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Ursus maritimus • Ours polaire
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Synonymes
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VUA3c : Vulnérable
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L'ours blanc (Ursus maritimus), aussi connu sous le nom d'ours polaire, est un grand mammifère omnivore (à prédominance carnivore) originaire des régions arctiques. C'est, avec l'ours kodiak et l'éléphant de mer, l'un des plus grands carnivores terrestres et il figure au sommet de sa pyramide alimentaire.
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Parfaitement adapté à son habitat, l'ours blanc possède une épaisse couche de graisse ainsi qu'une fourrure qui l'isolent du froid. La couleur blanche de son pelage lui assure un camouflage idéal sur la banquise et sa peau noire lui permet de mieux conserver sa chaleur corporelle. Pourvu d'une courte queue et de petites oreilles[1], il possède une tête relativement petite et fuselée ainsi qu'un corps allongé, caractéristiques de son adaptation à la natation. L'ours blanc est parfois considéré comme un mammifère marin semi-aquatique[2], dont la survie dépend essentiellement de la banquise et de la productivité marine. Il chasse aussi bien sur terre que dans l'eau. Son espérance de vie est de 15 à 30 ans.
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Cette espèce vit uniquement sur la banquise autour du pôle Nord, au bord de l'océan Arctique. L'Union internationale pour la conservation de la nature UICN estime la population d'ours blancs à environ 26 000 individus[3]. Elle considère l'espèce comme vulnérable (VU), principalement en raison du réchauffement climatique et du bouleversement de son habitat qui en résulte. En 2015, Morten Jørgensen conclut au contraire que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique, et estime la population inférieure à 20 000 individus[4].
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Animal charismatique, l'ours blanc a un fort impact culturel sur les peuples inuits, qui dépendent toujours de sa chasse pour survivre. Il a également marqué la culture populaire via certains de ses représentants comme Knut, ou encore l'art avec la sculpture d'ours blanc réalisée par François Pompon.
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Le parc national Wapusk à Manitoba, au Canada, est connu pour être la capitale mondiale des ours polaires. C’est l’un des meilleurs endroits pour voir ces ours dans leur environnement, particulièrement à leur arrivée en automne, alors qu’ils attendent que la baie d'Hudson gèle, afin de pouvoir y chasser le phoque[5].
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L'ours blanc possède la morphologie d'un ours typique : un corps imposant, une fourrure abondante, une grande tête rectangulaire, de petites oreilles arrondies, une courte queue et des pattes puissantes et épaisses. Ses yeux, son museau, ses lèvres, sa peau et ses coussinets sont noirs. Sa principale particularité est d'être le seul ours à manteau blanc.
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Par rapport à l'ours brun, l'ours blanc a un corps plus long, tout comme son cou et son crâne, mais des oreilles plus petites[6]. Le profil de l'ours blanc est également différent, avec un museau plus proéminent[6].
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L'ours blanc est, avec l'ours kodiak et l'éléphant de mer, l'un des plus grands carnivores terrestres vivants[6]. Ils ont une hauteur de 1 à 1,5 m au garrot. Les mâles adultes pèsent généralement entre 400 et 600 kg mais peuvent parfois atteindre les 800 kg pour une taille de 2 à 3 m de long[7]. L'ours blanc présente un dimorphisme sexuel important : généralement deux fois plus petites que les mâles, les femelles pèsent de 200 à 350 kg et mesurent de 1,8 à 2 mètres[7]. À la naissance, les oursons ne pèsent que 600 à 700 g[8]. Le record de masse pour un ours blanc est actuellement de 1 102 kg[9].
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L'ours blanc a des prises de poids assez spectaculaires. Par exemple, au Canada, un ours blanc femelle a pris plus de 400 kg en neuf mois. En novembre, elle pesait 92 kg, mais au mois d'août, elle a été pesée à 505 kg. Ceci s'explique par l'accumulation des graisses de phoque qui sont mangées au printemps[9].
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Des données récentes suggèrent que la masse des ours blancs décline. Ces données peuvent être prises comme une indication des pressions qui pèsent sur eux. Une étude de 2004 de la National Geographic Society a montré que la masse des ours blancs, en moyenne, était inférieure de 25 % à leur masse dans les années 1970[10]. Pour exemple, en 2007, les femelles de la baie d'Hudson avaient une masse moyenne de seulement 230 kg, contre 300 kg dans les années 1980[11]. Leur masse ne les empêche pas d'être très véloces sur la terre ferme. Ils peuvent sans problème être plus rapides qu'un homme à la course.
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L'ours blanc est immédiatement reconnaissable à sa fourrure blanche-jaunâtre (admettant une large gamme de variations individuelles et saisonnières) qui lui permet de se camoufler dans le paysage arctique. En réalité, les poils ne sont pas pigmentés en blanc : ils sont non pigmentés, donc incolores, translucides et creux, c'est la réflexion de la lumière visible sur la surface interne de ces poils creux qui les fait apparaître blancs[12]. À la différence d'autres mammifères arctiques (tels que le renard arctique), il ne change jamais ce pelage pour une couleur plus foncée en été. Sous son pelage, l'ours blanc a une peau complètement noire ce qui lui permet d'absorber l'énergie du spectre infrarouge, de façon optimale[13]. Une telle coloration est mimétique, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un camouflage pour pouvoir s'approcher plus facilement de ses proies, [14].
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Une caractéristique intéressante de sa fourrure est qu'elle absorbe les rayons violets et ultraviolets, c'est pourquoi elle a souvent des reflets jaunâtres. Certains zoologistes ont émis l'hypothèse que les poils transparents de l'ours blanc seraient des sortes de fibres optiques captant et conduisant la lumière (je signale que ce ne sont pas les photons qui sont calorifiques, mais les infrarouges) vers la peau noire de l'ours pour l'aider à rester au chaud, mais cela est contredit par des études plus récentes[15],[16]. En fait, les poils ne laissent passer que 1/1000e de la lumière reçue (confusion entre lumière et chaleur), ce qui serait dû aux protéines de kératine composant les poils et qui ont la propriété d'absorber les ultraviolets[16]. L'ours blanc renouvelle sa fourrure de mai à août[17]. La fourrure est habituellement de 5 à 15 cm sur la majeure partie du corps[18]. Cependant, sur les pattes antérieures, les mâles ont des poils plus longs qui grandissent en longueur jusqu'à l'âge de 14 ans. On suppose que cela est une forme d'attrait pour les femelles, à la manière de la crinière du lion[19].
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Les ratons-laveurs et les ours ont divergé il y a environ 30 Ma. L'ours à lunettes s'est séparé des autres ours il y a environ 13 Ma. Les 6 espèces distinctes d'ours sont apparues il y a environ 6 millions d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leur ADN nucléaire ont permis de montrer que l'ours blanc et l'ours brun ont divergé il y a environ 600 000 ans[20]. Les ours blancs ont cependant la possibilité de produire une descendance fertile en s'accouplant avec des ours bruns[21], suggérant qu'ils ont un ancêtre commun proche[22]. Si les hybrides étaient infertiles on pourrait parler assurément d'espèces différentes mais à contrario la fertilité des hybrides ne permet pas de conclure car l'infertilité n'est pas une nécessité.
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Dans un article largement cité de 1996, une comparaison de l'ADN mitochondrial de différents ours bruns de l'île Amirauté (en) et des îles Baranof et Chichagof de l'Alaska montre que ces groupes d'ours partagent un ancêtre commun plus récent avec les ours blancs qu'avec les autres populations d'ours bruns du monde[23]. Du point de vue de l'ascendance, définir l'ensemble des ours bruns comme un groupe génétique (un taxon monophylétique) séparé des ours blancs ne semble alors plus pertinent. En 2012, l'étude du génome nucléaire montre une divergence clairement ancienne de l'ours blanc, révélant que la similarité mitochondriale avec les ours bruns des îles d'Alaska n'est que le résultat d'une introgression génétique, par des femelles ours bruns, lors des fluctuations climatiques passées[24].
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Certaines sources distinguent deux sous-espèces :
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Mais il est souvent considéré qu'il n'existe pas de sous-espèces chez l'ours blanc[27]. Les croisements entre ours bruns et ours blancs donnent des hybrides fertiles[28], l'ours blanc est donc quelquefois classé comme un sous-représentant de l'ours brun. Le terme de sous-population serait donc plus adapté que celui de sous-espèce dans ce cas. Dix-neuf sous-populations auraient été définies par l'étude des déplacements de femelles équipées de colliers à repérage radio par satellite. Le nombre de sous-populations dépendrait beaucoup de l'organisme chargé du dénombrement. L'UICN/SSC PBSG (Polar Bear Specialist Group), un important corps international de recherche et de gestion sur l'ours blanc, reconnaît actuellement une vingtaine de sous-populations dans le monde[29],[30]. Les sous-populations suivantes font partie des plus connues :
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Parmi ces sous-populations, treize sont présentes au Canada, totalisant environ 15 000 individus en 2007[31]. Dans les années 2000, la population des ours blancs est estimée entre 21 500 et 25 000 individus dont 60 % vivraient au Canada et 25 % en Alaska[32]. En 2005, un rapport d'experts alerte sur le risque de déclin des populations d'ours blancs à la suite de la réduction de la surface de la banquise de l'Arctique, consécutivement au réchauffement climatique. Un réchauffement plus important de l'Arctique menacerait la totalité des ours blancs car ils dépendent étroitement de la banquise pour vivre, chasser et se reproduire [33].
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Selon un rapport publié en 2005 par le groupe spécialiste des ours blancs de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les deux sous-populations les mieux étudiées d'ours blancs dans le monde, la population est alors estimée entre 20000 et 30000 individus [34] Mais la population de l'ouest de la Baie d'Hudson au Canada et la population du sud de la mer de Beaufort (États-Unis/Canada), ont connu un déclin respectivement de 22 % et 17 % ces deux dernières décennies[35],[36]. Les trois autres populations en déclin sont celles de la mer de Baffin et du bassin Kane – partagé entre le Groenland et le Canada – et de la Baie de Norvège au Canada. Les derniers recensements publiés (en 2016) n'ont toutefois pas montré de diminution de la population, celle-ci restant aux alentours de 21000 à 30000 individus[37].
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Ursus maritimus compte les synonymes suivants :
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Gray crée en 1825 un genre propre à l'ours blanc, Thalarctos (ou Thalassarctos), repris par Gromov et Baranova en 1981.
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L'ours blanc est une espèce vivant autour du pôle nord, au bord de l'océan Arctique, dont l'habitat se limite quasiment à la banquise. Le point le plus méridional de leur habitat se situe dans la baie James au Canada. Bien que les effectifs décroissent au nord de 88° de latitude, on peut en rencontrer dans tout l'Arctique. Les estimations datant des années 1980 faisaient état d’un effectif compris entre 20 000 et 24 000 individus[38].
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Les populations les plus nombreuses se trouvent[39] :
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L'étendue du territoire de l'ours blanc est limitée par la disponibilité de bancs de glace flottant sur la mer, utilisés comme plates-formes de chasse au phoque, sa principale nourriture, mais aussi comme espace de repos. L'actuelle disparition à un rythme accéléré de la banquise arctique menace directement la survie de l'espèce, l'ours blanc pourrait ainsi s'éteindre avant la fin du XXIe siècle. Des signes avant-coureurs ont été observés aux extrémités sud-ouest de son territoire.
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Les ours blancs sont des animaux solitaires. Excellents nageurs grâce à leur couche de graisse, ils peuvent être vus en pleine mer à des kilomètres de toute terre. Ils nagent en utilisant leurs pattes avant pour se propulser et leurs pattes arrière comme gouvernail. Le pelage se gonfle d'air pour augmenter la flottaison. Sous l'eau, les yeux restent ouverts mais les narines se ferment, ils peuvent ainsi retenir leur respiration jusqu'à deux minutes[40].
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Sa fourrure est si isolante qu'il lui arrive de souffrir de la chaleur. Ainsi, il se prélasse parfois sur la glace pour se refroidir ; sur terre, il peut creuser à la recherche de la couche de pergélisol, plus froide que le sol[41].
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Le mode de vie de l'ours blanc est très différent de celui de son cousin, l'ours brun. En dépit de leur récente séparation au cours de l'évolution, ces deux espèces exploitent des sources d'énergie extrêmement différentes. L'ours brun est terrestre et l'essentiel de son régime est végétal avec un appoint de protéines animales, tandis que l'ours blanc est le plus carnivore des ursidés. Deux espèces de phoques constituent l'essentiel de son régime : Phoca hispida, qui atteint 60 kg, l'espèce la plus nombreuse en Arctique et formant sa proie principale, et Erignathus barbatus, pouvant dépasser 400 kg. Aucune de ces deux espèces de phoque ne se retrouve en l'absence de banquise, ce qui limite l'aire de chasse de l'ours blanc, mais l'ours blanc est opportuniste[42]. Ainsi, une autre proie commune de l'ours blanc est le morse et il est aussi capable d'attraper des bélugas. En tant que consommateur de poissons, l'ours blanc ingère de grandes quantités de vitamine A qu'il stocke dans son foie. Par le passé, des explorateurs de l'Arctique se sont souvent empoisonnés en mangeant le foie d'un ours blanc, en raison d'une hypervitaminose A.
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Le pelage de l'ours blanc lui offre un excellent camouflage. Lorsqu'il chasse, il cache son museau avec ses pattes, ce qui le trahirait sinon. L'ours est également un bon pêcheur et utilise ses griffes pour harponner ses proies. La femelle peut jeûner près de huit mois avant de mettre bas ses petits, habituellement deux oursons pesant entre 600 et 700 g. Elle retourne ensuite rapidement sur la banquise pour chasser le phoque, sa nourriture favorite, ou attraper du poisson. Les bonnes années, l'ours blanc accumule une épaisse couche de graisse avant la débâcle. Une fois à terre, il entre alors en « hibernation itinérante » : bien que restant en activité, son métabolisme ralentit sensiblement, permettant ainsi d'économiser énergie et réserves.
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À cause du réchauffement climatique et de la fonte des glaces, l'ours blanc éprouve de plus en plus de difficultés à chasser les phoques. Sa quête de nourriture s’est rapidement portée sur les zones de nidation des oiseaux, faisant des œufs une partie importante de son alimentation. Cependant, l’équilibre alimentaire de l'ours se voit perturbé, en partie parce que les œufs sont trop riches en protéines[43].
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Les mâles ne sont pas sexuellement matures avant l'âge de quatre ans, mais les femelles peuvent être mères dès l'âge de trois ans. Elles ont rarement plus de 2 petits, à raison d'une mise bas tous les 3 ans[44], qui viennent au monde lorsque la femelle hiverne dans sa tanière au mois d'octobre et se contentent du riche lait maternel pendant plusieurs semaines[44]. Après sa sortie de tanière aux alentours de mars, la reproduction de la femelle a lieu en juin. Fécondée par le mâle, elle porte l'embryon pendant 5 mois (mise bas en décembre) alors que la gestation ne dure que 55 jours ; la femelle produit ainsi une implantation différée (en) de l'embryon. La mère n'emmène ses petits hors de la tanière que lorsqu'ils sont âgés de 3 à 4 mois ; c'est à ce moment qu'ils découvrent le monde qui les entoure. Les jeunes prennent leur indépendance tardivement, car l'ourse s'occupe de toute leur éducation, leur apprenant la chasse et le choix d'une tanière. Ils ne se séparent définitivement d'elle qu'à l'âge de 3 ans. Lors de cette période, les petits prennent beaucoup de poids grâce au lait produit par la femelle, qui contient 50 % de matières grasses[9],[45].
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L'ours blanc et le grizzli ont divergé génétiquement il y a 200 000 ans, mais peuvent encore s'hybrider pour donner un animal connu dans les pays anglophones sous le nom de grolar ou de pizzly, « ours polaire » se disant « polar bear » en anglais.
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L'ours blanc est sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Auparavant classée dans la catégorie « risque faible, dépendant des efforts de conservation » selon la liste rouge établie en 1996, l'espèce se trouve désormais dans la catégorie « vulnérable »[46].
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On estime que l'espèce pourrait disparaitre d'ici un siècle à cause de la réduction de la superficie et de la qualité de son habitat[47],[48]. L'United States Geological Survey (USGS) a publié une étude sur les ours blancs : si la fonte de la banquise dans l'océan Arctique se poursuit, leur population mondiale, estimée à 22 000 individus, diminuera des deux tiers d'ici à 2050[49].
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L'habitat des ours blancs est naturellement limité par l'étendue de la banquise et par les plaques de glace dérivantes dont ils se servent comme plate-forme pour la chasse au phoque ainsi que pour l'itinérance et l'élevage des jeunes. Ils ne visitent la terre ferme que pour creuser les tanières où les femelles mettent bas et sont donc menacés par la disparition de pans de plus en plus grands de la banquise. Son métabolisme ne lui permet pas de survivre sans glace d'une part[50] et d'autre part les phoques peuvent de plus en plus facilement, de par le recul de la banquise, reprendre leur respiration hors d'atteinte de ce prédateur[51].
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Le réchauffement climatique restreint donc dangereusement l'habitat vital de l'espèce. Les premiers signes de déclin ont été observés dans les zones les plus méridionales de son implantation, comme la Baie d'Hudson, et selon une étude publiée en 2016, aucun refuge de l'ours blanc n'est désormais à l'abri des effets du changement climatique. Certains modèles climatiques suggèrent même que presque tout l'océan polaire arctique pourrait être libre de glace en été dès le milieu du XXIe siècle[52], mais aucune solution alternative – telle que l'introduction de l'ours blanc en Antarctique – n'est sérieusement envisagée à l'heure actuelle.
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Les découvertes d'ours blancs noyés et de cas de cannibalisme, l'augmentation du nombre d'ours « à problèmes » – cherchant de la nourriture près des communautés humaines arctiques – sont rapportées de plusieurs régions. Ces observations sont cohérentes avec les prédictions liées aux changements causés par le réchauffement climatique[53].
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Les ours blancs trouvent leur nourriture la plus riche sur la banquise située à l'aplomb des plateaux continentaux, en marge des côtes. Ces derniers temps[précision nécessaire], la glace s'est retirée loin de ces zones[réf. souhaitée]. L'habitat estival nécessaire aux ours se réduit. Leur période de chasse sur la banquise raccourcit, d'où un jeûne plus long. Et la glace, moins épaisse, risque davantage de dériver au gré des vents et courants et d'emporter les ours loin de leurs territoires. Ces animaux doivent alors s'épuiser à nager en pleine mer pour trouver des plaques de glace hospitalières ou regagner la terre ferme, ce qui peut leur être fatal. En 2008, une femelle équipée d'une balise a ainsi nagé 687 km pour rejoindre la banquise, au large de la côte nord de l'Alaska.
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La chasse à l'ours blanc est pratiquée par les Inuits et les chasseurs de trophées. En 1972, les États-Unis ont signé le Marine Mammal Protection Act parce que la population de nombreuses espèces marines avait décru drastiquement. Ce texte de loi interdit de tuer, blesser ou même harceler toutes les espèces marines de mammifères, y compris les ours blancs. Elle interdit aussi l'importation de « trophées » d'ours blancs aux États-Unis[54].
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L'année suivante vit la création de l'International Agreement on the Conservation of Polar Bears (Traité international sur la conservation des ours polaires, également connu sous le nom d'Accord d'Oslo)[55], signé par les 5 nations dont les territoires arctiques sont habités par cette espèce : États-Unis, Canada, Norvège, Danemark (via le Groenland) et Russie (à l'époque encore l'URSS). Ainsi donc fut restreinte la chasse aux trophées et bannie la chasse à bord des engins volants et des brise-glace. Depuis cette année 1973, la Norvège a interdit complètement la chasse à l'ours blanc, les États-Unis, le Groenland, la Russie et le Canada la permettant partiellement (à leurs peuples autochtones, partant du principe que c'est inhérent à leur culture)[56]. Le Canada et le Groenland permettent toujours la chasse aux trophées.
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Le Canada, qui abrite davantage d'ours blancs que les autres pays, permet une chasse aux trophées restreinte : les chasseurs doivent payer un lourd tarif aux organisateurs de la chasse. En 2005, le gouvernement du Nunavut augmenta le quota à 518 ours[57] malgré les protestations de plusieurs groupes scientifiques ; environ 50 furent vendus à des chasseurs de trophées[58], le nombre restant donné à des Inuits. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest maintient son propre quota de 72 à 103 ours blancs au sein de la communauté Inuvialuit ; certains sont donnés à des chasseurs de trophées.
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Jusqu'en 2005, le Groenland n'imposait pas de limite sur la chasse aux ours blancs par la population autochtone. Cette année-là, elle imposa une limite de 150 ours pour 2006 et autorisa la chasse aux trophées pour la première fois[59].
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En 1994, les États-Unis modifièrent le Marine Mammal Protection Act pour permettre l'importation de trophées d'ours blancs et préparer le terrain à une éventuelle augmentation de la chasse. Depuis lors, plus de 800 trophées d'ours blancs ont été importés aux États-Unis[60]. En mai 2007, une proposition de loi a été présentée au Congrès[61] pour annuler la décision de 1994 et interdire l'importation des trophées[62].
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De nombreuses associations de protection de la nature et des animaux craignent que le réchauffement climatique n'ait un impact négatif énorme quant à la survie des populations d'ours blancs. Il en est de même concernant la continuation de la chasse aux trophées[63].
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En 2015, Morten Jørgensen conclut que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique. Plus de 1 000 ours sont abattus chaque année entre la chasse aux trophées (environ 750 en Alaska et au Canada) et le braconnage (plus de 300, principalement en Russie). Estimée à moins de 20 000 individus, la population d'ours polaires ne pourra pas supporter longtemps un tel niveau d'abattage[4]'[64].
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Les matières toxiques répandues dans la mer sont consommées par le phytoplancton, puis le zooplancton, qui sont à leur tour consommés par les poissons, qui sont eux-mêmes mangés par les phoques, ces derniers étant la proie des ours. C'est ainsi que les ours blancs emmagasineraient les substances toxiques accumulées dans l'organisme d'animaux qui constituent leur chaine alimentaire. Par exemple, 200 à 300 tonnes de mercure transitent vers les pôles via les courants marins et les vents ; les populations locales ainsi que l'ours blanc ont des concentrations de ce métal, toxique pour le système nerveux et pouvant causer des anomalies congénitales, plus élevées que la moyenne[65]. On peut citer également l'exploitation des hydrocarbures, notamment de pétrole offshore et de gaz de schiste, comme menaces pour les populations.
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Un ours blanc adulte n'a pas de prédateurs naturels : seul l'orque pourrait être une menace pour lui, mais il n'y a jamais eu d'observation d'un ou plusieurs orques tuant un ours blanc, seulement des spéculations concernant les restes trouvés dans des estomacs d'orques, mais sans que l'on sache s'il s'agit du produit d'une chasse ou de prélèvements opportunistes après le croisement d'un cadavre d'ours dérivant en mer. De même concernant le requin du Groenland, puisque des restes d'ours ont également été trouvés dans son estomac, même si les scientifiques optent pour un comportement de charognard du requin, qui aurait pareillement trouvé la carcasse de l'ours dans l'eau. Les oursons en revanche sont plus vulnérables à la prédation, notamment par des loups ou renards arctiques. Il y a aussi eu le cas d'un Gulo gulo tuant un ours polaire adulte, en lui agrippant le cou pendant de longues minutes jusqu'à l'étouffer[66].
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Les cinq pays se partageant la population mondiale d'ours blancs, soit le Canada, les États-Unis (via l'Alaska), le Danemark (via le Groenland), la Norvège et la Russie ont signé en 1973 l'Accord international sur la conservation des ours blancs (polaires) et leur habitat[67]. Cet accord indique que ces pays doivent « agir comme il convient » pour protéger l'ours blanc et son habitat[68].
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Bien que cette zone soit l'objet d'importants enjeux politiques, ces pays ont réussi à préserver une certaine collaboration pour la défense de l'ours blanc. Ainsi, dès 1956, en pleine guerre froide, les scientifiques de ces pays peuvent travailler ensemble sur ce sujet, et en 1968, dans le cadre de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) se crée le Polar Bear Specialits Group (PBSG)[67].
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La protection de l'ours blanc fait l'objet d'une classification particulière sur certains territoires :
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Divers zoos ont transformé l'ours blanc en produit financier rentable, et accréditent l'idée de participer à une sauvegarde de l'espèce. Les scientifiques rejettent, dans la situation actuelle, cette idée. En effet l'animal reste capable d'adaptation, et, si son milieu naturel est dans une situation très tendue, particulièrement au regard de la lutte contre la pollution et de la sauvegarde de la biodiversité, les efforts dans le cadre de la coopération internationale restent le meilleur allié de l'ours blanc[67].
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Prédire l'avenir est toujours incertain, même s'il est clair que l'habitat de l'ours blanc évolue vite et défavorablement. Une telle espèce très spécialisée serait particulièrement vulnérable aux conséquences de cette perte d'habitat. On pourrait donc s'attendre aux modifications suivantes chez les ours blancs dans le cadre du changement climatique[73] :
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En juin 2008, à la suite d'une proposition de classement du Fish and Wildlife Service faite en janvier 2007, les États-Unis ont inscrit l'ours blanc d'Alaska sur la liste nationale des espèces protégées[74].
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La perte de surface de banquise serait comparable à la déforestation de forêts tropicales humides : qui perd l'habitat, perd les espèces à peu d'exception près. Mais le docteur Mitchell Taylor (en) et d'autres spécialistes de la faune arctique estiment néanmoins que la situation est loin d'être dramatique[75].
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En 2016, il resterait 19 populations sauvages d'ours blancs (25 000 individus environ[76]). Selon une évaluation précédente, sur les 13 populations d'ours blancs au Canada, 11 sont stables ou en croissance. Cette population n'était plus que de 8 000 à 10 000 il y a encore un demi-siècle. La croissance récente du nombre d'ours blancs est attribuée aux restrictions sur la chasse.
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Cependant, une perte de poids est constatée chez les ours blancs en raison d'une difficulté accrue d'accès aux phoques, probablement exacerbée par la compétition pour une même nourriture, situation qui risque d'être encore aggravée par le réchauffement :
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Cette interprétation est cependant contestée par d'autres spécialistes, qui expliquent qu'il y a là une question de perspectives comportant une part de déni (comme celui de certains spécialistes concernant la baisse du stock de morues des Grands Bancs de Terre-Neuve dans les années 1980) et de facteurs sociopolitiques et économiques liés à l'exploitation des ressources du grand-nord[31]. Louis Fortier, professeur à l'Université Laval de Québec et membre de la chaire de recherche sur la réponse des écosystèmes marins au réchauffement climatique, considère que la situation des ours blancs va tout d'abord s'améliorer pour ensuite se détériorer. Il explique ce phénomène par le fait que la fonte des glaces arctiques, dans un premier temps, permet à davantage de lumière d'atteindre l'océan et donc à davantage de phytoplancton, puis de zooplancton, de prospérer, jusqu'à l'ours situé au sommet de cette pyramide alimentaire. Cependant, la disparition de la banquise, terrain de chasse et de reproduction et de vie (élevage des petits) de l'ours, entraînerait à plus long terme son déclin. En effet, l'ours blanc, carnivore fortement spécialisé, ne serait pas en mesure de concurrencer à terre ses compétiteurs originaires du sud, plus généralistes[31]. Selon la directrice générale du Service canadien de la faune Michelle Brenning les chiffres gouvernementaux montrent que, parmi les 13 sous-populations présentes au Canada, 2 sont en augmentation, 5 sont stables, 5 sont en déclin et une population n'a pas fait l'objet de recensement, offrant une situation hétérogène selon les sous-populations[31].
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En 2016, « Tous les refuges de l'Arctique sont en fait maintenant sur le déclin, selon un examen détaillé des données satellitaires » et « dans tous ces refuges, les chercheurs ont constaté une tendance à un recul printanier plus précoce de la glace de mer et à une formation de glace plus tardive en automne ». Par rapport à 1979, le laps de temps entre le maxima et le minima de glace a gagné 9 semaines dans l'année, au détriment des ours blancs[76].[pas clair]
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Cinq pays de la zone arctique (États-Unis, Canada, Groenland, Norvège et Russie) ont en 2015 adopté un plan d'action circumpolaire de dix ans pour œuvrer ensemble à la conservation des ours polaires[76].
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Nanuq est le terme inuit pour l'ours blanc, mais aussi le nom d'un esprit dans la mythologie inuit. Cet ours blanc particulièrement imposant est considéré comme le chef des ours blancs. Il peut décider si les chasseurs se sont comportés conformément aux règles rituelles afin de déterminer si une chasse est réussie.
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Ce mythe est bien connu, y compris chez d'autres peuples arctiques avec de légères variantes[78].
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L'ours blanc apparaît dans d'autres histoires de la mythologie des autochtones d'Alaska.
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L'une des plus célèbres représentations artistiques de l' Ours blanc (Pompon) est sans conteste la sculpture en taille réelle effectuée par François Pompon en 1922, où l'artiste, dans un style devenu sa marque de fabrique, représente un ours légèrement stylisé et aux pattes disproportionnées, ce qui lui donne une saisissante impression de vie. Si l'original en marbre est aujourd'hui présenté au musée d'Orsay à Paris, une copie le remplace au jardin Darcy de Dijon, où il fut longtemps exposé. C'est d'ailleurs aujourd'hui l'un des symboles les plus connus de la ville, après la chouette de Notre-Dame.
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L'ours blanc est le symbole de plusieurs zoos[79], tel que celui de Saint-Félicien au Québec ou de Berlin avec l'ourson Knut, mais aussi de régions comme le Groenland.
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La pièce de monnaie canadienne de 2 dollars comporte l'image d'un ours blanc, animal choisi par le Canada comme mascotte pour les Jeux olympiques d'hiver de 1988 à Calgary ou encore par le Bowdoin College au Maine.
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Les habitants des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut au Canada ont une plaque d'immatriculation en forme d'ours blanc.
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L'ourson blanc Knut, depuis sa naissance au Zoo de Berlin, a beaucoup attiré l'attention des médias et du public, si bien que son nom a été déposé comme marque par le Zoo et est même coté en bourse[80]. Différentes utilisations de l'image de l'ourson ont été faites – de la friandise[81] au disque pour enfant[82] – avec un succès commercial indéniable.
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En 1993, Coca-Cola a abondamment utilisé l'image d'un ours blanc pour une de ses campagnes de publicité[83], mais l'ours y était montré avec des manchots, alors que ces animaux antarctiques vivent naturellement dans des régions opposées.
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Ursus maritimus • Ours polaire
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L'ours blanc (Ursus maritimus), aussi connu sous le nom d'ours polaire, est un grand mammifère omnivore (à prédominance carnivore) originaire des régions arctiques. C'est, avec l'ours kodiak et l'éléphant de mer, l'un des plus grands carnivores terrestres et il figure au sommet de sa pyramide alimentaire.
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Parfaitement adapté à son habitat, l'ours blanc possède une épaisse couche de graisse ainsi qu'une fourrure qui l'isolent du froid. La couleur blanche de son pelage lui assure un camouflage idéal sur la banquise et sa peau noire lui permet de mieux conserver sa chaleur corporelle. Pourvu d'une courte queue et de petites oreilles[1], il possède une tête relativement petite et fuselée ainsi qu'un corps allongé, caractéristiques de son adaptation à la natation. L'ours blanc est parfois considéré comme un mammifère marin semi-aquatique[2], dont la survie dépend essentiellement de la banquise et de la productivité marine. Il chasse aussi bien sur terre que dans l'eau. Son espérance de vie est de 15 à 30 ans.
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Cette espèce vit uniquement sur la banquise autour du pôle Nord, au bord de l'océan Arctique. L'Union internationale pour la conservation de la nature UICN estime la population d'ours blancs à environ 26 000 individus[3]. Elle considère l'espèce comme vulnérable (VU), principalement en raison du réchauffement climatique et du bouleversement de son habitat qui en résulte. En 2015, Morten Jørgensen conclut au contraire que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique, et estime la population inférieure à 20 000 individus[4].
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Animal charismatique, l'ours blanc a un fort impact culturel sur les peuples inuits, qui dépendent toujours de sa chasse pour survivre. Il a également marqué la culture populaire via certains de ses représentants comme Knut, ou encore l'art avec la sculpture d'ours blanc réalisée par François Pompon.
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Le parc national Wapusk à Manitoba, au Canada, est connu pour être la capitale mondiale des ours polaires. C’est l’un des meilleurs endroits pour voir ces ours dans leur environnement, particulièrement à leur arrivée en automne, alors qu’ils attendent que la baie d'Hudson gèle, afin de pouvoir y chasser le phoque[5].
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L'ours blanc possède la morphologie d'un ours typique : un corps imposant, une fourrure abondante, une grande tête rectangulaire, de petites oreilles arrondies, une courte queue et des pattes puissantes et épaisses. Ses yeux, son museau, ses lèvres, sa peau et ses coussinets sont noirs. Sa principale particularité est d'être le seul ours à manteau blanc.
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Par rapport à l'ours brun, l'ours blanc a un corps plus long, tout comme son cou et son crâne, mais des oreilles plus petites[6]. Le profil de l'ours blanc est également différent, avec un museau plus proéminent[6].
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L'ours blanc est, avec l'ours kodiak et l'éléphant de mer, l'un des plus grands carnivores terrestres vivants[6]. Ils ont une hauteur de 1 à 1,5 m au garrot. Les mâles adultes pèsent généralement entre 400 et 600 kg mais peuvent parfois atteindre les 800 kg pour une taille de 2 à 3 m de long[7]. L'ours blanc présente un dimorphisme sexuel important : généralement deux fois plus petites que les mâles, les femelles pèsent de 200 à 350 kg et mesurent de 1,8 à 2 mètres[7]. À la naissance, les oursons ne pèsent que 600 à 700 g[8]. Le record de masse pour un ours blanc est actuellement de 1 102 kg[9].
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L'ours blanc a des prises de poids assez spectaculaires. Par exemple, au Canada, un ours blanc femelle a pris plus de 400 kg en neuf mois. En novembre, elle pesait 92 kg, mais au mois d'août, elle a été pesée à 505 kg. Ceci s'explique par l'accumulation des graisses de phoque qui sont mangées au printemps[9].
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Des données récentes suggèrent que la masse des ours blancs décline. Ces données peuvent être prises comme une indication des pressions qui pèsent sur eux. Une étude de 2004 de la National Geographic Society a montré que la masse des ours blancs, en moyenne, était inférieure de 25 % à leur masse dans les années 1970[10]. Pour exemple, en 2007, les femelles de la baie d'Hudson avaient une masse moyenne de seulement 230 kg, contre 300 kg dans les années 1980[11]. Leur masse ne les empêche pas d'être très véloces sur la terre ferme. Ils peuvent sans problème être plus rapides qu'un homme à la course.
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L'ours blanc est immédiatement reconnaissable à sa fourrure blanche-jaunâtre (admettant une large gamme de variations individuelles et saisonnières) qui lui permet de se camoufler dans le paysage arctique. En réalité, les poils ne sont pas pigmentés en blanc : ils sont non pigmentés, donc incolores, translucides et creux, c'est la réflexion de la lumière visible sur la surface interne de ces poils creux qui les fait apparaître blancs[12]. À la différence d'autres mammifères arctiques (tels que le renard arctique), il ne change jamais ce pelage pour une couleur plus foncée en été. Sous son pelage, l'ours blanc a une peau complètement noire ce qui lui permet d'absorber l'énergie du spectre infrarouge, de façon optimale[13]. Une telle coloration est mimétique, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un camouflage pour pouvoir s'approcher plus facilement de ses proies, [14].
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Une caractéristique intéressante de sa fourrure est qu'elle absorbe les rayons violets et ultraviolets, c'est pourquoi elle a souvent des reflets jaunâtres. Certains zoologistes ont émis l'hypothèse que les poils transparents de l'ours blanc seraient des sortes de fibres optiques captant et conduisant la lumière (je signale que ce ne sont pas les photons qui sont calorifiques, mais les infrarouges) vers la peau noire de l'ours pour l'aider à rester au chaud, mais cela est contredit par des études plus récentes[15],[16]. En fait, les poils ne laissent passer que 1/1000e de la lumière reçue (confusion entre lumière et chaleur), ce qui serait dû aux protéines de kératine composant les poils et qui ont la propriété d'absorber les ultraviolets[16]. L'ours blanc renouvelle sa fourrure de mai à août[17]. La fourrure est habituellement de 5 à 15 cm sur la majeure partie du corps[18]. Cependant, sur les pattes antérieures, les mâles ont des poils plus longs qui grandissent en longueur jusqu'à l'âge de 14 ans. On suppose que cela est une forme d'attrait pour les femelles, à la manière de la crinière du lion[19].
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Les ratons-laveurs et les ours ont divergé il y a environ 30 Ma. L'ours à lunettes s'est séparé des autres ours il y a environ 13 Ma. Les 6 espèces distinctes d'ours sont apparues il y a environ 6 millions d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leur ADN nucléaire ont permis de montrer que l'ours blanc et l'ours brun ont divergé il y a environ 600 000 ans[20]. Les ours blancs ont cependant la possibilité de produire une descendance fertile en s'accouplant avec des ours bruns[21], suggérant qu'ils ont un ancêtre commun proche[22]. Si les hybrides étaient infertiles on pourrait parler assurément d'espèces différentes mais à contrario la fertilité des hybrides ne permet pas de conclure car l'infertilité n'est pas une nécessité.
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Dans un article largement cité de 1996, une comparaison de l'ADN mitochondrial de différents ours bruns de l'île Amirauté (en) et des îles Baranof et Chichagof de l'Alaska montre que ces groupes d'ours partagent un ancêtre commun plus récent avec les ours blancs qu'avec les autres populations d'ours bruns du monde[23]. Du point de vue de l'ascendance, définir l'ensemble des ours bruns comme un groupe génétique (un taxon monophylétique) séparé des ours blancs ne semble alors plus pertinent. En 2012, l'étude du génome nucléaire montre une divergence clairement ancienne de l'ours blanc, révélant que la similarité mitochondriale avec les ours bruns des îles d'Alaska n'est que le résultat d'une introgression génétique, par des femelles ours bruns, lors des fluctuations climatiques passées[24].
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Certaines sources distinguent deux sous-espèces :
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Mais il est souvent considéré qu'il n'existe pas de sous-espèces chez l'ours blanc[27]. Les croisements entre ours bruns et ours blancs donnent des hybrides fertiles[28], l'ours blanc est donc quelquefois classé comme un sous-représentant de l'ours brun. Le terme de sous-population serait donc plus adapté que celui de sous-espèce dans ce cas. Dix-neuf sous-populations auraient été définies par l'étude des déplacements de femelles équipées de colliers à repérage radio par satellite. Le nombre de sous-populations dépendrait beaucoup de l'organisme chargé du dénombrement. L'UICN/SSC PBSG (Polar Bear Specialist Group), un important corps international de recherche et de gestion sur l'ours blanc, reconnaît actuellement une vingtaine de sous-populations dans le monde[29],[30]. Les sous-populations suivantes font partie des plus connues :
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Parmi ces sous-populations, treize sont présentes au Canada, totalisant environ 15 000 individus en 2007[31]. Dans les années 2000, la population des ours blancs est estimée entre 21 500 et 25 000 individus dont 60 % vivraient au Canada et 25 % en Alaska[32]. En 2005, un rapport d'experts alerte sur le risque de déclin des populations d'ours blancs à la suite de la réduction de la surface de la banquise de l'Arctique, consécutivement au réchauffement climatique. Un réchauffement plus important de l'Arctique menacerait la totalité des ours blancs car ils dépendent étroitement de la banquise pour vivre, chasser et se reproduire [33].
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Selon un rapport publié en 2005 par le groupe spécialiste des ours blancs de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les deux sous-populations les mieux étudiées d'ours blancs dans le monde, la population est alors estimée entre 20000 et 30000 individus [34] Mais la population de l'ouest de la Baie d'Hudson au Canada et la population du sud de la mer de Beaufort (États-Unis/Canada), ont connu un déclin respectivement de 22 % et 17 % ces deux dernières décennies[35],[36]. Les trois autres populations en déclin sont celles de la mer de Baffin et du bassin Kane – partagé entre le Groenland et le Canada – et de la Baie de Norvège au Canada. Les derniers recensements publiés (en 2016) n'ont toutefois pas montré de diminution de la population, celle-ci restant aux alentours de 21000 à 30000 individus[37].
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Ursus maritimus compte les synonymes suivants :
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Gray crée en 1825 un genre propre à l'ours blanc, Thalarctos (ou Thalassarctos), repris par Gromov et Baranova en 1981.
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L'ours blanc est une espèce vivant autour du pôle nord, au bord de l'océan Arctique, dont l'habitat se limite quasiment à la banquise. Le point le plus méridional de leur habitat se situe dans la baie James au Canada. Bien que les effectifs décroissent au nord de 88° de latitude, on peut en rencontrer dans tout l'Arctique. Les estimations datant des années 1980 faisaient état d’un effectif compris entre 20 000 et 24 000 individus[38].
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Les populations les plus nombreuses se trouvent[39] :
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L'étendue du territoire de l'ours blanc est limitée par la disponibilité de bancs de glace flottant sur la mer, utilisés comme plates-formes de chasse au phoque, sa principale nourriture, mais aussi comme espace de repos. L'actuelle disparition à un rythme accéléré de la banquise arctique menace directement la survie de l'espèce, l'ours blanc pourrait ainsi s'éteindre avant la fin du XXIe siècle. Des signes avant-coureurs ont été observés aux extrémités sud-ouest de son territoire.
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Les ours blancs sont des animaux solitaires. Excellents nageurs grâce à leur couche de graisse, ils peuvent être vus en pleine mer à des kilomètres de toute terre. Ils nagent en utilisant leurs pattes avant pour se propulser et leurs pattes arrière comme gouvernail. Le pelage se gonfle d'air pour augmenter la flottaison. Sous l'eau, les yeux restent ouverts mais les narines se ferment, ils peuvent ainsi retenir leur respiration jusqu'à deux minutes[40].
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Sa fourrure est si isolante qu'il lui arrive de souffrir de la chaleur. Ainsi, il se prélasse parfois sur la glace pour se refroidir ; sur terre, il peut creuser à la recherche de la couche de pergélisol, plus froide que le sol[41].
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Le mode de vie de l'ours blanc est très différent de celui de son cousin, l'ours brun. En dépit de leur récente séparation au cours de l'évolution, ces deux espèces exploitent des sources d'énergie extrêmement différentes. L'ours brun est terrestre et l'essentiel de son régime est végétal avec un appoint de protéines animales, tandis que l'ours blanc est le plus carnivore des ursidés. Deux espèces de phoques constituent l'essentiel de son régime : Phoca hispida, qui atteint 60 kg, l'espèce la plus nombreuse en Arctique et formant sa proie principale, et Erignathus barbatus, pouvant dépasser 400 kg. Aucune de ces deux espèces de phoque ne se retrouve en l'absence de banquise, ce qui limite l'aire de chasse de l'ours blanc, mais l'ours blanc est opportuniste[42]. Ainsi, une autre proie commune de l'ours blanc est le morse et il est aussi capable d'attraper des bélugas. En tant que consommateur de poissons, l'ours blanc ingère de grandes quantités de vitamine A qu'il stocke dans son foie. Par le passé, des explorateurs de l'Arctique se sont souvent empoisonnés en mangeant le foie d'un ours blanc, en raison d'une hypervitaminose A.
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Le pelage de l'ours blanc lui offre un excellent camouflage. Lorsqu'il chasse, il cache son museau avec ses pattes, ce qui le trahirait sinon. L'ours est également un bon pêcheur et utilise ses griffes pour harponner ses proies. La femelle peut jeûner près de huit mois avant de mettre bas ses petits, habituellement deux oursons pesant entre 600 et 700 g. Elle retourne ensuite rapidement sur la banquise pour chasser le phoque, sa nourriture favorite, ou attraper du poisson. Les bonnes années, l'ours blanc accumule une épaisse couche de graisse avant la débâcle. Une fois à terre, il entre alors en « hibernation itinérante » : bien que restant en activité, son métabolisme ralentit sensiblement, permettant ainsi d'économiser énergie et réserves.
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À cause du réchauffement climatique et de la fonte des glaces, l'ours blanc éprouve de plus en plus de difficultés à chasser les phoques. Sa quête de nourriture s’est rapidement portée sur les zones de nidation des oiseaux, faisant des œufs une partie importante de son alimentation. Cependant, l’équilibre alimentaire de l'ours se voit perturbé, en partie parce que les œufs sont trop riches en protéines[43].
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Les mâles ne sont pas sexuellement matures avant l'âge de quatre ans, mais les femelles peuvent être mères dès l'âge de trois ans. Elles ont rarement plus de 2 petits, à raison d'une mise bas tous les 3 ans[44], qui viennent au monde lorsque la femelle hiverne dans sa tanière au mois d'octobre et se contentent du riche lait maternel pendant plusieurs semaines[44]. Après sa sortie de tanière aux alentours de mars, la reproduction de la femelle a lieu en juin. Fécondée par le mâle, elle porte l'embryon pendant 5 mois (mise bas en décembre) alors que la gestation ne dure que 55 jours ; la femelle produit ainsi une implantation différée (en) de l'embryon. La mère n'emmène ses petits hors de la tanière que lorsqu'ils sont âgés de 3 à 4 mois ; c'est à ce moment qu'ils découvrent le monde qui les entoure. Les jeunes prennent leur indépendance tardivement, car l'ourse s'occupe de toute leur éducation, leur apprenant la chasse et le choix d'une tanière. Ils ne se séparent définitivement d'elle qu'à l'âge de 3 ans. Lors de cette période, les petits prennent beaucoup de poids grâce au lait produit par la femelle, qui contient 50 % de matières grasses[9],[45].
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L'ours blanc et le grizzli ont divergé génétiquement il y a 200 000 ans, mais peuvent encore s'hybrider pour donner un animal connu dans les pays anglophones sous le nom de grolar ou de pizzly, « ours polaire » se disant « polar bear » en anglais.
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L'ours blanc est sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Auparavant classée dans la catégorie « risque faible, dépendant des efforts de conservation » selon la liste rouge établie en 1996, l'espèce se trouve désormais dans la catégorie « vulnérable »[46].
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On estime que l'espèce pourrait disparaitre d'ici un siècle à cause de la réduction de la superficie et de la qualité de son habitat[47],[48]. L'United States Geological Survey (USGS) a publié une étude sur les ours blancs : si la fonte de la banquise dans l'océan Arctique se poursuit, leur population mondiale, estimée à 22 000 individus, diminuera des deux tiers d'ici à 2050[49].
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L'habitat des ours blancs est naturellement limité par l'étendue de la banquise et par les plaques de glace dérivantes dont ils se servent comme plate-forme pour la chasse au phoque ainsi que pour l'itinérance et l'élevage des jeunes. Ils ne visitent la terre ferme que pour creuser les tanières où les femelles mettent bas et sont donc menacés par la disparition de pans de plus en plus grands de la banquise. Son métabolisme ne lui permet pas de survivre sans glace d'une part[50] et d'autre part les phoques peuvent de plus en plus facilement, de par le recul de la banquise, reprendre leur respiration hors d'atteinte de ce prédateur[51].
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Le réchauffement climatique restreint donc dangereusement l'habitat vital de l'espèce. Les premiers signes de déclin ont été observés dans les zones les plus méridionales de son implantation, comme la Baie d'Hudson, et selon une étude publiée en 2016, aucun refuge de l'ours blanc n'est désormais à l'abri des effets du changement climatique. Certains modèles climatiques suggèrent même que presque tout l'océan polaire arctique pourrait être libre de glace en été dès le milieu du XXIe siècle[52], mais aucune solution alternative – telle que l'introduction de l'ours blanc en Antarctique – n'est sérieusement envisagée à l'heure actuelle.
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Les découvertes d'ours blancs noyés et de cas de cannibalisme, l'augmentation du nombre d'ours « à problèmes » – cherchant de la nourriture près des communautés humaines arctiques – sont rapportées de plusieurs régions. Ces observations sont cohérentes avec les prédictions liées aux changements causés par le réchauffement climatique[53].
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Les ours blancs trouvent leur nourriture la plus riche sur la banquise située à l'aplomb des plateaux continentaux, en marge des côtes. Ces derniers temps[précision nécessaire], la glace s'est retirée loin de ces zones[réf. souhaitée]. L'habitat estival nécessaire aux ours se réduit. Leur période de chasse sur la banquise raccourcit, d'où un jeûne plus long. Et la glace, moins épaisse, risque davantage de dériver au gré des vents et courants et d'emporter les ours loin de leurs territoires. Ces animaux doivent alors s'épuiser à nager en pleine mer pour trouver des plaques de glace hospitalières ou regagner la terre ferme, ce qui peut leur être fatal. En 2008, une femelle équipée d'une balise a ainsi nagé 687 km pour rejoindre la banquise, au large de la côte nord de l'Alaska.
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La chasse à l'ours blanc est pratiquée par les Inuits et les chasseurs de trophées. En 1972, les États-Unis ont signé le Marine Mammal Protection Act parce que la population de nombreuses espèces marines avait décru drastiquement. Ce texte de loi interdit de tuer, blesser ou même harceler toutes les espèces marines de mammifères, y compris les ours blancs. Elle interdit aussi l'importation de « trophées » d'ours blancs aux États-Unis[54].
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L'année suivante vit la création de l'International Agreement on the Conservation of Polar Bears (Traité international sur la conservation des ours polaires, également connu sous le nom d'Accord d'Oslo)[55], signé par les 5 nations dont les territoires arctiques sont habités par cette espèce : États-Unis, Canada, Norvège, Danemark (via le Groenland) et Russie (à l'époque encore l'URSS). Ainsi donc fut restreinte la chasse aux trophées et bannie la chasse à bord des engins volants et des brise-glace. Depuis cette année 1973, la Norvège a interdit complètement la chasse à l'ours blanc, les États-Unis, le Groenland, la Russie et le Canada la permettant partiellement (à leurs peuples autochtones, partant du principe que c'est inhérent à leur culture)[56]. Le Canada et le Groenland permettent toujours la chasse aux trophées.
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Le Canada, qui abrite davantage d'ours blancs que les autres pays, permet une chasse aux trophées restreinte : les chasseurs doivent payer un lourd tarif aux organisateurs de la chasse. En 2005, le gouvernement du Nunavut augmenta le quota à 518 ours[57] malgré les protestations de plusieurs groupes scientifiques ; environ 50 furent vendus à des chasseurs de trophées[58], le nombre restant donné à des Inuits. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest maintient son propre quota de 72 à 103 ours blancs au sein de la communauté Inuvialuit ; certains sont donnés à des chasseurs de trophées.
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Jusqu'en 2005, le Groenland n'imposait pas de limite sur la chasse aux ours blancs par la population autochtone. Cette année-là, elle imposa une limite de 150 ours pour 2006 et autorisa la chasse aux trophées pour la première fois[59].
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En 1994, les États-Unis modifièrent le Marine Mammal Protection Act pour permettre l'importation de trophées d'ours blancs et préparer le terrain à une éventuelle augmentation de la chasse. Depuis lors, plus de 800 trophées d'ours blancs ont été importés aux États-Unis[60]. En mai 2007, une proposition de loi a été présentée au Congrès[61] pour annuler la décision de 1994 et interdire l'importation des trophées[62].
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De nombreuses associations de protection de la nature et des animaux craignent que le réchauffement climatique n'ait un impact négatif énorme quant à la survie des populations d'ours blancs. Il en est de même concernant la continuation de la chasse aux trophées[63].
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En 2015, Morten Jørgensen conclut que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique. Plus de 1 000 ours sont abattus chaque année entre la chasse aux trophées (environ 750 en Alaska et au Canada) et le braconnage (plus de 300, principalement en Russie). Estimée à moins de 20 000 individus, la population d'ours polaires ne pourra pas supporter longtemps un tel niveau d'abattage[4]'[64].
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Les matières toxiques répandues dans la mer sont consommées par le phytoplancton, puis le zooplancton, qui sont à leur tour consommés par les poissons, qui sont eux-mêmes mangés par les phoques, ces derniers étant la proie des ours. C'est ainsi que les ours blancs emmagasineraient les substances toxiques accumulées dans l'organisme d'animaux qui constituent leur chaine alimentaire. Par exemple, 200 à 300 tonnes de mercure transitent vers les pôles via les courants marins et les vents ; les populations locales ainsi que l'ours blanc ont des concentrations de ce métal, toxique pour le système nerveux et pouvant causer des anomalies congénitales, plus élevées que la moyenne[65]. On peut citer également l'exploitation des hydrocarbures, notamment de pétrole offshore et de gaz de schiste, comme menaces pour les populations.
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Un ours blanc adulte n'a pas de prédateurs naturels : seul l'orque pourrait être une menace pour lui, mais il n'y a jamais eu d'observation d'un ou plusieurs orques tuant un ours blanc, seulement des spéculations concernant les restes trouvés dans des estomacs d'orques, mais sans que l'on sache s'il s'agit du produit d'une chasse ou de prélèvements opportunistes après le croisement d'un cadavre d'ours dérivant en mer. De même concernant le requin du Groenland, puisque des restes d'ours ont également été trouvés dans son estomac, même si les scientifiques optent pour un comportement de charognard du requin, qui aurait pareillement trouvé la carcasse de l'ours dans l'eau. Les oursons en revanche sont plus vulnérables à la prédation, notamment par des loups ou renards arctiques. Il y a aussi eu le cas d'un Gulo gulo tuant un ours polaire adulte, en lui agrippant le cou pendant de longues minutes jusqu'à l'étouffer[66].
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Les cinq pays se partageant la population mondiale d'ours blancs, soit le Canada, les États-Unis (via l'Alaska), le Danemark (via le Groenland), la Norvège et la Russie ont signé en 1973 l'Accord international sur la conservation des ours blancs (polaires) et leur habitat[67]. Cet accord indique que ces pays doivent « agir comme il convient » pour protéger l'ours blanc et son habitat[68].
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Bien que cette zone soit l'objet d'importants enjeux politiques, ces pays ont réussi à préserver une certaine collaboration pour la défense de l'ours blanc. Ainsi, dès 1956, en pleine guerre froide, les scientifiques de ces pays peuvent travailler ensemble sur ce sujet, et en 1968, dans le cadre de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) se crée le Polar Bear Specialits Group (PBSG)[67].
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La protection de l'ours blanc fait l'objet d'une classification particulière sur certains territoires :
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Divers zoos ont transformé l'ours blanc en produit financier rentable, et accréditent l'idée de participer à une sauvegarde de l'espèce. Les scientifiques rejettent, dans la situation actuelle, cette idée. En effet l'animal reste capable d'adaptation, et, si son milieu naturel est dans une situation très tendue, particulièrement au regard de la lutte contre la pollution et de la sauvegarde de la biodiversité, les efforts dans le cadre de la coopération internationale restent le meilleur allié de l'ours blanc[67].
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Prédire l'avenir est toujours incertain, même s'il est clair que l'habitat de l'ours blanc évolue vite et défavorablement. Une telle espèce très spécialisée serait particulièrement vulnérable aux conséquences de cette perte d'habitat. On pourrait donc s'attendre aux modifications suivantes chez les ours blancs dans le cadre du changement climatique[73] :
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En juin 2008, à la suite d'une proposition de classement du Fish and Wildlife Service faite en janvier 2007, les États-Unis ont inscrit l'ours blanc d'Alaska sur la liste nationale des espèces protégées[74].
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La perte de surface de banquise serait comparable à la déforestation de forêts tropicales humides : qui perd l'habitat, perd les espèces à peu d'exception près. Mais le docteur Mitchell Taylor (en) et d'autres spécialistes de la faune arctique estiment néanmoins que la situation est loin d'être dramatique[75].
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En 2016, il resterait 19 populations sauvages d'ours blancs (25 000 individus environ[76]). Selon une évaluation précédente, sur les 13 populations d'ours blancs au Canada, 11 sont stables ou en croissance. Cette population n'était plus que de 8 000 à 10 000 il y a encore un demi-siècle. La croissance récente du nombre d'ours blancs est attribuée aux restrictions sur la chasse.
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Cependant, une perte de poids est constatée chez les ours blancs en raison d'une difficulté accrue d'accès aux phoques, probablement exacerbée par la compétition pour une même nourriture, situation qui risque d'être encore aggravée par le réchauffement :
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Cette interprétation est cependant contestée par d'autres spécialistes, qui expliquent qu'il y a là une question de perspectives comportant une part de déni (comme celui de certains spécialistes concernant la baisse du stock de morues des Grands Bancs de Terre-Neuve dans les années 1980) et de facteurs sociopolitiques et économiques liés à l'exploitation des ressources du grand-nord[31]. Louis Fortier, professeur à l'Université Laval de Québec et membre de la chaire de recherche sur la réponse des écosystèmes marins au réchauffement climatique, considère que la situation des ours blancs va tout d'abord s'améliorer pour ensuite se détériorer. Il explique ce phénomène par le fait que la fonte des glaces arctiques, dans un premier temps, permet à davantage de lumière d'atteindre l'océan et donc à davantage de phytoplancton, puis de zooplancton, de prospérer, jusqu'à l'ours situé au sommet de cette pyramide alimentaire. Cependant, la disparition de la banquise, terrain de chasse et de reproduction et de vie (élevage des petits) de l'ours, entraînerait à plus long terme son déclin. En effet, l'ours blanc, carnivore fortement spécialisé, ne serait pas en mesure de concurrencer à terre ses compétiteurs originaires du sud, plus généralistes[31]. Selon la directrice générale du Service canadien de la faune Michelle Brenning les chiffres gouvernementaux montrent que, parmi les 13 sous-populations présentes au Canada, 2 sont en augmentation, 5 sont stables, 5 sont en déclin et une population n'a pas fait l'objet de recensement, offrant une situation hétérogène selon les sous-populations[31].
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En 2016, « Tous les refuges de l'Arctique sont en fait maintenant sur le déclin, selon un examen détaillé des données satellitaires » et « dans tous ces refuges, les chercheurs ont constaté une tendance à un recul printanier plus précoce de la glace de mer et à une formation de glace plus tardive en automne ». Par rapport à 1979, le laps de temps entre le maxima et le minima de glace a gagné 9 semaines dans l'année, au détriment des ours blancs[76].[pas clair]
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Cinq pays de la zone arctique (États-Unis, Canada, Groenland, Norvège et Russie) ont en 2015 adopté un plan d'action circumpolaire de dix ans pour œuvrer ensemble à la conservation des ours polaires[76].
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Nanuq est le terme inuit pour l'ours blanc, mais aussi le nom d'un esprit dans la mythologie inuit. Cet ours blanc particulièrement imposant est considéré comme le chef des ours blancs. Il peut décider si les chasseurs se sont comportés conformément aux règles rituelles afin de déterminer si une chasse est réussie.
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Ce mythe est bien connu, y compris chez d'autres peuples arctiques avec de légères variantes[78].
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L'ours blanc apparaît dans d'autres histoires de la mythologie des autochtones d'Alaska.
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L'une des plus célèbres représentations artistiques de l' Ours blanc (Pompon) est sans conteste la sculpture en taille réelle effectuée par François Pompon en 1922, où l'artiste, dans un style devenu sa marque de fabrique, représente un ours légèrement stylisé et aux pattes disproportionnées, ce qui lui donne une saisissante impression de vie. Si l'original en marbre est aujourd'hui présenté au musée d'Orsay à Paris, une copie le remplace au jardin Darcy de Dijon, où il fut longtemps exposé. C'est d'ailleurs aujourd'hui l'un des symboles les plus connus de la ville, après la chouette de Notre-Dame.
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L'ours blanc est le symbole de plusieurs zoos[79], tel que celui de Saint-Félicien au Québec ou de Berlin avec l'ourson Knut, mais aussi de régions comme le Groenland.
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La pièce de monnaie canadienne de 2 dollars comporte l'image d'un ours blanc, animal choisi par le Canada comme mascotte pour les Jeux olympiques d'hiver de 1988 à Calgary ou encore par le Bowdoin College au Maine.
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Les habitants des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut au Canada ont une plaque d'immatriculation en forme d'ours blanc.
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L'ourson blanc Knut, depuis sa naissance au Zoo de Berlin, a beaucoup attiré l'attention des médias et du public, si bien que son nom a été déposé comme marque par le Zoo et est même coté en bourse[80]. Différentes utilisations de l'image de l'ourson ont été faites – de la friandise[81] au disque pour enfant[82] – avec un succès commercial indéniable.
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En 1993, Coca-Cola a abondamment utilisé l'image d'un ours blanc pour une de ses campagnes de publicité[83], mais l'ours y était montré avec des manchots, alors que ces animaux antarctiques vivent naturellement dans des régions opposées.
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Un outil est un objet physique utilisé par un être vivant directement, ou par l'intermédiaire d'une machine, afin d'exercer une action le plus souvent mécanique, ou thermique, sur un élément d'environnement à traiter (matière brute, objet fini ou semi-fini, être vivant, etc). Il améliore l'efficacité des actions entreprises ou donne accès à des actions impossibles autrement. Beaucoup procurent un avantage mécanique en fonctionnant selon le principe d'une machine simple, comme la pince-monseigneur, qui exploite le principe du levier.
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L'outil peut être compris comme un prolongement de la main, du corps, un intermédiaire d'action, voire comme une prothèse, dans le sens où il remplace (ou même crée) un membre ou un organe (το ὄργανον signifie d'ailleurs en grec « outil »). Pour Michel Serres, l'homme est un animal despécialisé et l'outil qui prolonge sa main le spécialise particulièrement. Selon cette définition, outil serait quasiment synonyme d'objet technique. Toutefois, le langage courant réserve ce terme aux objets portables, interchangeables : ainsi, la faux est un outil, mais la moissonneuse est une machine, la perceuse électrique portable est un outil, mais la perceuse à colonne d'établi est déjà une petite machine-outil.
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Le domaine d'application limite également l'usage du terme d'outil :
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Toutefois ces limitations sont peu précises, le terme outil reste un terme du langage courant pouvant difficilement s'utiliser pour définir une catégorie technique précise.
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Au sens figuré, il s'agit d’outils pédagogiques pour désigner du matériel ou des pratiques didactiques.
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Par extension, le terme d'outil peut s'appliquer à des outils virtuels :
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Le choix d'une matière ou d'une forme pour un objet finalisé, afin de le rendre apte à remplir sa fonction, n'en fait pas pour autant un outil. Un clou, par exemple, objet finalisé à la forme étudiée, fabriqué en matière ad hoc, n'est pas pour autant un outil, par contre le marteau qui l'a planté en est un. L'outil, est un objet qui après avoir servi, revient dans la boîte à outil. Le clou, quant à lui, reste dans l'objet dans lequel il assure une liaison.
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Les outils rudimentaires ou primitifs supportent mal cette caractéristique. Par exemple, le promeneur qui ramasse une noix sur le chemin et qui la casse avec une pierre (potentiellement un outil). Pourtant, bien qu'abandonnée, ne revenant dans aucune boîte à outils, la pierre a gardé sa capacité « casse-noix » mais elle est « définalisée ». Une noix rencontrée plus loin utilisera une autre pierre. Si les pierres se font rares, le promeneur conservera celle qu'il aura fini par trouver, et là il s'agit déjà d'un début d'« outil », alors qu'avant, il s'agissait d'un « instrument ». À l'autre extrémité, le système économique (voir société de consommation) tend à rendre l'outil le plus éphémère possible (voir Obsolescence programmée). L'outil « jetable » en retournant à la poubelle plutôt que dans la boîte à outils rend sa caractérisation d'outil difficile.
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L'outil de toutes façons vieillit et finit à la poubelle, par ce qu'on peut appeler d'une façon générale l'usure. Usure plus ou moins rapide : du ciseau dont la lame diminue à chaque affûtage, mais qui dure des années, à la ceinture de sécurité des voitures qui « s'use » (se distend définitivement) à la première sollicitation (lors d'un freinage violent).
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On pensait que l'humain était le seul à fabriquer des outils sophistiqués, à les conserver entre deux usages et à les faire évoluer dans le temps. On parle parfois d'Homo faber pour souligner cette caractéristique essentielle de l'homme. Toutefois la découverte, en 2015, des plus anciens outils jamais découverts et datés de 3,3 millions d'années[1],[2], soit 500.000 ans avant l'arrivée supposée du genre Homo qui semble être apparu au Pliocène, il y a environ 2,8 millions d'années[3],[4],[5], remet largement en question cette théorie.
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Les outils pouvant être utilisés comme armes sont certainement parmi les premiers que l'Homme ait fabriqués. Outre leur importance intrinsèque pour la survie et la protection de l'espèce, ces outils ont la particularité de pouvoir être utilisés en marchant ou en courant, face à un ennemi ou à la poursuite d'une proie, donc debout, alors que les autres outils primitifs ne pouvaient être utilisés qu'en position assise ou du moins statique. Ainsi, la station debout, la spécialisation des membres, et le développement de la main de l'Homme, sont peut-être liés à l'aptitude à la violence de ses ancêtres (ceci est une hypothèse discutée, voir par exemple la théorie de l'origine côtière de l'homme, qui constitue une autre hypothèse).
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Depuis qu'ils vivent, en groupe, puis en société, les humains se sont partagé les tâches et donc spécialisés en fonction souvent de leurs aptitudes, naturelles ou acquises, ou des besoins du moment. Cette organisation a permis à l'humanité de conserver, de transmettre, et donc de faire évoluer les techniques de fabrication des outils. Le développement de l'outil est une marque de la sédentarisation des peuples : le nomadisme impose en effet une restriction en volume, en poids et en quantité d'objets à transporter. Il est donc vraisemblable d'imaginer que le passage de chasseur-cueilleur à celui de l'agriculteur ou éleveur se soit produit dans la même période. On peut effectivement penser que l'agriculture a nécessité des outils facilement volumineux, en même temps que la sédentarité, rendant leur conservation et réutilisation possible, « rentabilisait » leur fabrication et leur développement.
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Alors que les premiers outils créés nécessitent une manipulation humaine, intervient ensuite l'énergie animale, puis des outils fonctionnant avec une énergie non animale : sans doute le moulin, à eau ou à vent.
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Pour Jacques Grinevald, la révolution carnotienne qui entraîne le basculement dans une société thermo-industrielle avec l’utilisation massive de l’énergie fossile (charbon puis pétrole)[6] constitue un tournant décisif. Désormais la « puissance du feu » permet l'avènement d'une machine nouvelle, construite autour d'un moteur et qui constitue une bifurcation dans l'histoire de l'outil, en permettant de s'affranchir de la force motrice de l'homme, de l'animal, des éléments naturels, et de leurs limites et caractère aléatoire.
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L'outil est un moyen qui permet à son utilisateur un rapprochement avec son désir. L'homme est ainsi passé des outils prolongements de ses mouvements (la massue, l'arc, le laser, etc.), à des outils automatisés pouvant fonctionner sans sa présence (les robots, les machines-outils, l'électronique) prolongeant ainsi sa volonté.
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Dans la mesure où le plaisir provoque un apaisement en nous, l'accomplissement de celui-ci est supposé être facilité par l'outil. Cette idée se base cependant sur la croyance que la réalisation de tous ses désirs est souhaitable: ainsi l'Outil Suprême serait celui qui à l'extrême « ferait ce que l'on voudrait en y pensant », tandis que l'histoire a montré que l'usage détermine le bienfait d'un outil, plus que l'outil en lui-même: armement, médication, etc. Cette volonté d'accomplissement des désirs par l'outil reste toutefois un principe qui a fait la force de l'Homo sapiens, et sans doute de ses ancêtres.
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Beaucoup d'anthropologues considèrent que l'usage d'outils, facilité par la bipédie, a joué un rôle déterminant dans le développement de la lignée humaine. Toutefois l'observation montre que différentes espèces d'animaux (principalement de l'ordre des primates dont font partie les humains, mais aussi des oiseaux, les loutres de mer et ainsi que quelques insectes comme la fourmi tisserande Oecophylla smaragdina) en utilisent.
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Toutefois, il ne s'agit que d'« outils rudimentaires », circonstanciels et non pérennes, donc plutôt simplement d'« instrument », comme indiqué au paragraphe précédent. Mais :
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L’athlétisme (du grec ancien ἀθλητής / athlêtês, « participant à une compétition », dérivé de ἆθλος / áthlos, « concours ») est un ensemble d’épreuves sportives codifiées comprenant les courses, sauts, lancers, épreuves combinées et marche. L'origine du mot athlétisme vient du grec « Athlos » signifiant combat. Il s’agit de l’art de dépasser la performance des adversaires en vitesse ou en endurance, en distance ou en hauteur. Les épreuves athlétiques, individuelles ou par équipes, ont varié avec le temps et les mentalités. L'athlétisme est l'un des rares sports universellement pratiqués, que ce soit dans le monde amateur ou au cours de nombreuses compétitions de tous niveaux. La simplicité et le peu de moyens nécessaires à sa pratique expliquent en partie ce succès. Les premières traces de concours athlétiques remontent aux civilisations antiques. La discipline s'est développée au cours des siècles, des premières épreuves à sa codification.
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Le calendrier est dominé par quatre types d'épreuves : les meetings, les rencontres inter-clubs, les championnats nationaux et les grands rendez-vous internationaux. Les Jeux olympiques sont l'épreuve internationale la plus prestigieuse. Ils se tiennent tous les quatre ans depuis 1896 et l'athlétisme en est la discipline-phare. Depuis 1982, l'association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF), organisme chargé de la réglementation de la discipline, a assoupli ses règles pour mettre fin à l'amateurisme. Les premiers championnats du monde d'athlétisme ont été organisés en 1983, ils ont lieu tous les deux ans depuis 1991.
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Courir, marcher, lancer et sauter sont des gestes naturels et, de fait, le concept d'athlétisme remonte à des temps immémoriaux comme le confirment certaines peintures rupestres du paléolithique inférieur (60 000 av. J.-C.) au néolithique montrant une forme de rivalité dans les courses et les lancers[1]. Les sources deviennent plus précises en Égypte au XVe siècle avant notre ère, avec la référence écrite la plus ancienne se référant à la course à pied sur la pierre tombale d'Aménophis II (c. 1438-1412 av. J.-C.)[1]. À la même période, la civilisation minoenne (Crète) pratique également les courses mais aussi des lancers comme le javelot et le disque[1].
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Les premiers concours sportifs grecs, les agônes, se mettent en place au VIIIe siècle avant notre ère et l'athlétisme y tient une place importante. La course du Stade, sur une distance de 192,27 mètres, soit 600 fois la longueur du pied d'Héraclès, est l'épreuve de course la plus ancienne[2]. De nouvelles épreuves apparaissent ensuite comme le double-stade ou diaulique, puis la course de demi-fond ou hippique et la course de fond ou dolique. Toutes ces épreuves sont des multiples de la distance de la course du stade[3]. Le pentathlon, qui combine la course, le saut en longueur, la lutte, le javelot et le disque est une autre discipline de l'athlétisme introduite au programme olympique avant la fin du VIIIe siècle av. J.-C..
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Longtemps éclipsées par les Jeux olympiques, les agônes sont très nombreuses en Grèce. Ainsi, pas moins de 38 cités grecques organisent des Jeux olympiques (aussi appelées isolympiques pour les différencier des véritables Jeux se tenant à Olympie) et 33 des Jeux Pythiques (ou isopythiques), notamment[4].
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Rome pratique l'athlétisme dans deux versions différentes. La première est d'inspiration étrusque (cursores), la seconde est une adaptation des disciplines grecques (athletae) qui sont pratiquées à Rome à partir de 186 av. J.-C.[5]. Le stade de Domitien construit en 86 ap. J.-C. est entièrement consacré à l'athlétisme dit grec[6].
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L'Irlande organise entre 632 av. J.-C. et 1169 des jeux comprenant des épreuves inconnues des Grecs comme le saut à la perche, le lancer du marteau et une forme de cross-country. Ces disciplines sont exportées en Écosse au IVe siècle lors de la migration des Scots. Ces jeux prennent racine en terre écossaise et deviennent les Highland games[1].
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Depuis le XIe siècle, des sources font état de courses à pied en Angleterre[1]. L'engouement est tel que les autorités locales réservent un espace à ces compétitions en 1154 à Lord[1]. La description d'un lancer de pierre figure dans les récits de Havelock le Danois en 1275. Par ailleurs, selon les historiens, le roi Henri II d'Angleterre fait installer des terrains de sport dans les environs de Londres[7] pour la pratique du lancer du marteau de forgeron, le jet de la barre et de la pique, ainsi que des jeux de balle. À la même époque, la jeunesse londonienne se défie par le biais de courses interminables à travers la ville.
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En 1365, le roi Édouard III édicte le premier d'une longue série de textes interdisant la quasi-totalité des pratiques sportives, en dehors du tir à l'arc pour des raisons militaires[1]. Les courses et les sauts figurent déjà dans la liste des sports interdits[1]. Les concours persistent, comme en témoigne le renouvellement des interdits, puis Henri VIII autorise finalement les courses à pied à Londres en 1510[1]. Henri VIII encourage la pratique quotidienne de l'exercice physique alors que des théoriciens de l'époque, à l'image de Thomas Elyot, accordent une large place aux sports dans le cadre des études. Au XVIe siècle, des réunions athlétiques sont décrites pour la première fois dans le cadre des Jeux de Cotswold (Cotswold Games), sorte de meeting sportif organisé dans le Gloucestershire et inspiré directement des héros de la Grèce antique[8].
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La compétition athlétique se développe au Royaume-Uni au cours du XVIIe siècle. Les sports les plus pratiqués sont alors le lancer du marteau, le saut en hauteur, le saut en longueur et la course à pied. Avec l'émergence du puritanisme, l'Église anglicane souhaite abolir la pratique sportive en prétextant que les joutes athlétiques disputées au travers de toute l'Angleterre se terminent généralement par des rixes et des beuveries. En réaction au puritanisme, le roi Jacques Ier pousse ses sujets à pratiquer le sport, après les offices du dimanche après-midi[9]. Il fait la promotion du sport en éditant un Book of Sports[10]. Les premiers coureurs professionnels apparaissent à la fin du XVIIe siècle en Angleterre. Ces coureurs de fond étaient ambulants et se mesuraient aux champions locaux dans des défis rémunérés[1].
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Au Pays basque, le Korrikolaris est pratiqué depuis le Moyen Âge. Il s'agit d'une course pédestre opposant deux coureurs sur une longue distance.
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Dans le reste du monde, l'une des courses médiévales les plus anciennes en dehors des îles britanniques est celle mise en place à Rome au milieu du XVe siècle. Le pape Paul II autorise la tenue de cette fête sportive annuelle qui se tient pendant deux siècles. Le programme reprend celui de l'athlétisme grec et les athlètes concourent à la grecque, c'est-à-dire nus[1]. L'Olympiade de la République est une compétition sportive qui s'est tenue en 1796, 1797 et 1798 à Paris. L'épreuve-reine de cette tentative de rénovation des Jeux olympiques est une course à pied. Cette compétition marque la transition entre le sport d'Ancien Régime et le sport moderne, comme en témoigne la première utilisation du système métrique dans le domaine sportif. De plus, et pour la première fois également dans le domaine sportif, les courses sont chronométrées, à l’aide de deux montres marines[11].
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Le premier meeting d'athlétisme moderne se tient en Angleterre en 1825 à Newmarket Road, près de Londres[1]. Nombre d'épreuves manquent encore à l'appel, mais sous l'influence des épreuves du Lord's Cricket Ground disputées depuis 1826 et de Tara en Irlande (1829), le programme s'étoffe[1]. Le premier 100 yards haies est couru au Collège d'Eton en 1837[12]. En 1849, l'armée britannique met en place des compétitions à l'arsenal londonien de Woolwich. Un clairon d'argent est offert à partir de 1850 au vainqueur du plus grand nombre d'épreuves. Le capitaine Wilmot remporte l'édition de 1850, alors qu'est créée cette même année la première piste d'athlétisme. L'Exeter College d'Oxford organise son premier meeting en 1850 qui devient le meeting de l'université d'Oxford à partir de 1856[13]. Le premier match d'athlétisme opposant Oxford et Cambridge se tient en 1864[14]. En 1866, la première version d'une fédération nationale d'athlétisme est créée en Angleterre. Elle exclut d'emblée tous les professionnels, mais aussi les ouvriers et artisans afin de rester entre gentlemen[1]. Les courses professionnelles se tiennent toutefois en marge de ces épreuves guindées et elles rassemblent un public nombreux. Afin d'ouvrir l'athlétisme aux classes sociales moins aisées, l’Amateur Athletic Association est créée en 1886[1].
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En France, les courses à pied sont dotées de prix en espèces dès 1853[15]. Pendant trois décennies, les coureurs professionnels français s'affublent de surnoms comme « Cerf-Volant », l’« homme éclair » ou l’« homme vapeur ». Au milieu des années 1880, et dans la droite ligne de la vision sociale du sport anglais, Georges de Saint-Clair et Ernest Demay lancent une campagne de « purification » de l'athlétisme français et obtiennent l'interdiction de ces courses professionnelles. En réaction, l'Union des Sociétés Professionnelles d'Athlétisme est créée à Paris[15]. L'Union des sociétés françaises de sports athlétiques, fédération omnisports fondée le 20 novembre 1887 par les clubs parisiens du Racing Club de France et du Stade français, met particulièrement en avant sa volonté de lutter contre la professionnalisation du sport. L'USFSA, qui est à l'origine de la rénovation des Jeux olympiques, impose cette vision comme modèle pour longtemps. Elle organise les premiers championnats de France d'athlétisme en 1888 avec quatre épreuves au programme : 100 m, 400 m, 1 500 m et 120 m haies. Le Racingman René Cavally remporte deux titres en 1888 sur 100 et 400 m[16].
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Dans le reste du monde, les États-Unis sont un pôle important de développement de l'athlétisme. L'Olympic Club de San Francisco est créé en 1860[17] et le New York Athletic Club voit le jour en 1868[18]. L'Intercollegiate Athletic Association est fondée en 1876 et organise les premières compétitions sur le sol américain[1]. L'Allemagne est touchée en 1874 grâce à un groupe d'étudiants anglais de l'université de Dresde qui importe les épreuves anglaises[1]. Elle organise ses premiers championnats nationaux en 1891, l'Australie en 1893[19] après avoir organisé à Sydney un Inter Colonial Meet le 31 mai 1890[20]. En Belgique, le premier championnat national disputé dès 1889 se limite alors à deux épreuves : le 100 mètres et le mile[21].
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Avec les débuts du chronométrage électrique en 1892 en Angleterre et la rénovation des Jeux olympiques, l'athlétisme entre dans l'ère moderne.
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Alors que le sport amateur s'organise peu à peu, de nombreuses courses de professionnels sont disputées des deux côtés de l'Atlantique. Des matchs historiques opposent à l'occasion les meilleurs clubs américains et britanniques vers la fin du XIXe siècle. Par ailleurs, inspirés par l'épreuve du steeple-chase, des concours de pronostics sont organisés sur certaines courses d'athlétisme disputées le plus souvent sur des pistes en herbe d'hippodromes[22]. À l'image des grands duels de boxe, des promoteurs américains recrutent alors les meilleurs athlètes du moment afin de défier d'autres champions lors de face-à-face rémunérés.
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Le baron Pierre de Coubertin est le grand artisan de la création des Jeux olympiques modernes dont la première édition a lieu en 1896 à Athènes, et dont l'athlétisme figure naturellement au programme. Il souhaite alors, entre autres, mettre un terme aux pratiques d'argent dans le sport, et notamment dans l'athlétisme, au profit du « spectacle sportif » amateur. Nouvellement créée en 1912, la Fédération internationale d’athlétisme établit dans ses statuts le principe d’amateurisme, à l’image du credo du comité international olympique censé protéger la pureté des compétitions des combines des paris sur les courses professionnelles. L’Américain Jim Thorpe est l’un des premiers athlètes sanctionné pour avoir enfreint la règle de l’amateurisme. Peu après avoir remporté deux titres olympiques aux Jeux de 1912, il est disqualifié à vie et est contraint de restituer ses médailles pour avoir perçu une rémunération d’une équipe de baseball locale. Autre athlète convaincu d’amateurisme marron, le Français Jules Ladoumègue est également radié à vie en 1932 par la Fédération française qui tenait à faire un exemple en réaction à la montée en puissance du sport professionnel dans l'Hexagone[23] ; le football passe professionnel à cette même période. La réaction du public français est sans équivoque : il boycotte désormais l'athlétisme qui traverse une grave crise en France durant les années 1930.
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Durant plus d'un demi-siècle, l'amateurisme reste la règle essentielle des compétitions d'athlétisme. De nombreux spécialistes n'hésitent pas alors à abandonner leur discipline pour rejoindre des équipes professionnelles, comme des clubs de football américain ou de baseball aux États-Unis, ou des équipes de rugby à XIII en Europe.
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En 1982, l'IAAF abandonne son traditionnel concept d'amateurisme en prenant conscience notamment du temps et des ressources nécessaires pour former et maintenir les athlètes d'élite. Dès 1985, des fonds sont destinés spécifiquement à la formation et à l'entraînement des athlètes[24].
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Aujourd'hui, les athlètes sont des travailleurs « free-lance ». Leurs revenus principaux proviennent en partie des cachets attribués lors des différents meeting en fonction de leurs performances. Des compléments de revenus peuvent être perçu grâce à des sponsors ou des mécènes, et varient en fonction de la notoriété du sportif. Par ailleurs, certains athlètes bénéficient d'une rémunération de la part de leur club. Ainsi, aux États-Unis, le Santa Monica Track Club a l'habitude de rétribuer certains de ses licenciés, à l'image par exemple de Carl Lewis[25]. La rémunération d'un athlète de haut niveau est donc aléatoire et tributaire de l'état de forme et des performances de celui-ci. Récemment, de véritables « écuries » de courses regroupant les meilleurs athlètes et les meilleurs entraîneurs ont vu le jour, à l'image du système de management des fondeurs africains, ou dans la structure du HSI[26], véritable multinationale du sprint aux États-Unis.
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Durant la première moitié du XXe siècle, la pratique de l'athlétisme est essentiellement l'apanage des États-Unis et des nations d'Europe occidentale, tels le Royaume-Uni, la France ou les pays scandinaves dans les épreuves d'endurance. À partir des années 1930, des athlètes afro-américains volent la vedette aux européens dans les courses rapides, à l'image d'Eddie Tolan, premier champion olympique noir du 100 m en 1932[27]. Après la Seconde Guerre mondiale, quelques athlètes issus des colonies européennes parviennent à s'imposer dans leur nouveau pays d'adoption, alors que certaines nations de l'hémisphère sud émergent au niveau mondial, à l'image de la Nouvelle-Zélande. Dans les années 1950, les pays communistes investissent les sports olympiques afin de faire valoir leur existence et manifester leur puissance. Le monde de l'athlétisme est alors bipolaire et deux blocs s'affrontent : les nations occidentales et les pays issues du bloc de l'Est. Les années 1960 et 1970 sont marquées par l'émergence des nations des Caraïbes, à l'image des sprinteurs venus de Jamaïque, mais surtout par l'arrivée des coureurs d'Afrique noire, et du Maghreb sur les moyennes et longues distances. L'Ethiopien Abebe Bikila est le précurseur en devenant le premier africain à remporter le marathon olympique (en 1960) tandis que la France aligne déjà des coureurs de fond originaires du Maghreb depuis les années 1920. Alain Mimoun gagne le marathon quatre ans avant Bikila.
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À partir des années 1980, l'athlétisme devient de plus en plus universel et suit l'évolution géopolitique mondiale. Le nombre de fédérations nationales et le nombre de licenciés augmentent significativement dans les pays en voie de développement. A contrario, la pratique de l'athlétisme de compétition stagne dans les pays développés, en raison notamment de son niveau d'exigence en termes d'entraînement, mais aussi par la diversité accrue de l'offre sportive et de loisirs[28]. Aujourd'hui, l'athlétisme est un des sports de compétition les plus universels. Récemment, des athlètes issus de nations à faible population sont parvenus au sommet de ce sport. Lors des championnats du monde 2003, Kim Collins, sprinter originaire de Saint-Christophe-et-Niévès remporte l'épreuve reine du 100 m. Plus globalement, la réussite de la plupart des athlètes des Caraïbes s'explique par le fait qu'ils étudient dans des universités américaines offrant des meilleures conditions d'entraînement que dans leur pays d'origine.
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Depuis le milieu des années 1990, certains athlètes, en majorité africains, ont fait le choix de l'expatriation et du changement de nationalité. Ainsi en 1995, le coureur de 800 m Wilson Kipketer fait figure de précurseur en optant pour la nationalité danoise. Interdit par le CIO de concourir aux Jeux olympiques d'été de 1996, l’ex-Kényan est suivi par la suite par plusieurs de ses compatriotes. En 2003, Stephen Cherono rejoint le Qatar et se fait appeler désormais Saif Saaeed Shaheen[29]. Autre exemple en date, le médaillé olympique Bernard Lagat choisit en 2005 de poursuivre sa carrière avec la nationalité américaine. Cette fuite de talents, justifiée par les athlètes par un manque de reconnaissance de leurs pays d’origine, est surtout le moyen de conclure des contrats rémunérateurs avec des fédérations ou des sponsors[30]. Actuellement, des États du Golfe, tel le Qatar ou Bahreïn, ou encore la Turquie[31],[32], offrent des conditions financières confortables à leurs nouveaux ressortissants, et promettent aux jeunes athlètes de financer leur éducation et d’assurer leur reconversion[33].
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Le terme « athlétisme » recouvre un ensemble d’activités variées regroupées en deux grandes catégories : l’athlétisme de stade ou en salle comprenant les courses, les sauts, les lancers et les épreuves combinées, et les épreuves hors stade comprenant notamment la marche athlétique, le marathon et le cross-country.
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D’autres épreuves peuvent être disputées lors de meetings. Elles font l’objet d’un record du monde mais ne figurent pas au programme des Championnats. Il s'agit notamment du 1 000 m, du Mile, du 2 000 m, de l'Heure, ou des relais 4 x 200 m, 4 x 800 m et 4 x 1 500 m.
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De toutes les activités athlétiques, les courses de vitesse ou sprints sont les plus pratiquées, et ce dès les origines olympiques. Elles consistent à parcourir un espace court (jusque 400 m) dans le plus petit laps de temps.
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Le 100 m est la course la plus courte dans le calendrier de plein air. Elle est aussi l'une des plus anciennes puisqu'on retrouve trace du sprint dès le XVe siècle av. J.-C., si l'on se fie à Homère et aux poètes grecs. La distance originale initiée par les Britanniques fut le 110 yards (100,58 m) puis le 100 yards (91,44 m) avant que le mètre ne devienne la norme officielle[36]. Au début du siècle, le journaliste George Prade définit le 100 m comme « L'aristocratie en mouvement »[37]. Selon lui, peu d'entraînement est nécessaire pour obtenir des résultats appréciables, la vitesse étant innée chez l'athlète. Au fil des années, le 100 m a supplanté le marathon et est devenu l'épreuve-reine de l'athlétisme, du fait du nombre accru de concurrents et de l'intérêt qu'elle suscite auprès des spectateurs.
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Le 200 m actuel s'apparente à la longueur du stade de la Grèce antique[38] (stadion signifie littéralement longueur du stade). Il découle du découpage du mile anglais et est disputé à l'origine sur 220 yards. Longtemps exécuté en ligne droite, le 200 m avec un virage sur une piste de 400 m est officiellement reconnu en 1958[39]. Les spécialistes de cette épreuve doivent combiner la vitesse de base d'un sprinter de 100 m, mais posséder également une capacité d'accélération estimée à 130-140 m.
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Le 400 m a pour origine le double stade ou diaulique (384 m), épreuve exécutée dans l'Antiquité. Remise au goût du jour au Royaume-Uni sous la forme du quart de mile (402 m ou 440 yards), cette épreuve est considérée comme un sprint d'endurance dans la mesure où elle requiert, en plus de la puissance physique, une capacité de résistance à la fatigue et à la douleur, ainsi qu'une gestion optimale de la fréquence de course. Les athlètes courant le 400 m sont pendant longtemps divisés en deux catégories, les sprinteurs purs issus du 200 m et les sprinteurs plus endurants issus du 800 m. Aujourd'hui, la grande majorité des spécialistes du tour de piste ont un morphotype proche des athlètes courant sur courte distance[réf. nécessaire].
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Les courses de demi-fond sont ainsi nommées car elles se disputent sur des distances intermédiaires comprises entre le sprint et le fond (de 800 à 3 000 mètres). Parmi toutes les épreuves reconnues par l'IAAF, seules le 800 m et le 1 500 m figurent au programme des Jeux olympiques ou des championnats du monde. Le 800 m a d'abord été le 880 yards ou le demi-mile (804,67 m)[40]. Elle est l'épreuve charnière entre la vitesse prolongée du sprint et la résistance des épreuves d'endurance. Les athlètes effectuent tout d'abord le premier virage dans leur propre couloir à l'image du 400 m, avant de se rabattre vers la corde après environ 120 m de course. Les concurrents doivent alors faire preuve, en plus de leur capacité physique, d'un sens tactique fait de placements, d'anticipation et d'adresse.
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Le 1 500 m, création purement continentale, est né vers 1890 en France. Elle requiert de la part des concurrents une certaine endurance, un sens tactique de la course ainsi qu'une capacité d'accélération et de résistance dans le dernier tour. Le mile britannique (1 609,32 m) est proche du 1 500 m et est à ce jour la seule discipline reconnue par l'IAAF définie par une longueur non métrique. Les autres courses de demi-fond sont le 1 000 m, le 2 000 m et le 3 000 m
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Les courses de fond sont des épreuves dont la distance est supérieure à 3 000 mètres. D'invention britannique, le 5 000 m est une adaptation du 3 miles (4 828 m) et le 10 000 m du 6 miles (9 656 m)[41]. Les premières expériences de l'exercice de l'endurance remontent à 1740 à Londres lorsqu'un athlète parcourut la distance de 17,300 km en une heure. Ces épreuves se déroulent en intégralité sur la piste du stade d'athlétisme. La résistance à la fatigue et à la douleur, associées à une capacité d'accélération finale sont les qualités nécessaires aux fondeurs.
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Le marathon ne figure pas au programme des Jeux olympiques antiques mais tire sa légende des différents récits de la mythologie grecque, comme celui du soldat Phidippidès qui accomplit d'une traite à la course, la distance qui séparait le champ d'une bataille de la cité d'Athènes où il dut apporter la nouvelle de la victoire. En 1895, le Français Michel Bréal convainc son ami Pierre de Coubertin de s'emparer de ce mythe et de l'adapter aux Jeux olympiques modernes. C'est ainsi que pour les premiers Jeux de 1896, vingt-quatre concurrents sont réunis à Marathon. Le berger grec Spyrídon Loúis devient le premier vainqueur de cette nouvelle épreuve. Aux Jeux de Londres en 1908, la famille royale britannique désire que la course démarre du château de Windsor pour se terminer face à la loge royale du stade olympique. Le trajet, mesuré précisément à 42,195 km, devient par la suite la distance officielle du marathon. Cette épreuve d'endurance est disputée sur route dure, principalement dans les rues et sur un parcours plat.
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Des compétitions se déroulent sur des distances intermédiaires telles le 10 km ou le semi-marathon. L'ultrafond désigne la course à pied de grand fond, c'est-à-dire toutes les distances supérieures au marathon soit 42,195 km, il s'applique aux sorties en solitaire et aux courses (ou « raids ») suivantes : 6 heures, 12 heures, 24 heures, 6 jours, ultra-trail, trail, raids par étapes, 100 km, 100 miles, courses sur routes par étapes.
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Le cross-country, épreuve non olympique, est une course de fond disputée en pleine nature sur des terrains variés. La distance va de 3 à 15 km selon les catégories d'âge et de sexe. La première course du genre se déroule à Ville-d'Avray en 1898 entre les équipes de France et d’Angleterre. Autres disciplines, les courses nature ont lieu en sous-bois, en montagne, dans le désert ou dans tout autre environnement naturel.
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Les courses avec obstacles, contrairement à la plupart des disciplines athlétiques, ne prennent pas racine dans le sport antique. Elles sont en fait une invention moderne due une nouvelle fois aux Britanniques et sont inspirées des steeples-chases hippiques. Le récit des premières épreuves officielles ancêtres du 110 m haies font état de courses de 120 yards (109,72 m) avec dix obstacles de 3 pieds 6 pouces (1,06 m) soit la hauteur encore utilisée de nos jours. Le 110 m haies, tout comme le 100 m haies, son équivalent féminin, est une épreuve de sprint consistant à franchir dix haies hautes distancées entre elles de 9,14 m pour les hommes et de 8,50 m pour les femmes[42].
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Le 400 m haies, discipline relativement récente, est présentée à Oxford vers 1860 sous la forme d'un 440 yards. Elle se développe ensuite en France alors que Britanniques et Américains la dédaignent durant plusieurs années. Le 400 m haies est l'une des épreuves les plus techniques de l'athlétisme car elle requiert des capacités physiques de sprinteur ainsi qu'une attention soutenue à la fréquence de course, et en particulier du nombre de foulées exécutées entre les dix obstacles.
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Le 3 000 m steeple allie l'endurance au franchissement de haies. Il fut d'ailleurs conçu, par le biais d'un pari entre étudiants, en référence au sport hippique britannique très en vogue à la fin du XIXe siècle[43]. Les athlètes doivent parcourir sur la piste la distance de 3 000 m et franchir par ailleurs différents obstacles, les haies et la rivière. Depuis peu, le 3 000 m steeple est ouvert aux femmes et a figuré pour la première fois au programme olympique en 2008.
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Les courses de relais ont pour origine les sociétés antiques où des coursiers rapides et endurants se transmettent des messages de ville en ville[44]. Mais c'est aux États-Unis que la discipline prend racine dans le cadre d'une course de charité organisée par les pompiers de New York[45]. Les relais 4 × 100 m et 4 × 400 m sont composés de quatre athlètes par équipe. Le but est de parcourir la distance le plus rapidement possible tout en assurant la transmission d'un bâton cylindrique nommé témoin. Les spécialistes de ces épreuves doivent combiner la capacité physique du sprinter avec le sens de l'anticipation et de la coordination pour la transmission du témoin. Les deux courses de relais sous leur forme actuelle ont fait leur première apparition olympique en 1912. L'ekiden est une forme de marathon en relais de six coureurs développé dans les années 1980, au début au Japon.
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Le saut à la perche remonte aux sociétés antiques grecques, mais s'est développé à la fin du XVIIIe siècle en Allemagne au cours de compétitions de gymnastique. Vers 1850, des membres du Cricket Club d'Ulverston au Royaume-Uni décident de mettre en place l'épreuve du « running pole leaping », littéralement bond à la perche avec élan. Le saut à la perche consiste, après une course d'élan d'une trentaine de mètres, à franchir à l'aide d'une perche une barre transversale sans la faire tomber[46]. Au fil des siècles, la technique de saut et le matériel ont été améliorés. Les perches en bambou utilisées aux Jeux de 1900 sont remplacées par des perches en fibre de verre en 1956, puis en fibre de carbone aujourd'hui. L'épreuve fut au programme des premiers Jeux olympiques en 1896 et n'est disputée par les femmes qu'à partir des Jeux de Sydney en 2000.
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Le saut en longueur existe dans toutes les compétitions sportives depuis l'Antiquité. On retrouve trace de cette épreuve dans les Tailteann Games celtiques au IXe siècle av. J.-C. Les Grecs l'ont codifié par la suite et l'ont fait figurer au programme des Jeux antiques. La discipline s'est ensuite développée dans les pays anglo-saxons dans le milieu du XIXe siècle. Le saut en longueur consiste à effectuer un bond à partir d'une planche d'appel après avoir effectué quelques pas d'élan[47].
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Le triple saut est une variante du saut en longueur. Née également en sol irlandais, l'épreuve s'est ensuite démocratisée en Amérique. Comme son nom l'indique, le triple saut consiste à effectuer une série de trois bonds après élan : un premier à cloche-pied, le pied d'appel étant également le pied de réception, puis un second saut toujours du même pied avant de terminer à la manière de la longueur[48].
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Le saut en hauteur possède des origines celtes mais également germaniques puisque, dès 1470, des concours de hauteur sont retranscrits dans les annales de la ville d'Augsbourg. Il fut disputé pour la première fois en 1840 et réglementé en 1865. La règle consiste à franchir une barre horizontale la plus haute possible sans la faire tomber après avoir pris élan. La prise d'appel se fait sur un pied[49]. La technique de saut a beaucoup évolué au cours du XXe siècle. Le « ciseau » et le « rouleau » furent longtemps utilisés par les athlètes jusqu'à l'arrivée en 1968 du Fosbury flop utilisé aujourd'hui par tous les sauteurs.
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Le principe même du lancer s'inspire du geste ancestral du chasseur.
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Le lancer du poids a pour origine la mythologie grecque où des lancers de pierre sont décrits par Homère. Il prend ensuite son essor au XVIIe siècle où des compétitions se déroulent au sein de l'artillerie britannique. La première épreuve officielle est disputée aux États-Unis en 1876. Le poids de l'engin est fixé à 16 livres (7,257 kg) en référence au boulet de canon, et la technique de lancer évolue entre la position figée et la prise d'élan. Le principe est de projeter le boulet le plus loin possible à partir d'un cercle comportant un butoir situé dans l'aire de lancer jusqu'à la zone de chute[50].
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Le lancer du disque est l'épreuve athlétique la mieux décrite par les Grecs. Les techniques de lancer et les différents disques sont expliqués dans l’Iliade. Le « solos » était un disque percé d'un trou à travers lequel on passait une corde, alors que le « diskos » était plat, en pierre ou en bronze. La discipline se développe aux États-Unis vers la fin du XIXe siècle. En 1907, le poids du disque masculin est définitivement fixé à 2 kg et le diamètre à 22 cm[51].
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On retrouve trace du lancer du marteau dans d'anciennes légendes celtes datant de 829 av. J.-C., ainsi qu'au cours du Moyen Âge où de véritables marteaux de forgerons remplacent les engins rustiques de l'Antiquité. Tout comme les autres disciplines de lancer, le marteau a évolué au cours des siècles dans sa forme et dans son poids[52]. Aujourd'hui, pour les hommes, le boulet en acier pèse 7,257 kg (soit 16 livres) et est fixé à une corde en acier reliée à une poignée. Autorisées à concourir seulement depuis 1995, les femmes disposent quant à elles d'un marteau de 4 kg.
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Le javelot[53], instrument de chasse utilisé par les plus anciennes civilisations mais aussi arme employée par de nombreuses armées de l'Antiquité, est à l'origine de la discipline du lancer de javelot. Hercule est réputé avoir été l'un des premiers lanceurs de javelot, épreuve figurant au programme des Jeux olympiques antiques. Vers 1780, les Scandinaves adoptent et développent la discipline, le javelot devenant même un symbole d'indépendance nationale pour les Finlandais. Les performances n'ont cessé de croître au fil des siècles, à tel point que l'engin fut à plusieurs reprises redessiné dans les années 1980 afin de contrôler la sécurité et de réduire le temps de vol. Malgré ces mesures, des incidents surviennent encore aujourd'hui. En 2007, les athlètes Roman Šebrle et Salim Sdiri furent atteints accidentellement par un javelot lors de réunions[54].
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Les épreuves combinées requièrent toutes les qualités nécessaires à la pratique de l'athlétisme. Dès la Grèce antique, des compétitions multidisciplinaires furent disputées afin de récompenser l'homme le plus complet.
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Le décathlon prend naissance au cours du XIXe siècle dans différents pays européens avant que les Irlandais n'exportent cette idée aux États-Unis. Un championnat toutes épreuves (« all around championship »), composé de dix tests athlétiques successifs, est alors expérimenté. Avery Brundage, futur président du comité international olympique, remporta à trois reprises le concours national américain. Disputé sur deux jours, le décathlon[55] est constitué de quatre courses (100 m, 400 m, 110 m haies et 1 500 m), de trois sauts (longueur, hauteur et perche) ainsi que de trois lancers (poids, disque et javelot). Chaque performance est convertie en points selon un barème et la somme de ces points détermine le classement.
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Les premières épreuves combinées féminines eurent lieu pour la première fois en 1928 sous la forme d'un pentathlon. Deux épreuves supplémentaires furent rajoutées au début des années 1980, donnant naissance à l'heptathlon. Ce dernier se compose de trois courses (100 m haies, 200 m et 800 m), de deux sauts (longueur et hauteur) et de deux lancers (poids et javelot)[56].
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La marche athlétique est une invention d'origine britannique datant du XIXe siècle. Entre 1775 et 1800, des marches de six jours sont organisées, suscitant un véritable engouement populaire. Le premier championnat de marche de vitesse a lieu en 1866 sur 7 miles, et 1908 marque l'entrée de cette discipline au programme des Jeux olympiques (sur 3 500 m)[57]. La marche athlétique est une discipline sportive dans laquelle les engagés doivent marcher sans jamais courir, c'est-à-dire qu'un pied au moins doit être en permanence en contact avec le sol (à l'œil nu) tandis que la jambe de soutien doit être droite (pas pliée au genou) depuis le moment où le pied touche le sol jusqu'à ce qu'elle passe à la verticale du buste.
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Les distances en marche athlétique de vitesse sont fixées aujourd'hui à 20 km et 50 km[58].
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Il existe aussi des épreuves de marche athlétique de fond, dont la plus connue est le Paris-Colmar à la marche (500 km), ainsi que des épreuves sélectives de marche de fond (150 à 200 km).
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Le stade d'athlétisme doit répondre à certaines normes pour officialiser les compétitions et les performances qui s’y déroulent. Toutes les installations sont réglementées par l’IAAF (dimensions, déclivité et disposition). Les compétitions d’athlétisme en plein air se déroulent dans des stades constitués d’une piste ovale de 400 mètres de long. Cette distance a évolué au cours des années. Aux Jeux de 1896, la piste mesurait 333,33 m, pour passer à 500 m lors des Jeux de 1900 à Paris, et à 536,45 m (un tiers de mile) à Saint-Louis en 1904. En 1912, la distance fut portée à 383 m, puis à nouveau 500 m aux Jeux olympiques d'été de 1924.
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La piste d'athlétisme est formée de deux lignes droites parallèles et deux virages identiques, et doit comporter de 6 à 8 couloirs de 1,22 m de large, et un fossé adaptable à la course du 3 000 m steeple (la rivière)[59]. En salle, la longueur de la piste est de 200 m et les virages peuvent être relevés de 18 degrés au maximum. Le nombre de couloirs doit être compris entre 4 et 6. Une piste en ligne droite indépendante, située au centre de la salle, est requise. La texture de la piste d'athlétisme a évolué au fil des années. Tout d'abord disputées sur terre, puis sur herbe au début du siècle, les courses d'athlétisme se déroulent ensuite sur une piste en cendrée, forme de terre battue. Les années 1960 sont marquées par l'avènement des surfaces synthétiques. En 1967, la firme 3M innove en créant les premières pistes en polyuréthane. Le tartan fait son apparition pour la première fois lors des Jeux olympiques d'été de 1968 à Mexico[60]. La couleur rouge de la piste est alors choisie en raison de sa résistance aux rayons ultra-violets du soleil.
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Les aires de lancers sont composées d'une surface d'élan délimitée par un cercle fait d'une bande de fer dont le diamètre varie selon la discipline (2,135 m pour le poids et le marteau et 2,50 m pour le disque) et dont le revêtement peut être en béton ou en asphalte[59]. Le lancer du javelot est effectué sur une piste d'élan synthétique similaire à la piste. Sa longueur minimale est de 36 m et sa largeur de 4 m. Chaque athlète ne doit pas mordre la ligne ou le cercle de lancer sous peine de voir son jet invalidé par les juges. Les secteurs de chute sont généralement en herbe afin que l'engin puisse laisser une empreinte au sol pour mesurer la distance. Il est délimité par des lignes blanches et forme un angle déterminé (29° pour le javelot et 34°9 pour les autres engins). Les aires de sauts sont composées en matériau synthétique. La longueur et le triple saut disposent d'une piste d'élan de 40 m de long et de 1,22 m de large, et se terminent par une fosse de réception (de 9 m de long sur 2,75 m de large) remplie de sable fin. Des planches d'appels sont fixées au sol et sont recouvertes de plasticine afin de vérifier si un athlète n'a pas mordu son saut. L'aire du saut en hauteur mesure 20 × 20 m afin de pouvoir installer le sautoir. Enfin, les perchistes disposent d'un couloir d'élan de 40 m de long et de 1,22 m de large conclu par un bac d'appel.
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Une compétition d'athlétisme nécessite, par son nombre élevé d'épreuves, un matériel important[59]. Pour les courses (du 60 m au 400 m), la présence de starting blocks, si possible reliés avec un système de contrôle des faux-départs, est obligatoire. Ils permettent une meilleure impulsion et des départs sans dérapage. Par ailleurs, des plots de départ doivent indiquer les couloirs attribués aux athlètes. Afin d'homologuer les performances, l'IAAF impose la présence d'un anémomètre afin de mesurer et d’enregistrer la vitesse du vent[62], ainsi qu'un système de chronométrage entièrement automatique au centième de seconde.
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Des matelas de réception, ainsi que des poteaux avec supports, sont requis pour les sauts en hauteur et à la perche. Les barres peuvent être en bois, en métal ou en fibre de verre. Des taquets fixés à des montants mobiles doivent être prévus a la perche. Les divers engins de lancer – poids, disques, marteaux et javelots – doivent respecter scrupuleusement les poids et dimensions conformes aux diverses catégories d’âge et de sexe[63]. Le témoin utilisé lors des courses de relais ne doit pas excéder 50 g et 30 cm. Des panneaux d'affichage doivent être utilisés pour renseigner les athlètes et les spectateurs des performances enregistrées.
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La tenue typique d'un athlète est constituée d'un maillot, d'un short et de chaussures de courses. Celles utilisées par un sprinteur ne possèdent ni talon ni voûte plantaire, et comptent 11 crampons ne devant pas dépasser 9 mm de longueur[64].
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Une compétition d’athlétisme est composée de divers officiels chargés de garantir le bon déroulement des épreuves et la validité des performances, en veillant sur l'application constante des règlements internationaux.
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Pour les compétitions le ou les juge-arbitre(s) devront veiller à ce que les règles des compétitions soient observées. Le starter est chargé d’assurer au mieux le départ des courses, notamment en matière de tenue des athlètes, de placement, ou de positionnement dans les starting-blocks[65]. Il veille également à d’éventuels faux-départs et disqualifie le responsable. Les commissaires de course doivent signaler au juge-arbitre toute entrave au règlement lors du déroulement des courses, notamment en cas d’empiétement du couloir de gauche en virage, de mauvais franchissements d’obstacles, de bousculades ou encore de mauvais passage de témoin lors des relais[59]. Les athlètes sont classés dans l'ordre dans lequel une partie de leur corps (torse, à l'exclusion de tête, cou, bras, jambe, main ou pied) franchit le bord intérieur de la ligne.
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Le jury de course est secondé par des chronométreurs officiels qui doivent disposer obligatoirement d’un outil de mesure automatique au centième de seconde ainsi que d’un anémomètre.
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Les concours de saut et de lancer sont également encadrés par le juge-arbitre. Il est secondé par au moins cinq juges-officiels chargés de vérifier la bonne exécution et la validité de l'essai, ainsi que de mesurer au centimètre près la performance de l'athlète. Un essai est validé lorsque le juge lève un drapeau blanc, invalidé s'il lève un drapeau rouge. À la fin des épreuves, le juge-arbitre doit établir un classement définitif et accompagner les lauréats au podium.
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L'IAAF a édicté des règles de compétition strictes et rigoureuses afin de garantir l'équité des concurrents lors des épreuves. Lors d'une compétition officielle, l'athlète doit être préalablement inscrit et pointer au secrétariat pour recevoir son dossard. Il dispose d'un terrain d'échauffement réservé à cet effet et doit se présenter à la chambre d’appel à un horaire déterminé. Il doit ensuite se diriger vers le lieu des épreuves accompagné des autres concurrents. Les athlètes doivent porter des tenues règlementaires reconnues par leur Fédération. Ces tenues doivent de plus être non offensantes et ne pas gêner la vision des juges. Un athlète a la possibilité de participer pieds nus, ou porter des chaussures à un ou aux deux pieds[64].
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Lors des courses de sprint, les athlètes courent dans le couloir qui leur est affecté, d’un bout à l’autre de l’épreuve et partent obligatoirement des starting-blocks où un juge (starter) donne les commandements de départ suivants : « à vos marques », puis « prêts ? » avant de déclencher le coup de pistolet, lorsque les coureurs sont en position immobile[59]. Les concurrents ne doivent pas changer de couloir ni empiéter sur la ligne intérieure, surtout en virage.
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À partir du 800 m, les athlètes partent en position debout, sans le deuxième commandement. Pendant la course, ils ne doivent ni se gêner, ni se bousculer. Pour les relais, les athlètes doivent respecter les zones de transmission marquées sur la piste et acheminer le témoin jusqu'à la ligne d'arrivée. Pour les épreuves d’obstacles, les coureurs doivent passer au-dessus de la haie et ne pas la renverser délibérément.
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Lors des sauts en hauteur et à la perche, les montées de barre doivent être fixées à l’avance, et l'ordre de passage des concurrents nécessite un tirage au sort. Chaque concurrent dispose d'un temps imparti et de trois tentatives par hauteur de barre pour la franchir. Le classement est effectué en retenant la dernière hauteur franchie. À la longueur et au triple saut, tous les athlètes disposent également de trois essais, puis les huit meilleurs sauteurs ont droit à trois tentatives supplémentaires. Le saut est validé par les juges si le sauteur ne « mord » pas la ligne d’appel au cours de sa tentative et sort de la fosse de réception en avant de la marque laissée dans le sable.
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Dans les compétitions internationales, un athlète est un représentant d'une fédération. Dans le cas de changement de nationalité ou de double nationalité, il ne pourra représenter son nouveau pays pendant au moins trois ans à compter de la date à laquelle il a représenté pour la dernière fois la première fédération[66]. Un athlète peut être soumis à un contrôle antidopage dès la fin d'une épreuve. Dans le cas d'un relais, tous les membres doivent se soumettre au contrôle. Les échantillons sont ensuite envoyés à un laboratoire accrédité de l’AMA. L'homologation d'une performance et d'un record est soumise à la présence des résultats des analyses de ces échantillons dans le dossier. Plus tard, si un athlète reconnaît avoir eu recours à des substances interdites durant la période où avait été établi le record, celui-ci est retiré des tablettes. Le compétiteur dispose d'un droit d'appel. Il doit être déposé par un représentant de l'athlète ou l'athlète lui-même.
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En 1912, immédiatement après les Jeux de Stockholm, l'Association internationale des fédérations d'athlétisme voit le jour ; elle rassemble alors 17 membres de la Fédération internationale d'athlétisme[67]. L'IAAF a procédé à la codification de l'athlétisme à l'échelle mondiale, en fixant des règles très strictes garantissant la régularité des épreuves. Elle veille aussi à la validation des records mondiaux, ainsi qu'à l’organisation des compétitions internationales[68]. En 2015, le Britannique Sebastian Coe est le président de cette institution[69] dont le siège est situé à Monaco.
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L'IAAF est subdivisée en six régions continentales (Afrique, Asie, Europe, Océanie, Amérique centrale et du Nord, Amérique du Sud) régies elles-mêmes par leur propre institution. L'Association européenne d'athlétisme est créée en 1970[70], et comprend aujourd'hui 50 membres.
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Au total, 214[71] fédérations nationales membres sont affiliées à l'IAAF, soit plus qu'il n'existe de pays dans le monde, certaines dépendances politiques des Antilles et d'Océanie y sont notamment représentées. En France, la FFA voit le jour en 1920[72]. Elle est notamment chargée de gérer la formation sportive à travers les différents clubs, d'organiser les compétitions et d'établir les règles techniques nationales. Sous sa tutelle, les différents Comités départementaux et Ligues régionales encadrent les milliers de clubs d'athlétisme en France.
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De nombreux pays se sont dotés d'une structure professionnelle. En France, la Ligue nationale d'athlétisme a vu le jour le 28 janvier 2007[73]. Elle regroupe une vingtaine d'athlètes français sous contrat qui perçoivent un salaire et une aide à la formation en contrepartie de leur participation à certains meetings[74]. C'est la première fois en France qu'un sport individuel s'organise en ligue professionnelle.
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Ces compétitions internationales se déroulent selon un calendrier quadriennal. Elles se composent des Jeux olympiques, des championnats du monde et des championnats continentaux, et sont organisées par l'IAAF, le CIO ou la fédération continentale (par exemple la Fédération européenne d'athlétisme). Seuls trois athlètes par nation sont autorisés à concourir dans chaque discipline. Afin de sélectionner les meilleurs athlètes, un grand nombre de pays ont mis en place le système des minima établi selon un barème de performances.
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La principale compétition d'athlétisme se déroule tous les quatre ans lors des Jeux olympiques d'été. L’athlétisme se confond avec celle des Jeux olympiques. Il fut en effet présent dès 1896 lors de la renaissance des olympiades à l'initiative du baron Pierre de Coubertin. Il fait par ailleurs partie des cinq sports ayant toujours figuré au programme olympique[75], et est celui qui comprend le plus grand nombre d'épreuves. De douze titres décernés lors des premiers jeux rénovés, le total des épreuves programmées pour les Jeux de Londres en 2012[76] s'élève à 47. Les femmes ont été autorisées à concourir pour la première fois lors des Jeux de 1928, et cela contre la volonté de Coubertin[77]. Les compétitions se déroulent dans le stade olympique, lieu des cérémonies d'ouverture et de clôture. Elles focalisent, durant le déroulement des jeux, l'attention des spectateurs et des médias. L'athlétisme est considéré comme le « sport roi » des Jeux olympiques.
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Longtemps dépourvu de rendez-vous mondiaux puisque les Jeux olympiques tenaient lieu de compétition suprême, l'athlétisme consacra sa grande mue par la tenue de ses premiers championnats du monde à Helsinki en juillet 1983, sur une idée de son président de l'époque Primo Nebiolo. Ce rendez-vous mondial désigne un champion du monde pour chaque discipline. Depuis 1991 la compétition est devenue bisannuelle, encadrant l'année olympique. La quinzième édition est organisée en 2015 à Pékin. En marge de cet événement, le cross-country bénéficie de ses propres championnats du monde disputés chaque année durant l'hiver (tous les deux ans depuis 2011). L'épreuve, sous la forme d'un cross long et d'un cross court, récompense les meilleurs athlètes individuels ainsi que la meilleure équipe. Les championnats du monde d'athlétisme en salle ont lieu également tous les deux ans, en alternance avec la compétition disputée en plein air. Une première édition s'est tenue en 1985 à Paris sous le nom de Jeux mondiaux indoor, mais l'appellation officielle de championnats du monde en salle est donnée pour la première fois en 1987 à Indianapolis.
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Les fédérations continentales organisent leurs propres championnats visant à récompenser leurs meilleurs athlètes. Des championnats d'Europe sont ainsi organisés tous les quatre ans[78] par l'Association européenne d'athlétisme, au milieu d'un cycle olympique. La première édition eu lieu en 1934 à Turin et la dernière en date s'est tenue en 2018 à Berlin, la compétition ayant adopté un cycle bisannuel à partir de 2012, en alternance avec les championnats du monde[79]. Depuis 1966, des championnats d'Europe en salle sont disputés tous les deux ans. Les autres fédérations organisent également leur propre compétition en plein air, à l'image des championnats d'Afrique ou des championnats d'Asie. Les championnats du monde et/ou d’Europe de cross, de marche, de semi-marathon et de marathon font l’objet de classements par équipes.
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Outre les Jeux olympiques, les championnats du monde, les championnats d’Europe et les championnats nationaux, l’athlétisme se décline également sous la forme de rencontres internationales appelées meetings. Elles s'appuient sur des partenaires publics ou des sponsors privés, et fonctionnent sur un programme réduit de quelques épreuves. Les athlètes participants sont invités par les organisateurs. Les meetings[59] sont organisés au niveau international, national et régional, et utilisent le système des primes d'engagement et des primes de performances. De très nombreux meetings d’athlétisme existent et sont classés par label en fonction de l'importance et du prestige de la compétition[80].
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Le circuit de la Golden League, intégré dans le Tour mondial d'athlétisme (World Athletics Tour) de 1998 à 2009 regroupe les « meilleurs » athlètes de l'année et bénéficie d'une importante couverture médiatique (retransmission télévisée) et de dotations importantes. En 2008, l'épreuve était composée de 6 meetings européens : Oslo, Rome, Paris, Zurich, Bruxelles et Berlin, la finale de la saison ayant lieu à Monaco. Les athlètes parvenant à remporter une même épreuve lors de tous ces meetings se partagent un « jackpot » d'un million de dollars en lingots d'or[81]. Les six épreuves féminines et six épreuves masculines sont choisies par l'IAAF.
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Les autres meetings, moins prestigieux que la Golden League, sont ensuite classés (par ordre décroissant) par l'IAAF en Super grand prix, puis en Grand prix. Ils doivent répondre à plusieurs critères : la qualité des infrastructures, la logistique, une dotation minimale, et une présence obligatoire d'athlètes en fonction de leur classement. Les autres meetings ne permettent pas aux athlètes de marquer des points au classement IAAF.
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La Finale mondiale[82] regroupant les meilleurs athlètes de l'année est disputée en fin d'année jusqu'en 2009.
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À partir de 2010, pour renforcer la popularité de l'athlétisme hors de l'Europe, la Golden League disparaît au profit de la Ligue de diamant qui regroupe 14 meetings en Europe, Moyen-Orient, Asie et aux États-Unis. Contrairement à la Golden League, à chaque épreuve (16 épreuves masculines et 16 épreuves féminines) sont attribués des points en fonction de la place obtenue. À la fin des 14 meetings, le premier de chaque catégorie remporte un diamant de 4 carats.
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Les catégories Super Grand Prix et Grand Prix ont également disparu et été remplacées par une catégorie unique : l'IAAF World Challenge qui regroupe 13 meetings sur tous les continents en 2016[83]. Ces meetings sont moins prestigieux que ceux de la ligue de diamant.
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Chaque pays organise ses propres championnats pour déterminer les meilleurs athlètes par discipline. Les championnats de France d'athlétisme sont organisés tous les ans par la Fédération française d'athlétisme. Ils rassemblent des athlètes par clubs et se déclinent par catégories d'âge (cadets, juniors, espoirs et élite). Des championnats interclubs sont également disputés au niveau départemental et régional, avec des qualifications aboutissant au plus haut niveau.
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Les championnats nationaux peuvent également servir d'épreuve qualificative à une future compétition internationale. Aux États-Unis, les « U.S. trials » voient s'affronter les meilleurs athlètes américains. En sprint, le système de sélection s'avère souvent impitoyable puisque certaines finales sont de même niveau que les finales mondiales.
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D'autres compétitions par équipes sont organisées, elles portent souvent le nom de « Coupe ». On peut citer notamment la Coupe du Monde des nations qui regroupe des équipes de continents, la Coupe du monde de marathon ou la Coupe du monde de marche. Au niveau continental, la Coupe d'Europe d'athlétisme est une épreuve par équipes regroupant les huit meilleures équipes du continent depuis 1965. Disputée sur deux journées, elle récompense à l'issue d'un classement final les meilleures nations masculines et féminines européennes, et permet de refléter la réelle valeur athlétique d'un pays. La coupe d'Europe est disputée tous les ans depuis 1993[86], et est régie par l'EAA.
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Les « matchs internationaux » sont des rencontres opposant des équipes nationales sur un programme pratiquement complet. Ces épreuves constituaient les compétitions majeures dans la période allant de l'après-guerre à la première édition des Championnats du monde, surtout lors des années non olympiques. Les rencontres entre les équipes des États-Unis et d'URSS étaient souvent considérées comme un événement majeur de la saison d'athlétisme. La France essaye de redonner un peu de gloire à ce type de compétition par l'intermédiaire du DécaNation. Autres compétitions internationales, les Jeux du Commonwealth, les Jeux Méditerranéens, ou les Jeux de la Francophonie, sont souvent issues d'organisations historiques ou politiques. Les Universiades, les Goodwill Games (tombés aujourd'hui en désuétude) sont des compétitions multisports organisées sur le modèle des Jeux olympiques[87].
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En 2000, le livre édité par le quotidien sportif français L'Équipe, 100 champions pour un siècle de sport[88], établissait un classement des 100 sportifs du siècle, parmi lesquels l'athlétisme était le sport le plus représenté. Par ailleurs, en 1999, l'IAAF désigna les champions d'athlétisme du XXe siècle[89]. Chez les hommes, l'Américain Carl Lewis devança son compatriote Jesse Owens alors que la Néerlandaise Fanny Blankers-Koen fut récompensée chez les femmes.
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Chez les sprinteurs, l'Américain Carl Lewis est sans conteste l'athlète ayant marqué le plus la discipline par l'ampleur de son palmarès. Fort de ses neuf titres olympiques (dont quatre au saut en longueur) et de ses huit titres de champions du monde, il a réussi à asseoir sa domination pendant près de deux décennies, il codétient avec Usain Bolt, la performance d'avoir réussi pendant deux olympiques de suite à garder son titre dans trois disciples différentes : le 100 m, 200 m et le 4 × 100 m[90]. Jesse Owens s'assure une place dans l'histoire du sport en obtenant quatre titres olympiques aux Jeux de 1936[91]. Parmi les autres sprinters de renom, on peut citer Ray Ewry, Alvin Kraenzlein, Jim Hines, Tommie Smith, Valeriy Borzov, Pietro Mennea, et plus récemment Butch Reynolds, Frank Fredericks, Donovan Bailey, Maurice Greene et Michael Johnson.
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Les finlandais volants, surnom donné entre autres aux athlètes Paavo Nurmi, Ville Ritola ou Hannes Kolehmainen, règnent sur les courses de fond et de demi-fond dans la première moitié du XXe siècle. Le Tchécoslovaque Emil Zátopek entre dans la légende en s'adjugeant le 5 000 m, le 10 000 m et le marathon lors des Jeux de 1952. Les autres légendes de l'endurance sont entre autres les Éthiopiens Abebe Bikila et Haile Gebrselassie, le Français Alain Mimoun, l'Australien Herb Elliott, les Britanniques Sebastian Coe et Steve Ovett, le Néo-Zélandais Peter Snell, le Kényan Kipchoge Keino, l'autre Finlandais Lasse Virén, les Marocains Saïd Aouita et Hicham El Guerrouj, l’Algérien Noureddine Morceli ou encore l'Américain Mal Whitfield.
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Dans les concours, plusieurs athlètes ont définitivement acquis le statut de « légende » de l'athlétisme. On peut citer notamment les Soviétiques Valeriy Brumel et Viktor Saneevi, ainsi que les Américains Al Oerter, Bob Beamon et Dick Fosbury. Plus récemment, Jonathan Edwards, Lars Riedel, Javier Sotomayor, Mike Powell, Jan Železný et Sergueï Bubka ont dominé chacun leur spécialité. Dans les autres épreuves, on retiendra parmi les grands noms de l'histoire du sport les décathloniens Jim Thorpe et Daley Thompson ainsi que les marcheurs Volodymyr Holubnychyy et Robert Korzeniowski.
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Aujourd'hui, le Britannique Mohamed Farah, succédant à l'Éthiopien Kenenisa Bekele, domine le fond mondial. Les Kényans, comme David Rudisha ou Ezekiel Kemboi, règnent sur le demi-fond. Depuis 2008, le Jamaïcain Usain Bolt réalise des performances exceptionnelles sur le sprint. Aux Jeux olympiques de Pékin, il remporte les épreuves du 100 m, du 200 m et du relais 4 × 100 m en établissant pour chaque épreuve un nouveau record du monde et réédite aux Jeux olympiques de Londres, quatre années plus tard[92]. Aux Jeux olympiques de Rio 2016, Usain Bolt remporte encore une fois les 3 épreuves, augmentant son nombre de la plus prestigieuse médaille de Athlétisme à 9[93]. Cependant, après la disqualification de l'équipe de Jamaïque de 4x100 mètres des jeux de Pékin[94], celui-ci perd officiellement une médaille, mettant son total à 8.
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Du côté des courses "hors-stade", en 2019, Eliud Kipchoge devient le premier homme à passe sous les 2 heures[95] et est considéré par plusieurs comme le plus grand marathonien à jamais avoir foulée le sol[96].
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Depuis sa première apparition aux Jeux olympiques en 1928, l'athlétisme a également forgé au cours des décennies ses légendes féminines. La sprinteuse américaine Betty Robinson devient la première championne olympique sur 100 m[97]. Les courses rapides ont consacré notamment la Néerlandaise Fanny Blankers-Koen[90], seule femme ayant remporté quatre médailles d'or en une seule olympiade, l'Australienne Betty Cuthbert, la Polonaise Irena Szewińska, les Est-Allemandes Marita Koch et Marlies Göhr, la Française Marie-José Pérec, l'Australienne Cathy Freeman et l'ancienne sprinteuse jamaïcaine Merlene Ottey. On peut également citer des athlètes américaines telles Wilma Rudolph, Evelyn Ashford, Valerie Brisco-Hooks, Gwen Torrence, Gail Devers, ou encore Florence Griffith-Joyner dont les performances inégalées font toujours l'objet de soupçons de dopage[98].
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Chez les « fondeuses », les grands noms sont Jarmila Kratochvílová, Tatyana Kazankina, Maria Mutola, Gabriela Szabó, Doina Melinte, Joan Benoit, Ingrid Kristiansen, Hassiba Boulmerka, Svetlana Masterkova, Kelly Holmes et Derartu Tulu, pour ne citer qu'elles. La Britannique Paula Radcliffe collectionna les places d'honneur sur la piste avant de devenir le grand leader du marathon.
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Dans les concours, l'Américaine Jackie Joyner-Kersee domina les épreuves de l'heptathlon et du saut en longueur en décrochant au total trois titres olympiques et quatre titres mondiaux. Sa principale rivale fut l'Allemande Heike Drechsler. Ulrike Meyfarth, Stefka Kostadinova, Inessa Kravets et Trine Hattestad ont également porté leur discipline au plus haut niveau.
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Aujourd'hui, la Croate Blanka Vlašić en saut en hauteur, la sprinteuse américaine Allyson Felix, la perchiste russe Yelena Isinbayeva dominent dans leur spécialité. Par ailleurs, les Éthiopiennes Tirunesh Dibaba et Meseret Defar s'avèrent être les plus grandes spécialistes de fond au niveau mondial.
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L’athlétisme féminin, longtemps tenu à l’écart par la Fédération internationale, a définitivement pris sa place depuis la fin de la guerre 1939-1945[99]. Pourtant, la pratique de ce sport par les femmes remonte elle aussi aux civilisations antiques lorsque des concurrentes s’affrontaient dans des épreuves d’haltères et de lancers dans l’Égypte antique, ou lorsque des scènes de courses furent décrites dans la mythologie grecque. Vers 1350 av. J.-C., Hippodomie, femme de Pélops, crée des jeux exclusivement féminins appelés les Jeux d'Héra. Des compétitions de courses à pied s'organisent ainsi tous les quatre ans. Au XVIe siècle en Allemagne, des épreuves athlétiques féminines ouvertes aux jeunes bergères sont organisées à Markt Groningen. Avec la codification de l’athlétisme, les premiers meetings mettant aux prises des femmes apparaissent dès la fin du XIXe siècle. On enregistre dans les universités américaines des compétitions d’étudiantes, à l'image des jeunes filles du Vassar College de New York en 1895. Les athlètes américaines prennent part à des compétitions nationales (universitaires) à partir de 1903. Le 25 novembre 1903 en France, près de 2 500 ouvrières du textile, participent à la Course des Midinettes, épreuve reliant Paris à Nanterre à la course ou à la marche[100]. Sur un parcours de 12 km, la modiste Jeanne Cheminel s'impose en 1h10[101]. Les Finlandaises sont admises aux championnats nationaux en 1913.
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En l’absence des hommes mobilisés lors de la Première Guerre mondiale, l’émancipation du sport féminin est accélérée. C’est ainsi que des réunions sportives inter-usines ont lieu en France et au Royaume-Uni. La Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF) est fondée le 18 janvier 1918 en s'appuyant notamment sur des clubs sportifs féminins fondés avant la Grande Guerre comme le Fémina Sport (1912) qui pratique déjà l'athlétisme. Alice Milliat[102] devient présidente de la FSFSF. Se heurtant au refus du baron Pierre de Coubertin et du Comité international olympique d’accueillir des athlètes féminines, Milliat décide de créer en 1921 les premiers Jeux mondiaux féminins regroupant cinq nations européennes à Monte-Carlo[103], puis les Jeux féminins à Paris en 1922 et à Göteborg en 1926. En août 1922, lors du congrès de la Fédération sportive féminine internationale (fondée en 1921), on voit l'homologation des 38 premiers records mondiaux féminins d'athlétisme[104]. Le début des années 1920 correspond également aux premières épreuves nationales et internationales féminines dans les autres nations européennes.
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En 1928, l’IAAF admet la réalité de l’athlétisme féminin en décidant d’intégrer quelques épreuves lors des Jeux d’Amsterdam. Dans l'épreuve du 800 m, l'arrivée de certaines concurrentes à bout de forces provoqua la polémique et rendit la distance non féminine jusqu'en 1960[105]. Un journaliste allemand de l'époque affirme alors : « Nous croyons que la femme ne doit pas courir sur des distances aussi grandes [...] presque toutes les concurrentes étaient terrassées. Ce n'était pas beau à voir »[106]. Cette vision de la course fut néanmoins remis en cause par le CIO en 1952[107] qui considéra que ces femmes s'étaient effondrées au sol plus par déception que par réel épuisement. Aux Jeux de Los Angeles de 1984, lors de l'intégration du marathon féminin au programme olympique, l'arrivée de la Suissesse Gabriela Andersen-Schiess provoque la même polémique qu'en 1928. Totalement déshydratée, elle termine les derniers mètres en titubant et en s'effondrant sur la ligne[108], contrastant avec la victoire de Joan Benoit dans un meilleur temps qu'Emil Zátopek à Helsinki en 1952.
