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+ Un langage de programmation est une notation conventionnelle destinée à formuler des algorithmes et produire des programmes informatiques qui les appliquent. D'une manière similaire à une langue naturelle, un langage de programmation est composé d'un alphabet, d'un vocabulaire, de règles de grammaire et de significations[1],[2].
2
+
3
+ Les langages de programmation permettent de décrire d'une part les structures des données qui seront manipulées par l'appareil informatique, et d'autre part d'indiquer comment sont effectuées les manipulations, selon quels algorithmes. Ils servent de moyens de communication par lesquels le programmeur communique avec l'ordinateur, mais aussi avec d'autres programmeurs ; les programmes étant d'ordinaire écrits, lus, compris et modifiés par une équipe de programmeurs[3].
4
+
5
+ Un langage de programmation est mis en œuvre par un traducteur automatique : compilateur ou interprète. Un compilateur est un programme informatique qui transforme dans un premier temps un code source écrit dans un langage de programmation donné en un code cible qui pourra être directement exécuté par un ordinateur, à savoir un programme en langage machine ou en code intermédiaire[2], tandis que l’interprète réalise cette traduction « à la volée ».
6
+
7
+ Les langages de programmation offrent différentes possibilités d'abstraction, et une notation proche de l'algèbre, permettant de décrire de manière concise et facile à saisir les opérations de manipulation de données et l'évolution du déroulement du programme en fonction des situations. La possibilité d'écriture abstraite libère l'esprit du programmeur d'un travail superflu, notamment de prise en compte des spécificités du matériel informatique, et lui permet ainsi de se concentrer sur des problèmes plus avancés[2].
8
+
9
+ Chaque langage de programmation supporte une ou plusieurs approches de la programmation – paradigmes. Les notions induisant le paradigme font partie du langage de programmation et permettent au programmeur d'exprimer dans le langage une solution qui a été imaginée selon ce paradigme.
10
+
11
+ Les premiers langages de programmation ont été créés dans les années 1950 en même temps que l'avènement des ordinateurs. Cependant, de nombreux concepts de programmation ont été initiés par un langage ou parfois plusieurs langages, avant d'être améliorés puis étendus dans les langages suivants. La plupart du temps la conception d'un langage de programmation a été fortement influencée par l'expérience acquise avec les langages précédents[4].
12
+
13
+ Un langage de programmation est construit à partir d'une grammaire formelle, qui inclut des symboles et des règles syntaxiques, auxquels on associe des règles sémantiques. Ces éléments sont plus ou moins complexes selon la capacité du langage. Les modes de fonctionnement et de définition de la complexité d'un langage de programmation sont généralement déterminés par leur appartenance à l'un des degrés de la Hiérarchie de Chomsky[réf. nécessaire].
14
+
15
+ Sous un angle théorique, tout langage informatique peut être qualifié de langage de programmation s'il est Turing-complet c'est-à-dire qu'il permet de représenter toutes les fonctions calculables au sens de Turing et Church (en admettant néanmoins pour exception à la théorie que la mémoire des ordinateurs n'est pas un espace infini)[5].
16
+
17
+ La plupart des langages de programmation peuvent prévoir des éléments de structure complémentaires, des méthodes procédurales, et des définitions temporaires et variables et des identifiants :
18
+
19
+ Un langage de programmation offre un cadre pour élaborer des algorithmes et exprimer des diagrammes de flux[7],[6]. Il permet en particulier de décrire les structures des données qui seront manipulées par l'appareil informatique et quelles seront les manipulations. Un langage de programmation sert de moyen de communication avec l'ordinateur mais aussi entre programmeurs : les programmes étant d'ordinaire écrits, lus et modifiés par une équipe de programmeurs[3].
20
+
21
+ Un langage de programmation offre un ensemble de notions qui peuvent être utilisées comme primitives pour développer des algorithmes. Les programmeurs apprécient que le langage soit clair, simple, et unifié, qu'il y ait un minimum de notions qui peuvent être combinées selon des règles simples et régulières. Les qualités d'un langage de programmation influent sur la facilité avec laquelle les programmes pourront être écrits, testés, puis plus tard compris et modifiés[6].
22
+
23
+ Les langages de programmation offrent différentes possibilités d'abstraction, et une notation proche de l'algèbre, permettant de décrire de manière concise et facile à saisir les opérations de manipulation de données et l'évolution du déroulement du programme en fonction des situations. Cette possibilité d'écriture abstraite libère l'esprit du programmeur d'un travail superflu, et lui permet de se concentrer sur des problèmes plus avancés[2].
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+
25
+ La facilité d'utilisation, la portabilité et la clarté sont des qualités appréciées des langages de programmation. La facilité d'utilisation, qui dépend de la syntaxe, du vocabulaire et des symboles, influence la lisibilité des programmes écrits dans ce langage et la durée d'apprentissage. La portabilité permet à un programme écrit pour être exécuté par une plateforme informatique donnée (un système d'exploitation) d'être transféré en vue d'être exécuté sur une autre plateforme[7].
26
+
27
+ Les programmeurs apprécient que la syntaxe permette d'exprimer la structure logique inhérente au programme. Un des soucis en programmation est d'éviter des pannes, qu'il soit possible de les détecter, les éviter et les rectifier; ceci est rendu possible par des mécanismes internes des langages de programmation. Des vérifications implicites sont parfois effectuées en vue de déceler des problèmes[7].
28
+
29
+ Les programmeurs apprécient qu'un langage de programmation soit en ligne avec les bonnes pratiques de programmation et d'ingénierie, qu'il encourage la structuration du programme, facilite la maintenance des programmes et qu'il dissuade voire interdise les mauvaises pratiques[7]. L'utilisation de l'instruction goto, par exemple, qui existe depuis les premiers langages de programmation, est considérée comme une mauvaise pratique. Son utilisation est déconseillée, voire impossible dans les langages de programmation récents[8].
30
+
31
+ L'alignement sur les standards industriels, la possibilité d'utiliser des fonctionnalités écrites dans un autre langage de programmation et l'exécution simultanée de plusieurs threads sont des possibilités appréciées des langages de programmation[7].
32
+
33
+ Un langage de programmation permet de décrire les structures des données qui seront manipulées par l'appareil informatique et quelles seront les manipulations. Il offre un ensemble de notions telles que les instructions, les variables, les types, et les procédures ou fonctions, qui peuvent être utilisées comme primitives pour développer des algorithmes[9].
34
+
35
+ Un ordre donné à un ordinateur[10].
36
+
37
+ Un nom utilisé dans un programme pour faire référence à une donnée manipulée par programme.
38
+
39
+ Un nom utilisé pour faire référence à une valeur permanente.
40
+
41
+ Une valeur mentionnée en toutes lettres dans le programme[9].
42
+
43
+ Chaque donnée a une classification, celle-ci influe sur la plage de valeurs possibles, les opérations qui peuvent être effectuées, et la représentation de la donnée sous forme de bits[9]. Chaque langage de programmation offre une gamme de types primitifs, incorporés dans le langage. Certains langages offrent la possibilité de créer des nouveaux types.
44
+
45
+ Les types de données primitifs courants sont les nombres entiers, les nombres réels, le booléen, les chaînes de caractères et les pointeurs.
46
+
47
+ Plus précisément, le type booléen est un type qui n'a que deux valeurs, vrai et faux, tandis que le type pointeur : une référence à une donnée, qui se trouve quelque part en mémoire[9].
48
+
49
+ Une manière caractéristique d'organiser un ensemble de données en mémoire, qui influe sur les algorithmes utilisés pour les manipuler. Les structures courantes sont les tableaux, les enregistrements, les listes, les piles, les files et les arbres[11].
50
+
51
+ Une phrase de programme qui sert à renseigner au traducteur (compilateur, interpréteur...) les noms et les caractéristiques des éléments du programme tels que des variables, des procédures, de types[3]...
52
+
53
+ Des vérifications sont effectuées au moment de la compilation, ou au moment de l'exécution du programme, pour assurer que les opérations du programme sont possibles avec les types de données qui sont utilisés. Dans un langage fortement typé, chaque élément du programme a un type unique, connu et vérifié au moment de la compilation, ce qui permet de déceler des erreurs avant d'exécuter le programme[3].
54
+
55
+ Divers langages de programmation offrent la possibilité d'isoler un fragment de programme, et d'en faire une opération générale, paramétrable, susceptible d'être utilisée de façon répétée. Ces fragments sont appelés procédures, fonctions ou méthodes, selon le paradigme.
56
+
57
+ Les langages de programmation peuvent également offrir la possibilité de découper un programme en plusieurs pièces appelées modules, chacune ayant un rôle déterminé, puis de combiner les pièces[3].
58
+
59
+ Les notions de procédure et de module sont destinées à faciliter la création de programmes complexes et volumineux en assistant la prise en charge de cette complexité. Ces fonctions permettent en particulier la modularité et l'abstraction[3].
60
+
61
+ Un paradigme est une façon d'approcher la programmation[12]. Chaque paradigme amène sa philosophie de la programmation ; une fois qu'une solution a été imaginée par un programmeur selon un certain paradigme, un langage de programmation qui suit ce paradigme permettra de l'exprimer[13]. Impératif, déclaratif, fonctionnel, logique, orienté objet, concurrent, visuel, événementiel, et basé web sont des paradigmes de programmation[12]. Chaque langage de programmation reflète un ou plusieurs paradigmes, apportant un ensemble de notions qui peuvent être utilisées pour exprimer une solution à un problème de programmation[13]. Au cours de l'histoire, les scientifiques et les programmeurs ont identifié les avantages et les limitations d'un style de programmation et apporté de nouveaux styles[12]. La plupart des langages de programmation contemporains de 2013 permettent d'adopter plusieurs paradigmes de programmation[12] à condition que ceux-ci soient compatibles.
62
+
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+ Le paradigme impératif ou procédural est basé sur le principe de l'exécution étape par étape des instructions tout comme on réalise une recette de cuisine. Il est basé sur le principe de la machine de Von Neumann[réf. nécessaire][pas clair]. Un ensemble d'instructions de contrôle de flux d'exécution permet de contrôler l'ordre dans lequel sont exécutées les instructions qui décrivent les étapes. Le C, le Pascal, le Fortran et le COBOL sont des exemples de langage de programmation qui implémentent le paradigme impératif[13].
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+
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+ Il y a essentiellement deux paradigmes déclaratifs ; ce sont le paradigme fonctionnel et le paradigme logique. En paradigme fonctionnel le programme décrit des fonctions mathématiques. En paradigme logique il décrit des prédicats : c'est-à-dire des déclarations qui, une fois instanciées, peuvent être vraies ou fausses ou ne pas recevoir de valeur de vérité (quand l'évaluation du prédicat ne se termine pas)[12]. Dans un modèle d'implantation, une machine abstraite effectue les opérations nécessaires pour calculer le résultat de chaque fonction[14] ou chaque prédicat. Dans ces paradigmes une variable n'est pas modifiée par affectation[12]. Une des caractéristiques principales[15] est la transparence référentielle, qui fait qu'une expression peut être remplacée par son résultat sans changer le comportement du programme.
66
+
67
+ Le paradigme fonctionnel a pour principe l'évaluation de formules, afin d'utiliser le résultat pour d'autre calculs ; il s'appuie sur la récursivité et il a pour modèle le lambda-calcul, plus précisément la réduction en forme normale de tête. Tous les calculs évaluent des expressions ou font appel à des fonctions. Pour simplifier[16], le résultat d'un calcul sert pour le calcul ou les calculs qui ont besoin de son résultat jusqu'à ce que la fonction qui produit le résultat du programme ait été évaluée[13]. Le paradigme fonctionnel a été introduit par les langages Lisp et ISWIM ainsi qu'en ce qui concerne les fonctions récursives par Algol 60, dans les années 1960. Des langages tels que Ruby et Scala supportent plusieurs paradigmes dont le paradigme fonctionnel[12], tandis qu'Haskell ne supporte que le paradigme fonctionnel et OCaml privilégie le paradigme fonctionnel qu'il partage avec le paradigme objet et une petite dose d'impératif.
68
+
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+ Le paradigme logique vise à répondre à une question par des recherches dans un ensemble, en utilisant des axiomes, des requêtes et des règles de déduction. L'exécution d'un programme est une cascade de recherches de faits dans un ensemble, en invoquant des règles de déduction. Les données obtenues, peuvent être associées à un autre ensemble de règles et peuvent alors être utilisées dans le cadre d'une autre recherche. L'exécution du programme se fait par évaluation, le système effectue une recherche de toutes les affirmations qui, par déduction, correspondent à au moins un élément de l'ensemble. Le programmeur exprime les règles, et le système pilote le processus[13]. Le paradigme logique a été introduit par le langage Prolog en 1970[12].
70
+
71
+ Le paradigme orienté objet est destiné à faciliter le découpage d'un grand programme en plusieurs modules isolés les uns des autres. Il introduit les notions d'objet et d'héritage. Un objet contient les variables et les fonctions en rapport avec un sujet. Les variables peuvent être privées, c'est-à-dire qu'elles peuvent être manipulées uniquement par l'objet qui les contient. Un objet contient implicitement les variables et les fonctions de ses ancêtres, et cet héritage aide à réutiliser du code[12]. Le paradigme orienté objet permet d'associer fortement les données avec les procédures[13]. Il a été introduit par le langage Simula dans les années 1960, et est devenu populaire dans les années 1980, quand l'augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs a permis d'exécuter des grands programmes[12]. Divers langages de programmation ont été enrichis en vue de permettre la programmation orientée objet ; c'est le cas de C++ (dérivé du langage C[12]), Simula, Smalltalk, Swift et Java sont des langages de programmation en paradigme orienté objet[13].
72
+
73
+ En paradigme concurrent un programme peut effectuer plusieurs tâches en même temps. Ce paradigme introduit les notions de thread, d'attente active et d'appel de fonction à distance[12]. Ces notions ont été introduites dans les années 1980 lorsque, à la suite de l'évolution technologique, un ordinateur est devenu une machine comportant plusieurs processeurs et capable d'effectuer plusieurs tâches simultanément. Les langages de programmation contemporains de 2013 tels que C++ et Java sont adaptés aux microprocesseurs multi-cœur et permettent de créer et manipuler des threads[12]. Plus récemment, on a vu apparaître des langages intégralement orientés vers la gestion de la concurrence, comme le langage Go.
74
+
75
+ Dans la grande majorité des langages de programmation, le code source est un texte, ce qui rend difficile l'expression des objets bidimensionnels[12]. Un langage de programmation tel que Delphi ou C# permet de manipuler des objets par glisser-déposer et le dessin ainsi obtenu est ensuite traduit en une représentation textuelle orientée objet et événementielle. Le paradigme visuel a été introduit à la fin des années 1980 par
76
+ Alan Kay dans le langage Smalltalk, dans le but de faciliter la programmation des interfaces graphiques[12].
77
+
78
+ Alors qu'un programme interactif pose une question et effectue des actions en fonction de la réponse, en style événementiel le programme n'attend rien et est exécuté lorsque quelque chose s'est passé[12]. Par exemple, l'utilisateur déplace la souris ou presse sur un bouton. Dans ce paradigme, la programmation consiste à décrire les actions à prendre en réponse aux événements. Et une action peut en cascade déclencher une autre action correspondant à un autre événement[12]. Le paradigme événementiel a été introduit par le langage Simula dans les années 1970. Il est devenu populaire à la suite de l'avènement des interfaces graphiques et des applications web[12].
79
+
80
+ Avec l’avènement de l'Internet dans les années 1990, les données, les images ainsi que le code s'échangent entre ordinateurs. Si un résultat est demandé à un ordinateur, celui-ci peut exécuter le programme nécessaire, et envoyer le résultat. Il peut également envoyer le code nécessaire à l'ordinateur client pour qu'il calcule le résultat lui-même[12]. Le programme est rarement traduit en langage machine, mais plutôt interprété ou traduit en une forme intermédiaire, le bytecode, qui sera exécuté par une machine virtuelle, ou traduit en langage machine au moment de l'exécution (just-in-time). Java, PHP et Javascript sont des langages de programmation basée web[12].
81
+
82
+ L'utilisation d'un langage est rendue possible par un traducteur automatique. Un programme qui prend un texte écrit dans ce langage pour en faire quelque chose, en général soit :
83
+
84
+ Un programme qui traduit le texte dans un langage qui permettra son exécution, tel le langage machine, le bytecode ou le langage assembleur.
85
+
86
+ Un programme qui exécute les instructions demandées. Il joue le même rôle qu'une machine qui reconnaîtrait ce langage.
87
+
88
+ Chaque appareil informatique a un ensemble d'instructions qui peuvent être utilisées pour effectuer des opérations. Les instructions permettent d'effectuer des calculs arithmétiques ou logiques, déplacer ou copier des données, ou bifurquer vers l'exécution d'autres instructions. Ces instructions sont enregistrées sous forme de séquences de bits, où chaque séquence correspond au code de l'opération à effectuer et aux opérandes, c'est-à-dire aux données concernées ; c'est le langage machine[17].
89
+
90
+ La traduction s'effectue en plusieurs étapes. En premier lieu, le traducteur effectue une analyse lexicale où il identifie les éléments du langage utilisés dans le programme. Dans l'étape suivante, l'analyse syntaxique, le traducteur construit un diagramme en arbre qui reflète la manière dont les éléments du langage ont été combinés dans le programme, pour former des instructions. Puis, lors de l'analyse sémantique, le traducteur détermine s'il est possible de réaliser l'opération, et les instructions qui seront nécessaires dans le langage cible[18].
91
+
92
+ Dans le langage de programmation assembleur, des mots aide-mémoire (mnémonique) sont utilisés pour référer aux instructions de la machine. Les instructions diffèrent en fonction des constructeurs et il en va de même pour les mnémoniques. Un programme assembleur traduit chaque mnémonique en la séquence de bits correspondante[19].
93
+
94
+ Les langages de programmation fonctionnent souvent à l'aide d'un runtime.
95
+
96
+ Un runtime (traduction : exécuteur) est un ensemble de bibliothèques logicielles qui mettent en œuvre le langage de programmation, permettant d'effectuer des opérations simples telles que copier des données, voire les opérations beaucoup plus complexes[20].
97
+
98
+ Lors de la traduction d'un programme vers le langage machine, les opérations simples sont traduites en les instructions correspondantes en langage machine tandis que les opérations complexes sont traduites en des utilisations des fonctions du runtime. Dans certains langages de programmation, la totalité des instructions sont traduites en des utilisations du runtime[20] qui sert alors d'intermédiaire entre les possibilités offertes par la plateforme informatique et les constructions propre au langage de programmation[21].
99
+
100
+ Chaque langage de programmation a une manière conventionnelle de traduire l'exécution de procédures ou de fonctions, de placer les variables en mémoire et de transmettre des paramètres. Ces conventions sont appliquées par le runtime[22]. Les runtime servent également à mettre en œuvre certaines fonctionnalités avancées des langages de programmation telles que le ramasse-miettes, ou la réflexion[20].
101
+
102
+ Les langages de programmation sont couramment auto-implémentés, c'est-à-dire que le compilateur pour ce langage de programmation est mis en œuvre dans le langage lui-même. Exemple : un compilateur pour le langage Pascal peut être écrit en langage Pascal[23].
103
+
104
+ Les fonctionnalités avancées telles que le ramasse-miettes (anglais garbage collector), la manipulation des exceptions, des événements, ou des threads, ainsi que la liaison tardive et la réflexion sont mises en œuvre par les runtime des langages de programmation[20].
105
+
106
+ Un mécanisme qui supprime les variables inutilisées et libère l'espace mémoire qui leur avait été réservé[24].
107
+
108
+ Un fait inattendu, souvent accidentel, entraîne l'échec du déroulement normal du programme, et ce fait exceptionnel doit être pris en charge par le programme avant de pouvoir continuer. Certains langages de programmation permettent de provoquer délibérément l'arrêt du déroulement normal du programme[25].
109
+
110
+ Une procédure qui va être exécutée lorsqu'une condition particulière est rencontrée. les événements sont notamment utilisés pour mettre en œuvre les interfaces graphiques[26].
111
+
112
+ Une suite d'instructions en train d'être exécutée. Les langages de programmation qui manipulent les threads permettent d'effectuer plusieurs tâches simultanément. Cette possibilité d'exécution simultanées, offerte par les systèmes d'exploitation, est également offerte en allégé par les runtime des langages de programmation[27].
113
+
114
+ Le procédé de liaison (anglais late binding ou dynamic binding) consiste à associer chaque identifiant d'un programme avec l'emplacement de mémoire concerné. Cette opération peut être effectuée lors de la traduction du programme, au cours de l'exécution du programme ou juste avant[28], elle est dite tardive lorsque l'opération de liaison est effectuée très tard, juste avant que l'emplacement concerné ne soit utilisé[29].
115
+
116
+ La possibilité pour un programme d'obtenir des informations concernant ses propres caractéristiques. Des instructions du langage de programmation permettent à un programme d'obtenir des informations sur lui-même, et de les manipuler comme des données[30].
117
+
118
+ Une structure permettant de manipuler des traits impératifs dans des langages fonctionnels purs.
119
+
120
+ Bien que la notion de programme apparaisse progressivement au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, les premiers langages de programmation n'apparaissent qu'autour de 1950. Chacun pouvant créer son propre langage, il est impossible de déterminer le nombre total de langages existant à l'heure actuelle.
121
+
122
+ On peut aussi classer les langages de programmation en fonction de leur utilisation car beaucoup de langages sont spécialisés à une application ou à un domaine particulier.
123
+
124
+ Ce type de langage est utilisé pour une plus grande interaction entre un client et un serveur.
125
+
126
+ Du côté du serveur Web, cela permet de produire des pages dont le contenu est généré à chaque affichage. Ces langages sont par ailleurs souvent couplés avec un langage pour communiquer avec des bases de données (exemples : PHP, LiveCode).
127
+
128
+ Côté client (en général le navigateur web), ces langages offrent la possibilité de réagir à certaines actions de l'utilisateur sans avoir à questionner le serveur. Par exemple, le JavaScript d'une page Web peut réagir aux saisies de l'utilisateur dans un formulaire (et vérifier le format des données).
129
+
130
+ Certains langages permettent de développer à la fois les aspects client et serveur. C'est le cas d'Ocsigen, de Hop, de Dart ou bien encore du Server-Side JavaScript.
131
+
132
+ On désigne parfois par langage de programmation théorique les systèmes formels utilisés pour décrire de façon théorique le fonctionnement des ordinateurs. Ils ne servent pas à développer des applications mais à représenter des modèles et démontrer certaines de leurs propriétés.
133
+
134
+ On peut citer la machine de Turing et le λ-calcul de Church, qui datent tous les deux des années 1930, et donc antérieurs à l'invention de l'ordinateur. Le λ-calcul a par la suite servi de base théorique à la famille des langages de programmation fonctionnelle. Dans les années 1980, Robin Milner a mis au point le π-calcul pour modéliser les systèmes concurrents.
135
+
136
+ Les langages exotiques ont pour but de créer des grammaires complètes et fonctionnelles mais dans un paradigme éloigné des conventions. Beaucoup sont d'ailleurs considérés comme des blagues.
137
+
138
+ Ces langages sont généralement difficiles à mettre en pratique et donc rarement utilis��s.
139
+
140
+ Langages de programmation synchrones pour les systèmes réactifs : Esterel, Lustre.
141
+
142
+ Les pseudo-codes ont généralement un but uniquement pédagogique.
143
+
144
+ Logo est un langage fonctionnel simple à apprendre.
145
+
146
+ Dans les années 1990, le langage BASIC était souvent conseillé pour débuter. Il avait cependant la réputation de favoriser la prise de mauvaises habitudes de programmation.
147
+
148
+ Le Processing est un langage simplifié qui s'appuie sur Java. Il permet un développement d'applications fenêtrées sur tout type d'ordinateur équipé de Java.
149
+
150
+ L'Arduino est un langage simplifié s'appuyant sur C/C++. Il permet un développement simple de projets électroniques à partir de carte Arduino (AVR).
151
+
152
+ L'ArduinoEDU est un langage encore plus simple, en français, pour les grands débutants s'appuyant sur le langage C/C++/Arduino. Il permet un développement très simple de projets électroniques à partir de cartes Arduino (AVR).
153
+
154
+ Flowgorithm est un outil de création et modification graphique de programmes informatiques sous forme d'Algorigramme.
155
+
156
+ R, SAS et xLispStat sont à la fois un langage de statistiques et un logiciel.
157
+
158
+ Une machine-outil automatisée, ou Commande Numérique (C.N.), a besoin d'un langage de programmation pour réaliser les opérations de tournage ou de fraisage…
159
+
160
+ Nyquist est un langage de synthèse et d'analyse sonore. Pure Data est un logiciel de création musicale graphique qui repose sur un langage de programmation procédural.
161
+
162
+ Six chercheurs de trois universités portugaises ont mené une étude comparative de 27 langages de programmation, intitulée « Energy Efficiency Across Programming Languages ». Ils ont étudié la consommation d'énergie, le temps d'exécution et l'utilisation de la mémoire. Pour obtenir un ensemble de programmes comparables, les chercheurs ont exploré le Computer Language Benchmarks Game (CLBG).
163
+
164
+ Le tableau obtenu présente les résultats globaux (en moyenne) pour la consommation d'énergie (Energy), le temps d'exécution (Time) et la consommation maximale de la mémoire (Mb) normalisés par rapport au langage le plus efficace pour le critère mesuré.
165
+
166
+ Les cinq meilleurs langages sont[31] :
167
+
168
+ La popularité de chaque langage est difficilement quantifiable ; néanmoins, il existe l'index TIOBE, calculé mensuellement, qui se base sur le nombre de formations/cours destinée aux ingénieurs et le nombre de revendeurs/free-lance spécialisés dans un langage de programmation. C'est une information parcellaire mais qui peut donner un ordre d'idée sur les tendances en matière de préférence des programmeurs.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Taxons concernés
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+ modifier
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5
+ Le nom cobra (/kɔbʁa/) désigne plusieurs espèces de serpents venimeux de la famille des Elapidae, notamment l'ensemble des espèces du genre Naja, qui ont la particularité d'étendre une coiffe lorsqu'ils sont en posture de combat. Ils se rencontrent en Asie et en Afrique[1],[2]. Une partie des cobras sont par ailleurs appelés cobras cracheurs du fait de leur capacité à projeter leur venin.
6
+
7
+ Le terme simple de cobra est parfois utilisé pour désigner une espèce particulière, notamment le cobra indien (c'est cette dernière que l'on associe au fakir charmeur de serpents[3], dans l'imagerie populaire) ou le cobra égyptien[Note 1]. Cette pratique peut être source de confusion et ne doit pas faire perdre de vue qu'il s'agit d'un nom assez général désignant aussi les autres espèces du genre Naja ainsi que des espèces aujourd'hui classées dans d'autres genres[4].
8
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+ D'autres espèces d'élapidés n'appartenant pas au genre Naja mais assez apparentées sont aussi appelées cobra, notamment parce qu'elles ont un temps été classées dans ce genre et/ou parce qu'elles sont dotées de cette même capacité de dresser et d'aplatir leur cou. Le cobra royal (Ophiophagus hannah) est le plus célèbre d'entre eux et il est le plus grand de tous les cobras. Mais il y a aussi un cobra cracheur africain qu'on préfère aujourd'hui appeler ringhal (Hemachatus haemachatus) pour mieux le distinguer. Quelques élapidés apparentés aux Naja mais ayant peu ou pas la capacité d'aplatir leur cou sont aussi appelés assez improprement cobra, comme les Pseudohaje et les Walterinnesia, ou même des serpents de mer comme les Laticauda, tandis que d'autres également assez proches ne sont traditionnellement pas appelées ainsi bien qu'elles soient dotées de cette capacité, tels les Aspidelaps.
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+ Le terme cobra est un emprunt au portugais (ou au vieux galicien) qui désignait les couleuvres[5]. Issu du latin vulgaire *cŏlŏbra pour cŏlŭubra, le terme cobra de capel(l)o qui se traduit littéralement par "couleuvre à capuche" en raison de l'élargissement caractéristique de leur cou, a été donné par les explorateurs portugais à certaines espèces de serpents asiatiques qui possédaient cette caractéristique. Ce terme est présent en français depuis au moins le XIVe siècle[5], mais a aussi été repris en anglais, espagnol, etc. Les formes du terme influencées par l'allemand s'écrivent avec un « K », par exemple Kobra ((de), (sv), (cs)), Kobry ((pl)), Kobre ((hr)).
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+ Les caractéristiques générales des cobras sont celles de la famille des Elapidae, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur description ou leur mode de vie.
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+ Les espèces du genre Laticauda sont fréquemment appelées « cobras de mer ».
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+ Le cobra[Lequel ?] a la particularité de gonfler son cou lorsqu'il est excité (en colère). Ce sont en fait ses côtes qu'il a la possibilité d'écarter qui provoquent ce phénomène. C'est une ruse de défense qui lui permet de paraître beaucoup plus gros aux yeux de son adversaire ou de son prédateur[7],[8].
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+ Leur venin est extrêmement toxique. Il est inoculé chez la victime par morsure ou par projection sur ses muqueuses. Comme tous les autres Elapidae, les cobras sont des serpent protéroglyphes (crochets courts, fixes et à l'avant de la mâchoire supérieure. Il est principalement neurotoxique (autre caractéristique des élapidés) ce qui provoque une paralysie des muscles (en particulier les muscles respiratoires). Il peut provoquer la mort chez l'homme en deux à dix heures. Il peut tuer un éléphant[réf. nécessaire][9] en une seule morsure.
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+ Au-delà des caractéristiques communes, parmi les espèces ainsi désignées, le cobra indien, ou serpent à lunettes, arbore un motif évoquant des « lunettes » sur sa face dorsale[10]. Une vieille légende hindoue prétend que ces « lunettes » seraient la marque de Shiva. Ce dieu aurait appliqué cette marque sur le capuchon du cobra afin de le remercier de l'avoir abrité du soleil. Ce serpent se trouve dans une aire limitée au sous-continent indien[11].
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+ Certaines espèces peuvent atteindre deux à trois mètres (Naja ashei) de long, voire plus comme l'énorme cobra royal qui dépasse cinq mètres. Le cobra des forêts (Naja melanoleuca) est la plus grande espèce connue du genre Naja avec une taille maximale connue de 3,1 mètres (bien que récemment subdivisée en 5 espèces disctintes: N. melanoleuca, Naja peroescobari, Naja subfulva, Naja guineensis et Naja savannula).
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25
+ D'autres espèces comme le Cobra cracheur équatorial ou encore le ringhal (qui n'est pas du genre Naja) sont capables de cracher leur venin, visant toujours les yeux de leur cible, afin d'aveugler celle-ci[12]. Parmi le genre Naja, les cobras cracheurs sont toutes les espèces du sous-genre Afronaja (N. nubiae, N. pallida, N. katiensis, N. nigricollis, N. ashei, N. mossambica et N. nigricincta) et partie des espèces du sous-genre Naja (N. siamensis, N. mandalayensis, N. sumatrana, N. sputatrix, N. philippinensis et N. samarensis). En revanche aucune espèce des sous-genres Boulangerina et Uraeus ne crache de venin, ni l'autre partie des espèces du sous-genre Naja (N. naja, N. oxiana, N. kaouthia, N. atra).
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+ Le cobra du Cap, le cobra égyptien et le cobra des Philippines possèderaient les venins les plus actifs. Il s'agit cependant du cobra caspien (N. oxiana, seule espèce d'Asie centrale) qui a le venin le plus puissant. Bien que les venin des cobras sont principalement neurotoxique, certaines espèces ont en plus des cytotoxines et/ou des cardiotoxines dans leur venin.
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+ Les cobras sont originaires d'Afrique et d'Asie (plus précisément du Moyen-Orient, du sous-continent indien et d'Asie du Sud-Est).
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+ Étant membres des Elapidae, les cobras sont parmi les serpents les plus venimeux au monde en raison de la puissance de leurs venins. Ils ne sont pas vraiment agressifs, comme la plupart des serpents, et préfèrent éviter la confrontation si possible. Lorsqu'ils sont acculés, dérangés ou s'ils se sentent menacés, ils adoptent leur posture de menace caractéristique : ils dressent l'avant de leur corps, gonflent leur capuchon et sifflent pour tenter d'intimider l'adversaire. Dans cette position, ils surveillent les mouvements de l'intrus et sont prêts à se défendre si besoin. Si l'ennemi continue malgré l'avertissement, le cobra fera alors usage de la morsure ou d'une projection de venin dans les yeux de son agresseur (seulement pour les cobras cracheurs).
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+ Bien que faiblement agressifs et facilement évitables, les cobras font chaque année des milliers de morts. Cela s'explique par le fait qu'ils sont attirés par les rongeurs, dont ils se nourrissent, allant jusque dans les lieux fréquentés par l'homme. Le plus souvent, les victimes sont des habitants des communautés rurales, comme les agriculteurs, qui ne peuvent bénéficier de soins immédiats. De plus, l'Afrique et l'Asie étant fortement touché par la pauvreté, l'accès aux soins est très difficile ce qui aggrave le risque de succomber aux morsures par ces serpents.
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+ De même, les cobras cracheurs projettent avec grande précision leur venin dans les yeux de leur assaillant, ce qui provoque des brûlures. Cela a pour effet d'entraîner une cécité temporaire ou définitive si les yeux ne sont pas suffisamment rincés.
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+ http://www.coca-cola-france.fr/brands/coca-cola/
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+ Coca-Cola, parfois abrégé Coca ou Cola dans les pays francophones ou Coke en Amérique du Nord et dans certains pays européens et africains, est une marque nord américaine de soda de type cola fabriquée par The Coca-Cola Company. Cette marque a été déposée en 1886. Ce nom provient de deux ingrédients utilisés pour sa composition originelle : la feuille de coca et la noix de kola.
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+ Feuille de coca.
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+ Noix de kola.
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+ Damiana.
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+ À la fin de la guerre de Sécession à laquelle il participe, John Pemberton est pharmacien à Columbus (Géorgie) et possède un petit laboratoire à Bay City (Michigan). En 1870, il s'installe à Atlanta, le marché étant plus important que celui de Columbus et de Bay City. Vétéran de la guerre de Sécession, John Pemberton a contracté une addiction à la morphine à la suite du traitement des douleurs dues à ses blessures. Il est alors à la recherche d'une boisson qui pourrait lui permettre de se désintoxiquer progressivement[2].
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+ La première recette ancêtre du Coca-Cola, le French Wine Coca, est inventée par John Pemberton en 1885. Il s'agit d'une boisson alcoolisée à base de coca, de noix de kola et de damiana. Pemberton s'est probablement inspiré[3],[4] de la recette du vin Mariani (d'où l'appellation French Wine Coca), un mélange de vin de Bordeaux et de feuille de coca créé par le pharmacien corse Angelo Mariani en 1863. La vente du French Wine Coca se poursuivra jusqu'à la mort de Pemberton en 1888.
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+ Le 25 novembre 1885, le maire d'Atlanta organise un référendum sur la question de l'interdiction de l'alcool dans la ville. Atlanta devient une ville « sèche » pour une période d'essai de deux ans durant lesquels la vente d'alcool est interdite. Ainsi, l'enjeu pour la jeune compagnie sera d'offrir une boisson sans alcool, tranchant avec les orangeades et procurant les effets du bourbon[5]. Pemberton va développer une version sans alcool de sa boisson, mais toujours avec la coca, son principal ingrédient actif, qui subsistera dans la recette jusqu'à la fin du XIXe siècle. Pemberton s'associe à Frank Robinson, un comptable de formation et surtout, un homme ambitieux[6]. Il le rencontre en présence de son associé Ed Holland en 1885. De cette association, naît officiellement la marque Coca-Cola et la Pemberton Chemical Company. Frank Robinson est, pour certains, l'initiateur de la création du nom de la nouvelle boisson[7], de la calligraphie spencerienne de son logo et l'initiateur d'un recours massif à la publicité[8]. Le 6 juin 1887, Pemberton fait inscrire la marque au registre du commerce, ce qui fait de lui l'unique propriétaire et cela aux dépens de ses anciens associés. La même année, l'homme d'affaires Asa Griggs Candler achète Coca-Cola à Pemberton pour 2 300 dollars, profitant, avec Frank Robinson, de la maladie de Pemberton pour la lui racheter de force[9]. Il va, à l'aide d'une campagne marketing intense, donner son essor à la boisson. Elle est mise en bouteille pour la 1re fois en 1894 par Joe Biedenharn, dans l'arrière salle d'une fabrique de confiseries, à Vicksburg, dans le Mississippi.
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+ Officiellement, la boisson ne contient plus de cocaïne depuis 1903, mais après un contrôle surprise de la US Food, Drug and Insecticide sur le produit, il s'avère qu'on en détecte encore des traces après 1929[10]. Des recherches scientifiques montrent qu'un verre de Coca-Cola en 1886 contenait environ neuf milligrammes de cocaïne[11]. En 1911, le directeur du Bureau de chimie du département de l'agriculture américain Harvey Washington Wiley (en) affronte la firme et son important service de chercheurs, l'accusant d'user à tort du nom de Coca-Cola alors qu'elle ne contient plus de cocaïne et également d'utiliser illégalement de la caféine comme additif. L'affaire se termine en 1916 devant la Cour suprême qui exige que l'entreprise paye les frais de justice et réduise le taux de caféine de son soda. Cette affaire juridique marque un jalon important dans l'élaboration de normes sur l'étiquetage[12].
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+ Coca-Cola s'est implantée en France en 1919[13],[14]. Après la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, les soldats américains mobilisés en attente dans des camps de transit, doivent embarquer vers les États-Unis. Un Américain habitant la France, Raymond Linton, a l'idée de vendre la boisson à ses compatriotes. Raymond Linton livre son témoignage sur les premières livraisons : « Le premier envoi de Coca-Cola vers la France est arrivé à Bordeaux, au printemps 1919[15],[16]. Si les tonneaux pouvaient parler, je serais effrayé à l'idée de ce que des milliers de tonneaux de vin passant par le port auraient à dire à ces premiers tonneaux rouges et nul doute que ces tonneaux rouges auraient également beaucoup de choses à dire […] Les services de la douane n'avaient pas un tel produit sur leurs listes et ils refusaient de m'écouter quand je leur expliquais que ce n'était pas de l'extrait de coca. Ils furent même très surpris lorsque leurs chimistes fournirent les résultats des analyses[17]. » Le succès des ventes aux soldats américains poussèrent l'entreprise à s'implanter à Paris, le 11 juillet 1919. Mais la production française ne débuta qu'en 1921.
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+ En 1933, le café de l'Europe à Paris, près de la gare Saint-Lazare propose une nouvelle boisson, le Coca-Cola[18].
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+ Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne du Troisième Reich représente le second marché de la compagnie Coca-Cola après les États-Unis, avec une production de plus de cent millions de bouteilles[19]. En 1928, Robert Woodruff, alors président de la compagnie, participa à deux soirées privées organisées par Göring et Goebbels. Son séjour dépassa donc le cadre de la banale visite de courtoisie aux dignitaires d'un pays au marché important[20]. Max Keit, responsable de la compagnie en Allemagne entre autres et proche du pouvoir politique ainsi que Nicholas Rouks, directeur des ventes outre-Atlantique, plaçaient des publicités pour son soda, dès qu'un magazine mettait le Führer en couverture, mais aussi dans les pages de Die Wehrmacht, le périodique de l'armée allemande, ou encore à la radio où le jingle Coca-Cola est souvent le premier spot publicitaire suivant le Reichsrundfunk, le journal d'information du IIIe Reich[19],[21]. En 1937, Coke est l'une des attractions d'une exposition berlinoise à la gloire des ouvriers du Reich[22].
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+ À cette époque, la firme entreprend une stratégie d'expansion et pour la compagnie, le marché européen se doit de poursuivre son commerce même pendant la guerre. Cela explique la vente de la boisson en France et en Allemagne, alors qu'en 1942, l'administration F.D. Roosevelt accorda à la firme d'Atlanta le statut de « fournisseur de guerre », ce qui lui permit d'échapper à la restriction sur le sucre aux États-Unis. Ce fut la même chose en Allemagne[9].
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+ Le Coca-Cola peut s'identifier à la « bouteille à contours », conçue en 1915 par Earl R. Dean (en)[23]. Cependant, la bouteille à contours avec le logo que l'on connait n'est reconnue comme une propre marque commerciale par l'office américain des brevets qu'en 1960, bien qu'un brevet fût apparemment déposé en 1916. La boisson et ses campagnes publicitaires ont eu un impact significatif sur la culture américaine[réf. souhaitée]. Une rumeur affirme que la société a créé l'image moderne du Père Noël sous les traits d'un vieil homme habillé en rouge et blanc, autrefois vert et rouge. Toutefois, si les campagnes publicitaires d'hiver dans les années 1930 ont repris cette image, le personnage était déjà connu auparavant[24]. Les campagnes publicitaires montrant des pin-ups, contributions d'artistes tels que Bradshaw Crandell, ou Gil Elvgren, ont aussi beaucoup contribué à la reconnaissance de la marque[réf. souhaitée]. D'autre part, l'entreprise comprend très tôt les retombées médiatiques qu'elle pouvait tirer des évènements sportifs[réf. souhaitée]. Elle est présente sur les Jeux olympiques depuis les Jeux olympiques d'été de 1928[25]. Cette qualité de partenaire « historique » du mouvement olympique n'est sans doute pas innocente dans le choix de la ville d'Atlanta pour l'organisation des Jeux olympiques d'été de 1996[réf. nécessaire]. Coca-Cola est aujourd'hui partenaire des principaux événements sportifs (Jeux olympiques, Coupe du monde de football, Tour de France jusqu'aux années 2000).
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33
+ Dans les années 1980, l'entreprise annonce la modification définitive de la formule utilisée pour la fabrication de sa boisson. L'origine de cette décision serait des tests en aveugle montrant que les gens préfèrent la boisson concurrente Pepsi-Cola. Le Pepsi utilise plus d'essence de citron, moins d'essence d'orange et la vanilline à la place de la vanille[réf. nécessaire]. La nouvelle boisson, nommée New Coke aux États-Unis, est testée en aveugle et se trouve préférée à la recette originelle[9]. Malgré ces tests concluants et une très grosse campagne publicitaire, la nouvelle recette est un fiasco commercial. Le 10 juillet 1985, la société relance l'ancienne formule sous le nom de Coca-Cola Classic (en fait, le Classic utilise du sucre de maïs au lieu du sucre de canne de la boisson d'origine, mais cela ne modifierait pas le goût du produit). Le résultat est surprenant : les ventes totales des deux boissons sont plus importantes. Parce qu'une stratégie d'évolution de la formule du produit étalée sur le temps aurait probablement été plus efficace, certains[Qui ?] suspectent que la société a volontairement orchestré ces changements abrupts afin de présenter un nouveau produit qui revivifierait l'attrait pour la ligne classique. Le président de l'entreprise, Donald Keough (en) répondra : « Nous n'étions ni assez intelligents ni assez stupides pour cela[26]. »
34
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35
+ En 1985, l'entreprise lance une nouvelle formule et la baptise New Coke, mais le public n'accepte pas ce changement. Le Coca-Cola Classic est relancé avec l'ancienne formule (excepté le sucre de canne remplacé par du sucre de maïs). Il s'avèrera ensuite que l'opération visait principalement à libérer la firme d'engagements tarifaires contraignants avec ses clients du marché de gros : le produit n'existant plus, la firme reprenait sa liberté ; le changement remplaçait aussi la vanille (Coca-Cola achetait 50 % de la production de vanille de Madagascar) par de la vanilline moins chère, à l'instar de Pepsi[27].
36
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37
+ Trois ans après son lancement, en mars 2009, la marque annonce au magazine LSA qu'elle va cesser « la production et la commercialisation » du Coca-Cola BlāK. Les ventes n'auraient jamais été au rendez-vous avec moins de 1 % du marché français des boissons pétillantes[28].
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39
+ En 2012, les deux seuls pays où le Coca-Cola ne peut être commercialisé, du moins officiellement, sont la Corée du Nord et Cuba, en raison de l'embargo commercial auquel ils sont soumis de la part des États-Unis (respectivement depuis 1950 et 1962)[29]. Le 5 février 2014, le groupe investit 1,25 milliard de dollars USD pour prendre 10 % du capital de Green Mountain Coffee Roasters, spécialisé dans la fabrication de machines à soda. L'objectif est de concevoir ensemble « une machine de fabrication de sodas à domicile, avec un système de dosettes » de la marque[30].
40
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41
+ Le 24 décembre 2014, le Wall Street Journal annonce que l'entreprise prévoit de supprimer entre 1 000 et 2 000 postes en janvier 2015 à la suite de difficultés économiques (-14 % de bénéfice au 3e trimestre 2014)[31].
42
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43
+ En avril 2015, l'entreprise lance une offre d'acquisition sur l'entreprise de boisson chinoise, China Culiangwang Beverages, filiale de China Culiangwang, pour 400 millions de dollars[32]. En janvier 2016, elle acquiert une participation de 40 % dans Chi, une entreprise nigériane de jus de fruit et de boissons[33].
44
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45
+ La formule du Coca-Cola actuelle n'est pas communiquée par la firme au nom du secret industriel. Celle de Pemberton, ayant fait l'objet d'un brevet, est en revanche maintenant dans le domaine public, bien qu'interdite de fabrication compte tenu de ses ingrédients. La firme, depuis sa création, entretient un certain mystère sur sa recette[34]. Le document repose depuis 2011 dans le musée de l'entreprise, World of Coca-Cola, situé à Atlanta[35].
46
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47
+ La fiche officielle du produit annonce simplement de l'eau gazéifiée, du sucre (sirop de maïs à haute teneur en fructose ou saccharose selon les pays), le colorant caramel E150d, de l'acide phosphorique comme acidifiant, des extraits végétaux et un arôme caféine[37]. Néanmoins, d'après William Reymond (auteur du livre Coca-Cola, L'enquête interdite[9]), on peut trouver sur Internet et dans son livre la recette de la boisson, comprenant notamment un mélange de sucre, d’acidifiants (acide phosphorique E338, acide citrique E330, dioxyde de carbone E290, acide benzoïque E210 ou du benzoate de sodium E211 actifs contre les champignons, dioxyde de soufre E220 actif contre les bactéries), d'huiles essentielles stabilisées par un émulsifiant (glycérine E442) ou par la gomme arabique E414, de caféine, vanille et du colorant caramel E150d au sulfite d'ammonium [38].
48
+
49
+ Il s'agit là, cependant, d'un secret qui ne concerne que le procédé de fabrication. Pour ce qui est des ingrédients, des chimistes ont une liste parfaitement quantifiée depuis l'invention des techniques de chromatographie.
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+ Sa saveur particulière provient principalement du mélange de sucre et des essences d'orange, citron et vanille. Les autres ingrédients (acide phosphorique…) interviendraient moins dans son goût.
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+ Un Coca-Cola normal (celui qui contient du sucre) contient un peu plus de 100g de sucre et 420 kcal par litre [39],[40]. Sa concentration en sucre est très proche du jus d'orange pressé (~110g/litre).
54
+
55
+ L'acide phosphorique, incorporé au taux de 0,05 %, confère au Coca un pH de 2,48[41]. Il faut savoir cependant que l'ingestion répétée d'acide phosphorique est connue en médecine pour entraver le fonctionnement des reins et favoriser les calculs rénaux. Des chercheurs américains ont interrogé 500 personnes pour lesquelles une insuffisance rénale a été récemment diagnostiquée ; ils constatent à partir de la description de leur régime alimentaire qu'à partir de deux verres consommés par jour, le risque d'insuffisance rénale est multiplié par deux. Il en est de même avec le Coca-Cola Light. En revanche, aucune association n'a été trouvée avec les autres sodas, ce qui renforce la suspicion à l'encontre de l'acide phosphorique[42]. À la suite de ces suspicions, l'ESFA a réexaminé l'apport maximal tolérable de phosphore et a conclu qu'il n'y avait pas de corrélation significative entre la consommation de phosphore (dont l'acide phosphorique) et les effets indésirables dont cet additif pouvait être accusé (notamment la perturbation dans l'équilibre du calcium dans l'organisme ou risque d'atteinte rénale)[43]. Chaque fabricant sous licence de la boisson reçoit le concentré en poudre dans de gros flacons et se contente d'y ajouter l'eau, le sirop de fructose et le gaz. Comme l'eau n'a pas tout à fait le même goût dans les différentes régions, celle-ci est nano-filtrée afin de neutraliser son goût partout dans le monde. On peut trouver que celui du Coca-Cola varie entre différents pays, cela n'est dû qu'à une différence de dosage dans les recettes, par exemple la boisson en Espagne sera plus sucrée qu'en France. L'effet stimulant originel est alors produit par les feuilles de coca et par la caféine des noix de kola. En 1906, le Coca-Cola, vendu comme tonique pour le cerveau, fut quasiment privé de cocaïne (1/400e de grain par once de sirop), cette proportion persistant jusqu'en 1929[44]. La technologie a désormais supprimé toute trace de cocaïne. Cependant, l'utilisation de feuille de coca, est toujours présente[45]. 159 tonnes de feuilles de coca ont été achetées à la Bolivie en 2002[46] pour subir une « décocaïnisation » grâce à la Stepan Company. La caféine subsiste avec un taux réduit pour que la boisson conserve sa dimension stimulante.
56
+
57
+ La société Coca-Cola est le plus grand consommateur mondial d'extrait de vanille naturelle. Ainsi, quand une nouvelle formule fut utilisée en 1984 pour le New Coke, l'économie de Madagascar s'écroula[9]. En effet, la nouvelle formule utilisait un substitut synthétique (la vanilline) et les achats d'extrait de vanille furent divisés par deux. Inversement, la sortie récente d'une formule à l'éthylvanilline a fait monter les prix. La vanilline reproduit exactement la molécule principale de l'arôme de vanille naturelle. La plus grande richesse de bouquet de la vanille naturelle est due à la présence d'autres composés aromatiques.
58
+
59
+ Un article paru le 18 février 1979 dans The Atlanta Journal-Constitution raconte que le journaliste Charles Salter prétend avoir retrouvé dans un document datant de 1910 des notes de Pemberton décrivant la recette secrète[47],[48].
60
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61
+ La composition du Coca-Cola varie en fonction des réglementations applicables et des pays.
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63
+ Dans des pays comme la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie, des sucres moins chers sont utilisés[49],[50], comme l'isoglucose (glucose d'amidon de maïs) accusé de favoriser l'obésité et le diabète. Cependant, aucun lien de causalité n'a aujourd'hui été démontré entre consommation d'isoglucose et apparition de l'obésité, les spécialistes s'attachant à dire que l'origine de cette maladie est multifactorielle[51].
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+ Au Mexique, du sucre de canne est utilisé au lieu du sirop de maïs à haute teneur en fructose. Selon ses consommateurs, ce changement donnerait à la boisson un goût « plus naturel »[52].
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+ La teinte caramel est obtenue à l'aide du colorant caramel au sulfite d'ammonium E150d. Ce colorant chimique est sujet à débat[53],[54] du fait de la présence d'un résidu de fabrication, le 4-méthylimidazole 4-MEI, reconnu toxique et cancérigène possible[55]. Les évaluations des agences sanitaires sont aujourd'hui différentes suivant les pays (l'Europe est moins contraignante[56]), et un état comme la Californie a adopté début 2012 une DJA très faible (29 µg par jour).
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69
+ Cependant, l'EFSA a réexaminé en 2011 la sécurité du caramel colorant E150d en s'appuyant sur les études récentes et en prenant en compte la présence du 4-MEI. Elle a conclu que l'étude utilisée en Californie montrant un effet cancérigène pour ce composé était biaisée et ne pouvait être prise en compte. Il a ainsi été établi que ce colorant dans les conditions d'utilisation réglementaires, ne présente pas de risque. Il est donc autorisé.
70
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71
+ Le 8 mars 2012, Coca-Cola annonce qu'il a demandé à ses fournisseurs de baisser la teneur en 4-MEI pour l'ensemble des États-Unis[57].
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73
+ D'après le CSPI (Center for Science in the Public Interest), en juin 2012, les doses de 4-MEI sont les suivantes pour une canette de 33 cl achetée dans le commerce[58] : 56 µg en Chine, 267 µg au Brésil, 145 µg au Royaume-Uni, 144 µg à Washington aux États-Unis, et 4 µg en Californie.
74
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75
+ Dans le documentaire d'Olivia Mokiejewski[59], le scientifique du CSPI donne les chiffres pour la France (normal : 79 µg, Light : 103 µg) et déclare que la consommation d'un Coca-Cola par jour (sans précision de la dose de 4-MEI) aboutirait à un cas de cancer (leucémie) pour 50 000 personnes. À relativiser avec les dangers du sucre signalés par le pédiatre Robert Lustig qui constate que des enfants de 8 à 10 ans ont aujourd'hui les mêmes maladies que des personnes de 60 ans. D'après lui, la consommation de boissons sucrées, si elle n'est pas compensée par une heure de sport par canette, est dommageable sur la durée de vie (attaque cardiaque, AVC, démence, diabète, obésité). Ainsi, deux canettes (2 × 13 g de sucre) par jour réduiraient la durée de vie de 20 ans (comme deux paquets de cigarettes). Les consommateurs ne souhaitant pas consommer de sucre via les sodas peuvent cependant consommer les formules Light et Zero qui sont sans sucres et sans calories.
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77
+ La Coca-Cola Company a décliné son produit phare essentiellement dans les années 1980 et dans les années 2000. Dans les années 80, trois déclinaisons principales sont lancées : « Light » (ou « Diet »), sans sucre, en 1982 ; « Sans caféine » en 1983 ; et « Cherry », arôme cerise, en 1985. Une formule alternative a également été lancée en 1985, « New » (ou « Coke II »), arrêtée depuis.
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79
+ Les années 2000 ont vu la commercialisation de nombreuses déclinaisons : « Standard et Light Lemon » (arôme citron) et « Vanille » en 2002 ; « Light Lime » (arôme citron vert), « Raspberry » (arôme framboise) et « Zero » (sans sucre) en 2005 ; « Black Cherry Vanilla » (arômes cerise noire et vanille), « BlāK » (arôme café, arrêté depuis car produit trop de niche, n'ayant pas trouve sa cible) et « Citra » (arôme agrumes) en 2006 ; et « Light Orange sanguine » en 2007. Par la suite, « Life », à teneur réduite en sucre (30 % de stevia, puis 40 % dans la version 2), est mise sur le marché en 2013 (Le Royaume-Uni est le premier à annoncer l'arrêt du Life à compte de juin 2017, à la suite de l'effondrement des ventes depuis 2015. D'autres pays devraient suivre).
80
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+ Les déclinaisons Light et Zero sont toutes les deux sans sucre. Les deux produits sont presque identiques en dehors d'un additif et peut-être d'extraits végétaux. La principale différence tient du marketing[60]. Ces deux déclinaisons ont leurs propres sous-gammes, reprenant en grande partie les autres déclinaisons de la gamme principale (Sans caféine, etc.).
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+ La publicité pour Coca-Cola a significativement affecté la culture américaine[réf. souhaitée]. Elle est fréquemment créditée pour avoir popularisé et standardisé l'image du Père Noël moderne avec sa barbe blanche et ses habits rouges (son pantalon et sa tunique doublés de fourrure blanche), grâce à l'illustrateur Haddon Sundblom qui fut désigné en 1931 par l'entreprise d'Atlanta pour créer un nouveau Père Noël/Santa Claus plus commercial et inviter le consommateur à boire du coca-cola en plein hiver[61],[62]. La société est partenaire d'évènements sportifs internationaux : Jeux olympiques depuis 1928, Coupe du monde de football depuis 1978[réf. nécessaire].
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+ De nombreuses personnalités ont participé à la promotion de la marque, la première collaboration officielle connue étant celle de l'actrice et chanteuse américaine Hilda Clark en 1901[63].
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+ L'anniversaire des 125 ans de la marque en 2011 a été l'occasion d'une campagne publicitaire mondiale, de plus grande ampleur en France. Un « Coca Store » est ouvert de manière temporaire à Paris[64].[pertinence contestée]
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+ Depuis la fin du mois d'avril 2015, l'entreprise a lancé, dans le cadre de son opération « Share A Coke », une nouvelle campagne destinée aux aveugles et malvoyants[65] du Mexique. Alors que l'on pouvait faire inscrire le prénom d'une personne chère sur les canettes, il est aujourd'hui possible pour les habitants de ce pays d'y faire graver ce même prénom en braille pour convenir ainsi aux personnes souffrant de cécité.[pertinence contestée]
90
+
91
+ Chaque jour, en 2015, environ 1,9 milliard de boissons sont vendues dans le monde[67]. La progression de la consommation au Mexique est la plus spectaculaire, passant de 275 à 728 cannettes par habitant et par an de 1992 à 2012, dépassant celle des États-Unis, des Britanniques, des Chinois et des Indiens réunis[68].
92
+
93
+ Au fil des années, de nombreux sodas, ou colas alternatifs, ont fait concurrence à Coca-Cola. Ils incluent notamment : Kofola dès 1962, Selecto, Mecca Cola, Alp'Cola, Anjou Cola, la Loère Colas (en Touraine), le Montania Cola (en Haute-Savoie et Savoie), le Sowest Cola (sud ouest de la France) , le Breizh Cola (en Bretagne), Auvergnat Cola (en Auvergne), Colà-Occitan (en Languedoc-Roussillon), Biper Cola (cola basque), China Cola, Chtilà Cola, Cola'rdeche, Colt Cola (Aveyron), Corsica Cola, Dr Pepper, Elsass Cola, Meuh Cola, Pepsi-Cola, Sinalco Cola, Virgin Cola, Royal Crown Cola, Berry Cola, Ubuntu Cola, Vendée Cola, Vitamont Cola (bio et équitable), Kik Cola (Québec), et Ice (Boisson économique d'origine Marocaine).
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+ En Chine populaire, Coca-Cola est concurrencé par Wahaha et Jiaduobao fabriquant respectivement de l'eau purifiée et des thés aux herbes[69].
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+ Coca-Cola est accusé par un syndicat colombien d'être impliqué dans l'assassinat de sept syndicalistes par des milices paramilitaires d'extrême-droite, notamment à Barrancabermeja[70]. Le directeur américain de l'usine aurait menacé de mort les syndicalistes de son entreprise, avant d'ordonner l'assassinat de l'un d'entre eux, Isidro Segundo Gil[71]. Ces accusations donnent lieu à un boycott de la marque début 2006. À la suite de ces accusations, plusieurs établissements scolaires des États-Unis, d'Europe et du Canada n'ont pas renouvelé leur contrat avec cette société et les fonds de pension des employés de la ville de New York, qui possèdent des actions de cette société, ont demandé que l'entreprise finance une enquête indépendante composée de représentants américains et colombiens des droits de l'homme.
98
+
99
+ La multinationale tente d’interdire la diffusion d’un film documentaire dénonçant ses pratiques en Colombie, voire son implication dans le meurtre de plusieurs syndicalistes, et elle menace le festival international du film des droits de l’homme de Paris de poursuites judiciaires[72].
100
+
101
+ Coca-Cola a été également fortement contestée en Inde, notamment au Kerala, où elle est alors accusée d'assécher des nappes phréatiques pour fabriquer son soda, au détriment des paysans locaux[73].
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+ À San Cristóbal de Las Casas au Mexique, où une usine a été implantée dans les années 1980, la production de Coca-Cola nécessiterait le pompage d'environ 750 000 litres par jour dans les nappes phréatiques de la ville, soit un volume qui permettrait d'alimenter 10 000 habitants par jour, d'après l'hydrologue Antonio Garcia[74]. Certaines communautés auraient vu leurs ressources en eau diminuer depuis l'implantation de cette usine. L'entreprise nie cependant être la
104
+ cause des coupures d'eau affectant ces communautés[75].
105
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+ En 2003 et 2006, le Centre pour la science et l'environnement (CSE), une organisation non gouvernementale localisée à New Delhi, a constaté que les boissons produites par PepsiCo et Coca-Cola Company en Inde présentaient un niveau dangereusement élevé de pesticides[76]. Les deux sociétés ont alors soutenu que leurs boissons sont sûres pour la consommation et ont annoncé que le niveau de pesticides dans leurs produits serait inférieur à celui de produits de consommation courante tels que le thé, les fruits ou les produits laitiers. Dans l'État indien du Kerala, la vente et la production de Pepsi-Cola — ainsi que d'autres boissons non alcoolisées — ont été interdites. Cinq autres États indiens ont annoncé des interdictions partielles de boissons dans les écoles, les universités et les hôpitaux. Le vendredi 22 septembre 2006, la Cour suprême du Kerala a levé cette interdiction considérant que seul le gouvernement fédéral est alors habilité à interdire la commercialisation de produits alimentaires[77]
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+ En octobre 2013, la société inaugure une co-entreprise, Infineo, fondée avec APPE (leader du PET en Europe) pour 8,7 millions d'euros. Implantée en Bourgogne, la co-entreprise permet de recycler les bouteilles de Coca-Cola pour en faire des granulés de plastique recyclables[78].
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+
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+ Le 5 juin 2014, Coca-Cola et Danone annoncent un investissement commun dans Avantium, une entreprise technologique qualifiée de « chimie verte » (chimie du végétal). Avantium a mis au point un procédé de fabrication de polymères PEF (Poly-éthylène-furanoate) à partir de carbohydrates extraits de résidus agricoles, de grains ou de plantes pour fabriquer du « bioplastique »[79].
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+
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+ Le journaliste William Reymond, dans son livre Coca-Cola, L'enquête interdite (2006), affirme que, durant la Seconde Guerre mondiale, la marque aurait entretenu de bonnes relations avec le régime nazi par l'intermédiaire de son représentant Max Keith (alors que la marque prétendait s'être retirée en 1939). C'est d'ailleurs sous le Troisième Reich, alors que le blocus empêchait l'acheminement des ingrédients de sa boisson, que la marque inventa le Fanta afin de pouvoir maintenir une bonne relation commerciale avec le régime nazi. Cette nouvelle boisson est donc, à l'origine, un « Coca-Cola » sans la formule secrète. La firme jouant sur les deux tableaux a mis de côté son intégrité afin de ne pas souffrir de la défaite d'un des deux camps.
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+
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+ Plus tard, de nombreuses rumeurs associent l'entreprise et des régimes dictatoriaux en Amérique du Sud[80]. Par ailleurs, Vicente Fox, président de la République du Mexique de 2000 à 2006, a été président de la compagnie Coca-Cola pour le Mexique[81] et l'Amérique latine. La manne financière est trop importante et la marque s'implante sur tous les continents devenant une des marques les plus connues au monde.
115
+
116
+ En 2011, le groupe Coca-Cola s'oppose vigoureusement à l'entrée en vigueur de la taxe sur les sodas fixée au premier janvier 2012 par le gouvernement français[82].
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+ La corruption[réf. nécessaire] aurait été permise grâce à Dominique Reiniche, à la tête de Coca-Cola Europe entre 2005 et 2014[83].
119
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+ Selon le journal Le Point, la multinationale aurait versé 50 000 euros à la ville de Meaux que dirige Jean-François Copé pour exposer au musée de la Grande Guerre du pays de Meaux une bouteille censée être trouvée dans les tranchées de la Meuse et qui daterait de 1917 mais qui n'aurait en réalité que peu de valeur (20 Dollars[84]). La bouteille ne sera jamais exposée[82]. Le député Jean-François Copé défend alors les positions de la multinationale américaine, et va jusqu’à menacer la députée Valérie Boyer de la faire échouer à la prochaine élection[84]. Les médias révèlent que Coca-Cola est également client pour un montant de 120 000 euros de l'entreprise Bygmalion, fondée par Bastien Millot et Guy Alvès, deux proches de Jean-François Copé, et impliquée dans un grave scandale de financement politique et de fausses facturations lors de la campagne de Nicolas Sarkozy[84],[85].
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+ En août 2015, une enquête du New York Times révèle que Coca-Cola a financé des études scientifiques pour nier les méfaits de leurs boissons sur la santé[86].
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124
+ L'entreprise est ainsi derrière le lancement d'une association baptisée « Global Energy Balance Network » ; au total, la société spécialisée dans les boissons non alcoolisées aurait offert plus de 5 millions d'euros à ses chercheurs pour publier de fausses informations[86],[87]. Le groupe d'experts, après plusieurs mois de polémique, s'est finalement dissous de lui-même[88].
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+
126
+ Une étude académique publiée en mai 2019 a analysé cinq contrats conclus entre Coca-Cola et des universitaires américains et canadiens[89],[90]. Bien que les contrats ne donnent pas de consignes sur les résultats à obtenir, l'étude montre que Coca-Cola possède un pouvoir de contrôle important sur les recherches effectuées. La firme se réserve, par exemple, le droit d’interrompre les contrats sans motif. Sarah Steele, qui a dirigé l'étude, explique que cela revient à pouvoir interrompre l'étude à tout moment si les conclusions ne sont pas dans l'intérêt de l'entreprise. Coca-Cola pouvait également censurer tout ce qui relève de l’« information confidentielle » et, à ce titre, demander l'arrêt des recherches et la destruction de tous les documents[89].
127
+
128
+ Selon Cash investigation, Coca-Cola finance des études publiées dans les médias par des organismes de recherche. La firme a, par exemple, cofinancé une étude du CRÉDOC qui affirme alors qu'il n'existe pas de corrélation entre la consommation de sodas et l'obésité[91],[92]. Elle a ensuite repris sur son propre site cette affirmation du CRÉDOC[93], en n'indiquant toutefois pas sur cette page que c'est la firme qui a financé cette étude.
129
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130
+ En 2016, l'ONG Foodwatch contraint Coca-Cola à publier ses financements en France. Ces données — mises à jour depuis — ont été analysées par Le Monde en 2019 et révèlent que la firme a versé plus de 8 millions d'euros depuis 2010 à des experts, des organisations médicales, sportives ou évènementielles[94]. Des diététiciens et médecins ont ainsi été payé pour écrire des articles ou présenter des conférences sur l'aspartame, l'hydratation, ou l'absence de relations entre consommation de boisson sucrée et prise de poids. Coca-Cola a également financé des conférences réunissant des professionnels de santé, comme le salon Dietecom qui a reçu plus de 140 000 € entre 2010 et 2017. Parmi les organismes financés, on compte notamment la Société Française de Médecine du Sport (80 000 € entre 2010 et 2016) et l'association française des médecins et nutritionnistes (135 000 € entre 2010 et 2018)[94].
131
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+ Coca-Cola a financé trois projets de recherche pour un montant de 2,4 millions d'euros. Le premier a été mené par la société CreaBio, qui a reçu 930 000 € pour un projet de recherche sur les édulcorants intenses. Les résultats de l'étude concluent qu'il n'existe aucune différence entre les boissons édulcorées et l'eau en terme d'effet sur « l’appétit, l’apport énergétique et les choix alimentaires ». Le second projet porte sur le même sujet et a été mené au CHU de Rennes, par l'Institute for European Expertise in Physiology (IEEP) qui a bénéficié de près de 720 000 € de la part de Coca-Cola[94].
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+ Some critics will say Coca-Cola made a marketing mistake. Some cynics will say that we planned the whole thing. The truth is we are not that dumb, and we are not that smart.
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+ אַבְרָהָם
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+ Abraham (hébreu : אַבְרָהָם /av.ra.'ham/, guèze : አብርሃም /ab.ra.'ham/, arabe : إبراهيم /ib.ra.'him/) est le principal patriarche des religions juive, chrétienne et musulmane. Il est la figure centrale du Livre de la Genèse. Abraham fait partie des premiers patriarches de la Bible[1],[2],[3]. Initiateur du monothéisme[1], il est l'aïeul du judaïsme, du christianisme et de l'islam.
6
+
7
+ Dans le Livre de la Genèse, son nom est initialement Abram (« le Père est exalté ») puis devient Abraham, ce qui signifie « père d'une multitude de nations »[4],[1]. Il est nommé Ibrahim dans le Coran.
8
+
9
+ Deux passages bibliques[5] mentionnent qu'Abraham est enterré à Hébron et la tradition juive situe la tombe dans des grottes au pied du monument connu comme le tombeau des Patriarches.
10
+
11
+ La composition littéraire de ce récit narratif non continu est constituée d'une série d'épisodes souvent dramatiques et fait apparaître un double encadrement : mise en parallèle de la naissance et de la mort du patriarche (Gn 11,27 et Gn 25, 11), d'impératifs divins (Gn 12,1-3 et Gn 22, 1-4). Le plan comporte également de nombreux doublets (Gn 12,10-20//20 ; 15//17 ; 16//21)[6].
12
+
13
+ Généalogie de Noé à Abraham :
14
+
15
+ Dans les premiers chapitres de la Genèse qui relate le début de son histoire (Gn 11-17[7]), Abraham, habitant de Ur (appelée dans la Bible Ur-Casdim), s'appelle « Abram » (en hébreu : אַבְרָם, ābram). C'est un descendant de Sem, fils de Noé[Bible 2]. Il est fils de Terah et a deux frères, Nahor et Haran. Haran meurt en laissant un fils, Loth. Abraham épouse sa demi-sœur « Saraï »[7] - qui deviendra Sarah -, qui est stérile[8].
16
+
17
+ Un jour, Abram quitte Ur avec Terah, Saraï et Loth, son neveu[Bible 3]. Ils s'installent à Harran, où Terah meurt[Bible 4].
18
+
19
+ À l’âge de 75 ans, sur ordre de Dieu (nommé en ce passage : IHVH Adonaï, entendu pour : "Dieu des Ciels" — Bible Chouraqui — Genèse 24-3), Abram quitte Harran avec Saraï, Loth, ses bergers et ses troupeaux[Bible 5], et va dans le pays de Canaan, à Sichem[Bible 6] puis au chêne de Mambré, où Dieu lui dit qu'il donnera ce pays à sa descendance. Abram y construit un autel, construit un autre autel entre Béthel et Aï où il fait une invocation, puis atteint le Néguev d’où une famine le chasse vers l’Égypte[Bible 7].
20
+
21
+ Sur la route, Abram demande à Saraï de déclarer aux Égyptiens qu'elle est sa sœur, car il pense être tué s'il se présente comme mari d'une si belle femme, tandis qu'avoir une belle sœur lui vaudra d'être bien traité. À leur arrivée, le Pharaon s'attribue Saraï pour femme qui est prise[9] dans son palais, et Abram reçoit de nombreux cadeaux.
22
+
23
+ Abram passe par le Néguev pour refaire une invocation à l'autel qu'il avait construit entre Béthel et Aï. Abram et Loth sont devenus si riches en troupeaux que le pays ne subvient plus à l'ensemble de leurs besoins. Une querelle éclate entre leurs bergers, et Abram recommande à Loth de se séparer de lui pour préserver leur fraternité. Loth s’installe à Sodome ; Dieu redit à Abram qu'il lui donne le pays de Canaan et l'incite à le parcourir, puis Abram s'établit au chêne de Mambré, près d'Hébron, et y construit un autel[Bible 8].
24
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+ Un jour, Abram apprend la capture de Loth lors d'un sac de Sodome mené par Kedorlaomer, roi d'Élam et maître de cette ville qui se rebellait. Abram poursuit les ravisseurs avec 318 vassaux, les assaille de nuit à Dan, les bat et les poursuit jusque vers Damas, d'où il ramène Loth parmi d'autres prisonniers, et les biens confisqués lors du sac. À son retour, Abram est béni par Melchisédech, prêtre de Dieu et roi de Salem, à qui il donne la dîme de tout ce qu'il a. Puis le roi de Sodome lui dit de conserver les biens récupérés, ce qu'il refuse personnellement, laissant les vassaux qui l'ont accompagné prendre leur part[Bible 9].
26
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27
+ Après ces évènements, Dieu s'adresse à Abram par une vision et conclut avec lui une alliance. Abram se plaint de ne pas avoir d'enfant, d'avoir pour seul héritier son serviteur Éliézer de Damas, et Dieu lui promet une pléiade de descendants. Lorsque Abram lui demande comment il saura que le pays de Canaan lui appartient, Dieu lui donne une liste d'animaux à lui procurer. Abram les coupe en deux, sauf les oiseaux, puis chasse des rapaces qui fondent sur les cadavres. Dieu ajoute alors que ses descendants seront pendant quatre cents ans esclaves d'un autre pays, dont ils sortiront avec de grands biens pour revenir dans le pays de Canaan qu'il leur a donné, et qui s'étend du Nil à l’Euphrate. « Une grande ténèbre tombe sur Abram. Il dit à Abram : “[...] et toi tu viendras vers tes pères, en paix. Tu seras enseveli en bonne sénescence”[Bible 10] ».
28
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+ Abram accepte la proposition de Sarah qui, pour avoir un fils, lui donne sa servante égyptienne Agar comme femme. Enceinte, « sa patronne s'allége à ses yeux », Sarah s'en plaint à Abram. Abram répond qu'Agar est en sa main et qu'elle lui fasse le bien à ses yeux. Sarah fait violence à Agar et Agar fuit[Bible 11]. Un messager de Dieu vient à Agar pour qu'elle retourne vers sa patronne et Agar enfante Ismaël[Bible 12] : « Oui, il (Ismaël) sera un onagre humain, sa main partout et toute main contre lui. Il demeurera face à tous ses frères. »
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+ Treize ans après, Abram a 99 ans, Dieu apparaît et lui propose à nouveau une alliance. Il le nomme Abraham, car il lui promet de nombreux descendants[10] parmi lesquels des rois qui régneront sur le pays de Canaan. En échange, Abraham et ses descendants devront le reconnaître comme leur Dieu (« Elohîm » - Dieu de la terre - "El Shadaï" - G.24-3 à 7)), et pratiquer la circoncision à l'âge de huit jours de tous leurs mâles, esclaves et étrangers compris, en « Pacte de chair ». Dieu change le nom de Saraï en Sarah et lui dit qu'elle enfantera dans un an Isaac, par lequel passera l'alliance, puis s'éloigne après lui avoir dit : « Il (Ismaël) enfantera douze princes et je le donne pour grande nation ». Le jour même, Abraham circoncit tous ses mâles, dont lui-même, Ismaël et ses esclaves[Bible 13].
32
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+ Dieu se fait voir à Abraham aux chênes de Mambré, et trois hommes sont postés devant lui. « Il voit, court à leur abord, de l'ouverture de la tente et se prosterne à terre. » Puis Abraham leur offre l'hospitalité. Dieu répète à Abraham que Sarah aura un fils et alerte Abraham pour dire que Sarah a ri de ce qui lui avait été dit pour l'enfant à cause de son âge[Bible 14]. Puis « les hommes se lèvent de là. Ils observent les faces de Sodome. Abraham va avec eux pour les envoyer. » (G. 18-16).
34
+
35
+ Dieu dit : « la clameur de Sodome et Gomorrhe, oui, elle s'est multipliée. Leur faute, oui, elle est très lourde… Je descendrai donc et je verrai : s'ils ont fait selon leur clameur venue à moi, l'anéantissement ! Sinon, je le saurais ! » (G.18-20 à 21). Abraham dit : « Extermineras-tu le juste avec le criminel ? Peut-être existe-t-il cinquante justes à l'intérieur de la ville ? Les extermineras-tu aussi ? Ne supporterais-tu pas le lieu pour les cinquante justes qui sont en son sein ? Profanation ! Toi, faire une telle parole : mettre à mort le juste avec le criminel ! Il en serait du juste comme du criminel ? Profanation ! Toi, le juge de toute la terre, tu ne ferais pas jugement ? » Dieu entre dans la non compréhension d'Abraham face à ses dires et finit par dire : « Je ne détruirai pas pour les dix. Dieu va quand il a achevé de parler avec Abraham. Abraham retourne à son lieu[Bible 15]. »
36
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37
+ Le lendemain, Abraham est témoin de ce qu'il voit de loin : « la vapeur de la terre montait comme une vapeur de fournaise », « des faces de Sodome et Gomorrhe, toutes les faces de la terre du Cirque » (terres de Loth (G.12-11)), mais Dieu (nommé là : « Elohîm » - « Dieu de la terre » (G.24-3)) envoie son neveu hors du bouleversement Loth[Bible 16].
38
+
39
+ Un jour, Abraham va dans la ville de Guérar, et présente Sarah comme sa sœur au roi Abimelech. Le roi « envoie prendre Sarah ». Dieu (« Elohîm ») vient vers Abimelekh en rêve, la nuit. Il lui fit : « Te voici mort à cause de cette femme que tu as prise, elle est mariée à un mari ! ». Mais Abimelekh ne l'avait pas approchée. Il dit : « Adonaï ! La nation juste aussi, la tueras-tu ? ». Le mensonge d'Abraham et de Sarah est découvert. Le lendemain, Abraham avoue son mensonge et dit : « vrai, elle est aussi ma sœur par son père […] et c'est quand les Elohîm (les dieux) m'ont fait vaguer de la maison de mon père, je lui ai dit : « Voici ton chérissement : tu me le feras en tout lieu où nous viendrons. Dis de moi : « c'est mon frère » ! »
40
+ Abimelech rend Sarah, offre des présents au couple, puis « Abraham prie l'Elohîm : Elohîm guérit Abimelech, sa femme et ses servantes, elles enfantent ». »[Bible 17]. Note : « L'Elohîm qui guérit » c'est « Raphaël ».
41
+
42
+ Alors qu'Abraham est âgé de cent ans, son fils Isaac[11] naît. Abraham le circoncit à l'âge de huit jours, « comme le lui avait ordonné Elohîm ». Le sevrage d'Isaac est fêté par un grand festin fait par Abraham.
43
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44
+ « Sarah voit rire le fils (Ismaël) qu'Agar, l'Égyptienne, avait enfanté à Abraham. Elle dit à Abraham : « répudie cette servante et son fils ! Non, le fils de cette servante n'héritera pas avec mon fils, avec Isaac »[Bible 18] ! », « La parole fait très mal aux yeux d'Abraham, au sujet de son fils. Elohîm dit à Abraham : « Que cela ne fasse pas mal à tes yeux, pour l'adolescent et pour ta servante. Tout ce que te dira Sara, entends sa voix. Oui, en Isaac sera criée pour toi semence. Mais le fils de la servante, lui aussi, en nation, je le mettrai, oui, c'est ta semence[Bible 19]. »
45
+
46
+ Alors Abraham emmène Agar et Ismaël[12].
47
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48
+ Abraham et Abimelech, roi de Guérar, tranchent un pacte. Les serviteurs d'Abimelech accaparent le puits de Beer-Sheva ; Abraham s'en plaint, et donne du bétail à Abimelech, dont sept agnelles pour témoigner qu'il a lui-même creusé le puits. Ils concluent ainsi une alliance à Beer-Sheva[Bible 20].
49
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50
+ "Et c'est après ces paroles, Elohîm éprouve Abraham (nota : « le Dieu qui éprouve » est donné être Satân ou Shaïtan : de très nombreux liens - Satân étant « l'envoyé » sur terre, qui vient troubler les humains pour tester leur attachement total à Dieu, cf : « Job », en principal, ou Jésus et ses 40 jours au désert, etc.). Il lui dit : « Abraham ! » Il dit : « Me voici. » Il dit : « Prends donc ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Is' hac, va pour toi en terre de mont Moriah, là, monte-le en montée. » Abraham fend des bûches, et part avec Isaac, un âne et deux adolescents. "Le troisième jour, Abraham porte ses yeux et voit le lieu de loin. Abraham dit à ses adolescents : « asseyez-vous ici avec l'âne. Moi et l'adolescent, nous irons jusque-là. Nous nous prosternerons puis nous retournerons vers vous. » (G.22 : 4 à 5. Bible de Chouraqui) Il charge Isaac des bûches. Sur la route, Isaac demande où est l'agneau de la montée (sacrifice), et Abraham dit : "Elohîm verra pour lui l'agneau de la montée, mon fils.". Une fois arrivés, Abraham élève un autel, dispose les bûches et lie son fils au bûcher. Alors qu'il tend la main pour égorger son fils, le messager de IHVH Adonaï (le messager de YHWH[13]), crie vers lui des ciels et dit : "Abraham ! Abraham !" Il dit : « Me voici. » Il dit : « Ne lance pas ta main vers l'adolescent, ne lui fais rien ! Oui, maintenant je sais que, toi, tu frémis d'Elohîm (« Frémir », ici : « par peur ») ! Pour moi, tu n'as pas épargné ton fils unique. »
51
+
52
+ Un bélier[14], qu'Abraham voit pris au piège dans un fourré, est sacrifié à sa place[15]. « Le messager de IHVH crie à Abraham, une deuxième fois, des ciels. Il dit : « je le jure par moi, harangue de IHVH Adonaï : oui, puisque tu as fait cette parole et que tu n'as pas épargné ton fils, ton unique, oui je te bénirai, je te bénirai, je multiplierai, je multiplierai ta semence, comme les étoiles des ciels, comme le sable, sur la lèvre de la mer : ta semence héritera la porte de ses ennemis, toutes les nations de la terre se bénissent en ta semence, par suite de ce que tu as entendu ma voix » »(G. 22 - 15 à 18 - Bible Chouraqui). Puis Abraham retourne à Beer-Sheva[Bible 21].
53
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54
+ Un jour, Sarah meurt à Hébron, et Abraham la pleure à ses funérailles. Il demande aux fils de Het, aussi appelés Hittites, propriétaires du lieu, un tombeau à Hébron pour y enterrer Sarah. Ils lui proposent de choisir parmi tous leurs tombeaux celui qu'il préfère, car ils craignent d'offenser Dieu en lui refusant quelque chose. Abraham choisit la grotte de Makpéla, près de Mambré. Son propriétaire, Éphron, veut la lui donner avec le champ qui l'entoure, mais Abraham tient à payer le champ. Éphron estime la terre à quatre cents sicles[16] d’argent, qu'Abraham paye[17] « au cours du marchand »[18]. Puis Abraham enterre Sarah[19].
55
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56
+ Un jour, Abraham, vieilli, demande à son plus ancien serviteur de ramener de son pays une femme de sa famille pour Isaac. Le serviteur part pour Aram. Là, le soir venu, il fait s'accroupir les chameaux près du puits et voit Rébecca, petite-nièce d'Abraham, charmante et vierge, y remplir sa cruche. Elle accepte de lui donner à boire, remplit spontanément l'abreuvoir pour désaltérer ses chameaux et lui propose l'hospitalité. Le serviteur dévoile alors l'identité de son maître. Chez eux, Laban, frère de Rébecca, et son père Betouel, acceptent qu'elle devienne femme d'Isaac. Le serviteur d'Abraham leur offre de nombreux présents, et part le lendemain avec Rébecca. Dès leur retour, Isaac aime et épouse Rébecca[20].
57
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58
+ Puis Abraham épouse Ketourah qui lui donne six fils : Zimran (en), Yoqshan (en), Medan (en), Madian, Yishbaq (en) et Schouah (en). Abraham leur fait des dons et les envoie vers l'est, loin de son fils Isaac. Il meurt heureux à 175 ans. Isaac et Ismaël l'enterrent dans la grotte de Makpéla, à côté de Sarah[21].
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60
+ Le récit biblique des traditions abrahamiques, probablement collecté et mis par écrit à Hébron (très ancienne ville de Judée) à partir du VIIe siècle av. J.-C., est constitué de l'alternance de plusieurs genres littéraires : histoires légendaires (récits ethnologiques et étiologiques), listes (itinéraires et généalogies), discours et dialogues. Les principaux thèmes du cycle d'Abraham sont le cheminement du patriarche et de sa famille, les promesses divines (terre, descendance innombrable) et les obstacles à ces promesses[22]. L'auteur du cycle d'Abraham est peut-être un scribe au service de cette couche aisée de paysans-éleveurs méfiants du pouvoir central jérusalémite du royaume de Juda. Ce scribe au service d'une idéologie théocratique et antimonarchique, met en scène un des représentants de cette couche aisée, Abraham, présenté comme un « aristocrate rural, propriétaire et éleveur de bétail, reflétant la situation socio-économique du am ha'aretz (en) judéen de cette époque » et comme une figure royale fondatrice du monothéisme « primordial »[23].
61
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62
+ Le récit biblique d'Abraham et de ses deux fils se trouve en Genèse 11,27 à 25,31 et forme un véritable cycle littéraire[24]. Il suit immédiatement l'histoire des origines et précède la geste de Jacob et l'histoire de Joseph[25]. Ce récit commence par le « toledot de Térah », la cohérence du système généalogique des toledots[26] ayant été renforcée par un rédacteur du milieu sacerdotal[27].
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64
+ Abram quitte Ur (cité du dieu lunaire) pour Harran, à la demande de Dieu qui condamne l'idolâtrie lunaire de Térah, son père polythéiste qui adorait sans doute la divinité Sîn. Ur semblerait sa patrie d'origine mais Abram semble, d'après les textes les plus anciens du livre de la Genèse, une figure autochtone qui a toujours vécu dans la terre de Canaan, les textes les plus récents ayant reconstruit une figure exodique sur le modèle de l'exode hors d'Égypte[28]. Selon une interprétation exégétique, cette migration légendaire vers Harran correspondrait au transfert du culte lunaire de la ville d'Ur vers le nord de la Mésopotamie tandis que le rédacteur biblique davidique ou salomonien aurait opéré un syncrétisme entre la divinité lunaire et Yahweh, le dieu d'Abraham. Abram, dans cette hypothèse, peut être originellement un dieu lunaire démythologisé dans la Bible et dont l'auteur biblique lui donne une femme stérile pour lui ôter toute descendance et perpétuation de culte lunaire[29].
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+ La transhumance d'Abram se poursuit à Sichem, lieu de rassemblement des tribus de Palestine centrale à l'époque prémonarchique et à Béthel, capitale religieuse de l'Israël du Nord où Jéroboam Ier construit son temple royal. La transmigration s'achève à Hébron, capitale du royaume de Juda. Le cheminement d'Abram est jalonné de nombreux centres commerciaux importants, comme Sichem et surtout Harran, connu pour être un grand centre caravanier. Cyrus Gordon fait des patriarches des sortes de princes-marchands. Selon la thèse de ce chercheur, Abram originaire d'Ur serait un grand caravanier qui aurait dépendu d'une législation hittite destinée à régler la situation juridique des commerçants à l'étranger[30]. W.F. Albright propose une thèse similaire : Abram, comme tous les Patriarches, vivait du commerce caravanier international[31]. La conception traditionnelle de son métier repose sur les éléments les plus anciens du livre de la Genèse qui le présentent non pas comme un riche caravanier mais comme un éleveur semi-nomade de chèvres, de moutons et même de vaches, faisant de courtes étapes en quête de pâturage et de sources d'eau pour son bétail[32]. Quelle que soit sa profession, une autre interprétation exégétique veut que le récit biblique de la migration d'Abram refléterait une idéologie théocratique et antimonarchique. En faisant d'Abram une figure royale et prophétique, le rédacteur biblique réalise un transfert de l’idéologie royale (et donc la « démocratisation » de celle-ci) sur le patriarche, la Torah étant écrite dans une perspective sudiste[33]. Le Livre de la Genèse convoque ainsi pouvoir temporel et spirituel et « promeut un Abraham œcuménique, en réunissant en lui les différents courants et idéologies du judaïsme postexilique[34] ».
67
+
68
+ À l'origine, le récit patriarcal sur Abraham est un texte spécifique sur sa descendance, la légitimation de son territoire, les liens avec les peuples voisins. Alors qu'il n'est pas relié à celui de Exode, le milieu sacerdotal réalise tardivement ce lien littéraire et cherche ainsi à rassembler les différentes traditions fondatrices d’Israël. Le cheminement d'Abraham passe d'ailleurs par les trois régions d'installation des juifs (Mésopotamie, Palestine à la suite de l'exode d'Abraham et de son clan de la cité mésopotamienne, Égypte) à l'époque perse et hellénistique. Enfin, l’analyse littéraire des migrations d'Abraham sont des créations tardives qui veulent faire de lui un modèle pour les exilés babyloniens, appelés à retourner en Judée[35].
69
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+ On a avancé que le sacrifice d’Abraham signifierait la fin des sacrifices humains, pratique qui aurait perduré chez d’autres peuples sémitiques. Les Phéniciens (carthaginois en particulier) continuèrent à sacrifier les premiers nés mâles en gage de fécondité dans les sanctuaires de Tanit et de Baal Hamon. Les lieux où se pratiquaient ces sacrifices sont appelés « tophets ». Ce rite se serait prolongé jusqu’au IIe siècle av. J.-C. d’après les fouilles effectuées en Sardaigne, en Sicile et à Carthage. Dans cette perspective, Abraham aurait accompli un rite ethnique cohérent avec la promesse d’une nombreuse descendance.
71
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+ La tradition juive place cette scène sur le mont Moriah (Genèse 22:2) à l’emplacement actuel du dôme du Rocher à Jérusalem. La tradition musulmane situe le sacrifice, non pas d’Isaac, mais d’Ismaël, dans le désert.
73
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+ Dans la tradition juive, cet épisode est désigné comme la « ligature » d’Isaac (akeda) car Dieu ne demande pas explicitement à Abraham de tuer son fils. Le souvenir de la ligature d'Isaac est commémoré à chaque nouvelle année juive, lors de la fête de Rosh Hashana. Dans la tradition musulmane, le sacrifice d’Abraham est l’acte fondateur de l’abandon total de la créature à son créateur : le symbole de la confiance absolue en la volonté divine. Son souvenir est commémoré chaque année par la fête du sacrifice ou Aïd al-Adha où l’on sacrifie rituellement un mouton. Car Abraham sacrifia un mouton à la place de son fils.
75
+
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+ Cette scène est souvent représentée dans l’iconographie chrétienne (Rembrandt, Jean Goujon…)[36].
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+ At-Tabarî et Ibn Kathîr s'opposent sur le fait qu’Isaac ou Ismaël soit le fils conduit par Abraham au sacrifice[37]. Parmi les arguments avancés (entre autres) Genèse 22.2 : « Dieu dit : Prends ton fils, ton unique », Isaac ne pourrait être fils unique d’Abraham puisque Ismaël - son demi-frère né de Agar - est plus âgé que lui de quatorze ans selon la Bible[38]. Les questions portent simplement sur la définition qui aurait été donnée à l'époque de fils : naturel, ou bien légitime.
79
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80
+ Dans la Bible, la promesse de Dieu d'avoir des enfants a été faite à Abraham et Sara non à Agar (le projet de Dieu devait se faire par Sara même si cette dernière donna sa servante à son mari)[réf. nécessaire].
81
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82
+ Dans la tradition juive, Abraham est appelé Avraham Avinou (en hébreu : אברהם אבינו), « notre père Abraham », signifiant qu'il est à la fois le progéniteur des Juifs (y compris les convertis) et le père du judaïsme[39]. Sa vie peut être évoquée dans les sections hebdomadaires (parasha) du cycle annuel juif de lecture de la Torah, principalement dans les Lekh Lekha, Vayeira, Hayei Sarah et Toledot. L'année de sa naissance dépend de la computation de la chronologie des patriarches ainsi que de la fixation du commencement de l'Anno Mundi. Cette année varie entre 1946 et 1961 anno mundi. Dans le calendrier hébraïque, la tradition juive s'appuie sur le midrash Seder Olam Rabba qui fixe la naissance du patriarche en l'année 1948 après la Création, soit 1812 avant l'ère chrétienne[40].
83
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+ La brit milah, circoncision au huitième jour, est une cérémonie qui perpétue l'alliance que Dieu a conclue avec Abraham et sa descendance. Le miniane, le quorum nécessaire à toute cérémonie juive, est de dix membres ; le même nombre de dix personnes intègres aurait permis à Sodome et Gomorrhe de ne pas être détruites.
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+ Le serviteur anonyme d'Abraham qui va chercher Rébecca, est assimilé par le Midrash à Éliézer de Damas.
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+ Le Bereshit Rabba et le targoum de la Genèse contiennent nombre de récits sur Abraham qui font de lui le prototype du rabbin missionnaire : après avoir détruit les idoles de son père païen, Abraham refuse de rendre un culte à celles du roi Nimrod, ce dernier le faisant jeter dans une fournaise ardente dont il est délivré par l'archange Gabriel[41].
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90
+ « Abraham s'est efforcé continuellement d'atteindre une plus grande connaissance de Dieu, et quelle que soit la connaissance qu'il ait acquise, il l'a immédiatement diffusé aux autres. Parce que tout son savoir avait pour but d'enseigner aux autres, Abraham donne l'exemple de l'attribut de "Hessed" (gentillesse)[42] »
91
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92
+ Abraham représente pleinement la "Sefirah Hessed" reconvertie dans la foi en Dieu beaucoup de gens renouvelant l'innocence la plus vraie.
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94
+ Abraham est relativement peu cité dans l'Ancien Testament par rapport aux autres personnages fondateurs (le nom Abram ou Abraham y apparaît 236 fois contre 359 pour Jacob, 772 pour Moïse et 1080 pour David)[43]. Il devient le héros d'un certain nombre d'écrits intertestamentaires : le Testament d'Abraham, Apocalypse of Abraham, le Livre des Jubilés chap.6, (et tous récits vétérotestamentaires qui pourraient nuire à sa gloire[44]) et aux évangiles ou Nouveau Testament (75 références ; Moïse 80 fois, David 58 fois)[43].
95
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+ Les épîtres de Paul critiquent l'Ancien Testament qui réduit le rôle d'Abraham à un père généalogique, Paul faisant de lui le « père de la foi »[45]. Il est considéré comme un patriarche de l'Ancien Testament, prototype au plus haut degré de la piété de l'Ancien, comme du Nouveau Testament. Selon Jean Chrysostome, Abraham est le protecteur et le maître de son peuple entouré de païens[46]. Augustin d'Hippone, quant à lui, écrit dans La Cité de Dieu que la promesse de Dieu faite à Abraham de multiplier sa descendance et sa bénédiction[47] s'étend à chaque homme sur lequel descend la bénédiction divine[48]. Lorsque Abraham est béni après qu'on eut apporté le vin et le pain au grand prêtre Melchisédech, les chrétiens à la suite des Pères de l'Église y voient une préfiguration de l'Eucharistie. La prosternation d'Abraham à Mambré devant les trois Anges est un épisode particulièrement médité par les Églises d'Orient, orthodoxes ou non[49]. Grégoire de Nysse dans son Sur la divinité du Fils et de l'Esprit et la louange d'Abraham le Juste considère que l'ange au moment du sacrifice d'Isaac est une manifestation de la Trinité. Traditionnellement le sacrifice d'Isaac est reçu par le christianisme primitif comme une annonce du sacrifice de Jésus. Jean Chrysostome fait l'éloge du courage d'Abraham[50].
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+ L'Église d'Orient fête deux fois la mémoire d'Abraham : le 9 octobre avec son neveu Loth[51], et le deuxième dimanche avant Noël. Le martyrologe romain fête Abraham également le 9 octobre[52].
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102
+ Abraham, vocalisé Ibrahîm (arabe : إبراهيم) est un personnage du Coran. Il porte le surnom de Hanif, et est communément appelé Khalil Allah (l'ami intime de Dieu) et Sayyidina Ibrahim (notre père/maître Ibrahim)[53],[54]. Ibrahim est l'un des prophètes de l'islam, et il joue un rôle essentiel dans la foi musulmane, l'islam se percevant comme la continuité de la foi d'Ibrahim. Celui-ci est généralement présenté aux musulmans comme le modèle du croyant, par sa soumission à Allah, et est commémorée annuellement par l'Aïd al-Adha. Les musulmans lui doivent aussi l'institution de la circoncision et la construction du Temple de la Ka'ba[55].
103
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104
+ Dans le Coran, la figure d'Ibrahîm est relativement différente de l'Abraham biblique. En effet, dans la Bible, Abraham est un patriarche et non un prophète au sens que donneront les textes plus tardifs à ce terme. L'islam a, à l'inverse, inclut Ibrahîm dans sa doctrine sur la prophétologie. Pour les musulmans, Ibrahîm ferait partie de ces hommes envoyés par Dieu pour restaurer un monothéisme originel[56].
105
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106
+ Ibrahîm occupe tout particulièrement un rôle de modèle pour les croyants. Présenté comme un exemple de la foi originelle, elle permettait à Mahomet de se rattacher au monothéisme sans se dire juif ou chrétien et d'acquérir une légitimité biblique. Cette mise en place d'une figure d'un prophète modèle permet, en creux, de disqualifier les deux autres monothéismes, les accusant d'avoir dévié de la foi originelle[56].
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108
+ "Abraham apparaît comme une rétroprojection de Mahomet lui-même"[56]. La figure d'Ibrahîm, sa présence à la Mecque, la participation à certains rites, évoquent celle de Mahomet. L'islam a donné une grande importance à Ibrahîm, tant dans ses textes et ses traditions que dans ses rites. Ainsi, Abraham est évoqué aussi bien dans la prière rituelle que dans le pèlerinage à La Mecque. Cette prépondérance est accentuée par le récit traditionnel (plus que coranique) de l'ascension au ciel de Mahomet. Ce récit pourrait symboliser le fait que Mahomet "rejoue" la vie d'Ibrahîm et la dépasse[56].
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110
+ Le récit coranique est à l'intersection de plusieurs sources. L'influence biblique est plutôt indirecte et se retrouve par l'influence de textes midrashiques ou intertersatamentaires. De même, les traditions anciennes font référence au Testament d'Abraham, à l'Apocalypse d'Abraham, au Livre des Jubilés[56].
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+ L'onomastique propose plusieurs pistes concernant l'étymologie du nom d'Abraham.
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+ Le récit de la Genèse (17:5)[57] offre concernant le nom d'« Abraham » (en hébreu : אַבְרָהָם) une explication étymologique populaire[58] qui reste largement répandue[59], selon laquelle il signifie « père d’une multitude [de nations] » mais qui n'en est pas moins inexacte[60] même s'il contient effectivement un jeu de mot avec un terme hébreu signifiant « la foule »[61]. L'origine du premier nom du patriarche biblique, « Abram » (אַבְָרם), est, pour sa première partie (ab- ou av- :אב) une racine sémitique bien établie signifiant « père » et, pour sa seconde (-ram : רם), soit dérivée de l'akkadien ra’âmu (« aimer ») ou du sémitique occidental rwm (« être élevé »)[58]. Ce nom théophore (ab- ou av- le père pouvant être le Dieu ou l'ancêtre divinisé) est d'ailleurs courant au premier et deuxième millénaire chez les Araméens et les Sémites du Sud[62].
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+ Le nom peut dès lors avoir signifié, suivant la première possibilité, « Il aimait le père » ou « le père aime » ou, suivant la seconde, peut-être plus convaincante, « il s'est élevé par rapport au père » marquant un lignage distingué[58]. Un autre sens proposé habituellement par les exégètes est le « père est élevé »[63], et « père exalté [ou haut] » ou « exalté par le père » sont également possibles[58] ; le terme de « père » réfère probablement alors à la divinité vénérée par le porteur du nom[61]. Quoi qu'il en soit, le nom « Abram », s'il n'est présent qu'à quatre reprises dans la Torah[58] — dans la Genèse 11:26 et 17:5, le Livre de Néhémie 9:7 et le Premier livre des Chroniques 1:26 —, semble avoir été relativement populaire dans le Proche-Orient antique depuis le deuxième millénaire avant l'ère chrétienne[63].
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+ A contrario, on rencontre le nom « Abraham » - dont on ne connait pas de dérivatif en hébreu - à d'innombrables reprises dans la Bible, concernant exclusivement le patriarche[58], et une partie de la recherche s'accorde pour considérer qu'il soit en fait une simple variante dialectale d'« Abram » par ajout du h (ה) aux racines verbales, un phénomène connu en araméen et dans d'autres langues[58]. Il est également possible que les noms de deux ancêtres différents aient été fusionnés par les rédacteurs bibliques et que le nom « Abraham » ait été privilégié pour précisément distinguer le patriarche hébreu d'avec les multiples « Abram »[64]. Certains spécialistes ont essayé de mettre Abraham en relation avec une tribu « R(w)hm » mentionnée dans une stèle égyptienne de Séthi Ier datant de 1289 av. J.-C. et découverte à Beït Shéan[65] : "On a parfois essayé de mettre Abraham en relation avec une tribu « r(w)hm » mentionnée dans une stèle égyptienne découverte à Beth-shéan (vers 1300) qui parle des Apirus ayant attaqué les (peuples) de r-h-m."[66] Selon Mario Liverani[67] (2004), les membres de cette tribu se définissaient comme les « fils de Raham » (Banu Raham) et ils avaient pour ancêtre éponyme un « père de Raham » (Abu-Raham), c'est-à-dire Abraham. Une autre hypothèse est qu'« Abraham est à l'origine [...] l'éponyme d'une tribu de Banu Raham attestée en Palestine centrale au XIIIe siècle av. J.-C. pour disparaître ensuite en tant que telle, mais en laissant des traces dans les généalogies tribales[68] ». Une autre stèle de victoire dans le temple d'Amon à Karnak fait peut-être référence au « champ d’Abraham » ou « fort d’Abraham » situé dans le Néguev[69]. Une autre conjecture onomastique identifie ce nom au lexème rhn apparaissant dans des textes d’exécration (fin IIIe, début IIe millénaire), rapprochant Abraham d'un dénommé Aburahana, prince de Samhuna, en Galilée. Abraham signifierait alors « Père de la tribu rhn »[70]. Toutes ces conjectures sont cependant hasardeuses et ne peuvent omettre que le récit de la Genèse (17:5) est avant tout un énoncé performatif par lequel Dieu fait d'Abraham la figure par excellence de l'ancêtre[71].
119
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120
+ Le livre de la Bible dans lequel l'histoire d'Abraham est racontée a vraisemblablement été rédigé entre les VIIe et Ve siècles av. J.-C., combinant des récits de provenances diverses réunies par plusieurs rédacteurs[61]. Cela semble traduire une origine tardive par rapport à d'autres figures patriarcales plus anciennes comme celle de Jacob[72].
121
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122
+ Si la question de l’historicité du personnage biblique Abraham a fait, au cours du XXe siècle, l’objet d’un important travail scientifique par les archéologues, au début du XXIe siècle, les chercheurs ont depuis longtemps[73] renoncé à tenter de faire de la figure d'Abraham[74] — pas plus que de celles d'Isaac ou de Jacob — un personnage historique[75] et la « quête d'un Abraham historique », propre à l'archéologie biblique, a été abandonnée[76].
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+ Néanmoins, jusque dans les années 1980, les biblistes tels que Roland de Vaux[77] défendaient l'historicité de l'époque patriarcale (en) même s'ils n’étaient pas d’accord sur l’époque précise, proposant des dates entre 2000 et 1300 avant notre ère. Ils se fondaient sur quatre arguments traditionnels infondés : « les histoires des Patriarches seraient le reflet des grandes migrations amorrites du début du deuxième millénaire ; les coutumes et les modes de vie des Patriarches s’expliqueraient dans le contexte socio-historique attesté par des documents de l’époque du Bronze moyen ou récent[78] ; les noms divins et les concepts religieux de Gn 12-50 garderaient les traces d’une religion pré-yahwiste ; les noms des Patriarches sont attestés au deuxième millénaire »[71].
125
+
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+ L’existence d’archives extraordinairement abondantes (tablettes d’argile) a permis de conclure depuis que le nom « Abraham » se retrouve à différentes époques et en différents lieux de Mésopotamie, sans qu’aucune utilisation particulière à Ur puisse être notée[79]. De plus, les migrations en Mésopotamie sont désormais assez bien connues[80] et il n'existe aucune trace archéologique d'une quelconque migration entre la Mésopotamie et Canaan ou qu'une figure historique comme Abraham ait pu exister à l'Âge du bronze[76]. Les archéologues constatent également que la géographie de la Palestine à l'époque supposée d'Abraham ne correspond pas au récit biblique (la ville de Beer Sheva ou le nom d'Ur-Casdim n'existaient par exemple pas au XIXe siècle av. J.-C.) : la Terre Promise du récit biblique ne saurait se trouver sur aucune carte dans la mesure où elle est à comprendre comme un lieu symbolique et non géographique[76].
127
+
128
+ La conclusion des études scientifiques[81] est ainsi la non-historicité d’Abraham qui n'en demeure pas moins un personnage biblique[82] : la Bible propose, en effet, une lecture théologique de l'histoire, aussi est-il probable que l'auteur sacerdotal des récits d'Abraham ait donné une origine mésopotamienne au patriarche pour en faire un modèle pour le retour d'exil de la Golah (en) babylonienne, qu'il ait décrit sa transmigration en guise de reconstruction identitaire du passé juif et qu'un autre auteur biblique ait élaboré une rédaction universaliste dont le but théologique est de faire entendre la voix du « Patriarche de tous les hommes », visionnaire d'une humanité réconciliée. La légende abrahamique n'est donc pas purement hagiographique et mythique, elle a un caractère patriotique et universaliste, ce qui n'exclut pas la possibilité que cette figure légendaire et que les traditions abrahamiques gardent des « traces de mémoire » de constellations socio-historiques du deuxième et premier millénaire avant notre ère[83],[84]. La question de l'existence d'un personnage réel derrière ces légendes reste ainsi sans réponse[85].
129
+
130
+ Abraham est traditionnellement représenté comme un homme âgé à barbe blanche dans l'iconographie (peinture, sculpture, enluminure et mosaïques) juive, musulmane et chrétienne qui privilégient certains épisodes de sa vie selon l'importance doctrinale de chacun de ces épisodes dans les trois monothéismes : son hospitalité, sa rencontre avec Melchisédech, le renvoi d'Agar, la circoncision et en premier lieu le sacrifice d'Isaac. L'iconographie abrahamique médiévale est surtout chrétienne et très abondante[86].
131
+
132
+ Dans la tradition juive, la première image biblique attestée d'Abraham est celle du sacrifice d'Isaac dans la salle de prière de la synagogue de Doura Europos[87]. La typologie iconographique juive privilégie les thèmes de l'Alliance et de la promesse d'une terre, d'une nation et d'un temple pour les juifs (visite des trois anges, annonce faite à Sarah, circoncision d'Isaac et d'Ismaël)[88].
133
+
134
+ La tradition iconographique chrétienne joue sur de nombreux symboles mettant en image l'exégèse chrétienne : l'annonce de la naissance d'Isaac est lue comme une préfiguration de l'Annonciation ; le sacrifice d’Isaac préfigure celui de Jésus ; la rencontre avec Melchisédech est un symbole eucharistique ; les trois anges du chêne de Mambré ou les trois patriarches Abraham, Isaac et Jacob sont identifiés à la Sainte-Trinité divine. Certains manuscrits (comme le Livre d'heures à l'usage de Rome du XVIe siècle) reproduisent des cycles entiers de la vie d'Abraham[89].
135
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136
+ Dans la tradition islamique, les thématiques du sacrifice et de la circoncision d'Ismaël remplacent celles d'Isaac[90].
137
+
138
+ Dans la chanson Highway 61 Revisited parue en 1965, Bob Dylan évoque Abraham dans quatre stances, revenant notamment sur le sacrifice d'Isaac[91].
139
+
140
+ En 1993, l'opéra documentaire The Cave s’appuie sur l’Ancien Testament et met au centre de l'action le patriarche Abraham sur lequel un Israélien, un Palestinien et un Nord-Américain tentent de répondre à la question Who is Abraham ? (« Qui est Abraham ? »)[92].
141
+
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+ Abraham, cantate de Sébastien de Brossard.
143
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144
+ Sacrificium Abrahae H.402, H.402 a, H.402 b, Histoire sacrée pour solistes, chœur, deux dessus instrumentaux, et basse continue de Marc-Antoine Charpentier (1680).
145
+
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+ Abraham, cantate, opus 14 de Louis-Nicolas Clérambault.
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148
+ Sur les autres projets Wikimedia :
149
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150
+ AdamآدمAdam
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159
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160
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161
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162
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163
+
164
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168
+ JacobيعقوبYaʿqūb
169
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170
+ JosephيوسفYūsuf
171
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172
+ JobأيوبAyyūb
173
+
174
+ JethroشعيبChou‘ayb
175
+
176
+ MoïseموسىMūsā
177
+
178
+ AaronهارونHārūn
179
+
180
+ Ézéchielذو الكفلDhū'l-Kifl
181
+
182
+ DavidداودDāwūd
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+ SalomonسليمانSulaymān
185
+
186
+ ÉlieإلياسʾIlyās
187
+
188
+ Éliséeاليسعal-Yāsʿa
189
+
190
+ JonasيونسYūnus
191
+
192
+ ZacharieزكرياZakarīyā
193
+
194
+ Jean-BaptisteيحيىYaḥyā
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+
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+ JésusعيسىʿĪsā
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+ Taxons concernés
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+ et de la super-classe
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+ Articles connexes
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+ L'étude des poissons
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+ modifier
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+ Les poissons sont des animaux vertébrés aquatiques à branchies, pourvus de nageoires et dont le corps est le plus souvent couvert d'écailles. On les trouve abondamment aussi bien dans les eaux douces que dans les mers : on trouve des espèces depuis les sources de montagnes (omble de fontaine, goujon) jusqu'au plus profond des océans (grandgousier, poisson-ogre). Leur répartition est toutefois très inégale : 50 % des poissons vivraient dans 17 % de la surface des océans[1] (qui sont souvent aussi les plus surexploités).
12
+
13
+ Ils ont un rôle fondamental pour les humains :
14
+
15
+ Dans la classification phylogénétique[2], obtenue par application des méthodes cladistiques, les poissons forment un groupe paraphylétique de vertébrés, donc non reconnu, car il exclut les tétrapodes (vertébrés terrestres). La super-classe des Poissons (les Pisces) de la classification classique n'est reconnue que par certains systématiciens évolutionnistes[3]. Les espèces actuelles (non-éteintes) de poissons sont réparties dans les taxons Pétromyzontides (lamproies), Chondrichtyens (les raies et requins), Actinoptérygiens (les plus communs), Sarcoptérygiens (Dipneustes et Actinistiens). On y associe parfois les Myxinoïdes.
16
+
17
+ Le premier inventaire ichtyologique de France semble être celui de Pierre Belon, en 1555, intitulé La nature et la diversité des poissons avec leurs pourtraicts représentés au plus près du naturel[4].
18
+
19
+ Le substantif masculin[5],[6],[7] « poisson » (prononcé : [pwasɔ̃] en français standard)[6] est issu, par l'intermédiaire de l'ancien français peis, pois, du latin piscis, de même sens[5],[6].
20
+
21
+ Le terme « poisson » est plus précisément employé pour désigner les crâniates non tétrapodes, c'est-à-dire des animaux avec un crâne cartilagineux ou osseux qui protège la partie antérieure du système nerveux, possédant des branchies toute leur vie et qui peuvent posséder des nageoires, mais pas de « pattes »[8]. Les poissons ne forment pas un groupe phylogénétiquement homogène, à l'inverse des oiseaux ou des mammifères (voir plus bas).
22
+
23
+ Un poisson typique est « à sang froid » ; il possède un corps allongé lui permettant de nager rapidement ; il extrait le dioxygène de l'eau en utilisant ses branchies ou un organe respiratoire annexe lui permettant de respirer le dioxygène atmosphérique ; il possède deux paires de nageoires, les nageoires pelviennes et latérales, habituellement une ou deux (plus rarement trois) nageoires dorsales, une nageoire anale et une nageoire caudale; il possède une double mâchoire pour les gnathostomes et simple pour les agnathes ; il possède une peau généralement recouverte d'écailles ; ovipare, il pond des œufs et la fécondation peut être interne ou externe.
24
+
25
+ Chacune de ces caractéristiques comporte toutefois des exceptions. Les thons, les espadons et certaines espèces de requins sont entre sang chaud et sang froid, et peuvent élever leur température corporelle au-dessus de celle de l'eau ambiante[9]. Et de la même façon, la lampris-lune semble être un cas unique de poisson à sang chaud. La forme du corps et les performances natatoires varient considérablement, des nageurs très rapides capables de parcourir dix à vingt longueurs de leur corps par seconde (thons, saumons) aux poissons très lents mais mieux manœuvrants (comme les anguilles ou les raies) qui ne dépassent pas 0,5 longueur par seconde[10]. Plusieurs groupes de poissons d'eau douce extraient le dioxygène de l'air comme de l'eau en utilisant des organes variés. Les dipneustes possèdent deux poumons similaires à ceux des tétrapodes ; les gouramis ont un « organe labyrinthe » qui fonctionne de la même manière ; les Corydoras extraient le dioxygène par l'estomac ou l'intestin[11]. La forme du corps et la position des nageoires varient énormément, comme en témoigne la différence entre les hippocampes, les lophiiformes, les poissons globes ou les saccopharyngiformes. De même, la surface de la peau peut être nue (murènes) ou couverte d'écailles de différents types : placoïdes (requins et raies), cosmoïdes (cœlacanthes), ganoïdes, cycloïdes et cténoïdes[12]. Certains poissons passent même davantage de temps hors de l'eau que dedans, comme les périophthalmes qui se nourrissent et interagissent entre eux sur des terrains boueux et ne retournent dans l'eau que pour se cacher dans leur terrier[13]. Certaines espèces peuvent être ovovivipares ou vivipares.
26
+
27
+ La taille d'un poisson varie du requin baleine de 16 m au Schindleria brevipinguis d'à peine 8 mm.
28
+
29
+ Quelques espèces de poisson dulçaquicole disposent de poumons, si les Erythrinus de l'Amazone extraient 50 % du dioxygène dont ils ont besoin avec ceux-ci, les poumons sont l'unique moyen de respiration des Arapaima gigas ou des gymnotes.
30
+
31
+ Plusieurs types d'animaux aquatiques sont communément appelés « poissons » mais n'en sont pas vis-à-vis de la définition précédente.
32
+
33
+ Les termes relatifs aux poissons viennent de différentes racines :
34
+
35
+ À l'opposé des groupes tels que les oiseaux ou les mammifères, les poissons ne forment pas un clade : le groupe est paraphylétique, c'est-à-dire qu'il ne comporte pas tous les descendants de leur ancêtre commun[14],[15],[16]. Pour cette raison, la « super-classe Pisces » n'est plus utilisée en classification phylogénétique, chaque clade devant comporter tous les descendants du même ancêtre, ce qui amènerait à y adjoindre les Tétrapodes. Elle est par contre conservée dans certaines classifications évolutionnistes modernes[3].
36
+
37
+ Les poissons sont classés dans les groupes principaux suivants (en grisé et précédés de l'obèle « † », les taxons éteints) :
38
+
39
+ Certains paléontologues considèrent que les conodontes sont des chordés et les considèrent comme des poissons primitifs ; voir l'article Vertébré.
40
+
41
+ Les différents groupes de poissons pris tous ensemble comprennent plus de la moitié des vertébrés connus. Il y a près de 28 000 espèces de poissons existantes (sans compter les espèces disparues), dont près de 27 000 poissons osseux, le reste étant formé d'environ 970 requins, raies et chimères et environ 108 lamproies et myxines[17]. Un tiers de toutes ces espèces est renfermé dans les neuf plus grandes familles, qui sont (des plus grandes aux plus petites) : Cyprinidae, Gobiidae, Cichlidae, Characidae, Loricariidae, Balitoridae, Serranidae, Labridae, et Scorpaenidae. D'un autre côté, environ 64 familles sont monotypiques (ne contiennent qu'un seul genre, parfois monospécifique). On suppose que le nombre total d'espèces de poissons en existence serait de 32 500[17].
42
+
43
+ Les poissons contemporains sont les vertébrés chez lesquels on observe les plus grands et les plus petits génomes (parmi les vertébrés), phénomène qui a une « signification évolutive » encore incomprise[18]. Le génome est plus petit chez les poissons à nageoires à rayons que chez les poissons cartilagineux, hormis chez les polyploïdes (qui explique en grande partie les variations de taille de génome au sein de ces deux groupes)[18]. Le génome des poissons d'eau douce (et eurybiontes) est plus grand que celui des espèces apparentées marines et sténobiontes[18]. Les différences de taille de génome ne semblent pas liées au taux métabolique propre à l'espèce mais elles sont positivement corrélées avec la taille des œufs, ce qui peut évoquer un lien avec l'évolution des soins parentaux[18].
44
+
45
+ Dans un contexte évolutif, l'ensemble des taxons désignés par le terme poisson n'est plus considéré homogène, ces taxons ayant des histoires évolutives différentes et formant donc différents clades[2].
46
+
47
+ Certains pensent que les poissons ont évolué à partir d'une créature du type ascidie (dont les larves ont des ressemblances avec les poissons primitifs) ; les premiers ancêtres des poissons auraient alors conservé leur forme larvaire à l'état adulte par néoténie, mais l'inverse est aussi possible. Les fossiles candidats au statut de « premier poisson » connus sont Haikouichthys, Myllokunmingia et Pikaia.
48
+
49
+ Les tout premiers fossiles de poissons ne sont guère nombreux, ni de bonne qualité : peut-être les poissons primitifs étaient-ils rares ou mal fossilisables ou les conditions taphonomiques mauvaises. Cependant, le poisson devint une des formes de vie dominantes du milieu aquatique et a donné naissance aux branches évolutives menant aux vertébrés terrestres comme les amphibiens, les reptiles et les mammifères.
50
+
51
+ L'apparition d'une mâchoire articulée semble être la raison majeure de la prolifération ultérieure des poissons, car le nombre d'espèces de poissons agnathes devint très faible. Les premières mâchoires ont été trouvées dans les fossiles de placodermes. On ignore si le fait de posséder une mâchoire articulée procure un avantage, par exemple pour la préhension ou la respiration.
52
+
53
+ Les poissons ont aussi coévolué avec d'autres espèces (prédateurs, pathogènes et parasites notamment, mais aussi parfois des espèces symbiotes). Durant leurs migrations (longues et sur de longues distances pour les saumons et lamproies, et plus encore pour les anguilles), ils peuvent transporter (dispersion) un certain nombre de propagules d'autres organismes (ectoparasitisme, endozoochorie, œufs viables non digérés[19]….)
54
+
55
+ Les agnathes regroupent des animaux à corde dorsale et à crâne, mais sans mâchoires. Leur vie en milieu aquatique les a fait longtemps classer parmi les poissons.
56
+
57
+ La monophylie des agnathes actuels est débattue[20],[21],[3] :
58
+
59
+ La plupart des études récentes basées sur les comparaisons de séquences d'ADN soutiennent que les myxines et les lamproies sont étroitement apparentées. On parlera alors du groupe des cyclostomes[20].
60
+
61
+ Les myxines et lamproies partagent des caractères morphologiques ancestraux à tous les crâniates, qui sont perdus chez les gnathostomes. Leur bouche rudimentaire, qui se comporte comme une ventouse, ne possède pas de mâchoires, et ne peut donc pas modifier son ouverture. Leur squelette est cartilagineux et composé d'une capsule crânienne et d'une colonne vertébrale sans côtes.
62
+
63
+ Si les agnathes actuels sont peu nombreux, de nombreux fossiles d'agnathes sont présents dans les sédiments du paléozoïque. Les agnathes furent les tout premiers crâniates à apparaître. Certains agnathes fossiles, comme les ostéostracés sont plus proches parents des vertébrés à mâchoire que des lamproies et myxines. Par exemple, ils possèdent des membres pairs (nageoires pectorales) à la différence de ces dernières[20].
64
+
65
+ Chez les Chondrichthyens, aussi appelés « poissons cartilagineux », il n'y a globalement pas d'ossification endochondrale. Le squelette est donc très majoritairement composé de cartilage, et pas d'« os vrai »[2]. On peut y trouver les différentes espèces de requins, de raies et de chimères. Il faut ajouter que les « os vrais » peuvent tout de même être observés chez les Chondrichtyens, mais en petite quantité[22].
66
+ La généralisation de l'os enchondral ne se trouvera que chez les ostéichtyens, étant par ailleurs leur synapomorphie principale.
67
+
68
+ Les principales synapomorphies des chondrichthyens incluent une couche de cartilage calcifié prismatique et, chez les mâles, les nageoires pelviennes portent des claspers pelviens (organes servant à l'accouplement)[2].
69
+
70
+ Comme leur nom l'indique, l'innovation la plus notable des poissons osseux est l'os. Le tissu osseux périchondral qui renforçait certains cartilages se généralise, et conduit à deux types d'os d'origines différentes :
71
+
72
+ On observe aussi la présence de sacs aériens connectés au tube digestif qui donneront les poumons des vertébrés terrestres et les vessies natatoires des Actinoptérygiens. Ces sacs aériens sont soupçonnés chez certains Gnathostomes fossiles. Les tentatives d'émancipation du milieu aquatique seraient alors apparues dans ce clade.
73
+
74
+ Les principales fonctionnalités évolutives explorées au niveau des poissons osseux sont l'articulation de la mâchoire, de plus en plus structurée, et la forme et la mobilité des nageoires.
75
+
76
+ On peut par exemple compter comme poissons à nageoires charnues (sarcoptérygiens) les cœlacanthes, les dipneustes ou encore les tétrapodes. Plusieurs innovations se retrouvent dans ce groupe :
77
+
78
+ Il apparait donc évident, vu les membres de ce groupe, que pour rendre holophylétique le groupe des poissons (c'est-à-dire pour qu'il contienne tous les descendants de son dernier ancêtre commun, et donc le considérer valide du point de vue cladiste), il faudrait y inclure tous les vertébrés terrestres dont les humains font évidemment partie. Certains évolutionnistes ont souligné que l'idée d'appeler l'homme un poisson était absurde et qu'il était donc préférable d'accepter comme valides les groupes paraphylétiques[23].
79
+
80
+ Les cellules épidermiques sont toutes vivantes, éliminations sans modification elles tombent. Peu épais (5 -9 couches cellulaires), il y a des échanges osmotiques et ioniques.
81
+
82
+ Certains poissons pélagiques développent sur leur épiderme une coloration à fort contraste dorso-ventral. L'interprétation la plus classique est qu'il s'agirait d'une coloration cryptique permettant une sorte de camouflage anti-prédateur baptisée ombre inversée : la coloration sombre dorsale leur permet de se confondre avec les fonds marins et les rend moins visibles d'un prédateur aviaire ; la coloration blanche du ventre aurait une valeur adaptative, en les rendant moins visibles d'un prédateur venant des profondeurs (requin, thon) qui est ébloui par la luminosité des rayons solaires (confusion avec la lumière ambiante à travers la fenêtre de Snell)[24].
83
+
84
+ La plupart des poissons se déplacent en contractant alternativement les muscles insérés de chaque côté de la colonne vertébrale. Ces contractions font onduler le corps de la tête vers la queue. Lorsque chaque ondulation atteint la nageoire caudale, la force propulsive créée pousse le poisson vers l'avant.
85
+
86
+ Les nageoires du poisson sont utilisées comme stabilisateurs. La nageoire caudale sert aussi à augmenter la surface de la queue, augmentant ainsi la poussée lors de la nage, et donc la vitesse. Le corps fuselé des poissons permet de diminuer les frictions lorsqu'ils nagent, et donc d'éviter qu'ils soient ralentis par la résistance de l'eau. De plus, leurs écailles sont enrobées d'un mucus qui diminue les frottements.
87
+
88
+ Presque toutes les formes d'alimentation sont observées chez les poissons, mais les modes parasitaires semblent rares ou inexistantes (la lamproie n'est pas un poisson au sens taxonomique le plus restrictif du terme).
89
+ Le régime alimentaire d'une espèce mal connue ou nouvellement découverte peut être étudié par des analyses du contenu stomacal et des analyses isotopiques.
90
+
91
+ Des cailloux, microplastiques, et parfois du sédiment et des os ou écailles de poissons sont souvent trouvés dans les estomacs de poissons (une étude ayant porté sur 5 000 estomacs de poissons appartenant à plus de 70 espèces démersales différentes, échantillonnés à intervalles bathymétriques de 250 m au nord-est de l'océan Atlantique, à des profondeurs allant de 500 à 2 900 m[25]. Des cailloux ou graviers n'ont été trouvés que dans les estomacs de poissons pêchés à 500–1000 m de profondeur (taux : 4,6 % à 500 m de profondeur, 1,1 % à 750 m et 1,3 % à 1 000 m[25]. Des sédiments étaient présents dans 9 % des estomacs et des écailles chez 7 % des poisson, des estomacs avec des contenus. Sédiments et échelles co-produite dans l'estomac des poissons d'alimentation principalement benthopélagiques[25].
92
+
93
+ De nombreuses espèces de poissons, tels les demoiselles (Pomacentridés), les poissons zèbres (Cyprinidés) ou les néons (Characidés), etc. ont un instinct grégaire et préfèrent vivre en bancs. D'autres, tels les requins, sont plutôt solitaires. Certains sont même si agressifs que la rencontre d'un congénère peut entraîner la mort de l'un d'eux après une rude bataille : c'est le cas du combattant du Siam (Anabantidés) chez les mâles. La plupart des poissons sont ovipares : la femelle dépose ses ovules et le mâle les féconde, de manière externe ; cependant certains poissons sont ovovivipares, comme de nombreux requins, et il y a alors une accouplement avec fécondation interne. Certains s'occupent de leurs œufs ou de leurs petits (protégés dans la bouche des parents chez certains espèces comme celles de la famille des Apogonidae, ou dans une poche ventrale du mâle chez les hippocampes) et d'autres (qui pondent beaucoup plus d’œufs) abandonnent leurs œufs à leur sort, dans l'eau ou sur un support.
94
+
95
+ Dans les années 2010, des études scientifiques relèvent chez plusieurs espèces une sensibilité et des comportements sociaux plus complexes qu'imaginés jusqu'alors[26].
96
+
97
+ Par exemple, des raies manta ont démontré des comportements associés avec la conscience de soi. Placés dans un test du miroir, les individus ont démontré un comportement inhabituel, apparemment destiné à vérifier si le comportement de leur reflet correspond toujours à leurs propres mouvements[27].
98
+
99
+ Des labres nettoyeurs ont également passé le test du miroir dans une expérience indépendante, réalisée en 2018[28],[29].
100
+
101
+ Des cas d'usages d'outils chez les poissons ont également été mentionnés, notamment chez des poissons de la famille des choerodons, ceux du genre Toxotes et chez la morue de l'Atlantique[30].
102
+
103
+ En 2019, des chercheurs ont démontré que les Amatitlania siquia, une espèce de poisson monogame, développent une attitude pessimiste quand ils sont privés de la présence de leur partenaires[31],[32].
104
+
105
+ La plupart des poissons ont un cycle nycthéméral (et dorment la nuit[33], en pleine eau ou posés sur un substrat, parfois couchés sur le flanc) et saisonnier. Certains ont une activité plutôt nocturne. De nuit, en aquarium comme dans la nature, certains poissons changent de couleur[33],[34]. Des changements électriques du cerveau passant en phase de sommeil ou d'éveil montrent ces changements (8–13 Hz dans le noir, 18–32 Hz à la lumière chez la morue) proches de ceux observées chez les mammifères[33].
106
+
107
+ La migration est un phénomène instinctif[35] présent chez de nombreuses espèces de poissons. Peu de poissons sont absolument sédentaires, hors quelques espèces coralliennes ou vivant dans des eaux fermées. La plupart des espèces marine et de rivière, accomplissent (individuellement ou de manière grégaire) des déplacements saisonniers ou migratoires.
108
+
109
+ Beaucoup de poissons migrent de manière cycliquement régulière (à l'échelle du jour ou de l'année), sur des distances de quelques mètres à des milliers de kilomètres, en relation avec les besoins de reproduction ou en nourriture, les conditions de température ; dans certains cas, le motif de la migration n'est pas connu.
110
+
111
+ À partir du dioxyde de carbone dissous dans l'eau, les poissons marins produisent constamment dans leur intestin des carbonates peu solubles.
112
+
113
+ Par exemple, le flet européen synthétise et rejette chaque heure et en moyenne 18 micromoles de carbone par kg de poisson (sous forme de calcite)[1]. Les poissons contribueraient ainsi de 3 %[36] à 15 %[37] du puits de carbone océanique (voire 45 % si l'on prenait les hypothèses les plus « optimistes »)[1]. De plus, les poissons ont une marge de tolérance à la température[38] et un climat chaud associé à la surpêche tendent à réduire le nombre de grands poissons ; or, une petite taille du poisson et une eau plus chaude favoriseraient cette formation de carbonates de calcium ou de magnésium (qui sont éliminés avec la nécromasse, les fèces ou des boulettes de mucus)[1].
114
+
115
+ Hélas, ces carbonates plus riches en magnésium sont aussi plus solubles à grande profondeur. Ils peuvent alors relarguer une partie de leur carbone, mais en tamponnant le milieu, au point que cela pourrait expliquer jusqu'à un quart de l'augmentation de l'alcalinité titrable des eaux marines dans les 1 000 mètres sous la surface (cette anomalie de dureté de l'eau était jusqu'ici controversée car non expliquée par les océanographes)[1].
116
+
117
+ Hélas encore, c'est aussi dans les zones les plus favorables à ce piégeage du carbone (plateaux continentaux où se concentre environ 80 % de la biomasse en poisson) que la surpêche est la plus intense et que les zones mortes ont fait disparaître le plus de poissons.
118
+
119
+ Le poisson est un aliment consommé par de nombreuses espèces animales, dont l'Homme. Le mot poisson désigne donc aussi un terme de cuisine faisant référence à l'ensemble des aliments préparés à partir de poissons capturés par le biais de la pêche ou de l'élevage. Trois quarts de la planète Terre sont couverts d'eau et de nombreuses rivières sillonnent l'intérieur des terres, ce qui fait que le poisson a fini par constituer, depuis la nuit des temps, une partie importante du régime alimentaire des humains dans presque tous les pays du monde.
120
+
121
+ Pour les poissons comestibles comme la morue et le thon, la menace principale est la surpêche[39],[40]. Lorsque la surpêche persiste, elle finit par causer une diminution de la population de poissons (le « stock ») car les individus ne peuvent pas se reproduire assez vite pour compenser la perte due à la pêche. Un exemple de surpêche catastrophique très étudié est celui de la sardine du Pacifique (Sadinops sagax caerulues), qui était pêchée près des côtes de Californie. Le maximum avait été atteint en 1937 avec 790 000 tonnes, puis la quantité pêchée a décru pour atteindre à peine 24 000 t en 1968, date à laquelle cette industrie s'arrêta faute d'être rentable. Une telle « extinction commerciale » ne veut pas dire que l'espèce elle-même est éteinte, mais seulement qu'elle n'est plus économiquement viable[41]. La pêche minotière a également localement conduit à la surpêche.
122
+
123
+ La principale source de tension entre l'industrie de la pêche et la science halieutique est la recherche d'un équilibre entre la conservation des espèces pêchées, et la préservation du revenu des pêcheurs. Dans des zones comme l'Écosse, Terre-Neuve ou l'Alaska, où l'industrie des pêches est le principal employeur, le gouvernement est particulièrement impliqué dans cet équilibre[42], en maintenant à la fois un stock suffisant et des ressources suffisantes pour les pêcheurs. D'un autre côté, les scientifiques promeuvent une protection toujours accrue pour les stocks, en prévenant que de nombreux stocks pourraient disparaitre dans les cinquante prochaines années[43].
124
+
125
+ Selon le WWF, « 80 % des stocks mondiaux de poissons utilisés à des fins commerciales sont déjà surpêchés ou menacés de l’être. Par ailleurs, 40 % de tous les animaux marins capturés finissent comme prises accessoires et sont rejetés morts ou moribonds par-dessus bord. Et comme le poisson d’élevage est le plus souvent nourri avec de l’huile de poisson et/ou de la farine de poisson, les élevages contribuent également au pillage des mers »[44].
126
+
127
+ Les poissons sont notamment vulnérables à de nombreux polluants (plomb, mercure et autres métaux, insecticides... ) et à des problèmes de féminisation (imposex) induits par des perturbateurs endocriniens[45].
128
+
129
+ Une des menaces sur les écosystèmes (marins et d'eau douce) est la dégradation physique, chimique et écologique des habitats ; celle-ci est causée par la pollution de l'eau, la construction de grands barrages, le réchauffement, l'eutrophisation, l'acidification et la baisse du niveau d'eau par les activités humaines, et doivent faire face à la concurrence et aux pathogènes d'espèces introduites[46].
130
+ Un exemple de poisson en danger à cause d'un habitat modifié est l'Esturgeon blanc, vivant dans les cours d'eau en Amérique du Nord, ceux-ci ayant été modifiés de différentes manières[47].
131
+
132
+ L'introduction d'espèces exotiques dont beaucoup sont devenues invasives s'est produite à de nombreux endroits et pour de nombreuses raisons, dont le ballastage des navires de commerce.
133
+ Un exemple bien connu et étudié est l'introduction de la perche du Nil dans le lac Victoria. À partir des années 1960, la perche du Nil introduite pour la pêche a progressivement exterminé les 500 espèces de cichlidés que l'on ne trouvait nulle part ailleurs que dans ce lac ; certaines espèces ne survivent que grâce à des programmes de reproduction en captivité, mais d'autres sont probablement éteintes[48]. Parmi les espèces de poissons invasives ayant causé des problèmes écologiques, on peut noter les carpes, les tête-de-serpent, les tilapias, la perche européenne, la truite fario, la truite arc-en-ciel ou la lamproie marine.
134
+
135
+ En 2006, la liste rouge de l'UICN comprenait 1 173 espèces de poissons menacées d'extinction[49]. Cette liste incluait des espèces comme la morue de l'Atlantique, le Cyprinodon diabolis, les cœlacanthes ou le grand requin blanc. Comme les poissons vivent sous l'eau, ils sont plus compliqués à étudier que les animaux terrestres ou les plantes, et on manque toujours d'informations sur les populations de poissons. Les poissons d'eau douce semblent particulièrement menacés, car ils vivent souvent dans des zones restreintes.
136
+
137
+ On cherche à établir des indicateurs ou indices de biodiversité en poissons, notamment pour les milieux d'eau douce, lacs[50] et mares y compris.
