et de la danse[97].
121
+
122
+ En tant que tel, Apollon est le patron des musiciens : « c'est par les Muses et l'archer Apollon qu'il est des chanteurs et des citharistes », dit Hésiode[98]. Il inspire même la nature : à son passage « chantent les rossignols, les hirondelles et les cigales[32] ». Sa musique apaise les animaux sauvages[99] et meut les pierres[100]. Pour les Grecs, musique et danse ne sont pas seulement des divertissements : elles permettent aux hommes de supporter la misère de leur condition[101].
123
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124
+ Jacqueline Duchemin, spécialiste de poésie grecque et de mythologie comparée, a émis l'hypothèse selon laquelle les prérogatives d'Apollon dans le domaine de la musique et de la poésie se rattacheraient à sa nature de divinité pastorale, l'une des fonctions originelles du dieu étant la protection des troupeaux[102]. Selon l'auteur de La Houlette et la lyre, ce seraient les bergers et les pâtres qui auraient inventé l'art musical au cours de leurs longues veillées solitaires. Elle affirme ainsi : « Le poète et le berger sont bien une même personne. Et ses dieux sont à son image[103]. » Et aussi : « Les divinités des pâtres et des bêtes furent, au sein d'une nature pastorale, dans les temps les plus anciens, celles de la musique, de la danse et de l'inspiration poétique[104]. »
125
+
126
+ Après avoir réclamé l'arc et la lyre, Apollon, dans l'hymne homérique qui lui est consacré, nomme son troisième domaine d'intervention : « je révélerai aussi dans mes oracles les desseins infaillibles de Zeus[105]. » Si Zeus et quelques héros, comme Trophonios, possèdent leurs oracles, Apollon est la principale divinité oraculaire des Grecs[106]. Il le déclare lui-même quand son frère Hermès essaie d'obtenir aussi le don de divination : « j'ai engagé ma parole, et juré par un serment redoutable que nul autre que moi, parmi les Dieux toujours vivants, ne connaîtrait la volonté de Zeus aux desseins profonds[107]. »
127
+
128
+ À partir de l'époque classique, tous les sites oraculaires de grande envergure appartiennent à Apollon, à l'exception de l'oracle de Zeus à Dodone et, plus tard, de celui de Zeus Ammon à Siwa[108]. Interrogé sur la disparition des oracles liés aux sources sacrées ou aux vapeurs émanant de la terre, Apollon répond au IIe – IIIe siècle ap. J.-C. :
129
+
130
+ « […] la terre elle-même s'entr'ouvrit et reprit les uns dans ses entrailles souterraines, tandis qu'une éternité infinie anéantit les autres. Mais seul Hélios [Apollon] qui brille pour les mortels possède encore dans les gorges divines de Didymes les eaux de Mykalè, et celle qui court en bordure de Pythô sous la montagne du Parnasse, et la rocailleuse Claros, bouche rocailleuse de la voix prophétique de Phoibos[109]. »
131
+
132
+ Le principal oracle d'Apollon est celui de Delphes, qui est probablement fondé entre 900 et 700 av. J.-C.[110]. Dès l'époque archaïque, Apollon delphien est omniprésent dans la vie des cités : il approuve leurs lois, comme la Grande Rhêtra de Sparte ou la constitution de Clisthène à Athènes, et donne sa bénédiction aux expéditions coloniales. Il apparaît dans les mythes héroïques comme celui d'Œdipe ou de Thésée. Les Jeux pythiques, en l'honneur d'Apollon, sont le concours public le plus important après les Jeux olympiques. À l'époque hellénistique, il conseille le Sénat romain. Après une période de déclin au Ier siècle av. J.-C., le sanctuaire est détruit au IVe siècle par les chrétiens.
133
+
134
+ Apollon est toujours représenté dans la fraîcheur d'une éternelle jeunesse. C'est une caractéristique typique d'un dieu vent qui ne vieillit jamais[119].
135
+
136
+ Il est représenté les cheveux longs, conformément à l'une de ses épithètes homériques[120]. La coiffure est typique des jeunes gens ou kouroi, terme dérivé de la racine ker-, « tondre, couper » (sous-entendu : les cheveux)[121]. Le passe-temps typique du jeune homme étant l'athlétisme, pratiqué nu, l'offrande typique à Apollon prend la forme, à l'époque archaïque, d'un jeune homme debout, nu, les cheveux longs, type statuaire que les historiens de l'art appellent le kouros.
137
+
138
+ Liste des statues d'Apollon ayant un article dans Wikipédia
139
+
140
+ Apollon, Hyacinthe et Cyparisse, Alexandre Ivanov, 1834
141
+
142
+ Louis-Nicolas Clérambault a composé deux cantates, Apollon, opus 15 et Apollon et Doris, opus 21.
143
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Une langue est un système évolutif de signes linguistiques, vocaux, graphiques ou gestuels, qui permet la communication entre les individus.
2
+
3
+ Selon le linguiste André Martinet, « une langue est un instrument de communication selon lequel l'expérience humaine s'analyse, différemment dans chaque communauté, en unités douées d'un contenu sémantique et d'une expression phonique, les monèmes ; cette expression s'articule à son tour en unités distinctives et successives, les phonèmes, en nombre déterminé dans chaque langue, et dont la nature et les rapports mutuels diffèrent eux aussi d'une langue à l'autre ».
4
+
5
+ Il n'existe pas de critère strictement linguistique permettant de distinguer une langue d'un dialecte.
6
+
7
+ Dans une perspective sociolinguistique (étude des langues dans leur rapport aux sociétés), le terme « langue » définit tout idiome remplissant deux fonctions sociales fondamentales : la « communication » (c'est au moyen de la langue que les acteurs sociaux échangent et mettent en commun leurs idées, sentiments, pensées, etc.) et l'« identification » (par son double aspect individuel et collectif, la langue sert de marqueur identitaire quant aux caractéristiques de l'individu et de ses appartenances sociales). Par conséquent, les « langues » sont des objets vivants, soumis à multiples phénomènes de variations et les frontières entre les langues sont considérées comme non hermétiques, car elles relèvent d'abord des pratiques sociales.
8
+
9
+ On appelle langue naturelle une langue qui s'est formée au cours du temps par la pratique de ses locuteurs, à partir d'états de langues antérieurs et/ou d'emprunts à d'autres langues. C'est le cas d'une grande majorité des langues parlées dans le monde.
10
+
11
+ Au contraire, on appelle langue construite, parfois improprement langue artificielle, une langue qui résulte d'une création normative consciente d'un ou de plusieurs individus. C'est notamment le cas de l'espéranto, seule langue construite comptant un nombre significatif de locuteurs dans 120 pays du monde, mais aussi de son dérivé ido, du volapük qu’elle a supplanté, de l'interlingua, du lojban, du pandunia, du toki pona, ou des langues imaginaires utilisées dans les œuvres de fiction : klingon (Star Trek), na'vi (Avatar), elfique (Seigneur des Anneaux), etc.
12
+
13
+ Certaines langues ont également été créées historiquement pour permettre l'intercompréhension entre des locuteurs à l'occasion d'échanges commerciaux, comme le kiswahili, mélange de grammaire bantoue et de vocabulaire arabe, développé après la Renaissance par les marchands sur la côte est-africaine.
14
+
15
+ On appelle langue vivante une langue qui est utilisée oralement par des personnes dont elle est la langue maternelle (ou par une communauté suffisamment nombreuse) de façon suffisamment intensive pour permettre une évolution spontanée de la langue (grammaticale, phonétique, etc.).
16
+
17
+ On appelle langue morte ou éteinte une langue qui n'est plus pratiquée oralement comme langue maternelle mais qui peut être encore utilisée dans certains domaines (tels que la religion, comme le latin ou le copte). C'est pourquoi certains préfèrent parler de langue ancienne. La connaissance des langues mortes, en permettant l'étude des textes anciens, est utile notamment à la linguistique historique ainsi qu'à l'histoire et à ses disciplines annexes. Les deux langues mortes les plus importantes de la culture occidentale sont le latin et le grec ancien. Celle des cultures indiennes ou influencées par l'Inde est le sanskrit.
18
+
19
+ Il est possible de « ressusciter » et de reconstruire des langues mortes, comme le montre l'exemple de l'hébreu moderne.
20
+
21
+ Une langue vivante est rarement un système uniforme et rigide, elle varie généralement selon le lieu géographique (dialectes), le milieu social (sociolectes) et les individus (idiolectes) et, bien sûr, selon le temps (diachroniquement), ce qui fait que, considérée à un moment donné, une langue est toujours en évolution et contient plusieurs états. Par exemple, le système phonologique des langues évolue, ce qu'étudie la phonétique historique. Une langue vivante est définie dans une géographie linguistique internationalement reconnue et se définit par sa frontière linguistique. Si cette aire linguistique est traversée par une frontière, c'est une langue transfrontalière, par exemple le basque.
22
+
23
+ On appelle langue maternelle ou langue parentale d'une personne, une langue que cette personne a apprise dans son enfance au cours de son apprentissage du langage.
24
+
25
+ Une même langue définie par la linguistique, par la sociolinguistique et par la typologie sociolinguistique des langues, dont les locuteurs se comprennent spontanément, complètement et sans avoir besoin de traducteur ni de dictionnaire, peut avoir plusieurs dénominations et s'écrire avec plusieurs alphabets pour des raisons historiques, politiques, religieuses et identitaires : c'est par exemple le cas du hindi/ourdou[1], du moldave/roumain[2] ou encore du serbo-croate appelé désormais BCMS pour Bosnien-Croate-Monténégrin-Serbe[3].
26
+
27
+ Le commencement énigmatique du langage et les origines des langues actuelles suscitent des hypothèses parfois contradictoires. Diverses recherches des anthropologues, des archéologues, des généticiens et des linguistes suggèrent l'hypothèse d'une langue commune[4] ; d'autres recherches, tout aussi nombreuses, la réfutent et généralement retiennent l'hypothèse de familles de langues. La Bible, entre autres, suggère que la langue a depuis toujours été utilisée par les humains, et que c'est à cause de l'événement de la Tour de Babel que les différents groupes de langues sont apparus. Mais tous admettent que les langues humaines, constituées de paroles, c'est-à-dire de « conventions arbitraires partagées par tel ou tel groupe d'individus », constituent une forme de langage différente de celles des autres espèces animales, une forme dont la particularité est une très grande plasticité et diversité[5], tandis que, chez les autres espèces, le langage sonore, gestuel, chromatique ou chimique de chacune est unique, et comporte tout au plus quelques « dialectes » (voir l'article Communication animale).
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+
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+ Il est impossible de déterminer avec précision le nombre de langues parlées dans le monde, en raison de la difficulté qu'il y a à tracer des frontières précises entre les langues, notamment à différencier les langues des dialectes. Selon les estimations, il existerait aujourd'hui entre 3 000 et 7 000 langues vivantes[6],[7]. L'ONU reconnaît 141 langues officielles.
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+ Quelques grandes familles de langues sont les plus importantes.
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+ Les langues flexionnelles de la famille indo-européenne sont parlées en première langue par un peu plus de 40 % de l'humanité : Asie du Sud, Europe, Amériques, Océanie. L'anglais, le français et le portugais sont souvent aussi langues officielles en Afrique subsaharienne, donc pour plus de 10% de la population mondiale.. Depuis le début du vingtième siècle, et surtout après 1945, l'anglais est devenu la principale langue de communication internationale.
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+
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+ Les langues isolantes et à tons de la famille sino-tibétaine sont parlées par plus de 20 % de la population mondiale, la plus importante étant le mandarin.
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+ Quelques autres groupes de langues sont parlés par environ 5% de la population mondiale avec une parenté souvent plus difficile à établir : langues ouralo-altaïques majoritairement agglutinantes (japonais, coréen, turc...), langues austronésiennes (dont l'indonésien-malais) ; langues dravidiennes (dont le tamoul) ; langues afro-asiatiques (dont l'arabe) ; langues nigéro-congolaises.
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+
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+ Les autres groupes de langues repérés sont beaucoup moins importants démographiquement.
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+ L'estimation du nombre de locuteurs d'une langue (en première et en seconde langue) peut donner d'importantes divergences pour certaines langues. C'est notamment le cas du français ; Ethnologue.com[8] estime le nombre de locuteurs du français à 128 millions en 1999, dont seulement 77 millions en première langue, alors que dans le même temps pour d'autres, la francophonie représenterait un ensemble de 600 millions de personnes vers 2050.
44
+
45
+ Treize langues sont parlées par plus de 100 millions de personnes en tant que langue maternelle et langue seconde. En tête l'anglais (1,5 milliard), puis le mandarin (1 milliard), l'espagnol (567 millions), l'arabe (568 millions), l'hindi (381 millions), le français (274 millions), le russe (268 millions), le bengali (267 millions), le portugais (240 millions), le malais et l'indonésien (198 millions) l'ourdou (162 millions), l'allemand (143 millions) et le japonais (130 millions)[9].
46
+
47
+ Les noms de chaque langue sont multiples et ne doivent pas être confondus avec ceux des peuples, eux-mêmes variables, évolutifs et multiples. D'une part, il existe des différences entre endonymes et exonymes, par exemple pour la langue appelée inuit par ses locuteurs, mais eskimo par les Amérindiens. D'autre part, il existe des langues très proches et en grande partie intercompréhensibles, mais néanmoins différentes et désignées par des noms différents, comme dans les cas du tchèque et du slovaque d'un côté, du macédonien et du bulgare de l'autre. Par ailleurs, pour une même langue totalement intercompréhensible, il peut exister des alphabets, une histoire et des noms différents, comme dans les cas du croate et du serbe, ou encore de l'hindi et de l'ourdou. Enfin, une même langue parfaitement compréhensible par tous ses locuteurs, usant du même alphabet et ayant la même histoire, peut néanmoins changer de nom selon les pays où elle est parlée, comme c'est le cas pour le moldave-roumain.
48
+
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+ C'est pourquoi les linguistes préfèrent utiliser des dénominations scientifiques marquées par le suffixe phone, comme lorsque l'on parle d’anglophones ou de francophones nonobstant leurs nationalité, origine ou histoire.
50
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51
+ La linguiste Colette Grinevald estime qu'environ 50 % des langues disparaîtront d'ici 2100. Dans certaines régions où les langues sont diverses mais les locuteurs de chacune peu nombreux, cela pourrait être de l'ordre de 90 % (comme en Australie et en Amérique)[10]. Début 2008, l'ONG Survival International estimait qu'une langue indigène disparaît « toutes les deux semaines »[11]. Cette estimation est confirmée par un rapport de l'UNESCO qui classe 2 464 langues comme « menacées » de disparition : en moyenne, soit une langue disparaissant tous les quinze jours[12].
52
+
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+ Colette Grinevald estime qu'en 2100 les langues majoritaires seront[10] :
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+ Le français est utilisé comme langue de la diplomatie internationale, des « pays non alignés », des organisations internationales, des Jeux olympiques. La francophonie devrait donc bien se porter, notamment à travers son développement au sein de la communauté des pays francophones, son expansion en Afrique et au Maghreb et le concours du dynamisme linguistique des francophones canadiens, belges et suisses. Ainsi, selon le démographe et sociologue Richard Marcoux, le français pourrait en 2050 compter 600 millions de locuteurs[13].
56
+
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+ Une langue est considérée comme menacée si elle risque de ne plus avoir de locuteurs d'ici la fin du XXIe siècle. Une langue qui paraît solide, car utilisée par plusieurs millions de personnes, peut être en danger. C'est notamment le cas des langues quechua en Amérique du Sud, car très peu de jeunes les apprennent.
58
+
59
+ Depuis que la majorité de l'humanité vit dans des milieux urbains, cette disparition s'accélère. Une des causes est l'exode rural, qui conduit à l'absence de transmission des traditions et des langues associées. Souvent, la pression sociale fait que les locuteurs de langues minoritaires (comme les Amérindiens mais aussi de nombre de langues dites régionales, comme en France avec les Bretons durant les années 1950 ou la langue corse, déclarée « en danger » par l'Unesco en 2009) considèrent que parler une langue traditionnelle est un handicap pour l'intégration dans la société et pour trouver du travail. La pression exercée par certains États, qui considèrent que la langue est un des ciments de la société, est également un facteur de disparition de la diversité linguistique.
60
+
61
+ La disparition de ces langues entraîne avec elle la disparition de pans entiers de la culture traditionnelle de certains groupes. La disparition d'une langue traditionnelle et le mauvais apprentissage de la langue dominante occasionnent un malaise chez certaines personnes, par manque d'intégration, celles-ci ne pouvant se reconnaître dans aucune culture.
62
+
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+ Internet joue un rôle ambivalent. C’est d'un côté un accélérateur de la disparition des langues, par l'uniformisation des moyens de communications, mais c’est aussi un moyen de préserver ces langues, par l'établissement de communautés parlant des langues traditionnelles.
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+
65
+ L'ONG Terralingua estime que 20 % des langues se sont éteintes entre 1970 et 2005 et prévoit que seuls 10 % des idiomes aujourd'hui menacés passeront le cap du XXIIe siècle.
66
+
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+ Certaines langues disparaissent, mais il arrive aussi que des langues soient créées. En général, cela se produit suivant trois axes :
68
+
69
+ Il existe également un cas plus marginal, avec ce que l'on appelle les langues imaginaires ou de fiction (schtroumpf, novlangue, kobaien, quenya, sindarin ou encore klingon, Na'vi). Cette dernière catégorie tient plus du plaisir ludique et littéraire que de la véritable fonctionnalité linguistique (bien que les langues créées dans cette catégorie puissent être fonctionnelles).
70
+
71
+ Certaines langues construites sont devenues langue d'État, par exemple le chinois mandarin qui fut créé en 1956 par le gouvernement communiste chinois afin de créer une langue commune pour la Chine.
72
+
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+ L'existence des Indo-Européens est établie sur la base d'une comparaison entre les langues. Aucun vestige historique (monuments funéraires, œuvres d'art, artisanat, etc.) ne l'atteste par ailleurs de façon sûre. L'existence des Indo-Européens n'est pas une donnée de l'histoire, mais une hypothèse formulée à partir de la comparaison entre des milliers de mots. Par exemple, le mot mère se dit mater en latin, mothar en gothique, mathir en vieil irlandais, matar en sanskrit, etc. Le terme indo-européen a été introduit en 1816 par l'Allemand Franz Bopp pour désigner un ensemble de langues d'Europe et d'Asie dont la parenté structurale s'est révélée remarquable. Le sanskrit, le grec, le latin, le hittite, le vieil irlandais, le gothique, le vieux bulgare, le vieux prussien, etc., présentent des liens communs.
74
+
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+ Les langues se valent-elles dans leur capacité à former des pensées, à communiquer des informations ou à fédérer les hommes dans leurs actions ?
76
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+ Une étude menée en 2012 par des chercheurs du laboratoire Dynamique du langage, à l'Institut des sciences de l'homme, a mesuré la densité d'information transmise par syllabe dans sept langues (japonais, espagnol, italien, français, allemand, anglais et mandarin). Les auteurs observent que le débit d'information varie entre les langues (par exemple, le débit d'un hispanophone est supérieur de 26 % à celui d'un anglophone). Cependant, un autre facteur est à prendre en compte : la quantité d'information transmise par chaque syllabe. La densité d'information transmise par syllabe est inversement proportionnelle au débit. Par conséquent, les chercheurs concluent qu'en moyenne, les sept langues transmettent l'information à vitesse égale[14].
78
+
79
+ Certaines langues du monde sont souvent préférées et considérées plus "belles" que d’autres. L'allemand, par exemple, est souvent perçu comme étant une langue abrupte et désagréable, tandis que le français est, quant à lui, considéré comme sophistiqué et mélodieux[15].
80
+
81
+ Il existe 3 dimensions d’évaluation esthétique d’une langue[16] :
82
+
83
+ 1. La structure : la dimension de la structure représente entre autres le caractère plus ou moins logique de la langue.
84
+
85
+ 2. La sonorité : la sonorité touche aux caractéristiques sonores d’une langue telles que sa fluidité ou sa mélodie à l’oral.
86
+
87
+ 3. La valeur : la dimension de la valeur est quant à elle reliée à des facteurs socio-culturels, ainsi qu’à la sonorité et à la structure. Les préférences individuelles basées sur des aspects tels que la beauté ou la plaisance d'une langue relèvent de la valeur qu’un individu attribue à une langue.
88
+
89
+ L’origine de telles préférences esthétiques fait débat entre les linguistes et deux hypothèses à caractères opposés ont été suggérées[17].
90
+
91
+ La première, axée sur les aspects sonores du langage, est appelée hypothèse de la valeur inhérente (en anglais, inherent value hypothesis). Elle prétend que certaines langues, variétés, dialectes ou encore accents sont intrinsèquement plus attrayants que d’autres[15],[18]. Elle affirme que l’être humain peut être biologiquement attiré par certains sons ou manières de parler propres à une langue. Dire qu’une langue est plus belle qu’une autre insinue une notion de prestige et de supériorité.
92
+
93
+ Par exemple, les locuteurs d’une langue dite moins belle peuvent se sentir gênés de parler librement dans leur langue. La beauté perçue d’une langue peut aussi avoir des impacts sociaux importants. Ainsi certains locuteurs d’une langue auront plus de chance ou non dans la vie professionnelle (par exemple entretiens d’embauche) ou seront plus pris au sérieux dans certains contextes institutionnels (audience au tribunal, accès à des soins dans les hôpitaux, recherche de logement)[15].
94
+
95
+ La deuxième hypothèse, centrée sur des aspects socio-culturels, est appelée hypothèse de la norme imposée (en anglais, imposed-norm hypothesis). Contrairement à la première, celle-ci défend que la préférence pour une langue, variété, dialecte ou accent dépend des connotations sociales qui leur sont attachées, telles que le statut social ou le prestige de ses locuteurs[17].
96
+
97
+ Diverses études ont été menées afin de prouver ou de réfuter ces hypothèses. Dans une étude de 2016[19], il est mentionné que la langue suédoise serait plus belle que le danois. Pour confirmer ou contester cette idée, des locuteurs allemands et chinois n’ayant aucune connaissance des deux langues scandinaves devaient les juger. Même sans idée préconçue sur la langue et la culture, le suédois est préféré par les participants allemands et chinois. Cette étude argumente ainsi en faveur de l'hypothèse de la valeur inhérente.
98
+
99
+ Plusieurs autres études semblent soutenir la validité de l'hypothèse de la norme imposée[20].
100
+ Les résultats d’une recherche de 2015[21] sur les dialectes suisse allemands Bernois et Thurgovien suggèrent que les anglophones et les francophones qui ne sont pas familiers avec les différents dialectes et connotations sociales qui leur sont attachées ne préfèrent pas un dialecte à l’autre. Cependant, les Zurichois ont montré une préférence nettement plus grande pour le dialecte Bernois. L’étude a démontré ainsi que la prédilection par ce dialecte dépend uniquement de facteurs extralinguistiques qui se basent sur des connotations et stéréotypes sociales déjà ancrés dans la société.
101
+
102
+ De façon générale, les linguistes penchent en faveur de l'hypothèse de la norme imposée[20]. En d’autres termes, il n’existe pas réellement de langues plus belles que d’autres, mais l’individu est faussé dans son jugement par les connotations sociales auxquelles les langues sont rattachées. Néanmoins, quelques études démontrent la pertinence de l'hypothèse de la valeur inhérente, selon laquelle les individus seraient plus attirés par certains sons. La difficulté à prouver ou à réfuter ces hypothèses provient du manque d'études "neutres", c’est-à-dire, des études où les participants ne sont en aucun cas capables d’identifier la langue en question. Dans ce cas-là, l’individu serait dépourvu de toute connotation sociale liée à cette langue, et pourrait ainsi avoir un avis plus objectif fondé uniquement sur la sonorité.
103
+
104
+ Les langues peuvent avoir différents statuts dans les organisations internationales, particulièrement, la langue officielle et la langue de travail.
105
+
106
+ Sur la Toile, la langue est gérée dans les langages de balisage qui manipulent du texte en langage naturel dans des documents[22].
107
+
108
+ Il existe de nombreux besoins, de nombreuses dispositions juridiques, de nombreuses pratiques qui demandent de gérer la langue d'une certaine manière :
109
+
110
+ Il existe deux usages de la langue dans les langages HTML et XML :
111
+
112
+ Voir aussi : langue (métadonnée)
113
+
114
+ L'arrivée des nouvelles technologies comme l'informatique, Internet et les téléphones cellulaires avec messages textos ont mené à la création d'une nouvelle façon d'écrire les langues, comme le langage SMS ou l'alphabet de tchat arabe[23].
115
+
116
+ Toutes les langues ne sont pas égales sur internet : certaines bénéficient d'une présence beaucoup plus importantes (comme l'anglais) tandis que d'autres, bien qu'ayant de nombreux locuteurs, sont quasiment absentes du net[24]. Sur les plus de 6000 langues dans le monde, environ 280 sont présentes sur Wikipedia et seulement 500 ont une présence numérique[25]
117
+
118
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/3151.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,72 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ 85 millions au total
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+ Articolo 1
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+ L'italien (en italien : italiano) est une langue appartenant au groupe des langues romanes de la famille indo-européenne. Il existe un très grand nombre de dialectes italo-romans.
8
+
9
+ Comme beaucoup de langues nationales, l'italien moderne est un dialecte qui a « réussi » en s'imposant comme langue propre à une région beaucoup plus vaste que sa région dialectale originelle. En l'occurrence, c'est le dialecte toscan, de Florence, Pise et Sienne, qui s'est imposé, quoique dans sa forme illustre (koinè littéraire à base florentine enrichie par des apports siciliens, latins et d'autres régions italiennes), non pas pour des raisons politiques comme c'est souvent le cas, mais en raison du prestige culturel qu'il véhiculait. Le toscan est en effet la langue dans laquelle ont écrit Dante Alighieri, Pétrarque et Boccace, considérés comme les trois plus grands écrivains italiens de la fin du Moyen Âge. C'est aussi la langue de la ville de Florence, réputée pour sa beauté architecturale et son histoire prospère. C'est donc sans surprise que l'italien fut pendant longtemps la langue internationale de la culture et des arts, et que le vocabulaire de toutes les langues européennes conserve jusqu'à nos jours un grand nombre de termes italiens (notamment en musique, lesquels sont même repris dans d'autres langues comme le japonais).
10
+
11
+ Les normes générales de grammaire italienne ne furent pourtant fixées qu'à la Renaissance, avec la réforme linguistique de Pietro Bembo, érudit vénitien collaborateur d'Alde Manuce, qui en exposa les idées fondamentales dans Gli Asolani.
12
+
13
+ On estime que dans le monde environ 61,7 millions de personnes parlent[2] ou étudient[3] l'italien dont un million en France[2]. L'italien est parlé essentiellement en Italie (et à Saint-Marin), où il est langue nationale, mais aussi en Suisse[2] essentiellement dans le sud (Tessin et Grisons), où il est langue nationale (il représente environ 6,8 % des locuteurs suisses). Au Vatican, il est seconde langue officielle avec le latin.
14
+
15
+ En outre, il y a de nombreuses communautés italophones en Croatie (Istrie et Dalmatie), en Slovénie et en ex-Yougoslavie[2]. Il est langue officielle en Slovénie dans certaines villes, notamment Capodistria/Koper, et en Croatie en Istrie, en particulier dans les villes de Parenzo/Poreč, Pola/Pula, Umago/Umag et Rovigno/Rovinj.
16
+
17
+ Il est aussi parlé à Malte (où elle a été langue officielle jusqu'à 1934, actuellement 66 % des Maltais le parlent), en Albanie, aux États-Unis (environ 1 million de locuteurs), au Canada (particulièrement à Montréal), en Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Uruguay, Venezuela), en Amérique centrale (Costa Rica), en Australie, en Éthiopie, en Érythrée, en Libye (elle y est la langue commerciale avec l'anglais), et en Somalie (elle y a été langue universitaire jusqu'en 1991) et dans le Sud de la Belgique, où de nombreux Italiens sont venus travailler dans les mines après la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu'au Luxembourg. Aussi dans d'autres pays européens, comme en France, Allemagne, Pays-Bas, Autriche et Royaume-Uni, avec les migrants et leurs descendants.
18
+
19
+ L'italien a influencé l'espagnol tel qu'il est parlé en Argentine et en Uruguay en raison de l'afflux massif de migrants italiens[4],[5].
20
+
21
+ Constituée le 3 avril 1985, par une collaboration institutionnelle entre radiotélévision de service public-Rai, RSI, Rtv Koper-Capodistria, Radio Vatican et Saint-Marin Rtv, la Communauté italophone radiotélévisée naît comme instrument de valorisation de la langue italienne.
22
+
23
+ En France, l'italien est la quatrième langue étrangère apprise dans l'enseignement secondaire, après l'anglais, l'espagnol et l'allemand. D'après l'UE (Eurobarometer), environ 5 % des citoyens français peuvent assez bien parler italien pour avoir une conversation. De nombreuses universités comprennent un département d'italien.
24
+
25
+ La formation des professeurs est assurée par l'agrégation d'italien, fondée en 1900, et le CAPES d'italien.
26
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27
+ Certaines associations italiennes et franco-italiennes dispensent des cours à différents niveaux et pour des publics divers.
28
+
29
+ L'italien utilise 21 lettres de l'alphabet latin. Les lettres j, k, w, x et y ne sont utilisées que dans les mots d’emprunt. On trouve toutefois le j (i lunga) ainsi que l’y (ipsilon ou i greca) et le w (doppia vu) dans certains toponymes et noms ou prénoms.
30
+
31
+ Les voyelles peuvent porter des accents aigus ou graves (le plus souvent) marquant des syllabes phonétiquement accentuées. Les mots ne portent normalement d’accents graphiques que sur la dernière syllabe, ou dans de rares cas sur d'autres syllabes afin d'éviter une homonymie (par exemple « la », article singulier féminin, et « là », adverbe de lieu). Il n'est jamais obligatoire de marquer l'accent graphique sur une syllabe qui n'est pas la dernière du mot. Les très nombreux emprunts au français sont souvent écrits sans les accents ; il s'agit cependant d'une faute d'orthographe condamnée par les puristes de la langue italienne.
32
+
33
+ Il y a plusieurs conventions pour écrire les accents graphiques.
34
+
35
+ La convention avancée par le poète Giosuè Carducci prévoit qu'on utilise l'accent aigu pour les voyelles dont la prononciation est toujours fermée (í, ú), l'accent grave pour le à (dont la prononciation est toujours ouverte) et l'accent correspondant au degré d'ouverture de la prononciation pour le e et le o, c'est-à-dire è et é, ò et ó.
36
+
37
+ D'après la convention adoptée de fait par les publications en italien, on marque un accent grave partout sauf sur les é et ó correspondant à une prononciation fermée. Du moment qu'il n'y a aucun mot autochtone se terminant par le son ó, donc aucun mot où il serait obligatoire de marquer l'accent graphique, le ó ne sert finalement qu'à marquer quelques rares homographes, tels bótte, « tonneau », vs bòtte, « coups » ou articolatóri, pluriel d’articolatóre (« articulateur ») vs articolatòri, pluriel d'articolatòrio (« articulatoire »).
38
+
39
+ Il importe de souligner que la convention la plus simple n'est orthographiquement correcte que si elle est appliquée d'une façon rigoureuse, c'est-à-dire si l'on n'emploie l'accent aigu que sur les mots étrangers empruntés.
40
+
41
+ Marquer un accent aigu sur le a est toujours une faute d'orthographe, sauf dans un mot emprunté.
42
+
43
+ Comme le croate, l'espagnol, le tchèque, le portugais et le roumain, l'italien présente une transparence presque sans faille dans la transcription grapho-phonémique. Selon Claude Piron, « En Suisse, les élèves de langue italienne écrivent correctement à la fin de la première année primaire, alors que les jeunes francophones n'écrivent pas encore correctement à l'âge de 12-13 ans. Pourquoi ? Parce que l'orthographe de l'italien est simple, cohérente, alors que celle du français contient un nombre impressionnant de formes arbitraires qu'il faut mémoriser avec le mot, sans qu'on puisse se fier à la manière dont il se prononce »[6].
44
+
45
+ L'alphabet phonétique international pour l'italien décrit tous les sons utilisés dans la langue italienne, qui doit sa sonorité à son vocalisme particulier (conservation des voyelles finales, même atones, et chute des consonnes finales) et à ses consonnes géminées (consonnes doubles). L'accent tonique est le plus souvent placé sur l'avant-dernière syllabe mais aussi très souvent sur la syllabe précédente pour les mots d'au moins trois syllabes. Il y a des cas rares où il se place sur la dernière syllabe, et la dernière lettre comporte obligatoirement un accent graphique grave ou aigu. Dans certaines formes verbales comme celles de la 3e personne du pluriel, l'accent tonique se place sur la syllabe située avant l'antépénultième : (abitano ['a:bitano]). Enfin, l'enclise des pronoms forme parfois des mots accentués sur la syllabe encore précédente : (evita + me + lo = evitamelo ['ɛ:vitamelo]).
46
+
47
+ À la différence du français, il n'y a pas de voyelles nasales, et n et m sont prononcés en toute position. En général, les voyelles italiennes sont moins fermées qu'en français.
48
+
49
+ Il y a aussi des consonnes trompeuses : le c suivi de i ou e se prononce [tʃ ], alors qu'il se prononce [k] lorsqu'il est suivi par a, o ou u. Pour avoir le son [k] devant les voyelles i et e, on ajoutera un h : chiamo se prononce donc [ˈkjaːmo]. Pour avoir le son [tʃ ] devant les autres voyelles, on ajoutera un i : ciao se prononce donc [ˈtʃa·o] (le i n'est pas prononcé). Il en va de même pour le groupe sc, palatisé ([ ʃ ] ch français de chien, cher) si suivi de i ou e (it. scimmia, scena), vélaire (sk) si suivi d'autres voyelles ou d'un h (it. scarto, schiena).
50
+
51
+ De la même façon, devant i ou e, g se prononce [dʒ] ; il se prononce [g] (comme dans gamme) devant les autres voyelles. Le i ou le h est écrit après le g pour définir sa prononciation. Ainsi, giacca se prononce [ˈdʒakka].
52
+
53
+ Le groupe gli se prononce la plupart du temps [ʎ] (l mouillé), et le groupe gn se prononce [ ɲ] (n mouillé)[7].
54
+
55
+ Les voyelles accentuées sont prononcées comme des voyelles brèves dans une syllabe fermée ou dans la dernière syllabe d'un mot, comme des longues lorsqu'elles terminent la syllabe. Ce phénomène détermine la musicalité particulière de la langue.
56
+ Cet accent tonique est aussi très utile pour différencier les homonymes (rares) à l'oral (ancóra = encore ; àncora = ancre).
57
+
58
+ Notes :
59
+
60
+ Dans son essai inachevé De vulgari eloquentia, Dante a donné à l'italien le surnom de langue de si aux langues vulgaires de l'Italie à la fin du XIIIe siècle. Dans cet ouvrage, il distingue, selon la façon de dire oui, les langues du Nord (langues germaniques) qui disent yò et les les langues du Sud (langues romanes) qui se partagent en trois groupes : langue d'oïl, langue d'oc et langue de si[12].
61
+
62
+ Les nombreux dialectes italo-romans peuvent être classés par leurs souches linguistiques communes. Ainsi, ils sont tous originaires du latin, mais les langues antérieures à la domination romaine, les substrats, sont différents en fonction des régions et ont souvent conditionné l'évolution des dialectes.
63
+
64
+ La linguistique romane traditionnelle considère les parlers de l'Italie septentrionale comme une partie de la langue italienne. Mais la différence entre italien septentrional et italien centro-méridional est marquée par une limite linguistique très nette : c'est un faisceau d'isoglosses important, la ligne Massa-Senigallia (appelée de manière moins exacte ligne La Spezia-Rimini), qui correspond à la coupure des langues romanes en deux grands groupes : la Romania occidentale et la Romania orientale.
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+ Voici la classification des parlers gallo-italiques :
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+ Parfois classé à tort dans les parlers gallo-italiques, il est fortement italianisé et se distingue nettement de ceux-ci.
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+ Dialectes centro-méridionaux ou italien centro-méridional
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+ Une langue est un système évolutif de signes linguistiques, vocaux, graphiques ou gestuels, qui permet la communication entre les individus.
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+ Selon le linguiste André Martinet, « une langue est un instrument de communication selon lequel l'expérience humaine s'analyse, différemment dans chaque communauté, en unités douées d'un contenu sémantique et d'une expression phonique, les monèmes ; cette expression s'articule à son tour en unités distinctives et successives, les phonèmes, en nombre déterminé dans chaque langue, et dont la nature et les rapports mutuels diffèrent eux aussi d'une langue à l'autre ».
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+ Il n'existe pas de critère strictement linguistique permettant de distinguer une langue d'un dialecte.
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+ Dans une perspective sociolinguistique (étude des langues dans leur rapport aux sociétés), le terme « langue » définit tout idiome remplissant deux fonctions sociales fondamentales : la « communication » (c'est au moyen de la langue que les acteurs sociaux échangent et mettent en commun leurs idées, sentiments, pensées, etc.) et l'« identification » (par son double aspect individuel et collectif, la langue sert de marqueur identitaire quant aux caractéristiques de l'individu et de ses appartenances sociales). Par conséquent, les « langues » sont des objets vivants, soumis à multiples phénomènes de variations et les frontières entre les langues sont considérées comme non hermétiques, car elles relèvent d'abord des pratiques sociales.
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+ On appelle langue naturelle une langue qui s'est formée au cours du temps par la pratique de ses locuteurs, à partir d'états de langues antérieurs et/ou d'emprunts à d'autres langues. C'est le cas d'une grande majorité des langues parlées dans le monde.
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+ Au contraire, on appelle langue construite, parfois improprement langue artificielle, une langue qui résulte d'une création normative consciente d'un ou de plusieurs individus. C'est notamment le cas de l'espéranto, seule langue construite comptant un nombre significatif de locuteurs dans 120 pays du monde, mais aussi de son dérivé ido, du volapük qu’elle a supplanté, de l'interlingua, du lojban, du pandunia, du toki pona, ou des langues imaginaires utilisées dans les œuvres de fiction : klingon (Star Trek), na'vi (Avatar), elfique (Seigneur des Anneaux), etc.
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+ Certaines langues ont également été créées historiquement pour permettre l'intercompréhension entre des locuteurs à l'occasion d'échanges commerciaux, comme le kiswahili, mélange de grammaire bantoue et de vocabulaire arabe, développé après la Renaissance par les marchands sur la côte est-africaine.
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+ On appelle langue vivante une langue qui est utilisée oralement par des personnes dont elle est la langue maternelle (ou par une communauté suffisamment nombreuse) de façon suffisamment intensive pour permettre une évolution spontanée de la langue (grammaticale, phonétique, etc.).
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+ On appelle langue morte ou éteinte une langue qui n'est plus pratiquée oralement comme langue maternelle mais qui peut être encore utilisée dans certains domaines (tels que la religion, comme le latin ou le copte). C'est pourquoi certains préfèrent parler de langue ancienne. La connaissance des langues mortes, en permettant l'étude des textes anciens, est utile notamment à la linguistique historique ainsi qu'à l'histoire et à ses disciplines annexes. Les deux langues mortes les plus importantes de la culture occidentale sont le latin et le grec ancien. Celle des cultures indiennes ou influencées par l'Inde est le sanskrit.
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+ Il est possible de « ressusciter » et de reconstruire des langues mortes, comme le montre l'exemple de l'hébreu moderne.
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+ Une langue vivante est rarement un système uniforme et rigide, elle varie généralement selon le lieu géographique (dialectes), le milieu social (sociolectes) et les individus (idiolectes) et, bien sûr, selon le temps (diachroniquement), ce qui fait que, considérée à un moment donné, une langue est toujours en évolution et contient plusieurs états. Par exemple, le système phonologique des langues évolue, ce qu'étudie la phonétique historique. Une langue vivante est définie dans une géographie linguistique internationalement reconnue et se définit par sa frontière linguistique. Si cette aire linguistique est traversée par une frontière, c'est une langue transfrontalière, par exemple le basque.
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+ On appelle langue maternelle ou langue parentale d'une personne, une langue que cette personne a apprise dans son enfance au cours de son apprentissage du langage.
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+ Une même langue définie par la linguistique, par la sociolinguistique et par la typologie sociolinguistique des langues, dont les locuteurs se comprennent spontanément, complètement et sans avoir besoin de traducteur ni de dictionnaire, peut avoir plusieurs dénominations et s'écrire avec plusieurs alphabets pour des raisons historiques, politiques, religieuses et identitaires : c'est par exemple le cas du hindi/ourdou[1], du moldave/roumain[2] ou encore du serbo-croate appelé désormais BCMS pour Bosnien-Croate-Monténégrin-Serbe[3].
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+ Le commencement énigmatique du langage et les origines des langues actuelles suscitent des hypothèses parfois contradictoires. Diverses recherches des anthropologues, des archéologues, des généticiens et des linguistes suggèrent l'hypothèse d'une langue commune[4] ; d'autres recherches, tout aussi nombreuses, la réfutent et généralement retiennent l'hypothèse de familles de langues. La Bible, entre autres, suggère que la langue a depuis toujours été utilisée par les humains, et que c'est à cause de l'événement de la Tour de Babel que les différents groupes de langues sont apparus. Mais tous admettent que les langues humaines, constituées de paroles, c'est-à-dire de « conventions arbitraires partagées par tel ou tel groupe d'individus », constituent une forme de langage différente de celles des autres espèces animales, une forme dont la particularité est une très grande plasticité et diversité[5], tandis que, chez les autres espèces, le langage sonore, gestuel, chromatique ou chimique de chacune est unique, et comporte tout au plus quelques « dialectes » (voir l'article Communication animale).
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+ Il est impossible de déterminer avec précision le nombre de langues parlées dans le monde, en raison de la difficulté qu'il y a à tracer des frontières précises entre les langues, notamment à différencier les langues des dialectes. Selon les estimations, il existerait aujourd'hui entre 3 000 et 7 000 langues vivantes[6],[7]. L'ONU reconnaît 141 langues officielles.
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+ Quelques grandes familles de langues sont les plus importantes.
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+ Les langues flexionnelles de la famille indo-européenne sont parlées en première langue par un peu plus de 40 % de l'humanité : Asie du Sud, Europe, Amériques, Océanie. L'anglais, le français et le portugais sont souvent aussi langues officielles en Afrique subsaharienne, donc pour plus de 10% de la population mondiale.. Depuis le début du vingtième siècle, et surtout après 1945, l'anglais est devenu la principale langue de communication internationale.
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+ Les langues isolantes et à tons de la famille sino-tibétaine sont parlées par plus de 20 % de la population mondiale, la plus importante étant le mandarin.
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+ Quelques autres groupes de langues sont parlés par environ 5% de la population mondiale avec une parenté souvent plus difficile à établir : langues ouralo-altaïques majoritairement agglutinantes (japonais, coréen, turc...), langues austronésiennes (dont l'indonésien-malais) ; langues dravidiennes (dont le tamoul) ; langues afro-asiatiques (dont l'arabe) ; langues nigéro-congolaises.
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+ Les autres groupes de langues repérés sont beaucoup moins importants démographiquement.
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+ L'estimation du nombre de locuteurs d'une langue (en première et en seconde langue) peut donner d'importantes divergences pour certaines langues. C'est notamment le cas du français ; Ethnologue.com[8] estime le nombre de locuteurs du français à 128 millions en 1999, dont seulement 77 millions en première langue, alors que dans le même temps pour d'autres, la francophonie représenterait un ensemble de 600 millions de personnes vers 2050.
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+ Treize langues sont parlées par plus de 100 millions de personnes en tant que langue maternelle et langue seconde. En tête l'anglais (1,5 milliard), puis le mandarin (1 milliard), l'espagnol (567 millions), l'arabe (568 millions), l'hindi (381 millions), le français (274 millions), le russe (268 millions), le bengali (267 millions), le portugais (240 millions), le malais et l'indonésien (198 millions) l'ourdou (162 millions), l'allemand (143 millions) et le japonais (130 millions)[9].
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+ Les noms de chaque langue sont multiples et ne doivent pas être confondus avec ceux des peuples, eux-mêmes variables, évolutifs et multiples. D'une part, il existe des différences entre endonymes et exonymes, par exemple pour la langue appelée inuit par ses locuteurs, mais eskimo par les Amérindiens. D'autre part, il existe des langues très proches et en grande partie intercompréhensibles, mais néanmoins différentes et désignées par des noms différents, comme dans les cas du tchèque et du slovaque d'un côté, du macédonien et du bulgare de l'autre. Par ailleurs, pour une même langue totalement intercompréhensible, il peut exister des alphabets, une histoire et des noms différents, comme dans les cas du croate et du serbe, ou encore de l'hindi et de l'ourdou. Enfin, une même langue parfaitement compréhensible par tous ses locuteurs, usant du même alphabet et ayant la même histoire, peut néanmoins changer de nom selon les pays où elle est parlée, comme c'est le cas pour le moldave-roumain.
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+ C'est pourquoi les linguistes préfèrent utiliser des dénominations scientifiques marquées par le suffixe phone, comme lorsque l'on parle d’anglophones ou de francophones nonobstant leurs nationalité, origine ou histoire.
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+ La linguiste Colette Grinevald estime qu'environ 50 % des langues disparaîtront d'ici 2100. Dans certaines régions où les langues sont diverses mais les locuteurs de chacune peu nombreux, cela pourrait être de l'ordre de 90 % (comme en Australie et en Amérique)[10]. Début 2008, l'ONG Survival International estimait qu'une langue indigène disparaît « toutes les deux semaines »[11]. Cette estimation est confirmée par un rapport de l'UNESCO qui classe 2 464 langues comme « menacées » de disparition : en moyenne, soit une langue disparaissant tous les quinze jours[12].
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+ Colette Grinevald estime qu'en 2100 les langues majoritaires seront[10] :
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+ Le français est utilisé comme langue de la diplomatie internationale, des « pays non alignés », des organisations internationales, des Jeux olympiques. La francophonie devrait donc bien se porter, notamment à travers son développement au sein de la communauté des pays francophones, son expansion en Afrique et au Maghreb et le concours du dynamisme linguistique des francophones canadiens, belges et suisses. Ainsi, selon le démographe et sociologue Richard Marcoux, le français pourrait en 2050 compter 600 millions de locuteurs[13].
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+ Une langue est considérée comme menacée si elle risque de ne plus avoir de locuteurs d'ici la fin du XXIe siècle. Une langue qui paraît solide, car utilisée par plusieurs millions de personnes, peut être en danger. C'est notamment le cas des langues quechua en Amérique du Sud, car très peu de jeunes les apprennent.
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+ Depuis que la majorité de l'humanité vit dans des milieux urbains, cette disparition s'accélère. Une des causes est l'exode rural, qui conduit à l'absence de transmission des traditions et des langues associées. Souvent, la pression sociale fait que les locuteurs de langues minoritaires (comme les Amérindiens mais aussi de nombre de langues dites régionales, comme en France avec les Bretons durant les années 1950 ou la langue corse, déclarée « en danger » par l'Unesco en 2009) considèrent que parler une langue traditionnelle est un handicap pour l'intégration dans la société et pour trouver du travail. La pression exercée par certains États, qui considèrent que la langue est un des ciments de la société, est également un facteur de disparition de la diversité linguistique.
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+ La disparition de ces langues entraîne avec elle la disparition de pans entiers de la culture traditionnelle de certains groupes. La disparition d'une langue traditionnelle et le mauvais apprentissage de la langue dominante occasionnent un malaise chez certaines personnes, par manque d'intégration, celles-ci ne pouvant se reconnaître dans aucune culture.
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+ Internet joue un rôle ambivalent. C’est d'un côté un accélérateur de la disparition des langues, par l'uniformisation des moyens de communications, mais c’est aussi un moyen de préserver ces langues, par l'établissement de communautés parlant des langues traditionnelles.
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+ L'ONG Terralingua estime que 20 % des langues se sont éteintes entre 1970 et 2005 et prévoit que seuls 10 % des idiomes aujourd'hui menacés passeront le cap du XXIIe siècle.
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+ Certaines langues disparaissent, mais il arrive aussi que des langues soient créées. En général, cela se produit suivant trois axes :
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+ Il existe également un cas plus marginal, avec ce que l'on appelle les langues imaginaires ou de fiction (schtroumpf, novlangue, kobaien, quenya, sindarin ou encore klingon, Na'vi). Cette dernière catégorie tient plus du plaisir ludique et littéraire que de la véritable fonctionnalité linguistique (bien que les langues créées dans cette catégorie puissent être fonctionnelles).
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+ Certaines langues construites sont devenues langue d'État, par exemple le chinois mandarin qui fut créé en 1956 par le gouvernement communiste chinois afin de créer une langue commune pour la Chine.
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+ L'existence des Indo-Européens est établie sur la base d'une comparaison entre les langues. Aucun vestige historique (monuments funéraires, œuvres d'art, artisanat, etc.) ne l'atteste par ailleurs de façon sûre. L'existence des Indo-Européens n'est pas une donnée de l'histoire, mais une hypothèse formulée à partir de la comparaison entre des milliers de mots. Par exemple, le mot mère se dit mater en latin, mothar en gothique, mathir en vieil irlandais, matar en sanskrit, etc. Le terme indo-européen a été introduit en 1816 par l'Allemand Franz Bopp pour désigner un ensemble de langues d'Europe et d'Asie dont la parenté structurale s'est révélée remarquable. Le sanskrit, le grec, le latin, le hittite, le vieil irlandais, le gothique, le vieux bulgare, le vieux prussien, etc., présentent des liens communs.
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+ Les langues se valent-elles dans leur capacité à former des pensées, à communiquer des informations ou à fédérer les hommes dans leurs actions ?
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+ Une étude menée en 2012 par des chercheurs du laboratoire Dynamique du langage, à l'Institut des sciences de l'homme, a mesuré la densité d'information transmise par syllabe dans sept langues (japonais, espagnol, italien, français, allemand, anglais et mandarin). Les auteurs observent que le débit d'information varie entre les langues (par exemple, le débit d'un hispanophone est supérieur de 26 % à celui d'un anglophone). Cependant, un autre facteur est à prendre en compte : la quantité d'information transmise par chaque syllabe. La densité d'information transmise par syllabe est inversement proportionnelle au débit. Par conséquent, les chercheurs concluent qu'en moyenne, les sept langues transmettent l'information à vitesse égale[14].
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+
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+ Certaines langues du monde sont souvent préférées et considérées plus "belles" que d’autres. L'allemand, par exemple, est souvent perçu comme étant une langue abrupte et désagréable, tandis que le français est, quant à lui, considéré comme sophistiqué et mélodieux[15].
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81
+ Il existe 3 dimensions d’évaluation esthétique d’une langue[16] :
82
+
83
+ 1. La structure : la dimension de la structure représente entre autres le caractère plus ou moins logique de la langue.
84
+
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+ 2. La sonorité : la sonorité touche aux caractéristiques sonores d’une langue telles que sa fluidité ou sa mélodie à l’oral.
86
+
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+ 3. La valeur : la dimension de la valeur est quant à elle reliée à des facteurs socio-culturels, ainsi qu’à la sonorité et à la structure. Les préférences individuelles basées sur des aspects tels que la beauté ou la plaisance d'une langue relèvent de la valeur qu’un individu attribue à une langue.
88
+
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+ L’origine de telles préférences esthétiques fait débat entre les linguistes et deux hypothèses à caractères opposés ont été suggérées[17].
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+
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+ La première, axée sur les aspects sonores du langage, est appelée hypothèse de la valeur inhérente (en anglais, inherent value hypothesis). Elle prétend que certaines langues, variétés, dialectes ou encore accents sont intrinsèquement plus attrayants que d’autres[15],[18]. Elle affirme que l’être humain peut être biologiquement attiré par certains sons ou manières de parler propres à une langue. Dire qu’une langue est plus belle qu’une autre insinue une notion de prestige et de supériorité.
92
+
93
+ Par exemple, les locuteurs d’une langue dite moins belle peuvent se sentir gênés de parler librement dans leur langue. La beauté perçue d’une langue peut aussi avoir des impacts sociaux importants. Ainsi certains locuteurs d’une langue auront plus de chance ou non dans la vie professionnelle (par exemple entretiens d’embauche) ou seront plus pris au sérieux dans certains contextes institutionnels (audience au tribunal, accès à des soins dans les hôpitaux, recherche de logement)[15].
94
+
95
+ La deuxième hypothèse, centrée sur des aspects socio-culturels, est appelée hypothèse de la norme imposée (en anglais, imposed-norm hypothesis). Contrairement à la première, celle-ci défend que la préférence pour une langue, variété, dialecte ou accent dépend des connotations sociales qui leur sont attachées, telles que le statut social ou le prestige de ses locuteurs[17].
96
+
97
+ Diverses études ont été menées afin de prouver ou de réfuter ces hypothèses. Dans une étude de 2016[19], il est mentionné que la langue suédoise serait plus belle que le danois. Pour confirmer ou contester cette idée, des locuteurs allemands et chinois n’ayant aucune connaissance des deux langues scandinaves devaient les juger. Même sans idée préconçue sur la langue et la culture, le suédois est préféré par les participants allemands et chinois. Cette étude argumente ainsi en faveur de l'hypothèse de la valeur inhérente.
98
+
99
+ Plusieurs autres études semblent soutenir la validité de l'hypothèse de la norme imposée[20].
100
+ Les résultats d’une recherche de 2015[21] sur les dialectes suisse allemands Bernois et Thurgovien suggèrent que les anglophones et les francophones qui ne sont pas familiers avec les différents dialectes et connotations sociales qui leur sont attachées ne préfèrent pas un dialecte à l’autre. Cependant, les Zurichois ont montré une préférence nettement plus grande pour le dialecte Bernois. L’étude a démontré ainsi que la prédilection par ce dialecte dépend uniquement de facteurs extralinguistiques qui se basent sur des connotations et stéréotypes sociales déjà ancrés dans la société.
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+
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+ De façon générale, les linguistes penchent en faveur de l'hypothèse de la norme imposée[20]. En d’autres termes, il n’existe pas réellement de langues plus belles que d’autres, mais l’individu est faussé dans son jugement par les connotations sociales auxquelles les langues sont rattachées. Néanmoins, quelques études démontrent la pertinence de l'hypothèse de la valeur inhérente, selon laquelle les individus seraient plus attirés par certains sons. La difficulté à prouver ou à réfuter ces hypothèses provient du manque d'études "neutres", c’est-à-dire, des études où les participants ne sont en aucun cas capables d’identifier la langue en question. Dans ce cas-là, l’individu serait dépourvu de toute connotation sociale liée à cette langue, et pourrait ainsi avoir un avis plus objectif fondé uniquement sur la sonorité.
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+
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+ Les langues peuvent avoir différents statuts dans les organisations internationales, particulièrement, la langue officielle et la langue de travail.
105
+
106
+ Sur la Toile, la langue est gérée dans les langages de balisage qui manipulent du texte en langage naturel dans des documents[22].
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108
+ Il existe de nombreux besoins, de nombreuses dispositions juridiques, de nombreuses pratiques qui demandent de gérer la langue d'une certaine manière :
109
+
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+ Il existe deux usages de la langue dans les langages HTML et XML :
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+ Voir aussi : langue (métadonnée)
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+ L'arrivée des nouvelles technologies comme l'informatique, Internet et les téléphones cellulaires avec messages textos ont mené à la création d'une nouvelle façon d'écrire les langues, comme le langage SMS ou l'alphabet de tchat arabe[23].
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+ Toutes les langues ne sont pas égales sur internet : certaines bénéficient d'une présence beaucoup plus importantes (comme l'anglais) tandis que d'autres, bien qu'ayant de nombreux locuteurs, sont quasiment absentes du net[24]. Sur les plus de 6000 langues dans le monde, environ 280 sont présentes sur Wikipedia et seulement 500 ont une présence numérique[25]
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+ Une langue est un système évolutif de signes linguistiques, vocaux, graphiques ou gestuels, qui permet la communication entre les individus.
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+ Selon le linguiste André Martinet, « une langue est un instrument de communication selon lequel l'expérience humaine s'analyse, différemment dans chaque communauté, en unités douées d'un contenu sémantique et d'une expression phonique, les monèmes ; cette expression s'articule à son tour en unités distinctives et successives, les phonèmes, en nombre déterminé dans chaque langue, et dont la nature et les rapports mutuels diffèrent eux aussi d'une langue à l'autre ».
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+ Il n'existe pas de critère strictement linguistique permettant de distinguer une langue d'un dialecte.
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+ Dans une perspective sociolinguistique (étude des langues dans leur rapport aux sociétés), le terme « langue » définit tout idiome remplissant deux fonctions sociales fondamentales : la « communication » (c'est au moyen de la langue que les acteurs sociaux échangent et mettent en commun leurs idées, sentiments, pensées, etc.) et l'« identification » (par son double aspect individuel et collectif, la langue sert de marqueur identitaire quant aux caractéristiques de l'individu et de ses appartenances sociales). Par conséquent, les « langues » sont des objets vivants, soumis à multiples phénomènes de variations et les frontières entre les langues sont considérées comme non hermétiques, car elles relèvent d'abord des pratiques sociales.
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+ On appelle langue naturelle une langue qui s'est formée au cours du temps par la pratique de ses locuteurs, à partir d'états de langues antérieurs et/ou d'emprunts à d'autres langues. C'est le cas d'une grande majorité des langues parlées dans le monde.
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+ Au contraire, on appelle langue construite, parfois improprement langue artificielle, une langue qui résulte d'une création normative consciente d'un ou de plusieurs individus. C'est notamment le cas de l'espéranto, seule langue construite comptant un nombre significatif de locuteurs dans 120 pays du monde, mais aussi de son dérivé ido, du volapük qu’elle a supplanté, de l'interlingua, du lojban, du pandunia, du toki pona, ou des langues imaginaires utilisées dans les œuvres de fiction : klingon (Star Trek), na'vi (Avatar), elfique (Seigneur des Anneaux), etc.
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+ Certaines langues ont également été créées historiquement pour permettre l'intercompréhension entre des locuteurs à l'occasion d'échanges commerciaux, comme le kiswahili, mélange de grammaire bantoue et de vocabulaire arabe, développé après la Renaissance par les marchands sur la côte est-africaine.
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+ On appelle langue vivante une langue qui est utilisée oralement par des personnes dont elle est la langue maternelle (ou par une communauté suffisamment nombreuse) de façon suffisamment intensive pour permettre une évolution spontanée de la langue (grammaticale, phonétique, etc.).
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+ On appelle langue morte ou éteinte une langue qui n'est plus pratiquée oralement comme langue maternelle mais qui peut être encore utilisée dans certains domaines (tels que la religion, comme le latin ou le copte). C'est pourquoi certains préfèrent parler de langue ancienne. La connaissance des langues mortes, en permettant l'étude des textes anciens, est utile notamment à la linguistique historique ainsi qu'à l'histoire et à ses disciplines annexes. Les deux langues mortes les plus importantes de la culture occidentale sont le latin et le grec ancien. Celle des cultures indiennes ou influencées par l'Inde est le sanskrit.
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+ Il est possible de « ressusciter » et de reconstruire des langues mortes, comme le montre l'exemple de l'hébreu moderne.
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+ Une langue vivante est rarement un système uniforme et rigide, elle varie généralement selon le lieu géographique (dialectes), le milieu social (sociolectes) et les individus (idiolectes) et, bien sûr, selon le temps (diachroniquement), ce qui fait que, considérée à un moment donné, une langue est toujours en évolution et contient plusieurs états. Par exemple, le système phonologique des langues évolue, ce qu'étudie la phonétique historique. Une langue vivante est définie dans une géographie linguistique internationalement reconnue et se définit par sa frontière linguistique. Si cette aire linguistique est traversée par une frontière, c'est une langue transfrontalière, par exemple le basque.
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+ On appelle langue maternelle ou langue parentale d'une personne, une langue que cette personne a apprise dans son enfance au cours de son apprentissage du langage.
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+ Une même langue définie par la linguistique, par la sociolinguistique et par la typologie sociolinguistique des langues, dont les locuteurs se comprennent spontanément, complètement et sans avoir besoin de traducteur ni de dictionnaire, peut avoir plusieurs dénominations et s'écrire avec plusieurs alphabets pour des raisons historiques, politiques, religieuses et identitaires : c'est par exemple le cas du hindi/ourdou[1], du moldave/roumain[2] ou encore du serbo-croate appelé désormais BCMS pour Bosnien-Croate-Monténégrin-Serbe[3].
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+ Le commencement énigmatique du langage et les origines des langues actuelles suscitent des hypothèses parfois contradictoires. Diverses recherches des anthropologues, des archéologues, des généticiens et des linguistes suggèrent l'hypothèse d'une langue commune[4] ; d'autres recherches, tout aussi nombreuses, la réfutent et généralement retiennent l'hypothèse de familles de langues. La Bible, entre autres, suggère que la langue a depuis toujours été utilisée par les humains, et que c'est à cause de l'événement de la Tour de Babel que les différents groupes de langues sont apparus. Mais tous admettent que les langues humaines, constituées de paroles, c'est-à-dire de « conventions arbitraires partagées par tel ou tel groupe d'individus », constituent une forme de langage différente de celles des autres espèces animales, une forme dont la particularité est une très grande plasticité et diversité[5], tandis que, chez les autres espèces, le langage sonore, gestuel, chromatique ou chimique de chacune est unique, et comporte tout au plus quelques « dialectes » (voir l'article Communication animale).
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+ Il est impossible de déterminer avec précision le nombre de langues parlées dans le monde, en raison de la difficulté qu'il y a à tracer des frontières précises entre les langues, notamment à différencier les langues des dialectes. Selon les estimations, il existerait aujourd'hui entre 3 000 et 7 000 langues vivantes[6],[7]. L'ONU reconnaît 141 langues officielles.
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+ Quelques grandes familles de langues sont les plus importantes.
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+ Les langues flexionnelles de la famille indo-européenne sont parlées en première langue par un peu plus de 40 % de l'humanité : Asie du Sud, Europe, Amériques, Océanie. L'anglais, le français et le portugais sont souvent aussi langues officielles en Afrique subsaharienne, donc pour plus de 10% de la population mondiale.. Depuis le début du vingtième siècle, et surtout après 1945, l'anglais est devenu la principale langue de communication internationale.
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+ Les langues isolantes et à tons de la famille sino-tibétaine sont parlées par plus de 20 % de la population mondiale, la plus importante étant le mandarin.
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+ Quelques autres groupes de langues sont parlés par environ 5% de la population mondiale avec une parenté souvent plus difficile à établir : langues ouralo-altaïques majoritairement agglutinantes (japonais, coréen, turc...), langues austronésiennes (dont l'indonésien-malais) ; langues dravidiennes (dont le tamoul) ; langues afro-asiatiques (dont l'arabe) ; langues nigéro-congolaises.
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+ Les autres groupes de langues repérés sont beaucoup moins importants démographiquement.
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+ L'estimation du nombre de locuteurs d'une langue (en première et en seconde langue) peut donner d'importantes divergences pour certaines langues. C'est notamment le cas du français ; Ethnologue.com[8] estime le nombre de locuteurs du français à 128 millions en 1999, dont seulement 77 millions en première langue, alors que dans le même temps pour d'autres, la francophonie représenterait un ensemble de 600 millions de personnes vers 2050.
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+ Treize langues sont parlées par plus de 100 millions de personnes en tant que langue maternelle et langue seconde. En tête l'anglais (1,5 milliard), puis le mandarin (1 milliard), l'espagnol (567 millions), l'arabe (568 millions), l'hindi (381 millions), le français (274 millions), le russe (268 millions), le bengali (267 millions), le portugais (240 millions), le malais et l'indonésien (198 millions) l'ourdou (162 millions), l'allemand (143 millions) et le japonais (130 millions)[9].
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+ Les noms de chaque langue sont multiples et ne doivent pas être confondus avec ceux des peuples, eux-mêmes variables, évolutifs et multiples. D'une part, il existe des différences entre endonymes et exonymes, par exemple pour la langue appelée inuit par ses locuteurs, mais eskimo par les Amérindiens. D'autre part, il existe des langues très proches et en grande partie intercompréhensibles, mais néanmoins différentes et désignées par des noms différents, comme dans les cas du tchèque et du slovaque d'un côté, du macédonien et du bulgare de l'autre. Par ailleurs, pour une même langue totalement intercompréhensible, il peut exister des alphabets, une histoire et des noms différents, comme dans les cas du croate et du serbe, ou encore de l'hindi et de l'ourdou. Enfin, une même langue parfaitement compréhensible par tous ses locuteurs, usant du même alphabet et ayant la même histoire, peut néanmoins changer de nom selon les pays où elle est parlée, comme c'est le cas pour le moldave-roumain.
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+ C'est pourquoi les linguistes préfèrent utiliser des dénominations scientifiques marquées par le suffixe phone, comme lorsque l'on parle d’anglophones ou de francophones nonobstant leurs nationalité, origine ou histoire.
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+ La linguiste Colette Grinevald estime qu'environ 50 % des langues disparaîtront d'ici 2100. Dans certaines régions où les langues sont diverses mais les locuteurs de chacune peu nombreux, cela pourrait être de l'ordre de 90 % (comme en Australie et en Amérique)[10]. Début 2008, l'ONG Survival International estimait qu'une langue indigène disparaît « toutes les deux semaines »[11]. Cette estimation est confirmée par un rapport de l'UNESCO qui classe 2 464 langues comme « menacées » de disparition : en moyenne, soit une langue disparaissant tous les quinze jours[12].
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+ Colette Grinevald estime qu'en 2100 les langues majoritaires seront[10] :
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+ Le français est utilisé comme langue de la diplomatie internationale, des « pays non alignés », des organisations internationales, des Jeux olympiques. La francophonie devrait donc bien se porter, notamment à travers son développement au sein de la communauté des pays francophones, son expansion en Afrique et au Maghreb et le concours du dynamisme linguistique des francophones canadiens, belges et suisses. Ainsi, selon le démographe et sociologue Richard Marcoux, le français pourrait en 2050 compter 600 millions de locuteurs[13].
56
+
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+ Une langue est considérée comme menacée si elle risque de ne plus avoir de locuteurs d'ici la fin du XXIe siècle. Une langue qui paraît solide, car utilisée par plusieurs millions de personnes, peut être en danger. C'est notamment le cas des langues quechua en Amérique du Sud, car très peu de jeunes les apprennent.
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+
59
+ Depuis que la majorité de l'humanité vit dans des milieux urbains, cette disparition s'accélère. Une des causes est l'exode rural, qui conduit à l'absence de transmission des traditions et des langues associées. Souvent, la pression sociale fait que les locuteurs de langues minoritaires (comme les Amérindiens mais aussi de nombre de langues dites régionales, comme en France avec les Bretons durant les années 1950 ou la langue corse, déclarée « en danger » par l'Unesco en 2009) considèrent que parler une langue traditionnelle est un handicap pour l'intégration dans la société et pour trouver du travail. La pression exercée par certains États, qui considèrent que la langue est un des ciments de la société, est également un facteur de disparition de la diversité linguistique.
60
+
61
+ La disparition de ces langues entraîne avec elle la disparition de pans entiers de la culture traditionnelle de certains groupes. La disparition d'une langue traditionnelle et le mauvais apprentissage de la langue dominante occasionnent un malaise chez certaines personnes, par manque d'intégration, celles-ci ne pouvant se reconnaître dans aucune culture.
62
+
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+ Internet joue un rôle ambivalent. C’est d'un côté un accélérateur de la disparition des langues, par l'uniformisation des moyens de communications, mais c’est aussi un moyen de préserver ces langues, par l'établissement de communautés parlant des langues traditionnelles.
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+
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+ L'ONG Terralingua estime que 20 % des langues se sont éteintes entre 1970 et 2005 et prévoit que seuls 10 % des idiomes aujourd'hui menacés passeront le cap du XXIIe siècle.
66
+
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+ Certaines langues disparaissent, mais il arrive aussi que des langues soient créées. En général, cela se produit suivant trois axes :
68
+
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+ Il existe également un cas plus marginal, avec ce que l'on appelle les langues imaginaires ou de fiction (schtroumpf, novlangue, kobaien, quenya, sindarin ou encore klingon, Na'vi). Cette dernière catégorie tient plus du plaisir ludique et littéraire que de la véritable fonctionnalité linguistique (bien que les langues créées dans cette catégorie puissent être fonctionnelles).
70
+
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+ Certaines langues construites sont devenues langue d'État, par exemple le chinois mandarin qui fut créé en 1956 par le gouvernement communiste chinois afin de créer une langue commune pour la Chine.
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+ L'existence des Indo-Européens est établie sur la base d'une comparaison entre les langues. Aucun vestige historique (monuments funéraires, œuvres d'art, artisanat, etc.) ne l'atteste par ailleurs de façon sûre. L'existence des Indo-Européens n'est pas une donnée de l'histoire, mais une hypothèse formulée à partir de la comparaison entre des milliers de mots. Par exemple, le mot mère se dit mater en latin, mothar en gothique, mathir en vieil irlandais, matar en sanskrit, etc. Le terme indo-européen a été introduit en 1816 par l'Allemand Franz Bopp pour désigner un ensemble de langues d'Europe et d'Asie dont la parenté structurale s'est révélée remarquable. Le sanskrit, le grec, le latin, le hittite, le vieil irlandais, le gothique, le vieux bulgare, le vieux prussien, etc., présentent des liens communs.
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+ Les langues se valent-elles dans leur capacité à former des pensées, à communiquer des informations ou à fédérer les hommes dans leurs actions ?
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+ Une étude menée en 2012 par des chercheurs du laboratoire Dynamique du langage, à l'Institut des sciences de l'homme, a mesuré la densité d'information transmise par syllabe dans sept langues (japonais, espagnol, italien, français, allemand, anglais et mandarin). Les auteurs observent que le débit d'information varie entre les langues (par exemple, le débit d'un hispanophone est supérieur de 26 % à celui d'un anglophone). Cependant, un autre facteur est à prendre en compte : la quantité d'information transmise par chaque syllabe. La densité d'information transmise par syllabe est inversement proportionnelle au débit. Par conséquent, les chercheurs concluent qu'en moyenne, les sept langues transmettent l'information à vitesse égale[14].
78
+
79
+ Certaines langues du monde sont souvent préférées et considérées plus "belles" que d’autres. L'allemand, par exemple, est souvent perçu comme étant une langue abrupte et désagréable, tandis que le français est, quant à lui, considéré comme sophistiqué et mélodieux[15].
80
+
81
+ Il existe 3 dimensions d’évaluation esthétique d’une langue[16] :
82
+
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+ 1. La structure : la dimension de la structure représente entre autres le caractère plus ou moins logique de la langue.
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+
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+ 2. La sonorité : la sonorité touche aux caractéristiques sonores d’une langue telles que sa fluidité ou sa mélodie à l’oral.
86
+
87
+ 3. La valeur : la dimension de la valeur est quant à elle reliée à des facteurs socio-culturels, ainsi qu’à la sonorité et à la structure. Les préférences individuelles basées sur des aspects tels que la beauté ou la plaisance d'une langue relèvent de la valeur qu’un individu attribue à une langue.
88
+
89
+ L’origine de telles préférences esthétiques fait débat entre les linguistes et deux hypothèses à caractères opposés ont été suggérées[17].
90
+
91
+ La première, axée sur les aspects sonores du langage, est appelée hypothèse de la valeur inhérente (en anglais, inherent value hypothesis). Elle prétend que certaines langues, variétés, dialectes ou encore accents sont intrinsèquement plus attrayants que d’autres[15],[18]. Elle affirme que l’être humain peut être biologiquement attiré par certains sons ou manières de parler propres à une langue. Dire qu’une langue est plus belle qu’une autre insinue une notion de prestige et de supériorité.
92
+
93
+ Par exemple, les locuteurs d’une langue dite moins belle peuvent se sentir gênés de parler librement dans leur langue. La beauté perçue d’une langue peut aussi avoir des impacts sociaux importants. Ainsi certains locuteurs d’une langue auront plus de chance ou non dans la vie professionnelle (par exemple entretiens d’embauche) ou seront plus pris au sérieux dans certains contextes institutionnels (audience au tribunal, accès à des soins dans les hôpitaux, recherche de logement)[15].
94
+
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+ La deuxième hypothèse, centrée sur des aspects socio-culturels, est appelée hypothèse de la norme imposée (en anglais, imposed-norm hypothesis). Contrairement à la première, celle-ci défend que la préférence pour une langue, variété, dialecte ou accent dépend des connotations sociales qui leur sont attachées, telles que le statut social ou le prestige de ses locuteurs[17].
96
+
97
+ Diverses études ont été menées afin de prouver ou de réfuter ces hypothèses. Dans une étude de 2016[19], il est mentionné que la langue suédoise serait plus belle que le danois. Pour confirmer ou contester cette idée, des locuteurs allemands et chinois n’ayant aucune connaissance des deux langues scandinaves devaient les juger. Même sans idée préconçue sur la langue et la culture, le suédois est préféré par les participants allemands et chinois. Cette étude argumente ainsi en faveur de l'hypothèse de la valeur inhérente.
98
+
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+ Plusieurs autres études semblent soutenir la validité de l'hypothèse de la norme imposée[20].
100
+ Les résultats d’une recherche de 2015[21] sur les dialectes suisse allemands Bernois et Thurgovien suggèrent que les anglophones et les francophones qui ne sont pas familiers avec les différents dialectes et connotations sociales qui leur sont attachées ne préfèrent pas un dialecte à l’autre. Cependant, les Zurichois ont montré une préférence nettement plus grande pour le dialecte Bernois. L’étude a démontré ainsi que la prédilection par ce dialecte dépend uniquement de facteurs extralinguistiques qui se basent sur des connotations et stéréotypes sociales déjà ancrés dans la société.
101
+
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+ De façon générale, les linguistes penchent en faveur de l'hypothèse de la norme imposée[20]. En d’autres termes, il n’existe pas réellement de langues plus belles que d’autres, mais l’individu est faussé dans son jugement par les connotations sociales auxquelles les langues sont rattachées. Néanmoins, quelques études démontrent la pertinence de l'hypothèse de la valeur inhérente, selon laquelle les individus seraient plus attirés par certains sons. La difficulté à prouver ou à réfuter ces hypothèses provient du manque d'études "neutres", c’est-à-dire, des études où les participants ne sont en aucun cas capables d’identifier la langue en question. Dans ce cas-là, l’individu serait dépourvu de toute connotation sociale liée à cette langue, et pourrait ainsi avoir un avis plus objectif fondé uniquement sur la sonorité.
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+ Les langues peuvent avoir différents statuts dans les organisations internationales, particulièrement, la langue officielle et la langue de travail.
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+ Sur la Toile, la langue est gérée dans les langages de balisage qui manipulent du texte en langage naturel dans des documents[22].
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+ Il existe de nombreux besoins, de nombreuses dispositions juridiques, de nombreuses pratiques qui demandent de gérer la langue d'une certaine manière :
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+ Il existe deux usages de la langue dans les langages HTML et XML :
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+ Voir aussi : langue (métadonnée)
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+ L'arrivée des nouvelles technologies comme l'informatique, Internet et les téléphones cellulaires avec messages textos ont mené à la création d'une nouvelle façon d'écrire les langues, comme le langage SMS ou l'alphabet de tchat arabe[23].
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+ Toutes les langues ne sont pas égales sur internet : certaines bénéficient d'une présence beaucoup plus importantes (comme l'anglais) tandis que d'autres, bien qu'ayant de nombreux locuteurs, sont quasiment absentes du net[24]. Sur les plus de 6000 langues dans le monde, environ 280 sont présentes sur Wikipedia et seulement 500 ont une présence numérique[25]
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Une langue officielle est une langue qui est spécifiquement désignée comme telle, dans la constitution ou les textes de loi d'un pays, d'un État ou d'une organisation quelconque.
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+ Elle s'impose à tous les services officiels de l'État (organes de gouvernement, administrations, tribunaux, registres publics, documents administratifs, etc.).
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+ La moitié des pays du monde dispose d'une langue officielle.
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+ Certains d'entre eux ne connaissent qu'une seule langue officielle, tels la France et l'Allemagne.
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+ Certains pays ont plusieurs langues officielles, tels la Finlande, la Suisse, le Canada, le Luxembourg, la Belgique et l'Afghanistan.
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+ Dans plusieurs pays, comme l'Italie, les Philippines, l'Espagne, les Pays-Bas ou l'Irak, il y a une langue officielle pour le pays, mais d'autres langues sont coofficielles dans certaines régions.
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+ Enfin, certains pays n'ont une (ou plus rarement plusieurs) langue officielle qu'en pratique (de facto), mais qui n'est pas prévue dans leur constitution : le Mexique, l'Australie, le Belize, le Chili, l'Éthiopie, l'Érythrée, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Tanzanie, l'île Maurice, la Suède, le Royaume-Uni ou le Vatican.
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+ Les langues officielles de la Belgique sont le français, le néerlandais et l'allemand, en raison des trois communautés linguistiques du pays. La Flandre est une région unilingue de langue néerlandaise, la Wallonie est une région officiellement bilingue français et allemand (bien que les locuteurs germanophones soient très minoritaires et qu'ils soient concentrés dans les Cantons de l'est qui est aussi le seul endroit du pays où les panneaux sont également affichés en allemand) et la Région de Bruxelles-Capitale est bilingue sur tout son territoire. Quelques communes dont les locuteurs de la langue officielle de la région où elles se trouvent sont minoritaires ont pour cette raison acquis le statut de « Communes à facilités » et sont officiellement bilingues, bien que ce statut ait causé de nombreux litiges conduisant parfois à des heurts entre les communautés linguistiques.
20
+
21
+ Le français et l'anglais sont les deux langues officielles du Cameroun[1]. Du point de vue de l'espace théorique occupé par chacune des deux langues, ce bilinguisme se répartit comme suit : huit Régions francophones (Centre, Est, Littoral, Ouest, Sud, Adamaoua, Nord, Extrême-Nord) et deux Régions anglophones (Nord-Ouest, Sud-Ouest). Le bilinguisme au Cameroun est reconnu et protégé par les différentes constitutions qu'a connues le pays depuis octobre 1961[2].