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Le contingent d'athlètes féminines ne cesse de croître aux Jeux olympiques et aux Championnats du monde et les différences de programme entre les hommes et les femmes se réduisent au fil des années. La perche et le lancer du marteau ont été introduits à Sydney en 2000. Aux Jeux olympiques de 2008, le 3 000 m steeple féminin a fait son apparition au programme[109].
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La progression des performances athlétiques au cours des siècles découle de l'évolution du matériel mais aussi des évolutions techniques propres à chaque épreuve. À la fin du XVIIIe siècle, un général américain invente le « crouch start », technique consistant à prendre le départ d'une course accroupi. Tom Burke, premier champion olympique du 100 m de l'histoire, utilise cette nouvelle méthode[110]. Aux Jeux de 1900, l'Américain Alvin Kraenzlein innove en réduisant le nombre de foulées entre les haies. Dans les années 1920, des Américains introduisent une nouvelle technique de saut en longueur, le « hitch kick », consistant à effectuer des battements de jambes en l'air durant le saut[111]. Au lancer du poids, l'Américain Parry O'Brien invente la technique de lancer dos à l'aire de réception, et en effectuant une rotation à 180°. Juste après la Seconde Guerre mondiale, des entraîneurs soviétiques développent les différentes techniques de saut en hauteur. Valeriy Brumel est l'un des premiers athlètes à expérimenter la technique du « rouleau ventral » qui remplace aussitôt celle des ciseaux. Quelques années plus tard, la discipline est une nouvelle fois révolutionnée par l'apparition du « fosbury-flop », du nom de l'Américain Dick Fosbury qui remporte le concours de la hauteur des Jeux de Mexico en 1968 avec la technique du « saut dorsal »[90].
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Avec l’apparition du professionnel au début du XXe siècle, les méthodes d’entraînement ne cessent de progresser. Aux États-Unis, la préparation physique des sprinters est mise au point dès les premières compétitions nationales. La technique consiste à courir à l’entraînement à allure de compétition. Au début des années 1920, le fondeur finlandais Paavo Nurmi est l'inventeur d'une méthode d'entraînement diversifiée et rigoureuse basée sur des séances d'endurance et de vitesse chronométrées[112]. Inspiré par l'exemple finlandais, l’entraîneur suédois Gosse Holmer met au point le fartlek, système où l'athlète est libre de pouvoir créer par lui-même un entraînement qui s'adapte à sa propre individualité. Holmer met en place un véritable camp d’entraînement situé en pleine nature suédoise composé d'un parcours sportif en forêt extrêmement sélectif comportant des séries de côtes et d’obstacles (tronc d’arbres, rivière...)[28]. Dans les années 1950, la technique de l’entraînement par intervalles, l'interval training, est mis au point par des médecins en Allemagne[113]. Ce système exigeant bénéficie dès l’après-guerre aux athlètes de l’Europe de l'Est, et notamment au Tchèque Emil Zátopek, coureur multi-médaillé aux Jeux olympiques. La RDA, grâce à une politique de détection précoce, de formation d'entraîneurs de haut-niveau, et de recherches en biomécanique ou en physiologie[28], produit des sprinteuses de haut niveau. En même temps, le jogging est créé en Nouvelle-Zélande, ainsi qu’un nouveau programme intensif basé sur l'endurance. Cette méthode est utilisée, entre autres, par le fondeur Peter Snell dans les années 1960[114]. À Melbourne, l'Australien Herb Elliott reprend les méthodes suédoises d'avant-guerre dans un camp d'entraînement consacré à l'athlétisme.
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Les records du monde d'athlétisme masculins sont reconnus officiellement par l'IAAF depuis 1912. Avant cette date, les performances des athlètes étaient établies par des statisticiens sans garantie de conformité, et sans réelle réglementation pour chaque épreuve. La première liste des records du monde est publiée pour la première fois en 1914 et est composée de 53 records de course à pied, 30 records de marche et 12 records de concours. En 1936, les performances féminines sont diffusées à leur tour par l'IAAF. Ces dernières étaient régies auparavant par la FSFI, une fédération féminine autonome[115]. Depuis 1987, la Fédération Internationale d'Athlétisme prend en compte les épreuves disputées en salle. Actuellement, près d'une cinquantaine de disciplines athlétiques (dont 22 pour les femmes) reconnues font l'objet de records au niveau mondial, continental ou national. Les épreuves non reconnues sont considérées comme des « meilleures performances ».
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L'homologation d'un record est soumise au respect d'un certain nombre de règles. Ce record doit d'abord avoir été établi au cours d'une compétition ou réunion figurant au calendrier et respectant les règles de la Fédération internationale. Les courses sont chronométrées électroniquement et le vent qui peut favoriser ou défavoriser les coureurs, est pris en compte dans la validité d'une performance ou d'un record. La limite du vent est fixée à 2 m positif (c'est-à-dire dans le sens de la course) par seconde. La demande d'homologation doit être faite dans les trente jours par la Fédération membre de l’IAAF représentant le pays où a été établie la performance[116].
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Les organisateurs de meetings font souvent appel à des « lièvres » lors d'épreuves de fond. Ces athlètes doivent donner à la course une allure suffisante et respecter des temps de passage définis à l’avance, pour permettre aux champions de battre un record. Dans ce cas, les lièvres bénéficient de primes de performance. En 1997, au meeting de Rome, le Kényan William Tanui remporte la somme de 15 000 dollars pour avoir participé au record du monde du mile en tant que lièvre[117].
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Les records du monde ont considérablement changé au cours du XXe siècle, plus particulièrement dans les années 1920 ainsi qu'à partir des années 1950. Avec le progrès technique, notamment l'évolution du matériel, des méthodes d'entraînement, ainsi qu'avec l'aide du dopage, les performances athlétiques sont multipliées à partir des années 1970. Depuis plusieurs années, les nouveaux records du monde d'athlétisme sont moins nombreux malgré l'amélioration des procédés d'entraînement et du recrutement des athlètes. Selon des études, les limites physiologiques de l'espèce humaine seraient atteintes dans une génération, soit vers 2027[118]. Ainsi, certains records du monde à l'image du 100 m féminin à l'actif de l'Américaine Florence Griffith-Joyner en 1988 (10 s 49) semblent aujourd'hui inaccessibles. Chez les hommes, la limite des aptitudes physiologiques humaines se situerait autour de 9 s 67[119].
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En 2009, lors de la finale du 100 m des Championnats du monde de Berlin, le Jamaïcain Usain Bolt a touché du doigt cette barrière en établissant un nouveau record du monde avec un temps de 9 s 58, avec un faible vent favorable.
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En 2011, sur 2000 athlètes interrogés anonymement par des scientifiques, 30 % de ceux qui ont participé aux Mondiaux 2011 et 45 % de ceux qui ont participé aux Jeux panarabes déclarent s'être dopés[120].
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Le dopage en athlétisme est un phénomène ancien. Les premiers cas recensés remontent au début du XXe siècle, lors du marathon olympique de 1904, où l’Américain Thomas Hicks bénéficia d’une injection de strychnine par son entraîneur lors d’une défaillance pendant la course[121]. Cette pratique ne suscite alors aucune indignation et l’utilisation de drogues dans le sport est même saluée. En 1941 à Bâle, le comportement étrange de trois coureurs à l’issue d’un cross mettent en avant le problème de l’absorption d’amphétamines à des fins de résistance à l’effort[122]. Aux Jeux de Londres de 1948, l’excitation et l’énervement d’Emil Zátopek après son arrivée victorieuse du 10 000 m laisse présager aux spécialistes les risques de la prise d’une telle substance. Dans les années 1950, des rumeurs font état d’un dopage organisé aux stéroïdes anabolisants par les athlètes soviétiques, puis par les Américains[123]. Ces soupçons sont d’ailleurs renforcés par l’apparition de nouveaux gabarits à forte musculature dans les stades. Par ailleurs, le fondeur finlandais Lasse Virén fait l’objet de rumeurs à son sujet concernant l’autrotransfusion, technique destinée à améliorer l’oxygénation de l’organisme[124].
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Les années 1970 et 1980 sont marquées par le dopage d’État, en particulier de celui des sportives d'Allemagne de l'Est. Durant cette période, les athlètes féminines de la RDA dominent le monde de l'athlétisme. Les soupçons de dopage qui existent alors sont étayés par les déclarations des quelques rares athlètes à réussir à passer à l'Ouest, comme Renate Neufeld en 1977. Depuis la chute du Mur de Berlin, de nombreuses sprinteuses ont dénoncé ce dopage institutionnalisé[125]. Ainsi, Ines Geipel demanda en 2005 à la fédération allemande de retirer des tablettes ses performances et records[126]. En outre, de nombreuses athlètes germaniques[Lesquelles ?] victimes de « grossesses d’État » quelques années auparavant se sont exprimées au grand jour. À l’instar des gymnastes, ces athlètes auraient été mis enceintes afin de profiter des effets physiologiques liés à la grossesse[127]. Il est toutefois possible qu'il s'agisse d'un « mythe des grossesses dopantes »[128]. Des coureurs de longue distance sont également contrôlés positifs à cette période, notamment des marathoniens convaincus de prise d’anabolisants. En 1993, les stéroïdes sont considérés par des spécialistes comme la cause des décès des athlètes Detlef Gerstenberg et Uwe Beyer[129]. Depuis 1990, le dopage institutionnalisé sous le régime de la République démocratique allemande est avéré, et les performances de certains athlètes sont remis en cause[130].
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Le dopage est depuis cette époque considéré comme une tricherie et à ce titre sanctionnable. Des contrôles anti-dopage ont été mis en place pour tenter d'enrayer un phénomène que les instances nationales et internationales de l'athlétisme considèrent comme un fléau à la fois pour l'image des disciplines du stade et pour la santé des athlètes. L'IAAF participe à la lutte anti-dopage en multipliant les contrôles et le suivi des athlètes. Elle adhère par ailleurs au code de l'Agence mondiale antidopage[131].
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Plusieurs athlètes de haut niveau incarnent à eux seuls l'importance du dopage dans l'athlétisme. Par exemple le sprinteur canadien Ben Johnson, après une victoire et un record du monde aux 100 m des Jeux olympiques de 1988 de Séoul, se voit déchu de son titre et de son record pour dopage. Après sa suspension, il est pris une nouvelle fois en 1993[132] et finit suspendu à vie. En 2004, le scandale du laboratoire pharmaceutique Balco éclate au grand jour[133]. Durant des années, il a fourni à des athlètes de haut niveau des substances interdites, notamment la THG, stéroïde anabolisant indétectable[134]. Après enquête, Victor Conte, le directeur du laboratoire, livre les noms de grands champions tels Tim Montgomery, Dwain Chambers ou Marion Jones. Cette dernière met fin en octobre 2007 à plusieurs années de soupçons et rumeurs en avouant avoir eu recours au dopage[135],[136]. Elle est condamnée à six mois de prison ferme en janvier 2008 pour parjure[137]. D'autres grandes figures de l'athlétisme ont été sanctionnées par l'IAAF ces dernières années pour dopage. On peut citer notamment le cas du sprinteur Justin Gatlin[138] ou des coureurs de demi-fond Hezekiél Sepeng[139] et Süreyya Ayhan[140].
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Les retombées économiques de l'athlétisme reposent surtout sur les grands événements organisés par l'IAAF. Les Championnats du monde d'athlétisme attirent les spectateurs et les téléspectateurs à travers le monde, et par la même occasion de nombreux sponsors. Aux Championnats du monde 2003 organisés à Paris, une autre compétition se déroule en coulisse, celle des grands équipementiers sportifs mondiaux. Profitant de l'attention suscitée par l'événement, les trois grandes marques du secteur (Nike, Reebok et Puma) choisissent de renforcer le sponsoring auprès des athlètes à forte notoriété afin de promouvoir leurs produits et d'acquérir de nouvelles parts de marché, notamment dans le secteur des chaussures de sport auprès du jeune public[141]. La fédération jamaïcaine d'athlétisme conclut à cette occasion un partenariat privilégié avec la marque allemande Puma. En 2010, Puma reconduit le contrat le liant à Usain Bolt pour 3 ans et 24 millions de dollars, un montant équivalent à celui entre Cristiano Ronaldo et Nike (32 millions de dollars sur 4 ans)[142]. Toutefois, les salaires des athlètes restent bien en dessous de ceux touchés dans le football, le basket ou le tennis.
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Un grand championnat d'athlétisme permet aujourd'hui à une ville organisatrice de bénéficier d'importantes retombées économiques, par l'intermédiaire de la billetterie, des sponsors et des droits de télévision. Par ailleurs, il représente pour la ville hôte un afflux économique lié à l'industrie du tourisme[143]. Les meetings d'athlétisme attirent également les sponsors, à l'image du Meeting Gaz de France de Saint-Denis dont la manne financière du partenaire principal représente 200 000 € en 2007. Les sponsors du marathon de Paris doivent quant à eux débourser 400 000 €[144].
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L'esthétique de la discipline inspire l'école grecque des sculpteurs qui signent de très nombreuses représentations d'athlètes en plein effort. En littérature, les Grecs dédient également nombre de poèmes et autres pièces de théâtre aux athlètes. Le poète Pindare, au premier chef, offre des odes aux principaux vainqueurs olympiques. Le sophiste Hippias d'Élis, Aristote, Ératosthène et Phlegon de Tralle consacrent même du temps à compléter les listes des vainqueurs olympiques, déjà incomplètes au IVe siècle avant notre ère[145].
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De nombreux textes ont mis en avant le thème de l'athlétisme. L'écrivain José-Maria de Heredia fit l'éloge du coureur dans l'une de ses poésies[146]. Au XXe siècle, des auteurs comme Henry de Montherlant (Les Olympiques, 1924), Raymond Boisset, (À vos marques !, 1949) et Yves Gibeau (La Ligne droite, 1956), introduisent l'athlétisme dans la littérature française.
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Dans le domaine du cinéma, on citera deux films majeurs ayant pour sujet principal l'athlétisme. Les Dieux du stade de Leni Riefenstahl sur les Jeux olympiques d'été de 1936 et Les Chariots de feu, de Hugh Hudson, qui retrace, de manière romancée, les parcours de l'Anglais Harold Abrahams et de l'Écossais Eric Liddell avant et pendant les Jeux olympiques d'été de 1924 à Paris. De nombreux autres films traitent d'athlétisme, notamment Le Chevalier du stade (1951) où Burt Lancaster campe Jim Thorpe, Prefontaine (1997) et Without Limits (1998) sur la vie de Steve Prefontaine, coureur de fond américain, Le Vainqueur (1980) et Ralph (2004).
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Le Miroir de l'athlétisme fut le journal de référence de l'athlétisme en France. Proche du Parti communiste français, le magazine fut créé au début des années 1960 et compta parmi ses chroniqueurs d'anciennes gloires de l'athlétisme tels Jules Ladoumègue. Aujourd'hui, Athlétisme magazine fait partie des derniers médias écrits spécialisés de la discipline. Aux États-Unis, le magazine Track and Field News fait figure de référence en la matière, et s'autoproclame la « Bible du Sport ».
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Les grands événements de l'athlétisme peuvent être vus par le téléspectateur en direct ou avec un décalage dans à peu près tous les pays et les territoires de la planète et ils génèrent une audience élevée. La retransmission des championnats du monde d'athlétisme 2003 à Paris (Saint-Denis) a été suivie par des millions de téléspectateurs[147], dont 5,4 millions en France pour une population d'environ 60 millions d'individus. La présence au sommet de Carolina Klüft, de Christian Olsson a accru l'intérêt en Suède avec 45 heures de diffusion, 2,2 millions de téléspectateurs pour une population de neuf millions d'habitants. L'Allemagne (83 millions d'habitants) a connu une audience maximale de 4,4 millions de téléspectateurs.
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Lors des Championnats d'Europe d'athlétisme 2002 à Munich, la Suède a vu au plus 1,8 million de téléspectateurs regarder la retransmission, pour 3,1 millions de téléspectateurs français et 5,9 millions de téléspectateurs allemands. En août 2009, la finale du 200 mètres masculin aux Championnats du monde, remportée par Usain Bolt, a été suivie en France par 4,7 millions de téléspectateurs[148].
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Les épreuves d'athlétisme aux Jeux olympiques de 2012 ont réalisé des audiences record, avec notamment 2 milliards de téléspectateurs pour la victoire de Usain Bolt sur 100 mètres[149]. En France, les finales du 100 mètres et 200 mètres hommes ont réuni respectivement 9,6 et 9,3 millions de téléspectateurs[150] ; celle du 3 000 mètres steeple masculin, 9,3 millions (49,5 % de part de marché) ; tandis que le concours du saut à la perche masculin a été suivi par 8,7 millions de personnes (48,6 % de part de marché)[151]. En Grande-Bretagne, 17,1 millions de téléspectateurs ont assisté à la victoire du Britannique Mo Farah sur 10 000 mètres[152].
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Cette bibliographie présente quelques ouvrages de référence de base, tous utilisés pour la rédaction de cet article.
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L'Ouzbékistan, en forme longue la république d'Ouzbékistan, en ouzbek Oʻzbekiston, Ўзбекистон et Oʻzbekiston Respublikasi, Ўзбекистон Республикаси, et en russe Узбекистан et Республика Узбекистан, est un pays d'Asie centrale de plus de 31 millions d'habitants (2015), ancienne république soviétique, État indépendant depuis le 31 août 1991, entouré par le Kazakhstan à l'ouest- nord-ouest et au nord, le Kirghizistan à l'est, le Tadjikistan au sud-est, l'Afghanistan au sud-sud-est et le Turkménistan au sud-ouest. Sa capitale est Tachkent, métropole de 2,7 millions d'habitants (2007).
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Tout au long de son histoire, le territoire de l'actuel Ouzbékistan fut la plupart du temps dominé par les grands empires environnants des Turcs, Perses, Grecs, Arabes, Mongols ou Russes pour devenir un État à part entière en 1991.
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Les premières civilisations apparues en Ouzbékistan le furent en Sogdiane, Bactriane et Khwarezm (Chorasmia). Au VIe siècle av. J.-C., ces États devinrent des parties de l'empire perse des Achéménides.
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Le pays fut pris par Alexandre le Grand en 327 av. J.-C., alors qu'il menait campagne contre Darius III. Cette conquête mit fin à la dynastie des Achéménides.
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Entre le IIIe siècle av. J.-C. et le IIe siècle apr. J.-C., la Sogdiane et la Bactriane tombèrent entre les mains du royaume gréco-bactrien, des peuples nomades des Yuezhi, des Scythes, des Parthes ou encore des Koutchéens bouddhistes. Sous ces derniers, la ville sogdiane de Samarcande devint une plaque tournante de la Grande route de la soie entre la Chine et l'Europe.
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Par la suite, entre le IIe et le VIe siècle, l'actuel Ouzbékistan se retrouve possession des Sassanides perses, puis des Huns blancs venus des confins de la Chine.
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L'Ouzbékistan est occupé par des Turcs (Göktürk) entre les VIe et VIIIe siècles.
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Les Arabes, menés par les troupes du général Qutayba ben Muslim conquirent l'actuel Ouzbékistan vers 712. Leur autorité fut consolidée à la suite de la bataille de Talas. Ils instaurèrent l'islam auprès des peuples centrasiatiques qui pratiquaient auparavant le zoroastrisme.
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Les Samanides furent la première dynastie perse à reprendre le pouvoir en Ouzbékistan entre 819 et 1005 après la conquête arabe.
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La dynastie turque des Qarakhanides, ancêtres des Ouzbeks modernes, a régné sur l'actuel Ouzbékistan de la fin du IXe siècle jusqu'en 1212.
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Le grand conquérant mongol Gengis Khan prit Samarcande en 1220 en renversant les Khwarezmchahs dont le règne fut d'assez courte durée. Il légua ensuite le pays de Transoxiane (Ma wara'un-Nahr) à son deuxième fils, Tchagataï.
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Tamerlan (1336-1405), appelé également Amir Timour, lié à Gengis Khan par son épouse Saray Mulk Khanum alias Bibi Khanoum, né près de Samarcande, a bâti un vaste empire incluant plusieurs pays de l'Asie centrale dont le futur Ouzbékistan. Son empire tomba en 1507 aux mains des Ouzbeks de la dynastie des Chaybanides. Tamerlan a laissé de grandes réalisations culturelles, artistiques et scientifiques, principalement à Samarcande et à Hérat. Le XVe siècle est appelé par les historiens modernes la Renaissance timouride, en particulier sous les règnes de Chahrokh, d'Ulugh Beg et de Husayn Bayqara.
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Les Chaybanides, dynastie musulmane mongole, se réunirent dans l'actuel Ouzbékistan en 1429 sous un nom d'ulus (khanat) Ouzbek. C'était la première fois que le terme d'« ouzbek » apparaît dans l'histoire. Il vient du nom d'Özbeg, prince mongol du XIIIe siècle qui implanta l'islam au sein de la Horde d'or.
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Les Russes arrivèrent dans la région à la fin du XIXe siècle, après une victoire fulgurante des troupes du général Mikhaïl Tcherniaïev. Cette victoire s'inscrivait dans le cadre de la rivalité des Britanniques et des Russes dans la région (Grand Jeu). Les Britanniques furent pris de vitesse. Les Russes soumirent d'abord l'est de l'actuel Ouzbékistan, incluant Tachkent (1867), et ensuite les khanats de Boukhara (1868) et de Khiva (1873). Les territoires conquis furent regroupés dans un ensemble administratif appelé Turkestan. La région était encore arriérée et l'une des plus pauvres d'Asie centrale, le taux d'alphabétisation était bas et les épidémies faisaient des ravages. En mars 1876, le khanat de Kokand tombe à son tour aux mains de l'Empire russe. Ils entreprennent des travaux d'infrastructure (début de l'irrigation, infrastructures routières, constructions, etc.) et font venir des colons.
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L'Ouzbékistan, en tant que république et en tant que nation unique et distincte, doit son existence à l'URSS qui forme cette nouvelle entité territoriale le 27 octobre 1924, quand diverses entités territoriales du Turkestan (République autonome soviétique de Boukhara, République autonome de Khorezm, etc.) furent réunies dans la République socialiste soviétique d'Ouzbékistan. Quelques mois plus tard, la RSS d'Ouzbékistan intégra l'URSS. La capitale, Samarcande, fut transférée à Tachkent en 1930.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Ouzbékistan accueillit plusieurs centaines de milliers de familles soviétiques évacuées de l'ouest, dont de multiples orphelins de guerre, ce qui accéléra la russification de la république, surtout la capitale Tachkent. Une partie des industries lourdes de la partie européenne de l'URSS y fut également évacuée. Ces usines sont restées en Ouzbékistan après la guerre, contribuant à l'industrialisation de la république.
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Le phénomène qui a largement façonné l'histoire de l'Ouzbékistan dans les années 1960-1980, c'est le développement intensif de la monoculture du coton. Sous la pression de Moscou qui incitait à produire de plus en plus de coton, les dirigeants ouzbeks développèrent un système de falsification des statistiques. Le dirigeant ouzbek de l'époque, Sharof Rashidov et son entourage furent impliqués dans l'« affaire du coton imaginaire » qui leur procura des gains substantiels (on parlait à l'époque d'une « Mafia du coton » ou « Mafia ouzbèke »). Malgré l'ampleur de cette affaire, Sharof Rashidov est apprécié par l'actuel pouvoir ouzbek comme un dirigeant qui a beaucoup investi dans le développement de la république et qui a pu obtenir de Moscou une certaine autonomie.
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De 1990 à 2016, le pays est gouverné par un président autoritaire, Islam Karimov. À la suite de l'échec de la signature d'un nouvel accord constituant une URSS rénovée dont il a été un fervent défenseur, le 31 août 1991, l'Ouzbékistan déclare son indépendance.
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Durant les premières années d'indépendance, le gouvernement ouzbek se consolide sous une étroite tutelle présidentielle. Le nouveau pays renforce sa présence sur la scène internationale, adhère à l'ONU et à d'autres grandes organisations internationales, ouvre des liaisons aériennes directes avec plusieurs pays, entame de grands travaux de reconstruction urbaine et routière, adopte des mesures incitatives aux investissements étrangers. Cependant, le pays fait également face à des mouvements séparatistes au Karakalpakistan après que la république ait essayée de se séparer en 1990[3].
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Sous la présidence de Karimov, tous les partis d'opposition (dont les plus influents sont Erk (Volonté) et Birlik (Unité)) sont interdits et le moindre courant dissident est réprimé. Il n'existe que des partis aux nuances peu compréhensibles aux observateurs occidentaux, mais qui soutiennent tous l'action du président. Les médias et tous les aspects de la vie sociale, politico-économique et même culturelle se trouvent sous une étroite tutelle et censure de l'appareil d'État. En 1999 et 2004, le pays subit les vagues d'attentats terroristes attribués aux islamistes radicaux. Le 13 mai 2005, le gouvernement ouzbek réprime dans le sang une insurrection populaire dans la ville d'Andijan, c'est le massacre d'Andijan qui fait des centaines de victimes.
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Le 3 septembre 2016, la mort de Karimov qui maintenait son pays sous un régime dictatorial, avec des atteintes importantes aux droits de l'homme, une presse muselée, une opposition inexistante et un degré de corruption parmi les plus haut du monde, est suivie de l'élection de Shavkat Mirziyoyev le 4 décembre. Un an plus tard, Human Rights Watch entrevoit dans le début de cette présidence des progrès démocratiques[4].
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Avec une surface de 447 000 km2 (soit 66% la taille de la France), partagée entre la plaine désertique, les bassins et les oasis et dominée à l'est par les montagnes, l'Ouzbékistan s'étend sur 1 425 kilomètres d'ouest en est et 930 kilomètres du nord au sud. Frontalier au sud-ouest du Turkménistan, du Kazakhstan et la mer d'Aral au nord, du Tadjikistan et du Kirghizistan à l'est, l'Ouzbékistan n'est pas seulement l'un des plus grands États d'Asie centrale, c'est aussi le seul ayant une frontière commune avec les quatre autres. L'Ouzbékistan partage aussi une frontière avec l'Afghanistan au sud. La frontière, assez arbitraire, fut tracée sous Staline, entre 1931 et 1939 lors de l'attribution de ce territoire au peuple dominant Ouzbek, qui constituera l'une des nations de l'URSS.
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L'Ouzbékistan est l'un des deux seuls pays au monde (avec le Liechtenstein) à être doublement enclavé[5], c'est-à-dire qu'il faut traverser les frontières d'au moins deux autres États pour avoir un accès à l'océan mondial[6].
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L'Ouzbékistan est un pays essentiellement désertique dont seulement 10 % des terres sont exploitées par l'homme (cultures agricoles intensives et vallées irriguées). Le Kyzyl-Koum, l'un des déserts les plus étendus d'Asie centrale, couvre une grande partie du territoire de l'ouest de l'Ouzbékistan. Une partie du désert du Karakoum traverse également le pays au sud-ouest.
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L'Amou-Daria et le Syr-Daria sont les fleuves les plus importants d'Ouzbékistan et d'Asie centrale et se jettent dans la mer d'Aral. La longueur totale de l'Amou-Daria est de 1 437 km, celle du Syr-Daria est de 2 137 km. Au nord-est et au sud s'étendent les chaînes de Tian Shan et de Hissar-Alaï. Les sommets les plus élevés du pays sont le Khazret Sultan, situé à la frontière entre l'Ouzbékistan et le Tadjikistan avec 4 643 m d'altitude et le mont Adelung qui culmine à 4 301 m.
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Le climat est de type continental, sec et très contrasté, relativement froid en hiver (jusqu’à −10 °C dans certaines régions), très chaud l’été (35 à 40 °C, voire plus). L'hiver 2007-08 fut l'un des plus froids dans le pays avec des températures atteignant les −30 °C, du jamais vu depuis quarante ans dans une région aux hivers plutôt doux[7].
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La mer d'Aral, partagée entre l'Ouzbékistan et le Kazakhstan, subit depuis les années 1960 une diminution spectaculaire, situation qui représente dorénavant un véritable désastre écologique pour la région. Entre 1960, quand elle couvrait 68 000 km2, et 2000, sa superficie a été divisée par deux. L'évolution actuelle laisse présager la disparition totale de la Mer d'Aral à l'horizon de 2025. Ceci est essentiellement dû aux prélèvements permanents d'eau pour irriguer les cultures de coton.
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La Constitution du 8 décembre 1992 a institué un régime de type présidentiel, avec un Parlement devenu bicaméral fin 2004 (Oliy Majlis et Sénat). L'Ouzbékistan a un régime présidentiel fort. Le président est élu pour sept ans au suffrage universel direct. Il nomme le gouvernement, qui doit recevoir l'investiture du Parlement.
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Les collectivités territoriales disposent de leurs propres organes de représentation (gouverneurs et assemblées territoriales), notamment la République autonome du Karakalpakistan.
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Les principaux membres du pouvoir exécutif sont le :
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Le 23 décembre 2007, le président Karimov a été à nouveau élu pour sept ans. En dépit des dispositions de la Constitution lui interdisant de briguer plus de deux mandats consécutifs, par un jeu subtil d'interprétations, il a ainsi pu s'assurer de rester à la tête de l'État ouzbek pendant plus de 26 ans, jusqu'à sa mort, survenue le 2 septembre 2016.
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Les principaux partis politiques d'Ouzbékistan sont : le Parti démocrate populaire (CDP), le Parti du renoncement personnel ou le Parti national démocrate Fidokorlar (F), le Parti du progrès de la nation (VT) (note : F et VT ont fusionné), le Parti Adolat (Justice) (A), Parti de la renaissance démocrate nationale (MTP), Parti social-démocrate. Cependant, le pluralisme politique est inexistant dans le pays - tous les partis soutiennent ouvertement et inconditionnellement la politique du président Karimov.
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La République d'Ouzbékistan est membre de l'ONU, de l'OSCE, de l'UNESCO, de l'OMS, de l'Organisation mondiale du tourisme, etc. Le 21 décembre 1991, l'Ouzbékistan devient membre adhérent à la Communauté des États indépendants (traité d'Almaty), regroupant douze des quinze anciennes républiques de l'URSS. Le 15 juin 2001, elle devient membre fondateur de l'Organisation de coopération de Shanghai[8],[9]. Le 27 janvier 2006, elle intègre aussi la Communauté économique eurasiatique ainsi que l'Organisation du traité de sécurité collective le 15 août 2006, signe d'un rapprochement avec Moscou. Le 18 mai 2007, le gouvernement ouzbek a décidé d'adhérer à l'Accord de coopération en matière d'exécution des peines pénales au sein de la Communauté économique eurasienne. En novembre 2008, l'Ouzbékistan suspend sa participation à la CEEA[10].
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165 États ont reconnu l'Ouzbékistan, dont 103 ont établi des rapports diplomatiques avec lui. Plus de quarante missions diplomatiques exercent leurs fonctions à Tachkent.
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La peine de mort est abolie en Ouzbékistan depuis le 1er janvier 2008[11]. Le 21 mars 2009, le traité de Semipalatinsk entre en vigueur instituant une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale.
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La République d'Ouzbékistan est divisée en douze provinces (en ouzbek : viloyat), une ville (shahr) et une république autonome de Karakalpakistan (respublika) :
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La capitale nationale, Tachkent, en plus d'être le siège de son viloyat, est également, administrativement, une ville.
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L’Ouzbékistan est le pays d’Asie centrale le plus peuplé (plus de 31 millions d’habitants).
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Les Ouzbeks ethniques, peuple de langue turque, constituent officiellement près de 80 % de la population. Les Russes ethniques représentent la minorité la plus importante avec 6 % (en constante diminution depuis le milieu des années 1980). Les autres minorités sont constituées par les Tadjiks 5,5 %, les Kazakhs 4 %, les Tatars 4 %, les Karakalpaks 1,9 %, les Coréens 1,1 %, ainsi que les Kirghizes et les Turcs Meskhètes. L’essentiel de la minorité russe vit à Tachkent et dans les autres centres industriels. Les Tadjiks sont concentrés dans les cités historiques de Boukhara et Samarcande. Les Karakalpaks résident principalement dans la république autonome du Karakalpakistan. Cependant, divers rapports (notamment de spécialistes basés aux États-Unis et en Europe) affirment que la minorité tadjike est beaucoup plus présente en Ouzbékistan que cela n'est officiellement admis.
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80 % de la population vit dans l'Est du pays, ce qui correspond aux régions les plus fertiles, et le foyer originel du peuple Ouzbek.
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Quelque 37 % de la population ouzbek vit dans les villes, 63 % à la campagne. Elle est essentiellement jeune, la population en âge de travailler représente seulement 54 % du total (plus 7 % de retraités).
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Données démographiques :
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La langue officielle du pays est l’ouzbek, parlée par dix-sept millions de personnes dans le pays (65,6 % de la population). Le russe, principalement à Tachkent et dans les grandes villes, reste une langue importante de communication. Généralement, les citoyens ouzbeks scolarisés avant 1992, ont soit des notions de russe, ou soit le parlent couramment, car la langue était obligatoire dans l'enseignement avant 1992. Les langues tadjike et karakalpake sont également largement utilisées localement.
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L'anglais commence à prendre de plus en plus d'importance (tourisme, immigration), mais il reste une langue enseignée à un nombre restreint de personnes dans le pays.
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L'Ouzbékistan est, comme son voisin le Turkménistan, un pays laïc[12].
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La religion musulmane (de rite sunnite) est majoritaire (près de 94 % de la population) en Ouzbékistan. Les musulmans chiites représentent 1 % de la population (essentiellement autour de Samarcande, Bokhara et à Tachkent) Les autres religions représentées sont l’orthodoxie (4 %), en constante régression du fait du retour des russophones dans leurs pays respectifs, et très marginalement le judaïsme, le catholicisme (l'administration apostolique d'Ouzbékistan recense 4 000 catholiques dans tout le pays) et quelques communautés baptistes récentes. Le luthéranisme, qui avait été surtout présent depuis la déportation en Ouzbékistan par Staline des Soviétiques d'origine allemande (comme les Allemands de la Volga) a pratiquement disparu avec seulement deux minuscules communautés paroissiales dans le pays, celle de Tachkent et celle de Ferghana. La presque totalité des luthériens ont en effet quitté l'Ouzbékistan à l'ouverture des frontières dans les années 1990-2000. Officiellement, le pays est laïque. En réalité, l'État contrôle les religions et des persécutions de chrétiens sont signalées par, entre autres, l'ONG Portes Ouvertes[13].
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Pendant la période soviétique, l'influence de la religion sur la population se voit limitée et sa fin en 1991 ne sera pas accompagnée d'une remontée brutale de la pratique religieuse fondamentaliste. Cependant depuis 2015 sont présents des groupuscules islamistes ayant prêté allégeance à l'État islamique et envoient régulièrement des combattants. En dépit de cela, le terrorisme islamiste reste faible au sein du pays.
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Le pays compte aussi un petit groupe de zoroastriens, environ cinq mille fidèles, dans le sud-ouest du pays.
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En 2020, le gouvernement d’Ouzbékistan a annoncé le lancement d’un projet éolien (parc éolien) dans la région de Navoï. Une société des Emirats serait en charge du projet et le projet prévoit une mise en service en 2023. Le projet devrait également permettre la création de plus de 1000 emplois et participer à la transition écologique du pays d'Asie centrale. [14]
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L'Ouzbékistan est un pays agro-industriel. 38 % de la population active est occupée dans l'agriculture majoritairement irriguée (cultures du coton, des fruits, des primeurs, du riz, de la luzerne, des vignes ou encore des céréales fourragères, élevage ovin et bovin et sériciculture).
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Le pays dispose également d'importantes richesses minières (gaz naturel, uranium, cuivre, pétrole) ce qui contribua à l'industrialisation du pays dans l'après-guerre et a totalisé récemment une bonne partie des investissements étrangers dans les secteurs de l'extraction minière, du raffinage du pétrole ou encore de la machinerie agricole et de l'assemblage de voitures.
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Dès l’indépendance, le président Karimov a fait le choix d’une stratégie de réforme graduelle visant notamment à atteindre l’autosuffisance énergétique et alimentaire du pays. Cependant, la croissance économique reste soumise à des fluctuations régulières. Tributaire des recettes d’exportation (coton et or pour une large part), le développement de l’économie ouzbèke a été freiné par les résultats en demi-teinte de la récolte du coton dont l’Ouzbékistan est le 4e producteur mondial.
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De plus, sans véritable stratégie de réformes, les autorités du pays ont multiplié les faux pas (comme dans le domaine des changes, ayant refusé la convertibilité de la monnaie nationale jusqu'en 2003) et des actions restrictives et dirigistes envers les petites et moyennes entreprises, ce qui entraîna une stagnation dans le milieu des affaires. Seulement le petit commerce de rue et les entreprises ayant le droit privilégié de faire les opérations d'importation ont pu prospérer tandis que le tissu économique général resta de facto soit étatique, soit sous une forte emprise de l'État. On notera également une forte emprise sur les nouveaux secteurs économiques à haute valeur ajoutée, surtout dans la capitale Tachkent, exercée par la fille du président Karimov, Gulnora[15].
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La situation économique de l’Ouzbékistan reste en effet fragile : l’adoption de la libre convertibilité de la monnaie nationale en octobre 2003 devrait cependant créer un environnement beaucoup plus favorable aux investissements étrangers. Certains résultats macroéconomiques positifs sont à noter (inflation et dévaluation de la monnaie relativement maîtrisées notamment). Le réchauffement politique avec la Russie, entamé en 2005, a eu pour résultat les investissements massifs des compagnies russes sur le sol ouzbek (dans le domaine de l'énergie, des télécommunications, de l'aviation civile ou encore de l'agroalimentaire), ainsi que la hausse substantielle des échanges commerciaux bilatéraux (3 milliards de dollars en 2006, +42 % par rapport à 2005).
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Toutefois, Tachkent hésite à aller de l’avant dans le domaine des privatisations du secteur agricole qui représente toujours 1/3 du PIB et de la population active. En fait, le gouvernement retarde une véritable libéralisation de l’économie par crainte de ses conséquences sur un tissu social déjà fortement dégradé (27 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et les revenus moyens sont à la baisse depuis 1997) et pour préserver les intérêts de quelques acteurs économiques influents, proches des élites au pouvoir. L’offensive maladroite, à partir de l’été 2004, contre l’économie informelle a été à l’origine d’importants remous sociaux.
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Deuxième exportateur de coton au monde, l'Ouzbékistan est largement critiqué par la communauté internationale pour l'utilisation du travail forcé des enfants et des étudiants sur les champs de coton sous le soleil accablant ainsi que pour les rémunérations dérisoires payées aux récoltants de cette culture stratégique pour le pays qui rapporte plusieurs milliards de dollars à l'État. Malgré les pressions internationales et l'interdiction formelle du gouvernement ouzbek d'utiliser le travail des enfants, la réalité sur le terrain reste inchangée[16].
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Données économiques :
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Monnaie (depuis 1994) : le sum ouzbek (UZS) = 100 tiyin.
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Les sportifs ouzbeks sont très présents dans les sports de combats comme le judo, la boxe, l'unifight ou encore la lutte gréco-romaine. Ces disciplines permettent à l'Ouzbékistan de décrocher ses seules médailles aux Jeux olympiques (environ cinq ou six médailles). Les sportifs les plus connus dans ces disciplines sont les judokas Abdullo Tangriev qui fut vice-champion olympique à Pékin en 2008 et Rishod Sobirov qui est double champion du monde en titre et élu meilleur judoka de l'année 2011.
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Cependant, le football gagne en popularité. L'équipe nationale ouzbèke est en août 2009, la 9e meilleure équipe du continent asiatique derrière le Japon et la Corée du Sud aux deux premières places, l'équipe a perdu six places[17]. L'Ouzbékistan a manqué de peu la qualification pour le mondial 2006. Le FK Bunyodkor, club ouzbek, a proposé à Samuel Eto'o du FC Barcelone un salaire faramineux pour jouer avec eux, mais Eto'o a refusé, préférant rester dans une équipe de haut niveau. À défaut de Samuel Eto'o, le Kuruvchi Tachkent, renommé Bunyodkor a acheté Rivaldo (ballon d'or en 1999)[18] en lui offrant un salaire de 10 millions d'euros par an[réf. nécessaire]. Bunyodkor a aussi recruté l'ancienne star brésilienne Zico (ex-Fenerbahçe) au poste d'entraîneur[19].
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L'Ouzbékistan s'est fait connaître aussi grâce au coureur cycliste Djamolidine Abdoujaparov qui était un des meilleurs sprinteurs du peloton au début des années 1990. Il a, en outre, remporté au moins une étape dans les trois Grands Tours (de France, d'Italie et d'Espagne) dont neuf étapes du Tour de France avec à la clé trois maillots verts. Il possède aussi à son palmarès la classique Gand-Wevelgem belge. En 2010, un seul coureur cycliste de nationalité ouzbèke est professionnel : Sergueï Lagoutine (de souche russe), champion du monde espoirs en 2003, qui évolue sous les couleurs de l'équipe cycliste Vacansoleil.
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En tennis, les meilleurs joueurs de nationalité ouzbèke dans les années 2000 sont Denis Istomin (de souche russe) chez les hommes, qui a remporté quelques victoires sur des tournois challengers et atteint les 8e de finales au tournoi de Wimbledon 2012 et Iroda Tulyaganova chez les femmes, qui fut classé 16e joueuse mondiale en 2002.
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Aux échecs, Rustam Qosimjonov a été champion du monde « FIDE » en 2004.
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Patrimoine mondial de l'UNESCO en Ouzbékistan :
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Suzani, Musée des arts appliqués, Tachkent
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Porte en bois sculpté, Tachkent
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Vue de la façade de la mosquée Bibi Khanoum à Samarcande
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Deux des trois madrasas du Registan à Samarcande
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Site de l'observatoire astronomique d'Ulugh Beg à Samarcande
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Madrassa Cher-Dor. Samarcande.
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Mosquée Po-i-Kalân à Boukhara
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Minaret Po-i-Kalân à Boukhara
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Minaret Islam Khodja à Khiva
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Panorama du vieux Khiva
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Mausolée de Doroussiadat à Chakhrisabz
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Vestiges d'Oq-Saroy (1380) à Chakhrisabz
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Mosquée de Kok-Goumbaz (1437) à Chakhrisabz
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Immeubles du centre-ville de Tachkent
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Le bazar alimentaire Farkhadski (Farhod) à Tachkent
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Immeubles résidentiels à Tchilanzar, Tachkent
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Centre-ville de Tachkent
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Opéra Navoï de Tachkent
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Madrasa Koukeldach à Tachkent
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Lac artificiel Tcharvak, Province de Tachkent
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Asie centrale
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Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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Asie de l’Est
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Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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Asie de l'Ouest
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Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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Asie du Nord
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Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
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L'oviparité est une stratégie de reproduction d'une espèce où l'ovule à maturation au sein de la femelle est ensuite pondu sous la forme d'un œuf. Lorsqu'elle a lieu, la fécondation se passe dans le tractus reproducteur de la femelle, au contraire de l'ovuliparité (où la fécondation est externe à l'organisme maternel)[1] comme chez de nombreux poissons et amphibiens par exemple[2]. De même il n'existe aucune forme de matrotrophie durant le développement embryonnaire, ce qui la distingue de la viviparité où des apports nutritifs en provenance de l'organisme maternel permettent à sa progéniture de continuer son développement même après épuisement du vitellus. On distingue aussi l'oviparité de l'ovoviviparité qui est un mix ou une alternance entre viviparité et oviparité.
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La période de développement entre la ponte et l'éclosion est appelée incubation. Cependant chez certaines lignées, le soin à la progéniture ne s'arrête pas à la ponte et il existe diverses stratégies annexes allant de nids avec production de chaleur par fermentation de végétaux jusqu'à couvaison par les parents (généralement la femelle) ou même la spécialisation de certains adultes chargés de ces œufs (espèces eusociales).
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L'oviparité est présente chez de nombreuses espèces du règne animal, incluant tous les oiseaux, de nombreux amphibiens, insectes et arachnides, beaucoup de reptiles, de poissons, les monotrèmes et d'autres classes : gastéropode...
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Tous les animaux ovipares peuvent pondre des œufs non-fertilisés comme le fait le poulet domestique, mais cela est rare, sauf chez les espèces domestiquées pour leurs œufs et celles qui pondent en masse (par exemple les drosophiles) ; outre les multiples bénéfices d'une symbiose avec l'homme dans le cas de l'élevage, la ponte d’œufs non-fécondés peut avoir l'avantage de diminuer les risques que les œufs fécondés soient victimes des prédateurs, en créant une chance pour que ces derniers prennent les œufs non-fécondés à la place ; elle peut aussi être inévitable en l'absence de fécondation, en raison du mécanisme de l'ovulation, qui chez les femelles des mammifères donne lieu à la menstruation (externe comme chez l'homme ou interne comme chez le chien), mais pas chez celles des ovipares, puisqu'elles n'ont pas d'utérus ; ces dernières doivent donc se débarrasser de leurs ovules non-fécondés d'une autre façon, ce qui peut résulter en la ponte de ces derniers ; dans ce cas, l’œuf doit être éjecté de toute façon pour permettre la création de nouveaux œufs fécondables, et la ponte est nécessaire. L'avantage évolutif de ce système qui oblige à la ponte occasionnelle d’œufs non-fécondés réside dans l'efficacité du processus de production des œufs, et particulièrement dans sa vitesse, qui est supérieure lorsque les œufs sont fabriqués simultanément "à la chaine", chacun étant à un stade de fabrication différent.[réf. nécessaire]
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Bien sûr, les animaux ovulipares ne peuvent quant à eux pondre que des œufs non-fécondés.
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Selon les espèces, les œufs sont pondus au sol (enterrés ou non), dans les arbres ou dans l'eau.
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Les œufs sont souvent abandonnés dès la ponte lorsque l'espèce est poïkilotherme (c'est le cas pour les reptiles par exemple, sauf certaines exceptions), mais peuvent également être couvés comme chez les oiseaux afin de les garder au chaud lorsque l'espèce est homéotherme.
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Vient ensuite le moment de l'éclosion, lorsque le petit sort de son œuf. Cette étape dure parfois plusieurs heures, voire plusieurs jours. L'œuf contient à une extrémité une poche d'air qui s'est constituée lentement par porosité de la coquille au cours de l'incubation. Généralement le jeune animal parvenu à terme perce la fine membrane qui le sépare de cette poche d'air. Le volume d'air contenu dans cette poche est suffisant pour assurer une réserve d'oxygène permettant à un petit animal en bonne santé d'avoir le temps de percer ensuite la coquille après avoir percé la membrane.
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À la fin de la croissance embryonnaire, les oiseaux ont acquis un bec suffisamment solide pour percer la coquille. D'autres animaux, tels que les reptiles par exemple, ne disposent pas de bec corné. La nature les dote d'une minuscule excroissance cornée très blanche, appelée le "diamant", qui leur permettra de briser la coquille. Ce "diamant", qu'on appelle aussi parfois une "dent", disparaîtra naturellement par érosion au cours des premiers jours de la vie de l'animal.
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Une fois la coquille percée, l'air provenant de l'extérieur (parfois très ténu si le nid se trouve en milieu souterrain) s'engouffre dans le volume entier de l'œuf, permettant au jeune animal de gagner des forces pour finir de s'extraire de son milieu embryonnaire et trouver la liberté.
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La réserve d'oxygène contenue dans la poche est, comme on l'a dit, suffisante pour permettre à un jeune animal en bonne santé de trouver le temps de percer la coquille externe, quand bien même cela durerait trois ou quatre jours de travail chez certaines espèces[Lesquelles ?]. Si l'animal ne réussit pas à percer la coquille il périra par manque d'oxygène dans son œuf.
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Certaines espèces nécessitent que l'incubation se fasse dix à vingt centimètres sous terre, la mère ayant creusé un nid de ponte dans le sol pour protéger les œufs des prédateurs et des intempéries ou des températures diurnes. Une fois l’éclosion faite, et dans le cas où les parents ne sont pas là pour assister leur progéniture, l'individu nouvellement né doit s'extraire de ce nid. Les intempéries fines et tièdes d'été et de début d'automne sont généralement profitables car elles ameublissent le sol et favorisent la remontée des jeunes vers l'air libre. Les ouvertures de nid au niveau du sol par les juvéniles suivent généralement de quelques heures un orage d'été[réf. nécessaire]. Pendant la durée de vie dans le nid leur source d'alimentation est peut-être leur ancienne coquille, celle-ci étant une très riche source de sels minéraux[réf. souhaitée].
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L'oviparité est une stratégie de reproduction d'une espèce où l'ovule à maturation au sein de la femelle est ensuite pondu sous la forme d'un œuf. Lorsqu'elle a lieu, la fécondation se passe dans le tractus reproducteur de la femelle, au contraire de l'ovuliparité (où la fécondation est externe à l'organisme maternel)[1] comme chez de nombreux poissons et amphibiens par exemple[2]. De même il n'existe aucune forme de matrotrophie durant le développement embryonnaire, ce qui la distingue de la viviparité où des apports nutritifs en provenance de l'organisme maternel permettent à sa progéniture de continuer son développement même après épuisement du vitellus. On distingue aussi l'oviparité de l'ovoviviparité qui est un mix ou une alternance entre viviparité et oviparité.
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La période de développement entre la ponte et l'éclosion est appelée incubation. Cependant chez certaines lignées, le soin à la progéniture ne s'arrête pas à la ponte et il existe diverses stratégies annexes allant de nids avec production de chaleur par fermentation de végétaux jusqu'à couvaison par les parents (généralement la femelle) ou même la spécialisation de certains adultes chargés de ces œufs (espèces eusociales).
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L'oviparité est présente chez de nombreuses espèces du règne animal, incluant tous les oiseaux, de nombreux amphibiens, insectes et arachnides, beaucoup de reptiles, de poissons, les monotrèmes et d'autres classes : gastéropode...
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Tous les animaux ovipares peuvent pondre des œufs non-fertilisés comme le fait le poulet domestique, mais cela est rare, sauf chez les espèces domestiquées pour leurs œufs et celles qui pondent en masse (par exemple les drosophiles) ; outre les multiples bénéfices d'une symbiose avec l'homme dans le cas de l'élevage, la ponte d’œufs non-fécondés peut avoir l'avantage de diminuer les risques que les œufs fécondés soient victimes des prédateurs, en créant une chance pour que ces derniers prennent les œufs non-fécondés à la place ; elle peut aussi être inévitable en l'absence de fécondation, en raison du mécanisme de l'ovulation, qui chez les femelles des mammifères donne lieu à la menstruation (externe comme chez l'homme ou interne comme chez le chien), mais pas chez celles des ovipares, puisqu'elles n'ont pas d'utérus ; ces dernières doivent donc se débarrasser de leurs ovules non-fécondés d'une autre façon, ce qui peut résulter en la ponte de ces derniers ; dans ce cas, l’œuf doit être éjecté de toute façon pour permettre la création de nouveaux œufs fécondables, et la ponte est nécessaire. L'avantage évolutif de ce système qui oblige à la ponte occasionnelle d’œufs non-fécondés réside dans l'efficacité du processus de production des œufs, et particulièrement dans sa vitesse, qui est supérieure lorsque les œufs sont fabriqués simultanément "à la chaine", chacun étant à un stade de fabrication différent.[réf. nécessaire]
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Une fois la coquille percée, l'air provenant de l'extérieur (parfois très ténu si le nid se trouve en milieu souterrain) s'engouffre dans le volume entier de l'œuf, permettant au jeune animal de gagner des forces pour finir de s'extraire de son milieu embryonnaire et trouver la liberté.
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La réserve d'oxygène contenue dans la poche est, comme on l'a dit, suffisante pour permettre à un jeune animal en bonne santé de trouver le temps de percer la coquille externe, quand bien même cela durerait trois ou quatre jours de travail chez certaines espèces[Lesquelles ?]. Si l'animal ne réussit pas à percer la coquille il périra par manque d'oxygène dans son œuf.
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Certaines espèces nécessitent que l'incubation se fasse dix à vingt centimètres sous terre, la mère ayant creusé un nid de ponte dans le sol pour protéger les œufs des prédateurs et des intempéries ou des températures diurnes. Une fois l’éclosion faite, et dans le cas où les parents ne sont pas là pour assister leur progéniture, l'individu nouvellement né doit s'extraire de ce nid. Les intempéries fines et tièdes d'été et de début d'automne sont généralement profitables car elles ameublissent le sol et favorisent la remontée des jeunes vers l'air libre. Les ouvertures de nid au niveau du sol par les juvéniles suivent généralement de quelques heures un orage d'été[réf. nécessaire]. Pendant la durée de vie dans le nid leur source d'alimentation est peut-être leur ancienne coquille, celle-ci étant une très riche source de sels minéraux[réf. souhaitée].
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Oviraptor (« voleur d'œufs ») est un genre éteint de petits dinosaures théropodes de Mongolie décrit pour la première fois en 1924 par Henry Fairfield Osborn[1]. Il a vécu au Crétacé supérieur.
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Le genre est représenté par l'espèce Oviraptor philoceratops. Son nom latin lui vient du fait que son premier fossile a été retrouvé à côté d'une pile d'œufs qui avaient été pris pour des œufs de Protoceratops, ce qui valut à l'espèce le nom de O. philoceratops, philoceratops signifiant « qui aime les cératopsiens ». Cependant, on croit aujourd'hui que ces œufs appartenait plutôt à l'oviraptor lui-même - il les couvait probablement. Ce revirement de pensée des scientifiques est dû à une découverte d'un animal apparenté, Citipati, retrouvé couvant ses œufs (Clark, Makovicky & Barsbold, 2000).
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Le genre Oviraptor forme la base de la sous-famille des oviraptorinés et de la famille des oviraptoridés nommée par Rinchen Barsbold en 1976. Il utilisa aussi le nom pour former un groupe, les oviraptorosaures.
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Le nom Oviraptor a connu un grand succès de par l'ancienneté de sa découverte (1924)[1] et par la présence d’œufs à proximité de ses restes fossiles. Cependant ces os fossiles retrouvés sont limités à un crâne écrasé et mal conservé et à une partie réduite du squelette (voir dessin).
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Un autre oviraptoridé Citipati, trouvé sur les mêmes sites et donc contemporain d'Oviraptor est devenu la représentation par excellence d'« Oviraptor ». Il s'agit en effet de l'un des oviraptoridés les mieux connus, grâce à un certain nombre de squelettes bien conservés, notamment plusieurs spécimens trouvés en train de couver sur leur nid. Il apparaît même dans certaines anciennes publications scientifiques sous le nom Oviraptor philoceratops[2].
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Il s'agit d'un très grand oviraptoridé (2,50 mètres de long) dont une des espèces est caractérisée par la présence d'une crête. Il dépasse sensiblement la taille d'Oviraptor qui devait se limiter à environ 1,50 mètre[3].
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À l'heure actuelle, les illustrations les plus populaires d'« Oviraptor » représentent donc en fait des Citipati car le matériel actuellement disponible pour caractériser Oviraptor lui-même est trop fragmentaire pour permettre des reconstitutions fiables.
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Oviraptor pourrait fort bien avoir mangé des œufs. En 1977 cependant, Barsbold prétendit que son bec était bien assez fort pour briser les coquilles de mollusques comme la palourde, commune dans les formations géologiques dans lesquelles on retrouve l'Oviraptor. L'idée d'une mâchoire pour briser les coquilles fut d'abord proposée par Osborn, qui croyait que ce bec édenté, avec l'extension de quelques os sous la mâchoire, aurait pu faire office d'outil pour briser les coquilles d'œufs. Ces os, les ectoptérygoïdes, ne font en fait pas partie d'une structure pour briser les œufs, rendant la théorie d'Osborn erronée. Néanmoins, d'autres crânes d'oviraptoridés trouvés dans les années 1970 et 1980 montrent que les os de la mâchoire sont effectivement aptes à briser des œufs, faisant partie de l'os principal de la mâchoire supérieure (ou maxillaire), qui converge au milieu pour former une paire de dents. Le reste du palais, contrairement à celui de tous les autres dinosaures, s'étirait sous la ligne de la mâchoire et aurait appliqué une pression dans l'espace entre les mâchoires inférieures, dépourvues de dents. La kératine formant le bec des oiseaux recouvrait les bords supérieurs et inférieurs du bec, et fort probablement le palais, tel que proposé par Barsbold et Osborn.
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Oviraptor vivait à la fin du Crétacé supérieur. Il n'est connu de façon certaine que dans la formation de Djadokhta sur le site de Bayn Dzak en Mongolie[1],[4]. La formation de Djadokhta date de la fin du Crétacé supérieur et, plus précisément, du Campanien supérieur, c'est-à-dire il y a environ entre 80 et 72 Ma (millions d'années)[5].
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D'autres oviraptoridés découverts dans la formation de Bayan Mandahu en Chine (Mongolie-Intérieure) et même au Kazakhstan n'ont pas été confirmé comme appartenant au genre Oviraptor[4].
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Oviraptor était l'un des dinosaures ayant le plus l'allure d'un oiseau parmi les dinosaures non-aviens. Sa cage thoracique, entre autres, montre des traits typiques des oiseaux, dont un ensemble d'éléments sur chaque côte qui aurait gardé la cage rigide. Un parent d'Oviraptor, Nomingia, a été trouvé avec un pygostyle, une série de vertèbres soudées qui de nos jours aide à supporter les plumes de la queue des oiseaux. Les doigts très allongés de la main auraient supporté une aile plumeuse.
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Traditionnellement, Oviraptor est dépeint avec une crête distinctive similaire à celle du Casoar. Une ré-examination de quelques oviraptoridés (Clark, Norell & Barsbold, 2001) montra cependant ce dinosaure bien connu n'était en fait qu'une espèce de Citipati. Oviraptor avait fort probablement une crête, mais ses dimensions exactes, de même que son allure générale, ne sont pas connus de façon exacte, parce que les crânes retrouvés étaient souvent écrasés.
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Lorsque les premiers ossements, dont un crâne fragmentaire, ont été trouvés en Mongolie, ce groupe n’était pas encore connu et l’on ignorait les caractéristiques aviaires de ce taxon. De la grande crête couvant la tête du spécimen, seul avait subsisté un petit fragment au bout du crâne, ce qui laissa penser qu’Oviraptor possédait une petite excroissance osseuse à cet endroit ; ainsi, et ce jusqu’à la découverte de Citipati, l’image typique de l’animal était celui d’un théropode glabre, avec une corne au bout du museau, pillant les nids d'autres dinosaures et notamment de Protoceratops ; cette représentation, erronée, est aujourd’hui révolue.
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La taxonomie des oviraptoridés n'est pas stabilisée comme en témoignent plusieurs cladogrammes proposés entre 2010 et 2014[4],[6],[7].
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Les Oviraptoridae sont classiquement divisés en deux sous-familles :
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Cependant, une étude phylogénétique conduite en 2014 par M. C. Lamanna et al. à la suite de la découverte d'un nouveau genre de caenagnathidé nord-américain (Anzu) a montré qu'Oviraptor serait en fait l'un des plus primitifs oviraptoridés connus et que Citipati serait proche des Ingeniinae, ce qui rendrait obsolète la subdivision classique entre oviraptoridés à crête ou sans crête[7]. C'est ce cladogramme qui est présenté ici[7] :
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Caenagnathidae
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Nankangia jiangxiensis
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Yulong mini
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Nomingia gobiensis
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Oviraptor philoceratops
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Rinchenia mongoliensis
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oviraptoridé de Zamyn Khondt (? Citipati)[8]
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Citipati osmolskae
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Wulatelong gobiensis
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Banji long
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Shixinggia oblita
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Jiangxisaurus ganzhouensis
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Ganzhousaurus nankangensis
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Nemegtomaia barsboldi
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Machairasaurus leptonychus
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Conchoraptor gracilis
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Khaan mckennai
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Ingenia yanshini
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Heyuannia huangi
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Oviraptor est très connu du public, malgré l'erreur de son nom ; il est le plus célèbre représentant de sa famille. Ses apparitions dans les médias sont fréquentes.
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Oxford (en anglais [ˈɒks.fəd]) est une ville britannique située à 90 km au nord-ouest de Londres. Elle est le centre administratif du comté de l'Oxfordshire dans l'Angleterre du Sud-Est, et en tant que ville régionale dessert une arrière pays s'étendant aux Cotswolds.
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La célèbre université d'Oxford, la plus ancienne université du monde anglo-saxon, y est basée. En 2015, on dénombrait environ 159 600 habitants, dont plus de 32 000 étudiants[1]. Les habitants d'Oxford sont appelés les Oxoniens (Oxonian en anglais). La rivière Cherwell et la Tamise passent par Oxford, au sud du centre-ville. Sur une distance d'environ 16 km dans les environs d'Oxford, la Tamise y est appelée l'Isis.
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Les bâtiments d'Oxford sont un exemple de toutes les périodes de l'architecture de l'Angleterre, depuis l'arrivée des Anglo-Saxons jusqu'à l'époque actuelle. Elle est surnommée « the city of dreaming spires » (« la ville aux clochers rêveurs »), expression inventée par le poète Matthew Arnold pour décrire l'architecture harmonieuse des bâtiments de l'université d'Oxford. Oxford dispose d'une activité économique variée, comprenant la construction de voitures (BMW Mini), l'éducation, l'édition et de nombreuses entreprises informatiques et savantes.
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Les Saxons sont les premiers à occuper le site d'Oxford qu'ils appellent « Oxnaforda », (de oxa, « bœuf », et ford, « gué »), les gués étant d'importance vitale en l'absence de ponts[2].
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Sur ce lieu est fondé un prieuré au VIIIe siècle par la princesse Frithuswith, considérée par la suite comme la sainte patronne de la ville, mais la première mention sur un document écrit date de 912 dans la Chronique anglo-saxonne. Au Xe siècle, Oxford devient une importante ville frontière militaire entre les royaumes de Mercie et du Wessex et subit à plusieurs reprises les raids des Danois.
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En 1191, une charte de la ville est rédigée en latin[3] : « Qu'il soit connu de tous ceux qui sont présents et futurs que nous, les citoyens d'Oxford de la Communauté de la Ville et de la Guilde des Marchands ont donné, et par cela, notre présente charte, confirment la donation de l'île de Midney avec toutes les choses qui s'y rapportent, à l'église de Sainte-Marie à Oseney et aux chanoines servant Dieu en ce lieu. […] Nous avons fait cette concession et confirmation au Conseil de la communauté de la ville et nous l'avons confirmée auprès de notre sceau. Ce sont ceux qui ont fait cette concession et cette confirmation. » Suit une liste des témoins se terminant ainsi : « […] et toute la communauté de la ville d'Oxford. »
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Le prestige d'Oxford est révélé par une charte reçue du roi Henri II d'Angleterre, accordant à ses citoyens les mêmes droits et privilèges que ceux dont jouit la capitale du royaume. Des maisons religieuses sont fondées dans la ville ou ses environs. Un petit-fils du roi Jean établit l'abbaye de Rewley pour l'ordre cistercien. Les religieux de différents ordres (Dominicains, Franciscains, Carmélites, Augustins et trinitaires) tiennent à Oxford des établissements plus ou moins importants.
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Le Parlement se réunit souvent dans la ville au cours du XIIIe siècle. Les Provisions d'Oxford y sont installées par un groupe de barons guidés par Simon de Montfort. Ces documents sont souvent considérés comme la première constitution écrite de l'Angleterre.
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L'université d'Oxford est mentionnée pour la première fois dans les archives du XIIe siècle.
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Des centaines d'Aularian Houses, ces halls médiévaux qui ont conduit à la fondation de l'université et précédé la création des premiers collèges, seul demeure St Edmund Hall (établi en 1225).
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L'émergence des collèges met un terme aux halls. Les premiers collèges d'Oxford sont l'University College (1249), le Balliol College (1263) et le Merton College (1264). Ces établissements sont fondés au moment où les Européens commencent à traduire les écrits des philosophes grecs, qui remettent en question l'idéologie européenne, inspirant des découvertes scientifiques et des avancées dans les arts ; la société commence à avoir d'elle-même une vision nouvelle. Les collèges d'Oxford sont soutenus par l'Église qui nourrit l'espoir de réconcilier philosophie grecque et théologie chrétienne. En parallèle, se développent des ateliers de fabrication de manuscrits, installés particulièrement dans la Catte Street. À cette époque travaille l'enlumineur William de Brailes.
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La relation entre la ville et l'université est souvent difficile : on compte quatre-vingt-treize étudiants et citadins tués lors de la Journée d'émeute de Sainte-Scholastique (en) de 1355. L'épidémie de suette en 1517 est particulièrement dévastatrice à Oxford et à Cambridge : elle y tue la moitié des populations des deux villes, dont de nombreux étudiants et professeurs[4].
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En 1546, l'église de Christ Church devient la cathédrale du diocèse d'Oxford. Il s'agit là d'un exemple unique d'érection d'une chapelle de collège en cathédrale. À l'origine église du prieuré de sainte Frideswide, le bâtiment avait été agrandi et intégré au Cardinal's College, peu avant que celui-ci ne devienne le fameux Christ Church College. En 1555, les évêques Hugh Latimer et Nicholas Ridley et l'archevêque Thomas Cranmer, appelés depuis les martyrs d'Oxford, sont jugés pour hérésie puis brûlés sur le bûcher, en raison de leurs croyances, de leurs enseignements et de l'hostilité du roi Henri VIII.
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Au cours de la Première Révolution anglaise et malgré le fort soutien de la ville pour la cause parlementaire, Oxford abrite la Cour de Charles Ier en 1642, après que le roi est expulsé de Londres. En 1646, la ville cède aux forces parlementaires du général Thomas Fairfax lors du siège d'Oxford. Durant la grande peste de Londres en 1665, Oxford abrite la Cour de Charles II, qui doit malgré ses réticences fuir la capitale devant l'épidémie.
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En 1790, le canal d'Oxford relie la ville à Coventry. Le nouveau canal est relié à la Tamise en 1789 par le Duke's Cut, réalisé par George Spencer, 4e duc de Marlborough. En 1796, la société Oxford Canal construit sa propre liaison à la Tamise, à Isis Lock.
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En 1844, la Great Western Railway inaugure une ligne ferroviaire d'Oxford à Londres via Didcot et Reading[5],[6]. En 1851, la London and North Western Railway fait de même, liant Oxford et Londres, via Bicester, Bletchley et Watford[7]. Enfin, en 1864, une troisième voie relie la capitale via Thame, High Wycombe[8].
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Au XIXe siècle, la controverse entourant le mouvement d'Oxford, courant théologique de l'Église anglicane, désigne la ville comme un foyer de la pensée théologique.
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La mairie d'Oxford est construite par Henry Thomas Hare. La première pierre est posée le 6 juillet 1893. Elle est inaugurée par le futur roi Édouard VII le 12 mai 1897. Le site est le siège de l'administration territoriale depuis le Guild Hall de 1292.Au début du XXe siècle, Oxford connait une industrialisation et une croissance démographique rapides. En particulier, l'industrie de l'édition est bien établie dans les années 1920.
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Durant cette décennie, l'économie et la société d'Oxford subit une transformation quand William Richard Morris fonde la firme Morris Motor pour produire en masse des voitures à Cowley, dans le sud-est de la ville. Au début des années 1970, plus de 20 000 personnes travaillent à Cowley dans les usines Morris Motors et Pressed Steel Fisher. À cette époque, Oxford est une ville de deux mondes : la ville universitaire à l'ouest de Magdalen Bridge et la ville des voitures à l'est. Cowley subi des pertes d'emplois importantes dans les années 1980 et 1990 lors du déclin de British Leyland, mais produit depuis la Mini pour BMW. Une grande partie de la zone industrielle automobile de Cowley est démolie dans les années 1990[9].
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Le titre de comte d'Oxford fut créé en 1142 par l'emperesse Mathilde pour Aubrey de Vere (1115-1194). C'est l'un des plus anciens titres de la pairie d'Angleterre. Tenu par la famille de Vere jusqu'en 1703, il devint dormant avec le décès du 20e comte.
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Oxford est située dans le comté de l'Oxfordshire dont elle est le centre administratif. La ville est à 80 km au nord-ouest de Londres.
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La rivière Cherwell et la Tamise traversent Oxford et se rejoignent au sud de la ville. À Oxford, la Tamise est appelée l'Isis.
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Oxford a un climat maritime tempéré (CFB dans la classification de Köppen). Les précipitations sont uniformément réparties dans l'année et sont fournies principalement par les systèmes météorologiques qui arrivent de l'Océan Atlantique.
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La température la plus basse jamais enregistrée à Oxford est de -16,6 °C en janvier 1982. La température la plus élevée jamais enregistrée à Oxford est de 35,6 °C en août 2003 lors de la canicule européenne de 2003.
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Les moyennes ci-dessous proviennent de la station météorologique Radcliffe. Elle possède la plus longue série de relevés de température et de précipitations pour la Grande-Bretagne. Ces relevés sont faits depuis janvier 1815. Des relevés irréguliers de précipitations, température et nuages existent depuis 1767
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[10].
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Centre de services régional, Oxford possède d’importantes fonctions commerciales et touristiques. En dépit de son potentiel scientifique, Oxford n’a pas aussi bien réussi que Cambridge à développer une technopole.
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La brasserie Morrell d'Oxford est fondée en 1743 par Richard Tawney. Il s'associe en 1782 avec Mark et James Morrell, qui finissent par en devenir propriétaires[12].
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Le bâtiment de la brasserie, connu sous le nom « Lion Brewery », est situé dans St Thomas Street. Après un désaccord familial, la brasserie Morrell est fermée en 1998[13]. La marque commerciale de la bière est transmise à la brasserie Burtonwood Thomas Hardy[14], tandis que les 132 pubs de la firme sont achetés par Morrells of Oxford[15] qui vend la majeure partie d'entre eux à la brasserie Greene King en 2002[16]. Le « Lion Brewery » est transformé en appartements de luxe en 2002[17].
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L'un des charmes d'Oxford, parmi d'autres, est son marché couvert, ouvert depuis le 1er novembre 1774[18]. Il s'agit alors d'une halle où avait lieu une foire aux bestiaux, avec des boucheries contiguës alimentant les différents collèges et les habitants de la ville.
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Il abrite toujours de nombreux commerces, principalement des détaillants en alimentation comme des primeurs pour les fruits et légumes, des boucheries qui produisent la saucisse d'Oxford, etc.
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La ville a de nombreuses librairies dont la librairie Blackwell's, fondée en 1879 à Oxford par Benjamin Henry Blackwell. Elle est devenue depuis une chaine nationale de distribution de livres comptant 60 librairies au Royaume-Uni et devenant la première librairie sur internet en 1995.
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En 1966, la salle Norrington est ouverte dans Broad Street. S'étendant en partie sous le Trinity College, elle mesure 930 m2 et offre 5 km de rayonnage, méritant ainsi son entrée au Livre Guinness des records.
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La société appartient toujours à la famille Blackwell.
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William Richard Morris fonde la firme Morris Motor dans les années 1920 pour produire en masse des voitures à Cowley, dans le sud-est de la ville. Jusqu'à 20 000 personnes, dans les années 1970, travaillent dans l'industrie automobile.
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Le déclin de British Leyland entraine des pertes d'emplois importantes dans les années 1980 et 1990.
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Désormais, le site d'oxford produit 3 500 Mini par semaine pour BMW et emploie 4 500 personnes[19].
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Cecil Kimber fonde la firme MG Motor en 1924 dans sa concession Morris Garage où il produisait des voitures de sport sur base Morris, carrossées par lui. L'entreprise eut tellement de succès qu'elle dut acquérir une usine séparée à Abingdon en 1928.
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Oxford a un statut de cité[20] depuis 1542.
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La ville est dirigée par le conseil de la ville composé de 48 sièges renouvelés pour moitié tous les deux ans. Après les élections de mai 2016, il est composé ainsi : 35 représentants du parti travailliste, 8 libéraux démocrates, 4 verts et 1 indépendant
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[21]. Le titre honorifique de lord-maire est conféré tous les ans en mai par l'ensemble des conseillers à l'un des leurs.
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Le réaménagement de Westgate n'est qu'une partie d'un dispositif plus large proposée par le conseil municipal. Ce projet comprend une refonte totale du centre d'Oxford pour le rendre « piétonnier ».
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Le projet, intitulé « transformer Oxford », est seulement, à ce stade, un plan directeur pour la consultation publique, mais les responsables de conseil sont convaincus de son avenir.
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Un des éléments clé est de rendre piétonnier Queen Street, en déplaçant les arrêts de bus pour supprimer totalement les autobus de la rue. Puis faire de même dans George Street et Magdalen Street à l'été 2010 et peut-être la suppression du trafic dans Broad Street la même année.
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En 2011, le plan des ingénieurs des ponts et chaussées prévoit l'élimination des feux de circulation et l'introduction de ronds-points pour améliorer la fluidité du trafic pour remodeler le carrefour de Frideswide Square près de la gare.
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Les services d'autobus sont assurés principalement par Oxford bus company et Stagecoach in Oxfordshire. Les deux compagnies exploitent également des services réguliers à destination de Londres.
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D'autres opérateurs existent, notamment Thames Voyage, Shires Arriva & Essex et plusieurs petites entreprises.
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Oxford comporte 5 espace de stationnement pour automobiles, situés en périphérie de la ville;
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Un service fonctionne également à partir de l'hôpital John Radcliffe ainsi que des hôpitaux Churchill et Nuffield.
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La gare d'Oxford est à environ 1 km du centre-ville. Elle existe depuis 1844, mais est déplacée à son emplacement actuel en 1852. La gare actuelle est inaugurée en 1952.
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Elle est le point de départ pour les trains rapides pour Paddington et des trains locaux pour Reading, Worcester et Bicester.
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La gare est exploitée par la First Great Western, mais est également utilisée par CrossCountry et parfois Chiltern Railways.
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La ville est desservie par l'autoroute M40, inaugurée en 1974, qui relie Londres à Birmingham.
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Elle fait un grand arc de cercle autour d'Oxford (restant à 16 km du centre) pour éviter la forêt.
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L'aéroport d'Oxford Kidlington (ou aéroport de Londres - Oxford, ou encore aéroport de Kidlington), (code AITA : OXF • code OACI : EGTK), se trouve à 11 km au nord de la ville. C'est un petit aéroport privé spécialisé dans l'aviation légère et d'affaires. Il est le siège de l'école de pilote de ligne Oxford Aviation Academy.
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Deux universités cohabitent aujourd'hui à Oxford, l'université d'Oxford et l'Oxford Brookes University. La ville abrite également une école de formation au métier de pilote de ligne, la CAE Oxford Aviation Academy.
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L’université d'Oxford est la plus ancienne du pays et l’une des plus prestigieuses du monde. Elle compte actuellement environ 19 000 étudiants répartis dans trente-neuf collèges et sept Permanent Private Halls (fondations religieuses).
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Les premiers textes mentionnant l'existence d'enseignements à Oxford remontent au XIIe siècle. Les premiers collèges ne furent toutefois fondés qu'au siècle suivant : University College en 1249, Balliol en 1263 et Merton en 1264.
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Aujourd'hui, les enseignements à l'université d'Oxford sont divisés en quatre branches principales :
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elles-mêmes réparties en départements, sous-départements et laboratoires[22].
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L'encadrement général des étudiants et leur hébergement s'effectuent dans les 39 collèges et les sept « private halls », administrés de façon autonome, qui sont au cœur du système d'enseignement de l'université.
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Les colleges sont les suivants ; All Souls ; Balliol ; Brasenose ; Christ Church ; Corpus Christi ; Exeter ; Green ; Harris Manchester ; Hertford ; Jesus ; Keble : Kellogg ; Lady Margaret Hall ; Linacre ; Lincoln ; Magdalen ; Mansfield ; Merton ;
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New College ; Nuffield ; Oriel ; Pembroke ; Queen's ; St Anne's ; St Antony's ; St Catherine's ; St Cross ; St Edmund Hall ; St Hilda's ; St Hugh's ; St John's ; St Peter's ; Somerville ; Templeton ; Trinity ; University ; Wadham ; Wolfson ; Worcester
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Les « private halls » sont les suivants ; Blackfriars, Campion Hall, Greyfriars, Regent's Park, St Benet's Hall, St Stephen's House, Wycliffe Hall.
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L'Oxford Brookes University, issue du Oxford School of Art (fondée en 1865), est devenue École polytechnique, et enfin université d'État en 1992.
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Elle tient son nom de John Henry Brookes qui fut le directeur de l'établissement antérieur de 1928 à 1956. Elle comptait 18 000 étudiants en 2006-2007, et a été à plusieurs reprises promue « meilleure nouvelle université » anglaise par le journal The Times.
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Elle comporte plusieurs départements dont l'histoire, les langues vivantes, l'économie et l'informatique.
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Groupes de musiques formés à Oxford :
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Pour créer son personnage d'Alice dans Alice au pays des merveilles, Lewis Carroll s'est inspiré d'Alice Liddell, la fille du doyen de Christ Church Henry Liddell.
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Plusieurs films y ont été tournés, comme ceux d'Harry Potter, Crimes à Oxford, X-men : le commencement ou Les Royaumes du Nord. De même que la très populaire série policière Inspecteur Morse pour laquelle la ville d'Oxford et ses collèges servirent très souvent de lieu de tournage.
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L'oxygène est l'élément chimique de numéro atomique 8, de symbole O. C'est la tête de file du groupe des chalcogènes, souvent appelé groupe de l'oxygène. Découvert indépendamment en 1772 par le Suédois Carl Wilhelm Scheele à Uppsala, et en 1774 par Pierre Bayen à Châlons-en-Champagne ainsi que par le Britannique Joseph Priestley dans le Wiltshire, l'oxygène a été nommé ainsi en 1777 par le Français Antoine Lavoisier et son épouse à Paris à partir du grec ancien ὀξύς / oxys (« aigu », c'est-à-dire ici « acide »), et γενής / genês (« générateur »), car Lavoisier pensait à tort — oxydation et acidification étant reliées — que[7] :
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« Nous avons donné à la base de la portion respirable de l'air le nom d'oxygène, en le dérivant de deux mots grecs ὀξύς, acide et γείνομαι, j'engendre, parce qu'en effet une des propriétés les plus générales de cette base [Lavoisier parle de l'oxygène] est de former des acides en se combinant avec la plupart des substances. Nous appellerons donc gaz oxygène la réunion de cette base avec le calorique. »
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Une molécule de formule chimique O2, appelée communément « oxygène » mais « dioxygène » par les chimistes, est constituée de deux atomes d'oxygène reliés par liaison covalente : aux conditions normales de température et de pression, le dioxygène est un gaz, qui constitue 20,8 % du volume de l'atmosphère terrestre au niveau de la mer.
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L'oxygène est un non-métal qui forme très facilement des composés, notamment des oxydes, avec pratiquement tous les autres éléments chimiques. Cette facilité se traduit par des énergies de formation élevées mais, cinétiquement, le dioxygène est souvent peu réactif à température ambiante. Ainsi un mélange de dioxygène et de dihydrogène, de fer ou de soufre, etc., n'évolue qu'extrêmement lentement.
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C'est, en masse, le troisième élément le plus abondant de l'Univers après l'hydrogène et l'hélium, et le plus abondant des éléments de l'écorce terrestre ; l'oxygène constitue ainsi sur Terre[8] :
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La Terre était à l'origine dépourvue de dioxygène. Celui-ci s'est formé grâce à la photosynthèse réalisée par les végétaux, les algues et les cyanobactéries, ces dernières étant apparues il y a peut-être 2,8 milliards d'années[9]. Le dioxygène O2 est toxique pour les organismes anaérobies, dont faisaient partie les premières formes de vie apparues sur Terre, mais est indispensable à la respiration des organismes aérobies, qui constituent la grande majorité des espèces vivantes actuelles. La respiration cellulaire est l'ensemble des voies métaboliques, telles que le cycle de Krebs et la chaîne respiratoire, alimentées par exemple par la glycolyse et la β-oxydation, par lesquelles une cellule produit de l'énergie sous forme d'ATP et du pouvoir réducteur sous forme de NADH + H+ et de FADH2.
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En s'accumulant dans l'atmosphère terrestre, le dioxygène O2 issu de la photosynthèse a formé une couche d'ozone à la base de la stratosphère sous l'effet du rayonnement solaire. L'ozone est un allotrope de l'oxygène de formule chimique O3 encore plus oxydant que le dioxygène — ce qui en fait un polluant indésirable lorsqu'il est présent dans la troposphère au niveau du sol — mais qui a la particularité d'absorber les rayons ultraviolets du Soleil et donc de protéger la biosphère de ce rayonnement nocif : la couche d'ozone a constitué le bouclier qui a permis aux premières plantes terrestres de quitter les océans il y a près de 475 millions d'années.
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La teneur en oxygène des océans chute significativement depuis plusieurs années. Cette désoxygénation de l’océan — due au réchauffement climatique et aux rejets d’engrais agricoles — affecte la biodiversité marine. Les océans ont perdu 77 milliards de tonnes d’oxygène au cours des 50 dernières années[10].
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Dans l'industrie, il a une énorme importance en tant qu'oxydant. Dans les centrales électriques, le combustible est brûlé soit avec de l'air, soit avec de l'oxygène pur (procédé "oxy-fuel"). L'oxy-craquage de fractions pétrolières lourdes donne des composés précieux[11]. Dans l'industrie chimique est utilisée pour la production d'acide acrylique[12], un monomère très important. L'oxydation catalytique hétérogène est prometteur pour la production d'acide hydroxyméthyl-furfural[13] et acide benzoïque[14]. C'est également une matière première prometteuse pour la synthèse électrochimique du peroxyde d'hydrogène[15]. L'oxydation par l'air joue un rôle très important dans la conversion des gaz dangereux (CO, méthane) en CO2 moins nocif[16][17].
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L'oxygène possède dix-sept isotopes dont le nombre de masse varie de 12 à 28. L'oxygène d'origine naturelle est composé de trois isotopes stables : l'oxygène 16 16O, l'oxygène 17 17O et l'oxygène 18 18O. On attribue en outre à l'oxygène une masse atomique standard de 15,999 4 u[18]. L'oxygène 16 est le plus abondant, son abondance naturelle étant de 99,762 %[19].
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La majorité de l'oxygène 16 est synthétisée à la fin du processus de fusion de l'hélium au sein d'étoiles massives mais une partie est aussi produite lors des réactions de fusion du néon[20]. L'oxygène 17 est principalement issu de la fusion de l'hydrogène en hélium au cours du cycle CNO. Il s'agit donc d'un isotope courant des zones de combustion de l'hydrogène des étoiles[20]. La majorité de l'oxygène 18 est produite quand l'azote 14 14N rendu abondant par le cycle CNO capture un noyau d'hélium 4 4He. L'oxygène 18 est donc couramment présent dans les zones riches en hélium des étoiles massives évoluées[20].
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Quatorze radioisotopes ont été mis en évidence. Les plus stables sont l'oxygène 15 15O ayant la plus longue demi-vie (122,24 secondes) et l'oxygène 14 14O ayant une demi-vie de 70,606 secondes[19]. Tous les autres isotopes radioactifs ont des demi-vies inférieures à 27 s et la majorité d'entre eux a des demi-vies de moins de 83 millisecondes[19]. L'oxygène 12 12O à la durée de vie la plus courte (580×10−24 s)[21]. Le type de décroissance radioactive le plus répandu chez les isotopes plus légers que l'oxygène 16 est l'émission de positron[22],[23],[24] produisant de l'azote. Le type de décroissance le plus courant pour les isotopes plus lourds que l'oxygène 18 est la radioactivité β donnant naissance à du fluor[19].
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L'oxygène 18 est un indicateur paléoclimatique utilisé pour connaître la température dans une région à une époque donnée : plus le rapport isotopique 18O / 16O est élevé et plus la température correspondante est basse. Ce rapport peut être déterminé à partir de carottes de glace, ainsi que de l'aragonite ou de la calcite de certains fossiles.
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Ce procédé est très utile pour confirmer ou infirmer une théorie sur les changements climatiques naturels terrestres comme les paramètres de Milanković.
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Comme marqueur isotopique stable, il a été utilisé pour mesurer le flux unidirectionnel d'oxygène absorbé, pendant la photosynthèse, par le phénomène de photorespiration. Il a été montré que, avant l'augmentation de CO2 de l'ère industrielle, la moitié de l'oxygène émis par les feuilles était réabsorbée. Cela réduisait le rendement de la photosynthèse de moitié (Gerbaud and André, 1979-1980)[25],[26].
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L'oxygène est l'élément chimique le plus abondant du point de vue de la masse dans la biosphère, l'air, l'eau et les roches terrestres. Il est aussi le troisième élément le plus abondant de l'univers après l'hydrogène et l'hélium[28] et représente environ 0,9 % de la masse du Soleil[29]. Il constitue 49,2 % de la masse de la croûte terrestre[30] et est le principal constituant de nos océans 88,8 % de leur masse)[29]. Le dioxygène est le second composant le plus important de l'atmosphère terrestre, représentant 20,8 % de son volume et 23,1 % de sa masse (soit quelque 1015 tonnes)[29],[28],[a]. La Terre, en présentant un taux si important d'oxygène gazeux dans son atmosphère, constitue une exception au sein des planètes du système solaire : l'oxygène des planètes voisines Mars (qui ne représente que 0,1 % du volume de son atmosphère) et Vénus y a des concentrations bien plus faibles. Toutefois, le dioxygène entourant ces autres planètes est seulement produit par les rayons ultraviolets agissant sur les molécules contenant de l'oxygène comme le dioxyde de carbone.
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La concentration importante et inhabituelle de dioxygène sur Terre est le résultat des cycles de l'oxygène. Ce cycle biogéochimique décrit les mouvements du dioxygène à l'intérieur et entre ses trois principaux réservoirs sur Terre : l'atmosphère, la biosphère et la lithosphère. Le facteur principal de la réalisation de ces cycles est la photosynthèse qui est le principal responsable de la teneur actuelle en dioxygène sur Terre[31]. Le dioxygène est indispensable à tout écosystème : les êtres vivants photosynthétiques dégagent du dioxygène dans l'atmosphère alors que la respiration et la décomposition des animaux et des plantes en consomme. Dans l'équilibre actuel, la production et la consommation se réalisent dans les mêmes proportions : chacun de ces transferts correspond à environ 1/2000 de la totalité de l'oxygène atmosphérique chaque année[32]. Enfin, l'oxygène est un composant essentiel des molécules qui se retrouvent dans tout être vivant : acides aminés, sucres, etc.[33].
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L'oxygène joue également un rôle important dans le milieu aquatique. L'augmentation de la solubilité de l'oxygène à basses températures a un impact notable sur la vie dans les océans. Par exemple, la densité d'espèces vivantes est plus importante dans les eaux polaires en raison de la plus forte concentration d'oxygène[34]. Les eaux polluées contenant des nutriments pour les plantes comme des nitrates ou des phosphates peuvent stimuler la pousse d'algues par un processus appelé eutrophisation et la décomposition de ces organismes et d'autres biomatériaux peut réduire la quantité de dioxygène dans les eaux eutrophes. Les scientifiques évaluent cet aspect de la qualité de l'eau en mesurant la demande biologique en oxygène de l'eau ou la quantité d'oxygène nécessaire pour revenir à une concentration normale d'O2[28].
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Dans les conditions normales de température et de pression, l'oxygène est sous forme de gaz inodore et incolore, le dioxygène, de formule chimique O2. Au sein de cette molécule, les deux atomes d'oxygène sont liés chimiquement l'un à l'autre dans un état triplet. Cette liaison, ayant un ordre de 2, est souvent représentée de manière simplifiée par une liaison double[35] ou par l'association d'une liaison à deux électrons et de deux liaisons à trois électrons. L'état triplet de l'oxygène est l'état fondamental de la molécule de dioxygène[36]. La configuration électronique de la molécule présente deux électrons non appariés occupant deux orbitales moléculaires dégénérées [b]. Ces orbitales sont dites antiliantes et font baisser l'ordre de liaison de trois à deux si bien que la liaison du dioxygène est plus faible que la triple liaison du diazote pour lequel toutes les orbitales atomiques liantes sont remplies mais plusieurs orbitales antiliantes ne le sont pas[37].
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Dans son état triplet normal, la molécule de dioxygène est paramagnétique, c'est-à-dire qu'elle acquiert une aimantation sous l'effet d'un champ magnétique. Cela est dû au moment magnétique de spin des électrons non appariés de la molécule ainsi qu'à l'interaction d'échange négative entre les molécules voisines de O2[28]. L'oxygène liquide peut être attiré par un aimant si bien que dans des expériences en laboratoire, de l'oxygène liquide peut être maintenu en équilibre contre son propre poids entre les deux pôles d'un aimant puissant[38],[c].
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L'oxygène singulet est le nom donné à plusieurs espèces excitées de la molécule de dioxygène dans laquelle tous les spins sont appariés. Dans la nature, il se forme communément à partir de l'eau, durant la photosynthèse, en utilisant l'énergie des rayons solaires[39]. Il est également produit dans la troposphère grâce à la photolyse de l'ozone par des rayons lumineux de courte longueur d'onde[40] et par le système immunitaire comme une source d'oxygène actif[41]. Les caroténoïdes des organismes photosynthétiques (mais aussi parfois des animaux) jouent un rôle majeur dans l'absorption d'énergie à partir de l'oxygène singulet et dans la conversion de celui-ci vers son état fondamental désexcité avant qu'il ne nuise aux tissus[42].
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L'oxygène est très électronégatif. Il forme facilement de nombreux composés ioniques avec les métaux (oxydes, hydroxydes). Il forme aussi des composés ionocovalents avec les non-métaux (exemples : le dioxyde de carbone, le trioxyde de soufre) et entre dans la composition de nombreuses classes de molécules organiques, par exemple, les alcools (R-OH), les carbonylés R-CHO ou R2CO et les acides carboxyliques (R-COOH).
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Énergie de dissociation des molécules diatomiques O-X à 25 °C en kJ/mol (
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D
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o
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{\displaystyle D_{298}^{o}}
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)[43] :
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L'allotrope ordinaire de l'oxygène sur Terre est nommé dioxygène de formule chimique O2. Il présente une longueur de liaison de 121 pm et une énergie de liaison de 498 kJ mol−1[44]. Il s'agit de la forme utilisée par les formes de vie les plus complexes, comme les animaux, lors de la respiration cellulaire et la forme qui constitue la majeure partie de l'atmosphère terrestre.
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67 |
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Le trioxygène O3, habituellement nommé ozone, est un allotrope très réactif de l'oxygène qui est néfaste pour le tissu pulmonaire[45]. L'ozone est un gaz métastable produit dans les hautes couches de l'atmosphère quand le dioxygène se combine à l'oxygène atomique provenant lui-même de la fragmentation du dioxygène par les rayons ultraviolets[46]. Comme l'ozone absorbe fortement dans le domaine des ultraviolets du spectre électromagnétique, la couche d'ozone contribue à la filtration des ultraviolets qui frappent la Terre[46]. Toutefois, près de la surface de la Terre, c'est un polluant produit par la décomposition lors de journées chaudes des oxydes d'azote issus de la combustion des carburants fossiles sous l'effet des rayons solaires ultraviolets[45],[47]. Depuis les années 1970, la concentration d'ozone dans l'air au niveau du sol augmente du fait des activités humaines[48].
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+
La molécule métastable nommée tétraoxygène (O4) a été découverte en 2001[49],[50] et était jusqu'alors supposée exister dans l'une des six phases de l'oxygène solide. Il est prouvé en 2006 que cette phase, obtenue en pressurisant du dioxygène à 20 GPa est en fait constituée d'un cluster rhomboédrique O8[51]. Ce cluster est potentiellement un comburant plus puissant que le dioxygène ou l'ozone et pourrait par conséquent être utilisé dans les propergols pour fusées[49],[50]. Une phase métallique, découverte en 1990, apparaît lorsque l'oxygène solide est soumis à une pression supérieure à 96 GPa et il a été montré en 1998 qu'à des températures très basses, cette phase devenait supraconductrice[52].
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L'oxygène est plus soluble dans l'eau que ne l'est l'azote. L'eau en équilibre avec l'air contient approximativement une molécule de dioxygène dissous pour deux molécules de diazote. Concernant l'atmosphère, le rapport est approximativement d'une molécule de dioxygène pour quatre de diazote. La solubilité de l'oxygène dans l'eau dépend de la température : environ deux fois plus (14,6 mg L−1) en est dissous à 0 °C qu'à 20 °C (7,6 mg L−1)[28],[53]. À 25 °C et à une pression d'air valant 1 atmosphère, l'eau douce contient environ 6,04 mL d'oxygène par litre alors que l'eau de mer en contient environ 4,95 mL par litre[54]. À 5 °C la solubilité augmente à 9,0 mL par litre d'eau douce soit 50 % de plus qu'à 25 °C et à 7,2 mL par litre d'eau de mer soit 45 % de plus.
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L'oxygène se condense à 90,20 K (−182,95 °C) et se solidifie à 54,36 K (−218,79 °C)[55]. Les phases liquide et solide du dioxygène sont toutes deux transparentes avec une légère coloration rappelant la couleur bleue du ciel causée par l'absorption dans le rouge[d]. L'oxygène liquide de haute pureté est habituellement obtenu par distillation fractionnée d'air liquide[56]. L'oxygène liquide peut aussi être produit par condensation d'air en utilisant l'azote liquide comme liquide de refroidissement. C'est une substance extrêmement réactive qui doit rester éloignée de matériaux combustibles[57].
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Bien que l'oxygène 17 soit stable, l'oxygène, composé essentiellement d'oxygène 16, présente une section efficace de capture des neutrons thermiques particulièrement basse = 0,267 mb (en moyenne pondérée sur les 3 isotopes stables), ce qui permet son usage dans les réacteurs nucléaires en tant qu'oxyde dans le combustible et dans l'eau en tant que réfrigérant et modérateur.
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Néanmoins, l'activation de l'oxygène par les neutrons du cœur provoque la formation d'azote 16 émetteur d'une radiation gamma spécialement énergétique (= 10,419 MeV), mais dont la période n'est que de 7,13 s, ce qui fait que ce rayonnement s'éteint rapidement après arrêt du réacteur.
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L'une des premières expériences connues concernant la relation entre la combustion et l'air est menée par Philon de Byzance, écrivain grec du IIe siècle av. J.-C. Dans son ouvrage intitulé Pneumatiques, Philon observe qu'en faisant brûler une bougie dans un récipient renversé dont l'ouverture est plongée dans l'eau, cela provoque une élévation de l'eau dans le col du récipient contenant la bougie[58]. Philon émet une conjecture incorrecte, affirmant qu'une partie de l'air dans le récipient s'est transformée en l'un des quatre éléments, le feu, qui a pu s'échapper du récipient à cause de la porosité du verre. De nombreux siècles plus tard, Léonard de Vinci s'appuie sur le travail de Philon de Byzance et observe qu'une partie de l'air est consumée pendant la combustion et la respiration[29].
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À la fin du XVIIe siècle, Robert Boyle prouve que l'air est nécessaire à la combustion. Le chimiste anglais John Mayow affine le travail de Boyle en montrant que la combustion a seulement besoin d'une partie de l'air qu'il nomme spiritus nitroaereus ou simplement nitroaereus[59]. Dans une expérience, il constate que lorsqu'il place une souris ou une bougie allumée dans un récipient fermé dont l'ouverture est plongée dans l'eau, le niveau de l'eau augmente dans le récipient et remplace un quatorzième du volume de l'air avant l'extinction des sujets[60]. Dès lors, il conjecture que le nitroaereus est consommé aussi bien par la combustion que par la respiration.
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Mayow observe que l'antimoine augmente en masse lorsqu'il est chauffé et en déduit que le nitroaereus doit y être associé[59]. Il pense aussi que les poumons séparent le nitroaereus de l'air et le font passer dans le sang et que la chaleur animale et les mouvements musculaires résultent de la réaction du nitroaereus avec certaines substances du corps[59]. Les comptes-rendus de ces expériences, d'autres expériences et des idées de Mayow sont publiées en 1668 dans Tractatus duo extrait de De respiratione[60].
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Robert Hooke, Ole Borch, Mikhail Lomonosov et Pierre Bayen parviennent tous à produire de l'oxygène dans des expériences aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle mais aucun d'entre eux ne le reconnaît comme élément chimique[28]. Cela est probablement dû en partie à la théorie scientifique concernant la combustion et la corrosion et nommée phlogisitique qui était alors l'explication la plus répandue pour expliquer ces phénomènes[61].
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Établie en 1667 par le chimiste allemand Johann Joachim Becher et modifiée par le chimiste Georg Ernst Stahl en 1731[62], la théorie du phlogistique affirme que tous les matériaux combustibles sont constitués de deux parties : une partie nommée phlogiston qui s'échappe lorsque la substance qui le contient brûle tandis que la partie déphlogistiquée constitue la vraie forme de la substance[29].
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Les matériaux hautement combustibles qui laissent très peu de résidus comme le bois ou le charbon sont considérés comme contenant majoritairement du phlogiston alors que les substances non combustibles qui se corrodent comme le métal, en contiennent très peu. L'air ne joue aucun rôle dans la théorie du phlogistique, pas plus que les premières expériences menées à l'origine pour en tester l'idée. Au contraire, la théorie se base sur l'observation de ce qui se produit lorsqu'un objet brûle et sur le fait que la majorité des objets apparaît plus léger et semble avoir perdu quelque chose pendant le processus de combustion[29]. Pour justifier le fait qu'un matériau comme du bois voit en fait sa masse augmenter en brûlant, Stahl affirme que le phlogiston a une masse négative[63]. En effet, le fait que les métaux voient eux aussi leur masse augmenter en rouillant alors qu'ils sont supposés perdre du phlogiston est l'un des premiers indices infirmant la théorie du phlogistique.
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L'oxygène est découvert en premier par le chimiste suédois Carl Wilhelm Scheele. Il produit du dioxygène en chauffant de l'oxyde de mercure et divers nitrates vers 1772[29]. Scheele nomme ce gaz « Feuerluft » (air de feu)[64] car c'est le seul comburant connu et écrit un compte-rendu de sa découverte dans un manuscrit qu'il intitule Traité chimique de l'air et du feu qu'il envoie à son éditeur en 1775 mais qui ne sera pas publié avant 1777[28].
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Dans le même temps, le 1er août 1774, une expérience conduit le pasteur britannique Joseph Priestley à faire converger les rayons du Soleil vers un tube en verre contenant de l'oxyde de mercure (HgO). Cela provoque la libération d'un gaz qu'il nomme « air déphlogistiqué »[28]. Il constate que la flamme des bougies est plus brillante dans ce gaz et qu'une souris est plus active et vit plus longtemps en le respirant. Après avoir lui-même respiré le gaz il écrit : « la sensation de [ce gaz] dans mes poumons n'était pas sensiblement différente de celle de l'air ordinaire mais j’eus l'impression que ma respiration était particulièrement légère et facile pendant un certain temps par la suite »[28]. Priestley publie ses découvertes en 1775 dans un article intitulé An Account of Further Discoveries in Air inclus dans le second volume de son livre, Experiments and Observations on Different Kinds of Air[29],[65].
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Le chimiste français Antoine Laurent Lavoisier déclare plus tard avoir découvert cette nouvelle substance indépendamment de Priestley. Toutefois, Priestley rend visite à Lavoisier en octobre 1774, lui parle de son expérience et de la façon dont il a libéré le gaz. Scheele envoie également une lettre à Lavoisier le 30 septembre 1774 dans laquelle il décrit sa propre découverte de la substance jusqu'alors inconnue mais Lavoisier déclare ne jamais l'avoir reçu (une copie de la lettre est retrouvée dans les affaires de Scheele après sa mort)[28].
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Même si cela est contesté à son époque, la contribution de Lavoisier est incontestablement d'avoir réalisé les premières expériences quantitatives satisfaisantes sur l'oxydation et d'avoir donné la première explication correcte sur la façon dont se déroule une combustion[29]. Ses expériences, toutes commencées en 1774, conduiront à discréditer la théorie du phlogistique et prouver que la substance découverte par Priestley et Scheele est un élément chimique[66].
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Dans une expérience, Lavoisier observe qu'il n'y a généralement pas d'augmentation de masse quand l'étain et l'air sont chauffés dans une enceinte fermée[29]. Il remarque que l'air ambiant s'engouffre dans l'enceinte lorsqu'il l'ouvre ce qui prouve qu'une partie de l'air emprisonné a été consommée. Il constate également que la masse de l'étain a augmenté et que cette augmentation correspond à la même masse d'air qui s'est engouffrée dans l'enceinte lors de son ouverture. D'autres expériences ainsi que celle-ci sont détaillées dans son livre Sur la combustion en général, publié en 1777[29]. Dans cette œuvre, il prouve que l'air est un mélange de deux gaz : l'« air vital » qui est essentiel à la respiration et la combustion et l'azote (du grec ἄζωτον, « privé de vie ») qui leur est inutile[29].
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Lavoisier renomme l'« air vital » en oxygène en 1777 à partir de la racine grecque ὀξύς (oxys) (acide, littéralement "âpre" d'après le goût des acides et -γενής (-genēs) (producteur, littéralement « qui engendre ») car il croit à tort que l'oxygène est un constituant de tous les acides[46]. Des chimistes, notamment Sir Humphry Davy en 1812, prouvent finalement que Lavoisier s'était trompé à cet égard (c'est en réalité l'hydrogène qui est à la base de la chimie des acides) mais le nom est resté.
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La théorie atomique de John Dalton suppose que tous les éléments sont monoatomiques et que les atomes dans les corps composés sont dans des rapports simples. Par exemple, Dalton suppose que la formule chimique de l'eau est HO, donnant à l'oxygène une masse atomique huit fois supérieure à celle de l'hydrogène contrairement à la valeur actuelle qui vaut environ seize fois celle de l'hydrogène[67]. En 1805, Joseph Louis Gay-Lussac et Alexander von Humboldt montrent que l'eau est formée de deux volumes d'hydrogène et d'un volume d'oxygène et en 1811 Amedeo Avogadro parvient à interpréter correctement la composition de l'eau sur la base de ce qu'on appelle maintenant la loi d'Avogadro et l'hypothèse des molécules diatomiques élémentaires[68],[e].
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À la fin du XIXe siècle, des scientifiques réalisent que l'air peut être liquéfié et ses composants isolés en le compressant et le refroidissant. Utilisant un processus en cascade, le chimiste et physicien suisse Raoul Pictet fait évaporer du dioxyde de soufre liquide afin de liquéfier du dioxyde de carbone qui, à son tour, s'évapore pour refroidir suffisamment du dioxygène, permettant ainsi de le liquéfier. Le 22 décembre 1877, il envoie un télégramme à l'Académie des sciences à Paris dans lequel il annonce sa découverte de l'oxygène liquide[69]. Deux jours après, le physicien français Louis Paul Cailletet décrit sa propre méthode de liquéfaction de l'oxygène[69]. Dans les deux cas, seules quelques gouttes de liquide sont produites donc il est impossible de mener des analyses approfondies. L'oxygène est liquéfié dans un état stable pour la première fois le 29 mars 1883 par le scientifique polonais Zygmunt Wróblewski de l'université jagellonne de Cracovie et par Karol Olszewski[70].
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En 1891, le chimiste écossais James Dewar est capable de produire suffisamment d'oxygène liquide pour pouvoir l'étudier[28]. Le premier processus commercialement viable pour produire de l'oxygène liquide est développé en 1895 indépendamment par l'ingénieur allemand Carl von Linde et l'ingénieur anglais William Hampson. Dans les deux procédés, la température de l'air est abaissée jusqu'à ce que l'air soit liquéfié puis les différents composés gazeux sont distillés en les faisant bouillir les uns après les autres et en les capturant[71]. Plus tard, en 1901, le soudage oxyacétylénique est présenté pour la première fois en brûlant un mélange d'acétylène et de dioxygène comprimé. Cette méthode de soudure et de coupure du métal est devenue courante par la suite[71]. En 1902, Georges Claude imagine un procédé de liquéfaction de l'air qui améliore le rendement de celui imaginé par Linde et où le travail fourni par la détente adiabatique de l'air après sa compression est utilisé dans le compresseur. Le refroidissement qui l'accompagne (effet Joule-Thomson) est mis à profit dans un échangeur de chaleur qui refroidit l'air à la sortie du compresseur. Claude réalise ainsi la séparation par distillation fractionnée de l'oxygène, de l'azote, de l'argon.
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En 1923, le scientifique américain Robert H. Goddard est le premier à développer un moteur-fusée utilisant du carburant liquide. Le moteur utilise de l'essence comme carburant et de l'oxygène liquide comme comburant. Goddard fait voler avec succès une petite fusée à carburant liquide. Il lui fait atteindre 56 m et 97 km/h le 16 mars 1926 à Auburn (Massachusetts)[71],[72].
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L'oxygène est l'élément chimique de numéro atomique 8, de symbole O. C'est la tête de file du groupe des chalcogènes, souvent appelé groupe de l'oxygène. Découvert indépendamment en 1772 par le Suédois Carl Wilhelm Scheele à Uppsala, et en 1774 par Pierre Bayen à Châlons-en-Champagne ainsi que par le Britannique Joseph Priestley dans le Wiltshire, l'oxygène a été nommé ainsi en 1777 par le Français Antoine Lavoisier et son épouse à Paris à partir du grec ancien ὀξύς / oxys (« aigu », c'est-à-dire ici « acide »), et γενής / genês (« générateur »), car Lavoisier pensait à tort — oxydation et acidification étant reliées — que[7] :
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« Nous avons donné à la base de la portion respirable de l'air le nom d'oxygène, en le dérivant de deux mots grecs ὀξύς, acide et γείνομαι, j'engendre, parce qu'en effet une des propriétés les plus générales de cette base [Lavoisier parle de l'oxygène] est de former des acides en se combinant avec la plupart des substances. Nous appellerons donc gaz oxygène la réunion de cette base avec le calorique. »
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Une molécule de formule chimique O2, appelée communément « oxygène » mais « dioxygène » par les chimistes, est constituée de deux atomes d'oxygène reliés par liaison covalente : aux conditions normales de température et de pression, le dioxygène est un gaz, qui constitue 20,8 % du volume de l'atmosphère terrestre au niveau de la mer.
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L'oxygène est un non-métal qui forme très facilement des composés, notamment des oxydes, avec pratiquement tous les autres éléments chimiques. Cette facilité se traduit par des énergies de formation élevées mais, cinétiquement, le dioxygène est souvent peu réactif à température ambiante. Ainsi un mélange de dioxygène et de dihydrogène, de fer ou de soufre, etc., n'évolue qu'extrêmement lentement.
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C'est, en masse, le troisième élément le plus abondant de l'Univers après l'hydrogène et l'hélium, et le plus abondant des éléments de l'écorce terrestre ; l'oxygène constitue ainsi sur Terre[8] :
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La Terre était à l'origine dépourvue de dioxygène. Celui-ci s'est formé grâce à la photosynthèse réalisée par les végétaux, les algues et les cyanobactéries, ces dernières étant apparues il y a peut-être 2,8 milliards d'années[9]. Le dioxygène O2 est toxique pour les organismes anaérobies, dont faisaient partie les premières formes de vie apparues sur Terre, mais est indispensable à la respiration des organismes aérobies, qui constituent la grande majorité des espèces vivantes actuelles. La respiration cellulaire est l'ensemble des voies métaboliques, telles que le cycle de Krebs et la chaîne respiratoire, alimentées par exemple par la glycolyse et la β-oxydation, par lesquelles une cellule produit de l'énergie sous forme d'ATP et du pouvoir réducteur sous forme de NADH + H+ et de FADH2.
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En s'accumulant dans l'atmosphère terrestre, le dioxygène O2 issu de la photosynthèse a formé une couche d'ozone à la base de la stratosphère sous l'effet du rayonnement solaire. L'ozone est un allotrope de l'oxygène de formule chimique O3 encore plus oxydant que le dioxygène — ce qui en fait un polluant indésirable lorsqu'il est présent dans la troposphère au niveau du sol — mais qui a la particularité d'absorber les rayons ultraviolets du Soleil et donc de protéger la biosphère de ce rayonnement nocif : la couche d'ozone a constitué le bouclier qui a permis aux premières plantes terrestres de quitter les océans il y a près de 475 millions d'années.
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La teneur en oxygène des océans chute significativement depuis plusieurs années. Cette désoxygénation de l’océan — due au réchauffement climatique et aux rejets d’engrais agricoles — affecte la biodiversité marine. Les océans ont perdu 77 milliards de tonnes d’oxygène au cours des 50 dernières années[10].
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Dans l'industrie, il a une énorme importance en tant qu'oxydant. Dans les centrales électriques, le combustible est brûlé soit avec de l'air, soit avec de l'oxygène pur (procédé "oxy-fuel"). L'oxy-craquage de fractions pétrolières lourdes donne des composés précieux[11]. Dans l'industrie chimique est utilisée pour la production d'acide acrylique[12], un monomère très important. L'oxydation catalytique hétérogène est prometteur pour la production d'acide hydroxyméthyl-furfural[13] et acide benzoïque[14]. C'est également une matière première prometteuse pour la synthèse électrochimique du peroxyde d'hydrogène[15]. L'oxydation par l'air joue un rôle très important dans la conversion des gaz dangereux (CO, méthane) en CO2 moins nocif[16][17].
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L'oxygène possède dix-sept isotopes dont le nombre de masse varie de 12 à 28. L'oxygène d'origine naturelle est composé de trois isotopes stables : l'oxygène 16 16O, l'oxygène 17 17O et l'oxygène 18 18O. On attribue en outre à l'oxygène une masse atomique standard de 15,999 4 u[18]. L'oxygène 16 est le plus abondant, son abondance naturelle étant de 99,762 %[19].
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La majorité de l'oxygène 16 est synthétisée à la fin du processus de fusion de l'hélium au sein d'étoiles massives mais une partie est aussi produite lors des réactions de fusion du néon[20]. L'oxygène 17 est principalement issu de la fusion de l'hydrogène en hélium au cours du cycle CNO. Il s'agit donc d'un isotope courant des zones de combustion de l'hydrogène des étoiles[20]. La majorité de l'oxygène 18 est produite quand l'azote 14 14N rendu abondant par le cycle CNO capture un noyau d'hélium 4 4He. L'oxygène 18 est donc couramment présent dans les zones riches en hélium des étoiles massives évoluées[20].
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Quatorze radioisotopes ont été mis en évidence. Les plus stables sont l'oxygène 15 15O ayant la plus longue demi-vie (122,24 secondes) et l'oxygène 14 14O ayant une demi-vie de 70,606 secondes[19]. Tous les autres isotopes radioactifs ont des demi-vies inférieures à 27 s et la majorité d'entre eux a des demi-vies de moins de 83 millisecondes[19]. L'oxygène 12 12O à la durée de vie la plus courte (580×10−24 s)[21]. Le type de décroissance radioactive le plus répandu chez les isotopes plus légers que l'oxygène 16 est l'émission de positron[22],[23],[24] produisant de l'azote. Le type de décroissance le plus courant pour les isotopes plus lourds que l'oxygène 18 est la radioactivité β donnant naissance à du fluor[19].
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L'oxygène 18 est un indicateur paléoclimatique utilisé pour connaître la température dans une région à une époque donnée : plus le rapport isotopique 18O / 16O est élevé et plus la température correspondante est basse. Ce rapport peut être déterminé à partir de carottes de glace, ainsi que de l'aragonite ou de la calcite de certains fossiles.
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Ce procédé est très utile pour confirmer ou infirmer une théorie sur les changements climatiques naturels terrestres comme les paramètres de Milanković.
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Comme marqueur isotopique stable, il a été utilisé pour mesurer le flux unidirectionnel d'oxygène absorbé, pendant la photosynthèse, par le phénomène de photorespiration. Il a été montré que, avant l'augmentation de CO2 de l'ère industrielle, la moitié de l'oxygène émis par les feuilles était réabsorbée. Cela réduisait le rendement de la photosynthèse de moitié (Gerbaud and André, 1979-1980)[25],[26].
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L'oxygène est l'élément chimique le plus abondant du point de vue de la masse dans la biosphère, l'air, l'eau et les roches terrestres. Il est aussi le troisième élément le plus abondant de l'univers après l'hydrogène et l'hélium[28] et représente environ 0,9 % de la masse du Soleil[29]. Il constitue 49,2 % de la masse de la croûte terrestre[30] et est le principal constituant de nos océans 88,8 % de leur masse)[29]. Le dioxygène est le second composant le plus important de l'atmosphère terrestre, représentant 20,8 % de son volume et 23,1 % de sa masse (soit quelque 1015 tonnes)[29],[28],[a]. La Terre, en présentant un taux si important d'oxygène gazeux dans son atmosphère, constitue une exception au sein des planètes du système solaire : l'oxygène des planètes voisines Mars (qui ne représente que 0,1 % du volume de son atmosphère) et Vénus y a des concentrations bien plus faibles. Toutefois, le dioxygène entourant ces autres planètes est seulement produit par les rayons ultraviolets agissant sur les molécules contenant de l'oxygène comme le dioxyde de carbone.
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La concentration importante et inhabituelle de dioxygène sur Terre est le résultat des cycles de l'oxygène. Ce cycle biogéochimique décrit les mouvements du dioxygène à l'intérieur et entre ses trois principaux réservoirs sur Terre : l'atmosphère, la biosphère et la lithosphère. Le facteur principal de la réalisation de ces cycles est la photosynthèse qui est le principal responsable de la teneur actuelle en dioxygène sur Terre[31]. Le dioxygène est indispensable à tout écosystème : les êtres vivants photosynthétiques dégagent du dioxygène dans l'atmosphère alors que la respiration et la décomposition des animaux et des plantes en consomme. Dans l'équilibre actuel, la production et la consommation se réalisent dans les mêmes proportions : chacun de ces transferts correspond à environ 1/2000 de la totalité de l'oxygène atmosphérique chaque année[32]. Enfin, l'oxygène est un composant essentiel des molécules qui se retrouvent dans tout être vivant : acides aminés, sucres, etc.[33].
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L'oxygène joue également un rôle important dans le milieu aquatique. L'augmentation de la solubilité de l'oxygène à basses températures a un impact notable sur la vie dans les océans. Par exemple, la densité d'espèces vivantes est plus importante dans les eaux polaires en raison de la plus forte concentration d'oxygène[34]. Les eaux polluées contenant des nutriments pour les plantes comme des nitrates ou des phosphates peuvent stimuler la pousse d'algues par un processus appelé eutrophisation et la décomposition de ces organismes et d'autres biomatériaux peut réduire la quantité de dioxygène dans les eaux eutrophes. Les scientifiques évaluent cet aspect de la qualité de l'eau en mesurant la demande biologique en oxygène de l'eau ou la quantité d'oxygène nécessaire pour revenir à une concentration normale d'O2[28].
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Dans les conditions normales de température et de pression, l'oxygène est sous forme de gaz inodore et incolore, le dioxygène, de formule chimique O2. Au sein de cette molécule, les deux atomes d'oxygène sont liés chimiquement l'un à l'autre dans un état triplet. Cette liaison, ayant un ordre de 2, est souvent représentée de manière simplifiée par une liaison double[35] ou par l'association d'une liaison à deux électrons et de deux liaisons à trois électrons. L'état triplet de l'oxygène est l'état fondamental de la molécule de dioxygène[36]. La configuration électronique de la molécule présente deux électrons non appariés occupant deux orbitales moléculaires dégénérées [b]. Ces orbitales sont dites antiliantes et font baisser l'ordre de liaison de trois à deux si bien que la liaison du dioxygène est plus faible que la triple liaison du diazote pour lequel toutes les orbitales atomiques liantes sont remplies mais plusieurs orbitales antiliantes ne le sont pas[37].
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Dans son état triplet normal, la molécule de dioxygène est paramagnétique, c'est-à-dire qu'elle acquiert une aimantation sous l'effet d'un champ magnétique. Cela est dû au moment magnétique de spin des électrons non appariés de la molécule ainsi qu'à l'interaction d'échange négative entre les molécules voisines de O2[28]. L'oxygène liquide peut être attiré par un aimant si bien que dans des expériences en laboratoire, de l'oxygène liquide peut être maintenu en équilibre contre son propre poids entre les deux pôles d'un aimant puissant[38],[c].
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L'oxygène singulet est le nom donné à plusieurs espèces excitées de la molécule de dioxygène dans laquelle tous les spins sont appariés. Dans la nature, il se forme communément à partir de l'eau, durant la photosynthèse, en utilisant l'énergie des rayons solaires[39]. Il est également produit dans la troposphère grâce à la photolyse de l'ozone par des rayons lumineux de courte longueur d'onde[40] et par le système immunitaire comme une source d'oxygène actif[41]. Les caroténoïdes des organismes photosynthétiques (mais aussi parfois des animaux) jouent un rôle majeur dans l'absorption d'énergie à partir de l'oxygène singulet et dans la conversion de celui-ci vers son état fondamental désexcité avant qu'il ne nuise aux tissus[42].
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L'oxygène est très électronégatif. Il forme facilement de nombreux composés ioniques avec les métaux (oxydes, hydroxydes). Il forme aussi des composés ionocovalents avec les non-métaux (exemples : le dioxyde de carbone, le trioxyde de soufre) et entre dans la composition de nombreuses classes de molécules organiques, par exemple, les alcools (R-OH), les carbonylés R-CHO ou R2CO et les acides carboxyliques (R-COOH).
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Énergie de dissociation des molécules diatomiques O-X à 25 °C en kJ/mol (
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{\displaystyle D_{298}^{o}}
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L'allotrope ordinaire de l'oxygène sur Terre est nommé dioxygène de formule chimique O2. Il présente une longueur de liaison de 121 pm et une énergie de liaison de 498 kJ mol−1[44]. Il s'agit de la forme utilisée par les formes de vie les plus complexes, comme les animaux, lors de la respiration cellulaire et la forme qui constitue la majeure partie de l'atmosphère terrestre.
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Le trioxygène O3, habituellement nommé ozone, est un allotrope très réactif de l'oxygène qui est néfaste pour le tissu pulmonaire[45]. L'ozone est un gaz métastable produit dans les hautes couches de l'atmosphère quand le dioxygène se combine à l'oxygène atomique provenant lui-même de la fragmentation du dioxygène par les rayons ultraviolets[46]. Comme l'ozone absorbe fortement dans le domaine des ultraviolets du spectre électromagnétique, la couche d'ozone contribue à la filtration des ultraviolets qui frappent la Terre[46]. Toutefois, près de la surface de la Terre, c'est un polluant produit par la décomposition lors de journées chaudes des oxydes d'azote issus de la combustion des carburants fossiles sous l'effet des rayons solaires ultraviolets[45],[47]. Depuis les années 1970, la concentration d'ozone dans l'air au niveau du sol augmente du fait des activités humaines[48].
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La molécule métastable nommée tétraoxygène (O4) a été découverte en 2001[49],[50] et était jusqu'alors supposée exister dans l'une des six phases de l'oxygène solide. Il est prouvé en 2006 que cette phase, obtenue en pressurisant du dioxygène à 20 GPa est en fait constituée d'un cluster rhomboédrique O8[51]. Ce cluster est potentiellement un comburant plus puissant que le dioxygène ou l'ozone et pourrait par conséquent être utilisé dans les propergols pour fusées[49],[50]. Une phase métallique, découverte en 1990, apparaît lorsque l'oxygène solide est soumis à une pression supérieure à 96 GPa et il a été montré en 1998 qu'à des températures très basses, cette phase devenait supraconductrice[52].
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L'oxygène est plus soluble dans l'eau que ne l'est l'azote. L'eau en équilibre avec l'air contient approximativement une molécule de dioxygène dissous pour deux molécules de diazote. Concernant l'atmosphère, le rapport est approximativement d'une molécule de dioxygène pour quatre de diazote. La solubilité de l'oxygène dans l'eau dépend de la température : environ deux fois plus (14,6 mg L−1) en est dissous à 0 °C qu'à 20 °C (7,6 mg L−1)[28],[53]. À 25 °C et à une pression d'air valant 1 atmosphère, l'eau douce contient environ 6,04 mL d'oxygène par litre alors que l'eau de mer en contient environ 4,95 mL par litre[54]. À 5 °C la solubilité augmente à 9,0 mL par litre d'eau douce soit 50 % de plus qu'à 25 °C et à 7,2 mL par litre d'eau de mer soit 45 % de plus.
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L'oxygène se condense à 90,20 K (−182,95 °C) et se solidifie à 54,36 K (−218,79 °C)[55]. Les phases liquide et solide du dioxygène sont toutes deux transparentes avec une légère coloration rappelant la couleur bleue du ciel causée par l'absorption dans le rouge[d]. L'oxygène liquide de haute pureté est habituellement obtenu par distillation fractionnée d'air liquide[56]. L'oxygène liquide peut aussi être produit par condensation d'air en utilisant l'azote liquide comme liquide de refroidissement. C'est une substance extrêmement réactive qui doit rester éloignée de matériaux combustibles[57].
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Bien que l'oxygène 17 soit stable, l'oxygène, composé essentiellement d'oxygène 16, présente une section efficace de capture des neutrons thermiques particulièrement basse = 0,267 mb (en moyenne pondérée sur les 3 isotopes stables), ce qui permet son usage dans les réacteurs nucléaires en tant qu'oxyde dans le combustible et dans l'eau en tant que réfrigérant et modérateur.
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Néanmoins, l'activation de l'oxygène par les neutrons du cœur provoque la formation d'azote 16 émetteur d'une radiation gamma spécialement énergétique (= 10,419 MeV), mais dont la période n'est que de 7,13 s, ce qui fait que ce rayonnement s'éteint rapidement après arrêt du réacteur.
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L'une des premières expériences connues concernant la relation entre la combustion et l'air est menée par Philon de Byzance, écrivain grec du IIe siècle av. J.-C. Dans son ouvrage intitulé Pneumatiques, Philon observe qu'en faisant brûler une bougie dans un récipient renversé dont l'ouverture est plongée dans l'eau, cela provoque une élévation de l'eau dans le col du récipient contenant la bougie[58]. Philon émet une conjecture incorrecte, affirmant qu'une partie de l'air dans le récipient s'est transformée en l'un des quatre éléments, le feu, qui a pu s'échapper du récipient à cause de la porosité du verre. De nombreux siècles plus tard, Léonard de Vinci s'appuie sur le travail de Philon de Byzance et observe qu'une partie de l'air est consumée pendant la combustion et la respiration[29].
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À la fin du XVIIe siècle, Robert Boyle prouve que l'air est nécessaire à la combustion. Le chimiste anglais John Mayow affine le travail de Boyle en montrant que la combustion a seulement besoin d'une partie de l'air qu'il nomme spiritus nitroaereus ou simplement nitroaereus[59]. Dans une expérience, il constate que lorsqu'il place une souris ou une bougie allumée dans un récipient fermé dont l'ouverture est plongée dans l'eau, le niveau de l'eau augmente dans le récipient et remplace un quatorzième du volume de l'air avant l'extinction des sujets[60]. Dès lors, il conjecture que le nitroaereus est consommé aussi bien par la combustion que par la respiration.
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Mayow observe que l'antimoine augmente en masse lorsqu'il est chauffé et en déduit que le nitroaereus doit y être associé[59]. Il pense aussi que les poumons séparent le nitroaereus de l'air et le font passer dans le sang et que la chaleur animale et les mouvements musculaires résultent de la réaction du nitroaereus avec certaines substances du corps[59]. Les comptes-rendus de ces expériences, d'autres expériences et des idées de Mayow sont publiées en 1668 dans Tractatus duo extrait de De respiratione[60].
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Robert Hooke, Ole Borch, Mikhail Lomonosov et Pierre Bayen parviennent tous à produire de l'oxygène dans des expériences aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle mais aucun d'entre eux ne le reconnaît comme élément chimique[28]. Cela est probablement dû en partie à la théorie scientifique concernant la combustion et la corrosion et nommée phlogisitique qui était alors l'explication la plus répandue pour expliquer ces phénomènes[61].
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Établie en 1667 par le chimiste allemand Johann Joachim Becher et modifiée par le chimiste Georg Ernst Stahl en 1731[62], la théorie du phlogistique affirme que tous les matériaux combustibles sont constitués de deux parties : une partie nommée phlogiston qui s'échappe lorsque la substance qui le contient brûle tandis que la partie déphlogistiquée constitue la vraie forme de la substance[29].
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Les matériaux hautement combustibles qui laissent très peu de résidus comme le bois ou le charbon sont considérés comme contenant majoritairement du phlogiston alors que les substances non combustibles qui se corrodent comme le métal, en contiennent très peu. L'air ne joue aucun rôle dans la théorie du phlogistique, pas plus que les premières expériences menées à l'origine pour en tester l'idée. Au contraire, la théorie se base sur l'observation de ce qui se produit lorsqu'un objet brûle et sur le fait que la majorité des objets apparaît plus léger et semble avoir perdu quelque chose pendant le processus de combustion[29]. Pour justifier le fait qu'un matériau comme du bois voit en fait sa masse augmenter en brûlant, Stahl affirme que le phlogiston a une masse négative[63]. En effet, le fait que les métaux voient eux aussi leur masse augmenter en rouillant alors qu'ils sont supposés perdre du phlogiston est l'un des premiers indices infirmant la théorie du phlogistique.
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L'oxygène est découvert en premier par le chimiste suédois Carl Wilhelm Scheele. Il produit du dioxygène en chauffant de l'oxyde de mercure et divers nitrates vers 1772[29]. Scheele nomme ce gaz « Feuerluft » (air de feu)[64] car c'est le seul comburant connu et écrit un compte-rendu de sa découverte dans un manuscrit qu'il intitule Traité chimique de l'air et du feu qu'il envoie à son éditeur en 1775 mais qui ne sera pas publié avant 1777[28].
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Dans le même temps, le 1er août 1774, une expérience conduit le pasteur britannique Joseph Priestley à faire converger les rayons du Soleil vers un tube en verre contenant de l'oxyde de mercure (HgO). Cela provoque la libération d'un gaz qu'il nomme « air déphlogistiqué »[28]. Il constate que la flamme des bougies est plus brillante dans ce gaz et qu'une souris est plus active et vit plus longtemps en le respirant. Après avoir lui-même respiré le gaz il écrit : « la sensation de [ce gaz] dans mes poumons n'était pas sensiblement différente de celle de l'air ordinaire mais j’eus l'impression que ma respiration était particulièrement légère et facile pendant un certain temps par la suite »[28]. Priestley publie ses découvertes en 1775 dans un article intitulé An Account of Further Discoveries in Air inclus dans le second volume de son livre, Experiments and Observations on Different Kinds of Air[29],[65].
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Le chimiste français Antoine Laurent Lavoisier déclare plus tard avoir découvert cette nouvelle substance indépendamment de Priestley. Toutefois, Priestley rend visite à Lavoisier en octobre 1774, lui parle de son expérience et de la façon dont il a libéré le gaz. Scheele envoie également une lettre à Lavoisier le 30 septembre 1774 dans laquelle il décrit sa propre découverte de la substance jusqu'alors inconnue mais Lavoisier déclare ne jamais l'avoir reçu (une copie de la lettre est retrouvée dans les affaires de Scheele après sa mort)[28].
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Même si cela est contesté à son époque, la contribution de Lavoisier est incontestablement d'avoir réalisé les premières expériences quantitatives satisfaisantes sur l'oxydation et d'avoir donné la première explication correcte sur la façon dont se déroule une combustion[29]. Ses expériences, toutes commencées en 1774, conduiront à discréditer la théorie du phlogistique et prouver que la substance découverte par Priestley et Scheele est un élément chimique[66].
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Dans une expérience, Lavoisier observe qu'il n'y a généralement pas d'augmentation de masse quand l'étain et l'air sont chauffés dans une enceinte fermée[29]. Il remarque que l'air ambiant s'engouffre dans l'enceinte lorsqu'il l'ouvre ce qui prouve qu'une partie de l'air emprisonné a été consommée. Il constate également que la masse de l'étain a augmenté et que cette augmentation correspond à la même masse d'air qui s'est engouffrée dans l'enceinte lors de son ouverture. D'autres expériences ainsi que celle-ci sont détaillées dans son livre Sur la combustion en général, publié en 1777[29]. Dans cette œuvre, il prouve que l'air est un mélange de deux gaz : l'« air vital » qui est essentiel à la respiration et la combustion et l'azote (du grec ἄζωτον, « privé de vie ») qui leur est inutile[29].
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Lavoisier renomme l'« air vital » en oxygène en 1777 à partir de la racine grecque ὀξύς (oxys) (acide, littéralement "âpre" d'après le goût des acides et -γενής (-genēs) (producteur, littéralement « qui engendre ») car il croit à tort que l'oxygène est un constituant de tous les acides[46]. Des chimistes, notamment Sir Humphry Davy en 1812, prouvent finalement que Lavoisier s'était trompé à cet égard (c'est en réalité l'hydrogène qui est à la base de la chimie des acides) mais le nom est resté.
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La théorie atomique de John Dalton suppose que tous les éléments sont monoatomiques et que les atomes dans les corps composés sont dans des rapports simples. Par exemple, Dalton suppose que la formule chimique de l'eau est HO, donnant à l'oxygène une masse atomique huit fois supérieure à celle de l'hydrogène contrairement à la valeur actuelle qui vaut environ seize fois celle de l'hydrogène[67]. En 1805, Joseph Louis Gay-Lussac et Alexander von Humboldt montrent que l'eau est formée de deux volumes d'hydrogène et d'un volume d'oxygène et en 1811 Amedeo Avogadro parvient à interpréter correctement la composition de l'eau sur la base de ce qu'on appelle maintenant la loi d'Avogadro et l'hypothèse des molécules diatomiques élémentaires[68],[e].