138
+
139
+ De nombreuses études ont porté sur la douleur[51],[52],[53] la souffrance[54],[55], l’évitement de la douleur[56],[57], la peur[58],[59] telle que perçue par les poissons, sur la composante d’affectivité ou de personnalité qu’ils expriment[60], des états apparentés à des émotions[61], ou sur leur bien-être en pisciculture[62],[63] ou en aquarium, avec des conclusions parfois opposées. Ces questions ont des enjeux juridiques et éthiques car les pays développés tendent à introduire de l’éthique animale et environnementale dans leurs législations (par ex en Suisse depuis 2005 : « personne ne doit de façon injustifiée causer à des animaux des douleurs, des maux ou des dommages, les mettre dans un état d’anxiété ou porter atteinte à leur dignité d’une autre manière. Il est interdit de maltraiter les animaux, de les négliger ou de les surmener inutilement », tout comme sont interdites « les autres pratiques sur des animaux qui portent atteinte à leur dignité »[64]). Depuis les années 1980 les indices d’un stress et d’une perception de la douleur s’accumulent et les poissons, qui sont de moins en moins considérés comme des machines biologiques qui ne seraient animées que par des réflexes simples. Ils disposent comme nous de deux types d’axones (fibres A delta et fibres C) impliqués dans la nociception, et la douleur affecte leurs capacités mémorielles et d'apprentissage[65]. La morphine supprime la perception de la douleur chez le poisson (comme chez l'escargot)[66]. L’étude de leurs capacités cognitives[67], de mémorisation et d’apprentissage[68],[69] conduit à des conclusions similaires. On distingue généralement la nociception[70],[71] (inconsciente, qui désigne un stimulus douloureux remonté vers le cerveau) de la « perception douloureuse ». James Rose considère que les cerveaux d’animaux sans néocortex (cas du poisson) n’auraient pas de vraie perception (consciente) de la douleur et que le comportement du poisson ne serait que réflexe. « Posséder des nocicepteurs est une condition nécessaire mais pas forcément suffisante pour ressentir la douleur » rappelle Jean-Marc Neuhaus qui ajoute qu’on ignore à quel moment (ou quels moments) de l’évolution la sensibilité à la douleur et son importance évolutive ; il est possible que des poissons des espèces éloignées des mammifères perçoivent la douleur via des mécanismes internes différents de ceux des mammifères.
140
+ En 2014 après une revue de la littérature scientifique puis des débats entre ses membres, tout en restant prudente et en reconnaissant l’absence de certitudes, la Commission fédérale d'éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain (CENH, sise en Suisse ; pays où l’art. 120 de la Constitution fédérale impose une prise en compte de la dignité de la créature) a conclu qu’il «est difficile de dénier toute sensibilité à la douleur au moins à certains poissons» ; il n y a «aucune bonne raison de conclure que les poissons seraient insensibles» à la douleur.. Un rapport rendu public à Berne par la commission invite les pêcheurs, éleveurs et chercheurs à «utiliser les poissons avec attention et respect», ces animaux devant «faire l’objet d’un respect moral indépendant de leur utilité pour l’être humain»[72].
141
+ Mais ces résultats ont été tempérés par d'autres études dont celle de James Rose (Université du Wyoming) qui, en 2012 dans la revue Fish and Fisheries, estimait que les poissons ne peuvent pas ressentir quoi que ce soit car dépourvus des structures nerveuses adéquates. Les réactions observées par certaines études relèveraient non pas de la douleur, mais de la nociception, c’est-à-dire de seuls réflexes[72].
142
+ La CENH recommande une utilisation plus « éthique » des poissons, en limitant la souffrances des poissons pêchés, qui souffrent de décompression, meurent par asphyxie et souvent après de multiples traumatismes[72]. Elle invite aussi les pisciculteurs à mieux tenir compte des besoins de chaque espèce, et elle souhaite que la pêche à la ligne soit soumise à une attestation de compétence[72]. Elle invite aussi à interdire - de manière générale - l’utilisation des poissons à des fins de bien-être (Fish pedicure)[72].
143
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+ Le paiche d'Amazonie, ou Arapaïma, est le plus gros poisson dulçaquicole : il peut atteindre 4,5 m et 200 kg. Le plus gros poisson connu est le requin baleine (16 m, 10 t).
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146
+ Selon les Proceedings of the Royal Society (janvier 2006), le plus petit poisson serait Paedocypris progenetica, un cyprinidé d'eau douce découvert par Maurice Kottelat et Tan Heok Hui, du Raffles Museum (Singapour). La femelle Paedocypris est mature à partir de 7,9 mm de long. Adultes, les femelles mesurent 10,3 mm et les mâles, 11,4 mm. Il détrône un gobie nain de l'océan Indien décrit en 1981, Trimmatom nanus, adulte à 8 mm. Un poisson du même genre, Paedocypris micromethes, légèrement plus grand (femelle adulte à partir de 8,8 mm), a été identifié à Sarawak. Ces poissons vivent dans les forêts marécageuses constituées d'arbres inondés poussant sur un sol de tourbe détrempée, mou et épais de plusieurs mètres. L'eau y est rouge sombre et très acide.
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148
+ Selon une équipe de l'université de Washington, Photocorynus spiniceps est le plus petit vertébré connu : le mâle de cette espèce de baudroie de la famille des Linophrynidae, découverte dans les abysses du large des Philippines, long de seulement 6,2 mm, vit en parasite sur le dos d'une femelle mesurant 46 mm. Celle-ci pourvoit aux besoins en nourriture d'un mâle ne se limitant pratiquement qu'à un appareil reproducteur (Pietsch et al., Ichtyological Research, 2005[73]).
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+ Si le mâle Photocorynus spiniceps est plus petit, notons que Paedocypris progenetica détient, en moyenne mâle-femelle, le record du plus petit poisson connu (même s'il n'est plus le plus petit vertébré depuis la description en 2012 de la grenouille Paedophryne amauensis[74]).
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+ Dunkleosteus terrelli, un poisson marin à plaques cuirassées qui vivait il y a 400 Ma, mesurait jusqu'à 11 m de long et pouvait peser jusqu'à quatre tonnes. Après en avoir reconstitué la musculature, des scientifiques américains ont découvert en 2006 que les mâchoires de ce poisson étaient capables d'exercer une pression de 5 500 kg/cm2, soit à peu près deux fois celle de l'actuel requin blanc et autant que la mâchoire d'un Tyrannosaurus. De surcroît, on estime que Dunkleosteus terrelli était capable d'ouvrir et de refermer sa gueule en un cinquantième de seconde (Philip Anderson et Mark Westneat, 2006).
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+ http://www.coca-cola-france.fr/brands/coca-cola/
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+ Coca-Cola, parfois abrégé Coca ou Cola dans les pays francophones ou Coke en Amérique du Nord et dans certains pays européens et africains, est une marque nord américaine de soda de type cola fabriquée par The Coca-Cola Company. Cette marque a été déposée en 1886. Ce nom provient de deux ingrédients utilisés pour sa composition originelle : la feuille de coca et la noix de kola.
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+ Feuille de coca.
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+ Noix de kola.
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+ Damiana.
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+ À la fin de la guerre de Sécession à laquelle il participe, John Pemberton est pharmacien à Columbus (Géorgie) et possède un petit laboratoire à Bay City (Michigan). En 1870, il s'installe à Atlanta, le marché étant plus important que celui de Columbus et de Bay City. Vétéran de la guerre de Sécession, John Pemberton a contracté une addiction à la morphine à la suite du traitement des douleurs dues à ses blessures. Il est alors à la recherche d'une boisson qui pourrait lui permettre de se désintoxiquer progressivement[2].
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+ La première recette ancêtre du Coca-Cola, le French Wine Coca, est inventée par John Pemberton en 1885. Il s'agit d'une boisson alcoolisée à base de coca, de noix de kola et de damiana. Pemberton s'est probablement inspiré[3],[4] de la recette du vin Mariani (d'où l'appellation French Wine Coca), un mélange de vin de Bordeaux et de feuille de coca créé par le pharmacien corse Angelo Mariani en 1863. La vente du French Wine Coca se poursuivra jusqu'à la mort de Pemberton en 1888.
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+ Le 25 novembre 1885, le maire d'Atlanta organise un référendum sur la question de l'interdiction de l'alcool dans la ville. Atlanta devient une ville « sèche » pour une période d'essai de deux ans durant lesquels la vente d'alcool est interdite. Ainsi, l'enjeu pour la jeune compagnie sera d'offrir une boisson sans alcool, tranchant avec les orangeades et procurant les effets du bourbon[5]. Pemberton va développer une version sans alcool de sa boisson, mais toujours avec la coca, son principal ingrédient actif, qui subsistera dans la recette jusqu'à la fin du XIXe siècle. Pemberton s'associe à Frank Robinson, un comptable de formation et surtout, un homme ambitieux[6]. Il le rencontre en présence de son associé Ed Holland en 1885. De cette association, naît officiellement la marque Coca-Cola et la Pemberton Chemical Company. Frank Robinson est, pour certains, l'initiateur de la création du nom de la nouvelle boisson[7], de la calligraphie spencerienne de son logo et l'initiateur d'un recours massif à la publicité[8]. Le 6 juin 1887, Pemberton fait inscrire la marque au registre du commerce, ce qui fait de lui l'unique propriétaire et cela aux dépens de ses anciens associés. La même année, l'homme d'affaires Asa Griggs Candler achète Coca-Cola à Pemberton pour 2 300 dollars, profitant, avec Frank Robinson, de la maladie de Pemberton pour la lui racheter de force[9]. Il va, à l'aide d'une campagne marketing intense, donner son essor à la boisson. Elle est mise en bouteille pour la 1re fois en 1894 par Joe Biedenharn, dans l'arrière salle d'une fabrique de confiseries, à Vicksburg, dans le Mississippi.
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+ Officiellement, la boisson ne contient plus de cocaïne depuis 1903, mais après un contrôle surprise de la US Food, Drug and Insecticide sur le produit, il s'avère qu'on en détecte encore des traces après 1929[10]. Des recherches scientifiques montrent qu'un verre de Coca-Cola en 1886 contenait environ neuf milligrammes de cocaïne[11]. En 1911, le directeur du Bureau de chimie du département de l'agriculture américain Harvey Washington Wiley (en) affronte la firme et son important service de chercheurs, l'accusant d'user à tort du nom de Coca-Cola alors qu'elle ne contient plus de cocaïne et également d'utiliser illégalement de la caféine comme additif. L'affaire se termine en 1916 devant la Cour suprême qui exige que l'entreprise paye les frais de justice et réduise le taux de caféine de son soda. Cette affaire juridique marque un jalon important dans l'élaboration de normes sur l'étiquetage[12].
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23
+ Coca-Cola s'est implantée en France en 1919[13],[14]. Après la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, les soldats américains mobilisés en attente dans des camps de transit, doivent embarquer vers les États-Unis. Un Américain habitant la France, Raymond Linton, a l'idée de vendre la boisson à ses compatriotes. Raymond Linton livre son témoignage sur les premières livraisons : « Le premier envoi de Coca-Cola vers la France est arrivé à Bordeaux, au printemps 1919[15],[16]. Si les tonneaux pouvaient parler, je serais effrayé à l'idée de ce que des milliers de tonneaux de vin passant par le port auraient à dire à ces premiers tonneaux rouges et nul doute que ces tonneaux rouges auraient également beaucoup de choses à dire […] Les services de la douane n'avaient pas un tel produit sur leurs listes et ils refusaient de m'écouter quand je leur expliquais que ce n'était pas de l'extrait de coca. Ils furent même très surpris lorsque leurs chimistes fournirent les résultats des analyses[17]. » Le succès des ventes aux soldats américains poussèrent l'entreprise à s'implanter à Paris, le 11 juillet 1919. Mais la production française ne débuta qu'en 1921.
24
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25
+ En 1933, le café de l'Europe à Paris, près de la gare Saint-Lazare propose une nouvelle boisson, le Coca-Cola[18].
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27
+ Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne du Troisième Reich représente le second marché de la compagnie Coca-Cola après les États-Unis, avec une production de plus de cent millions de bouteilles[19]. En 1928, Robert Woodruff, alors président de la compagnie, participa à deux soirées privées organisées par Göring et Goebbels. Son séjour dépassa donc le cadre de la banale visite de courtoisie aux dignitaires d'un pays au marché important[20]. Max Keit, responsable de la compagnie en Allemagne entre autres et proche du pouvoir politique ainsi que Nicholas Rouks, directeur des ventes outre-Atlantique, plaçaient des publicités pour son soda, dès qu'un magazine mettait le Führer en couverture, mais aussi dans les pages de Die Wehrmacht, le périodique de l'armée allemande, ou encore à la radio où le jingle Coca-Cola est souvent le premier spot publicitaire suivant le Reichsrundfunk, le journal d'information du IIIe Reich[19],[21]. En 1937, Coke est l'une des attractions d'une exposition berlinoise à la gloire des ouvriers du Reich[22].
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29
+ À cette époque, la firme entreprend une stratégie d'expansion et pour la compagnie, le marché européen se doit de poursuivre son commerce même pendant la guerre. Cela explique la vente de la boisson en France et en Allemagne, alors qu'en 1942, l'administration F.D. Roosevelt accorda à la firme d'Atlanta le statut de « fournisseur de guerre », ce qui lui permit d'échapper à la restriction sur le sucre aux États-Unis. Ce fut la même chose en Allemagne[9].
30
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31
+ Le Coca-Cola peut s'identifier à la « bouteille à contours », conçue en 1915 par Earl R. Dean (en)[23]. Cependant, la bouteille à contours avec le logo que l'on connait n'est reconnue comme une propre marque commerciale par l'office américain des brevets qu'en 1960, bien qu'un brevet fût apparemment déposé en 1916. La boisson et ses campagnes publicitaires ont eu un impact significatif sur la culture américaine[réf. souhaitée]. Une rumeur affirme que la société a créé l'image moderne du Père Noël sous les traits d'un vieil homme habillé en rouge et blanc, autrefois vert et rouge. Toutefois, si les campagnes publicitaires d'hiver dans les années 1930 ont repris cette image, le personnage était déjà connu auparavant[24]. Les campagnes publicitaires montrant des pin-ups, contributions d'artistes tels que Bradshaw Crandell, ou Gil Elvgren, ont aussi beaucoup contribué à la reconnaissance de la marque[réf. souhaitée]. D'autre part, l'entreprise comprend très tôt les retombées médiatiques qu'elle pouvait tirer des évènements sportifs[réf. souhaitée]. Elle est présente sur les Jeux olympiques depuis les Jeux olympiques d'été de 1928[25]. Cette qualité de partenaire « historique » du mouvement olympique n'est sans doute pas innocente dans le choix de la ville d'Atlanta pour l'organisation des Jeux olympiques d'été de 1996[réf. nécessaire]. Coca-Cola est aujourd'hui partenaire des principaux événements sportifs (Jeux olympiques, Coupe du monde de football, Tour de France jusqu'aux années 2000).
32
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33
+ Dans les années 1980, l'entreprise annonce la modification définitive de la formule utilisée pour la fabrication de sa boisson. L'origine de cette décision serait des tests en aveugle montrant que les gens préfèrent la boisson concurrente Pepsi-Cola. Le Pepsi utilise plus d'essence de citron, moins d'essence d'orange et la vanilline à la place de la vanille[réf. nécessaire]. La nouvelle boisson, nommée New Coke aux États-Unis, est testée en aveugle et se trouve préférée à la recette originelle[9]. Malgré ces tests concluants et une très grosse campagne publicitaire, la nouvelle recette est un fiasco commercial. Le 10 juillet 1985, la société relance l'ancienne formule sous le nom de Coca-Cola Classic (en fait, le Classic utilise du sucre de maïs au lieu du sucre de canne de la boisson d'origine, mais cela ne modifierait pas le goût du produit). Le résultat est surprenant : les ventes totales des deux boissons sont plus importantes. Parce qu'une stratégie d'évolution de la formule du produit étalée sur le temps aurait probablement été plus efficace, certains[Qui ?] suspectent que la société a volontairement orchestré ces changements abrupts afin de présenter un nouveau produit qui revivifierait l'attrait pour la ligne classique. Le président de l'entreprise, Donald Keough (en) répondra : « Nous n'étions ni assez intelligents ni assez stupides pour cela[26]. »
34
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35
+ En 1985, l'entreprise lance une nouvelle formule et la baptise New Coke, mais le public n'accepte pas ce changement. Le Coca-Cola Classic est relancé avec l'ancienne formule (excepté le sucre de canne remplacé par du sucre de maïs). Il s'avèrera ensuite que l'opération visait principalement à libérer la firme d'engagements tarifaires contraignants avec ses clients du marché de gros : le produit n'existant plus, la firme reprenait sa liberté ; le changement remplaçait aussi la vanille (Coca-Cola achetait 50 % de la production de vanille de Madagascar) par de la vanilline moins chère, à l'instar de Pepsi[27].
36
+
37
+ Trois ans après son lancement, en mars 2009, la marque annonce au magazine LSA qu'elle va cesser « la production et la commercialisation » du Coca-Cola BlāK. Les ventes n'auraient jamais été au rendez-vous avec moins de 1 % du marché français des boissons pétillantes[28].
38
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39
+ En 2012, les deux seuls pays où le Coca-Cola ne peut être commercialisé, du moins officiellement, sont la Corée du Nord et Cuba, en raison de l'embargo commercial auquel ils sont soumis de la part des États-Unis (respectivement depuis 1950 et 1962)[29]. Le 5 février 2014, le groupe investit 1,25 milliard de dollars USD pour prendre 10 % du capital de Green Mountain Coffee Roasters, spécialisé dans la fabrication de machines à soda. L'objectif est de concevoir ensemble « une machine de fabrication de sodas à domicile, avec un système de dosettes » de la marque[30].
40
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41
+ Le 24 décembre 2014, le Wall Street Journal annonce que l'entreprise prévoit de supprimer entre 1 000 et 2 000 postes en janvier 2015 à la suite de difficultés économiques (-14 % de bénéfice au 3e trimestre 2014)[31].
42
+
43
+ En avril 2015, l'entreprise lance une offre d'acquisition sur l'entreprise de boisson chinoise, China Culiangwang Beverages, filiale de China Culiangwang, pour 400 millions de dollars[32]. En janvier 2016, elle acquiert une participation de 40 % dans Chi, une entreprise nigériane de jus de fruit et de boissons[33].
44
+
45
+ La formule du Coca-Cola actuelle n'est pas communiquée par la firme au nom du secret industriel. Celle de Pemberton, ayant fait l'objet d'un brevet, est en revanche maintenant dans le domaine public, bien qu'interdite de fabrication compte tenu de ses ingrédients. La firme, depuis sa création, entretient un certain mystère sur sa recette[34]. Le document repose depuis 2011 dans le musée de l'entreprise, World of Coca-Cola, situé à Atlanta[35].
46
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47
+ La fiche officielle du produit annonce simplement de l'eau gazéifiée, du sucre (sirop de maïs à haute teneur en fructose ou saccharose selon les pays), le colorant caramel E150d, de l'acide phosphorique comme acidifiant, des extraits végétaux et un arôme caféine[37]. Néanmoins, d'après William Reymond (auteur du livre Coca-Cola, L'enquête interdite[9]), on peut trouver sur Internet et dans son livre la recette de la boisson, comprenant notamment un mélange de sucre, d’acidifiants (acide phosphorique E338, acide citrique E330, dioxyde de carbone E290, acide benzoïque E210 ou du benzoate de sodium E211 actifs contre les champignons, dioxyde de soufre E220 actif contre les bactéries), d'huiles essentielles stabilisées par un émulsifiant (glycérine E442) ou par la gomme arabique E414, de caféine, vanille et du colorant caramel E150d au sulfite d'ammonium [38].
48
+
49
+ Il s'agit là, cependant, d'un secret qui ne concerne que le procédé de fabrication. Pour ce qui est des ingrédients, des chimistes ont une liste parfaitement quantifiée depuis l'invention des techniques de chromatographie.
50
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51
+ Sa saveur particulière provient principalement du mélange de sucre et des essences d'orange, citron et vanille. Les autres ingrédients (acide phosphorique…) interviendraient moins dans son goût.
52
+
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+ Un Coca-Cola normal (celui qui contient du sucre) contient un peu plus de 100g de sucre et 420 kcal par litre [39],[40]. Sa concentration en sucre est très proche du jus d'orange pressé (~110g/litre).
54
+
55
+ L'acide phosphorique, incorporé au taux de 0,05 %, confère au Coca un pH de 2,48[41]. Il faut savoir cependant que l'ingestion répétée d'acide phosphorique est connue en médecine pour entraver le fonctionnement des reins et favoriser les calculs rénaux. Des chercheurs américains ont interrogé 500 personnes pour lesquelles une insuffisance rénale a été récemment diagnostiquée ; ils constatent à partir de la description de leur régime alimentaire qu'à partir de deux verres consommés par jour, le risque d'insuffisance rénale est multiplié par deux. Il en est de même avec le Coca-Cola Light. En revanche, aucune association n'a été trouvée avec les autres sodas, ce qui renforce la suspicion à l'encontre de l'acide phosphorique[42]. À la suite de ces suspicions, l'ESFA a réexaminé l'apport maximal tolérable de phosphore et a conclu qu'il n'y avait pas de corrélation significative entre la consommation de phosphore (dont l'acide phosphorique) et les effets indésirables dont cet additif pouvait être accusé (notamment la perturbation dans l'équilibre du calcium dans l'organisme ou risque d'atteinte rénale)[43]. Chaque fabricant sous licence de la boisson reçoit le concentré en poudre dans de gros flacons et se contente d'y ajouter l'eau, le sirop de fructose et le gaz. Comme l'eau n'a pas tout à fait le même goût dans les différentes régions, celle-ci est nano-filtrée afin de neutraliser son goût partout dans le monde. On peut trouver que celui du Coca-Cola varie entre différents pays, cela n'est dû qu'à une différence de dosage dans les recettes, par exemple la boisson en Espagne sera plus sucrée qu'en France. L'effet stimulant originel est alors produit par les feuilles de coca et par la caféine des noix de kola. En 1906, le Coca-Cola, vendu comme tonique pour le cerveau, fut quasiment privé de cocaïne (1/400e de grain par once de sirop), cette proportion persistant jusqu'en 1929[44]. La technologie a désormais supprimé toute trace de cocaïne. Cependant, l'utilisation de feuille de coca, est toujours présente[45]. 159 tonnes de feuilles de coca ont été achetées à la Bolivie en 2002[46] pour subir une « décocaïnisation » grâce à la Stepan Company. La caféine subsiste avec un taux réduit pour que la boisson conserve sa dimension stimulante.
56
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57
+ La société Coca-Cola est le plus grand consommateur mondial d'extrait de vanille naturelle. Ainsi, quand une nouvelle formule fut utilisée en 1984 pour le New Coke, l'économie de Madagascar s'écroula[9]. En effet, la nouvelle formule utilisait un substitut synthétique (la vanilline) et les achats d'extrait de vanille furent divisés par deux. Inversement, la sortie récente d'une formule à l'éthylvanilline a fait monter les prix. La vanilline reproduit exactement la molécule principale de l'arôme de vanille naturelle. La plus grande richesse de bouquet de la vanille naturelle est due à la présence d'autres composés aromatiques.
58
+
59
+ Un article paru le 18 février 1979 dans The Atlanta Journal-Constitution raconte que le journaliste Charles Salter prétend avoir retrouvé dans un document datant de 1910 des notes de Pemberton décrivant la recette secrète[47],[48].
60
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61
+ La composition du Coca-Cola varie en fonction des réglementations applicables et des pays.
62
+
63
+ Dans des pays comme la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie, des sucres moins chers sont utilisés[49],[50], comme l'isoglucose (glucose d'amidon de maïs) accusé de favoriser l'obésité et le diabète. Cependant, aucun lien de causalité n'a aujourd'hui été démontré entre consommation d'isoglucose et apparition de l'obésité, les spécialistes s'attachant à dire que l'origine de cette maladie est multifactorielle[51].
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65
+ Au Mexique, du sucre de canne est utilisé au lieu du sirop de maïs à haute teneur en fructose. Selon ses consommateurs, ce changement donnerait à la boisson un goût « plus naturel »[52].
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+ La teinte caramel est obtenue à l'aide du colorant caramel au sulfite d'ammonium E150d. Ce colorant chimique est sujet à débat[53],[54] du fait de la présence d'un résidu de fabrication, le 4-méthylimidazole 4-MEI, reconnu toxique et cancérigène possible[55]. Les évaluations des agences sanitaires sont aujourd'hui différentes suivant les pays (l'Europe est moins contraignante[56]), et un état comme la Californie a adopté début 2012 une DJA très faible (29 µg par jour).
68
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69
+ Cependant, l'EFSA a réexaminé en 2011 la sécurité du caramel colorant E150d en s'appuyant sur les études récentes et en prenant en compte la présence du 4-MEI. Elle a conclu que l'étude utilisée en Californie montrant un effet cancérigène pour ce composé était biaisée et ne pouvait être prise en compte. Il a ainsi été établi que ce colorant dans les conditions d'utilisation réglementaires, ne présente pas de risque. Il est donc autorisé.
70
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71
+ Le 8 mars 2012, Coca-Cola annonce qu'il a demandé à ses fournisseurs de baisser la teneur en 4-MEI pour l'ensemble des États-Unis[57].
72
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73
+ D'après le CSPI (Center for Science in the Public Interest), en juin 2012, les doses de 4-MEI sont les suivantes pour une canette de 33 cl achetée dans le commerce[58] : 56 µg en Chine, 267 µg au Brésil, 145 µg au Royaume-Uni, 144 µg à Washington aux États-Unis, et 4 µg en Californie.
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75
+ Dans le documentaire d'Olivia Mokiejewski[59], le scientifique du CSPI donne les chiffres pour la France (normal : 79 µg, Light : 103 µg) et déclare que la consommation d'un Coca-Cola par jour (sans précision de la dose de 4-MEI) aboutirait à un cas de cancer (leucémie) pour 50 000 personnes. À relativiser avec les dangers du sucre signalés par le pédiatre Robert Lustig qui constate que des enfants de 8 à 10 ans ont aujourd'hui les mêmes maladies que des personnes de 60 ans. D'après lui, la consommation de boissons sucrées, si elle n'est pas compensée par une heure de sport par canette, est dommageable sur la durée de vie (attaque cardiaque, AVC, démence, diabète, obésité). Ainsi, deux canettes (2 × 13 g de sucre) par jour réduiraient la durée de vie de 20 ans (comme deux paquets de cigarettes). Les consommateurs ne souhaitant pas consommer de sucre via les sodas peuvent cependant consommer les formules Light et Zero qui sont sans sucres et sans calories.
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77
+ La Coca-Cola Company a décliné son produit phare essentiellement dans les années 1980 et dans les années 2000. Dans les années 80, trois déclinaisons principales sont lancées : « Light » (ou « Diet »), sans sucre, en 1982 ; « Sans caféine » en 1983 ; et « Cherry », arôme cerise, en 1985. Une formule alternative a également été lancée en 1985, « New » (ou « Coke II »), arrêtée depuis.
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79
+ Les années 2000 ont vu la commercialisation de nombreuses déclinaisons : « Standard et Light Lemon » (arôme citron) et « Vanille » en 2002 ; « Light Lime » (arôme citron vert), « Raspberry » (arôme framboise) et « Zero » (sans sucre) en 2005 ; « Black Cherry Vanilla » (arômes cerise noire et vanille), « BlāK » (arôme café, arrêté depuis car produit trop de niche, n'ayant pas trouve sa cible) et « Citra » (arôme agrumes) en 2006 ; et « Light Orange sanguine » en 2007. Par la suite, « Life », à teneur réduite en sucre (30 % de stevia, puis 40 % dans la version 2), est mise sur le marché en 2013 (Le Royaume-Uni est le premier à annoncer l'arrêt du Life à compte de juin 2017, à la suite de l'effondrement des ventes depuis 2015. D'autres pays devraient suivre).
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+ Les déclinaisons Light et Zero sont toutes les deux sans sucre. Les deux produits sont presque identiques en dehors d'un additif et peut-être d'extraits végétaux. La principale différence tient du marketing[60]. Ces deux déclinaisons ont leurs propres sous-gammes, reprenant en grande partie les autres déclinaisons de la gamme principale (Sans caféine, etc.).
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83
+ La publicité pour Coca-Cola a significativement affecté la culture américaine[réf. souhaitée]. Elle est fréquemment créditée pour avoir popularisé et standardisé l'image du Père Noël moderne avec sa barbe blanche et ses habits rouges (son pantalon et sa tunique doublés de fourrure blanche), grâce à l'illustrateur Haddon Sundblom qui fut désigné en 1931 par l'entreprise d'Atlanta pour créer un nouveau Père Noël/Santa Claus plus commercial et inviter le consommateur à boire du coca-cola en plein hiver[61],[62]. La société est partenaire d'évènements sportifs internationaux : Jeux olympiques depuis 1928, Coupe du monde de football depuis 1978[réf. nécessaire].
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+ De nombreuses personnalités ont participé à la promotion de la marque, la première collaboration officielle connue étant celle de l'actrice et chanteuse américaine Hilda Clark en 1901[63].
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+ L'anniversaire des 125 ans de la marque en 2011 a été l'occasion d'une campagne publicitaire mondiale, de plus grande ampleur en France. Un « Coca Store » est ouvert de manière temporaire à Paris[64].[pertinence contestée]
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+ Depuis la fin du mois d'avril 2015, l'entreprise a lancé, dans le cadre de son opération « Share A Coke », une nouvelle campagne destinée aux aveugles et malvoyants[65] du Mexique. Alors que l'on pouvait faire inscrire le prénom d'une personne chère sur les canettes, il est aujourd'hui possible pour les habitants de ce pays d'y faire graver ce même prénom en braille pour convenir ainsi aux personnes souffrant de cécité.[pertinence contestée]
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+ Chaque jour, en 2015, environ 1,9 milliard de boissons sont vendues dans le monde[67]. La progression de la consommation au Mexique est la plus spectaculaire, passant de 275 à 728 cannettes par habitant et par an de 1992 à 2012, dépassant celle des États-Unis, des Britanniques, des Chinois et des Indiens réunis[68].
92
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+ Au fil des années, de nombreux sodas, ou colas alternatifs, ont fait concurrence à Coca-Cola. Ils incluent notamment : Kofola dès 1962, Selecto, Mecca Cola, Alp'Cola, Anjou Cola, la Loère Colas (en Touraine), le Montania Cola (en Haute-Savoie et Savoie), le Sowest Cola (sud ouest de la France) , le Breizh Cola (en Bretagne), Auvergnat Cola (en Auvergne), Colà-Occitan (en Languedoc-Roussillon), Biper Cola (cola basque), China Cola, Chtilà Cola, Cola'rdeche, Colt Cola (Aveyron), Corsica Cola, Dr Pepper, Elsass Cola, Meuh Cola, Pepsi-Cola, Sinalco Cola, Virgin Cola, Royal Crown Cola, Berry Cola, Ubuntu Cola, Vendée Cola, Vitamont Cola (bio et équitable), Kik Cola (Québec), et Ice (Boisson économique d'origine Marocaine).
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+ En Chine populaire, Coca-Cola est concurrencé par Wahaha et Jiaduobao fabriquant respectivement de l'eau purifiée et des thés aux herbes[69].
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+ Coca-Cola est accusé par un syndicat colombien d'être impliqué dans l'assassinat de sept syndicalistes par des milices paramilitaires d'extrême-droite, notamment à Barrancabermeja[70]. Le directeur américain de l'usine aurait menacé de mort les syndicalistes de son entreprise, avant d'ordonner l'assassinat de l'un d'entre eux, Isidro Segundo Gil[71]. Ces accusations donnent lieu à un boycott de la marque début 2006. À la suite de ces accusations, plusieurs établissements scolaires des États-Unis, d'Europe et du Canada n'ont pas renouvelé leur contrat avec cette société et les fonds de pension des employés de la ville de New York, qui possèdent des actions de cette société, ont demandé que l'entreprise finance une enquête indépendante composée de représentants américains et colombiens des droits de l'homme.
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+
99
+ La multinationale tente d’interdire la diffusion d’un film documentaire dénonçant ses pratiques en Colombie, voire son implication dans le meurtre de plusieurs syndicalistes, et elle menace le festival international du film des droits de l’homme de Paris de poursuites judiciaires[72].
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+ Coca-Cola a été également fortement contestée en Inde, notamment au Kerala, où elle est alors accusée d'assécher des nappes phréatiques pour fabriquer son soda, au détriment des paysans locaux[73].
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+ À San Cristóbal de Las Casas au Mexique, où une usine a été implantée dans les années 1980, la production de Coca-Cola nécessiterait le pompage d'environ 750 000 litres par jour dans les nappes phréatiques de la ville, soit un volume qui permettrait d'alimenter 10 000 habitants par jour, d'après l'hydrologue Antonio Garcia[74]. Certaines communautés auraient vu leurs ressources en eau diminuer depuis l'implantation de cette usine. L'entreprise nie cependant être la
104
+ cause des coupures d'eau affectant ces communautés[75].
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+ En 2003 et 2006, le Centre pour la science et l'environnement (CSE), une organisation non gouvernementale localisée à New Delhi, a constaté que les boissons produites par PepsiCo et Coca-Cola Company en Inde présentaient un niveau dangereusement élevé de pesticides[76]. Les deux sociétés ont alors soutenu que leurs boissons sont sûres pour la consommation et ont annoncé que le niveau de pesticides dans leurs produits serait inférieur à celui de produits de consommation courante tels que le thé, les fruits ou les produits laitiers. Dans l'État indien du Kerala, la vente et la production de Pepsi-Cola — ainsi que d'autres boissons non alcoolisées — ont été interdites. Cinq autres États indiens ont annoncé des interdictions partielles de boissons dans les écoles, les universités et les hôpitaux. Le vendredi 22 septembre 2006, la Cour suprême du Kerala a levé cette interdiction considérant que seul le gouvernement fédéral est alors habilité à interdire la commercialisation de produits alimentaires[77]
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+ En octobre 2013, la société inaugure une co-entreprise, Infineo, fondée avec APPE (leader du PET en Europe) pour 8,7 millions d'euros. Implantée en Bourgogne, la co-entreprise permet de recycler les bouteilles de Coca-Cola pour en faire des granulés de plastique recyclables[78].
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+ Le 5 juin 2014, Coca-Cola et Danone annoncent un investissement commun dans Avantium, une entreprise technologique qualifiée de « chimie verte » (chimie du végétal). Avantium a mis au point un procédé de fabrication de polymères PEF (Poly-éthylène-furanoate) à partir de carbohydrates extraits de résidus agricoles, de grains ou de plantes pour fabriquer du « bioplastique »[79].
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+ Le journaliste William Reymond, dans son livre Coca-Cola, L'enquête interdite (2006), affirme que, durant la Seconde Guerre mondiale, la marque aurait entretenu de bonnes relations avec le régime nazi par l'intermédiaire de son représentant Max Keith (alors que la marque prétendait s'être retirée en 1939). C'est d'ailleurs sous le Troisième Reich, alors que le blocus empêchait l'acheminement des ingrédients de sa boisson, que la marque inventa le Fanta afin de pouvoir maintenir une bonne relation commerciale avec le régime nazi. Cette nouvelle boisson est donc, à l'origine, un « Coca-Cola » sans la formule secrète. La firme jouant sur les deux tableaux a mis de côté son intégrité afin de ne pas souffrir de la défaite d'un des deux camps.
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+
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+ Plus tard, de nombreuses rumeurs associent l'entreprise et des régimes dictatoriaux en Amérique du Sud[80]. Par ailleurs, Vicente Fox, président de la République du Mexique de 2000 à 2006, a été président de la compagnie Coca-Cola pour le Mexique[81] et l'Amérique latine. La manne financière est trop importante et la marque s'implante sur tous les continents devenant une des marques les plus connues au monde.
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+ En 2011, le groupe Coca-Cola s'oppose vigoureusement à l'entrée en vigueur de la taxe sur les sodas fixée au premier janvier 2012 par le gouvernement français[82].
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+ La corruption[réf. nécessaire] aurait été permise grâce à Dominique Reiniche, à la tête de Coca-Cola Europe entre 2005 et 2014[83].
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+ Selon le journal Le Point, la multinationale aurait versé 50 000 euros à la ville de Meaux que dirige Jean-François Copé pour exposer au musée de la Grande Guerre du pays de Meaux une bouteille censée être trouvée dans les tranchées de la Meuse et qui daterait de 1917 mais qui n'aurait en réalité que peu de valeur (20 Dollars[84]). La bouteille ne sera jamais exposée[82]. Le député Jean-François Copé défend alors les positions de la multinationale américaine, et va jusqu’à menacer la députée Valérie Boyer de la faire échouer à la prochaine élection[84]. Les médias révèlent que Coca-Cola est également client pour un montant de 120 000 euros de l'entreprise Bygmalion, fondée par Bastien Millot et Guy Alvès, deux proches de Jean-François Copé, et impliquée dans un grave scandale de financement politique et de fausses facturations lors de la campagne de Nicolas Sarkozy[84],[85].
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+ En août 2015, une enquête du New York Times révèle que Coca-Cola a financé des études scientifiques pour nier les méfaits de leurs boissons sur la santé[86].
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124
+ L'entreprise est ainsi derrière le lancement d'une association baptisée « Global Energy Balance Network » ; au total, la société spécialisée dans les boissons non alcoolisées aurait offert plus de 5 millions d'euros à ses chercheurs pour publier de fausses informations[86],[87]. Le groupe d'experts, après plusieurs mois de polémique, s'est finalement dissous de lui-même[88].
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126
+ Une étude académique publiée en mai 2019 a analysé cinq contrats conclus entre Coca-Cola et des universitaires américains et canadiens[89],[90]. Bien que les contrats ne donnent pas de consignes sur les résultats à obtenir, l'étude montre que Coca-Cola possède un pouvoir de contrôle important sur les recherches effectuées. La firme se réserve, par exemple, le droit d’interrompre les contrats sans motif. Sarah Steele, qui a dirigé l'étude, explique que cela revient à pouvoir interrompre l'étude à tout moment si les conclusions ne sont pas dans l'intérêt de l'entreprise. Coca-Cola pouvait également censurer tout ce qui relève de l’« information confidentielle » et, à ce titre, demander l'arrêt des recherches et la destruction de tous les documents[89].
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128
+ Selon Cash investigation, Coca-Cola finance des études publiées dans les médias par des organismes de recherche. La firme a, par exemple, cofinancé une étude du CRÉDOC qui affirme alors qu'il n'existe pas de corrélation entre la consommation de sodas et l'obésité[91],[92]. Elle a ensuite repris sur son propre site cette affirmation du CRÉDOC[93], en n'indiquant toutefois pas sur cette page que c'est la firme qui a financé cette étude.
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130
+ En 2016, l'ONG Foodwatch contraint Coca-Cola à publier ses financements en France. Ces données — mises à jour depuis — ont été analysées par Le Monde en 2019 et révèlent que la firme a versé plus de 8 millions d'euros depuis 2010 à des experts, des organisations médicales, sportives ou évènementielles[94]. Des diététiciens et médecins ont ainsi été payé pour écrire des articles ou présenter des conférences sur l'aspartame, l'hydratation, ou l'absence de relations entre consommation de boisson sucrée et prise de poids. Coca-Cola a également financé des conférences réunissant des professionnels de santé, comme le salon Dietecom qui a reçu plus de 140 000 € entre 2010 et 2017. Parmi les organismes financés, on compte notamment la Société Française de Médecine du Sport (80 000 € entre 2010 et 2016) et l'association française des médecins et nutritionnistes (135 000 € entre 2010 et 2018)[94].
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+ Coca-Cola a financé trois projets de recherche pour un montant de 2,4 millions d'euros. Le premier a été mené par la société CreaBio, qui a reçu 930 000 € pour un projet de recherche sur les édulcorants intenses. Les résultats de l'étude concluent qu'il n'existe aucune différence entre les boissons édulcorées et l'eau en terme d'effet sur « l’appétit, l’apport énergétique et les choix alimentaires ». Le second projet porte sur le même sujet et a été mené au CHU de Rennes, par l'Institute for European Expertise in Physiology (IEEP) qui a bénéficié de près de 720 000 € de la part de Coca-Cola[94].
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+ Some critics will say Coca-Cola made a marketing mistake. Some cynics will say that we planned the whole thing. The truth is we are not that dumb, and we are not that smart.
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+ http://www.coca-cola-france.fr/brands/coca-cola/
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+ Coca-Cola, parfois abrégé Coca ou Cola dans les pays francophones ou Coke en Amérique du Nord et dans certains pays européens et africains, est une marque nord américaine de soda de type cola fabriquée par The Coca-Cola Company. Cette marque a été déposée en 1886. Ce nom provient de deux ingrédients utilisés pour sa composition originelle : la feuille de coca et la noix de kola.
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+ Feuille de coca.
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+ Noix de kola.
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+ Damiana.
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+ À la fin de la guerre de Sécession à laquelle il participe, John Pemberton est pharmacien à Columbus (Géorgie) et possède un petit laboratoire à Bay City (Michigan). En 1870, il s'installe à Atlanta, le marché étant plus important que celui de Columbus et de Bay City. Vétéran de la guerre de Sécession, John Pemberton a contracté une addiction à la morphine à la suite du traitement des douleurs dues à ses blessures. Il est alors à la recherche d'une boisson qui pourrait lui permettre de se désintoxiquer progressivement[2].
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+ La première recette ancêtre du Coca-Cola, le French Wine Coca, est inventée par John Pemberton en 1885. Il s'agit d'une boisson alcoolisée à base de coca, de noix de kola et de damiana. Pemberton s'est probablement inspiré[3],[4] de la recette du vin Mariani (d'où l'appellation French Wine Coca), un mélange de vin de Bordeaux et de feuille de coca créé par le pharmacien corse Angelo Mariani en 1863. La vente du French Wine Coca se poursuivra jusqu'à la mort de Pemberton en 1888.
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+ Le 25 novembre 1885, le maire d'Atlanta organise un référendum sur la question de l'interdiction de l'alcool dans la ville. Atlanta devient une ville « sèche » pour une période d'essai de deux ans durant lesquels la vente d'alcool est interdite. Ainsi, l'enjeu pour la jeune compagnie sera d'offrir une boisson sans alcool, tranchant avec les orangeades et procurant les effets du bourbon[5]. Pemberton va développer une version sans alcool de sa boisson, mais toujours avec la coca, son principal ingrédient actif, qui subsistera dans la recette jusqu'à la fin du XIXe siècle. Pemberton s'associe à Frank Robinson, un comptable de formation et surtout, un homme ambitieux[6]. Il le rencontre en présence de son associé Ed Holland en 1885. De cette association, naît officiellement la marque Coca-Cola et la Pemberton Chemical Company. Frank Robinson est, pour certains, l'initiateur de la création du nom de la nouvelle boisson[7], de la calligraphie spencerienne de son logo et l'initiateur d'un recours massif à la publicité[8]. Le 6 juin 1887, Pemberton fait inscrire la marque au registre du commerce, ce qui fait de lui l'unique propriétaire et cela aux dépens de ses anciens associés. La même année, l'homme d'affaires Asa Griggs Candler achète Coca-Cola à Pemberton pour 2 300 dollars, profitant, avec Frank Robinson, de la maladie de Pemberton pour la lui racheter de force[9]. Il va, à l'aide d'une campagne marketing intense, donner son essor à la boisson. Elle est mise en bouteille pour la 1re fois en 1894 par Joe Biedenharn, dans l'arrière salle d'une fabrique de confiseries, à Vicksburg, dans le Mississippi.
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+ Officiellement, la boisson ne contient plus de cocaïne depuis 1903, mais après un contrôle surprise de la US Food, Drug and Insecticide sur le produit, il s'avère qu'on en détecte encore des traces après 1929[10]. Des recherches scientifiques montrent qu'un verre de Coca-Cola en 1886 contenait environ neuf milligrammes de cocaïne[11]. En 1911, le directeur du Bureau de chimie du département de l'agriculture américain Harvey Washington Wiley (en) affronte la firme et son important service de chercheurs, l'accusant d'user à tort du nom de Coca-Cola alors qu'elle ne contient plus de cocaïne et également d'utiliser illégalement de la caféine comme additif. L'affaire se termine en 1916 devant la Cour suprême qui exige que l'entreprise paye les frais de justice et réduise le taux de caféine de son soda. Cette affaire juridique marque un jalon important dans l'élaboration de normes sur l'étiquetage[12].
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23
+ Coca-Cola s'est implantée en France en 1919[13],[14]. Après la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, les soldats américains mobilisés en attente dans des camps de transit, doivent embarquer vers les États-Unis. Un Américain habitant la France, Raymond Linton, a l'idée de vendre la boisson à ses compatriotes. Raymond Linton livre son témoignage sur les premières livraisons : « Le premier envoi de Coca-Cola vers la France est arrivé à Bordeaux, au printemps 1919[15],[16]. Si les tonneaux pouvaient parler, je serais effrayé à l'idée de ce que des milliers de tonneaux de vin passant par le port auraient à dire à ces premiers tonneaux rouges et nul doute que ces tonneaux rouges auraient également beaucoup de choses à dire […] Les services de la douane n'avaient pas un tel produit sur leurs listes et ils refusaient de m'écouter quand je leur expliquais que ce n'était pas de l'extrait de coca. Ils furent même très surpris lorsque leurs chimistes fournirent les résultats des analyses[17]. » Le succès des ventes aux soldats américains poussèrent l'entreprise à s'implanter à Paris, le 11 juillet 1919. Mais la production française ne débuta qu'en 1921.
24
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+ En 1933, le café de l'Europe à Paris, près de la gare Saint-Lazare propose une nouvelle boisson, le Coca-Cola[18].
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27
+ Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne du Troisième Reich représente le second marché de la compagnie Coca-Cola après les États-Unis, avec une production de plus de cent millions de bouteilles[19]. En 1928, Robert Woodruff, alors président de la compagnie, participa à deux soirées privées organisées par Göring et Goebbels. Son séjour dépassa donc le cadre de la banale visite de courtoisie aux dignitaires d'un pays au marché important[20]. Max Keit, responsable de la compagnie en Allemagne entre autres et proche du pouvoir politique ainsi que Nicholas Rouks, directeur des ventes outre-Atlantique, plaçaient des publicités pour son soda, dès qu'un magazine mettait le Führer en couverture, mais aussi dans les pages de Die Wehrmacht, le périodique de l'armée allemande, ou encore à la radio où le jingle Coca-Cola est souvent le premier spot publicitaire suivant le Reichsrundfunk, le journal d'information du IIIe Reich[19],[21]. En 1937, Coke est l'une des attractions d'une exposition berlinoise à la gloire des ouvriers du Reich[22].
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29
+ À cette époque, la firme entreprend une stratégie d'expansion et pour la compagnie, le marché européen se doit de poursuivre son commerce même pendant la guerre. Cela explique la vente de la boisson en France et en Allemagne, alors qu'en 1942, l'administration F.D. Roosevelt accorda à la firme d'Atlanta le statut de « fournisseur de guerre », ce qui lui permit d'échapper à la restriction sur le sucre aux États-Unis. Ce fut la même chose en Allemagne[9].
30
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31
+ Le Coca-Cola peut s'identifier à la « bouteille à contours », conçue en 1915 par Earl R. Dean (en)[23]. Cependant, la bouteille à contours avec le logo que l'on connait n'est reconnue comme une propre marque commerciale par l'office américain des brevets qu'en 1960, bien qu'un brevet fût apparemment déposé en 1916. La boisson et ses campagnes publicitaires ont eu un impact significatif sur la culture américaine[réf. souhaitée]. Une rumeur affirme que la société a créé l'image moderne du Père Noël sous les traits d'un vieil homme habillé en rouge et blanc, autrefois vert et rouge. Toutefois, si les campagnes publicitaires d'hiver dans les années 1930 ont repris cette image, le personnage était déjà connu auparavant[24]. Les campagnes publicitaires montrant des pin-ups, contributions d'artistes tels que Bradshaw Crandell, ou Gil Elvgren, ont aussi beaucoup contribué à la reconnaissance de la marque[réf. souhaitée]. D'autre part, l'entreprise comprend très tôt les retombées médiatiques qu'elle pouvait tirer des évènements sportifs[réf. souhaitée]. Elle est présente sur les Jeux olympiques depuis les Jeux olympiques d'été de 1928[25]. Cette qualité de partenaire « historique » du mouvement olympique n'est sans doute pas innocente dans le choix de la ville d'Atlanta pour l'organisation des Jeux olympiques d'été de 1996[réf. nécessaire]. Coca-Cola est aujourd'hui partenaire des principaux événements sportifs (Jeux olympiques, Coupe du monde de football, Tour de France jusqu'aux années 2000).
32
+
33
+ Dans les années 1980, l'entreprise annonce la modification définitive de la formule utilisée pour la fabrication de sa boisson. L'origine de cette décision serait des tests en aveugle montrant que les gens préfèrent la boisson concurrente Pepsi-Cola. Le Pepsi utilise plus d'essence de citron, moins d'essence d'orange et la vanilline à la place de la vanille[réf. nécessaire]. La nouvelle boisson, nommée New Coke aux États-Unis, est testée en aveugle et se trouve préférée à la recette originelle[9]. Malgré ces tests concluants et une très grosse campagne publicitaire, la nouvelle recette est un fiasco commercial. Le 10 juillet 1985, la société relance l'ancienne formule sous le nom de Coca-Cola Classic (en fait, le Classic utilise du sucre de maïs au lieu du sucre de canne de la boisson d'origine, mais cela ne modifierait pas le goût du produit). Le résultat est surprenant : les ventes totales des deux boissons sont plus importantes. Parce qu'une stratégie d'évolution de la formule du produit étalée sur le temps aurait probablement été plus efficace, certains[Qui ?] suspectent que la société a volontairement orchestré ces changements abrupts afin de présenter un nouveau produit qui revivifierait l'attrait pour la ligne classique. Le président de l'entreprise, Donald Keough (en) répondra : « Nous n'étions ni assez intelligents ni assez stupides pour cela[26]. »
34
+
35
+ En 1985, l'entreprise lance une nouvelle formule et la baptise New Coke, mais le public n'accepte pas ce changement. Le Coca-Cola Classic est relancé avec l'ancienne formule (excepté le sucre de canne remplacé par du sucre de maïs). Il s'avèrera ensuite que l'opération visait principalement à libérer la firme d'engagements tarifaires contraignants avec ses clients du marché de gros : le produit n'existant plus, la firme reprenait sa liberté ; le changement remplaçait aussi la vanille (Coca-Cola achetait 50 % de la production de vanille de Madagascar) par de la vanilline moins chère, à l'instar de Pepsi[27].
36
+
37
+ Trois ans après son lancement, en mars 2009, la marque annonce au magazine LSA qu'elle va cesser « la production et la commercialisation » du Coca-Cola BlāK. Les ventes n'auraient jamais été au rendez-vous avec moins de 1 % du marché français des boissons pétillantes[28].
38
+
39
+ En 2012, les deux seuls pays où le Coca-Cola ne peut être commercialisé, du moins officiellement, sont la Corée du Nord et Cuba, en raison de l'embargo commercial auquel ils sont soumis de la part des États-Unis (respectivement depuis 1950 et 1962)[29]. Le 5 février 2014, le groupe investit 1,25 milliard de dollars USD pour prendre 10 % du capital de Green Mountain Coffee Roasters, spécialisé dans la fabrication de machines à soda. L'objectif est de concevoir ensemble « une machine de fabrication de sodas à domicile, avec un système de dosettes » de la marque[30].
40
+
41
+ Le 24 décembre 2014, le Wall Street Journal annonce que l'entreprise prévoit de supprimer entre 1 000 et 2 000 postes en janvier 2015 à la suite de difficultés économiques (-14 % de bénéfice au 3e trimestre 2014)[31].
42
+
43
+ En avril 2015, l'entreprise lance une offre d'acquisition sur l'entreprise de boisson chinoise, China Culiangwang Beverages, filiale de China Culiangwang, pour 400 millions de dollars[32]. En janvier 2016, elle acquiert une participation de 40 % dans Chi, une entreprise nigériane de jus de fruit et de boissons[33].
44
+
45
+ La formule du Coca-Cola actuelle n'est pas communiquée par la firme au nom du secret industriel. Celle de Pemberton, ayant fait l'objet d'un brevet, est en revanche maintenant dans le domaine public, bien qu'interdite de fabrication compte tenu de ses ingrédients. La firme, depuis sa création, entretient un certain mystère sur sa recette[34]. Le document repose depuis 2011 dans le musée de l'entreprise, World of Coca-Cola, situé à Atlanta[35].
46
+
47
+ La fiche officielle du produit annonce simplement de l'eau gazéifiée, du sucre (sirop de maïs à haute teneur en fructose ou saccharose selon les pays), le colorant caramel E150d, de l'acide phosphorique comme acidifiant, des extraits végétaux et un arôme caféine[37]. Néanmoins, d'après William Reymond (auteur du livre Coca-Cola, L'enquête interdite[9]), on peut trouver sur Internet et dans son livre la recette de la boisson, comprenant notamment un mélange de sucre, d’acidifiants (acide phosphorique E338, acide citrique E330, dioxyde de carbone E290, acide benzoïque E210 ou du benzoate de sodium E211 actifs contre les champignons, dioxyde de soufre E220 actif contre les bactéries), d'huiles essentielles stabilisées par un émulsifiant (glycérine E442) ou par la gomme arabique E414, de caféine, vanille et du colorant caramel E150d au sulfite d'ammonium [38].
48
+
49
+ Il s'agit là, cependant, d'un secret qui ne concerne que le procédé de fabrication. Pour ce qui est des ingrédients, des chimistes ont une liste parfaitement quantifiée depuis l'invention des techniques de chromatographie.
50
+
51
+ Sa saveur particulière provient principalement du mélange de sucre et des essences d'orange, citron et vanille. Les autres ingrédients (acide phosphorique…) interviendraient moins dans son goût.
52
+
53
+ Un Coca-Cola normal (celui qui contient du sucre) contient un peu plus de 100g de sucre et 420 kcal par litre [39],[40]. Sa concentration en sucre est très proche du jus d'orange pressé (~110g/litre).
54
+
55
+ L'acide phosphorique, incorporé au taux de 0,05 %, confère au Coca un pH de 2,48[41]. Il faut savoir cependant que l'ingestion répétée d'acide phosphorique est connue en médecine pour entraver le fonctionnement des reins et favoriser les calculs rénaux. Des chercheurs américains ont interrogé 500 personnes pour lesquelles une insuffisance rénale a été récemment diagnostiquée ; ils constatent à partir de la description de leur régime alimentaire qu'à partir de deux verres consommés par jour, le risque d'insuffisance rénale est multiplié par deux. Il en est de même avec le Coca-Cola Light. En revanche, aucune association n'a été trouvée avec les autres sodas, ce qui renforce la suspicion à l'encontre de l'acide phosphorique[42]. À la suite de ces suspicions, l'ESFA a réexaminé l'apport maximal tolérable de phosphore et a conclu qu'il n'y avait pas de corrélation significative entre la consommation de phosphore (dont l'acide phosphorique) et les effets indésirables dont cet additif pouvait être accusé (notamment la perturbation dans l'équilibre du calcium dans l'organisme ou risque d'atteinte rénale)[43]. Chaque fabricant sous licence de la boisson reçoit le concentré en poudre dans de gros flacons et se contente d'y ajouter l'eau, le sirop de fructose et le gaz. Comme l'eau n'a pas tout à fait le même goût dans les différentes régions, celle-ci est nano-filtrée afin de neutraliser son goût partout dans le monde. On peut trouver que celui du Coca-Cola varie entre différents pays, cela n'est dû qu'à une différence de dosage dans les recettes, par exemple la boisson en Espagne sera plus sucrée qu'en France. L'effet stimulant originel est alors produit par les feuilles de coca et par la caféine des noix de kola. En 1906, le Coca-Cola, vendu comme tonique pour le cerveau, fut quasiment privé de cocaïne (1/400e de grain par once de sirop), cette proportion persistant jusqu'en 1929[44]. La technologie a désormais supprimé toute trace de cocaïne. Cependant, l'utilisation de feuille de coca, est toujours présente[45]. 159 tonnes de feuilles de coca ont été achetées à la Bolivie en 2002[46] pour subir une « décocaïnisation » grâce à la Stepan Company. La caféine subsiste avec un taux réduit pour que la boisson conserve sa dimension stimulante.
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+ La société Coca-Cola est le plus grand consommateur mondial d'extrait de vanille naturelle. Ainsi, quand une nouvelle formule fut utilisée en 1984 pour le New Coke, l'économie de Madagascar s'écroula[9]. En effet, la nouvelle formule utilisait un substitut synthétique (la vanilline) et les achats d'extrait de vanille furent divisés par deux. Inversement, la sortie récente d'une formule à l'éthylvanilline a fait monter les prix. La vanilline reproduit exactement la molécule principale de l'arôme de vanille naturelle. La plus grande richesse de bouquet de la vanille naturelle est due à la présence d'autres composés aromatiques.
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+ Un article paru le 18 février 1979 dans The Atlanta Journal-Constitution raconte que le journaliste Charles Salter prétend avoir retrouvé dans un document datant de 1910 des notes de Pemberton décrivant la recette secrète[47],[48].
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+ La composition du Coca-Cola varie en fonction des réglementations applicables et des pays.
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+ Dans des pays comme la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie, des sucres moins chers sont utilisés[49],[50], comme l'isoglucose (glucose d'amidon de maïs) accusé de favoriser l'obésité et le diabète. Cependant, aucun lien de causalité n'a aujourd'hui été démontré entre consommation d'isoglucose et apparition de l'obésité, les spécialistes s'attachant à dire que l'origine de cette maladie est multifactorielle[51].
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+ Au Mexique, du sucre de canne est utilisé au lieu du sirop de maïs à haute teneur en fructose. Selon ses consommateurs, ce changement donnerait à la boisson un goût « plus naturel »[52].
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+ La teinte caramel est obtenue à l'aide du colorant caramel au sulfite d'ammonium E150d. Ce colorant chimique est sujet à débat[53],[54] du fait de la présence d'un résidu de fabrication, le 4-méthylimidazole 4-MEI, reconnu toxique et cancérigène possible[55]. Les évaluations des agences sanitaires sont aujourd'hui différentes suivant les pays (l'Europe est moins contraignante[56]), et un état comme la Californie a adopté début 2012 une DJA très faible (29 µg par jour).
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+ Cependant, l'EFSA a réexaminé en 2011 la sécurité du caramel colorant E150d en s'appuyant sur les études récentes et en prenant en compte la présence du 4-MEI. Elle a conclu que l'étude utilisée en Californie montrant un effet cancérigène pour ce composé était biaisée et ne pouvait être prise en compte. Il a ainsi été établi que ce colorant dans les conditions d'utilisation réglementaires, ne présente pas de risque. Il est donc autorisé.
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+ Le 8 mars 2012, Coca-Cola annonce qu'il a demandé à ses fournisseurs de baisser la teneur en 4-MEI pour l'ensemble des États-Unis[57].
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+ D'après le CSPI (Center for Science in the Public Interest), en juin 2012, les doses de 4-MEI sont les suivantes pour une canette de 33 cl achetée dans le commerce[58] : 56 µg en Chine, 267 µg au Brésil, 145 µg au Royaume-Uni, 144 µg à Washington aux États-Unis, et 4 µg en Californie.
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+ Dans le documentaire d'Olivia Mokiejewski[59], le scientifique du CSPI donne les chiffres pour la France (normal : 79 µg, Light : 103 µg) et déclare que la consommation d'un Coca-Cola par jour (sans précision de la dose de 4-MEI) aboutirait à un cas de cancer (leucémie) pour 50 000 personnes. À relativiser avec les dangers du sucre signalés par le pédiatre Robert Lustig qui constate que des enfants de 8 à 10 ans ont aujourd'hui les mêmes maladies que des personnes de 60 ans. D'après lui, la consommation de boissons sucrées, si elle n'est pas compensée par une heure de sport par canette, est dommageable sur la durée de vie (attaque cardiaque, AVC, démence, diabète, obésité). Ainsi, deux canettes (2 × 13 g de sucre) par jour réduiraient la durée de vie de 20 ans (comme deux paquets de cigarettes). Les consommateurs ne souhaitant pas consommer de sucre via les sodas peuvent cependant consommer les formules Light et Zero qui sont sans sucres et sans calories.
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+ La Coca-Cola Company a décliné son produit phare essentiellement dans les années 1980 et dans les années 2000. Dans les années 80, trois déclinaisons principales sont lancées : « Light » (ou « Diet »), sans sucre, en 1982 ; « Sans caféine » en 1983 ; et « Cherry », arôme cerise, en 1985. Une formule alternative a également été lancée en 1985, « New » (ou « Coke II »), arrêtée depuis.
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+ Les années 2000 ont vu la commercialisation de nombreuses déclinaisons : « Standard et Light Lemon » (arôme citron) et « Vanille » en 2002 ; « Light Lime » (arôme citron vert), « Raspberry » (arôme framboise) et « Zero » (sans sucre) en 2005 ; « Black Cherry Vanilla » (arômes cerise noire et vanille), « BlāK » (arôme café, arrêté depuis car produit trop de niche, n'ayant pas trouve sa cible) et « Citra » (arôme agrumes) en 2006 ; et « Light Orange sanguine » en 2007. Par la suite, « Life », à teneur réduite en sucre (30 % de stevia, puis 40 % dans la version 2), est mise sur le marché en 2013 (Le Royaume-Uni est le premier à annoncer l'arrêt du Life à compte de juin 2017, à la suite de l'effondrement des ventes depuis 2015. D'autres pays devraient suivre).
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+ Les déclinaisons Light et Zero sont toutes les deux sans sucre. Les deux produits sont presque identiques en dehors d'un additif et peut-être d'extraits végétaux. La principale différence tient du marketing[60]. Ces deux déclinaisons ont leurs propres sous-gammes, reprenant en grande partie les autres déclinaisons de la gamme principale (Sans caféine, etc.).
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+ La publicité pour Coca-Cola a significativement affecté la culture américaine[réf. souhaitée]. Elle est fréquemment créditée pour avoir popularisé et standardisé l'image du Père Noël moderne avec sa barbe blanche et ses habits rouges (son pantalon et sa tunique doublés de fourrure blanche), grâce à l'illustrateur Haddon Sundblom qui fut désigné en 1931 par l'entreprise d'Atlanta pour créer un nouveau Père Noël/Santa Claus plus commercial et inviter le consommateur à boire du coca-cola en plein hiver[61],[62]. La société est partenaire d'évènements sportifs internationaux : Jeux olympiques depuis 1928, Coupe du monde de football depuis 1978[réf. nécessaire].
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+ De nombreuses personnalités ont participé à la promotion de la marque, la première collaboration officielle connue étant celle de l'actrice et chanteuse américaine Hilda Clark en 1901[63].
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+ L'anniversaire des 125 ans de la marque en 2011 a été l'occasion d'une campagne publicitaire mondiale, de plus grande ampleur en France. Un « Coca Store » est ouvert de manière temporaire à Paris[64].[pertinence contestée]
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+ Depuis la fin du mois d'avril 2015, l'entreprise a lancé, dans le cadre de son opération « Share A Coke », une nouvelle campagne destinée aux aveugles et malvoyants[65] du Mexique. Alors que l'on pouvait faire inscrire le prénom d'une personne chère sur les canettes, il est aujourd'hui possible pour les habitants de ce pays d'y faire graver ce même prénom en braille pour convenir ainsi aux personnes souffrant de cécité.[pertinence contestée]
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+ Chaque jour, en 2015, environ 1,9 milliard de boissons sont vendues dans le monde[67]. La progression de la consommation au Mexique est la plus spectaculaire, passant de 275 à 728 cannettes par habitant et par an de 1992 à 2012, dépassant celle des États-Unis, des Britanniques, des Chinois et des Indiens réunis[68].
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+ Au fil des années, de nombreux sodas, ou colas alternatifs, ont fait concurrence à Coca-Cola. Ils incluent notamment : Kofola dès 1962, Selecto, Mecca Cola, Alp'Cola, Anjou Cola, la Loère Colas (en Touraine), le Montania Cola (en Haute-Savoie et Savoie), le Sowest Cola (sud ouest de la France) , le Breizh Cola (en Bretagne), Auvergnat Cola (en Auvergne), Colà-Occitan (en Languedoc-Roussillon), Biper Cola (cola basque), China Cola, Chtilà Cola, Cola'rdeche, Colt Cola (Aveyron), Corsica Cola, Dr Pepper, Elsass Cola, Meuh Cola, Pepsi-Cola, Sinalco Cola, Virgin Cola, Royal Crown Cola, Berry Cola, Ubuntu Cola, Vendée Cola, Vitamont Cola (bio et équitable), Kik Cola (Québec), et Ice (Boisson économique d'origine Marocaine).
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+ En Chine populaire, Coca-Cola est concurrencé par Wahaha et Jiaduobao fabriquant respectivement de l'eau purifiée et des thés aux herbes[69].
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+ Coca-Cola est accusé par un syndicat colombien d'être impliqué dans l'assassinat de sept syndicalistes par des milices paramilitaires d'extrême-droite, notamment à Barrancabermeja[70]. Le directeur américain de l'usine aurait menacé de mort les syndicalistes de son entreprise, avant d'ordonner l'assassinat de l'un d'entre eux, Isidro Segundo Gil[71]. Ces accusations donnent lieu à un boycott de la marque début 2006. À la suite de ces accusations, plusieurs établissements scolaires des États-Unis, d'Europe et du Canada n'ont pas renouvelé leur contrat avec cette société et les fonds de pension des employés de la ville de New York, qui possèdent des actions de cette société, ont demandé que l'entreprise finance une enquête indépendante composée de représentants américains et colombiens des droits de l'homme.
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+ La multinationale tente d’interdire la diffusion d’un film documentaire dénonçant ses pratiques en Colombie, voire son implication dans le meurtre de plusieurs syndicalistes, et elle menace le festival international du film des droits de l’homme de Paris de poursuites judiciaires[72].
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+ Coca-Cola a été également fortement contestée en Inde, notamment au Kerala, où elle est alors accusée d'assécher des nappes phréatiques pour fabriquer son soda, au détriment des paysans locaux[73].
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+ À San Cristóbal de Las Casas au Mexique, où une usine a été implantée dans les années 1980, la production de Coca-Cola nécessiterait le pompage d'environ 750 000 litres par jour dans les nappes phréatiques de la ville, soit un volume qui permettrait d'alimenter 10 000 habitants par jour, d'après l'hydrologue Antonio Garcia[74]. Certaines communautés auraient vu leurs ressources en eau diminuer depuis l'implantation de cette usine. L'entreprise nie cependant être la
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+ cause des coupures d'eau affectant ces communautés[75].
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+ En 2003 et 2006, le Centre pour la science et l'environnement (CSE), une organisation non gouvernementale localisée à New Delhi, a constaté que les boissons produites par PepsiCo et Coca-Cola Company en Inde présentaient un niveau dangereusement élevé de pesticides[76]. Les deux sociétés ont alors soutenu que leurs boissons sont sûres pour la consommation et ont annoncé que le niveau de pesticides dans leurs produits serait inférieur à celui de produits de consommation courante tels que le thé, les fruits ou les produits laitiers. Dans l'État indien du Kerala, la vente et la production de Pepsi-Cola — ainsi que d'autres boissons non alcoolisées — ont été interdites. Cinq autres États indiens ont annoncé des interdictions partielles de boissons dans les écoles, les universités et les hôpitaux. Le vendredi 22 septembre 2006, la Cour suprême du Kerala a levé cette interdiction considérant que seul le gouvernement fédéral est alors habilité à interdire la commercialisation de produits alimentaires[77]
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+ En octobre 2013, la société inaugure une co-entreprise, Infineo, fondée avec APPE (leader du PET en Europe) pour 8,7 millions d'euros. Implantée en Bourgogne, la co-entreprise permet de recycler les bouteilles de Coca-Cola pour en faire des granulés de plastique recyclables[78].
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+ Le 5 juin 2014, Coca-Cola et Danone annoncent un investissement commun dans Avantium, une entreprise technologique qualifiée de « chimie verte » (chimie du végétal). Avantium a mis au point un procédé de fabrication de polymères PEF (Poly-éthylène-furanoate) à partir de carbohydrates extraits de résidus agricoles, de grains ou de plantes pour fabriquer du « bioplastique »[79].
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+ Le journaliste William Reymond, dans son livre Coca-Cola, L'enquête interdite (2006), affirme que, durant la Seconde Guerre mondiale, la marque aurait entretenu de bonnes relations avec le régime nazi par l'intermédiaire de son représentant Max Keith (alors que la marque prétendait s'être retirée en 1939). C'est d'ailleurs sous le Troisième Reich, alors que le blocus empêchait l'acheminement des ingrédients de sa boisson, que la marque inventa le Fanta afin de pouvoir maintenir une bonne relation commerciale avec le régime nazi. Cette nouvelle boisson est donc, à l'origine, un « Coca-Cola » sans la formule secrète. La firme jouant sur les deux tableaux a mis de côté son intégrité afin de ne pas souffrir de la défaite d'un des deux camps.
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+ Plus tard, de nombreuses rumeurs associent l'entreprise et des régimes dictatoriaux en Amérique du Sud[80]. Par ailleurs, Vicente Fox, président de la République du Mexique de 2000 à 2006, a été président de la compagnie Coca-Cola pour le Mexique[81] et l'Amérique latine. La manne financière est trop importante et la marque s'implante sur tous les continents devenant une des marques les plus connues au monde.
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+ En 2011, le groupe Coca-Cola s'oppose vigoureusement à l'entrée en vigueur de la taxe sur les sodas fixée au premier janvier 2012 par le gouvernement français[82].
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+ La corruption[réf. nécessaire] aurait été permise grâce à Dominique Reiniche, à la tête de Coca-Cola Europe entre 2005 et 2014[83].
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+ Selon le journal Le Point, la multinationale aurait versé 50 000 euros à la ville de Meaux que dirige Jean-François Copé pour exposer au musée de la Grande Guerre du pays de Meaux une bouteille censée être trouvée dans les tranchées de la Meuse et qui daterait de 1917 mais qui n'aurait en réalité que peu de valeur (20 Dollars[84]). La bouteille ne sera jamais exposée[82]. Le député Jean-François Copé défend alors les positions de la multinationale américaine, et va jusqu’à menacer la députée Valérie Boyer de la faire échouer à la prochaine élection[84]. Les médias révèlent que Coca-Cola est également client pour un montant de 120 000 euros de l'entreprise Bygmalion, fondée par Bastien Millot et Guy Alvès, deux proches de Jean-François Copé, et impliquée dans un grave scandale de financement politique et de fausses facturations lors de la campagne de Nicolas Sarkozy[84],[85].
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+ En août 2015, une enquête du New York Times révèle que Coca-Cola a financé des études scientifiques pour nier les méfaits de leurs boissons sur la santé[86].
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+ L'entreprise est ainsi derrière le lancement d'une association baptisée « Global Energy Balance Network » ; au total, la société spécialisée dans les boissons non alcoolisées aurait offert plus de 5 millions d'euros à ses chercheurs pour publier de fausses informations[86],[87]. Le groupe d'experts, après plusieurs mois de polémique, s'est finalement dissous de lui-même[88].
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+ Une étude académique publiée en mai 2019 a analysé cinq contrats conclus entre Coca-Cola et des universitaires américains et canadiens[89],[90]. Bien que les contrats ne donnent pas de consignes sur les résultats à obtenir, l'étude montre que Coca-Cola possède un pouvoir de contrôle important sur les recherches effectuées. La firme se réserve, par exemple, le droit d’interrompre les contrats sans motif. Sarah Steele, qui a dirigé l'étude, explique que cela revient à pouvoir interrompre l'étude à tout moment si les conclusions ne sont pas dans l'intérêt de l'entreprise. Coca-Cola pouvait également censurer tout ce qui relève de l’« information confidentielle » et, à ce titre, demander l'arrêt des recherches et la destruction de tous les documents[89].
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+ Selon Cash investigation, Coca-Cola finance des études publiées dans les médias par des organismes de recherche. La firme a, par exemple, cofinancé une étude du CRÉDOC qui affirme alors qu'il n'existe pas de corrélation entre la consommation de sodas et l'obésité[91],[92]. Elle a ensuite repris sur son propre site cette affirmation du CRÉDOC[93], en n'indiquant toutefois pas sur cette page que c'est la firme qui a financé cette étude.
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+ En 2016, l'ONG Foodwatch contraint Coca-Cola à publier ses financements en France. Ces données — mises à jour depuis — ont été analysées par Le Monde en 2019 et révèlent que la firme a versé plus de 8 millions d'euros depuis 2010 à des experts, des organisations médicales, sportives ou évènementielles[94]. Des diététiciens et médecins ont ainsi été payé pour écrire des articles ou présenter des conférences sur l'aspartame, l'hydratation, ou l'absence de relations entre consommation de boisson sucrée et prise de poids. Coca-Cola a également financé des conférences réunissant des professionnels de santé, comme le salon Dietecom qui a reçu plus de 140 000 € entre 2010 et 2017. Parmi les organismes financés, on compte notamment la Société Française de Médecine du Sport (80 000 € entre 2010 et 2016) et l'association française des médecins et nutritionnistes (135 000 € entre 2010 et 2018)[94].
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+ Coca-Cola a financé trois projets de recherche pour un montant de 2,4 millions d'euros. Le premier a été mené par la société CreaBio, qui a reçu 930 000 € pour un projet de recherche sur les édulcorants intenses. Les résultats de l'étude concluent qu'il n'existe aucune différence entre les boissons édulcorées et l'eau en terme d'effet sur « l’appétit, l’apport énergétique et les choix alimentaires ». Le second projet porte sur le même sujet et a été mené au CHU de Rennes, par l'Institute for European Expertise in Physiology (IEEP) qui a bénéficié de près de 720 000 € de la part de Coca-Cola[94].
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+ Some critics will say Coca-Cola made a marketing mistake. Some cynics will say that we planned the whole thing. The truth is we are not that dumb, and we are not that smart.
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+ http://www.coca-cola-france.fr/brands/coca-cola/
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+ Coca-Cola, parfois abrégé Coca ou Cola dans les pays francophones ou Coke en Amérique du Nord et dans certains pays européens et africains, est une marque nord américaine de soda de type cola fabriquée par The Coca-Cola Company. Cette marque a été déposée en 1886. Ce nom provient de deux ingrédients utilisés pour sa composition originelle : la feuille de coca et la noix de kola.
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+ Feuille de coca.
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+ Noix de kola.
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+ Damiana.
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+ À la fin de la guerre de Sécession à laquelle il participe, John Pemberton est pharmacien à Columbus (Géorgie) et possède un petit laboratoire à Bay City (Michigan). En 1870, il s'installe à Atlanta, le marché étant plus important que celui de Columbus et de Bay City. Vétéran de la guerre de Sécession, John Pemberton a contracté une addiction à la morphine à la suite du traitement des douleurs dues à ses blessures. Il est alors à la recherche d'une boisson qui pourrait lui permettre de se désintoxiquer progressivement[2].
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+ La première recette ancêtre du Coca-Cola, le French Wine Coca, est inventée par John Pemberton en 1885. Il s'agit d'une boisson alcoolisée à base de coca, de noix de kola et de damiana. Pemberton s'est probablement inspiré[3],[4] de la recette du vin Mariani (d'où l'appellation French Wine Coca), un mélange de vin de Bordeaux et de feuille de coca créé par le pharmacien corse Angelo Mariani en 1863. La vente du French Wine Coca se poursuivra jusqu'à la mort de Pemberton en 1888.
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+ Le 25 novembre 1885, le maire d'Atlanta organise un référendum sur la question de l'interdiction de l'alcool dans la ville. Atlanta devient une ville « sèche » pour une période d'essai de deux ans durant lesquels la vente d'alcool est interdite. Ainsi, l'enjeu pour la jeune compagnie sera d'offrir une boisson sans alcool, tranchant avec les orangeades et procurant les effets du bourbon[5]. Pemberton va développer une version sans alcool de sa boisson, mais toujours avec la coca, son principal ingrédient actif, qui subsistera dans la recette jusqu'à la fin du XIXe siècle. Pemberton s'associe à Frank Robinson, un comptable de formation et surtout, un homme ambitieux[6]. Il le rencontre en présence de son associé Ed Holland en 1885. De cette association, naît officiellement la marque Coca-Cola et la Pemberton Chemical Company. Frank Robinson est, pour certains, l'initiateur de la création du nom de la nouvelle boisson[7], de la calligraphie spencerienne de son logo et l'initiateur d'un recours massif à la publicité[8]. Le 6 juin 1887, Pemberton fait inscrire la marque au registre du commerce, ce qui fait de lui l'unique propriétaire et cela aux dépens de ses anciens associés. La même année, l'homme d'affaires Asa Griggs Candler achète Coca-Cola à Pemberton pour 2 300 dollars, profitant, avec Frank Robinson, de la maladie de Pemberton pour la lui racheter de force[9]. Il va, à l'aide d'une campagne marketing intense, donner son essor à la boisson. Elle est mise en bouteille pour la 1re fois en 1894 par Joe Biedenharn, dans l'arrière salle d'une fabrique de confiseries, à Vicksburg, dans le Mississippi.
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+ Officiellement, la boisson ne contient plus de cocaïne depuis 1903, mais après un contrôle surprise de la US Food, Drug and Insecticide sur le produit, il s'avère qu'on en détecte encore des traces après 1929[10]. Des recherches scientifiques montrent qu'un verre de Coca-Cola en 1886 contenait environ neuf milligrammes de cocaïne[11]. En 1911, le directeur du Bureau de chimie du département de l'agriculture américain Harvey Washington Wiley (en) affronte la firme et son important service de chercheurs, l'accusant d'user à tort du nom de Coca-Cola alors qu'elle ne contient plus de cocaïne et également d'utiliser illégalement de la caféine comme additif. L'affaire se termine en 1916 devant la Cour suprême qui exige que l'entreprise paye les frais de justice et réduise le taux de caféine de son soda. Cette affaire juridique marque un jalon important dans l'élaboration de normes sur l'étiquetage[12].
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23
+ Coca-Cola s'est implantée en France en 1919[13],[14]. Après la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, les soldats américains mobilisés en attente dans des camps de transit, doivent embarquer vers les États-Unis. Un Américain habitant la France, Raymond Linton, a l'idée de vendre la boisson à ses compatriotes. Raymond Linton livre son témoignage sur les premières livraisons : « Le premier envoi de Coca-Cola vers la France est arrivé à Bordeaux, au printemps 1919[15],[16]. Si les tonneaux pouvaient parler, je serais effrayé à l'idée de ce que des milliers de tonneaux de vin passant par le port auraient à dire à ces premiers tonneaux rouges et nul doute que ces tonneaux rouges auraient également beaucoup de choses à dire […] Les services de la douane n'avaient pas un tel produit sur leurs listes et ils refusaient de m'écouter quand je leur expliquais que ce n'était pas de l'extrait de coca. Ils furent même très surpris lorsque leurs chimistes fournirent les résultats des analyses[17]. » Le succès des ventes aux soldats américains poussèrent l'entreprise à s'implanter à Paris, le 11 juillet 1919. Mais la production française ne débuta qu'en 1921.
24
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+ En 1933, le café de l'Europe à Paris, près de la gare Saint-Lazare propose une nouvelle boisson, le Coca-Cola[18].
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+ Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne du Troisième Reich représente le second marché de la compagnie Coca-Cola après les États-Unis, avec une production de plus de cent millions de bouteilles[19]. En 1928, Robert Woodruff, alors président de la compagnie, participa à deux soirées privées organisées par Göring et Goebbels. Son séjour dépassa donc le cadre de la banale visite de courtoisie aux dignitaires d'un pays au marché important[20]. Max Keit, responsable de la compagnie en Allemagne entre autres et proche du pouvoir politique ainsi que Nicholas Rouks, directeur des ventes outre-Atlantique, plaçaient des publicités pour son soda, dès qu'un magazine mettait le Führer en couverture, mais aussi dans les pages de Die Wehrmacht, le périodique de l'armée allemande, ou encore à la radio où le jingle Coca-Cola est souvent le premier spot publicitaire suivant le Reichsrundfunk, le journal d'information du IIIe Reich[19],[21]. En 1937, Coke est l'une des attractions d'une exposition berlinoise à la gloire des ouvriers du Reich[22].
28
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+ À cette époque, la firme entreprend une stratégie d'expansion et pour la compagnie, le marché européen se doit de poursuivre son commerce même pendant la guerre. Cela explique la vente de la boisson en France et en Allemagne, alors qu'en 1942, l'administration F.D. Roosevelt accorda à la firme d'Atlanta le statut de « fournisseur de guerre », ce qui lui permit d'échapper à la restriction sur le sucre aux États-Unis. Ce fut la même chose en Allemagne[9].
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+ Le Coca-Cola peut s'identifier à la « bouteille à contours », conçue en 1915 par Earl R. Dean (en)[23]. Cependant, la bouteille à contours avec le logo que l'on connait n'est reconnue comme une propre marque commerciale par l'office américain des brevets qu'en 1960, bien qu'un brevet fût apparemment déposé en 1916. La boisson et ses campagnes publicitaires ont eu un impact significatif sur la culture américaine[réf. souhaitée]. Une rumeur affirme que la société a créé l'image moderne du Père Noël sous les traits d'un vieil homme habillé en rouge et blanc, autrefois vert et rouge. Toutefois, si les campagnes publicitaires d'hiver dans les années 1930 ont repris cette image, le personnage était déjà connu auparavant[24]. Les campagnes publicitaires montrant des pin-ups, contributions d'artistes tels que Bradshaw Crandell, ou Gil Elvgren, ont aussi beaucoup contribué à la reconnaissance de la marque[réf. souhaitée]. D'autre part, l'entreprise comprend très tôt les retombées médiatiques qu'elle pouvait tirer des évènements sportifs[réf. souhaitée]. Elle est présente sur les Jeux olympiques depuis les Jeux olympiques d'été de 1928[25]. Cette qualité de partenaire « historique » du mouvement olympique n'est sans doute pas innocente dans le choix de la ville d'Atlanta pour l'organisation des Jeux olympiques d'été de 1996[réf. nécessaire]. Coca-Cola est aujourd'hui partenaire des principaux événements sportifs (Jeux olympiques, Coupe du monde de football, Tour de France jusqu'aux années 2000).
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+ Dans les années 1980, l'entreprise annonce la modification définitive de la formule utilisée pour la fabrication de sa boisson. L'origine de cette décision serait des tests en aveugle montrant que les gens préfèrent la boisson concurrente Pepsi-Cola. Le Pepsi utilise plus d'essence de citron, moins d'essence d'orange et la vanilline à la place de la vanille[réf. nécessaire]. La nouvelle boisson, nommée New Coke aux États-Unis, est testée en aveugle et se trouve préférée à la recette originelle[9]. Malgré ces tests concluants et une très grosse campagne publicitaire, la nouvelle recette est un fiasco commercial. Le 10 juillet 1985, la société relance l'ancienne formule sous le nom de Coca-Cola Classic (en fait, le Classic utilise du sucre de maïs au lieu du sucre de canne de la boisson d'origine, mais cela ne modifierait pas le goût du produit). Le résultat est surprenant : les ventes totales des deux boissons sont plus importantes. Parce qu'une stratégie d'évolution de la formule du produit étalée sur le temps aurait probablement été plus efficace, certains[Qui ?] suspectent que la société a volontairement orchestré ces changements abrupts afin de présenter un nouveau produit qui revivifierait l'attrait pour la ligne classique. Le président de l'entreprise, Donald Keough (en) répondra : « Nous n'étions ni assez intelligents ni assez stupides pour cela[26]. »
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+ En 1985, l'entreprise lance une nouvelle formule et la baptise New Coke, mais le public n'accepte pas ce changement. Le Coca-Cola Classic est relancé avec l'ancienne formule (excepté le sucre de canne remplacé par du sucre de maïs). Il s'avèrera ensuite que l'opération visait principalement à libérer la firme d'engagements tarifaires contraignants avec ses clients du marché de gros : le produit n'existant plus, la firme reprenait sa liberté ; le changement remplaçait aussi la vanille (Coca-Cola achetait 50 % de la production de vanille de Madagascar) par de la vanilline moins chère, à l'instar de Pepsi[27].
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+ Trois ans après son lancement, en mars 2009, la marque annonce au magazine LSA qu'elle va cesser « la production et la commercialisation » du Coca-Cola BlāK. Les ventes n'auraient jamais été au rendez-vous avec moins de 1 % du marché français des boissons pétillantes[28].
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+ En 2012, les deux seuls pays où le Coca-Cola ne peut être commercialisé, du moins officiellement, sont la Corée du Nord et Cuba, en raison de l'embargo commercial auquel ils sont soumis de la part des États-Unis (respectivement depuis 1950 et 1962)[29]. Le 5 février 2014, le groupe investit 1,25 milliard de dollars USD pour prendre 10 % du capital de Green Mountain Coffee Roasters, spécialisé dans la fabrication de machines à soda. L'objectif est de concevoir ensemble « une machine de fabrication de sodas à domicile, avec un système de dosettes » de la marque[30].
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+ Le 24 décembre 2014, le Wall Street Journal annonce que l'entreprise prévoit de supprimer entre 1 000 et 2 000 postes en janvier 2015 à la suite de difficultés économiques (-14 % de bénéfice au 3e trimestre 2014)[31].
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+ En avril 2015, l'entreprise lance une offre d'acquisition sur l'entreprise de boisson chinoise, China Culiangwang Beverages, filiale de China Culiangwang, pour 400 millions de dollars[32]. En janvier 2016, elle acquiert une participation de 40 % dans Chi, une entreprise nigériane de jus de fruit et de boissons[33].
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+ La formule du Coca-Cola actuelle n'est pas communiquée par la firme au nom du secret industriel. Celle de Pemberton, ayant fait l'objet d'un brevet, est en revanche maintenant dans le domaine public, bien qu'interdite de fabrication compte tenu de ses ingrédients. La firme, depuis sa création, entretient un certain mystère sur sa recette[34]. Le document repose depuis 2011 dans le musée de l'entreprise, World of Coca-Cola, situé à Atlanta[35].
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+ La fiche officielle du produit annonce simplement de l'eau gazéifiée, du sucre (sirop de maïs à haute teneur en fructose ou saccharose selon les pays), le colorant caramel E150d, de l'acide phosphorique comme acidifiant, des extraits végétaux et un arôme caféine[37]. Néanmoins, d'après William Reymond (auteur du livre Coca-Cola, L'enquête interdite[9]), on peut trouver sur Internet et dans son livre la recette de la boisson, comprenant notamment un mélange de sucre, d’acidifiants (acide phosphorique E338, acide citrique E330, dioxyde de carbone E290, acide benzoïque E210 ou du benzoate de sodium E211 actifs contre les champignons, dioxyde de soufre E220 actif contre les bactéries), d'huiles essentielles stabilisées par un émulsifiant (glycérine E442) ou par la gomme arabique E414, de caféine, vanille et du colorant caramel E150d au sulfite d'ammonium [38].
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+ Il s'agit là, cependant, d'un secret qui ne concerne que le procédé de fabrication. Pour ce qui est des ingrédients, des chimistes ont une liste parfaitement quantifiée depuis l'invention des techniques de chromatographie.
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+ Sa saveur particulière provient principalement du mélange de sucre et des essences d'orange, citron et vanille. Les autres ingrédients (acide phosphorique…) interviendraient moins dans son goût.
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+ Un Coca-Cola normal (celui qui contient du sucre) contient un peu plus de 100g de sucre et 420 kcal par litre [39],[40]. Sa concentration en sucre est très proche du jus d'orange pressé (~110g/litre).
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+ L'acide phosphorique, incorporé au taux de 0,05 %, confère au Coca un pH de 2,48[41]. Il faut savoir cependant que l'ingestion répétée d'acide phosphorique est connue en médecine pour entraver le fonctionnement des reins et favoriser les calculs rénaux. Des chercheurs américains ont interrogé 500 personnes pour lesquelles une insuffisance rénale a été récemment diagnostiquée ; ils constatent à partir de la description de leur régime alimentaire qu'à partir de deux verres consommés par jour, le risque d'insuffisance rénale est multiplié par deux. Il en est de même avec le Coca-Cola Light. En revanche, aucune association n'a été trouvée avec les autres sodas, ce qui renforce la suspicion à l'encontre de l'acide phosphorique[42]. À la suite de ces suspicions, l'ESFA a réexaminé l'apport maximal tolérable de phosphore et a conclu qu'il n'y avait pas de corrélation significative entre la consommation de phosphore (dont l'acide phosphorique) et les effets indésirables dont cet additif pouvait être accusé (notamment la perturbation dans l'équilibre du calcium dans l'organisme ou risque d'atteinte rénale)[43]. Chaque fabricant sous licence de la boisson reçoit le concentré en poudre dans de gros flacons et se contente d'y ajouter l'eau, le sirop de fructose et le gaz. Comme l'eau n'a pas tout à fait le même goût dans les différentes régions, celle-ci est nano-filtrée afin de neutraliser son goût partout dans le monde. On peut trouver que celui du Coca-Cola varie entre différents pays, cela n'est dû qu'à une différence de dosage dans les recettes, par exemple la boisson en Espagne sera plus sucrée qu'en France. L'effet stimulant originel est alors produit par les feuilles de coca et par la caféine des noix de kola. En 1906, le Coca-Cola, vendu comme tonique pour le cerveau, fut quasiment privé de cocaïne (1/400e de grain par once de sirop), cette proportion persistant jusqu'en 1929[44]. La technologie a désormais supprimé toute trace de cocaïne. Cependant, l'utilisation de feuille de coca, est toujours présente[45]. 159 tonnes de feuilles de coca ont été achetées à la Bolivie en 2002[46] pour subir une « décocaïnisation » grâce à la Stepan Company. La caféine subsiste avec un taux réduit pour que la boisson conserve sa dimension stimulante.
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+ La société Coca-Cola est le plus grand consommateur mondial d'extrait de vanille naturelle. Ainsi, quand une nouvelle formule fut utilisée en 1984 pour le New Coke, l'économie de Madagascar s'écroula[9]. En effet, la nouvelle formule utilisait un substitut synthétique (la vanilline) et les achats d'extrait de vanille furent divisés par deux. Inversement, la sortie récente d'une formule à l'éthylvanilline a fait monter les prix. La vanilline reproduit exactement la molécule principale de l'arôme de vanille naturelle. La plus grande richesse de bouquet de la vanille naturelle est due à la présence d'autres composés aromatiques.
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+ Un article paru le 18 février 1979 dans The Atlanta Journal-Constitution raconte que le journaliste Charles Salter prétend avoir retrouvé dans un document datant de 1910 des notes de Pemberton décrivant la recette secrète[47],[48].
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+ La composition du Coca-Cola varie en fonction des réglementations applicables et des pays.
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+ Dans des pays comme la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie, des sucres moins chers sont utilisés[49],[50], comme l'isoglucose (glucose d'amidon de maïs) accusé de favoriser l'obésité et le diabète. Cependant, aucun lien de causalité n'a aujourd'hui été démontré entre consommation d'isoglucose et apparition de l'obésité, les spécialistes s'attachant à dire que l'origine de cette maladie est multifactorielle[51].
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+ Au Mexique, du sucre de canne est utilisé au lieu du sirop de maïs à haute teneur en fructose. Selon ses consommateurs, ce changement donnerait à la boisson un goût « plus naturel »[52].
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+ La teinte caramel est obtenue à l'aide du colorant caramel au sulfite d'ammonium E150d. Ce colorant chimique est sujet à débat[53],[54] du fait de la présence d'un résidu de fabrication, le 4-méthylimidazole 4-MEI, reconnu toxique et cancérigène possible[55]. Les évaluations des agences sanitaires sont aujourd'hui différentes suivant les pays (l'Europe est moins contraignante[56]), et un état comme la Californie a adopté début 2012 une DJA très faible (29 µg par jour).
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+ Cependant, l'EFSA a réexaminé en 2011 la sécurité du caramel colorant E150d en s'appuyant sur les études récentes et en prenant en compte la présence du 4-MEI. Elle a conclu que l'étude utilisée en Californie montrant un effet cancérigène pour ce composé était biaisée et ne pouvait être prise en compte. Il a ainsi été établi que ce colorant dans les conditions d'utilisation réglementaires, ne présente pas de risque. Il est donc autorisé.
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+ Le 8 mars 2012, Coca-Cola annonce qu'il a demandé à ses fournisseurs de baisser la teneur en 4-MEI pour l'ensemble des États-Unis[57].
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+ D'après le CSPI (Center for Science in the Public Interest), en juin 2012, les doses de 4-MEI sont les suivantes pour une canette de 33 cl achetée dans le commerce[58] : 56 µg en Chine, 267 µg au Brésil, 145 µg au Royaume-Uni, 144 µg à Washington aux États-Unis, et 4 µg en Californie.
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+ Dans le documentaire d'Olivia Mokiejewski[59], le scientifique du CSPI donne les chiffres pour la France (normal : 79 µg, Light : 103 µg) et déclare que la consommation d'un Coca-Cola par jour (sans précision de la dose de 4-MEI) aboutirait à un cas de cancer (leucémie) pour 50 000 personnes. À relativiser avec les dangers du sucre signalés par le pédiatre Robert Lustig qui constate que des enfants de 8 à 10 ans ont aujourd'hui les mêmes maladies que des personnes de 60 ans. D'après lui, la consommation de boissons sucrées, si elle n'est pas compensée par une heure de sport par canette, est dommageable sur la durée de vie (attaque cardiaque, AVC, démence, diabète, obésité). Ainsi, deux canettes (2 × 13 g de sucre) par jour réduiraient la durée de vie de 20 ans (comme deux paquets de cigarettes). Les consommateurs ne souhaitant pas consommer de sucre via les sodas peuvent cependant consommer les formules Light et Zero qui sont sans sucres et sans calories.
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+ La Coca-Cola Company a décliné son produit phare essentiellement dans les années 1980 et dans les années 2000. Dans les années 80, trois déclinaisons principales sont lancées : « Light » (ou « Diet »), sans sucre, en 1982 ; « Sans caféine » en 1983 ; et « Cherry », arôme cerise, en 1985. Une formule alternative a également été lancée en 1985, « New » (ou « Coke II »), arrêtée depuis.
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+ Les années 2000 ont vu la commercialisation de nombreuses déclinaisons : « Standard et Light Lemon » (arôme citron) et « Vanille » en 2002 ; « Light Lime » (arôme citron vert), « Raspberry » (arôme framboise) et « Zero » (sans sucre) en 2005 ; « Black Cherry Vanilla » (arômes cerise noire et vanille), « BlāK » (arôme café, arrêté depuis car produit trop de niche, n'ayant pas trouve sa cible) et « Citra » (arôme agrumes) en 2006 ; et « Light Orange sanguine » en 2007. Par la suite, « Life », à teneur réduite en sucre (30 % de stevia, puis 40 % dans la version 2), est mise sur le marché en 2013 (Le Royaume-Uni est le premier à annoncer l'arrêt du Life à compte de juin 2017, à la suite de l'effondrement des ventes depuis 2015. D'autres pays devraient suivre).
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+ Les déclinaisons Light et Zero sont toutes les deux sans sucre. Les deux produits sont presque identiques en dehors d'un additif et peut-être d'extraits végétaux. La principale différence tient du marketing[60]. Ces deux déclinaisons ont leurs propres sous-gammes, reprenant en grande partie les autres déclinaisons de la gamme principale (Sans caféine, etc.).
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+ La publicité pour Coca-Cola a significativement affecté la culture américaine[réf. souhaitée]. Elle est fréquemment créditée pour avoir popularisé et standardisé l'image du Père Noël moderne avec sa barbe blanche et ses habits rouges (son pantalon et sa tunique doublés de fourrure blanche), grâce à l'illustrateur Haddon Sundblom qui fut désigné en 1931 par l'entreprise d'Atlanta pour créer un nouveau Père Noël/Santa Claus plus commercial et inviter le consommateur à boire du coca-cola en plein hiver[61],[62]. La société est partenaire d'évènements sportifs internationaux : Jeux olympiques depuis 1928, Coupe du monde de football depuis 1978[réf. nécessaire].
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+ De nombreuses personnalités ont participé à la promotion de la marque, la première collaboration officielle connue étant celle de l'actrice et chanteuse américaine Hilda Clark en 1901[63].
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+ L'anniversaire des 125 ans de la marque en 2011 a été l'occasion d'une campagne publicitaire mondiale, de plus grande ampleur en France. Un « Coca Store » est ouvert de manière temporaire à Paris[64].[pertinence contestée]
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+ Depuis la fin du mois d'avril 2015, l'entreprise a lancé, dans le cadre de son opération « Share A Coke », une nouvelle campagne destinée aux aveugles et malvoyants[65] du Mexique. Alors que l'on pouvait faire inscrire le prénom d'une personne chère sur les canettes, il est aujourd'hui possible pour les habitants de ce pays d'y faire graver ce même prénom en braille pour convenir ainsi aux personnes souffrant de cécité.[pertinence contestée]
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+ Chaque jour, en 2015, environ 1,9 milliard de boissons sont vendues dans le monde[67]. La progression de la consommation au Mexique est la plus spectaculaire, passant de 275 à 728 cannettes par habitant et par an de 1992 à 2012, dépassant celle des États-Unis, des Britanniques, des Chinois et des Indiens réunis[68].
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+ Au fil des années, de nombreux sodas, ou colas alternatifs, ont fait concurrence à Coca-Cola. Ils incluent notamment : Kofola dès 1962, Selecto, Mecca Cola, Alp'Cola, Anjou Cola, la Loère Colas (en Touraine), le Montania Cola (en Haute-Savoie et Savoie), le Sowest Cola (sud ouest de la France) , le Breizh Cola (en Bretagne), Auvergnat Cola (en Auvergne), Colà-Occitan (en Languedoc-Roussillon), Biper Cola (cola basque), China Cola, Chtilà Cola, Cola'rdeche, Colt Cola (Aveyron), Corsica Cola, Dr Pepper, Elsass Cola, Meuh Cola, Pepsi-Cola, Sinalco Cola, Virgin Cola, Royal Crown Cola, Berry Cola, Ubuntu Cola, Vendée Cola, Vitamont Cola (bio et équitable), Kik Cola (Québec), et Ice (Boisson économique d'origine Marocaine).
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+ En Chine populaire, Coca-Cola est concurrencé par Wahaha et Jiaduobao fabriquant respectivement de l'eau purifiée et des thés aux herbes[69].
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+ Coca-Cola est accusé par un syndicat colombien d'être impliqué dans l'assassinat de sept syndicalistes par des milices paramilitaires d'extrême-droite, notamment à Barrancabermeja[70]. Le directeur américain de l'usine aurait menacé de mort les syndicalistes de son entreprise, avant d'ordonner l'assassinat de l'un d'entre eux, Isidro Segundo Gil[71]. Ces accusations donnent lieu à un boycott de la marque début 2006. À la suite de ces accusations, plusieurs établissements scolaires des États-Unis, d'Europe et du Canada n'ont pas renouvelé leur contrat avec cette société et les fonds de pension des employés de la ville de New York, qui possèdent des actions de cette société, ont demandé que l'entreprise finance une enquête indépendante composée de représentants américains et colombiens des droits de l'homme.
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+ La multinationale tente d’interdire la diffusion d’un film documentaire dénonçant ses pratiques en Colombie, voire son implication dans le meurtre de plusieurs syndicalistes, et elle menace le festival international du film des droits de l’homme de Paris de poursuites judiciaires[72].
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+ Coca-Cola a été également fortement contestée en Inde, notamment au Kerala, où elle est alors accusée d'assécher des nappes phréatiques pour fabriquer son soda, au détriment des paysans locaux[73].
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+ À San Cristóbal de Las Casas au Mexique, où une usine a été implantée dans les années 1980, la production de Coca-Cola nécessiterait le pompage d'environ 750 000 litres par jour dans les nappes phréatiques de la ville, soit un volume qui permettrait d'alimenter 10 000 habitants par jour, d'après l'hydrologue Antonio Garcia[74]. Certaines communautés auraient vu leurs ressources en eau diminuer depuis l'implantation de cette usine. L'entreprise nie cependant être la
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+ cause des coupures d'eau affectant ces communautés[75].
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+ En 2003 et 2006, le Centre pour la science et l'environnement (CSE), une organisation non gouvernementale localisée à New Delhi, a constaté que les boissons produites par PepsiCo et Coca-Cola Company en Inde présentaient un niveau dangereusement élevé de pesticides[76]. Les deux sociétés ont alors soutenu que leurs boissons sont sûres pour la consommation et ont annoncé que le niveau de pesticides dans leurs produits serait inférieur à celui de produits de consommation courante tels que le thé, les fruits ou les produits laitiers. Dans l'État indien du Kerala, la vente et la production de Pepsi-Cola — ainsi que d'autres boissons non alcoolisées — ont été interdites. Cinq autres États indiens ont annoncé des interdictions partielles de boissons dans les écoles, les universités et les hôpitaux. Le vendredi 22 septembre 2006, la Cour suprême du Kerala a levé cette interdiction considérant que seul le gouvernement fédéral est alors habilité à interdire la commercialisation de produits alimentaires[77]
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+ En octobre 2013, la société inaugure une co-entreprise, Infineo, fondée avec APPE (leader du PET en Europe) pour 8,7 millions d'euros. Implantée en Bourgogne, la co-entreprise permet de recycler les bouteilles de Coca-Cola pour en faire des granulés de plastique recyclables[78].
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+ Le 5 juin 2014, Coca-Cola et Danone annoncent un investissement commun dans Avantium, une entreprise technologique qualifiée de « chimie verte » (chimie du végétal). Avantium a mis au point un procédé de fabrication de polymères PEF (Poly-éthylène-furanoate) à partir de carbohydrates extraits de résidus agricoles, de grains ou de plantes pour fabriquer du « bioplastique »[79].
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+ Le journaliste William Reymond, dans son livre Coca-Cola, L'enquête interdite (2006), affirme que, durant la Seconde Guerre mondiale, la marque aurait entretenu de bonnes relations avec le régime nazi par l'intermédiaire de son représentant Max Keith (alors que la marque prétendait s'être retirée en 1939). C'est d'ailleurs sous le Troisième Reich, alors que le blocus empêchait l'acheminement des ingrédients de sa boisson, que la marque inventa le Fanta afin de pouvoir maintenir une bonne relation commerciale avec le régime nazi. Cette nouvelle boisson est donc, à l'origine, un « Coca-Cola » sans la formule secrète. La firme jouant sur les deux tableaux a mis de côté son intégrité afin de ne pas souffrir de la défaite d'un des deux camps.
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+ Plus tard, de nombreuses rumeurs associent l'entreprise et des régimes dictatoriaux en Amérique du Sud[80]. Par ailleurs, Vicente Fox, président de la République du Mexique de 2000 à 2006, a été président de la compagnie Coca-Cola pour le Mexique[81] et l'Amérique latine. La manne financière est trop importante et la marque s'implante sur tous les continents devenant une des marques les plus connues au monde.
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+ En 2011, le groupe Coca-Cola s'oppose vigoureusement à l'entrée en vigueur de la taxe sur les sodas fixée au premier janvier 2012 par le gouvernement français[82].
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+ La corruption[réf. nécessaire] aurait été permise grâce à Dominique Reiniche, à la tête de Coca-Cola Europe entre 2005 et 2014[83].
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+ Selon le journal Le Point, la multinationale aurait versé 50 000 euros à la ville de Meaux que dirige Jean-François Copé pour exposer au musée de la Grande Guerre du pays de Meaux une bouteille censée être trouvée dans les tranchées de la Meuse et qui daterait de 1917 mais qui n'aurait en réalité que peu de valeur (20 Dollars[84]). La bouteille ne sera jamais exposée[82]. Le député Jean-François Copé défend alors les positions de la multinationale américaine, et va jusqu’à menacer la députée Valérie Boyer de la faire échouer à la prochaine élection[84]. Les médias révèlent que Coca-Cola est également client pour un montant de 120 000 euros de l'entreprise Bygmalion, fondée par Bastien Millot et Guy Alvès, deux proches de Jean-François Copé, et impliquée dans un grave scandale de financement politique et de fausses facturations lors de la campagne de Nicolas Sarkozy[84],[85].
121
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+ En août 2015, une enquête du New York Times révèle que Coca-Cola a financé des études scientifiques pour nier les méfaits de leurs boissons sur la santé[86].
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+ L'entreprise est ainsi derrière le lancement d'une association baptisée « Global Energy Balance Network » ; au total, la société spécialisée dans les boissons non alcoolisées aurait offert plus de 5 millions d'euros à ses chercheurs pour publier de fausses informations[86],[87]. Le groupe d'experts, après plusieurs mois de polémique, s'est finalement dissous de lui-même[88].
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+ Une étude académique publiée en mai 2019 a analysé cinq contrats conclus entre Coca-Cola et des universitaires américains et canadiens[89],[90]. Bien que les contrats ne donnent pas de consignes sur les résultats à obtenir, l'étude montre que Coca-Cola possède un pouvoir de contrôle important sur les recherches effectuées. La firme se réserve, par exemple, le droit d’interrompre les contrats sans motif. Sarah Steele, qui a dirigé l'étude, explique que cela revient à pouvoir interrompre l'étude à tout moment si les conclusions ne sont pas dans l'intérêt de l'entreprise. Coca-Cola pouvait également censurer tout ce qui relève de l’« information confidentielle » et, à ce titre, demander l'arrêt des recherches et la destruction de tous les documents[89].
127
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128
+ Selon Cash investigation, Coca-Cola finance des études publiées dans les médias par des organismes de recherche. La firme a, par exemple, cofinancé une étude du CRÉDOC qui affirme alors qu'il n'existe pas de corrélation entre la consommation de sodas et l'obésité[91],[92]. Elle a ensuite repris sur son propre site cette affirmation du CRÉDOC[93], en n'indiquant toutefois pas sur cette page que c'est la firme qui a financé cette étude.
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130
+ En 2016, l'ONG Foodwatch contraint Coca-Cola à publier ses financements en France. Ces données — mises à jour depuis — ont été analysées par Le Monde en 2019 et révèlent que la firme a versé plus de 8 millions d'euros depuis 2010 à des experts, des organisations médicales, sportives ou évènementielles[94]. Des diététiciens et médecins ont ainsi été payé pour écrire des articles ou présenter des conférences sur l'aspartame, l'hydratation, ou l'absence de relations entre consommation de boisson sucrée et prise de poids. Coca-Cola a également financé des conférences réunissant des professionnels de santé, comme le salon Dietecom qui a reçu plus de 140 000 € entre 2010 et 2017. Parmi les organismes financés, on compte notamment la Société Française de Médecine du Sport (80 000 € entre 2010 et 2016) et l'association française des médecins et nutritionnistes (135 000 € entre 2010 et 2018)[94].
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+ Coca-Cola a financé trois projets de recherche pour un montant de 2,4 millions d'euros. Le premier a été mené par la société CreaBio, qui a reçu 930 000 € pour un projet de recherche sur les édulcorants intenses. Les résultats de l'étude concluent qu'il n'existe aucune différence entre les boissons édulcorées et l'eau en terme d'effet sur « l’appétit, l’apport énergétique et les choix alimentaires ». Le second projet porte sur le même sujet et a été mené au CHU de Rennes, par l'Institute for European Expertise in Physiology (IEEP) qui a bénéficié de près de 720 000 € de la part de Coca-Cola[94].
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+ Some critics will say Coca-Cola made a marketing mistake. Some cynics will say that we planned the whole thing. The truth is we are not that dumb, and we are not that smart.
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+ Sus domesticus • Cochon domestique, Cochon
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+ Espèce
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+ Sus domesticus est une espèce de mammifères domestiques omnivores de la famille des Porcins, ou Suidés. Appelé porc (du latin porcus) ou cochon ou encore cochon domestique, il est resté proche du sanglier avec lequel il peut se croiser.
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+ Le statut taxonomique a changé au cours du temps : longtemps considéré comme une sous-espèce du sanglier (Sus scrofa) sous le nom de Sus scrofa domesticus, le code international de nomenclature zoologique a décidé de classer cette forme domestique (et de nombreuses autres) comme espèce séparée, afin d'éviter les confusions entre les populations sauvages et domestiques[1].
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+ La femelle adulte est la truie (coche), la jeune femelle élevée pour la reproduction est une cochette, le mâle est le verrat et le jeune cochon (avant le sevrage) s’appelle porcelet, cochonnet, goret (ou cochon de lait dans l’assiette), le jeune porc sevré se nomme nourrain (ou nourrin)[2].
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+ Le terme désigne aussi la viande fournie par cet animal qui est la viande la plus consommée dans le monde alors même que le porc fait l'objet d'un interdit alimentaire dans certaines religions (dans le judaïsme et l'islam notamment). La production se concentre dans trois zones : l’Europe (y compris la Russie), l’Asie (notamment la Chine) et l’Amérique du Nord (le Canada - l'un des plus grands producteurs, avec notamment le Québec - et les États-Unis). La Chine avec 46 millions de tonnes (2003) produit presque la moitié du total mondial.
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+ Le substantif masculin[3],[4],[5] « porc » (prononcé [pɔ:ʀ][4]) est un emprunt[3],[4] au latin porcus[3],[4],[5] (« porc, cochon, pourceau »[3],[4]), lui-même probablement issu du grec[6].
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+
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+ L'étymologie du substantif masculin[7],[8] « cochon » (prononcé [kɔʃɔ̃][8]) est de son côté plus incertaine. La plupart des termes servant à décrire ou à désigner le porc sont d’origine latine, mais le mot cochon, quant à lui, ne vient ni du latin, ni des langues germaniques ou celtes. Il pourrait dériver, selon Valérie Péan, d'une onomatopée utilisée par les éleveurs, « coch-coch[9] » Le terme apparaît en français vers le XIe siècle et devient courant dès le XIIIe siècle, mais à cette époque, il désigne surtout le porcelet et principalement dans les parlers de langue d'oïl. Il ne prend son sens actuel et se répand dans toutes les régions françaises qu’à partir de la fin du XVIIe siècle.
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+ Le porc femelle est la truie[10].
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+ Le tableau suivant donne un aperçu de l'étymologie des différents mots connus en français pour désigner le porc[11]. Lorsque le terme n'est pas mixte, le genre de l'animal désigné est indiqué entre parenthèses.
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+ laie (f.)
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+ La domestication de porcs a été faite dans 2 foyers indépendants : au nord de la Mésopotamie vers c. 7500 cal. BC. et en Chine vers c. 6000 cal. BC. Les plus anciennes traces connues de porcs domestiques se trouvent dans l'est de la Turquie et à Chypre, soit dans la région qui a vu la naissance de l'agriculture, et datent du IXe millénaire BC [24].
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+ Dans le nord de la Mésopotamie, la domestication des porcs a suivi une voie mixte « commensale et proie » transformée en un élevage extensif qui a persisté comme forme dominante de gestion des porcs pendant plusieurs millénaires. Les données zoo-archéologiques sont encore insuffisantes pour spéculer sur les premiers stades de la domestication des porcs en Chine, mais le développement de l'élevage aurait été plus intensif (enclos et fourrage), tandis qu'il ne s'est pas développé au Japon[25].
28
+
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+ La génétique montre une claire origine au sein de l'espèce Sus scrofa (le sanglier)[25]. Les races domestiques européennes ont certaines des spécificités génétiques des sangliers européens, à l'inverse, les cochons asiatiques sont plus proches des lignées de Sus scrofa asiatiques[24].
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+
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+ Leur corps fait entre 90 cm et 1,80 m de long et ils mesurent entre 0,7 et 1 m au garrot une fois adulte.
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+
33
+ Ce sont des animaux courts sur pattes, ayant une tête grande par rapport à leur corps, et de grandes oreilles. À cause de la forme de leur dos, les porcs ne peuvent que très légèrement relever la tête.
34
+
35
+ Le cochon a un très bon odorat. Il est utilisé dans la recherche des truffes[26] et est alors nommé « cochon truffier ».
36
+
37
+ Avec un museau plus court que le sanglier, le cochon n'a pas non plus de défenses[27].
38
+
39
+ Le cochon a le dos plutôt droit. Cela est probablement dû à son poids[28].
40
+
41
+ Contrairement aux chevaux et aux vaches qui ont des sabots divisés, le cochon a des pieds élevés, ce qui fait qu'il marche sur la pointe des pieds. Cette caractéristique est héritée du sanglier[28].
42
+
43
+ La période de gestation est habituellement de cent-quinze jours (que la sagesse populaire retient comme « trois mois, trois semaines et trois jours »[29]).
44
+
45
+ Le cochon domestique possède 38 chromosomes (compté pour la première fois en 1931, ce nombre a fait l'objet de discussions au cours des trente années suivantes, étant parfois donné comme égal à 39 ou 40[30]). Le sanglier n'en possède que 36, à la suite d'une fusion ancestrale. Leur descendance commune est fertile. L'hybride est appelé cochonglier ou sanglochon. Les hybrides de première génération possèdent 37 chromosomes. Ensuite ils peuvent avoir 36, 37 ou 38 chromosomes. L'hybridation est fréquente dans les régions d'élevage de cochons en plein air ou bien lorsque la population sauvage a été reconstituée par des femelles de cochons domestiques saillies par un sanglier mâle, ainsi le sanglier corse est génétiquement très proche du cochon domestique. Cette pratique est habituelle en période de guerre.
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+
47
+ L'animal au poids le plus important connu est chinois : il pèse une tonne.
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+ En fonction des critères testés, les cochons peuvent être considérés comme plus intelligents que les chiens ou encore ayant des capacités équivalentes aux chimpanzés[31],[32],[33].
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+
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+ Les cochons ont une bonne mémoire spatiale et mémorisent les meilleures sources de nourriture.
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+ Ils peuvent apprendre à faire leurs besoins dans un endroit précis en trois jours.[34]
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+ Ils sont joueurs (balle, bâton, sautillements, poursuite...) et peuvent également interagir avec des jeux vidéo.
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+ Ils réussissent une variante du test du miroir où un bol de nourriture peut être trouvé uniquement en déduisant sa position du reflet du miroir.
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+
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+ Ils savent différencier leurs congénères ainsi que distinguer un humain familier d'un autre.
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+ Un cochon qui sait où se trouve un point de nourriture est capable de développer une stratégie pour ne pas vendre la mèche à un autre cochon qui a l'habitude de lui voler sa nourriture.
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+ Interdite dans les religions juive et musulmane, la viande de porc est parmi les viandes les plus consommées au monde. Elle présente un certain nombre de dangers sanitaires (vers, toxines) si elle n'est pas préparée convenablement (la viande de porc doit pour cette raison être soit cuite, soit tranchée très fine).
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+ Presque toutes les parties du porc sont utilisables en cuisine, ce qui se traduit par le dicton populaire « Dans le cochon, tout est bon », expression attribuée à Brillat-Savarin[35]. Dans Scènes de la vie future, Georges Duhamel visitant les abattoirs de Chicago fait remarquer que « seul le cri du porc » n'est pas récupéré chez cet animal.
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+ Les soies de porc servent à la fabrication de pinceaux et de brosses. Sa peau fournit un cuir utilisé pour la fabrication de vêtements, de doublure de chaussures et d’articles de maroquinerie variés.
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+ Au XIIe siècle, les porcs, clochette au cou, divaguent dans les rues de Paris et en nettoient les immondices. L'un d'eux cause, le 13 octobre 1131, la chute et la mort de Philippe, fils aîné et héritier du roi Louis VI le Gros. À la suite de cet accident, un édit royal interdit la divagation des cochons. Les seuls cochons qui échappent à l'interdit sont ceux des confréries de moines Antonins. Saint Antoine l'ermite est donc souvent identifié par sa proximité avec un cochon.
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+ Les restes d'aliments, les détritus de cuisine, les résidus de la fabrication de bière familiale ont fait partie, des siècles durant, de l'alimentation donnée aux porcs.
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+ Le cochon est utilisé pour son odorat dans la recherche des truffes.
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+ La plupart des cochons utilisés comme animaux de compagnie sont des cochons de races dites naines[36]. En tant que nouvel animal de compagnie (NAC), le cochon ne bénéficie pas de la législation européenne sur les animaux de compagnie, qui est propre aux carnivores domestiques (chiens, chats et furets) ce qui complique fortement son passage aux frontières. Il ne bénéficie pas non plus de la législation européenne propre aux équidés domestiques.
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+ Cela suscite des débats pour que le cochon devienne officiellement un animal de compagnie, en tout cas au moins pour les cochons nains.
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+ De nombreux foyers abandonnent leur animal soit parce qu'ils pensaient avoir acheté un cochon nain et qu'il se retrouvent avec un cochon de race bouchère, soit parce qu'ils n'ont pas su l'éduquer ou subvenir à ses besoins comportementaux spécifiques[37].
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+ Sa constitution anatomique et biologique proche des humains et sa facilité d’élevage ont fait que le cochon est utilisé en recherche médicale et dans des applications thérapeutiques : chirurgie cardiaque, production d’insuline, héparine (anticoagulant). La taille de ses organes internes est la même que celle des humains, ce qui en fait un bon candidat aux xénogreffes.
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+ La peau du cochon est très proche de celle des humains et peut, comme celle de l'homme, recevoir des coups de soleil (contrairement à une idée répandue, ce ne sont pas les seuls animaux pour qui c'est le cas[38]). Elle est utilisée pour le traitement des grands brûlés.
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+
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+ La domestication du porc remonte probablement au IXe millénaire av. J.‑C.[24]. Le porc a été domestiqué bien après les ovins et les bovins, car peut-être moins capable de transhumer, et donc de suivre des groupes humains nomades. Sa domestication correspondrait donc à la sédentarisation de groupes humains et à l’apparition de l’agriculture. Elle débute probablement en Asie Mineure[24], et est attestée à l’âge du bronze chez les Égyptiens et les Mésopotamiens.
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+ La génétique montre que les porcs européens sont issus de lignages de sangliers européens[24]. « Curieusement, l'haplotype Y2 a été identifié dans le cochon sauvage corse moderne, ce qui en fait le seul spécimen européen moderne à posséder un haplotype du Proche-Orient et suggère que la lignée de ce cochon descend des premiers porcs domestiques arrivé en Corse avec les premiers colons néolithiques de l’île[24] ». Par contre, les analyses sur des porcs fossiles européens montrent pour des périodes anciennes (5500 à 3900 ans avant notre ère) la présence de porcs portant des marqueurs moyen-orientaux sur une route de pénétration des cultures néolithiques moyen-orientales qui va du nord de la mer Noire à la France[24]. Ces animaux sont présents au côté de souches strictement européennes, qui finiront par les supplanter au IVe millénaire avant notre ère[24].
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+ La facilité d’élevage et de reproduction du porc, l’abondance de sa viande vont faciliter son expansion rapide en Asie et en Europe. Mais certains peuples dont les Juifs ont considéré cet animal comme impur (tabou alimentaire). Les Juifs, conformément à leurs textes religieux, ne mangeaient que des animaux ruminants aux sabots divisés, comme les bovins et les agneaux. L'animal fait l'objet du même interdit dans l'islam.
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+ En Angleterre, du temps de Guillaume le Conquérant, les forêts étaient encore si nombreuses et étendues qu'elles n'étaient pas valorisées par la quantité de bois, ou ce qui pourrait être abattu chaque année, mais par le nombre de porcs que les glands pouvaient entretenir[39]. L'explorateur espagnol Hernando de Soto, introduisit des porcs en Floride en 1539, comme source de nourriture pour les colons, et comme les autres animaux qui furent introduits dans les bois entre 1565-1732, ils se féralisèrent et finirent par perturber dramatiquement certains écosystèmes, notamment celui du pin des marais. Falmouth, en Virginie, a été surnommé « Hogtown » pendant la période coloniale à cause de tous les porcs qui couraient librement dans la région, et ce nom s’est longtemps maintenu au XXe siècle. Aujourd’hui en Virginie beaucoup de porc continuent à s'échapper des enclos de ferme, et constituent un fléau dont l'État tente de se débarrasser[40]. New-York est connue pour ses porcs éboueurs qui nettoyèrent ses rues des ordures ménagères jusqu'au XIXe siècle.
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+ Le premier porc ressemblait bien plus à un sanglier qu'à un cochon, mais avec le temps, son museau s'est raccourci, son crâne s'est élargi, sa masse musculaire a diminué[41] au point que certaines espèces de porc ont presque entièrement perdu leur poils.
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+ La cause principale est que les humains ont sélectionné des races à la morphologie et au caractère leur convenant. Autrefois plus petits et rustiques et adaptés à la vaine pâture ou à la stabulation en forêt, les porcs sont devenus de plus en plus gros. Aujourd'hui, les élevages industriels utilisent des variétés de grande taille, à croissance rapide.
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+ En raison d'une demande croissante, le « grand porc blanc » a presque complètement évincé différentes races de porc laineux au XXe siècle. Certaines races (ex : porc craonnais et porc flamand) ont plus récemment disparu (respectivement en 1958 et dans les années 1960)[42],[43].
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+ À la suite d'une intense pression de sélection, très exacerbée par le développement de l'insémination artificielle et notamment pour des raisons de consanguinité[44], le porc fait partie des espèces domestiquées sensibles à la cryptorchidie (non- descente ou descente anormale des testicules chez l'embryon ou le porcelet mâle). Selon l'INRA, sur la base d'enquêtes faite en abattoirs, cette malformation génitale fluctue entre 0,5 et 2,2 % des mâles[44]. Les différentes races y sont plus ou moins sensibles mais au sein d'une même race, le taux de mâles victimes de cette pathologie ne varie pas (ex : héritabilité estimée à 0,21 au sein de la « race Duroc » et à 0,28 pour la race « Landrace  »[44]). 80 % des ectopies testiculaires sont unilatérales et 20 % sont bilatérales, comme chez le chien. Chez le porc, l'ectopie est plutôt abdominale qu'inguinale et elle est située à gauche plus qu'à droite. Elle est souvent associée aux hernies et semble plus fréquente quand la taille de la portée diminue[44].
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+ En France, au XVIIIe siècle, dans les campagnes, la viande fraîche, rôtie ou bouillie, ou en pâté n'était consommée qu'aux grandes occasions : fêtes religieuses ou événements familiaux, dont le plus gastronomique était « les noces ». L'apport carné le plus courant était à base de viande de porc, salée ou fumée, avec lard et saindoux apportant un intéressant apport en ��nergie aux paysans et ouvriers.
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+ La mise à mort du cochon était un des grands moments de la vie familiale et des villages ruraux, et une occasion de convivialité festive. Pour beaucoup, la plus grande fête de l'année était le jour où l'on tue le cochon, dit « le jour du cochon ». Toute la famille, et les voisins à charge de revanche, étaient mobilisés pour l'occasion – les enfants étaient dispensés d'école. La mise à mort était opérée par un homme de la maisonnée ou par un spécialiste des environs ; certains d'entre eux étaient renommés pour leur tour de main et pour la qualité des préparations qu'ils fabriquaient. Le tueur opérait de bon matin, de préférence par une journée sèche et froide. Les hommes de la maison préparaient une grande chaudière d'eau bouillante et une grande table, alors que les femmes préparaient les récipients, les torchons, le sel et les épices. Le goret était égorgé d'un coup de couteau coupant la carotide. Tenu par les hommes les plus costauds l'animal poussait des cris perçants qui ne cessaient qu'avec sa mort. Le sang était précieusement recueilli dans une terrine et brassé pour éviter la coagulation, puis le porc était nettoyé, découpé et les cochonnailles (boudin, saucisses, saucissons, jambons, noix, etc.) préparées.
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+ L'élevage porcin se développa particulièrement en France, en Allemagne et en Angleterre au cours du XIXe siècle pour ravitailler en viande et à bas prix les villes industrielles. La viande de porc, accompagnée de pommes de terre, devint la base de la nourriture populaire d'autant plus qu'elle répondait au goût des consommateurs, alors que les peuples méditerranéens étaient plutôt amateurs de viande de mouton. La viande rouge bovine était un luxe inaccessible aux bourses modestes. Les cochonnailles apprêtées de multiples façons (pommes de terre, choux, choucroute, haricots blancs, pommes…) était le menu le plus courant.
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+ En 1789, la France passe d'une production de quatre millions de porcs à une production de 6,3 millions en 1880 — à comparer aux 15 millions de 2001 essentiellement fournis par les porcheries industrielles. Dans le même temps, le poids moyen des porcs augmente. Certaines régions se spécialisent dans l'engraissement (Bretagne, Savoie, etc.) alors que certains départements, appelés « naisseurs », se spécialisent dans la fourniture de porcelets destinés à l'engraissement (Puy-de-Dôme, Ain, Loire, Allier, Nièvre, Saône-et-Loire). L'ancienne race gauloise de couleur noire est peu à peu évincée par les gros cochons blancs anglais « Large White », arrivant rapidement à leur poids de vente (entre 100 et 150 kilos).
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+ Au début du siècle, en Europe, l'élevage de porc est très rémunérateur ; juste avant la Première Guerre mondiale, un éleveur produisant 140-160 porcs annuellement avait un bénéfice annuel net de 6 à 8 000 francs-or, soit 4 à 5 fois le salaire moyen annuel d'un ouvrier spécialisé des usines (environ 1 530 francs.[réf. nécessaire]
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+ Après l'armistice de 1918, la période de la reconstruction est l'occasion de développer l'adduction d'eau potable (alors dite « verdunisée ») et l'électricité dans les campagnes. C'est le début d'une période d'intense industrialisation de l'agriculture et de l'élevage ; la première porcherie expérimentale industrielle de France est ainsi construite en 1928-1929 sur le « Domaine de Molleville », à Consenvoye, près de Verdun, au cœur d'une zone dévastée (classée zone rouge, interdite aux labours et culture en raison des munitions) sur 25 ha sur un sol criblé de trous d’obus, nivelé après traitement par des amendements chimiques riches en phosphore (déchets industriels)[45]. On y élève selon des principes hygiénistes et de rentabilité de « grands porcs blancs ».
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+ Ce lieu a produit une partie de l'élite de la génétique porcine de l'époque (cette ferme expérimentale est aujourd'hui redevenue une ferme céréalière). Les hangars de tôle et les silos sont installés dans les campagnes, dont en Bretagne. Paradoxalement, malgré des progrès constants dans la compétitivité des éleveurs, cet élevage sera au XXe siècle parfois assez peu rémunérateur (fréquentes « crise du porc » ou du « prix du porc »).
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+ À partir des années 1970, alors que le remembrement et les hangars industriels artificialisent les paysages ruraux, la déshumanisation des élevages, les problèmes de pollution (nitrates et métaux lourds) et de manque de surface d'épandage pour les lisiers, de nitrates, d'odeur se développement. La concentration du marché et des abattoirs (dont beaucoup sont fermés) et l'endettement de certains exploitants (de plus en plus dépendants des prix de l'énergie et de la nourriture animale industrielle qu'ils doivent acheter), s'ajoutent à certains problèmes vétérinaires (maladie mystérieuse du porcelet) et sanitaires (antibiorésistance, rendent cet élevage moins attractif.
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+ La demande des consommateurs évolue. Alors qu'autrefois tout se mangeait dans le cochon, le jambon devient le produit phare, et l'on demande de la viande moins grasse. Une partie de la production doit donc être recyclée en farine animale. On se demande au moment de la crise de la vache folle si le porc est sensible aux prions.
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+ Malgré un suivi scientifique plus important et divers dispositifs régionaux, nationaux et mondial (OMS/OIE) d'épidémiosurveillance et d'alertes, des zoonoses émergentes (grippe porcine, peste porcine, susceptible de se transmettre aux sangliers et/ou à l'homme) ou réémergentes se développent, dont de nouveaux syndromes d'abord incompris, qu'on attribue à un « agent de Lelystad » (apparemment viral sur la base d'un syndrome grippal et d'anticorps repéré chez une majorité des porcs malades avant d'être moléculairement caractérisé comme une « molécule d'ARN polyadénylé »[46] en 1993[47] et étudié jusqu'aux années 2000 au moins[48],[49]), sources d'épidémies dans de nombreux élevages, mais s'exprimant différemment selon les élevages (ex : [Syndrome dysgénésique et respiratoire du porc] (SDRP) ou PRRS-Maladie mystérieuse des porcelets déclarée en Europe, d'abord en Allemagne en 1990, et suivie depuis 1987 en Amérique du Nord[50] puis en Amérique du Nord : Syndrome HAAT-pneumonie interstitielle (en raison de pneumonies interstitielles (PI) ou de pneumonies proliférative et nécrosantes (PPN) renommé SRPP pour syndrome reproducteur et respiratoire porcin car responsable de nombreux avortements depuis le début des années 1990[51]. Ce virus (Porcine reproductive and respiratory syndrome virus ou PRRSV) a été récemment classé dans la famille récemment créée des Arteriviridae où l'on trouve le genre Arterivirus ainsi que d'autres sources de zoonoses tels que le « virus de l'artérite équine » ou EAV pour equine arteritis virus, le lactate dehydrogenase-elevating virus (LDV), et le « virus de la fièvre hémorragique simienne » ou SHFV pour simian hemorrhagic fever virus.
120
+
121
+ Et de 2006 à 2008, une « maladie mystérieuse » (« neuropathie inflammatoire progressive ») se développe dans les abattoirs nord-américains. Elle est associée à une inflammation de la moelle épinière (causant fatigue, douleurs, picotements et engourdissements dans les bras et les jambes…) touche les ouvriers d'abattoirs, notamment ceux qui sont chargés de la découpe des têtes[52].
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+
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+ La production mondiale de porcs est en 2014 d’environ 109 millions de tonnes, soit 790 millions d’animaux. Elle a augmenté en 2015 de 3 %, sauf en Chine premier producteur mondial avec 49,8 % du marché mondial, en baisse de 3,5 %. La Chine est suivie par l'Union européenne avec 21,4 % de la production mondiale.
124
+
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+ La Chine et l'Union européenne (UE) sont les acteurs principaux des échanges mondiaux. En 2012, l'UE représentait 57,6 % des importations russes ; en 2015 c'est le Brésil qui est devenu le premier fournisseur de la Russie (71,6 %). Malgré tout, l'Union européenne a retrouvé un marché à potentiel élevé en Asie dont la demande est de plus en plus élevée.
126
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+ La consommation individuelle régresse −7,6 % de 2005 à 2015, à mettre en regard d'une augmentation de la population de 5,4 %. De 2008 à 2014, si le cheptel de truies diminue, la productivité numérique augmente de 1,5 %. En 2015 le cheptel de truies baisse de 0,05 % ; le poids moyen du porc charcutier à la carcasse augmente de 1 kg, soit une augmentation de 1,1 % TEC (Tonnes Équivalent Carcasse).
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+
129
+ Traditionnellement, chaque foyer de paysans élevait quelques porcs pour son alimentation et ces porcs divaguaient librement aux abords de la ferme. Ils se nourrissaient souvent seuls, avec ce qu’ils pouvaient trouver en fouinant la terre avec leur groin, à la recherche de vers, de racines et de détritus en tous genres. Les naissances avaient lieu au printemps, ce qui permettait de les engraisser à l’automne avec les glands et les châtaignes.
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+ Cet élevage extensif a été pratiqué dans les pays méditerranéens dès l'antiquité, un porcher conduisant les porcelets sevrés et les jeunes à la glandée. Les porcs plus âgés étaient resserrés en permanence dans des enclos et nourris « à la main ». À la saison des châtaignes, olives, etc., toutes les bêtes étaient tenues éloignées des arbres.
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+
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+ De nos jours, la conduite des porcs en plein air consiste à élever des porcs toute l’année à l’extérieur sur une prairie et à les loger dans des cabanes, ou bauges, adaptées. Un treillis lourd constitue l’enceinte extérieure du site de production, un couvert végétal résistant assure la couverture du sol, des abreuvoirs adaptés fournissent l’eau potable et des zones ombragées limitent les effets néfastes des chaleurs excessives. En élevage, les truies sont séparées, par stade physiologique et par bande, avec des clôtures électriques. La prairie est divisée en parcs de gestation et de maternité dont le nombre est fonction de la taille de l’élevage et du type de conduite en bandes. Les cabanes sont posées à même le sol.
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+
135
+ Les porcelets sont classiquement sevrés à 28 jours d’âge (en mode de production biologique, ils le sont plus tard). À ce stade, ils peuvent rejoindre le mode de production en porcherie ou poursuivre leur vie au grand air pour six semaines de post-sevrage et quatre mois d’engraissement. Au sevrage, les truies bouclées au groin sont transférées en bâtiment d’insémination. Elles passent ainsi toute leur vie à l’extérieur, sauf durant la courte période qui va du sevrage des porcelets au diagnostic de gestation. Engraissés en plein air, les porcelets sont logés dans des cabanes adaptées et ont accès librement à une prairie. Des exigences de production particulières sont dictées par le cahier des charges de la filière à laquelle les porcs sont destinés. Une attention spécifique est accordée à la mise à jeun. Ils sont abattus à un poids généralement plus élevé que dans la filière classique.
136
+
137
+ En Belgique, la dénomination « Le Porc Plein Air »[53] est attribuée comme signe de qualité officiel pour les porcs élevés sur base de ce mode de production. Il existe aujourd'hui trois filières en France qui pratiquent ce mode d'élevage « en plein air », spécifié par les marques agroalimentaires suivantes : Porc d'Auvergne, Porc du Sud-Ouest et Porc de Vendée.
138
+
139
+ L'élevage intensif consiste à regrouper les porcs dans des bâtiments appelés « engraissement » munis de grandes pièces avec plusieurs cases. Ces pièces sont chauffées par les porcs eux-mêmes sauf pour les jeunes porcelets qui nécessitent un chauffage d'appoint généralement un chauffage mobile à fioul ou au gaz. Pour réguler la température suivant l'âge des porcs (généralement de 27 °C pour les plus jeunes à 21 °C pour ceux en fin d'engraissement), on utilise des ventilateurs régulés rejetant le surplus d'air chaud. Le bien-être animal dans les élevages de porcs est régi dans l'Union européenne par la directive du conseil 91/630/EEC[54], transposée en droit français par l'arrêté ministériel du 16 janvier 2003 établissant les normes minimales relatives à la protection des porcs[55]. Ces réglementations prévoient qu'un porc de plus 110 kg dispose de 1 m2 de surface d'élevage, un porcelet de 0,15 m2. Pour éviter que les porcs se mutilent entre eux, en particulier la queue, cette dernière peut être coupée et les dents (appelés coins) des jeunes porcelets meulées ou coupées. De même les porcelets mâles sont castrés à vif, avant l'âge de 7 jours. C'est pourquoi, la grande majorité des éleveurs castrent leurs porcelets à vif avant l'âge de 7 jours, afin de réaliser des économies de temps et d'agent.