22
+
23
+ Les langues officielles du Canada sont, au niveau fédéral, le français et l'anglais[3]. Une partie de la population, principalement au Québec, est francophone. La population hors-Québec est majoritairement anglophone, même si des communautés francophones existent également dans chaque province et territoire. Le Nouveau-Brunswick, avec sa communauté acadienne, est d'ailleurs l'unique province canadienne à avoir l'anglais et le français comme langues officielles[4].
24
+
25
+ La population du Québec est très majoritairement francophone depuis l'établissement de la Nouvelle-France. En 1974, le gouvernement libéral de Robert Bourassa déclara le français comme unique langue officielle par la loi 22. Certains accommodements sont néanmoins faits à la communauté historique anglophone, tels qu'une traduction obligatoire des lois et la possibilités de recevoir certains services en anglais. La loi encadrant présentement le statut du français au Québec est la charte de la langue française[5], souvent appelée la loi 101.
26
+
27
+ Aucune langue officielle n'a jamais été adoptée au niveau fédéral.
28
+
29
+ Toutefois, l'anglais est la langue officielle dans 32 États sur 50[6]. De surcroît, l'État de Hawaï a choisi une deuxième langue officielle (le hawaïen), l'Alaska a également reconnu ses vingt langues indigènes et plusieurs territoires américains ont adopté une deuxième langue officielle (l'espagnol à Porto Rico, le chamorro à Guam, le samoan aux Samoa américaines). Certaines paroisses (comtés) de la Louisiane sont « à facilités » pour les francophones, et il y a des communes et des comtés aux États-Unis « à facilités » pour les hispanophones ; néanmoins, aucun des cinquante États n'a adopté le français ou l'espagnol comme deuxième langue officielle.
30
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31
+ En France, le français est langue officielle. En 1539 l'ordonnance du roi François Ier, dite ordonnance de Villers-Cotterêts, rend obligatoire l'usage du français en remplacement du latin comme langue des tribunaux et des chancelleries, et non pour remplacer les langues régionales[7]. Depuis 1992, l'article 2 de la constitution précise que « La langue de la République est le français »[8].
32
+
33
+ Dans le Grand-Duché de Luxembourg, le français et l'allemand sont historiquement langues officielles, auxquelles s'est ajouté le luxembourgeois en 1984. Bien que le pays soit trilingue sur tout son territoire, les panneaux ne sont toutefois pas systématiquement affichés dans les 3 langues.
34
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35
+ La langue des signes de Nouvelle-Zélande est reconnue depuis avril 2006 comme étant une des trois langues officielles, avec l'anglais et le māori[9].
36
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37
+ Au Royaume-Uni, l'anglais est de facto la langue officielle. Le gallois, l'écossais, l'irlandais, le mannois, le scots, le scots d'Ulster et le cornique sont des langues régionales d'après la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Le français était langue officielle en Angleterre pendant une partie du Moyen Âge.
38
+
39
+ En Suisse, l'allemand, le français et l'italien ont le statut constitutionnel de langues officielles depuis la fondation de l'État fédéral en 1848. Tandis que le romanche a le statut de langue nationale depuis 1938, et plus récemment de langue semi-officielle, uniquement pour « les rapports que la Confédération entretient avec les personnes de langue romanche[10] ». Le yéniche est reconnu symboliquement en tant que langue nationale sans territoire[11].
40
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41
+ L'ukrainien est la langue officielle mais treize autres langues minoritaires sont reconnues, dont le russe, le hongrois et le roumain.
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+ Le russe est majoritaire à l'est et au sud du pays notamment dans de grandes villes comme Odessa et est compris par la plupart des Ukrainiens. La forte présence de la langue russe en Ukraine est due à l'histoire commune durant plusieurs siècles entre l'Ukraine et la Russie, entre autres dans le cadre de l'Empire russe et, plus récemment, de l'Union soviétique.
44
+
45
+ Dans la République populaire de Donetsk et la République populaire de Lougansk, le russe et l'ukrainien sont les deux langues officielles.
46
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47
+ Certaines organisations internationales ont aussi des langues officielles et/ou des langues de travail.
48
+
49
+ L'ONU s'est dotée de six langues officielles (arabe, anglais, espagnol, français, mandarin, russe), qui sont les langues les plus largement comprises dans le monde même dans les régions où on ne les parle pas spontanément ; tous les travaux et débats sont retranscrits dans ces six langues officielles.
50
+
51
+ L'Union européenne représente un cas particulier fort intéressant puisqu'en théorie elle ne privilégie la langue d'aucun État. Elle reconnaît 24 langues officielles, soit presque toutes les langues officielles dans au moins un pays membres (seuls le luxembourgeois et le turc sont langues officielles dans un pays membre mais pas au niveau de l'Union européenne). Tous les actes législatifs sont traduits dans ces langues.
52
+
53
+ Dans son fonctionnement quotidien, l'Union européenne utilise l'allemand, l'anglais et le français comme langues de travail. Dans la pratique, l'anglais occupe une place dominante au détriment des autres langues, en particulier dans les offres d'emploi pour les nouveaux fonctionnaires.
54
+
55
+ L'existence d'une seule langue officielle est compatible avec une autre langue parlée dans le pays par davantage de personnes. Ainsi dans certains pays d'Afrique ou d'Asie, les langues officielles et d'enseignement (français, anglais ou portugais, par exemple), héritées du colonialisme, ont surtout un statut de langues véhiculaires permettant aux différents groupes ethniques de communiquer entre eux.
56
+
57
+ De même, dans les pays arabes, la langue officielle est l'arabe littéral alors que la langue maternelle est un arabe dialectal (langue issue de l'arabe mais différente car ayant évolué localement) ou même une langue totalement différente car ne faisant partie du même groupe linguistique (tamazight, kurde).
58
+
59
+ Autre exemple, la République d'Irlande considère l'anglais, qui est parlé par une majorité d'Irlandais, comme deuxième langue : le pays a adopté le gaélique comme langue nationale officielle alors qu'il n'est parlé que par une faible proportion de la population.
60
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61
+ En Chine, le mandarin est la langue officielle du pays bien que la majorité de la population chinoise lui préfère les langues régionales. Seule l'écriture chinoise détient cet avantage d'être intelligible par la grande majorité et permet aux différents groupes du peuple chinois de se comprendre.
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+ En Inde, le pays possède deux langues officielles, le hindi et l'anglais, et 22 langues régionales reconnues, dont l'usage et la répartition géographique diffèrent grandement. Le hindi, parlé par environ 40 % de la population dont les locuteurs sont principalement regroupés dans le nord du sous-continent, n'arrive pas à s'imposer comme la seule langue officielle de la fédération. Les autorités ont alors recours le plus souvent à l'usage de l'anglais, langue de l’ancien colonisateur, pourtant qualifiée de « langue officielle secondaire », pour pouvoir communiquer avec les populations non hindiphones, qui sont majoritaires dans le sud du pays.
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+ Enfin, en Indonésie, où l'indonésien est utilisée par la plupart des habitants comme langue nationale véhiculaire, les langues régionales (qui, comme l'indonésien, sont dérivées du malais) sont également utilisées quotidiennement par la majorité des Indonésiens.
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+ Pour le Canada et le Québec
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+ Taïwan Singapour État Wa Nations uniesOrganisation de coopération de ShanghaiAssociation des nations de l'Asie du Sud-Est
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5
+ Les langues chinoises (chinois simplifié : 中国语文 ; chinois traditionnel : 中國語文 ; pinyin : zhōnggúo yǔwén[1]) ou langues sinitiques, souvent désignées dans leur ensemble sous le nom de « chinois » (中文, zhōngwén[2]), appartiennent à la famille des langues sino-tibétaines.
6
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7
+ On considère la langue écrite (文, wén[3]) comme la plus universelle, qui transcende la prononciation des divers parlers. La langue parlée dans son caractère le plus général est le plus souvent appelée hanyu (汉语 [4]), soit « langue des Han », même si d'autres groupes ethniques ont progressivement adopté cette langue. Les différents parlers peuvent être considérés comme langue (语, yǔ[5]) ou comme dialecte (chinois : 方言 ; pinyin : fāngyán). Le statut d'un parler comme langue ou dialecte est souvent sujet à controverses en l'absence de références écrites à la prononciation[6].
8
+
9
+ On distingue généralement sept grandes langues chinoises parlées modernes :
10
+
11
+ Certains linguistes distinguent parfois trois autres langues importantes :
12
+
13
+ Voir liste des langues chinoises
14
+
15
+ Le chinois archaïque, dont ces langues sont issues, n'était pas une langue à tons, et se distinguait fortement des langues modernes par son type sur le plan phonologique comme sur le plan morphologique. Les langues chinoises sont apparentées aux langues tibéto-birmanes.
16
+
17
+ Mais il existe aussi d'autres groupes plus réduits et pas encore classés, parmi lesquels : le dialecte danzhou, parlé à Danzhou, sur l'île de Hainan ; Xianghua (乡话), à ne pas confondre avec xiang (湘), parlé à l'Ouest du Hunan ; et Shaozhou tuhua, parlé dans le Nord Guangdong. La langue doungane, parlée en Asie centrale, est très apparentée au mandarin. Cependant, on ne la considère généralement pas toujours comme « chinoise », car écrite en cyrillique et parlée par les Dounganes hors de République populaire de Chine. De plus, ils ne sont pas considérés comme faisant partie de la diaspora chinoise à quelque niveau que ce soit. Référez-vous à liste des langues chinoises pour une liste complète de ces langues issues de plus grands groupes.
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+
19
+ Les langues chinoises s'écrivent avec des caractères chinois (汉字, hanzi, « caractères des Han », traduit en français par sinogrammes). Depuis leurs créations, ils ont évolué au cours des siècles pour atteindre la forme actuelle, qui se distingue par une écriture traditionnelle et une autre simplifiée.
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+
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+ Les caractères traditionnels conservés à Taïwan, Macao et Hong Kong y diffèrent. Macao et Hong Kong parlant majoritairement cantonais alors que Taïwan parle majoritairement mandarin et un dialecte du minnan appelé localement taïwanais et ayant subi une forte influence du Japon pendant sa colonisation, du fait de la Guerre sino-japonaise (1894-1895), puis des États-Unis à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
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+
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+ Les caractères traditionnels sont conservés à Taïwan, Macao et Hong Kong, également dans la diaspora chinoise à l'étranger.
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+ Il exista aussi un code d'écriture chinois exclusivement utilisé par des femmes, le nüshu, utilisé dans une région où, autrefois, les femmes n'avaient pas le droit d'écrire.
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+ Dans les différentes régions ou districts autonomes, des écritures locales comme le dongba ou le dai sont utilisées.
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+ Plusieurs systèmes de transcription sont utilisés le mandarin, pour le cantonais et d'autres langues chinoises :
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+ Contrairement à une idée répandue, la grammaire des langues chinoises n'est pas uniforme d'une langue à l'autre. Si ces langues partagent de nombreux points communs, en connaître une ne permet cependant pas de savoir parler les autres (sauf le mandarin, sur lequel la langue écrite normalisée est fondée). Chacune possède sa phonologie, sa syntaxe, sa propre utilisation des caractères (un caractère dans une langue chinoise donnée n'aura pas forcément le même sens dans une autre) voire des caractères qui lui sont propres (pour l'instant, seuls ceux du cantonais semblent accessibles dans les jeux de caractères habituels).
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+
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+ On peut cependant constater les principaux points communs entre ces langues, ce qui permet d'établir une typologie chinoise :
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+
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+ La carte linguistique de la Chine pourrait être divisée en deux : au nord du Yangzi Jiang trônerait le mandarin, et au sud les différents dialectes comme le wu ou le cantonais ou bien encore le hakka. Cette diversité peut s'expliquer par la carte géographique, là où les montagnes au sud ont fait barrière naturelle et donc favoriser l'émergence d'une plus grande différence entre ces différentes régions.
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+
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+ Mais la ligne linguistique chinoise ne s'arrête pas ici, elle est à échelle « mondiale », du moins en Asie.
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+ Toutes les langues chinoises du nord de la Chine ont été influencées par le mandarin, alors que celles du sud par les langues méridionales. Ceci se remarque notamment dans les nombres :
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+ Mandarin
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+ Pinyin
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+ Coréen
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+ Japonais
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+ Signification
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+ Ce phénomène s'explique par la sinisation de la Corée et du Japon.
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+ À partir du VIIe siècle av. J.-C., les Chinois commencent à s'introduire dans la péninsule coréenne apportant avec eux leur culture. La contrée commerce avec le nord de la Chine, plus proche, qui leur vend des objets d'arts, et à partir de -108, les Han soumettent les tribus et établissent quatre commanderies, avec un peuplement exclusif de Chinois du nord. Commence alors une période de lente sinisation jusqu'aux Trois Royaumes de Corée où une culture sino-coréenne se développe. De nos jours, 70 % du vocabulaire coréen est issu du chinois mandarin.
54
+
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+ Au Japon, la sinisation se fait du IIIe siècle av. J.-C. jusqu'au VIIe siècle, début de la Période de Nara. L'archipel est abordé par la culture chinoise par le Bouddhisme dont les principaux bonzes sont originaires de Corée ou de la Chine septentrionale. Avec eux, les Chinois et les Coréens ont apporté l'écriture et la langue chinoise, cependant les Japonais possédaient déjà une langue. Les lettrés de l'archipel révolutionnèrent alors la langue japonaise : certains mots sont lus en sino-nippon (on'yomi,音読み) tandis que d'autres sont lus en japonais (kun'yomi, 訓読み). Peu à peu, certains mots ont supplanté les mots originels et à partir du VIIe siècle, la civilisation japonaise émerge, s'appuyant sur les modèles chinois, empruntant sans cesse des néologismes au chinois (venus[réf. nécessaire] du sino-coréen ou du chinois du nord).
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+
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+ Cantonais
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+ Transcription
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+
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+ Thaï
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+ Sino-vietnamien
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+ Signification
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+ Les Langues tai-kadai sont originaires des bords du Yangzi Jiang. Avec l'expansion chinoise, les différents peuples thaïs ont migré vers le sud, au Yunnan. De là, les contrées peuplées de thaïs étaient tributaires à la Chine impériale, et les représentants chinois venaient des littoraux méridionaux, à cause de la proximité, apportant avec eux un vocabulaire proto-cantonais-hakka-wu. Du IIIe siècle av. J.-C. jusqu'à l'arrivée des Mongols au pouvoir (1271), les Thaïs vivaient entre le Yunnan et l'actuelle Vientiane. Ils faisaient un échange de culture avec la Chine du sud, culture qu'ils apportent dans le bassin du Ménam et sur les plateaux de Khorat et du Laos au XIIIe siècle pour échapper à Gengis Khan aux dépens des Khmers. Une fois arrivés là, les peuplades commencèrent à subir une seconde influence étrangère, la culture indianisée des Môns et des Khmers. Certains mots sont alors remplacés par des mots d'origine pâlie ou khmère, laissant un faible nombre de mot d'origine sud-chinoise aux langues.
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+
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+ En -111, les Han de Chine conquirent la Dynastie Triệu vietnamienne, imposant lourdement 1000 ans de domination. Depuis Guangxi, les généraux chinois (cantonais) instaurent le chinois comme langue officielle de la contrée. Le processus de colonisation du delta du Fleuve Rouge et d'assimilation de la population par les Chinois envoie les habitants des côtes est et sud de la Chine. Les différents idiomes se mélangent avec le vietnamien naissant, créant la langue sino-viêt. À la suite de cela, la culture chinoise se répand au Giao Chỉ faisant perdre les racines viet indigènes à la population. À l'indépendance de 968, le Vietnam est profondément sinisé, la langue transformée et la culture assimilée.
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+ Aux Philippines, on peut retrouver en tagalog un certain nombre de mots provenant du hakka, puis du cantonais, et dans une moindre mesure du mandarin. Cela est dû à l'existence d'un comptoir chinois, Ma-i, sur l'île actuelle de Mindoro dans la période du XIe au XIVe siècle voire au XVIe. Les indigènes philippins recevaient une petite influence chinoise, et les mots empruntés furent principalement dans le domaine gastronomique comme Batsoy qui vient du hakka 肉水 bah-chúi désignant une soupe au porc, ou encore Pansit de 便食 piān-ê-si̍t, Tokwa de 豆干 tāu-koa le tofu. L'émigration chinoise aux Philippines durant les années 60-70 joua également un grand rôle.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Une langue est un système évolutif de signes linguistiques, vocaux, graphiques ou gestuels, qui permet la communication entre les individus.
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+ Selon le linguiste André Martinet, « une langue est un instrument de communication selon lequel l'expérience humaine s'analyse, différemment dans chaque communauté, en unités douées d'un contenu sémantique et d'une expression phonique, les monèmes ; cette expression s'articule à son tour en unités distinctives et successives, les phonèmes, en nombre déterminé dans chaque langue, et dont la nature et les rapports mutuels diffèrent eux aussi d'une langue à l'autre ».
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+ Il n'existe pas de critère strictement linguistique permettant de distinguer une langue d'un dialecte.
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+ Dans une perspective sociolinguistique (étude des langues dans leur rapport aux sociétés), le terme « langue » définit tout idiome remplissant deux fonctions sociales fondamentales : la « communication » (c'est au moyen de la langue que les acteurs sociaux échangent et mettent en commun leurs idées, sentiments, pensées, etc.) et l'« identification » (par son double aspect individuel et collectif, la langue sert de marqueur identitaire quant aux caractéristiques de l'individu et de ses appartenances sociales). Par conséquent, les « langues » sont des objets vivants, soumis à multiples phénomènes de variations et les frontières entre les langues sont considérées comme non hermétiques, car elles relèvent d'abord des pratiques sociales.
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+ On appelle langue naturelle une langue qui s'est formée au cours du temps par la pratique de ses locuteurs, à partir d'états de langues antérieurs et/ou d'emprunts à d'autres langues. C'est le cas d'une grande majorité des langues parlées dans le monde.
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+ Au contraire, on appelle langue construite, parfois improprement langue artificielle, une langue qui résulte d'une création normative consciente d'un ou de plusieurs individus. C'est notamment le cas de l'espéranto, seule langue construite comptant un nombre significatif de locuteurs dans 120 pays du monde, mais aussi de son dérivé ido, du volapük qu’elle a supplanté, de l'interlingua, du lojban, du pandunia, du toki pona, ou des langues imaginaires utilisées dans les œuvres de fiction : klingon (Star Trek), na'vi (Avatar), elfique (Seigneur des Anneaux), etc.
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+ Certaines langues ont également été créées historiquement pour permettre l'intercompréhension entre des locuteurs à l'occasion d'échanges commerciaux, comme le kiswahili, mélange de grammaire bantoue et de vocabulaire arabe, développé après la Renaissance par les marchands sur la côte est-africaine.
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+ On appelle langue vivante une langue qui est utilisée oralement par des personnes dont elle est la langue maternelle (ou par une communauté suffisamment nombreuse) de façon suffisamment intensive pour permettre une évolution spontanée de la langue (grammaticale, phonétique, etc.).
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+ On appelle langue morte ou éteinte une langue qui n'est plus pratiquée oralement comme langue maternelle mais qui peut être encore utilisée dans certains domaines (tels que la religion, comme le latin ou le copte). C'est pourquoi certains préfèrent parler de langue ancienne. La connaissance des langues mortes, en permettant l'étude des textes anciens, est utile notamment à la linguistique historique ainsi qu'à l'histoire et à ses disciplines annexes. Les deux langues mortes les plus importantes de la culture occidentale sont le latin et le grec ancien. Celle des cultures indiennes ou influencées par l'Inde est le sanskrit.
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+ Il est possible de « ressusciter » et de reconstruire des langues mortes, comme le montre l'exemple de l'hébreu moderne.
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+ Une langue vivante est rarement un système uniforme et rigide, elle varie généralement selon le lieu géographique (dialectes), le milieu social (sociolectes) et les individus (idiolectes) et, bien sûr, selon le temps (diachroniquement), ce qui fait que, considérée à un moment donné, une langue est toujours en évolution et contient plusieurs états. Par exemple, le système phonologique des langues évolue, ce qu'étudie la phonétique historique. Une langue vivante est définie dans une géographie linguistique internationalement reconnue et se définit par sa frontière linguistique. Si cette aire linguistique est traversée par une frontière, c'est une langue transfrontalière, par exemple le basque.
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+ On appelle langue maternelle ou langue parentale d'une personne, une langue que cette personne a apprise dans son enfance au cours de son apprentissage du langage.
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+ Une même langue définie par la linguistique, par la sociolinguistique et par la typologie sociolinguistique des langues, dont les locuteurs se comprennent spontanément, complètement et sans avoir besoin de traducteur ni de dictionnaire, peut avoir plusieurs dénominations et s'écrire avec plusieurs alphabets pour des raisons historiques, politiques, religieuses et identitaires : c'est par exemple le cas du hindi/ourdou[1], du moldave/roumain[2] ou encore du serbo-croate appelé désormais BCMS pour Bosnien-Croate-Monténégrin-Serbe[3].
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+
27
+ Le commencement énigmatique du langage et les origines des langues actuelles suscitent des hypothèses parfois contradictoires. Diverses recherches des anthropologues, des archéologues, des généticiens et des linguistes suggèrent l'hypothèse d'une langue commune[4] ; d'autres recherches, tout aussi nombreuses, la réfutent et généralement retiennent l'hypothèse de familles de langues. La Bible, entre autres, suggère que la langue a depuis toujours été utilisée par les humains, et que c'est à cause de l'événement de la Tour de Babel que les différents groupes de langues sont apparus. Mais tous admettent que les langues humaines, constituées de paroles, c'est-à-dire de « conventions arbitraires partagées par tel ou tel groupe d'individus », constituent une forme de langage différente de celles des autres espèces animales, une forme dont la particularité est une très grande plasticité et diversité[5], tandis que, chez les autres espèces, le langage sonore, gestuel, chromatique ou chimique de chacune est unique, et comporte tout au plus quelques « dialectes » (voir l'article Communication animale).
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+
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+ Il est impossible de déterminer avec précision le nombre de langues parlées dans le monde, en raison de la difficulté qu'il y a à tracer des frontières précises entre les langues, notamment à différencier les langues des dialectes. Selon les estimations, il existerait aujourd'hui entre 3 000 et 7 000 langues vivantes[6],[7]. L'ONU reconnaît 141 langues officielles.
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+ Quelques grandes familles de langues sont les plus importantes.
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+ Les langues flexionnelles de la famille indo-européenne sont parlées en première langue par un peu plus de 40 % de l'humanité : Asie du Sud, Europe, Amériques, Océanie. L'anglais, le français et le portugais sont souvent aussi langues officielles en Afrique subsaharienne, donc pour plus de 10% de la population mondiale.. Depuis le début du vingtième siècle, et surtout après 1945, l'anglais est devenu la principale langue de communication internationale.
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+ Les langues isolantes et à tons de la famille sino-tibétaine sont parlées par plus de 20 % de la population mondiale, la plus importante étant le mandarin.
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+ Quelques autres groupes de langues sont parlés par environ 5% de la population mondiale avec une parenté souvent plus difficile à établir : langues ouralo-altaïques majoritairement agglutinantes (japonais, coréen, turc...), langues austronésiennes (dont l'indonésien-malais) ; langues dravidiennes (dont le tamoul) ; langues afro-asiatiques (dont l'arabe) ; langues nigéro-congolaises.
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+ Les autres groupes de langues repérés sont beaucoup moins importants démographiquement.
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+
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+ L'estimation du nombre de locuteurs d'une langue (en première et en seconde langue) peut donner d'importantes divergences pour certaines langues. C'est notamment le cas du français ; Ethnologue.com[8] estime le nombre de locuteurs du français à 128 millions en 1999, dont seulement 77 millions en première langue, alors que dans le même temps pour d'autres, la francophonie représenterait un ensemble de 600 millions de personnes vers 2050.
44
+
45
+ Treize langues sont parlées par plus de 100 millions de personnes en tant que langue maternelle et langue seconde. En tête l'anglais (1,5 milliard), puis le mandarin (1 milliard), l'espagnol (567 millions), l'arabe (568 millions), l'hindi (381 millions), le français (274 millions), le russe (268 millions), le bengali (267 millions), le portugais (240 millions), le malais et l'indonésien (198 millions) l'ourdou (162 millions), l'allemand (143 millions) et le japonais (130 millions)[9].
46
+
47
+ Les noms de chaque langue sont multiples et ne doivent pas être confondus avec ceux des peuples, eux-mêmes variables, évolutifs et multiples. D'une part, il existe des différences entre endonymes et exonymes, par exemple pour la langue appelée inuit par ses locuteurs, mais eskimo par les Amérindiens. D'autre part, il existe des langues très proches et en grande partie intercompréhensibles, mais néanmoins différentes et désignées par des noms différents, comme dans les cas du tchèque et du slovaque d'un côté, du macédonien et du bulgare de l'autre. Par ailleurs, pour une même langue totalement intercompréhensible, il peut exister des alphabets, une histoire et des noms différents, comme dans les cas du croate et du serbe, ou encore de l'hindi et de l'ourdou. Enfin, une même langue parfaitement compréhensible par tous ses locuteurs, usant du même alphabet et ayant la même histoire, peut néanmoins changer de nom selon les pays où elle est parlée, comme c'est le cas pour le moldave-roumain.
48
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+ C'est pourquoi les linguistes préfèrent utiliser des dénominations scientifiques marquées par le suffixe phone, comme lorsque l'on parle d’anglophones ou de francophones nonobstant leurs nationalité, origine ou histoire.
50
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+ La linguiste Colette Grinevald estime qu'environ 50 % des langues disparaîtront d'ici 2100. Dans certaines régions où les langues sont diverses mais les locuteurs de chacune peu nombreux, cela pourrait être de l'ordre de 90 % (comme en Australie et en Amérique)[10]. Début 2008, l'ONG Survival International estimait qu'une langue indigène disparaît « toutes les deux semaines »[11]. Cette estimation est confirmée par un rapport de l'UNESCO qui classe 2 464 langues comme « menacées » de disparition : en moyenne, soit une langue disparaissant tous les quinze jours[12].
52
+
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+ Colette Grinevald estime qu'en 2100 les langues majoritaires seront[10] :
54
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55
+ Le français est utilisé comme langue de la diplomatie internationale, des « pays non alignés », des organisations internationales, des Jeux olympiques. La francophonie devrait donc bien se porter, notamment à travers son développement au sein de la communauté des pays francophones, son expansion en Afrique et au Maghreb et le concours du dynamisme linguistique des francophones canadiens, belges et suisses. Ainsi, selon le démographe et sociologue Richard Marcoux, le français pourrait en 2050 compter 600 millions de locuteurs[13].
56
+
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+ Une langue est considérée comme menacée si elle risque de ne plus avoir de locuteurs d'ici la fin du XXIe siècle. Une langue qui paraît solide, car utilisée par plusieurs millions de personnes, peut être en danger. C'est notamment le cas des langues quechua en Amérique du Sud, car très peu de jeunes les apprennent.
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59
+ Depuis que la majorité de l'humanité vit dans des milieux urbains, cette disparition s'accélère. Une des causes est l'exode rural, qui conduit à l'absence de transmission des traditions et des langues associées. Souvent, la pression sociale fait que les locuteurs de langues minoritaires (comme les Amérindiens mais aussi de nombre de langues dites régionales, comme en France avec les Bretons durant les années 1950 ou la langue corse, déclarée « en danger » par l'Unesco en 2009) considèrent que parler une langue traditionnelle est un handicap pour l'intégration dans la société et pour trouver du travail. La pression exercée par certains États, qui considèrent que la langue est un des ciments de la société, est également un facteur de disparition de la diversité linguistique.
60
+
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+ La disparition de ces langues entraîne avec elle la disparition de pans entiers de la culture traditionnelle de certains groupes. La disparition d'une langue traditionnelle et le mauvais apprentissage de la langue dominante occasionnent un malaise chez certaines personnes, par manque d'intégration, celles-ci ne pouvant se reconnaître dans aucune culture.
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+ Internet joue un rôle ambivalent. C’est d'un côté un accélérateur de la disparition des langues, par l'uniformisation des moyens de communications, mais c’est aussi un moyen de préserver ces langues, par l'établissement de communautés parlant des langues traditionnelles.
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+ L'ONG Terralingua estime que 20 % des langues se sont éteintes entre 1970 et 2005 et prévoit que seuls 10 % des idiomes aujourd'hui menacés passeront le cap du XXIIe siècle.
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+ Certaines langues disparaissent, mais il arrive aussi que des langues soient créées. En général, cela se produit suivant trois axes :
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+ Il existe également un cas plus marginal, avec ce que l'on appelle les langues imaginaires ou de fiction (schtroumpf, novlangue, kobaien, quenya, sindarin ou encore klingon, Na'vi). Cette dernière catégorie tient plus du plaisir ludique et littéraire que de la véritable fonctionnalité linguistique (bien que les langues créées dans cette catégorie puissent être fonctionnelles).
70
+
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+ Certaines langues construites sont devenues langue d'État, par exemple le chinois mandarin qui fut créé en 1956 par le gouvernement communiste chinois afin de créer une langue commune pour la Chine.
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+
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+ L'existence des Indo-Européens est établie sur la base d'une comparaison entre les langues. Aucun vestige historique (monuments funéraires, œuvres d'art, artisanat, etc.) ne l'atteste par ailleurs de façon sûre. L'existence des Indo-Européens n'est pas une donnée de l'histoire, mais une hypothèse formulée à partir de la comparaison entre des milliers de mots. Par exemple, le mot mère se dit mater en latin, mothar en gothique, mathir en vieil irlandais, matar en sanskrit, etc. Le terme indo-européen a été introduit en 1816 par l'Allemand Franz Bopp pour désigner un ensemble de langues d'Europe et d'Asie dont la parenté structurale s'est révélée remarquable. Le sanskrit, le grec, le latin, le hittite, le vieil irlandais, le gothique, le vieux bulgare, le vieux prussien, etc., présentent des liens communs.
74
+
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+ Les langues se valent-elles dans leur capacité à former des pensées, à communiquer des informations ou à fédérer les hommes dans leurs actions ?
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+ Une étude menée en 2012 par des chercheurs du laboratoire Dynamique du langage, à l'Institut des sciences de l'homme, a mesuré la densité d'information transmise par syllabe dans sept langues (japonais, espagnol, italien, français, allemand, anglais et mandarin). Les auteurs observent que le débit d'information varie entre les langues (par exemple, le débit d'un hispanophone est supérieur de 26 % à celui d'un anglophone). Cependant, un autre facteur est à prendre en compte : la quantité d'information transmise par chaque syllabe. La densité d'information transmise par syllabe est inversement proportionnelle au débit. Par conséquent, les chercheurs concluent qu'en moyenne, les sept langues transmettent l'information à vitesse égale[14].
78
+
79
+ Certaines langues du monde sont souvent préférées et considérées plus "belles" que d’autres. L'allemand, par exemple, est souvent perçu comme étant une langue abrupte et désagréable, tandis que le français est, quant à lui, considéré comme sophistiqué et mélodieux[15].
80
+
81
+ Il existe 3 dimensions d’évaluation esthétique d’une langue[16] :
82
+
83
+ 1. La structure : la dimension de la structure représente entre autres le caractère plus ou moins logique de la langue.
84
+
85
+ 2. La sonorité : la sonorité touche aux caractéristiques sonores d’une langue telles que sa fluidité ou sa mélodie à l’oral.
86
+
87
+ 3. La valeur : la dimension de la valeur est quant à elle reliée à des facteurs socio-culturels, ainsi qu’à la sonorité et à la structure. Les préférences individuelles basées sur des aspects tels que la beauté ou la plaisance d'une langue relèvent de la valeur qu’un individu attribue à une langue.
88
+
89
+ L’origine de telles préférences esthétiques fait débat entre les linguistes et deux hypothèses à caractères opposés ont été suggérées[17].
90
+
91
+ La première, axée sur les aspects sonores du langage, est appelée hypothèse de la valeur inhérente (en anglais, inherent value hypothesis). Elle prétend que certaines langues, variétés, dialectes ou encore accents sont intrinsèquement plus attrayants que d’autres[15],[18]. Elle affirme que l’être humain peut être biologiquement attiré par certains sons ou manières de parler propres à une langue. Dire qu’une langue est plus belle qu’une autre insinue une notion de prestige et de supériorité.
92
+
93
+ Par exemple, les locuteurs d’une langue dite moins belle peuvent se sentir gênés de parler librement dans leur langue. La beauté perçue d’une langue peut aussi avoir des impacts sociaux importants. Ainsi certains locuteurs d’une langue auront plus de chance ou non dans la vie professionnelle (par exemple entretiens d’embauche) ou seront plus pris au sérieux dans certains contextes institutionnels (audience au tribunal, accès à des soins dans les hôpitaux, recherche de logement)[15].
94
+
95
+ La deuxième hypothèse, centrée sur des aspects socio-culturels, est appelée hypothèse de la norme imposée (en anglais, imposed-norm hypothesis). Contrairement à la première, celle-ci défend que la préférence pour une langue, variété, dialecte ou accent dépend des connotations sociales qui leur sont attachées, telles que le statut social ou le prestige de ses locuteurs[17].
96
+
97
+ Diverses études ont été menées afin de prouver ou de réfuter ces hypothèses. Dans une étude de 2016[19], il est mentionné que la langue suédoise serait plus belle que le danois. Pour confirmer ou contester cette idée, des locuteurs allemands et chinois n’ayant aucune connaissance des deux langues scandinaves devaient les juger. Même sans idée préconçue sur la langue et la culture, le suédois est préféré par les participants allemands et chinois. Cette étude argumente ainsi en faveur de l'hypothèse de la valeur inhérente.
98
+
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+ Plusieurs autres études semblent soutenir la validité de l'hypothèse de la norme imposée[20].
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+ Les résultats d’une recherche de 2015[21] sur les dialectes suisse allemands Bernois et Thurgovien suggèrent que les anglophones et les francophones qui ne sont pas familiers avec les différents dialectes et connotations sociales qui leur sont attachées ne préfèrent pas un dialecte à l’autre. Cependant, les Zurichois ont montré une préférence nettement plus grande pour le dialecte Bernois. L’étude a démontré ainsi que la prédilection par ce dialecte dépend uniquement de facteurs extralinguistiques qui se basent sur des connotations et stéréotypes sociales déjà ancrés dans la société.
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+
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+ De façon générale, les linguistes penchent en faveur de l'hypothèse de la norme imposée[20]. En d’autres termes, il n’existe pas réellement de langues plus belles que d’autres, mais l’individu est faussé dans son jugement par les connotations sociales auxquelles les langues sont rattachées. Néanmoins, quelques études démontrent la pertinence de l'hypothèse de la valeur inhérente, selon laquelle les individus seraient plus attirés par certains sons. La difficulté à prouver ou à réfuter ces hypothèses provient du manque d'études "neutres", c’est-à-dire, des études où les participants ne sont en aucun cas capables d’identifier la langue en question. Dans ce cas-là, l’individu serait dépourvu de toute connotation sociale liée à cette langue, et pourrait ainsi avoir un avis plus objectif fondé uniquement sur la sonorité.
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+
104
+ Les langues peuvent avoir différents statuts dans les organisations internationales, particulièrement, la langue officielle et la langue de travail.
105
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106
+ Sur la Toile, la langue est gérée dans les langages de balisage qui manipulent du texte en langage naturel dans des documents[22].
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108
+ Il existe de nombreux besoins, de nombreuses dispositions juridiques, de nombreuses pratiques qui demandent de gérer la langue d'une certaine manière :
109
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110
+ Il existe deux usages de la langue dans les langages HTML et XML :
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+
112
+ Voir aussi : langue (métadonnée)
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+
114
+ L'arrivée des nouvelles technologies comme l'informatique, Internet et les téléphones cellulaires avec messages textos ont mené à la création d'une nouvelle façon d'écrire les langues, comme le langage SMS ou l'alphabet de tchat arabe[23].
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+ Toutes les langues ne sont pas égales sur internet : certaines bénéficient d'une présence beaucoup plus importantes (comme l'anglais) tandis que d'autres, bien qu'ayant de nombreux locuteurs, sont quasiment absentes du net[24]. Sur les plus de 6000 langues dans le monde, environ 280 sont présentes sur Wikipedia et seulement 500 ont une présence numérique[25]
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+ Les gladiateurs (du latin gladiatores, de gladius, glaive, signifiant « combattants à l'épée », ou « épéistes ») étaient, dans la Rome antique, des combattants professionnels qui s'affrontaient par paires bien définies, chacun des deux adversaires appartenant à une catégorie appelée armatura, dotée d'une panoplie et de techniques de combat spécifiques.
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+ L’origine des combats de gladiateurs se retrouve en Italie du sud, où le combat en armes entre membres de la même famille avait pour but d'honorer la mémoire d'un mort. Les plus anciennes représentations de combats rituels en Italie ont été retrouvées en Campanie dans des tombes lucaniennes à Paestum, datées entre 380 et 320 av. J.-C.
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+ À Rome, le plus ancien combat de gladiateurs mentionné dans les textes se déroule en 264 av. J.-C. avec trois paires d'esclaves, organisé lors des funérailles de son père par Decimus Junius Brutus sur le Forum Boarium, le marché aux bœufs de Rome, espace à caractère utilitaire et sans prestige situé près de l’extrémité nord du Circus Maximus[1]. Ce combat fut rapidement suivi par de nombreux autres. Ainsi, en 105 av. J.-C., les jeux devinrent publics.
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+ Le caractère funèbre de ces affrontements s'effaça progressivement à Rome, où les combattants devinrent des professionnels, qu'il s'agisse d'hommes libres engagés ou d'esclaves. Ces combats, qui se déroulaient dans le cadre d'un amphithéâtre, devinrent le spectacle favori de la foule romaine. Organisés selon des modalités précises, ils pouvaient se terminer par la mort d'un des deux adversaires.
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+ Au IVe siècle, ils firent l'objet de restrictions par l'empereur Constantin Ier, mesure sans effet réel avant la fin du IVe siècle. Plus que des interdictions, c'est la répugnance des élites à supporter le poids financier des munera à la suite de l’affaiblissement des villes et de la récession économique qui aurait entraîné la disparition des gladiateurs[2].
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+ Les sources pour la connaissance de la gladiature sont relativement abondantes, mais inégalement réparties dans le temps : elles ne manquent pas pour le Haut-empire, mais sont nettement plus rares pour les autres époques. Elles sont de nature diverse : sources littéraires, épigraphiques et iconographiques, mais également, quoique très rares, des artefacts.
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+ Les Romains ne nous ont pas laissé, et peut-être n'ont jamais rédigé, de « traité » de gladiature. En compensation, nous disposons de nombreuses sources littéraires, dont le sujet n'est pas la gladiature mais dans lesquelles on peut glaner des informations éparses.
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+ L'iconographie est abondante et les supports divers : mosaïques, bas-reliefs, statuettes, peintures, gobelets en verre moulé mais aussi des graffiti ainsi que de nombreux médaillons de lampes à huile. Elle nous renseigne sur la panoplie des gladiateurs ou encore sur leurs techniques de combat et leur évolution.
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+ C'est l'épigraphie qui nous permet de découvrir des destins individuels au travers d'inscriptions funéraires riches en renseignements sur l'âge, l'origine, la carrière, la famille d'un gladiateur ou même sa mentalité.
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+ Les artefacts sont rarissimes. La plupart des pièces d'équipement découvertes l'ont été dans un seul endroit : la caserne des gladiateurs de Pompéi.
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+ Il existe deux hypothèses sur l'origine des combats de gladiateurs. Les Anciens étaient unanimes à dire que l'origine des combats de gladiateurs se trouvait chez les Étrusques[3], qui avaient pour coutume de faire des victimes expiatoires parmi les ennemis vaincus, en les faisant s'entre-tuer pour honorer les mânes d'un défunt illustre. Nicolas de Damas affirme que « les Romains ont reçu des Tyrrhéniens l'usage d'organiser des combats singuliers non seulement à l'occasion des fêtes mais aussi en guise de divertissement »[4]. Les spécialistes modernes n'interprètent plus cette phrase pour appuyer l'hypothèse de l'origine étrusque, qui n'est pas corroborée par l'archéologie : pour la plupart d'entre eux, suivant en cela l'archéologue Georges Villes[5], c'est en Italie du sud, en Campanie et chez les Lucaniens, que ces combats sont nés. Les plus anciennes représentations de combats rituels en Italie ont été retrouvées en Campanie dans des tombes lucaniennes à Paestum, datées entre 380 et 320 av. J.-C.[6]. Le caractère funéraire de ces scènes ne fait aucun doute et les joutes de ces « prégladiateurs » sont représentées à côté d'autres jeux tels que des combats de boxe ou des courses de char. Elles ont lieu en présence d'un arbitre et on peut constater, sans autre précision, que le sang coule et qu'un des deux combattants s'est écroulé. Le mot latin munus (pluriel : munera) qui désigne le combat de gladiateurs signifie à l'origine « don » et s'inscrit parfaitement dans ce cadre funéraire.
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+ Quoi qu'il en soit, l'origine de la gladiature semble bien se trouver dans une forme adoucie de sacrifice humain accompagnant les funérailles d'un grand personnage, comme cela se passe dans le chant XXIII de l'Iliade, Homère y racontant qu'après l'incinération de Patrocle, Achille organise des jeux funéraires en son honneur qui comporte une hoplomachie (combat en armes), disputée par Diomède et Ajax[7].
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+ À Rome, les combats de gladiateurs (munera) perdirent progressivement le caractère funéraire et religieux et cette proto-gladiature devint ambivalente, comme les autres spectacles, le munus sacré devenant un jeu (ludus) profane. La désacralisation des munera conduisit à la professionnalisation de la gladiature : aux IIIe et IIe siècles av. J.-C., on vit ainsi apparaître une gladiature ethnique, où s'affrontent des prisonniers de guerre portant leurs armes nationales (d'abord des Samnites, puis des Gaulois et enfin des Thraces) puis, à partir de 73 (date de la guerre de Spartacus à partir de laquelle les autorités romaines réalisent qu'il est trop dangereux de composer une gladiature avec des esclaves hyper-entraînés) une gladiature technique, où s'affrontent des volontaires constituant de nouvelles catégories de gladiateurs (armaturae) : secutor, rétiaire, mirmillon, etc.[8].
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+ On exerça un contrôle rigoureux pour le munus annuel que donnaient les préteurs afin de limiter le montant des sommes engagées. Il fut interdit d'organiser un munus sans autorisation préalable du sénat, d'en donner plus de deux fois par an, ou de faire paraître plus de 120 gladiateurs au cours d'un même spectacle. Les combats de gladiateurs privés passèrent sous le contrôle exclusif de l'État. Seul l'empereur put dépasser les limites fixées. Ainsi Auguste engagea-t-il sous son règne environ 10 000 gladiateurs, soit dix fois le maximum autorisé. Dès la fin du règne d'Auguste, le spectacle de chasse mettant en scène des animaux sauvages (venatio) se trouva associé aux combats de gladiateurs de façon très étroite, et l'on assista désormais à des spectacles complets, appelés munera legitima ou justa (combats réguliers) qui comprenaient des chasses et des combats d'animaux le matin, un intermède à la mi-journée et des combats de gladiateurs l'après-midi[9] : l’intermède de mi-journée, qui correspond au moment des repas, était le moment où des condamnés étaient forcés de combattre des fauves, dépourvus de toute arme ; certains condamnés devaient également s'entretuer. De midi aux heures les plus chaudes de la journée se déroulaient aussi les exécutions des condamnés à mort, le plus souvent accompagnées d'une mise en scène évoquant un mythe ; pour le mythe d’Icare par exemple, on collait au prisonnier des ailes avec de la cire et on le lâchait dans le vide depuis une construction prévue à cet effet.
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+ Les combattants deviennent très vite des professionnels. Cette professionnalisation pourrait déjà être effective à la fin du IIIe siècle av. J.-C., si l'on s'en tient à cette phrase de Tite-Live à propos du munus offert par Scipion l'Africain en 206 av. J.-C. : « Les gladiateurs de ce spectacle ne furent pas de ces hommes dont les entrepreneurs forment d'habitude leurs paires, esclaves descendant du plateau de vente, ou hommes libres qui mettent leur sang à prix[10]... », sans qu'on puisse cependant exclure qu'il s'agit d'un anachronisme de la part de l'auteur[11].
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+ Ces hommes libres signent un contrat, l'auctoratio. À la fin de la République, le personnage de « l'engagé », l’auctoratus (« celui qui se vend »), fait partie des personnages des atellanes (fables bouffonnes d'origine osque fort prisées à Rome), comme en témoigne une pièce appelée Bucco auctoratus écrite vers 100 av. J.-C. par Lucius Pomponius[11].
32
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+ Cet engagement est soumis par le législateur à une procédure dont l'origine pourrait remonter à la haute époque républicaine, au temps où les puissantes familles (gentes) qui dominaient Rome s'entouraient d'une armée privée[12].
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+ Le candidat-gladiateur fait une déclaration appelée professio devant un tribun de la plèbe, qui a sans doute pour but d'éviter que certains ne s'engagent inconsidérément.
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+ Ensuite, après avoir signé son contrat dans lequel est précisé la durée du contrat ou le nombre maximum de combats convenus avec le laniste, il prête le serment gladiatorien, dont la formule est conservée dans plusieurs textes[13] et en particulier dans un passage de Pétrone : « Nous lui prêtâmes serment de supporter le feu, les chaînes, les coups, la mort par le fer… Comme des gladiateurs régulièrement engagés, nous consacrons de la façon la plus totale à notre maître, et notre corps et notre vie[14]. » Le nouveau gladiateur reconnaît donc au laniste un droit de torture et d'emprisonnement, en cas de désobéissance ou de manque de combativité.
38
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39
+ Il reçoit la prime (pretium) prévue dans le contrat. Elle peut être extrêmement modeste, mais également devenir considérable si, par exemple, il s'agit d'un vétéran réputé qui rempile. Lors du munus qui suit l'auctoratio, on frappe le nouveau gladiateur — probablement symboliquement — de verges, manifestant ainsi publiquement qu'il abandonne son statut de citoyen pour celui, infâme, de gladiateur.
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+ Si les gladiateurs qui survivaient assez longtemps pour être dégagés des termes du contrat, avaient bien combattu et acquis une renommée suffisante, ils avaient gagné assez d'argent pour s'assurer une vie d'un niveau supérieur et quitter ainsi la pauvreté.
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+ La recherche du spectaculaire amena à l'organisation de combats de femmes, attestés par quelques auteurs comme Juvénal, qui se moqua des participantes[15], Suétone[16], Tacite[17] et Pétrone[18], et confirmés par une sculpture d'Halicarnasse représentant deux femmes gladiatrices[19], et une inscription d'Ostie[20]. Les combats de femmes furent interdit en 200 par Septime Sévère[21],[22].
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+ Les combattants étaient entraînés dans des écoles de gladiateurs[23], les ludi (singulier : ludus). Ces écoles appartenaient à des lanistes, riches hommes libres propriétaires d'une école, ou à l'empereur via des écoles impériales. Elles étaient dispersées dans l'Empire : dans la péninsule Ibérique (en Bétique et en Tarraconaise), en Gaule narbonnaise (Nîmes, Narbonne, Draguignan, Die), en Europe centrale (Carnuntum, près de Vienne)… Celles d'Aquilée et de Capoue étaient renommées. Dans la moitié orientale de l'Empire, celle d'Ancyre, de Thessalonique, de Pergame et d'Alexandrie étaient également réputées.
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+ À côté des ludi privés, à Rome où la préparation des jeux était devenue un monopole de l'empereur, on construisit des écoles impériales. Quatre grandes écoles construites par Domitien[24] étaient implantées à proximité du Colisée : le ludus Magnus, le ludus matutinus, le ludus dacicus et le ludus gallicus. Leur plan était identique, simple et fonctionnel : des cellules d'habitation et de service se déployaient autour d'une aire d'entraînement. La plus célèbre de ces écoles fut le ludus magnus, la grande caserne. Son directeur était un personnage important car, pour la plèbe romaine comme pour l'empereur, l'organisation des spectacles occupait une place de choix dans la vie quotidienne de la cité. Cette charge bien payée (200 000 sesterces) avait les faveurs de l'empereur.
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+ À Pompéi, deux casernes de gladiateurs se seraient succédé. La présence de quelque 120 graffitis, probablement gravés par des gladiateurs en souvenir de leurs victoires ou de leurs conquêtes amoureuses, a amené les spécialistes à identifier une demeure connue sous le nom de maison des gladiateurs (V, 5,3) avec une caserne. On estime que 5 à 20 gladiateurs auraient pu y loger[25]. Après que la ville eut été touchée par un tremblement de terre en 62 qui endommagea probablement cet édifice, le quadriportique, situé derrière le mur de scène du théâtre, fut transformé en caserne. On a déduit la fonction du bâtiment des quinze casques ainsi que d'autres pièces défensives, parmi lesquelles des jambières et des épaulières, découverts lors des premières fouilles en 1766. Tous les accès, sauf l'entrée principale, furent condamnés. Des cellules furent créées au rez-de-chaussée et à l'étage, ainsi qu'une immense cuisine, une salle de réunion et un appartement pour le laniste autour de l'aire centrale qui servait de terrain d'entraînement.
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+ En 2011, un ludus gladiatorius a été découvert à proximité du grand amphithéâtre de la ville antique de Carnuntum, près de Vienne (Autriche). Le complexe de bâtiments, détecté au radar par les archéologues, est d'une superficie de 2 800 m2, est composé de plusieurs bâtiments entourant une cour intérieure, comprenant une petite arène d'entrainement de 19 m de diamètre[12]. Les cellules des gladiateurs sont de petites pièces individuelles de 5 m2. L'agencement de l'ensemble rappelle le Ludus Magnus de Rome.
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+ Suivant le rythme des combats, les gladiateurs voyageaient fréquemment d'un bout à l'autre de l'Empire. Cette mobilité variait suivant les contrats négociés entre les munéraires et les lanistes. Pompéi attirait des gladiateurs venus de toute la Campanie et de Capoue notamment. Ce nomadisme affectait bien entendu le personnel du spectacle dans son ensemble. Les mouvements se faisaient aussi bien de l'Occident vers l'Orient que dans le sens inverse. Beaucoup de gladiateurs grecs ou orientaux furent ainsi engagés dans les combats de gladiateurs en Occident. Des troupes de combattants de l'arène suivaient aussi les empereurs en déplacement : Caligula, en visite à Lyon, donna un munus avec ses propres hommes.
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+ Des nombreux types de gladiateurs (armaturæ) sont énumérés dans les textes historiques. Cependant, seulement six composent l'énorme majorité du corpus iconographique connu actuellement :
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+ Provocator
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+ Thrace
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+ Deux Mirmillon
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+
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+ Hoplomaque
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+ Secutor et Rétiaire.
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+ Certains auteurs pensent que le laniste tenait compte des besoins de l'école à un moment donné mais également des aptitudes physiques : les individus plus lourds étant orientés vers une armatura lourde, tandis que les plus légers devenaient rétiaires[26].
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+ Selon une théorie développée par des expérimentateurs modernes, suivant le contexte et les qualités du combattant, il aurait existé un cursus : le gladiateur, une fois formé et passé l'étape du provocator, serait dirigé vers une des deux familles, petits boucliers (parmati) ou grands boucliers (scutati). Cette décision serait prise par l'entraîneur (doctor) en accord avec le laniste, comme dans les clubs sportifs modernes. Ce cursus « gladiatorien » serait le suivant :
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+ Ainsi, il ne serait par exemple pas possible de devenir rétiaire sans être passé au préalable provocator, puis thrace, puis hoplomaque. Cette hiérarchisation serait la conséquence de l'accroissement du degré technique nécessaire au maniement des panoplies. En effet, les techniques de combats changent suivant les couples de gladiateurs et deviennent de plus en plus complexes. C'est pourquoi un rétiaire serait obligatoirement un gladiateur bien plus expérimenté qu'un thrace.
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+ Cette théorie est loin de faire l'unanimité[27].
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+ L’onomastique latine traditionnelle (prénom, nom, surnom) sert rarement pour désigner les gladiateurs : ils sont nommés, le plus souvent, par un sobriquet familier à tous les amateurs de munera. Ces noms d'arène font référence aux divinités et aux héros de la mythologie — Hermès, Astyanax, Persée, Cupidon, Ajax, Patrocle, Bellérophon — ou mettent l'accent sur les qualités physiques du gladiateur, la force : Héracléa (« le Costaud »), Ursius (« Fort comme un ours »), la vivacité : Fulgur (« la Foudre »), Polydromos, Okus, Callidromos (« le Rapide »). D'autres évoquent la chance : Faustus (« Le Veinard »), Félix (« L'Heureux »), Victor ou Nicéphoros (« La Victoire »), ou le souvenir d'anciens gladiateurs vedettes, tel Columbus de Nîmes, qui portait le nom d'un héros de l'arène sous le règne de Caligula. D'autres, enfin, doivent leur sobriquet à leur prestance : Ametystus, Beryllus (« brillant », « d'un éclat précieux »), « Narcissos » ou « Callimorphos » (« Le Bien Bâti »).
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+ Le gladiateur surnommé Astyanax était un poursuivant (secutor). Il existe une mosaïque datant du IVe siècle qui le montre, entre autres scènes, combattant durant l'entraînement contre un rétiaire du nom de Kalendio. Le plus célèbre des gladiateurs, Spartacus, ne semble pas avoir porté de surnom : Spartacus est simplement la forme latinisée d'un nom thrace que l'on connaît sous plusieurs formes : Spartokos ou Spardokos.
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+ Après son entrée au ludus, de sa formation — dont on ignore la durée[28] — jusqu'à son premier combat, le nouveau gladiateur était un tiro (pluriel tirones) (littéralement : recrue, conscrit, novice, apprenti). Un nombre élevé de tirones laissaient leur vie dans ce premier combat : plus de 25 % des gladiateurs mentionnés sur une inscription de Venosa[29]. S'il survivait au premier combat, le gladiateur commençait à s'élever dans la hiérarchie à l'intérieur de chaque armatura. La première attestation de ce genre de grades date du Ier siècle.
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+ Au sommet se trouvait le primus (c'est-à-dire premier) palus (pluriel pali). L'origine du mot palus semble argotique, le palus désignant le poteau de bois de deux mètres fiché en terre au centre de la cour et contre lequel les gladiateurs s'entraînaient avec la rudis (it), l'épée de bois et le bouclier d'osier. Les chercheurs ont longtemps cru qu'il existait quatre de ces grades (primus, secundus, tertius, quartus)[30]. Une inscription découverte à Aphrodisias mentionne cependant un huitième palus. Contrairement à une idée répandue, les gladiateurs ne s'affrontent lors des munera que trois à cinq fois dans l'année, si bien que l'obtention de ces grades est lente mais son expérience lui épargne la mort. Il a été estimé que sous Auguste, chaque gladiateur risquait une fois sur dix d’être égorgé, ce qui explique que le citoyen pauvre choisisse cette carrière plutôt que celle de soldat : mieux payé (en cas de victoires), restant près de ses proches et assuré d'un combat loyal un contre un, le sort du gladiateur pouvait sembler enviable[31].
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+ Des inscriptions détaillent souvent le palmarès des meilleurs gladiateurs. Maximus, du ludus impérial de Capoue, dans la première moitié du Ier siècle, fut 40 fois vainqueur et obtint 36 couronnes[32]. Les combattants méritants pouvaient être récompensés par un affranchissement : les gladiateurs libérés étaient alors dégagés de leur obligation de combattre. Cette libération s'accompagnait de l'octroi symbolique d'une rudis, une baguette d'environ 1 m de long. Ils devenaient alors des rudiarii.
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+ Certains, devenus riches, se transformaient en notables, propriétaires d'une belle maison de campagne tandis que leurs fils cherchaient à occuper au théâtre les places des chevaliers[33]. Mais ces carrières au dénouement heureux étaient l'exception : d'après les épitaphes, l'âge moyen du décès des gladiateurs était situé entre 20 et 30 ans. Il existe quelques situations exceptionnelles : une stèle du musée archéologique d'Istanbul montre deux gladiateurs, Néôn et Philémôn, réformés sans doute pour des raisons de santé[34].
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+ Les gladiateurs les plus talentueux jouissaient d'une immense popularité : un thrace surnommé Suspirium Puellarum, « le soupir des jeunes filles » mettait en transe les femmes de Pompéi. Les nombreux graffitis qui mettent en scène les acteurs de l'arène témoignent aussi de cet engouement. Dans l'une de ses Satires, le poète Juvénal a raillé ces passions incontrôlées : Epia, une épouse de sénateur, abandonna son notable de mari pour suivre un aventurier, Sergiolus, un gladiateur charismatique, malgré son bras tailladé, son nez cassé et son œil poché et l'accompagna jusqu'en Égypte[35].
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+ Les gladiateurs commencent par saluer l'éditeur, qui exerce la présidence du munus, une fonction qui l'amène à prendre des décisions importantes. Les auteurs modernes pensent que l'éditeur procède à ce moment à l'examen préalable des armes. Des membres du personnel préparent le feu, les verges et les fouets, qui servent à rappeler à l'ordre un gladiateur qui manquerait d'ardeur au combat. L'arbitre, que l'on appelle rudis en latin d'après la baguette qui lui permet d'intervenir pendant le combat, donne quelques instructions aux combattants qui se livrent à un ultime échauffement.
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+ L'éditeur donne le signal (signum pugnæ) et les combats commencent. Ils sont accompagnés de musique. L'orchestre, qui joue de la trompette (tuba en latin) et du cor (cornu en latin), est installé dans l'arène. L'emploi d'un orgue hydraulique est mentionné pour la première fois sous Néron.
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+ Il est impossible de parler de phases d'un combat[36]. Des expériences menées en 2004 par le Dr Gauthier ont montré que le principal problème physiologique du gladiateur pendant le combat est d'ordre respiratoire. La durée moyenne d'un combat au cours de ces expérimentations était de 4 minutes et quarante secondes et le combat risque de s'arrêter par hypoxie[37]. Des pauses sont cependant ménagées au cours du combat, pour que les gladiateurs puissent se rafraîchir, recevoir des soins ou réajuster leur panoplie. Lors d'un combat fameux entre Priscus et Verus, l'empereur Titus leur fait apporter plusieurs fois des présents et des vivres[38].
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+ Dans la pratique, le combat se poursuit jusqu'à ce que l'un des deux adversaires ne soit plus capable de continuer, soit qu'il soit mort, soit qu'il soit gravement blessé, soit qu'il soit épuisé. Cette troisième possibilité est la plus fréquente. Le combat se déroule ad digitum, c'est-à-dire jusqu'à ce que le gladiateur épuisé lève le doigt pour signaler qu'il ne peut plus poursuivre le combat. Il demande alors sa missio, c'est-à-dire qu'il demande à être épargné bien qu'il soit vaincu. Il existe des combats où on décide dès le départ qu'ils sont sine missione, c'est-à-dire sans missio, où le vaincu n'a pas le droit de réclamer sa grâce. Auguste interdit ce type de combat[39], mais on ne sait pas dans quelle mesure cette interdiction est respectée. Dans certains cas, lorsque les deux combattants sont de force égale et que le combat se poursuit sans issue, on peut les renvoyer stantes missi, c'est-à-dire qu'au moment d'être renvoyés, ils sont encore debout tous les deux. Le dernier mot revient de toute façon à l'éditeur qui peut faire savoir aux gladiateurs qu'ils doivent continuer le combat en faisant exhiber une pancarte « Perserverate », c'est-à-dire « continuez ». Si le combat dure trop longtemps, l'éditeur peut exiger que les gladiateurs se battent sans bouclier[40].
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+ Dans les cas les plus fréquents le gladiateur demande sa missio en levant la main ou un doigt de cette main[41]. Il existe des cas où, par fierté professionnelle, des gladiateurs qui auraient sans doute obtenu leur grâce, s'y refusent et choisissent de combattre jusqu'au bout. Sénèque rapporte un cas de ce genre : celui d'un gladiateur blessé, se retournant vers la foule qui demandait sa grâce pour son courage, en faisant signe du bras qu'il n'avait rien fait et qu'il ne souhaitait pas qu'on intervienne en sa faveur[42].
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+ Les nombreuses inscriptions funéraires faisant référence aux gladiateurs permettent d'approcher leur entourage et le cadre de leur vie privée. Beaucoup de combattants vivaient avec une femme et des enfants, comme le sécutor Urbicus. Elles sont souvent à l'origine des épitaphes. Lorsque le nomadisme de la profession interdisait toute vie familiale, les amis rendaient parfois des honneurs funèbres au gladiateur mort au combat.
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+ Certaines confréries de chasseurs ou de gladiateurs étaient unies par un culte commun. Ces confréries (sodalitates) veillaient aux funérailles de chacun de leurs membres. Les liens de solidarité ainsi créés étaient plus forts que les rapports professionnels existant au sein des familiae. On connaît l'existence de collèges de ce type en Narbonnaise (près de Die), mais aussi à Rome : au Ier siècle, le rétiaire T. Claudius Firmus appartenait à une sodalité du Ludus Magnus[43]. Commode favorisa ces associations, notamment par ses rapports étroits avec le collège des Silvani Aureliani, qu'une inscription trouvée en 1755 près de Rome nous fait connaître[44]. Cette confrérie comprenait 32 gladiateurs divisés en trois décuries, et un groupe de deux. La première rassemblait des vétérans de condition servile ; la deuxième mêlait à des débutants (tirones), un armurier, un vétéran et un masseur ; la troisième réunissait exclusivement des tirones ; dans la quatrième, enfin, se trouvaient un paegniarius et un thrace.
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103
+ Ces sodalitates, auxquelles étaient attachés un emblème et un chiffre, se développèrent surtout parmi les venatores d'Afrique proconsulaire. Le croissant sur hampe et le chiffre III étaient les signes distinctifs des Telegenii, dont quatre membres sont représentés sur la mosaïque de Smirat. Depuis les recherches d'A. Beschaouch, on connaît plusieurs autres associations de venatores en Afrique romaine.
104
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105
+ À ses lointaines origines, le munus était lié au rituel funéraire et, bien que l'évolution se fût faite dans le sens d'une laïcisation, son caractère religieux n'a jamais disparu. Dans la mesure où ils exigeaient du sang versé, les munera sont restés, plus encore que les autres ludi, attachés au culte des divinités infernales.
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+
107
+ « Il faut maintenant dire en peu de mots pourquoi les généraux qui partaient pour une expédition avaient coutume de donner des combats de gladiateurs et le spectacle de grandes chasses. Suivant quelques auteurs, les anciens avaient imaginé cet usage pour détourner sur l'ennemi la colère céleste, convaincus que le sang de citoyens, versé, comme celui des victimes, dans ces luttes imitées de la guerre, suffirait pour en rassasier Némésis, c'est-à-dire la fortune des batailles[45]. »
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+ Dans plusieurs amphithéâtres, des petites chapelles qui communiquaient avec l'arène servaient aux dévotions précédant les combats. Très souvent, les sacella étaient consacrées à Némésis : c'est le cas à Mérida, à Tarragone, à Italica (Espagne), à Carnuntum (Autriche) où les deux amphithéâtres - civil et militaire - possédaient chacun une chapelle placée sous la protection de la déesse.
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+ Les stèles funéraires apportent aussi leur témoignage sur l'importance de ce culte parmi le monde de l’arène : le rétiaire Glaucus, mort à Vérone au cours de son huitième combat, reproche à la déesse de l'avoir trahi ; tandis que Lèotes, primus palus, à Halicarnasse, lui offre bijoux et vêtements.
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+ Hercule, dieu des combattants athlétiques et intrépides, était lui aussi souvent invoqué par les gladiateurs. Avant de se retirer à la campagne, le gladiateur libéré Veianus suspendit ses armes à un pilier du temple d'Hercule[46]. Nous savons par Tertullien que Mars et Diane présidaient également aux duels et aux chasses[47] : le dieu de la guerre veillait aussi sur les gladiateurs dont le métier était proche de celui des soldats, de même que Diane, déesse de la chasse, assurait sa protection aux chasseurs de l'amphithéâtre.
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+ Pour s'assurer la victoire, les gladiateurs n'hésitaient pas à recourir à la magie. Une pratique connue sous le nom de defixio consistait à graver des textes de malédiction sur des lamelles de plomb enroulées sur elles-mêmes puis à les enterrer[48]. Dans les sous-sols de l'arène de Carthage ont été découverts les documents les plus significatifs : 55 de ces lamelles étaient déposées auprès des cadavres pour mieux déchaîner les divinités maléfiques contre les gladiateurs en activité, contre Gallicus, par exemple :
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+ « Pour qu'il ne puisse tuer ni l'ours, ni le taureau, mais qu'il soit tué par eux… qu'il soit blessé, tué, exterminé ! ». Ou contre Marussus pour « qu'il succombe aux morsures des fauves, des taureaux, des sangliers et des lions ! » Ces rites de magie noire se déroulaient aussi à Trêves. Les démons étaient d'ailleurs particulièrement sensibles au sang de l’arène : Apulée rapporte que la magicienne Pamphile utilisait celui des écorchés et des gladiateurs pour la préparation de ses philtres[49].
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+ Lors d'une exécution, le gladiateur dirigeait la lame vers le centre de la cage thoracique, atteignant directement le cœur. Le professeur Groschmidt a noté que les blessures causées durant le combat (fractures et autres atteintes osseuses, plaies) étaient parfaitement soignées, ce qui indique que les gladiateurs jouissaient de soins d'excellente qualité.
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+ Plusieurs épigrammes du poète Luxorius, qui composa notamment au début du VIe siècle une épitaphe en l'honneur d'Olympius, un jeune bestiaire, prouvent la survie de la gladiature à Carthage[53],[54], alors sous domination vandale.
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+ La formule « Ave Caesar, morituri te salutant. » pouvant être traduite par « Avé César, ceux qui vont mourir te saluent » n'était pas prononcée de façon rituelle par les gladiateurs avant de combattre à mort. En réalité cette phrase, authentique, a été prononcée vers 52 par des soldats condamnés pour faute grave, devant se battre à mort lors d'une naumachie organisée par l'empereur Claude (-10 – 54) afin de fêter la fin des travaux d’assèchement du lac Fucin[56].
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+ Les combats se sont avérés être en réalité infiniment moins mortels et cruels que le montrent les films cinématographiques (péplums). Ballet, Bazin et Vranceanu (2012, 2013) démontrent que, in fine, des stratégies coopératives semblent émerger dans l'arène. Cette coopération correspondait aux situations de professionnalisation des gladiateurs issues d'écoles de gladiature, considérés comme des sportifs de haut niveau et comme un investissement de valeur, leur entraînement durant des années[57]. Certes, les combats étaient sanglants et violents, mais pas si éloignés que cela des pratiques sportives actuelles (catch), d'autant plus qu'il arrivait que les gladiateurs combattaient parfois avec des armes non tranchantes (glaives en plomb, armes mouchetées)[58],[59]. Les combats étaient ainsi très codifiés, et suivaient une règle avancée par l'arbitre du jeu (summa rudis) et son second (secunda rudis), ainsi que par la sentence édictée par le juge-arbitre (munerarius). La férocité des combats n'était souvent qu'apparente, car ces derniers respectaient une complexité. Il s'agissait avant tout de livrer un spectacle de qualité devant un public averti, empreint d’esthétisme, et non pas une mise à mort, la logique d'un combat étant de mettre en scène la « reddition » et le « sacrifice » du vaincu[60].
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+ Il en ressort que la motivation des combattants était la richesse et la gloire, mais à condition d'assurer un « beau » spectacle. La finalité des affrontements n'était pas de tuer, mais de provoquer des blessures conduisant à l'abandon. Il y a donc une réelle coopération au sein des gladiateurs (et les risques de décès restaient très limités). « Ces règles de coopération, tout en réduisant la probabilité de mort dans l'arène, permettaient de renforcer la qualité du spectacle, et de fait, délimitaient le champ de la concurrence pour qu'elle soit durable », c'est-à-dire en évitant « la disparition par mort de trop de concurrents. [...] L'issue coopérative peut ainsi être assimilée à un équilibre de Nash » (Ballet, Bazin et Vranceanu, 2013). De plus, il a existé des périodes où la mise à mort est interdite. Il a été ainsi estimé que sous l'empereur Auguste, un gladiateur meurt, en moyenne, à son dixième duel (le nombre de victimes lors d'un spectacle s'élevant ainsi à 10 %)[59].
128
+
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+ L'arrêt du combat se fait par le vaincu ou l'arbitre qui lève le bras[61]. Le signal de la mort est décidé par l'éditeur des jeux, suivant l'avis du public. Les gestes du pouce, rendus célèbres par le tableau de Gérôme, que le pouce soit tourné vers le bas pour demander la mort d'un gladiateur vaincu, ou vers le haut pour demander sa grâce, et que l'on retrouve dans la plupart des ouvrages de vulgarisation sur le sujet, font cependant l'objet d'interprétations différentes : les textes de l'Antiquité, ceux de Juvénal[62] et de l'auteur chrétien Prudence en particulier[63], évoquent bien le peuple en train d'ordonner la mort d'un gladiateur « en renversant le pouce » (en latin : verso pollice) ; mais certains latinistes interprètent plutôt ces deux mots comme « le pouce tendu », voire « le doigt pointé » vers le gladiateur qu'on voulait voir mourir et il est difficile d'imaginer l'éditeur des jeux dans de grandes arènes pouvant décompter les gens tournant le pouce vers le haut ou vers le bas[64]. Le signe de mort, bien plus visible de tous, était peut-être un ou plusieurs doigts tendus (symbole de la lame blanche, de la mort) vers le vaincu ou un geste différent selon les arènes tandis que le signe de grâce, selon un texte de Martial[65] interprété par Éric Teyssier, serait des tissus (mouchoir, foulard) agités par les spectateurs[66].
130
+
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+ Contrairement à certaines idées reçues, le régime alimentaire des gladiateurs était principalement végétarien[67] ; surnommés « mangeurs d'orge », leur repas était principalement composé de céréales, sans viande et de « boissons aux cendres »[68].
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+ Au cinéma, le genre du péplum désigne les films dont l'action se situe historiquement dans l'Antiquité et notamment celle de la Rome antique.
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+ De nombreux péplums ont mis en scène la vie quotidienne des gladiateurs et ont reconstitué leurs combats dans l'arène. Parmi les plus connus, on peut citer Spartacus (de Stanley Kubrick, sorti en 1960), Barabbas (de Richard Fleischer, sorti en 1961), Le Fils de Spartacus (de Sergio Corbucci, sorti en 1962), Gladiator (de Ridley Scott, sorti en 2000), ou encore la série télévisée Spartacus : Le Sang des gladiateurs (de Steven S. DeKnight, Robert Tapert et Sam Raimi, diffusée en 2010).
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+ Des documentaires ont également été consacrés au sujet, comme Gladiateurs, docufiction franco-britannique diffusé en 2004 et inspiré de la vie du gladiateur Verus.
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+ La numération romaine est un système de numération additive utilisé par les anciens Romains. Les nombres sont représentés à l'aide de symboles combinés entre eux, notamment par les signes I, V, X, L, C, D et M, appelés chiffres romains, qui représentent respectivement les nombres 1, 5, 10, 50, 100, 500 et 1 000. Ces « abréviations destinées à notifier et à retenir les nombres » ne permettaient pas à leurs utilisateurs de faire des calculs, qui étaient effectués au moyen d'abaques[1].
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+ Un nombre écrit en chiffres romains se lit de gauche à droite. En première approximation, sa valeur se détermine en faisant la somme des valeurs individuelles de chaque symbole, sauf quand l'un des symboles précède un symbole de valeur supérieure ; dans ce cas, on soustrait la valeur du premier symbole au deuxième.
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+ Contrairement à une idée reçue, les chiffres romains ne sont pas des acronymes mais, comme l'attestent les chiffres d’autres langues et écritures de peuples italiques, des symboles bien précis ensuite confondus avec des lettres. Ainsi, en numération étrusque, qui a constitué l'un des apports des Étrusques aux Romains avec l’alphabet, on trouve des signes ressemblant à I, Λ, X, ⋔, 8 et ⊕ pour I, V, X, L, C et M.
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+ La critique moderne reconnaît que la numération romaine est une survivance d'une pratique antérieure à l'invention de l'écriture (et donc, à strictement parler, préhistorique) que l'on retrouve dans de nombreuses civilisations[2]. Ces chiffres seraient liés à la nécessité de faire figurer des repères sur un support, par exemple un bâton : un berger qui veut compter ses bêtes sans savoir énumérer prend simplement un bâton de comptage sur lequel figurent des encoches, fait passer son troupeau devant lui, et décale son ongle d'une encoche à chaque fois qu'une bête passe devant lui ; la dernière des marques de dénombrement correspond au nombre de bêtes. Avec ce système, les premiers chiffres sont toujours des encoches simples, ultérieurement transcrites par des « I », pas nécessairement placés verticalement les uns à la suite des autres, sinon parfois superposés horizontalement.
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+
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+ Le repérage devient malaisé dès que le nombre d’encoches dépasse une poignée, parce que IIIIIIII est naturellement plus difficile à lire que VIII. Le berger peut naturellement être conduit à intercaler des encoches de formes différentes servant de repères visuels :
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+
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+ Avec un bâton marqué, le berger repère assez facilement l'encoche sur laquelle s'est arrêté son décompte : par exemple, s'il a treize bêtes, son ongle s'arrête sur la troisième encoche après la première dizaine, ce qui se retranscrit en XIII ; s'il en a vingt-neuf, son ongle est à une encoche avant la troisième dizaine, ce qui se note XXIX ; s'il en a cinquante-neuf, son doigt a passé la première cinquantaine et se trouve à une encoche avant la dizaine suivante, soit LIX. Ce repérage primitif peut mener à des écritures atypiques : par exemple, un cran avant la dizaine avant cinquante se noterait IXL (pour trente-neuf). Il est régularisé par la suite, pour former le système connu de nos jours.
12
+
13
+ La notation romaine simplifie les anciens systèmes grecs et phéniciens en utilisant les lettres de l’alphabet latin les plus ressemblantes aux anciens systèmes unaires (c'est-à-dire à base d'un seul signe, comme l'encoche). Les signes les plus communs sont indiqués dans le tableau suivant.
14
+
15
+ Les nombres romains sont majoritairement représentés selon les principes suivants :
16
+
17
+ L'épigraphie prouve que plusieurs graphies ont coexisté librement et le mode opératoire décrit ci-dessus ne s'est fixé que tardivement. Certains nombres peuvent s'écrire sous différentes formes, comme 4 écrit IIII plutôt que IV[4], 8 écrit IIX plutôt que VIII, 40 écrit XXXX plutôt que XL, 95 écrit LXXXXV plutôt que XCV, ou 400 écrit CCCC plutôt que CD. La monnaie romaine privilégie d'ailleurs les formes additives, préférant IIII à IV et VIIII à IX[5].
18
+
19
+ Les mathématiciens de l'époque ne se servent pas de cette notation pour faire des additions ou des multiplications : ils ont recours à des abaques, utilisant de ce fait une notation positionnelle sans avoir conscience qu'elle pourrait servir à écrire les nombres de façon permanente. Il est également possible que les utilisateurs de ce système aient appris certains résultats par cœur (comme aujourd'hui nous apprenons des tables de multiplication)[réf. souhaitée].
20
+
21
+ Une barre horizontale similaire à un macron suscrit, appelée vinculum ou virgula en latin, indique un facteur multiplicatif de 1 000. Ces traits peuvent s'étendre sur plusieurs nombres et ainsi multiplier un ensemble de chiffres. Exemples :
22
+
23
+ Cette notation peut être utilisée conjointement à deux traits verticaux à gauche et à droite du nombre, indiquant quant à eux un facteur multiplicatif de 100. L'épigraphie latine montre ainsi un comptage par centaines de milliers noté en encadrant le chiffre sur trois côtés ; ainsi, ce fragment des Fastes d'Ostie découvert en 1941 (Degrassi, p. 185) publie le chiffre du recensement d'Auguste et Tibère de 14 ap. J.-C. de la façon suivante[6] :
24
+
25
+ C S C R K
26
+
27
+
28
+
29
+
30
+
31
+
32
+
33
+ |
34
+
35
+ X
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+ X
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+ X
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+ X
39
+ I
40
+
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+ |
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+
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+
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+ ¯
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+
46
+
47
+
48
+
49
+ {\displaystyle {\overline {\mathrm {|XXXXI|} }}}
50
+
51
+ DCCCC
52
+
53
+ Ce qui se lit « Censa Sunt Civium Romanorum Kapitum quadragies semel centum milia DCCCC », traduit en « Les citoyens romains sont recensés : quarante-et-une fois cent-mille et neuf-cents têtes » soit 4 100 900 (Nicolet 2000, p. 189-190). Cette représentation est d'ailleurs conforme à ce que Pline l'Ancien écrit dans son Histoire naturelle : « Non erat apud antiquos numerus ultra centum millia : itaque et hodie multiplicantur haec, ut decies centena millia, aut saepius dicantur », soit « Les anciens n'avaient pas de nombre au-delà de cent mille ; aussi aujourd'hui encore compte-t-on par multiples de cent mille, et l'on dit dix fois cent mille, ou plus »[7].
54
+
55
+ L'usage d'un trait suscrit doit être considéré avec prudence : parfois il sert simplement à mieux distinguer les chiffres des lettres, voire à signaler une multiplication par 100 si le chiffre surligné précède une abréviation indiquant déjà les milliers (XIII mill. = 13 × 100 mill. = 1 300 000)[8].
56
+
57
+ Dans l'ancienne notation romaine, le chiffre 1 000 s'écrit de nombreuses façons : ⊗, ⊕, Φ, CIↃ, CꟾↃ, ↀ, ∞, ou ⋈ ; de même, le chiffre 500 peut se représenter avec des équivalents aux symboles 1 000 divisés en deux, comme D, IↃ, ou ꟾↃ. De plus, les Romains encadrent de traits les nombres qu'ils désirent voir multipliés. S'inspirant de ces pratiques, les notations du Moyen Âge et de la Renaissance s'enrichissent de nouvelles notations en plus de la notation classique.