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À la fin du XIXe siècle, des scientifiques réalisent que l'air peut être liquéfié et ses composants isolés en le compressant et le refroidissant. Utilisant un processus en cascade, le chimiste et physicien suisse Raoul Pictet fait évaporer du dioxyde de soufre liquide afin de liquéfier du dioxyde de carbone qui, à son tour, s'évapore pour refroidir suffisamment du dioxygène, permettant ainsi de le liquéfier. Le 22 décembre 1877, il envoie un télégramme à l'Académie des sciences à Paris dans lequel il annonce sa découverte de l'oxygène liquide[69]. Deux jours après, le physicien français Louis Paul Cailletet décrit sa propre méthode de liquéfaction de l'oxygène[69]. Dans les deux cas, seules quelques gouttes de liquide sont produites donc il est impossible de mener des analyses approfondies. L'oxygène est liquéfié dans un état stable pour la première fois le 29 mars 1883 par le scientifique polonais Zygmunt Wróblewski de l'université jagellonne de Cracovie et par Karol Olszewski[70].
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En 1891, le chimiste écossais James Dewar est capable de produire suffisamment d'oxygène liquide pour pouvoir l'étudier[28]. Le premier processus commercialement viable pour produire de l'oxygène liquide est développé en 1895 indépendamment par l'ingénieur allemand Carl von Linde et l'ingénieur anglais William Hampson. Dans les deux procédés, la température de l'air est abaissée jusqu'à ce que l'air soit liquéfié puis les différents composés gazeux sont distillés en les faisant bouillir les uns après les autres et en les capturant[71]. Plus tard, en 1901, le soudage oxyacétylénique est présenté pour la première fois en brûlant un mélange d'acétylène et de dioxygène comprimé. Cette méthode de soudure et de coupure du métal est devenue courante par la suite[71]. En 1902, Georges Claude imagine un procédé de liquéfaction de l'air qui améliore le rendement de celui imaginé par Linde et où le travail fourni par la détente adiabatique de l'air après sa compression est utilisé dans le compresseur. Le refroidissement qui l'accompagne (effet Joule-Thomson) est mis à profit dans un échangeur de chaleur qui refroidit l'air à la sortie du compresseur. Claude réalise ainsi la séparation par distillation fractionnée de l'oxygène, de l'azote, de l'argon.
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En 1923, le scientifique américain Robert H. Goddard est le premier à développer un moteur-fusée utilisant du carburant liquide. Le moteur utilise de l'essence comme carburant et de l'oxygène liquide comme comburant. Goddard fait voler avec succès une petite fusée à carburant liquide. Il lui fait atteindre 56 m et 97 km/h le 16 mars 1926 à Auburn (Massachusetts)[71],[72].
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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La couche d'ozone ou ozonosphère désigne la partie de la stratosphère contenant une quantité relativement importante d'ozone (concentration de l'ordre de un pour cent mille). À haute altitude la couche d'ozone est utile : elle absorbe la plus grande partie du rayonnement solaire ultraviolet dangereux pour les organismes. Elle a donc un rôle protecteur pour les êtres vivants et les écosystèmes.
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L'existence de la couche d'ozone a été démontrée en 1913 par les physiciens français Henri Buisson et Charles Fabry grâce à leur interféromètre optique. Cet ozone est produit par l'action des UV, du rayonnement solaire, sur les molécules de dioxygène à haute altitude[N 1]. Sydney Chapman propose le mécanisme de formation en 1930. Elle renvoie les rayons solaires et n'en laisse pénétrer que 50 % dans la troposphère.
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À la fin des années 1970, notamment grâce aux campagnes de mesures par ballon-sondes, les scientifiques ont mis en évidence une diminution périodique de l'ozone antarctique ; phénomène alors baptisé « trou de la couche d'ozone ». Ce trou grandit au printemps dans l'Antarctique (à la fin de la nuit polaire) durant plusieurs mois avant de se réduire, jusqu'au printemps suivant où il s'étend à nouveau. D'autres études à partir de ballons évoluant à haute altitude et d'observation satellitaire et météorologiques, ont révélé que la proportion d'ozone arctique était aussi en diminution.
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Cette découverte a été à l'origine de la création du GIEC et de la signature en 1989 du Protocole de Montréal visant à bannir la création par l'industrie de substances chimiques chlorées aboutissant à la destruction de la couche d'ozone. Ces substances sont principalement les CFC utilisés dans les systèmes de refroidissements (réfrigérateurs, climatiseurs...).
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Selon son altitude, on considère l'ozone comme :
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Sans la couche d'ozone dans la haute atmosphère, la vie telle que la planète l'a connue depuis la fin de l'Archéen, n'aurait été possible que dans les océans[réf. nécessaire], à une profondeur suffisante de la surface des eaux (les UV ne pénétrant qu'à quelques mètres sous la surface). Ce fut le cas au cours de l'éon Archéen, lorsque l'atmosphère de la Terre était dépourvue de dioxygène (et donc de couche d'ozone).
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Il se forme et persiste entre 20 et 40 km d'altitude. Il est cependant en réalité très dilué dans l'atmosphère locale : sa teneur est de l'ordre de quelques ppm à quelques dizaines de ppm dans la couche d'ozone elle-même qui est un mélange gazeux à faible pression.
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En fait si cet ozone était regroupé en une couche à l'état pur, il aurait dans les conditions normales de température et de pression (c'est-à-dire les conditions moyennes à la surface de la Terre) une épaisseur de seulement 3 mm, soit 300 unités Dobson (DU)[N 4].
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L'ozone est produit à partir du dioxygène, composé de deux atomes d'oxygène(O2). Aux altitudes supérieures à 30 km, le rayonnement solaire possède encore une énergie suffisante pour casser une partie des molécules de dioxygène et libérer les atomes. Un atome d'oxygène tendant à ne pas rester seul pour des raisons de stabilité, doit se recombiner à un autre élément ; il interagit donc avec une autre molécule de dioxygène (O2) présente pour former une nouvelle molécule, composée de trois atomes d'oxygène : l'ozone (O3).
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O2 + rayonnement solaire → O + O et O + O2 → O3
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Cette réaction chimique est la seule qui, dans la stratosphère, produit de l'ozone. Mais puisque tout l'oxygène n'est pas transformé en ozone dans ce processus, il existe donc un facteur limitant sa concentration. Primitivement, une certaine quantité d'ozone est apparue, il y a plus de 2 milliards d'années, lorsque l'oxygène est devenu permanent avec une concentration de l'ordre du pourcent. La concentration observée aujourd'hui résulte d'un équilibre entre la production d'ozone par le rayonnement solaire, et certains processus de destruction : en temps normal, tout l'ozone produit en « trop plein du réservoir » est détruit. C'est ce que l'on appelle un équilibre dynamique.
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Le jour, à haute altitude, le rayonnement solaire peut dissocier la molécule d'ozone en une molécule de dioxygène et un atome d'oxygène :
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O3 + rayonnement → O2 + O
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Durant la nuit et en particulier la nuit polaire, cette réaction n'existe pas puisqu'il n'y a plus de rayonnement solaire. Une autre réaction devient alors prépondérante : la recombinaison d'un atome d'oxygène et d'une molécule d'ozone pour donner deux molécules de dioxygène :
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O3 + O → 2 O2
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C'est ce que l'on appelle la décomposition spontanée de l'ozone. Mais l'ensemble de ces deux réactions ne peut rendre compte que de 20 % de la destruction naturelle de l'ozone, alors que pour parvenir à un équilibre il faut que la perte soit égale à la production. Ce problème met en évidence la fragilité de l'équilibre de l'ozone. En effet, si les deux réactions ci-dessus avaient pu suffire à compenser la surproduction d'ozone, l'équilibre de ce dernier ne dépendrait que de la quantité de dioxygène présent dans la haute atmosphère, et cet équilibre aurait été difficilement perturbable, mais les composés chlorés perturbent cet équilibre. Les composés bromés, et les oxydes d'azote (NOx) contribuent également à cette destruction.
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Parvenues dans la stratosphère, les molécules de composés chlorés sont décomposées par le rayonnement solaire, les produits de cette décomposition détruisant les molécules d'ozone par le jeu de réactions catalytiques[N 5].
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Une source naturelle abondante de chlore organique est le chlorure de méthyle, principalement produit dans les océans par les micro-organismes et les algues[1]. La concentration ne dépasse pas 0,6 milliardième, limite naturelle du taux de chlore organique dans l'atmosphère.
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Inventés dans les années 1930, les chlorofluorocarbures (C.F.C.) ont connu un développement important à partir des années 1950 à cause de leurs propriétés remarquables (ininflammables, facilement compressibles, non solubles) et, comme ils n'ont qu'une faible réactivité chimique, on les croyait peu toxiques pour l'environnement. Utilisés principalement dans l'industrie du froid, dans les bombes aérosols comme propulseur, en solvants pour l'industrie électronique, dans les mousses synthétiques et les agents extincteurs ; ils sont essentiellement dus à l'activité humaine. La production des CFC est très importante. Pour les deux principaux, le trichlorofluorométhane (CFC 11) et le dichlorofluorométhane (R 21), la production est passée de 50 000 à 100 000 t au début des années 1960 jusqu'à 500 000 t en 1999. Cela représente une croissance de 5 à 6 % par an, soit pratiquement un doublement de la quantité tous les dix ans.
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Les vents brassent l'atmosphère en permanence :
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En 2 à 3 ans, les CFC se retrouvent donc dans l'atmosphère sous toutes les latitudes, aussi bien à l'équateur qu'aux pôles. Puis, en 15 ans, ils montent dans la haute atmosphère.
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À cela s'ajoute un autre effet, les CFC présents dans la stratosphère en 1997 sont ceux qui ont été produits entre 1977 et 1982, ce qui ne représente que 40 % de ce qui a été produit jusqu'à ce jour. Les 60 % restants sont encore en train de se mélanger et de monter. Du fait de ce retard, les effets des CFC produits ces dernières années se feront encore sentir dans 60 ans.
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Ainsi, la quantité de chlore organique naturellement présente dans la stratosphère est d'environ 0,6 milliardième, alors qu'aujourd'hui la proportion totale de chlore organique atteint 3,5 milliardièmes. Elle a été multipliée par 5 en 20 ans, ce qui a entrainé une rupture de l'équilibre dynamique.
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En hiver, la destruction d'ozone est limitée à sa destruction spontanée. Au printemps, elle devient très importante car il y a déjà des UV, beaucoup de cristaux de glace dans la stratosphère et parce que la circulation atmosphérique, le vortex polaire autour de l'Antarctique, empêche le remplacement de l'ozone détruit par de l'ozone provenant du nord de l'Antarctique.
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Dès la fin du printemps, l'amincissement est moins important parce que la quantité de cristaux de glace diminue, et aussi parce que la circulation atmosphérique change : il y a alors un mélange entre l'air antarctique et l'air venu du nord qui apporte de l'ozone. Enfin, et surtout, la génération de l'ozone à partir de l'oxygène a repris avec l'allongement de l’ensoleillement diurne.
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La couche d'ozone est aujourd'hui, observée par un réseau de stations au sol tel la station Halley, à 76°S, où des observations de l’ozone sont effectuées depuis 1956. Plus récemment, la précision des observations s'est améliorée grâce aux satellites artificiels construits, entre autres, par la NASA (USA).
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Les variations pluriannuelles depuis 1957 de l'épaisseur de la couche d'ozone peuvent aussi être mesurées par le taux de flavonoïdes contenus dans des mousses (notamment Bryum argenteum) conservées dans des herbiers[2]. Cependant, les observations sérieuses de la couche d'ozone n'ont été réalisés que depuis une soixantaine d'année[3].
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C'est en 1985 que l'alerte a été donnée avec la découverte d'une diminution importante de la concentration d'ozone au cours des mois de septembre et d'octobre au-dessus du continent Antarctique. Une réduction de près de 50 % du contenu total d'ozone était observée, se produisant au cours du printemps austral et couvrant toute la surface de l'Antarctique.
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Depuis la fin des années 1970, l'épaisseur de l'ozone est passée, en certains endroits, de l'équivalent de 3 mm à 2 et même 1,5 mm aujourd'hui, en moyenne pour le mois d'octobre.
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C'est cette diminution relative de l'épaisseur de la couche d'ozone stratosphérique (par rapport à son épaisseur standard ou initiale de 300 DU), que l'on nomme « trou d'ozone » ou « trou dans la couche d'ozone ». Le protocole de Montréal en 1987, a permis à la communauté internationale de réaliser une prise de conscience , aboutissant à des mesures concrètes pour limiter la propagation humaine des gaz CFC.
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En 2000, 2001 et 2003, le trou dans la couche d'ozone a atteint une superficie jamais observée avant 2000, alors que celui de 2002 était le plus petit qui ait été observé depuis 1998.
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En effet, à la fin de l'été 2003, le trou a de nouveau atteint un record de superficie… pour diminuer rapidement durant le mois d'octobre. En 2006, un nouveau record a été enregistré au-dessus de l'Antarctique.
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En 2006, l'ONU et les experts alertent sur le fait que la couche d'ozone se reconstitue moins vite que prévu, en raison probablement de l'utilisation persistante de gaz interdits, de type CFC.
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L'utilisation d'un modèle a permis d'attribuer la pause observée en 2015 à l'éruption du volcan chilien Calbuco et de montrer que la baisse des concentrations de chlore et de brome était bien responsable de l'amélioration observée sur le long terme[4].
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Depuis l'année 2019, le trou de la couche d'ozone semble avoir été en partie comblé mais de manière artificielle. En effet, ce phénomène s'explique principalement par le réchauffement significatif de la troposphère au-dessus de l'Antarctique qui amène la diminution du nombre et de la persistance des nuages stratosphériques polaires: il en résulte moins de transformation des composés chlorés de l'atmosphère et de halons émis par les activités humaines en chlore actif, susceptibles de détruire l'ozone[5].
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Dans l'océan Arctique, l'ampleur du phénomène n'atteint pas encore celle qui est observée dans l'hémisphère Sud.
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Le fait que la perte d'ozone, si importante en Antarctique, soit moindre au-dessus de l'Arctique découle des différences climatiques entre ces deux régions. Le refroidissement de la stratosphère polaire est en effet moins intense au nord où, en moyenne, les températures sont de 15 à 20 °C supérieures à celles observées au pôle Sud.
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Cette différence entre les deux pôles est d'origine géographique : le continent antarctique est isolé au milieu des océans dans l'hémisphère Sud. Dans l'hémisphère nord, au contraire, une alternance de continents et d'océans, de zones de hautes et de basses pressions atmosphériques contribue à créer un mouvement continu des masses d'air tel que le pôle Nord ne reste jamais totalement isolé. L'air des latitudes moyennes, plus chaud, arrive donc toujours au pôle, y augmentant ainsi les températures moyennes.
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En exploitant des données fournies par un satellite de la NASA chargé de la recherche de la haute atmosphère, les chercheurs ont remarqué que les nuages stratosphériques de l'Antarctique ont une durée de vie deux fois plus longue que ceux situés au-dessus de l'Arctique.
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Le satellite MetOp-A a observé le trou d'ozone en 2007.
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En 2011, le trou dans la couche d'ozone a atteint des valeurs record dans l'Arctique, avec une perte de 80 % de l'ozone, entre 15 et 20 km d'altitude, dans la periode d'hiver 2010 - printemps 2011[6].
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Toutefois, en 2014, un rapport de L’Union météorologique mondiale et du Programme des Nations unies pour l’environnement faisait état d’une stabilisation et même d’un début de résorption sous les latitudes moyennes de l’hémisphère nord[7].
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En juin 2016 une étude dirigée par Susan Salomon et publiée dans la revue « Science » concluait à une réduction du trou dans la couche d'ozone en Antarctique de plus de 4 millions km2 depuis 2000, soit environ la moitié de la superficie des États-Unis. Selon les chercheurs, cette amélioration, qui restait à confirmer, s’expliquait pour partie par la diminution des émissions de gaz chlorés (les CFC notamment) et bromés ; mais aussi par l'effet de serre anthropique. En effet, le réchauffement induit par les gaz à effet de serre (CO2, méthane, etc.) provoque paradoxalement un refroidissement de la stratosphère. Or comme l’explique Slimane Bekki, chercheur au CNRS : « ce refroidissement ralentit les réactions chimiques qui détruisent l’ozone »[8].
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En 2018, l'ONU indique que la couche d'ozone est en voie de guérison[9]. Néanmoins une étude publiée dans Science révèle que le rythme de réduction des émissions de CFC-11 s'est ralenti de 50 % depuis 2012, traduisant une nouvelle production de CFC-11 non déclarée à l'encontre du protocole de Montréal[10]. Cette production est suspectée provenir d'industriels chinois[11],[12]. En 2019, cette guérison semble confirmée par de nouvelles observations susmentionnés au paragraphe "Perte continu d'ozone en Antarctique[5] ".
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Les ultraviolets sont des agents mutagènes : ils détériorent l'ADN des cellules, ce qui dérègle leurs activités biologiques (ex. : cancer) ou les détruit (coup de soleil).
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Le 9 octobre 2003, au sud du Chili, la couche d'ozone qui avait perdu 50 % de son épaisseur habituelle, offrait si peu de protection contre les ultraviolets que ce jour-là, il suffisait de passer cinq minutes dehors sans protection pour attraper un coup de soleil[réf. nécessaire]. Le sud du Chili n'est pas la seule zone atteinte, d'autres régions de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande ont également connu des épisodes semblables. De plus, les rayons ultraviolets perturbent les divisions cellulaires des micro-organismes aquatiques, ce qui a de graves conséquences sur la vie aux pôles[N 6]. En plus des cancers de la peau, on observe aussi un affaiblissement général du système immunitaire.
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Sur la planète Mars, trois couches d'ozone distinctes ont été identifiées dans son atmosphère. Une couche est située en dessous de 30 km d'altitude, une autre est présente durant le printemps et l'été de l'hémisphère nord martien (entre 30 et 60 km) et une autre au-dessus du pôle sud entre 40 et 60 km. La couche présente au-dessus du pôle sud n'a pas d'équivalent au pôle nord[13].
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Le protocole de Montréal, signé en septembre 1987 puis révisé à Londres, Copenhague, Montréal et Pékin jusqu'en 1999, a préconisé une diminution des émissions de 50 % en dix ans. Sa ratification universelle (196 pays) a été atteinte en 2009, ce qui constitue un évènement puisqu'il est le premier traité environnemental international à atteindre ce statut.
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L'Union européenne a proposé en 1989 une interdiction totale de l'utilisation des CFC (chlorofluorocarbure) durant les années 1990, qui fut approuvée par les États-Unis. L'Union Européenne s'est ensuite dotée d'outils juridiques, dont le récent règlement européen (1005/2009) visant à transposer le Protocole de Montréal en droit européen, tout en fixant des objectifs plus ambitieux de réduction ou d'interdiction de certains gaz détruisant la couche d'ozone.
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Les délégués de 190 pays réunis à Montréal le 12 septembre 2007 ont pu saluer, 20 ans après la signature du protocole, la réussite du projet qui se concrétise par un arrêt total de la production des chlorofluorocarbures prévu en 2010 et une estimation optimiste de la communauté scientifique : la couche d'ozone retrouvera normalement son état de 1980 entre 2055 et 2065.
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Il était prévu d'éliminer les hydrochlorofluorocarbures, les principaux substituts des chlorofluorocarbures, d'ici à 2020 pour les pays industrialisés et 2040 pour les pays en voie de développement. Des chercheurs ont établi récemment que l'élimination précoce (10 ans plus tôt, soit en 2030) des hydrochlorofluorocarbures réduirait l'effet de serre dans une proportion supérieure à ce que doit permettre le Protocole de Kyoto sur le changement climatique. Un accord a été conclu, lors de cette 19e réunion des parties qui permet une accélération de la sortie de l'utilisation des hydrochlorofluorocarbures. En vertu de cette entente, la production de ces substances sera gelée en 2013 à son niveau moyen de 2009-2010. Les pays industrialisés arrêteront la production et la consommation en 2020, réduisant celles-ci à 75 % en 2010 et 90 % en 2015[N 7]. Les pays en développement réduiront de 10 % en 2015, 35 % en 2020, 67,5 % en 2025, gardant 2,5 % en moyenne sur les cinq dernières années pour la maintenance.
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Si le lien de causalité entre CFC et trou est démontré ou si ce dernier disparait sur une longue période on pourra établir que le Protocole de Montréal a été un succès de la communauté internationale, capable de résoudre des problèmes environnementaux.
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Pablo Ruiz Picasso, né à Malaga (Espagne) le 25 octobre 1881 et mort le 8 avril 1973 à Mougins (Alpes-Maritimes, France), est un peintre, dessinateur, sculpteur et graveur espagnol[1] ayant passé l'essentiel de sa vie en France.
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Artiste utilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque et un compagnon d'art du surréalisme. Il est l'un des plus importants artistes du XXe siècle, tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques. Il a produit près de 50 000 œuvres dont 1 885 tableaux, 1 228 sculptures, 2 880 céramiques, 7 089 dessins, 342 tapisseries, 150 carnets de croquis et 30 000 estampes (gravures, lithographies, etc.)[2]. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent le proto-cubiste Les Demoiselles d'Avignon (1907) et Guernica (1937), une représentation dramatique du bombardement de Guernica pendant la guerre civile espagnole.
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Pablo Picasso naît le 25 octobre 1881 au 36, place de la Merced (aujourd'hui no 15), à Malaga. Il est le premier enfant de José Ruiz y Blasco, alors professeur de peinture à l'école provinciale des Arts et métiers de la ville dite « San Telmo[3] », et de María Picasso López, une fille de vignerons.
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Son nom complet est Pablo Diego José Francisco de Paula Juan Nepomuceno María de los Remedios Cipriano de la Santísima Trinidad Mártir Patricio Ruiz y Picasso[4].
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Le nom de Picasso, qui n'est pas espagnol, serait selon certains auteurs d'origine italienne. Un de ses arrière-grands-pères est né à Sori dans la région de Gênes[4]. En revanche, selon Robert Maillard, la famille ne serait pas originaire d'Italie[3],[5]. Pablo avait deux sœurs (Maria de los Dolores, dite « Lola », née en 1884, et Maria de la Concepción[6], dite « Conchita », née en 1887), mais aucun frère[7].
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En 1891, le musée provincial de Malaga dont José Ruiz Blasco était le conservateur, ferme ses portes, ce qui oblige le père à trouver d'autres moyens de subsistance. La famille déménage à La Corogne et José Ruiz Blasco occupe un poste de professeur au lycée Da Guarda. La mort de sa sœur Conchita d'une diphtérie en janvier 1895 traumatise Picasso et son vœu d'arrêter la peinture si sa sœur avait guéri n'étant pas exaucé, il se réfugie dans son art[8]. Son père est alors nommé professeur à La Llotja de Barcelone, en 1895[7].
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Une collection Mellon conservait en 1966 le portrait par Picasso d'une de ses sœurs daté de 1901[9].
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Picasso, encouragé par son père qui lui accorde toute confiance[10], peint ses tout premiers tableaux à l'âge de huit ans, son préféré étant Le Petit Picador jaune[11],[12] (1889), sa première peinture à l'huile, dont il refusera toujours de se séparer. Pendant l'été 1895, Pablo découvre Madrid et Barcelone et passe ses vacances à Malaga et revient par la mer à Barcelone. À cette occasion, il réalise des marines du voyage.
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C'est durant l'hiver 1895 qu'il peint sa première grande toile académique : La Première Communion. L'année suivante, il entre à l'école des Beaux-Arts de Barcelone. Il signe ses premières œuvres Ruiz-Picasso avant d'opter pour P.R.-Picasso puis définitivement pour Picasso en 1901, à cause de l'étrangeté du nom et du digraphe ss inusité en espagnol[13].
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À Barcelone en 1896, il est reçu à l'École de la Llotja, où enseigne son père, ayant exécuté en un jour le sujet de l'examen pour lequel on laisse généralement un mois aux candidats[14]. C'est en 1896 qu'il peint L'Enfant de chœur[15]. Don José lui loue alors un atelier, rue de la Plata, qu'il partage avec son ami peintre Manuel Pallarès, et où il peint Science et charité (1896), l'une de ses plus importantes toiles d'enfance. Pour cette œuvre, son père a imaginé la composition qui représente une malade couchée sur un grabat, assistée d'un médecin (Picasso réalisera le portrait de son père) et d'une religieuse. Ce tableau reçoit à l'exposition des Beaux-Arts de Madrid une mention honorifique[16]. Il est fortement influencé par le modernisme catalan à cette époque[17]. Dès l'âge de quinze ans, Manuel Pallarès l'initie précocement aux bordels du barrio chino de Barcelone. C'est dans ces lieux qu'il réalise de nombreux feuillets, dessins et aquarelles érotiques dont le sujet subversif se retrouvera dans la sensualité de ses dessins ou tableaux ultérieurs[18].
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En septembre 1897, Picasso part étudier à Madrid et réussit en octobre le concours d'entrée à l'académie royale de San Fernando. Cependant l'enseignement de l'institution ne lui plaît pas et il renonce à suivre les cours. En juin 1898, il retourne à Barcelone, puis part pour Horta de Sant Joan, le village de son ami Pallarès, situé près de la ville de Gandesa où il partage la vie des paysans. Plus tard, il dira : « Tout ce que je sais, je l'ai appris dans le village de Pallarès[19]. » En avril 1899, il est de nouveau de retour à Barcelone, où il s'installe au no 1, rue des Escudillers. Picasso fréquente alors le cabaret Els Quatre Gats, phare de la bohème, créé en référence au Chat Noir de Paris. Là, il rencontre notamment Miguel Utrillo, et se lie d'amitié avec le poète Jaime Sabartés, Carlos Casagemas, le peintre Opisso, le sculpteur Julio Gonzalez. Une exposition de ses peintures se tient dans le cabaret le 1er février 1900[20].
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Sa toile, Les Derniers Moments, représente l'Espagne à l'Exposition universelle de 1900 à Paris[21]. Il part, avec Casagemas dont il est très proche, pour la capitale française où il s'installe dans l'atelier du peintre Nonell à Montmartre. Picasso s'y imprègne de l'atmosphère du Moulin de la Galette et rencontre le marchand Pedro Mañach, ainsi que Berthe Weill qui lui achète trois scènes de tauromachie, les premières toiles qu'il vend à Paris[22]. Réalisant des œuvres de commande, il vend également quelques pastels à des amateurs[23]. Il rentre à Barcelone le 20 décembre, avec Casagemas que le peintre emmène avec lui jusqu'à Malaga pour le sortir de sa mélancolie[23]. À la mi-janvier 1901, Picasso part pour Madrid. Le 17 février, Casagemas, après avoir tenté de tuer son amante Germaine, qui était une danseuse volage du Moulin rouge, se suicide à Paris[23]. Picasso, bouleversé par la mort de son ami, peindra un tableau clé, La Mort de Casagemas[24], dont il dira qu'il a conditionné grandement son passage à la période bleue[25], empreinte de douleur, de tristesse et faisant référence aux grands maîtres espagnols. En avril 1901, il retourne à Barcelone puis, en mai, il repart à Paris et s'installe au 130 ter boulevard de Clichy, chez Pedro Mañach qui le loge pendant quelques mois dans son appartement personnel et lui offre un salaire[26]. Il livre quelques dessins à des périodiques humoristiques parisiens qu'il signe sous le nom de « Ruiz[27] ».
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La période bleue correspond aux années 1901-1904 : ce nom vient du fait que le bleu est la teinte dominante de ses tableaux de cette époque, qui a débuté avec le suicide de son ami catalan Carlos Casagemas[25], ce qui explique qu'elle soit marquée par les thèmes mélancoliques de la mort, de la vieillesse, et de la pauvreté, mais ne l'empêche pas d'être satirique. Durant ces années, Picasso peint des pauvres, des mendiants, et des aveugles, sous forme de personnages souvent étirés et faméliques inspirés des tableaux du Greco que Picasso étudie à cette époque et qui l'influencent fortement[28]. Le premier tableau de cette période fut La Mort de Casagemas, et les œuvres importantes sont : Dama en Éden Concert (1903), La Vida (1903), Las Dos hermanas (1904), La Celestina (1904). Il vit pendant ces années dans le dénuement. Bien que son père lui envoie des toiles et des tubes de peinture, par souci d'économie, il réalise plusieurs peintures sur le même tableau ou doit brûler une liasse de ses dessins pour se chauffer[29].
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Entre le 25 juin et le 14 juillet 1901, Picasso et Francisco Iturrino font une exposition à la galerie d'Ambroise Vollard, à Paris. Picasso fait la connaissance du poète Max Jacob. Pendant l'hiver, il peint Autoportrait bleu (Paris, Musée Picasso). Fin janvier 1902, il se rend à Barcelone. La galerie Berthe Weill expose du 1er au 15 avril des œuvres de Lemaire et de Picasso. Il revient à Paris en octobre avec Sébastien Junyer. Et il montre pour la première fois ses toiles bleues, du 15 novembre au 15 décembre, dans une exposition de groupe chez Berthe Weill. En janvier 1903, Picasso est de nouveau à Barcelone. Au printemps, il commence la toile La Vie (Cleveland Museum of Fine Arts).
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À partir de 1904, il s'installe à Paris, au Bateau-Lavoir, dans l'atelier laissé par Paco Durrio. Là, il rencontre sa première compagne : Fernande Olivier. C'est le début de la période rose. Comme précédemment, c'est l'utilisation des teintes « rougées » qui explique cette dénomination. Les thèmes abordés sont la joie et l'inquiétude existentielle. Il reste mélancolique et dominé par l'amour ; on y trouve aussi de nombreuses références au monde du zoo et du cirque. Il peint des masques, arlequins, dompteurs et clowns. Picasso privilégia pendant cette période le travail sur le trait, le dessin, plutôt que sur la couleur… C'est aussi l'époque des maternités roses.
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Picasso fait la connaissance de Guillaume Apollinaire, d'André Salmon et d'Amedeo Modigliani.
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Du 25 février au 6 mars 1905, Picasso expose à la galerie Serrurier, ses premières toiles roses. Au printemps, il peint Les Saltimbanques (Washington, National Gallery). Pendant l'été, il fait un séjour à Schoorl en Hollande, et y peint Les Trois Hollandaises (Paris, Musée national d'art moderne, dépôt au Musée Picasso).
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En automne 1905, il rencontre Gertrude et Leo Stein. Ces deux mécènes lui achètent de très nombreuses toiles et apportent au peintre désargenté une plus grande aisance financière et une nouvelle stimulation intellectuelle[30]. On commence à trouver dans ses toiles le thème de la mort. Notamment dans son tableau, Arlequin, dont il fait cadeau en 1919 au Museo de Arte Moderna de Barcelone. Le galeriste Ambroise Vollard achète la plupart des toiles roses en mars 1906. En mai, il part avec Fernande Olivier pour Barcelone, puis durant l'été à Gósol, village isolé de Haute-Catalogne. Ce séjour aura un impact majeur dans l'œuvre de Picasso. C'est dans ce petit bourg de la province de Barcelone qu'il conçoit Les Demoiselles d'Avignon, un tableau qui constitue un évènement capital dans les débuts du cubisme[31]. Gertrude Stein le présente à Matisse, pendant l'hiver 1906.
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Le Portrait de Gertrude Stein (New York, Metropolitan Museum of Art[32]), commencé en hiver, est enfin achevé grâce à une peinture de Cézanne, Madame Cézanne à l'éventail, que Gertrude Stein avait acquise au salon d'automne en 1904.
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De 1907 à 1909, Picasso est sous influence de l'art africain, notamment de l'art congolais[33]. Cette période est marquée au début par les deux figures du côté droit des Demoiselles d'Avignon qui ont été en partie inspirées par les masques africains que Picasso possédait.
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De 1907 à 1914, il réalise avec Georges Braque des peintures qui seront appelées « cubistes ». Elles sont caractérisées par une recherche sur la géométrie et les formes représentées : tous les objets se retrouvent divisés et réduits en formes géométriques simples, souvent des carrés. Cela signifie en fait qu'un objet n'est pas représenté tel qu'il apparaît visiblement, mais par des codes correspondant à sa réalité connue. Le cubisme consiste aussi à représenter sur une toile en deux dimensions un objet de l'espace. Picasso décompose l'image en multiples facettes (ou cubes, d'où le nom de cubisme) et détruit les formes du réel pour plonger dans des figures parfois étranges (comme une figure représentée sur une moitié de face, et sur l'autre de côté). Cette technique, initiée par Picasso, Braque et, dans une certaine mesure, Herbin, fit de nombreux émules tels que Juan Gris, Francis Picabia, Brancusi, les Delaunay, Albert Gleizes.
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La réalisation des Demoiselles d'Avignon, l'œuvre fondatrice du cubisme commencée pendant l'hiver 1906-1907 et achevée début juillet 1907, et surtout les portraits — notamment de Daniel-Henry Kahnweiler et Ambroise Vollard — des années 1910 ont été influencés notamment par les travaux des mathématiciens Henri Poincaré[34] et Esprit Jouffret[35] dont les idées — et les schémas — furent vulgarisés à Picasso et à son entourage montmartrais, par leur ami Maurice Princet[36],[37]. Dès lors, peindre l'espace et le temps consiste à représenter sur une toile en deux dimensions un objet de l'espace.
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Au début de l'été, Daniel-Henry Kahnweiler fait une première visite au Bateau-Lavoir. En octobre, a lieu une rétrospective Cézanne au Salon d'automne. Pendant l'hiver 1908, Picasso peint L'Amitié (Leningrad, Ermitage), Nu debout (Boston, Fine Arts Museum). Il séjourne à La Rue-des-Bois, village à 60 km au nord de Paris, durant l'été et en octobre, il propose la version définitive des Trois femmes (Leningrad, Ermitage).
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En mai 1909, Picasso se rend à Barcelone et à Horta de Ebro avec Fernande Olivier. Là, il peint les Paysages (New York, MoMA). À Paris, en septembre, il déménage au 11, boulevard de Clichy, et réalise des sculptures : Tête de Fernande (Paris, Musée Picasso). En 1910, il fait les portraits d'Ambroise Vollard (Moscou, Musée Pouchkine), de Wilhem Uhde (Saint-Louis, collection Pulitzer) et de Daniel-Henry Kahnweiler (Chicago, Institut d'art). Picasso part pour Céret, village de Catalogne française, dans les Pyrénées-Orientales, en juillet 1911. Fernande Olivier et Braque le rejoignent en août[38]. Le 5 septembre, il rentre à Paris. Picasso est absent de la salle cubiste au Salon d'automne qui commence le 1er octobre.
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À l'automne, Eva Gouel — qu'il appelle « Ma jolie » dans plusieurs de ses toiles — entre dans sa vie.
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Les premiers collages et les premiers assemblages sont réalisés pendant l'hiver 1912, Nature morte à la chaise cannée (Paris, Musée Picasso), Guitare(s) en carton (Paris, Musée Picasso). Le 18 mai, il part de Céret pour Avignon[39] et le 25 juin s'installe à Sorgues. Il déménage 242, boulevard Raspail. Picasso et Daniel-Henry Kahnweiler signent le 18 décembre une lettre-contrat. Vers le 10 mars 1913, il retourne avec Eva Gouel, souffrante, à Céret où ils séjournent tout l'été[40]. Le Verre d'absinthe est peint au printemps 1914. Après le départ pour Avignon, en juin, il fait un retour au portrait, en juillet. Eva meurt le 14 décembre 1915.
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Trois formes de cubisme émergent : le précubisme, ou cubisme cézannien, le cubisme analytique et le cubisme synthétique.
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Pendant la Première Guerre mondiale, Picasso échappe à la mobilisation du fait de sa nationalité, l'Espagne ne comptant pas parmi les belligérants[41]. Il séjourne à Rome avec Jean Cocteau, à partir du 17 février 1916. Il s'installe Via Margutta, d'où il voit la villa Médicis. Outre de nombreux portraits dessinés, il peint L'Italienne, L'Arlequin et Femme au collier.
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En mai, Cocteau présente Diaghilev à Picasso[42]. Il travaille comme décorateur pour le ballet Parade de Léonide Massine et les Ballets russes de Serge de Diaghilev, sur une musique d’Erik Satie. Il rencontre Igor Stravinsky et la danseuse Olga Khokhlova, qui devient sa femme. Dans une veine décorative, Picasso réalisa plusieurs portraits d’elle et de leur fils (Paul en Pierrot en 1925).
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Fin mars 1917, il voyage à Naples et à Pompéi et revient à Paris, fin avril. Le 18 mai, la première de Parade a lieu au Châtelet. Puis en juin, Picasso part pour Madrid avec la troupe de Diaghilev et Olga, et le 12 juillet, un banquet est offert en son honneur à Barcelone.
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Du 23 janvier au 15 février 1918, Picasso expose avec Matisse chez Paul Guillaume. Il se marie avec Olga à l'église russe de Paris, le 12 juillet. Cocteau, Max Jacob et Apollinaire sont les témoins. Pendant un séjour à Biarritz, il peint Les Baigneuses (Paris, musée Picasso).
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En mai 1919, Picasso part pour Londres travailler au ballet, Le Tricorne, sur une musique de Manuel de Falla. Pendant l'été, il séjourne à Biarritz chez Mme Errazuriz puis s'installe avec Olga à Saint-Raphaël (Côte d'Azur).
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Son fils Paulo naît le 4 février 1921. Durant l'été, il s'installe avec Olga et Paulo à Fontainebleau. Il y peint les Femmes à la fontaine (Paris, musée Picasso et New York, Museum of Modern Art) et Les Trois Musiciens (New York, Museum of Modern Art et Philadelphie Museum of Art). Cette même année, le musée de Grenoble obtient du peintre le premier tableau pour exposition dans une collection publique française (Femme lisant), représentant sa femme Olga Khokhlova[43],[44].
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En juin 1922, lors d'un séjour à Dinard sur la côte nord de la Bretagne, il peint Deux femmes courant sur la plage (La Course, Paris, Musée Picasso[45]). Puis, en décembre, il réalise le décor pour L'Antigone de Cocteau, créée par Charles Dullin au théâtre de l'Atelier.
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En 1923, il fait un nouveau séjour estival sur la Côte d'Azur, au cap d'Antibes, et peint La Flûte de Pan (Paris, Musée Picasso). Pendant l'été 1924, il séjourne à la villa La Vigie à Juan-les-Pins (Côte d'Azur), il fait son Carnet de dessins abstraits et peint Paul en arlequin (Paris, musée Picasso).
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Pendant cette période des années 1920, dans un climat de reconnaissance mondaine, il fait dans ses tableaux un retour à la figuration et au classicisme : Trois femmes à la fontaine (1921), et certaines œuvres comme les Flûtes de Pan (1923), s'inspirent de la mythologie .
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L’année 1925 est celle d’une rupture radicale dans la production du peintre avec des tableaux très violents montrant des créatures difformes, convulsives, prises dans les rets d’une rage hystérique : Femme dans un fauteuil (1926) et Baigneuse assise (1930). L’influence des poètes surréalistes est indéniable dans cette volonté de dépeindre de l’intérieur l’enfer personnel. Cependant il adopte une approche plus pragmatique que celle du « rêve calqué sur la toile » des surréalistes.
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En juin-juillet 1925, il achève La Danse et peint Le Baiser. Le 14 novembre, il participe à la première exposition surréaliste de la Galerie Pierre. En 1926, il peint Buste de jeune fille, L'Atelier de la modiste, Le Peintre et son modèle, qui marquent sa rencontre avec Marie-Thérèse Walter au début de cette année, alors qu'elle est encore mineure[46],[47]. Il réalise les Guitare(s) à clous. Le 19 octobre de cette même année, il visite le musée des Beaux-Arts de Grenoble, premier musée d'art moderne en France et pour lequel il avait fait don cinq ans auparavant du tableau Femme lisant[48].
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Picasso a besoin alors d'une aide technique, notamment pour la réalisation des maquettes du Monument pour Guillaume Apollinaire dont il a reçu commande en 1922. Quelques années auparavant il avait renoué son amitié avec le ferronnier et sculpteur catalan, Julio González, rencontré à Barcelone du temps d'Els Quatre Gats, et vivant comme lui à Paris depuis 1900. Picasso s'adresse naturellement à lui, et ils entameront, de l'automne 1928 jusqu'en juillet 1932, une fructueuse collaboration technique autour des sculptures en fer forgé et soudé[49]. C'est au printemps 1929 qu'il sculpte en fer soudé La Femme au jardin dans l'atelier de González, qui par la suite réalisera le bronze en 1932. C'est l'année aussi de ses dernières vacances à Dinard. Il peint le Grand nu au fauteuil rouge, et en février 1930, Crucifixion. À l'automne 1930, Marie-Thérèse déménage au 44 rue de la Boétie. Il achète le château de Boisgeloup, près de Gisors, à 80 km au nord-ouest de Paris, en juin, et s'y installe jusqu'à la fin de 1932.
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Deux figures au bord de la mer est peint en janvier 1931, et en mars, Nature morte sur un guéridon. Cette année-là, deux livres majeurs : Les Métamorphoses d'Ovide (Lausanne, Skira) et Le Chef-d'œuvre inconnu de Balzac (Paris, Ambroise Vollard) sont édités.
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En 1932, la Jeune fille devant le miroir est finie. Une rétrospective à la galerie Georges Petit, puis au Kunsthaus de Zurich, a lieu en juin. Picasso travaille à Boisgeloup aux têtes sculptées d'après Marie-Thérèse, et à la série de dessins d'après La Crucifixion de Matthias Grünewald.
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En 1933, l'éditeur Albert Skira demande à Picasso d'illustrer un Minotaure pour la couverture du premier numéro de sa nouvelle revue du même nom. Bien que Picasso ait déjà illustré ce personnage mythique une fois en 1928, c'est à partir de cette commission de 1933 que se déclenche en lui une véritable obsession de la symbolique du Minotaure, avec notamment La Minotauromachie et la Suite Vollard[50].
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Il passe les vacances de l'été 1933 à Cannes avec Olga et Paulo.
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De juin à septembre 1934, il fait des séries de corridas, peintes, dessinées et gravées. En août, il voyage en Espagne avec Olga et Paulo, et se rend aux corridas de Burgos et de Madrid. Il visite le Musée d'art catalan de Barcelone. Il réalise une série de sculptures à texture moulée : Femme au feuillage et Femme à l'orange. Au printemps 1935, la galerie Pierre expose des papiers collés. Minotauromachie est gravée. Il se sépare d'Olga en juin, et le 5 septembre, naît Maya Picasso, sa fille avec Marie-Thérèse Walter[51].
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Le 25 mars 1936 Picasso part secrètement avec Marie-Thérèse et Maya pour Juan-les-Pins. Il fait des gouaches et des dessins sur le thème du Minotaure. Cette même année, au début de la Guerre civile espagnole, il est nommé directeur du Musée du Prado à Madrid. Début août, Picasso part pour Mougins et Dora Maar l'y rejoint.
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À la suite du bombardement de Guernica, le 26 avril 1937 pendant la guerre civile espagnole, Picasso est horrifié par ce crime et se lance dans la création d'une de ses œuvres les plus célèbres : Guernica. Il dit : « Cette peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre, offensif et défensif contre l’ennemi. » Elle symbolise toute l'horreur de la guerre et la colère ressentie par Picasso à la mort de nombreuses victimes civiles, causée par le bombardement des avions nazis à la demande du général Franco. Guernica est exposé dans le Pavillon espagnol de l'Exposition internationale à Paris en 1937. Cette même année Picasso demande sa naturalisation, ce qui lui est refusé ; il ne redemandera plus jamais la nationalité française.
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Dans la même période, il réalise également une sorte de bande dessinée, Songe et mensonge de Franco. Dix-huit gravures dans lesquelles il inclut des textes poétiques. Il les destine à être tirées en cartes postales et vendues au profit des républicains espagnols[53].
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Une anecdote veut qu'à Otto Abetz, ambassadeur du régime nazi à Paris, qui lui aurait demandé, sur le ton de la colère, lors d'une visite à son atelier devant une photo de la toile de Guernica : « C'est vous qui avez fait cela ? », Picasso aurait répondu : « Non… c'est vous[54]. » Dans une interview accordée à Simone Tery, publiée le 24 mars 1945, dans Les Lettres françaises[55], il revient sur l'anecdote en disant qu'elle est « à peu près vraie » et précise qu'en réalité il distribuait aux visiteurs allemands des années 1940 des photos reproduisant le tableau, en les narguant d'un « Emportez-les. Souvenirs, souvenirs[54]! ».
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En octobre-décembre 1937, Picasso peint La femme qui pleure, puis, en 1938, fait un grand collage, Les Femmes à leur toilette. En juillet 1938, il va à Mougins avec Dora Maar. Début juillet 1939, toujours avec Dora, il part chez Man Ray à Antibes ; il y peint le tableau Pêche de nuit à Antibes. De septembre 1939 au début de 1940, il est à Royan, où il réalise notamment Séquence de femmes au chapeau.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, Pablo Picasso vit à Paris. Entre 1942 et 1943, il réalise l'assemblage, Tête de taureau, L'Aubade, L'Homme au mouton. Les archives sur le marchand d'art proche des nazis, Hildebrand Gurlitt, indiquent qu'il affirme avoir acheté une œuvre chez Picasso lui-même en 1942[56], éventuellement sous la contrainte.
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L'immense notoriété de Picasso lui procure une relative protection, sans lui épargner les tracasseries. Il est fiché comme « anarchiste » par la Sûreté[57]. Son ami Max Jacob sera arrêté par la Gestapo d'Orléans, le 24 février 1944 à Saint-Benoît-sur-Loire, puis meurt au camp de Drancy, malgré des interventions tardives pour le faire libérer, dont celles de Jean Cocteau. Ce dernier s'inquiète aussi pour Picasso, qui assiste publiquement à l'enterrement[58].
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Entre-temps, Picasso rencontre Françoise Gilot en mai 1943, mais habite chez Marie-Thérèse Walter durant l'insurrection de Paris d'août 1944[réf. nécessaire].
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Après la Seconde Guerre mondiale, ses tableaux deviennent plus optimistes, plus gais, montrant, comme l'indique le titre d'un tableau de 1946, la Joie de vivre qu'il ressent alors. Picasso adhère, le 5 octobre 1944, au Parti communiste français (PCF) et publie un article dans L'Humanité, les 29 et 30 octobre 1944, intitulé « Pourquoi j'ai adhéré au Parti communiste », dans lequel il explique que son engagement personnel date de la période de la Guerre d'Espagne, renforcé par la lutte des résistants communistes français durant la guerre qui vient de s'achever, et qu'il ne lui suffit plus de lutter avec ses peintures « révolutionnaires » mais de « tout [lui]-même », adhérant à l'idéal communiste de progrès et de bonheur de l'homme[59],[60]. S'il se sent proche des idéaux du parti, il n'en sera jamais un membre actif, gardant sa totale liberté d'expression et prenant position principalement à travers ses tableaux, dénonçant notamment la Guerre de Corée en 1951 et prônant la Paix contre la Guerre dans de nombreuses œuvres. Picasso sera même en butte à de nombreux conflits avec les dirigeants du PCF, notamment quant à un portrait jugé peu respectueux de Joseph Staline, publié à la demande de Louis Aragon le 12 mars 1953 à la une des Lettres françaises[61]. C'est l'Affaire du portrait de Staline, au cours de laquelle le PCF oblige Louis Aragon à faire son autocritique.
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Très opposé à la guerre, Picasso peint la célèbre Colombe de la paix (1949) à l'occasion de son adhésion au Conseil Mondial de la Paix et reçoit à ce titre un prix international de la paix en 1955. L'attrait pour les colombes chez le peintre remonte à son enfance, où son père utilisait des pigeons comme modèles que Picasso allait jusqu'à emporter avec lui à l'école[10].
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Le 7 octobre 1944 s'ouvre le Salon d'Automne et la rétrospective Picasso. Le Charnier (New York, Museum of Modern Art) est peint en avril-mai 1945, d'après le souvenir de la découverte en décembre 1944, du corps supplicié de son ami, le jeune poète surréaliste Robert Rius[réf. nécessaire]. Picasso part avec Dora Maar pour le cap d'Antibes, en juillet, et, le 26 novembre, Françoise revient vivre chez Picasso.
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En 1946, Picasso rejoint Françoise à Golfe-Juan, rend visite à Henri Matisse à Nice, puis en juillet, avec Françoise, part pour Ménerbes (Vaucluse). En août, il s'installe chez Louis Fort à Golfe-Juan, et débute le travail au château d'Antibes en octobre.
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Lorsqu'il visite Vallauris à l'été 1946, il se rend chez Georges et Suzanne Ramié et modèle trois pièces de céramique. Lorsqu'il revient l'année suivante, il retrouve ses pièces et débute alors une période intense de production de céramique qu'on estime à près de 4 500 pièces.
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Le 15 mai 1947, naît son fils Claude. En juin, le peintre part pour Golfe-Juan. Il s'installe à Vallauris en 1948 avec Françoise Gilot. Le 25 août 1948, Picasso est au Congrès des Intellectuels pour la Paix à Wroclaw. Revenu à Vallauris à la mi-septembre, il peint les deux versions de La Cuisine (l'une est actuellement au Musée Picasso de Paris et l'autre au Museum of Modern Art de New York).
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En février 1949, La Colombe est choisie par Aragon pour l'affiche du Congrès de la Paix qui ouvre à Paris, le 20 avril. Le 19 avril 1949 naît Paloma. Le 6 août 1950, Laurent Casanova inaugure L'Homme au mouton à Vallauris. Picasso exécute La Chèvre, La Femme à la poussette, La Petite Fille sautant à la corde. Le 15 janvier 1951, il peint Massacre en Corée.
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En 1952, il dessine La Guerre et La Paix pour la décoration de la chapelle de Vallauris, qui deviendra le musée Picasso, il écrit une seconde pièce de théâtre : Les Quatre Petites Filles.
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L'affaire du Portrait de Staline dans Les Lettres françaises se déroule en mars 1953[62]. Françoise Gilot le quitte et part pour Paris avec les enfants.
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Il fait les portraits de Sylvette David, en avril 1954. En juin, il rencontre Jacqueline Roque. C'est en décembre que débute la série des variations sur Les Femmes d'Alger, de Delacroix. Il s'installe en mai 1955 avec Jacqueline, à la villa La Californie, à Cannes. En juin a lieu une rétrospective au musée des arts décoratifs. Pendant l'été, il travaille avec Henri-Georges Clouzot pour le film, Le Mystère Picasso. Il découvre le gemmail et décide de réaliser Femme dans un fauteuil d’osier, ainsi qu'une cinquantaine d'œuvres qui seront présentées l'année suivante aux États-Unis, au Metropolitan Museum of Art et à l'Art Institute of Chicago[63]…
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En 1956, Les Baigneurs, les sculptures en bois (Stuttgart, Staatsgalerie) sont coulées en bronze. Il peint L'Atelier de la villa La Californie.
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Le 17 août 1957, il commence le travail sur Les Ménines (Barcelone, Musée Picasso). Le 29 mars 1958 a lieu la présentation de la décoration pour l'Unesco : La Chute d'Icare. En septembre, Picasso achète le château de Vauvenargues, dans lequel il emménage l'année suivante, déclarant à Daniel-Henry Kahnweiler, son ami et marchand d'art, étonné : « J’ai acheté la Sainte-Victoire de Cézanne. Laquelle ? La vraie[64]. »
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Il peint La Baie de Cannes entre le 19 avril et le 9 juin 1958[65] depuis la villa La Californie, qu'il a achetée en 1955 dans le quartier du même nom, à Cannes, où il réside avec Jacqueline jusqu'en 1961[66]. Les premiers dessins d'après Le Déjeuner sur l'herbe de Manet sont faits le 10 août 1959.
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Il épouse Jacqueline à Vallauris, le 2 mars 1961, et en juin, s'installe au mas Notre-Dame-de-Vie de Mougins, à Mougins, près de Cannes. Il travaille sur les tôles découpées et peintes, La Chaise, La Femme aux bras écartés, La Femme à l'enfant, Les Footballeurs. En novembre 1962, il peint L'Enlèvement des Sabines, dont une version se trouve au Musée national d'art moderne de Paris.
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En 1962, Serge Lifar, qui avait rencontré Picasso grâce aux ballets russes, le sollicite pour réaliser les décors du ballet Icare, qu'il s'apprête à remonter pour l'Opéra National de Paris. Bien que n'ayant pas travaillé pour le ballet depuis 1924, Picasso accepte le projet et fournit à l'Opéra une esquisse rappelant la Chute d'Icare réalisée pour le siège de l'UNESCO en 1985[67],[68].
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L'inauguration de la rétrospective au Grand Palais et au Petit Palais se déroule le 19 novembre 1966. Au printemps 1967, Picasso est expulsé de son atelier de la rue des Grands-Augustins[réf. nécessaire]. En janvier 1970, le musée Picasso de Barcelone reçoit la donation des œuvres conservées par sa famille. Une exposition se déroule au Palais des Papes d'Avignon de mai à octobre.
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En avril 1971, la galerie Louise Leiris expose les 194 dessins réalisés entre le 15 décembre 1969 et le 12 janvier 1971. Nouvelle exposition à la galerie Louise Leiris, en janvier 1973, qui montre cette fois les 156 gravures, réalisées entre fin 1970 et mars 1972.
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Picasso meurt le 8 avril 1973 d'une embolie pulmonaire. Il est enterré deux jours plus tard dans le parc du château de Vauvenargues dans les Bouches-du-Rhône, selon la décision de sa femme Jacqueline et de son fils Paulo[64], après que la mairie de Mougins a refusé l'inhumation sur sa commune, voyant en lui un « communiste milliardaire[69] ». L'enterrement a lieu dans une ambiance familiale délétère, Marie-Thérèse Walter, sa fille Maya ou Paloma, ainsi que son fils Claude se voyant interdire l'accès au château[70]. Selon le vœu de Picasso, la sculpture monumentale en bronze La Femme au vase est scellée sur sa tombe, dans le parc du château. Jacqueline Roque sera elle-même enterrée à ses côtés en 1986[71].
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Une exposition de 201 toiles se tient au Palais des Papes d'Avignon. Prévue de mai à septembre 1973, elle est finalement prolongée, selon les vœux de Jacqueline Picasso, jusqu'au début de l'année 1976, date à laquelle une partie des tableaux exposés sont dérobés entraînant la fermeture définitive de l'exposition.
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Sept femmes ont marqué les grandes étapes de la vie de Picasso[72] : à chacune d'elles on peut rattacher une période majeure de son œuvre[73].
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Picasso a eu quatre enfants avec trois d'entre elles :
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Mort sans avoir laissé de testament[74], les héritiers légaux de Picasso sont son fils Paulo et Jacqueline Roque, les trois autres enfants étant nés hors mariage ; mais ces derniers gagnent en 1974 leur procès en reconnaissance de droit à l'héritage. La mort prématurée de Paulo provoque une querelle autour de cet héritage lucratif, « héritage du siècle », évalué en 1977, après quatre années d'inventaire dans les onze propriétés de Picasso par le commissaire-priseur Maurice Rheims, à 1,4 milliard de francs, soit l'équivalent de 700 millions d'euros (valeur 2010), sans compter les droits patrimoniaux[75]. La dation permet aux héritiers de l'artiste de régler leurs énormes droits de succession en cédant des œuvres à l'État, qui sont regroupées principalement dans le Musée Picasso, dont la collection de 5 000 œuvres (232 tableaux, 158 sculptures, 88 céramiques, 1 500 dessins et papiers collés, 1 600 gravures[76]) représente la plus importante collection publique du peintre au monde[77]. Selon Olivier Widmaier Picasso, son patrimoine est aujourd'hui estimé à dix milliards d'euros[78].
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Depuis 1995, c'est la société « Picasso Administration » qui gère les droits des héritiers liés à l'œuvre, au nom et à l'image du peintre[79]. Cette société est gérée et fondée par Claude Picasso qui a été désigné le 24 mars 1989 par le Tribunal de grande instance de Paris pour régler l'indivision de la succession de son père[78]. Cette société est aussi amenée à donner son expertise pour authentifier les œuvres du peintre, comme dans l'affaire des 271 Picasso de Pierre Le Guennec.
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La tauromachie est un thème important dans toute l'œuvre de Picasso, depuis ses débuts d'enfant peintre jusqu'à la fin de sa vie[80]. Tout jeune, il va avec son père dans les arènes de Malaga et c'est ensuite en France, à Arles, à Nîmes et dans tout le Sud qu'il continue à suivre les ferias. Cette passion de son enfance ne l'a jamais quitté. Il avouait que s'il avait eu à choisir, il aurait été picador et non torero[80]. Fervent amateur, il entra��ne dans son sillage tout un monde d'intellectuels. Dès 1910, il initie Georges Braque et Max Jacob à l'art de la corrida[81].
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Sa première peinture de corrida connue date de 1889 et s'intitule Petit picador jaune. Cheval éventré de 1917 est une première approche de ce qui deviendra plus tard le cheval de Guernica[80]. Le thème du Minotaure, inspiré du taureau et des légendes grecques, revient dans une série d'œuvres à forte connotation sexuelle, couramment rassemblées sous le titre Minotauromachie, tel Le Minotaure et la jeune fille (1934-1936)[82]. C'est dans ce style de la Minotauromachie qu'il illustre en 1930 les Métamorphoses d'Ovide[83]. En 1933, il réalise la couverture du premier numéro de la revue surréaliste, Minotaure, fondée par Georges Bataille et éditée par Albert Skira, le 25 mai 1933[81].
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Dès 1930, Picasso a déjà entraîné dans les arènes Robert Desnos, Francis Picabia, Jean Cocteau, Paul Éluard ou René Char[81]. En septembre 1933, il peint à Boisgeloup La Mort du toréro. Plus tard, en pleine période abstraite, il livre une Nature morte à l'épée de matador (1943). Après la guerre, il va aux arènes avec George Bataille et Michel Leiris ; et à Vallauris, en 1948, il fait organiser des corridas qui attirent des célébrités[81].
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Mais sa contribution la plus importante à l'art de la tauromachie est son livre Toros y toreros, publié en 1953 avec un texte de son ami, le torero Luis Miguel Dominguin[80].
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Enfin, la corrida est également très présente dans son important travail céramique[84].
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En 1931, il participe à l'édition de deux livres majeurs accompagnés d'estampes : Les Métamorphoses d'Ovide, avec 30 gravures à l'eau-forte et Le Chef-d'œuvre inconnu de Balzac, avec 13 gravures à l'eau-forte. Au total, Picasso illustrera plus de 150 ouvrages durant sa vie, parmi lesquels des chefs-d'œuvre du XXe siècle : Le Chant des morts, de Pierre Reverdy, avec 125 lithographies ; La Célestine de Fernando de Rojas, avec 66 eaux-fortes et aquatintes ; vingt poèmes de Luis de Góngora, avec 41 eaux-fortes et aquatintes ; L'Histoire naturelle de Buffon, avec 31 gravures à l'aquatinte ; la Tauromaquia (1959), avec 27 gravures à l'eau-forte et aquatinte, et aussi Toros y toreros (1961), avec un texte sur la corrida de Luis Miguel Dominguin, et une étude de Georges Boudaille. Une édition de luxe tirée à 150 exemplaires comporte une suite de 15 dessins sur papier Arches et une lithographie.
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En 1935, il se consacre intensément à l'écriture de poèmes, en écrivant près de 400 sur une courte période[85]. Durant la Seconde Guerre mondiale, Picasso écrit en 1941 une pièce de théâtre de style surréaliste, Le Désir attrapé par la queue, dont il donnera une lecture le 19 mars 1944, chez Michel Leiris, avec ses amis Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Louise Leiris, Pierre Reverdy entre autres. La pièce sera finalement créée en juillet 1967. Il a écrit également deux autres œuvres littéraires Les Quatre Petites Filles et L'Enterrement du comte d'Orgaz.
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Selon Guillaume Cerutti, président de Sotheby's France, « au mépris de la loi selon laquelle ce qui est rare est cher, il est celui qui atteint les prix les plus élevés. Il est l'artiste universel par excellence : il est recherché comme un trophée, un nom familier, comme un artiste immense, par les collectionneurs du monde entier[86] ».
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La collection du musée Picasso de Paris a été estimée à environ 10 milliards d'euros en 2013, selon Anne Baldassari[87], sa directrice de l'époque.
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Le 10 novembre 1999, chez Sotheby's à New York, un portrait de Dora Maar provenant de la collection d'Eleanore et Daniel Saidenberg, intitulé Femme assise dans un jardin, une huile sur toile datée de 1938, s'est vendue pour 49 502 500 $, soit une somme supérieure à 45,8 millions d'euros ; ce fut à l'époque la deuxième enchère jamais atteinte pour une œuvre d'art[réf. nécessaire].
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Depuis, Dora Maar au chat (1941) s'est vendue 95 216 000 $ le 3 mai 2006 chez Sotheby's, acquise par un acheteur russe[88] (l'estimation n'en donnait pas plus de 70 millions)[89], sans toutefois détrôner le Garçon à la pipe (1905), provenant de la Greentree Foundation, et auparavant des collections de monsieur et madame John Hay Whitney, vendu 104 168 000 $ deux ans plus tôt, le 5 mai 2004 chez Sotheby's[90], ce qui constitua le premier tableau dans l'histoire dépassant la barre symbolique des 100 millions de dollars. En 2007, aux enchères, la Femme à la mandoline s'est vendue pour 27 millions d'euros[réf. nécessaire], le Mousquetaire et nu assis a été vendu pour 9,954 millions d'euros en juin 2007, et la Tête d'Arlequin a atteint 15,16 millions de $[91].
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Le 3 mai 2010, Nu au plateau de sculpteur (1932) est devenu l'œuvre d'art la plus coûteuse jamais vendue aux enchères, en étant adjugée chez Christie's, à New York, pour 106,5 millions de $[92],[93].
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Des croquis de l'artiste sur papier sont en revanche nettement moins chers. Le dessin Buste de femme au corsage blanc (1957) a été vendu pour 40 000 euros en 2007. L'estimation était de 30 000 euros[réf. nécessaire].
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Le 11 mai 2015, Les Femmes d'Alger (version O), toile peinte en 1955, vendu 179,36 millions de dollars, devient, pour un temps, la toile la plus chère du monde[94]. En 2016, un collage de Picasso de 1914 est acquis par le musée de Grenoble pour la somme de 750 000 euros[95].
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Le portrait de Marie-Thérèse Walter intitulé Femme au béret et à la robe quadrillée, peint par Picasso en 1937, est vendu aux enchères à Londres chez Sotheby's le 28 février 2018 pour un montant de 69,4 millions de dollars[96].
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En France, en 2015, 78 établissements scolaires portent son nom, fait rarissime pour une personnalité étrangère[97].
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Une compagnie d'assurance suisse avait acheté deux tableaux de Picasso pour diversifier ses placements et servir de garantie pour les risques assurés. À la suite d'une catastrophe aérienne, elle dut acquitter de lourds remboursements. Elle décida alors de se séparer des deux tableaux, confiés en dépôt au musée des beaux-arts de Bâle. Plusieurs citoyens bâlois demandèrent alors une votation, sorte de référendum local, pour que les Picasso soient achetés par le canton de Bâle, votation couronnée de succès. Les tableaux restèrent donc au musée. Informé de cette démarche, Picasso offrit trois tableaux et une esquisse au musée[98]; la ville le gratifia alors du titre de citoyen d'honneur[99].
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Le poète belge Louis-Philippe Kammans évoque ce fait dans son poème Autour d'un musée[100], consacré au musée des Beaux-Arts :
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« … Et le peuple bâlois dans un référendum
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Dimanche a décidé de donner huit millions
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Pour deux beaux Picasso qui valent cette somme
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Et qu'ils iront chérir les dimanches en rond… »
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Pablo Ruiz Picasso, né à Malaga (Espagne) le 25 octobre 1881 et mort le 8 avril 1973 à Mougins (Alpes-Maritimes, France), est un peintre, dessinateur, sculpteur et graveur espagnol[1] ayant passé l'essentiel de sa vie en France.
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Artiste utilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque et un compagnon d'art du surréalisme. Il est l'un des plus importants artistes du XXe siècle, tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques. Il a produit près de 50 000 œuvres dont 1 885 tableaux, 1 228 sculptures, 2 880 céramiques, 7 089 dessins, 342 tapisseries, 150 carnets de croquis et 30 000 estampes (gravures, lithographies, etc.)[2]. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent le proto-cubiste Les Demoiselles d'Avignon (1907) et Guernica (1937), une représentation dramatique du bombardement de Guernica pendant la guerre civile espagnole.
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Pablo Picasso naît le 25 octobre 1881 au 36, place de la Merced (aujourd'hui no 15), à Malaga. Il est le premier enfant de José Ruiz y Blasco, alors professeur de peinture à l'école provinciale des Arts et métiers de la ville dite « San Telmo[3] », et de María Picasso López, une fille de vignerons.
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Son nom complet est Pablo Diego José Francisco de Paula Juan Nepomuceno María de los Remedios Cipriano de la Santísima Trinidad Mártir Patricio Ruiz y Picasso[4].
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Le nom de Picasso, qui n'est pas espagnol, serait selon certains auteurs d'origine italienne. Un de ses arrière-grands-pères est né à Sori dans la région de Gênes[4]. En revanche, selon Robert Maillard, la famille ne serait pas originaire d'Italie[3],[5]. Pablo avait deux sœurs (Maria de los Dolores, dite « Lola », née en 1884, et Maria de la Concepción[6], dite « Conchita », née en 1887), mais aucun frère[7].
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En 1891, le musée provincial de Malaga dont José Ruiz Blasco était le conservateur, ferme ses portes, ce qui oblige le père à trouver d'autres moyens de subsistance. La famille déménage à La Corogne et José Ruiz Blasco occupe un poste de professeur au lycée Da Guarda. La mort de sa sœur Conchita d'une diphtérie en janvier 1895 traumatise Picasso et son vœu d'arrêter la peinture si sa sœur avait guéri n'étant pas exaucé, il se réfugie dans son art[8]. Son père est alors nommé professeur à La Llotja de Barcelone, en 1895[7].
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Une collection Mellon conservait en 1966 le portrait par Picasso d'une de ses sœurs daté de 1901[9].
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Picasso, encouragé par son père qui lui accorde toute confiance[10], peint ses tout premiers tableaux à l'âge de huit ans, son préféré étant Le Petit Picador jaune[11],[12] (1889), sa première peinture à l'huile, dont il refusera toujours de se séparer. Pendant l'été 1895, Pablo découvre Madrid et Barcelone et passe ses vacances à Malaga et revient par la mer à Barcelone. À cette occasion, il réalise des marines du voyage.
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C'est durant l'hiver 1895 qu'il peint sa première grande toile académique : La Première Communion. L'année suivante, il entre à l'école des Beaux-Arts de Barcelone. Il signe ses premières œuvres Ruiz-Picasso avant d'opter pour P.R.-Picasso puis définitivement pour Picasso en 1901, à cause de l'étrangeté du nom et du digraphe ss inusité en espagnol[13].
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À Barcelone en 1896, il est reçu à l'École de la Llotja, où enseigne son père, ayant exécuté en un jour le sujet de l'examen pour lequel on laisse généralement un mois aux candidats[14]. C'est en 1896 qu'il peint L'Enfant de chœur[15]. Don José lui loue alors un atelier, rue de la Plata, qu'il partage avec son ami peintre Manuel Pallarès, et où il peint Science et charité (1896), l'une de ses plus importantes toiles d'enfance. Pour cette œuvre, son père a imaginé la composition qui représente une malade couchée sur un grabat, assistée d'un médecin (Picasso réalisera le portrait de son père) et d'une religieuse. Ce tableau reçoit à l'exposition des Beaux-Arts de Madrid une mention honorifique[16]. Il est fortement influencé par le modernisme catalan à cette époque[17]. Dès l'âge de quinze ans, Manuel Pallarès l'initie précocement aux bordels du barrio chino de Barcelone. C'est dans ces lieux qu'il réalise de nombreux feuillets, dessins et aquarelles érotiques dont le sujet subversif se retrouvera dans la sensualité de ses dessins ou tableaux ultérieurs[18].
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En septembre 1897, Picasso part étudier à Madrid et réussit en octobre le concours d'entrée à l'académie royale de San Fernando. Cependant l'enseignement de l'institution ne lui plaît pas et il renonce à suivre les cours. En juin 1898, il retourne à Barcelone, puis part pour Horta de Sant Joan, le village de son ami Pallarès, situé près de la ville de Gandesa où il partage la vie des paysans. Plus tard, il dira : « Tout ce que je sais, je l'ai appris dans le village de Pallarès[19]. » En avril 1899, il est de nouveau de retour à Barcelone, où il s'installe au no 1, rue des Escudillers. Picasso fréquente alors le cabaret Els Quatre Gats, phare de la bohème, créé en référence au Chat Noir de Paris. Là, il rencontre notamment Miguel Utrillo, et se lie d'amitié avec le poète Jaime Sabartés, Carlos Casagemas, le peintre Opisso, le sculpteur Julio Gonzalez. Une exposition de ses peintures se tient dans le cabaret le 1er février 1900[20].
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Sa toile, Les Derniers Moments, représente l'Espagne à l'Exposition universelle de 1900 à Paris[21]. Il part, avec Casagemas dont il est très proche, pour la capitale française où il s'installe dans l'atelier du peintre Nonell à Montmartre. Picasso s'y imprègne de l'atmosphère du Moulin de la Galette et rencontre le marchand Pedro Mañach, ainsi que Berthe Weill qui lui achète trois scènes de tauromachie, les premières toiles qu'il vend à Paris[22]. Réalisant des œuvres de commande, il vend également quelques pastels à des amateurs[23]. Il rentre à Barcelone le 20 décembre, avec Casagemas que le peintre emmène avec lui jusqu'à Malaga pour le sortir de sa mélancolie[23]. À la mi-janvier 1901, Picasso part pour Madrid. Le 17 février, Casagemas, après avoir tenté de tuer son amante Germaine, qui était une danseuse volage du Moulin rouge, se suicide à Paris[23]. Picasso, bouleversé par la mort de son ami, peindra un tableau clé, La Mort de Casagemas[24], dont il dira qu'il a conditionné grandement son passage à la période bleue[25], empreinte de douleur, de tristesse et faisant référence aux grands maîtres espagnols. En avril 1901, il retourne à Barcelone puis, en mai, il repart à Paris et s'installe au 130 ter boulevard de Clichy, chez Pedro Mañach qui le loge pendant quelques mois dans son appartement personnel et lui offre un salaire[26]. Il livre quelques dessins à des périodiques humoristiques parisiens qu'il signe sous le nom de « Ruiz[27] ».
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La période bleue correspond aux années 1901-1904 : ce nom vient du fait que le bleu est la teinte dominante de ses tableaux de cette époque, qui a débuté avec le suicide de son ami catalan Carlos Casagemas[25], ce qui explique qu'elle soit marquée par les thèmes mélancoliques de la mort, de la vieillesse, et de la pauvreté, mais ne l'empêche pas d'être satirique. Durant ces années, Picasso peint des pauvres, des mendiants, et des aveugles, sous forme de personnages souvent étirés et faméliques inspirés des tableaux du Greco que Picasso étudie à cette époque et qui l'influencent fortement[28]. Le premier tableau de cette période fut La Mort de Casagemas, et les œuvres importantes sont : Dama en Éden Concert (1903), La Vida (1903), Las Dos hermanas (1904), La Celestina (1904). Il vit pendant ces années dans le dénuement. Bien que son père lui envoie des toiles et des tubes de peinture, par souci d'économie, il réalise plusieurs peintures sur le même tableau ou doit brûler une liasse de ses dessins pour se chauffer[29].
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Entre le 25 juin et le 14 juillet 1901, Picasso et Francisco Iturrino font une exposition à la galerie d'Ambroise Vollard, à Paris. Picasso fait la connaissance du poète Max Jacob. Pendant l'hiver, il peint Autoportrait bleu (Paris, Musée Picasso). Fin janvier 1902, il se rend à Barcelone. La galerie Berthe Weill expose du 1er au 15 avril des œuvres de Lemaire et de Picasso. Il revient à Paris en octobre avec Sébastien Junyer. Et il montre pour la première fois ses toiles bleues, du 15 novembre au 15 décembre, dans une exposition de groupe chez Berthe Weill. En janvier 1903, Picasso est de nouveau à Barcelone. Au printemps, il commence la toile La Vie (Cleveland Museum of Fine Arts).
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À partir de 1904, il s'installe à Paris, au Bateau-Lavoir, dans l'atelier laissé par Paco Durrio. Là, il rencontre sa première compagne : Fernande Olivier. C'est le début de la période rose. Comme précédemment, c'est l'utilisation des teintes « rougées » qui explique cette dénomination. Les thèmes abordés sont la joie et l'inquiétude existentielle. Il reste mélancolique et dominé par l'amour ; on y trouve aussi de nombreuses références au monde du zoo et du cirque. Il peint des masques, arlequins, dompteurs et clowns. Picasso privilégia pendant cette période le travail sur le trait, le dessin, plutôt que sur la couleur… C'est aussi l'époque des maternités roses.
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Picasso fait la connaissance de Guillaume Apollinaire, d'André Salmon et d'Amedeo Modigliani.
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Du 25 février au 6 mars 1905, Picasso expose à la galerie Serrurier, ses premières toiles roses. Au printemps, il peint Les Saltimbanques (Washington, National Gallery). Pendant l'été, il fait un séjour à Schoorl en Hollande, et y peint Les Trois Hollandaises (Paris, Musée national d'art moderne, dépôt au Musée Picasso).
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En automne 1905, il rencontre Gertrude et Leo Stein. Ces deux mécènes lui achètent de très nombreuses toiles et apportent au peintre désargenté une plus grande aisance financière et une nouvelle stimulation intellectuelle[30]. On commence à trouver dans ses toiles le thème de la mort. Notamment dans son tableau, Arlequin, dont il fait cadeau en 1919 au Museo de Arte Moderna de Barcelone. Le galeriste Ambroise Vollard achète la plupart des toiles roses en mars 1906. En mai, il part avec Fernande Olivier pour Barcelone, puis durant l'été à Gósol, village isolé de Haute-Catalogne. Ce séjour aura un impact majeur dans l'œuvre de Picasso. C'est dans ce petit bourg de la province de Barcelone qu'il conçoit Les Demoiselles d'Avignon, un tableau qui constitue un évènement capital dans les débuts du cubisme[31]. Gertrude Stein le présente à Matisse, pendant l'hiver 1906.
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Le Portrait de Gertrude Stein (New York, Metropolitan Museum of Art[32]), commencé en hiver, est enfin achevé grâce à une peinture de Cézanne, Madame Cézanne à l'éventail, que Gertrude Stein avait acquise au salon d'automne en 1904.
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De 1907 à 1909, Picasso est sous influence de l'art africain, notamment de l'art congolais[33]. Cette période est marquée au début par les deux figures du côté droit des Demoiselles d'Avignon qui ont été en partie inspirées par les masques africains que Picasso possédait.
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De 1907 à 1914, il réalise avec Georges Braque des peintures qui seront appelées « cubistes ». Elles sont caractérisées par une recherche sur la géométrie et les formes représentées : tous les objets se retrouvent divisés et réduits en formes géométriques simples, souvent des carrés. Cela signifie en fait qu'un objet n'est pas représenté tel qu'il apparaît visiblement, mais par des codes correspondant à sa réalité connue. Le cubisme consiste aussi à représenter sur une toile en deux dimensions un objet de l'espace. Picasso décompose l'image en multiples facettes (ou cubes, d'où le nom de cubisme) et détruit les formes du réel pour plonger dans des figures parfois étranges (comme une figure représentée sur une moitié de face, et sur l'autre de côté). Cette technique, initiée par Picasso, Braque et, dans une certaine mesure, Herbin, fit de nombreux émules tels que Juan Gris, Francis Picabia, Brancusi, les Delaunay, Albert Gleizes.
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La réalisation des Demoiselles d'Avignon, l'œuvre fondatrice du cubisme commencée pendant l'hiver 1906-1907 et achevée début juillet 1907, et surtout les portraits — notamment de Daniel-Henry Kahnweiler et Ambroise Vollard — des années 1910 ont été influencés notamment par les travaux des mathématiciens Henri Poincaré[34] et Esprit Jouffret[35] dont les idées — et les schémas — furent vulgarisés à Picasso et à son entourage montmartrais, par leur ami Maurice Princet[36],[37]. Dès lors, peindre l'espace et le temps consiste à représenter sur une toile en deux dimensions un objet de l'espace.
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Au début de l'été, Daniel-Henry Kahnweiler fait une première visite au Bateau-Lavoir. En octobre, a lieu une rétrospective Cézanne au Salon d'automne. Pendant l'hiver 1908, Picasso peint L'Amitié (Leningrad, Ermitage), Nu debout (Boston, Fine Arts Museum). Il séjourne à La Rue-des-Bois, village à 60 km au nord de Paris, durant l'été et en octobre, il propose la version définitive des Trois femmes (Leningrad, Ermitage).
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En mai 1909, Picasso se rend à Barcelone et à Horta de Ebro avec Fernande Olivier. Là, il peint les Paysages (New York, MoMA). À Paris, en septembre, il déménage au 11, boulevard de Clichy, et réalise des sculptures : Tête de Fernande (Paris, Musée Picasso). En 1910, il fait les portraits d'Ambroise Vollard (Moscou, Musée Pouchkine), de Wilhem Uhde (Saint-Louis, collection Pulitzer) et de Daniel-Henry Kahnweiler (Chicago, Institut d'art). Picasso part pour Céret, village de Catalogne française, dans les Pyrénées-Orientales, en juillet 1911. Fernande Olivier et Braque le rejoignent en août[38]. Le 5 septembre, il rentre à Paris. Picasso est absent de la salle cubiste au Salon d'automne qui commence le 1er octobre.
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À l'automne, Eva Gouel — qu'il appelle « Ma jolie » dans plusieurs de ses toiles — entre dans sa vie.
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Les premiers collages et les premiers assemblages sont réalisés pendant l'hiver 1912, Nature morte à la chaise cannée (Paris, Musée Picasso), Guitare(s) en carton (Paris, Musée Picasso). Le 18 mai, il part de Céret pour Avignon[39] et le 25 juin s'installe à Sorgues. Il déménage 242, boulevard Raspail. Picasso et Daniel-Henry Kahnweiler signent le 18 décembre une lettre-contrat. Vers le 10 mars 1913, il retourne avec Eva Gouel, souffrante, à Céret où ils séjournent tout l'été[40]. Le Verre d'absinthe est peint au printemps 1914. Après le départ pour Avignon, en juin, il fait un retour au portrait, en juillet. Eva meurt le 14 décembre 1915.
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Trois formes de cubisme émergent : le précubisme, ou cubisme cézannien, le cubisme analytique et le cubisme synthétique.
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Pendant la Première Guerre mondiale, Picasso échappe à la mobilisation du fait de sa nationalité, l'Espagne ne comptant pas parmi les belligérants[41]. Il séjourne à Rome avec Jean Cocteau, à partir du 17 février 1916. Il s'installe Via Margutta, d'où il voit la villa Médicis. Outre de nombreux portraits dessinés, il peint L'Italienne, L'Arlequin et Femme au collier.
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En mai, Cocteau présente Diaghilev à Picasso[42]. Il travaille comme décorateur pour le ballet Parade de Léonide Massine et les Ballets russes de Serge de Diaghilev, sur une musique d’Erik Satie. Il rencontre Igor Stravinsky et la danseuse Olga Khokhlova, qui devient sa femme. Dans une veine décorative, Picasso réalisa plusieurs portraits d’elle et de leur fils (Paul en Pierrot en 1925).
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Fin mars 1917, il voyage à Naples et à Pompéi et revient à Paris, fin avril. Le 18 mai, la première de Parade a lieu au Châtelet. Puis en juin, Picasso part pour Madrid avec la troupe de Diaghilev et Olga, et le 12 juillet, un banquet est offert en son honneur à Barcelone.
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Du 23 janvier au 15 février 1918, Picasso expose avec Matisse chez Paul Guillaume. Il se marie avec Olga à l'église russe de Paris, le 12 juillet. Cocteau, Max Jacob et Apollinaire sont les témoins. Pendant un séjour à Biarritz, il peint Les Baigneuses (Paris, musée Picasso).
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En mai 1919, Picasso part pour Londres travailler au ballet, Le Tricorne, sur une musique de Manuel de Falla. Pendant l'été, il séjourne à Biarritz chez Mme Errazuriz puis s'installe avec Olga à Saint-Raphaël (Côte d'Azur).
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Son fils Paulo naît le 4 février 1921. Durant l'été, il s'installe avec Olga et Paulo à Fontainebleau. Il y peint les Femmes à la fontaine (Paris, musée Picasso et New York, Museum of Modern Art) et Les Trois Musiciens (New York, Museum of Modern Art et Philadelphie Museum of Art). Cette même année, le musée de Grenoble obtient du peintre le premier tableau pour exposition dans une collection publique française (Femme lisant), représentant sa femme Olga Khokhlova[43],[44].
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En juin 1922, lors d'un séjour à Dinard sur la côte nord de la Bretagne, il peint Deux femmes courant sur la plage (La Course, Paris, Musée Picasso[45]). Puis, en décembre, il réalise le décor pour L'Antigone de Cocteau, créée par Charles Dullin au théâtre de l'Atelier.
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En 1923, il fait un nouveau séjour estival sur la Côte d'Azur, au cap d'Antibes, et peint La Flûte de Pan (Paris, Musée Picasso). Pendant l'été 1924, il séjourne à la villa La Vigie à Juan-les-Pins (Côte d'Azur), il fait son Carnet de dessins abstraits et peint Paul en arlequin (Paris, musée Picasso).
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Pendant cette période des années 1920, dans un climat de reconnaissance mondaine, il fait dans ses tableaux un retour à la figuration et au classicisme : Trois femmes à la fontaine (1921), et certaines œuvres comme les Flûtes de Pan (1923), s'inspirent de la mythologie .
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L’année 1925 est celle d’une rupture radicale dans la production du peintre avec des tableaux très violents montrant des créatures difformes, convulsives, prises dans les rets d’une rage hystérique : Femme dans un fauteuil (1926) et Baigneuse assise (1930). L’influence des poètes surréalistes est indéniable dans cette volonté de dépeindre de l’intérieur l’enfer personnel. Cependant il adopte une approche plus pragmatique que celle du « rêve calqué sur la toile » des surréalistes.
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En juin-juillet 1925, il achève La Danse et peint Le Baiser. Le 14 novembre, il participe à la première exposition surréaliste de la Galerie Pierre. En 1926, il peint Buste de jeune fille, L'Atelier de la modiste, Le Peintre et son modèle, qui marquent sa rencontre avec Marie-Thérèse Walter au début de cette année, alors qu'elle est encore mineure[46],[47]. Il réalise les Guitare(s) à clous. Le 19 octobre de cette même année, il visite le musée des Beaux-Arts de Grenoble, premier musée d'art moderne en France et pour lequel il avait fait don cinq ans auparavant du tableau Femme lisant[48].
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Picasso a besoin alors d'une aide technique, notamment pour la réalisation des maquettes du Monument pour Guillaume Apollinaire dont il a reçu commande en 1922. Quelques années auparavant il avait renoué son amitié avec le ferronnier et sculpteur catalan, Julio González, rencontré à Barcelone du temps d'Els Quatre Gats, et vivant comme lui à Paris depuis 1900. Picasso s'adresse naturellement à lui, et ils entameront, de l'automne 1928 jusqu'en juillet 1932, une fructueuse collaboration technique autour des sculptures en fer forgé et soudé[49]. C'est au printemps 1929 qu'il sculpte en fer soudé La Femme au jardin dans l'atelier de González, qui par la suite réalisera le bronze en 1932. C'est l'année aussi de ses dernières vacances à Dinard. Il peint le Grand nu au fauteuil rouge, et en février 1930, Crucifixion. À l'automne 1930, Marie-Thérèse déménage au 44 rue de la Boétie. Il achète le château de Boisgeloup, près de Gisors, à 80 km au nord-ouest de Paris, en juin, et s'y installe jusqu'à la fin de 1932.
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Deux figures au bord de la mer est peint en janvier 1931, et en mars, Nature morte sur un guéridon. Cette année-là, deux livres majeurs : Les Métamorphoses d'Ovide (Lausanne, Skira) et Le Chef-d'œuvre inconnu de Balzac (Paris, Ambroise Vollard) sont édités.
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En 1932, la Jeune fille devant le miroir est finie. Une rétrospective à la galerie Georges Petit, puis au Kunsthaus de Zurich, a lieu en juin. Picasso travaille à Boisgeloup aux têtes sculptées d'après Marie-Thérèse, et à la série de dessins d'après La Crucifixion de Matthias Grünewald.
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En 1933, l'éditeur Albert Skira demande à Picasso d'illustrer un Minotaure pour la couverture du premier numéro de sa nouvelle revue du même nom. Bien que Picasso ait déjà illustré ce personnage mythique une fois en 1928, c'est à partir de cette commission de 1933 que se déclenche en lui une véritable obsession de la symbolique du Minotaure, avec notamment La Minotauromachie et la Suite Vollard[50].
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Il passe les vacances de l'été 1933 à Cannes avec Olga et Paulo.
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De juin à septembre 1934, il fait des séries de corridas, peintes, dessinées et gravées. En août, il voyage en Espagne avec Olga et Paulo, et se rend aux corridas de Burgos et de Madrid. Il visite le Musée d'art catalan de Barcelone. Il réalise une série de sculptures à texture moulée : Femme au feuillage et Femme à l'orange. Au printemps 1935, la galerie Pierre expose des papiers collés. Minotauromachie est gravée. Il se sépare d'Olga en juin, et le 5 septembre, naît Maya Picasso, sa fille avec Marie-Thérèse Walter[51].
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Le 25 mars 1936 Picasso part secrètement avec Marie-Thérèse et Maya pour Juan-les-Pins. Il fait des gouaches et des dessins sur le thème du Minotaure. Cette même année, au début de la Guerre civile espagnole, il est nommé directeur du Musée du Prado à Madrid. Début août, Picasso part pour Mougins et Dora Maar l'y rejoint.
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À la suite du bombardement de Guernica, le 26 avril 1937 pendant la guerre civile espagnole, Picasso est horrifié par ce crime et se lance dans la création d'une de ses œuvres les plus célèbres : Guernica. Il dit : « Cette peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre, offensif et défensif contre l’ennemi. » Elle symbolise toute l'horreur de la guerre et la colère ressentie par Picasso à la mort de nombreuses victimes civiles, causée par le bombardement des avions nazis à la demande du général Franco. Guernica est exposé dans le Pavillon espagnol de l'Exposition internationale à Paris en 1937. Cette même année Picasso demande sa naturalisation, ce qui lui est refusé ; il ne redemandera plus jamais la nationalité française.
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Dans la même période, il réalise également une sorte de bande dessinée, Songe et mensonge de Franco. Dix-huit gravures dans lesquelles il inclut des textes poétiques. Il les destine à être tirées en cartes postales et vendues au profit des républicains espagnols[53].
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Une anecdote veut qu'à Otto Abetz, ambassadeur du régime nazi à Paris, qui lui aurait demandé, sur le ton de la colère, lors d'une visite à son atelier devant une photo de la toile de Guernica : « C'est vous qui avez fait cela ? », Picasso aurait répondu : « Non… c'est vous[54]. » Dans une interview accordée à Simone Tery, publiée le 24 mars 1945, dans Les Lettres françaises[55], il revient sur l'anecdote en disant qu'elle est « à peu près vraie » et précise qu'en réalité il distribuait aux visiteurs allemands des années 1940 des photos reproduisant le tableau, en les narguant d'un « Emportez-les. Souvenirs, souvenirs[54]! ».
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En octobre-décembre 1937, Picasso peint La femme qui pleure, puis, en 1938, fait un grand collage, Les Femmes à leur toilette. En juillet 1938, il va à Mougins avec Dora Maar. Début juillet 1939, toujours avec Dora, il part chez Man Ray à Antibes ; il y peint le tableau Pêche de nuit à Antibes. De septembre 1939 au début de 1940, il est à Royan, où il réalise notamment Séquence de femmes au chapeau.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, Pablo Picasso vit à Paris. Entre 1942 et 1943, il réalise l'assemblage, Tête de taureau, L'Aubade, L'Homme au mouton. Les archives sur le marchand d'art proche des nazis, Hildebrand Gurlitt, indiquent qu'il affirme avoir acheté une œuvre chez Picasso lui-même en 1942[56], éventuellement sous la contrainte.
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L'immense notoriété de Picasso lui procure une relative protection, sans lui épargner les tracasseries. Il est fiché comme « anarchiste » par la Sûreté[57]. Son ami Max Jacob sera arrêté par la Gestapo d'Orléans, le 24 février 1944 à Saint-Benoît-sur-Loire, puis meurt au camp de Drancy, malgré des interventions tardives pour le faire libérer, dont celles de Jean Cocteau. Ce dernier s'inquiète aussi pour Picasso, qui assiste publiquement à l'enterrement[58].
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Entre-temps, Picasso rencontre Françoise Gilot en mai 1943, mais habite chez Marie-Thérèse Walter durant l'insurrection de Paris d'août 1944[réf. nécessaire].
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Après la Seconde Guerre mondiale, ses tableaux deviennent plus optimistes, plus gais, montrant, comme l'indique le titre d'un tableau de 1946, la Joie de vivre qu'il ressent alors. Picasso adhère, le 5 octobre 1944, au Parti communiste français (PCF) et publie un article dans L'Humanité, les 29 et 30 octobre 1944, intitulé « Pourquoi j'ai adhéré au Parti communiste », dans lequel il explique que son engagement personnel date de la période de la Guerre d'Espagne, renforcé par la lutte des résistants communistes français durant la guerre qui vient de s'achever, et qu'il ne lui suffit plus de lutter avec ses peintures « révolutionnaires » mais de « tout [lui]-même », adhérant à l'idéal communiste de progrès et de bonheur de l'homme[59],[60]. S'il se sent proche des idéaux du parti, il n'en sera jamais un membre actif, gardant sa totale liberté d'expression et prenant position principalement à travers ses tableaux, dénonçant notamment la Guerre de Corée en 1951 et prônant la Paix contre la Guerre dans de nombreuses œuvres. Picasso sera même en butte à de nombreux conflits avec les dirigeants du PCF, notamment quant à un portrait jugé peu respectueux de Joseph Staline, publié à la demande de Louis Aragon le 12 mars 1953 à la une des Lettres françaises[61]. C'est l'Affaire du portrait de Staline, au cours de laquelle le PCF oblige Louis Aragon à faire son autocritique.
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Très opposé à la guerre, Picasso peint la célèbre Colombe de la paix (1949) à l'occasion de son adhésion au Conseil Mondial de la Paix et reçoit à ce titre un prix international de la paix en 1955. L'attrait pour les colombes chez le peintre remonte à son enfance, où son père utilisait des pigeons comme modèles que Picasso allait jusqu'à emporter avec lui à l'école[10].
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Le 7 octobre 1944 s'ouvre le Salon d'Automne et la rétrospective Picasso. Le Charnier (New York, Museum of Modern Art) est peint en avril-mai 1945, d'après le souvenir de la découverte en décembre 1944, du corps supplicié de son ami, le jeune poète surréaliste Robert Rius[réf. nécessaire]. Picasso part avec Dora Maar pour le cap d'Antibes, en juillet, et, le 26 novembre, Françoise revient vivre chez Picasso.
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En 1946, Picasso rejoint Françoise à Golfe-Juan, rend visite à Henri Matisse à Nice, puis en juillet, avec Françoise, part pour Ménerbes (Vaucluse). En août, il s'installe chez Louis Fort à Golfe-Juan, et débute le travail au château d'Antibes en octobre.
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Lorsqu'il visite Vallauris à l'été 1946, il se rend chez Georges et Suzanne Ramié et modèle trois pièces de céramique. Lorsqu'il revient l'année suivante, il retrouve ses pièces et débute alors une période intense de production de céramique qu'on estime à près de 4 500 pièces.
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Le 15 mai 1947, naît son fils Claude. En juin, le peintre part pour Golfe-Juan. Il s'installe à Vallauris en 1948 avec Françoise Gilot. Le 25 août 1948, Picasso est au Congrès des Intellectuels pour la Paix à Wroclaw. Revenu à Vallauris à la mi-septembre, il peint les deux versions de La Cuisine (l'une est actuellement au Musée Picasso de Paris et l'autre au Museum of Modern Art de New York).
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En février 1949, La Colombe est choisie par Aragon pour l'affiche du Congrès de la Paix qui ouvre à Paris, le 20 avril. Le 19 avril 1949 naît Paloma. Le 6 août 1950, Laurent Casanova inaugure L'Homme au mouton à Vallauris. Picasso exécute La Chèvre, La Femme à la poussette, La Petite Fille sautant à la corde. Le 15 janvier 1951, il peint Massacre en Corée.
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En 1952, il dessine La Guerre et La Paix pour la décoration de la chapelle de Vallauris, qui deviendra le musée Picasso, il écrit une seconde pièce de théâtre : Les Quatre Petites Filles.
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L'affaire du Portrait de Staline dans Les Lettres françaises se déroule en mars 1953[62]. Françoise Gilot le quitte et part pour Paris avec les enfants.
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Il fait les portraits de Sylvette David, en avril 1954. En juin, il rencontre Jacqueline Roque. C'est en décembre que débute la série des variations sur Les Femmes d'Alger, de Delacroix. Il s'installe en mai 1955 avec Jacqueline, à la villa La Californie, à Cannes. En juin a lieu une rétrospective au musée des arts décoratifs. Pendant l'été, il travaille avec Henri-Georges Clouzot pour le film, Le Mystère Picasso. Il découvre le gemmail et décide de réaliser Femme dans un fauteuil d’osier, ainsi qu'une cinquantaine d'œuvres qui seront présentées l'année suivante aux États-Unis, au Metropolitan Museum of Art et à l'Art Institute of Chicago[63]…
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En 1956, Les Baigneurs, les sculptures en bois (Stuttgart, Staatsgalerie) sont coulées en bronze. Il peint L'Atelier de la villa La Californie.
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Le 17 août 1957, il commence le travail sur Les Ménines (Barcelone, Musée Picasso). Le 29 mars 1958 a lieu la présentation de la décoration pour l'Unesco : La Chute d'Icare. En septembre, Picasso achète le château de Vauvenargues, dans lequel il emménage l'année suivante, déclarant à Daniel-Henry Kahnweiler, son ami et marchand d'art, étonné : « J’ai acheté la Sainte-Victoire de Cézanne. Laquelle ? La vraie[64]. »
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Il peint La Baie de Cannes entre le 19 avril et le 9 juin 1958[65] depuis la villa La Californie, qu'il a achetée en 1955 dans le quartier du même nom, à Cannes, où il réside avec Jacqueline jusqu'en 1961[66]. Les premiers dessins d'après Le Déjeuner sur l'herbe de Manet sont faits le 10 août 1959.
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Il épouse Jacqueline à Vallauris, le 2 mars 1961, et en juin, s'installe au mas Notre-Dame-de-Vie de Mougins, à Mougins, près de Cannes. Il travaille sur les tôles découpées et peintes, La Chaise, La Femme aux bras écartés, La Femme à l'enfant, Les Footballeurs. En novembre 1962, il peint L'Enlèvement des Sabines, dont une version se trouve au Musée national d'art moderne de Paris.
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En 1962, Serge Lifar, qui avait rencontré Picasso grâce aux ballets russes, le sollicite pour réaliser les décors du ballet Icare, qu'il s'apprête à remonter pour l'Opéra National de Paris. Bien que n'ayant pas travaillé pour le ballet depuis 1924, Picasso accepte le projet et fournit à l'Opéra une esquisse rappelant la Chute d'Icare réalisée pour le siège de l'UNESCO en 1985[67],[68].
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L'inauguration de la rétrospective au Grand Palais et au Petit Palais se déroule le 19 novembre 1966. Au printemps 1967, Picasso est expulsé de son atelier de la rue des Grands-Augustins[réf. nécessaire]. En janvier 1970, le musée Picasso de Barcelone reçoit la donation des œuvres conservées par sa famille. Une exposition se déroule au Palais des Papes d'Avignon de mai à octobre.
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En avril 1971, la galerie Louise Leiris expose les 194 dessins réalisés entre le 15 décembre 1969 et le 12 janvier 1971. Nouvelle exposition à la galerie Louise Leiris, en janvier 1973, qui montre cette fois les 156 gravures, réalisées entre fin 1970 et mars 1972.
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Picasso meurt le 8 avril 1973 d'une embolie pulmonaire. Il est enterré deux jours plus tard dans le parc du château de Vauvenargues dans les Bouches-du-Rhône, selon la décision de sa femme Jacqueline et de son fils Paulo[64], après que la mairie de Mougins a refusé l'inhumation sur sa commune, voyant en lui un « communiste milliardaire[69] ». L'enterrement a lieu dans une ambiance familiale délétère, Marie-Thérèse Walter, sa fille Maya ou Paloma, ainsi que son fils Claude se voyant interdire l'accès au château[70]. Selon le vœu de Picasso, la sculpture monumentale en bronze La Femme au vase est scellée sur sa tombe, dans le parc du château. Jacqueline Roque sera elle-même enterrée à ses côtés en 1986[71].
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Une exposition de 201 toiles se tient au Palais des Papes d'Avignon. Prévue de mai à septembre 1973, elle est finalement prolongée, selon les vœux de Jacqueline Picasso, jusqu'au début de l'année 1976, date à laquelle une partie des tableaux exposés sont dérobés entraînant la fermeture définitive de l'exposition.
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Sept femmes ont marqué les grandes étapes de la vie de Picasso[72] : à chacune d'elles on peut rattacher une période majeure de son œuvre[73].
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Picasso a eu quatre enfants avec trois d'entre elles :
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Mort sans avoir laissé de testament[74], les héritiers légaux de Picasso sont son fils Paulo et Jacqueline Roque, les trois autres enfants étant nés hors mariage ; mais ces derniers gagnent en 1974 leur procès en reconnaissance de droit à l'héritage. La mort prématurée de Paulo provoque une querelle autour de cet héritage lucratif, « héritage du siècle », évalué en 1977, après quatre années d'inventaire dans les onze propriétés de Picasso par le commissaire-priseur Maurice Rheims, à 1,4 milliard de francs, soit l'équivalent de 700 millions d'euros (valeur 2010), sans compter les droits patrimoniaux[75]. La dation permet aux héritiers de l'artiste de régler leurs énormes droits de succession en cédant des œuvres à l'État, qui sont regroupées principalement dans le Musée Picasso, dont la collection de 5 000 œuvres (232 tableaux, 158 sculptures, 88 céramiques, 1 500 dessins et papiers collés, 1 600 gravures[76]) représente la plus importante collection publique du peintre au monde[77]. Selon Olivier Widmaier Picasso, son patrimoine est aujourd'hui estimé à dix milliards d'euros[78].
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Depuis 1995, c'est la société « Picasso Administration » qui gère les droits des héritiers liés à l'œuvre, au nom et à l'image du peintre[79]. Cette société est gérée et fondée par Claude Picasso qui a été désigné le 24 mars 1989 par le Tribunal de grande instance de Paris pour régler l'indivision de la succession de son père[78]. Cette société est aussi amenée à donner son expertise pour authentifier les œuvres du peintre, comme dans l'affaire des 271 Picasso de Pierre Le Guennec.
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La tauromachie est un thème important dans toute l'œuvre de Picasso, depuis ses débuts d'enfant peintre jusqu'à la fin de sa vie[80]. Tout jeune, il va avec son père dans les arènes de Malaga et c'est ensuite en France, à Arles, à Nîmes et dans tout le Sud qu'il continue à suivre les ferias. Cette passion de son enfance ne l'a jamais quitté. Il avouait que s'il avait eu à choisir, il aurait été picador et non torero[80]. Fervent amateur, il entra��ne dans son sillage tout un monde d'intellectuels. Dès 1910, il initie Georges Braque et Max Jacob à l'art de la corrida[81].
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Sa première peinture de corrida connue date de 1889 et s'intitule Petit picador jaune. Cheval éventré de 1917 est une première approche de ce qui deviendra plus tard le cheval de Guernica[80]. Le thème du Minotaure, inspiré du taureau et des légendes grecques, revient dans une série d'œuvres à forte connotation sexuelle, couramment rassemblées sous le titre Minotauromachie, tel Le Minotaure et la jeune fille (1934-1936)[82]. C'est dans ce style de la Minotauromachie qu'il illustre en 1930 les Métamorphoses d'Ovide[83]. En 1933, il réalise la couverture du premier numéro de la revue surréaliste, Minotaure, fondée par Georges Bataille et éditée par Albert Skira, le 25 mai 1933[81].
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Dès 1930, Picasso a déjà entraîné dans les arènes Robert Desnos, Francis Picabia, Jean Cocteau, Paul Éluard ou René Char[81]. En septembre 1933, il peint à Boisgeloup La Mort du toréro. Plus tard, en pleine période abstraite, il livre une Nature morte à l'épée de matador (1943). Après la guerre, il va aux arènes avec George Bataille et Michel Leiris ; et à Vallauris, en 1948, il fait organiser des corridas qui attirent des célébrités[81].
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Mais sa contribution la plus importante à l'art de la tauromachie est son livre Toros y toreros, publié en 1953 avec un texte de son ami, le torero Luis Miguel Dominguin[80].
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Enfin, la corrida est également très présente dans son important travail céramique[84].
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En 1931, il participe à l'édition de deux livres majeurs accompagnés d'estampes : Les Métamorphoses d'Ovide, avec 30 gravures à l'eau-forte et Le Chef-d'œuvre inconnu de Balzac, avec 13 gravures à l'eau-forte. Au total, Picasso illustrera plus de 150 ouvrages durant sa vie, parmi lesquels des chefs-d'œuvre du XXe siècle : Le Chant des morts, de Pierre Reverdy, avec 125 lithographies ; La Célestine de Fernando de Rojas, avec 66 eaux-fortes et aquatintes ; vingt poèmes de Luis de Góngora, avec 41 eaux-fortes et aquatintes ; L'Histoire naturelle de Buffon, avec 31 gravures à l'aquatinte ; la Tauromaquia (1959), avec 27 gravures à l'eau-forte et aquatinte, et aussi Toros y toreros (1961), avec un texte sur la corrida de Luis Miguel Dominguin, et une étude de Georges Boudaille. Une édition de luxe tirée à 150 exemplaires comporte une suite de 15 dessins sur papier Arches et une lithographie.
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En 1935, il se consacre intensément à l'écriture de poèmes, en écrivant près de 400 sur une courte période[85]. Durant la Seconde Guerre mondiale, Picasso écrit en 1941 une pièce de théâtre de style surréaliste, Le Désir attrapé par la queue, dont il donnera une lecture le 19 mars 1944, chez Michel Leiris, avec ses amis Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Louise Leiris, Pierre Reverdy entre autres. La pièce sera finalement créée en juillet 1967. Il a écrit également deux autres œuvres littéraires Les Quatre Petites Filles et L'Enterrement du comte d'Orgaz.
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Selon Guillaume Cerutti, président de Sotheby's France, « au mépris de la loi selon laquelle ce qui est rare est cher, il est celui qui atteint les prix les plus élevés. Il est l'artiste universel par excellence : il est recherché comme un trophée, un nom familier, comme un artiste immense, par les collectionneurs du monde entier[86] ».
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La collection du musée Picasso de Paris a été estimée à environ 10 milliards d'euros en 2013, selon Anne Baldassari[87], sa directrice de l'époque.
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Le 10 novembre 1999, chez Sotheby's à New York, un portrait de Dora Maar provenant de la collection d'Eleanore et Daniel Saidenberg, intitulé Femme assise dans un jardin, une huile sur toile datée de 1938, s'est vendue pour 49 502 500 $, soit une somme supérieure à 45,8 millions d'euros ; ce fut à l'époque la deuxième enchère jamais atteinte pour une œuvre d'art[réf. nécessaire].
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Depuis, Dora Maar au chat (1941) s'est vendue 95 216 000 $ le 3 mai 2006 chez Sotheby's, acquise par un acheteur russe[88] (l'estimation n'en donnait pas plus de 70 millions)[89], sans toutefois détrôner le Garçon à la pipe (1905), provenant de la Greentree Foundation, et auparavant des collections de monsieur et madame John Hay Whitney, vendu 104 168 000 $ deux ans plus tôt, le 5 mai 2004 chez Sotheby's[90], ce qui constitua le premier tableau dans l'histoire dépassant la barre symbolique des 100 millions de dollars. En 2007, aux enchères, la Femme à la mandoline s'est vendue pour 27 millions d'euros[réf. nécessaire], le Mousquetaire et nu assis a été vendu pour 9,954 millions d'euros en juin 2007, et la Tête d'Arlequin a atteint 15,16 millions de $[91].
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Le 3 mai 2010, Nu au plateau de sculpteur (1932) est devenu l'œuvre d'art la plus coûteuse jamais vendue aux enchères, en étant adjugée chez Christie's, à New York, pour 106,5 millions de $[92],[93].
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Des croquis de l'artiste sur papier sont en revanche nettement moins chers. Le dessin Buste de femme au corsage blanc (1957) a été vendu pour 40 000 euros en 2007. L'estimation était de 30 000 euros[réf. nécessaire].
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Le 11 mai 2015, Les Femmes d'Alger (version O), toile peinte en 1955, vendu 179,36 millions de dollars, devient, pour un temps, la toile la plus chère du monde[94]. En 2016, un collage de Picasso de 1914 est acquis par le musée de Grenoble pour la somme de 750 000 euros[95].
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Le portrait de Marie-Thérèse Walter intitulé Femme au béret et à la robe quadrillée, peint par Picasso en 1937, est vendu aux enchères à Londres chez Sotheby's le 28 février 2018 pour un montant de 69,4 millions de dollars[96].
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En France, en 2015, 78 établissements scolaires portent son nom, fait rarissime pour une personnalité étrangère[97].
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Une compagnie d'assurance suisse avait acheté deux tableaux de Picasso pour diversifier ses placements et servir de garantie pour les risques assurés. À la suite d'une catastrophe aérienne, elle dut acquitter de lourds remboursements. Elle décida alors de se séparer des deux tableaux, confiés en dépôt au musée des beaux-arts de Bâle. Plusieurs citoyens bâlois demandèrent alors une votation, sorte de référendum local, pour que les Picasso soient achetés par le canton de Bâle, votation couronnée de succès. Les tableaux restèrent donc au musée. Informé de cette démarche, Picasso offrit trois tableaux et une esquisse au musée[98]; la ville le gratifia alors du titre de citoyen d'honneur[99].
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Le poète belge Louis-Philippe Kammans évoque ce fait dans son poème Autour d'un musée[100], consacré au musée des Beaux-Arts :
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« … Et le peuple bâlois dans un référendum
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Dimanche a décidé de donner huit millions
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Pour deux beaux Picasso qui valent cette somme
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Et qu'ils iront chérir les dimanches en rond… »
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L’athlétisme (du grec ancien ἀθλητής / athlêtês, « participant à une compétition », dérivé de ἆθλος / áthlos, « concours ») est un ensemble d’épreuves sportives codifiées comprenant les courses, sauts, lancers, épreuves combinées et marche. L'origine du mot athlétisme vient du grec « Athlos » signifiant combat. Il s’agit de l’art de dépasser la performance des adversaires en vitesse ou en endurance, en distance ou en hauteur. Les épreuves athlétiques, individuelles ou par équipes, ont varié avec le temps et les mentalités. L'athlétisme est l'un des rares sports universellement pratiqués, que ce soit dans le monde amateur ou au cours de nombreuses compétitions de tous niveaux. La simplicité et le peu de moyens nécessaires à sa pratique expliquent en partie ce succès. Les premières traces de concours athlétiques remontent aux civilisations antiques. La discipline s'est développée au cours des siècles, des premières épreuves à sa codification.
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Le calendrier est dominé par quatre types d'épreuves : les meetings, les rencontres inter-clubs, les championnats nationaux et les grands rendez-vous internationaux. Les Jeux olympiques sont l'épreuve internationale la plus prestigieuse. Ils se tiennent tous les quatre ans depuis 1896 et l'athlétisme en est la discipline-phare. Depuis 1982, l'association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF), organisme chargé de la réglementation de la discipline, a assoupli ses règles pour mettre fin à l'amateurisme. Les premiers championnats du monde d'athlétisme ont été organisés en 1983, ils ont lieu tous les deux ans depuis 1991.
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Courir, marcher, lancer et sauter sont des gestes naturels et, de fait, le concept d'athlétisme remonte à des temps immémoriaux comme le confirment certaines peintures rupestres du paléolithique inférieur (60 000 av. J.-C.) au néolithique montrant une forme de rivalité dans les courses et les lancers[1]. Les sources deviennent plus précises en Égypte au XVe siècle avant notre ère, avec la référence écrite la plus ancienne se référant à la course à pied sur la pierre tombale d'Aménophis II (c. 1438-1412 av. J.-C.)[1]. À la même période, la civilisation minoenne (Crète) pratique également les courses mais aussi des lancers comme le javelot et le disque[1].
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Les premiers concours sportifs grecs, les agônes, se mettent en place au VIIIe siècle avant notre ère et l'athlétisme y tient une place importante. La course du Stade, sur une distance de 192,27 mètres, soit 600 fois la longueur du pied d'Héraclès, est l'épreuve de course la plus ancienne[2]. De nouvelles épreuves apparaissent ensuite comme le double-stade ou diaulique, puis la course de demi-fond ou hippique et la course de fond ou dolique. Toutes ces épreuves sont des multiples de la distance de la course du stade[3]. Le pentathlon, qui combine la course, le saut en longueur, la lutte, le javelot et le disque est une autre discipline de l'athlétisme introduite au programme olympique avant la fin du VIIIe siècle av. J.-C..
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Longtemps éclipsées par les Jeux olympiques, les agônes sont très nombreuses en Grèce. Ainsi, pas moins de 38 cités grecques organisent des Jeux olympiques (aussi appelées isolympiques pour les différencier des véritables Jeux se tenant à Olympie) et 33 des Jeux Pythiques (ou isopythiques), notamment[4].
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Rome pratique l'athlétisme dans deux versions différentes. La première est d'inspiration étrusque (cursores), la seconde est une adaptation des disciplines grecques (athletae) qui sont pratiquées à Rome à partir de 186 av. J.-C.[5]. Le stade de Domitien construit en 86 ap. J.-C. est entièrement consacré à l'athlétisme dit grec[6].
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L'Irlande organise entre 632 av. J.-C. et 1169 des jeux comprenant des épreuves inconnues des Grecs comme le saut à la perche, le lancer du marteau et une forme de cross-country. Ces disciplines sont exportées en Écosse au IVe siècle lors de la migration des Scots. Ces jeux prennent racine en terre écossaise et deviennent les Highland games[1].
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Depuis le XIe siècle, des sources font état de courses à pied en Angleterre[1]. L'engouement est tel que les autorités locales réservent un espace à ces compétitions en 1154 à Lord[1]. La description d'un lancer de pierre figure dans les récits de Havelock le Danois en 1275. Par ailleurs, selon les historiens, le roi Henri II d'Angleterre fait installer des terrains de sport dans les environs de Londres[7] pour la pratique du lancer du marteau de forgeron, le jet de la barre et de la pique, ainsi que des jeux de balle. À la même époque, la jeunesse londonienne se défie par le biais de courses interminables à travers la ville.
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En 1365, le roi Édouard III édicte le premier d'une longue série de textes interdisant la quasi-totalité des pratiques sportives, en dehors du tir à l'arc pour des raisons militaires[1]. Les courses et les sauts figurent déjà dans la liste des sports interdits[1]. Les concours persistent, comme en témoigne le renouvellement des interdits, puis Henri VIII autorise finalement les courses à pied à Londres en 1510[1]. Henri VIII encourage la pratique quotidienne de l'exercice physique alors que des théoriciens de l'époque, à l'image de Thomas Elyot, accordent une large place aux sports dans le cadre des études. Au XVIe siècle, des réunions athlétiques sont décrites pour la première fois dans le cadre des Jeux de Cotswold (Cotswold Games), sorte de meeting sportif organisé dans le Gloucestershire et inspiré directement des héros de la Grèce antique[8].
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La compétition athlétique se développe au Royaume-Uni au cours du XVIIe siècle. Les sports les plus pratiqués sont alors le lancer du marteau, le saut en hauteur, le saut en longueur et la course à pied. Avec l'émergence du puritanisme, l'Église anglicane souhaite abolir la pratique sportive en prétextant que les joutes athlétiques disputées au travers de toute l'Angleterre se terminent généralement par des rixes et des beuveries. En réaction au puritanisme, le roi Jacques Ier pousse ses sujets à pratiquer le sport, après les offices du dimanche après-midi[9]. Il fait la promotion du sport en éditant un Book of Sports[10]. Les premiers coureurs professionnels apparaissent à la fin du XVIIe siècle en Angleterre. Ces coureurs de fond étaient ambulants et se mesuraient aux champions locaux dans des défis rémunérés[1].
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Au Pays basque, le Korrikolaris est pratiqué depuis le Moyen Âge. Il s'agit d'une course pédestre opposant deux coureurs sur une longue distance.
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Dans le reste du monde, l'une des courses médiévales les plus anciennes en dehors des îles britanniques est celle mise en place à Rome au milieu du XVe siècle. Le pape Paul II autorise la tenue de cette fête sportive annuelle qui se tient pendant deux siècles. Le programme reprend celui de l'athlétisme grec et les athlètes concourent à la grecque, c'est-à-dire nus[1]. L'Olympiade de la République est une compétition sportive qui s'est tenue en 1796, 1797 et 1798 à Paris. L'épreuve-reine de cette tentative de rénovation des Jeux olympiques est une course à pied. Cette compétition marque la transition entre le sport d'Ancien Régime et le sport moderne, comme en témoigne la première utilisation du système métrique dans le domaine sportif. De plus, et pour la première fois également dans le domaine sportif, les courses sont chronométrées, à l’aide de deux montres marines[11].
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Le premier meeting d'athlétisme moderne se tient en Angleterre en 1825 à Newmarket Road, près de Londres[1]. Nombre d'épreuves manquent encore à l'appel, mais sous l'influence des épreuves du Lord's Cricket Ground disputées depuis 1826 et de Tara en Irlande (1829), le programme s'étoffe[1]. Le premier 100 yards haies est couru au Collège d'Eton en 1837[12]. En 1849, l'armée britannique met en place des compétitions à l'arsenal londonien de Woolwich. Un clairon d'argent est offert à partir de 1850 au vainqueur du plus grand nombre d'épreuves. Le capitaine Wilmot remporte l'édition de 1850, alors qu'est créée cette même année la première piste d'athlétisme. L'Exeter College d'Oxford organise son premier meeting en 1850 qui devient le meeting de l'université d'Oxford à partir de 1856[13]. Le premier match d'athlétisme opposant Oxford et Cambridge se tient en 1864[14]. En 1866, la première version d'une fédération nationale d'athlétisme est créée en Angleterre. Elle exclut d'emblée tous les professionnels, mais aussi les ouvriers et artisans afin de rester entre gentlemen[1]. Les courses professionnelles se tiennent toutefois en marge de ces épreuves guindées et elles rassemblent un public nombreux. Afin d'ouvrir l'athlétisme aux classes sociales moins aisées, l’Amateur Athletic Association est créée en 1886[1].
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En France, les courses à pied sont dotées de prix en espèces dès 1853[15]. Pendant trois décennies, les coureurs professionnels français s'affublent de surnoms comme « Cerf-Volant », l’« homme éclair » ou l’« homme vapeur ». Au milieu des années 1880, et dans la droite ligne de la vision sociale du sport anglais, Georges de Saint-Clair et Ernest Demay lancent une campagne de « purification » de l'athlétisme français et obtiennent l'interdiction de ces courses professionnelles. En réaction, l'Union des Sociétés Professionnelles d'Athlétisme est créée à Paris[15]. L'Union des sociétés françaises de sports athlétiques, fédération omnisports fondée le 20 novembre 1887 par les clubs parisiens du Racing Club de France et du Stade français, met particulièrement en avant sa volonté de lutter contre la professionnalisation du sport. L'USFSA, qui est à l'origine de la rénovation des Jeux olympiques, impose cette vision comme modèle pour longtemps. Elle organise les premiers championnats de France d'athlétisme en 1888 avec quatre épreuves au programme : 100 m, 400 m, 1 500 m et 120 m haies. Le Racingman René Cavally remporte deux titres en 1888 sur 100 et 400 m[16].
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Dans le reste du monde, les États-Unis sont un pôle important de développement de l'athlétisme. L'Olympic Club de San Francisco est créé en 1860[17] et le New York Athletic Club voit le jour en 1868[18]. L'Intercollegiate Athletic Association est fondée en 1876 et organise les premières compétitions sur le sol américain[1]. L'Allemagne est touchée en 1874 grâce à un groupe d'étudiants anglais de l'université de Dresde qui importe les épreuves anglaises[1]. Elle organise ses premiers championnats nationaux en 1891, l'Australie en 1893[19] après avoir organisé à Sydney un Inter Colonial Meet le 31 mai 1890[20]. En Belgique, le premier championnat national disputé dès 1889 se limite alors à deux épreuves : le 100 mètres et le mile[21].
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Avec les débuts du chronométrage électrique en 1892 en Angleterre et la rénovation des Jeux olympiques, l'athlétisme entre dans l'ère moderne.
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Alors que le sport amateur s'organise peu à peu, de nombreuses courses de professionnels sont disputées des deux côtés de l'Atlantique. Des matchs historiques opposent à l'occasion les meilleurs clubs américains et britanniques vers la fin du XIXe siècle. Par ailleurs, inspirés par l'épreuve du steeple-chase, des concours de pronostics sont organisés sur certaines courses d'athlétisme disputées le plus souvent sur des pistes en herbe d'hippodromes[22]. À l'image des grands duels de boxe, des promoteurs américains recrutent alors les meilleurs athlètes du moment afin de défier d'autres champions lors de face-à-face rémunérés.
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Le baron Pierre de Coubertin est le grand artisan de la création des Jeux olympiques modernes dont la première édition a lieu en 1896 à Athènes, et dont l'athlétisme figure naturellement au programme. Il souhaite alors, entre autres, mettre un terme aux pratiques d'argent dans le sport, et notamment dans l'athlétisme, au profit du « spectacle sportif » amateur. Nouvellement créée en 1912, la Fédération internationale d’athlétisme établit dans ses statuts le principe d’amateurisme, à l’image du credo du comité international olympique censé protéger la pureté des compétitions des combines des paris sur les courses professionnelles. L’Américain Jim Thorpe est l’un des premiers athlètes sanctionné pour avoir enfreint la règle de l’amateurisme. Peu après avoir remporté deux titres olympiques aux Jeux de 1912, il est disqualifié à vie et est contraint de restituer ses médailles pour avoir perçu une rémunération d’une équipe de baseball locale. Autre athlète convaincu d’amateurisme marron, le Français Jules Ladoumègue est également radié à vie en 1932 par la Fédération française qui tenait à faire un exemple en réaction à la montée en puissance du sport professionnel dans l'Hexagone[23] ; le football passe professionnel à cette même période. La réaction du public français est sans équivoque : il boycotte désormais l'athlétisme qui traverse une grave crise en France durant les années 1930.
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Durant plus d'un demi-siècle, l'amateurisme reste la règle essentielle des compétitions d'athlétisme. De nombreux spécialistes n'hésitent pas alors à abandonner leur discipline pour rejoindre des équipes professionnelles, comme des clubs de football américain ou de baseball aux États-Unis, ou des équipes de rugby à XIII en Europe.
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En 1982, l'IAAF abandonne son traditionnel concept d'amateurisme en prenant conscience notamment du temps et des ressources nécessaires pour former et maintenir les athlètes d'élite. Dès 1985, des fonds sont destinés spécifiquement à la formation et à l'entraînement des athlètes[24].
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Aujourd'hui, les athlètes sont des travailleurs « free-lance ». Leurs revenus principaux proviennent en partie des cachets attribués lors des différents meeting en fonction de leurs performances. Des compléments de revenus peuvent être perçu grâce à des sponsors ou des mécènes, et varient en fonction de la notoriété du sportif. Par ailleurs, certains athlètes bénéficient d'une rémunération de la part de leur club. Ainsi, aux États-Unis, le Santa Monica Track Club a l'habitude de rétribuer certains de ses licenciés, à l'image par exemple de Carl Lewis[25]. La rémunération d'un athlète de haut niveau est donc aléatoire et tributaire de l'état de forme et des performances de celui-ci. Récemment, de véritables « écuries » de courses regroupant les meilleurs athlètes et les meilleurs entraîneurs ont vu le jour, à l'image du système de management des fondeurs africains, ou dans la structure du HSI[26], véritable multinationale du sprint aux États-Unis.
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Durant la première moitié du XXe siècle, la pratique de l'athlétisme est essentiellement l'apanage des États-Unis et des nations d'Europe occidentale, tels le Royaume-Uni, la France ou les pays scandinaves dans les épreuves d'endurance. À partir des années 1930, des athlètes afro-américains volent la vedette aux européens dans les courses rapides, à l'image d'Eddie Tolan, premier champion olympique noir du 100 m en 1932[27]. Après la Seconde Guerre mondiale, quelques athlètes issus des colonies européennes parviennent à s'imposer dans leur nouveau pays d'adoption, alors que certaines nations de l'hémisphère sud émergent au niveau mondial, à l'image de la Nouvelle-Zélande. Dans les années 1950, les pays communistes investissent les sports olympiques afin de faire valoir leur existence et manifester leur puissance. Le monde de l'athlétisme est alors bipolaire et deux blocs s'affrontent : les nations occidentales et les pays issues du bloc de l'Est. Les années 1960 et 1970 sont marquées par l'émergence des nations des Caraïbes, à l'image des sprinteurs venus de Jamaïque, mais surtout par l'arrivée des coureurs d'Afrique noire, et du Maghreb sur les moyennes et longues distances. L'Ethiopien Abebe Bikila est le précurseur en devenant le premier africain à remporter le marathon olympique (en 1960) tandis que la France aligne déjà des coureurs de fond originaires du Maghreb depuis les années 1920. Alain Mimoun gagne le marathon quatre ans avant Bikila.
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À partir des années 1980, l'athlétisme devient de plus en plus universel et suit l'évolution géopolitique mondiale. Le nombre de fédérations nationales et le nombre de licenciés augmentent significativement dans les pays en voie de développement. A contrario, la pratique de l'athlétisme de compétition stagne dans les pays développés, en raison notamment de son niveau d'exigence en termes d'entraînement, mais aussi par la diversité accrue de l'offre sportive et de loisirs[28]. Aujourd'hui, l'athlétisme est un des sports de compétition les plus universels. Récemment, des athlètes issus de nations à faible population sont parvenus au sommet de ce sport. Lors des championnats du monde 2003, Kim Collins, sprinter originaire de Saint-Christophe-et-Niévès remporte l'épreuve reine du 100 m. Plus globalement, la réussite de la plupart des athlètes des Caraïbes s'explique par le fait qu'ils étudient dans des universités américaines offrant des meilleures conditions d'entraînement que dans leur pays d'origine.
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Depuis le milieu des années 1990, certains athlètes, en majorité africains, ont fait le choix de l'expatriation et du changement de nationalité. Ainsi en 1995, le coureur de 800 m Wilson Kipketer fait figure de précurseur en optant pour la nationalité danoise. Interdit par le CIO de concourir aux Jeux olympiques d'été de 1996, l’ex-Kényan est suivi par la suite par plusieurs de ses compatriotes. En 2003, Stephen Cherono rejoint le Qatar et se fait appeler désormais Saif Saaeed Shaheen[29]. Autre exemple en date, le médaillé olympique Bernard Lagat choisit en 2005 de poursuivre sa carrière avec la nationalité américaine. Cette fuite de talents, justifiée par les athlètes par un manque de reconnaissance de leurs pays d’origine, est surtout le moyen de conclure des contrats rémunérateurs avec des fédérations ou des sponsors[30]. Actuellement, des États du Golfe, tel le Qatar ou Bahreïn, ou encore la Turquie[31],[32], offrent des conditions financières confortables à leurs nouveaux ressortissants, et promettent aux jeunes athlètes de financer leur éducation et d’assurer leur reconversion[33].
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Le terme « athlétisme » recouvre un ensemble d’activités variées regroupées en deux grandes catégories : l’athlétisme de stade ou en salle comprenant les courses, les sauts, les lancers et les épreuves combinées, et les épreuves hors stade comprenant notamment la marche athlétique, le marathon et le cross-country.
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D’autres épreuves peuvent être disputées lors de meetings. Elles font l’objet d’un record du monde mais ne figurent pas au programme des Championnats. Il s'agit notamment du 1 000 m, du Mile, du 2 000 m, de l'Heure, ou des relais 4 x 200 m, 4 x 800 m et 4 x 1 500 m.
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De toutes les activités athlétiques, les courses de vitesse ou sprints sont les plus pratiquées, et ce dès les origines olympiques. Elles consistent à parcourir un espace court (jusque 400 m) dans le plus petit laps de temps.
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Le 100 m est la course la plus courte dans le calendrier de plein air. Elle est aussi l'une des plus anciennes puisqu'on retrouve trace du sprint dès le XVe siècle av. J.-C., si l'on se fie à Homère et aux poètes grecs. La distance originale initiée par les Britanniques fut le 110 yards (100,58 m) puis le 100 yards (91,44 m) avant que le mètre ne devienne la norme officielle[36]. Au début du siècle, le journaliste George Prade définit le 100 m comme « L'aristocratie en mouvement »[37]. Selon lui, peu d'entraînement est nécessaire pour obtenir des résultats appréciables, la vitesse étant innée chez l'athlète. Au fil des années, le 100 m a supplanté le marathon et est devenu l'épreuve-reine de l'athlétisme, du fait du nombre accru de concurrents et de l'intérêt qu'elle suscite auprès des spectateurs.
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Le 200 m actuel s'apparente à la longueur du stade de la Grèce antique[38] (stadion signifie littéralement longueur du stade). Il découle du découpage du mile anglais et est disputé à l'origine sur 220 yards. Longtemps exécuté en ligne droite, le 200 m avec un virage sur une piste de 400 m est officiellement reconnu en 1958[39]. Les spécialistes de cette épreuve doivent combiner la vitesse de base d'un sprinter de 100 m, mais posséder également une capacité d'accélération estimée à 130-140 m.
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Le 400 m a pour origine le double stade ou diaulique (384 m), épreuve exécutée dans l'Antiquité. Remise au goût du jour au Royaume-Uni sous la forme du quart de mile (402 m ou 440 yards), cette épreuve est considérée comme un sprint d'endurance dans la mesure où elle requiert, en plus de la puissance physique, une capacité de résistance à la fatigue et à la douleur, ainsi qu'une gestion optimale de la fréquence de course. Les athlètes courant le 400 m sont pendant longtemps divisés en deux catégories, les sprinteurs purs issus du 200 m et les sprinteurs plus endurants issus du 800 m. Aujourd'hui, la grande majorité des spécialistes du tour de piste ont un morphotype proche des athlètes courant sur courte distance[réf. nécessaire].
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Les courses de demi-fond sont ainsi nommées car elles se disputent sur des distances intermédiaires comprises entre le sprint et le fond (de 800 à 3 000 mètres). Parmi toutes les épreuves reconnues par l'IAAF, seules le 800 m et le 1 500 m figurent au programme des Jeux olympiques ou des championnats du monde. Le 800 m a d'abord été le 880 yards ou le demi-mile (804,67 m)[40]. Elle est l'épreuve charnière entre la vitesse prolongée du sprint et la résistance des épreuves d'endurance. Les athlètes effectuent tout d'abord le premier virage dans leur propre couloir à l'image du 400 m, avant de se rabattre vers la corde après environ 120 m de course. Les concurrents doivent alors faire preuve, en plus de leur capacité physique, d'un sens tactique fait de placements, d'anticipation et d'adresse.
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Le 1 500 m, création purement continentale, est né vers 1890 en France. Elle requiert de la part des concurrents une certaine endurance, un sens tactique de la course ainsi qu'une capacité d'accélération et de résistance dans le dernier tour. Le mile britannique (1 609,32 m) est proche du 1 500 m et est à ce jour la seule discipline reconnue par l'IAAF définie par une longueur non métrique. Les autres courses de demi-fond sont le 1 000 m, le 2 000 m et le 3 000 m
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Les courses de fond sont des épreuves dont la distance est supérieure à 3 000 mètres. D'invention britannique, le 5 000 m est une adaptation du 3 miles (4 828 m) et le 10 000 m du 6 miles (9 656 m)[41]. Les premières expériences de l'exercice de l'endurance remontent à 1740 à Londres lorsqu'un athlète parcourut la distance de 17,300 km en une heure. Ces épreuves se déroulent en intégralité sur la piste du stade d'athlétisme. La résistance à la fatigue et à la douleur, associées à une capacité d'accélération finale sont les qualités nécessaires aux fondeurs.
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Le marathon ne figure pas au programme des Jeux olympiques antiques mais tire sa légende des différents récits de la mythologie grecque, comme celui du soldat Phidippidès qui accomplit d'une traite à la course, la distance qui séparait le champ d'une bataille de la cité d'Athènes où il dut apporter la nouvelle de la victoire. En 1895, le Français Michel Bréal convainc son ami Pierre de Coubertin de s'emparer de ce mythe et de l'adapter aux Jeux olympiques modernes. C'est ainsi que pour les premiers Jeux de 1896, vingt-quatre concurrents sont réunis à Marathon. Le berger grec Spyrídon Loúis devient le premier vainqueur de cette nouvelle épreuve. Aux Jeux de Londres en 1908, la famille royale britannique désire que la course démarre du château de Windsor pour se terminer face à la loge royale du stade olympique. Le trajet, mesuré précisément à 42,195 km, devient par la suite la distance officielle du marathon. Cette épreuve d'endurance est disputée sur route dure, principalement dans les rues et sur un parcours plat.
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Des compétitions se déroulent sur des distances intermédiaires telles le 10 km ou le semi-marathon. L'ultrafond désigne la course à pied de grand fond, c'est-à-dire toutes les distances supérieures au marathon soit 42,195 km, il s'applique aux sorties en solitaire et aux courses (ou « raids ») suivantes : 6 heures, 12 heures, 24 heures, 6 jours, ultra-trail, trail, raids par étapes, 100 km, 100 miles, courses sur routes par étapes.