140
+
141
+ À l'automne 2010, un groupe de réflexion mis en place par la Commission européenne sous l'autorité de la Direction générale de la Santé et des consommateurs fait des recommandations de principe sur la castration des porcs: à compter du 1er janvier 2012, la castration chirurgicale devra se faire, le cas échéant, avec analgésie et/ou anesthésie prolongée au moyen de méthodes mutuellement reconnues ; dans un deuxième temps, la castration chirurgicale devra être abandonnée le 1er janvier 2018 au plus tard[56].
142
+
143
+ En France, 85 % des porcelets mâles subissent la castration à vif, soit plus de 27 000 chaque jour et 10 millions chaque année[57].
144
+
145
+ Concernant l'alimentation, les deux types de méthodes les plus souvent employés sont l'alimentation par soupe ou l'alimentation par aliments secs. Ces derniers sont utilisés pour les porcelets après sevrage puis vient la soupe pour l'engraissement intensif. L'alimentation multiphase consiste à donner plus d'azote aux animaux selon les périodes pour éviter les gaspillages et limiter les pollutions. On apporte ainsi plus d’azote aux truies reproductrices pendant la lactation, et moins pendant la gestation. L'alimentation comprend de même plus d’azote pour les porcs charcutiers en phase de croissance, quand ils passent de 25 à 70 kilogrammes et elle devient moins riche pendant la « finition ».
146
+
147
+ Bien que naturellement omnivore, les porcs de ce type d'élevage ne consomment que des végétaux (soja, maïs, etc.). Les porcs qui vivent en liberté ne doivent pas approcher le poulailler car ils se nourriraient des volailles.
148
+
149
+ Le leader mondial de l'abattage de porcs est, en 2007, le groupe américain Smithfield, qui a racheté en 2006 les marques Aoste, Justin Bridou et Cochonou[58].
150
+
151
+ Les principaux groupes d'abattage de porcs sont, en Europe en 2007[58] :
152
+
153
+ En 1999, les échanges internationaux de viandes de porc (hors échanges intracommunautaires) ont porté sur 6,4 millions de tonnes équivalent carcasse (TEC représentant les viandes et produits transformés). En 2004, les principaux exportateurs mondiaux de viande de porc sont dans l’ordre d’importance l’Europe (Danemark, Pays-Bas, France), le Canada, le Brésil, les États-Unis. Cette situation pourrait évoluer dans les prochaines années pour voir la part des exportations européennes diminuer au profit du Brésil, du Canada et des États-Unis.
154
+
155
+ Les principaux pays importateurs de viande de porc sont le Japon et la Corée du Sud, importations en provenance d’Europe et du Canada. La Chine (et Hong Kong) premier producteur mondial de cochons, mais dont les besoins sont en augmentation constante du fait de l’amélioration du pouvoir d’achat des populations. La Russie dont le système de production est encore incapable d’assurer les besoins qui sont également en augmentation [réf. nécessaire], les importations proviennent du Brésil et d’Europe. Les États-Unis, dont les besoins sont couverts principalement par la production canadienne.
156
+ Le Mexique est également importateur de viande de porc en provenance des États-Unis et du Brésil.
157
+
158
+ Carcasses bouchères : En France, la viande de marque Porc d'Auvergne est enregistrée comme « indication géographique protégée » (IGP) en 2011[59]. Cette IGP garantit au consommateur que les produits agroalimentaires sont issus de porcs nés, élevés en plein air et abattus en Auvergne ou dans certains départements voisins. Le nom officiel de l'indication protégée au niveau européen est « Porc d'Auvergne[60] », mais on le trouve couramment sous la forme « porc fermier d'Auvergne » bien que les volumes produits soient conséquents et transformés par l'industrie agroalimentaire. L’IGP pour la viande Porc du Sud-Ouest est enregistrée à la Commission européenne le 9 mai 2013 après dépôt d'un dossier le 7 novembre 2011 avec publication le 8 juin 2012[61]. La viande de marque Porc de Vendée bénéfice de l'IGP depuis 1998.
159
+
160
+ Races porcines : La race de porc Nustrale dite aussi Corse, a été reconnue en 2006 [62].
161
+
162
+ Dans beaucoup de cultures, le cochon et la viande de porc sont chargés de très fortes connotations symboliques.
163
+
164
+ Dès le Néolithique, on rencontre des représentations de sangliers, souvent sur des objets associés à la chasse[63]. Mais les représentations et les usages du cochon domestique varient ensuite beaucoup selon les cultures.
165
+
166
+ Au Proche-Orient, le statut du porc varie ; apprécié dans certaines cultures (chez les Akkadiens[64], les Moabites, les Ammonites), il est tabou dans d'autres, soit en raison de sa sacralité (pour les Crétois), soit en raison de son impureté (chez les Hébreux par exemple).
167
+
168
+ Dans le monde grec, comme plus tard chez les Romains, les Germains et les Gaulois, le porc ne subit pas de tabou : il est à la fois un animal consommé et sacrifié, notamment en l'honneur de Déméter ou de Cérès. Le sacrifice sanglant d'un cochon disparaît cependant au fil du temps, au profit de l'offrande de viande cuite[63]. Selon les auteurs latins, le cochon est parfois associé à la fécondité et à l'intelligence (Varron, Traité d'agriculture) ou au « plus stupide des animaux », capable de dévorer ses petits, et par nature fragile (Pline l'Ancien, Histoire naturelle)[63].
169
+
170
+ « Les mâles n'engendrent pas au-delà de trois ans. Les femelles affaissées par la vieillesse s'accouplent couchées; quelquefois elles dévorent leurs petits, sans que cela soit considéré comme un prodige. […] On pense que le porc meurt promptement quand il perd un œil. La vie de cet animal va jusqu'à quinze ans, quelquefois jusqu'à vingt; mais il est sujet à devenir furieux, et est exposé à diverses maladies, surtout à l'angine et à la ladrerie[65]. »
171
+
172
+ Le cochon peut aussi prendre une connotation négative dans l'Odyssée, lorsque Circé transforme les compagnons d'Ulysse en pourceaux[66].
173
+
174
+ En Égypte antique, le cochon est consommé par les fermiers sédentaires de la vallée du Nil jusqu'au milieu du IIe millénaire av. J.-C. Sa consommation semble ensuite abandonnée, afin de le réserver au culte d'Osiris. Le porc prend peu à peu une connotation négative, puisqu'il est ensuite associé au dieu mauvais Seth, parfois représenté sous la forme d'un porc noir dévorant la lune[63].
175
+
176
+ La truie est l'animal dans laquelle est représentée souvent la déesse Nout, déesse du ciel.
177
+
178
+ L'interdit judaïque est exprimé à plusieurs endroits dans la Torah et les Nevi'im :
179
+
180
+ « 7. Toutefois, parmi les ruminants et parmi les animaux à sabot fourchu et fendu, vous ne pourrez manger ceux-ci : le chameau, le lièvre et le daman, qui ruminent mais n'ont pas le sabot fourchu ; vous les tiendrez pour impurs.
181
+ 8. Ni le porc, qui a bien le sabot fourchu et fendu mais qui ne rumine pas : vous le tiendrez pour impur. Vous ne mangerez pas de leur chair et ne toucherez pas à leurs cadavres. »
182
+
183
+ — Deutéronome, XIV, 7-8[67]
184
+
185
+ « Vous ne mangerez pas le porc, qui a la corne fendue et le pied fourchu, mais qui ne rumine pas : vous le regarderez comme impur. »
186
+
187
+ — Lévitique, XI, 7[68]
188
+
189
+ « 2. J’étendais mes mains tout le jour vers un peuple rebelle, vers ceux qui marchent dans la voie mauvaise, au gré de leurs pensées ;
190
+ 3. vers un peuple qui me provoquait, en face, sans arrêt, sacrifiant dans les jardins, brûlant de l’encens sur des briques, se tenant dans les sépulcres,
191
+ 4. et passant la nuit dans des cachettes ; mangeant de la chair de porc et des mets impurs dans leurs plats,
192
+ 5. disant : « Retire-toi ! Ne m’approche pas, car je suis saint pour toi ! » Ceux-là sont une fumée dans mes narines, un feu qui brûle toujours. »
193
+
194
+ — Isaïe, LXV, 2-5
195
+
196
+ « 3. Celui qui immole un bœuf tue un homme ; celui qui sacrifie une brebis égorge un chien ; celui qui présente une oblation offre du sang de porc ; celui qui fait brûler l’encens bénit une idole. Comme ils choisissent leurs voies, et elle leur âme se comptait dans leurs abominations,
197
+ 4. moi aussi je choisirai leur infortune, et je ferai venir sur eux ce qu’ils redoutent, parce que j’ai appelé, et personne n’a répondu ; j’ai parlé, et ils n’ont pas entendu ; ils ont fait ce qui est mal à mes yeux, et ils ont choisi ce qui me déplaît. […]
198
+ 17. Ceux qui se sanctifient et se purifient pour aller dans les jardins, derrière celui qui se tient au milieu, ceux qui mangent de la chair de porc, des mets abominables et des souris, périront tous ensemble, —oracle de Yahweh »
199
+
200
+ — Isaïe LXVI, 3-4 et 17[69]
201
+
202
+ Cet interdit a été souvent étudié, et plusieurs hypothèses, qui peuvent se recouper, ont été proposées pour l'expliquer.
203
+
204
+ Certaines sont d'ordre hygiénique : le porc aurait une alimentation impure, se nourrissant de déchets, voire de ses propres excréments (dès le XIIe siècle, Maïmonide a produit plusieurs exégèses à ce sujet) ; plus récemment[70], certains ont pensé que la viande de porc serait difficile à digérer et facilement malsaine dans les pays chauds. Ces explications sont anachroniques : elles relèvent d'une vision hygiéniste et rationnelle des maladies qui date au mieux du xixe siècle.
205
+
206
+ Michel Pastoureau souligne que, dans les régions orientales, cultures consommatrices et non-consommatrices se côtoient et que, dans certains pays chauds éloignés du Proche-Orient (Insulinde, région de l'océan Pacifique), le porc est une nourriture licite et saine. Pour lui, les raisons du tabou judaïque sont d'ordre symbolique et social : toute société possède des interdits, tellement courants qu'ils deviennent inconscients ; c'est le cas, dans les sociétés occidentales, des interdits sur la consommation de chat ou le chien. Dans le judaïsme, les interdits portent d'ailleurs sur un bestiaire bien plus vaste : lapin, cheval, âne, chameau, escargot, crevette, certains oiseaux. Ces arguments sont repris par Olivier Assouly, qui considère que « la différence entre le permis et l’illicite cherche à marquer l’obéissance à la loi divine »[71].
207
+
208
+ Dans De la souillure[72], l'anthropologue britannique Mary Douglas propose que le tabou est une « anomalie » ; ainsi le porc, par bien des aspects, est presque humain, mais il n'est pas humain ; c'est presque un ruminant, mais ce n'est pas un ruminant. Il constitue une sorte d'exception dans la création divine et sa proximité avec l'humain le rend particulièrement tabou.
209
+
210
+ Historiquement, le fait que le porc ait été un animal sacrificiel chez les Cananéens, prédécesseurs des Hébreux en Palestine, aurait pu pousser à l'interdit. Les Hébreux auraient ainsi cherché à distinguer leur religion des cultes concurrents, et, en insistant sur l'impureté du porc, se démarquer comme des champions de la pureté. Dans la Bible en effet, l'interdit du porc est expliqué par le fait qu'il échappe aux critères de classification : il a le sabot fendu, mais il ne rumine pas[63].
211
+
212
+ Le fait que le porc soit un animal peu apte aux pratiques pastorales des nomades (il ne peut pas suivre les déplacements comme des chèvres ou des dromadaires), que son élevage nécessite une eau et une nourriture abondantes, a pu également jouer un rôle[73].
213
+
214
+ Dans un domaine plus symbolique, Salomon Reinach propose une explication totémique[74]: le porc serait le totem des ancêtres des Hébreux, et serait donc devenu tabou. Cette explication, à tendance freudienne, a été abandonnée, car elle s'appuie sur des pratiques inconnues au Proche-Orient[63]. Pastoureau note également le tabou qui existe quant au sang dans les sociétés sémitiques, sensible aux rites de mise à mort rituelle des animaux. Au paradis terrestre, Adam et Ève semblent suivre un régime strictement végétarien[63].
215
+
216
+ L'interdit relatif au porc dans le judaïsme se trouve dans le Tanakh donc dans l'Ancien Testament. Pourtant la consommation de porc n'est pas interdite dans le christianisme, à l'exception de l'Église adventiste du septième jour[75] et de l'Église éthiopienne orthodoxe[76]. La non-interdiction du porc prend sa source dans plusieurs versets du Nouveau Testament, qui lèvent l'interdit alimentaire juif. Ainsi, dans l'Évangile selon Matthieu :
217
+
218
+ « Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de la bouche, c'est ce qui souille l'homme. »
219
+
220
+ — Matthieu XV, 11[77]
221
+
222
+ « Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, puis est jeté dans les lieux secrets ? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c’est ce qui souille l’homme. Car c’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies. Voilà les choses qui souillent l’homme ; mais manger sans s’être lavé les mains, cela ne souille point l’homme. »
223
+
224
+ — Mathieu XV, 17-20[77]
225
+
226
+ Les versets Marc VII, 15 ; Marc VII, 18-23[78] sont similaires. De plus, dans les Actes des Apôtres alors que Pierre veut manger il entend une voix qui lui dit : « Ce que Dieu a purifié, toi, ne le tiens pas pour impur (Actes des Apôtres X, 15[79]). »
227
+
228
+ Toutefois, Matthieu rapporte une anecdote dans laquelle Jésus enferme des démons dans des pourceaux, ce qui témoigne des considérations négatives sur le porc dans le Nouveau Testament[80].
229
+ C'est également dans Matthieu (VII, 6) que se trouve l'expression « jeter des perles aux pourceaux », qui signifie alors « dilapider inconsidérément ses biens spirituels[81] ». De même, Luc rapporte que le fils prodigue, après avoir dilapidé tout son bien, est contraint de devenir gardien de cochons[63].
230
+
231
+ Dans les premiers siècles du christianisme oriental, des iiie siècle au ve siècle, l'action des propagandistes de la nouvelle foi relevait autant de l'évangélisation que de la lutte contre le judaïsme dont il fallait se démarquer. La recommandation à consommer de la viande de porc était ainsi une incitation à distinguer les nouveaux convertis de la vieille foi hébraïque.
232
+
233
+ Au Moyen Âge, prédicateurs et théologiens ont considéré le cochon comme un attribut du diable ; comme lui, le diable grogne et se vautre dans l'ordure. Cette image du porc lié à l'enfer existe déjà sur quelques chapiteaux romans, mais prend son essor essentiellement à la période gothique. Le porc est aussi parfois associé aux Juifs et à la Synagogue. Il peut personnifier plusieurs vices, comme la saleté, la gloutonnerie et la colère[63]. Dès le XIIIe siècle, un homme débauché est un porc[82]. Cette image perdure longtemps après le Moyen Âge.
234
+
235
+ Plus tardivement, entre le XVe et le XVIIe siècle, le porc a été associé, après le bouc, l'âne et le chien, à la luxure, bien que le mot de verrat soit en toute logique plus approprié. En 1503-1504, Jérôme Bosch, dans le panneau l'enfer du Jardin des délices, représente une truie vêtue en nonne, enlaçant un homme nu, mais le terme de « cochonnerie » en prend son sens actuel en français qu'à la fin du XVIIe siècle[63]. Par dérision, il arrive que le prix «remporté» par le dernier arrivé d'une compétition, telle que le palio en Italie ou des course de chevaux à Ulm (par le Pritschenmeister (de)) ou à Strasbourg soit un cochon [83]. Un jeu moqueur, impliquant des aveugles et un cochon, existait dans de nombreuses villes européennes au XIVe et XVe siècle, de Lübeck à Paris [83].
236
+
237
+ Ces connotations négatives peuvent s'expliquer par la couleur sombre du pelage du porc[84], ainsi que par certains traits comportementaux, particulièrement sa goinfrerie, son aptitude à se nourrir d'ordures et de charognes. Les créatures omnivores (le corbeau, le renard, l'ours, voire l'être humain) sont ainsi souvent considérées comme impures. Sa mauvaise vue et sa tendance à se vautrer dans la boue sont d'autres éléments vus négativement. Toutefois, l'image d'un bon cochon émerge aussi quelquefois dans l'iconographie des saints. Dans l'iconographie de saint Antoine, le cochon apparaît à partir du XIIIe siècle comme un compagnon du saint, sans doute sous l'influence de l'ordre des Antonins, spécialisés dans l'élevage des cochons, qui fournissaient de la viande aux indigents et un lard passant pour bénéfique aux malades[63]. Saint Blaise est aussi parfois représenté accompagné d'un pourceau. Un de ses miracles serait d'avoir poussé un loup à rendre son pourceau à une vieille femme qui, pour remercier le saint, lui apporta dans son cachot les pieds et la tête du porc rôtis[85]. Par ailleurs, le porc (qui, à l'époque, ressemblait davantage au sanglier) est vu comme un animal fort et courageux ; certains nobles le prenaient ainsi pour emblème sur leurs armoiries, et une version du Roman d'Alexandre raconte la mise en fuite d'éléphants du roi Porus par des cochons sauvages [86].
238
+
239
+ Dans le calendrier républicain, le « Cochon » était le nom attribué au 5e jour du mois de frimaire[87].
240
+
241
+ Le cochon prend aussi, au fil du temps, des connotations plus positives, liées à la fécondité et à la prospérité, en raison notamment de la grande fécondité de la truie et de son cycle de gestation : trois mois, trois semaines et trois jours, un chiffre déjà mentionné par Aristote, et que les hommes du Moyen Âge ont relevé comme un cycle arithmétiquement parfait. L'idée ancienne que la possession d'un cochon garantit de la pauvreté a entraîné la naissance, au XVIIIe siècle en Angleterre, des tirelires en forme de cochon, ou piggy banks. L'idée du cochon porte-bonheur existe aussi largement dans les pratiques alimentaires (gâteaux, friandises) et dans les expressions : « avoir une chance de cochon », « Schwein haben », « un colpo di porco[63] »… Un lien a également été établi entre enfants et cochons, sensible dans la légende de saint Nicolas (le boucher jette les enfants au saloir comme de vulgaires pourceaux) puis à partir de la fin du XIXe siècle dans la littérature pour jeunesse, les jouets, les manèges, puis le cinéma. Le cochon est alors représenté comme un porcelet rose, joyeux et dynamique, largement humanisé (bipédie, parole, activités, etc.)[63].
242
+
243
+ Cette figure archétypale est présente dans de nombreux personnages de dessin animé et de bande dessinée : Porky Pig l'ami bègue de Daffy Duck, Miss Piggy la cochonne amoureuse de la grenouille Kermit dans le Muppet Show, Porcinet le copain de Winnie l'ourson, Les Trois petits cochons, Babe, etc.
244
+
245
+ En ce qui concerne l'islam, dans le Coran comme dans les hadiths, le porc est le seul animal clairement désigné comme interdit.
246
+
247
+ « 3. Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui de Dieu, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée - sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte -. (Coran, V, 3). »
248
+
249
+ Il existe toutefois des exceptions :
250
+
251
+ « 172. Ô les croyants ! Mangez des (nourritures) licites que Nous vous avons attribuées. Et remerciez Dieu, si c'est Lui que vous adorez.
252
+ 173. Certes, Il vous est interdit la chair d'une bête morte, le sang, la viande de porc et ce sur quoi on a invoqué un autre que Dieu. Il n'y a pas de péché sur celui qui est contraint sans toutefois abuser ni transgresser, car Dieu est Pardonneur et Miséricordieux. (sourate II 172-173) »
253
+
254
+ L'impureté du porc est reprise dans l'histoire de Shaykh San'an, racontée par Farîd ud-Dîn 'Attar, dans le Langage des oiseaux, ouvrage mystique en persan. Le Shaykh est poussé hors de la voie de Dieu par son amour pour une jeune grecque, qui l'humilie en lui faisant garder des pourceaux pendant une année.
255
+ « Le Schaïkh ne détourna par la tête de l'ordre de sa belle ; car s'il l'eût détournée, il n'aurait pas trouvé ce qu'il recherchait. Ainsi donc, ce schaïkh de la Caaba, ce saint et grand personnage, se résigna à garder les pourceaux pendant une année.
256
+ Dans la nature de chacun de nous il y a cent pourceaux ; il faut devenir pourceau ou prendre le zunnâr[88]. »
257
+
258
+ Comme pour le judaïsme, l'interdit islamique touche au tabou du sang[réf. nécessaire].
259
+
260
+ Dans la mythologie hindoue, la figure du porc (ou du sanglier, les Indiens ne font pas la différence) est celle d'un avatar/descente du Seigneur Vishnou, sous le nom de Varâha, tuant un démon voulant noyer la Déesse Terre, épouse cosmique de Vishnou.
261
+
262
+ Dans le bouddhisme tibétain, le porc représente l’ignorance, avidya, responsable de toute la misère du monde.
263
+
264
+ Pour les peuples chinois et vietnamien, le porc est au contraire un symbole de prospérité et d’abondance. Le calendrier zodiacal chinois comporte une année du cochon (亥 hài : 12e des 12 rameaux terrestres [porc]) : les natifs de ce signe sont dits patients, fondamentalement équilibrés et bien disposés envers leur prochain. Dans Le Voyage en Occident, un des compagnons du moine Xuanzang est le cochon Zhu Bajie.
265
+
266
+ L'élevage des porcs apparaît anciennement en Océanie, associé notamment dans les îles Fidji aux poteries lapita[89]. Le cochon est souvent associé à des pratiques culturelles et artistiques. Dans le nord du Vanuatu, à Malekula notamment, l'incisive supérieure des cochons était cassée pour permettre à l'inférieure de pousser en spirale, formant parfois deux ou trois cercles. Nourri à la main, le verrat devenait « une réserve d'« âme masculine » et cette substance devait passer au sacrificateur de l'animal lorsque celui-ci était tué. Ces sacrifices permettaient aux hommes d'acquérir sainteté, titres et emblèmes de leurs rangs et d'atteindre les plus hauts grades […]. L'identification entre le verrat et son propriétaire était si forte que l'on incorporait les défenses de l'animal aux têtes à son effigie ou à celle de son sacrificateur, également décorées de dessins de cochons[89] ». Des compétitions peuvent exister entre jeunes garçons concernant l'élevage des cochons.
267
+
268
+ À Ambae, les cochons hermaphrodites étaient obtenus par sélection pour incarner l'union des pouvoirs masculins et féminins[89]. Dans certaines sociétés, les porcs et les enfants peuvent être élevés ensemble. En Nouvelle-Guinée, des photographies ethnologiques des années 1930 montrent des femmes allaitant simultanément un enfant et un porcelet[63]. Dans la chaîne de montagnes au centre de la Nouvelle-Guinée, les habitants célèbrent tous les vingt ans une « fête du Cochon », qui peut durer plusieurs années. Elle commence par des rites destinés à favoriser l'engraissement des cochons et des échanges de porcs et d'ornements destinés à la fête. La dernière année est marquée par des danses puis par le sacrifice d'une grande partie des porcs, dont la viande est consommée et distribuée[90].
269
+
270
+ Selon Pierre Magnan,
271
+
272
+ « Le cochon est l’animal le plus proche de l’homme. Il le nourrit mais il lui en laisse tout le remords. On peut avoir la conscience tranquille après avoir occis un agneau ou un veau, mais jamais un cochon. Chaque soir, quand apparaît sur la soupe épaisse la couenne du lard, c’est comme si le cochon de l’année venait vous parler de sa gentillesse. »
273
+
274
+ Dans son roman Le Père de nos pères, Bernard Werber imagine même le cochon comme ancêtre lointain de l'homme. Les xénogreffes donnent, sinon du corps, du moins un prétexte amusant à cette hypothèse[91].
275
+
276
+ Dans son roman Truismes, Marie Darrieussecq raconte la transformation progressive de la narratrice en truie. Dans une veine semi-fantastique, une critique latente de la politique et du statut d'une femme dans la société émerge du récit.
277
+
278
+ Un alexandrin français, qui serait dû à Charles Monselet[92] ou à Auguste Préault[93], affirme que « tout homme a dans son cœur un cochon qui sommeille », sans expliquer toutefois comment le réveiller.
279
+
280
+ Félicien Rops écrit à propos de La Dame au cochon - Pornokrates :
281
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282
+ « Ma Pornocratie est faite. Ce dessin me ravit. Je voudrais te faire voir cette belle fille nue chaussée, gantée et coiffée de noir, soie, peau et velours, et, les yeux bandés, se promenant sur une frise de marbre, conduite par un cochon à « queue d'or » à travers un ciel bleu. Trois amours — les amours anciens — disparaissent en pleurant […] J'ai fait cela en quatre jours dans un salon de satin bleu, dans un appartement surchauffé, plein d'odeurs, où l'opopanax et le cyclamen me donnaient une petite fièvre salutaire à la production et même à la reproduction. »
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+ — Lettre de Félicien Rops à H. Liesse, 1879[94]
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+ Voir aussi Idiotisme animalier.
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+ Sus domesticus • Cochon domestique, Cochon
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+ Espèce
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+ Sus domesticus est une espèce de mammifères domestiques omnivores de la famille des Porcins, ou Suidés. Appelé porc (du latin porcus) ou cochon ou encore cochon domestique, il est resté proche du sanglier avec lequel il peut se croiser.
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+ Le statut taxonomique a changé au cours du temps : longtemps considéré comme une sous-espèce du sanglier (Sus scrofa) sous le nom de Sus scrofa domesticus, le code international de nomenclature zoologique a décidé de classer cette forme domestique (et de nombreuses autres) comme espèce séparée, afin d'éviter les confusions entre les populations sauvages et domestiques[1].
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+
11
+ La femelle adulte est la truie (coche), la jeune femelle élevée pour la reproduction est une cochette, le mâle est le verrat et le jeune cochon (avant le sevrage) s’appelle porcelet, cochonnet, goret (ou cochon de lait dans l’assiette), le jeune porc sevré se nomme nourrain (ou nourrin)[2].
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+
13
+ Le terme désigne aussi la viande fournie par cet animal qui est la viande la plus consommée dans le monde alors même que le porc fait l'objet d'un interdit alimentaire dans certaines religions (dans le judaïsme et l'islam notamment). La production se concentre dans trois zones : l’Europe (y compris la Russie), l’Asie (notamment la Chine) et l’Amérique du Nord (le Canada - l'un des plus grands producteurs, avec notamment le Québec - et les États-Unis). La Chine avec 46 millions de tonnes (2003) produit presque la moitié du total mondial.
14
+
15
+ Le substantif masculin[3],[4],[5] « porc » (prononcé [pɔ:ʀ][4]) est un emprunt[3],[4] au latin porcus[3],[4],[5] (« porc, cochon, pourceau »[3],[4]), lui-même probablement issu du grec[6].
16
+
17
+ L'étymologie du substantif masculin[7],[8] « cochon » (prononcé [kɔʃɔ̃][8]) est de son côté plus incertaine. La plupart des termes servant à décrire ou à désigner le porc sont d’origine latine, mais le mot cochon, quant à lui, ne vient ni du latin, ni des langues germaniques ou celtes. Il pourrait dériver, selon Valérie Péan, d'une onomatopée utilisée par les éleveurs, « coch-coch[9] » Le terme apparaît en français vers le XIe siècle et devient courant dès le XIIIe siècle, mais à cette époque, il désigne surtout le porcelet et principalement dans les parlers de langue d'oïl. Il ne prend son sens actuel et se répand dans toutes les régions françaises qu’à partir de la fin du XVIIe siècle.
18
+
19
+ Le porc femelle est la truie[10].
20
+
21
+ Le tableau suivant donne un aperçu de l'étymologie des différents mots connus en français pour désigner le porc[11]. Lorsque le terme n'est pas mixte, le genre de l'animal désigné est indiqué entre parenthèses.
22
+
23
+ laie (f.)
24
+
25
+ La domestication de porcs a été faite dans 2 foyers indépendants : au nord de la Mésopotamie vers c. 7500 cal. BC. et en Chine vers c. 6000 cal. BC. Les plus anciennes traces connues de porcs domestiques se trouvent dans l'est de la Turquie et à Chypre, soit dans la région qui a vu la naissance de l'agriculture, et datent du IXe millénaire BC [24].
26
+
27
+ Dans le nord de la Mésopotamie, la domestication des porcs a suivi une voie mixte « commensale et proie » transformée en un élevage extensif qui a persisté comme forme dominante de gestion des porcs pendant plusieurs millénaires. Les données zoo-archéologiques sont encore insuffisantes pour spéculer sur les premiers stades de la domestication des porcs en Chine, mais le développement de l'élevage aurait été plus intensif (enclos et fourrage), tandis qu'il ne s'est pas développé au Japon[25].
28
+
29
+ La génétique montre une claire origine au sein de l'espèce Sus scrofa (le sanglier)[25]. Les races domestiques européennes ont certaines des spécificités génétiques des sangliers européens, à l'inverse, les cochons asiatiques sont plus proches des lignées de Sus scrofa asiatiques[24].
30
+
31
+ Leur corps fait entre 90 cm et 1,80 m de long et ils mesurent entre 0,7 et 1 m au garrot une fois adulte.
32
+
33
+ Ce sont des animaux courts sur pattes, ayant une tête grande par rapport à leur corps, et de grandes oreilles. À cause de la forme de leur dos, les porcs ne peuvent que très légèrement relever la tête.
34
+
35
+ Le cochon a un très bon odorat. Il est utilisé dans la recherche des truffes[26] et est alors nommé « cochon truffier ».
36
+
37
+ Avec un museau plus court que le sanglier, le cochon n'a pas non plus de défenses[27].
38
+
39
+ Le cochon a le dos plutôt droit. Cela est probablement dû à son poids[28].
40
+
41
+ Contrairement aux chevaux et aux vaches qui ont des sabots divisés, le cochon a des pieds élevés, ce qui fait qu'il marche sur la pointe des pieds. Cette caractéristique est héritée du sanglier[28].
42
+
43
+ La période de gestation est habituellement de cent-quinze jours (que la sagesse populaire retient comme « trois mois, trois semaines et trois jours »[29]).
44
+
45
+ Le cochon domestique possède 38 chromosomes (compté pour la première fois en 1931, ce nombre a fait l'objet de discussions au cours des trente années suivantes, étant parfois donné comme égal à 39 ou 40[30]). Le sanglier n'en possède que 36, à la suite d'une fusion ancestrale. Leur descendance commune est fertile. L'hybride est appelé cochonglier ou sanglochon. Les hybrides de première génération possèdent 37 chromosomes. Ensuite ils peuvent avoir 36, 37 ou 38 chromosomes. L'hybridation est fréquente dans les régions d'élevage de cochons en plein air ou bien lorsque la population sauvage a été reconstituée par des femelles de cochons domestiques saillies par un sanglier mâle, ainsi le sanglier corse est génétiquement très proche du cochon domestique. Cette pratique est habituelle en période de guerre.
46
+
47
+ L'animal au poids le plus important connu est chinois : il pèse une tonne.
48
+
49
+ En fonction des critères testés, les cochons peuvent être considérés comme plus intelligents que les chiens ou encore ayant des capacités équivalentes aux chimpanzés[31],[32],[33].
50
+
51
+ Les cochons ont une bonne mémoire spatiale et mémorisent les meilleures sources de nourriture.
52
+
53
+ Ils peuvent apprendre à faire leurs besoins dans un endroit précis en trois jours.[34]
54
+
55
+ Ils sont joueurs (balle, bâton, sautillements, poursuite...) et peuvent également interagir avec des jeux vidéo.
56
+
57
+ Ils réussissent une variante du test du miroir où un bol de nourriture peut être trouvé uniquement en déduisant sa position du reflet du miroir.
58
+
59
+ Ils savent différencier leurs congénères ainsi que distinguer un humain familier d'un autre.
60
+
61
+ Un cochon qui sait où se trouve un point de nourriture est capable de développer une stratégie pour ne pas vendre la mèche à un autre cochon qui a l'habitude de lui voler sa nourriture.
62
+
63
+ Interdite dans les religions juive et musulmane, la viande de porc est parmi les viandes les plus consommées au monde. Elle présente un certain nombre de dangers sanitaires (vers, toxines) si elle n'est pas préparée convenablement (la viande de porc doit pour cette raison être soit cuite, soit tranchée très fine).
64
+
65
+ Presque toutes les parties du porc sont utilisables en cuisine, ce qui se traduit par le dicton populaire « Dans le cochon, tout est bon », expression attribuée à Brillat-Savarin[35]. Dans Scènes de la vie future, Georges Duhamel visitant les abattoirs de Chicago fait remarquer que « seul le cri du porc » n'est pas récupéré chez cet animal.
66
+
67
+ Les soies de porc servent à la fabrication de pinceaux et de brosses. Sa peau fournit un cuir utilisé pour la fabrication de vêtements, de doublure de chaussures et d’articles de maroquinerie variés.
68
+
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+ Au XIIe siècle, les porcs, clochette au cou, divaguent dans les rues de Paris et en nettoient les immondices. L'un d'eux cause, le 13 octobre 1131, la chute et la mort de Philippe, fils aîné et héritier du roi Louis VI le Gros. À la suite de cet accident, un édit royal interdit la divagation des cochons. Les seuls cochons qui échappent à l'interdit sont ceux des confréries de moines Antonins. Saint Antoine l'ermite est donc souvent identifié par sa proximité avec un cochon.
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+
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+ Les restes d'aliments, les détritus de cuisine, les résidus de la fabrication de bière familiale ont fait partie, des siècles durant, de l'alimentation donnée aux porcs.
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+
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+ Le cochon est utilisé pour son odorat dans la recherche des truffes.
74
+
75
+ La plupart des cochons utilisés comme animaux de compagnie sont des cochons de races dites naines[36]. En tant que nouvel animal de compagnie (NAC), le cochon ne bénéficie pas de la législation européenne sur les animaux de compagnie, qui est propre aux carnivores domestiques (chiens, chats et furets) ce qui complique fortement son passage aux frontières. Il ne bénéficie pas non plus de la législation européenne propre aux équidés domestiques.
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+
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+ Cela suscite des débats pour que le cochon devienne officiellement un animal de compagnie, en tout cas au moins pour les cochons nains.
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+
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+ De nombreux foyers abandonnent leur animal soit parce qu'ils pensaient avoir acheté un cochon nain et qu'il se retrouvent avec un cochon de race bouchère, soit parce qu'ils n'ont pas su l'éduquer ou subvenir à ses besoins comportementaux spécifiques[37].
80
+
81
+ Sa constitution anatomique et biologique proche des humains et sa facilité d’élevage ont fait que le cochon est utilisé en recherche médicale et dans des applications thérapeutiques : chirurgie cardiaque, production d’insuline, héparine (anticoagulant). La taille de ses organes internes est la même que celle des humains, ce qui en fait un bon candidat aux xénogreffes.
82
+
83
+ La peau du cochon est très proche de celle des humains et peut, comme celle de l'homme, recevoir des coups de soleil (contrairement à une idée répandue, ce ne sont pas les seuls animaux pour qui c'est le cas[38]). Elle est utilisée pour le traitement des grands brûlés.
84
+
85
+ La domestication du porc remonte probablement au IXe millénaire av. J.‑C.[24]. Le porc a été domestiqué bien après les ovins et les bovins, car peut-être moins capable de transhumer, et donc de suivre des groupes humains nomades. Sa domestication correspondrait donc à la sédentarisation de groupes humains et à l’apparition de l’agriculture. Elle débute probablement en Asie Mineure[24], et est attestée à l’âge du bronze chez les Égyptiens et les Mésopotamiens.
86
+
87
+ La génétique montre que les porcs européens sont issus de lignages de sangliers européens[24]. « Curieusement, l'haplotype Y2 a été identifié dans le cochon sauvage corse moderne, ce qui en fait le seul spécimen européen moderne à posséder un haplotype du Proche-Orient et suggère que la lignée de ce cochon descend des premiers porcs domestiques arrivé en Corse avec les premiers colons néolithiques de l’île[24] ». Par contre, les analyses sur des porcs fossiles européens montrent pour des périodes anciennes (5500 à 3900 ans avant notre ère) la présence de porcs portant des marqueurs moyen-orientaux sur une route de pénétration des cultures néolithiques moyen-orientales qui va du nord de la mer Noire à la France[24]. Ces animaux sont présents au côté de souches strictement européennes, qui finiront par les supplanter au IVe millénaire avant notre ère[24].
88
+
89
+ La facilité d’élevage et de reproduction du porc, l’abondance de sa viande vont faciliter son expansion rapide en Asie et en Europe. Mais certains peuples dont les Juifs ont considéré cet animal comme impur (tabou alimentaire). Les Juifs, conformément à leurs textes religieux, ne mangeaient que des animaux ruminants aux sabots divisés, comme les bovins et les agneaux. L'animal fait l'objet du même interdit dans l'islam.
90
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91
+ En Angleterre, du temps de Guillaume le Conquérant, les forêts étaient encore si nombreuses et étendues qu'elles n'étaient pas valorisées par la quantité de bois, ou ce qui pourrait être abattu chaque année, mais par le nombre de porcs que les glands pouvaient entretenir[39]. L'explorateur espagnol Hernando de Soto, introduisit des porcs en Floride en 1539, comme source de nourriture pour les colons, et comme les autres animaux qui furent introduits dans les bois entre 1565-1732, ils se féralisèrent et finirent par perturber dramatiquement certains écosystèmes, notamment celui du pin des marais. Falmouth, en Virginie, a été surnommé « Hogtown » pendant la période coloniale à cause de tous les porcs qui couraient librement dans la région, et ce nom s’est longtemps maintenu au XXe siècle. Aujourd’hui en Virginie beaucoup de porc continuent à s'échapper des enclos de ferme, et constituent un fléau dont l'État tente de se débarrasser[40]. New-York est connue pour ses porcs éboueurs qui nettoyèrent ses rues des ordures ménagères jusqu'au XIXe siècle.
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93
+ Le premier porc ressemblait bien plus à un sanglier qu'à un cochon, mais avec le temps, son museau s'est raccourci, son crâne s'est élargi, sa masse musculaire a diminué[41] au point que certaines espèces de porc ont presque entièrement perdu leur poils.
94
+
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+ La cause principale est que les humains ont sélectionné des races à la morphologie et au caractère leur convenant. Autrefois plus petits et rustiques et adaptés à la vaine pâture ou à la stabulation en forêt, les porcs sont devenus de plus en plus gros. Aujourd'hui, les élevages industriels utilisent des variétés de grande taille, à croissance rapide.
96
+
97
+ En raison d'une demande croissante, le « grand porc blanc » a presque complètement évincé différentes races de porc laineux au XXe siècle. Certaines races (ex : porc craonnais et porc flamand) ont plus récemment disparu (respectivement en 1958 et dans les années 1960)[42],[43].
98
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99
+ À la suite d'une intense pression de sélection, très exacerbée par le développement de l'insémination artificielle et notamment pour des raisons de consanguinité[44], le porc fait partie des espèces domestiquées sensibles à la cryptorchidie (non- descente ou descente anormale des testicules chez l'embryon ou le porcelet mâle). Selon l'INRA, sur la base d'enquêtes faite en abattoirs, cette malformation génitale fluctue entre 0,5 et 2,2 % des mâles[44]. Les différentes races y sont plus ou moins sensibles mais au sein d'une même race, le taux de mâles victimes de cette pathologie ne varie pas (ex : héritabilité estimée à 0,21 au sein de la « race Duroc » et à 0,28 pour la race « Landrace  »[44]). 80 % des ectopies testiculaires sont unilatérales et 20 % sont bilatérales, comme chez le chien. Chez le porc, l'ectopie est plutôt abdominale qu'inguinale et elle est située à gauche plus qu'à droite. Elle est souvent associée aux hernies et semble plus fréquente quand la taille de la portée diminue[44].
100
+
101
+ En France, au XVIIIe siècle, dans les campagnes, la viande fraîche, rôtie ou bouillie, ou en pâté n'était consommée qu'aux grandes occasions : fêtes religieuses ou événements familiaux, dont le plus gastronomique était « les noces ». L'apport carné le plus courant était à base de viande de porc, salée ou fumée, avec lard et saindoux apportant un intéressant apport en ��nergie aux paysans et ouvriers.
102
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+ La mise à mort du cochon était un des grands moments de la vie familiale et des villages ruraux, et une occasion de convivialité festive. Pour beaucoup, la plus grande fête de l'année était le jour où l'on tue le cochon, dit « le jour du cochon ». Toute la famille, et les voisins à charge de revanche, étaient mobilisés pour l'occasion – les enfants étaient dispensés d'école. La mise à mort était opérée par un homme de la maisonnée ou par un spécialiste des environs ; certains d'entre eux étaient renommés pour leur tour de main et pour la qualité des préparations qu'ils fabriquaient. Le tueur opérait de bon matin, de préférence par une journée sèche et froide. Les hommes de la maison préparaient une grande chaudière d'eau bouillante et une grande table, alors que les femmes préparaient les récipients, les torchons, le sel et les épices. Le goret était égorgé d'un coup de couteau coupant la carotide. Tenu par les hommes les plus costauds l'animal poussait des cris perçants qui ne cessaient qu'avec sa mort. Le sang était précieusement recueilli dans une terrine et brassé pour éviter la coagulation, puis le porc était nettoyé, découpé et les cochonnailles (boudin, saucisses, saucissons, jambons, noix, etc.) préparées.
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+ L'élevage porcin se développa particulièrement en France, en Allemagne et en Angleterre au cours du XIXe siècle pour ravitailler en viande et à bas prix les villes industrielles. La viande de porc, accompagnée de pommes de terre, devint la base de la nourriture populaire d'autant plus qu'elle répondait au goût des consommateurs, alors que les peuples méditerranéens étaient plutôt amateurs de viande de mouton. La viande rouge bovine était un luxe inaccessible aux bourses modestes. Les cochonnailles apprêtées de multiples façons (pommes de terre, choux, choucroute, haricots blancs, pommes…) était le menu le plus courant.
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+ En 1789, la France passe d'une production de quatre millions de porcs à une production de 6,3 millions en 1880 — à comparer aux 15 millions de 2001 essentiellement fournis par les porcheries industrielles. Dans le même temps, le poids moyen des porcs augmente. Certaines régions se spécialisent dans l'engraissement (Bretagne, Savoie, etc.) alors que certains départements, appelés « naisseurs », se spécialisent dans la fourniture de porcelets destinés à l'engraissement (Puy-de-Dôme, Ain, Loire, Allier, Nièvre, Saône-et-Loire). L'ancienne race gauloise de couleur noire est peu à peu évincée par les gros cochons blancs anglais « Large White », arrivant rapidement à leur poids de vente (entre 100 et 150 kilos).
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109
+ Au début du siècle, en Europe, l'élevage de porc est très rémunérateur ; juste avant la Première Guerre mondiale, un éleveur produisant 140-160 porcs annuellement avait un bénéfice annuel net de 6 à 8 000 francs-or, soit 4 à 5 fois le salaire moyen annuel d'un ouvrier spécialisé des usines (environ 1 530 francs.[réf. nécessaire]
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111
+ Après l'armistice de 1918, la période de la reconstruction est l'occasion de développer l'adduction d'eau potable (alors dite « verdunisée ») et l'électricité dans les campagnes. C'est le début d'une période d'intense industrialisation de l'agriculture et de l'élevage ; la première porcherie expérimentale industrielle de France est ainsi construite en 1928-1929 sur le « Domaine de Molleville », à Consenvoye, près de Verdun, au cœur d'une zone dévastée (classée zone rouge, interdite aux labours et culture en raison des munitions) sur 25 ha sur un sol criblé de trous d’obus, nivelé après traitement par des amendements chimiques riches en phosphore (déchets industriels)[45]. On y élève selon des principes hygiénistes et de rentabilité de « grands porcs blancs ».
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+ Ce lieu a produit une partie de l'élite de la génétique porcine de l'époque (cette ferme expérimentale est aujourd'hui redevenue une ferme céréalière). Les hangars de tôle et les silos sont installés dans les campagnes, dont en Bretagne. Paradoxalement, malgré des progrès constants dans la compétitivité des éleveurs, cet élevage sera au XXe siècle parfois assez peu rémunérateur (fréquentes « crise du porc » ou du « prix du porc »).
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+
115
+ À partir des années 1970, alors que le remembrement et les hangars industriels artificialisent les paysages ruraux, la déshumanisation des élevages, les problèmes de pollution (nitrates et métaux lourds) et de manque de surface d'épandage pour les lisiers, de nitrates, d'odeur se développement. La concentration du marché et des abattoirs (dont beaucoup sont fermés) et l'endettement de certains exploitants (de plus en plus dépendants des prix de l'énergie et de la nourriture animale industrielle qu'ils doivent acheter), s'ajoutent à certains problèmes vétérinaires (maladie mystérieuse du porcelet) et sanitaires (antibiorésistance, rendent cet élevage moins attractif.
116
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+ La demande des consommateurs évolue. Alors qu'autrefois tout se mangeait dans le cochon, le jambon devient le produit phare, et l'on demande de la viande moins grasse. Une partie de la production doit donc être recyclée en farine animale. On se demande au moment de la crise de la vache folle si le porc est sensible aux prions.
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+ Malgré un suivi scientifique plus important et divers dispositifs régionaux, nationaux et mondial (OMS/OIE) d'épidémiosurveillance et d'alertes, des zoonoses émergentes (grippe porcine, peste porcine, susceptible de se transmettre aux sangliers et/ou à l'homme) ou réémergentes se développent, dont de nouveaux syndromes d'abord incompris, qu'on attribue à un « agent de Lelystad » (apparemment viral sur la base d'un syndrome grippal et d'anticorps repéré chez une majorité des porcs malades avant d'être moléculairement caractérisé comme une « molécule d'ARN polyadénylé »[46] en 1993[47] et étudié jusqu'aux années 2000 au moins[48],[49]), sources d'épidémies dans de nombreux élevages, mais s'exprimant différemment selon les élevages (ex : [Syndrome dysgénésique et respiratoire du porc] (SDRP) ou PRRS-Maladie mystérieuse des porcelets déclarée en Europe, d'abord en Allemagne en 1990, et suivie depuis 1987 en Amérique du Nord[50] puis en Amérique du Nord : Syndrome HAAT-pneumonie interstitielle (en raison de pneumonies interstitielles (PI) ou de pneumonies proliférative et nécrosantes (PPN) renommé SRPP pour syndrome reproducteur et respiratoire porcin car responsable de nombreux avortements depuis le début des années 1990[51]. Ce virus (Porcine reproductive and respiratory syndrome virus ou PRRSV) a été récemment classé dans la famille récemment créée des Arteriviridae où l'on trouve le genre Arterivirus ainsi que d'autres sources de zoonoses tels que le « virus de l'artérite équine » ou EAV pour equine arteritis virus, le lactate dehydrogenase-elevating virus (LDV), et le « virus de la fièvre hémorragique simienne » ou SHFV pour simian hemorrhagic fever virus.
120
+
121
+ Et de 2006 à 2008, une « maladie mystérieuse » (« neuropathie inflammatoire progressive ») se développe dans les abattoirs nord-américains. Elle est associée à une inflammation de la moelle épinière (causant fatigue, douleurs, picotements et engourdissements dans les bras et les jambes…) touche les ouvriers d'abattoirs, notamment ceux qui sont chargés de la découpe des têtes[52].
122
+
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+ La production mondiale de porcs est en 2014 d’environ 109 millions de tonnes, soit 790 millions d’animaux. Elle a augmenté en 2015 de 3 %, sauf en Chine premier producteur mondial avec 49,8 % du marché mondial, en baisse de 3,5 %. La Chine est suivie par l'Union européenne avec 21,4 % de la production mondiale.
124
+
125
+ La Chine et l'Union européenne (UE) sont les acteurs principaux des échanges mondiaux. En 2012, l'UE représentait 57,6 % des importations russes ; en 2015 c'est le Brésil qui est devenu le premier fournisseur de la Russie (71,6 %). Malgré tout, l'Union européenne a retrouvé un marché à potentiel élevé en Asie dont la demande est de plus en plus élevée.
126
+
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+ La consommation individuelle régresse −7,6 % de 2005 à 2015, à mettre en regard d'une augmentation de la population de 5,4 %. De 2008 à 2014, si le cheptel de truies diminue, la productivité numérique augmente de 1,5 %. En 2015 le cheptel de truies baisse de 0,05 % ; le poids moyen du porc charcutier à la carcasse augmente de 1 kg, soit une augmentation de 1,1 % TEC (Tonnes Équivalent Carcasse).
128
+
129
+ Traditionnellement, chaque foyer de paysans élevait quelques porcs pour son alimentation et ces porcs divaguaient librement aux abords de la ferme. Ils se nourrissaient souvent seuls, avec ce qu’ils pouvaient trouver en fouinant la terre avec leur groin, à la recherche de vers, de racines et de détritus en tous genres. Les naissances avaient lieu au printemps, ce qui permettait de les engraisser à l’automne avec les glands et les châtaignes.
130
+
131
+ Cet élevage extensif a été pratiqué dans les pays méditerranéens dès l'antiquité, un porcher conduisant les porcelets sevrés et les jeunes à la glandée. Les porcs plus âgés étaient resserrés en permanence dans des enclos et nourris « à la main ». À la saison des châtaignes, olives, etc., toutes les bêtes étaient tenues éloignées des arbres.
132
+
133
+ De nos jours, la conduite des porcs en plein air consiste à élever des porcs toute l’année à l’extérieur sur une prairie et à les loger dans des cabanes, ou bauges, adaptées. Un treillis lourd constitue l’enceinte extérieure du site de production, un couvert végétal résistant assure la couverture du sol, des abreuvoirs adaptés fournissent l’eau potable et des zones ombragées limitent les effets néfastes des chaleurs excessives. En élevage, les truies sont séparées, par stade physiologique et par bande, avec des clôtures électriques. La prairie est divisée en parcs de gestation et de maternité dont le nombre est fonction de la taille de l’élevage et du type de conduite en bandes. Les cabanes sont posées à même le sol.
134
+
135
+ Les porcelets sont classiquement sevrés à 28 jours d’âge (en mode de production biologique, ils le sont plus tard). À ce stade, ils peuvent rejoindre le mode de production en porcherie ou poursuivre leur vie au grand air pour six semaines de post-sevrage et quatre mois d’engraissement. Au sevrage, les truies bouclées au groin sont transférées en bâtiment d’insémination. Elles passent ainsi toute leur vie à l’extérieur, sauf durant la courte période qui va du sevrage des porcelets au diagnostic de gestation. Engraissés en plein air, les porcelets sont logés dans des cabanes adaptées et ont accès librement à une prairie. Des exigences de production particulières sont dictées par le cahier des charges de la filière à laquelle les porcs sont destinés. Une attention spécifique est accordée à la mise à jeun. Ils sont abattus à un poids généralement plus élevé que dans la filière classique.
136
+
137
+ En Belgique, la dénomination « Le Porc Plein Air »[53] est attribuée comme signe de qualité officiel pour les porcs élevés sur base de ce mode de production. Il existe aujourd'hui trois filières en France qui pratiquent ce mode d'élevage « en plein air », spécifié par les marques agroalimentaires suivantes : Porc d'Auvergne, Porc du Sud-Ouest et Porc de Vendée.
138
+
139
+ L'élevage intensif consiste à regrouper les porcs dans des bâtiments appelés « engraissement » munis de grandes pièces avec plusieurs cases. Ces pièces sont chauffées par les porcs eux-mêmes sauf pour les jeunes porcelets qui nécessitent un chauffage d'appoint généralement un chauffage mobile à fioul ou au gaz. Pour réguler la température suivant l'âge des porcs (généralement de 27 °C pour les plus jeunes à 21 °C pour ceux en fin d'engraissement), on utilise des ventilateurs régulés rejetant le surplus d'air chaud. Le bien-être animal dans les élevages de porcs est régi dans l'Union européenne par la directive du conseil 91/630/EEC[54], transposée en droit français par l'arrêté ministériel du 16 janvier 2003 établissant les normes minimales relatives à la protection des porcs[55]. Ces réglementations prévoient qu'un porc de plus 110 kg dispose de 1 m2 de surface d'élevage, un porcelet de 0,15 m2. Pour éviter que les porcs se mutilent entre eux, en particulier la queue, cette dernière peut être coupée et les dents (appelés coins) des jeunes porcelets meulées ou coupées. De même les porcelets mâles sont castrés à vif, avant l'âge de 7 jours. C'est pourquoi, la grande majorité des éleveurs castrent leurs porcelets à vif avant l'âge de 7 jours, afin de réaliser des économies de temps et d'agent.
140
+
141
+ À l'automne 2010, un groupe de réflexion mis en place par la Commission européenne sous l'autorité de la Direction générale de la Santé et des consommateurs fait des recommandations de principe sur la castration des porcs: à compter du 1er janvier 2012, la castration chirurgicale devra se faire, le cas échéant, avec analgésie et/ou anesthésie prolongée au moyen de méthodes mutuellement reconnues ; dans un deuxième temps, la castration chirurgicale devra être abandonnée le 1er janvier 2018 au plus tard[56].
142
+
143
+ En France, 85 % des porcelets mâles subissent la castration à vif, soit plus de 27 000 chaque jour et 10 millions chaque année[57].
144
+
145
+ Concernant l'alimentation, les deux types de méthodes les plus souvent employés sont l'alimentation par soupe ou l'alimentation par aliments secs. Ces derniers sont utilisés pour les porcelets après sevrage puis vient la soupe pour l'engraissement intensif. L'alimentation multiphase consiste à donner plus d'azote aux animaux selon les périodes pour éviter les gaspillages et limiter les pollutions. On apporte ainsi plus d’azote aux truies reproductrices pendant la lactation, et moins pendant la gestation. L'alimentation comprend de même plus d’azote pour les porcs charcutiers en phase de croissance, quand ils passent de 25 à 70 kilogrammes et elle devient moins riche pendant la « finition ».
146
+
147
+ Bien que naturellement omnivore, les porcs de ce type d'élevage ne consomment que des végétaux (soja, maïs, etc.). Les porcs qui vivent en liberté ne doivent pas approcher le poulailler car ils se nourriraient des volailles.
148
+
149
+ Le leader mondial de l'abattage de porcs est, en 2007, le groupe américain Smithfield, qui a racheté en 2006 les marques Aoste, Justin Bridou et Cochonou[58].
150
+
151
+ Les principaux groupes d'abattage de porcs sont, en Europe en 2007[58] :
152
+
153
+ En 1999, les échanges internationaux de viandes de porc (hors échanges intracommunautaires) ont porté sur 6,4 millions de tonnes équivalent carcasse (TEC représentant les viandes et produits transformés). En 2004, les principaux exportateurs mondiaux de viande de porc sont dans l’ordre d’importance l’Europe (Danemark, Pays-Bas, France), le Canada, le Brésil, les États-Unis. Cette situation pourrait évoluer dans les prochaines années pour voir la part des exportations européennes diminuer au profit du Brésil, du Canada et des États-Unis.
154
+
155
+ Les principaux pays importateurs de viande de porc sont le Japon et la Corée du Sud, importations en provenance d’Europe et du Canada. La Chine (et Hong Kong) premier producteur mondial de cochons, mais dont les besoins sont en augmentation constante du fait de l’amélioration du pouvoir d’achat des populations. La Russie dont le système de production est encore incapable d’assurer les besoins qui sont également en augmentation [réf. nécessaire], les importations proviennent du Brésil et d’Europe. Les États-Unis, dont les besoins sont couverts principalement par la production canadienne.
156
+ Le Mexique est également importateur de viande de porc en provenance des États-Unis et du Brésil.
157
+
158
+ Carcasses bouchères : En France, la viande de marque Porc d'Auvergne est enregistrée comme « indication géographique protégée » (IGP) en 2011[59]. Cette IGP garantit au consommateur que les produits agroalimentaires sont issus de porcs nés, élevés en plein air et abattus en Auvergne ou dans certains départements voisins. Le nom officiel de l'indication protégée au niveau européen est « Porc d'Auvergne[60] », mais on le trouve couramment sous la forme « porc fermier d'Auvergne » bien que les volumes produits soient conséquents et transformés par l'industrie agroalimentaire. L’IGP pour la viande Porc du Sud-Ouest est enregistrée à la Commission européenne le 9 mai 2013 après dépôt d'un dossier le 7 novembre 2011 avec publication le 8 juin 2012[61]. La viande de marque Porc de Vendée bénéfice de l'IGP depuis 1998.
159
+
160
+ Races porcines : La race de porc Nustrale dite aussi Corse, a été reconnue en 2006 [62].
161
+
162
+ Dans beaucoup de cultures, le cochon et la viande de porc sont chargés de très fortes connotations symboliques.
163
+
164
+ Dès le Néolithique, on rencontre des représentations de sangliers, souvent sur des objets associés à la chasse[63]. Mais les représentations et les usages du cochon domestique varient ensuite beaucoup selon les cultures.
165
+
166
+ Au Proche-Orient, le statut du porc varie ; apprécié dans certaines cultures (chez les Akkadiens[64], les Moabites, les Ammonites), il est tabou dans d'autres, soit en raison de sa sacralité (pour les Crétois), soit en raison de son impureté (chez les Hébreux par exemple).
167
+
168
+ Dans le monde grec, comme plus tard chez les Romains, les Germains et les Gaulois, le porc ne subit pas de tabou : il est à la fois un animal consommé et sacrifié, notamment en l'honneur de Déméter ou de Cérès. Le sacrifice sanglant d'un cochon disparaît cependant au fil du temps, au profit de l'offrande de viande cuite[63]. Selon les auteurs latins, le cochon est parfois associé à la fécondité et à l'intelligence (Varron, Traité d'agriculture) ou au « plus stupide des animaux », capable de dévorer ses petits, et par nature fragile (Pline l'Ancien, Histoire naturelle)[63].
169
+
170
+ « Les mâles n'engendrent pas au-delà de trois ans. Les femelles affaissées par la vieillesse s'accouplent couchées; quelquefois elles dévorent leurs petits, sans que cela soit considéré comme un prodige. […] On pense que le porc meurt promptement quand il perd un œil. La vie de cet animal va jusqu'à quinze ans, quelquefois jusqu'à vingt; mais il est sujet à devenir furieux, et est exposé à diverses maladies, surtout à l'angine et à la ladrerie[65]. »
171
+
172
+ Le cochon peut aussi prendre une connotation négative dans l'Odyssée, lorsque Circé transforme les compagnons d'Ulysse en pourceaux[66].
173
+
174
+ En Égypte antique, le cochon est consommé par les fermiers sédentaires de la vallée du Nil jusqu'au milieu du IIe millénaire av. J.-C. Sa consommation semble ensuite abandonnée, afin de le réserver au culte d'Osiris. Le porc prend peu à peu une connotation négative, puisqu'il est ensuite associé au dieu mauvais Seth, parfois représenté sous la forme d'un porc noir dévorant la lune[63].
175
+
176
+ La truie est l'animal dans laquelle est représentée souvent la déesse Nout, déesse du ciel.
177
+
178
+ L'interdit judaïque est exprimé à plusieurs endroits dans la Torah et les Nevi'im :
179
+
180
+ « 7. Toutefois, parmi les ruminants et parmi les animaux à sabot fourchu et fendu, vous ne pourrez manger ceux-ci : le chameau, le lièvre et le daman, qui ruminent mais n'ont pas le sabot fourchu ; vous les tiendrez pour impurs.
181
+ 8. Ni le porc, qui a bien le sabot fourchu et fendu mais qui ne rumine pas : vous le tiendrez pour impur. Vous ne mangerez pas de leur chair et ne toucherez pas à leurs cadavres. »
182
+
183
+ — Deutéronome, XIV, 7-8[67]
184
+
185
+ « Vous ne mangerez pas le porc, qui a la corne fendue et le pied fourchu, mais qui ne rumine pas : vous le regarderez comme impur. »
186
+
187
+ — Lévitique, XI, 7[68]
188
+
189
+ « 2. J’étendais mes mains tout le jour vers un peuple rebelle, vers ceux qui marchent dans la voie mauvaise, au gré de leurs pensées ;
190
+ 3. vers un peuple qui me provoquait, en face, sans arrêt, sacrifiant dans les jardins, brûlant de l’encens sur des briques, se tenant dans les sépulcres,
191
+ 4. et passant la nuit dans des cachettes ; mangeant de la chair de porc et des mets impurs dans leurs plats,
192
+ 5. disant : « Retire-toi ! Ne m’approche pas, car je suis saint pour toi ! » Ceux-là sont une fumée dans mes narines, un feu qui brûle toujours. »
193
+
194
+ — Isaïe, LXV, 2-5
195
+
196
+ « 3. Celui qui immole un bœuf tue un homme ; celui qui sacrifie une brebis égorge un chien ; celui qui présente une oblation offre du sang de porc ; celui qui fait brûler l’encens bénit une idole. Comme ils choisissent leurs voies, et elle leur âme se comptait dans leurs abominations,
197
+ 4. moi aussi je choisirai leur infortune, et je ferai venir sur eux ce qu’ils redoutent, parce que j’ai appelé, et personne n’a répondu ; j’ai parlé, et ils n’ont pas entendu ; ils ont fait ce qui est mal à mes yeux, et ils ont choisi ce qui me déplaît. […]
198
+ 17. Ceux qui se sanctifient et se purifient pour aller dans les jardins, derrière celui qui se tient au milieu, ceux qui mangent de la chair de porc, des mets abominables et des souris, périront tous ensemble, —oracle de Yahweh »
199
+
200
+ — Isaïe LXVI, 3-4 et 17[69]
201
+
202
+ Cet interdit a été souvent étudié, et plusieurs hypothèses, qui peuvent se recouper, ont été proposées pour l'expliquer.
203
+
204
+ Certaines sont d'ordre hygiénique : le porc aurait une alimentation impure, se nourrissant de déchets, voire de ses propres excréments (dès le XIIe siècle, Maïmonide a produit plusieurs exégèses à ce sujet) ; plus récemment[70], certains ont pensé que la viande de porc serait difficile à digérer et facilement malsaine dans les pays chauds. Ces explications sont anachroniques : elles relèvent d'une vision hygiéniste et rationnelle des maladies qui date au mieux du xixe siècle.
205
+
206
+ Michel Pastoureau souligne que, dans les régions orientales, cultures consommatrices et non-consommatrices se côtoient et que, dans certains pays chauds éloignés du Proche-Orient (Insulinde, région de l'océan Pacifique), le porc est une nourriture licite et saine. Pour lui, les raisons du tabou judaïque sont d'ordre symbolique et social : toute société possède des interdits, tellement courants qu'ils deviennent inconscients ; c'est le cas, dans les sociétés occidentales, des interdits sur la consommation de chat ou le chien. Dans le judaïsme, les interdits portent d'ailleurs sur un bestiaire bien plus vaste : lapin, cheval, âne, chameau, escargot, crevette, certains oiseaux. Ces arguments sont repris par Olivier Assouly, qui considère que « la différence entre le permis et l’illicite cherche à marquer l’obéissance à la loi divine »[71].
207
+
208
+ Dans De la souillure[72], l'anthropologue britannique Mary Douglas propose que le tabou est une « anomalie » ; ainsi le porc, par bien des aspects, est presque humain, mais il n'est pas humain ; c'est presque un ruminant, mais ce n'est pas un ruminant. Il constitue une sorte d'exception dans la création divine et sa proximité avec l'humain le rend particulièrement tabou.
209
+
210
+ Historiquement, le fait que le porc ait été un animal sacrificiel chez les Cananéens, prédécesseurs des Hébreux en Palestine, aurait pu pousser à l'interdit. Les Hébreux auraient ainsi cherché à distinguer leur religion des cultes concurrents, et, en insistant sur l'impureté du porc, se démarquer comme des champions de la pureté. Dans la Bible en effet, l'interdit du porc est expliqué par le fait qu'il échappe aux critères de classification : il a le sabot fendu, mais il ne rumine pas[63].
211
+
212
+ Le fait que le porc soit un animal peu apte aux pratiques pastorales des nomades (il ne peut pas suivre les déplacements comme des chèvres ou des dromadaires), que son élevage nécessite une eau et une nourriture abondantes, a pu également jouer un rôle[73].
213
+
214
+ Dans un domaine plus symbolique, Salomon Reinach propose une explication totémique[74]: le porc serait le totem des ancêtres des Hébreux, et serait donc devenu tabou. Cette explication, à tendance freudienne, a été abandonnée, car elle s'appuie sur des pratiques inconnues au Proche-Orient[63]. Pastoureau note également le tabou qui existe quant au sang dans les sociétés sémitiques, sensible aux rites de mise à mort rituelle des animaux. Au paradis terrestre, Adam et Ève semblent suivre un régime strictement végétarien[63].
215
+
216
+ L'interdit relatif au porc dans le judaïsme se trouve dans le Tanakh donc dans l'Ancien Testament. Pourtant la consommation de porc n'est pas interdite dans le christianisme, à l'exception de l'Église adventiste du septième jour[75] et de l'Église éthiopienne orthodoxe[76]. La non-interdiction du porc prend sa source dans plusieurs versets du Nouveau Testament, qui lèvent l'interdit alimentaire juif. Ainsi, dans l'Évangile selon Matthieu :
217
+
218
+ « Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de la bouche, c'est ce qui souille l'homme. »
219
+
220
+ — Matthieu XV, 11[77]
221
+
222
+ « Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, puis est jeté dans les lieux secrets ? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c’est ce qui souille l’homme. Car c’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies. Voilà les choses qui souillent l’homme ; mais manger sans s’être lavé les mains, cela ne souille point l’homme. »
223
+
224
+ — Mathieu XV, 17-20[77]
225
+
226
+ Les versets Marc VII, 15 ; Marc VII, 18-23[78] sont similaires. De plus, dans les Actes des Apôtres alors que Pierre veut manger il entend une voix qui lui dit : « Ce que Dieu a purifié, toi, ne le tiens pas pour impur (Actes des Apôtres X, 15[79]). »
227
+
228
+ Toutefois, Matthieu rapporte une anecdote dans laquelle Jésus enferme des démons dans des pourceaux, ce qui témoigne des considérations négatives sur le porc dans le Nouveau Testament[80].
229
+ C'est également dans Matthieu (VII, 6) que se trouve l'expression « jeter des perles aux pourceaux », qui signifie alors « dilapider inconsidérément ses biens spirituels[81] ». De même, Luc rapporte que le fils prodigue, après avoir dilapidé tout son bien, est contraint de devenir gardien de cochons[63].
230
+
231
+ Dans les premiers siècles du christianisme oriental, des iiie siècle au ve siècle, l'action des propagandistes de la nouvelle foi relevait autant de l'évangélisation que de la lutte contre le judaïsme dont il fallait se démarquer. La recommandation à consommer de la viande de porc était ainsi une incitation à distinguer les nouveaux convertis de la vieille foi hébraïque.
232
+
233
+ Au Moyen Âge, prédicateurs et théologiens ont considéré le cochon comme un attribut du diable ; comme lui, le diable grogne et se vautre dans l'ordure. Cette image du porc lié à l'enfer existe déjà sur quelques chapiteaux romans, mais prend son essor essentiellement à la période gothique. Le porc est aussi parfois associé aux Juifs et à la Synagogue. Il peut personnifier plusieurs vices, comme la saleté, la gloutonnerie et la colère[63]. Dès le XIIIe siècle, un homme débauché est un porc[82]. Cette image perdure longtemps après le Moyen Âge.
234
+
235
+ Plus tardivement, entre le XVe et le XVIIe siècle, le porc a été associé, après le bouc, l'âne et le chien, à la luxure, bien que le mot de verrat soit en toute logique plus approprié. En 1503-1504, Jérôme Bosch, dans le panneau l'enfer du Jardin des délices, représente une truie vêtue en nonne, enlaçant un homme nu, mais le terme de « cochonnerie » en prend son sens actuel en français qu'à la fin du XVIIe siècle[63]. Par dérision, il arrive que le prix «remporté» par le dernier arrivé d'une compétition, telle que le palio en Italie ou des course de chevaux à Ulm (par le Pritschenmeister (de)) ou à Strasbourg soit un cochon [83]. Un jeu moqueur, impliquant des aveugles et un cochon, existait dans de nombreuses villes européennes au XIVe et XVe siècle, de Lübeck à Paris [83].
236
+
237
+ Ces connotations négatives peuvent s'expliquer par la couleur sombre du pelage du porc[84], ainsi que par certains traits comportementaux, particulièrement sa goinfrerie, son aptitude à se nourrir d'ordures et de charognes. Les créatures omnivores (le corbeau, le renard, l'ours, voire l'être humain) sont ainsi souvent considérées comme impures. Sa mauvaise vue et sa tendance à se vautrer dans la boue sont d'autres éléments vus négativement. Toutefois, l'image d'un bon cochon émerge aussi quelquefois dans l'iconographie des saints. Dans l'iconographie de saint Antoine, le cochon apparaît à partir du XIIIe siècle comme un compagnon du saint, sans doute sous l'influence de l'ordre des Antonins, spécialisés dans l'élevage des cochons, qui fournissaient de la viande aux indigents et un lard passant pour bénéfique aux malades[63]. Saint Blaise est aussi parfois représenté accompagné d'un pourceau. Un de ses miracles serait d'avoir poussé un loup à rendre son pourceau à une vieille femme qui, pour remercier le saint, lui apporta dans son cachot les pieds et la tête du porc rôtis[85]. Par ailleurs, le porc (qui, à l'époque, ressemblait davantage au sanglier) est vu comme un animal fort et courageux ; certains nobles le prenaient ainsi pour emblème sur leurs armoiries, et une version du Roman d'Alexandre raconte la mise en fuite d'éléphants du roi Porus par des cochons sauvages [86].
238
+
239
+ Dans le calendrier républicain, le « Cochon » était le nom attribué au 5e jour du mois de frimaire[87].
240
+
241
+ Le cochon prend aussi, au fil du temps, des connotations plus positives, liées à la fécondité et à la prospérité, en raison notamment de la grande fécondité de la truie et de son cycle de gestation : trois mois, trois semaines et trois jours, un chiffre déjà mentionné par Aristote, et que les hommes du Moyen Âge ont relevé comme un cycle arithmétiquement parfait. L'idée ancienne que la possession d'un cochon garantit de la pauvreté a entraîné la naissance, au XVIIIe siècle en Angleterre, des tirelires en forme de cochon, ou piggy banks. L'idée du cochon porte-bonheur existe aussi largement dans les pratiques alimentaires (gâteaux, friandises) et dans les expressions : « avoir une chance de cochon », « Schwein haben », « un colpo di porco[63] »… Un lien a également été établi entre enfants et cochons, sensible dans la légende de saint Nicolas (le boucher jette les enfants au saloir comme de vulgaires pourceaux) puis à partir de la fin du XIXe siècle dans la littérature pour jeunesse, les jouets, les manèges, puis le cinéma. Le cochon est alors représenté comme un porcelet rose, joyeux et dynamique, largement humanisé (bipédie, parole, activités, etc.)[63].
242
+
243
+ Cette figure archétypale est présente dans de nombreux personnages de dessin animé et de bande dessinée : Porky Pig l'ami bègue de Daffy Duck, Miss Piggy la cochonne amoureuse de la grenouille Kermit dans le Muppet Show, Porcinet le copain de Winnie l'ourson, Les Trois petits cochons, Babe, etc.
244
+
245
+ En ce qui concerne l'islam, dans le Coran comme dans les hadiths, le porc est le seul animal clairement désigné comme interdit.
246
+
247
+ « 3. Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui de Dieu, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée - sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte -. (Coran, V, 3). »
248
+
249
+ Il existe toutefois des exceptions :
250
+
251
+ « 172. Ô les croyants ! Mangez des (nourritures) licites que Nous vous avons attribuées. Et remerciez Dieu, si c'est Lui que vous adorez.
252
+ 173. Certes, Il vous est interdit la chair d'une bête morte, le sang, la viande de porc et ce sur quoi on a invoqué un autre que Dieu. Il n'y a pas de péché sur celui qui est contraint sans toutefois abuser ni transgresser, car Dieu est Pardonneur et Miséricordieux. (sourate II 172-173) »
253
+
254
+ L'impureté du porc est reprise dans l'histoire de Shaykh San'an, racontée par Farîd ud-Dîn 'Attar, dans le Langage des oiseaux, ouvrage mystique en persan. Le Shaykh est poussé hors de la voie de Dieu par son amour pour une jeune grecque, qui l'humilie en lui faisant garder des pourceaux pendant une année.
255
+ « Le Schaïkh ne détourna par la tête de l'ordre de sa belle ; car s'il l'eût détournée, il n'aurait pas trouvé ce qu'il recherchait. Ainsi donc, ce schaïkh de la Caaba, ce saint et grand personnage, se résigna à garder les pourceaux pendant une année.
256
+ Dans la nature de chacun de nous il y a cent pourceaux ; il faut devenir pourceau ou prendre le zunnâr[88]. »
257
+
258
+ Comme pour le judaïsme, l'interdit islamique touche au tabou du sang[réf. nécessaire].
259
+
260
+ Dans la mythologie hindoue, la figure du porc (ou du sanglier, les Indiens ne font pas la différence) est celle d'un avatar/descente du Seigneur Vishnou, sous le nom de Varâha, tuant un démon voulant noyer la Déesse Terre, épouse cosmique de Vishnou.
261
+
262
+ Dans le bouddhisme tibétain, le porc représente l’ignorance, avidya, responsable de toute la misère du monde.
263
+
264
+ Pour les peuples chinois et vietnamien, le porc est au contraire un symbole de prospérité et d’abondance. Le calendrier zodiacal chinois comporte une année du cochon (亥 hài : 12e des 12 rameaux terrestres [porc]) : les natifs de ce signe sont dits patients, fondamentalement équilibrés et bien disposés envers leur prochain. Dans Le Voyage en Occident, un des compagnons du moine Xuanzang est le cochon Zhu Bajie.
265
+
266
+ L'élevage des porcs apparaît anciennement en Océanie, associé notamment dans les îles Fidji aux poteries lapita[89]. Le cochon est souvent associé à des pratiques culturelles et artistiques. Dans le nord du Vanuatu, à Malekula notamment, l'incisive supérieure des cochons était cassée pour permettre à l'inférieure de pousser en spirale, formant parfois deux ou trois cercles. Nourri à la main, le verrat devenait « une réserve d'« âme masculine » et cette substance devait passer au sacrificateur de l'animal lorsque celui-ci était tué. Ces sacrifices permettaient aux hommes d'acquérir sainteté, titres et emblèmes de leurs rangs et d'atteindre les plus hauts grades […]. L'identification entre le verrat et son propriétaire était si forte que l'on incorporait les défenses de l'animal aux têtes à son effigie ou à celle de son sacrificateur, également décorées de dessins de cochons[89] ». Des compétitions peuvent exister entre jeunes garçons concernant l'élevage des cochons.
267
+
268
+ À Ambae, les cochons hermaphrodites étaient obtenus par sélection pour incarner l'union des pouvoirs masculins et féminins[89]. Dans certaines sociétés, les porcs et les enfants peuvent être élevés ensemble. En Nouvelle-Guinée, des photographies ethnologiques des années 1930 montrent des femmes allaitant simultanément un enfant et un porcelet[63]. Dans la chaîne de montagnes au centre de la Nouvelle-Guinée, les habitants célèbrent tous les vingt ans une « fête du Cochon », qui peut durer plusieurs années. Elle commence par des rites destinés à favoriser l'engraissement des cochons et des échanges de porcs et d'ornements destinés à la fête. La dernière année est marquée par des danses puis par le sacrifice d'une grande partie des porcs, dont la viande est consommée et distribuée[90].
269
+
270
+ Selon Pierre Magnan,
271
+
272
+ « Le cochon est l’animal le plus proche de l’homme. Il le nourrit mais il lui en laisse tout le remords. On peut avoir la conscience tranquille après avoir occis un agneau ou un veau, mais jamais un cochon. Chaque soir, quand apparaît sur la soupe épaisse la couenne du lard, c’est comme si le cochon de l’année venait vous parler de sa gentillesse. »
273
+
274
+ Dans son roman Le Père de nos pères, Bernard Werber imagine même le cochon comme ancêtre lointain de l'homme. Les xénogreffes donnent, sinon du corps, du moins un prétexte amusant à cette hypothèse[91].
275
+
276
+ Dans son roman Truismes, Marie Darrieussecq raconte la transformation progressive de la narratrice en truie. Dans une veine semi-fantastique, une critique latente de la politique et du statut d'une femme dans la société émerge du récit.
277
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278
+ Un alexandrin français, qui serait dû à Charles Monselet[92] ou à Auguste Préault[93], affirme que « tout homme a dans son cœur un cochon qui sommeille », sans expliquer toutefois comment le réveiller.
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+ Félicien Rops écrit à propos de La Dame au cochon - Pornokrates :
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+ « Ma Pornocratie est faite. Ce dessin me ravit. Je voudrais te faire voir cette belle fille nue chaussée, gantée et coiffée de noir, soie, peau et velours, et, les yeux bandés, se promenant sur une frise de marbre, conduite par un cochon à « queue d'or » à travers un ciel bleu. Trois amours — les amours anciens — disparaissent en pleurant […] J'ai fait cela en quatre jours dans un salon de satin bleu, dans un appartement surchauffé, plein d'odeurs, où l'opopanax et le cyclamen me donnaient une petite fièvre salutaire à la production et même à la reproduction. »
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+ — Lettre de Félicien Rops à H. Liesse, 1879[94]
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+ Voir aussi Idiotisme animalier.
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+ Code Lyoko[3] est une série télévisée d'animation française réalisée[4] par Jérôme Mouscadet et diffusée du 3 septembre 2003 au 10 novembre 2007 sur France 3, du 1er septembre 2004 au 18 janvier 2008 sur Canal J puis est rediffusée depuis le 19 décembre 2009 sur France 4, depuis le 15 février 2020 sur Game One et depuis le 29 juin 2020 sur Nickelodeon.
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+ En Belgique, la série a été diffusée sur La Deux pour la Wallonie, 2BE et Ketnet pour la Flandre ; en Espagne sur Clan, au Canada sur Radio-Canada, aux États-Unis et Grande Bretagne sur Cartoon Network et sur plusieurs autres chaînes dans de nombreux pays. Code Lyoko connaît en effet un grand succès international.
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+ Il existe une suite à la série d'animation : la série télévisée Code Lyoko Évolution, diffusée du 5 janvier 2013 au 19 décembre 2013 sur France 4 et Canal J.
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+ La série est disponible en français sur Amazon Prime Video[5].
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+ Quatre adolescents vivant en région parisienne découvrent une usine renfermant un ordinateur quantique. Jérémie, qui l'a découvert en premier, l'active et réveille par la même occasion un dangereux programme (étant par la suite un virus) appelé XANA : un programme multi-agent, à la base créé par Franz Hopper pour contrer un projet militaire (le projet Carthage visant à couper les communications ennemies).
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+ XANA devient autonome et cherche à prendre le contrôle du monde. Pour cela, il infecte des tours mémorielles, qui lui servent d'intermédiaire avec le monde réel, dans les territoires de Lyoko. Aelita, une jeune créature humanoïde virtuelle, la fille de Franz Hopper, est la seule ennemie de XANA présente sur Lyoko mais elle peut compter sur l'aide de quatre amis : Yumi, Ulrich, Odd et Jérémie. Ils mènent une double vie dans le plus grand secret : simples collégiens la plupart du temps, ils deviennent sauveurs du monde quand XANA lance une attaque. Ils doivent garder leur secret car si les autorités venaient à apprendre la menace que représente XANA, elles éteindraient le supercalculateur. Cela entraînerait la destruction de Lyoko, et Aelita disparaîtrait donc jusqu'à la prochaine réactivation du supercalculateur.
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+ Les quatre héros ont trouvé un passage vers cet univers virtuel. En plus du supercalculateur, l'usine désaffectée abrite aussi trois scanners qui leur permettent de se transférer sur Lyoko. Tandis que Jérémie se met aux commandes pour gérer le support technique, Odd, Yumi et Ulrich deviennent des Lyoko-guerriers, et combattent les monstres virtuels de XANA pour protéger Aelita et l'aider à désactiver les tours pour arrêter les attaques grâce au code « Lyoko ».
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+ Un monde sans danger écrit par Franck Keller, interprété par Julien Lamassonne.
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+ La série est composée de 97 épisodes répartis sur 4 saisons dont une préquelle en 2 parties préparée en même temps que la saison 3 en 2006.
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+ Le 31 mai 2011, MoonScoop a annoncé la production d'une nouvelle saison de 26 épisodes, baptisée Code Lyoko Évolution. La nouvelle série mélange animation 3D pour la partie virtuelle de la série et tournage avec des acteurs pour la partie réelle.
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+ La série est diffusée depuis le 5 janvier 2013 sur France 4 et à partir du 11 décembre 2013 sur Canal J.
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+ Le tournage s'est déroulé de juin à septembre 2012 à Angoulême (lycée Guez-de-Balzac, studio Aredi...)
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+ Code Lyoko a été élue comme étant la meilleure émission par les téléspectateurs de Canal J en France[7], mais a également reçu une reconnaissance internationale : l'émission a été classée comme l'une des meilleures sur Cartoon Network et Kabillion aux États-Unis, la première chaîne l'ayant classé troisième émission présentant la meilleure performance en 2006 et Kabillion comme la quatrième pour ce qui est du nombre de spectateurs en 2010. L'émission a connu un franc succès en Espagne comme l'une des émissions les mieux classées de Clan TVE, sur le réseau italien Rai2, et également en Finlande et au Royaume-Uni. L'émission a également reçu le Prix Français de l'Export 2006 pour l'animation en décembre 2006[8].
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+ La bible graphique de Code Lyoko est née d'un court-métrage de fin d'études créé par Thomas Romain et Tania Palumbo, deux élèves de l'école des Gobelins, diffusé l'an 2000 au festival international du film d'animation d'Annecy en 2000, Les enfants font leur cinéma. Le court-métrage rendait clairement hommage à l'animateur et réalisateur japonais Kōji Morimoto (Memories, Animatrix - Beyond…). La société Antefilms ayant été sensible au dynamisme de la mise en scène du court métrage s'est approchée des deux jeunes créateurs. Garage Kids fut le projet original, datant de 2001. Il s'agit à l'origine d'un pilote produit en 2001 chez Antefilms par Thomas Romain et Tania Palumbo. Courant 2003, alors que les premiers scénarios commençaient à être écrits, Thomas Romain, l'instigateur du projet, a quitté la production. En effet, de profondes divergences étaient peu à peu apparues entre lui et les producteurs, à qui il reprochait certains choix artistiques et scénaristiques. Voyant son projet initial se transformer de plus en plus, il s'était recentré sur son autre grand projet: Ōban, Star-Racers, mené conjointement jusqu'alors. Le concept de Garage Kids a ensuite été fortement modifié au fil du développement jusqu’à obtenir le concept Code Lyoko, dessin animé 2D/3D.
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+ Garage Kids était un court-métrage en anglais représentant un avant-projet et présenté pour la première fois aux professionnels et responsables de chaines TV lors du Festival d'animation d'Annecy en 2001. Il introduit les personnages principaux, le concept de collégiens combattant en secret dans un monde virtuel contre une intelligence artificielle maléfique, et la phrase « can you keep a secret? » (en français : « peux-tu garder un secret ? »), qui est réutilisée aussi bien au sein de la série Code Lyoko que comme slogan publicitaire de la série.
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+ Dans Garage Kids, le monde virtuel était beaucoup plus complexe dans son dessin, inutilisable pour une série. Aelita n'existait pas. Des personnages de la série, seuls existaient Odd, Jérémie, Ulrich, Yumi et le chien d'Odd, qui n'était pas nommé. Les trois garçons partageaient la même chambre au collège. Odd est présenté comme ayant rejoint le groupe des héros alors qu'ils luttaient déjà contre l'IA, alors que la préquelle de Code Lyoko montre que le groupe s'est constitué lors de la découverte du monde virtuel. Yumi pouvait utiliser sa télékinésie sur Terre. La présentation lors de l'exposition Code Lyoko affirmait que « Yumi est télépathique[9] » et qu'Ulrich peut se déplacer à la vitesse de la lumière. On ignore s'il y a eu confusion entre télépathie et télékinésie ou si elle devait combiner les deux pouvoirs.
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+ Dans la saison 4, Code Lyoko rend hommage à Garage Kids en baptisant un lieu dans l'univers virtuel « Garage Skid ».
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+ Il est à noter que beaucoup de lieux de la série s’inspirent de ceux du paysage français (voir la liste détaillée plus bas).
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+ Plusieurs détails indiquent que l'action se situe en France, en région parisienne :
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+ L'histoire se passe dans un lieu dessiné en s'inspirant des Hauts-de-Seine, mais fictif puisque les lieux ayant servi d'inspiration sont bien plus éloignés entre eux que ne le sont les lieux de la série.
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+ L'action de la série se déroule dans plusieurs lieux[10]. Certains sont à distinguer des autres par leur importance dans l'histoire :
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+ D'autres lieux de la série, bien qu'étant de moindre importance et étant donc à considérer comme "secondaires", sont toutefois à citer. Notamment :
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+ Lyoko est un monde virtuel, parfois appelé à tort parallèle, créé par Franz Hopper juste avant XANA et dont ce dernier a pris contrôle afin de s'en servir comme une arme pour dominer le monde. Mais Aelita est, depuis sa virtualisation, la gardienne de Lyoko. Elle s'occupe de désactiver les tours avec un halo rouge. Lyoko cache beaucoup de secrets, comme le 5e territoire et la mer numérique.
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+
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+ Ce monde virtuel est composé de cinq territoires (le territoire de la Forêt, le territoire de la Montagne, le territoire de la Banquise, le territoire du Désert et le 5e Territoire répondant aussi au nom de Carthage situé au centre du monde virtuel). Les quatre premiers territoires sont appelés les territoires de surface et possèdent dix tours chacun (dont une dite « de passage » qui permet de voyager entre ces quatre territoires). Ce sont des sortes de banques de données qui fouillent les réseaux de la Terre et qui sont par conséquent des interfaces entre Lyoko et le monde réel. Lorsqu'une tour s'active, elle devient rouge (tour activée par XANA) au lieu de bleue (tour non activée dans les 2 premières saisons de la série, les halos de tours désactivées deviendront blancs pendant les deux autres saisons, jusqu'à la mort de XANA). Il existe aussi des variantes : lorsque la tour est verte, c'est Jérémie qui l'active (cf : épisode 47 : Au meilleur de sa forme, épisode 51: Révélation et épisode 67: Mauvaise réplique) et lorsqu'elle est blanche il s'agit de Franz Hopper (cf : épisode 50 : Contact et épisode 51 : Révélation). Aussitôt l'activation par XANA effective, des pulsations sont émises en direction de ladite tour. Ces tours sont gardées par des monstres, (voir liste des monstres de Code Lyoko) Kankrelat, Krabe, Frolion, Block, Mégatank, Tarentule, qui n'apparaissent que sur les territoires de surface. Plus occasionnellement, XANA peut envoyer des Mantas qui apparaissent habituellement sur le 5e territoire, mais qui apparaîtront en surface à la fin de la saison 2. Le 5e territoire est également le lieu de vie des Rampants qui semblent en être les gardiens. XANA a aussi des monstres spéciaux à sa disposition comme le Gardien, la Méduse ou encore le Kolosse (on peut aussi ajouter le Kalamar, les rekins ou encore les kongres dans cette liste, mais ils vivent dans le réseau).
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+ De nombreux produits dérivés ont vu le jour autour de la licence Code Lyoko, parmi lesquels des magazines, des figurines, un jeu de cartes à collectionner, des coffrets DVD, du textile, fournitures scolaire, ainsi que des romans et des jeux vidéo.
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+ Les différents coffrets, en France du moins, ont été distribués par Universal. La toute première édition était disponible en VHS et date de 2004.
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+ Étrangement, ce sont les deux volumes constituant la première saison qui sont sortis en dernier.
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+ Une série de bandes dessinées publiée par Hachette est éditée à partir de 2004[11]. Elle est composée de deux tomes contenant chacun deux histoires, présentée sous forme de bande dessinée en reprenant les images des épisodes.
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+ La collection éditée par Hachette Jeunesse reprend sous forme de roman certains épisodes du dessin-animé. Les quatre premiers tomes sont écrits par Emmanuelle Fumet, par la suite la novélisation des épisodes est de Fabrice Colin.
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63
+ Une tétralogie de romans a été publiée en Italie par Atlantyca Entertainment[12]. Les livres sont signés sous le nom de plume « Jeremy Belpois » (les romans étant écrits du point de vue de ce personnage).
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+
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+ Les tomes 1 et 2 ont été traduits dans plus de langues différentes que les 3 et 4. En particulier, les tomes 1 et 2 sont publiés en France aux éditions Albin Michel[13]. Aucun roman n'a été traduit en anglais. Les tomes 3 et 4 ont vu leur parution en France annulée par Albin Michel faute de succès commercial pour les premiers tomes[14].
66
+
67
+ Les livres sont autonomes par rapport à la série : l'action se situe après la destruction de XANA, correspondant à fin de la saison 4. Mais les flashbacks racontant leur victoire sur XANA indiquent qu'il n'y a eu qu'une poignée de voyages sur Lyoko avant la désactivation de XANA. De plus, certaines règles des combats sur Lyoko sont modifiées (Aelita n'a pas de points de vie).
68
+
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+ En tant que suite de la saison 4, ils sont également incompatibles avec Code Lyoko Évolution.
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+ Les Subdigitals, groupe fictif de l'univers de Code Lyoko, ont sorti deux albums nommés Code Lyoko featuring Subdigitals (en) en 2006 et 2007. Les musiques sont identiques dans les deux albums, seules les paroles, françaises pour le premier, anglaises pour le second, changent.
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+ Le code Morse international[1], ou l’alphabet Morse international, est un code permettant de transmettre un texte à l’aide de séries d’impulsions courtes et longues, qu’elles soient produites par des signes, une lumière, un son ou un geste.
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+ Ce code est souvent attribué à Samuel Morse, cependant plusieurs contestent cette primauté, et tendent à attribuer la paternité du langage à son assistant, Alfred Vail[2],[3].
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+ Inventé en 1832 pour la télégraphie, ce codage de caractères assigne à chaque lettre, chiffre et signe de ponctuation une combinaison unique de signaux intermittents. Le code morse est considéré comme le précurseur des communications numériques.
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+ Le morse est principalement utilisé par les militaires comme moyen de transmission, souvent chiffrée, ainsi que dans le civil pour certaines émissions à caractère automatique : radiobalises en aviation, indicatif d’appel des stations maritimes, des émetteurs internationaux (horloges atomiques), ou bien encore pour la signalisation maritime par certains transpondeurs radar et feux, dits « à lettre morse » (par exemple, la lettre A transmise par un tel feu sous la forme .- signifie « eaux saines »). Le morse est également pratiqué par des amateurs comme de nombreux radioamateurs, scouts (morse sonore et lumineux), plongeurs ou alpinistes (morse lumineux), par des joueurs pour résoudre des énigmes, ainsi que comme sonnerie par défaut de réception de message pour les téléphones portables de marque Nokia (« SMS SMS » en morse).
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+ Le code peut être transporté via un signal radio permanent que l’on allume et éteint (onde continue, généralement abrégé en CW, pour continuous wave en anglais), ou une impulsion électrique à travers un câble télégraphique (de nos jours remplacé par d'autres moyens de communication numérique), ou encore un signal visuel (flash lumineux). L’idée qui préside à l’élaboration du code morse est de coder les caractères fréquents avec peu de signaux, et de coder en revanche sur des séquences plus longues les caractères qui reviennent plus rarement. Par exemple, le « e », lettre très fréquente, est codée par un simple point, le plus bref de tous les signes. Les 25 autres lettres sont toutes codées sur quatre signaux au maximum, les chiffres sur cinq signaux. Les séquences plus longues correspondent à des symboles les plus rares : signes de ponctuation, symboles et caractères spéciaux.
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+ Parallèlement au code morse[4], des abréviations commerciales plus élaborées ont été créées codant des phrases complètes en un seul mot (groupe de 5 lettres). Les opérateurs de télégraphie conversaient alors en utilisant des mots tels que BYOXO (Essayez-vous de vous dérober ?), LIOUY (Pourquoi ne répondez-vous pas à la question ?) et AYYLU (Confus, réitérez plus clairement). L’intention de ces codes était d’optimiser le coût des transmissions sur les câbles. Les radioamateurs utilisent toujours certains codes appelés code Q et code Z. Ils sont utilisés par les opérateurs afin de s’échanger des informations récurrentes, portant par exemple sur la qualité de la liaison, les changements de fréquences et les télégrammes.
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+ Les premières liaisons radiotélégraphiques sans fil utilisant le code morse datent du début du XXe siècle. En 1903, la conférence de Berlin attribue la longueur d’onde de 600 mètres (500 kHz) au trafic en radiotélégraphie morse en mer[5] et officialise en 1906 le signal SOS comme appel de détresse. Jusqu’en 1987[6], plusieurs conférences mondiales des radiocommunications définissent les bandes à utiliser pour les communications en télégraphie morse.
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+ Depuis le 1er février 1999, dans le cadre du SMDSM 1999, les services maritimes côtiers et mobiles de France et de nombreux autres pays ont abandonné la veille radiotélégraphique obligatoire et cessé les émissions en morse, notamment sur la fréquence de 500 kHz (maritime et aéronautique) et sur la fréquence de 8 364 kHz[7], affectées au trafic de détresse ou d’appel en radiotélégraphie, depuis les années 1970, un système de satellites de télécommunications ayant pris le relais. À partir de ce moment, le trafic maritime radiotélégraphique et radiotéléphonique utilisant les ondes hertziennes commence à décliner lentement. Cependant, il existe encore à ce jour (2010) des fréquences internationales affectées par l’UIT à la diffusion de l’heure, de la météo marine ou aux communications maritimes en radiotélégraphie[6] (parmi d’autres, 4 182 kHz à 4 186,5 kHz, ou 4 187 kHz à 4 202 kHz pouvant aussi être utilisé par l’Aviation civile). La bande des 600 mètres[8] notamment reste utilisée par une vingtaine de pays dans le monde, parmi lesquels : l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Azerbaïdjan, le Cameroun, la Chine, la République du Congo, Djibouti, l’Érythrée, les États-Unis, l’Indonésie, l’Italie, l’Irlande, Oman, la Roumanie, la Fédération de Russie, les Samoa américaines et les Seychelles[9]. À quelques exceptions près, la plupart des stations maritimes encore en activité n’émettent plus en morse que leur indicatif d’appel et éventuellement leur fréquence d’émission[10]. Aujourd’hui, certaines fréquences destinées au trafic en CW [11] de la marine marchande ont encore une affectation, même si elles ne sont plus utilisées que par quelques pays et très rarement[12].
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+ Depuis le début du XXe siècle et l’invention de la lampe Aldis, les bateaux peuvent également communiquer en morse lumineux. Alors que la capacité à émettre de tels signaux reste exigée pour devenir officier de la marine marchande dans de nombreux pays, dont la France[13], cette pratique a tendance à devenir rare et ne se retrouve plus que dans la marine de guerre et chez certains plaisanciers.
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+ Les premières liaisons radiotélégraphiques aéronautiques remontent au début du XXe siècle et ont cessé avant les années 1970, à une époque où les ballons dirigeables et les avions communiquaient en radiotélégraphie dans la bande aéronautique des 900 mètres (333,33 kHz), en vol au-dessus des mers et des océans dans la bande marine des 600 mètres (500 kHz), sur la longueur d’onde de radiogoniométrie de 450 mètres (666,66 kHz) et jusqu’en 1930 pour un échange de correspondances transcontinental radiotélégraphique au-dessus des océans dans la bande des 1 800 mètres (166,66 kHz).
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+ En vol une antenne pendante longue de 120 mètres à 450 mètres avait pour but d'établir les communications radiotélégraphiques sur ces longueurs d’onde. À l’extrémité de l’antenne pendait un plomb de lest avec l’indicatif radio de l’aéronef.
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+ Une autre antenne tendue le long de la coque de l’aéronef établissait (à courte distance) les communications radiotélégraphiques en vol et au sol sur la longueur d’onde de 900 mètres (333,33 kHz) et dès 1930 les communications radios NVIS.
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+ Les fréquences utilisées autrefois par l’aviation pour les communications (notamment celles voisines de 300 kHz) sont aujourd’hui attribuées aux radiobalises de type NDB qui émettent des signaux radiotélégraphiques automatisés (indicatif composé de deux à trois lettres, transmis en morse à intervalles réguliers). L’aviation utilise également la sous-bande VHF pour d’autres types de radiobalises (systèmes VOR et ILS) qui transmettent également leurs indicatifs (de 3 à 4 lettres) en morse. Pour ce qui est des communications radiotéléphoniques, elles s’effectuent de nos jours sur les bandes VHF pour le trafic local, et HF pour le trafic transcontinental ou transocéanique.
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+
26
+ Dans certaines circonstances, la radiotélégraphie présente des avantages par rapport à la radiotéléphonie : par exemple, en cas de fort parasitage, il est plus aisé de reconnaître les signaux codés en morse que ceux, beaucoup plus complexes, transmis par la voix. Également, la radiotélégraphie s’avère être un moyen de communication plus discret que la radiotéléphonie qui demande de prononcer les mots hautement et clairement. Pour ces raisons, la plupart des armées dans le monde forment des officiers radio maîtrisant la télégraphie et disposent de fréquences réservées par l’UIT.
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+
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+ Il arrive également que les navires de guerre, s’ils sont suffisamment proches, utilisent le morse lumineux appelé le Scott pour communiquer à l’aide d’un projecteur, d'un feu de mâture visible sur tout l'horizon (FVTH) ou d'une lampe Aldis. C’est par exemple le cas lorsqu’ils sont contraints d’observer une période de silence radio.
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+
30
+ Les radioamateurs utilisent assez fréquemment le code morse pour les communications de loisir en radiotélégraphie et jouissent à cet effet de fréquences allouées par l’UIT.
31
+
32
+ Jusque dans les années 1990, pour obtenir la licence de radioamateur aux États-Unis (de la FCC), il fallait être capable d’envoyer 5 mots encodés en morse par minute. La licence avec le plus de droits exigeait 20 mots par minute. L’épreuve actuelle de lecture au son à l’examen (jusqu'en 2011 en France, uniquement pour la 1re classe de radioamateurisme) requiert une vitesse minimum de 12 mots par minute. Les opérateurs radio militaires et radioamateurs entraînés peuvent comprendre et enregistrer jusqu’à 40 mots par minute.
33
+
34
+ Le Règlement des radiocommunications (RR) se compose de règles liées au service de radio amateur. Il est révisé tous les trois ans à la Conférence mondiale des radiocommunications (CMR). La révision de l’article 25 du Règlement des radiocommunications à la Conférence de 2003, en particulier, a supprimé l’exigence de connaissance du code Morse à l’utilisation des fréquences inférieures à 29,7 MHz. Cela affecte la plupart des pays, mais certains (dont la Russie) continuent (en 2008) à l’exiger.
35
+
36
+ Deux types de code morse ont été utilisés, chacun avec ses particularités quant à la représentation des symboles de l’anglais écrit. Le code morse américain[15] a été utilisé dans le système télégraphique à l’origine de la première télécommunication à longue distance. Le code morse international est le code le plus communément utilisé de nos jours [1].
37
+
38
+ C’est en 1838 que Friedrich Clemens Gerke crée un alphabet « morse » très proche de celui que nous connaissons actuellement. Il s'agit d'une modification du code morse originel, plus tard appelé code morse américain. Auparavant, certains espaces étaient plus longs que le point à l'intérieur même d'un caractère, ou le trait pouvait être plus long, comme pour la lettre L. Gerke simplifie le code en n'utilisant plus que deux longueurs standards, le point et le trait.
39
+
40
+ Deux types d’impulsions sont utilisés. Les impulsions courtes (notées « . », point) qui correspondent à une impulsion électrique de 1⁄4 de temps et les longues (notées « - », trait) à une impulsion de 3⁄4 de temps, les impulsions étant elles-mêmes séparées par 1⁄4 de temps (l’unité de temps élémentaire étant alors voisine de la seconde pour la manipulation et l’interprétation humaine).
41
+
42
+ Alors que se développent de plus en plus de variantes du code Morse dans le monde, l'ITU adopte en 1865, comme code morse international, l'alphabet morse de Gerke avec quelques modifications. Il sera rapidement utilisé en Europe. Les compagnies de (radio)télégraphie américaines continueront à utiliser le code originel, qui sera alors appelé code morse américain.
43
+
44
+ Le code morse international est toujours utilisé aujourd’hui (certaines parties du spectre radio sont toujours réservées aux seules transmissions en morse). Utilisant un simple signal radio non modulé, il demande moins d’équipement pour envoyer et recevoir que d’autres formes de communications radio. Il peut être utilisé avec un bruit de fond important, un signal faible et demande très peu de bande passante.
45
+
46
+ On utilise deux symboles « positifs », appelés point et trait (ou « ti » et « taah »), et deux durées d’espacement, la coupure élémentaire entre signaux et l’espace séparant les mots. La durée totale d’émission d’un trait (y compris la coupure élémentaire entre signaux) détermine la vitesse à laquelle le message est envoyé, elle est utilisée en tant que cadence de référence. Un message simple serait écrit (où « ▄ » représente « ti » et « ▄▄▄ » représente « taah ») :
47
+
48
+ Voici la cadence du même message (« = » signifie « signal actif », « · » signifie « signal inactif », chacun ayant pour durée un « ti ») :
49
+
50
+ Conventions de cadence :
51
+
52
+ Les personnes familières du morse écriraient donc « code morse » ainsi : -.-. --- -.. . / -- --- .-. ... . et le prononceraient « taahtitaahti taahtaahtaah taahtiti ti, taahtaah taahtaahtaah titaahti tititi ti ».
53
+
54
+ Il existe d'autres formes de représentation, la représentation compressée, par exemple, qui associe au « ti » un point en bas, et au « taah » un point en haut ou encore le morse en dents de scie.
55
+
56
+ Les opérateurs composent des messages en morse à l’aide d'un dispositif appelé manipulateur.
57
+
58
+ La vitesse de manipulation s’exprime en mots par minute, et varie d’une dizaine de mots par minute pour un débutant ou une identification d’émetteur compréhensible par tous, à 60 mots par minute ou plus pour un manipulateur expert. Le record est détenu par Ted McElroy qui atteint le score de 75,2 mots par minute au championnat mondial de 1939, à Asheville[17].
59
+
60
+ Il existe également des générateurs informatiques automatiques, qui sont généralement couplés avec des décodeurs automatiques.
61
+
62
+ Voici quelques tables récapitulant l’alphabet morse et quelques signes communément utilisés.
63
+
64
+ Note : le symbole « @ » a été ajouté en 2004. Il combine le A et le C en un seul caractère.
65
+
66
+ Abréviations et signaux divers à employer dans les radiocommunications du service mobile maritime[18].
67
+
68
+ Une erreur fréquente est de considérer le code de détresse international comme la succession des lettres « S O S » et de l’envoyer en tant que tel (=·=·=···===·===·===···=·=·=). La bonne façon de l’envoyer est en enchaînant les 9 éléments comme s’ils formaient une seule lettre (=·=·=·===·===·===·=·=·=).
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+
70
+ Lorsque étendre l’alphabet morse à d’autres lettres ne suffit pas, on recourt à d’autres codes.
71
+
72
+ Ainsi, le code wabun est utilisé pour transmettre du texte en japonais. Les symboles représentent des kana syllabiques.
73
+
74
+ En Chine, un autre système était utilisé, le code télégraphique chinois (en).
75
+
76
+ Cette méthode a été inventée par un psychologue allemand, Ludwig Koch, dans les années 1930. C'est une des méthodes permettant un apprentissage rapide du morse.
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+
78
+ Cette méthode considère que :
79
+
80
+ La méthode Koch nécessite un ordinateur (équipé d'un logiciel spécifique) ou un professeur pour pouvoir écouter du code. En commençant tout de suite avec une vitesse supérieure à 12 mots/minute, elle permet d'apprendre à écouter du code morse correct, et non déformé par une vitesse faible. Elle permet aussi la reconnaissance des caractères par réflexe et sans phase de réflexion (ce qui est de toute façon impossible à une telle vitesse, et aux vitesses supérieures).
81
+
82
+ Dans les méthodes « traditionnelles », on apprend l'ensemble de l'alphabet et on pratique à une vitesse faible, par exemple, 5 mots/min. Avec la méthode Koch, on commence par reconnaître seulement 2 caractères, puis 3, puis 4… mais une vitesse d'au moins 12 mots/minute. Cela évite les frustrations du « plateau des 10 mots/minute » des méthodes « traditionnelles ».
83
+
84
+ On utilise traditionnellement cet ordre pour les caractères : K, M, R, S, U, A, P, T, L, O, W, I, « . », N, J, E, F, 0, Y, « , », V, G, 5, « / », Q, 9, Z, H, 3, 8, B, « ? », 4, 2, 7, C, 1, D, 6, X, <BT>, <SK>, <AR>
85
+
86
+ Donald R. « Russ » Farnsworth propose dans sa méthode d'utiliser la vitesse cible pour l'apprentissage (commencer tout de suite à 20 mots/minute, par exemple) mais avec des espaces inter-mots et inter-lettres plus élevés que requis par la vitesse cible. Elle donne ainsi plus de temps à la compréhension de chaque signe, tout en utilisant une vitesse élevée dès le départ pour la reconnaissance des signes.
87
+
88
+ On peut d'ailleurs combiner la méthode Farnsworth avec la méthode Koch : en commençant à 20 mots/minute, avec 2 caractères, avec des espaces triples par rapport à la normale, par exemple.
89
+
90
+ Il existe différents moyens mnémotechniques assez simples pour apprendre les 26 lettres de l’alphabet en morse mais vu qu’ils induisent des ralentissements dans la compréhension des messages, il n’est pas recommandé de les utiliser pour apprendre le morse à l’oreille.
91
+
92
+ Dans le tableau ci-dessous, un mot est affecté à chaque lettre de l’alphabet. Ces mots se trouvent dans les 3e et 4e colonnes du tableau. Au cas où plusieurs mots possibles sont affectés à une lettre, il suffit d’en choisir un. Le procédé mnémotechnique consiste simplement à apprendre une liste de 26 mots correspondant aux 26 lettres de l’alphabet.
93
+
94
+ Chaque mot traduit le codage morse de la lettre qui lui est associée. Pour chaque syllabe du mot on a un ▄ ou un ▄▄▄. Le ▄▄▄ sera représenté pour une syllabe à consonance « o » ou « on » et le ▄ pour toutes les autres syllabes.
95
+
96
+ Par exemple, pour la lettre P, le mot « psychologie » (Psy/cho/lo/gue) a ses 2 syllabes centrales en « o » (cho/lo), les autres n’ont pas de consonance en « o » ou en « on ». Le code de la lettre P est donc .--. avec 2 signaux longs pour les 2 syllabes centrales et 2 courts aux extrémités pour les syllabes restantes.
97
+
98
+ Un autre moyen est d’utiliser les mots de la dernière colonne du tableau. Pour chaque lettre des mots on a un ti ou un ta. Une consonne représente un ta et une voyelle un ti.
99
+
100
+ Il existe une règle différente pour les lettres composées uniquement de points ou de traits. Il faut retenir les mots mnémotechniques :
101
+
102
+ La position de la lettre dans ces mots renvoie au nombre de traits ou de points.
103
+
104
+ Par exemple, le S est codé par 3 points car la lettre est en 3e position dans le mot « EISH »
105
+
106
+ Le code morse est facilement mémorisable à l’aide des codes courts et longs remplacés par des syllabes. Le code long (-) remplacé par une syllabe en « o ». Le code court (.) remplacé par une des autres voyelles. Par exemple, A = .- = Al/lO (une syllabe en « a » pour le . et une syllabe en « o » pour le -).
107
+
108
+ Pour l’utilisation de la méthode consonne-voyelle, toute consonne remplace un trait (-) alors que toute voyelle signifie un point (.). L’idéal étant de trouver un mot correspondant qui comprend la lettre ou le son et l’on obtient ainsi :
109
+
110
+ Il est aussi simple de mémoriser le S et le O grâce au fameux signal SOS : trois brèves, trois longues, trois brèves (...---...).
111
+
112
+ Pour les personnes qui ont plutôt une mémoire visuelle, il est également possible de retenir l’alphabet morse en utilisant un arbre binaire :
113
+
114
+
115
+
116
+ Les lettres sont regroupées par 2, celle de gauche représentant un (.) et celle de droite un (-). Un symbole (*) est mis quand il n’existe pas de lettre correspondant au code de l’emplacement. Dans cet arbre, le « CH » et les chiffres ne sont pas représentés (car réduisant la lisibilité de l’arbre et ayant peu d’intérêt), mais il ne tient qu’au lecteur de les ajouter pour obtenir un arbre complet. Cela ajouterait une ligne et remplacerait le symbole (*) correspondant à (----).
117
+
118
+ Pour retenir cet arbre, on peut se servir des groupes de lettres et les retenir dans l’ordre des lignes : ET/IA/NM/SU/RW… avec pour chaque groupe un moyen. On peut trouver ses propres moyens à partir de choses côtoyées tous les jours et abrégées, pour plus de facilité à le mémoriser. Sinon on peut reprendre ceux-ci :
119
+
120
+ Certaines personnes retiennent ces groupes de lettres en apprenant une phrase. Par exemple : « Encore très irritée après nos manigances sexuelles, Ursuline réimplora Wendy de kidnapper Gérard ou Hervé, violeurs fanatiques et libérés, en promettant-jurant buter X, ce yankee zélé quadragénaire. » Ici, chaque première lettre de chaque mot doit être prise en compte ; les mots « et » et « en » ayant pour but de combler les « trous » après les lettres « F » et « L ».
121
+
122
+ Une fois l’arbre mémorisé, il suffit alors de le parcourir et à chaque intersection de regarder si on passe par la lettre de gauche (un point) ou celle de droite (un trait). Par exemple :
123
+
124
+ L’avantage de cet arbre est de fonctionner dans les deux sens de transcription de morse vers lettre (partir d’en haut en suivant un trajet et aboutir à la lettre) et de lettre vers morse (trouver la lettre dans l’arbre et en déduire le trajet, donc le code, en partant du haut) avec beaucoup de facilité.
125
+
126
+ D’autres moyens existent, qui font appel à des phrases ou à des expressions permettant d’ordonner les signes en fonction de leurs valeurs. Par exemple :
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+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/1207.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,128 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Le code Morse international[1], ou l’alphabet Morse international, est un code permettant de transmettre un texte à l’aide de séries d’impulsions courtes et longues, qu’elles soient produites par des signes, une lumière, un son ou un geste.
2
+
3
+ Ce code est souvent attribué à Samuel Morse, cependant plusieurs contestent cette primauté, et tendent à attribuer la paternité du langage à son assistant, Alfred Vail[2],[3].
4
+
5
+ Inventé en 1832 pour la télégraphie, ce codage de caractères assigne à chaque lettre, chiffre et signe de ponctuation une combinaison unique de signaux intermittents. Le code morse est considéré comme le précurseur des communications numériques.
6
+
7
+ Le morse est principalement utilisé par les militaires comme moyen de transmission, souvent chiffrée, ainsi que dans le civil pour certaines émissions à caractère automatique : radiobalises en aviation, indicatif d’appel des stations maritimes, des émetteurs internationaux (horloges atomiques), ou bien encore pour la signalisation maritime par certains transpondeurs radar et feux, dits « à lettre morse » (par exemple, la lettre A transmise par un tel feu sous la forme .- signifie « eaux saines »). Le morse est également pratiqué par des amateurs comme de nombreux radioamateurs, scouts (morse sonore et lumineux), plongeurs ou alpinistes (morse lumineux), par des joueurs pour résoudre des énigmes, ainsi que comme sonnerie par défaut de réception de message pour les téléphones portables de marque Nokia (« SMS SMS » en morse).
8
+
9
+ Le code peut être transporté via un signal radio permanent que l’on allume et éteint (onde continue, généralement abrégé en CW, pour continuous wave en anglais), ou une impulsion électrique à travers un câble télégraphique (de nos jours remplacé par d'autres moyens de communication numérique), ou encore un signal visuel (flash lumineux). L’idée qui préside à l’élaboration du code morse est de coder les caractères fréquents avec peu de signaux, et de coder en revanche sur des séquences plus longues les caractères qui reviennent plus rarement. Par exemple, le « e », lettre très fréquente, est codée par un simple point, le plus bref de tous les signes. Les 25 autres lettres sont toutes codées sur quatre signaux au maximum, les chiffres sur cinq signaux. Les séquences plus longues correspondent à des symboles les plus rares : signes de ponctuation, symboles et caractères spéciaux.
10
+
11
+ Parallèlement au code morse[4], des abréviations commerciales plus élaborées ont été créées codant des phrases complètes en un seul mot (groupe de 5 lettres). Les opérateurs de télégraphie conversaient alors en utilisant des mots tels que BYOXO (Essayez-vous de vous dérober ?), LIOUY (Pourquoi ne répondez-vous pas à la question ?) et AYYLU (Confus, réitérez plus clairement). L’intention de ces codes était d’optimiser le coût des transmissions sur les câbles. Les radioamateurs utilisent toujours certains codes appelés code Q et code Z. Ils sont utilisés par les opérateurs afin de s’échanger des informations récurrentes, portant par exemple sur la qualité de la liaison, les changements de fréquences et les télégrammes.
12
+
13
+ Les premières liaisons radiotélégraphiques sans fil utilisant le code morse datent du début du XXe siècle. En 1903, la conférence de Berlin attribue la longueur d’onde de 600 mètres (500 kHz) au trafic en radiotélégraphie morse en mer[5] et officialise en 1906 le signal SOS comme appel de détresse. Jusqu’en 1987[6], plusieurs conférences mondiales des radiocommunications définissent les bandes à utiliser pour les communications en télégraphie morse.
14
+ Depuis le 1er février 1999, dans le cadre du SMDSM 1999, les services maritimes côtiers et mobiles de France et de nombreux autres pays ont abandonné la veille radiotélégraphique obligatoire et cessé les émissions en morse, notamment sur la fréquence de 500 kHz (maritime et aéronautique) et sur la fréquence de 8 364 kHz[7], affectées au trafic de détresse ou d’appel en radiotélégraphie, depuis les années 1970, un système de satellites de télécommunications ayant pris le relais. À partir de ce moment, le trafic maritime radiotélégraphique et radiotéléphonique utilisant les ondes hertziennes commence à décliner lentement. Cependant, il existe encore à ce jour (2010) des fréquences internationales affectées par l’UIT à la diffusion de l’heure, de la météo marine ou aux communications maritimes en radiotélégraphie[6] (parmi d’autres, 4 182 kHz à 4 186,5 kHz, ou 4 187 kHz à 4 202 kHz pouvant aussi être utilisé par l’Aviation civile). La bande des 600 mètres[8] notamment reste utilisée par une vingtaine de pays dans le monde, parmi lesquels : l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Azerbaïdjan, le Cameroun, la Chine, la République du Congo, Djibouti, l’Érythrée, les États-Unis, l’Indonésie, l’Italie, l’Irlande, Oman, la Roumanie, la Fédération de Russie, les Samoa américaines et les Seychelles[9]. À quelques exceptions près, la plupart des stations maritimes encore en activité n’émettent plus en morse que leur indicatif d’appel et éventuellement leur fréquence d’émission[10]. Aujourd’hui, certaines fréquences destinées au trafic en CW [11] de la marine marchande ont encore une affectation, même si elles ne sont plus utilisées que par quelques pays et très rarement[12].
15
+
16
+ Depuis le début du XXe siècle et l’invention de la lampe Aldis, les bateaux peuvent également communiquer en morse lumineux. Alors que la capacité à émettre de tels signaux reste exigée pour devenir officier de la marine marchande dans de nombreux pays, dont la France[13], cette pratique a tendance à devenir rare et ne se retrouve plus que dans la marine de guerre et chez certains plaisanciers.
17
+
18
+ Les premières liaisons radiotélégraphiques aéronautiques remontent au début du XXe siècle et ont cessé avant les années 1970, à une époque où les ballons dirigeables et les avions communiquaient en radiotélégraphie dans la bande aéronautique des 900 mètres (333,33 kHz), en vol au-dessus des mers et des océans dans la bande marine des 600 mètres (500 kHz), sur la longueur d’onde de radiogoniométrie de 450 mètres (666,66 kHz) et jusqu’en 1930 pour un échange de correspondances transcontinental radiotélégraphique au-dessus des océans dans la bande des 1 800 mètres (166,66 kHz).
19
+
20
+ En vol une antenne pendante longue de 120 mètres à 450 mètres avait pour but d'établir les communications radiotélégraphiques sur ces longueurs d’onde. À l’extrémité de l’antenne pendait un plomb de lest avec l’indicatif radio de l’aéronef.
21
+
22
+ Une autre antenne tendue le long de la coque de l’aéronef établissait (à courte distance) les communications radiotélégraphiques en vol et au sol sur la longueur d’onde de 900 mètres (333,33 kHz) et dès 1930 les communications radios NVIS.
23
+
24
+ Les fréquences utilisées autrefois par l’aviation pour les communications (notamment celles voisines de 300 kHz) sont aujourd’hui attribuées aux radiobalises de type NDB qui émettent des signaux radiotélégraphiques automatisés (indicatif composé de deux à trois lettres, transmis en morse à intervalles réguliers). L’aviation utilise également la sous-bande VHF pour d’autres types de radiobalises (systèmes VOR et ILS) qui transmettent également leurs indicatifs (de 3 à 4 lettres) en morse. Pour ce qui est des communications radiotéléphoniques, elles s’effectuent de nos jours sur les bandes VHF pour le trafic local, et HF pour le trafic transcontinental ou transocéanique.
25
+
26
+ Dans certaines circonstances, la radiotélégraphie présente des avantages par rapport à la radiotéléphonie : par exemple, en cas de fort parasitage, il est plus aisé de reconnaître les signaux codés en morse que ceux, beaucoup plus complexes, transmis par la voix. Également, la radiotélégraphie s’avère être un moyen de communication plus discret que la radiotéléphonie qui demande de prononcer les mots hautement et clairement. Pour ces raisons, la plupart des armées dans le monde forment des officiers radio maîtrisant la télégraphie et disposent de fréquences réservées par l’UIT.
27
+
28
+ Il arrive également que les navires de guerre, s’ils sont suffisamment proches, utilisent le morse lumineux appelé le Scott pour communiquer à l’aide d’un projecteur, d'un feu de mâture visible sur tout l'horizon (FVTH) ou d'une lampe Aldis. C’est par exemple le cas lorsqu’ils sont contraints d’observer une période de silence radio.
29
+
30
+ Les radioamateurs utilisent assez fréquemment le code morse pour les communications de loisir en radiotélégraphie et jouissent à cet effet de fréquences allouées par l’UIT.
31
+
32
+ Jusque dans les années 1990, pour obtenir la licence de radioamateur aux États-Unis (de la FCC), il fallait être capable d’envoyer 5 mots encodés en morse par minute. La licence avec le plus de droits exigeait 20 mots par minute. L’épreuve actuelle de lecture au son à l’examen (jusqu'en 2011 en France, uniquement pour la 1re classe de radioamateurisme) requiert une vitesse minimum de 12 mots par minute. Les opérateurs radio militaires et radioamateurs entraînés peuvent comprendre et enregistrer jusqu’à 40 mots par minute.
33
+
34
+ Le Règlement des radiocommunications (RR) se compose de règles liées au service de radio amateur. Il est révisé tous les trois ans à la Conférence mondiale des radiocommunications (CMR). La révision de l’article 25 du Règlement des radiocommunications à la Conférence de 2003, en particulier, a supprimé l’exigence de connaissance du code Morse à l’utilisation des fréquences inférieures à 29,7 MHz. Cela affecte la plupart des pays, mais certains (dont la Russie) continuent (en 2008) à l’exiger.
35
+
36
+ Deux types de code morse ont été utilisés, chacun avec ses particularités quant à la représentation des symboles de l’anglais écrit. Le code morse américain[15] a été utilisé dans le système télégraphique à l’origine de la première télécommunication à longue distance. Le code morse international est le code le plus communément utilisé de nos jours [1].
37
+
38
+ C’est en 1838 que Friedrich Clemens Gerke crée un alphabet « morse » très proche de celui que nous connaissons actuellement. Il s'agit d'une modification du code morse originel, plus tard appelé code morse américain. Auparavant, certains espaces étaient plus longs que le point à l'intérieur même d'un caractère, ou le trait pouvait être plus long, comme pour la lettre L. Gerke simplifie le code en n'utilisant plus que deux longueurs standards, le point et le trait.
39
+
40
+ Deux types d’impulsions sont utilisés. Les impulsions courtes (notées « . », point) qui correspondent à une impulsion électrique de 1⁄4 de temps et les longues (notées « - », trait) à une impulsion de 3⁄4 de temps, les impulsions étant elles-mêmes séparées par 1⁄4 de temps (l’unité de temps élémentaire étant alors voisine de la seconde pour la manipulation et l’interprétation humaine).
41
+
42
+ Alors que se développent de plus en plus de variantes du code Morse dans le monde, l'ITU adopte en 1865, comme code morse international, l'alphabet morse de Gerke avec quelques modifications. Il sera rapidement utilisé en Europe. Les compagnies de (radio)télégraphie américaines continueront à utiliser le code originel, qui sera alors appelé code morse américain.
43
+
44
+ Le code morse international est toujours utilisé aujourd’hui (certaines parties du spectre radio sont toujours réservées aux seules transmissions en morse). Utilisant un simple signal radio non modulé, il demande moins d’équipement pour envoyer et recevoir que d’autres formes de communications radio. Il peut être utilisé avec un bruit de fond important, un signal faible et demande très peu de bande passante.
45
+
46
+ On utilise deux symboles « positifs », appelés point et trait (ou « ti » et « taah »), et deux durées d’espacement, la coupure élémentaire entre signaux et l’espace séparant les mots. La durée totale d’émission d’un trait (y compris la coupure élémentaire entre signaux) détermine la vitesse à laquelle le message est envoyé, elle est utilisée en tant que cadence de référence. Un message simple serait écrit (où « ▄ » représente « ti » et « ▄▄▄ » représente « taah ») :
47
+
48
+ Voici la cadence du même message (« = » signifie « signal actif », « · » signifie « signal inactif », chacun ayant pour durée un « ti ») :
49
+
50
+ Conventions de cadence :
51
+
52
+ Les personnes familières du morse écriraient donc « code morse » ainsi : -.-. --- -.. . / -- --- .-. ... . et le prononceraient « taahtitaahti taahtaahtaah taahtiti ti, taahtaah taahtaahtaah titaahti tititi ti ».
53
+
54
+ Il existe d'autres formes de représentation, la représentation compressée, par exemple, qui associe au « ti » un point en bas, et au « taah » un point en haut ou encore le morse en dents de scie.
55
+
56
+ Les opérateurs composent des messages en morse à l’aide d'un dispositif appelé manipulateur.
57
+
58
+ La vitesse de manipulation s’exprime en mots par minute, et varie d’une dizaine de mots par minute pour un débutant ou une identification d’émetteur compréhensible par tous, à 60 mots par minute ou plus pour un manipulateur expert. Le record est détenu par Ted McElroy qui atteint le score de 75,2 mots par minute au championnat mondial de 1939, à Asheville[17].
59
+
60
+ Il existe également des générateurs informatiques automatiques, qui sont généralement couplés avec des décodeurs automatiques.
61
+
62
+ Voici quelques tables récapitulant l’alphabet morse et quelques signes communément utilisés.
63
+
64
+ Note : le symbole « @ » a été ajouté en 2004. Il combine le A et le C en un seul caractère.
65
+
66
+ Abréviations et signaux divers à employer dans les radiocommunications du service mobile maritime[18].
67
+
68
+ Une erreur fréquente est de considérer le code de détresse international comme la succession des lettres « S O S » et de l’envoyer en tant que tel (=·=·=···===·===·===···=·=·=). La bonne façon de l’envoyer est en enchaînant les 9 éléments comme s’ils formaient une seule lettre (=·=·=·===·===·===·=·=·=).
69
+
70
+ Lorsque étendre l’alphabet morse à d’autres lettres ne suffit pas, on recourt à d’autres codes.
71
+
72
+ Ainsi, le code wabun est utilisé pour transmettre du texte en japonais. Les symboles représentent des kana syllabiques.
73
+
74
+ En Chine, un autre système était utilisé, le code télégraphique chinois (en).
75
+
76
+ Cette méthode a été inventée par un psychologue allemand, Ludwig Koch, dans les années 1930. C'est une des méthodes permettant un apprentissage rapide du morse.
77
+
78
+ Cette méthode considère que :
79
+
80
+ La méthode Koch nécessite un ordinateur (équipé d'un logiciel spécifique) ou un professeur pour pouvoir écouter du code. En commençant tout de suite avec une vitesse supérieure à 12 mots/minute, elle permet d'apprendre à écouter du code morse correct, et non déformé par une vitesse faible. Elle permet aussi la reconnaissance des caractères par réflexe et sans phase de réflexion (ce qui est de toute façon impossible à une telle vitesse, et aux vitesses supérieures).
81
+
82
+ Dans les méthodes « traditionnelles », on apprend l'ensemble de l'alphabet et on pratique à une vitesse faible, par exemple, 5 mots/min. Avec la méthode Koch, on commence par reconnaître seulement 2 caractères, puis 3, puis 4… mais une vitesse d'au moins 12 mots/minute. Cela évite les frustrations du « plateau des 10 mots/minute » des méthodes « traditionnelles ».
83
+
84
+ On utilise traditionnellement cet ordre pour les caractères : K, M, R, S, U, A, P, T, L, O, W, I, « . », N, J, E, F, 0, Y, « , », V, G, 5, « / », Q, 9, Z, H, 3, 8, B, « ? », 4, 2, 7, C, 1, D, 6, X, <BT>, <SK>, <AR>
85
+
86
+ Donald R. « Russ » Farnsworth propose dans sa méthode d'utiliser la vitesse cible pour l'apprentissage (commencer tout de suite à 20 mots/minute, par exemple) mais avec des espaces inter-mots et inter-lettres plus élevés que requis par la vitesse cible. Elle donne ainsi plus de temps à la compréhension de chaque signe, tout en utilisant une vitesse élevée dès le départ pour la reconnaissance des signes.
87
+
88
+ On peut d'ailleurs combiner la méthode Farnsworth avec la méthode Koch : en commençant à 20 mots/minute, avec 2 caractères, avec des espaces triples par rapport à la normale, par exemple.
89
+
90
+ Il existe différents moyens mnémotechniques assez simples pour apprendre les 26 lettres de l’alphabet en morse mais vu qu’ils induisent des ralentissements dans la compréhension des messages, il n’est pas recommandé de les utiliser pour apprendre le morse à l’oreille.
91
+
92
+ Dans le tableau ci-dessous, un mot est affecté à chaque lettre de l’alphabet. Ces mots se trouvent dans les 3e et 4e colonnes du tableau. Au cas où plusieurs mots possibles sont affectés à une lettre, il suffit d’en choisir un. Le procédé mnémotechnique consiste simplement à apprendre une liste de 26 mots correspondant aux 26 lettres de l’alphabet.
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94
+ Chaque mot traduit le codage morse de la lettre qui lui est associée. Pour chaque syllabe du mot on a un ▄ ou un ▄▄▄. Le ▄▄▄ sera représenté pour une syllabe à consonance « o » ou « on » et le ▄ pour toutes les autres syllabes.
95
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96
+ Par exemple, pour la lettre P, le mot « psychologie » (Psy/cho/lo/gue) a ses 2 syllabes centrales en « o » (cho/lo), les autres n’ont pas de consonance en « o » ou en « on ». Le code de la lettre P est donc .--. avec 2 signaux longs pour les 2 syllabes centrales et 2 courts aux extrémités pour les syllabes restantes.
97
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98
+ Un autre moyen est d’utiliser les mots de la dernière colonne du tableau. Pour chaque lettre des mots on a un ti ou un ta. Une consonne représente un ta et une voyelle un ti.
99
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100
+ Il existe une règle différente pour les lettres composées uniquement de points ou de traits. Il faut retenir les mots mnémotechniques :
101
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102
+ La position de la lettre dans ces mots renvoie au nombre de traits ou de points.
103
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104
+ Par exemple, le S est codé par 3 points car la lettre est en 3e position dans le mot « EISH »
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106
+ Le code morse est facilement mémorisable à l’aide des codes courts et longs remplacés par des syllabes. Le code long (-) remplacé par une syllabe en « o ». Le code court (.) remplacé par une des autres voyelles. Par exemple, A = .- = Al/lO (une syllabe en « a » pour le . et une syllabe en « o » pour le -).
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+
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+ Pour l’utilisation de la méthode consonne-voyelle, toute consonne remplace un trait (-) alors que toute voyelle signifie un point (.). L’idéal étant de trouver un mot correspondant qui comprend la lettre ou le son et l’on obtient ainsi :
109
+
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+ Il est aussi simple de mémoriser le S et le O grâce au fameux signal SOS : trois brèves, trois longues, trois brèves (...---...).
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+
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+ Pour les personnes qui ont plutôt une mémoire visuelle, il est également possible de retenir l’alphabet morse en utilisant un arbre binaire :
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+
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+
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+ Les lettres sont regroupées par 2, celle de gauche représentant un (.) et celle de droite un (-). Un symbole (*) est mis quand il n’existe pas de lettre correspondant au code de l’emplacement. Dans cet arbre, le « CH » et les chiffres ne sont pas représentés (car réduisant la lisibilité de l’arbre et ayant peu d’intérêt), mais il ne tient qu’au lecteur de les ajouter pour obtenir un arbre complet. Cela ajouterait une ligne et remplacerait le symbole (*) correspondant à (----).
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+
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+ Pour retenir cet arbre, on peut se servir des groupes de lettres et les retenir dans l’ordre des lignes : ET/IA/NM/SU/RW… avec pour chaque groupe un moyen. On peut trouver ses propres moyens à partir de choses côtoyées tous les jours et abrégées, pour plus de facilité à le mémoriser. Sinon on peut reprendre ceux-ci :
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+
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+ Certaines personnes retiennent ces groupes de lettres en apprenant une phrase. Par exemple : « Encore très irritée après nos manigances sexuelles, Ursuline réimplora Wendy de kidnapper Gérard ou Hervé, violeurs fanatiques et libérés, en promettant-jurant buter X, ce yankee zélé quadragénaire. » Ici, chaque première lettre de chaque mot doit être prise en compte ; les mots « et » et « en » ayant pour but de combler les « trous » après les lettres « F » et « L ».
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+
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+ Une fois l’arbre mémorisé, il suffit alors de le parcourir et à chaque intersection de regarder si on passe par la lettre de gauche (un point) ou celle de droite (un trait). Par exemple :
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+ L’avantage de cet arbre est de fonctionner dans les deux sens de transcription de morse vers lettre (partir d’en haut en suivant un trajet et aboutir à la lettre) et de lettre vers morse (trouver la lettre dans l’arbre et en déduire le trajet, donc le code, en partant du haut) avec beaucoup de facilité.
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+ D’autres moyens existent, qui font appel à des phrases ou à des expressions permettant d’ordonner les signes en fonction de leurs valeurs. Par exemple :
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+ Le code postal est un ensemble court de chiffres ou de lettres inclus dans l'adresse postale, et utilisé par les entreprises postales pour simplifier et accélérer l'acheminement du courrier.
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+ Sa forme varie selon les pays mais il représente le plus souvent une ou plusieurs zones géographiques plus ou moins vastes.
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+ Certains codes spéciaux sont par ailleurs parfois réservés à des institutions ou à des entreprises qui reçoivent d'importants volumes de courrier (par exemple le système du cedex en France).
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+ Dans les pays dont le traitement du courrier est mécanisé, le code postal est converti en code-barres et imprimé sur l'enveloppe.
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+ La nécessité de trier rapidement le courrier pour accélérer l'acheminement et la distribution est une priorité des opérateurs postaux depuis leur création.
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+ Ce besoin se fait d'abord sentir dans les très grandes villes, où la population augmente rapidement et le facteur n'a plus la possibilité de connaître individuellement chaque destinataire. Plusieurs villes sont subdivisées en secteurs postaux À Londres dès 1857, des districts sont identifiés, et leur code est indiqué sur les plaques de rues. En France, Paris était déjà divisé en arrondissements, ce qui correspond également à un découpage postal. Au début du XXe siècle, les États-Unis en font de même dans les grandes villes, sous le nom de postal delivery zone number (numéro de zone de distribution postale), par exemple BOSTON 9​ mais il ne semble pas qu'il y ait eu une utilisation formalisée jusque dans les années 1940.
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+ Le premier pays à mettre en place un système complet de code postal a été la République socialiste soviétique d'Ukraine en 1932. Composé de deux groupes de chiffres séparés par la lettre cyrillique У​ – lettre initiale pour Україна (Ukraine) – il permettait d'améliorer la distribution du courrier. Ce dispositif a fonctionné jusqu'en 1939[1].
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+ Quelques années plus tard, en 1941, la poste allemande du Troisième Reich instaure un code postal en raison de l'expansion dans les différents territoires occupés, entraînant des difficultés pour identifier la localité de destination (avec des noms très différents entre l'allemand et la langue locale (en particulier le polonais). Différentes zones géographiques de l'Allemagne et des territoires occupés sont alors identifiés par un numéro de 1 ou 2 chiffres, appelés Postleitzahl (code postal). Cette numérotation sera remplacée en 1945.
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+ Deux décennies plus tard, le code postal commence à être développé : en 1959 au Royaume-Uni, en 1963 aux États-Unis, en juin 1964 en Suisse[2].
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+ En 2019, parmi les 200 pays disposant d'une administration postale, 60 n'utilisent pas de code postal.
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+ Légende : C = Chiffre, L = Lettre
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+ Le cœur est un organe musculaire creux qui assure la circulation sanguine en pompant le sang vers les vaisseaux sanguins et les cavités du corps à travers des contractions rythmiques. L'adjectif cardiaque veut dire « qui a un rapport avec le cœur » ; il vient du grec kardia (καρδία) « cœur » [1], et de la racine indo-européenne ḱḗr (« entrailles »).