58
+
59
+ Ces notations peuvent s'utiliser de façon additive (CIↃIↃCXXX ou CꟾↃꟾↃCXXX = CꟾↃ + ꟾↃ + C + XXX = 1000 + 500 + 100 + 30 = 1630), mais pas de façon soustractive : 4 000 s'écrit MMMM et non MIↃↃ (5000 - 1000).
60
+
61
+ Le tracé utilisant un C retourné en Ↄ et placé après la lettre I s’impose rapidement[réf. nécessaire] : en imprimerie, cela ne nécessite pas de fonte de caractères supplémentaire et améliore la lisibilité des nombres ; et cela est plus facile à tracer à la plume, mal adaptée au tracé de petits cercles. Les formes C ou Ↄ peuvent aussi prendre l'aspect de parenthèses[réf. souhaitée].
62
+
63
+ Enfin, l'une des hypothèses expliquant la forme du symbole ∞, représentant l'infini, serait l’évolution du signe CIↃ en écriture manuscrite onciale[réf. souhaitée] (l'usage de milliers pour désigner de grandes quantités non dénombrées précisément peut se comparer aux expressions « des mille et des mille » ou « des mille et des cent », qui s'entendent aujourd'hui).
64
+
65
+ La graphie •M (M précédé d'un point médian) indique un facteur multiplicatif de 1 000. Exemples :
66
+
67
+ Au Moyen Âge, l’écriture des chiffres romains évolue : on compte et on écrit par vingtaines (système vicésimal), le chiffre vingt étant placé en exposant : soit IIIIXX pour 80[réf. nécessaire] (l’hôpital des Quinze-Vingts à Paris doit son nom à cette façon de compter : il pouvait accueillir 300 (15 × 20) patients). De même, les centaines peuvent être notées avec le nombre de centaines suivi du marqueur des centaines (c ou, au pluriel, ctz pour centz) en exposant : donc 300 s’écrit IIIc ou IIIctz[réf. nécessaire].
68
+
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+ À partir du IVe siècle, l'écriture onciale, facile à tracer à la plume, réduit progressivement l'usage des écritures en capitales romaines ou en quadrata ; les chiffres s'écrivent en lettres minuscules comme le reste du texte, et les majuscules sont rares (pas même en début de phrase) et plutôt réservées aux lettrines décoratives. Dans le texte, les nombres sont donc encadrés de points médians afin de les distinguer plus facilement des mots ; par exemple, ·xxvıı· représente le nombre 27 (le i n'était pas encore surmonté d'un point, qui apparait bien plus tard en écriture gothique pour faciliter la distinction entre ı, m, n, et u).
70
+
71
+ La position de ces points varie suivant les auteurs (l’usage de la ponctuation, et notamment la distinction du point et de la virgule, n’ayant été bien régulé que bien plus tard), et est parfois impossible à distinguer de la ponctuation normale (c'est particulièrement vrai pour les manuscrits en catalan, en ancien occitan, en vieux français, et les manuscrits médiévaux en Angleterre et du Saint-Empire). L'usage du point médian, qui prenait souvent l’allure de petits tirets, se retrouve sur les inscriptions monumentales en latin qui mêlent les nombres avec le texte.
72
+
73
+ Plus tard, quand la lettre J se différencie de la lettre I, les documents officiels commencent à marquer la fin d'un nombre par un J au lieu d'un I (le nombre ne pouvait alors plus être allongé). Comme l'onciale ne distingue pas encore les minuscules des majuscules, on écrit vııȷ, voire ·vııȷ, au lieu de vııı (la lettre j s’écrivait également sans point suscrit ; celui-ci apparaîtra bien plus tard, par similitude avec le i).
74
+
75
+ (Cette modification du i final en j est également à l'origine du digramme ij utilisé en néerlandais pour noter initialement un i long (devenu une diphtongue) et éviter l'ambiguïté d'un digramme ii qui aurait été difficile à distinguer en écriture cursive du ü.)
76
+
77
+ Les Romains utilisent un système duodécimal pour noter les fractions : en effet, 12 se divise facilement par les entiers 2, 3, 4, 6 et 12, ce qui facilite donc le partage en moitiés, en tiers, en quarts, en sixièmes, et en douzièmes (par rapport à un système décimal, où 10 ne se divise que par 2, 5 et 10).
78
+
79
+ La valeur des monnaies est notamment indiquée en douzièmes du poids de la valeur de référence, l'as, grâce à des points (•) ou, lorsqu'il s'agissait d'abréger 6 points, grâce à un S (pour semis signifiant « moitié »). Ces points ne sont pas forcément alignés.
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+
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+ L'usage des chiffres romains a décliné au profit des chiffres indo-européens, dits « chiffres arabes », plus faciles à utiliser (10 signes seulement, notation positionnelle, présence du zéro). Les chiffres romains restent néanmoins régulièrement utilisés pour noter :
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+
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+ Ils sont également parfois utilisés :
84
+
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+ Les chiffres romains classiques peuvent être représentés par les lettres de base de l’alphabet latin.
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+ Les symboles suivants: ↀ (mille), ↁ (cinq-mille), ↂ (dix-mille), Ↄ (C renversé), ↄ (C renversé minuscule) sont encodés en Unicode dans la plage U+2180 à U+2184.
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+
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+ Des variantes précomposées sont codées en Unicode dans la plage U+2160 à U+217F pour compatibilité avec des codages est-asiatiques. Si l’utilisation des lettres latines de base est habituellement recommandée pour la plupart des usages, les variantes précomposées peuvent être utiles dans des textes verticaux conservant leur orientation ou lorsque leur largeur doit être uniforme[10].
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+ La pâte dentifrice, ou le dentifrice, aussi appelée pâte à dents au Canada francophone, est une pâte appliquée sur une brosse à dents pour le nettoyage des dents, il est un complément au brossage qui peut se faire sans dentifrice, celui-ci est secondaire comparé à l'action mécanique du brossage sur la santé bucco-dentaire.
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+ Le dentifrice contribue à l'hygiène bucco-dentaire de plusieurs manières : il permet d'enlever plus facilement la plaque dentaire, évite la mauvaise haleine, et peut contenir des substances qui préviennent les maladies liées aux dents et aux gencives (comme la gingivite)[1]. Les effets du brossage dentaire dépendent de la manière dont celui-ci est effectué, et non du dentifrice. Actuellement, l'ingrédient le plus important de la plupart des dentifrices est le fluorure. Depuis son introduction, le fluor a permis une diminution significative des caries, grâce à son effet cario-protecteur[réf. nécessaire].
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+ On parlait autrefois de « poudre dentifrique »[2], poudre officinale[3] qui visait à raffermir la gencive et blanchir les dents. Une recette de poudre blanchissante donnée par Louis Joseph Marie Robert (1805) est : Girofle en poudre (dose : un gros), à quoi l'on ajoute de la crème de tartre (dose : un demi-gros), de l'alun calciné (dose : un demi-gros), de la cochenille en poudre (dose : un demi-gros), du sucre (une once), le tout étant à réduire en poudre par porphyrisation[4]. Mais d'autres recettes ajoutaient à la crème de tartre de la pierre ponce, du « corail préparé », de l'« os desséché », à l'époque appliqué non pas à la brosse à dents, qui n'existait pas, mais « au doigt mouillé de vin ».
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+ Le terme dentifrice vient du latin dentrificum, de dens, dentis : « la dent » et fricare : « frotter »[5].
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+ La première référence à une forme de dentifrice se trouve dans un manuscrit égyptien datant du IVe siècle av. J.-C., qui mentionne une mixture à base de sel, de poivre, de feuilles de menthe et de fleurs d'iris[6][source insuffisante]. Les Égyptiens de l'Antiquité, eux, employaient un mélange de cendres et d'argile. Les ingrédients exacts du dentifrice restent inconnus[7], mais il a été rapporté que son goût est « fonctionnel et plaisant à goûter[8]. » Déjà dans l'Antiquité on commence à pratiquer l'hygiène bucco-dentaire en utilisant des bâtonnets fibreux à mâcher, comme le siwak, servant de brosse à dents. Les Grecs et Romains de l'Antiquité étoffent certaines de ces recettes en y ajoutant des ingrédients plus abrasifs tels que de la poudre de pierre ponce, de la poussière de marbre, des coquilles d'huîtres broyées, de la poudre d'os pilé ou calciné[9].
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+ Au Moyen-Âge, le dentifrice reste le plus souvent sous la forme d'une poudre avec différents abrasifs, et est appliqué avec un linge. Jusqu'au XVIIe siècle, l'urine humaine ou animale fermentée[10] reste très prisée : elle passe pour avoir un bon effet détergent, désinfectant et de blanchissement des dents[11].
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+ Au XVIIIe siècle, Furetière évoque, en 1690, des dentifrices secs (poudres à base de minéraux comme des coraux, pierre ponce, sel et alun ; produits animaux comme des coquilles d’œufs, d’escargots et d’écrevisses, corne de cerf et os de sèche ; et produits végétaux comme des racines cuites avec alun et séchées au four) et humides (distillation d’herbes desséchantes et de médicaments astringents) en usage à l'époque[12].
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+ Les premiers dentifrices en pâte commercialisés dans des pots en porcelaine apparurent au XIXe siècle (Colgate étant la première entreprise à les vendre en masse en 1873), mais ils ne parvinrent pas à vaincre la popularité des poudres avant la Première Guerre mondiale. Alors qu'il vendait à ses patients du dentifrice en pot, qu’il fabriquait lui-même, le dentiste Washington Sheffield (en) s'inspira des peintres qui utilisaient les tubes de peinture en métal pour créer en 1892 le premier dentifrice en tube souple en étain, plus pratique et hygiénique[13]. Samuel Colgate (en) reprit l'idée de Sheffield pour produire en masse et vendre en 1896, les tubes de dentifrice souple en étain et enroulables Colgate Ribbon Dental Creme[14].
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+
17
+ Divers additifs furent progressivement ajoutés à la pâte. Le fluorure fut ajouté dans le dentifrice durant l'année 1890. Chaque pays détermine une limite maximale à la quantité de fluorure jugée acceptable pour la santé bien que le fluor soit considéré comme étant nocif par plusieurs études[15],[16] et interdit dans certains pays comme la Belgique[17].
18
+
19
+ Au début du XXe siècle, il était conseillé d'utiliser une pâte à base d'eau oxygénée et de bicarbonate de soude. Ce mélange est encore préconisé actuellement pour prévenir- les maladies parodontales. En France, le docteur Pierre Mussot fait réaliser en 1894 par Louis-Maurice Boutet de Monvel une affiche devenue célèbre, ainsi que de grandes publicités murales sur des immeubles hausmanniens dans les années 1920[18], comme celle de Jean Carlu pour la marque Gellé frères.
20
+
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+ Le fluor est le principal agent actif de la plupart des dentifrices, et contribue à la prévention des caries : il permet la formation d'une couche d'émail moins soluble (la fluorapatite, de formule Ca5[(PO4)3F), et donc moins sensible aux attaques acides qui induisent les caries[19]. Le composé le plus fréquent est le fluorure de sodium. Certaines marques emploient du monofluorophosphate de sodium, du fluorure d'étain ou du fluorure d'amine. Aux États-Unis comme en Europe, pratiquement tous les dentifrices vendus dans le commerce contiennent un de ces agents actifs, dans une proportion de 1 000 à 1 100 ppm. Le fait que ce taux soit relativement constant conduit à penser que les dentifrices bon marché sont tout aussi efficaces que les dentifrices plus onéreux. Dans une étude menée en 1998 sur 38 dentifrices, le magazine américain Consumer Reports jugea l'efficacité de 30 d'entre eux excellente[20].
22
+
23
+ Les dentifrices contiennent en général, mais pas toujours, du laurylsulfate de sodium ou un autre type de sulfate[21]. Le laurylsulfate de sodium est également présent dans d'autres cosmétiques tels que le shampooing, et agit principalement comme agent moussant[21]. À long terme, l'utilisation d'un dentifrice contenant du laurylsulfate de sodium peut provoquer chez certaines personnes l'apparition d'aphtes[21]. Des ingrédients tels que du bicarbonate de sodium, des enzymes, des vitamines, des extraits végétaux, du calcium, des produits de bain de bouche, ou encore de l'eau oxygénée sont souvent ajoutés au mélange de base et mis en valeur par les marques pour leurs effets bénéfiques. Il existe de nombreux goûts de dentifrice, la plupart dérivant de la menthe. Il existe cependant des goûts plus « exotiques » incluant anis, abricot, cannelle, fraise, chewing-gum (principalement destiné aux enfants), citron, fenouil, gingembre, orange, vanille, ou même « sans goût ».
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+
25
+ Le formaldéhyde, utilisé pour réduire les sensibilités à la douleur en cas de température extrême, n'est plus utilisé aux États-Unis depuis le début des années 1980, mais demeure autorisé dans l'Union européenne.
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27
+ Le dentifrice doit être rejeté après utilisation. Certains types de dentifrice peuvent provoquer des nausées ou la diarrhée s'ils sont ingérés en trop grande quantité. Chez les très jeunes enfants, un empoisonnement aigu au fluorure peut survenir après ingestion d'aussi peu que 1 pour cent d'un tube de pâte dentifrice aromatisée pour enfants.[réf. nécessaire]. Pour les végétariens et les végétaliens, des dentifrices d'origine indienne dépourvus de dérivés animaux ont été introduits dans le commerce.
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29
+ Aujourd'hui[Quand ?], un dentifrice, constitué essentiellement d'eau, est principalement composé d'excipients : agents polissants (abrasifs composés de silice, bicarbonates de sodium ou phosphates de calcium) influençant sa valeur RDA, agents humectants, agents moussants (à base de tensioactifs), agents épaississants, conservateurs, colorants, édulcorants, arômes ; et de principes actifs : anti-caries (à base de fluor), agents antibactériens (triclosan ou chlorhexidine), agents de blanchiment et anti-tartre.
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+
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+ Des rayures peuvent être produites à l'aide de deux tubes, un petit tube contenu dans un plus grand, chaque tube contenant une pâte de couleur différente. Lorsque le tube de dentifrice est pressé, les deux pâtes passent à travers un orifice spécialement conçu pour produire le motif à rayures. Ce type de dentifrice a donné lieu à une séquence culte du film Epidemic de Lars von Trier où ce dernier découpe un tube afin d'en découvrir le fonctionnement.
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+ Afin de réduire les coûts de production, il est actuellement courant de remplir les tubes de pâte comportant déjà des rayures. Quand le tube est pressé, les rayures s'écoulent en parallèle et ne se mêlent pas. La pâte à rayures qui sort du tube est simplement une version plus étroite de ce que contient le tube. Le remplissage est effectué à l'aide d'une tête de remplissage multi-buse qui distribue une pâte de couleur différente dans chaque direction. Pour maintenir les rayures parallèles à l'axe du tube, la tête commence en bas et se rétracte au fur et à mesure du remplissage, restant toujours juste au-dessus du niveau de la pâte. Les tubes à deux compartiments sont généralement réservés aux dentifrices contenant deux préparations devant interagir et qui sont ainsi conservées séparées jusqu'au moment de l'utilisation.
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+ De nombreuses marques se sont popularisées depuis la commercialisation du dentifrice au XIXe siècle. Des marques canadiennes populaires incluent Aquafresh, Arm and Hammer, Colgate-Palmolive, Crest et Sensodyne. Certains dentifrices contiennent des effets avérés de manière indépendante et portent le sceau de l'Association dentaire canadienne. Pour connaitre les effets reconnues pour un produit spécifique[22]. Des marques américaines populaires incluent Aim toothpaste, Aquafresh, Arm and Hammer, Close-Up, CloSYSII, Colgate-Palmolive, Crest, Ipana, Macleans, Mentadent, Pepsodent, Sensodyne, Tom's of Maine, Jaan's Paste et Ultra Brite.
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+
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+ En Belgique et en France, elles incluent Buccotherm, Aquafresh, Dors & Déjà, Émail Diamant, Fluocaril, Sanogyl, Sensodyne et Tonigencyl. En Suisse elles incluent Elmex, Meridol, Aronal, Dentamed, Candida, M-Classic, Weleda et Dentofit.
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+ En Allemagne et aux Pays-Bas, elles incluent Denivit, Parodontax, Vademecum, et Signal.
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+ La pâte dentifrice est un fluide de Bingham : il faut exercer une certaine contrainte de cisaillement pour qu'il commence à s'écouler, en dessous de cette limite, il ne s'écoule pas.
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+ De nombreux dentifrices, en raison de leur composition, peuvent négativement interagir avec l'environnement. Les problèmes qu'ils posent sont dû à leur :
fr/3160.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,232 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ République démocratique populaire lao
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+
3
+ ສາທາລະນະລັດ ປະຊາທິປະໄຕ ປະຊາຊົນລາວ / ປະຊາຊົນລາວ
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+
5
+ Sathalanalat Passathipatai Passasson lao / Lao
6
+
7
+ 17° 58′ 00″ N, 102° 37′ 00″ E
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+
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+ modifier
10
+
11
+ Le Laos, en forme longue la République démocratique populaire lao, également traduit par république démocratique populaire du Laos (en lao : ປະເທດລາວ (Lao) et ສາທາລະນະລັດ ປະຊາທິປະໄຕ ປະຊາຊົນລາວ (Sathalanalat Passathipatai Passasson lao)) est un pays sans accès à la mer d'Asie du Sud-est, entouré par la Birmanie (ou Myanmar) et la Chine au nord-ouest, la Thaïlande à l'ouest, le Cambodge au sud et le Viêt Nam à l'est.
12
+
13
+ La ville de Vientiane est sa capitale, la langue officielle le lao, la monnaie officielle le kip. La devise du Laos est « Paix, Indépendance, Démocratie, Unité et Prospérité », et son drapeau est constitué de trois bandes horizontales, les bandes supérieure et inférieure de couleur rouge et celle du milieu de couleur bleue, avec en son centre un disque blanc. L'hymne national est Pheng Xat Lao. Les habitants du Laos sont nommés Laotiens.
14
+
15
+ Confiné au centre de la péninsule indochinoise, le Laos est situé entre le 14e et le 22e parallèles nord. Sa superficie est de 236 800 km2.
16
+ Il a une frontière avec la Chine (200 km), la Birmanie (150 km), la Thaïlande (1 000 km), le Viêt Nam (1 000 km), et le Cambodge (150 km).
17
+
18
+ Les montagnes et les plateaux occupent plus de 70 % du pays.
19
+
20
+ Arrosé par le Mékong, peu navigable à cause de son débit irrégulier (1 898 km au Laos sur un parcours total de 4 200 km), qui forme en grande partie la frontière avec la Thaïlande, le pays s'étend du nord au sud sur 1 000 km des confins de la Chine à la frontière du Cambodge. Le fleuve n'est parfois large que d'une centaine de mètres ou de plusieurs centaines de mètres, suivant les endroits et la période de l'année.
21
+
22
+ Le Laos est constitué de montagnes et de hauts plateaux. Son point culminant est le Phou Bia (2 820 m), dans le sud de la province de Xieng Khouang. La chaîne Annamitique forme à l'est l'essentiel de la frontière avec le Viêt Nam. Le point culminant est le mont Rao Co (2 286 m).
23
+
24
+ Le climat tropical est caractérisé par les moussons. Il y a deux saisons : saison sèche d'octobre à avril, saison des pluies de mai à septembre. Les températures varient de 15⁄20 °C en décembre-janvier à 30 °C en mars-avril.
25
+
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+ Les mois d'octobre et novembre peuvent être pluvieux (« queues de typhons »).
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+
28
+ La forêt recouvre entre 65 % et 40,3 % du pays en 2010[2].
29
+
30
+ L'histoire du Laos remonte jusqu'avant l'ère chrétienne, comme le démontrent les énigmatiques vestiges de la plaine des Jarres. Vers le Ve siècle apr. J.-C., l'influence des royaumes khmers primitifs se fait sentir et, à travers eux, celle de la civilisation hindoue puis du bouddhisme de la civilisation Dvâravatî. Le site de Vat Phou, dans le sud du pays, remonte à cette époque.
31
+
32
+ L'histoire du pays commence réellement vers le XIIe siècle avec l'arrivée des populations Tai depuis le sud de la Chine. En 1353 est fondé le Lan Xang, « pays du million d'éléphants » par Fa Ngum. Le royaume se consolide progressivement, tandis que le bouddhisme s'y implante durablement ; après Luang Prabang, Vientiane devient capitale en 1560. Le royaume de Chiang Mai est même brièvement annexé sous Photisarath et Setthathirath, à l'apogée du Lan Xang. Aux XVIIe et XVIIIe siècles le royaume se morcelle, les provinces passant sous domination birmane, chinoise ou siamoise.
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+
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+ Après la prise de Vientiane par le général Phraya Chakri (futur Rama Ier) en 1798, le Laos passe sous le contrôle du Siam (Thaïlande) qui domine les trois royaumes (Luang Prabang, Vientiane et Champassak) jusqu'à la fin du XIXe siècle. En 1893, l'action du vice-consul de France à Luang Prabang, Auguste Pavie, ainsi qu'un blocus des côtes obligent le Siam à céder à la France la rive gauche du Mékong (Laos oriental) puis à signer des traités (1902, 1904) reconnaissant le protectorat de la France sur la partie orientale de Lan Xang. Celui-ci est finalement intégré à l'Union indochinoise française en 1899. Quant à la partie occidentale du Lan Xang (dite « Isan »/nord-est), là où habite 80 % de la population lao, elle reste occupée par le Siam. Si une monarchie siège à Luang Prabang, le Laos n'est alors pas un État centralisé, mais un ensemble de territoires auquel seul le protectorat confère une unité.
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+
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+ En 1904 commence le long règne de Sisavang Vong, qui dure jusqu'en 1959 et couvre les deux guerres mondiales, l'établissement du royaume du Laos en tant qu'État unifié, la guerre d'Indochine, l'indépendance définitive du pays et la première partie de la guerre civile laotienne.
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+ Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Empire du Japon impose sa domination sur l'Indochine française, y compris le Laos. La France étant à l'époque gouvernée par le régime de Vichy, cette domination s'exerce de manière indirecte ; les administrateurs français restent en poste et le drapeau tricolore continue de flotter sur Vientiane. En 1941, la Thaïlande, alliée du Japon, impose à la France, après un conflit armé, de céder les territoires à l'ouest du Mékong. Jusqu'en 1945, l'Indochine française est peu touchée par les combats, mais, lorsque les Japonais prennent conscience qu'ils vont perdre la guerre, ils cherchent à empêcher le retour des puissances coloniales européennes et, après le coup de force de mars 1945 (déportations et exécutions des fonctionnaires et des militaires français), favorisent l'indépendance des pays de l'Indochine française. Le roi Sisavang Vong, fidèle à la France, refuse tout d'abord de proclamer l'indépendance, avant de s'exécuter sous la pression japonaise le 8 avril 1945. Après la capitulation du Japon, le Premier ministre, le prince Phetsarath Rattanavongsa, renverse le roi pour tenter de maintenir l'indépendance et empêcher le retour des Français. Mais l'avancée progressive des troupes françaises dans le territoire laotien entraîne la chute du gouvernement Lao Issara (Laos libre) de Phetsarath. En 1946, les Français donnent au Laos l'autonomie au sein de l'Union française et font du pays un État centralisé, le Royaume du Laos (les deux royaumes restant unis, Champassak et Luang Prabang).
39
+
40
+ Si une partie des indépendantistes, satisfaits de l'autonomie accrue accordée par la France en 1949, abandonnent alors la lutte, le prince Souphanouvong, étroitement lié au Việt Minh, refuse de s'en contenter. Son demi-frère Souvanna Phouma devient premier ministre en 1951. Le mouvement de Souphanouvong, le Pathet Lao, étend peu à peu ses bases sur le territoire du royaume durant la guerre d'Indochine. En 1953, la France accorde au pays son indépendance, mais il est envahi par les troupes du Việt Minh et se retrouve en état de guerre civile. En 1954, après la bataille de Dien-Bien-Phu, le Pathet Lao parvient à se faire reconnaître à la table des négociations des accords de Genève.
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+
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+ Au mois de juin 1962, un gouvernement d'union nationale est mis en place au Laos. Le pays demeure cependant partagé : au sud les forces anticommunistes et neutralistes, au nord le Pathet Lao. À cette époque, la France soutient activement le parti neutraliste. La politique américaine dans la région consiste quant à elle à se rallier à l'idée de la neutralité du Laos et du Cambodge tout en défendant activement le Sud Viêt Nam et la Thaïlande et en évinçant définitivement l'influence française. En 1962, le président Kennedy conclut un accord avec le Nord Viêt Nam, stipulant le retrait de l'armée populaire vietnamienne et de l'armée américaine du pays.
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+
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+ Les États-Unis se retirent, mais pas le Nord Viêt Nam, et la piste Hô Chi Minh, qui traverse le Laos dans les zones contrôlées par le Pathet Lao[3], est de plus en plus utilisée pour alimenter la rébellion au Sud Viêt Nam. En 1963, le Pathet Lao lance une offensive qui lui donne le contrôle d'une grande partie de l'Est et du Nord-Est du pays. Les États-Unis renoncent à engager des forces régulières, mais ils intensifient leurs activités clandestines au Laos. Des équipes des Special Forces s'infiltrent dans le sud du pays et la CIA entreprend d'armer les tribus montagnardes laotiennes, notamment les Hmongs. Souvanna Phouma, à nouveau premier ministre à partir de 1963 et soutenu par la France, tente difficilement de maintenir la neutralité du Royaume du Laos, qui n'en demeure pas moins pris dans sa propre guerre civile, elle-même conflit annexe de la guerre du Viêt Nam.
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46
+ Après l'assassinat de John F. Kennedy fin 1963 et un coup d'État en avril 1964 qui élimine définitivement le parti neutraliste du prince Souvanna Phouma et l'influence de la France dans le pays, de 1964 à 1969 les États-Unis déclenchent Rolling Thunder, une opération de bombardements intensifs. Les bombardements prennent une ampleur grandissante provoquant un désastre, notamment dans la plaine des Jarres (où pourtant la Piste Hô Chi Minh ne passe pas). Le conseiller militaire et journaliste Fred Branfman a dénoncé l’ampleur de ces attaques dans son livre Voices from the Plain of Jars : Life under an Air War, 1972. Il a avancé le nombre de plus de 550 000 raids, soit une attaque toutes les huit minutes pendant neuf ans[4]. Plus de 260 millions de bombes à sous-munitions ont été jetées sur des zones peuplées du pays, ce qui fait du Laos le pays à avoir été le plus bombardé de l'histoire par rapport à sa superficie[5]. Cette campagne militaire provoque un million de morts parmi la population laotienne[6].
47
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48
+ La guerre civile laotienne continue jusqu'en 1973, opposant d'un côté les troupes du gouvernement royal et les miliciens Hmongs soutenus par les États-Unis et de l'autre la rébellion communiste soutenue par le Viet Cong et le Nord Viêt Nam. Un cessez-le-feu est déclaré le 22 février 1973. Le 5 avril 1974, un gouvernement d'union nationale, toujours présidé par le neutraliste Souvanna Phouma, mais incluant les communistes du Pathet Lao, voit le jour. En 1975, après avoir étendu son emprise en profitant notamment de la mauvaise santé de Souvanna Phouma, le Pathet Lao réalise un coup de force et prend le pouvoir. Le roi Savang Vatthana et la reine Khamphoui abdiquent le 2 décembre 1975. Le roi, la reine et l'héritier du trône meurent dans un camp d'internement.
49
+
50
+ Souphanouvong devient chef de l'État et Kaysone Phomvihane, secrétaire général du Parti révolutionnaire populaire lao, premier ministre. La République démocratique populaire lao (RDPL) est créée, avec un régime de parti unique, provoquant entre 1975 et 1987 l'exil d'environ 400 000 personnes, soit 10 % de la population. L'alliance, voire la dépendance, du nouveau pouvoir vis-à-vis du Viêt Nam voisin est étroite[7]. Une période de coopération avec l'URSS est suivie à partir de 1989 d'une volonté d'ouverture à l'économie moderne et d'intégration régionale[8]. Sans constitution depuis sa proclamation[9], la République a fini par en adopter une en 1991[10]. Le pays a normalisé ses relations avec les pays voisins comme la Thaïlande, s'est ouvert au tourisme et a lancé un grand nombre de projets à vocation régionale (ponts, routes, centrales hydro-électriques et réseaux électriques). Il est membre de l'ASEAN depuis 1997.
51
+
52
+ Depuis 1975, le Laos est un État socialiste dirigé par le Parti révolutionnaire populaire lao, parti unique d'obédience marxiste-léniniste. Le président de la République démocratique populaire lao est élu par le Parlement pour 5 ans. Choummaly Sayasone, occupe cette fonction de 2006 à 2016, année lors de laquelle Boungnang Vorachit lui succède. Le Premier ministre est Thongloun Sisoulith depuis 2016.
53
+
54
+ La politique du gouvernement est déterminée par le Parti à travers le Politburo et le Comité central. L'article 3 de la constitution du Laos dispose que « le droit du peuple d'être maître de la Patrie pluriethnique est exercé et garanti par le fonctionnement du système politique dont le Parti populaire révolutionnaire Lao constitue le noyau dirigeant »[10].
55
+
56
+ Une partie des communautés de l'ethnie des Hmong du nord du pays a combattu aux côtés des États-Unis lors de la guerre du Viêt Nam et de la guerre civile laotienne. Après la prise de pouvoir des communistes en 1975, un mouvement de guérilla hmong se développe dans le pays et gêne un temps le gouvernement, avant de s'étioler sous la répression gouvernementale et en l'absence de toute aide extérieure[11]. L'opposition en exil dénonce régulièrement les atteintes aux droits de l'homme commis contre les Hmongs dans la zone de Saysomboune. Des attentats secouent sporadiquement le pays, sans qu'il soit possible de les attribuer à un mouvement politique précis.
57
+
58
+ Le Laos est membre de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) depuis le 23 juillet 1997. Il a accueilli, pour la première fois, le sommet de l'ASEAN du 24 novembre au 1er décembre 2004 à Vientiane.
59
+
60
+ Le Laos est divisé en 17 provinces (khoueng) et 1 préfecture (kampheng nakhon). Elles sont elles-mêmes divisées en districts (ເມືອງ, muang), le Laos en comptant au total 148, puis en villages (ບ້ານ, baan).
61
+
62
+ Le Laos a le cent quarante cinquième budget de la Défense au monde, selon les données du SIPRI. Le Laos lui consacre 0,3 % de son PIB en 2013 (soit un budget de 18,4 millions d’euros). Les forces militaires sont divisées en trois armées principales : l'armée de terre (33 000 sont rattachés à l'armée de terre) [12], l'armée de l'air et une marine. D’une capacité d’environ 130 000 hommes, elle est déployée uniquement sur l'ensemble du territoire national et dans le cadre d'opérations de sécurité à la frontière, principalement pour répliquer aux insurgés Hmong et aux opposants politiques.
63
+
64
+ D'après le dernier recensement officiel[13], effectué en 2015, la population était de 6 492 400 habitants.
65
+ En 2005, elle était de 5 621 982 habitants.
66
+
67
+ En 2016, la population du Laos s'élève à 7,02 millions d'habitants selon les chiffres de la CIA[1], répartis sur 236 800 km2, soit une densité de population de 27,4 habitants par km2. 67 % des habitants vivent dans les zones rurales et donc 33 % en milieu urbain. Le Laos est le quatrième pays le moins peuplé d'Asie du Sud-Est.
68
+
69
+ Selon les chiffres de l'Atlaséco du Nouvel Observateur, en 2009, la population s'élève à environ
70
+ 5,855 millions d'habitants, dont 21,38 % vivent en zone urbaine et la majorité en zone rurale[14], la densité absolue étant de 25 habitants par km2[14]. De fait, il possède la plus faible densité de population de la région. Toujours selon les chiffres de l'Atlaséco, la croissance démographique est de 1,75 % par an[14], l'espérance de vie est de 64,3 ans[14] et le taux de fécondité de 4,5 enfants par femme[14].
71
+
72
+ Cette population est composée de 68 ethnies selon les ethnologues (47 répertoriées par le Front lao d'édification nationale[15]). Officiellement à la fin des années 1960, le gouvernement a adopté une classification arbitraire basée sur des concepts ethno-géomorphologiques. Ces ethnies ont été classées en trois groupes principaux[16] :
73
+
74
+ Cette catégorisation simplifiée, au service d’une politique d’unité nationale, n'est plus utilisée depuis 1989 et de nombreuses classifications linguistiques internationales ont été proposées subséquemment[17]. Elles sont toutes sujettes à caution et fréquemment contestées.
75
+
76
+ Michel Ferlus linguiste spécialiste de l’Asie du Sud-Est[18],[19], et André-Georges Haudricourt linguiste, géographe, ethnologue, tous deux chercheurs au CNRS ont proposé, en 1988, une nouvelle classification du peuple pluriethnique du Laos. Cette catégorisation tend à remplacer celle édictée par la RDP Lao à la fin des années 1960.
77
+
78
+ Selon cette méthodologie, les ethnies du Laos se répartissent en quatre familles principales, plus 16 ethnies regroupées en dehors de ces quatre grandes familles linguistiques.
79
+
80
+ Cette famille linguistique est la plus importante, constituant 64,9 % de la population du Laos (recensement de 2005). Elle est représentée par 25 ethnies et sous-ethnies.
81
+
82
+ Noms des ethnies : Tai Yang, Lao, Lue, Tai Dam, Tai Neua, Tai Doi, Phutai, Phouane, Tai Nyo, Tai Deng, Tai Khao, Tai Nyuan, Lao Isan, Tai Meuiy, Tai Peung, Tai Laan, Tai Sam, Tai Men, Tai Hè, Tai Pao, Tai Kouane, Tai Kaleun, Tai Khang, Tai Set, Yao[20].
83
+
84
+ Cette famille linguistique, principalement représentée par la sous-famille môn-khmère, est d’une grande diversité, avec 47 ethnies et sous-ethnies. Son langage dérive du Môn dans la région du Ménam et du Khmer au Cambodge. Ils sont répartis sur tout le territoire du Laos. Cette famille représente 22,6 % de la population.
85
+
86
+ Noms des ethnies : Khamu Rok, Khamu Ou, Khamu Lu, Nguan, Kouene, Lamet, Kha Bit, Samtao, Kongsat, Suay, Taoy, Taliang, Katu, Alak, Ngae, Lawae, Oy, Chieng, Gya Hon, Katang, Makong, Lawen, Cali, Phai, Pako, Laoseng, Kaseng, Sou, Yae, Htin, Khamu Khong, Khamu Keun, Khamu Me, Pouark, Tum, Sedang, Kayong, Tong, Kado, Kanay, Tahang, Kate, Saek, Tchaho, Sapouan, Chui, Tamoy[20].
87
+
88
+ Venue de Chine par le nord du Laos, cette famille linguistique est représentée par 5 ethnies et sous-ethnies, qui se sont répandues dans les montagnes au nord de la province de Borikhamxay. Elle représente 8,5 % de la population du Laos.
89
+
90
+ Noms des ethnies : Lao Huay, Yao, Hmong Lay, Hmong Khao, Pana[20].
91
+
92
+ Cette famille linguistique ne représente que 2,8 % de la population du Laos[21]. Avec 27 ethnies et sous-ethnies, ils n’étaient plus que 129 000, lors du recensement de 1994.
93
+
94
+ Noms des ethnies : Iko Pouly Nyai, Iko Pouly Noy, Pala, Sila/Sida, Poussang, Hayi, Kui Sung, Kui Lung, Pounoy, Iko Nuki, Iko Oma, Iko Luma, Iko Nutchi, Mousseur Khao, Mousseur Dam, Iko Eupa, Iko Kopien Nyai, Iko Kopien Noy, Iko Chapo Nyai, Iko Chapo Noy, Iko Botche, Lolo, Keu, Iko Tchitcho, Alou[20].
95
+
96
+ Noms des ethnies regroupées en dehors des quatre grandes familles linguistiques : Lawi, Kha Toog Luang (Toong Luang, Mlabri)[22], Phong, Mon, Poumong, Pouhoy, Tayten, Salang, Taket, Sing Moon, Chatong, Salao.
97
+
98
+ La minorité ethnique des Hmong (un peu moins de 10 % de la population) rencontre les discriminations les plus virulentes. La plupart des Hmongs, farouchement anticommunistes, ont servi les Français durant la guerre d'Indochine (les partisans de Touby Lyfoung[réf. souhaitée]) puis les Américains durant la guerre du Viêt Nam[réf. souhaitée].
99
+
100
+ Comme en atteste le reportage de Grégoire Deniau pour Envoyé spécial, les attaques contre les Hmongs se poursuivent à l'heure actuelle[23].
101
+
102
+ Une partie de l'ethnie Hmong a réussi à émigrer dans les pays occidentaux[24] mais les peuplades montagnardes restantes sont pourchassées par les armées laotiennes et vietnamiennes ; les derniers survivants sont confinés dans un espace interdit et continuent de résister pour leur survie[23].
103
+
104
+ Selon l'Atlaséco :
105
+
106
+ « Plusieurs milliers de réfugiés Hmong ont fui le Laos pour échouer dans des camps en Thaïlande.[...] En mai 2007, le Laos a signé un accord avec Bangkok pour autoriser le retour de ces migrants.[...]. Toutefois, les organisations de défense des droits de l'homme s'inquiètent de l'accueil réservé à ceux qui ont quitté leur pays pour des raisons économiques, mais aussi pour fuir les persécutions[14]. »
107
+
108
+ Selon la Constitution du 15 août 1991, le Laos est un « État de démocratie populaire » composé d'un « peuple pluriethnique ». La politique linguistique valorise la langue officielle, le laotien, très proche du thaï. Cependant, à peine plus de la moitié de la population parle lao comme langue maternelle (58 %).
109
+
110
+ Le chinois, avec deux variantes dialectales (le hakka, et le mandarin) (environ 350 000 locuteurs) est présent dans la capitale et dans le nord du pays.
111
+
112
+ Le vietnamien est aussi utilisé. Des Vietnamiens, surtout des commerçants, vivent au Laos. Le vietnamien est très présent à Paksé et Vientiane.
113
+
114
+ Le thaï standard est aussi assez utilisé, notamment à Vientiane. Son utilisation est facilitée par le fait que le thaï n'est pas très éloigné du laotien : un locuteur du laotien comprend le thaï, mais a du mal à le parler, car il y a des différences lexicales.
115
+
116
+ Il y a environ entre 3 500 et 4 000 francophones réels, de tous les âges, même si la catégorie des personnes âgées semble très présente. Au Laos, le français souffre de son isolement. Dans les grandes structures asiatiques et internationales, telles l'ASEAN et l'APEC, l'anglais est utilisé comme langue d'échange. L'indépendance remontant à 1953, les Laotiens qui avaient appris le français durant cette époque s'éteignent ; les autres étant âgés et retraités, inactifs ou ayant oublié la langue avec le temps. L'anglais est donc beaucoup plus présent : il est parlé par au moins 500 000 Laotiens, dans le commerce, le tourisme et la diplomatie.
117
+
118
+ Du fait de son histoire communiste et de forts liens avec l'ancienne République démocratique allemande, environ 3 000 Laotiens parlent allemand en seconde langue. Une petite partie de la diaspora du Laos vit actuellement en Allemagne. L'allemand est enseigné à l'université à Vientiane. Un faible nombre de Laotiens parlent le russe en seconde langue.[réf. souhaitée]
119
+
120
+ Diverses religions cohabitent au Laos, placées sous l'autorité du Front lao d'édification nationale (FLEN), structure mise en place par le gouvernement communiste pour réguler les activités religieuses et les traditions des ethnies minoritaires. La plupart des communautés religieuses coexistent en harmonie.
121
+
122
+ La plupart des Laotiens sont de confession bouddhiste (bouddhisme theravâda). Introduit au XIVe siècle, le bouddhisme imprégnait si fortement la vie laotienne que le régime communiste a dû s'en accommoder. Les rites animistes, très répandus dans le pays, notamment chez les ethnies minoritaires, ont été intégrés dans le culte bouddhique (baci, maison des esprits). Le Laos compte plus de 5 000 pagodes et environ 22 000 moines, dont 9 000 font partie du clergé permanent. Il faut y ajouter un total d'environ 450 nonnes (le plus souvent des veuves). La plupart des Laotiens se font moines une fois dans leur vie, pour une période qui varie d'une semaine à la quasi-totalité de leur vie.
123
+
124
+ Les chrétiens (catholiques, protestants et mormons) représentent environ 2 % de la population. Le FLEN les classe dans la catégorie religieuse « Église de Jésus Christ ». L'Église catholique compte environ 35 000 fidèles, souvent d'origine vietnamienne. Il y a trois évêques au Laos, basés à Vientiane, Paksé et Thakhek (vicariat apostolique de Savannakhet). Les protestants, qui bénéficient de subsides américains et sont fort dynamiques, comptent pour leur part environ 60 000 fidèles, notamment dans les ethnies Hmong, Yao et Khmers.
125
+ [réf. nécessaire]
126
+
127
+ Il existe d'autres minorités religieuses, comme l'islam, le confucianisme, la Foi Baha’ie et le bouddhisme mahāyāna. Très peu de Laotiens sont athées ou agnostiques.
128
+ L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours compte un millier de membres, surtout présents dans les provinces de Vientiane et de Bokhéo.
129
+ Les Témoins de Jéhovah tentent de se faire reconnaître officiellement par les autorités du pays.
130
+
131
+ La secte bouddhique Thammayudh, bien qu'incorporée au bouddhisme lao en 1975, est encore présente dans le pays, notamment à Vientiane[réf. nécessaire].
132
+ Il y a environ 400 pratiquants de l'islam au Laos, la plupart étant des expatriés du Moyen-Orient ou de l'ethnie cambodgienne Cham. Deux mosquées sont présentes à Vientiane, l'une chiite et l'autre sunnite[réf. nécessaire].
133
+
134
+ Bien que reconnaissant la liberté de culte, garantie par la loi, le régime laotien encadre les pratiques et se montre plutôt réticent envers les non-bouddhistes[réf. nécessaire]. Son autorisation est nécessaire pour les ordinations.
135
+
136
+ Les analphabètes sont nombreux. Ils représentent 27 % de la population en 2011. L'enseignement primaire dure cinq ans. Les garçons et les filles ont des taux de scolarisation différents, ainsi que les divers groupes ethniques. Une université nationale du Laos existe[25].
137
+
138
+ Le gouvernement laotien consacre 12,2 % de ses dépenses à l'éducation en 2011[26].
139
+ Le français est la deuxième langue administrative du Laos, après les deux dialectes Lao, mais il n'est enseigné dès l'école primaire, tout comme l'anglais, que dans neuf écoles primaires réparties dans quatre provinces : Vientiane, Luang Prabang, Savannakhet et Champassak.
140
+
141
+ Le chinois (mandarin) supplante le français, car la Chine est un partenaire commercial plus important que la France.
142
+
143
+ L'apprentissage d'une seconde langue vivante étrangère est devenu obligatoire depuis la rentrée scolaire 2010-2011, à raison de deux heures hebdomadaires de la première année de collège (C1) jusqu’à la dernière année du lycée (L3). Si aucune langue n’est imposée par le ministère de l’Éducation, cette disposition bénéficie directement au français qui est devenu de fait langue vivante 2
144
+ [27].
145
+
146
+ Les villages du Plateau des Bolovens ont été inscrits dans le cadre du programme Healthy Villages, qui travaille en coordination avec les organismes communautaires et les élus territoriaux. Ce programme vise à créer et former des équipes de santé villageoise (VHT) qui fonctionnent comme les dispensaires médicaux.
147
+
148
+ Ces équipes de santé apportent des traitements et des soins au paludisme, aux lésions oculaires ainsi que dans des disciplines chirurgicales (obstétrique et de gynécologie). L'accès aux soins préventifs tels que les tests de dépistage des IST / VIH est également ouvert.
149
+
150
+ Des ateliers relatifs à la planification familiale, à l'hygiène, à l'assainissement, sont mis en œuvre, à titre préventif.
151
+ [28]
152
+
153
+ Les journaux du Laos sont pour la plupart contrôlés par le Ministère de l'Information et de la Culture ou par une organisation politique.
154
+ Il existe plusieurs journaux en langue lao (Passasson, Vientiane May, Pathet lao…).
155
+
156
+ Le centre de presse en langues étrangères édite un quotidien Vientiane Times en anglais et un hebdomadaire Le Rénovateur en français.
157
+
158
+ Ce dernier a reçu en 2003 le Prix de la libre expression de l'Union internationale de la presse francophone, première récompense de ce type pour un journal du pays. L'agence KPL (Khaosane Pathet Lao) édite un bulletin quotidien en français et en anglais.
159
+
160
+ En 2003 paraît pour la première fois le magazine bilingue anglo-lao « Update », premier média privé au Laos. Les sujets politiques n'y sont pas abordés.
161
+
162
+ La radio nationale est diffusée sur une grande partie du territoire. Les éditions locales sont contrôlées par Vientiane. La télévision TNL présente tous les soirs un bulletin d'informations en lao, en anglais et en français. Il est possible de se procurer la presse étrangère, notamment le Bangkok Post et The Nation dans plusieurs points de vente de Vientiane.
163
+
164
+ Le sport national au Laos est le muay Lao, art martial du Laos très semblable au Muay-thaï en Thaïlande ou au Kun Khmer au Cambodge. Le football est le sport le plus populaire avec un championnat Lao Premier League qui se dispute depuis 1990.
165
+
166
+ Avec l'héritage de la présence française, la pétanque perdure avec une popularité étonnante, où l'on trouve des boulodromes jusque dans les villages les plus isolés du pays. Celui-ci figure d'ailleurs dans le top dix international.[réf. nécessaire] Aujourd'hui, le Laos ne dispose pas d'un palmarès dans de nombreux sports et n'a jamais gagné la moindre médaille depuis sa première participation aux Jeux olympiques d'été de 1980 et n'a jamais été représenté aux jeux d'hiver.[réf. nécessaire]
167
+
168
+ La liberté d'expression fait l’objet de restrictions importantes au Laos, ne permettant pas à la société civile d'émerger. Il n’existe pas d’opposition politique organisée et les syndicats et la presse sont étroitement contrôlés par le Parti politique au pouvoir depuis 1975. Un grand nombre de personnes ont été enlevés ces dix dernières années, le plus connu étant l'activiste Sombath Somphone en 2012[29].
169
+
170
+ Un démarrage économique sérieux ne peut être envisageable sans le développement des infrastructures, actuellement axées sur le réseau routier et les télécommunications. L'ensemble du réseau d'infrastructures reste cependant modeste : un réseau téléphonique terrestre national faible, des axes routiers en pleine restructuration et un réseau ferroviaire lancé par la ligne Nong Khai (Thaïlande) / Vientiane - Thanaleng (Laos).
171
+
172
+ Le Laos s'est ouvert en 1986 aux « nouveaux mécanismes économiques ». Le Code des Investissements a été promulgué dans la foulée en 1988. Celui-ci ouvre largement l’économie aux participations étrangères et valorise les notions de profit, de rentabilité et de productivité. L’entreprise privée est depuis lors considérée comme le centre du « nouveau système de gestion économique »[30]. Un premier Programme d'ajustement structurel a été adopté en 1989 avec le soutien du FMI et de la Banque mondiale.
173
+
174
+ Les investissements étrangers restent modestes et se portent sur les métiers du tourisme (hôtellerie, restauration, les services), si l'on excepte les grands projets comme le barrage hydroélectrique de Nam Theun 2, dont Électricité de France est l'un des principaux partenaires. Une bourse des valeurs, la bourse de Vientiane, a ouvert en octobre 2010 ; elle a commencé ses cotations en 2011[31].
175
+
176
+ La stabilité macroéconomique en termes de change et d'inflation semble se maintenir et le Laos bénéficie actuellement de l'assistance technique de la Banque asiatique de développement (ADB) pour entreprendre les réformes du secteur bancaire. Le revenu par habitant est de 1 000 dollars[réf. nécessaire]. Le Laos est un des pays les plus pauvres du monde. L'aide internationale assure 10 % du PIB en 2009[14].
177
+
178
+ Inclus dans le Triangle d'or, le Laos est le troisième producteur mondial d'opium derrière l'Afghanistan et la Birmanie voisine. Toutefois, le sous-sol du Laos est très riche en matières premières (charbon, zinc, cuivre) et le secteur minier contribue à plus de la moitié des exportations totales[14]. La foresterie, les terres agricoles, l’hydroélectricité et les minéraux représentent plus de la moitié de la richesse totale du Laos.
179
+
180
+ Le tiers de la croissance économique du pays entre 2005 et 2010 s’est appuyé sur l’hydroélectricité et les mines[32].
181
+
182
+ L'économie du Laos dépend lourdement de l'investissement et du commerce avec ses voisins thaïlandais, vietnamiens et plus spécialement avec les Chinois au nord. Paksé a aussi expérimenté la croissance, basée sur le commerce transfrontalier avec la Thaïlande et le Viêt-Nam. En 2009, malgré le fait que le gouvernement soit encore officiellement communiste, l'administration Obama aux États-Unis a déclaré que le Laos n'était plus un État marxiste-léniniste. Les entreprises américaines qui investissent dans le pays peuvent désormais recevoir des aides publiques de la part d'Eximbank[33]. En 2012, le gouvernement a lancé la création d'un portail commercial du Laos, un site Internet fusionnant toutes les informations dont les commerciaux ont besoin pour importer et exporter des biens dans le pays.
183
+
184
+ Le secteur agricole est le plus important. Il représente 42 % du PIB et 80 % de l'emploi total en 2009[14]. Les terres cultivables (4 %) sont essentiellement consacrées à la riziculture. Les principales cultures sont vivrières (riz, maïs, fécules), puis le café, les arachides (cacahuètes), le coton et le tabac.
185
+
186
+ Le Laos est le 3e producteur mondial d'opium derrière l'Afghanistan et la Birmanie (République de l'Union du Myanmar) voisine[réf. nécessaire].
187
+
188
+ L'agriculture sur brûlis reste très pratiquée au Laos. Cette technique consiste à défricher (essartage) les futures zones à cultiver puis à brûler les résidus durant la saison sèche. Cependant, la concentration récente de la population le long des axes routiers accélère la rotation jachère-culture, ce qui contribue à l'érosion des sols[réf. nécessaire]. En effet, cette technique reste viable pour des densités de population faibles et dispersées, mais devient problématique pour la préservation des sols, quand la densité de population est telle que les temps de jachère deviennent trop courts pour fertiliser les sols[réf. nécessaire].
189
+
190
+ Le Laos élève des buffles, bœufs, porcs, chèvres, moutons, volailles, etc.
191
+
192
+ Le Laos est ouvert au tourisme depuis 1990 et plus de 2,5 millions de personnes l'ont visité en 2010[34].
193
+
194
+ En 2005, le tourisme représentait la première source de devises du pays[35], devant l'hydroélectricité. La ville de Vientiane et la province de Savannakhet sont les régions les plus visitées[36], les touristes étant très majoritairement des ressortissants des pays de l'ASEAN, même si Luang Prabang et Vang Vieng attirent plus les Occidentaux. L'objectif du gouvernement est de faire du Laos une destination de réputation mondiale en termes de tourisme durable[35].
195
+
196
+ Le slogan officiel du tourisme est Simply Beautiful. Les principales attractions pour les touristes incluent la culture bouddhiste et l'architecture coloniale à Luang Prabang ; la gastronomie et les temples antiques dans la capitale de Vientiane ; la randonnée à Muang Ngoi Neua et Vang Vieng ; la culture antique et moderne et l'histoire dans la plaine des Jarres ; l'histoire de la Guerre civile du Laos à Sam Neua ; le trekking et la visite de tribus des collines dans un certain nombre de zones incluant Phongsaly et Luang Namtha ; la découverte des tigres et de la faune et de la flore à Nam Et-Phou Louey ; les cavernes et cascades près de Thakhek ; la relaxation, le dauphin de l'Irrawaddy et les chutes de Khone à Si Phan Don ou les Quatre mille Îles ; Vat Phou, un ensemble antique de temples pré-khmers; et le Plateau des Bolovens pour ses cascades et son café. Le Conseil européen du Commerce et du Tourisme a récompensé le pays comme Meilleure destination touristique mondiale en 2013 pour cette combinaison d'architecture et l'histoire.
197
+
198
+ En 2004, l'Australie est le 4e investisseur du pays avec 48 projets totalisant 324 millions de dollars. Le Japon et la Chine sont également de gros investisseurs au Laos[réf. nécessaire].
199
+
200
+ Le pays retourne progressivement au libre échange et à l'entreprise privée depuis la libéralisation des lois sur les investissements étrangers et l'admission du Laos à l'ASEAN en 1997. La bourse de Vientiane a ouvert le 11 janvier 2011[37].
201
+
202
+ Le Japon est de loin celui qui apporte l'aide économique la plus importante (18 millions de dollars en 1999). Le principal fournisseur est la Thaïlande (64 % des importations). Les principaux clients sont : la Thaïlande (20 %), la France (8 %), le Japon (3 %)[réf. nécessaire].
203
+
204
+ Le Laos est très en retard sur le plan du développement humain et économique, manquant d'infrastructures de transports adéquates. Le Laos n'a aucun chemin de fer, sauf une minuscule ligne de chemin de fer transfrontalière passant par le Pont de l'amitié lao-thaïlandaise, reliant la ville de Nong Khai en Thaïlande avec Vientiane au Laos. Une première liaison ferroviaire du pays a été construite par les Français dans la province de Champassak, reliant Don Det à Don Khon, mais elle est fermée depuis les années 1940.[réf. nécessaire] Le principal moyen de transport utilisé au Laos est la route. Le Laos compte près de 15 000 kilomètres de routes, dont la quasi-totalité demeure des pistes en terre ou de gravillons, plus ou moins praticables selon la saison. La route nationale 13 qui traverse le Laos du nord au sud et reliant ainsi la Chine au Cambodge est goudronnée ainsi que les principaux axes transversaux joignant la Thaïlande au Vietnam.[réf. nécessaire] Quant au transport aérien, c'est le moyen de transport le plus pratique et le plus rapide pour se déplacer à l'intérieur du Laos. Le pays compte une dizaine d'aéroports dont les principaux sont l'aéroport international de Wattay, l'aéroport international de Luang Prabang et l'aéroport de Paksé. La compagnie nationale est la Lao Airlines qui opère quotidiennement au Laos et les pays voisins.[réf. nécessaire]
205
+
206
+ Le Laos a pour codes :
207
+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
209
+
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+ Asie centrale
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+
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+
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+ Asie de l’Est
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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+
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+ Asie du Sud-Est
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
227
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Asie du Nord
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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3
+ Lao Tseu ou Laozi ou Lao Zi (chinois : 老子 ; pinyin : Lǎozǐ ; Wade : Lao³ Tzu³), plus communément appelé en Chine Tàishàng lǎojūn (太上老君, Tàishàng lǎojūn, « Seigneur suprême Lao »), de son vrai[1] nom Li Er (李耳, Lǐ ěr), aurait été un sage chinois et, selon la tradition[2], un contemporain de Confucius (milieu du VIe siècle av. J.-C. – milieu du Ve siècle av. J.-C., fin de la période des Printemps et Automnes). Il est considéré a posteriori comme le père fondateur du taoïsme. Il serait né dans le pays de Chu du royaume des Zhou et serait parti pour une retraite spirituelle vers l’ouest de la Chine actuelle avec une destination inconnue[2]. Les informations historiques le concernant sont rares et incertaines et sa biographie se développe à partir de la dynastie Han, essentiellement à partir d’éléments surnaturels et religieux ; quelques chercheurs sceptiques estiment depuis la fin du XXe siècle qu'il s’agit d’un personnage fictif ou composite, et non proprement historique[3],[4].
4
+
5
+ Le Tao Tö King (Livre de la Voie et de la Vertu) que la tradition lui attribue est un texte majeur du taoïsme, considéré comme important par d'autres courants également. Lao Tseu est considéré par les taoïstes comme un dieu (太上老君, Tàishàng lǎojūn, « Seigneur suprême Lao ») et comme leur ancêtre commun.
6
+
7
+ Il est représenté comme un vieillard à la barbe blanche, parfois monté sur un buffle.
8
+
9
+ L’image la plus courante de Lao Tseu en fait un personnage extraordinaire. Conçu miraculeusement par le passage d’une comète ou l’ingestion par sa mère d’une prune (li, nom de famille qui lui est généralement attribué) magique, il naît avec des cheveux blancs et une barbe, d’où son surnom d’ancien (lao), et des oreilles aux lobes très longs, signe de sagesse. Archiviste à la cour des Zhou et contemporain de Confucius qui le reconnaît, selon le Zhuangzi comme un maître et un être extraordinaire[5], il finit par quitter le pays âgé d’au moins 60 ans, lassé des dissensions politiques. Il part vers l’ouest monté sur un buffle ; arrivé à la passe qui marque la frontière, il rédige le Livre de la Voie et de la Vertu à la demande du gardien Yin Xi puis continue son voyage. Selon la croyance populaire il ne meurt pas mais se réincarne, réapparaissant sous différentes formes pour transmettre le Tao[6].
10
+
11
+ Au IIIe siècle av. J.-C., l’ouvrage légiste Hanfeizi est le premier à attribuer la paternité du Daodejing à un certain Lao Tseu[7]. Un Lao Dan/Lao Tseu critique de Confucius est mentionné dans des passages du Zhuangzi qui pourraient dater du IVe siècle av. J.-C., mais aucune mention n’y est faite ni du Daodejing ni de sa biographie, à l'exception d'un passage le qualifiant d'archiviste. On ne peut donc pas affirmer avec certitude que le Lao Tseu du Hanfeizi et celui du Zhuangzi sont la même personne, bien que ce soit l'hypothèse retenue par la tradition historique. Au IIe siècle av. J.-C., l’historien Sima Qian écrit sa première notice biographique, mais l’on ignore ses sources et lui-même n’est pas absolument certain de sa version, puisqu’il fait état de deux autres hypothèses concernant son identité et la paternité du Daodejing. C’est pourquoi l’incertitude règne encore concernant l’identité de Lao Tseu. L’opinion prévalant à la fin du XXe siècle est que le Lao Tseu de la tradition pourrait être un personnage composite, résultat de la synthèse de différentes sources[8],[4].
12
+
13
+ Le sens du nom Lao est débattu : l’interprétation littérale de « vieux » ou « ancien », évoquant la sagesse, est tentante. Certains prennent le suffixe zi au sens littéral d’« enfant » et en font « le vieil enfant », appellation mystique ou symbolique, d'autres estiment que ce surnom lui vient du fait qu’il serait né avec des cheveux blancs ou que sa mère l’aurait eu sur le tard. D’autres encore estiment qu'il s'agit tout simplement de son nom de famille, l'existence de familles Lao à l’époque des Royaumes combattants étant attestée.
14
+
15
+ Par ailleurs, les caractères Li (prune) et Er (oreille) - ses nom de famille et prénom selon Sima Qian - ont inspiré l'imagination. « Prune » viendrait du fait que sa mère l’aurait conçu en apercevant une comète ou un dragon volant alors qu’elle était assise sous un prunier, ou bien en consommant un fruit magique. Ge Xuan pensait pour sa part que Lao Tseu aurait désigné du doigt un prunier à sa naissance, mais proposait aussi qu'il pourrait s'agir du nom de famille de sa mère. Le prénom « Oreille » est en général expliqué par leur taille particulièrement développée, surtout les lobes, caractéristique souvent prêtée aux sages[20].
16
+
17
+ Parallèlement au Lao Tseu historique proposé par les historiens Han, un Lao Tseu religieux apparait dans d’autres sources, comme le Liexianzhuan (列仙傳) qui le compte au nombre des immortels. Depuis la fin des Royaumes combattants, il est avec le souverain mythique Huangdi l’un des personnages centraux du courant huanglao, important jusqu’au début des Han. À l’origine philosophique et politique, ce courant aurait pris un tour plus religieux quand il fut évincé par le confucianisme. On trouve des témoignages de la divinisation de Lao Tseu dès le règne de l’empereur Huandi (r. 146-168), qui lui rend un culte. En 153, Wang Fu (王阜), préfet de la région de Changsha, fait dresser une stèle dédiée à Lao Tseu sur laquelle celui-ci est identifié au Tao originel ; vers la même époque, le lettré Bian Shao (邊韶) déclare que Lao Tseu est un immortel, maître des sages de différentes époques à travers ses métamorphoses. Dans le Bianhua wuji jing (變化無極經) des Han orientaux, Lao Tseu, identifié au Dao (ou Tao), se donne naissance à lui-même et prédit son retour sous une de ses métamorphoses dans une perspective millénariste.
18
+
19
+ Il est l’un des quatre grands dieux de la secte des Cinq boisseaux qui émerge à la fin du IIe siècle et exige de ses adeptes la récitation régulière du Dao De Jing. Le courant des Maîtres célestes issu des Cinq boisseaux contribuera fortement à répandre l’image divine de Lao Tseu et à enrichir sa légende.
20
+
21
+ Sous les noms de Vénérable céleste du Dao et de la Vertu (道德天尊) ou Pur du faîte suprême (太清), il est devenu l’un des Trois Purs, divinités principales des grandes écoles taoïstes modernes. Il porte à ce moment-là plusieurs épithètes, la plus connue étant (太上老君 Taishang Laojun) Vieux Seigneur de la Hauteur Suprême ; ce serait lui qui aurait, dit-on remis un enfant à la reine de (妙樂 Miaole), appelé à devenir le futur Empereur de Jade. On l'appelle aussi : (神寶天尊 Shenbao Tianzun) Vénéré Céleste du Trésor Divin[21], ou (道德天尊 Daode Tianzun) Vénéré Céleste de la Voie et de la Vertu, ou (混元老君 Hunyuan laojun) Vieux Seigneur du Chaos Originel, ou bien encore, (降生大帝 Jiangsheng dadi) Grand Dieu (Empereur) Dispensateur de Vie et (太清大帝Taiqing dadi) Grand Dieu (Empereur) de la Pureté Suprême. Le [Ciel de] Pureté Suprême est le nom supposé du Troisième Ciel où régnerait ce personnage sur la troisième catégorie d'immortels, les Immortels Célestes[22].
22
+
23
+ Sous cette forme divinisée qui forme la Triade Suprême du Panthéon Taoïste, Lao Tseu est représenté en monarque assis sur un trône, tenant dans ses mains l'éventail magique décrivant l'île de Penglai (séjour d'Immortels) ; il est alors la Troisième Section du (洞神 Dongshen) Canon Taoïste, l'Esprit, l’Élément Chimique Inférieur de l’Élixir d'Immortalité et l'Essence Vitale de l'Univers[23].
24
+
25
+ Encore appelé Suprême seigneur Lao (太上老君) ou Empereur de l'origine mystérieuse (玄元皇帝), il apparaît sous des formes diverses au fil des siècles pour guider les fidèles. Dans les temples, son effigie est à la droite du trio des Trois Purs ; il a la barbe et les cheveux blancs et tient en main un éventail.
26
+
27
+ Dans L’Explication ésotérique des trois cieux (Santian neijiejing 三天內解經) (~420), un texte des Maîtres célestes, Lao Tseu connaît une triple naissance : en tant que divinité, en tant que Lao Tseu historique, puis en tant que Bouddha. En effet, le taoïsme religieux, confronté au IIIe siècle au développement du bouddhisme en Chine, a tenté un rapprochement audacieux entre ce personnage parti en pays barbare et le Bouddha qui serait son incarnation ou parfois son élève. Wang Fu (王浮), membre des Maîtres célestes, expose à la même période cette opinion dans La conversion des Barbares par Lao Tseu (Laozihuanhu 老子化胡), ouvrage qui sera régulièrement repris et enrichi jusqu'au XIVe siècle où les prétentions de voir Lao Tseu dans le Bouddha seront définitivement rejetées.
28
+
29
+ Les empereurs de la dynastie Tang (618-907), dont le nom de clan était Li, acceptèrent volontiers de se considérer comme ses descendants lorsqu’ils firent du taoïsme leur religion officielle et de l'honorer comme Shengzu (聖祖) « Saint ancêtre ». L’empereur Gaozong (r. 649-683) lui accorda le titre de « Suprême empereur céleste du mystère originel » (太上玄元天帝).
30
+
31
+ Le Lao Tseu divin a un aspect hors du commun. Ge Hong le décrit ainsi : peau jaune clair, oreilles longues, grands yeux, dents écartées, bouche carrée aux lèvres épaisses, quinze rides sur un front large qui porte aux coins la forme de la lune et du soleil. Il a deux arêtes de nez et trois orifices à chaque oreille, et les dix lignes des êtres d’élite marquent ses paumes.
32
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+ Les circonstances de sa naissance sont également extraordinaires : sa mère, qui l’aurait conçu en apercevant une comète ou un dragon volant alors qu’elle était assise sous un prunier – d’où son nom de famille Li - l'aurait porté pendant huit ou quatre-vingt-un ans. Lorsqu’il naquit avec les cheveux blancs – origine pour certains du nom Lao (vieux) - une comète apparut dans le ciel et neuf dragons sortirent de terre pour le baigner. C’est ce dernier détail, joint au fait que selon Bian Shao, son lieu de naissance se situait au confluent des rivières Guo et Gu et sur la rive yáng de la Guo, qui a encouragé la ville de Guoyang à postuler la place de lieu de naissance du sage. Il y existe en effet un site appelé « Puits des neuf dragons » qui daterait des Printemps et des Automnes.
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+ Dans Le Voyage en Occident, Lao Tseu (老子, Laozi ou 老君, Laojun) intervient souvent[24], c'est lui qui arrête d'abord le singe rebelle, Sun Wukong (孫悟空), avec l'aide de Guanyin (觀音) et son cercle de métal[25], lui encore qui l'enferme dans son énorme four aux huit trigrammes[26], lui qui lui vient en aide par la suite lors de son voyage face à ses deux assistants, l'Enfant d'Or et l'Enfant d'Argent et son buffle sacré, devenus des monstres sur terre[27].
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+ L'astéroïde (7854) Laotseu a été nommé en son honneur.
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+ Lao Tseu ou Laozi ou Lao Zi (chinois : 老子 ; pinyin : Lǎozǐ ; Wade : Lao³ Tzu³), plus communément appelé en Chine Tàishàng lǎojūn (太上老君, Tàishàng lǎojūn, « Seigneur suprême Lao »), de son vrai[1] nom Li Er (李耳, Lǐ ěr), aurait été un sage chinois et, selon la tradition[2], un contemporain de Confucius (milieu du VIe siècle av. J.-C. – milieu du Ve siècle av. J.-C., fin de la période des Printemps et Automnes). Il est considéré a posteriori comme le père fondateur du taoïsme. Il serait né dans le pays de Chu du royaume des Zhou et serait parti pour une retraite spirituelle vers l’ouest de la Chine actuelle avec une destination inconnue[2]. Les informations historiques le concernant sont rares et incertaines et sa biographie se développe à partir de la dynastie Han, essentiellement à partir d’éléments surnaturels et religieux ; quelques chercheurs sceptiques estiment depuis la fin du XXe siècle qu'il s’agit d’un personnage fictif ou composite, et non proprement historique[3],[4].
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+ Le Tao Tö King (Livre de la Voie et de la Vertu) que la tradition lui attribue est un texte majeur du taoïsme, considéré comme important par d'autres courants également. Lao Tseu est considéré par les taoïstes comme un dieu (太上老君, Tàishàng lǎojūn, « Seigneur suprême Lao ») et comme leur ancêtre commun.
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+ Il est représenté comme un vieillard à la barbe blanche, parfois monté sur un buffle.
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+ L’image la plus courante de Lao Tseu en fait un personnage extraordinaire. Conçu miraculeusement par le passage d’une comète ou l’ingestion par sa mère d’une prune (li, nom de famille qui lui est généralement attribué) magique, il naît avec des cheveux blancs et une barbe, d’où son surnom d’ancien (lao), et des oreilles aux lobes très longs, signe de sagesse. Archiviste à la cour des Zhou et contemporain de Confucius qui le reconnaît, selon le Zhuangzi comme un maître et un être extraordinaire[5], il finit par quitter le pays âgé d’au moins 60 ans, lassé des dissensions politiques. Il part vers l’ouest monté sur un buffle ; arrivé à la passe qui marque la frontière, il rédige le Livre de la Voie et de la Vertu à la demande du gardien Yin Xi puis continue son voyage. Selon la croyance populaire il ne meurt pas mais se réincarne, réapparaissant sous différentes formes pour transmettre le Tao[6].
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11
+ Au IIIe siècle av. J.-C., l’ouvrage légiste Hanfeizi est le premier à attribuer la paternité du Daodejing à un certain Lao Tseu[7]. Un Lao Dan/Lao Tseu critique de Confucius est mentionné dans des passages du Zhuangzi qui pourraient dater du IVe siècle av. J.-C., mais aucune mention n’y est faite ni du Daodejing ni de sa biographie, à l'exception d'un passage le qualifiant d'archiviste. On ne peut donc pas affirmer avec certitude que le Lao Tseu du Hanfeizi et celui du Zhuangzi sont la même personne, bien que ce soit l'hypothèse retenue par la tradition historique. Au IIe siècle av. J.-C., l’historien Sima Qian écrit sa première notice biographique, mais l’on ignore ses sources et lui-même n’est pas absolument certain de sa version, puisqu’il fait état de deux autres hypothèses concernant son identité et la paternité du Daodejing. C’est pourquoi l’incertitude règne encore concernant l’identité de Lao Tseu. L’opinion prévalant à la fin du XXe siècle est que le Lao Tseu de la tradition pourrait être un personnage composite, résultat de la synthèse de différentes sources[8],[4].
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13
+ Le sens du nom Lao est débattu : l’interprétation littérale de « vieux » ou « ancien », évoquant la sagesse, est tentante. Certains prennent le suffixe zi au sens littéral d’« enfant » et en font « le vieil enfant », appellation mystique ou symbolique, d'autres estiment que ce surnom lui vient du fait qu’il serait né avec des cheveux blancs ou que sa mère l’aurait eu sur le tard. D’autres encore estiment qu'il s'agit tout simplement de son nom de famille, l'existence de familles Lao à l’époque des Royaumes combattants étant attestée.
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15
+ Par ailleurs, les caractères Li (prune) et Er (oreille) - ses nom de famille et prénom selon Sima Qian - ont inspiré l'imagination. « Prune » viendrait du fait que sa mère l’aurait conçu en apercevant une comète ou un dragon volant alors qu’elle était assise sous un prunier, ou bien en consommant un fruit magique. Ge Xuan pensait pour sa part que Lao Tseu aurait désigné du doigt un prunier à sa naissance, mais proposait aussi qu'il pourrait s'agir du nom de famille de sa mère. Le prénom « Oreille » est en général expliqué par leur taille particulièrement développée, surtout les lobes, caractéristique souvent prêtée aux sages[20].
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17
+ Parallèlement au Lao Tseu historique proposé par les historiens Han, un Lao Tseu religieux apparait dans d’autres sources, comme le Liexianzhuan (列仙傳) qui le compte au nombre des immortels. Depuis la fin des Royaumes combattants, il est avec le souverain mythique Huangdi l’un des personnages centraux du courant huanglao, important jusqu’au début des Han. À l’origine philosophique et politique, ce courant aurait pris un tour plus religieux quand il fut évincé par le confucianisme. On trouve des témoignages de la divinisation de Lao Tseu dès le règne de l’empereur Huandi (r. 146-168), qui lui rend un culte. En 153, Wang Fu (王阜), préfet de la région de Changsha, fait dresser une stèle dédiée à Lao Tseu sur laquelle celui-ci est identifié au Tao originel ; vers la même époque, le lettré Bian Shao (邊韶) déclare que Lao Tseu est un immortel, maître des sages de différentes époques à travers ses métamorphoses. Dans le Bianhua wuji jing (變化無極經) des Han orientaux, Lao Tseu, identifié au Dao (ou Tao), se donne naissance à lui-même et prédit son retour sous une de ses métamorphoses dans une perspective millénariste.
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19
+ Il est l’un des quatre grands dieux de la secte des Cinq boisseaux qui émerge à la fin du IIe siècle et exige de ses adeptes la récitation régulière du Dao De Jing. Le courant des Maîtres célestes issu des Cinq boisseaux contribuera fortement à répandre l’image divine de Lao Tseu et à enrichir sa légende.
20
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21
+ Sous les noms de Vénérable céleste du Dao et de la Vertu (道德天尊) ou Pur du faîte suprême (太清), il est devenu l’un des Trois Purs, divinités principales des grandes écoles taoïstes modernes. Il porte à ce moment-là plusieurs épithètes, la plus connue étant (太上老君 Taishang Laojun) Vieux Seigneur de la Hauteur Suprême ; ce serait lui qui aurait, dit-on remis un enfant à la reine de (妙樂 Miaole), appelé à devenir le futur Empereur de Jade. On l'appelle aussi : (神寶天尊 Shenbao Tianzun) Vénéré Céleste du Trésor Divin[21], ou (道德天尊 Daode Tianzun) Vénéré Céleste de la Voie et de la Vertu, ou (混元老君 Hunyuan laojun) Vieux Seigneur du Chaos Originel, ou bien encore, (降生大帝 Jiangsheng dadi) Grand Dieu (Empereur) Dispensateur de Vie et (太清大帝Taiqing dadi) Grand Dieu (Empereur) de la Pureté Suprême. Le [Ciel de] Pureté Suprême est le nom supposé du Troisième Ciel où régnerait ce personnage sur la troisième catégorie d'immortels, les Immortels Célestes[22].
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23
+ Sous cette forme divinisée qui forme la Triade Suprême du Panthéon Taoïste, Lao Tseu est représenté en monarque assis sur un trône, tenant dans ses mains l'éventail magique décrivant l'île de Penglai (séjour d'Immortels) ; il est alors la Troisième Section du (洞神 Dongshen) Canon Taoïste, l'Esprit, l’Élément Chimique Inférieur de l’Élixir d'Immortalité et l'Essence Vitale de l'Univers[23].
24
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25
+ Encore appelé Suprême seigneur Lao (太上老君) ou Empereur de l'origine mystérieuse (玄元皇帝), il apparaît sous des formes diverses au fil des siècles pour guider les fidèles. Dans les temples, son effigie est à la droite du trio des Trois Purs ; il a la barbe et les cheveux blancs et tient en main un éventail.
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27
+ Dans L’Explication ésotérique des trois cieux (Santian neijiejing 三天內解經) (~420), un texte des Maîtres célestes, Lao Tseu connaît une triple naissance : en tant que divinité, en tant que Lao Tseu historique, puis en tant que Bouddha. En effet, le taoïsme religieux, confronté au IIIe siècle au développement du bouddhisme en Chine, a tenté un rapprochement audacieux entre ce personnage parti en pays barbare et le Bouddha qui serait son incarnation ou parfois son élève. Wang Fu (王浮), membre des Maîtres célestes, expose à la même période cette opinion dans La conversion des Barbares par Lao Tseu (Laozihuanhu 老子化胡), ouvrage qui sera régulièrement repris et enrichi jusqu'au XIVe siècle où les prétentions de voir Lao Tseu dans le Bouddha seront définitivement rejetées.
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29
+ Les empereurs de la dynastie Tang (618-907), dont le nom de clan était Li, acceptèrent volontiers de se considérer comme ses descendants lorsqu’ils firent du taoïsme leur religion officielle et de l'honorer comme Shengzu (聖祖) « Saint ancêtre ». L’empereur Gaozong (r. 649-683) lui accorda le titre de « Suprême empereur céleste du mystère originel » (太上玄元天帝).
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31
+ Le Lao Tseu divin a un aspect hors du commun. Ge Hong le décrit ainsi : peau jaune clair, oreilles longues, grands yeux, dents écartées, bouche carrée aux lèvres épaisses, quinze rides sur un front large qui porte aux coins la forme de la lune et du soleil. Il a deux arêtes de nez et trois orifices à chaque oreille, et les dix lignes des êtres d’élite marquent ses paumes.
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+ Les circonstances de sa naissance sont également extraordinaires : sa mère, qui l’aurait conçu en apercevant une comète ou un dragon volant alors qu’elle était assise sous un prunier – d’où son nom de famille Li - l'aurait porté pendant huit ou quatre-vingt-un ans. Lorsqu’il naquit avec les cheveux blancs – origine pour certains du nom Lao (vieux) - une comète apparut dans le ciel et neuf dragons sortirent de terre pour le baigner. C’est ce dernier détail, joint au fait que selon Bian Shao, son lieu de naissance se situait au confluent des rivières Guo et Gu et sur la rive yáng de la Guo, qui a encouragé la ville de Guoyang à postuler la place de lieu de naissance du sage. Il y existe en effet un site appelé « Puits des neuf dragons » qui daterait des Printemps et des Automnes.
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+ Dans Le Voyage en Occident, Lao Tseu (老子, Laozi ou 老君, Laojun) intervient souvent[24], c'est lui qui arrête d'abord le singe rebelle, Sun Wukong (孫悟空), avec l'aide de Guanyin (觀音) et son cercle de métal[25], lui encore qui l'enferme dans son énorme four aux huit trigrammes[26], lui qui lui vient en aide par la suite lors de son voyage face à ses deux assistants, l'Enfant d'Or et l'Enfant d'Argent et son buffle sacré, devenus des monstres sur terre[27].
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+ L'astéroïde (7854) Laotseu a été nommé en son honneur.