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Le cross-country, épreuve non olympique, est une course de fond disputée en pleine nature sur des terrains variés. La distance va de 3 à 15 km selon les catégories d'âge et de sexe. La première course du genre se déroule à Ville-d'Avray en 1898 entre les équipes de France et d’Angleterre. Autres disciplines, les courses nature ont lieu en sous-bois, en montagne, dans le désert ou dans tout autre environnement naturel.
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Les courses avec obstacles, contrairement à la plupart des disciplines athlétiques, ne prennent pas racine dans le sport antique. Elles sont en fait une invention moderne due une nouvelle fois aux Britanniques et sont inspirées des steeples-chases hippiques. Le récit des premières épreuves officielles ancêtres du 110 m haies font état de courses de 120 yards (109,72 m) avec dix obstacles de 3 pieds 6 pouces (1,06 m) soit la hauteur encore utilisée de nos jours. Le 110 m haies, tout comme le 100 m haies, son équivalent féminin, est une épreuve de sprint consistant à franchir dix haies hautes distancées entre elles de 9,14 m pour les hommes et de 8,50 m pour les femmes[42].
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Le 400 m haies, discipline relativement récente, est présentée à Oxford vers 1860 sous la forme d'un 440 yards. Elle se développe ensuite en France alors que Britanniques et Américains la dédaignent durant plusieurs années. Le 400 m haies est l'une des épreuves les plus techniques de l'athlétisme car elle requiert des capacités physiques de sprinteur ainsi qu'une attention soutenue à la fréquence de course, et en particulier du nombre de foulées exécutées entre les dix obstacles.
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Le 3 000 m steeple allie l'endurance au franchissement de haies. Il fut d'ailleurs conçu, par le biais d'un pari entre étudiants, en référence au sport hippique britannique très en vogue à la fin du XIXe siècle[43]. Les athlètes doivent parcourir sur la piste la distance de 3 000 m et franchir par ailleurs différents obstacles, les haies et la rivière. Depuis peu, le 3 000 m steeple est ouvert aux femmes et a figuré pour la première fois au programme olympique en 2008.
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Les courses de relais ont pour origine les sociétés antiques où des coursiers rapides et endurants se transmettent des messages de ville en ville[44]. Mais c'est aux États-Unis que la discipline prend racine dans le cadre d'une course de charité organisée par les pompiers de New York[45]. Les relais 4 × 100 m et 4 × 400 m sont composés de quatre athlètes par équipe. Le but est de parcourir la distance le plus rapidement possible tout en assurant la transmission d'un bâton cylindrique nommé témoin. Les spécialistes de ces épreuves doivent combiner la capacité physique du sprinter avec le sens de l'anticipation et de la coordination pour la transmission du témoin. Les deux courses de relais sous leur forme actuelle ont fait leur première apparition olympique en 1912. L'ekiden est une forme de marathon en relais de six coureurs développé dans les années 1980, au début au Japon.
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Le saut à la perche remonte aux sociétés antiques grecques, mais s'est développé à la fin du XVIIIe siècle en Allemagne au cours de compétitions de gymnastique. Vers 1850, des membres du Cricket Club d'Ulverston au Royaume-Uni décident de mettre en place l'épreuve du « running pole leaping », littéralement bond à la perche avec élan. Le saut à la perche consiste, après une course d'élan d'une trentaine de mètres, à franchir à l'aide d'une perche une barre transversale sans la faire tomber[46]. Au fil des siècles, la technique de saut et le matériel ont été améliorés. Les perches en bambou utilisées aux Jeux de 1900 sont remplacées par des perches en fibre de verre en 1956, puis en fibre de carbone aujourd'hui. L'épreuve fut au programme des premiers Jeux olympiques en 1896 et n'est disputée par les femmes qu'à partir des Jeux de Sydney en 2000.
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Le saut en longueur existe dans toutes les compétitions sportives depuis l'Antiquité. On retrouve trace de cette épreuve dans les Tailteann Games celtiques au IXe siècle av. J.-C. Les Grecs l'ont codifié par la suite et l'ont fait figurer au programme des Jeux antiques. La discipline s'est ensuite développée dans les pays anglo-saxons dans le milieu du XIXe siècle. Le saut en longueur consiste à effectuer un bond à partir d'une planche d'appel après avoir effectué quelques pas d'élan[47].
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Le triple saut est une variante du saut en longueur. Née également en sol irlandais, l'épreuve s'est ensuite démocratisée en Amérique. Comme son nom l'indique, le triple saut consiste à effectuer une série de trois bonds après élan : un premier à cloche-pied, le pied d'appel étant également le pied de réception, puis un second saut toujours du même pied avant de terminer à la manière de la longueur[48].
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Le saut en hauteur possède des origines celtes mais également germaniques puisque, dès 1470, des concours de hauteur sont retranscrits dans les annales de la ville d'Augsbourg. Il fut disputé pour la première fois en 1840 et réglementé en 1865. La règle consiste à franchir une barre horizontale la plus haute possible sans la faire tomber après avoir pris élan. La prise d'appel se fait sur un pied[49]. La technique de saut a beaucoup évolué au cours du XXe siècle. Le « ciseau » et le « rouleau » furent longtemps utilisés par les athlètes jusqu'à l'arrivée en 1968 du Fosbury flop utilisé aujourd'hui par tous les sauteurs.
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Le principe même du lancer s'inspire du geste ancestral du chasseur.
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Le lancer du poids a pour origine la mythologie grecque où des lancers de pierre sont décrits par Homère. Il prend ensuite son essor au XVIIe siècle où des compétitions se déroulent au sein de l'artillerie britannique. La première épreuve officielle est disputée aux États-Unis en 1876. Le poids de l'engin est fixé à 16 livres (7,257 kg) en référence au boulet de canon, et la technique de lancer évolue entre la position figée et la prise d'élan. Le principe est de projeter le boulet le plus loin possible à partir d'un cercle comportant un butoir situé dans l'aire de lancer jusqu'à la zone de chute[50].
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Le lancer du disque est l'épreuve athlétique la mieux décrite par les Grecs. Les techniques de lancer et les différents disques sont expliqués dans l’Iliade. Le « solos » était un disque percé d'un trou à travers lequel on passait une corde, alors que le « diskos » était plat, en pierre ou en bronze. La discipline se développe aux États-Unis vers la fin du XIXe siècle. En 1907, le poids du disque masculin est définitivement fixé à 2 kg et le diamètre à 22 cm[51].
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On retrouve trace du lancer du marteau dans d'anciennes légendes celtes datant de 829 av. J.-C., ainsi qu'au cours du Moyen Âge où de véritables marteaux de forgerons remplacent les engins rustiques de l'Antiquité. Tout comme les autres disciplines de lancer, le marteau a évolué au cours des siècles dans sa forme et dans son poids[52]. Aujourd'hui, pour les hommes, le boulet en acier pèse 7,257 kg (soit 16 livres) et est fixé à une corde en acier reliée à une poignée. Autorisées à concourir seulement depuis 1995, les femmes disposent quant à elles d'un marteau de 4 kg.
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Le javelot[53], instrument de chasse utilisé par les plus anciennes civilisations mais aussi arme employée par de nombreuses armées de l'Antiquité, est à l'origine de la discipline du lancer de javelot. Hercule est réputé avoir été l'un des premiers lanceurs de javelot, épreuve figurant au programme des Jeux olympiques antiques. Vers 1780, les Scandinaves adoptent et développent la discipline, le javelot devenant même un symbole d'indépendance nationale pour les Finlandais. Les performances n'ont cessé de croître au fil des siècles, à tel point que l'engin fut à plusieurs reprises redessiné dans les années 1980 afin de contrôler la sécurité et de réduire le temps de vol. Malgré ces mesures, des incidents surviennent encore aujourd'hui. En 2007, les athlètes Roman Šebrle et Salim Sdiri furent atteints accidentellement par un javelot lors de réunions[54].
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Les épreuves combinées requièrent toutes les qualités nécessaires à la pratique de l'athlétisme. Dès la Grèce antique, des compétitions multidisciplinaires furent disputées afin de récompenser l'homme le plus complet.
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Le décathlon prend naissance au cours du XIXe siècle dans différents pays européens avant que les Irlandais n'exportent cette idée aux États-Unis. Un championnat toutes épreuves (« all around championship »), composé de dix tests athlétiques successifs, est alors expérimenté. Avery Brundage, futur président du comité international olympique, remporta à trois reprises le concours national américain. Disputé sur deux jours, le décathlon[55] est constitué de quatre courses (100 m, 400 m, 110 m haies et 1 500 m), de trois sauts (longueur, hauteur et perche) ainsi que de trois lancers (poids, disque et javelot). Chaque performance est convertie en points selon un barème et la somme de ces points détermine le classement.
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Les premières épreuves combinées féminines eurent lieu pour la première fois en 1928 sous la forme d'un pentathlon. Deux épreuves supplémentaires furent rajoutées au début des années 1980, donnant naissance à l'heptathlon. Ce dernier se compose de trois courses (100 m haies, 200 m et 800 m), de deux sauts (longueur et hauteur) et de deux lancers (poids et javelot)[56].
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La marche athlétique est une invention d'origine britannique datant du XIXe siècle. Entre 1775 et 1800, des marches de six jours sont organisées, suscitant un véritable engouement populaire. Le premier championnat de marche de vitesse a lieu en 1866 sur 7 miles, et 1908 marque l'entrée de cette discipline au programme des Jeux olympiques (sur 3 500 m)[57]. La marche athlétique est une discipline sportive dans laquelle les engagés doivent marcher sans jamais courir, c'est-à-dire qu'un pied au moins doit être en permanence en contact avec le sol (à l'œil nu) tandis que la jambe de soutien doit être droite (pas pliée au genou) depuis le moment où le pied touche le sol jusqu'à ce qu'elle passe à la verticale du buste.
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Les distances en marche athlétique de vitesse sont fixées aujourd'hui à 20 km et 50 km[58].
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Il existe aussi des épreuves de marche athlétique de fond, dont la plus connue est le Paris-Colmar à la marche (500 km), ainsi que des épreuves sélectives de marche de fond (150 à 200 km).
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Le stade d'athlétisme doit répondre à certaines normes pour officialiser les compétitions et les performances qui s’y déroulent. Toutes les installations sont réglementées par l’IAAF (dimensions, déclivité et disposition). Les compétitions d’athlétisme en plein air se déroulent dans des stades constitués d’une piste ovale de 400 mètres de long. Cette distance a évolué au cours des années. Aux Jeux de 1896, la piste mesurait 333,33 m, pour passer à 500 m lors des Jeux de 1900 à Paris, et à 536,45 m (un tiers de mile) à Saint-Louis en 1904. En 1912, la distance fut portée à 383 m, puis à nouveau 500 m aux Jeux olympiques d'été de 1924.
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La piste d'athlétisme est formée de deux lignes droites parallèles et deux virages identiques, et doit comporter de 6 à 8 couloirs de 1,22 m de large, et un fossé adaptable à la course du 3 000 m steeple (la rivière)[59]. En salle, la longueur de la piste est de 200 m et les virages peuvent être relevés de 18 degrés au maximum. Le nombre de couloirs doit être compris entre 4 et 6. Une piste en ligne droite indépendante, située au centre de la salle, est requise. La texture de la piste d'athlétisme a évolué au fil des années. Tout d'abord disputées sur terre, puis sur herbe au début du siècle, les courses d'athlétisme se déroulent ensuite sur une piste en cendrée, forme de terre battue. Les années 1960 sont marquées par l'avènement des surfaces synthétiques. En 1967, la firme 3M innove en créant les premières pistes en polyuréthane. Le tartan fait son apparition pour la première fois lors des Jeux olympiques d'été de 1968 à Mexico[60]. La couleur rouge de la piste est alors choisie en raison de sa résistance aux rayons ultra-violets du soleil.
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Les aires de lancers sont composées d'une surface d'élan délimitée par un cercle fait d'une bande de fer dont le diamètre varie selon la discipline (2,135 m pour le poids et le marteau et 2,50 m pour le disque) et dont le revêtement peut être en béton ou en asphalte[59]. Le lancer du javelot est effectué sur une piste d'élan synthétique similaire à la piste. Sa longueur minimale est de 36 m et sa largeur de 4 m. Chaque athlète ne doit pas mordre la ligne ou le cercle de lancer sous peine de voir son jet invalidé par les juges. Les secteurs de chute sont généralement en herbe afin que l'engin puisse laisser une empreinte au sol pour mesurer la distance. Il est délimité par des lignes blanches et forme un angle déterminé (29° pour le javelot et 34°9 pour les autres engins). Les aires de sauts sont composées en matériau synthétique. La longueur et le triple saut disposent d'une piste d'élan de 40 m de long et de 1,22 m de large, et se terminent par une fosse de réception (de 9 m de long sur 2,75 m de large) remplie de sable fin. Des planches d'appels sont fixées au sol et sont recouvertes de plasticine afin de vérifier si un athlète n'a pas mordu son saut. L'aire du saut en hauteur mesure 20 × 20 m afin de pouvoir installer le sautoir. Enfin, les perchistes disposent d'un couloir d'élan de 40 m de long et de 1,22 m de large conclu par un bac d'appel.
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Une compétition d'athlétisme nécessite, par son nombre élevé d'épreuves, un matériel important[59]. Pour les courses (du 60 m au 400 m), la présence de starting blocks, si possible reliés avec un système de contrôle des faux-départs, est obligatoire. Ils permettent une meilleure impulsion et des départs sans dérapage. Par ailleurs, des plots de départ doivent indiquer les couloirs attribués aux athlètes. Afin d'homologuer les performances, l'IAAF impose la présence d'un anémomètre afin de mesurer et d’enregistrer la vitesse du vent[62], ainsi qu'un système de chronométrage entièrement automatique au centième de seconde.
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Des matelas de réception, ainsi que des poteaux avec supports, sont requis pour les sauts en hauteur et à la perche. Les barres peuvent être en bois, en métal ou en fibre de verre. Des taquets fixés à des montants mobiles doivent être prévus a la perche. Les divers engins de lancer – poids, disques, marteaux et javelots – doivent respecter scrupuleusement les poids et dimensions conformes aux diverses catégories d’âge et de sexe[63]. Le témoin utilisé lors des courses de relais ne doit pas excéder 50 g et 30 cm. Des panneaux d'affichage doivent être utilisés pour renseigner les athlètes et les spectateurs des performances enregistrées.
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La tenue typique d'un athlète est constituée d'un maillot, d'un short et de chaussures de courses. Celles utilisées par un sprinteur ne possèdent ni talon ni voûte plantaire, et comptent 11 crampons ne devant pas dépasser 9 mm de longueur[64].
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Une compétition d’athlétisme est composée de divers officiels chargés de garantir le bon déroulement des épreuves et la validité des performances, en veillant sur l'application constante des règlements internationaux.
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Pour les compétitions le ou les juge-arbitre(s) devront veiller à ce que les règles des compétitions soient observées. Le starter est chargé d’assurer au mieux le départ des courses, notamment en matière de tenue des athlètes, de placement, ou de positionnement dans les starting-blocks[65]. Il veille également à d’éventuels faux-départs et disqualifie le responsable. Les commissaires de course doivent signaler au juge-arbitre toute entrave au règlement lors du déroulement des courses, notamment en cas d’empiétement du couloir de gauche en virage, de mauvais franchissements d’obstacles, de bousculades ou encore de mauvais passage de témoin lors des relais[59]. Les athlètes sont classés dans l'ordre dans lequel une partie de leur corps (torse, à l'exclusion de tête, cou, bras, jambe, main ou pied) franchit le bord intérieur de la ligne.
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Le jury de course est secondé par des chronométreurs officiels qui doivent disposer obligatoirement d’un outil de mesure automatique au centième de seconde ainsi que d’un anémomètre.
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Les concours de saut et de lancer sont également encadrés par le juge-arbitre. Il est secondé par au moins cinq juges-officiels chargés de vérifier la bonne exécution et la validité de l'essai, ainsi que de mesurer au centimètre près la performance de l'athlète. Un essai est validé lorsque le juge lève un drapeau blanc, invalidé s'il lève un drapeau rouge. À la fin des épreuves, le juge-arbitre doit établir un classement définitif et accompagner les lauréats au podium.
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L'IAAF a édicté des règles de compétition strictes et rigoureuses afin de garantir l'équité des concurrents lors des épreuves. Lors d'une compétition officielle, l'athlète doit être préalablement inscrit et pointer au secrétariat pour recevoir son dossard. Il dispose d'un terrain d'échauffement réservé à cet effet et doit se présenter à la chambre d’appel à un horaire déterminé. Il doit ensuite se diriger vers le lieu des épreuves accompagné des autres concurrents. Les athlètes doivent porter des tenues règlementaires reconnues par leur Fédération. Ces tenues doivent de plus être non offensantes et ne pas gêner la vision des juges. Un athlète a la possibilité de participer pieds nus, ou porter des chaussures à un ou aux deux pieds[64].
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Lors des courses de sprint, les athlètes courent dans le couloir qui leur est affecté, d’un bout à l’autre de l’épreuve et partent obligatoirement des starting-blocks où un juge (starter) donne les commandements de départ suivants : « à vos marques », puis « prêts ? » avant de déclencher le coup de pistolet, lorsque les coureurs sont en position immobile[59]. Les concurrents ne doivent pas changer de couloir ni empiéter sur la ligne intérieure, surtout en virage.
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À partir du 800 m, les athlètes partent en position debout, sans le deuxième commandement. Pendant la course, ils ne doivent ni se gêner, ni se bousculer. Pour les relais, les athlètes doivent respecter les zones de transmission marquées sur la piste et acheminer le témoin jusqu'à la ligne d'arrivée. Pour les épreuves d’obstacles, les coureurs doivent passer au-dessus de la haie et ne pas la renverser délibérément.
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Lors des sauts en hauteur et à la perche, les montées de barre doivent être fixées à l’avance, et l'ordre de passage des concurrents nécessite un tirage au sort. Chaque concurrent dispose d'un temps imparti et de trois tentatives par hauteur de barre pour la franchir. Le classement est effectué en retenant la dernière hauteur franchie. À la longueur et au triple saut, tous les athlètes disposent également de trois essais, puis les huit meilleurs sauteurs ont droit à trois tentatives supplémentaires. Le saut est validé par les juges si le sauteur ne « mord » pas la ligne d’appel au cours de sa tentative et sort de la fosse de réception en avant de la marque laissée dans le sable.
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Dans les compétitions internationales, un athlète est un représentant d'une fédération. Dans le cas de changement de nationalité ou de double nationalité, il ne pourra représenter son nouveau pays pendant au moins trois ans à compter de la date à laquelle il a représenté pour la dernière fois la première fédération[66]. Un athlète peut être soumis à un contrôle antidopage dès la fin d'une épreuve. Dans le cas d'un relais, tous les membres doivent se soumettre au contrôle. Les échantillons sont ensuite envoyés à un laboratoire accrédité de l’AMA. L'homologation d'une performance et d'un record est soumise à la présence des résultats des analyses de ces échantillons dans le dossier. Plus tard, si un athlète reconnaît avoir eu recours à des substances interdites durant la période où avait été établi le record, celui-ci est retiré des tablettes. Le compétiteur dispose d'un droit d'appel. Il doit être déposé par un représentant de l'athlète ou l'athlète lui-même.
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En 1912, immédiatement après les Jeux de Stockholm, l'Association internationale des fédérations d'athlétisme voit le jour ; elle rassemble alors 17 membres de la Fédération internationale d'athlétisme[67]. L'IAAF a procédé à la codification de l'athlétisme à l'échelle mondiale, en fixant des règles très strictes garantissant la régularité des épreuves. Elle veille aussi à la validation des records mondiaux, ainsi qu'à l’organisation des compétitions internationales[68]. En 2015, le Britannique Sebastian Coe est le président de cette institution[69] dont le siège est situé à Monaco.
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L'IAAF est subdivisée en six régions continentales (Afrique, Asie, Europe, Océanie, Amérique centrale et du Nord, Amérique du Sud) régies elles-mêmes par leur propre institution. L'Association européenne d'athlétisme est créée en 1970[70], et comprend aujourd'hui 50 membres.
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Au total, 214[71] fédérations nationales membres sont affiliées à l'IAAF, soit plus qu'il n'existe de pays dans le monde, certaines dépendances politiques des Antilles et d'Océanie y sont notamment représentées. En France, la FFA voit le jour en 1920[72]. Elle est notamment chargée de gérer la formation sportive à travers les différents clubs, d'organiser les compétitions et d'établir les règles techniques nationales. Sous sa tutelle, les différents Comités départementaux et Ligues régionales encadrent les milliers de clubs d'athlétisme en France.
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De nombreux pays se sont dotés d'une structure professionnelle. En France, la Ligue nationale d'athlétisme a vu le jour le 28 janvier 2007[73]. Elle regroupe une vingtaine d'athlètes français sous contrat qui perçoivent un salaire et une aide à la formation en contrepartie de leur participation à certains meetings[74]. C'est la première fois en France qu'un sport individuel s'organise en ligue professionnelle.
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Ces compétitions internationales se déroulent selon un calendrier quadriennal. Elles se composent des Jeux olympiques, des championnats du monde et des championnats continentaux, et sont organisées par l'IAAF, le CIO ou la fédération continentale (par exemple la Fédération européenne d'athlétisme). Seuls trois athlètes par nation sont autorisés à concourir dans chaque discipline. Afin de sélectionner les meilleurs athlètes, un grand nombre de pays ont mis en place le système des minima établi selon un barème de performances.
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La principale compétition d'athlétisme se déroule tous les quatre ans lors des Jeux olympiques d'été. L’athlétisme se confond avec celle des Jeux olympiques. Il fut en effet présent dès 1896 lors de la renaissance des olympiades à l'initiative du baron Pierre de Coubertin. Il fait par ailleurs partie des cinq sports ayant toujours figuré au programme olympique[75], et est celui qui comprend le plus grand nombre d'épreuves. De douze titres décernés lors des premiers jeux rénovés, le total des épreuves programmées pour les Jeux de Londres en 2012[76] s'élève à 47. Les femmes ont été autorisées à concourir pour la première fois lors des Jeux de 1928, et cela contre la volonté de Coubertin[77]. Les compétitions se déroulent dans le stade olympique, lieu des cérémonies d'ouverture et de clôture. Elles focalisent, durant le déroulement des jeux, l'attention des spectateurs et des médias. L'athlétisme est considéré comme le « sport roi » des Jeux olympiques.
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Longtemps dépourvu de rendez-vous mondiaux puisque les Jeux olympiques tenaient lieu de compétition suprême, l'athlétisme consacra sa grande mue par la tenue de ses premiers championnats du monde à Helsinki en juillet 1983, sur une idée de son président de l'époque Primo Nebiolo. Ce rendez-vous mondial désigne un champion du monde pour chaque discipline. Depuis 1991 la compétition est devenue bisannuelle, encadrant l'année olympique. La quinzième édition est organisée en 2015 à Pékin. En marge de cet événement, le cross-country bénéficie de ses propres championnats du monde disputés chaque année durant l'hiver (tous les deux ans depuis 2011). L'épreuve, sous la forme d'un cross long et d'un cross court, récompense les meilleurs athlètes individuels ainsi que la meilleure équipe. Les championnats du monde d'athlétisme en salle ont lieu également tous les deux ans, en alternance avec la compétition disputée en plein air. Une première édition s'est tenue en 1985 à Paris sous le nom de Jeux mondiaux indoor, mais l'appellation officielle de championnats du monde en salle est donnée pour la première fois en 1987 à Indianapolis.
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Les fédérations continentales organisent leurs propres championnats visant à récompenser leurs meilleurs athlètes. Des championnats d'Europe sont ainsi organisés tous les quatre ans[78] par l'Association européenne d'athlétisme, au milieu d'un cycle olympique. La première édition eu lieu en 1934 à Turin et la dernière en date s'est tenue en 2018 à Berlin, la compétition ayant adopté un cycle bisannuel à partir de 2012, en alternance avec les championnats du monde[79]. Depuis 1966, des championnats d'Europe en salle sont disputés tous les deux ans. Les autres fédérations organisent également leur propre compétition en plein air, à l'image des championnats d'Afrique ou des championnats d'Asie. Les championnats du monde et/ou d’Europe de cross, de marche, de semi-marathon et de marathon font l’objet de classements par équipes.
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Outre les Jeux olympiques, les championnats du monde, les championnats d’Europe et les championnats nationaux, l’athlétisme se décline également sous la forme de rencontres internationales appelées meetings. Elles s'appuient sur des partenaires publics ou des sponsors privés, et fonctionnent sur un programme réduit de quelques épreuves. Les athlètes participants sont invités par les organisateurs. Les meetings[59] sont organisés au niveau international, national et régional, et utilisent le système des primes d'engagement et des primes de performances. De très nombreux meetings d’athlétisme existent et sont classés par label en fonction de l'importance et du prestige de la compétition[80].
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Le circuit de la Golden League, intégré dans le Tour mondial d'athlétisme (World Athletics Tour) de 1998 à 2009 regroupe les « meilleurs » athlètes de l'année et bénéficie d'une importante couverture médiatique (retransmission télévisée) et de dotations importantes. En 2008, l'épreuve était composée de 6 meetings européens : Oslo, Rome, Paris, Zurich, Bruxelles et Berlin, la finale de la saison ayant lieu à Monaco. Les athlètes parvenant à remporter une même épreuve lors de tous ces meetings se partagent un « jackpot » d'un million de dollars en lingots d'or[81]. Les six épreuves féminines et six épreuves masculines sont choisies par l'IAAF.
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Les autres meetings, moins prestigieux que la Golden League, sont ensuite classés (par ordre décroissant) par l'IAAF en Super grand prix, puis en Grand prix. Ils doivent répondre à plusieurs critères : la qualité des infrastructures, la logistique, une dotation minimale, et une présence obligatoire d'athlètes en fonction de leur classement. Les autres meetings ne permettent pas aux athlètes de marquer des points au classement IAAF.
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La Finale mondiale[82] regroupant les meilleurs athlètes de l'année est disputée en fin d'année jusqu'en 2009.
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À partir de 2010, pour renforcer la popularité de l'athlétisme hors de l'Europe, la Golden League disparaît au profit de la Ligue de diamant qui regroupe 14 meetings en Europe, Moyen-Orient, Asie et aux États-Unis. Contrairement à la Golden League, à chaque épreuve (16 épreuves masculines et 16 épreuves féminines) sont attribués des points en fonction de la place obtenue. À la fin des 14 meetings, le premier de chaque catégorie remporte un diamant de 4 carats.
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Les catégories Super Grand Prix et Grand Prix ont également disparu et été remplacées par une catégorie unique : l'IAAF World Challenge qui regroupe 13 meetings sur tous les continents en 2016[83]. Ces meetings sont moins prestigieux que ceux de la ligue de diamant.
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Chaque pays organise ses propres championnats pour déterminer les meilleurs athlètes par discipline. Les championnats de France d'athlétisme sont organisés tous les ans par la Fédération française d'athlétisme. Ils rassemblent des athlètes par clubs et se déclinent par catégories d'âge (cadets, juniors, espoirs et élite). Des championnats interclubs sont également disputés au niveau départemental et régional, avec des qualifications aboutissant au plus haut niveau.
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Les championnats nationaux peuvent également servir d'épreuve qualificative à une future compétition internationale. Aux États-Unis, les « U.S. trials » voient s'affronter les meilleurs athlètes américains. En sprint, le système de sélection s'avère souvent impitoyable puisque certaines finales sont de même niveau que les finales mondiales.
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D'autres compétitions par équipes sont organisées, elles portent souvent le nom de « Coupe ». On peut citer notamment la Coupe du Monde des nations qui regroupe des équipes de continents, la Coupe du monde de marathon ou la Coupe du monde de marche. Au niveau continental, la Coupe d'Europe d'athlétisme est une épreuve par équipes regroupant les huit meilleures équipes du continent depuis 1965. Disputée sur deux journées, elle récompense à l'issue d'un classement final les meilleures nations masculines et féminines européennes, et permet de refléter la réelle valeur athlétique d'un pays. La coupe d'Europe est disputée tous les ans depuis 1993[86], et est régie par l'EAA.
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Les « matchs internationaux » sont des rencontres opposant des équipes nationales sur un programme pratiquement complet. Ces épreuves constituaient les compétitions majeures dans la période allant de l'après-guerre à la première édition des Championnats du monde, surtout lors des années non olympiques. Les rencontres entre les équipes des États-Unis et d'URSS étaient souvent considérées comme un événement majeur de la saison d'athlétisme. La France essaye de redonner un peu de gloire à ce type de compétition par l'intermédiaire du DécaNation. Autres compétitions internationales, les Jeux du Commonwealth, les Jeux Méditerranéens, ou les Jeux de la Francophonie, sont souvent issues d'organisations historiques ou politiques. Les Universiades, les Goodwill Games (tombés aujourd'hui en désuétude) sont des compétitions multisports organisées sur le modèle des Jeux olympiques[87].
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En 2000, le livre édité par le quotidien sportif français L'Équipe, 100 champions pour un siècle de sport[88], établissait un classement des 100 sportifs du siècle, parmi lesquels l'athlétisme était le sport le plus représenté. Par ailleurs, en 1999, l'IAAF désigna les champions d'athlétisme du XXe siècle[89]. Chez les hommes, l'Américain Carl Lewis devança son compatriote Jesse Owens alors que la Néerlandaise Fanny Blankers-Koen fut récompensée chez les femmes.
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Chez les sprinteurs, l'Américain Carl Lewis est sans conteste l'athlète ayant marqué le plus la discipline par l'ampleur de son palmarès. Fort de ses neuf titres olympiques (dont quatre au saut en longueur) et de ses huit titres de champions du monde, il a réussi à asseoir sa domination pendant près de deux décennies, il codétient avec Usain Bolt, la performance d'avoir réussi pendant deux olympiques de suite à garder son titre dans trois disciples différentes : le 100 m, 200 m et le 4 × 100 m[90]. Jesse Owens s'assure une place dans l'histoire du sport en obtenant quatre titres olympiques aux Jeux de 1936[91]. Parmi les autres sprinters de renom, on peut citer Ray Ewry, Alvin Kraenzlein, Jim Hines, Tommie Smith, Valeriy Borzov, Pietro Mennea, et plus récemment Butch Reynolds, Frank Fredericks, Donovan Bailey, Maurice Greene et Michael Johnson.
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Les finlandais volants, surnom donné entre autres aux athlètes Paavo Nurmi, Ville Ritola ou Hannes Kolehmainen, règnent sur les courses de fond et de demi-fond dans la première moitié du XXe siècle. Le Tchécoslovaque Emil Zátopek entre dans la légende en s'adjugeant le 5 000 m, le 10 000 m et le marathon lors des Jeux de 1952. Les autres légendes de l'endurance sont entre autres les Éthiopiens Abebe Bikila et Haile Gebrselassie, le Français Alain Mimoun, l'Australien Herb Elliott, les Britanniques Sebastian Coe et Steve Ovett, le Néo-Zélandais Peter Snell, le Kényan Kipchoge Keino, l'autre Finlandais Lasse Virén, les Marocains Saïd Aouita et Hicham El Guerrouj, l’Algérien Noureddine Morceli ou encore l'Américain Mal Whitfield.
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Dans les concours, plusieurs athlètes ont définitivement acquis le statut de « légende » de l'athlétisme. On peut citer notamment les Soviétiques Valeriy Brumel et Viktor Saneevi, ainsi que les Américains Al Oerter, Bob Beamon et Dick Fosbury. Plus récemment, Jonathan Edwards, Lars Riedel, Javier Sotomayor, Mike Powell, Jan Železný et Sergueï Bubka ont dominé chacun leur spécialité. Dans les autres épreuves, on retiendra parmi les grands noms de l'histoire du sport les décathloniens Jim Thorpe et Daley Thompson ainsi que les marcheurs Volodymyr Holubnychyy et Robert Korzeniowski.
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Aujourd'hui, le Britannique Mohamed Farah, succédant à l'Éthiopien Kenenisa Bekele, domine le fond mondial. Les Kényans, comme David Rudisha ou Ezekiel Kemboi, règnent sur le demi-fond. Depuis 2008, le Jamaïcain Usain Bolt réalise des performances exceptionnelles sur le sprint. Aux Jeux olympiques de Pékin, il remporte les épreuves du 100 m, du 200 m et du relais 4 × 100 m en établissant pour chaque épreuve un nouveau record du monde et réédite aux Jeux olympiques de Londres, quatre années plus tard[92]. Aux Jeux olympiques de Rio 2016, Usain Bolt remporte encore une fois les 3 épreuves, augmentant son nombre de la plus prestigieuse médaille de Athlétisme à 9[93]. Cependant, après la disqualification de l'équipe de Jamaïque de 4x100 mètres des jeux de Pékin[94], celui-ci perd officiellement une médaille, mettant son total à 8.
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Du côté des courses "hors-stade", en 2019, Eliud Kipchoge devient le premier homme à passe sous les 2 heures[95] et est considéré par plusieurs comme le plus grand marathonien à jamais avoir foulée le sol[96].
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Depuis sa première apparition aux Jeux olympiques en 1928, l'athlétisme a également forgé au cours des décennies ses légendes féminines. La sprinteuse américaine Betty Robinson devient la première championne olympique sur 100 m[97]. Les courses rapides ont consacré notamment la Néerlandaise Fanny Blankers-Koen[90], seule femme ayant remporté quatre médailles d'or en une seule olympiade, l'Australienne Betty Cuthbert, la Polonaise Irena Szewińska, les Est-Allemandes Marita Koch et Marlies Göhr, la Française Marie-José Pérec, l'Australienne Cathy Freeman et l'ancienne sprinteuse jamaïcaine Merlene Ottey. On peut également citer des athlètes américaines telles Wilma Rudolph, Evelyn Ashford, Valerie Brisco-Hooks, Gwen Torrence, Gail Devers, ou encore Florence Griffith-Joyner dont les performances inégalées font toujours l'objet de soupçons de dopage[98].
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Chez les « fondeuses », les grands noms sont Jarmila Kratochvílová, Tatyana Kazankina, Maria Mutola, Gabriela Szabó, Doina Melinte, Joan Benoit, Ingrid Kristiansen, Hassiba Boulmerka, Svetlana Masterkova, Kelly Holmes et Derartu Tulu, pour ne citer qu'elles. La Britannique Paula Radcliffe collectionna les places d'honneur sur la piste avant de devenir le grand leader du marathon.
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Dans les concours, l'Américaine Jackie Joyner-Kersee domina les épreuves de l'heptathlon et du saut en longueur en décrochant au total trois titres olympiques et quatre titres mondiaux. Sa principale rivale fut l'Allemande Heike Drechsler. Ulrike Meyfarth, Stefka Kostadinova, Inessa Kravets et Trine Hattestad ont également porté leur discipline au plus haut niveau.
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Aujourd'hui, la Croate Blanka Vlašić en saut en hauteur, la sprinteuse américaine Allyson Felix, la perchiste russe Yelena Isinbayeva dominent dans leur spécialité. Par ailleurs, les Éthiopiennes Tirunesh Dibaba et Meseret Defar s'avèrent être les plus grandes spécialistes de fond au niveau mondial.
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L’athlétisme féminin, longtemps tenu à l’écart par la Fédération internationale, a définitivement pris sa place depuis la fin de la guerre 1939-1945[99]. Pourtant, la pratique de ce sport par les femmes remonte elle aussi aux civilisations antiques lorsque des concurrentes s’affrontaient dans des épreuves d’haltères et de lancers dans l’Égypte antique, ou lorsque des scènes de courses furent décrites dans la mythologie grecque. Vers 1350 av. J.-C., Hippodomie, femme de Pélops, crée des jeux exclusivement féminins appelés les Jeux d'Héra. Des compétitions de courses à pied s'organisent ainsi tous les quatre ans. Au XVIe siècle en Allemagne, des épreuves athlétiques féminines ouvertes aux jeunes bergères sont organisées à Markt Groningen. Avec la codification de l’athlétisme, les premiers meetings mettant aux prises des femmes apparaissent dès la fin du XIXe siècle. On enregistre dans les universités américaines des compétitions d’étudiantes, à l'image des jeunes filles du Vassar College de New York en 1895. Les athlètes américaines prennent part à des compétitions nationales (universitaires) à partir de 1903. Le 25 novembre 1903 en France, près de 2 500 ouvrières du textile, participent à la Course des Midinettes, épreuve reliant Paris à Nanterre à la course ou à la marche[100]. Sur un parcours de 12 km, la modiste Jeanne Cheminel s'impose en 1h10[101]. Les Finlandaises sont admises aux championnats nationaux en 1913.
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En l’absence des hommes mobilisés lors de la Première Guerre mondiale, l’émancipation du sport féminin est accélérée. C’est ainsi que des réunions sportives inter-usines ont lieu en France et au Royaume-Uni. La Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF) est fondée le 18 janvier 1918 en s'appuyant notamment sur des clubs sportifs féminins fondés avant la Grande Guerre comme le Fémina Sport (1912) qui pratique déjà l'athlétisme. Alice Milliat[102] devient présidente de la FSFSF. Se heurtant au refus du baron Pierre de Coubertin et du Comité international olympique d’accueillir des athlètes féminines, Milliat décide de créer en 1921 les premiers Jeux mondiaux féminins regroupant cinq nations européennes à Monte-Carlo[103], puis les Jeux féminins à Paris en 1922 et à Göteborg en 1926. En août 1922, lors du congrès de la Fédération sportive féminine internationale (fondée en 1921), on voit l'homologation des 38 premiers records mondiaux féminins d'athlétisme[104]. Le début des années 1920 correspond également aux premières épreuves nationales et internationales féminines dans les autres nations européennes.
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En 1928, l’IAAF admet la réalité de l’athlétisme féminin en décidant d’intégrer quelques épreuves lors des Jeux d’Amsterdam. Dans l'épreuve du 800 m, l'arrivée de certaines concurrentes à bout de forces provoqua la polémique et rendit la distance non féminine jusqu'en 1960[105]. Un journaliste allemand de l'époque affirme alors : « Nous croyons que la femme ne doit pas courir sur des distances aussi grandes [...] presque toutes les concurrentes étaient terrassées. Ce n'était pas beau à voir »[106]. Cette vision de la course fut néanmoins remis en cause par le CIO en 1952[107] qui considéra que ces femmes s'étaient effondrées au sol plus par déception que par réel épuisement. Aux Jeux de Los Angeles de 1984, lors de l'intégration du marathon féminin au programme olympique, l'arrivée de la Suissesse Gabriela Andersen-Schiess provoque la même polémique qu'en 1928. Totalement déshydratée, elle termine les derniers mètres en titubant et en s'effondrant sur la ligne[108], contrastant avec la victoire de Joan Benoit dans un meilleur temps qu'Emil Zátopek à Helsinki en 1952.
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Le contingent d'athlètes féminines ne cesse de croître aux Jeux olympiques et aux Championnats du monde et les différences de programme entre les hommes et les femmes se réduisent au fil des années. La perche et le lancer du marteau ont été introduits à Sydney en 2000. Aux Jeux olympiques de 2008, le 3 000 m steeple féminin a fait son apparition au programme[109].
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La progression des performances athlétiques au cours des siècles découle de l'évolution du matériel mais aussi des évolutions techniques propres à chaque épreuve. À la fin du XVIIIe siècle, un général américain invente le « crouch start », technique consistant à prendre le départ d'une course accroupi. Tom Burke, premier champion olympique du 100 m de l'histoire, utilise cette nouvelle méthode[110]. Aux Jeux de 1900, l'Américain Alvin Kraenzlein innove en réduisant le nombre de foulées entre les haies. Dans les années 1920, des Américains introduisent une nouvelle technique de saut en longueur, le « hitch kick », consistant à effectuer des battements de jambes en l'air durant le saut[111]. Au lancer du poids, l'Américain Parry O'Brien invente la technique de lancer dos à l'aire de réception, et en effectuant une rotation à 180°. Juste après la Seconde Guerre mondiale, des entraîneurs soviétiques développent les différentes techniques de saut en hauteur. Valeriy Brumel est l'un des premiers athlètes à expérimenter la technique du « rouleau ventral » qui remplace aussitôt celle des ciseaux. Quelques années plus tard, la discipline est une nouvelle fois révolutionnée par l'apparition du « fosbury-flop », du nom de l'Américain Dick Fosbury qui remporte le concours de la hauteur des Jeux de Mexico en 1968 avec la technique du « saut dorsal »[90].
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Avec l’apparition du professionnel au début du XXe siècle, les méthodes d’entraînement ne cessent de progresser. Aux États-Unis, la préparation physique des sprinters est mise au point dès les premières compétitions nationales. La technique consiste à courir à l’entraînement à allure de compétition. Au début des années 1920, le fondeur finlandais Paavo Nurmi est l'inventeur d'une méthode d'entraînement diversifiée et rigoureuse basée sur des séances d'endurance et de vitesse chronométrées[112]. Inspiré par l'exemple finlandais, l’entraîneur suédois Gosse Holmer met au point le fartlek, système où l'athlète est libre de pouvoir créer par lui-même un entraînement qui s'adapte à sa propre individualité. Holmer met en place un véritable camp d’entraînement situé en pleine nature suédoise composé d'un parcours sportif en forêt extrêmement sélectif comportant des séries de côtes et d’obstacles (tronc d’arbres, rivière...)[28]. Dans les années 1950, la technique de l’entraînement par intervalles, l'interval training, est mis au point par des médecins en Allemagne[113]. Ce système exigeant bénéficie dès l’après-guerre aux athlètes de l’Europe de l'Est, et notamment au Tchèque Emil Zátopek, coureur multi-médaillé aux Jeux olympiques. La RDA, grâce à une politique de détection précoce, de formation d'entraîneurs de haut-niveau, et de recherches en biomécanique ou en physiologie[28], produit des sprinteuses de haut niveau. En même temps, le jogging est créé en Nouvelle-Zélande, ainsi qu’un nouveau programme intensif basé sur l'endurance. Cette méthode est utilisée, entre autres, par le fondeur Peter Snell dans les années 1960[114]. À Melbourne, l'Australien Herb Elliott reprend les méthodes suédoises d'avant-guerre dans un camp d'entraînement consacré à l'athlétisme.
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Les records du monde d'athlétisme masculins sont reconnus officiellement par l'IAAF depuis 1912. Avant cette date, les performances des athlètes étaient établies par des statisticiens sans garantie de conformité, et sans réelle réglementation pour chaque épreuve. La première liste des records du monde est publiée pour la première fois en 1914 et est composée de 53 records de course à pied, 30 records de marche et 12 records de concours. En 1936, les performances féminines sont diffusées à leur tour par l'IAAF. Ces dernières étaient régies auparavant par la FSFI, une fédération féminine autonome[115]. Depuis 1987, la Fédération Internationale d'Athlétisme prend en compte les épreuves disputées en salle. Actuellement, près d'une cinquantaine de disciplines athlétiques (dont 22 pour les femmes) reconnues font l'objet de records au niveau mondial, continental ou national. Les épreuves non reconnues sont considérées comme des « meilleures performances ».
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L'homologation d'un record est soumise au respect d'un certain nombre de règles. Ce record doit d'abord avoir été établi au cours d'une compétition ou réunion figurant au calendrier et respectant les règles de la Fédération internationale. Les courses sont chronométrées électroniquement et le vent qui peut favoriser ou défavoriser les coureurs, est pris en compte dans la validité d'une performance ou d'un record. La limite du vent est fixée à 2 m positif (c'est-à-dire dans le sens de la course) par seconde. La demande d'homologation doit être faite dans les trente jours par la Fédération membre de l’IAAF représentant le pays où a été établie la performance[116].
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Les organisateurs de meetings font souvent appel à des « lièvres » lors d'épreuves de fond. Ces athlètes doivent donner à la course une allure suffisante et respecter des temps de passage définis à l’avance, pour permettre aux champions de battre un record. Dans ce cas, les lièvres bénéficient de primes de performance. En 1997, au meeting de Rome, le Kényan William Tanui remporte la somme de 15 000 dollars pour avoir participé au record du monde du mile en tant que lièvre[117].
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Les records du monde ont considérablement changé au cours du XXe siècle, plus particulièrement dans les années 1920 ainsi qu'à partir des années 1950. Avec le progrès technique, notamment l'évolution du matériel, des méthodes d'entraînement, ainsi qu'avec l'aide du dopage, les performances athlétiques sont multipliées à partir des années 1970. Depuis plusieurs années, les nouveaux records du monde d'athlétisme sont moins nombreux malgré l'amélioration des procédés d'entraînement et du recrutement des athlètes. Selon des études, les limites physiologiques de l'espèce humaine seraient atteintes dans une génération, soit vers 2027[118]. Ainsi, certains records du monde à l'image du 100 m féminin à l'actif de l'Américaine Florence Griffith-Joyner en 1988 (10 s 49) semblent aujourd'hui inaccessibles. Chez les hommes, la limite des aptitudes physiologiques humaines se situerait autour de 9 s 67[119].
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En 2009, lors de la finale du 100 m des Championnats du monde de Berlin, le Jamaïcain Usain Bolt a touché du doigt cette barrière en établissant un nouveau record du monde avec un temps de 9 s 58, avec un faible vent favorable.
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En 2011, sur 2000 athlètes interrogés anonymement par des scientifiques, 30 % de ceux qui ont participé aux Mondiaux 2011 et 45 % de ceux qui ont participé aux Jeux panarabes déclarent s'être dopés[120].
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Le dopage en athlétisme est un phénomène ancien. Les premiers cas recensés remontent au début du XXe siècle, lors du marathon olympique de 1904, où l’Américain Thomas Hicks bénéficia d’une injection de strychnine par son entraîneur lors d’une défaillance pendant la course[121]. Cette pratique ne suscite alors aucune indignation et l’utilisation de drogues dans le sport est même saluée. En 1941 à Bâle, le comportement étrange de trois coureurs à l’issue d’un cross mettent en avant le problème de l’absorption d’amphétamines à des fins de résistance à l’effort[122]. Aux Jeux de Londres de 1948, l’excitation et l’énervement d’Emil Zátopek après son arrivée victorieuse du 10 000 m laisse présager aux spécialistes les risques de la prise d’une telle substance. Dans les années 1950, des rumeurs font état d’un dopage organisé aux stéroïdes anabolisants par les athlètes soviétiques, puis par les Américains[123]. Ces soupçons sont d’ailleurs renforcés par l’apparition de nouveaux gabarits à forte musculature dans les stades. Par ailleurs, le fondeur finlandais Lasse Virén fait l’objet de rumeurs à son sujet concernant l’autrotransfusion, technique destinée à améliorer l’oxygénation de l’organisme[124].
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Les années 1970 et 1980 sont marquées par le dopage d’État, en particulier de celui des sportives d'Allemagne de l'Est. Durant cette période, les athlètes féminines de la RDA dominent le monde de l'athlétisme. Les soupçons de dopage qui existent alors sont étayés par les déclarations des quelques rares athlètes à réussir à passer à l'Ouest, comme Renate Neufeld en 1977. Depuis la chute du Mur de Berlin, de nombreuses sprinteuses ont dénoncé ce dopage institutionnalisé[125]. Ainsi, Ines Geipel demanda en 2005 à la fédération allemande de retirer des tablettes ses performances et records[126]. En outre, de nombreuses athlètes germaniques[Lesquelles ?] victimes de « grossesses d’État » quelques années auparavant se sont exprimées au grand jour. À l’instar des gymnastes, ces athlètes auraient été mis enceintes afin de profiter des effets physiologiques liés à la grossesse[127]. Il est toutefois possible qu'il s'agisse d'un « mythe des grossesses dopantes »[128]. Des coureurs de longue distance sont également contrôlés positifs à cette période, notamment des marathoniens convaincus de prise d’anabolisants. En 1993, les stéroïdes sont considérés par des spécialistes comme la cause des décès des athlètes Detlef Gerstenberg et Uwe Beyer[129]. Depuis 1990, le dopage institutionnalisé sous le régime de la République démocratique allemande est avéré, et les performances de certains athlètes sont remis en cause[130].
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Le dopage est depuis cette époque considéré comme une tricherie et à ce titre sanctionnable. Des contrôles anti-dopage ont été mis en place pour tenter d'enrayer un phénomène que les instances nationales et internationales de l'athlétisme considèrent comme un fléau à la fois pour l'image des disciplines du stade et pour la santé des athlètes. L'IAAF participe à la lutte anti-dopage en multipliant les contrôles et le suivi des athlètes. Elle adhère par ailleurs au code de l'Agence mondiale antidopage[131].
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Plusieurs athlètes de haut niveau incarnent à eux seuls l'importance du dopage dans l'athlétisme. Par exemple le sprinteur canadien Ben Johnson, après une victoire et un record du monde aux 100 m des Jeux olympiques de 1988 de Séoul, se voit déchu de son titre et de son record pour dopage. Après sa suspension, il est pris une nouvelle fois en 1993[132] et finit suspendu à vie. En 2004, le scandale du laboratoire pharmaceutique Balco éclate au grand jour[133]. Durant des années, il a fourni à des athlètes de haut niveau des substances interdites, notamment la THG, stéroïde anabolisant indétectable[134]. Après enquête, Victor Conte, le directeur du laboratoire, livre les noms de grands champions tels Tim Montgomery, Dwain Chambers ou Marion Jones. Cette dernière met fin en octobre 2007 à plusieurs années de soupçons et rumeurs en avouant avoir eu recours au dopage[135],[136]. Elle est condamnée à six mois de prison ferme en janvier 2008 pour parjure[137]. D'autres grandes figures de l'athlétisme ont été sanctionnées par l'IAAF ces dernières années pour dopage. On peut citer notamment le cas du sprinteur Justin Gatlin[138] ou des coureurs de demi-fond Hezekiél Sepeng[139] et Süreyya Ayhan[140].
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Les retombées économiques de l'athlétisme reposent surtout sur les grands événements organisés par l'IAAF. Les Championnats du monde d'athlétisme attirent les spectateurs et les téléspectateurs à travers le monde, et par la même occasion de nombreux sponsors. Aux Championnats du monde 2003 organisés à Paris, une autre compétition se déroule en coulisse, celle des grands équipementiers sportifs mondiaux. Profitant de l'attention suscitée par l'événement, les trois grandes marques du secteur (Nike, Reebok et Puma) choisissent de renforcer le sponsoring auprès des athlètes à forte notoriété afin de promouvoir leurs produits et d'acquérir de nouvelles parts de marché, notamment dans le secteur des chaussures de sport auprès du jeune public[141]. La fédération jamaïcaine d'athlétisme conclut à cette occasion un partenariat privilégié avec la marque allemande Puma. En 2010, Puma reconduit le contrat le liant à Usain Bolt pour 3 ans et 24 millions de dollars, un montant équivalent à celui entre Cristiano Ronaldo et Nike (32 millions de dollars sur 4 ans)[142]. Toutefois, les salaires des athlètes restent bien en dessous de ceux touchés dans le football, le basket ou le tennis.
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Un grand championnat d'athlétisme permet aujourd'hui à une ville organisatrice de bénéficier d'importantes retombées économiques, par l'intermédiaire de la billetterie, des sponsors et des droits de télévision. Par ailleurs, il représente pour la ville hôte un afflux économique lié à l'industrie du tourisme[143]. Les meetings d'athlétisme attirent également les sponsors, à l'image du Meeting Gaz de France de Saint-Denis dont la manne financière du partenaire principal représente 200 000 € en 2007. Les sponsors du marathon de Paris doivent quant à eux débourser 400 000 €[144].
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L'esthétique de la discipline inspire l'école grecque des sculpteurs qui signent de très nombreuses représentations d'athlètes en plein effort. En littérature, les Grecs dédient également nombre de poèmes et autres pièces de théâtre aux athlètes. Le poète Pindare, au premier chef, offre des odes aux principaux vainqueurs olympiques. Le sophiste Hippias d'Élis, Aristote, Ératosthène et Phlegon de Tralle consacrent même du temps à compléter les listes des vainqueurs olympiques, déjà incomplètes au IVe siècle avant notre ère[145].
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De nombreux textes ont mis en avant le thème de l'athlétisme. L'écrivain José-Maria de Heredia fit l'éloge du coureur dans l'une de ses poésies[146]. Au XXe siècle, des auteurs comme Henry de Montherlant (Les Olympiques, 1924), Raymond Boisset, (À vos marques !, 1949) et Yves Gibeau (La Ligne droite, 1956), introduisent l'athlétisme dans la littérature française.
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Dans le domaine du cinéma, on citera deux films majeurs ayant pour sujet principal l'athlétisme. Les Dieux du stade de Leni Riefenstahl sur les Jeux olympiques d'été de 1936 et Les Chariots de feu, de Hugh Hudson, qui retrace, de manière romancée, les parcours de l'Anglais Harold Abrahams et de l'Écossais Eric Liddell avant et pendant les Jeux olympiques d'été de 1924 à Paris. De nombreux autres films traitent d'athlétisme, notamment Le Chevalier du stade (1951) où Burt Lancaster campe Jim Thorpe, Prefontaine (1997) et Without Limits (1998) sur la vie de Steve Prefontaine, coureur de fond américain, Le Vainqueur (1980) et Ralph (2004).
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Le Miroir de l'athlétisme fut le journal de référence de l'athlétisme en France. Proche du Parti communiste français, le magazine fut créé au début des années 1960 et compta parmi ses chroniqueurs d'anciennes gloires de l'athlétisme tels Jules Ladoumègue. Aujourd'hui, Athlétisme magazine fait partie des derniers médias écrits spécialisés de la discipline. Aux États-Unis, le magazine Track and Field News fait figure de référence en la matière, et s'autoproclame la « Bible du Sport ».
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Les grands événements de l'athlétisme peuvent être vus par le téléspectateur en direct ou avec un décalage dans à peu près tous les pays et les territoires de la planète et ils génèrent une audience élevée. La retransmission des championnats du monde d'athlétisme 2003 à Paris (Saint-Denis) a été suivie par des millions de téléspectateurs[147], dont 5,4 millions en France pour une population d'environ 60 millions d'individus. La présence au sommet de Carolina Klüft, de Christian Olsson a accru l'intérêt en Suède avec 45 heures de diffusion, 2,2 millions de téléspectateurs pour une population de neuf millions d'habitants. L'Allemagne (83 millions d'habitants) a connu une audience maximale de 4,4 millions de téléspectateurs.
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Lors des Championnats d'Europe d'athlétisme 2002 à Munich, la Suède a vu au plus 1,8 million de téléspectateurs regarder la retransmission, pour 3,1 millions de téléspectateurs français et 5,9 millions de téléspectateurs allemands. En août 2009, la finale du 200 mètres masculin aux Championnats du monde, remportée par Usain Bolt, a été suivie en France par 4,7 millions de téléspectateurs[148].
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Les épreuves d'athlétisme aux Jeux olympiques de 2012 ont réalisé des audiences record, avec notamment 2 milliards de téléspectateurs pour la victoire de Usain Bolt sur 100 mètres[149]. En France, les finales du 100 mètres et 200 mètres hommes ont réuni respectivement 9,6 et 9,3 millions de téléspectateurs[150] ; celle du 3 000 mètres steeple masculin, 9,3 millions (49,5 % de part de marché) ; tandis que le concours du saut à la perche masculin a été suivi par 8,7 millions de personnes (48,6 % de part de marché)[151]. En Grande-Bretagne, 17,1 millions de téléspectateurs ont assisté à la victoire du Britannique Mo Farah sur 10 000 mètres[152].
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Cette bibliographie présente quelques ouvrages de référence de base, tous utilisés pour la rédaction de cet article.
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L'océan Pacifique est l'océan le plus vaste du globe terrestre. Le Pacifique fait partie de l'océan mondial et il comporte deux océans : le Pacifique Nord et le Pacifique Sud. Le Pacifique s'étend sur une surface de 166 241 700 km2, soit environ un tiers de la surface totale de la Terre et 21,5 millions km2 de plus que la surface totale de la planète Mars. Il comprend l'Océanie dans sa totalité et quelques autres îles et archipels qui font traditionnellement partie de l'Asie (Japon, Philippines, Insulinde). Il est entouré par l'Amérique, le continent Antarctique, l'Australie, la Nouvelle-Guinée et l'Asie. La ligne de changement de date le traverse aux alentours du 180e méridien.
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L'illustration dans l'encadré de cet article montre l'océan Pacifique sur un planisphère: le Pacifique y est partagé en nord et sud, suivant l'équateur. L'Organisation hydrographique internationale (OHI) découpe l'océan Pacifique en mers, golfes et détroits. Les limites que l'OHI donne pour les océans Pacifique Nord et Pacifique Sud excluent les mers comprises dans chacun d’eux[1].
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« Les lignes de démarcation entre les océans […] Pacifique Nord […] et […] Pacifique Sud […] sont données par l’équateur. La limite sud-est entre l’océan Atlantique Sud et l’océan Pacifique Sud est le méridien du cap Horn (67° 17’ W.) »
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— Bureau hydrographique international de l'OHI[1]
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Son code d'enregistrement numérique de l’Organisation hydrographique internationale est « C »[2], et son identification dans "Limite des océans et des mers" est « (57) et (61) »[3] ; son nom français dans la nomenclature des espaces maritimes du Conseil national de l'information géographique est « océan Pacifique »[2].
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L'Organisation hydrographique internationale définit les limites des océans Pacifique Nord et Pacifique Sud comme suit[1] :
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Son code d'enregistrement numérique de l’Organisation hydrographique internationale est « 07 »[4], et son identification dans "Limite des océans et des mers" est (57)[5] ; son nom français dans la nomenclature des espaces maritimes du Conseil national de l'information géographique est « océan Pacifique Nord »[4].
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« Au sud-ouest :
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Son code d'enregistrement numérique de l’Organisation hydrographique internationale est « 08 »[4], et son identification dans « Limite des océans et des mers » est (61)[6] ; son nom français dans la nomenclature des espaces maritimes du Conseil national de l'information géographique est « océan Pacifique Sud »[4].
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C'est dans l'océan Pacifique que se trouvent les fosses les plus profondes de la Terre, avec des profondeurs dépassant 10 000 mètres dans les fosses des Kouriles, des Mariannes et des Philippines. Il comporte également de nombreux récifs coralliens dont l'île Christmas, le plus étendu et le plus ancien atoll du monde.
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L'océan Pacifique est parcouru par plusieurs dorsales qui forment parfois en surface des archipels linéaires. Il contient des chaînes de monts sous-marins formés par des points chauds, dont la chaîne sous-marine Hawaï-Empereur et la chaîne sous-marine Louisville.
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Il est entouré par la ceinture de feu et connaît de nombreux tremblements de terre. Lorsqu'ils se produisent dans l'océan, ces derniers provoquent des tsunami (raz-de-marée). Entre 1900 et 2004, 796 tsunamis ont été observés dans l'océan Pacifique, et 17 % d'entre eux ont lieu près du Japon. Un centre international d'alerte, le Pacific Tsunami Warning Center, est chargé de l'observation et de l'alerte sur ces phénomènes.
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On retrouve dans le Pacifique des systèmes météorologiques semi-permanents comme les anticyclones de l'île de Pâques et d'Hawaï ainsi que les dépressions des Aléoutiennes qui sont le reflet de la circulation atmosphérique générale[7],[8]. Son vaste bassin est régulièrement traversé par le plus grand nombre de cyclones tropicaux de tous les bassins océaniques[9]. Ils sont nommés ouragans dans l'est, typhons dans le nord-ouest et cyclones dans le sud-ouest.
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Près de l'équateur, on retrouve la zone de convergence intertropicale et les alizés dont la position change avec les saisons, jouant un très grand rôle sur la pluviométrie de la région tropicale et la navigation maritime.
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Le Pacifique Sud est parcouru par une oscillation thermique encore mal expliquée connue sous le nom d'El Niño (tous les deux à cinq ans, contrecarré par La Niña), qui exerce une influence importante sur le climat. El Niño et son pendant atmosphérique, l'oscillation australe, donnent le phénomène appelé ENSO qui est la variation climatique la plus importante de cet océan. L'effet de ce dernier se reflète non seulement dans tout son bassin mais également déborde vers les autres régions du globe par le déplacement de la circulation atmosphérique qu'il cause.
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Le Pacifique est aussi le siège de variations plus complexes : il s'y produit des phénomènes à hautes fréquences (oscillation de Madden-Julian à 60-90 jours) et d'autres à très basses fréquences (son état moyen variant sur plusieurs décennies ou siècles). Ces variations ont un effet de modulation sur ENSO et en compliquent l'analyse[10].
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Outre la représentation cartographique traditionnelle des archipels et des États du Pacifique, figurant dans tous les atlas « grand public » (qui représente les États du Pacifique par des rectangles imbriqués), il en existe une autre plus réaliste, figurant sur les cartes marines et/ou géopolitiques. Cette dernière permet d'appréhender notamment l'étendue des eaux internationales et la forme réelle des États dans leurs étendues terrestres et océaniques, compte tenu de leurs zones économiques exclusives (d'ailleurs en voie d'élargissement).
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1 Le statut de Taïwan est disputé.
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Îles Kouriles
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Les premiers Océaniens à avoir découvert et peuplé les îles du Pacifique il y a 45 000 ans sont arrivés en voilier.
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Les Océaniens maîtrisaient des voiliers, pirogues et catamarans à voile qui avaient la particularité de pouvoir remonter auprès du vent (se déplacer non pas face au vent mais vers le secteur d'où il vient). Cet avantage technique décisif par rapport aux voiliers occidentaux, arrivés bien plus tard, qui ne pouvaient naviguer qu'au portant (le vent venant du secteur arrière pousse le bateau), leur permettait d'explorer la mer d'une façon systématique et particulièrement efficace : partant d'une île, louvoyant rapidement face au vent sur des centaines de miles, ils balayaient par de larges lacets un territoire bien plus vaste qu'un gros voilier traçant une ligne directe dépendante de la direction du vent. Ce faisant, les Océaniens finirent par découvrir un à un des atolls minuscules jusqu'au dernier, au milieu de l'océan Pacifique, le plus grand au monde. Ils les peuplèrent lentement en développant une culture originale à chaque îlot habité mais nourris, contrairement aux idées reçues, par des échanges permanents et des valeurs souvent communes[réf. souhaitée].
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Les premiers Européens à découvrir le Pacifique furent les membres de l'expédition de Vasco Núñez de Balboa qui l'aperçurent en 1513 après leur traversée de l'Isthme de Panama. Ce conquistador espagnol le baptise alors « mer du Sud », parce qu'elle se situe au sud de l'isthme de Panama. Ce nom prévaudra longtemps sur le nom de Magellan qui ne s'imposera qu'à la fin du XIXe siècle.
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Le premier Européen à y avoir navigué fut le Portugais Magellan en novembre 1520 qui le baptisa « Pacifique » à cause du temps calme qu'il rencontra pendant sa traversée de la Terre de Feu jusqu'aux îles Mariannes, puis aux futures Philippines, traversée de trois mois et vingt jours.
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Au XVIIIe siècle, le nom d’« océan Pacifique » ne s’appliquait qu’à la partie sud de l’océan, la partie nord étant appelée « océan Septentrional ».
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Parmi les spécificités du Pacifique nord-est figure le fait qu'il abrite encore quelques vastes récifs d'éponges.
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La population de thon obèse du Pacifique a décliné d'au moins 84 %[13].
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Des débris plastiques de provenance mondiale polluent l'ensemble des océans ; concernant l'océan Pacifique, ils proviennent notamment de l'Asie et des États-Unis.
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Un « continent de plastique » s'est formé entre la Californie et le Japon. D'une superficie estimée à six fois celle de la France en 2017, cette gigantesque étendue de déchets plastiques ne cesse de grossir[14].
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L’océan Pacifique intéresse particulièrement les entreprises minières. Les compagnies et leurs investisseurs « se livrent à une ruée spéculative pour trouver des gisements. Les nodules polymétalliques — des concrétions rocheuses reposant sur le lit océanique — riches en minerais ont tout particulièrement retenu leur attention. » Cependant, un rapport publié en mai souligne que « les conséquences liées à l’exploitation minière dans les eaux profondes pourraient être considérables, graves et répercutées sur plusieurs générations, avec pour principaux effets une perte des espèces et une dégradation des écosystèmes »[15].
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Il existe des règlementations nationales et internationales, ainsi que différents classements de certaines zones tels que des aires marines protégées, des réserves de Biosphère, des Parcs naturels marins...
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OrdinateursApple II, Atari 8-bit, Atari ST, Commodore 64, Commodore VIC-20, MSX, Thomson Gamme MOTO PC-88, PC-98, TI-99/4A
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Pac-Man (パックマン, Pakkuman?) (à l'origine Puck-man[1]) est un jeu vidéo créé par Tōru Iwatani pour l’entreprise japonaise Namco, sorti au Japon le 22 mai 1980[2]. Le jeu consiste à déplacer Pac-Man, un personnage qui, vu de profil, ressemble à un diagramme circulaire à l’intérieur d’un labyrinthe, afin de lui faire manger toutes les pac-gommes qui s’y trouvent en évitant d’être touché par des fantômes.
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Lorsque Pac-Man est sorti, les jeux vidéo d'arcade les plus populaires étaient les jeux de tir, en particulier les Space Invaders et Asteroids. La minorité la plus visible étaient des jeux de sport qui étaient pour la plupart dérivés de Pong. Pac-Man leur a succédé en créant un nouveau genre. Pac-Man est souvent crédité en tant que point de repère dans l'histoire du jeu vidéo, et est parmi les plus célèbres jeux d'arcade de tous les temps. Il est également l'un des jeux vidéo avec les plus grosses recettes de tous les temps, ayant généré plus de 2,5 milliards de $ au cours des trimestres des années 1990.
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Le personnage est apparu dans plus de 30 spin-offs sous licence officielle, ainsi que dans de nombreux clones et bootlegs non autorisés. Selon le Davie-Brown Index (en), Pac-Man a la notoriété de marque la plus élevée de tous les personnages de jeu vidéo auprès des consommateurs américains[3], reconnu par 94 % d'entre eux. Pac-Man est l'une des plus longues franchises de jeux vidéo de l'âge d'or des jeux vidéo d'arcade. Il fait partie de la collection de la Smithsonian Institution à Washington, DC[4] et du Museum of Modern Art de New York[5].
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Pac-Man, personnage emblématique de l’histoire du jeu vidéo, est un personnage en forme de rond jaune doté d’une bouche. Il doit manger des pac-gommes et des bonus (sous forme de fruits, et d’une clé à 5 000 points) dans un labyrinthe hanté par quatre fantômes. Quatre pac-gommes spéciales (super pac-gommes) rendent les fantômes vulnérables pendant une courte période au cours de laquelle Pac-Man peut les manger. Les fantômes deviennent alors bleus et affichent une expression de peur signalée par des petits yeux et une bouche en ligne cassée et quand un fantôme se fait manger, ses yeux retournent dans la salle centrale du labyrinthe pour le faire redevenir normal. Le jeu original comprend 255 labyrinthes différents (le jeu était considéré comme allant à l’infini, mais le 256e niveau est injouable à cause d’un bug qui noie la moitié droite du niveau sous un gros amas de symboles (voir la sous-section Bug au 256e niveau), ce bug vient du fait que le nombre de niveaux était codé sur un seul octet[6]). Le personnage peut emprunter des passages situés de chaque côté de l'écran, produisant un effet de wraparound, le faisant réapparaître de l'autre côté de celui-ci.
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Voici le tableau indiquant les différents fruits, leurs valeurs et les niveaux où l’on peut les trouver :
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Si le joueur dépasse les 10 000 points, il obtient une vie supplémentaire.
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Voici les noms et surnoms originaux des fantômes dans Puckman :
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Clyde : le fantôme orange.
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Voici les noms et surnoms des fantômes dans Pac-Man :
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Chaque fantôme a un comportement qui lui est propre :
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Cette diversité est obtenue avec quelques règles simples de programmation. D'après Toru Iwatani, cela est le cœur du jeu : « Je voulais que chaque fantôme ait sa propre personnalité et sa propre manière de se déplacer, de manière à ce qu'ils ne soient pas tous en train de chasser Pac Man comme un seul homme, ce qui aurait été assommant et insipide »[7].
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Le jeu est sorti dans les salles d’arcade le 22 mai 1980 au Japon sous le titre Puckman[1]. Le mot « Puck » désigne le palet du hockey sur glace en anglais, et « man » signifie « homme ». Donc le titre signifie « homme-palet (de hockey sur glace) ». Il connaît un succès immédiat.
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Il est commercialisé en octobre 1980 aux États-Unis en changeant son nom, puis dans le reste du monde.
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Selon les importateurs américains Midway, le nom « Puckman » amenait des risques de dégradation des décorations de la borne d'arcade par des plaisantins, qui auraient pu transformer le « P » en « F », et ainsi donner le nom « Fuckman » (« L'homme baiseur »). Cette obscénité aurait été mal vue dans les salles d’arcade, majoritairement fréquentées par des jeunes[1],[8].
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Le nom du jeu devient Pac-Man pour couper court à toute déviance, dérivé de l'onomatopée japonaise paku paku qui dénote l’action d’ouvrir et refermer la bouche et de manger avec gloutonnerie[9].
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Sans en être une référence directe, il est à noter que Chase Game, l'un des tout premiers prototypes de jeu vidéo créé en 1966 par Ralph Baer, repose sur un principe relativement similaire : un joueur pourchasse l'autre, qui disparaît lors d'une collision.
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Pac-Man est par la suite adapté sur un grand nombre d'ordinateurs et consoles (Atari 2600, NES, Game Boy, PlayStation, Xbox 360, iPhone, etc.). Il est probablement l’un des jeux les plus connus au monde. Pac-Man a été le héros de deux dessins animés : Pac-Man et Pac-Man et les Aventures de fantômes.
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Le 21 mai 2010, le moteur de recherche Google modifie son logo en une version jouable (JavaScript et HTML5) de Pac-Man pour célébrer les trente ans du jeu, cette version de Pac-Man restera deux jours sur la page d’accueil Google[10],[11]. Il reste disponible par la suite sur une page web dédiée[12].
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Le 1er avril 2015, Google, qui est habitué aux poissons d'avril, offre sur Google Maps la possibilité de jouer à Pac-Man sur la carte d'une ville de son choix, pourvu qu'il y ait assez de route. Un simple clic sur une icône permet de transformer la carte à l'image du jeu original, tout en conservant le tracé des routes affichées à l'écran[13].
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Les déplacements des fantômes sont déterminés, il n’y a pas de hasard dans l’algorithme qui détermine leur trajet[14],[15] (sauf lorsque ceux-ci prennent la fuite), mais l’adaptation de Pac-Man en version féminine Ms. Pac-Man met en évidence le déplacement aléatoire des fantômes.
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Lors de la première sortie au Japon par Namco en 1980, le jeu a reçu une réponse tiède, comme Space Invaders et autres jeux similaires étaient plus populaires à l'époque[16]. Cependant, le succès de Pac-Man en Amérique du Nord la même année a surpris concurrents et distributeurs. Les responsables de marketing qui ont vu Pac-Man dans un salon avant de sortir ont complètement négligé le jeu (avec Defender désormais classique), alors qu'ils regardaient un jeu de voiture de course appelé Rally-X comme le jeu de surpasser cette année[Quoi ?]. Pac-Man a dépassé Asteroids en tant que jeu d'arcade le plus vendu en Amérique du Nord[17] avec plus d'1 000 000 000 $ au cours des trimestres en une décennie[18], à la fin des années 1980, dépassant les revenus du plus grand succès du cinéma, Star Wars[19]. Le jeu est l'un des premiers à avoir connu des produits dérivés (T-shirts, jeux, badges, objets divers), confirmant son statut singulier, et contribuant à nourrir sa notoriété et renforçant encore son positionnement emblématique.
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Pac-Man est l'un des rares jeux à avoir été régulièrement publié depuis plus de trois décennies, après avoir été porté sur de nombreuses plates-formes et engendré beaucoup de suites. Les rééditions comprennent des versions du jeu d'arcade original portés et mis à jour. De nombreux clones non autorisées de Pac-Man sont apparus peu de temps après sa sortie. Les ventes combinées de bornes d'arcade contrefaites ont presque dépassé le nombre de bornes vendues du Pac-Man original, dont plus de 300 000 bornes ont été vendues[20].
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Un des tout premiers portages du jeu l’a été pour l’Atari 2600 en 1982, qui ressemblait peu à l'original et a été largement critiqué pour ses fantômes clignotants, en raison de la mémoire limitée de la 2600 et du matériel par rapport à la machine d'arcade. Malgré les critiques, cette version de Pac-Man vendu sept millions d'unités à 37,95 $ par copie[21], est le jeu le plus vendu de tous les temps sur l'Atari 2600. Tout en appréciant le succès des ventes initiale, Atari avait surestimé la demande en produisant 12 millions de cartouches, dont 5 millions sont invendues. Sa mauvaise qualité a endommagé la réputation de l'entreprise auprès des consommateurs et des détaillants, qui allait devenir l'un des facteurs qui contribuent à la baisse d'Atari et le krach nord-américain du jeu vidéo de 1983, avec E.T. the Extra-Terrestrial[21].
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Pendant ce temps, les versions du jeu LCD de Coleco Mini-Arcade du jeu ont été vendus à 1,5 million d'unités en 1982[22].
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II Computing a classé dixième sur la liste du magazine des meilleurs jeux de la série Apple II du magazine à partir de la fin de 1985, basé sur les ventes et les données de parts de marché[23], et en décembre 1987 seulement la version IBM PC de Mindscape de Pac-Man a été vendue à plus de 100 000 exemplaires[24]. Le jeu a également été publié pour les ordinateurs 5200 et 8 bits d'Atari, Intellivision, Commodore 64 et VIC-20, et la Nintendo Entertainment System. Pour les consoles de jeux portables, il est sorti sur Game Boy, Game Gear, Game Boy Color, et la Neo-Geo Pocket Color.
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En 1981, sort Ms. Pac-Man, le second épisode de la série.
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En 1983, sort Jr. Pac-Man, qui offre de nouveaux labyrinthes.
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En 1987, sort sur arcade Pac-Mania, une variante en 3D isométrique.
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En 2007 et 2009, sortent Pac-Man Championship Edition et sa version DX sur arcade et consoles, rééditions de Pac-Man inspirés du jeu du serpent.
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Le 19 août 2015, sort Pac-Man 256, une variante en 3D isométrique inspirée du 256e niveau buggé[25].
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Depuis sa sortie, de nombreux clones de Pac-Man sont apparus sur le marché.
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En 1999, l’Américain Billy Mitchell devient le premier joueur à avoir réalisé le score parfait de 3 333 360 points dans le jeu[27]. Il a terminé les 256 niveaux en six heures, attrapant tous les fruits, mangeant les quatre fantômes à chaque bonus, et ne perdant aucune vie à chaque niveau.
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Ce bug est causé par la présence des fruits au bas de l'écran. Le jeu ajoute un fruit à chaque fin de niveau pour compter les niveaux finis. Au niveau 2, il y a 2 fruits présents. Cependant, le jeu ne peut pas représenter plus de 7 fruits. Ainsi, le jeu va vérifier si le nombre de fruits est supérieur ou inférieur à 8. Donc 7 + 1 = 8, le jeu va commencer à remplacer les fruits. Au niveau 20, la machine représentera des clés à la place des fruits. Mais au niveau 255, le jeu étant en 8 bits, on a alors huit fois 1. Cependant, le compteur ne peut ajouter 8 fruits donc il revient à zéro. Mais zéro est inférieur à huit et si on suit la règle d'un fruit ajouté pour les sept premiers niveaux, le jeu doit vérifier à quel niveau on est. Mais le niveau précédent est le 255e donc le jeu va essayer de représenter 256 clés, ce qui est impossible. Le jeu bugge donc avec un gros amas de symboles et se révèle injouable[28].
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Le jeu Pac-Man est également offert en arcade, NES, Game Boy, Atari 2600, Atari 5200, Game Boy Color, Game Boy Advance, PlayStation, Xbox 360, Game Gear, Famicom Disk, Intellivision, IPod, Xbox One, Wii U et sur Internet.
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Pac-Man (パックマン, Pakkuman?) (à l'origine Puck-man[1]) est un jeu vidéo créé par Tōru Iwatani pour l’entreprise japonaise Namco, sorti au Japon le 22 mai 1980[2]. Le jeu consiste à déplacer Pac-Man, un personnage qui, vu de profil, ressemble à un diagramme circulaire à l’intérieur d’un labyrinthe, afin de lui faire manger toutes les pac-gommes qui s’y trouvent en évitant d’être touché par des fantômes.
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Lorsque Pac-Man est sorti, les jeux vidéo d'arcade les plus populaires étaient les jeux de tir, en particulier les Space Invaders et Asteroids. La minorité la plus visible étaient des jeux de sport qui étaient pour la plupart dérivés de Pong. Pac-Man leur a succédé en créant un nouveau genre. Pac-Man est souvent crédité en tant que point de repère dans l'histoire du jeu vidéo, et est parmi les plus célèbres jeux d'arcade de tous les temps. Il est également l'un des jeux vidéo avec les plus grosses recettes de tous les temps, ayant généré plus de 2,5 milliards de $ au cours des trimestres des années 1990.
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Le personnage est apparu dans plus de 30 spin-offs sous licence officielle, ainsi que dans de nombreux clones et bootlegs non autorisés. Selon le Davie-Brown Index (en), Pac-Man a la notoriété de marque la plus élevée de tous les personnages de jeu vidéo auprès des consommateurs américains[3], reconnu par 94 % d'entre eux. Pac-Man est l'une des plus longues franchises de jeux vidéo de l'âge d'or des jeux vidéo d'arcade. Il fait partie de la collection de la Smithsonian Institution à Washington, DC[4] et du Museum of Modern Art de New York[5].
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Pac-Man, personnage emblématique de l’histoire du jeu vidéo, est un personnage en forme de rond jaune doté d’une bouche. Il doit manger des pac-gommes et des bonus (sous forme de fruits, et d’une clé à 5 000 points) dans un labyrinthe hanté par quatre fantômes. Quatre pac-gommes spéciales (super pac-gommes) rendent les fantômes vulnérables pendant une courte période au cours de laquelle Pac-Man peut les manger. Les fantômes deviennent alors bleus et affichent une expression de peur signalée par des petits yeux et une bouche en ligne cassée et quand un fantôme se fait manger, ses yeux retournent dans la salle centrale du labyrinthe pour le faire redevenir normal. Le jeu original comprend 255 labyrinthes différents (le jeu était considéré comme allant à l’infini, mais le 256e niveau est injouable à cause d’un bug qui noie la moitié droite du niveau sous un gros amas de symboles (voir la sous-section Bug au 256e niveau), ce bug vient du fait que le nombre de niveaux était codé sur un seul octet[6]). Le personnage peut emprunter des passages situés de chaque côté de l'écran, produisant un effet de wraparound, le faisant réapparaître de l'autre côté de celui-ci.
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Voici le tableau indiquant les différents fruits, leurs valeurs et les niveaux où l’on peut les trouver :
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Clyde : le fantôme orange.
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Voici les noms et surnoms des fantômes dans Pac-Man :
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Chaque fantôme a un comportement qui lui est propre :
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Cette diversité est obtenue avec quelques règles simples de programmation. D'après Toru Iwatani, cela est le cœur du jeu : « Je voulais que chaque fantôme ait sa propre personnalité et sa propre manière de se déplacer, de manière à ce qu'ils ne soient pas tous en train de chasser Pac Man comme un seul homme, ce qui aurait été assommant et insipide »[7].
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Le jeu est sorti dans les salles d’arcade le 22 mai 1980 au Japon sous le titre Puckman[1]. Le mot « Puck » désigne le palet du hockey sur glace en anglais, et « man » signifie « homme ». Donc le titre signifie « homme-palet (de hockey sur glace) ». Il connaît un succès immédiat.
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Il est commercialisé en octobre 1980 aux États-Unis en changeant son nom, puis dans le reste du monde.
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Selon les importateurs américains Midway, le nom « Puckman » amenait des risques de dégradation des décorations de la borne d'arcade par des plaisantins, qui auraient pu transformer le « P » en « F », et ainsi donner le nom « Fuckman » (« L'homme baiseur »). Cette obscénité aurait été mal vue dans les salles d’arcade, majoritairement fréquentées par des jeunes[1],[8].
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Le nom du jeu devient Pac-Man pour couper court à toute déviance, dérivé de l'onomatopée japonaise paku paku qui dénote l’action d’ouvrir et refermer la bouche et de manger avec gloutonnerie[9].
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Sans en être une référence directe, il est à noter que Chase Game, l'un des tout premiers prototypes de jeu vidéo créé en 1966 par Ralph Baer, repose sur un principe relativement similaire : un joueur pourchasse l'autre, qui disparaît lors d'une collision.
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Pac-Man est par la suite adapté sur un grand nombre d'ordinateurs et consoles (Atari 2600, NES, Game Boy, PlayStation, Xbox 360, iPhone, etc.). Il est probablement l’un des jeux les plus connus au monde. Pac-Man a été le héros de deux dessins animés : Pac-Man et Pac-Man et les Aventures de fantômes.
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Le 21 mai 2010, le moteur de recherche Google modifie son logo en une version jouable (JavaScript et HTML5) de Pac-Man pour célébrer les trente ans du jeu, cette version de Pac-Man restera deux jours sur la page d’accueil Google[10],[11]. Il reste disponible par la suite sur une page web dédiée[12].
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Le 1er avril 2015, Google, qui est habitué aux poissons d'avril, offre sur Google Maps la possibilité de jouer à Pac-Man sur la carte d'une ville de son choix, pourvu qu'il y ait assez de route. Un simple clic sur une icône permet de transformer la carte à l'image du jeu original, tout en conservant le tracé des routes affichées à l'écran[13].
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Les déplacements des fantômes sont déterminés, il n’y a pas de hasard dans l’algorithme qui détermine leur trajet[14],[15] (sauf lorsque ceux-ci prennent la fuite), mais l’adaptation de Pac-Man en version féminine Ms. Pac-Man met en évidence le déplacement aléatoire des fantômes.
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Lors de la première sortie au Japon par Namco en 1980, le jeu a reçu une réponse tiède, comme Space Invaders et autres jeux similaires étaient plus populaires à l'époque[16]. Cependant, le succès de Pac-Man en Amérique du Nord la même année a surpris concurrents et distributeurs. Les responsables de marketing qui ont vu Pac-Man dans un salon avant de sortir ont complètement négligé le jeu (avec Defender désormais classique), alors qu'ils regardaient un jeu de voiture de course appelé Rally-X comme le jeu de surpasser cette année[Quoi ?]. Pac-Man a dépassé Asteroids en tant que jeu d'arcade le plus vendu en Amérique du Nord[17] avec plus d'1 000 000 000 $ au cours des trimestres en une décennie[18], à la fin des années 1980, dépassant les revenus du plus grand succès du cinéma, Star Wars[19]. Le jeu est l'un des premiers à avoir connu des produits dérivés (T-shirts, jeux, badges, objets divers), confirmant son statut singulier, et contribuant à nourrir sa notoriété et renforçant encore son positionnement emblématique.
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Pac-Man est l'un des rares jeux à avoir été régulièrement publié depuis plus de trois décennies, après avoir été porté sur de nombreuses plates-formes et engendré beaucoup de suites. Les rééditions comprennent des versions du jeu d'arcade original portés et mis à jour. De nombreux clones non autorisées de Pac-Man sont apparus peu de temps après sa sortie. Les ventes combinées de bornes d'arcade contrefaites ont presque dépassé le nombre de bornes vendues du Pac-Man original, dont plus de 300 000 bornes ont été vendues[20].
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Un des tout premiers portages du jeu l’a été pour l’Atari 2600 en 1982, qui ressemblait peu à l'original et a été largement critiqué pour ses fantômes clignotants, en raison de la mémoire limitée de la 2600 et du matériel par rapport à la machine d'arcade. Malgré les critiques, cette version de Pac-Man vendu sept millions d'unités à 37,95 $ par copie[21], est le jeu le plus vendu de tous les temps sur l'Atari 2600. Tout en appréciant le succès des ventes initiale, Atari avait surestimé la demande en produisant 12 millions de cartouches, dont 5 millions sont invendues. Sa mauvaise qualité a endommagé la réputation de l'entreprise auprès des consommateurs et des détaillants, qui allait devenir l'un des facteurs qui contribuent à la baisse d'Atari et le krach nord-américain du jeu vidéo de 1983, avec E.T. the Extra-Terrestrial[21].
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Pendant ce temps, les versions du jeu LCD de Coleco Mini-Arcade du jeu ont été vendus à 1,5 million d'unités en 1982[22].
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II Computing a classé dixième sur la liste du magazine des meilleurs jeux de la série Apple II du magazine à partir de la fin de 1985, basé sur les ventes et les données de parts de marché[23], et en décembre 1987 seulement la version IBM PC de Mindscape de Pac-Man a été vendue à plus de 100 000 exemplaires[24]. Le jeu a également été publié pour les ordinateurs 5200 et 8 bits d'Atari, Intellivision, Commodore 64 et VIC-20, et la Nintendo Entertainment System. Pour les consoles de jeux portables, il est sorti sur Game Boy, Game Gear, Game Boy Color, et la Neo-Geo Pocket Color.
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En 1981, sort Ms. Pac-Man, le second épisode de la série.
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En 1983, sort Jr. Pac-Man, qui offre de nouveaux labyrinthes.
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En 1987, sort sur arcade Pac-Mania, une variante en 3D isométrique.
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En 2007 et 2009, sortent Pac-Man Championship Edition et sa version DX sur arcade et consoles, rééditions de Pac-Man inspirés du jeu du serpent.
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Le 19 août 2015, sort Pac-Man 256, une variante en 3D isométrique inspirée du 256e niveau buggé[25].
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Depuis sa sortie, de nombreux clones de Pac-Man sont apparus sur le marché.
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En 1999, l’Américain Billy Mitchell devient le premier joueur à avoir réalisé le score parfait de 3 333 360 points dans le jeu[27]. Il a terminé les 256 niveaux en six heures, attrapant tous les fruits, mangeant les quatre fantômes à chaque bonus, et ne perdant aucune vie à chaque niveau.
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Ce bug est causé par la présence des fruits au bas de l'écran. Le jeu ajoute un fruit à chaque fin de niveau pour compter les niveaux finis. Au niveau 2, il y a 2 fruits présents. Cependant, le jeu ne peut pas représenter plus de 7 fruits. Ainsi, le jeu va vérifier si le nombre de fruits est supérieur ou inférieur à 8. Donc 7 + 1 = 8, le jeu va commencer à remplacer les fruits. Au niveau 20, la machine représentera des clés à la place des fruits. Mais au niveau 255, le jeu étant en 8 bits, on a alors huit fois 1. Cependant, le compteur ne peut ajouter 8 fruits donc il revient à zéro. Mais zéro est inférieur à huit et si on suit la règle d'un fruit ajouté pour les sept premiers niveaux, le jeu doit vérifier à quel niveau on est. Mais le niveau précédent est le 255e donc le jeu va essayer de représenter 256 clés, ce qui est impossible. Le jeu bugge donc avec un gros amas de symboles et se révèle injouable[28].
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Le jeu Pac-Man est également offert en arcade, NES, Game Boy, Atari 2600, Atari 5200, Game Boy Color, Game Boy Advance, PlayStation, Xbox 360, Game Gear, Famicom Disk, Intellivision, IPod, Xbox One, Wii U et sur Internet.
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Le pain est l'aliment de base traditionnel de nombreuses cultures. Il est fabriqué à partir des ingrédients qui sont la farine et l'eau. Il contient généralement du sel. D'autres ingrédients s'ajoutent selon le type de pain et la manière dont il est préparé culturellement. Lorsqu'on ajoute le levain ou la levure, la pâte du pain est soumise à un gonflement dû à la fermentation.
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Le pain est obtenu par cuisson de la pâte, au four traditionnel, ou four à pain, ou par d'autres méthodes (pierres chaudes par exemple). Une personne dont le métier est de fabriquer le pain (panification) est un boulanger. Le pain est commercialisé dans une boulangerie.
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La farine provient principalement de céréales panifiables — blé (froment), épeautre ou seigle. On peut y adjoindre, en quantité modérée, des farines d'autres denrées non panifiables tels que le sarrasin, l'orge, le maïs, la châtaigne, la noix… Les céréales panifiables se caractérisent par la présence de gluten, ensemble de protéines aux propriétés élastiques, qui permettent d'emprisonner les bulles de dioxyde de carbone dégagées par la fermentation, qui permet la montée de la pâte, dite « pâte levée », et crée la mie.
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Cette fermentation, dite fermentation alcoolique, produit outre le dioxyde de carbone, de l'éthanol, qui est vaporisé lors de la cuisson. Sans ajout de levain ou levure, le pain est dit azyme.
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Le pain que nous consommons aujourd’hui résulte d’un long cheminement agricole, technologique et gastronomique.
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L’histoire du pain commence dès le Paléolithique supérieur.
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Des traces de pain sans levain ont été trouvées sur plusieurs sites datant de 30 000 av. J.-C. : des grains d'amidon provenant de rhizomes de roseau à massette et de fougère ont été identifiés sur des pierres assimilées à des pilons et des mortiers. Ces rhizomes étant toxiques, l'étude suggère que ces racines étaient pelées, broyées, puis cuites[1].
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Au Moyen-Orient, il est très probable que le pain ait été fabriqué avant l'apparition de l'agriculture. Des fouilles à Çatal Höyük (actuelle Turquie) montrent que, dans cette région au moins, le pain est apparu avant cette dernière, et même avant la poterie. Il était cuit, agrémenté de graines d'herbe de Sainte-Sophie, plus ancienne preuve de l'usage de condiments[2]. Encore plus anciens, les restes d'un pain plat de céréales sauvages, cuit il y a 14 400 ans sur le site natoufien de Shubayqa 1, ont été découverts en 2018 au nord-est de l'actuelle Jordanie[3],[4].
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Au début de l’agriculture vers 8000 av. J.-C., dans la région du Croissant fertile, l'amidon provient essentiellement de grains de céréales. Au cours de l’Antiquité, avec l’avènement des civilisations méditerranéennes (sumérienne, égyptienne, grecque et romaine), l'histoire du pain devient intimement mêlée à l'évolution des outils, comme la meule à grains.
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On attribue généralement l'invention du pain au levain aux Égyptiens alors que, des siècles plus tard, les Romains se nourrissaient encore de bouillie[5]. Grands observateurs de la nature, les Égyptiens avaient compris qu'ils pouvaient fabriquer du pain en mélangeant du grain écrasé, ou moulu, à l'eau du Nil, particulièrement riche en limons, ceux-ci renfermant des agents de fermentation utilisés encore trois millénaires plus tard. Cette découverte — laisser la pâte en attente, livrée à l'action des germes, puis oser la cuire —, donna aux habitants de la vallée du Nil un ascendant considérable sur les peuples mangeurs de bouillie et de galette[5].
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Les vestiges les plus reculés de pain remontent à l'époque prédynastique. Tout au long de l'histoire, les anciens Égyptiens ont placé des provisions dans les tombes pour assurer au mort sa subsistance dans l'au-delà. Les nécropoles de l'époque gerzéenne (-3650, -3400) ont conservé des restes de pain levé (Peters-Destéract[6], 2005). Un repas funéraire, bien conservé dans la tombe Saqqarah 3477 de la deuxième dynastie (-2850, -2647), contenait une miche de pain triangulaire, faite de blé emmer[7]. Dans la tombe de Kha, à Deir el-Médineh (XVIIIe dynastie, -1550, -1292), on a trouvé un échantillonnage presque complet des pains utilisés à l'époque. « Ils sont de forme ovale, rebondis, à la croute luisante comme s'ils étaient sortis hier du four… Sont présents ceux de forme circulaire, plus ou moins aplatis, comme les pains actuellement en usage en Égypte et d'autres formes variées imitant aussi des éventails, des vases et des animaux comme le petit pain représentant une gazelle les pattes liées[N 1]. »
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Si ces vestiges sont des témoignages directs précieux du savoir-faire égyptien, les bas-reliefs et les fresques nous apprennent beaucoup plus sur les techniques de broyage du grain, du tamisage, de la préparation de la pâte au levain et de sa cuisson[6]. Par exemple, la légende d'une scène de boulangerie appartenant à un mastaba de Giza, dans laquelle la boulangère interpelle son compagnon, préposé au chauffage des fours, en ces mots : « Fais que ça chauffe bien, car la pâte a reçu le heza. » Il semble que heza, après s'être appliqué au levain, ait désigné par la suite la pâte levée.
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En Mésopotamie, les galettes d'une pâte non levée sont cuites en les appliquant sur les parois brûlantes du four. L'épopée de Gilgamesh évoque la figure du boulanger qui pétrit, pour la déesse, « le pain cuit sous la cendre ». Le pain au levain ne fait son apparition qu'au cours du premier millénaire avant notre ère[8]. Sa préparation plus longue et plus délicate en fait un mets réservé pour certaines occasions.
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Les Sumériens consommaient une variété impressionnante de biscuits (ni.har.ra) et de galettes, à base de pâte à pain levé. Prêtresses et scribes faisaient des libations et des sacrifices en offrant du pain aux divinités[9]. Plus de 200 variétés de « pains » ont été enregistrées dans un recueil de tablettes (Benno Lansberger) — selon les farines, les modes de pétrissage, les ingrédients (avec pistaches et figues sèches, raisins secs, etc.), cuissons et présentations.
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Les Grecs développent le métier de boulanger et confectionnent plus de 70 variétés de pain, en utilisant pour faire lever la pâte des levures issues du vin et conservées en petites amphores. Vers le début du Ve siècle av. J.-C., ils inventent le moulin à trémie d'Olynthe qui soulage le travail des meuniers.
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Selon les époques, le pain de froment est réservé ou non aux jours de fête.
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Pour les Romains aussi, le pain est, avec la bouillie de céréales, l'aliment de base. Ils reprennent le mode de fabrication grec à base de levure provenant de moût de vendange et améliorent le pétrissage. Pour faire croire aux Gaulois assiégeant la ville qu'ils ne pourraient la réduire par la famine, les Romains jettent du pain sur les assiégeants.[10]
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Ils créent à Rome, sous Trajan, un collège de meuniers-boulangers et, à divers endroits, de grandes meuneries-boulangeries. Les plus riches mangent des pains de farine blanche en forme de lyres, d'oiseaux, d'étoiles ou d'anneaux entrelacés, les pauvres un pain de farine et de son, ou du pain d'orge. Le pain, à certaines époques, est distribué gratuitement à la population pauvre de Rome pour éviter les émeutes.
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Les pains entiers retrouvés à Pompéi sont entaillés en rayons selon l'habitude grecque, ce qui permet un partage aisé.
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Pline l'Ancien écrit que les Gaulois ajoutent à la pâte l'écume de boissons céréalières, et que leur pain, plus léger, est fort apprécié. Sous le règne d'Auguste, on compte 329 boulangeries à Rome[11].
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Le pain prend ensuite un caractère sacré avec l'expansion du christianisme. Il restera pendant longtemps l'aliment de base des pauvres. Le pain est alors composé d'un mélange de méteil, d'orge et d'épeautre.
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La panification recule pendant les invasions normandes, notamment à cause du non-entretien ou de la destruction des moulins à eau gallo-romains. En l'an mille, le feu de Saint-Antoine fait des ravages. À partir de 1050, les paysans sont soumis à l'impôt du ban, moulent leur grain au moulin banal et cuisent le pain dans le four banal tenu par le fournier. Les églises doivent aussi un impôt constitué d'un pain et d'une mesure de vin, le « droit du pain de chapitre », au seigneur du fief sur lequel elles sont bâties.
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Dans les villes, les talmeliers s'occupent de toute la filière de fabrication, depuis l'achat des céréales jusqu'à la vente à l'ouvroir (fenêtre-comptoir de la boutique représentée ci-contre). Mais un four banal, selon la taille de la population qu'il dessert, peut employer jusqu'à trois personnes : le fournier, chargé d'allumer le four et d'enfourner les pâtes ; le poustier, chargé d'aller chercher les pâtes et de ramener les pains cuits ; et le lenandier, chargé de l'approvisionnement en bois.
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Ce n'est seulement que par lettres patentes de 1305 que les bourgeois de Paris reçurent de Philippe le Bel la permission de cuire leur pain dans leurs maisons et de se vendre du pain les uns aux autres.[12]
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La place du pain dans l'alimentation prend encore plus d'importance : tous les mets ne sont que le companicum, l'accompagnement du pain (companicum ayant donné les termes compagnon et copain), ce qui explique que la moitié des champs cultivés[13] est ensemencée avec du froment[14]. Sa qualité, son prix, son contrôle et la répression des fraudes sont soumis à de multiples règles édictées par l'État. La profession de boulanger est surveillée. Il leur est interdit de vendre du pain rassis, brûlé, trop petit ou entamé par les souris. Les riches ont droit au pain de froment, tandis que les pauvres se contentent de pain noir, souvent moisi et cause du « mal des ardents », maladie provoquée par l'ergot de seigle. Charles V décide, en 1366, que les boulangers seront tenus de ne faire que deux sortes de pains, l’un de deux, l’autre de quatre deniers ; six ans plus tard il reconnaît trois qualités de pain et en règle expressément les prix : le pain blanc ou pain de Chailli, pesant 25 onces 1/2, se vendra deux deniers ; le pain bourgeois, de 37 onces 1/2 se vendra deux deniers ; quant au pain de brode, de qualité inférieure, il pèsera 36 onces et se vendra la modique somme d’un denier[12].
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Le pain sert d'aliment mais aussi d'assiette pour les gens riches ; on le nomme dans ce cas « tranchoir » ou « tailloir ». Imbibé de sauce, le tranchoir finit par être mangé lui-même ou est donné aux pauvres.
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Dans les abbayes, certains laïcs présentés par des empereurs, rois ou seigneurs, ont droit au logement, au vêtement et à la nourriture d'un frère convers, le « pain d'abbaye ». Lorsque les récoltes sont insuffisantes, les pauvres se nourrissent avec du « pain de disette », fade et gris à cause de la prédominance de méteil, ou farine de seigle, ou du « pain de famine » noir, fait de paille, d'argile, d'écorce d'arbre ou de farine de gland[15]. Le « pain de fougère »[16], un des pains de disette, est utilisé en France jusqu'au XIXe siècle[17].
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Dès la Renaissance, le développement des sciences profite à la technologie meunière et boulangère : les premiers travaux scientifiques applicables à la levure bénéficient de l’invention du microscope par le Hollandais Antonie van Leeuwenhoek (1677) ; la fermentation par la levure de bière se développe ; le pain se diversifie et les pains grossiers (de pois, de fèves ou de glands) n’apparaissent plus qu’en période de disette.
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La France du XVIe siècle connaît une pénurie en farine aggravée, car la deuxième mouture des sons est interdite, les médecins la jugeant impropre à la consommation. En Principauté de Liège naît l'habitude de donner aux nécessiteux des méreaux, ou jetons alimentaires, donnant généralement droit à du pain.
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Le pain blanc est un progrès moderne. Les hygiénistes, partisans du pain complet, vous diront que nos aïeux, en mangeant du pain noir, mangeaient peut-être le meilleur pain[12].
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Au XVIIe siècle, le boulanger cesse peu à peu de tamiser lui-même sa farine, car les meuniers proposent une mouture « à blanc » résultant d'un fort tamisage des sons. Au XVIIIe siècle, l'interdiction de remouture des sons est officiellement levée et les boulangers commencent à utiliser le charbon à la place du bois pour chauffer les fours. Le prix des blés, et donc du pain, est très élevé et bien des gens ne peuvent en acheter. Les émeutes sont nombreuses (guerre des farines, après la libéralisation du commerce des grains par Turgot, à la fin du XVIIIe siècle) et aboutissent en France à la Révolution française après la marche des Parisiens les 5 et du 6 octobre 1789, emmenés par Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt chez le Boulanger, la Boulangère et le Petit Mitron, respectivement le roi, la reine et le dauphin[18]. Ces expressions témoignent de l'importance du pain dans la consommation quotidienne de l'Ancien Régime.
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En 1793, la banalité (taxation) des moulins et des fours est abolie en France.
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Au XIXe siècle, les pétrins mécaniques apparaissent et les machines à mouture se perfectionnent. La farine blanche produite sera alors dépourvue du germe et de l'écorce (ou son). Cette farine blanche est appauvrie en fibres, vitamines et minéraux, mais se conserve mieux.
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En 1838 (ou 1839), August Zang, un officier autrichien, commence à produire avec succès à Paris les petits pains à la fine croûte dorée que fabriquent les Autrichiens avec un ensemencement à la levure de bière. Le règne de la viennoiserie commence.
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À Paris, la première boulangerie industrielle est créée en 1836. La même décennie voit également l'apparition de la baguette. La consommation de pain frais se démocratise, alors que le peuple avait l'habitude de manger jusque-là du pain rassis[19].
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En 1860, Louis Pasteur identifie la levure comme le micro-organisme responsable de la fermentation alcoolique, et montre qu’elle peut vivre aussi bien en présence qu’en l’absence d’oxygène. Elle se multiplie dans le premier cas et réalise une fermentation dans le second. Les levures de distillerie d’alcool de céréales remplacent les levures de bière. À partir de 1867, la fabrication industrielle de la levure se développe.
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Lors de la Première Guerre mondiale, les « pains noirs » et « pains de guerre » (longue conservation) sont utilisés par les armées et sur le front. Ces pains se conservaient bien.
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En France, Charles Heudebert invente un pain longue conservation en 1903, dont la recette servira durant la guerre. Les civils sont rationnés et doivent acheter le pain ou la farine avec des tickets de rationnement.
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Au XXe siècle, la mécanisation des opérations de panification s’accentue. Les fermentations sont de mieux en mieux maîtrisées, soutenues notamment par une recherche active qui touche une meilleure connaissance du métabolisme des levures, la sélection des souches et l’amélioration des techniques de leur fabrication. Cependant, la qualité du pain consommé quotidiennement a, en moyenne, beaucoup diminué au cours de l'époque moderne. La plupart des boulangeries ne proposent plus que du pain de qualité industrielle. Pour le philosophe Guy Debord, le « vrai pain » a disparu, et a été remplacé dans les boulangeries par une imitation de pain :
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« Dans la période qui précéda immédiatement la Révolution de 1789, on se souvient combien d’émeutes populaires ont été déchaînées par suite de tentatives alors modérées de “falsification” du pain, et combien de hardis expérimentateurs ont été traînés tout de suite à la lanterne avant d’avoir pu expliquer leurs raisons, sûrement très fortes. À cette époque, et pendant tout le XIXe siècle, la falsification, marginale et artisanale, était pratiquée au niveau du détaillant : elle n’était pas encore remontée à la source même de la fabrication des aliments, comme elle allait le faire, avec tous les moyens de l’industrie moderne, à partir de la guerre de 1914, qui devait enfanter l’ersatz. Mais elle suscitait une juste colère. Autre temps, autres mœurs ; ou, pour le mieux dire, les bénéfices que la société de classes tire de son lourd équipement spectaculaire, en appareillage et en personnel, paient largement les frais inévitables pour accompagner l’ersatz de son indispensable complément, le bourrage de crânes. C’est ainsi que lorsqu’on a vu, il y a bientôt dix ans, le pain disparaître en France, presque partout remplacé par “un pseudo-pain” (farines non-panifiables, levures chimiques, fours électriques), non seulement cet événement traumatisant n’a pas déclenché quelque mouvement de protestation et de défense comme il s’en est récemment produit un en faveur de l’école dite libre, mais littéralement personne n’en a parlé. »
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— Guy Debord, Encyclopédie des nuisances, tome I, fascicule 5, 1985
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L’Encyclopédie de Diderot recense une trentaine de noms de pains.
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Parmi les principaux types de pains, relevons :
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Dans les pains fantaisies peuvent être incorporés des noix, des châtaignes, des morceaux de lard… Ils ont des formes variées.
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Les pains sont classés en fonction des farines utilisées :
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La législation française classe les pains selon leur composition et leur technique de fabrication : pain de tradition française, pain maison, pain au levain, pain cuit au feu de bois, pain à l'ancienne, pain de campagne, pain de seigle, pain de son, pain de froment, pain courant français.
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Le pain au lait ne fait pas partie des pains, il s'agit en fait d'une viennoiserie.
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Les caractéristiques des pains du monde varient considérablement d'une région à l'autre mais, dans ses aires d'origine, le Proche-Orient et l'Égypte, le pain est un aliment de base pour de larges populations, partageant sous ses diverses formes une procédure de préparation semblable : fabriqué à partir de farine de céréale pétrie avec de l'eau, pour donner une pâte qu'on laisse reposer et fermenter, le pain s'obtient finalement par cuisson à haute température.
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Diverses galettes ont été préparées à partir de farine de racines de manioc (la cassave des Caraïbes) ou de rhizomes de fougères[20] (en France en période de disette, Palma de Majorque, Sibérie) ou de la seconde écorce (cambium) du bouleau (Betula pendula, en Pologne, Suède et Finlande), ou de celle de chêne (Quercus cerris ou Q. ilex, en Bosnie). Ces procédés de fabrication étant très mal connus et, le plus souvent, en voie de disparition, nous ne chercherons donc pas à les classer.
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Inversement, certaines céréales, comme l'orge au Tibet, ou le mil, en Afrique subsaharienne, servent d'aliment de base aux populations sans être préparées sous forme de pain. Ainsi, la tsampa, la farine d'orge grillée, qui est l'aliment par excellence des hautes vallées himalayennes et le mil, Pennisetum glaucum, qui est l'aliment de base de nombreuses populations de l'Afrique subsaharienne, sont consommés sous forme de bouillie, mais pas de pain ou galette. On trouve aussi, en Éthiopie et en Érythrée, entre autres, l’injera, une sorte de crêpe à base de teff ou de millet.
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La typologie des pains du monde ci-dessous, inspirée de Hubert Chiron[21], concerne les pains traditionnels, sans prendre en compte la profonde diffusion des pratiques alimentaires qui accompagne la mondialisation en cours.
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Il s'agit de minces feuilles de pain préparées traditionnellement par les femmes à la maison. La pâte non fermentée, faite en général à l'origine de farine complète et d'eau, est étalée en une fine feuille, soit avec un rouleau, ou entre les paumes des mains. La cuisson peut se faire sur une plaque métallique ou sur la paroi d'un four. On se sert d'un fragment de feuille de pain pour saisir du bout des doigts un morceau de nourriture que l'on porte à sa bouche. La feuille peut aussi servir à envelopper divers ingrédients.
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Ces feuilles de pain ont constitué la nourriture de base des campagnes de deux grandes aires culturelles : pains de froment pour les Empires ottoman, perse et moghol (monde indien), et galettes de maïs pour l'aire culturelle des Amérindiens de l'Amérique latine (tortilla, originaire du Mexique central, tanta du Pérou, arepa en Colombie et Venezuela, beiju au Brésil, etc.).
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Galette indienne confectionnée traditionnellement par les femmes à partir de farine, d'eau et d'un peu de sel. Après avoir bien pétri la pâte, on la laisse reposer. Juste avant les repas, des boules de pâte sont prélevées de la masse, farinées et abaissées entre les paumes des mains. La cuisson se fait ensuite à sec sur une plaque en fonte. Le même type de pain est nommé tagi shamo au Ladakh, et bag leb, au Tibet[21].
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C'est un pain des zones désertiques. C'est surtout le principe de cuisson très particulier qui le caractérise ; les recettes par contre sont assez variées. Un feu assez fort est préparé sur le sol légèrement excavé de 2 à 5 cm qui le chauffe en profondeur. Une fois une quantité de braises et de cendre importante obtenue, les braises sont écartées. Immédiatement la boule de pain levée est enfouie sous la cendre. Les braises chaudes y sont replacées (par-dessus), le feu maintenu, puis on retourne la boule pour la seconde face. Après le temps de cuisson, le pain est sorti, refroidi, secoué, gratté, rincé à l'eau.
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À l'époque de l'Empire ottoman, les recettes de yufka et börek se sont transmises, en Algérie et Tunisie, sous diverses adaptations et dénominations. La yufka correspond à l'arabe algérien dioul, et au français « feuille de brick ». Elle est faite d'une pâte, composée de farine (de froment et semoule de blé dur), d'eau, d'un peu de sel et d'huile. Après avoir bien mélangé l'ensemble jusqu'à obtention d'une pâte semi-liquide, on la laisse reposer de 30 minutes à quelques heures. Elle est ensuite étalée uniformément au pinceau sur une plaque chaude (ou sur une poêle), pour la faire cuire à feu doux, sur une seule face, sans la laisser dorer[21]. Au Liban et en Syrie, ces feuilles de pain sont nommées markouk, en Palestine, shrak[22].
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Feuille de pain moelleux (ou sec) d'Iran (nān-e lavāsh), d'Arménie et de Turquie (lavaş), faite de farine et d'eau, sans levure. Les minces feuilles de pâte sont cuites sur les parois d'un four creux.
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Feuille mince de pain cuite sur les parois d'un four, couramment consommé en Iran, Afghanistan, Ouzbékistan, Pakistan et Inde.
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Pain rond sans levain d'une seule couche, il est souvent présent dans l'alimentation des populations de plusieurs régions agricoles en Inde. Il est composé de farine, d'eau et de sel, la pâte étant aplatie à la main.
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Le baladi, en Égypte, et la pita en Grèce et Turquie, ont la particularité de subir une violente expansion, dans un four porté à très haute température, qui provoque la séparation du disque de pâte en deux couches qui se gonflent comme une grosse bulle. À l'issue d'une cuisson de quelques dizaines de secondes, le pain s'affaisse mais le consommateur peut rouvrir la poche pour y fourrer la garniture de son choix[21].
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La bannique est un pain plat sans levain, originaire d'Angleterre ; il fut la base de l'alimentation des premiers colons en Amérique du Nord. De nos jours, les Amérindiens continuent d'en préparer[23].
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La fouée (ou fouasse angevine) est un pain plat préparé rapidement, traditionnel du Centre-Ouest de la France. Il a été rendu célèbre par Rabelais (Gargantua).
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La tortilla est une galette mexicaine préparée traditionnellement à la maison (à la campagne) à partir de maïs[21]. Les femmes font cuire le maïs le soir dans une eau chaulée pour obtenir le nixtamal. Elles le laissent refroidir la nuit dans son eau. Au petit matin, elles broient manuellement les grains humides sur la pierre à moudre en pierre basaltique, le metate, ou dans un petit moulin de type artisanal. Après avoir laissé la pâte (masa) reposer, on la façonne entre la paume des mains dans une forme de galette arrondie. Les tortillas sont mises à cuire juste au moment du repas, sur une plaque chaude.
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Le taco est confectionné avec une tortilla garnie de divers ingrédients puis roulée.
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Les yufka sont des feuilles de pain turc, confectionnées traditionnellement à la campagne, à partir de minces feuilles de pâte non levée, composée d'un mélange de farine, d'eau et de sel. On malaxe bien l'ensemble et on laisse reposer une trentaine de minutes. La pâte est ensuite étendue avec un long rouleau fin (oklava) en une mince crêpe de 50 cm de diamètre, et cuite sur une plaque de fer (sac), très chaude, en quelques minutes. Les feuilles de pain non levé yufka (ou sac ekmegi) constituaient jusqu'à récemment l'aliment de base présent à tous les repas, dans la plus grande partie de l'Anatolie rurale[21]. On confectionne des sandwichs appelés dürüm, en enroulant des boulettes de viande (Köfte), dans le yufka, ou des feuilletés au fromage ou à la viande hachée, cuits au four, nommés börek[21].
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Les pains de blé croustillants, confectionnés à partir de farine de blé ou de seigle ou d'un mélange des deux, sont cuits directement sur la sole réfractaire d'un four. Ils appartiennent à l'aire culturelle méditerranéenne.
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Ce sont les pains de l'Europe du Sud :
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Les pains de mie sont des pains sans croûte, fabriqués industriellement, à partir de farine enrichie en matière grasse et en sucre, et cuits dans des moules. Ce sont des pains de l'aire anglo-saxonne[22] (Royaume-Uni, Australie, Amérique du Nord, etc.), servant à faire des sandwichs.
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La consommation de pain blanc est relativement récente en Angleterre, puisque, jusqu'au XVIIIe siècle, le pain anglais était fait de seigle. Du petit déjeuner au dîner, en toast ou en sandwich, le pain de mie demeure l'incontournable spécialité britannique[24] (par exemple, les baked beans).
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La famille s'est considérablement élargie avec le succès mondial des restaurants fast-food : petits pains, buns pour les hamburgers[réf. souhaitée].
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Les pains noirs sont confectionnés à partir de farine de seigle et sont fermentés au levain. Ils comportent une mie sombre, très dense, qui se coupe en tranches minces. Le seigle étant une céréale des régions froides, les pains noirs sont très courants en Europe du Nord et en Europe centrale.
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Ce sont des pains qui ne sont pas cuits au four mais frits. On les rencontre en Afrique et en Asie centrale.
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Ce sont des pains qui ont été pochés à l'eau très chaude avant la cuisson[21].
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Ce sont de petits pains ronds, très blancs, moelleux, fabriqués à partir de farine de blé et cuit à la vapeur.
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Les pains secs sont des pains cuits deux fois, pour leur assurer une longue conservation. Ils étaient appréciés des soldats, des marins ou des bergers partant en transhumance.
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Le pain pouvait s'enrichir d’œufs, de sucre, de miel et d'épices à l'occasion des fêtes civiles ou religieuses.
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Dans les pays du nord de l'Europe, particulièrement la Scandinavie et l'Allemagne, le pain se fait souvent avec du seigle. Ce pain se fait avec un levain acidique, car le seigle ne possède pas de gluten, contrairement au blé, et les amylases du seigle sont plus actives aux températures élevées ; les amylases peuvent détruire la structure d'un pain de seigle, et l'acide peut cesser leur action.
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Pour l'Allemagne, on compte entre 300 et 600 sortes de pain, qui se distinguent par la forme, la farine ou la méthode de production.
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Les pains traditionnels arméniens sont le lavash, ce qui signifie « regarde bien », et le matnakash, qui signifie « tiré des doigts ».
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La fabrication est réglementée par la loi : le pain doit être préparé à partir de farine de blé tendre (froment)[réf. nécessaire].
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Le pain contient en moyenne 19 g/kg de sel, une baguette (250 g) 4,7 g[28], soit presque la quantité maximale quotidienne recommandée par l'OMS (5 g/jour/personne). Un rapport de l'AFSSA[29] (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments), publié en 2002, plaçait le pain (et les biscottes) en tête des aliments vecteurs de sel dans l'alimentation quotidienne (p. 25-29). Ce rapport préconisait notamment une diminution progressive de la teneur en sel du pain pour atteindre une teneur recommandée de 18 g de sel ajouté par kg de farine (p. 59).
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Le pain blanc est donc un aliment calorique, riche en sel et en sucre rapide, mais pauvre en fibres, en vitamines et éléments minéraux. Bien qu'il ait encore sa place dans le patrimoine gastronomique français, le pain moderne a perdu en grande partie ses anciennes qualités. La plupart des boulangeries font également des pains spéciaux, souvent sous forme de boule ou de miches de 250 ou 500 g. Il peut s'agir de pains avec inclusions (graines, fruits, noix…), ou utilisant des farines différentes : farine de blé semi-complète ou complète, farine d'autres céréales, parfois mélangées entre elles et/ou avec du blé (seigle, épeautre, kamut…). Ces pains sont souvent plus faciles à trouver dans les boulangeries utilisant des farines issues de l'agriculture biologique.
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Il y a, en Suisse, deux cents variétés de pain, dont des pains cantonaux.
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On trouve de nombreux types de pains différents en Amérique du Nord. Le pain européen, avec seulement de la farine et de l'eau, est populaire, mais le pain le plus connu se fait avec du lait et du beurre. Les pains historiques, par exemple le sourdough de San Francisco ou le rye and indian, se font également, mais ils ne sont pas aussi populaires. Les pains juifs sont également populaires, particulièrement les bagels et le 'hallah (comme la brioche, mais avec de l'huile, pas de beurre), et les pains italiens (pizza, etc.).
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On trouve en Australie un pain traditionnel appelé damper.
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100 grammes d'une baguette (T55) :
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Le pain blanc (T45) contient 58 g d'amidon avec un indice glycémique de 85[31]. Le pain intégral frais (T 200) contient 45 g d'amidon avec un indice glycémique de 40[31].
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Le pain complet contient plus de fibres et d'éléments minéraux.
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Cinquième producteur de blé au monde, la France est un pays de tradition boulangère. Pourtant, la consommation de pain en France n'a cessé de chuter depuis au moins le début du XXe siècle. Les modifications du mode de vie, et le développement des techniques de réfrigération favorisant la consommation d'autres aliments, peuvent expliquer cette baisse de popularité.
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Cette chute est moins marquée en Europe du Nord et en Italie ; ainsi, les Allemands sont les plus gros mangeurs de pain en Europe. En revanche, la France garde la spécificité culturelle de la baguette, très populaire, et encore généralement achetée à la boulangerie, faisant de la boulangerie le commerce de proximité favori des Français.
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Le pain est présent dans l'ancien rituel égyptien de la mort.
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Le pain est porté en procession dans des cérémonies religieuses par les Romains qui en offrent aux défunts.
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Bethléem signifie « la maison du pain », en hébreu.
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Les Juifs apportaient 12 pains en offrande, le jour du shabbat dans le temple de Dieu, c'étaient les « pains de proposition » que seuls les prêtres pouvaient manger. Aujourd'hui, un pain tressé appelé 'hallah est utilisé lors de chaque shabbat. Le pain azyme (ou matsa) est toujours utilisé pour célébrer la Pâque et commémorer la fuite d'Égypte.
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Le prophète Élisée, puis Jésus, ont fait le miracle de la multiplication des pains.
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Le pain est au centre de l'Eucharistie chrétienne ; c'est le « pain sacramentel », « pain à chanter », ou « pain des anges », plus connu aujourd'hui sous le nom d'hostie dans le catholicisme romain. Jésus se définit lui-même comme le « pain de vie » (Jean 6:35). La « Grâce » divine est nommée « pain des forts » et la prédication, l'enseignement religieux le « pain de la parole de Dieu ». Dans le catholicisme romain, le morceau de cire bénite enchâssée dans un reliquaire est le « pain sacré ». En hébreu, Bethléem signifie « la maison du pain », et les chrétiens voient, dans le fait que Jésus soit né dans une ville de ce nom, la signification de son sacrifice via l'Eucharistie.
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Il est bien possible que les Égyptiens connaissaient le secret de la cuisson du pain il y a 5 000 ans, c'est-à-dire avant les dynasties. Le pain était « nourriture de vie », et les morts devaient pouvoir en disposer, puisque leur âme avait encore besoin de nourriture terrestre. Sans pain, la vie dans l'au-delà était impossible. Dans le tombeau de Toutânkhamon, on trouva du pain.
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Yakitate!! Ja-pan est un manga original, basé sur la fabrication du pain.
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« Une poule sur un mur qui picore du pain dur, picoti, picota, lève la queue et puis s'en va. […] »
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« Dansons la capucineY’a plus de pain chez nous ;Y’en a chez la voisineMais ce n'est pas pour nous. […] »
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La paix est un concept qui désigne un état de calme ou de tranquillité ainsi que l'absence de perturbation, de trouble, de guerre et de conflit. Elle correspond aussi à un idéal social et politique.
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Sociologiquement, la paix désigne l'entente amicale de tous les individus qui composent une ou des sociétés civiles et/ou militaires. Elle n'implique pas l'absence de conflit, mais une résolution systématiquement calme et mesurée de toute difficulté conséquente à la vie en communauté, principalement par l'écoute, la compréhension, le dialogue, la négociation ou par des échanges de biens tel le commerce ou le troc. La paix implique également le goût pour le calme, ainsi que la capacité à vivre sereinement avec l'autre : individu ou société. En cela, la paix est l'intérêt commun pour le développement qui prend ses racines dans la prospérité.
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Si cet intérêt n'est pas partagé c'est qu'il n'y a pas existence d'une capacité visionnaire et avant gardiste pour un développement enrichissant, quel qu'il soit : économique, innovation, culturel, durable, connaissance, societal. La paix n'est ni un idéal, ni une utopie. Elle est principalement une donnée sinequanone au développement économique et tout ce qui en découle : culture, éducation, dynamisme... Elle est le cœur d'une économie. Sans paix il ne peut exister une économie prospère. En cela, nous pouvons dire que la paix est l'économie et que l'économie est la paix. Les guerres sont le dysfonctionnement même de l'économie. La source de l'économie est la prospérité. La prospérité est la source de l'économie. La guerre est le chaos qui empêche l'existence de l'économie. L'économie ne peut être définie selon le principe du bien être de quelques individus, mais de l'ensemble des individus et des sociétés.
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En ce sens, la paix entre les nations est l'objectif de nombreux États, Hommes et organisations comme L'ONU qui œuvre pour la paix.
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L'articulation entre la paix et son opposé (guerre, violence, conflit, colère, etc.) est une des clés de nombreuses doctrines, religieuses ou politiques, clé fondamentale bien que généralement non explicite. Mais la paix peut se définir par le fait non pas politique ou religieux mais bien plus par le fait qu'elle est une condition à l'évidence à la vie.
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Savoir quel est l'état naturel ou originel de l'Homme (paisible ou violent), et comment il passe de l'un à l'autre, conditionne en effet :
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Dans le yi-king, l'hexagramme opposé à celui de la paix est celui de la stagnation. Symboliquement, cela indique que la paix n'est pas un absolu, mais une recherche permanente. Et que le conflit n'est pas l'opposé de la paix. Il convient dans une démarche de paix de transformer le conflit pour le résoudre sans répondre par la violence, non pas de le supprimer. Les démarches non-violentes incarnent cette démarche de transformation pacifique du conflit.
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Comme l'indique le préambule de l'UNESCO, « c'est dans l'esprit des hommes que naissent les guerres, c'est dans leur esprit qu'il faut ériger les défenses de la paix ».
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Le concept que la paix ne peut être un état permanent est un concept erroné. Il dénote une véritable incapacité dans l'esprit de l'Homme à acceder à une intelligence pragmatique. L'Homme de ce fait reste figé sur des théories et des pratiques archaïques. Il reste à l'état "préhistorique" sans pouvoir élever ses compétences, ses capacités à un esprit plus rationnel, plus structurant et structuré. Il semblerait que dans le cerveau de l'Homme, il n'y ait pas encore le développement nécessaire et particulièrement intéressant pour accéder à l'intelligence et la conception que la sérénité est le degré le plus élevé de la structure cérébrale. Il se peut que dans la psyché collective, individuelle ou societale, le calme soit une conception insupportable pour ceux qui n'ont pas eu accès à cette état très tôt. Leurs repères environnementaux sont de ce fait celui du conflit et du chaos. Ce qui nous fait dire qu'il manque de structure psychique voir cérébral, peut-être même biologique à l'Homme. Néanmoins il a ete remarqué que l'Homme est sujet à l'évolution psychique, biologique et cérébrale plus ou moins rapide avec des rechutes parfois à l'état "préhistorique" qui semble pouvoir être de mieux en mieux contenu jusqu'à qu'il soit stabilisé et par conséquent structurant et structuré sainement. C'est ce que nous pourrons nommé l'Homme rationnel.
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Au cours des dernières années, plusieurs universités de paix ont été fondées, comme l'université pour la paix de l'ONU, au Costa Rica (UPEACE), l'université de la paix de Brasilia (UNIPAZ), ou l'Université de Paix de Namur, le Centre mondial de la paix[1] à Verdun.
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Elles dispensent un enseignement et contribuent à des échanges de savoir et savoir-faire visant à étendre l'action individuelle et collective sur et pour la paix (chef d'œuvre de paix inspirée par le compagnonnage à UNIPAZ). Ces formations touchent à l'écologie globale, autant qu'à l'écologie intérieure, sociale et environnementale. Elles intègrent aussi la notion de résilience, pour sortir du cycle infernal de la vengeance ou vendetta.
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De nombreuses ONG dites « humanitaires » travaillent aussi au commerce équitable, à plus de justice, à la réconciliation des peuples et à la réparation des dégâts de catastrophes naturelles, économiques, militaires ou sociales, dont Green cross[2] fondée par Mikhaïl Gorbatchev après la Glasnost et la fin de l'URSS.
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Des associations pacifistes existent dans plusieurs pays. En France le Mouvement de la Paix a été créé le 22 février 1948. Il reste la principale ONG pacifiste française donc l'action se tourne de plus en plus vers la jeunesse.
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Les mouvements pacifistes contre les armes nucléaires se développent dans les années cinquante, présents dans le monde entier encore aujourd'hui. Le célèbre symbole peace and love en est issu, il sera largement utilisé contre la guerre du Vietnam et demeure un des symboles les plus utilisés pour la paix.
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Nous pouvons également citer en tant qu'outils l'importance de l'Histoire et les souvenirs des guerres passées. C'est en se souvenant de ses erreurs que l'Homme se corrige et évite de les reproduire. Parmi ces outils, nous pouvons mettre en avant les quelque 30 000 monuments aux morts érigés en France entre 1920 et 1925 en souvenir des victimes de la Première Guerre mondiale ou encore l'instauration de journées commémoratives, comme les célébrations annuelles de l'Armistice. Enfin pour ne pas les oublier et mettre des mots sur ces souvenirs, vestiges de notre Histoire, les conflits sont très largement évoqués dès le primaire dans les programmes scolaires français. Gandhi affirmait d'ailleurs à ce propos: "Si nous voulons enseigner la paix véritable en ce monde, et si nous voulons entrer en guerre contre la guerre, c’est avec les enfants que nous devons commencer."
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Néanmoins, la paix ne peut être atteinte au sein d'un ou de plusieurs peuples que par la contribution absolument volontaire de tous ceux qui composent ces peuples. La paix est donc, à cause de cette nécessité, une vertu aussi noble que difficile à atteindre. Aussi, au-delà des organisations humanitaires et internationales, se trouvent des hommes et des femmes qui espèrent que le lendemain sera meilleur que la veille.
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De nombreux artistes se sont engagés en faveur de la Paix, à travers leurs actions ou leur œuvre, comme Picasso et sa Colombe de la paix, John Lennon et son album Imagine[3], ou Carl Fredrik Reuterswärd et sa sculpture Non-violence, le pistolet noué, exposé sur le parvis de l'ONU à New York[4].
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Parmi les figures emblématiques ayant joué un rôle pour la Paix, figurent Gandhi et son action non-violente, Martin Luther King lors de sa lutte pour les droits civiques, Nelson Mandela et sa lutte contre l'Apartheid, le Dalaï-lama, mais aussi des organismes comme Amnesty International, Prix Nobel de la paix en 1977 « pour avoir concouru à garantir les bases de la liberté et avoir ainsi contribué à la paix dans le monde »[3] et la World Policy Conference fondée par Thierry de Montbrial.
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La paix entre les nations est la mission fondatrice des Nations unies.
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Historique des organisations :
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La paix mondiale est l'objectif premier de l'unité européenne, comme en témoignent les premiers mots de la Déclaration du 9 mai 1950, dite déclaration Schuman, en fait essentiellement due à la plume de Jean Monnet: "La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent. La contribution qu'une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques."[6]
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La Journée internationale de la paix est célébrée chaque année le 21 septembre à l'initiative des Nations unies. Elle est dédiée à la paix et particulièrement à l'absence de guerre, qui doit se manifester par un cessez-le-feu dans les zones de combat. Elle est observée dans de nombreux pays depuis sa création en 1981.
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Le pape Paul VI a institué en 1968 une Journée mondiale de la paix le 1er janvier[7].
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
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La Pax Romana (expression latine traduite par « paix romaine ») désigne la longue période de paix (du Ier siècle au IIe siècle apr. J.-C.) imposée par l'Empire romain aux régions conquises.
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L'expression provient du fait que l'administration et le système légal romain pacifiaient les régions qui avaient souffert des querelles entre chefs rivaux. Pendant ce temps, Rome livrait toujours bataille contre les peuples et les tribus en périphérie, notamment les peuples germaniques et parthes (nord-est de l'Iran).
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Il s'agit d'une ère de relative tranquillité, pendant laquelle Rome n'éprouva ni guerre civile majeure, ni de grande invasion, du type de la deuxième guerre punique du siècle antérieur.
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Cette période a duré du Ier au IIe siècle apr. J.-C. Cette période est généralement considérée comme ayant duré de -27, quand l'empereur Auguste déclara la fin des grandes guerres civiles du Ier siècle, jusqu'en 180 à l'annonce de la mort de l'empereur Marc Aurèle[1].
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Cependant, l'année des quatre empereurs correspond à une période de guerre civile, qui prend naissance dans les derniers mois du règne de Néron, au printemps de 68, pour s'achever avec l'investiture officielle de Vespasien par le Sénat en 70. Bien qu'elle fût brève, l'Empire connut tout de même une guerre civile et une crise politique marquantes après Auguste[2].
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Maurice Griffe accorde à cette période de paix une durée allant de 70 à 253 dans son tableau synoptique de l'Italie (frise chronologique).
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République islamique du Pakistan
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(ur) اسلامی جمہوریہ پاکستان / Islāmī Jumhūriyah Pākistān
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(en) Islamic Republic of Pakistan
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33° 43′ N, 73° 04′ E
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Le Pakistan (ourdou : پاکِستان), en forme longue la république islamique du Pakistan (ourdou : اسلامی جمہوریۂ پاکستان (Islāmī Jumhūriyah Pākistān)), est une république islamique d'Asie du Sud entourée par l’Iran, l’Afghanistan, la Chine, l’Inde et la mer d'Arabie. Fondé le 14 août 1947 au terme de la partition des Indes sous la forme d'un État constitué de deux parties séparées par près de 1 600 km de territoire indien, avec comme dénominateur commun la religion musulmane, le pays se trouve réduit à sa partie occidentale en 1971 au terme de la guerre d'indépendance du Bangladesh. Depuis sa création, il entretient des relations tendues avec l’Inde en raison de prétentions territoriales concurrentes sur le Cachemire, les deux pays s'étant affrontés à travers trois guerres successives. En revanche, le Pakistan est un allié des États-Unis et entretient des relations cordiales avec la Chine. Le pays dispose de l’arme nucléaire après avoir fait des essais officiels en 1998.