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+ Coupe frontale dans le ventricule gauche du cœur humain
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+ La structure du cœur avec les parties principales
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+ Image artificielle d'un cœur battant
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Dans le corps humain, le cœur se situe dans la région thoracique (poitrine), où il occupe plus précisément la portion antéro-inférieure du médiastin entre la seconde et le cinquième espace intercostale . Il est situé sur la ligne médiane, un peu décalé à gauche de telle sorte que deux tiers de sa masse sont situés du côté gauche. C'est la position normale dite de lévocardie, terme qui peut désigner aussi une malformation congénitale (situs solitus (en), situs inversus). Des malformations de naissance peuvent le placer à droite (dextrocardie) ou au milieu (mésocardie (pt))[2]. Le cœur est contenu dans la cavité péricardique qu'il occupe entièrement, et il est entouré par les poumons (recouverts de la plèvre) de chaque côté, le diaphragme en bas, le sternum en avant, l'œsophage en arrière et les troncs artériels (aorte et artère pulmonaire) en haut.
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+
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+ Le cœur est un organe fibromusculaire de forme grossièrement conique ou pyramidale avec une base et un sommet, l'apex (ou pointe). L'axe base-apex est orienté approximativement en avant et à gauche selon un angle de 45°, et légèrement vers le bas. On décrit au cœur les faces postérieure (ou basale), inférieure (ou diaphragmatique), antérieure (ou sternocostale), et latérales (ou pulmonaires) gauche et droite.
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+ Le cœur d'un adulte mesure environ 12 cm de la base à l'apex. Son diamètre transversal maximal est de 9 cm et son diamètre antéropostérieur est de 6 cm. À titre de comparaison, sa taille est d'environ 1,5 fois la taille du poing de la personne[réf. nécessaire]. Un peu moins gros chez la femme que chez l'homme, il mesure en moyenne chez celui-ci 105 mm de largeur, 98 mm de hauteur, 205 mm de circonférence. Le cœur d'un adulte pèse environ 300 g chez un individu masculin et 250 g chez un individu féminin, soit en principe, respectivement 0,45 et 0,40 % de la masse corporelle totale.
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+ Le cœur est un muscle creux contenant deux parties séparées bien qu'accolées l'une à l'autre : le « cœur gauche » et le « cœur droit ». Ces deux « cœurs » sont situés côte-à-côte dans l'axe base-apex, séparés par une paroi globalement verticale et orientée dans l'axe du cœur. Chacune de ces deux parties est subdivisée en deux chambres ou cavités, l'oreillette (ou atrium) vers la base et le ventricule vers l'apex. Ces deux cavités sont séparées par une valve ; on distingue ainsi la valve mitrale, entre l'oreillette et le ventricule gauches, et la valve tricuspide, entre l'oreillette et le ventricule droits. L'organisation est symétrique entre le cœur gauche et le cœur droit, bien que le cœur gauche soit plus volumineux.
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+ La paroi séparant les cavités gauche et droite est appelée septum. On distingue le septum interventriculaire entre les ventricules gauche et droit, le septum interatrial entre les atriums gauche et droite, et le septum atrioventriculaire entre les oreillettes et les ventricules. La terminologie ne doit pas être source de confusion vis-à-vis des positions relatives ; en effet, du fait de l'axe globalement oblique vers la gauche, le cœur gauche est grossièrement situé en arrière et à gauche du cœur droit, exception faite de l'apex, principalement constitué de l'extrémité du cœur gauche.
22
+
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+ Le système valvulaire est composé des quatre valves cardiaques séparant les différentes cavités et empêchant le sang de refluer dans le mauvais sens. Il existe la valve tricuspide, la valve aortique , la valve pulmonaire et la valve mitrale.
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+
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+ Le cœur est vascularisé par les artères coronaires. Les artères coronaires cheminent dans le tissu adipeux sous-épicardique et leur circulation est dite diastolique. Ce sont des artères terminales, ce qui signifie qu'une obstruction aura une répercussion immédiate sur le fonctionnement de l'organe, du fait d'une absence d'anastomoses. Il existe une artère coronaire gauche et une artère coronaire droite. Elles naissent précocement de l'aorte ascendante, au dessus de la valve aortique, au niveau des sinus de Valsalva.
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+
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+ L'artère coronaire droite longe le sillon coronaire droit jusqu'à atteindre le sillon interventriculaire postérieur. Elles donnent plusieurs branches collatérales dont l’artère marginale du bord droit, et se termine en bifurcation donnant l'artère interventriculaire postérieure et rétroventriculaire.
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+
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+ L'artère coronaire gauche se divise en deux branches : circonflexe (qui se dirige postérieurement), et interventriculaire antérieure (le long du sillon interventriculaire antérieur jusqu'à l'apex).
30
+
31
+ Le retour veineux s'effectue principalement par le sinus coronaire constitué des veines coronaire, veine interventriculaire inférieure et oblique, qui rejoint directement l'atrium droit via la valvule de Thebesius.
32
+
33
+ La structure du cœur des autres mammifères et des oiseaux est semblable à celle de l'homme avec ses quatre chambres.
34
+
35
+ Les amphibiens ont un cœur à trois chambres, comme la grenouille par exemple. Les poissons ont un système circulatoire simple plutôt que double, ainsi qu'un cœur à deux chambres. Les cœurs des arthropodes et des mollusques n'ont qu'une seule chambre.
36
+
37
+ Les animaux plus petits ont en règle générale une fréquence cardiaque plus rapide. Les jeunes animaux ont une fréquence cardiaque plus rapide que les adultes de la même espèce.
38
+
39
+ Quelques fréquences cardiaques en fonction des espèces :
40
+
41
+ Il existe aussi un lien entre la longévité moyenne dans une espèce et la fréquence cardiaque dans cette espèce. Les espèces à cœur lent ont habituellement une plus grande longévité[3].
42
+
43
+ Comme tous les organes, le cœur est composé de plusieurs types de tissus agencés entre eux ; on y trouve du tissu de revêtement, du tissu de soutien, du tissu contractile et du tissu de conduction.
44
+
45
+ Le tissu de revêtement forme les surfaces externe et interne des parois du cœur et joue le rôle d'une membrane. La surface externe est constituée par l'épicarde, en contact avec le liquide péricardique. La surface interne est constituée par l'endocarde, en contact avec le sang. L'épicarde est constituée d'une couche de mésothélium en contact avec le liquide péricardique, fait d'un épithélium de type simple (fait d'une couche de cellules) et pavimenteux (fait de cellules de forme aplatie), qui recouvre une couche de tissu conjonctif contenant du tissu adipeux et les principaux vaisseaux. L'endocarde est constitué d'une couche d'endothélium en contact avec le sang, fait d'un épithélium simple pavimenteux, qui recouvre une couche de tissu conjonctif sous-jacent d'épaisseur variable, moindre au niveau des valves et des cordages.
46
+
47
+ Le tissu de soutien est constitué par le tissu conjonctif qui forme le squelette fibreux du cœur, et des vaisseaux qu'il contient. Il prédomine au niveau des anneaux valvulaires mitral et tricuspide, mais il est retrouvé aussi sous les épithéliums sous la forme d'un tissu conjonctif lâche et au sein du myocarde sous la forme de réseau diffus de fibres. Du tissu adipeux est situé dans le tissu conjonctif de l'épicarde.
48
+
49
+ Il n'existe pas de continuité musculaire entre l'étage atrial et l'étage ventriculaire: seul le tissu nodal permet le passage de signaux entre ces deux étages[4].
50
+
51
+ Le tissu contractile constitue la masse principale du cœur et permet sa contraction. Il s'agit du myocarde, un type de tissu musculaire strié spécifique au cœur. Ce tissu est constitué de cardiomyocytes, cellules spécifiques mesurant 120 μm de long et 20 à 30 μm de diamètre chez l'adulte. Ces cellules contiennent un[5] ou deux noyaux en leur centre, de nombreuses mitochondries et surtout des myofibrilles agencées de manière linéaire et qui constituent la majeure partie de ces cellules. Les extrémités des cardiomyocytes sont divisées en plusieurs branches anastomosées avec plusieurs autres cellules, ce qui forme un réseau complexe de cardiomyocytes en continuité. Ces cellules sont entourées de tissu conjonctif, l'endomysium, et sont regroupées en travées également entourées de tissu conjonctif, l'épimysium. Le myocarde est situé principalement dans les parois du ventricule gauche, mais il est présent dans toutes les autres parois. Il n'est pas retrouvé au niveau des valves. Les cardiomyocytes atriaux sont de plus petite taille et contiennent en outre des granules.
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+
53
+ Le tissu conducteur constitue l'élément de contrôle du fonctionnement du cœur, constitué de tissu cardionecteur et de tissu nerveux. Le tissu cardionecteur est un tissu de conduction spécifique au cœur qui organise son fonctionnement, c'est-à-dire la séquence de contractions coordonnées des différentes parties du cœur. Il est regroupé notamment en deux amas ou nœuds, situés dans la paroi de l'atrium droit. Il existe également un réseau de tissu cardionecteur reliant ces structures à l'ensemble du myocarde. Le tissu nerveux module le fonctionnement du tissu cardionecteur, et peut également agir directement sur le myocarde. Les terminaisons nerveuses sont situées dans le tissu conjonctif à proximité des diverses cellules, mais il n'y a pas de jonctions spécifiques.
54
+
55
+ Le cœur est le 1er organe à se développer. Il est nécessaire à l'embryon et fait son apparition avec les vaisseaux dès la 3e semaine de gestation, il commencera à battre avant même d'avoir acquis sa forme définitive vers j24 (4e semaine).
56
+ Le cœur dérive des angioblastes.
57
+
58
+ À la 3e semaine, des cellules épiblastiques vont traverser le nœud de Hensen et se rassembler au niveau de la zone cardiogénique (ou aire cardiogénique). Cette zone cardiogénique est très antérieure, elle prend une forme de fer à cheval en avant et sur les côtés de la vésicule vitelline de l'embryon. C'est avec le développement du système nerveux qui va pousser l'embryon à se recroqueviller, que la zone cardiogénique sera rejetée en dedans et trouvera sa place au niveau de la future gorge de l'embryon. Le cœur devra donc migrer ensuite de la gorge vers sa position définitive dans le médiastin.
59
+
60
+ Les tubes endocardiques sont des structures paires situés dans l'aire cardiogénique. Ils font fusionner grâce à un rapprochement provoqué par la délimitation de l’embryon (plicature de l'embryon[6]). La fusion des tubes endocardique forme le tube cardiaque primaire.
61
+
62
+ Le tube cardiaque primaire n’est au départ constitué que de cellules endothéliales (d'origine épiblastique). Puis dès J22, la splanchnopleure (provenant du mésoderme latéral) dépose plusieurs couches embryologiques supplémentaires :
63
+
64
+ La segmentation du tube cardiaque se voit à partir du milieu de la 4e semaine de gestation. Le tube cardiaque va s'infléchir (plicature) et former des coudes qui définiront ensuite les 4 cavités du cœur.
65
+
66
+ Le tube cardiaque en début de 4e semaine est composé de 5 portions. Dans l'ordre, on peut identifier les aortes (l'embryon possède 2 aortes ventrales), le cône artériel, le bulbe, les ventricules et les oreillettes.
67
+
68
+ Lors de la 4e semaine, on observera donc des plicatures, des rotations des différents segments favorisées par la croissance rapide du futur cœur afin d'obtenir un cœur à 4 cavités. Il y aura donc, successivement, un déplacement du bulbe vers le bas, l'avant et la droite. Puis les ventricules vont subir une rotation pour s'horizontaliser et enfin les oreillettes vont passer derrière les ventricules et migrer vers le haut et la gauche.
69
+
70
+ En fin de 4e semaine, on observera un cloisonnement des ventricules et des atriums avec une partie musculaire (septum inferius) et une partie conjonctive (septum intermedius) (on retrouvera cette particularité chez l'adulte car le septum interventriculaire est composé en partie de tissu musculaire mais aussi de tissus fibreux appelés « partie membranacée »).
71
+
72
+ Au niveau du septum inter-atrial, on observera une structure embryologique appelée septum primum. Ce septum primum évoluera en formant un croissant avec un orifice au centre appelé ostium primum. Puis ce septum primum va se renfermer sur lui-même pour adopter une forme de disque avec un orifice centrale appelé cette fois ostium secundum. Au-dessus de ce 1er septum va apparaître un 2e septum appelé septum secundum, lui aussi en forme de croissant et évoluant autour de l’ostium secundum. Cet ostium secundum prend alors le nom de « trou de Botal ». Il y a donc une communication inter-atriale physiologique chez le fœtus.
73
+
74
+ Le foramen ovale, dénommé anciennement « trou de Botal », est une communication physiologique présente entre les deux oreillettes (du cœur) durant la vie fœtale, et normalement appelée à se fermer après la naissance. La persistance d'un foramen ovale perméable est cependant observée avec une grande fréquence (9 à 35 % des adultes jeunes) et serait possiblement impliquée dans diverses maladies, dont la survenue d'accidents vasculaires chez des sujets jeunes.
75
+
76
+ Le septum évite le passage direct du sang. Les valves assurent le passage unidirectionnel coordonné du sang depuis les atria vers les ventricules. Le cœur droit est dit veineux (ou segment capacitif), et le cœur gauche est dit artériel (ou segment résistif). Les parois des ventricules sont plus épaisses, et leur contraction est plus importante pour la distribution du sang contre la résistance artérielle.
77
+
78
+ Du sang appauvri en oxygène par son passage dans le corps entre dans l'atrium droit par trois veines, la veine cave supérieure (vena cava superior), la veine cave inférieure (vena cava inferior) et le sinus coronaire. Le sang passe ensuite vers le ventricule droit. Celui-ci le pompe vers les poumons par l'artère pulmonaire.
79
+
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+ Après avoir perdu son dioxyde de carbone dans les poumons et s'y être pourvu de dioxygène, le sang passe par les veines pulmonaires vers l'oreillette gauche. De là le sang oxygéné entre dans le ventricule gauche. Celui-ci est la chambre pompante principale, ayant pour but d'envoyer le sang par l'aorte vers toutes les parties du corps.
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+ Le ventricule gauche est bien plus massif que le droit parce qu'il doit exercer une force considérable pour forcer le sang à traverser tout le corps contre la pression corporelle, tandis que le ventricule droit ne dessert que les poumons.
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+ Le cœur est un muscle qui a donc la faculté de se contracter. La contraction musculaire du myocarde est comparable à la contraction du muscle squelettique à quelques différences près. Par exemple, à la différence du muscle squelettique, qui a besoin que chacune des cellules soient stimulé indépendamment , la stimulation d'une cellules cardiaque va mener à une réaction en chaîne qui va mener a la contraction de l'ensemble de celle ci.
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+ La séquence rythmique des contractions est coordonnée par une dépolarisation (inversion de la polarité électrique de la membrane par passage actif d'ions à travers celle-ci) du nœud sinusal ou nœud de Keith et Flack (nodus sinuatrialis) situé dans la paroi supérieure de l'atrium droit. Le courant électrique induit, de l'ordre du millivolt, est transmis dans l'ensemble des atriums et passe dans les ventricules par l'intermédiaire du nœud atrioventriculaire (nœud d'Aschoff Tawara). Il se propage dans le septum par l’intermédiaire du faisceau de His, qui possède des branches nommées les fibres de Purkinje et servant de filtre en cas d'activité trop rapide des atriums. Les fibres de Purkinje sont des fibres musculaires spécialisées permettant une bonne conduction électrique, ce qui assure la contraction simultanée des parois ventriculaires. Ce système électrique explique la régularité du rythme cardiaque et assure la coordination des contractions auriculo-ventriculaires. C'est cette activité électrique qui est analysée par des électrodes posées à la surface de la peau et qui constitue l'électrocardiogramme ou ECG.
87
+
88
+ La fréquence cardiaque au repos chez l'Homme est de 60 à 80 battements par minute, pour un débit de 4,5 à 5 litres de sang par minute. Au total, le cœur peut battre plus de 2 milliards de fois en une vie. Chacun de ses battements entraîne une séquence d'événements collectivement appelés la révolution cardiaque. Celle-ci consiste en trois étapes majeures : la systole auriculaire, la systole ventriculaire et la diastole :
89
+
90
+ Le cœur au repos passe un tiers du temps en systole et deux tiers en diastole.
91
+
92
+ L'expulsion rythmique du sang provoque ainsi le pouls.
93
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94
+ Les multiples sensations générées par le cycle cardiaque sont filtrées par le cortex insulaire pour que nous n'en soyons pas conscients afin de ne pas perturber notre perception du monde extérieur[7].
95
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96
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97
+
98
+ Si les contractions rythmiques se produisent spontanément, leur fréquence peut être affectée par des influences nerveuses ou hormonales telles l'exercice ou la perception de danger.
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+
100
+ La puissance et la fréquence des contractions sont modulées par des centres du système nerveux autonome situés dans le bulbe rachidien, par le biais de nerfs cardiomodérateur et cardiostimulateur. Ces centres nerveux sont sensibles aux conditions sanguines : pH, concentration en dioxygène.
101
+
102
+ Les hormones telles que l'adrénaline et la noradrénaline (hormones du système adrénergique ou sympathique) ou les hormones thyroïdiennes (T3) favorisent la contractilité. Le système sympathique en plus de son action directe sur le cœur va provoquer une dilatation des artères coronaires qui vascularisent le cœur permettant alors une augmentation du débit sanguin dans le muscle cardiaque. Le système sympathique va également augmenter la fréquence cardiaque, contribuant également à la majoration du débit.
103
+
104
+ Ces hormones agissent par l'intermédiaire de récepteurs qui sont de deux types pour le système sympathique : les récepteurs alpha et les récepteurs bêta. La stimulation des récepteurs alpha peut entraîner l'apparition des troubles du rythme (extrasystoles). La stimulation des récepteurs bêta comporte l'accélération du rythme cardiaque, l'augmentation de l'excitabilité et de la contractilité myocardique.
105
+
106
+ Il existe actuellement des substances chimiques capables de stimuler ou d'inhiber séparément ces 2 types de récepteurs et qui peuvent être utilisées comme médicaments. Les plus utilisées sont bêta-stimulantes comme l'isoprénaline ou bêta-bloquantes, comme le propanolol, l'acébutolol... D'autres substances agissent sur les deux types de récepteurs en les stimulant, comme l'adrénaline.
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+
108
+ L'arrêt cardiaque est une urgence médicale absolue. Il se manifeste par un état dit de « mort apparente » :
109
+
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+ Dans 90 % des morts subites de l'adulte, le cœur est en fibrillation ventriculaire. Lorsque l'on est face d'un tel cas, il faut immédiatement appeler les secours puis commencer immédiatement la réanimation cardiopulmonaire, associée si possible avec un défibrillateur, en attendant les secours, afin d'améliorer les chances de survie qui reposent sur une prise en charge médicale très rapide pouvant permettre une défibrillation précoce.
111
+
112
+ Les malformations simples les plus fréquemment observées sont les communications interauriculaire et les communications interventriculaires.
113
+
114
+ Les bêta-bloquants sont des drogues qui ralentissent le battement du cœur et réduisent les besoins du cœur en oxygène. Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion constituent également un traitement habituel de l'insuffisance cardiaque. Les diurétiques sont un traitement symptomatique de la surcharge vasculaire. La nitroglycérine et d'autres composés qui émettent l'oxyde nitrique sont utilisés dans le traitement des maladies cardiaques parce qu'ils provoquent la dilatation des vaisseaux coronaires.
115
+
116
+ L'angioplastie coronaire associée à la pose d'une endoprothèse permet la revascularisation du myocarde en cas de cardiopathie ischémique.
117
+
118
+ Plusieurs interventions peuvent être proposées à visée cardiaque, comme un pontage coronarien ou un remplacement valvulaire (avec une bioprothèse par exemple). L'abord chirurgical permettant la meilleure exposition du cœur est la sternotomie médiane. Des abords mini-invasifs par thoracotomie sont également développés.
119
+
120
+ En Égypte antique, le jugement de l'âme avait pour but d'évaluer la moralité d'un individu durant sa vie, en comparant le poids de son cœur avec une plume d’autruche (symbolisant Maât).
121
+
122
+ Les traités d'anatomie de l'époque considéraient le cœur comme le siège des émotions, des passions, de la volonté, du courage, de la pensée, de l'intelligence et de la mémoire (l'expression "apprendre par cœur", en revanche, provient d'une déformation du mot chœur, désignant un groupe d´élèves, supposés connaître leurs leçons parfaitement[9]).
123
+
124
+ Aristote (IVe siècle av. J.-C.) lui a attribué ce rôle, tandis que Galien (IIe siècle) situait plutôt ces fonctions dans le cerveau.
125
+
126
+ Le Moyen Âge a longtemps hésité entre ces deux conceptions. Turisanus a nié au cœur le statut de faculté issue d’une puissance de l’âme[10].
127
+
128
+ Ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle que le cœur commence à être détrôné définitivement de sa fonction de siège des sensations, avec les travaux de François Joseph Gall, puis de François Broussais sur le cerveau.
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+ Le médecin arabe Ibn Al-Nafis Damishqui (1210—1288) a été le premier scientifique à émettre l'hypothèse de la circulation sanguine. Trois siècles plus tard, en Angleterre, William Harvey redécouvrira la circulation sanguine.
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+ La première transplantation cardiaque fut effectuée à l'hôpital Groote Schuur au Cap (Afrique du Sud) le 3 décembre 1967. Louis WashkanskyLouis Washkansky, 53 ans, reçut un cœur d'une jeune femme morte dans un accident routier. Il mourut 18 jours plus tard de pneumonie. L'équipe chirurgicale fut dirigée par Christiaan Barnard. En France, Emmanuel Vitria vécut de 1968 à 1987 avec un cœur greffé.
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+ Conjoint :Mabel Gardiner Hubbard (marié 1877–1922)Ascendants :Alexander Melville Bell, Eliza Grace Symonds BellDescendants :Quatre enfants. Deux fils morts durant leur enfance et deux fillesFamille :Gardiner Greene Hubbard (beau-père), Gilbert Hovey Grosvenor (beau-fils), Melville Bell Grosvenor (grand-père)
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+ Alexander Graham Bell, né le 3 mars 1847 à Édimbourg en Écosse et mort le 2 août 1922 à Beinn Bhreagh au Canada, est un scientifique, un ingénieur et un inventeur scotto-canadien, naturalisé américain en 1882, qui est surtout connu pour l'invention du téléphone, pour laquelle l'antériorité d'Antonio Meucci a depuis été officiellement reconnue le 11 juin 2002 par la Chambre des représentants des États-Unis. Il a été lauréat de la médaille Hughes en 1913.
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+ La mère et la femme (Mabel Gardiner Hubbard) d'Alexander Bell étaient sourdes, ce qui a encouragé Bell à consacrer sa vie à apprendre à parler aux sourds[1]. Il était en effet professeur de diction à l'université de Boston et un spécialiste de l'élocution, profession connue aujourd'hui sous les noms de phonologue ou phoniatre[2]. Le père, le grand-père et le frère de Bell se sont joints à son travail sur l'élocution et la parole. Ses recherches sur l'audition et la parole l'ont conduit à construire des appareils auditifs, dont le couronnement fut le premier brevet pour un téléphone en 1876[3]. Toutefois, Bell considéra par la suite son invention la plus connue comme une intrusion dans son travail de scientifique et refusa même d'avoir un téléphone dans son laboratoire[4].
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+ D'autres inventions marquèrent la vie d'Alexander Graham Bell : les travaux exploratoires en télécommunications optiques, l'hydroptère en aéronautique. En 1888, il devint l'un des membres fondateurs de la National Geographic Society.
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+ Alexander Graham Bell est né à Édimbourg en Écosse le 3 mars 1847[5]. La résidence familiale se trouve au numéro 16, South Charlotte Street à Édimbourg. C'était un appartement spacieux que la famille avait pu acquérir grâce à la prospérité apportée par les conférences que donnait le père. Une plaque commémorative y est d'ailleurs apposée.
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+ Alexander avait deux frères : Melville James Bell (1845-1870) et Edward Charles Bell (1847-1867), tous deux morts de la tuberculose[6]. Son père Alexander Melville Bell était universitaire, dans la phonétique acoustique, et sa mère était Eliza Grace (née à Symonds)[7]. Alexandre, alors âgé de 10 ans, réclama à son père de pouvoir porter un deuxième prénom, comme ses frères[8]. Son père accepta et lui permit, à l'occasion de son 11e anniversaire. Il choisit « Graham » en raison de son admiration pour Alexandre Graham, un interne canadien soigné par son père, qui devint un ami de la famille[9].
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+ Dès son jeune âge, Alexander Graham Bell avait beaucoup d'intérêt pour les collections de spécimens naturels. Son père, qui sut reconnaître sa passion, commença donc à l’intéresser à la biologie. De l'autre côté, sa mère lui transmit son amour pour la musique. Celui-ci avait un véritable don pour jouer d'oreille mais il perdit cette capacité lorsqu'il apprit à lire la musique. Bell a d'ailleurs eu le désir de faire carrière dans la musique, grandement inspiré par les leçons du pianiste Benoît-Auguste Bertini. Même si ce désir disparut, l'expérience fut tout de même utile et il écrivit dans son autobiographie : « Je suis porté à croire  […] que ma passion précoce pour la musique m'a bien préparé à l'étude scientifique des sons »[10].
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+ Alexander Graham Bell a eu la chance de passer sa jeunesse à Édimbourg en Écosse, une ville qui avait à l'époque pour surnom « L'Athènes du Nord » ou encore « La Mecque des scientifiques ». En effet la ville était nettement supérieure à Londres dans plusieurs domaines, notamment scientifiques, médicaux et littéraires. La ville fut le lieu de naissance de plusieurs inventions comme le navire en fer, le fusil à chargement par la culasse, et les méthodes chirurgicales antiseptiques de Joseph Lister. Sa famille accueillit des personnalités célèbres telles que Alexander John Ellis et Charles Wheatstone[10].
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+ En 1869, le révérend Thomas Henderson, un homme qu'Alexander Melville Bell rencontra lors de son voyage en Amérique du Nord, encouragea la famille à s'établir près de la région de Boston. La famille n'accepta d'abord pas l'invitation, mais ils changèrent d'avis à la suite de la mort de Melville James Bell en 1870. La famille arriva au Québec le 1er août 1870 et ils partirent pour Paris (Ontario), que le père d'Alec avait visité quelques années plus tôt accompagné de Melville James Bell. Quelques jours plus tard, la famille finit finalement par acheter Tutelo Heights, une maison en campagne près de Brantford qui donne sur la rivière Grand (Ontario).
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+ En 1857, le parcours scolaire d'Alexander Graham Bell débuta alors qu'il intégrait la Hamilton Place Academy. Le jeune Alex se considère comme un mauvais élève avec un grand manque d'ambition. Il est d'ailleurs solitaire et se trouve dans la rêverie. À la suite de l'achat de Milton Cottage par ses parents, Alex découvrit une grande variété d'endroits pour rêver. Par contre, ce manque d'ambition disparaîtra à l'âge de 15 ans lorsque celui-ci fut envoyé à Londres pendant un an pour vivre chez son grand-père. Plus tard, Alexander reconnut que son grand-père avait éveillé en lui la motivation qui guiderait l'ensemble de son œuvre et le fit rougir de son ignorance des matières scolaires. De plus, son grand-père le convainquit de l'importance de la parole qu'il considérait comme la caractéristique ultime de l'être humain. Au terme de son voyage, Alexander et son père rencontrèrent Charles Wheatstone, un scientifique de premier plan et chercheur en télégraphie. De 1868 à 1870, Bell fit un séjour au University College de Londres où il suivit des cours d'anatomie et de physiologie. Par contre, celui-ci ne continua pas jusqu'au diplôme[10].
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+ Comme ses frères, Bell reçut très jeune des cours à la maison par son père. Il fut également enrôlé très tôt à la Old Royal High School (en) d'Édimbourg en Écosse, qu'il quitta à l'âge de quinze ans, finissant seulement les quatre premières années[11]. Il ne fut pas un brillant élève, sa scolarité ayant plus été marquée par l'absentéisme et des résultats ternes. Son principal intérêt restait les sciences, et plus particulièrement en biologie, alors qu'il traitait les autres sujets avec indifférence, à la plus grande consternation de son père[12]. Après avoir quitté l'école, Bell déménagea à Londres pour vivre avec son grand-père, Alexandre Bell. Il prit goût à l'enseignement durant les années qu'il passa avec son grand-père, grâce aux longues et sérieuses discussions mais aussi de nombreuses heures d'études. Son grand-père fit de gros efforts pour que son petit-fils parle clairement et avec conviction, qualités nécessaires pour qu'il puisse être un bon enseignant[13].
30
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31
+ À l'âge de seize ans, Bell fut nommé étudiant-professeur de diction et de musique à la Weston House Academy (Elgin, Moray, Écosse). Il était lui-même étudiant en latin-grec, mais donnait des cours pour 10 $ la session[14]. L'année suivante, il rejoignit son frère Melville à l'université d'Édimbourg.
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33
+ En 1872, Alexander Graham Bell fait la rencontre de Gardiner Greene Hubbard, président de la Clarke Institution et conseiller juridique en propriété industrielle. Celui-ci apprend à Bell que sa fille Mabel Gardiner Hubbard est devenue sourde à l'âge de cinq ans en raison d'une scarlatine et propose à celui-ci de donner des cours à sa fille dans le but de retrouver la parole[15]. C'est en novembre 1873 qu'Alexander Graham Bell, alors âgé de 26 ans, commença à donner des cours à Mabel. Celui-ci tombe immédiatement amoureux de son élève de 15 ans.
34
+
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+ Dès son plus jeune âge, Bell disposait d'une grande curiosité pour le monde qui l'entourait, qui fut attisée par les collections d'espèces de plantes, les rêveries et les promenades à Milton Cottage. C'est en 1858 qu'Alexander Graham Bell mit au point sa première création, il avait alors 12 ans. Il jouait avec son meilleur ami Benjamin Herdman sur le terrain familial de ce dernier, lorsque le père de Benjamin, John Herdman, leur enjoignit de se rendre utiles. Le jeune Alexandre demanda ce qu'il pouvait faire. On lui expliqua que le blé devait être décortiqué à l'aide d'un procédé complexe et laborieux. C'est à ce moment qu'Alexander transforma une machine en un appareil qui combinait des palettes tournantes et un ensemble de brosses à ongles. Cette machine pour le décorticage du grain fut utilisée avec succès pendant plusieurs années. En retour, John Herdman donna aux deux garçons un petit atelier où « inventer »[10],[16]. Des années plus tard il créa le tout premier téléphone puis le téléphone à cornet.
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+ Bell montra très jeune un vif intérêt, et un talent, pour l'art, la poésie et la musique, soutenu en cela par sa mère. Bien que d'un naturel calme et introspectif, il faisait couramment des « blagues vocales » et de la ventriloquie pour divertir la famille[17]. Bell fut très affecté par la surdité graduelle de sa mère (elle commença à perdre l'audition quand Bell avait 12 ans) et apprit un petit manuel de langue des signes. Ainsi, il pouvait s'asseoir à côté d'elle et converser silencieusement dans le salon familial[18]. Il développa également une technique de parler par des sons clairs et modulés directement sur le front de sa mère, ce qui lui permettait d'entendre son fils relativement clairement[19]. La préoccupation de Bell au sujet de la surdité de sa mère le conduisit à étudier l'acoustique.
38
+
39
+ Sa famille était depuis longtemps associée à l'enseignement de l'élocution : son grand-père M. Alexandre Bell à Londres, son oncle à Dublin et son père à Édimbourg étaient professeurs de diction. Son père a publié énormément à ce sujet, et nombre de ses travaux sont encore bien connus actuellement, surtout The Standard Elocutionist, apparu dans 168 éditions britanniques et vendu à plus de 250 000 exemplaires aux États-Unis seulement. Dans ce traité son père explique les méthodes qu'il a développées pour apprendre aux sourds-muets (appellation de l'époque) à articuler les mots et lire sur les lèvres des autres afin de comprendre les messages qui leur étaient adressés. Le père d'Alexandre lui avait expliqué ainsi qu'à ses frères de ne pas seulement écrire mais aussi identifier chaque symbole et le son l'accompagnant[20]. Alexandre devint si doué qu'il fut l'assistant de son père lors de démonstrations publiques où il étonna l'assistance par ses facultés à déchiffrer les symboles du latin, du gaélique et du sanskrit[20].
40
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41
+ Le père de Bell encouragea l'intérêt de son fils pour la parole et, en 1863, l'emmena voir un automate développé par Sir Charles Wheatstone. Cet automate était basé sur les précédents travaux de Baron Wolfgang von Kempelen[21]. « L'homme mécanique », très rudimentaire, simulait une voix humaine. Alexandre fut fasciné par cette machine. Il obtint une copie de l'ouvrage de von Kempelen (en allemand) et la traduisit péniblement. Il construisit alors avec son frère Melville leur propre automate (une tête). Leur père, très intéressé par ce projet, leur paya toutes les fournitures et pour les encourager, leur promit un « prix » s'ils réussissaient ce projet[21]. Alors que son frère construisait la gorge et le larynx, Alexandre surmonta la difficile tâche de recréer un crâne réaliste. Ces efforts furent récompensés car il créa une tête aussi vraie que nature, capable de prononcer seulement quelques mots[21]. Les garçons ajustèrent précautionneusement les « lèvres » et quand un soufflet d'air forcé passa à travers la trachée, un très reconnaissable « maman » se fit entendre, au plus grand plaisir des voisins qui vinrent voir l'invention du fils Bell[22].
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+
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+ Intrigué par les résultats de cet automate, Bell continua ses expériences sur un sujet vivant, le Skye Terrier de la famille Trouve[23]. Après qu'il lui apprit à faire des grognements continus, Alexandre manipula les lèvres et les cordes vocales de son chien pour produire un son brut « Ow ah oo ga ma ma ». Avec un peu de volonté, les visiteurs pouvaient croire que le chien articulait « How are you grandma? » (« Comment allez-vous grand-mère ? »). Bell était assez joueur et ses expériences ont convaincu plus d'un visiteur d'avoir affaire à un chien parlant[24]. Quoi qu'il en soit, ces premières expériences avec les sons encouragèrent Bell à entreprendre ses premiers travaux sérieux sur le son en utilisant une fourchette modifiée pour étudier la résonance. À l'âge de 19 ans, il écrivit un rapport sur son travail et l'envoya au philologue Alexander Ellis, un collègue de son père qui sera plus tard décrit comme le professeur Henry Higgins dans Pygmalion[24]. Ellis lui répondit immédiatement lui expliquant que ses travaux étaient similaires à ceux existant en Allemagne. Consterné d'apprendre que le travail exploratoire avait déjà été entrepris par Hermann von Helmholtz qui avait transporté des voyelles avec une fourchette modifiée semblable à la sienne, il étudia de manière approfondie le livre du scientifique allemand (Sensations of Tone). Travaillant sur sa propre mauvaise traduction de l'édition originale allemande, Alexandre fit fortuitement la déduction qui fut la ligne directrice de tous ses futurs travaux sur la transmission du son, reportant : « Sans en connaître beaucoup sur le sujet, il me semblait que si les voyelles pouvaient être produites par de l'électricité, les consonnes pourraient également l'être, et ainsi il serait possible de reproduire la parole », et il remarqua aussi plus tard : « Je pensais qu'Helmholtz l'avait fait ... et que mon échec était seulement dû à ma méconnaissance de l'électricité. Ce fut une erreur constructive ... Si j'avais été capable de lire l'allemand en ce temps-là, je n'aurais sans doute jamais commencé mes expériences[25],[26]. »
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+ Pendant ses années passées à l'université d'Édimbourg (1864-1865) et à Elgin (Écosse) (1886-1887), Alexander pratiqua des expériences sur la physiologie de la parole et étudia la hauteur et la formation des voyelles. Encouragé par son père, Bell nota l'ensemble de ses résultats de ses recherches par écrit. Un peu plus tard, Alexander John Ellis découvrit les recherches et fut très impressionné par l'un des rapports de mars 1866. Il l'invita donc à entrer à la Philological Society de Londres bien que celui-ci soit encore un adolescent[10].
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+ En 1872, la rencontre avec Gardiner Greene Hubbard fut importante pour Bell, car celui-ci s'intéressait aux inventions électriques, plus particulièrement le télégraphe. De plus, Alexander Graham Bell correspondait toujours avec son père, et à la suite de l'envoi d'une lettre Bell explora l'idée de créer un télégraphe qui aurait la particularité d'envoyer plusieurs messages sur un même fil télégraphique. Il assista donc à différentes conférences au Massachusetts Institute of Technology, ce qui lui donna une piste pour la création du futur téléphone. Alexander Graham Bell commença donc à faire des expériences sur le télégraphe multiplex et y voyait une opportunité de briser le monopole de la Western Union Telegraph Company.[10]
48
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+ Bien qu'il ne soit pas le seul à avoir eu l'idée d'inventer le téléphone, Bell fut le premier à réussir de façon satisfaisante à transformer le son en impulsions électriques dans un émetteur et à transformer ces signaux en discours audible dans un récepteur. C'est en 1874, alors qu'il est de passage en Ontario, au moment où il venait de son phonoautographe qui lui est venu une théorie. Celle-ci disait que des anches magnétisées induiraient un courant ondulatoire qui serait transmis par fil à un électro-aimant qui convertirait ce courant en vibration qui se répercuterait sur un diaphragme, reproduisant ainsi le son original. Mais le principal problème était de savoir si la voix humaine était assez puissante pour induire le courant[10]. De retour dans la ville de Boston, Alexander loua un laboratoire dans le grenier de la boutique de son fournisseur de matériel électrique dans le but de poursuivre ses recherches et ses expériences jours et nuits. C'est pendant cette période qu'Alexander Graham Bell entame sa collaboration avec Thomas A. Watson.
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+ Bell a consacré sa vie à apprendre à parler aux sourds, encouragé par la surdité de sa mère et de sa femme. Il était professeur de diction à l'université de Boston et spécialiste de l'élocution, on dirait aujourd'hui « phonologue » ou « phoniatre »[27].
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+ La carrière d'Alexander Graham Bell dans le domaine de l'enseignement commença pas plus tard qu'à l'âge de seize ans. En effet, Alex sentait le besoin de devenir plus autonome et de subvenir lui-même à ses besoins. Ainsi, malgré son très jeune âge, celui-ci obtint un poste de professeur stagiaire dans le domaine de la musique et de l'élocution à la Weston House Academy, une école de garçons à Elgin (Écosse). Lors de cette période d'enseignement, Alexander Graham Bell reçoit en compensation une instruction en latin et en grec pour une période d'un an. En 1867, Alexander Melville Bell déposa un important traité et décida de prendre son fils comme assistant et lui confia la tâche d'enseigner à ses élèves sourds au cours de son absence[10],[15].
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+ Un peu plus tard, en 1868, son père lui demanda d'adapter ses techniques de langages visibles pour que celui-ci puisse enseigner à des enfants atteints de surdité dans une école dans ville de Kensington (Londres) pendant que celui-ci ferait une tournée de conférence sur le continent américain avec son frère, Melville James Bell. Deux ans après la visite de ceux-ci en Amérique du Nord, lorsque la famille Bell émigre en Ontario, Alexander Graham Bell quitta ses parents pour enseigner à l'école de Sarah Fuller (en) à Boston. Cet externat pour les sourds ouvrit un an après une conférence d'Alexander Melville Bell au Lowell Institute à Boston et avait pour but de mettre à l'essai les nouvelles méthodes orales d'enseignement. Pendant cette période, Alexander Graham Bell va à l'encontre de l'opinion publique qui stipulait que les personnes sourdes étaient forcément muettes et n'avaient pas leurs places dans la société de l'époque. Celui-ci réussit d'ailleurs à démontrer dans la capitale du Massachusetts comment utiliser les techniques de langage visible pour former les enseignants. Ainsi, après quelques semaines seulement, Bell parvint à enseigner aux enfants plus de 400 syllabes. Ce succès fut très bien accueilli, au point que Bell présentera son œuvre à la Clark Institution for Deaf-Mutes de Northampton (Massachusetts) ainsi qu'à l'American Asylum for the Education and Instruction of Deaf and Dumb à Hartford (Connecticut)[10]. La demande pour ses services devient alors importante et en 1872, Alexander Graham Bell ouvre sa propre école pour les malentendants dans la ville de Boston. Cette école sera ultérieurement rattachée à l'université de Boston où « Aleck » (surnom donné à Alexander Graham) sera nommé professeur de physiologie vocale en 1873[10],[15].
56
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+ Bell défendit ses convictions jusqu'à sa mort et se définit avant tout comme un enseignant pour les sourds et affirme que l'ensemble de son œuvre phonétique est sa plus grande contribution à l'humanité. Par contre, celui-ci fut au centre d'une controverse en raison de la vigueur avec laquelle celui-ci défendait le fait que les sourds peuvent parler sans utiliser la langue des signes qui était beaucoup plus largement utilisé à l'époque.
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+ Il épouse Mabel Gardiner Hubbard (1857-1923), la fille de son mécène Gardiner Greene Hubbard (premier président de la National Geographic Society), sourde à la suite d'une scarlatine, et élève de Graham Bell. Le couple aura quatre enfants.
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+ Vers 1870, il se rendit dans la réserve des Six Nations et traduit la langue mohawk en Visible Speech ; il devint en récompense chef honoraire de la tribu[28],[29].
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+ Inventeur chevronné, il est surtout connu pour être le père du téléphone, bien que cette paternité soit controversée (cf plus bas).
64
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+ « Venez Watson, j'ai besoin de vous ! » (« M.. Watson -- Come here -- I want to see you. ») est la première conversation téléphonique de l'histoire (le 10 mars 1876, à Boston) qu'il eut avec son assistant qui se trouvait alors dans une autre pièce[30].
66
+
67
+ En 1876, à l'exposition du centenaire de l'indépendance des États-Unis à Philadelphie, Bell rencontre Dom Pedro II, empereur du Brésil. Ce dernier s'intéresse au téléphone de Bell et demande une démonstration. Bell lui récite le fameux monologue d'Hamlet de Shakespeare « To be, or not to be ». Il fonde la Bell Telephone Company.
68
+
69
+ Alexander Graham Bell est initialement attiré par la musique. Il s’en détourne cependant au profit d’études sur la phonétique, suivant les traces de son père et probablement touché par les problèmes de surdité dont souffrait sa mère. Après des études à l'université d'Oxford (Angleterre), il s’établit au Canada en 1870, puis aux États-Unis d’Amérique un an plus tard. Il fonde en 1872 une école pour les malentendants et débute ses travaux qui aboutiront au téléphone[27]. Convaincu de pouvoir transformer les ondes sonores en impulsions électriques dès 1874, il réalise son rêve en 1876. L’invention connaît rapidement un succès retentissant qui aboutit en 1877 à la création de la compagnie téléphonique Bell. La fortune aidant, Bell fonde le Volta Laboratory et se tourne alors vers d’autres champs d’expérimentations, jetant les bases du gramophone, s’intéressant à l’aviation, et aux transports nautiques.
70
+
71
+ En mars 1880, Graham Bell dépose à la Smithonian Institution un pli cacheté. La rumeur circule que Bell vient de mettre au point un appareil permettant la vision à distance. En fait il s'agit de la description du photophone, un appareil permettant de transmettre le son par un rayon lumineux, grâce aux propriétés photosensibles du téléphone. Bell a fait par la suite diverses déclarations à la presse concernant la possibilité de voir à distance par l'électricité (1885, 1893, 1894), confirmant qu'il considérait l'hypothèse comme plausible. Ses notes attestent qu'il a travaillé sur la question.[31]
72
+
73
+ Il se joint à la National Geographic Society, dont il est président de 1897 à 1903. Quoiqu'il n'était pas l'un des 33 fondateurs originaux, Bell a eu une influence majeure sur la Société[32].
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+
75
+ En 1884, il fait partie des fondateurs de l'American Institute of Electrical Engineers (AIEE en abrégé) ; ils proviennent de diverses industries telles l'énergie électrique, la télégraphie et lui comme représentant de l'industrie du téléphone[33]. L'AIEE deviendra plus tard l'IEEE.
76
+
77
+ Bell décède des suites des complications provoquées par son diabète le 2 août 1922, dans son domaine privé de Beinn Bhreagh, en Nouvelle-Écosse, à l'âge de 75 ans[34]. Bell était également atteint d'anémie pernicieuse. Sa dernière vision de la terre qu'il avait habitée fut un clair de lune sur la montagne à deux heures du matin. Assistant son mari après sa longue maladie, Mabel a murmuré : « ne me quitte pas ». En guise de réplique, Bell a tracé le signe « non » et a expiré[35].
78
+
79
+ En apprenant la mort de Bell, le premier ministre canadien Mackenzie King a câblé à Mme Bell :
80
+
81
+ « Le gouvernement vous exprime notre sentiment de perte irrémédiable pour le monde en la mort de votre distingué mari. Il sera à tout jamais une source de fierté de notre pays pour la grande invention, à laquelle son nom est associé pour toujours, et une partie de son histoire. Au nom des citoyens du Canada, permettez-moi de vous exprimer notre gratitude et notre sympathie combinées. »
82
+
83
+ Le cercueil de Bell fut réalisé en pin de Beinn Bhreagh par son personnel de laboratoire, bordé de tissu de soie rouge qui était utilisé dans ses expériences de cerf-volant tétraédrique. Afin de célébrer sa mémoire, son épouse a demandé aux invités de ne pas porter le noir (la couleur funéraire traditionnelle) lors du service, au cours duquel le soliste Jean MacDonald a entonné un couplet de Robert Louis Stevenson, Requiem :
84
+
85
+ Sous un vaste ciel étoilé,
86
+ Creusez la tombe et laissez-moi reposer.
87
+ Joyeux ai-je vécu et joyeux suis-je entré dans la mort
88
+ Et je m'allonge en vous confiant le flambeau.
89
+
90
+ Le 4 août 1922, dès la conclusion de l'enterrement de Bell, « tous les téléphones sur le continent de l'Amérique du Nord ont été réduits au silence pendant une minute en l'honneur de l'homme qui avait donné à l'humanité les moyens de communication directe à distance »[36]. Alexander Graham Bell a été enterré au sommet de la montagne de Beinn Bhreagh, où il résidait de plus en plus souvent dans les trente-cinq dernières années de sa vie, avec une vue sur le lac Bras d'Or. Son épouse Mabel et ses deux filles Elsie May et Marion lui survécurent.
91
+
92
+ Bell est mort dans sa propriété de Baddeck. La plaque placée sur sa tombe comprend, comme il l'avait précisé, les mots "Mort citoyen des États-Unis"[37].
93
+
94
+ Alexander Graham Bell et Elisha Gray inventèrent chacun de leur côté, et à la même période, la technique de conversation par téléphone. Gray déposa son brevet deux heures avant Bell mais c'est ce dernier qui reçut la gloire et la fortune, au grand malheur de Gray.
95
+
96
+ Comme l'a reconnu la Chambre des représentants des États-Unis en 2002[38], le téléphone était aussi l'invention de l'italien Antonio Meucci. En effet, dès 1850, ce dernier avait créé le Télettrophone, ancêtre du téléphone dont il sera fait mention dans un journal américain dix ans plus tard. C'est à ce moment-là qu'Edward B. Grant, vice-président de la Western Union Telegraph Company, prend contact avec Meucci pour lui demander une démonstration, lui proposant d'entreposer son matériel dans ses locaux. On soupçonne alors Bell d'être allé jeter un coup d’œil au prototype de Meucci dans les locaux de la Western Union Telegraph Company. Il n'a ensuite eu qu'à attendre que Meucci perde les droits sur son invention, faute d'argent pour les payer, pour déposer son propre brevet en 1876.
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+ Bell est un personnage secondaire du jeu vidéo Assassin's Creed Syndicate. Il est un des alliés des héros qu'il aide en leur confectionnant des armes.
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+ Alexander Graham Bell apparaît à plusieurs reprises dans la série canadienne "Les enquêtes de Murdoch".
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+ Le cœur est un organe musculaire creux qui assure la circulation sanguine en pompant le sang vers les vaisseaux sanguins et les cavités du corps à travers des contractions rythmiques. L'adjectif cardiaque veut dire « qui a un rapport avec le cœur » ; il vient du grec kardia (καρδία) « cœur » [1], et de la racine indo-européenne ḱḗr (« entrailles »).
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5
+ Coupe frontale dans le ventricule gauche du cœur humain
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+ La structure du cœur avec les parties principales
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9
+ Image artificielle d'un cœur battant
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11
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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13
+ Dans le corps humain, le cœur se situe dans la région thoracique (poitrine), où il occupe plus précisément la portion antéro-inférieure du médiastin entre la seconde et le cinquième espace intercostale . Il est situé sur la ligne médiane, un peu décalé à gauche de telle sorte que deux tiers de sa masse sont situés du côté gauche. C'est la position normale dite de lévocardie, terme qui peut désigner aussi une malformation congénitale (situs solitus (en), situs inversus). Des malformations de naissance peuvent le placer à droite (dextrocardie) ou au milieu (mésocardie (pt))[2]. Le cœur est contenu dans la cavité péricardique qu'il occupe entièrement, et il est entouré par les poumons (recouverts de la plèvre) de chaque côté, le diaphragme en bas, le sternum en avant, l'œsophage en arrière et les troncs artériels (aorte et artère pulmonaire) en haut.
14
+
15
+ Le cœur est un organe fibromusculaire de forme grossièrement conique ou pyramidale avec une base et un sommet, l'apex (ou pointe). L'axe base-apex est orienté approximativement en avant et à gauche selon un angle de 45°, et légèrement vers le bas. On décrit au cœur les faces postérieure (ou basale), inférieure (ou diaphragmatique), antérieure (ou sternocostale), et latérales (ou pulmonaires) gauche et droite.
16
+
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+ Le cœur d'un adulte mesure environ 12 cm de la base à l'apex. Son diamètre transversal maximal est de 9 cm et son diamètre antéropostérieur est de 6 cm. À titre de comparaison, sa taille est d'environ 1,5 fois la taille du poing de la personne[réf. nécessaire]. Un peu moins gros chez la femme que chez l'homme, il mesure en moyenne chez celui-ci 105 mm de largeur, 98 mm de hauteur, 205 mm de circonférence. Le cœur d'un adulte pèse environ 300 g chez un individu masculin et 250 g chez un individu féminin, soit en principe, respectivement 0,45 et 0,40 % de la masse corporelle totale.
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+
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+ Le cœur est un muscle creux contenant deux parties séparées bien qu'accolées l'une à l'autre : le « cœur gauche » et le « cœur droit ». Ces deux « cœurs » sont situés côte-à-côte dans l'axe base-apex, séparés par une paroi globalement verticale et orientée dans l'axe du cœur. Chacune de ces deux parties est subdivisée en deux chambres ou cavités, l'oreillette (ou atrium) vers la base et le ventricule vers l'apex. Ces deux cavités sont séparées par une valve ; on distingue ainsi la valve mitrale, entre l'oreillette et le ventricule gauches, et la valve tricuspide, entre l'oreillette et le ventricule droits. L'organisation est symétrique entre le cœur gauche et le cœur droit, bien que le cœur gauche soit plus volumineux.
20
+
21
+ La paroi séparant les cavités gauche et droite est appelée septum. On distingue le septum interventriculaire entre les ventricules gauche et droit, le septum interatrial entre les atriums gauche et droite, et le septum atrioventriculaire entre les oreillettes et les ventricules. La terminologie ne doit pas être source de confusion vis-à-vis des positions relatives ; en effet, du fait de l'axe globalement oblique vers la gauche, le cœur gauche est grossièrement situé en arrière et à gauche du cœur droit, exception faite de l'apex, principalement constitué de l'extrémité du cœur gauche.
22
+
23
+ Le système valvulaire est composé des quatre valves cardiaques séparant les différentes cavités et empêchant le sang de refluer dans le mauvais sens. Il existe la valve tricuspide, la valve aortique , la valve pulmonaire et la valve mitrale.
24
+
25
+ Le cœur est vascularisé par les artères coronaires. Les artères coronaires cheminent dans le tissu adipeux sous-épicardique et leur circulation est dite diastolique. Ce sont des artères terminales, ce qui signifie qu'une obstruction aura une répercussion immédiate sur le fonctionnement de l'organe, du fait d'une absence d'anastomoses. Il existe une artère coronaire gauche et une artère coronaire droite. Elles naissent précocement de l'aorte ascendante, au dessus de la valve aortique, au niveau des sinus de Valsalva.
26
+
27
+ L'artère coronaire droite longe le sillon coronaire droit jusqu'à atteindre le sillon interventriculaire postérieur. Elles donnent plusieurs branches collatérales dont l’artère marginale du bord droit, et se termine en bifurcation donnant l'artère interventriculaire postérieure et rétroventriculaire.
28
+
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+ L'artère coronaire gauche se divise en deux branches : circonflexe (qui se dirige postérieurement), et interventriculaire antérieure (le long du sillon interventriculaire antérieur jusqu'à l'apex).
30
+
31
+ Le retour veineux s'effectue principalement par le sinus coronaire constitué des veines coronaire, veine interventriculaire inférieure et oblique, qui rejoint directement l'atrium droit via la valvule de Thebesius.
32
+
33
+ La structure du cœur des autres mammifères et des oiseaux est semblable à celle de l'homme avec ses quatre chambres.
34
+
35
+ Les amphibiens ont un cœur à trois chambres, comme la grenouille par exemple. Les poissons ont un système circulatoire simple plutôt que double, ainsi qu'un cœur à deux chambres. Les cœurs des arthropodes et des mollusques n'ont qu'une seule chambre.
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+
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+ Les animaux plus petits ont en règle générale une fréquence cardiaque plus rapide. Les jeunes animaux ont une fréquence cardiaque plus rapide que les adultes de la même espèce.
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+ Quelques fréquences cardiaques en fonction des espèces :
40
+
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+ Il existe aussi un lien entre la longévité moyenne dans une espèce et la fréquence cardiaque dans cette espèce. Les espèces à cœur lent ont habituellement une plus grande longévité[3].
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+
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+ Comme tous les organes, le cœur est composé de plusieurs types de tissus agencés entre eux ; on y trouve du tissu de revêtement, du tissu de soutien, du tissu contractile et du tissu de conduction.
44
+
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+ Le tissu de revêtement forme les surfaces externe et interne des parois du cœur et joue le rôle d'une membrane. La surface externe est constituée par l'épicarde, en contact avec le liquide péricardique. La surface interne est constituée par l'endocarde, en contact avec le sang. L'épicarde est constituée d'une couche de mésothélium en contact avec le liquide péricardique, fait d'un épithélium de type simple (fait d'une couche de cellules) et pavimenteux (fait de cellules de forme aplatie), qui recouvre une couche de tissu conjonctif contenant du tissu adipeux et les principaux vaisseaux. L'endocarde est constitué d'une couche d'endothélium en contact avec le sang, fait d'un épithélium simple pavimenteux, qui recouvre une couche de tissu conjonctif sous-jacent d'épaisseur variable, moindre au niveau des valves et des cordages.
46
+
47
+ Le tissu de soutien est constitué par le tissu conjonctif qui forme le squelette fibreux du cœur, et des vaisseaux qu'il contient. Il prédomine au niveau des anneaux valvulaires mitral et tricuspide, mais il est retrouvé aussi sous les épithéliums sous la forme d'un tissu conjonctif lâche et au sein du myocarde sous la forme de réseau diffus de fibres. Du tissu adipeux est situé dans le tissu conjonctif de l'épicarde.
48
+
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+ Il n'existe pas de continuité musculaire entre l'étage atrial et l'étage ventriculaire: seul le tissu nodal permet le passage de signaux entre ces deux étages[4].
50
+
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+ Le tissu contractile constitue la masse principale du cœur et permet sa contraction. Il s'agit du myocarde, un type de tissu musculaire strié spécifique au cœur. Ce tissu est constitué de cardiomyocytes, cellules spécifiques mesurant 120 μm de long et 20 à 30 μm de diamètre chez l'adulte. Ces cellules contiennent un[5] ou deux noyaux en leur centre, de nombreuses mitochondries et surtout des myofibrilles agencées de manière linéaire et qui constituent la majeure partie de ces cellules. Les extrémités des cardiomyocytes sont divisées en plusieurs branches anastomosées avec plusieurs autres cellules, ce qui forme un réseau complexe de cardiomyocytes en continuité. Ces cellules sont entourées de tissu conjonctif, l'endomysium, et sont regroupées en travées également entourées de tissu conjonctif, l'épimysium. Le myocarde est situé principalement dans les parois du ventricule gauche, mais il est présent dans toutes les autres parois. Il n'est pas retrouvé au niveau des valves. Les cardiomyocytes atriaux sont de plus petite taille et contiennent en outre des granules.
52
+
53
+ Le tissu conducteur constitue l'élément de contrôle du fonctionnement du cœur, constitué de tissu cardionecteur et de tissu nerveux. Le tissu cardionecteur est un tissu de conduction spécifique au cœur qui organise son fonctionnement, c'est-à-dire la séquence de contractions coordonnées des différentes parties du cœur. Il est regroupé notamment en deux amas ou nœuds, situés dans la paroi de l'atrium droit. Il existe également un réseau de tissu cardionecteur reliant ces structures à l'ensemble du myocarde. Le tissu nerveux module le fonctionnement du tissu cardionecteur, et peut également agir directement sur le myocarde. Les terminaisons nerveuses sont situées dans le tissu conjonctif à proximité des diverses cellules, mais il n'y a pas de jonctions spécifiques.
54
+
55
+ Le cœur est le 1er organe à se développer. Il est nécessaire à l'embryon et fait son apparition avec les vaisseaux dès la 3e semaine de gestation, il commencera à battre avant même d'avoir acquis sa forme définitive vers j24 (4e semaine).
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+ Le cœur dérive des angioblastes.
57
+
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+ À la 3e semaine, des cellules épiblastiques vont traverser le nœud de Hensen et se rassembler au niveau de la zone cardiogénique (ou aire cardiogénique). Cette zone cardiogénique est très antérieure, elle prend une forme de fer à cheval en avant et sur les côtés de la vésicule vitelline de l'embryon. C'est avec le développement du système nerveux qui va pousser l'embryon à se recroqueviller, que la zone cardiogénique sera rejetée en dedans et trouvera sa place au niveau de la future gorge de l'embryon. Le cœur devra donc migrer ensuite de la gorge vers sa position définitive dans le médiastin.
59
+
60
+ Les tubes endocardiques sont des structures paires situés dans l'aire cardiogénique. Ils font fusionner grâce à un rapprochement provoqué par la délimitation de l’embryon (plicature de l'embryon[6]). La fusion des tubes endocardique forme le tube cardiaque primaire.
61
+
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+ Le tube cardiaque primaire n’est au départ constitué que de cellules endothéliales (d'origine épiblastique). Puis dès J22, la splanchnopleure (provenant du mésoderme latéral) dépose plusieurs couches embryologiques supplémentaires :
63
+
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+ La segmentation du tube cardiaque se voit à partir du milieu de la 4e semaine de gestation. Le tube cardiaque va s'infléchir (plicature) et former des coudes qui définiront ensuite les 4 cavités du cœur.
65
+
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+ Le tube cardiaque en début de 4e semaine est composé de 5 portions. Dans l'ordre, on peut identifier les aortes (l'embryon possède 2 aortes ventrales), le cône artériel, le bulbe, les ventricules et les oreillettes.
67
+
68
+ Lors de la 4e semaine, on observera donc des plicatures, des rotations des différents segments favorisées par la croissance rapide du futur cœur afin d'obtenir un cœur à 4 cavités. Il y aura donc, successivement, un déplacement du bulbe vers le bas, l'avant et la droite. Puis les ventricules vont subir une rotation pour s'horizontaliser et enfin les oreillettes vont passer derrière les ventricules et migrer vers le haut et la gauche.
69
+
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+ En fin de 4e semaine, on observera un cloisonnement des ventricules et des atriums avec une partie musculaire (septum inferius) et une partie conjonctive (septum intermedius) (on retrouvera cette particularité chez l'adulte car le septum interventriculaire est composé en partie de tissu musculaire mais aussi de tissus fibreux appelés « partie membranacée »).
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+
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+ Au niveau du septum inter-atrial, on observera une structure embryologique appelée septum primum. Ce septum primum évoluera en formant un croissant avec un orifice au centre appelé ostium primum. Puis ce septum primum va se renfermer sur lui-même pour adopter une forme de disque avec un orifice centrale appelé cette fois ostium secundum. Au-dessus de ce 1er septum va apparaître un 2e septum appelé septum secundum, lui aussi en forme de croissant et évoluant autour de l’ostium secundum. Cet ostium secundum prend alors le nom de « trou de Botal ». Il y a donc une communication inter-atriale physiologique chez le fœtus.
73
+
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+ Le foramen ovale, dénommé anciennement « trou de Botal », est une communication physiologique présente entre les deux oreillettes (du cœur) durant la vie fœtale, et normalement appelée à se fermer après la naissance. La persistance d'un foramen ovale perméable est cependant observée avec une grande fréquence (9 à 35 % des adultes jeunes) et serait possiblement impliquée dans diverses maladies, dont la survenue d'accidents vasculaires chez des sujets jeunes.
75
+
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+ Le septum évite le passage direct du sang. Les valves assurent le passage unidirectionnel coordonné du sang depuis les atria vers les ventricules. Le cœur droit est dit veineux (ou segment capacitif), et le cœur gauche est dit artériel (ou segment résistif). Les parois des ventricules sont plus épaisses, et leur contraction est plus importante pour la distribution du sang contre la résistance artérielle.
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+
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+ Du sang appauvri en oxygène par son passage dans le corps entre dans l'atrium droit par trois veines, la veine cave supérieure (vena cava superior), la veine cave inférieure (vena cava inferior) et le sinus coronaire. Le sang passe ensuite vers le ventricule droit. Celui-ci le pompe vers les poumons par l'artère pulmonaire.
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+ Après avoir perdu son dioxyde de carbone dans les poumons et s'y être pourvu de dioxygène, le sang passe par les veines pulmonaires vers l'oreillette gauche. De là le sang oxygéné entre dans le ventricule gauche. Celui-ci est la chambre pompante principale, ayant pour but d'envoyer le sang par l'aorte vers toutes les parties du corps.
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+ Le ventricule gauche est bien plus massif que le droit parce qu'il doit exercer une force considérable pour forcer le sang à traverser tout le corps contre la pression corporelle, tandis que le ventricule droit ne dessert que les poumons.
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+ Le cœur est un muscle qui a donc la faculté de se contracter. La contraction musculaire du myocarde est comparable à la contraction du muscle squelettique à quelques différences près. Par exemple, à la différence du muscle squelettique, qui a besoin que chacune des cellules soient stimulé indépendamment , la stimulation d'une cellules cardiaque va mener à une réaction en chaîne qui va mener a la contraction de l'ensemble de celle ci.
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+ La séquence rythmique des contractions est coordonnée par une dépolarisation (inversion de la polarité électrique de la membrane par passage actif d'ions à travers celle-ci) du nœud sinusal ou nœud de Keith et Flack (nodus sinuatrialis) situé dans la paroi supérieure de l'atrium droit. Le courant électrique induit, de l'ordre du millivolt, est transmis dans l'ensemble des atriums et passe dans les ventricules par l'intermédiaire du nœud atrioventriculaire (nœud d'Aschoff Tawara). Il se propage dans le septum par l’intermédiaire du faisceau de His, qui possède des branches nommées les fibres de Purkinje et servant de filtre en cas d'activité trop rapide des atriums. Les fibres de Purkinje sont des fibres musculaires spécialisées permettant une bonne conduction électrique, ce qui assure la contraction simultanée des parois ventriculaires. Ce système électrique explique la régularité du rythme cardiaque et assure la coordination des contractions auriculo-ventriculaires. C'est cette activité électrique qui est analysée par des électrodes posées à la surface de la peau et qui constitue l'électrocardiogramme ou ECG.
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+ La fréquence cardiaque au repos chez l'Homme est de 60 à 80 battements par minute, pour un débit de 4,5 à 5 litres de sang par minute. Au total, le cœur peut battre plus de 2 milliards de fois en une vie. Chacun de ses battements entraîne une séquence d'événements collectivement appelés la révolution cardiaque. Celle-ci consiste en trois étapes majeures : la systole auriculaire, la systole ventriculaire et la diastole :
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+ Le cœur au repos passe un tiers du temps en systole et deux tiers en diastole.
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+ L'expulsion rythmique du sang provoque ainsi le pouls.
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+ Les multiples sensations générées par le cycle cardiaque sont filtrées par le cortex insulaire pour que nous n'en soyons pas conscients afin de ne pas perturber notre perception du monde extérieur[7].
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+ Si les contractions rythmiques se produisent spontanément, leur fréquence peut être affectée par des influences nerveuses ou hormonales telles l'exercice ou la perception de danger.
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+ La puissance et la fréquence des contractions sont modulées par des centres du système nerveux autonome situés dans le bulbe rachidien, par le biais de nerfs cardiomodérateur et cardiostimulateur. Ces centres nerveux sont sensibles aux conditions sanguines : pH, concentration en dioxygène.
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+ Les hormones telles que l'adrénaline et la noradrénaline (hormones du système adrénergique ou sympathique) ou les hormones thyroïdiennes (T3) favorisent la contractilité. Le système sympathique en plus de son action directe sur le cœur va provoquer une dilatation des artères coronaires qui vascularisent le cœur permettant alors une augmentation du débit sanguin dans le muscle cardiaque. Le système sympathique va également augmenter la fréquence cardiaque, contribuant également à la majoration du débit.
103
+
104
+ Ces hormones agissent par l'intermédiaire de récepteurs qui sont de deux types pour le système sympathique : les récepteurs alpha et les récepteurs bêta. La stimulation des récepteurs alpha peut entraîner l'apparition des troubles du rythme (extrasystoles). La stimulation des récepteurs bêta comporte l'accélération du rythme cardiaque, l'augmentation de l'excitabilité et de la contractilité myocardique.
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+ Il existe actuellement des substances chimiques capables de stimuler ou d'inhiber séparément ces 2 types de récepteurs et qui peuvent être utilisées comme médicaments. Les plus utilisées sont bêta-stimulantes comme l'isoprénaline ou bêta-bloquantes, comme le propanolol, l'acébutolol... D'autres substances agissent sur les deux types de récepteurs en les stimulant, comme l'adrénaline.
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+
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+ L'arrêt cardiaque est une urgence médicale absolue. Il se manifeste par un état dit de « mort apparente » :
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+ Dans 90 % des morts subites de l'adulte, le cœur est en fibrillation ventriculaire. Lorsque l'on est face d'un tel cas, il faut immédiatement appeler les secours puis commencer immédiatement la réanimation cardiopulmonaire, associée si possible avec un défibrillateur, en attendant les secours, afin d'améliorer les chances de survie qui reposent sur une prise en charge médicale très rapide pouvant permettre une défibrillation précoce.
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+ Les malformations simples les plus fréquemment observées sont les communications interauriculaire et les communications interventriculaires.
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+ Les bêta-bloquants sont des drogues qui ralentissent le battement du cœur et réduisent les besoins du cœur en oxygène. Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion constituent également un traitement habituel de l'insuffisance cardiaque. Les diurétiques sont un traitement symptomatique de la surcharge vasculaire. La nitroglycérine et d'autres composés qui émettent l'oxyde nitrique sont utilisés dans le traitement des maladies cardiaques parce qu'ils provoquent la dilatation des vaisseaux coronaires.
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+ L'angioplastie coronaire associée à la pose d'une endoprothèse permet la revascularisation du myocarde en cas de cardiopathie ischémique.
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+ Plusieurs interventions peuvent être proposées à visée cardiaque, comme un pontage coronarien ou un remplacement valvulaire (avec une bioprothèse par exemple). L'abord chirurgical permettant la meilleure exposition du cœur est la sternotomie médiane. Des abords mini-invasifs par thoracotomie sont également développés.
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+ En Égypte antique, le jugement de l'âme avait pour but d'évaluer la moralité d'un individu durant sa vie, en comparant le poids de son cœur avec une plume d’autruche (symbolisant Maât).
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+ Les traités d'anatomie de l'époque considéraient le cœur comme le siège des émotions, des passions, de la volonté, du courage, de la pensée, de l'intelligence et de la mémoire (l'expression "apprendre par cœur", en revanche, provient d'une déformation du mot chœur, désignant un groupe d´élèves, supposés connaître leurs leçons parfaitement[9]).
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+ Aristote (IVe siècle av. J.-C.) lui a attribué ce rôle, tandis que Galien (IIe siècle) situait plutôt ces fonctions dans le cerveau.
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+ Le Moyen Âge a longtemps hésité entre ces deux conceptions. Turisanus a nié au cœur le statut de faculté issue d’une puissance de l’âme[10].
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+ Ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle que le cœur commence à être détrôné définitivement de sa fonction de siège des sensations, avec les travaux de François Joseph Gall, puis de François Broussais sur le cerveau.
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+ Le médecin arabe Ibn Al-Nafis Damishqui (1210—1288) a été le premier scientifique à émettre l'hypothèse de la circulation sanguine. Trois siècles plus tard, en Angleterre, William Harvey redécouvrira la circulation sanguine.
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+ La première transplantation cardiaque fut effectuée à l'hôpital Groote Schuur au Cap (Afrique du Sud) le 3 décembre 1967. Louis WashkanskyLouis Washkansky, 53 ans, reçut un cœur d'une jeune femme morte dans un accident routier. Il mourut 18 jours plus tard de pneumonie. L'équipe chirurgicale fut dirigée par Christiaan Barnard. En France, Emmanuel Vitria vécut de 1968 à 1987 avec un cœur greffé.
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+ Le cœur est un organe musculaire creux qui assure la circulation sanguine en pompant le sang vers les vaisseaux sanguins et les cavités du corps à travers des contractions rythmiques. L'adjectif cardiaque veut dire « qui a un rapport avec le cœur » ; il vient du grec kardia (καρδία) « cœur » [1], et de la racine indo-européenne ḱḗr (« entrailles »).
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+ Coupe frontale dans le ventricule gauche du cœur humain
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+ La structure du cœur avec les parties principales
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+ Image artificielle d'un cœur battant
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Dans le corps humain, le cœur se situe dans la région thoracique (poitrine), où il occupe plus précisément la portion antéro-inférieure du médiastin entre la seconde et le cinquième espace intercostale . Il est situé sur la ligne médiane, un peu décalé à gauche de telle sorte que deux tiers de sa masse sont situés du côté gauche. C'est la position normale dite de lévocardie, terme qui peut désigner aussi une malformation congénitale (situs solitus (en), situs inversus). Des malformations de naissance peuvent le placer à droite (dextrocardie) ou au milieu (mésocardie (pt))[2]. Le cœur est contenu dans la cavité péricardique qu'il occupe entièrement, et il est entouré par les poumons (recouverts de la plèvre) de chaque côté, le diaphragme en bas, le sternum en avant, l'œsophage en arrière et les troncs artériels (aorte et artère pulmonaire) en haut.
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+ Le cœur est un organe fibromusculaire de forme grossièrement conique ou pyramidale avec une base et un sommet, l'apex (ou pointe). L'axe base-apex est orienté approximativement en avant et à gauche selon un angle de 45°, et légèrement vers le bas. On décrit au cœur les faces postérieure (ou basale), inférieure (ou diaphragmatique), antérieure (ou sternocostale), et latérales (ou pulmonaires) gauche et droite.
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+ Le cœur d'un adulte mesure environ 12 cm de la base à l'apex. Son diamètre transversal maximal est de 9 cm et son diamètre antéropostérieur est de 6 cm. À titre de comparaison, sa taille est d'environ 1,5 fois la taille du poing de la personne[réf. nécessaire]. Un peu moins gros chez la femme que chez l'homme, il mesure en moyenne chez celui-ci 105 mm de largeur, 98 mm de hauteur, 205 mm de circonférence. Le cœur d'un adulte pèse environ 300 g chez un individu masculin et 250 g chez un individu féminin, soit en principe, respectivement 0,45 et 0,40 % de la masse corporelle totale.
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+ Le cœur est un muscle creux contenant deux parties séparées bien qu'accolées l'une à l'autre : le « cœur gauche » et le « cœur droit ». Ces deux « cœurs » sont situés côte-à-côte dans l'axe base-apex, séparés par une paroi globalement verticale et orientée dans l'axe du cœur. Chacune de ces deux parties est subdivisée en deux chambres ou cavités, l'oreillette (ou atrium) vers la base et le ventricule vers l'apex. Ces deux cavités sont séparées par une valve ; on distingue ainsi la valve mitrale, entre l'oreillette et le ventricule gauches, et la valve tricuspide, entre l'oreillette et le ventricule droits. L'organisation est symétrique entre le cœur gauche et le cœur droit, bien que le cœur gauche soit plus volumineux.
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+ La paroi séparant les cavités gauche et droite est appelée septum. On distingue le septum interventriculaire entre les ventricules gauche et droit, le septum interatrial entre les atriums gauche et droite, et le septum atrioventriculaire entre les oreillettes et les ventricules. La terminologie ne doit pas être source de confusion vis-à-vis des positions relatives ; en effet, du fait de l'axe globalement oblique vers la gauche, le cœur gauche est grossièrement situé en arrière et à gauche du cœur droit, exception faite de l'apex, principalement constitué de l'extrémité du cœur gauche.
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+ Le système valvulaire est composé des quatre valves cardiaques séparant les différentes cavités et empêchant le sang de refluer dans le mauvais sens. Il existe la valve tricuspide, la valve aortique , la valve pulmonaire et la valve mitrale.
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+ Le cœur est vascularisé par les artères coronaires. Les artères coronaires cheminent dans le tissu adipeux sous-épicardique et leur circulation est dite diastolique. Ce sont des artères terminales, ce qui signifie qu'une obstruction aura une répercussion immédiate sur le fonctionnement de l'organe, du fait d'une absence d'anastomoses. Il existe une artère coronaire gauche et une artère coronaire droite. Elles naissent précocement de l'aorte ascendante, au dessus de la valve aortique, au niveau des sinus de Valsalva.
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+ L'artère coronaire droite longe le sillon coronaire droit jusqu'à atteindre le sillon interventriculaire postérieur. Elles donnent plusieurs branches collatérales dont l’artère marginale du bord droit, et se termine en bifurcation donnant l'artère interventriculaire postérieure et rétroventriculaire.
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+ L'artère coronaire gauche se divise en deux branches : circonflexe (qui se dirige postérieurement), et interventriculaire antérieure (le long du sillon interventriculaire antérieur jusqu'à l'apex).
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+ Le retour veineux s'effectue principalement par le sinus coronaire constitué des veines coronaire, veine interventriculaire inférieure et oblique, qui rejoint directement l'atrium droit via la valvule de Thebesius.
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+ La structure du cœur des autres mammifères et des oiseaux est semblable à celle de l'homme avec ses quatre chambres.
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+ Les amphibiens ont un cœur à trois chambres, comme la grenouille par exemple. Les poissons ont un système circulatoire simple plutôt que double, ainsi qu'un cœur à deux chambres. Les cœurs des arthropodes et des mollusques n'ont qu'une seule chambre.
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+ Les animaux plus petits ont en règle générale une fréquence cardiaque plus rapide. Les jeunes animaux ont une fréquence cardiaque plus rapide que les adultes de la même espèce.
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+ Quelques fréquences cardiaques en fonction des espèces :
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+ Il existe aussi un lien entre la longévité moyenne dans une espèce et la fréquence cardiaque dans cette espèce. Les espèces à cœur lent ont habituellement une plus grande longévité[3].
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+ Comme tous les organes, le cœur est composé de plusieurs types de tissus agencés entre eux ; on y trouve du tissu de revêtement, du tissu de soutien, du tissu contractile et du tissu de conduction.
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+ Le tissu de revêtement forme les surfaces externe et interne des parois du cœur et joue le rôle d'une membrane. La surface externe est constituée par l'épicarde, en contact avec le liquide péricardique. La surface interne est constituée par l'endocarde, en contact avec le sang. L'épicarde est constituée d'une couche de mésothélium en contact avec le liquide péricardique, fait d'un épithélium de type simple (fait d'une couche de cellules) et pavimenteux (fait de cellules de forme aplatie), qui recouvre une couche de tissu conjonctif contenant du tissu adipeux et les principaux vaisseaux. L'endocarde est constitué d'une couche d'endothélium en contact avec le sang, fait d'un épithélium simple pavimenteux, qui recouvre une couche de tissu conjonctif sous-jacent d'épaisseur variable, moindre au niveau des valves et des cordages.
46
+
47
+ Le tissu de soutien est constitué par le tissu conjonctif qui forme le squelette fibreux du cœur, et des vaisseaux qu'il contient. Il prédomine au niveau des anneaux valvulaires mitral et tricuspide, mais il est retrouvé aussi sous les épithéliums sous la forme d'un tissu conjonctif lâche et au sein du myocarde sous la forme de réseau diffus de fibres. Du tissu adipeux est situé dans le tissu conjonctif de l'épicarde.
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+
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+ Il n'existe pas de continuité musculaire entre l'étage atrial et l'étage ventriculaire: seul le tissu nodal permet le passage de signaux entre ces deux étages[4].
50
+
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+ Le tissu contractile constitue la masse principale du cœur et permet sa contraction. Il s'agit du myocarde, un type de tissu musculaire strié spécifique au cœur. Ce tissu est constitué de cardiomyocytes, cellules spécifiques mesurant 120 μm de long et 20 à 30 μm de diamètre chez l'adulte. Ces cellules contiennent un[5] ou deux noyaux en leur centre, de nombreuses mitochondries et surtout des myofibrilles agencées de manière linéaire et qui constituent la majeure partie de ces cellules. Les extrémités des cardiomyocytes sont divisées en plusieurs branches anastomosées avec plusieurs autres cellules, ce qui forme un réseau complexe de cardiomyocytes en continuité. Ces cellules sont entourées de tissu conjonctif, l'endomysium, et sont regroupées en travées également entourées de tissu conjonctif, l'épimysium. Le myocarde est situé principalement dans les parois du ventricule gauche, mais il est présent dans toutes les autres parois. Il n'est pas retrouvé au niveau des valves. Les cardiomyocytes atriaux sont de plus petite taille et contiennent en outre des granules.
52
+
53
+ Le tissu conducteur constitue l'élément de contrôle du fonctionnement du cœur, constitué de tissu cardionecteur et de tissu nerveux. Le tissu cardionecteur est un tissu de conduction spécifique au cœur qui organise son fonctionnement, c'est-à-dire la séquence de contractions coordonnées des différentes parties du cœur. Il est regroupé notamment en deux amas ou nœuds, situés dans la paroi de l'atrium droit. Il existe également un réseau de tissu cardionecteur reliant ces structures à l'ensemble du myocarde. Le tissu nerveux module le fonctionnement du tissu cardionecteur, et peut également agir directement sur le myocarde. Les terminaisons nerveuses sont situées dans le tissu conjonctif à proximité des diverses cellules, mais il n'y a pas de jonctions spécifiques.
54
+
55
+ Le cœur est le 1er organe à se développer. Il est nécessaire à l'embryon et fait son apparition avec les vaisseaux dès la 3e semaine de gestation, il commencera à battre avant même d'avoir acquis sa forme définitive vers j24 (4e semaine).
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+ Le cœur dérive des angioblastes.
57
+
58
+ À la 3e semaine, des cellules épiblastiques vont traverser le nœud de Hensen et se rassembler au niveau de la zone cardiogénique (ou aire cardiogénique). Cette zone cardiogénique est très antérieure, elle prend une forme de fer à cheval en avant et sur les côtés de la vésicule vitelline de l'embryon. C'est avec le développement du système nerveux qui va pousser l'embryon à se recroqueviller, que la zone cardiogénique sera rejetée en dedans et trouvera sa place au niveau de la future gorge de l'embryon. Le cœur devra donc migrer ensuite de la gorge vers sa position définitive dans le médiastin.
59
+
60
+ Les tubes endocardiques sont des structures paires situés dans l'aire cardiogénique. Ils font fusionner grâce à un rapprochement provoqué par la délimitation de l’embryon (plicature de l'embryon[6]). La fusion des tubes endocardique forme le tube cardiaque primaire.
61
+
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+ Le tube cardiaque primaire n’est au départ constitué que de cellules endothéliales (d'origine épiblastique). Puis dès J22, la splanchnopleure (provenant du mésoderme latéral) dépose plusieurs couches embryologiques supplémentaires :
63
+
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+ La segmentation du tube cardiaque se voit à partir du milieu de la 4e semaine de gestation. Le tube cardiaque va s'infléchir (plicature) et former des coudes qui définiront ensuite les 4 cavités du cœur.
65
+
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+ Le tube cardiaque en début de 4e semaine est composé de 5 portions. Dans l'ordre, on peut identifier les aortes (l'embryon possède 2 aortes ventrales), le cône artériel, le bulbe, les ventricules et les oreillettes.
67
+
68
+ Lors de la 4e semaine, on observera donc des plicatures, des rotations des différents segments favorisées par la croissance rapide du futur cœur afin d'obtenir un cœur à 4 cavités. Il y aura donc, successivement, un déplacement du bulbe vers le bas, l'avant et la droite. Puis les ventricules vont subir une rotation pour s'horizontaliser et enfin les oreillettes vont passer derrière les ventricules et migrer vers le haut et la gauche.
69
+
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+ En fin de 4e semaine, on observera un cloisonnement des ventricules et des atriums avec une partie musculaire (septum inferius) et une partie conjonctive (septum intermedius) (on retrouvera cette particularité chez l'adulte car le septum interventriculaire est composé en partie de tissu musculaire mais aussi de tissus fibreux appelés « partie membranacée »).
71
+
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+ Au niveau du septum inter-atrial, on observera une structure embryologique appelée septum primum. Ce septum primum évoluera en formant un croissant avec un orifice au centre appelé ostium primum. Puis ce septum primum va se renfermer sur lui-même pour adopter une forme de disque avec un orifice centrale appelé cette fois ostium secundum. Au-dessus de ce 1er septum va apparaître un 2e septum appelé septum secundum, lui aussi en forme de croissant et évoluant autour de l’ostium secundum. Cet ostium secundum prend alors le nom de « trou de Botal ». Il y a donc une communication inter-atriale physiologique chez le fœtus.
73
+
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+ Le foramen ovale, dénommé anciennement « trou de Botal », est une communication physiologique présente entre les deux oreillettes (du cœur) durant la vie fœtale, et normalement appelée à se fermer après la naissance. La persistance d'un foramen ovale perméable est cependant observée avec une grande fréquence (9 à 35 % des adultes jeunes) et serait possiblement impliquée dans diverses maladies, dont la survenue d'accidents vasculaires chez des sujets jeunes.
75
+
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+ Le septum évite le passage direct du sang. Les valves assurent le passage unidirectionnel coordonné du sang depuis les atria vers les ventricules. Le cœur droit est dit veineux (ou segment capacitif), et le cœur gauche est dit artériel (ou segment résistif). Les parois des ventricules sont plus épaisses, et leur contraction est plus importante pour la distribution du sang contre la résistance artérielle.
77
+
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+ Du sang appauvri en oxygène par son passage dans le corps entre dans l'atrium droit par trois veines, la veine cave supérieure (vena cava superior), la veine cave inférieure (vena cava inferior) et le sinus coronaire. Le sang passe ensuite vers le ventricule droit. Celui-ci le pompe vers les poumons par l'artère pulmonaire.
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+
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+ Après avoir perdu son dioxyde de carbone dans les poumons et s'y être pourvu de dioxygène, le sang passe par les veines pulmonaires vers l'oreillette gauche. De là le sang oxygéné entre dans le ventricule gauche. Celui-ci est la chambre pompante principale, ayant pour but d'envoyer le sang par l'aorte vers toutes les parties du corps.
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+
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+ Le ventricule gauche est bien plus massif que le droit parce qu'il doit exercer une force considérable pour forcer le sang à traverser tout le corps contre la pression corporelle, tandis que le ventricule droit ne dessert que les poumons.
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+
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+ Le cœur est un muscle qui a donc la faculté de se contracter. La contraction musculaire du myocarde est comparable à la contraction du muscle squelettique à quelques différences près. Par exemple, à la différence du muscle squelettique, qui a besoin que chacune des cellules soient stimulé indépendamment , la stimulation d'une cellules cardiaque va mener à une réaction en chaîne qui va mener a la contraction de l'ensemble de celle ci.
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+
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+ La séquence rythmique des contractions est coordonnée par une dépolarisation (inversion de la polarité électrique de la membrane par passage actif d'ions à travers celle-ci) du nœud sinusal ou nœud de Keith et Flack (nodus sinuatrialis) situé dans la paroi supérieure de l'atrium droit. Le courant électrique induit, de l'ordre du millivolt, est transmis dans l'ensemble des atriums et passe dans les ventricules par l'intermédiaire du nœud atrioventriculaire (nœud d'Aschoff Tawara). Il se propage dans le septum par l’intermédiaire du faisceau de His, qui possède des branches nommées les fibres de Purkinje et servant de filtre en cas d'activité trop rapide des atriums. Les fibres de Purkinje sont des fibres musculaires spécialisées permettant une bonne conduction électrique, ce qui assure la contraction simultanée des parois ventriculaires. Ce système électrique explique la régularité du rythme cardiaque et assure la coordination des contractions auriculo-ventriculaires. C'est cette activité électrique qui est analysée par des électrodes posées à la surface de la peau et qui constitue l'électrocardiogramme ou ECG.
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+ La fréquence cardiaque au repos chez l'Homme est de 60 à 80 battements par minute, pour un débit de 4,5 à 5 litres de sang par minute. Au total, le cœur peut battre plus de 2 milliards de fois en une vie. Chacun de ses battements entraîne une séquence d'événements collectivement appelés la révolution cardiaque. Celle-ci consiste en trois étapes majeures : la systole auriculaire, la systole ventriculaire et la diastole :
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+ Le cœur au repos passe un tiers du temps en systole et deux tiers en diastole.
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+ L'expulsion rythmique du sang provoque ainsi le pouls.
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+ Les multiples sensations générées par le cycle cardiaque sont filtrées par le cortex insulaire pour que nous n'en soyons pas conscients afin de ne pas perturber notre perception du monde extérieur[7].
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+ Si les contractions rythmiques se produisent spontanément, leur fréquence peut être affectée par des influences nerveuses ou hormonales telles l'exercice ou la perception de danger.
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+ La puissance et la fréquence des contractions sont modulées par des centres du système nerveux autonome situés dans le bulbe rachidien, par le biais de nerfs cardiomodérateur et cardiostimulateur. Ces centres nerveux sont sensibles aux conditions sanguines : pH, concentration en dioxygène.
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+
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+ Les hormones telles que l'adrénaline et la noradrénaline (hormones du système adrénergique ou sympathique) ou les hormones thyroïdiennes (T3) favorisent la contractilité. Le système sympathique en plus de son action directe sur le cœur va provoquer une dilatation des artères coronaires qui vascularisent le cœur permettant alors une augmentation du débit sanguin dans le muscle cardiaque. Le système sympathique va également augmenter la fréquence cardiaque, contribuant également à la majoration du débit.
103
+
104
+ Ces hormones agissent par l'intermédiaire de récepteurs qui sont de deux types pour le système sympathique : les récepteurs alpha et les récepteurs bêta. La stimulation des récepteurs alpha peut entraîner l'apparition des troubles du rythme (extrasystoles). La stimulation des récepteurs bêta comporte l'accélération du rythme cardiaque, l'augmentation de l'excitabilité et de la contractilité myocardique.
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+
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+ Il existe actuellement des substances chimiques capables de stimuler ou d'inhiber séparément ces 2 types de récepteurs et qui peuvent être utilisées comme médicaments. Les plus utilisées sont bêta-stimulantes comme l'isoprénaline ou bêta-bloquantes, comme le propanolol, l'acébutolol... D'autres substances agissent sur les deux types de récepteurs en les stimulant, comme l'adrénaline.
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+
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+ L'arrêt cardiaque est une urgence médicale absolue. Il se manifeste par un état dit de « mort apparente » :
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+ Dans 90 % des morts subites de l'adulte, le cœur est en fibrillation ventriculaire. Lorsque l'on est face d'un tel cas, il faut immédiatement appeler les secours puis commencer immédiatement la réanimation cardiopulmonaire, associée si possible avec un défibrillateur, en attendant les secours, afin d'améliorer les chances de survie qui reposent sur une prise en charge médicale très rapide pouvant permettre une défibrillation précoce.
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+
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+ Les malformations simples les plus fréquemment observées sont les communications interauriculaire et les communications interventriculaires.
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+
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+ Les bêta-bloquants sont des drogues qui ralentissent le battement du cœur et réduisent les besoins du cœur en oxygène. Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion constituent également un traitement habituel de l'insuffisance cardiaque. Les diurétiques sont un traitement symptomatique de la surcharge vasculaire. La nitroglycérine et d'autres composés qui émettent l'oxyde nitrique sont utilisés dans le traitement des maladies cardiaques parce qu'ils provoquent la dilatation des vaisseaux coronaires.
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+
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+ L'angioplastie coronaire associée à la pose d'une endoprothèse permet la revascularisation du myocarde en cas de cardiopathie ischémique.
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+
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+ Plusieurs interventions peuvent être proposées à visée cardiaque, comme un pontage coronarien ou un remplacement valvulaire (avec une bioprothèse par exemple). L'abord chirurgical permettant la meilleure exposition du cœur est la sternotomie médiane. Des abords mini-invasifs par thoracotomie sont également développés.
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+
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+ En Égypte antique, le jugement de l'âme avait pour but d'évaluer la moralité d'un individu durant sa vie, en comparant le poids de son cœur avec une plume d’autruche (symbolisant Maât).
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+ Les traités d'anatomie de l'époque considéraient le cœur comme le siège des émotions, des passions, de la volonté, du courage, de la pensée, de l'intelligence et de la mémoire (l'expression "apprendre par cœur", en revanche, provient d'une déformation du mot chœur, désignant un groupe d´élèves, supposés connaître leurs leçons parfaitement[9]).
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+ Aristote (IVe siècle av. J.-C.) lui a attribué ce rôle, tandis que Galien (IIe siècle) situait plutôt ces fonctions dans le cerveau.
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+ Le Moyen Âge a longtemps hésité entre ces deux conceptions. Turisanus a nié au cœur le statut de faculté issue d’une puissance de l’âme[10].
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+ Ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle que le cœur commence à être détrôné définitivement de sa fonction de siège des sensations, avec les travaux de François Joseph Gall, puis de François Broussais sur le cerveau.
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+ Le médecin arabe Ibn Al-Nafis Damishqui (1210—1288) a été le premier scientifique à émettre l'hypothèse de la circulation sanguine. Trois siècles plus tard, en Angleterre, William Harvey redécouvrira la circulation sanguine.
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+ La première transplantation cardiaque fut effectuée à l'hôpital Groote Schuur au Cap (Afrique du Sud) le 3 décembre 1967. Louis WashkanskyLouis Washkansky, 53 ans, reçut un cœur d'une jeune femme morte dans un accident routier. Il mourut 18 jours plus tard de pneumonie. L'équipe chirurgicale fut dirigée par Christiaan Barnard. En France, Emmanuel Vitria vécut de 1968 à 1987 avec un cœur greffé.
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+ Mellisuga helenae
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+ Espèce
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+ Statut de conservation UICN
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+ NT  : Quasi menacé
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+ Statut CITES
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+ Le Colibri d'Elena (Mellisuga helenae), ou colibri-abeille, est une espèce d'oiseau de la famille des Trochilidae. Ce nom lui a été donné en l'honneur d'Elena Booth, l'épouse d'un ami de Juan Gundlach (1810-1896), célèbre naturaliste allemand qui a séjourné pendant plusieurs années à Cuba. D'après Alan P. Peterson, c'est une espèce monotypique.
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+ Avec une longueur totale de 5 à 6 cm et un poids de 1,6 à 1,9 gramme, le mâle de cette espèce est le plus petit de tous les oiseaux[1]. La femelle a un poids de 2 grammes et pond possiblement les plus petits œufs amniotiques au monde, bien qu'il n'y ait aucune certitude à ce sujet[2].
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+ Le mâle adulte a la tête et la gorge rouge étincelant, et un collier iridescent aux plumes latérales allongées. Le reste de son plumage est bleuâtre dessus et blanc grisâtre dessous. Il a la queue légèrement échancrée. La femelle, un peu plus grande que le mâle, est verte dessus et blanchâtre dessous. Les plumes latérales de sa queue arrondie ont l’extrémité blanche. L’immature est semblable à la femelle.
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+ Cet oiseau-mouche vit dans les bois, les marécages, les massifs d’arbustes et les jardins ; on le rencontre à l’occasion en milieu assez ouvert, mais il a généralement besoin de végétation mature avec un enchevêtrement touffu de lianes et riche en épiphytes.
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+ Il se nourrit principalement de nectar. Il prend aussi de petits insectes ; les jeunes laissés seuls au nid quand la femelle est partie s’alimenter capturent et mangent les petits insectes qui viennent à leur portée.
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+ Le colibri d'Elena niche de mars à juin. Son nid est généralement placé à une hauteur moyenne de 3,50 m sur une fine branche ; il se compose de fibres végétales sèches, est garni intérieurement de laine végétale et décoré à l’extérieur de lichens. Habituellement, il est partiellement dissimulé par le feuillage qui le surplombe ; sa construction, par la femelle seule, dure une dizaine de jours. La ponte se compose de deux œufs, pondus à un jour d’intervalle. L’incubation prend 21 ou 22 jours. Les jeunes, rouge foncé et nus, éclosent avec un décalage d’un jour ; ils sont nourris et couvés par la femelle. Les jeunes sont complètement emplumés à l’âge de 13 ou 14 jours, et s’entraînent alors au vol pendant 4 ou 5 jours ; ils quittent le nid à l’âge de 18 jours environ.
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+ Ce colibri vit à Cuba et sur l’île de la Jeunesse. On pense qu’en règle générale il est sédentaire, bien que des individus erratiques aient été vus à Providenciales (îles Caicos) et aux Bahamas.
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+ Ses populations sont en net déclin, probablement à cause de pertes d’habitat, l’espèce semblant très dépendante des forêts matures. Cet oiseau se rencontrait jadis partout à Cuba et sur l’île des Pins, mais ne survivrait plus actuellement que dans quelques régions.
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+ Le Colisée, à l'origine amphithéâtre Flavien (Colosseo en italien), est un immense amphithéâtre ovoïde situé dans le centre de la ville de Rome, entre l'Esquilin et le Cælius, le plus grand jamais construit dans l'Empire romain. Il est l'une des plus grandes œuvres de l'architecture et de l'ingénierie romaines.
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+ Sa construction, juste à l'est du Forum Romain, a commencé entre 70 et 72 apr. J.-C., sous l'empereur Vespasien, et s'est achevée en 80 sous Titus. D'autres modifications ont ensuite été apportées au cours du règne de Domitien (81-96)[1]. Le nom d'amphithéâtre Flavien dérive du nom de famille (gens Flavii) de l'empereur Vespasien et ses fils Titus et Domitien.
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+ Pouvant accueillir probablement 50 000 spectateurs (les estimations plus anciennes de 80 000 spectateurs, soit un douzième de la population romaine, étant exagérées)[2], le Colisée a été utilisé pour les venationes (combats d'animaux sauvages), les munera (combats de gladiateurs) et autres spectacles publics, tels que des exécutions de condamnés à mort, des reconstitutions de batailles célèbres et des drames basés sur la mythologie romaine. Il est resté en service pendant près de 500 ans, les derniers jeux se prolongeant jusqu'au VIe siècle. Pour l'inauguration du Colisée, en 80 apr. J.-C., Titus donne une naumachie dans le Colisée transformé en bassin reconstituant la bataille navale de Corinthe contre Corcyre. Le bâtiment a finalement cessé d'être utilisé au cours du haut Moyen Âge. Il a plus tard été réutilisé pour des usages variés tels que des habitations, des ateliers d'artisans, le siège d'un ordre religieux, une forteresse, une carrière et un sanctuaire catholique chrétien.
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+ Le Colisée est actuellement en état de ruine, en raison des dommages causés par les tremblements de terre et la récupération des pierres, mais il continue à donner la mesure de l'ancienne puissance de la Rome Impériale. Aujourd'hui, il est l'un des symboles de la Rome moderne, une de ses attractions touristiques les plus populaires avec 7,6 millions de visiteurs, et a encore des liens étroits avec l'Église catholique romaine : chaque Vendredi saint, le pape mène une procession aux flambeaux sur un chemin de croix aboutissant à l'amphithéâtre. Le Colisée est représenté sur la pièce de monnaie italienne de 5 centimes d'euro.
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13
+ Le nom latin initial du Colisée était amphitheatrum Flavium (en français « amphithéâtre Flavien »). Le monument a été construit par les empereurs de la dynastie Flavienne pour offrir aux citoyens des spectacles, d'où son nom d'origine[3]. Ce nom est encore fréquemment utilisé dans les ouvrages spécialisés, mais il est peu connu du grand public. Dans l'Antiquité, les Romains ont parfois évoqué le Colisée sous le nom d'Amphitheatrum Caesareum, dans un contexte poétique[4],[5].
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+ Le nom de Colosseum (du bas latin colossus qui vient lui-même du grec κολοσσός, « colosse, grande statue[6] ») est probablement[7] dérivé de celui d'une statue colossale de Néron érigée à proximité[1] et initialement ornant l'entrée de la Domus aurea[8]. Alors que le palais impérial a été démantelé après la mort de Néron frappé de damnatio memoriae, cette statue a été remodelée par les successeurs de l'empereur en une figure d'Hélios (Sol ou Apollon), dieu du soleil, par l'ajout de la couronne solaire. La tête de Néron a été remplacée à plusieurs reprises par celles de divers empereurs. En dépit de ses liens païens, la statue est restée debout une bonne partie de l'époque médiévale, et était créditée de pouvoirs magiques[réf. nécessaire]. Elle fut finalement considérée comme un symbole iconique de la permanence de Rome[9].
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17
+ Au VIIIe siècle, Bède le Vénérable (ca. 672-735) écrivit une célèbre épigramme célébrant la signification symbolique de la statue : Quandiu stabit coliseus, stabit et Roma ; quando cadet coliseus, cadet et Roma ; quando cadet Roma, cadet et mundus (« Tant que durera le Colosse, Rome durera ; quand le Colosse tombera, Rome tombera ; quand Rome tombera, le monde tombera »)[10]. Ceci est souvent mal traduit, en se référant au Colisée plutôt qu'au colosse (par exemple, dans le fameux poème de Byron Childe Harold's Pilgrimage) : à l'époque de Bède, le nom masculin coliseus était appliqué à la statue plutôt qu'à ce qui était encore connu sous le nom d'amphithéâtre Flavien.
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19
+ Le colosse de Néron a fini par tomber, probablement jeté bas en vue de la réutilisation de ses éléments de bronze. Le nom de Colosseum (nom neutre) a été utilisé vers l'an 1000, pour désigner l'amphithéâtre. La statue elle-même a été en grande partie oubliée, et seule sa base survécut, entre le Colisée et le Temple de Vénus et de Rome tout proche[11].
20
+
21
+ Le nom a été corrompu en Coliseum au cours du Moyen Âge. En Italie, l'amphithéâtre est toujours connu sous le nom de il Colosseo, et d'autres langues romanes en sont venues à utiliser des formes similaires, telles que le Colisée en français, el Coliseo en espagnol, o Coliseu en portugais ou Colosseumul en roumain.
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+ Colisée est devenu un nom commun, synonyme d'amphithéâtre et arènes : colisée d'El Jem, colisée de Pula, colisée de Vérone...
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+ Après le grand incendie de Rome en 64 apr. J.-C, Néron se fit construire un somptueux palais. S'étant saisi de terrains au fond d'une vallée basse au fond de laquelle courait un ruisseau canalisé, entre le Cælius, l'Esquilin et le Palatin, il fit édifier la magnifique Domus aurea. Devant des pavillons, jardins, et portiques, il créa un lac artificiel et fit placer le Colosse de Néron non loin de l'entrée du domaine. L'aqueduc préexistant de l'Aqua Claudia fut prolongé pour l'approvisionnement en eau de cette zone[11].
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+ À sa mort en 68, Néron fit l'objet d'une damnatio memoriae. La zone fut transformée par Vespasien et ses successeurs. La statue colossale fut conservée, mais on démolit une grande partie de la Domus aurea dont les vestiges servirent de fondations aux thermes de Trajan. Le lac fut comblé et le terrain réutilisé pour la construction du nouvel Amphithéâtre Flavien qui était destiné à remplacer l'amphithéâtre de Statilius Taurus ravagé lors du grand incendie de Rome[12]. La construction du Colisée commença autour de 70-72 (le début et la durée des travaux de construction restent incertains, mais selon la plupart des historiens, ils durèrent environ dix ans, avec deux années supplémentaires pour la finition[13]) sous le règne de l'empereur Vespasien dont la décision peut être vue comme un geste populiste de retour au domaine public d'un quartier annexé par Néron pour son propre usage[14].
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+ Selon l'inscription portée sur un bloc de marbre trouvé sur le site, telle que reconstituée par l'épigraphiste Géza Alfödy, « l'empereur Vespasien a ordonné que l'on édifie ce nouvel amphithéâtre sur sa propre part de butin [15] ». Compte tenu des montants en cause, il ne peut s'agir que des trésors saisis par les Romains à la suite de leur victoire dans la Première Guerre judéoromaine de 70, notamment lors du sac de Jérusalem et du pillage de son temple[16],[17]. Il est peu probable que les 30 000 prisonniers juifs emmenés à Rome à la suite de cette campagne militaire aient été employés à la construction du monument, bien que certains, réduits en esclavage, aient pu être affectés aux travaux les moins qualifiés (ouvriers posant le béton plutôt que maçons spécialisés dans le travail du travertin)[18]. Le Colisée peut donc être interprété comme un grand monument triomphal construit dans la tradition romaine de célébration des grandes victoires, ce qui expliquerait la présence d'un arc de triomphe ornant l'entrée principale du Colisée et l'ajout par Domitien de boucliers de bronze sur l'attique[11].
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31
+ Contrairement à beaucoup d'autres amphithéâtres situés à la périphérie des villes, le Colisée fut construit littéralement et symboliquement au cœur de Rome. Des écoles de gladiateurs et d'autres bâtiments annexes furent construits à proximité. À la mort de Vespasien, en 79, le troisième étage du Colisée était achevé. Le dernier niveau fut inauguré par son fils Titus, en 80. Dion Cassius rapporte que 9 000 bêtes sauvages furent tuées lors des jeux inauguraux. Le bâtiment fut ensuite rénové par Domitien, fils cadet de Vespasien, empereur nouvellement désigné, qui ajouta l'hypogée, réseau de souterrains utilisés pour abriter les animaux et les gladiateurs. Il adjoignit également une galerie tout au sommet du Colisée, destinée à accroître encore le nombre de places.
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+ Sous le règne de Trajan, en 107, 11 000 animaux et 10 000 hommes auraient été impliqués durant 123 jours de fête. Côté technique, 2 000 marins étaient employés pour manœuvrer au-dessus du Colisée l'immense velarium qui donnait de l'ombre aux 55 000 spectateurs. Ceux-ci pouvaient alors admirer à la belle saison, et environ six fois par an, le combat des gladiateurs dont l'âge dépassait rarement 22 ans.
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+ En 217, le Colisée fut gravement endommagé par un incendie majeur (causé par la foudre, selon Dion Cassius[19]) qui détruisit les étages supérieurs des gradins construits en bois. Il ne fut entièrement réparé que vers 240 et subit d'autres réparations en 250 ou 252, puis en 320. Une inscription enregistre la restauration de diverses parties du Colisée sous Théodose II et Valentinien III (règne : 425-450), peut-être pour réparer les dommages causés par un tremblement de terre majeur, en 443 ; d'autres travaux furent entrepris en 484 et en 508.
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+ L'arène continua d'être utilisée pour des concours jusqu'au VIe siècle au moins, avec les derniers combats de gladiateurs vers 435. Les chasses aux animaux sauvages se poursuivirent au moins jusqu'en 523[11].
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+ Le Colisée a connu bien des changements au cours du Moyen Âge. Une petite église fut construite à l'intérieur de la structure, à la fin du VIe siècle, et l'arène devint un cimetière.
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+ Les nombreux espaces voûtés, sous les gradins, furent utilisés comme habitations ou comme ateliers, et on relève encore des locataires au XIIe siècle, époque où les Frangipani fortifièrent l'édifice, apparemment pour en faire une forteresse.
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+ Le Colisée eut à souffrir de plusieurs tremblements de terre, dont ceux de 443, 508, 801, 847 et surtout celui de 1349 qui provoqua l'effondrement de tout un pan du mur extérieur du côté sud bâti sur une couche d'alluvions argileuse[20]. Avec l'autorisation du pape, une grande partie des pierres fut alors récupérée pour la construction des palais, églises, hôpitaux et autres bâtiments. Ainsi les façades du palais de Venise et de la basilique Saint-Pierre sont issues du réemploi des blocs de travertin du Colisée[21]. Les placages de marbre alimentèrent les fours à chaux[11]. Les agrafes de fer ou de bronze scellées au plomb servant à assujettir les pierres furent systématiquement pillées en creusant au burin entre les joints, laissant les innombrables cicatrices (trous) aujourd'hui visibles sur tous les murs intérieurs et extérieurs, et affaiblissant encore l'édifice qui souffrit des tremblements de terre de 1703 et de 1812[22].
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+ Un ordre religieux s'installa dans les ruines au milieu du XIVe siècle, pour s'y maintenir jusqu'à la fin du XIXe siècle[23].
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+ Au cours des XVIe et XVIIe siècles, les fonctionnaires de l'Église cherchèrent à donner un rôle productif au grand monument à l'abandon. Sixte Quint (1585-1590) envisagea de transformer l'édifice en filature de laine où l'on emploierait les prostituées, mais cette proposition ne fut pas suivie d'effet par suite de son décès[24]. En 1671, le cardinal Altieri autorisa son utilisation pour des courses de taureaux, ce qui provoqua un tollé.
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49
+ Au début du XVIIIe siècle, un moine Carme, le père Angiolo Paoli, intervint auprès du pape Clément XI pour préserver ce lieu qui « avait été imprégné du sang des martyrs » et avait été laissé à l'abandon. Le Pape approuva le projet du moine. Le Carme, avec l'aide de quelques volontaires, se transforma en maçon et fit fermer les arcs avec des murs épais, et les portes avec de grosses traverses en fer. À l'intérieur, il érigea trois grosses croix de bois[25].
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51
+ En 1749, Benoît XIV décida que la politique officielle de l'Église serait de faire du Colisée le lieu sacré où les premiers chrétiens ont été martyrisés. Il interdit l'utilisation du Colisée comme carrière, et consacra l'édifice à la Passion du Christ et fit installer un chemin de croix, le déclarant sanctifié par le sang des martyrs chrétiens qui y périrent. Plus tard furent entrepris divers projets de restauration et de stabilisation : sous l'Empire français, la façade fut renforcée par des étais de brique en 1807 et 1827, Napoléon faisant employer 1 800 hommes à la restauration et aux fouilles des principaux monuments de Rome de 1811 à 1814. À la suite de l'occupation de Rome, Napoléon III poursuivit les travaux de restauration et de fouilles[26]. L'intérieur fut restauré en 1831, 1846 et 1930. Avant le nettoyage et les restaurations effectuées au XIXe siècle par des archéologues et ingénieurs, les voyageurs avaient une vision romantique du site, les arcs et les ruines devenues un jardin rempli de fleurs et de verdure leur rappelant la splendeur passée de Rome[27].
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+ L'arène fut partiellement fouillée en 1810-1814 et en 1874, puis totalement déblayée dans les années 1930[11]. En 1995, débuta un chantier de restauration, le plus important depuis 1836, dont l'objectif était de diminuer le nombre de fragments du monument se détachant et d'ouvrir 85 % du monument au public (contre 15 % en 1995)[28]. Les restaurations se poursuivent encore actuellement.
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+ Contrairement aux amphithéâtres antérieurs construits entre deux collines, le Colisée est une structure autonome. Il est de plan ovoïde (courbe polycentrique très proche d'une ellipse)[29], orienté OSO-ENE, de 189 m de long et 156 m de largeur, avec une superficie de 2,4 ha. La hauteur de la paroi extérieure est de 48 m. Le périmètre d'origine mesure 545 m. L'arène centrale est un ovale de 86 m de long et 54 m de largeur, entouré par un mur de 4,5 m de hauteur, qui s'élève jusqu'au niveau des premiers gradins[30].
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+ Près de 100,000 m3 de travertin (dont 45 000 pour la paroi extérieure en opus quadratum), montés sans mortier, mais solidarisés par 300 t d'agrafes de fer, ont été utilisés[11]. Cette roche, issue d'une carrière près de Tibur, fut transportée au Colisée par une route spécialement aménagée à cet effet. Une quantité similaire de blocs de tuf, de briques et de béton en opus caementicium ont également été employés afin d'adapter la résistance des matériaux aux charges et poussées selon les structures (principaux piliers en travertin, murs radiaux en travertin et tuf, voûtes en briques de béton, plus léger que la pierre et plus solide que le mortier traditionnel)[31]. Cependant, l'ensemble de la structure a subi d'importants dommages au cours des siècles, avec de larges segments effondrés à la suite de tremblements de terre. Le côté nord du mur d'enceinte est toujours debout ; les rampes de brique à chaque extrémité ont été ajoutées au XIXe siècle pour consolider le mur. Le reste de l'actuel extérieur du Colisée est en fait le mur intérieur d'origine.
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+ Le bâtiment repose sur une base de deux marches. La partie survivante de la paroi extérieure de la façade monumentale se compose de trois niveaux d'arcades superposés, surmontés d'une plate-forme sur laquelle se dresse un attique de grande hauteur, percé de fenêtres à intervalles réguliers. Seulement 31 arcs de l'anneau extérieur, numérotés de XXIII à LIV, sont restés intacts. Les 80 arcades de chaque niveau sont respectivement encadrées de demi-colonnes de style dorico-toscan (style spécifiquement romain), ionique et corinthien, tandis que l'attique est orné de pilastres composites[32], les styles de ces trois niveaux devenant l'archétype des amphithéâtres romains postérieurs[33]. Les arcs au rez-de-chaussée font 7,05 m de hauteur pour 4,20 m de largeur. Les arcs aux premier et deuxième étages, qui ne font que 6,45 m de hauteur, étaient ornés de 160 statues en bronze doré hautes de cinq mètres probablement en l'honneur des divinités et des autres personnages de la mythologie classique, tandis que 40 boucliers en bronze ajoutés par Titus rythmaient l'attique et symbolisaient les conquêtes militaires romaines avec le bouclier pris à l'ennemi. Il est possible que les boucliers soient un rappel de ce décor déjà employé dans la basilique Æmilia[34].
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+ La construction est favorisée par la répétition d'un motif architectural, le fornix (travée formée d'une arcade et de deux piliers, répétée 80 fois pour constituer le périmètre et trois fois pour l'élévation) rappelant la prostitution qui se déroulait sous ces arcades[35].
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+ Deux cent quarante mâts d'une vingtaine de mètres de hauteur étaient dressés en encorbellement autour du sommet de l'attique. Ils soutenaient un vaste auvent rétractable, connu sous le nom de velum ou velarium (toile de lin ou de chanvre qui pouvait être colorée pour donner des ambiances particulières), qui abritait les spectateurs du soleil. C'était une immense toile soutenue par un anneau de cordes en filet, avec un trou au centre, entouré d’un anneau de fort cordage (du chanvre de 80 mm de diamètre environ) p[1]. Il couvrait deux tiers de l'arène, en pente vers le centre pour capter le vent et en diriger une brise vers les spectateurs. Des esclaves et marins, spécialement enrôlés au siège de la marine à Misène et basés à la proche caserne du Castra Misenatium, étaient chargés de la manœuvre du velarium[36]. À noter que des esclaves, armés de vaporisateurs, envoyaient des brumes rafraîchissantes et parfumées (les spartiones[37]) sur les notabilités. Des projections de suaves effluves (eau
64
+ mêlée de safran ou de baume) par des pompes à piston pouvaient avoir lieu avant le spectacle. Pour neutraliser l'odeur des bêtes et les relents d'écurie, des brûle-parfums étaient répartis dans l'amphithéâtre[38].
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+ Le Colisée était entouré d'une place de 17,5 m de large pavée de travertin et délimité par les bornes fixées[39] dans le sol dont la fonction est discutée (ancrage des cordes de rappel du velarium, portes pour filtrer et réguler les accès au monument)[40]. Les jours de spectacle, cette place regorgeait de colporteurs et de pickpockets[41]. L'énorme capacité du Colisée rendait indispensable un dispositif d'accès et d'évacuation rapide, pour lequel les architectes mirent au point des solutions similaires à celles que nous connaissons dans nos stades modernes. Quatre-vingts entrées s'ouvraient sur l'extérieur au rez-de-chaussée, dont soixante-seize, numérotées (de même que chaque escalier) étaient destinées aux spectateurs ordinaires[1]. Des grilles sous chaque arc (il ne reste plus que leurs gonds dans le mur) permettaient de réguler le flot de spectateurs. La porte principale nord-ouest (appelée « porta triumphalis » ou « porte de la vie ») était l'entrée principale réservée à la parade inaugurale des gladiateurs et à la sortie des combattants vainqueurs, la porte sud-est (la « porta libitinensis » ou « porte de la mort »)[42] pour emmener les mortellement blessés au spoliarium alors que les deux autres entrées axiales étaient destinées à l'élite (porte sud-ouest empruntée par l'empereur et ses proches, par les sénateurs et les vestales ; porte nord-est par les magistrats et riches patriciens)[43]. Les quatre entrées axiales étaient richement décorées de peintures et de reliefs en stuc, dont des fragments nous sont parvenus. Le « passage de Commode » (passage secret du nom de l’empereur qui, selon les sources historiques, y subit un attentat)[44] qui reliait la loge impériale méridionale à l'extérieur (probablement un palais) est le témoin de ce riche décor. Bon nombre des entrées originales extérieures ont disparu avec l'effondrement du mur extérieur, mais les entrées XXIII à LIV survivent encore. Tout l'édifice était probablement peint[11].
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+ Les spectateurs recevaient des billets sous forme de fragments de poterie numérotés (jeton d'entrée, ou tessera, distribué gratuitement la veille[45]) qui leur donnaient les instructions nécessaires de section et de rangée de sièges. Ils accédaient à leurs places par des vomitoria qui s'ouvraient sur les gradins, le public étant installé en une heure. Dès la fin des jeux ou en cas d'urgence, l'évacuation ne prenait que quelques minutes[46].
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+ Façade originale du Colisée
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+ Entrée LII du Colisée, avec chiffres romains encore visibles
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+ Les trous et 240 consoles marquent l'emplacement des mâts qui supportaient le velum[47]
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ L'ensemble des gradins forme la cavea. Les travées inférieures forment un angle de 30°, les supérieurs de 40°, ce qui permet au public en hauteur d'avoir une vue dégagée de l'arène[49].
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+ Les spectateurs étaient assis dans un arrangement hiérarchisé qui reflète la nature rigide et stratifiée de la société romaine. Des inscriptions gravées sur les gradins indiquent à quelle catégorie de personnes ils étaient destinés, par exemple equitibus romanis (c'est-à-dire « pour les chevaliers romains »), ou encore pædagogis puerorum (« pour les maîtres d'école »).
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+ Des loges spéciales étaient réservées respectivement au sud et nord à l'empereur et aux Vestales, offrant les meilleures vues sur l'arène. Une large plate-forme ou podium, au même niveau, accueillait les spectateurs de classe sénatoriale, autorisés à apporter leur propre chaise. Les noms de certains sénateurs du Ve siècle sont encore gravés dans la pierre.
83
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+ Le niveau situé juste au-dessus de celui des sénateurs, connu sous le nom de primum mænianum, consistait en neuf travées en marbre occupées par la classe des chevaliers (ordre équestre : equites, noblesse non sénatoriale). Le niveau suivant, le mænianum secundum, était à l'origine réservé aux simples citoyens romains (les plébéiens) et était divisé en deux sections. La partie inférieure (l'immum) était destinée aux citoyens riches, alors que la partie supérieure (le summum) était dévolue à la classe moyenne. Des secteurs spécifiques étaient attribués à d'autres groupes sociaux : par exemple, les garçons avec leurs tuteurs, les soldats en permission, les dignitaires étrangers, les scribes, les hérauts, les prêtres et ainsi de suite. Certaines zones étaient réservées à des groupes spécifiques. Les sièges de pierre, et plus tard de marbre étaient rendus plus confortables par les coussins que chacun apportait pour son propre usage[50].
85
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+ Deux niveaux supplémentaires, le mænianum summum secundum et le mænianum secundum in ligneis, ("2e étage en bois") furent ajoutés au sommet de l'édifice sous le règne de Domitien. Ce dernier consistait en une galerie destinée aux pauvres, aux esclaves et aux femmes, avec des places debout ou aménagées succinctement sur des tribunes de bois en pente très raide. Certains groupes étaient totalement exclus du Colisée, notamment les fossoyeurs, les acteurs et les anciens gladiateurs[11].
87
+
88
+ Chaque niveau, divisé en sections (mæniana) par des passages en courbe et des murets (praecinctiones ou baltei), était subdivisé en cunei, ou portions, et par les allées et les marches des vomitoria. Chaque rangée (gradus) avait ses sièges numérotés, permettant de désigner précisément chaque siège par son gradus, son cuneus et son numéro propre[51].
89
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+ L'arène mesure 83 × 48 m (280 × 163 pieds romains)[11]. Elle est composée d'un plancher de bois recouvert de sable (le mot latin arena ou harena signifie « sable ») qui évitait aux combattants de glisser, absorbait facilement le sang répandu et pouvait être rapidement remplacé[52]. L'arène couvre une vaste structure souterraine appelée « hypogée » (nom masculin d'origine grecque, littéralement "le sous-sol": hupo (sous) et gê (la terre)). Il reste peu actuellement de l'arène originale, mais l’hypogée est encore bien visible : à la suite des fouilles entreprises en 1803, les souterrains sont envahis par les eaux d'égouts et de pluie, et il a fallu attendre les années 1880 pour que des pompes performantes puissent évacuer ces eaux et permettre la reprise des fouilles. Les souterrains sont édifiés quelques années après l’inauguration de l’amphithéâtre, à l’époque de Domitien (81-96 apr. J.-C.)[53].
91
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92
+ L'hypogée était divisé en 15 couloirs réalisés en brique et blocs de tuf, bâtis parallèlement à une galerie centrale qui suivait le grand axe de l’ellipse (est-ouest). Il était constitué d'un réseau à deux niveaux souterrains de tunnels et de cages situés sous l'arène, où gladiateurs et animaux se tenaient prêts avant le spectacle. Quatre-vingts puits verticaux fournissaient un accès instantané à l'arène pour les animaux en cage et les accessoires de scène ; des plates-formes à charnières de plus grandes dimensions, appelées hegmata, permettaient l'accès des éléphants et autres grands animaux. L'hypogée a été restructuré à maintes reprises au cours des cinq siècles de fonctionnement du Colisée, et l'on peut distinguer au moins douze différentes phases de construction[11].
93
+
94
+ L'hypogée était relié par des tunnels souterrains à un certain nombre de points en dehors du Colisée. Les animaux et leurs dresseurs pouvaient rejoindre par un tunnel les écuries situées à proximité, de même que les gladiateurs pouvaient rallier sans peine à partir du couloir central leur caserne du Ludus Magnus, toujours visible, juste à l'est du Colisée. Des tunnels spéciaux étaient réservés à l'empereur et aux Vestales, afin qu'ils puissent rejoindre leurs loges sans avoir à se mêler à la foule[11].
95
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96
+ Des quantités de machines de toutes sortes étaient entreposées dans l'hypogée. 28 ascenseurs[54], cabestans (des socles en pierre dans laquelle était attelée la pièce en bronze de ces treuils sont encore visibles au sol)[55] et poulies hissaient et descendaient décors et accessoires, ainsi que les animaux en cage jusqu'à la surface de l'arène où ils étaient libérés[56]. Il existe des preuves de l'existence de grands mécanismes hydrauliques permettant d'inonder rapidement l'arène, vraisemblablement par le biais d'une connexion à un aqueduc situé à proximité[11].
97
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98
+ Le Colisée attira dans son orbite toutes sortes d'activités annexes dans le voisinage : en plus de l'amphithéâtre lui-même, de nombreux autres bâtiments implantés à proximité étaient liés aux jeux. Immédiatement à l'est se trouvent les importants vestiges du Ludus Magnus, une école d'entraînement des gladiateurs, reliée au Colisée par un passage souterrain. Le Ludus Magnus avait sa propre arène, qui était elle-même une attraction populaire pour les spectateurs romains. D'autres écoles d'entraînement s'étaient installées dans la même zone, le Ludus Matutinus ("école du matin"), où étaient formés les chasseurs d'animaux, en plus des écoles des Daces et des Gaulois.
99
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100
+ À l'intérieur du Colisée se trouve l'Eglise Santa Maria della Pietà al Colosseo qui est un lieu de culte catholique. De taille modeste, elle est insérée dans une des arcades de l’amphithéâtre Flavien et a probablement été construite entre le VIe et le VIIe siècle bien que la première information certaine concernant son existence ne remonte qu'au XIVe siècle. Cette église représente depuis toujours un lieu de culte en mémoire des martyres chrétiens ayant perdu la vie à l'intérieur du Colisée, elle fut fréquentée par de nombreux saints notamment Ignace de Loyola, Philippe Néri et Camille de Lellis. L'archéologue romain Mariano Armellini a déclaré que cette chapelle : « (...) était destinée à l'origine à être la garde-robe de la compagnie de théâtre qui donnait des représentations dans l'arène de l'amphithéâtre, notamment le drame la Passion de Jésus-Christ, usage qui fut maintenu jusqu'aux temps de Paul IV. » Plus tard en 1622, l'édicule fut acheté par la Confraternité du Gonfalone qui le transforma en oratoire, il lui appartint jusqu'en 1936 puis il changea de main et fut confié au Cercle San Pietro à partir de 1955. Cette organisation le dirige toujours et y célèbre des messes tous les samedis et dimanches[57],[58].
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+ À proximité également se tenait l'Armamentarium, comprenant une armurerie pour stocker les armes, le Summum Choragium, où les machines étaient entreposées, le Sanitarium, où l'on soignait les gladiateurs blessés, et le Spoliarium, où les corps des gladiateurs morts étaient dépouillés de leurs armes et évacués.
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+ Sur le périmètre du Colisée, à une distance de 18 m du périmètre, était disposée toute une série de grosses bornes de pierre, dont cinq subsistent du côté est. Diverses explications de leur présence ont été avancées : elles pourraient avoir marqué une frontière religieuse, ou bien une limite extérieure pour le contrôle des billets, ou encore des points d'ancrage pour le velarium[11].
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+ Juste à côté du Colisée se dressait la Meta Sudans, et plus tard vint l'Arc de Constantin.
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+ Le velum, appelé également velarium, était une toile de protection, qui était ténue au-dessus du colisée afin de protéger les spectateurs du soleil ou de la pluie. Il se composait d’un grand nombre de bandes trapézoïdales, déployées à l’aide des cordes roulées par des treuils. La toile descendait le plus bas possible afin de mieux protéger les spectateurs contre le soleil. Les nombreux travaux réalisés par les archéologues pendant les dernières années, ont pu démontrer que  l’heure pendant laquelle la protection était moins favorable, était quand le soleil reste le plus bas dans le ciel (alors le matin ou le soir). Des études récentes, ont examiné l’influence du velum sur l’acoustique de l’amphithéâtre. Ces études ne peuvent pas apporter des résultats très concrètes car l’la taille même du velum n’est pas connue.
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+ La découverte du velum a eu lieu en 1876, quand les archéologues ont  mis au jour une fresque dans une maison de Pompéi, qui illustrait l’amphithéâtre de la ville, avec une grande pièce de tissu qui couvrait la semi-totalité des cavea. Jusqu’à nos jours, aucune image de cette période ne montre le velum déployé. Après que l’existence des voiles a été établie par les études archéologiques, cette conviction a été confirmée par un graffiti « publicitaire » déjà connu, trouvé  à Rome, qui finissait par la phrase suivante : « et uela erunt », littéralement « et il y aura des voiles ».
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+ Les représentations des vela romains ont commencé dès la fin du 19S. Les premières tentatives, étaient plutôt fantaisistes, sans avoir comme base des faits archéologiques. En 1999, Philippe Fleury, un archéologue français, a proposé une représentation du velum assez différente : un immense anneau central était levé 18 mètres au-dessus de l’arène afin de soutenir les 240 pans du velum, qui étaient déployés à l’aide d’un ensemble des treuils et cordages (qui pesaient 68 tonnes). Le velum avait alors, la forme d’un entonnoir. Jusqu’à nos jours, cette représentation reste une des plus respectés dans le domaine de l’archéologie, mais elle ne présente presque aucune ressemblance avec le velum de la peinture de Pompéi. [59],[60]
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+ Le Colisée a été utilisé pour accueillir des combats de gladiateurs et d'autres jeux très variés. Le matin, après un tour initial sur l’arène de tous les participants pour se présenter au public (la pompa gladiatoria), avait lieu un type de spectacle très populaire : la chasse aux animaux sauvages, ou venatio, qui faisait appel à une grande variété de bêtes sauvages, principalement importées d'Afrique, telles que rhinocéros, hippopotames, éléphants, girafes, lions, panthères, crocodiles, gnous et autruches. Des batailles et des chasses étaient souvent mises en scène parmi des décors comprenant des arbres et des bâtiments. Pendant l’après-midi se déroulaient les spectacles appelés munera qui ont toujours été donnés par des individus (appelés munerarii ou editores) plutôt que par l'État. Ils avaient une forte connotation religieuse, mais démontraient aussi la puissance et le prestige de la famille, auprès de la population qui les appréciait immensément[61]. Ces fêtes prenaient parfois une ampleur exceptionnelle : il est rapporté que Trajan, en 107, a fêté ses victoires sur les Daces par des jeux impliquant 11 000 animaux et 10 000 gladiateurs, durant 123 jours.
115
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116
+ Les écrivains anciens rapportent que le Colisée a vu se dérouler, dès les premiers jours (et avant la construction de l'hypogée), des naumachies, plus communément appelées navalia proelia (reconstitutions et mise-en-scène de combats navals avec de vrais morts).
117
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118
+ Il est consigné dans les comptes des jeux inauguraux offerts en 80 par Titus que l'arène remplie d'eau a alors accueilli des courses de chevaux et de taureaux spécialement entraînés à nager. Il est également fait état de la reconstitution d'une très fameuse bataille navale entre les Grecs de Corfou et de Corinthe.
119
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120
+ Cela a fait l'objet d'un débat entre les historiens, bien que l'approvisionnement en eau n'eût pas été un problème, de savoir comment on avait pu rendre l'arène suffisamment étanche et trouver assez d'espace pour y faire évoluer des navires de guerre. On peut penser que ces grands spectacles navals avaient lieu dans le volume vide occupé par la suite par l'hypogée, tel que nous le voyons encore aujourd'hui[11].
121
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122
+ Des sylvae ou recréations champêtres ont également eu leur place dans les Jeux de l'amphithéâtre. Des peintres, techniciens et architectes s'appliquaient à reconstituer toute une forêt, avec de vrais arbres et arbustes plantés dans le sable de l'arène. Cette forêt apparaissait progressivement peuplée d'animaux introduits tour à tour pour le plus grand plaisir de la foule. Ces scènes pouvaient simplement montrer à la population urbaine les scènes de la nature sauvage, ou bien devenir la toile de fond de chasses ou de scènes illustrant des épisodes de la mythologie.
123
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124
+ Pendant l'intervalle du déjeuner, sur l'arène on exécutait des condamnations à mort. Lors de l'exposition aux bêtes, la damnatio ad bestias, le condamné était généralement lié à un poteau et poussé vers les bêtes. Occasionnellement, les décors ont pu être utilisés pour des exécutions dans lesquelles le héros de l'histoire - joué par un malheureux condamné - était tué de la façon dont le relataient les récits mythologiques -, dévoré par des fauves ou d'une autre façon[62]. Cette partie du spectacle était la moins prisée, de nombreux spectateurs en profitant pour s'alimenter ou se rafraîchir à la cinquantaine de fontaines disposées dans le Colisée[63].
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+ Le Colisée aujourd'hui est une attraction touristique majeure de Rome, avec des milliers de touristes chaque année qui paient leur billet pour voir seulement l'arène de l'intérieur, bien que l'entrée pour les citoyens de l'UE soit partiellement subventionnée et que les moins de 18 ans, ainsi que les plus de 65 ans ressortissants de l'UE soient admis gratuitement[64]. En 2001, un musée consacré à Éros est situé à l'étage supérieur du bâtiment. Une partie du plancher de l'arène est reconstituée la même année.
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+ Le Colisée a également été le site de cérémonies catholiques depuis le XXe siècle. Par exemple, le pape Jean-Paul II y a inauguré une nouvelle forme de processions du chemin de croix qui ont lieu chaque Vendredi saint[65],[66].
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+ Variations de température et d'humidité, secousses telluriques, trombes d'eau, pollution urbaine rongeant la pierre, surfréquentation... le Colisée est un géant malade. Chaque année, 500 000 euros lui sont alloués par l'État italien pour parer au plus urgent. Ce qui ne suffit pas pour des travaux plus ambitieux. Avec 7,6 millions de visiteurs par an (ce qui en fait le monument le plus visité d'Italie) et seulement 35 % du monument accessible au public en 2010, le Colisée poursuit ses restaurations pour éviter l'engorgement. En 2010, il ouvre ainsi une partie de l'hypogée à des visites guidées[67]. Face à la réduction du budget du ministère des Biens culturels, le site a dû se tourner vers le mécénat privé pour boucler le budget : en 2011, un accord signé avec Diego Della Valle, le PDG de la marque de chaussures Tod's, permet à ce groupe de se prévaloir d'être « le sponsor unique du Colisée » en finançant entièrement les travaux (nettoyage de la pierre noircie par la pollution, colmatage des fissures et brèches, remplacement des barrières métalliques obturant les arches du rez-de-chaussée, restauration de l'hypogée, mise en place d'un nouveau système d'illumination et construction d'un centre de services touristiques), soit 25 millions d'euros dont un tiers peut être déduit fiscalement[68]. En échange, l'association « Amici del Colosseo » créée par le sponsor a le droit exclusif d'utiliser l'image du monument pour ses publicités[69]. Le Colisée reste ouvert au public pendant ces travaux, prévus de 2013 à 2016, les échafaudages ne couvrant qu'un tiers du monument à la fois. Le nombre de visiteurs du Colisée est passé en une dizaine d'années d'un million par an à environ six millions en 2013, entre autres grâce au succès du film Gladiator de Ridley Scott en 2000[70].
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+ Le Colisée, à l'origine amphithéâtre Flavien (Colosseo en italien), est un immense amphithéâtre ovoïde situé dans le centre de la ville de Rome, entre l'Esquilin et le Cælius, le plus grand jamais construit dans l'Empire romain. Il est l'une des plus grandes œuvres de l'architecture et de l'ingénierie romaines.
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+ Sa construction, juste à l'est du Forum Romain, a commencé entre 70 et 72 apr. J.-C., sous l'empereur Vespasien, et s'est achevée en 80 sous Titus. D'autres modifications ont ensuite été apportées au cours du règne de Domitien (81-96)[1]. Le nom d'amphithéâtre Flavien dérive du nom de famille (gens Flavii) de l'empereur Vespasien et ses fils Titus et Domitien.
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+ Pouvant accueillir probablement 50 000 spectateurs (les estimations plus anciennes de 80 000 spectateurs, soit un douzième de la population romaine, étant exagérées)[2], le Colisée a été utilisé pour les venationes (combats d'animaux sauvages), les munera (combats de gladiateurs) et autres spectacles publics, tels que des exécutions de condamnés à mort, des reconstitutions de batailles célèbres et des drames basés sur la mythologie romaine. Il est resté en service pendant près de 500 ans, les derniers jeux se prolongeant jusqu'au VIe siècle. Pour l'inauguration du Colisée, en 80 apr. J.-C., Titus donne une naumachie dans le Colisée transformé en bassin reconstituant la bataille navale de Corinthe contre Corcyre. Le bâtiment a finalement cessé d'être utilisé au cours du haut Moyen Âge. Il a plus tard été réutilisé pour des usages variés tels que des habitations, des ateliers d'artisans, le siège d'un ordre religieux, une forteresse, une carrière et un sanctuaire catholique chrétien.
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+ Le Colisée est actuellement en état de ruine, en raison des dommages causés par les tremblements de terre et la récupération des pierres, mais il continue à donner la mesure de l'ancienne puissance de la Rome Impériale. Aujourd'hui, il est l'un des symboles de la Rome moderne, une de ses attractions touristiques les plus populaires avec 7,6 millions de visiteurs, et a encore des liens étroits avec l'Église catholique romaine : chaque Vendredi saint, le pape mène une procession aux flambeaux sur un chemin de croix aboutissant à l'amphithéâtre. Le Colisée est représenté sur la pièce de monnaie italienne de 5 centimes d'euro.
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+ Le nom latin initial du Colisée était amphitheatrum Flavium (en français « amphithéâtre Flavien »). Le monument a été construit par les empereurs de la dynastie Flavienne pour offrir aux citoyens des spectacles, d'où son nom d'origine[3]. Ce nom est encore fréquemment utilisé dans les ouvrages spécialisés, mais il est peu connu du grand public. Dans l'Antiquité, les Romains ont parfois évoqué le Colisée sous le nom d'Amphitheatrum Caesareum, dans un contexte poétique[4],[5].
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+ Le nom de Colosseum (du bas latin colossus qui vient lui-même du grec κολοσσός, « colosse, grande statue[6] ») est probablement[7] dérivé de celui d'une statue colossale de Néron érigée à proximité[1] et initialement ornant l'entrée de la Domus aurea[8]. Alors que le palais impérial a été démantelé après la mort de Néron frappé de damnatio memoriae, cette statue a été remodelée par les successeurs de l'empereur en une figure d'Hélios (Sol ou Apollon), dieu du soleil, par l'ajout de la couronne solaire. La tête de Néron a été remplacée à plusieurs reprises par celles de divers empereurs. En dépit de ses liens païens, la statue est restée debout une bonne partie de l'époque médiévale, et était créditée de pouvoirs magiques[réf. nécessaire]. Elle fut finalement considérée comme un symbole iconique de la permanence de Rome[9].