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+ Lao Tseu ou Laozi ou Lao Zi (chinois : 老子 ; pinyin : Lǎozǐ ; Wade : Lao³ Tzu³), plus communément appelé en Chine Tàishàng lǎojūn (太上老君, Tàishàng lǎojūn, « Seigneur suprême Lao »), de son vrai[1] nom Li Er (李耳, Lǐ ěr), aurait été un sage chinois et, selon la tradition[2], un contemporain de Confucius (milieu du VIe siècle av. J.-C. – milieu du Ve siècle av. J.-C., fin de la période des Printemps et Automnes). Il est considéré a posteriori comme le père fondateur du taoïsme. Il serait né dans le pays de Chu du royaume des Zhou et serait parti pour une retraite spirituelle vers l’ouest de la Chine actuelle avec une destination inconnue[2]. Les informations historiques le concernant sont rares et incertaines et sa biographie se développe à partir de la dynastie Han, essentiellement à partir d’éléments surnaturels et religieux ; quelques chercheurs sceptiques estiment depuis la fin du XXe siècle qu'il s’agit d’un personnage fictif ou composite, et non proprement historique[3],[4].
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+ Le Tao Tö King (Livre de la Voie et de la Vertu) que la tradition lui attribue est un texte majeur du taoïsme, considéré comme important par d'autres courants également. Lao Tseu est considéré par les taoïstes comme un dieu (太上老君, Tàishàng lǎojūn, « Seigneur suprême Lao ») et comme leur ancêtre commun.
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+ Il est représenté comme un vieillard à la barbe blanche, parfois monté sur un buffle.
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+ L’image la plus courante de Lao Tseu en fait un personnage extraordinaire. Conçu miraculeusement par le passage d’une comète ou l’ingestion par sa mère d’une prune (li, nom de famille qui lui est généralement attribué) magique, il naît avec des cheveux blancs et une barbe, d’où son surnom d’ancien (lao), et des oreilles aux lobes très longs, signe de sagesse. Archiviste à la cour des Zhou et contemporain de Confucius qui le reconnaît, selon le Zhuangzi comme un maître et un être extraordinaire[5], il finit par quitter le pays âgé d’au moins 60 ans, lassé des dissensions politiques. Il part vers l’ouest monté sur un buffle ; arrivé à la passe qui marque la frontière, il rédige le Livre de la Voie et de la Vertu à la demande du gardien Yin Xi puis continue son voyage. Selon la croyance populaire il ne meurt pas mais se réincarne, réapparaissant sous différentes formes pour transmettre le Tao[6].
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+ Au IIIe siècle av. J.-C., l’ouvrage légiste Hanfeizi est le premier à attribuer la paternité du Daodejing à un certain Lao Tseu[7]. Un Lao Dan/Lao Tseu critique de Confucius est mentionné dans des passages du Zhuangzi qui pourraient dater du IVe siècle av. J.-C., mais aucune mention n’y est faite ni du Daodejing ni de sa biographie, à l'exception d'un passage le qualifiant d'archiviste. On ne peut donc pas affirmer avec certitude que le Lao Tseu du Hanfeizi et celui du Zhuangzi sont la même personne, bien que ce soit l'hypothèse retenue par la tradition historique. Au IIe siècle av. J.-C., l’historien Sima Qian écrit sa première notice biographique, mais l’on ignore ses sources et lui-même n’est pas absolument certain de sa version, puisqu’il fait état de deux autres hypothèses concernant son identité et la paternité du Daodejing. C’est pourquoi l’incertitude règne encore concernant l’identité de Lao Tseu. L’opinion prévalant à la fin du XXe siècle est que le Lao Tseu de la tradition pourrait être un personnage composite, résultat de la synthèse de différentes sources[8],[4].
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+ Le sens du nom Lao est débattu : l’interprétation littérale de « vieux » ou « ancien », évoquant la sagesse, est tentante. Certains prennent le suffixe zi au sens littéral d’« enfant » et en font « le vieil enfant », appellation mystique ou symbolique, d'autres estiment que ce surnom lui vient du fait qu’il serait né avec des cheveux blancs ou que sa mère l’aurait eu sur le tard. D’autres encore estiment qu'il s'agit tout simplement de son nom de famille, l'existence de familles Lao à l’époque des Royaumes combattants étant attestée.
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+ Par ailleurs, les caractères Li (prune) et Er (oreille) - ses nom de famille et prénom selon Sima Qian - ont inspiré l'imagination. « Prune » viendrait du fait que sa mère l’aurait conçu en apercevant une comète ou un dragon volant alors qu’elle était assise sous un prunier, ou bien en consommant un fruit magique. Ge Xuan pensait pour sa part que Lao Tseu aurait désigné du doigt un prunier à sa naissance, mais proposait aussi qu'il pourrait s'agir du nom de famille de sa mère. Le prénom « Oreille » est en général expliqué par leur taille particulièrement développée, surtout les lobes, caractéristique souvent prêtée aux sages[20].
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+ Parallèlement au Lao Tseu historique proposé par les historiens Han, un Lao Tseu religieux apparait dans d’autres sources, comme le Liexianzhuan (列仙傳) qui le compte au nombre des immortels. Depuis la fin des Royaumes combattants, il est avec le souverain mythique Huangdi l’un des personnages centraux du courant huanglao, important jusqu’au début des Han. À l’origine philosophique et politique, ce courant aurait pris un tour plus religieux quand il fut évincé par le confucianisme. On trouve des témoignages de la divinisation de Lao Tseu dès le règne de l’empereur Huandi (r. 146-168), qui lui rend un culte. En 153, Wang Fu (王阜), préfet de la région de Changsha, fait dresser une stèle dédiée à Lao Tseu sur laquelle celui-ci est identifié au Tao originel ; vers la même époque, le lettré Bian Shao (邊韶) déclare que Lao Tseu est un immortel, maître des sages de différentes époques à travers ses métamorphoses. Dans le Bianhua wuji jing (變化無極經) des Han orientaux, Lao Tseu, identifié au Dao (ou Tao), se donne naissance à lui-même et prédit son retour sous une de ses métamorphoses dans une perspective millénariste.
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+ Il est l’un des quatre grands dieux de la secte des Cinq boisseaux qui émerge à la fin du IIe siècle et exige de ses adeptes la récitation régulière du Dao De Jing. Le courant des Maîtres célestes issu des Cinq boisseaux contribuera fortement à répandre l’image divine de Lao Tseu et à enrichir sa légende.
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+ Sous les noms de Vénérable céleste du Dao et de la Vertu (道德天尊) ou Pur du faîte suprême (太清), il est devenu l’un des Trois Purs, divinités principales des grandes écoles taoïstes modernes. Il porte à ce moment-là plusieurs épithètes, la plus connue étant (太上老君 Taishang Laojun) Vieux Seigneur de la Hauteur Suprême ; ce serait lui qui aurait, dit-on remis un enfant à la reine de (妙樂 Miaole), appelé à devenir le futur Empereur de Jade. On l'appelle aussi : (神寶天尊 Shenbao Tianzun) Vénéré Céleste du Trésor Divin[21], ou (道德天尊 Daode Tianzun) Vénéré Céleste de la Voie et de la Vertu, ou (混元老君 Hunyuan laojun) Vieux Seigneur du Chaos Originel, ou bien encore, (降生大帝 Jiangsheng dadi) Grand Dieu (Empereur) Dispensateur de Vie et (太清大帝Taiqing dadi) Grand Dieu (Empereur) de la Pureté Suprême. Le [Ciel de] Pureté Suprême est le nom supposé du Troisième Ciel où régnerait ce personnage sur la troisième catégorie d'immortels, les Immortels Célestes[22].
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+ Sous cette forme divinisée qui forme la Triade Suprême du Panthéon Taoïste, Lao Tseu est représenté en monarque assis sur un trône, tenant dans ses mains l'éventail magique décrivant l'île de Penglai (séjour d'Immortels) ; il est alors la Troisième Section du (洞神 Dongshen) Canon Taoïste, l'Esprit, l’Élément Chimique Inférieur de l’Élixir d'Immortalité et l'Essence Vitale de l'Univers[23].
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+ Dans L’Explication ésotérique des trois cieux (Santian neijiejing 三天內解經) (~420), un texte des Maîtres célestes, Lao Tseu connaît une triple naissance : en tant que divinité, en tant que Lao Tseu historique, puis en tant que Bouddha. En effet, le taoïsme religieux, confronté au IIIe siècle au développement du bouddhisme en Chine, a tenté un rapprochement audacieux entre ce personnage parti en pays barbare et le Bouddha qui serait son incarnation ou parfois son élève. Wang Fu (王浮), membre des Maîtres célestes, expose à la même période cette opinion dans La conversion des Barbares par Lao Tseu (Laozihuanhu 老子化胡), ouvrage qui sera régulièrement repris et enrichi jusqu'au XIVe siècle où les prétentions de voir Lao Tseu dans le Bouddha seront définitivement rejetées.
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+ Les empereurs de la dynastie Tang (618-907), dont le nom de clan était Li, acceptèrent volontiers de se considérer comme ses descendants lorsqu’ils firent du taoïsme leur religion officielle et de l'honorer comme Shengzu (聖祖) « Saint ancêtre ». L’empereur Gaozong (r. 649-683) lui accorda le titre de « Suprême empereur céleste du mystère originel » (太上玄元天帝).
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+ Le Lao Tseu divin a un aspect hors du commun. Ge Hong le décrit ainsi : peau jaune clair, oreilles longues, grands yeux, dents écartées, bouche carrée aux lèvres épaisses, quinze rides sur un front large qui porte aux coins la forme de la lune et du soleil. Il a deux arêtes de nez et trois orifices à chaque oreille, et les dix lignes des êtres d’élite marquent ses paumes.
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+ Les circonstances de sa naissance sont également extraordinaires : sa mère, qui l’aurait conçu en apercevant une comète ou un dragon volant alors qu’elle était assise sous un prunier – d’où son nom de famille Li - l'aurait porté pendant huit ou quatre-vingt-un ans. Lorsqu’il naquit avec les cheveux blancs – origine pour certains du nom Lao (vieux) - une comète apparut dans le ciel et neuf dragons sortirent de terre pour le baigner. C’est ce dernier détail, joint au fait que selon Bian Shao, son lieu de naissance se situait au confluent des rivières Guo et Gu et sur la rive yáng de la Guo, qui a encouragé la ville de Guoyang à postuler la place de lieu de naissance du sage. Il y existe en effet un site appelé « Puits des neuf dragons » qui daterait des Printemps et des Automnes.
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+ Dans Le Voyage en Occident, Lao Tseu (老子, Laozi ou 老君, Laojun) intervient souvent[24], c'est lui qui arrête d'abord le singe rebelle, Sun Wukong (孫悟空), avec l'aide de Guanyin (觀音) et son cercle de métal[25], lui encore qui l'enferme dans son énorme four aux huit trigrammes[26], lui qui lui vient en aide par la suite lors de son voyage face à ses deux assistants, l'Enfant d'Or et l'Enfant d'Argent et son buffle sacré, devenus des monstres sur terre[27].
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+ Lao Tseu ou Laozi ou Lao Zi (chinois : 老子 ; pinyin : Lǎozǐ ; Wade : Lao³ Tzu³), plus communément appelé en Chine Tàishàng lǎojūn (太上老君, Tàishàng lǎojūn, « Seigneur suprême Lao »), de son vrai[1] nom Li Er (李耳, Lǐ ěr), aurait été un sage chinois et, selon la tradition[2], un contemporain de Confucius (milieu du VIe siècle av. J.-C. – milieu du Ve siècle av. J.-C., fin de la période des Printemps et Automnes). Il est considéré a posteriori comme le père fondateur du taoïsme. Il serait né dans le pays de Chu du royaume des Zhou et serait parti pour une retraite spirituelle vers l’ouest de la Chine actuelle avec une destination inconnue[2]. Les informations historiques le concernant sont rares et incertaines et sa biographie se développe à partir de la dynastie Han, essentiellement à partir d’éléments surnaturels et religieux ; quelques chercheurs sceptiques estiment depuis la fin du XXe siècle qu'il s’agit d’un personnage fictif ou composite, et non proprement historique[3],[4].
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+ Le Tao Tö King (Livre de la Voie et de la Vertu) que la tradition lui attribue est un texte majeur du taoïsme, considéré comme important par d'autres courants également. Lao Tseu est considéré par les taoïstes comme un dieu (太上老君, Tàishàng lǎojūn, « Seigneur suprême Lao ») et comme leur ancêtre commun.
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+ L’image la plus courante de Lao Tseu en fait un personnage extraordinaire. Conçu miraculeusement par le passage d’une comète ou l’ingestion par sa mère d’une prune (li, nom de famille qui lui est généralement attribué) magique, il naît avec des cheveux blancs et une barbe, d’où son surnom d’ancien (lao), et des oreilles aux lobes très longs, signe de sagesse. Archiviste à la cour des Zhou et contemporain de Confucius qui le reconnaît, selon le Zhuangzi comme un maître et un être extraordinaire[5], il finit par quitter le pays âgé d’au moins 60 ans, lassé des dissensions politiques. Il part vers l’ouest monté sur un buffle ; arrivé à la passe qui marque la frontière, il rédige le Livre de la Voie et de la Vertu à la demande du gardien Yin Xi puis continue son voyage. Selon la croyance populaire il ne meurt pas mais se réincarne, réapparaissant sous différentes formes pour transmettre le Tao[6].
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+ Au IIIe siècle av. J.-C., l’ouvrage légiste Hanfeizi est le premier à attribuer la paternité du Daodejing à un certain Lao Tseu[7]. Un Lao Dan/Lao Tseu critique de Confucius est mentionné dans des passages du Zhuangzi qui pourraient dater du IVe siècle av. J.-C., mais aucune mention n’y est faite ni du Daodejing ni de sa biographie, à l'exception d'un passage le qualifiant d'archiviste. On ne peut donc pas affirmer avec certitude que le Lao Tseu du Hanfeizi et celui du Zhuangzi sont la même personne, bien que ce soit l'hypothèse retenue par la tradition historique. Au IIe siècle av. J.-C., l’historien Sima Qian écrit sa première notice biographique, mais l’on ignore ses sources et lui-même n’est pas absolument certain de sa version, puisqu’il fait état de deux autres hypothèses concernant son identité et la paternité du Daodejing. C’est pourquoi l’incertitude règne encore concernant l’identité de Lao Tseu. L’opinion prévalant à la fin du XXe siècle est que le Lao Tseu de la tradition pourrait être un personnage composite, résultat de la synthèse de différentes sources[8],[4].
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+ Le sens du nom Lao est débattu : l’interprétation littérale de « vieux » ou « ancien », évoquant la sagesse, est tentante. Certains prennent le suffixe zi au sens littéral d’« enfant » et en font « le vieil enfant », appellation mystique ou symbolique, d'autres estiment que ce surnom lui vient du fait qu’il serait né avec des cheveux blancs ou que sa mère l’aurait eu sur le tard. D’autres encore estiment qu'il s'agit tout simplement de son nom de famille, l'existence de familles Lao à l’époque des Royaumes combattants étant attestée.
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+ Par ailleurs, les caractères Li (prune) et Er (oreille) - ses nom de famille et prénom selon Sima Qian - ont inspiré l'imagination. « Prune » viendrait du fait que sa mère l’aurait conçu en apercevant une comète ou un dragon volant alors qu’elle était assise sous un prunier, ou bien en consommant un fruit magique. Ge Xuan pensait pour sa part que Lao Tseu aurait désigné du doigt un prunier à sa naissance, mais proposait aussi qu'il pourrait s'agir du nom de famille de sa mère. Le prénom « Oreille » est en général expliqué par leur taille particulièrement développée, surtout les lobes, caractéristique souvent prêtée aux sages[20].
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+ Parallèlement au Lao Tseu historique proposé par les historiens Han, un Lao Tseu religieux apparait dans d’autres sources, comme le Liexianzhuan (列仙傳) qui le compte au nombre des immortels. Depuis la fin des Royaumes combattants, il est avec le souverain mythique Huangdi l’un des personnages centraux du courant huanglao, important jusqu’au début des Han. À l’origine philosophique et politique, ce courant aurait pris un tour plus religieux quand il fut évincé par le confucianisme. On trouve des témoignages de la divinisation de Lao Tseu dès le règne de l’empereur Huandi (r. 146-168), qui lui rend un culte. En 153, Wang Fu (王阜), préfet de la région de Changsha, fait dresser une stèle dédiée à Lao Tseu sur laquelle celui-ci est identifié au Tao originel ; vers la même époque, le lettré Bian Shao (邊韶) déclare que Lao Tseu est un immortel, maître des sages de différentes époques à travers ses métamorphoses. Dans le Bianhua wuji jing (變化無極經) des Han orientaux, Lao Tseu, identifié au Dao (ou Tao), se donne naissance à lui-même et prédit son retour sous une de ses métamorphoses dans une perspective millénariste.
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+ Il est l’un des quatre grands dieux de la secte des Cinq boisseaux qui émerge à la fin du IIe siècle et exige de ses adeptes la récitation régulière du Dao De Jing. Le courant des Maîtres célestes issu des Cinq boisseaux contribuera fortement à répandre l’image divine de Lao Tseu et à enrichir sa légende.
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+ Sous les noms de Vénérable céleste du Dao et de la Vertu (道德天尊) ou Pur du faîte suprême (太清), il est devenu l’un des Trois Purs, divinités principales des grandes écoles taoïstes modernes. Il porte à ce moment-là plusieurs épithètes, la plus connue étant (太上老君 Taishang Laojun) Vieux Seigneur de la Hauteur Suprême ; ce serait lui qui aurait, dit-on remis un enfant à la reine de (妙樂 Miaole), appelé à devenir le futur Empereur de Jade. On l'appelle aussi : (神寶天尊 Shenbao Tianzun) Vénéré Céleste du Trésor Divin[21], ou (道德天尊 Daode Tianzun) Vénéré Céleste de la Voie et de la Vertu, ou (混元老君 Hunyuan laojun) Vieux Seigneur du Chaos Originel, ou bien encore, (降生大帝 Jiangsheng dadi) Grand Dieu (Empereur) Dispensateur de Vie et (太清大帝Taiqing dadi) Grand Dieu (Empereur) de la Pureté Suprême. Le [Ciel de] Pureté Suprême est le nom supposé du Troisième Ciel où régnerait ce personnage sur la troisième catégorie d'immortels, les Immortels Célestes[22].
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+ Sous cette forme divinisée qui forme la Triade Suprême du Panthéon Taoïste, Lao Tseu est représenté en monarque assis sur un trône, tenant dans ses mains l'éventail magique décrivant l'île de Penglai (séjour d'Immortels) ; il est alors la Troisième Section du (洞神 Dongshen) Canon Taoïste, l'Esprit, l’Élément Chimique Inférieur de l’Élixir d'Immortalité et l'Essence Vitale de l'Univers[23].
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25
+ Encore appelé Suprême seigneur Lao (太上老君) ou Empereur de l'origine mystérieuse (玄元皇帝), il apparaît sous des formes diverses au fil des siècles pour guider les fidèles. Dans les temples, son effigie est à la droite du trio des Trois Purs ; il a la barbe et les cheveux blancs et tient en main un éventail.
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27
+ Dans L’Explication ésotérique des trois cieux (Santian neijiejing 三天內解經) (~420), un texte des Maîtres célestes, Lao Tseu connaît une triple naissance : en tant que divinité, en tant que Lao Tseu historique, puis en tant que Bouddha. En effet, le taoïsme religieux, confronté au IIIe siècle au développement du bouddhisme en Chine, a tenté un rapprochement audacieux entre ce personnage parti en pays barbare et le Bouddha qui serait son incarnation ou parfois son élève. Wang Fu (王浮), membre des Maîtres célestes, expose à la même période cette opinion dans La conversion des Barbares par Lao Tseu (Laozihuanhu 老子化胡), ouvrage qui sera régulièrement repris et enrichi jusqu'au XIVe siècle où les prétentions de voir Lao Tseu dans le Bouddha seront définitivement rejetées.
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+ Les empereurs de la dynastie Tang (618-907), dont le nom de clan était Li, acceptèrent volontiers de se considérer comme ses descendants lorsqu’ils firent du taoïsme leur religion officielle et de l'honorer comme Shengzu (聖祖) « Saint ancêtre ». L’empereur Gaozong (r. 649-683) lui accorda le titre de « Suprême empereur céleste du mystère originel » (太上玄元天帝).
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+ Le Lao Tseu divin a un aspect hors du commun. Ge Hong le décrit ainsi : peau jaune clair, oreilles longues, grands yeux, dents écartées, bouche carrée aux lèvres épaisses, quinze rides sur un front large qui porte aux coins la forme de la lune et du soleil. Il a deux arêtes de nez et trois orifices à chaque oreille, et les dix lignes des êtres d’élite marquent ses paumes.
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+ Les circonstances de sa naissance sont également extraordinaires : sa mère, qui l’aurait conçu en apercevant une comète ou un dragon volant alors qu’elle était assise sous un prunier – d’où son nom de famille Li - l'aurait porté pendant huit ou quatre-vingt-un ans. Lorsqu’il naquit avec les cheveux blancs – origine pour certains du nom Lao (vieux) - une comète apparut dans le ciel et neuf dragons sortirent de terre pour le baigner. C’est ce dernier détail, joint au fait que selon Bian Shao, son lieu de naissance se situait au confluent des rivières Guo et Gu et sur la rive yáng de la Guo, qui a encouragé la ville de Guoyang à postuler la place de lieu de naissance du sage. Il y existe en effet un site appelé « Puits des neuf dragons » qui daterait des Printemps et des Automnes.
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+ Dans Le Voyage en Occident, Lao Tseu (老子, Laozi ou 老君, Laojun) intervient souvent[24], c'est lui qui arrête d'abord le singe rebelle, Sun Wukong (孫悟空), avec l'aide de Guanyin (觀音) et son cercle de métal[25], lui encore qui l'enferme dans son énorme four aux huit trigrammes[26], lui qui lui vient en aide par la suite lors de son voyage face à ses deux assistants, l'Enfant d'Or et l'Enfant d'Argent et son buffle sacré, devenus des monstres sur terre[27].
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+ L'astéroïde (7854) Laotseu a été nommé en son honneur.
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+ Lao Tseu ou Laozi ou Lao Zi (chinois : 老子 ; pinyin : Lǎozǐ ; Wade : Lao³ Tzu³), plus communément appelé en Chine Tàishàng lǎojūn (太上老君, Tàishàng lǎojūn, « Seigneur suprême Lao »), de son vrai[1] nom Li Er (李耳, Lǐ ěr), aurait été un sage chinois et, selon la tradition[2], un contemporain de Confucius (milieu du VIe siècle av. J.-C. – milieu du Ve siècle av. J.-C., fin de la période des Printemps et Automnes). Il est considéré a posteriori comme le père fondateur du taoïsme. Il serait né dans le pays de Chu du royaume des Zhou et serait parti pour une retraite spirituelle vers l’ouest de la Chine actuelle avec une destination inconnue[2]. Les informations historiques le concernant sont rares et incertaines et sa biographie se développe à partir de la dynastie Han, essentiellement à partir d’éléments surnaturels et religieux ; quelques chercheurs sceptiques estiment depuis la fin du XXe siècle qu'il s’agit d’un personnage fictif ou composite, et non proprement historique[3],[4].
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+ Le Tao Tö King (Livre de la Voie et de la Vertu) que la tradition lui attribue est un texte majeur du taoïsme, considéré comme important par d'autres courants également. Lao Tseu est considéré par les taoïstes comme un dieu (太上老君, Tàishàng lǎojūn, « Seigneur suprême Lao ») et comme leur ancêtre commun.
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+ Il est représenté comme un vieillard à la barbe blanche, parfois monté sur un buffle.
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+ L’image la plus courante de Lao Tseu en fait un personnage extraordinaire. Conçu miraculeusement par le passage d’une comète ou l’ingestion par sa mère d’une prune (li, nom de famille qui lui est généralement attribué) magique, il naît avec des cheveux blancs et une barbe, d’où son surnom d’ancien (lao), et des oreilles aux lobes très longs, signe de sagesse. Archiviste à la cour des Zhou et contemporain de Confucius qui le reconnaît, selon le Zhuangzi comme un maître et un être extraordinaire[5], il finit par quitter le pays âgé d’au moins 60 ans, lassé des dissensions politiques. Il part vers l’ouest monté sur un buffle ; arrivé à la passe qui marque la frontière, il rédige le Livre de la Voie et de la Vertu à la demande du gardien Yin Xi puis continue son voyage. Selon la croyance populaire il ne meurt pas mais se réincarne, réapparaissant sous différentes formes pour transmettre le Tao[6].
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+ Au IIIe siècle av. J.-C., l’ouvrage légiste Hanfeizi est le premier à attribuer la paternité du Daodejing à un certain Lao Tseu[7]. Un Lao Dan/Lao Tseu critique de Confucius est mentionné dans des passages du Zhuangzi qui pourraient dater du IVe siècle av. J.-C., mais aucune mention n’y est faite ni du Daodejing ni de sa biographie, à l'exception d'un passage le qualifiant d'archiviste. On ne peut donc pas affirmer avec certitude que le Lao Tseu du Hanfeizi et celui du Zhuangzi sont la même personne, bien que ce soit l'hypothèse retenue par la tradition historique. Au IIe siècle av. J.-C., l’historien Sima Qian écrit sa première notice biographique, mais l’on ignore ses sources et lui-même n’est pas absolument certain de sa version, puisqu’il fait état de deux autres hypothèses concernant son identité et la paternité du Daodejing. C’est pourquoi l’incertitude règne encore concernant l’identité de Lao Tseu. L’opinion prévalant à la fin du XXe siècle est que le Lao Tseu de la tradition pourrait être un personnage composite, résultat de la synthèse de différentes sources[8],[4].
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+ Le sens du nom Lao est débattu : l’interprétation littérale de « vieux » ou « ancien », évoquant la sagesse, est tentante. Certains prennent le suffixe zi au sens littéral d’« enfant » et en font « le vieil enfant », appellation mystique ou symbolique, d'autres estiment que ce surnom lui vient du fait qu’il serait né avec des cheveux blancs ou que sa mère l’aurait eu sur le tard. D’autres encore estiment qu'il s'agit tout simplement de son nom de famille, l'existence de familles Lao à l’époque des Royaumes combattants étant attestée.
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+ Par ailleurs, les caractères Li (prune) et Er (oreille) - ses nom de famille et prénom selon Sima Qian - ont inspiré l'imagination. « Prune » viendrait du fait que sa mère l’aurait conçu en apercevant une comète ou un dragon volant alors qu’elle était assise sous un prunier, ou bien en consommant un fruit magique. Ge Xuan pensait pour sa part que Lao Tseu aurait désigné du doigt un prunier à sa naissance, mais proposait aussi qu'il pourrait s'agir du nom de famille de sa mère. Le prénom « Oreille » est en général expliqué par leur taille particulièrement développée, surtout les lobes, caractéristique souvent prêtée aux sages[20].
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+ Parallèlement au Lao Tseu historique proposé par les historiens Han, un Lao Tseu religieux apparait dans d’autres sources, comme le Liexianzhuan (列仙傳) qui le compte au nombre des immortels. Depuis la fin des Royaumes combattants, il est avec le souverain mythique Huangdi l’un des personnages centraux du courant huanglao, important jusqu’au début des Han. À l’origine philosophique et politique, ce courant aurait pris un tour plus religieux quand il fut évincé par le confucianisme. On trouve des témoignages de la divinisation de Lao Tseu dès le règne de l’empereur Huandi (r. 146-168), qui lui rend un culte. En 153, Wang Fu (王阜), préfet de la région de Changsha, fait dresser une stèle dédiée à Lao Tseu sur laquelle celui-ci est identifié au Tao originel ; vers la même époque, le lettré Bian Shao (邊韶) déclare que Lao Tseu est un immortel, maître des sages de différentes époques à travers ses métamorphoses. Dans le Bianhua wuji jing (變化無極經) des Han orientaux, Lao Tseu, identifié au Dao (ou Tao), se donne naissance à lui-même et prédit son retour sous une de ses métamorphoses dans une perspective millénariste.
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+ Il est l’un des quatre grands dieux de la secte des Cinq boisseaux qui émerge à la fin du IIe siècle et exige de ses adeptes la récitation régulière du Dao De Jing. Le courant des Maîtres célestes issu des Cinq boisseaux contribuera fortement à répandre l’image divine de Lao Tseu et à enrichir sa légende.
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+ Sous les noms de Vénérable céleste du Dao et de la Vertu (道德天尊) ou Pur du faîte suprême (太清), il est devenu l’un des Trois Purs, divinités principales des grandes écoles taoïstes modernes. Il porte à ce moment-là plusieurs épithètes, la plus connue étant (太上老君 Taishang Laojun) Vieux Seigneur de la Hauteur Suprême ; ce serait lui qui aurait, dit-on remis un enfant à la reine de (妙樂 Miaole), appelé à devenir le futur Empereur de Jade. On l'appelle aussi : (神寶天尊 Shenbao Tianzun) Vénéré Céleste du Trésor Divin[21], ou (道德天尊 Daode Tianzun) Vénéré Céleste de la Voie et de la Vertu, ou (混元老君 Hunyuan laojun) Vieux Seigneur du Chaos Originel, ou bien encore, (降生大帝 Jiangsheng dadi) Grand Dieu (Empereur) Dispensateur de Vie et (太清大帝Taiqing dadi) Grand Dieu (Empereur) de la Pureté Suprême. Le [Ciel de] Pureté Suprême est le nom supposé du Troisième Ciel où régnerait ce personnage sur la troisième catégorie d'immortels, les Immortels Célestes[22].
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+ Sous cette forme divinisée qui forme la Triade Suprême du Panthéon Taoïste, Lao Tseu est représenté en monarque assis sur un trône, tenant dans ses mains l'éventail magique décrivant l'île de Penglai (séjour d'Immortels) ; il est alors la Troisième Section du (洞神 Dongshen) Canon Taoïste, l'Esprit, l’Élément Chimique Inférieur de l’Élixir d'Immortalité et l'Essence Vitale de l'Univers[23].
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+ Encore appelé Suprême seigneur Lao (太上老君) ou Empereur de l'origine mystérieuse (玄元皇帝), il apparaît sous des formes diverses au fil des siècles pour guider les fidèles. Dans les temples, son effigie est à la droite du trio des Trois Purs ; il a la barbe et les cheveux blancs et tient en main un éventail.
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+ Dans L’Explication ésotérique des trois cieux (Santian neijiejing 三天內解經) (~420), un texte des Maîtres célestes, Lao Tseu connaît une triple naissance : en tant que divinité, en tant que Lao Tseu historique, puis en tant que Bouddha. En effet, le taoïsme religieux, confronté au IIIe siècle au développement du bouddhisme en Chine, a tenté un rapprochement audacieux entre ce personnage parti en pays barbare et le Bouddha qui serait son incarnation ou parfois son élève. Wang Fu (王浮), membre des Maîtres célestes, expose à la même période cette opinion dans La conversion des Barbares par Lao Tseu (Laozihuanhu 老子化胡), ouvrage qui sera régulièrement repris et enrichi jusqu'au XIVe siècle où les prétentions de voir Lao Tseu dans le Bouddha seront définitivement rejetées.
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+ Les empereurs de la dynastie Tang (618-907), dont le nom de clan était Li, acceptèrent volontiers de se considérer comme ses descendants lorsqu’ils firent du taoïsme leur religion officielle et de l'honorer comme Shengzu (聖祖) « Saint ancêtre ». L’empereur Gaozong (r. 649-683) lui accorda le titre de « Suprême empereur céleste du mystère originel » (太上玄元天帝).
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+ Le Lao Tseu divin a un aspect hors du commun. Ge Hong le décrit ainsi : peau jaune clair, oreilles longues, grands yeux, dents écartées, bouche carrée aux lèvres épaisses, quinze rides sur un front large qui porte aux coins la forme de la lune et du soleil. Il a deux arêtes de nez et trois orifices à chaque oreille, et les dix lignes des êtres d’élite marquent ses paumes.
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+ Les circonstances de sa naissance sont également extraordinaires : sa mère, qui l’aurait conçu en apercevant une comète ou un dragon volant alors qu’elle était assise sous un prunier – d’où son nom de famille Li - l'aurait porté pendant huit ou quatre-vingt-un ans. Lorsqu’il naquit avec les cheveux blancs – origine pour certains du nom Lao (vieux) - une comète apparut dans le ciel et neuf dragons sortirent de terre pour le baigner. C’est ce dernier détail, joint au fait que selon Bian Shao, son lieu de naissance se situait au confluent des rivières Guo et Gu et sur la rive yáng de la Guo, qui a encouragé la ville de Guoyang à postuler la place de lieu de naissance du sage. Il y existe en effet un site appelé « Puits des neuf dragons » qui daterait des Printemps et des Automnes.
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+ Dans Le Voyage en Occident, Lao Tseu (老子, Laozi ou 老君, Laojun) intervient souvent[24], c'est lui qui arrête d'abord le singe rebelle, Sun Wukong (孫悟空), avec l'aide de Guanyin (觀音) et son cercle de métal[25], lui encore qui l'enferme dans son énorme four aux huit trigrammes[26], lui qui lui vient en aide par la suite lors de son voyage face à ses deux assistants, l'Enfant d'Or et l'Enfant d'Argent et son buffle sacré, devenus des monstres sur terre[27].
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+ L'astéroïde (7854) Laotseu a été nommé en son honneur.
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+ Taxons concernés
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+ Articles sur le lapin commun
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+ Autres sous-pages sur les lapins
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+ Le mot lapin (/lapε̃/) est un terme très général qui désigne en français certains animaux lagomorphes à longues oreilles, que l'on différencie des lièvres par une silhouette moins élancée et par les petits qui naissent aveugles et nus, cachés dans un nid creusé au sol. Ces animaux ne correspondent donc pas à un niveau précis de classification scientifique.
12
+
13
+ « Lapin » est en fait un nom vernaculaire ambigu, désignant une partie seulement des différentes espèces de mammifères classées dans la famille des Léporidés, une famille qui regroupe à la fois les lièvres et les lapins. Longtemps classés dans l'ordre des rongeurs, ils sont maintenant regroupés dans un ordre à part : les Lagomorphes.
14
+
15
+ En employant le terme « lapin », on fait toutefois référence le plus souvent au lapin domestique issu du Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), l'espèce sauvage d'origine européenne qui s'est répandue un peu partout, puisqu'elle est à la base des multiples races de lapins élevées à présent dans le monde entier, y compris des lapins nains. Cependant, les lapins ne se limitent pas à cette seule espèce européenne : il existe en effet plus d'une vingtaine d'espèces de lapins sauvages dans le monde, réparties dans neuf genres biologiques, mais dont plusieurs sont menacées d'extinction et protégées au XXIe siècle.
16
+
17
+ Le lapin est un gibier traditionnel, classé en cuisine avec les volailles. C'est aussi un animal très présent dans de nombreux domaines culturels. L'« animal aux longues oreilles » est évoqué dans l'art et la littérature tout autant que dans la culture populaire, la mythologie et la symbolique de plusieurs continents. De nombreux personnages célèbres de fiction sont des lapins, notamment dans l'univers enfantin. Le mot « lapin » est par ailleurs utilisé aussi bien comme patronyme que comme marque commerciale.
18
+
19
+ Le substantif masculin[1],[2],[3] lapin (prononcé : [lapɛ̃][2]) est dérivé de lapereau[1],[2] par changement de suffixe[2]. Il est attesté au XVe siècle[1],[2].
20
+
21
+ Les lapins sont présents un peu partout sur la planète et se répartissent en neuf genres, tous classés dans la famille des léporidés, avec leurs proches parents les lièvres. Ce ne sont donc pas des rongeurs mais des lagomorphes, une branche cousine qui comprend les lièvres, les lapins et les pikas.
22
+
23
+ Remarque : Les lapins domestiques sont tous issus de l'espèce Oryctolagus cuniculus, le Lapin de garenne, qui est à l'origine de toutes les races de lapin sélectionnées en élevage : voir la Liste des races de lapins.
24
+
25
+ Les lapins sont répartis dans les genres suivants de la famille des Leporidae : Brachylagus, Bunolagus, Caprolagus, Nesolagus, Oryctolagus (lapin commun), Pentalagus, Poelagus, Pronolagus, Romerolagus et Sylvilagus (ou lapins d'Amérique). C'est-à-dire que les Léporidés sont presque tous des lapins, à l'exclusion du genre Lepus qui rassemble les lièvres. Sept de ces genres ne comprennent qu'une seule espèce de lapin, on dit que ce sont des genres monospécifiques, le genre Nesolagus regroupe deux espèces, le genre Pronolagus en compte trois et le genre Sylvilagus rassemble quinze espèces, soit au moins 27 espèces différentes de lapins en tout.
26
+
27
+ Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), présent en Eurasie, en Australie et en Afrique du Nord
28
+
29
+ Lapin de l'Assam (Caprolagus hispidus), au sud de l'Himalaya (menacé)
30
+
31
+ Lapin des îles Amami (Pentalagus furnessi), au Japon (menacé)
32
+
33
+ Lapin pygmée (Brachylagus idahoensis), petit lapin d'Oregon Country
34
+
35
+ Lapin à queue blanche (Sylvilagus floridanus), du Canada au Vénézuéla
36
+
37
+ Lapin des marais (Sylvilagus palustris), de la Virginie à la Floride
38
+
39
+ Lapin aquatique (Sylvilagus aquaticus), du Texas à la Caroline du Sud
40
+
41
+ Lapin du Brésil (Sylvilagus brasiliensis), du Mexique à l'Argentine
42
+
43
+ Lapin d'Audubon (Sylvilagus audubonii), dans les zones désertiques de l'ouest américain et du Mexique
44
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45
+ Lapin de Bachman (Sylvilagus bachmani), sur la côte ouest de l'Amérique, de Portland à La Paz.
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47
+ Lapin de Nuttall (Sylvilagus nuttallii), dans la partie ouest de l'Amérique du Nord, du Canada à l'Arizona.
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+ Lapin des volcans (Romerolagus diazi), au Mexique (menacé)
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+ Lapin de Nouvelle-Angleterre (Sylvilagus transitionalis), en Nouvelle Angleterre (menacé)
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Les lapins sont des mammifères terrestres herbivores. Leurs caractéristiques générales sont celles des Léporidés, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur comportement ou leur physiologie respective.
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57
+ Ces mammifères sont des proies plus grosses que la plupart des rongeurs, donc très recherchées par de nombreux carnivores. Ils tentent en permanence d'échapper à quantité de prédateurs, dont l'homme, grâce à une excellente vue à 360°, leurs grandes oreilles à l'ouïe fine et une morphologie particulièrement adaptée à la course. Leurs longues et puissantes pattes arrière repliées sous le corps leur permettent en outre de bondir ou de se tenir assis pour observer leur environnement.
58
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59
+ Le dimorphisme sexuel est peu apparent entre le mâle et la femelle, même si la femelle est de constitution plus fine avec un bassin plus large. Seul un examen des parties génitales permet de différencier les jeunes individus entre eux. Toutefois, un fanon - sorte de double menton qui sert de réserve de graisse - est parfois bien visible chez la femelle adulte tandis qu'il est quasi inexistant chez le mâle, à moins d'être atteint d'obésité[4].
60
+
61
+ Le poids et la taille des lapins adultes varient grandement selon l'espèce biologique : un Lapin pygmée (Brachylagus idahoensis) fait en moyenne 25 cm de long (de 23,5 à 29,5 cm[5]) et pèse 400 g environ (entre 246 et 462 g[5]), tandis qu'un Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) peut mesurer jusqu'à 50 cm (de 38 à 50 cm[6]) pour un poids maximal de 2,5 kg (de 1,5 à 2,5 kg[6]). La différence est encore plus considérable si on considère les races d'élevage de lapins domestiques puisqu'une race comme le géant des Flandres peut faire plus de 10 kg à l'âge adulte et même certains individus dépasser les 20 kg pour plus d'un mètre de long[7].
62
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+ Contrairement aux lièvres, tous les lapins vivent en groupe et creusent des terriers qui peuvent être complexes quand le terrain, ou garenne, est favorable. Ils se distinguent aussi de leurs cousins lièvres par le fait que les lapereaux naissent nus et aveugles. Les petits doivent rester cachés dans un nid tapissé du poil ventral de leur mère, creusé à même le sol ou au fond d'un terrier. Ils sont soignés et allaités par la lapine[8] durant plusieurs semaines, en début et en fin de journée, avant d'être capables de se débrouiller seuls. Vers deux semaines, ils commencent à grignoter des végétaux puis, vers quatre à cinq semaines, ils suivent leur mère avant de prendre leur indépendance. Une femelle peut avoir de trois à cinq portées par an, après une durée de gestation qui dure environ un mois. Le nombre ou le poids à la naissance des lapereaux est très variable en fonction de la taille de la portée et selon les espèces ou les races[9].
64
+
65
+ Lapins domestiques âgés d'une heure.
66
+
67
+ Lapereaux de Lapin à queue blanche dans leur nid au ras du sol.
68
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69
+ Jeune Lapin à queue blanche âgé de plusieurs semaines.
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71
+ Lapin, non domestique, en train de ronger.
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73
+ Lapins en veille dans des dunes du littoral breton.
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+
75
+ Strictement herbivores, les lapins se nourrissent à la belle saison surtout d'herbes diverses et de plantes fourragères. En hiver, les lapins n'hibernent pas, ils grignotent en revanche un peu tout ce qu'ils peuvent trouver comme végétation comestible. Le Lapin de Nuttall est même capable de grimper sur des troncs d'arbres inclinés pour trouver un peu de verdure en zone désertique. Comme tous les léporidés, ils pratiquent la cæcotrophie qui consiste à ingérer certaines de leurs déjections partiellement digérées pour en récupérer les derniers nutriments et micro-organismes. Les autres crottes forment des groupes de boulettes très sèches, abandonnées sur leurs lieux de pâturage. Une autre pratique d'hygiène commune avec les lièvres consiste à prendre des bains de poussière dans une dépression du sol, sec et gratté[9].
76
+
77
+ La stratégie de survie des lapins consiste à rester toujours en vue d'un refuge possible. De son côté, la hase ne rejoint le nid qu'à l'aube ou au crépuscule, restant loin des lapereaux le reste du temps afin de ne pas signaler ses petits aux prédateurs. Si l'un des membres de la colonie repère un danger, il ne crie pas mais tape rapidement le sol du pied pour alerter ses congénères, mais quand il est capturé et craint pour sa vie, il pousse un glapissement, sorte de puissant cri aigu. En cas d'alerte, les lapins sont capables de rester très longtemps immobiles pour passer inaperçus, ne prenant la fuite qu'au dernier moment, en zigzagant pour dérouter le poursuivant[9].
78
+
79
+ Ces animaux sont surtout actifs à l'aube et au crépuscule. Durant le jour, ils se cachent par exemple dans les buissons, sous les souches ou les tas de bois ou encore les vieux bâtiments agricoles. Ils n'hibernent pas et par grand froid cherchent refuge dans un terrier qu'ils creusent eux-mêmes ou abandonné par un autre animal[9].
80
+
81
+ Une garenne naturelle
82
+
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+ Crottes de lapin
84
+
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+ Lapin domestique creusant son terrier
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+
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+ Entrée d'un terrier de Lapin de garenne
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+ Lapins se nourrissant en groupe, à l'aube
90
+
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+ Lapin d'Audubon en pose d'observation
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+
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+ Lapin à queue blanche photographié en plein bond
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+
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+ Un groupe de lapins dans un champ après récolte.
96
+
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+ Malgré toutes ces précautions, un lapin vit rarement très vieux dans la nature. Quand ils ne meurent pas en bas âge, dévorés par des serpents et des petits carnivores comme les Mustélidés, les chats, etc. ou bien broyés dans leur nid par les engins agricoles, les adultes sont captur��s bien avant d'atteindre un âge avancé par des prédateurs plus costauds (rapaces nocturnes ou diurnes, Canidés, Félins...). Les hivers trop rigoureux ou au contraire sans neige suffisante pour s'enterrer leur sont fatals, à moins qu'ils ne soient décimés par les zoonoses. Les lapins sont également chassés par l'homme ou écrasés le long des routes, si bien que leur espérance de vie moyenne est d'une année dans la nature, même s'ils peuvent vivre deux ans ou plus en théorie[9].
98
+
99
+ Pour leur part, les lapins domestiques de compagnie peuvent vivre une dizaine d'années, s'ils sont bien soignés. Certains individus battent des records de longévité en dépassant une quinzaine d'années[10].
100
+
101
+ Les lapins ont une capacité de reproduction importante avec plusieurs portées par an de plusieurs petits. Certaines espèces peuvent même se montrer très envahissantes quand les conditions leur sont favorables. Avec cinq portées par an pouvant compter chacune jusqu'à 12 petits, on a calculé que la descendance théorique d'un seul couple de lapins de garenne pourrait atteindre le chiffre de 1 848 individus à la première génération, si tout facteur de mortalité précoce était écarté[11]. C'est ainsi que 24 lapins de garenne introduits en 1874 ont suffi à submerger l'Australie qui a compté jusqu'à 30 millions d'individus, faute de prédateurs et de virus pour limiter leur prolifération[12].
102
+
103
+ Même dans le cas d'une espèce volontairement introduite et qui se reproduit modérément, celle-ci peut perturber l'écosystème. Elle peut être un vecteur de maladies, ou de parasites, et occuper la niche écologique des espèces indigènes en causant notamment des dégâts sur la végétation. Ce fut par exemple le cas lors des essais d'introduction en Europe de lapins américains (Sylvilagus sp.) et en particulier du Lapin de Floride (Sylvilagus floridanus). En 1989, l'Union européenne a finalement mis fin à l'expérience en préconisant l'éradication totale des spécimens survivants déjà introduits[13].
104
+
105
+ Toutefois, les maladies comme la myxomatose ou la fièvre hémorragique virale, la réduction ou la dégradation de leur habitat naturel, que ce soit sous l'action de l'homme ou des changements climatiques[14], ou bien la chasse excessive ont progressivement réduit certaines populations de lapins, faisant craindre la disparition locale ou totale de bon nombre d'espèces. Le Lapin riverin par exemple a perdu 60 % de ses effectifs entre 1990 et 2010 environ, par perte de son habitat. Or ces léporidés font partie des espèces clé de voûte, d'importance vitale pour bon nombre de prédateurs qui se retrouvent affectés par leur déclin. Même le prolifique Lapin de garenne est menacé dans sa péninsule Ibérique d'origine depuis la fin du XXe siècle, à cause de l'épidémie de fièvre hémorragique, mettant en danger du même coup le Lynx ibérique (Lynx pardinus) ainsi que l'Aigle ibérique (Aquila adalberti). On comprend donc les enjeux qu'il y a à mettre en place des mesures de protection de ces animaux comme le préconise l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN)[15].
106
+
107
+ Le lapin domestique est la forme domestiquée du Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) et le Lapin nain un lapin domestique de moins de 2 kg.
108
+
109
+ Pour le nom des races de lapins domestiques voir la Liste des races de lapins.
110
+
111
+ Liste alphabétique de noms vernaculaires attestés[16] en français.
112
+ Note : Cette liste exclut les races de lapins domestiques. Certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, les espèces les plus connues des francophones.
113
+
114
+ La dénomination qui peut désigner ces animaux change selon les cas :
115
+
116
+ Le terme lapin est le terme générique le plus utilisé. Son étymologie est incertaine. Il pourrait venir de « lapereau »[25] et dériver d'une interférence entre le terme « laper » (manger avec avidité) et de « levraut » (petit lièvre), ce dernier provenant de « lapriel » (du latin : leporellus, levraut).
117
+
118
+ Avec un ou deux N, le terme con(n)in ou con(n)il, au féminin con(n)ille[26], désigne le lapin dans les textes anciens[27], il dérive du latin cuniculus, mot d'origine ibérique[26]. On retrouve cette racine ancienne dans le castillan conejo, le catalan conill, l'italien coniglio, l'occitan conilh (qui coexiste avec lapin), le breton konifl, l'alsacien Kénjele, le néerlandais konijn ou l'allemand Kaninchen. Ce terme a été remplacé en français, probablement au XIVe siècle, par celui de « lapin »[25].
119
+
120
+ La femelle du lapin domestique est la « lapine » (/lapin/), tandis que la « hase » est celle du lapin de garenne, comme pour le lièvre[27]. Le « bouquin » ou « bouquet » désigne le mâle lapin comme le lièvre (rare) et le « lapereau » est leur petit[27]. « Lapiner » veut dire mettre bas[23].
121
+
122
+ Le cri de détresse du lapin se dit clapir (clapissement), glapir (glapissement), ou couiner (couinement).
123
+
124
+ Une « garenne » était autrefois une zone de chasse gardée pour le seigneur et désigne à présent l'espace où les lapins creusent leur terrier dans la nature[25], une « lapinière » est un élevage de lapins et un « clapier » un ensemble de cages à lapins[23].
125
+
126
+ La « cuniculture » désigne l'élevage du lapin domestique.
127
+
128
+ Le lapin a été domestiqué tardivement au XVe siècle, c'est le seul animal d'élevage originaire d'Europe[28].
129
+
130
+ Le lapin domestique est exclusivement issu de la domestication d'une seule espèce : le Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus)[29]. Son élevage, appelé cuniculture, s'est développé à partir du Moyen Âge.
131
+
132
+ À lui seul Oryctolagus cuniculus est à l'origine des multiples races de lapins domestiques élevées à présent dans le monde entier[30] mais stabilisées uniquement à partir de la seconde moitié du XIXe siècle[31].
133
+
134
+ Ces diverses races ont été progressivement développées grâce à l'élevage sélectif de ces animaux par l'homme. Elles présentent une très vaste gamme de tailles et de couleurs de robe et sont chacune adaptée à l'un de ces usages. Les grandes races (de 5 à 7 kg et plus) étaient destinées à la production de viande, bien que négligées par la suite dans l'élevage industriel. Les races moyennes (de 2,5 à 5,5 kg maximum) et petites races (idéalement de 2 à 3,5 kg) sont exploitées selon leurs qualités respectives, notamment les races à pelage spécial pour la fourrure ou le tissage (angora). Enfin, les races « naines » (de 0,8 à 2 kg maximum) sont généralement utilisées comme animal de compagnie[32].
135
+
136
+ Le Lapin domestique est élevé dans le monde entier pour sa peau et sa chair. Il existe de nombreuses races de lapins, de couleur variée
137
+
138
+ La race géant des Flandres peut atteindre 10 kg, ici à côté d'un chien berger des Shetland
139
+
140
+ Les races de lapins angoras procurent une fibre textile soyeuse, l'angora
141
+
142
+ Les races de lapins nains font moins de 2 kg et sont surtout des animaux de compagnie
143
+
144
+ Chaque année, 320 millions de lapins sont élevés pour leur viande en Europe, et 99 % d’entre eux sont enfermés en cage[33].
145
+
146
+ Les conditions d’élevage sont parfois contestées : « Les cages les empêchent d’exprimer leurs comportements naturels, comme se mettre debout, faire des bonds, creuser, ronger, et leur causent des blessures et un stress permanent », selon le CIWF France. Les lapins d'élevage passent leur vie entière en cage, dans des espaces étroits : ils naissent dans de petites cages grillagées hors-sol et y restent jusqu’à leur mort, 60 à 80 jours plus tard. Les lapines reproductrices sont quant à elles maintenues isolées et confinées pendant 13 à 24 mois jusqu’à leur abattage. Compte tenu des zoonoses inhérentes à la fois à l’espèce et à ce mode d’elevage, le recours aux produits vétérinaires, dont les antibiotiques est fréquent (les lapins sont les animaux les plus exposés à ces médicaments, devant les volailles et les porcs)[33].
147
+
148
+ Les lapins sauvages de toutes espèces sont chassés (ou braconnés) depuis toujours pour leur chair très largement appréciée, dont rôtie, en pâté ou en civet.
149
+
150
+ L'élevage familial en clapier a été pratiqué dès l'an 1000[34], puis s'est intensifié avec l'apparition de l'élevage industriel. Son but premier était la production de viande, mais il permet également la production de poils et de fourrures.
151
+
152
+ Par ailleurs, les lapins sont depuis plusieurs décennies et aujourd'hui encore employés comme modèles dans les laboratoires, pour tester l'innocuité de divers produits cosmétiques notamment, ou par exemple pour tester la reprotoxicité ou toxicité cellulaire de certains métaux tels que le cuivre[35],[36]
153
+
154
+ Les lapins (souches nanifiées notamment) peuvent également devenir des animaux de compagnie, du fait de leur caractère placide. Le marché du lapin nain, notamment, se développe à la fin du XXe siècle et en 2003 c'est le petit mammifère préféré des Français[37].
155
+
156
+ Leur peau a actuellement une valeur économique moindre que dans le passé où elle donnait lieu à un commerce traditionnel, récupérée par les chiffonniers, dits aussi « marchands de peaux de lapins » qui passaient à domicile collecter les peaux issues des élevages familiaux[31].
157
+
158
+ L'introduction d'une nouvelle espèce de lapin dans des contrées où ils n'ont pas de prédateur, comme le lapin de garenne, d'origine européenne, provoqua en Australie de nombreux dégâts écologiques et en fait une espèce invasive difficile à contenir[12].
159
+
160
+ La chasse au lapin est une source de nourriture de tout temps, comme ici en 1942
161
+
162
+ Clapiers classiques en bois grillagé
163
+
164
+ Vendeuse ambulante de jeunes lapins en cage en Chine (2008).
165
+
166
+ Cages à lapins d'un élevage français en 2009
167
+
168
+ Les agriculteurs utilisent des filets anti-lapins pour lutter contre les ravages produits par les lapins de garenne et lapins non domestiques.
169
+
170
+ Le lapin, sans référence à aucune espèce précise, est très présent dans la culture populaire et enfantine, ainsi que dans la mythologie. Le lapin est aussi fortement associé à la fête de Pâques.
171
+
172
+ Redouté par les marins qui ne prononcent jamais son nom, sous peine de porter malheur, et le désignent par des périphrases comme « l'animal aux longues oreilles », « cousin du lièvre », il est au contraire adopté comme symbole dans des cultures et des professions très diverses, un peu partout dans le monde.
173
+
174
+ L'univers du marketing s'en est également emparé, créant des mascottes célèbres. Le multimédia est également touché, notamment avec les lapins crétins d'Ubisoft.
175
+
176
+ Dans les jeux vidéo, les lapins peuvent être des ennemis. Dans Super Mario Odyssey par exemple, les Broodals, des lapins aux différentes formes, sont les minis boss du jeu. On peut aussi les trouver dans des productions indépendantes comme Braid, créé par Jonathan Blow, où les lapins tueront le joueur au premier contact.
177
+
178
+ En motifs, en peluches ou en personnages de fiction, les lapins font partie des classiques de l'univers enfantin, notamment Bugs Bunny, personnage célèbre et mascotte de la compagnie Warner Bros.
179
+
180
+ Poterie étrusque en forme de lapin
181
+
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+ la « Vierge au lapin » du Titien, 1530
183
+
184
+ Le lapin blanc d'Alice au pays des merveilles
185
+
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+ Lapin de spectacle, partenaire des illusionnistes
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+ Ombre chinoise formant un lapin
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+ Des lapins de pâques
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+ Nabaztag, un objet communiquant en forme de lapin stylisé
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+ Lapins crétins d'Ubisoft
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ La Petite Maison dans la prairie (Little House on the Prairie puis Little House : A New Beginning) est une série télévisée américaine en 205 épisodes, créée par Michael Landon d'après le roman de Laura Ingalls Wilder, La Petite Maison dans la prairie, et diffusée entre le 30 mars 1974 et le 21 mars 1983 sur le réseau NBC. Cette série raconte l'histoire d'une famille de pionniers, les Ingalls, fermiers au XIXe siècle, venue s'installer dans le Minnesota à Plum Creek non loin d'un village nommé Walnut Grove. Elle retrace ainsi l'existence de Laura Ingalls, l'héroïne, depuis son arrivée dans le village jusqu'à sa vie de mère de famille et d'institutrice. La série rencontre dès sa première saison un vif succès, succès que l'on explique notamment par les valeurs familiales et humaines qu'elle défend dans une alternance d'épisodes dramatiques avec d'autres plus humoristiques.
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9
+ Charles Ingalls, sa femme Caroline, leurs trois filles Mary, Laura et Carrie ainsi que leur chien Jack quittent le Wisconsin pour émigrer vers l'Ouest. Un long voyage sur un modeste chariot de pionniers bâché les attend pour aller au Kansas, un vaste État aux grandes étendues de prairies verdoyantes. Cependant, après de multiples événements, ils abandonnent leur maison de rondins pour s'installer à Walnut Grove (Minnesota) au lieu-dit Plum Creek, où les terres sont fertiles. Charles va ensuite construire sa propre ferme et travaillera comme employé à la scierie du village.
10
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11
+ A noter qu'en 2020, la France a été touchée par le covid-19, avec une mesure de confinement obligatoire pour plusieurs semaines. A ce titre, 6ter a décidé d'interrompre provisoirement la diffusion de la série dès le 30 mars pour la remplacer par Malcolm. Cette interruption ne durera que pour le temps du confinement, ayant pour mot d'ordre "restez à la maison", impliquant une reprise de la diffusion avec les épisodes 21 et 22 de la saison 4 + 1 à 3 de la saison 5, là où s'arrête ladite diffusion prévue initialement le 30 mars.
12
+
13
+ Source et légende : version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[3]
14
+
15
+ Près de 900 acteurs et actrices ont fait une ou plusieurs apparitions dans l'ensemble des épisodes de la série[réf. souhaitée].
16
+
17
+ Les acteurs Melissa Gilbert (Laura Ingalls) et Jonathan Gilbert (Willie Oleson) sont en réalité frère et sœur, de même pour Matthew Laborteaux (Albert Ingalls) et Patrick Laborteaux (Andy Garvey) qui sont frères. Leslie Landon (Etta Plum) est la fille de Michael Landon (Charles Ingalls). Le troisième fils de Michael Landon, Michael Landon Jr., apparaît à de nombreuses reprises dans la série en tant qu'élève de l'école de Walnut Grove[réf. souhaitée].
18
+
19
+ Plusieurs acteurs devenus célèbres par la suite ont fait leurs débuts dans la série Shannen Doherty y joue son premier rôle, celui de Jenny Wilder, la nièce de Laura Ingalls en 1982, Jason Bateman joue de 1981 à 1982 le rôle de James Cooper Ingalls. Le chanteur country Johnny Cash et son épouse June Carter apparaissent dans la saison 3, épisode 1 (La grande collecte (The Collection)) : Caleb Hodgekiss et Mattie Hodgekiss.[réf. souhaitée].
20
+
21
+ De nombreux acteurs ont joué plusieurs personnages dans la série : par exemple, Matthew Laborteaux a incarné Charles Ingalls enfant, avant d'endosser définitivement le rôle d'Albert Ingalls.
22
+
23
+ Au contraire, quelques personnages (moins nombreux) ont été incarnés par deux acteurs différents : Grace Edwards, Karl Edwards, etc.[réf. souhaitée]
24
+
25
+ Plusieurs acteurs de La Petite Maison dans la prairie font une apparition dans la série Les Routes du paradis de Michael Landon, notamment Matthew Laborteaux dans l'épisode 1-22, et Richard Bull dans le double épisode 1-23/24[réf. souhaitée].
26
+
27
+ Des actrices jumelles ont incarné Carrie Ingalls, Grace Ingalls et Rose Wilder.
28
+
29
+ L'acteur Merlin Olsen ayant été un joueur de football américain connu, le passage[4] où Jonathan Garvey est entraîneur, débutant et un peu maladroit, est ironique[réf. souhaitée].
30
+
31
+ L'actrice Ketty Lester était également chanteuse, et chante en plusieurs occasions au cours de la série[réf. souhaitée].
32
+
33
+ L'actrice Melissa Sue Anderson qui joue Mary Ingalls était surnommée Missy afin de la distinguer de Melissa Gilbert sur le tournage[réf. souhaitée].
34
+
35
+ La famille Ingalls était censée vivre à Walnut Grove, un village du Minnesota. Dans la réalité, la série fut tournée, pour ses décors intérieurs, au Paramount Studios de Los Angeles et, pour les extérieurs, au Big Sky Movie Ranch, au nord-ouest de Los Angeles. Il s’agit d’une vaste plaine avec collines, utilisée dans de nombreux films et séries dès lors qu’il s’agit de faire croire que l'action se déroule en pleine nature[5]. Les décors extérieurs représentant le village de Walnut Grove ont été dynamités lors du tournage du dernier épisode qui met en scène la destruction volontaire du village par ses habitants. Michael Landon ne souhaitait pas que les décors servent à d'autres tournages [6],[7]
36
+
37
+ Le générique d'ouverture des saisons 1 à 8 inclus présente la famille Ingalls. Leurs trois filles descendent d'une colline verdoyante en courant pour rejoindre le chariot où l’on voit Charles et Caroline Ingalls. La chute de la petite Carrie (incarnée par les jumelles Lindsay et Sidney Greenbush) n'est pas intentionnelle. Il s'agit d'une véritable chute de Sidney, probablement à cause d'un des câbles du tournage cachés par les hautes herbes[8]. Melissa Sue Anderson (Mary) a connu la même aventure en tournant cette scène. Lors de ce tournage, le temps étant trop sec pour le développement de la floraison, la colline est couverte de fleurs artificielles en plastique[9].
38
+ Les saisons 9 et 10 ont un générique d'ouverture débutant par un tournesol, duquel la maison est visible par la suite. Les noms des 5 personnages principaux (à ce stade Laura et Almanzo, Nels et Harriet Oleson, et Isaiah Edwards) défilent à la suite, avec une bulle montrant leurs têtes respectives.
39
+ A noter qu'il n'y a pas de générique d'ouverture pour le pilote.
40
+
41
+ Les thèmes principaux sont l'amour familial, la foi en Dieu, l'amitié, les sentiments amoureux, le courage face à l'adversité et le travail, avec pour toile de fond la vie simple, rustique et souvent rude du Midwest à la fin du XIXe siècle. Le pouvoir de la prière et l'importance de l'éducation sont deux thèmes récurrents. Au fil des épisodes, les problèmes d'argent, l'alcoolisme, le racisme, les discriminations, l'injustice, le handicap, la vieillesse, la maladie, le deuil, l'adultère, la délinquance, la drogue, le suicide, la violence sur les enfants et même le viol sont abordés. L'adoption et la cécité tiennent une place à part, neuf personnages récurrents[10] et trois personnages secondaires[11] ayant été adoptés ou accueillis au cours de la série, et la vie d'un institut pour aveugles étant suivie à travers les trois villes[12] où il emménage successivement.
42
+
43
+ L'histoire se déroule aux États-Unis, les lieux les plus importants de la série sont Walnut-Grove, Sleepy Eye et Winoka.
44
+
45
+ Les Ingalls habitaient dans les bois à Bigwoods (Wisconsin), où vit le reste de leur famille. Ils partent vivre en territoire indien (Kansas), la ville la plus proche étant Independence (Kansas). Puis ils s'installent à Walnut Grove (Minnesota), où se déroule la majeure partie de l'histoire. Ils emménagent quelque temps à Winoka (Dakota du Sud) après la crise financière qui secoue leur région, et reviennent ensuite à Walnut Grove, qu'ils quittent à la fin pour Burr Oak (Iowa).
46
+
47
+ Les habitants de Walnut Grove se rendent régulièrement à Sleepy Eye (Minnesota), la ville la plus proche, pour s'approvisionner ou prendre le chemin de fer. Quelques membres de la famille et amis s'y installeront même (les Kendalls et Hester Sue, Jonathan Garvey et Andy Garvey, quelque temps Almanzo Wilder). Des voyages ont lieu dans les villes de Springfield, Mankato, Minneapolis, Chicago, San Francisco… les Kendall partent finalement vivre à New York, où habitent déjà la famille de Percival, le père d'Adam et celui de Sarah.
48
+
49
+ Il est à noter que dans la réalité, c'est Springfield la ville la plus proche de Walnut Grove. Suivent ensuite Sleepy Eye, Mankato et Minneapolis, toutes ces villes étant reliées actuellement par l'U.S. Route 14, ainsi que la commune de Tracy qui héritera du chemin de fer à la place de Walnut Grove[réf. souhaitée].
50
+
51
+ La série suivant plusieurs familles et leurs voisins sur trois générations à travers 10 saisons, les personnages sont extrêmement nombreux. L'histoire est cependant particulièrement centrée sur la famille Ingalls, en particulier Laura, et sur la famille Oleson. Cependant, au début des saisons 9 et 10, à cause du départ des Ingalls vers la ville, l'histoire est recentrée sur la famille et le couple de Laura Ingalls et Almanzo Wilder, sur la famille Oleson, ainsi que sur les habitants de Walnut Grove et la famille Carter, résidant dans l'ancienne maison des Ingalls.
52
+
53
+ Certains personnages ayant réellement existé apparaissent dans des épisodes de la série : Jesse James, Ralph Waldo Emerson…[réf. souhaitée]
54
+
55
+ Note : les événements cités ici sont mentionnés dans la série ou ont lieu dans celle-ci, mais n'ont parfois jamais existé historiquement. En particulier, les dates ne correspondent pas forcément à celles de la vie de la véritable famille Ingalls ou des livres de Laura Ingalls Wilder.
56
+
57
+ Toutes les saisons incluses :
58
+
59
+ USA : 275,7 millions
60
+
61
+ France : 50,5 millions
62
+
63
+ Monde entier : 5 230 010 450 de téléspectateurs.
64
+
65
+ La petite maison dans la prairie est la série la plus regardée de tous les temps. Elle devance The Big Bang Theory, Game of Thrones mais aussi Desperate Housewives.
66
+
67
+ Melissa Gilbert a lancé la polémique[réf. nécessaire] en écrivant dans son livre autobiographique[16] que sur le tournage, Alison Arngrim, qui jouait la méchante Nellie Oleson, était amicale et sympathique, mais que les relations étaient difficiles avec Melissa Sue Anderson. Elle précise[réf. non conforme][17] que cela se voit dans certaines scènes à l'écran.
68
+
69
+ Melissa Sue Anderson s'est défendue dans son propre livre autobiographique[18], percevant la responsabilité de la mésentente différemment[réf. non conforme][19].
70
+
71
+ Alison Arngrim, ayant écrit un livre autobiographique[20] à son tour, a soutenu la version de Melissa Gilbert[réf. non conforme][21].
72
+
73
+ Au début des années 2000, la série est éditée[Où ?] en DVD saison par saison. En 2006, l'intégralité sort en kiosques[Où ?] au rythme d'un DVD toutes les deux semaines[réf. souhaitée]. En 2008, l'intégrale est éditée en coffret[Où ?], qui adopte la forme de la maison des Ingalls. Le coffret ressort sous différentes formes jusqu'à ce qu'il devienne plus banalement rectangulaire (en effet, de nombreuses personnes s'étaient plaintes que le coffret en forme de maison arrivait chez eux endommagé ou écrasé)[réf. souhaitée]. Les éditions françaises ne proposent pas la VO[réf. souhaitée].
74
+
75
+ En 2014 aux États-Unis, la série ressort en édition intégralement restaurée en DVD ainsi que, pour la première fois, en Blu-ray. La série est disponible par saison ainsi qu'en coffret intégrale, avec une version française.
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+ En France, en 2015, la série ressort également en version restaurée, mais uniquement en DVD et sans version originale. Selon l'éditeur, elle ne sortira jamais en Blu-ray car cela n'a pas été estimé rentable. Une version en HD est cependant diffusée à la télévision sur la chaîne 6ter depuis le 9 février 2015. La série étant diffusée en version recadrée en 16/9, le haut et le bas de l'image sont perdus[réf. nécessaire].
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+ La Petite Maison dans la prairie (Little House on the Prairie puis Little House : A New Beginning) est une série télévisée américaine en 205 épisodes, créée par Michael Landon d'après le roman de Laura Ingalls Wilder, La Petite Maison dans la prairie, et diffusée entre le 30 mars 1974 et le 21 mars 1983 sur le réseau NBC. Cette série raconte l'histoire d'une famille de pionniers, les Ingalls, fermiers au XIXe siècle, venue s'installer dans le Minnesota à Plum Creek non loin d'un village nommé Walnut Grove. Elle retrace ainsi l'existence de Laura Ingalls, l'héroïne, depuis son arrivée dans le village jusqu'à sa vie de mère de famille et d'institutrice. La série rencontre dès sa première saison un vif succès, succès que l'on explique notamment par les valeurs familiales et humaines qu'elle défend dans une alternance d'épisodes dramatiques avec d'autres plus humoristiques.
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+ Charles Ingalls, sa femme Caroline, leurs trois filles Mary, Laura et Carrie ainsi que leur chien Jack quittent le Wisconsin pour émigrer vers l'Ouest. Un long voyage sur un modeste chariot de pionniers bâché les attend pour aller au Kansas, un vaste État aux grandes étendues de prairies verdoyantes. Cependant, après de multiples événements, ils abandonnent leur maison de rondins pour s'installer à Walnut Grove (Minnesota) au lieu-dit Plum Creek, où les terres sont fertiles. Charles va ensuite construire sa propre ferme et travaillera comme employé à la scierie du village.
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+ A noter qu'en 2020, la France a été touchée par le covid-19, avec une mesure de confinement obligatoire pour plusieurs semaines. A ce titre, 6ter a décidé d'interrompre provisoirement la diffusion de la série dès le 30 mars pour la remplacer par Malcolm. Cette interruption ne durera que pour le temps du confinement, ayant pour mot d'ordre "restez à la maison", impliquant une reprise de la diffusion avec les épisodes 21 et 22 de la saison 4 + 1 à 3 de la saison 5, là où s'arrête ladite diffusion prévue initialement le 30 mars.
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+ Source et légende : version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[3]
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+ Près de 900 acteurs et actrices ont fait une ou plusieurs apparitions dans l'ensemble des épisodes de la série[réf. souhaitée].
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+ Les acteurs Melissa Gilbert (Laura Ingalls) et Jonathan Gilbert (Willie Oleson) sont en réalité frère et sœur, de même pour Matthew Laborteaux (Albert Ingalls) et Patrick Laborteaux (Andy Garvey) qui sont frères. Leslie Landon (Etta Plum) est la fille de Michael Landon (Charles Ingalls). Le troisième fils de Michael Landon, Michael Landon Jr., apparaît à de nombreuses reprises dans la série en tant qu'élève de l'école de Walnut Grove[réf. souhaitée].
18
+
19
+ Plusieurs acteurs devenus célèbres par la suite ont fait leurs débuts dans la série Shannen Doherty y joue son premier rôle, celui de Jenny Wilder, la nièce de Laura Ingalls en 1982, Jason Bateman joue de 1981 à 1982 le rôle de James Cooper Ingalls. Le chanteur country Johnny Cash et son épouse June Carter apparaissent dans la saison 3, épisode 1 (La grande collecte (The Collection)) : Caleb Hodgekiss et Mattie Hodgekiss.[réf. souhaitée].
20
+
21
+ De nombreux acteurs ont joué plusieurs personnages dans la série : par exemple, Matthew Laborteaux a incarné Charles Ingalls enfant, avant d'endosser définitivement le rôle d'Albert Ingalls.
22
+
23
+ Au contraire, quelques personnages (moins nombreux) ont été incarnés par deux acteurs différents : Grace Edwards, Karl Edwards, etc.[réf. souhaitée]
24
+
25
+ Plusieurs acteurs de La Petite Maison dans la prairie font une apparition dans la série Les Routes du paradis de Michael Landon, notamment Matthew Laborteaux dans l'épisode 1-22, et Richard Bull dans le double épisode 1-23/24[réf. souhaitée].
26
+
27
+ Des actrices jumelles ont incarné Carrie Ingalls, Grace Ingalls et Rose Wilder.
28
+
29
+ L'acteur Merlin Olsen ayant été un joueur de football américain connu, le passage[4] où Jonathan Garvey est entraîneur, débutant et un peu maladroit, est ironique[réf. souhaitée].
30
+
31
+ L'actrice Ketty Lester était également chanteuse, et chante en plusieurs occasions au cours de la série[réf. souhaitée].
32
+
33
+ L'actrice Melissa Sue Anderson qui joue Mary Ingalls était surnommée Missy afin de la distinguer de Melissa Gilbert sur le tournage[réf. souhaitée].
34
+
35
+ La famille Ingalls était censée vivre à Walnut Grove, un village du Minnesota. Dans la réalité, la série fut tournée, pour ses décors intérieurs, au Paramount Studios de Los Angeles et, pour les extérieurs, au Big Sky Movie Ranch, au nord-ouest de Los Angeles. Il s’agit d’une vaste plaine avec collines, utilisée dans de nombreux films et séries dès lors qu’il s’agit de faire croire que l'action se déroule en pleine nature[5]. Les décors extérieurs représentant le village de Walnut Grove ont été dynamités lors du tournage du dernier épisode qui met en scène la destruction volontaire du village par ses habitants. Michael Landon ne souhaitait pas que les décors servent à d'autres tournages [6],[7]
36
+
37
+ Le générique d'ouverture des saisons 1 à 8 inclus présente la famille Ingalls. Leurs trois filles descendent d'une colline verdoyante en courant pour rejoindre le chariot où l’on voit Charles et Caroline Ingalls. La chute de la petite Carrie (incarnée par les jumelles Lindsay et Sidney Greenbush) n'est pas intentionnelle. Il s'agit d'une véritable chute de Sidney, probablement à cause d'un des câbles du tournage cachés par les hautes herbes[8]. Melissa Sue Anderson (Mary) a connu la même aventure en tournant cette scène. Lors de ce tournage, le temps étant trop sec pour le développement de la floraison, la colline est couverte de fleurs artificielles en plastique[9].
38
+ Les saisons 9 et 10 ont un générique d'ouverture débutant par un tournesol, duquel la maison est visible par la suite. Les noms des 5 personnages principaux (à ce stade Laura et Almanzo, Nels et Harriet Oleson, et Isaiah Edwards) défilent à la suite, avec une bulle montrant leurs têtes respectives.
39
+ A noter qu'il n'y a pas de générique d'ouverture pour le pilote.
40
+
41
+ Les thèmes principaux sont l'amour familial, la foi en Dieu, l'amitié, les sentiments amoureux, le courage face à l'adversité et le travail, avec pour toile de fond la vie simple, rustique et souvent rude du Midwest à la fin du XIXe siècle. Le pouvoir de la prière et l'importance de l'éducation sont deux thèmes récurrents. Au fil des épisodes, les problèmes d'argent, l'alcoolisme, le racisme, les discriminations, l'injustice, le handicap, la vieillesse, la maladie, le deuil, l'adultère, la délinquance, la drogue, le suicide, la violence sur les enfants et même le viol sont abordés. L'adoption et la cécité tiennent une place à part, neuf personnages récurrents[10] et trois personnages secondaires[11] ayant été adoptés ou accueillis au cours de la série, et la vie d'un institut pour aveugles étant suivie à travers les trois villes[12] où il emménage successivement.
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43
+ L'histoire se déroule aux États-Unis, les lieux les plus importants de la série sont Walnut-Grove, Sleepy Eye et Winoka.
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+
45
+ Les Ingalls habitaient dans les bois à Bigwoods (Wisconsin), où vit le reste de leur famille. Ils partent vivre en territoire indien (Kansas), la ville la plus proche étant Independence (Kansas). Puis ils s'installent à Walnut Grove (Minnesota), où se déroule la majeure partie de l'histoire. Ils emménagent quelque temps à Winoka (Dakota du Sud) après la crise financière qui secoue leur région, et reviennent ensuite à Walnut Grove, qu'ils quittent à la fin pour Burr Oak (Iowa).
46
+
47
+ Les habitants de Walnut Grove se rendent régulièrement à Sleepy Eye (Minnesota), la ville la plus proche, pour s'approvisionner ou prendre le chemin de fer. Quelques membres de la famille et amis s'y installeront même (les Kendalls et Hester Sue, Jonathan Garvey et Andy Garvey, quelque temps Almanzo Wilder). Des voyages ont lieu dans les villes de Springfield, Mankato, Minneapolis, Chicago, San Francisco… les Kendall partent finalement vivre à New York, où habitent déjà la famille de Percival, le père d'Adam et celui de Sarah.
48
+
49
+ Il est à noter que dans la réalité, c'est Springfield la ville la plus proche de Walnut Grove. Suivent ensuite Sleepy Eye, Mankato et Minneapolis, toutes ces villes étant reliées actuellement par l'U.S. Route 14, ainsi que la commune de Tracy qui héritera du chemin de fer à la place de Walnut Grove[réf. souhaitée].
50
+
51
+ La série suivant plusieurs familles et leurs voisins sur trois générations à travers 10 saisons, les personnages sont extrêmement nombreux. L'histoire est cependant particulièrement centrée sur la famille Ingalls, en particulier Laura, et sur la famille Oleson. Cependant, au début des saisons 9 et 10, à cause du départ des Ingalls vers la ville, l'histoire est recentrée sur la famille et le couple de Laura Ingalls et Almanzo Wilder, sur la famille Oleson, ainsi que sur les habitants de Walnut Grove et la famille Carter, résidant dans l'ancienne maison des Ingalls.
52
+
53
+ Certains personnages ayant réellement existé apparaissent dans des épisodes de la série : Jesse James, Ralph Waldo Emerson…[réf. souhaitée]
54
+
55
+ Note : les événements cités ici sont mentionnés dans la série ou ont lieu dans celle-ci, mais n'ont parfois jamais existé historiquement. En particulier, les dates ne correspondent pas forcément à celles de la vie de la véritable famille Ingalls ou des livres de Laura Ingalls Wilder.
56
+
57
+ Toutes les saisons incluses :
58
+
59
+ USA : 275,7 millions
60
+
61
+ France : 50,5 millions
62
+
63
+ Monde entier : 5 230 010 450 de téléspectateurs.
64
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65
+ La petite maison dans la prairie est la série la plus regardée de tous les temps. Elle devance The Big Bang Theory, Game of Thrones mais aussi Desperate Housewives.
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67
+ Melissa Gilbert a lancé la polémique[réf. nécessaire] en écrivant dans son livre autobiographique[16] que sur le tournage, Alison Arngrim, qui jouait la méchante Nellie Oleson, était amicale et sympathique, mais que les relations étaient difficiles avec Melissa Sue Anderson. Elle précise[réf. non conforme][17] que cela se voit dans certaines scènes à l'écran.
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+ Melissa Sue Anderson s'est défendue dans son propre livre autobiographique[18], percevant la responsabilité de la mésentente différemment[réf. non conforme][19].