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Les populations du Pakistan sont indo-européennes, principalement indo-aryennes (80 %) et iraniennes (20 %), tant sur le plan ethnique que linguistique. Avec plus de 207 millions d’habitants en 2017, le Pakistan est le cinquième pays le plus peuplé du monde, avec la deuxième plus nombreuse population musulmane après l’Indonésie. C'est une république fédérale et les provinces disposent de certains pouvoirs et d'institutions démocratiques. Les frontières des quatre provinces correspondent approximativement aux principales ethnies. L'ourdou est la langue officielle du pays, mais en réalité, la majorité de la population parle l'une des langues en usage dans les principales ethnies du pays, à savoir le pendjabi, le pachto, le sindhi et le baloutchi.
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Politiquement, le Pakistan est caractérisé par une confrontation entre les militaires qui ont mené trois coups d’État et diverses forces politiques. L’histoire du pays a été marquée par Ali Jinnah, Ali Bhutto, sa fille Benazir et Nawaz Sharif, ainsi que par les coups d’État des chefs de l'armée Ayub Khan en 1958, Zia-ul-Haq en 1977 et Pervez Musharraf en 1999. Le système politique est parlementaire mais a parfois été semi-présidentiel, notamment sous les régimes militaires. Souffrant régulièrement de l'instabilité de son voisin afghan, le pays connaît une insurrection talibane provenant des régions tribales du Nord-Ouest, et l’armée se livre à des opérations militaires contre eux depuis 2004. De nombreuses attaques terroristes, souvent revendiquées par les talibans pakistanais, frappent le pays surtout depuis 2007.
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Le mot « Pakistan » est un néologisme. Le nom signifie « pays des purs » (de l’ourdou : pâk signifiant « pur » et stân signifiant « pays », avec un i de liaison)[5]. Il a été formé comme un acronyme dans les années 1930 par Choudhary Rahmat Ali[6], formé avec le nom de certaines provinces du pays : d'après l'universitaire Max Zins, ce sont le Punjab, l’Afghania (actuelle province de Khyber Pakhtunkhwa), le Kashmir, l’Indus-Sind et le Baloutchistan, en omettant cependant le « Bengale oriental », appelé par la suite « Pakistan oriental » (futur Bangladesh) alors qu’il représente 55% de la population du futur État lors de son indépendance en 1947[7] ; d'après son confrère Emmanuel Gonon, les lettres de l'acronyme désignent le Pendjab, l'Afgana, le Cachemire, l'Iran, le Sind, le Tokharistan, l'Afghanistan et le Balouchistan[6].
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La région de l’Indus était l’emplacement de plusieurs cultures antiques comprenant Mehrgarh, une des plus anciennes villes connues du monde, et de la civilisation de la vallée de l’Indus (de 2600 av. J.-C. à 1800 av. J.-C.) à Harappa et Mohenjo-daro. Les vagues de conquérants et de migrants, comprenant les Aryens, Perses, Indo-Grecs et musulmans se sont établis au Pakistan tout au long des siècles, influençant les autochtones. La région est un carrefour des itinéraires commerciaux historiques, y compris la route de la soie.
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Sur le territoire que le Pakistan occupe, la civilisation de la vallée de l’Indus fut influencée au milieu du IIe millénaire av. J.-C. par l’arrivée de la civilisation aryenne, qui donna lieu au védisme qui a jeté les bases de l'hindouisme. Le Rig-Véda mentionne Arya-Varta (la terre des Aryens) comme Sapta Sindhu (la terre des sept rivières du Nord-Ouest de l'Asie du Sud, l'une d'entre elles étant l'Indus), cela correspond à la région pakistanaise du Pendjab actuelle. Les empires successifs et les royaumes ont régné sur la région de l’Empire perse achéménide autour de 543 av. J.-C., à Alexandre le Grand en 326 av. J.-C. et l’empire maurya. Le royaume indo-grec fondé par Demetrius de Bactria a inclus le Gandhara et le Pendjab en 184 av. J.-C., et a atteint sa plus grande ampleur sous Ménandre Ier, établissant la période gréco-bouddhiste avec des avancées dans le commerce et la culture. La ville de Taxila (Takshashila), l’un des principaux emplacements archéologiques du pays, est devenue un centre d’étude important des périodes antiques.
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L'actuel territoire du Pakistan relève de la partie du sous-continent indien colonisée par les Britanniques à partir du XVIIe siècle et, plus particulièrement, l'effondrement en 1849 de l'Empire sikh, État non-musulman centré sur la ville de Lahore. Soumis d'abord à l'autorité de la Compagnie des Indes orientales, le territoire est transféré à la Couronne britannique après la révolte des cipayes de 1857.
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Le mouvement pour l'indépendance de l'Inde prend de l'ampleur à partir de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Face au Congrès national indien, qui vise à représenter l'ensemble des Indiens mais compte une majorité d'hindous, la Ligue musulmane est créée en 1906 pour défendre les intérêts des musulmans. À cette époque émerge la théorie des deux nations qui considère que musulmans et hindous forment en Inde deux nations séparées. Elle sert de base au mouvement pour le Pakistan qui vise à obtenir pour les musulmans du Raj britannique un État séparé et prend de l'ampleur notamment à partir des années 1930.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Congrès refuse d'aider à l'effort de guerre britannique à moins que l’entièreté du sous-continent indien n'acquière l'indépendance[8]. À l'inverse, la Ligue musulmane soutient les Britanniques, au moyen d'une coopération politique et d'une contribution humaine[8].
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La Ligue musulmane remporte tous les sièges réservés aux musulmans lors des élections de 1945 et les heurts sanglants entre musulmans et hindous ou sikhs poussent les Britanniques à accepter un partage du pays. Le 15 août 1947 à minuit, le Raj britannique est séparé en deux dominions indépendants : l'Inde et le Pakistan, séparé par la ligne Radcliffe. Le territoire du Pakistan est alors formé des régions à majorité musulmane et formé de deux parties distinctes, séparées par 1 600 km de territoire indien[9]. Les violences qui suivent la partition font quelques centaines de milliers à un million de morts et 12,5 millions de personnes sont déplacées. Le cas du Cachemire reste le seul point de litige frontalier entre les deux pays, qui vont s'affronter militairement dès 1947 sur cette question.
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Depuis sa création, le Pakistan n'a jamais réellement connu la stabilité. L'histoire du pays est marquée par trois coups d'État et des périodes de démocratie caractérisées par une forte instabilité politique. Sept Premiers ministres se succèdent entre 1947 et 1958 alors que de longs et laborieux débats finissent par aboutir en 1956 à la première Constitution du pays, jusqu'ici sous régime du dominion. Cependant, le chef de l'armée Ayub Khan fomente un coup d'État et destitue le président Mirza le 27 octobre 1958. La loi martiale est instaurée jusqu'en 1962 et le pays vit sous le joug d'une dictature militaire pendant onze ans.
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D'abord populaire, Ayub Khan est affaibli par la deuxième guerre indo-pakistanaise de 1965 puis la montée de l'opposition. Sous la pression d'un mouvement populaire, il quitte le pouvoir en 1969 mais le cède à un autre militaire, Yahya Khan. Ce dernier concède cependant les premières élections libres en 1970, remportées par deux formations de l'opposition de gauche. Largement en tête, la Ligue Awami réclame le pouvoir et l'autonomie du Pakistan oriental, ce que les militaires refusent. En 1971, la situation dégénère en une guerre de sécession, et cette partie orientale du pays se déclare indépendante et devient le Bangladesh grâce à l'intervention militaire de l'Inde.
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En décembre 1971, suite à cette débâcle, l'armée abandonne le pouvoir à Zulfikar Ali Bhutto, dont le Parti du peuple pakistanais (PPP) domine le reste de l'Assemblée nationale. L'homme rétablit un régime civil, tente de contenir le pouvoir des militaires et reconnait le Bangladesh. D'abord président, Bhutto devient Premier ministre en 1973 et établit alors une nouvelle Constitution, toujours en vigueur aujourd'hui. Il mène une politique se réclamant du socialisme islamique conduisant à la nationalisation des principales banques et industries du pays. Il est toutefois largement critiqué pour son autoritarisme et la répression de l'opposition.
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Alors que Bhutto est largement soupçonné de fraudes lors des élections de 1977, un coup d'État militaire mené en juillet par le chef de l'armée Zia-ul-Haq entraîne l'exécution du Premier ministre en 1979. Le général instaure un régime autoritaire où la loi martiale est imposée jusqu'en 1985, la marge de manœuvre des partis politiques réduite et les opposants politiques emprisonnés, dont Benazir Bhutto qui prend la tête l'opposition. Zia fait voter des amendements à la Constitution en 1985 afin d'élargir les pouvoirs du président, et mène par ailleurs une large politique d'islamisation de la société et de privatisations de l'économie. Les ordonnances Hudood mettent en place la charia et le blasphème est interdit en 1986. Il meurt dans un crash aérien aux causes non élucidées le 17 août 1988.
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À la suite des élections législatives de 1988, l'Assemblée nationale élit Benazir Bhutto, cheffe du PPP et fille d'Ali Bhutto, Première ministre. Après 21 mois à la tête du gouvernement, elle est démise de ses fonctions par le président Ghulam Ishaq Khan en 1990, qui l'accuse notamment d'abus de pouvoir. Ainsi, la décennie est marquée par la compétition entre le Premier ministre, détenteur du pouvoir selon la Constitution de 1973, et le chef de l’État qui bénéficie des amendements de 1985.
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Les élections de 1990 portent Nawaz Sharif, à la tête de l'Alliance démocratique islamique, au poste de Premier ministre. Il entre cependant en conflit avec le président Ghulam Ishaq Khan en 1993 et l'armée pousse à la démission des deux hommes et à de nouvelles élections anticipées. Benazir Bhutto retrouve son siège de Premier ministre après les élections de 1993, et Farooq Leghari est élu président dans le même temps. Accusée de corruption, Bhutto est de nouveau destituée par le président en 1996 et elle part en exil en 1998. Nawaz Sharif est de nouveau Premier ministre en 1997, jusqu'au coup d'État de Pervez Musharraf en 1999[10].
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Musharraf devient officiellement président en 2001, puis fait voter des amendements à la Constitution renforçant son pouvoir en 2003. À partir de 2004, l'armée pakistanaise est confrontée à une insurrection islamiste dans le Nord-Ouest, surtout menée par les talibans pakistanais. Les combats et attaques terroristes s'intensifient surtout en 2007 avec l'assaut de la Mosquée rouge. Par ailleurs, Musharraf fait adopter la loi de protection des femmes en 2006, qui revient sur certaines dispositions islamistes de Zia.
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Dès 2006, le pouvoir de Pervez Musharraf est de plus en plus fragilisé par l'union de l'opposition puis le mouvement des avocats. En novembre 2007, Benazir Bhutto rentre au Pakistan après un exil de neuf ans pour mener le PPP en vue des élections législatives, s'alliant avec Nawaz Sharif pour s'opposer au président. Elle est assassinée à Rawalpindi le 27 décembre 2007, lors d'un attentat kamikaze, après une réunion électorale.
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Les élections législatives de février 2008 marquent la victoire du PPP qui s'allie avec d'autres partis pour obtenir la démission de Musharraf. En septembre 2008, Asif Ali Zardari, veuf de Benazir Bhutto, est élu président tandis que Youssouf Raza Gilani et Raja Pervez Ashraf se succèdent au poste de Premier ministre. Une réforme constitutionnelle est votée en avril 2010 et rend au Premier ministre la plus importante part du pouvoir exécutif, rétablissant l'équilibre institutionnel prévu en 1973.
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À la suite des élections législatives de mai 2013, la Ligue musulmane de Nawaz Sharif remporte une majorité absolue et ce dernier devient Premier ministre, pour la troisième fois. À la suite de l'affaire des Panama Papers, il est inculpé par la Cour suprême pour évasion fiscale et corruption puis destitué en 2017[11]. Le 18 août 2018, Imran Khan devient Premier ministre grâce à la victoire de son parti aux élections législatives.
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Le Pakistan a une superficie de 796 096 km2 et possède des frontières communes avec l'Iran (900 km) à l'ouest-sud-ouest, l'Afghanistan (2 400 km) au nord-ouest et au nord, la Chine (520 km) au nord-est et l'Inde (2 900 km) sur tout son côté est-sud-est. La côte sud est bordée par la mer d'Arabie avec 1 050 km de littoral.
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Le relief est formé de hauts sommets dans le nord (dont le mont K2 qui, à 8 611 mètres d'altitude, est le deuxième point culminant du monde), de montagnes arides à l'ouest, d'un plateau inhospitalier dans le Sud-Ouest, du désert du Cholistan dans le Sud-Est et de plaines alluviales affectées à l'agriculture partout ailleurs.
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Les climats du Pakistan sont variés. Le Baloutchistan et une partie du Sind ont des climats désertiques ou semi-arides. Le reste du pays, et là où vit la majorité de la population, connaît un climat humide avec une saison de mousson, qui s'étend de juin à septembre. Celle-ci produit de catastrophiques inondations de 2010.
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La diversité de climats et de paysages induit une grande variété d’espèces animales et végétales, notamment dans le bassin de l'Indus. En 2000, 2,5% du territoire, soit environ 2 millions d'hectares, sont occupés par des forêts.
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Le Pakistan est une république islamique, fédérale et multipartite. Le pouvoir exécutif est détenu par le président de la République qui est le chef d'État et le Premier ministre, chef du gouvernement. Le pouvoir législatif est détenu par le Parlement et les assemblées provinciales. Dans l'équilibre des institutions déterminé par la Constitution de 1973, le régime parlementaire est moniste et le Premier ministre détient la réalité du pouvoir tandis que le chef de l’État dispose d'un rôle honorifique. Cela dit, le président a souvent obtenu le rôle prépondérant, principalement durant les régimes militaires. La réforme constitutionnelle de 2010 a redonné la réalité du pouvoir au Premier ministre.
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L'Assemblée nationale et les quatre assemblées provinciales sont élues au suffrage universel direct uninominal majoritaire à un tour pour un mandat de cinq ans. Ces derniers organes forment ensuite un collège électoral avec le Sénat qui élit le président de la République pour cinq ans. Le Sénat est quant à lui élu par les membres des quatre assemblées provinciales à niveau égal. Les sénateurs ont un mandat de six ans, et sont renouvelés par moitié tous les trois ans.
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Le Pakistan est dans une situation de bicamérisme égalitaire. Le Sénat représente les provinces et leur autonomie, et l'Assemblée nationale le peuple et l'unité de l'État. Le Premier ministre et son gouvernement sont responsables devant l'Assemblée nationale, et les gouvernements locaux devant leur assemblée provinciale. L'Assemblée nationale peut être dissoute par le président sur la proposition du Premier ministre. Les provinces ont un pouvoir important dans le cadre d'une organisation fédérale de l’État, notamment renforcé par la réforme de 2010, avec des compétences en matière de police générale, de santé et d'éducation notamment.
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La Cour suprême est à la tête de l'ordre juridictionnel et détermine la jurisprudence constitutionnelle. Elle reçoit les litiges concernant l'interprétation de la Constitution ainsi que les appels formés contre les décisions des Hautes Cours. Depuis la réforme de 2010, ses membres sont sélectionnés par une commission judiciaire puis choisis par un comité parlementaire et formellement nommés par le président de la République.
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Les forces armées du Pakistan représentent la sixième puissance militaire mondiale en termes d'effectif. Leur quartier général est situé à Rawalpindi et elles sont dirigées depuis novembre 2016 par Qamar Javed Bajwa, successeur de Raheel Sharif (2013-2016), lui-même successeur à ce poste d'Ashfaq Kayani (2007-2013).
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Elles comprennent les forces terrestres, navales et aériennes. Leur effectif est de 650 000 hommes, dont 70% sont basés dans les provinces du Pendjab et du Sind face à l'Inde à laquelle elles ont livré trois guerres et un autre affrontement majeur. Depuis 2007-2008, 140 000 soldats sont présents dans le Nord-Ouest du pays dans le cadre du conflit qui les oppose aux talibans.
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En 1998, le Pakistan est devenu officiellement la septième puissance nucléaire mondiale en effectuant une série d'essais nucléaire et disposerait en 2011 de plus d'une centaine d'armes atomiques[12].
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Le gouvernement pakistanais et les services secrets pakistanais (ISI) ont longtemps soutenu les talibans afghans, officiellement jusqu'aux attentats du 11 septembre 2001, date à laquelle le gouvernement a annoncé sa volonté de lutter contre l'extrémisme. L'ISI est cependant accusée d'avoir poursuivi cette aide, même si l'armée mène des opérations militaires contre les talibans pakistanais, induisant une distinctions entre « bons » et « mauvais » talibans. Le pouvoir a toujours rejeté ces accusations de double-jeu, et bénéficie par ailleurs d'une aide militaire et financière de la part des États-Unis. Les tensions sont toutefois récurrentes entre les deux pays, les soupçons de complicité ayant par exemple été alimentés par la présence d'Oussama ben Laden dans le pays. De plus, l'Inde accuse le Pakistan de soutenir des groupes islamistes dans le but de soutenir l'insurrection au Jammu-et-Cachemire, comme le Jaish-e-Mohammed.
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Les attentats terroristes se sont multipliés dans le pays à partir de 2006 et sont l'œuvre de groupes islamistes proches des talibans revendiquant l'application de la charia. Les plus actifs sont le Tehrik-e-Taliban Pakistan, dont le fief se situe au Waziristan et le Tehrik-e-Nifaz-e-Shariat-e-Mohammadi qui a sévi dans le Swat. La stratégie du gouvernement a plusieurs fois changé, entre tentatives de paix et reprises des offensives. Immédiatement après le début du conflit en 2004, des accords de paix ont été signés, puis les hostilités reprennent avec l'assaut de la Mosquée rouge en 2007. Alors que l'insurrection islamiste continue de prendre de l'ampleur, des tentatives de trêve ont lieu début 2009, puis le gouvernement lance plusieurs offensives majeures. La vallée de Swat est reprise par l'armée en juin 2009, avant la multiplication des opérations militaires dans les régions tribales entre 2009 et 2016, date à laquelle le conflit baisse en intensité.
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Ce conflit a causé la mort d'au moins 35 000 personnes, dont 21 000 combattants islamistes et 4 000 membres des forces de sécurité. On compte aussi environ 10 000 civils tués, dont plus de 4 500 morts durant des attentats terroristes[13],[14] et plusieurs centaines de milliers de déplacés internes.
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Le Pakistan moderne est une fédération qui se divise principalement en quatre parties appelées provinces (soubeh) qui recoupent sensiblement la répartition des principales aires linguistiques : le Pendjab, le Sind, le Balouchistan et Khyber Pakhtunkhwa. Cette dernière contient depuis 2018 les régions tribales qui ont fusionné avec la province.
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Au même échelon, on trouve les territoires qui possèdent des régimes juridiques propres. C'est le cas du territoire fédéral d'Islamabad ainsi que de la partie du Cachemire administrée par le Pakistan, qui est subdivisée en deux territoires : l'Azad Cachemire et le Gilgit-Baltistan.
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Le Pakistan est également divisé en 156 districts. À l'échelon inférieur, on trouve aussi les tehsils et les Union Councils.
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Karachi (SD)
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Multan (PB)
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Quetta (BA)
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Lahore (PB)
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Peshawar (KP)
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Islamabad (TFI)
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Le Pakistan connaît toujours une forte croissance démographique, malgré une baisse progressive de sa fécondité. Avec 31 ‰, le taux de natalité reste soutenu tandis que le taux d'accroissement naturel atteint 2,3 % annuellement, soit près de quatre millions de personnes supplémentaires par an. En 2017, la population du pays est estimée à 207 millions d'habitants[16]. Le taux de fécondité est de 3,6 enfants par femme.
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La population du Pakistan devrait doubler d'ici 2050, pour atteindre environ 400 millions d'habitants[16].
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L'ourdou, langue officielle du pays, est la langue maternelle de moins de 8 % de la population, surtout au sein de l'élite et parmi les habitants de Karachi. Langue appartenant au groupe indo-aryen de la famille des langues indo-européennes, elle est malgré tout parlée ou comprise par 80 % de la population. Langue administrative, elle est prépondérante dans l'éducation. L'anglais est la seconde langue administrative et est parlé par 7,5 millions de locuteurs en seconde langue (soit environ 5 % de la population). Seuls 100 000 Pakistanais ont l'anglais comme langue maternelle, et ce sont souvent des jeunes qui vivaient en Grande-Bretagne ou Amérique du Nord, qui rentrent au pays. Tous les textes administratifs sont traduits en anglais, qui est aussi un signe de distinction de l'élite ou de promotion sociale. La classe aisée parle généralement couramment cette langue, qui est aussi très présente dans les médias.
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Les quatre plus importantes langues maternelles sont toutes des langues régionales, la plus importante étant le pendjabi (environ 45 % des habitants), dans le Nord du Pendjab, suivi du pachto (16 %) parlé dans le Nord-Ouest (province de Khyber Pakhtunkhwa, les régions tribales et le Nord de la province du Baloutchistan), le sindhi (14 %) dans la province du Sind et le saraiki (12 %, parfois considéré comme un dialecte du pendjabi) dans le Sud du Pendjab. Enfin, le baloutchi, le hazara et le cachemiri sont des langues régionales plus minoritaires.
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Les ethnies du pays correspondent globalement au découpage linguistique. Les Pendjabis sont le groupe majoritaire (45 %) tandis que les Pachtounes et les Sindhis forment chacun environ 15 % de la population. Avec 8 % des habitants, les Muhadjirs parlent principalement l'ourdou et sont surtout présents à Karachi. Le pays connaît de nombreux conflits ethniques, notamment à Karachi où les violences sont récurrentes. Il y a aussi un nombre important de Kurdes au Pakistan[17].
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L'espérance de vie à la naissance était de 63 ans pour les filles et de 62 ans pour les garçons en 2006[18]. En 2003, l'espérance de vie en bonne santé à la naissance était de 54 ans pour les garçons et 52 ans pour les filles[18]. En 2006, les dépenses totales consacrées à la santé étaient de 2 % du PIB[18]. Le taux de mortalité en dessous de 5 ans était de 97 pour 1 000 naissances en 2006[18].
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Largement agricole, le pays compte une importante industrie textile et une petite industrie de l'armement. Comme ses semblables, le barrage de Tarbela sur l'Indus ne remédie que partiellement au déficit du Pakistan en énergie et ses coupures de courants sont récurrentes et fragilisent l'économie. Le pays compte surtout sur le développement de l’hydroélectricité et du charbon.
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Selon l'autorité pakistanaise de la télécommunication, il y aurait en 2011 quelque 111 millions de téléphones portables au Pakistan couvrant près de 65 % de la population[19], et 31 millions de personnes disposeraient d'une connexion internet soit environ 18 % des habitants. En 2017, la moitié des foyers au Pakistan ne sont pas connectés au réseau d'électricité[20].
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À cause de la crise économique du tournant des années 2010, des prix élevés du pétrole et des aliments en 2007-2008, d'une instabilité intérieure accrue et des coupures d'électricité, le Pakistan est aux prises avec un déficit commercial et budgétaire important, en plus de l'inflation et l'augmentation de la pauvreté. En raison des difficultés particulières auxquelles elles sont confrontées, les femmes forment maintenant une grande proportion de la population pauvre[21]. Le pays a du demander l'aide du Fonds monétaire international, malgré une légère amélioration de la croissance économique à partir de 2013. En 2016, la signature du corridor économique Chine-Pakistan prévoit de nombreux investissements.
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Le secteur textile représente 70 % des exportations du Pakistan mais les conditions de travail des ouvriers sont déplorables. Les petits ateliers de fabrication ne font généralement pas signer de contrats de travail, ne respectent pas le salaire minimum et emploient parfois des enfants. Les violations du droit du travail se produisent aussi chez des grands sous-traitants de marques internationales, où il arrive que des ouvriers soient frappés, insultés par leurs supérieurs ou payés au-dessous du salaire minimum. Des usines ne respectent pas les normes de sécurité, générant des accidents : en 2012, 255 ouvriers meurent dans l’incendie d’une usine de Karachi[22]. Avec 547 inspecteurs du travail au Pakistan pour superviser les 300 000 usines du pays, l’industrie textile échappe aux contrôles. Les ouvriers ne sont pas davantage protégés par des syndicats, interdits dans les zones industrielles réservées à l’exportation. Ailleurs, « les ouvriers impliqués dans la création de syndicats sont victimes de violence, d’intimidations, de menaces ou de licenciements »[22].
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Le principal atout du réseau de transports pakistanais se situe dans la forte présence de voies ferrées, héritage de l'époque où le Pakistan était une colonie britannique. Ce réseau de voies ferrés a une longueur totale de près de 8 775 kilomètres et dessert toutes les principales villes pakistanaises. Toutefois, les trains et les chemins de fer souffrent d'un mauvais entretien, et les catastrophes ferroviaires sont fréquentes. La plus grave eut lieu le 4 janvier 1990 et coûta la vie à près de 300 personnes. En 2005 et 2007, deux autres catastrophes coutèrent la vie à près de 300 personnes[23].
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Depuis le début des années 1990, le gouvernement a entrepris un programme de construction d'autoroutes, réseau qui relie désormais Lahore avec Islamabad et Rawalpindi, trois villes situées dans le Nord du pays. Certaines autoroutes sont encore en construction et d'autres sont prévues. Le but est de relier Karachi, principal port d'exportation dans le sud du pays, avec les villes peuplées et industrielles du nord du pays[24].
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En 2008, le taux d'alphabétisation est de 56,2 %, contre 44 % en 1998 et 26,2 % en 1981[25]. Le gouvernement s'est fixé comme objectif d'atteindre le chiffre de 85 % en 2015. Environ 80 % des enfants ont accès à l'enseignement primaire mais seulement 44 % atteignent le niveau secondaire[26]. Environ 4,7 % des élèves entrent dans l'enseignement supérieur en 2009, contre moins de 3 % en 2004. Le gouvernement s'est fixé l'objectif de 15 % en 2020.
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Environ 61 % des Pakistanais ont moins de 24 ans. Sans une éducation publique de qualité pour soutenir cette explosion démographique, les jeunes sont exposés au chômage et à la pauvreté[27]. Le gouvernement s'est fixé des objectifs ambitieux mais difficiles à atteindre.
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Le système éducatif a beaucoup souffert dans le Nord-Ouest du pays de l’occupation talibane dans certaines zones. De nombreuses écoles ont été dynamitées, notamment dans les régions tribales et dans le district de Swat depuis 2007. Malgré la reprise de la plupart de ces régions par l'armée ces dernières années, le processus de reconstruction est très lent. Le budget consacré à l'éducation est souvent critiqué comme étant trop modeste, les principales dépenses étant tournées vers l'armée.
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La région actuelle du Pakistan a fait partie de différents peuples et empires (Aryens, Perses, Ghaznavides, Seldjouks, Arabes, Rajputs, Moghols, etc.). Toutes ces influences culturelles ont laissé de nombreuses traces. Le site de Mohenjo-daro est un site important de la civilisation de la vallée de l'Indus, les restes d'une des plus grandes cités de l'âge du bronze, parmi les premières de la civilisation. Le Pakistan a un passé et une histoire culturelle très liés à l'Inde actuelle. Que ce soit la musique, le cinéma, la gastronomie, la littérature, les deux pays sont les héritiers de la même histoire commune.
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Mohamed Iqbal, issu d'une famille hindoue convertie à l'islam depuis quelques siècles, poète, est le père spirituel du pays. Le grand représentant de la musique soufie pakistanaise est Nusrat Fateh Ali Khan, qui a fait connaître l'art du qawwalî dans le monde entier. Le pays étant très empreint d'islam soufi, le culte des saints (pirs) y est très répandu, cela malgré un retour de l'islam conservateur. Les pèlerinages de l'Urs sont des moments de grande dévotion mais également l'occasion de fêtes populaires, au cours desquelles il y a des concerts de musique mystique.
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Le Pakistan a également un riche patrimoine architectural hérité de l'Empire moghol. Parmi les plus impressionnants, il y a la mosquée Royale, qui fut longtemps la deuxième mosquée la plus grande au monde, en brique rouge et marbre blanc avec des mosaïques incrustées, et sans doute une des plus belles mosquées au monde. Il y a également les fameux jardins de Shalimar datant de l'époque moghole, lorsque Lahore était la ville impériale. La ville de Lahore reste toujours la capitale culturelle du pays. Dans la mosquée de Wazir-Khan à Lahore, l'apprentissage de la lecture et de l'écriture passe, comme ailleurs, par les versets du Coran. L'industrie du cinéma y est développée, malgré un certain déclin ces dernières années dû à la concurrence du cinéma indien. Le théâtre connaît également un grand essor avec des auteurs contemporains comme Shamshir Haider.
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Selon la Commission des droits de l'homme du Pakistan (HRCP), en 2007 on a recensé 636 femmes mortes d'un crime d'honneur[28]. Selon la même commission pakistanaise, le nombre de femmes tuées pour crime d'honneur est de 675 pour les neuf premiers mois de 2011[29]. Les domestiques sont souvent l'objet de violences physique et sexuelle de la part de leurs employeurs mais n'ont à leur disposition que peu de recours légaux contre leurs employeurs en raison d'une législation inadéquate[30].
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En 2010, le Pakistan occupait le 125e rang sur 169 pays pour ce qui est de l'indice de développement humain établi par le Programme des Nations unies pour le développement. Ses indicateurs de développement sont parmi les plus bas de l'Asie du Sud et ses objectifs de développement national sont menacés. En raison de l'omniprésence d'une discrimination fondée sur le sexe, les femmes et les filles n'ont pas accès aux services de base et ne peuvent participer pleinement à la vie en société[27]. On remarque aussi que le taux de participation des femmes aux élections est plus faible que celui des hommes.
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L'islam sunnite est la religion majoritaire du Pakistan, avec 75 % de la population tandis que 20 % des Pakistanais sont musulmans chiites. Ces derniers se concentrent surtout dans le Nord-Ouest du pays, près de la frontière afghane. Entre 1990 et 2007, les tensions entre sunnites et chiites ont provoqué la mort d'environ 4 000 personnes[31],[32]. Des conflits ont également lieu entre les branches sunnites deobandi et barelvi.
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L'islam a un rôle proprement essentiel au Pakistan, le pays ayant été créé pour les musulmans du sous-continent indien. Toutefois, le pays connait un tournant dans les années 1980 quand Muhammad Zia-ul-Haq lance une politique d'islamisation brutale. Il introduit notamment les ordonnances Hudood concernant les mœurs et la loi sur le blasphème qui prévoit la peine de mort notamment pour les personnes qui auraient dénigré Mahomet. En 2006, la loi de protection des femmes revient toutefois sur une partie de cette politique.
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La population hindoue compose 1,2[33] à 2 %[34] de la population selon les sources, et vivent surtout dans les régions rurales du Sind[33], surtout dans les districts de Tharparkar et Umerkot où ils sont quasiment majoritaires.
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La partition des Indes en 1947 a provoqué des massacres des minorités religieuses dont l'hindouisme côté pakistanais, les victimes ayant enduré des campagnes d'extermination physique et culturelle. Plusieurs millions d'hindous ont été forcés à quitter le pays et sont devenus réfugiés[33]. Les hindous sont toujours victimes de nombreuses violences au Pakistan. Selon l'agence Fides (organe d'information du Vatican), chaque année, 300 femmes hindoues sont converties de force à l'islam et mariées de force à des musulmans.
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Près de 3 millions de chrétiens vivent au Pakistan[35] et constituent généralement la deuxième minorité, à un niveau comparable avec les hindous. Ils sont approximativement pour moitié catholiques et moitié protestants. Les chrétiens sont souvent mal acceptés par la population musulmane et rencontrent de nombreuses discriminations. Ils ont très difficilement accès aux hauts postes exécutifs, administratifs et politiques. Exclus par la majorité, ils vivent pour la plupart dans des bidonvilles sans accès à l'eau courante ni à l'électricité. De nombreux attentats les visent. La communauté chrétienne est également victime de conversions forcées, notamment envers les femmes.
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Au Pakistan, les chrétiens sont surtout des descendants d'hindous issus de basses castes qui furent convertis par des missionnaires étrangers, surtout Britanniques, entre 1757 et 1947 : les convertis espéraient sortir d'une vie sociale difficile, et gravir les échelons sociaux, mais la situation des chrétiens au Pakistan est de nos jours tout autant difficile, et ceux-ci sont condamnés le plus souvent à la pauvreté et aux métiers les plus ingrats.
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La chrétienne Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème en 2010 avant d'être acquittée en 2018, attire l'attention sur le sort des chrétiens, en plus de provoquer une polémique sur la loi de 1986[36].
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On trouve quelques autres religions très minoritaires au Pakistan. Il y a 300 000 sikhs, présents surtout au Pendjab, ce qui en fait la troisième minorité religieuse. Toutefois, les autorités Pakistanaises indiquent 50 000 Sikhs au Pakistan en 2011, mais le conseil des Sikhs du Pakistan indique plus de 300 000 Sikhs au Pakistan, concentrés surtout dans les provinces du Sind et du Pendjab. De nombreux Sikhs vivent aussi à Karachi, Lahore et Peshawar où ils sont surtout commerçants. On trouve aussi quelque 20 000 zoroastriens qui vivent essentiellement dans la ville de Karachi. Il y a plus de 10 000 bouddhistes, qui vivent surtout dans l'extrême nord-est du Pendjab, au Gilgit-Baltistan et dans le nord-est du Khyber Pakhtunkhwa. Il y a aussi des animistes (les Kalashs de l'Hindou Kouch) entre 4 100 et 5 000 en 2010[réf. nécessaire].
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Les sports les plus populaires du Pakistan sont le cricket et le hockey sur gazon dans lesquels le Pakistan a remporté plusieurs titres majeurs. En plus de ces deux sports, le kabaddi et la lutte libre sont également très réputés. Le football (soccer) est en voie de développement. Depuis l'arrivée des différentes crises au pays durant le début des années 2000, l'affluence du sport a baissé, tant sur le plan sportif qu'économique.
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Tel le football dans les rues brésiliennes, le cricket occupe toutes celles du Pakistan. C'est le sport le plus apprécié du pays, les fans en sont nombreux. L'équipe de cricket du Pakistan a notamment gagné la Coupe du monde 1992 et a été finaliste en 1999. Elle a encore été finaliste du ICC World Twenty20 en 2007 puis vainqueur en 2009 et demi-finaliste en 2010 et en 2011 et enfin gagné la Coupe d'Asie en 2012.
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Bien que le hockey soit le sport national du Pakistan et le cricket de loin le sport le plus populaire, le squash est le sport dans lequel le Pakistan a obtenu le plus de succès. Le Pakistan a dominé le squash comme aucun autre pays au monde durant près de cinq décennies. Il a atteint son apogée dans les années 1980 et 1990 sous les règnes de Jahangir Khan et Jansher Khan. Entre 1950 et 1997, le Pakistan a accumulé plus de trente titres du British Open et quatorze titres de champion du monde.
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Le palais royal de Madrid (Palacio Real de Madrid) est la résidence officielle du roi d'Espagne. Les rois actuels ne résident pas en son sein, mais plutôt au palais de la Zarzuela. Le palais royal est utilisé pour des fonctions protocolaires.
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Avec une superficie de 135 000 m² et 3 418 pièces (en surface, presque deux fois plus que le palais de Buckingham ou le château de Versailles), c'est le plus grand palais royal d'Europe occidentale et l'un des plus grands au monde. Il abrite un patrimoine historique et artistique précieux, mettant en lumière l'ensemble des instruments de musique connus sous le nom des Stradivarius palatins, et des collections les plus importantes d'autres disciplines telles que la peinture, la sculpture et la tapisserie d'ameublement. Les grands salons de réception et les collections artistiques sont ouvertes aux visiteurs tant qu'il n'y a pas d'actes officiels.
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Il est également connu sous le nom de palais d'Orient (Palacio de Oriente), bien qu'il soit situé dans la partie la plus occidentale de Madrid, en raison de son emplacement sur la place de l'Orient (Plaza de Oriente) elle-même étant situé à l'est du palais. Le Théâtre royal ayant un axe directe avec le palais.
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Le palais fut construit par ordre du roi Philippe V, sur le site laissé par l'Alcázar royal, détruit presque entièrement par le feu en 1734. Les fondations de l'ancienne forteresse et certaines de ses structures furent utilisées pour la construction du nouveau palais. L'épisode de l'incendie a servi à justifier le remplacement de l'ancien bâtiment par un palais selon le goût de l'époque. Sa construction commença en 1738, avec l'architecte Filippo Juvarra, qui proposait un plus grand palais mais dans un lieu différent. Juvara mourant, le projet fut confié à son disciple Juan Bautista Sacchetti, qui étaient tenus d'adapter les plans Juvara sur le site de l'ancien Alcázar. D'autres architectes espagnols distingués tels que Ventura Rodríguez participèrent et furent formés, on lui doit la configuration de la Chapelle Royale. Francesco Sabatini fut responsable de l'achèvement du bâtiment, ainsi que des travaux secondaires de réforme, d'expansion et de décoration. Charles III fut le premier monarque à habiter le palais sans interruption.
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Le dernier monarque qui vécut dans le palais fut Alphonse XIII, bien que Manuel Azaña, président de la Seconde République espagnole, vécut également en son sein, occupant les pièces qu'avaient occupé la reine Marie-Christine et étant, par conséquent, le dernier chef d'État à le faire. Pendant cette période, il fut connu comme le palais national (Palacio Nacional). Il y a toujours une pièce, à côté de la chapelle royale, connue comme étant le « bureau d'Azaña ».
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L'intérieur du palais se distingue par sa richesse artistique, tant en ce qui concerne l'utilisation de toutes sortes de matériaux de qualité dans sa construction comme la décoration de ses pièces avec des illustrations de toutes sortes, y compris des peintures d'artistes de l'importance du Caravage, Velázquez, Francisco de Goya et des fresques de Corrado Giaquinto, Giovanni Battista Tiepolo et Anton Raphaël Mengs. D'autres collections remarquables qui sont conservées dans le bâtiment sont celles de l'Armurerie royale, de la porcelaine, de l'horlogerie, du mobilier et de l'argenterie.
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Actuellement, Patrimonio Nacional, organisme autonome placé sous la tutelle du ministère de la Présidence espagnole, gère les biens publics placés au service de la Couronne d'Espagne, y compris le palais royal.
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En 2016, le palais royal a accueilli plus de 1,4 million de visiteurs, soit le septième monument le plus visité d'Espagne.
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Le bâtiment précédant le palais d'Orient était l'Alcázar royal, une forteresse construite sur le même site où se dresse aujourd'hui la construction baroque. Sa structure avait été soumise à plusieurs réaménagements, en particulier la façade, comme le roi Henri III de Castille en avait fait l'une de ses résidences les plus fréquentées, après quoi le site obtient l'adjectif «royale». Son fils Jean II construisit la chapelle royale et plusieurs dépendances. Cependant, pendant la guerre de Succession castillane (1476) les troupes de Jeanne La Beltraneja furent assiégées dans la forteresse, ce qui causa quelques dommages au vieux château.
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Charles Quint commença des réaménagements dans l'Alcazar, utilisant déjà une architecture de la Renaissance, mais ce fut vraiment Philippe II qui promut des œuvres majeures en recrutant des artistes d'Italie, de France et des Pays-Bas. C'est alors que furent construites la dite Torre Dorada (Tour d'Or) et la Real Armería (l'Armurerie royale), démolis en 1894. Philippe III, Philippe IV et Charles II poursuivirent ce projet.
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Lorsque Philippe V accéda au trône en 1700, il considérait que l'ancienne forteresse était trop austère et dépassée, et il entreprit de nouveaux réaménagements. La reine Marie-Louise-Gabrielle de Savoie et la princesse des Ursins décorèrent les salons au goût français. L'incendie partiel de l'Alcázar la veille de Noël de 1734 fut une bonne excuse pour le démolir presque complètement (à l'exception d'une partie des fondations et de certaines structures) et construire un nouveau palais plus en accord avec le temps et la nouvelle dynastie.
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La construction du nouveau palais commença en 1738. Pour éviter de futurs incendies, le nouveau palais serait entièrement construit en pierre, avec des toits voûtés, limitant l'utilisation du bois uniquement à la menuiserie et aux structures du toit.
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L'architecte Filippo Juvarra, l'un des plus remarquables de son temps, fut chargé de diriger le travail du nouveau palais.
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L'Italien avait conçut un projet monumental de dimensions énormes, inspiré des projets du Bernin pour le Palais du Louvre; cependant le plan de Juvarra ne se concrétisa pas en raison de sa mort subite. Juan Bautista Sachetti, disciple de Juvarra, fut choisi pour continuer le travail de son maître; élevé une structure carrée, centrée par une grande cour carrée et aussi la résolution de différents angles avec des corps en saillie, structure qui rappelle à la fois l'ancien Alcázar comme forme traditionnelle des palais espagnols.
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Les travaux se conclurent sous le règne de Ferdinand VI. Le programme sculpturale de la façade, conçu par Martìno Sarmiento en vedette ainsi que de nombreux sculpteurs, se trouvait au couronnement de la balustrade supérieure avec des statues de tous les rois d'Espagne depuis l'époque des Wisigoths, et l'installation de quatre empereurs romains flanquant le portail principal. Le programme de Sarmiento, qui compara le palais comme une effigie de l' « Armada d'Espagne » et le nouveau Temple de Salomon était adapté à la volée, étant donné la complexité et le grand nombre de sculptures nécessaire.
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Felipe de Castro et Juan Domingo Olivieri furent chargés, à partir de 1749, d'exécuter la décoration sculpturale du Palais, selon le programme fourni par Sarmiento. Pour la série des quatre-vingt-quatre rois d'Espagne, destiné à couronner la balustrade, Olivieri et Castro invitèrent un grand nombre de sculpteurs qui travaillaient sous leur direction, y compris Luis Salvador Carmona, Felipe del Corral, Juan de Villanueva Barbales, Alejandro Carnicero, Roberto Michel, Juan Porcel et Juan Pascual de Mena. Pour réduire les coûts, le calcaire de Colmenar fut utilisé à la place du marbre et les statues ont été faites en deux pièces. Sur la façade principale et sur le balcon furent installées les statues de Philippe V et de sa femme, Marie-Louise de Savoie, qui avait commencé la construction du palais, et Ferdinand VI et Marie-Barbara de Portugal, qui l'avait terminé, dont l'exécution fut réservée à Olivieri et Castro, correspondant aux effigies des monarques régnants de Castro.
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Un deuxième ensemble était situé au niveau de l'étage principal, dans lequel Filippo Juvarra avait déjà inclus quatorze piédestaux. Dans le cadre du projet de Sarmiento, furent inclus les rois représentatifs des royaumes de la nation espagnole, dont le Portugal et l'Amérique, représentés par Moctezuma et Atahualpa, auxquels furent ajoutés les saints patrons de l'Espagne et de la Castille, saint Jacques et saint Émilien. La série fut également attribuée à Olivieri et Castro dans la même année 1749 et démantelée avec le reste en 1760, bien que certaines des statues furent ensuite retournés à leur place d'origine.
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Quatre statues colossales d'empereurs romains furent projetées sur le fronton du triple portail du midi, dont l'exécution fut personnellement commandée par Olivieri et Castro: Arcadius et Trajan, faite par Castro, et Théodose et Honorius, sculpté par Olivieri.
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Sur le balcon principal, un relief de l' « España Armígera » fut représenté, avec les armes de l'Espagne en tant que matrone armée et Pluton avec la corne d'abondance, exécutée en marbre par Olivieri, qui a également fourni le modèle pour le relief de l'attique de la façade principale.
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À la mort de son frère à Madrid, Charles III quitta le royaume de Naples et s'installa à Madrid en tant que nouveau roi d'Espagne. La mode, qui en Italie s'orientait vers le nouveau classicisme, influença le roi qui décida d'enlever en 1760 toutes les sculptures de la corniche, qui furent conservées jusqu'en 1787 et commencèrent à être distribuées dans différents jardins et parcs espagnols. Le grand ensemble, conçu pour être vu de loin et une fois critiqué, présentait un air baroque "berniné" avec la variété des postures et des vêtements. Quelques années plus tard, le roi commanda une extension du bâtiment à son architecte Francesco Sabatini, qui avait déjà dirigé les décorations des salles du palais. Seul le corps connu comme l'Ala de San Gil, dans le coin sud-est, fut réalisée à partir de cette extension.
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À la mort de son père, Charles IV, déplaça le Grand Escalier de place à l'opposé symétrique, afin de ne pas avoir à déplacer ses appartements princiers.
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Ferdinand VII, qui avait été emprisonné en France pendant de nombreuses années au château de Valençay, commença un nouveau remodelage de la décoration du palais au début du XIXe siècle. Le but de ce réaménagement était de convertir l'ancien bâtiment de style italien en un palais moderne à la française. Selon les mauvaises langues, ce changement décoratif conduit à la fondation de l'actuel musée du Prado : le roi voulait décorer ses appartements avec des tentures de soie à la mode française et se détachait de nombreux tableaux anciens, qui étaient stockés. Ce serait sa femme Isabelle de Bragance qui promut la compilation de nombreux tableaux pour le futur musée.
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Plus tard, le petit-fils de Ferdinand VII, Alphonse XII, suivant la tradition de s'accommoder au goût dominant essaya de transformer le palais en une résidence de style victorien. Les travaux furent dirigés par l'architecte José Segundo de Lema et consistaient en la transformation de plusieurs pièces, le remplacement des sols en marbre par du parquet et l'ajout de meubles d'époque.
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Les restaurations réalisées durant la seconde moitié du XXe siècle durent réparer les dégâts causés pendant la guerre civile espagnole, installer ou réinstaller de nouveaux décors et remplacer les stencils des murs endommagés par des reproductions fidèles à l'original.
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De plan carré, le palais s'organise autour d'une vaste cour et est bâti en granit, en pierre blanche de Colmenar et en marbre (reliefs et détails). L'élévation de la façade sur cour s'organise sur trois niveaux : un niveau inférieur avec un appareil en bossage, et deux niveaux de fenêtres, reliés par un ordre ionique colossal. Une large corniche surmontée sur balustrade marque la partie supérieure. La façade sur jardin comporte en outre un soubassement marqué de fenêtres.
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Le palais est l'un des plus grands de toute l'Europe occidentale après celui du Louvre, occupant une surface de 135 000 m2 et comptant plus de 2 800 pièces dont 50 ouvertes au public[1]. Il a trois étages et trois entresols, sous le plafond de chacun des étages principaux. Les façades mesurent 130 mètres de côté pour 33 mètres de haut. Il y a 870 fenêtres et 240 balcons qui s'ouvrent sur les façades ou sur le patio. Il compte 44 escaliers et plus de 30 salles (salones) principales.
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Comme anecdote, il faut savoir que les statues des rois wisigoths qui ornent la place de l'Orient étaient prévues pour orner la corniche supérieure du palais, mais se révélèrent trop lourdes pour cela, menaçant de chuter. On les déplaça donc et on leur confectionna un piédestal pour les dresser à l'endroit actuel.
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Les éléments les plus significatifs du palais sont :
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Salle du Trône aux murs recouverts de velours de Gênes cramoisi[3] et au trône symbolique protégé par 4 lions dorés
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Salle des porcelaines aux murs et plafond entièrement recouverts de porcelaine de la manufacture de Buen Retiro
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Le dôme et les 16 colonnes de marbre noir de la chapelle royale
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Diverses collections royales de grande importance historique sont aussi conservées au palais, y compris l'Armurerie royale (Real Armería) avec des armes et des armures datant du XIIIe siècle, la plus grande collection mondiale de Stradivarius, et des collections de tapis, porcelaine, mobilier, et autres œuvres d'art de grande importance historique.
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A partir de 1636, le peintre anversois Frans Snijders, produisit de nombreuses scènes de chasse pour Philippe IV, destinées à son pavillon de chasse la Torre de la Parada et pour le palais royal de Madrid[4]
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Le palais est richement décoré par des artistes comme Goya, Velázquez, El Greco, Pierre Paul Rubens, Mengs et Le Caravage.
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L'italien Corrado Giaquinto, appelé à la cour d'Espagne en 1753, devient le Premier Peintre de la Chambre du roi Ferdinand VI d'Espagne. Il achève de nombreux ensembles de fresques, parmi lesquelles la décoration de la Chapelle royale, de l'escalier d'honneur et de quelques salles du Palais[5].
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Tiepolo réalise en 1764 La Grandeur et le Pouvoir de la monarchie espagnole, pour le plafond de la salle du trône des appartements de Charles III[6]. Deux esquisses pour cette fresque sont conservées dans des musées : l'Apothéose de la monarchie espagnole au Metropolitan Museum of Art de New York[7] et Richesse et bienfaits de la monarchie espagnole sous Charles III, à la National Gallery of Art de Washington[8].
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Francisco Bayeu a réalisé en 1768-69 L'Apothéose d'Hercule à l'Olympe pour un plafond, deux esquisses La Capitulation de Grenade (vers 1763) pour la fresque de la salle à manger[9] et L'Olympe : Bataille des géants (1764) pour le plafond de l'antichambre des princes des Asturies[10]. Elles sont aujourd'hui conservées au Musée du Prado à Madrid. En 1786 il réalise pour des plafonds, l'Allégorie de la vertu et de l'honneur et Apollon protégeant les sciences et les arts.
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Le Philadelphia Museum of Art conserve pour sa part un croquis pour le plafond du Salón de Alabarderos Vénus et Vulcain[11] et le Metropolitan a également plusieurs projets de plafond dont Le Chariot d'Aurore[12].
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Pour une peinture de plafond du hall de la garde royale L'Apothéose d'Énée (1764-1766), le Musée des Beaux-Arts de Boston possède un croquis préparatoire[13], et le Metropolitan conserve la toile Neptune et les vents[14].
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Le Museu Nacional de Arte Antiga de Lisbonne conserve une Déposition du Christ, modèle pour la Passion du Christ[15].
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Deux jardins adjacents forment un ensemble avec le palais, le Campo del Moro (es), situé à l'ouest, entre le palais et le Manzanares et les jardins de Sabatini (es) au nord.
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Le palais est bordé à l'est par la place de l'Orient, dont il est séparé par la rue de Bailén. Au sud enfin, une immense place, dite de l'Armurerie (es), est entourée par les ailes du palais. Au sud de cette place se trouve la cathédrale de l'Almudena.
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Le palais de Buckingham (en anglais : Buckingham Palace) est la résidence officielle des souverains britanniques. Situé à Londres, le palais est à la fois le lieu où se produisent les événements en relation avec la famille royale, le lieu d'accueil de beaucoup de chefs d'État en visite, et une attraction touristique importante. C'est le point de convergence du peuple britannique lors des moments de joie, de crise et de peine. Le palais de Buckingham, ou tout simplement « le Palais », désigne la source des déclarations de presse émanant de bureaux royaux. Construit pour John Sheffield, duc de Buckingham et Normanby, en 1703, c'est le lieu de résidence de la monarchie britannique. Il est agrandi au cours du XIXe siècle par John Nash pour le roi George IV.
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Au Moyen Âge, le site du palais de Buckingham formait une partie du manoir d'Ebury (en). Il eut plusieurs occupants royaux depuis Édouard le Confesseur et a été l'objet de nombreuses spéculations à propos de son propriétaire : une faille dans le bail de Charles Ier d'Angleterre permit au terrain de revenir dans le giron royal au XVIIIe siècle. Les précurseurs du palais de Buckingham étaient des résidences privées appelées Blake House, Goring House, puis Arlington House.
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D'abord connu sous le nom de Buckingham House, le bâtiment formant le cœur du palais d'aujourd'hui était alors un grand hôtel particulier construit en 1703 pour le duc de Buckingham John Sheffield et acquis par le roi George III en 1762 pour en faire sa résidence privée. Il fut agrandi au cours des 75 années suivantes, principalement par les architectes John Nash et Edward Blore, qui ajoutèrent trois ailes autour d'une cour carrée. Le palais devint finalement la résidence officielle de la monarchie britannique lors de l'accession au trône de la reine Victoria en 1837. Les derniers ajouts structurels d'importance datent de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle : l'imposante aile est qui fait face au Mall a été ajoutée, et l'ancienne entrée officielle, Marble Arch, a été déplacée près du Speakers' Corner à Hyde Park, où elle se trouve toujours. La façade côté est a été refaite en 1913 avec des blocs de calcaire de Portland, en arrière-plan du Victoria Memorial, créant la « façade publique » de Buckingham, avec le fameux balcon en son centre.
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Les décorations intérieures du XIXe siècle, dont beaucoup sont encore visibles de nos jours, montrent l'utilisation intensive de stuc de couleurs vives, de lapis-lazuli bleus et roses, sur le conseil de Sir Charles Long. Le roi Édouard VII mena une redécoration partielle dans des tons crème et or de la Belle Époque. Beaucoup de petits salons de réception sont meublés selon un style "chinois" à la mode au début du XIXe siècle, avec des éléments provenant du Brighton Pavilion et de Carlton House, après la mort du roi George IV. Les jardins du palais sont les plus grands jardins privés de Londres, à l'origine dessinés par Capability Brown, puis refaits par William Townsend Aiton des jardins botaniques royaux de Kew et John Nash. Le lac artificiel a été terminé en 1828 et son eau provient de la Serpentine, un lac d'Hyde Park.
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Les appartements d'État forment le cœur du palais où l'on s'affaire et sont régulièrement utilisés par la Reine et les membres de la famille royale pour les événements officiels. Le palais de Buckingham est l'un des édifices les plus connus dans le monde entier : plus de 50 000 personnes sont accueillies au palais chaque année en tant qu'invités à des banquets, déjeuners, dîners, réceptions et garden parties.
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Le palais a été construit au XIVe siècle et formait une partie de l'ancien manoir d'Ebury (aussi appelé Eia ou Eye). Les sols marécageux étaient alimentés en eau par la rivière Tyburn, qui coule toujours sous la cour et l'aile sud du palais. Là où la rivière pouvait être passée à gué, à Cow Ford[1], le village d'Eye Cross s'établit. La propriété du site changea de mains un certain nombre de fois, revenant à Édouard le Confesseur et sa femme la reine Edith, puis après la conquête par les Normands à Geoffrey de Mandeville, par l'intermédiaire de Guillaume le Conquérant. De Mandeville la légua aux moines de l'abbaye de Westminster[2].
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En 1531, le roi Henri VIII acquit l'hôpital de St. James au collège d'Eton (plus tard le palais St. James) et reçut le manoir d'Ebury de la part de l'abbaye de Westminster en 1536. À la suite de ces transferts, le site de Buckingham revint dans le domaine royal pour la première fois depuis que Guillaume le Conquérant l'eut donné, presque 500 ans auparavant.
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Plusieurs propriétaires louèrent le domaine, cependant la propriété foncière fut l'objet d'une grande spéculation au cours du XVIIe siècle. Le vieux village d'Eye Cross avait alors disparu depuis longtemps, ne laissant que des ruines[3]. Le roi Jacques Ier vendit une partie de la propriété foncière car il avait besoin d'argent, mais retint l'autre part afin d'y créer un jardin de mûriers d'un hectare, destiné à produire de la soie (ce jardin se trouve actuellement au coin nord-ouest du palais). Clement Walker, dans son Anarchia Anglicana (1649), parle de « new-erected sodoms and spintries at the Mulberry Garden at S. James's »[4], suggérant qu'il ait pu devenir lieu de débauche.
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Finalement à la fin du XVIIe siècle, la propriété foncière revint à Sir Hugh Audley par héritage de Mary Davies[5].
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Il est probable que la première maison érigée sur le site était celle d'un certain Sir William Blake, en 1624 environ. Le propriétaire suivant était Lord Goring, qui agrandit la maison de Blake à partir de 1633, ainsi qu'une grande partie des jardins d'aujourd'hui, connus à l'époque sous le nom de grands jardins de Goring. Il n'obtint cependant pas la propriété foncière des jardins de mûriers. À l'insu de Goring, le document attestant sa propriété « ne reçut pas le sceau royal avant que le roi Charles Ier n'ait fui Londres, ce qui était nécessaire pour exécution légale »[6]. Ce fut cette omission capitale qui permit à la famille royale britannique de regagner la propriété foncière de Buckingham sous le règne de George III. Dépensier, Goring ne paya pas tous ses loyers : Henry Bennet, 1er comte d'Arlington, obtint et occupa le manoir, connu sous le nom de Goring House, jusqu'à ce qu'il brûle en 1674. Arlington House fut érigée sur le site (l'aile sud du palais actuel) l'année suivante et la propriété foncière fut vendue en 1702.
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Buckingham House fut finalement vendue en 1762 par Sir Charles Sheffield, le fils naturel du duc de Buckingham, au roi George III pour 21 000 livres[7]. Comme son grand-père, le roi George III refusait de vendre les jardins de mûriers dont la propriété restait à la famille royale qui les louait, si bien que Sheffield ne put pas acquérir la totalité de la propriété et décida de tout vendre, son bail devant expirer en 1774. À l'origine, la maison devait servir de lieu de retrait privé pour la famille royale, tout particulièrement pour la reine Charlotte. Le palais St. James demeurait la résidence royale ainsi que le lieu des cérémonies officielles. De nos jours encore, les ambassadeurs étrangers sont officiellement accueillis "à la cour de St. James", bien qu'ils soient présentés à la reine au palais de Buckingham lors de leur nomination.
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La reine Charlotte mourut en 1818, George III en 1820. Le roi dépensier George IV décida d'élargir Buckingham House pour l'utiliser conjointement avec le Palais St James tout comme son père. En 1826 alors que les travaux étaient en cours, il décida de faire du manoir un palais royal totalement aménagé. Il engagea John Nash pour réaliser les travaux. Le palais alors construit formait les trois côtés d'une cour d'honneur ouverte, l'ancien manoir de Buckingham servant de corps de logis. L'édifice fut construit en pierre de Bath, avec des détails raffinés de style néoclassique français. C'est approximativement le palais d'aujourd'hui, sans la façade est (face au Mall) qui forme aujourd'hui un quadrilatère. À l'ancien emplacement de la façade est, entre les deux ailes adjacentes, s'élevait un arc de triomphe en marbre de Racaccione, sur le modèle de l'arc de Constantin à Rome. Cet arc, dont l'érection coûta 34 450 livres, servait d'entrée officielle. George IV voulait la couronner d'une statue équestre de lui-même, mais il mourut avant qu'elle ne soit terminée. Lorsque le parlement paya la statue (à contrecœur), les députés décidèrent de la déplacer à Hyde Park, où elle se trouve encore sous le nom de Marble Arch. Les intérieurs du palais devaient être d'une splendeur inégalée. George IV était conseillé sur ce plan par sir Charles Long, qui recommandait l'usage intensif de stuc de couleurs vives et de lapis bleus et roses, avec des caissons en plâtre sculpté aux plafonds. George IV mourut en 1830, les suites colorées et dorées ne furent terminées que sous le règne de Guillaume IV.
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À la mort de George IV, les coûts faramineux du palais encore en travaux suscitaient la polémique au Parlement et dans la presse. Guillaume IV renvoya l'architecte Nash et employa Edward Blore, qui adhérait mieux aux goûts plus sobres du nouveau roi. Architecte moins idéaliste mais plus entreprenant que Nash, Blore garda les contributions de Nash et termina le palais dans la même lignée, quoique plus massif et moins pittoresque. Le coût final de la reconstruction de Buckingham excéda 719 000 livres (18,13 millions de francs-or).
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Bien que Guillaume IV et la reine Adélaïde donnassent des réceptions et reçussent la cour dans les suites royales, ils ne vécurent jamais dans le palais, préférant rester à Clarence House, le manoir plus modeste qu'ils firent construire avant leur succession. De plus, lorsque le palais de Westminster brûla en 1834, le roi offrit le palais encore inachevé à la nation en remplacement du siège du gouvernement. L'offre fut d��clinée et l'ancien palais de Westminster reconstruit.
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La plupart des petits salons de réception, qui sont restés en l'état, furent meublés pendant le règne de Guillaume IV en utilisant des chinoiseries, des cheminées, des décorations et du mobilier provenant des palais de George IV, du pavillon royal à Brighton et de Carlton House.
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À l'arrière du palais se trouve le grand jardin (« Jardin de Buckingham Palace ») qui est le plus grand jardin particulier de Londres. Le paysage est l'œuvre de Capability Brown mais le jardin fut redessiné à l'époque de la reconstruction du palais par William Townsend Aiton de Kew Gardens et Sir John Nash. Le grand lac artificiel fut terminé en 1828 et son eau provient du lac Serpentine de Hyde Park qui est tout proche.
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Tout comme le palais, les jardins du palais de Buckingham comportent de nombreuses œuvres d'art. La plus notable est le vase de Waterloo, une grande urne commandée par Napoléon Ier pour commémorer ses victoires à venir qui en 1815 fut présentée inachevée au prince régent par Ferdinand III de Toscane. Le roi fit terminer le vase par le sculpteur Richard Westmacott, voulant en faire la pièce maîtresse de la nouvelle chambre de Waterloo au château de Windsor. Aucun plancher ne pouvant supporter une sculpture mesurant près de 4,5 mètres et pesant quinze tonnes, l'œuvre fut donnée à la National Gallery, laquelle rendit finalement ce cadeau empoisonné au souverain en 1906. Le roi Édouard VII résolut le problème en plaçant le vase dans le jardin où il demeure aujourd'hui encore. Dans les jardins se trouve aussi un petit pavillon attribué à William Kent, construit aux environs de 1740.
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En juin 2002, la reine ouvrit les portes des jardins au public pour la première fois de son règne. Dans le cadre du week-end de son jubilé d'or, des milliers de Britanniques furent invités à se procurer un ticket pour le concert « Party at the Palace », où Brian May guitariste de « Queen » joua le God Save the Queen sur un solo de guitare, sur le toit du palais. Le concert pop fut précédé, la veille, d'un concert de musique classique « Prom at the Palace ». Pendant les célébrations du 80e anniversaire de la reine en 2006, le jardin fut le théâtre d'une fête, « Children’s Party at the Palace », organisée pour 2 000 enfants.
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Jouxtant le palais, les écuries royales (Royal Mews), construites également sur les plans de Nash, abritent les attelages royaux, notamment le carrosse royal. Ce carrosse doré de style rococo, créé par Sir William Chambers en 1760, comporte des panneaux peints par G. B. Cipriani. Ayant servi pour la première fois lors de l'inauguration officielle du Parlement par George III en 1762, il est utilisé par le souverain uniquement lors de sacres ou lors de jubilés. Les chevaux sollicités pour les processions royales à Londres logent également dans ces écuries.
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Buckingham devint finalement la résidence royale principale en 1837 lors de l'accession au trône de Victoria. Alors que les suites officielles n'étaient que dorures et couleurs vives, les besoins du nouveau palais étaient un peu plus terre à terre. Il fut rapporté que les cheminées fumaient tellement qu'on laissait les feux mourir, si bien que la cour frissonnait dans un palais magnifique. La ventilation faisait également défaut dans un palais aux odeurs omniprésentes et, lorsque la décision fut prise d'installer des lampes à gaz, on s'inquiéta sérieusement de l'accumulation de gaz aux étages inférieurs. On raconte également que le personnel était peu soigné et paresseux et que le palais était sale. Après le mariage de la reine en 1840, son mari le prince Albert s'occupa de la réorganisation du personnel, du service et des fautes de goût dans la décoration. Tout cela fut corrigé et les ouvriers quittèrent le palais en 1840.
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En 1847, le couple royal estima que le palais était trop petit pour la vie de cour et leur famille grandissante et fit construire la nouvelle aile conçue par Edward Blore, fermant la cour centrale. Cette grande aile à l'est, en face du Mall, est aujourd'hui l'image publique de Buckingham avec le fameux balcon en son centre, d'où la famille royale fait signe à la foule lors des grandes occasions et lors de la parade militaire annuelle qui se tient en juin. L'aile où se trouve la salle de bal ainsi que d'autres suites officielles a aussi été construite durant cette période, sur les plans de l'élève de Nash : Sir James Pennethorne.
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Avant la mort du prince Albert, la reine Victoria avait la réputation d'aimer la musique et la danse. Les plus grands musiciens de l'époque venaient à Buckingham : Felix Mendelssohn y joua à trois reprises. Johann Strauss II et son orchestre y jouèrent également lors de leur passage en Angleterre. La polka « Alice » de Strauss fut jouée pour la première fois au palais en 1849 en l'honneur de la fille de la reine, la princesse Alice. Sous le règne de Victoria, de somptueux bals costumés furent organisés au palais, en plus des cérémonies royales habituelles, des investitures et des présentations.
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Lorsqu'elle devint veuve en 1861, Victoria, accablée de chagrin, se retira de la vie publique et quitta le palais pour vivre aux châteaux de Windsor et de Balmoral, ainsi qu'à Osborne House. Pendant de nombreuses années le palais fut rarement utilisé, voire négligé. L'opinion publique la força à revenir à Londres, bien qu'elle préférât vivre ailleurs chaque fois que c'était possible. Les événements de cour se tenaient au château de Windsor plutôt qu'au palais, présidés par la reine endeuillée habituellement vêtue de noir.
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Les pièces principales sont situées à l'étage noble, derrière la façade donnant sur les jardins ouest. Au centre de ces pièces richement ornées se trouve la « Salle de Musique », dont la grande arche constitue l'élément principal de la façade. Jouxtant la salle de musique se trouvent les salons de réception bleu et blanc. Au centre de la suite, la galerie de tableaux de 50 mètres de long sert de lien entre les différentes pièces. On peut admirer des œuvres de Rembrandt, Van Dyck, Rubens, Vermeer, parmi d'autres. D'autres pièces conduisant à la galerie sont la salle du trône et le salon de réception vert. Le salon de réception vert, qui sert de grande antichambre à la salle du trône et fait partie du trajet de cérémonie vers celle-ci en venant de la salle des gardes, contient une statue de marbre blanc du prince Albert, située en haut du grand escalier.
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Juste sous les appartements officiels se trouve une série de pièces un peu moins solennelles, appelées appartements semi officiels, accessibles par le hall en marbre. Ces pièces sont utilisées lors d'occasions moins formelles, des déjeuners et des audiences privées. Certaines d'entre elles sont nommées et décorées en l'honneur de certains visiteurs, comme la « Salle de 1844 » qui fut décorée cette année-là pour la visite officielle de l'empereur Nicolas Ier de Russie. Puis au centre, la salle de l'arc, que des milliers d'invités traversent chaque année pour se rendre aux jardins lors des « garden parties ». La reine occupe une suite dans l'aile nord pour son usage privé.
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Entre 1847 et 1850, lorsque les travaux de la nouvelle aile est étaient en cours, on utilisa encore de nombreux ornements provenant du pavillon à Brighton. C'est pourquoi plusieurs pièces de cette aile ont une atmosphère résolument orientale. La salle de déjeuner chinoise rouge et bleue est composée d'éléments des salles de banquet et de musique de Brighton, cependant la cheminée est de style indien, bien qu'elle provienne également de Brighton. On peut voir, dans la salle de réception jaune, une tapisserie du XVIIIe siècle, qui fut utilisée en 1817 pour le salon de Brighton. La cheminée dans cette pièce est une transposition européenne de ce que serait l'équivalent chinois, avec des mandarins hochant la tête dans les niches et des dragons effrayants.
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Au centre de cette aile on reconnaît le célèbre balcon, et derrière ses fenêtres se trouve la Salle centrale. Il s'agit d'un salon de style chinois aménagé par la reine Mary à la fin des années 1920, bien que les portes laquées fussent apportées de Brighton en 1873. Malgré son appellation modeste de Couloir principal, l'immense galerie fait la longueur du piano nobile de l'aile est. Les portes y sont couvertes de miroirs, qu'on trouve aussi sur les murs, reflétant les pagodes en porcelaine ainsi que les autres objets de Brighton. La salle de déjeuner chinoise et le salon de réception jaune sont situés à chaque extrémité de la galerie, la salle centrale se trouvant évidemment au milieu.
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Les chefs d'État en visite occupent la Suite belge lorsqu'ils sont reçus au palais. Elle se trouve au rez-de-chaussée face aux jardins nord. Ces pièces, dont les couloirs comportent des dômes, furent les premières décorées pour l'oncle du prince Albert le roi Léopold Ier des Belges. Le roi Édouard VIII y vécut durant son court règne.
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Les cérémonies ont subi un changement radical sous le règne d'Élisabeth II et l'entrée au palais n'est plus un privilège réservé aux grands noms.
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Il y a eu un allègement progressif dans le code vestimentaire régissant l'uniforme formel de la cour. Durant les règnes précédents, les hommes qui ne portaient pas l'uniforme militaire portaient des hauts-de-chausses de style XVIIIe. Pour les femmes, la robe à traîne était de rigueur, avec une tiare et/ou des plumes dans les cheveux. Après la Première Guerre mondiale, lorsque la reine Mary voulut suivre l'exemple de la mode en relevant ses jupes de quelques centimètres, elle demanda d'abord à une dame d'honneur de raccourcir sa jupe pour constater la réaction du roi. Le roi George V fut horrifié et la reine garda ses jupes en l'état. Par la suite, le roi George VI et la reine Élisabeth autorisèrent les jupes un peu plus courtes durant la journée.
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En 1924, le premier ministre travailliste Ramsay MacDonald fut le premier homme portant un costume de ville à être reçu par un monarque dans le palais ; ce fut cependant une exception. Les tenues du soir prescrites restèrent en vigueur jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
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Il n'y a plus de code vestimentaire de nos jours. La plupart des hommes invités à Buckingham la journée choisissent de porter leur uniforme de service ou bien une jaquette. Le soir, suivant l'occasion, ils portent un smoking ou une tenue de soirée plus formelle. Dans ce cas, les femmes portent une tiare si elles en possèdent une.
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Le changement le plus important eut lieu en 1958 lorsque la reine abandonna les soirées de présentation des jeunes filles de l'aristocratie. Ces soirées de présentation au monarque se déroulaient dans la salle du trône. Les jeunes filles se conformaient au code vestimentaire, et portaient trois grandes plumes d'autruche dans leurs cheveux. Elles entraient, faisaient une révérence, marchaient à reculons selon une chorégraphie bien particulière, faisaient la révérence à nouveau, tout en manœuvrant la traîne de leur robe de la longueur adéquate. La cérémonie correspondait aux soirées de la cour qui se déroulaient dans les salons de réception, mais la reine Élisabeth II remplaça ces présentations avec de grandes garden parties où est invitée une sélection de la société britannique. La défunte princesse Margaret aurait déclaré à propos de ces présentations : « Nous devions y mettre un terme, toutes les putains de Londres entraient au palais »[8]. Aujourd'hui, la salle du trône est utilisée lors de grandes occasions formelles comme les jubilés de la reine. C'est sur l'estrade où se trouve le trône que sont pris les portraits royaux de mariage et les photos de famille.
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Les investitures, anoblissements et autres cérémonies de ce type se déroulent dans la salle de bal victorienne, construite en 1854. Elle mesure 37 mètres sur 20 : c'est la plus grande pièce du palais. Elle a remplacé la salle du trône en importance et en utilisation. Lors d'investitures, la reine se tient sur l'estrade sous un grand dais de velours, utilisé lors du couronnement à Delhi en 1911. Un orchestre militaire joue dans la galerie des musiciens, pendant que les récipiendaires s'approchent de la reine, sous le regard de leurs familles et amis. Les Beatles furent parmi les premiers artistes populaires à recevoir les honneurs au palais.
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Les banquets officiels se déroulent dans la Salle de bal. Ces dîners formels sont organisés la première soirée lors d'une visite officielle d'un chef d'État étranger. À cette occasion, souvent plus de 150 invités en tenue de soirée formelle dînent avec des couverts en or. La réception plus grande et plus formelle à Buckingham a lieu tous les ans au mois de novembre, lorsque la reine s'entretient avec les membres des corps diplomatiques étrangers à Londres. Les suites officielles sont alors utilisées, alors que la famille royale entame sa procession vers les portes de la galerie de tableaux. Comme Nash l'avait imaginé, la totalité des grandes portes restent ouvertes, les miroirs réfléchissant la lumière des nombreux chandeliers et bougeoirs, créant une illusion de lumière et d'espace.
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Les cérémonies plus petites comme la réception de nouveaux ambassadeurs, se passent dans la « Salle de 1844 ». La reine y tient également de petits déjeuners, et des réunions du conseil privé. Les plus grands déjeuners ont lieu dans la salle de musique ou dans la salle de dîner officielle. À toutes les occasions officielles, les hallebardiers de la tour de Londres sont présents dans leur uniforme traditionnel, ainsi que d'autres officiers à la cour tels que le lord-chamberlain.
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Depuis le bombardement de la chapelle du palais lors de la Seconde Guerre mondiale, les baptêmes royaux ont eu lieu quelquefois dans la salle de musique. Les trois premiers enfants de la reine y furent baptisés, dans des fonts spéciaux en or. Le prince William, duc de Cambridge, fut baptisé dans la Salle de musique. Cependant, son frère le prince Harry le fut à la chapelle Saint-Georges à Windsor.
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Les événements les plus importants de l'année sont sans conteste les « garden parties », où jusqu'à 8 000 personnes sont conviées, dégustant thé et sandwiches sous de grandes tentes. Les invités se rassemblent, puis la reine sort du palais pendant qu'un orchestre militaire joue l'hymne national. Elle marche lentement vers les invités, saluant ceux qui ont été sélectionnés pour prendre le thé sous sa tente privée. Si les invités n'ont pas tous l'opportunité de rencontrer le monarque, ils peuvent tout du moins se consoler de pouvoir admirer les jardins.
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En 1901, l'accession au trône d'Édouard VII apporta un nouveau souffle au palais. Le nouveau roi et sa femme la reine Alexandra avaient toujours été au-devant de la haute société londonienne, et leurs amis, appelés « la clique de Marlborough House », étaient considérés comme les personnages les plus en vue de l'époque. Les pièces telles que la Salle de bal, le Hall d'entrée, le Hall de marbre, le Grand escalier, les vestibules et galeries redécorées selon les goûts de la Belle Époque étaient redevenus les centres d'importance de l'Empire britannique à Buckingham Palace. Beaucoup de gens pensent que la redécoration importante du roi Édouard ne s'accorde pas avec les travaux de Nash[9]. Toutefois, il fut accordé qu'on la laisse en place pour cent ans.
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Les derniers travaux de construction eurent lieu pendant le règne de George V quand en 1913, Sir Aston Webb redessina la façade est pour ressembler en partie à Lyme Park, l'œuvre de Giacomo Leoni, qui se trouve dans le Cheshire. Cette nouvelle façade principale devait être l'arrière-plan du Victoria Memorial, une grande statue de la reine placée en dehors des portes du palais. George V, qui prit la succession d'Édouard VII en 1910, avait une personnalité plus sérieuse que son père : l'accent était mis désormais sur la représentation et les devoirs royaux plutôt que sur les réceptions. La femme de George V, la reine Mary, grande connaisseuse en arts britanniques, s'intéressait beaucoup à la collection royale de mobilier et d'art, faisant restaurer certaines pièces et en ajoutant d'autres. Elle fit installer beaucoup d'ornements, comme les cheminées de marbre de style-Empire de Benjamin Vulliamy datant de 1810. La Salle bleue, auparavant salon de réception sud, fut également redécorée par la reine. Cette pièce de 21 mètres de long arbore des plafonds magnifiques de Nash et est considérée comme la plus belle pièce du palais par l'auteur et historienne Olwen Hedley, FRSL.
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La dernière extension du palais date de 1850. En 1999, on déclara[10] que se trouvaient au palais 19 pièces officielles, 52 chambres principales, 188 chambres de membres du personnel, 92 bureaux et 78 salles de bain. Ces chiffres peuvent sembler exagérés, mais ils sont modestes comparés au palais du tsar à Saint-Pétersbourg ou Pouchkine, au palais apostolique au Vatican, au palais royal de Madrid, ou à l'ancien palais de Whitehall, et encore davantage comparés à la Cité interdite ou au palais du Potala. L'exiguïté relative du palais peut être mieux appréciée de l'intérieur, depuis une fenêtre donnant sur la cour intérieure. Une extension mineure au palais a été réalisée en 1938, où le pavillon nord-ouest de Nash a été transformé en piscine.
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À l'époque la demeure de George V et de la reine Mary, le palais sortit de la Première Guerre mondiale intact, puisque l'on n'hésita pas à assécher le lac de St. James's Park tout proche, afin d'éviter qu'il ne devienne un repère facile pour les Zeppelins allemands susceptibles d'attaquer le palais. Les éléments les plus précieux avaient été évacués à Windsor mais la famille royale resta au palais. Le plus gros changement à la vie de cour à cette époque était que, persuadé par le gouvernement, le roi avait dû fermer publiquement les celliers et s'abstenir de consommer de l'alcool pendant la durée de la guerre, pour donner le bon exemple aux classes inférieures. Cependant cette partie de la population ne s'abstint pas et le roi était furieux à cause de son abstinence forcée. Plus tard, Édouard VIII confia à un biographe que son père prenait un verre de porto discrètement tous les soirs, pendant que la reine ajoutait du champagne à sa coupe de fruits. Les enfants du roi se faisaient photographier à cette époque servant du thé dans les écuries royales à des officiers blessés.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale le palais a été bombardé sept fois et était une cible désignée : les nazis pensaient que la destruction du palais démoraliserait la nation. Une bombe explosa dans la cour intérieure pendant que George VI et la reine Élisabeth résidaient au palais. Beaucoup de vitres furent soufflées mais il n'y eut aucun dommage sérieux. Toutefois, ces incidents furent pour la plupart dissimulés par la censure durant la durée de la guerre. Le bombardement le plus grave et le plus médiatisé fut la destruction de la chapelle du palais en 1940. Cet événement fut montré dans tous les cinémas d'Angleterre pour montrer la souffrance commune des riches et des pauvres. Le roi et la reine étaient montrés en train d'inspecter leur demeure bombardée, la reine souriante dans une veste immaculée et portant un chapeau assorti. C'est à ce moment-là que la reine dit : « Je suis contente que nous ayons été bombardés. Maintenant je peux regarder l'East End dans les yeux. » On voyait la famille royale partager les mêmes moments difficiles que ses sujets, comme le rapporte le journal The Sunday Graphic :
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« Le Roi et la Reine ont subi l’épreuve qui est arrivée à leurs sujets. Pour la seconde fois un bombardier allemand a essayé de répandre mort et destruction dans la demeure de Leurs Majestés. […] Quand la guerre sera terminée, le danger que le Roi George et la Reine Élisabeth ont partagé avec leur peuple restera un souvenir des plus chers et une inspiration pour les années à venir. »
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— Le rédacteur en chef
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Le 15 septembre 1940, un pilote de la RAF, Ray Holmes, percuta un avion allemand qui essayait de bombarder le palais. Holmes n'avait plus de munitions et décida de le percuter. Les deux avions s'écrasèrent et les pilotes survécurent. Cet accident fut filmé. Le moteur de l'appareil a été exposé par la suite à l'Imperial War Museum. Le pilote britannique devint un messager personnel du roi. Il mourut à l'âge de 90 ans en 2005.
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Le 8 mai 1945, jour de la victoire en Europe, le palais était au centre des célébrations britanniques, le roi, la reine, la princesse Élisabeth, future reine, et la princesse Margaret apparurent au balcon, les fenêtres condamnées du palais derrière eux, au son des acclamations de la foule sur le Mall. La famille royale aussi apparut au balcon le 15 août 1945 pour célébrer le jour de la victoire sur le Japon.
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Un incident se produisit en 1982 lorsque Michael Fagan accéda à la chambre de la reine alors qu'elle dormait. En 2003, un reporter du Daily Mirror passa deux mois à Buckingham en tant que domestique. Une des références qu'il avait fournies sur son CV était erronée et elle ne fut pas vérifiée correctement. L'incident coïncida avec une visite au Royaume-Uni de George W. Bush qui séjourna au palais et le Daily Mirror publia des photos clandestines de la chambre à coucher présidentielle, de la table de petit-déjeuner de la reine et de la chambre du duc d'York[11]. Le palais traîna le journal en justice pour violation de la vie privée : le journal rendit les photographies et paya à la reine des dommages et intérêts en novembre 2003.
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La plupart des brèches dans la sécurité proviennent de l'extérieur du palais. Ainsi en 1974, Ian Ball tenta de kidnapper la princesse Anne sur le Mall alors qu'elle retournait au palais, blessant plusieurs personnes au passage. En 1981, trois touristes allemands campèrent dans les jardins du palais, après avoir grimpé les murs couverts de fils barbelés, prétendant qu'ils se croyaient à Hyde Park. En 1993, des manifestants contre le nucléaire escaladèrent également les murs et organisèrent un sit-in sur la pelouse du palais. En 1994, c'est un parapentiste nu qui atterrit sur le toit du bâtiment. En 1995, un étudiant nommé John Gillard parvint à défoncer les portes du palais, sortant une porte en fer forgé d'une tonne et demie de ses gonds. En 1997, un patient d'un hôpital psychiatrique fut trouvé errant sur la propriété. Plus récemment, en 2004, un manifestant pour le droit des pères célibataires fit la une des journaux en grimpant, déguisé en Batman, sur une corniche près du balcon de cérémonie. Un autre manifestant déguisé en Robin fut appréhendé avant qu'il ne réussisse à monter sur le bâtiment : il revint en novembre déguisé en père Noël pour s'enchaîner à un réverbère près d'une porte principale.
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Au cours de l'histoire, il y eut d'autres incidents de ce type. Le plus incroyable arriva en 1837, lorsqu'un garçon de douze ans, surnommé le garçon coton, se débrouilla pour vivre un an dans le palais à l'insu de tous. Il se cachait dans les cheminées et maculait de suie les draps où il dormait. Il fut finalement attrapé en décembre 1838, entraînant diverses questions à propos de la sécurité royale au parlement[12]. Sur les huit tentatives d'assassinat dont Victoria fit l'objet, au moins trois se passèrent à proximité des portes du palais. Au début du XXe siècle, l'esplanade devant le palais était terrain de prédilection des suffragettes qui s'enchaînaient aux grilles en fer doré. Au fil des années, de nombreux intrus ont été arrêtés dans la propriété, dont un qui voulait demander la princesse Anne en mariage et qui fut déclaré fou.
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Aujourd'hui, le palais de Buckingham est non seulement la demeure de la reine et du prince Philip mais aussi la résidence londonienne du duc d'York et du comte et de la comtesse de Wessex. Les bureaux de la monarchie et de ses fonctions associées se trouvent également au palais.
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En plus d'être la résidence de semaine de la reine et du duc d'Édimbourg, le palais est le lieu de travail de 450 personnes. Chaque année près de 50 000 personnes sont reçues lors de garden parties, réceptions, audiences et banquets. La cour devant le célèbre balcon est utilisée lors de la relève de la garde, une cérémonie importante de même qu'une attraction touristique (tous les jours en été, tous les deux jours en hiver).
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Le palais n'est pas une propriété privée de la famille royale : il appartient au domaine public de la Couronne, tout comme le château de Windsor, ainsi que les collections d'art qu'ils renferment,. Les mobiliers, peintures et ornements inestimables, dont certains de Fabergé, provenant de Windsor et de Buckingham, sont désignés sous l'appellation de « collection royale ». Celle-ci peut être admirée par le public à différentes périodes de l'année, lorsque le palais et le château sont ouverts. La galerie de la reine près des écuries royales se trouve sur le site de l'ancienne chapelle, endommagée par une des sept bombes qui tombèrent sur le palais durant la Seconde Guerre mondiale. Elle est ouverte toute l'année et propose une sélection renouvelée d'objets de la collection.
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L'ouverture estivale des pièces officielles au public a été un énorme changement dans les traditions, au cours des années 1990. L'argent provenant des billets d'entrée a été mis au profit de la reconstruction du château de Windsor, à la suite de l'incendie qui a détruit plusieurs de ses pièces officielles. Chaque été, en août et en septembre, l'aile ouest du palais est ouverte au public. Le circuit dans le palais pour les années à venir est en cours de modification pour des raisons de présentation et de sécurité.
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Le palais apparaît dans le film Benjamin Gates et le Livre des secrets (2007), quand le héros s'introduit dans les salles privées pour explorer le Resolute desk. Pour l'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2012, un film court spécial Heureux et Glorieux a été fait, avec James Bond (joué par Daniel Craig) rencontrant la Reine (jouée par elle-même) dans le palais. Dans La Chute de Londres (2016), un attentat a lieu devant le palais.
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Le palais est le lieu où se déroule principalement la série télévisée The Royals de la chaîne E!, mettant en scène une famille royale fictive contemporaine et ainsi que The Crown.
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Contrairement à une idée reçue, le drapeau du Royaume-Uni n'est hissé sur le mât du palais de Buckingham que lorsque les monarques en sont absents[13]. Lorsque la Reine est présente, c'est plutôt l'étendard royal qui y flotte.
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Le château de Versailles est un château et un monument historique français qui se situe à Versailles, dans les Yvelines, en France. Il fut la résidence des rois de France Louis XIV, Louis XV et Louis XVI. Le roi et la cour y résidèrent de façon permanente du 6 mai 1682 au 6 octobre 1789, à l'exception des années de la Régence de 1715 à 1723.
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Situés au sud-ouest de Paris, ce château et son domaine visaient à glorifier la monarchie française.
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Le château est constitué d'une succession d'éléments ayant une harmonie architecturale. Il s'étale sur 63 154 m2, répartis en 2 300 pièces, dont, actuellement, 1 000 pièces de musée[1].
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Le parc du château de Versailles s'étend sur 815 ha, contre plus de 8 000 ha avant la Révolution française[note 1], dont 93 ha de jardins. Il comprend de nombreux éléments, dont le Petit et le Grand Trianon (qui fut également résidence de Napoléon Ier, Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe Ier, et Napoléon III), le hameau de la Reine, le Grand et le Petit Canal, une ménagerie (aujourd’hui détruite), une orangerie et la pièce d'eau des Suisses.
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Le château de Versailles est situé au nord-ouest du territoire de la commune de Versailles sur la place d'Armes, à 16 kilomètres au sud-ouest de Paris, en France. On entend, par « château de Versailles », à la fois la construction palatiale et ses proches abords, ainsi que l'ensemble du domaine de Versailles, incluant alors — entre autres — les Trianons, le Grand Canal et le parc du château de Versailles.
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Avant le château, la première mention de Versailles remonte à 1038 dans une charte de l’abbaye Saint-Père de Chartres[2]. En 1561, le domaine de Versailles et sa demeure seigneuriale sont vendus à Martial de Loménie, secrétaire des finances de Charles IX[3].
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Albert de Gondi, comte de Retz, favori italien de la reine Catherine de Médicis, devient, contre 35 000 livres, propriétaire de la seigneurie de Versailles et de son château, consistant alors en une demeure seigneuriale située à l’emplacement de l’actuel hôtel des Affaires étrangères et de la Marine[4].
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En 1589, un mois avant qu'il ne devienne roi de France, le roi de Navarre séjourne à Versailles[5]. Revenant de Blois, il s'y arrête du 7 au 9 juillet et est reçu par Albert de Gondi ; il y retourne en 1604 et 1609. Dès 1607, le futur Louis XIII, alors âgé de six ans, fait sa première chasse à Versailles[6].
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Au début du XVIIe siècle, les terres environnantes sont la propriété, d'une part, de la famille de Gondi et, d'autre part, du prieuré Saint-Julien de Versailles dont le prieur est Mathieu Mercerie. De 1622 à 1654, Jean-François de Gondi est archevêque de Paris dont dépend hiérarchiquement le prieuré Saint-Julien. Jean-François de Gondi, seigneur de Versailles, est donc propriétaire du domaine qui est acquis par le roi en 1623[7]. « La terre et seigneurie de Versailles » sont elles vendues au roi le 8 avril 1632 par ce même Jean-François de Gondi[8],[note 2]. Sur le terrain de l'actuel château de Versailles, ne se trouve alors qu'un moulin à vent[9].
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En 1623 Louis XIII, atteint d’agoraphobie et pris d'un besoin de retraite spirituelle[10] décide de faire construire un modeste pavillon de chasse en brique et pierre au sommet du plateau de Versailles, sur le chemin allant de Versailles à Trianon[11], en un lieu appelé le Val-de-Galie. Il fait acheter le 23 mars 1624 le moulin et la maison du meunier sis sur la butte entourée de marais[12],[13]. On ignore le nom de l'architecte mais le maître maçon se nomme Nicolas Huaut[11]. Comme le mentionne le marché publié par Jean Coural en 1959[14], le bâtiment consiste alors en un simple corps de logis de 35 mètres de long sur 5,80 mètres de large, s'élevant sur trois niveaux (trois étages : rez-de-chaussée, premier étage et galetas) à sept travées auquel s'ajoutent deux ailes en retour[note 3], légèrement plus basses (deux étages) et également en sept travées, de 27,30 mètres de long sur 4,85 mètres de large[15]. L'ensemble est entouré de fossés précédés d'une terrasse et d'un jardin de deux hectares dessiné par l'intendant des jardins du roi Jacques Boyceau. L'avant de la cour est fermé par un mur percé d'une porte cochère surmontée d’un tympan sculpté aux armes royales[16]. Louis XIII participe personnellement à l'élaboration du plan de ce premier édifice[17] et en prend possession le 9 mars 1624.
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S’il constitue son rendez-vous de chasse favori, il ne forme pourtant qu’une construction rustique et purement utilitaire[12]. La disposition bastionnée de terre et les fossés qui l’entourent, rappellent encore certaines constructions féodales[4]. Ses matériaux de médiocre qualité (moellon avec mortier de chaux et sable enduit d'un crépi, encadrement des fenêtres en fausses pierres de plâtre) rappellent quant à eux l'hôtel de Guénégaud[18].
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Louis XIII achète à Jean de Soisy un terrain dont la famille de celui-ci est propriétaire depuis le XIVe siècle[19] et y fait bâtir une nouvelle habitation. Dans sa petite demeure, il reçoit de temps à autre sa mère Marie de Médicis et son épouse Anne d’Autriche[12]. Elles ne font qu’y passer sans jamais y coucher, le château de Louis XIII ne comportant pas d'appartement pour les femmes[20].
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L’appartement du roi comprend une petite galerie où était accroché un tableau représentant le siège de La Rochelle, puis viennent quatre pièces dont les murs sont couverts de tapisseries[12]. Le salon du roi occupe le centre de l’édifice, emplacement qui correspond aujourd'hui à celui du lit de Louis XIV[21].
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Le 11 novembre 1630, le cardinal de Richelieu se rend secrètement à Versailles dans le but de regagner la confiance du roi en dépit des pressions exercées sur ce dernier par la reine mère et le parti dévot[22]. Cet événement sera connu, plus tard, sous le nom de journée des Dupes et constitue pour le château le premier acte politique d'importance avant qu'il ne devienne une résidence d'État[23]. Richelieu resta Premier ministre et la reine mère fut exilée.
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Ce château est surnommé à cause de sa petite taille « le chétif château », ou « le chestif chasteau » en ancien français, par le maréchal de Bassompierre[12]. Saint-Simon l'appelle aussi « le château de cartes », à cause de ses couleurs (les briques rouges, le toit d'ardoises noires et la pierre blanche) qui rappellent celles d'un jeu de cartes, ou « le méchant cabaret à rouliers » pour souligner ainsi la modestie de la construction de Louis XIII par rapport à celle de son fils[24]. Un inventaire de 1630 fait en effet état uniquement pour l'appartement du roi au premier étage de quatre pièces tendues de tapisseries, d'une antichambre, d'une garde-robe, d'un bureau et d'une chambre[14].
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Le 8 avril 1632, Louis XIII rachète le domaine de Versailles à Jean-François de Gondi, archevêque de Paris[note 2].
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En mai 1631 débutent des travaux d’agrandissement qui sont dirigés par l’ingénieur-architecte Philibert Le Roy : à chaque angle sont ajoutés des petits pavillons en décroché, les ailes sont remaniées ; en 1634, le mur fermant la cour est remplacé par un portique en pierre à six arcades garnies de ferronneries[26]. Le nouveau château reçoit sa première décoration florale ; les jardins sont agencés « à la française » par Boyceau et Menours[27], décorés d’arabesques et d’entrelacs. Les crépis sur moellons sont remplacés par des façades de briques et de pierre. Une terrasse servant de promenade, avec une balustrade décorée d’oves, est aménagée en 1639 devant la façade principale du château au-dessus du parterre qui est accessible par un escalier. Ce château correspond actuellement à la partie en U qui entoure la cour de marbre[28].
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En 1643, sentant sa mort approcher, Louis XIII déclare : « Si Dieu me rend la santé, disait-il à son confesseur, le jésuite Jacques Dinet, j'arrêterai le cours du libertinage, j'abolirai les duels, je réprimerai l'injustice, je communierai tous les huit jours, et sitôt que je verrai mon dauphin en état de monter à cheval et en âge de majorité, je le mettrai en ma place et je me retirerai à Versailles avec quatre de vos Pères, pour m'entretenir avec eux des choses divines et pour ne plus penser de tout qu'aux affaires de mon âme et de mon salut[29] ».
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Le 14 mai, il meurt laissant le Royaume à son fils Louis XIV, âgé de quatre ans et trop jeune pour gouverner. Sous la régence d’Anne d'Autriche, Versailles cesse alors d'être une résidence royale pendant presque dix-huit ans[note 4].
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À la mort de Louis XIII, le 14 mai 1643, son descendant, le jeune Louis XIV, n'est âgé que de quatre ans et huit mois. Selon un édit du défunt roi passé en avril, le gouvernement de la France est alors confié à sa veuve, Anne d'Autriche, assistée d'un conseil de régence comprenant le duc d'Orléans, lieutenant-général du Royaume, le cardinal Mazarin, le chancelier Séguier, les secrétaires d'État Bouthillier et son fils Chavigny. Mais la reine, qui ne souhaite pas gouverner avec ces créatures placées par Louis XIII et feu le cardinal de Richelieu[30], obtient du Parlement, le 15 mai 1643 l'administration du Royaume et l'éducation du jeune roi[31]. Bien vite, cependant, la reine prend conscience de l'extrême difficulté à exercer seule le pouvoir[32]. Elle fait donc appel au cardinal Mazarin en lui donnant, le 18 mai 1643, le poste de Premier ministre. Elle fait également de lui le tuteur de son fils. Le lendemain de la mort du roi[30], Louis et son jeune frère, le duc Philippe d’Anjou, ont quitté Saint-Germain-en-Laye pour s’installer à Paris, au Palais-Cardinal, rebaptisé Palais-Royal[33].
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On sait que le futur Louis XIV était venu une première fois à Versailles en octobre 1641 avec son frère, pour échapper à une épidémie de vérole qui frappait Saint-Germain-en-Laye[34]. Après la mort de Louis XIII, le petit pavillon de chasse de Versailles, avec son architecture de brique et pierre désuète, tombe dans un oubli relatif. Jusque-là supervisé par Claude de Saint-Simon, père du célèbre mémorialiste, le domaine royal est administré, sans grande conviction, à partir de 1645 par le président au parlement de Paris, René de Longueil, qui prend la charge de capitaine des chasses et par Nicolas du Pont de Compiègne qui devient intendant. La terre de Versailles survit chichement avec 4 000 livres annuelles tirées du produit de ses fermes[35].
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Le jeune Louis se rend à Versailles le 18 avril 1651, pour une partie de chasse, où il est reçu par le capitaine des chasses de Longueil. Il revient dîner sur les lieux les 15 et 28 juin[36]. Les troubles causés à Paris par la Fronde des princes contraignent le roi et la régente à un séjour forcé de trois mois à Poitiers d'octobre 1651 à janvier 1652. Au terme d'un voyage de retour de plusieurs mois, Anne d'Autriche et son fils font étape à Versailles le 27 avril 1652 pour dîner avant de rejoindre Saint-Germain-en-Laye. Le 14 novembre, le roi accompagné de Monsieur, son frère, et d'une partie de la cour va « prendre le divertissement de la Chasse à Versailles ». Il y retourne pour la même occupation les 8 et 22 janvier 1653. Le 3 avril, le jeune Louis passe la nuit à Versailles et y retourne deux semaines plus tard pour chasser. Le 20 mai, il vient chasser le renard en compagnie du cardinal Mazarin et reste dormir sur place[37].
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Du fait de ces visites régulières, on remplace, dans la charge de capitaine des chasses, le président de Longueil, peu impliqué dans la gestion du domaine, par Louis Lenormand, sieur de Beaumont, le 28 juin 1653. Mais l'intérêt du souverain pour Versailles ne se confirme pas. Le jeune monarque de 14 ans préfère aller chasser à Vincennes. En cinq années, il ne vient à Versailles que quatre fois, de la fin 1654 à l'automne 1660[38]. Le domaine traverse alors une période de déshérence et d’irrégularités, marquée par les querelles violentes entre le colérique concierge du château, Henry de Bessay, sieur de Noiron (nommé en 1654), et le jardinier Guillaume Masson (nommé en 1652). En mars 1665 Noiron tire un coup de pistolet sur Masson et le menace de son épée. Le jardinier indélicat, quant à lui, exploite le parc à son profit en détournant du foin ou du bois, et en utilisant les terres comme pâturages pour ses bêtes ou celles de propriétaires des environs[39].
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La situation ne s’améliore guère par la suite. Pour des raisons administratives, l’intendant Nicolas du Pont de Compiègne démissionne de sa charge. À sa place on nomme, le 11 mars 1659, Louis Lenormand, sieur de Beaumont, qui cumule donc la charge d’intendant avec celle de capitaine des chasses dont il est titulaire depuis cinq ans[40]. Mais M. de Beaumont se décharge des fonctions d’intendance, qui ne correspondent pas à son rang, sur son propre intendant, Denis Raimond qui se révèle peu efficace. Le laisser-aller règne sur le domaine royal, encore aggravé par l’assassinat, en forêt de Saint-Germain-en-Laye, de M. de Beaumont, le 3 mai 1660[41].
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En septembre 1660, le roi amorce la reprise en main du domaine. Au lieu de donner un successeur à M. de Beaumont, il donne commission d’intendance à son proche serviteur, Jérôme Blouin, premier valet de chambre du roi, « ayant clefs des coffres de nostre chambre et couchant en icelle[42] ». Ce dernier remet de l'ordre dans la gestion du domaine en congédiant, sur ordre du roi, le jardinier Hilaire II Masson, accusé de déprédations. Louis XIV demande également que l'inventaire du château soit vérifié. Et le concierge Henry de Bessay, sieur de Noiron, doit, sur ordre du roi du 11 octobre 1660, se retirer à Saint-Germain-en-Laye[43]. Quatre mois après son mariage avec Marie-Thérèse d'Autriche[44], Louis XIV va « prendre le divertissement de la Chasse[45] » avec son épouse à Versailles, le 25 octobre 1660. C’est à cette époque que l’intérêt du roi pour le domaine de son père se manifeste de façon explicite. Il envisage d’agrandir le jardin et de créer un nouveau parc d’une « étendue considérable[46] ». Dès le mois de novembre, Blouin se met en quête de financements pour ces travaux à venir. À cet effet, il remet en vente le fermage de la seigneurie et parvient non sans difficulté à le faire accepter par le receveur-fermier alors en place, Denis Gourlier, pour la somme de 5 200 livres[47].
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Le premier changement effectif à Versailles concerne le verger. Le roi souhaite en faire régulariser la forme et augmenter la surface. Il veut également le clore d’un mur. Il ordonne que les terrains nécessaires à cette opération soient mis à sa disposition au 31 décembre 1660. Entre l’automne 1660 et le début de 1661, les travaux d’arpentages sont menés[48]. Le 9 mars 1661, alors que le cardinal Mazarin vient de mourir, Louis XIV annonce qu’il exercera le pouvoir directement, sans nommer un nouveau Premier ministre[49]. Le lendemain, sa première décision officielle consiste en la nomination de Jean-Baptiste-Amador de Vignerot du Plessis, marquis de Richelieu, comme capitaine des chasses en remplacement de M. de Beaumont assassiné en 1660. Mais la gestion du domaine de Versailles, non mentionnée dans la capitainerie attribuée à Du Plessis, demeure sous le contrôle de Blouin.
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Dans les premiers mois de 1661, le roi charge le peintre Charles Errard de remettre en état les appartements du château. Mais avec la naissance prochaine du dauphin et le mariage à venir de Monsieur, frère du roi, la famille royale va s'agrandir. Il faut donc procéder rapidement à un réaménagement de la distribution des pièces. Le rez-de-chaussée et l'étage sont divisés en appartements royaux ou princiers, desservis par deux nouveaux escaliers dans les ailes latérales. L'escalier de Louis XIII au centre du corps de logis est supprimé[50].
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L'historiographie romantique veut que les architectes et jardiniers de Versailles Charles Le Brun, André Le Nôtre et Louis Le Vau se soient inspirés du château de Vaux-le-Vicomte, mais en fait Louis XIV n'a pas eu à capter tous ces talents au service de Nicolas Fouquet au profit de la monarchie puisqu'ils sont au service du roi depuis des années[10].
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Sans compter des modifications mineures effectuées à partir de 1661, auxquelles le roi ne consacra qu’une somme modeste d’un million et demi de livres[51], les phases de construction se déclenchèrent en 1664 avec la première campagne de construction. En dépit des résultats de la construction d’un des plus merveilleux palais d’Europe, les poursuites de Louis XIV déclenchèrent des critiques sournoises parmi ses courtisans[52]. Il reste cependant des témoignages de ces secrètes oppositions ; le lieu parut surtout mal choisi ; Saint-Simon le rapportant ainsi : Versailles, lieu ingrat, triste, sans vue, sans bois, sans eaux, sans terre, parce que tout est sable mouvant et marécage, sans air, par conséquent qui n’est pas bon[53].
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À cette époque, Versailles n’était qu’une résidence d’agrément, où des fêtes étaient données dans les jardins, le Louvre demeurant officiellement le palais royal. Dans une lettre restée célèbre, Colbert se plaignit d’ailleurs que Louis XIV délaissât le Louvre :
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« Pendant le temps qu'elle a dépensé de si grandes sommes en cette maison, elle a négligé le Louvre, qui est assurément le plus superbe palais qu'il y ait au monde et le plus digne de la grandeur de Nostre Majesté. Et Dieu veuille que tout d'occasions qui la peuvent nécessiter d'entrer dans quelque grande guerre, en luy ostant les moyens d'achever ce superbe bastiment, ne luy donnent pas longtemps le déplaisir d'en avoir perdu le temps et l'occasion ! ...
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Ô quelle pitié, que le plus grand roy et le plus vertueux, de la véritable vertu qui fait les plus grands princes, fust mesuré à l'aune de Versailles[54] ! »
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Cette phase de construction résultait des exigences de logement pour les membres de la cour invités au divertissement nommé fête des Plaisirs de l’Île enchantée[55] : pendant une semaine en mai 1664, Louis XIV présenta le divertissement — un prélude en allégorie de la guerre de Dévolution — comme hommage officiel à sa mère, Anne d'Autriche, et à sa femme, Marie-Thérèse d'Autriche ; mais en réalité, le roi offrit la fête à sa favorite, Louise de La Vallière[56]. Au cours des fêtes de 1664 et 1668, les courtisans mesurèrent l’incommodité du petit château, car beaucoup ne trouvèrent pas de toit pour dormir[57]. Le roi, désireux d’agrandir celui-ci, confia cette tâche à Le Vau qui présenta plusieurs projets[58]. Le premier prévoyait la destruction du château primitif et son remplacement par un palais à l’italienne. Le deuxième projet proposait d’agrandir le château, côté jardin, par une enveloppe de pierre[58]. Sur les conseils de Colbert, le roi opta pour la seconde solution[59].
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À partir de 1664, Louis XIV fit aménager Versailles de façon à pouvoir y passer plusieurs jours avec son Conseil et membres de la Cour[60]. Il décida de conserver le château initial bâti par Louis XIII, plus pour des raisons financières que sentimentales[58]. Le Vau tripla la superficie du château[58], qui fut décoré avec beaucoup de luxe, en reprenant notamment le thème du soleil[61], omniprésent à Versailles. Le jardin de Versailles, particulièrement apprécié par Louis XIV, fut orné de sculptures de Girardon et de Le Hongre[58].
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En 1665, les premières statues sont installées dans le jardin et la grotte de Téthys construite[62]. La première orangerie, la ménagerie et la grotte de Téthys caractérisèrent la construction à cette époque. Deux ans plus tard, commença le creusement du Grand Canal[63]. Les oiseaux et mammifères de la ménagerie servirent de modèles entre 1669 et 1671, au flamand Pieter Boel, peintre du roi, pour les compositions intitulées les Douze mois, dans les dessins de Charles Le Brun pour la manufacture des Gobelins. Le Louvre conserve vingt de ces études[64].
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La deuxième campagne de construction fut inaugurée avec le traité d’Aix-la-Chapelle, le traité qui a mis fin de la guerre de Dévolution, et fut célébrée par la fête qui aura lieu le 18 juillet 1668. Connue sous le terme de « Grand Divertissement royal de Versailles », elle sera marquée par la création de George Dandin, de Molière, et des Fêtes de l’Amour et du Hasard, de Lully[65]. Comme lors de la fête de 1664, certains courtisans ne trouvèrent pas de toit pour dormir[57], ce qui conforta le Roi dans ses projets d’agrandir le château. Le projet finalement accepté[59] fut caractérisé par une enveloppe de pierre[58].
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À cette époque, le château commença à prendre des aspects qu’on voit aujourd’hui. La modification la plus importante de cette période fut l’enveloppe du château de Louis XIII. L’enveloppe « connue également comme le château neuf afin de se distinguer du vieux château de Louis XIII » environna celui-ci au nord, à l’ouest et au sud. Le château neuf fournit des logements nouveaux pour le roi, la reine et les membres de la famille royale. Le premier étage fut réservé complètement pour deux appartements : le grand appartement de la Reine (côté sud) et le grand appartement du Roi (côté nord). Au rez-de-chaussée du château neuf, deux appartements furent aménagés : l’appartement des bains, côté nord ; l’appartement pour le frère et belle-sœur du roi, le duc et la duchesse d’Orléans. À l’ouest, une terrasse s'édifia sur les jardins ; celle-ci fut supprimée quelques années plus tard pour faciliter le passage entre les appartements du roi et de la reine. À son emplacement fut construite la galerie des Glaces. Au deuxième étage, des appartements furent aménagés pour d'autres membres de la famille royale et membres choisis de la cour[66]. À la mort de Louis Le Vau, le 11 octobre 1670, Colbert désigna les travaux architecturaux à François II d'Orbay[67].
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[réf. nécessaire]Précisions de construction
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Avec le traité de Nimègue, qui mit fin à la guerre de Hollande, se déclencha la troisième campagne de construction à Versailles. Sous la direction de Jules Hardouin-Mansart, le château prit les aspects ce que nous lui connaissons aujourd’hui. La galerie des Glaces avec ses salons jumeaux — le salon de la Guerre et le salon de la Paix, les ailes au nord et au sud — dits respectivement « aile de Noble » et « aile des Princes » (également « aile du Midi ») et des travaux herculéens aux jardins furent les caractéristiques de marque de cette ère du règne du Roi-Soleil. À cette époque, Le Brun acheva le décor des grands appartements[68].
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Les eaux marécageuses répandaient un « mauvais air » responsable d'épidémies de paludisme mortel chez les ouvriers du chantier et de fièvres tierces parmi les courtisans, ces derniers étant parfois soignés par de la poudre de l'écorce de quinquina, un médicament ramené du Pérou par les jésuites. Le comblement des marais, les efforts d'équipement et de salubrité dans les années 1680 permirent la régression des maladies[69].
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Chronique de construction
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Dès lors que Louis XIV décida d'installer la Cour et le pouvoir central à Versailles, en 1682, le château rassembla des milliers de personnes : la famille royale et ses officiers commensaux (ceux qui la servaient), les courtisans et leurs propres domestiques, les ministres et leurs multiples commis, mais aussi tout un personnel de serviteurs, d'ouvriers, de marchands. Ces « gens du château », comme on les nommait, permettaient la bonne marche quotidienne de la « mécanique » versaillaise et de l'État[70].
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Peu après la défaite de la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697), et vraisemblablement aussi par l’influence pieuse de Madame de Maintenon, Louis XIV se chargea d’entamer sa dernière campagne de construction à Versailles. La quatrième campagne de construction (1699-1710) fut caractérisée par l'élévation de la dernière chapelle (la chapelle du château de Versailles actuelle). Cette dernière fut dessinée par Jules Hardouin-Mansart et, après sa mort, achevée par Robert de Cotte en 1710, premiers architectes du Roi successifs. De même, l’agrandissement de l’appartement du roi fut entrepris à cette époque avec l’achèvement du salon de l'Œil-de-bœuf et la chambre du roi. Avec le parachèvement de la chapelle, virtuellement toutes les constructions du Roi-Soleil touchèrent à sa fin. Les constructions versaillaises ne se poursuivront que pendant le règne de Louis XV[71].
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Les travaux importants se déroulèrent en période de paix. Inversement, en période de guerre, les travaux et dépenses connurent un net ralentissement. Une idée fausse répandue par l'historiographie de la Troisième République veut que le chantier de Versailles ait ruiné le pays. L'historien François Bluche a pu évaluer la charge des chantiers de Versailles en se basant sur les archives comptables des bâtiments du roi (archives comptabilisant ensemble le château de Versailles, les eaux et les jardins, mais aussi Trianon, Marly et Clagny), et les estime à 80 millions de livres tournoi[note 5], soit moins de 3 % annuels dans les dépenses de l'État (en prenant en compte les principales charges réparties entre 1664 et 1715)[72]. C'est l'hydraulique du parc du château de Versailles qui représenta la dépense la plus importante du chantier, le Roi-Soleil se voulant être le maître des eaux : sur 65 millions de livres tournois que coûtèrent l'ensemble des travaux du château avant 1690, 25[note 6] furent affectés aux eaux de Versailles, soit près de 40 %[73].
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Dans une note datant de la fin du règne de Louis XIV, le premier architecte du Roi Jacques Gabriel recense que le château — hors ses dépendances en ville — dispose des appartements du roi et de la reine, de 20 appartements princiers et de 189 appartements à destination des courtisans[74].
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Louis XIV organise l'année de sa mort sa dernière cérémonie à Versailles lors d'une audience extraordinaire accordée le 19 février 1715 dans la galerie des Glaces au Mehmet Rıza Beğ de Perse[75], l'ambassadeur du Chah Huseyin de Perse. Il est accompagné de l'Arménien Hagopdjan de Deritchan. C'est aussi la première manifestation d'envergure à laquelle assiste le futur Louis XV[76].
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Le 13 août 1715 une seconde audience est accordée à l'ambassade qui débouche cette fois sur la signature du traité de commerce et d'amitié entre la France et la Perse. Celui-ci prévoit — notamment — l'établissement d'un consulat de Perse à Marseille, principal port de commerce avec l'Orient dont les Arméniens détenaient le monopole. Hagopdjan de Deritchan est ainsi choisi pour le rôle de premier consul dans le but de faciliter leurs activités et faire reconnaître le protectorat dont ils bénéficient.
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Cet événement révèle le contexte historique dans lequel Montesquieu écrit ses Lettres persanes[75] qu'il fait éditer en 1721 à Amsterdam sous le pseudonyme « Pierre Marteau » alors que la ville comptait de nombreux marchands arméniens et perses.
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Louis XV naît à Versailles le 15 février 1710.
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Les 3 et 4 septembre 1715, après la mort de Louis XIV, il accomplit ses premiers actes de roi lors de la messe célébrée pour lui à la chapelle de Versailles. Mais il n'est encore qu'un enfant. Son tuteur Philippe d’Orléans (dit le Régent, cousin au 2e degré de Louis XV) quitte Versailles le 9 septembre et s’installe dans sa résidence parisienne du Palais-Royal et la Cour aux Tuileries. Durant cette Régence, le duc de Noailles propose de raser le château[77].
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En 1717, Pierre le Grand, tsar de Russie, visite Versailles et réside au Grand Trianon[78].
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En 1722, âgé de 12 ans, Louis XV est fiancé à Marie-Anne-Victoire d'Espagne et la cour se réinstalle à Versailles dans les appartements de Louis XIV, après sept années passées à Vincennes puis aux Tuileries. Ce retour a lieu au moment de la puberté du roi. Selon certaines rumeurs, le Régent aurait voulu éloigner le jeune monarque de l'opinion parisienne. D'autres ont véhiculé l'idée que le cardinal aurait eu l'initiative du départ, pour ôter Louis XV de l'influence de l'entourage de Philippe d'Orléans. Il semble, d'après Bernard Hours, que le roi ait adhéré au projet. Hours se focalise sur des témoignages qui tendent à montrer son attachement au château de Versailles, tels ceux du maréchal de Villeroi. Ce retour symboliserait la prise de possession de l'héritage de son aïeul[79].
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L'avocat Barbier raconte qu'en arrivant à Versailles le jeune Louis XV âgé de douze ans se serait couché sur le parquet de la Galerie des Glaces pour admirer les peintures de la voûte, et les courtisans l'auraient alors imité[80].
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L'absence de la Cour durant six années a engendré une dégradation importante des lieux. Un fond spécial de 500 000 livres est affecté aux « réparations extraordinaires » entre les mois d'avril et juillet 1722.
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Trois projets de Louis XV furent menés à leur terme : l'achèvement du grand appartement avec l'aménagement du salon d'Hercule, le bassin de Neptune et l'ajout au château d'un opéra royal.
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C'est dans le domaine des arts que Louis XV rencontra le moins d'entraves à son action, il fut particulièrement moderne et novateur. Bien que peu attiré par la musique et la peinture, il voua le plus vif intérêt pour l'architecture. Le marquis d'Argenson, rapportant l'opinion de Madame de Pompadour, écrivait d'ailleurs dans son journal que : « La marquise et ses amis disent qu'on ne peut amuser le Roi absolument que de dessins d'architecture, que Sa Majesté ne respire qu'avec des plans et des dessins sur la table. »[81]. Passion héréditaire et personnelle, il eut pour précepte François Chavallier, proche de Vauban. Il n'est donc guère étonnant que Louis XV décida d'accommoder le château à ses propres goûts.
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La construction, l'ameublement et l'entretien des résidences royales étaient dévolus à deux services : les B��timents et le Garde-meuble. Au sein du premier service, la deuxième personne la plus importante après le directeur général était le premier architecte. En 1708, au décès de Mansart, ce poste fut dévolu à son beau-frère et disciple, Robert de Cotte. Ce dernier, épuisé et presque aveugle, meurt en 1734, sans s'être vu confier d'importants chantiers, tout à l'inverse de ses successeurs, les Gabriel père et fils. Le premier fut assisté du second, tant et si bien qu'il est difficile de distinguer la part de chacun dans nombre de projets.
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Dès le retour du roi en 1722, les appartements du Roi furent complètement modifiés. Le premier étage constitua l'appartement intérieur du Roi, conservant ses fonctions cérémoniales. Au second étage, en revanche, Louis XV fit aménager ses petits appartements et petits cabinets, d'usage privé. Cette même année il se fit installer un cabinet de tour, dans une mansarde et toujours au deuxième étage, donnant sur la cour de marbre. Le premier commissaire de police de la ville de Versailles Pierre Narbonne réalise un recensement de la cour de Versailles en 1722[82] : 4 000 personnes logées dans l'enceinte même du château et environ 2 700 personnes dans les dépendances (essentiellement le personnel appelé à l'époque les « utilités »[83]), sans compter les 1 434 hommes de la garde simple du roi pour lesquels aucun logement n'est noté[84].
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En 1723, un cabinet des bains fut aménagé. Les façades d'une des cours intérieures reçurent des têtes de cerfs, ce qui lui donna l'appellation de cour des Cerfs. On peut voir dans cette initiative du Roi son goût prononcé pour la chasse.
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La nouvelle administration des Bâtiments, à la tête de laquelle se trouvait depuis 1708 le duc d’Antin, entame la décoration de la grande salle (salon d’Hercule) sous la responsabilité de Robert de Cotte qui dirige les travaux suivant les projets élaborés dans les dernières années du règne de Louis XIV. Ce salon achève le grand appartement de Le Brun et l’esprit de grandeur rejoint celui du siècle précédent.
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En 1729 débutent des travaux de renouvellement du décor de la chambre de la Reine. Robert de Cotte fournit les dessins des nouvelles boiseries. Les travaux sont achevés par Gabriel père et fils en 1735. C'est également en 1729 que reprennent les travaux dans le salon d'Hercule.
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La décoration de ce nouveau salon débute, dès 1712. Il se trouve à l'emplacement de l'ancienne chapelle, détruite en 1710. Le chantier est placé sous la direction de Robert de Cotte, le décorateur de la nouvelle chapelle royale. Cependant la mort du roi Louis XIV, en 1715 interrompt le chantier. Les parois sont recouvertes de marbres choisis par Louis XIV de son vivant et décorées par deux œuvres de Véronèse. Le salon d’Hercule relie les appartements du Roi au vestibule de la chapelle. Plus tard, Gabriel envisage de remplacer l’escalier des Ambassadeurs par un nouvel escalier qui déboucherait dans cette salle. Celui-ci ne reprend qu'après le retour de Louis XV au château, en 1729. La nouveauté réside dans le plafond compartimenté d’aucun cadre sculpté. François Lemoyne saisit l’occasion de rivaliser avec Véronèse en peignant L’Apothéose d’Hercule entre 1733 et 1736 par François Lemoyne. Sur le mur du fond est exposée une immense toile de Véronèse offerte par la République de Venise au roi Louis XIV en 1664, Le Repas chez Simon. L'aménagement de la pièce fut terminé en 1736. Mais l'inauguration n'eut lieu que le 26 janvier 1739, par un « bal paré » donné à l'occasion du mariage de la fille aînée de Louis XV avec l'Infant d'Espagne. Le salon d'Hercule servit de cadre à d'exceptionnels « grands couverts » (en 1769 pour le mariage du duc de Chartres, ou en 1782 pour la naissance du Dauphin) et à des audiences extraordinaires comme celle de l'ambassade du sultan du Mysore Tipou Sahib en août 1788[85].
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En 1737, Louis XV transforme le premier étage du corps central le long de la cour de Marbre, côté nord, en appartement privé destiné à l'habitation et au travail. Il fait renouveler les soieries des appartements du Roi et de la Reine. L'objectif était également de soutenir les manufactures de Lyon. Cette année-là voit également la construction d'un chenil pour les meutes de Louis XV.
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En 1738 à 1760, les pièces de l’appartement de collectionneurs de Louis XIV sont constamment remaniées. Les travaux commencent en 1738 par la création de la chambre à coucher privée du Roi, et se stabilisent vers 1760.
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En 1741, Philibert Orry, qui avait remplacé le duc d’Antin, fait procéder à l’achèvement du Bassin de Neptune.
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En 1742, Louis XV y accorde audience à Saïd Méhemet Pacha, ambassadeur extraordinaire du Grand Seigneur, sultan de l'Empire ottoman. Un traité d'alliance militaire contre l'Autriche est conclu avec l'Empire ottoman[86] dans la guerre de Succession d'Autriche. Il promet un soutien qui devait s'ajouter à ceux de la Prusse et de l'Empire russe[86], mais qui n'aura finalement pas lieu. Louis XV subira de plus un revers d'alliance de la part de la Russie. Versailles n'avait pas reçu d'ambassade depuis 1715.
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En 1745, à la tête de l’Administration des Bâtiments du Roi, Charles François Paul Le Normant de Tournehem succède à Philibert Orry, grâce à l’influence de sa pupille — peut-être même sa fille naturelle — Madame de Pompadour.
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Le 25 février 1745 se déroule le bal des Ifs[87].
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En 1750, Louis XV introduit un nouveau type de pièces dans les appartements royaux : la salle à manger des retours de chasse. Il connaît une série d'histoires sentimentales de courte durée dans le parc aux cerfs.
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En 1751, mort de Tournehem qui est remplacé par le marquis de Marigny, frère de Madame de Pompadour. Sous ses directives vont se révéler l’architecte Ange-Jacques Gabriel, et deux sculpteurs de boiseries, Verbeckt et Rousseau. C’est l’appartement de Marie Leczinska qui fournit à Gabriel et à Verbeckt l’occasion de travailler ensemble.
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En 1752, destruction de l’escalier des Ambassadeurs, de la Petite Galerie et du cabinet des Médailles. Ces témoins glorieux du règne de Louis XIV sont détruits pour la création d’un appartement destiné à l’aînée des Filles de France : Madame Adélaïde. Dernière vente de mobilier de Louis XIV après celle de 1741 et de 1751[10].
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En 1755, la seconde transformation consiste à réunir l’ancien cabinet du Roi (ou du Conseil) avec le cabinet des Thermes (ou des Perruques) pour former le grand salon du Conseil. Jules Antoine Rousseau sculpte les boiseries dorées. Gabriel réutilise une partie des anciens panneaux pour décorer les murs. Au second étage se développent les cabinets intérieurs du roi. Dans cette partie du château, aucune dorure ne colore les boiseries. Des couleurs vives et variées égayent les statues, peintes selon les techniques élaborées par Martin, l’inventeur du fameux « vernis Martin ». L’élément essentiel de cet appartement est une petite galerie éclairée sur la cour de Marbre. Des tableaux de Boucher, Carle van Loo, Lancret, Pater et Parrocel sont accrochés sur les boiseries colorées.
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Versailles demeure un haut lieu de la diplomatie française, le 1er mai 1756 : un traité d'alliance est signé à Versailles avec l'Autriche, il met fin à 250 ans de conflits avec les Habsbourg et opère en Europe un véritable renversement des alliances, qui fut défavorable à la France puisqu'elle perdit ses colonies d'Amérique à la suite de la Guerre de Sept Ans qui s'acheva en 1763[88].
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Le 5 janvier 1757, un attentat est commis par Damiens contre le Roi dans la cour de marbre.
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Pendant toute sa carrière, Ange-Jacques Gabriel, nommé Premier architecte du roi en 1742, doit faire face à des problèmes de logement, la reine met en effet au monde huit princesses :
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Pour loger toutes ces princesses dans des appartements qui conviennent à leur rang, Gabriel effectue de multiples travaux. Au fil des années « Mesdames » changent d’appartements, passant de l’aile du Midi à l’aile du Nord, et au rez-de-chaussée du Corps central (et même au premier étage comme nous l’avons noté pour Adélaïde). Ces déménagements successifs aboutissent à la disparition complète de l’appartement des bains, de l’escalier des Ambassadeurs, et au cloisonnement de la Galerie basse. Ces appartements sont détruits par Louis-Philippe, quelques splendides boiseries ont échappé à ce saccage et témoignent du luxe qui régnait chez Mesdames.
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Selon la tradition établie sous Louis XIV, le dauphin et son épouse prennent possession des deux appartements du rez-de-chaussée situés sous l’appartement de la Reine et, en retour d’équerre, sous une partie de la galerie des Glaces. De merveilleuses décorations sont alors créées. Le XIXe siècle ravagea cet ensemble. Seules sont conservées la chambre du dauphin et la bibliothèque.
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De 1761 à 1768 Ange-Jacques Gabriel construit le Petit Trianon.
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En 1769, la princesse Adélaïde déménage et son appartement est réuni à celui de Louis XV. Les deux pièces importantes de l’appartement intérieur sont la nouvelle chambre du roi et son cabinet intérieur, cette dernière formant la plaque tournante entre les anciens salons et les « salles neuves » de l’appartement d’Adélaïde.
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Dans la seconde partie du règne de Louis XV des projets de reconstruction des façades en regard de la ville vont prendre corps. On reproche aux murs de Le Vau leurs matériaux et leur disposition.
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En 1770, le 16 mai, mariage du dauphin (futur Louis XVI) avec Marie-Antoinette de Lorraine, archiduchesse d’Autriche, célébré dans la chapelle royale. Dans un même temps a lieu l’inauguration de l’Opéra royal à l’occasion du festin royal, elle marque le sommet de l’art de Gabriel.
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En 1771 Gabriel présente au roi son « grand projet » de reconstruction de toutes les façades côté ville. Seule l’aile droite, qui menaçait ruine, fut édifiée. Avec son pavillon à colonnes, les règles de l’architecture classique furent respectées. Le roi donna son agrément à ce projet. Comme l’argent manquait dans les caisses royales, Madame Du Barry se chargea de réunir les fonds à cette opération.
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En 1772, les travaux du « grand projet » débutent et ne sont jamais achevés, mais donnent naissance à l’aile Louis XV. À l’intérieur de l’aile, les travaux du grand escalier dit grand degré débutent, mais ne seront achevés qu’en 1785. À la fin de l’Ancien Régime, le palais sera la résidence royale la plus luxueuse de toute l’Europe.
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Pendant que Gabriel poursuit son œuvre la vie de la cour continue, toujours brillante et luxueuse, émaillée de bals et de fêtes. La distraction favorite de ce siècle est le théâtre. On apprécie Voltaire pour ses tragédies et sa prose. Madame de Pompadour donne une grande impulsion à ce mouvement.
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Louis XV est responsable de la destruction d’ensembles splendides datant de Louis XIV, mais il a su créer à l’intérieur du palais de magnifiques décorations. Les jardins et en particulier Trianon se sont enrichis du Pavillon français et du Petit Trianon.
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Le roi apprécie le style incognito et multiplie les bals masqués. Néanmoins la monotonie de ces festivités n'obtient pas le succès de celles qu'organisait Louis XIV, malgré les dépenses qu'elles occasionnent.
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L'Opéra royal de Versailles est sans doute l’œuvre majeure de Gabriel, il fut inauguré le 16 mai 1770 à l'occasion du mariage du Dauphin et de Marie-Antoinette.
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Sous Louis XVI, la vie de cour à Versailles se perpétua, mais des restrictions d'ordre financier furent appliquées à la Maison du roi. De plus, l'entretien du château se révéla coûteux. L’absence de commodités (salle de bains, chauffage) dans les appartements rendit de plus en plus pressante la nécessité d’une rénovation profonde des bâtiments, mais le manque d’argent fit remettre le projet jusqu’à la Révolution française. Marie-Antoinette imposa d'importantes dépenses pour l'aménagement du Petit Trianon, ce qui contribua à la rendre impopulaire. Le 15 août, fête de l'Assomption, est commémoré par une grande procession à laquelle doivent assister tous les courtisans. Celle-ci rappelle la consécration de la France à Marie, décrétée par Louis XIII. C'est au cours de la cérémonie du 15 août 1785 que le roi fait arrêter dans la galerie des Glaces, pleine de monde, son grand aumônier, le prince-cardinal Louis de Rohan, compromis dans l'affaire dite du Collier de la reine.
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À son avènement en 1774, Louis XVI veut pour lui une pièce dédiée à sa détente. Le choix se porte sur une bibliothèque. Elle est commencée dès le début de son règne. Le décor, dessiné par Ange-Jacques Gabriel, est sculpté par Jules-Antoine Rousseau. Jean-Claude Quervelle réalise une grande table à plateau monoxyle pour permettre à Louis XVI d'exposer ses biscuits de Sèvres[89]. Deux globes, un terrestre et un céleste, complètent ce décor en 1777. C'est dans cette bibliothèque que Louis XVI décide de l'arrestation de son grand aumônier le 15 août 1785, après avoir été mal conseillé par le baron de Breteuil et son garde des Sceaux Armand Thomas Hue de Miromesnil.
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Cette pièce fut créée pour abriter une partie des collections de Louis XIV. Sous Louis XV, elle prit diverses affectations. Ainsi, elle servit au roi de pièce d'exposition pour son service de vaisselle d'or, d'où l'un de ses noms de « cabinet de la Vaisselle d'or ». Elle fut ensuite rattachée aux appartements de Madame Adélaïde, fille de Louis XV. Cette pièce devient dès lors son cabinet de musique où Adélaïde reçut des leçons de harpe de Beaumarchais. Mozart y aurait joué pour la famille royale en 1763. Sous Louis XVI, cette pièce redevient une pièce d'exposition. En 1788, Louis XVI y expose l'un de ses achats personnels, le cabinet des papillons.
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Versailles vit l’apogée de la France des Bourbons, mais aussi sa chute : c’est à Versailles que se tinrent les états généraux de 1789.
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Le 5 octobre 1789, malgré la pluie, le peuple de Paris, conduit par des femmes, marche sur Versailles où il se heurte aux grilles du château. Une fusillade éclate. Le peuple envahit le château, et ramène la famille royale à Paris. Abandonné après le départ de la famille royale pour Paris 6 octobre 1789, le château ne retrouvera jamais ses fastes. Avant de partir, le roi déclare au gouverneur du château : « Tâchez de me sauver mon Versailles ! »[90]. Avec eux, la famille royale emporte « le mobilier, les pendules, les tentures, le linge et tout le nécessaire »[90] : l'intendance en profite pour faire de grands ménages et des restaurations[90] ; néanmoins, et pour la première fois depuis 1723 (lorsque Louis XV revient à Versailles), « le gouverneur ordonne alors de fermer les contrevents, et le château sombre dans l'obscurité »[90]. Il est néanmoins préservé dans le but de le mettre à la disposition des citoyens pour en faire, comme il est prévu pour tous les châteaux royaux, un lycée, un gymnase, un musée du Génie[91]. La surveillance du château fut confiée à la Garde nationale de Versailles pour éviter les dégradations, ils menaient à bien cette mission aux côtés des Suisses restés au château[92].
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Le mobilier du château est transporté dans des garde-meubles. Ainsi, le fameux secrétaire à cylindre de Louis XV par Oeben et Riesener, après avoir subi des modifications de son décor et de ses ornements (suppression de tout ce qui rappelait la royauté) est affecté à l'hôtel de la Marine[réf. nécessaire], place de la Concorde. Le château n'est pas plus pillé que soumis à des dégradations, sinon certains insignes de la royauté (fleurs de lys, couronnes, etc.) qui sont martelés[90].