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+ Au VIIIe siècle, Bède le Vénérable (ca. 672-735) écrivit une célèbre épigramme célébrant la signification symbolique de la statue : Quandiu stabit coliseus, stabit et Roma ; quando cadet coliseus, cadet et Roma ; quando cadet Roma, cadet et mundus (« Tant que durera le Colosse, Rome durera ; quand le Colosse tombera, Rome tombera ; quand Rome tombera, le monde tombera »)[10]. Ceci est souvent mal traduit, en se référant au Colisée plutôt qu'au colosse (par exemple, dans le fameux poème de Byron Childe Harold's Pilgrimage) : à l'époque de Bède, le nom masculin coliseus était appliqué à la statue plutôt qu'à ce qui était encore connu sous le nom d'amphithéâtre Flavien.
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+ Le colosse de Néron a fini par tomber, probablement jeté bas en vue de la réutilisation de ses éléments de bronze. Le nom de Colosseum (nom neutre) a été utilisé vers l'an 1000, pour désigner l'amphithéâtre. La statue elle-même a été en grande partie oubliée, et seule sa base survécut, entre le Colisée et le Temple de Vénus et de Rome tout proche[11].
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+ Le nom a été corrompu en Coliseum au cours du Moyen Âge. En Italie, l'amphithéâtre est toujours connu sous le nom de il Colosseo, et d'autres langues romanes en sont venues à utiliser des formes similaires, telles que le Colisée en français, el Coliseo en espagnol, o Coliseu en portugais ou Colosseumul en roumain.
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+ Colisée est devenu un nom commun, synonyme d'amphithéâtre et arènes : colisée d'El Jem, colisée de Pula, colisée de Vérone...
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+ Après le grand incendie de Rome en 64 apr. J.-C, Néron se fit construire un somptueux palais. S'étant saisi de terrains au fond d'une vallée basse au fond de laquelle courait un ruisseau canalisé, entre le Cælius, l'Esquilin et le Palatin, il fit édifier la magnifique Domus aurea. Devant des pavillons, jardins, et portiques, il créa un lac artificiel et fit placer le Colosse de Néron non loin de l'entrée du domaine. L'aqueduc préexistant de l'Aqua Claudia fut prolongé pour l'approvisionnement en eau de cette zone[11].
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+ À sa mort en 68, Néron fit l'objet d'une damnatio memoriae. La zone fut transformée par Vespasien et ses successeurs. La statue colossale fut conservée, mais on démolit une grande partie de la Domus aurea dont les vestiges servirent de fondations aux thermes de Trajan. Le lac fut comblé et le terrain réutilisé pour la construction du nouvel Amphithéâtre Flavien qui était destiné à remplacer l'amphithéâtre de Statilius Taurus ravagé lors du grand incendie de Rome[12]. La construction du Colisée commença autour de 70-72 (le début et la durée des travaux de construction restent incertains, mais selon la plupart des historiens, ils durèrent environ dix ans, avec deux années supplémentaires pour la finition[13]) sous le règne de l'empereur Vespasien dont la décision peut être vue comme un geste populiste de retour au domaine public d'un quartier annexé par Néron pour son propre usage[14].
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+ Selon l'inscription portée sur un bloc de marbre trouvé sur le site, telle que reconstituée par l'épigraphiste Géza Alfödy, « l'empereur Vespasien a ordonné que l'on édifie ce nouvel amphithéâtre sur sa propre part de butin [15] ». Compte tenu des montants en cause, il ne peut s'agir que des trésors saisis par les Romains à la suite de leur victoire dans la Première Guerre judéoromaine de 70, notamment lors du sac de Jérusalem et du pillage de son temple[16],[17]. Il est peu probable que les 30 000 prisonniers juifs emmenés à Rome à la suite de cette campagne militaire aient été employés à la construction du monument, bien que certains, réduits en esclavage, aient pu être affectés aux travaux les moins qualifiés (ouvriers posant le béton plutôt que maçons spécialisés dans le travail du travertin)[18]. Le Colisée peut donc être interprété comme un grand monument triomphal construit dans la tradition romaine de célébration des grandes victoires, ce qui expliquerait la présence d'un arc de triomphe ornant l'entrée principale du Colisée et l'ajout par Domitien de boucliers de bronze sur l'attique[11].
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+ Contrairement à beaucoup d'autres amphithéâtres situés à la périphérie des villes, le Colisée fut construit littéralement et symboliquement au cœur de Rome. Des écoles de gladiateurs et d'autres bâtiments annexes furent construits à proximité. À la mort de Vespasien, en 79, le troisième étage du Colisée était achevé. Le dernier niveau fut inauguré par son fils Titus, en 80. Dion Cassius rapporte que 9 000 bêtes sauvages furent tuées lors des jeux inauguraux. Le bâtiment fut ensuite rénové par Domitien, fils cadet de Vespasien, empereur nouvellement désigné, qui ajouta l'hypogée, réseau de souterrains utilisés pour abriter les animaux et les gladiateurs. Il adjoignit également une galerie tout au sommet du Colisée, destinée à accroître encore le nombre de places.
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+ Sous le règne de Trajan, en 107, 11 000 animaux et 10 000 hommes auraient été impliqués durant 123 jours de fête. Côté technique, 2 000 marins étaient employés pour manœuvrer au-dessus du Colisée l'immense velarium qui donnait de l'ombre aux 55 000 spectateurs. Ceux-ci pouvaient alors admirer à la belle saison, et environ six fois par an, le combat des gladiateurs dont l'âge dépassait rarement 22 ans.
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+ En 217, le Colisée fut gravement endommagé par un incendie majeur (causé par la foudre, selon Dion Cassius[19]) qui détruisit les étages supérieurs des gradins construits en bois. Il ne fut entièrement réparé que vers 240 et subit d'autres réparations en 250 ou 252, puis en 320. Une inscription enregistre la restauration de diverses parties du Colisée sous Théodose II et Valentinien III (règne : 425-450), peut-être pour réparer les dommages causés par un tremblement de terre majeur, en 443 ; d'autres travaux furent entrepris en 484 et en 508.
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+ L'arène continua d'être utilisée pour des concours jusqu'au VIe siècle au moins, avec les derniers combats de gladiateurs vers 435. Les chasses aux animaux sauvages se poursuivirent au moins jusqu'en 523[11].
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+ Le Colisée a connu bien des changements au cours du Moyen Âge. Une petite église fut construite à l'intérieur de la structure, à la fin du VIe siècle, et l'arène devint un cimetière.
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+ Les nombreux espaces voûtés, sous les gradins, furent utilisés comme habitations ou comme ateliers, et on relève encore des locataires au XIIe siècle, époque où les Frangipani fortifièrent l'édifice, apparemment pour en faire une forteresse.
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+ Le Colisée eut à souffrir de plusieurs tremblements de terre, dont ceux de 443, 508, 801, 847 et surtout celui de 1349 qui provoqua l'effondrement de tout un pan du mur extérieur du côté sud bâti sur une couche d'alluvions argileuse[20]. Avec l'autorisation du pape, une grande partie des pierres fut alors récupérée pour la construction des palais, églises, hôpitaux et autres bâtiments. Ainsi les façades du palais de Venise et de la basilique Saint-Pierre sont issues du réemploi des blocs de travertin du Colisée[21]. Les placages de marbre alimentèrent les fours à chaux[11]. Les agrafes de fer ou de bronze scellées au plomb servant à assujettir les pierres furent systématiquement pillées en creusant au burin entre les joints, laissant les innombrables cicatrices (trous) aujourd'hui visibles sur tous les murs intérieurs et extérieurs, et affaiblissant encore l'édifice qui souffrit des tremblements de terre de 1703 et de 1812[22].
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+ Un ordre religieux s'installa dans les ruines au milieu du XIVe siècle, pour s'y maintenir jusqu'à la fin du XIXe siècle[23].
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+ Au cours des XVIe et XVIIe siècles, les fonctionnaires de l'Église cherchèrent à donner un rôle productif au grand monument à l'abandon. Sixte Quint (1585-1590) envisagea de transformer l'édifice en filature de laine où l'on emploierait les prostituées, mais cette proposition ne fut pas suivie d'effet par suite de son décès[24]. En 1671, le cardinal Altieri autorisa son utilisation pour des courses de taureaux, ce qui provoqua un tollé.
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+ Au début du XVIIIe siècle, un moine Carme, le père Angiolo Paoli, intervint auprès du pape Clément XI pour préserver ce lieu qui « avait été imprégné du sang des martyrs » et avait été laissé à l'abandon. Le Pape approuva le projet du moine. Le Carme, avec l'aide de quelques volontaires, se transforma en maçon et fit fermer les arcs avec des murs épais, et les portes avec de grosses traverses en fer. À l'intérieur, il érigea trois grosses croix de bois[25].
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+ En 1749, Benoît XIV décida que la politique officielle de l'Église serait de faire du Colisée le lieu sacré où les premiers chrétiens ont été martyrisés. Il interdit l'utilisation du Colisée comme carrière, et consacra l'édifice à la Passion du Christ et fit installer un chemin de croix, le déclarant sanctifié par le sang des martyrs chrétiens qui y périrent. Plus tard furent entrepris divers projets de restauration et de stabilisation : sous l'Empire français, la façade fut renforcée par des étais de brique en 1807 et 1827, Napoléon faisant employer 1 800 hommes à la restauration et aux fouilles des principaux monuments de Rome de 1811 à 1814. À la suite de l'occupation de Rome, Napoléon III poursuivit les travaux de restauration et de fouilles[26]. L'intérieur fut restauré en 1831, 1846 et 1930. Avant le nettoyage et les restaurations effectuées au XIXe siècle par des archéologues et ingénieurs, les voyageurs avaient une vision romantique du site, les arcs et les ruines devenues un jardin rempli de fleurs et de verdure leur rappelant la splendeur passée de Rome[27].
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+ L'arène fut partiellement fouillée en 1810-1814 et en 1874, puis totalement déblayée dans les années 1930[11]. En 1995, débuta un chantier de restauration, le plus important depuis 1836, dont l'objectif était de diminuer le nombre de fragments du monument se détachant et d'ouvrir 85 % du monument au public (contre 15 % en 1995)[28]. Les restaurations se poursuivent encore actuellement.
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+ Contrairement aux amphithéâtres antérieurs construits entre deux collines, le Colisée est une structure autonome. Il est de plan ovoïde (courbe polycentrique très proche d'une ellipse)[29], orienté OSO-ENE, de 189 m de long et 156 m de largeur, avec une superficie de 2,4 ha. La hauteur de la paroi extérieure est de 48 m. Le périmètre d'origine mesure 545 m. L'arène centrale est un ovale de 86 m de long et 54 m de largeur, entouré par un mur de 4,5 m de hauteur, qui s'élève jusqu'au niveau des premiers gradins[30].
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+ Près de 100,000 m3 de travertin (dont 45 000 pour la paroi extérieure en opus quadratum), montés sans mortier, mais solidarisés par 300 t d'agrafes de fer, ont été utilisés[11]. Cette roche, issue d'une carrière près de Tibur, fut transportée au Colisée par une route spécialement aménagée à cet effet. Une quantité similaire de blocs de tuf, de briques et de béton en opus caementicium ont également été employés afin d'adapter la résistance des matériaux aux charges et poussées selon les structures (principaux piliers en travertin, murs radiaux en travertin et tuf, voûtes en briques de béton, plus léger que la pierre et plus solide que le mortier traditionnel)[31]. Cependant, l'ensemble de la structure a subi d'importants dommages au cours des siècles, avec de larges segments effondrés à la suite de tremblements de terre. Le côté nord du mur d'enceinte est toujours debout ; les rampes de brique à chaque extrémité ont été ajoutées au XIXe siècle pour consolider le mur. Le reste de l'actuel extérieur du Colisée est en fait le mur intérieur d'origine.
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+ Le bâtiment repose sur une base de deux marches. La partie survivante de la paroi extérieure de la façade monumentale se compose de trois niveaux d'arcades superposés, surmontés d'une plate-forme sur laquelle se dresse un attique de grande hauteur, percé de fenêtres à intervalles réguliers. Seulement 31 arcs de l'anneau extérieur, numérotés de XXIII à LIV, sont restés intacts. Les 80 arcades de chaque niveau sont respectivement encadrées de demi-colonnes de style dorico-toscan (style spécifiquement romain), ionique et corinthien, tandis que l'attique est orné de pilastres composites[32], les styles de ces trois niveaux devenant l'archétype des amphithéâtres romains postérieurs[33]. Les arcs au rez-de-chaussée font 7,05 m de hauteur pour 4,20 m de largeur. Les arcs aux premier et deuxième étages, qui ne font que 6,45 m de hauteur, étaient ornés de 160 statues en bronze doré hautes de cinq mètres probablement en l'honneur des divinités et des autres personnages de la mythologie classique, tandis que 40 boucliers en bronze ajoutés par Titus rythmaient l'attique et symbolisaient les conquêtes militaires romaines avec le bouclier pris à l'ennemi. Il est possible que les boucliers soient un rappel de ce décor déjà employé dans la basilique Æmilia[34].
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+ La construction est favorisée par la répétition d'un motif architectural, le fornix (travée formée d'une arcade et de deux piliers, répétée 80 fois pour constituer le périmètre et trois fois pour l'élévation) rappelant la prostitution qui se déroulait sous ces arcades[35].
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+ Deux cent quarante mâts d'une vingtaine de mètres de hauteur étaient dressés en encorbellement autour du sommet de l'attique. Ils soutenaient un vaste auvent rétractable, connu sous le nom de velum ou velarium (toile de lin ou de chanvre qui pouvait être colorée pour donner des ambiances particulières), qui abritait les spectateurs du soleil. C'était une immense toile soutenue par un anneau de cordes en filet, avec un trou au centre, entouré d’un anneau de fort cordage (du chanvre de 80 mm de diamètre environ) p[1]. Il couvrait deux tiers de l'arène, en pente vers le centre pour capter le vent et en diriger une brise vers les spectateurs. Des esclaves et marins, spécialement enrôlés au siège de la marine à Misène et basés à la proche caserne du Castra Misenatium, étaient chargés de la manœuvre du velarium[36]. À noter que des esclaves, armés de vaporisateurs, envoyaient des brumes rafraîchissantes et parfumées (les spartiones[37]) sur les notabilités. Des projections de suaves effluves (eau
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+ mêlée de safran ou de baume) par des pompes à piston pouvaient avoir lieu avant le spectacle. Pour neutraliser l'odeur des bêtes et les relents d'écurie, des brûle-parfums étaient répartis dans l'amphithéâtre[38].
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+ Le Colisée était entouré d'une place de 17,5 m de large pavée de travertin et délimité par les bornes fixées[39] dans le sol dont la fonction est discutée (ancrage des cordes de rappel du velarium, portes pour filtrer et réguler les accès au monument)[40]. Les jours de spectacle, cette place regorgeait de colporteurs et de pickpockets[41]. L'énorme capacité du Colisée rendait indispensable un dispositif d'accès et d'évacuation rapide, pour lequel les architectes mirent au point des solutions similaires à celles que nous connaissons dans nos stades modernes. Quatre-vingts entrées s'ouvraient sur l'extérieur au rez-de-chaussée, dont soixante-seize, numérotées (de même que chaque escalier) étaient destinées aux spectateurs ordinaires[1]. Des grilles sous chaque arc (il ne reste plus que leurs gonds dans le mur) permettaient de réguler le flot de spectateurs. La porte principale nord-ouest (appelée « porta triumphalis » ou « porte de la vie ») était l'entrée principale réservée à la parade inaugurale des gladiateurs et à la sortie des combattants vainqueurs, la porte sud-est (la « porta libitinensis » ou « porte de la mort »)[42] pour emmener les mortellement blessés au spoliarium alors que les deux autres entrées axiales étaient destinées à l'élite (porte sud-ouest empruntée par l'empereur et ses proches, par les sénateurs et les vestales ; porte nord-est par les magistrats et riches patriciens)[43]. Les quatre entrées axiales étaient richement décorées de peintures et de reliefs en stuc, dont des fragments nous sont parvenus. Le « passage de Commode » (passage secret du nom de l’empereur qui, selon les sources historiques, y subit un attentat)[44] qui reliait la loge impériale méridionale à l'extérieur (probablement un palais) est le témoin de ce riche décor. Bon nombre des entrées originales extérieures ont disparu avec l'effondrement du mur extérieur, mais les entrées XXIII à LIV survivent encore. Tout l'édifice était probablement peint[11].
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+ Les spectateurs recevaient des billets sous forme de fragments de poterie numérotés (jeton d'entrée, ou tessera, distribué gratuitement la veille[45]) qui leur donnaient les instructions nécessaires de section et de rangée de sièges. Ils accédaient à leurs places par des vomitoria qui s'ouvraient sur les gradins, le public étant installé en une heure. Dès la fin des jeux ou en cas d'urgence, l'évacuation ne prenait que quelques minutes[46].
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+ Façade originale du Colisée
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+ Entrée LII du Colisée, avec chiffres romains encore visibles
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+ Les trous et 240 consoles marquent l'emplacement des mâts qui supportaient le velum[47]
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ L'ensemble des gradins forme la cavea. Les travées inférieures forment un angle de 30°, les supérieurs de 40°, ce qui permet au public en hauteur d'avoir une vue dégagée de l'arène[49].
79
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80
+ Les spectateurs étaient assis dans un arrangement hiérarchisé qui reflète la nature rigide et stratifiée de la société romaine. Des inscriptions gravées sur les gradins indiquent à quelle catégorie de personnes ils étaient destinés, par exemple equitibus romanis (c'est-à-dire « pour les chevaliers romains »), ou encore pædagogis puerorum (« pour les maîtres d'école »).
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+
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+ Des loges spéciales étaient réservées respectivement au sud et nord à l'empereur et aux Vestales, offrant les meilleures vues sur l'arène. Une large plate-forme ou podium, au même niveau, accueillait les spectateurs de classe sénatoriale, autorisés à apporter leur propre chaise. Les noms de certains sénateurs du Ve siècle sont encore gravés dans la pierre.
83
+
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+ Le niveau situé juste au-dessus de celui des sénateurs, connu sous le nom de primum mænianum, consistait en neuf travées en marbre occupées par la classe des chevaliers (ordre équestre : equites, noblesse non sénatoriale). Le niveau suivant, le mænianum secundum, était à l'origine réservé aux simples citoyens romains (les plébéiens) et était divisé en deux sections. La partie inférieure (l'immum) était destinée aux citoyens riches, alors que la partie supérieure (le summum) était dévolue à la classe moyenne. Des secteurs spécifiques étaient attribués à d'autres groupes sociaux : par exemple, les garçons avec leurs tuteurs, les soldats en permission, les dignitaires étrangers, les scribes, les hérauts, les prêtres et ainsi de suite. Certaines zones étaient réservées à des groupes spécifiques. Les sièges de pierre, et plus tard de marbre étaient rendus plus confortables par les coussins que chacun apportait pour son propre usage[50].
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+ Deux niveaux supplémentaires, le mænianum summum secundum et le mænianum secundum in ligneis, ("2e étage en bois") furent ajoutés au sommet de l'édifice sous le règne de Domitien. Ce dernier consistait en une galerie destinée aux pauvres, aux esclaves et aux femmes, avec des places debout ou aménagées succinctement sur des tribunes de bois en pente très raide. Certains groupes étaient totalement exclus du Colisée, notamment les fossoyeurs, les acteurs et les anciens gladiateurs[11].
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+ Chaque niveau, divisé en sections (mæniana) par des passages en courbe et des murets (praecinctiones ou baltei), était subdivisé en cunei, ou portions, et par les allées et les marches des vomitoria. Chaque rangée (gradus) avait ses sièges numérotés, permettant de désigner précisément chaque siège par son gradus, son cuneus et son numéro propre[51].
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+ L'arène mesure 83 × 48 m (280 × 163 pieds romains)[11]. Elle est composée d'un plancher de bois recouvert de sable (le mot latin arena ou harena signifie « sable ») qui évitait aux combattants de glisser, absorbait facilement le sang répandu et pouvait être rapidement remplacé[52]. L'arène couvre une vaste structure souterraine appelée « hypogée » (nom masculin d'origine grecque, littéralement "le sous-sol": hupo (sous) et gê (la terre)). Il reste peu actuellement de l'arène originale, mais l’hypogée est encore bien visible : à la suite des fouilles entreprises en 1803, les souterrains sont envahis par les eaux d'égouts et de pluie, et il a fallu attendre les années 1880 pour que des pompes performantes puissent évacuer ces eaux et permettre la reprise des fouilles. Les souterrains sont édifiés quelques années après l’inauguration de l’amphithéâtre, à l’époque de Domitien (81-96 apr. J.-C.)[53].
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+ L'hypogée était divisé en 15 couloirs réalisés en brique et blocs de tuf, bâtis parallèlement à une galerie centrale qui suivait le grand axe de l’ellipse (est-ouest). Il était constitué d'un réseau à deux niveaux souterrains de tunnels et de cages situés sous l'arène, où gladiateurs et animaux se tenaient prêts avant le spectacle. Quatre-vingts puits verticaux fournissaient un accès instantané à l'arène pour les animaux en cage et les accessoires de scène ; des plates-formes à charnières de plus grandes dimensions, appelées hegmata, permettaient l'accès des éléphants et autres grands animaux. L'hypogée a été restructuré à maintes reprises au cours des cinq siècles de fonctionnement du Colisée, et l'on peut distinguer au moins douze différentes phases de construction[11].
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+ L'hypogée était relié par des tunnels souterrains à un certain nombre de points en dehors du Colisée. Les animaux et leurs dresseurs pouvaient rejoindre par un tunnel les écuries situées à proximité, de même que les gladiateurs pouvaient rallier sans peine à partir du couloir central leur caserne du Ludus Magnus, toujours visible, juste à l'est du Colisée. Des tunnels spéciaux étaient réservés à l'empereur et aux Vestales, afin qu'ils puissent rejoindre leurs loges sans avoir à se mêler à la foule[11].
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+ Des quantités de machines de toutes sortes étaient entreposées dans l'hypogée. 28 ascenseurs[54], cabestans (des socles en pierre dans laquelle était attelée la pièce en bronze de ces treuils sont encore visibles au sol)[55] et poulies hissaient et descendaient décors et accessoires, ainsi que les animaux en cage jusqu'à la surface de l'arène où ils étaient libérés[56]. Il existe des preuves de l'existence de grands mécanismes hydrauliques permettant d'inonder rapidement l'arène, vraisemblablement par le biais d'une connexion à un aqueduc situé à proximité[11].
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+ Le Colisée attira dans son orbite toutes sortes d'activités annexes dans le voisinage : en plus de l'amphithéâtre lui-même, de nombreux autres bâtiments implantés à proximité étaient liés aux jeux. Immédiatement à l'est se trouvent les importants vestiges du Ludus Magnus, une école d'entraînement des gladiateurs, reliée au Colisée par un passage souterrain. Le Ludus Magnus avait sa propre arène, qui était elle-même une attraction populaire pour les spectateurs romains. D'autres écoles d'entraînement s'étaient installées dans la même zone, le Ludus Matutinus ("école du matin"), où étaient formés les chasseurs d'animaux, en plus des écoles des Daces et des Gaulois.
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+ À l'intérieur du Colisée se trouve l'Eglise Santa Maria della Pietà al Colosseo qui est un lieu de culte catholique. De taille modeste, elle est insérée dans une des arcades de l’amphithéâtre Flavien et a probablement été construite entre le VIe et le VIIe siècle bien que la première information certaine concernant son existence ne remonte qu'au XIVe siècle. Cette église représente depuis toujours un lieu de culte en mémoire des martyres chrétiens ayant perdu la vie à l'intérieur du Colisée, elle fut fréquentée par de nombreux saints notamment Ignace de Loyola, Philippe Néri et Camille de Lellis. L'archéologue romain Mariano Armellini a déclaré que cette chapelle : « (...) était destinée à l'origine à être la garde-robe de la compagnie de théâtre qui donnait des représentations dans l'arène de l'amphithéâtre, notamment le drame la Passion de Jésus-Christ, usage qui fut maintenu jusqu'aux temps de Paul IV. » Plus tard en 1622, l'édicule fut acheté par la Confraternité du Gonfalone qui le transforma en oratoire, il lui appartint jusqu'en 1936 puis il changea de main et fut confié au Cercle San Pietro à partir de 1955. Cette organisation le dirige toujours et y célèbre des messes tous les samedis et dimanches[57],[58].
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+ À proximité également se tenait l'Armamentarium, comprenant une armurerie pour stocker les armes, le Summum Choragium, où les machines étaient entreposées, le Sanitarium, où l'on soignait les gladiateurs blessés, et le Spoliarium, où les corps des gladiateurs morts étaient dépouillés de leurs armes et évacués.
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+ Sur le périmètre du Colisée, à une distance de 18 m du périmètre, était disposée toute une série de grosses bornes de pierre, dont cinq subsistent du côté est. Diverses explications de leur présence ont été avancées : elles pourraient avoir marqué une frontière religieuse, ou bien une limite extérieure pour le contrôle des billets, ou encore des points d'ancrage pour le velarium[11].
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+ Juste à côté du Colisée se dressait la Meta Sudans, et plus tard vint l'Arc de Constantin.
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+ Le velum, appelé également velarium, était une toile de protection, qui était ténue au-dessus du colisée afin de protéger les spectateurs du soleil ou de la pluie. Il se composait d’un grand nombre de bandes trapézoïdales, déployées à l’aide des cordes roulées par des treuils. La toile descendait le plus bas possible afin de mieux protéger les spectateurs contre le soleil. Les nombreux travaux réalisés par les archéologues pendant les dernières années, ont pu démontrer que  l’heure pendant laquelle la protection était moins favorable, était quand le soleil reste le plus bas dans le ciel (alors le matin ou le soir). Des études récentes, ont examiné l’influence du velum sur l’acoustique de l’amphithéâtre. Ces études ne peuvent pas apporter des résultats très concrètes car l’la taille même du velum n’est pas connue.
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+ La découverte du velum a eu lieu en 1876, quand les archéologues ont  mis au jour une fresque dans une maison de Pompéi, qui illustrait l’amphithéâtre de la ville, avec une grande pièce de tissu qui couvrait la semi-totalité des cavea. Jusqu’à nos jours, aucune image de cette période ne montre le velum déployé. Après que l’existence des voiles a été établie par les études archéologiques, cette conviction a été confirmée par un graffiti « publicitaire » déjà connu, trouvé  à Rome, qui finissait par la phrase suivante : « et uela erunt », littéralement « et il y aura des voiles ».
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+ Les représentations des vela romains ont commencé dès la fin du 19S. Les premières tentatives, étaient plutôt fantaisistes, sans avoir comme base des faits archéologiques. En 1999, Philippe Fleury, un archéologue français, a proposé une représentation du velum assez différente : un immense anneau central était levé 18 mètres au-dessus de l’arène afin de soutenir les 240 pans du velum, qui étaient déployés à l’aide d’un ensemble des treuils et cordages (qui pesaient 68 tonnes). Le velum avait alors, la forme d’un entonnoir. Jusqu’à nos jours, cette représentation reste une des plus respectés dans le domaine de l’archéologie, mais elle ne présente presque aucune ressemblance avec le velum de la peinture de Pompéi. [59],[60]
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+ Le Colisée a été utilisé pour accueillir des combats de gladiateurs et d'autres jeux très variés. Le matin, après un tour initial sur l’arène de tous les participants pour se présenter au public (la pompa gladiatoria), avait lieu un type de spectacle très populaire : la chasse aux animaux sauvages, ou venatio, qui faisait appel à une grande variété de bêtes sauvages, principalement importées d'Afrique, telles que rhinocéros, hippopotames, éléphants, girafes, lions, panthères, crocodiles, gnous et autruches. Des batailles et des chasses étaient souvent mises en scène parmi des décors comprenant des arbres et des bâtiments. Pendant l’après-midi se déroulaient les spectacles appelés munera qui ont toujours été donnés par des individus (appelés munerarii ou editores) plutôt que par l'État. Ils avaient une forte connotation religieuse, mais démontraient aussi la puissance et le prestige de la famille, auprès de la population qui les appréciait immensément[61]. Ces fêtes prenaient parfois une ampleur exceptionnelle : il est rapporté que Trajan, en 107, a fêté ses victoires sur les Daces par des jeux impliquant 11 000 animaux et 10 000 gladiateurs, durant 123 jours.
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+ Les écrivains anciens rapportent que le Colisée a vu se dérouler, dès les premiers jours (et avant la construction de l'hypogée), des naumachies, plus communément appelées navalia proelia (reconstitutions et mise-en-scène de combats navals avec de vrais morts).
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+ Il est consigné dans les comptes des jeux inauguraux offerts en 80 par Titus que l'arène remplie d'eau a alors accueilli des courses de chevaux et de taureaux spécialement entraînés à nager. Il est également fait état de la reconstitution d'une très fameuse bataille navale entre les Grecs de Corfou et de Corinthe.
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+ Cela a fait l'objet d'un débat entre les historiens, bien que l'approvisionnement en eau n'eût pas été un problème, de savoir comment on avait pu rendre l'arène suffisamment étanche et trouver assez d'espace pour y faire évoluer des navires de guerre. On peut penser que ces grands spectacles navals avaient lieu dans le volume vide occupé par la suite par l'hypogée, tel que nous le voyons encore aujourd'hui[11].
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+ Des sylvae ou recréations champêtres ont également eu leur place dans les Jeux de l'amphithéâtre. Des peintres, techniciens et architectes s'appliquaient à reconstituer toute une forêt, avec de vrais arbres et arbustes plantés dans le sable de l'arène. Cette forêt apparaissait progressivement peuplée d'animaux introduits tour à tour pour le plus grand plaisir de la foule. Ces scènes pouvaient simplement montrer à la population urbaine les scènes de la nature sauvage, ou bien devenir la toile de fond de chasses ou de scènes illustrant des épisodes de la mythologie.
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+ Pendant l'intervalle du déjeuner, sur l'arène on exécutait des condamnations à mort. Lors de l'exposition aux bêtes, la damnatio ad bestias, le condamné était généralement lié à un poteau et poussé vers les bêtes. Occasionnellement, les décors ont pu être utilisés pour des exécutions dans lesquelles le héros de l'histoire - joué par un malheureux condamné - était tué de la façon dont le relataient les récits mythologiques -, dévoré par des fauves ou d'une autre façon[62]. Cette partie du spectacle était la moins prisée, de nombreux spectateurs en profitant pour s'alimenter ou se rafraîchir à la cinquantaine de fontaines disposées dans le Colisée[63].
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+ Le Colisée aujourd'hui est une attraction touristique majeure de Rome, avec des milliers de touristes chaque année qui paient leur billet pour voir seulement l'arène de l'intérieur, bien que l'entrée pour les citoyens de l'UE soit partiellement subventionnée et que les moins de 18 ans, ainsi que les plus de 65 ans ressortissants de l'UE soient admis gratuitement[64]. En 2001, un musée consacré à Éros est situé à l'étage supérieur du bâtiment. Une partie du plancher de l'arène est reconstituée la même année.
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+ Le Colisée a également été le site de cérémonies catholiques depuis le XXe siècle. Par exemple, le pape Jean-Paul II y a inauguré une nouvelle forme de processions du chemin de croix qui ont lieu chaque Vendredi saint[65],[66].
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+ Variations de température et d'humidité, secousses telluriques, trombes d'eau, pollution urbaine rongeant la pierre, surfréquentation... le Colisée est un géant malade. Chaque année, 500 000 euros lui sont alloués par l'État italien pour parer au plus urgent. Ce qui ne suffit pas pour des travaux plus ambitieux. Avec 7,6 millions de visiteurs par an (ce qui en fait le monument le plus visité d'Italie) et seulement 35 % du monument accessible au public en 2010, le Colisée poursuit ses restaurations pour éviter l'engorgement. En 2010, il ouvre ainsi une partie de l'hypogée à des visites guidées[67]. Face à la réduction du budget du ministère des Biens culturels, le site a dû se tourner vers le mécénat privé pour boucler le budget : en 2011, un accord signé avec Diego Della Valle, le PDG de la marque de chaussures Tod's, permet à ce groupe de se prévaloir d'être « le sponsor unique du Colisée » en finançant entièrement les travaux (nettoyage de la pierre noircie par la pollution, colmatage des fissures et brèches, remplacement des barrières métalliques obturant les arches du rez-de-chaussée, restauration de l'hypogée, mise en place d'un nouveau système d'illumination et construction d'un centre de services touristiques), soit 25 millions d'euros dont un tiers peut être déduit fiscalement[68]. En échange, l'association « Amici del Colosseo » créée par le sponsor a le droit exclusif d'utiliser l'image du monument pour ses publicités[69]. Le Colisée reste ouvert au public pendant ces travaux, prévus de 2013 à 2016, les échafaudages ne couvrant qu'un tiers du monument à la fois. Le nombre de visiteurs du Colisée est passé en une dizaine d'années d'un million par an à environ six millions en 2013, entre autres grâce au succès du film Gladiator de Ridley Scott en 2000[70].
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Cologne (en allemand : Köln, en kölsch : Kölle) est une ville de l'Ouest de l'Allemagne, en Rhénanie-du-Nord–Westphalie. Avec presque 1,1 millions d'habitants en juin 2019, Cologne est la plus grande ville du Land, devant Düsseldorf et Dortmund, et la quatrième ville d'Allemagne par sa population, derrière Berlin, Hambourg et Munich. Traversée par le Rhin, son agglomération de plus de deux millions d'habitants constitue le sud de l'aire métropolitaine Rhin-Ruhr, au cœur de la mégalopole européenne. La ville est notamment célèbre pour sa cathédrale, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, ainsi que pour l'eau de Cologne.
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+ Fondée par les Romains, qui en firent la capitale de la province de Germanie inférieure, Cologne est la plus ancienne des grandes villes allemandes, ce dont témoigne un important patrimoine antique. Sa situation géographique favorable dans la vallée du Rhin en fait depuis le Moyen Âge un carrefour important en Europe. De tradition catholique, Cologne devient dès le XIVe siècle un important centre culturel grâce à son université — aujourd'hui parmi les plus anciennes au monde. Archevêché, membre de la Ligue hanséatique, elle acquiert le statut de Ville libre d'Empire en 1475. Annexée par la France de 1801 à 1815, puis sous domination prussienne, Cologne est occupée après la Première Guerre mondiale et est victime de 262 bombardements alliés entre 1940 et 1945. Après avoir perdu 95 % de sa population, la ville est reconstruite et de nombreux bâtiments sont restaurés à l'identique.
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+ À l'image de l'Allemagne de l'Ouest, la ville connaît un « miracle économique » (Wirtschaftswunder) et voit sa population s'accroître. Cologne accueille aujourd'hui de nombreux sièges sociaux d'entreprises, ainsi que des évènements d'ampleur internationale dans la Koelnmesse, comme les salons Gamescom et Photokina. Ville touristique, elle dispose d'un important patrimoine religieux (l'église Saint-Martin, les douze basiliques romanes) et de musées (le musée Ludwig, le Musée romain-germanique). Le pont Hohenzollern est en outre le pont ferroviaire le plus fréquenté d'Allemagne. Enfin, l'urbanisme de Cologne est en pleine mutation et comporte deux nouveaux quartiers issus d'une opération de rénovation urbaine et destinés à accueillir des entreprises dans les nouvelles technologies : MediaPark et Rheinauhafen — ce dernier étant en cours d'aménagement.
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+ Électorat de Cologne 953-1288
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+ Saint-Empire (Ville libre) 1288-1797
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+ République cisrhénane (Roer) 1797-1802
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+  République française (Roer) 1802-1804
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+  Empire français (Roer) 1804-1815
20
+ Royaume de Prusse (Province de Juliers-Clèves-Berg) 1815-1822
21
+ Royaume de Prusse (Province de Rhénanie) 1822-1918
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+ République de Weimar 1918-1933
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+  Reich allemand 1933-1945
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+ Allemagne occupée 1945-1949
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+ Allemagne 1949-présent
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27
+ La ville doit son nom de Cologne à l’impératrice romaine Agrippine, épouse de l'empereur Claude, qui éleva son lieu de naissance au rang de colonie en l’an 50, sous le nom de Colonia Claudia Ara Agrippinensium. Les Romains y tenaient une garnison et des voies romaines convergeaient vers un pont de bateaux sur lequel transitait un important commerce avec toutes les régions de la Germanie.
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+ En raison de son importance stratégique sur le limes rhénan et de la présence de l'armée — grande consommatrice de produits et de techniques — et de la clientèle germanique, l’endroit attira de nombreux marchands et devint un foyer d’artisanat et de commerce.
30
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+ Centre militaire, la ville fut la résidence de l'empereur gaulois Postume de 260 à 268, et le lieu de l'usurpation éphémère de Silvanus en 355.
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+ Les Romains introduisirent le christianisme à Cologne, qui devint siège épiscopal à partir du IVe siècle.
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+ La ville garde quelques vestiges de son passé romain :
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+ la mosaïque de Dionysos et la mosaïque des Philosophes dans le Musée romain-germanique,
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+ des restes de remparts romains,
38
+ des vestiges de l’aqueduc de l'Eifel qui amenait l’eau d'une source distante d'une centaine de kilomètres jusqu’à la ville,
39
+ des vestiges d'un entrepôt romain qui peuvent se visiter dans la crypte de l'église Saint-Martin.
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+ Les Sicambres ont habité dans la région de Cologne. Devenue siège épiscopal après sa conquête par les Francs, la ville reçoit les reliques des trois rois mages en 1164. Pour les accueillir, est fabriquée une châsse dorée et est construite la cathédrale qui couronne actuellement la ville ; elle fut commencée en 1248 et consacrée en septembre 1322. La dernière pierre est apportée à la tour sud, en présence de l'empereur Guillaume Ier, le 15 octobre 1880.
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+ La chartreuse de Cologne est fondée en 1334. L'université de Cologne fut fondée en 1388 par l'archevêque de Cologne et fut supprimée sous l'occupation française en 1798. Une nouvelle université de Cologne fut fondée en 1919 par la ville de Cologne et est aujourd'hui une des plus importantes d'Allemagne.
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45
+ L'archevêque de Cologne fut un des sept princes-électeurs de l'Empereur du Saint-Empire romain germanique depuis la Bulle d'or promulguée en 1356 par Charles IV. Membre de la ligue de la Hanse, elle acquit en 1475 le statut de Ville libre d'Empire.
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47
+ Au XVIe siècle, le siège de l'archevêché fut disputé entre les partis catholiques et protestants donnant lieu à une guerre de 1583 à 1588, dénommée guerre de Cologne.
48
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49
+ Dans les années 1680, s'est organisé un mouvement de protestation contre le népotisme rampant, la fraude et la corruption du gouvernement de la ville. Le leader était Nikolaus Gülich (de), (né le 30 octobre 1644, † 23 février 1686). Le peintre Johann Michael Hambach en était un disciple enthousiaste et lorsque la rébellion fut réprimée en 1686 par l'ancien gouvernement, Hambach fut tenu pour responsable par le conseil municipal et l'empereur d'être l'un des insurgés ("einer der Tumutuanten", Merlo 1895)[2].
50
+
51
+ En 1794, les armées révolutionnaires françaises entrent dans la ville, qui devient trois ans plus tard chef-lieu de district du département Roer lors de la création de celui-ci au sein de la République cisrhénane. Cette dernière est annexée en 1801 à la république française et le restera jusqu'à la chute du Premier Empire en 1814. Durant ces vingt années, Cologne reçoit donc l'influence réformatrice française.
52
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53
+ En 1815, le congrès de Vienne place la ville sous domination prussienne qui devient le chef-lieu de la province de Juliers-Clèves-Berg, avant de devenir en 1822, chef-lieu de district de la province rhénane.
54
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55
+ Sous l'Empire allemand, les forts « von Biehler » sont érigés en grand nombre en 1873 par Hans Alexis von Biehler, ainsi que la forteresse de ceinture de Cologne.
56
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57
+ Après la Première Guerre mondiale, la ville, comme toute la Rhénanie, est occupée par les forces alliées durant les années 1920, notamment le British Army of the Rhine (« Armée britannique du Rhin »).
58
+
59
+ Durant la Seconde Guerre mondiale, le 30 mai 1942, les Alliés effectuent leur premier 1 000 Bombers' Raid sur la ville.
60
+
61
+ C'est le début d'une offensive de trois ans sur les grandes villes allemandes. Selon le général Arthur Harris, il fallait briser le moral et le potentiel industriel de l'ennemi par des bombardements stratégiques massifs.
62
+
63
+ Les séries de raids destructeurs sur Cologne laisseront en 1945 la ville dans un état de grande ruine. La cathédrale reste debout, mais sa voute est détruite. Elle sera restaurée en 1950.
64
+
65
+ La ville est l'objet d'une attention des médias du monde entier après une vague d'agressions sexuelles collectives, de vols, de braquages et au moins deux cas de viol — tous dirigés contre des femmes — qui touchent principalement la ville rhénane durant les célébrations du Nouvel An le 31 décembre 2015[3].
66
+
67
+ Du 5 au 21 mai 2017, la ville accueille avec Paris le Championnat du monde de hockey sur glace.
68
+
69
+ Cologne est la plus ancienne des grandes villes allemandes.
70
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71
+ Cologne est subdivisée en neuf arrondissements municipaux (Stadtbezirke) et 86 quartiers (Stadtteile) :
72
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+ Église Grand St-Martin
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75
+ Maison Farina, Musée du Parfum
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+
77
+ Le Kranhaus, avec la Cathédrale de Cologne.
78
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79
+ Cologne possède une remarquable série de douze grandes basiliques romanes de style rhénan, situées pour la plupart à l'extérieur de l'enceinte romaine (construite au Ier siècle ap. J.-C.), mais à l'intérieur de la plus grande enceinte médiévale (le Ring):
80
+
81
+ Dans le vocabulaire architectural, le terme basilique désigne une église sans transept. La basilique est la forme primitive et fondamentale du temple chrétien. À la différence de la basilique civile romaine, on y pénètre par le pignon (le petit côté).
82
+
83
+ Le carnaval de Cologne est presque aussi ancien que la ville. On le qualifie de 8e merveille du monde ou la 5e saison, tant il est extraordinaire. Dans l'Antiquité, les Grecs et les Romains célébraient en l'honneur de Dionysos et Saturne de joyeuses fêtes de printemps, où abondaient le vin, les femmes et les chants. Les Germains, quant à eux, fêtaient le solstice d'hiver. Plus tard, les Chrétiens reprirent ces coutumes païennes. Le début du carême précédant Pâques était célébré par le carnaval - carne vale signifiant « au revoir à la viande ! ».
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+ Au Moyen Âge, les réjouissances carnavalesques, toujours accompagnées de déguisements insolites, revêtaient souvent des formes exacerbées, au grand dam du Conseil et de l'Église de la ville. Interdictions et arrêtés étaient d'un piètre secours ; la fête se déroulait dans un tumulte et une ivresse sans bornes. Outre le carnaval traditionnel qu'organise le Comité des fêtes depuis 1823, il en existe un autre qui s'est développé dans les années 1980 et qui, entre-temps, est devenu traditionnel.
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+ L'université de Cologne, fondée au XIVe siècle, reste une des plus importantes d'Allemagne avec environ 48 000 étudiants. La cathédrale de Cologne appartient au patrimoine mondial de l'UNESCO.
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+ La ville est assez cosmopolite : 17,4 % de sa population n'est pas de nationalité allemande. Environ 120 000 musulmans vivent à Cologne[4]. En 2007, la construction d'une mosquée de 2 000 places dans le quartier d'Ehrenfeld suscite de nombreuses polémiques. Il y a aussi une importante minorité kurde.
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+ Une des spécialités de Cologne est la « Kölsch », une sorte de bière blonde assez légère servie dans des verres étroits de 20 cl, parfois 30 cl. Le mot Kölsch désigne aussi le dialecte de la ville.
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+ Une autre spécialité est l'eau de Cologne (Kölnisch Wasser).
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+ Le 3 mars 2009, le bâtiment des archives municipales (construit en 1971) s'est effondré, entraînant la mort de deux personnes et la disparition de documents, comme des manuscrits du Xe siècle, des exemplaires originaux de partitions de Jacques Offenbach et Richard Wagner, ainsi que des originaux de l'écrivain Heinrich Böll.
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+ De nombreuses entreprises siègent à Cologne, notamment dans :
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+ Cologne est très bien desservie par les transports publics avec un réseau dense de métro léger.
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+ Cologne possède plusieurs gares :
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+ Cologne a également un service de train Thalys pour se connecter à des villes dans différents pays telles que Bruxelles et Paris.
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+ Pour le transport aérien, Cologne possède un aéroport : l'aéroport Konrad Adenauer.
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+ Le transport, avec la compagnie aérienne Lufthansa, ainsi que l'entreprise postale UPS y a son principal site de transit européen.
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108
+ La ville de Cologne possède un boulevard périphérique. Celui-ci a été posé au cours de la fin du XIXe siècle et au début du XXe il est aujourd'hui encore complété et élargi. Son développement est issu des travaux d'architectes et de designers urbains tels que Karl Henrici, Josef Stübben et Fritz Schumacher.
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+ En 1933, au début du Troisième Reich, la ville de Cologne accueille le 25e congrès mondial d’espéranto, langue dont l’objectif est la communication internationale.
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+ Cologne possède plusieurs orchestres de renom :
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+ Victor Hugo l'évoque dans ses lettres fictives de récit de voyage Le Rhin (1842).
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+ Cologne est l'une des six villes européennes qui ont créé un "jumelage en cercle" (Ringpartnerschaft) pour la première fois en 1958. Cet acte, qui a lieu immédiatement après la création de la Communauté économique européenne, avait pour but de soutenir la cohésion européenne en concluant un partenariat avec chacun des autres États membres. En 1993, le partenariat entre les villes de Cologne, Turin, Liège, Esch-sur-Alzette, Rotterdam et Lille a été réaffirmé[5].
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+ Christophe Colomb (en italien : Cristoforo Colombo ; en espagnol : Cristóbal Colón), né en 1451 sur le territoire de la république de Gênes et mort le 20 mai 1506 à Valladolid, est un navigateur génois au service des monarques catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon célèbre pour avoir « découvert l'Amérique » en 1492. Il est chargé par la reine Isabelle d'atteindre l'Asie orientale (« les Indes ») en traversant l'océan Atlantique avec trois caravelles dont il est « l'amiral » ; dans la nuit du 11 au 12 octobre 1492, après un peu plus de deux mois de navigation, il accoste sur une île de l'archipel des Bahamas à laquelle il donne le nom de San Salvador.
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+ Colomb est alors persuadé qu'il a accompli sa mission et qu'il se trouve aux Indes, donnant aux habitants de ces régions, issus de migrations préhistoriques en provenance d'Asie, le nom d'« Indiens ». Lorsqu'il meurt 14 ans plus tard, après trois autres voyages au service de l'Espagne, dont un dans l'actuel Venezuela (août 1498), il n'a pas compris qu'il a atteint une toute autre terre.
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+ Il effectue en tout quatre voyages en tant que navigateur pour le compte des souverains espagnols, qui le nomment avant son premier départ amiral, vice-roi des Indes et gouverneur général des territoires qu'il découvrirait. La découverte des Caraïbes marque le début de la colonisation de l'Amérique par les Européens et fait de Colomb un acteur majeur des grandes découvertes des XVe et XVIe siècles. L'arrivée de Christophe Colomb à San Salvador est la première étape de l'exploration systématique et de la colonisation européenne du continent américain.
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+ Il n'est pourtant pas le premier navigateur à avoir traversé l'océan Atlantique depuis l'Europe : des expéditions l'ont précédé, notamment des Vikings venus d'Islande se sont établis pendant plusieurs décennies au Groenland jusque dans des régions de l'est de l'actuel Canada, mais ces expéditions n'avaient pas produit de documentation connue dans les pays d'Europe de l'ouest.
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+ L'historiographie de la civilisation occidentale retient Christophe Colomb comme le « découvreur de l'Amérique » et en fait l'événement le plus important marquant le passage du Moyen Âge aux temps modernes[2] dans un ensemble d'événements et de transformations majeurs. Si le nom de Colomb est associé à plusieurs terres d'Amérique (Colombie, grande Colombie, Colombie-Britannique) celui d' « Amérique » est donnée d'après l'explorateur Amerigo Vespucci.
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+ Le lieu de naissance de Colomb est incertain mais il est aujourd'hui considéré comme d'origine ligure, des environs de Gênes. Cette origine génoise du navigateur est établie au sein de la communauté des historiens depuis la fin du XIXe siècle (plus exactement 1892). Cependant, à l'occasion du 400e anniversaire de sa découverte de l'Amérique, de nombreuses régions se sont revendiquées être son lieu de naissance[3],[4].
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+ Christophe Colomb serait né entre le 26 août et le 31 octobre 1451 sur le territoire de la république de Gênes[5]. Il est l'aîné des cinq enfants[6] de Domenico Colombo (tisserand originaire de Lombardie qui s'est installé à Gênes puis, à la suite de troubles politiques dans la cité, a déménagé à Savone en 1470 pour ouvrir un établissement de textile et une taverne) et de Susanna Fontanarossa. En tant qu'aîné, il devient probablement apprenti tisserand[7].
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+ Son père aurait eu les moyens financiers suffisants pour l'envoyer à l'université de Pavie, où il étudie notamment la cosmographie, l'astrologie et la géométrie[8]. Il est très tôt influencé par le Livre des merveilles que l'explorateur vénitien Marco Polo écrivit après son retour (pendant son voyage en Orient et en Asie).
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+ Par les écrits de Christophe Colomb, on sait qu'il a puisé ses idées sur les dimensions de la Terre de ses lectures de l'Imago Mundi de Pierre d'Ailly dont la rédaction a été terminée en 1410, l'Historia rerum ubique gestarum de Pie II (1477), le De commetudiribus et conditionibus orientalum régionum[citation nécessaire], un résumé latin du livre de Marco Polo, d'une traduction en italien de l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien, de la traduction en castillan des Vies parallèles des hommes illustres de Plutarque et la Géographie de Claude Ptolémée dans une édition parue à Rome en 1478. Ce sont surtout les trois premiers livres qui ont nourri ses réflexions. Il a fait 2 565 notes en marge de ces livres, 877 dans les traités de Pierre d'Ailly dont 475 pour l'Imago Mundi[9]. Il a noté en marge de l'Imago Mundi qu'il a navigué jusqu'au fort portugais de la Mine, vers 1482. En marge du livre écrit par le pape Pie II il a noté qu'il a fait un voyage vers l'Islande en 1477 et qu'il a vu « à Galway, en Hibernie (Irlande), dans deux barques à la dérive, un homme et une femme d'allure magnifique ».
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+ Christophe Colomb prétend dans une de ses lettres avoir été matelot dès l'âge de dix ans[10]. Toujours selon la biographie de Fernand Colomb, après avoir commandé un navire au service de René d'Anjou combattant le roi d'Aragon et opéré en tant que corsaire en 1472, Christophe Colomb commence l'année suivante son apprentissage en tant que marchand au service des familles génoises Centurion, Di Negro et de Spinola[8]. Sa prétendue expédition commerciale sur l’île de Chios en 1474 lui permet de devenir financièrement indépendant de sa famille[11].
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+ En 1476, il embarque sur un convoi en partance pour Lisbonne puis l'Angleterre. Le convoi est attaqué par les Français et Christophe Colomb se réfugie dans la ville portugaise de Lagos puis part chez son frère Bartolomeo Colomb, cartographe à Lisbonne.
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+ Il épouse en 1479 Filipa Moniz d'une famille de petite noblesse portugaise, fille de Bartolomeu Perestrelo, capitaine-gouverneur de Porto Santo à Madère, avec qui commença la colonisation en 1425. Filipa meurt peu de temps après la naissance de leur seul fils, Diego Colomb, né possiblement en 1480 sur l'île Porto Santo (son second fils, Fernand, naîtra en 1488 d'une liaison avec Beatriz Enríquez de Arana). Christophe Colomb se perfectionne alors dans les sciences de la navigation, peut-être avec son frère ou avec les cartes que son épouse avait peut-être apportées en dot : les cartes des vents et des courants des possessions portugaises de l'Atlantique qui, peut-être, appartenaient à Bartolomeu Perestrelo[12].
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+ C'est aux alentours de 1484 que Colomb forme l'idée de passer par l'Atlantique pour aller aux Indes orientales (« rejoindre le Levant par le Ponant »[13]). Il est en effet connu depuis les Grecs anciens que la Terre est ronde ; au Moyen Âge, l'idée de la Terre plate n'a jamais prévalu parmi les savants, contrairement à un mythe forgé à l'époque moderne. Aristote, Albert le Grand et saint Thomas d'Aquin admettaient la sphéricité de la Terre et cette doctrine était enseignée par les dominicains espagnols[14],[15].
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+ L'idée que des îles pouvaient exister à l'ouest de l'Afrique a été entretenue par la découverte des Açores qui apparaissent sur des cartes à la fin du XIVe siècle avant d'être redécouvertes en 1427, des îles Canaries au milieu du XIVe siècle et colonisées en 1402, des îles du Cap-Vert en 1456, et la présence de bois exotiques flottant sur les eaux apportés par des courants venant de l'Ouest. Il n'est pas impossible que des navigateurs aient pu aborder sur la côte brésilienne se trouvant à 370 lieues des îles du Cap-Vert car Jean II du Portugal a fait déplacer la limite du traité de Tordesillas en 1494, avant la découverte officielle de la côte du Brésil en 1500 par Pedro Álvares Cabral. Cependant les Portugais vont surtout s'intéresser à la colonisation de l'Afrique dont ils avaient obtenu le monopole par la bulle Æterni regis rédigée en 1481 par le pape Sixte IV.
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+ Fernand Colomb et Bartolomé de las Casas citent une lettre écrite par Paolo Toscanelli le 23 juin 1474 à Fernam Martins pour éclairer le roi du Portugal Alphonse V et qui aurait été transmise à Christophe Colomb deux à trois ans plus tard par Toscanelli. Henry Vignaud a critiqué les affirmations du fils de Christophe Colomb et de Las Casas sur l'existence de cette carte[16]. Cependant, les affirmations d'Henry Vignaud sur une supercherie de Colomb qui aurait inventé cette correspondance de Toscanelli après son premier voyage n'est pas plus documentée[17]. Au moment où Christophe Colomb envisageait de faire son voyage vers l'ouest, Martin Behaim a réalisé son globe à Nuremberg, en 1492, après avoir séjourné au Portugal. Hieronymus Münzer a écrit en 1493 au roi Jean II du Portugal pour l'engager à faire des recherches maritimes vers l'ouest[18].
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+ Ératosthène avait donné une estimation à peu près exacte de sa circonférence, mais les textes grecs sont mal connus à l'époque. Christophe Colomb a utilisé les estimations de Pierre d'Ailly. Dans le chapitre « De quantitate terre » de son livre Imago Mundi, Pierre d'Ailly reprend l'estimation d'Al-Farghani de 56 milles 2/3 pour la longueur d'un arc d'un degré. Mais Pierre d'Ailly en a transformé la valeur de la circonférence de la Terre de 20 400 milles en 10 200 lieues en donnant à la lieue une valeur de 2 milles[19]. Ce nombre paraissant exagéré à Christophe Colomb, il l'a transformé en adoptant pour valeur de la lieue marine la valeur de 4 milles. Il en a déduit un équateur d'environ 30 000 kilomètres au lieu de 40 075 kilomètres). Or les Arabes utilisaient un mille de 1 973 mètres et non le mille romain de 1 479 mètres. Pierre d'Ailly citait aussi les évaluations de Marin de Tyr, qui estimait que les terres habitées, de l'Espagne à la Chine, devaient s'étaler sur 225° au lieu des 130° réels, d'où une sous-estimation des mers les séparant[20].
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+ Selon les mots de Michel Balard : « lumineuse erreur qui permet au navigateur de réduire les distances entre les îles Canaries et l'extrémité orientale du continent asiatique ! »[21]. Une grande partie de la communauté scientifique de l'époque estime réalisable un tel voyage et Jacques Heers précise : « […] les idées de Colomb ne s'inscrivent pas à contre-courant. Tout au contraire, elles nous paraissent exactement l'expression normale de la pensée géographique de son époque[22]. »
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+ Ce qui distingue le projet du navigateur des hypothèses des érudits du temps — géographes et humanistes — qui estiment tous très probable l'existence d'îles nombreuses, voire de terres plus vastes plus loin à l'ouest dans la mer Océane, c'est son but : atteindre les rivages de la Chine, et avant cela du Japon, soit le royaume du Cathay et Cipango tels que décrits par Marco Polo[23].
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+ Un groupe d'experts choisi par le roi de Portugal Jean II rejette cependant son projet sans appel[26].
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+ Colomb va alors tenter sa chance en Castille au milieu de 1485. Il se rend avec son fils au monastère de La Rábida à Palos de la Frontera, où deux moines auxquels il se lie, Juan Pérez (es) et Antonio de Marchena (es), lui suggèrent de se rendre à Cordoue auprès de la reine Isabelle. Il est reçu par cette dernière en janvier 1486, mais une réponse négative lui est à nouveau rendue en 1490. En 1491, sa demande est en passe d'être acceptée, mais sa trop grande ambition fait échouer sa quête. Il veut notamment être vice-roi de toutes les terres découvertes et obtenir un titre de noblesse. C'est grâce à l'intervention du trésorier de la maison du roi, Louis de Santangel, ainsi que du prieur des dominicains de San Esteban de Salamanque, frère Diego de Deza, d'Hernando de Talavera, et de Juan Cabrero[27] que le projet est approuvé par la reine, quand il met en balance les retombées économiques potentielles — la découverte d'une nouvelle route vers les Indes permettrait de s'affranchir des intermédiaires orientaux — comparées à la modeste mise de fonds initiale requise[28].
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+ Le 17 avril 1492, il signe près de Grenade, avec les Rois catholiques, les capitulations de Santa Fe, qui lui octroient notamment le titre de noblesse héréditaire d'« amiral de la mer Océane »[29], les titres de Vice-Roi et de Gouverneur général des territoires qu'il pourrait découvrir (la couronne d'Espagne lui accordant à cet effet des armoiries)[30], un dixième des richesses qu'il en retirerait[31] et un huitième du profit de son expédition[32].
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+ Le voyage inaugural de Colomb est celui qui est le mieux connu des historiens. Comme l'écrit Jacques Heers : « Pour nous en tenir au temps de Colomb, de tous les voyages maritimes du temps (…) aucun ne peut être connu (…) avec tant de minutie et de sérieux. »[33] Deux documents écrits permettent de suivre les navires de l'explorateur : le Journal, dans la version donnée par Bartolomé de Las Casas, et la lettre à Santangel, écrite le 14 février 1493 sur la route du retour, sorte de bilan de son expédition adressée en Espagne.
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+ Par ailleurs, à compter de 1938, l'amiral américain Samuel Eliot Morison a entrepris de refaire le périple du Génois et a pu, en ce qui concerne le premier voyage, « pointer sur la carte la position des navires chaque soir »[34],[35].
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+ Le 3 août 1492, Colomb est au départ à Palos de la Frontera (Huelva) avec trois navires — deux caravelles, la Pinta et la Niña (choisie par le capitaine Martín Alonso Pinzón, qui l'a précédemment louée), et une caraque, la Santa María (qui ne prendra ce nom que lors des voyages ultérieurs de Colomb[36]) — et pas plus de 90 membres d'équipage[37].
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+ Une première escale a lieu aux îles Canaries, à Las Palmas de Gran Canaria du 9 août au 6 septembre (la route du sud a été choisie pour éviter les croisières portugaises au large des Açores). Là, Colomb et ses hommes approvisionnent en bois, en eau et en vivres. Les marins profitent de l'escale pour réparer les navires. Puis ils reprennent la mer en descendant le golfe de Guinée : Colomb est le premier à suivre les alizés, ces vents réguliers qui traversent l'océan d'est en ouest. Les marins s'inquiètent d'ailleurs de la force et de la régularité de ces vents, craignant de ne pas pouvoir les remonter au retour.
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+ Dix jours plus tard, le 16 septembre, apercevant des masses d'herbes dans l'eau, les navigateurs croient être près de la terre ferme. Ils entrent en fait dans la mer des Sargasses, région située à environ 1 600 kilomètres des côtes américaines. L'océan Atlantique, recouvert de ces grandes algues, y est plutôt calme et les vents presque nuls. À partir du 19 septembre, les vents faiblissent fortement, immobilisant les bateaux. Une grande inquiétude finit par s'installer au sein de l'équipage.
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+ Le 25 septembre, Martín Pinzón, le capitaine de la Pinta, croit voir une terre, mais cela n'est en fait qu'une illusion optique. Le vent finit par se lever à nouveau, mais les jours passent, et aucune terre n'est en vue. Colomb pense avoir dépassé les Indes orientales.
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+ Le 7 octobre, l'autre frère Pinzón, Vicente, le commandant de la Niña, est également victime d'une illusion optique. Colomb a une idée : observant les oiseaux, il décide de changer de cap, vers l'ouest-sud-ouest (ce changement aurait également été imposé à Colomb par Martín Pinzón[38]). Ce changement va marquer son succès. Les 9 et 10 octobre, les marins montrent cependant de l'impatience, à la limite de la mutinerie, craignant que les navires ne soient perdus. De plus, les vivres et l'eau douce commencent à faire défaut.
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+ Le 12 octobre 1492 à deux heures du matin, après une traversée quasi parfaite[39], un marin de la Pinta, Rodrigo de Triana, annonce que la terre est en vue ; attendant le lever du jour pour pouvoir accoster, les vaisseaux restent prudemment à deux heures des côtes. Promis à une récompense de quelques milliers de maravédis à celui qui verrait le premier la terre, Rodrigo Triana ne gagna nulle récompense parce que Colomb prétendit qu'il avait vu la côte en premier.
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+ Dans la matinée, Colomb et les frères Pinzón prennent place dans une barque. Croyant être dans l'archipel nippon, le navigateur fait enregistrer la prise de possession de l'îlot pour le compte du roi d'Espagne par le notaire qui les accompagne. Il le baptise du nom du Christ : San Salvador (Guanahani pour les Indiens Taïnos) et s'en fait nommer vice-roi et gouverneur général.
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+ La première rencontre avec les indigènes — que Colomb nomme « Indiens » car il pense avoir atteint les Indes orientales — est encore pacifique. Les habitants de ces îles, qui ne connaissent ni l’État ni la propriété privée, se montrèrent remarquablement amicaux. "C'était un peuple doux, pacifique et très simple". "Puis, quand les chaloupes se rendirent à terre pour y renouveler les provisions d'eau, ces Indiens non seulement s’empressèrent d'indiquer les meilleures sources, mais encore se mirent à la disposition des matelots pour emplir les tonneaux et les reporter aux bateaux"[40]. Ceux-ci lui apportent du coton, des perroquets et d'autres objets. L'interprète que le navigateur avait embarqué à son bord n'est pas d'une grande utilité…
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+ Lors de ce premier contact, avec force gestes, répétitions et quiproquos, les Taïnos indiquent — ou les Espagnols comprennent — que de l'or se trouve en quantité importante sur une grande île au sud-est, habitée par des populations d'anthropophages qui leur sont hostiles.
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+ Le 28 octobre, Colomb accoste dans une baie (aujourd'hui « baie de Bariay ») de cette île qu'il nomme alors Juana, en l'honneur du prince Don Juan, le fils des Rois catholiques : cette île est aujourd'hui connue sous le nom de Cuba. Il pense connaître parfaitement sa position sur le continent asiatique. Ses hommes et lui-même apprennent à fumer de grandes feuilles séchées : le tabac. Se croyant à Cipango (le Japon), Christophe Colomb envoie Luis de la Torre et Rodrigo de Jerez à la recherche du Grand Khan à l'intérieur des terres.
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+ Le 12 novembre, les vaisseaux reprennent la mer, mais le 23 novembre, Colomb perd de vue la Pinta. Il accuse alors son capitaine Martín Alonso Pinzón d'avoir déserté. En réalité celui-ci est parti seul à la découverte de ce prétendu Japon tant convoité. Colomb retourne à Cuba. On lui évoque alors une île située à l'est de Cuba, que les indigènes appellent Bohio. Il appareille le 4 décembre.
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+ Deux jours plus tard, le 6 décembre, la Niña et la Santa María mouillent dans une baie de l'île de Bohio (en réalité au « môle Saint-Nicolas » au nord-ouest d'Haïti), Colomb la baptise du nom d'Hispaniola (« L'Espagnole »), car elle lui rappelle les campagnes de la Castille. On la connaît aujourd'hui sous le nom de « Saint-Domingue ». Les habitants locaux se montrent plutôt craintifs, pensant que les Espagnols viennent du ciel. Des relations amicales se nouent cependant et les marins reçoivent un peu d'or.
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+ Mais un événement malheureux se déroule au cours de la nuit du réveillon de Noël : alors que seul un mousse est à la barre de la Santa María — au mépris de toutes les règles de la marine — le navire vient s'échouer sur un récif dans la nuit du 24 au 25 décembre 1492. Le navire est perdu et seule l'aide des Indiens permet de débarquer dans l'urgence la plus grande partie de la cargaison[41]. Colomb doit se résoudre à laisser 39 hommes sur place dans un petit fortin édifié dans la baie de La Navidad (située non loin de l'actuelle ville de Cap-Haïtien), avec le bois récupéré sur le navire échoué[42].
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+ Alonso Pinzón est de retour. Il cherche à justifier sa recherche solitaire. Colomb, estimant qu'il vaut mieux ne pas se diviser, fait semblant d'accorder du crédit au récit de Pinzón. Longeant les côtes nord de l'île, les deux navires rescapés arrivent dans la baie de Samaná, ils y rencontrent les cannibales déjà évoqués. Plus agressifs que les Arawaks, ils déclenchent une escarmouche et Colomb décide de battre en retraite. Mais les marins en ont assez de leur vie dans ces îles, ils veulent rentrer en Europe. Christophe Colomb met le cap vers l'Espagne le 16 janvier 1493, aidé par de bons vents, plus au nord.
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+ Le 12 février, la Pinta, commandée par Alonso Pinzón, disparaît de nouveau lors d'une tempête. Les marins de la Niña prennent peur et prient. Colomb craint de ne pas arriver en Espagne pour conter ses découvertes, il consigne celles-ci sur un parchemin qu'il entoure d'une toile cirée et met dans un tonneau qu'il jette à la mer, demandant à celui qui le découvrira de porter le parchemin au roi d'Espagne.
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+ Trois jours après, le temps se calme. La Niña s'arrête dans une île de l'archipel portugais des Açores. Il est fraîchement reçu par le gouverneur portugais. Le 18 du mois, le vaisseau repart, mais une nouvelle tempête lui fait perdre son cap.
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+ Le 4 mars, Colomb arrive dans l'estuaire du Tage. La nouvelle de sa découverte des « Indes » s'est déjà répandue. De tout Lisbonne, la population se précipite pour voir les Indiens qu'il a ramenés à son bord. Colomb apprend que la Pinta de Martín Pinzón , qui avait dérivé vers la Galice, est arrivée avant lui au port de Baiona.
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+ Jean II, roi de Portugal, demande à voir l'explorateur. Le 9 mars, le roi le reçoit en audience privée et l'écoute avec attention, mais à la fin de l'entretien, affirme que c'est à lui que reviennent les découvertes de Colomb, compte tenu d'accords internationaux. Le découvreur quitte le Portugal le 13 mars pour Palos, qu'il atteint finalement le 15, en même temps que la Pinta. Le capitaine Alonso Pinzón meurt un mois plus tard.
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+ Dès son retour à Palos, Colomb , reçu en héros par le roi et la reine d'Espagne, prépare rapidement une nouvelle expédition beaucoup plus ambitieuse avec une flotte de 17 navires et environ 1 500 hommes dont 700 colons et 12 missionnaires, ainsi que des chevaux (les premiers importés sur le continent américain), des bêtes de somme et du bétail. Son objectif est de fonder une colonie sur Hispaniola et de retrouver les 39 hommes qu'il a laissés dans la baie de la Navidad.
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+ Il lève l'ancre pour ce nouveau voyage le 25 septembre 1493 de Cadix.
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+ La première terre qu'il aperçoit, 21 jours après avoir quitté les îles Canaries est La Désirade qu'il baptise ainsi Desirada, tant la vue d'une terre fut désirée par l'équipage. Les autres îles ne sont pas loin.
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+ Le dimanche 3 novembre 1493, une autre île est en vue, que Colomb nomme Maria Galanda (Marie-Galante), du nom du navire amiral.
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+ Une troisième se présente à l'horizon, où il débarquera : ce sera Dominica (la Dominique) puisqu'elle apparaît un dimanche matin.
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+ Le lendemain matin, 4 novembre, ils reprennent la mer vers une île plus grande dont ils avaient aperçu au loin les montagnes. Colomb décide alors de jeter l'ancre devant cette île afin d'accorder quelques jours de repos à ses hommes. C'est la Basse-Terre de la Guadeloupe qu'il nomme Caloucaera (d'après le nom donné par les Caraïbes : « Karukera »). Cette terre sera rebaptisée « Santa María de Guadalupe de Estremadura » pour honorer une promesse (donner le nom de leur monastère à une île) initialement faite à des religieux lors d'un pèlerinage, ou qu'il s'était faite à lui-même lors des tempêtes de son précédent retour.
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99
+ Puis il repart vers le nord en direction d'Hispaniola. Il aperçoit ensuite une petite île qu'il baptise Montserrat en référence, selon les sources, soit au massif de Montserrat[43], une montagne voisine de Barcelone, soit à l'abbaye de Montserrat située dans ce massif[44].
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101
+ Le 11 novembre 1493, jour de la fête de saint Martin de Tours, Colomb baptise Saint-Martin une île aperçue au large ; une autre petite île aperçue à l'horizon reçoit le nom de Saint-Barthélemy en référence à son frère Bartolomeo.
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103
+ Le 28 novembre, il revient à La Navidad, où il avait laissé un fortin de 39 hommes à la suite du naufrage de la Santa María : tous sont morts et le fort est détruit. Il l'abandonne pour fonder « La Isabela » le 2 janvier 1494, première colonie permanente du Nouveau Monde (actuellement localisée près de la ville domicaine de Puerto Plata), et passe les quatre mois suivants à organiser la première colonie espagnole du Nouveau Monde dont Bartolomeo a été nommé gouverneur, secondé par Giacomo, son troisième frère[45].
104
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105
+ Le 2 février, il renvoie en Espagne douze bâtiments sous le commandement d'Antonio de Torres, à qui il confie un rapport destiné aux souverains catholiques, document qui a été conservé[46]. Le 24 avril, Colomb décide de reprendre une activité d'exploration et il part avec trois navires, dont la Niña, explorer l'Ouest pour, comme l'écrit Morison, « suivre la côte jusqu'au moment où il obtiendrait la preuve définitive du caractère continental de cette terre et, si possible, prendre contact avec le Grand Khan qui semblait toujours se dérober devant lui »[47].
106
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107
+ Il suit la côte sud de Cuba. De là il part le 3 mai pour atteindre la côte nord de la Jamaïque[48]. Il reprend le 14 l'exploration de la côte sud de Cuba et continue de faire voile vers l'ouest. À moins de cinquante milles du cap Corrientes (es), Colomb décide que Cuba est bien une péninsule du continent asiatique. Il ordonne à tous les hommes qui l'accompagnent de le certifier par écrit et de s'engager à ne jamais affirmer le contraire sous peine d'une amende de mille maravédis[49].
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109
+ Le 13 juin, il s'engage sur la route du retour et en profite pour faire le tour de la Jamaïque. La navigation dans les cayes est difficile. Il revient à La Isabela le 29 septembre, malade et déprimé, premiers signes d'une dégradation de son état de santé, due en grande partie à l'arthrite[50].
110
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111
+ À Hispaniola, selon l'expression de Denis Crouzet, « un immense désastre a débuté »[51]. Les Espagnols exploitent les Indiens en leur imposant un tribut d'or et de coton. Ils sont nombreux à être réduits en esclavage. Les mauvais traitements, dont la torture, entraînent une très importante mortalité de la population. Les Indiens fuient et se réfugient dans les montagnes, abandonnant leurs activités agricoles, cédant au désespoir. Les rares insurrections sont matées avec la plus extrême férocité. Colomb déploie son énergie à « pacifier » l'île[52].
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+ Colomb repart pour l'Espagne le 20 avril 1496 amenant avec lui 500 Arawaks. Deux cents meurent durant la traversée ; les survivants sont vendus comme esclaves[53]. Colomb contribue donc à faire disparaître la civilisation arawak. Il atteint Cadix le 11 juin.
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+ Cette mise en esclavage d'Indiens et leur transport en Espagne ne furent pas acceptés par les Rois catholiques qui firent libérer les survivants et en tinrent rigueur à Colomb. Jacques Heers y voit l'origine de sa disgrâce, les souverains catholiques s'efforçant de protéger les populations des régions découvertes, qu'ils considéraient comme leurs sujets.
116
+
117
+ Il semble que ce soit à son retour du deuxième voyage que Colomb ait décidé de se vêtir désormais de l'habit des frères mineurs[54]. Il souhaite organiser tout de suite un troisième voyage mais les Rois catholiques sont occupés à contrer le royaume de France qui progresse en Italie, et ce n'est que le 23 avril 1497 qu'ils donnent les premières instructions pour préparer le prochain voyage[55],[56]. La préparation du voyage, affrètement des navires et enrôlement des équipages est longue et difficile.
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119
+ Avant de partir, grâce à la faveur des souverains, Colomb établit le 22 février 1498 un majorat en faveur de son fils aîné Diego[57].
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+ Le 30 mai 1498, les six navires commencent leur voyage dans l'Atlantique en passant la barre de Sanlúcar[58]. Colomb souhaite découvrir des terres au sud des Antilles, c'est pourquoi il descend d'abord jusqu'aux îles du Cap-Vert pour ensuite mettre le cap à l'ouest. Avant cela, au moment où la flotte fait escale à La Gomera (aux îles Canaries), trois navires commandés par Harana, Carjaval et Giovanni Colomb, partent directement ravitailler les colons d'Hispaniola[59].
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+ Territoires visités : Saint-Vincent, Grenade, Trinité, Margarita.
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+ Le 5 août 1498, Colomb atteint pour la première fois le continent américain lui-même, en débarquant sur la côte de l'actuel Venezuela.
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+ Le 31 août, Colomb arrive à Hispaniola. Cela fait deux ans et neuf mois qu'il avait quitté l'île. Il la retrouve en proie à des troubles sévères orchestrés par Francisco Roldan que son frère Bartolomeo, capitaine général et président du Conseil des gouverneurs, a bien du mal à circonscrire.
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+ En août 1500, Francisco de Bobadilla, émissaire des rois, débarque sur l'île et fait jeter les trois frères Colomb au cachot avant de les renvoyer en Espagne après avoir découvert avec horreur sept Espagnols pendus aux potences de la place publique de Saint-Domingue[60]. Fin octobre 1500, enchaîné dans la cale, il débarque à Cadix, humilié et accusé[61].
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+ Colomb attend six semaines avant que les souverains le libèrent et l'invitent à les rejoindre à la cour, le réconfortant d'un don de 2 000 ducats[62]. En décembre 1500, il se rend à Grenade avec l'intention de faire réparer l'injustice dont il s'estime victime mais rien ne vient et l'Amiral écrit lettres sur lettres pour appuyer ses revendications. Le 13 septembre 1501, Nicolás de Ovando est nommé gouverneur et magistrat suprême des îles des Indes. Il ne reste alors à Colomb que son titre de vice-roi désormais strictement honorifique et ses privilèges. Il décide donc de repartir en voyage d'exploration pour essayer de trouver plus loin à l'ouest des Caraïbes le passage permettant d'atteindre les riches royaumes de l'Inde, toujours persuadé que Cuba est la province chinoise de Mangi. Le 14 mars 1502, les souverains donnent leur accord, lui donnent des instructions précises et financent l'expédition[63].
132
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133
+ La flotte est composée de quatre caravelles pour cent quarante membres d'équipage dont une importante proportion de mousses : la Capitana, navire amiral, le Santiago, commandé par Bartolomeo Colomb, la Gallega et la Vizcaina[64]. Colomb n'emporte donc aucun ravitaillement pour Hispaniola que ses instructions lui intiment de ne pas aborder, sauf en cas d'extrême nécessité[65].
134
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135
+ Aucun récit exhaustif ne décrit précisément les événements survenus lors de ce quatrième et dernier voyage entamé par Colomb le 11 mai 1502[66]. Il semble en effet que l'Amiral n'ait pas tenu de journal, et seul peut-être son fils Fernando, alors âgé de treize ans, aurait pris sous la dictée des observations de son père, dont quelques traces figurent dans l'histoire qu'il a écrite plus tard. Seule une relation abrégée écrite par Colomb vers les mois de juin/juillet 1503 à destination des rois est parvenue jusqu'à nous[67].
136
+
137
+ Le 15 juin 1502, il accoste au Carbet en Martinique, le 18, il atteint la Dominique et parvient le 24 devant Saint-Domingue[68]. Malgré l'interdiction royale d'aborder à cette île, Colomb a senti l'imminence d'un cyclone et souhaite abriter sa flotte.
138
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+ Colomb navigue le long des côtes de l'actuel Costa Rica (île Uvita baptisée alors La Huerta), du Veragua et du Panama jusqu'en juin 1503. Il manque de peu de mourir de la malaria en Jamaïque, où il est secouru par les Indiens.
140
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141
+ Ce sont des bateaux faisant eau de toute part que Colomb fait échouer dans la baie de Santa Gloria et haler sur le rivage de la Jamaïque le 25 juin 1503[69]. Les équipages vont y survivre un an. Un Espagnol, Diego Méndez, et quelques indigènes pagayent en canoë pour obtenir de l'aide de Hispaniola, mais le gouverneur, Nicolás de Ovando, qui déteste Colomb, fait obstruction à tous les efforts de sauvetage. Pendant ce temps, Colomb, dans un effort désespéré pour que les natifs continuent à l'approvisionner, regagne leurs faveurs en prédisant l'éclipse lunaire de mars 1504, à l'aide des tables astronomiques d’Abraham Zacuto[70],[71],[72]. Les secours arrivent finalement à la fin juin 1504.
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+ Les survivants repartent pour l'Espagne le 12 septembre 1504, et arrivent le 7 novembre dans le port de Sanlúcar de Barrameda[73].
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+ Il reste physiquement très diminué après son retour, souffrant en particulier d'une très invalidante goutte et de problèmes aux yeux, ce qui l'empêche dans un premier temps de se rendre à la cour royale qui s'est installée à Medina del Campo. De Séville, où il s'est installé, il y envoie son fils Ferdinand et son frère Bartolomeo afin qu'ils « s'occupent de ses affaires »[75]. Il reste en contact avec eux par lettres et par l'envoi d'émissaires, dont Amerigo Vespucci. Il travaille à essayer de faire reconnaître ses droits et les richesses qui lui reviennent. Il peut lui-même se rendre à la cour à l'été 1505, à dos de mule, permission temporaire accordée par le roi[76]. Son intervention auprès du souverain Ferdinand n'est pas plus décisive : ayant compris ce qu'impliquait la découverte de ces « Indes », le roi « n'entend nullement restituer à l'Amiral les prérogatives financières et gouvernementales » spécifiées le 30 avril 1493 au retour du premier voyage de Colomb[77].
146
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147
+ Il meurt le 20 mai 1506 à Valladolid entouré de ses fils et de son frère, après avoir établi un testament qui confirme en particulier le majorat établi au profit de son fils aîné Diego. Il ne connaît pas la satisfaction de voir Diego nommé par le roi gouverneur d'Hispaniola en 1508.
148
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149
+ Comme l'écrit l'historienne Marianne Mahn-Lot : « Il faut abandonner l'image romantique de l'homme de génie mourant méconnu, dans l'oubli et la misère. Jusqu'au bout, l'Amiral gardera des amis fidèles, parmi lesquels d'importants personnages. Et il recevra de grosses sommes sur les revenus des Indes — avec des retards et incomplètement, il est vrai. »[75]
150
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151
+ Christophe Colomb est d'abord enterré dans l'église du couvent Saint-François de Valladolid (es) en gage de gratitude à l'ordre franciscain dans lequel il comptait beaucoup de protecteurs. Puis en 1529 Diego fait transférer les restes de Christophe Colomb dans la chapelle Sainte-Anne du monastère de la Cartuja à Séville où il avait trouvé refuge après son troisième voyage. En 1541[78], conformément aux volontés du défunt, la veuve de Diego obtient de Charles Quint que la dépouille soit transférée dans la cathédrale Notre-Dame de l'Incarnation de la ville de Saint-Domingue. C'est aussi dans ce lieu qu'au fil des années les trois fils de Diego seront inhumés.
152
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153
+ Le 22 juillet 1795, le traité de Bâle donne à la France l'île de Saint-Domingue en compensation de territoires pyrénéens. Les Espagnols évacuent l'île et les restes de Colomb partent à La Havane, sur l'île de Cuba, restée colonie espagnole.
154
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155
+ En 1898, quand Cuba devient indépendante après la guerre hispano-américaine, les restes de Colomb reviennent en Espagne[79] et un tombeau monumental est construit dans la cathédrale de Séville.
156
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157
+ En 1877, on découvre dans la cathédrale de Saint-Domingue un coffret en plomb contenant des restes d'os et portant l'inscription « Varón ilustre y distinguido Cristóbal Colón[80] ». Depuis cette date, les autorités de la République dominicaine affirment que le corps transféré à Cuba n'était pas celui de Colomb. En 1992, les restes découverts en 1877 sont placés dans le phare de Colomb un monument construit pour célébrer le 500e anniversaire de la découverte du Nouveau Monde.
158
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159
+ En 2006, des analyses ADN confirment que le corps de Séville est au moins apparenté à Colomb[81].
160
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161
+ Persuadés de se trouver sur les terres d'Asie, ils ont essayé d'entrer en contact avec les rois présents sur place. Colomb a en particulier l'objectif de rencontrer le mythique « grand Khan » roi de la Terre (probablement Gengis Khan). Les indigènes sont d'autant mieux traités que Colomb les pense proche de ce souverain. Au fur et à mesure des voyages, les espagnols prirent conscience qu'ils étaient mieux armés que les autochtones et que ces derniers ne connaissaient pas le nom des souverains. Ils ont attribué cette ignorance aux lacunes culturelles des indiens et ont rapidement pris conscience de la facilité de la conquête de ce nouveau territoire. C'est ce que reflètent les correspondances avec leurs monarques[réf. souhaitée].
162
+
163
+ Colomb et son équipage se comportaient avec les idées de cette fin de Moyen Âge. Non seulement les marins sont issus des couronnes d'Aragon et de Castille qui pratiquaient l'esclavage et le servage mais devant la difficulté de recruter des hommes pour une telle expéditions, avec l'accord de la monarchie, 4 marins du premier voyage avaient été sortis de prison où l'un d'entre-eux purgeait une peine pour meurtre. Les relations entre Christophe Colomb et ses hommes avec d'autres peuples étaient régies par des impératifs de conquête et d'évangélisation. D'une façon générale, peu après la découvertes, les relations des marins et des colons espagnols avec les indiens étaient inspirées de l'ordre féodal.
164
+
165
+ Les conditions de vie pour les colons étaient globalement mauvaise dans les premiers établissements. Quoique Colomb eut prétendu que les indiens ne connaissaient pas les armes, le premier établissement construit, La Navidad, fut retrouvé au retour de Colomb incendié et ses hommes morts. Le 6 Janvier 1494 une première messe fut célébrée dans la première colonie, nommée Isabella en l'honneur de la reine. Celle-ci fit l'objet d'attaques incessantes. On y manquait de tout, on y mourrait beaucoup notamment d'une forme virulente de la variole. Cette forme alors inconnue en Europe fut probablement ramenée des Caraïbes par les colons. Le sort des indiens n'était guère enviable, ils étaient exploités et leurs femmes étaient enlevées.
166
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167
+ Après avoir établi sept colonies Colomb décréta que tout Indien de plus de quatorze ans devait fournir une certaine quantité d'or tous les trois mois. Ceux qui n'y parvenaient pas avaient les mains coupés. Il institua par la suite l'esclavage. Colomb est à l'origine du principe juridique de l’encomienda puis du repartimiento tous deux inspirés du droit féodal et qui se généralisèrent dans toute la Nouvelle-Espagne. Afin de satisfaire aux exigences royales de rentabilité de son expédition, Colomb mit au point, « sans disposer d'un cadre juridique véritablement préétabli », un système qui devait permettre de substituer au versement du tribut imposé aux Indiens (dont le versement était aléatoire), une exploitation directe des populations indigènes et des ressources locales[82]. Denis Crouzet précise que, si les « violences internes à la communauté des colons » s'en trouvèrent apaisées, les Indiens quant à eux furent plus directement exposés aux mauvais traitements et cela fut sans nul doute un « facteur d'aggravation du collapsus démographique » observé dans l'île[83]. La population d'Hispaniola s'effondre durant la catastrophe démographique amérindienne[60],[84].
168
+
169
+ Le régime mis en place par Christophe Colomb est plusieurs fois décrit par ses contemporains comme violent, avec un recours à la torture tant contre ses hommes que contre les indigènes. Colomb et ses frères furent aussi accusés d'incompétence pour la direction de ces nouvelles terres essentiellement par des ennemis de Colomb, et notamment de Francisco de Bobadilla qui obtint de la Reine le poste de gouverneur d'Hispaniola à la place de Colomb en 1499 alors que les frères de Colomb étaient condamnés à de la prison. Même s'il est probable que Francisco de Bobadilla ait noirci le tableau pour mieux évincer Colomb et ses frères, plusieurs historiens conviennent que leur régime était probablement tyrannique[85],[86].
170
+
171
+ Le traité de Tordesillas de 1494 partageait les terres découvrir entre l'Espagne et le Portugal et interdisait à l'Espagne le commerce avec l’Afrique attribuée au Portugal[87],[88]. En 1495, de retour de son second voyage, Colomb envoya 550 Indiens, enchaînés à Séville afin de les vendre comme esclaves. Deux cents d'entre eux moururent au cours de la traversée[60]. La reine Isabelle laissa alors entendre au marin qu'elle ne tolérerait pas la mise en esclavage des indiens puis formalisa cette exigence par une Provision Royale à Séville le 20 Juin 1500 et qui ordonnait la remise en liberté et le retour chez eux des esclaves indiens ramenés par Colomb. Six ans après le décès de Christophe Colomb, la monarchie Espagnole promulga les Lois de Burgos en 1512 afin de protéger les autochtones. Ces lois restèrent sans effet, la distance empêchant tout contrôle de leur mise en œuvre. Une bulle papale de 1537 condamna l'esclavage dans les colonies espagnols, obligeant l'Espagne à promulguer en 1542 les Leyes Nuevas, mieux appliquées.
172
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173
+ Si ces dernières étaient muettes quant aux noirs, elles interdisaient l'esclavage et faisaient des amérindiens des hommes libres. Elle eurent une influence importante sur la démographie de l'Amérique hispanophone en favorisant un métissage à très grande échelle et un peuplement rapide des territoires sous domination espagnole par des populations métissées hispanophones (à l'exception des régions andines du Pérou, d'Équateur et de Bolivie où les populations amérindiennes conservèrent un développement séparé plus longtemps) et assirent l'autorité de la couronne chez les amérindiens contre le colons. En favorisant le peuplement et en interdisant l'esclavage des amérindiens, elles ont limité l'arrivée d'esclaves noirs, à quelques exceptions près comme le sud du Venezuela et le nord de la Colombie.
174
+
175
+ L'entreprise maritime de Colomb est avant tout une affaire commerciale, mais de ce point de vue les découvertes de l'Amiral et de ses hommes ont déçu les espoirs placés en elles. Que ce soit pour les épices ou pour l'or, les bénéfices rapides et importants qui étaient escomptés n'ont pas été au rendez-vous, au moins du vivant de Colomb.
176
+
177
+ Les historiens dressent le portrait d'un marin hors pair, « un des meilleurs navigateurs de tous les temps »[89], ou même « le plus grand marin de tous les temps »[90], mais « piètre politicien »[91]. Les biographes de Colomb, en particulier au XIXe siècle, ont souvent tenté d'expliquer le succès de son entreprise maritime par l'emploi de techniques nouvelles en matière de navigation, évoquant entre autres la boussole, le gouvernail d'étambot et la caravelle[92]. Si Colomb a choisi la caravelle comme navire — type de navire déjà utilisé par les Portugais depuis le début du XVe siècle dans leurs explorations de la côté africaine — c'est en raison de son coût d'armement relativement faible et de son faible tirant d'eau qui permet d'approcher des côtes sans risquer d'échouer[93].
178
+
179
+ Si Colomb est le premier Européen connu à avoir accosté sur des terres rattachées aujourd'hui à l'Amérique, il n'eut aucune idée de l'étendue du continent américain qui s'interposait entre les îles qu'il avait découvertes et les Indes qu'il s'était proposé de rallier. Amerigo Vespucci est le premier navigateur à affirmer avoir découvert un Nouveau Monde qui n'est pas les Indes. Sa découverte est reconnue par les cartographes du Gymnase vosgien, qui publient en 1507 Universalis Cosmographia (aujourd'hui connu sous le nom de planisphère de Waldseemüller), où le nom America figure pour la première fois.
180
+
181
+ De la propre main de Colomb, n'ont été identifiés et recensés que peu de documents : des lettres, des quittances, des annotations dans des ouvrages de sa bibliothèque et des signatures. Tous les autres textes, dont le journal du premier voyage, ne sont que des copies dont le texte n'est pas sûr[94]. Ces différents textes et documents ont tous été traduits en français[95].
182
+
183
+ Il existe cependant un curieux Livre des prophéties, qui est un recueil de prophéties concernant la découverte du Nouveau Monde, écrit par Colomb vers la fin de sa vie[96].
184
+
185
+ Notre connaissance de Colomb, homme de savoir, de livres et de cabinet d'étude, s'appuie aussi sur quatre livres qui lui ont appartenu et qui ont été conservés. Ces livres ne recèlent pas moins de 2 000 annotations portées en marge[97].
186
+
187
+ Les premiers historiens contemporains de Colomb ne se sont pas attardés à le décrire de manière précise. Andrès Bernaldez l'évoque dans son Historia de los Reyes Catolicos, en donnant « une image à la fois édifiante et dramatique […] intéressante certes, mais brossée à très grands traits, sans beaucoup de nuances »[98].
188
+
189
+ Parmi ceux qui ont vécu aux côtés de l'Amiral on recense les livres de Bartolomé de Las Casas, Fernand Colomb et Gonzalo Fernández de Oviedo y Valdés. C'est sur ces publications du XVIe siècle que se sont appuyés en premier lieu tous les travaux historiques postérieurs et c'est grâce à eux qu'il est possible aujourd'hui de reconstituer ce qu'ont été les voyages et expéditions de Colomb.
190
+
191
+ Pierre Martyr d'Anghiera, humaniste de l'Italie du Nord, a livré dans son Orbo Novo dès 1494 le premier témoignage de la découverte[99].
192
+
193
+
194
+
195
+ Il est acquis que Colomb n'a pas été le premier Européen à voyager aux Amériques. Les Vikings ont construit des installations permanentes au Groenland et dans le nord du Canada contemporain entre le Xe et le XIIIe siècle, dans la temporaire Colonisation viking des Amériques.
196
+
197
+ Par ailleurs il existe des indices sérieux sur un précédent voyage vers le Groenland et le Labrador mené par le Portugais João Vaz Corte-Real pour le compte de la couronne du Danemark en 1472-1474, soit environ 20 ans avant Colomb et qui lui permet de localiser une île qu'il nomme Bacalao. Il s'agit peut être de la même expédition que celle menée par Jean Scolvus[100].
198
+
199
+ Cependant, pour des raisons différentes, ces expéditions sont restées confidentielles. Les Vikings ont interrompu leur colonisation, le voyage organisé par le Portugal est resté confidentiel pour éviter la convoitise des autres pays Européens. Le voyage de Colomb a eu une grande publicité et a entraîné l'exploration systématique puis la colonisation des Amériques. Il entraîne des bouleversements dans les routes commerciales avec la notamment la réduction des routes commerciales vers l'Asie via le Moyen Orient : son impact est planétaire.
200
+
201
+ Dans la bande-dessinée uchronique Jour J, la Reconquista n'a pas eu lieu, les Maures sont maîtres de la péninsule Ibérique. N'ayant obtenu la confiance du Conseil du roi de France, il se convertit à l'islam pour augmenter les chances d'obtenir la confiance des dirigeants musulmans de la péninsule Ibérique. Christophe Colomb découvre donc l'Amérique et en prend possession au nom d'Allah et de l'émir de Cordoue.
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+ La Colombie-Britannique (en anglais : British Columbia) ou Colombie britannique[note 1], est une province du Canada, sur la côte Ouest, bordée à l'est par l'Alberta et au nord par le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest. Elle partage aussi deux frontières avec les États-Unis (avec l'État de l'Alaska au nord, et avec ceux de Washington, de l'Idaho et du Montana au sud). La façade océanique suit entièrement le relief des chaînes côtières du Pacifique au-delà desquelles s'étend le plateau intérieur sur les contreforts des Rocheuses. Elle est située dans la région physiographique des cordillères de l'Ouest.
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+ Sa devise est Splendor Sine Occasu (Éclat sans déclin), et ses habitants sont appelés Britanno-Colombiens et Britanno-Colombiennes.
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7
+ La capitale de la Colombie-Britannique est Victoria mais la ville la plus peuplée est Vancouver (2,5 millions d'habitants), la troisième aire urbaine du pays, la métropole la plus peuplée de l'Ouest, et la deuxième plus grande métropole du Nord-Ouest Pacifique. Avec une population estimée à 4 648 055 habitants en 2016[1] et une superficie de 944 735 km2, la Colombie-Britannique est la troisième province la plus peuplée et la cinquième plus grande entité territoriale du pays.
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9
+ L'exploration européenne commence au XVIIIe siècle, la Colombie-Britannique est alors peuplée par diverses tribus nord-amérindiennes. Le territoire est progressivement intégré à l'Amérique du Nord britannique, puis devient la colonie de la Colombie-Britannique en 1858 à la suite de la fusion de plusieurs colonies du Royaume-Uni. Elle se rattache au Canada le 20 juillet 1871, devenant la 6e province de la Confédération.
10
+
11
+ L'économie de la Colombie-Britannique est dynamique, il s'agit en effet de la quatrième province du Canada en termes de produit intérieur brut (PIB)[2]. Elle est principalement basée sur l'exploitation forestière, l'exploitation minière, l'industrie cinématographique[3] et le tourisme. La Colombie-Britannique abrite l'une des plus importantes zones portuaires de la côte Pacifique, qui constitue une route maritime majeure. Bien que moins de 5 % de son territoire soit constitué de terres arables, la province est riche en agriculture (particulièrement dans les vallées Fraser et Okanagan) en raison de son climat doux dans le sud. La Colombie-Britannique bénéficie également d'un important marché de l'immobilier et d'un PIB par habitant supérieur à la moyenne nationale.
12
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13
+ La Colombie-Britannique est la province la plus occidentale du Canada, elle longe la côte Pacifique du Canada. Elle a une forme allongée orientée du sud-est vers le nord-ouest, que l'on peut schématiser par un parallélogramme. Sa partie continentale est située entre les latitudes nord de 49° et de 60° (mais l'extrémité sud de l'île de Vancouver est située à 48°18'), tandis qu'elle s'étend entre les longitudes ouest de 114° et de 139°. Les régions limitrophes sont l'Alaska au nord-ouest, le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest au nord, l'Alberta à l'est, et les États américains de Washington, Idaho et Montana au sud.
14
+
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+ La province est majoritairement dominée par des chaînes montagneuses globalement parallèles à l'axe nord–sud principal de la province, notamment les Rocheuses canadiennes, la chaîne Côtière, la chaîne des Cassiars et la chaîne Columbia. Ces montagnes recouvertes de vastes forêts ont été érigées il y a des dizaines de millions d'années lors de la subduction de la plaque océanique sous la plaque nord-américaine.
16
+
17
+ Dans la partie sud située entre les chaînes montagneuses de l'Ouest et celles de l'Est, se trouve un vaste plateau, le plateau intérieur (Interior Plateau), tandis que le coin nord-est de la province est occupée par des plaines légèrement ondulées dans le prolongement des grandes plaines de l'Alberta et de la Saskatchewan.
18
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+ La côte, très montagneuse, est renommée pour ses nombreux fjords bordés de forêts, qui contribuent à rendre les paysages spectaculaires.
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+
21
+ La Colombie-Britannique est généralement divisée en trois grandes régions :
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+
23
+ Une division un peu plus fine distingue les régions suivantes :
24
+
25
+ Les régions situées dans le Nord ont des hivers froids et neigeux. La région sud de l'île de Vancouver jouit d'un climat tempéré, modéré par le courant de Kuroshio de l'océan Pacifique. À l'intérieur des terres les températures estivales peuvent être plutôt chaudes, puisqu'il existe plusieurs régions semi-arides dans la province, par exemple près des villes d'Osoyoos et de Lillooet. Un endroit unique en Colombie-Britannique s'appelle Sunshine Coast (« La côte ensoleillée »). Les températures les plus élevées enregistrées tournent autour de 43,3 °C.
26
+
27
+ Climat maritime de l'ouest de montagne. En hiver, la côte est régulièrement battue par des tempêtes qui apportent des quantités importantes de pluie et donnent souvent de très forts vents. Un exemple extrême de ce phénomène est la tempête du Columbus Day de 1962.
28
+
29
+ La fleur du cornouiller du Pacifique ou cornouiller de Nutall (en anglais : pacific dogwood) est l'emblème floral de la Colombie-Britannique.
30
+
31
+ La capitale de la Colombie-Britannique est Victoria, située à l'extrémité sud-est de l'île de Vancouver.
32
+ La principale métropole de la province est Vancouver, située au coin sud-ouest du Canada continental.
33
+
34
+ C'est après la fin du dernier réchauffement climatique que les premiers habitants amérindiens s'établirent le long des côtes et dans les vallées de la Colombie-Britannique.
35
+
36
+ Les recherches ont révélé des traces d'habitation remontant à 6 000 à 8 000 ans. Ces populations semi sédentaires profitaient des ressources naturelles de la région : l'eau douce, le gibier, les poissons, les crustacés et les plantes comestibles étaient présents en abondance tandis que les hautes forêts fournissaient le bois nécessaire au feu et à la construction des abris.
37
+
38
+ Ces peuples parlaient de nombreux langages, parmi lesquelles les langues salishennes. Ils avaient développé une culture raffinée dont témoignent les totems richement décorés et la coutume du « potlatch » au cérémonial élaboré[7]. Dans les années 1950, des universitaires canadiens ont réagi en constatant le quasi-anéantissement de l'art des Indiens Haïdas et Kwagu'ł (en). Ils ont demandé à deux vieux maîtres sculpteurs de prendre des apprentis et de leur transmettre leur savoir d'antan. Des écoles ont fleuri. Aujourd'hui, dans le bois ou l'argilite, la cosmogonie indienne s'exprime à travers le totem mais aussi à travers des miniatures. Les collectionneurs du monde entier et les musées sont friands de ces mâts-totems miniatures.
39
+
40
+ Le plus ancien site archéologique connu en Colombie-Britannique est situé au nord-est (région presque arctique) de la Colombie-Britannique. Des fouilles à Charlie Lake Cave, près de Fort St. John dans le district régional de la rivière de la Paix (Peace River Regional District), ont permis de mettre au jour des ossements d'animaux (bisons, corbeaux[8]) associés à des artéfacts d'origine humaine. Les datations ont permis d'estimer que leur ancienneté était comprise entre 10 500 et 8 000 années[9].
41
+
42
+ Le premier voyage documenté d'un Européen dans la région est celui du navigateur espagnol Juan José Pérez Hernández en 1774 qui approcha des côtes de Colombie-Britannique mais sans y aborder. L'année suivante, l'espagnol Juan Francisco de la Bodega y Quadra fut le premier à explorer la région.
43
+ À noter cependant, qu'il est possible que Francis Drake, le navigateur anglais et Juan de Fuca, un pilote grec au service de l'Espagne, aient exploré la région dès le XVIe siècle. Le détroit entre l'île de Vancouver et l'État de Washington porte toujours le nom de Juan de Fuca. James Cook, le navigateur britannique visita les côtes de l'île de Vancouver en 1778, et George Vancouver, qui avait accompagné Cook en 1778, revint en 1792 pour faire une exploration plus détaillée de la région ce qui a déterminé une fois pour toutes qu'aucun passage maritime au sud du détroit de Bering ne permettait l'accès à l'Europe.
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+ Un conflit territorial entre l'Espagne et la Grande-Bretagne pour contrôler la traite des fourrures de loutres de mer, alors très estimées en Chine, fut évité grâce aux Conventions de Nootka. L'Espagne, qui avait établi le Fort San Miguel dans la baie de Nootka se retira de la région, ce qui permit aux Britanniques et aux Américains de se livrer à la traite et à la colonisation[10].
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+ Avant l'établissement en 1846 de la frontière entre les parties américaine et britannique des territoires situés à l'ouest des Rocheuses, la plus grande partie de l'actuelle Colombie-Britannique faisait partie de ce qui était appelé Oregon Country à l'époque, par les Américains[11]. Le traité de l'Oregon fixa cette frontière à la latitude du 49e parallèle jusqu'à l'océan Pacifique.
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49
+ La partie sud du District de Columbia de la Compagnie de la Baie d'Hudson (ou l'Oregon Country comme les Américains l'appelèrent) devint le territoire de l'Oregon, sous la souveraineté des États-Unis, tandis que la partie nord, sous souveraineté britannique, était composée de l'Île de Vancouver en entier qui devint une colonie britannique en 1849, et de la partie correspondant à la Colombie-Britannique continentale actuelle qui n'avait pas de statut officiel et était appelée informellement Nouvelle-Calédonie (à ne pas confondre avec le territoire français du même nom). Cette partie continentale devint une colonie britannique en 1858, sous le nom de British Columbia (traduit en français par « Colombie-Britannique »), en référence au fleuve Columbia qui traverse la province et au « Columbia District » de la CBH. C'est la reine Victoria qui prit la décision finale sur le nom de la colonie. À l'origine, en français, on parlait de la Colombie-Anglaise[12].
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+ Les deux colonies fusionnèrent en 1866 sous le nom de colonie de la Colombie-Britannique.
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+ La région du Cariboo (l'« Intérieur central ») fut l'objet d'une ruée vers l'or en 1862-1865. Cela créa un flux rapide de mineurs et de colons, à peu près 30 000 personnes. Cette période est commémorée dans le « Sentier de la ruée vers l'or » (Harrison-Lillooet Gold Rush Trail) — un ensemble de lieux historiques de Lillooet jusqu'à Barkerville et au-delà. Quelques-unes des villes le long de cette route sont numérotées selon leur distance à Lillooet, dont les plus connues sont « 70 Mile House », « 100 Mile House », « 108 Mile Ranch », et « 150 Mile House ».
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+
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+ Depuis 1871, la Colombie-Britannique est une province de la fédération canadienne, et la Constitution du Canada régule ses relations avec le gouvernement et le parlement fédéral.
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+ Les raisons de la décision des Britanno-Colombiens de se joindre au Canada en 1871 furent nombreuses. Il y avait la peur d'annexion aux États-Unis, la dette écrasante créée par la croissance rapide de la population et le besoin de services gouvernementaux pour les supporter, la fin de la ruée vers l'or et la dépression légère qui l'avait accompagnée.
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+ La Colombie-Britannique devint province du dominion du Canada le 20 juillet 1871, à la suite de la promesse du dominion de construire une ligne de chemin de fer reliant la côte pacifique aux provinces de l'est. Le Canadien Pacifique à travers les montagnes Rocheuses fut difficilement construit entre 1875-1885.
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+ En 1898-1903 la province rétrécit considérablement après que la Dispute de la frontière de l'Alaska attribua le nord-ouest, en particulier la côte, à son voisin septentrional.
62
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63
+ Les relations ethniques furent un peu délicates notamment pendant la Seconde Guerre mondiale lorsque de nombreux résidents d'ascendance japonaise furent dépossédés de leur propriété et internés ou déplacés à l'intérieur de la province après l'attaque contre Pearl Harbor en 1941.
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+
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+ La langue la plus parlée en Colombie-Britannique est l'anglais. Bien qu'il n'y ait pas juridiquement de langue officielle, l'anglais est systématiquement utilisé par les organismes officiels, ce qui lui donne de facto un statut de langue officielle, comme dans la plupart des provinces anglophones.
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+
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+ Le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (en anglais : Francophone Education Authority ou encore School District No 93) est la commission scolaire qui gère, depuis 1995, le réseau des établissements scolaires francophones de cette province. Contrairement aux autres commissions scolaires de la Colombie-Britannique, ce conseil scolaire ne couvre pas une zone géographique spécifique, mais coiffe les écoles fondées uniquement sur la langue française.
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+
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+ En 2011, il est révélé que 296 075 Britanno-Colombiens sont capables de s'exprimer en anglais et en français, et que 1 760 sont capables de s'exprimer en français uniquement[15].
70
+
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+ Les Canadiens français ont participé en grande mesure dans les explorations et au développement de la Colombie-Britannique, grâce au rôle de la Compagnie du Nord-Ouest, de la Compagnie de la Baie d'Hudson et de l'Église catholique dans les Districts de la Nouvelle-Calédonie et Columbia. Six voyageurs Canadien-français accompagnèrent l'explorateur Mackenzie au cours de son expédition à la côte ouest du continent de 1792-1793. Les Sœurs de Sainte-Anne arrivèrent à Victoria en 1845, peu après la construction du fort Victoria, et fondèrent la première école de la colonie. L'école, conservée par le gouvernement provincial, est aujourd'hui le bâtiment le plus ancien de type européen dans la province. Les Sœurs de Sainte-Anne établirent aussi l'hôpital Saint-Joseph, qui est devenu plus tard le Victoria General Hospital. Le premier évêque de l'île de Vancouver, Modeste Demers fit transporter de San Francisco à Victoria une imprimerie utilisée par un Américain pour publier Le Courrier de la Nouvelle-Calédonie pendant quelques semaines en 1858 — le deuxième journal publié en Colombie-Britannique[16]. Un autre ordre religieux français, les Oblats de Marie-Immaculée, fondèrent en 1859 une mission à l’emplacement de ce qui est aujourd'hui la ville de Kelowna. Un autre religieux de l'ordre des Oblats, le Père Fouquet, fonda en 1861 une école résidentielle amérindienne à Mission City avec l'aide des Sœurs de Sainte-Anne. Avant 1858, quand commença la ruée vers l'or, les Canadiens-français formaient la population la plus nombreuse de la partie continentale de ce qui est aujourd'hui la Colombie-Britannique. Après la construction de chemin de fer transcontinental, une petite communauté d'ouvriers francophones s'installa à Hatzic Prairie, non loin de la mission des Oblats à Mission City. En 1910, la communauté francophone de Maillardville fut fondée par des colons québécois dans la région de Coquitlam[17].
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+
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+ Cathédrale anglicane Christ Church de Vancouver.
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+ Eglise orthodoxe russe Holy Trinity à Vancouver.
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+ Eglise baptiste à Vancouver.
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+ Eglise catholique à Yuquot.
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+ Temple bouddhiste à Richmond.
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+ Temple sikh à Vancouver.
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+
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+ L'économie de la Colombie-Britannique est historiquement liée aux ressources naturelles (exploitation forestière, extraction de minéraux, pêche). Cependant, depuis le milieu du XXe siècle, elle s'est considérablement diversifiée en bénéficiant d'une situation géographique privilégiée qui en fait une porte d'entrée vers les zones les plus prospères de l'Asie et l'ouest des États-Unis. L'agriculture n'a jamais joué un rôle important dans l'économie de la province.
88
+
89
+ Le PIB de la Colombie-Britannique s'est élevé à 192 528 millions de dollars canadiens en 2007 (+5,4 % sur un an)[19] et son économie est désormais essentiellement liée aux activités tertiaires.
90
+
91
+ Le taux de chômage s'élevait à 5,1 % en octobre 2008.
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+
93
+ L'exploitation des forêts est une activité économique très importante en Colombie-Britannique
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+
95
+ Depuis le début des années 2000, ce secteur économique est confronté au grave problème de la pullulation de la dendroctone du pin ponderosa qui a déjà détruit des millions de pins tordus, l'essence la plus exploitée dans la province[20]. Le risque économique en jeu s'élève à 20 milliards de dollars canadiens, correspondant à la valeur du bois concerné[21].
96
+
97
+ L'exploitation minière est une des principales activités économiques de la Colombie-Britannique. La valeur totale des minéraux extraits est estimée à 5,7 milliards de dollars canadiens, tandis que les investissements en matière d'exploration se sont élevés à 367 millions de dollars cette même année. À la fin de l'année 2008, il y avait en production huit mines de métaux, neuf de charbon et plus de trente de minéraux industriels[22]. Tout comme l'exploitation minière, la construction est également un secteur économique important.
98
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99
+ En aout 2014, la catastrophe du Mont Polley endommage considérablement la biodiversité. Des milliards de litres d’eaux usées et de boues toxiques se sont déversées dans les lacs et les cours d’eau environnant. La rupture de la digue est survenue malgré un rapport officiel de 2011 alertant le propriétaire de la mine, Imperial Metals, sur la nécessité de trouver une solution durable pour évacuer les eaux usées s’accumulant dans le bassin[23].
100
+
101
+ L'industrie minière possède une influence sur la politique des gouvernements provinciaux. Imperial Metals a versé depuis 2005 plus de 200 000 dollars canadiens au Parti libéral de la Colombie-Britannique. Son principal actionnaire a également organisé en 2013 une soirée privée de collecte de fonds en appui à la campagne de réélection de la Première ministre de Colombie-Britannique, Christy Clark[23].
102
+
103
+ On ne compte plus les œuvres cinématographiques tournées dans cette région. Il suffit de vérifier une mention ou le logo de British Columbia pour s'en rendre compte.
104
+
105
+ Par exemple, c'est en Colombie-Britannique qu'ont eu lieu la plupart des tournages de la série télévisée Stargate SG-1[24]. De nombreuses autres séries ont également été tournées dans la région de Vancouver, comme Dark Angel, Smallville, Supernatural et X-Files. Ainsi que la série télévisée Sanctuary[25] à la fin du générique de la saison 4.
106
+
107
+ La province est connue pour ses paysages montagneux et ses fjords spectaculaires qui constituent le contexte pour une industrie croissante d'aventures en plein air et d'écotourisme.
108
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+ Par son climat, sa beauté et son esprit pionnier très ouvert, la Colombie-Britannique convient à ceux qui cherchent une dernière frontière. Entre Rocheuses et Pacifique, dans les Kootenays ou la vallée de la Similkameen, on trouve disparates et mélangés, des gens de toutes origines : enfants d'exilés russes, réfugiés des mégalopoles, voyageurs échappés d'une Europe surpeuplée, Québécois découvrant avec étonnement une nouvelle dimension de leur propre pays. C'est une population marginale, nomade, voire saisonnière, qui s'installe dans les collines pour six mois ou trois ans, au gré de l'inspiration. Ils vivent dans des tipis à même le sol, dans de vieux bus d'écoliers aménagés ou dans des cabanes bien cachées qui ont déjà reçu plusieurs locataires. Ils se déplacent à pied, à cheval, à skis ou dans de vieilles camionnettes, ne craignant pas les routes en terre.
110
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+ La vallée de l'Okanagan devient une importante zone de vignobles. La station de ski de Whistler dont l'accès routier a été amélioré en vue des JO de 2010 est de niveau international. Les pistes de ski fournissent, l'été, une grande quantité de baies qui font exploser la population d'ours noirs (plus de cent dix mille et une quinzaine de milliers pour les Grizzlis). La municipalité a mis en place des installations comme des poubelles à ouverture spéciale, des clôtures électriques et des groupes de sécurité équipés d'armes à balles en plastiques pour les maintenir hors du périmètre.
112
+
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+ La sea to sky highway, célèbre route touristique qui relie Vancouver et Whistler, deux des sites qui ont accueilli les Jeux olympiques d'hiver de 2010, sera fortement améliorée, équipée d'un réseau de production et de ravitaillement en hydrogène comprenant notamment sept stations-service. Par contre, un chemin de fer en navette n'est pas au programme.
114
+
115
+ Whistler offre un des plus grands domaines hors-piste du monde durant l'hiver ainsi que de nombreux kilomètres de pistes de VTT durant l'été.
116
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117
+ La promotion du tourisme est assurée par Tourism British Columbia (en), qui est une société de la Couronne depuis juin 1997, financée par une taxe sur les chambres d'hôtel de la Colombie-Britannique. Tourism BC a divisé la province en six régions touristiques[26] :
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+ La devise touristique actuelle de la Colombie-Britannique est Super, Natural British Columbia (il s'agit d'une marque déposée).
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+ La Colombie-Britannique abrite sept des 42 parcs nationaux du Canada[27] :
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+ Elle abrite également des lieux de mémoires du Canada :
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125
+ Il existe également de nombreux parcs provinciaux.
126
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127
+ Le Premier ministre actuel de la Colombie-Britannique est John Horgan[28],[29].
128
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129
+ Le premier Premier ministre de la Colombie-Britannique est John Foster McCreight, avocat, qui fut Premier ministre de 1871 à 1872[30].
130
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+ Le Premier ministre néo-démocrate actuel de la Colombie-Britannique, John Horgan.
132
+
133
+ Christy Clark, Première ministre de 2011 à 2017.
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+ L'Assemblée législative de la Colombie-Britannique siège actuellement à Victoria dans un édifice achevé en 1898. Elle a vu le jour en 1871[31].
138
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+ Le lieutenant-gouverneur de Colombie-Britannique est nommé, normalement pour une période de 5 ans, par le gouverneur général et agit de concert avec le Conseil privé de la Reine pour le Canada. Il ou elle représente Sa Majesté au niveau de la Colombie-Britannique. Depuis le 24 avril 2018, la fonction est occupée par Janet Austin (en).
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+
141
+ La Colombie-Britannique est représentée par 42 députés au Parlement du Canada[32] tandis que cinq sénateurs représentent la province au Sénat du Canada[33].
142
+
143
+ Il y a 27 partis politiques selon les données officielles d'Elections BC (en)[34],[35].
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145
+ L'Union des municipalités de Colombie-Britannique a été créée il y a 100 ans pour donner une voix commune aux gouvernements locaux de Colombie-Britannique. Cet organisme offre aux municipalités l’occasion de se réunir, de partager leurs expériences et de se positionner solidairement. Les principaux moyens utilisés pour atteindre ces objectifs sont d'un côté une présentation annuelle et d'un autre une participation active aux activités du gouvernent de Colombie-Britannique. En somme l'Union est un poste d'écoute dans un monde en continuel mouvement[36].
146
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147
+ La Fédération des francophones de Colombie-Britannique se veut représentatif des Franco-Colombiens. Sa mission est de promouvoir, de représenter et de défendre les droits et intérêts des francophones de la Colombie-Britannique en préservant leurs patrimoine linguistique et culturel. La Fédération regroupe 70 000 francophones et 300 000 francophiles[37].
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+ Il y a neuf jours fériés légaux par année, durant lesquels les banques, les magasins d'alcool, la plupart des entreprises et certains commerces sont fermés.
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Le côlon est le segment du gros intestin situé entre le cæcum et le rectum chez les mammifères. Il se dispose en cadre dans la cavité abdominale. Chez l'humain, il mesure environ 1,5 m de long pour 4 cm de diamètre, soit un volume d'environ 1,8 litres.
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+ Le côlon se divise en plusieurs segments :
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+ La notion de côlon droit ne désigne pas le côlon qui est situé à droite, mais le côlon qui est situé avant l'angle splénique, c'est-à-dire le côlon ascendant + le côlon transverse, car ces deux structures dérivent de la même structure embryonnaire : l'intestin moyen.
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+ Bien qu'il existe d'importantes différences entre les côlons de différents organismes, son rôle est principalement de stocker les déchets, de récupérer l'eau, de maintenir l'équilibre hydrique et d'absorber certaines vitamines, telles que la vitamine K.
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+ Avant que le chyme n'atteigne le côlon, presque tous les nutriments et environ 90 % de l'eau auront déjà été absorbés par l'organisme. À ce niveau, certains électrolytes comme le sodium, le magnésium et le chlore, ainsi que les fibres alimentaires restent en place. Alors que le chyme continue son parcours dans le côlon, la majeure partie de l'eau résiduelle est absorbée, puis le chyme se mélange avec le mucus et les bactéries que l'on appelle flore intestinale ou microbiote, et devient alors la matière fécale. Les bactéries cassent certaines fibres pour se nourrir, produisant ainsi de l'acétate, du propionate et du butyrate comme déchets, qui sont à leur tour utilisés comme nutriments par les cellules du côlon. C'est un exemple de relation symbiotique qui fournit une centaine de calories par jour à l'organisme.
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+ Au niveau du côlon, le pH varie entre les limites normales de 4,5 et 7,5 chez l'adulte.
16
+ C'est dans le côlon que l'absorption de l'eau et des électrolytes est sous le contrôle nerveux et hormonal. Le système nerveux contrôle les sécrétions tout le long de la digestion. Le système endocrinien, quant à lui, intervient dans la production d'une hormone, l'aldostérone, qui favorise l'élimination du potassium et l'absorption du sodium.
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+ Le côlon peut être le siège de nombreuses maladies :
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20
+ L'opération chirurgicale qui consiste en l'ablation de cet organe est appelée « colectomie ». Elle peut concerner tout le côlon (colectomie totale), le côlon droit (hémicolectomie droite), le côlon gauche (hémicolectomie gauche), ou un segment du côlon (colectomie segmentaire). Elle peut se conclure par un anus artificiel ou colostomie, ou par une anastomose (raccordement) entre iléon et côlon ou côlon et rectum.
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22
+ La coloscopie ou colonoscopie est l'examen visuel du côlon par l'intermédiaire d'une sonde.
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+ Alexandre Dumas est un nom de personne notamment porté par :
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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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3
+ La colonne vertébrale (aussi échine ou rachis, prononcé rachi) est un empilement d'os articulés appelés vertèbres. Elle est le support du dos des vertébrés, dont elle constitue une synapomorphie. C'est sur la colonne vertébrale que sont fixées les côtes et, quand elles existent, les ceintures scapulaires et thoraciques. Elle abrite la moelle spinale (ou moelle épinière).
4
+
5
+ Chez l'être humain, elle supporte la tête et transmet le poids du corps jusqu'aux articulations de la hanche. Elle est composée, comme chez la plupart des mammifères, de vingt-quatre vertèbres : sept vertèbres cervicales, douze thoraciques et cinq lombaires. Il faut y rajouter cinq vertèbres qui ont fusionné pour donner le sacrum (trois à sept chez les autres tétrapodes) et trois à cinq (selon l'individu) fausses vertèbres fusionnées en un coccyx caudal, structure que l'on trouve aussi chez les singes et certains autres animaux, dont les chevaux. La plupart des autres vertébrés ont un nombre variable de vertèbres caudales qui constituent le squelette axial de la queue. La colonne vertébrale est courbée dans le plan sagittal médian, selon un plan frontal. Elle présente deux courbures primaires (concaves en avant), aussi appelées cyphoses, au niveau des rachis thoracique et sacré, ainsi que deux courbes secondaires (concaves en arrière) appelées lordoses au niveau des rachis cervical et lombaire.
6
+
7
+ Il se compose de sept vertèbres cervicales, dénommées par la lettre C : de C1 à C7. Les deux premières vertèbres cervicales sont très particulières et avec l'os occipital, l'atlas et l'axis forment le craniocervicum, de très grande mobilité.
8
+
9
+ Le rachis cervical supérieur ou « craniocervicum » comporte :
10
+
11
+ Les vertèbres C3-C4-C5-C6-C7 sont dans la continuité de la transition opérée par l'axis.
12
+
13
+ Elles sont composées :
14
+
15
+ Le foramen vertébral est triangulaire (forme définitive du foramen vertébral pour les autres vertèbres du rachis) et laisse passer la moelle spinale.
16
+
17
+ À la face supérieure des processus transverses, on trouve un sillon qui part du corps, passe par le pédicule, puis se finit par le trou de conjugaison. Dans ce sillon, passent les racines nerveuses des nerfs spinaux.
18
+
19
+ C6 et C7 sont des vertèbres cervicales standard, à quelques différences près.
20
+
21
+ Le tubercule antérieur de son processus transverse est plus volumineux que ceux des autres vertèbres cervicales. Il est appelé tubercule carotidien.
22
+
23
+ C7 est une vertèbre de transition entre le rachis cervical et le rachis thoracique.
24
+
25
+ Son processus épineux est unituberculé, très long et très incliné en arrière et en bas. Il représente la limite postéro-inférieure du cou.
26
+
27
+ Elle est aisément palpable sous la peau : en descendant le long de la nuque, c'est la première grosse saillie sous la peau.
28
+
29
+ C'est à cette hauteur que se forme la bosse de bison, qui est une forme de lipodystrophie.
30
+
31
+ Il fait suite au rachis dorsal et précède le rachis sacré.
32
+
33
+ Il se compose de cinq vertèbres sacrées ou sacrales, dénommées par la lettre S : de S1 à S5.
34
+
35
+ Il fait suite au rachis lombal et précède le rachis coccygien.
36
+
37
+ Il est incliné d'environ 45 degrés en arrière.
38
+
39
+ Il forme la partie postérieure du pelvis et en assure ainsi la solidité.
40
+
41
+ Les processus transverses, du fait de cette soudure, ne sont plus distingués et forment une lame osseuse des deux côtés, ce sont les ailes du sacrum.
42
+
43
+ Il en est de même pour les processus épineux qui ne forment plus que de petites bosses à la face postérieure du sacrum.
44
+
45
+ La surface articulaire supérieure de la première vertèbre sacrée S1 forme la tête du sacrum, qui s'articule avec la dernière vertèbre lombaire, L5.
46
+
47
+ Sur les bords du sacrum, dans la partie supérieure, on retrouve une surface articulaire avec l'os iliaque (os coxal), c'est la face articulaire auriculaire (car elle a une forme d'oreille). Elle est tournée vers l'arrière et est en rapport avec son homologue de l'os iliaque pour former l'articulation sacro-iliaque (articulation synoviale, renforcée par des ligaments sacro-iliaques antérieur, postérieur et interosseux). Cette articulation ne permet que très peu de mouvements et transmet le poids du haut du corps aux articulations de la hanche quand la personne se tient debout.
48
+
49
+ Sur les faces antérieure et postérieure, quatre paires de foramens sacraux laissent passer les rameaux ventraux et dorsaux des nerfs spinaux.
50
+
51
+ À la partie distale (inférieure) du sacrum, on retrouve l'articulation sacro-coccygienne, qui l'articule avec le coccyx. C'est une articulation fibreuse ne permettant quasiment aucun mouvement.
52
+
53
+ Chaque vertèbre s'articule avec la vertèbre sus et sous-jacente (sauf l'atlas qui s'articule avec les condyles occipitaux ).
54
+
55
+ Les vertèbres s'unissent par trois articulations :
56
+
57
+ La solidité est assurée par :
58
+
59
+ Les mouvements du rachis sont possibles grâce à l'existence d'un système articulaire complexe, le segment articulaire rachidien, unité fonctionnelle constituée par :
60
+
61
+ Ce segment articulaire permet les mouvements dans un plan, dont l'amplitude est très variable selon l'étage vertébral considéré :
62
+
63
+ Les différences d'amplitude sont dues aux différences anatomiques vertébrales notamment :
64
+
65
+ La colonne vertébrale n'est pas isolée dans l'organisme, elle en est même le pilier et présente à ce titre de nombreux rapports avec les structures environnantes.
66
+
67
+ Outre la vascularisation proprement dite du rachis, il y a le passage de vaisseaux dans ou à proximité directe de la colonne.
68
+
69
+ Elle est une branche de l'artère subclavière (sous-clavière), et monte dans le canal formé par la superposition des foramens transversaires (canal transversaire) au niveau du rachis cervical. Elle s'engage en général dans ce canal au niveau de C6, mais peut y entrer en C7 ou beaucoup plus haut (parfois, elle traverse uniquement trois ou quatre vertèbres). Au niveau de l'atlas, elle se courbe à angle droit et pénètre dans le cerveau par le foramen magnum. Là, elle rejoint l'autre artère vertébrale, formant le tronc basilaire et participe au cercle artériel du cerveau (le polygone de Willis).
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+
71
+ Elle est la continuité de l'aorte et descend le long du rachis thoracique à sa paroi antérieure. Elle est décalée sur la gauche par rapport à l'axe de la colonne et permet ainsi, par exemple, de s'orienter sur une image médicale. Au niveau du rachis lombaire, elle donne les deux artères iliaques communes.
72
+
73
+ C'est l'ensemble formé par l'œsophage et le larynx puis la trachée. Il débute en regard de C4 et se continue jusqu'à T4 (où la trachée se divise en deux bronches). Il est médian, c'est-à-dire qu'il chemine juste devant les corps vertébraux.
74
+
75
+ Le rachis est une zone importante d'insertions musculaires. En effet, il sert d'ancrage aux muscles de la posture et, au niveau du cou, il reçoit une bonne partie des muscles céphalogyres, qui meuvent la tête.
76
+ Principaux muscles ayant des insertions sur la colonne vertébrale :
77
+
78
+ Chez un embryon au stade initial, on verra au niveau dorsal que l'ébauche du système neural est ouverte et est faite de la gouttière neurale à l'origine du système nerveux.
79
+
80
+ En avant de la gouttière neurale va exister la chorde qui régressera partiellement. De part et d'autre, il y a des amas cellulaires nommés somites à l'origine de deux types de structures:
81
+
82
+ La gouttière neurale va se refermer sur la ligne médiane et est d'origine ectodermique (feuillet embryonnaire donnant la peau et le système nerveux). Ceci donnera le tube neural puis le système nerveux central. Le tube est dorsal aux sclérotomes. Ceux-ci vont se diviser en deux. Une vertèbre est la réunion de deux demi sclérotomes inférieurs et de deux demi sclérotomes supérieurs. On a donc la formation d'un noyau cartilagineux, réunion de quatre moitiés de sclérotome.
83
+
84
+ Le sclérotome suivant va donner lieu à une structure nommée le disque intervertébral. Ce disque va permettre à la chorde de persister sous forme de résidu nommé noyau pulpeux au centre du disque comportant en périphérie un anneau fibreux. En dorsal, on a le tube neural qui sera protégé par un arc postérieur et donnera la moelle spinale. Au niveau du rachis, les corps vertébraux émettent des prolongements qui vont se refermer et contenir le tube neural.Ensuite, il y a une ossification de façon centrifuge.
85
+
86
+ Colonne vertébrale.
87
+
88
+ La moelle spinale nichée dans la colonne vertébrale.
89
+
90
+ Le squelette de l'homme en vue dorsale.
91
+
92
+ Liaison de la colonne vertébrale aux muscles alentour.
93
+
94
+ Colonne vertébrale.
95
+
96
+ Chez tous les vertébrés, sauf chez les poissons les plus primitifs, la notochorde (chorde fibrocellulaire axiale spécifique de l'embranchement des Chordés) est remplacée au cours du développement embryonnaire par une colonne vertébrale[1].
97
+
98
+ La colonne vertébrale chez les poissons osseux correspond à l'arête centrale.
99
+
100
+ Les Primates ont une colonne vertébrale modérément incurvée, formée de deux courbures sagittales, l'une cervicale, courte, convexe en avant, l'autre dorso-lombaire, large, convexe en arrière, ce qui explique qu'en station debout le tronc des grands singes penche naturellement en avant et que leur torse est en position instable en avant de leurs hanches. Les hominidés à bipédie obligatoire font exception. Leur bipédie exclusive est marquée, entre autres critères, par la présence de quatre courbures compensatrices (courbure en double S) qui assurent à la fois la verticalité (centre de gravité du corps ramené au niveau de celui de la colonne vertébrale) et la souplesse de la colonne (rôle d'un ressort lors de la marche, la course ou de petits sauts)[2] : une courbure cervicale convexe en avant (lordose cervicale donnant l'aspect creusé du cou), une courbure convexe en arrière (la cyphose dorsale ou thoracique donnant la bosse du dos), une courbure lombaire convexe en avant (la lordose lombaire donnant le creux en bas du dos), une courbure sacrococcygienne convexe en arrière (la cyphose sacrale/coccygienne)[3].
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+ Le Colorado (en anglais : /kɑləˈɹædoʊ/ Écouter[2],[3]) est un État de l'Ouest américain. Sa capitale est Denver, qui forme avec Aurora une métropole de 3 214 218 habitants, soit plus de la moitié de la population de l'État[4],[5]. Le Colorado est surnommé l'« État du centenaire » (the Centennial State) car il a intégré l'Union en 1876, 100 ans après la déclaration d'indépendance des États-Unis.
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7
+ La totalité du territoire coloradien est situé au-dessus de 1 000 mètres d'altitude. La partie est de l'État est occupée par les Grandes Plaines tandis que la partie ouest voit s'élever les montagnes Rocheuses et le plateau du Colorado. Le mont Elbert, point culminant des montagnes Rocheuses, est situé dans l'État comme l'intégralité du parc national de Rocky Mountain et du parc national de Black Canyon of the Gunnison. Il abrite également les plus hautes dunes d'Amérique du Nord, protégées au sein du parc national et réserve des Great Sand Dunes.
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+ Ses habitants sont appelés « Coloradiens » et « Coloradiennes ». Le sud-ouest de l'État comprend les réserves amérindiennes des Utes du Sud et des Utes des Montagnes ainsi que le parc national de Mesa Verde, vestige de la civilisation des Anasazis, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Le tourisme occupe une place importante dans l'économie coloradienne, notamment grâce aux stations de sport d'hiver d'Aspen, de Vail et de Beaver Creek. Le Colorado a accueilli à quatre reprises les championnats du monde de ski alpin.
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+ Depuis une trentaine d'années, le Colorado est à l'avant-garde des politiques environnementales et de développement durable des États-Unis. Avec la Californie, l'Oregon et l'État de Washington, il constitue également l'un des États les plus démocrates de la moitié ouest du pays.
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+ Le nom Colorado signifie « rouge », en espagnol. Il a été utilisé après la découverte d'or dans la région de pic Pikes en raison de son sol de grès rouge. Le Colorado est aussi appelé Colorful Colorado en raison de ses paysages de montagnes, de rivières et de plaines.
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+ À la fin du XVIe siècle, les Espagnols lancent à partir de la Nouvelle-Espagne (Mexique) des expéditions vers le territoire actuel du Colorado. Juan de Humana, Francisco Leiva Bonilla, Juan de Zaldivar, Don Juan de Onate et Juan de Archuleta explorent la région. Au début du XVIIe siècle, Juan de Ulibarri et Pedro de Villasur traversent l'État.
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+ Après la vente de la Louisiane par la France, la moitié orientale du Colorado devient américaine. Il faut attendre la défaite du Mexique en 1848 pour voir le reste de l'État passer sous influence américaine. Alors que Lewis et Clark ont reconnu le nord des montagnes Rocheuses, leur partie méridionale est explorée par le capitaine américain Zebulon Pike au début du XIXe siècle. Mais il faut attendre les années 1850 pour que les premiers établissements permanents deviennent significatifs.
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+ Le territoire actuel du Colorado fut exploré et exploité avant sa création par les Français, les Espagnols et les Américains. Ces aventuriers venaient chercher principalement des fourrures dans les établissements installés le long de l'Arkansas et de la South Platte, comme Fort Pueblo, Fort St. Vrain ou Bent's Fort. Avec la ruée vers l'or de 1859 et l'argent (1879-1893), un grand nombre de colons vint peupler la région de Denver. D'anciennes villes minières furent par la suite abandonnées et devinrent des villes fantômes. D'autres se sont reconverties ou ont prospéré grâce à d'autres activités : Aspen (station de ski), Telluride et Cripple Creek.
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+ En janvier 2014, le Colorado devient le premier État américain à permettre la vente contrôlée de cannabis. Une étude du Marijuana Policy Group publiée en décembre 2016 fait état de ressources fiscales nouvelles de 120 millions de dollars et 18 000 emplois créées[7].
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+ Le Colorado est un État du centre des États-Unis, d'une superficie de 269 620 km2 et peuplé de 5 029 196 habitants (2010). Il est bordé au nord par le Wyoming ; au nord-est par le Nebraska ; à l'est par le Kansas ; au sud par l'Oklahoma et le Nouveau-Mexique ; et à l'ouest par l'Utah.
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+ La capitale du Colorado est Denver, dont l'agglomération concentre la moitié des habitants de l'État.
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+ Le Colorado est le seul État américain qui se trouve entièrement au-dessus de 1 000 mètres. Son point le plus bas est 1 010 m, dans le fleuve Arikaree.
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+ Tout comme ses voisins le Wyoming et l'Utah, le Colorado est délimité selon la loi par des lignes rectilignes et s'apparente ainsi à un rectangle géosphérique ou un trapézoïde isocèle (la frontière nord est plus courte que la frontière sud d'environ 35 km)[8]. En raison de l'absence d'outils de précision à l'époque, tels que les satellites, le traçage des frontières de l'État n'a pas reproduit rigoureusement les lignes rectilignes indiquées par la loi : de fait, celles-ci comportent ainsi 697 côtés[8].
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+ L'organisation du relief d'est en ouest :
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+ L'État du Colorado compte 52 sommets de plus de 4 270 mètres (appelés les 14ers en référence aux sommets de plus de
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+ L'État du Colorado est divisé en 64 comtés[9].
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+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini sept aires métropolitaines et dix aires micropolitaines dans l'État du Colorado[10].
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39
+ En 2010, 93,9 % des Coloradiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 86,3 % dans une aire métropolitaine et 7,6 % dans une aire micropolitaine. L'aire métropolitaine de Denver-Aurora-Lakewood regroupait à elle seule 50,6 % de la population de l'État.
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+
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+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini quatre aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État du Colorado.
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43
+ L'État du Colorado compte 271 municipalités[11], dont 20 de plus de 40 000 habitants.