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+ Alison Arngrim, ayant écrit un livre autobiographique[20] à son tour, a soutenu la version de Melissa Gilbert[réf. non conforme][21].
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+ Au début des années 2000, la série est éditée[Où ?] en DVD saison par saison. En 2006, l'intégralité sort en kiosques[Où ?] au rythme d'un DVD toutes les deux semaines[réf. souhaitée]. En 2008, l'intégrale est éditée en coffret[Où ?], qui adopte la forme de la maison des Ingalls. Le coffret ressort sous différentes formes jusqu'à ce qu'il devienne plus banalement rectangulaire (en effet, de nombreuses personnes s'étaient plaintes que le coffret en forme de maison arrivait chez eux endommagé ou écrasé)[réf. souhaitée]. Les éditions françaises ne proposent pas la VO[réf. souhaitée].
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+ En 2014 aux États-Unis, la série ressort en édition intégralement restaurée en DVD ainsi que, pour la première fois, en Blu-ray. La série est disponible par saison ainsi qu'en coffret intégrale, avec une version française.
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+ En France, en 2015, la série ressort également en version restaurée, mais uniquement en DVD et sans version originale. Selon l'éditeur, elle ne sortira jamais en Blu-ray car cela n'a pas été estimé rentable. Une version en HD est cependant diffusée à la télévision sur la chaîne 6ter depuis le 9 février 2015. La série étant diffusée en version recadrée en 16/9, le haut et le bas de l'image sont perdus[réf. nécessaire].
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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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+ La photographie est l'ensemble des techniques, des procédés et des matériels qui permettent d'enregistrer ce que l'on a imaginé visuellement et/ou à la suite d'un stimulus visuel[1].
4
+
5
+ Le terme « photographie » désigne aussi l'image obtenue, phototype[2] (photographie visible et stable qu'elle soit négative ou positive, qu'on obtient après l'exposition et le traitement d'une couche sensible) ou non.
6
+
7
+ Le terme désigne également la branche des arts graphiques qui utilise cette technique.
8
+
9
+ Le substantif féminin[3],[4],[5],[6] « photographie » (photography) a été proposé par John Herschel dès mars 1839 et provient de deux racines d'origine grecque :
10
+
11
+ Littéralement : « peindre avec la lumière ». Le terme plus court de « photo » est très fréquemment utilisé. Dans le cas où l'on parle d'une image photographique, on emploie aussi souvent les termes « image » ou « vue », et, mais de moins en moins depuis l'avènement de la photographie numérique, « tirage » ou « agrandissement ».
12
+
13
+ En français, « photographie » est attesté dès 1832 dans le Dictionnaire général de la langue française de François Raymond mais comme « description de l'histoire naturelle qui traite de la lumière »[4],[7]. Le premier emploi connu de photographie comme « technique de représentation de la réalité et de reproduction d'images à l'aide de procédés fondés sur des réactions chimiques à la lumière et de moyens optiques » figure dans les Carnets d'Hercule Florence, à la date du 21 janvier 1834[4],[8].
14
+
15
+ En allemand, le terme est attesté dès le 25 février 1839 dans le Vossische Zeitung[4].
16
+
17
+ La photographie a su tirer parti de nombreuses innovations technologiques et techniques dans les domaines de l'optique, de la chimie, de la mécanique, de l'électricité, de l'électronique et de l'informatique.
18
+
19
+ Les deux phénomènes nécessaires à l'obtention d'images photographiques étaient pour certains connus depuis longtemps et explicités dans le Traité d'optique. Les réflexions d'Aristote et les travaux du père de l'optique moderne Ibn al-Haytham, ont permis de mettre la réalité en boîte ; il suffit de percer un « petit trou » (sténopé) dans une chambre noire (en latin : camera obscura) pour voir apparaître une image inversée dans le fond blanc de la boîte. D'autre part, les alchimistes savaient que la lumière noircissait le chlorure d'argent. Vers 1780 Jacques Charles, plus connu pour son invention de l'aérostat gonflé à l'hydrogène, parvint à figer, mais de façon fugitive, une silhouette obtenue par le procédé de la chambre noire sur du papier imbibé de chlorure d'argent. Thomas Wedgwood (1771-1805) fit des expériences analogues avec le nitrate d'argent ; il en publia un mémoire en 1802. De son côté John Herschel en 1819 décrit les propriétés de l'hyposulfite de sodium qui deviendra le fixateur.
20
+
21
+ Nicéphore Niépce, un inventeur de Chalon-sur-Saône, associe ces trois procédés pour fixer des images (de qualité moyenne et nécessitant plusieurs jours de pose) sur des plaques d'étain recouvertes de bitume de Judée, sorte de goudron naturel qui possède la propriété de durcir à la lumière (1826 ou 1827) ; la première photographie représente une aile de sa propriété à Saint-Loup-de-Varennes en Saône-et-Loire. Nicéphore meurt en 1833 et Louis Daguerre poursuit l'amélioration du procédé. En découvrant le principe du développement de l'image latente, Daguerre trouve le moyen de raccourcir le temps de pose à quelques dizaines de minutes. En 1839, il promeut son invention auprès du savant et député François Arago, qui lui accorde son soutien.
22
+
23
+ Ainsi, la date conventionnelle de l'invention de la photographie est le 7 janvier 1839, jour de la présentation par Arago à l'Académie des sciences de l'« invention » de Daguerre, le daguerréotype[9]. C'est en fait une amélioration de l'invention de Niepce.
24
+
25
+ En 1861, Thomas Sutton réalise la première photographie couleur. En 1869, Louis Ducos du Hauron et Charles Cros présentent un procédé à l'origine de la trichromie.
26
+
27
+ Il est possible de catégoriser la photographie selon le sujet traité, les conditions de prises de vue, la finalité, etc.
28
+
29
+ Un mode possible de catégorisation est de distinguer d'une part, les photographies réalisées en extérieur, avec un éclairage naturel ou un éclairage public donné, de celles réalisées en intérieur avec un éclairage artificiel modulable, et d'autre part, les photographies ne comportant pas de présence humaine, de celles en comportant une. Ce mode de classification donne quatre catégories de photographies :
30
+
31
+ macrophotographie...
32
+
33
+ On doit distinguer la lumière naturelle de la lumière artificielle.
34
+
35
+ Il y a deux sortes de lumière naturelle : celle en intérieur et celle en extérieur.
36
+
37
+ On peut distinguer six sortes de lumière artificielle qui se distinguent par la nature de la source, continue (incandescence, tungstène ou LED) ou discontinue (flash électronique) et par la dimension de la source (allant d'une dizaine de cm de diamètre pour les petits projecteurs Fresnel comme les Mizar ou les Magis, à plus de 3 mètres de diamètre comme les 330 cm du modeleur FP de Broncolor en passant par toute la gamme de modeleurs de Profoto et d'Elinchrom).
38
+
39
+ Une image est faite de contrastes : d'intensité (entre noir et blanc), de couleur (bleu et rouge), de texture (fond et visage).
40
+
41
+ Contre-jour sous-exposé : le contraste avec le fond lumineux transforme le sujet en une simple silhouette.
42
+
43
+ Contre-jour sur-exposé : le sujet se détache sur un fond saturé d'une luminosité irréelle.
44
+
45
+ Plan serré, ici sur le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, largement éclairé par des lumières artificielles.
46
+
47
+ L'éclairage direct du Soleil provoque des contrastes importants, lesquels brouillent la perception du sujet principal.
48
+
49
+ Un réflecteur peut être utilisé pour adoucir les contrastes en éclaircissant les zones d'ombre.
50
+
51
+ Comme son nom l'indique, la photo-graphie consiste avant tout à utiliser de la lumière pour enregistrer quelque chose. Ceci suppose d'une part qu'il y ait de la lumière à enregistrer, et d'autre part que cette lumière forme des figures et une image intéressante par ses contrastes : contrastes d'intensités entre noir et blanc, contrastes de couleurs, contrastes de textures, qui par leur disposition restituent le sujet photographié. L'art du photographe consiste avant tout à jouer avec cette lumière, ce qui implique parfois d'organiser l'éclairage pour mieux capturer son sujet.
52
+
53
+ Il ne suffit pas qu'il y ait de la lumière pour pouvoir faire une bonne photographie, encore faut-il qu'elle soit adaptée au sujet que veut capturer le photographe. Une photo en contre-jour conduit par exemple à un fort contraste entre le sujet et le fond, mais les détails du sujet proprement dit seront souvent peu discernables dans les zones sombres : c'est en cela qu'un portrait pris en contre-jour est souvent considéré comme raté (et nécessite l'usage d'un coup de flash pour déboucher le sujet). Mais ce contre-jour peut constituer par lui-même un effet artistique intéressant, pour mettre en évidence une silhouette abstraite. Inversement, le photographe peut choisir de corriger l'exposition pour saturer le fond, et restituer son sujet dans un halo lumineux.
54
+
55
+ De même, l'éclairage direct du soleil crée des zones d'ombre et de lumière, qui peuvent former un fond violemment contrasté, nuisant à la lisibilité du sujet principal. De ce point de vue, il est beaucoup plus sûr de représenter un sujet dans un éclairage uniforme ou diffus. C'est pour éviter ce problème que les studios d'artistes sont de préférence éclairés par des baies ouvrant vers le nord.
56
+
57
+ Par rapport au sujet qu'il veut reproduire, le photographe ajoute un élément essentiel de la photographie : le cadre.
58
+
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+ Le cadre établit avant tout une limite entre ce qui sera reproduit sur l'image et ce qui au contraire devra en être exclu. Contrairement au peintre, qui ajoute des éléments à sa composition, le premier souci du photographe est d'éliminer de son cadrage les éléments inutiles, étrangers à l'idée qu'il veut faire passer, ou qui détourneront l'attention du spectateur : personnage passant dans l'arrière-plan, câble électrique, avion dans le ciel... Selon un proverbe de portraitistes, on doit d'abord s'intéresser au décor avant de regarder le modèle.
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+
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+ Le cadre définit ensuite l'espace dans lequel le sujet sera mis en scène. La photographie doit présenter les différentes parties de son sujet d'une manière qui en rende la perception plaisante et aisée. Les lignes de force de l'image se définissent par rapport au cadre : diagonales, règle des tiers, etc. Pour une scène donnée, c'est par le cadrage que le photographe peut harmoniser ou non sa composition. Le soin à apporter au cadrage est particulièrement critique dans le cas des diapositives, qui ne peuvent pas être recadrées par la suite.
62
+
63
+ Le « sujet » d'une photographie est tout ce qu'il y a dans le cadre. En dehors de cadrages particulièrement « serrés », l'élément principal n'occupe souvent qu'une fraction minime de l'image. Le reste forme le décor, souvent en avant plan ou arrière-plan, parfois dans le même plan que l'élément principal. Une bonne composition doit assurer que le décor met en valeur le sujet d'une manière suffisamment contrastée, et ne distrait pas l’œil par des détails inutiles.
64
+
65
+ Exemple de photographie présentant un mauvais cadrage : l'image déborde inutilement sur les chaises voisines et sur le plancher.
66
+
67
+ En dehors des compositions jouant sur la texture, il est rare qu'un sujet occupe l'ensemble du cadre.
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+
69
+ La règle des tiers concerne le rapport harmonieux du sujet à son cadre.
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+
71
+ Un paon faisant la roue établit son propre arrière-plan.
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73
+ L'élément principal n'occupe souvent qu'une fraction minime de l'image.
74
+
75
+ Une faible profondeur de champ permet de rendre l'arrière-plan flou.
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+
77
+ Les fonctions essentielles d'un appareil photographique n'ont pas changé depuis les origines, même si le matériel s'est grandement perfectionné.
78
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79
+ L'élément central de l'appareil est son objectif. Il joue le rôle d'une lentille optique convergente, qui forme derrière elle l'image des objets situés devant elle. L'objectif est caractérisé par sa distance focale, qui est la distance à laquelle se forme l'image des points situés à l'infini. Comme l'indiquent les lois de l'optique géométrique, cette image est d'autant plus grande que la distance focale est grande : toutes choses égales par ailleurs, un objectif de 300 mm produira donc une image d'un diamètre six fois plus grand qu'un autre de 50 mm. Héritier de la lentille simple, l'objectif moderne a une conception élaborée conduisant à une formule optique généralement complexe.
80
+
81
+ Derrière l'objectif se trouve une surface sensible, qui a pour fonction d'enregistrer l'image formée. Avec la photographie argentique, cette surface était initialement formée par une plaque de verre portant une émulsion photographique, puis par une pellicule photographique. Cette surface est à présent le plus souvent un capteur photographique, avec la généralisation de la photographie numérique.
82
+
83
+ Une caractéristique essentielle de cette surface est sa sensibilité, c'est-à-dire la quantité de lumière nécessaire pour enregistrer un niveau d'intensité lumineuse donné, typiquement un gris moyen. Plus le capteur est sensible et plus il est possible de prendre des photographies dans des ambiances obscures, ou bien, à condition d'éclairage identique, d'acquérir l'image rapidement. L'autre caractéristique essentielle est la granularité, qui donne la définition à laquelle cette image peut être enregistrée : plus cette définition est grande, plus l'image sera riche en détails et pourra notamment faire l'objet d'un agrandissement.
84
+
85
+ Pour ne recevoir que la lumière qui passe à travers l'objectif, la surface sensible est placée au fond d'une Chambre noire dont l'unique ouverture est occupée par l'objectif. Bien évidemment, avant que la scène ne soit réglée, l'objectif est obturé et ne transmet pas la lumière ; et après la prise de vue il se referme pour ne pas enregistrer d'élément supplémentaire : la prise de vue ne porte que sur un instant défini. C'est le rôle de l'obturateur que de ne permettre l'arrivée de la lumière qu'à un moment donné et pendant une durée déterminée.
86
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87
+ La lumière émise par l'objet photographié sera focalisée quelque part par l'objectif, c'est-à-dire que toute la lumière émise par un point donné de l'objet se rassemblera sur un même point de l'image, son point conjugué, dont la distance à l'objectif est donnée par la relation de conjugaison. C'est donc à cette distance de focalisation que la surface sensible doit être placée : si elle est située plus près ou plus loin, les rayons lumineux issu du même point de l'objet ne seront plus focalisés, et seront enregistrés sous la forme d'une tache, d'autant plus large que l'on s'éloigne du point focal.
88
+
89
+ Pour réaliser cette mise au point, qui permet de ramener le point focal sur la surface sensible, l'objectif peut être d'autant plus avancé que l'objet photographié est proche. La mise au point étant faite, tous les objets situés sur le plan conjugué du capteur (c'est-à-dire, situés à la distance de mise au point) apparaîtront nets sur la photographie.
90
+
91
+ Lorsque l'objet photographié n'est pas plan, certains de ses points verront leur point conjugué situé au-dessus ou au-dessous de la surface sensible. Leur image sera alors une tache, d'autant plus grande qu'ils seront loin du plan focal, et que l'ouverture de l'objectif sera grande. Tant que cette tache sur l'image finale ne dépasse pas le pouvoir de résolution de l’œil (pour la distance d'observation de l'image), cet étalement sera invisible donc sans conséquence. De ce fait, la zone de netteté ne se limite pas aux seuls points situés à la distance de mise au point, mais autorise une certaine profondeur de champ. S'il est nécessaire d'augmenter cette profondeur de champ, pour un sujet donné, il faudra diminuer le diamètre des taches, donc diminuer l'ouverture de l'objectif en fermant son diaphragme.
92
+
93
+ L'effet du diaphragme étant de réduire les taches en éliminant la lumière qui traverse la périphérie de l'objectif, le flux lumineux qui atteint la surface sensible est d'autant plus faible que le diaphragme sera réduit. Pour obtenir une image correcte, il faudra en conséquence ajuster le temps de pose, qui devra être d'autant plus long que la sensibilité du film est faible, que le diaphragme est fermé, et que le sujet est lui-même faiblement éclairé. Ce dernier réglage est celui de la vitesse d'obturation, qui définit l'intervalle de temps entre le moment où la surface sensible est soumise à la lumière et celui où cette exposition cesse. Ce temps d'exposition peut être corrigé soit en augmentant l'éclairage (par des projecteurs ou des lampes flash), soit (plus rarement) par un filtre à densité neutre s'il faut augmenter le temps de pose.
94
+
95
+ Plusieurs réglages sont nécessaires à la réalisation d'une photographie. La justesse de ces réglages conditionne la qualité technique de l'image, notamment sa netteté et son exposition. Les appareils photographiques modernes prennent en charge tous ces réglages à l'aide d'automatismes qui sont souvent débrayables.
96
+
97
+ Dès son invention, l'usage de la photographie est intimement lié à l'évolution de sa technique. Elle est devenue le premier art réellement populaire.
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99
+ Aux origines, la photographie fut utilisée par les peintres comme aide pour leurs travaux. Puis, elle devint rapidement un moyen d'expression à part entière, de nombreux artistes la pratiquant parallèlement à d'autres modes d'expression ou s'y consacrant exclusivement.
100
+
101
+ Les peintres appliquaient leur art à diverses formes d'expression, et se spécialisaient dans les scènes de genre, la décoration, la peinture d'histoire ou le portrait ; assez vite les photographes explorèrent diverses voies pour mettre à profit les nouvelles techniques qui s'offraient à eux. Et ces applications se multiplièrent avec les progrès et la facilité d'utilisation qui s'ensuivirent. Si le portrait se développa rapidement dès lors que les durées de pose furent limitées à quelques minutes — on s'aidait pour cela de sièges pourvus d'appuie-tête et d'accoudoirs divers — les autres genres photographiques proliférèrent dès que l'on put utiliser un matériel relativement transportable et commode d'emploi.
102
+
103
+ La nature morte et le portrait s'accommodaient bien des contraintes liées aux premiers procédés utilisés, qui nécessitaient de disposer d'un laboratoire attenant au studio de prise de vue, car les émulsions devaient être préparées juste avant l'exposition à la lumière, et le développement devait suivre immédiatement après.
104
+
105
+ Avant la photographie, c'est la peinture d'art qui avait pour rôle la représentation de la réalité. Mais l'arrivée de la photographie bouleverse le monde de la peinture. Elle perd son rôle de représentation de la réalité et doit alors se réinventer, se diversifier ou bien disparaître. Trois courants distincts naissent de cette révolution :
106
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107
+ La photographie se tourne vers la capture du réel alors que la peinture recherche la beauté, l’impression, la matière et le sentiment.
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109
+ Dans le même temps apparut la possibilité de l'utiliser comme témoignage historique, et se développa la notion de photo reportage. Ainsi le banquier Albert Kahn tentera de constituer, de 1909 à 1931, les archives de la planète en envoyant des photographes dans cinquante pays du monde.
110
+
111
+ Dès les débuts de la photographie, le réformateur social Jacob Riis a vu en celle-ci un moyen de diriger l'attention du public sur la pauvreté et la souffrance. En 1880, il a commencé à prendre en photo les quartiers pauvres de New York à la tombée de la nuit. En guise de flash, il utilisait de la poudre de magnésium qu'il faisait brûler dans une poêle à frire. Par deux fois, il a mis le feu à la maison où il travaillait, et une autre fois à ses vêtements. On dit que ses clichés ont motivé certaines réformes entreprises par Théodore Roosevelt à son arrivée à la Maison-Blanche[Lesquelles ?]. D'autre part, la force persuasive d'une série de photographies de paysages prises par William Henry Jackson a amené le congrès américain, en 1872, à faire de Yellowstone le premier parc national du monde.
112
+
113
+ La photographie est également devenue à la fois un outil et un objet de recherche. Guarrigues[10] souligne un parallèle entre la photographie et les sciences sociales : toutes deux montrent « quelque chose de l’homme » tout en révélant « comment l’homme s’informe sur l’homme ». En tant qu’instrument de recherche, Rongeon[11], en citant Maresca[12], avance que la photographie devient « une pratique d’observation et de visualisation sur le terrain, [et] permet de capter une réalité donnée pour ensuite la révéler ». La photographie peut également devenir une façon d'organiser la pensée et de raconter des faits sans les paroles, moyennant un protocole systématique, ainsi que le rapporte Laplantine[13]. En tant qu'objet de recherche, l'anthropologie visuelle a contribué à alimenter ces réflexions[11].
114
+
115
+ La photographie inaugure une nouvelle ère dans la représentation ; on est à présent capable d'avoir une représentation du réel « objective ». L'homme ne représente plus le réel tel qu'il le voit et tel qu'il le peut mais c'est le « réel » qui impressionne le support (par l'action directe de la lumière (photon) qui est réfléchie, ou émise, de l'objet à la surface sensible).
116
+ Ainsi la photographie trouve rapidement son usage dans le reportage, dans l'anthropométrie, inventée par Alphonse Bertillon. On a l'ambition de réaliser un « inventaire du monde ».
117
+
118
+ Toutefois, cette objectivité a ses limites. La photographie argentique permettait déjà de travestir la réalité, d'ajouter ou de retrancher des éléments d'une image par un patient travail de laboratoire (cf : Photomontage). Mais avec l'avènement de la photographie numérique, ces trucages qui n'étaient auparavant accessibles qu'à des connaisseurs, deviennent presque à la portée de tous.
119
+
120
+ Un autre point de vue sur la photographie est que le réel ne peut simplement pas être représenté de façon objective. La personne qui observe doit aussi choisir un point de vue, la distance à l’objet, le cadrage, etc[11]. (Régis Durand, in Le Regard Pensif : « Et il y a bien un hors-champ photographique qui est la réserve de toutes les impostures. » ; Stanley Cavell : « La présence virtuelle du reste du monde et son éviction explicite sont aussi essentielles à l’expérience d’une photographie que ce qu’elle présente explicitement » ; ou encore Pascal Bonitzer : « […] le mensonge (ou la possibilité du mensonge) est liée à l’existence d’un hors-champ »), mais aussi du développement, du tirage (recadrages), des retouches, etc. La personne qui photographie interprète à sa façon le réel qui s'offre à elle. Ainsi, en noir et blanc, une ambiance peut être rendue dramatique par certaines techniques alors que la réalité ne l'était pas autant (en augmentant la densité des nuages par exemple). Le simple fait d'attirer l'œil sur un élément, en le photographiant, modifie la perception des spectateurs (récepteurs de l'image) face à la globalité de la scène qui se voit de plus réduite à une ou plusieurs images. Dans cette même idée, le ou la photographe, du fait de sa présence dans la scène observée, a une influence plus ou moins grande sur les personnes photographiées selon Piette[14]. L'idée de Conord[15], reprise par Rongeon[16], va dans le même sens : la question de la mise en scène pour une photographie mérite d'être posée, à savoir comme les personnes photographiées cherchent à se faire voir et comment la personne derrière la caméra réagit à cela.
121
+
122
+ S'ajoutent à cela les limites technologiques pour représenter les couleurs, les perspectives, les sujets en mouvement, etc. Un appareil photo ne retransmet pas exactement ce que l'observateur voit. Il peut déformer les objets et visages, créer des aberrations chromatiques, faire pencher une église en exagérant la perspective, etc.
123
+
124
+ Vers la fin des années 1880, le coût et la complexité de la photographie dissuadaient encore de nombreuses personnes de s'y essayer davantage. Toutefois, quand en 1888 George Eastman lance le Kodak, un appareil photo portatif très maniable et doté d'une pellicule, la voie s'est dégagée pour le photographe amateur.
125
+
126
+ Quand un client avait pris ses photos, il retournait l'appareil entier à l'usine. La pellicule y était traitée, et l'appareil rechargé, puis réexpédié avec des photos développées, le tout à un prix relativement bas. Le slogan « Appuyez sur le bouton, nous ferons le reste » n'avait rien d'exagéré.
127
+
128
+ Mais ce n’est pas pour autant que l’amateurisme s’est développé aussi rapidement. Au début du siècle dernier, la photographie était majoritairement exercée par un professionnel, à l’occasion d’évènements importants dans la vie familiale comme le mariage. Les photos réalisées étaient alors des photos de groupes, des membres de la famille. La Première Guerre mondiale a été un élément déclencheur de la démocratisation de la photographie sous plusieurs angles. C’est le plein essor de la photographie individuelle ; chaque conscrit était photographié. Les photos étaient alors utilisées dans l’administration mais cela permettait aussi aux familles d’avoir une image du soldat alors que la situation politique et militaire était instable. Dans le même temps, des photographies des épouses, enfants et nouveau-nés sont de plus en plus réalisées pour être envoyées au soldat, sur le champ de bataille. On observe alors une circulation d’images, qui est rassurante pour la famille et mémorable, pour les soldats ayant survécu. Cependant, si la Première Guerre mondiale a donné une impulsion à la photographie, ce n’est pas pour autant que l’on observe un accroissement immédiat de la photographie dans la société. La première photo de soi arrivait, dans les classes bourgeoises, durant l’enfance (quelquefois à la naissance pour les familles habituées à cette technique) ; dans les classes paysannes plus pauvres, c’était souvent plus tard que cette photo apparaissait, à l’occasion d’un mariage ou d’une communion, ou encore à l’occasion du service militaire pour les hommes. Le hasard joue aussi un rôle dans la progression des portraits familiaux dans le milieu paysan grâce notamment aux photographes professionnels qui proposaient leurs services dans les campagnes. Pour beaucoup, c’est la photo de classe, mise en place en 1920, qui constitue leur première photo. La photographie a donc inauguré une époque où l'on pouvait disposer de son portrait ou de représentations d'objets ou de lieux qui restaient jusque-là réservés à une élite économique, quand il fallait demander à un peintre de réaliser une image. Cela s'est traduit dans un premier temps par certaines photographies qui s'approchaient beaucoup du portrait peint le plus classique. La photographie a permis d’introduire un nouveau concept dans la société : celui de pouvoir voir une personne (son visage, ses traits, son allure générale) sans la connaître ni ne l’avoir vue. C’est le cas notamment des célébrités, qui paraissent dans des journaux, et des défunts parents, que des membres de la famille n’auraient jamais connu que par un de leurs portraits. La notion de souvenir, et parfois de deuil, peut être associée à ces clichés. À partir des années 1960, de nombreux appareils photos, automatiques et bon marché, font leur apparition, entraînant la mise en place d’une nouvelle pratique amateur de la photographie. Il y a toutefois des avis partagés sur cette pratique. Les bourgeois suivent l’élan en réalisant eux-mêmes leurs photographies, par attrait pour la technique et les connaissances. D’autres, les représentants de la classe paysanne notamment, sont plus réfractaires, préférant avoir recours à un photographe professionnel le cas échéant. Malgré cela, l’appareil photo investit de plus en plus les demeures, à l’occasion de cadeaux par exemple. Les thèmes photographiés évoluent également. On passe des photos quasi exclusivement familiales, à des photos de vacances, que l’on consigne bien volontiers dans un album photos.
129
+
130
+ Aujourd’hui, la photo apparaît comme un élément incontournable dans la vie de tous. On la trouve partout dans son quotidien, traitant de sujets divers et variés. Les milliards de clichés (quelque mille deux cent milliards de photographies ont été prises en 2017)[18] pris chaque année indiquent que son succès ne s'est jamais démenti et que les individus y ont pris une part active. Et aujourd'hui, sa popularité s'est accrue grâce aux appareils numériques (le nombre d’appareils photos produits dans le monde a dépassé 100 millions en 2010[19]) qui offrent une haute définition de l'image se mesurant en millions de pixels (mégapixels). Ces appareils sont munis de petites cartes mémoires pouvant contenir des centaines voire des milliers d'images (photos). On peut même en tirer chez soi des épreuves à l'aide d'un ordinateur et d'une imprimante.
131
+
132
+ Bien que la production d'appareils photo ait diminué jusqu'à descendre en dessous de la barre des 20 millions en 2017[réf. nécessaire], la production de smartphones a atteint les 1,5 milliard cette même année[20],[21]. Les smartphones sont aujourd’hui le moyen le plus simple et le plus utilisé pour prendre des photos. Les nouvelles technologies de la communication permettent un partage presque instantané des clichés, faisant de la photo un moyen de communication[22].
133
+
134
+ L'accès à la capacité de « prendre » une photo est maintenant généralisé. La représentation du monde en a été transformée. Les sociologues étudient les pratiques et les résultats de cette photographie populaire.
135
+
136
+ Le grand public accède à cet « art populaire »[23] et en produit les artefacts.
137
+
138
+ Dans la classification des arts dérivée de celle d'Hegel, la photographie reçoit la huitième place (en concurrence avec la radiodiffusion et la télévision). Ces trois activités sont parfois regroupées en « arts médiatiques ».
139
+
140
+ La photographie est un moyen technique et mécanique de conserver une représentation graphique des moments, des objets ou des personnes. Mais c'est aussi un moyen d'expression plus ou moins abstrait, portant la signature de son auteur, le photographe, et dont l'objectivité est équivalente à n'importe quelle œuvre artistique. Longtemps enfermée dans l'imitation de la peinture (pictorialisme, marines, portraits, etc.), la photographie a trouvé sa propre voie artistique avec l'apparition du surréalisme au milieu du XXe siècle. Aujourd'hui, de nombreux artistes exploitent ce medium souvent associé à la « documentation » plus qu'à l'art en tant que tel, les artistes photographes mélangeant parfois de nombreux media différents (peinture, sculpture, maquillage, arts numériques) sur une seule image. La photographie, en tant qu'art, permet ainsi, plus que tout autre medium, d'ancrer la réalité dans une œuvre d'art afin de lui donner une nouvelle dimension[24]. La promotion de la photographie en tant qu'art est souvent difficile en France, des expositions comme celle de Roger Ballen à la Halle Saint Pierre à Paris tendant toutefois à montrer cette facette de la photographie au public du XXIe siècle[25].
141
+
142
+ En France, pour être qualifiée « d'œuvre d'art », une photographie doit être tirée par l'artiste ou sous son contrôle, signée et numérotée dans la limite de 30 exemplaires, tous formats et supports confondus (article 98A de l’Annexe III du Code Général des Impôts)[26]. En effet, la législation française distingue le statut d' « artisan photographe » et celui d' « auteur photographe », le premier faisant référence au photographe de reportage ou documentaire, et le second à l'artiste photographe, habilité à vendre des œuvres d'art telles que définies précédemment.
143
+
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+ La photographie elle aussi connaît différents courants artistiques tout comme en peinture, les principaux sont :
145
+
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+ Années 1960
147
+
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+ Années 1970
149
+
150
+ Années 1980
151
+
152
+ Années 1990
153
+
154
+ Années 2000
155
+
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+ Années 2010
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Un aquarium est un réservoir rempli d'eau dans lequel vivent des animaux et/ou des plantes aquatiques, par exemple des poissons, des mollusques, des crustacés, des tortues aquatiques ou des coraux, ainsi que des algues, mais aussi de nombreux microorganismes invisibles à l'œil nu.
2
+
3
+ L'aquarium communautaire décoratif, d'eau douce ou d'eau de mer, est la forme la plus populaire. Il s'agit d'un bac vitré de petite dimension placé dans une habitation ou un lieu public. Il est une reproduction de l'habitat naturel de l'espèce ou des espèces qui habite(ent) dans cet aquarium. Il peut aussi contenir des décorations diverses à l'apparence moins naturelle. Il demande des soins particuliers qui peuvent devenir un loisir, l'aquariophilie.
4
+
5
+ Par extension, un aquarium est aussi un lieu public rassemblant de nombreux bacs remplis d'eau, destinés à présenter des espèces aquatiques.
6
+
7
+ Voir aussi: terrarium, aquaterrarium.
8
+
9
+ Le mot aquarium vient du latin aqua qui veut dire eau avec le suffixe -rium- qui signifie lieu ou structure.
10
+
11
+ Contrairement au mot vivarium dont l'existence remonte à la Rome antique, le terme aquarium a été développé plus récemment, en Angleterre au milieu du XIXe siècle. En effet, ce sont les britanniques Robert Warington et Philip Henry Gosse qui inventèrent le terme aquarium (Latin scientifique, 1854) dans leurs publications originales sur le sujet pour signifier un vivarium aquatique.
12
+
13
+ L'existence du cycle de l'azote et son importance pour la survie des animaux aquatiques en milieu clos a été découverte en 1805[1].
14
+
15
+ C'est une femme, Jeanne Villepreux-Power, qui inventa l’aquarium dès 1832 pour ses expérimentations sur les Argonautes, mollusques céphalopodes, qui proliféraient à Messine. Ses "cages à la Power" ont été fabriquées pour leur observation. Ceci vingt ans plus tôt qu'il ne l'est généralement indiqué. Elle a également été à l'origine de la biologie marine et de l'océanographie. Honorée à son époque - en 1839, Jeanne Power sera admise comme membre correspondant de la célèbre Société zoologique de Londres, comme de 18 autres académies, très rares honneurs pour une femme - cette scientifique a été oubliée par la suite et l'on redécouvre seulement au XXIe siècle ses nombreux travaux[2].
16
+
17
+ Les premiers aquariums ont été construits en Angleterre en 1850. Ils sont inspirés de la caisse de Ward, une serre d'horticulture en verre. Le néologisme aquarium a été créé par contraction de aquatic et vivarium. L'idée était de créer un lieu en circuit fermé, dans lequel les organismes vivent en équilibre naturel, contrairement aux vivariums et bassins qui étaient jusqu'alors des circuits ouverts[3].
18
+
19
+ L'intérêt pour les aquariums dans les années 1850 est venu d'un intérêt grandissant pour la vie marine, un sujet encore en grande partie inconnu, et tabou jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. L'élevage de poissons est cependant bien plus ancien que l'invention de l'aquarium. Plusieurs siècles avant les premiers aquariums, en Chine, en Grèce et dans l'empire romain on élevait des poissons d'ornement dans des bassins et des jarres pour des raisons autres que culinaires[4].
20
+
21
+ Le premier grand aquarium public a ouvert ses portes en 1853, au Zoo de Londres[4]. Philip Henry Gosse semble être la première personne à utiliser le terme "aquarium" (au lieu de "vivarium") en 1854 dans son livre intitulé The Aquarium: An Unveiling of the Wonders of the Deep Sea qui traite principalement d'aquarium d'eau de mer[4].
22
+
23
+ Jusqu'à l'arrivée de l'électricité dans les ménages, au début du XXe siècle, les aquariums n'avaient ni chauffage ni filtre. L'élévation de la température de l'eau nécessaire à la survie des poissons tropicaux était assurée par une bougie, ou une lampe à pétrole[5], placée de temps en temps au-dessous de l'aquarium[6].
24
+
25
+ L'aquarium est devenu un objet de commerce en 1930 avec le développement de la vente et de l'exportation de poissons d'aquarium[7]. Dans les années 1960 l'utilisation de cornières métalliques a été remplacée par de la colle au silicone, ce qui a apporté une meilleure étanchéité et une meilleure résistance à la corrosion provoquée par l'eau de mer[1],[8].
26
+
27
+ Un aquarium peut servir à élever des animaux et cultiver des plantes pour des études scientifiques ou à élever des animaux dans un but commercial (aquaculture), notamment pour le marché de l'alimentation et de l'aquariophilie. Un aquarium et son contenu peut également servir d'objet de décoration et de loisir ou peut servir à élever des espèces en voie de disparition ou des animaux malades.
28
+
29
+ Un aquarium pourra être rempli avec de l'eau douce, de l'eau de mer ou de l'eau saumâtre, cette dernière est un mélange d'eau douce et d'eau de mer qu'on peut trouver dans certains estuaires et lagunes. Les animaux et les plantes qui seront placés dans l'aquarium sont fonction du type d'eau, de sa température, son pH et sa dureté ; les animaux d'eau douce ne survivent pas dans l'eau salée, et inversement. Les espèces d'eau froide demandent une température d'eau inférieure à 15 °C alors que les espèces tropicales auront besoin d'une température supérieure ou égale à 23 °C, et les animaux vivant dans une eau douce et acide vivront difficilement dans une eau dure et basique.
30
+
31
+ Outre leur utilisation industrielle et scientifique, les aquariums peuvent être placés comme objet de décoration dans les restaurants et les habitations ou peuvent être mis à disposition du public dans des aquariums publics. Il s'agit de muséums et zoos qui exposent des animaux dans des aquariums ; ils qui sont parfois équipés d'un oceanarium, un aquarium de grande dimension, qui élève et expose des grands animaux marins (requins, phoques, tortues marines).
32
+
33
+ Selon l'utilisation qui en est faite, un aquarium peut être rempli avec uniquement des poissons (fish only), il pourra être rempli avec des plantes et des animaux, voire un récif de corail. Les plantes et les animaux peuvent provenir de la même région (exemple: Amazonie, grands lacs d'Afrique) ou d'un biotope semblable : l'aquarium reproduira alors les conditions de vie dans ce milieu et propre à cet écosystème. Il peut être utilisé de manière communautaire et héberger des animaux de différentes régions du monde, qui ne se côtoient pas dans la nature. Il peut aussi servir à faire pousser des plantes aquatiques, comme c'est le cas des aquariums hollandais (du nom d'une discipline de jardinage popularisée aux Pays-Bas).
34
+
35
+ Les appareils présents dans l'aquarium servent à stabiliser la température de l'eau, apporter la lumière nécessaire aux plantes et l'oxygène dissous nécessaire aux animaux. Ils servent également à éliminer les toxines qui se forment naturellement dans l'eau (voir cycle de l'azote).
36
+
37
+ Un aquarium contient des animaux, des plantes et des bactéries, dans une eau qui circule en circuit fermé. Les déchets produits par les animaux et les plantes, une fois transformés par les microorganismes, nourrissent les plantes. Les plantes et l'oxygène qu'elles produisent nourrissent les animaux et les bactéries. La nourriture circule ainsi dans un écosystème en circuit fermé. Un aquarium est en équilibre écologique lorsque les animaux produisent suffisamment de déchets pour nourrir les plantes et que les plantes produisent suffisamment de déchets pour faire vivre les animaux[9]. Dans ces conditions le cycle production-consommation - cycle de l'azote - se perpétue indéfiniment et les plantes et les animaux vivent en autarcie[10].
38
+
39
+ L'équilibre écologique nécessite un grand volume d'eau, de nombreuses plantes et peu d'animaux. Ces conditions sont courantes dans la nature et rares en aquarium, où le volume d'eau est généralement faible par rapport à la population de poissons[11]. Les filtres des aquariums contemporains visent à maintenir un certain équilibre malgré une concentration élevée de poissons[10].
40
+
41
+ Les bactéries présentes dans l'aquarium digèrent les déchets produits par les poissons, et produisent des nitrates qui nourrissent les plantes. Un manque de bactéries provoque une accumulation des toxines dues à la décomposition des déchets produits par les poissons. Ce phénomène - signe de déséquilibre biologique - se produit d'ordinaire quelques semaines après le remplissage de l'aquarium. Ceci est dû à l'absence de bactéries dans l'eau du robinet et peut provoquer la mort des poissons. La présence de nitrates non consommés par les plantes - autre signe de déséquilibre - peut provoquer la prolifération d'algues microscopiques qui colorent l'eau en vert ou en brun[12],[13].
42
+
43
+ En plus de produits azotés, l'eau de l'aquarium contient quelques milligrammes par litre de gaz dissous, notamment l'oxygène et le dioxyde de carbone. Les plantes produisent de l'oxygène, et celui-ci est vital aux animaux et aux bactéries. Les animaux produisent du dioxyde de carbone et celui-ci favorise la croissance des plantes. Ces gaz s'échangent avec ceux de l'air de la surface. L'air - riche en oxygène - apporte de l'oxygène à l'eau et absorbe le dioxyde de carbone. Les pompes qui provoquent un mouvement de l'eau de surface ou un jet de bulles d'air accélèrent les échanges de gaz. La quantité maximale de gaz que l'eau douce peut absorber diminue avec la température et la salinité[14].
44
+
45
+ La cuve de l'aquarium peut être construite par simple collage de plaques de verre avec de la colle au silicone. Les bacs sont aussi construits en plexiglas. Ce plastique transparent est plus léger que le verre, plus cher, peut être facilement moulé et soudé, mais se raye facilement.
46
+
47
+ Le plexiglas est utilisé dans les aquariums publics pour obtenir des formes originales, ou créer un tunnel de visite. Les bacs du commerce sont la plupart du temps rectangulaires, faits de plaques de verre collées ensemble[15].
48
+
49
+ Une fois construit et rempli d'eau, le cycle de l'azote devra être lancé, puis l'aquarium sera progressivement peuplé et planté, en vue d'obtenir et de maintenir l'équilibre naturel de l'écosystème qui vit dans l'aquarium. La mise en route du cycle de l'azote provoque un déséquilibre temporaire, cette situation dure environ 4 semaines.
50
+
51
+ Un aquarium contient typiquement un excédent de poissons et une quantité insuffisante de plantes. Ceci provoque une accumulation de nitrates non consommés, qui nuisent à la santé des poissons, et doivent par conséquent être dilués par des ajouts d'eau propre. L'accumulation est d'autant plus rapide que l'aquarium est petit et le corail y est particulièrement sensible[16].
52
+
53
+ Les aquariums publics, les élevages et les magasins utilisent souvent un groupe d'appareils - filtres et pompe - pour plusieurs aquariums, reliés à un circuit d'eau. Le circuit est souvent directement relié au robinet, par l'intermédiaire d'un goutte-à-goutte et parfois un osmoseur, qui apportent continuellement l'eau nécessaire pour diluer les nitrates et compenser l'évaporation[13].
54
+
55
+ Dans les aquariums domestiques, les nitrates sont dilués par ajout d'eau propre à intervalles réguliers. La fréquence de cette opération dépend du nombre de plantes, du volume d'eau et de la sensibilité des animaux.
56
+
57
+ Un aquarium correctement installé et peuplé nécessite peu de maintenance :
58
+
59
+ Suivant le biotope choisi, le peuplement d'un aquarium est très différent. Les espèces animales et végétales ne peuvent pas toujours cohabiter surtout si elles n'appartiennent pas au même biotope. Pour les aquariums tropicaux, il existe différents biotopes, comme l'Asie, l'Amazonie, les lacs africains (Malawi et Tanganyika) et le type hollandais caractérisé par l'abondance des plantes.
60
+
61
+ Il est possible de placer des plantes naturelles ou des plantes artificielles dans un aquarium. Le rendu esthétique et les contraintes de nettoyage sont différentes. Les plantes artificielles rendent l'aquarium moins vivant mais procurent une facilité d'entretien même si ces dernières ont tendance à devenir le support de nombreuses algues. Les poissons peuvent se blesser en s'égratignant contre les plantes artificielles[réf. nécessaire]. En aquariophilie, les plantes naturelles sont largement utilisées dans les bacs car elles offrent un rendu visuel plus naturel et offrent des abris aux poissons. De nombreuses espèces de plantes sont couramment commercialisées dans les magasins spécialisés. Parfois, certaines plantes non aquatiques sont abusivement vendues comme telles. Il s'agit le plus souvent de plantes non aquatiques qui ont été noyées pour leur côté esthétique (souvent de très jolies plantes à rayures blanches ou rouges).
62
+
63
+ Les plantes peuvent être plantées abondamment dans les aquariums d'eau douce car elles permettent le recyclage des déchets azotés. De plus, les plantes aquatiques jouent plusieurs rôles importants dans un aquarium :
64
+
65
+ En plus d'être une source de décoration, les plantes naturelles aident donc à maintenir un écosystème sain pour les poissons et invertébrés.[17]
66
+
67
+ En eau de mer, plusieurs espèces d'algues peuvent se trouver dans le commerce (Caulerpa).
68
+
69
+ En aquarium d'eau douce, de nombreuses espèces de poissons sont maintenues. Mais, il existe aussi quelques invertébrés capables de vivre en captivité : gastéropodes, crevettes, etc.
70
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+ En eau de mer, on peut installer de nombreux invertébrés : oursins, anémones, spirographes, coraux, éponges, avec des poissons. L'hébergement des invertébrés est un domaine particulier qui nécessite une filtration particulière, dont on trouvera un résumé sur la page des bacs récifaux. Il faut toutefois rester raisonnable, et éviter le surpeuplement de l'aquarium qui est cause de maladie et de mortalité élevée.
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+ La pierre de Rosette est un fragment de stèle gravée de l'Égypte antique portant trois versions d'un même texte qui a permis le déchiffrement des hiéroglyphes au XIXe siècle. L'inscription qu'elle comporte est un décret promulgué à Memphis par le pharaon Ptolémée V en 196 av. J.-C. Le décret est écrit en deux langues (égyptien ancien et grec ancien) et trois écritures : égyptien en hiéroglyphes, égyptien démotique et alphabet grec. La pierre a une dimension de 112,3 × 75,7 cm et 28,4 cm d'épaisseur. La stèle est en granodiorite, un matériau fréquemment assimilé à tort à du basalte ou du granite.
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+ Exposée à l'origine dans un temple, la stèle est probablement déplacée au début de l'ère chrétienne ou durant le Moyen Âge, et par la suite utilisée comme matériau de construction pour des fortifications dans la ville de Rosette, dans le delta du Nil, fort rebaptisé par Bonaparte Fort Jullien, en souvenir de son aide de camp Thomas Prosper Jullien mort durant la campagne[1]. Elle est redécouverte, dans ce fort, le 15 juillet 1799 par un soldat français, Pierre-François-Xavier Bouchard, lors de la campagne d'Égypte de Bonaparte. Premier texte égyptien bilingue connu, la pierre de Rosette éveille rapidement l'intérêt du public en raison de son potentiel pour la traduction des langues de l'Égypte ancienne jusque-là indéchiffrées. Des copies et moulages circulent parmi les musées et les savants européens. Pendant ce temps, Bonaparte est défait en Égypte et la pierre originale devient possession britannique en 1801. Transportée à Londres et exposée au British Museum dès 1802, elle est l'un des objets phares de ce musée.
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+ La première traduction du texte en grec est réalisée dès 1803. Il faut cependant attendre près de vingt ans avant que le déchiffrage des hiéroglyphes ne soit annoncé par Jean-François Champollion, à Paris, en 1822, et plus encore avant que les érudits ne soient capables de lire les inscriptions égyptiennes antiques avec assurance. Les principales étapes de déchiffrement ont été : la reconnaissance que la pierre comporte trois versions du même texte (en 1799) ; le fait que le texte en démotique retranscrit phonétiquement des noms étrangers (1802) et que le texte en hiéroglyphes fait de même et comporte d'importantes ressemblances avec le démotique (Thomas Young, 1802) ; enfin, la compréhension que le texte en hiéroglyphes utilise des caractères phonétiques également pour écrire des mots égyptiens (Champollion, 1822-1824). Depuis sa redécouverte, la pierre de Rosette est l'objet de nombreuses rivalités nationales, dont le changement de propriété de la France à l'Angleterre durant les guerres napoléoniennes, de longues polémiques sur les apports respectifs de Young et Champollion à son déchiffrement, auxquelles il faut ajouter, depuis 2003, la demande par l'Égypte d'un retour à son pays d'origine.
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+ Deux autres exemplaires fragmentaires du même décret sont découverts plus tard, ainsi que plusieurs textes égyptiens bilingues ou trilingues, dont deux décrets ptolémaïques (en) légèrement plus anciens (le décret de Canope et le décret de Memphis). Ainsi, la pierre de Rosette n'est plus une pièce unique, mais son rôle a été essentiel dans la compréhension moderne de la littérature de l'Égypte antique et, plus généralement, de sa civilisation.
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+ La pierre de Rosette est décrite comme « une pierre de granite noir, portant trois inscriptions… trouvée à Rosette » (al Rachid') dans un catalogue des artéfacts découverts par l'expédition française et cédés aux troupes britanniques en 1801[2]. Quelque temps après son arrivée à Londres, les inscriptions sont frottées de craie blanche pour les rendre plus lisibles, le reste de la surface étant enduit de cire de carnauba afin de la protéger des doigts des visiteurs[3]. Ceci donne une couleur noire à la pierre, ce qui a conduit à l'identifier — à tort — à du basalte[4]. Ces ajouts sont retirés en 1999, ce qui révèle la teinte gris sombre originelle de la roche, l'éclat de sa structure cristalline et les veines roses traversant le coin supérieur droit[5]. La pierre de Rosette montre une forte ressemblance avec des échantillons de granodiorite issus d'une carrière de Gebel Tingar (en) sur la rive gauche du Nil, à l'ouest d'Éléphantine, dans la région d'Assouan qui font partie de la collection Klemm: le veinage rose est typique de la granodiorite de cette région[6].
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+ La pierre de Rosette mesure 112,3 cm de haut, est large de 75,7 cm et épaisse de 28,4 cm. Elle pèse environ 760 kg[7]. Elle porte trois inscriptions. En haut, des hiéroglyphes égyptiens, au centre, un texte en écriture démotique et en bas du grec ancien[8]. La face avant est polie et les inscriptions sont légèrement incisées. Les côtés de la pierre sont lissés et l'arrière n'est que grossièrement travaillé, probablement car il n'était pas destiné à être visible[6],[9].
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+ La pierre de Rosette est un fragment de stèle. Aucun autre fragment de cette stèle n'a été découvert au cours des fouilles menées sur le site de Rosette[10]. Aucun des trois textes n'est complet. Celui du haut est le plus endommagé : seules les quatorze dernières lignes sont visibles, toutes interrompues sur la droite et douze d'entre elles sur la gauche. Le texte central en démotique est le mieux conservé : il est constitué de trente-deux lignes, dont les quatorze premières sont légèrement endommagées sur le côté droit. Le dernier texte en grec contient cinquante-quatre lignes, les vingt-sept premières étant complètes. Les autres sont de plus en plus fragmentaires à cause d'une cassure en diagonale dans le coin inférieur droit de la pierre[11].
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+ Il est possible d'estimer la longueur totale du texte et les dimensions originelles de la stèle par comparaison avec des stèles analogues, y compris des copies, qui ont été conservées. Le décret de Canope, légèrement plus ancien, édicté en -238 sous le règne de Ptolémée III, est haut de 219 cm, large de 82 cm et contient trente-six lignes de texte en hiéroglyphe, soixante-treize en démotique et soixante-quatorze en grec. Les textes sont de longueurs similaires[12]. Par comparaison, il est possible d'estimer que quatorze ou quinze lignes de hiéroglyphes, pour une hauteur de 30 cm, sont manquantes en haut de la pierre[13]. En plus des inscriptions, le haut de la stèle montrait certainement le roi accompagné de dieux, surmontés d'un disque ailé, comme sur la stèle de Canope. Ces points communs, auxquels il faut ajouter un signe signifiant « stèle » sur la pierre même (le hiéroglyphe O26 selon la classification de Gardiner) suggèrent que le sommet était arrondi[8],[14]. La hauteur initiale de la stèle est estimée à environ 149 cm[14].
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+ La stèle est érigée après le couronnement du roi Ptolémée V et est gravée d'un décret qui établit le culte divin du nouveau monarque[15]. Le décret est édicté par un congrès de prêtres rassemblé à Memphis. La date donnée est le 4 Xandicus dans le calendrier macédonien et 18 Méchir du calendrier égyptien, ce qui correspond au 27 mars de l'an -196. Cette année est indiquée comme étant la neuvième du règne de Ptolémée V, ce qui est confirmé par la mention de quatre prêtres qui ont officié cette année-là. Aëtus, fils d'Aëtus (en) est prêtre des cultes divins d'Alexandre le Grand et des cinq Ptolémées jusqu'à Ptolémée V. Ses trois collègues mentionnés dans l'inscription ont mené les cultes de Bérénice II (épouse de Ptolémée III), Arsinoé II (épouse et sœur de Ptolémée II) et Arsinoé III, mère de Ptolémée V[16]. Toutefois, une autre date est donnée dans les textes en grec et en hiéroglyphes, qui correspond au 27 mars 197, anniversaire officiel du couronnement de Ptolémée. L'inscription en démotique entre en contradiction avec cette date[17]. Bien que la cause de ces anomalies ne soit pas établie, il est certain que le décret fut publié en -196 et destiné à rétablir le pouvoir des Ptolémées sur l'Égypte[18].
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+ Le décret est publié durant une période de troubles pour l'Égypte. Ptolémée V, fils de Ptolémée IV et de sa sœur Arsinoé III, accède au pouvoir en -204, à l'âge de cinq ans, après la mort soudaine de ses deux parents qui, selon les sources de l'époque, sont assassinés à la suite d'un complot mené par Agathoclée, maîtresse de Ptolémée IV. Les conspirateurs gouvernent l'Égypte en tant que tuteurs de Ptolémée V[19],[20] jusqu'à ce que, deux ans plus tard, une révolte menée par le général Tlépomus éclate et qu'Agathoclée et sa famille soient lynchées par la foule à Alexandrie. Tlépomus devient régent et est à son tour remplacé en -201 par Aristomène d'Alyzie, qui est premier ministre à l'époque du décret[21].
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+ Les puissances étrangères profitent des dissensions internes à l'Égypte. Antiochos III et Philippe V de Macédoine s'allient pour se partager les possessions égyptiennes outremer. Philippe s'empare de plusieurs îles et cités en Carie (en Asie Mineure) et en Thrace. La bataille de Panium, en -198, permet à Antiochos de s'approprier la Cœlé-Syrie, y compris la Judée. Pendant ce temps, dans le sud de l'Égypte, une révolte dure depuis le règne de Ptolémée IV[17]. Ces guerres étrangères et la révolte interne perdurent lorsque Ptolémée V, âgé de douze ans et après sept ans de règne, est officiellement couronné et le décret de Memphis publié[20].
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+ La pierre de Rosette est un exemple tardif d'une classe de stèles de donation qui présente les exonérations fiscales accordées par le monarque régnant à des prêtres[22]. Les pharaons ont érigé ces stèles depuis deux mille ans, les exemples les plus anciens datant de l'Ancien Empire. Au début, ces décrets étaient publiés par le roi lui-même, mais le décret de Memphis est délivré par des prêtres, garants de la culture traditionnelle égyptienne[23]. Ce décret annonce que Ptolémée V a fait don d'argent et de grain aux temples égyptiens[24], que, lors de la huitième année de son règne, il a endigué une crue du Nil (en) particulièrement importante afin d'aider les agriculteurs[24]. En remerciement, les prêtres s'engagent à ce que l'anniversaire du roi et celui de son couronnement soient célébrés chaque année et à ce que Ptolémée soit vénéré comme un dieu. La partie grecque de la pierre de Rosette commence ainsi : Βασιλεύοντος τοῦ νέου καὶ παραλαβόντος τὴν βασιλείαν παρὰ τοῦ πατρός… (Basileuontos tou neou kai paralabontos tèn basileian para tou patros… ; « Le nouveau roi, ayant reçu le royaume de son père… »). Le décret se termine par l'instruction selon laquelle une copie, écrite dans trois langages : la « langue des dieux » (hiéroglyphes), la « langue des documents » (démotique) et la « langue des Grecs » devra être placée dans chaque temple[25],[26].
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+ Pour les Ptolémées, il est essentiel d'obtenir le soutien du clergé pour pouvoir gouverner le peuple. Les grands prêtres de Memphis, où le roi est couronné, sont très importants car ils forment la plus haute autorité religieuse de l'époque et ont une forte influence sur tout le royaume[27]. Le fait que le décret soit publié à Memphis, ancienne capitale de l'Égypte, plutôt qu'à Alexandrie, siège effectif du gouvernement des Ptolémées, montre que le jeune roi est soucieux de s'attirer leur soutien actif[28]. C'est pourquoi, malgré le fait que les gouvernants de l'Égypte parlent grec depuis la conquête par Alexandre le Grand, le décret de Memphis, comme les précédents décrets ptolémaïques (en), incluent des textes en égyptien pour montrer au peuple sa pertinence, par le truchement des prêtres[29].
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+ La stèle n'est probablement pas originaire de Rosette où elle a été trouvée, mais plutôt d'un temple situé plus à l'intérieur des terres, peut-être dans la ville royale de Saïs. Le temple dont elle provient a probablement été fermé en 392 quand l'empereur romain d'Orient Théodose Ier a ordonné de fermer tous les temples non chrétiens. À une époque inconnue, la stèle est brisée, le plus grand fragment devenant ce qui est appelé depuis le XIXe siècle la pierre de Rosette. Les temples égyptiens antiques ont été utilisés comme carrières, leurs pierres étant récupérées pour construire de nouveaux bâtiments. La pierre de Rosette est incorporée aux fondations d'une forteresse par le sultan mamelouk Qaitbay, au cours du XVe siècle, pour défendre un bras du delta du Nil. C'est dans ces fortifications qu'elle est retrouvée en 1799.
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+ Deux autres exemplaires du décret de Memphis ont été retrouvés depuis la découverte de la pierre de Rosette : la stèle de Nubayrahstèle de Nubayrah et une inscription dans le temple de Philæ. Contrairement à la pierre de Rosette, leurs inscriptions hiéroglyphiques sont relativement intactes et, bien que les inscriptions de la pierre de Rosette aient été déchiffrées longtemps avant leur découverte, elles ont permis aux égyptologues de préciser les conjectures sur les parties manquantes de la pierre de Rosette.
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+ La Révolution française éclate en 1789, inspirée par la philosophie des Lumières. La monarchie est renversée, les universités et les grandes écoles sont supprimées ainsi que les académies, les anciennes institutions sont bouleversées, puis de nouvelles sont créées (dont l'École polytechnique en 1794), le roi Louis XVI exécuté. Les révolutionnaires déclarent la guerre à l'Autriche et envahissent les Pays-Bas, provoquant les monarchies européennes à se liguer contre la nouvelle République proclamée en 1792. Cette Première Coalition est vaincue après la campagne d'Italie menée par le général Bonaparte, en 1797. Mais le Royaume-Uni ne signe pas de traité de paix avec la France tant que celle-ci tient le port d'Anvers. Plutôt que d'affronter directement les Anglais, les Français décident d'attaquer les lignes commerciales anglaises : en mai 1798 commence la campagne d'Égypte. L'armée française, menée par Bonaparte, envahit l'Égypte. Elle est accompagnée de la Commission des sciences et des arts, un corps de 167 « savants » (ingénieurs, scientifiques) destiné à étudier la brillante civilisation égyptienne.
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+ Le 1er août 1798, la flotte anglaise détruit son homologue française à Aboukir, les Français sont prisonniers de leur conquête.
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+ En 1799, l'armée ottomane, alliée de l'Angleterre, débarque à Aboukir[30]. Rosette est une ville qui se trouve à l'extrême est de la baie d'Aboukir, sur le Nil à quelques kilomètres de la mer Méditerranée. Entre Rosette et la mer se trouve un fort en ruines du XVe siècle qui permet de contrôler le Nil. Les troupes françaises, sous le commandement du colonel d'Hautpoul, renforcent en urgence les défenses de ce Fort Jullien[31], nom donné en souvenir de l'aide de camp de Bonaparte Thomas Prosper Jullien, mort durant la campagne. Pendant les travaux, le lieutenant Pierre-François-Xavier Bouchard, polytechnicien et membre de la Commission des sciences et des arts, remarque une dalle comportant des inscriptions. Les Français peuvent lire la dernière phrase du texte grec et comprennent immédiatement que la stèle peut être importante pour la science[32]. La découverte est annoncée à l'Institut d'Égypte récemment fondé au Caire, dans un courrier rédigé par Michel Ange Lancret, lui aussi jeune polytechnicien, membre de cet institut[33]. Le rapport de Lancret est lu lors de la trente et unième réunion de l'Institut, le 29 juillet, soit quatre jours après que Bonaparte a vaincu les Ottomans à Aboukir[34]. Pendant ce temps, Bouchard est missionné pour conduire la pierre au Caire, où il arrive vers le milieu du mois d'août et où la pierre jouit immédiatement d'un grand succès auprès des savants français[35].
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+ La découverte est signalée dans le no 37, daté du 15 septembre 1799[36], du Courrier de l'Égypte, journal officiel de l'expédition française[37]. Le journaliste anonyme qui rédige l'article décrit la stèle, raconte sommairement sa découverte, donne un résumé succinct de son texte et écrit[38] : « Cette pièce offre un grand intérêt pour l'étude des caractères hiéroglyphiques, peut-être même en donnera-t-elle enfin la clef. » Une étude plus poussée est publiée par l'orientaliste et directeur de l'Imprimerie du Caire Jean-Joseph Marcel dans La Décade égyptienne, revue de l'Institut d'Égypte, en 1800. Il précise que l'écriture centrale « qui avait d'abord été annoncée comme syriaque, puis comme copte, est composée de […] caractères cursifs de l'ancienne langue égyptienne ». Il analyse le contexte de parution de la stèle, mais commet une erreur sur la date du décret et le nom du pharaon[39].
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+ Il est rapidement décidé de procéder à des reproductions de la pierre. Le dessin s'avère insuffisamment précis pour une étude scientifique. Jean-Joseph Marcel invente l'autographie, qui consiste à enduire la pierre d'encre et l'appliquer sur du papier, en faisant en sorte que l'encre ne pénètre pas les caractères gravés, qui apparaissent ainsi en blanc sur fond noir et à l'envers sur le papier. Il tire des épreuves dès le 24 janvier 1800. Nicolas-Jacques Conté utilise une méthode inverse, la chalcographie, par laquelle ce sont les creux qui retiennent l'encre. Le texte imprimé apparait donc en noir, sur fond blanc, toujours à l'envers. Alire Raffeneau-Delile[40], lui, prend l'empreinte de la pierre par moulage. Le général Dugua ramène ces reproductions à Paris au printemps 1800[41].
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+ Entre-temps, Bonaparte a quitté l'Égypte, un traité de paix est signé par son successeur, Kléber, en janvier 1800. Les savants français partent pour Alexandrie, d'où ils doivent embarquer pour la France avec nombre de leurs découvertes, dont la pierre de Rosette. Ils sont dans un premier temps ralentis par une épidémie de peste, puis embarquent pour la France. Mais, avant que leur navire soit prêt à appareiller, les hostilités reprennent et, le 27 avril 1800, après avoir attendu à bord pendant un mois, ils reviennent à terre. Kléber est assassiné le 14 juin, c'est Menou qui lui succède. Après des défaites, il est contraint de capituler à Alexandrie, où il s'est retiré avec ses troupes, le 26 août 1801[42]. Un traité d'armistice est rédigé, mais l'article concernant les antiquités égyptiennes est refusé par le général anglais John Hely-Hutchinson, car il stipulait « les individus constituant l'Institut d'Égypte et la Commission des arts emporteront avec eux les papiers, plans, mémoires, collections d'histoire naturelle, et tous les monuments d'art et d'antiquité recueillis par eux »[43]. S'ensuit une querelle épistolaire entre Menou et Hely-Hutchinson, soutenus chacun par leurs savants, pour la possession des objets recueillis par l'expédition française. Le ton monte, la pierre de Rosette étant l'objet principal des convoitises des deux camps. Les Français vont jusqu'à menacer de brûler ou de jeter à la mer les trésors qu'ils ont amassés[44]. Un accord finit par être trouvé : les savants français peuvent conserver leurs notes et échantillons, mais les dix-sept objets les plus importants, dont la pierre de Rosette, deviennent possession de la Couronne britannique[45].
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+ La pierre de Rosette accoste à Portsmouth au mois de février 1802. Elle est transférée à la Society of Antiquaries of London, à Londres. Les Anglais en font plusieurs copies qu'ils envoient aux plus prestigieuses universités européennes afin qu'elle puisse être étudiée[46]. À la fin de l'année 1802, la pierre de Rosette est transférée au British Museum avec les autres pièces prises aux Français à Alexandrie[47].
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+ À l'époque de la découverte de la pierre de Rosette, la compréhension des hiéroglyphes égyptiens est perdue depuis la fin de l'Empire romain. Cet oubli s'est opéré en trois temps[48]. L'usage des hiéroglyphiques s'est peu à peu spécialisé de sorte que, dès le IVe siècle de notre ère, peu d'Égyptiens étaient capables de les lire. En 391, l'empereur romain Théodose Ier ordonne la fermeture des temples païens, ce qui porte un coup fatal à cette écriture sacrée[49]. L'inscription hiéroglyphique la plus récente connue, trouvée à Philæ, le graffito d'Esmet-Akhom (en), est datée de l'an 396.
48
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+ Dès l'Antiquité, les Grecs et les Romains s'intéressent aux hiéroglyphes, mais aucun des auteurs connus ne parle l'égyptien, malgré de nombreux cas avérés de bilinguisme[50]. Ammien Marcellin et Plutarque insistent sur le caractère idéographique des hiéroglyphes. Hérodote, Diodore de Sicile, Apulée et Plutarque indiquent que les hiéroglyphes sont des signes sacrés[51]. Le démotique est supplanté par le copte, qui conserve les principales caractéristiques de l'égyptien antique, mais est écrit en alphabet grec, au IIIe siècle, puis par l'arabe[52].
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+ Au Ve siècle, Horapollon écrit les Hieroglyphica, un ouvrage expliquant les hiéroglyphes, qui est largement diffusé et fait autorité en Europe à la Renaissance. Les signes égyptiens y sont interprétés comme des symboles ésotériques[53]. De nombreux intellectuels plus ou moins sérieux tentent de déchiffrer les hiéroglyphes, mais le premier à le faire avec méthode est Athanase Kircher, au XVIIe siècle, qui commet lui aussi plusieurs erreurs, mais apporte une avancée importante : il affirme que le copte a pour origine l'ancienne langue égyptienne des hiéroglyphes. Les plus grands esprits, comme Isaac Newton, s'intéressent à ce mystère, mais sans grand succès et avec de nombreuses affirmations erronées ou fantaisistes[54].
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+ Leibniz reconnaît le premier que les hiéroglyphes ont servi à écrire des textes historiques. Les avancées se font plus nombreuses au XVIIIe siècle : William Warburton avance que les Égyptiens ont utilisé une écriture utilisant des phonogrammes (des signes représentant des sons), ce qui est affirmé par Jörgen Zoega qui pense que les hiéroglyphes eux-mêmes peuvent contenir des phonogrammes ; Joseph de Guignes pense que les trois systèmes égyptiens d'écriture (démotique, hiéroglyphes et hiératique) servent à noter la même langue[55].
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55
+ Le texte grec de la pierre de Rosette fournit un point de départ pour le déchiffrement des hiéroglyphes. Le grec ancien est bien connu des savants du XIXe siècle, mais les détails de son utilisation en tant que langage de gouvernement durant la période hellénistique ne le sont pas. Ainsi, les premiers traducteurs du texte grec de la pierre se heurtent à des difficultés liées au contexte historique et au jargon administratif qu'elle contient.
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+ Dès 1800, Gabriel de La Porte du Theil, membre de l'Institut national, est chargé de la traduction à partir des copies amenées à Paris par le général Dugua. Il doit abandonner son travail et est remplacé par Hubert-Pascal Ameilhon, qui présente son étude à l'Institut le 6 janvier 1801. Il préfère attendre que la pierre arrive en France avant de publier ses résultats, afin de pouvoir les confronter à l'original, car il remarque des différences de graphie entre les copies. Après la défaite française, il se résout à publier des Éclaircissements sur l'inscription grecque du monument trouvé à Rosette, qui contiennent le texte grec (avec des avertissements, car il a des doutes sur plusieurs lettres), une traduction « très littérale » en latin et une autre, « moins servile » (suivant ses propres mots) en français. Il faut attendre 1841 pour que Jean-Antoine Letronne publie une autre version française corrigeant les erreurs d'Ameilhon[56].
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59
+ Entre-temps, le révérend Weston (en) a présenté oralement une version anglaise du texte grec à la Society of Antiquaries, le 4 novembre 1802. Peu après Christian Gottlob Heyne envoie une traduction en latin, assortie de remarques en français, à la Society. Les membres de la Society, au premier rang desquels Richard Porson (en), tentent de reconstituer la partie manquante[47]. Plusieurs autres traductions en anglais paraissent, une autre en latin (1816), puis en allemand (1822) et en italien (1833)[57].
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+ Antoine-Isaac Silvestre de Sacy, orientaliste français reconnu, maîtrise de nombreuses langues, dont des langues orientales comme l'arabe, l'hébreu, le syriaque… Il est professeur à l'École des langues orientales récemment créée. Ayant peu de goût pour les voyages, il n'a pas participé à l'expédition d'Égypte. En 1801, le ministre Chaptal lui demande d'étudier la pierre de Rosette. Silvestre de Sacy se penche sur le deuxième texte en essayant de repérer certains mots, dont les noms propres, pour les mettre en relation avec leurs équivalents en hiéroglyphes et en grec. Il en identifie plusieurs, mais commet aussi des erreurs. Il se décourage et abandonne, publiant dès 1802 une Lettre au citoyen Chaptal dans laquelle il expose ses résultats et dit espérer un meilleur succès aux savants qui lui succèderont[58].
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+ Johan David Åkerblad a un profil presque opposé à celui de Silvestre de Sacy : diplomate suédois, il fait de nombreux voyages en Méditerranée et se met à étudier les langues orientales lorsqu'il est muté à Constantinople. Il s'intéresse particulièrement au copte. En poste à Paris, il suit les cours de Silvestre de Sacy. Celui-ci lui communique une copie de la pierre de Rosette. Deux mois plus tard, Åkerblad écrit une lettre à Silvestre, dans laquelle il critique les propositions de son professeur, propose à son tour le déchiffrement de plusieurs mots ainsi qu'un alphabet égyptien qu'il sait incomplet, mais espère corriger plus tard. Malgré ses avancées, Åkerblad commet l'erreur de croire que l'écriture égyptienne est entièrement phonétique[59].
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+ Silvestre de Sacy renonce finalement à travailler sur l'inscription, mais on lui doit une autre contribution. En 1811, incité par des discussions avec un étudiant chinois à propos de l'écriture chinoise, il prend en considération une suggestion faite en 1797 par Jörgen Zoega, selon laquelle les noms étrangers dans les inscriptions hiéroglyphiques égyptiennes pourraient être écrits phonétiquement. Il rappelle également que, dès 1761, Jean-Jacques Barthélemy avait eu l'intuition que les caractères hiéroglyphiques insérés dans des cartouches pouvaient être des noms propres. De même, en 1814, en réponse à une lettre de Thomas Young, secrétaire de la Royal Society de Londres, à propos de ses tentatives de déchiffrement du texte hiéroglyphique, Silvestre de Sacy suggère au savant britannique d'examiner les cartouches susceptibles de correspondre aux noms propres de l'inscription en grec et de tenter d'identifier, par comparaison entre les deux textes, des caractères phonétiques dans l'inscription hiéroglyphique.
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+ C'est ce que fit Young, avec deux résultats qui, ensemble, ont ouvert la voie au déchiffrement final. D'abord, il découvre dans le texte hiéroglyphique les caractères phonétiques p t o l m e s (soit p t w l m y s dans le système de translittération actuel), correspondant au nom Πτολεμαίος / Ptolémaios du texte grec. Puis il note des ressemblances entre les hiéroglyphes et certains caractères du texte en démotique, relevant jusqu'à 80 similitudes entre les deux inscriptions : c'est une découverte importante, étant donné que l'on pensait jusque-là que les deux textes étaient entièrement différents l'un de l'autre. Young en déduit à juste titre que l'écriture démotique n'est que partiellement phonétique, également composée d'idéogrammes imités de l'écriture hiéroglyphique. Il consacre à cette nouvelle idée une part importante du long article « Égypte » auquel il contribue en 1819 dans l’Encyclopædia Britannica. Mais il ne peut aller plus loin.
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+ En 1814, Young eut un premier échange de correspondance à propos de la pierre de Rosette avec Jean-François Champollion, professeur à Grenoble, qui venait de produire un ouvrage savant sur l'Égypte ancienne. C'est en 1822 que Champollion pourra voir des copies des brèves inscriptions hiéroglyphiques et grecques de l'obélisque de Philæ, dans lesquelles William John Bankes avait tenté d'identifier les noms de Ptolémée et de Cléopâtre dans les deux langues. À partir de là, Champollion avait réussi à identifier les caractères phonétiques k l e o p a t r a (en translittération actuelle ql i҆ wp ꜣ dr ꜣ. T).
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+ Sur cette base et avec les noms étrangers relevés sur la pierre de Rosette, Champollion construisit rapidement un alphabet de caractères hiéroglyphiques phonétiques qui apparaît, tracé de sa main, dans sa Lettre à M. Dacier, adressée à la fin de 1822 à Bon-Joseph Dacier, secrétaire de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et immédiatement publiée par l'Académie.
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73
+ Cette Lettre marque la véritable percée vers la lecture des hiéroglyphes égyptiens, non seulement pour le tableau de l'alphabet et le texte qui l'accompagne, mais aussi pour son post-scriptum, dans lequel Champollion note que les caractères phonétiques semblent se correspondre non seulement dans les noms d'origine grecque, mais aussi dans les noms égyptiens. Au cours de l'année 1823, il confirme ces éléments en identifiant les noms des pharaons Ramsès et Thoutmôsis écrits dans les cartouches d'inscriptions hiéroglyphiques beaucoup plus anciennes qui avaient été copiées par Bankes à Abou Simbel et envoyées à Champollion par Jean-Nicolas Huyot. Dès lors, l'histoire de la pierre de Rosette et le déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens se séparent, l'attention de Champollion étant attirée par de nombreux autres textes qui l'amènent à développer la première grammaire égyptienne antique et le dictionnaire hiéroglyphique, tous deux publiés après sa mort.
74
+
75
+ Depuis 1802, elle est exposée au British Museum. Elle a toutefois été prêtée au Musée du Louvre dans les années 1980.
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77
+ Pièce vedette du British Museum, la pierre de Rosette est déclinée en une foule d'objets dérivés.
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79
+ Une immense reproduction (quatorze mètres par sept), sculptée dans du granite noir du Zimbabwe par Joseph Kosuth, ainsi que sa traduction en français sont accessibles au public sur la place des Écritures à Figeac.
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81
+ Une reproduction de la pierre a été présentée du 22 avril 2009 au 4 avril 2010, au Musée de la civilisation de Québec, dans le cadre de l'exposition Fascinantes momies d'Égypte.
82
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83
+ L'Égypte a d'abord demandé le retour de la pierre de Rosette en juillet 2003, à l'occasion du 250e anniversaire du British Museum. Zahi Hawass, le chef du Conseil suprême des antiquités égyptiennes, a demandé que la stèle soit rapatriée en Égypte, commentant qu'elle était « l'icône de notre identité égyptienne »[60].
84
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+ En 2005, le British Museum a présenté à l'Égypte une réplique grandeur nature de la stèle. Celle-ci a d'abord été exposée dans le nouvellement rénové Musée national Rashid, près du site où la pierre a été trouvée. En novembre 2005, Hawass a proposé un prêt de trois mois de la pierre de Rosette, tout en réitérant l'objectif éventuel d'un retour permanent[61]. En décembre 2009, il abandonne la possibilité d'un prêt du British Museum à cause des demandes de précisions sur la sécurité du bâtiment et demande une nouvelle fois la restitution de la pierre de Rosette[62]. Ces demandes ont été refusées.
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+ La mission européenne d'exploration cométaire a été nommée Rosetta en référence à la pierre de Rosette, car la mission, en explorant la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko qui faisait office de pierre de Rosette, était censée déchiffrer les premières traces de l'évolution du système solaire, comme Champollion décrypta, à travers les hiéroglyphes, les premiers témoignages de la civilisation égyptienne antique.
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+ Taxons concernés
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+ Articles sur le lapin commun
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+ Autres sous-pages sur les lapins
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11
+ Le mot lapin (/lapε̃/) est un terme très général qui désigne en français certains animaux lagomorphes à longues oreilles, que l'on différencie des lièvres par une silhouette moins élancée et par les petits qui naissent aveugles et nus, cachés dans un nid creusé au sol. Ces animaux ne correspondent donc pas à un niveau précis de classification scientifique.
12
+
13
+ « Lapin » est en fait un nom vernaculaire ambigu, désignant une partie seulement des différentes espèces de mammifères classées dans la famille des Léporidés, une famille qui regroupe à la fois les lièvres et les lapins. Longtemps classés dans l'ordre des rongeurs, ils sont maintenant regroupés dans un ordre à part : les Lagomorphes.
14
+
15
+ En employant le terme « lapin », on fait toutefois référence le plus souvent au lapin domestique issu du Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), l'espèce sauvage d'origine européenne qui s'est répandue un peu partout, puisqu'elle est à la base des multiples races de lapins élevées à présent dans le monde entier, y compris des lapins nains. Cependant, les lapins ne se limitent pas à cette seule espèce européenne : il existe en effet plus d'une vingtaine d'espèces de lapins sauvages dans le monde, réparties dans neuf genres biologiques, mais dont plusieurs sont menacées d'extinction et protégées au XXIe siècle.
16
+
17
+ Le lapin est un gibier traditionnel, classé en cuisine avec les volailles. C'est aussi un animal très présent dans de nombreux domaines culturels. L'« animal aux longues oreilles » est évoqué dans l'art et la littérature tout autant que dans la culture populaire, la mythologie et la symbolique de plusieurs continents. De nombreux personnages célèbres de fiction sont des lapins, notamment dans l'univers enfantin. Le mot « lapin » est par ailleurs utilisé aussi bien comme patronyme que comme marque commerciale.
18
+
19
+ Le substantif masculin[1],[2],[3] lapin (prononcé : [lapɛ̃][2]) est dérivé de lapereau[1],[2] par changement de suffixe[2]. Il est attesté au XVe siècle[1],[2].
20
+
21
+ Les lapins sont présents un peu partout sur la planète et se répartissent en neuf genres, tous classés dans la famille des léporidés, avec leurs proches parents les lièvres. Ce ne sont donc pas des rongeurs mais des lagomorphes, une branche cousine qui comprend les lièvres, les lapins et les pikas.
22
+
23
+ Remarque : Les lapins domestiques sont tous issus de l'espèce Oryctolagus cuniculus, le Lapin de garenne, qui est à l'origine de toutes les races de lapin sélectionnées en élevage : voir la Liste des races de lapins.