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En 1790 la municipalité de Versailles fit appel à la générosité du Roi pour venir en aide aux centaines d'ouvriers sans travail dont le nombre augmentait de jour en jour. Louis XVI versa un salaire à 600 travailleurs à partir du mois de janvier pour l'entretien du Grand Canal. Mais six mois plus tard, il cessa les paiements en expliquant qu'il ne pouvait plus subvenir à leurs besoins ; les travaux prirent fin et l'état du Grand Canal se dégrada jusqu'à ce qu'il se transforme en un marais putride. Un décret du 8 juillet 1792 protégea le Grand Canal en le réservant à l'installation d'une école de natation[92].
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Au début de 1791, les tableaux, les glaces et tous les emblèmes trop explicites de la royauté sont décrochés des murs et des plafonds. Les œuvres d'art sont envoyées au Louvre, devenu le musée central des arts en 1792.
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Après le 10 août 1792, le concierge du palais, Boucheman, qui était déjà en poste sous Louis XVI, fut chargé de dresser la liste des personnes habitant toujours le château, il en dénombra 70 ; celles qui étaient installées sans motif reçurent l'ordre d'évacuer les lieux, entre le 12 et le 25 août des scellés furent apposés sur les portes des différents appartements. Les habitants qui étaient restés dans le château étaient essentiellement des personnes chargées de son entretien et de sa surveillance[92].
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La Convention, le 10 juin 1793, après la chute de la monarchie, vend à l'encan le mobilier du château (17 000 pièces, qui vont de l'argenterie aux boutons de porte[93]) : 17 182 lots, étalés sur les années 1793-1796. Les plus belles pièces partent pour l'Angleterre, achetées par des mandataires du roi Georges III, et meublent ou décorent le palais de Buckingham ou le château de Windsor. Charles-François Delacroix, le père du peintre Eugène Delacroix, pense en 1793 qu'il faudrait le démolir et y passer la charrue[92] ; la Convention pense par ailleurs, un temps, à raser le château[90]. Les sans-culottes arrachent les fleurs des jardins pour planter des pommes de terre et des oignons[94], le Petit Trianon devient une gargote et des clubs révolutionnaires s'installent dans l'opéra et la chapelle royale[93].
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Le château toutefois n'était pas totalement fermé au public, au mois d'août 1793 treize citoyens et huit « gardes-bosquets » disposaient des clés du château, ils étaient habilités à y faire entrer des groupes de visiteurs et à leur faire découvrir les salles du château et le parc de Versailles en échange d'une rémunération[92].
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Entre la fin de l'année 1793 et le début de l'année 1794 le pourtour du Grand Canal fut mis en culture ; 200 pommiers furent plantés à son extrémité en 1795. Les matelots et les gondoliers du canal conservèrent leur logement, étant chargés de l'entretien de la flottille. En avril 1794 les animaux de la Ménagerie furent transférés au Muséum d'Histoire naturelle à Paris[92].
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Il est quelque temps dépôt central du département de Seine-et-Oise pour les œuvres d'art pillées chez les nobles émigrés[90]. En 1795, il devient un « muséum » (confirmé par Bonaparte en 1799)[90] ; le 18 avril 1796, il prend le nom de musée central des arts, puis en 1797 de musée spécial de l'École française, abritant 350 chefs-d'œuvre, dont de Nicolas Poussin, alors que le musée du Louvre présente les collections de Hollande et des Pays-Bas[95]. Alors, « le château n'est plus qu'une carcasse vide, à l'exception notable des deux institutions qu'il abrite : le Muséum national et le dépôt central des objets d'art de Seine-et-Oise. Un fourre-tout où se distingue, entre autres, une partie des anciennes collections royales »[93].
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En 1796 l’École centrale de Versailles fut installée dans l'aile des ministres nord du château, les salles de classes étaient meublées avec le mobilier de l'hôtel des Affaires étrangères, le potager du château fut mis à la disposition du professeur de sciences naturelles[92].
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Le 1er novembre 1804, Duroc, grand maréchal du palais, prit possession du palais au nom de la couronne impériale. Le 3 janvier 1805 le pape Pie VII, venu pour le sacre de l'Empereur, bénissait la foule depuis la fenêtre centrale de la galerie des Glaces[96]. Les 13 et 22 mars 1805, l'Empereur visita le château et décida de repousser son installation dans le palais au profit du Grand Trianon.
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L'Empire installé, les aménagements de Versailles commencent : on commande en 1806 une série de tentures destinées à l'ameublement et on décida de faire tisser à la manufacture des Gobelins des tapisseries d'après des sujets impériaux[97] : l'Empereur et sa famille, l'Empereur et ses chefs de corps, les Grands Hommes de l'Antiquité et les statues du musée dont le Laocoon. Le 11 mars 1806, l'empereur confia à l'architecte Jacques Gondouin la transformation du palais. Gondouin présenta deux projets[98] :
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En 1806 et 1807, les dépenses liées aux nouvelles guerres entraînèrent l'arrêt des travaux, ce qui permit à Guillaume Trepsat et Pierre Fontaine de proposer leurs propres projets très proches du premier projet de Jacques Gondouin[99]. Après une visite du château le 11 mars 1808, l'Empereur abandonna le projet de Jacques Gondouin et ordonna la consolidation des bâtiments et la remise en état immédiate des lambris, glaces et serrures[100].
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En 1810, après son mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise, Napoléon Ier souhaita de nouveau s'installer dans un Versailles transformé ; il ordonna que des crédits spéciaux soient alloués et fit appel à Alexandre Dufour qui lança les premiers travaux très rapidement dont la remise en eau du Grand Canal[101]. Dufour souhaitait détruire la cour de marbre et de construire en avant une aile avec un pavillon central qui aurait abrité la salle du trône ; en pendant de la chapelle, il envisageait un théâtre qui en aurait repris le plan[102].
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En 1811, à la suite de la naissance du roi de Rome, Napoléon Ier songea un temps à faire de Versailles son palais impérial[90], voire un palais pour son fils, avant qu'il ne décide la construction du palais du Roi de Rome à Chaillot[93]. La maison des enfants de France devait s'installer dans l'aile du Midi, près de leur mère, Marie-Louise qui aurait logé dans les appartements de la Reine. Deux projets retinrent l'attention de Napoléon Ier :
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La fin précipitée du Premier Empire empêcha la réalisation de ces travaux et Versailles resta inutilisé jusqu’au retour de la monarchie, l'empereur séjournant néanmoins de façon régulière au Grand Trianon[93]. Dans le Mémorial de Sainte-Hélène, Napoléon Ier rappela ses projets pour Versailles[104]. Il s'agissait de transformer en un palais digne de l'Empire qu'il entendait construire[105].
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Après la Restauration, Louis XVIII entreprend des travaux en vue de faire du château sa résidence d'été[90] pour six millions de francs[95] : néanmoins, conscient du risque couru à se réinstaller à Versailles, pour son image de souverain non-absolu, il recule, mais permet aux bâtiments une restauration bienvenue à la suite des déconvenues des deux dernières décennies[90], travaux que poursuit Charles X[90].
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En 1815, Philippe Louis Marc Antoine de Noailles, prince de Poix devient gouverneur de la Maison royale de Versailles et de Trianon, lieutenant-général, marguillier d'honneur de la paroisse et secrétaire général du gouvernement de Versailles. À ce titre, il représente le roi à Versailles et a en plus le soin de tout ce qui regarde la fabrique et l'œuvre de la paroisse Saint-Louis. Auguste de Rambaud, fils de son amie Agathe de Rambaud, ancien commissaire des guerres, est son secrétaire intime.
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Philippe Louis Marc Antoine de Noailles meurt le 15 février 1819 à Paris. Son éloge est prononcé à la Chambre des pairs par Armand-Maximilien-François-Joseph-Olivier de Saint-Georges, marquis de Vérac, mari d'une de ses nièces, et son successeur dans le gouvernement de Versailles.
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Louis-Philippe Ier confie à son ministre Camille Bachasson, comte de Montalivet, la tâche de transformer le château en musée : c’est de cette époque que date la dédicace « À toutes les gloires de la France », présente sur les frontons de l'aile Gabriel et du pavillon Dufour.
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En 1833 Louis-Philippe Ier décide, pour sauver Versailles de la ruine, de le transformer en un musée de l'histoire de France célébrant les conquêtes militaires de l'Ancien Régime, de la Révolution française, de l'Empire et même de la Restauration[107]. Très attaché à ce projet destiné à marquer l'entreprise de réconciliation nationale (entre monarchie et république[108]) menée par la monarchie de Juillet, le roi surveille de très près l'exécution des travaux et les commandes des tableaux.
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La restauration du château est dirigée par l'architecte Pierre Fontaine. Les travaux, payés sur la cassette personnelle du roi, s'élèvent à plus de 23 millions de francs.
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Louis-Philippe fait également restaurer le Grand Trianon pour son usage personnel. En octobre 1837, il y célèbre le mariage de sa fille, la princesse Marie avec le duc de Wurtemberg.
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Installée dans l'aile du Midi à la place des appartements des princes (ceux-ci sont littéralement détruits[108]), la galerie des Batailles a été conçue personnellement par Louis-Philippe. Elle surprend par ses vastes dimensions (120 mètres de long sur 13 mètres de large). Elle est ornée de trente-deux tableaux de grandes dimensions célébrant les actions militaires glorieuses de l'histoire de France depuis la bataille de Tolbiac en 496 jusqu'à celle de Wagram en 1809. Le peintre le plus sollicité a été Horace Vernet.
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Le musée de l'histoire de France du château de Versailles, dédié « à toutes les Gloires de la France », est inauguré officiellement par Louis-Philippe le 10 juin 1837, dans le cadre des festivités qui marquent le mariage du prince royal avec la princesse Hélène de Mecklembourg. Il comprend notamment la salle des Croisades dont les frises portent les armes et les noms des chevaliers croisés, ouverte au public en 1843.
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Le musée rencontre un très grand succès. Victor Hugo commente :
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« Ce que Louis-Philippe a fait à Versailles est bien. Avoir accompli cette œuvre, c'est avoir été grand comme roi et impartial comme un philosophe ; c'est avoir fait un monument national d'un monument monarchique ; c'est avoir mis une idée immense dans un immense édifice ; c'est avoir installé le présent dans le passé, 1789 vis-à-vis de 1688, l'empereur chez le roi, Napoléon chez Louis XIV ; en un mot, c'est avoir donné à ce livre magnifique qu'on appelle l'histoire de France cette magnifique reliure qu'on appelle Versailles[109]. »
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Les collections du musée, consacrées d'abord aux peintures (6 000) et aux sculptures (1 500), puis aussi au remeublement du château, comptaient environ 65 000 œuvres en 2014[110], dont 18 861 en ligne sur le site du château au 1er décembre 2017 (8 593 estampes, 3 689 peintures et miniatures, 1 577 objets d'art, 1 403 dessins et pastels, 1 178 meubles, etc.)[111]. À lui seul, le Cabinet des dessins et gravures comprend au total 90 pastels, environ 1 400 dessins et environ 28 000 gravures, soit près de 30 000 œuvres et le Cabinet des médailles en compte 2 600.
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Sous le Second Empire, on assiste seulement à la « mise en place d'une salle commémorant les victoires de Crimée et d'Italie. Toutefois Napoléon III s'attache à conserver le château et ses dehors dans les meilleures conditions possibles »[112][réf. non conforme]. En 1855, il dîne avec la reine Victoria dans la galerie des Glaces[113].
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L'impératrice Eugénie, qui vouait un culte à Marie-Antoinette[réf. nécessaire], fut à l'origine d'un regain d'intérêt pour le château de Versailles. C'est sous son influence que lors de l'Exposition universelle de 1867, des meubles prestigieux furent réintégrés dans le Patrimoine du château. Ainsi, le grand serre-bijoux de Schwerdfeger ou le bureau de Roentgen.
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La France est vaincue et le château devient le quartier général de l’armée prussienne lors du siège de Paris pendant la guerre de 1870. La galerie des Glaces sert d'hôpital[114], 400 lits sont installés dans le château et 1 000 pièces d'artillerie sur la place d'Armes[115]. Le roi et sa cour investissent Versailles le 5 octobre[115] ; ils fêtent Noël et le réveillon dans les appartements royaux, dînant de plats à base de salade de hareng[115]. Le Kronprinz royal prussien décore ses soldats sous la statue équestre de Louis XIV[115]. L’Empire allemand est proclamé dans la galerie des Glaces le 18 janvier 1871, avec l'union décidée entre la confédération de l'Allemagne du Nord et les États du Sud sous l'égide du chancelier Otto von Bismarck. Le roi de Prusse ne loge alors pas au château, mais à la préfecture[116]. Les troupes ne partent que le 6 mars, alors qu'Adolphe Thiers signe l'armistice.
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L'état de délabrement du château fait dire à Émile Zola en 1874 : « Quand l'homme ferme portes et fenêtres et qu'il part, c'est le sang de la maison qui s'en va. Elle se traîne des années au soleil, avec la face ravagée des moribondes ; puis, par une nuit d'hiver, vient un coup de vent qui l'emporte. C'est de cet abandon que meurt le château de Versailles. Il a été bâti trop vaste pour la vie que l'homme peut y mettre »[117].
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En 1871, la Commune de Paris amène le gouvernement français et son administration à s'établir à Versailles[116] et notamment à la préfecture[118]. On installe alors l'Assemblée nationale dans l'ancien Opéra royal, puis on regroupe les 23 000 prisonniers de la Commune dans l'orangerie. Quelques-uns sont exécutés dans le parc, au mur des Fédérés (à Satory)[116]. En 1875, les lois constitutionnelles organisent un Parlement bicaméral : le Sénat continue de siéger dans l'Opéra royal alors que la Chambre des députés se dote d'une nouvelle salle, la salle du Congrès, plus grand hémicycle parlementaire d'Europe[119] construit dans l'ancienne grande cour de l'aile du Midi.
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En application de la loi du 22 juillet 1879 relative au siège du pouvoir exécutif et des chambres à Paris, les deux assemblées regagnent Paris en 1879, tout en conservant des locaux au sein du château jusqu'en 2005[116].
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Sous les IIIe, IVe et Ve Républiques, le château reste en effet le lieu de réunion du Congrès du Parlement, chargé d'élire le président de la République française jusqu'en 1962 et de réviser la Constitution[116].
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Pierre de Nolhac arrive au château de Versailles en 1887, en tant qu'attaché de conservation, puis est nommé conservateur du musée le 18 novembre 1892[120]. Entre-deux, le château et les jardins a été déserté pendant vingt ans, si bien qu'on en a même oublié le nom des bassins[116]. Dès son arrivée au château, il envisage de mettre en place de véritables galeries historiques, organisées de façon scientifique, par opposition à Louis-Philippe qui avait créé les premières galeries d'histoire dans une optique de glorification de l'histoire de France. Parallèlement, il entreprend de rendre au château son aspect antérieur à la Révolution. Pour atteindre ces deux buts, Nolhac supprime des salles, décroche des œuvres, remet au jour certains décors historiques, etc. Il raconte par exemple dans ses Mémoires : « la première salle sacrifiée fut celle des rois de France qui alignait sur la cour de Marbre les effigies imaginaires, ou authentiques, de nos rois depuis Clovis »[121].
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La révolution opérée par Nolhac donne une notoriété nouvelle au château. Des membres de la haute société et de la noblesse se pressent pour découvrir les nouveaux aménagements, tel le duc d'Aumale, l'ancienne impératrice Eugénie ou encore Marcel Proust[116]. Nolhac s'emploie également à faire venir des personnalités étrangères. Le 8 octobre 1896, le tsar Nicolas II et son épouse arrivent à Versailles[122]. Nolhac organise également des événements qui visent à faire connaître le château à des donateurs potentiels. Le propriétaire du journal New York Herald, Gordon Bennett, donne 25 000 francs permettant de restructurer les salles du XVIIIe siècle. Le développement des dons privés amène à la création de la Société des amis de Versailles, en juin 1907.
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À l'approche de la Première Guerre mondiale, Nolhac met en place différents dispositifs visant à protéger le château. Les tapisseries de l'Histoire du Roy sont mises en caisse. Les œuvres et les objets précieux sont stockés sous l'aile Gabriel et l'accès est muré[115]. Ces précautions ont été inutiles parce qu'aucune destruction n'a été à déplorer au cours du conflit.
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En souvenir de l'humiliation subie par la France en 1871, le gouvernement français décide de faire signer dans la galerie des Glaces le traité de Versailles. Le 28 juin 1919 est signé ce traité de paix par David Lloyd George, Georges Clemenceau, et Thomas Woodrow Wilson aux côtés des représentants allemands. Ainsi la France récupère l'Alsace-Lorraine au même endroit où elle l'avait perdue. Le château et ses jardins demeurent néanmoins dans un piteux état[116].
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Le 3 juillet 1919, Nolhac quitte ses fonctions, après trente-deux ans consacrés à Versailles.
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L'effort de Nolhac pour sortir de l'oubli le château n'a pas permis d'établir un financement pérenne. Ainsi, au sortir du conflit, le château qui n'a pas été entretenu fait face à d'importantes difficultés financières. À la suite de sa visite en France, John Davison Rockefeller décide de financer la réhabilitation du château de Versailles, notamment le gros œuvre et les pièces d'eau, dans le parc[116]. Il effectue un premier versement en 1924, un second en 1927. La générosité de ce ressortissant américain incite le gouvernement français à allouer un budget de restauration annuel au château.
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À l'approche de la Seconde Guerre mondiale, l'inspecteur général des Beaux-Arts Pierre Ladoué prend des dispositions pour protéger les œuvres (les boiseries sont déposées et les pièces majeures sont envoyées en Sarthe ; on mure les accès à la galerie des Glaces[123]). Le drapeau nazi flotte sur le château[116], mais lorsque les Allemands arrivent, il ne reste pour tout personnel que le conservateur en chef, son épouse, et un pompier handicapé[123]. Cette période est marquée par les images de soldats allemands visitant la galerie des Glaces, lieu de naissance de l'Empire allemand. En juillet 1941, Goebbels visite le château[124]. À la fin de la guerre, les œuvres sont raccrochées et des travaux de restauration commencent, notamment dans la chambre de la Reine. En septembre 1944, le quartier général allié s'installe à l'hôtel Trianon Palace tout proche. Fred Astaire danse pour les soldats américains devant le château (du côté des jardins), lesquels visitent aussi les bâtiments pour observer les toiles[123].
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Déjà, en 1951, le conservateur en chef, Charles Mauricheau-Beaupré alerte le sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts, André Cornu, sur l'état de délabrement de Versailles : il pleut dans la galerie des Glaces, et les peintures sont menacées[125]. Après une visite d'une journée, le ministre chiffre les travaux de rénovation à environ 5 milliards de francs ; en février 1952, il sollicite, par voie radiophonique, l'aide des Français en leur faisant prendre conscience de l'état de l'ancien palais royal : « Vous dire que Versailles menace de ruine, c'est vous dire que la culture occidentale est sur le point de perdre un de ses plus nobles fleurons. Ce n'est pas seulement un chef-d'œuvre que l'art de la France doit craindre de voir disparaître, mais en chacun de nous une image de la France qu'aucune autre ne saurait remplacer »[125]. Aussitôt, plusieurs mécènes se font connaître : le gouverneur de la Banque de France (il donne dix millions de Francs), Georges Villiers (président du Conseil national du patronat français) ainsi que de nombreux artistes (les écrivains Roger Nimier et Jean Cocteau, les peintres Henri Matisse et Maurice Utrillo)[125], et surtout la population (enfants, soldats, etc.).
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Versailles a servi de palais national à la disposition de la présidence de la République. Il sert à accueillir des chefs d’État étrangers, comme John Kennedy en 1961[118], Élisabeth II en 1957[119] et 1972, le shah d’Iran en 1974, Mikhaïl Gorbatchev en 1985, Boris Eltsine en 1992 ou Vladimir Poutine en 2017. Pour cela, en 1959, le général de Gaulle réaménage le Grand Trianon, pour loger les chefs d'État étrangers et leur entourage[119] : une aile est par ailleurs réservée au président de la République française (avec « chambres, salons, cuisines, chapelle », etc.[119]) ; en 1999, ces pièces sont restituées au château. Le pavillon de la Lanterne est, lui, réservé au Premier ministre, jusqu'à 2007 où Nicolas Sarkozy en fait une résidence présidentielle secondaire[119].
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Lieu symbolique, le château de Versailles est l’objet d’un attentat dans la nuit du 25 au 26 juin 1978[126]. La bombe à retardement posée par deux nationalistes bretons endommage une dizaine de salles dont la galerie des Batailles, faisant pour trois millions de francs de dégâts.
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En 1982, du 4 au 6 juin, il abrite le « sommet de Versailles », la 8e réunion du G7 avec les dirigeants des sept pays démocratiques les plus industrialisés.
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Le 28 avril 1995, par le décret no 95-463[127], le gouvernement a procédé à la création de l'Établissement public du musée et du domaine national de Versailles regroupant dans une structure unique le musée national du château de Versailles et le domaine national de Versailles. Ce nouveau statut confère à l'établissement public une autonomie de gestion financière et une personnalité juridique. En 2010, par le décret no 2010-1367[128], le nom de l'établissement public est modifié et devient Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles. Depuis 2001, le château fait partie du réseau des résidences royales européennes[129].
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Dernières institutions publiques disposant de locaux au sein du château (environ 25 000 m2 de locaux principalement dans l’aile du Midi), en vertu de la loi du 22 juillet 1879 relative au siège du pouvoir exécutif et des chambres à Paris et de l’ordonnance no 58-1100 du 17 novembre 1958, l'Assemblée nationale et le Sénat acceptent en 2005, en adoptant une proposition de loi émise par Jean-Louis Debré, alors président de l’Assemblée nationale, de « mettre à la disposition du public les locaux dits du Congrès, au château de Versailles »[130]. Toutefois, en adoptant un amendement, le Sénat a refusé la restitution de la salle des séances du Congrès, considérée comme un « lieu de mémoire de l’histoire parlementaire de notre pays ».
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Depuis septembre 2005, l'établissement public de Versailles a lancé le projet « Grand Versailles numérique » qui consiste à faire de Versailles le laboratoire du numérique culturel. L'objectif de ce programme, soutenu par le ministère de la Culture et de la Communication, est d'imaginer, tester et déployer des outils numériques d'enrichissement de la visite réelle ou virtuelle du château et du domaine. Les premières expérimentations numériques ont été lancées en juin 2006.
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Le 23 février 2016 est inauguré le pavillon Dufour, entièrement modifié par l'architecte Dominique Perrault avec un espace d'accueil (consigne, audioguide, toilettes). Avant, il abritait plusieurs services du château (conservation, communication, présidence…) qui ont déménagé en 2014 dans le Grand Commun[131].
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Le château de Versailles témoigne de l'art français aux XVIIe et XVIIIe siècles. Pour cela, le château ainsi que le domaine font l'objet de plusieurs protections au titre des monuments historiques[132]. Après une première mention sur la liste des monuments historiques de 1862, un arrêté détaillé est pris le 31 octobre 1906. Il concerne le palais et ses dépendances, le petit parc et ses dépendances, le Grand et le Petit Trianon avec leurs parcs respectifs et dépendances (dont la ferme de Gally), ainsi que le grand parc[132]. Un périmètre de protection étendu, en lieu et place des 500 mètres habituellement créés autour des monuments historiques est créé par décret du 15 octobre 1964. Il concerne une zone de cinq kilomètres de rayon autour de la Chambre du Roi[132] et d'un quadrilatère dans le prolongement du grand canal, de six kilomètres de long et de 2 à 3,5 kilomètres de large suivant les endroits[132]. L'ensemble du domaine est inscrit depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial établie par l'UNESCO[133].
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En septembre 2016, la presse évoque l'hypothèse selon laquelle 4 lots de mobilier présents dans le château sont des faux[134],[135]. Ces copies avait été acquises entre 2008 et 2012 pour 2,7 millions d'euros[136].
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Le château proprement dit comprend un corps central dans lequel sont situés les Grands Appartements. Ce corps central relie l'aide nord à l'aile sud, délimitant plusieurs cours ouvertes ou fermées.
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Le château est situé face à la ville, à la convergence du trident formé par l'avenue de Saint-Cloud, l'avenue de Paris et l'avenue de Sceaux. Il est organisé autour de trois cours ouvertes imbriquées qui donnent sur la place d'Armes, où se trouve depuis 2009 la statue équestre de Louis XIV. Chaque cour se distingue des autres par une rupture, coïncidant avec le degré d'approche du château. De la place d'Armes, on franchit la grille d'honneur pour accéder à la plus grande des cours, la cour d'honneur. Vient ensuite la grille royale, entièrement dorée, fermant l'accès à la cour royale. Tout au fond de la cour royale, surélevée de cinq marches, se trouve la cour de Marbre, pavée de marbre noir et blanc.
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Le corps central présente la forme d'un U encadrant la cour de Marbre, sur un rez-de-chaussée et deux étages. Chaque branche comprend plusieurs cours intérieures : petite cour du Roi et cour des Cerfs dans la partie nord, cour du Dauphin et cour de la reine dans la partie sud.
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Le rez-de-chaussée abrite des appartements princiers réservés à la famille royale au XVIIIe siècle, avec du nord au sud[137] :
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Au premier étage, le corps central comprend le Grand Appartement du Roi au nord, la galerie des Glaces à l'ouest côté jardin et le Grand Appartement de la Reine au sud[138] :
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Le petit appartement du roi et les cabinets intérieurs de la Reine se poursuivent au deuxième étage[139].
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L'appartement de madame du Barry et l'appartement du marquis de Maurepas sont situés au-dessus de l'appartement intérieur du roi.
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Celui de la marquise de Pompadour surplombe en attique le Grand Appartement du Roi.
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Au pied du château se trouvent les parterres d'Eau, du Nord et du Midi sous lequel se trouve l'orangerie.
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Dans l'axe de la grande perspective qui part du parterre d'Eau, se trouvent le parterre de Latone et le Tapis vert qui ouvrent sur le Grand Canal.
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Les bosquets principaux[140] sont : le bosquet des Bains d'Apollon, le bosquet de la Colonnade, le bosquet des Dômes et celui des Rocailles.
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Les jardins accueillent les grandes eaux musicales et nocturnes organisées par Château de Versailles Spectacles, d’avril à octobre[141].
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Six structures subsidiaires sont situées aux alentours du château de Versailles comptent dans l’histoire et dans l’évolution du château : la Ménagerie, le Trianon de porcelaine, le Grand Trianon — dit également Trianon de Marbre, le Petit Trianon, le hameau de la Reine et le pavillon de la Lanterne.
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Compte tenu de sa place dans l'histoire de France, le château a également marqué la littérature française : par exemple avec L'Allée du Roi de Françoise Chandernagor, la série des Angélique de Anne et Serge Golon. L'intrigue des romans d'Annie Jay s'y déroule au temps de Louis XIV.
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Le domaine est le cadre de nombreux films, et ce dès le début du XXe siècle[148]. Certains films ont marqué le château.
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En 1954, Sacha Guitry réalise Si Versailles m'était conté..., qui retrace l'histoire du château de Versailles au travers de quelques épisodes et portraits des personnalités qui y ont vécu.
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En 2006, Sofia Coppola réalise Marie-Antoinette, qui reçoit l'Oscar des meilleurs costumes.
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En 2012 Benoît Jacquot réalise Les Adieux à la reine tiré du livre éponyme de Chantal Thomas.
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En 2014, Alan Rickman réalise Les Jardins du roi, qui met en scène la construction des jardins de Versailles.
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En 2015, Canal+ sort la série franco-canadienne de fiction historique Versailles, qui met en scène les premières années au trône de Louis XIV ainsi que ses relations au sein de la cour.
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Le film fantastique The King's Daughter de Sean McNamara, prévu pour 2018, y a été tourné.
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Le château fut représenté en 1979 dans la série animée Lady Oscar, créée d'après le manga shōjo de Riyoko Ikeda La Rose de Versailles paru en 1972.
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« Le 8 avril 1632, fut présent l’illustrissime et révérendissime Jean-François de Gondi, archevêque de Paris, seigneur de Versailles, reconnoît avoir vendu, cédé et transporté... à Louis XIII, acceptant pour Sa Majesté, messire Charles de L'Aubespine, garde des sceaux et chancelier des ordres du roi, et messire Antoine Rusé, marquis d'Effiat, surintendant des finances, etc., la terre et seigneurie de Versailles, consistant en vieil château en ruine et une ferme de plusieurs édifices ; consistant ladite ferme en terres labourables, en prés, bois, châtaigneraies, étangs et autres dépendances ; haute, moyenne et basse justice... avec l'annexe de la grange Lessart, appartenances et dépendances d’icelle, sans aucune chose excepter, retenir, ni réserver par ledit sieur archevêque, de ce qu'il a possédé audit lieu de Versailles, et pour d'icelle terre et seigneurie de Versailles, et annexe de la grange Lessart, jouir par Sadite Majesté et ses successeurs rois, comme de choses appartenantes. Cette vente, cession et transport faits, aux charges et devoirs féodaux seulement, moyennant la somme de soixante-mille livres tournois, que ledit sieur archevêque reconnoît avoir reçues de Sadite Majesté, par les mains de..., en pièces de seize sous, de laquelle somme il se tient content, en quitte Sadite Majesté et tout autre, etc. »
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— Jacques-François Blondel, Architecture françoise, ou Recueil des plans, élévations, coupes et profils des églises, maisons royales, palais, hôtels & édifices les plus considérables de Paris., t. 4, Paris, Charles-Antoine Jombert, 1752-1756, p. 93.
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Sur le château
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Sur les parcs et jardins de Versailles
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Sur les Trianons
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Musée
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Châteaux et palais contemporains
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Golfe de Porto : calanche de Piana, golfe de Girolata, réserve de Scandola (1983) · Lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés (2008) · Pitons, cirques et remparts de l'île de La Réunion (2010) · Haut lieu tectonique Chaîne des Puys – faille de Limagne (2018) · Terres et mers australes françaises (2019)
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Pyrénées-Mont Perdu (avec l'Espagne) (1997)
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Grand Est : Centre Pompidou-Metz
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Hauts-de-France : Louvre-Lens
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Île-de-France : Musée du Château de Fontainebleau • Institut du monde arabe • Musée national des Arts asiatiques - Guimet • Galerie de Paléontologie et d'Anatomie comparée
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Centre-Val-de-Loire : Château et musée de Blois
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Grand Est : Musée Unterlinden
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Hauts-de-France : Palais des Beaux-Arts de Lille
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Île-de-France : Musée de l'Air et de l'Espace • Musée de la musique • Musée de Cluny • Musée de l'Homme • Musée des Arts et métiers
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Normandie : Musée du débarquement
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Occitanie : Muséum de Toulouse • Musée Fabre
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Provence-Alpes-Côte d'Azur : Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée • Musée d'histoire et d'archéologie des Baux-de-Provence
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Bourgogne-Franche-Comté : Musée des Beaux-Arts de Dijon
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Bretagne : Musée des Beaux-Arts La Cohue de Vannes
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Grand Est : Écomusée d'Alsace • Château de Lunéville • Cité de l'automobile
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Hauts-de-France : La Piscine • Centre historique minier de Lewarde • Lille Métropole - musée d'Art moderne, d'Art contemporain et d'Art brut
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Île-de-France : Musée de l'Histoire de l'immigration • Aquarium du palais de la Porte-Dorée • Crypte archéologique de l'île de la Cité • Maison de Victor Hugo
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Normandie : Musée des Beaux-Arts de Rouen
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Occitanie : Musée des Augustins de Toulouse • Musée Toulouse-Lautrec • Les Abattoirs
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Bourgogne-Franche-Comté : Muséum d'histoire naturelle de Dijon
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Bretagne : Musée de Pont-Aven
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Grand Est : Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg • Musée des Beaux-Arts de Nancy • Muséum-aquarium de Nancy
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Hauts-de-France : Historial de la Grande Guerre
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Île-de-France : Palais Galliera, musée de la Mode de la ville de Paris • Musée des Monuments français • Musée de la chasse et de la nature • Musée Bourdelle • Musée de Montmartre • Musée d'Archéologie nationale • Le Musée du 11 Conti - Monnaie de Paris
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La Réunion : Musée Stella Matutina
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Normandie : Musée d'art moderne André-Malraux
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Nouvelle-Aquitaine : Musée d'Aquitaine • Musée des Beaux-Arts de Bordeaux • Écomusée de la Grande Lande
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Occitanie : Musée Soulages • Musée d'Art et d'Histoire de Narbonne
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Pays de la Loire : Muséum d'histoire naturelle de Nantes
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Atlanta (/at.lɑ̃.ta/[1] ; en anglais : /æt.ˈlæn.tə/[2]) est la capitale et la ville la plus peuplée de l'État de Géorgie, aux États-Unis. Selon les dernières estimations du Bureau du recensement des États-Unis (2019), la municipalité a une population de 506 811 habitants[3] ; son aire urbaine est peuplée de 6 020 864 habitants[4], ce qui en fait la neuvième métropole du pays (après Philadelphie et devant Boston).
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Ces dernières années, Atlanta est passée du rang de ville d'importance régionale à celui de métropole internationale[5]. Ville olympique lors des Jeux d'été de 1996, Atlanta et sa banlieue proche abritent les sièges de multinationales comme United Parcel Service, Coca-Cola, CNN et Delta Air Lines. Atlanta est le quartier général de la prestigieuse agence fédérale Centres pour le contrôle et la prévention des maladies. Son aéroport international est classé parmi les plus importants (en nombre de vols et en nombre de passagers) du monde. L'agglomération, dont la population a augmenté de 24 % entre 2000 et 2010, est une des aires urbaines des États-Unis dont la croissance est la plus rapide[6].
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Le terrain de la ville d'Atlanta fut cédé à la Géorgie par les Indiens de la tribu des Creeks en 1821 en échange de la reconnaissance fédérale de la souveraineté Creek sur le territoire restant. Cependant, après la mort de McGillivray en 1793, la Géorgie a continué son expansion sur le territoire Creek. Établie en 1837 à l'embranchement de deux lignes ferroviaires, la ville devint un centre ferroviaire important de la Confédération sudiste pendant la guerre de Sécession. Atlanta est un des rares toponymes des États-Unis qui est complètement inventé : dans les années 1840, les pouvoirs du milieu des affaires de la ville ont promu le nom « Atlanta » (d'après la Western & Atlantic, l'une des deux lignes de chemins de fer) pour attirer davantage de capitaux nordistes. En 1848, le petit village de Terminus devient Atlanta.
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Prise en septembre 1864, sur l'ordre du général nordiste William Tecumseh Sherman, la ville sudiste est entièrement détruite.
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En 1946, le quartier général de ce qui deviendra les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) est établi à Atlanta.
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Pendant les années 1960, Martin Luther King, Ralph Abernathy et les étudiants d'universités historiquement noires d'Atlanta jouent un rôle majeur dans la direction du mouvement afro-américain des droits civiques.
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Atlanta joua un rôle important dans l'histoire des Noirs et du mouvement des droits civiques américain et devint, en 1974, la première grande ville du Sud à élire un maire noir, Maynard Jackson. Martin Luther King Sr. et son fils Martin Luther King y furent pasteurs. La ville a accueilli les Jeux olympiques d'été de 1996.
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Selon le Bureau du recensement des États-Unis, la ville a une superficie de 343 km2, dont 341,2 km2 de terres et 1,8 km2 d'eau. L'eau représente 0,51 % de la surface totale.
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La ville d'Atlanta se trouve principalement dans le comté de Fulton (environ 90 % de la ville) ainsi que sur une partie du comté de DeKalb. La métropole d'Atlanta (Atlanta Metropolitan Area) s'étend sur une vingtaine de comtés : Barrow, Bartow, Carroll, Cherokee, Cobb, Coweta, DeKalb, Douglas, Fayette, Forsyth, Fulton, Gwinnett, Henry, Newton, Paulding, Pickens, Rockdale, Spalding et Walton.
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Atlanta se trouve à l'intérieur des terres et son climat est proche de celui de l'Australie du Sud-Est.
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D'après la classification de Köppen, la température du mois le plus froid est comprise entre 0 °C et 18 °C (janvier avec 6,4 °C) et la température du mois le plus chaud est supérieure à 10 °C (juillet avec 26,9 °C) donc c'est un climat tempéré. Les précipitations sont stables et abondantes, il n'y a pas de saison sèche. C'est donc un climat tempéré chaud sans saison sèche. L'été est chaud car la température moyenne du mois le plus chaud est supérieure à 22 °C (juillet avec 26,9 °C).
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Le climat d'Atlanta est donc classé comme Cfa[7],[8] dans la classification de Köppen, soit un climat subtropical humide.
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Les étés sont généralement très chauds et humides (les températures peuvent facilement dépasser les 35 °C et les indices de chaleur peuvent dépasser les 40 °C), accompagnés parfois de courtes averses chaudes souvent dues à des orages estivaux. Les hivers sont doux par rapport à ceux du reste des États-Unis. Ils sont néanmoins plus froids et les étés moins arrosés que sur le littoral.
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La température moyenne annuelle est de 17,0 °C et le total des précipitations par an est de 1 261,9 mm. La température est descendue jusqu'à −23 °C au cours du mois de février 1899 et s'est élevée jusqu'à 41,5 °C au cours du mois de juillet 1980, juillet 2011 et de juin 2012 à l’aéroport.
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Atlanta bénéficie d'un ensoleillement très élevé avec 2 738,1 heures en moyenne par an.
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La métropole d'Atlanta est développée principalement selon un axe Nord-Sud le long de l'Interstate 85, axe également emprunté par les lignes de métro. Atlanta possède trois quartiers très urbanisés, Downtown, Midtown et Buckhead. La banlieue de la ville est elle composée des quartiers West Atlanta, South Atlanta, East Atlanta et Decatur à l'extrême Est.
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Le quartier urbanisé le plus au sud de la ville, quartier historique et centre financier de la ville, se nomme Downtown.
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Immédiatement au nord de Downtown se trouve le quartier de Midtown, quartier concentrant une grande partie de la croissance de la ville jusque dans les années 1990. Trois kilomètres au Nord-Ouest de Midtown débute le quartier de Buckhead, quartier le plus moderne et le plus excentré de la ville mêlant complexes résidentiels, bureaux et commerces.
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À 10 km au sud de Downtown se trouve l'aéroport international d'Hartsfield-Jackson.
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Downtown est le centre-ville historique d'Atlanta. Il abrite les gratte-ciel emblématiques de la ville ainsi que la plupart des infrastructures touristiques (Georgia Dome, Centennial Park, State Farm Arena, Aquarium de Géorgie). Downtown est contourné par l'Interstate 85 à l'Est, et limité au sud par le Downtown connector.
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Midtown est un quartier possédant plusieurs identités, il est très urbanisé, abritant des gratte-ciel résidentiels et commerciaux, mais offre également de vastes espaces, comme le poumon vert d'Atlanta, Parc Piedmont, ou encore le campus du Georgia Institute of Technology. Le quartier de Midtown est limité au nord par la zone commerciale d'Atlantic Station.
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Situé entre l'Interstate 75 et l'Interstate 85, cette vaste zone de la ville se divise en 2 entités différentes : les collines (Buckhead Village ou historiquement Atlanta Heights) et la zone de Peachtree Road, second centre urbanisé d'Atlanta. Le quartier mêle infrastructures commerciales (présence de nombreux malls et galeries marchandes) et constructions résidentielles.
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L'aéroport international Hartsfield-Jackson, se trouve au sud de la ville (à 33 km du centre soit 13 minutes de train) et à l'intersection des trois comtés de Fulton, Dekalb et Clayton. En 2017, avec un trafic de 103,9 millions de passagers, l'aéroport d'Atlanta se classait au premier rang mondial pour le trafic de passagers (mais au septième rang pour le trafic international de passagers, son trafic étant essentiellement national car l'aéroport est un hub pour le trafic national)[10].
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Le métro d'Atlanta est géré par l'Autorité des transports rapides de la métropole d'Atlanta (MARTA). Cependant, la plupart des habitants de la banlieue et d'Atlanta préfèrent utiliser leurs voitures comme moyen de transport principal. Cet état de fait est peut-être dû aux faibles taxes sur l'essence de l'État de Géorgie. Cela cause de nombreux embouteillages et contribue à l'augmentation de la pollution de l'air de la ville.
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Un tramway est en service depuis la fin de l'année 2014. Limité au Downtown et doté d'une flotte de quatre véhicules, son utilité est principalement touristique.
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Une petite gare ferroviaire, Gare de Peachtree, où s'arrêtent les trains de l'Amtrak existe aussi. La gare est située sur la ligne reliant New York à La Nouvelle-Orléans appelée Crescent.
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Trois autoroutes inter-états traversent l'agglomération : l’Interstate 20 va de l'est à l'ouest alors que l’Interstate 75 va du nord-ouest au sud-est, et que l’Interstate 85 se dirige vers le sud-ouest à partir de nord-est. Ces trois voies principales se rejoignent au Downtown Connector (en) où passent plus de 340 000 véhicules par jour. L'Interstate 285 (en) (aussi connue sous le nom de « The Perimeter ») encercle la ville et plusieurs de ses proches banlieues.
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En 2010, la population était de 420 003 habitants pour la municipalité et de 5 268 860 habitants pour l'agglomération d'Atlanta-Sandy Springs-Marietta. Selon le Bureau du recensement des États-Unis, environ 250 000 personnes en plus des habitants viennent travailler chaque jour dans la ville, ce qui fait porter la population diurne d'Atlanta à 720 688 personnes. C'est une augmentation de près de 60 % par rapport au total de la population normale de la ville.
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Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 89,81 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler l'anglais à la maison, 4,50 % l'espagnol, 0,82 % une langue chinoise, 0,71 % le français, 0,55 % le coréen et 3,62 % une autre langue[13].
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Atlanta est gouvernée par un maire et un conseil municipal composé des représentants des douze districts de la ville, tous élus pour quatre ans. Le maire a le droit de veto sur les lois proposées par le conseil, mais celui-ci a le dernier mot s'il gagne une majorité aux deux-tiers. La maire d'Atlanta est la démocrate Keisha Lance Bottoms, depuis le 2 janvier 2018.
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Les missions de police judiciaire et de sécurité publiques sont confiées à une police municipale connue sous le nom d'Atlanta Police Department (APD). Les policiers assermentés de la police d'Atlanta sont armés de pistolets Smith & Wesson M&P40 et patrouillent au volant de Dodge Charger, Chevrolet Caprice et Ford Taurus Police Interceptor.
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En 2018, au moins 48 personnes ont été abattues par la police d'Atlanta[14].
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La ville d'Atlanta est jumelée avec les villes suivantes :
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Atlanta joue le rôle de métropole économique pour le Sud-Est des États-Unis. Son rayonnement s'étend ainsi aux états voisins, le Tennessee, l'Alabama, la Caroline du Nord et la Caroline du Sud. On y trouve le siège social de nombreuses multinationales, telles que CNN, Delta Air Lines, Coca-Cola, BellSouth, Home Depot, UPS, Stonesoft, Teavana (en), etc. La ville accueille aussi de nombreux sièges de chaînes de télévision et studios de tournage (Turner Studios, Pinewood Studios).
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Pour abriter les sièges des entreprises situées à Atlanta de nombreux gratte-ciel ont été construits dans le centre d'affaires d'Atlanta (CBD) ainsi que dans certaines municipalités de la périphérie.
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Le système scolaire public est géré par l'Atlanta Board of Education, dont le superintendant actuel est le Dr Beverly L. Hall. Il regroupe 51 000 élèves répartis dans un total de 85 établissements, 59 écoles élémentaires, 16 collèges, 10 lycées et 7 charter schools[15].
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Atlanta compte plus de trente universités et institutions d'enseignement supérieur dont deux figurent parmi les meilleures du pays :
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En outre, l'université d'Atlanta est un établissement historiquement noir rejoignant deux facultés qui figuraient dans le mouvement des droits civiques : Morehouse College (hommes) et Spelman College (femmes). L'Université d'État de Géorgie, avec plus de 30 000 étudiants inscrits, est une université publique d'enseignement et de recherche.
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Depuis 1945 la ville possède un orchestre symphonique : l'Orchestre symphonique d'Atlanta en résidence au Woodruff Arts Center.
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De nombreux artistes de hip-hop sont issus de la scène d'Atlanta, comme 21 SavageWaka Flocka Flame, Gucci Mane, Usher, Lil Jon, T.I., Ludacris, Jermaine Dupri, TLC, Ciara, Ying Yang Twins, Jazze Pha, Jeezy, Lil Scrappy, Migos, Young Thug , OutKast, Future et Playboi Carti. Plusieurs mouvements hip hop sont d'ailleurs nés à Atlanta, dont le Dirty South. Atlanta est aussi le berceau d'un nouveau et récent mouvement hip-hop (et qui n'est pas du rap), le Crunk (contraction de « crazy » et de « drunk ») ou de la Snap Music dont les principaux acteurs sont les Dem Franchize Boyz, D4L et Soulja Boy.
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Dans l'agglomération, le monolithe du populaire parc de Stone Mountain évoque, à la manière du Mont Rushmore, les chefs confédérés Jefferson Davis, Robert Lee et Stonewall Jackson.
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Le High Museum of Art, fondé en 1905, est le principal musée d'Atlanta en Géorgie. Ses collections permanentes offrent 11 000 œuvres aux visiteurs ; les collections américaines des XIXe et XXe siècles sont particulièrement riches. Le musée expose 142 œuvres du Louvre en 2006, grâce à un accord[16].
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L'Aquarium de Géorgie est le plus grand du monde. Ouvert en 2005, il totalise 30 millions de litres d'eau dans ses bassins et abrite plus de 120 000 animaux de 500 espèces. Le bâtiment fut construit grâce à une donation de 250 millions de dollars de Bernard Marcus, le fondateur de Home Depot[17]. Il est situé au nord du Parc du Centenaire, près du centre-ville d'Atlanta.
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Le jardin botanique (Botanical Garden), situé à côté du parc Piedmont, possède des serres reproduisant les différents biotopes de la planète : forêt tropicale humide, désert... Chaque été, des expositions d'art y sont présentées. En 2006, il s'agissait de l'exposition d'œuvres de l'artiste française Niki de Saint Phalle.
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Le Centre national pour les droits civiques et humains ainsi que le musée du groupe Coca-Cola (World of Coke) sont deux hauts lieux touristiques également installés à proximité du Parc du Centenaire.
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La ville d'Atlanta a accueilli les Jeux olympiques d'été de 1996. Elle constitue également un grand centre de conférences et de congrès : en juin 2006, la conférence de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) s'y est tenue.
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Atlanta a accueilli le premier Forum social des États-Unis du 27 juin au 1er juillet 2007, à l'initiative du Forum social[18].
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Atlanta a été touchée par une tornade le 14 mars 2008. Des vents violents ont affecté le centre-ville, causant des dommages pour une valeur de 150 à 200 millions de dollars et provoquant la mort de deux personnes.
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Atlanta a accueilli Le Plus Grand Pay-Per-View De La WWE le dimanche 3 avril 2011 : WrestleMania XXVII au Georgia Dome.
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La ville d'Atlanta est la première et seule ville à avoir perdu deux équipes de la Ligue nationale de hockey.
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L'équipe des Yellow Jackets de Georgia Tech, club omnisports universitaire, compte plusieurs titres majeur en football américain.
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Le palais royal de Madrid (Palacio Real de Madrid) est la résidence officielle du roi d'Espagne. Les rois actuels ne résident pas en son sein, mais plutôt au palais de la Zarzuela. Le palais royal est utilisé pour des fonctions protocolaires.
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Avec une superficie de 135 000 m² et 3 418 pièces (en surface, presque deux fois plus que le palais de Buckingham ou le château de Versailles), c'est le plus grand palais royal d'Europe occidentale et l'un des plus grands au monde. Il abrite un patrimoine historique et artistique précieux, mettant en lumière l'ensemble des instruments de musique connus sous le nom des Stradivarius palatins, et des collections les plus importantes d'autres disciplines telles que la peinture, la sculpture et la tapisserie d'ameublement. Les grands salons de réception et les collections artistiques sont ouvertes aux visiteurs tant qu'il n'y a pas d'actes officiels.
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Il est également connu sous le nom de palais d'Orient (Palacio de Oriente), bien qu'il soit situé dans la partie la plus occidentale de Madrid, en raison de son emplacement sur la place de l'Orient (Plaza de Oriente) elle-même étant situé à l'est du palais. Le Théâtre royal ayant un axe directe avec le palais.
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Le palais fut construit par ordre du roi Philippe V, sur le site laissé par l'Alcázar royal, détruit presque entièrement par le feu en 1734. Les fondations de l'ancienne forteresse et certaines de ses structures furent utilisées pour la construction du nouveau palais. L'épisode de l'incendie a servi à justifier le remplacement de l'ancien bâtiment par un palais selon le goût de l'époque. Sa construction commença en 1738, avec l'architecte Filippo Juvarra, qui proposait un plus grand palais mais dans un lieu différent. Juvara mourant, le projet fut confié à son disciple Juan Bautista Sacchetti, qui étaient tenus d'adapter les plans Juvara sur le site de l'ancien Alcázar. D'autres architectes espagnols distingués tels que Ventura Rodríguez participèrent et furent formés, on lui doit la configuration de la Chapelle Royale. Francesco Sabatini fut responsable de l'achèvement du bâtiment, ainsi que des travaux secondaires de réforme, d'expansion et de décoration. Charles III fut le premier monarque à habiter le palais sans interruption.
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Le dernier monarque qui vécut dans le palais fut Alphonse XIII, bien que Manuel Azaña, président de la Seconde République espagnole, vécut également en son sein, occupant les pièces qu'avaient occupé la reine Marie-Christine et étant, par conséquent, le dernier chef d'État à le faire. Pendant cette période, il fut connu comme le palais national (Palacio Nacional). Il y a toujours une pièce, à côté de la chapelle royale, connue comme étant le « bureau d'Azaña ».
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L'intérieur du palais se distingue par sa richesse artistique, tant en ce qui concerne l'utilisation de toutes sortes de matériaux de qualité dans sa construction comme la décoration de ses pièces avec des illustrations de toutes sortes, y compris des peintures d'artistes de l'importance du Caravage, Velázquez, Francisco de Goya et des fresques de Corrado Giaquinto, Giovanni Battista Tiepolo et Anton Raphaël Mengs. D'autres collections remarquables qui sont conservées dans le bâtiment sont celles de l'Armurerie royale, de la porcelaine, de l'horlogerie, du mobilier et de l'argenterie.
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Actuellement, Patrimonio Nacional, organisme autonome placé sous la tutelle du ministère de la Présidence espagnole, gère les biens publics placés au service de la Couronne d'Espagne, y compris le palais royal.
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En 2016, le palais royal a accueilli plus de 1,4 million de visiteurs, soit le septième monument le plus visité d'Espagne.
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Le bâtiment précédant le palais d'Orient était l'Alcázar royal, une forteresse construite sur le même site où se dresse aujourd'hui la construction baroque. Sa structure avait été soumise à plusieurs réaménagements, en particulier la façade, comme le roi Henri III de Castille en avait fait l'une de ses résidences les plus fréquentées, après quoi le site obtient l'adjectif «royale». Son fils Jean II construisit la chapelle royale et plusieurs dépendances. Cependant, pendant la guerre de Succession castillane (1476) les troupes de Jeanne La Beltraneja furent assiégées dans la forteresse, ce qui causa quelques dommages au vieux château.
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Charles Quint commença des réaménagements dans l'Alcazar, utilisant déjà une architecture de la Renaissance, mais ce fut vraiment Philippe II qui promut des œuvres majeures en recrutant des artistes d'Italie, de France et des Pays-Bas. C'est alors que furent construites la dite Torre Dorada (Tour d'Or) et la Real Armería (l'Armurerie royale), démolis en 1894. Philippe III, Philippe IV et Charles II poursuivirent ce projet.
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Lorsque Philippe V accéda au trône en 1700, il considérait que l'ancienne forteresse était trop austère et dépassée, et il entreprit de nouveaux réaménagements. La reine Marie-Louise-Gabrielle de Savoie et la princesse des Ursins décorèrent les salons au goût français. L'incendie partiel de l'Alcázar la veille de Noël de 1734 fut une bonne excuse pour le démolir presque complètement (à l'exception d'une partie des fondations et de certaines structures) et construire un nouveau palais plus en accord avec le temps et la nouvelle dynastie.
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La construction du nouveau palais commença en 1738. Pour éviter de futurs incendies, le nouveau palais serait entièrement construit en pierre, avec des toits voûtés, limitant l'utilisation du bois uniquement à la menuiserie et aux structures du toit.
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L'architecte Filippo Juvarra, l'un des plus remarquables de son temps, fut chargé de diriger le travail du nouveau palais.
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L'Italien avait conçut un projet monumental de dimensions énormes, inspiré des projets du Bernin pour le Palais du Louvre; cependant le plan de Juvarra ne se concrétisa pas en raison de sa mort subite. Juan Bautista Sachetti, disciple de Juvarra, fut choisi pour continuer le travail de son maître; élevé une structure carrée, centrée par une grande cour carrée et aussi la résolution de différents angles avec des corps en saillie, structure qui rappelle à la fois l'ancien Alcázar comme forme traditionnelle des palais espagnols.
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Les travaux se conclurent sous le règne de Ferdinand VI. Le programme sculpturale de la façade, conçu par Martìno Sarmiento en vedette ainsi que de nombreux sculpteurs, se trouvait au couronnement de la balustrade supérieure avec des statues de tous les rois d'Espagne depuis l'époque des Wisigoths, et l'installation de quatre empereurs romains flanquant le portail principal. Le programme de Sarmiento, qui compara le palais comme une effigie de l' « Armada d'Espagne » et le nouveau Temple de Salomon était adapté à la volée, étant donné la complexité et le grand nombre de sculptures nécessaire.
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Felipe de Castro et Juan Domingo Olivieri furent chargés, à partir de 1749, d'exécuter la décoration sculpturale du Palais, selon le programme fourni par Sarmiento. Pour la série des quatre-vingt-quatre rois d'Espagne, destiné à couronner la balustrade, Olivieri et Castro invitèrent un grand nombre de sculpteurs qui travaillaient sous leur direction, y compris Luis Salvador Carmona, Felipe del Corral, Juan de Villanueva Barbales, Alejandro Carnicero, Roberto Michel, Juan Porcel et Juan Pascual de Mena. Pour réduire les coûts, le calcaire de Colmenar fut utilisé à la place du marbre et les statues ont été faites en deux pièces. Sur la façade principale et sur le balcon furent installées les statues de Philippe V et de sa femme, Marie-Louise de Savoie, qui avait commencé la construction du palais, et Ferdinand VI et Marie-Barbara de Portugal, qui l'avait terminé, dont l'exécution fut réservée à Olivieri et Castro, correspondant aux effigies des monarques régnants de Castro.
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Un deuxième ensemble était situé au niveau de l'étage principal, dans lequel Filippo Juvarra avait déjà inclus quatorze piédestaux. Dans le cadre du projet de Sarmiento, furent inclus les rois représentatifs des royaumes de la nation espagnole, dont le Portugal et l'Amérique, représentés par Moctezuma et Atahualpa, auxquels furent ajoutés les saints patrons de l'Espagne et de la Castille, saint Jacques et saint Émilien. La série fut également attribuée à Olivieri et Castro dans la même année 1749 et démantelée avec le reste en 1760, bien que certaines des statues furent ensuite retournés à leur place d'origine.
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Quatre statues colossales d'empereurs romains furent projetées sur le fronton du triple portail du midi, dont l'exécution fut personnellement commandée par Olivieri et Castro: Arcadius et Trajan, faite par Castro, et Théodose et Honorius, sculpté par Olivieri.
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Sur le balcon principal, un relief de l' « España Armígera » fut représenté, avec les armes de l'Espagne en tant que matrone armée et Pluton avec la corne d'abondance, exécutée en marbre par Olivieri, qui a également fourni le modèle pour le relief de l'attique de la façade principale.
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À la mort de son frère à Madrid, Charles III quitta le royaume de Naples et s'installa à Madrid en tant que nouveau roi d'Espagne. La mode, qui en Italie s'orientait vers le nouveau classicisme, influença le roi qui décida d'enlever en 1760 toutes les sculptures de la corniche, qui furent conservées jusqu'en 1787 et commencèrent à être distribuées dans différents jardins et parcs espagnols. Le grand ensemble, conçu pour être vu de loin et une fois critiqué, présentait un air baroque "berniné" avec la variété des postures et des vêtements. Quelques années plus tard, le roi commanda une extension du bâtiment à son architecte Francesco Sabatini, qui avait déjà dirigé les décorations des salles du palais. Seul le corps connu comme l'Ala de San Gil, dans le coin sud-est, fut réalisée à partir de cette extension.
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À la mort de son père, Charles IV, déplaça le Grand Escalier de place à l'opposé symétrique, afin de ne pas avoir à déplacer ses appartements princiers.
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Ferdinand VII, qui avait été emprisonné en France pendant de nombreuses années au château de Valençay, commença un nouveau remodelage de la décoration du palais au début du XIXe siècle. Le but de ce réaménagement était de convertir l'ancien bâtiment de style italien en un palais moderne à la française. Selon les mauvaises langues, ce changement décoratif conduit à la fondation de l'actuel musée du Prado : le roi voulait décorer ses appartements avec des tentures de soie à la mode française et se détachait de nombreux tableaux anciens, qui étaient stockés. Ce serait sa femme Isabelle de Bragance qui promut la compilation de nombreux tableaux pour le futur musée.
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Plus tard, le petit-fils de Ferdinand VII, Alphonse XII, suivant la tradition de s'accommoder au goût dominant essaya de transformer le palais en une résidence de style victorien. Les travaux furent dirigés par l'architecte José Segundo de Lema et consistaient en la transformation de plusieurs pièces, le remplacement des sols en marbre par du parquet et l'ajout de meubles d'époque.
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Les restaurations réalisées durant la seconde moitié du XXe siècle durent réparer les dégâts causés pendant la guerre civile espagnole, installer ou réinstaller de nouveaux décors et remplacer les stencils des murs endommagés par des reproductions fidèles à l'original.
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De plan carré, le palais s'organise autour d'une vaste cour et est bâti en granit, en pierre blanche de Colmenar et en marbre (reliefs et détails). L'élévation de la façade sur cour s'organise sur trois niveaux : un niveau inférieur avec un appareil en bossage, et deux niveaux de fenêtres, reliés par un ordre ionique colossal. Une large corniche surmontée sur balustrade marque la partie supérieure. La façade sur jardin comporte en outre un soubassement marqué de fenêtres.
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Le palais est l'un des plus grands de toute l'Europe occidentale après celui du Louvre, occupant une surface de 135 000 m2 et comptant plus de 2 800 pièces dont 50 ouvertes au public[1]. Il a trois étages et trois entresols, sous le plafond de chacun des étages principaux. Les façades mesurent 130 mètres de côté pour 33 mètres de haut. Il y a 870 fenêtres et 240 balcons qui s'ouvrent sur les façades ou sur le patio. Il compte 44 escaliers et plus de 30 salles (salones) principales.
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Comme anecdote, il faut savoir que les statues des rois wisigoths qui ornent la place de l'Orient étaient prévues pour orner la corniche supérieure du palais, mais se révélèrent trop lourdes pour cela, menaçant de chuter. On les déplaça donc et on leur confectionna un piédestal pour les dresser à l'endroit actuel.
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Les éléments les plus significatifs du palais sont :
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Salle du Trône aux murs recouverts de velours de Gênes cramoisi[3] et au trône symbolique protégé par 4 lions dorés
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Salle des porcelaines aux murs et plafond entièrement recouverts de porcelaine de la manufacture de Buen Retiro
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Le dôme et les 16 colonnes de marbre noir de la chapelle royale
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Diverses collections royales de grande importance historique sont aussi conservées au palais, y compris l'Armurerie royale (Real Armería) avec des armes et des armures datant du XIIIe siècle, la plus grande collection mondiale de Stradivarius, et des collections de tapis, porcelaine, mobilier, et autres œuvres d'art de grande importance historique.
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A partir de 1636, le peintre anversois Frans Snijders, produisit de nombreuses scènes de chasse pour Philippe IV, destinées à son pavillon de chasse la Torre de la Parada et pour le palais royal de Madrid[4]
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Le palais est richement décoré par des artistes comme Goya, Velázquez, El Greco, Pierre Paul Rubens, Mengs et Le Caravage.
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L'italien Corrado Giaquinto, appelé à la cour d'Espagne en 1753, devient le Premier Peintre de la Chambre du roi Ferdinand VI d'Espagne. Il achève de nombreux ensembles de fresques, parmi lesquelles la décoration de la Chapelle royale, de l'escalier d'honneur et de quelques salles du Palais[5].
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Tiepolo réalise en 1764 La Grandeur et le Pouvoir de la monarchie espagnole, pour le plafond de la salle du trône des appartements de Charles III[6]. Deux esquisses pour cette fresque sont conservées dans des musées : l'Apothéose de la monarchie espagnole au Metropolitan Museum of Art de New York[7] et Richesse et bienfaits de la monarchie espagnole sous Charles III, à la National Gallery of Art de Washington[8].
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Francisco Bayeu a réalisé en 1768-69 L'Apothéose d'Hercule à l'Olympe pour un plafond, deux esquisses La Capitulation de Grenade (vers 1763) pour la fresque de la salle à manger[9] et L'Olympe : Bataille des géants (1764) pour le plafond de l'antichambre des princes des Asturies[10]. Elles sont aujourd'hui conservées au Musée du Prado à Madrid. En 1786 il réalise pour des plafonds, l'Allégorie de la vertu et de l'honneur et Apollon protégeant les sciences et les arts.
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Le Philadelphia Museum of Art conserve pour sa part un croquis pour le plafond du Salón de Alabarderos Vénus et Vulcain[11] et le Metropolitan a également plusieurs projets de plafond dont Le Chariot d'Aurore[12].
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Pour une peinture de plafond du hall de la garde royale L'Apothéose d'Énée (1764-1766), le Musée des Beaux-Arts de Boston possède un croquis préparatoire[13], et le Metropolitan conserve la toile Neptune et les vents[14].
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Le Museu Nacional de Arte Antiga de Lisbonne conserve une Déposition du Christ, modèle pour la Passion du Christ[15].
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Deux jardins adjacents forment un ensemble avec le palais, le Campo del Moro (es), situé à l'ouest, entre le palais et le Manzanares et les jardins de Sabatini (es) au nord.
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Le palais est bordé à l'est par la place de l'Orient, dont il est séparé par la rue de Bailén. Au sud enfin, une immense place, dite de l'Armurerie (es), est entourée par les ailes du palais. Au sud de cette place se trouve la cathédrale de l'Almudena.
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Les Hominina forment une sous-tribu d'hominidés qui inclut le genre Homo et les genres éteints apparentés, tels que les Australopithèques ou les Paranthropes. Ils rassemblent toutes les espèces appartenant à la lignée humaine, qui s'est séparée de la lignée des chimpanzés (Panina) il y a au moins 7 millions d'années. Le caractère le plus notable reconnu aux Hominina est la bipédie, alors que les chimpanzés et les gorilles sont quadrupèdes.
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Le terme scientifique Hominina se traduit en français par hominines ou par hominiens selon les auteurs[1].
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L'hypothèse selon laquelle la lignée humaine (Hominina) serait originaire d'Afrique fut formulée dès 1871 par Charles Darwin dans son ouvrage La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe. Charles Darwin fut l'un des premiers à proposer une origine commune de tous les organismes vivants, et parmi les premiers à suggérer que l'Homme, le Chimpanzé, et le Gorille partageaient un ancêtre commun qui vivait en Afrique, et dont la lignée humaine serait issue. Dans son ouvrage de 1871, il émet l'idée selon laquelle les ancêtres africains de l'Homme possédaient un petit cerveau mais marchaient debout, ce qui aurait libéré leurs mains et favorisé le développement de leur intelligence[2] :
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« Dans chaque grande région du monde, les mammifères vivants sont étroitement apparentés aux espèces disparues de cette même région. C'est pourquoi il est probable que l'Afrique était autrefois habitée par des singes disparus étroitement apparentés au gorille et au chimpanzé ; et ces deux espèces sont maintenant les plus proches parents de l'homme, il est en un sens plus probable que nos lointains parents aient vécu sur le continent africain qu'ailleurs. Toutefois, il est inutile de spéculer sur cette question, car un singe presque aussi grand que l'homme, à savoir le Dryopithèque de Lartet, qui était étroitement apparenté à l'anthropomorphe gibbon, existait en Europe lors du Miocène supérieur ; et depuis une période aussi éloignée, la Terre a certainement subi bien de grandes révolutions, et il y a eu amplement le temps pour une migration à grande échelle[3]. »
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Cette prédiction était perspicace parce qu'en 1871 les scientifiques ne disposaient d'aucun fossile ancien. L'idée est longtemps restée une spéculation, avant d'être finalement corroborée à partir de 1924 par la découverte de l'Enfant de Taung puis d'autres fossiles d'Australopithecus africanus en Afrique du Sud, et surtout par la mise au point dans les années 1960 de méthodes de datation fiables venant appuyer la découverte de fossiles d'humains et d'hominines très anciens en Afrique de l'Est.
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Classification d'après Lecointre et al. (2015)[4] :
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Gorilla (les gorilles)
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Pan (les chimpanzés)
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Ardipithecus † (Ardi)
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Australopithecus † (Little Foot, Lucy, etc.)
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Paranthropus † (Crâne noir)
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Homo (les humains)
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À ce jour, les paléoanthropologues n'ont trouvé de représentants de la sous-tribu des hominines antérieurs au genre Homo qu'en Afrique, principalement dans trois grandes régions : la grande Faille est-africaine, qui court de l'Éthiopie jusqu'au Malawi, l'Afrique du Sud, et le Tchad. Les principaux sites de découverte sont les suivants :
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Les découvertes de fossiles en Afrique du Sud, dans la vallée du Grand Rift est-africain et au Tchad s'expliquent en partie par un biais taphonomique. En effet, dans de nombreuses régions d'Afrique, la moindre activité tectonique, la faible sédimentation, le couvert forestier actuel qui donne des sols acides, l'érosion et d'autres facteurs en ont empêché la fossilisation, la conservation, ou la mise au jour[5].
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Les Hominina sont attestés en Afrique à partir de 7 millions d'années (Ma). La liste des genres connus à ce jour, du plus ancien au plus récent, est la suivante :
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Huit espèces d'Australopithèques ont été décrites. Leurs fossiles sont datés entre 4,2 et 2 millions d'années (Ma). Les plus notables d'entre eux sont indiqués ci-dessous après l'espèce à laquelle ils sont rattachés.
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Trois espèces de Paranthropes ont été décrites. Leurs fossiles sont datés entre 2,7 et 1,4 millions d'années (Ma). Les plus notables d'entre eux sont indiqués ci-dessous à la suite de leur espèce.
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Le christianisme est une religion abrahamique, originaire du Proche-Orient, fondée sur l'enseignement, la personne et la vie de Jésus de Nazareth, tels qu'interprétés à partir du Nouveau Testament. Il s'agit d'une religion du salut considérant Jésus-Christ comme le Messie annoncé par les prophètes de l'Ancien Testament. La foi en la résurrection de Jésus est au cœur du christianisme car elle signifie le début d'un espoir d'éternité libéré du mal.
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Les premières communautés chrétiennes naissent au Ier siècle en Palestine et dans les grandes villes de la diaspora juive telles que Rome, Éphèse, Antioche et Alexandrie. Le christianisme se développe à partir du IIe siècle dans l'Empire romain, dont il devient la religion officielle à la fin du IVe siècle, mais aussi en Perse, en Inde et en Éthiopie. Au Moyen Âge, le christianisme devient majoritaire en Europe, tandis qu'il s'amenuise face à l'islam au Proche-Orient. Il est devenu la religion la plus importante de la planète en raison de son expansion en Amérique à partir du XVIe siècle et en Afrique depuis le XXe siècle. Il est actuellement présent dans tous les pays. En 2015, le nombre total de chrétiens dans le monde est évalué à 2,4 milliards, ce qui en fait la religion comptant le plus de fidèles, devant l'islam et l'hindouisme.
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Les Églises chrétiennes sont regroupées en différentes branches, dont les principales sont le catholicisme, le christianisme orthodoxe et le protestantisme (avec sa branche évangélique) représentant respectivement 51 %, 11 % et 37 % du total des chrétiens en 2017.
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Le nom « christianisme » vient du mot grec Χριστός / Christós, qui traduit l'hébreu Messie, מָשִׁיחַ - mashia'h (« celui qui a reçu l'onction »). Ce mot, originellement appliqué à différents personnages de la Bible (prophètes et rois), désigne, dans le judaïsme tardif, un personnage qui viendra à la fin des temps restaurer la royauté de Dieu en Israël. Le nom de Jésus-Christ a été donné par les chrétiens à Jésus, qu'ils considèrent comme étant le Messie prophétisé dans l'Ancien Testament.
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Le mot « chrétien » n'est pas utilisé par les Évangiles pour désigner les disciples de Jésus ; ceux-ci sont habituellement appelés les « Galiléens » ou les « Nazôréens »[1]. Les Actes des Apôtres indiquent que le nom de « chrétien », dérivé de « Christ », signifiant « partisan du Christ », fut attribué aux disciples de Jésus de Nazareth à Antioche[B 1], en Syrie antique (actuelle Turquie), qui était à l'époque une ville de langue grecque.
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La référence la plus ancienne connue pour le terme « christianisme » se trouve dans la lettre d'Ignace d'Antioche aux Magnésiens à la fin du Ier siècle[2].
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Le fondement historique du christianisme est la foi en Jésus-Christ, Messie et fils de Dieu, sa crucifixion et résurrection, ce qui est appelé kérygme [3],[4],[5]. La résurrection est pour les premiers chrétiens le « signe indubitable » de la divinité du Christ[6]. La crucifixion et la résurrection montrent « la triomphante victoire sur les pouvoirs du mal »[7]. La résurrection du Christ symbolise l'idée que l'homme peut faire confiance au Bien, s'engager pour le Bien : « Le Seigneur est venu dans le monde (...) afin de détruire la tyrannie du mal et de libérer les hommes. (...) Par la mort, Il a détruit la mort, et réduit à rien celui qui avait le pouvoir de tuer »[8]. La Résurrection signifie aussi que Jésus continue de vivre avec ses disciples qui, par la foi, vivent de sa présence.
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Le plus ancien témoignage écrit du kérygme, le noyau de la foi chrétienne, se trouve exprimé dans la lettre aux Corinthiens : « Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, il est apparu à Céphas puis aux douze »[9].
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Des professions de foi (ou credo) sont venues préciser la foi chrétienne, la principale étant le symbole de Nicée-Constantinople[10]. Ces professions de foi sont divisées en quatre parties. La première confirme la doctrine monothéiste du christianisme en stipulant qu'il n'y a qu'un seul Dieu qui est aussi le Créateur. La seconde partie énonce que Jésus-Christ est le fils unique de Dieu et qu'il a souffert, est mort, a été enseveli et est ressuscité avant de monter au ciel afin de juger les vivants et les morts. L'expression de fils relève de la continuité de la tradition biblique, mais les chrétiens proclament que c'est Dieu qui se révèle de façon unique en son fils Jésus-Christ. La troisième partie des professions de foi dit que l'Esprit saint, puissance agissante de Dieu, anime et sanctifie l'Eglise et, finalement, la quatrième partie énonce que Jésus-Christ a institué une Église sur Terre.
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À la Bible hébraïque, qui correspond à ce que les chrétiens nomment l'Ancien Testament, les premiers siècles du christianisme ont adjoint le Nouveau Testament ; réunis, ces deux textes constituent la Bible chrétienne, qui présente quelques variantes selon les confessions, notamment les Livres deutérocanoniques. Le canon du Nouveau Testament est composé de 27 écrits : les quatre évangiles canoniques, les Actes des Apôtres, les épîtres de plusieurs apôtres aux premières communautés chrétiennes et l'Apocalypse[11] ; il exclut de nombreux textes chrétiens apocryphes, parmi lesquels une douzaine d’évangiles. Il rejette , en particulier, celui de Thomas, qualifié de gnostique.
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Dès le Ier siècle, le « concile de Jérusalem » dut se prononcer sur la continuité de la nouvelle foi avec la Torah[12]. Les chrétiens précisent que le Nouveau Testament ne vient pas remplacer l'« Ancien » mais l'accomplir.
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Marcion, vers 140, rejeta la présence de l'Ancien Testament dans le canon chrétien[11]. Le marcionisme distingue le Dieu créateur de l'Ancien Testament du Dieu d'amour des écrits pauliniens. Ces idées furent condamnées par le presbyterium romain présidé par l'évêque Anicet en 144[13]. La doctrine de Marcion resta cependant largement répandue dans tout le bassin méditerranéen pendant environ deux siècles. Elle laissera des traces dans les mentalités jusqu'à nos jours[14].
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Irénée de Lyon affirme à la même époque que la Loi a été abrégée et non abrogée. Il bâtit une théologie de l'Histoire qui donne un sens à celle-ci, déterminé par le plan de Dieu, de la Création à l'Incarnation et dans l'attente du retour du Christ[15].
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L'inculturation du christianisme dans la culture gréco-romaine est l'œuvre des Pères de l'Église vers la fin du IVe siècle[16]. Nés pour la plupart dans des familles chrétiennes de l'élite locale, ils effectuent un travail de réappropriation de la Bible hébraïque, dont les citations abondent dans leurs ouvrages, associée à la philosophie grecque[16].
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« Dieu est l'Amour » et rien d'autre ». Pour le théologien jésuite Hans Urs von Balthasar, cet énoncé constitue le cœur du discours chrétien sur Dieu : « Dieu interprété comme amour : en cela consiste l'idée chrétienne »[17]. « En envoyant (...) son Fils unique et l'Esprit d'amour, Dieu révèle son secret le plus intime : il est Lui-même éternellement échange d'amour »[C 1]. « "Dieu est amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu en lui" (1Jn4,16). Ces paroles de la Première lettre de saint Jean expriment avec une particulière clarté ce qui fait le centre de la foi chrétienne : l'image chrétienne de Dieu, ainsi que l'image de l'homme et de son chemin, qui en découle »[C 2].
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Selon l'injonction augustinienne, Dilige, et quod vis fac, le christianisme reste centré sur l'amour. L'exclamation du dominicain T. Radcliffe est représentative : « Tout ce que j'ai écrit est, en un sens, un commentaire de ce que signifie aimer »[18].
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Deux textes du Nouveau Testament sont fondamentaux pour la morale chrétienne : le sermon sur la montagne dans l'évangile de Matthieu et l'épître de Paul aux Romains[19] ; ils furent longuement commentés par nombre de théologiens tels qu'Augustin d'Hippone ou Thomas d'Aquin. Le sermon assigne au croyant des objectifs de perfection difficilement réalisables[19]. Le péché, honni mais inévitable, est ainsi une notion centrale dans le christianisme[20].
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Né dans la société romaine reposant sur l'esclavage, le christianisme proclame que les hommes sont frères dans le Christ mais ne remet pas en cause l'ordre établi et prône l'obéissance des esclaves à leur maître[21].
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Le christianisme privilégie la charité envers les pauvres et les malades ; dès le IVe siècle l'organisation de la diaconie établit des listes de pauvres et consacre à leur entretien une part des revenus des églises[22]. Le prêt à intérêt est donc interdit aux chrétiens par l'Église catholique comme contraire à cette notion[23].
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Au XVIe siècle, Calvin remet en cause cet interdit, ce qui le fait parfois qualifier de père du capitalisme, mais s'il légitime le prêt d'investissement, il ne remet pas en cause l'obligation de gratuité du prêt d'assistance au prochain dans le besoin[23]. À la même époque, des institutions catholiques fondent les premiers monts-de-piété.
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Au XIXe siècle, les révoltes des ouvriers face à leur misère croissante amenèrent Frédéric Ozanam à fonder la société de Saint-Vincent-de-Paul pour l'aide aux pauvres[24],[25], début de l'action du catholicisme social. En 1891, l'encyclique Rerum novarum de Léon XIII établit les grands principes de la doctrine sociale de l'Église catholique.
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Depuis les années 1960, la théologie de la libération remet en question cette aide traditionnelle aux pauvres ou charité, pour une « option préférentielle pour les pauvres » qui participe à leurs démarches d'émancipation[26].
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Les catholiques et les orthodoxes se réunissent pour la messe [27].
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Les protestants et les chrétiens évangéliques se réunissent pour le culte[28].
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Les lieux de cultes catholiques, orthodoxes et de certaines dénominations protestantes sont appelés église ou cathédrale[29].
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Les lieux de cultes protestants ou chrétiens évangéliques sont généralement appelés « temple » ou « bâtiment (d'église) »[30],[31],[32],[33].
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Au sein du christianisme, les sacrements aussi appelés ordonnances sont des rites cultuels. Deux sont pratiqués par presque toutes les confessions chrétiennes : le baptême et l'eucharistie, principalement parce que ce sont les deux gestes qui ont institués par Jésus dans la bible[34]. Cependant, certaines dénominations protestantes ne pratiquent aucun sacrement et les catholiques ainsi que les orthodoxes en pratiquent sept[35].
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Les églises chrétiennes évangéliques utilisent majoritairement le terme « ordonnances », pour parler du baptême et de la communion[36].
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Le baptême est un rite présent dans la quasi-totalité des Églises chrétiennes, à quelques exceptions près, comme les quakers. Baptême d'eau issu des rites de purification juifs, il prend pour modèle celui de Jésus par Jean le Baptiste ; il peut être pratiqué par immersion, par effusion ou par aspersion[37]. Il symbolise l'entrée du croyant dans la communauté chrétienne ; dans certaines confessions il est pratiqué sur les jeunes enfants (pédobaptisme)[37]. Dans les églises évangéliques, le baptême du croyant est l'un des principaux signes de distinction d'avec les autres églises protestantes[38]. En effet, pour la majorité des chrétiens évangéliques, le baptême du croyant, par immersion dans l'eau, survient après la nouvelle naissance[39].
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Ce sacrement n'est en principe pas réitéré, mais les conditions de reconnaissance mutuelles du baptême entre confessions sont complexes : les Églises trinitaires ne reconnaissent que les baptêmes « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »[40] tandis que les anabaptistes ne considèrent pas le baptême des enfants comme valide[37].
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L'eucharistie est le repas sacrificiel qui commémore la Cène[40], dernière Pâque de Jésus. Sa célébration est l'acte central du culte dans les différentes Églises[40].
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Les catholiques et les orthodoxes pratiquent sept sacrements comprenant, en plus du baptême et de l'eucharistie, la confirmation (ou la chrismation), l'ordination, la pénitence (ou la réconciliation), l'onction des malades et le mariage[41]. C'est également le cas des orthodoxes orientaux, de plusieurs anglicans et de quelques luthériens.
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Pâques est la première fête célébrée dans les calendriers liturgiques chrétiens ; elle est attestée dès le IIe siècle. Elle commémore la dernière Cène, la Passion et la Résurrection du Christ[42], événements dont les quatre évangiles situent le déroulement lors des festivités de la Pâque juive à Jérusalem, le 14 Nissan du calendrier juif. Sa date fut fixée en 325 par le concile de Nicée au « dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après ».
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Le calendrier liturgique se constitua progressivement à partir du IVe siècle autour de la date de célébration de Pâques. C'est tout d'abord le triduum pascal, dont les deux jours qui précèdent le dimanche de Pâques deviennent un temps de jeûne, puis la célébration s'étendit à la semaine sainte dès 389[43]. À partir de la fin du IVe siècle, elle fut précédée des 40 jours de jeûne du carême[43]. Le temps pascal fut également étendu jusqu'à la Pentecôte, sept semaines après Pâques.
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Le cycle des fêtes à dates fixes lié à Noël ne fut instauré qu'au Ve siècle, après que cette fête eut été fixée au 25 décembre pour remplacer la fête impériale de Sol Invictus[43].
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La réforme du calendrier grégorien au XVIe siècle, adoptée pour corriger la dérive séculaire du calendrier julien alors en usage, amena un décalage dans le calcul de la date de Pâques entre le calendrier liturgique catholique et le calendrier liturgique orthodoxe, qui perdure de nos jours.
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Dans le catholicisme, le ministère désigne les membres du clergé, soit le diacre, le prêtre, l'évêque, le cardinal ou le pape [44].
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Dans les Églises protestantes, et notamment réformées, il désigne les fidèles appelés à exercer un ministère, c'est-à-dire une fonction reconnue au service de l'Église locale ou nationale[45]. Le ministère d’évêque avec des fonctions de surveillance sur un groupe de pasteurs est présent dans certaines dénominations chrétiennes protestantes [46].
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Dans le christianisme évangélique, les ministères évangéliques sont principalement ceux de pasteur, du diacre, du chantre et de l’évangéliste[47]. D’autres ministères peuvent également être présents, tel que celui d’ancien avec des fonctions similaires à celles du pasteur[48]. Le ministère d’évêque avec des fonctions de surveillance sur un groupe de pasteurs est présent dans certaines dénominations chrétiennes évangéliques[49]. Dans certaines églises du mouvement de la nouvelle réforme apostolique, il y a la présence de cinq ministères; ceux d'apôtre, prophète, évangéliste, pasteur, enseignant[50].
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Le christianisme s'est développé à partir du Ier siècle dans le contexte des communautés juives du Moyen-Orient et en particulier des communautés juives hellénisées.
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Jésus est la figure fondatrice du christianisme, certains s'interrogent sur son rôle historique de fondateur. D'après les Évangiles, Jésus « n'est pas venu abolir la Loi, mais accomplir ». Sa perspective est donc celle d'un accomplissement de la foi juive, dans une interprétation particulière à Jésus lui-même, et non la création d'une nouvelle religion. Si le salut est apporté à tous, c'est d'abord aux siens, « aux brebis perdues d'Israël »[B 2], qu'il réserve le privilège de son enseignement[51]. Jésus et tout le groupe primitif des apôtres et des femmes, qui le suivaient, étaient juifs ainsi que la plupart de ses interlocuteurs, à quelques exceptions près et désignées comme telles, comme le centurion romain de Capharnaüm ou la femme samaritaine[52]. Il apporte aussi une nouveauté radicale au judaïsme : lui-même, se substituant à la Torah[53].
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À l'exemple de la diversité régnant dans le judaïsme (sadducéens, pharisiens, esséniens, baptistes...), le paléochristianisme couvre différentes communautés, dont la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem autour de Jacques, frère de Jésus, appartenant au judaïsme mais reconnaissant le messianisme de Jésus et vivant dans l'attente du Royaume de Dieu[54], et les communautés fondées par Paul ou Pierre dans le sillage des hellénistes, en Asie, en Grèce et à Rome[54], qui permirent l'ouverture aux gentils (notamment après la rupture entre Paul et l'église de Jérusalem en 48/49), et un début de divergence théologique (centralité et prééminence de la Croix sur la Loi, et de la Foi sur les Œuvres).
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Selon une tradition, rapportée par la littérature patristique[C 3], à la suite d'un oracle, l'Église de Jérusalem quitta la Ville Sainte, au moment de la Grande révolte juive de 66, pour s'installer dans la cité païenne de Pella (Tabaqat Fahil en Jordanie) (cf. Fuite des Chrétiens de Jérusalem à Pella). De Pella, ces chrétiens sont retournés plus tard à Jérusalem où ils demeurèrent jusqu’à la révolte de Bar Kokhba (132-135/6)[55].
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Dans le même temps, le judaïsme évolue vers un judaïsme rabbinique qui prolonge le pharisianisme après la chute du Temple (70)[54].
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La divergence, avec le judaïsme, s’accéléra au tournant du Ier siècle ; il n'y a pas d'événement marquant clairement cette séparation. Pour d'aucuns, le christianisme naît avec la reformulation de la Birkat haMinim (la 12e bénédiction de l'Amida) ; pour d'autres, il commence dès le tournant du IIe – IIIe siècle avec l'établissement d'un canon pour le Nouveau Testament, pères apologètes, début d'une théologie chrétienne (rencontre entre le mythe chrétien et la philosophie grecque)[56]. Au début du IIe siècle, les épîtres d"Ignace d'Antioche sont précurseurs en Asie Mineure de l'organisation d'un épiscopat monarchique caractérisé par une hiérarchie à trois niveaux (évêque, prêtre, diacre)[57].
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Dans l'Empire romain, les autorités ne font pas, au début, une différence très nette entre juifs et chrétiens, ces derniers n'étant qu'une secte juive parmi d'autres[58], jusqu'à ce qu'ils commencent à être accusés de troubles à l'ordre public[12].
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Le christianisme est né dans la partie orientale de l'Empire romain, où se trouvait le plus grand nombre de chrétiens dans les premiers siècles.
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Cependant, le christianisme se développa à l'extérieur, dans l'Empire parthe (Mésopotamie, Perse) mais aussi en Éthiopie et en Inde, où la diaspora juive était présente. En dehors de l'Empire romain, les chrétiens s'organisèrent en Églises indépendantes. Ce fut notamment le cas du Catholicossat-Patriarcat de toute la Géorgie et de l'Église arménienne[n 1]. Aucune centralité susceptible de régulation n'existait alors[59], et le débat christologique était la règle[60].
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Avec la conversion de l'empereur Constantin et l'édit de Milan en 313, les persécutions contre les chrétiens s'arrêtèrent. Vers la fin du IVe siècle, le christianisme devint la religion officielle de l'Empire, remplaçant le culte romain antique et inversant la persécution. Cette date marque symboliquement le début de la chrétienté, période de l'histoire de l'Europe où le christianisme imprègne toute la société, y compris les lois et les comportements sociaux.
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Les causes de la conversion de l'empire au christianisme, peu étudiées au-delà d'approches de type mystique ou sectaire, sont vraisemblablement à aller chercher du côté de la menace que représentait le judaïsme pour la cohésion de l'empire (se rapporter sur ce point au code Théodosien qui punit spécifiquement les citoyens romains qui auraient souhaité se convertir au judaïsme). Ainsi, l'adoption du christianisme aurait répondu à un impératif de rassemblement des sujets de l'empire à un moment où la puissance de ce dernier vacillait. Elle aurait notamment permis aux dirigeants romains de proposer à leurs sujets une alternative au judaïsme qui soit plus crédible que le vieux paganisme finissant difficilement réformable.
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En 330, l'empereur Constantin Ier transféra la capitale de l'empire de Rome à Constantinople (rebaptisée Nea Roma, « Nouvelle Rome »), qui devint un important foyer intellectuel. On aboutit alors à la Pentarchie : les cinq centres historiques de Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem.
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Avec la Paix de l'Église commença la période des Pères de l'Église[61], qui s'accompagna d'une réinterprétation de la philosophie, notamment celle de Platon, dans le sens de la nouvelle religion, et de l'utilisation de nombreux motifs mythiques du monde ancien pour l'inculturation du christianisme dans le respect de la tradition apostolique. De multiples débats théologiques suscitèrent des controverses passionnées sur la nature du Christ[62]. Au fil des siècles et des conciles, le monde chrétien connu ensuite plusieurs controverses christologiques, ainsi que des crises et bouleversements idéologiques et politiques.
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Le christianisme étant devenu l'un des cultes reconnus de l'Empire, le pouvoir politique prit l'initiative de réunir des assemblées d'évêques (conciles) pour régler les différends. Le premier fut le concile de Nicée, qui condamna l'arianisme en 325. Le concile d'Éphèse proclama en 431 que le Christ n'avait qu'une seule nature, divine, qui avait absorbé sa nature humaine. Les thèses nestoriennes affirmant que deux personnes différentes coexistaient en Jésus-Christ (l'une divine et parfaite, l'autre humaine et faillible), furent jugées hérétiques. En 451, le concile de Chalcédoine proclama l'unique personne du Christ, de nature à la fois divine et humaine, et définit la doctrine sur la Trinité chrétienne formalisée par le credo en 325 à Nicée.
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Les dogmes proclamés au concile de Chalcédoine furent acceptés par la très grande majorité des Églises, tant en Occident qu'en Orient : elles furent donc nommées « chalcédoniennes »[63]. Mais les christologies déclarées hérétiques ne disparurent pas pour autant. Plusieurs empereurs après Constantin revinrent à l'arianisme, auquel se convertirent Goths et Vandales lors de leur rattachement à l'Empire romain.
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En Occident, le déclin de l'Empire romain a amené la prépondérance des Wisigoths, Lombards, Burgondes convertis pour partie au christianisme arien, qui s'installèrent dans la Gaule romaine et dans la péninsule ibérique[64]. La donne changea avec l'avènement du roi franc Clovis, qui opta pour le christianisme nicéen[65]. Il noua des alliances successives pour continuer l'expansion de son royaume en chassant les Wisigoths, puis convoqua en 511 le premier concile mérovingien pour commencer à codifier les rapports du roi et de l’Eglise[66].
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En Orient, certaines Églises d'Orient s'en tinrent au concile d'Éphèse, considérant que le Christ n'a qu'une seule nature, divine. Appelées à l'époque « monophysites », elles sont dites aujourd'hui des « trois conciles » et comptent, entre autres, des coptes en Égypte, des Éthiopiens et un certain nombre d'Arméniens.
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Au début du VIIe siècle, le christianisme au Proche-Orient et en Afrique du Nord restait donc profondément divisé entre chalcédoniens, monophysites et nestoriens[63] quand ces régions furent conquises par l'empire Perse à partir de 611 (l'Égypte en 618)[67]. Les Églises monophysites sont alors privilégiées par rapport aux chalcédoniens, vus comme alliés de l'Empire Byzantin. Après la reconquête byzantine (de 622 à 630), les divergences s'étant exacerbées, le monoénergisme est proposé comme tentative de conciliation des doctrines ; et bientôt imposé aux monophysites par de nouvelles persécutions[68].
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C'est alors qu’apparaît une nouvelle religion monothéiste, l'islam, dans les tribus arabes du Hidjaz[69], qui bientôt entament une guerre de conquête en direction de la Syrie, la Palestine et l'Égypte[70]. Entre 631 et 643, trois des centres du christianisme oriental (Alexandrie, Antioche et Jérusalem) tombent aux mains des musulmans[70]. Les Byzantins pratiquent une politique de la terre brûlée et laissent derrière eux une très mauvaise image[71]. La vie chrétienne continue dans les régions conquises, avec le statut de dhimmis (« protégés »), mais seules Constantinople et Rome gardent leur liberté politique.
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La dynastie carolingienne renforça sa légimité en se faisant sacrer par le pape dès 754 ; la création des États pontificaux, conquis sur les Lombards, scella cette alliance avec la papauté[72].
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Au IXe siècle, en sacrant Charlemagne comme empereur romain, les évêques de Rome rompent politiquement avec les empereurs de Constantinople et recherchent la protection des empereurs ou des rois Francs. Charlemagne poursuivit la conquête et la christianisation de l'Europe ; les Saxons furent convertis de force et l'empereur, par de nombreux cartulaires, réglait la discipline religieuse.
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Au IXe siècle l'évangélisation des peuples slaves se fit par la conversion de leurs souverains : le khan Boris de Bulgarie pour les slaves occidentaux opta pour un rattachement à Rome, Vladimir de Kiev pour les slaves orientaux (serbes, bulgares et Rus' de Kiev) à Constantinople[73]. En 1054, après la querelle du Filioque, Rome et Constantinople se traitent réciproquement de « schismatiques et anathèmes ». La première croisade aboutit à l'installation de patriarcats latins à Jérusalem et Antioche. Sur le plan politique, la rupture a été définitivement consommée en 1204 lorsque les Croisés latins ravagèrent Constantinople et déposèrent le patriarche. L'affaiblissement de l'Empire romain d'orient par les Croisés a permis, deux siècles plus tard, la prise de Constantinople par les Turcs ottomans.
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En 1455, le pape Nicolas V concède au Portugal l'exclusivité du commerce avec l'Afrique et encourage Henri le Navigateur à soumettre en esclavage les « sarrasins et autres infidèles », comptant sur les progrès des conquêtes pour obtenir des conversions[74]. Après la découverte de l'Amérique par les Européens en 1492, le pape Alexandre VI est amené à arbitrer le partage du nouveau monde entre les puissances espagnoles et portugaises[n 3], et leur attribue l'activité de mission qui a souvent été considérée par les puissances coloniales comme un instrument permettant d'introduire les intérêts occidentaux, voire de légitimer des interventions politiques ou militaires. Le catholicisme s'implante aux Amériques avec les conquêtes espagnoles, au Mexique avec la conquête de Cortés et au Pérou à la suite de celle de Pizarre[73]. Les missions vers l'Asie remportent peu de succès, sauf aux Philippines et à Goa[75].
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Les bulles pontificales Sublimus Dei (29 mai 1537) et Veritas ipsa du pape Paul III (2 juin 1537) condamnent l'esclavage des Amérindiens[76] ainsi que « toute mise en doute de la pleine humanité de ceux-ci », mais n'évoque pas les Noirs. Après la Controverse de Valladolid en 1550 la traite négrière se généralise.
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À la même époque, le protestantisme tire son origine dans la Réforme instaurée par Luther et Calvin au début du XVIe siècle et proposant une réinterprétation de la foi chrétienne fondée sur un retour à la Bible. Les protestants refusent l'idée d'une hiérarchie ecclésiale instituée par Dieu : pour eux le clergé est une émanation du peuple chrétien. Ils refusent donc toute autorité au pape. Dans un premier temps, l'anglicanisme ne refuse que la juridiction pontificale. Puis très vite, sous l'influence de la Réforme, il refuse aussi la primauté en matière de foi et de mœurs.
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La Contre-Réforme catholique précise ses dogmes lors du concile de Trente et impose en 1582 le passage du calendrier julien au calendrier grégorien. Elle s'engage dans la lutte contre les hérésies, d'une part par l'éducation – l'ordre des Jésuites est créé à cet effet –, d'autre part par la répression de l'Inquisition.
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À l'issue des guerres de religion qui opposèrent catholiques et protestants en Europe, les royaumes méditerranéens restèrent catholiques. La paix d'Augsbourg, qui promulguait le principe « un prince, une religion », permit de facto une certaine tolérance dans le Saint-Empire romain germanique[77]. Les Pays-Bas connurent une division politique et religieuse : au sud, les Pays-Bas espagnols catholiques, au nord les Pays-Bas indépendants, dirigés par des protestants[77].
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Dès le XVIIe siècle, les colonies anglaises d'Amérique offrirent un asile à ceux qui fuyaient l'intolérance religieuse en Europe. Alors que le Nord-Est restait puritain et les États du Sud anglicans, dans les États du centre l'arrivée des immigrants anabaptistes et piétistes allemands, des frères moraves tchèques, des presbytériens écossais et nord-irlandais, des huguenots français, des méthodistes et baptistes anglais notamment provoquèrent le foisonnement religieux du grand réveil. Des prédicateurs itinérants parcoururent alors le territoire.
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En Europe, à partir du XIXe siècle, l'Église catholique perdit son statut privilégié dans plusieurs États. La Révolution française avait supprimé la dîme et confisqué les biens du clergé, qui subit des persécutions jusqu'à la signature du Concordat en 1801[78]. Après les guerres napoléoniennes, l'Europe était profondément changée, et, malgré ses efforts, l’Église catholique ne retrouva jamais la position qu’elle occupait pendant l’Ancien Régime.
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À la fin du XIXe siècle, l'Église catholique confrontée au rationalisme réagit par la publication du syllabus de Pie IX pour dénoncer les erreurs « modernes »[79] ; le concile Vatican I proclama l'infaillibilité papale avant d'être interrompu par la guerre de 1870[80]. Les États pontificaux, dernier vestige du pouvoir temporel de la papauté, furent absorbés par l'unification des États italiens en 1870[80].
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À la même époque, le christianisme connaît un nouveau foisonnement sur le continent américain, avec le Second grand éveil qui conduit à l'apparition de nouveaux groupes comme les mormons, les adventistes du septième jour, les témoins de Jéhovah, les pentecôtistes ainsi que le mouvement du Social Gospel et l'Armée du Salut[81],[82].
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En 1917, l'Église orthodoxe de Russie put se réorganiser lors de la révolution russe[83], mais connut des persécutions dès la Révolution d'Octobre[84], qui l'amenèrent à plusieurs schismes.
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Au cours du XXe siècle, l'Afrique a été le continent à avoir connu la plus forte expansion de chrétiens[85]. Le nombre de chrétiens dans cette région a été multiplié par plus de 60, passant de 8 millions en 1910 à 516 millions en 2010. De même, alors que la population chrétienne en Afrique subsaharienne ne s'élevait qu'à 9 % en 1910, elle est aujourd'hui majoritaire avec 63 %[86].
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En 1900, les Africains ne formaient que 2 % (10 millions) de la population chrétienne mondiale. Ils sont aujourd'hui 20 % (500 millions). Cet essor est dû en partie au prosélytisme des protestants évangéliques, mais aussi à l'émergence de nouvelles Églises d'institution africaine. Les plus importantes - le Kimbanguisme au République démocratique du Congo, l'Église harriste en Côte d'Ivoire ou le mouvement Aladura issu du Nigéria - ont été fondées dans l'entre-deux-guerres et ont joué un rôle lors de la décolonisation, mais il en existe de nombreuses autres [87] dont la plupart sont totalement inconnues en Occident[88].
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Le développement de ces Églises pourrait conduire à revoir les classifications traditionnelles et à établir de nouvelles typologies[89].
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Le christianisme est la première religion du monde en nombre de fidèles devant l'islam qui compte 1,703 milliards de fidèles. Selon une estimation pour mi-2015, le christianisme compterait environ 2,4 milliards de fidèles[90],[91].
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Les chrétiens se répartissent dans de multiples confessions, dans des Églises autocéphales dès l'origine, ou issues des nombreux schismes qui ont agité l'histoire du christianisme.
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On classe les Églises chrétiennes en trois grands groupes : la catholique, les orthodoxes et les protestantes :
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Le christianisme a une croissance légèrement supérieure à celle de la population mondiale, ce qui fait que le christianisme est la religion d'une part toujours plus importante de la population mondiale avec, à la mi-2015, 33,2 % de chrétiens.
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Ce que les médias ont appelé l'indifférence religieuse, étudiée par différentes personnalités de l'Église catholique[93] concerne surtout les confessions historiques majoritaires, tandis que les religions nouvelles et minoritaires semblent progresser.
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Sur les cinq pays comptant le plus grand nombre de chrétiens au monde, trois sont situés dans les Amériques : les États-Unis, le Brésil et le Mexique (les deux autres étant la Russie et les Philippines[94].)
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Le 13 mars 2013, a lieu à Rome l'élection du pape François : il s'agit du premier pape issu du continent américain et du premier pape non européen depuis le VIIIe siècle. Le dernier pape non européen remontait a l'an 741 ; il s'agissait du Syrien Grégoire III[95].
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En Asie, le christianisme était jusque-là peu présent, excepté au Moyen-Orient et en Inde. Aujourd'hui, le Timor oriental et les Philippines représentent les seuls pays d'Asie à majorité chrétienne, avec respectivement 99,1 % et 81,4 % de fidèles (en troisième place le Liban avec plus de 45 % de chrétiens). Toutefois, bien que minoritaires sur le continent, les chrétiens sont de plus en plus nombreux en Asie[96], ou, comme le souligne Régis Anouil, « le christianisme est associé aux valeurs de modernité, de démocratie et de liberté, alors que le bouddhisme, l'hindouisme et le confucianisme apparaissent moins en prise avec la réalité »[97].
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La proportion de chrétiens en Asie est passée de 4,5 % en 1910 à 13,1 % en 2010[98]. La Corée du Sud abrite près de 20 % de fidèles du christianisme, tandis que la Chine et l'Inde sont tous deux parmi les 10 pays comptant le plus de chrétiens. Le cas de la Chine est particulièrement représentatif de la croissance du christianisme en Asie : non seulement il s'agit déjà du troisième pays avec le plus grand nombre de chrétiens (67 millions) mais en plus, la Chine pourrait devenir le pays le plus chrétien de la planète[99], comme en témoigne une étude de Fenggang Yang, un chercheur américain. En effet, en 2050 la population chrétienne en Chine devrait dépasser les 247 millions, soit plus que n'importe quel autre pays du monde[100].
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En outre, un nombre croissant d'écrivains dissidents, d'intellectuels critiques, de journalistes et d'avocats chinois revendiquent le christianisme, dans lequel ils voient un symbole dans leur lutte pour la démocratie[101].
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Au cours du XXe siècle, l'Afrique a été le continent à avoir connu la plus forte expansion de chrétiens[85]. qui sont désormais aussi nombreux que les musulmans[102]. : environ 400 à 500 millions de fidèles pour les deux confessions (sur une population d'environ 1 milliard d'habitants[103].) D'après les chiffres livrés lors d’une conférence organisée à l’université d’El Jadida au Maroc, les chrétiens seraient même récemment devenus plus nombreux que les musulmans : 46,53 % des Africains se rattachent au christianisme contre 40,64 % à l’islam[104].
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Les Africains constituent 20 % (500 millions) de la population chrétienne mondiale.
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L'Église orthodoxe réunit les Églises des sept conciles, liées les unes aux autres par la confession d'une foi commune et une reconnaissance réciproque ; elles adoptent un classement selon un rang honorifique traditionnel.
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Au début du XXIe siècle on dénombre 283,1 millions d'orthodoxes, soit environ 12 % des chrétiens[105]. Numériquement les pays qui comptent le plus d'orthodoxes sont la Russie et l'Éthiopie[n 4], mais dans des pays plus petits comme la Moldavie,la Roumanie, la Grèce ou la Géorgie, ils représentent plus de 87 % de la population[106].
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L'Église catholique revendique depuis le premier concile de Constantinople une primauté pontificale qui ne soit pas seulement d'honneur mais aussi de juridiction. Après la séparation des Églises d'Orient et d'Occident, l'Église de Rome, appelée « Église catholique », eut encore 14 conciles qui fixèrent des dogmes comme le purgatoire, l’Immaculée Conception ou l'infaillibilité pontificale. Ces conciles accentuèrent la rupture avec les Églises des sept conciles et provoquèrent de nouveaux schismes. Ainsi, l'Église vieille-catholique est née du rejet du dogme de l'infaillibilité papale[107]. L'écart entre « catholiques » et « orthodoxes » tend cependant à se réduire depuis le concile Vatican II.
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Plus de la moitié des chrétiens sont catholiques, soit 1,272 milliard[92]. Parmi eux, 48 % sont américains (Brésil, Mexique et États-Unis) et 24 % européens[108].
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La Réforme protestante instaurée par Luther et Calvin au début du XVIe siècle a donné naissance à de nombreuses Églises protestantes luthériennes ou réformées ainsi qu'à de nombreuses églises chrétienne évangéliques (baptisme, pentecôtisme, mouvement charismatique évangélique et christianisme non-dénominationnel) ou libérales.
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En 2011, l'ensemble de ces Églises regroupent environ 37 % des chrétiens, soit 800 millions de protestants[109].
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Le principal symbole chrétien est la croix [110]. Celle-ci représente la Crucifixion et est utilisée depuis Constantin comme symbole des chrétiens.
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Dans les années 1970, l’usage de l'ichthus s’est répendu aux États-Unis avec le Jesus Movement auprès des chrétiens, et spécialement chez les chrétiens évangéliques[111].
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Ce symbole est utilisé principalement sur les pendentifs, les épingles ou sur les voitures, en signe d'appartenance à la foi chrétienne[112],[113].
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La croix, principal symbole du christianisme.
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Croix orthodoxe.
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Ichthus.
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Ichthus contemporain.
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Le chant chrétien, accompagné d'instruments de musique et basé sur le livre des Psaumes est un des premiers styles de musique chrétienne[114]. Puis le chant grégorien s'est installé dans les églises [115]. Aux États-Unis, le XIXe siècle voit apparaître le negro spiritual et le gospel au XXe siècle[116]. En 1964, la Gospel Music Association est fondée à Nashville [117].
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La musique chrétienne contemporaine regroupe divers styles de musique qui se sont développés aussi bien à l’extérieur de ces communautés qu'à l’intérieur de celles-ci. Les artistes chrétiens pratiquent aujourd'hui tous les styles de musique : de la pop chrétienne, du rock chrétien au hip-hop chrétien en passant par le punk chrétien ou encore metal chrétien [118]. Dans les années 1980 et 1990, la musique chrétienne contemporaine a pris une place considérable dans les cultes chrétiens évangéliques[119],[120]. Une grande variété de styles musicaux a développé la louange traditionnelle [121].
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Les églises catholiques, orthodoxes et certaines églises protestantes (luthériennes et anglicanes) utilisent la peinture pour des représentations divine ou humaine dans les lieux de culte [122],[123].
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En raison de leur compréhension du deuxième des dix commandements, la majorité des églises protestantes et toutes les églises chrétiennes évangéliques n’ont pas de représentation matérielle religieuse comme des statues, des icônes ou des tableaux dans leurs lieux de culte[124].
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La Trinité est un concept chrétien remontant à Tertullien, qui présente le Dieu unique sous forme d'une trinité de trois « personnes » (Tertullien[125]) divines, ou de trois « hypostases » (Origène[125]), fondamentalement distinctes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, ce qui peut faire écho[126] à une formule trinitaire de l'évangile selon Matthieu. Celle-ci renvoie au baptême de Jésus-Christ[127] : « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »[B 3]. Cette notion donne lieu à de multiples approches et vigoureux débats dès le IIIe siècle. Le terme de « personne » a prêté à de nombreuses interprétations et, par exemple, Augustin d'Hippone précise que ce terme, humain, ne définit qu'imparfaitement la Trinité.
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Une majorité d'évêques chrétiens – au terme des grands conciles du IVe siècle – s'accordent sur une profession de foi connue sous le nom de Credo de Nicée-Constantinople (325-381) qui devient un dogme. Nombre des chrétiens définissent leur foi par ce Credo, socle de foi commun affirmant l'unicité de Dieu, la vie, la mort et la résurrection de Jésus, « la résurrection des morts, et la vie du monde à venir »[n 5]. Mais différents courants refusent cette approche, considérant que le Fils n'est pas pleinement divin : parmi les courants qualifiés d'« ariens », on trouve des homoiousiens, des homéiens, des anoméens... en plus d'une première difficulté entre l'Occident chrétien, plutôt monarchianiste et l'Orient, tenant de trois hypostases plus ou moins égales[128]. Des chrétiens refusent ainsi les conciles postérieurs, formant les Églises des deux conciles, des trois conciles ou des sept conciles.
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Aux alentours du VIe siècle, apparait en Espagne, en réaction à l'arianisme wisigoth, une notion qui entend s'ajouter au Credo de Nicée et s'étend dans certaines portions de la chrétienté occidentale, celle du Filioque : le Saint-Esprit dépend désormais à la fois du fils et du Père et non plus seulement de ce dernier[129].
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Pendant plusieurs siècles, l'Église occidentale refuse le Filioque pour ne pas altérer la profession auxquels l'essentiel de la chrétienté avait souscrit et que les conciles œcuméniques avaient expressément interdit de changer, sauf par la tenue d'un autre concile[129]. Mais au XIe siècle[129], elle finit par l'adopter et, par là, se coupe de ses racines orientales en insistant sur l'incarnation du Christ et de l'Église dans l'histoire, au détriment du Saint-Esprit dans l'économie du Salut[130]. Si le Saint-Esprit découle aussi du Christ, et pas seulement de Dieu, une âme ne peut être sauvée que si la personne est chrétienne, ce qui change le rapport aux autres croyances et aux incroyants[réf. à confirmer][131].
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Cette controverse contribue, parmi d'autres différends séculaires, au schisme de 1054 entre catholiques et orthodoxes. Quelques siècles plus tard, d'autres controverses ont conduit, dans le monde orthodoxe, au bogomilisme, et dans le monde catholique au catharisme et au protestantisme.
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De plus, certains chrétiens tels que les unitaristes, certains groupes adventistes, les Témoins de Jéhovah et l'Église de Dieu (Septième Jour) n'admettent pas le dogme de la Trinité. Ces derniers sont appelés « antitrinitaires ».
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La doctrine chrétienne du péché originel est en grande partie issue de la pensée d'Augustin d'Hippone. S’il affirme, dans le traité De libero arbitrio, l’existence du libre arbitre contre les manichéens qui attribuaient au divin la responsabilité du mal, il tend, contre les pélagiens, à en minimiser le rôle dans l'œuvre du salut, arguant que l’homme a, par le péché originel, perdu l’usage de cette faculté[132]. Seule la grâce, gratuitement octroyée par Dieu, peut alors accomplir l'œuvre du salut.
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Augustin aborde également la doctrine de la prédestination, selon laquelle Dieu aurait déterminé de toute éternité qui serait sauvé.
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Pour l'Église catholique la théologie du salut était centrée sur le principe « Hors de l'Église point de salut », c'est-à-dire que ce sont ses sacrements qui permettent aux fidèles de participer à la vie de Dieu et par là d'accéder au salut.
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Le débat autour de cette question, au centre des préoccupations de Luther fut relancé lors les débats théologiques de la Réforme[132]. Luther estime que « seule la foi » apporte le salut, et donc que les bonnes œuvres ne peuvent pas y contribuer.
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Les cinq points du calvinisme posent le principe de l'élection inconditionnelle selon laquelle avant que Dieu ait créé le monde, il a choisi de sauver certains pour ses propres raisons et en dehors de toute condition liée à ces personnes.
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En 1965, par la déclaration Dignitatis Humanae du concile Vatican II, l'Église catholique déclare que « Dieu a Lui-même fait connaître au genre humain la voie par laquelle, en Le servant, les hommes peuvent obtenir le salut dans le Christ et parvenir à la béatitude. Cette unique vraie religion, nous croyons qu’elle subsiste dans l’Église catholique et apostolique ».
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Un rapprochement entre l'Église catholique et la Fédération luthérienne mondiale sur ces questions a amené en 1999 à une déclaration commune sur la justification par la foi qui professe « Nous confessons ensemble que la personne humaine est, pour son salut, entièrement dépendante de la grâce salvatrice de Dieu ».
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C'est généralement à la Conférence Internationale des Missions qui s'est tenue à Édimbourg en 1910[133], présidée par le laïc américain John Mott, que l'on fait remonter le départ de l'œcuménisme moderne[134]. La version unioniste de l'œcuménisme est la volonté de bâtir une Église unique. Ce fut un temps la pensée de l'archevêque luthérien d'Uppsala Nathan Söderblom[135], prix Nobel de la Paix en 1929. Mais ce fut d'abord la nécessité d'une meilleure coopération entre les sociétés bibliques protestantes qui amena, à la fin du XIXe siècle, les premières tentatives de dialogue inter-confessionnel. En 1948, ces dialogues ont donné naissance au Conseil œcuménique des Églises (COE).
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En 1927[136], plusieurs Églises orthodoxes ont participé au travail œcuménique de la conférence mondiale Foi et Constitution. Elles ont rejoint en 1961 le COE.
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En 1928, le pape Pie XI avait dénoncé avec véhémence dans l’encyclique Mortalium Animos les « panchrétiens qui cherchent à fédérer les Églises ». Pour lui, l’unité des chrétiens ne pouvait être assurée que par le « retour des dissidents à la seule véritable Église du Christ ». Dans la même ligne, l’Instruction sur le mouvement œcuménique, promulguée par le Saint-Office le 20 décembre 1949, avait affirmé que « l’Église catholique possède la plénitude du Christ » et n’a pas à se perfectionner par des apports venant d'autres confessions[137]. Par conséquent, l’Église catholique avait refusé de participer aux premières assemblées du Conseil œcuménique des Églises à Amsterdam (1948) et Evanston (1954) et n’entretenait aucune relation officielle avec les autres Églises chrétiennes[138].
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Avec le concile Vatican II, en 1962, l'Église catholique a infléchi sa position sur le dialogue œcuménique. La réconciliation et la levée des anathèmes entre catholiques et orthodoxes intervinrent en 1965, au dernier jour du concile, avec les déclarations du pape Paul VI et du patriarche Athenagoras Ier[139]. Toutefois, après une quinzaine d'années de « détente », les relations entre les deux Églises se sont à nouveau progressivement tendues, surtout après l'an 2000, avec le recadrage de l'Église catholique par les papes Jean-Paul II et Benoît XVI, et avec l'interdiction de tout prosélytisme catholique dans leur juridictions par des patriarcats comme ceux d'Athènes, Belgrade ou Moscou.
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L'Église catholique n'est pas membre du COE pour des raisons doctrinales et parce que, tout en représentant à elle seule plus de fidèles que l'ensemble des autres membres du COE, elle n'aurait droit qu'à une seule voix, comme les autres Églises.
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Les critiques du christianisme incluent des critiques portées contre les religions en général et d'autres qui lui sont propres, ainsi que des critiques spécifiques portées contre les différentes Églises chrétiennes. Elles portent sur les doctrines, les pratiques ainsi que sur le rôle historique de religion chrétienne.
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D'un point de vue historique, les reproches émanent parfois des croyants eux mêmes, qui soulignent le contraste entre une doctrine qui prêche officiellement l'amour du prochain, et des institutions qui ont au fil des siècles soutenu l'esclavagisme[140], créé l'Inquisition, lancé les croisades[141] et propagé l'antisémitisme.
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Du point de vue théologique, les interprétations chrétiennes de la Bible hébraïque sont inconcevables pour les autres peuples du Livre, qui considèrent comme du polythéisme la Trinité, l'idée d'un Dieu incarné en homme ou le culte de Marie (catholicisme et christianisme orthodoxe)[142].
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Les critiques philosophiques de la morale chrétienne portent sur sa culpabilisation de la sexualité et sa glorification de la souffrance et de la soumission[143] ainsi que les scandales liés aux abus sexuels.
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Le Paléolithique est la première et la plus longue période de la Préhistoire, presque contemporaine du Pléistocène, durant laquelle[pas clair] les humains sont tous des chasseurs-cueilleurs. Les humains du Paléolithique sont la plupart du temps nomades, se déplaçant au gré des saisons en fonction des ressources alimentaires disponibles, qu'elles soient végétales ou animales. La densité de population est très faible, en particulier pendant les périodes glaciaires, caractérisées par un climat plus sec (densité inférieure à 0,01 habitant/km2).
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Le Paléolithique commence avec l’apparition des premiers outils lithiques, il y a 3,3 millions d'années en Afrique. Il s'achève il y a 11 700 ans avec la fin de la dernière période glaciaire, qui ouvre la voie au Mésolithique en Europe et dans de nombreuses régions du monde. Le Paléolithique couvre donc environ 98 % de la durée de la Préhistoire, qui s'achève avec l'apparition de l'écriture vers 3 300 ans av. J.-C. en Mésopotamie[1].
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Le Paléolithique est lui-même subdivisé en trois ou quatre grandes périodes, correspondant aux grandes évolutions culturelles et techniques mises en évidence par les fouilles archéologiques : le Paléolithique archaïque, le Paléolithique inférieur, le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur.
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Le terme « Paléolithique » vient du grec παλαιός / palaios (ancien) et λίθος / lithos (pierre). Il peut donc se traduire littéralement par « ancienne pierre ». Le terme a été inventé en 1865 par le préhistorien John Lubbock pour désigner l'âge de la pierre taillée, par opposition à l'âge de la pierre polie ou Néolithique, « nouvelle pierre ».
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Le Paléolithique est caractérisé avant tout par une économie de prédation : les humains de cette époque sont des chasseurs-cueilleurs, qui tirent parti des ressources disponibles dans la nature. Les humains du Paléolithique ne connaissent ni l'agriculture, ni l'élevage, qui caractériseront le Néolithique[2]. Le chien est l'unique espèce domestiquée pour les usages de la chasse, et seulement au Paléolithique supérieur[3], mais il n'est qu'un outil de prélèvement des ressources dans la nature et non un animal de production alimentaire comme le seront les animaux issus des domestications néolithiques.
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Outre la chasse et la pêche, le charognage était un moyen d'acquisition de ressources carnées au Paléolithique inférieur et moyen. La cueillette de fruits et de végétaux, le déterrage de tubercules et la récolte d’œufs représentaient souvent la majorité des calories obtenues[4]. On a pu mettre en évidence le régime alimentaire des humains à différentes époques par l'analyse de la composition chimique des tissus humains fossilisés, en particulier les dents qui sont la partie souvent la mieux conservée du corps humain.
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La densité de population au Paléolithique est estimée à moins de 0,01 habitant au kilomètre carré (déserts chauds et froids compris dans la moyenne), contre 50 habitants/km2 sur la planète aujourd'hui. Cette faible densité est due à une faible capacité à exploiter les ressources alimentaires de l'environnement, ajoutée à une raréfaction des ressources pendant les périodes glaciaires, caractérisées par un climat plus sec.
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Les outils de cette époque parvenus jusqu'à nous sont en très grande majorité des outils de pierre taillée, mais des outils en os sont également connus, surtout au Paléolithique supérieur. Le bois est exceptionnellement conservé mais devait être utilisé fréquemment, par exemple pour réaliser des épieux ou pour confectionner des manches. L'industrie lithique taillée n'est pas spécifique au Paléolithique puisqu'elle perdure au Mésolithique, et jusqu'au Néolithique. L'usage de la pierre polie fait son apparition en contexte paléolithique en Australie et au Mésolithique en Europe du Nord. En revanche, le travail des métaux est inconnu au Paléolithique. Si la céramique est employée pour réaliser de rares statuettes au Paléolithique supérieur, son emploi pour la poterie ne se généralisera qu'au Néolithique.
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Les subdivisions du Paléolithique ne sont pas synchrones d'un continent à l'autre. C'est pourquoi ne sont ci-après mentionnées que les dates de première attestation des principales cultures lithiques, qui apparaissent le plus souvent en Afrique. Les dates de disparition sont très variables selon les régions et presque toujours nettement postérieures à l'apparition des nouvelles industries.
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La fabrication d'outils a longtemps été considérée comme propre au genre Homo, mais les Australopithèques, qui précédaient les humains et dont ces derniers sont probablement issus, ont peut-être eux aussi produit des outils de pierre. En 2012, la découverte d'un site d'industrie lithique à Lomekwi 3, au Kenya, daté de 3,3 Ma, a montré l'existence d'outils lithiques à une date antérieure de 500 000 ans à l'apparition présumée du genre Homo[9].
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Le genre Homo, apparu en Afrique, s'est tôt diffusé en Eurasie. Homo georgicus, daté de 1,77 Ma et découvert en Géorgie, est le plus ancien représentant fossile du genre Homo trouvé hors d'Afrique qui fasse consensus. La Chine a cependant livré des dents présumées humaines (Longgudong) et de nombreux vestiges lithiques (Renzindong, Longgudong, Shangchen) datés d'environ 2 Ma.
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Dans la seconde moitié du Pléistocène moyen, des espèces humaines distinctes peuplent les différents sous-continents de l'Ancien Monde : Homo sapiens en Afrique, l'Homme de Néandertal en Europe et au Moyen-Orient, l'Homme de Denisova en Asie orientale, et Homo erectus en Asie du Sud-Est. L'Amérique et l'Australie sont encore vierges de toute population humaine.
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Il y a environ 45 000 ans, lors de la dernière période glaciaire, Homo sapiens (connu en Europe sous le nom d'« Homme de Cro-Magnon ») arrive en Europe. Il introduit en Europe une industrie lithique plus avancée que le Moustérien, l'Aurignacien. Homo sapiens se diffuse dans tout l'Ancien Monde, où il remplace les espèces humaines antérieures. Il peuple pour la première fois l'Australie puis l'Amérique, à des dates qui demeurent débattues par les chercheurs.
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Le Paléolithique est la première et la plus longue période de la Préhistoire, presque contemporaine du Pléistocène, durant laquelle[pas clair] les humains sont tous des chasseurs-cueilleurs. Les humains du Paléolithique sont la plupart du temps nomades, se déplaçant au gré des saisons en fonction des ressources alimentaires disponibles, qu'elles soient végétales ou animales. La densité de population est très faible, en particulier pendant les périodes glaciaires, caractérisées par un climat plus sec (densité inférieure à 0,01 habitant/km2).
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Le Paléolithique commence avec l’apparition des premiers outils lithiques, il y a 3,3 millions d'années en Afrique. Il s'achève il y a 11 700 ans avec la fin de la dernière période glaciaire, qui ouvre la voie au Mésolithique en Europe et dans de nombreuses régions du monde. Le Paléolithique couvre donc environ 98 % de la durée de la Préhistoire, qui s'achève avec l'apparition de l'écriture vers 3 300 ans av. J.-C. en Mésopotamie[1].
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Le terme « Paléolithique » vient du grec παλαιός / palaios (ancien) et λίθος / lithos (pierre). Il peut donc se traduire littéralement par « ancienne pierre ». Le terme a été inventé en 1865 par le préhistorien John Lubbock pour désigner l'âge de la pierre taillée, par opposition à l'âge de la pierre polie ou Néolithique, « nouvelle pierre ».
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Le Paléolithique est caractérisé avant tout par une économie de prédation : les humains de cette époque sont des chasseurs-cueilleurs, qui tirent parti des ressources disponibles dans la nature. Les humains du Paléolithique ne connaissent ni l'agriculture, ni l'élevage, qui caractériseront le Néolithique[2]. Le chien est l'unique espèce domestiquée pour les usages de la chasse, et seulement au Paléolithique supérieur[3], mais il n'est qu'un outil de prélèvement des ressources dans la nature et non un animal de production alimentaire comme le seront les animaux issus des domestications néolithiques.
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Outre la chasse et la pêche, le charognage était un moyen d'acquisition de ressources carnées au Paléolithique inférieur et moyen. La cueillette de fruits et de végétaux, le déterrage de tubercules et la récolte d’œufs représentaient souvent la majorité des calories obtenues[4]. On a pu mettre en évidence le régime alimentaire des humains à différentes époques par l'analyse de la composition chimique des tissus humains fossilisés, en particulier les dents qui sont la partie souvent la mieux conservée du corps humain.
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La densité de population au Paléolithique est estimée à moins de 0,01 habitant au kilomètre carré (déserts chauds et froids compris dans la moyenne), contre 50 habitants/km2 sur la planète aujourd'hui. Cette faible densité est due à une faible capacité à exploiter les ressources alimentaires de l'environnement, ajoutée à une raréfaction des ressources pendant les périodes glaciaires, caractérisées par un climat plus sec.
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Les outils de cette époque parvenus jusqu'à nous sont en très grande majorité des outils de pierre taillée, mais des outils en os sont également connus, surtout au Paléolithique supérieur. Le bois est exceptionnellement conservé mais devait être utilisé fréquemment, par exemple pour réaliser des épieux ou pour confectionner des manches. L'industrie lithique taillée n'est pas spécifique au Paléolithique puisqu'elle perdure au Mésolithique, et jusqu'au Néolithique. L'usage de la pierre polie fait son apparition en contexte paléolithique en Australie et au Mésolithique en Europe du Nord. En revanche, le travail des métaux est inconnu au Paléolithique. Si la céramique est employée pour réaliser de rares statuettes au Paléolithique supérieur, son emploi pour la poterie ne se généralisera qu'au Néolithique.
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Les subdivisions du Paléolithique ne sont pas synchrones d'un continent à l'autre. C'est pourquoi ne sont ci-après mentionnées que les dates de première attestation des principales cultures lithiques, qui apparaissent le plus souvent en Afrique. Les dates de disparition sont très variables selon les régions et presque toujours nettement postérieures à l'apparition des nouvelles industries.
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La fabrication d'outils a longtemps été considérée comme propre au genre Homo, mais les Australopithèques, qui précédaient les humains et dont ces derniers sont probablement issus, ont peut-être eux aussi produit des outils de pierre. En 2012, la découverte d'un site d'industrie lithique à Lomekwi 3, au Kenya, daté de 3,3 Ma, a montré l'existence d'outils lithiques à une date antérieure de 500 000 ans à l'apparition présumée du genre Homo[9].
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Le genre Homo, apparu en Afrique, s'est tôt diffusé en Eurasie. Homo georgicus, daté de 1,77 Ma et découvert en Géorgie, est le plus ancien représentant fossile du genre Homo trouvé hors d'Afrique qui fasse consensus. La Chine a cependant livré des dents présumées humaines (Longgudong) et de nombreux vestiges lithiques (Renzindong, Longgudong, Shangchen) datés d'environ 2 Ma.
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Dans la seconde moitié du Pléistocène moyen, des espèces humaines distinctes peuplent les différents sous-continents de l'Ancien Monde : Homo sapiens en Afrique, l'Homme de Néandertal en Europe et au Moyen-Orient, l'Homme de Denisova en Asie orientale, et Homo erectus en Asie du Sud-Est. L'Amérique et l'Australie sont encore vierges de toute population humaine.
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Il y a environ 45 000 ans, lors de la dernière période glaciaire, Homo sapiens (connu en Europe sous le nom d'« Homme de Cro-Magnon ») arrive en Europe. Il introduit en Europe une industrie lithique plus avancée que le Moustérien, l'Aurignacien. Homo sapiens se diffuse dans tout l'Ancien Monde, où il remplace les espèces humaines antérieures. Il peuple pour la première fois l'Australie puis l'Amérique, à des dates qui demeurent débattues par les chercheurs.
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Le Paléolithique est la première et la plus longue période de la Préhistoire, presque contemporaine du Pléistocène, durant laquelle[pas clair] les humains sont tous des chasseurs-cueilleurs. Les humains du Paléolithique sont la plupart du temps nomades, se déplaçant au gré des saisons en fonction des ressources alimentaires disponibles, qu'elles soient végétales ou animales. La densité de population est très faible, en particulier pendant les périodes glaciaires, caractérisées par un climat plus sec (densité inférieure à 0,01 habitant/km2).
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Le Paléolithique commence avec l’apparition des premiers outils lithiques, il y a 3,3 millions d'années en Afrique. Il s'achève il y a 11 700 ans avec la fin de la dernière période glaciaire, qui ouvre la voie au Mésolithique en Europe et dans de nombreuses régions du monde. Le Paléolithique couvre donc environ 98 % de la durée de la Préhistoire, qui s'achève avec l'apparition de l'écriture vers 3 300 ans av. J.-C. en Mésopotamie[1].
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Le Paléolithique est lui-même subdivisé en trois ou quatre grandes périodes, correspondant aux grandes évolutions culturelles et techniques mises en évidence par les fouilles archéologiques : le Paléolithique archaïque, le Paléolithique inférieur, le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur.
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Le terme « Paléolithique » vient du grec παλαιός / palaios (ancien) et λίθος / lithos (pierre). Il peut donc se traduire littéralement par « ancienne pierre ». Le terme a été inventé en 1865 par le préhistorien John Lubbock pour désigner l'âge de la pierre taillée, par opposition à l'âge de la pierre polie ou Néolithique, « nouvelle pierre ».
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Le Paléolithique est caractérisé avant tout par une économie de prédation : les humains de cette époque sont des chasseurs-cueilleurs, qui tirent parti des ressources disponibles dans la nature. Les humains du Paléolithique ne connaissent ni l'agriculture, ni l'élevage, qui caractériseront le Néolithique[2]. Le chien est l'unique espèce domestiquée pour les usages de la chasse, et seulement au Paléolithique supérieur[3], mais il n'est qu'un outil de prélèvement des ressources dans la nature et non un animal de production alimentaire comme le seront les animaux issus des domestications néolithiques.
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Outre la chasse et la pêche, le charognage était un moyen d'acquisition de ressources carnées au Paléolithique inférieur et moyen. La cueillette de fruits et de végétaux, le déterrage de tubercules et la récolte d’œufs représentaient souvent la majorité des calories obtenues[4]. On a pu mettre en évidence le régime alimentaire des humains à différentes époques par l'analyse de la composition chimique des tissus humains fossilisés, en particulier les dents qui sont la partie souvent la mieux conservée du corps humain.
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La densité de population au Paléolithique est estimée à moins de 0,01 habitant au kilomètre carré (déserts chauds et froids compris dans la moyenne), contre 50 habitants/km2 sur la planète aujourd'hui. Cette faible densité est due à une faible capacité à exploiter les ressources alimentaires de l'environnement, ajoutée à une raréfaction des ressources pendant les périodes glaciaires, caractérisées par un climat plus sec.
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Les outils de cette époque parvenus jusqu'à nous sont en très grande majorité des outils de pierre taillée, mais des outils en os sont également connus, surtout au Paléolithique supérieur. Le bois est exceptionnellement conservé mais devait être utilisé fréquemment, par exemple pour réaliser des épieux ou pour confectionner des manches. L'industrie lithique taillée n'est pas spécifique au Paléolithique puisqu'elle perdure au Mésolithique, et jusqu'au Néolithique. L'usage de la pierre polie fait son apparition en contexte paléolithique en Australie et au Mésolithique en Europe du Nord. En revanche, le travail des métaux est inconnu au Paléolithique. Si la céramique est employée pour réaliser de rares statuettes au Paléolithique supérieur, son emploi pour la poterie ne se généralisera qu'au Néolithique.
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Les subdivisions du Paléolithique ne sont pas synchrones d'un continent à l'autre. C'est pourquoi ne sont ci-après mentionnées que les dates de première attestation des principales cultures lithiques, qui apparaissent le plus souvent en Afrique. Les dates de disparition sont très variables selon les régions et presque toujours nettement postérieures à l'apparition des nouvelles industries.
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La fabrication d'outils a longtemps été considérée comme propre au genre Homo, mais les Australopithèques, qui précédaient les humains et dont ces derniers sont probablement issus, ont peut-être eux aussi produit des outils de pierre. En 2012, la découverte d'un site d'industrie lithique à Lomekwi 3, au Kenya, daté de 3,3 Ma, a montré l'existence d'outils lithiques à une date antérieure de 500 000 ans à l'apparition présumée du genre Homo[9].
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Le genre Homo, apparu en Afrique, s'est tôt diffusé en Eurasie. Homo georgicus, daté de 1,77 Ma et découvert en Géorgie, est le plus ancien représentant fossile du genre Homo trouvé hors d'Afrique qui fasse consensus. La Chine a cependant livré des dents présumées humaines (Longgudong) et de nombreux vestiges lithiques (Renzindong, Longgudong, Shangchen) datés d'environ 2 Ma.
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Dans la seconde moitié du Pléistocène moyen, des espèces humaines distinctes peuplent les différents sous-continents de l'Ancien Monde : Homo sapiens en Afrique, l'Homme de Néandertal en Europe et au Moyen-Orient, l'Homme de Denisova en Asie orientale, et Homo erectus en Asie du Sud-Est. L'Amérique et l'Australie sont encore vierges de toute population humaine.