44
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45
+ Les municipalités de Denver et de Colorado Springs étaient respectivement les 22e et 41e municipalités les plus peuplées des États-Unis en 2013.
46
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47
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population du Colorado à 5 758 736 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 14,51 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 5 029 196 habitants[12]. Depuis 2010, l'État connaît la 4e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis après le Dakota du Nord (7,6 %), le Texas (5,2 %) et l'Utah (5,0 %).
48
+
49
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, le Colorado devrait atteindre une population de 7 458 334 habitants en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, soit une hausse de 47,7 % par rapport à 2010[13].
50
+
51
+ Avec 5 029 196 habitants en 2010, le Colorado était le 22e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 1,63 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le centre du comté de Jefferson[14].
52
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53
+ Avec 18,74 hab./km2 en 2010, le Colorado était le 37e État le plus dense des États-Unis.
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55
+ Le taux d'urbains était de 86,2 % et celui de ruraux de 13,8 %[15].
56
+
57
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 13,2 ‰[16] (12,6 ‰ en 2012[17]) et le taux de mortalité à 6,3 ‰[18] (6,4 ‰ en 2012[19]). L'indice de fécondité était de 1,92 enfants par femme[16] (1,83 en 2012[17]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 5,9 ‰[18] (4,6 ‰ en 2012[19]). La population était composée de 24,37 % de personnes de moins de 18 ans, 9,70 % de personnes entre 18 et 24 ans, 28,35 % de personnes entre 25 et 44 ans, 26,65 % de personnes entre 45 et 64 ans et 10,93 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 36,1 ans[20].
58
+
59
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 239 171) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 107 466) avec un excédent des naissances (213 310) sur les décès (105 844), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 127 485) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 27 533) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 99 952)[21].
60
+
61
+ Selon des estimations de 2013, 90,5 % des Coloradiens étaient nés dans un État fédéré, dont 43,4 % dans l'État du Colorado et 45,7 % dans un autre État (16,6 % dans le Midwest, 12,6 % dans l'Ouest, 10,4 % dans le Sud, 6,2 % dans le Nord-Est), 1,4 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 9,5 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (53,4 % en Amérique latine, 22,7 % en Asie, 14,2 % en Europe, 5,8 % en Afrique, 3,3 % en Amérique du Nord, 0,6 % en Océanie). Parmi ces derniers, 39,5 % étaient naturalisés américain et 60,5 % étaient étrangers[22],[23].
62
+
63
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 180 000 immigrés illégaux, soit 3,5 % de la population[24].
64
+
65
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 81,31 % — 4 089 202 personnes — de Blancs, 4,01 % — 201 737 personnes — de Noirs, 3,43 % — 172 456 personnes — de Métis, 2,76 % — 139 028 personnes — d'Asiatiques (0,50 % de Chinois), 1,11 % — 56 010 personnes — d'Amérindiens, 0,13 % — 6 623 personnes — d'Océaniens et 7,24 % — 364 140 personnes — de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
66
+
67
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (3,16 %), principalement blanche et autre (0,77 %), blanche et amérindienne (0,70 %), blanche et asiatique (0,65 %) et blanche et noire (0,57 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,27 %).
68
+
69
+ Les non-hispaniques représentaient 79,35 % — 3 990 509 personnes — de la population avec 70,01 % — 3 520 793 personnes — de Blancs, 3,75 % — 188 778 personnes — de Noirs, 2,70 % — 135 564 personnes — d'Asiatiques, 2,01 % — 100 847 personnes — de Métis, 0,62 % — 31 244 personnes — d'Amérindiens, 0,11 % — 5 661 personnes — d'Océaniens et 0,15 % — 7 622 personnes — de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 20,65 % — 1 038 687 personnes — de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (15,06 %), d'Espagne (0,83 %) et de Porto Rico (0,46 %)[20].
70
+
71
+ En 2010, l'État du Colorado avait la 7e plus forte proportion d'Hispaniques des États-Unis.
72
+
73
+ L'État comptait également le 8e plus grand nombre d'Hispaniques des États-Unis.
74
+
75
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 79,0 %, dont 69,1 % de Blancs, 3,7 % de Noirs, 2,8 % d'Asiatiques et 2,4 % de Métis, et celle des Hispaniques à 21,0 %[27].
76
+
77
+ Le Colorado connaît depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale, marquée fortement depuis le début des années 1990 en raison notamment d'une immigration importante en provenance du Mexique et de l'Asie, d’un âge médian plus élevé (40,3 ans[28]) que les autres populations (26,5 ans pour les Hispaniques, 32,0 ans pour les Noirs, 34,2 ans pour les Asiatiques[29]), d'une natalité plus faible (10,4 ‰ en 2010) que les autres populations (21,3 ‰ pour les Hispaniques, 13,6 ‰ pour les Noirs, 10,8 ‰ pour les Asiatiques) et d'une augmentation substantielle des unions mixtes.
78
+
79
+ En 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 55,5 % des enfants de moins de 5 ans (32,8 % pour les Hispaniques, 4,4 % pour les Métis, 4,0 % pour les Noirs et 2,5 % pour les Asiatiques) et 55,1 % des enfants de moins de 1 an (33,2 % pour les Hispaniques, 4,7 % pour les Métis, 3,8 % pour les Noirs et 2,2 % pour les Asiatiques)[30].
80
+
81
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, les Blancs non hispaniques constitueront 55,0 % de la population de l’État en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent[13].
82
+
83
+ En 2000, les Coloradiens s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (22,1 %), irlandaise (12,2 %), anglaise (12,0 %), mexicaine (10,5 %), américaine (5,2 %), italienne (4,7 %) et française (3,3 %)[31].
84
+
85
+ L'État avait les 10e plus fortes proportions de personnes d'origine basque et écossaise.
86
+
87
+ L'État abrite la 15e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 91 920 Juifs en 2013 (26 475 en 1971), soit 1,8 % de la population. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Denver-Aurora-Lakewood (71 000) et de Boulder (12 000)[32]. Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés de Denver (4,8 %), Pitkin (4,4 %), Arapahoe (4,3 %), Boulder (4,1 %) et Broomfield (2,5 %).
88
+
89
+ L'État abrite également la 19e communauté arabe des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait 19 740 Arabes en 2013, soit 0,4 % de la population, principalement des Libanais (7 211).
90
+
91
+ L'État abrite enfin la 19e communauté amish des États-Unis. Selon le Young Center for Anabaptist and Pietist Studies[33], l'État comptait 675 Amish en 2013 (0 en 1992) répartis dans 3 implantations[34].
92
+
93
+ L’État abritait en 2013 une population noire assez bigarrée, composée principalement de descendants d’esclaves déportés sur le sol américain entre le début du XVIIe siècle et le début du XIXe siècle (70,9 %) mais aussi d’Africains subsahariens (18,2 %), d’Hispaniques (5,9 %) et de Caribéens non hispaniques (5,0 %).
94
+
95
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estimait le nombre d’Africains subsahariens à 38 124, soit 0,7 % de la population, principalement des Éthiopiens (9 900).
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+ Le nombre de Caribéens non hispaniques était quant à lui estimé à 10 435, soit 0,2 % de la population, principalement des Jamaïcains (6 347) et des Trinidadiens (1 385).
98
+
99
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (72,9 %) et d'Espagne (4,0 %)[35]. Composée à 54,7 % de Blancs, 6,9 % de Métis, 2,4 % d'Amérindiens, 1,2 % de Noirs, 0,3 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 34,3 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 44,2 % des Amérindiens, 41,5 % des Métis, 14,5 % des Océaniens, 13,9 % des Blancs, 6,4 % des Noirs, 2,5 % des Asiatiques et 97,9 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
100
+
101
+ L'État avait la 2e plus forte proportion de personnes originaires d'Espagne (0,83 %), la 6e plus forte proportion de personnes originaires du Mexique (15,06 %) et la 10e plus forte proportion de personnes originaires du Pérou (0,12 %).
102
+
103
+ L'État comptait également les 5e plus grands nombres de personnes originaires du Mexique (757 181) et d'Espagne (41 960).
104
+
105
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Chinois (18,1 %), Viêts (15,0 %), Coréens (14,7 %), Indiens (14,7 %), Philippins (10,4 %) et Japonais (8,0 %)[36].
106
+
107
+ L'État avait la 6e plus forte proportion de Japonais (0,22 %).
108
+
109
+ L'État comptait également le 6e plus grand nombre de Hmongs (3 611) et le 10e plus grand nombre de Japonais (11 097).
110
+
111
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Navajos (10,8 %), Cherokees (6,9 %), Sioux (6,1 %), Amérindiens du Mexique (4,8 %), Apaches (4,6 %) et Utes (4,5 %)[37].
112
+
113
+ Les Océaniens s'identifiaient principalement comme étant Chamorros (26,9 %), Hawaïens (26,9 %), Samoans (16,5 %) et Tongiens (4,0 %).
114
+
115
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (92,2 %), principalement blanche et autre (22,5 %), blanche et amérindienne (20,3 %), blanche et asiatique (19,0 %) et blanche et noire (16,8 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (7,8 %)[38].
116
+
117
+ L'anglais est la langue officielle de l'État depuis 1988. Selon des estimations de 2013, 83,3 % des Coloradiens âgés de plus de 5 ans parlaient anglais à la maison contre 16,7 % une autre langue, dont 11,7 % espagnol ou un créole espagnol, 2,3 % une autre langue indo-européenne (0,5 % allemand, 0,4 % russe, 0,4 français ou un créole français), 2,0 % une langue asiatique ou océanienne (0,4 % chinois, 0,4 % vietnamien, 0,3 % coréen, 0,2 % japonais) et 0,7 % une autre langue (0,2 % arabe)[39],[40].
118
+
119
+ Selon l'United States Conference of Catholics Bishops (USCCB)[42], les catholiques représentaient 14,6 % de la population en 2008.
120
+
121
+ Selon des estimations effectuées par le docteur en Géographie John R. Weeks de l'université d'État de San Diego, l'État comptait 0,6 % de Musulmans en 2000[43].
122
+
123
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 34 % des habitants du Colorado se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 27 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 39 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[44].
124
+
125
+ Le Gouvernement fédéral a défini deux réserves indiennes dans ou en partie dans l'État du Colorado.
126
+
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+ (1 742)
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+ (1 652)
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+
131
+ En 2010, 13 653 Coloradiens résidaient dans une réserve indienne, soit 0,3 % de la population de l'État.
132
+
133
+ La réserve indienne de Southern Ute (12 153 habitants) était la 14e réserve la plus peuplée des États-Unis en 2010.
134
+
135
+ Le Colorado est un État plutôt modéré, de tradition républicaine mais actuellement de plus en plus démocrate. Cette évolution s'explique notamment par l'augmentation de la population hispanique et l'arrivée de jeunes diplômés travaillant dans les nouvelles technologies et originaires de la côte ouest[45].
136
+
137
+ Les bastions démocrates du Colorado sont principalement Denver et la ville universitaire de Boulder. Les banlieues sud de Denver, aisées, et la région de Colorado Springs, évangélique, sont des bastions du Parti républicain. Le reste de l'État, rural, est également favorable aux républicains, à l'exception des villes de sports d'hiver et des régions majoritairement hispaniques du sud de l'État[45].
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+
139
+ Historiquement, l'État penche plutôt vers les républicains lors des élections présidentielles.
140
+
141
+ Le démocrate Franklin Delano Roosevelt remporte cependant l'État en 1932 et 1936, mais y est battu en 1940 et 1944.
142
+
143
+ Par la suite, seuls les démocrates Harry S. Truman (en 1948), Lyndon B. Johnson (en 1964) et Barack Obama (en 2008 et 2012) y obtiennent la majorité absolue des suffrages.
144
+
145
+ En 1992, Bill Clinton arrive en tête des candidats avec 40,13 % des suffrages contre 35,87 % à George Bush et 23,32 % au candidat populiste Ross Perot.
146
+
147
+ En 2004, le président George W. Bush y recueille 51,69 % des voix contre 47,02 % au démocrate John Kerry.
148
+
149
+ Lors de l'élection présidentielle de 2008, le candidat démocrate Barack Obama remporte cet État avec 52,6 % des voix contre le républicain John McCain (45,8 %).
150
+
151
+ En 2012, le président Barack Obama remporte l'État avec 51,49 % des voix contre le républicain Mitt Romney (46,13 %)
152
+
153
+ En 2016, la démocrate Hillary Clinton remporte le Colorado avec 48,2 % des voix face à 43,3 % des voix pour le républicain, Donald Trump[46].
154
+
155
+ Lors de la 115e législature du Congrès (2017-2019), le Colorado est représenté à la Chambre des représentants par quatre républicains et trois démocrates, ainsi que par le démocrate Michael Bennet et le républicain Cory Gardner au Sénat
156
+
157
+ Michael Bennet, sénateur depuis 2009.
158
+
159
+ Cory Gardner, sénateur depuis 2015.
160
+
161
+ Depuis le 9 janvier 2011, le gouverneur du Colorado est le démocrate John Hickenlooper. Il succède à un autre démocrate, Bill Ritter, gouverneur de 2007 à 2011, lui-même successeur du républicain Bill Owens, gouverneur de 1999 à 2007.
162
+
163
+ Lors de la session 2017-2019, l'Assemblée générale du Colorado dite législature est composée d'une Chambre des représentants de 65 membres, dominée par 34 élus démocrates, et d'un Sénat, composé de 35 membres, dont 18 sénateurs républicains et 17 démocrates.
164
+
165
+ En 2006, par 56 % des suffrages, les électeurs votent par référendum une loi interdisant le mariage homosexuel. En 2015, la Cour suprême des États-Unis le légalise cependant au niveau fédéral.
166
+
167
+ Le 6 novembre 2012, le Colorado est un des premiers États américains à se prononcer pour la légalisation du cannabis à titre récréatif et sa distribution contrôlée.
168
+
169
+ Le pouvoir judiciaire du Colorado est composé des tribunaux suivants[47]:
170
+
171
+ Le capitole du Colorado, dont le dôme est couvert d'or.
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+
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+ Le gouverneur du Colorado, John Hickenlooper.
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+ La Cour suprême du Colorado.
176
+
177
+ L'État du Colorado est constitué de 271 municipalités. Elles sont gouvernées selon un des cinq types d'autorité gouvernante municipale accordés par l'État : les home rule cities et towns (régies par leur charte municipale), les statutory cities et towns (régies par la loi) et les deux villes-comtés (Denver et Broomfield).
178
+
179
+ Au milieu du XIXe siècle, l'économie du Colorado décolla grâce aux minerais d'or et d'argent, grâce à l'agriculture puis à l'élevage extensif. Après la Grande Dépression des années 1930, l'État retrouva une certaine prospérité économique avec l'implantation de bases militaires (Colorado Springs) et d'agences fédérales (NOAA, National Institute of Standards and Technology, Institut d'études géologiques des États-Unis). À la suite de l'installation du commandement spatial américain (US Space Command) à Colorado Springs, des industries de pointe telles que Lockheed Martin se sont implantées dans la région.
180
+
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+ Dans la seconde moitié du XXe siècle, l'économie de l'État se diversifia et s'orienta notamment vers les industries de pointe en relation avec des centres de recherche scientifique.
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+
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+ Le tourisme est l'un des principaux moteurs économiques de cet État.
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+ En 2003, le revenu par habitant était de 34 561 dollars (8e rang des États-Unis).
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+ Le Colorado a de nombreux atouts touristiques. Bien desservi par l'aéroport de Denver, il attire notamment par ses stations de ski :
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+ Le Colorado est l'État où se trouve la ville de South Park de la série américaine éponyme.
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+ Le Colorado (en anglais : /kɑləˈɹædoʊ/ Écouter[2],[3]) est un État de l'Ouest américain. Sa capitale est Denver, qui forme avec Aurora une métropole de 3 214 218 habitants, soit plus de la moitié de la population de l'État[4],[5]. Le Colorado est surnommé l'« État du centenaire » (the Centennial State) car il a intégré l'Union en 1876, 100 ans après la déclaration d'indépendance des États-Unis.
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7
+ La totalité du territoire coloradien est situé au-dessus de 1 000 mètres d'altitude. La partie est de l'État est occupée par les Grandes Plaines tandis que la partie ouest voit s'élever les montagnes Rocheuses et le plateau du Colorado. Le mont Elbert, point culminant des montagnes Rocheuses, est situé dans l'État comme l'intégralité du parc national de Rocky Mountain et du parc national de Black Canyon of the Gunnison. Il abrite également les plus hautes dunes d'Amérique du Nord, protégées au sein du parc national et réserve des Great Sand Dunes.
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+ Ses habitants sont appelés « Coloradiens » et « Coloradiennes ». Le sud-ouest de l'État comprend les réserves amérindiennes des Utes du Sud et des Utes des Montagnes ainsi que le parc national de Mesa Verde, vestige de la civilisation des Anasazis, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Le tourisme occupe une place importante dans l'économie coloradienne, notamment grâce aux stations de sport d'hiver d'Aspen, de Vail et de Beaver Creek. Le Colorado a accueilli à quatre reprises les championnats du monde de ski alpin.
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11
+ Depuis une trentaine d'années, le Colorado est à l'avant-garde des politiques environnementales et de développement durable des États-Unis. Avec la Californie, l'Oregon et l'État de Washington, il constitue également l'un des États les plus démocrates de la moitié ouest du pays.
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13
+ Le nom Colorado signifie « rouge », en espagnol. Il a été utilisé après la découverte d'or dans la région de pic Pikes en raison de son sol de grès rouge. Le Colorado est aussi appelé Colorful Colorado en raison de ses paysages de montagnes, de rivières et de plaines.
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+ À la fin du XVIe siècle, les Espagnols lancent à partir de la Nouvelle-Espagne (Mexique) des expéditions vers le territoire actuel du Colorado. Juan de Humana, Francisco Leiva Bonilla, Juan de Zaldivar, Don Juan de Onate et Juan de Archuleta explorent la région. Au début du XVIIe siècle, Juan de Ulibarri et Pedro de Villasur traversent l'État.
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17
+ Après la vente de la Louisiane par la France, la moitié orientale du Colorado devient américaine. Il faut attendre la défaite du Mexique en 1848 pour voir le reste de l'État passer sous influence américaine. Alors que Lewis et Clark ont reconnu le nord des montagnes Rocheuses, leur partie méridionale est explorée par le capitaine américain Zebulon Pike au début du XIXe siècle. Mais il faut attendre les années 1850 pour que les premiers établissements permanents deviennent significatifs.
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+ Le territoire actuel du Colorado fut exploré et exploité avant sa création par les Français, les Espagnols et les Américains. Ces aventuriers venaient chercher principalement des fourrures dans les établissements installés le long de l'Arkansas et de la South Platte, comme Fort Pueblo, Fort St. Vrain ou Bent's Fort. Avec la ruée vers l'or de 1859 et l'argent (1879-1893), un grand nombre de colons vint peupler la région de Denver. D'anciennes villes minières furent par la suite abandonnées et devinrent des villes fantômes. D'autres se sont reconverties ou ont prospéré grâce à d'autres activités : Aspen (station de ski), Telluride et Cripple Creek.
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21
+ En janvier 2014, le Colorado devient le premier État américain à permettre la vente contrôlée de cannabis. Une étude du Marijuana Policy Group publiée en décembre 2016 fait état de ressources fiscales nouvelles de 120 millions de dollars et 18 000 emplois créées[7].
22
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23
+ Le Colorado est un État du centre des États-Unis, d'une superficie de 269 620 km2 et peuplé de 5 029 196 habitants (2010). Il est bordé au nord par le Wyoming ; au nord-est par le Nebraska ; à l'est par le Kansas ; au sud par l'Oklahoma et le Nouveau-Mexique ; et à l'ouest par l'Utah.
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+ La capitale du Colorado est Denver, dont l'agglomération concentre la moitié des habitants de l'État.
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+ Le Colorado est le seul État américain qui se trouve entièrement au-dessus de 1 000 mètres. Son point le plus bas est 1 010 m, dans le fleuve Arikaree.
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29
+ Tout comme ses voisins le Wyoming et l'Utah, le Colorado est délimité selon la loi par des lignes rectilignes et s'apparente ainsi à un rectangle géosphérique ou un trapézoïde isocèle (la frontière nord est plus courte que la frontière sud d'environ 35 km)[8]. En raison de l'absence d'outils de précision à l'époque, tels que les satellites, le traçage des frontières de l'État n'a pas reproduit rigoureusement les lignes rectilignes indiquées par la loi : de fait, celles-ci comportent ainsi 697 côtés[8].
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31
+ L'organisation du relief d'est en ouest :
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33
+ L'État du Colorado compte 52 sommets de plus de 4 270 mètres (appelés les 14ers en référence aux sommets de plus de
34
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35
+ L'État du Colorado est divisé en 64 comtés[9].
36
+
37
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini sept aires métropolitaines et dix aires micropolitaines dans l'État du Colorado[10].
38
+
39
+ En 2010, 93,9 % des Coloradiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 86,3 % dans une aire métropolitaine et 7,6 % dans une aire micropolitaine. L'aire métropolitaine de Denver-Aurora-Lakewood regroupait à elle seule 50,6 % de la population de l'État.
40
+
41
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini quatre aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État du Colorado.
42
+
43
+ L'État du Colorado compte 271 municipalités[11], dont 20 de plus de 40 000 habitants.
44
+
45
+ Les municipalités de Denver et de Colorado Springs étaient respectivement les 22e et 41e municipalités les plus peuplées des États-Unis en 2013.
46
+
47
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population du Colorado à 5 758 736 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 14,51 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 5 029 196 habitants[12]. Depuis 2010, l'État connaît la 4e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis après le Dakota du Nord (7,6 %), le Texas (5,2 %) et l'Utah (5,0 %).
48
+
49
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, le Colorado devrait atteindre une population de 7 458 334 habitants en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, soit une hausse de 47,7 % par rapport à 2010[13].
50
+
51
+ Avec 5 029 196 habitants en 2010, le Colorado était le 22e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 1,63 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le centre du comté de Jefferson[14].
52
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53
+ Avec 18,74 hab./km2 en 2010, le Colorado était le 37e État le plus dense des États-Unis.
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55
+ Le taux d'urbains était de 86,2 % et celui de ruraux de 13,8 %[15].
56
+
57
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 13,2 ‰[16] (12,6 ‰ en 2012[17]) et le taux de mortalité à 6,3 ‰[18] (6,4 ‰ en 2012[19]). L'indice de fécondité était de 1,92 enfants par femme[16] (1,83 en 2012[17]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 5,9 ‰[18] (4,6 ‰ en 2012[19]). La population était composée de 24,37 % de personnes de moins de 18 ans, 9,70 % de personnes entre 18 et 24 ans, 28,35 % de personnes entre 25 et 44 ans, 26,65 % de personnes entre 45 et 64 ans et 10,93 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 36,1 ans[20].
58
+
59
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 239 171) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 107 466) avec un excédent des naissances (213 310) sur les décès (105 844), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 127 485) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 27 533) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 99 952)[21].
60
+
61
+ Selon des estimations de 2013, 90,5 % des Coloradiens étaient nés dans un État fédéré, dont 43,4 % dans l'État du Colorado et 45,7 % dans un autre État (16,6 % dans le Midwest, 12,6 % dans l'Ouest, 10,4 % dans le Sud, 6,2 % dans le Nord-Est), 1,4 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 9,5 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (53,4 % en Amérique latine, 22,7 % en Asie, 14,2 % en Europe, 5,8 % en Afrique, 3,3 % en Amérique du Nord, 0,6 % en Océanie). Parmi ces derniers, 39,5 % étaient naturalisés américain et 60,5 % étaient étrangers[22],[23].
62
+
63
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 180 000 immigrés illégaux, soit 3,5 % de la population[24].
64
+
65
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 81,31 % — 4 089 202 personnes — de Blancs, 4,01 % — 201 737 personnes — de Noirs, 3,43 % — 172 456 personnes — de Métis, 2,76 % — 139 028 personnes — d'Asiatiques (0,50 % de Chinois), 1,11 % — 56 010 personnes — d'Amérindiens, 0,13 % — 6 623 personnes — d'Océaniens et 7,24 % — 364 140 personnes — de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
66
+
67
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (3,16 %), principalement blanche et autre (0,77 %), blanche et amérindienne (0,70 %), blanche et asiatique (0,65 %) et blanche et noire (0,57 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,27 %).
68
+
69
+ Les non-hispaniques représentaient 79,35 % — 3 990 509 personnes — de la population avec 70,01 % — 3 520 793 personnes — de Blancs, 3,75 % — 188 778 personnes — de Noirs, 2,70 % — 135 564 personnes — d'Asiatiques, 2,01 % — 100 847 personnes — de Métis, 0,62 % — 31 244 personnes — d'Amérindiens, 0,11 % — 5 661 personnes — d'Océaniens et 0,15 % — 7 622 personnes — de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 20,65 % — 1 038 687 personnes — de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (15,06 %), d'Espagne (0,83 %) et de Porto Rico (0,46 %)[20].
70
+
71
+ En 2010, l'État du Colorado avait la 7e plus forte proportion d'Hispaniques des États-Unis.
72
+
73
+ L'État comptait également le 8e plus grand nombre d'Hispaniques des États-Unis.
74
+
75
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 79,0 %, dont 69,1 % de Blancs, 3,7 % de Noirs, 2,8 % d'Asiatiques et 2,4 % de Métis, et celle des Hispaniques à 21,0 %[27].
76
+
77
+ Le Colorado connaît depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale, marquée fortement depuis le début des années 1990 en raison notamment d'une immigration importante en provenance du Mexique et de l'Asie, d’un âge médian plus élevé (40,3 ans[28]) que les autres populations (26,5 ans pour les Hispaniques, 32,0 ans pour les Noirs, 34,2 ans pour les Asiatiques[29]), d'une natalité plus faible (10,4 ‰ en 2010) que les autres populations (21,3 ‰ pour les Hispaniques, 13,6 ‰ pour les Noirs, 10,8 ‰ pour les Asiatiques) et d'une augmentation substantielle des unions mixtes.
78
+
79
+ En 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 55,5 % des enfants de moins de 5 ans (32,8 % pour les Hispaniques, 4,4 % pour les Métis, 4,0 % pour les Noirs et 2,5 % pour les Asiatiques) et 55,1 % des enfants de moins de 1 an (33,2 % pour les Hispaniques, 4,7 % pour les Métis, 3,8 % pour les Noirs et 2,2 % pour les Asiatiques)[30].
80
+
81
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, les Blancs non hispaniques constitueront 55,0 % de la population de l’État en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent[13].
82
+
83
+ En 2000, les Coloradiens s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (22,1 %), irlandaise (12,2 %), anglaise (12,0 %), mexicaine (10,5 %), américaine (5,2 %), italienne (4,7 %) et française (3,3 %)[31].
84
+
85
+ L'État avait les 10e plus fortes proportions de personnes d'origine basque et écossaise.
86
+
87
+ L'État abrite la 15e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 91 920 Juifs en 2013 (26 475 en 1971), soit 1,8 % de la population. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Denver-Aurora-Lakewood (71 000) et de Boulder (12 000)[32]. Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés de Denver (4,8 %), Pitkin (4,4 %), Arapahoe (4,3 %), Boulder (4,1 %) et Broomfield (2,5 %).
88
+
89
+ L'État abrite également la 19e communauté arabe des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait 19 740 Arabes en 2013, soit 0,4 % de la population, principalement des Libanais (7 211).
90
+
91
+ L'État abrite enfin la 19e communauté amish des États-Unis. Selon le Young Center for Anabaptist and Pietist Studies[33], l'État comptait 675 Amish en 2013 (0 en 1992) répartis dans 3 implantations[34].
92
+
93
+ L’État abritait en 2013 une population noire assez bigarrée, composée principalement de descendants d’esclaves déportés sur le sol américain entre le début du XVIIe siècle et le début du XIXe siècle (70,9 %) mais aussi d’Africains subsahariens (18,2 %), d’Hispaniques (5,9 %) et de Caribéens non hispaniques (5,0 %).
94
+
95
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estimait le nombre d’Africains subsahariens à 38 124, soit 0,7 % de la population, principalement des Éthiopiens (9 900).
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+ Le nombre de Caribéens non hispaniques était quant à lui estimé à 10 435, soit 0,2 % de la population, principalement des Jamaïcains (6 347) et des Trinidadiens (1 385).
98
+
99
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (72,9 %) et d'Espagne (4,0 %)[35]. Composée à 54,7 % de Blancs, 6,9 % de Métis, 2,4 % d'Amérindiens, 1,2 % de Noirs, 0,3 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 34,3 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 44,2 % des Amérindiens, 41,5 % des Métis, 14,5 % des Océaniens, 13,9 % des Blancs, 6,4 % des Noirs, 2,5 % des Asiatiques et 97,9 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
100
+
101
+ L'État avait la 2e plus forte proportion de personnes originaires d'Espagne (0,83 %), la 6e plus forte proportion de personnes originaires du Mexique (15,06 %) et la 10e plus forte proportion de personnes originaires du Pérou (0,12 %).
102
+
103
+ L'État comptait également les 5e plus grands nombres de personnes originaires du Mexique (757 181) et d'Espagne (41 960).
104
+
105
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Chinois (18,1 %), Viêts (15,0 %), Coréens (14,7 %), Indiens (14,7 %), Philippins (10,4 %) et Japonais (8,0 %)[36].
106
+
107
+ L'État avait la 6e plus forte proportion de Japonais (0,22 %).
108
+
109
+ L'État comptait également le 6e plus grand nombre de Hmongs (3 611) et le 10e plus grand nombre de Japonais (11 097).
110
+
111
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Navajos (10,8 %), Cherokees (6,9 %), Sioux (6,1 %), Amérindiens du Mexique (4,8 %), Apaches (4,6 %) et Utes (4,5 %)[37].
112
+
113
+ Les Océaniens s'identifiaient principalement comme étant Chamorros (26,9 %), Hawaïens (26,9 %), Samoans (16,5 %) et Tongiens (4,0 %).
114
+
115
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (92,2 %), principalement blanche et autre (22,5 %), blanche et amérindienne (20,3 %), blanche et asiatique (19,0 %) et blanche et noire (16,8 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (7,8 %)[38].
116
+
117
+ L'anglais est la langue officielle de l'État depuis 1988. Selon des estimations de 2013, 83,3 % des Coloradiens âgés de plus de 5 ans parlaient anglais à la maison contre 16,7 % une autre langue, dont 11,7 % espagnol ou un créole espagnol, 2,3 % une autre langue indo-européenne (0,5 % allemand, 0,4 % russe, 0,4 français ou un créole français), 2,0 % une langue asiatique ou océanienne (0,4 % chinois, 0,4 % vietnamien, 0,3 % coréen, 0,2 % japonais) et 0,7 % une autre langue (0,2 % arabe)[39],[40].
118
+
119
+ Selon l'United States Conference of Catholics Bishops (USCCB)[42], les catholiques représentaient 14,6 % de la population en 2008.
120
+
121
+ Selon des estimations effectuées par le docteur en Géographie John R. Weeks de l'université d'État de San Diego, l'État comptait 0,6 % de Musulmans en 2000[43].
122
+
123
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 34 % des habitants du Colorado se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 27 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 39 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[44].
124
+
125
+ Le Gouvernement fédéral a défini deux réserves indiennes dans ou en partie dans l'État du Colorado.
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+
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+ (1 742)
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+
129
+ (1 652)
130
+
131
+ En 2010, 13 653 Coloradiens résidaient dans une réserve indienne, soit 0,3 % de la population de l'État.
132
+
133
+ La réserve indienne de Southern Ute (12 153 habitants) était la 14e réserve la plus peuplée des États-Unis en 2010.
134
+
135
+ Le Colorado est un État plutôt modéré, de tradition républicaine mais actuellement de plus en plus démocrate. Cette évolution s'explique notamment par l'augmentation de la population hispanique et l'arrivée de jeunes diplômés travaillant dans les nouvelles technologies et originaires de la côte ouest[45].
136
+
137
+ Les bastions démocrates du Colorado sont principalement Denver et la ville universitaire de Boulder. Les banlieues sud de Denver, aisées, et la région de Colorado Springs, évangélique, sont des bastions du Parti républicain. Le reste de l'État, rural, est également favorable aux républicains, à l'exception des villes de sports d'hiver et des régions majoritairement hispaniques du sud de l'État[45].
138
+
139
+ Historiquement, l'État penche plutôt vers les républicains lors des élections présidentielles.
140
+
141
+ Le démocrate Franklin Delano Roosevelt remporte cependant l'État en 1932 et 1936, mais y est battu en 1940 et 1944.
142
+
143
+ Par la suite, seuls les démocrates Harry S. Truman (en 1948), Lyndon B. Johnson (en 1964) et Barack Obama (en 2008 et 2012) y obtiennent la majorité absolue des suffrages.
144
+
145
+ En 1992, Bill Clinton arrive en tête des candidats avec 40,13 % des suffrages contre 35,87 % à George Bush et 23,32 % au candidat populiste Ross Perot.
146
+
147
+ En 2004, le président George W. Bush y recueille 51,69 % des voix contre 47,02 % au démocrate John Kerry.
148
+
149
+ Lors de l'élection présidentielle de 2008, le candidat démocrate Barack Obama remporte cet État avec 52,6 % des voix contre le républicain John McCain (45,8 %).
150
+
151
+ En 2012, le président Barack Obama remporte l'État avec 51,49 % des voix contre le républicain Mitt Romney (46,13 %)
152
+
153
+ En 2016, la démocrate Hillary Clinton remporte le Colorado avec 48,2 % des voix face à 43,3 % des voix pour le républicain, Donald Trump[46].
154
+
155
+ Lors de la 115e législature du Congrès (2017-2019), le Colorado est représenté à la Chambre des représentants par quatre républicains et trois démocrates, ainsi que par le démocrate Michael Bennet et le républicain Cory Gardner au Sénat
156
+
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+ Michael Bennet, sénateur depuis 2009.
158
+
159
+ Cory Gardner, sénateur depuis 2015.
160
+
161
+ Depuis le 9 janvier 2011, le gouverneur du Colorado est le démocrate John Hickenlooper. Il succède à un autre démocrate, Bill Ritter, gouverneur de 2007 à 2011, lui-même successeur du républicain Bill Owens, gouverneur de 1999 à 2007.
162
+
163
+ Lors de la session 2017-2019, l'Assemblée générale du Colorado dite législature est composée d'une Chambre des représentants de 65 membres, dominée par 34 élus démocrates, et d'un Sénat, composé de 35 membres, dont 18 sénateurs républicains et 17 démocrates.
164
+
165
+ En 2006, par 56 % des suffrages, les électeurs votent par référendum une loi interdisant le mariage homosexuel. En 2015, la Cour suprême des États-Unis le légalise cependant au niveau fédéral.
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+
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+ Le 6 novembre 2012, le Colorado est un des premiers États américains à se prononcer pour la légalisation du cannabis à titre récréatif et sa distribution contrôlée.
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+
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+ Le pouvoir judiciaire du Colorado est composé des tribunaux suivants[47]:
170
+
171
+ Le capitole du Colorado, dont le dôme est couvert d'or.
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+ Le gouverneur du Colorado, John Hickenlooper.
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+ La Cour suprême du Colorado.
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+ L'État du Colorado est constitué de 271 municipalités. Elles sont gouvernées selon un des cinq types d'autorité gouvernante municipale accordés par l'État : les home rule cities et towns (régies par leur charte municipale), les statutory cities et towns (régies par la loi) et les deux villes-comtés (Denver et Broomfield).
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+
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+ Au milieu du XIXe siècle, l'économie du Colorado décolla grâce aux minerais d'or et d'argent, grâce à l'agriculture puis à l'élevage extensif. Après la Grande Dépression des années 1930, l'État retrouva une certaine prospérité économique avec l'implantation de bases militaires (Colorado Springs) et d'agences fédérales (NOAA, National Institute of Standards and Technology, Institut d'études géologiques des États-Unis). À la suite de l'installation du commandement spatial américain (US Space Command) à Colorado Springs, des industries de pointe telles que Lockheed Martin se sont implantées dans la région.
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+ Dans la seconde moitié du XXe siècle, l'économie de l'État se diversifia et s'orienta notamment vers les industries de pointe en relation avec des centres de recherche scientifique.
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+ Le tourisme est l'un des principaux moteurs économiques de cet État.
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+ En 2003, le revenu par habitant était de 34 561 dollars (8e rang des États-Unis).
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+ Le Colorado a de nombreux atouts touristiques. Bien desservi par l'aéroport de Denver, il attire notamment par ses stations de ski :
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+ Le Colorado est l'État où se trouve la ville de South Park de la série américaine éponyme.
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+ Les gladiateurs (du latin gladiatores, de gladius, glaive, signifiant « combattants à l'épée », ou « épéistes ») étaient, dans la Rome antique, des combattants professionnels qui s'affrontaient par paires bien définies, chacun des deux adversaires appartenant à une catégorie appelée armatura, dotée d'une panoplie et de techniques de combat spécifiques.
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+
3
+ L’origine des combats de gladiateurs se retrouve en Italie du sud, où le combat en armes entre membres de la même famille avait pour but d'honorer la mémoire d'un mort. Les plus anciennes représentations de combats rituels en Italie ont été retrouvées en Campanie dans des tombes lucaniennes à Paestum, datées entre 380 et 320 av. J.-C.
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5
+ À Rome, le plus ancien combat de gladiateurs mentionné dans les textes se déroule en 264 av. J.-C. avec trois paires d'esclaves, organisé lors des funérailles de son père par Decimus Junius Brutus sur le Forum Boarium, le marché aux bœufs de Rome, espace à caractère utilitaire et sans prestige situé près de l’extrémité nord du Circus Maximus[1]. Ce combat fut rapidement suivi par de nombreux autres. Ainsi, en 105 av. J.-C., les jeux devinrent publics.
6
+
7
+ Le caractère funèbre de ces affrontements s'effaça progressivement à Rome, où les combattants devinrent des professionnels, qu'il s'agisse d'hommes libres engagés ou d'esclaves. Ces combats, qui se déroulaient dans le cadre d'un amphithéâtre, devinrent le spectacle favori de la foule romaine. Organisés selon des modalités précises, ils pouvaient se terminer par la mort d'un des deux adversaires.
8
+
9
+ Au IVe siècle, ils firent l'objet de restrictions par l'empereur Constantin Ier, mesure sans effet réel avant la fin du IVe siècle. Plus que des interdictions, c'est la répugnance des élites à supporter le poids financier des munera à la suite de l’affaiblissement des villes et de la récession économique qui aurait entraîné la disparition des gladiateurs[2].
10
+
11
+ Les sources pour la connaissance de la gladiature sont relativement abondantes, mais inégalement réparties dans le temps : elles ne manquent pas pour le Haut-empire, mais sont nettement plus rares pour les autres époques. Elles sont de nature diverse : sources littéraires, épigraphiques et iconographiques, mais également, quoique très rares, des artefacts.
12
+
13
+ Les Romains ne nous ont pas laissé, et peut-être n'ont jamais rédigé, de « traité » de gladiature. En compensation, nous disposons de nombreuses sources littéraires, dont le sujet n'est pas la gladiature mais dans lesquelles on peut glaner des informations éparses.
14
+
15
+ L'iconographie est abondante et les supports divers : mosaïques, bas-reliefs, statuettes, peintures, gobelets en verre moulé mais aussi des graffiti ainsi que de nombreux médaillons de lampes à huile. Elle nous renseigne sur la panoplie des gladiateurs ou encore sur leurs techniques de combat et leur évolution.
16
+
17
+ C'est l'épigraphie qui nous permet de découvrir des destins individuels au travers d'inscriptions funéraires riches en renseignements sur l'âge, l'origine, la carrière, la famille d'un gladiateur ou même sa mentalité.
18
+
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+ Les artefacts sont rarissimes. La plupart des pièces d'équipement découvertes l'ont été dans un seul endroit : la caserne des gladiateurs de Pompéi.
20
+
21
+ Il existe deux hypothèses sur l'origine des combats de gladiateurs. Les Anciens étaient unanimes à dire que l'origine des combats de gladiateurs se trouvait chez les Étrusques[3], qui avaient pour coutume de faire des victimes expiatoires parmi les ennemis vaincus, en les faisant s'entre-tuer pour honorer les mânes d'un défunt illustre. Nicolas de Damas affirme que « les Romains ont reçu des Tyrrhéniens l'usage d'organiser des combats singuliers non seulement à l'occasion des fêtes mais aussi en guise de divertissement »[4]. Les spécialistes modernes n'interprètent plus cette phrase pour appuyer l'hypothèse de l'origine étrusque, qui n'est pas corroborée par l'archéologie : pour la plupart d'entre eux, suivant en cela l'archéologue Georges Villes[5], c'est en Italie du sud, en Campanie et chez les Lucaniens, que ces combats sont nés. Les plus anciennes représentations de combats rituels en Italie ont été retrouvées en Campanie dans des tombes lucaniennes à Paestum, datées entre 380 et 320 av. J.-C.[6]. Le caractère funéraire de ces scènes ne fait aucun doute et les joutes de ces « prégladiateurs » sont représentées à côté d'autres jeux tels que des combats de boxe ou des courses de char. Elles ont lieu en présence d'un arbitre et on peut constater, sans autre précision, que le sang coule et qu'un des deux combattants s'est écroulé. Le mot latin munus (pluriel : munera) qui désigne le combat de gladiateurs signifie à l'origine « don » et s'inscrit parfaitement dans ce cadre funéraire.
22
+
23
+ Quoi qu'il en soit, l'origine de la gladiature semble bien se trouver dans une forme adoucie de sacrifice humain accompagnant les funérailles d'un grand personnage, comme cela se passe dans le chant XXIII de l'Iliade, Homère y racontant qu'après l'incinération de Patrocle, Achille organise des jeux funéraires en son honneur qui comporte une hoplomachie (combat en armes), disputée par Diomède et Ajax[7].
24
+
25
+ À Rome, les combats de gladiateurs (munera) perdirent progressivement le caractère funéraire et religieux et cette proto-gladiature devint ambivalente, comme les autres spectacles, le munus sacré devenant un jeu (ludus) profane. La désacralisation des munera conduisit à la professionnalisation de la gladiature : aux IIIe et IIe siècles av. J.-C., on vit ainsi apparaître une gladiature ethnique, où s'affrontent des prisonniers de guerre portant leurs armes nationales (d'abord des Samnites, puis des Gaulois et enfin des Thraces) puis, à partir de 73 (date de la guerre de Spartacus à partir de laquelle les autorités romaines réalisent qu'il est trop dangereux de composer une gladiature avec des esclaves hyper-entraînés) une gladiature technique, où s'affrontent des volontaires constituant de nouvelles catégories de gladiateurs (armaturae) : secutor, rétiaire, mirmillon, etc.[8].
26
+
27
+ On exerça un contrôle rigoureux pour le munus annuel que donnaient les préteurs afin de limiter le montant des sommes engagées. Il fut interdit d'organiser un munus sans autorisation préalable du sénat, d'en donner plus de deux fois par an, ou de faire paraître plus de 120 gladiateurs au cours d'un même spectacle. Les combats de gladiateurs privés passèrent sous le contrôle exclusif de l'État. Seul l'empereur put dépasser les limites fixées. Ainsi Auguste engagea-t-il sous son règne environ 10 000 gladiateurs, soit dix fois le maximum autorisé. Dès la fin du règne d'Auguste, le spectacle de chasse mettant en scène des animaux sauvages (venatio) se trouva associé aux combats de gladiateurs de façon très étroite, et l'on assista désormais à des spectacles complets, appelés munera legitima ou justa (combats réguliers) qui comprenaient des chasses et des combats d'animaux le matin, un intermède à la mi-journée et des combats de gladiateurs l'après-midi[9] : l’intermède de mi-journée, qui correspond au moment des repas, était le moment où des condamnés étaient forcés de combattre des fauves, dépourvus de toute arme ; certains condamnés devaient également s'entretuer. De midi aux heures les plus chaudes de la journée se déroulaient aussi les exécutions des condamnés à mort, le plus souvent accompagnées d'une mise en scène évoquant un mythe ; pour le mythe d’Icare par exemple, on collait au prisonnier des ailes avec de la cire et on le lâchait dans le vide depuis une construction prévue à cet effet.
28
+
29
+ Les combattants deviennent très vite des professionnels. Cette professionnalisation pourrait déjà être effective à la fin du IIIe siècle av. J.-C., si l'on s'en tient à cette phrase de Tite-Live à propos du munus offert par Scipion l'Africain en 206 av. J.-C. : « Les gladiateurs de ce spectacle ne furent pas de ces hommes dont les entrepreneurs forment d'habitude leurs paires, esclaves descendant du plateau de vente, ou hommes libres qui mettent leur sang à prix[10]... », sans qu'on puisse cependant exclure qu'il s'agit d'un anachronisme de la part de l'auteur[11].
30
+
31
+ Ces hommes libres signent un contrat, l'auctoratio. À la fin de la République, le personnage de « l'engagé », l’auctoratus (« celui qui se vend »), fait partie des personnages des atellanes (fables bouffonnes d'origine osque fort prisées à Rome), comme en témoigne une pièce appelée Bucco auctoratus écrite vers 100 av. J.-C. par Lucius Pomponius[11].
32
+
33
+ Cet engagement est soumis par le législateur à une procédure dont l'origine pourrait remonter à la haute époque républicaine, au temps où les puissantes familles (gentes) qui dominaient Rome s'entouraient d'une armée privée[12].
34
+
35
+ Le candidat-gladiateur fait une déclaration appelée professio devant un tribun de la plèbe, qui a sans doute pour but d'éviter que certains ne s'engagent inconsidérément.
36
+
37
+ Ensuite, après avoir signé son contrat dans lequel est précisé la durée du contrat ou le nombre maximum de combats convenus avec le laniste, il prête le serment gladiatorien, dont la formule est conservée dans plusieurs textes[13] et en particulier dans un passage de Pétrone : « Nous lui prêtâmes serment de supporter le feu, les chaînes, les coups, la mort par le fer… Comme des gladiateurs régulièrement engagés, nous consacrons de la façon la plus totale à notre maître, et notre corps et notre vie[14]. » Le nouveau gladiateur reconnaît donc au laniste un droit de torture et d'emprisonnement, en cas de désobéissance ou de manque de combativité.
38
+
39
+ Il reçoit la prime (pretium) prévue dans le contrat. Elle peut être extrêmement modeste, mais également devenir considérable si, par exemple, il s'agit d'un vétéran réputé qui rempile. Lors du munus qui suit l'auctoratio, on frappe le nouveau gladiateur — probablement symboliquement — de verges, manifestant ainsi publiquement qu'il abandonne son statut de citoyen pour celui, infâme, de gladiateur.
40
+
41
+ Si les gladiateurs qui survivaient assez longtemps pour être dégagés des termes du contrat, avaient bien combattu et acquis une renommée suffisante, ils avaient gagné assez d'argent pour s'assurer une vie d'un niveau supérieur et quitter ainsi la pauvreté.
42
+
43
+ La recherche du spectaculaire amena à l'organisation de combats de femmes, attestés par quelques auteurs comme Juvénal, qui se moqua des participantes[15], Suétone[16], Tacite[17] et Pétrone[18], et confirmés par une sculpture d'Halicarnasse représentant deux femmes gladiatrices[19], et une inscription d'Ostie[20]. Les combats de femmes furent interdit en 200 par Septime Sévère[21],[22].
44
+
45
+ Les combattants étaient entraînés dans des écoles de gladiateurs[23], les ludi (singulier : ludus). Ces écoles appartenaient à des lanistes, riches hommes libres propriétaires d'une école, ou à l'empereur via des écoles impériales. Elles étaient dispersées dans l'Empire : dans la péninsule Ibérique (en Bétique et en Tarraconaise), en Gaule narbonnaise (Nîmes, Narbonne, Draguignan, Die), en Europe centrale (Carnuntum, près de Vienne)… Celles d'Aquilée et de Capoue étaient renommées. Dans la moitié orientale de l'Empire, celle d'Ancyre, de Thessalonique, de Pergame et d'Alexandrie étaient également réputées.
46
+
47
+ À côté des ludi privés, à Rome où la préparation des jeux était devenue un monopole de l'empereur, on construisit des écoles impériales. Quatre grandes écoles construites par Domitien[24] étaient implantées à proximité du Colisée : le ludus Magnus, le ludus matutinus, le ludus dacicus et le ludus gallicus. Leur plan était identique, simple et fonctionnel : des cellules d'habitation et de service se déployaient autour d'une aire d'entraînement. La plus célèbre de ces écoles fut le ludus magnus, la grande caserne. Son directeur était un personnage important car, pour la plèbe romaine comme pour l'empereur, l'organisation des spectacles occupait une place de choix dans la vie quotidienne de la cité. Cette charge bien payée (200 000 sesterces) avait les faveurs de l'empereur.
48
+
49
+ À Pompéi, deux casernes de gladiateurs se seraient succédé. La présence de quelque 120 graffitis, probablement gravés par des gladiateurs en souvenir de leurs victoires ou de leurs conquêtes amoureuses, a amené les spécialistes à identifier une demeure connue sous le nom de maison des gladiateurs (V, 5,3) avec une caserne. On estime que 5 à 20 gladiateurs auraient pu y loger[25]. Après que la ville eut été touchée par un tremblement de terre en 62 qui endommagea probablement cet édifice, le quadriportique, situé derrière le mur de scène du théâtre, fut transformé en caserne. On a déduit la fonction du bâtiment des quinze casques ainsi que d'autres pièces défensives, parmi lesquelles des jambières et des épaulières, découverts lors des premières fouilles en 1766. Tous les accès, sauf l'entrée principale, furent condamnés. Des cellules furent créées au rez-de-chaussée et à l'étage, ainsi qu'une immense cuisine, une salle de réunion et un appartement pour le laniste autour de l'aire centrale qui servait de terrain d'entraînement.
50
+
51
+ En 2011, un ludus gladiatorius a été découvert à proximité du grand amphithéâtre de la ville antique de Carnuntum, près de Vienne (Autriche). Le complexe de bâtiments, détecté au radar par les archéologues, est d'une superficie de 2 800 m2, est composé de plusieurs bâtiments entourant une cour intérieure, comprenant une petite arène d'entrainement de 19 m de diamètre[12]. Les cellules des gladiateurs sont de petites pièces individuelles de 5 m2. L'agencement de l'ensemble rappelle le Ludus Magnus de Rome.
52
+
53
+ Suivant le rythme des combats, les gladiateurs voyageaient fréquemment d'un bout à l'autre de l'Empire. Cette mobilité variait suivant les contrats négociés entre les munéraires et les lanistes. Pompéi attirait des gladiateurs venus de toute la Campanie et de Capoue notamment. Ce nomadisme affectait bien entendu le personnel du spectacle dans son ensemble. Les mouvements se faisaient aussi bien de l'Occident vers l'Orient que dans le sens inverse. Beaucoup de gladiateurs grecs ou orientaux furent ainsi engagés dans les combats de gladiateurs en Occident. Des troupes de combattants de l'arène suivaient aussi les empereurs en déplacement : Caligula, en visite à Lyon, donna un munus avec ses propres hommes.
54
+
55
+ Des nombreux types de gladiateurs (armaturæ) sont énumérés dans les textes historiques. Cependant, seulement six composent l'énorme majorité du corpus iconographique connu actuellement :
56
+
57
+ Provocator
58
+
59
+ Thrace
60
+
61
+ Deux Mirmillon
62
+
63
+ Hoplomaque
64
+
65
+ Secutor et Rétiaire.
66
+
67
+ Certains auteurs pensent que le laniste tenait compte des besoins de l'école à un moment donné mais également des aptitudes physiques : les individus plus lourds étant orientés vers une armatura lourde, tandis que les plus légers devenaient rétiaires[26].
68
+
69
+ Selon une théorie développée par des expérimentateurs modernes, suivant le contexte et les qualités du combattant, il aurait existé un cursus : le gladiateur, une fois formé et passé l'étape du provocator, serait dirigé vers une des deux familles, petits boucliers (parmati) ou grands boucliers (scutati). Cette décision serait prise par l'entraîneur (doctor) en accord avec le laniste, comme dans les clubs sportifs modernes. Ce cursus « gladiatorien » serait le suivant :
70
+
71
+ Ainsi, il ne serait par exemple pas possible de devenir rétiaire sans être passé au préalable provocator, puis thrace, puis hoplomaque. Cette hiérarchisation serait la conséquence de l'accroissement du degré technique nécessaire au maniement des panoplies. En effet, les techniques de combats changent suivant les couples de gladiateurs et deviennent de plus en plus complexes. C'est pourquoi un rétiaire serait obligatoirement un gladiateur bien plus expérimenté qu'un thrace.
72
+
73
+ Cette théorie est loin de faire l'unanimité[27].
74
+
75
+ L’onomastique latine traditionnelle (prénom, nom, surnom) sert rarement pour désigner les gladiateurs : ils sont nommés, le plus souvent, par un sobriquet familier à tous les amateurs de munera. Ces noms d'arène font référence aux divinités et aux héros de la mythologie — Hermès, Astyanax, Persée, Cupidon, Ajax, Patrocle, Bellérophon — ou mettent l'accent sur les qualités physiques du gladiateur, la force : Héracléa (« le Costaud »), Ursius (« Fort comme un ours »), la vivacité : Fulgur (« la Foudre »), Polydromos, Okus, Callidromos (« le Rapide »). D'autres évoquent la chance : Faustus (« Le Veinard »), Félix (« L'Heureux »), Victor ou Nicéphoros (« La Victoire »), ou le souvenir d'anciens gladiateurs vedettes, tel Columbus de Nîmes, qui portait le nom d'un héros de l'arène sous le règne de Caligula. D'autres, enfin, doivent leur sobriquet à leur prestance : Ametystus, Beryllus (« brillant », « d'un éclat précieux »), « Narcissos » ou « Callimorphos » (« Le Bien Bâti »).
76
+
77
+ Le gladiateur surnommé Astyanax était un poursuivant (secutor). Il existe une mosaïque datant du IVe siècle qui le montre, entre autres scènes, combattant durant l'entraînement contre un rétiaire du nom de Kalendio. Le plus célèbre des gladiateurs, Spartacus, ne semble pas avoir porté de surnom : Spartacus est simplement la forme latinisée d'un nom thrace que l'on connaît sous plusieurs formes : Spartokos ou Spardokos.
78
+
79
+ Après son entrée au ludus, de sa formation — dont on ignore la durée[28] — jusqu'à son premier combat, le nouveau gladiateur était un tiro (pluriel tirones) (littéralement : recrue, conscrit, novice, apprenti). Un nombre élevé de tirones laissaient leur vie dans ce premier combat : plus de 25 % des gladiateurs mentionnés sur une inscription de Venosa[29]. S'il survivait au premier combat, le gladiateur commençait à s'élever dans la hiérarchie à l'intérieur de chaque armatura. La première attestation de ce genre de grades date du Ier siècle.
80
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+ Au sommet se trouvait le primus (c'est-à-dire premier) palus (pluriel pali). L'origine du mot palus semble argotique, le palus désignant le poteau de bois de deux mètres fiché en terre au centre de la cour et contre lequel les gladiateurs s'entraînaient avec la rudis (it), l'épée de bois et le bouclier d'osier. Les chercheurs ont longtemps cru qu'il existait quatre de ces grades (primus, secundus, tertius, quartus)[30]. Une inscription découverte à Aphrodisias mentionne cependant un huitième palus. Contrairement à une idée répandue, les gladiateurs ne s'affrontent lors des munera que trois à cinq fois dans l'année, si bien que l'obtention de ces grades est lente mais son expérience lui épargne la mort. Il a été estimé que sous Auguste, chaque gladiateur risquait une fois sur dix d’être égorgé, ce qui explique que le citoyen pauvre choisisse cette carrière plutôt que celle de soldat : mieux payé (en cas de victoires), restant près de ses proches et assuré d'un combat loyal un contre un, le sort du gladiateur pouvait sembler enviable[31].
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+ Des inscriptions détaillent souvent le palmarès des meilleurs gladiateurs. Maximus, du ludus impérial de Capoue, dans la première moitié du Ier siècle, fut 40 fois vainqueur et obtint 36 couronnes[32]. Les combattants méritants pouvaient être récompensés par un affranchissement : les gladiateurs libérés étaient alors dégagés de leur obligation de combattre. Cette libération s'accompagnait de l'octroi symbolique d'une rudis, une baguette d'environ 1 m de long. Ils devenaient alors des rudiarii.
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+ Certains, devenus riches, se transformaient en notables, propriétaires d'une belle maison de campagne tandis que leurs fils cherchaient à occuper au théâtre les places des chevaliers[33]. Mais ces carrières au dénouement heureux étaient l'exception : d'après les épitaphes, l'âge moyen du décès des gladiateurs était situé entre 20 et 30 ans. Il existe quelques situations exceptionnelles : une stèle du musée archéologique d'Istanbul montre deux gladiateurs, Néôn et Philémôn, réformés sans doute pour des raisons de santé[34].
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+ Les gladiateurs les plus talentueux jouissaient d'une immense popularité : un thrace surnommé Suspirium Puellarum, « le soupir des jeunes filles » mettait en transe les femmes de Pompéi. Les nombreux graffitis qui mettent en scène les acteurs de l'arène témoignent aussi de cet engouement. Dans l'une de ses Satires, le poète Juvénal a raillé ces passions incontrôlées : Epia, une épouse de sénateur, abandonna son notable de mari pour suivre un aventurier, Sergiolus, un gladiateur charismatique, malgré son bras tailladé, son nez cassé et son œil poché et l'accompagna jusqu'en Égypte[35].
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+ Les gladiateurs commencent par saluer l'éditeur, qui exerce la présidence du munus, une fonction qui l'amène à prendre des décisions importantes. Les auteurs modernes pensent que l'éditeur procède à ce moment à l'examen préalable des armes. Des membres du personnel préparent le feu, les verges et les fouets, qui servent à rappeler à l'ordre un gladiateur qui manquerait d'ardeur au combat. L'arbitre, que l'on appelle rudis en latin d'après la baguette qui lui permet d'intervenir pendant le combat, donne quelques instructions aux combattants qui se livrent à un ultime échauffement.
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+ L'éditeur donne le signal (signum pugnæ) et les combats commencent. Ils sont accompagnés de musique. L'orchestre, qui joue de la trompette (tuba en latin) et du cor (cornu en latin), est installé dans l'arène. L'emploi d'un orgue hydraulique est mentionné pour la première fois sous Néron.
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+ Il est impossible de parler de phases d'un combat[36]. Des expériences menées en 2004 par le Dr Gauthier ont montré que le principal problème physiologique du gladiateur pendant le combat est d'ordre respiratoire. La durée moyenne d'un combat au cours de ces expérimentations était de 4 minutes et quarante secondes et le combat risque de s'arrêter par hypoxie[37]. Des pauses sont cependant ménagées au cours du combat, pour que les gladiateurs puissent se rafraîchir, recevoir des soins ou réajuster leur panoplie. Lors d'un combat fameux entre Priscus et Verus, l'empereur Titus leur fait apporter plusieurs fois des présents et des vivres[38].
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+ Dans la pratique, le combat se poursuit jusqu'à ce que l'un des deux adversaires ne soit plus capable de continuer, soit qu'il soit mort, soit qu'il soit gravement blessé, soit qu'il soit épuisé. Cette troisième possibilité est la plus fréquente. Le combat se déroule ad digitum, c'est-à-dire jusqu'à ce que le gladiateur épuisé lève le doigt pour signaler qu'il ne peut plus poursuivre le combat. Il demande alors sa missio, c'est-à-dire qu'il demande à être épargné bien qu'il soit vaincu. Il existe des combats où on décide dès le départ qu'ils sont sine missione, c'est-à-dire sans missio, où le vaincu n'a pas le droit de réclamer sa grâce. Auguste interdit ce type de combat[39], mais on ne sait pas dans quelle mesure cette interdiction est respectée. Dans certains cas, lorsque les deux combattants sont de force égale et que le combat se poursuit sans issue, on peut les renvoyer stantes missi, c'est-à-dire qu'au moment d'être renvoyés, ils sont encore debout tous les deux. Le dernier mot revient de toute façon à l'éditeur qui peut faire savoir aux gladiateurs qu'ils doivent continuer le combat en faisant exhiber une pancarte « Perserverate », c'est-à-dire « continuez ». Si le combat dure trop longtemps, l'éditeur peut exiger que les gladiateurs se battent sans bouclier[40].
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+ Dans les cas les plus fréquents le gladiateur demande sa missio en levant la main ou un doigt de cette main[41]. Il existe des cas où, par fierté professionnelle, des gladiateurs qui auraient sans doute obtenu leur grâce, s'y refusent et choisissent de combattre jusqu'au bout. Sénèque rapporte un cas de ce genre : celui d'un gladiateur blessé, se retournant vers la foule qui demandait sa grâce pour son courage, en faisant signe du bras qu'il n'avait rien fait et qu'il ne souhaitait pas qu'on intervienne en sa faveur[42].
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+ Les nombreuses inscriptions funéraires faisant référence aux gladiateurs permettent d'approcher leur entourage et le cadre de leur vie privée. Beaucoup de combattants vivaient avec une femme et des enfants, comme le sécutor Urbicus. Elles sont souvent à l'origine des épitaphes. Lorsque le nomadisme de la profession interdisait toute vie familiale, les amis rendaient parfois des honneurs funèbres au gladiateur mort au combat.
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+ Certaines confréries de chasseurs ou de gladiateurs étaient unies par un culte commun. Ces confréries (sodalitates) veillaient aux funérailles de chacun de leurs membres. Les liens de solidarité ainsi créés étaient plus forts que les rapports professionnels existant au sein des familiae. On connaît l'existence de collèges de ce type en Narbonnaise (près de Die), mais aussi à Rome : au Ier siècle, le rétiaire T. Claudius Firmus appartenait à une sodalité du Ludus Magnus[43]. Commode favorisa ces associations, notamment par ses rapports étroits avec le collège des Silvani Aureliani, qu'une inscription trouvée en 1755 près de Rome nous fait connaître[44]. Cette confrérie comprenait 32 gladiateurs divisés en trois décuries, et un groupe de deux. La première rassemblait des vétérans de condition servile ; la deuxième mêlait à des débutants (tirones), un armurier, un vétéran et un masseur ; la troisième réunissait exclusivement des tirones ; dans la quatrième, enfin, se trouvaient un paegniarius et un thrace.
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+ Ces sodalitates, auxquelles étaient attachés un emblème et un chiffre, se développèrent surtout parmi les venatores d'Afrique proconsulaire. Le croissant sur hampe et le chiffre III étaient les signes distinctifs des Telegenii, dont quatre membres sont représentés sur la mosaïque de Smirat. Depuis les recherches d'A. Beschaouch, on connaît plusieurs autres associations de venatores en Afrique romaine.
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+ À ses lointaines origines, le munus était lié au rituel funéraire et, bien que l'évolution se fût faite dans le sens d'une laïcisation, son caractère religieux n'a jamais disparu. Dans la mesure où ils exigeaient du sang versé, les munera sont restés, plus encore que les autres ludi, attachés au culte des divinités infernales.
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+ « Il faut maintenant dire en peu de mots pourquoi les généraux qui partaient pour une expédition avaient coutume de donner des combats de gladiateurs et le spectacle de grandes chasses. Suivant quelques auteurs, les anciens avaient imaginé cet usage pour détourner sur l'ennemi la colère céleste, convaincus que le sang de citoyens, versé, comme celui des victimes, dans ces luttes imitées de la guerre, suffirait pour en rassasier Némésis, c'est-à-dire la fortune des batailles[45]. »
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+ Dans plusieurs amphithéâtres, des petites chapelles qui communiquaient avec l'arène servaient aux dévotions précédant les combats. Très souvent, les sacella étaient consacrées à Némésis : c'est le cas à Mérida, à Tarragone, à Italica (Espagne), à Carnuntum (Autriche) où les deux amphithéâtres - civil et militaire - possédaient chacun une chapelle placée sous la protection de la déesse.
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+ Les stèles funéraires apportent aussi leur témoignage sur l'importance de ce culte parmi le monde de l’arène : le rétiaire Glaucus, mort à Vérone au cours de son huitième combat, reproche à la déesse de l'avoir trahi ; tandis que Lèotes, primus palus, à Halicarnasse, lui offre bijoux et vêtements.
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+ Hercule, dieu des combattants athlétiques et intrépides, était lui aussi souvent invoqué par les gladiateurs. Avant de se retirer à la campagne, le gladiateur libéré Veianus suspendit ses armes à un pilier du temple d'Hercule[46]. Nous savons par Tertullien que Mars et Diane présidaient également aux duels et aux chasses[47] : le dieu de la guerre veillait aussi sur les gladiateurs dont le métier était proche de celui des soldats, de même que Diane, déesse de la chasse, assurait sa protection aux chasseurs de l'amphithéâtre.
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+ Pour s'assurer la victoire, les gladiateurs n'hésitaient pas à recourir à la magie. Une pratique connue sous le nom de defixio consistait à graver des textes de malédiction sur des lamelles de plomb enroulées sur elles-mêmes puis à les enterrer[48]. Dans les sous-sols de l'arène de Carthage ont été découverts les documents les plus significatifs : 55 de ces lamelles étaient déposées auprès des cadavres pour mieux déchaîner les divinités maléfiques contre les gladiateurs en activité, contre Gallicus, par exemple :
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+ « Pour qu'il ne puisse tuer ni l'ours, ni le taureau, mais qu'il soit tué par eux… qu'il soit blessé, tué, exterminé ! ». Ou contre Marussus pour « qu'il succombe aux morsures des fauves, des taureaux, des sangliers et des lions ! » Ces rites de magie noire se déroulaient aussi à Trêves. Les démons étaient d'ailleurs particulièrement sensibles au sang de l’arène : Apulée rapporte que la magicienne Pamphile utilisait celui des écorchés et des gladiateurs pour la préparation de ses philtres[49].
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+ Lors d'une exécution, le gladiateur dirigeait la lame vers le centre de la cage thoracique, atteignant directement le cœur. Le professeur Groschmidt a noté que les blessures causées durant le combat (fractures et autres atteintes osseuses, plaies) étaient parfaitement soignées, ce qui indique que les gladiateurs jouissaient de soins d'excellente qualité.
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+ Plusieurs épigrammes du poète Luxorius, qui composa notamment au début du VIe siècle une épitaphe en l'honneur d'Olympius, un jeune bestiaire, prouvent la survie de la gladiature à Carthage[53],[54], alors sous domination vandale.
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+ La formule « Ave Caesar, morituri te salutant. » pouvant être traduite par « Avé César, ceux qui vont mourir te saluent » n'était pas prononcée de façon rituelle par les gladiateurs avant de combattre à mort. En réalité cette phrase, authentique, a été prononcée vers 52 par des soldats condamnés pour faute grave, devant se battre à mort lors d'une naumachie organisée par l'empereur Claude (-10 – 54) afin de fêter la fin des travaux d’assèchement du lac Fucin[56].
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+ Les combats se sont avérés être en réalité infiniment moins mortels et cruels que le montrent les films cinématographiques (péplums). Ballet, Bazin et Vranceanu (2012, 2013) démontrent que, in fine, des stratégies coopératives semblent émerger dans l'arène. Cette coopération correspondait aux situations de professionnalisation des gladiateurs issues d'écoles de gladiature, considérés comme des sportifs de haut niveau et comme un investissement de valeur, leur entraînement durant des années[57]. Certes, les combats étaient sanglants et violents, mais pas si éloignés que cela des pratiques sportives actuelles (catch), d'autant plus qu'il arrivait que les gladiateurs combattaient parfois avec des armes non tranchantes (glaives en plomb, armes mouchetées)[58],[59]. Les combats étaient ainsi très codifiés, et suivaient une règle avancée par l'arbitre du jeu (summa rudis) et son second (secunda rudis), ainsi que par la sentence édictée par le juge-arbitre (munerarius). La férocité des combats n'était souvent qu'apparente, car ces derniers respectaient une complexité. Il s'agissait avant tout de livrer un spectacle de qualité devant un public averti, empreint d’esthétisme, et non pas une mise à mort, la logique d'un combat étant de mettre en scène la « reddition » et le « sacrifice » du vaincu[60].
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+
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+ Il en ressort que la motivation des combattants était la richesse et la gloire, mais à condition d'assurer un « beau » spectacle. La finalité des affrontements n'était pas de tuer, mais de provoquer des blessures conduisant à l'abandon. Il y a donc une réelle coopération au sein des gladiateurs (et les risques de décès restaient très limités). « Ces règles de coopération, tout en réduisant la probabilité de mort dans l'arène, permettaient de renforcer la qualité du spectacle, et de fait, délimitaient le champ de la concurrence pour qu'elle soit durable », c'est-à-dire en évitant « la disparition par mort de trop de concurrents. [...] L'issue coopérative peut ainsi être assimilée à un équilibre de Nash » (Ballet, Bazin et Vranceanu, 2013). De plus, il a existé des périodes où la mise à mort est interdite. Il a été ainsi estimé que sous l'empereur Auguste, un gladiateur meurt, en moyenne, à son dixième duel (le nombre de victimes lors d'un spectacle s'élevant ainsi à 10 %)[59].
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+ L'arrêt du combat se fait par le vaincu ou l'arbitre qui lève le bras[61]. Le signal de la mort est décidé par l'éditeur des jeux, suivant l'avis du public. Les gestes du pouce, rendus célèbres par le tableau de Gérôme, que le pouce soit tourné vers le bas pour demander la mort d'un gladiateur vaincu, ou vers le haut pour demander sa grâce, et que l'on retrouve dans la plupart des ouvrages de vulgarisation sur le sujet, font cependant l'objet d'interprétations différentes : les textes de l'Antiquité, ceux de Juvénal[62] et de l'auteur chrétien Prudence en particulier[63], évoquent bien le peuple en train d'ordonner la mort d'un gladiateur « en renversant le pouce » (en latin : verso pollice) ; mais certains latinistes interprètent plutôt ces deux mots comme « le pouce tendu », voire « le doigt pointé » vers le gladiateur qu'on voulait voir mourir et il est difficile d'imaginer l'éditeur des jeux dans de grandes arènes pouvant décompter les gens tournant le pouce vers le haut ou vers le bas[64]. Le signe de mort, bien plus visible de tous, était peut-être un ou plusieurs doigts tendus (symbole de la lame blanche, de la mort) vers le vaincu ou un geste différent selon les arènes tandis que le signe de grâce, selon un texte de Martial[65] interprété par Éric Teyssier, serait des tissus (mouchoir, foulard) agités par les spectateurs[66].
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+
131
+ Contrairement à certaines idées reçues, le régime alimentaire des gladiateurs était principalement végétarien[67] ; surnommés « mangeurs d'orge », leur repas était principalement composé de céréales, sans viande et de « boissons aux cendres »[68].
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+ Au cinéma, le genre du péplum désigne les films dont l'action se situe historiquement dans l'Antiquité et notamment celle de la Rome antique.
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+ De nombreux péplums ont mis en scène la vie quotidienne des gladiateurs et ont reconstitué leurs combats dans l'arène. Parmi les plus connus, on peut citer Spartacus (de Stanley Kubrick, sorti en 1960), Barabbas (de Richard Fleischer, sorti en 1961), Le Fils de Spartacus (de Sergio Corbucci, sorti en 1962), Gladiator (de Ridley Scott, sorti en 2000), ou encore la série télévisée Spartacus : Le Sang des gladiateurs (de Steven S. DeKnight, Robert Tapert et Sam Raimi, diffusée en 2010).
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+ Des documentaires ont également été consacrés au sujet, comme Gladiateurs, docufiction franco-britannique diffusé en 2004 et inspiré de la vie du gladiateur Verus.
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+ On appelle combustible fossile tous les combustibles riches en carbone — essentiellement des hydrocarbures — issus de la méthanisation d'êtres vivants morts et enfouis dans le sol depuis plusieurs millions d’années, jusqu’à parfois 650 millions d’années[1]. Il s’agit du pétrole, du charbon, de la tourbe et du gaz naturel. Parmi ces derniers, le méthane (CH4) présente le rapport H/C le plus élevé, alors que l’anthracite et certaines houilles sont composés de carbone presque pur.
2
+
3
+ Ces sources d'énergie ne sont pas renouvelables car elles demandent des millions d'années pour se constituer et qu'elles sont utilisées beaucoup plus rapidement que le temps nécessaire pour recréer des réserves. L’utilisation de combustibles fossiles a plus que doublé depuis les années 1970[2].
4
+
5
+ Les combustibles fossiles représentaient en 2002 environ 80 % des 10 078 MTep d'énergie consommée dans le monde. Ils sont généralement classés en deux grandes catégories :
6
+
7
+ Les combustibles fossiles conventionnels représentent la quasi-totalité de la consommation actuelle d’énergies fossiles.
8
+
9
+ Parmi les combustibles fossiles non conventionnels, on peut citer :
10
+
11
+ Les réserves prouvées de combustibles fossiles dans le monde au 1er janvier 2013 sont les suivantes (entre parenthèses, les 3 premiers pays du monde en termes de réserves pour chaque catégorie) :
12
+
13
+ Les ressources sont inégalement réparties à l'échelle planétaire. Pour le pétrole, les 3 pays les mieux dotés possèdent 45 % des réserves mondiales totales, et les 20 premiers pays plus de 95 %[4]. En ce qui concerne le gaz, les 20 premiers pays détiennent plus de 91 % des réserves prouvées[5]. Finalement, environ 60 % des réserves de charbon sont détenues par 3 pays[6].
14
+
15
+ Aujourd'hui (année 2018), l’utilisation par l’humanité de quantités considérables de combustibles fossiles est à l’origine d’un déséquilibre important du cycle du carbone, ce qui provoque une augmentation de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère terrestre et, par voie de conséquence, entraîne des changements climatiques.
16
+
17
+ Les réserves de combustibles fossiles de la planète se renouvellent bien plus lentement que leur vitesse de consommation actuelle, ce qui a laissé présager leur épuisement au cours des prochaines décennies. Pour donner un ordre de grandeur de la vitesse d’utilisation des combustibles fossiles, on considère que, au rythme actuel, l’humanité aura épuisé en moins de 200 ans les réserves accumulées pendant plusieurs centaines de millions d’années (pour fixer les idées, on prendra 200 millions d’années, sachant que le carbonifère dura environ 60 millions d’années[pourquoi ?]). On constate ainsi que l’humanité épuise les réserves de combustibles fossiles environ un million de fois plus vite que ce que la nature a mis pour les constituer.
18
+
19
+ La théorie du pic pétrolier (ou de pic de Hubbert), popularisée au début des années 2000, prédisait la survenue sous quelques années du moment où la production mondiale de pétrole plafonnerait et commencerait à décliner en raison d'un épuisement des ressources disponibles. Ces prédictions ont cependant été rendues caduques à la suite de la crise économique de 2008, qui a entraîné un affaiblissement de la demande mondiale. L'entrée en exploitation du pétrole de schiste aux États-Unis et dans d'autres pays à partir de 2010 a quant à elle contribué à étendre les réserves exploitables, repoussant d'autant la perspective d'un épuisement du pétrole. En 2014, l'Agence internationale de l'énergie prévoyait une hausse de 15 % de la production mondiale de pétrole d'ici 2040, en fonction d'arbitrages opérés par les pays de l'OPEP[7].
20
+
21
+ La part des énergies fossiles dans le mix énergétique mondial devrait passer de 82 % en 2014 à 75 % en 2040, au profit d'une progression des énergies renouvelables[8].
22
+
23
+ En novembre 2019, la Banque européenne d'investissement (BEI) annonce la fin de ses financements de projets énergétiques en lien avec les énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz) à partir de 2022[9]. Cette annonce fait suite à d'autres engagements semblables comme celui du fonds souverain norvégien[10],[11].
24
+
25
+ La Chine et quelques pays continuent à fortement soutenir le développement du charbon.
26
+
27
+ Le gaz de schiste a connu un fort développement aux États-Unis, mais pourrait connaitre un ralentissement en raison des impacts environnementaux des techniques de fracturation hydraulique et des fluides de fracturation nécessaires pour extraire ce gaz des couches de schiste compact.
28
+
29
+ En 2013, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publie un premier inventaire de la « fiscalité noire », c'est-à-dire des soutiens aux énergies fossiles accordés par les 34 pays-membres de cette institution ; de même qu'un inventaire des « effets des taux légaux des taxes sur divers carburants et combustibles, lorsque ces taux sont exprimés par unité d’énergie ou par unité d’émission de dioxyde de carbone (CO2) »[12]. Les conclusions de cette étude et le communiqué qui l'accompagne encouragent les États-membres de l’OCDE à accélérer de développement de leur fiscalité écologique (« fiscalité verte ») pour notamment favoriser l’efficacité énergétique et la transition énergétique (afin de sortir de la dépendance aux énergies fossiles en particulier) en développant les énergies propres et sûres, tout en diminuant la pollution. En France, Pascal Saint-Amans (directeur du Centre de politique et d'administration fiscales), rappelant que la fiscalité relève de la souveraineté des États, a encouragé le sénat à soutenir l'action politique en faveur de l'écotaxe en France, lors d’une audition par la commission des finances du Sénat (20 février 2013)[13].
30
+
31
+ L'OCDE dénonce à cette occasion la persistance et l'importance de cette « fiscalité noire » et encourage à la supprimer (les subventions à la production et consommation d’énergies fossiles ont représenté de 55 à 90 Md$ (de 41 à 67 Md€) par an de 2005 à 2011 pour les 34 États de l’OCDE, les 2⁄3 de ces subventions ayant été touchés par l’industrie pétrolière, le 1⁄3 restant ayant été équitablement partagé entre l'Industrie du charbon et la filière gaz naturel. L'OCDE note aussi une « distorsion inquiétante », de la fiscalité du Gazole (carburant très polluant et affectant le plus la santé en termes de mortalité), surfavorisé par une moindre taxation (−37 % par rapport à l’essence).
32
+
33
+ Le Danemark est félicité pour ses écotaxes.
34
+
35
+ L'Allemagne est encouragée à poursuivre une réforme qui a déjà (en 2012) divisé par 2 les soutiens à la production de combustibles fossiles (2 Md€ en 2011, soit environ 0,1 % du PIB) tout en soutenant le développement du solaire et de l’éolien.<vbr/>la France fait encore figure de mauvaise élève avec de nombreuses exonérations (carburants de navires, taxis, pour certains usages agricole, pour des droits d'accise offertes producteurs de gaz naturel, l'industrie du raffinage, avec également des exonérations de TVA pour les équipements de forage en mer, des aides aux stations-service des régions isolées, des soutiens au Diesel, etc.)[13].
36
+
37
+ En 2013, l’OCDE liste une trentaine de subventions encourageant les énergies fossiles et polluantes, sur la base de données fournies par la France (qui a oublié la détaxation du kérosène utilisé par les vols intérieurs)[13].
38
+
39
+ En septembre 2015, l'OCDE publie un nouvel Inventaire des mesures de soutien pour les combustibles fossiles : le soutien public (affiché dans les budgets nationaux) à la production et à la consommation de combustibles fossiles dans les pays de l’OCDE et les grandes économies émergentes y est évalué à environ 160-200 milliards USD par an, ce qui entrave l'effort mondial de réduction des émissions et de lutter contre le changement climatique. Près de 800 programmes de dépenses et d'allégements fiscaux ont été mis en œuvre dans les 34 pays de l’OCDE et six grandes économies émergentes du G20 (Brésil, Chine, Inde, Indonésie, Russie et Afrique du Sud), qui incitent encore à produire ou consommer des combustibles fossiles, notamment en réduisant les prix pour les consommateurs ainsi que les coûts d’exploration et d’exploitation pour les compagnies pétrolières et gazières. Au sein de l'OCDE, le montant de ces mesures a chuté d'un tiers en 6 ans (2008-2014) mais principalement grâce aux efforts du Mexique et de l'Inde, et en ne décroissant que depuis 2013 dans les pays émergents[14]. La France continue à soutenir des énergies fossiles en encourageant le diesel, et en subventionnant certains outils de cogénération, le secteur agricoles, les raffineries. Ce travail n'inclut pas les subventions existantes dans les pays pétroliers hors OCDE, ni les soutiens transnationaux comme les crédits à l'export de charbon ; il ne présente qu'une partie de la fiscalité noire dans le monde[14].
40
+
41
+ L'Agence internationale de l'énergie, avec une méthodologie différente et un champ plus large, évalue à 548 Mds $ (milliards de dollars) en 2013 les subventions à la consommation mondiale de combustibles fossiles, dont plus de la moitié pour les produits pétroliers ; c'est quatre fois le montant de celles attribuées aux énergies renouvelables et plus de quatre fois supérieures aux investissements dans l'amélioration de l'efficacité énergétique[15]. Les pays pétroliers (Moyen-Orient, Afrique du Nord) ne sont pas repris dans les statistiques de l'OCDE (ci-dessus), or ce sont ceux qui subventionnent le plus le carbone fossile : Iran 84 Mds $, Arabie Saoudite 62 Mds $, Russie 47 Mds $, Venezuela 38 Mds $, Égypte 30 Mds $, Indonésie 29 Mds $, etc. L'AIE note aussi que les deux pays les plus peuplés ont aussi des subventions importantes : Inde 47 Mds $ et Chine 21 Mds $[16].
42
+
43
+ Des initiatives courageuses ont été prises récemment : le président indonésien Joko Widodo, à peine intronisé en 2014, a d'emblée imposé une hausse de 30 % du prix de l'essence, afin de récupérer le coût des subventions à l'énergie, estimé à plus de 20 milliards de dollars par an, pour dégager des marges suffisantes en vue de moderniser les infrastructures et investir dans l'éducation[17].
44
+
45
+ Ce sont des énergies non renouvelables à l'échelle de l'humanité car leur reconstitution naturelle demanderait des millions d’années pour être achevée[18]. Outre leur épuisement inéluctable, l’exploitation de ces combustibles est à l’origine de problèmes environnementaux relatifs aux dégâts écologiques liés à leur extraction (celle des sables bitumineux de l’Athabasca a été particulièrement médiatisée) et à leur utilisation (réchauffement climatique dont seraient en grande partie responsables les gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone massivement émis par leur combustion et le méthane émis lors de l'extraction et du transport du gaz naturel).
46
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47
+ Selon la revue Nature (janvier 2015), un tiers des réserves de pétrole, la moitié de celles de gaz, et 80 % de celles de charbon devraient rester sous terre pour que soit respecté l’objectif de seuil maximal de hausse des températures de 2 °C d’ici à 2050[19].
48
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+ De nombreuses conférences sur le climat ont eu lieu depuis des décennies pour essayer de contenir le réchauffement climatique. La plus médiatisée a été la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques (COP21). Malgré ces mises en garde répétées, le quasi-consensus scientifique sur l'impact de l'exploitation des combustibles fossiles sur le climat, et les risques d'accident sur les plateformes en mer, les grandes entreprises des secteurs pétrolier et gazier, profitant d'une certaine absence de réglementation internationale sur l'exploitation en mer des hydrocarbures, poursuivent cette exploitation. Depuis 2004, elles organisent chaque année une conférence sur l'exploitation des hydrocarbures en eaux profondes, appelée MCE Deepwater Development (MCEDD)[20]. La conférence de 2016 s'est tenue à Pau du 5 au 7 avril 2016, et avait pour objectif de « réussir une baisse significative des coûts pour que l’industrie opérant en mer profonde puisse rester compétitive »[21].
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+ L'ONU rappelait en 2007 dans son rapport GEO-4[22] que la « combustion des carburants fossiles dans les centrales électriques et dans les véhicules est la principale source d’émissions de CO2, de SO2 et de NOx », précisant que « les liens entre l’exposition aux polluants atmosphériques et les problèmes sanitaires humains ne font aucun doute. Dans les premières années de notre décennie, on estime que la pollution de l’air a été à l’origine de 70 000 morts prématurées par an aux États-Unis et de 5 900 au Canada. On sait qu’elle favorise l’asthme, dont l’augmentation du nombre de cas est importante, en particulier chez les enfants. Le mercure émis lors de la combustion du charbon dans les centrales électriques entre dans la chaîne alimentaire, affectant les peuples indigènes du Nord de l'Amérique plus que tout autre Nord Américain (voir Chapitre 2 et la section de ce chapitre consacrée aux régions polaires). Ses effets sur la santé peuvent être très graves ».
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+ La comédie (du grec κωμωδία) est un genre littéraire, théâtral, cinématographique et télévisuel fonctionnant sur le registre de l'humour. Née dans l'Antiquité grecque, elle est devenue un genre littéraire qui s'est épanoui de manière diversifiée en fonction des époques. Avant Molière, elle était dévalorisée comparée à la tragédie.
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+ Prise au sens large du terme, la comédie n'est pas systématiquement axée sur le registre comique (divertissement, légèreté, rire, etc.), même si la plupart des comédies le sont. La comédie larmoyante, par exemple, fait rêver et n'a rien d'humoristique mais fonctionne comme une comédie, notamment à travers la caractéristique classique de la fin heureuse. Au XIXe siècle apparaît, notamment avec Alfred de Musset (On ne badine pas avec l'amour, Les Caprices de Marianne), la comédie dramatique, genre hybride dans lequel la tonalité légère et humoristique, dominante dans la comédie antique et classique, est gommée par une fin malheureuse et une morale solennelle inhérente au drame romantique. Ainsi, le sens du terme « comédie », particulièrement large à l'époque classique du XVIIe siècle, s'est progressivement restreint, surtout à la suite de l'apparition, à la fin du XVIIIe siècle, du drame, un genre « sérieux » marqué par l'émotion et un ton pathétique. Ainsi, au XIXe siècle, l'appellation « comédie » s'applique à des pièces dont le dénominateur commun est le rire, avant de disparaître presque complètement dans le théâtre contemporain, qui répugne à cataloguer les œuvres par genres.
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+ D'autre part, au-delà de l'amusement et du divertissement que procurent beaucoup de comédies, une œuvre d'un tel genre peut également véhiculer un discours critique.
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+ La comédie trouve son origine dans la littérature grecque. Le mot κωμῳδία / kômôidía est formé de κῶμος / kỗmos (« fête en l’honneur de Dionysos »), et ᾠδή / ôidế (« chant »). Jacques Grévin, dans son Brief discours (1561), en donne quant à lui l'étymologie suivante : « Et quant à moi je suis de cette opinion que la Comédie a pris son nom ἀπὸ τῶν κωμῶν, c’est-à-dire des rues par lesquelles de ce premier temps elles estoyent jouées ». Quant au terme « théâtre », il vient du grec θέατρον (theatron) et signifie « le lieu où l'on regarde ». Le théâtre est ainsi avant tout un espace de spectacle.
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+ Ainsi, le mot comédie vient du grec cômè ( = village) et odè ( = chant), parce que les premiers acteurs allaient de village en village; ou de comos ( = procession), parce qu'ils commencèrent leurs plaisanteries en Grèce dans les processions des fêtes de Dionysos.
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+ Le terme de comédie désigne également l'art de l'acteur (dit également comédien). Jouer la comédie signifie interpréter un rôle.
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+ Au sens figuré, faire la comédie signifie faire du cinéma ou faire des manières pour peu de choses.
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+ La comédie, ainsi que la tragédie, dont la représentation remontent aux VIe siècle av. J.-C. et Ve siècle av. J.-C., ont une origine religieuse, liée au culte de Dionysos.
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+ « Comme ce culte ramenait tour à tour des sacrifices funèbres ou de joyeuses solennités pour célébrer le deuil de l'hiver ou le brillant réveil du printemps. On y voyait tour à tour la cérémonie sacrée tourner au drame des pleurs ou au drame d'allégresse. Au renouveau, de joyeuses processions de rustres avinés et travestis en Pans et en Satyres menaient leur carnaval religieux à travers le village, et usaient de la licence consacrée de la fête, pour interrompre leurs cantiques d'apostrophes satiriques adressées à la foule. Peu à peu ces intermèdes de lazzis prennent une forme plus dramatique; les farceurs rendent la satire plus piquante, en jouant les personnages qu'ils attaquaient : ce divertissement tourne en scènes de caricature. Ce fut donc là le berceau de la Comédie. »
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+ Ces représentations ont lieu lors de fêtes organisées par l'État. Deux fois par an, elles réunissent les citoyens autour d'un concours entre trois auteurs sélectionnés à l'avance. Pendant les trois jours de cérémonies, ceux-ci font représenter plusieurs pièces chacun. Ainsi le public assiste-t-il à une quinzaine de représentations, depuis le matin jusqu'au crépuscule. Cette manière de voir du théâtre est assez éloignée de celle qui est la nôtre aujourd'hui, à part à l'occasion de certains festivals.
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+
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+ Le lieu de ces représentations est un édifice à ciel ouvert, pouvant accueillir un public très nombreux, occupant les gradins. Face à lui se trouve la scène, au-dessus de laquelle un balcon peut voir apparaître les dieux. Il y a également une fosse d'orchestre, un espace circulaire dans lequel se trouve un autel dédié à Dionysos et réservé au chœur (par conséquent situé à la fois « avec » les acteurs, et séparé d'eux).
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+
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+ Le chœur est composé d'un certain nombre de choreutes, qui prennent en charge la partie lyrique du spectacle (le chant). Il était accompagné au départ d'un acteur (le protagoniste) puis on en ajouta deux autres : le deutéragoniste et le tritagoniste. Avec l'évolution du théâtre, la part lyrique a diminué, au profit du dialogue.
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+ À l'époque, tous les rôles sont tenus par des hommes, portant des masques : le visage de l'acteur n'exprime donc pas une psychologie nuancée et les nuances de l'émotion passent par le ton et les gestes. Les acteurs portent des tuniques colorées, la couleur permettant d'aider les spectateurs à distinguer les différents rôles. Les pièces grecques se composent d'un certain nombre de « moments » définis : un prologue, puis l'entrée du chœur (« parodos »), puis des épisodes coupés par des chants du chœur, enfin la sortie du chœur (« exodos »).
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+
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+ Par fables d'Ésope on désigne un ensemble de fables en prose attribuées à Ésope, écrivain grec qui a vécu vers la fin du VIIe et le début du VIe siècle av. J.-C.. Il était originaire de la Thrace, près de la mer Noire.
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+
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+ Les fables d'Ésope étaient en prose et concises, La Fontaine en mit certaines en vers ainsi que Phèdre, Avianus et Charles Perrault, pour ne citer que les plus célèbres fabulistes.
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+ « Tout le récit de la vie d'Ésope est parcouru par la thématique du rire, de la bonne blague au moyen de laquelle le faible, l'exploité, prend le dessus sur les maîtres, les puissants. En ce sens, Ésope est un précurseur de l'anti-héros, laid, méprisé, sans pouvoir initial, mais qui parvient à se tirer d'affaire par son habileté à déchiffrer les énigmes »[1].
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+ Au Ve siècle av. J.-C. sous le siècle de Périclès, en pleine démocratie athénienne, le poète Cratinos crée la Vieille Comédie en tant qu'institution d'opposition politique. Ainsi, avec la Vieille Comédie, le théâtre est transformé en tribune.
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+ « Orateurs influents, démagogues, généraux, gens à la mode, [la Vieille Comédie] traduit tous ces maîtres de l'opinion sur la scène, expose en les parodiant leurs actes et leurs projets, démasque leur ambition ; et, de peur qu'on ne s'y trompe, elle les nomme par leurs noms, satisfaisant ainsi à cette jalousie éternelle qui est l'aiguillon et la plaie de la démocratie. »
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+ Si l'on n'a rien conservé de Cratinos, de Phrynichos le Comique, d'Eupolis, de Phérécrate, de Platon le comique, de Cratès, de Phormis et de tant d'autres, en revanche nous avons onze pièces d'Aristophane qui peuvent nous donner une idée suffisante de ce drame fantastique et plein d'imagination et de poésie.
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+ « Les Acharniens et la Paix sont un manifeste contre la guerre du Péloponnèse ; les Chevaliers, une ardente invective contre Cléon, le politique alors en faveur; les Guêpes, une satire de l'organisation judiciaire ; les Nuées, un pamphlet contre l'éducation ; les Oiseaux, les Harangueuses, la Lysistrata, le Plutus, une critique des utopies politiques et sociales ; les Fêtes de Déméter et les Grenouilles, une parodie du théâtre d'Euripide. Ces pièces embrassent une telle variété d'objets et se mêlent si vivement aux événements d'alors, que, mieux peut-être encore que l'histoire de Thucydide, elles nous font connaître la situation d'Athènes à cette époque. »
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+ Mais alors que s’achève le siècle de Périclès, la liberté athénienne et la Vieille Comédie tendent à disparaître. Exclue de la politique, condamnée à s'abstenir de personnalités, elle cherche dans la vie privée une matière nouvelle, et s'attache à la satire générale des passions, des travers et des humeurs des humains. Toutefois, cette métamorphose ne se fait pas en un jour. Entre la Vieille Comédie et la Comédie Nouvelle il y eut une époque indécise de transition, celle d'Antiphane, d'Eubulos, d'Alexis, qu'on a nommée la Moyenne Comédie, où, à l'instar de la scène sicilienne, on s'amuse à travestir les épisodes de la mythologie. Les masques sont restés dans la comédie populaire de l'Italie (que l'on retrouvera plus tard dans la Commedia dell'arte)
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+ La comédie nouvelle (également désignée sous le terme de Néa[2]) commence dans la seconde moitié du IVe siècle av. J.-C.. Ce n'est guère que sous la monarchie macédonienne qu'un grand poète, Ménandre, fit sortir enfin de ces ébauches la véritable comédie de mœurs et de caractère, telle que nous la concevons encore aujourd'hui.
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+ « Il prend pour cadre de ses pièces les aventures ordinaires de la vie il en combine les situations et les contrastes de façon à faire éclater dans leur vérité naïve et profonde les sentiments, les faiblesses et les travers du cœur humain... Sa comédie devient un vrai tableau de mœurs, qui nous rend en vif l'image de la société athénienne d'alors. »
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+ Diphile et Philémon furent, avec Ménandre, les principaux auteurs de la Comédie Nouvelle.
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+ Cet autre genre de comédie grecque se développa dans diverses villes doriennes, telles que Mégare, Sparte... La comédie dorienne fut représentée par trois poètes, Épicharme, Phormis et Dinoloque. Elle n'était pas démocratique, comme la comédie athénienne : protégée par deux rois, Gélon et Hiéron, elle resta étrangère à cet esprit de satire politique qui distingue l'Ancienne comédie d'Athènes. Elle conserva, avec un caractère de gravité philosophique, le respect des puissants ; et les discussions philosophiques y tenaient une grande place.
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+ Comme à Athènes, le théâtre romain a une dimension religieuse : les représentations sont liées au culte de Bacchus. Comme à Athènes également, la dimension politique est présente, puisque le théâtre se joue lors des Jeux, ou lors de cérémonies importantes réunissant le peuple. Le chant, la danse, la musique accompagnent encore le texte – le théâtre est un « spectacle total ».
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+ Les accessoires sont plus nombreux que dans le théâtre grec : le rideau de scène apparaît, les costumes sont parfois somptueux, la machinerie se développe. Les masques sont toujours présents.
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+ Sur la scène, pas de « décor » au sens moderne : quelques portes, signifiant une demeure ou un palais, et parfois une machinerie permettant de faire apparaître un dieu récitant une tirade – d'où l'expression « deus ex machina ».
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+ Dans l'empire romain, la farce, l'Atellane, interprétée par des acteurs masqués, qui connurent la faveur populaire et furent à la source de la Commedia dell'arte (ce qui fait que les masques ressemblent fort aux masques actuels de la Commedia dell'arte), existait avant que la Nouvelle Comédie athénienne fussent traduites à son usage. Et de plus, la comédie consacrée à la peinture de mœurs romaines (comoedia togata, jouée en toge) n'atteignit jamais le succès de l'atellane.
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+ La comédie grecque (Nouvelle Comédie athénienne) fut apportée par Livius Andronicus (280 av. J.-C - 204). La population éclairée ne voulut plus dès lors que des pièces grecques. La comédie nouvelle s'exporte à Rome, où elle sera adaptée au IIIe siècle sous le nom de comedia palliata (dans lequel les acteurs portent le vêtement grec, le pallium) et abondamment reprise par Plaute et Térence. En effet, toutes les pièces que nous avons conservées de Plaute et de Térence (dont Molière a parfois pu s'inspirer) ne sont que des traductions de comédies grecques.
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+
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+ Depuis la dictature de Sylla (qui commença en décembre 82 av. J.-C), l'Atellane fut remplacée par le Mime. Les comédies de Plaute ne cessèrent pas d'être jouées dans tout l'Empire jusqu'à l'invasion des Germains.
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+ Ainsi, la comédie comme genre théâtral s'est développée en Europe dans l’antiquité gréco-romaine, où elle partageait avec la tragédie les théâtres construits dans l'Empire romain.
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+ De la Grèce, la fable passe à Rome. Horace propose une remarquable adaptation du Rat de ville et du Rat des champs (Satires, II, 6)[3] que certains critiques estiment supérieure à la version de Jean de La Fontaine. Il sera suivi par Phèdre qui, comme Ésope, est né en Thrace et était esclave avant d'être affranchi par Auguste. On lui doit six livres de fables, dont le premier s'ouvre avec Le Loup et l'Agneau[4]. Avec ce recueil entièrement écrit en vers, Phèdre va véritablement faire de la fable un genre poétique à part entière. Il ne se contente pas d'adapter Ésope en latin, mais fait aussi preuve d'originalité : sur les 126 fables que compte son recueil, moins de la moitié sont directement empruntées à Ésope[5]. Même si ces fables ne lui attirent pas la gloire de son vivant, Phèdre fera des émules.
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+ Le poète Babrius, un Romain hellénisé contemporain de Phèdre, récrit en grec les fables ésopiques et les met en vers. On connaît de lui deux recueils, qui totalisent 123 fables.
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+ La vogue de la fable grandit dans le monde gréco-romain. On trouve diverses références à des fables chez l'auteur grec Lucien de Samosate (120-180), notamment celle des singes dansants, qui joue sur l'opposition entre l'inné et l'acquis, thème commun à de nombreuses fables, notamment chez La Fontaine et Florian[6]. Au IVe siècle, le poète romain Avianus en laisse 42, pour la plupart des adaptations de Phèdre, mais dont plusieurs, qui ne sont attestées nulle part ailleurs, sont fort bien construites. Son contemporain, le Grec Aphthonios a laissé un recueil de 40 fables en prose.
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+ Par la filière latine, les fables d'Ésope passeront au Moyen Âge et inspireront d'innombrables successeurs.
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+ Après l'effondrement de la culture antique, le Moyen Âge, qui ignore le mot « comédie », réinvente de nombreuses formes de théâtre comique. Le théâtre se joue dans la rue (théâtre de rue), sous la forme de mystères, fabliaux, farces, soties ou encore mime. Certains de ces genres sont plus ou moins inspirés de survivances de genres antiques comme l'atellane.
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+ En effet, la tradition des jongleurs et le goût du divertissement parodique chez les clercs s'expriment au Moyen Âge dans une grande diversité de pièces de caractère satirique et didactique :
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+ Dès le XIIe siècle, la bourgeoisie (habitants du bourg), a sa propre littérature, véritable satire sociale avant la lettre. Elle est par essence malicieuse, pittoresque, mais le plus souvent réaliste. Il nous en reste essentiellement des fabliaux (Estula, Le Lévrier et le Serpent, Les Trois Aveugles de Compiègne), le Roman de Renart, et, plus tard, des farces (La Farce de Maître Pathelin, XVe siècle).
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+ Au XIIIe siècle, le théâtre se joue sur la place du village ou de la ville. Les spectateurs sont des « bourgeois » (habitants du bourg), tandis que les cours des seigneurs préfèrent les spectacles de tournois, de ballets, etc.
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+ Au cours des XIVe siècle et XVe siècle, les spectacles deviennent payants. De ce fait, le théâtre se joue de plus en plus souvent dans des lieux clos et non plus sur la grand-place. Peu de décors sont utilisés au Moyen Âge : on se contente parfois d'écriteaux signalant les lieux. Mais les machineries se développent, afin de créer des « effets spéciaux ».
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+ Toujours au Moyen Âge, les Bouffon ont pour rôle de faire rire les gens : ils divertissent, utilisent l'insolence et sont parfois conseillers ; les plus connus sont les fous de rois et des seigneurs. D'ailleurs, au XVe siècle, François Ier, créé une école de fous.
84
+
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+ Au XVe siècle, Rabelais, écrit Gargantua devenant le premier auteur à avoir utilisé le burlesque dans ses œuvres. Ses œuvres majeures, comme Pantagruel (1532) et Gargantua (1534), qui tiennent à la fois de la chronique, du conte avec leurs personnages de géants, de la parodie héroï-comique, de l'épopée et du roman de chevalerie, mais qui préfigurent aussi le roman réaliste, satirique et philosophique, sont considérées comme une des premières formes du roman moderne.
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+ Dans les années 1456-1460[8] sort l'une des rares pièces de comédie de l’époque La Farce de Maître Pathelin. Toujours au XVe siècle apparaît la Moralité, mettant en scène des personnages allégoriques, représentant les vices et vertus des hommes ainsi que les défauts de la société
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+ Au XVIe siècle, des lettrés créent la comédie humaniste, afin de s'opposer à la tradition médiévale de la farce et de retourner aux sources de la comédie latine. Les comédies humanistes constituent les premières « comédies régulières » de l'histoire du théâtre français. Il faut entendre par cette appellation les comédies composées à l’imitation de la comédie romaine et qui en respectent les règles formelles, par opposition aux farces, sotties, moralités et autres jeux théâtraux de l’époque désignés par le même terme de « comédie », qui regroupait dans le vocabulaire courant tous les spectacles à dénouement heureux (et qui seront tous interdits sous cette appellation par édit du Parlement de Paris de 1588 à 1594).
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+ De plus, du mélange de la Farce avec la Moralité naît la Sottie, qui, sous le règne de Louis XII notamment, rappelle la Vieille Comédie athénienne, au moins pour la malice et l'audace à tout dire.
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+ Au milieu du XVIe siècle, les mystères (c'est-à-dire le genre théâtral le plus prestigieux) sont interdits. En effet, l'Église estime désormais que la foi doit être l'affaire des doctes, et non des acteurs (le théâtre est mis à l'index par l'Église qui l'accuse de mentir sur la réalité). Ainsi, malgré quelques résistances, le théâtre sombre dans le déclin. Il faudra attendre une redéfinition de cet art pour qu'il reprenne consistance.
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+ Sous la Renaissance, les auteurs de toute l'Europe veulent retourner aux sources du théâtre et s'approprier la comédie latine. On appelle comédie « régulière » la comédie qui s'inspire de la comédie latine, et qui en respecte les règles formelles, tout en s'opposant aux diverses formes de comédies médiévales.
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+ Au XVe siècle (en Italie), apparaissent les premiers modèles de la comédie « régulière », suivis au XVIe siècle par l'Arétin, Machiavel (la Mandragore) et Trissino. Très vite, la comédie italienne s'en détache, avec Giordano Bruno (le Chandelier) et Ruzzante, qui compose en dialecte padouan des scènes populaires et trouve son style dans l'improvisation de la commedia dell'arte.
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+ « Ces essais grossiers d'une comédie indigène s'éclipsèrent rapidement à la Renaissance devant l'éclat des œuvres antiques. Toutes les nations lettrées sont jalouses de s'approprier la comédie latine. Nul pays cependant n'y réussit mieux et plus naturellement que l'Italie... Ainsi dans ce genre de comédie que l'on appelle la Commedia dell'arte Il y a des types à défaut de caractères, des poses, à défaut de gestes naturels, des masques à défaut de traits de mœurs. C'est Arlequin, Pulcinella, Brighella, Pantalon, etc., tous les personnages accoutumés des farces populaires, qui, se mêlant aux rôles traditionnels de la comédie antique, composent de tout cela un drame étrange, plein d'imagination et de gaieté plutôt que de vérité, une caricature jubilatoire plutôt qu'un portrait de la vie. »
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+ La comédie italienne, au XVIe siècle, voit apparaître la commedia dell'arte qui supplante la comédie régulière ; son influence sera considérable sur l'évolution des techniques théâtrales.
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+ En Angleterre à la fin du XVIe siècle, la comédie élisabéthaine, nourrie d'observations, est dominée par William Shakespeare, mais elle vaut aussi des succès à Ben Jonson, Francis Beaumont et John Fletcher, Thomas Middleton, Thomas Dekker.
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+ La Comédie élisabéthaine avait un sens très différent de la comédie moderne. Une comédie de Shakespeare est celle qui a une fin heureuse, impliquant généralement les mariages entre les personnages non mariés, et un ton et un style qui est plus léger que les autres pièces de Shakespeare[9].
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+ Le Siècle d'or espagnol (Siglo de Oro en espagnol) est la période de rayonnement culturel de l'Espagne en Europe du XVIe au XVIIe siècle. C'est une période de grande vitalité littéraire et artistique en Espagne et dans les pays hispanophones d'Amérique latine
108
+
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+ La comédie espagnole de la fin du XVIe siècle (et principalement la comedia), met en œuvre tous les types d'intrigue avec Cervantès, Lope de Vega, Calderón de la Barca, Moreto y Cabaña, Fernando de Rojas, et inaugure, avec Pedro de Alarcón, la « comédie de caractère », qui inspirera directement Pierre Corneille (avec le Menteur en 1652).
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+ La comédie en Espagne s'attache à captiver l'imagination par l'intérêt romanesque de l'intrigue, plutôt que par la vérité du cœur humain. Le caractère disparaît et s'absorbe dans la passion dominante. L'imagination prévaut et, aussi, la passion.
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+ Le théâtre s'inquiète peu de la vraisemblance du roman et de la vérité du caractère. On y met en scène un jeune cavalier amoureux et la jeune doña dont il est épris; on les sépare par toutes sortes d'obstacles, des parents inflexibles, un tuteur jaloux, des rivaux acharnés, la distance des rangs ; à travers les incidents d'une intrigue compliquée, nous suivons avec un intérêt curieux les ruses et les efforts par lesquels les deux amants s'efforcent de se rejoindre.
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+ « Jetez à travers ce canevas un valet rusé, une soubrette intrigante, un niais, pour amener quelques scènes de bouffonnerie, un matamore exagérant encore l'emphase castillane, des déguisements infinis, des paravents, des échelles de corde, et maints coups d'épée; et vous aurez toute la comédie de Lope de Véga et de Caldéron. L'intrigue y est tout; les caractères y comptent pour rien : il n'y a de place à travers les incidents que pour les passions. »
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+ Considéré par beaucoup comme la plus grande œuvre rédigée en langue espagnole, Don Quichotte est l'un des premiers romans publiés en Europe. Ce roman, tout comme le monde dans lequel vit son auteur, Miguel de Cervantes, est à la frontière du Moyen Âge et de l'époque moderne. Le second tome est publié en 1615, un an avant la mort de l'auteur. Don Quichotte est à la fois un roman médiéval - un roman de chevalerie - et un roman de l'époque moderne alors naissante. Le livre est une parodie des mœurs médiévales et de l'idéal chevaleresque et une critique des structures sociales d'une société espagnole rigide et vécue comme absurde. Don Quichotte est un jalon important de l'histoire littéraire, et les interprétations qu'on en donne sont multiples, pur comique, satire sociale, analyse politique.
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+ Contemporain de Cervantes, l'auteur de théâtre Lope de Vega est célèbre pour ses drames, notamment ceux basés sur l'histoire du pays. Dans les centaines de pièces qu'il écrit, Lope de Vega adopte, comme Cervantes, une approche comique, transformant par exemple une pièce morale conventionnelle en une œuvre humoristique et cynique. Son objectif principal est de distraire son public. Le mélange qu'il fait des éléments moraux, de la comédie, du drame et du génie populaire en fait un cousin de Shakespeare, auquel il est souvent comparé, et dont il est le contemporain. En tant que critique de la société, Lope de Vega attaque, également comme Cervantes, nombre des anciennes institutions du pays, dont l'aristocratie, la chevalerie, la rigidité des mœurs… Ces deux écrivains constituent une alternative artistique à l'ascétisme d'un Francisco Zurbarán. Plus avant dans le XVIIe siècle, les pièces de « cape et d'épée » de Lope de Vega mêlant aventures, intrigues amoureuses et comédie influencent son héritier littéraire, Pedro Calderón de la Barca.
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+ En France, au début du XVIIe siècle apparaissent plusieurs nouveautés. En effet, le métier de comédien, même s'il est méprisé par l'Église et une part de l'opinion, fascine de plus en plus. Et les femmes peuvent quant à elles enfin monter sur scène.
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+ En 1629 apparaît Mélite de Pierre Corneille, qu'il qualifia dans la première édition de « Pièce comique » et non pas de comédie, forme nouvelle de « comédie sentimentale » fondée sur les déchirements du cœur et une conception nouvelle du dialogue de théâtre[10] qu'il qualifiera lui-même trente ans plus tard de « conversation des honnêtes gens »[11], loin des formes comiques alors connues qu'étaient la farce et la comédie bouffonne à l'italienne.
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125
+ En 1630, le théâtre est reconnu comme un art officiel par Richelieu. Et la règle des trois unités est préconisée en 1630 dans la Lettre sur l’art dramatique de Jean Chapelain, conseiller du cardinal Richelieu[12]. Régentant une bonne part du langage théâtral de l'époque, elles sont caractéristiques de ce qu'on appela plus tard le théâtre classique. Elles sont introduites en 1634 dans le chef-d’œuvre de Jean de Mairet, Sophonisbe[13].
126
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127
+ De 1640 environ à 1656, la Comédie de cape et d’épée est en vogue en France. Elle sera remplacée par la tragi-comédie galante.
128
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129
+ L'Abbé d'Aubignac joue un rôle important, car dans La Pratique du théâtre[14] en 1657 il analyse le théâtre antique et le théâtre contemporain et en tire des principes qui constituent les bases du théâtre classique avec la règle des trois unités : la règle de bienséance, qui oblige à ne représenter sur scène que ce qui ne choquera pas le public.
130
+
131
+ Dans ce siècle dominé par le classicisme, la distinction entre les genres théâtraux est nette : la tragédie et la comédie ont des caractéristiques propres, qu'un auteur se doit de respecter (il existe cependant quelques formes « mêlées » : Le Cid, de Pierre Corneille, est ainsi une tragi-comédie). Comme pour la tragédie, la comédie classique française doit obéir à la règle des trois unités.
132
+
133
+ Au XVIIe siècle, dans la Cour du Roi Louis XIV qui agit comme mécène, Molière invente avec Jean-Baptiste Lully la Comédie-ballet en 1661, et il recourt fréquemment au burlesque dans le théâtre à partir de 1662 dans L'École des femmes.
134
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135
+ Même si le clergé est dans sa majorité hostile au théâtre, et considère que les comédiens doivent être excommuniés, Corneille et Molière réussissent à s'imposer. Corneille s'oriente vers l’écriture de tragédie, tandis que Molière (malgré sa préférence pour la tragédie) s'oriente vers l’écriture de comédie ; à moins que ce ne soit Corneille qui ait tout écrit à la place de Molière (voir la paternité des œuvres de Molière).
136
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137
+ La France, devancée par l'Italie et l'Espagne dans sa renaissance littéraire, commence par les prendre pour modèles. C'est ce que fait Molière dans un premier temps, avant de se différencier (« Molière lui-même emprunte longtemps aux scènes italienne et espagnole le canevas et les personnages de ses premières comédies ; il commence par copier des modèles étrangers, avant de devenir lui-même original »).
138
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139
+ Après s’être inspiré de la farce et de la Commedia dell'arte[15],[N 2] (que l'on retrouvera dans le Médecin volant), Molière réinvente la Comédie de caractère[15],[N 3] dans L’Ecole des femmes en 1662 (on retrouvera la Comédie de caractère dans George Dandin ou le Mari confondu, Le Misanthrope, l'Avare...), et réinvente la Comédie de mœurs[15] dans Médecin malgré lui, en 1666. Ainsi, Molière fait reconnaître le théâtre de comédie comme un art à part entière et non plus comme un sous-genre comparé à la Tragédie.
140
+
141
+ « Tout se passe comme si, désespéré de ne pouvoir faire de tragédies, Molière s’était donné comme but de créer des comédies aussi belles et graves que les tragédies. »
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+ — P.-A. Touchard, revue littéraire Europe
144
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+ Molière invente aussi trois nouveaux genres de théâtre[réf. nécessaire] :
146
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+ Pierre Corneille introduit la comédie héroïque (héritage de la comédie espagnole) en France, par exemple exemple par le Tite et Bérénice de 1669. Enfin, la Comédie-Française, issue notamment de la troupe de Molière, est formée en 1680[16].
148
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+ Les Fables de La Fontaine continuent une tradition médiévale française, d'historiettes comiques et de satire des mœurs sociale, dont les acteurs sont des personnifications d'animaux, comme le Roman de Renart où on trouve l'anecdote du « Corbeau et du renard » avec des morales mises en adages, ou comme Marie de France chez laquelle on trouve la première version du « Loup et de l'agneau ».
150
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151
+ La Fontaine a aussi fait un travail de traduction et d'adaptation de textes antiques, comme les Fables d’Ésope (par exemple « La Cigale et la Fourmi »), de Phèdre, d'Abstémius, mais aussi de textes d'Horace, de Tite-Live (« les Membres et l’estomac »), de lettres apocryphes d’Hippocrate (« Démocrite et les Abdéritains »), et de bien d'autres encore, elles constituent une somme de la culture classique latine et grecque, et s’ouvrent même dans le second recueil à la tradition indienne[17].
152
+
153
+ Les comédies de mœurs et de caractère, imposée par Molière, servirent de modèle sur toute l'Europe, même aux auteurs anglais, qui abandonnèrent la truculence et la bouffonnerie du théâtre élisabéthain pour les comédies de William Congreve et exercèrent également une influence sur tout le théâtre comique européen pendant une partie du XVIIIe siècle (Moratín, en Espagne ; Carlo Goldoni, en Italie).
154
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+ Au XVIIIe siècle en France apparaît le th��âtre d'auteur, comme celui de Marivaux et de Beaumarchais. En ce siècle des Lumières, les « unités », reconnues comme essentielles au XVIIe siècle car elles permettaient (selon Boileau, entre autres) de donner plus de vraisemblance aux pièces, apparaissent peu à peu comme des carcans dont les auteurs cherchent à se défaire. De plus, les philosophes des Lumières prennent violemment parti contre le clergé et son attitude autoritaire envers le théâtre. Les « esprits libres » estiment que le théâtre est non seulement un divertissement innocent, mais aussi un moyen pédagogique : Voltaire et Diderot soutiennent l'idée selon laquelle la représentation des vices et des vertus peut « éclairer » les hommes. Ce siècle des Lumières voit apparaître la satire (Alain René Lesage en France, Sheridan en Angleterre) et l'analyse des sentiments (Marivaux).
156
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157
+ Chez Marivaux, les personnages ne sont plus des types comiques ou des héros tragiques, mais des individus aux prises avec un questionnement sur leur identité. Ainsi, dans plusieurs comédies (par exemple La Double Inconstance), les personnages cachent leur identité à leur promis(e), en prenant le costume de leur valet (ou de leur suivante). Chacun veut en effet connaître son promis de façon masquée – mais c'est lui-même aussi qu'il découvre dans ce jeu de masques. Le langage de Marivaux retranscrit les moments de séduction entre les héros, et les interrogations des personnages sur leurs propres sentiments : c'est le « marivaudage ».
158
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159
+ Ce siècle des Lumières, qui joue volontiers de l'émotion et du pathétique, crée, avec Nivelle de La Chaussée, la comédie « larmoyante », ou la comédie sentimentale et romanesque avec Gotthold Ephraïm Lessing, tandis que Denis Diderot salue dans la comédie « sérieuse », incarnée par Michel Jean Sedaine, un pendant au drame bourgeois.
160
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161
+ Beaumarchais, avec Le Barbier de Séville ou Le Mariage de Figaro, donne au personnage du valet une importance cruciale. Le valet était déjà un personnage important auparavant (chez Molière par exemple, avec Scapin, Sganarelle, etc.), mais il est chez Beaumarchais porteur de revendications de justice et d'égalité sociale. Beaumarchais est ainsi un précurseur de la Révolution française et de la liberté d'opinion ainsi résumée dans sa pièce Le Mariage de Figaro : « Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ». Il aura un hommage dans le film Beaumarchais, l'insolent (avec Fabrice Luchini).
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+ Le théâtre de la foire (regroupant la comédie improvisée, et la farce), héritée du théâtre italien et de la Commedia dell'arte, se transforme en opéra-comique (qui elle-même hérite aussi de la Comédie-ballet).
164
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165
+ Au XIXe siècle, les règles du XVIIe siècle (les unités, la bienséance) sont définitivement abandonnées. Les auteurs du romantisme veulent un autre théâtre. Ils souhaitent un type de pièces capable de mettre en scène l'Histoire et le pouvoir, dans un style qui ne soit plus soumis aux bienséances. Victor Hugo parle des unités comme d'une « cage » et déclare, de façon provocatrice : « J'ai disloqué ce grand niais d'alexandrin ».
166
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+ Alfred de Musset, autre auteur romantique, se distingue en ce qu'il renonce assez vite à faire représenter ses pièces. Après l'échec de La Nuit vénitienne, il écrit des drames et comédies, en prose, mêlant des jeunes gens amoureux et des personnages vieillissants, grotesques et autoritaires, dans des décors multiples, difficiles à mettre en scène. Le théâtre, avec Musset, est fait pour être lu (et imaginé) plus que pour être vu.
168
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+ Au début du XIXe siècle, le mime et pantomime, et la marionnette (Guignol), venant du théâtre de la foire, sont recréés et ont acquis leur forme actuelle. Sous le Second Empire, le théâtre de la foire fait une dernière transformation en vaudeville dans le théâtre de boulevard (dans lequel il y aura un hommage dans le film Les Enfants du paradis). Face à ces répertoires non littéraires du théâtre comique, la Comédie-Française, encore toute jeune, parvient à imposer le respect des normes de la dramaturgie, ce qui fait qu'elle devient symboliquement une importante institution, garante des traditions.
170
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171
+ Le théâtre russe de la Belle Époque (de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle) recourt aux scènes comiques dans un cadre « sérieux ». Ainsi, dans les pièces de Tchekhov, la peinture d'une société en décomposition, avec sa galerie de personnages pitoyables, oscille constamment entre le grotesque et le tragique.
172
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+ À la suite du choc de la Première Guerre mondiale et à la montée des fascismes, dans la première moitié du XXe siècle, apparaît plus de tragédie (Jean Cocteau, Jean Anouilh, Jean Giraudoux) que de comédie, et la tragédie apparaît sous forme de mythes antiques.
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+ Au XXe siècle, le théâtre emprunte diverses voies – que les auteurs d'aujourd'hui creusent et diversifient encore.
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+ Certaines pièces poursuivent dans la veine de la comédie de mœurs, déjà présente au XVIIe siècle, et qui avait connu un regain de succès à la fin du XIXe siècle, avec Georges Feydeau et Eugène Labiche (auteurs de vaudevilles).
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179
+ Apparaît simultanément un théâtre de la « subversion » : Alfred Jarry, avec Ubu roi, présente une pièce faite pour choquer (la première réplique est un « Merdre ! » retentissant). Dans une certaine proximité avec le mouvement Dada ou le surréalisme, ce théâtre rejette toute psychologie des personnages pour préférer une représentation brute, presque abstraite, de l'homme.
180
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181
+ En pleine Seconde Guerre mondiale, apparaît le théâtre de l'absurde (Eugène Ionesco, Samuel Beckett) : par la réécriture antique, le but est de démolir les mythes en prenant les mêmes héros, les mêmes thèmes et de les dégrader, pouvant passer du registre tragique au registre comique. Ils mettent en question dans leurs œuvres le personnage théâtral, le genre des pièces (Ionesco affirme ainsi que « le comique est l'autre face du tragique »), et le langage même. Des cris, des répliques apparemment dénuées de sens se succèdent pour donner une image à la fois drôle et effrayante de l'humanité. La scène se déroule souvent dans un climat de catastrophe mais le comique s’y mêle pour dépasser l’absurde. Les personnages ont souvent des réactions exagérées.
182
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183
+ Le théâtre de boulevard, après que le Boulevard du Crime ait été détruit en 1862 (et que « par la suite, le théâtre s’enferme dans des bâtiments et ne s’adresse qu’à une petite élite »), redevient le théâtre de rue après la Seconde Guerre mondiale[18].
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185
+ Marcel Proust, dans À la recherche du temps perdu, qui n'est pas un roman comique en soi, utilise différentes formes de comédie :
186
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187
+ Au XXe siècle, la comédie se diversifie dans la musique (comédie musicale), dans le cinéma (cinéma comique), dans la télévision, et dans de nouvelles formes théâtrales (sketch, stand-up et nouvelles formes d'improvisation).
188
+
189
+ Aucune de ces rubriques ne permet de classer les œuvres de Shakespeare, qui dans Hamlet montre les limites de ces catégories : « Tragédie, comédie, histoire, pastorale, comédie pastorale, pastorale historique, tragédie historique, tragédie historico-comico-pastorale, scène indivise ou poème sans limites »[20].
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+ Au XIXe siècle, selon M. Lemercier dans son Cours de littérature[21], il y a six espèces de comédies :
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+ Ainsi, de la combinaison des trois genres de comédie (d'intrigue, de mœurs, et de caractère) résulte ce que Lemercier nomme la comédie mixte, laquelle admet à la fois tous les moyens, tous les ressorts qui peuvent contribuer au développement d'une action comique.
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+ Un acteur, une actrice, un comédien ou une comédienne, est un artiste professionnel ou amateur qui prête son physique ou sa voix à un personnage dans une pièce de théâtre, dans un film, à la télévision, à la radio.
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+ Les différentes conventions collectives du spectacle vivant et de l'audiovisuel attribuent des noms différents au même emploi : l'interprétation d'un rôle. Si l'appellation d'artiste interprète (ou artiste-interprète) réunit les artistes dramatiques, chorégraphiques, lyriques, de variétés (music-hall), de cirque ainsi que les musiciens (non solistes) dans la Convention collective nationale des artistes engagés pour les émissions de télévision, Radio France a conservé sur les fiches de paie la dénomination Artiste dramatique pour l'interprétation des fictions et feuilletons radiophoniques.
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+ Étymologiquement, le comédien est un acteur plus particulièrement spécialisé dans la comédie (κωμῳδία), de même que le tragédien est davantage spécialisé dans la tragédie (τραγῳδία). Les deux grands genres dramatiques traditionnels sont la tragédie et la comédie.
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+ Le drame (du latin drama, emprunté au grec ancien δρᾶμα / drâma, qui signifie « action (théâtrale), action jouée sur scène, pièce de théâtre ») désigne étymologiquement toute action scénique[1].
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+ Avec le temps, cette distinction s'est estompée dans l'usage : l'art de l'acteur est aujourd'hui désigné en langue française sous le nom de comédie. Jouer la comédie signifie interpréter un rôle, qu'il s'agisse ou non d'un emploi comique.
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+ L'ensemble des acteurs choisis pour tenir les rôles d'un film ou d'une pièce de théâtre est appelé distribution.
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+ Le principal support de l'acteur est le texte mais il peut également se servir du mime, de la danse ou du chant, selon les besoins de son rôle, notamment dans les comédies musicales.
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+ Provient du mot latin actor, (de même sens qu'en français) qui interprète un personnage dans le cadre d'une mise en scène « celui qui fait, l'exécuteur »[2].
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+ Le premier acteur serait le grec Thespis[3] (ou Thespus) qui aurait joué en -534 au théâtre d'Athènes pour les fêtes de Dionysos, devenant ainsi le premier à interpréter des paroles, séparément du chœur, dans une pièce de théâtre. Avant lui, les histoires étaient racontées avec des danses ou des chansons, à la troisième personne, mais aucune trace d'histoire racontée à la première personne ne nous est parvenue.
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+ Cet acteur est unique à l'origine et, seul protagoniste, il parle avec le chœur. Le dramaturge grec Eschyle est le premier à introduire un deuxième personnage (le deutéragoniste). Puis Sophocle en fait intervenir un troisième : le tritagoniste. L'existence dans l'Antiquité d'un tétragoniste est discutée.
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+ En France, les métiers du théâtre sont longtemps réservés aux hommes, donnant lieu à des excommunications d'acteurs ; ce n'est qu'en 1603, à l'occasion d'une tournée théâtrale d'une troupe italienne, qu'une femme, Isabella Andreini, obtient le droit de monter sur scène. L'édit royal du 16 avril 1641 de Louis XIII est le précurseur du statut de comédien dont le travail « ne puisse leur être imputé à blâme, ni préjudice à leur réputation dans le commerce public »[4].
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23
+ L’acteur est celui qui met en acte, en action, le texte écrit par le dramaturge, et les situations organisées par le metteur en scène. C'est lui qui agit et donne vie au personnage. Dans certains cas comme les spectacles d’improvisation (par exemple la commedia dell'arte), il peut être lui-même l'unique créateur de son rôle.
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25
+ Il existe une ambiguïté constante entre la personnalité du rôle et celle de son interprète. Ce paradoxe a notamment été exposé par Diderot dans son Paradoxe sur le comédien. On raconte qu'un acteur romain du nom d'Ésope, emporté par la folie du personnage d'Oreste, assassina un de ses partenaires ; de même, l'acteur Genest se serait converti, emporté par la foi de son personnage, et fut même sanctifié (pour avoir subi le martyre, et non pour sa passion du théâtre…). L'acteur change d'identité afin de pouvoir incarner tel ou tel autre personnage, cependant les cas de confusion mentale sont rarissimes et l'acteur doit rester lui-même pour créer artistiquement un caractère. L'identification à son personnage n'est jamais totale, sous peine de folie. L'acteur puise à la fois dans son vécu et son imaginaire pour créer un rôle. L'Église catholique, pendant des siècles, a vu d'un fort mauvais œil cette capacité à dissimuler ou à transformer la nature profonde de son être : les acteurs furent excommuniés à partir de l'an 398. Molière fut enterré à la sauvette, et il fallut attendre le XXe siècle pour qu'une actrice, comme Sarah Bernhardt par exemple, puisse avoir des obsèques nationales.
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27
+ Le « jeu de l'acteur » intervient souvent en complément d'un autre art. S'il est partie intégrante des arts traditionnels (architecture, sculpture, peinture, gravure, musique), il peut aussi exister seul (une lecture de texte, un spectacle d'improvisation, par exemple) ou bien s'ajouter aux autres arts, notamment ceux où l'interprétation est séparée de la création : théâtre, télévision, cinéma.
28
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29
+ Certains appellent le jeu de l'acteur le « huitième art » ou « art de la prestation », place que d'autres attribuent à la télévision[5].
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+ Pour construire son jeu, l'acteur ou l'actrice pratique un entraînement. Cet entraînement exerce et développe la relation aux autres et la relation à soi-même. Pour éviter que cet entraînement devienne une forme répétitive vide de jeu, l'actrice cultive son imagination pour qu'elle envoie toujours des images qui vont motiver la forme répétée. Ainsi un acteur se lèvera plus facilement et plus justement s'il croit attraper un objet, au lieu de s'entraîner à se lever pour uniquement se muscler. L'acteur développera ses exercices selon sa coordination, son équilibre, et l'exploration des limites de son corps, sans brutalité[6].
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33
+ En développant son système, Constantin Stanislavski, l'un des fondateurs du théâtre du XXème siècle, a montré que ce qu'il appelle la mémoire émotionnelle de l'acteur ou de l'actrice est au centre du jeu juste : à partir du moment où l'on peut retrouver la mémoire des émotions personnelles vécues on peut les ressentir lors d'une présentation et ainsi exprimer de façon vraie un rôle. Malheureusement, la mémoire est souvent capricieuse. Pour la favoriser, il a proposé de la solliciter par des séries d'actions physiques, correspondant au rôle, amenant l'interprète dans l'état émotionnel conservé en lui ou en elle. Cette approche a été développée par Jerzy Grotowski, et plein d'autres. Cependant, Michel Tchekhov, un élève de Stanislavsi, ne reconnaissait pas l'existence des émotions personnelles. Pour arriver à un jeu juste, il propose plutot de « colorier » les actions, coloration vue comme une approche du sentiment, de son éveil, imitant une vision que nous aurions, et qui nous serait proposée dans un espace extérieur. On joue d'abord l'action au cours de l'exercice, l'approche du sentiment ne se faisant que prudemment, non pas en l'exprimant, mais en le coloriant, en donnant une certaine excitation (lenteur, attention, joie, fatigue...) qui, elle, invitera peut-être à l'émotion. [7]
34
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35
+ Les mots acteur et comédien ne font plus, dans le langage courant, l'objet d'une différence marquée dans leur emploi. Pierre Frantz, dans le Dictionnaire encyclopédique du théâtre, écrit : « On emploie le plus souvent indifféremment l'un ou l'autre terme. On distingue cependant l'acteur qui, représentant sur scène un personnage, remplit ainsi une fonction dramaturgique, du comédien, personne sociale, qui fait son métier de la représentation des personnages au théâtre » ; pour cet auteur, le terme acteur est plus volontiers employé que comédien pour le cinéma. L'usage de comédien existe cependant dans le contexte du cinéma.
36
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37
+ Louis Jouvet écrivait pour sa part, dans Réflexions du comédien (1938), « L’acteur ne peut jouer que certains rôles ; il déforme les autres selon sa personnalité. Le comédien, lui, peut jouer tous les rôles. L’acteur habite un personnage, le comédien est habité par lui ».
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39
+ L'acteur Alain Delon différencie ainsi l' "acteur" du "comédien" : « Ma carrière n’a rien à voir avec le métier de comédien. Comédien, c’est une vocation. C’est la différence essentielle – et il n’y a rien de péjoratif ici – entre Belmondo et Delon. Je suis un acteur, Jean-Paul est un comédien. Un comédien joue, il passe des années à apprendre, alors que l’acteur vit. Moi, j’ai toujours vécu mes rôles. Je n’ai jamais joué. Un acteur est un accident. Je suis un accident. Ma vie est un accident. Ma carrière est un accident. »[8],[9].
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41
+ La distinction entre acteur et comédien n'est pas fixée en langue française. L'édition 1990 du Petit Robert définit « acteur » comme « artiste dont la profession est de jouer un rôle à la scène ou à l'écran » et « comédien » par « personne qui joue la comédie sur un théâtre » ; l'édition 2012 du même dictionnaire indique simplement « personne qui joue la comédie ; acteur, actrice ». Le Larousse définit « comédien » par « personne dont la profession est de jouer au théâtre, au cinéma, à la télévision ou à la radio ; acteur, actrice »[10] et « acteur » par « Personne dont la profession est d'être l'interprète de personnages à la scène ou à l'écran ; comédien »[11]. Si le terme comédien peut paraître avoir un caractère plus noble en langue française, ou désigner plus spécifiquement les acteurs de théâtre, s'agissant d'artistes dramatiques, les deux mots peuvent être utilisés alternativement et sans distinction particulière dans le langage courant, y compris par les professionnels[12].
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+ Un acteur, une actrice, un comédien ou une comédienne, est un artiste professionnel ou amateur qui prête son physique ou sa voix à un personnage dans une pièce de théâtre, dans un film, à la télévision, à la radio.
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+ Les différentes conventions collectives du spectacle vivant et de l'audiovisuel attribuent des noms différents au même emploi : l'interprétation d'un rôle. Si l'appellation d'artiste interprète (ou artiste-interprète) réunit les artistes dramatiques, chorégraphiques, lyriques, de variétés (music-hall), de cirque ainsi que les musiciens (non solistes) dans la Convention collective nationale des artistes engagés pour les émissions de télévision, Radio France a conservé sur les fiches de paie la dénomination Artiste dramatique pour l'interprétation des fictions et feuilletons radiophoniques.
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+ Étymologiquement, le comédien est un acteur plus particulièrement spécialisé dans la comédie (κωμῳδία), de même que le tragédien est davantage spécialisé dans la tragédie (τραγῳδία). Les deux grands genres dramatiques traditionnels sont la tragédie et la comédie.
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+ Le drame (du latin drama, emprunté au grec ancien δρᾶμα / drâma, qui signifie « action (théâtrale), action jouée sur scène, pièce de théâtre ») désigne étymologiquement toute action scénique[1].
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+ Avec le temps, cette distinction s'est estompée dans l'usage : l'art de l'acteur est aujourd'hui désigné en langue française sous le nom de comédie. Jouer la comédie signifie interpréter un rôle, qu'il s'agisse ou non d'un emploi comique.
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+ L'ensemble des acteurs choisis pour tenir les rôles d'un film ou d'une pièce de théâtre est appelé distribution.
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+ Le principal support de l'acteur est le texte mais il peut également se servir du mime, de la danse ou du chant, selon les besoins de son rôle, notamment dans les comédies musicales.
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+ Provient du mot latin actor, (de même sens qu'en français) qui interprète un personnage dans le cadre d'une mise en scène « celui qui fait, l'exécuteur »[2].
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+ Le premier acteur serait le grec Thespis[3] (ou Thespus) qui aurait joué en -534 au théâtre d'Athènes pour les fêtes de Dionysos, devenant ainsi le premier à interpréter des paroles, séparément du chœur, dans une pièce de théâtre. Avant lui, les histoires étaient racontées avec des danses ou des chansons, à la troisième personne, mais aucune trace d'histoire racontée à la première personne ne nous est parvenue.
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+ Cet acteur est unique à l'origine et, seul protagoniste, il parle avec le chœur. Le dramaturge grec Eschyle est le premier à introduire un deuxième personnage (le deutéragoniste). Puis Sophocle en fait intervenir un troisième : le tritagoniste. L'existence dans l'Antiquité d'un tétragoniste est discutée.
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+ En France, les métiers du théâtre sont longtemps réservés aux hommes, donnant lieu à des excommunications d'acteurs ; ce n'est qu'en 1603, à l'occasion d'une tournée théâtrale d'une troupe italienne, qu'une femme, Isabella Andreini, obtient le droit de monter sur scène. L'édit royal du 16 avril 1641 de Louis XIII est le précurseur du statut de comédien dont le travail « ne puisse leur être imputé à blâme, ni préjudice à leur réputation dans le commerce public »[4].