24
+
25
+ Les lapins sont répartis dans les genres suivants de la famille des Leporidae : Brachylagus, Bunolagus, Caprolagus, Nesolagus, Oryctolagus (lapin commun), Pentalagus, Poelagus, Pronolagus, Romerolagus et Sylvilagus (ou lapins d'Amérique). C'est-à-dire que les Léporidés sont presque tous des lapins, à l'exclusion du genre Lepus qui rassemble les lièvres. Sept de ces genres ne comprennent qu'une seule espèce de lapin, on dit que ce sont des genres monospécifiques, le genre Nesolagus regroupe deux espèces, le genre Pronolagus en compte trois et le genre Sylvilagus rassemble quinze espèces, soit au moins 27 espèces différentes de lapins en tout.
26
+
27
+ Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), présent en Eurasie, en Australie et en Afrique du Nord
28
+
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+ Lapin de l'Assam (Caprolagus hispidus), au sud de l'Himalaya (menacé)
30
+
31
+ Lapin des îles Amami (Pentalagus furnessi), au Japon (menacé)
32
+
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+ Lapin pygmée (Brachylagus idahoensis), petit lapin d'Oregon Country
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+ Lapin à queue blanche (Sylvilagus floridanus), du Canada au Vénézuéla
36
+
37
+ Lapin des marais (Sylvilagus palustris), de la Virginie à la Floride
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+ Lapin aquatique (Sylvilagus aquaticus), du Texas à la Caroline du Sud
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+ Lapin du Brésil (Sylvilagus brasiliensis), du Mexique à l'Argentine
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+
43
+ Lapin d'Audubon (Sylvilagus audubonii), dans les zones désertiques de l'ouest américain et du Mexique
44
+
45
+ Lapin de Bachman (Sylvilagus bachmani), sur la côte ouest de l'Amérique, de Portland à La Paz.
46
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+ Lapin de Nuttall (Sylvilagus nuttallii), dans la partie ouest de l'Amérique du Nord, du Canada à l'Arizona.
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+ Lapin des volcans (Romerolagus diazi), au Mexique (menacé)
50
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+ Lapin de Nouvelle-Angleterre (Sylvilagus transitionalis), en Nouvelle Angleterre (menacé)
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
54
+
55
+ Les lapins sont des mammifères terrestres herbivores. Leurs caractéristiques générales sont celles des Léporidés, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur comportement ou leur physiologie respective.
56
+
57
+ Ces mammifères sont des proies plus grosses que la plupart des rongeurs, donc très recherchées par de nombreux carnivores. Ils tentent en permanence d'échapper à quantité de prédateurs, dont l'homme, grâce à une excellente vue à 360°, leurs grandes oreilles à l'ouïe fine et une morphologie particulièrement adaptée à la course. Leurs longues et puissantes pattes arrière repliées sous le corps leur permettent en outre de bondir ou de se tenir assis pour observer leur environnement.
58
+
59
+ Le dimorphisme sexuel est peu apparent entre le mâle et la femelle, même si la femelle est de constitution plus fine avec un bassin plus large. Seul un examen des parties génitales permet de différencier les jeunes individus entre eux. Toutefois, un fanon - sorte de double menton qui sert de réserve de graisse - est parfois bien visible chez la femelle adulte tandis qu'il est quasi inexistant chez le mâle, à moins d'être atteint d'obésité[4].
60
+
61
+ Le poids et la taille des lapins adultes varient grandement selon l'espèce biologique : un Lapin pygmée (Brachylagus idahoensis) fait en moyenne 25 cm de long (de 23,5 à 29,5 cm[5]) et pèse 400 g environ (entre 246 et 462 g[5]), tandis qu'un Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) peut mesurer jusqu'à 50 cm (de 38 à 50 cm[6]) pour un poids maximal de 2,5 kg (de 1,5 à 2,5 kg[6]). La différence est encore plus considérable si on considère les races d'élevage de lapins domestiques puisqu'une race comme le géant des Flandres peut faire plus de 10 kg à l'âge adulte et même certains individus dépasser les 20 kg pour plus d'un mètre de long[7].
62
+
63
+ Contrairement aux lièvres, tous les lapins vivent en groupe et creusent des terriers qui peuvent être complexes quand le terrain, ou garenne, est favorable. Ils se distinguent aussi de leurs cousins lièvres par le fait que les lapereaux naissent nus et aveugles. Les petits doivent rester cachés dans un nid tapissé du poil ventral de leur mère, creusé à même le sol ou au fond d'un terrier. Ils sont soignés et allaités par la lapine[8] durant plusieurs semaines, en début et en fin de journée, avant d'être capables de se débrouiller seuls. Vers deux semaines, ils commencent à grignoter des végétaux puis, vers quatre à cinq semaines, ils suivent leur mère avant de prendre leur indépendance. Une femelle peut avoir de trois à cinq portées par an, après une durée de gestation qui dure environ un mois. Le nombre ou le poids à la naissance des lapereaux est très variable en fonction de la taille de la portée et selon les espèces ou les races[9].
64
+
65
+ Lapins domestiques âgés d'une heure.
66
+
67
+ Lapereaux de Lapin à queue blanche dans leur nid au ras du sol.
68
+
69
+ Jeune Lapin à queue blanche âgé de plusieurs semaines.
70
+
71
+ Lapin, non domestique, en train de ronger.
72
+
73
+ Lapins en veille dans des dunes du littoral breton.
74
+
75
+ Strictement herbivores, les lapins se nourrissent à la belle saison surtout d'herbes diverses et de plantes fourragères. En hiver, les lapins n'hibernent pas, ils grignotent en revanche un peu tout ce qu'ils peuvent trouver comme végétation comestible. Le Lapin de Nuttall est même capable de grimper sur des troncs d'arbres inclinés pour trouver un peu de verdure en zone désertique. Comme tous les léporidés, ils pratiquent la cæcotrophie qui consiste à ingérer certaines de leurs déjections partiellement digérées pour en récupérer les derniers nutriments et micro-organismes. Les autres crottes forment des groupes de boulettes très sèches, abandonnées sur leurs lieux de pâturage. Une autre pratique d'hygiène commune avec les lièvres consiste à prendre des bains de poussière dans une dépression du sol, sec et gratté[9].
76
+
77
+ La stratégie de survie des lapins consiste à rester toujours en vue d'un refuge possible. De son côté, la hase ne rejoint le nid qu'à l'aube ou au crépuscule, restant loin des lapereaux le reste du temps afin de ne pas signaler ses petits aux prédateurs. Si l'un des membres de la colonie repère un danger, il ne crie pas mais tape rapidement le sol du pied pour alerter ses congénères, mais quand il est capturé et craint pour sa vie, il pousse un glapissement, sorte de puissant cri aigu. En cas d'alerte, les lapins sont capables de rester très longtemps immobiles pour passer inaperçus, ne prenant la fuite qu'au dernier moment, en zigzagant pour dérouter le poursuivant[9].
78
+
79
+ Ces animaux sont surtout actifs à l'aube et au crépuscule. Durant le jour, ils se cachent par exemple dans les buissons, sous les souches ou les tas de bois ou encore les vieux bâtiments agricoles. Ils n'hibernent pas et par grand froid cherchent refuge dans un terrier qu'ils creusent eux-mêmes ou abandonné par un autre animal[9].
80
+
81
+ Une garenne naturelle
82
+
83
+ Crottes de lapin
84
+
85
+ Lapin domestique creusant son terrier
86
+
87
+ Entrée d'un terrier de Lapin de garenne
88
+
89
+ Lapins se nourrissant en groupe, à l'aube
90
+
91
+ Lapin d'Audubon en pose d'observation
92
+
93
+ Lapin à queue blanche photographié en plein bond
94
+
95
+ Un groupe de lapins dans un champ après récolte.
96
+
97
+ Malgré toutes ces précautions, un lapin vit rarement très vieux dans la nature. Quand ils ne meurent pas en bas âge, dévorés par des serpents et des petits carnivores comme les Mustélidés, les chats, etc. ou bien broyés dans leur nid par les engins agricoles, les adultes sont captur��s bien avant d'atteindre un âge avancé par des prédateurs plus costauds (rapaces nocturnes ou diurnes, Canidés, Félins...). Les hivers trop rigoureux ou au contraire sans neige suffisante pour s'enterrer leur sont fatals, à moins qu'ils ne soient décimés par les zoonoses. Les lapins sont également chassés par l'homme ou écrasés le long des routes, si bien que leur espérance de vie moyenne est d'une année dans la nature, même s'ils peuvent vivre deux ans ou plus en théorie[9].
98
+
99
+ Pour leur part, les lapins domestiques de compagnie peuvent vivre une dizaine d'années, s'ils sont bien soignés. Certains individus battent des records de longévité en dépassant une quinzaine d'années[10].
100
+
101
+ Les lapins ont une capacité de reproduction importante avec plusieurs portées par an de plusieurs petits. Certaines espèces peuvent même se montrer très envahissantes quand les conditions leur sont favorables. Avec cinq portées par an pouvant compter chacune jusqu'à 12 petits, on a calculé que la descendance théorique d'un seul couple de lapins de garenne pourrait atteindre le chiffre de 1 848 individus à la première génération, si tout facteur de mortalité précoce était écarté[11]. C'est ainsi que 24 lapins de garenne introduits en 1874 ont suffi à submerger l'Australie qui a compté jusqu'à 30 millions d'individus, faute de prédateurs et de virus pour limiter leur prolifération[12].
102
+
103
+ Même dans le cas d'une espèce volontairement introduite et qui se reproduit modérément, celle-ci peut perturber l'écosystème. Elle peut être un vecteur de maladies, ou de parasites, et occuper la niche écologique des espèces indigènes en causant notamment des dégâts sur la végétation. Ce fut par exemple le cas lors des essais d'introduction en Europe de lapins américains (Sylvilagus sp.) et en particulier du Lapin de Floride (Sylvilagus floridanus). En 1989, l'Union européenne a finalement mis fin à l'expérience en préconisant l'éradication totale des spécimens survivants déjà introduits[13].
104
+
105
+ Toutefois, les maladies comme la myxomatose ou la fièvre hémorragique virale, la réduction ou la dégradation de leur habitat naturel, que ce soit sous l'action de l'homme ou des changements climatiques[14], ou bien la chasse excessive ont progressivement réduit certaines populations de lapins, faisant craindre la disparition locale ou totale de bon nombre d'espèces. Le Lapin riverin par exemple a perdu 60 % de ses effectifs entre 1990 et 2010 environ, par perte de son habitat. Or ces léporidés font partie des espèces clé de voûte, d'importance vitale pour bon nombre de prédateurs qui se retrouvent affectés par leur déclin. Même le prolifique Lapin de garenne est menacé dans sa péninsule Ibérique d'origine depuis la fin du XXe siècle, à cause de l'épidémie de fièvre hémorragique, mettant en danger du même coup le Lynx ibérique (Lynx pardinus) ainsi que l'Aigle ibérique (Aquila adalberti). On comprend donc les enjeux qu'il y a à mettre en place des mesures de protection de ces animaux comme le préconise l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN)[15].
106
+
107
+ Le lapin domestique est la forme domestiquée du Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) et le Lapin nain un lapin domestique de moins de 2 kg.
108
+
109
+ Pour le nom des races de lapins domestiques voir la Liste des races de lapins.
110
+
111
+ Liste alphabétique de noms vernaculaires attestés[16] en français.
112
+ Note : Cette liste exclut les races de lapins domestiques. Certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, les espèces les plus connues des francophones.
113
+
114
+ La dénomination qui peut désigner ces animaux change selon les cas :
115
+
116
+ Le terme lapin est le terme générique le plus utilisé. Son étymologie est incertaine. Il pourrait venir de « lapereau »[25] et dériver d'une interférence entre le terme « laper » (manger avec avidité) et de « levraut » (petit lièvre), ce dernier provenant de « lapriel » (du latin : leporellus, levraut).
117
+
118
+ Avec un ou deux N, le terme con(n)in ou con(n)il, au féminin con(n)ille[26], désigne le lapin dans les textes anciens[27], il dérive du latin cuniculus, mot d'origine ibérique[26]. On retrouve cette racine ancienne dans le castillan conejo, le catalan conill, l'italien coniglio, l'occitan conilh (qui coexiste avec lapin), le breton konifl, l'alsacien Kénjele, le néerlandais konijn ou l'allemand Kaninchen. Ce terme a été remplacé en français, probablement au XIVe siècle, par celui de « lapin »[25].
119
+
120
+ La femelle du lapin domestique est la « lapine » (/lapin/), tandis que la « hase » est celle du lapin de garenne, comme pour le lièvre[27]. Le « bouquin » ou « bouquet » désigne le mâle lapin comme le lièvre (rare) et le « lapereau » est leur petit[27]. « Lapiner » veut dire mettre bas[23].
121
+
122
+ Le cri de détresse du lapin se dit clapir (clapissement), glapir (glapissement), ou couiner (couinement).
123
+
124
+ Une « garenne » était autrefois une zone de chasse gardée pour le seigneur et désigne à présent l'espace où les lapins creusent leur terrier dans la nature[25], une « lapinière » est un élevage de lapins et un « clapier » un ensemble de cages à lapins[23].
125
+
126
+ La « cuniculture » désigne l'élevage du lapin domestique.
127
+
128
+ Le lapin a été domestiqué tardivement au XVe siècle, c'est le seul animal d'élevage originaire d'Europe[28].
129
+
130
+ Le lapin domestique est exclusivement issu de la domestication d'une seule espèce : le Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus)[29]. Son élevage, appelé cuniculture, s'est développé à partir du Moyen Âge.
131
+
132
+ À lui seul Oryctolagus cuniculus est à l'origine des multiples races de lapins domestiques élevées à présent dans le monde entier[30] mais stabilisées uniquement à partir de la seconde moitié du XIXe siècle[31].
133
+
134
+ Ces diverses races ont été progressivement développées grâce à l'élevage sélectif de ces animaux par l'homme. Elles présentent une très vaste gamme de tailles et de couleurs de robe et sont chacune adaptée à l'un de ces usages. Les grandes races (de 5 à 7 kg et plus) étaient destinées à la production de viande, bien que négligées par la suite dans l'élevage industriel. Les races moyennes (de 2,5 à 5,5 kg maximum) et petites races (idéalement de 2 à 3,5 kg) sont exploitées selon leurs qualités respectives, notamment les races à pelage spécial pour la fourrure ou le tissage (angora). Enfin, les races « naines » (de 0,8 à 2 kg maximum) sont généralement utilisées comme animal de compagnie[32].
135
+
136
+ Le Lapin domestique est élevé dans le monde entier pour sa peau et sa chair. Il existe de nombreuses races de lapins, de couleur variée
137
+
138
+ La race géant des Flandres peut atteindre 10 kg, ici à côté d'un chien berger des Shetland
139
+
140
+ Les races de lapins angoras procurent une fibre textile soyeuse, l'angora
141
+
142
+ Les races de lapins nains font moins de 2 kg et sont surtout des animaux de compagnie
143
+
144
+ Chaque année, 320 millions de lapins sont élevés pour leur viande en Europe, et 99 % d’entre eux sont enfermés en cage[33].
145
+
146
+ Les conditions d’élevage sont parfois contestées : « Les cages les empêchent d’exprimer leurs comportements naturels, comme se mettre debout, faire des bonds, creuser, ronger, et leur causent des blessures et un stress permanent », selon le CIWF France. Les lapins d'élevage passent leur vie entière en cage, dans des espaces étroits : ils naissent dans de petites cages grillagées hors-sol et y restent jusqu’à leur mort, 60 à 80 jours plus tard. Les lapines reproductrices sont quant à elles maintenues isolées et confinées pendant 13 à 24 mois jusqu’à leur abattage. Compte tenu des zoonoses inhérentes à la fois à l’espèce et à ce mode d’elevage, le recours aux produits vétérinaires, dont les antibiotiques est fréquent (les lapins sont les animaux les plus exposés à ces médicaments, devant les volailles et les porcs)[33].
147
+
148
+ Les lapins sauvages de toutes espèces sont chassés (ou braconnés) depuis toujours pour leur chair très largement appréciée, dont rôtie, en pâté ou en civet.
149
+
150
+ L'élevage familial en clapier a été pratiqué dès l'an 1000[34], puis s'est intensifié avec l'apparition de l'élevage industriel. Son but premier était la production de viande, mais il permet également la production de poils et de fourrures.
151
+
152
+ Par ailleurs, les lapins sont depuis plusieurs décennies et aujourd'hui encore employés comme modèles dans les laboratoires, pour tester l'innocuité de divers produits cosmétiques notamment, ou par exemple pour tester la reprotoxicité ou toxicité cellulaire de certains métaux tels que le cuivre[35],[36]
153
+
154
+ Les lapins (souches nanifiées notamment) peuvent également devenir des animaux de compagnie, du fait de leur caractère placide. Le marché du lapin nain, notamment, se développe à la fin du XXe siècle et en 2003 c'est le petit mammifère préféré des Français[37].
155
+
156
+ Leur peau a actuellement une valeur économique moindre que dans le passé où elle donnait lieu à un commerce traditionnel, récupérée par les chiffonniers, dits aussi « marchands de peaux de lapins » qui passaient à domicile collecter les peaux issues des élevages familiaux[31].
157
+
158
+ L'introduction d'une nouvelle espèce de lapin dans des contrées où ils n'ont pas de prédateur, comme le lapin de garenne, d'origine européenne, provoqua en Australie de nombreux dégâts écologiques et en fait une espèce invasive difficile à contenir[12].
159
+
160
+ La chasse au lapin est une source de nourriture de tout temps, comme ici en 1942
161
+
162
+ Clapiers classiques en bois grillagé
163
+
164
+ Vendeuse ambulante de jeunes lapins en cage en Chine (2008).
165
+
166
+ Cages à lapins d'un élevage français en 2009
167
+
168
+ Les agriculteurs utilisent des filets anti-lapins pour lutter contre les ravages produits par les lapins de garenne et lapins non domestiques.
169
+
170
+ Le lapin, sans référence à aucune espèce précise, est très présent dans la culture populaire et enfantine, ainsi que dans la mythologie. Le lapin est aussi fortement associé à la fête de Pâques.
171
+
172
+ Redouté par les marins qui ne prononcent jamais son nom, sous peine de porter malheur, et le désignent par des périphrases comme « l'animal aux longues oreilles », « cousin du lièvre », il est au contraire adopté comme symbole dans des cultures et des professions très diverses, un peu partout dans le monde.
173
+
174
+ L'univers du marketing s'en est également emparé, créant des mascottes célèbres. Le multimédia est également touché, notamment avec les lapins crétins d'Ubisoft.
175
+
176
+ Dans les jeux vidéo, les lapins peuvent être des ennemis. Dans Super Mario Odyssey par exemple, les Broodals, des lapins aux différentes formes, sont les minis boss du jeu. On peut aussi les trouver dans des productions indépendantes comme Braid, créé par Jonathan Blow, où les lapins tueront le joueur au premier contact.
177
+
178
+ En motifs, en peluches ou en personnages de fiction, les lapins font partie des classiques de l'univers enfantin, notamment Bugs Bunny, personnage célèbre et mascotte de la compagnie Warner Bros.
179
+
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+ Poterie étrusque en forme de lapin
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182
+ la « Vierge au lapin » du Titien, 1530
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+
184
+ Le lapin blanc d'Alice au pays des merveilles
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+ Lapin de spectacle, partenaire des illusionnistes
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+ Ombre chinoise formant un lapin
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+ Des lapins de pâques
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+ Nabaztag, un objet communiquant en forme de lapin stylisé
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+ Lapins crétins d'Ubisoft
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+ Taxons concernés
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+ Articles sur le lapin commun
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+ Autres sous-pages sur les lapins
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11
+ Le mot lapin (/lapε̃/) est un terme très général qui désigne en français certains animaux lagomorphes à longues oreilles, que l'on différencie des lièvres par une silhouette moins élancée et par les petits qui naissent aveugles et nus, cachés dans un nid creusé au sol. Ces animaux ne correspondent donc pas à un niveau précis de classification scientifique.
12
+
13
+ « Lapin » est en fait un nom vernaculaire ambigu, désignant une partie seulement des différentes espèces de mammifères classées dans la famille des Léporidés, une famille qui regroupe à la fois les lièvres et les lapins. Longtemps classés dans l'ordre des rongeurs, ils sont maintenant regroupés dans un ordre à part : les Lagomorphes.
14
+
15
+ En employant le terme « lapin », on fait toutefois référence le plus souvent au lapin domestique issu du Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), l'espèce sauvage d'origine européenne qui s'est répandue un peu partout, puisqu'elle est à la base des multiples races de lapins élevées à présent dans le monde entier, y compris des lapins nains. Cependant, les lapins ne se limitent pas à cette seule espèce européenne : il existe en effet plus d'une vingtaine d'espèces de lapins sauvages dans le monde, réparties dans neuf genres biologiques, mais dont plusieurs sont menacées d'extinction et protégées au XXIe siècle.
16
+
17
+ Le lapin est un gibier traditionnel, classé en cuisine avec les volailles. C'est aussi un animal très présent dans de nombreux domaines culturels. L'« animal aux longues oreilles » est évoqué dans l'art et la littérature tout autant que dans la culture populaire, la mythologie et la symbolique de plusieurs continents. De nombreux personnages célèbres de fiction sont des lapins, notamment dans l'univers enfantin. Le mot « lapin » est par ailleurs utilisé aussi bien comme patronyme que comme marque commerciale.
18
+
19
+ Le substantif masculin[1],[2],[3] lapin (prononcé : [lapɛ̃][2]) est dérivé de lapereau[1],[2] par changement de suffixe[2]. Il est attesté au XVe siècle[1],[2].
20
+
21
+ Les lapins sont présents un peu partout sur la planète et se répartissent en neuf genres, tous classés dans la famille des léporidés, avec leurs proches parents les lièvres. Ce ne sont donc pas des rongeurs mais des lagomorphes, une branche cousine qui comprend les lièvres, les lapins et les pikas.
22
+
23
+ Remarque : Les lapins domestiques sont tous issus de l'espèce Oryctolagus cuniculus, le Lapin de garenne, qui est à l'origine de toutes les races de lapin sélectionnées en élevage : voir la Liste des races de lapins.
24
+
25
+ Les lapins sont répartis dans les genres suivants de la famille des Leporidae : Brachylagus, Bunolagus, Caprolagus, Nesolagus, Oryctolagus (lapin commun), Pentalagus, Poelagus, Pronolagus, Romerolagus et Sylvilagus (ou lapins d'Amérique). C'est-à-dire que les Léporidés sont presque tous des lapins, à l'exclusion du genre Lepus qui rassemble les lièvres. Sept de ces genres ne comprennent qu'une seule espèce de lapin, on dit que ce sont des genres monospécifiques, le genre Nesolagus regroupe deux espèces, le genre Pronolagus en compte trois et le genre Sylvilagus rassemble quinze espèces, soit au moins 27 espèces différentes de lapins en tout.
26
+
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+ Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), présent en Eurasie, en Australie et en Afrique du Nord
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+ Lapin de l'Assam (Caprolagus hispidus), au sud de l'Himalaya (menacé)
30
+
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+ Lapin des îles Amami (Pentalagus furnessi), au Japon (menacé)
32
+
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+ Lapin pygmée (Brachylagus idahoensis), petit lapin d'Oregon Country
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+
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+ Lapin à queue blanche (Sylvilagus floridanus), du Canada au Vénézuéla
36
+
37
+ Lapin des marais (Sylvilagus palustris), de la Virginie à la Floride
38
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+ Lapin aquatique (Sylvilagus aquaticus), du Texas à la Caroline du Sud
40
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+ Lapin du Brésil (Sylvilagus brasiliensis), du Mexique à l'Argentine
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+
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+ Lapin d'Audubon (Sylvilagus audubonii), dans les zones désertiques de l'ouest américain et du Mexique
44
+
45
+ Lapin de Bachman (Sylvilagus bachmani), sur la côte ouest de l'Amérique, de Portland à La Paz.
46
+
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+ Lapin de Nuttall (Sylvilagus nuttallii), dans la partie ouest de l'Amérique du Nord, du Canada à l'Arizona.
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+ Lapin des volcans (Romerolagus diazi), au Mexique (menacé)
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+
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+ Lapin de Nouvelle-Angleterre (Sylvilagus transitionalis), en Nouvelle Angleterre (menacé)
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+
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+
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+ Les lapins sont des mammifères terrestres herbivores. Leurs caractéristiques générales sont celles des Léporidés, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur comportement ou leur physiologie respective.
56
+
57
+ Ces mammifères sont des proies plus grosses que la plupart des rongeurs, donc très recherchées par de nombreux carnivores. Ils tentent en permanence d'échapper à quantité de prédateurs, dont l'homme, grâce à une excellente vue à 360°, leurs grandes oreilles à l'ouïe fine et une morphologie particulièrement adaptée à la course. Leurs longues et puissantes pattes arrière repliées sous le corps leur permettent en outre de bondir ou de se tenir assis pour observer leur environnement.
58
+
59
+ Le dimorphisme sexuel est peu apparent entre le mâle et la femelle, même si la femelle est de constitution plus fine avec un bassin plus large. Seul un examen des parties génitales permet de différencier les jeunes individus entre eux. Toutefois, un fanon - sorte de double menton qui sert de réserve de graisse - est parfois bien visible chez la femelle adulte tandis qu'il est quasi inexistant chez le mâle, à moins d'être atteint d'obésité[4].
60
+
61
+ Le poids et la taille des lapins adultes varient grandement selon l'espèce biologique : un Lapin pygmée (Brachylagus idahoensis) fait en moyenne 25 cm de long (de 23,5 à 29,5 cm[5]) et pèse 400 g environ (entre 246 et 462 g[5]), tandis qu'un Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) peut mesurer jusqu'à 50 cm (de 38 à 50 cm[6]) pour un poids maximal de 2,5 kg (de 1,5 à 2,5 kg[6]). La différence est encore plus considérable si on considère les races d'élevage de lapins domestiques puisqu'une race comme le géant des Flandres peut faire plus de 10 kg à l'âge adulte et même certains individus dépasser les 20 kg pour plus d'un mètre de long[7].
62
+
63
+ Contrairement aux lièvres, tous les lapins vivent en groupe et creusent des terriers qui peuvent être complexes quand le terrain, ou garenne, est favorable. Ils se distinguent aussi de leurs cousins lièvres par le fait que les lapereaux naissent nus et aveugles. Les petits doivent rester cachés dans un nid tapissé du poil ventral de leur mère, creusé à même le sol ou au fond d'un terrier. Ils sont soignés et allaités par la lapine[8] durant plusieurs semaines, en début et en fin de journée, avant d'être capables de se débrouiller seuls. Vers deux semaines, ils commencent à grignoter des végétaux puis, vers quatre à cinq semaines, ils suivent leur mère avant de prendre leur indépendance. Une femelle peut avoir de trois à cinq portées par an, après une durée de gestation qui dure environ un mois. Le nombre ou le poids à la naissance des lapereaux est très variable en fonction de la taille de la portée et selon les espèces ou les races[9].
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+
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+ Lapins domestiques âgés d'une heure.
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+
67
+ Lapereaux de Lapin à queue blanche dans leur nid au ras du sol.
68
+
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+ Jeune Lapin à queue blanche âgé de plusieurs semaines.
70
+
71
+ Lapin, non domestique, en train de ronger.
72
+
73
+ Lapins en veille dans des dunes du littoral breton.
74
+
75
+ Strictement herbivores, les lapins se nourrissent à la belle saison surtout d'herbes diverses et de plantes fourragères. En hiver, les lapins n'hibernent pas, ils grignotent en revanche un peu tout ce qu'ils peuvent trouver comme végétation comestible. Le Lapin de Nuttall est même capable de grimper sur des troncs d'arbres inclinés pour trouver un peu de verdure en zone désertique. Comme tous les léporidés, ils pratiquent la cæcotrophie qui consiste à ingérer certaines de leurs déjections partiellement digérées pour en récupérer les derniers nutriments et micro-organismes. Les autres crottes forment des groupes de boulettes très sèches, abandonnées sur leurs lieux de pâturage. Une autre pratique d'hygiène commune avec les lièvres consiste à prendre des bains de poussière dans une dépression du sol, sec et gratté[9].
76
+
77
+ La stratégie de survie des lapins consiste à rester toujours en vue d'un refuge possible. De son côté, la hase ne rejoint le nid qu'à l'aube ou au crépuscule, restant loin des lapereaux le reste du temps afin de ne pas signaler ses petits aux prédateurs. Si l'un des membres de la colonie repère un danger, il ne crie pas mais tape rapidement le sol du pied pour alerter ses congénères, mais quand il est capturé et craint pour sa vie, il pousse un glapissement, sorte de puissant cri aigu. En cas d'alerte, les lapins sont capables de rester très longtemps immobiles pour passer inaperçus, ne prenant la fuite qu'au dernier moment, en zigzagant pour dérouter le poursuivant[9].
78
+
79
+ Ces animaux sont surtout actifs à l'aube et au crépuscule. Durant le jour, ils se cachent par exemple dans les buissons, sous les souches ou les tas de bois ou encore les vieux bâtiments agricoles. Ils n'hibernent pas et par grand froid cherchent refuge dans un terrier qu'ils creusent eux-mêmes ou abandonné par un autre animal[9].
80
+
81
+ Une garenne naturelle
82
+
83
+ Crottes de lapin
84
+
85
+ Lapin domestique creusant son terrier
86
+
87
+ Entrée d'un terrier de Lapin de garenne
88
+
89
+ Lapins se nourrissant en groupe, à l'aube
90
+
91
+ Lapin d'Audubon en pose d'observation
92
+
93
+ Lapin à queue blanche photographié en plein bond
94
+
95
+ Un groupe de lapins dans un champ après récolte.
96
+
97
+ Malgré toutes ces précautions, un lapin vit rarement très vieux dans la nature. Quand ils ne meurent pas en bas âge, dévorés par des serpents et des petits carnivores comme les Mustélidés, les chats, etc. ou bien broyés dans leur nid par les engins agricoles, les adultes sont captur��s bien avant d'atteindre un âge avancé par des prédateurs plus costauds (rapaces nocturnes ou diurnes, Canidés, Félins...). Les hivers trop rigoureux ou au contraire sans neige suffisante pour s'enterrer leur sont fatals, à moins qu'ils ne soient décimés par les zoonoses. Les lapins sont également chassés par l'homme ou écrasés le long des routes, si bien que leur espérance de vie moyenne est d'une année dans la nature, même s'ils peuvent vivre deux ans ou plus en théorie[9].
98
+
99
+ Pour leur part, les lapins domestiques de compagnie peuvent vivre une dizaine d'années, s'ils sont bien soignés. Certains individus battent des records de longévité en dépassant une quinzaine d'années[10].
100
+
101
+ Les lapins ont une capacité de reproduction importante avec plusieurs portées par an de plusieurs petits. Certaines espèces peuvent même se montrer très envahissantes quand les conditions leur sont favorables. Avec cinq portées par an pouvant compter chacune jusqu'à 12 petits, on a calculé que la descendance théorique d'un seul couple de lapins de garenne pourrait atteindre le chiffre de 1 848 individus à la première génération, si tout facteur de mortalité précoce était écarté[11]. C'est ainsi que 24 lapins de garenne introduits en 1874 ont suffi à submerger l'Australie qui a compté jusqu'à 30 millions d'individus, faute de prédateurs et de virus pour limiter leur prolifération[12].
102
+
103
+ Même dans le cas d'une espèce volontairement introduite et qui se reproduit modérément, celle-ci peut perturber l'écosystème. Elle peut être un vecteur de maladies, ou de parasites, et occuper la niche écologique des espèces indigènes en causant notamment des dégâts sur la végétation. Ce fut par exemple le cas lors des essais d'introduction en Europe de lapins américains (Sylvilagus sp.) et en particulier du Lapin de Floride (Sylvilagus floridanus). En 1989, l'Union européenne a finalement mis fin à l'expérience en préconisant l'éradication totale des spécimens survivants déjà introduits[13].
104
+
105
+ Toutefois, les maladies comme la myxomatose ou la fièvre hémorragique virale, la réduction ou la dégradation de leur habitat naturel, que ce soit sous l'action de l'homme ou des changements climatiques[14], ou bien la chasse excessive ont progressivement réduit certaines populations de lapins, faisant craindre la disparition locale ou totale de bon nombre d'espèces. Le Lapin riverin par exemple a perdu 60 % de ses effectifs entre 1990 et 2010 environ, par perte de son habitat. Or ces léporidés font partie des espèces clé de voûte, d'importance vitale pour bon nombre de prédateurs qui se retrouvent affectés par leur déclin. Même le prolifique Lapin de garenne est menacé dans sa péninsule Ibérique d'origine depuis la fin du XXe siècle, à cause de l'épidémie de fièvre hémorragique, mettant en danger du même coup le Lynx ibérique (Lynx pardinus) ainsi que l'Aigle ibérique (Aquila adalberti). On comprend donc les enjeux qu'il y a à mettre en place des mesures de protection de ces animaux comme le préconise l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN)[15].
106
+
107
+ Le lapin domestique est la forme domestiquée du Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) et le Lapin nain un lapin domestique de moins de 2 kg.
108
+
109
+ Pour le nom des races de lapins domestiques voir la Liste des races de lapins.
110
+
111
+ Liste alphabétique de noms vernaculaires attestés[16] en français.
112
+ Note : Cette liste exclut les races de lapins domestiques. Certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, les espèces les plus connues des francophones.
113
+
114
+ La dénomination qui peut désigner ces animaux change selon les cas :
115
+
116
+ Le terme lapin est le terme générique le plus utilisé. Son étymologie est incertaine. Il pourrait venir de « lapereau »[25] et dériver d'une interférence entre le terme « laper » (manger avec avidité) et de « levraut » (petit lièvre), ce dernier provenant de « lapriel » (du latin : leporellus, levraut).
117
+
118
+ Avec un ou deux N, le terme con(n)in ou con(n)il, au féminin con(n)ille[26], désigne le lapin dans les textes anciens[27], il dérive du latin cuniculus, mot d'origine ibérique[26]. On retrouve cette racine ancienne dans le castillan conejo, le catalan conill, l'italien coniglio, l'occitan conilh (qui coexiste avec lapin), le breton konifl, l'alsacien Kénjele, le néerlandais konijn ou l'allemand Kaninchen. Ce terme a été remplacé en français, probablement au XIVe siècle, par celui de « lapin »[25].
119
+
120
+ La femelle du lapin domestique est la « lapine » (/lapin/), tandis que la « hase » est celle du lapin de garenne, comme pour le lièvre[27]. Le « bouquin » ou « bouquet » désigne le mâle lapin comme le lièvre (rare) et le « lapereau » est leur petit[27]. « Lapiner » veut dire mettre bas[23].
121
+
122
+ Le cri de détresse du lapin se dit clapir (clapissement), glapir (glapissement), ou couiner (couinement).
123
+
124
+ Une « garenne » était autrefois une zone de chasse gardée pour le seigneur et désigne à présent l'espace où les lapins creusent leur terrier dans la nature[25], une « lapinière » est un élevage de lapins et un « clapier » un ensemble de cages à lapins[23].
125
+
126
+ La « cuniculture » désigne l'élevage du lapin domestique.
127
+
128
+ Le lapin a été domestiqué tardivement au XVe siècle, c'est le seul animal d'élevage originaire d'Europe[28].
129
+
130
+ Le lapin domestique est exclusivement issu de la domestication d'une seule espèce : le Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus)[29]. Son élevage, appelé cuniculture, s'est développé à partir du Moyen Âge.
131
+
132
+ À lui seul Oryctolagus cuniculus est à l'origine des multiples races de lapins domestiques élevées à présent dans le monde entier[30] mais stabilisées uniquement à partir de la seconde moitié du XIXe siècle[31].
133
+
134
+ Ces diverses races ont été progressivement développées grâce à l'élevage sélectif de ces animaux par l'homme. Elles présentent une très vaste gamme de tailles et de couleurs de robe et sont chacune adaptée à l'un de ces usages. Les grandes races (de 5 à 7 kg et plus) étaient destinées à la production de viande, bien que négligées par la suite dans l'élevage industriel. Les races moyennes (de 2,5 à 5,5 kg maximum) et petites races (idéalement de 2 à 3,5 kg) sont exploitées selon leurs qualités respectives, notamment les races à pelage spécial pour la fourrure ou le tissage (angora). Enfin, les races « naines » (de 0,8 à 2 kg maximum) sont généralement utilisées comme animal de compagnie[32].
135
+
136
+ Le Lapin domestique est élevé dans le monde entier pour sa peau et sa chair. Il existe de nombreuses races de lapins, de couleur variée
137
+
138
+ La race géant des Flandres peut atteindre 10 kg, ici à côté d'un chien berger des Shetland
139
+
140
+ Les races de lapins angoras procurent une fibre textile soyeuse, l'angora
141
+
142
+ Les races de lapins nains font moins de 2 kg et sont surtout des animaux de compagnie
143
+
144
+ Chaque année, 320 millions de lapins sont élevés pour leur viande en Europe, et 99 % d’entre eux sont enfermés en cage[33].
145
+
146
+ Les conditions d’élevage sont parfois contestées : « Les cages les empêchent d’exprimer leurs comportements naturels, comme se mettre debout, faire des bonds, creuser, ronger, et leur causent des blessures et un stress permanent », selon le CIWF France. Les lapins d'élevage passent leur vie entière en cage, dans des espaces étroits : ils naissent dans de petites cages grillagées hors-sol et y restent jusqu’à leur mort, 60 à 80 jours plus tard. Les lapines reproductrices sont quant à elles maintenues isolées et confinées pendant 13 à 24 mois jusqu’à leur abattage. Compte tenu des zoonoses inhérentes à la fois à l’espèce et à ce mode d’elevage, le recours aux produits vétérinaires, dont les antibiotiques est fréquent (les lapins sont les animaux les plus exposés à ces médicaments, devant les volailles et les porcs)[33].
147
+
148
+ Les lapins sauvages de toutes espèces sont chassés (ou braconnés) depuis toujours pour leur chair très largement appréciée, dont rôtie, en pâté ou en civet.
149
+
150
+ L'élevage familial en clapier a été pratiqué dès l'an 1000[34], puis s'est intensifié avec l'apparition de l'élevage industriel. Son but premier était la production de viande, mais il permet également la production de poils et de fourrures.
151
+
152
+ Par ailleurs, les lapins sont depuis plusieurs décennies et aujourd'hui encore employés comme modèles dans les laboratoires, pour tester l'innocuité de divers produits cosmétiques notamment, ou par exemple pour tester la reprotoxicité ou toxicité cellulaire de certains métaux tels que le cuivre[35],[36]
153
+
154
+ Les lapins (souches nanifiées notamment) peuvent également devenir des animaux de compagnie, du fait de leur caractère placide. Le marché du lapin nain, notamment, se développe à la fin du XXe siècle et en 2003 c'est le petit mammifère préféré des Français[37].
155
+
156
+ Leur peau a actuellement une valeur économique moindre que dans le passé où elle donnait lieu à un commerce traditionnel, récupérée par les chiffonniers, dits aussi « marchands de peaux de lapins » qui passaient à domicile collecter les peaux issues des élevages familiaux[31].
157
+
158
+ L'introduction d'une nouvelle espèce de lapin dans des contrées où ils n'ont pas de prédateur, comme le lapin de garenne, d'origine européenne, provoqua en Australie de nombreux dégâts écologiques et en fait une espèce invasive difficile à contenir[12].
159
+
160
+ La chasse au lapin est une source de nourriture de tout temps, comme ici en 1942
161
+
162
+ Clapiers classiques en bois grillagé
163
+
164
+ Vendeuse ambulante de jeunes lapins en cage en Chine (2008).
165
+
166
+ Cages à lapins d'un élevage français en 2009
167
+
168
+ Les agriculteurs utilisent des filets anti-lapins pour lutter contre les ravages produits par les lapins de garenne et lapins non domestiques.
169
+
170
+ Le lapin, sans référence à aucune espèce précise, est très présent dans la culture populaire et enfantine, ainsi que dans la mythologie. Le lapin est aussi fortement associé à la fête de Pâques.
171
+
172
+ Redouté par les marins qui ne prononcent jamais son nom, sous peine de porter malheur, et le désignent par des périphrases comme « l'animal aux longues oreilles », « cousin du lièvre », il est au contraire adopté comme symbole dans des cultures et des professions très diverses, un peu partout dans le monde.
173
+
174
+ L'univers du marketing s'en est également emparé, créant des mascottes célèbres. Le multimédia est également touché, notamment avec les lapins crétins d'Ubisoft.
175
+
176
+ Dans les jeux vidéo, les lapins peuvent être des ennemis. Dans Super Mario Odyssey par exemple, les Broodals, des lapins aux différentes formes, sont les minis boss du jeu. On peut aussi les trouver dans des productions indépendantes comme Braid, créé par Jonathan Blow, où les lapins tueront le joueur au premier contact.
177
+
178
+ En motifs, en peluches ou en personnages de fiction, les lapins font partie des classiques de l'univers enfantin, notamment Bugs Bunny, personnage célèbre et mascotte de la compagnie Warner Bros.
179
+
180
+ Poterie étrusque en forme de lapin
181
+
182
+ la « Vierge au lapin » du Titien, 1530
183
+
184
+ Le lapin blanc d'Alice au pays des merveilles
185
+
186
+ Lapin de spectacle, partenaire des illusionnistes
187
+
188
+ Ombre chinoise formant un lapin
189
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+ Des lapins de pâques
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192
+ Nabaztag, un objet communiquant en forme de lapin stylisé
193
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194
+ Lapins crétins d'Ubisoft
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/3173.html.txt ADDED
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+ La poésie est un genre littéraire très ancien, aux formes variées, écrites généralement en vers mais qui admettent aussi la prose, et qui privilégient l'expressivité de la forme, les mots disant plus qu'eux-mêmes par leur choix (sens et sonorités) et leur agencement (rythmes, métrique, figures de style). Sa définition se révèle difficile et varie selon les époques, au point que chaque siècle a pu lui trouver une fonction et une expression différente, à quoi s'ajoute l'approche propre à la personnalité de chaque poète.
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+ Poésie s'écrivait jusqu'en 1878 poësie (le tréma marquait une disjonction entre les voyelles o et e). Le terme « poésie » et ses dérivés « poète », « poème » viennent du grec ancien ποίησις (poiesis), le verbe ποιεῖν (poiein) signifiant « faire, créer » : le poète est donc un créateur, un inventeur de formes expressives, ce que révèlent aussi les termes du Moyen Âge trouvère et troubadour. Le poète, héritier d'une longue tradition orale, privilégie la musicalité et le rythme, d'où, dans la plupart des textes poétiques, le recours à une forme versifiée qui confère de la densité à la langue. Le poète recherche aussi l'expressivité par le poids accordé aux mots comme par l'utilisation des figures de style et au premier chef des images et des figures d'analogie, recherchées pour leur force suggestive.
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+ La poésie s'est constamment renouvelée au cours des siècles avec des orientations différentes selon les époques, les civilisations et les individus. On peut par exemple distinguer le poète artiste soucieux d'abord de beauté formelle, le poète « lyrique » qui cultive le « chant de l'âme », le poète prophète, découvreur du monde et « voyant », ou le poète engagé, sans cependant réduire un créateur à une étiquette simplificatrice[1].
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+ Dans la mesure où il ne reste pas de traces d'une probable poésie orale préhistorique, il est nécessaire de faire débuter l'histoire de la poésie dans les différentes civilisations de l'Antiquité (grecque, égyptienne, indienne...). On notera toutefois que maintes traditions orales, par exemple celle des griots africains, relèvent de la poésie.
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+ Première expression littéraire de l’humanité, utilisant le rythme comme aide à la mémorisation et à la transmission orale, la poésie apparaît d’abord dans un cadre religieux et social en instituant les mythes fondateurs dans toutes les cultures que ce soit avec l’épopée de Gilgamesh, (IIIe millénaire av. J.‑C.) en Mésopotamie, les Vedas, le Rāmāyana ou le Mahabharata indien, la Poésie dans l'Égypte antique, la Bible des Hébreux ou l'Iliade et l'Odyssée des Grecs, l'Énéide des Latins.
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+ Dans l’Antiquité grecque toute expression littéraire est qualifiée de poétique, qu’il s’agisse de l’art oratoire, du chant ou du théâtre : tout « fabricant de texte » est un poète comme l’exprime l’étymologie. Les philosophes grecs cherchent à affiner la définition de la poésie et Aristote dans sa Poétique identifie trois genres poétiques : la poésie épique, la poésie comique et la poésie dramatique[2]. Plus tard les théoriciens de l’esthétique retiendront trois genres : l’épopée, la poésie lyrique et la poésie dramatique (incluant la tragédie comme la comédie), et l’utilisation du vers s’imposera comme la première caractéristique de la poésie, la différenciant ainsi de la prose, chargée de l’expression commune que l’on qualifiera de prosaïque.
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+ Le mot poésie évoluera encore vers un sens plus restrictif en s’appliquant aux textes en vers qui font un emploi privilégié des ressources rhétoriques, sans préjuger des contenus : la poésie sera descriptive, narrative et philosophique avant de faire une place grandissante à l’expression des sentiments.
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+ La poésie fut marquée par l’oralité et la musicalité dès ses origines puisque la recherche de rythmes particuliers, comme l’utilisation des vers, et d’effets sonores, comme les rimes, avait une fonction mnémotechnique pour la transmission orale primitive. Cette facture propre au texte poétique fait que celui-ci est d’abord destiné à être entendu plutôt qu’abordé par la lecture silencieuse.
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+ Placées sous l’égide d’Orphée et d’Apollon musagète, dieu de la beauté et des arts[3], et associées à la muse Érato, musique et poésie sont également étroitement liées par la recherche de l’harmonie et de la beauté, par le Charme, au sens fort de chant magique. Depuis l'essai La Naissance de la tragédie de Nietzsche, on considère que la création poétique hésitera cependant constamment entre l’ordre et l’apaisement apolliniens (qu’explicite Euripide dans Alceste : « Ce qui est sauvage, plein de désordre et de querelle, la lyre d’Apollon l’adoucit et l’apaise ») et la « fureur dionysiaque »[4] qui renvoie au dieu des extases, des mystères, des dérèglements et des rythmes des forces naturelles que l’on découvre par exemple dans le dithyrambe de l’Antiquité grecque[5].
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+ En linguistique, la poésie est décrite comme un énoncé centré sur la forme du message, donc où la fonction poétique est prédominante[6]. Dans la prose au sens général, l’important est le « signifié », elle a un but « extérieur » (la transmission d’informations) et se définit comme une marche en avant que peut symboliser une flèche et que révèle la racine latine du mot qui signifie « avancer ». En revanche, pour la poésie, l’importance est orientée vers la « forme », vers le signifiant, dans une démarche « réflexive », symbolisée par le « vers » qui montre une progression dans la reprise avec le principe du retour en arrière (le vers se « renverse ») que l’on peut représenter par une spirale.
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+ La poésie ne se définit donc pas par des thèmes particuliers mais par le soin majeur apporté au signifiant pour qu’il démultiplie le signifié : l’enrichissement du matériau linguistique prend en effet en compte autant le travail sur les aspects formels que le poids des mots, allant bien au-delà du sens courant du terme « poésie » qui renvoie simplement à la beauté harmonieuse associée à une certaine sentimentalité. L’expression poétique offre cependant au cours de l’Histoire des orientations variées selon la dominante retenue par le poète.
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+ Traditionnellement, la poésie revêt la forme d'un texte versifié obéissant à des règles particulières en termes de métrique, de scansion, de rimes, s'inscrivant ou non dans une forme fixe. Cependant, la poésie moderne s'est affranchie du vers traditionnel, qu'il s'agisse de l'assouplir ou de s'en passer totalement.
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+ La mise en page du texte poétique est traditionnellement fondée sur le principe du retour et de la progression dans la reprise que figure l’utilisation du vers[7] (régulier ou non), même s’il existe des formes métissées comme le poème en prose ou la prose poétique qui reprennent les caractéristiques du texte poétique (d’où leur dénominations) comme l’emploi des images et la recherche de sonorités ou de rythmes particuliers. Ces vers sont souvent regroupés en strophes et parfois organisés dans des poèmes à forme fixe comme le sonnet ou la ballade.
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+ La poésie métrée utilise des vers définis par le nombre de leurs syllabes comme l’alexandrin français, alors que la poésie scandée joue sur la longueur des pieds (et sur leur nombre) comme dans l’hexamètre dactylique grec et latin, ou sur la place des accents comme dans le pentamètre iambique anglais. Le haïku (ou haïkou) japonais, qui a acquis une diffusion internationale, fait traditionnellement appel à trois vers de cinq, sept et cinq syllabes.
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+ Les poètes modernes se libèrent peu à peu de ces règles : par exemple les poètes français introduisent dans la deuxième moitié du XIXe siècle le vers libre puis le verset, et en remettant aussi en cause les conventions classiques de la rime qui disparaît largement au XXe siècle.
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+ Des essais graphiques plus marginaux ont été tentés par exemple par Mallarmé (Un coup de dés jamais n'abolira le hasard), Apollinaire (Calligrammes) ou Pierre Reverdy, en cherchant à parler à l’œil et plus seulement à l’oreille, tirant ainsi le poème du côté du tableau.
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+ L'on ne saurait définir uniquement la poésie par l'utilisation de vers : la forme versifiée a été employée dans des ouvrages que l'on peut considérer comme des romans (tels ceux de Chrétien de Troyes), tandis qu'il existe, en revanche, une poésie en prose. Dès le XVIIIe siècle, apparurent des traductions en français de poèmes étrangers (et de « fausses traductions ») qui utilisèrent la prose plutôt que le vers[8]. Certains commentateurs parlaient de « poèmes en prose » pour désigner des romans tels que les Aventures de Télémaque de Fénelon ou La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette[9]. La naissance du genre du poème en prose en tant que tel est généralement associée à la publication par Aloysius Bertrand de Gaspard de la Nuit ; en effet, ce poète était, selon Yves Vadé, conscient de créer une forme nouvelle[10], même s'il n'utilisait pas le terme de « poèmes » ; c'est ensuite Charles Baudelaire, avec les Petits Poèmes en prose, qui « imposa le poème en prose comme une forme poétique reconnue »[11].
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+ Si la poésie présente souvent une forte densité stylistique, donc un travail particulier sur la langue, tant s'en faut qu'il revête toujours la même forme. On notera ainsi que les règles traditionnelles de versification peuvent varier d'une langue à l'autre, et qu'il est également possible de s'en affranchir. Aussi les éléments qui suivent (métrique, rime, échos phoniques, recherche lexicale, figures de style...) sont-ils des ressources disponibles pour le poète, plutôt que des éléments définitoires de la poésie, d'autant plus qu'ils peuvent également apparaître dans des textes non-poétiques.
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+ L’origine orale et chantée de la po��sie qu’évoquent la lyre d’Orphée ou la flûte d’Apollon marque l’expression poétique qui se préoccupe des rythmes avec le compte des syllabes (vers pairs / vers impairs, « e muet »…) et le jeu des accents et des pauses (césure, enjambement…). La poésie exploite aussi les sonorités particulièrement avec la rime (retour des mêmes sons à la fin d’au moins deux vers avec pour base la dernière voyelle tonique) et ses combinaisons de genre (rimes masculines ou féminines), de disposition (rimes plates, croisées ou embrassées) et de richesse (rimes pauvres, suffisantes ou riches). Elle utilise aussi les reprises de sons dans un ou plusieurs vers (allitérations et assonances), le jeu du refrain (comme dans la ballade ou le Pont Mirabeau d’Apollinaire) ou la correspondance entre le son et le sens avec les harmonies imitatives (exemple fameux : « Pour qui sont ces serpents… », Racine) ou les rimes sémantiques (automne/monotone).
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+ Le poète exploite toutes les ressources de la langue en valorisant aussi les mots par leur rareté et leur nombre limité : on parle parfois de « poésie-télégramme » où chaque mot « coûte » comme dans le sonnet et ses 14 vers ou dans la brièveté extrême du haïku japonais de trois vers, voire du monostiche d'un seul vers. Si le poète peut ainsi rechercher l'intensité de la concision, il peut aussi s'exprimer dans des poèmes longs.
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+ L’enrichissement passe aussi par la recherche (ou, au contraire, par l'évitement) de sens rares et de néologismes (par exemple « incanter » dans Les Sapins d’Apollinaire, qui, « graves magiciens //Incantent le ciel quand il tonne », ou « aube » associé aux Soleils couchants par Verlaine), par les connotations comme l’Inspiration derrière la figure féminine dans les Pas de Paul Valéry (« Personne pure, ombre divine, / Qu’ils sont doux, tes pas retenus ! ») ou par des réseaux lexicaux tissés dans le poème comme la religiosité dans Harmonie du soir de Baudelaire. Le poète dispose d’autres ressources encore comme la place dans le vers ou dans le poème (« trou de verdure » dans le premier vers du Dormeur du val de Rimbaud auquel répondent les « deux trous rouges au côté droit » du derniers vers) ou les correspondances avec le rythme et les sonorités (« L’attelage suait, soufflait, était rendu… », La Fontaine, Le Coche et la Mouche).
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+ Le poète joue également de la mise en valeur des mots par les figures de style comme les figures d’insistance comme l’accumulation, le parallélisme ou l’anaphore (exemple : « Puisque le juste est dans l’abîme, /Puisqu’on donne le sceptre au crime, / Puisque tous les droits sont trahis, / Puisque les plus fiers restent mornes, /Puisqu’on affiche au coin des bornes / Le déshonneur de mon pays… », Victor Hugo, les Châtiments, II, 5), les figures d’opposition comme le chiasme ou l’oxymore (« le soleil noir de la Mélancolie » Gérard de Nerval), les ruptures de construction comme l’ellipse ou l’anacoluthe (« Exilé sur le sol au milieu des huées, /Ses ailes de géant l’empêchent de marcher », Baudelaire l’Albatros) et bien sûr les figures de substitution comme la comparaison et la métaphore, (de Ronsard et Du Bellay à Jacques Prévert ou Eugène Guillevic en passant par Victor Hugo, Apollinaire, les surréalistes et bien d’autres). L’emploi de l’image est d’ailleurs repéré comme une des marques de l’expression poétique ; un seul exemple emblématique de métaphore filée en rendra compte : « (Ruth se demandait…) Quel Dieu, quel moissonneur de l’éternel été / Avait, en s’en allant, négligemment jeté / Cette faucille d’or dans le champ des étoiles » (Victor Hugo, Booz endormi).
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+ La définition de genres poétiques a toujours été discutée en débattant de critères formels et/ou de critères de contenu (d’objet) et, par ailleurs, la poésie moderne en faisant éclater les genres traditionnels (poésie lyrique, épique, engagée, spirituelle, narrative, descriptive…) et en devenant une expression totalisante et libre rend encore plus difficile la catégorisation[12].
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+ Cependant, sans s’enfermer trop dans la terminologie formaliste, on peut observer des « dominantes » clés dans l’expression poétique, Roman Jakobson définissant la dominante comme « l’élément focal d’une œuvre d’art » qui gouverne, détermine et transforme les autres éléments (voir Antoine Compagnon[13]). L’opposition la plus simple se fait entre une orientation vers la forme (orientation « esthétique ») et une orientation vers le contenu (orientation « sémantique »), évidemment sans exclusion de l’autre puisque d’une part il y a sens dès qu’il y a mots et que, d’autre part, il y a expressivité formelle sans cela il n’y aurait pas écriture poétique. Cette dernière orientation multiple et complexe est parfois dite aussi « ontologique » (comme par Olivier Salzar[14]), parce que renvoyant « au sens de l’être considéré simultanément en tant qu’être général, abstrait, essentiel et en tant qu’être singulier, concret, existentiel » (TLF). Son champ très vaste peut à son tour être subdivisé en trois dominantes (définies par le modèle du signe présenté par Karl Bühler : « Le signe fonctionne en tant que tel par ses relations avec l’émetteur, le récepteur et le référent »[15]. Ces trois dominantes, là encore non exclusives, sont la dominante « expressive » ou « émotive » ou lyrique au sens étroit, tournée vers le moi du poète, la dominante « conative », orientée vers le destinataire que le poète veut atteindre en touchant sa conscience et sa sensibilité comme dans la poésie morale et engagée, et la fonction « référentielle », tournée vers un « objet » extérieur, vers le chant du monde dans des perceptions sensibles, affectives ou culturelles comme dans la célébration ou la poésie épique où le poète rend sensible la démesure des mythes.
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+ Mais ce découpage n’est qu’un éclairage : la poésie, plus que tout autre genre littéraire, pâtit de ces approches des « doctes » alors qu’elle est d’abord la rencontre entre celui qui, par ses mots, dit lui-même et son monde, et celui qui reçoit et partage ce dévoilement. En témoigne par exemple une œuvre inclassable comme les Chants de Maldoror de Lautréamont.
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+ Plusieurs courants poétiques, au demeurant fort différents entre eux, et relevant de contextes historiques distincts, insistent sur le travail esthétique et la perfection formelle.
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+ Le souci de la forme est bien sûr constant chez les poètes et des règles prosodiques s’élaborent peu à peu aux XVIe et XVIIe siècles (compte du « e muet », diérèse/synérèse, césure, pureté des rimes…). Cette importance accordée au travail poétique passe par les Grands rhétoriqueurs de la fin du XVe siècle puis la Pléiade et les classiques (« Beauté, mon beau souci », dira François de Malherbe), avant de réapparaître au XIXe siècle en réaction aux effusions et aux facilités de la poésie romantique. Les théoriciens et praticiens de l'art pour l'art, partageant la conviction que « l'art naît de contraintes, vit de lutte et meurt de liberté », comme le dira au siècle suivant André Gide, défendront les règles traditionnelles (vers syllabique, rimes, poèmes à forme fixes comme le sonnet) avec Théophile Gautier ou les Parnassiens comme Théodore de Banville, Leconte de Lisle ou José-Maria de Heredia. Cette conception esthétique[16] ira même avec Mallarmé jusqu’à un certain hermétisme en cherchant à « donner un sens plus pur aux mots de la tribu » et à relever des défis formels (comme le sonnet en -ixe/-yx de Mallarmé, les Calligrammes d’Apollinaire, etc.) que systématiseront au milieu du XXe siècle les jeux de l'Oulipo et de Raymond Queneau (Cent mille milliards de poèmes), Jacques Roubaud ou Georges Perec. On peut également, au-delà du paradoxe apparent, rattacher à ce courant poétique qui met l’accent sur la « forme », les démarches d'Henri Michaux dont Le Grand Combat (Qui je fus ?, 1927) est écrit dans une langue inventée faite de suggestion sonore, ou encore les expérimentations « lettristes » d’Isidore Isou.
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+ Les impasses de cette poésie coupée de l'âme et parfois très rhétorique seront régulièrement combattues au nom de la souplesse et de la force de la suggestion, par exemple par Paul Verlaine et les poètes symbolistes ou décadentistes de la fin du XIXe siècle, qui revendiqueront une approche moins corsetée de la poésie. Cette conception d’un art libéré des contraintes l’emportera largement au XXe siècle où la poésie deviendra une expression totalisante, au-delà des questions de forme.
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+ Des formes contraintes comme le haïku, bref poème japonais, relèvent de cette préoccupation formelle tout en lui associant une expression lyrique.
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+ Si le mot « poétique » a dans son acception quotidienne le sens d’harmonieux et de sentimental, c’est à l’importance de la poésie lyrique qu’il le doit. Celle-ci, orientée vers le « moi » du poète[17], doit son nom à la lyre qui a appartenu à Orphée et Apollon et qui, dans l’Antiquité, accompagnait les chants qu’on ne distinguait pas alors de la poésie mais ne doit pas se limiter à la petite musique personnelle du poète chantant un des thèmes traditionnels et a priori poétiques comme l’amour, la mort, la solitude, l’angoisse existentielle, la nature ou la rêverie. En effet la poésie a su faire entrer la modernité dans le champ poétique y compris dans ses aspects les plus surprenants ou les plus prosaïques (« Une charogne » chez Baudelaire, la ville industrielle chez Verhaeren et le quotidien trivial chez Verlaine dans ces vers de Cythère, dans Les fêtes galantes, « l’Amour comblant tout, hormis / La faim, sorbets et confitures / Nous préservent des courbatures »…). En fait, la variété des voix est extrême, avec cependant des courants dominants selon les époques, comme le romantisme et le symbolisme au XIXe siècle ou le surréalisme au XXe siècle[18].
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+ Les formes évoluent elles aussi passant par exemple du long poème romantique (À Villequier de Victor Hugo ou les Nuits d’Alfred de Musset) au sonnet régulier de Baudelaire puis aux formes libres des symbolistes et à l’expression jaillissante de l’inconscient avec les Surréalistes avant la spontanéité de l’expression orale de Jacques Prévert dans Paroles par exemple.
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+ La poésie lyrique est pour le poète le canal d’expression privilégiée de sa sensibilité et de sa subjectivité que symbolise le Pélican (Nuit de mai) d’Alfred de Musset. Mais cette poésie va au-delà de la confidence pour exprimer l’humaine condition et Hugo proclame dans la Préface des Contemplations : « Quand je parle de moi, je vous parle de vous ! ». Ce « chant de l’âme », domaine privilégié du « je », auquel adhère cependant le destinataire, s’oppose donc à la poésie descriptive et objective voire rhétorique des Parnassiens ou à la poésie narrative des romans du Moyen Âge et au genre épique qui traite de thèmes héroïques et mythiques avec rythme et couleur ou encore à la poésie d’idées (Lucrèce, Ovide, Voltaire) pour laquelle la forme poétique n’est pas le souci premier.
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+ L’art de la poésie est aussi traditionnellement associé au « don de poésie », c’est-à-dire à une fonction quasi divine du poète inspiré, en relation avec les Muses et le sacré, à qui revient le rôle de décodeur de l’invisible[19]. C’est la conception de l’Antiquité représentée par Platon qui fait dire à Socrate (dans Ion) à propos des poètes : « Ils parlent en effet, non en vertu d’un art, mais d’une puissance divine ». Au XVIe siècle, la Pléiade reprendra cette perspective et Ronsard écrira ces vers dans son Hymne de l'Automne : « M’inspirant dedans l’âme un don de poësie, / Que Dieu n’a concédé qu’à l’esprit agité/ Des poignants aiguillons de sa Divinité./ Quand l’homme en est touché, il devient un prophète ») et c’est dans cette lignée que s’inscriront les poètes romantiques et après eux Baudelaire et les poètes symbolistes. Cette fonction particulière du poète trouvera un partisan exemplaire avec Arthur Rimbaud qui dans sa fameuse lettre à Paul Demeny demande au Poète de se faire « voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens » et d’être « vraiment voleur de feu », et de trouver « du nouveau, - idées et formes », en évoquant ailleurs « l’alchimie du verbe » qui doit être l’instrument du poète-découvreur.
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+ Après la Première Guerre mondiale et après Apollinaire, défenseur lui aussi de « L’esprit nouveau », les surréalistes, héritiers de cet enthousiasme rimbaldien, confieront à l’image poétique le soin de dépasser le réel et d’ouvrir des « champs magnétiques » novateurs mettant au jour l’inconscient, ce que formulera Louis Aragon dans Le Paysan de Paris en parlant de « l’emploi déréglé et passionnel du stupéfiant image ».
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+ Dans les années 1950-1970, revenant sur cette systématisation de l’image, les poètes s’orienteront davantage vers une poésie-célébration, un chant du monde orphique ou vers une poésie lyrique, chant de l’âme qui fait entendre la voix personnelle des poètes comme celle de Jules Supervielle, René Char ou Yves Bonnefoy.
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+ Pour Saint-John Perse, la poésie est « initiatrice en toute science et devancière en toute métaphysique »[20].
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+ Cependant[21], certains Romantiques et particulièrement Victor Hugo feront entrer le poète dans la Cité en lui attribuant un rôle de guide pour le peuple. De prophète, il devient Messie comme l’expose le célèbre « Fonction du poète » (Les Rayons et les Ombres, 1840) où Victor Hugo définit le poète comme « le rêveur sacré », élu de Dieu « qui parle à son âme », devenu porteur de lumière et visionnaire, « des temps futurs perçant les ombres ». La poésie engagée des Châtiments, à la fois épique et satirique, sera l’étape suivante pour Victor Hugo qui se posera comme l’Opposant à « Napoléon le petit ». Jehan Rictus témoigne avec sa poésie singulière de la vie des pauvres à la fin du XIXe siècle, contrastant avec le naturalisme distancié de Zola.
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+ Les engagements religieux (de Charles Péguy par exemple) ou idéologiques retrouveront au XXe siècle comme un lointain héritage de Ronsard (Discours) ou d’Agrippa d'Aubigné avec Louis Aragon, chantre du communisme (Hourra l’Oural, 1934), Paul Claudel, pétainiste en 1941 (Paroles au Maréchal) ou Paul Éluard (Ode à Staline, 1950) ou encore Jacques Prévert et ses positions anarchisantes dans Paroles (1946-1949).
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+ Les poètes de la Négritude, Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor notamment, représentent quant à eux une branche particulière de la poésie francophone du XXe siècle, dont l’engagement et les idées véhiculées, très forts, sont encore assez confidentiels en France. Édouard Glissant, poète du « Tout-Monde » et de la « Philosophie de la relation » en sera le digne fils spirituel au XXIe siècle. Aimé Césaire est le chantre des Antilles, ayant la volonté de « plonger dans la vérité de l’être »[22], hanté par la question du déracinement des descendants d’esclaves (Cahier d'un retour au pays natal). Léopold Sédar Senghor a créé une poésie à vocation universelle ayant l’espérance comme leitmotiv, l’utilisation de la langue française et les références positives à la culture françaises mêlent aux sujets historiques africains qu’il vivifie (Chaka). Il faut ajouter qu'avec et à la suite de ces deux grands poètes négro-africains, d'autres poètes noirs comme Léon-Gontran Damas, membre du mouvement de la Négritude, David Diop, Jacques Rabemananjara ont mis leur poésie au service de la libération de l'homme noir en général et de l'indépendance du continent africain en particulier. Dans l'après-guerre, René Depestre, poète engagé venu d'Haïti, est une voix qui parle de l'homme noir, mais aussi de l'homme universel. Sans oublier Tchicaya U Tam'si & Léopold Congo-Mbemba qui portent très haut l'exigence de la parole souveraine.
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+ Avec L'Honneur des poètes[23], certains poètes participent à la Résistance en publiant clandestinement des œuvres importantes. C’est le cas de Louis Aragon (Les Yeux d’Elsa, 1942 ; La Diane Française, 1944), de Paul Éluard (Poésie et vérité, 1942 ; Au rendez-vous allemand, 1944), de René Char (Feuillets d’Hypnos, 1946) ou de René Guy Cadou (Pleine Poitrine, 1946). Les poètes ne seront d’ailleurs pas épargnés par l’extermination nazie : Robert Desnos mourra au camp de concentration de Theresienstadt et Max Jacob dans le camp de Drancy.
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+ Une autre forme d'engagement se fait jour au XXe siècle, une poésie contestataire, tant sur le plan politique que linguistique. Cet élan, synthétisé sous le nom d’avant-garde, est né avec les Futuristes italiens et russes et le mouvement Dada. Il s'est fondé sur la dénonciation de la liaison entre le pouvoir politique et le langage et s'est développé sous des formes diverses jusqu'à nos jours. Les avant-gardes ont fait évoluer la poésie vers un abandon progressif du vers rimé et mesuré et de la composition en strophes. Cela a commencé avec le « vers libre standard du surréalisme » (Jacques Roubaud) et s'est précipité dans les années 1960 avec une démolition complète, par exemple chez Denis Roche[24].
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+ De ce fait, la situation est plus complexe au XXIe siècle puisque le terme de « poésie » a en fait recouvert des aspects très différents, celle-ci s’étant dégagée d’une forme versifiée facilement identifiable et même du « poème ». On a cherché la poésie à la limite dans une « expression poétique » indépendante du travail des poètes. Néanmoins, la spécificité du texte poétique a demeuré à travers sa densité qui tentait d'exploiter à la fois toutes les possibilités offertes par les spécificités linguistiques. Il est d’ailleurs difficile de traduire un poème dans une autre langue, car la question se pose toujours de savoir s'il faut se préoccuper d’abord du sens ou s'il faut chercher à inventer des équivalences sonores et rythmiques.
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+ Le vers qui tend à s'imposer depuis la fin du XXe siècle est ce que Jacques Roubaud nomme le « vers international libre ». « Il n'est ni compté ni rimé et plus généralement ignore les caractéristiques d'une tradition poétique dans une langue donnée ; il « va à la ligne » en évitant les ruptures syntaxiques trop fortes »[25]. Ses exigences formelles sont faibles. Il est de ce fait plus facile de le traduire à l'heure de la mondialisation. La différence entre la poésie et la prose est ténue. La poésie se fait par « petites proses courtes » mais non narratives. L'absence de narration devenant alors le marqueur du genre poésie[24]. On parle également tout simplement de « texte » ou de « document poétique »[24]. On peut en trouver de nombreux exemples dans les innombrables revues de poésie qui continuent à fleurir, malgré une ambiance peu favorable à leur expression.
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+ La poésie, depuis plus de cinquante ans, n'est que très peu présente dans les journaux et la presse nationale. La diffusion en librairie est de plus en plus restreinte. Elle n'est pas présente non plus à la télévision et on ne choisit plus guère de poètes pour représenter la littérature en France. La poésie perd de son audience, car elle a peu d'importance sur le plan économique, puisque ne se publie que ce qui peut se vendre, d'où la responsabilité de certaines grandes maisons d'éditions.
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+ L'essentiel cependant est ailleurs. Si la poésie aujourd'hui est en effet peu et mal diffusée, si les médias la passent à peu près sous silence, elle est effectivement pratiquée par de très nombreux auteurs - comme en témoignent les publications abondantes et diversifiées des petites maisons d'édition - et lue par beaucoup de lecteurs passionnés. Les revues papier et en ligne jouent à cet égard un rôle décisif. Place de la Sorbonne, par exemple, s'efforce de faire découvrir la poésie vivante dans sa richesse et sa grande diversité, tout en proposant des outils et des éclairages pour mieux la lire. Les blogs ou les très nombreuses lectures ou festivals, comme le Printemps des poètes, le Marché de la poésie ou encore la Journée mondiale de la poésie, témoignent également d'une pratique vivante de la poésie.
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+ L'influence que la poésie exerce sur la production littéraire en général est discrète, voire indirecte, mais réelle. On peut tenir en effet la poésie pour le laboratoire principal où s'élaborent les formes les plus novatrices de l'expression et de la représentation, celles qui bousculent ce que Gustave Flaubert appelle « les formes convenues ». Elle travaille incessamment la langue pour que le désir s'y fraie une voix en s'affranchissant de tout ce qui l'aliène. En cela, le poète contemporain s'inscrit bien dans une démarche rimbaldienne : « Donc le poète est vraiment voleur de feu. Il est chargé de l'humanité, des animaux même ; il devra faire sentir, palper, écouter ses inventions ; si ce qu'il rapporte de là-bas a forme, il donne forme : si c'est informe, il donne de l'informe. Trouver une langue » (Arthur Rimbaud, lettre à Paul Demeny du 15 mai 1871).
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+ Certaines tentatives, s’expriment avec le soutien de la musique. Le slam, de son côté, décline une certaine idée de la poésie. Il est démocratique au sens où il suppose que « tout le monde est virtuellement poète »[26]. Il s'agit néanmoins d'émouvoir l'auditoire par les mots. C'est un art d'improvisation poétique qui retrouverait donc la tradition médiévale perdue de la tenson des troubadours qui était néanmoins un genre de poésie savante. Le slam fait resurgir la rime mais dans un état minimal[27].
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+ De manière plus générale la poésie dialogue avec les autres arts donnant notamment lieu à des « happenings » où les poètes dialoguent avec les musiciens et les peintres. Des clubs de poésie organisent ainsi des rencontres d'artistes où c'est l'improvisation qui doit gouverner, chaque artiste doit répondre à l'improvisation de l'autre sur le moment. Ce type de représentations se fonde notamment sur l'idée d'une appartenance universelle de l'Art c'est-à-dire de 'idée de l'inspiration comme don. Ainsi l'œuvre réalisé dans ce type de happening est-elle collective dans un sens large puisque non seulement elle n'appartient pas à un artiste mais également parce qu'elle est autant l’œuvre des spectateurs que des artistes. Ce type de « happenings » est très développé notamment en Inde et, dans une moindre mesure, en France.
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+ Jacques Roubaud distingue enfin une dernière catégorie de poésie qu'il appelle « vroum-vroum » et consiste en des performances qui se donnent le nom de poésie, mais ne font pas nécessairement appel au langage. Le modèle invoqué est l'Ursonate de Kurt Schwitters qui relève en réalité plutôt de la musique. Or selon l'universitaire et performeur canadien Yan St-Onge, « L’événement contemporain de poésie peut se penser en trois grandes catégories : la lecture de poésie ou ce qu’on appelait traditionnellement un récital ; le spectacle de poésie au sens d’une mise en scène théâtrale avec des comédiens ; et la poésie-performance »[28]. De son côté Serge Martin, dans le sillage de la lecture performée ou lecture-performance, place Charles Pennequin en droite ligne de Ghérasim Luca[29].
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+ Dans la poésie, l’essentiel demeure néanmoins la prise de conscience de la créativité et de la beauté de la langue. Pour l’amateur de poésie, « au commencement est le Verbe » et sa puissance créatrice qui nourrit la mémoire et « transforme la nuit en lumière »[30].
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+ République de Pologne
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+ (pl) Rzeczpospolita Polska Écouter
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+ 52° 13′ 56″ N, 21° 00′ 30″ E
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+ modifier
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+ La Pologne, en forme longue république de Pologne[a] (en polonais : Polska ; [forme longue] Rzeczpospolita Polska[b]), est un État d'Europe centrale, frontalier avec l'Allemagne à l'ouest, la Tchéquie au sud-ouest, la Slovaquie au sud, l'Ukraine à l'est-sud-est et la Biélorussie à l'est-nord-est, enfin la Lituanie et l'enclave russe de Kaliningrad au nord-est. Avec une population de 38 millions d'habitants, la Pologne est le trente-quatrième pays le plus peuplé au monde. Elle est divisée en voïvodies, districts (powiat) et communes (gmina). C'est une république parlementaire qui a pour monnaie nationale le złoty. Elle est membre de l'Union européenne depuis le 1er mai 2004, du Conseil de l'Europe, du groupe de Visegrád, de l'Organisation mondiale du commerce et de l'Organisation des Nations unies.
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+ De nombreux historiens situent la formation de la Pologne en 966, avec Mieszko Ier. Le royaume de Pologne est fondé en 1025. En 1569, une association politique liant ce royaume au grand-duché de Lituanie, par l'union de Lublin, donne naissance à la République des Deux Nations, une monarchie élective. Celle-ci est dissoute entre 1772 et 1795 lorsque le territoire de la Pologne est partagé entre la Prusse, l'Empire russe et l'Autriche. C'est en 1918, après la Première Guerre mondiale, que la Pologne retrouve son indépendance et qu'elle devient une république.
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+ Le 1er septembre 1939, à la suite de la signature du Pacte germano-soviétique, son invasion par le Troisième Reich est l'événement déclencheur de la Seconde Guerre mondiale. Deux semaines plus tard, l’allié soviétique de l'Allemagne passe également à l’attaque, prenant ainsi l'armée polonaise en tenaille : la défaite est rapide, avec des pertes importantes, de part et d’autre, en dépit de la brièveté de l’affrontement. Le pays est immédiatement partagé entre les deux assaillants. En 1941, l'Allemagne repousse son ancien allié soviétique jusqu'à Moscou, et occupe seule jusqu'en 1944 l'ensemble du territoire polonais qui est asservi et devient notamment, avec l'Ouest de l'Union soviétique, le lieu de meurtres de masse commis par les nazis, dont l'essentiel de la Shoah. En 1944, un gouvernement provisoire est formé sous le contrôle de l'Union soviétique, qui fait de la Pologne d'après-guerre l'un de ses États satellites ; en 1952, la république de Pologne est rebaptisée « république populaire de Pologne ». En 1989, le gouvernement communiste est tenu en échec lors des premières élections semi-libres ; il doit céder la place : une république parlementaire est restaurée. Dans la décennie et demie qui suit, la Pologne rejoint l'Alliance atlantique puis l'Union européenne.
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+ La culture polonaise est riche : dix-sept sites sont classés dans le patrimoine mondial de l'UNESCO et cinquante-quatre sites historiques nationaux sont répertoriés.
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+ L'histoire de la Pologne commence véritablement au Xe siècle, sous le règne de Mieszko Ier, duc des Polanes (de la dynastie Piast), qui convertit la Pologne naissante au christianisme en 966, puis, par le couronnement de son fils Boleslas Ier le Vaillant, le premier roi de Pologne, sacré en 1025. La Pologne devient rapidement au Moyen Âge une puissance régionale, tout en essayant régulièrement de sortir de l'influence du Saint-Empire romain germanique, et de repousser le « Drang nach Osten ». C'est ainsi qu'à partir du XIIe siècle, le royaume de Pologne doit lutter contre les chevaliers Teutoniques qui ont colonisé la Prusse et une partie de la Poméranie.
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+ Le pays atteint son apogée aux XVe et XVIe siècles sous la dynastie des Jagellon, après l'union du royaume de Pologne et du grand-duché de Lituanie, donnant naissance à la république des Deux Nations, l'un des plus grands pays d'Europe. Cependant, durant le XVIIe siècle et surtout le XVIIIe siècle, la République est engagée dans de nombreux conflits militaires qui lui font perdre une grande partie de sa superficie, notamment sous le coup de l'expansion de l'Empire russe. À la fin du XVIIIe siècle, après trois partages, le territoire de la république des Deux Nations est divisé entre la Prusse, l'Autriche et l'Empire russe.