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Athéna ou Athéné (en attique Ἀθηνᾶ / Athênâ ou en ionien Ἀθήνη / Athếnê) est une déesse de la mythologie grecque, identifiée à Minerve chez les Romains. Elle est également appelée « Pallas Athéna », déesse de la sagesse, de la stratégie militaire, des artisans[4], des artistes et des maîtres d'école.
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Athéna était considérée comme la patronne et protectrice de plusieurs villes de Grèce, notamment celle d’Athènes. Elle est généralement montrée dans l'art portant un casque et tenant une lance. Ses principaux symboles incluent les chouettes, les oliviers, les serpents et le Gorgonéion.
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Athéna, avec Aphrodite et Héra, est l'une des trois déesses dont la querelle provoque la guerre de Troie. Elle joue un rôle actif dans l’Iliade, dans laquelle elle assiste les Achéens et, dans l’Odyssée, elle est la conseillère divine d’Ulysse.
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Athéna est également la déesse protectrice de l'effort héroïque ; elle aurait notamment aidé les héros Persée, Héraclès, Bellérophon et Jason.
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Le Parthénon sur l'Acropole athénienne lui est dédié, ainsi que de nombreux autres temples et monuments. En tant que patronne de l'artisanat et du tissage, Athéna était connue sous le nom d'Ergane. Elle est également une déesse guerrière et on pensait qu'elle menait des soldats au combat sous le nom d'Athéna Promachos. Son festival principal à Athènes était le Panathenaia, célébré pendant le mois de Hékatombaion en plein été et qui était le festival le plus important du calendrier athénien.
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Le nom d’Athéna, attesté en mycénien, n'a pas d'étymologie certaine[5].
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Une première hypothèse est que le nom Athéna tiendrait son origine de la ville d’Athènes[6]. Le nom de la ville en grec ancien est Ἀθῆναι (Athenai). Ce nom désigne le lieu où, selon le mythe, la déesse a présidé l'Athenai, une fraternité consacrée à son culte[7]. L'Acropole située au sommet de la colline du même nom, constituait probablement le « noyau fondateur » de cette ville, dont Athéna était devenue la protectrice. Des témoignages provenant de différentes villes de la Grèce antique attestent que des déesses étaient également adorées dans d'autres villes. Comme Athéna, elles tiraient leur nom des villes où elles étaient adorées. A Mycènes, il y avait par exemple une déesse appelée Mykene, tandis qu'à Thèbes une divinité analogue était appelée Thebe[7].
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Une autre hypothèse est donnée par le philosophe grec Platon. Dans le Cratyle, celui-ci avance une autre explication originale du nom Athéna :
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« Je crois que les anciens ont eu sur Athéné la même idée que ceux qui se piquent aujourd’hui de bien entendre Homère. La plupart d’entre eux disent que leur auteur a fait de cette divinité la pensée et l’intelligence même. […] Peut-être aussi ne l’a-t-il appelée Théonoé que parce qu’elle possède excellemment la connaissance des choses divines, θεῖα νοούση. Il n’est pas impossible non plus qu’on ait voulu l’appeler Êthonoé, comme étant la raison, l’intelligence dans les mœurs, νοήσις ἐν τῷ ἤθει[8]. »
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Dans cet extrait, Platon reprend les mots d’un autre philosophe, Socrate, pour qui il est possible de nommer les choses au travers de leur nature[9]. Athéna aurait été nommée ainsi car elle serait la personnification de l'intelligence parmi les dieux[10].
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Selon d’autres sources, l'origine de son nom, viendrait de la racine indo-européenne ath- qui signifierait « tête » ou « sommet », car née de la tête de Zeus[11].
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Athéna est la fille de Zeus et de Métis (une Océanide), déesse de la raison, de la prudence, de la stratégie militaire et de la sagesse. Ouranos, le Ciel étoilé, prévient Zeus qu'un fils né de Métis lui prendrait son trône (car il est le roi des dieux). Par conséquent, dès qu'il apprend que Métis est enceinte, Zeus prend le parti de l'avaler[12]. Mais quelques mois plus tard, il ressent de terribles maux de tête sur les bords du lac Triton[13],[14]. Il demande alors à Héphaïstos de lui ouvrir le crâne d'un coup de hache, pour le libérer de ce mal : c'est ainsi qu'Athéna jaillit, brandissant sa lance et son bouclier, de la tête de Zeus, en poussant un puissant cri de guerre. Par la suite, Athéna est considérée comme la fille de Zeus seul. Ainsi, chez Eschyle, déclare-t-elle : « Je n'ai pas eu de mère pour me donner la vie[15]. » Il semble que la mythologie soit en conflit avec sa propre chronologie : Héphaïstos est le fils de Zeus et d’Héra, qui s'unirent bien après la naissance d'Athéna[16].
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Très vite, elle rejoint les dieux de l'Olympe, où elle prend une place importante. L’Iliade, l’Odyssée et les Hymnes homériques la représentent comme la favorite de Zeus, celle à qui il ne peut rien refuser. Tout comme Zeus, elle tient l'égide et peut lancer la foudre et le tonnerre. On invoque son nom à côté de ceux de Zeus et Apollon dans les serments solennels. Elle est la déesse de la Cité, mais c'est en tant que déesse de la sagesse, représentée par la chouette et par l'olivier, qu'elle s'impose et en vient à symboliser la civilisation grecque au cours des siècles, jusqu'à nos jours.
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À l'instar d'Hestia et d'Artémis, Athéna est une déesse vierge, à qui on ne connaît pas d'aventures. Pour autant, elle est l'objet des avances d'Héphaïstos ; alors que celui-ci la poursuit, son sperme se répand sur la cuisse de la déesse qui l'essuie avec de la laine (ἔριον / érion) qu'elle jette à terre (χθών / khthốn) ; la terre ainsi fécondée donne naissance à Érichthonios, qu'Athéna recueille et élève[17].
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L’arbre ci-dessous décrit l’ascendance d’Athéna. Celui-ci est basé sur les écrits du poète grec Hésiode ainsi que sur la Bibliothèque d'Apollodore. Selon Homère, Athéna aurait par ailleurs adopté un fils nommé Érichthonios, né de la semence d’Héphaïstos et de la terre Gaïa[18].
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Poussée par Héra, on la fait participer au complot visant à ligoter Zeus pour son orgueil. Héra et elle sont elles-mêmes sanctionnées et ligotées à leur tour par Zeus, tandis que les autres comploteurs, Poséidon et Apollon, sont contraints de travailler pour le roi Laomédon et bâtir le mur de Troie[19],[20].
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Selon la légende de Cécrops, Athéna et Poséidon se sont disputé la possession de l'Attique. Ils choisissent comme arbitre Cécrops, le premier roi du territoire. Poséidon frappe l'Acropole de son trident et en fait jaillir un étalon noir invincible au combat, ou dans d'autres légendes, une source d'eau salée. Athéna, elle, offre un olivier symbolisant la sagesse. Cécrops juge le présent de la déesse bien plus utile pour son peuple, et c'est elle qui devient protectrice d'Athènes.
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Selon Varron[21], Cécrops demande aux habitants d'Athènes (les femmes comprises) de choisir eux-mêmes leur protecteur. Les hommes préfèrent le cheval, susceptible de leur apporter la victoire dans la bataille. Les femmes quant à elles préfèrent l'olivier. Les femmes, plus nombreuses d'une voix, font pencher la balance en faveur d'Athéna. Furieux, Poséidon submerge l'Attique sous les flots. Pour apaiser sa colère, les Athéniens doivent imposer aux femmes trois punitions : elles n'auront plus le droit de vote ; aucun enfant ne portera le nom de sa mère ; et, enfin, elles ne seront plus appelées Athéniennes.
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Par la suite, Athéna élève un autre roi mythique, Érichthonios. Il lui dresse l'Érechthéion, le plus ancien sanctuaire de l'Acropole, dont les premières prêtresses ne sont autres que les filles de Cécrops, Aglaure, Pandrose et Hersé, c'est-à-dire respectivement le beau temps, la rosée et la pluie, tous trois dons d'Athéna. Il crée également en son honneur les Panathénées, destinées à fêter l'anniversaire de la déesse, la plus grande fête religieuse d'Athènes. En tant que divinité civilisatrice, les Athéniens la vénèrent également pour leur avoir appris à utiliser l'araire, et l'attelage des bœufs. Au total, Athéna est la divinité poliade (Πολιάς / Poliás, « protectrice de la cité ») d'Athènes, et c'est ainsi qu'on la retrouve sur les monnaies de cette ville.
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Athéna est, comme Hestia, vierge, et tient beaucoup à sa virginité ; elle fut donc surnommée Parthénos (jeune fille) d'où le nom du grand monument d'Athènes sur l'Acropole, le Parthénon.[réf. nécessaire]
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Athéna du Varvakeion, copie de l'Athéna chryséléphantine de Phidias.
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Statue d'Athéna du Parthénon de Nashville.
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Illustration d'Athéna Parthénos.
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Comme Hermès, son demi-frère, Athéna se charge souvent de protéger les héros. Elle et Héra sont les deux alliées de Jason et des Argonautes dans leur quête de la toison d'or relatée dans les épopées des Argonautiques (la plus ancienne conservée étant les Argonautiques d'Apollonios de Rhodes qui date du IIIe siècle av. J.-C.). Athéna conseille les Argonautes par l'intermédiaire de la figure de proue de l’Argo.
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Dans le mythe de la guerre de Troie relaté par le cycle troyen, Athéna fait partie des trois déesses qui convoitent la pomme d'or d'Éris (la Discorde), mais Pâris remet la pomme à Aphrodite lors de son jugement du mont Ida. Au cours de la guerre de Troie, Athéna prend parti pour les Achéens contre les Troyens. Elle protège tout particulièrement Diomède. Après la guerre, elle protège Ulysse et surtout Télémaque, sous les traits de Mentor. Elle apaise la colère des Érinyes et fait acquitter Oreste par l'Aréopage.
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Athéna aide également Persée à tuer Méduse, dont la tête coupée orne ensuite son égide. C'est elle qui conseille Cadmos, le fondateur de Thèbes, lui enjoignant de tuer le dragon puis de semer ses dents pour susciter une armée hors de terre. Elle indique à Bellérophon comment dompter Pégase. Athéna aide parfois Héraclès (Hercule) à accomplir ses douze travaux.
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Il peut sembler étrange que la déesse de la Sagesse naisse en armes et soit également la déesse du Combat. Pourtant, ses épiclèses le montrent : elle est Athéna Πρόμαχος / Prómakhos, celle qui combat au premier rang, ou encore Athéna Νίκη / Níkê, déesse de la Victoire — bien des représentations la montrent d'ailleurs tenant Nikê, personnification de la Victoire, dans la main, tout comme c'est le cas de Zeus. L’Hymne homérique à Athéna indique ainsi :
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« Je chanterai Pallas Athènaiè, puissante protectrice des villes, et qui s'occupe, avec Arès, des travaux guerriers, des villes saccagées, des clameurs et des mêlées. Elle protège les peuples qui vont au combat ou qui en reviennent. Salut, Déesse ! Donne-moi la bonne destinée et la félicité[22]. »
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Ce sont ses conseils qui guident les dieux lors de la Gigantomachie. Selon certaines traditions, c'est au cours de cet affrontement qu'elle tue elle-même le Géant Pallas, dont elle utilisera la peau comme armure, et, parfois, orne ses épaules des ailes du géant vaincu. Ceci lui aurait valu son nom de « Pallas Athéna ».
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Il n'est pas anodin que les sages grecs aient revêtu Athéna d'attributs guerriers : la guerre est omniprésente dans le monde des cités grecques ; la sagesse implique que la cité soit protégée non seulement spirituellement, mais aussi physiquement. Athéna, par son côté guerrier représente davantage l'art de bien se protéger et de prévoir les combats à venir, que l'art du combat lui-même, incarné par Arès dans sa sauvagerie meurtrière. Athéna incarne l'aspect plus ordonné de la guerre, la guerre qui obéit à des règles, celle qui se fait en certains lieux, à certaines périodes, et entre les citoyens.[réf. souhaitée]
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Enfin, Athéna est une déesse civilisatrice, comme nous l'avons vu à Athènes, qui la vénère entre autres pour le don de techniques agricoles. C'est elle toujours qui montre à Érichthonios comment fabriquer un char[23], et à Danaos, à Rhodes, comment concevoir un navire à cinquante rames — son rôle est similaire dans la légende des Argonautes, c'est elle qui montre comment construire l’Argo. Elle est la protectrice des artisans et des travailleurs sous son épithète d'Ἐργάνη / Ergánê, « la travailleuse ». Tout ce qui est filé ou cousu est de son domaine, comme le montre par ailleurs la fable d'Arachné[24].
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Dans son livre VI des Métamorphoses, le poète latin Ovide raconte l’histoire d’Athéna et d’une jeune tisseuse nommée Arachné[25].
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Arachné était une jeune Lydienne qui s’était fait connaître pour ses talents de fileuse. La qualité de ses toiles forçait l’admiration de tous, à tel point que certains se demandaient si elle n’était pas l’élève d’Athéna. « Qu’elle vienne se mesurer avec moi » déclara Arachné[25].
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Intriguée par la réputation grandissante d’Arachné, Athéna se déguisa en vieille femme et décida de lui rendre visite. Elle demanda à Arachné de rester modeste et de ne pas offenser une déesse. Refusant d’écouter ce conseil, Arachné lui affirma qu’elle était la meilleure tisseuse du monde et qu’elle était prête à défier n’importe qui. Athéna abandonna alors ses traits de vieille femme et révéla à Arachné qui elle était réellement. Nullement intimidée, Arachné lui proposa alors de se mesurer à elle dans un concours de tissage. Athéna accepta. Arachné réalisa une toile représentant les fautes commises par les dieux, comme les amours de Zeus, tandis qu’Athéna représenta l’assemblée des Dieux sur l’Olympe assistant à l’invention de l’olivier[24].
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Lorsqu’elle se rendit compte que la tapisserie d’Arachné dépassait de loin la sienne, la déesse explosa de rage. Elle déchira la toile d’Arachné et la frappa. Dévastée, Arachné se pendit avec un lacet. Prenant pitié pour elle, la déesse décida alors de la transformer en araignée afin qu’elle puisse continuer à tisser sa toile pour l’éternité[25].
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Le conte d’Arachné inspira le monde artistique. De nombreuses représentations la montrent tenant un fuseau ou un rouet[26].
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Très tôt, les Romains adoptèrent les dieux grecs et leurs légendes, en les ajoutant à leurs propres croyances[36]. La déesse Athéna fut ainsi assimilée à la déesse Minerve chez les Romains[37].
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Au Moyen Âge et à la Renaissance, le latin devient la langue dominante en Europe, notamment dans le domaine culturel[38]. Les noms mythologiques apparaissent alors très souvent dans une forme latine[39]. C’est la raison pour laquelle le nom latin de Minerve remplace couramment celui d’Athéna dans les représentations artistiques de cette dernière. Ainsi les deux déesses, originellement différentes, sont couramment unies dans leur représentation.
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Pour autant qu'ils proposent une interprétation d'Athéna, presque tous les philosophes et allégoristes de l'Antiquité identifient la déesse à la Sagesse ou l'Intelligence personnifiée ; c'est le cas, entre autres, de Platon, Cornutus, Héraclide du Pont, Plutarque, Porphyre, Julien et Apulée[40]. Cette assimilation est maintenue au Moyen Âge, notamment par Psellos, Tzétzès et Eustathe, ainsi qu'à la Renaissance, par des humanistes et des alchimistes comme Rabelais, de Vigenère[41] et Maïer, ce dernier voyant en elle « la sagesse du magistère »[42] ; enfin, plus récemment par Pernety et d'Hooghvorst[43]. L'helléniste Félix Buffière base cette unanimité sur le texte même d'Homère : « Il est certain que l'auteur de l'Odyssée concevait déjà Athéna comme une sorte de personnage allégorique, la sagesse personnifiée. Cela est surtout frappant dans la Télémachie[44] ».
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La mythologie grecque devient un sujet de prédilection pour les peintres pendant la Renaissance, une période marquée par la redécouverte de la littérature, de la philosophie et des sciences de l'Antiquité. En 1502, l’italien Andrea Mantegna peint Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu . Comme pour marquer la fin du Moyen-Age, la déesse y est peinte en train de chasser les vices du médiévalisme qui ont envahi le jardin de la Vertu et de la connaissance[45],[46].
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Personnification de l'apprentissage gréco-romain, Athéna est également utilisée par les peintres de l’époque pour marquer la victoire de la chrétienté sur l’islam. Peu après la bataille de Lépante en 1571, le peintre vénitien Titien réalise L'Espagne accourant au secours de la Religion. Dans celui-ci, le peintre représente l’Espagne sous la forme d’une jeune femme possédant certains attributs de la déesse Athéna. Elle tient dans sa main gauche une lance, et dans sa main droite un bouclier, à l’image de celui de la statut d’Athéna Parthénos de Phidias[47]. Le tableau fait écho à une autre composition de Titien, restée inachevée, qui représentait un homme s’inclinant devant Athéna mais qui est désormais perdue[48].
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Peu à peu, les dieux grecs deviennent les sujets principaux des œuvres des artistes. Allégorie de la vertu, Athéna incarne le triomphe de la raison et de la sagesse dans l’esprit peintres de la Renaissance. Dans son tableau, Pallas et le Centaure, le peintre italien Sandro Botticelli présente ainsi la déesse, vêtue d’une robe fleurie et armée d’une hallebarde, en train de dompter un centaure, un animal censé représenter la barbarie et les bas instincts[49]. Dans la même lignée, Bartholomeus Spranger lui dédit également un tableau intitulé Le triomphe de la sagesse ou Minerve victorieuse de l'ignorance[45].
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Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu par Andrea Mantegna (entre 1499 et 1502)
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L'Espagne accourant au secours de la Religion par Titien (vers 1572-1575)
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Pallas et le Centaure par Botticelli (1482)
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Le triomphe de la sagesse ou Minerve victorieuse de l'ignorance par Bartholomeus Spranger (vers 1591)
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Minerve repousse Mars loin de la Paix et de la Prospérité, par Le Tintoret (entre 1576 et 1577)
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Athéna repoussant les avances d'Héphaïstos, par Paris Bordone (vers 1555-1560)
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Au XVIIe siècle, le peintre flamand Pierre Rubens s’empare du personnage d’Athéna dans une série de peintures consacrée à Marie de Médicis. Dans celle-ci, Rubens présente Athéna comme le mécène et mentor de la reine de France. La peinture finale de la série va même encore plus loin en faisant de Marie de Médicis l'incarnation mortelle de la déesse elle-même[50].
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Le peintre flamand est également l’auteur de plusieurs tableaux représentant Le Jugement de Paris. Cette scène représente le moment où le prince troyen Paris offre la pomme d’or à Aphrodite, au détriment d’Athéna et d’Héra. Rubens est l’auteur d’au moins six versions de ce même tableau. Dans sa dernière version, datée de 1639, le peintre représente les trois déesses, toutes dénudées. Athéna se trouve à gauche, identifiée par ses armes qu'elle a déposées à terre[51]. Elle semble réaliser une sorte de révérence accompagné d’un pas de danse afin de convaincre Paris de la choisir, mais sans succès. Le peintre a choisi, ici, de représenter la déesse sous les traits de sa propre femme, Hélène Fourment[52].
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En 1630, le traité de paix mettant fin à la guerre anglo-espagnole est l’occasion pour Rubens d’utiliser Athéna comme symbole de son attachement à la paix. Dans l’Allégorie de la Paix et de la Guerre, la déesse est présente en arrière-plan. Elle repousse les assauts du dieu de la guerre, Mars, et protège la paix représentée sous les traits d’une jeune femme en train de presser son sein pour nourrir un enfant[53]. Quelques années auparavant, le peintre vénitien Jacopo Tintoret avait, lui aussi, réalisé une allégorie similaire dans son tableau Minerve repousse Mars loin de la Paix et de la Prospérité[54].
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Au cours du XVIIIe siècle, les mythes de l’Illiade et de l’Odyssée font l’objet de plusieurs tableaux, dont certains mettent en avant le rôle joué par Athéna. C’est le cas notamment du tableau La dispute d’Achille et d’Agamemnon de Johann Heinrich Tischbein. Dans celui-ci, le peintre retranscrit le moment où Achille s’apprête à dégainer son épée pour tuer le roi. Descendant de l’Olympe, Athéna murmure à l’oreille du héros des mots apaisants qui range alors son arme[55].
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En 1771, le peintre français Jacques-Louis David réalise le Combat de Mars contre Minerve, une toile elle aussi inspirée de l’Illiade et qui obtient le second prix lors du concours du Prix de Rome lors de la même année[56].
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Personnage central de l’Odyssée durant laquelle elle assiste le héros Ulysse, la déesse fait également l’objet de deux tableaux du peintre italien Giuseppe Bottani qui illustrent son soutien au héros dans l’œuvre d’Homère : Athéna révélant Ithaque à Ulysse et Athéna transforme Ulysse en vieillard lors de son retour à Ithaque[57].
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Dans la lignée des artistes de Renaissance, certains peintres perpétuent par ailleurs l’image d’Athéna comme l’allégorie de la Vertu, par opposition à la déesse Aphrodite, symbole de la tentation. Ce constat est particulièrement frappant dans le tableau Hercule à la croisée des chemins entre le Vice et la Vertu de l’italien Pompeo Batoni. Dans celui-ci, le héros Hercule est assis entre les deux déesses. Assise à côté de lui, Aphrodite lui propose un chemin à priori facile mais parsemé de pièges. De l’autre se trouve Athéna, debout et reconnaissable à son casque d’or. Elle lui montre un chemin plus difficile mais qui le mènera jusqu’à l’Acropole[58].
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Marie de Médicis par Pierre Paul Rubens, la présentant comme l’incarnation d’Athéna[59] (1622)
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L’Allégorie de la Paix et de la Guerre (Minerve protégeant la Paix et éloignant la Guerre) par Rubens (1629)
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Le Jugement de Pâris, par Pierre Paul Rubens (vers 1639)
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La dispute d’Achille et d’Agmemnon par Johann Heinrich Tischbein (1776)
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Combat de Mars contre Minerve par Jacques-Louis David (1771)
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Athéna révélant Ithaque à Ulysse par Giuseppe Bottani (XVIIIe siècle)
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Athéna transforme Ulysse en vieillard, lors de son retour à Ithaque, par Giuseppe Bottani (1775)[60]
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Hercule à la croisée des chemins entre le Vice et la Vertu, par Pompeo Batoni (1750-1753)
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Pallas Athena par Rembrandt (vers 1655-1659)
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A la fin du XIXe siècle, un groupe d’artistes organise un mouvement de contestation envers l’art académique officiel classique, appelé la Sécession viennoise[61]. Athéna devient alors un des sujets privilégiés par ces artistes pour représenter leur mouvement. En 1898, Gustav Klimt lui dédit ainsi un tableau intitulé Pallas Athéna. La déesse y est dessinée en gros plan et occupe l’ensemble de l’espace de la toile[62]. La même année, Franz von Stuck brosse également le portrait d’Athéna dans un tableau du même nom. Dans ce dernier, le peintre demande à son épouse de lui servir de modèle afin de dessiner les traits physiques de la déesse[63].
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Athéna est une des 1 038 femmes représentées dans l'œuvre contemporaine de Judy Chicago, The Dinner Party, aujourd'hui exposée au Brooklyn Muséum. Cette œuvre se présente sous la forme d'une table triangulaire de 39 convives (13 par côté). Chaque convive étant une femme, figure historique ou mythique. Les noms des 999 autres femmes figurent sur le socle de l'œuvre. Le nom d'Athéna figure sur le socle, elle y est associée à la déesse serpent, cinquième convive de l'aile I de la table[64].
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Pallas Athéna par Gustav Klimt (1898).
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Pallas Athena par Franz von Stuck (1898).
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En 1774, le sculpteur allemand Jean-Pierre-Antoine Tassaert réalise un buste de l’impératrice russe Catherine II, intitulé Catherine la Grande en Minerve. Ce dernier est une allusion au surnom de l’impératrice, également appelée « la Minerve des arts[66] », en référence à son image de souveraine éclairée[45].
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Pendant la Révolution française, les statues de dieux païens sont démolies dans toute la France, à l’exception de celles d'Athéna[50]. Durant cette période, Athéna devient en effet la personnification de la liberté et de la république. Une statue de la déesse se tenait d’ailleurs au centre de la place de la Révolution à Paris[50].
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Pendant plus d'un siècle, une réplique à grande échelle du Parthénon se tenait également à Nashville dans le Tennessee[67]. En 1990, les conservateurs ajoutent une réplique dorée de 12,5 m de haut de la statue d’Athéna Parthénos de Phidias, construite en béton et en fibre de verre[67].
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Aujourd’hui, une statue d'Athéna se dresse devant le bâtiment du Parlement autrichien à Vienne[68]. La déesse étant associée à la liberté et à la démocratie, ses représentations ont influencé celles d’autres symboles de la liberté en Occident, comme la statue de la Liberté et celles de Britannia[68].
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Avec l’essor du christianisme durant les premiers siècles de notre ère, les divinités grecques et romaines sont peu à peu oubliées, voir dénigrées par les auteurs. Les premiers écrivains chrétiens, comme Clément d'Alexandrie et Firmicus, décrivent ainsi Athéna comme une déesse « impudique et immorale »[69]. Pour eux, elle représente tout ce qui est détestable dans le paganisme[69].
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L’image d’Athéna évolue cependant au Moyen Âge. Certaines maisons nobles utilisent son image pour décorer leurs emblèmes familiaux[70]. Durant cette période, de nombreux attributs d’Athéna sont par ailleurs donnés à la Vierge Marie. Au IVe siècle, plusieurs représentations de la Vierge Marie la montrent portant le Gorgoneion (le masque de Méduse qu’Athéna portait sur son égide)[69].
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Certains auteurs font d’ailleurs de la Vierge Marie une vierge guerrière, à l’image d’Athéna[69]. Une anecdote raconte que lorsque Constantinople fut assiégée par les Avars en 626, la Vierge Marie serait apparue sur les murs de la ville en tenant une lance et encourageant le peuple à se battre[71].
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Au cours des XVIe siècle et XVIIe siècle, la déesse est couramment utilisée comme symbole pour désigner certaines femmes dirigeantes[72]. Dans son livre « A Revelation of the True Minerva » publié en 1582, Thomas Blennerhassett décrit la reine d’Angleterre Élisabeth Ire comme la « nouvelle Minerve » et « la plus grande déesse du monde sur terre »[72].
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A la même époque, Athéna, alias Minerve, apparaît dans Les Aventures de Télémaque, un roman publié en 1699 et rédigé par l’abbé Fénélon. Athéna étant un symbole de l’opposition à la tyrannie, Fénélon voit en celle-ci la figure parfaite pour critiquer la politique de Louis XIV. Dans le roman, la déesse met ainsi en garde Télémaque contre ce qui est néfaste pour le gouvernement des peuples : « la première est une autorité injuste et trop violente dans les rois ; la seconde est le luxe qui corrompt les mœurs ». Athéna devient ainsi la porte-parole des idées humanistes qui se développeront plus tard durant le siècle des Lumières[73].
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Plus récemment, Athéna est apparue fréquemment dans les romans de fantasy inspirés de la mythologie grecque. Dans les années 2000, la déesse a notamment été mise en lumière dans la suite romanesque Percy Jackson de Rick Riordan, qui imagine les aventures d'adolescents confrontés à une guerre entre les dieux grecs et les Titans dans les États-Unis contemporains[74].
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Athéna apparaît tout d'abord dans des mangas. Dans la série Saint Seiya de Masami Kurumada, publiée en français sous le titre Les Chevaliers du Zodiaque en 1986, Athéna apparaît sous les traits d’une jeune femme nommée Saori Kido. Celle-ci occupe un rôle très important parmi les principaux personnages de l'intrigue. En effet, les chevaliers liés aux différentes constellations ont été créés dans l'Antiquité pour la servir et la protéger, et c'est elle qui les dirige[75].
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La déesse fait également partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix, en particulier dans le numéro Astérix aux Jeux Olympiques. Dans celui-ci, Astérix et Obélix se rendent en Grèce afin de participer aux célèbres Jeux olympiques. Après avoir pris leurs quartiers à Athènes, les gaulois visitent le temple d'Athéna Nikè. La célèbre statue en or d’Athéna suscite l’admiration d’Astérix[76].
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Athéna apparaît dans la série La Sagesse des Mythes scénarisée par Clotilde Bruneau et publié depuis 2016, qui consiste en adaptations de mythes grecs en bandes dessinées[77],[78].
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Dans les années 1950-1960, la mythologie grecque suscite l’intérêt des cinéastes qui y consacrent plusieurs films. Néanmoins, le personnage d’Athéna n’y apparaît pas encore. Son rôle est remplacé par celui d’autres dieux. En 1963, le péplum américain Jason et les Argonautes de Don Chaffey adapte ainsi librement le mythe des Argonautes. Alors que dans l’œuvre d’Apollonios de Rhodes, Jason et ses compagnons peuvent prévoir l’avenir grâce à une poutre construite par Athéna, dans le film ceux-ci sont guidés par une figure de proue animée par laquelle leur parle la déesse Héra[74].
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Il faut attendre 1981 et la sortie du film Le Choc des Titans de Desmond Davis pour voir Athéna occuper un rôle notable. Dans celui-ci, Zeus ordonne à sa fille de donner sa chouette préférée au héros Persée afin de l’assister dans sa quête pour sauver la belle Andromède. La déesse, interprétée par l’actrice écossaise Susan Fleetwood, refuse. Souhaitant cependant aider Persée, elle demande à Héphaïstos de construire une chouette mécanique, nommée Bubo, qu’elle confie au héros et qui l’aidera dans les moments difficiles[74].
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En 1997, le réalisateur Andreï Konchalovsky accorde une place centrale à la déesse dans la mini-série L'Odyssée, inspirée de l’œuvre écrite par Homère. L’actrice italienne Isabella Rossellini y incarne une déesse bienveillante. Dotée de pouvoirs surnaturels, elle protège Ulysse durant ses aventures et inspire courage à ses proches[74].
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En 2010, la déesse apparaît dans le film Percy Jackson : Le Voleur de foudre, adaptation du premier volet de la série Percy Jackson écrite par Rick Riordan. Le rôle est alors confié à l’actrice Melina Kanakaredes[79].
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En 2012, le péplum Les Immortels de Tarsem Singh, qui s'inspire des mythes de la Titanomachie et de Thésée, donne un rôle secondaire notable à Athéna aux côtés du héros. La déesse y est incarnée par l'actrice Isabel Lucas[80].
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La déesse apparaît enfin dans le film d'animation japonais Les Chevaliers du Zodiaque : La Légende du Sanctuaire sorti en 2014. Transportée dans l’époque moderne, la déesse s’est réincarnée sous les traits d’une jeune japonaise nommée Saori Kido qui a le pouvoir de guérir ceux qu’elle touche[74].
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Dans sa série documentaire « Les grands mythes » diffusée en 2016, la chaîne Arte lui consacre un épisode intitulé « Athéna, la sagesse armée »[81].
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Athéna apparaît dans le jeu vidéo homonyme Athena développé et édité par SNK en 1986. Elle intègre ensuite la psycho team au sein de la série The King of Fighters. Un autre jeu à son nom sort également au Japon en mars 1999 sur PS1.
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Athéna fait partie des personnages de God of War, jeu d'aventure et d'action de fantasy à décor antique développé par SIE Santa Monica Studio et édité par Sony Interactive Entertainment en 2005. Elle est la principale alliée du héros fictif Kratos dans sa quête du pouvoir. Athéna réapparaît dans plusieurs autres jeux de la même série.
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Athéna est l'un des personnages jouables du jeu vidéo Smite, un jeu d'Arène de bataille en ligne multijoueur développé et édité par Hi-Rez Studios en 2014 où les joueurs incarnent des personnages inspirés des divinités de diverses religions du monde, la plupart antiques ou médiévales. Athéna y est décrite comme « déesse de la Sagesse » et est de classe « gardien ».
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Dans Assassin's Creed Odyssey, une série de quêtes de la mission Contes Perdu de la Grèce : Intervention Divine [82] sont données par un Pnj laissant penser à l'incarnation de la Déesse, que l'on peut retrouver aussi en tant que lieutenant [83] pour le navire Adrestia.
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Il est aussi possible d'obtenir un pack d'équipement [84] via contenu téléchargeable inspiré d'Athéna ainsi que sa lance [85] après avoir terminé les missions confiés par le général athénien Demosthenes et le général Lysandre de Sparte.
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La déesse est l'éponyme des astéroïdes (2) Pallas et (881) Athéné.
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8° 58′ N, 79° 32′ O
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Le Panama, en forme longue la république du Panama[1] (en espagnol : Panamá et República de Panamá), est un pays de 75 420 km2 situé à l’extrémité sud de l’Amérique centrale, sur l’isthme de Panama. Il est limitrophe du Costa Rica et de la Colombie, dont il faisait autrefois partie. Le pays est peuplé de 4 285 850 habitants en 2020.
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Le canal du même nom, canal de Panama autrefois américain, est aujourd'hui une source majeure de financement pour l'État panaméen. Une des spécificités du pays sur le plan politique est qu'il ait renoncé à avoir une armée puissante[4] au profit de la protection de son environnement ; c'est aussi le pays dont la plus grande proportion est couverte par des parcs naturels nationaux.
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Christophe Colomb touche les côtes panaméennes pendant son quatrième voyage, au cours duquel il longe les côtes du Honduras jusqu'à l'isthme de Panama. Le 24 février 1503[réf. nécessaire], Colomb fonde l'un des premiers établissements espagnols en territoire continental, Santa María de Belén, laissant la charge de cette dernière à son frère Bartolomé tandis qu'il repart pour l'Espagne demander du renfort pour poursuivre la colonisation. Les envahisseurs espagnols entrent par la suite en conflit avec les Indiens, et à la suite de plusieurs attaques victorieuses des Indiens, Santa María de Belen est abandonnée par ses habitants qui s'embarquent pour l'Espagne
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Dès le début du XVIe siècle, l’isthme fut colonisé par l’empire espagnol qui y ouvrit de grandes routes marchandes pour l’or et l’argent du Pérou. Le territoire prend le nom de Castille d'Or. Par conséquent, cet emplacement était très bien gardé et fortifié contre les possibles attaques des flibustiers, pirates et autres menaces d'envergure. L'Espagne et l'Angleterre n'entretenaient pas de bonnes relations, puisque l'Espagne possédait une majeure partie du Nouveau Monde et que les empires européens comme l'Angleterre convoitaient certains de ces territoires. Les deux empires établirent donc un traité afin de réduire considérablement les hostilités dans leurs colonies du Nouveau Monde : le traité de Madrid (1670) ou traité de Godolphin. L'année suivante, en dépit de ce traité, des pirates sous le commandement d'Henry Morgan mirent à sac la ville de Panama. Malgré les fortifications de la ville et des défenseurs plus nombreux que les troupes pirates, l’équipage s’empara de la ville et la pilla. Le butin de Morgan se serait élevé à plus de 120 000 euros. La mise à feu et à sang de la ville par les flibustiers obligea les Espagnols et les survivants de Panamá Viejo à s’établir quelques milles plus loin. À la fin de la prise de Panama, Henry Morgan abandonne son équipage en emportant l'essentiel du butin[5].
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Par les Guerres d'indépendance hispano-américaines (1810-1825, la Colombie, intégrée dans la vice-royauté du Pérou (1542-1824), puis rattachée à celle de Nouvelle-Grenade, se sépare de l'Espagne. La région fait partie de la Grande Colombie en 1821-1831[6].
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Le traité Mallarino-Bidlack, signé en 1846 entre les gouvernements colombien et américain, autorise l’intervention militaire des « marines » dans l’isthme de Panama afin de réprimer les révoltes sociales. Quatorze interventions militaires américaines auront lieu entre 1850 et 1902[7].
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L'État souverain du Panama (1855-1886) redevient Département de Panama (1886-1903), à quoi met fin la guerre des Mille Jours (1899-1902).
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Alors que la Colombie est plongée dans la guerre civile, des indépendantistes soutenus par les États-Unis déclarent l’indépendance du Panama de la Colombie le 3 novembre 1903. Les navires de guerre américains ancrés à l’abord des côtes interdisent toute intervention de l’armée colombienne. Le 18 novembre 1903, à New York, est signé le Traité Hay-Bunau-Varilla, faisant du Panama un protectorat[8].
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Les États-Unis reçoivent une frange de 10 milles (16,1 km) de large des deux côtés du canal, pour sa construction et son exploitation à perpétuité. La souveraineté dans la zone du canal leur revient, le Panama étant « exclu de l’exercice de tels droits souverains, pouvoir ou autorité ». On leur concède aussi un droit d’ingérence permanent dans les affaires intérieures panaméennes, et la possibilité d’intervenir militairement en cas d’atteinte à l’ordre public. Cette clause prend force de loi lorsqu’on l’inclut dans la Constitution, promulguée le 20 février 1904, et rédigée avec la participation du consul américain William I. Buchanan. Le canal de Panama (dont la construction fut commencée en 1881 sous l’impulsion de Ferdinand de Lesseps mais abandonnée en 1888, après la mort de 20 000 ouvriers), est inauguré en 1914[8]. En France, cette construction donna lieu à un scandale politico-financier. De nombreux troubles sociaux et politiques agitèrent cette république qui connut des régimes plus ou moins autoritaires. De nombreux Français (Guadeloupe et Martinique) ont participé à la construction du canal de Panama. Ils ont pris souche dans le pays[réf. souhaitée].
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Jusqu'en 1999, les États-Unis possèderont des bases militaires à proximité du canal. Ces bases serviront à lancer des opérations extérieures contre des gouvernements de gauche en Amérique latine au cours de la guerre froide et à réprimer les mouvements de protestation sociale dans le pays[9].
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Le général Omar Torrijos, au pouvoir depuis 1968, se lance dans un combat contre les États-Unis pour obtenir la souveraineté du Panama. En 1973, devant l'absence de progrès dans les négociations avec Washington, il tente de faire intervenir l'Organisation des Nations unies (ONU) : « Nous n'avons jamais été, ne sommes pas et ne serons jamais un État associé, une colonie ou un protectorat, et nous n'entendons pas ajouter une étoile au drapeau des États-Unis. » Mis en minorité, Washington appose son véto à la résolution adoptée. Finalement, en 1977, Torrijos réussit à renégocier l’accord sur la zone du canal (Traités Torrijos-Carter)[10].
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En dehors du canal, Torrijos met en œuvre une politique sociale, avec l'inauguration d'écoles et la création d'emplois, la redistribution des terres agricoles (qui fut la mesure la plus populaire de son gouvernement). Les réformes furent accompagnées d'un important programme de travaux publics. Il affronte par ailleurs les multinationales nord-américaines, exigeant d'elles des hausses de salaires pour les travailleurs et redistribue 180 000 hectares de terres non cultivées. En février 1974, sur le modèle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour le pétrole, il tente de constituer l'Union des pays exportateurs de bananes avec les autres États d’Amérique centrale pour répondre à l'influence de ces multinationales, mais n'obtient pas leur soutien. Sa politique favorise l'émergence d'une classe moyenne et la représentation des communautés indigènes[10].
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À sa mort en 1981, le général Manuel Noriega, commandant la garde nationale (qui fut à une période rémunéré par la CIA[11]), s’est mis, dans les faits, à contrôler le pouvoir. En juillet 1987, les États-Unis ont tenté d’obtenir l’extradition de Noriega, pour trafic de drogue, puis ont soumis le pays à des sanctions économiques. Noriega, en dépit d'une opposition civile majoritaire[12], s'est maintenu au pouvoir jusqu'à l’opération Just Cause lancée en décembre 1989 par l’armée américaine pour le capturer. Il est ensuite remplacé par Guillermo Endara, son concurrent à l'élection présidentielle de 1989, que Noriega avait annulée[12]. La Commission pour la défense des droits de l'homme en Amérique centrale (CODEHUCA) a estimé entre 2 500 et 3 000 le nombre de civils tués par l’armée américaine et la Commission pour la défense des droits de l'homme au Panama (CONADEHUPA) a estimé à 3 500 le nombre de morts parmi les civils au cours de l'invasion du Panama[13].
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Suspecté de corruption et confronté à une détérioration de la situation économique, le président Guillermo Endara Galimany, au pouvoir depuis 1989, devient très impopulaire, ce qui conduit à manifestations en mai et juin 1991 et à une grève des enseignants en octobre 1993. Les ex-partis noriéguistes remportent les élections législatives partielles de 1991. Ernesto Pérez-Balladares, candidat du Parti révolutionnaire démocratique (qui avait soutenu le régime de Manuel Noriega) est élu président en 1994. Cette même année, deux des principaux dirigeants de la junte haïtienne, Raoul Cédras et Philippe Biamby, se réfugient au Panama. En 1999, Mireya Moscoso, la veuve de l'ancien président Arnulfo Arias, est élue à la présidence. Son gouvernement est toutefois rapidement discrédité par les affaires[14].
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La Zone du canal de Panama fut rendue au Panama le 31 décembre 1999, à la suite des Traités Torrijos-Carter. Depuis le 22 octobre 2006, les Panaméens ont décidé d’agrandir le canal, pour faire face à la hausse du trafic et rester compétitifs sur le transbordement.
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Dans les années 2000, le pays s'est trouvé impliquer dans le conflit armé colombien. La président Mireya Moscoso a remis en cause la tradition de neutralité de son pays face à ce conflit en intensifiant sa coopération avec les autorités colombiennes, notamment dans le cadre du Plan Colombie impulsé par le gouvernement américain. Cette politique a conduit des organisations de défense des droits de l'homme et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à dénoncer les déportations, souvent de manière violente, de réfugiés colombiens vers la Colombie. Les autorités colombiennes les réinstallent régulièrement dans des zones dominées par les paramilitaires d’extrême droite, sans se préoccuper de leur sécurité[15].
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Le Panama est une république présidentielle. Le vote est accordé à tous les citoyens de plus de dix-huit ans[16]. Il n’est pas obligatoire de voter.
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Le Président de la République, les membres du parlement ainsi que les vice-présidents sont élus par le suffrage universel direct pour une durée de cinq ans.
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L'actuel président de la république panaméenne est Laurentino Cortizo.
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Les membres du gouvernement sont nommés par le Président. Le parlement est monocaméral, seulement composé d'une Assemblée nationale.
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Pour ce qui est de l'autorité judiciaire, dix juges composent la Cour suprême de Justice pour une période, cette fois, de dix ans. Le pouvoir législatif n’est exercé que par une seule chambre, renouvelée tous les cinq ans. Elle compte 72 sièges. Le pays est divisé en dix provinces, trois territoires indigènes et 74 municipalités.
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Le pays ne possède pas d’armée, la Force de défense panaméenne ayant été démantelée après l’invasion américaine en décembre 1989 et remplacée par une Force publique auxquelles sont attribuées et les tâches militaires et de police. Les accords entre le Panama et les États-Unis reconnaissent à ces derniers le droit d’intervenir unilatéralement si la neutralité ou la sécurité du canal sont en danger[15].
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Le Panama est divisé en dix provinces, la dernière créée étant Panama Ouest en janvier 2014[17], et trois territoires indigènes autonomes (comarques, en espagnol comarcas indígenas).
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Les dix provinces sont : Bocas del Toro, Coclé, Colón, Chiriquí, Darién, Herrera, Los Santos, Panama, Veraguas et Panama Ouest.
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Les trois territoires sont : Emberá, Ngöbe-Buglé et Guna Yala (San Blas). Ils constituent à eux trois une province supplémentaire.
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Chaque province est divisée en plusieurs districts et chaque district est divisé en plusieurs municipalités (corregimientos).
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Les deux territoires supplémentaires de Kuna de Madugandí et de Kuna de Wargandí, respectivement situés dans les Provinces du Panama et de Darién, n'ont que le statut de municipalités[17].
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Le climat du Panama peut être défini comme tropical. Les températures nocturnes sont comprises entre 21 °C et 25 °C, contre 28 °C à 34 °C en journée. L'humidité reste comprise entre 50 % et 90 %. Les reliefs de la côte caribéenne sont en moyenne, plus exposés aux précipitations que ceux de la côte pacifique. Les pluies abondantes (1 100−3 600 mm par an) et l'humidité toujours élevée, participent au développement d'une flore luxuriante sur l'ensemble du territoire panaméen.
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Le Panama est un pays d’Amérique centrale, entouré par la mer des Caraïbes, l’océan Pacifique, la Colombie et le Costa Rica.
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Le Panama est traversé, du Nord au Sud, par le canal de Panama. Ce pays a une superficie d'environ 75 420 km2[2], ce qui est comparable à un peu moins du dixième de la superficie du Chili.
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Le Panama, par sa situation dans l’isthme reliant l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, occupe une situation stratégique.
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Un canal interocéanique long de 79,6 km qui traverse le pays, du Nord au Sud, permet d’aller par bateau de l'océan Atlantique via la mer des Caraïbes à l’océan Pacifique et inversement, sans contourner l’Amérique du Sud par la Terre de Feu au sud du Chili. Il offre un gain de temps considérable pour les transporteurs maritimes, le trajet durant de huit à dix heures.
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Ce canal est composé de trois jeux d’écluses :
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La construction du canal a débuté en 1881. Le projet est alors une initiative française après le succès du canal de Suez. En 1888, les travaux s’arrêtent en raison des problèmes financiers de la Compagnie universelle qui exploite le canal. Ce n’est qu’en 1914, après reprise des travaux en 1904, que le canal peut ouvrir. Le premier navire à passer le canal est alors le SS Ancon.
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Les États-Unis exploitèrent ensuite les droits du canal, sur une zone large de dix miles de chaque côté du tracé du canal, avec le traité de Panama, et ce, malgré l’indépendance du Panama signée avec la Colombie en 1903. En effet les travaux avaient repris grâce à la pression américaine qui avait aussi contribué à la révolte du Panama envers cette même Colombie.
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En 1978, le Panama a repris le contrôle de la concession grâce aux multiples interventions du général au pouvoir, Omar Torrijos.
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La seule voie de chemin de fer existante au Panama est la ligne de la Compagnie des chemins de fer du canal de Panama qui longe le canal du port de Balboa au port de Colon.
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La Transaméricaine qui traverse le pays sur toute sa longueur est la colonne vertébrale routière du pays sur laquelle viennent se greffer les routes secondaires allant soit vers le Nord, soit vers le Sud. Goudronnée sur toute sa longueur, elle est cependant à certains endroits en mauvais état. De gros travaux sont en cours pour créer une 2×2 voies sur toute la longueur.
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Le réseau routier secondaire est dans un piteux état ou non goudronné.
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Les frontières terrestres sont d'une longueur totale de 555 km
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Le Panama est baigné par l'océan Atlantique au Nord et l'océan Pacifique au Sud. La longueur des côtes du Panama est de 2 490 km.
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Le Panama possède la plus puissante économie d'Amérique centrale[18]. Le pays doit principalement son essor économique au Canal de Panama. La ville de Panama est le plus important centre financier d'Amérique centrale. D'autre part, la taxation y étant faible, le Panama est classé comme un paradis fiscal par d'autres pays. Le PIB par habitant, de 13 000 dollars (estimation 2010)[2], est également le plus élevé de la région. Le pourcentage du PIB consacré à l'investissement était de 26,8 %[2] du PIB en 2010. Celui consacré à l'éducation était de 3,8 %[2] en 2008 et le pourcentage du PIB consacré à la défense était de 1 %[2] en 2008. En 2005, le chômage touche 35 % de la population active et 40 % des habitants vivent au-dessous du seuil de pauvreté, dont la moitié dans l’extrême pauvreté[15].
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Issu des « Chicago Boys », Nicolás Ardito Barletta, président de la République entre 1984 et 1985, se souvient : « Je pensais que nous devions renforcer le secteur bancaire. À cette époque, il y avait une énorme quantité de dollars en circulation. C'est pourquoi nous avons adopté une législation permettant à la fois le développement du secteur offshore et des banques nationales. Depuis lors, nous sommes l'économie la plus financiarisée d'Amérique latine. Avant d'adopter notre législation, il n'y avait que douze banques étrangères au Panama. En dix ans, nous avons atteint 125 et sommes passés de 800 millions à 47 000 millions de dépôts bancaires. Actuellement, 25 000 emplois dépendent du secteur bancaire dans la capitale. » Le Panama fait partie des pavillons de complaisance. Environ un quart de la flotte mondiale y serait enregistrée en 2015. Le pays n’a pas de monnaie propre[9].
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Les services occupent une grande place dans l’économie du Panama. Les principales activités sont les services financiers, le commerce et le tourisme. Ce pays contient des ressources naturelles limitées telles que le cuivre et l’or. Chaque année, il y a 1 million de tonnes de bananes produites au Panama. En 2008, 29,96 % des terres du Panama constituent des terres arables agricoles. Puis, 7,36 % des terres panaméennes sont des terres arables. Tandis que le secteur secondaire du Panama est caractérisé par l’industrie. Les industries les plus prospères sont celles où l’on retrouve les matériaux de construction ; tel que le ciment et la fabrication de meubles, ainsi que la préparation des aliments, de produits laitiers, le raffinage du sucre, la fabrication de vêtements, les produits pétroliers, les produits chimiques, les papiers et tout autre produit de papier puis l’impression. La restitution de la zone du canal, contrôlée par les États-Unis jusqu’en 1999, a encouragé le lancement de nouveaux projets. Le Panama est l’un des rares pays au monde où des investisseurs étrangers peuvent devenir propriétaires fonciers sans aucune restriction[19].
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Le 22 octobre 2006, les Panaméens ont décidé par référendum d'élargir le canal afin de rester compétitifs dans le trafic de marchandises. D’après l’ACP (organisme qui gère le canal) les retombées économiques générées seront énormes. Cet agrandissement à un jeu de trois écluses s’imposait car le trafic de conteneurs est en constante augmentation, de plus les deux canaux ne pouvaient plus absorber le flux incessant de navires. Cet élargissement va permettre aux bateaux à fort tirant d’eau et à grand tonnage de ne plus faire de détour et donc de gagner du temps, cet élargissement permettra un gain de temps énorme, ce qui permettra d’engranger plus de profit. Du côté panaméen, cela va engendrer la création de près de quarante mille emplois directs et indirects et permettre à la population de ce pays, dont 40 % vit sous le seuil de pauvreté, de profiter de la manne économique. Cela peut aussi influer sur la région où les investisseurs pourront trouver des conditions avantageuses à leur installation, de trouver des taux d’impositions faibles et pourquoi pas profiter d’une zone franche comme on en trouve à la frontière sud des États-Unis. De plus, un troisième élargissement est déjà prévu pour faire face à la hausse du trafic et pour rester compétitif. Depuis 2004, afin d'assurer la sécurité des investissements étrangers, le gouvernement ne peut pas modifier les lois en vigueur pour une période de 10 ans[9]
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La monnaie est le balboa. Seules les pièces circulent, la monnaie papier est le dollar des États-Unis. En 2011, la part des principaux secteurs d’activités dans le PIB est de :
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Les principales productions du Panama sont (agriculture) : bananes, riz, maïs, café, sucre de canne, légumes ; animaux de ferme ; crevettes[20] Les principaux partenaires du Panama pour ce qui est des exportations sont : États-Unis 45,9 %, Suède 8,1 %, Benelux 5,3 %, Costa Rica 5,1 %[20]
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Une filiale de la multinationale First Quantum Minerals entreprend à partir de février 2019 l'exploitation d'une mine de cuivre au Panama, malgré l'annulation en justice de la concession pour raisons environnementales. La Cour suprême panaméenne avait en effet déclaré anticonstitutionnel le projet de minier, invoquant les dégâts pour les sols, la végétation, l'air et l'eau, et estimant que l'exploitation léserait l’État et les ressources naturelles du pays. Le gouvernement a cependant donné son accord au projet. Selon les estimations de l'entreprise, l'exploitation doit permettre d'exporter quelque 320,000 tonnes de cuivre par an, pour une valeur de 2 milliards de dollars[21].
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Le pays est également un important paradis fiscal qui refuse de lever son secret bancaire[22]. Le Panama est le dixième pays le plus inégalitaire au monde en 2016[23].
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Le pays compte 3 657 024 habitants en 2015 dont environ 1,426 millions habitent la capitale même[2].
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En 2015, le taux de croissance annuelle était de 1,32 %, (1,463 % en 2010)[2], le taux de natalité était de 18,32 pour 1 000 habitants (19,17 en 2010) et le taux de mortalité était de 4,81 décès pour 1 000 habitants (4,62 en 2010)[2].
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La population du Panama est originaire principalement des colonisateurs espagnols, d'esclaves provenant d'Afrique subsaharienne et de peuples indigènes ces derniers sont résultat d'un métissage. La population du Panama est très métissée : 72 % de la population panaméenne est métis. Les Noirs representent 9 % de la population. 13 % de la population sont amérindiens et 6 % de la population sont Blancs, les principales tribus indigènes au Panama sont les Guaymí (Ngäbe), les Kuna, les Emberá et d'autres tribus minoritaires[2].
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En ce qui concerne la religion, la liberté de culte existe au Panama. La plupart des Panaméens sont catholiques. Toutefois, en raison de la diversité de population du pays, il y a de nombreuses églises, temples, synagogues et mosquées.
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En 2019, les Journées mondiales de la jeunesse se tiendront dans ce pays[25].
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L’espagnol est l'unique langue officielle du pays, legs de la colonisation espagnole, mais une partie importante de la population maîtrise également l’anglais, du fait des liens très étroits, tant politiques qu'économiques, entretenus avec les États-Unis.
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Les Espagnols ont converti les indigènes et les esclaves africains et leurs descendants au catholicisme, aujourd’hui encore très présent.
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Cependant des restes de religion indigène ou africaine existent toujours.
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Le Panama compte de nombreuses danses d’origine africaine.
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Les Panaméens font une semaine de carnaval qui se termine la veille du mercredi des Cendres premier jour de carême.
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Chaque année, le 4 novembre, les Panaméens fêtent leur drapeau (Dia de la bandera), symbole de leur séparation d'avec la Colombie. Ce jour-là, on peut observer des défilés dans les grandes villes du pays, constitués de multiples Bandas (groupes) de tipico (musique traditionnelle du Panama), ainsi que de troupes de danse traditionnelle panaméenne vêtues de la pollera.
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Le Panama a pour codes :
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fr/438.html.txt
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@@ -0,0 +1,137 @@
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L’océan Atlantique est l'un des cinq grands océans de la Terre. L'Atlantique fait partie de l'océan Mondial et il comporte deux océans : l'Atlantique Nord et l'Atlantique Sud[a]. Sa superficie de 106 000 000 km2 en fait le deuxième plus grand derrière l'océan Pacifique. Il s'est formé par l'éloignement de plaques tectoniques il y a environ 180 millions d'années. Pendant de nombreux siècles, il fut la première étape des explorations européennes. Aujourd'hui, il demeure une voie de communication importante pour les pays qui le bordent et il occupe évidemment un rôle géopolitique important.
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Attesté dès le XIVe siècle[1],[2], l'adjectif[1],[2] « atlantique » est un emprunt, par l'intermédiaire[1] du latin Atlanticus, au grec ancien Ἀτλαντικός[2] / Atlantikós[1], dérivé de l'oronyme Atlas.
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Le nom Atlantique proviendrait du Titan Atlas qui possédait, selon les anciens Grecs, les colonnes supportant (tlaô signifie « porter », « supporter » en grec) la voûte céleste, dont faisaient partie les fameuses Colonnes d'Hercule (désignant aujourd'hui le détroit de Gibraltar), donc, pour les anciens, ce terme désignait avant tout la mer se trouvant au-delà du détroit, par rapport à la Méditerranée. Son nom pourrait aussi provenir du peuple libyque des Atlantes décrit par Hérodote et qui peuplait les rives nord-africaines de l'océan Atlantique et les montagnes de l'Atlas marocain en Afrique du Nord-Ouest[3].
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Du Ve siècle au XVe siècle, les Européens l'appellent mer Océane. Christophe Colomb est ainsi surnommé « l'amiral de la mer Océane »[4],[5].
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L'océan Atlantique est situé majoritairement entre le continent américain et l'Afro-Eurasie, terme désignant l'Europe, l'Asie et l'Afrique comme une même entité. Il descend cependant jusqu'au continent antarctique qui le ferme au sud. Au nord, il baigne le sud du Groenland, l'Islande et inclut encore les îles Féroé. La Terre est composée de quatre océans formant une étendue d'eau salée unique, les limites entre chacun sont donc souvent arbitraires et donnent lieu à certaines controverses (cas des limites entre les océans Atlantique et Arctique notamment).[6]. L'océan Atlantique ne déroge pas à cette règle. Les océans Atlantique et Pacifique sont les deux seuls à être en contact avec les deux autres (océans Arctique et Indien). Un cinquième océan, l'océan Austral, est toujours à l'état de projet.
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L'illustration dans l'encadré de cet article montre l'océan Atlantique sur un planisphère : l'Atlantique y est partagé en nord et sud, suivant l'équateur. L'Organisation hydrographique internationale (OHI) découpe l'océan Atlantique en mers, golfes et détroits. Les limites que l'OHI donne pour les océans Atlantique Nord et Atlantique Sud excluent les mers comprises dans chacun d’eux[7].
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« Les lignes de démarcation entre les océans Atlantique nord […] et […] Atlantique sud […] sont données par l’équateur. La limite sud-est entre l’océan Atlantique sud et l’océan Pacifique sud est le méridien du cap Horn (67° 17’ W.) »
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— Bureau hydrographique international de l'OHI[7]
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Son code d'enregistrement numérique de l’Organisation hydrographique internationale est « A »[8], et son identification dans "Limite des océans et des mers" est « (23) et (32) »[9] ; son nom français dans la nomenclature des espaces maritimes du Conseil national de l'information géographique est « Océan Atlantique »[8],[a].
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L'Organisation hydrographique internationale définit les limites des océans Atlantique Nord et Atlantique Sud comme suit[7] :
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Son code d'enregistrement numérique de l’Organisation hydrographique internationale est « 01 »[8], et son identification dans "Limite des océans et des mers" est (23)[10] ; son nom français dans la nomenclature des espaces maritimes du Conseil national de l'information géographique est « Océan Atlantique Nord »[8].
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« À l'ouest :
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Au nord :
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Au sud :
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— Organisation hydrographique internationale[7]
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Son code d'enregistrement numérique de l’Organisation hydrographique internationale est « 04 »[11], et son identification dans "Limite des océans et des mers" est (32)[10] ; son nom français dans la nomenclature des espaces maritimes du Conseil national de l'information géographique est « Océan Atlantique Sud »[11],[a].
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« Au sud-ouest :
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À l'ouest :
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Au nord :
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Au nord-est :
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Au sud :
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— Organisation hydrographique internationale[7]
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La largeur de l'océan Atlantique varie entre 2 848 km (entre le Brésil et le Liberia) et 4 830 km (entre les États-Unis et le Maroc).
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La superficie de l'océan Atlantique est de 82 400 000 km2 sans ses mers, de 92 400 000 km2 avec elles. Selon les sources, l'océan Arctique est compté ou non comme étant une mer bordière de l'océan Atlantique[12]. Une superficie est alors donnée à 106 400 000 km2, celle-ci prenant en compte la superficie de l'océan Arctique (voir Mers bordières).
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Cet indice de comparaison est calculé en prenant comme référence la superficie de l'océan Atlantique.
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Les mers bordières ou mers adjacentes sont des mers faisant partie de l'océan Atlantique ; cependant, en raison de leur propre configuration et/ou des controverses liées à leur inclusion dans cet ensemble, il arrive que les caractéristiques de l'océan Atlantique soient données avec ou sans ses mers. Parmi ces mers on peut citer la mer Méditerranée ou le golfe du Mexique.
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Son volume est estimé à 323 600 000 km3 sans les mers bordières, 354 700 000 km3 avec elles.
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Sa profondeur varie de plus de 8 000 m dans les Caraïbes à moins de 20 m en mer d'Azov. Sa profondeur moyenne est de 3 926 mètres sans les mers bordières et de 3 332 m avec ces dernières.
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L'ouverture de l'océan Atlantique commence par une phase de rifting au niveau de l'Atlantique central, lié à des phénomènes distensifs post-varisque. Au Permien, le domaine continental entre l'Amérique et l'Afrique du Nord-Ouest subit une surrection qui conduit à un début de dislocation de cette zone continentale. Un important volcanisme a lieu qui conduit à la formation de la Province magmatique centre atlantique.
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Au Trias s'initie une phase de rifting au niveau des marges du Maroc et de la Nouvelle Écosse[17]. L'accrétion de plancher océanique s'initie dès la fin du Sinémurien[18] et se poursuit jusqu'à aujourd'hui. Enfin, l'ouverture de l'Atlantique Nord a lieu à l'Éocène, il y a environ 50 millions d'années.
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L'ouverture de l'Océan Atlantique est le résultat de la fragmentation du supercontinent de la Pangée, et de la migration des continents africain, sud-américain, eurasien et nord-américain au cours du Méso-Cénozoique.
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Les premiers épisodes de rifting de l'Océan Atlantique central démarrent au niveau des marges ouest-africaines et nord-américaines au Trias Moyen et perdurent jusqu'à l'océanisation au Jurassique Inférieur[19]. Les premières phases d'accrétions de planchers océaniques sont débattues entre le Sinérmurien[20] et le Toarcien[21]. Dans la stratigraphie générale décrites sur les marges conjuguées nord-américaines et ouest-africaines, les évaporites et les séries « rouges » sédimentaires détritiques continentales triasiques sont recouvertes par des formations épaisses de carbonates jurassiques[22]. L'ouverture de l'Atlantique est associée également à la mise en place d'une province volcanique affectant l'ensemble de la région : les basaltes de la province magmatique centre-Atlantique (CAMP basalts dans la litterature anglophone) datés préciséments à 200 ±3 Ma (Hettangien)[23].
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Sa vitesse d'expansion actuelle est d'environ deux centimètres par an.
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L'Océan Atlantique occupe un long bassin s'étendant du nord au sud, borné à l'ouest par les Amériques, à l'est par l'Europe et l'Afrique. Il atteint une profondeur maximale de 8 605 m à la fosse de Milwaukee près de Porto Rico. La dorsale médio-atlantique étant toujours active, la création de plancher océanique y est encore observable (fumeurs noirs, laves en coussins, hydrothermalisme...).
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En termes de bathymétrie, la dorsale médio-atlantique apparaît comme une chaîne de montagne sous-marine causée par trois facteurs simultanés :
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La dorsale médio-atlantique s'étend depuis l'île Jan Mayen au nord jusqu'à environ 58° de latitude sud, pour une largeur maximale de 1 600 km. Le centre de la dorsale est occupé par un fossé profond de plus de 1 000 m et large de 25 à 50 km. De part et d'autre de ce fossé, la dorsale s'élève à moins de 1 500 m au-dessous du niveau de la mer, plusieurs montagnes s'élèvent même au-dessus de l'eau et forment des îles.
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L'Atlantique Sud possède une dorsale additionnelle, la dorsale de Walvis.
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La dorsale médio-atlantique partage l'océan Atlantique en deux grandes dépressions dont la profondeur varie entre 3 700 et 5 500 mètres. Des dorsales transverses les divisent en plusieurs bassins.
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L'océan Atlantique comprend de nombreux archipels. Certains sont des parties émergées des continents qui le bordent, d'autres furent générés par la dorsale océanique centrale.
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L'océan Atlantique influe directement le climat européen. Les dépressions qui circulent en Europe, notamment en Belgique, en Suisse et en France, se forment sur l'Atlantique et circulent d'ouest en est, en apportant un temps instable, humide et pluvieux.
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L'anticyclone des Açores, qui est présent au-dessus des Açores, influe aussi la météo européenne en apportant du temps sec et ensoleillé.
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L'exploration du littoral atlantique a commencé dès que les premières installations humaines se sont établies sur ses côtes. Mais pour la traversée de l'océan, il faut attendre du côté nord-européen le Xe siècle et les explorations audacieuses à partir du Groenland faites par des navigateurs vikings : ils atteignent le continent nord-américain à la hauteur de Terre-Neuve (à L'Anse aux Meadows), terre qu'ils appellent alors Vinland.
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La côte africaine reste inaccessible aux explorateurs antiques et médiévaux au-delà du cap Bojador (Sahara occidental), où l'océan est surnommé mer des Ténèbres. Le Portugais Gil Eanes est le premier à franchir le cap en 1434 et à pouvoir revenir avec son bateau. Il ouvre la voie au contournement du continent africain pour rejoindre les Indes.
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La toute première traversée moderne de l'Atlantique est celle de Christophe Colomb et ses équipages en 1492.
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Les premières traversées maritimes enregistrées ont été les suivantes :
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Les voies aériennes de l'Atlantique Nord sont quotidiennement modifiées pour minimiser le temps de traversée[24]
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Les premières traversées aériennes ont été les suivantes[25] :
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Les tentatives de traversée de l'Atlantique par voie aérienne ont malheureusement coûté la vie à de nombreuses personnes, leur histoire étant restée dans les annales de l'aviation :
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L'enjeu de ces voies était et est de pouvoir communiquer par voie maritime d'un océan à un autre et ainsi de pouvoir assurer un transport de marchandises et/ou de passagers. Ce sont les grandes puissances européennes qui ont ouvert ces voies afin d'assurer le commerce.
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Le cap de Bonne-Espérance a été découvert en 1488 par l'explorateur portugais Bartolomeu Dias. La découverte de ce cap et donc de cette route maritime a permis l'ouverture de la route des Indes. Jusqu'en 1869 et l'inauguration du canal de Suez, il s'agissait de l'unique passage maritime entre l'Europe et l'Asie.
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La construction de ce canal permit de le substituer au cap de Bonne-Espérance pour rejoindre l'Asie. Il faut attendre le début du XXe siècle et la généralisation de la vapeur au détriment de la voile pour voir le trafic maritime entre l'océan Atlantique et l'océan Indien se focaliser sur le canal de Suez.
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En 1492, Christophe Colomb découvre l'Amérique en franchissant l'Atlantique. L'objet de cette exploration n'était pas de découvrir de nouvelles terres, mais de rejoindre les Indes à partir de l'Europe en montrant que la Terre était ronde.
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En 1519, Fernand de Magellan s'élance dans son voyage autour du monde. Il longe les côtes de l'Amérique du Sud à la recherche d'un passage vers l'ouest afin de rejoindre les Indes. En octobre 1520, il découvre un passage au nord de l'actuelle Terre de Feu. Ce passage porte maintenant son nom, le détroit de Magellan.
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Ce passage assez étroit n'est plus aujourd'hui utilisé que pour des liaisons locales. Les navires circulant dans cette région passent par le cap Horn.
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En mai 1615, Jacob Le Maire, un marchand hollandais, et Willem Schouten, un navigateur, décident de trouver un passage au sud du détroit de Magellan afin de briser le monopole de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Cette expédition découvrit le cap Horn, qu'elle nomma Kapp Hoorn en l’honneur de la ville de Hoorn qui finança l'expédition.
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Le cap Horn a longtemps constitué le point de passage obligatoire pour passer de l'Atlantique au Pacifique. Son isolement géographique et la rudesse des conditions climatiques ont entraîné la recherche d'autres parcours pour joindre les deux côtes américaines, notamment celles des États-Unis.
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Le passage du Nord-Ouest est situé au nord du Canada et permet de relier l'océan Atlantique et l'océan Pacifique. Ce passage a été recherché pendant des siècles (de 1500 à 1900) ; l'objectif étant de raccourcir la route maritime entre l'Europe et l'Extrême-Orient. Il faut attendre le Norvégien Roald Amundsen pour voir ce passage la première fois franchi en 1906.
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Compte tenu de sa situation très nordique et de ses conditions climatiques extrêmes, ce passage n'est pas utilisé pour relier ces deux océans. Cependant l'actuel réchauffement climatique facilite les conditions de navigation sur cette route, ainsi il est envisagé de faire passer les routes maritimes par ce passage[29].
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La surpêche a provoqué un très fort déclin de plusieurs espèces. La population des grands requins blancs a diminué de 75 %, celle de la morue de 99,9 % dans l’Atlantique Nord, tandis que le saumon a quasiment disparu de l’océan Atlantique[30],[31].
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Des débris plastiques de provenance mondiale polluent l'ensemble des océans ; concernant l'Atlantique, ils proviennent notamment d'Europe de l'Ouest et des États-Unis.
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Il existe des réglementations nationales et internationales, ainsi que différents classements de certaines zones tels que des aires marines protégées, des réserves de Biosphère, des Parcs naturels marins...
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Océan Arctique
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Océan Indien
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Océan Pacifique
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República de Panamá
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8° 58′ N, 79° 32′ O
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Le Panama, en forme longue la république du Panama[1] (en espagnol : Panamá et República de Panamá), est un pays de 75 420 km2 situé à l’extrémité sud de l’Amérique centrale, sur l’isthme de Panama. Il est limitrophe du Costa Rica et de la Colombie, dont il faisait autrefois partie. Le pays est peuplé de 4 285 850 habitants en 2020.
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Le canal du même nom, canal de Panama autrefois américain, est aujourd'hui une source majeure de financement pour l'État panaméen. Une des spécificités du pays sur le plan politique est qu'il ait renoncé à avoir une armée puissante[4] au profit de la protection de son environnement ; c'est aussi le pays dont la plus grande proportion est couverte par des parcs naturels nationaux.
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Christophe Colomb touche les côtes panaméennes pendant son quatrième voyage, au cours duquel il longe les côtes du Honduras jusqu'à l'isthme de Panama. Le 24 février 1503[réf. nécessaire], Colomb fonde l'un des premiers établissements espagnols en territoire continental, Santa María de Belén, laissant la charge de cette dernière à son frère Bartolomé tandis qu'il repart pour l'Espagne demander du renfort pour poursuivre la colonisation. Les envahisseurs espagnols entrent par la suite en conflit avec les Indiens, et à la suite de plusieurs attaques victorieuses des Indiens, Santa María de Belen est abandonnée par ses habitants qui s'embarquent pour l'Espagne
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Dès le début du XVIe siècle, l’isthme fut colonisé par l’empire espagnol qui y ouvrit de grandes routes marchandes pour l’or et l’argent du Pérou. Le territoire prend le nom de Castille d'Or. Par conséquent, cet emplacement était très bien gardé et fortifié contre les possibles attaques des flibustiers, pirates et autres menaces d'envergure. L'Espagne et l'Angleterre n'entretenaient pas de bonnes relations, puisque l'Espagne possédait une majeure partie du Nouveau Monde et que les empires européens comme l'Angleterre convoitaient certains de ces territoires. Les deux empires établirent donc un traité afin de réduire considérablement les hostilités dans leurs colonies du Nouveau Monde : le traité de Madrid (1670) ou traité de Godolphin. L'année suivante, en dépit de ce traité, des pirates sous le commandement d'Henry Morgan mirent à sac la ville de Panama. Malgré les fortifications de la ville et des défenseurs plus nombreux que les troupes pirates, l’équipage s’empara de la ville et la pilla. Le butin de Morgan se serait élevé à plus de 120 000 euros. La mise à feu et à sang de la ville par les flibustiers obligea les Espagnols et les survivants de Panamá Viejo à s’établir quelques milles plus loin. À la fin de la prise de Panama, Henry Morgan abandonne son équipage en emportant l'essentiel du butin[5].
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Par les Guerres d'indépendance hispano-américaines (1810-1825, la Colombie, intégrée dans la vice-royauté du Pérou (1542-1824), puis rattachée à celle de Nouvelle-Grenade, se sépare de l'Espagne. La région fait partie de la Grande Colombie en 1821-1831[6].
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Le traité Mallarino-Bidlack, signé en 1846 entre les gouvernements colombien et américain, autorise l’intervention militaire des « marines » dans l’isthme de Panama afin de réprimer les révoltes sociales. Quatorze interventions militaires américaines auront lieu entre 1850 et 1902[7].
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L'État souverain du Panama (1855-1886) redevient Département de Panama (1886-1903), à quoi met fin la guerre des Mille Jours (1899-1902).
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Alors que la Colombie est plongée dans la guerre civile, des indépendantistes soutenus par les États-Unis déclarent l’indépendance du Panama de la Colombie le 3 novembre 1903. Les navires de guerre américains ancrés à l’abord des côtes interdisent toute intervention de l’armée colombienne. Le 18 novembre 1903, à New York, est signé le Traité Hay-Bunau-Varilla, faisant du Panama un protectorat[8].
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Les États-Unis reçoivent une frange de 10 milles (16,1 km) de large des deux côtés du canal, pour sa construction et son exploitation à perpétuité. La souveraineté dans la zone du canal leur revient, le Panama étant « exclu de l’exercice de tels droits souverains, pouvoir ou autorité ». On leur concède aussi un droit d’ingérence permanent dans les affaires intérieures panaméennes, et la possibilité d’intervenir militairement en cas d’atteinte à l’ordre public. Cette clause prend force de loi lorsqu’on l’inclut dans la Constitution, promulguée le 20 février 1904, et rédigée avec la participation du consul américain William I. Buchanan. Le canal de Panama (dont la construction fut commencée en 1881 sous l’impulsion de Ferdinand de Lesseps mais abandonnée en 1888, après la mort de 20 000 ouvriers), est inauguré en 1914[8]. En France, cette construction donna lieu à un scandale politico-financier. De nombreux troubles sociaux et politiques agitèrent cette république qui connut des régimes plus ou moins autoritaires. De nombreux Français (Guadeloupe et Martinique) ont participé à la construction du canal de Panama. Ils ont pris souche dans le pays[réf. souhaitée].
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Jusqu'en 1999, les États-Unis possèderont des bases militaires à proximité du canal. Ces bases serviront à lancer des opérations extérieures contre des gouvernements de gauche en Amérique latine au cours de la guerre froide et à réprimer les mouvements de protestation sociale dans le pays[9].
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Le général Omar Torrijos, au pouvoir depuis 1968, se lance dans un combat contre les États-Unis pour obtenir la souveraineté du Panama. En 1973, devant l'absence de progrès dans les négociations avec Washington, il tente de faire intervenir l'Organisation des Nations unies (ONU) : « Nous n'avons jamais été, ne sommes pas et ne serons jamais un État associé, une colonie ou un protectorat, et nous n'entendons pas ajouter une étoile au drapeau des États-Unis. » Mis en minorité, Washington appose son véto à la résolution adoptée. Finalement, en 1977, Torrijos réussit à renégocier l’accord sur la zone du canal (Traités Torrijos-Carter)[10].
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En dehors du canal, Torrijos met en œuvre une politique sociale, avec l'inauguration d'écoles et la création d'emplois, la redistribution des terres agricoles (qui fut la mesure la plus populaire de son gouvernement). Les réformes furent accompagnées d'un important programme de travaux publics. Il affronte par ailleurs les multinationales nord-américaines, exigeant d'elles des hausses de salaires pour les travailleurs et redistribue 180 000 hectares de terres non cultivées. En février 1974, sur le modèle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour le pétrole, il tente de constituer l'Union des pays exportateurs de bananes avec les autres États d’Amérique centrale pour répondre à l'influence de ces multinationales, mais n'obtient pas leur soutien. Sa politique favorise l'émergence d'une classe moyenne et la représentation des communautés indigènes[10].
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À sa mort en 1981, le général Manuel Noriega, commandant la garde nationale (qui fut à une période rémunéré par la CIA[11]), s’est mis, dans les faits, à contrôler le pouvoir. En juillet 1987, les États-Unis ont tenté d’obtenir l’extradition de Noriega, pour trafic de drogue, puis ont soumis le pays à des sanctions économiques. Noriega, en dépit d'une opposition civile majoritaire[12], s'est maintenu au pouvoir jusqu'à l’opération Just Cause lancée en décembre 1989 par l’armée américaine pour le capturer. Il est ensuite remplacé par Guillermo Endara, son concurrent à l'élection présidentielle de 1989, que Noriega avait annulée[12]. La Commission pour la défense des droits de l'homme en Amérique centrale (CODEHUCA) a estimé entre 2 500 et 3 000 le nombre de civils tués par l’armée américaine et la Commission pour la défense des droits de l'homme au Panama (CONADEHUPA) a estimé à 3 500 le nombre de morts parmi les civils au cours de l'invasion du Panama[13].
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Suspecté de corruption et confronté à une détérioration de la situation économique, le président Guillermo Endara Galimany, au pouvoir depuis 1989, devient très impopulaire, ce qui conduit à manifestations en mai et juin 1991 et à une grève des enseignants en octobre 1993. Les ex-partis noriéguistes remportent les élections législatives partielles de 1991. Ernesto Pérez-Balladares, candidat du Parti révolutionnaire démocratique (qui avait soutenu le régime de Manuel Noriega) est élu président en 1994. Cette même année, deux des principaux dirigeants de la junte haïtienne, Raoul Cédras et Philippe Biamby, se réfugient au Panama. En 1999, Mireya Moscoso, la veuve de l'ancien président Arnulfo Arias, est élue à la présidence. Son gouvernement est toutefois rapidement discrédité par les affaires[14].
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La Zone du canal de Panama fut rendue au Panama le 31 décembre 1999, à la suite des Traités Torrijos-Carter. Depuis le 22 octobre 2006, les Panaméens ont décidé d’agrandir le canal, pour faire face à la hausse du trafic et rester compétitifs sur le transbordement.
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Dans les années 2000, le pays s'est trouvé impliquer dans le conflit armé colombien. La président Mireya Moscoso a remis en cause la tradition de neutralité de son pays face à ce conflit en intensifiant sa coopération avec les autorités colombiennes, notamment dans le cadre du Plan Colombie impulsé par le gouvernement américain. Cette politique a conduit des organisations de défense des droits de l'homme et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à dénoncer les déportations, souvent de manière violente, de réfugiés colombiens vers la Colombie. Les autorités colombiennes les réinstallent régulièrement dans des zones dominées par les paramilitaires d’extrême droite, sans se préoccuper de leur sécurité[15].
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Le Panama est une république présidentielle. Le vote est accordé à tous les citoyens de plus de dix-huit ans[16]. Il n’est pas obligatoire de voter.
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Le Président de la République, les membres du parlement ainsi que les vice-présidents sont élus par le suffrage universel direct pour une durée de cinq ans.
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L'actuel président de la république panaméenne est Laurentino Cortizo.
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Les membres du gouvernement sont nommés par le Président. Le parlement est monocaméral, seulement composé d'une Assemblée nationale.
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Pour ce qui est de l'autorité judiciaire, dix juges composent la Cour suprême de Justice pour une période, cette fois, de dix ans. Le pouvoir législatif n’est exercé que par une seule chambre, renouvelée tous les cinq ans. Elle compte 72 sièges. Le pays est divisé en dix provinces, trois territoires indigènes et 74 municipalités.
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Le pays ne possède pas d’armée, la Force de défense panaméenne ayant été démantelée après l’invasion américaine en décembre 1989 et remplacée par une Force publique auxquelles sont attribuées et les tâches militaires et de police. Les accords entre le Panama et les États-Unis reconnaissent à ces derniers le droit d’intervenir unilatéralement si la neutralité ou la sécurité du canal sont en danger[15].
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Le Panama est divisé en dix provinces, la dernière créée étant Panama Ouest en janvier 2014[17], et trois territoires indigènes autonomes (comarques, en espagnol comarcas indígenas).
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Les dix provinces sont : Bocas del Toro, Coclé, Colón, Chiriquí, Darién, Herrera, Los Santos, Panama, Veraguas et Panama Ouest.
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Les trois territoires sont : Emberá, Ngöbe-Buglé et Guna Yala (San Blas). Ils constituent à eux trois une province supplémentaire.
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Chaque province est divisée en plusieurs districts et chaque district est divisé en plusieurs municipalités (corregimientos).
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Les deux territoires supplémentaires de Kuna de Madugandí et de Kuna de Wargandí, respectivement situés dans les Provinces du Panama et de Darién, n'ont que le statut de municipalités[17].
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Le climat du Panama peut être défini comme tropical. Les températures nocturnes sont comprises entre 21 °C et 25 °C, contre 28 °C à 34 °C en journée. L'humidité reste comprise entre 50 % et 90 %. Les reliefs de la côte caribéenne sont en moyenne, plus exposés aux précipitations que ceux de la côte pacifique. Les pluies abondantes (1 100−3 600 mm par an) et l'humidité toujours élevée, participent au développement d'une flore luxuriante sur l'ensemble du territoire panaméen.
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Le Panama est un pays d’Amérique centrale, entouré par la mer des Caraïbes, l’océan Pacifique, la Colombie et le Costa Rica.
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Le Panama est traversé, du Nord au Sud, par le canal de Panama. Ce pays a une superficie d'environ 75 420 km2[2], ce qui est comparable à un peu moins du dixième de la superficie du Chili.
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Le Panama, par sa situation dans l’isthme reliant l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, occupe une situation stratégique.
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Un canal interocéanique long de 79,6 km qui traverse le pays, du Nord au Sud, permet d’aller par bateau de l'océan Atlantique via la mer des Caraïbes à l’océan Pacifique et inversement, sans contourner l’Amérique du Sud par la Terre de Feu au sud du Chili. Il offre un gain de temps considérable pour les transporteurs maritimes, le trajet durant de huit à dix heures.
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Ce canal est composé de trois jeux d’écluses :
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La construction du canal a débuté en 1881. Le projet est alors une initiative française après le succès du canal de Suez. En 1888, les travaux s’arrêtent en raison des problèmes financiers de la Compagnie universelle qui exploite le canal. Ce n’est qu’en 1914, après reprise des travaux en 1904, que le canal peut ouvrir. Le premier navire à passer le canal est alors le SS Ancon.
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Les États-Unis exploitèrent ensuite les droits du canal, sur une zone large de dix miles de chaque côté du tracé du canal, avec le traité de Panama, et ce, malgré l’indépendance du Panama signée avec la Colombie en 1903. En effet les travaux avaient repris grâce à la pression américaine qui avait aussi contribué à la révolte du Panama envers cette même Colombie.
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En 1978, le Panama a repris le contrôle de la concession grâce aux multiples interventions du général au pouvoir, Omar Torrijos.
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La seule voie de chemin de fer existante au Panama est la ligne de la Compagnie des chemins de fer du canal de Panama qui longe le canal du port de Balboa au port de Colon.
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La Transaméricaine qui traverse le pays sur toute sa longueur est la colonne vertébrale routière du pays sur laquelle viennent se greffer les routes secondaires allant soit vers le Nord, soit vers le Sud. Goudronnée sur toute sa longueur, elle est cependant à certains endroits en mauvais état. De gros travaux sont en cours pour créer une 2×2 voies sur toute la longueur.
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Le réseau routier secondaire est dans un piteux état ou non goudronné.
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Les frontières terrestres sont d'une longueur totale de 555 km
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Le Panama est baigné par l'océan Atlantique au Nord et l'océan Pacifique au Sud. La longueur des côtes du Panama est de 2 490 km.
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Le Panama possède la plus puissante économie d'Amérique centrale[18]. Le pays doit principalement son essor économique au Canal de Panama. La ville de Panama est le plus important centre financier d'Amérique centrale. D'autre part, la taxation y étant faible, le Panama est classé comme un paradis fiscal par d'autres pays. Le PIB par habitant, de 13 000 dollars (estimation 2010)[2], est également le plus élevé de la région. Le pourcentage du PIB consacré à l'investissement était de 26,8 %[2] du PIB en 2010. Celui consacré à l'éducation était de 3,8 %[2] en 2008 et le pourcentage du PIB consacré à la défense était de 1 %[2] en 2008. En 2005, le chômage touche 35 % de la population active et 40 % des habitants vivent au-dessous du seuil de pauvreté, dont la moitié dans l’extrême pauvreté[15].
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Issu des « Chicago Boys », Nicolás Ardito Barletta, président de la République entre 1984 et 1985, se souvient : « Je pensais que nous devions renforcer le secteur bancaire. À cette époque, il y avait une énorme quantité de dollars en circulation. C'est pourquoi nous avons adopté une législation permettant à la fois le développement du secteur offshore et des banques nationales. Depuis lors, nous sommes l'économie la plus financiarisée d'Amérique latine. Avant d'adopter notre législation, il n'y avait que douze banques étrangères au Panama. En dix ans, nous avons atteint 125 et sommes passés de 800 millions à 47 000 millions de dépôts bancaires. Actuellement, 25 000 emplois dépendent du secteur bancaire dans la capitale. » Le Panama fait partie des pavillons de complaisance. Environ un quart de la flotte mondiale y serait enregistrée en 2015. Le pays n’a pas de monnaie propre[9].
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Les services occupent une grande place dans l’économie du Panama. Les principales activités sont les services financiers, le commerce et le tourisme. Ce pays contient des ressources naturelles limitées telles que le cuivre et l’or. Chaque année, il y a 1 million de tonnes de bananes produites au Panama. En 2008, 29,96 % des terres du Panama constituent des terres arables agricoles. Puis, 7,36 % des terres panaméennes sont des terres arables. Tandis que le secteur secondaire du Panama est caractérisé par l’industrie. Les industries les plus prospères sont celles où l’on retrouve les matériaux de construction ; tel que le ciment et la fabrication de meubles, ainsi que la préparation des aliments, de produits laitiers, le raffinage du sucre, la fabrication de vêtements, les produits pétroliers, les produits chimiques, les papiers et tout autre produit de papier puis l’impression. La restitution de la zone du canal, contrôlée par les États-Unis jusqu’en 1999, a encouragé le lancement de nouveaux projets. Le Panama est l’un des rares pays au monde où des investisseurs étrangers peuvent devenir propriétaires fonciers sans aucune restriction[19].
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Le 22 octobre 2006, les Panaméens ont décidé par référendum d'élargir le canal afin de rester compétitifs dans le trafic de marchandises. D’après l’ACP (organisme qui gère le canal) les retombées économiques générées seront énormes. Cet agrandissement à un jeu de trois écluses s’imposait car le trafic de conteneurs est en constante augmentation, de plus les deux canaux ne pouvaient plus absorber le flux incessant de navires. Cet élargissement va permettre aux bateaux à fort tirant d’eau et à grand tonnage de ne plus faire de détour et donc de gagner du temps, cet élargissement permettra un gain de temps énorme, ce qui permettra d’engranger plus de profit. Du côté panaméen, cela va engendrer la création de près de quarante mille emplois directs et indirects et permettre à la population de ce pays, dont 40 % vit sous le seuil de pauvreté, de profiter de la manne économique. Cela peut aussi influer sur la région où les investisseurs pourront trouver des conditions avantageuses à leur installation, de trouver des taux d’impositions faibles et pourquoi pas profiter d’une zone franche comme on en trouve à la frontière sud des États-Unis. De plus, un troisième élargissement est déjà prévu pour faire face à la hausse du trafic et pour rester compétitif. Depuis 2004, afin d'assurer la sécurité des investissements étrangers, le gouvernement ne peut pas modifier les lois en vigueur pour une période de 10 ans[9]
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La monnaie est le balboa. Seules les pièces circulent, la monnaie papier est le dollar des États-Unis. En 2011, la part des principaux secteurs d’activités dans le PIB est de :
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Les principales productions du Panama sont (agriculture) : bananes, riz, maïs, café, sucre de canne, légumes ; animaux de ferme ; crevettes[20] Les principaux partenaires du Panama pour ce qui est des exportations sont : États-Unis 45,9 %, Suède 8,1 %, Benelux 5,3 %, Costa Rica 5,1 %[20]
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Une filiale de la multinationale First Quantum Minerals entreprend à partir de février 2019 l'exploitation d'une mine de cuivre au Panama, malgré l'annulation en justice de la concession pour raisons environnementales. La Cour suprême panaméenne avait en effet déclaré anticonstitutionnel le projet de minier, invoquant les dégâts pour les sols, la végétation, l'air et l'eau, et estimant que l'exploitation léserait l’État et les ressources naturelles du pays. Le gouvernement a cependant donné son accord au projet. Selon les estimations de l'entreprise, l'exploitation doit permettre d'exporter quelque 320,000 tonnes de cuivre par an, pour une valeur de 2 milliards de dollars[21].
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Le pays est également un important paradis fiscal qui refuse de lever son secret bancaire[22]. Le Panama est le dixième pays le plus inégalitaire au monde en 2016[23].
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Le pays compte 3 657 024 habitants en 2015 dont environ 1,426 millions habitent la capitale même[2].
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En 2015, le taux de croissance annuelle était de 1,32 %, (1,463 % en 2010)[2], le taux de natalité était de 18,32 pour 1 000 habitants (19,17 en 2010) et le taux de mortalité était de 4,81 décès pour 1 000 habitants (4,62 en 2010)[2].
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La population du Panama est originaire principalement des colonisateurs espagnols, d'esclaves provenant d'Afrique subsaharienne et de peuples indigènes ces derniers sont résultat d'un métissage. La population du Panama est très métissée : 72 % de la population panaméenne est métis. Les Noirs representent 9 % de la population. 13 % de la population sont amérindiens et 6 % de la population sont Blancs, les principales tribus indigènes au Panama sont les Guaymí (Ngäbe), les Kuna, les Emberá et d'autres tribus minoritaires[2].
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En ce qui concerne la religion, la liberté de culte existe au Panama. La plupart des Panaméens sont catholiques. Toutefois, en raison de la diversité de population du pays, il y a de nombreuses églises, temples, synagogues et mosquées.
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En 2019, les Journées mondiales de la jeunesse se tiendront dans ce pays[25].
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L’espagnol est l'unique langue officielle du pays, legs de la colonisation espagnole, mais une partie importante de la population maîtrise également l’anglais, du fait des liens très étroits, tant politiques qu'économiques, entretenus avec les États-Unis.
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Les Espagnols ont converti les indigènes et les esclaves africains et leurs descendants au catholicisme, aujourd’hui encore très présent.
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Cependant des restes de religion indigène ou africaine existent toujours.
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Le Panama compte de nombreuses danses d’origine africaine.
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Les Panaméens font une semaine de carnaval qui se termine la veille du mercredi des Cendres premier jour de carême.
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Chaque année, le 4 novembre, les Panaméens fêtent leur drapeau (Dia de la bandera), symbole de leur séparation d'avec la Colombie. Ce jour-là, on peut observer des défilés dans les grandes villes du pays, constitués de multiples Bandas (groupes) de tipico (musique traditionnelle du Panama), ainsi que de troupes de danse traditionnelle panaméenne vêtues de la pollera.
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Le Panama a pour codes :
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Le pancréas, prononcé /pɑ̃kʁeas/, est un organe situé dans l'abdomen des vertébrés, au niveau du rétropéritoine, en avant de l'aorte et de la veine cave inférieure et en arrière de l'estomac. C'est un organe vital.
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C'est une glande annexe au tube digestif de type amphicrine, c'est-à-dire à la fois exocrine et endocrine, fonctions assurées par des tissus différents. Le pancréas produit en effet, d'une part le suc pancréatique, sécrétion riche en bicarbonates et en enzymes (amylases, lipases, enzymes protéolytiques, ribonucléases et désoxyribonucléases) déversées dans le duodénum et qui participent à la digestion, et d'autre part des hormones déversées dans le sang, aux fonctions variées : glucagon, insuline, somatostatine et polypeptide pancréatique.
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Le pancréas, étymologiquement « tout en chair » (gr: πάγκρεας, pan : tout ; kréas : chair), fut décrit pour la première fois par Herophilos (lat Herophilus), un anatomiste et chirurgien grec. Il fut nommé quelques centaines d'années plus tard par un autre anatomiste grec, Ruphos.
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Il se développe par bourgeonnements (l'un ventral et l'autre dorsal) sur l'intestin primitif antérieur sous l'ébauche hépatique. Ces bourgeonnements se forment respectivement aux 26 et 29e jours de la vie embryonnaire chez l'humain.
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À la 5e semaine, le bourgeon ventral migre dans la région dorsale et fusionne, à la 6e semaine, avec le bourgeon dorsal pour former le crochet du pancréas (petite expansion du pancréas au-dessus des veine et artère mésentériques supérieures).
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Le pancréas endocrine dérive du seul bourgeon dorsal alors que le pancréas exocrine provient des deux.
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Le pancréas est une glande située dans le rétropéritoine, allongée transversalement entre le duodénum à droite et la rate à gauche, un peu aplatie d'avant en arrière, et située entre l'estomac en avant et les première et deuxième vertèbres lombaires en arrière. De couleur rose pâle, le pancréas a une consistance ferme et un aspect granuleux. Il mesure 18 cm de long, 3 cm de large et 4 cm de haut chez l'adulte et pèse approximativement 70 g. Son épaisseur diminue en allant de la droite vers la gauche. Seule sa face antérieure est recouverte de péritoine.
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On décrit au pancréas une extrémité droite ou médiale et une extrémité gauche ou latérale. Le pancréas est orienté vers la droite, discrètement vers le haut, et présente également une courbure à convexité antérieure. On lui décrit plusieurs parties, de son extrémité médiale vers son extrémité latérale : la tête, le col, le corps et la queue. La tête porte également, au niveau de son bord inférieur, le processus unciné qui délimite avec son bord libre l'incisure pancréatique.
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La tête du pancréas est une portion élargie située à droite de la ligne médiane, encadrée par les trois premières portions du duodénum : supérieure en haut, descendante à droite, et horizontale en bas. Sur son bord gauche, la tête se continue avec le processus unciné du pancréas en bas et le col du pancréas en haut. On lui décrit une face antérieure située en regard de l'origine du mésocôlon transverse, et une face postérieure, en rapport avec la veine cave inférieure.
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Le col du pancréas relie la tête à droite et le corps à gauche. C'est la portion du pancréas située le plus en avant. On lui décrit une face postérieure en rapport avec la veine porte, et une face antérieure en rapport avec le pylore.
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Le corps du pancréas est la partie la plus longue, située entre le col à droite et la queue à gauche, dirigée vers la gauche, un peu en haut et en arrière. Il a une section triangulaire, qui diminue progressivement de taille en allant vers la gauche. On lui décrit trois faces. La face antérosupérieure est en rapport avec l'estomac. La face postérieure est en rapport avec la veine splénique, l'aorte et le rein gauche. La face antéro-inférieure est en rapport avec l'angle duodénojéjunal à droite et les anses jéjunales. Le bord supérieur, entre les faces antérosupérieure et postérieure, est en rapport avec le tronc cœliaque, l'artère hépatique commune et l'artère splénique. Le bord antérieur, entre les faces antérosupérieure et antéro-inférieure, porte l'origine du mésocôlon transverse. Le bord inférieur est en rapport avec l'artère mésentérique supérieure et la veine mésentérique inférieure.
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La queue du pancréas est la portion la plus fine, en continuité avec le corps à droite. Elle est en rapport avec la rate à gauche.
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Le processus unciné du pancréas (ou crochet du pancréas, ou petit pancréas de Winslow) est situé sur la partie inférieure gauche de la tête. Il est en rapport avec l'aorte en arrière, la portion ascendante du duodénum en avant et les vaisseaux mésentériques supérieurs (artère et veine) en haut, dans l'incisure pancréatique.
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Le pancréas est parcouru par deux conduits principaux : le conduit pancréatique principal (ou canal de Wirsung) et le conduit pancréatique accessoire (ou canal de Santorini). Si l'organisation décrite ici est retrouvée le plus fréquemment, il existe de nombreux cas présentant une variation anatomique.
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Le conduit pancréatique principal naît au niveau de la queue et se dirige avec un trajet descendant vers la tête, en augmentant progressivement de calibre de 1 à 3 mm. Après être passé au niveau de la partie inférieure de la tête, il rejoint la paroi de la portion descendante du duodénum où il s'unit avec l'extrémité inférieure du conduit cholédoque. Leur réunion forme l'ampoule hépatopancréatique qui s'ouvre dans la lumière du duodénum.
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Le conduit pancréatique accessoire, d'un diamètre plus fin, est situé dans la portion supérieure de la tête. Son trajet est ascendant vers la portion descendante du duodénum, dans laquelle il se jette environ 2 cm au-dessus du conduit pancréatique principal.
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Les artères vascularisant le pancréas naissent du tronc cœliaque ou de l'artère mésentérique supérieure, tandis que les veines se déchargent dans la veine porte.
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La tête et le processus unciné sont vascularisés essentiellement par les artères pancréaticoduodénales. L'artère pancréaticoduodénale inférieure naît habituellement de l'artère mésentérique supérieure et se divise en une branche antérieure et une branche postérieure, cheminant respectivement sur les faces antérieure et supérieure de la partie inférieure de la tête du pancréas. Les artères pancréaticoduodénales supérieures antérieure et postérieure sont des branches de l'artère gastroduodénale. Elles cheminent respectivement sur les faces antérieure et postérieure de la partie supérieure de la tête du pancréas et s'anastomosent avec les branches respectives de l'artère pancréaticoduodénale inférieure.
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Le col, le corps et la queue sont principalement vascularisés par l'artère splénique qui donne l'artère pancréatique dorsale, la grande artère pancréatique, et surtout de nombreuses petites branches.
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La vascularisation du pancréas peut être divisée en deux groupes : d'une part la tête, le col et le duodénum, et d'autre part le pancréas gauche (isthme, corps et queue). Le premier groupe est vascularisé par les veines pancréatico-duodénales, et le second par les petites veines pancréatiques se jetant dans la veine splénique.
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On peut retrouver d'autres veines, comme la veine pancréatique inférieure (ou transverse) ayant pour ecxutoire la veine mésentérique inférieure[1].
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Les vaisseaux lymphatiques du corps et de la queue se déchargent essentiellement via les nœuds pancréaticospléniques. Ceux de la tête et du col se déchargent principalement via les nœuds pancréaticoduodénaux, mésentériques supérieurs et hépatiques.
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Le pancréas reçoit une innervation d'origine sympathique et parasympathique, via le plexus cœliaque. L'innervation sympathique provient du sixième au dixième nerf thoracique. L'innervation parasympathique provient du nerf vague.
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Le pancréas est la deuxième glande la plus grosse en volume après le foie. Cependant, à l'inverse de sa grande sœur hépatique, la glande que constitue le pancréas comporte deux parties distinctes tant au niveau anatomique que fonctionnel, réparties dans toute la glande : une partie exocrine et une partie endocrine. La fonction exocrine est assurée par les acinis et la fonction endocrine est permise par les îlots de Langerhans.
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Les sécrétions des acinis sont déversées dans les canalicules pancréatiques qui confluent dans le conduit pancréatique, puis se déversent dans le tube digestif au niveau du duodénum. Le conduit pancréatique se jette dans le duodénum au niveau de la papille duodénale entourée d'un sphincter musculaire (sphincter d'Oddi) qui contrôle le passage des sécrétions.
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La fonction exocrine du pancréas produit d'une part, des ions bicarbonates HCO3- (fait intervenir une anhydrase carbonique) sous l'action de la sécrétine en provenance du duodénum, et d'autre part des enzymes pancréatiques. Les sécrétions pancréatiques ont un pH compris entre 7,5 et 8,2. En 24 heures, le pancréas déverse environ 2 litres de bicarbonates dans le duodénum. Le caractère amphotère du bicarbonate (pouvant être à la fois acide et base), lui fait jouer un rôle de tampon et permet de neutraliser l'acidité du chyme stomacal fraîchement arrivé dans le duodénum. Cette neutralisation est essentielle étant donné que la majorité des enzymes intestinales et pancréatiques sont inactives en condition acide.
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Le suc pancréatique contient des proenzymes biosynthétisées par les cellules acineuses. Ces proenzymes sont inactives : elles seront activées dans le tube digestif par les sucs gastriques pour détruire des molécules plus ou moins grosses, elles seront alors appelées hydrolases. Parmi les enzymes sécrétées par les acinis, on retrouve des enzymes protéolytiques (trypsine, chymotrypsine, carboxypeptidase…) mais aussi des ribonucléases (RNase) et des désoxyribonucléases (DNase) qui dégradent des résidus nucléotidiques. Enfin, on trouve également des lipases et des amylases pancréatiques.
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L’insuffisance sécrétoire entraîne une pancréatite chronique avec une maldigestion ; une malabsorption et malnutrition.
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Comme toutes les glandes endocrines, le pancréas synthétise des hormones, c'est-à-dire des molécules qui sont libérées dans la circulation sanguine où elles vont circuler pour agir à distance sur des tissus (ou cellules) cibles. La partie endocrine ne représente que 1 % du pancréas (en nombre de cellules et en masse) mais octroie 10 % de son irrigation sanguine. Les produits synthétisés par le pancréas endocrine sont principalement les quatre hormones suivantes :
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Le glucagon et l'insuline sont deux hormones nécessaires à la régulation de la glycémie (concentration du glucose dans le sang). Ils sont produits au niveau d'îlots de cellules appelés îlots de Langerhans ; par les cellules « alpha » (pour le glucagon) et « bêta » (pour l'insuline). Les cellules « delta » sécrètent quant à elles la somatostatine qui a un effet inhibiteur sur la sécrétion d'insuline et de glucagon ; les cellules « F » (aussi nommées cellules PP) produisent le polypeptide pancréatique. Les proportions des cellules alpha, bêta, delta et F au sein du pancréas endocrine représentent 20, 70, 5 et 5 % respectivement. La distribution de ces cellules est particulière, chaque îlot de Langerhans étant constitué d'une masse centrale de cellules à insuline, les cellules à glucagon, les cellules à somatostatine et les cellules à polypeptide pancréatique se retrouvant à la périphérie. La proportion de ces cellules varie selon qu'elles se situent dans la partie basse de la tête du pancréas ou, au contraire, dans la partie haute, le corps ou la queue du pancréas.
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Le glucagon accélère la glycogénolyse c'est-à-dire la transformation du glycogène (forme de stockage du glucose dans le foie) en glucose, afin d'augmenter le taux de sucre dans le sang. L'insuline, elle, fait l'effet contraire, car elle favorise la glycogénogenèse, c'est-à-dire la transformation du glucose du sang en glycogène, stocké dans le foie pour abaisser la glycémie.
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Lorsque la sécrétion de l'insuline est diminuée, cela peut entraîner un diabète sucré.
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Le pancréas, prononcé /pɑ̃kʁeas/, est un organe situé dans l'abdomen des vertébrés, au niveau du rétropéritoine, en avant de l'aorte et de la veine cave inférieure et en arrière de l'estomac. C'est un organe vital.
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C'est une glande annexe au tube digestif de type amphicrine, c'est-à-dire à la fois exocrine et endocrine, fonctions assurées par des tissus différents. Le pancréas produit en effet, d'une part le suc pancréatique, sécrétion riche en bicarbonates et en enzymes (amylases, lipases, enzymes protéolytiques, ribonucléases et désoxyribonucléases) déversées dans le duodénum et qui participent à la digestion, et d'autre part des hormones déversées dans le sang, aux fonctions variées : glucagon, insuline, somatostatine et polypeptide pancréatique.
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Le pancréas, étymologiquement « tout en chair » (gr: πάγκρεας, pan : tout ; kréas : chair), fut décrit pour la première fois par Herophilos (lat Herophilus), un anatomiste et chirurgien grec. Il fut nommé quelques centaines d'années plus tard par un autre anatomiste grec, Ruphos.
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Il se développe par bourgeonnements (l'un ventral et l'autre dorsal) sur l'intestin primitif antérieur sous l'ébauche hépatique. Ces bourgeonnements se forment respectivement aux 26 et 29e jours de la vie embryonnaire chez l'humain.
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À la 5e semaine, le bourgeon ventral migre dans la région dorsale et fusionne, à la 6e semaine, avec le bourgeon dorsal pour former le crochet du pancréas (petite expansion du pancréas au-dessus des veine et artère mésentériques supérieures).
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Le pancréas endocrine dérive du seul bourgeon dorsal alors que le pancréas exocrine provient des deux.
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Le pancréas est une glande située dans le rétropéritoine, allongée transversalement entre le duodénum à droite et la rate à gauche, un peu aplatie d'avant en arrière, et située entre l'estomac en avant et les première et deuxième vertèbres lombaires en arrière. De couleur rose pâle, le pancréas a une consistance ferme et un aspect granuleux. Il mesure 18 cm de long, 3 cm de large et 4 cm de haut chez l'adulte et pèse approximativement 70 g. Son épaisseur diminue en allant de la droite vers la gauche. Seule sa face antérieure est recouverte de péritoine.
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On décrit au pancréas une extrémité droite ou médiale et une extrémité gauche ou latérale. Le pancréas est orienté vers la droite, discrètement vers le haut, et présente également une courbure à convexité antérieure. On lui décrit plusieurs parties, de son extrémité médiale vers son extrémité latérale : la tête, le col, le corps et la queue. La tête porte également, au niveau de son bord inférieur, le processus unciné qui délimite avec son bord libre l'incisure pancréatique.
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La tête du pancréas est une portion élargie située à droite de la ligne médiane, encadrée par les trois premières portions du duodénum : supérieure en haut, descendante à droite, et horizontale en bas. Sur son bord gauche, la tête se continue avec le processus unciné du pancréas en bas et le col du pancréas en haut. On lui décrit une face antérieure située en regard de l'origine du mésocôlon transverse, et une face postérieure, en rapport avec la veine cave inférieure.
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Le col du pancréas relie la tête à droite et le corps à gauche. C'est la portion du pancréas située le plus en avant. On lui décrit une face postérieure en rapport avec la veine porte, et une face antérieure en rapport avec le pylore.
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Le corps du pancréas est la partie la plus longue, située entre le col à droite et la queue à gauche, dirigée vers la gauche, un peu en haut et en arrière. Il a une section triangulaire, qui diminue progressivement de taille en allant vers la gauche. On lui décrit trois faces. La face antérosupérieure est en rapport avec l'estomac. La face postérieure est en rapport avec la veine splénique, l'aorte et le rein gauche. La face antéro-inférieure est en rapport avec l'angle duodénojéjunal à droite et les anses jéjunales. Le bord supérieur, entre les faces antérosupérieure et postérieure, est en rapport avec le tronc cœliaque, l'artère hépatique commune et l'artère splénique. Le bord antérieur, entre les faces antérosupérieure et antéro-inférieure, porte l'origine du mésocôlon transverse. Le bord inférieur est en rapport avec l'artère mésentérique supérieure et la veine mésentérique inférieure.
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La queue du pancréas est la portion la plus fine, en continuité avec le corps à droite. Elle est en rapport avec la rate à gauche.
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Le processus unciné du pancréas (ou crochet du pancréas, ou petit pancréas de Winslow) est situé sur la partie inférieure gauche de la tête. Il est en rapport avec l'aorte en arrière, la portion ascendante du duodénum en avant et les vaisseaux mésentériques supérieurs (artère et veine) en haut, dans l'incisure pancréatique.
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Le pancréas est parcouru par deux conduits principaux : le conduit pancréatique principal (ou canal de Wirsung) et le conduit pancréatique accessoire (ou canal de Santorini). Si l'organisation décrite ici est retrouvée le plus fréquemment, il existe de nombreux cas présentant une variation anatomique.
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Le conduit pancréatique principal naît au niveau de la queue et se dirige avec un trajet descendant vers la tête, en augmentant progressivement de calibre de 1 à 3 mm. Après être passé au niveau de la partie inférieure de la tête, il rejoint la paroi de la portion descendante du duodénum où il s'unit avec l'extrémité inférieure du conduit cholédoque. Leur réunion forme l'ampoule hépatopancréatique qui s'ouvre dans la lumière du duodénum.
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Le conduit pancréatique accessoire, d'un diamètre plus fin, est situé dans la portion supérieure de la tête. Son trajet est ascendant vers la portion descendante du duodénum, dans laquelle il se jette environ 2 cm au-dessus du conduit pancréatique principal.
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Les artères vascularisant le pancréas naissent du tronc cœliaque ou de l'artère mésentérique supérieure, tandis que les veines se déchargent dans la veine porte.
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La tête et le processus unciné sont vascularisés essentiellement par les artères pancréaticoduodénales. L'artère pancréaticoduodénale inférieure naît habituellement de l'artère mésentérique supérieure et se divise en une branche antérieure et une branche postérieure, cheminant respectivement sur les faces antérieure et supérieure de la partie inférieure de la tête du pancréas. Les artères pancréaticoduodénales supérieures antérieure et postérieure sont des branches de l'artère gastroduodénale. Elles cheminent respectivement sur les faces antérieure et postérieure de la partie supérieure de la tête du pancréas et s'anastomosent avec les branches respectives de l'artère pancréaticoduodénale inférieure.
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Le col, le corps et la queue sont principalement vascularisés par l'artère splénique qui donne l'artère pancréatique dorsale, la grande artère pancréatique, et surtout de nombreuses petites branches.
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La vascularisation du pancréas peut être divisée en deux groupes : d'une part la tête, le col et le duodénum, et d'autre part le pancréas gauche (isthme, corps et queue). Le premier groupe est vascularisé par les veines pancréatico-duodénales, et le second par les petites veines pancréatiques se jetant dans la veine splénique.
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On peut retrouver d'autres veines, comme la veine pancréatique inférieure (ou transverse) ayant pour ecxutoire la veine mésentérique inférieure[1].
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Les vaisseaux lymphatiques du corps et de la queue se déchargent essentiellement via les nœuds pancréaticospléniques. Ceux de la tête et du col se déchargent principalement via les nœuds pancréaticoduodénaux, mésentériques supérieurs et hépatiques.
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Le pancréas reçoit une innervation d'origine sympathique et parasympathique, via le plexus cœliaque. L'innervation sympathique provient du sixième au dixième nerf thoracique. L'innervation parasympathique provient du nerf vague.
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Le pancréas est la deuxième glande la plus grosse en volume après le foie. Cependant, à l'inverse de sa grande sœur hépatique, la glande que constitue le pancréas comporte deux parties distinctes tant au niveau anatomique que fonctionnel, réparties dans toute la glande : une partie exocrine et une partie endocrine. La fonction exocrine est assurée par les acinis et la fonction endocrine est permise par les îlots de Langerhans.
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Les sécrétions des acinis sont déversées dans les canalicules pancréatiques qui confluent dans le conduit pancréatique, puis se déversent dans le tube digestif au niveau du duodénum. Le conduit pancréatique se jette dans le duodénum au niveau de la papille duodénale entourée d'un sphincter musculaire (sphincter d'Oddi) qui contrôle le passage des sécrétions.
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La fonction exocrine du pancréas produit d'une part, des ions bicarbonates HCO3- (fait intervenir une anhydrase carbonique) sous l'action de la sécrétine en provenance du duodénum, et d'autre part des enzymes pancréatiques. Les sécrétions pancréatiques ont un pH compris entre 7,5 et 8,2. En 24 heures, le pancréas déverse environ 2 litres de bicarbonates dans le duodénum. Le caractère amphotère du bicarbonate (pouvant être à la fois acide et base), lui fait jouer un rôle de tampon et permet de neutraliser l'acidité du chyme stomacal fraîchement arrivé dans le duodénum. Cette neutralisation est essentielle étant donné que la majorité des enzymes intestinales et pancréatiques sont inactives en condition acide.
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Le suc pancréatique contient des proenzymes biosynthétisées par les cellules acineuses. Ces proenzymes sont inactives : elles seront activées dans le tube digestif par les sucs gastriques pour détruire des molécules plus ou moins grosses, elles seront alors appelées hydrolases. Parmi les enzymes sécrétées par les acinis, on retrouve des enzymes protéolytiques (trypsine, chymotrypsine, carboxypeptidase…) mais aussi des ribonucléases (RNase) et des désoxyribonucléases (DNase) qui dégradent des résidus nucléotidiques. Enfin, on trouve également des lipases et des amylases pancréatiques.
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L’insuffisance sécrétoire entraîne une pancréatite chronique avec une maldigestion ; une malabsorption et malnutrition.
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Comme toutes les glandes endocrines, le pancréas synthétise des hormones, c'est-à-dire des molécules qui sont libérées dans la circulation sanguine où elles vont circuler pour agir à distance sur des tissus (ou cellules) cibles. La partie endocrine ne représente que 1 % du pancréas (en nombre de cellules et en masse) mais octroie 10 % de son irrigation sanguine. Les produits synthétisés par le pancréas endocrine sont principalement les quatre hormones suivantes :
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Le glucagon et l'insuline sont deux hormones nécessaires à la régulation de la glycémie (concentration du glucose dans le sang). Ils sont produits au niveau d'îlots de cellules appelés îlots de Langerhans ; par les cellules « alpha » (pour le glucagon) et « bêta » (pour l'insuline). Les cellules « delta » sécrètent quant à elles la somatostatine qui a un effet inhibiteur sur la sécrétion d'insuline et de glucagon ; les cellules « F » (aussi nommées cellules PP) produisent le polypeptide pancréatique. Les proportions des cellules alpha, bêta, delta et F au sein du pancréas endocrine représentent 20, 70, 5 et 5 % respectivement. La distribution de ces cellules est particulière, chaque îlot de Langerhans étant constitué d'une masse centrale de cellules à insuline, les cellules à glucagon, les cellules à somatostatine et les cellules à polypeptide pancréatique se retrouvant à la périphérie. La proportion de ces cellules varie selon qu'elles se situent dans la partie basse de la tête du pancréas ou, au contraire, dans la partie haute, le corps ou la queue du pancréas.
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Le glucagon accélère la glycogénolyse c'est-à-dire la transformation du glycogène (forme de stockage du glucose dans le foie) en glucose, afin d'augmenter le taux de sucre dans le sang. L'insuline, elle, fait l'effet contraire, car elle favorise la glycogénogenèse, c'est-à-dire la transformation du glucose du sang en glycogène, stocké dans le foie pour abaisser la glycémie.
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Lorsque la sécrétion de l'insuline est diminuée, cela peut entraîner un diabète sucré.
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Le panda géant (Ailuropoda melanoleuca) est une espèce de mammifères, habituellement classée dans la famille des ursidés (Ursidae), endémique de la Chine centrale. Il fait partie de l'ordre des Carnivores, même si son régime alimentaire est constitué à 99 % de végétaux, principalement du bambou.
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Il ne vit que dans le centre de la Chine, dans des régions montagneuses recouvertes de forêts d'altitude, des provinces du Sichuan et du Gansu (dans les régions traditionnelles de l'Amdo et du Kham du Tibet oriental), ainsi qu'au Shaanxi, entre 1 000 et 4 000 mètres.
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Morphologiquement, son nom chinois est « grand chat-ours » (大熊猫, dà xióngmāo)[1]. En tibétain son nom signifie ours-panaché (tibétain : དོམ་ཁྲ, Wylie : dom khra). Le nom scientifique du panda géant est Ailuropoda melanoleuca, melanoleuca signifiant « noir-blanc ». Ailuropoda vient du grec αἴλουρος qui signifie « chat » (d'aiolos « qui se meut sans cesse », et oura « queue ») et de pous - podos qui signifie pied. L'espèce Ailurus fulgens désigne le panda roux. L'étymologie d'Ailurus est la même[2].
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Jusqu'en 1901, le panda géant était connu par les anglophones sous le nom de « parti-coloured bear[3] ». Par la suite, il fut lié au panda roux (Ailurus fulgens), dont il possède des caractéristiques communes comme le « sixième doigt » ou « faux pouce », qu'il partage également avec Simocyon batalleri, l'ancêtre européen d'il y a 9 millions d'années du panda roux, ayant la taille d'un puma, retrouvé à Batallones-1, près de Madrid[4]. Ailurus fulgens appartient en réalité à une autre famille, les Ailuridae, dans la superfamille des Musteloidea, qui comprend également les belettes, les moufettes et les procyonidés.
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Le panda géant est volumineux et massif : il pèse de 80 à 125 kg, avec une moyenne de 105,5 kg ; il mesure de 1,50 à 1,80 mètre de longueur, avec une moyenne de 1,65 mètre[5]. Comme chez la majorité des grands mammifères, les femelles sont généralement plus petites et moins massives[6].
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Le panda est noir et blanc. Il est majoritairement constitué de blanc, avec les oreilles, les pattes et le contour des yeux noirs. Son pelage épais le protège du froid des régions de haute altitude où il vit.
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Le panda possède six doigts dont un « faux pouce » opposable à ses cinq doigts. Phénomène de convergence évolutive, il provient de la transformation d'un os du poignet modifié (l'os sésamoïde). Stephen Jay Gould a utilisé cette particularité anatomique comme un exemple de « bricolage évolutif » dans son essai Le Pouce du panda[7]. Ce pouce est une adaptation liée à l'alimentation (il sert notamment à attraper les tiges de bambou dont il se nourrit en grande quantité) ou au déplacement[8].
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Herbivore, il a de puissantes dents, pour broyer les bambous. Il possède 42 dents.
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Son ouïe et son odorat sont très fins : il utilise surtout ces deux sens pour s'orienter et se repérer. Sa vue, en revanche, est plutôt médiocre : moins bonne que celle du chat ou de l'homme.
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Le Panda de Qinling est une sous-espèce de panda résidant uniquement dans les montagnes de Qinling en Chine a une altitude de 100 à 3 000 m[9]. Il se distingue notamment par sa fourrure ventrale brune.
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La classification taxonomique précise du panda a longtemps été discutée. Ainsi, « dans le passé, le panda roux a été classé dans une famille séparée, les Ailuridae avec le panda géant », mais cette classification est aujourd'hui abandonnée au bénéfice d'un classement du Panda géant chez les ursidés, classification basée sur sa dentition, l'étude de son squelette et la génétique[10],[11].
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Autre classification devenue obsolète, « tant le panda géant [...] que petit panda roux (Ailurus fulgens) ont été regroupés dans le passé comme procyonidés », la famille des ratons laveurs. Même si cette classification est également abandonnée, elle rappelle que les ursidés et les procyonidés sont deux sous-groupes assez proches parmi les carnivora[12].
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Deux sous-espèces sont distinguées, la sous-espèce type A. m. melanoleuca et A. m. qinlingensis, le panda de Qinling qui se trouve dans la province du Shaanxi.
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Sa description tardive en Occident s'explique par son habitat situé dans des régions difficiles d'accès aux Européens avant le milieu du XIXe siècle.
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« Le panda géant est confiné à la Chine du centre-sud. Actuellement, il se trouve dans certaines parties de six chaînes de montagnes isolées (Minshan, Qinling, Qionglai, Liangshan, Daxiangling et Xiaoxiangling), dans les provinces du Gansu, du Shaanxi et du Sichuan (environ 75 % de la population habite la province du Sichuan). L'habitat du panda englobe environ 30 000 kilomètres carrés entre 102 et 108,3° de longitude est, et 28,2 à 34,1° de latitude nord[10] ».
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Il habite des forêts de bambous, un habitat qui n'a cessé de régresser au bénéfice de l'agriculture, ne lui laissant aujourd'hui que des îlots dispersés et isolés les uns des autres[10].
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Le panda géant est habituellement représenté mangeant paisiblement du bambou plutôt que chassant, ce qui ajoute à son image de l'innocence. En effet, bien que classé parmi les Carnivores (classe des Carnivora)[10], cet animal se nourrit principalement de végétaux. Même s'il a été rapporté qu'il mange à l'occasion des œufs et des insectes, son régime alimentaire est constitué à 99 % de végétaux, quasi uniquement de bambous (jusqu'à 20 kg par jour), bien que cette plante soit peu digeste[10], mais peut inclure ponctuellement d'autres végétaux, et même un peu de viande (petits rongeurs, poissons...[13]). Son origine de Carnivore explique d'ailleurs qu'il dispose d'un système digestif capable de digérer de la viande[14]. Son microbiote serait plus proche de celui de ses homologues carnassiers ou omnivores, que de celui des herbivores stricts[15]. Il possède peu des bactéries que l'on retrouve chez les herbivores, tels que les ruminants, qui décomposent la cellulose, composant principal du bambou. Les scientifiques pensent que les pandas ont commencé à manger du bambou à une époque lointaine où les autres sources de nourriture sont devenues rares, et auraient vécu sur cette niche alimentaire depuis quatre millions d'années[13].
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Son faux pouce lui permet de cueillir et de tenir les tiges de bambou. Il passe près de 14 heures par jour à les mastiquer en raison de sa faible capacité à assimiler la cellulose (privé de cæcum, comme n'importe quel ursidé, il ne peut en digérer que 17 %). Les pousses sont avalées tout entières, mais il ne garde que le cœur et rejette l'écorce. Le transit intestinal dure environ huit heures. Beaucoup de forêts de bambous chinoises sont aujourd'hui exploitées par l'homme ou ont été défrichées pour devenir des terres cultivables. C'est une des raisons de la forte régression de l'espèce, qui ne dispose plus de son aliment de base.
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Le génome du panda a été séquencé par une équipe chinoise en 2010[14] : ses 21 000 gènes contiennent notamment tous ceux codant les enzymes caractéristiques d'un régime carnivore (typique des ursidés) mais celui qui code le récepteur de la saveur de l'umami est muté, ce qui pourrait rendre inactif ce récepteur sensible à la saveur des viandes, et ainsi expliquer en partie pourquoi le panda a un régime alimentaire essentiellement végétarien, alors qu'il est, du point de vue phylogénétique, un carnivore[14].
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Les pandas atteignent une maturité sexuelle entre 5 ans et demi et 6 ans. Ils ne peuvent se reproduire que quelques jours par an, ce qui rend leur reproduction difficile. La durée de la gestation est d'environ 112 à 163 jours (137,5 jours en moyenne). La mère peut donner naissance à un ou deux petits, rarement trois, avec une moyenne de 1,7 petit par portée[5]. Cependant celle-ci ne s'occupe que d'un seul petit et les autres meurent rapidement, peut-être parce que l'énergie nécessaire pour en élever plus est trop élevée, mais le débat n'est pas clos sur cette question. En ce qui concerne les animaux en captivité, afin d'éviter cette perte, des chercheurs américains font actuellement des études sur le fait d'alterner les petits, ainsi la mère s'occupe des deux petits sans s'en rendre compte. À sa naissance, le petit pèse à peine entre 85 et 140 grammes (110 grammes en moyenne)[5] et est élevé uniquement par sa mère. Après environ 46 semaines, le petit est totalement sevré, et il peut se débrouiller seul à environ 18 mois[5].
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Ayant une fécondité naturellement faible, ils ont aussi beaucoup de difficultés à se reproduire en captivité. Le mâle, avec sa nourriture à portée de main, prend l'habitude de ne pas faire d'efforts, même pour se reproduire. Des problèmes psychologiques renforcent ce phénomène.
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Au Centre de recherche sur la reproduction des pandas géants à Chengdu (Chine), seulement 10 % d'entre eux s'accouplent, et seulement 30 % des femelles accouplées font des petits.
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Afin de sauvegarder cette espèce menacée, les zoos et les centres d'élevage ont souvent recours à l'insémination artificielle. Les premiers succès de cette technique ont été obtenus au zoo de Pékin dès 1978.
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L'espérance de vie en captivité est de 20-25 ans, le record de longévité étant détenu par Jia Jia, une femelle hébergée à l'Ocean Park Hong Kong, qui est morte à 38 ans le 16 octobre 2016 (l'équivalent de 100 années humaines)[16]. Dans la nature, la longévité de l'animal est mal connue, mais serait d'une quinzaine d'années[17].
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Un panda femelle est mort en 2014 dans un zoo en Chine après des symptômes gastroentériques et respiratoires. La cause de la mort a été attribuée à une infection par Toxoplasma gondii, agent de la toxoplasmose, une maladie qui peut affecter la plupart des animaux à sang chaud et les humains[18].
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Leur habitat est réduit à six régions dispersées en Chine, dans des forêts de montagnes situées de 1 800 à 3 500 m d’altitude.
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Il y a, en 2014, 26 réserves[17] qui hébergent environ 60 % des 1 000[17] à 3 000[19] pandas survivants.
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Au sein de ces parcs protégés comme en pleine nature, les animaux sont éparpillés en minuscules groupes ne circulant pas librement d’une montagne à l’autre en raison des vallées occupées par l’homme, ce qui ne favorise pas la reproduction.
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Cette espèce, très menacée, figure sur la liste des espèces de l'annexe I de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, dite convention de Washington).
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En Chine, tuer un panda a longtemps été passible de peine de mort, mais cette peine a été remplacée par de la prison en 2010[20].
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Leur habitat se réduit sans cesse, car les hommes abattent de plus en plus les forêts pour le bois et l'agriculture, et il reste donc de moins en moins de bambous.
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De plus, les pandas géants sont parfois tués pour leur pelage ou meurent dans des pièges qui ont été placés pour attraper d'autres animaux. Le léopard des neiges peut aussi exercer une prédation, en particulier sur des jeunes[17].
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Le bambou lui-même représente un problème pour la survie des pandas géants. Une fois que le bambou fleurit — tous les 65 à 120 ans environ — il meurt, et il faut compter dix ans avant que de nouvelles pousses aient une taille suffisante pour servir de nourriture. Parfois, des forêts entières de bambous disparaissent ainsi, et le panda n'a plus de quoi se nourrir. Autrefois, lors des périodes de floraison grégaire, les pandas pouvaient migrer vers d'autres zones où des cohortes de bambous non florifères étaient en phase de croissance. Cependant, la fragmentation du territoire induite par l'expansion de l'agriculture, empêche désormais les pandas de se déplacer comme il le faisaient auparavant vers des zones de bambous en phase de végétation. Ainsi, la menace principale pour la population de pandas est principalement liée à la destruction de leur habitat plutôt qu'à la floraison grégaire des bambous[21].
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La fragmentation de leur habitat est particulièrement dangereuse pour les pandas, vu qu'ils doivent s'adapter aux cycles de vie des bambous. De petites populations isolées de pandas géants, dont le régime alimentaire se compose quasi exclusivement de diverses variétés de bambou que l'on trouve dans les hautes régions montagneuses, sont confrontées à un risque de croisements d'animaux de même souche. De tels croisements réduisent la résistance aux maladies, l'adaptabilité aux changements environnementaux et les taux de reproduction[réf. nécessaire].
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Plusieurs projets de protection ont été mis sur pied, comprenant entre autres la création de 33 réserves réparties dans les provinces de Sichuan, Gansu et Shaanxi, en Chine, à l’est du plateau tibétain, où vivent les pandas géants.
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Les programmes de protection du panda englobent aussi la formation de gardes spécialisés dans la lutte contre le braconnage, la mise au point de plans de gestion pour toutes les réserves, nouvelles et existantes, et la poursuite de l’étude des pandas sur le terrain.
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Les pandas géants font l'objet d'un important programme d'élevage en captivité en Chine, et dans une moindre mesure dans d'autres pays. Les scientifiques chinois ont développé des techniques de fécondation artificielle pour contourner le principal problème concernant la reproduction des pandas géants : le fait que ceux-ci ne soient naturellement en chaleur que quelques jours par an.
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« En 2005, 21 pandas, nés à la suite d'inséminations artificielles, ont survécu en Chine[22]. »
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Hors de Chine, très peu de zoos en détiennent (24 actuellement : trois aux États-Unis, un au Mexique, un en Russie, un à Singapour, un en Indonésie, un en Espagne, un au Danemark, un en Autriche, un en Allemagne, un en Finlande, un en Thaïlande, trois au Japon, un en Australie, un en France, un au Royaume-Uni, un au Canada, un en Belgique, un en Malaisie, un en Corée du Sud et un aux Pays-Bas[23]). Dans les années 1970 et 80, plusieurs autres zoos (Paris, Londres, Moscou…) avaient « leur » panda, généralement offert à titre de cadeau diplomatique par la Chine. Depuis 1984, les pandas acquis par des zoos étrangers sont loués par le gouvernement chinois, à un prix très élevé (l'argent allant à un fonds de protection des pandas dans leur milieu naturel, sous la direction de la CITES[24]). De ce fait, très peu de zoos en possèdent, d'autant que le simple entretien de l'animal est très onéreux, et que sa reproduction est exceptionnelle. Ainsi, le zoo d'Ueno près de Tokyo s'est vu prêter en février 2011 deux pandas pour dix ans, pour un prix de 950 000 dollars par an[25]. Le 15 janvier 2012, deux pandas géants, Yuan Zi et Huan Huan, ont été accueillis au ZooParc de Beauval, en Loir-et-Cher (France)[26], ils ont eu un petit Yuan Meng (« un souhait qui se réalise ») né le 4 août 2017. Le 25 mars 2013, deux autres pandas géants, Da Mao (le mâle) et Er Shun (la femelle), ont été accueillis au zoo de Toronto, au Canada, pour une période de cinq ans (2013-2018). Ils sont ensuite allés au zoo de Calgary et doivent y rester pendant cinq autres années (2018-2023) pour enfin retourner en Chine. La femelle, Er Shun, a donné naissance à des jumeaux le 13 octobre 2015. Ces jumeaux ont été nommés Jia Panpan (« Espoir canadien » en chinois) et Jia Yueyue (« Joie canadienne » en chinois).
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Un autre couple de pandas géants, Xing Hui (le mâle) et Hao Hao (la femelle), est arrivé le 23 février 2014 au parc zoologique de Pairi Daiza, en province de Hainaut (Belgique) pour une période de quinze ans. Fécondée par insémination artificielle en février 2016, la femelle Hao Hao a donné naissance à un petit le 2 juin 2016[27]. Ce petit a été nommé Tian Bao (« Trésor du Ciel » en chinois). Le 8 août 2019, à Pairi Daiza (en Belgique), la femelle Hao Hao donne à nouveau naissance suite à une insémination effectuée en avril 2019 et cette fois-ci, elle accouche de faux jumeaux[28], un mâle surnommé Baby Boy et une femelle surnommée Baby Girl en attendant qu'ils reçoivent chacun un nom officiel.
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Des textes chinois du XIIe et du VIIe siècle av. J.-C. font mention du panda[29]. Un livre ancien de géographie le décrit comme un « animal noir et blanc qui ressemble à un ours et se nourrit de cuivre et de fer », cela à cause de la réputation qu’il avait de lécher et de mordiller les ustensiles de cuisine dans les villages[réf. nécessaire].
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Le missionnaire Armand David l'a fait connaître pour la première fois en Occident en 1869.
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Il existe différents mythes à propos des taches noires du panda qui diffèrent un peu selon les sources et le lieu d'origine.