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+ L’acteur est celui qui met en acte, en action, le texte écrit par le dramaturge, et les situations organisées par le metteur en scène. C'est lui qui agit et donne vie au personnage. Dans certains cas comme les spectacles d’improvisation (par exemple la commedia dell'arte), il peut être lui-même l'unique créateur de son rôle.
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+ Il existe une ambiguïté constante entre la personnalité du rôle et celle de son interprète. Ce paradoxe a notamment été exposé par Diderot dans son Paradoxe sur le comédien. On raconte qu'un acteur romain du nom d'Ésope, emporté par la folie du personnage d'Oreste, assassina un de ses partenaires ; de même, l'acteur Genest se serait converti, emporté par la foi de son personnage, et fut même sanctifié (pour avoir subi le martyre, et non pour sa passion du théâtre…). L'acteur change d'identité afin de pouvoir incarner tel ou tel autre personnage, cependant les cas de confusion mentale sont rarissimes et l'acteur doit rester lui-même pour créer artistiquement un caractère. L'identification à son personnage n'est jamais totale, sous peine de folie. L'acteur puise à la fois dans son vécu et son imaginaire pour créer un rôle. L'Église catholique, pendant des siècles, a vu d'un fort mauvais œil cette capacité à dissimuler ou à transformer la nature profonde de son être : les acteurs furent excommuniés à partir de l'an 398. Molière fut enterré à la sauvette, et il fallut attendre le XXe siècle pour qu'une actrice, comme Sarah Bernhardt par exemple, puisse avoir des obsèques nationales.
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+ Le « jeu de l'acteur » intervient souvent en complément d'un autre art. S'il est partie intégrante des arts traditionnels (architecture, sculpture, peinture, gravure, musique), il peut aussi exister seul (une lecture de texte, un spectacle d'improvisation, par exemple) ou bien s'ajouter aux autres arts, notamment ceux où l'interprétation est séparée de la création : théâtre, télévision, cinéma.
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+ Certains appellent le jeu de l'acteur le « huitième art » ou « art de la prestation », place que d'autres attribuent à la télévision[5].
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31
+ Pour construire son jeu, l'acteur ou l'actrice pratique un entraînement. Cet entraînement exerce et développe la relation aux autres et la relation à soi-même. Pour éviter que cet entraînement devienne une forme répétitive vide de jeu, l'actrice cultive son imagination pour qu'elle envoie toujours des images qui vont motiver la forme répétée. Ainsi un acteur se lèvera plus facilement et plus justement s'il croit attraper un objet, au lieu de s'entraîner à se lever pour uniquement se muscler. L'acteur développera ses exercices selon sa coordination, son équilibre, et l'exploration des limites de son corps, sans brutalité[6].
32
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33
+ En développant son système, Constantin Stanislavski, l'un des fondateurs du théâtre du XXème siècle, a montré que ce qu'il appelle la mémoire émotionnelle de l'acteur ou de l'actrice est au centre du jeu juste : à partir du moment où l'on peut retrouver la mémoire des émotions personnelles vécues on peut les ressentir lors d'une présentation et ainsi exprimer de façon vraie un rôle. Malheureusement, la mémoire est souvent capricieuse. Pour la favoriser, il a proposé de la solliciter par des séries d'actions physiques, correspondant au rôle, amenant l'interprète dans l'état émotionnel conservé en lui ou en elle. Cette approche a été développée par Jerzy Grotowski, et plein d'autres. Cependant, Michel Tchekhov, un élève de Stanislavsi, ne reconnaissait pas l'existence des émotions personnelles. Pour arriver à un jeu juste, il propose plutot de « colorier » les actions, coloration vue comme une approche du sentiment, de son éveil, imitant une vision que nous aurions, et qui nous serait proposée dans un espace extérieur. On joue d'abord l'action au cours de l'exercice, l'approche du sentiment ne se faisant que prudemment, non pas en l'exprimant, mais en le coloriant, en donnant une certaine excitation (lenteur, attention, joie, fatigue...) qui, elle, invitera peut-être à l'émotion. [7]
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35
+ Les mots acteur et comédien ne font plus, dans le langage courant, l'objet d'une différence marquée dans leur emploi. Pierre Frantz, dans le Dictionnaire encyclopédique du théâtre, écrit : « On emploie le plus souvent indifféremment l'un ou l'autre terme. On distingue cependant l'acteur qui, représentant sur scène un personnage, remplit ainsi une fonction dramaturgique, du comédien, personne sociale, qui fait son métier de la représentation des personnages au théâtre » ; pour cet auteur, le terme acteur est plus volontiers employé que comédien pour le cinéma. L'usage de comédien existe cependant dans le contexte du cinéma.
36
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37
+ Louis Jouvet écrivait pour sa part, dans Réflexions du comédien (1938), « L’acteur ne peut jouer que certains rôles ; il déforme les autres selon sa personnalité. Le comédien, lui, peut jouer tous les rôles. L’acteur habite un personnage, le comédien est habité par lui ».
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+ L'acteur Alain Delon différencie ainsi l' "acteur" du "comédien" : « Ma carrière n’a rien à voir avec le métier de comédien. Comédien, c’est une vocation. C’est la différence essentielle – et il n’y a rien de péjoratif ici – entre Belmondo et Delon. Je suis un acteur, Jean-Paul est un comédien. Un comédien joue, il passe des années à apprendre, alors que l’acteur vit. Moi, j’ai toujours vécu mes rôles. Je n’ai jamais joué. Un acteur est un accident. Je suis un accident. Ma vie est un accident. Ma carrière est un accident. »[8],[9].
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+ La distinction entre acteur et comédien n'est pas fixée en langue française. L'édition 1990 du Petit Robert définit « acteur » comme « artiste dont la profession est de jouer un rôle à la scène ou à l'écran » et « comédien » par « personne qui joue la comédie sur un théâtre » ; l'édition 2012 du même dictionnaire indique simplement « personne qui joue la comédie ; acteur, actrice ». Le Larousse définit « comédien » par « personne dont la profession est de jouer au théâtre, au cinéma, à la télévision ou à la radio ; acteur, actrice »[10] et « acteur » par « Personne dont la profession est d'être l'interprète de personnages à la scène ou à l'écran ; comédien »[11]. Si le terme comédien peut paraître avoir un caractère plus noble en langue française, ou désigner plus spécifiquement les acteurs de théâtre, s'agissant d'artistes dramatiques, les deux mots peuvent être utilisés alternativement et sans distinction particulière dans le langage courant, y compris par les professionnels[12].
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+ L’alimentation désigne, par définition, l'action de s'alimenter. Elle relève donc de la nourriture et par conséquent des aliments qui permettent à un organisme de fonctionner, de survivre. Chez l'Homme, elle caractérise aussi la manière de récolter, stocker et préparer les aliments, de le cuisiner et de s'alimenter, qui s'intéresse davantage au domaine culturel, social et éthique voire du religieux (tabous alimentaires, carême, rituels de préparation, etc.).
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+ Les réactions chimiques exothermiques nécessaires à la vie sont dépendantes d'apports en nutriments. Chez les organismes supérieurs ceux-ci sont soit synthétisés par photosynthèse (végétaux), soit puisés dans des composés organiques (animaux et champignons). Il existe d'autres sources énergétiques pour les micro-organismes : par exemple, certaines archées puisent leur énergie en produisant du méthane ou en oxydant des composés sulfurés.
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+ Les végétaux sont des organismes autotrophes. Ils sont capables de synthétiser les composants organiques à partir d'eau, de composés azotés et de sels minéraux trouvés dans le sol, du CO2 atmosphérique et d'énergie solaire grâce à la fonction chlorophyllienne.
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+ Les animaux sont des organismes hétérotrophes. Ils sont dépendants d'une ou plusieurs autres espèces pour leur nourriture. Les aliments sont transformés en nutriments par la digestion. Le régime alimentaire, qu'il soit zoophage ou herbivore, a une influence prépondérante sur le comportement des animaux. Il détermine notamment leur statut de prédateur ou de proie dans le réseau trophique. Ils peuvent avoir une pratique alimentaire omnivore ou plus spécifique insectivore, piscivore, charognard, détritivore, herbivore…
8
+
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+ Comme les autres animaux, l'homme est dépendant de son environnement pour assurer ses besoins primaires en nourriture. L'étude des besoins humains en nourriture, que ce soit en quantité (obésité ou sous-alimentation) ou en qualité (malnutrition) est la nutrition.
10
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+ Les nutriments sont des molécules produites lors de la digestion des aliments consommés[1],[2]. Les protéines, les lipides et les glucides sont les trois grands groupes de nutriments qui permettent à l’organisme de se construire, de se renouveler, et d'apporter l'énergie nécessaire au métabolisme. Néanmoins, on peut les scinder en deux groupes : les nutriments essentiels et ceux qui ne le sont pas. En effet, les protéines et les lipides sont dits essentiels car notre corps est incapable de les fabriquer et il faut donc les acheminer par l'alimentation, contrairement aux glucides qui peuvent être synthétisés à partir d'autres nutriments.
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+
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+ Les protéines sont composées d'acides aminés qui, une fois libérés pendant la digestion, vont être utilisés par l'organisme pour produire ses propres protéines. Ces dernières entrent dans la composition du corps humain, notamment les muscles, les os, la peau, les cheveux ou encore les ongles.
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+ De plus, elles sont indispensables à certains processus physiologiques comme la réponse immunitaire (les anticorps) ou encore la production d'hormones. Elles sont aussi l’unique source d'azote de l'organisme.
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+ Les lipides sont les nutriments les plus énergétiques. Ils sont les constituants de la membrane de nos cellules (bicouche de phospholipides)[3] et assurent donc leur bon fonctionnement, et celui des organes. On peut ajouter à cela que les lipides ont un rôle essentiel dans le transport de certaines protéines et hormones dans le sang, ainsi que d'un bon nombre de vitamines. Pour les hormones, ils ne font pas que les transporter, mais ils participent aussi à l'élaboration de certaines d'entre elles[4].
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+ Les glucides, contrairement aux protéines et aux lipides, ne sont pas essentiels, et peuvent être produits à partir d'autres nutriments. Les glucides sont utilisés sous la forme de glucose. Ce glucose va être utilisé par toutes les cellules, qu'elles soient musculaires ou nerveuses, notamment les cellules du cerveau. Il peut aussi être dans une moindre mesure, transformé en glycogène pour servir de réserve d’énergie instantané pour les muscles par exemple[5].
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+ L'eau est un solvant polaire de référence qui dissout de nombreux composés comme le sel et le sucre[6]. La plupart des aliments contiennent de l'eau de manière naturelle[7]. C'est un nutriment essentiel qui permet à de nombreuses réactions d'avoir lieu, de sorte qu'il est indispensable au fonctionnement des organismes vivants. Il permet également le transport des nutriments et l'hydratation des tissus de l'organisme[7]. L'organisme humain contient en moyenne 60 % d'eau[8]. Les humains sont capables de vivre sans manger pendant plusieurs semaines mais ne peuvent vivre sans apport d'eau pendant plus que quelques jours[9].
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+
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+ Les apports nutritionnels conseillés sont les quantités que l'on doit ingérer en une journée. Ils diffèrent selon l'âge, le sexe et le mode de vie.
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+
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+ Les troubles du comportement ou des conduites alimentaires (TCA) se définissent par une relation « anormale » à l'alimentation. Ces troubles sont variés et peuvent altérer plus ou moins fortement la santé physique et mentale d'un individu touché. Ils touchent en moyenne plus de femmes que d'hommes à travers le monde et apparaissent souvent à l'adolescence. Les exemples les plus courants de TCA sont la boulimie, l'anorexie, ou encore l'hyperphagie. D'autres troubles comme l'orthorexie sont encore peu connus à l'heure actuelle.[réf. souhaitée]
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+ Le rapport à l'alimentation comprend une part de plaisir (gourmandise...) et une part d'inquiétude ou de précaution (crainte de manquer de nourriture, peur de l'intoxication ou d'un goût déplaisant)[10],[11] qui combinées sont à l'origine de nombreuses formes de répertoires du mangeable/non mangeable, de recettes de cuisines, de principes diététiques[12].
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+ La comète de Halley (désignation officielle 1P/Halley) est la plus connue de toutes les comètes[1]. Son demi grand axe est de 17,9 unités astronomiques (soit environ 2,7 milliards de kilomètres), son excentricité est de 0,97 et sa période est de 76 ans. Sa distance au périhélie est de 0,59 unité astronomique et sa distance à l'aphélie est de 35,3 unités astronomiques. Il s'agit d'une comète à courte période[2].
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+ On peut déduire de ces données les caractéristiques orbitales suivantes : vitesse au périhélie : 54,5 km s−1, vitesse à l'aphélie : 910 m s−1. La comète est le premier membre connu de la famille des comètes de Halley, famille qui regroupe les comètes périodiques dont la période est comprise entre 20 et 200 ans.
6
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+ En 1705, Edmond Halley publia un livre avançant que les comètes qui étaient apparues dans le ciel en 1531, 1607 et 1682 étaient en fait une seule et même comète. Expliquant que la comète voyage sur une orbite elliptique, et prend 76 ans pour faire une révolution complète autour du Soleil, Halley prédit qu'elle reviendrait en 1758.
8
+
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+ En 1757, Lalande, aidé par Nicole-Reine Lepaute, et sur la base des formules conçues par Clairaut, décida de calculer les déviations de la comète dues aux grosses planètes. Il prédit un retard de 518 jours dû à Jupiter et de 100 jours dû à Saturne. Il annonça donc le retour de la comète, non en 1758, mais en 1759 avec un passage au périhélie en avril 1759, avec une incertitude d'un mois. Lorsque la comète réapparut en décembre 1758 avec un passage au périhélie le 13 mars 1759, ce fut un triomphe. Cette prévision permit d'asseoir définitivement la mécanique newtonienne en France, la théorie des tourbillons de Descartes tombant dans l'oubli. L'appellation « comète de Halley » apparaît pour la première fois sous la plume de Dirk Klinkenberg (en) dans une lettre adressée à Nicolas-Louis de Lacaille[3], mais Newton et Halley n'étaient plus en vie pour assister à leur triomphe.
10
+
11
+ On en connaît beaucoup plus sur la comète Halley depuis que la sonde Giotto en a sondé le cœur. Lancée en 1985, la sonde avait pour mission d'aller photographier le noyau de la comète. Giotto s'est approchée à 600 km du noyau en forme de cacahuète d'une dimension de 16 × 8 × 7 km ; Giotto a pu y voir deux gros geysers de gaz qui alimentaient la chevelure et la queue. C'était la première fois qu'une sonde spatiale s'approchait d'une comète mais depuis, la sonde Rosetta a fait mieux en envoyant un atterrisseur se poser sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko en 2014.
12
+
13
+ À son dernier passage, on a pu déterminer que son noyau est très sombre, d'un albédo d'environ 3 %. Les photos de la sonde Giotto sont des données précieuses permettant de mieux comprendre la constitution des comètes et le mécanisme de sublimation à l'approche du Soleil. Les trois dernières visites de la comète de Halley remontent à 1835, 1910 et 1986 ; son prochain passage au périhélie devrait avoir lieu le 28 juillet 2061[4].
14
+
15
+ On peut reculer dans le temps et présumer le moment où la comète de Halley aurait dû théoriquement apparaître dans le ciel. Les premières mentions de la comète de Halley sont dues aux Chinois : celle de −611 est rapportée par Zuo Qiuming dans le Commentaire de Zuo[23], sont ensuite notées celles de −467 et −240[24].
16
+
17
+ Une comète a été aperçue dans la Grèce antique entre −468 et −466, associée à une pluie de météores ; la date du passage, sa durée, le lieu et la pluie de météorites associée suggèrent qu'il s'agissait de Halley. Selon Pline l'Ancien, une météorite, décrite de couleur brune et de la taille d'un wagon, serait tombée à Aegospotami[25].
18
+
19
+ En −164, l'apparition de Halley entre le 22 et le 28 septembre est observée par les Babyloniens, et notée sur deux tablettes d'argile en écriture cunéiforme dont les fragments sont conservés au British Museum.
20
+
21
+ Toujours à Babylone, une autre tablette mentionne le passage de 87 av. J.-C., indiquant que la comète a été vue « jour après jour pendant un mois »[26]. Cette apparition peut être rapprochée de la représentation de Tigrane le Grand, un roi arménien, sur des pièces de monnaie. Selon Vahe Gurzadyan et R. Vardanyan, ce roi est représenté avec « une couronne figurant une étoile avec une queue incurvée qui peut représenter le passage de la comète de Halley en 87 av. J.-C. » [27].
22
+
23
+ Le passage de 12 av. J.-C. est décrit dans le Livre des Han par les astronomes chinois de la dynastie des Han qui l'ont suivi d'août à octobre.
24
+
25
+ L'apparition de 141 a été enregistrée dans les tablettes chinoises.
26
+
27
+ Celle de 684, outre les archives chinoises, a été enregistrée en Europe par l'une des sources compilées dans La Chronique de Nuremberg.
28
+
29
+ La comète fut décrite en 837 lors de son passage le plus spectaculaire durant les temps historiques (à environ 5,1 millions de kilomètres, soit 0,034 UA de la Terre), à la fois dans des textes chinois, japonais et européens, notamment par L'Astronome, auteur d'une chronique sur la vie de Louis le Pieux, mais aussi par Loup de Ferrières, dans une lettre à son ami Alcuin[28].
30
+
31
+ En 912, Halley est enregistrée dans les Annales d'Ulster qui indiquent : « Année sombre et pluvieuse. Une comète est apparue »[29].
32
+
33
+ Elle a pu être observée en l'an 1066. Une comète attira en effet l'attention de l'armée de Guillaume le Conquérant et on la retrouve sur la célèbre Tapisserie de Bayeux, qui illustre la conquête normande de l'Angleterre[30]. Elle a été décrite comme ayant quatre fois la taille de Vénus et brillant d'une lumière égale à un quart de celle de la Lune.
34
+
35
+ Ce passage est également mentionné dans la Chronique anglo-saxonne.
36
+
37
+ Les Annales des quatre maîtres irlandaises ont enregistré la comète comme une étoile apparue au septième jour des calendes de mai, le mardi après Pâques, dont l'éclat n'était pas plus grand que celui de la Lune et qui fut visible de tous pendant quatre nuits ensuite[29].
38
+
39
+ Après le passage de 1682, l'astronome anglais Edmond Halley, en s'appuyant sur la théorie d'Isaac Newton, calcule que la comète reviendra en 1758 ; lors de cette révolution, elle s'est rapprochée de Jupiter, ce qui l'a retardée d'un an. Elle ne passe qu'en 1759, mais cela suffit pour considérer les calculs de Halley comme justes. C'est la première fois que les lois de Newton sont prises en compte en France. Lors du passage de 1682, la comète était moins brillante que la grande comète de 1680[31].
40
+
41
+ Lors de ce passage, on a cru que la Terre allait traverser la queue de la comète et des gens s'imaginaient que ce serait la fin du monde. En réalité, la Terre n'est pas passée à travers la queue, et même si cela était arrivé, la queue d'une comète ne représente aucun danger[32] mais on aurait pu assister à une pluie d'étoiles filantes[33] (cf : Êta aquarides).
42
+
43
+ Elle est passée quelques mois après la Grande comète de janvier 1910.
44
+
45
+ La référence la plus célèbre est celle de Victor Hugo, dans La Comète, poème de La Légende des siècles :
46
+
47
+ « Il avait dit : — Tel jour cet astre reviendra. — : (…) / Quelle huée ! Ayez pour Vishnou, pour Indra, / Pour Brahma, pour Odin ou pour Baal un culte ; / (…) / Soyez un imposteur, un charlatan, un fourbe, / C'est bien. Mais n'allez pas calculer une courbe (…) [34]. »
48
+
49
+ Dans son poème Amers, Saint-John Perse écrit :
50
+
51
+ « Et comment il nous vint à l'esprit d'engager ce poème, c'est ce qu'il faudrait dire. Mais n'est-ce pas assez d'y trouver son plaisir ? Et bien fut-il, ô dieux ! Que j'en prisse soin, avant qu'il ne nous fût repris... Va voir, enfant, au tournant de la rue, comme les Filles de Halley, les belles visiteuses célestes en habit de Vestales, engagées dans la nuit à l'hameçon de verre, sont promptes à se reprendre au tournant de l'ellipse[35]. »
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+ Alexandre Dumas (dit aussi Alexandre Dumas père) est un écrivain français né le 24 juillet 1802 à Villers-Cotterêts (Aisne) et mort le 5 décembre 1870 au hameau de Puys, ancienne commune de Neuville-lès-Dieppe, aujourd'hui intégrée à Dieppe (Seine-Maritime).
6
+
7
+ Il est le fils de Marie-Louise Labouret (1769-1838) et Thomas Alexandre Davy de La Pailleterie (1762-1806) (né à Saint-Domingue, actuelle Haïti) dit le général Dumas, et le père des écrivains Henry Bauër et Alexandre Dumas (1824-1895) dit « Dumas fils », auteur de La Dame aux camélias.
8
+
9
+ Proche des romantiques et tourné vers le théâtre, Alexandre Dumas écrit d'abord un vaudeville à succès et des drames historiques comme Henri III et sa cour (1829), La Tour de Nesle (1832), Kean (1836). Auteur prolifique, il s'oriente ensuite vers le roman historique tel que la trilogie Les Trois Mousquetaires (1844), Vingt ans après (1845) et Le Vicomte de Bragelonne (1847), ou encore Le Comte de Monte-Cristo (1844-1846), La Reine Margot (1845) et La Dame de Monsoreau (1846).
10
+
11
+ La paternité de certaines de ses œuvres lui est contestée. Dumas fut ainsi soupçonné par plusieurs critiques de son époque d'avoir eu recours à des prête-plume, notamment Auguste Maquet. Toutefois les recherches contemporaines ont montré que Dumas avait mis en place une coopération avec ce dernier : Dumas s'occupait de choisir le thème général et modifiait les ébauches de Maquet pour les rendre plus dynamiques. On ne peut donc lui nier la paternité de son œuvre, même s'il n'aurait peut-être pas pu réaliser tous ses chefs-d'œuvre des années 1844-1850 sans la présence à ses côtés d'un collaborateur à tout faire efficace et discret[1].
12
+
13
+ L'œuvre d'Alexandre Dumas est universelle ; selon l’Index Translationum, avec un total de 2 540 traductions, il vient au treizième rang des auteurs les plus traduits en langue étrangère[2].
14
+
15
+ Alexandre Dumas naît le 5 thermidor an X (24 juillet 1802) à Villers-Cotterêts (Aisne) de l'union du mulâtre Thomas Alexandre Davy de La Pailleterie né à Saint-Domingue (actuelle Haïti), général d'armée ayant fait une brillante carrière pendant la Révolution française, avec Marie-Louise-Élisabeth Labouret, fille de Claude Labouret, aubergiste à l’Écu d'or à Villers-Cotterêts[3], commune où la maison natale est visible au 46 de l'ancienne rue Lormet, rebaptisée rue Alexandre-Dumas.
16
+
17
+ « Je suis né à Villers-Cotterêts, petite ville du département de l'Aisne, située sur la route de Paris à Laon, à deux cents pas de la rue de la Noue, où mourut Charles-Albert Demoustier, à deux lieues de la Ferté-Milon, où naquit Racine, et à sept lieues de Château-Thierry, où naquit La Fontaine[4]. »
18
+
19
+ L'enfant a pour marraine sa sœur, Aimée-Alexandrine Dumas (son aînée de neuf ans) et pour parrain le maréchal d'Empire Guillaume Brune[5].
20
+
21
+ Entre 1804 et 1806, c’est au château des Fossés, loué par son père, qu’Alexandre Dumas a fixé ses tout premiers souvenirs :
22
+
23
+ « Du plus loin qu’il me souvienne, c’est-à-dire de l’âge de trois ans, nous habitions, mon père, ma mère et moi, un petit château nommé les Fossés, situé sur les limites des départements de l’Aisne et de l’Oise, entre Haramont et Longpré. On appelait ce petit château les Fossés, sans doute parce qu’il était entouré d’immenses fossés remplis d’eau[6]. »
24
+
25
+ On retrouve ces tout premiers souvenirs dans son œuvre :
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+
27
+ « Sur les limites du département de l’Aisne, à l’ouest de la petite ville de Villers-Cotterêts, engagées dans la lisière de cette magnifique forêt qui couvre vingt lieues carrées de terrain, ombragées par les plus beaux hêtres et les plus robustes chênes de toute la France, peut-être, s’élève le petit village d’Haramont, véritable nid perdu dans la mousse et le feuillage, et dont la rue principale conduit par une douce déclivité au château des Fossés, où se sont passées deux des premières années de mon enfance[7]. »
28
+
29
+ Le général Dumas meurt le 26 février 1806, quatre ans après la naissance de son fils. Alexandre Dumas a pour aïeuls[8] un marquis désargenté qui immigra en 1760 à l'île de Saint-Domingue et une esclave ou affranchie noire du nom de Marie-Cessette Dumas[9]. Sa mère, Marie-Louise Labouret, revient chez ses parents dans l'ancien hôtel de l’Épée à Villers-Cotterêts[N 1]. Les grands-parents maternels élèvent Alexandre et sa sœur.
30
+
31
+ Il a neuf ans lorsqu'il entre au collège de l'abbé Grégoire à Villers-Cotterêts. Il y reçoit les bases de l'instruction primaire[10]. Il y reste élève jusqu'en 1813.
32
+
33
+ À treize ans, le petit Alexandre ne sait presque rien, il a pour seule éducation ses lectures de la Bible, de récits mythologiques, de l’Histoire naturelle de Buffon, de Robinson Crusoé et des Contes des mille et une nuits. Cependant, sa calligraphie est exceptionnelle. Il est engagé comme coursier dans une étude de notaire, celle de maître Mennesson. « Il fut donc décidé que, le lundi suivant, j'entrerais chez maître Mennesson : les gens polis disaient en qualité de troisième clerc, les autres en qualité de saute-ruisseau[11]. » Cependant l'abbé Louis Chrysostome Grégoire, vicaire de Villers-Cotterêts et directeur du collège qui porte son nom, l'aide beaucoup, et il lui en sera toujours reconnaissant et fera son portrait de tolérance religieuse et d'ouverture d'esprit en 1854 dans un de ses romans, Catherine Blum.
34
+
35
+ En 1819, Alexandre fait la connaissance d'Adolphe de Leuven qui l'initie à la poésie moderne. Ils ont également l'occasion d'écrire ensemble en 1820 et 1821 des drames et des vaudevilles, dont les premiers sont tous refusés. Ivanhoé, écrite en 1822 et publiée en 1974 est la plus ancienne pièce conservée de Dumas[12].
36
+
37
+ Jusqu'en 1822, Dumas vit à Villers qu'il quitte pour Paris avec 53 francs en poche, pour échapper à la pauvreté[N 2] et aux humiliations que sa mère, Marie-Louise Labouret, et lui connaissent depuis la mort du général et plus encore depuis celle de Claude Labouret, son grand-père maternel.
38
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39
+ Il trouve une place de clerc de notaire et découvre la Comédie-Française. C'est le début d'une vie nouvelle pour Alexandre lorsqu'il fait la rencontre d'un grand acteur de l'époque, Talma. L'année suivante, grâce à la protection[13] du général Foy, il travaille dans les bureaux du secrétariat du duc d'Orléans et peut enfin faire venir sa mère à Paris.
40
+
41
+ Dumas fut souvent en butte aux sarcasmes racistes de ses contemporains qui s'attirèrent des répliques cinglantes. Ainsi lors d'une discussion animée à propos de la récente théorie de l'évolution de Charles Darwin (qu'il défendait), un contradicteur lui dit :
42
+
43
+ « Au fait, cher Maître, vous devez bien vous y connaître en nègres ?Mais très certainement. Mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre et mon arrière-grand-père était un singe. Vous voyez, Monsieur : ma famille commence où la vôtre finit[14],[15]. »
44
+
45
+ On rapporte également que Mademoiselle Mars s'écria après avoir reçu chez elle l'écrivain : « Il pue le nègre, ouvrez les fenêtres[16]… » Ultérieurement, dans les années 1850, les cheveux crépus ébouriffés de Dumas dans la photographie de Nadar seront détournés par nombre de caricaturistes comme image matrice de leurs portraits-charges[17].
46
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47
+ Un an après son arrivée à Paris, le 27 juillet 1824, c'est la naissance de son fils Alexandre, fruit de sa liaison avec Laure Labay (1793-1868)[18], couturière et sa voisine de palier place des Italiens[19].
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+ L'enfant est illégitime jusqu'à ce que Dumas le reconnaisse[20] le 17 mars 1831, quelques jours après la naissance de sa fille Marie-Alexandrine (le 5 mars 1831) qu'il a eue de l'actrice Belle Kreilssamer (1803-1875).
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+ Alexandre Dumas épouse en février 1840 l'actrice Ida Ferrier (née Marguerite-Joséphine Ferrand, 1811-1859) et s'installe avec elle à Florence. Ida Ferrier et Alexandre Dumas se séparent en 1844.
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+ Dumas a de nombreuses autres liaisons et au moins deux autres enfants naturels : Henry Bauër (né en 1851, fils d'Anna Bauër) et Micaëlla-Clélie-Josepha-Élisabeth Cordier (née en 1860, fille de l'actrice Émélie Cordier).
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+ Alexandre Dumas écrit avec Adolphe Leuven et l'assistance de Pierre-Joseph Rousseau (1797-1849) le vaudeville en un acte La Chasse et l'Amour qui connaît un grand succès en septembre 1825. C'est aussi la période où Dumas découvre les « Romantiques » et va beaucoup au théâtre. Il écrit son premier drame historique, Henri III et sa cour en 1828. La pièce, présentée à la Comédie-Française le 10 février 1829, connaît un énorme succès. Elle est qualifiée de « scandale en prose » en référence à Hernani, la pièce de Victor Hugo, qualifiée de « scandale en vers » à sa création en février 1830,
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+ Dans ses mémoires, Dumas explique sa manière : « Je commence par combiner une fable ; je tâche de la faire romanesque, tendre, dramatique, et, lorsque la part du cœur et de l’imagination est trouvée, je cherche dans l’histoire un cadre où la mettre. » Cependant, il connaît son infériorité devant Victor Hugo, versificateur de génie, auteur de Marion Delorme, pièce pour laquelle il professe une admiration fidèle :
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+ « Ah ! si je faisais de pareils vers, sachant faire une pièce comme je la sais faire[21] ! »
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+ Dumas s'engage dans les Trois Glorieuses (la Révolution de juillet 1830).
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+ Ses succès après Henri III et sa cour (1829), sont Christine (mars 1830), Antony (mai 1831), La Tour de Nesle (1832) et Kean (1836).
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+ Il connaît la notoriété en tant que dramaturge mais dilapide ses revenus, il écrit alors beaucoup de pièces médiocres si bien que le public se lasse.
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+ En 1832, Dumas voyage en Suisse et en rapporte ses premières Impressions de voyage. Suivent des voyages en Italie en 1835 puis en Allemagne et Belgique en 1838.
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+ En 1840, il est candidat à l'Académie française[22].
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+ D'octobre 1846 au début janvier 1847, Dumas fit un voyage en Espagne puis en Algérie, accompagné de son fils, Alexandre, et de son collaborateur Auguste Maquet.
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+ Après 1830, se développe en France la presse à grand tirage touchant la moyenne et petite bourgeoisie. Émile de Girardin invente le roman-feuilleton. La Presse publie le premier feuilleton-roman : La Comtesse de Salisbury d’Alexandre Dumas, du 15 juillet au 11 septembre 1836, vite imité par ses concurrents. Eugène Sue connaît un immense succès avec Les Mystères de Paris parues de 1842 à 1843 dans Le Journal des débats. Dumas comprend qu'il y a de l'argent à gagner et une place à prendre. Le 14 mars 1844, son coup d'essai, Les Trois Mousquetaires, est un coup de maître et fait grimper les ventes du journal Le Siècle.
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+
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+ En l'espace de sept ans (1844-1850), il produit avec la collaboration d'Auguste Maquet toutes les grandes œuvres qui assureront sa renommée. Publiées dans quatre journaux, La Presse, Le Siècle, Le Constitutionnel et Le Journal des débats, ce sont, dans l'ordre de parution : Les Trois Mousquetaires (1844), Le Comte de Monte-Cristo (1844-1846), La Reine Margot (1844-1845), Vingt ans après (1845), Le Chevalier de Maison-Rouge (1845-1846), La Dame de Monsoreau (1845-1846), Joseph Balsamo (1846-1848), Les Quarante-cinq (1847), Le Vicomte de Bragelonne (1847-1850), Le Collier de la reine (1848-1850). Son rythme de travail est effréné. « Bon jour, mauvais jour, j'écris quelque chose comme 24 000 lettres dans les vingt-quatre heures[23] » (Dumas table sur 50 lettres par ligne et il est payé à la ligne). Il écrit au fur et à mesure des parutions, souvent plusieurs romans en même temps, entrecroisant sans s'y perdre plusieurs intrigues distinctes, changeant de siècle d'un roman à l'autre.
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+ Dumas dispose alors de très gros revenus, mais il dépense encore plus, prodigue avec ses maîtresses et ses amis, et vit à crédit, empruntant toujours, engageant ses droits d'auteur à venir, à la merci du moindre à-coup. Il fait bâtir le château de Monte-Cristo à Port-Marly , une bâtisse de style composite, à la fois Renaissance, baroque et gothique.
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+ En 1846, Dumas fait construire son propre théâtre à Paris, boulevard du Temple, qu'il baptise « Théâtre-Historique ». Le théâtre est inauguré en 1847 et accueille les pièces de plusieurs auteurs européens (Shakespeare, Goethe, Calderon, Schiller) avant de faire faillite en 1850. C'est dans ce théâtre qu'il fait jouer pour la première fois une de ses pièces tirée de son roman Le Chevalier de Maison-Rouge dans laquelle est entonné Le Chant des Girondins, devenue un an plus tard l'hymne national français sous la seconde République[24].
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+ La révolution de 1848 va le ruiner. D'une part la révolution le prive de ses rentrées habituelles (arrêt du théâtre et des feuilletons pendant plusieurs mois), d'autre part il s'arrête de travailler pour se mettre en campagne. Il est candidat malheureux aux élections législatives qui suivent. Il soutient ensuite Louis Eugène Cavaignac contre Louis-Napoléon Bonaparte. Il publie en 1848 Le Collier de la reine et son fils publie La Dame aux camélias la même année.
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+ En 1849, Dumas est obligé de vendre aux enchères son château qu'Honoré de Balzac admirait tant[25]. Son théâtre fait faillite en 1850. Ses créanciers se bousculent pour récupérer leurs fonds. Le 10 décembre 1851, menacé de banqueroute, il s'exile à Bruxelles avec Victor Hugo, pour protester contre le coup d’État de Napoléon III. Il commence l'écriture de ses Mémoires à Bruxelles.
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+ Dumas revient à Paris au début 1853 en cédant 45 % de la propriété littéraire de ses œuvres présentes et futures à ses créanciers, mais alterne les séjours à Bruxelles et à Paris. Il trouve à Paris son fils couronné du succès de sa pièce La Dame aux camélias, représentée en février 1852.
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+ Alexandre Dumas père lance en 1853 un journal Le Mousquetaire. Il y publie, toujours avec l'aide de collaborateurs, Mes Mémoires (1852-1856), Les Mohicans de Paris (1854-1855), Les Compagnons de Jéhu (1856), une série historique Les Grands Hommes en robe de chambre (1855-1856). Le Mousquetaire cesse de paraître en 1857. Dumas voyage en Angleterre et rend visite à Victor Hugo à Guernesey. Il lance un nouveau journal Le Monte-Cristo qui paraît de 1857 à 1862.
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+ En 1858, Auguste Maquet lui intente un procès qu'il perd.
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+ À l'été 1858, Dumas entreprend un long périple en Russie puis au Caucase (de juin 1858 à mars 1859), avec comme compagnon de voyage le peintre Jean-Pierre Moynet. Il publie ses impressions de voyage dans deux recueils : De Paris à Astrakan (publié de 1959 à 1962)[26] et Le Caucase (écrit pendant le voyage et publié dès 1859)[27], où il relate ses aventures pittoresques dans l'empire Russe puis lors de sa traversée du Caucase, depuis Bakou jusqu'à la mer Noire. Il séjourne notamment à Tbilissi, actuelle capitale de la Géorgie, croisant les traces du grand poète russe Mikhaïl Lermontov.
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+ En 1860, Dumas vend ses biens pour acheter des armes pour l'armée de Garibaldi. Dumas est un ami et un admirateur de Garibaldi et pendant l'expédition des Mille, il se rend en Sicile pour lui livrer les armes achetées. Il est le témoin de la bataille de Calatafimi qu'il décrit dans « Les Garibaldiens », publié en 1861[28]. Il est aux côtés de Garibaldi le jour de son entrée dans Naples puis il est nommé Directeur des fouilles et des musées, charge qu'il occupe pendant trois ans (1861-1864) où il habite à Naples jusqu'à ce que, à cause du mécontentement des Napolitains qui acceptent mal qu'un étranger occupe une telle charge, il préfère démissionner et rentre à Paris. Durant la même période, il dirige le journal L'Indipendente[N 3] auquel collabore le futur fondateur du Corriere della Sera, Eugenio Torelli Viollier. Il ne cesse pas pour autant d'écrire et commence à publier La San Felice (1863-1865) en feuilleton en décembre 1863 et termine sa rédaction lors de son dernier séjour à Naples en 1864.
94
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95
+ Dumas rentre en France en 1864 et s'installe à Enghien pendant l'été avec une cantatrice, puis revient à l'automne à Paris, Boulevard Malesherbes, après leur séparation. Il voyage en Autriche-Hongrie en 1865. Il ne ralentit pas pour autant sa production littéraire avec Le Comte de Moret en 1865-1866 et Les Blancs et les Bleus, en 1867. Son journal Le Mousquetaire reparaît en 1866-1867. D'un voyage en Allemagne, en juin 1866, il rapporte le roman La Terreur prussienne publié en 1867. Il a une dernière aventure avec l'actrice Américaine Adah Isaacs Menken (1835-1868) rencontrée au début 1867. Il se laisse photographier avec l'actrice blottie dans ses bras ou assise sur ses genoux. Ces photos font scandale et Dumas obtient leur interdiction à la vente.
96
+
97
+ Il fait paraître un nouveau journal (Le D'Artagnan) en 1868-1869. Il publie en feuilleton en 1869 Le Chevalier de Sainte-Hermine (laissé inachevé et publié en volume en 2005) et Création et Rédemption, qui fut publié en deux tomes (Le Docteur mystérieux et La Fille du marquis) après sa mort. Fin gourmet, il est même l'auteur d'un Grand dictionnaire de cuisine, dont le manuscrit est remis à l'éditeur en mars 1870 et publié après sa mort, en 1873[29]. « Alexandre Dumas partageait son temps, comme d'habitude, entre la littérature et la cuisine ; lorsqu'il ne faisait pas sauter un roman, il faisait sauter des petits oignons[30]. »
98
+
99
+ En septembre 1870, après un accident vasculaire qui le laisse à demi paralysé, Dumas s'installe dans la villa de son fils à Puys, quartier balnéaire de Neuville-lès-Dieppe. Il y meurt le 5 décembre 1870. Ses obsèques ont lieu le 8 décembre. Après la Guerre de 1870, son fils fait transporter le corps à Villers-Cotterêts.
100
+
101
+ Sa dépouille est transférée au Panthéon de Paris le 30 novembre 2002, à l'occasion du bicentenaire de sa naissance[31].
102
+
103
+ Le président de la République Jacques Chirac et l'écrivain Alain Decaux prononcent un discours lors de la cérémonie[32].
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+
105
+ Alexandre Dumas.
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+ Alexandre Dumas dans sa bibliothèque, par Maurice Leloir.
108
+
109
+ Alexandre Dumas, cliché de Charles Reutlinger.
110
+
111
+ Alexandre Dumas vu par le sculpteur François Biron.
112
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113
+ Alexandre Dumas vu par Henri Meyer.
114
+
115
+ Alexandre Dumas vu par André Gill.
116
+
117
+ « Alexandre Dumas concoctant une bouillabaisse de personnages », par Cham.
118
+
119
+ Voir la section « #Adaptations de l'œuvre ».
120
+
121
+ Le contenu des trois premiers tomes de La Maison de Savoie est réutilisé en partie dans :
122
+
123
+ Les Crimes célèbres, 1839–1840 constituent une collection de 18 récits historiques :
124
+
125
+ « En mars 1870, il [A. Dumas] remet son manuscrit à l'éditeur Alphonse Lemerre. Dumas ne le verra pas publié : il meurt le 5 décembre de la même année. Après la guerre et la Commune, Lemerre confie à Leconte de Lisle et au jeune Anatole France la direction éditoriale de l'ouvrage, qui paraît en 1873. Ce sont d'ailleurs vraisemblablement ces deux écrivains qui ont signé L.T. l'avant-propos « Alexandre Dumas et le Grand Dictionnaire de cuisine », L. pour Leconte de Lisle et T. pour Thibault, le vrai nom de France[N 64]. »
126
+
127
+ Entre 1921 et 2006, on compte une quarantaine de films directement inspirés de l'œuvre de Dumas et une quinzaine d'adaptations télévisées[55].
128
+
129
+ Source : bedetheque.com
130
+
131
+
132
+
133
+ (liste non exhaustive)
134
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135
+ En mars 1867, Alphonse Liébert photographie Alexandre Dumas père avec Adah Isaacs Menken. En avril 1867, Dumas intente un procès à Alphonse Liébert, devant la première chambre à Paris et demande le retrait de la vente des photographies où il apparaît avec Menken, Il est débouté le 3 mai, mais le verdict est infirmé en appel le 25 : après la proposition du rachat des clichés (pour la somme de 100 Francs), les photographies de lui avec Menken sont interdites à la vente[58].
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137
+ La plupart des romans de Dumas sont disponibles séparément en éditions de poche ou groupées.
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1
+ Une comète (stylisé en symbole astronomique ) est, en astronomie, un petit corps céleste constitué d'un noyau de glace et de poussière en orbite (sauf perturbation) autour d'une étoile. Lorsque son orbite, qui a généralement la forme d'une ellipse très allongée, l'amène près de cette étoile (par exemple le Soleil dans le Système solaire), la comète est exposée à diverses forces émanant de cette dernière : vent stellaire, pression de radiation et gravitation. Le noyau s'entoure alors d'une sorte de fine atmosphère brillante constituée de gaz et de poussières, appelée chevelure ou coma, souvent prolongée de deux traînées lumineuses composées également de gaz et de poussières, les queues (une de gaz ionisé et une de poussières), qui peuvent s'étendre sur plusieurs dizaines de millions de kilomètres.
2
+
3
+ Dans le Système solaire, quand elles s'approchent suffisamment de la Terre ou que leur magnitude est importante, les comètes deviennent visibles à l'œil nu (parfois même de jour) et peuvent être spectaculaires ; elles sont alors classées comme « grandes comètes ».
4
+
5
+ Les comètes se distinguent des astéroïdes, autres petits corps, par l'activité de leur noyau. Cependant, les observations récentes de plusieurs astéroïdes présentant une activité cométaire, notamment dans la ceinture principale, tendent à rendre de plus en plus floue la distinction entre comète et astéroïdes[1].
6
+ Elles proviendraient de deux réservoirs principaux du Système solaire : ceinture de Kuiper et nuage d'Oort, tandis que les comètes interstellaires, ont une origine extérieure au Système solaire.
7
+
8
+ Le mot « comète » vient du grec ancien κομήτης ἀστήρ, komếtês astếr, qui signifie « astre chevelu ». Il est employé en ce sens chez Aristote[2] et chez Aratos de Soles dans son poème sur l'astronomie, Les Phénomènes[3].
9
+
10
+ Une comète se compose essentiellement de trois parties : le noyau, la chevelure et les queues. Le noyau et la chevelure constituent la tête de la comète.
11
+
12
+ Lors du dernier passage de la comète de Halley en 1986, six sondes spatiales (ICE, Vega-1, Vega-2, Sakigake, Suisei et Giotto) ont frôlé la comète et enregistré des données et des images précieuses pour notre connaissance des comètes.
13
+
14
+ L'hypothèse de constitution du noyau la plus communément admise et confirmée par les récentes expériences spatiales de spectroscopie, est qu'il serait un corps solide constitué pour environ moitié de glaces (essentiellement d'eau, puis de monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, méthane, éthane, acétylène) et environ moitié de matières météoritiques agglomérées (modèle dit de la « boule de neige sale » proposé par Fred Whipple en 1950, « modèle en couche » proposé par Michael J. Belton à la suite de la mission Deep Impact). Ces glaces se subliment (lorsque la comète est à une distance de 1 à 3 unités astronomiques du Soleil) sous l'action du rayonnement solaire et donnent naissance à la chevelure, puis aux queues[4].
15
+
16
+ Le diamètre du noyau (non sphérique, certaines parties étant lisses, d'autres rugueuses) est estimé entre quelques centaines de mètres et quelques dizaines de kilomètres. La période de rotation va de 5 à 70 heures[4].
17
+
18
+ Le noyau de la comète de Halley est de forme oblongue, sa plus grande dimension mesure environ 15 kilomètres, pour un volume estimé à 500 kilomètres cubes et une masse de 1014 kilogrammes, ce qui correspond à une masse volumique moyenne de 200 kilogrammes par mètre cube (un cinquième de celle de l'eau dans les conditions standards à la surface de la Terre).
19
+
20
+ La présence de molécules organiques dans les comètes est un élément en faveur de la théorie de la panspermie. Un scientifique de la NASA, Richard B. Hoover (en), prétend ainsi en 2011 avoir trouvé des bactéries fossiles extraterrestres dans des comètes[5], mais la NASA a pris ses distances avec ces travaux, leur reprochant un manque d'évaluation par les pairs[6]. Les noyaux cométaires sont parmi les objets les plus sombres du Système solaire avec un albedo compris entre 2 et 7 %[7].
21
+
22
+ La chevelure, ou coma (mot latin de même sens), forme un halo à peu près sphérique entourant le noyau et constitué de particules neutres de gaz et de poussières issus de ce noyau. Ces particules sont libérées sous forme de jets lorsque la comète se rapproche du soleil, provoquant la sublimation des glaces du noyau[8]. Cette chevelure est entourée d'un nuage d'hydrogène atomique produit par photodissociation d'un certain nombre d'espèces, principalement H2O et OH[9].
23
+
24
+ Son diamètre est généralement compris entre 50 000 et 250 000 kilomètres, avec des limites extrêmes de 15 000 et 1 800 000 kilomètres. La chevelure s'identifie fréquemment avec la tête de la comète, étant donné le faible diamètre relatif du noyau.
25
+
26
+ Les analyses du gaz de la chevelure de la comète de Halley indiquent que celle-ci contient 80 % d'eau, 10 % de monoxyde de carbone, 3 % de dioxyde de carbone, 2 % de méthane, moins de 1,5 % d'ammoniac et 0,1 % d'acide cyanhydrique.
27
+
28
+ Si la comète est suffisamment active, la coma se prolonge par des traînées lumineuses appelées queues.
29
+
30
+ Une comète importante possède en général deux queues visibles :
31
+
32
+ Leurs dimensions sont considérables : des longueurs de 30 à 80 millions de kilomètres sont relativement fréquentes.
33
+
34
+ Comme toute orbite céleste, celles des comètes sont définies à l'aide de six paramètres (éléments orbitaux) : la période P, argument du périhélie ω, la longitude du nœud ascendant Ω, l'inclinaison i, la distance du périhélie q et l'excentricité e. Lorsqu'on découvre une nouvelle comète, après au moins trois observations distinctes, on modélise une première orbite en prenant e = 1 : par défaut, l'orbite est supposée parabolique. Lorsque plus d'observations ont pu être effectuées, une meilleure orbite osculatrice est calculée en affinant la valeur de l'excentricité.
35
+
36
+ La majorité des comètes répertoriées ont une orbite elliptique et gravitent autour du Soleil : ce sont les comètes périodiques, leur période pouvant être modifiée par des perturbations gravitationnelles.
37
+
38
+ Les comètes sont dites, par convention, à courte période quand leur période est inférieure à deux cents ans. Celles-ci seraient originaires de la ceinture de Kuiper, passeraient par un stade de centaure avant d'atteindre le Système solaire interne.
39
+
40
+ Les comètes dont la période est supérieure à 200 ans, appelées comètes à longue période, sont supposées provenir du Système solaire externe (objets détachés, objets éjectés dans le nuage de Hills ou le nuage d'Oort par le passage d'étoiles et de nuages moléculaires et réinjectés dans le Système solaire par le même type de perturbation gravitationnelle).
41
+
42
+ Les comètes attachées au Système solaire ont une orbite dont l'excentricité est inférieure à 1 (orbites elliptiques, donc comètes périodiques). Il existe quelques rares cas de comètes dont l'excentricité est supérieure à 1 (orbites hyperboliques, donc comètes non périodiques) : soit il s'agit de comètes provenant de l'extérieur du Système solaire (moins d'une par siècle[11]), soit il s'agit de comètes dont l'orbite a subi des perturbations gravitationnelles telles que, en l'absence de perturbations supplémentaires modifiant leur orbite en sens inverse, elles vont sortir du Système solaire.
43
+
44
+ Les comètes rasantes se caractérisent par un périhélie extrêmement proche du Soleil, parfois à quelques milliers de kilomètres seulement de la surface de celui-ci. Alors que les petites comètes rasantes peuvent complètement s'évaporer lors d'un tel passage, celles de plus grandes tailles peuvent survivre à plusieurs passages au périhélie. Cependant, l'importante évaporation et les forces de marée entraînent souvent leur fragmentation.
45
+
46
+ Lorsqu'une comète passe à proximité des grosses planètes (essentiellement Jupiter), elle subit des perturbations gravitationnelles qui peuvent modifier certains de ses éléments orbitaux.
47
+ C'est ainsi que la comète Shoemaker-Levy 9, initialement en orbite autour du Soleil, a été capturée par Jupiter puis a finalement percuté cette dernière en 1994 parce que lors de son précédent passage, cette comète était passée suffisamment près de cette planète pour qu'à la fois son orbite soit modifiée et son noyau décomposé en une multitude d'éléments répartis le long de l'orbite.
48
+
49
+ Les éléments orbitaux d'une comète peuvent aussi être modifiés de manière non prévisible par l'activité du noyau (perturbations non gravitationnelles).
50
+
51
+ Pour ces raisons les éléments orbitaux d'une comète ne sont jamais définitifs et doivent être recalculés lors de chaque passage (dans le cas des comètes à courte période).
52
+
53
+ Voici quelques-uns des paramètres de quelques comètes connues.
54
+
55
+ Les essaims d'étoiles filantes (par exemple : Perséides, Orionides, Géminides) sont associés à des comètes. Les poussières perdues par une comète lors d'un passage se répartissent le long de l'orbite de celle-ci en formant une sorte de vaste nuage. S'il advient que la Terre, dans son mouvement orbital annuel, traverse un tel nuage, on assiste alors à une pluie d'étoiles filantes plus ou moins dense suivant l'activité et la nature de la comète. Ces « étoiles filantes » semblent provenir d'un même point du ciel appelé le radiant, un peu comme lorsqu'on est dans un tunnel rectiligne et que l'on a l'impression que les bords de celui-ci convergent vers un même point. L'essaim est nommé d'après la constellation où est situé le radiant (par exemple : Persée pour les Perséides, les Gémeaux pour les Géminides).
56
+
57
+ Les poussières cométaires, lorsqu'elles pénètrent dans la haute atmosphère de la Terre, s'échauffent et s'ionisent, produisant la traînée lumineuse que l'on connaît.
58
+
59
+ L'intensité d'un essaim météoritique est variable et dépend notamment du réensemencement en poussières lors de chaque passage des comètes.
60
+
61
+ Une équipe internationale a pu décrypter, par les données du télescope spatial Herschel, que l'eau de la comète Hartley 2 ressemblait parfaitement, au niveau chimique, à celle des océans de la terre. Jusqu'ici, on croyait que les astéroïdes étaient les sources les plus crédibles qui aient pu amener de l'eau sur notre planète. Lors de sa formation, la Terre était très chaude et ses petites réserves d'eau se seraient évaporées. L'eau que l'on retrouve aujourd'hui serait présente grâce au bombardement de corps célestes, quelques dizaines de millions d'années après la naissance de la Terre. La plupart des comètes viennent du nuage de Oort autour du Système solaire. Les comètes de ce secteur renferment environ 50 % de glaces d'eau, bien que des analyses avaient démontré que cette eau contenait beaucoup plus de deutérium que celle de nos océans. Les chondrites carbonées, astéroïdes issus de la ceinture située entre Mars et Jupiter, similaire à notre eau, s'avéraient alors être les meilleurs candidats. Dorénavant, les comètes de type Hartley 2 rivalisent avec eux, ne provenant pas du nuage de Oort mais de la ceinture de Kuiper[12].
62
+
63
+ Le postulat que l'eau de la Terre proviendrait des comètes était déjà celui de William Whiston dans sa Nouvelle Théorie de la Terre, en 1696.
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+ Les comètes étaient vues autrefois comme un halo lumineux qui apparaissait épisodiquement dans le ciel, et qui était interprété, selon son aspect et selon le contexte historique, comme un signe de bon ou mauvais augure. En 1696 encore, William Whiston dans sa Nouvelle Théorie de la Terre, avance que la comète de 1680 est celle qui provoqua le Déluge lors d'un passage juste au-dessus de la Terre. Il soutient que les comètes sont responsables des catastrophes qu'a connues la Terre tout au long de son histoire, et qu'elles sont guidées par la volonté divine : « La Terre selon lui existait dans le chaos avant la création dont parle Moïse et cette création n'eut d'autre effet que de lui donner une forme et une consistance propres à la mettre en état de servir d'habitation au genre humain. La Terre dit cet auteur devenue fertile et peuplée au temps de la création conserva cette forme et cette consistance jusqu'au dix-huitième jour de novembre de l'année 2565 avant la période julienne où elle eut le malheur de rencontrer et de traverser l’atmosphère d'une grande comète dont la queue l'inonda d'un immense volume d'eau ce qui produisit le mémorable fléau du déluge universel rapporté dans l'écriture, fléau d'où sont nés tous les ravages toutes les altérations tous les phénomènes physiques qu'on observe à la surface et dans intérieur de ce globe[13]. »
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+ Dans l'Antiquité, les premières traces écrites d'observations de comètes figurent dans des annales chinoises (à l'époque ces chroniques sont essentiellement de la scapulomancie gravée sur carapace de tortues ou omoplates d’animaux) de la dynastie Shang datant de 1059 av. J.-C. (le plus ancien passage attesté de la comète de Halley remontant à l'an 240 av. J.-C. est consigné dans ces archives chinoises[14]), mais aussi à la même époque sur des tablettes en écriture cunéiforme chaldéennes[15]. Le plus ancien dessin date du IVe siècle av. J.-C. : sur un livre de soie découvert en 1974 dans la tombe du marquis de Dai en Chine, sont représentés vingt-neuf types de comètes[16].
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+ Les premières interprétations sur la nature des comètes viennent de la philosophie naturelle grecque. Aristote, dans son traité Du ciel, divise le cosmos en monde céleste, composé d'éléments sphériques parfaits et monde sublunaire avec ses objets imparfaits. Dans son traité Meteorologia, Aristote classe les comètes dans le monde sublunaire : elles sont selon lui des phénomènes atmosphériques de la sphère de l'air remontant dans la sphère du feu. Au contraire, les pythagoriciens considèrent qu'il s'agit de planètes rarement observables. Diodore de Sicile y voit des poutres enflammées alimentant le soleil[17]. Chez les Romains, Sénèque reprend la théorie d'Apollonios de Myndos[18] selon laquelle les comètes sont des astres errants revenant à des périodes trop longues à l'échelle d'une vie humaine[19]. Malgré ces interprétations de savants et de philosophes, la croyance populaire en fait à cette époque (et jusqu'au XXe siècle) des signes annonciateurs, le plus souvent de mauvais augure, plus rarement propitiatoires : ainsi les Chaldéens et les Mésopotamiens leur offrent de l’encens pour infléchir le funeste présage ; certaines femmes grecques et romaines en deuil délient leurs cheveux pour manifester leur chagrin ; certains astrologues égyptiens pensent que sacrifices et prières ne peuvent conjurer leur pouvoir annonciateur ; les astrologues au Moyen Âge les associent à des morts illustres : comète de 451 pour la mort d’Attila, de 632 pour Mahomet, de 1223 pour Philippe-Auguste, comète de Halley pour Henri IV, etc. Outre ces présages funestes, elles sont également associées à des batailles (bon augure pour les Normands, mauvais pour les Anglo-saxons lors de la Bataille d'Hastings)[20]. En 1472, l’astronome Johann Müller observe une comète à Nuremberg. Il fonde la cométographie[21]. Paolo Toscanelli observe les comètes de 1433, 1449, 1456 et calcule leur position.
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+ Leur nature véritable comme leur périodicité n'ont été trouvées qu'à partir de la Renaissance. En 1531, Petrus Apianus et Girolamo Fracastoro observent indépendamment que la queue des comètes est orientée à l'opposé du Soleil (des astronomes chinois au VIIe siècle l'avaient déjà remarqué), mettant ainsi en évidence l'effet des vents solaires[22]. Tycho Brahe (1546-1601) montre en 1577, grâce au phénomène de parallaxe, que les comètes ne sont pas un phénomène sublunaire comme on le croyait couramment à son époque. En 1609, Johannes Kepler suppose, dans son ouvrage De cometis, que les comètes naissent par génération spontanée et suivent une trajectoire rectiligne à une vitesse variable. En 1652, il est contredit par Pierre Gassendi qui, dans son Traité sur les comètes, leur attribue une vitesse constante et par Seth Ward (1617-1689) qui comprend qu'elles suivent des ellipses, d'où le fait qu'elles ne soient visibles que lorsqu'elles sont suffisamment proches de la terre et du soleil.
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+ Après avoir d'abord réfuté cette théorie, Isaac Newton (1643-1727) prouve que les comètes obéissent aux mêmes lois de mécanique céleste que les planètes, et possèdent une masse. En utilisant certaines de ces observations, dont plusieurs effectuées par lui-même, Isaac Newton élabore la théorie du mouvement des comètes dans le cadre de sa Loi universelle de la gravitation et établit ainsi pour la première fois leur appartenance au système solaire. Dans la première édition de ses Principia, Newton hésitait à attribuer aux orbites cométaires la forme de paraboles ou celle d'ellipses très allongées, plus apparentées aux trajectoires des planètes[23].
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+ John Flamsteed propose en 1680 une relation d'attraction-répulsion entre comètes et le Soleil.
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+ La seconde des hypothèses envisagées par Newton reçoit un appui décisif lorsqu'en 1695 l'un de ses amis, l'astronome et mathématicien Edmond Halley (1656-1742), se persuade de l'identité probable de certaines comètes dont il s'était efforcé de calculer les éléments de trajectoires (Les apparitions cométaires de 1531, 1607 et 1682, ne seraient en fait qu'une seule et même comète). Annoncé par Halley en 1705 et précisé par Alexis Claude Clairaut en novembre 1758, le retour de la « comète de 1682 » observée à l'époque par Halley lui-même et qui sera bientôt appelée « comète de Halley » se réalisa le 13 mars 1759, date du passage de la comète à son périhélie. La valeur symbolique du retour de cet astre - qui n'est pas le plus remarquable ni le plus étudié - et qui lui valut une place privilégiée aussi bien dans les observations des astronomes que dans l'attention d'un vaste public, tient dans le fait qu'il s'agit du premier retour prévu d'une comète et pour le monde scientifique, qu'il s'agit de la plus éclatante vérification de la loi de gravitation universelle, tandis que sont définitivement éclaircis les principes de la théorie des comètes. La dernière version de l'étude de Halley, réalisée en 1717, devait être jointe à des « Tables astronomiques » qu'il venait de calculer, mais le tout n'est publié qu'après sa mort en version latine (1749), en version anglaise (1752) et en traduction française (1759). Toutefois la « prévision » de Halley avait été reprise dans les éditions et traductions successives des Principia de Newton ainsi que dans divers traités d'astronomie[23].
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+ En tenant compte des études théoriques de Joseph-Louis Lagrange (1736 - 1813), Pierre-Simon de Laplace (1749-1827), Carl Friedrich Gauss (1777-1855), le retour suivant de la comète de Halley, celui de 1835, sont l'objet de plusieurs prévisions, dont les meilleures se révélèrent exactes à trois ou quatre jours près. La technique actuelle de calcul des orbites cométaires reprend avec de puissants ordinateurs la méthode de variation des éléments de la trajectoire introduite par Philip Herbert Cowell (en) et Andrew Crommelin (1865–1939) en 1910, mais en ajoutant à l'ensemble des forces de gravitation classiques agissant sur la comète, des forces complémentaires non gravitationnelles de réaction, dues à l'éjection de matière cométaire sous l'action des rayons du Soleil. La prise en compte de ces dernières forces, introduites depuis 1973, à l'instigation de Brian G. Marsden (1937-2010), Z. Sekanina et D. K. Yeomans, permet d'améliorer suffisamment les calculs antérieurs et de reconstituer avec beaucoup de vraisemblance les caractéristiques essentielles des trajectoires cométaires correspondant à 1 109 apparitions de comètes attestées de -239 à mai 1983[23]
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+ Les premiers résultats obtenus par la mission Stardust (1999-2011) ont considérablement modifié les hypothèses concernant la formation des comètes. En effet les grains prélevés dans la coma de la comète Wild 2 par cette mission et ramenés sur Terre contiennent de l'olivine, matériau qui ne peut être synthétisé qu'à de très hautes températures (1 300 K). On est donc amené à penser que les noyaux de comètes ont été formés à proximité du Soleil et ont par la suite été éjectés vers le Nuage d'Oort. Pourtant les premières interprétations données de l'analyse des grains rapportés par Stardust doivent être prises avec circonspection : on soupçonne des interactions entre le matériau qui les contenait (aérogel) avec l'atmosphère terrestre. Cela signifierait que les comètes seraient composées de matière plus ancienne que notre système solaire. Les noyaux de comètes se sont formés par accrétion : les petits grains se collent les uns aux autres pour former des grains plus gros, lesquels se rassemblent à leur tour jusqu'à atteindre la taille d'un noyau de comète, de quelques kilomètres.Selon les scientifiques français, les molécules organiques provoquant les BID, et préexistantes dans les nébuleuses primitives, n'ont donc probablement pas été détruites, mais ont pu faire partie des grains constituant les noyaux cométaires, où elles se trouvent toujours, 4,6 milliards d'années plus tard[24].
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+ La récupération in situ n'est pas l'unique moyen de récupérer de la matière cométaire. La Terre traverse continuellement divers nuages de poussières stellaires et notamment de la matière cométaire lorsque l'orbite de la Terre coïncide avec le sillage d'une comète. C'est ainsi que depuis 1982, la NASA récupère à l'aide d'avion pouvant voler à haute altitude de la poussière cométaire[25].
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+ L'étude des comètes a considérablement progressé avec l'avènement de l'ère spatiale. Dix sondes ont contribué à mieux connaître les noyaux cométaires, les quatre premières s'étant approchées de la comète de Halley en 1986.
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+ Avant la publication en 1705 d'Edmond Halley sur la comète portant son nom, ces petits corps du Système solaire étaient considérés comme des phénomènes isolés, uniques et non périodiques, aussi les comètes ne portaient pas de nom.
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+ Mise à part la comète de Halley, ou celle de Encke, le nom d'une comète est attribué officiellement par une commission de l'Union astronomique internationale (UAI, IAU en anglais), dont le siège est à Washington, D.C.. Certaines comètes historiques, spectaculaires et aisément visibles à l'œil nu, n'ont aucun nom officiel et sont simplement désignée comme grande comète. Par exemple la grande comète de 1811.
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+
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+ Traditionnellement, on donne aux comètes le nom de son (ou de ses) découvreur(s), jusqu'à trois noms maximum. Dans le cas des comètes Halley, Encke ou Lexell, il s'agit du nom des personnes qui ont déterminé la périodicité de ces astres.
92
+ Quelques comètes sont nommées d'après le lieu de leur découverte (la comète Lulin) et un nombre de plus en plus important reçoit le nom d'un programme de recherche automatique, comme LINEAR ou NEAT, ou bien celui d'un satellite artificiel, comme SOHO.
93
+
94
+ En plus du nom, les comètes reçoivent une référence officielle dont l'attribution obéit à un nouveau procédé (préfixe selon la période suivie d'une désignation séquentielle suivant l'ordre des découvertes : l'année, puis une lettre majuscule identifiant le demi-mois de la découverte, puis un nombre indiquant l'ordre de la découverte dans ce demi-mois) depuis le 1er janvier 1995[29].
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+
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+ Avant le 1er janvier 1995 les comètes recevaient une désignation provisoire constituée par l'année de la découverte suivie d'une lettre en minuscule correspondant à l'ordre de la découverte. Par exemple, 1965f, sixième comète trouvée pendant l'année 1965. Plus tard, le nom définitif lui était attribué selon les critères suivants : l'année du passage au périhélie, suivie d'un numéro noté en chiffres romains indiquant l'ordre chronologique du passage au périhélie (exemple : 1994 IV, quatrième comète passée au périhélie en 1994).
97
+
98
+ Ce procédé comportait de nombreux inconvénients : la multiplication des découvertes épuisait l'alphabet. Quand on découvrait une 27e comète dans l'année, il fallait recommencer l'alphabet en faisant suivre la lettre du chiffre 1 (comme 1991a1).
99
+ Les découvertes de comètes après leur passage au périhélie rendaient difficile une désignation officielle cohérente.
100
+ Les comètes à courte période multipliaient les désignations, une nouvelle étant attribuée à chacun de leurs retours.
101
+
102
+ Depuis le 1er janvier 1995, une nouvelle nomenclature, inspirée par celle appliquée aux astéroïdes, est attribuée comme ceci :
103
+
104
+ Ainsi pour C/1995 O1 Hale-Bopp :
105
+
106
+ Lorsque plusieurs comètes portent le nom d'un même découvreur, un numéro est parfois ajouté pour les différencier (comète Hartley 2 par exemple).
107
+
108
+ Pour les comètes périodiques dont le retour a été observé au moins une fois, la désignation subit une légère modification.
109
+
110
+ Par exemple la comète P/2001 J1 (NEAT) a été retrouvée en 2008, conformément aux calculs de sa période orbitale. Sa périodicité ne faisant aucun doute, elle a reçu l'appellation définitive 207P/NEAT, indiquant qu'il s'agit de la 207e comète périodique confirmée[30].
111
+
112
+ Note : les lettres I et Z ne sont pas utilisées.
113
+
114
+ Le Centre des planètes mineures répertorie à l'heure actuelle 4 086 comètes[31]. L'une des plus célèbres est la comète de Halley, qui réapparaît tous les 75 ou 76 ans. Parmi les autres comètes les plus connues, on peut citer :
115
+
116
+ Sur les autres projets Wikimedia :
117
+
118
+ Quelques comètes fameuses :
119
+
120
+ Sondes spatiales ayant exploré des comètes :
fr/1231.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,120 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Une comète (stylisé en symbole astronomique ) est, en astronomie, un petit corps céleste constitué d'un noyau de glace et de poussière en orbite (sauf perturbation) autour d'une étoile. Lorsque son orbite, qui a généralement la forme d'une ellipse très allongée, l'amène près de cette étoile (par exemple le Soleil dans le Système solaire), la comète est exposée à diverses forces émanant de cette dernière : vent stellaire, pression de radiation et gravitation. Le noyau s'entoure alors d'une sorte de fine atmosphère brillante constituée de gaz et de poussières, appelée chevelure ou coma, souvent prolongée de deux traînées lumineuses composées également de gaz et de poussières, les queues (une de gaz ionisé et une de poussières), qui peuvent s'étendre sur plusieurs dizaines de millions de kilomètres.
2
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3
+ Dans le Système solaire, quand elles s'approchent suffisamment de la Terre ou que leur magnitude est importante, les comètes deviennent visibles à l'œil nu (parfois même de jour) et peuvent être spectaculaires ; elles sont alors classées comme « grandes comètes ».
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+
5
+ Les comètes se distinguent des astéroïdes, autres petits corps, par l'activité de leur noyau. Cependant, les observations récentes de plusieurs astéroïdes présentant une activité cométaire, notamment dans la ceinture principale, tendent à rendre de plus en plus floue la distinction entre comète et astéroïdes[1].
6
+ Elles proviendraient de deux réservoirs principaux du Système solaire : ceinture de Kuiper et nuage d'Oort, tandis que les comètes interstellaires, ont une origine extérieure au Système solaire.
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+
8
+ Le mot « comète » vient du grec ancien κομήτης ἀστήρ, komếtês astếr, qui signifie « astre chevelu ». Il est employé en ce sens chez Aristote[2] et chez Aratos de Soles dans son poème sur l'astronomie, Les Phénomènes[3].
9
+
10
+ Une comète se compose essentiellement de trois parties : le noyau, la chevelure et les queues. Le noyau et la chevelure constituent la tête de la comète.
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+
12
+ Lors du dernier passage de la comète de Halley en 1986, six sondes spatiales (ICE, Vega-1, Vega-2, Sakigake, Suisei et Giotto) ont frôlé la comète et enregistré des données et des images précieuses pour notre connaissance des comètes.
13
+
14
+ L'hypothèse de constitution du noyau la plus communément admise et confirmée par les récentes expériences spatiales de spectroscopie, est qu'il serait un corps solide constitué pour environ moitié de glaces (essentiellement d'eau, puis de monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, méthane, éthane, acétylène) et environ moitié de matières météoritiques agglomérées (modèle dit de la « boule de neige sale » proposé par Fred Whipple en 1950, « modèle en couche » proposé par Michael J. Belton à la suite de la mission Deep Impact). Ces glaces se subliment (lorsque la comète est à une distance de 1 à 3 unités astronomiques du Soleil) sous l'action du rayonnement solaire et donnent naissance à la chevelure, puis aux queues[4].
15
+
16
+ Le diamètre du noyau (non sphérique, certaines parties étant lisses, d'autres rugueuses) est estimé entre quelques centaines de mètres et quelques dizaines de kilomètres. La période de rotation va de 5 à 70 heures[4].
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+
18
+ Le noyau de la comète de Halley est de forme oblongue, sa plus grande dimension mesure environ 15 kilomètres, pour un volume estimé à 500 kilomètres cubes et une masse de 1014 kilogrammes, ce qui correspond à une masse volumique moyenne de 200 kilogrammes par mètre cube (un cinquième de celle de l'eau dans les conditions standards à la surface de la Terre).
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+
20
+ La présence de molécules organiques dans les comètes est un élément en faveur de la théorie de la panspermie. Un scientifique de la NASA, Richard B. Hoover (en), prétend ainsi en 2011 avoir trouvé des bactéries fossiles extraterrestres dans des comètes[5], mais la NASA a pris ses distances avec ces travaux, leur reprochant un manque d'évaluation par les pairs[6]. Les noyaux cométaires sont parmi les objets les plus sombres du Système solaire avec un albedo compris entre 2 et 7 %[7].
21
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22
+ La chevelure, ou coma (mot latin de même sens), forme un halo à peu près sphérique entourant le noyau et constitué de particules neutres de gaz et de poussières issus de ce noyau. Ces particules sont libérées sous forme de jets lorsque la comète se rapproche du soleil, provoquant la sublimation des glaces du noyau[8]. Cette chevelure est entourée d'un nuage d'hydrogène atomique produit par photodissociation d'un certain nombre d'espèces, principalement H2O et OH[9].
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+ Son diamètre est généralement compris entre 50 000 et 250 000 kilomètres, avec des limites extrêmes de 15 000 et 1 800 000 kilomètres. La chevelure s'identifie fréquemment avec la tête de la comète, étant donné le faible diamètre relatif du noyau.
25
+
26
+ Les analyses du gaz de la chevelure de la comète de Halley indiquent que celle-ci contient 80 % d'eau, 10 % de monoxyde de carbone, 3 % de dioxyde de carbone, 2 % de méthane, moins de 1,5 % d'ammoniac et 0,1 % d'acide cyanhydrique.
27
+
28
+ Si la comète est suffisamment active, la coma se prolonge par des traînées lumineuses appelées queues.
29
+
30
+ Une comète importante possède en général deux queues visibles :
31
+
32
+ Leurs dimensions sont considérables : des longueurs de 30 à 80 millions de kilomètres sont relativement fréquentes.
33
+
34
+ Comme toute orbite céleste, celles des comètes sont définies à l'aide de six paramètres (éléments orbitaux) : la période P, argument du périhélie ω, la longitude du nœud ascendant Ω, l'inclinaison i, la distance du périhélie q et l'excentricité e. Lorsqu'on découvre une nouvelle comète, après au moins trois observations distinctes, on modélise une première orbite en prenant e = 1 : par défaut, l'orbite est supposée parabolique. Lorsque plus d'observations ont pu être effectuées, une meilleure orbite osculatrice est calculée en affinant la valeur de l'excentricité.
35
+
36
+ La majorité des comètes répertoriées ont une orbite elliptique et gravitent autour du Soleil : ce sont les comètes périodiques, leur période pouvant être modifiée par des perturbations gravitationnelles.
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+
38
+ Les comètes sont dites, par convention, à courte période quand leur période est inférieure à deux cents ans. Celles-ci seraient originaires de la ceinture de Kuiper, passeraient par un stade de centaure avant d'atteindre le Système solaire interne.
39
+
40
+ Les comètes dont la période est supérieure à 200 ans, appelées comètes à longue période, sont supposées provenir du Système solaire externe (objets détachés, objets éjectés dans le nuage de Hills ou le nuage d'Oort par le passage d'étoiles et de nuages moléculaires et réinjectés dans le Système solaire par le même type de perturbation gravitationnelle).
41
+
42
+ Les comètes attachées au Système solaire ont une orbite dont l'excentricité est inférieure à 1 (orbites elliptiques, donc comètes périodiques). Il existe quelques rares cas de comètes dont l'excentricité est supérieure à 1 (orbites hyperboliques, donc comètes non périodiques) : soit il s'agit de comètes provenant de l'extérieur du Système solaire (moins d'une par siècle[11]), soit il s'agit de comètes dont l'orbite a subi des perturbations gravitationnelles telles que, en l'absence de perturbations supplémentaires modifiant leur orbite en sens inverse, elles vont sortir du Système solaire.
43
+
44
+ Les comètes rasantes se caractérisent par un périhélie extrêmement proche du Soleil, parfois à quelques milliers de kilomètres seulement de la surface de celui-ci. Alors que les petites comètes rasantes peuvent complètement s'évaporer lors d'un tel passage, celles de plus grandes tailles peuvent survivre à plusieurs passages au périhélie. Cependant, l'importante évaporation et les forces de marée entraînent souvent leur fragmentation.
45
+
46
+ Lorsqu'une comète passe à proximité des grosses planètes (essentiellement Jupiter), elle subit des perturbations gravitationnelles qui peuvent modifier certains de ses éléments orbitaux.
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+ C'est ainsi que la comète Shoemaker-Levy 9, initialement en orbite autour du Soleil, a été capturée par Jupiter puis a finalement percuté cette dernière en 1994 parce que lors de son précédent passage, cette comète était passée suffisamment près de cette planète pour qu'à la fois son orbite soit modifiée et son noyau décomposé en une multitude d'éléments répartis le long de l'orbite.
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49
+ Les éléments orbitaux d'une comète peuvent aussi être modifiés de manière non prévisible par l'activité du noyau (perturbations non gravitationnelles).
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+ Pour ces raisons les éléments orbitaux d'une comète ne sont jamais définitifs et doivent être recalculés lors de chaque passage (dans le cas des comètes à courte période).
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+
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+ Voici quelques-uns des paramètres de quelques comètes connues.
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+ Les essaims d'étoiles filantes (par exemple : Perséides, Orionides, Géminides) sont associés à des comètes. Les poussières perdues par une comète lors d'un passage se répartissent le long de l'orbite de celle-ci en formant une sorte de vaste nuage. S'il advient que la Terre, dans son mouvement orbital annuel, traverse un tel nuage, on assiste alors à une pluie d'étoiles filantes plus ou moins dense suivant l'activité et la nature de la comète. Ces « étoiles filantes » semblent provenir d'un même point du ciel appelé le radiant, un peu comme lorsqu'on est dans un tunnel rectiligne et que l'on a l'impression que les bords de celui-ci convergent vers un même point. L'essaim est nommé d'après la constellation où est situé le radiant (par exemple : Persée pour les Perséides, les Gémeaux pour les Géminides).
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+ Les poussières cométaires, lorsqu'elles pénètrent dans la haute atmosphère de la Terre, s'échauffent et s'ionisent, produisant la traînée lumineuse que l'on connaît.
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+ L'intensité d'un essaim météoritique est variable et dépend notamment du réensemencement en poussières lors de chaque passage des comètes.
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+ Une équipe internationale a pu décrypter, par les données du télescope spatial Herschel, que l'eau de la comète Hartley 2 ressemblait parfaitement, au niveau chimique, à celle des océans de la terre. Jusqu'ici, on croyait que les astéroïdes étaient les sources les plus crédibles qui aient pu amener de l'eau sur notre planète. Lors de sa formation, la Terre était très chaude et ses petites réserves d'eau se seraient évaporées. L'eau que l'on retrouve aujourd'hui serait présente grâce au bombardement de corps célestes, quelques dizaines de millions d'années après la naissance de la Terre. La plupart des comètes viennent du nuage de Oort autour du Système solaire. Les comètes de ce secteur renferment environ 50 % de glaces d'eau, bien que des analyses avaient démontré que cette eau contenait beaucoup plus de deutérium que celle de nos océans. Les chondrites carbonées, astéroïdes issus de la ceinture située entre Mars et Jupiter, similaire à notre eau, s'avéraient alors être les meilleurs candidats. Dorénavant, les comètes de type Hartley 2 rivalisent avec eux, ne provenant pas du nuage de Oort mais de la ceinture de Kuiper[12].
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+ Le postulat que l'eau de la Terre proviendrait des comètes était déjà celui de William Whiston dans sa Nouvelle Théorie de la Terre, en 1696.
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+ Les comètes étaient vues autrefois comme un halo lumineux qui apparaissait épisodiquement dans le ciel, et qui était interprété, selon son aspect et selon le contexte historique, comme un signe de bon ou mauvais augure. En 1696 encore, William Whiston dans sa Nouvelle Théorie de la Terre, avance que la comète de 1680 est celle qui provoqua le Déluge lors d'un passage juste au-dessus de la Terre. Il soutient que les comètes sont responsables des catastrophes qu'a connues la Terre tout au long de son histoire, et qu'elles sont guidées par la volonté divine : « La Terre selon lui existait dans le chaos avant la création dont parle Moïse et cette création n'eut d'autre effet que de lui donner une forme et une consistance propres à la mettre en état de servir d'habitation au genre humain. La Terre dit cet auteur devenue fertile et peuplée au temps de la création conserva cette forme et cette consistance jusqu'au dix-huitième jour de novembre de l'année 2565 avant la période julienne où elle eut le malheur de rencontrer et de traverser l’atmosphère d'une grande comète dont la queue l'inonda d'un immense volume d'eau ce qui produisit le mémorable fléau du déluge universel rapporté dans l'écriture, fléau d'où sont nés tous les ravages toutes les altérations tous les phénomènes physiques qu'on observe à la surface et dans intérieur de ce globe[13]. »
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67
+ Dans l'Antiquité, les premières traces écrites d'observations de comètes figurent dans des annales chinoises (à l'époque ces chroniques sont essentiellement de la scapulomancie gravée sur carapace de tortues ou omoplates d’animaux) de la dynastie Shang datant de 1059 av. J.-C. (le plus ancien passage attesté de la comète de Halley remontant à l'an 240 av. J.-C. est consigné dans ces archives chinoises[14]), mais aussi à la même époque sur des tablettes en écriture cunéiforme chaldéennes[15]. Le plus ancien dessin date du IVe siècle av. J.-C. : sur un livre de soie découvert en 1974 dans la tombe du marquis de Dai en Chine, sont représentés vingt-neuf types de comètes[16].
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+ Les premières interprétations sur la nature des comètes viennent de la philosophie naturelle grecque. Aristote, dans son traité Du ciel, divise le cosmos en monde céleste, composé d'éléments sphériques parfaits et monde sublunaire avec ses objets imparfaits. Dans son traité Meteorologia, Aristote classe les comètes dans le monde sublunaire : elles sont selon lui des phénomènes atmosphériques de la sphère de l'air remontant dans la sphère du feu. Au contraire, les pythagoriciens considèrent qu'il s'agit de planètes rarement observables. Diodore de Sicile y voit des poutres enflammées alimentant le soleil[17]. Chez les Romains, Sénèque reprend la théorie d'Apollonios de Myndos[18] selon laquelle les comètes sont des astres errants revenant à des périodes trop longues à l'échelle d'une vie humaine[19]. Malgré ces interprétations de savants et de philosophes, la croyance populaire en fait à cette époque (et jusqu'au XXe siècle) des signes annonciateurs, le plus souvent de mauvais augure, plus rarement propitiatoires : ainsi les Chaldéens et les Mésopotamiens leur offrent de l’encens pour infléchir le funeste présage ; certaines femmes grecques et romaines en deuil délient leurs cheveux pour manifester leur chagrin ; certains astrologues égyptiens pensent que sacrifices et prières ne peuvent conjurer leur pouvoir annonciateur ; les astrologues au Moyen Âge les associent à des morts illustres : comète de 451 pour la mort d’Attila, de 632 pour Mahomet, de 1223 pour Philippe-Auguste, comète de Halley pour Henri IV, etc. Outre ces présages funestes, elles sont également associées à des batailles (bon augure pour les Normands, mauvais pour les Anglo-saxons lors de la Bataille d'Hastings)[20]. En 1472, l’astronome Johann Müller observe une comète à Nuremberg. Il fonde la cométographie[21]. Paolo Toscanelli observe les comètes de 1433, 1449, 1456 et calcule leur position.
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+ Leur nature véritable comme leur périodicité n'ont été trouvées qu'à partir de la Renaissance. En 1531, Petrus Apianus et Girolamo Fracastoro observent indépendamment que la queue des comètes est orientée à l'opposé du Soleil (des astronomes chinois au VIIe siècle l'avaient déjà remarqué), mettant ainsi en évidence l'effet des vents solaires[22]. Tycho Brahe (1546-1601) montre en 1577, grâce au phénomène de parallaxe, que les comètes ne sont pas un phénomène sublunaire comme on le croyait couramment à son époque. En 1609, Johannes Kepler suppose, dans son ouvrage De cometis, que les comètes naissent par génération spontanée et suivent une trajectoire rectiligne à une vitesse variable. En 1652, il est contredit par Pierre Gassendi qui, dans son Traité sur les comètes, leur attribue une vitesse constante et par Seth Ward (1617-1689) qui comprend qu'elles suivent des ellipses, d'où le fait qu'elles ne soient visibles que lorsqu'elles sont suffisamment proches de la terre et du soleil.
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+ Après avoir d'abord réfuté cette théorie, Isaac Newton (1643-1727) prouve que les comètes obéissent aux mêmes lois de mécanique céleste que les planètes, et possèdent une masse. En utilisant certaines de ces observations, dont plusieurs effectuées par lui-même, Isaac Newton élabore la théorie du mouvement des comètes dans le cadre de sa Loi universelle de la gravitation et établit ainsi pour la première fois leur appartenance au système solaire. Dans la première édition de ses Principia, Newton hésitait à attribuer aux orbites cométaires la forme de paraboles ou celle d'ellipses très allongées, plus apparentées aux trajectoires des planètes[23].
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+ John Flamsteed propose en 1680 une relation d'attraction-répulsion entre comètes et le Soleil.
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+ La seconde des hypothèses envisagées par Newton reçoit un appui décisif lorsqu'en 1695 l'un de ses amis, l'astronome et mathématicien Edmond Halley (1656-1742), se persuade de l'identité probable de certaines comètes dont il s'était efforcé de calculer les éléments de trajectoires (Les apparitions cométaires de 1531, 1607 et 1682, ne seraient en fait qu'une seule et même comète). Annoncé par Halley en 1705 et précisé par Alexis Claude Clairaut en novembre 1758, le retour de la « comète de 1682 » observée à l'époque par Halley lui-même et qui sera bientôt appelée « comète de Halley » se réalisa le 13 mars 1759, date du passage de la comète à son périhélie. La valeur symbolique du retour de cet astre - qui n'est pas le plus remarquable ni le plus étudié - et qui lui valut une place privilégiée aussi bien dans les observations des astronomes que dans l'attention d'un vaste public, tient dans le fait qu'il s'agit du premier retour prévu d'une comète et pour le monde scientifique, qu'il s'agit de la plus éclatante vérification de la loi de gravitation universelle, tandis que sont définitivement éclaircis les principes de la théorie des comètes. La dernière version de l'étude de Halley, réalisée en 1717, devait être jointe à des « Tables astronomiques » qu'il venait de calculer, mais le tout n'est publié qu'après sa mort en version latine (1749), en version anglaise (1752) et en traduction française (1759). Toutefois la « prévision » de Halley avait été reprise dans les éditions et traductions successives des Principia de Newton ainsi que dans divers traités d'astronomie[23].
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+ En tenant compte des études théoriques de Joseph-Louis Lagrange (1736 - 1813), Pierre-Simon de Laplace (1749-1827), Carl Friedrich Gauss (1777-1855), le retour suivant de la comète de Halley, celui de 1835, sont l'objet de plusieurs prévisions, dont les meilleures se révélèrent exactes à trois ou quatre jours près. La technique actuelle de calcul des orbites cométaires reprend avec de puissants ordinateurs la méthode de variation des éléments de la trajectoire introduite par Philip Herbert Cowell (en) et Andrew Crommelin (1865–1939) en 1910, mais en ajoutant à l'ensemble des forces de gravitation classiques agissant sur la comète, des forces complémentaires non gravitationnelles de réaction, dues à l'éjection de matière cométaire sous l'action des rayons du Soleil. La prise en compte de ces dernières forces, introduites depuis 1973, à l'instigation de Brian G. Marsden (1937-2010), Z. Sekanina et D. K. Yeomans, permet d'améliorer suffisamment les calculs antérieurs et de reconstituer avec beaucoup de vraisemblance les caractéristiques essentielles des trajectoires cométaires correspondant à 1 109 apparitions de comètes attestées de -239 à mai 1983[23]
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+ Les premiers résultats obtenus par la mission Stardust (1999-2011) ont considérablement modifié les hypothèses concernant la formation des comètes. En effet les grains prélevés dans la coma de la comète Wild 2 par cette mission et ramenés sur Terre contiennent de l'olivine, matériau qui ne peut être synthétisé qu'à de très hautes températures (1 300 K). On est donc amené à penser que les noyaux de comètes ont été formés à proximité du Soleil et ont par la suite été éjectés vers le Nuage d'Oort. Pourtant les premières interprétations données de l'analyse des grains rapportés par Stardust doivent être prises avec circonspection : on soupçonne des interactions entre le matériau qui les contenait (aérogel) avec l'atmosphère terrestre. Cela signifierait que les comètes seraient composées de matière plus ancienne que notre système solaire. Les noyaux de comètes se sont formés par accrétion : les petits grains se collent les uns aux autres pour former des grains plus gros, lesquels se rassemblent à leur tour jusqu'à atteindre la taille d'un noyau de comète, de quelques kilomètres.Selon les scientifiques français, les molécules organiques provoquant les BID, et préexistantes dans les nébuleuses primitives, n'ont donc probablement pas été détruites, mais ont pu faire partie des grains constituant les noyaux cométaires, où elles se trouvent toujours, 4,6 milliards d'années plus tard[24].
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+ La récupération in situ n'est pas l'unique moyen de récupérer de la matière cométaire. La Terre traverse continuellement divers nuages de poussières stellaires et notamment de la matière cométaire lorsque l'orbite de la Terre coïncide avec le sillage d'une comète. C'est ainsi que depuis 1982, la NASA récupère à l'aide d'avion pouvant voler à haute altitude de la poussière cométaire[25].
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+ L'étude des comètes a considérablement progressé avec l'avènement de l'ère spatiale. Dix sondes ont contribué à mieux connaître les noyaux cométaires, les quatre premières s'étant approchées de la comète de Halley en 1986.
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+ Avant la publication en 1705 d'Edmond Halley sur la comète portant son nom, ces petits corps du Système solaire étaient considérés comme des phénomènes isolés, uniques et non périodiques, aussi les comètes ne portaient pas de nom.
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+ Mise à part la comète de Halley, ou celle de Encke, le nom d'une comète est attribué officiellement par une commission de l'Union astronomique internationale (UAI, IAU en anglais), dont le siège est à Washington, D.C.. Certaines comètes historiques, spectaculaires et aisément visibles à l'œil nu, n'ont aucun nom officiel et sont simplement désignée comme grande comète. Par exemple la grande comète de 1811.
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+ Traditionnellement, on donne aux comètes le nom de son (ou de ses) découvreur(s), jusqu'à trois noms maximum. Dans le cas des comètes Halley, Encke ou Lexell, il s'agit du nom des personnes qui ont déterminé la périodicité de ces astres.
92
+ Quelques comètes sont nommées d'après le lieu de leur découverte (la comète Lulin) et un nombre de plus en plus important reçoit le nom d'un programme de recherche automatique, comme LINEAR ou NEAT, ou bien celui d'un satellite artificiel, comme SOHO.
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+
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+ En plus du nom, les comètes reçoivent une référence officielle dont l'attribution obéit à un nouveau procédé (préfixe selon la période suivie d'une désignation séquentielle suivant l'ordre des découvertes : l'année, puis une lettre majuscule identifiant le demi-mois de la découverte, puis un nombre indiquant l'ordre de la découverte dans ce demi-mois) depuis le 1er janvier 1995[29].
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+
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+ Avant le 1er janvier 1995 les comètes recevaient une désignation provisoire constituée par l'année de la découverte suivie d'une lettre en minuscule correspondant à l'ordre de la découverte. Par exemple, 1965f, sixième comète trouvée pendant l'année 1965. Plus tard, le nom définitif lui était attribué selon les critères suivants : l'année du passage au périhélie, suivie d'un numéro noté en chiffres romains indiquant l'ordre chronologique du passage au périhélie (exemple : 1994 IV, quatrième comète passée au périhélie en 1994).
97
+
98
+ Ce procédé comportait de nombreux inconvénients : la multiplication des découvertes épuisait l'alphabet. Quand on découvrait une 27e comète dans l'année, il fallait recommencer l'alphabet en faisant suivre la lettre du chiffre 1 (comme 1991a1).
99
+ Les découvertes de comètes après leur passage au périhélie rendaient difficile une désignation officielle cohérente.
100
+ Les comètes à courte période multipliaient les désignations, une nouvelle étant attribuée à chacun de leurs retours.
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+
102
+ Depuis le 1er janvier 1995, une nouvelle nomenclature, inspirée par celle appliquée aux astéroïdes, est attribuée comme ceci :
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+
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+ Ainsi pour C/1995 O1 Hale-Bopp :
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+
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+ Lorsque plusieurs comètes portent le nom d'un même découvreur, un numéro est parfois ajouté pour les différencier (comète Hartley 2 par exemple).
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+
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+ Pour les comètes périodiques dont le retour a été observé au moins une fois, la désignation subit une légère modification.
109
+
110
+ Par exemple la comète P/2001 J1 (NEAT) a été retrouvée en 2008, conformément aux calculs de sa période orbitale. Sa périodicité ne faisant aucun doute, elle a reçu l'appellation définitive 207P/NEAT, indiquant qu'il s'agit de la 207e comète périodique confirmée[30].
111
+
112
+ Note : les lettres I et Z ne sont pas utilisées.
113
+
114
+ Le Centre des planètes mineures répertorie à l'heure actuelle 4 086 comètes[31]. L'une des plus célèbres est la comète de Halley, qui réapparaît tous les 75 ou 76 ans. Parmi les autres comètes les plus connues, on peut citer :
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+
116
+ Sur les autres projets Wikimedia :
117
+
118
+ Quelques comètes fameuses :
119
+
120
+ Sondes spatiales ayant exploré des comètes :
fr/1232.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,120 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Une comète (stylisé en symbole astronomique ) est, en astronomie, un petit corps céleste constitué d'un noyau de glace et de poussière en orbite (sauf perturbation) autour d'une étoile. Lorsque son orbite, qui a généralement la forme d'une ellipse très allongée, l'amène près de cette étoile (par exemple le Soleil dans le Système solaire), la comète est exposée à diverses forces émanant de cette dernière : vent stellaire, pression de radiation et gravitation. Le noyau s'entoure alors d'une sorte de fine atmosphère brillante constituée de gaz et de poussières, appelée chevelure ou coma, souvent prolongée de deux traînées lumineuses composées également de gaz et de poussières, les queues (une de gaz ionisé et une de poussières), qui peuvent s'étendre sur plusieurs dizaines de millions de kilomètres.
2
+
3
+ Dans le Système solaire, quand elles s'approchent suffisamment de la Terre ou que leur magnitude est importante, les comètes deviennent visibles à l'œil nu (parfois même de jour) et peuvent être spectaculaires ; elles sont alors classées comme « grandes comètes ».
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+
5
+ Les comètes se distinguent des astéroïdes, autres petits corps, par l'activité de leur noyau. Cependant, les observations récentes de plusieurs astéroïdes présentant une activité cométaire, notamment dans la ceinture principale, tendent à rendre de plus en plus floue la distinction entre comète et astéroïdes[1].
6
+ Elles proviendraient de deux réservoirs principaux du Système solaire : ceinture de Kuiper et nuage d'Oort, tandis que les comètes interstellaires, ont une origine extérieure au Système solaire.
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+
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+ Le mot « comète » vient du grec ancien κομήτης ἀστήρ, komếtês astếr, qui signifie « astre chevelu ». Il est employé en ce sens chez Aristote[2] et chez Aratos de Soles dans son poème sur l'astronomie, Les Phénomènes[3].
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+ Une comète se compose essentiellement de trois parties : le noyau, la chevelure et les queues. Le noyau et la chevelure constituent la tête de la comète.
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+ Lors du dernier passage de la comète de Halley en 1986, six sondes spatiales (ICE, Vega-1, Vega-2, Sakigake, Suisei et Giotto) ont frôlé la comète et enregistré des données et des images précieuses pour notre connaissance des comètes.
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14
+ L'hypothèse de constitution du noyau la plus communément admise et confirmée par les récentes expériences spatiales de spectroscopie, est qu'il serait un corps solide constitué pour environ moitié de glaces (essentiellement d'eau, puis de monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, méthane, éthane, acétylène) et environ moitié de matières météoritiques agglomérées (modèle dit de la « boule de neige sale » proposé par Fred Whipple en 1950, « modèle en couche » proposé par Michael J. Belton à la suite de la mission Deep Impact). Ces glaces se subliment (lorsque la comète est à une distance de 1 à 3 unités astronomiques du Soleil) sous l'action du rayonnement solaire et donnent naissance à la chevelure, puis aux queues[4].
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+
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+ Le diamètre du noyau (non sphérique, certaines parties étant lisses, d'autres rugueuses) est estimé entre quelques centaines de mètres et quelques dizaines de kilomètres. La période de rotation va de 5 à 70 heures[4].
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+ Le noyau de la comète de Halley est de forme oblongue, sa plus grande dimension mesure environ 15 kilomètres, pour un volume estimé à 500 kilomètres cubes et une masse de 1014 kilogrammes, ce qui correspond à une masse volumique moyenne de 200 kilogrammes par mètre cube (un cinquième de celle de l'eau dans les conditions standards à la surface de la Terre).
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+
20
+ La présence de molécules organiques dans les comètes est un élément en faveur de la théorie de la panspermie. Un scientifique de la NASA, Richard B. Hoover (en), prétend ainsi en 2011 avoir trouvé des bactéries fossiles extraterrestres dans des comètes[5], mais la NASA a pris ses distances avec ces travaux, leur reprochant un manque d'évaluation par les pairs[6]. Les noyaux cométaires sont parmi les objets les plus sombres du Système solaire avec un albedo compris entre 2 et 7 %[7].
21
+
22
+ La chevelure, ou coma (mot latin de même sens), forme un halo à peu près sphérique entourant le noyau et constitué de particules neutres de gaz et de poussières issus de ce noyau. Ces particules sont libérées sous forme de jets lorsque la comète se rapproche du soleil, provoquant la sublimation des glaces du noyau[8]. Cette chevelure est entourée d'un nuage d'hydrogène atomique produit par photodissociation d'un certain nombre d'espèces, principalement H2O et OH[9].
23
+
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+ Son diamètre est généralement compris entre 50 000 et 250 000 kilomètres, avec des limites extrêmes de 15 000 et 1 800 000 kilomètres. La chevelure s'identifie fréquemment avec la tête de la comète, étant donné le faible diamètre relatif du noyau.
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+ Les analyses du gaz de la chevelure de la comète de Halley indiquent que celle-ci contient 80 % d'eau, 10 % de monoxyde de carbone, 3 % de dioxyde de carbone, 2 % de méthane, moins de 1,5 % d'ammoniac et 0,1 % d'acide cyanhydrique.
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+ Si la comète est suffisamment active, la coma se prolonge par des traînées lumineuses appelées queues.
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+
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+ Une comète importante possède en général deux queues visibles :
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+ Leurs dimensions sont considérables : des longueurs de 30 à 80 millions de kilomètres sont relativement fréquentes.
33
+
34
+ Comme toute orbite céleste, celles des comètes sont définies à l'aide de six paramètres (éléments orbitaux) : la période P, argument du périhélie ω, la longitude du nœud ascendant Ω, l'inclinaison i, la distance du périhélie q et l'excentricité e. Lorsqu'on découvre une nouvelle comète, après au moins trois observations distinctes, on modélise une première orbite en prenant e = 1 : par défaut, l'orbite est supposée parabolique. Lorsque plus d'observations ont pu être effectuées, une meilleure orbite osculatrice est calculée en affinant la valeur de l'excentricité.
35
+
36
+ La majorité des comètes répertoriées ont une orbite elliptique et gravitent autour du Soleil : ce sont les comètes périodiques, leur période pouvant être modifiée par des perturbations gravitationnelles.
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+
38
+ Les comètes sont dites, par convention, à courte période quand leur période est inférieure à deux cents ans. Celles-ci seraient originaires de la ceinture de Kuiper, passeraient par un stade de centaure avant d'atteindre le Système solaire interne.
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+ Les comètes dont la période est supérieure à 200 ans, appelées comètes à longue période, sont supposées provenir du Système solaire externe (objets détachés, objets éjectés dans le nuage de Hills ou le nuage d'Oort par le passage d'étoiles et de nuages moléculaires et réinjectés dans le Système solaire par le même type de perturbation gravitationnelle).
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+ Les comètes attachées au Système solaire ont une orbite dont l'excentricité est inférieure à 1 (orbites elliptiques, donc comètes périodiques). Il existe quelques rares cas de comètes dont l'excentricité est supérieure à 1 (orbites hyperboliques, donc comètes non périodiques) : soit il s'agit de comètes provenant de l'extérieur du Système solaire (moins d'une par siècle[11]), soit il s'agit de comètes dont l'orbite a subi des perturbations gravitationnelles telles que, en l'absence de perturbations supplémentaires modifiant leur orbite en sens inverse, elles vont sortir du Système solaire.
43
+
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+ Les comètes rasantes se caractérisent par un périhélie extrêmement proche du Soleil, parfois à quelques milliers de kilomètres seulement de la surface de celui-ci. Alors que les petites comètes rasantes peuvent complètement s'évaporer lors d'un tel passage, celles de plus grandes tailles peuvent survivre à plusieurs passages au périhélie. Cependant, l'importante évaporation et les forces de marée entraînent souvent leur fragmentation.
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+
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+ Lorsqu'une comète passe à proximité des grosses planètes (essentiellement Jupiter), elle subit des perturbations gravitationnelles qui peuvent modifier certains de ses éléments orbitaux.
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+ C'est ainsi que la comète Shoemaker-Levy 9, initialement en orbite autour du Soleil, a été capturée par Jupiter puis a finalement percuté cette dernière en 1994 parce que lors de son précédent passage, cette comète était passée suffisamment près de cette planète pour qu'à la fois son orbite soit modifiée et son noyau décomposé en une multitude d'éléments répartis le long de l'orbite.
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+
49
+ Les éléments orbitaux d'une comète peuvent aussi être modifiés de manière non prévisible par l'activité du noyau (perturbations non gravitationnelles).
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+ Pour ces raisons les éléments orbitaux d'une comète ne sont jamais définitifs et doivent être recalculés lors de chaque passage (dans le cas des comètes à courte période).
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+ Voici quelques-uns des paramètres de quelques comètes connues.
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+ Les essaims d'étoiles filantes (par exemple : Perséides, Orionides, Géminides) sont associés à des comètes. Les poussières perdues par une comète lors d'un passage se répartissent le long de l'orbite de celle-ci en formant une sorte de vaste nuage. S'il advient que la Terre, dans son mouvement orbital annuel, traverse un tel nuage, on assiste alors à une pluie d'étoiles filantes plus ou moins dense suivant l'activité et la nature de la comète. Ces « étoiles filantes » semblent provenir d'un même point du ciel appelé le radiant, un peu comme lorsqu'on est dans un tunnel rectiligne et que l'on a l'impression que les bords de celui-ci convergent vers un même point. L'essaim est nommé d'après la constellation où est situé le radiant (par exemple : Persée pour les Perséides, les Gémeaux pour les Géminides).
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+ Les poussières cométaires, lorsqu'elles pénètrent dans la haute atmosphère de la Terre, s'échauffent et s'ionisent, produisant la traînée lumineuse que l'on connaît.
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+ L'intensité d'un essaim météoritique est variable et dépend notamment du réensemencement en poussières lors de chaque passage des comètes.
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+
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+ Une équipe internationale a pu décrypter, par les données du télescope spatial Herschel, que l'eau de la comète Hartley 2 ressemblait parfaitement, au niveau chimique, à celle des océans de la terre. Jusqu'ici, on croyait que les astéroïdes étaient les sources les plus crédibles qui aient pu amener de l'eau sur notre planète. Lors de sa formation, la Terre était très chaude et ses petites réserves d'eau se seraient évaporées. L'eau que l'on retrouve aujourd'hui serait présente grâce au bombardement de corps célestes, quelques dizaines de millions d'années après la naissance de la Terre. La plupart des comètes viennent du nuage de Oort autour du Système solaire. Les comètes de ce secteur renferment environ 50 % de glaces d'eau, bien que des analyses avaient démontré que cette eau contenait beaucoup plus de deutérium que celle de nos océans. Les chondrites carbonées, astéroïdes issus de la ceinture située entre Mars et Jupiter, similaire à notre eau, s'avéraient alors être les meilleurs candidats. Dorénavant, les comètes de type Hartley 2 rivalisent avec eux, ne provenant pas du nuage de Oort mais de la ceinture de Kuiper[12].
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+ Le postulat que l'eau de la Terre proviendrait des comètes était déjà celui de William Whiston dans sa Nouvelle Théorie de la Terre, en 1696.
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+ Les comètes étaient vues autrefois comme un halo lumineux qui apparaissait épisodiquement dans le ciel, et qui était interprété, selon son aspect et selon le contexte historique, comme un signe de bon ou mauvais augure. En 1696 encore, William Whiston dans sa Nouvelle Théorie de la Terre, avance que la comète de 1680 est celle qui provoqua le Déluge lors d'un passage juste au-dessus de la Terre. Il soutient que les comètes sont responsables des catastrophes qu'a connues la Terre tout au long de son histoire, et qu'elles sont guidées par la volonté divine : « La Terre selon lui existait dans le chaos avant la création dont parle Moïse et cette création n'eut d'autre effet que de lui donner une forme et une consistance propres à la mettre en état de servir d'habitation au genre humain. La Terre dit cet auteur devenue fertile et peuplée au temps de la création conserva cette forme et cette consistance jusqu'au dix-huitième jour de novembre de l'année 2565 avant la période julienne où elle eut le malheur de rencontrer et de traverser l’atmosphère d'une grande comète dont la queue l'inonda d'un immense volume d'eau ce qui produisit le mémorable fléau du déluge universel rapporté dans l'écriture, fléau d'où sont nés tous les ravages toutes les altérations tous les phénomènes physiques qu'on observe à la surface et dans intérieur de ce globe[13]. »
66
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67
+ Dans l'Antiquité, les premières traces écrites d'observations de comètes figurent dans des annales chinoises (à l'époque ces chroniques sont essentiellement de la scapulomancie gravée sur carapace de tortues ou omoplates d’animaux) de la dynastie Shang datant de 1059 av. J.-C. (le plus ancien passage attesté de la comète de Halley remontant à l'an 240 av. J.-C. est consigné dans ces archives chinoises[14]), mais aussi à la même époque sur des tablettes en écriture cunéiforme chaldéennes[15]. Le plus ancien dessin date du IVe siècle av. J.-C. : sur un livre de soie découvert en 1974 dans la tombe du marquis de Dai en Chine, sont représentés vingt-neuf types de comètes[16].
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69
+ Les premières interprétations sur la nature des comètes viennent de la philosophie naturelle grecque. Aristote, dans son traité Du ciel, divise le cosmos en monde céleste, composé d'éléments sphériques parfaits et monde sublunaire avec ses objets imparfaits. Dans son traité Meteorologia, Aristote classe les comètes dans le monde sublunaire : elles sont selon lui des phénomènes atmosphériques de la sphère de l'air remontant dans la sphère du feu. Au contraire, les pythagoriciens considèrent qu'il s'agit de planètes rarement observables. Diodore de Sicile y voit des poutres enflammées alimentant le soleil[17]. Chez les Romains, Sénèque reprend la théorie d'Apollonios de Myndos[18] selon laquelle les comètes sont des astres errants revenant à des périodes trop longues à l'échelle d'une vie humaine[19]. Malgré ces interprétations de savants et de philosophes, la croyance populaire en fait à cette époque (et jusqu'au XXe siècle) des signes annonciateurs, le plus souvent de mauvais augure, plus rarement propitiatoires : ainsi les Chaldéens et les Mésopotamiens leur offrent de l’encens pour infléchir le funeste présage ; certaines femmes grecques et romaines en deuil délient leurs cheveux pour manifester leur chagrin ; certains astrologues égyptiens pensent que sacrifices et prières ne peuvent conjurer leur pouvoir annonciateur ; les astrologues au Moyen Âge les associent à des morts illustres : comète de 451 pour la mort d’Attila, de 632 pour Mahomet, de 1223 pour Philippe-Auguste, comète de Halley pour Henri IV, etc. Outre ces présages funestes, elles sont également associées à des batailles (bon augure pour les Normands, mauvais pour les Anglo-saxons lors de la Bataille d'Hastings)[20]. En 1472, l’astronome Johann Müller observe une comète à Nuremberg. Il fonde la cométographie[21]. Paolo Toscanelli observe les comètes de 1433, 1449, 1456 et calcule leur position.
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+ Leur nature véritable comme leur périodicité n'ont été trouvées qu'à partir de la Renaissance. En 1531, Petrus Apianus et Girolamo Fracastoro observent indépendamment que la queue des comètes est orientée à l'opposé du Soleil (des astronomes chinois au VIIe siècle l'avaient déjà remarqué), mettant ainsi en évidence l'effet des vents solaires[22]. Tycho Brahe (1546-1601) montre en 1577, grâce au phénomène de parallaxe, que les comètes ne sont pas un phénomène sublunaire comme on le croyait couramment à son époque. En 1609, Johannes Kepler suppose, dans son ouvrage De cometis, que les comètes naissent par génération spontanée et suivent une trajectoire rectiligne à une vitesse variable. En 1652, il est contredit par Pierre Gassendi qui, dans son Traité sur les comètes, leur attribue une vitesse constante et par Seth Ward (1617-1689) qui comprend qu'elles suivent des ellipses, d'où le fait qu'elles ne soient visibles que lorsqu'elles sont suffisamment proches de la terre et du soleil.
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+ Après avoir d'abord réfuté cette théorie, Isaac Newton (1643-1727) prouve que les comètes obéissent aux mêmes lois de mécanique céleste que les planètes, et possèdent une masse. En utilisant certaines de ces observations, dont plusieurs effectuées par lui-même, Isaac Newton élabore la théorie du mouvement des comètes dans le cadre de sa Loi universelle de la gravitation et établit ainsi pour la première fois leur appartenance au système solaire. Dans la première édition de ses Principia, Newton hésitait à attribuer aux orbites cométaires la forme de paraboles ou celle d'ellipses très allongées, plus apparentées aux trajectoires des planètes[23].
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+ John Flamsteed propose en 1680 une relation d'attraction-répulsion entre comètes et le Soleil.
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+ La seconde des hypothèses envisagées par Newton reçoit un appui décisif lorsqu'en 1695 l'un de ses amis, l'astronome et mathématicien Edmond Halley (1656-1742), se persuade de l'identité probable de certaines comètes dont il s'était efforcé de calculer les éléments de trajectoires (Les apparitions cométaires de 1531, 1607 et 1682, ne seraient en fait qu'une seule et même comète). Annoncé par Halley en 1705 et précisé par Alexis Claude Clairaut en novembre 1758, le retour de la « comète de 1682 » observée à l'époque par Halley lui-même et qui sera bientôt appelée « comète de Halley » se réalisa le 13 mars 1759, date du passage de la comète à son périhélie. La valeur symbolique du retour de cet astre - qui n'est pas le plus remarquable ni le plus étudié - et qui lui valut une place privilégiée aussi bien dans les observations des astronomes que dans l'attention d'un vaste public, tient dans le fait qu'il s'agit du premier retour prévu d'une comète et pour le monde scientifique, qu'il s'agit de la plus éclatante vérification de la loi de gravitation universelle, tandis que sont définitivement éclaircis les principes de la théorie des comètes. La dernière version de l'étude de Halley, réalisée en 1717, devait être jointe à des « Tables astronomiques » qu'il venait de calculer, mais le tout n'est publié qu'après sa mort en version latine (1749), en version anglaise (1752) et en traduction française (1759). Toutefois la « prévision » de Halley avait été reprise dans les éditions et traductions successives des Principia de Newton ainsi que dans divers traités d'astronomie[23].
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+ En tenant compte des études théoriques de Joseph-Louis Lagrange (1736 - 1813), Pierre-Simon de Laplace (1749-1827), Carl Friedrich Gauss (1777-1855), le retour suivant de la comète de Halley, celui de 1835, sont l'objet de plusieurs prévisions, dont les meilleures se révélèrent exactes à trois ou quatre jours près. La technique actuelle de calcul des orbites cométaires reprend avec de puissants ordinateurs la méthode de variation des éléments de la trajectoire introduite par Philip Herbert Cowell (en) et Andrew Crommelin (1865–1939) en 1910, mais en ajoutant à l'ensemble des forces de gravitation classiques agissant sur la comète, des forces complémentaires non gravitationnelles de réaction, dues à l'éjection de matière cométaire sous l'action des rayons du Soleil. La prise en compte de ces dernières forces, introduites depuis 1973, à l'instigation de Brian G. Marsden (1937-2010), Z. Sekanina et D. K. Yeomans, permet d'améliorer suffisamment les calculs antérieurs et de reconstituer avec beaucoup de vraisemblance les caractéristiques essentielles des trajectoires cométaires correspondant à 1 109 apparitions de comètes attestées de -239 à mai 1983[23]
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+ Les premiers résultats obtenus par la mission Stardust (1999-2011) ont considérablement modifié les hypothèses concernant la formation des comètes. En effet les grains prélevés dans la coma de la comète Wild 2 par cette mission et ramenés sur Terre contiennent de l'olivine, matériau qui ne peut être synthétisé qu'à de très hautes températures (1 300 K). On est donc amené à penser que les noyaux de comètes ont été formés à proximité du Soleil et ont par la suite été éjectés vers le Nuage d'Oort. Pourtant les premières interprétations données de l'analyse des grains rapportés par Stardust doivent être prises avec circonspection : on soupçonne des interactions entre le matériau qui les contenait (aérogel) avec l'atmosphère terrestre. Cela signifierait que les comètes seraient composées de matière plus ancienne que notre système solaire. Les noyaux de comètes se sont formés par accrétion : les petits grains se collent les uns aux autres pour former des grains plus gros, lesquels se rassemblent à leur tour jusqu'à atteindre la taille d'un noyau de comète, de quelques kilomètres.Selon les scientifiques français, les molécules organiques provoquant les BID, et préexistantes dans les nébuleuses primitives, n'ont donc probablement pas été détruites, mais ont pu faire partie des grains constituant les noyaux cométaires, où elles se trouvent toujours, 4,6 milliards d'années plus tard[24].
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+
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+ La récupération in situ n'est pas l'unique moyen de récupérer de la matière cométaire. La Terre traverse continuellement divers nuages de poussières stellaires et notamment de la matière cométaire lorsque l'orbite de la Terre coïncide avec le sillage d'une comète. C'est ainsi que depuis 1982, la NASA récupère à l'aide d'avion pouvant voler à haute altitude de la poussière cométaire[25].
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+
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+ L'étude des comètes a considérablement progressé avec l'avènement de l'ère spatiale. Dix sondes ont contribué à mieux connaître les noyaux cométaires, les quatre premières s'étant approchées de la comète de Halley en 1986.
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+ Avant la publication en 1705 d'Edmond Halley sur la comète portant son nom, ces petits corps du Système solaire étaient considérés comme des phénomènes isolés, uniques et non périodiques, aussi les comètes ne portaient pas de nom.
88
+
89
+ Mise à part la comète de Halley, ou celle de Encke, le nom d'une comète est attribué officiellement par une commission de l'Union astronomique internationale (UAI, IAU en anglais), dont le siège est à Washington, D.C.. Certaines comètes historiques, spectaculaires et aisément visibles à l'œil nu, n'ont aucun nom officiel et sont simplement désignée comme grande comète. Par exemple la grande comète de 1811.
90
+
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+ Traditionnellement, on donne aux comètes le nom de son (ou de ses) découvreur(s), jusqu'à trois noms maximum. Dans le cas des comètes Halley, Encke ou Lexell, il s'agit du nom des personnes qui ont déterminé la périodicité de ces astres.
92
+ Quelques comètes sont nommées d'après le lieu de leur découverte (la comète Lulin) et un nombre de plus en plus important reçoit le nom d'un programme de recherche automatique, comme LINEAR ou NEAT, ou bien celui d'un satellite artificiel, comme SOHO.
93
+
94
+ En plus du nom, les comètes reçoivent une référence officielle dont l'attribution obéit à un nouveau procédé (préfixe selon la période suivie d'une désignation séquentielle suivant l'ordre des découvertes : l'année, puis une lettre majuscule identifiant le demi-mois de la découverte, puis un nombre indiquant l'ordre de la découverte dans ce demi-mois) depuis le 1er janvier 1995[29].
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+
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+ Avant le 1er janvier 1995 les comètes recevaient une désignation provisoire constituée par l'année de la découverte suivie d'une lettre en minuscule correspondant à l'ordre de la découverte. Par exemple, 1965f, sixième comète trouvée pendant l'année 1965. Plus tard, le nom définitif lui était attribué selon les critères suivants : l'année du passage au périhélie, suivie d'un numéro noté en chiffres romains indiquant l'ordre chronologique du passage au périhélie (exemple : 1994 IV, quatrième comète passée au périhélie en 1994).
97
+
98
+ Ce procédé comportait de nombreux inconvénients : la multiplication des découvertes épuisait l'alphabet. Quand on découvrait une 27e comète dans l'année, il fallait recommencer l'alphabet en faisant suivre la lettre du chiffre 1 (comme 1991a1).
99
+ Les découvertes de comètes après leur passage au périhélie rendaient difficile une désignation officielle cohérente.
100
+ Les comètes à courte période multipliaient les désignations, une nouvelle étant attribuée à chacun de leurs retours.
101
+
102
+ Depuis le 1er janvier 1995, une nouvelle nomenclature, inspirée par celle appliquée aux astéroïdes, est attribuée comme ceci :
103
+
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+ Ainsi pour C/1995 O1 Hale-Bopp :
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+
106
+ Lorsque plusieurs comètes portent le nom d'un même découvreur, un numéro est parfois ajouté pour les différencier (comète Hartley 2 par exemple).
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+
108
+ Pour les comètes périodiques dont le retour a été observé au moins une fois, la désignation subit une légère modification.
109
+
110
+ Par exemple la comète P/2001 J1 (NEAT) a été retrouvée en 2008, conformément aux calculs de sa période orbitale. Sa périodicité ne faisant aucun doute, elle a reçu l'appellation définitive 207P/NEAT, indiquant qu'il s'agit de la 207e comète périodique confirmée[30].
111
+
112
+ Note : les lettres I et Z ne sont pas utilisées.
113
+
114
+ Le Centre des planètes mineures répertorie à l'heure actuelle 4 086 comètes[31]. L'une des plus célèbres est la comète de Halley, qui réapparaît tous les 75 ou 76 ans. Parmi les autres comètes les plus connues, on peut citer :
115
+
116
+ Sur les autres projets Wikimedia :
117
+
118
+ Quelques comètes fameuses :
119
+
120
+ Sondes spatiales ayant exploré des comètes :
fr/1233.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,120 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Une comète (stylisé en symbole astronomique ) est, en astronomie, un petit corps céleste constitué d'un noyau de glace et de poussière en orbite (sauf perturbation) autour d'une étoile. Lorsque son orbite, qui a généralement la forme d'une ellipse très allongée, l'amène près de cette étoile (par exemple le Soleil dans le Système solaire), la comète est exposée à diverses forces émanant de cette dernière : vent stellaire, pression de radiation et gravitation. Le noyau s'entoure alors d'une sorte de fine atmosphère brillante constituée de gaz et de poussières, appelée chevelure ou coma, souvent prolongée de deux traînées lumineuses composées également de gaz et de poussières, les queues (une de gaz ionisé et une de poussières), qui peuvent s'étendre sur plusieurs dizaines de millions de kilomètres.
2
+
3
+ Dans le Système solaire, quand elles s'approchent suffisamment de la Terre ou que leur magnitude est importante, les comètes deviennent visibles à l'œil nu (parfois même de jour) et peuvent être spectaculaires ; elles sont alors classées comme « grandes comètes ».
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+
5
+ Les comètes se distinguent des astéroïdes, autres petits corps, par l'activité de leur noyau. Cependant, les observations récentes de plusieurs astéroïdes présentant une activité cométaire, notamment dans la ceinture principale, tendent à rendre de plus en plus floue la distinction entre comète et astéroïdes[1].
6
+ Elles proviendraient de deux réservoirs principaux du Système solaire : ceinture de Kuiper et nuage d'Oort, tandis que les comètes interstellaires, ont une origine extérieure au Système solaire.
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+
8
+ Le mot « comète » vient du grec ancien κομήτης ἀστήρ, komếtês astếr, qui signifie « astre chevelu ». Il est employé en ce sens chez Aristote[2] et chez Aratos de Soles dans son poème sur l'astronomie, Les Phénomènes[3].
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+
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+ Une comète se compose essentiellement de trois parties : le noyau, la chevelure et les queues. Le noyau et la chevelure constituent la tête de la comète.
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+ Lors du dernier passage de la comète de Halley en 1986, six sondes spatiales (ICE, Vega-1, Vega-2, Sakigake, Suisei et Giotto) ont frôlé la comète et enregistré des données et des images précieuses pour notre connaissance des comètes.
13
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14
+ L'hypothèse de constitution du noyau la plus communément admise et confirmée par les récentes expériences spatiales de spectroscopie, est qu'il serait un corps solide constitué pour environ moitié de glaces (essentiellement d'eau, puis de monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, méthane, éthane, acétylène) et environ moitié de matières météoritiques agglomérées (modèle dit de la « boule de neige sale » proposé par Fred Whipple en 1950, « modèle en couche » proposé par Michael J. Belton à la suite de la mission Deep Impact). Ces glaces se subliment (lorsque la comète est à une distance de 1 à 3 unités astronomiques du Soleil) sous l'action du rayonnement solaire et donnent naissance à la chevelure, puis aux queues[4].
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+
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+ Le diamètre du noyau (non sphérique, certaines parties étant lisses, d'autres rugueuses) est estimé entre quelques centaines de mètres et quelques dizaines de kilomètres. La période de rotation va de 5 à 70 heures[4].
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+
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+ Le noyau de la comète de Halley est de forme oblongue, sa plus grande dimension mesure environ 15 kilomètres, pour un volume estimé à 500 kilomètres cubes et une masse de 1014 kilogrammes, ce qui correspond à une masse volumique moyenne de 200 kilogrammes par mètre cube (un cinquième de celle de l'eau dans les conditions standards à la surface de la Terre).
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+
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+ La présence de molécules organiques dans les comètes est un élément en faveur de la théorie de la panspermie. Un scientifique de la NASA, Richard B. Hoover (en), prétend ainsi en 2011 avoir trouvé des bactéries fossiles extraterrestres dans des comètes[5], mais la NASA a pris ses distances avec ces travaux, leur reprochant un manque d'évaluation par les pairs[6]. Les noyaux cométaires sont parmi les objets les plus sombres du Système solaire avec un albedo compris entre 2 et 7 %[7].
21
+
22
+ La chevelure, ou coma (mot latin de même sens), forme un halo à peu près sphérique entourant le noyau et constitué de particules neutres de gaz et de poussières issus de ce noyau. Ces particules sont libérées sous forme de jets lorsque la comète se rapproche du soleil, provoquant la sublimation des glaces du noyau[8]. Cette chevelure est entourée d'un nuage d'hydrogène atomique produit par photodissociation d'un certain nombre d'espèces, principalement H2O et OH[9].
23
+
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+ Son diamètre est généralement compris entre 50 000 et 250 000 kilomètres, avec des limites extrêmes de 15 000 et 1 800 000 kilomètres. La chevelure s'identifie fréquemment avec la tête de la comète, étant donné le faible diamètre relatif du noyau.
25
+
26
+ Les analyses du gaz de la chevelure de la comète de Halley indiquent que celle-ci contient 80 % d'eau, 10 % de monoxyde de carbone, 3 % de dioxyde de carbone, 2 % de méthane, moins de 1,5 % d'ammoniac et 0,1 % d'acide cyanhydrique.
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+
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+ Si la comète est suffisamment active, la coma se prolonge par des traînées lumineuses appelées queues.
29
+
30
+ Une comète importante possède en général deux queues visibles :
31
+
32
+ Leurs dimensions sont considérables : des longueurs de 30 à 80 millions de kilomètres sont relativement fréquentes.
33
+
34
+ Comme toute orbite céleste, celles des comètes sont définies à l'aide de six paramètres (éléments orbitaux) : la période P, argument du périhélie ω, la longitude du nœud ascendant Ω, l'inclinaison i, la distance du périhélie q et l'excentricité e. Lorsqu'on découvre une nouvelle comète, après au moins trois observations distinctes, on modélise une première orbite en prenant e = 1 : par défaut, l'orbite est supposée parabolique. Lorsque plus d'observations ont pu être effectuées, une meilleure orbite osculatrice est calculée en affinant la valeur de l'excentricité.
35
+
36
+ La majorité des comètes répertoriées ont une orbite elliptique et gravitent autour du Soleil : ce sont les comètes périodiques, leur période pouvant être modifiée par des perturbations gravitationnelles.
37
+
38
+ Les comètes sont dites, par convention, à courte période quand leur période est inférieure à deux cents ans. Celles-ci seraient originaires de la ceinture de Kuiper, passeraient par un stade de centaure avant d'atteindre le Système solaire interne.
39
+
40
+ Les comètes dont la période est supérieure à 200 ans, appelées comètes à longue période, sont supposées provenir du Système solaire externe (objets détachés, objets éjectés dans le nuage de Hills ou le nuage d'Oort par le passage d'étoiles et de nuages moléculaires et réinjectés dans le Système solaire par le même type de perturbation gravitationnelle).
41
+
42
+ Les comètes attachées au Système solaire ont une orbite dont l'excentricité est inférieure à 1 (orbites elliptiques, donc comètes périodiques). Il existe quelques rares cas de comètes dont l'excentricité est supérieure à 1 (orbites hyperboliques, donc comètes non périodiques) : soit il s'agit de comètes provenant de l'extérieur du Système solaire (moins d'une par siècle[11]), soit il s'agit de comètes dont l'orbite a subi des perturbations gravitationnelles telles que, en l'absence de perturbations supplémentaires modifiant leur orbite en sens inverse, elles vont sortir du Système solaire.
43
+
44
+ Les comètes rasantes se caractérisent par un périhélie extrêmement proche du Soleil, parfois à quelques milliers de kilomètres seulement de la surface de celui-ci. Alors que les petites comètes rasantes peuvent complètement s'évaporer lors d'un tel passage, celles de plus grandes tailles peuvent survivre à plusieurs passages au périhélie. Cependant, l'importante évaporation et les forces de marée entraînent souvent leur fragmentation.
45
+
46
+ Lorsqu'une comète passe à proximité des grosses planètes (essentiellement Jupiter), elle subit des perturbations gravitationnelles qui peuvent modifier certains de ses éléments orbitaux.
47
+ C'est ainsi que la comète Shoemaker-Levy 9, initialement en orbite autour du Soleil, a été capturée par Jupiter puis a finalement percuté cette dernière en 1994 parce que lors de son précédent passage, cette comète était passée suffisamment près de cette planète pour qu'à la fois son orbite soit modifiée et son noyau décomposé en une multitude d'éléments répartis le long de l'orbite.
48
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49
+ Les éléments orbitaux d'une comète peuvent aussi être modifiés de manière non prévisible par l'activité du noyau (perturbations non gravitationnelles).
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+
51
+ Pour ces raisons les éléments orbitaux d'une comète ne sont jamais définitifs et doivent être recalculés lors de chaque passage (dans le cas des comètes à courte période).
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+
53
+ Voici quelques-uns des paramètres de quelques comètes connues.
54
+
55
+ Les essaims d'étoiles filantes (par exemple : Perséides, Orionides, Géminides) sont associés à des comètes. Les poussières perdues par une comète lors d'un passage se répartissent le long de l'orbite de celle-ci en formant une sorte de vaste nuage. S'il advient que la Terre, dans son mouvement orbital annuel, traverse un tel nuage, on assiste alors à une pluie d'étoiles filantes plus ou moins dense suivant l'activité et la nature de la comète. Ces « étoiles filantes » semblent provenir d'un même point du ciel appelé le radiant, un peu comme lorsqu'on est dans un tunnel rectiligne et que l'on a l'impression que les bords de celui-ci convergent vers un même point. L'essaim est nommé d'après la constellation où est situé le radiant (par exemple : Persée pour les Perséides, les Gémeaux pour les Géminides).
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57
+ Les poussières cométaires, lorsqu'elles pénètrent dans la haute atmosphère de la Terre, s'échauffent et s'ionisent, produisant la traînée lumineuse que l'on connaît.
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+ L'intensité d'un essaim météoritique est variable et dépend notamment du réensemencement en poussières lors de chaque passage des comètes.
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+
61
+ Une équipe internationale a pu décrypter, par les données du télescope spatial Herschel, que l'eau de la comète Hartley 2 ressemblait parfaitement, au niveau chimique, à celle des océans de la terre. Jusqu'ici, on croyait que les astéroïdes étaient les sources les plus crédibles qui aient pu amener de l'eau sur notre planète. Lors de sa formation, la Terre était très chaude et ses petites réserves d'eau se seraient évaporées. L'eau que l'on retrouve aujourd'hui serait présente grâce au bombardement de corps célestes, quelques dizaines de millions d'années après la naissance de la Terre. La plupart des comètes viennent du nuage de Oort autour du Système solaire. Les comètes de ce secteur renferment environ 50 % de glaces d'eau, bien que des analyses avaient démontré que cette eau contenait beaucoup plus de deutérium que celle de nos océans. Les chondrites carbonées, astéroïdes issus de la ceinture située entre Mars et Jupiter, similaire à notre eau, s'avéraient alors être les meilleurs candidats. Dorénavant, les comètes de type Hartley 2 rivalisent avec eux, ne provenant pas du nuage de Oort mais de la ceinture de Kuiper[12].
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+ Le postulat que l'eau de la Terre proviendrait des comètes était déjà celui de William Whiston dans sa Nouvelle Théorie de la Terre, en 1696.
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+ Les comètes étaient vues autrefois comme un halo lumineux qui apparaissait épisodiquement dans le ciel, et qui était interprété, selon son aspect et selon le contexte historique, comme un signe de bon ou mauvais augure. En 1696 encore, William Whiston dans sa Nouvelle Théorie de la Terre, avance que la comète de 1680 est celle qui provoqua le Déluge lors d'un passage juste au-dessus de la Terre. Il soutient que les comètes sont responsables des catastrophes qu'a connues la Terre tout au long de son histoire, et qu'elles sont guidées par la volonté divine : « La Terre selon lui existait dans le chaos avant la création dont parle Moïse et cette création n'eut d'autre effet que de lui donner une forme et une consistance propres à la mettre en état de servir d'habitation au genre humain. La Terre dit cet auteur devenue fertile et peuplée au temps de la création conserva cette forme et cette consistance jusqu'au dix-huitième jour de novembre de l'année 2565 avant la période julienne où elle eut le malheur de rencontrer et de traverser l’atmosphère d'une grande comète dont la queue l'inonda d'un immense volume d'eau ce qui produisit le mémorable fléau du déluge universel rapporté dans l'écriture, fléau d'où sont nés tous les ravages toutes les altérations tous les phénomènes physiques qu'on observe à la surface et dans intérieur de ce globe[13]. »
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+ Dans l'Antiquité, les premières traces écrites d'observations de comètes figurent dans des annales chinoises (à l'époque ces chroniques sont essentiellement de la scapulomancie gravée sur carapace de tortues ou omoplates d’animaux) de la dynastie Shang datant de 1059 av. J.-C. (le plus ancien passage attesté de la comète de Halley remontant à l'an 240 av. J.-C. est consigné dans ces archives chinoises[14]), mais aussi à la même époque sur des tablettes en écriture cunéiforme chaldéennes[15]. Le plus ancien dessin date du IVe siècle av. J.-C. : sur un livre de soie découvert en 1974 dans la tombe du marquis de Dai en Chine, sont représentés vingt-neuf types de comètes[16].
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+ Les premières interprétations sur la nature des comètes viennent de la philosophie naturelle grecque. Aristote, dans son traité Du ciel, divise le cosmos en monde céleste, composé d'éléments sphériques parfaits et monde sublunaire avec ses objets imparfaits. Dans son traité Meteorologia, Aristote classe les comètes dans le monde sublunaire : elles sont selon lui des phénomènes atmosphériques de la sphère de l'air remontant dans la sphère du feu. Au contraire, les pythagoriciens considèrent qu'il s'agit de planètes rarement observables. Diodore de Sicile y voit des poutres enflammées alimentant le soleil[17]. Chez les Romains, Sénèque reprend la théorie d'Apollonios de Myndos[18] selon laquelle les comètes sont des astres errants revenant à des périodes trop longues à l'échelle d'une vie humaine[19]. Malgré ces interprétations de savants et de philosophes, la croyance populaire en fait à cette époque (et jusqu'au XXe siècle) des signes annonciateurs, le plus souvent de mauvais augure, plus rarement propitiatoires : ainsi les Chaldéens et les Mésopotamiens leur offrent de l’encens pour infléchir le funeste présage ; certaines femmes grecques et romaines en deuil délient leurs cheveux pour manifester leur chagrin ; certains astrologues égyptiens pensent que sacrifices et prières ne peuvent conjurer leur pouvoir annonciateur ; les astrologues au Moyen Âge les associent à des morts illustres : comète de 451 pour la mort d’Attila, de 632 pour Mahomet, de 1223 pour Philippe-Auguste, comète de Halley pour Henri IV, etc. Outre ces présages funestes, elles sont également associées à des batailles (bon augure pour les Normands, mauvais pour les Anglo-saxons lors de la Bataille d'Hastings)[20]. En 1472, l’astronome Johann Müller observe une comète à Nuremberg. Il fonde la cométographie[21]. Paolo Toscanelli observe les comètes de 1433, 1449, 1456 et calcule leur position.
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+ Leur nature véritable comme leur périodicité n'ont été trouvées qu'à partir de la Renaissance. En 1531, Petrus Apianus et Girolamo Fracastoro observent indépendamment que la queue des comètes est orientée à l'opposé du Soleil (des astronomes chinois au VIIe siècle l'avaient déjà remarqué), mettant ainsi en évidence l'effet des vents solaires[22]. Tycho Brahe (1546-1601) montre en 1577, grâce au phénomène de parallaxe, que les comètes ne sont pas un phénomène sublunaire comme on le croyait couramment à son époque. En 1609, Johannes Kepler suppose, dans son ouvrage De cometis, que les comètes naissent par génération spontanée et suivent une trajectoire rectiligne à une vitesse variable. En 1652, il est contredit par Pierre Gassendi qui, dans son Traité sur les comètes, leur attribue une vitesse constante et par Seth Ward (1617-1689) qui comprend qu'elles suivent des ellipses, d'où le fait qu'elles ne soient visibles que lorsqu'elles sont suffisamment proches de la terre et du soleil.
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73
+ Après avoir d'abord réfuté cette théorie, Isaac Newton (1643-1727) prouve que les comètes obéissent aux mêmes lois de mécanique céleste que les planètes, et possèdent une masse. En utilisant certaines de ces observations, dont plusieurs effectuées par lui-même, Isaac Newton élabore la théorie du mouvement des comètes dans le cadre de sa Loi universelle de la gravitation et établit ainsi pour la première fois leur appartenance au système solaire. Dans la première édition de ses Principia, Newton hésitait à attribuer aux orbites cométaires la forme de paraboles ou celle d'ellipses très allongées, plus apparentées aux trajectoires des planètes[23].
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+ John Flamsteed propose en 1680 une relation d'attraction-répulsion entre comètes et le Soleil.