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+ La Pologne ne recouvre que brièvement son indépendance, de 1918 à 1939, puis est à nouveau envahie par l'Allemagne nazie et l'URSS qui se partagent le pays, précipitant l'Europe dans la Seconde Guerre mondiale et provoquant la mort de près de six millions de Polonais. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'URSS conserve la partie orientale de la Pologne, qui en contrepartie acquiert les territoires de la Poméranie, de la Prusse-Orientale et de la Silésie, régions allemandes depuis plusieurs centaines d'années. Joseph Staline impose la mainmise des Soviétiques sur le pays : la république populaire de Pologne est instituée en 1952, le régime communiste tient jusqu'en 1989. Après avoir retrouvé toute son indépendance, le pays devient membre de l'OTAN en 1999, de l'Union européenne en 2004 et tourne progressivement la page de l'économie planifiée au cours des décennies 1990 et 2000.
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+ Dans les années 2010, l'économie polonaise est l'une des plus dynamiques d'Europe[7]. C'est le seul État européen à ne pas avoir connu la récession[8] lors de la crise économique qui frappe les pays développés en 2008.
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+
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+ Fondée au Xe siècle par les Polanes, la Pologne devient au Moyen Âge une puissance incontournable en Europe centrale. Son premier souverain est Mieszko Ier, fondateur de la dynastie Piast qui règne sur la Pologne de 966 à 1370. La capitale est alors Gniezno, au nord de la Posnanie.
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+ Poste avancé de l'Occident catholique romain et cible du Drang nach Osten, la poussée germanique vers l'est, elle fait face aux mondes orthodoxe (en Russie, Biélorussie et Ukraine), païen (les Baltes sont tardivement christianisés), et musulman avec la poussée turco-mongole. Située au carrefour de plusieurs mondes, et dépourvue de frontières naturelles, la Pologne est extrêmement exposée aux invasions. L'invasion de la Horde d'or mongole de 1248 à 1275 ruine le pays. Casimir III le Grand, dernier roi de la dynastie des Piast, unifie la Pologne.
28
+
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+ En 1386, la reine de Pologne, Hedwige d'Anjou et le grand-duc de Lituanie, Ladislas II Jagellon signent l’accord de l’union de Krewo qui marque le commencement de l'union de Pologne-Lituanie, sous la dynastie lituanienne des Jagellon. La dynastie Jagellon réunit pour une petite période les couronnes de Bohême (1471-1526) et de Hongrie (1490-1526) à celle de Pologne.
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+ La république des Deux Nations (Rzeczpospolita Obojga Narodów), extension de l'Union de Pologne-Lituanie, en existence depuis 1386, est concrétisée par la signature, en 1569, du traité de l'Union de Lublin qui unit le royaume de Pologne et le Grand-duché de Lituanie en un seul État. Le royaume couvre alors un territoire qui va de la mer Baltique à la mer Noire et jusqu'aux portes de Moscou. La capitale est alors Cracovie, en Petite-Pologne.
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+ La Rzeczpospolita est un système politique inédit depuis la Rome antique, où l'aristocratie exerce une sorte de démocratie parlementaire. Le roi est en effet élu par ses pairs. C'est le principe de la monarchie élective. Cette « république » donne le droit de vote à la seule szlachta, mais cette noblesse polonaise représente toutefois presque 15 % de la population et plus encore autour de Varsovie, devenue capitale en 1596. Les nobles obligent le roi à céder de ses prérogatives, notamment en ce qui concerne les impôts, l'armée et la justice. Ainsi, le monarque polonais, à l'époque où les monarchies européennes « s'absolutisent », est au contraire affaibli.
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+ La tolérance religieuse est une autre caractéristique majeure de la Rzeczpospolita. Si la majeure partie des paysans est restée catholique (dans les années 1980, 9 Polonais sur 10 sont baptisés), de nombreux nobles se sont convertis au protestantisme, luthéranisme, mais surtout calvinisme. La Pologne a donné abri, en particulier dans la ville de Leszno, aux Frères tchèques qui veulent échapper à la re-catholicisation de la Bohême entreprise par les Habsbourg.
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+ Enfin, la Rzeczpospolita compte alors une très importante population juive (5 à 10 % de la population totale), en particulier dans les villes et surtout dans la partie orientale du pays.
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+ Mais, cette tolérance religieuse se réduit progressivement au XVIe siècle, en particulier après 1655, quand la Suède protestante envahit la Pologne et est arrêtée à Częstochowa, devant le sanctuaire marial de Jasna Góra, dont le prieur, Augustyn Kordecki, est à la tête de troupes numériquement très inférieures. Le règne de Jean III Sobieski (1674-1696) est marqué par la construction, à partir de 1677, du palais de Wilanów à Varsovie, et par la victoire de ses troupes en 1683, appelées en renfort par les puissances européennes et le Pape pour faire face à une offensive turque de grande ampleur sous les murs de Vienne. Cette victoire militaire a une conséquence politique importante, car les Habsbourg, traditionnels rivaux des Polonais, sont sauvés et partagent plus tard le pays avec la Russie et la Prusse. Cette victoire est aussi à l'origine des croissants, les premières viennoiseries[9], dont la forme rappelle le symbole du drapeau ottoman.
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+ La Rzeczpospolita est peu à peu victime d'un long déclin, du fait de son système politique anarchique, et des nombreuses invasions (suédoises, russes, turques, prussiennes). À la fin du XVIIIe siècle, la Pologne perd son indépendance, les partages de la Pologne se succèdent entre 1772, 1793 et 1795.
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+ La première partition de la Pologne, en 1772, conduit à un sursaut civique. Ce sursaut mène en 1791 à la proclamation de la Constitution polonaise du 3 mai 1791, nettement moins « révolutionnaire » que celle de la France, mais, néanmoins perçue comme trop dangereuse pour ses voisins, d'où le deuxième partage, qui provoque une révolte menée par un héros de la guerre d'indépendance américaine, Tadeusz Kościuszko. Cette révolte sert de prétexte au troisième partage, quand le royaume de Pologne est rayé de la carte.
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+ Tout au long du XIXe siècle, exception faite de la fin de la période napoléonienne avec le duché de Varsovie, la Pologne est niée comme entité nationale, écartelée, partagée entre la Russie, la Prusse (puis l'Allemagne), et l'Autriche (puis l'Autriche-Hongrie).
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+ Cette période est marquée par une succession de révoltes et d'insurrections nationales, notamment :
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+ Dans les années 1890 des dizaines de milliers de travailleurs polonais émigrent en Allemagne vers la Ruhr pour s'embaucher dans les mines de charbon. À la fin de la Première Guerre mondiale, certains reviennent en Pologne mais la plus grande partie est embauchée par les industriels français souhaitant relancer leur économie, en raison de leur savoir-faire. Environ 50 000 d'entre eux arrivent ainsi en France au début des années 1920, dont près des deux tiers dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais[10].
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+ La Pologne ne recouvre son indépendance qu'en novembre 1918 et fonde alors une Deuxième République, dont l'indépendance est reconnue par le petit traité de Versailles en juin 1919. Dès son indépendance, la guerre soviéto-polonaise de 1919-1921 l'oppose à la Russie bolchévique.
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+ Comme dans la plupart des pays d'Europe du Centre-Est, à l'exception de la Tchécoslovaquie, les idéaux démocratiques des premiers temps durent peu. Le régime évolue vers une forme semi-autoritaire, notamment sous l'influence du maréchal Józef Piłsudski, qui prend le pouvoir en 1926, tout en conservant des élections libres.
53
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+ La Pologne est envahie par les forces allemandes et slovaques le 1er septembre 1939 (campagne de Pologne), déclenchant la Seconde Guerre mondiale. La Wehrmacht atteint les faubourgs de Varsovie en sept jours grâce à sa stratégie du « Blitzkrieg » et à sa supériorité technologique (la ville ne capitule cependant que le 28 septembre 1939). Conformément aux accords secrets du Pacte germano-soviétique signé le 23 août 1939, soit une semaine avant le début de l'invasion allemande, l'URSS envahit à son tour la Pologne, à partir du 17 septembre.
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+ Au début de la guerre, le président de la République Ignacy Mościcki et le gouvernement polonais pensent obtenir droit de passage en Roumanie, le 17 septembre 1939, après l'invasion soviétique de la Pologne, mais sont internés par les autorités roumaines sous la pression allemande. En vertu de la Constitution polonaise d'avril 1935 qui le prévoit explicitement, le président de la République transmet alors sa charge, le 29 septembre 1939, à un successeur désigné, Władysław Raczkiewicz qui nomme comme Premier ministre le général Władysław Sikorski.
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58
+ Le Gouvernement polonais en exil est constitué et accueilli en France, à Paris, puis Angers. Le président de la République et les divers ministères polonais s'installent au château de Pignerolle (au sud-est d'Angers) ainsi qu'à Angers même, ce dès novembre 1939, qui devient de fait la capitale politique de la Pologne, à titre temporaire. Le gouvernement officiel polonais en exil officie jusqu'à l'invasion de la France par les troupes allemandes en juin 1940. Refusant l'armistice que l'allié français cherche à imposer aux troupes polonaises reconstituées sur le sol français, les autorités polonaises en exil se réfugient alors à Londres pour continuer le combat.
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+ La Pologne en tant qu'État (388 390 km2 en 1939) disparaît donc pour la quatrième fois de son histoire, partagée cette fois-ci entre l'Allemagne nazie (216 219 km2) et l'Union soviétique (172 171 km2). Le régime nazi annexe une partie du territoire qu’il contrôle et instaure dans le reste (un quart du territoire de 1939) une administration subordonnée, le « Gouvernement général ». La partie envahie par l'URSS est annexée puis répartie entre ses deux républiques soviétiques : la Biélorussie et l’Ukraine. Dans cette partie orientale, l'armée soviétique est diversement accueillie par les populations locales majoritairement biélorusses, juives et ukrainiennes (devenues polonaises en 1920 à la suite de la paix de Riga)[11] qui craignent les réquisitions et le NKVD, lequel les dresse les unes contre les autres en encourageant la délation[12].
61
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+ Des deux côtés, les nazis et le NKVD procèdent à l'éradication de l'élite polonaise : côté est, intellectuels, officiers, fonctionnaires, religieux, propriétaires terriens sont déportés en URSS, voire assassinés comme à Katyń ; côté ouest, les nazis entendent ouvertement transformer les Polonais, considérés comme des « sous-hommes », en un « peuple d'esclaves » et plongent le pays dans une terreur totale et meurtrière, responsable de la disparition en six ans de près de 20 % de la population totale. Dès les premiers jours, les élites polonaises sont systématiquement exterminées par les Einsatzgruppen et le SD, entraînant la mort de plus de 50 000 membres du clergé, de l'aristocratie, du corps enseignant et universitaire. Les théâtres, les séminaires, les journaux, l'enseignement secondaire et supérieur sont fermés. Deux millions de civils sont raflés et envoyés au travail forcé dans le Reich, où ils subissent mauvais traitements et discriminations systématiques. Tortures, pendaisons de masse et massacres de villages entiers deviennent quotidiens.
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+ À partir de l'été 1941, date du déclenchement de l'invasion de l'Union soviétique par laquelle l'Allemagne rompt avec son allié de 1939, la Pologne devient aussi le terrain principal de la mise en œuvre du génocide des Juifs d'Europe occupée par l'Allemagne nazie. Spoliée, terrorisée et réduite à une grande misère dans des ghettos surpeuplés et affamés (dont le ghetto de Varsovie, rasé après son insurrection du 19 avril 1943, ou celui de Cracovie), la communauté juive de Pologne, jusque-là la première du monde par l'effectif, est anéantie à 97 %. Les moyens de cette extermination sont les fusillades, les camions à gaz et les chambres à gaz des camps d'extermination de Belzec, Sobibor, Treblinka, Maidanek, Chełmno et surtout Auschwitz-Birkenau, où périrent au total un million de Juifs déportés de toute l'Europe, ainsi que 30 000 Roms et des résistants, notamment polonais catholiques.
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+ Durant la guerre et, en particulier, à partir de 1942, les autorités polonaises en exil, alimentées en informations de première main par la Résistance intérieure, fournissent aux gouvernements alliés et aux opinions publiques du monde libre les rapports les plus précoces et les plus précis sur l'extermination en cours des populations juives — et appellent en vain à des actions spécifiques pour mettre fin à l'extermination[13].
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+ En 1943, l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) massacre entre 40 000 et 60 000 civils polonais en copiant les méthodes des nazis sur la purification ethnique[14],[15].
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+ En tout, la terreur nazie fait périr trois millions de Polonais catholiques et autant de Polonais juifs. Une puissante résistance, autour de l'Armia Krajowa (AK), parvient à mettre sur pied un véritable État clandestin, disposant de ses ministres, de sa justice, de son administration et de son réseau d'enseignement secret. Du 1er août au 2 octobre 1944, l'insurrection de Varsovie est réduite par les nazis au prix de la mort de 200 000 personnes et de la destruction à 85 % de la capitale polonaise[16], à laquelle l'Armée rouge, arrêtée aux portes de la ville, n'apporte volontairement aucune aide, favorisant ainsi l’élimination rapide de l'élite non communiste.
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72
+ Comme au XIXe siècle, les armées polonaises luttent sur de nombreux fronts, en France en 1940, dans le ciel de Londres pendant le Blitz, ou de l'Afrique du Nord à l'Italie en passant par la Normandie. À partir de 1941, elles constituent par leurs effectifs la 4e armée alliée lors du conflit aux côtés des soldats soviétiques, américains, britanniques et français, et même la 2e armée alliée (après la Grande-Bretagne) après la défaite française de 1940 et avant le changement de camp de l’Union soviétique en juin 1941. Des exilés participent aussi à la Résistance intérieure française, notamment dans l’Organisation polonaise de lutte pour l'indépendance (la POWN)[17] particulièrement active dans le Nord de la France ou au sein du réseau F2, intégralement polonais lors de sa création.
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74
+ À la fin du second conflit mondial, la Pologne, pourtant pays allié, perd 75 711 km2 par rapport à son étendue de 1939 et est déplacée de 300 km en moyenne vers l'ouest, laissant ses territoires orientaux (notamment la Polésie et la Galicie orientale) à l'URSS, mais recevant en échange le sud de la Prusse-Orientale, la Poméranie orientale et la Silésie prises au Troisième Reich, et en grande partie vidées de leurs habitants allemands, installés là depuis près de huit siècles. Dans cette nouvelle Pologne qui retrouve grosso-modo ses frontières du XIIIe siècle, les Soviétiques imposent le PKWN pro-communiste au pouvoir : le pays devient une république dite « populaire » (mais en fait une dictature à parti unique) membre du Pacte de Varsovie.
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+ En juin 1956, un soulèvement ouvrier à Poznań annonce les manifestations massives d'octobre 1956, qui obligent les Soviétiques à accepter l'arrivée au pouvoir de Władysław Gomułka, un communiste réputé réformateur (en partie à tort). Celui-ci est évincé en 1970 au profit de Edward Gierek lors de grèves ouvrières importantes contre la hausse des prix alimentaires. En 1968, après la guerre des Six Jours, le régime tente de faire diversion par une campagne antisémite responsable du départ de la plupart des derniers Juifs de Pologne.
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+ En août de la même année, l'armée polonaise est obligée de participer, avec quatre autres pays du « bloc de l'Est » à l'occupation soviétique de la Tchécoslovaquie. Elle s'en retire rapidement, mais l'intervention laisse des traces[Lesquelles ?]. Pour protester contre cette occupation, le Polonais Ryszard Siwiec s'immole à Varsovie le 8 septembre 1968. Son suicide reste très longtemps méconnu car le régime parvient à étouffer toute information le concernant. Ce n'est qu'en 1991 que le cinéaste Maciej Drygas peut tourner une très belle reconstitution documentaire sur Siwiec, « Uslysczie moj kryk » (« Entendez mon cri ») diffusée en 2007 par Arte[18].
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+ Dans les années 1970 et 1980, de violentes révoltes éclatent à nouveau dans le pays. Dans ce climat, l'élection sur le trône de Saint-Pierre de l'archevêque de Cracovie, Karol Wojtyła (Jean-Paul II), en octobre 1978, est vécue par les autorités communistes comme une provocation.
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+ En 1980 naît le syndicat indépendant Solidarność (« Solidarité »), dirigé par Lech Wałęsa, d'abord interdit, puis reconnu à contre-cœur par les autorités. Celui-ci regroupe vite plusieurs millions d'ouvriers soutenus par les intellectuels réformateurs. Le général Wojciech Jaruzelski déclare la loi martiale dans la nuit du 12 au 13 décembre 1981[19] : la plupart des meneurs du syndicat sont internés pendant plusieurs mois. La mort de Léonid Brejnev en novembre 1982 à Moscou anticipe leur libération (Lech Wałęsa est d’ailleurs libéré le jour des funérailles de l’ancien maître du Kremlin). Malgré l’instauration de l’état de siège, le pouvoir communiste ne parvient pas à étouffer la fronde syndicale et les revendications populaires, les grèves et les manifestations ne faisant que s'amplifier d'année en année.
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+ En 1989, le général Wojciech Jaruzelski cumule les fonctions de chef de l'État (président du Conseil d’État de la république populaire de Pologne) et de Premier secrétaire du Parti ouvrier unifié polonais (le POUP) dans un climat de révolte généralisée. Incapable de réinstaurer une « normalité socialiste », le pouvoir est contraint de tenir des « Tables rondes », réunions entre le gouvernement et le syndicat Solidarność (de fait reconnu comme un interlocuteur incontournable), qui permettent la tenue d’élections législatives partiellement libres ; celles-ci ont lieu en juin 1989 et consacrent une large victoire aux membres de Solidarność et à leurs alliés. Les termes de l’accord conclu à l’issue des « Tables rondes » prévoyant une candidature unique à la fonction nouvellement créée de président de la République, Wojciech Jaruzelski est le premier à occuper ce poste, mais sa légitimité est quasi nulle : il nomme un tout dernier gouvernement communiste qui tient à peine deux mois avant de se résoudre à appeler Tadeusz Mazowiecki pour former le premier gouvernement non communiste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (le 24 août 1989), événement qui provoque, d'abord un exode d'Allemands de l'Est vers la Pologne, et moins de trois mois plus tard la chute du mur de Berlin.
85
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86
+ Le 1er janvier 1990, la IIIe République est proclamée ; des élections présidentielles ont lieu au cours de cette même année, celles-ci sont largement remportées par Lech Wałęsa, mais l’instabilité politique demeure : Mazowiecki démissionne en janvier 1991, remplacé par l’économiste libéral Jan Krzysztof Bielecki, qui démissionne à son tour en décembre de la même année, puis par Jan Olszewski (jusqu’en juin 1992). C'est à cette époque qu'est institué entre l'Allemagne, la France et la Pologne le « triangle de Weimar », cadre de rencontres régulières visant alors à permettre de soutenir activement le rapprochement de la Pologne au système de sécurité transatlantique de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (l'OTAN) et de préparer au mieux sa future adhésion à l'Union européenne (l’UE). Ces deux objectifs sont couronnés de succès : la Pologne intègre l'OTAN en 1999 et adhèrera à l'UE le 1er mai 2004.
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+ En 1992 Waldemar Pawlak, le leader du Parti paysan, tente de former un gouvernement. Au terme de 33 jours de négociations infructueuses, c’est finalement Hanna Suchocka qui prend la tête d'un gouvernement de coalition de centre-droit, devenant la première femme à occuper le poste de chef du gouvernement en Pologne. En 1993, alors que les troupes russes quittent la Pologne, Solidarność subit une défaite aux élections législatives qui contraint Wałesa à nommer à nouveau Waldemar Pawlak au poste de président du Conseil des ministres.
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+ En 1995, Lech Wałesa se présente à sa propre succession ; il est battu par Aleksander Kwaśniewski, jeune leader du parti social-démocrate refondé sur les ruines de l’ancien parti communiste. Le premier gouvernement du président Kwaśniewski est dirigé par Józef Oleksy, l’ancien ministre des Relations avec les syndicats qui avait participé aux négociations de la « Table ronde ». Soupçonné d’intelligence avec les Soviétiques par le passé, ce dernier démissionne en janvier 1996 et laisse la place à Włodzimierz Cimoszewicz.
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+ En 1997, à la suite d'élections législatives remportées par la droite, s'ouvre une période de cohabitation : Jerzy Buzek (président du Parlement européen de 2009 à 2012) devient président du Conseil des ministres. Cette année-là voit l'adoption de la Constitution définitive instituant la Troisième République.
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+ Kwaśniewski est réélu président de la République en 2000 et cette victoire de la gauche est confirmée aux législatives de l'année suivante ; Leszek Miller est nommé à la tête du gouvernement. En 2003, la Pologne prend part à la guerre d'Irak et les États-Unis lui attribuent le commandement d'une zone d'occupation (l'Armée polonaise reste engagée en Irak jusqu'au 4 octobre 2008). Le 1er mai 2004, elle intègre l'Union européenne. Miller remet la démission de son gouvernement à la suite de scandales de corruption à répétition qui le rendent très impopulaire ; Marek Belka lui succède mais ne parvient pas à enrayer le déclin de la gauche dans l'opinion.
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+ Le 23 octobre 2005, le maire de Varsovie et candidat du parti conservateur Droit et justice (PiS) à l'élection présidentielle, Lech Kaczyński, est élu président de la République avec 54,0 % contre 46,0 % pour le candidat du parti libéral pro-européen Plate-forme civique (PO), Donald Tusk. La victoire du maire de la capitale, arrivé loin derrière son adversaire au premier tour, est une surprise de taille, tous les sondages donnant Donald Tusk largement vainqueur. Le président élu affirme peu après son élection qu'il va mettre en place son programme, fortement inspiré par l’aile la plus conservatrice de l’Église catholique ; celui-ci est critiqué par de nombreux médias pour sa radicalité, son manque d’ouverture sur les questions de société (farouche opposition à toute avancée en matière de droits LGBT, de droit à l’avortement ou à l’euthanasie, par exemple), son étatisme et son euroscepticisme prononcé[citation nécessaire]. Kazimierz Marcinkiewicz est nommé Premier ministre et forme un gouvernement.
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+ Le 5 mai 2006, le gouvernement polonais voit l'entrée en fonction de plusieurs ministres ultra-conservateurs, tels Roman Giertych, dirigeant de la Ligue des familles polonaises (LPR - Liga Polskich Rodzin), nommé à l'Éducation nationale avec le projet d'insister dans les programmes scolaires sur « les valeurs chrétiennes de la Pologne éternelle » [citation nécessaire]. Quant à Andrzej Lepper, le chef du parti nationaliste Autodéfense de la république de Pologne, il obtient le poste de vice-président du Conseil des ministres chargé de l'Agriculture. Les ministères du Travail et de la Construction reviennent également à des membres de Samoobrona. Ce cabinet de coalition, négocié par Jarosław Kaczyński, le frère jumeau du président de la République, par ailleurs président du PiS, provoque des manifestations organisées par l'opposition. Le 15 juillet 2006, Jarosław Kaczyński prête serment avec son gouvernement au palais présidentiel de Varsovie, devant son frère.
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+ Le 21 octobre 2007, lors d'élections législatives anticipées, le parti libéral Plate-forme civique (PO) de Donald Tusk, parti d'opposition à Lech et Jarosław Kaczyński, remporte 41 % des voix et distance le parti conservateur Droit et justice (PiS) au pouvoir depuis deux ans, qui arrive à la seconde position avec 33 % des suffrages exprimés. Donald Tusk est officiellement désigné Premier ministre (président du Conseil des ministres) le 9 novembre suivant, puis forme un gouvernement de coalition (avec 209 députés sur 460, la PO ne dispose pas de la majorité absolue) en s'alliant avec le parti paysan centriste PSL de Waldemar Pawlak.
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+ Lech Kaczyński meurt dans l'exercice de ses fonctions le 10 avril 2010 dans un accident d'avion près de Smolensk, en Russie, alors qu'il se rendait à la commémoration du massacre de Katyń, commis par les Soviétiques en 1940. Avec lui périssent les membres les plus éminents du gouvernement polonais et de l'opposition, des dignitaires civils et religieux. Le paysage politique du pays est profondément bouleversé à la suite de cette catastrophe et l'élection présidentielle anticipée se déroule dans une atmosphère politique tendue, les 20 juin et 4 juillet 2010. Bronisław Komorowski, le candidat libéral, l'emporte avec 53,01 % des voix face au frère jumeau du président défunt, le conservateur Jarosław Kaczyński. Il est investi à la présidence de la République le 6 août suivant et reconduit Tusk à la tête du gouvernement.
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+ Les élections législatives de 2011 confortent la coalition PO (39,2 %) - PSL (8,4 %) au pouvoir, le PiS n'obtenant que 29,9 % des voix, suivi par le tout nouveau « Mouvement Palikot » (parti anti-clérical, social-libéral) avec 10 % et l'Alliance de la gauche démocratique (SLD) avec 8,2 % des voix. La même année, la Pologne prend de juillet à décembre 2011 la présidence du Conseil de l'Union européenne. En novembre 2012, la Pologne rejoint l'Agence spatiale européenne et organise avec l'Ukraine le Championnat d'Europe de football 2012.
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+ Le pays compte toujours devenir un important acteur régional, notamment compte tenu de son importante démographie.
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+ L'élection d'Andrzej Duda à la présidence de la République en août 2015 et la victoire de son parti Droit et justice aux élections législatives d'octobre 2015 marquent le retour des conservateurs en Pologne et le triomphe de l'euroscepticisme. En réaction est créé le comité de défense de la démocratie au mois de novembre 2015.
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+ La Pologne est une république semi-présidentielle régie par une constitution adoptée en 1997. Le président de la République (Prezydent Rzeczypospolitej Polskiej), élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois, est le chef de l'État. Il nomme le président du Conseil, les ministres et les autres membres du gouvernement ; en outre, il dispose d'un droit de veto qui ne peut être levé par la chambre basse qu'à la majorité qualifiée des trois cinquièmes. S'il est le garant des institutions, le président de la République détient des pouvoirs limités, s'en tenant à faire figure d'autorité politique et morale. Il est toutefois le chef des Forces armées et peut détenir une certaine influence dans la conduite de la politique étrangère de la Pologne.
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+ Le président du Conseil des ministres (Prezes Rady Ministrów), généralement désigné par le titre de Premier ministre, est le chef du gouvernement du pays. Nommé par le président de la République, tout comme les autres membres du gouvernement, il préside le Conseil des ministres et est le responsable du travail mené par son cabinet devant le Parlement. Chef de l'administration, il peut décider des actes réglementaires et exercer un contrôle régulier et légal des collectivités territoriales. Enfin, il représente le pays à l'étranger, notamment au sein du Conseil européen.
113
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114
+ Le Parlement de la République de Pologne est composé de deux chambres : la Diète (Sejm), composée de 460 sièges, et le Sénat (Senat) qui compte 100 sièges. Leurs membres sont simultanément élus dans le cadre des élections générales, dont la date est fixée par le président de la République. Chargés de discuter et de sanctionner les lois, les parlementaires doivent également voter le budget, mais les députés sont les seuls à disposer du droit de voter la confiance au gouvernement ou de renverser celui-ci, le Sénat ayant un rôle bien plus limité dans la pratique.
115
+
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+ Enfin, la Constitution de 1997, posant les bases de la IIIe République, conforte le rôle du Tribunal constitutionnel (créé dès 1986) chargé de contrôler la constitutionnalité des lois ; d'autre part, elle institue un Défenseur des droits, une fonction fondée sur le modèle de l’Ombudsman suédois. Elle consacre l'indépendance du pouvoir judiciaire avec la création d'un Conseil national de la Magistrature.
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118
+ L'organisation territoriale de la Pologne repose, depuis 1999, sur trois niveaux géographiques. Le territoire polonais est divisé en voïvodies, lesquelles sont divisées en districts (powiaty), et ces derniers sont à leur tour subdivisés en communes (gminy). Les villes majeures ont, pour la plupart, à la fois le statut de gmina et de powiat. La Pologne est divisée en 16 voïvodies, 379 districts (dont 65 villes au statut de district) et 2 478 communes.
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+ La Pologne est subdivisée depuis 1999 en 16 régions (à la fois divisions administratives et collectivités territoriales) appelées voïvodies ou voïévodies (województwa au pluriel, województwo au singulier), qui sont :
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+ Ces voïvodies étaient au nombre de 49 entre 1975 et 1999.
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+ Les relations de la Pologne avec l'Union européenne sont caractérisées par les échéances suivantes :
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+ Le territoire polonais est dominé par la plaine d'Europe du Nord. Les massifs des Carpates et des Sudètes au sud forment une frontière naturelle avec la Tchéquie et la Slovaquie, alors que la mer Baltique constitue une frontière naturelle au nord. À l'ouest, la frontière avec l'Allemagne est fixée sur les fleuves Oder et Nysa.
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+
128
+ La Pologne possède 70 sommets de plus de 1 000 mètres d'altitude.
129
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+ Les Tatras forment le massif le plus élevé de Pologne et de toutes les Carpates. C'est là que se situe le plus haut sommet de Pologne, le Rysy (2 499,6 mètres). Au pied de cette montage se trouve le lac Morskie Oko (« Œil de la mer »), considéré comme l'un des plus beaux lacs du monde[réf. nécessaire].
131
+
132
+ D'autres chaines de montagnes en Pologne sont :
133
+
134
+ Le point le plus bas en Pologne, à deux mètres au-dessous du niveau de la mer, est Raczki Elbląskie[24], dans le delta de la Vistule, près d'Elbląg.
135
+
136
+ La côte baltique polonaise est longue de 528 kilomètres et s'étend de Świnoujście, sur les îles d'Usedom et de Wolin dans l'ouest, à Krynica Morska, sur la presqu'île de la Vistule dans l'est.
137
+
138
+ Dans l'ensemble, la Pologne a un littoral régulier, formé par le mouvement continuel du sable par des courants et des vents d'ouest en est. Ces érosions et dépôts continuels ont sculpté des falaises, dunes et presqu'îles, dont beaucoup se sont déplacées vers les terres pour former des lagunes, telles que le lac de Łebsko dans le parc national Słowiński.
139
+
140
+ Les plus grandes presqu'îles sont celles de Hel et de la Vistule. La plus grande île baltique polonaise est Wolin. Les plus grandes villes portuaires sont Gdynia, Gdańsk, Szczecin et Świnoujście. Les principales stations balnéaires sont Sopot, Międzyzdroje, Kołobrzeg, Łeba, Władysławowo et Hel.
141
+
142
+ La Pologne est parcourue par deux fleuves majeurs qui se jettent dans la mer Baltique. La Vistule, longue de 1 047 km, traverse plusieurs grandes villes polonaises dont Varsovie, la capitale. L'Oder, longue de 854 km, délimite quant à elle une partie de la frontière entre l'Allemagne et la Pologne. Le pays compte aussi des rivières de première importance telles que la Warta, un affluent de l'Oder long de 808 km, le Bug, un affluent de la Vistule long de 772 km.
143
+
144
+ La majorité des cours d'eau de Poméranie et des régions avoisinantes terminent leur course dans la mer Baltique. Des ruisseaux qui prennent source dans les Beskides se déversent dans la mer Noire, soit par l'intermédiaire du Dniestr, soit par l'intermédiaire de l'Orava, puis du Váh, et enfin du Danube.
145
+
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+ Les cours d'eau polonais sont depuis longtemps utilisés pour la navigation. Au Moyen Âge et au début de l'ère moderne, lorsque la Pologne était le grenier de l'Europe, l'acheminement de céréales et d'autres produits agricoles le long de la Vistule vers Gdańsk puis l'Europe de l'Ouest était alors particulièrement important.
147
+
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+ Avec près de dix mille lacs de plus d'un hectare, la Pologne est l'un des pays au monde qui en compte le plus (en Europe, seule la Finlande possède une plus grande densité de lacs). Les plus grands d'entre eux, couvrant plus de 100 km2, sont le lac Śniardwy et le lac Mamry en Mazurie, ainsi que le lac Łebsko et le lac Drawsko en Poméranie. Le lac le plus profond (plus de 100 mètres) est le lac Hancza, situé dans la région des lacs de Wigry, au nord-est du pays, en Podlachie.
149
+
150
+ Les ancêtres des Polonais d'aujourd'hui, les Polanes, construisirent leurs premières forteresses sur des îles entourées par ces lacs : citons les maisons sur pilotis de Biskupin, encore occupées par plus de mille résidents, construites à l'origine par les Lusaciens avant le VIIe siècle av. J.-C. De même, le prince légendaire Popiel est censé s'être installé à Kruszwica, sur le lac Gopło, et le premier souverain de la Pologne qui soit documenté, le duc Mieszko Ier de Pologne, avait son palais situé sur une île du fleuve Warta, aujourd'hui intégrée à la ville de Poznań.
151
+
152
+ Outre la région des lacs qui couvre tout le nord du pays (Mazurie, Poméranie, Cachoubie, Lubuskie, et Grande-Pologne), on trouve également un grand nombre de lacs de montagne au sud, dans les Tatras (tel le lac Morskie Oko, le plus grand lac de montagne de Pologne).
153
+
154
+ La structure géologique de la Pologne résulte de la collision des continents européens et africains durant les soixante derniers millions d'années d'une part, et de l'effet du Quaternaire au nord de l'Europe d'autre part, ces deux phénomènes ayant conduit à la formation des Sudètes et des Carpates.
155
+
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+ Les plaines du Nord de la Pologne sont des moraines, (ce qui permet aux scientifiques de dire qu'il y avait avant des glaciers dans cette zone du globe, notamment lors de la glaciation de Würm), qui comportent des sols essentiellement composés de sable ou de loam, tandis qu'au Sud, les vallées creusées pendant l'ère glaciaire contiennent souvent du lœss.
157
+
158
+ Les plateaux de la région Cracovie-Częstochowa, qui forment d'ailleurs l'un des plus anciens massifs de la planète, les Piénines, et les Tatras occidentales sont constitués de calcaire, tandis que les Hautes Tatras, les Beskides, et les Monts des Géants sont principalement composés de granite et de basalte.
159
+
160
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161
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162
+ Le désert de Błędów est situé en Pologne méridionale, dans la voïvodie de Silésie, et s'étend au-dessus de la région de Zagłębie Dąbrowskie. Il a une surface totale de 32 km2. C'est le seul désert polonais et l'un des cinq seuls déserts naturels en Europe. C'est le désert le plus chaud qui apparaisse à cette latitude. Il fut créé par la fonte d'un glacier, il y a 12 000 ans, à la fin de la glaciation würmienne.
163
+
164
+ La structure géologique spécifique a été de grande importance dans sa formation, l'épaisseur de la couche de sable étant d'environ 40 mètres en moyenne et atteignant 70 mètres, ce qui a rendu l'assèchement rapide et profond. Ces dernières années, le désert a commencé à se rétrécir. Le phénomène des mirages y est fréquent.
165
+
166
+ Les forêts couvrent 28 % du territoire polonais. Plus de la moitié des terres sont consacrées à l'agriculture. Tandis que la surface totale sous culture diminue, les champs restants sont cultivés plus intensivement.
167
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168
+ Plus de 1 % du territoire de la Pologne, (3 145 km2), est protégé par 23 parcs nationaux. À cet égard, la Pologne est au premier rang en Europe. Trois parcs nationaux de plus sont projetés pour la Mazurie, la montagne de Cracovie-Częstochowa et les Beskides orientales. La plupart des parcs nationaux polonais sont situés dans la partie méridionale du pays. En outre, les marécages le long des lacs et des fleuves du centre de la Pologne sont protégés légalement, de même que les secteurs côtiers dans le Nord. On compte également beaucoup de secteurs protégés pour leurs paysages et de nombreuses réserves naturelles.
169
+
170
+ La Pologne compte 23 parcs nationaux (Parki narodowe), qui couvrent une superficie totale de 3 145 km2.
171
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172
+ La Pologne orientale comporte des régions boisées, comme la forêt vierge de Białowieża, qui n'ont jamais été défrichées par les hommes. De grands secteurs sont également couverts de forêts dans les régions montagneuses, en Mazurie, en Poméranie et en Basse-Silésie.
173
+
174
+ Beaucoup d'animaux qui se sont depuis éteints dans d'autres parties de l'Europe survivent toujours en Pologne, tel le bison d'Europe dans la forêt de Białowieża et en Podlasie. D'autres espèces incluent l'ours brun, dans la forêt de Białowieża, dans les Tatras et dans les Beskides au sud de la voïvodie des Basses-Carpates, le loup gris et le lynx d'Eurasie dans diverses forêts, les élans dans le Nord de la Pologne et le castor en Mazurie, en Poméranie et en Podlasie[25]. Dans les forêts, on rencontre également des gibiers, tels que des cerfs élaphe, des chevreuils et des sangliers.
175
+
176
+ La Pologne est l'endroit de couvée le plus important pour les oiseaux migrateurs européens. Parmi tous les oiseaux migrateurs qui viennent en Europe pour l'été, un quart se reproduisent en Pologne, en particulier dans la région des lacs et dans les zones marécageuses le long de la Biebrza, du Narew et de la Warta, qui font partie de réserves naturelles ou de parcs nationaux. En Mazurie, certains villages recensent davantage de cigognes que d'habitants[25].
177
+
178
+ Le climat est de type océanique, au nord et à l'ouest, et devient graduellement plus continental vers le sud et l'est. Les étés sont tièdes, avec des températures moyennes variant entre 20 °C et 27 °C.
179
+
180
+ Les hivers sont froids, avec des températures moyennes tournant autour de 3 °C au nord-ouest et −8 °C au nord-est. Bien que les précipitations restent régulières tout au long de l'année, l'hiver est plus sec que l'été, surtout à l'est.
181
+
182
+ La Pologne est au deuxième rang européen et au neuvième rang mondial pour la production de charbon et de lignite en 2012 (1,8 % de la production mondiale)[réf. nécessaire]. Afin de remplir ses engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la Pologne a engagé une politique de développement des énergies renouvelables, en particulier la biomasse et l'énergie éolienne.
183
+
184
+ Une pollution de l'air excessive se produit dans 20 % du pays[réf. nécessaire]. Les facteurs en sont :
185
+
186
+ Les régions les plus polluées sont la Haute-Silésie et les grandes villes, particulièrement Cracovie.
187
+
188
+ La transition de l'économie planifiée vers l'économie de marché fut initiée par le vice-président du Conseil et ministre des Finances Leszek Balcerowicz, considéré comme le père des réformes économiques et le principal architecte de la profonde mutation de la Pologne du début des années 1990. Ce plan, de type thérapie de choc, a permis de maitriser l'hyperinflation qui ruinait l'économie polonaise et d'accélérer le processus de transformation. Après une première phase difficile se caractérisant par un recul du PIB, une forte inflation, une dévaluation de la monnaie, des fermetures d'entreprises et une forte hausse du chômage, cette politique a permis le développement et la modernisation de l'économie polonaise. Elle a abouti au retour de la croissance dès 1993, à une amélioration sensible du niveau de vie de la population, permettant une augmentation de la consommation, une baisse de l'inflation, une stabilisation du złoty, une augmentation des échanges commerciaux et d'importants flux d'investissements directs étrangers.
189
+
190
+ S'étant alignée sur les recommandations du FMI dès 1989, la Pologne bénéficie en 1990 de l’effacement de la moitié de sa dette extérieure par le Club de Paris, qui regroupe les principaux créanciers publics occidentaux. Elle obtient ensuite, en 1994, une réduction similaire de sa dette auprès du Club de Londres, regroupant les créanciers privés[26].
191
+
192
+ L'embellie de l'économie polonaise due à la « thérapie de choc » s'est poursuivie jusqu'en 1997, avec cette année-là un taux de chômage enregistré passant sous la barre des 10 %. Il est brutalement remonté dans les années 2000, dépassant le seuil des 20 % en 2004, puis diminue continûment depuis 2013[27] pour atteindre 7 % en 2017[28]. L’industrie polonaise a perdu plus de 1,5 million d’emplois, soit 23 % des emplois du secteur, entre 1991 et 2003. Les emblématiques chantiers navals de Gdańsk, qui employaient 18 000 salariés à la chute du régime communiste, n’en comptent plus que 200 en 2020[26].
193
+
194
+ L'économie polonaise est dans les années 2010 l'une des plus dynamiques d'Europe. C'est le seul État européen, avec la Biélorussie, à ne pas avoir connu de récession[8] lors de la crise économique de 2008.
195
+
196
+ Le pays a bénéficié de nombreuses aides de l'UE depuis son entrée en 2004. Sur la période 2004-2014, ce sont près de 85,2 milliards d'euros qui lui ont été alloués[29] et 86 milliards d’euros entre 2014 et 2020. De nombreuses infrastructures ont pu être financées, comme l'autoroute reliant désormais Varsovie à Berlin[30]. La Pologne rattrape ainsi rapidement son retard sur ses voisins européens concernant le maillage du territoire et attire plus facilement les capitaux étrangers.
197
+
198
+ Attirer les investisseurs étrangers est un axe majeur de la politique des gouvernements de Pologne et d'Europe centrale et orientale depuis les années 1990. Pour ce faire, ils offrent des taux d’intérêt élevés et maintiennent des coûts salariaux faibles. Une concurrence s’est développée entre pays et territoires d'Europe centrale pour attirer les capitaux occidentaux. Les politistes Andreas Nölke et Arjan Vliegenthart qualifient les économies d’Europe centrale et orientale d’« économies de marché dépendantes » en raison de l’importance prise par les multinationales étrangères : « l’ouverture économique mène à la dépendance lorsque les décisions des groupes sont rarement déléguées aux filiales régionales, les transferts de technologies sont mineurs, le niveau de formation du personnel demeure modeste et l’essentiel des activités à forte valeur ajoutée est maintenu au plus près des sièges occidentaux[26]. »
199
+
200
+ Les inégalités de développement entre la partie ouest et la partie est du pays se creusent à partir des années 1990. Le PIB moyen des trois régions de l’Est (Podlaskie, Lubelskie et Podkarpackie) est en 2008 inférieur de 30 % à la moyenne nationale[31].
201
+
202
+ En 2015, la Pologne est la huitième économie de l'Union européenne et la vingt-cinquième économie du monde en PIB[réf. nécessaire]. Le taux de chômage s’élève à 9,8 % en décembre 2015 et la croissance économique atteint 3,6 % cette même année. Le salaire médian brut est de 686 euros et près de 1,5 million de salariés sont en « contrats flexibles », dits « contrats-poubelle » puisque les poussant dans la précarité[32].
203
+
204
+ Le secteur énergétique polonais se caractérise par la prépondérance massive du charbon, qui en 2015 assurait 51 % de la consommation intérieure totale d'énergie primaire et 81 % de la production d'électricité.
205
+
206
+ Les efforts réalisés depuis la fin de l'ère communiste[33] ont permis de réduire les émissions de dioxyde de carbone par habitant de 19 % entre 1990 et 2015. Elles restent encore élevées, avec 6,28 tonnes de CO2 par habitant en 2015 (contre 4,37 t/hab en France, 8,93 t/hab en Allemagne et une moyenne de 6,28 t/hab en Union européenne).
207
+
208
+ La Pologne est dépendante à 30,4 % de sources extérieures en 2015, toutes énergies confondues. Le pays a été jusqu’à la fin 2013 autosuffisant, voire exportateur, avec une consommation de l’ordre de 158 TWh et une production de 160 TWh. Du fait de sa croissance économique importante, la situation a commencé à s’inverser début 2014.
209
+
210
+ Selon les calculs de l'Institut du Tourisme[réf. nécessaire], en 2012 le nombre d'arrivées a totalisé 67,4 millions, dont 14,8 millions de touristes étrangers. La grande majorité des touristes proviennent d'Allemagne, plus grand pays limitrophe de la Pologne, avec 4 520 000 arrivées en 2010. Les pays de l'Europe et de l'Union européenne figurent donc logiquement aux premières places. Le tourisme contribue à l'économie du pays. Les villes les plus populaires sont Varsovie, Cracovie, Wrocław, Poznań, Szczecin, Świnoujście, Gdańsk, Sopot, Gdynia, Bydgoszcz, Toruń, Lublin, Zamość, Częstochowa, Zakopane, Wieliczka et Oświęcim (camp de concentration d'Auschwitz). La Pologne est le 16e pays le plus visité dans le monde par les touristes étrangers, selon le classement de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) en 2014[34].
211
+
212
+ La population polonaise compte 37 972 964 habitants début 2017[35].
213
+
214
+ Au moins deux millions de Polonais ont émigré entre 2004, date de l'entrée du pays dans l'Union européenne, et 2016[réf. nécessaire]. La diaspora polonaise (voir infra) compte environ vingt millions d'individus.
215
+
216
+ La Pologne ignore le multiculturalisme. Quelques minorités sont présentes dans le pays (germanophones, Ukrainiens, Juifs, Tatars musulmans), mais peu d’immigrés extra-européens : des commerçants vietnamiens arrivés dans les années 1970 et quelques milliers de ressortissants africains. La xénophobie est parfois attisée par une partie de la classe politique[36].
217
+
218
+ Le classement est établi sur la base de la population des villes, il diffère si l'on prend en compte les agglomérations.
219
+ Les plus grandes agglomérations du pays sont l'agglomération industrielle de Haute-Silésie autour de Katowice (3,4 millions d'habitants), Varsovie (2,7 millions), Łódź (1,4 million), Cracovie (1,2 million) et la « Tricité » formée par Gdańsk, Sopot et Gdynia (1 million). Les aires métropolitaines de Wrocław, Posnanie, Szczecin, Bydgoszcz–Toruń et Lublin sont également importantes, avec respectivement 900 000, 850 000, 760 000, 750 000 et 650 000 habitants.
220
+
221
+ Il y a environ 400 000 ressortissants[Information douteuse] étrangers en Pologne[Quand ?], majoritairement originaires d'autres pays d'Europe orientale (Ukraine, Biélorussie, Lituanie…) et occidentale (Allemagne, France...), mais aussi d'Extrême-Orient (Viêt Nam, avec environ 60 000 Vietnamiens[37], soit la 3e concentration en Europe après la France et l'Allemagne). Depuis 2000, plus de 71 711 Allemands se sont installés en Pologne[38].
222
+
223
+ La diaspora polonaise (Polonia) compte 20 millions de personnes nées en Pologne ou d'ascendance polonaise[réf. nécessaire].
224
+
225
+ Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, plusieurs religions étaient fortement représentées en Pologne : les minorités substantielles juive, protestante et chrétienne orthodoxe ont coexisté durant plusieurs siècles avec la majorité catholique. En raison de la Shoah, de l'annexion des territoires polonaise de l'Est par l'Union soviétique et de la politique communiste d’expulsion des populations allemandes et ukrainiennes après la Seconde Guerre mondiale, la Pologne est devenue primordialement catholique, bien que la religion fusse mal tolérée par le pouvoir. En 2011, 87,0 % de la population se déclarait catholique, cohabitant avec 1,3 % d'orthodoxes, 0,4 % de protestants et 0,3 % de Témoins de Jéhovah[39]. Le taux d'observance religieuse, de 40 %[40], fait de la Pologne l'un des pays les plus religieux en Europe.
226
+
227
+ L'islam est très peu présent en Pologne, les statistiques officielles font état de seulement 20 000 croyants, essentiellement les Tatars baltiques vivant en Podlachie.
228
+
229
+ Le polonais est la langue officielle du pays et est parlé nativement par 97 % de la population, ce qui fait de la Pologne l'un des pays linguistiquement les plus homogènes d'Europe.
230
+
231
+ Les langues étrangères les plus apprises par les jeunes sont, par ordre décroissant, l'anglais (66 % en 2013), l'allemand (27 %), le russe (4 %) et le français (2 %)[41].
232
+
233
+ L'OIF aurait recensé un million de personnes parlant le français dans le pays[42].
234
+
235
+ À partir du XVIIIe siècle, une importante production dramaturgique donne ses lettres de noblesse au théâtre polonais, qui continue à s'enrichir aujourd'hui des apports d'une création toujours très active.
236
+
237
+ Ludwik Solski (1855-1954).
238
+
239
+ Leon Schiller (1887-1954).
240
+
241
+ Tadeusz Kantor (1915-1990).
242
+
243
+ Jerzy Grotowski (1933-1999).
244
+
245
+ Krzysztof Warlikowski (1962-).
246
+
247
+ Les premières compositions polonaises remontent au XIIIe siècle. Il s'agit alors essentiellement de musique sacrée (avec notamment l'hymne religieux Bogurodzica). Au XIXe siècle, la musique polonaise acquiert une renommée internationale grâce à Frédéric Chopin, puis Karol Szymanowski, Krzysztof Penderecki, Witold Lutosławski et Henryk Górecki au XXe siècle.
248
+
249
+ La musique pop s'est développée en Pologne sous l'influence des scènes occidentales, malgré le régime communiste. Après 1989, l'activité musicale polonaise n'a cessé de prendre de l'importance avec l'émergence de nombreux festivals et de groupes de tous styles, notamment de rock et de hip hop.
250
+
251
+ La scène metal polonaise, connue en Europe depuis ses débuts, compte de grands noms, tels que Behemoth, Vader ou Graveland.
252
+
253
+ Souvent réduit à tort aux simples prestations des ballets Śląsk et Mazowsze, le folklore polonais reste cependant pratiqué assidûment par un grand nombre de Polonais de tous âges et de toutes classes sociales.
254
+
255
+ Ceci est en partie dû à la volonté et au travail exceptionnel d'Oskar Kolberg, qui parcourut la Pologne au XIXe siècle afin de répertorier le maximum de mélodies, de poèmes et de danses, région par région ; ce travail de recherche a donné lieu à son chef-d’œuvre de plus de 33 tomes de son vivant, Lud (le peuple).
256
+
257
+ Ainsi, de nombreux groupes se sont créés et revendiquent encore aujourd’hui leurs régions d’origine, teintées de mélodies typiques et de pas de danse très caractéristiques de ces régions. Il existe cinq danses nationales, popularisées pour la plupart par Chopin : le krakowiak (danse de Cracovie), l’oberek, la polonaise, le mazur et le kujawiak.
258
+
259
+ L’exemple le plus frappant de cette préservation des traditions folkloriques reste la région de Podhale, près de Zakopane. Cette région montagneuse conserve ses traditions dans la vie quotidienne, dans ses coutumes, mais surtout dans sa musique, grâce au développement touristique et aux karczma (pl) (tavernes où l’on peut écouter de la musique montagnarde).
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+ Enfin, dans le cadre de la Polonia (diaspora polonaise), de nombreux groupes étrangers de folklore polonais perpétuent les traditions.
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+ Pavillon polonais à l'exposition de Paris en 1925. Architecture Art déco inspirée du style Zakopane.
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+ Un Góral de la Petite-Pologne.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ La formation des traits particuliers de la cuisine polonaise a été influencée par les changements historiques. À travers les siècles et au gré des migrations, la cuisine polonaise fut soumise à des influences et changements régionaux. Grâce à cela, on dénombre d'importantes influences orientales (mongoles, puis tatares et turques), russes, allemandes, françaises, italiennes et juives.
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+
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+ Les plats les plus populaires en Pologne (qui le sont également dans les pays voisins) sont entre autres : les pierogi, le chou farci, le bigos, les kluski, les soupes (au chou, bortsch, żurek, bouillon, etc.), les plats de choux et de pommes de terre, le pain, les gâteaux, les légumes, les fruits (pommes, poires, différentes baies et groseilles, cerises et merisier), le fromage blanc et différents types de viandes (principalement porc, volaille et bœuf), ainsi que, dans une moindre mesure, les poissons d'eau douce ou de mer. Parmi les desserts figurent la babka, le pain d'épices, le sernik ou le makowiec. Les beignets ou les faworki sont des desserts de la fin de carnaval.
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+ Un bagel est un pain assez dense en forme d'anneau, originaire de Pologne.
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+ Pierogi.
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+ Le bigos est un ragoût aux choux.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Parmi les boissons alcoolisées, l'hydromel, très populaire à une certaine époque, a été remplacée par la vodka, souvent préparée à base de céréales, plus rarement de pommes de terre. La bière à base de houblon est une boisson traditionnelle courante, alors que le vin l'est moins. Le thé noir est également populaire. Jusqu'à une époque récente, il était bu dans des verres, souvent avec une tranche de citron et du sucre. Le thé est arrivé en Pologne depuis l'Angleterre, peu après son apparition en Europe occidentale, grâce aux marchands néerlandais. Cependant, sa propagation est attribuée aux occupants russes au XIXe siècle. C'est à ce moment-là que les samovars sont arrivés depuis la Russie où le thé est apparu à la cour du tsar comme cadeau de la Chine, environ 50 ans avant son apparition en Hollande. Le café est également populaire et est bu couramment depuis le XVIIIe siècle, également par les classes inférieures de la société comme les artisans ou les riches paysans.
284
+
285
+ La cuisine traditionnelle urbaine est notamment présente à Cracovie et Szczecin. Les obwarzanki, petits pains en forme d'anneaux, sont un symbole de Cracovie. À Szczecin, le pasztecik szczeciński est fait de pâte frite farci de viande, de champignons ou de chou, tandis que le paprykarz szczeciński est une pâte de poisson haché, de riz, d'oignon, de tomate et d'épices.
286
+
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+ L’histoire du cinéma polonais est presque aussi longue que celle de la cinématographie. Le cinéma polonais a acquis une renommée mondiale, même si les films polonais sont considérés comme étant moins commerciaux que les films en provenance d'autres nations européennes.
288
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289
+ Le cinéma polonais a traversé les frontières au cours de la Première Guerre mondiale. Des films réalisés à Varsovie ou à Wilno étaient souvent diffusés dans les salles de projection de Berlin. C'est ainsi que la jeune actrice Pola Negri (née Barbara Apolonia Chałupiec), s'est fait connaître en Allemagne et est devenue une grande star du cinéma muet.
290
+
291
+ À partir de 1955, les travaux de l’École polonaise du film ont eu une forte influence sur des mouvements cinématographiques tels que la Nouvelle Vague, le néoréalisme et même le cinéma classique hollywoodien. De plus, des réalisateurs polonais comme Roman Polanski, Krzysztof Kieślowski, Agnieszka Holland, Andrzej Wajda, Andrzej Żuławski ont eu un impact fort sur le développement de la cinématographie.
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+ Les films d'Andrzej Wajda, notamment L'Homme de marbre (1977) et L'Homme de fer (1981)[43], offrent des analyses perspicaces des éléments universels de l'histoire de la Pologne. Ses films ont inspiré plusieurs générations polonaises. Un Oscar d'honneur lui fut attribué pour l'ensemble de sa carrière.
294
+
295
+ Un grand nombre de réalisateurs polonais, comme Agnieszka Holland, Janusz Kamiński, ont travaillé pour des studios américains. Des directeurs de la photographie et compositeurs de musique de film polonais apparaissent également souvent au générique de productions américaines.
296
+
297
+ Les films animés polonais — par exemple ceux de Jan Lenica et de Zbigniew Rybczyński — ont une longue tradition et tirent leur inspiration des arts graphiques de la Pologne.
298
+
299
+ Le sport en Pologne est développé mais peine à être performant et surtout régulier comme en Russie et en Occident. Mais les Polonais récoltent quand même plusieurs résultats probants. L'âge d'or du sport polonais ayant eu lieu pendant la période communiste. Le football n'a jamais eu de titre en Ligue des champions, en Coupe des Vainqueurs de Coupe ou en Coupe de l'UEFA, mais réalisa plusieurs performances qui firent frémir les favoris dans les années 1970 et années 1980|1980. La sélection nationale remporta plus de succès en gagnant un titre olympique et deux médailles d'argent. En Coupe du Monde, la Pologne finit successivement 3e, 5e, 3e entre 1974 et 1982, avant de faire le chant du cygne en huitièmes de finale en 1986. Du 8 juin au 1er juillet 2012, la Pologne a accueilli le Championnat d'Europe de football, coorganisé avec l'Ukraine.
300
+
301
+ Le volley-ball possède un excellent palmarès puisque la sélection nationale a glané plusieurs podiums et des titres, surtout chez les hommes. L'athlétisme est une valeur sure et les Polonais remportent régulièrement des titres et médailles (une soixantaine en tout dont 24 en or). Robert Korzeniowski est l'athlète le plus titré. Le handball masculin semble commencer à s'affirmer depuis la fin des années 2000 avant deux troisièmes places. Le hockey sur glace est un sport populaire mais dont les résultats déclinent depuis plus de vingt ans.
302
+
303
+ Toutefois, il est intéressant de voir des sports jusqu'à présent délaissés et qui connaissent aujourd'hui un gain de résultats intéressants. Ainsi du sport automobile, où Robert Kubica a participé à une poignée de saisons de Formule 1 avec un Grand prix gagné au Canada et douze podiums. Le tennis, où jusque là seule une poignée de joueurs et de joueuses ont réussi des résultats éphémères et épars, voit apparaître les sœurs Radwanska qui brillent dans les années 2010 parmi l'élite mondiale féminine ; Agnieszka qui finit 4e en 2012 et Urszula qui finit 31e en 2012 ; Janowicz et Kubot font des résultats relativement honorables chez les hommes dans les années 2010.
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+ Mikołaj Kopernik (en français : Nicolas Copernic).
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+ Jan Heweliusz (en latin : Johannes Hevelius).
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+ Tadeusz Kościuszko.
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+ Adam Mickiewicz.
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+ Fryderyk Chopin.
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+ Marie Curie, née Skłodowska.
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+ Wisława Szymborska.
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+ Jean-Paul II.
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+ Andrzej Wajda.
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+ Roman Polański.
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+ Lech Wałęsa.
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+ Robert Lewandowski.
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+ République de Pologne
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+
3
+ (pl) Rzeczpospolita Polska Écouter
4
+
5
+ 52° 13′ 56″ N, 21° 00′ 30″ E
6
+
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+ modifier
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+
9
+ La Pologne, en forme longue république de Pologne[a] (en polonais : Polska ; [forme longue] Rzeczpospolita Polska[b]), est un État d'Europe centrale, frontalier avec l'Allemagne à l'ouest, la Tchéquie au sud-ouest, la Slovaquie au sud, l'Ukraine à l'est-sud-est et la Biélorussie à l'est-nord-est, enfin la Lituanie et l'enclave russe de Kaliningrad au nord-est. Avec une population de 38 millions d'habitants, la Pologne est le trente-quatrième pays le plus peuplé au monde. Elle est divisée en voïvodies, districts (powiat) et communes (gmina). C'est une république parlementaire qui a pour monnaie nationale le złoty. Elle est membre de l'Union européenne depuis le 1er mai 2004, du Conseil de l'Europe, du groupe de Visegrád, de l'Organisation mondiale du commerce et de l'Organisation des Nations unies.
10
+
11
+ De nombreux historiens situent la formation de la Pologne en 966, avec Mieszko Ier. Le royaume de Pologne est fondé en 1025. En 1569, une association politique liant ce royaume au grand-duché de Lituanie, par l'union de Lublin, donne naissance à la République des Deux Nations, une monarchie élective. Celle-ci est dissoute entre 1772 et 1795 lorsque le territoire de la Pologne est partagé entre la Prusse, l'Empire russe et l'Autriche. C'est en 1918, après la Première Guerre mondiale, que la Pologne retrouve son indépendance et qu'elle devient une république.
12
+
13
+ Le 1er septembre 1939, à la suite de la signature du Pacte germano-soviétique, son invasion par le Troisième Reich est l'événement déclencheur de la Seconde Guerre mondiale. Deux semaines plus tard, l’allié soviétique de l'Allemagne passe également à l’attaque, prenant ainsi l'armée polonaise en tenaille : la défaite est rapide, avec des pertes importantes, de part et d’autre, en dépit de la brièveté de l’affrontement. Le pays est immédiatement partagé entre les deux assaillants. En 1941, l'Allemagne repousse son ancien allié soviétique jusqu'à Moscou, et occupe seule jusqu'en 1944 l'ensemble du territoire polonais qui est asservi et devient notamment, avec l'Ouest de l'Union soviétique, le lieu de meurtres de masse commis par les nazis, dont l'essentiel de la Shoah. En 1944, un gouvernement provisoire est formé sous le contrôle de l'Union soviétique, qui fait de la Pologne d'après-guerre l'un de ses États satellites ; en 1952, la république de Pologne est rebaptisée « république populaire de Pologne ». En 1989, le gouvernement communiste est tenu en échec lors des premières élections semi-libres ; il doit céder la place : une république parlementaire est restaurée. Dans la décennie et demie qui suit, la Pologne rejoint l'Alliance atlantique puis l'Union européenne.
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+ La culture polonaise est riche : dix-sept sites sont classés dans le patrimoine mondial de l'UNESCO et cinquante-quatre sites historiques nationaux sont répertoriés.
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+ L'histoire de la Pologne commence véritablement au Xe siècle, sous le règne de Mieszko Ier, duc des Polanes (de la dynastie Piast), qui convertit la Pologne naissante au christianisme en 966, puis, par le couronnement de son fils Boleslas Ier le Vaillant, le premier roi de Pologne, sacré en 1025. La Pologne devient rapidement au Moyen Âge une puissance régionale, tout en essayant régulièrement de sortir de l'influence du Saint-Empire romain germanique, et de repousser le « Drang nach Osten ». C'est ainsi qu'à partir du XIIe siècle, le royaume de Pologne doit lutter contre les chevaliers Teutoniques qui ont colonisé la Prusse et une partie de la Poméranie.
18
+
19
+ Le pays atteint son apogée aux XVe et XVIe siècles sous la dynastie des Jagellon, après l'union du royaume de Pologne et du grand-duché de Lituanie, donnant naissance à la république des Deux Nations, l'un des plus grands pays d'Europe. Cependant, durant le XVIIe siècle et surtout le XVIIIe siècle, la République est engagée dans de nombreux conflits militaires qui lui font perdre une grande partie de sa superficie, notamment sous le coup de l'expansion de l'Empire russe. À la fin du XVIIIe siècle, après trois partages, le territoire de la république des Deux Nations est divisé entre la Prusse, l'Autriche et l'Empire russe.
20
+
21
+ La Pologne ne recouvre que brièvement son indépendance, de 1918 à 1939, puis est à nouveau envahie par l'Allemagne nazie et l'URSS qui se partagent le pays, précipitant l'Europe dans la Seconde Guerre mondiale et provoquant la mort de près de six millions de Polonais. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'URSS conserve la partie orientale de la Pologne, qui en contrepartie acquiert les territoires de la Poméranie, de la Prusse-Orientale et de la Silésie, régions allemandes depuis plusieurs centaines d'années. Joseph Staline impose la mainmise des Soviétiques sur le pays : la république populaire de Pologne est instituée en 1952, le régime communiste tient jusqu'en 1989. Après avoir retrouvé toute son indépendance, le pays devient membre de l'OTAN en 1999, de l'Union européenne en 2004 et tourne progressivement la page de l'économie planifiée au cours des décennies 1990 et 2000.
22
+
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+ Dans les années 2010, l'économie polonaise est l'une des plus dynamiques d'Europe[7]. C'est le seul État européen à ne pas avoir connu la récession[8] lors de la crise économique qui frappe les pays développés en 2008.
24
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25
+ Fondée au Xe siècle par les Polanes, la Pologne devient au Moyen Âge une puissance incontournable en Europe centrale. Son premier souverain est Mieszko Ier, fondateur de la dynastie Piast qui règne sur la Pologne de 966 à 1370. La capitale est alors Gniezno, au nord de la Posnanie.
26
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27
+ Poste avancé de l'Occident catholique romain et cible du Drang nach Osten, la poussée germanique vers l'est, elle fait face aux mondes orthodoxe (en Russie, Biélorussie et Ukraine), païen (les Baltes sont tardivement christianisés), et musulman avec la poussée turco-mongole. Située au carrefour de plusieurs mondes, et dépourvue de frontières naturelles, la Pologne est extrêmement exposée aux invasions. L'invasion de la Horde d'or mongole de 1248 à 1275 ruine le pays. Casimir III le Grand, dernier roi de la dynastie des Piast, unifie la Pologne.
28
+
29
+ En 1386, la reine de Pologne, Hedwige d'Anjou et le grand-duc de Lituanie, Ladislas II Jagellon signent l’accord de l’union de Krewo qui marque le commencement de l'union de Pologne-Lituanie, sous la dynastie lituanienne des Jagellon. La dynastie Jagellon réunit pour une petite période les couronnes de Bohême (1471-1526) et de Hongrie (1490-1526) à celle de Pologne.
30
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31
+ La république des Deux Nations (Rzeczpospolita Obojga Narodów), extension de l'Union de Pologne-Lituanie, en existence depuis 1386, est concrétisée par la signature, en 1569, du traité de l'Union de Lublin qui unit le royaume de Pologne et le Grand-duché de Lituanie en un seul État. Le royaume couvre alors un territoire qui va de la mer Baltique à la mer Noire et jusqu'aux portes de Moscou. La capitale est alors Cracovie, en Petite-Pologne.
32
+
33
+ La Rzeczpospolita est un système politique inédit depuis la Rome antique, où l'aristocratie exerce une sorte de démocratie parlementaire. Le roi est en effet élu par ses pairs. C'est le principe de la monarchie élective. Cette « république » donne le droit de vote à la seule szlachta, mais cette noblesse polonaise représente toutefois presque 15 % de la population et plus encore autour de Varsovie, devenue capitale en 1596. Les nobles obligent le roi à céder de ses prérogatives, notamment en ce qui concerne les impôts, l'armée et la justice. Ainsi, le monarque polonais, à l'époque où les monarchies européennes « s'absolutisent », est au contraire affaibli.
34
+
35
+ La tolérance religieuse est une autre caractéristique majeure de la Rzeczpospolita. Si la majeure partie des paysans est restée catholique (dans les années 1980, 9 Polonais sur 10 sont baptisés), de nombreux nobles se sont convertis au protestantisme, luthéranisme, mais surtout calvinisme. La Pologne a donné abri, en particulier dans la ville de Leszno, aux Frères tchèques qui veulent échapper à la re-catholicisation de la Bohême entreprise par les Habsbourg.
36
+
37
+ Enfin, la Rzeczpospolita compte alors une très importante population juive (5 à 10 % de la population totale), en particulier dans les villes et surtout dans la partie orientale du pays.
38
+
39
+ Mais, cette tolérance religieuse se réduit progressivement au XVIe siècle, en particulier après 1655, quand la Suède protestante envahit la Pologne et est arrêtée à Częstochowa, devant le sanctuaire marial de Jasna Góra, dont le prieur, Augustyn Kordecki, est à la tête de troupes numériquement très inférieures. Le règne de Jean III Sobieski (1674-1696) est marqué par la construction, à partir de 1677, du palais de Wilanów à Varsovie, et par la victoire de ses troupes en 1683, appelées en renfort par les puissances européennes et le Pape pour faire face à une offensive turque de grande ampleur sous les murs de Vienne. Cette victoire militaire a une conséquence politique importante, car les Habsbourg, traditionnels rivaux des Polonais, sont sauvés et partagent plus tard le pays avec la Russie et la Prusse. Cette victoire est aussi à l'origine des croissants, les premières viennoiseries[9], dont la forme rappelle le symbole du drapeau ottoman.
40
+
41
+ La Rzeczpospolita est peu à peu victime d'un long déclin, du fait de son système politique anarchique, et des nombreuses invasions (suédoises, russes, turques, prussiennes). À la fin du XVIIIe siècle, la Pologne perd son indépendance, les partages de la Pologne se succèdent entre 1772, 1793 et 1795.
42
+
43
+ La première partition de la Pologne, en 1772, conduit à un sursaut civique. Ce sursaut mène en 1791 à la proclamation de la Constitution polonaise du 3 mai 1791, nettement moins « révolutionnaire » que celle de la France, mais, néanmoins perçue comme trop dangereuse pour ses voisins, d'où le deuxième partage, qui provoque une révolte menée par un héros de la guerre d'indépendance américaine, Tadeusz Kościuszko. Cette révolte sert de prétexte au troisième partage, quand le royaume de Pologne est rayé de la carte.
44
+
45
+ Tout au long du XIXe siècle, exception faite de la fin de la période napoléonienne avec le duché de Varsovie, la Pologne est niée comme entité nationale, écartelée, partagée entre la Russie, la Prusse (puis l'Allemagne), et l'Autriche (puis l'Autriche-Hongrie).
46
+
47
+ Cette période est marquée par une succession de révoltes et d'insurrections nationales, notamment :
48
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49
+ Dans les années 1890 des dizaines de milliers de travailleurs polonais émigrent en Allemagne vers la Ruhr pour s'embaucher dans les mines de charbon. À la fin de la Première Guerre mondiale, certains reviennent en Pologne mais la plus grande partie est embauchée par les industriels français souhaitant relancer leur économie, en raison de leur savoir-faire. Environ 50 000 d'entre eux arrivent ainsi en France au début des années 1920, dont près des deux tiers dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais[10].
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+ La Pologne ne recouvre son indépendance qu'en novembre 1918 et fonde alors une Deuxième République, dont l'indépendance est reconnue par le petit traité de Versailles en juin 1919. Dès son indépendance, la guerre soviéto-polonaise de 1919-1921 l'oppose à la Russie bolchévique.
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+ Comme dans la plupart des pays d'Europe du Centre-Est, à l'exception de la Tchécoslovaquie, les idéaux démocratiques des premiers temps durent peu. Le régime évolue vers une forme semi-autoritaire, notamment sous l'influence du maréchal Józef Piłsudski, qui prend le pouvoir en 1926, tout en conservant des élections libres.
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+ La Pologne est envahie par les forces allemandes et slovaques le 1er septembre 1939 (campagne de Pologne), déclenchant la Seconde Guerre mondiale. La Wehrmacht atteint les faubourgs de Varsovie en sept jours grâce à sa stratégie du « Blitzkrieg » et à sa supériorité technologique (la ville ne capitule cependant que le 28 septembre 1939). Conformément aux accords secrets du Pacte germano-soviétique signé le 23 août 1939, soit une semaine avant le début de l'invasion allemande, l'URSS envahit à son tour la Pologne, à partir du 17 septembre.
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+ Au début de la guerre, le président de la République Ignacy Mościcki et le gouvernement polonais pensent obtenir droit de passage en Roumanie, le 17 septembre 1939, après l'invasion soviétique de la Pologne, mais sont internés par les autorités roumaines sous la pression allemande. En vertu de la Constitution polonaise d'avril 1935 qui le prévoit explicitement, le président de la République transmet alors sa charge, le 29 septembre 1939, à un successeur désigné, Władysław Raczkiewicz qui nomme comme Premier ministre le général Władysław Sikorski.
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+ Le Gouvernement polonais en exil est constitué et accueilli en France, à Paris, puis Angers. Le président de la République et les divers ministères polonais s'installent au château de Pignerolle (au sud-est d'Angers) ainsi qu'à Angers même, ce dès novembre 1939, qui devient de fait la capitale politique de la Pologne, à titre temporaire. Le gouvernement officiel polonais en exil officie jusqu'à l'invasion de la France par les troupes allemandes en juin 1940. Refusant l'armistice que l'allié français cherche à imposer aux troupes polonaises reconstituées sur le sol français, les autorités polonaises en exil se réfugient alors à Londres pour continuer le combat.
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+ La Pologne en tant qu'État (388 390 km2 en 1939) disparaît donc pour la quatrième fois de son histoire, partagée cette fois-ci entre l'Allemagne nazie (216 219 km2) et l'Union soviétique (172 171 km2). Le régime nazi annexe une partie du territoire qu’il contrôle et instaure dans le reste (un quart du territoire de 1939) une administration subordonnée, le « Gouvernement général ». La partie envahie par l'URSS est annexée puis répartie entre ses deux républiques soviétiques : la Biélorussie et l’Ukraine. Dans cette partie orientale, l'armée soviétique est diversement accueillie par les populations locales majoritairement biélorusses, juives et ukrainiennes (devenues polonaises en 1920 à la suite de la paix de Riga)[11] qui craignent les réquisitions et le NKVD, lequel les dresse les unes contre les autres en encourageant la délation[12].
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+ Des deux côtés, les nazis et le NKVD procèdent à l'éradication de l'élite polonaise : côté est, intellectuels, officiers, fonctionnaires, religieux, propriétaires terriens sont déportés en URSS, voire assassinés comme à Katyń ; côté ouest, les nazis entendent ouvertement transformer les Polonais, considérés comme des « sous-hommes », en un « peuple d'esclaves » et plongent le pays dans une terreur totale et meurtrière, responsable de la disparition en six ans de près de 20 % de la population totale. Dès les premiers jours, les élites polonaises sont systématiquement exterminées par les Einsatzgruppen et le SD, entraînant la mort de plus de 50 000 membres du clergé, de l'aristocratie, du corps enseignant et universitaire. Les théâtres, les séminaires, les journaux, l'enseignement secondaire et supérieur sont fermés. Deux millions de civils sont raflés et envoyés au travail forcé dans le Reich, où ils subissent mauvais traitements et discriminations systématiques. Tortures, pendaisons de masse et massacres de villages entiers deviennent quotidiens.
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+ À partir de l'été 1941, date du déclenchement de l'invasion de l'Union soviétique par laquelle l'Allemagne rompt avec son allié de 1939, la Pologne devient aussi le terrain principal de la mise en œuvre du génocide des Juifs d'Europe occupée par l'Allemagne nazie. Spoliée, terrorisée et réduite à une grande misère dans des ghettos surpeuplés et affamés (dont le ghetto de Varsovie, rasé après son insurrection du 19 avril 1943, ou celui de Cracovie), la communauté juive de Pologne, jusque-là la première du monde par l'effectif, est anéantie à 97 %. Les moyens de cette extermination sont les fusillades, les camions à gaz et les chambres à gaz des camps d'extermination de Belzec, Sobibor, Treblinka, Maidanek, Chełmno et surtout Auschwitz-Birkenau, où périrent au total un million de Juifs déportés de toute l'Europe, ainsi que 30 000 Roms et des résistants, notamment polonais catholiques.
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+ Durant la guerre et, en particulier, à partir de 1942, les autorités polonaises en exil, alimentées en informations de première main par la Résistance intérieure, fournissent aux gouvernements alliés et aux opinions publiques du monde libre les rapports les plus précoces et les plus précis sur l'extermination en cours des populations juives — et appellent en vain à des actions spécifiques pour mettre fin à l'extermination[13].
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+ En 1943, l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) massacre entre 40 000 et 60 000 civils polonais en copiant les méthodes des nazis sur la purification ethnique[14],[15].
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+ En tout, la terreur nazie fait périr trois millions de Polonais catholiques et autant de Polonais juifs. Une puissante résistance, autour de l'Armia Krajowa (AK), parvient à mettre sur pied un véritable État clandestin, disposant de ses ministres, de sa justice, de son administration et de son réseau d'enseignement secret. Du 1er août au 2 octobre 1944, l'insurrection de Varsovie est réduite par les nazis au prix de la mort de 200 000 personnes et de la destruction à 85 % de la capitale polonaise[16], à laquelle l'Armée rouge, arrêtée aux portes de la ville, n'apporte volontairement aucune aide, favorisant ainsi l’élimination rapide de l'élite non communiste.
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+ Comme au XIXe siècle, les armées polonaises luttent sur de nombreux fronts, en France en 1940, dans le ciel de Londres pendant le Blitz, ou de l'Afrique du Nord à l'Italie en passant par la Normandie. À partir de 1941, elles constituent par leurs effectifs la 4e armée alliée lors du conflit aux côtés des soldats soviétiques, américains, britanniques et français, et même la 2e armée alliée (après la Grande-Bretagne) après la défaite française de 1940 et avant le changement de camp de l’Union soviétique en juin 1941. Des exilés participent aussi à la Résistance intérieure française, notamment dans l’Organisation polonaise de lutte pour l'indépendance (la POWN)[17] particulièrement active dans le Nord de la France ou au sein du réseau F2, intégralement polonais lors de sa création.
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+ À la fin du second conflit mondial, la Pologne, pourtant pays allié, perd 75 711 km2 par rapport à son étendue de 1939 et est déplacée de 300 km en moyenne vers l'ouest, laissant ses territoires orientaux (notamment la Polésie et la Galicie orientale) à l'URSS, mais recevant en échange le sud de la Prusse-Orientale, la Poméranie orientale et la Silésie prises au Troisième Reich, et en grande partie vidées de leurs habitants allemands, installés là depuis près de huit siècles. Dans cette nouvelle Pologne qui retrouve grosso-modo ses frontières du XIIIe siècle, les Soviétiques imposent le PKWN pro-communiste au pouvoir : le pays devient une république dite « populaire » (mais en fait une dictature à parti unique) membre du Pacte de Varsovie.
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+ En juin 1956, un soulèvement ouvrier à Poznań annonce les manifestations massives d'octobre 1956, qui obligent les Soviétiques à accepter l'arrivée au pouvoir de Władysław Gomułka, un communiste réputé réformateur (en partie à tort). Celui-ci est évincé en 1970 au profit de Edward Gierek lors de grèves ouvrières importantes contre la hausse des prix alimentaires. En 1968, après la guerre des Six Jours, le régime tente de faire diversion par une campagne antisémite responsable du départ de la plupart des derniers Juifs de Pologne.
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+ En août de la même année, l'armée polonaise est obligée de participer, avec quatre autres pays du « bloc de l'Est » à l'occupation soviétique de la Tchécoslovaquie. Elle s'en retire rapidement, mais l'intervention laisse des traces[Lesquelles ?]. Pour protester contre cette occupation, le Polonais Ryszard Siwiec s'immole à Varsovie le 8 septembre 1968. Son suicide reste très longtemps méconnu car le régime parvient à étouffer toute information le concernant. Ce n'est qu'en 1991 que le cinéaste Maciej Drygas peut tourner une très belle reconstitution documentaire sur Siwiec, « Uslysczie moj kryk » (« Entendez mon cri ») diffusée en 2007 par Arte[18].
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+ Dans les années 1970 et 1980, de violentes révoltes éclatent à nouveau dans le pays. Dans ce climat, l'élection sur le trône de Saint-Pierre de l'archevêque de Cracovie, Karol Wojtyła (Jean-Paul II), en octobre 1978, est vécue par les autorités communistes comme une provocation.
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+ En 1980 naît le syndicat indépendant Solidarność (« Solidarité »), dirigé par Lech Wałęsa, d'abord interdit, puis reconnu à contre-cœur par les autorités. Celui-ci regroupe vite plusieurs millions d'ouvriers soutenus par les intellectuels réformateurs. Le général Wojciech Jaruzelski déclare la loi martiale dans la nuit du 12 au 13 décembre 1981[19] : la plupart des meneurs du syndicat sont internés pendant plusieurs mois. La mort de Léonid Brejnev en novembre 1982 à Moscou anticipe leur libération (Lech Wałęsa est d’ailleurs libéré le jour des funérailles de l’ancien maître du Kremlin). Malgré l’instauration de l’état de siège, le pouvoir communiste ne parvient pas à étouffer la fronde syndicale et les revendications populaires, les grèves et les manifestations ne faisant que s'amplifier d'année en année.
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+ En 1989, le général Wojciech Jaruzelski cumule les fonctions de chef de l'État (président du Conseil d’État de la république populaire de Pologne) et de Premier secrétaire du Parti ouvrier unifié polonais (le POUP) dans un climat de révolte généralisée. Incapable de réinstaurer une « normalité socialiste », le pouvoir est contraint de tenir des « Tables rondes », réunions entre le gouvernement et le syndicat Solidarność (de fait reconnu comme un interlocuteur incontournable), qui permettent la tenue d’élections législatives partiellement libres ; celles-ci ont lieu en juin 1989 et consacrent une large victoire aux membres de Solidarność et à leurs alliés. Les termes de l’accord conclu à l’issue des « Tables rondes » prévoyant une candidature unique à la fonction nouvellement créée de président de la République, Wojciech Jaruzelski est le premier à occuper ce poste, mais sa légitimité est quasi nulle : il nomme un tout dernier gouvernement communiste qui tient à peine deux mois avant de se résoudre à appeler Tadeusz Mazowiecki pour former le premier gouvernement non communiste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (le 24 août 1989), événement qui provoque, d'abord un exode d'Allemands de l'Est vers la Pologne, et moins de trois mois plus tard la chute du mur de Berlin.
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+ Le 1er janvier 1990, la IIIe République est proclamée ; des élections présidentielles ont lieu au cours de cette même année, celles-ci sont largement remportées par Lech Wałęsa, mais l’instabilité politique demeure : Mazowiecki démissionne en janvier 1991, remplacé par l’économiste libéral Jan Krzysztof Bielecki, qui démissionne à son tour en décembre de la même année, puis par Jan Olszewski (jusqu’en juin 1992). C'est à cette époque qu'est institué entre l'Allemagne, la France et la Pologne le « triangle de Weimar », cadre de rencontres régulières visant alors à permettre de soutenir activement le rapprochement de la Pologne au système de sécurité transatlantique de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (l'OTAN) et de préparer au mieux sa future adhésion à l'Union européenne (l’UE). Ces deux objectifs sont couronnés de succès : la Pologne intègre l'OTAN en 1999 et adhèrera à l'UE le 1er mai 2004.
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+ En 1992 Waldemar Pawlak, le leader du Parti paysan, tente de former un gouvernement. Au terme de 33 jours de négociations infructueuses, c’est finalement Hanna Suchocka qui prend la tête d'un gouvernement de coalition de centre-droit, devenant la première femme à occuper le poste de chef du gouvernement en Pologne. En 1993, alors que les troupes russes quittent la Pologne, Solidarność subit une défaite aux élections législatives qui contraint Wałesa à nommer à nouveau Waldemar Pawlak au poste de président du Conseil des ministres.
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+ En 1995, Lech Wałesa se présente à sa propre succession ; il est battu par Aleksander Kwaśniewski, jeune leader du parti social-démocrate refondé sur les ruines de l’ancien parti communiste. Le premier gouvernement du président Kwaśniewski est dirigé par Józef Oleksy, l’ancien ministre des Relations avec les syndicats qui avait participé aux négociations de la « Table ronde ». Soupçonné d’intelligence avec les Soviétiques par le passé, ce dernier démissionne en janvier 1996 et laisse la place à Włodzimierz Cimoszewicz.
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+ En 1997, à la suite d'élections législatives remportées par la droite, s'ouvre une période de cohabitation : Jerzy Buzek (président du Parlement européen de 2009 à 2012) devient président du Conseil des ministres. Cette année-là voit l'adoption de la Constitution définitive instituant la Troisième République.
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+ Kwaśniewski est réélu président de la République en 2000 et cette victoire de la gauche est confirmée aux législatives de l'année suivante ; Leszek Miller est nommé à la tête du gouvernement. En 2003, la Pologne prend part à la guerre d'Irak et les États-Unis lui attribuent le commandement d'une zone d'occupation (l'Armée polonaise reste engagée en Irak jusqu'au 4 octobre 2008). Le 1er mai 2004, elle intègre l'Union européenne. Miller remet la démission de son gouvernement à la suite de scandales de corruption à répétition qui le rendent très impopulaire ; Marek Belka lui succède mais ne parvient pas à enrayer le déclin de la gauche dans l'opinion.
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+ Le 23 octobre 2005, le maire de Varsovie et candidat du parti conservateur Droit et justice (PiS) à l'élection présidentielle, Lech Kaczyński, est élu président de la République avec 54,0 % contre 46,0 % pour le candidat du parti libéral pro-européen Plate-forme civique (PO), Donald Tusk. La victoire du maire de la capitale, arrivé loin derrière son adversaire au premier tour, est une surprise de taille, tous les sondages donnant Donald Tusk largement vainqueur. Le président élu affirme peu après son élection qu'il va mettre en place son programme, fortement inspiré par l’aile la plus conservatrice de l’Église catholique ; celui-ci est critiqué par de nombreux médias pour sa radicalité, son manque d’ouverture sur les questions de société (farouche opposition à toute avancée en matière de droits LGBT, de droit à l’avortement ou à l’euthanasie, par exemple), son étatisme et son euroscepticisme prononcé[citation nécessaire]. Kazimierz Marcinkiewicz est nommé Premier ministre et forme un gouvernement.
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+ Le 5 mai 2006, le gouvernement polonais voit l'entrée en fonction de plusieurs ministres ultra-conservateurs, tels Roman Giertych, dirigeant de la Ligue des familles polonaises (LPR - Liga Polskich Rodzin), nommé à l'Éducation nationale avec le projet d'insister dans les programmes scolaires sur « les valeurs chrétiennes de la Pologne éternelle » [citation nécessaire]. Quant à Andrzej Lepper, le chef du parti nationaliste Autodéfense de la république de Pologne, il obtient le poste de vice-président du Conseil des ministres chargé de l'Agriculture. Les ministères du Travail et de la Construction reviennent également à des membres de Samoobrona. Ce cabinet de coalition, négocié par Jarosław Kaczyński, le frère jumeau du président de la République, par ailleurs président du PiS, provoque des manifestations organisées par l'opposition. Le 15 juillet 2006, Jarosław Kaczyński prête serment avec son gouvernement au palais présidentiel de Varsovie, devant son frère.
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+ Le 21 octobre 2007, lors d'élections législatives anticipées, le parti libéral Plate-forme civique (PO) de Donald Tusk, parti d'opposition à Lech et Jarosław Kaczyński, remporte 41 % des voix et distance le parti conservateur Droit et justice (PiS) au pouvoir depuis deux ans, qui arrive à la seconde position avec 33 % des suffrages exprimés. Donald Tusk est officiellement désigné Premier ministre (président du Conseil des ministres) le 9 novembre suivant, puis forme un gouvernement de coalition (avec 209 députés sur 460, la PO ne dispose pas de la majorité absolue) en s'alliant avec le parti paysan centriste PSL de Waldemar Pawlak.
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+ Lech Kaczyński meurt dans l'exercice de ses fonctions le 10 avril 2010 dans un accident d'avion près de Smolensk, en Russie, alors qu'il se rendait à la commémoration du massacre de Katyń, commis par les Soviétiques en 1940. Avec lui périssent les membres les plus éminents du gouvernement polonais et de l'opposition, des dignitaires civils et religieux. Le paysage politique du pays est profondément bouleversé à la suite de cette catastrophe et l'élection présidentielle anticipée se déroule dans une atmosphère politique tendue, les 20 juin et 4 juillet 2010. Bronisław Komorowski, le candidat libéral, l'emporte avec 53,01 % des voix face au frère jumeau du président défunt, le conservateur Jarosław Kaczyński. Il est investi à la présidence de la République le 6 août suivant et reconduit Tusk à la tête du gouvernement.
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+ Les élections législatives de 2011 confortent la coalition PO (39,2 %) - PSL (8,4 %) au pouvoir, le PiS n'obtenant que 29,9 % des voix, suivi par le tout nouveau « Mouvement Palikot » (parti anti-clérical, social-libéral) avec 10 % et l'Alliance de la gauche démocratique (SLD) avec 8,2 % des voix. La même année, la Pologne prend de juillet à décembre 2011 la présidence du Conseil de l'Union européenne. En novembre 2012, la Pologne rejoint l'Agence spatiale européenne et organise avec l'Ukraine le Championnat d'Europe de football 2012.
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+ Le pays compte toujours devenir un important acteur régional, notamment compte tenu de son importante démographie.
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+ L'élection d'Andrzej Duda à la présidence de la République en août 2015 et la victoire de son parti Droit et justice aux élections législatives d'octobre 2015 marquent le retour des conservateurs en Pologne et le triomphe de l'euroscepticisme. En réaction est créé le comité de défense de la démocratie au mois de novembre 2015.
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+ La Pologne est une république semi-présidentielle régie par une constitution adoptée en 1997. Le président de la République (Prezydent Rzeczypospolitej Polskiej), élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois, est le chef de l'État. Il nomme le président du Conseil, les ministres et les autres membres du gouvernement ; en outre, il dispose d'un droit de veto qui ne peut être levé par la chambre basse qu'à la majorité qualifiée des trois cinquièmes. S'il est le garant des institutions, le président de la République détient des pouvoirs limités, s'en tenant à faire figure d'autorité politique et morale. Il est toutefois le chef des Forces armées et peut détenir une certaine influence dans la conduite de la politique étrangère de la Pologne.
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+ Le président du Conseil des ministres (Prezes Rady Ministrów), généralement désigné par le titre de Premier ministre, est le chef du gouvernement du pays. Nommé par le président de la République, tout comme les autres membres du gouvernement, il préside le Conseil des ministres et est le responsable du travail mené par son cabinet devant le Parlement. Chef de l'administration, il peut décider des actes réglementaires et exercer un contrôle régulier et légal des collectivités territoriales. Enfin, il représente le pays à l'étranger, notamment au sein du Conseil européen.
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+ Le Parlement de la République de Pologne est composé de deux chambres : la Diète (Sejm), composée de 460 sièges, et le Sénat (Senat) qui compte 100 sièges. Leurs membres sont simultanément élus dans le cadre des élections générales, dont la date est fixée par le président de la République. Chargés de discuter et de sanctionner les lois, les parlementaires doivent également voter le budget, mais les députés sont les seuls à disposer du droit de voter la confiance au gouvernement ou de renverser celui-ci, le Sénat ayant un rôle bien plus limité dans la pratique.
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+ Enfin, la Constitution de 1997, posant les bases de la IIIe République, conforte le rôle du Tribunal constitutionnel (créé dès 1986) chargé de contrôler la constitutionnalité des lois ; d'autre part, elle institue un Défenseur des droits, une fonction fondée sur le modèle de l’Ombudsman suédois. Elle consacre l'indépendance du pouvoir judiciaire avec la création d'un Conseil national de la Magistrature.
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+ L'organisation territoriale de la Pologne repose, depuis 1999, sur trois niveaux géographiques. Le territoire polonais est divisé en voïvodies, lesquelles sont divisées en districts (powiaty), et ces derniers sont à leur tour subdivisés en communes (gminy). Les villes majeures ont, pour la plupart, à la fois le statut de gmina et de powiat. La Pologne est divisée en 16 voïvodies, 379 districts (dont 65 villes au statut de district) et 2 478 communes.
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+ La Pologne est subdivisée depuis 1999 en 16 régions (à la fois divisions administratives et collectivités territoriales) appelées voïvodies ou voïévodies (województwa au pluriel, województwo au singulier), qui sont :
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+ Ces voïvodies étaient au nombre de 49 entre 1975 et 1999.
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+ Les relations de la Pologne avec l'Union européenne sont caractérisées par les échéances suivantes :
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+ Le territoire polonais est dominé par la plaine d'Europe du Nord. Les massifs des Carpates et des Sudètes au sud forment une frontière naturelle avec la Tchéquie et la Slovaquie, alors que la mer Baltique constitue une frontière naturelle au nord. À l'ouest, la frontière avec l'Allemagne est fixée sur les fleuves Oder et Nysa.
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+ La Pologne possède 70 sommets de plus de 1 000 mètres d'altitude.
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+ Les Tatras forment le massif le plus élevé de Pologne et de toutes les Carpates. C'est là que se situe le plus haut sommet de Pologne, le Rysy (2 499,6 mètres). Au pied de cette montage se trouve le lac Morskie Oko (« Œil de la mer »), considéré comme l'un des plus beaux lacs du monde[réf. nécessaire].
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+
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+ D'autres chaines de montagnes en Pologne sont :
133
+
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+ Le point le plus bas en Pologne, à deux mètres au-dessous du niveau de la mer, est Raczki Elbląskie[24], dans le delta de la Vistule, près d'Elbląg.
135
+
136
+ La côte baltique polonaise est longue de 528 kilomètres et s'étend de Świnoujście, sur les îles d'Usedom et de Wolin dans l'ouest, à Krynica Morska, sur la presqu'île de la Vistule dans l'est.
137
+
138
+ Dans l'ensemble, la Pologne a un littoral régulier, formé par le mouvement continuel du sable par des courants et des vents d'ouest en est. Ces érosions et dépôts continuels ont sculpté des falaises, dunes et presqu'îles, dont beaucoup se sont déplacées vers les terres pour former des lagunes, telles que le lac de Łebsko dans le parc national Słowiński.
139
+
140
+ Les plus grandes presqu'îles sont celles de Hel et de la Vistule. La plus grande île baltique polonaise est Wolin. Les plus grandes villes portuaires sont Gdynia, Gdańsk, Szczecin et Świnoujście. Les principales stations balnéaires sont Sopot, Międzyzdroje, Kołobrzeg, Łeba, Władysławowo et Hel.
141
+
142
+ La Pologne est parcourue par deux fleuves majeurs qui se jettent dans la mer Baltique. La Vistule, longue de 1 047 km, traverse plusieurs grandes villes polonaises dont Varsovie, la capitale. L'Oder, longue de 854 km, délimite quant à elle une partie de la frontière entre l'Allemagne et la Pologne. Le pays compte aussi des rivières de première importance telles que la Warta, un affluent de l'Oder long de 808 km, le Bug, un affluent de la Vistule long de 772 km.
143
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+ La majorité des cours d'eau de Poméranie et des régions avoisinantes terminent leur course dans la mer Baltique. Des ruisseaux qui prennent source dans les Beskides se déversent dans la mer Noire, soit par l'intermédiaire du Dniestr, soit par l'intermédiaire de l'Orava, puis du Váh, et enfin du Danube.
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+
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+ Les cours d'eau polonais sont depuis longtemps utilisés pour la navigation. Au Moyen Âge et au début de l'ère moderne, lorsque la Pologne était le grenier de l'Europe, l'acheminement de céréales et d'autres produits agricoles le long de la Vistule vers Gdańsk puis l'Europe de l'Ouest était alors particulièrement important.
147
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+ Avec près de dix mille lacs de plus d'un hectare, la Pologne est l'un des pays au monde qui en compte le plus (en Europe, seule la Finlande possède une plus grande densité de lacs). Les plus grands d'entre eux, couvrant plus de 100 km2, sont le lac Śniardwy et le lac Mamry en Mazurie, ainsi que le lac Łebsko et le lac Drawsko en Poméranie. Le lac le plus profond (plus de 100 mètres) est le lac Hancza, situé dans la région des lacs de Wigry, au nord-est du pays, en Podlachie.
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+ Les ancêtres des Polonais d'aujourd'hui, les Polanes, construisirent leurs premières forteresses sur des îles entourées par ces lacs : citons les maisons sur pilotis de Biskupin, encore occupées par plus de mille résidents, construites à l'origine par les Lusaciens avant le VIIe siècle av. J.-C. De même, le prince légendaire Popiel est censé s'être installé à Kruszwica, sur le lac Gopło, et le premier souverain de la Pologne qui soit documenté, le duc Mieszko Ier de Pologne, avait son palais situé sur une île du fleuve Warta, aujourd'hui intégrée à la ville de Poznań.
151
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+ Outre la région des lacs qui couvre tout le nord du pays (Mazurie, Poméranie, Cachoubie, Lubuskie, et Grande-Pologne), on trouve également un grand nombre de lacs de montagne au sud, dans les Tatras (tel le lac Morskie Oko, le plus grand lac de montagne de Pologne).
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+ La structure géologique de la Pologne résulte de la collision des continents européens et africains durant les soixante derniers millions d'années d'une part, et de l'effet du Quaternaire au nord de l'Europe d'autre part, ces deux phénomènes ayant conduit à la formation des Sudètes et des Carpates.
155
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+ Les plaines du Nord de la Pologne sont des moraines, (ce qui permet aux scientifiques de dire qu'il y avait avant des glaciers dans cette zone du globe, notamment lors de la glaciation de Würm), qui comportent des sols essentiellement composés de sable ou de loam, tandis qu'au Sud, les vallées creusées pendant l'ère glaciaire contiennent souvent du lœss.
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+ Les plateaux de la région Cracovie-Częstochowa, qui forment d'ailleurs l'un des plus anciens massifs de la planète, les Piénines, et les Tatras occidentales sont constitués de calcaire, tandis que les Hautes Tatras, les Beskides, et les Monts des Géants sont principalement composés de granite et de basalte.
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162
+ Le désert de Błędów est situé en Pologne méridionale, dans la voïvodie de Silésie, et s'étend au-dessus de la région de Zagłębie Dąbrowskie. Il a une surface totale de 32 km2. C'est le seul désert polonais et l'un des cinq seuls déserts naturels en Europe. C'est le désert le plus chaud qui apparaisse à cette latitude. Il fut créé par la fonte d'un glacier, il y a 12 000 ans, à la fin de la glaciation würmienne.
163
+
164
+ La structure géologique spécifique a été de grande importance dans sa formation, l'épaisseur de la couche de sable étant d'environ 40 mètres en moyenne et atteignant 70 mètres, ce qui a rendu l'assèchement rapide et profond. Ces dernières années, le désert a commencé à se rétrécir. Le phénomène des mirages y est fréquent.
165
+
166
+ Les forêts couvrent 28 % du territoire polonais. Plus de la moitié des terres sont consacrées à l'agriculture. Tandis que la surface totale sous culture diminue, les champs restants sont cultivés plus intensivement.
167
+
168
+ Plus de 1 % du territoire de la Pologne, (3 145 km2), est protégé par 23 parcs nationaux. À cet égard, la Pologne est au premier rang en Europe. Trois parcs nationaux de plus sont projetés pour la Mazurie, la montagne de Cracovie-Częstochowa et les Beskides orientales. La plupart des parcs nationaux polonais sont situés dans la partie méridionale du pays. En outre, les marécages le long des lacs et des fleuves du centre de la Pologne sont protégés légalement, de même que les secteurs côtiers dans le Nord. On compte également beaucoup de secteurs protégés pour leurs paysages et de nombreuses réserves naturelles.
169
+
170
+ La Pologne compte 23 parcs nationaux (Parki narodowe), qui couvrent une superficie totale de 3 145 km2.
171
+
172
+ La Pologne orientale comporte des régions boisées, comme la forêt vierge de Białowieża, qui n'ont jamais été défrichées par les hommes. De grands secteurs sont également couverts de forêts dans les régions montagneuses, en Mazurie, en Poméranie et en Basse-Silésie.
173
+
174
+ Beaucoup d'animaux qui se sont depuis éteints dans d'autres parties de l'Europe survivent toujours en Pologne, tel le bison d'Europe dans la forêt de Białowieża et en Podlasie. D'autres espèces incluent l'ours brun, dans la forêt de Białowieża, dans les Tatras et dans les Beskides au sud de la voïvodie des Basses-Carpates, le loup gris et le lynx d'Eurasie dans diverses forêts, les élans dans le Nord de la Pologne et le castor en Mazurie, en Poméranie et en Podlasie[25]. Dans les forêts, on rencontre également des gibiers, tels que des cerfs élaphe, des chevreuils et des sangliers.
175
+
176
+ La Pologne est l'endroit de couvée le plus important pour les oiseaux migrateurs européens. Parmi tous les oiseaux migrateurs qui viennent en Europe pour l'été, un quart se reproduisent en Pologne, en particulier dans la région des lacs et dans les zones marécageuses le long de la Biebrza, du Narew et de la Warta, qui font partie de réserves naturelles ou de parcs nationaux. En Mazurie, certains villages recensent davantage de cigognes que d'habitants[25].
177
+
178
+ Le climat est de type océanique, au nord et à l'ouest, et devient graduellement plus continental vers le sud et l'est. Les étés sont tièdes, avec des températures moyennes variant entre 20 °C et 27 °C.
179
+
180
+ Les hivers sont froids, avec des températures moyennes tournant autour de 3 °C au nord-ouest et −8 °C au nord-est. Bien que les précipitations restent régulières tout au long de l'année, l'hiver est plus sec que l'été, surtout à l'est.
181
+
182
+ La Pologne est au deuxième rang européen et au neuvième rang mondial pour la production de charbon et de lignite en 2012 (1,8 % de la production mondiale)[réf. nécessaire]. Afin de remplir ses engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la Pologne a engagé une politique de développement des énergies renouvelables, en particulier la biomasse et l'énergie éolienne.
183
+
184
+ Une pollution de l'air excessive se produit dans 20 % du pays[réf. nécessaire]. Les facteurs en sont :
185
+
186
+ Les régions les plus polluées sont la Haute-Silésie et les grandes villes, particulièrement Cracovie.
187
+
188
+ La transition de l'économie planifiée vers l'économie de marché fut initiée par le vice-président du Conseil et ministre des Finances Leszek Balcerowicz, considéré comme le père des réformes économiques et le principal architecte de la profonde mutation de la Pologne du début des années 1990. Ce plan, de type thérapie de choc, a permis de maitriser l'hyperinflation qui ruinait l'économie polonaise et d'accélérer le processus de transformation. Après une première phase difficile se caractérisant par un recul du PIB, une forte inflation, une dévaluation de la monnaie, des fermetures d'entreprises et une forte hausse du chômage, cette politique a permis le développement et la modernisation de l'économie polonaise. Elle a abouti au retour de la croissance dès 1993, à une amélioration sensible du niveau de vie de la population, permettant une augmentation de la consommation, une baisse de l'inflation, une stabilisation du złoty, une augmentation des échanges commerciaux et d'importants flux d'investissements directs étrangers.
189
+
190
+ S'étant alignée sur les recommandations du FMI dès 1989, la Pologne bénéficie en 1990 de l’effacement de la moitié de sa dette extérieure par le Club de Paris, qui regroupe les principaux créanciers publics occidentaux. Elle obtient ensuite, en 1994, une réduction similaire de sa dette auprès du Club de Londres, regroupant les créanciers privés[26].
191
+
192
+ L'embellie de l'économie polonaise due à la « thérapie de choc » s'est poursuivie jusqu'en 1997, avec cette année-là un taux de chômage enregistré passant sous la barre des 10 %. Il est brutalement remonté dans les années 2000, dépassant le seuil des 20 % en 2004, puis diminue continûment depuis 2013[27] pour atteindre 7 % en 2017[28]. L’industrie polonaise a perdu plus de 1,5 million d’emplois, soit 23 % des emplois du secteur, entre 1991 et 2003. Les emblématiques chantiers navals de Gdańsk, qui employaient 18 000 salariés à la chute du régime communiste, n’en comptent plus que 200 en 2020[26].
193
+
194
+ L'économie polonaise est dans les années 2010 l'une des plus dynamiques d'Europe. C'est le seul État européen, avec la Biélorussie, à ne pas avoir connu de récession[8] lors de la crise économique de 2008.
195
+
196
+ Le pays a bénéficié de nombreuses aides de l'UE depuis son entrée en 2004. Sur la période 2004-2014, ce sont près de 85,2 milliards d'euros qui lui ont été alloués[29] et 86 milliards d’euros entre 2014 et 2020. De nombreuses infrastructures ont pu être financées, comme l'autoroute reliant désormais Varsovie à Berlin[30]. La Pologne rattrape ainsi rapidement son retard sur ses voisins européens concernant le maillage du territoire et attire plus facilement les capitaux étrangers.
197
+
198
+ Attirer les investisseurs étrangers est un axe majeur de la politique des gouvernements de Pologne et d'Europe centrale et orientale depuis les années 1990. Pour ce faire, ils offrent des taux d’intérêt élevés et maintiennent des coûts salariaux faibles. Une concurrence s’est développée entre pays et territoires d'Europe centrale pour attirer les capitaux occidentaux. Les politistes Andreas Nölke et Arjan Vliegenthart qualifient les économies d’Europe centrale et orientale d’« économies de marché dépendantes » en raison de l’importance prise par les multinationales étrangères : « l’ouverture économique mène à la dépendance lorsque les décisions des groupes sont rarement déléguées aux filiales régionales, les transferts de technologies sont mineurs, le niveau de formation du personnel demeure modeste et l’essentiel des activités à forte valeur ajoutée est maintenu au plus près des sièges occidentaux[26]. »
199
+
200
+ Les inégalités de développement entre la partie ouest et la partie est du pays se creusent à partir des années 1990. Le PIB moyen des trois régions de l’Est (Podlaskie, Lubelskie et Podkarpackie) est en 2008 inférieur de 30 % à la moyenne nationale[31].
201
+
202
+ En 2015, la Pologne est la huitième économie de l'Union européenne et la vingt-cinquième économie du monde en PIB[réf. nécessaire]. Le taux de chômage s’élève à 9,8 % en décembre 2015 et la croissance économique atteint 3,6 % cette même année. Le salaire médian brut est de 686 euros et près de 1,5 million de salariés sont en « contrats flexibles », dits « contrats-poubelle » puisque les poussant dans la précarité[32].
203
+
204
+ Le secteur énergétique polonais se caractérise par la prépondérance massive du charbon, qui en 2015 assurait 51 % de la consommation intérieure totale d'énergie primaire et 81 % de la production d'électricité.
205
+
206
+ Les efforts réalisés depuis la fin de l'ère communiste[33] ont permis de réduire les émissions de dioxyde de carbone par habitant de 19 % entre 1990 et 2015. Elles restent encore élevées, avec 6,28 tonnes de CO2 par habitant en 2015 (contre 4,37 t/hab en France, 8,93 t/hab en Allemagne et une moyenne de 6,28 t/hab en Union européenne).
207
+
208
+ La Pologne est dépendante à 30,4 % de sources extérieures en 2015, toutes énergies confondues. Le pays a été jusqu’à la fin 2013 autosuffisant, voire exportateur, avec une consommation de l’ordre de 158 TWh et une production de 160 TWh. Du fait de sa croissance économique importante, la situation a commencé à s’inverser début 2014.
209
+
210
+ Selon les calculs de l'Institut du Tourisme[réf. nécessaire], en 2012 le nombre d'arrivées a totalisé 67,4 millions, dont 14,8 millions de touristes étrangers. La grande majorité des touristes proviennent d'Allemagne, plus grand pays limitrophe de la Pologne, avec 4 520 000 arrivées en 2010. Les pays de l'Europe et de l'Union européenne figurent donc logiquement aux premières places. Le tourisme contribue à l'économie du pays. Les villes les plus populaires sont Varsovie, Cracovie, Wrocław, Poznań, Szczecin, Świnoujście, Gdańsk, Sopot, Gdynia, Bydgoszcz, Toruń, Lublin, Zamość, Częstochowa, Zakopane, Wieliczka et Oświęcim (camp de concentration d'Auschwitz). La Pologne est le 16e pays le plus visité dans le monde par les touristes étrangers, selon le classement de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) en 2014[34].
211
+
212
+ La population polonaise compte 37 972 964 habitants début 2017[35].
213
+
214
+ Au moins deux millions de Polonais ont émigré entre 2004, date de l'entrée du pays dans l'Union européenne, et 2016[réf. nécessaire]. La diaspora polonaise (voir infra) compte environ vingt millions d'individus.
215
+
216
+ La Pologne ignore le multiculturalisme. Quelques minorités sont présentes dans le pays (germanophones, Ukrainiens, Juifs, Tatars musulmans), mais peu d’immigrés extra-européens : des commerçants vietnamiens arrivés dans les années 1970 et quelques milliers de ressortissants africains. La xénophobie est parfois attisée par une partie de la classe politique[36].
217
+
218
+ Le classement est établi sur la base de la population des villes, il diffère si l'on prend en compte les agglomérations.
219
+ Les plus grandes agglomérations du pays sont l'agglomération industrielle de Haute-Silésie autour de Katowice (3,4 millions d'habitants), Varsovie (2,7 millions), Łódź (1,4 million), Cracovie (1,2 million) et la « Tricité » formée par Gdańsk, Sopot et Gdynia (1 million). Les aires métropolitaines de Wrocław, Posnanie, Szczecin, Bydgoszcz–Toruń et Lublin sont également importantes, avec respectivement 900 000, 850 000, 760 000, 750 000 et 650 000 habitants.
220
+
221
+ Il y a environ 400 000 ressortissants[Information douteuse] étrangers en Pologne[Quand ?], majoritairement originaires d'autres pays d'Europe orientale (Ukraine, Biélorussie, Lituanie…) et occidentale (Allemagne, France...), mais aussi d'Extrême-Orient (Viêt Nam, avec environ 60 000 Vietnamiens[37], soit la 3e concentration en Europe après la France et l'Allemagne). Depuis 2000, plus de 71 711 Allemands se sont installés en Pologne[38].
222
+
223
+ La diaspora polonaise (Polonia) compte 20 millions de personnes nées en Pologne ou d'ascendance polonaise[réf. nécessaire].
224
+
225
+ Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, plusieurs religions étaient fortement représentées en Pologne : les minorités substantielles juive, protestante et chrétienne orthodoxe ont coexisté durant plusieurs siècles avec la majorité catholique. En raison de la Shoah, de l'annexion des territoires polonaise de l'Est par l'Union soviétique et de la politique communiste d’expulsion des populations allemandes et ukrainiennes après la Seconde Guerre mondiale, la Pologne est devenue primordialement catholique, bien que la religion fusse mal tolérée par le pouvoir. En 2011, 87,0 % de la population se déclarait catholique, cohabitant avec 1,3 % d'orthodoxes, 0,4 % de protestants et 0,3 % de Témoins de Jéhovah[39]. Le taux d'observance religieuse, de 40 %[40], fait de la Pologne l'un des pays les plus religieux en Europe.
226
+
227
+ L'islam est très peu présent en Pologne, les statistiques officielles font état de seulement 20 000 croyants, essentiellement les Tatars baltiques vivant en Podlachie.
228
+
229
+ Le polonais est la langue officielle du pays et est parlé nativement par 97 % de la population, ce qui fait de la Pologne l'un des pays linguistiquement les plus homogènes d'Europe.
230
+
231
+ Les langues étrangères les plus apprises par les jeunes sont, par ordre décroissant, l'anglais (66 % en 2013), l'allemand (27 %), le russe (4 %) et le français (2 %)[41].
232
+
233
+ L'OIF aurait recensé un million de personnes parlant le français dans le pays[42].
234
+
235
+ À partir du XVIIIe siècle, une importante production dramaturgique donne ses lettres de noblesse au théâtre polonais, qui continue à s'enrichir aujourd'hui des apports d'une création toujours très active.
236
+
237
+ Ludwik Solski (1855-1954).
238
+
239
+ Leon Schiller (1887-1954).
240
+
241
+ Tadeusz Kantor (1915-1990).
242
+
243
+ Jerzy Grotowski (1933-1999).
244
+
245
+ Krzysztof Warlikowski (1962-).
246
+
247
+ Les premières compositions polonaises remontent au XIIIe siècle. Il s'agit alors essentiellement de musique sacrée (avec notamment l'hymne religieux Bogurodzica). Au XIXe siècle, la musique polonaise acquiert une renommée internationale grâce à Frédéric Chopin, puis Karol Szymanowski, Krzysztof Penderecki, Witold Lutosławski et Henryk Górecki au XXe siècle.
248
+
249
+ La musique pop s'est développée en Pologne sous l'influence des scènes occidentales, malgré le régime communiste. Après 1989, l'activité musicale polonaise n'a cessé de prendre de l'importance avec l'émergence de nombreux festivals et de groupes de tous styles, notamment de rock et de hip hop.
250
+
251
+ La scène metal polonaise, connue en Europe depuis ses débuts, compte de grands noms, tels que Behemoth, Vader ou Graveland.
252
+
253
+ Souvent réduit à tort aux simples prestations des ballets Śląsk et Mazowsze, le folklore polonais reste cependant pratiqué assidûment par un grand nombre de Polonais de tous âges et de toutes classes sociales.
254
+
255
+ Ceci est en partie dû à la volonté et au travail exceptionnel d'Oskar Kolberg, qui parcourut la Pologne au XIXe siècle afin de répertorier le maximum de mélodies, de poèmes et de danses, région par région ; ce travail de recherche a donné lieu à son chef-d’œuvre de plus de 33 tomes de son vivant, Lud (le peuple).
256
+
257
+ Ainsi, de nombreux groupes se sont créés et revendiquent encore aujourd’hui leurs régions d’origine, teintées de mélodies typiques et de pas de danse très caractéristiques de ces régions. Il existe cinq danses nationales, popularisées pour la plupart par Chopin : le krakowiak (danse de Cracovie), l’oberek, la polonaise, le mazur et le kujawiak.
258
+
259
+ L’exemple le plus frappant de cette préservation des traditions folkloriques reste la région de Podhale, près de Zakopane. Cette région montagneuse conserve ses traditions dans la vie quotidienne, dans ses coutumes, mais surtout dans sa musique, grâce au développement touristique et aux karczma (pl) (tavernes où l’on peut écouter de la musique montagnarde).
260
+
261
+ Enfin, dans le cadre de la Polonia (diaspora polonaise), de nombreux groupes étrangers de folklore polonais perpétuent les traditions.
262
+
263
+ Pavillon polonais à l'exposition de Paris en 1925. Architecture Art déco inspirée du style Zakopane.
264
+
265
+ Un Góral de la Petite-Pologne.
266
+
267
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
268
+
269
+ La formation des traits particuliers de la cuisine polonaise a été influencée par les changements historiques. À travers les siècles et au gré des migrations, la cuisine polonaise fut soumise à des influences et changements régionaux. Grâce à cela, on dénombre d'importantes influences orientales (mongoles, puis tatares et turques), russes, allemandes, françaises, italiennes et juives.
270
+
271
+ Les plats les plus populaires en Pologne (qui le sont également dans les pays voisins) sont entre autres : les pierogi, le chou farci, le bigos, les kluski, les soupes (au chou, bortsch, żurek, bouillon, etc.), les plats de choux et de pommes de terre, le pain, les gâteaux, les légumes, les fruits (pommes, poires, différentes baies et groseilles, cerises et merisier), le fromage blanc et différents types de viandes (principalement porc, volaille et bœuf), ainsi que, dans une moindre mesure, les poissons d'eau douce ou de mer. Parmi les desserts figurent la babka, le pain d'épices, le sernik ou le makowiec. Les beignets ou les faworki sont des desserts de la fin de carnaval.
272
+
273
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274
+
275
+ Un bagel est un pain assez dense en forme d'anneau, originaire de Pologne.
276
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+ Pierogi.
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+ Le bigos est un ragoût aux choux.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
282
+
283
+ Parmi les boissons alcoolisées, l'hydromel, très populaire à une certaine époque, a été remplacée par la vodka, souvent préparée à base de céréales, plus rarement de pommes de terre. La bière à base de houblon est une boisson traditionnelle courante, alors que le vin l'est moins. Le thé noir est également populaire. Jusqu'à une époque récente, il était bu dans des verres, souvent avec une tranche de citron et du sucre. Le thé est arrivé en Pologne depuis l'Angleterre, peu après son apparition en Europe occidentale, grâce aux marchands néerlandais. Cependant, sa propagation est attribuée aux occupants russes au XIXe siècle. C'est à ce moment-là que les samovars sont arrivés depuis la Russie où le thé est apparu à la cour du tsar comme cadeau de la Chine, environ 50 ans avant son apparition en Hollande. Le café est également populaire et est bu couramment depuis le XVIIIe siècle, également par les classes inférieures de la société comme les artisans ou les riches paysans.
284
+
285
+ La cuisine traditionnelle urbaine est notamment présente à Cracovie et Szczecin. Les obwarzanki, petits pains en forme d'anneaux, sont un symbole de Cracovie. À Szczecin, le pasztecik szczeciński est fait de pâte frite farci de viande, de champignons ou de chou, tandis que le paprykarz szczeciński est une pâte de poisson haché, de riz, d'oignon, de tomate et d'épices.
286
+
287
+ L’histoire du cinéma polonais est presque aussi longue que celle de la cinématographie. Le cinéma polonais a acquis une renommée mondiale, même si les films polonais sont considérés comme étant moins commerciaux que les films en provenance d'autres nations européennes.
288
+
289
+ Le cinéma polonais a traversé les frontières au cours de la Première Guerre mondiale. Des films réalisés à Varsovie ou à Wilno étaient souvent diffusés dans les salles de projection de Berlin. C'est ainsi que la jeune actrice Pola Negri (née Barbara Apolonia Chałupiec), s'est fait connaître en Allemagne et est devenue une grande star du cinéma muet.
290
+
291
+ À partir de 1955, les travaux de l’École polonaise du film ont eu une forte influence sur des mouvements cinématographiques tels que la Nouvelle Vague, le néoréalisme et même le cinéma classique hollywoodien. De plus, des réalisateurs polonais comme Roman Polanski, Krzysztof Kieślowski, Agnieszka Holland, Andrzej Wajda, Andrzej Żuławski ont eu un impact fort sur le développement de la cinématographie.
292
+
293
+ Les films d'Andrzej Wajda, notamment L'Homme de marbre (1977) et L'Homme de fer (1981)[43], offrent des analyses perspicaces des éléments universels de l'histoire de la Pologne. Ses films ont inspiré plusieurs générations polonaises. Un Oscar d'honneur lui fut attribué pour l'ensemble de sa carrière.
294
+
295
+ Un grand nombre de réalisateurs polonais, comme Agnieszka Holland, Janusz Kamiński, ont travaillé pour des studios américains. Des directeurs de la photographie et compositeurs de musique de film polonais apparaissent également souvent au générique de productions américaines.
296
+
297
+ Les films animés polonais — par exemple ceux de Jan Lenica et de Zbigniew Rybczyński — ont une longue tradition et tirent leur inspiration des arts graphiques de la Pologne.
298
+
299
+ Le sport en Pologne est développé mais peine à être performant et surtout régulier comme en Russie et en Occident. Mais les Polonais récoltent quand même plusieurs résultats probants. L'âge d'or du sport polonais ayant eu lieu pendant la période communiste. Le football n'a jamais eu de titre en Ligue des champions, en Coupe des Vainqueurs de Coupe ou en Coupe de l'UEFA, mais réalisa plusieurs performances qui firent frémir les favoris dans les années 1970 et années 1980|1980. La sélection nationale remporta plus de succès en gagnant un titre olympique et deux médailles d'argent. En Coupe du Monde, la Pologne finit successivement 3e, 5e, 3e entre 1974 et 1982, avant de faire le chant du cygne en huitièmes de finale en 1986. Du 8 juin au 1er juillet 2012, la Pologne a accueilli le Championnat d'Europe de football, coorganisé avec l'Ukraine.
300
+
301
+ Le volley-ball possède un excellent palmarès puisque la sélection nationale a glané plusieurs podiums et des titres, surtout chez les hommes. L'athlétisme est une valeur sure et les Polonais remportent régulièrement des titres et médailles (une soixantaine en tout dont 24 en or). Robert Korzeniowski est l'athlète le plus titré. Le handball masculin semble commencer à s'affirmer depuis la fin des années 2000 avant deux troisièmes places. Le hockey sur glace est un sport populaire mais dont les résultats déclinent depuis plus de vingt ans.
302
+
303
+ Toutefois, il est intéressant de voir des sports jusqu'à présent délaissés et qui connaissent aujourd'hui un gain de résultats intéressants. Ainsi du sport automobile, où Robert Kubica a participé à une poignée de saisons de Formule 1 avec un Grand prix gagné au Canada et douze podiums. Le tennis, où jusque là seule une poignée de joueurs et de joueuses ont réussi des résultats éphémères et épars, voit apparaître les sœurs Radwanska qui brillent dans les années 2010 parmi l'élite mondiale féminine ; Agnieszka qui finit 4e en 2012 et Urszula qui finit 31e en 2012 ; Janowicz et Kubot font des résultats relativement honorables chez les hommes dans les années 2010.
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+
305
+ Mikołaj Kopernik (en français : Nicolas Copernic).
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+
307
+ Jan Heweliusz (en latin : Johannes Hevelius).
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309
+ Tadeusz Kościuszko.
310
+
311
+ Adam Mickiewicz.
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+
313
+ Fryderyk Chopin.
314
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315
+ Marie Curie, née Skłodowska.
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+
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+ Wisława Szymborska.
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+ Jean-Paul II.
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+ Andrzej Wajda.
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+ Roman Polański.
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+ Lech Wałęsa.
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+ Robert Lewandowski.
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1
+ La pollution est la dégradation d'un écosystème ou de la biosphère par l'introduction, généralement humaine, d'entités (physiques, chimiques ou biologiques), ou de radiations altérant le fonctionnement de cet écosystème[1].
2
+ La pollution a des effets importants sur la santé et la biosphère, comme en témoigne l'exposition aux polluants et le réchauffement climatique qui transforme le climat de la Terre et son écosystème, en entraînant l'apparition de maladies inconnues jusqu'alors dans certaines zones géographiques, des migrations de certaines espèces, voire leur extinction si elles ne peuvent s'adapter à leur nouvel environnement biophysique.
3
+
4
+ La Seconde Guerre mondiale est suivie d'une prise de conscience des répercussions des activités humaines sur l'environnement et la santé, parallèlement à l'approfondissement de l'écologisme et de l'écologie théorisée dès 1886 par Ernest Haeckel[2]. Les préoccupations de santé environnementale conduisent les gouvernements à prendre des mesures pour limiter l'empreinte écologique des populations humaines et pour contrer des activités humaines contaminantes.
5
+
6
+ En 2012 selon l'OMS, plus de 7 millions de personnes sont mortes prématurément à cause de la pollution de l'air (extérieur et domestique) ; l'Asie et le Pacifique étant les régions les plus touchées[3].
7
+
8
+ En 2017, le journal The Lancet a estimé qu'au moins 9 millions de personnes sont prématurément mortes en 2015 à cause de la pollution (soit une mort « prématurée », c'est-à-dire avant 65 ans, sur six)[4].
9
+
10
+ Pollution vient du latin polluere (luo, « baigner », avec le préfixe por-) qui signifie « souiller en mouillant », « salir » et surtout « profaner »[5].
11
+
12
+ Historiquement, la pollution est la profanation ou la souillure d'un objet ou d'une demeure sacrée par des substances impures[6]. Le mot a donc une origine clairement cultuelle[7]. Selon les universitaires François Jarrige et Thomas Le Roux, c'est en Grande-Bretagne que « le mot pollution apparaît dans le sens contemporain que nous lui connaissons : dans la sphère juridique, il est employé, semble-t-il pour la première fois en 1804, dans une cour de justice écossaise pour condamner des tanneurs ayant altéré une rivière par leurs rejets, par les expressions pollution of the stream et pollution of water »[8].
13
+
14
+ La pollution est d'origine humaine (on parlera de pollution anthropique) ou non-humaine (ex. rejet de méthane des ruminants). Par extension, le mot englobe parfois les conséquences de phénomènes géologiques comme une éruption volcanique[9].
15
+
16
+ Le Dictionnaire de l'environnement. Les termes normalisés[10] de l'AFNOR définit le polluant comme un altéragène biologique, physique ou chimique, qui au-delà d'un certain seuil, et parfois dans certaines conditions (potentialisation), développe des impacts négatifs sur tout ou partie d'un écosystème ou de l'environnement en général.
17
+
18
+ Il est question de « pollution diffuse » lorsque les sources polluantes sont multiples (pots d'échappement, épandage de pesticides...), et de « pollution chronique » lors d'émissions répétées ou constantes de polluant, et parfois lorsqu'un polluant est très rémanent.
19
+
20
+ La notion de pollution appelle donc celle de contamination d'un ou plusieurs composants des écosystèmes (air, eau, sol), d'un organisme (qui peut être l'être humain) ou d'un groupe d'organismes, ou ayant une incidence sur l'écosystème, au-delà d'un seuil ou norme. La contamination peut notamment s'étendre ou se modifier via le réseau trophique (chaîne alimentaire) (bioconcentration, bioturbation).
21
+
22
+ La pollution est maintenant considérée par l'ONU comme la neuvième limite lanétaire, « d’une part, en raison de ses effets néfastes sur le développement physiologique de l’homme et sur le fonctionnement des écosystèmes ; d’autre part, car elle agit comme une variable lente qui affecte d’autres limites planétaires. En effet, la pollution chimique peut avoir des répercussions sur la limite « érosion de la biodiversité » en réduisant l’abondance des espèces et en augmentant potentiellement la vulnérabilité des organismes à d’autres menaces (changement climatique). Elle interagit également avec la limite « changement climatique » par les rejets de mercure dans l’environnement (via la combustion du charbon) et par les émissions de CO ₂ due s aux produits chimiques industriels (dérivés du pétrole) ». D'abord définie en 2009 comme « pollution chimique » (Rockström et al. ), induite par les éléments radioactifs, les métaux lourds et de nombreux composés organiques d’origine humaine présents dans l’environnement. Ce modèle conceptuel a été renommé : « introduction d’entités nouvelles dans la biosphère », et redéfini en 2015[11],[12], couvrant toutes les nouvelles substances et formes de substances nouvelles ou existantes ainsi que les formes de vie modifiées susceptibles d'avoir des effets indésirables sur les ��cosystèmes, les organismes vivants et la santé. Selon le CGDD (2019) « L'introduction anthropique de ces entités dans l’ environnement est d’autant plus préoccupante à l’échelle mondiale qu’elles sont persistantes, se déplacent et s’étendent sur de grandes échelles géographiques ». Les nanomatériaux et divers polymères posent des questions encore sans réponses en matière de santé environnementale. Certains polluants (chlorofluorocarbones, CO2) bien que faiblement présents dans l'air ont des effets majeurs sur la couche d'ozone stratosphérique et le climat.
23
+
24
+ La science qui étudie les pollutions est la molysmologie.
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+ Une certaine pollution de l'air a toujours accompagné les progrès de la civilisation.
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28
+ La pollution commence dès la préhistoire, avec la maîtrise du feu : « la suie trouvée sur le plafond des grottes préhistoriques est une preuve évidente de ce que les foyers entraînaient un niveau élevé de pollution du fait d'une ventilation insuffisante »[13].
29
+
30
+ La métallurgie de l'âge du bronze, puis de l'âge du fer, a marqué un tournant dans la pollution de l'environnement extérieur. Les carottages des glaciers du Groenland ont révélé un accroissement de la pollution associée à la métallurgie des Grecs, des Romains et des Chinois[14]. Mais à cette époque, la pollution était comparativement faible, et n'avait pas d'impact environnemental significatif.
31
+
32
+ Les concentrations urbaines ont constitué la source majeure de pollution tout au long de notre histoire. Les villes concentraient la présence et les déjections de nombreux hommes et de chevaux, conduisant à des pollutions de l'air et de l'eau. La nécessité de les évacuer (dans l'eau courante du fleuve) a conduit aux premiers systèmes d'égouts comme le Cloaca Maxima. C'est à cause de la puanteur qu'elles dégagent que les tanneries ont de tout temps été excentrées et placées en aval des villes. La combustion massive de bois et de charbon conduit également à des pollutions de l'air. Ainsi, en Angleterre, Édouard Ier édicta en 1272 une proclamation interdisant l'usage de la houille bitumineuse à Londres, alors d'usage très courant, après que la fumée que produisait son usage massif soit devenu insupportable[15],[16].
33
+
34
+ Le développement des métropoles aggrava le problème. Londres connu ainsi l'un des pires cas de pollution de l'eau avec la Grande Puanteur de 1858, qui entraîna la construction d'égouts à grande échelle et une nouvelle politique appelée « révolution sanitaire », et le mouvement hygiéniste[17]. Berlin était dans une situation similaire en 1870, comme en témoigne August Bebel :
35
+
36
+ C'est la révolution industrielle qui a conduit la pollution aux niveaux connus de nos jours. La combustion massive de charbon amena la pollution de l'air à des niveaux sans précédents, les industries déchargèrent leurs effluents chimiques et leurs déchets sans traitements particuliers, polluant les cours d'eau, les nappes phréatiques et les sources d'eau potable.
37
+
38
+ En Amérique, Chicago et Cincinnati furent les deux premières villes à passer des réglementations pour lutter contre la pollution de l'air. Vers le milieu du XXe siècle, le smog provoqué par les échappements automobiles était devenu un problème majeur dans des villes comme Los Angeles[19], ou Donora[20]. Londres connut son pire épisode de pollution atmosphérique avec le Grand Smog de 1952, dont on estime qu'il a pu faire 12 000 morts.
39
+
40
+ D'autres catastrophes environnementales dues à de la pollution chimique massive conduisirent à une sensibilisation croissante de l'opinion : scandale de Love Canal, intoxications massives au mercure de Minamata au Japon, etc.
41
+
42
+ C'est à la suite de tels événements que la préoccupation environnementaliste se développa, et que des lois et conventions internationales furent développées pour lutter contre la pollution.
43
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+ Les pollutions d'origine humaine, dites aussi anthropiques, ont de nombreuses formes en pouvant être locales, culturelles, ponctuelles, accidentelles, diffuses, chroniques, génétiques, volontaires, involontaires, etc.
45
+
46
+ Cette pollution est une diffusion directe ou indirecte dans l'environnement de polluants. Ce sont souvent des sous-produits involontaires d'une activité humaine, comme les émissions des pots d'échappement ou des installations de combustion. Les déchets de produits de consommation courante (emballages, batteries usagées) jetés sans précautions dans l'environnement biophysique et dans l'environnement humain, constituent également une source de pollution très fréquente. Il peut aussi s'agir de phénomènes physiques (comme la chaleur, la lumière, la radioactivité, l'électromagnétisme, etc.).
47
+
48
+ Le caractère impur ou malsain est généralement relatif car dépendant de la dose, de la durée d'exposition, d'éventuelles synergies, etc. Il est relatif :
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+
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+ Des pollutions d'origine environnementale peuvent être dues :
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+
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+ Parmi tous les polluants existants, il faut annoter que certains d'entre eux sont beaucoup plus nocifs que les autres, soit :
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+ Parmi ces substances nocives, on y retrouve généralement des composés tels que les POP (polluants organiques persistants), les PCB (polychlorobiphényls) et les métaux lourds.
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+
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+ La pollution de l'air, provoquée par des polluants dits atmosphériques est souvent diffuse et donc plus délicate à réglementer efficacement dans un cadre local ou national que beaucoup d'autres formes de pollutions (de même pour les pollutions marines). Des conventions mondiales visent les polluants destructeurs de la couche d'ozone ou les gaz à effet de serre (tous capables de modifier le fonctionnement planétaire du monde vivant). Elle intègre la pollution biologique induite par des taux anormaux ou anormalement allergènes de microbes, virus, pollens ou de spores fongiques. Les effets allergènes (rhinite, conjonctivite, asthme) de ces particules biologiques sont en augmentation, et ils semblent souvent exacerbés par les polluants urbains, routiers et de l'industrie[21].
57
+
58
+ Une mauvaise qualité de l'air peut tuer de nombreux d'organismes polluo-sensibles et causer des morts prématurées, via notamment des complications respiratoires, des maladies cardiovasculaires. Elle cause aussi une inflammation de la trachée, des douleurs abdominales et une congestion. Les enfants, les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes pulmonaires ou cardiovasculaires y sont beaucoup plus vulnérables. Ainsi les enfants exposés aux pollutions automobiles développeraient plus facilement asthme, infections ORL, allergies respiratoires et cancers, les enfants en poussette étant particulièrement exposés à ce type de pollution[22].
59
+
60
+ Des études estiment à 50 000 le nombre de victimes de la pollution de l'air aux États-Unis[23]. En Europe, la pollution de l'air est à l'origine de plus de 500 000 morts par an[24].
61
+
62
+ En mars 2014, une grande partie de la France (30 départements) est en état d'alerte maximale[25], et Paris est plongé dans un épaisse brume de pollution, au point que la Tour Eiffel n'est presque plus visible[26]. En 2017, l’AEE (Agence européenne pour l’environnement) concluait que 500 000 européens mourraient chaque année prématurément (avant 65 ans) à cause de la pollution de l’air et une autre étude[27], de la revue médicale The Lancet a porté cette estimation à 6,5 millions de morts pour la planète en 2015[4], ce bilan étant selon les auteurs sous-estimé en raison du fait que beaucoup de produits potentiellement toxiques mis sur le marché n'ont jamais subi de tests de toxicité/écotoxicité et d’évaluation en matière de santé environnementale.
63
+
64
+ La pollution de l'eau peut avoir diverses origines parmi lesquelles :
65
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66
+ La pollution des eaux cause 14 000 décès par jour, pollution principalement la conséquence de mauvais traitements des eaux usées dans les pays en voie de développement. Il est estimé que 700 millions d'indiens n'ont aucun accès à l'hygiène et qu'un millier d'enfants meurt chaque jour de diarrhée infectieuse[28]. Près de 500 millions de Chinois n'ont aucun accès à de l'eau potable[29].
67
+
68
+ En 2009, l'Association Santé Environnement France et le WWF ont mené une étude sur l'imprégnation aux PCB des riverains du Rhône. Les conclusions du rapport ont mis en évidence un lien entre la consommation de poissons ainsi que le lieu de vie et le niveau d’imprégnation aux PCB[30].
69
+
70
+ La pollution du sol peut être diffuse ou locale, d'origine industrielle, agricole (utilisation excessive d'engrais, de pesticides, etc. qui s'infiltrent dans les sols). Ces pollutions agricoles peuvent avoir plusieurs impacts sur la santé humaine en contaminant par bioaccumulation ou diffusion par ruissellement.
71
+
72
+ La pollution chimique est provoquée par la présence dans l'environnement de substances chimiques qui, normalement, sont absentes ou s'y trouvent en très faible quantité. L'intoxication au mercure est, par exemple, lié à des déficits développementaux chez les enfants et à des symptômes neurologiques[31].
73
+
74
+ La pollution électromagnétique correspond à l'exposition excessive, ou chronique, d'êtres vivants, ou d'appareils, à des champs électromagnétiques soupçonnés d'affecter leur santé, leur reproduction ou leur fonctionnement. Le risque dépend essentiellement de la puissance des champs électromagnétiques, des fréquences émises et de la durée d'exposition.
75
+
76
+ La pollution sonore est souvent négligée, c’est la forme de pollution qui peut être aussi nuisible pour notre environnement. La pollution sonore en provenance de voitures et de l’industrie peuvent avoir un impact négatif sur l’écosystème, elle est subit par des animaux, effrayés ils changent leurs habitats préférés.
77
+
78
+ La pollution sonore n’est pas seulement sur terre, mais aussi dans nos océans, principalement en raison des forages en mer excessifs. Les espèces de la mer, tels que les dauphins et les baleines, sont parmi les espèces les plus touchées, car elles s’appuient largement sur leur sens, la pollution sonore peut donc modifier leurs activités quotidiennes telles que la chasse d’une et la navigation, ce qui peut conduire à réduire les espèces.
79
+
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+ La pollution sonore cause une perte d'audition, de l'hypertension, du stress et des troubles du sommeil.
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82
+ Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé, 12,6 millions de personnes sont décédées en 2012 du fait d’avoir vécu ou travaillé dans un environnement insalubre, soit près d’un quart des décès dans le monde. Les facteurs de risque environnementaux, tels que la pollution de l’air (8,1 millions de décès), de l’eau et des sols, l’exposition aux substances chimiques, le changement climatique ou le rayonnement ultraviolet, contribuent à la survenue de plus de 100 maladies ou traumatismes. Les accidents vasculaires cérébraux (2,5 millions de décès par an), les cardiopathies (2,3 millions), les cancers (1,7 million) et les affections respiratoires chroniques (1,4 million) représentent aujourd’hui près des deux tiers des décès liés à des causes environnementales. On constate une baisse du nombre de décès entraînés par des maladies infectieuses, telles que les maladies diarrhéiques et le paludisme, souvent liées au manque d’eau, au défaut d’assainissement et à la mauvaise gestion des déchets. Cette baisse s’explique principalement par une amélioration de l’accès à l’eau potable et aux moyens d’assainissement. Ces décès sont surtout concentrés dans les régions de l'Asie du Sud-Est (3,8 millions), du Pacifique occidental (3,5 millions) et de l'Afrique (2,2 millions)[32].
83
+
84
+ Un rapport publié en octobre 2017 dans la revue The Lancet évalue le bilan des maladies dues à la pollution à 9 millions de morts prématurées, soit 16 % de l'ensemble des décès survenus dans le monde en 2015, soit 15 fois plus que les décès dus aux conflits qui ont sévi sur la planète cette année-là. La pollution de l'air est responsable de 6,5 millions de décès (maladies cardiaques, AVC, cancers du poumon et broncho-pneumopathies chroniques) ; la pollution de l'eau causerait pour sa part la mort de 1,8 million de personnes par maladies gastro-intestinales et infections parasitaires, et la pollution sur le lieu de travail abrégerait la vie d'environ 800 000 personnes, du fait de leur exposition à des substances toxiques ou cancérigènes, chiffre probablement en dessous de la réalité, selon le rapport. À elles seules, l'Inde et la Chine représentent près de la moitié du total mondial des morts par pollution, avec respectivement 2,5 millions et 1,8 million de décès[33].
85
+
86
+ Globalement, plus de 7 millions de morts étaient attribuables en 2012 aux effets des pollutions de l'air extérieur et domestique, et les régions de l'Asie et du Pacifique sont les plus touchées[34]. Au moins 656 000 individus meurent prématurément chaque année en Chine à cause de la pollution de l'air. En Inde, elle causerait 527 700 décès par an[35].
87
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88
+ Il est estimé que 700 millions d'Indiens n'ont aucun accès à l'hygiène et qu'un millier d'enfants meurent chaque jour de diarrhée infectieuse[28].
89
+
90
+ Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (produits de la combustion des hydrocarbures) seraient responsables d'un ralentissement de l'activité cérébrale (réduction de la substance blanche dans le cerveau des enfants)[36].
91
+
92
+ En 2017, une équipe de chercheurs chinois et taïwanais met en évidence un lien entre l'exposition aux particules fines présentes dans l'air et la qualité des spermatozoïdes humains. L'étude est selon les chercheurs qui l'on menée peu fiable, car comportant de nombreux biais environnementaux[37].
93
+
94
+ Le philosophe australien Glenn Albrecht a montré que les changements environnementaux, d'une manière générale, ont un impact psychologique, qu'il appelle par le néologisme solastalgie, ou écoanxiété.
95
+
96
+ Les animaux, ou la faune, ne sont pas immunisés contre l’effet de la pollution atmosphérique. Les polluants préoccupants comprennent les pluies acides, les métaux lourds, les polluants organiques persistants(POP) et d’autres substances toxiques.
97
+
98
+ Pour mieux comprendre cet effet, il est important de se rappeler que les animaux comprennent une grande variété d’espèces, comme les insectes, les vers, les mollusques, les poissons, les oiseaux et les mammifères, dont chacune interagit différemment avec son milieu. Par conséquent, l’exposition et la vulnérabilité de chaque animal aux effets de la pollution atmosphérique peuvent aussi être différentes.
99
+
100
+ La pollution atmosphérique peut être préjudiciable à la faune de deux principales façons :
101
+
102
+ Plusieurs conventions internationales portent sur les pollutions marines, animées par les commissions OSPAR et HELCOM notamment.
103
+
104
+ La Commission européenne a présenté le 9 février 2007 un projet de directive visant à condamner de manière uniforme au sein de l'Union européenne les crimes environnementaux[38]. Actuellement (février 2007), la définition varie fortement d'un État membre à l'autre, avec des sanctions jugées souvent « insuffisantes » par la Commission. Franco Frattini, le Commissaire chargé de la Justice, à la liberté et à la sécurité a déclaré que 73 % des « crimes verts » sont causés par les entreprises, il fallait donc les pénaliser plus fortement. C'est ainsi que des amendes allant de 750 000 euros à 1,5 million d'euros peuvent être infligées, ainsi que pour les personnes, des peines de prison allant de 5 à 10 ans[39].
105
+
106
+ Les crimes pris en compte par ce projet sont notamment : émissions illicites de substances dangereuses, transport illicite de déchets et commerce illicite d'espèces menacées.
107
+
108
+ D'un point de vue législatif, dans la plupart des pays, le mot « pollution » qualifie la contamination d'un milieu par un agent polluant au-delà d'une norme, seuil, loi, ou hypothèse ; il peut s'agir de la présence d'un élément, de chaleur ou rayonnement dans un milieu ou dans un contexte où il est normalement absent à l'état naturel. Généralement, néanmoins, ce n'est pas simplement la présence mais plutôt la surabondance de l'élément dans un milieu où il est naturellement en équilibre (par exemple un métal lourd fixé dans les complexes argilohumiques et peu biodisponible) ou présent en plus faible quantité qui crée la pollution.
109
+
110
+ Selon l'article 1 de la Convention internationale OSPAR : « on entend par "pollution" : l'introduction par l'homme, directement ou indirectement, de substances ou d'énergie dans la zone maritime, créant ou susceptibles de créer des risques pour la santé de l'homme, des dommages aux ressources biologiques et aux écosystèmes marins, des atteintes aux valeurs d'agrément ou des entraves aux autres utilisations légitimes de la mer. »
111
+
112
+ La législation européenne définit la pollution comme « l'introduction directe ou indirecte, par suite de l'activité humaine, de substances ou de chaleur dans l'air, l'eau ou le sol, susceptibles de porter atteinte à la santé humaine ou à la qualité des écosystèmes aquatiques ou des écosystèmes terrestres dépendant directement des écosystèmes aquatiques, qui entraînent des détériorations aux biens matériels, une détérioration ou une entrave à l'agrément de l'environnement ou à d'autres utilisations légitimes de ce dernier » et un polluant comme « toute substance pouvant entraîner une pollution, en particulier celles figurant sur la liste de l'annexe VIII »[40]. Ces définitions abordent le problème de l'eau et évitent celui des sols qui sera traité par le biais de la directive sol[41].
113
+
114
+ De ce point de vue, en l'absence d'impact sur la santé ou sur le fonctionnement des écosystèmes marins, il n'y a pas de pollution au sens légal du terme (mais l'environnement peut être plus ou moins « marqué », de manière détectable, par des substances dont on sait par ailleurs qu'elles sont potentiellement polluantes à forte dose).
115
+
116
+ En France, dans le domaine juridique, pour les produits soumis à des normes ou seuils, on ne devrait donc théoriquement parler de pollution que dans le cas de dépassement des seuils ou normes, ces seuils étant eux-mêmes fixés en fonction de l'impact biologique que les substances considérées peuvent avoir. Ceux-ci sont listés dans un rapport de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS)[42] qui rapporte des valeurs dans un même milieu avec des unités identiques, ce qui n'est pas toujours le cas dans les textes réglementaires. Les valeurs, en vigueur au 1er mars 2006, y sont données pour information. Il convient donc après cette date de vérifier qu'elles n'ont pas été modifiées ou abrogées, et de systématiquement se référer aux textes originaux.
117
+
118
+ Inversement, en France, en l'absence de loi ou de normes spécifiques aux pollutions anciennes liées aux séquelles de guerre, des territoires que l'on sait très fortement contaminés (les forêts de la Zone rouge de Verdun par exemple) ne sont pas officiellement reconnues comme polluées[réf. nécessaire]. Aucune recommandation concernant les produits alimentaires issus de ces sols ne semble jamais avoir été émise par les autorités[réf. nécessaire] préfectorales ou ministérielles. Ceci vaut pour les champignons qui peuvent fortement accumuler les métaux lourds, mais aussi pour les sangliers.
119
+
120
+ Depuis très longtemps, la justice ou les autorités cherchent en cas de pollution grave ou chronique à identifier les causes et les responsables.
121
+
122
+ Au XXe siècle, les méthodes d'Investigation environnementale, parallèlement à l'évaluation environnementale se sont développées (en France, souvent sous l'égide des DRIREs (devenues DREALs) et des Agences de l'Eau depuis que ces entités existent.
123
+
124
+ Alors que le droit de l'environnement se développe, et sur le modèle anglophone du mot forensic, on parle maintenant de « forensie environnementale » pour décrire les enquêtes et méthodes mobilisées par les experts appelés à chercher des preuves et des faits scientifiques utilisables devant un tribunal[43].
125
+
126
+ Selon le type de pollution, il existe différentes associations qui agissent au quotidien : soit par des études scientifiques, soit par des mesures quotidiennes, soit par des actions locales, ou soit par de la prévention.
127
+
128
+ On peut citer le projet CERPA, de l'AASQA qui mesure la qualité de l'air, et qui publie régulièrement des études scientifiques sur le sujet[44]. Ou encore, l'Association française de protection des plantes qui délivre des conseils recommandant l'utilisation de certains herbicides face à ceux composés de glyphosate.
129
+
130
+ Il arrive que des associations dont le but premier n'est pas l'environnement ou la pollution effectue ce genre de taches, comme l'Association Française des Capitaines de Navires, qui effectue des mesures de la pollution liée aux Marée Noire, et aux déchets d'hydrocarbures lors de transports maritimes[45].
131
+
132
+ Au niveau des actions locales, des nettoyages citoyens sont régulièrement organisés par des associations plus ou moins grandes, tels que Surfrider Foundation Europe et Let's do it! World.
133
+
134
+ L'Association santé environnement France (ASEF) donne des conseils pour lutter contre la pollution interieure et protéger sa santé avec son petit guide vert du bio-air intérieur[46].
135
+
136
+ Des atlas ou cadastres des pollutions se mettent peu à peu en place aux échelles communales à mondiales pour certains polluants, concernant les émissions et/ou les pollutions de stock.
137
+
138
+ L'Europe dispose ainsi d'un registre européen des émissions polluantes (Eper) couvrant cinquante polluants (eau et air uniquement), émis par les principales (grandes et moyennes) installations industrielles. Il a permis de conclure[47][source insuffisante] mi 2007 à un « bilan mitigé ». Si on observe une diminution de deux tiers des cinquante polluants industriels suivis, notamment azotés dans l'eau (-14,5 % dans l'eau), phosphore (-12 % dans l'eau) et dioxines et furanes (-22,5 % dans l'air) ; ces améliorations sont contrebalancées par une hausse des émissions de certains polluants dont le CO2 que la commission espérait réduire grâce à l'introduction du système communautaire d'échange de quotas d'émission.
139
+
140
+ L'Eper sera en 2009 remplacé par un Registre européen des rejets et des transferts de polluants (PRTR européen) construit à partir des données de 2007, cette fois pour plus de 91 substances d'industries dans 65 domaines d'activité. Et les émissions diffuses du trafic autoroutier, chauffage domestique et l'agriculture y seront ajoutées[48].
141
+
142
+ En France, il existe un régime de déclaration annuelle obligatoire de certaines émissions polluantes et des déchets (par exemple pour les installations classées pour la protection de l'environnement et les exploitants de station d'épuration d'eaux urbaines[49].
143
+
144
+ Au niveau local, des Samu de l'environnement se créent en France, dont l'objectif principal est de fournir des laboratoires mobiles capables de mesurer rapidement et sur site pollué plusieurs centaines de paramètres physico-chimiques et biologiques.
145
+
146
+ la pollution biotique est encore mal mesurée[50]
147
+
148
+ L'étude de l'impact d'un polluant relève du domaine de l'écotoxicologie. Il est cependant difficile de mesurer l'impact de polluants multiples agissant en synergies, comme cela est le cas par exemple pour le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles. L'application de l'écotaxe ou du principe pollueur-payeur a nécessité que l'on crée des indices de pollution et bioindicateurs[51]. L'une des unités retenues en France est le métox, mais uniquement pour huit polluants de type métaux et métalloïdes (arsenic, cadmium, chrome, cuivre, mercure, nickel, plomb et zinc[52]).
149
+
150
+ La Croix verte internationale, en collaboration avec le Blacksmith Institute, a rendu un rapport[53] en 2013, concernant les 10 sites les plus pollués au monde, se trouvant dans 8 pays. Ces lieux pollués menacent gravement la santé de centaines de milliers de personnes par inhalation directe, ingestion d'aliments ou contact cutané. Parmi ces sites, figurent :
151
+
152
+ Selon L'Atlas de la France toxique (2016), les villes françaises les plus polluées sont Marseille, Paris et Lyon. « Marseille est la ville la plus polluée en ce qui concerne les particules fines », « Lyon prend la tête du classement des sites sensibles et contaminés, avec 68 sites représentant un danger sérieux pour la population », « Paris est la ville la plus radioactive avec 36 sites de stockage des déchets nucléaires[54]. Lyon et Marseille se partagent la deuxième place de ce classement, avec 14 sites de stockage des déchets nucléaires »[55].
153
+
154
+ Les villes les moins polluées se situent généralement dans l'ouest de la France : Vannes, Limoges, Brest[56].
155
+
156
+ Les zones rurales ne sont pas épargnées du fait notamment de leur utilisation intensive de pesticides.
157
+
158
+ Une commission d’enquête du Sénat indique que la pollution de l'air représente un coût annuel de 101,3 milliards d’euros[57].
159
+
160
+ La pollution de l'air a deux origines, l'une interne, l'autre externe :
161
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162
+ Les émissions de particules fines en France proviennent du chauffage domestique (34 %), de l'industrie (31 %), de l'agriculture (21 %), et des transports (14 %). Une partie des particules provient aussi de rejet de zones industriels et de centrales à charbon de l'étranger.
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+ En 2000, les particules fines provoquaient 42 000 décès prématurés chaque année dans la population de plus de 30 ans[58].
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+ En 2016, les décès provoqués par cette pollution liée aux activités humaines (transports ; industrie ; chauffage avec des énergies fossiles comme le fioul ; agriculture, etc.) correspondent à 9 % de la mortalité en France continentale (hors Corse et outre-mer, soit près de 62 millions d'habitants), d'après une étude de Santé publique en France.
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+ « Le fardeau (le poids sanitaire) de la pollution de l'air (48 000 morts par an) se situe au troisième rang, derrière celui du tabac (78 000 morts par an) et de l'alcool (49 000 morts) », souligne le professeur François Bourdillon, directeur général de cet organisme public, selon lequel il s'agit d'une « espèce de mortalité invisible ».
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+ Cette pollution représente « une perte d'espérance de vie pour une personne âgée de 30 ans pouvant dépasser deux ans », souligne l'étude. La perte d'espérance de vie est, en moyenne, plus élevée dans les grandes villes (15 mois et plus), mais elle n'épargne pas les zones rurales (neuf mois)[59].
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+ Le docteur Gilles Dixsaut met en garde contre la pratique du jogging en milieu urbain, en raison de l'hyperventilation pendant l'effort : « La pollution fait diminuer l’espérance de vie des Parisiens de six mois en moyenne, et il est probable que la pratique du sport en milieu pollué augmente les risques de pathologies respiratoires comme les cancers du poumon », estime le médecin, membre du comité stratégique de la Fondation du Souffle contre les maladies respiratoires. « [...] À Paris la place Victor-et-Hélène-Basch (dans le 14e), le boulevard Haussmann (dans le 9e) et les Champs-Élysées (dans le 8e) sont les artères les plus empoisonnées de la capitale »[60].
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+ Cependant, une étude de 2016[61] permet de déterminer le seuil en deçà duquel les bienfaits de l'exercice physique restent supérieurs aux méfaits de la pollution de l'air. Ainsi, à Paris, il faudrait pédaler pendant plus de 8 h pour dépasser ce seuil.
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+ Depuis le 1er janvier 2012, les bâtiments accueillant du public doivent contrôler régulièrement les moyens de ventilation et la qualité de l'air intérieur[62]. De nombreuses avancées ont vu le jour notamment dans les habitations grâce à la ventilation mécanique par insufflation qui permettent de réduire considérablement la pollution de l'air intérieur[63].
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+ La Base de données du ministère de l'Écologie et du Développement durable sur les sites pollués[64] permet d'établir une carte des sols pollués en France.
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+ La loi no 92-3 sur l'eau du 3 janvier 1992 vise une gestion globale de la ressource en eau et des milieux aquatiques. Elle s'appuie sur des principes de partage de cette ressource entre les usagers et de protection des écosystèmes. Elle soumet à un régime de déclaration et d'autorisation (selon le même principe que la réglementation sur les I.C.P.E) certaines installations, ouvrages et travaux entraînants un prélèvement sur les eaux superficielles ou souterraines, une modification du niveau ou du mode d'écoulement des eaux ou un rejet. La mission inter-service de l'eau (MISE), regroupement départemental des services de l'État (DDASS, DDAF, DDE, DRIRE, DIREN…) est chargée d'assurer la police de l'eau.
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+ Afin de permettre une gestion équilibrée de l'eau, la France a été découpée en six bassins versants hydro-géographiques principaux. Sur chacun de ces bassins les modalités de cette gestion sont définies dans un Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE). Ce document se développe en trois points : un état des lieux des milieux aquatiques, et des ressources ; les objectifs de gestion, de qualité et de quantités à atteindre ; et les mesures à prendre pour satisfaire ces objectifs.
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+ Afin de permettre une gestion plus proche des exigences locales, un outil à l'échelle de plus petites unités hydro-géographiques (sous-bassins) a été mis en place : le Schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE).
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+ Dans de nombreux pays, une réglementation sur certaines installations classées vise les installations susceptibles de présenter un danger pour l'environnement, le voisinage ou la personne. Ces installations appelées en France ICPE (installations classées pour la protection de l'environnement), répertoriées dans une nomenclature, sont tenues avant leur mise en activité ou avant un changement ou une diversification de leur activité de présenter au préfet un dossier répertoriant toutes les nuisances qu'elles sont susceptibles de provoquer et les moyens qu'elles comptent mettre en œuvre pour les prévenir et les réparer le cas échéant. Ces activités répertoriées soit simplement déclarées (dépôt du dossier avec récépissé attestant que le dossier est complet et conforme à la législation, soit soumises à autorisation (pour les installations présentant les risques les plus importants).
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+ Des taxes et redevances sont dues pour certaines pollutions, en vertu du principe du pollueur-payeur, qui fait assumer la charge financière de la prévention, de la réduction et de la lutte contre la pollution au pollueur.
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+ Dans cette optique, les équipements et produits polluants sont plus taxés (par des écotaxes) que des produits dits écologiques.
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+ Une redevance pour pollutions diffuses est par exemple due par les distributeurs de pesticides et de semences pré-enrobées. Son assiette est basée sur une liste de substances (actualisée annuellement en fonction des évolutions de la connaissance ou de la réglementation)[68].
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+ Les nouvelles listes sont mises en consultation publique par le ministère de l'Environnement, avec le projet d'arrêté d'actualisation. Par exemple en 2016, de nouveaux pesticides (Métobromuron, l'Éthoprophos et le Fenpyrazamine) entrent dans la liste alors que le Phosphure d'hydrogène en sort et que d'autres évoluent dans le classement (ex : le Fluopyram classé CMR passe dans la liste des substances classées en raison de leur danger pour l'environnement alors que L'Imazalil (enilconazole) et le Valifenalate subissent le chemin inverse, selon le projet qui devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2017[69].
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+ Des incitations financières, comme des réductions d'impôts encouragent le développement des énergies renouvelables. Et lors d'une catastrophe écologique (comme une marée noire), le pollueur est censé assumer le nettoyage des zones contaminées.
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+ En Chine, la qualité de l’air ne respecte pas les normes de l’Organisation mondiale de la santé dans 495 des 500 plus grandes villes du pays ; un cinquième des terres cultivables sont polluées, selon un chiffre officiel longtemps caché par l’État, et très probablement sous-évalué ; la qualité de l’eau est aussi très mauvaise : près d’un tiers des rivières sondées par le ministère de l’Environnement contient des eaux considérées comme dangereuses pour le simple contact avec la peau. Une nouvelle loi de protection de l’environnement a été créée en 2015, avec des amendes quotidiennes, et nettement plus dissuasives qu’auparavant, pour les pollueurs, ainsi que des inspections pour vérifier les émissions de polluants des usines ; 180 sociétés, souvent de grands groupes d’État, se sont vu intimer l’ordre de publier quotidiennement leurs niveaux d’émission de polluants[70].
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+ Le patriarche Bartholomée Ier de Constantinople s’est exprimé à plusieurs reprises pour inviter les êtres humains à reconnaître les péchés contre la création : « Que les hommes dégradent l’intégrité de la terre en provoquant le changement climatique, en dépouillant la terre de ses forêts naturelles ou en détruisant ses zones humides ; que les hommes portent préjudice à leurs semblables par des maladies en contaminant les eaux, le sol, l’air et l’environnement par des substances polluantes, tout cela, ce sont des péchés »[71].
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202
+ La pollution de l'environnement a été évoquée comme une forme moderne du péché par Mgr Gianfranco Girotti, régent de la Pénitencerie apostolique, le 9 mars 2008. Ces nouvelles formes modernes de péché qu'il a citées ne sont néanmoins pas de nouveaux péchés capitaux, Mgr Gianfranco Girotti a notamment insisté sur la définition collective du péché, alors que l'accent est traditionnellement mis sur la dimension individuelle : « Alors que le péché concernait jusqu’à présent plutôt l’individu, aujourd’hui, il a une résonance sociale, en raison de la mondialisation »[72],[73],[74].
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+ Pour Mgr Paul Ruzoka, évêque de Cigoma en Tanzanie, le « péché contre la terre », est un péché social ou structurel[75].
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