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+ La seconde des hypothèses envisagées par Newton reçoit un appui décisif lorsqu'en 1695 l'un de ses amis, l'astronome et mathématicien Edmond Halley (1656-1742), se persuade de l'identité probable de certaines comètes dont il s'était efforcé de calculer les éléments de trajectoires (Les apparitions cométaires de 1531, 1607 et 1682, ne seraient en fait qu'une seule et même comète). Annoncé par Halley en 1705 et précisé par Alexis Claude Clairaut en novembre 1758, le retour de la « comète de 1682 » observée à l'époque par Halley lui-même et qui sera bientôt appelée « comète de Halley » se réalisa le 13 mars 1759, date du passage de la comète à son périhélie. La valeur symbolique du retour de cet astre - qui n'est pas le plus remarquable ni le plus étudié - et qui lui valut une place privilégiée aussi bien dans les observations des astronomes que dans l'attention d'un vaste public, tient dans le fait qu'il s'agit du premier retour prévu d'une comète et pour le monde scientifique, qu'il s'agit de la plus éclatante vérification de la loi de gravitation universelle, tandis que sont définitivement éclaircis les principes de la théorie des comètes. La dernière version de l'étude de Halley, réalisée en 1717, devait être jointe à des « Tables astronomiques » qu'il venait de calculer, mais le tout n'est publié qu'après sa mort en version latine (1749), en version anglaise (1752) et en traduction française (1759). Toutefois la « prévision » de Halley avait été reprise dans les éditions et traductions successives des Principia de Newton ainsi que dans divers traités d'astronomie[23].
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+ En tenant compte des études théoriques de Joseph-Louis Lagrange (1736 - 1813), Pierre-Simon de Laplace (1749-1827), Carl Friedrich Gauss (1777-1855), le retour suivant de la comète de Halley, celui de 1835, sont l'objet de plusieurs prévisions, dont les meilleures se révélèrent exactes à trois ou quatre jours près. La technique actuelle de calcul des orbites cométaires reprend avec de puissants ordinateurs la méthode de variation des éléments de la trajectoire introduite par Philip Herbert Cowell (en) et Andrew Crommelin (1865–1939) en 1910, mais en ajoutant à l'ensemble des forces de gravitation classiques agissant sur la comète, des forces complémentaires non gravitationnelles de réaction, dues à l'éjection de matière cométaire sous l'action des rayons du Soleil. La prise en compte de ces dernières forces, introduites depuis 1973, à l'instigation de Brian G. Marsden (1937-2010), Z. Sekanina et D. K. Yeomans, permet d'améliorer suffisamment les calculs antérieurs et de reconstituer avec beaucoup de vraisemblance les caractéristiques essentielles des trajectoires cométaires correspondant à 1 109 apparitions de comètes attestées de -239 à mai 1983[23]
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+ Les premiers résultats obtenus par la mission Stardust (1999-2011) ont considérablement modifié les hypothèses concernant la formation des comètes. En effet les grains prélevés dans la coma de la comète Wild 2 par cette mission et ramenés sur Terre contiennent de l'olivine, matériau qui ne peut être synthétisé qu'à de très hautes températures (1 300 K). On est donc amené à penser que les noyaux de comètes ont été formés à proximité du Soleil et ont par la suite été éjectés vers le Nuage d'Oort. Pourtant les premières interprétations données de l'analyse des grains rapportés par Stardust doivent être prises avec circonspection : on soupçonne des interactions entre le matériau qui les contenait (aérogel) avec l'atmosphère terrestre. Cela signifierait que les comètes seraient composées de matière plus ancienne que notre système solaire. Les noyaux de comètes se sont formés par accrétion : les petits grains se collent les uns aux autres pour former des grains plus gros, lesquels se rassemblent à leur tour jusqu'à atteindre la taille d'un noyau de comète, de quelques kilomètres.Selon les scientifiques français, les molécules organiques provoquant les BID, et préexistantes dans les nébuleuses primitives, n'ont donc probablement pas été détruites, mais ont pu faire partie des grains constituant les noyaux cométaires, où elles se trouvent toujours, 4,6 milliards d'années plus tard[24].
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+ La récupération in situ n'est pas l'unique moyen de récupérer de la matière cométaire. La Terre traverse continuellement divers nuages de poussières stellaires et notamment de la matière cométaire lorsque l'orbite de la Terre coïncide avec le sillage d'une comète. C'est ainsi que depuis 1982, la NASA récupère à l'aide d'avion pouvant voler à haute altitude de la poussière cométaire[25].
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+ L'étude des comètes a considérablement progressé avec l'avènement de l'ère spatiale. Dix sondes ont contribué à mieux connaître les noyaux cométaires, les quatre premières s'étant approchées de la comète de Halley en 1986.
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+ Avant la publication en 1705 d'Edmond Halley sur la comète portant son nom, ces petits corps du Système solaire étaient considérés comme des phénomènes isolés, uniques et non périodiques, aussi les comètes ne portaient pas de nom.
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+ Mise à part la comète de Halley, ou celle de Encke, le nom d'une comète est attribué officiellement par une commission de l'Union astronomique internationale (UAI, IAU en anglais), dont le siège est à Washington, D.C.. Certaines comètes historiques, spectaculaires et aisément visibles à l'œil nu, n'ont aucun nom officiel et sont simplement désignée comme grande comète. Par exemple la grande comète de 1811.
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+ Traditionnellement, on donne aux comètes le nom de son (ou de ses) découvreur(s), jusqu'à trois noms maximum. Dans le cas des comètes Halley, Encke ou Lexell, il s'agit du nom des personnes qui ont déterminé la périodicité de ces astres.
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+ Quelques comètes sont nommées d'après le lieu de leur découverte (la comète Lulin) et un nombre de plus en plus important reçoit le nom d'un programme de recherche automatique, comme LINEAR ou NEAT, ou bien celui d'un satellite artificiel, comme SOHO.
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+
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+ En plus du nom, les comètes reçoivent une référence officielle dont l'attribution obéit à un nouveau procédé (préfixe selon la période suivie d'une désignation séquentielle suivant l'ordre des découvertes : l'année, puis une lettre majuscule identifiant le demi-mois de la découverte, puis un nombre indiquant l'ordre de la découverte dans ce demi-mois) depuis le 1er janvier 1995[29].
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+ Avant le 1er janvier 1995 les comètes recevaient une désignation provisoire constituée par l'année de la découverte suivie d'une lettre en minuscule correspondant à l'ordre de la découverte. Par exemple, 1965f, sixième comète trouvée pendant l'année 1965. Plus tard, le nom définitif lui était attribué selon les critères suivants : l'année du passage au périhélie, suivie d'un numéro noté en chiffres romains indiquant l'ordre chronologique du passage au périhélie (exemple : 1994 IV, quatrième comète passée au périhélie en 1994).
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+
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+ Ce procédé comportait de nombreux inconvénients : la multiplication des découvertes épuisait l'alphabet. Quand on découvrait une 27e comète dans l'année, il fallait recommencer l'alphabet en faisant suivre la lettre du chiffre 1 (comme 1991a1).
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+ Les découvertes de comètes après leur passage au périhélie rendaient difficile une désignation officielle cohérente.
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+ Les comètes à courte période multipliaient les désignations, une nouvelle étant attribuée à chacun de leurs retours.
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+
102
+ Depuis le 1er janvier 1995, une nouvelle nomenclature, inspirée par celle appliquée aux astéroïdes, est attribuée comme ceci :
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+ Ainsi pour C/1995 O1 Hale-Bopp :
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+ Lorsque plusieurs comètes portent le nom d'un même découvreur, un numéro est parfois ajouté pour les différencier (comète Hartley 2 par exemple).
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+ Pour les comètes périodiques dont le retour a été observé au moins une fois, la désignation subit une légère modification.
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+ Par exemple la comète P/2001 J1 (NEAT) a été retrouvée en 2008, conformément aux calculs de sa période orbitale. Sa périodicité ne faisant aucun doute, elle a reçu l'appellation définitive 207P/NEAT, indiquant qu'il s'agit de la 207e comète périodique confirmée[30].
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+
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+ Note : les lettres I et Z ne sont pas utilisées.
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+ Le Centre des planètes mineures répertorie à l'heure actuelle 4 086 comètes[31]. L'une des plus célèbres est la comète de Halley, qui réapparaît tous les 75 ou 76 ans. Parmi les autres comètes les plus connues, on peut citer :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Quelques comètes fameuses :
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+ Sondes spatiales ayant exploré des comètes :
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+ Comics est le terme utilisé aux États-Unis pour désigner la bande dessinée. Il provient du mot signifiant « comique » en anglais car les premières bandes dessinées publiées aux États-Unis étaient humoristiques. Cependant dans le monde francophone, le sens s'est restreint pour désigner spécifiquement la bande dessinée américaine.
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+ Les comic strips sont de courtes bandes dessinées de quelques cases, s'étendant généralement sur une bande en semaine (daily strip), une page entière le week-end (sunday strip) et racontant le plus souvent une courte histoire humoristique, ou parfois une aventure, sous forme de feuilleton. Apparus à la fin du XIXe siècle, les comic strips sont publiés dans la presse.
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+ Les comic books sont des périodiques de quelques dizaines de pages racontant une histoire développée, publiées dans des fascicules à périodicité régulière, apparues dans les années 1930. Si tous les genres sont représentés, les plus connus sont ceux mettant en scène des super-héros, édités par DC Comics et Marvel Comics, qui participent du comics mainstream. Avec la naissance du comics underground dans les années 1960, suivi par le comics alternatif ce format a également permis à la bande dessinée d'auteur américaine de s'exprimer dans toute sa diversité.
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+ La bande dessinée ayant eu du mal à se faire reconnaître comme un art à part entière aux États-Unis, le terme « graphic novel » (« roman graphique »), apparu dans les années 1970, s'est mis à devenir particulièrement populaire depuis les années 1990. Forgé pour désigner des albums de bande dessinée plus ambitieux que les comic books de genre et publié par des éditeurs alternatifs, il a été rapidement galvaudé et désigne aujourd'hui avant tout un format, l'album, qu'il s'agisse d'une création originale ou de la compilation de planches d'abord parues dans des comic books. Graphic novel est maintenant parfois contesté comme prétentieux. Les recueils de comic strips sont eux généralement appelé reprints ou anthology. D'autre modes de publications, comme les fanzines, la small press ou les webcomics, sont également originaires des États-Unis.
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+ En France, le terme « comics » est apparu assez récemment. Dans les années 1980, des éditeurs se sont mis à employer le terme « comics », d'abord pour des œuvres plus mûres qui n'étaient pas dans le genre super-héros, puis pour qualifier le genre super-héros de sorte que le terme est presque devenu synonyme de « bande dessinée de super-héros », ce genre étant le genre prédominant aux États-Unis. En effet, les bandes dessinées de Disney ou celles des journaux sont rarement ou jamais appelées « comics » bien qu'étant américaines. Avec l'arrivée des bandes dessinées japonaises, appelées « manga », la tendance consistant à appeler « comics » la bande dessinée américaine de genre s'est renforcée.
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+ En 1842 paraît aux États-Unis une édition pirate de la bande dessinée Les amours de M. Vieux-bois de Rodolphe Töpffer[P 1] qui est suivi par la publication des autres œuvres de cet auteur, toujours sous formes d'éditions pirates[1]. Des artistes américains ont alors l'idée de produire des ouvrages semblables. Journey to the Gold Diggins by Jeremiah Saddlebags de James A. et Donald F. Read est en 1849 la première bande dessinée américaine[S 1],[G 1].
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+ L'essor de la bande-dessinée doit attendre cependant plusieurs années, quand les journaux commencent à se faire une concurrence acharnée et que pour attirer le lecteur les magnats de la presse William Randolph Hearst et Joseph Pulitzer décident de publier des bandes dessinées dans leurs journaux[2]. De nombreuses séries importantes voient alors le jour et la grammaire de la bande dessinée se met en place. En 1894, Joseph Pulitzer publie dans le New York World le premier strip en couleurs, dessiné par Walt McDougall[D 1]. La même année, dans le New York World, Richard F. Outcault propose Hogan’s Alley et Le 25 octobre 1896, le personnage principal de cette série, le Yellow Kid, prononce ses premières paroles dans un phylactère[3].
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+ Les histoires de quelques cases disposées horizontalement sur deux bandes ou une page s'imposent rapidement : c’est le début des Comic strips[n 1]. En 1897, Rudolph Dirks crée dans American Humorist, supplément hebdomadaire du New York Journal, The Katzenjammer Kids (Pim Pam Poum). Très vite, Dirks utilise des bulles et sa série de bande dessinée devient la première à utiliser systématiquement la narration linéaire)[A 1]. À partir du 24 septembre 1905, Winsor McCay publie Little Nemo in Slumberland dans le New York Herald de Pulitzer[HA 1].
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+ En 1903 qu'apparaît le premier daily strip (« bande quotidienne »), c'est-à-dire le premier comic strip publié quotidiennement, en noir et blanc, dans les pages intérieures d'un journal mais la bande ne s'impose pas et il faut attendre 1907 pour voir un nouvel essai. Le 15 novembre de cette année est publié dans le San Francisco Chronicle de Hearst Mr A. Mutt Starts In to Play the Races[n 2] de Bud Fisher. Peu après, Fisher ajoute à Mutt un acolyte, Jeff, et la série devient Mutt and Jeff[D 2],[H 1]. Le succès de la série amène cette fois les autres journaux à proposer des daily strip d'une bande en noir et blanc en semaine et un sunday strip d'une page ou une demi-page en couleur le dimanche[H 2]. Cinq ans plus tard, Hearst est à l'origine d'une autre innovation qui structure en profondeur le comic strips : la syndication systématique. Les auteurs doivent céder à l'éditeur ses droits de diffusions. Celui-ci peut alors proposer aux journaux américains et du monde entier des abonnements aux différentes œuvres de son catalogue, permettant à l'auteur de connaître une diffusion beaucoup plus importante que s'il ne publiait que dans un seul quotidien[F 1].
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+
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+ Parmi les séries de cette époque certaines sont destines à evenir des classiques comme Krazy Kat, de George Herriman, Polly and Her Pals de Cliff Sterrett, Gasoline Alley de Frank King Little Orphan Annie[n 3] créé par Harold Gray, Popeye de E. Segar, etc.
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+ On trouve aussi des adaptations de personnages existants comme Mickey Mouse ou Tarzan dessiné par Hal Foster d'après le personnage d'Edgar Rice Burroughs.
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+ En 1933, la bande dessinée américaine connaît une nouvelle révolution avec l'apparition des comic books, d'abord gratuits puis à partir de 1934 payants. En février de cette année paraît Famous Funnies un comic book de cent pages vendu au prix de dix cents et qui reprend des strips de journaux[K 1]. En 1938, une maisons d'édition nommée National Allied Publications décide de lancer un nouveau comic book nommé Action Comics dans lequel apparaît le premier super-héros Superman, créé par Joe Shuster et Jerry Siegel[K 1]. Le succès est immédiat et bientôt de nombreux éditeurs vont proposer des comics de super-héros et DC va aussi continuer dans cette voie et proposer dans le numéro 27 de Detective Comics, Batman, créé par Bob Kane et Bill Finger[B 1].
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+ L'apparition du comic book ne signifie pas la fin du comic strip et de nombreuses séries majeures apparaissent Le Fantôme (The Phantom) de Lee Falk[4], Prince Vaillant [n 4] de Hal Foster[5], Spirit, de Will Eisner, Pogo de Walt Kelly[5]. Le 2 octobre 1950, que paraît le premier strip des Peanuts de Charles Schulz[6]. Les strips les plus appréciés sont alors diffusés dans des centaines de journaux et sont lus par des dizaines de millions de personnes[I 1].
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+ En 1940, alors que la guerre menace, apparaît Captain America, créé par Joe Simon et Jack Kirby. Le titre va lancer la vague des super-héros patriotiques qui seront la norme lorsque la guerre éclatera[7]. Dès la fin de la guerre ces héros n'ayant plus d'ennemis disparaissent[C 1]. Toutefois, les comics de super-héros ne sont pas ceux qui dominent le marché. Le genre le plus important est celui des comics mettant en scène des animaux anthropomorphes comme Mickey Mouse ou Bugs Bunny[G 2] mais d'autres genres connaissent aussi le succès : les comics humoristiques[G 3], les comics éducatifs, les séries mettant en scène des adolescents et même des comics d'information[8]. Néanmoins, ce sont les super-héros et les animaux humanisés qui dominent le marché[G 4].
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31
+ Après la guerre les super-héros patriotiques disparaissent et les autres super-héros perdent aussi leurs lecteurs qui préfèrent se tourner vers d'autres genres comme les comics policiers dont les ventes progressent fortement comme Crime Does Not Pay qui se vend à plus d'un million d'exemplaires[P 2]. Un autre genre apparaît après-guerre, celui des romance comics qui apparaissent en 1947 avec la parution de Young Romance de Joe Simon et Jack Kirby. Le succès est immédiat (les ventes entre le premier et le troisième numéro sont triplées[SU 1]) et les imitations fleurissent[P 2]. Les comics d'horreur constituent le troisième genre qui attire les lecteurs. La maison d'édition EC Comics lance en 1949 ses premiers comics d'horreur Crypt of Terror et The Vault of Horror qui seront eux aussi imités[P 3]. Ces trois genres vont cependant disparaître. En 1950 le marché de la romance est saturé et finalement s'effondre : le nombre de séries est divisé par deux entre le premier et le second semestre 1950 et en 1951, seules trente séries sont encore publiées[B 2]. En 1954, c'est l'instauration d'un organisme de censure, le comics code, institué par les éditeurs pour éviter l'instauration d'une censure d'état qui amène l'arrêt brutal des séries policières et d'horreur[9]. En septembre 1956 commence une nouvelle période nommée l'âge d'argent des comics qui fait surtout référence aux évolutions dans les comics books. Ce mois là paraît, chez DC Comics le no 4 du comic book Showcase dans lequel est recréé le personnage de Flash[10]. Par la suite, toujours dans ce même comic book sont créés d'autres personnages qui gagnent leurs propres séries, ce qui lance définitivement l'âge d'argent.
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+ Voyant que le genre super-héros revient à la mode, la maison d'édition Marvel Comics lance des séries du même genre, écrites par Stan Lee. Apparaissent donc les Quatre fantastiques en août 1961 dessinés Jack Kirby qui participe aussi à l'élaboration de l'intrigue[11], Hulk en mai 1962 (Lee et Kirby), Thor en août 1962 (Lee et Kirby), Spider-Man en août 1962 (Lee et Steve Ditko), Iron Man en mars 1963 (Lee et Don Heck), les X-Men et les Vengeurs tous deux en septembre 1963 (Lee et Kirby), etc. Le succès de ces séries fait de Marvel la première maison d'édition devant DC[C 2]. À côté des comics de super-héros, on continue à trouver des westerns, des histoires de guerre, de l'espionnage, etc.[12] publiés par DC et Marvel mais aussi par d'autres éditeurs comme Gold Key, Dell Comics, Gilberton Publications, Harvey Comics ou encore Charlton Comics.
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+ Alors que l'édition des comics, soumis au comics code, est intégrée dans un circuit de création et de distribution organisé, une nouvelle forme de bande-dessinée se développe. Les comics underground, ou « comix », se caractérisent par leur liberté de ton volontiers provocatrice et portant un discours critique sur la société américaine. Les circuits de diffusion, journaux underground[13] ou fanzines[E 1]), sont originaux et échappent ainsi à la censure. Ils naissent lors de l'essor des mouvements contestataires des années 1960 et 1970 et développent, le plus souvent, un discours critique de la société américaine. Les tirages sont confidentiels mais leur influence est importante[N 1]. Peu à peu ce type de bande-dessinée se développe : le nombre de comix publiés augmente (300 en 1973) et les ventes se chiffrent parfois en dizaine de milliers d'exemplaires. Cette bonne santé dure le temps des mouvements revendicatifs et lorsque la contestation s'affaiblit les ventes de comix s'en ressentent[B 3]. La scène underground se transforme alors peu à peu en scène alternative[B 4].
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+ Après l'âge d'or et l'âge d'argent, l'âge de bronze est une période de difficultés tant pour les comic books que pour les comic strips mais aussi une période d'innovation pour tenter de lutter contre ces difficultés. L'âge de bronze, dont la date de début varie selon les auteurs, s'étend durant les années 1970 et 1980. L'une des premières caractéristiques de cet « âge de bronze » est le réalisme qui s'impose aux dépens d'un aspect parfois enfantin[C 3]. Cette évolution du contenu des comics est à mettre en relation avec les changements de la société américaine : lutte pour la reconnaissance des minorités ethniques[B 5], remise en cause de l'autorité[14]. Le monde des comics est alors plus complexe et plus sombre[B 6].
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+ Les ventes de comics durant cette période diminuent[P 4] mais certaines séries résistent, comme Superman ou Batman, qui bénéficient d'une base de lecteurs fidèles. De nouvelles séries s'imposent car elles bénéficient de la présence de jeunes auteurs talentueux. C'est le cas des X-Men, recréés en 1975, lorsqu'ils sont pris en main par Chris Claremont et John Byrne[P 5]. De nouvelle personnalités émergent alors que dans le même temps de nouveaux genres apparaissent sur les stands comme l'heroic fantasy, l'horreur ou le kung fu. Quant à la bande dessinée underground, elle évolue aussi en abandonnant son aspect revendicatif et en devenant le lieu de l'expression personnelle des auteurs. On ne parle plus d'underground mais de bande dessinée alternative qui va trouver de nouveaux lieux de diffusion que sont les magasins spécialisés dans la vente de comics[15]. De plus les auteurs trouvent de nouveaux éditeurs prêts à publier leurs ouvrages. Cette métamorphose de l'underground en alternatif trouve un exemple évident dans le parcours de Art Spiegelman, d'abord auteur underground puis fondateur d'une revue RAW où il publie Maus[S 2]. Spiegelman fait paraître en 1986 le premier tome de Maus (intitulé Maus: A Survivor's Tale) qui sera suivi en 1992 de Maus: from Mauschwitz to the Catskills valant à l'auteur un prix Pulitzer spécial en 1992[16].
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+ Le milieu des années 1980 est souvent marqué comme une période de changements désignée comme l'âge moderne des comics. En effet, en 1985 paraît Crisis on Infinite Earths de Marv Wolfman et George Perez qui permet la recréation de l'univers DC. Puis en 1986 sortent The Dark Knight Returns de Frank Miller et Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons. Les thèmes sont plus adultes et la violence est plus visible que dans un comics classique. Cependant ces séries majeures dans l'histoire des comics ne peuvent masquer la crise continue que connaît l'industrie des comics dont les ventes diminuent constamment. Le début des années 1990 semblent voir un regain d'intérêt pour la bande-dessinée mais cela est en fait un feu de paille dû à une bulle spéculative qui amène des personnes à acheter des comics, parfois en plusieurs exemplaires, en faisant le pari que leur valeur va s'envoler. Lorsque cet espoir fallacieux s'évanouit, les ventes s'effondrent. Les conséquences sont une disparition de maisons d'éditions et des magasins de comics ainsi qu'une concentration dans le domaine de la diffusions[P 6]. Cette crise amène les éditeurs à soigner le contenu de leurs comics : des scénaristes de cinéma, de télévision ou des romanciers sont appelés pour écrire des scénarios de comics, les scénarios se complexifient, les récits sont plus réalistes et la psychologie des personnages est mieux développée. De plus pour attirer le lecteur qui pourrait craindre de se perdre dans un univers existant parfois depuis plus de 60 ans, les recréations sont courantes. Les séries prennent un nouveau départ permettant de suivre l'histoire même si le passé du héros n'est pas connu par le lecteur[P 7]. Randy Duncan et Matthew J. Smith parlent d'un « âge de la réitération » pour caractériser cette période dans laquelle les héros sont constamment recréés, que ce soit dans l'univers classique ou dans des versions alternatives[P 7].
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+ À côté des deux grands éditeurs de comics, Marvel et DC, qui dominent le marché[17], des éditeurs, qualifiés d'indépendants, parviennent à exister en proposant le plus souvent des œuvres plus personnelles et dans des genres autres que celui des super-héros. Dans ces cas, le format comic book n'est plus nécessairement choisi et la forme du roman graphique peut être préférée[18].
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+ L'adaptation des Comics est un phénomène relativement ancien qui précède largement celle d'autres types de bandes dessinées (« franco-belge » et « manga »). Le Flash Gordon d'Alex Raymond est ainsi adapté en serial (série télévisée) dès 1936 et ce produit audiovisuel connaît un succès conséquent (puisqu'il donna lieu à deux suites). A en croire Nicolas Labarre, dans un article publié dans Comicalités, l'adaptation est très fidèle puisqu'elle reprend directement certaines cases des différents livres et assimile presque la bande dessinée à une forme de story board (tel est également le cas avec l'adaptation des Watchmen). Par contre, l'adaptation de ce comic semble poser un problème en termes de hiérarchie culturelle et nous invite à penser le rapport que nous entretenons avec les différents médias mobilisés par nos pratiques culturelles : « Yet, in all these cases, the enthusiasm or disdain with which the serial is described strongly differs from the reverence devoted to Raymond’s work. While both cultural objects have survived to some extent, they now occupy very different places within popular culture »[19].
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+ Il y eut 53 adaptations de comic-books réalisées entre 2000 et 2015 pour le cinéma dont deux avaient pour personnage principal une femme[20].
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+ Ces différences sont des généralisations qui concernent principalement les comics mainstream.
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ Comics est le terme utilisé aux États-Unis pour désigner la bande dessinée. Il provient du mot signifiant « comique » en anglais car les premières bandes dessinées publiées aux États-Unis étaient humoristiques. Cependant dans le monde francophone, le sens s'est restreint pour désigner spécifiquement la bande dessinée américaine.
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+ Les comic strips sont de courtes bandes dessinées de quelques cases, s'étendant généralement sur une bande en semaine (daily strip), une page entière le week-end (sunday strip) et racontant le plus souvent une courte histoire humoristique, ou parfois une aventure, sous forme de feuilleton. Apparus à la fin du XIXe siècle, les comic strips sont publiés dans la presse.
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7
+ Les comic books sont des périodiques de quelques dizaines de pages racontant une histoire développée, publiées dans des fascicules à périodicité régulière, apparues dans les années 1930. Si tous les genres sont représentés, les plus connus sont ceux mettant en scène des super-héros, édités par DC Comics et Marvel Comics, qui participent du comics mainstream. Avec la naissance du comics underground dans les années 1960, suivi par le comics alternatif ce format a également permis à la bande dessinée d'auteur américaine de s'exprimer dans toute sa diversité.
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9
+ La bande dessinée ayant eu du mal à se faire reconnaître comme un art à part entière aux États-Unis, le terme « graphic novel » (« roman graphique »), apparu dans les années 1970, s'est mis à devenir particulièrement populaire depuis les années 1990. Forgé pour désigner des albums de bande dessinée plus ambitieux que les comic books de genre et publié par des éditeurs alternatifs, il a été rapidement galvaudé et désigne aujourd'hui avant tout un format, l'album, qu'il s'agisse d'une création originale ou de la compilation de planches d'abord parues dans des comic books. Graphic novel est maintenant parfois contesté comme prétentieux. Les recueils de comic strips sont eux généralement appelé reprints ou anthology. D'autre modes de publications, comme les fanzines, la small press ou les webcomics, sont également originaires des États-Unis.
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11
+ En France, le terme « comics » est apparu assez récemment. Dans les années 1980, des éditeurs se sont mis à employer le terme « comics », d'abord pour des œuvres plus mûres qui n'étaient pas dans le genre super-héros, puis pour qualifier le genre super-héros de sorte que le terme est presque devenu synonyme de « bande dessinée de super-héros », ce genre étant le genre prédominant aux États-Unis. En effet, les bandes dessinées de Disney ou celles des journaux sont rarement ou jamais appelées « comics » bien qu'étant américaines. Avec l'arrivée des bandes dessinées japonaises, appelées « manga », la tendance consistant à appeler « comics » la bande dessinée américaine de genre s'est renforcée.
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+ En 1842 paraît aux États-Unis une édition pirate de la bande dessinée Les amours de M. Vieux-bois de Rodolphe Töpffer[P 1] qui est suivi par la publication des autres œuvres de cet auteur, toujours sous formes d'éditions pirates[1]. Des artistes américains ont alors l'idée de produire des ouvrages semblables. Journey to the Gold Diggins by Jeremiah Saddlebags de James A. et Donald F. Read est en 1849 la première bande dessinée américaine[S 1],[G 1].
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+ L'essor de la bande-dessinée doit attendre cependant plusieurs années, quand les journaux commencent à se faire une concurrence acharnée et que pour attirer le lecteur les magnats de la presse William Randolph Hearst et Joseph Pulitzer décident de publier des bandes dessinées dans leurs journaux[2]. De nombreuses séries importantes voient alors le jour et la grammaire de la bande dessinée se met en place. En 1894, Joseph Pulitzer publie dans le New York World le premier strip en couleurs, dessiné par Walt McDougall[D 1]. La même année, dans le New York World, Richard F. Outcault propose Hogan’s Alley et Le 25 octobre 1896, le personnage principal de cette série, le Yellow Kid, prononce ses premières paroles dans un phylactère[3].
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+ Les histoires de quelques cases disposées horizontalement sur deux bandes ou une page s'imposent rapidement : c’est le début des Comic strips[n 1]. En 1897, Rudolph Dirks crée dans American Humorist, supplément hebdomadaire du New York Journal, The Katzenjammer Kids (Pim Pam Poum). Très vite, Dirks utilise des bulles et sa série de bande dessinée devient la première à utiliser systématiquement la narration linéaire)[A 1]. À partir du 24 septembre 1905, Winsor McCay publie Little Nemo in Slumberland dans le New York Herald de Pulitzer[HA 1].
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+ En 1903 qu'apparaît le premier daily strip (« bande quotidienne »), c'est-à-dire le premier comic strip publié quotidiennement, en noir et blanc, dans les pages intérieures d'un journal mais la bande ne s'impose pas et il faut attendre 1907 pour voir un nouvel essai. Le 15 novembre de cette année est publié dans le San Francisco Chronicle de Hearst Mr A. Mutt Starts In to Play the Races[n 2] de Bud Fisher. Peu après, Fisher ajoute à Mutt un acolyte, Jeff, et la série devient Mutt and Jeff[D 2],[H 1]. Le succès de la série amène cette fois les autres journaux à proposer des daily strip d'une bande en noir et blanc en semaine et un sunday strip d'une page ou une demi-page en couleur le dimanche[H 2]. Cinq ans plus tard, Hearst est à l'origine d'une autre innovation qui structure en profondeur le comic strips : la syndication systématique. Les auteurs doivent céder à l'éditeur ses droits de diffusions. Celui-ci peut alors proposer aux journaux américains et du monde entier des abonnements aux différentes œuvres de son catalogue, permettant à l'auteur de connaître une diffusion beaucoup plus importante que s'il ne publiait que dans un seul quotidien[F 1].
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+ Parmi les séries de cette époque certaines sont destines à evenir des classiques comme Krazy Kat, de George Herriman, Polly and Her Pals de Cliff Sterrett, Gasoline Alley de Frank King Little Orphan Annie[n 3] créé par Harold Gray, Popeye de E. Segar, etc.
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+ On trouve aussi des adaptations de personnages existants comme Mickey Mouse ou Tarzan dessiné par Hal Foster d'après le personnage d'Edgar Rice Burroughs.
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+ En 1933, la bande dessinée américaine connaît une nouvelle révolution avec l'apparition des comic books, d'abord gratuits puis à partir de 1934 payants. En février de cette année paraît Famous Funnies un comic book de cent pages vendu au prix de dix cents et qui reprend des strips de journaux[K 1]. En 1938, une maisons d'édition nommée National Allied Publications décide de lancer un nouveau comic book nommé Action Comics dans lequel apparaît le premier super-héros Superman, créé par Joe Shuster et Jerry Siegel[K 1]. Le succès est immédiat et bientôt de nombreux éditeurs vont proposer des comics de super-héros et DC va aussi continuer dans cette voie et proposer dans le numéro 27 de Detective Comics, Batman, créé par Bob Kane et Bill Finger[B 1].
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+ L'apparition du comic book ne signifie pas la fin du comic strip et de nombreuses séries majeures apparaissent Le Fantôme (The Phantom) de Lee Falk[4], Prince Vaillant [n 4] de Hal Foster[5], Spirit, de Will Eisner, Pogo de Walt Kelly[5]. Le 2 octobre 1950, que paraît le premier strip des Peanuts de Charles Schulz[6]. Les strips les plus appréciés sont alors diffusés dans des centaines de journaux et sont lus par des dizaines de millions de personnes[I 1].
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+ En 1940, alors que la guerre menace, apparaît Captain America, créé par Joe Simon et Jack Kirby. Le titre va lancer la vague des super-héros patriotiques qui seront la norme lorsque la guerre éclatera[7]. Dès la fin de la guerre ces héros n'ayant plus d'ennemis disparaissent[C 1]. Toutefois, les comics de super-héros ne sont pas ceux qui dominent le marché. Le genre le plus important est celui des comics mettant en scène des animaux anthropomorphes comme Mickey Mouse ou Bugs Bunny[G 2] mais d'autres genres connaissent aussi le succès : les comics humoristiques[G 3], les comics éducatifs, les séries mettant en scène des adolescents et même des comics d'information[8]. Néanmoins, ce sont les super-héros et les animaux humanisés qui dominent le marché[G 4].
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+ Après la guerre les super-héros patriotiques disparaissent et les autres super-héros perdent aussi leurs lecteurs qui préfèrent se tourner vers d'autres genres comme les comics policiers dont les ventes progressent fortement comme Crime Does Not Pay qui se vend à plus d'un million d'exemplaires[P 2]. Un autre genre apparaît après-guerre, celui des romance comics qui apparaissent en 1947 avec la parution de Young Romance de Joe Simon et Jack Kirby. Le succès est immédiat (les ventes entre le premier et le troisième numéro sont triplées[SU 1]) et les imitations fleurissent[P 2]. Les comics d'horreur constituent le troisième genre qui attire les lecteurs. La maison d'édition EC Comics lance en 1949 ses premiers comics d'horreur Crypt of Terror et The Vault of Horror qui seront eux aussi imités[P 3]. Ces trois genres vont cependant disparaître. En 1950 le marché de la romance est saturé et finalement s'effondre : le nombre de séries est divisé par deux entre le premier et le second semestre 1950 et en 1951, seules trente séries sont encore publiées[B 2]. En 1954, c'est l'instauration d'un organisme de censure, le comics code, institué par les éditeurs pour éviter l'instauration d'une censure d'état qui amène l'arrêt brutal des séries policières et d'horreur[9]. En septembre 1956 commence une nouvelle période nommée l'âge d'argent des comics qui fait surtout référence aux évolutions dans les comics books. Ce mois là paraît, chez DC Comics le no 4 du comic book Showcase dans lequel est recréé le personnage de Flash[10]. Par la suite, toujours dans ce même comic book sont créés d'autres personnages qui gagnent leurs propres séries, ce qui lance définitivement l'âge d'argent.
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+ Voyant que le genre super-héros revient à la mode, la maison d'édition Marvel Comics lance des séries du même genre, écrites par Stan Lee. Apparaissent donc les Quatre fantastiques en août 1961 dessinés Jack Kirby qui participe aussi à l'élaboration de l'intrigue[11], Hulk en mai 1962 (Lee et Kirby), Thor en août 1962 (Lee et Kirby), Spider-Man en août 1962 (Lee et Steve Ditko), Iron Man en mars 1963 (Lee et Don Heck), les X-Men et les Vengeurs tous deux en septembre 1963 (Lee et Kirby), etc. Le succès de ces séries fait de Marvel la première maison d'édition devant DC[C 2]. À côté des comics de super-héros, on continue à trouver des westerns, des histoires de guerre, de l'espionnage, etc.[12] publiés par DC et Marvel mais aussi par d'autres éditeurs comme Gold Key, Dell Comics, Gilberton Publications, Harvey Comics ou encore Charlton Comics.
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+ Alors que l'édition des comics, soumis au comics code, est intégrée dans un circuit de création et de distribution organisé, une nouvelle forme de bande-dessinée se développe. Les comics underground, ou « comix », se caractérisent par leur liberté de ton volontiers provocatrice et portant un discours critique sur la société américaine. Les circuits de diffusion, journaux underground[13] ou fanzines[E 1]), sont originaux et échappent ainsi à la censure. Ils naissent lors de l'essor des mouvements contestataires des années 1960 et 1970 et développent, le plus souvent, un discours critique de la société américaine. Les tirages sont confidentiels mais leur influence est importante[N 1]. Peu à peu ce type de bande-dessinée se développe : le nombre de comix publiés augmente (300 en 1973) et les ventes se chiffrent parfois en dizaine de milliers d'exemplaires. Cette bonne santé dure le temps des mouvements revendicatifs et lorsque la contestation s'affaiblit les ventes de comix s'en ressentent[B 3]. La scène underground se transforme alors peu à peu en scène alternative[B 4].
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+ Après l'âge d'or et l'âge d'argent, l'âge de bronze est une période de difficultés tant pour les comic books que pour les comic strips mais aussi une période d'innovation pour tenter de lutter contre ces difficultés. L'âge de bronze, dont la date de début varie selon les auteurs, s'étend durant les années 1970 et 1980. L'une des premières caractéristiques de cet « âge de bronze » est le réalisme qui s'impose aux dépens d'un aspect parfois enfantin[C 3]. Cette évolution du contenu des comics est à mettre en relation avec les changements de la société américaine : lutte pour la reconnaissance des minorités ethniques[B 5], remise en cause de l'autorité[14]. Le monde des comics est alors plus complexe et plus sombre[B 6].
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+ Les ventes de comics durant cette période diminuent[P 4] mais certaines séries résistent, comme Superman ou Batman, qui bénéficient d'une base de lecteurs fidèles. De nouvelles séries s'imposent car elles bénéficient de la présence de jeunes auteurs talentueux. C'est le cas des X-Men, recréés en 1975, lorsqu'ils sont pris en main par Chris Claremont et John Byrne[P 5]. De nouvelle personnalités émergent alors que dans le même temps de nouveaux genres apparaissent sur les stands comme l'heroic fantasy, l'horreur ou le kung fu. Quant à la bande dessinée underground, elle évolue aussi en abandonnant son aspect revendicatif et en devenant le lieu de l'expression personnelle des auteurs. On ne parle plus d'underground mais de bande dessinée alternative qui va trouver de nouveaux lieux de diffusion que sont les magasins spécialisés dans la vente de comics[15]. De plus les auteurs trouvent de nouveaux éditeurs prêts à publier leurs ouvrages. Cette métamorphose de l'underground en alternatif trouve un exemple évident dans le parcours de Art Spiegelman, d'abord auteur underground puis fondateur d'une revue RAW où il publie Maus[S 2]. Spiegelman fait paraître en 1986 le premier tome de Maus (intitulé Maus: A Survivor's Tale) qui sera suivi en 1992 de Maus: from Mauschwitz to the Catskills valant à l'auteur un prix Pulitzer spécial en 1992[16].
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+
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+ Le milieu des années 1980 est souvent marqué comme une période de changements désignée comme l'âge moderne des comics. En effet, en 1985 paraît Crisis on Infinite Earths de Marv Wolfman et George Perez qui permet la recréation de l'univers DC. Puis en 1986 sortent The Dark Knight Returns de Frank Miller et Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons. Les thèmes sont plus adultes et la violence est plus visible que dans un comics classique. Cependant ces séries majeures dans l'histoire des comics ne peuvent masquer la crise continue que connaît l'industrie des comics dont les ventes diminuent constamment. Le début des années 1990 semblent voir un regain d'intérêt pour la bande-dessinée mais cela est en fait un feu de paille dû à une bulle spéculative qui amène des personnes à acheter des comics, parfois en plusieurs exemplaires, en faisant le pari que leur valeur va s'envoler. Lorsque cet espoir fallacieux s'évanouit, les ventes s'effondrent. Les conséquences sont une disparition de maisons d'éditions et des magasins de comics ainsi qu'une concentration dans le domaine de la diffusions[P 6]. Cette crise amène les éditeurs à soigner le contenu de leurs comics : des scénaristes de cinéma, de télévision ou des romanciers sont appelés pour écrire des scénarios de comics, les scénarios se complexifient, les récits sont plus réalistes et la psychologie des personnages est mieux développée. De plus pour attirer le lecteur qui pourrait craindre de se perdre dans un univers existant parfois depuis plus de 60 ans, les recréations sont courantes. Les séries prennent un nouveau départ permettant de suivre l'histoire même si le passé du héros n'est pas connu par le lecteur[P 7]. Randy Duncan et Matthew J. Smith parlent d'un « âge de la réitération » pour caractériser cette période dans laquelle les héros sont constamment recréés, que ce soit dans l'univers classique ou dans des versions alternatives[P 7].
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+ À côté des deux grands éditeurs de comics, Marvel et DC, qui dominent le marché[17], des éditeurs, qualifiés d'indépendants, parviennent à exister en proposant le plus souvent des œuvres plus personnelles et dans des genres autres que celui des super-héros. Dans ces cas, le format comic book n'est plus nécessairement choisi et la forme du roman graphique peut être préférée[18].
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+ L'adaptation des Comics est un phénomène relativement ancien qui précède largement celle d'autres types de bandes dessinées (« franco-belge » et « manga »). Le Flash Gordon d'Alex Raymond est ainsi adapté en serial (série télévisée) dès 1936 et ce produit audiovisuel connaît un succès conséquent (puisqu'il donna lieu à deux suites). A en croire Nicolas Labarre, dans un article publié dans Comicalités, l'adaptation est très fidèle puisqu'elle reprend directement certaines cases des différents livres et assimile presque la bande dessinée à une forme de story board (tel est également le cas avec l'adaptation des Watchmen). Par contre, l'adaptation de ce comic semble poser un problème en termes de hiérarchie culturelle et nous invite à penser le rapport que nous entretenons avec les différents médias mobilisés par nos pratiques culturelles : « Yet, in all these cases, the enthusiasm or disdain with which the serial is described strongly differs from the reverence devoted to Raymond’s work. While both cultural objects have survived to some extent, they now occupy very different places within popular culture »[19].
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+ Il y eut 53 adaptations de comic-books réalisées entre 2000 et 2015 pour le cinéma dont deux avaient pour personnage principal une femme[20].
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+ Ces différences sont des généralisations qui concernent principalement les comics mainstream.
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ Comics est le terme utilisé aux États-Unis pour désigner la bande dessinée. Il provient du mot signifiant « comique » en anglais car les premières bandes dessinées publiées aux États-Unis étaient humoristiques. Cependant dans le monde francophone, le sens s'est restreint pour désigner spécifiquement la bande dessinée américaine.
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+ Les comic strips sont de courtes bandes dessinées de quelques cases, s'étendant généralement sur une bande en semaine (daily strip), une page entière le week-end (sunday strip) et racontant le plus souvent une courte histoire humoristique, ou parfois une aventure, sous forme de feuilleton. Apparus à la fin du XIXe siècle, les comic strips sont publiés dans la presse.
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+ Les comic books sont des périodiques de quelques dizaines de pages racontant une histoire développée, publiées dans des fascicules à périodicité régulière, apparues dans les années 1930. Si tous les genres sont représentés, les plus connus sont ceux mettant en scène des super-héros, édités par DC Comics et Marvel Comics, qui participent du comics mainstream. Avec la naissance du comics underground dans les années 1960, suivi par le comics alternatif ce format a également permis à la bande dessinée d'auteur américaine de s'exprimer dans toute sa diversité.
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9
+ La bande dessinée ayant eu du mal à se faire reconnaître comme un art à part entière aux États-Unis, le terme « graphic novel » (« roman graphique »), apparu dans les années 1970, s'est mis à devenir particulièrement populaire depuis les années 1990. Forgé pour désigner des albums de bande dessinée plus ambitieux que les comic books de genre et publié par des éditeurs alternatifs, il a été rapidement galvaudé et désigne aujourd'hui avant tout un format, l'album, qu'il s'agisse d'une création originale ou de la compilation de planches d'abord parues dans des comic books. Graphic novel est maintenant parfois contesté comme prétentieux. Les recueils de comic strips sont eux généralement appelé reprints ou anthology. D'autre modes de publications, comme les fanzines, la small press ou les webcomics, sont également originaires des États-Unis.
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+ En France, le terme « comics » est apparu assez récemment. Dans les années 1980, des éditeurs se sont mis à employer le terme « comics », d'abord pour des œuvres plus mûres qui n'étaient pas dans le genre super-héros, puis pour qualifier le genre super-héros de sorte que le terme est presque devenu synonyme de « bande dessinée de super-héros », ce genre étant le genre prédominant aux États-Unis. En effet, les bandes dessinées de Disney ou celles des journaux sont rarement ou jamais appelées « comics » bien qu'étant américaines. Avec l'arrivée des bandes dessinées japonaises, appelées « manga », la tendance consistant à appeler « comics » la bande dessinée américaine de genre s'est renforcée.
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+ En 1842 paraît aux États-Unis une édition pirate de la bande dessinée Les amours de M. Vieux-bois de Rodolphe Töpffer[P 1] qui est suivi par la publication des autres œuvres de cet auteur, toujours sous formes d'éditions pirates[1]. Des artistes américains ont alors l'idée de produire des ouvrages semblables. Journey to the Gold Diggins by Jeremiah Saddlebags de James A. et Donald F. Read est en 1849 la première bande dessinée américaine[S 1],[G 1].
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+ L'essor de la bande-dessinée doit attendre cependant plusieurs années, quand les journaux commencent à se faire une concurrence acharnée et que pour attirer le lecteur les magnats de la presse William Randolph Hearst et Joseph Pulitzer décident de publier des bandes dessinées dans leurs journaux[2]. De nombreuses séries importantes voient alors le jour et la grammaire de la bande dessinée se met en place. En 1894, Joseph Pulitzer publie dans le New York World le premier strip en couleurs, dessiné par Walt McDougall[D 1]. La même année, dans le New York World, Richard F. Outcault propose Hogan’s Alley et Le 25 octobre 1896, le personnage principal de cette série, le Yellow Kid, prononce ses premières paroles dans un phylactère[3].
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+ Les histoires de quelques cases disposées horizontalement sur deux bandes ou une page s'imposent rapidement : c’est le début des Comic strips[n 1]. En 1897, Rudolph Dirks crée dans American Humorist, supplément hebdomadaire du New York Journal, The Katzenjammer Kids (Pim Pam Poum). Très vite, Dirks utilise des bulles et sa série de bande dessinée devient la première à utiliser systématiquement la narration linéaire)[A 1]. À partir du 24 septembre 1905, Winsor McCay publie Little Nemo in Slumberland dans le New York Herald de Pulitzer[HA 1].
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+ En 1903 qu'apparaît le premier daily strip (« bande quotidienne »), c'est-à-dire le premier comic strip publié quotidiennement, en noir et blanc, dans les pages intérieures d'un journal mais la bande ne s'impose pas et il faut attendre 1907 pour voir un nouvel essai. Le 15 novembre de cette année est publié dans le San Francisco Chronicle de Hearst Mr A. Mutt Starts In to Play the Races[n 2] de Bud Fisher. Peu après, Fisher ajoute à Mutt un acolyte, Jeff, et la série devient Mutt and Jeff[D 2],[H 1]. Le succès de la série amène cette fois les autres journaux à proposer des daily strip d'une bande en noir et blanc en semaine et un sunday strip d'une page ou une demi-page en couleur le dimanche[H 2]. Cinq ans plus tard, Hearst est à l'origine d'une autre innovation qui structure en profondeur le comic strips : la syndication systématique. Les auteurs doivent céder à l'éditeur ses droits de diffusions. Celui-ci peut alors proposer aux journaux américains et du monde entier des abonnements aux différentes œuvres de son catalogue, permettant à l'auteur de connaître une diffusion beaucoup plus importante que s'il ne publiait que dans un seul quotidien[F 1].
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+ Parmi les séries de cette époque certaines sont destines à evenir des classiques comme Krazy Kat, de George Herriman, Polly and Her Pals de Cliff Sterrett, Gasoline Alley de Frank King Little Orphan Annie[n 3] créé par Harold Gray, Popeye de E. Segar, etc.
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+ On trouve aussi des adaptations de personnages existants comme Mickey Mouse ou Tarzan dessiné par Hal Foster d'après le personnage d'Edgar Rice Burroughs.
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+ En 1933, la bande dessinée américaine connaît une nouvelle révolution avec l'apparition des comic books, d'abord gratuits puis à partir de 1934 payants. En février de cette année paraît Famous Funnies un comic book de cent pages vendu au prix de dix cents et qui reprend des strips de journaux[K 1]. En 1938, une maisons d'édition nommée National Allied Publications décide de lancer un nouveau comic book nommé Action Comics dans lequel apparaît le premier super-héros Superman, créé par Joe Shuster et Jerry Siegel[K 1]. Le succès est immédiat et bientôt de nombreux éditeurs vont proposer des comics de super-héros et DC va aussi continuer dans cette voie et proposer dans le numéro 27 de Detective Comics, Batman, créé par Bob Kane et Bill Finger[B 1].
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+ L'apparition du comic book ne signifie pas la fin du comic strip et de nombreuses séries majeures apparaissent Le Fantôme (The Phantom) de Lee Falk[4], Prince Vaillant [n 4] de Hal Foster[5], Spirit, de Will Eisner, Pogo de Walt Kelly[5]. Le 2 octobre 1950, que paraît le premier strip des Peanuts de Charles Schulz[6]. Les strips les plus appréciés sont alors diffusés dans des centaines de journaux et sont lus par des dizaines de millions de personnes[I 1].
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+ En 1940, alors que la guerre menace, apparaît Captain America, créé par Joe Simon et Jack Kirby. Le titre va lancer la vague des super-héros patriotiques qui seront la norme lorsque la guerre éclatera[7]. Dès la fin de la guerre ces héros n'ayant plus d'ennemis disparaissent[C 1]. Toutefois, les comics de super-héros ne sont pas ceux qui dominent le marché. Le genre le plus important est celui des comics mettant en scène des animaux anthropomorphes comme Mickey Mouse ou Bugs Bunny[G 2] mais d'autres genres connaissent aussi le succès : les comics humoristiques[G 3], les comics éducatifs, les séries mettant en scène des adolescents et même des comics d'information[8]. Néanmoins, ce sont les super-héros et les animaux humanisés qui dominent le marché[G 4].
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+ Après la guerre les super-héros patriotiques disparaissent et les autres super-héros perdent aussi leurs lecteurs qui préfèrent se tourner vers d'autres genres comme les comics policiers dont les ventes progressent fortement comme Crime Does Not Pay qui se vend à plus d'un million d'exemplaires[P 2]. Un autre genre apparaît après-guerre, celui des romance comics qui apparaissent en 1947 avec la parution de Young Romance de Joe Simon et Jack Kirby. Le succès est immédiat (les ventes entre le premier et le troisième numéro sont triplées[SU 1]) et les imitations fleurissent[P 2]. Les comics d'horreur constituent le troisième genre qui attire les lecteurs. La maison d'édition EC Comics lance en 1949 ses premiers comics d'horreur Crypt of Terror et The Vault of Horror qui seront eux aussi imités[P 3]. Ces trois genres vont cependant disparaître. En 1950 le marché de la romance est saturé et finalement s'effondre : le nombre de séries est divisé par deux entre le premier et le second semestre 1950 et en 1951, seules trente séries sont encore publiées[B 2]. En 1954, c'est l'instauration d'un organisme de censure, le comics code, institué par les éditeurs pour éviter l'instauration d'une censure d'état qui amène l'arrêt brutal des séries policières et d'horreur[9]. En septembre 1956 commence une nouvelle période nommée l'âge d'argent des comics qui fait surtout référence aux évolutions dans les comics books. Ce mois là paraît, chez DC Comics le no 4 du comic book Showcase dans lequel est recréé le personnage de Flash[10]. Par la suite, toujours dans ce même comic book sont créés d'autres personnages qui gagnent leurs propres séries, ce qui lance définitivement l'âge d'argent.
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+ Voyant que le genre super-héros revient à la mode, la maison d'édition Marvel Comics lance des séries du même genre, écrites par Stan Lee. Apparaissent donc les Quatre fantastiques en août 1961 dessinés Jack Kirby qui participe aussi à l'élaboration de l'intrigue[11], Hulk en mai 1962 (Lee et Kirby), Thor en août 1962 (Lee et Kirby), Spider-Man en août 1962 (Lee et Steve Ditko), Iron Man en mars 1963 (Lee et Don Heck), les X-Men et les Vengeurs tous deux en septembre 1963 (Lee et Kirby), etc. Le succès de ces séries fait de Marvel la première maison d'édition devant DC[C 2]. À côté des comics de super-héros, on continue à trouver des westerns, des histoires de guerre, de l'espionnage, etc.[12] publiés par DC et Marvel mais aussi par d'autres éditeurs comme Gold Key, Dell Comics, Gilberton Publications, Harvey Comics ou encore Charlton Comics.
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+ Après l'âge d'or et l'âge d'argent, l'âge de bronze est une période de difficultés tant pour les comic books que pour les comic strips mais aussi une période d'innovation pour tenter de lutter contre ces difficultés. L'âge de bronze, dont la date de début varie selon les auteurs, s'étend durant les années 1970 et 1980. L'une des premières caractéristiques de cet « âge de bronze » est le réalisme qui s'impose aux dépens d'un aspect parfois enfantin[C 3]. Cette évolution du contenu des comics est à mettre en relation avec les changements de la société américaine : lutte pour la reconnaissance des minorités ethniques[B 5], remise en cause de l'autorité[14]. Le monde des comics est alors plus complexe et plus sombre[B 6].
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+ Les ventes de comics durant cette période diminuent[P 4] mais certaines séries résistent, comme Superman ou Batman, qui bénéficient d'une base de lecteurs fidèles. De nouvelles séries s'imposent car elles bénéficient de la présence de jeunes auteurs talentueux. C'est le cas des X-Men, recréés en 1975, lorsqu'ils sont pris en main par Chris Claremont et John Byrne[P 5]. De nouvelle personnalités émergent alors que dans le même temps de nouveaux genres apparaissent sur les stands comme l'heroic fantasy, l'horreur ou le kung fu. Quant à la bande dessinée underground, elle évolue aussi en abandonnant son aspect revendicatif et en devenant le lieu de l'expression personnelle des auteurs. On ne parle plus d'underground mais de bande dessinée alternative qui va trouver de nouveaux lieux de diffusion que sont les magasins spécialisés dans la vente de comics[15]. De plus les auteurs trouvent de nouveaux éditeurs prêts à publier leurs ouvrages. Cette métamorphose de l'underground en alternatif trouve un exemple évident dans le parcours de Art Spiegelman, d'abord auteur underground puis fondateur d'une revue RAW où il publie Maus[S 2]. Spiegelman fait paraître en 1986 le premier tome de Maus (intitulé Maus: A Survivor's Tale) qui sera suivi en 1992 de Maus: from Mauschwitz to the Catskills valant à l'auteur un prix Pulitzer spécial en 1992[16].
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+ Le milieu des années 1980 est souvent marqué comme une période de changements désignée comme l'âge moderne des comics. En effet, en 1985 paraît Crisis on Infinite Earths de Marv Wolfman et George Perez qui permet la recréation de l'univers DC. Puis en 1986 sortent The Dark Knight Returns de Frank Miller et Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons. Les thèmes sont plus adultes et la violence est plus visible que dans un comics classique. Cependant ces séries majeures dans l'histoire des comics ne peuvent masquer la crise continue que connaît l'industrie des comics dont les ventes diminuent constamment. Le début des années 1990 semblent voir un regain d'intérêt pour la bande-dessinée mais cela est en fait un feu de paille dû à une bulle spéculative qui amène des personnes à acheter des comics, parfois en plusieurs exemplaires, en faisant le pari que leur valeur va s'envoler. Lorsque cet espoir fallacieux s'évanouit, les ventes s'effondrent. Les conséquences sont une disparition de maisons d'éditions et des magasins de comics ainsi qu'une concentration dans le domaine de la diffusions[P 6]. Cette crise amène les éditeurs à soigner le contenu de leurs comics : des scénaristes de cinéma, de télévision ou des romanciers sont appelés pour écrire des scénarios de comics, les scénarios se complexifient, les récits sont plus réalistes et la psychologie des personnages est mieux développée. De plus pour attirer le lecteur qui pourrait craindre de se perdre dans un univers existant parfois depuis plus de 60 ans, les recréations sont courantes. Les séries prennent un nouveau départ permettant de suivre l'histoire même si le passé du héros n'est pas connu par le lecteur[P 7]. Randy Duncan et Matthew J. Smith parlent d'un « âge de la réitération » pour caractériser cette période dans laquelle les héros sont constamment recréés, que ce soit dans l'univers classique ou dans des versions alternatives[P 7].
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+ À côté des deux grands éditeurs de comics, Marvel et DC, qui dominent le marché[17], des éditeurs, qualifiés d'indépendants, parviennent à exister en proposant le plus souvent des œuvres plus personnelles et dans des genres autres que celui des super-héros. Dans ces cas, le format comic book n'est plus nécessairement choisi et la forme du roman graphique peut être préférée[18].
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+ L'adaptation des Comics est un phénomène relativement ancien qui précède largement celle d'autres types de bandes dessinées (« franco-belge » et « manga »). Le Flash Gordon d'Alex Raymond est ainsi adapté en serial (série télévisée) dès 1936 et ce produit audiovisuel connaît un succès conséquent (puisqu'il donna lieu à deux suites). A en croire Nicolas Labarre, dans un article publié dans Comicalités, l'adaptation est très fidèle puisqu'elle reprend directement certaines cases des différents livres et assimile presque la bande dessinée à une forme de story board (tel est également le cas avec l'adaptation des Watchmen). Par contre, l'adaptation de ce comic semble poser un problème en termes de hiérarchie culturelle et nous invite à penser le rapport que nous entretenons avec les différents médias mobilisés par nos pratiques culturelles : « Yet, in all these cases, the enthusiasm or disdain with which the serial is described strongly differs from the reverence devoted to Raymond’s work. While both cultural objects have survived to some extent, they now occupy very different places within popular culture »[19].
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+ Il y eut 53 adaptations de comic-books réalisées entre 2000 et 2015 pour le cinéma dont deux avaient pour personnage principal une femme[20].
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+ Ces différences sont des généralisations qui concernent principalement les comics mainstream.
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+
3
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+
5
+ Le commerce désigne l'activité économique d'achat et de revente de biens et de services[1], en particulier l'achat dans le but de revendre avec un profit ou un bénéfice[2].
6
+
7
+ Le commerce a ses lois propres qui sont recueillies dans les Code de commerce et ses propres juridictions nationales ou internationales. Ayant d'autres finalités que de faire un profit, beaucoup d'activités économiques ou professionnelles comme l'éducation, la police, la culture, la médecine, la justice, l'architecture, la religion, etc. ne relèvent pas du domaine du commerce, mais des lois et des tribunaux civils ou administratif. Avec ses puissants relais d'opinion, l'Organisation mondiale du commerce s'efforce d'étendre sa compétence et ses principes de profitabilité sur toutes les activités non commerciales en leur contestant le droit d'avoir des législations et des valeurs désintéressées.
8
+
9
+ Il résulte du mouvement de spécialisation croissante qui affecte les sociétés humaines :
10
+
11
+ Le développement de ces spécialisations explique pourquoi — en retour — les échanges et transactions se sont accrus : entre individus, entre organisations, ou entre individus et organisations (associations ou entreprises) sur un même ou entre territoires/pays.
12
+
13
+ Le commerce est le prolongement naturel de l'activité de production de biens et services qui peuvent ainsi trouver un débouché dans la commercialisation en direction des marchés et clients potentiellement intéressés.
14
+
15
+ Par extension, le terme — un commerce — est utilisé en français pour désigner le lieu d'exercice ou l'organisation dans lesquels les participants de cette activité pratiquent leur métier.
16
+
17
+ Primitivement, le commerce renvoie à une réalité où les rapports humains et les échanges économiques se déroulent essentiellement dans un cadre de voisinage géographique.
18
+ Ultérieurement, le commerce désigne l'activité qui fait circuler les marchandises, à plus ou moins longue distance (commerce au long cours) et les propose à la vente sur les marchés ou les foires. Il implique des transactions passées d'individu à individu, agissant pour compte propre ou représentant un tiers ou une entreprise, ainsi que toutes opérations utiles à la concrétisation de l'échange, comme l'appréciation de la valeur d'échange, ou le transfert matériel du bien ou service échangé.
19
+
20
+ Le commerce est l'une des plus anciennes et importantes inventions de l'humanité. Il a probablement accompagné l'apparition et les premiers développements de l'agriculture au Néolithique. Certains le considèrent comme l'origine des civilisations de l'écriture, qui aurait pu avoir été inventée (il y a 5 500 ans environ) par les commerçants sumériens pour leur comptabilité. L'agriculture primitive aurait été une activité de subsistance, avec dans un premier temps des cultures d'auto-subsistances. Puis, sous la pression démographique, les agriculteurs et éleveurs remplacent les chasseurs-cueilleurs. L'utilisation accrue de semences et animaux reproducteurs sélectionnés pour des caractéristiques recherchées, l'usage de la force animale, de différents amendements et engrais autorisent des rendements meilleurs et une production accrue sur de mêmes sols.
21
+
22
+ Le commerce est ainsi facilité (par le fait que les récoltes dépassent le seuil de subsistance). Le surplus produit et stocké va favoriser :
23
+
24
+ La révolution industrielle, les progrès des transports et de la chaine du froid et des conserves ainsi que la mondialisation des échanges permettent un commerce international plus étendu et rapide.
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+
26
+ Enfin, plus récemment, une tendance (qui fait l'objet de vives polémiques notamment de la part des ONG et des pays pauvres[3],[4]) apparaît aux États-Unis à la fin du XXe siècle visant à intégrer les services publics, voire les services écosystémiques dans une approche commerciale, encouragée par un « Accord général sur le commerce des services ». Avec le brevetage d'espèces vivantes (variétés agricoles et d'élevage) et la spéculation sur les propriétés pharmaceutiques (ou pour la chimie verte de plantes et d'autres espèces, éventuellement transgéniques, certains parlent de marchandisation du vivant, y compris du génome humain[5]
27
+
28
+ Du point de vue juridique, le commerce est tout acte qualifié de commercial par la loi. Ainsi, est commerçant en droit commercial (code commercial) toute personne qui fait profession des actes qualifiés de commerciaux par la loi ; ces actes dépendent de chaque nation.
29
+
30
+ En France, pour qu'il y ait acte de commerce au sens juridique, il faut qu'au moins l'une des parties, appelé « commerçant » exerce habituellement l'activité d'achat et de revente. En conséquence, quand un particulier vend d'occasion sa voiture à un autre, cela est du ressort du droit civil et non du droit commercial.
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+ Tout finalisation d'une transaction se traduit par un transfert de responsabilité du vendeur vers l'acheteur.
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+
34
+ Le commerce a pour moteur la satisfaction des multiples besoins de l'homme. Les connaissances, la force physique et le temps dont dispose celui-ci ne lui permettent pas de produire seul tout ce dont il a besoin pour vivre. La solution consiste pour lui à organiser et diviser le travail : soit d'une part de produire ce qu'il peut et d'autre part d'échanger ce qu'il produit contre ce dont il a besoin et qu'il ne produit pas lui-même.
35
+
36
+ L'échange de marchandises implique naturellement leur transport : voie maritime, voie terrestre, voie aérienne. Chacun de ces modes présente des avantages et des limites sur le plan du délai, du coût et du risque.
37
+
38
+ Stockage en amont de l'expédition et distribution en aval complètent les opérations de transport dans le cadre de l'ensemble des opérations de logistique.
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40
+ L'assurance, quant à elle, offre des solutions financières de protection de la marchandise pendant ces opérations d'acheminement où les risques de détérioration accidentelle, de perte ou de vol existent.
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+ Les méthodes, organisations et performances commerciales sont améliorables :
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+ À l'échelle de la nation :
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+ À l'échelle de l'organisation :
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48
+ La concentration d'une activité commerciale tend vers l’homogénéité des commerces à l’échelle d’un quartier ou d’un îlot urbain. La mono activité d'un quartier favorise la formation de nouvelles polarités commerciales spécialisées dans le tissu urbain. La spécialisation commerciale d'un quartier peut être mal perçue au vu de l'homogénéisation des commerces en fonction de leur localisation ou type d'activité. Elle peut engendrer des problématiques urbaines comme nuire à la diversité des activités commerciales au sein d'un milieu urbain. Néanmoins ce phénomène permet une certaine attractivité locale grâce à la concentration de ces commerces spécialisés.
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+
50
+ La spécialisation commerciale s’éloigne de la notion spécialisation économique qui correspond à la surreprésentation d’un secteur économique (industrie, finance…) en termes de part d’actifs et s’organise à l’échelle d’un pays ou d’une ville.
51
+
52
+ Dans Paris, de nombreux quartiers sont concernés par la mono activité qui relèvent de secteurs commerciaux diversifiés[6] :
53
+
54
+ Des politiques pour but de lutter contre la spécialisation commerciale à Paris ont vu le jour, notamment les opérations Vital'Quartier (1) et (2) en 2013 puis plus récemment mais dans le même objectif Paris'Commerces[7].
55
+
56
+ Cette carte montre la concentration des détaillants informatiques dans le 12e arrondissement, à l'échelle de Paris. Le commerce informatique se situe sur un îlot urbain mais est déployé sur rue Montgallet et rue Charenton surtout. Cette mono activité se répartie sur un espace urbain très restreint et tous les commerces sont mitoyens.
57
+
58
+ Les entreprises de commerce et négoce ont une responsabilité dans la production, récupération, circulation des déchets (dont d'emballage et de suremballage) directement ou indirectement générés par leurs activités, que l'économie circulaire et l'écoconception, cherchent à rendre plus soutenable), notamment pour le secteur de l'emballage (papier, verre, métaux..), de l'électronique, des produits ménagers et le négoce des matériaux. En vertu du principe pollueur-payeur des systèmes de taxes et d'écotaxes contribuent à financer les filières de collecte/recyclage.
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+
60
+ En France, conformément au Code de l'environnement, afin de réduire la quantité de déchets mis en décharge légale ou illégale et dans le cadre d'une économie circulaire recyclant mieux les déchets qu'elle génère, et en application du droit européen (comme pour les déchets électriques et électroniques), un décret no 2016-288 du 10 mars 2016[8] précise les obligations des distributeurs de matériaux en termes de reprise et gestion des déchets ; il entrera en vigueur le 1er janvier 2017. « tout distributeur de matériaux, produits et équipements de construction à destination des professionnels, qui exploite une unité de distribution, dont la surface est supérieure ou égale à 400 mètres carrés et dont le chiffre d'affaires annuel est supérieur ou égal à 1 million d'euros » doit se préparer reprendre et gérer les déchets issus des mêmes types de matériaux, produits ou équipements de construction qu'il distribue. Ce décret s'inscrit aussi dans les dispositifs d'« adaptation et de simplification dans le domaine de la prévention et de la gestion des déchets » et d'application de la loi sur la transition énergétique[9], mais ne concerne pas les enseignes de bricolage. Selon le décret « Cette reprise est réalisée sur l'unité de distribution ou dans un rayon maximal de dix kilomètres. Dans le cas où la reprise s'effectue hors de l'unité de distribution, un affichage visible sur [celle-ci] et sur son site internet quand celui-ci existe, informe les producteurs ou les détenteurs de déchets de l'adresse où se situe le lieu de reprise des déchets ». Des représentants du secteur du négoce en matériaux (FNBM, CGI) jugent le délai (2017) trop court[10].
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+
62
+ Le commerce équitable (fair-trade) qui se développe depuis la fin du XXe siècle, introduit une dimension éthique, solidaire et responsable au commerce, et un lien nouveau entre l'acheteur et le producteur, qui dans cette approche doit être correctement payé pour son travail.
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Le commerce désigne l'activité économique d'achat et de revente de biens et de services[1], en particulier l'achat dans le but de revendre avec un profit ou un bénéfice[2].
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+ Le commerce a ses lois propres qui sont recueillies dans les Code de commerce et ses propres juridictions nationales ou internationales. Ayant d'autres finalités que de faire un profit, beaucoup d'activités économiques ou professionnelles comme l'éducation, la police, la culture, la médecine, la justice, l'architecture, la religion, etc. ne relèvent pas du domaine du commerce, mais des lois et des tribunaux civils ou administratif. Avec ses puissants relais d'opinion, l'Organisation mondiale du commerce s'efforce d'étendre sa compétence et ses principes de profitabilité sur toutes les activités non commerciales en leur contestant le droit d'avoir des législations et des valeurs désintéressées.
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+ Il résulte du mouvement de spécialisation croissante qui affecte les sociétés humaines :
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+ Le développement de ces spécialisations explique pourquoi — en retour — les échanges et transactions se sont accrus : entre individus, entre organisations, ou entre individus et organisations (associations ou entreprises) sur un même ou entre territoires/pays.
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+ Le commerce est le prolongement naturel de l'activité de production de biens et services qui peuvent ainsi trouver un débouché dans la commercialisation en direction des marchés et clients potentiellement intéressés.
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+ Par extension, le terme — un commerce — est utilisé en français pour désigner le lieu d'exercice ou l'organisation dans lesquels les participants de cette activité pratiquent leur métier.
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+ Primitivement, le commerce renvoie à une réalité où les rapports humains et les échanges économiques se déroulent essentiellement dans un cadre de voisinage géographique.
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+ Ultérieurement, le commerce désigne l'activité qui fait circuler les marchandises, à plus ou moins longue distance (commerce au long cours) et les propose à la vente sur les marchés ou les foires. Il implique des transactions passées d'individu à individu, agissant pour compte propre ou représentant un tiers ou une entreprise, ainsi que toutes opérations utiles à la concrétisation de l'échange, comme l'appréciation de la valeur d'échange, ou le transfert matériel du bien ou service échangé.
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+ Le commerce est l'une des plus anciennes et importantes inventions de l'humanité. Il a probablement accompagné l'apparition et les premiers développements de l'agriculture au Néolithique. Certains le considèrent comme l'origine des civilisations de l'écriture, qui aurait pu avoir été inventée (il y a 5 500 ans environ) par les commerçants sumériens pour leur comptabilité. L'agriculture primitive aurait été une activité de subsistance, avec dans un premier temps des cultures d'auto-subsistances. Puis, sous la pression démographique, les agriculteurs et éleveurs remplacent les chasseurs-cueilleurs. L'utilisation accrue de semences et animaux reproducteurs sélectionnés pour des caractéristiques recherchées, l'usage de la force animale, de différents amendements et engrais autorisent des rendements meilleurs et une production accrue sur de mêmes sols.
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+ Le commerce est ainsi facilité (par le fait que les récoltes dépassent le seuil de subsistance). Le surplus produit et stocké va favoriser :
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+ La révolution industrielle, les progrès des transports et de la chaine du froid et des conserves ainsi que la mondialisation des échanges permettent un commerce international plus étendu et rapide.
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+ Enfin, plus récemment, une tendance (qui fait l'objet de vives polémiques notamment de la part des ONG et des pays pauvres[3],[4]) apparaît aux États-Unis à la fin du XXe siècle visant à intégrer les services publics, voire les services écosystémiques dans une approche commerciale, encouragée par un « Accord général sur le commerce des services ». Avec le brevetage d'espèces vivantes (variétés agricoles et d'élevage) et la spéculation sur les propriétés pharmaceutiques (ou pour la chimie verte de plantes et d'autres espèces, éventuellement transgéniques, certains parlent de marchandisation du vivant, y compris du génome humain[5]
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+ Du point de vue juridique, le commerce est tout acte qualifié de commercial par la loi. Ainsi, est commerçant en droit commercial (code commercial) toute personne qui fait profession des actes qualifiés de commerciaux par la loi ; ces actes dépendent de chaque nation.
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+ En France, pour qu'il y ait acte de commerce au sens juridique, il faut qu'au moins l'une des parties, appelé « commerçant » exerce habituellement l'activité d'achat et de revente. En conséquence, quand un particulier vend d'occasion sa voiture à un autre, cela est du ressort du droit civil et non du droit commercial.
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+ La concentration d'une activité commerciale tend vers l’homogénéité des commerces à l’échelle d’un quartier ou d’un îlot urbain. La mono activité d'un quartier favorise la formation de nouvelles polarités commerciales spécialisées dans le tissu urbain. La spécialisation commerciale d'un quartier peut être mal perçue au vu de l'homogénéisation des commerces en fonction de leur localisation ou type d'activité. Elle peut engendrer des problématiques urbaines comme nuire à la diversité des activités commerciales au sein d'un milieu urbain. Néanmoins ce phénomène permet une certaine attractivité locale grâce à la concentration de ces commerces spécialisés.
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+ La spécialisation commerciale s’éloigne de la notion spécialisation économique qui correspond à la surreprésentation d’un secteur économique (industrie, finance…) en termes de part d’actifs et s’organise à l’échelle d’un pays ou d’une ville.
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+ Dans Paris, de nombreux quartiers sont concernés par la mono activité qui relèvent de secteurs commerciaux diversifiés[6] :
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+ Cette carte montre la concentration des détaillants informatiques dans le 12e arrondissement, à l'échelle de Paris. Le commerce informatique se situe sur un îlot urbain mais est déployé sur rue Montgallet et rue Charenton surtout. Cette mono activité se répartie sur un espace urbain très restreint et tous les commerces sont mitoyens.
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+ Les entreprises de commerce et négoce ont une responsabilité dans la production, récupération, circulation des déchets (dont d'emballage et de suremballage) directement ou indirectement générés par leurs activités, que l'économie circulaire et l'écoconception, cherchent à rendre plus soutenable), notamment pour le secteur de l'emballage (papier, verre, métaux..), de l'électronique, des produits ménagers et le négoce des matériaux. En vertu du principe pollueur-payeur des systèmes de taxes et d'écotaxes contribuent à financer les filières de collecte/recyclage.
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+ En France, conformément au Code de l'environnement, afin de réduire la quantité de déchets mis en décharge légale ou illégale et dans le cadre d'une économie circulaire recyclant mieux les déchets qu'elle génère, et en application du droit européen (comme pour les déchets électriques et électroniques), un décret no 2016-288 du 10 mars 2016[8] précise les obligations des distributeurs de matériaux en termes de reprise et gestion des déchets ; il entrera en vigueur le 1er janvier 2017. « tout distributeur de matériaux, produits et équipements de construction à destination des professionnels, qui exploite une unité de distribution, dont la surface est supérieure ou égale à 400 mètres carrés et dont le chiffre d'affaires annuel est supérieur ou égal à 1 million d'euros » doit se préparer reprendre et gérer les déchets issus des mêmes types de matériaux, produits ou équipements de construction qu'il distribue. Ce décret s'inscrit aussi dans les dispositifs d'« adaptation et de simplification dans le domaine de la prévention et de la gestion des déchets » et d'application de la loi sur la transition énergétique[9], mais ne concerne pas les enseignes de bricolage. Selon le décret « Cette reprise est réalisée sur l'unité de distribution ou dans un rayon maximal de dix kilomètres. Dans le cas où la reprise s'effectue hors de l'unité de distribution, un affichage visible sur [celle-ci] et sur son site internet quand celui-ci existe, informe les producteurs ou les détenteurs de déchets de l'adresse où se situe le lieu de reprise des déchets ». Des représentants du secteur du négoce en matériaux (FNBM, CGI) jugent le délai (2017) trop court[10].
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+ Du point de vue juridique, le commerce est tout acte qualifié de commercial par la loi. Ainsi, est commerçant en droit commercial (code commercial) toute personne qui fait profession des actes qualifiés de commerciaux par la loi ; ces actes dépendent de chaque nation.
29
+
30
+ En France, pour qu'il y ait acte de commerce au sens juridique, il faut qu'au moins l'une des parties, appelé « commerçant » exerce habituellement l'activité d'achat et de revente. En conséquence, quand un particulier vend d'occasion sa voiture à un autre, cela est du ressort du droit civil et non du droit commercial.
31
+
32
+ Tout finalisation d'une transaction se traduit par un transfert de responsabilité du vendeur vers l'acheteur.
33
+
34
+ Le commerce a pour moteur la satisfaction des multiples besoins de l'homme. Les connaissances, la force physique et le temps dont dispose celui-ci ne lui permettent pas de produire seul tout ce dont il a besoin pour vivre. La solution consiste pour lui à organiser et diviser le travail : soit d'une part de produire ce qu'il peut et d'autre part d'échanger ce qu'il produit contre ce dont il a besoin et qu'il ne produit pas lui-même.
35
+
36
+ L'échange de marchandises implique naturellement leur transport : voie maritime, voie terrestre, voie aérienne. Chacun de ces modes présente des avantages et des limites sur le plan du délai, du coût et du risque.
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+
38
+ Stockage en amont de l'expédition et distribution en aval complètent les opérations de transport dans le cadre de l'ensemble des opérations de logistique.
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+
40
+ L'assurance, quant à elle, offre des solutions financières de protection de la marchandise pendant ces opérations d'acheminement où les risques de détérioration accidentelle, de perte ou de vol existent.
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+
42
+ Les méthodes, organisations et performances commerciales sont améliorables :
43
+
44
+ À l'échelle de la nation :
45
+
46
+ À l'échelle de l'organisation :
47
+
48
+ La concentration d'une activité commerciale tend vers l’homogénéité des commerces à l’échelle d’un quartier ou d’un îlot urbain. La mono activité d'un quartier favorise la formation de nouvelles polarités commerciales spécialisées dans le tissu urbain. La spécialisation commerciale d'un quartier peut être mal perçue au vu de l'homogénéisation des commerces en fonction de leur localisation ou type d'activité. Elle peut engendrer des problématiques urbaines comme nuire à la diversité des activités commerciales au sein d'un milieu urbain. Néanmoins ce phénomène permet une certaine attractivité locale grâce à la concentration de ces commerces spécialisés.
49
+
50
+ La spécialisation commerciale s’éloigne de la notion spécialisation économique qui correspond à la surreprésentation d’un secteur économique (industrie, finance…) en termes de part d’actifs et s’organise à l’échelle d’un pays ou d’une ville.
51
+
52
+ Dans Paris, de nombreux quartiers sont concernés par la mono activité qui relèvent de secteurs commerciaux diversifiés[6] :
53
+
54
+ Des politiques pour but de lutter contre la spécialisation commerciale à Paris ont vu le jour, notamment les opérations Vital'Quartier (1) et (2) en 2013 puis plus récemment mais dans le même objectif Paris'Commerces[7].
55
+
56
+ Cette carte montre la concentration des détaillants informatiques dans le 12e arrondissement, à l'échelle de Paris. Le commerce informatique se situe sur un îlot urbain mais est déployé sur rue Montgallet et rue Charenton surtout. Cette mono activité se répartie sur un espace urbain très restreint et tous les commerces sont mitoyens.
57
+
58
+ Les entreprises de commerce et négoce ont une responsabilité dans la production, récupération, circulation des déchets (dont d'emballage et de suremballage) directement ou indirectement générés par leurs activités, que l'économie circulaire et l'écoconception, cherchent à rendre plus soutenable), notamment pour le secteur de l'emballage (papier, verre, métaux..), de l'électronique, des produits ménagers et le négoce des matériaux. En vertu du principe pollueur-payeur des systèmes de taxes et d'écotaxes contribuent à financer les filières de collecte/recyclage.
59
+
60
+ En France, conformément au Code de l'environnement, afin de réduire la quantité de déchets mis en décharge légale ou illégale et dans le cadre d'une économie circulaire recyclant mieux les déchets qu'elle génère, et en application du droit européen (comme pour les déchets électriques et électroniques), un décret no 2016-288 du 10 mars 2016[8] précise les obligations des distributeurs de matériaux en termes de reprise et gestion des déchets ; il entrera en vigueur le 1er janvier 2017. « tout distributeur de matériaux, produits et équipements de construction à destination des professionnels, qui exploite une unité de distribution, dont la surface est supérieure ou égale à 400 mètres carrés et dont le chiffre d'affaires annuel est supérieur ou égal à 1 million d'euros » doit se préparer reprendre et gérer les déchets issus des mêmes types de matériaux, produits ou équipements de construction qu'il distribue. Ce décret s'inscrit aussi dans les dispositifs d'« adaptation et de simplification dans le domaine de la prévention et de la gestion des déchets » et d'application de la loi sur la transition énergétique[9], mais ne concerne pas les enseignes de bricolage. Selon le décret « Cette reprise est réalisée sur l'unité de distribution ou dans un rayon maximal de dix kilomètres. Dans le cas où la reprise s'effectue hors de l'unité de distribution, un affichage visible sur [celle-ci] et sur son site internet quand celui-ci existe, informe les producteurs ou les détenteurs de déchets de l'adresse où se situe le lieu de reprise des déchets ». Des représentants du secteur du négoce en matériaux (FNBM, CGI) jugent le délai (2017) trop court[10].
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+ Le commerce équitable (fair-trade) qui se développe depuis la fin du XXe siècle, introduit une dimension éthique, solidaire et responsable au commerce, et un lien nouveau entre l'acheteur et le producteur, qui dans cette approche doit être correctement payé pour son travail.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Compléments
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+ Conjoint :Mabel Gardiner Hubbard (marié 1877–1922)Ascendants :Alexander Melville Bell, Eliza Grace Symonds BellDescendants :Quatre enfants. Deux fils morts durant leur enfance et deux fillesFamille :Gardiner Greene Hubbard (beau-père), Gilbert Hovey Grosvenor (beau-fils), Melville Bell Grosvenor (grand-père)
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+ Signature
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+ modifier
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+ Alexander Graham Bell, né le 3 mars 1847 à Édimbourg en Écosse et mort le 2 août 1922 à Beinn Bhreagh au Canada, est un scientifique, un ingénieur et un inventeur scotto-canadien, naturalisé américain en 1882, qui est surtout connu pour l'invention du téléphone, pour laquelle l'antériorité d'Antonio Meucci a depuis été officiellement reconnue le 11 juin 2002 par la Chambre des représentants des États-Unis. Il a été lauréat de la médaille Hughes en 1913.
12
+
13
+ La mère et la femme (Mabel Gardiner Hubbard) d'Alexander Bell étaient sourdes, ce qui a encouragé Bell à consacrer sa vie à apprendre à parler aux sourds[1]. Il était en effet professeur de diction à l'université de Boston et un spécialiste de l'élocution, profession connue aujourd'hui sous les noms de phonologue ou phoniatre[2]. Le père, le grand-père et le frère de Bell se sont joints à son travail sur l'élocution et la parole. Ses recherches sur l'audition et la parole l'ont conduit à construire des appareils auditifs, dont le couronnement fut le premier brevet pour un téléphone en 1876[3]. Toutefois, Bell considéra par la suite son invention la plus connue comme une intrusion dans son travail de scientifique et refusa même d'avoir un téléphone dans son laboratoire[4].
14
+
15
+ D'autres inventions marquèrent la vie d'Alexander Graham Bell : les travaux exploratoires en télécommunications optiques, l'hydroptère en aéronautique. En 1888, il devint l'un des membres fondateurs de la National Geographic Society.
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+ Alexander Graham Bell est né à Édimbourg en Écosse le 3 mars 1847[5]. La résidence familiale se trouve au numéro 16, South Charlotte Street à Édimbourg. C'était un appartement spacieux que la famille avait pu acquérir grâce à la prospérité apportée par les conférences que donnait le père. Une plaque commémorative y est d'ailleurs apposée.
18
+
19
+ Alexander avait deux frères : Melville James Bell (1845-1870) et Edward Charles Bell (1847-1867), tous deux morts de la tuberculose[6]. Son père Alexander Melville Bell était universitaire, dans la phonétique acoustique, et sa mère était Eliza Grace (née à Symonds)[7]. Alexandre, alors âgé de 10 ans, réclama à son père de pouvoir porter un deuxième prénom, comme ses frères[8]. Son père accepta et lui permit, à l'occasion de son 11e anniversaire. Il choisit « Graham » en raison de son admiration pour Alexandre Graham, un interne canadien soigné par son père, qui devint un ami de la famille[9].
20
+
21
+ Dès son jeune âge, Alexander Graham Bell avait beaucoup d'intérêt pour les collections de spécimens naturels. Son père, qui sut reconnaître sa passion, commença donc à l’intéresser à la biologie. De l'autre côté, sa mère lui transmit son amour pour la musique. Celui-ci avait un véritable don pour jouer d'oreille mais il perdit cette capacité lorsqu'il apprit à lire la musique. Bell a d'ailleurs eu le désir de faire carrière dans la musique, grandement inspiré par les leçons du pianiste Benoît-Auguste Bertini. Même si ce désir disparut, l'expérience fut tout de même utile et il écrivit dans son autobiographie : « Je suis porté à croire  […] que ma passion précoce pour la musique m'a bien préparé à l'étude scientifique des sons »[10].
22
+
23
+ Alexander Graham Bell a eu la chance de passer sa jeunesse à Édimbourg en Écosse, une ville qui avait à l'époque pour surnom « L'Athènes du Nord » ou encore « La Mecque des scientifiques ». En effet la ville était nettement supérieure à Londres dans plusieurs domaines, notamment scientifiques, médicaux et littéraires. La ville fut le lieu de naissance de plusieurs inventions comme le navire en fer, le fusil à chargement par la culasse, et les méthodes chirurgicales antiseptiques de Joseph Lister. Sa famille accueillit des personnalités célèbres telles que Alexander John Ellis et Charles Wheatstone[10].
24
+
25
+ En 1869, le révérend Thomas Henderson, un homme qu'Alexander Melville Bell rencontra lors de son voyage en Amérique du Nord, encouragea la famille à s'établir près de la région de Boston. La famille n'accepta d'abord pas l'invitation, mais ils changèrent d'avis à la suite de la mort de Melville James Bell en 1870. La famille arriva au Québec le 1er août 1870 et ils partirent pour Paris (Ontario), que le père d'Alec avait visité quelques années plus tôt accompagné de Melville James Bell. Quelques jours plus tard, la famille finit finalement par acheter Tutelo Heights, une maison en campagne près de Brantford qui donne sur la rivière Grand (Ontario).
26
+
27
+ En 1857, le parcours scolaire d'Alexander Graham Bell débuta alors qu'il intégrait la Hamilton Place Academy. Le jeune Alex se considère comme un mauvais élève avec un grand manque d'ambition. Il est d'ailleurs solitaire et se trouve dans la rêverie. À la suite de l'achat de Milton Cottage par ses parents, Alex découvrit une grande variété d'endroits pour rêver. Par contre, ce manque d'ambition disparaîtra à l'âge de 15 ans lorsque celui-ci fut envoyé à Londres pendant un an pour vivre chez son grand-père. Plus tard, Alexander reconnut que son grand-père avait éveillé en lui la motivation qui guiderait l'ensemble de son œuvre et le fit rougir de son ignorance des matières scolaires. De plus, son grand-père le convainquit de l'importance de la parole qu'il considérait comme la caractéristique ultime de l'être humain. Au terme de son voyage, Alexander et son père rencontrèrent Charles Wheatstone, un scientifique de premier plan et chercheur en télégraphie. De 1868 à 1870, Bell fit un séjour au University College de Londres où il suivit des cours d'anatomie et de physiologie. Par contre, celui-ci ne continua pas jusqu'au diplôme[10].
28
+
29
+ Comme ses frères, Bell reçut très jeune des cours à la maison par son père. Il fut également enrôlé très tôt à la Old Royal High School (en) d'Édimbourg en Écosse, qu'il quitta à l'âge de quinze ans, finissant seulement les quatre premières années[11]. Il ne fut pas un brillant élève, sa scolarité ayant plus été marquée par l'absentéisme et des résultats ternes. Son principal intérêt restait les sciences, et plus particulièrement en biologie, alors qu'il traitait les autres sujets avec indifférence, à la plus grande consternation de son père[12]. Après avoir quitté l'école, Bell déménagea à Londres pour vivre avec son grand-père, Alexandre Bell. Il prit goût à l'enseignement durant les années qu'il passa avec son grand-père, grâce aux longues et sérieuses discussions mais aussi de nombreuses heures d'études. Son grand-père fit de gros efforts pour que son petit-fils parle clairement et avec conviction, qualités nécessaires pour qu'il puisse être un bon enseignant[13].
30
+
31
+ À l'âge de seize ans, Bell fut nommé étudiant-professeur de diction et de musique à la Weston House Academy (Elgin, Moray, Écosse). Il était lui-même étudiant en latin-grec, mais donnait des cours pour 10 $ la session[14]. L'année suivante, il rejoignit son frère Melville à l'université d'Édimbourg.
32
+
33
+ En 1872, Alexander Graham Bell fait la rencontre de Gardiner Greene Hubbard, président de la Clarke Institution et conseiller juridique en propriété industrielle. Celui-ci apprend à Bell que sa fille Mabel Gardiner Hubbard est devenue sourde à l'âge de cinq ans en raison d'une scarlatine et propose à celui-ci de donner des cours à sa fille dans le but de retrouver la parole[15]. C'est en novembre 1873 qu'Alexander Graham Bell, alors âgé de 26 ans, commença à donner des cours à Mabel. Celui-ci tombe immédiatement amoureux de son élève de 15 ans.
34
+
35
+ Dès son plus jeune âge, Bell disposait d'une grande curiosité pour le monde qui l'entourait, qui fut attisée par les collections d'espèces de plantes, les rêveries et les promenades à Milton Cottage. C'est en 1858 qu'Alexander Graham Bell mit au point sa première création, il avait alors 12 ans. Il jouait avec son meilleur ami Benjamin Herdman sur le terrain familial de ce dernier, lorsque le père de Benjamin, John Herdman, leur enjoignit de se rendre utiles. Le jeune Alexandre demanda ce qu'il pouvait faire. On lui expliqua que le blé devait être décortiqué à l'aide d'un procédé complexe et laborieux. C'est à ce moment qu'Alexander transforma une machine en un appareil qui combinait des palettes tournantes et un ensemble de brosses à ongles. Cette machine pour le décorticage du grain fut utilisée avec succès pendant plusieurs années. En retour, John Herdman donna aux deux garçons un petit atelier où « inventer »[10],[16]. Des années plus tard il créa le tout premier téléphone puis le téléphone à cornet.
36
+
37
+ Bell montra très jeune un vif intérêt, et un talent, pour l'art, la poésie et la musique, soutenu en cela par sa mère. Bien que d'un naturel calme et introspectif, il faisait couramment des « blagues vocales » et de la ventriloquie pour divertir la famille[17]. Bell fut très affecté par la surdité graduelle de sa mère (elle commença à perdre l'audition quand Bell avait 12 ans) et apprit un petit manuel de langue des signes. Ainsi, il pouvait s'asseoir à côté d'elle et converser silencieusement dans le salon familial[18]. Il développa également une technique de parler par des sons clairs et modulés directement sur le front de sa mère, ce qui lui permettait d'entendre son fils relativement clairement[19]. La préoccupation de Bell au sujet de la surdité de sa mère le conduisit à étudier l'acoustique.
38
+
39
+ Sa famille était depuis longtemps associée à l'enseignement de l'élocution : son grand-père M. Alexandre Bell à Londres, son oncle à Dublin et son père à Édimbourg étaient professeurs de diction. Son père a publié énormément à ce sujet, et nombre de ses travaux sont encore bien connus actuellement, surtout The Standard Elocutionist, apparu dans 168 éditions britanniques et vendu à plus de 250 000 exemplaires aux États-Unis seulement. Dans ce traité son père explique les méthodes qu'il a développées pour apprendre aux sourds-muets (appellation de l'époque) à articuler les mots et lire sur les lèvres des autres afin de comprendre les messages qui leur étaient adressés. Le père d'Alexandre lui avait expliqué ainsi qu'à ses frères de ne pas seulement écrire mais aussi identifier chaque symbole et le son l'accompagnant[20]. Alexandre devint si doué qu'il fut l'assistant de son père lors de démonstrations publiques où il étonna l'assistance par ses facultés à déchiffrer les symboles du latin, du gaélique et du sanskrit[20].
40
+
41
+ Le père de Bell encouragea l'intérêt de son fils pour la parole et, en 1863, l'emmena voir un automate développé par Sir Charles Wheatstone. Cet automate était basé sur les précédents travaux de Baron Wolfgang von Kempelen[21]. « L'homme mécanique », très rudimentaire, simulait une voix humaine. Alexandre fut fasciné par cette machine. Il obtint une copie de l'ouvrage de von Kempelen (en allemand) et la traduisit péniblement. Il construisit alors avec son frère Melville leur propre automate (une tête). Leur père, très intéressé par ce projet, leur paya toutes les fournitures et pour les encourager, leur promit un « prix » s'ils réussissaient ce projet[21]. Alors que son frère construisait la gorge et le larynx, Alexandre surmonta la difficile tâche de recréer un crâne réaliste. Ces efforts furent récompensés car il créa une tête aussi vraie que nature, capable de prononcer seulement quelques mots[21]. Les garçons ajustèrent précautionneusement les « lèvres » et quand un soufflet d'air forcé passa à travers la trachée, un très reconnaissable « maman » se fit entendre, au plus grand plaisir des voisins qui vinrent voir l'invention du fils Bell[22].
42
+
43
+ Intrigué par les résultats de cet automate, Bell continua ses expériences sur un sujet vivant, le Skye Terrier de la famille Trouve[23]. Après qu'il lui apprit à faire des grognements continus, Alexandre manipula les lèvres et les cordes vocales de son chien pour produire un son brut « Ow ah oo ga ma ma ». Avec un peu de volonté, les visiteurs pouvaient croire que le chien articulait « How are you grandma? » (« Comment allez-vous grand-mère ? »). Bell était assez joueur et ses expériences ont convaincu plus d'un visiteur d'avoir affaire à un chien parlant[24]. Quoi qu'il en soit, ces premières expériences avec les sons encouragèrent Bell à entreprendre ses premiers travaux sérieux sur le son en utilisant une fourchette modifiée pour étudier la résonance. À l'âge de 19 ans, il écrivit un rapport sur son travail et l'envoya au philologue Alexander Ellis, un collègue de son père qui sera plus tard décrit comme le professeur Henry Higgins dans Pygmalion[24]. Ellis lui répondit immédiatement lui expliquant que ses travaux étaient similaires à ceux existant en Allemagne. Consterné d'apprendre que le travail exploratoire avait déjà été entrepris par Hermann von Helmholtz qui avait transporté des voyelles avec une fourchette modifiée semblable à la sienne, il étudia de manière approfondie le livre du scientifique allemand (Sensations of Tone). Travaillant sur sa propre mauvaise traduction de l'édition originale allemande, Alexandre fit fortuitement la déduction qui fut la ligne directrice de tous ses futurs travaux sur la transmission du son, reportant : « Sans en connaître beaucoup sur le sujet, il me semblait que si les voyelles pouvaient être produites par de l'électricité, les consonnes pourraient également l'être, et ainsi il serait possible de reproduire la parole », et il remarqua aussi plus tard : « Je pensais qu'Helmholtz l'avait fait ... et que mon échec était seulement dû à ma méconnaissance de l'électricité. Ce fut une erreur constructive ... Si j'avais été capable de lire l'allemand en ce temps-là, je n'aurais sans doute jamais commencé mes expériences[25],[26]. »
44
+
45
+ Pendant ses années passées à l'université d'Édimbourg (1864-1865) et à Elgin (Écosse) (1886-1887), Alexander pratiqua des expériences sur la physiologie de la parole et étudia la hauteur et la formation des voyelles. Encouragé par son père, Bell nota l'ensemble de ses résultats de ses recherches par écrit. Un peu plus tard, Alexander John Ellis découvrit les recherches et fut très impressionné par l'un des rapports de mars 1866. Il l'invita donc à entrer à la Philological Society de Londres bien que celui-ci soit encore un adolescent[10].
46
+
47
+ En 1872, la rencontre avec Gardiner Greene Hubbard fut importante pour Bell, car celui-ci s'intéressait aux inventions électriques, plus particulièrement le télégraphe. De plus, Alexander Graham Bell correspondait toujours avec son père, et à la suite de l'envoi d'une lettre Bell explora l'idée de créer un télégraphe qui aurait la particularité d'envoyer plusieurs messages sur un même fil télégraphique. Il assista donc à différentes conférences au Massachusetts Institute of Technology, ce qui lui donna une piste pour la création du futur téléphone. Alexander Graham Bell commença donc à faire des expériences sur le télégraphe multiplex et y voyait une opportunité de briser le monopole de la Western Union Telegraph Company.[10]
48
+
49
+ Bien qu'il ne soit pas le seul à avoir eu l'idée d'inventer le téléphone, Bell fut le premier à réussir de façon satisfaisante à transformer le son en impulsions électriques dans un émetteur et à transformer ces signaux en discours audible dans un récepteur. C'est en 1874, alors qu'il est de passage en Ontario, au moment où il venait de son phonoautographe qui lui est venu une théorie. Celle-ci disait que des anches magnétisées induiraient un courant ondulatoire qui serait transmis par fil à un électro-aimant qui convertirait ce courant en vibration qui se répercuterait sur un diaphragme, reproduisant ainsi le son original. Mais le principal problème était de savoir si la voix humaine était assez puissante pour induire le courant[10]. De retour dans la ville de Boston, Alexander loua un laboratoire dans le grenier de la boutique de son fournisseur de matériel électrique dans le but de poursuivre ses recherches et ses expériences jours et nuits. C'est pendant cette période qu'Alexander Graham Bell entame sa collaboration avec Thomas A. Watson.
50
+
51
+ Bell a consacré sa vie à apprendre à parler aux sourds, encouragé par la surdité de sa mère et de sa femme. Il était professeur de diction à l'université de Boston et spécialiste de l'élocution, on dirait aujourd'hui « phonologue » ou « phoniatre »[27].
52
+
53
+ La carrière d'Alexander Graham Bell dans le domaine de l'enseignement commença pas plus tard qu'à l'âge de seize ans. En effet, Alex sentait le besoin de devenir plus autonome et de subvenir lui-même à ses besoins. Ainsi, malgré son très jeune âge, celui-ci obtint un poste de professeur stagiaire dans le domaine de la musique et de l'élocution à la Weston House Academy, une école de garçons à Elgin (Écosse). Lors de cette période d'enseignement, Alexander Graham Bell reçoit en compensation une instruction en latin et en grec pour une période d'un an. En 1867, Alexander Melville Bell déposa un important traité et décida de prendre son fils comme assistant et lui confia la tâche d'enseigner à ses élèves sourds au cours de son absence[10],[15].
54
+
55
+ Un peu plus tard, en 1868, son père lui demanda d'adapter ses techniques de langages visibles pour que celui-ci puisse enseigner à des enfants atteints de surdité dans une école dans ville de Kensington (Londres) pendant que celui-ci ferait une tournée de conférence sur le continent américain avec son frère, Melville James Bell. Deux ans après la visite de ceux-ci en Amérique du Nord, lorsque la famille Bell émigre en Ontario, Alexander Graham Bell quitta ses parents pour enseigner à l'école de Sarah Fuller (en) à Boston. Cet externat pour les sourds ouvrit un an après une conférence d'Alexander Melville Bell au Lowell Institute à Boston et avait pour but de mettre à l'essai les nouvelles méthodes orales d'enseignement. Pendant cette période, Alexander Graham Bell va à l'encontre de l'opinion publique qui stipulait que les personnes sourdes étaient forcément muettes et n'avaient pas leurs places dans la société de l'époque. Celui-ci réussit d'ailleurs à démontrer dans la capitale du Massachusetts comment utiliser les techniques de langage visible pour former les enseignants. Ainsi, après quelques semaines seulement, Bell parvint à enseigner aux enfants plus de 400 syllabes. Ce succès fut très bien accueilli, au point que Bell présentera son œuvre à la Clark Institution for Deaf-Mutes de Northampton (Massachusetts) ainsi qu'à l'American Asylum for the Education and Instruction of Deaf and Dumb à Hartford (Connecticut)[10]. La demande pour ses services devient alors importante et en 1872, Alexander Graham Bell ouvre sa propre école pour les malentendants dans la ville de Boston. Cette école sera ultérieurement rattachée à l'université de Boston où « Aleck » (surnom donné à Alexander Graham) sera nommé professeur de physiologie vocale en 1873[10],[15].
56
+
57
+ Bell défendit ses convictions jusqu'à sa mort et se définit avant tout comme un enseignant pour les sourds et affirme que l'ensemble de son œuvre phonétique est sa plus grande contribution à l'humanité. Par contre, celui-ci fut au centre d'une controverse en raison de la vigueur avec laquelle celui-ci défendait le fait que les sourds peuvent parler sans utiliser la langue des signes qui était beaucoup plus largement utilisé à l'époque.
58
+
59
+ Il épouse Mabel Gardiner Hubbard (1857-1923), la fille de son mécène Gardiner Greene Hubbard (premier président de la National Geographic Society), sourde à la suite d'une scarlatine, et élève de Graham Bell. Le couple aura quatre enfants.
60
+
61
+ Vers 1870, il se rendit dans la réserve des Six Nations et traduit la langue mohawk en Visible Speech ; il devint en récompense chef honoraire de la tribu[28],[29].
62
+
63
+ Inventeur chevronné, il est surtout connu pour être le père du téléphone, bien que cette paternité soit controversée (cf plus bas).
64
+
65
+ « Venez Watson, j'ai besoin de vous ! » (« M.. Watson -- Come here -- I want to see you. ») est la première conversation téléphonique de l'histoire (le 10 mars 1876, à Boston) qu'il eut avec son assistant qui se trouvait alors dans une autre pièce[30].
66
+
67
+ En 1876, à l'exposition du centenaire de l'indépendance des États-Unis à Philadelphie, Bell rencontre Dom Pedro II, empereur du Brésil. Ce dernier s'intéresse au téléphone de Bell et demande une démonstration. Bell lui récite le fameux monologue d'Hamlet de Shakespeare « To be, or not to be ». Il fonde la Bell Telephone Company.
68
+
69
+ Alexander Graham Bell est initialement attiré par la musique. Il s’en détourne cependant au profit d’études sur la phonétique, suivant les traces de son père et probablement touché par les problèmes de surdité dont souffrait sa mère. Après des études à l'université d'Oxford (Angleterre), il s’établit au Canada en 1870, puis aux États-Unis d’Amérique un an plus tard. Il fonde en 1872 une école pour les malentendants et débute ses travaux qui aboutiront au téléphone[27]. Convaincu de pouvoir transformer les ondes sonores en impulsions électriques dès 1874, il réalise son rêve en 1876. L’invention connaît rapidement un succès retentissant qui aboutit en 1877 à la création de la compagnie téléphonique Bell. La fortune aidant, Bell fonde le Volta Laboratory et se tourne alors vers d’autres champs d’expérimentations, jetant les bases du gramophone, s’intéressant à l’aviation, et aux transports nautiques.
70
+
71
+ En mars 1880, Graham Bell dépose à la Smithonian Institution un pli cacheté. La rumeur circule que Bell vient de mettre au point un appareil permettant la vision à distance. En fait il s'agit de la description du photophone, un appareil permettant de transmettre le son par un rayon lumineux, grâce aux propriétés photosensibles du téléphone. Bell a fait par la suite diverses déclarations à la presse concernant la possibilité de voir à distance par l'électricité (1885, 1893, 1894), confirmant qu'il considérait l'hypothèse comme plausible. Ses notes attestent qu'il a travaillé sur la question.[31]
72
+
73
+ Il se joint à la National Geographic Society, dont il est président de 1897 à 1903. Quoiqu'il n'était pas l'un des 33 fondateurs originaux, Bell a eu une influence majeure sur la Société[32].
74
+
75
+ En 1884, il fait partie des fondateurs de l'American Institute of Electrical Engineers (AIEE en abrégé) ; ils proviennent de diverses industries telles l'énergie électrique, la télégraphie et lui comme représentant de l'industrie du téléphone[33]. L'AIEE deviendra plus tard l'IEEE.
76
+
77
+ Bell décède des suites des complications provoquées par son diabète le 2 août 1922, dans son domaine privé de Beinn Bhreagh, en Nouvelle-Écosse, à l'âge de 75 ans[34]. Bell était également atteint d'anémie pernicieuse. Sa dernière vision de la terre qu'il avait habitée fut un clair de lune sur la montagne à deux heures du matin. Assistant son mari après sa longue maladie, Mabel a murmuré : « ne me quitte pas ». En guise de réplique, Bell a tracé le signe « non » et a expiré[35].
78
+
79
+ En apprenant la mort de Bell, le premier ministre canadien Mackenzie King a câblé à Mme Bell :
80
+
81
+ « Le gouvernement vous exprime notre sentiment de perte irrémédiable pour le monde en la mort de votre distingué mari. Il sera à tout jamais une source de fierté de notre pays pour la grande invention, à laquelle son nom est associé pour toujours, et une partie de son histoire. Au nom des citoyens du Canada, permettez-moi de vous exprimer notre gratitude et notre sympathie combinées. »
82
+
83
+ Le cercueil de Bell fut réalisé en pin de Beinn Bhreagh par son personnel de laboratoire, bordé de tissu de soie rouge qui était utilisé dans ses expériences de cerf-volant tétraédrique. Afin de célébrer sa mémoire, son épouse a demandé aux invités de ne pas porter le noir (la couleur funéraire traditionnelle) lors du service, au cours duquel le soliste Jean MacDonald a entonné un couplet de Robert Louis Stevenson, Requiem :
84
+
85
+ Sous un vaste ciel étoilé,
86
+ Creusez la tombe et laissez-moi reposer.
87
+ Joyeux ai-je vécu et joyeux suis-je entré dans la mort
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+ Et je m'allonge en vous confiant le flambeau.
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+ Le 4 août 1922, dès la conclusion de l'enterrement de Bell, « tous les téléphones sur le continent de l'Amérique du Nord ont été réduits au silence pendant une minute en l'honneur de l'homme qui avait donné à l'humanité les moyens de communication directe à distance »[36]. Alexander Graham Bell a été enterré au sommet de la montagne de Beinn Bhreagh, où il résidait de plus en plus souvent dans les trente-cinq dernières années de sa vie, avec une vue sur le lac Bras d'Or. Son épouse Mabel et ses deux filles Elsie May et Marion lui survécurent.
91
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92
+ Bell est mort dans sa propriété de Baddeck. La plaque placée sur sa tombe comprend, comme il l'avait précisé, les mots "Mort citoyen des États-Unis"[37].
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+ Alexander Graham Bell et Elisha Gray inventèrent chacun de leur côté, et à la même période, la technique de conversation par téléphone. Gray déposa son brevet deux heures avant Bell mais c'est ce dernier qui reçut la gloire et la fortune, au grand malheur de Gray.
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+ Comme l'a reconnu la Chambre des représentants des États-Unis en 2002[38], le téléphone était aussi l'invention de l'italien Antonio Meucci. En effet, dès 1850, ce dernier avait créé le Télettrophone, ancêtre du téléphone dont il sera fait mention dans un journal américain dix ans plus tard. C'est à ce moment-là qu'Edward B. Grant, vice-président de la Western Union Telegraph Company, prend contact avec Meucci pour lui demander une démonstration, lui proposant d'entreposer son matériel dans ses locaux. On soupçonne alors Bell d'être allé jeter un coup d’œil au prototype de Meucci dans les locaux de la Western Union Telegraph Company. Il n'a ensuite eu qu'à attendre que Meucci perde les droits sur son invention, faute d'argent pour les payer, pour déposer son propre brevet en 1876.
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+ Bell est un personnage secondaire du jeu vidéo Assassin's Creed Syndicate. Il est un des alliés des héros qu'il aide en leur confectionnant des armes.
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+ Alexander Graham Bell apparaît à plusieurs reprises dans la série canadienne "Les enquêtes de Murdoch".
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+ La Commission européenne est l'une des principales institutions de l'Union européenne, avec le Conseil de l'Union européenne, le Parlement européen et le Conseil européen.
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+ Instituée par le traité de Rome de 1957 (articles 155 à 163), elle est composée d'un commissaire européen par État membre, soit 27 commissaires[N 1]. Ceux-ci sont proposés par les chefs d'État ou de gouvernement des États membres réunis au sein du Conseil européen, et approuvés par le Parlement européen. Depuis 2019, sa présidente est l'Allemande Ursula von der Leyen. Le siège de la Commission est situé à Bruxelles, dans le bâtiment Berlaymont.
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+ La fonction principale de la Commission européenne est de proposer (initiative législative) et de mettre en œuvre les politiques communautaires. « Gardienne des traités », elle veille à leur application et jouit d'un quasi-monopole du droit d'initiative dans le domaine des compétences exclusives de l'Union, comme l'union douanière, la préservation des ressources biologiques de la mer, le marché intérieur, la monnaie unique.
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+
9
+ Elle joue un rôle central de garante envers « l'intérêt général » de l’UE, ce qui fonde son monopole de l’initiative législative. Au sein des systèmes politiques, la Commission européenne possède cette originalité de représenter « l'intérêt général » tout en n’étant pas issue du Parlement européen, élu, lui, au suffrage universel. Les groupes d'intérêt, qui représentent des intérêts catégoriels publics ou privés, jouent un rôle important dans le processus de décision.
10
+
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+ Si le rôle de la Commission a des similitudes avec celui des gouvernements nationaux, il s’en distingue cependant. La Commission agit indépendamment des gouvernements des États membres. Les commissaires européens sont souvent des personnalités politiques qui, pour la durée d'un mandat européen ou deux, quittent leur scène nationale pour y revenir ensuite[2]. De plus, le budget de la Commission dépend des États membres. La Commission est responsable devant le Parlement européen qui peut la censurer, mais exclusivement sur sa gestion, et par un vote des deux tiers du Parlement ce qui distingue ce « pouvoir de contrôle » de celui habituellement observable dans les régimes parlementaires. Elle partage les pouvoirs exécutif et législatif avec le Conseil. Son mandat est de cinq ans. Les commissaires sont assistés par une administration centrale qui est, par ses effectifs (27 000 personnes environ en 2007), la plus importante de l'Union européenne.
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+ Les Commissions successives depuis 1958 sont plus ou moins dynamiques. Il faut en effet voir derrière l'action des présidents de la Commission et des commissaires européens l'importance du contexte général de l'intégration européenne.
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+ Les deux commissions qui ont marqué l'histoire de l'intégration européenne sont la commission Hallstein (1958-1967), qui assure la viabilité de la jeune Communauté économique européenne et voit les rêves de supranationalité de son président buter contre l'intransigeance des États membres, et la commission Delors (1985-1995), qui achève le Marché commun et crée l'Union européenne sous l'impulsion de Jacques Delors.
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+ Héritière de la Haute Autorité de la CECA, la Commission de la CEE mise en place en 1957 constitue le versant supranational des institutions européennes issues du Traité de Rome[3]. Elle dispose néanmoins de moins de pouvoirs que son prédécesseur car elle est dépendante financièrement des États membres et partage les pouvoirs exécutifs et législatifs avec le Conseil des ministres. Le dynamisme du premier président lui assure néanmoins des marges de manœuvres importantes.
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+
19
+ Le terme « Commission » relève d'un compromis entre partisans et détracteurs du terme envisagé et déjà en vigueur pour la CECA : « Haute Autorité ». « Commission » ferait référence à la terminologie anglo-saxonne et aurait été proposé par Pierre Uri au moment de boucler le traité de Rome[4].
20
+
21
+ Le très fort engagement européen des commissaires est caractéristique de la première commission : le président allemand Walter Hallstein, le Français Robert Marjolin, le Néerlandais Sicco Mansholt sont d'ardents promoteurs de l'idée européenne. L'unité politique de l'Europe est le but affiché de Walter Hallstein[5]. Spécialiste de la CECA, Hallstein s'inspire de cette première communauté pour affirmer la reconnaissance internationale de la Commission européenne en développant un droit d'accréditation à usage interne (nomination de « représentants » au sein des États membres) et surtout externe (« représentants » à l'extérieur de la Communauté). Il soutient les politiques communes qui doivent mener, selon lui, à une intégration politique ; il est donc responsable pour une part du succès du modèle économique de la CEE, qui devient la dynamique européenne principale avec l'échec de l'AELE, portée par le Royaume-Uni. Mais ce succès dans le domaine économique appelle, selon la logique néofonctionnaliste chère à Jean Monnet, à l'union politique de l'Europe avec la Commission européenne pour chef d'orchestre.
22
+
23
+ Les initiatives de Hallstein déconcertent les milieux dirigeants européens, qui n'avaient pas prévu que la Commission européenne, organe supranational, puisse prendre autant d'importance dans le processus communautaire. Le plan Fouchet, inspiré par Charles de Gaulle, tente de marginaliser la Commission dans la coopération politique, mais est finalement rejeté par les partenaires de la France[N 2].
24
+
25
+ Le plan Hallstein de 1965, présenté non pas devant le Conseil des ministres (représentants des États) mais devant l'Assemblée de la Communauté (voir Parlement européen), propose des ressources financières propres à la Commission européenne, un budget communautaire dépendant uniquement du Parlement européen et l'extension du vote à la majorité qualifiée. Le président de la Commission pense pouvoir l'imposer à de Gaulle en échange d'un règlement financier stable pour la Politique agricole commune, il n'obtient finalement que la crise de la CEE avec l'épisode de la chaise vide. Hallstein doit finalement se soumettre.
26
+
27
+ À partir du protocole de Luxembourg, le Conseil des ministres prend le dessus sur la Commission qui ne fait plus preuve d'initiative que sur demande du Conseil[6]. La relance de La Haye en 1969, dans ses modalités pratiques (sommet des chefs d'État et de gouvernement européens), est un prélude à l'institutionnalisation du Conseil européen qui marginalise encore plus la Commission dans le processus de décision communautaire, car les orientations à long terme sont définies par le Conseil européen[7]. C'est toutefois Jean Rey qui représente les Six au Cycle de Kennedy. En 1969, la Commission reçoit le prix international Charlemagne. Après le mandat Jean Rey sur la Commission, pendant une période de transition (1967-1969) jusqu'à La Haye, Franco Maria Malfatti prend les rênes de la Commission de 1970 à 1972. Homme politique dynamique il participe activement aux débats sur la coopération monétaire (plan Barre de 1969) sans résultat concret, puis préfère rejoindre la vie politique italienne. La commission dirigée par Sicco Mansholt (1972-1973) est marquée par de vifs débats en son sein sur la question du développement[3].
28
+
29
+ Les trois Commissions succédant à Mansholt sont dirigées par François-Xavier Ortoli, Roy Jenkins et Gaston Thorn. Étienne Davignon, Commissaire à l'Énergie et aux Transports est l'homme fort de cette dernière. Le contexte européen des années 1970 est placé sous le signe de l'État-nation, de la dynamique intergouvernementale. L'efficace couple franco-allemand Giscard d'Estaing-Schmidt tient à l'écart la Commission de la prise de décision.
30
+
31
+ C'est surtout le contexte international des années 1970 (crise monétaire, crise pétrolière, crise économique) qui paralyse la Communauté européenne et les initiatives de la Commission.
32
+
33
+ Jacques Delors est considéré par Gérard Bossuat comme le deuxième « Monsieur Europe » de l'Histoire après Jean Monnet[réf. nécessaire]. Jamais un président de la Commission n'a laissé une telle empreinte sur l'histoire de l'intégration européenne. Il redonne à la Commission le lustre qu'elle avait perdu depuis 1965 en en faisant un acteur incontournable de la construction européenne.
34
+
35
+ Dès sa prise de fonction il concentre son action sur des objectifs à la fois précis et ambitieux : achever le Marché commun européen, créer l'Union économique et monétaire et développer des politiques de solidarité. Jacques Delors peut compter sur le ferme soutien de la France de François Mitterrand et de l'Allemagne de Helmut Kohl ; on parle alors d'un trio Mitterrand-Kohl-Delors.[réf. souhaitée] Il a déjà une expérience européenne en tant que président de la commission économique et financière du Parlement européen et ministre de l'Économie et des Finances de la République française. Européiste convaincu et dynamique, il n'hésite pas à se confronter avec la Première ministre du Royaume-Uni, Margaret Thatcher, avec qui il entretient des relations tendues. Il peut enfin compter sur l'efficacité de son cabinet dirigé par Pascal Lamy, et un collège de Commissaires soudé autour de son président.
36
+
37
+ La construction européenne doit à Jacques Delors :
38
+
39
+ Les commissions suivantes ont été en place depuis 1995 :
40
+
41
+ La Commission se voit confier par l’article 211 du traité de Rome trois rôles principaux :
42
+
43
+ Par ailleurs, la commission est dotée d'autres compétences, comme la négociation des accords de commerce et d’association avec les États tiers, l’établissement de l’avant projet de budget et la gestion des fonds communautaires.
44
+
45
+ La commission cumule aussi l’essentiel des activités législatives, exécutives et de contrôle de l’application de ses directives[N 3].
46
+
47
+ Les compétences actuelles de la Commission sont énumérées à l'article 17 du Traité sur l'Union européenne.
48
+
49
+ Les compétences d’exécution de la Commission ne lui appartiennent pas en propre : elles lui sont conférées par le Conseil de l’Union. Cette délégation est la règle depuis l’Acte unique (amendement à l’article 145 TCE, actuel article 202) : le Conseil de l’Union ne peut exercer, directement, ses compétences d’exécution que dans des « cas spécifiques ».
50
+
51
+ La Commission a aussi un rôle de négociateur des accords de commerce avec le monde.
52
+
53
+ Dans toutes les négociations commerciales internationales, les États membres sont ainsi représentés par la Commission. Les accords commerciaux (ouvertures des marchés, privatisation des services) engagent donc les États membres par le biais de la Commission. La Commission participe aux négociations pour les « Accords généraux sur le Commerce et les services ». La question de la privatisation des services publics et de leur mise en concurrence, traditionnellement du domaine des États, relève maintenant de la Commission[9].
54
+
55
+ Plus de 100 pays dans le monde ont conclu des accords avec l'Union y compris les pays en voie de développement d'Afrique, des Caraïbes, du Pacifique ainsi que ceux de l'ex Union Soviétique qui reçoivent une assistance technique importante.
56
+
57
+ Ces négociations sont parfois critiquées pour leur absence de transparence, le Commissaire au commerce communiquant de manière jugée insuffisante avec les gouvernements comme avec le Parlement européen[9].
58
+
59
+ Cette compétence d’exécution comporte des prérogatives importantes, notamment dans le domaine de la politique agricole commune, ainsi que dans celui de la politique de concurrence, où il lui revient d’autoriser les concentrations et de sanctionner les abus de position dominante et les ententes.
60
+
61
+ La Commission, précise l’article 211 TCE, « veille à l’application des dispositions [des traités] ainsi que des dispositions prises par les institutions en vertu de [ceux-ci] ». La Commission est la seule compétente pour être gardienne du droit communautaire car c'est une institution indépendante. Elle dispose pour ce faire de plusieurs moyens d’action. Tout d’abord, elle a la faculté de formuler des recommandations ou des avis, ce qui lui permet d’attirer l’attention des États membres sur d’éventuelles insuffisances ou infractions. Elle peut ensuite engager des actions devant la Cour de justice de l'Union européenne contre un État qui aurait manqué à ses obligations (articles 226 et 228 TCE). Elle dispose de ce pouvoir de saisie de manière discrétionnaire et peut en faire un usage politique, en tolérant, par exemple, certains manquements, et en saisissant, au contraire, la Cour de justice, dans d’autres cas[10]. Elle contrôle enfin l’application des mesures dérogatoires aux traités (on parle de clauses de sauvegarde).
62
+
63
+ La Commission a été pensée à l'origine de la construction communautaire comme le moteur de l’intégration. On souhaitait en effet doter le projet européen d’une institution qui soit garante de l’intérêt général et qui par ses propositions puisse favoriser l’adoption d’avancées qui auraient été plus difficiles dans le cadre d’institutions strictement intergouvernementales. L’existence de la Commission est ainsi l’une des singularités les plus remarquables des institutions de l'Union européenne.
64
+
65
+ La Commission dispose d’un monopole du droit d'initiative[11],[12] dans le premier pilier de l'Union européenne (pilier supranational relatif aux politiques intégrées : politique agricole commune, union douanière, marché intérieur, euro, etc.) qui lui permet de peser dans la formation des actes du Conseil de l’Union et du Parlement. L’article 250 TCE accroît encore l’importance de ce rôle : il dispose que le Conseil de l’Union « ne peut prendre un acte constituant amendement de la proposition que statuant à l’unanimité ». Le Conseil de l’Union ne peut ainsi s’écarter de la proposition de la Commission qu’à l’unanimité, ce qui confère parfois à la Commission un rôle de conciliation entre États membres.
66
+
67
+ En outre, dans le cadre des anciens piliers « politique étrangère et de sécurité commune » (PESC) et « coopération policière et judiciaire » (en matière pénale), la commission partageait ce droit d'initiative avec les États membres.
68
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69
+ Le Parlement et le Conseil de l’Union peuvent demander à la Commission qu’elle légifère dans un domaine. Mais la commission, qui a le monopole du droit d'initiative, peut ignorer cette demande[13]. L’article 192 du traité d'Amsterdam (article 225 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne) précise certes que : « Le Parlement européen peut, à la majorité des membres qui le composent, demander à la Commission de soumettre toute proposition appropriée sur les questions qui lui paraissent nécessiter l'élaboration d'un acte de l'Union pour la mise en œuvre de la Constitution. Si la Commission ne soumet pas de proposition, elle en communique les raisons au Parlement européen. Cependant, la portée réelle de l’article 192 est limitée dans la pratique comme le montre l’exemple suivant : la Cour de justice des Communautés européennes a rendu quatre jugements entre décembre 2007 et juin 2008 affirmant la primauté des droits des entreprises sur ceux des salariés (arrêt Viking, arrêt Laval, arrêt Rüffert, arrêt Commission contre Luxembourg). En réaction, le 22 octobre 2008, le Parlement européen a adopté une résolution contredisant ouvertement la jurisprudence de la Cour, dans laquelle il demande in fine à la Commission de faire une proposition législative sur les conventions collectives transnationales. Mais celle-ci n’a pas donné suite à cette demande. Elle s’est justifiée en affirmant qu’elle « n’en voyait pas à ce stade la nécessité »[14].
70
+
71
+ En règle générale, les livres verts publiés par la Commission ont pour objectif d'initier un débat en faisant le point sur les diverses idées en circulation sur un thème qui ne fait pas l'objet de politiques communautaires spécifiques. Les parties intéressées sont alors invitées à exprimer leurs remarques par écrit. Les livres blancs qui en résultent parfois (mais pas obligatoirement non plus) contiennent alors un ensemble cohérent et argumenté de propositions spécifiques, qui à terme conduiront à une impulsion politique concertée. C'est le cas par exemple du Livre blanc sur l'achèvement du marché intérieur[15], publié en 1985 et qui débouchera sur la signature de l'Acte unique en février 1986.
72
+
73
+ Les 28 commissaires, nommés sur proposition des gouvernements des États membres, sont généralement issus des majorités politiques nationales. Nommés pour cinq ans ils forment un collège solidaire. Ils sont choisis en principe « en raison de leur compétence générale […] et parmi des personnalités offrant toutes garanties d’indépendance » (article 17-3 du TUE). Cependant, les commissaires restent issus des partis politiques nationaux au sein desquels ils ont effectué leur carrière politique et auxquels ils doivent leur nomination à la Commission. À l'issue de leur mandat de commissaire, ils retournent, en général, à la vie politique nationale[16].
74
+
75
+ Pour certains auteurs, cette indépendance est de plus limitée par leur ouverture aux intérêts des entreprises privées s’exprimant par l’intermédiaire des lobbies. Cela conduit la Commission à être influencée davantage par les lobbies des entreprises privées que par l’intérêt public[17]. Pour d’autres, la Commission joue un rôle « d’honnête intermédiaire » entre les différents intérêts représentés par les lobbies[18].
76
+
77
+ Selon l'ancien système institué par le traité d'Amsterdam, la procédure de désignation des membres du collège de la Commission débutait par la désignation par le Conseil réuni au niveau des chefs d’État ou de gouvernement, à la majorité qualifiée, d’un candidat à la présidence. Le Parlement européen approuvait ensuite cette nomination, à la majorité simple. Ainsi, José Manuel Durão Barroso avait été désigné par le Conseil en juin 2004, avant d’obtenir un vote positif du Parlement le 22 juillet. Ensuite, le Conseil adoptait à la majorité qualifiée et d’un commun accord avec le président désigné une liste de candidats pour les postes de commissaire (pas plus d’un par État membre). Avant l’élargissement du 1er mai 2004, les grands États, dont la France, disposaient de deux commissaires : le gouvernement français proposait, alors, un représentant du parti majoritaire, au pouvoir, et un membre du principal parti d’opposition. Enfin, le président et les membres de la Commission étaient nommés par le Conseil statuant à la majorité qualifiée, après approbation du Collège par le Parlement. C’était à cette étape que le collège présenté par Barroso le 12 août 2004 avait rencontré des résistances sur plusieurs points : Barroso avait préféré opérer un remaniement avant le vote, qui avait finalement eu lieu le 18 novembre (449 pour, 149 contre et 82 abstentions).
78
+
79
+ Le Traité de Lisbonne modifie ce mode de désignation du président de la Commission en renforçant le poids du Parlement européen dans le processus. Le Conseil européen (et non plus le Conseil réuni au niveau des chefs d’État ou de gouvernement, grâce à l’institutionnalisation du Conseil européen par le Traité de Lisbonne) propose au Parlement européen, à la majorité qualifiée, un candidat à la présidence de la Commission, « en tenant compte des élections au Parlement européen, et après avoir procédé aux consultations appropriées »[19]. Cette désignation préalable qui tient compte de la composition politique du Parlement, tend à rapprocher la procédure de celle connue dans les régimes parlementaires. Le candidat, soumis au vote des parlementaires, est ensuite élu par le Parlement européen « à la majorité des membres qui le composent »[19] (soit 376 voix sur 750 membres). Quant à la suite de la procédure, à savoir la désignation de la liste des commissaires par le Conseil de l'UE, le vote d'approbation du collège au Parlement et la nomination officielle de la nouvelle Commission par le Conseil européen, elle est identique aux dispositions antérieures au Traité de Lisbonne. Il faut ajouter que le Haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui est également Vice-Président de la Commission, chargé des relations extérieures et qui donc à ce titre fait partie du collège des commissaires, fait l'objet d'une désignation particulière avant le vote d'approbation du Parlement européen : il est nommé, avec l'accord du Président de la Commission, par le Conseil européen qui statue à la majorité qualifiée[20].
80
+
81
+ Concernant le nombre de commissaires, il est de 28 membres, depuis l'adhésion à l'Union de la Croatie et la nomination de Neven Mimica chargé de la protection des consommateurs. Dès l'année 2000, la Conférence intergouvernementale précédant le Traité de Nice, s'était penchée sur la question de savoir s'il fallait garder un commissaire par État membre. Elle avait alors pris acte de la volonté des « petits » États de L'Union de conserver ce système de peur de favoriser les « grands » États et décidé qu'il y aurait un nombre de commissaires inférieur à celui des États membres après l'adhésion du 27e État à l'Union. Le Traité de Lisbonne prévoit qu'à partir du 1er novembre 2014, le nombre de commissaires est limité aux deux tiers du nombre d’États membres, soit 18, sauf si le Conseil européen, statuant à l'unanimité, décide de changer ce nombre. Or avec le « non » irlandais lors du premier référendum visant à ratifier le Traité de Lisbonne, le Conseil européen a reculé sur ce sujet. Il a promis dans ses conclusions de la réunion de juin 2009, que l'on reviendrait au système d'un commissaire par État membre, à la condition que l'Irlande ratifie le traité[21], ce qui a été le cas.
82
+
83
+ Le président de la Commission peut, avec l’approbation du collège, exiger la démission d’un commissaire. Par ailleurs, le Parlement peut adopter à la majorité des deux tiers des voix exprimées et à la majorité de ses membres une motion de censure du collège[22], concernant sa gestion. C’est pour éviter le vote d’une motion de censure que la Commission Santer avait démissionné collectivement dans la nuit du 15 au 16 mars 1999. Enfin le Conseil européen, en statuant à la majorité qualifiée, peut mettre fin au mandat du Haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Il remet sa démission au président de la Commission, ce dernier pouvant être à l'origine du vote du Conseil européen (articles 17-6, c) et 18-1 du TUE).
84
+
85
+ Le président de la Commission européenne exerce une des principales fonctions au sein de l'Union européenne. Il préside la Commission et est responsable de la nomination ou du renvoi des 27 commissaires qui la composent. Il détermine le calendrier politique de la Commission.
86
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87
+ Le président de la Commission représente l'Union à l'étranger, bien qu'il partage cette prérogative avec le président du Conseil européen et le Haut Représentant (qui siège à la Commission). Cependant, le président, contrairement à un chef de l'État classique, n'établit pas de politique étrangère, ne commande pas de troupes et ne lève pas d'impôts car ces domaines sont principalement hors des prérogatives de l'Union.
88
+
89
+ Le processus de décision suit deux méthodes en vigueur dans l'Union européenne :
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91
+ La Commission est assistée dans son travail par un Secrétariat général ainsi que 44 directions générales (D.G.) et services spécialisés. Les D.G. consultent largement les différents groupes d’intérêt ainsi que les administrations nationales afin de produire des propositions. Ainsi, les propositions qui émanent directement de la seule réflexion des D.G. sont l’exception plutôt que la règle.
92
+
93
+ Dès l’origine, les représentants des administrations nationales et régionales, les groupes d’intérêt ou lobbies ont été invités à siéger au sein de comités consultatifs : les négociations qui s’y déroulent donnent lieu à la publication de Livres verts et de Livres blancs proposant des pistes pour des actions communautaires.
94
+
95
+ Quelques exemples de comités consultatifs : Agriculture biologique, Pêche et aquaculture[23], Chaîne alimentaire et santé animale et végétale, Recherche et sciences[24], etc.
96
+
97
+ Les propositions des directions générales (DG) et les autres décisions sont endossées collectivement par la Commission statuant à la majorité de ses membres[25].
98
+
99
+ Les réunions du collège des Commissaires sont préparées par des réunions de leurs membres de cabinet (réunions dites « spéciale chefs »), puis par des réunions de leurs chefs de cabinet (réunions dites « Hebdo »). Les points A sont adoptés sans discussion par le collège des Commissaires, les points B sont ceux qui n'ont pu faire l'objet d'un accord au niveau des membres ou des chefs de cabinet.
100
+
101
+ Si les commissaires sont en principe délivrés de toute subordination nationale et représentent l’intérêt général, il n’en reste pas moins qu’ils conservent naturellement des liens forts avec leur État d’origine, dont il leur arrive de plaider la cause, mais pas seulement[16],[26].
102
+
103
+ Objectif fondamental de la Commission, la promotion de l'intérêt général est limitée par l'influence non négligeable des groupes d'intérêt, en vue de servir les intérêts catégoriels, publics ou privés, qu'ils défendent. Le but est de passer en amont du processus normatif. Nonobstant, la Commission souhaite encadrer et rationaliser ce dialogue avec les groupes d'intérêt (Communication de la Commission, 2 décembre 1992), au nom de la transparence[27]. Selon le Corporate Europe Observatory, entre 15 000 et 30 000 personnes travaillent à Bruxelles pour le compte de lobbys, dont 70 % pour le secteur privé (tabac, chimie, automobile, filière laitière, etc.) et 10 % pour des associations (environnement, droits sociaux, femmes, etc.)[28].
104
+
105
+ La Commission peut en effet, dans les prises de décisions de l’Union européenne, promouvoir l’implication « d’intérêts publics », tels que ceux portés par les associations de consommateurs et de défense de l’environnement (lesquelles reçoivent d'ailleurs des subsides de l'Union à cette fin) ; cependant, en plus d’incitations spécifiques, les firmes privées disposent de ressources significatives, ce qui selon certains leur donnerait plus de chance d’influencer la Commission que les « intérêts publics ». Elles proposeraient même des textes « clefs en main » à la Commission[17],[29].
106
+
107
+ La Commission européenne doit appliquer, en principe, la politique linguistique de l'Union européenne.
108
+
109
+ L’anglais est principalement la langue de travail de la Commission européenne. En revanche le français et l’allemand ont perdu du terrain bien qu'elles soient bien enseignées en tant que langues étrangères dans tous les pays de l’Union et disposent d’un nombre suffisant de traducteurs pour chacune des autres langues officielles de l’Union européenne[30]. Dans la pratique, c’est d’abord l’anglais qui est utilisé comme langue de travail. Le français est utilisé dans certaines DG qui sont traditionnellement sous influence de la France (telle que la DG Agriculture)[réf. nécessaire]. L’allemand reste utilisé de manière très marginale. Des documents officiels fixent le régime linguistique et l'emploi du français dans les relations de travail avec la Commission européenne[31].
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+ Le français, l'anglais et l'allemand étaient aussi les trois seules langues officielles (avant l’élargissement de 1995 et à l'exception du néerlandais) simultanément dans plusieurs pays de l’Union. Si ce seul critère était retenu aujourd’hui, le suédois serait éligible car il est officiel en Suède et en Finlande (et largement compris au Danemark). Depuis l’adhésion récente de Chypre, le grec serait aujourd’hui éligible selon ce critère. Concernant les autres pays européens candidats à l’entrée dans l’Union, le turc remplirait cette condition si la Turquie rejoignait l’Union, ainsi que le croate si la Bosnie-Herzégovine y adhérait (bien que celle-ci considère le bosnien comme une langue différente), et l’italien si la Suisse décidait de faire de même. Toutes les autres langues officielles de l’Union européenne ne le sont au niveau national que dans un seul État membre.
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+ On constate aujourd'hui une certaine discrimination linguistique sur l'anglais, étant donné que certaines offres d'emploi de la Commission européenne ne s'adressent qu'à des candidats dont la langue maternelle est l'anglais[32].
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+ Toutefois, il faut préciser que les normes de métadonnées (celles sur lesquelles s'appuient les langages de balisage courants tels que HTML et XML et leurs variantes) sont actuellement exclusivement disponibles en anglais. Ces normes ont été essentiellement d'origine américaine, bien que leurs organismes se soient ouverts à des participants internationaux (notamment européens, mais aussi canadiens, chinois, japonais et russes) qui ont milité pour leur traduction dans d’autres langues.
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+ L'organisation adoptée pour la gestion des données de référence fait l'objet de la norme ISO/CEI 11179 sur les registres de métadonnées. Les norme de métadonnées conditionnent le cadre commun d'interopérabilité européen et les schémas de classification des données (glossaires, thésaurus documentaire, taxinomies). Aucune transposition de ces normes n'a été effectuée par les organismes de normalisation des États de l'Union européenne. Ces normes sont nécessaires pour la mise en œuvre des outils de gestion des données géospatiales (directive INSPIRE).
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