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Un mythe chinois populaire raconte qu'autrefois, les pandas étaient complètement blancs, mais, qu'un jour, quand la plus jeune de quatre sœurs mourut, les autres trempèrent les mains dans de la cendre en signe de deuil. En pleurant, ils se frottèrent les yeux pour essuyer leurs larmes, se consolèrent en entourant leurs bras autour d'eux et se bouchèrent les oreilles pour ne pas entendre les pleurs. Le mythe veut que ces taches de cendre soient restées sur leur fourrure.
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Un autre mythe, provenant du Tibet, raconte que ce serait une bergère qui aurait sauvé d'un léopard un bébé panda qui se promenait avec sa mère. La bergère qui s'interposa pour défendre le jeune panda mourut, et tous les pandas, émus par son courage, pleurèrent avec de la cendre dans les mains pour respecter les rites de l'endroit[30].
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En réalité, les taches blanches du visage, du cou et du ventre du panda ont une fonction de camouflage, permettant au panda de se dissimuler dans la neige, pour ne laisser apparaître que ses yeux et ses oreilles. Les taches noires au niveau des oreilles seraient un signe de férocité, servant à effrayer les panthères des neiges et les chacals, et la tache noire autour des yeux pourrait permettre aux pandas de s'identifier[31].
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Le panda géant (Ailuropoda melanoleuca) est une espèce de mammifères, habituellement classée dans la famille des ursidés (Ursidae), endémique de la Chine centrale. Il fait partie de l'ordre des Carnivores, même si son régime alimentaire est constitué à 99 % de végétaux, principalement du bambou.
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Il ne vit que dans le centre de la Chine, dans des régions montagneuses recouvertes de forêts d'altitude, des provinces du Sichuan et du Gansu (dans les régions traditionnelles de l'Amdo et du Kham du Tibet oriental), ainsi qu'au Shaanxi, entre 1 000 et 4 000 mètres.
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Morphologiquement, son nom chinois est « grand chat-ours » (大熊猫, dà xióngmāo)[1]. En tibétain son nom signifie ours-panaché (tibétain : དོམ་ཁྲ, Wylie : dom khra). Le nom scientifique du panda géant est Ailuropoda melanoleuca, melanoleuca signifiant « noir-blanc ». Ailuropoda vient du grec αἴλουρος qui signifie « chat » (d'aiolos « qui se meut sans cesse », et oura « queue ») et de pous - podos qui signifie pied. L'espèce Ailurus fulgens désigne le panda roux. L'étymologie d'Ailurus est la même[2].
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Jusqu'en 1901, le panda géant était connu par les anglophones sous le nom de « parti-coloured bear[3] ». Par la suite, il fut lié au panda roux (Ailurus fulgens), dont il possède des caractéristiques communes comme le « sixième doigt » ou « faux pouce », qu'il partage également avec Simocyon batalleri, l'ancêtre européen d'il y a 9 millions d'années du panda roux, ayant la taille d'un puma, retrouvé à Batallones-1, près de Madrid[4]. Ailurus fulgens appartient en réalité à une autre famille, les Ailuridae, dans la superfamille des Musteloidea, qui comprend également les belettes, les moufettes et les procyonidés.
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Le panda géant est volumineux et massif : il pèse de 80 à 125 kg, avec une moyenne de 105,5 kg ; il mesure de 1,50 à 1,80 mètre de longueur, avec une moyenne de 1,65 mètre[5]. Comme chez la majorité des grands mammifères, les femelles sont généralement plus petites et moins massives[6].
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Le panda est noir et blanc. Il est majoritairement constitué de blanc, avec les oreilles, les pattes et le contour des yeux noirs. Son pelage épais le protège du froid des régions de haute altitude où il vit.
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Le panda possède six doigts dont un « faux pouce » opposable à ses cinq doigts. Phénomène de convergence évolutive, il provient de la transformation d'un os du poignet modifié (l'os sésamoïde). Stephen Jay Gould a utilisé cette particularité anatomique comme un exemple de « bricolage évolutif » dans son essai Le Pouce du panda[7]. Ce pouce est une adaptation liée à l'alimentation (il sert notamment à attraper les tiges de bambou dont il se nourrit en grande quantité) ou au déplacement[8].
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Herbivore, il a de puissantes dents, pour broyer les bambous. Il possède 42 dents.
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Son ouïe et son odorat sont très fins : il utilise surtout ces deux sens pour s'orienter et se repérer. Sa vue, en revanche, est plutôt médiocre : moins bonne que celle du chat ou de l'homme.
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Le Panda de Qinling est une sous-espèce de panda résidant uniquement dans les montagnes de Qinling en Chine a une altitude de 100 à 3 000 m[9]. Il se distingue notamment par sa fourrure ventrale brune.
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La classification taxonomique précise du panda a longtemps été discutée. Ainsi, « dans le passé, le panda roux a été classé dans une famille séparée, les Ailuridae avec le panda géant », mais cette classification est aujourd'hui abandonnée au bénéfice d'un classement du Panda géant chez les ursidés, classification basée sur sa dentition, l'étude de son squelette et la génétique[10],[11].
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Autre classification devenue obsolète, « tant le panda géant [...] que petit panda roux (Ailurus fulgens) ont été regroupés dans le passé comme procyonidés », la famille des ratons laveurs. Même si cette classification est également abandonnée, elle rappelle que les ursidés et les procyonidés sont deux sous-groupes assez proches parmi les carnivora[12].
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Deux sous-espèces sont distinguées, la sous-espèce type A. m. melanoleuca et A. m. qinlingensis, le panda de Qinling qui se trouve dans la province du Shaanxi.
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Sa description tardive en Occident s'explique par son habitat situé dans des régions difficiles d'accès aux Européens avant le milieu du XIXe siècle.
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« Le panda géant est confiné à la Chine du centre-sud. Actuellement, il se trouve dans certaines parties de six chaînes de montagnes isolées (Minshan, Qinling, Qionglai, Liangshan, Daxiangling et Xiaoxiangling), dans les provinces du Gansu, du Shaanxi et du Sichuan (environ 75 % de la population habite la province du Sichuan). L'habitat du panda englobe environ 30 000 kilomètres carrés entre 102 et 108,3° de longitude est, et 28,2 à 34,1° de latitude nord[10] ».
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Il habite des forêts de bambous, un habitat qui n'a cessé de régresser au bénéfice de l'agriculture, ne lui laissant aujourd'hui que des îlots dispersés et isolés les uns des autres[10].
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Le panda géant est habituellement représenté mangeant paisiblement du bambou plutôt que chassant, ce qui ajoute à son image de l'innocence. En effet, bien que classé parmi les Carnivores (classe des Carnivora)[10], cet animal se nourrit principalement de végétaux. Même s'il a été rapporté qu'il mange à l'occasion des œufs et des insectes, son régime alimentaire est constitué à 99 % de végétaux, quasi uniquement de bambous (jusqu'à 20 kg par jour), bien que cette plante soit peu digeste[10], mais peut inclure ponctuellement d'autres végétaux, et même un peu de viande (petits rongeurs, poissons...[13]). Son origine de Carnivore explique d'ailleurs qu'il dispose d'un système digestif capable de digérer de la viande[14]. Son microbiote serait plus proche de celui de ses homologues carnassiers ou omnivores, que de celui des herbivores stricts[15]. Il possède peu des bactéries que l'on retrouve chez les herbivores, tels que les ruminants, qui décomposent la cellulose, composant principal du bambou. Les scientifiques pensent que les pandas ont commencé à manger du bambou à une époque lointaine où les autres sources de nourriture sont devenues rares, et auraient vécu sur cette niche alimentaire depuis quatre millions d'années[13].
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Son faux pouce lui permet de cueillir et de tenir les tiges de bambou. Il passe près de 14 heures par jour à les mastiquer en raison de sa faible capacité à assimiler la cellulose (privé de cæcum, comme n'importe quel ursidé, il ne peut en digérer que 17 %). Les pousses sont avalées tout entières, mais il ne garde que le cœur et rejette l'écorce. Le transit intestinal dure environ huit heures. Beaucoup de forêts de bambous chinoises sont aujourd'hui exploitées par l'homme ou ont été défrichées pour devenir des terres cultivables. C'est une des raisons de la forte régression de l'espèce, qui ne dispose plus de son aliment de base.
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Le génome du panda a été séquencé par une équipe chinoise en 2010[14] : ses 21 000 gènes contiennent notamment tous ceux codant les enzymes caractéristiques d'un régime carnivore (typique des ursidés) mais celui qui code le récepteur de la saveur de l'umami est muté, ce qui pourrait rendre inactif ce récepteur sensible à la saveur des viandes, et ainsi expliquer en partie pourquoi le panda a un régime alimentaire essentiellement végétarien, alors qu'il est, du point de vue phylogénétique, un carnivore[14].
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Les pandas atteignent une maturité sexuelle entre 5 ans et demi et 6 ans. Ils ne peuvent se reproduire que quelques jours par an, ce qui rend leur reproduction difficile. La durée de la gestation est d'environ 112 à 163 jours (137,5 jours en moyenne). La mère peut donner naissance à un ou deux petits, rarement trois, avec une moyenne de 1,7 petit par portée[5]. Cependant celle-ci ne s'occupe que d'un seul petit et les autres meurent rapidement, peut-être parce que l'énergie nécessaire pour en élever plus est trop élevée, mais le débat n'est pas clos sur cette question. En ce qui concerne les animaux en captivité, afin d'éviter cette perte, des chercheurs américains font actuellement des études sur le fait d'alterner les petits, ainsi la mère s'occupe des deux petits sans s'en rendre compte. À sa naissance, le petit pèse à peine entre 85 et 140 grammes (110 grammes en moyenne)[5] et est élevé uniquement par sa mère. Après environ 46 semaines, le petit est totalement sevré, et il peut se débrouiller seul à environ 18 mois[5].
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Ayant une fécondité naturellement faible, ils ont aussi beaucoup de difficultés à se reproduire en captivité. Le mâle, avec sa nourriture à portée de main, prend l'habitude de ne pas faire d'efforts, même pour se reproduire. Des problèmes psychologiques renforcent ce phénomène.
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Au Centre de recherche sur la reproduction des pandas géants à Chengdu (Chine), seulement 10 % d'entre eux s'accouplent, et seulement 30 % des femelles accouplées font des petits.
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Afin de sauvegarder cette espèce menacée, les zoos et les centres d'élevage ont souvent recours à l'insémination artificielle. Les premiers succès de cette technique ont été obtenus au zoo de Pékin dès 1978.
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L'espérance de vie en captivité est de 20-25 ans, le record de longévité étant détenu par Jia Jia, une femelle hébergée à l'Ocean Park Hong Kong, qui est morte à 38 ans le 16 octobre 2016 (l'équivalent de 100 années humaines)[16]. Dans la nature, la longévité de l'animal est mal connue, mais serait d'une quinzaine d'années[17].
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Un panda femelle est mort en 2014 dans un zoo en Chine après des symptômes gastroentériques et respiratoires. La cause de la mort a été attribuée à une infection par Toxoplasma gondii, agent de la toxoplasmose, une maladie qui peut affecter la plupart des animaux à sang chaud et les humains[18].
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Leur habitat est réduit à six régions dispersées en Chine, dans des forêts de montagnes situées de 1 800 à 3 500 m d’altitude.
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Il y a, en 2014, 26 réserves[17] qui hébergent environ 60 % des 1 000[17] à 3 000[19] pandas survivants.
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Au sein de ces parcs protégés comme en pleine nature, les animaux sont éparpillés en minuscules groupes ne circulant pas librement d’une montagne à l’autre en raison des vallées occupées par l’homme, ce qui ne favorise pas la reproduction.
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Cette espèce, très menacée, figure sur la liste des espèces de l'annexe I de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, dite convention de Washington).
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En Chine, tuer un panda a longtemps été passible de peine de mort, mais cette peine a été remplacée par de la prison en 2010[20].
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Leur habitat se réduit sans cesse, car les hommes abattent de plus en plus les forêts pour le bois et l'agriculture, et il reste donc de moins en moins de bambous.
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De plus, les pandas géants sont parfois tués pour leur pelage ou meurent dans des pièges qui ont été placés pour attraper d'autres animaux. Le léopard des neiges peut aussi exercer une prédation, en particulier sur des jeunes[17].
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Le bambou lui-même représente un problème pour la survie des pandas géants. Une fois que le bambou fleurit — tous les 65 à 120 ans environ — il meurt, et il faut compter dix ans avant que de nouvelles pousses aient une taille suffisante pour servir de nourriture. Parfois, des forêts entières de bambous disparaissent ainsi, et le panda n'a plus de quoi se nourrir. Autrefois, lors des périodes de floraison grégaire, les pandas pouvaient migrer vers d'autres zones où des cohortes de bambous non florifères étaient en phase de croissance. Cependant, la fragmentation du territoire induite par l'expansion de l'agriculture, empêche désormais les pandas de se déplacer comme il le faisaient auparavant vers des zones de bambous en phase de végétation. Ainsi, la menace principale pour la population de pandas est principalement liée à la destruction de leur habitat plutôt qu'à la floraison grégaire des bambous[21].
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La fragmentation de leur habitat est particulièrement dangereuse pour les pandas, vu qu'ils doivent s'adapter aux cycles de vie des bambous. De petites populations isolées de pandas géants, dont le régime alimentaire se compose quasi exclusivement de diverses variétés de bambou que l'on trouve dans les hautes régions montagneuses, sont confrontées à un risque de croisements d'animaux de même souche. De tels croisements réduisent la résistance aux maladies, l'adaptabilité aux changements environnementaux et les taux de reproduction[réf. nécessaire].
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Plusieurs projets de protection ont été mis sur pied, comprenant entre autres la création de 33 réserves réparties dans les provinces de Sichuan, Gansu et Shaanxi, en Chine, à l’est du plateau tibétain, où vivent les pandas géants.
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Les programmes de protection du panda englobent aussi la formation de gardes spécialisés dans la lutte contre le braconnage, la mise au point de plans de gestion pour toutes les réserves, nouvelles et existantes, et la poursuite de l’étude des pandas sur le terrain.
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Les pandas géants font l'objet d'un important programme d'élevage en captivité en Chine, et dans une moindre mesure dans d'autres pays. Les scientifiques chinois ont développé des techniques de fécondation artificielle pour contourner le principal problème concernant la reproduction des pandas géants : le fait que ceux-ci ne soient naturellement en chaleur que quelques jours par an.
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« En 2005, 21 pandas, nés à la suite d'inséminations artificielles, ont survécu en Chine[22]. »
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Hors de Chine, très peu de zoos en détiennent (24 actuellement : trois aux États-Unis, un au Mexique, un en Russie, un à Singapour, un en Indonésie, un en Espagne, un au Danemark, un en Autriche, un en Allemagne, un en Finlande, un en Thaïlande, trois au Japon, un en Australie, un en France, un au Royaume-Uni, un au Canada, un en Belgique, un en Malaisie, un en Corée du Sud et un aux Pays-Bas[23]). Dans les années 1970 et 80, plusieurs autres zoos (Paris, Londres, Moscou…) avaient « leur » panda, généralement offert à titre de cadeau diplomatique par la Chine. Depuis 1984, les pandas acquis par des zoos étrangers sont loués par le gouvernement chinois, à un prix très élevé (l'argent allant à un fonds de protection des pandas dans leur milieu naturel, sous la direction de la CITES[24]). De ce fait, très peu de zoos en possèdent, d'autant que le simple entretien de l'animal est très onéreux, et que sa reproduction est exceptionnelle. Ainsi, le zoo d'Ueno près de Tokyo s'est vu prêter en février 2011 deux pandas pour dix ans, pour un prix de 950 000 dollars par an[25]. Le 15 janvier 2012, deux pandas géants, Yuan Zi et Huan Huan, ont été accueillis au ZooParc de Beauval, en Loir-et-Cher (France)[26], ils ont eu un petit Yuan Meng (« un souhait qui se réalise ») né le 4 août 2017. Le 25 mars 2013, deux autres pandas géants, Da Mao (le mâle) et Er Shun (la femelle), ont été accueillis au zoo de Toronto, au Canada, pour une période de cinq ans (2013-2018). Ils sont ensuite allés au zoo de Calgary et doivent y rester pendant cinq autres années (2018-2023) pour enfin retourner en Chine. La femelle, Er Shun, a donné naissance à des jumeaux le 13 octobre 2015. Ces jumeaux ont été nommés Jia Panpan (« Espoir canadien » en chinois) et Jia Yueyue (« Joie canadienne » en chinois).
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Un autre couple de pandas géants, Xing Hui (le mâle) et Hao Hao (la femelle), est arrivé le 23 février 2014 au parc zoologique de Pairi Daiza, en province de Hainaut (Belgique) pour une période de quinze ans. Fécondée par insémination artificielle en février 2016, la femelle Hao Hao a donné naissance à un petit le 2 juin 2016[27]. Ce petit a été nommé Tian Bao (« Trésor du Ciel » en chinois). Le 8 août 2019, à Pairi Daiza (en Belgique), la femelle Hao Hao donne à nouveau naissance suite à une insémination effectuée en avril 2019 et cette fois-ci, elle accouche de faux jumeaux[28], un mâle surnommé Baby Boy et une femelle surnommée Baby Girl en attendant qu'ils reçoivent chacun un nom officiel.
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Des textes chinois du XIIe et du VIIe siècle av. J.-C. font mention du panda[29]. Un livre ancien de géographie le décrit comme un « animal noir et blanc qui ressemble à un ours et se nourrit de cuivre et de fer », cela à cause de la réputation qu’il avait de lécher et de mordiller les ustensiles de cuisine dans les villages[réf. nécessaire].
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Le missionnaire Armand David l'a fait connaître pour la première fois en Occident en 1869.
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Il existe différents mythes à propos des taches noires du panda qui diffèrent un peu selon les sources et le lieu d'origine.
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Un mythe chinois populaire raconte qu'autrefois, les pandas étaient complètement blancs, mais, qu'un jour, quand la plus jeune de quatre sœurs mourut, les autres trempèrent les mains dans de la cendre en signe de deuil. En pleurant, ils se frottèrent les yeux pour essuyer leurs larmes, se consolèrent en entourant leurs bras autour d'eux et se bouchèrent les oreilles pour ne pas entendre les pleurs. Le mythe veut que ces taches de cendre soient restées sur leur fourrure.
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Un autre mythe, provenant du Tibet, raconte que ce serait une bergère qui aurait sauvé d'un léopard un bébé panda qui se promenait avec sa mère. La bergère qui s'interposa pour défendre le jeune panda mourut, et tous les pandas, émus par son courage, pleurèrent avec de la cendre dans les mains pour respecter les rites de l'endroit[30].
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En réalité, les taches blanches du visage, du cou et du ventre du panda ont une fonction de camouflage, permettant au panda de se dissimuler dans la neige, pour ne laisser apparaître que ses yeux et ses oreilles. Les taches noires au niveau des oreilles seraient un signe de férocité, servant à effrayer les panthères des neiges et les chacals, et la tache noire autour des yeux pourrait permettre aux pandas de s'identifier[31].
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Petit panda, Panda éclatant, Panda roux
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Le Petit panda, Panda roux ou Panda éclatant (Ailurus fulgens) est un mammifère de la famille des Ailuridés. Il a un régime alimentaire omnivore, essentiellement végétarien, bien qu'appartenant à l'ordre des carnivores. Le panda roux est originaire de l'Himalaya et du Sud-Ouest de la Chine. C'est une espèce protégée car elle est en danger de disparition.
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Ailurus fulgens est le seul représentant du genre Ailurus.
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Son nom occidental provient probablement d'une langue de l'Himalaya, peut-être le népalais, mais sa signification reste incertaine. Selon une théorie, le mot « panda » serait une anglicisation de poonya qui signifie le « mangeur de bambou ». Son nom chinois 小熊猫 (xiǎoxióngmāo) s'analyse morphologiquement comme « petit ours-chat»[note 1].
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Ce petit animal est parfois appelé firefox en anglais, une traduction de son surnom chinois moins utilisé hǔo hú (火狐), littéralement « renard de feu » également par référence à sa couleur[réf. nécessaire].
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Le nom scientifique Ailurus est une latinisation du grec ancien ailuros, désignant le chat et signifiant littéralement « balance-queue » (aiol + ouros). Quant à fulgens, il signifie éclatant, brillant (comme un éclair)[réf. nécessaire].
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L'espèce est désignée en français par divers noms vulgaires et noms vernaculaires : petit panda[9], panda éclatant[11],[9],[3], panda fuligineux[11],[9], panda rouge[12],[11], panda roux[9], etc.
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En anglais : lesser panda[3], red panda[3], cat-bear[3], small panda[11], firefox.
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Les sous-espèces sont nommées :
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Le panda roux fait de 50 à 64 cm de long pour la tête et le corps tandis que sa queue fait de 28 à 59 cm. Les mâles pèsent de 3,7 à 6,2 kg et les femelles de 3 à 6,0 kg[15],[16],[17].
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L'espèce a une fourrure longue, douce, brun rougeâtre sur les parties supérieures, une fourrure noirâtre sur les parties inférieures, et un visage clair avec des marquages faciaux en forme de larmes ainsi que des caractéristiques dentaires cranio-dentaires robustes (en). Le visage clair a des insignes blancs semblables à ceux d'un raton laveur, mais chaque individu peut avoir des marques distinctives. La tête arrondie a des oreilles droites de taille moyenne, un nez noir et des yeux noirâtres. Sa longue queue touffue avec six anneaux ocre transversaux alternés[18] et une pointe noire[réf. nécessaire] fournit un équilibre et un excellent camouflage pour leur habitat d'arbres recouverts de mousse et de lichen. Les jambes sont noires et courtes avec une fourrure épaisse sur la plante des pattes. Cette fourrure sert d'isolation thermique sur les surfaces enneigées ou glacées et dissimule les glandes olfactives qui sont également présentes sur l'anus[18].
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Le panda roux est spécialisé dans l'alimentation au bambou avec des griffes fortes, courbes et semi-rétractiles[15] pour saisir les branches d'arbres étroites, les feuilles et les fruits. Comme le panda géant, il a un « faux pouce » qui est une extension de l'os du poignet. Quand il descend un arbre tête la première, le panda roux tourne sa cheville pour contrôler sa descente, ce qui en fait une des rares espèces grimpantes à en être capable[19].
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Les petits pandas sont principalement nocturnes[20]. Ils ne font pas beaucoup plus que manger et dormir en raison de leur régime alimentaire hypocalorique[21],[22].
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Les pandas roux sont d'excellents grimpeurs et se nourrissent surtout dans les arbres. Ils mangent surtout du bambou et peuvent se nourrir de petits mammifères, d'oiseaux, d'œufs, de fleurs et de baies. En captivité, ils ont été observés en train de manger des oiseaux, des fleurs, des feuilles d'érable et de mûrier, de l'écorce et des fruits de l'érable, du hêtre et du mûrier[15].
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La reproduction du Panda roux est encore mal comprise des biologistes. Il reste ainsi des questions non résolues, telles si la femelle peut avoir une ovulation induite (en), entre en chaleurs une ou plusieurs fois pendant la saison des amours, et si oui ou non l'implantation de l'embryon dans l'utérus est différée (en). Déchiffrer les particularités de la reproduction de l'espèce permettrait de recréer des environnements fidèles au milieu naturel, pour réduire la mortalité à la naissance des individus captifs puis réintroduire des pandas roux à l'état sauvage[23].
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Dans la nature, le Panda roux vit probablement en solitaire la plupart du temps et ne se trouve en petits groupes que pendant la saison de reproduction[24]. Elle correspond à la période typique d'activité des gonades dans l'espèce. Selon les individus élevés en captivité, la période d'œstrus de la femelle s'étale sur la fin de l'hiver, soit de janvier à mars dans l’hémisphère nord et de juin à août dans l'hémisphère sud[25],[24]. Cela permet aux petits de naître au printemps, lorsque la disponibilité de la nourriture, des matériaux de nidification et la sécurité des autres prédateurs à la mise bas sont favorables à leur survie[24].
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La gestation dure en moyenne 135 jours et la femelle met en général deux petits au monde mais il peut y en avoir trois ou quatre. À la naissance, les petits ont déjà une fourrure (grise qui devient rousse en grandissant), ne mesurent que 6 cm et ne pèsent que 100 grammes. Ils sont d'abord aveugles et n'ouvrent les yeux qu'au bout de 18 jours. Dépendants, ils ne sortent de la tanière qu'après 90 jours et vivent avec leur mère jusqu'à la période de reproduction suivante. Ils sont sevrés après 5 mois. Ils atteignent leur maturité sexuelle entre 18 et 20 mois[réf. nécessaire].
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Les pandas roux peuvent se reproduire vers l'âge de 18 mois et atteignent leur pleine maturité à l'âge de deux ou trois ans. Les adultes interagissent rarement dans la nature, sauf pour s'accoupler. Les deux sexes peuvent s'accoupler avec plus d'un partenaire pendant la saison des amours, de la mi-janvier au début mars. Quelques jours avant la naissance, les femelles commencent à rassembler des matériaux, comme des broussailles, de l'herbe et des feuilles, pour construire un nid, qui se trouve normalement dans un arbre creux ou une fissure rocheuse. Après une période de gestation de 112 à 158 jours, la femelle donne naissance, de la mi-juin à la fin juillet, de un à quatre (habituellement 1 à 2) petits aveugles et sourds pesant de 110 à 130 g chacun[15].
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Après la naissance, la mère nettoie les petits et peut reconnaître chacun d'eux par son odeur. Au début, elle passe de 60 % à 90 % de son temps avec les petits. Après la première semaine, la mère commence à passer plus de temps à l'extérieur du nid, revenant toutes les quelques heures pour allaiter et toiletter les petits. Elle déplace fréquemment les jeunes parmi plusieurs nids, qu'elle garde propres. Les petits commencent à ouvrir les yeux vers l'âge de 18 jours. À environ 90 jours, ils ont atteint la pleine fourrure d'adulte et la coloration, et commencent à s'aventurer hors du nid. Ils commencent aussi à manger des aliments solides à ce moment-là, en se sevrant vers l'âge de six à huit mois. Les petits restent avec leur mère jusqu'à ce que la prochaine portée naisse l'été suivant. Les mâles aident rarement à élever les jeunes, et seulement s'ils vivent en paires ou en petits groupes[15].
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À l'état sauvage, la durée de vie typique d'un panda roux se situe entre huit et dix ans, mais peut aller jusqu'à 14 ans[26]. En captivité, l'espérance de vie est d'en moyenne 13,4 ans[26], et un individu a réussi à atteindre l'âge de 19 ans[27].
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En fonction de son état émotionnel, le panda aboie, couine ou émet d'autres sons.
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Comme le panda géant, le petit panda ne peut pas digérer la cellulose et doit donc consommer un grand volume de bambou pour survivre. Leur régime alimentaire se compose d'environ deux tiers de bambou, de préférence les feuilles et jeunes pousses, mais ils mangent aussi des champignons, des racines, des glands, des lichens et des graminées. À l'occasion, ils complètent leur alimentation avec des poissons, des insectes[21],[22], des oiseaux[15] ou de petits mammifères[28].
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Les pousses de bambou sont plus faciles à digérer que les feuilles, présentant la digestibilité la plus élevée en été et en automne, intermédiaire au printemps et la plus faible en hiver. Ces variations sont liées à la teneur en nutriments du bambou. Les pandas roux transforment mal le bambou, en particulier la cellulose et les composants de la paroi cellulaire. Cela sous-entend que la digestion microbienne ne joue qu'un rôle mineur dans leur stratégie digestive. Pour survivre avec ce régime alimentaire de mauvaise qualité, ils doivent manger les sections de haute qualité de la plante de bambou, comme les feuilles et les pousses tendres, en grande quantité, soit plus de 1,5 kg de feuilles fraîches et 4 kg de pousses fraîches par jour. Cet aliment traverse le tube digestif assez vite (environ 2 à 4 heures) afin de maximiser l'apport quotidien en nutriments[29]. Les petits pandas peuvent détecter le goût d'édulcorants artificiels comme l'aspartame, et sont les seuls non-primates connus à pouvoir le faire[30].
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Au Japon, ont été rapportés un cas de petit panda souffrant de schistosomiase japonaise, un cas de douve pulmonaire ayant causé la mort du sujet par pneumonie et des cas d'infections à Dirofilaria immitis[31],[32],[33].
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Le petit panda vit entre 2 200 et 4 800 m d'altitude et habite des zones aux températures modérées entre 10 et 25 °C avec peu de variations annuelles. Il préfère les forêts montagneuses mixtes de feuillus et de conifères, surtout celles avec de vieux arbres et des sous-bois denses de bambou[15],[34].
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Le panda roux est endémique des forêts tempérées de l'Himalaya, et des chaînes de piedmont du Népal à l'Ouest et de la Chine à l'Est[34]. Sa limite la plus à l'Est est la chaîne des Monts Qinling de la province du Shaanxi en Chine. Sa répartition inclut le Tibet méridional, le Sikkim et Assam en Inde, le Bhoutan, les montagnes septentrionales de Birmanie, et le Sud-Ouest de la Chine, dans les Monts Hengduan de la province du Sichuan, ainsi que les monts Gongshan de la province du Yunnan. Il peut également vivre au Sud-Ouest du Tibet et au Nord de l'Arunachal Pradesh, mais cela n'a pas été documenté. Les lieux comportant la plus grande densité de pandas roux incluent une aire de l'Himalaya supposée avoir été le refuge d'un ensemble d'espèces endémiques durant le Pléistocène. L'aire de répartition du panda roux doit être considérée comme constituée d'aires séparées plutôt que comme un ensemble continu[15]. Une population relique distincte pourrait habiter les forêts sous-tropicales du plateau du Meghalaya, au Nord-Est de l'Inde[35], mais des investigations plus poussées sont nécessaires pour confirmer sa présence[36].
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Lors d'une étude durant les années 1970, des signes de présence de pandas roux ont été trouvés dans la réserve de chasse de Dhorpatan, au Népal[37]. Leur présence a été confirmée au printemps 2007 lorsque quatre individus ont été observés à des altitudes allant de 3 220 à 3 610 m[38]. La limite orientale de l'espèce se trouve dans le parc national de Rara, situé à l'ouest de la réserve de chasse de Dhorpatan[39] Leur présence a été confirmée en 2008[40].
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Les populations de panda roux dans la province du Sichuan sont plus importantes et plus stables que celle du Yunnan, laissant penser à une expansion vers le Sud, depuis le Sichuan vers Yunnan durant l'Holocène[41].
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Le panda roux a été extirpé des provinces chinoises du Guizhou, Gansu, Shaanxi, et Qinghai[42].
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La première trace écrite connue sur le Petit panda se trouve dans un rouleau chinois du XIIIe siècle qui représente une scène de chasse entre des chasseurs et le Panda roux[43],[44].
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La présentation en 1821 par le major-général Thomas Hardwicke d'un article intitulé « Description d'un nouveau genre de mammifères de la classe Mammalia, de la chaîne des collines de l'Himalaya entre le Népal et les montagnes enneigées »[note 2] à la Société linnéenne de Londres est souvent considérée comme le moment où le Panda roux est devenu une espèce authentique dans la science occidentale. Hardwicke a proposé le nom « wha » et expliqué : « Il est fréquemment découvert par son cri ou son appel, ressemblant au mot « Wha », répétant souvent le même : c'est pourquoi il est dérivé d'un des noms locaux par lesquels il est connu. Il est aussi appelé Chitwa. »[note 3] Le document d'Hardwicke n'a pas été publié avant 1827, où Frédéric Cuvier avait alors publié sa description et une figure. Le nom taxonomique proposé à l'origine par Hardwicke a été retiré de la publication de son article en 1827 avec sa permission, et le nom est maintenant attribué à Cuvier[45].
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Frédéric Cuvier avait reçu le spécimen qu'il a décrit du beau-fils de son frère, Alfred Duvaucel, qui l'avait envoyé « des montagnes du nord de l'Inde ». Il a été le premier à utiliser le nom binomial Ailurus fulgens et le nom vernaculaire panda dans sa description de l'espèce publiée en 1825 dans l'Histoire naturelle des mammifères[46],[47]. Ailurus est adopté du mot grec ancien αἴλουρος (ailouros), qui signifie « chat »[48]. L'épithète spécifique fulgens signifie « brillant » en latin[49]. Panda (en) est une déesse romaine de la paix et des voyageurs qui était appelée avant de commencer un voyage difficile[50]. On ignore s'il s'agit de l'origine du nom vernaculaire français panda[réf. nécessaire]. Des publications ultérieures affirment que le nom a été adopté à partir d'une langue himalayenne[réf. nécessaire].
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En 1847, Hodgson a décrit un panda roux sous le nom d'Ailurus ochraceus. Pocock a conclu qu'il représente le même type qu'Ailurus fulgens car la description des deux est très proche. Il a subordonné les deux types à la sous-espèce de panda roux de l'Himalaya Ailurus fulgens fulgens[18].
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La classification taxonomique du panda roux fait l'objet de controverses dès sa découverte. Le zoologiste français Frédéric Cuvier a d'abord décrit le panda roux en 1825 et l'a classé comme un proche parent du raton laveur (Procyonidae), bien qu'il lui ait donné le nom de genre Ailurus, (du grec ancien αἴλουρος, « chat ») en se basant sur des similitudes superficielles avec les chats domestiques. L'épithète spécifique est l'adjectif latin fulgens (« brillant »)[51].
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L'espèce a été placée à différents moments dans les Procyonidae, dans les Ursidae avec Ailuropoda (panda géant) chez les Ailuropodinae (jusqu'à ce que cette famille soit déplacée dans les Ursidae), puis dans sa propre famille, les Ailuridae. Cette incertitude vient de la difficulté à déterminer si certaines caractéristiques d'Ailurus sont phylogénétiquement conservatrices ou si elles sont dérivées et convergentes avec des espèces aux habitudes écologiques similaires[15].
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Les preuves basées sur les fossiles, la sérologie, la caryologie, le comportement, l'anatomie et la reproduction reflètent des affinités plus étroites avec les Procyonidae qu'avec les Ursidae. Cependant, des spécialisations écologiques et de fourrageage, ainsi qu'une distribution géographique distincte par rapport aux Procyonidés modernes soutiennent la classification dans la famille distincte des Ailuridés[52],[15],[53].
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Des recherches ADN systématiques moléculaires récentes placent également le panda roux dans sa propre famille, les Ailuridae, une partie de la grande super-famille Musteloidea qui comprend également la mouffette, le raton laveur et la belette[53],[54],[55]. Il serait la seule espèce encore vivante de la famille.
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It is not a bear, nor closely related to the giant panda, nor a raccoon, nor a lineage of uncertain affinities. Rather it is a basal lineage of musteloid, with a long history of independence from its closest relatives (skunks, raccoons, and otters/weasels/badgers).
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— Flynn et al., Whence the Red Panda[55] p. 197
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« Ce n'est ni un ours, ni un proche parent du panda géant, ni un raton laveur, ni une lignée d'affinités incertaines. Il s'agit plutôt d'une lignée basale de mustéloïdes, avec une longue histoire d'indépendance par rapport à ses parents les plus proches (mouffettes, ratons laveurs, loutres, belettes et blaireaux). »
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— Whence the Red Panda[55] p. 197
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Le panda roux est considéré comme un fossile vivant et seulement très vaguement apparenté au panda géant (Ailuropoda melanoleuca), car il est naturellement plus proche des autres membres de la super-famille Musteloidea à laquelle il appartient. L'ancêtre commun des deux pandas était aussi un ancêtre pour tous les ours vivants, les pinnipèdes comme les phoques et les morses, et les membres de la famille Musteloidea comme les belettes et les loutres. Il peut être retracé jusqu'à la période du Tertiaire Inférieur il y a des dizaines de millions d'années, avec une répartition importante à travers l'Eurasie.
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Des fossiles du panda roux éteint Parailurus anglicus ont été déterrés de la Chine à l'Est jusqu'à la Grande-Bretagne à l'ouest[56]. En 1977, une dent seule de Parailurus a été découverte dans la Formation pliocène de Ringold, au Washington. Ce premier signalement nord-américain est presque identique aux spécimens européens et révèle l'immigration de cette espèce en provenance d'Asie[57]. En 2004, la dent d'une espèce de panda roux jamais vue auparavant en Amérique du Nord a été découverte sur le site de fossiles de Gray (en), dans le Tennessee. La dent date d'il y a 4,5 à 7 millions d'années. Cette espèce, décrite sous le nom Pristinailurus bristoli (en), indique qu'une deuxième lignée ailurine plus primitive habitait l'Amérique du Nord pendant le Miocène. L'analyse cladiste suggère que Parailurus et Ailurus sont des taxons frères[56],[58]. D'autres fossiles de Pristinailurus bristoli ont depuis été découverts sur le site de fossiles de Gray en 2010[59] et en 2012[60]. La fréquence à laquelle on trouve des fossiles de panda sur le site de fossiles de Gray suggère que l'espèce a joué un rôle important dans l'écosystème global de la région[réf. nécessaire].
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La découverte en Espagne des restes post-crâniens (en) de Simocyon batalleri, un parent du panda roux vivant au Miocène, soutient l'hypothèse d'une relation de groupes frères entre pandas roux et ours. Cette découverte suggère que le « faux pouce » du panda roux est une adaptation à la locomotion arboricole, indépendante de l'adaptation du panda géant pour manipuler le bambou. Il s'agit en zoologie d'un des cas les plus remarquables de convergence évolutive chez les vertébrés[61].
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La classification du panda roux en deux espèces ou deux sous-espèces est débattue dans la communauté scientifique. Dans l'ouvrage de référence de 2011 Red Panda, Colin Groves affirme à partir de comparaisons crâniennes, d'analyses des éléments extérieurs et de génétique moléculaire faites sur différents spécimens qu'il existe deux espèces distinctes. Ainsi, le panda roux peut être divisé en Panda roux himalayen (Ailurus fulgens ou A. f. fulgens ) et en Panda roux de Styan (Ailurus styani ou A. f. styani). Il fait aussi remarquer l'absence de données sur de grandes parties de l'aire de répartition d'Ailurus. Cela laisse ouvert la possibilité qu'il existe d'autres espèces ou sous-espèces de panda roux[62],[63].
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Cependant, le nom Ailurus fulgens refulgens est parfois utilisé à tort pour A. f. styani. Il s'agit d'un lapsus réalisé par Henri Milne-Edwards dans son article de 1874 « Recherches pour servir à l'histoire naturelle des mammifères comprenant des considérations sur la classification de ces animaux »[64], faisant de A. f. refulgens un nomen nudum[18],[65]. L'édition la plus récente de Mammal Species of the World (littéralement en français « Espèces de mammifères du monde ») montre toujours la sous-espèce A. f. refulgens[52]. Cela a été corrigé dans des ouvrages plus récents, notamment dans A guide to the Mammals of China et le Handbook of the Mammals of the World, Volume 1 : Carnivores[66].
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Selon Yibo Hu, de l’Académie chinoise des sciences de Pékin, il n'y a pas une mais deux espèces de panda roux différentes, Ailurus fulgens et Ailurus styani. L'étude[67] réalisée montre une différence génétique entre ces deux pandas.
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Les principales menaces qui pèsent sur les pandas roux sont la capture directe dans la nature, vivants ou morts, la compétition avec le bétail domestique entraînant la dégradation de l'habitat et la déforestation conduisant à la perte ou la fragmentation de l'habitat. L'importance relative de ces facteurs varie d'une région à l'autre et n'est pas bien comprise[34].
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Par exemple, en Inde, la plus grande menace semble être la perte d'habitat suivie du braconnage, alors qu'en Chine, les plus grandes menaces semblent être la chasse et le braconnage[4]. Une diminution de 40 % des populations de panda roux a été signalée en Chine au cours des 50 dernières années, et les populations des régions occidentales de l'Himalaya sont considérées comme étant plus réduites[42].
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La déforestation entrave la propagation des pandas roux et aggrave le morcellement naturel de la population par la topographie et l'écologie, ce qui provoque une grave fragmentation de la population sauvage restante. Moins de 40 animaux de quatre groupes distincts partagent les ressources avec les humains dans le Parc national de Langtang au Népal, où seulement 6 % de ses 1 710 km2 est l'habitat préféré du panda roux. Même si la concurrence directe pour la nourriture avec le bétail domestique n'est pas significative, ce bétail peut ralentir la croissance du bambou en le piétinant[68].
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Les petits groupes d'animaux ayant peu de possibilités d'échange entre eux sont confrontés au risque de consanguinité, de diminution de la diversité génétique et même d'extinction. En plus, la coupe rase pour le bois de chauffage ou l'agriculture, y compris le terrassement à flanc de colline, enlève les vieux arbres qui fournissent des tanières aux mères et diminue la capacité de certaines espèces de bambou à se régénérer[34].
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Dans le sud-ouest de la Chine, les pandas roux sont chassés pour leur fourrure, surtout pour leurs queues touffues très appréciées pour produire des toques. Dans ces régions, la fourrure est souvent utilisée pour les cérémonies culturelles locales. Dans les mariages, le marié porte traditionnellement la peau. Les chapeaux « porte-bonheurs » à queue de panda roux sont également utilisés par les jeunes mariés locaux[42]. Cette pratique est probablement assez ancienne car le panda roux semble être représenté dans un parchemin chinois du XIIIe siècle à l'encre de Chine montrant une scène de chasse. Il n'existe peu ou pas de mention du panda roux dans la culture et le folklore népalais[43].
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Dans le passé, les pandas roux étaient capturés et vendus aux zoos. Angela Glatston, conservatrice au zoo de Rotterdam, a indiqué qu'elle avait personnellement géré 350 pandas roux en 17 ans[69].
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En raison de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, ces captures pour les zoos ont considérablement diminué ces dernières années, mais le braconnage se poursuit et les pandas roux sont souvent vendus à des collectionneurs privés à des prix exorbitants. Dans certaines parties du Népal et de l'Inde, les pandas roux sont gardés comme animaux de compagnie[70].
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Le panda roux a un taux de natalité naturellement bas (généralement une naissance simple ou jumelée par an), et un taux de mortalité élevé dans la nature[réf. nécessaire].
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Le Petit panda est inscrit à l'Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction[71]. L'espèce est classée en danger dans la Liste rouge de l'UICN depuis 2008 parce que la population mondiale est estimée à environ 10 000 individus, avec une tendance à la baisse de la population, et parce qu'il n'y a qu'environ la moitié de la superficie totale de l'habitat potentiel de 142 000 km2 qui est effectivement utilisée par l'espèce. En raison de leur nature timide et secrète, et de leurs habitudes largement nocturnes, l'observation des pandas roux est difficile. Par conséquent, les chiffres de population à l'état sauvage sont déterminés par des estimations de la densité de population et non par des comptages directs[4].
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Les estimations de la population mondiale varient de moins de 2 500[72] pour l'estimation basse à entre 16 000 et 20 000 individus[35] pour l'estimation haute. En 1999, la population totale en Chine était estimée entre 3 000 et 7 000 pandas roux[42]. En 2001, la population sauvage en l'Inde était estimée entre 5 000 et 6 000 individus[35]. Les estimations pour le Népal n'indiquent que quelques centaines d'individus[73]. Il n'existe aucun chiffre pour le Bhoutan ou la Birmanie.
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Il est difficile de trouver des chiffres de population fiables, en partie parce que d'autres animaux ont été confondus avec le panda roux. Par exemple, un rapport de Birmanie indique que les pandas roux sont encore assez fréquents dans certaines régions ; cependant, la preuve photographique du « panda roux » qui l'accompagne est en fait une espèce de civette[74].
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Le panda roux est protégé dans tous les pays de son aire de répartition et sa chasse est illégale[4]. Au-delà, les efforts de protection sont très variables d'un pays à l'autre :
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Une forêt gérée par la communauté dans le district d'Ilam, dans l'est du Népal, abrite 15 pandas roux qui génèrent des revenus pour les ménages locaux grâce à des activités touristiques, y compris des séjours à domicile. Les villageois des zones de haute altitude de l'Arunachal Pradesh ont formé l'Alliance pour la conservation du panda roux de Pangchen (« Pangchen Red Panda Conservation Alliance »), qui comprend cinq villages avec une zone forestière communautaire de 200 km2 à une altitude entre 2 500 et plus de 4 000 m[76].
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Le petit roux s'adapte bien à la vie en captivité et est commun dans les zoos du monde entier. En 1992, plus de 300 naissances avaient eu lieu en captivité et plus de 300 individus vivaient dans 85 institutions à travers le monde[77]
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. En 2001, 182 individus se trouvaient dans les seuls zoos nord-américains[78]. En 2006, le stud-book international répertoriait plus de 800 individus dans les zoos et les parcs du monde entier. Dans ce nombre, 511 individus de la sous-espèce A. f. fulgens étaient gardés dans 173 institutions[79] et 306 individus de la sous-espèce A. f. styani étaient gardés dans 81 institutions[80].
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Le stud-book international est actuellement géré au zoo de Rotterdam aux Pays-Bas. En coopération avec l'International Red Panda Management Group, ils coordonnent le programme américain pour les espèces menacées en Amérique du Nord, le Programme européen pour les espèces menacées et d'autres programmes d'élevage en captivité en Australie, en Inde, au Japon et en Chine[80],[81]. En 2009, Sarah Glass, conservatrice des pandas roux et des expositions spéciales au zoo de Knoxville (en), à Knoxville au Tennessee, a été nommée coordonnatrice du North American Red Panda Species Survival Plan. Le zoo de Knoxville compte le plus grand nombre de naissances de panda roux en captivité dans l'hémisphère occidental (101 en août 2011). Seul le zoo de Rotterdam a eu plus de naissances en captivité dans le monde entier[79],[80].
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Le parc zoologique himalayen de Padmaja Naidu (en) à Darjeeling, en Inde, a relâché avec succès quatre pandas roux élevés en captivité dans la nature en août et novembre 2003[81].
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Un exemple notable de pandas roux gardé comme animaux de compagnie est le cas de l'ancienne Première ministre indienne Indira Gandhi. Les pandas ont été présentés à sa famille en tant que cadeau, avant d'être ensuite hébergés dans « une maison spéciale dans un arbre »[82].
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Le panda roux est considéré comme l'animal symbole du Sikkim depuis le début des années 1990[83] et a été la mascotte du Darjeeling Tea Festival[43].
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En 2005, Babu, un panda roux mâle du Birmingham Nature Centre à Birmingham, au Royaume-Uni, s'est échappé et est devenu brièvement une célébrité médiatique[84],[85] avant d'être recapturé. Il a ensuite été élu « Brummie (en) de l'année », devenant ainsi le premier animal à recevoir cet honneur[84],[85]. Rusty, un panda roux mâle au zoo national de Washington DC, a également attiré l'attention des médias lorsqu'il s'est brièvement échappé en 2013[86],[87].
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En fiction, Bambou, personnage principal dans la série d'animation Bambou et Compagnie, est un panda roux[réf. nécessaire]. L'animal-totem de Li Xiong Mao[88], dans Freaks' Squeele, une série de bande dessinée entamée en 2008 de Florent Maudoux ; Maître Shifu est un panda roux anthropomorphe professeur de kung fu, dans le film Kung Fu Panda de 2008 ainsi que dans les autres histoires se déroulant dans le même univers[89]. Le panda roux Futa a inspiré le personnage de Pabu, le « furet de feu » accompagnant le groupe de héros (principalement de Bolin) dans la série télévisée animée américaine La Légende de Korra[90].
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Le petit panda donne son nom au navigateur web Firefox, dérivé de la suite logicielle libre Mozilla. En effet, le mot « firefox » est en anglais un surnom du panda roux[91],[92]. Cependant, l'animal montré dans le logo est un renard stylisé[93]. La Fondation Mozilla a adopté, en décembre 2010, deux bébés panda roux pendant quelques mois[94].
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Le mot anglais Firefox (renard de feu) est souvent annoncé comme étant une traduction littérale du mot Chinois pour Red Panda[95],[96],[97],[98],[99]. Cependant le mot chinois 火狐 dont il est question concerne[100],[101],[102] le logiciel Mozilla Firefox et non l'animal qui se dit 小熊貓[103] et 红熊猫[104].
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/4386.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,151 @@
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Petit panda, Panda éclatant, Panda roux
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Le Petit panda, Panda roux ou Panda éclatant (Ailurus fulgens) est un mammifère de la famille des Ailuridés. Il a un régime alimentaire omnivore, essentiellement végétarien, bien qu'appartenant à l'ordre des carnivores. Le panda roux est originaire de l'Himalaya et du Sud-Ouest de la Chine. C'est une espèce protégée car elle est en danger de disparition.
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Ailurus fulgens est le seul représentant du genre Ailurus.
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Son nom occidental provient probablement d'une langue de l'Himalaya, peut-être le népalais, mais sa signification reste incertaine. Selon une théorie, le mot « panda » serait une anglicisation de poonya qui signifie le « mangeur de bambou ». Son nom chinois 小熊猫 (xiǎoxióngmāo) s'analyse morphologiquement comme « petit ours-chat»[note 1].
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Ce petit animal est parfois appelé firefox en anglais, une traduction de son surnom chinois moins utilisé hǔo hú (火狐), littéralement « renard de feu » également par référence à sa couleur[réf. nécessaire].
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Le nom scientifique Ailurus est une latinisation du grec ancien ailuros, désignant le chat et signifiant littéralement « balance-queue » (aiol + ouros). Quant à fulgens, il signifie éclatant, brillant (comme un éclair)[réf. nécessaire].
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L'espèce est désignée en français par divers noms vulgaires et noms vernaculaires : petit panda[9], panda éclatant[11],[9],[3], panda fuligineux[11],[9], panda rouge[12],[11], panda roux[9], etc.
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En anglais : lesser panda[3], red panda[3], cat-bear[3], small panda[11], firefox.
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Les sous-espèces sont nommées :
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Le panda roux fait de 50 à 64 cm de long pour la tête et le corps tandis que sa queue fait de 28 à 59 cm. Les mâles pèsent de 3,7 à 6,2 kg et les femelles de 3 à 6,0 kg[15],[16],[17].
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L'espèce a une fourrure longue, douce, brun rougeâtre sur les parties supérieures, une fourrure noirâtre sur les parties inférieures, et un visage clair avec des marquages faciaux en forme de larmes ainsi que des caractéristiques dentaires cranio-dentaires robustes (en). Le visage clair a des insignes blancs semblables à ceux d'un raton laveur, mais chaque individu peut avoir des marques distinctives. La tête arrondie a des oreilles droites de taille moyenne, un nez noir et des yeux noirâtres. Sa longue queue touffue avec six anneaux ocre transversaux alternés[18] et une pointe noire[réf. nécessaire] fournit un équilibre et un excellent camouflage pour leur habitat d'arbres recouverts de mousse et de lichen. Les jambes sont noires et courtes avec une fourrure épaisse sur la plante des pattes. Cette fourrure sert d'isolation thermique sur les surfaces enneigées ou glacées et dissimule les glandes olfactives qui sont également présentes sur l'anus[18].
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Le panda roux est spécialisé dans l'alimentation au bambou avec des griffes fortes, courbes et semi-rétractiles[15] pour saisir les branches d'arbres étroites, les feuilles et les fruits. Comme le panda géant, il a un « faux pouce » qui est une extension de l'os du poignet. Quand il descend un arbre tête la première, le panda roux tourne sa cheville pour contrôler sa descente, ce qui en fait une des rares espèces grimpantes à en être capable[19].
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Les petits pandas sont principalement nocturnes[20]. Ils ne font pas beaucoup plus que manger et dormir en raison de leur régime alimentaire hypocalorique[21],[22].
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Les pandas roux sont d'excellents grimpeurs et se nourrissent surtout dans les arbres. Ils mangent surtout du bambou et peuvent se nourrir de petits mammifères, d'oiseaux, d'œufs, de fleurs et de baies. En captivité, ils ont été observés en train de manger des oiseaux, des fleurs, des feuilles d'érable et de mûrier, de l'écorce et des fruits de l'érable, du hêtre et du mûrier[15].
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La reproduction du Panda roux est encore mal comprise des biologistes. Il reste ainsi des questions non résolues, telles si la femelle peut avoir une ovulation induite (en), entre en chaleurs une ou plusieurs fois pendant la saison des amours, et si oui ou non l'implantation de l'embryon dans l'utérus est différée (en). Déchiffrer les particularités de la reproduction de l'espèce permettrait de recréer des environnements fidèles au milieu naturel, pour réduire la mortalité à la naissance des individus captifs puis réintroduire des pandas roux à l'état sauvage[23].
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Dans la nature, le Panda roux vit probablement en solitaire la plupart du temps et ne se trouve en petits groupes que pendant la saison de reproduction[24]. Elle correspond à la période typique d'activité des gonades dans l'espèce. Selon les individus élevés en captivité, la période d'œstrus de la femelle s'étale sur la fin de l'hiver, soit de janvier à mars dans l’hémisphère nord et de juin à août dans l'hémisphère sud[25],[24]. Cela permet aux petits de naître au printemps, lorsque la disponibilité de la nourriture, des matériaux de nidification et la sécurité des autres prédateurs à la mise bas sont favorables à leur survie[24].
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La gestation dure en moyenne 135 jours et la femelle met en général deux petits au monde mais il peut y en avoir trois ou quatre. À la naissance, les petits ont déjà une fourrure (grise qui devient rousse en grandissant), ne mesurent que 6 cm et ne pèsent que 100 grammes. Ils sont d'abord aveugles et n'ouvrent les yeux qu'au bout de 18 jours. Dépendants, ils ne sortent de la tanière qu'après 90 jours et vivent avec leur mère jusqu'à la période de reproduction suivante. Ils sont sevrés après 5 mois. Ils atteignent leur maturité sexuelle entre 18 et 20 mois[réf. nécessaire].
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Les pandas roux peuvent se reproduire vers l'âge de 18 mois et atteignent leur pleine maturité à l'âge de deux ou trois ans. Les adultes interagissent rarement dans la nature, sauf pour s'accoupler. Les deux sexes peuvent s'accoupler avec plus d'un partenaire pendant la saison des amours, de la mi-janvier au début mars. Quelques jours avant la naissance, les femelles commencent à rassembler des matériaux, comme des broussailles, de l'herbe et des feuilles, pour construire un nid, qui se trouve normalement dans un arbre creux ou une fissure rocheuse. Après une période de gestation de 112 à 158 jours, la femelle donne naissance, de la mi-juin à la fin juillet, de un à quatre (habituellement 1 à 2) petits aveugles et sourds pesant de 110 à 130 g chacun[15].
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Après la naissance, la mère nettoie les petits et peut reconnaître chacun d'eux par son odeur. Au début, elle passe de 60 % à 90 % de son temps avec les petits. Après la première semaine, la mère commence à passer plus de temps à l'extérieur du nid, revenant toutes les quelques heures pour allaiter et toiletter les petits. Elle déplace fréquemment les jeunes parmi plusieurs nids, qu'elle garde propres. Les petits commencent à ouvrir les yeux vers l'âge de 18 jours. À environ 90 jours, ils ont atteint la pleine fourrure d'adulte et la coloration, et commencent à s'aventurer hors du nid. Ils commencent aussi à manger des aliments solides à ce moment-là, en se sevrant vers l'âge de six à huit mois. Les petits restent avec leur mère jusqu'à ce que la prochaine portée naisse l'été suivant. Les mâles aident rarement à élever les jeunes, et seulement s'ils vivent en paires ou en petits groupes[15].
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À l'état sauvage, la durée de vie typique d'un panda roux se situe entre huit et dix ans, mais peut aller jusqu'à 14 ans[26]. En captivité, l'espérance de vie est d'en moyenne 13,4 ans[26], et un individu a réussi à atteindre l'âge de 19 ans[27].
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En fonction de son état émotionnel, le panda aboie, couine ou émet d'autres sons.
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Comme le panda géant, le petit panda ne peut pas digérer la cellulose et doit donc consommer un grand volume de bambou pour survivre. Leur régime alimentaire se compose d'environ deux tiers de bambou, de préférence les feuilles et jeunes pousses, mais ils mangent aussi des champignons, des racines, des glands, des lichens et des graminées. À l'occasion, ils complètent leur alimentation avec des poissons, des insectes[21],[22], des oiseaux[15] ou de petits mammifères[28].
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Les pousses de bambou sont plus faciles à digérer que les feuilles, présentant la digestibilité la plus élevée en été et en automne, intermédiaire au printemps et la plus faible en hiver. Ces variations sont liées à la teneur en nutriments du bambou. Les pandas roux transforment mal le bambou, en particulier la cellulose et les composants de la paroi cellulaire. Cela sous-entend que la digestion microbienne ne joue qu'un rôle mineur dans leur stratégie digestive. Pour survivre avec ce régime alimentaire de mauvaise qualité, ils doivent manger les sections de haute qualité de la plante de bambou, comme les feuilles et les pousses tendres, en grande quantité, soit plus de 1,5 kg de feuilles fraîches et 4 kg de pousses fraîches par jour. Cet aliment traverse le tube digestif assez vite (environ 2 à 4 heures) afin de maximiser l'apport quotidien en nutriments[29]. Les petits pandas peuvent détecter le goût d'édulcorants artificiels comme l'aspartame, et sont les seuls non-primates connus à pouvoir le faire[30].
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Au Japon, ont été rapportés un cas de petit panda souffrant de schistosomiase japonaise, un cas de douve pulmonaire ayant causé la mort du sujet par pneumonie et des cas d'infections à Dirofilaria immitis[31],[32],[33].
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Le petit panda vit entre 2 200 et 4 800 m d'altitude et habite des zones aux températures modérées entre 10 et 25 °C avec peu de variations annuelles. Il préfère les forêts montagneuses mixtes de feuillus et de conifères, surtout celles avec de vieux arbres et des sous-bois denses de bambou[15],[34].
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Le panda roux est endémique des forêts tempérées de l'Himalaya, et des chaînes de piedmont du Népal à l'Ouest et de la Chine à l'Est[34]. Sa limite la plus à l'Est est la chaîne des Monts Qinling de la province du Shaanxi en Chine. Sa répartition inclut le Tibet méridional, le Sikkim et Assam en Inde, le Bhoutan, les montagnes septentrionales de Birmanie, et le Sud-Ouest de la Chine, dans les Monts Hengduan de la province du Sichuan, ainsi que les monts Gongshan de la province du Yunnan. Il peut également vivre au Sud-Ouest du Tibet et au Nord de l'Arunachal Pradesh, mais cela n'a pas été documenté. Les lieux comportant la plus grande densité de pandas roux incluent une aire de l'Himalaya supposée avoir été le refuge d'un ensemble d'espèces endémiques durant le Pléistocène. L'aire de répartition du panda roux doit être considérée comme constituée d'aires séparées plutôt que comme un ensemble continu[15]. Une population relique distincte pourrait habiter les forêts sous-tropicales du plateau du Meghalaya, au Nord-Est de l'Inde[35], mais des investigations plus poussées sont nécessaires pour confirmer sa présence[36].
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Lors d'une étude durant les années 1970, des signes de présence de pandas roux ont été trouvés dans la réserve de chasse de Dhorpatan, au Népal[37]. Leur présence a été confirmée au printemps 2007 lorsque quatre individus ont été observés à des altitudes allant de 3 220 à 3 610 m[38]. La limite orientale de l'espèce se trouve dans le parc national de Rara, situé à l'ouest de la réserve de chasse de Dhorpatan[39] Leur présence a été confirmée en 2008[40].
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Les populations de panda roux dans la province du Sichuan sont plus importantes et plus stables que celle du Yunnan, laissant penser à une expansion vers le Sud, depuis le Sichuan vers Yunnan durant l'Holocène[41].
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Le panda roux a été extirpé des provinces chinoises du Guizhou, Gansu, Shaanxi, et Qinghai[42].
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La première trace écrite connue sur le Petit panda se trouve dans un rouleau chinois du XIIIe siècle qui représente une scène de chasse entre des chasseurs et le Panda roux[43],[44].
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La présentation en 1821 par le major-général Thomas Hardwicke d'un article intitulé « Description d'un nouveau genre de mammifères de la classe Mammalia, de la chaîne des collines de l'Himalaya entre le Népal et les montagnes enneigées »[note 2] à la Société linnéenne de Londres est souvent considérée comme le moment où le Panda roux est devenu une espèce authentique dans la science occidentale. Hardwicke a proposé le nom « wha » et expliqué : « Il est fréquemment découvert par son cri ou son appel, ressemblant au mot « Wha », répétant souvent le même : c'est pourquoi il est dérivé d'un des noms locaux par lesquels il est connu. Il est aussi appelé Chitwa. »[note 3] Le document d'Hardwicke n'a pas été publié avant 1827, où Frédéric Cuvier avait alors publié sa description et une figure. Le nom taxonomique proposé à l'origine par Hardwicke a été retiré de la publication de son article en 1827 avec sa permission, et le nom est maintenant attribué à Cuvier[45].
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Frédéric Cuvier avait reçu le spécimen qu'il a décrit du beau-fils de son frère, Alfred Duvaucel, qui l'avait envoyé « des montagnes du nord de l'Inde ». Il a été le premier à utiliser le nom binomial Ailurus fulgens et le nom vernaculaire panda dans sa description de l'espèce publiée en 1825 dans l'Histoire naturelle des mammifères[46],[47]. Ailurus est adopté du mot grec ancien αἴλουρος (ailouros), qui signifie « chat »[48]. L'épithète spécifique fulgens signifie « brillant » en latin[49]. Panda (en) est une déesse romaine de la paix et des voyageurs qui était appelée avant de commencer un voyage difficile[50]. On ignore s'il s'agit de l'origine du nom vernaculaire français panda[réf. nécessaire]. Des publications ultérieures affirment que le nom a été adopté à partir d'une langue himalayenne[réf. nécessaire].
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En 1847, Hodgson a décrit un panda roux sous le nom d'Ailurus ochraceus. Pocock a conclu qu'il représente le même type qu'Ailurus fulgens car la description des deux est très proche. Il a subordonné les deux types à la sous-espèce de panda roux de l'Himalaya Ailurus fulgens fulgens[18].
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La classification taxonomique du panda roux fait l'objet de controverses dès sa découverte. Le zoologiste français Frédéric Cuvier a d'abord décrit le panda roux en 1825 et l'a classé comme un proche parent du raton laveur (Procyonidae), bien qu'il lui ait donné le nom de genre Ailurus, (du grec ancien αἴλουρος, « chat ») en se basant sur des similitudes superficielles avec les chats domestiques. L'épithète spécifique est l'adjectif latin fulgens (« brillant »)[51].
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L'espèce a été placée à différents moments dans les Procyonidae, dans les Ursidae avec Ailuropoda (panda géant) chez les Ailuropodinae (jusqu'à ce que cette famille soit déplacée dans les Ursidae), puis dans sa propre famille, les Ailuridae. Cette incertitude vient de la difficulté à déterminer si certaines caractéristiques d'Ailurus sont phylogénétiquement conservatrices ou si elles sont dérivées et convergentes avec des espèces aux habitudes écologiques similaires[15].
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Les preuves basées sur les fossiles, la sérologie, la caryologie, le comportement, l'anatomie et la reproduction reflètent des affinités plus étroites avec les Procyonidae qu'avec les Ursidae. Cependant, des spécialisations écologiques et de fourrageage, ainsi qu'une distribution géographique distincte par rapport aux Procyonidés modernes soutiennent la classification dans la famille distincte des Ailuridés[52],[15],[53].
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Des recherches ADN systématiques moléculaires récentes placent également le panda roux dans sa propre famille, les Ailuridae, une partie de la grande super-famille Musteloidea qui comprend également la mouffette, le raton laveur et la belette[53],[54],[55]. Il serait la seule espèce encore vivante de la famille.
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It is not a bear, nor closely related to the giant panda, nor a raccoon, nor a lineage of uncertain affinities. Rather it is a basal lineage of musteloid, with a long history of independence from its closest relatives (skunks, raccoons, and otters/weasels/badgers).
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— Flynn et al., Whence the Red Panda[55] p. 197
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« Ce n'est ni un ours, ni un proche parent du panda géant, ni un raton laveur, ni une lignée d'affinités incertaines. Il s'agit plutôt d'une lignée basale de mustéloïdes, avec une longue histoire d'indépendance par rapport à ses parents les plus proches (mouffettes, ratons laveurs, loutres, belettes et blaireaux). »
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— Whence the Red Panda[55] p. 197
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Le panda roux est considéré comme un fossile vivant et seulement très vaguement apparenté au panda géant (Ailuropoda melanoleuca), car il est naturellement plus proche des autres membres de la super-famille Musteloidea à laquelle il appartient. L'ancêtre commun des deux pandas était aussi un ancêtre pour tous les ours vivants, les pinnipèdes comme les phoques et les morses, et les membres de la famille Musteloidea comme les belettes et les loutres. Il peut être retracé jusqu'à la période du Tertiaire Inférieur il y a des dizaines de millions d'années, avec une répartition importante à travers l'Eurasie.
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Des fossiles du panda roux éteint Parailurus anglicus ont été déterrés de la Chine à l'Est jusqu'à la Grande-Bretagne à l'ouest[56]. En 1977, une dent seule de Parailurus a été découverte dans la Formation pliocène de Ringold, au Washington. Ce premier signalement nord-américain est presque identique aux spécimens européens et révèle l'immigration de cette espèce en provenance d'Asie[57]. En 2004, la dent d'une espèce de panda roux jamais vue auparavant en Amérique du Nord a été découverte sur le site de fossiles de Gray (en), dans le Tennessee. La dent date d'il y a 4,5 à 7 millions d'années. Cette espèce, décrite sous le nom Pristinailurus bristoli (en), indique qu'une deuxième lignée ailurine plus primitive habitait l'Amérique du Nord pendant le Miocène. L'analyse cladiste suggère que Parailurus et Ailurus sont des taxons frères[56],[58]. D'autres fossiles de Pristinailurus bristoli ont depuis été découverts sur le site de fossiles de Gray en 2010[59] et en 2012[60]. La fréquence à laquelle on trouve des fossiles de panda sur le site de fossiles de Gray suggère que l'espèce a joué un rôle important dans l'écosystème global de la région[réf. nécessaire].
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La découverte en Espagne des restes post-crâniens (en) de Simocyon batalleri, un parent du panda roux vivant au Miocène, soutient l'hypothèse d'une relation de groupes frères entre pandas roux et ours. Cette découverte suggère que le « faux pouce » du panda roux est une adaptation à la locomotion arboricole, indépendante de l'adaptation du panda géant pour manipuler le bambou. Il s'agit en zoologie d'un des cas les plus remarquables de convergence évolutive chez les vertébrés[61].
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La classification du panda roux en deux espèces ou deux sous-espèces est débattue dans la communauté scientifique. Dans l'ouvrage de référence de 2011 Red Panda, Colin Groves affirme à partir de comparaisons crâniennes, d'analyses des éléments extérieurs et de génétique moléculaire faites sur différents spécimens qu'il existe deux espèces distinctes. Ainsi, le panda roux peut être divisé en Panda roux himalayen (Ailurus fulgens ou A. f. fulgens ) et en Panda roux de Styan (Ailurus styani ou A. f. styani). Il fait aussi remarquer l'absence de données sur de grandes parties de l'aire de répartition d'Ailurus. Cela laisse ouvert la possibilité qu'il existe d'autres espèces ou sous-espèces de panda roux[62],[63].
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Cependant, le nom Ailurus fulgens refulgens est parfois utilisé à tort pour A. f. styani. Il s'agit d'un lapsus réalisé par Henri Milne-Edwards dans son article de 1874 « Recherches pour servir à l'histoire naturelle des mammifères comprenant des considérations sur la classification de ces animaux »[64], faisant de A. f. refulgens un nomen nudum[18],[65]. L'édition la plus récente de Mammal Species of the World (littéralement en français « Espèces de mammifères du monde ») montre toujours la sous-espèce A. f. refulgens[52]. Cela a été corrigé dans des ouvrages plus récents, notamment dans A guide to the Mammals of China et le Handbook of the Mammals of the World, Volume 1 : Carnivores[66].
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Selon Yibo Hu, de l’Académie chinoise des sciences de Pékin, il n'y a pas une mais deux espèces de panda roux différentes, Ailurus fulgens et Ailurus styani. L'étude[67] réalisée montre une différence génétique entre ces deux pandas.
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Les principales menaces qui pèsent sur les pandas roux sont la capture directe dans la nature, vivants ou morts, la compétition avec le bétail domestique entraînant la dégradation de l'habitat et la déforestation conduisant à la perte ou la fragmentation de l'habitat. L'importance relative de ces facteurs varie d'une région à l'autre et n'est pas bien comprise[34].
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Par exemple, en Inde, la plus grande menace semble être la perte d'habitat suivie du braconnage, alors qu'en Chine, les plus grandes menaces semblent être la chasse et le braconnage[4]. Une diminution de 40 % des populations de panda roux a été signalée en Chine au cours des 50 dernières années, et les populations des régions occidentales de l'Himalaya sont considérées comme étant plus réduites[42].
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La déforestation entrave la propagation des pandas roux et aggrave le morcellement naturel de la population par la topographie et l'écologie, ce qui provoque une grave fragmentation de la population sauvage restante. Moins de 40 animaux de quatre groupes distincts partagent les ressources avec les humains dans le Parc national de Langtang au Népal, où seulement 6 % de ses 1 710 km2 est l'habitat préféré du panda roux. Même si la concurrence directe pour la nourriture avec le bétail domestique n'est pas significative, ce bétail peut ralentir la croissance du bambou en le piétinant[68].
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Les petits groupes d'animaux ayant peu de possibilités d'échange entre eux sont confrontés au risque de consanguinité, de diminution de la diversité génétique et même d'extinction. En plus, la coupe rase pour le bois de chauffage ou l'agriculture, y compris le terrassement à flanc de colline, enlève les vieux arbres qui fournissent des tanières aux mères et diminue la capacité de certaines espèces de bambou à se régénérer[34].
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Dans le sud-ouest de la Chine, les pandas roux sont chassés pour leur fourrure, surtout pour leurs queues touffues très appréciées pour produire des toques. Dans ces régions, la fourrure est souvent utilisée pour les cérémonies culturelles locales. Dans les mariages, le marié porte traditionnellement la peau. Les chapeaux « porte-bonheurs » à queue de panda roux sont également utilisés par les jeunes mariés locaux[42]. Cette pratique est probablement assez ancienne car le panda roux semble être représenté dans un parchemin chinois du XIIIe siècle à l'encre de Chine montrant une scène de chasse. Il n'existe peu ou pas de mention du panda roux dans la culture et le folklore népalais[43].
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Dans le passé, les pandas roux étaient capturés et vendus aux zoos. Angela Glatston, conservatrice au zoo de Rotterdam, a indiqué qu'elle avait personnellement géré 350 pandas roux en 17 ans[69].
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En raison de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, ces captures pour les zoos ont considérablement diminué ces dernières années, mais le braconnage se poursuit et les pandas roux sont souvent vendus à des collectionneurs privés à des prix exorbitants. Dans certaines parties du Népal et de l'Inde, les pandas roux sont gardés comme animaux de compagnie[70].
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Le panda roux a un taux de natalité naturellement bas (généralement une naissance simple ou jumelée par an), et un taux de mortalité élevé dans la nature[réf. nécessaire].
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Le Petit panda est inscrit à l'Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction[71]. L'espèce est classée en danger dans la Liste rouge de l'UICN depuis 2008 parce que la population mondiale est estimée à environ 10 000 individus, avec une tendance à la baisse de la population, et parce qu'il n'y a qu'environ la moitié de la superficie totale de l'habitat potentiel de 142 000 km2 qui est effectivement utilisée par l'espèce. En raison de leur nature timide et secrète, et de leurs habitudes largement nocturnes, l'observation des pandas roux est difficile. Par conséquent, les chiffres de population à l'état sauvage sont déterminés par des estimations de la densité de population et non par des comptages directs[4].
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Les estimations de la population mondiale varient de moins de 2 500[72] pour l'estimation basse à entre 16 000 et 20 000 individus[35] pour l'estimation haute. En 1999, la population totale en Chine était estimée entre 3 000 et 7 000 pandas roux[42]. En 2001, la population sauvage en l'Inde était estimée entre 5 000 et 6 000 individus[35]. Les estimations pour le Népal n'indiquent que quelques centaines d'individus[73]. Il n'existe aucun chiffre pour le Bhoutan ou la Birmanie.
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Il est difficile de trouver des chiffres de population fiables, en partie parce que d'autres animaux ont été confondus avec le panda roux. Par exemple, un rapport de Birmanie indique que les pandas roux sont encore assez fréquents dans certaines régions ; cependant, la preuve photographique du « panda roux » qui l'accompagne est en fait une espèce de civette[74].
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Le panda roux est protégé dans tous les pays de son aire de répartition et sa chasse est illégale[4]. Au-delà, les efforts de protection sont très variables d'un pays à l'autre :
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Une forêt gérée par la communauté dans le district d'Ilam, dans l'est du Népal, abrite 15 pandas roux qui génèrent des revenus pour les ménages locaux grâce à des activités touristiques, y compris des séjours à domicile. Les villageois des zones de haute altitude de l'Arunachal Pradesh ont formé l'Alliance pour la conservation du panda roux de Pangchen (« Pangchen Red Panda Conservation Alliance »), qui comprend cinq villages avec une zone forestière communautaire de 200 km2 à une altitude entre 2 500 et plus de 4 000 m[76].
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Le petit roux s'adapte bien à la vie en captivité et est commun dans les zoos du monde entier. En 1992, plus de 300 naissances avaient eu lieu en captivité et plus de 300 individus vivaient dans 85 institutions à travers le monde[77]
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. En 2001, 182 individus se trouvaient dans les seuls zoos nord-américains[78]. En 2006, le stud-book international répertoriait plus de 800 individus dans les zoos et les parcs du monde entier. Dans ce nombre, 511 individus de la sous-espèce A. f. fulgens étaient gardés dans 173 institutions[79] et 306 individus de la sous-espèce A. f. styani étaient gardés dans 81 institutions[80].
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Le stud-book international est actuellement géré au zoo de Rotterdam aux Pays-Bas. En coopération avec l'International Red Panda Management Group, ils coordonnent le programme américain pour les espèces menacées en Amérique du Nord, le Programme européen pour les espèces menacées et d'autres programmes d'élevage en captivité en Australie, en Inde, au Japon et en Chine[80],[81]. En 2009, Sarah Glass, conservatrice des pandas roux et des expositions spéciales au zoo de Knoxville (en), à Knoxville au Tennessee, a été nommée coordonnatrice du North American Red Panda Species Survival Plan. Le zoo de Knoxville compte le plus grand nombre de naissances de panda roux en captivité dans l'hémisphère occidental (101 en août 2011). Seul le zoo de Rotterdam a eu plus de naissances en captivité dans le monde entier[79],[80].
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Le parc zoologique himalayen de Padmaja Naidu (en) à Darjeeling, en Inde, a relâché avec succès quatre pandas roux élevés en captivité dans la nature en août et novembre 2003[81].
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Un exemple notable de pandas roux gardé comme animaux de compagnie est le cas de l'ancienne Première ministre indienne Indira Gandhi. Les pandas ont été présentés à sa famille en tant que cadeau, avant d'être ensuite hébergés dans « une maison spéciale dans un arbre »[82].
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Le panda roux est considéré comme l'animal symbole du Sikkim depuis le début des années 1990[83] et a été la mascotte du Darjeeling Tea Festival[43].
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En 2005, Babu, un panda roux mâle du Birmingham Nature Centre à Birmingham, au Royaume-Uni, s'est échappé et est devenu brièvement une célébrité médiatique[84],[85] avant d'être recapturé. Il a ensuite été élu « Brummie (en) de l'année », devenant ainsi le premier animal à recevoir cet honneur[84],[85]. Rusty, un panda roux mâle au zoo national de Washington DC, a également attiré l'attention des médias lorsqu'il s'est brièvement échappé en 2013[86],[87].
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En fiction, Bambou, personnage principal dans la série d'animation Bambou et Compagnie, est un panda roux[réf. nécessaire]. L'animal-totem de Li Xiong Mao[88], dans Freaks' Squeele, une série de bande dessinée entamée en 2008 de Florent Maudoux ; Maître Shifu est un panda roux anthropomorphe professeur de kung fu, dans le film Kung Fu Panda de 2008 ainsi que dans les autres histoires se déroulant dans le même univers[89]. Le panda roux Futa a inspiré le personnage de Pabu, le « furet de feu » accompagnant le groupe de héros (principalement de Bolin) dans la série télévisée animée américaine La Légende de Korra[90].
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Le petit panda donne son nom au navigateur web Firefox, dérivé de la suite logicielle libre Mozilla. En effet, le mot « firefox » est en anglais un surnom du panda roux[91],[92]. Cependant, l'animal montré dans le logo est un renard stylisé[93]. La Fondation Mozilla a adopté, en décembre 2010, deux bébés panda roux pendant quelques mois[94].
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Le mot anglais Firefox (renard de feu) est souvent annoncé comme étant une traduction littérale du mot Chinois pour Red Panda[95],[96],[97],[98],[99]. Cependant le mot chinois 火狐 dont il est question concerne[100],[101],[102] le logiciel Mozilla Firefox et non l'animal qui se dit 小熊貓[103] et 红熊猫[104].
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fr/4387.html.txt
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@@ -0,0 +1,55 @@
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Dans la mythologie grecque, Pandore ou Pandora (en grec ancien Πανδώρα / Pandốra, « ornée de tous les dons ») est la première femme humaine, façonnée dans l'argile par Héphaïstos et animée par la déesse Athéna. Elle est associée à la légende de la « boîte de Pandore » — en fait, une jarre.
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Hésiode fournit dans Les Travaux et les Jours la plus ancienne et la plus complète version connue du mythe de Pandore. Il raconte au début de son œuvre que Pandore fut créée sur l'ordre de Zeus qui voulait se venger des hommes pour le vol du feu par Prométhée. Elle fut ainsi fabriquée dans de l'argile et de l'eau par Héphaïstos ; Athéna lui donna ensuite la vie, lui apprit l'habileté manuelle (elle lui apprit entre autres l'art du tissage) et l'habilla ; Aphrodite lui donna la beauté ; Apollon lui donna le talent musical ; Hermès lui apprit le mensonge et l'art de la persuasion et lui donna la curiosité ; enfin Héra lui donna la jalousie.
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« En achevant ces mots, le père des dieux et des hommes sourit et commanda à l'illustre Vulcain de composer sans délais un corps, en mélangeant de la terre avec l'eau, de lui communiquer la force et la voix humaine, d'en former une vierge douée d'une beauté ravissante et semblable aux déesses immortelles ; il ordonna à Minerve de lui apprendre les travaux des femmes et l'art de façonner un merveilleux tissu, à Vénus à la parure d'or de répandre sur sa tête la grâce enchanteresse, de lui inspirer les violents désirs et les soucis dévorants, à Mercure, messager des dieux et meurtrier d'Argus, de remplir son esprit d'impudence et de perfidie. Tels furent les ordres de Jupiter, et les dieux obéirent à ce roi, fils de Saturne. Aussitôt l'illustre Vulcain, soumis à ses volontés, façonna avec de la terre une image semblable à une chaste vierge ; la déesse aux yeux bleus, Minerve, l'orna d'une ceinture et de riches vêtements ; les divines Grâces et l'auguste Persuasion lui attachèrent des colliers d'or, et les Heures à la belle chevelure la couronnèrent des fleurs du printemps. Minerve entoura tout son corps d'une magnifique parure. Enfin le meurtrier d'Argus, docile au maître du tonnerre, lui inspira l'art du mensonge, les discours séduisants et le caractère perfide. Ce héraut des dieux lui donna un nom et l'appela Pandore, parce que chacun des habitants de l'Olympe lui avait fait un présent pour la rendre funeste aux hommes industrieux. »
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— Hésiode, Les Travaux et les Jours
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Zeus offrit la main de Pandore à Épiméthée, frère de Prométhée. Bien qu'il eût promis à Prométhée de refuser les cadeaux venant de Zeus, Épiméthée accepta Pandore. Pandore apporta dans ses bagages une boîte mystérieuse que Zeus lui interdit d'ouvrir. Celle-ci contenait tous les maux de l'humanité, notamment la Vieillesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la Folie, le Vice, la Tromperie, la Passion, l'Orgueil ainsi que l'Espérance.
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« Après avoir achevé cette attrayante et pernicieuse merveille, Jupiter ordonna à l'illustre meurtrier d'Argus, au rapide messager des dieux, de la conduire vers Épiméthée. Épiméthée ne se rappela point que Prométhée lui avait recommandé de ne rien recevoir de Jupiter, roi d'Olympe, mais de lui renvoyer tous ses dons de peur qu'ils ne devinssent un fléau terrible aux mortels. Il accepta le présent fatal et reconnut bientôt son imprudence. »
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— Hésiode, Les Travaux et les Jours
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Une fois installée comme épouse, Pandore céda à la curiosité qu'Hermès lui avait donnée et ouvrit la boîte, libérant ainsi les maux qui y étaient contenus. Elle voulut refermer la boîte pour les retenir ; hélas, il était trop tard. Seule l'Espérance, plus lente à réagir, y resta enfermée.
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« Auparavant, les tribus des hommes vivaient sur la terre, exemptes des tristes souffrances, du pénible travail et de ces cruelles maladies qui amènent la vieillesse, car les hommes qui souffrent vieillissent promptement. Pandore, tenant dans ses mains un grand vase, en souleva le couvercle, et les maux terribles qu'il renfermait se répandirent au loin. L'Espérance seule resta. Arrêtée sur les bords du vase, elle ne s'envola point, Pandore ayant remis le couvercle, par l'ordre de Jupiter qui porte l'égide et rassemble les nuages. Depuis ce jour, mille calamités entourent les hommes de toutes parts : la terre est remplie de maux, la mer en est remplie, les maladies se plaisent à tourmenter les mortels nuit et jour et leur apportent en silence toutes les douleurs, car le prudent Jupiter les a privées de la voix. Nul ne peut donc échapper à la volonté de Jupiter. »
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— Hésiode, Les Travaux et les Jours
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L’Iliade, aux vers 527 et suivants du chant XXIV, utilise ce terme : dans la maison de Zeus, il y avait deux jarres, l'une enfermant les biens, l'autre les maux[1].
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La Théogonie d'Hésiode évoque la figure de Pandore, sans pourtant en citer explicitement le nom, mais le rapprochement avec Épiméthée et Prométhée permet une assimilation très claire, renforcée par les similitudes narratives.
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« Puis amena dans l'assemblée des dieux et des hommes cette vierge orgueilleuse des ornements que lui avait donnés la déesse aux yeux bleus, fille d'un père puissant. Une égale admiration transporta les dieux et les hommes dès qu'ils aperçurent cette fatale merveille si terrible aux humains ; car de cette vierge est venue la race des femmes au sein fécond, de ces femmes dangereuses, fléau cruel vivant parmi les hommes et s'attachant non pas à la triste pauvreté, mais au luxe éblouissant. Lorsque, dans leurs ruches couronnées de toits, les abeilles nourrissent les frelons, qui ne participent qu'au mal, depuis le lever du jour jusqu'au soleil couchant, ces actives ouvrières composent leurs blanches cellules, tandis que renfermés au fond de leur demeure, les lâches frelons dévorent le fruit d'un travail étranger : ainsi Zeus, ce maître de la foudre accorda aux hommes un fatal présent en leur donnant ces femmes complices de toutes les mauvaises actions. Voici encore un autre mal qu'il leur envoya au lieu d'un bienfait. Celui qui, fuyant l'hymen et l'importune société des femmes, ne veut pas se marier et parvient jusqu'à la triste vieillesse, reste privé de soins ; et s'il ne vit pas dans l'indigence, à sa mort, des parents éloignés se divisent son héritage. Si un homme subit la destinée du mariage, quoiqu'il possède une femme pleine de chasteté et de sagesse, pour lui le mal lutte toujours avec le bien. Mais s'il a épousé une femme vicieuse, tant qu'il respire, il porte dans son cœur un chagrin sans bornes, une douleur incurable. »
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— Hésiode, Théogonie
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Dans Les Travaux et les Jours, Hésiode décrit Pandore comme un « si beau mal » (καλὸν κακὸν / kalòn kakòn)[2]. Pour le nom « Pandore », il peut y avoir plusieurs significations : « celle qui a tous les dons » ou « celle qui est le don de tous les dieux ». Les Travaux et les Jours fournit une interprétation qui semble confirmer la deuxième hypothèse :
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« Ce héraut des dieux lui donna un nom et l'appela Pandore, parce que chacun des habitants de l'Olympe lui avait fait un présent pour la rendre funeste aux hommes industrieux. »
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— Hésiode, Les Travaux et les Jours
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La raison de la présence de l'Espérance parmi les maux est à chercher dans une meilleure traduction du texte grec. Le terme exact est ἐλπίς / elpís, qui se définit comme l'« attente de quelque chose » ; on l'a sûrement traduit à tort[réf. nécessaire] par « espoir ». Une meilleure traduction aurait été « appréhension », voire, « crainte irraisonnée »[réf. nécessaire]. Grâce à la fermeture opportune de la jarre par Pandore, l'humanité ne souffrira que des maux, et non pas de l'attente de ces maux, qui est probablement le pire de tous.[réf. nécessaire]
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L'humanité ne vivra pas dans la crainte perpétuelle des maux à venir. Prométhée se félicite ainsi d'avoir délivré les hommes de l'obsession de la mort. En effet une autre interprétation suggère que le dernier mal est de connaître l'heure de sa propre mort et l'abattement qui s'ensuivrait par manque d'espérance. Un autre symbole est à rechercher dans ce passage. La jarre n'est pas qu'une simple amphore : c'est un très gros vase, qui sert à stocker le grain. Ce vase ne peut être rempli de grain que par l'effort, le travail au champ, et son contenu est alors une symbolique de la condition humaine. Par la suite, ce sera la femme qui l'ouvrira et s'y servira, pour nourrir la famille[réf. nécessaire].
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Elle est parfois appelée Anésidora (en grec ancien Ἀνησιδώρα / Anêsidốra, « celle qui fait sortir les présents des profondeurs » - c’est-à-dire « la Déesse de la terre qui préside à la fécondité ».
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Selon les Histoires incroyables de Palaiphatos[3], Pandore était une femme grecque très riche. Quand elle sortait, elle se maquillait avec des cosmétiques tirés de la terre, se donnant une grande beauté ; elle découvrit que beaucoup de terre pouvait donner de la couleur et pouvait servir de maquillage.
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Première femme, elle condamne l'Humanité à tous les maux à cause de sa curiosité, ce qui n'est pas sans rappeler Ève.
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Georges Charachidzé a mis en évidence que plusieurs éléments du mythe de Prométhée ont été empruntés aux légendes géorgiennes[4]. Ces contacts avec le Caucase sont également à la base du mythe de Pandore, fondé sur l'idée reprise par Hésiode que la femme est à l'origine des maux de l'homme. Néanmoins, sa création comme celle du premier homme à partir de la terre glaise est d'origine mésopotamienne[5],[6]..
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Le jeu vidéo Legendary est un jeu de tir à la première personne sorti en 2008 ayant comme toile de fond le mythe de Pandore.
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Professeur Layton et la Boîte de Pandore (レイトン教授と悪魔の箱, litt. "Professeur Layton et la Boite Maléfique") sorti en Europe le 25 septembre 2009 sur Nintendo DS et développé par le studio japonais Level-5 tourne autour d'un mystérieux coffret situé dans une ville fantôme qui attirerait malheur à quiconque le possèderait, présentant des points communs avec la légende. Le titre francophone du jeu en fait d'ailleurs plus explicitement référence.
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La Pangée (prononcé en français : /pɑ̃.ʒe/) est un supercontinent formé au Carbonifère de la collision de la Laurussia et du Protogondwana et ayant regroupé presque l'ensemble des terres émergées. Au Trias, il s'est morcelé en Laurasia au nord et Gondwana au sud.
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Le nom « Pangée », qui signifie littéralement « toutes les terres », vient du grec ancien πᾶν (pân), « tout », et γαῖα (gaïa), « terre », qui devient en latin pangaea.
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Le concept et le nom de Pangée viennent du météorologue et astronome allemand de l’université de Marbourg, Alfred Wegener. Le concept de Pangée apparaît, pour la première fois, dans une publication de 1912[1],[2]. Dans son ouvrage intitulé La Genèse des continents et des océans, publié en 1915, il décrit la Pangée comme rassemblant la quasi-totalité des terres émergées, qui a existé de la fin du Carbonifère au début du Permien, il y a 290 millions d'années. Le mot Pangée (Pangäa) apparaît dans l'édition 1920 de sa Genèse[3].
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La théorie de Wegener fut rejetée par les géologues de l'époque. C'est seulement 40 ans plus tard que des géophysiciens démontrèrent que la dérive des continents était due à la tectonique des plaques et que la théorie de Wegener fut vérifiée et admise[2].
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Sa formation est due à la collision des supercontinents Protogondwana et de Laurussia qui eut lieu au début du Carbonifère (orogenèse hercynienne), fermant l'océan Centralien et élevant d'imposantes chaînes de montagnes, dites hercyniennes, allant des Appalaches au massif silésien. À la même époque, le craton de Sibérie et Kazakhstania entrent en collision avec Laurussia sur son bord oriental, fermant l'océan Ouralien et élevant la chaîne de l'Oural. À la fin du Permien, la formation de la Pangée est achevée. On nomme le vaste océan entourant la Pangée Panthalassa (ancêtre de l'océan Pacifique) et le vaste océan situé à l'est, dans le creux du croissant formé par la Pangée, océan Téthys. La formation du supercontinent Pangée a eu des conséquences importantes sur la vie : la longueur des côtes, et donc la superficie des eaux côtières qui abritent la majorité des espèces marines, ont été considérablement réduites. Il s'est ensuivi une importante extinction marine. Enfin, sur terre, l'éloignement des terres de la Pangée centrale (Amérique du Nord, Amérique du Sud et Afrique) par rapport à la mer a conduit à une forte baisse des précipitations dans ces régions et, donc, à l'expansion de gigantesques déserts.
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Il aura fallu plus de 200 Ma pour rassembler tous les morceaux de la Pangée, soit de l'Ordovicien au Permien. Il en faudra 200 autres, soit de la fin du Trias à aujourd'hui, pour disperser les morceaux de la Pangée, une dispersion qui se poursuit toujours. Puisque ces événements sont plus près de nous dans le temps, nous avons des informations plus détaillées, d'autant plus que cette fois nous connaissons les planchers océaniques.
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Au Trias et au début du Jurassique, les principaux mouvements se sont faits du côté de la Téthys, un océan à l'est de la Pangée.
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Après sa formation, au Permien, la quasi-totalité des terres sont parties intégrantes de la Pangée. Seules le craton du Yangtsé (Chine méridionale), la Chine du Nord, une partie de l'Indochine et, plus tard, le terrane de Cimmérie sont à part, dans l'océan Téthys. La Pangée prend la forme d'un C, dont le centre est sur l'équateur. Elle est barrée, au niveau de l'équateur, d'une vaste chaîne de montagnes courant d'est en ouest, la chaîne hercynienne. Toute la zone centrale, du 40° sud au 40° nord, est formée de vastes déserts qui couvrent la majorité des actuelles Amérique du Nord, du Sud, Afrique et Europe. Le nord de l'Europe (zone de la mer du Nord) est recouvert d'une mer intérieure peu profonde, très salée, et épisodiquement reliée à l'Océan. L'Europe est séparée de la Sibérie par une étroite mer peu profonde, qui relie Panthalassa au nord de la Téthys au sud. Cette mer est bordée du côté sibérien par la chaîne de l'Oural. La Sibérie, l'Antarctique et l'Inde jouissent d'un climat tempéré.
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La Pangée, qui apparait à la fin du Carbonifère et au début du Permien, est recouverte de grandes forêts tropicales luxuriantes.
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La hausse du taux de dioxygène libéré dans l'air par les forêts (30 % d'oxygène de plus que de nos jours) favorise le gigantisme de certaines espèces.
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Des « insectes géants » et des arthropodes tels que Meganeura, Mesothelae, Arthopleura, s'apparentent respectivement aux libellules, aux araignées et aux mille-pattes[réf. nécessaire].
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Le gigantisme ne s'étend toutefois pas à toutes les espèces.
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Les paléontologues ont mis au jour dans les terrils de l'ancienne mine de charbon d'Avion dans le Pas-de-Calais, des insectes qui vivaient il y a environ 320 Ma, à l'époque où la Pangée était en voie de formation. On y trouve des libellules géantes mais aussi de très petits insectes mesurant entre 4 et 14 mm tels qu'une guêpe baptisée Avioxyela gallica[4].
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Concernant les tétrapodes, les sites fossilifères de Karoo en Afrique du Sud et de la région de Perm en Russie montrent que des faunes quasi identiques ont vécu au Sud et au Nord de la Pangée.
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Les sites d'Argana au Maroc et de Maradi au Niger révèlent des animaux qui vivaient spécifiquement au centre du supercontinent, par exemple les stégocéphales, des amphibiens carnivores d'un mètre de long environ qui ressemblent aux crocodiles et aux salamandres sans leur être apparentés.
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Divers reptiles ainsi que des reptiles mammaliens occupaient également le centre de la Pangée[5].
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Dans la faune d'Argana, on trouve aussi le genre Arganaceras, proche parent du Scutosaurus et des tortues[réf. souhaitée] ; ailleurs des reptiles tels que le Petrolacosaurus et des amphibiens comme l'Eryops.
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Les reptiles sont ceux qui s'adapteront le mieux par la suite.
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Les espèces ayant vécu à cette époque sont les Scutosaurus (ancêtres des tortues), des reptiles d'une tonne vivant en hordes. On a aussi l'apparition de thérapsides comme les Diictodons, de petits fouisseurs et reptiles mammaliens de 50 cm, vivant en couple dans des terriers ou encore des Listrausaures. Des amphibiens tels que le Labyrinthodonte, un amphibien géant s'apparentant au crocodile.
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Et le Gorgonopsien (évolution du dimétrodon), un reptile mammalien de 5 m de long. Il est rapide, puissant, possède une grande masse musculaire, a un cerveau très développé et des dents de plus de 12 cm. Ne possédant aucun rival jusqu'à l'arrivée des dinosaures. Et aussi le Trinaxidon, probablement l’ancêtre du premier mammifère, qui ne possède pas toutes les caractéristiques.
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La Pangée commence à se fracturer dès la fin du Permien mais de manière véritablement intense uniquement à la fin du Trias (~200 millions d'années) par des systèmes de rifts séparant l'Amérique du Nord et l'Afrique. Ce rift devait être semblable à l'actuel rift de la vallée du Jourdain et la mer Morte, car situé aux mêmes latitudes tropicales désertiques. À cet endroit seront retrouvées beaucoup d'évaporites. Ce rift a ouvert l'océan Atlantique nord et séparé la partie nord de la partie sud de la Pangée pour former deux nouveaux supercontinents : le Gondwana et la Laurasia. L'ouverture de cet océan a ramené l'humidité dans les régions arides.
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Du point de vue climatique, l'existence de plusieurs masses continentales favorise les courants océaniques, et les interactions entre le milieu marin et continental, apportant des précipitations et multipliant les chances de voir apparaître de nouvelles espèces. Certaines, comme les marsupiaux, ont évolué de façons indépendantes en Australie et en Amérique du Sud qui étaient isolées des autres masses continentales. Les changements climatiques induits par la dislocation de la Pangée ont également joué un rôle important dans l'émergence et la diversification des plantes à fleurs[6].
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La similitude des géologies entre la côte ouest africaine et la côte est d'Amérique latine[7] pousse les géologues à inférer la présence de pétrole offshore sur toute la côte ouest africaine. Le cas de l'Angola validant en partie cette théorie, l'exploration des eaux profondes namibiennes fut alors lancée dès 2011[8].
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Les Chimpanzés forment un genre (Pan) de singes appartenant à la famille des hominidés[1]. Ce genre comprend deux espèces : le Chimpanzé commun (Pan troglodytes) et le Chimpanzé nain, plus connu sous le nom de Bonobo (Pan paniscus). Ces hominidés d'Afrique équatoriale sont les animaux génétiquement les plus proches de l'espèce humaine.
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La répartition géographique du Chimpanzé commun s'étend de la Guinée aux lacs Tanganyika et Victoria. Identifié tardivement comme espèce à part entière, le Bonobo ne se trouve que dans le bassin oriental du fleuve Congo, en République démocratique du Congo.
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Les deux espèces présentent des traits physiques, affectifs, mentaux, de même que des comportements relationnels et sociaux, particulièrement remarquables pour l'être humain dans leur similitude ou parfois dans leur différence. Pour cette raison, elles sont des sujets privilégiés d'étude scientifique avec en arrière-plan l'énigme de la nature humaine et de son histoire évolutive.
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Le Chimpanzé et surtout le Bonobo sont menacés d'extinction du fait essentiellement de l'activité humaine : destruction de leur habitat, chasse, guerre.
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Le mot chimpanzé vient d'une langue congolaise, le kikongo[2], et signifie faux-homme[3],[4].
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En 1812, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire choisit le genre Troglodytes pour classer le chimpanzé et le taxon est utilisé dans ce sens par plusieurs auteurs ultérieurs. Mais ce taxon s'avère en réalité invalide car déjà utilisé par Louis-Pierre Vieillot en 1806 pour nommer un genre de passereaux. La Commission internationale de nomenclature zoologique l'annule définitivement en 1985 au profit de Pan, en vertu du principe d'antériorité[5].
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Les Chimpanzés et les Bonobos peuvent vivre jusqu'à plus de trente ans en captivité ou dans la nature[6].
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Le génome de l'Homme moderne comporte 46 chromosomes, soit deux de moins que celui du Chimpanzé. Deux paires de chromosomes {2p, 2q} de l'ancêtre commun aux Humains et aux Chimpanzés ont fusionné dans la lignée humaine en la paire de chromosomes {2}. Le Chimpanzé a en revanche conservé les deux paires de chromosomes {2p, 2q} de l'ancêtre commun et donc 48 chromosomes.
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La comparaison génétique de l'Homme et du Chimpanzé montre des gonosomes (chromosomes sexuels) X, et Y très voisins, treize autres paires de chromosomes {3, 6, 7, 8, 10, 11, 12, 14, 16, 19, 20, 21, 22} semblent quasiment identiques entre les deux espèces, ainsi que six paires qui sont restées proches car les changements intervenus (insertions {1}, inversions {4, 5, 17} et délétions {13, 18}) sont relativement simples et facilement identifiables ; à l'opposé, deux paires de chromosomes {9, 15} ont été plus profondément différenciées à la suite de mutations complexes probablement échelonnées dans le temps au sein des tribus Hominines et/ou Panines.
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Au total, les génomes de l'Homme et du Chimpanzé diffèrent de 1,2 %[7].
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Le régime alimentaire du Chimpanzé est omnivore[8], à dominante herbivore, notamment frugivore : feuilles, fruits et noix constituent le menu de base du Chimpanzé. Il mange également des chenilles, des termites, des fourmis, du miel sauvage et des œufs d'oiseaux. Il chasse occasionnellement des oiseaux et de petits mammifères[6].
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Bien que dans la nature le Chimpanzé mange de la nourriture crue, il préfère la nourriture cuite[9],[10].
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Le chimpanzé vit en société à dynamique de fission-fusion.
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Chimpanzé commençant une vocalise.
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On rencontre les Chimpanzés dans 21 pays africains, souvent dans les forêts.
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Phylogénie des familles de singes, d'après Perelman et al. (2011)[11] et Springer et al. (2012)[12] :
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Cercopithecidae (Babouin, Macaque, Colobe…)
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Hylobatidae (Gibbon)
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Hominidae (Orang-outan, Gorille, Chimpanzé et Homme)
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Cebidae (Sapajou, Singes-écureuil, Ouistiti, Tamarin…)
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Atelidae (Atèle, Singe-hurleur…)
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Phylogénie des genres actuels d'hominidés, d'après Shoshani et al. (1996)[13] et Springer et al. (2012)[14] :
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Pongo (Orang-outan)
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Le genre Pan compte deux espèces, dont l'une, le Chimpanzé commun, compte quatre sous-espèces[15] :
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Pan paniscus (Bonobo).
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Pan troglodytes (Chimpanzé commun).
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Depuis 1928, le Chimpanzé commun (Pan troglodytes) et le Bonobo (Pan paniscus) sont reconnus comme deux espèces distinctes. Le premier vit au nord du fleuve Congo, le second au sud. De plus, le Chimpanzé commun est divisé en 4 sous-espèces alors que la population de Bonobo ne fait qu'une. Selon la théorie de l'horloge moléculaire, les deux espèces auraient divergé il y a plus de 2 millions d'années.
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Les différences principales sont que le Chimpanzé commun est plus grand, plus agressif et vit dans des groupes dominés par des mâles, alors que le Bonobo est plus petit, léger et gracile, plus paisible et vit dans des groupes dominés par des femelles[8].
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Les poils des Chimpanzés et des Bonobos sont habituellement bruns ou noirs. Les mâles et les femelles diffèrent en taille et en apparence. Les Chimpanzés et les Bonobos sont tous les deux parmi les grands singes les plus sociaux, avec des liens sociaux étendus au sein de larges groupes[6].
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Le premier Chimpanzé arrivé en Europe est celui de la ménagerie du duc d'Orange. Il mourut en 1641 et fut disséqué.
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Au cours des siècles suivants, de nombreux animaux sont capturés pour être rapportés en Occident. Doué d'une mimique extrêmement expressive, le chimpanzé est en effet une source de distraction dans les cirques et les jardins zoologiques. Les spectacles les plus appréciés font alors apparaître des animaux dressés et accoutrés dans des vêtements humains jouant des scènes quotidiennes. L'intelligence du Chimpanzé le rend en effet capable de maîtriser des tours complexes. Par la suite, on verra plusieurs individus chimpanzés au cinéma, le plus célèbre étant sans doute Cheeta, un chimpanzé qu'on a pu voir régulièrement à l'affiche des films de Tarzan.
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Les Chimpanzés ont aussi contribué à l'aventure scientifique et technologique du XXe siècle. En 1961, envoyé à bord d'une capsule spatiale américaine en vol suborbital, le Chimpanzé Ham précède de quelques mois le cosmonaute soviétique Youri Gagarine dans l'espace. De par sa proximité génétique avec l'Humain, le Chimpanzé a aussi souvent été utilisé comme modèle animal dans les domaines médicaux et scientifiques. La prise de conscience publique et l'évolution des pratiques en laboratoires ont toutefois largement réduit son utilisation à des fins d'expérimentation animale.
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Au XXIe siècle, le Chimpanzé reste un animal de prédilection pour la psychologie comparée car en étudiant ses capacités cognitives en lien avec celles des êtres humains, on peut mieux comprendre la spécificité et l'évolution de l'esprit humain[16].
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Les espèces de chimpanzés sont toutes les deux classées « en danger d'extinction » sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
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Les populations de Chimpanzés ont été divisées par un facteur 10 au cours du XXe siècle[25]. Aujourd'hui, classés comme des espèces en danger par la CITES, le Chimpanzé commun et, surtout, le Chimpanzé nain vivant en milieu naturel sont sous le coup de diverses menaces dont les principales sont la destruction de leur écosystème et le braconnage pour la viande de brousse et la capture (qui passe souvent par la mise à mort des adultes pour récupérer les petits destinés à être revendus comme animaux de compagnie).
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Le Chimpanzé est très convoité pour son pelage et pour son nez. Comme les autres genres de Primates, les Chimpanzés sont menacés par le développement des activités humaines (déforestation, trafic, consommation) et par des maladies comme la maladie à virus Ebola.
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Partout en Afrique les populations sont en régression : la population totale initiale de Chimpanzés était de plusieurs millions d'individus. Elle est passée de 2 millions au début du XXe siècle à 1 million en 1960 pour tomber à 300 000 dans les années 1980, et moins de 150 000 dans les années 2000. 90 % de la population des Chimpanzés a disparu au cours des 50 dernières années[26].
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Autrefois présents dans vingt-cinq pays d'Afrique, ces singes ont disparu de quatre d'entre eux (Gambie, Burkina Faso, Bénin, Togo) et sont en danger partout ailleurs. La déforestation les condamne à survivre dans des îlots isolés. De plus, la chasse devient massive car cette viande de brousse est très prisée des citadins.
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En 1960, Jane Goodall commence son étude sur les Chimpanzés en Tanzanie. Cette étude deviendra bientôt le plus long suivi de Chimpanzés jamais réalisé et fera l'objet d'une étude en primatologie qui permettra de redéfinir les rapports entre humains et animaux. L’une des plus grandes découvertes a été la mise en exergue de la capacité de fabrication et d’utilisation d'outils par les Chimpanzés. Elle allait modifier la limite homme-animal et forcer la science à repenser la définition du propre de l'Homme.
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Jane Goodall donna une autre dimension à ses recherches en attribuant des noms aux individus qu'elle suivait plutôt que des numéros, elle mit également en valeur les relations durables qui étaient établies au sein d'une même famille. Elle insista sur le fait que les Chimpanzés ont une personnalité, et ressentent des émotions. Jane Goodall fut aussi l'une des premières personnalités à s'engager dans la protection des Chimpanzés en créant l'Institut Jane Goodall en 1977 aux États-Unis.
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Fondé en 1977, en Californie, par le Dr Goodall, l’Institut Jane Goodall inscrit son action dans une démarche globale de protection de la biodiversité, d’aide à la gestion durable et équitable des ressources naturelles, et d’éducation des plus jeunes.
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Depuis l’Institut Jane Goodall protège les chimpanz��s sauvages, gère des réserves naturelles et a créé des refuges en Afrique pour protéger nos plus proches cousins. Ces refuges accueillent majoritairement des orphelins dont les mères ont été victimes de la chasse. Sans les refuges de l'Institut, ils seraient condamnés.
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Pour préserver la faune et lutter contre les menaces (trafics, chasse, déforestation, épidémies) qui pèsent sur l’avenir des grands singes, l’Institut développe, depuis sa création, des programmes innovants : Roots & Shoots pour l’éducation des plus jeunes (il encourage les jeunes à s'impliquer dans des projets visant à prendre davantage soin des animaux, de l'environnement et de la communauté humaine), Tacare pour aider au développement durable des populations et lutter contre les maladies, ChimpanZoo pour étudier et améliorer les conditions de vie des chimpanzés en captivité.
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Depuis 2001, les Chimpanzés font l'objet d'un programme de protection (Grasp : Great Apes Survival Project (en)) dans le cadre du PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement).
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Confrontés à la destruction de leur habitat, « les chimpanzés en sont réduits à vivre dans des ghettos forestiers », selon les primatologues. Le chimpanzé verus a perdu plus de 80 % de sa population en trois générations, principalement en raison de la destruction de son habitat[27].
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Atlas est un nom de lieu notamment porté par :
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Atlas est un nom de famille notamment porté par :
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ATLAS est l'acronyme de plusieurs associations.
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Pan paniscus • Chimpanzé nain, Chimpanzé pygmée
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Le Bonobo[1], Chimpanzé nain[1] ou Chimpanzé pygmée[1] (Pan paniscus) est une espèce de primates de la famille des Hominidés. Proche du Chimpanzé commun (Pan troglodytes), il s'en distingue surtout par une organisation sociale qui a recours aux relations sexuelles et à un bouc émissaire comme mode de résolution des conflits au sein du groupe. Endémique de la République démocratique du Congo, le nom « bonobo » découle de la déformation du nom de la ville de Bolobo située sur les rives du fleuve Congo où les premiers spécimens furent capturés dans les années 1920[2],[3]. L'espèce est en danger d'extinction, le déclin des populations étant principalement dû à la déforestation et au braconnage pour sa chair.
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Le mâle mesure environ 1,19 m pour un poids allant de 37 à 61 kg (45 kg en moyenne). La femelle mesure 1,11 m pour un poids allant de 27 à 38 kg (33,2 kg en moyenne). Le dimorphisme sexuel est moins prononcé que chez la plupart des primates.
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Il se distingue notamment du Chimpanzé commun par une face foncée plutôt que claire et ses poils sont généralement plus longs que chez ce dernier[4]. En outre, le bonobo est plus petit que son homologue le chimpanzé, d'où son nom de chimpanzé nain. On pourra de même remarquer que le bonobo a une teinte plus noirâtre, les lèvres rouges et des organes sexuels femelles externes[5].
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Son espérance de vie dans la nature est de 40 ans et peut atteindre 60 ans en captivité[6].
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Ils vivent dans les forêts équatoriales de la République démocratique du Congo, entre le fleuve Congo et la rivière Kasaï.
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Le bonobo se nourrit essentiellement de fruits mûrs, à 57 %, et de plantes. Son régime alimentaire comporte aussi des racines et des produits d'origine animale (poissons, petits mammifères, miel). Il arrive occasionnellement qu'il mange de petits invertébrés, insectes et vers. Les bonobos consacrent 40 % de leur temps à chercher leur nourriture et à la consommer[7]. Bien qu'ils soient omnivores[8], leur régime alimentaire comporte moins de produits carnés que celui des Chimpanzés communs[9], de sorte qu'on les classe parfois dans la catégorie des animaux frugivores non stricts.
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Les femelles et les mâles arrivent généralement à maturité sexuelle entre l'âge de 13 et 15 ans.
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Ils peuvent se reproduire toute l'année et la période de gestation dure de 230 à 240 jours. Chaque femelle donne naissance à un seul petit à la fois qui pèse aux alentours de 1,3 kg à la naissance. La femelle met un petit au monde environ tous les cinq ans, comme chez les chimpanzés. Le rythme des naissances est surtout limité par l'infécondité des femelles pendant l'allaitement qui dure 3 à 4 ans.
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Les bonobos vivent en groupes qui peuvent compter jusqu'à une centaine d'individus.
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En milieu naturel, les mâles et les femelles cherchent la nourriture ensemble, mais ce sont les femelles qui décident de la répartition. Par ailleurs, des orphelins peuvent se faire adopter par des adultes.
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Le Bonobo révèle une aptitude à l'utilisation d'outils. Par exemple l'utilisation de branches comme arme de jets lors des affrontements de mâles, et aussi de baguettes qu'il plonge dans les termitières pour en extraire les insectes qui constituent un de ses mets favoris.
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Chez les bonobos, les relations sexuelles, feintes ou réelles, sont le plus souvent utilisées comme mode de résolution des conflits, à côté des mécanismes de domination. Les études suggèrent que les trois quarts des rapports sexuels entre bonobos n'ont pas de fin reproductive, mais plutôt sociale, et que presque tous les bonobos sont « pansexuels » – jeu de mots entre le mot grec pan (« tout ») et le nom scientifique de l'espèce, Pan paniscus.
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Des scientifiques ont appelé cette méthode d'accouplement le « sexe convivial »[10].
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Il est courant qu'un membre du groupe pratique des actes sexuels dans le but de plaire à un autre membre ou pour réduire les tensions sociales. Par exemple, un individu subordonné peut utiliser des actes sexuels pour calmer un autre individu plus fort ou plus agressif. Mais si la fréquence des rapports est exceptionnelle dans le règne animal, et supérieure à celle de tous les primates, les accouplements sont rapides et furtifs, sans aucun geste préparatoire, et ne durent en moyenne qu'une quinzaine de secondes. Leur seul tabou sexuel serait l'inceste[réf. nécessaire], bien que les relations sexuelles incluent également les juvéniles.
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À côté des pratiques sexuelles variées dont la sexualité orale, le baiser avec la langue ou les rapports homosexuels (le primatologue Frans de Waal préfère d'ailleurs parler de « pansexualité » et non pas d'homosexualité ou de bisexualité, pour insister sur le fait que la sexualité du bonobo est totalement ouverte à toutes les relations, et n'est pas orientée vers un seul sexe, un seul genre��; il a même découvert chez les Bonobos une pratique, l'« escrime au pénis »[10], qui peut être comparé à la pratique du frottement entre deux pénis chez les humains), le bonobo serait l'un des seuls mammifères à pratiquer, comme l'humain, le coït ventro-ventral (face à face)[11].
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Par ailleurs, l'organisation sociale des bonobos en captivité présente une autre particularité. La paix du groupe est également maintenue par l'existence d'un bouc émissaire (ou pharmakos)[citation nécessaire]. Lorsqu'un groupe de chercheurs[citation nécessaire] a retiré un bonobo blessé et frappé par les autres membres du groupe, une accentuation de la violence et une baisse de la sexualité ont pu être remarquées. A contrario, lorsque ce dernier fut ré-intégré au groupe, la paix du groupe fut ré-instaurée.
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Comme chez les autres grands anthropomorphes et chez les humains, le phénomène nommé « third party affiliation » — ou bien le contact affectif (« affiliation contact ») offert à la victime d'une agression par un membre du groupe autre que l'agresseur — est présente chez les bonobos[12]. Une étude récente[13] a montré que soit le contact affectif spontanément offert par un membre du groupe à la victime, soit le contact demandé par la victime (sollicité) peut réduire la probabilité d'une nouvelle agression par des membres du groupe sur la victime (ce fait appuie l'« hypothèse de protection de la victime » – « Victim protection hypothesis »). Pourtant, seulement le contact affectif spontané réduit l'anxiété de la victime, suggérant non seulement que le contact non sollicité a une fonction consolatrice mais aussi que le geste spontané — plus de la protection — fonctionne en calmant le sujet en détresse. Les auteurs émettent l'hypothèse que la victime peut percevoir la motivation du consolateur, qui ne nécessite pas d’invitation pour offrir un contact affectif après le conflit. En outre, le contact spontané — et non pas le contact sollicité — était influencé par le lien affectif existant entre le consolateur et la victime (ce qui appuie l'« hypothèse de consolation », « Consolation hypothesis »). À ce propos, les auteurs ont observé que le contact spontané suivait la pente empathique décrite pour les humains, étant principalement offert aux parents, puis aux « amis » et, avec une fréquence plus basse, aux connaissances (la qualité de relation entre les individus a été déterminée en utilisant les taux de contacts entre les individus). Par conséquent, la consolation chez le bonobo pourrait être un phénomène basé sur l’empathie.
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Le potentiel intellectuel des bonobos est important.
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Dans l'Iowa, une psychologue américaine, dans le cadre d'une étude de la capacité des bonobo à comprendre le langage humain, a fait apprendre l'utilisation de 348 symboles d'un clavier à un bonobo mâle de 26 ans, nommé Kanzi[14].
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Il a appris à combiner ces symboles dans ce que les linguistes appellent une « proto-grammaire ». Les symboles se réfèrent aux objets familiers (le yaourt, la clé, le ventre, la boule…), des activités favorites (la poursuite, les chatouilles…) et même quelques concepts considérés assez abstraits (le présent, ce qui est mal…). La psychologue affirme qu'il comprend en plus jusqu'à 3 000 mots anglais parlés, qui ne font pas forcément partie du vocabulaire de son clavier. Elle ajoute qu'il peut s'exprimer vocalement et répondre convenablement aux commandes comme « mets le savon dans l'eau » ou « porte tel objet dehors » (en anglais).
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Une étude rétrospective publiée en 2016 conclut que l'intelligence grammaticale de Kanzi a cependant été partiellement surestimée[15]. Le linguiste Robert Truswell[15] pense que le bonobo a plus de difficultés que l'humain dans le traitement complexe du nombre (syntagmes nominaux) au sein d'une structure grammaticale ; cependant Truswell considère que l'humain ne nait probablement pas avec la capacité d'interpréter ce type de structure grammaticale, il doit apprendre à l'utiliser[15].
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Sa morphologie particulière, notamment avec ses longs membres postérieurs et son faible indice intermembral, lui donne une apparence plus proche de l'être humain que le chimpanzé commun [16]. Néanmoins, plusieurs études (en captivité) ont montré que la proportion de bipédie dans son répertoire posturo-locomoteur était la même que celle observée chez le chimpanzé [17]. La différence entre les deux espèces se retrouve plutôt dans le contexte d'utilisation de la bipédie. Tandis que le bonobo l'utilise préférentiellement pour la vigilance et le transport d'objets, le chimpanzé l'utilise lors de démonstrations de dominance [18].
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Pan paniscus est une espèce de Panines (genre Pan), membres de la famille des Hominidés et de l'ordre des Primates.
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La première observation du Bonobo est réalisée en 1928 sur un crâne de singe qui vient d'arriver dans les réserves du Palais des Colonies (aujourd'hui le musée royal de l'Afrique centrale) à Tervuren, en Belgique[19]. Celui-ci présente les mêmes caractéristiques qu'un chimpanzé excepté sa taille extrêmement petite. Sur la demande du conservateur, Henri Schouteden, l'anatomiste et zoologiste berlinois Ernst Schwarz analyse le crâne et en déduit qu'il s’agit simplement d'un chimpanzé jeune. Il publie son analyse d'une quarantaine de ligne (« Das Vorkommen des Schimpansen auf den linken Kongo-Ufer ») dans la Revue de zoologie et de botanique africaine du 1er avril 1929.
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Dans le cadre de son tour d’Europe des musées abritant des collections de singes, le primatologue américain Harold Jefferson Coolidge (1904-1985) se rend en personne en Belgique afin de voir par lui même ce crâne étrange. Il est stupéfait. Ce crâne ne saurait être une jeune chimpanzé parce qu'il est complètement formé. Il s'agit donc d'une nouvelle espèce. Il continue ses études dans les collections de différents musées, et obtient même la dissection complète d’un spécimen[20]. À l’issue de ce travail minutieux, il publie en 1933 un article de cinquante-sept pages[21], dans lequel il préconise d'envisager le « chimpanzé pygmée » comme une espèce à part entière, Pan paniscus[22].
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Le primatologue Robert Yerkes avait également prévu cette révision de la classification observant chez cet animal des comportements qu'il ne retrouvait pas chez le chimpanzé commun[11].
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Étymologie
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Le nom « Bonobo » viendrait d'une erreur de lecture d'une caisse contenant un chimpanzé pygmée expédiée en Europe pour analyse. Celle-ci est étiquetée « Bolobo », du nom de la région du Congo d'où elle provient[19].
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Les méthodes phylogénétiques ont permis d'établir que Pan paniscus et Pan troglodytes sont les primates les plus proches de l'homme. Entre deux humains, les génotypes sont semblables à 99,9 %[23], tandis que la ressemblance entre l'humain et le bonobo serait de 98,7 %[24]. Selon des analyses qui se fondent sur une horloge moléculaire au taux de mutation de 10-9 mutation par année, l'homme aurait divergé il y a 4,5 millions d'années, tandis que l'embranchement bonobo-chimpanzé remonterait à 1 million d'années[24]. L'homme est également plus proche des deux espèces de chimpanzé qu'il ne l'est d'autres primates, comme le gorille dont la divergence remonte à environ 8 millions d'années. Notamment à cause de cette ressemblance extrême, certains auteurs, minoritaires, proposent même de classer chimpanzés et bonobos dans le genre Homo (cf. Wildman et al., 2003), qu'ils appellent ainsi respectivement Homo troglodytes et Homo paniscus.
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L'espèce est aujourd'hui menacée de disparition à brève échéance à cause de la dégradation de son habitat naturel (déforestation). Depuis la guerre civile de 1996 au Congo, les bonobos sont, en outre, victimes de braconnage de la part des populations locales qui consomment leur viande.
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Bien que le bonobo soit légalement protégé, la mise en œuvre de la loi n'est pas parfaite, et les efforts de conservation sont entravés par la corruption, l'isolement, aussi bien que par une instabilité politique. La seule présence active et permanente sur le terrain est assurée par des ONG et des projets de recherche. Des ONG travaillent pour renforcer la capacité d'intervention de l'Institut congolais pour la conservation de la nature dans le parc national de la Salonga. Ailleurs, des ONG ont recours à des approches participatives pour amener les autochtones à une utilisation durable des ressources naturelles pour une conservation à long terme.
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Le bonobo est sur la liste rouge de l'UICN des espèces menacées, son statut de conservation est au niveau « en danger » depuis 1996. Les populations sont en déclin. Il n'était que « vulnérable » en 1986[25].
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Jusqu'en 2007, la seule aire protégée habitée par les bonobos était le parc national de la Salonga (33 346 km2).
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Pour aider à sauver ce primate singulier et menacé, qui vit exclusivement dans les forêts pluviales de la République démocratique du Congo, le gouvernement congolais et l'« Initiative de conservation du Bonobo », basée aux États-Unis, ont créé un vaste sanctuaire. La réserve naturelle du Sankuru, avec ses 30 570 km2, abrite sans doute plusieurs milliers d'individus, sur une population estimée entre 5 000[26] et 50 000 (les chiffres sont imprécis, une décennie de guerre civile ayant empêché les chercheurs d'accéder à la zone). Afin que cette réserve joue pleinement son rôle, les communautés locales se sont engagées à ne plus chasser les bonobos – c'est la principale menace qui pèse sur l'espèce – en échange d'une aide au développement. Sankuru constitue le premier maillon d'un futur réseau de réserves baptisé « Forêt de la paix des bonobos »[27].
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Le primatologue allemand Gottfried Hohmann souhaite mettre en évidence, par un exemple, que le pacifisme n'est pas une conduite immuable à laquelle le bonobo se conforme sans faille. Le bonobo est, selon lui, un cousin de l'homme seulement moins agressif que celui-ci, mais cette théorie reste à vérifier[28].
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Takayoshi Kanō[29], de l'Institut de primatologie de Kyoto, commence à étudier les bonobos dans leur milieu en 1973. Dans son livre, The Last Ape (Le Dernier Grand Singe), il oppose le chimpanzé brutal et jaloux au bonobo pacifique et libertin. Selon lui, la société humaine serait née d'une liberté sexuelle comparable, et non de l'agression, comme le soutient Konrad Lorenz. De même, de Waal parle d'une espèce qui « fait l'amour, pas la guerre »[10].
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Le Panthéon de Rome est un édifice religieux antique situé sur la piazza della Rotonda (Rome), bâti sur l'ordre d'Agrippa au Ier siècle av. J.-C. . Endommagé par plusieurs incendies, il fut entièrement reconstruit sous Hadrien (début du IIe siècle). À l’origine, le Panthéon était un temple dédié à toutes les divinités de la religion antique. Il fut converti en église au VIIe siècle et est aujourd'hui la basilique Santa Maria ad Martyres. C’est le plus grand monument romain antique qui nous soit parvenu en état pratiquement intact, du fait de son utilisation ininterrompue jusqu'à nos jours. Il a donné son nom à un quartier de Rome.
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Le nom du Panthéon est issu de l'adjectif grec πάνθειον / pántheion, qui signifie « de tous les dieux ». La plupart des auteurs latins le nomment sous la forme grécisante Pantheon. La forme latinisée Pantheum est attestée chez Pline l'Ancien.
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Le Panthéon supporte la plus grande coupole de toute l’Antiquité avec 150 pieds romains soit 43,30 m de diamètre à l'intérieur[1],[2] (ou 43,44 m[3]), qui reste la plus grande du monde en béton non armé. Après presque deux millénaires, cette construction remarquable ne présente pas de signe de faiblesse de sa structure en dépit des mutilations volontaires et des mouvements telluriques répétés[4].
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La construction du Panthéon fut menée en deux temps.
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Le Panthéon original fut construit en 27 av. J.-C., au début du règne d’Auguste, par Agrippa, compagnon d’Auguste[5], qui participait ainsi à la politique d’embellissement de la Ville, encouragée par Auguste[6]. Il édifia le Panthéon et les thermes d’Agrippa en marge de la partie urbanisée de Rome, près du Champ de Mars, région propice aux grands aménagements urbains.
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La date de cette construction correspond au troisième mandat du consul d’Agrippa, dont le nom est gravé sur le portique d’entrée. Sur cette inscription, on peut lire :
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ce qui signifie « Marcus Agrippa, fils de Lucius, consul pour la troisième fois, le fit construire ». Ce troisième consulat date de 27 av. J.-C.. Toutefois, une date légèrement différente est parfois citée, 25 av. J.-C., à laquelle Dion Cassius dresse la liste des ouvrages achevés par Agrippa sur le Champ de Mars.
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D’après des fouilles menées à la fin du XIXe siècle, le premier temple était rectangulaire, avec un pronaos (partie antérieure du temple) ouvert vers le sud, et une cella (partie intérieure et fermée du temple) transversale plus large (environ 40 mètres) que longue. Il était construit en blocs de travertin et revêtu de plaques de marbre. Selon l’usage, il était entouré d’un espace libre, aujourd’hui en partie occupé par le temple d’Hadrien, et bordé au sud par la basilique de Neptune :
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Le grand incendie de Rome de l’année 80 détruisit plusieurs temples, dont le temple d’Agrippa. L’empereur Domitien les restaura, et selon Suétone, y fit graver son nom[9].
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Le Panthéon d’Agrippa fut détruit par un nouvel incendie en 110, sous Trajan. Il fut entièrement reconstruit sous le règne de l’empereur Hadrien[11], vers l’an 125, comme le révèlent les dates imprimées dans les briques, comprises entre 123 et 125. On peut supposer qu'Hadrien l’ait inauguré lors de son séjour prolongé à Rome entre 125 et 128. Il en fit même usage occasionnellement comme tribunal, rendant la justice en compagnie de quelques sénateurs[12].
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Le plan du nouvel édifice est exceptionnel, sans précédent dans l’architecture romaine. L’influence d’Hadrien sur la conception du bâtiment est envisageable, si l’on considère l’originalité de l’architecture de la villa qu’il se fit bâtir près de Rome. Le visiteur qui franchit le classique pronaos à colonnes du Panthéon, placé face au nord, quitte un monde rectiligne et lumineux pour se trouver enveloppé dans la pénombre d’une cella circulaire et non plus rectangulaire, surmontée d’une coupole immense, et éclairée uniquement par un grand orifice central. Des temples à cella ronde avaient été édifiés à l’époque archaïque à Rome, comme le temple de Vesta ou le temple d’Hercule Victor, mais dans des dimensions beaucoup plus modestes, et jamais accolés à un porche classique, comme ce fut le cas pour celui d'Agrippa.
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Selon Dion Cassius, le temple abritait de nombreuses statues, dont celles d’Arès (Mars), père de Romulus, celle d’Aphrodite (Venus), divinité ancestrale de la gens Iulia, ainsi que celle du divin Jules César. Toujours selon Dion Cassius, Auguste aurait repoussé la suggestion d’Agrippa d’ajouter sa propre statue aux trois précédentes[13], acceptant seulement de figurer dans le pronaos. L'entrée était donc gardée de part et d’autre par les statues d’Auguste et d’Agrippa, tous deux consuls en 27 av. J.-C., ce qui respectait en apparence la parité républicaine des pouvoirs et confirmait l’ascension d’Agrippa comme héritier potentiel d’Auguste.
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Plutôt qu’un culte impérial qui n’osait alors s’afficher comme tel, les dirigeants romains proposèrent un culte plus vaste et plus neutre, celui de tous les dieux, « Panthéon », ainsi nommé par Pline l'Ancien.
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Hadrien fut un empereur cosmopolite qui voyagea beaucoup en Orient, et qui était un grand admirateur de la culture grecque. Il semble que, pour lui, le Panthéon devait être le temple de tous les dieux, une sorte de geste œcuménique ou syncrétique à l’adresse de tous ceux qui dans l’empire romain n’adoraient pas les vieilles divinités de Rome, ou qui les adoraient sous d’autres noms. Toutefois, selon Henri Stierlin et de façon plus évidente, en combinant la sphère et le cercle, symboles helléniques de perfection, à la présence solaire, Hélios, divinité incarnée par les rois en Orient, Hadrien amplifiait implicitement le culte impérial, suivant une tendance orientalisante que poursuivront ses successeurs. Dès lors, quand Hadrien rend des décisions de justice dans son Panthéon, usage exceptionnel pour un temple, il se mettrait en scène comme une émanation de l’Hélios royal[14].
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Dans les Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar place dans la bouche d’Hadrien cette vision du Panthéon, compatible avec ce que nous connaissons de la pensée romaine :
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« J'étais remonté pour la structure même de l’édifice aux temps primitifs et fabuleux de Rome, aux temples ronds de l’Étrurie antique. J’avais voulu que ce sanctuaire de tous les Dieux reproduisît la forme du globe terrestre et de la sphère stellaire, du globe où se renferment toutes les semences du feu éternel, de la sphère creuse qui contient tout[15]. C’était aussi la forme de ces huttes ancestrales où la fumée des plus anciens foyers humains s’échappait par un orifice situé au faîte. La coupole, construite d’une lave dure et légère, qui semblait participer encore au mouvement ascendant des flammes, communiquait avec le ciel par un grand trou alternativement noir et bleu. Ce temple ouvert et secret était conçu comme un cadran solaire. Les heures tournaient en rond sur ces caissons soigneusement polis par les artisans grecs ; le disque du jour y resterait suspendu comme un bouclier d’or ; la pluie formerait sur le pavement une flaque pure ; la prière s’échapperait comme une fumée vers ce vide où nous mettons les dieux. »
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— Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien, 1951, Plon
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La conception du nouvel édifice pourrait être l’œuvre de l'architecte Apollodore de Damas, contemporain d’Hadrien, déjà auteur probable des grandes réalisations de Trajan : forum, thermes et marchés de Trajan. Malheureusement, aucun document ne vient conforter cette hypothèse. Après l’impulsion apportée par les projets novateurs de Néron, suivis des réalisations colossales des Flaviens et de Trajan, les Romains maîtrisaient parfaitement les techniques de l’art du bâtiment, comme en témoignent les vastes coupoles de la domus aurea de Néron et des thermes de Baïes : celle du prétendu « temple de Vénus » a un diamètre de 26 m, celle du « temple de Diane » atteint 29,5 m et celle du temple d’Apollon, près de Baïes, parvient à un diamètre de 38 m. Elles sont toutes antérieures au règne d’Hadrien[14].
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Les connaissances techniques et le savoir-faire des bâtisseurs romains se déployèrent pour cette reconstruction du Panthéon : leur capacité à mobiliser efficacement une main-d’œuvre nombreuse, l’usage combiné de la pierre, de la brique et du mortier, la maîtrise des techniques du béton[16] de chaux coulée sur coffrage, contribuèrent au succès de la réalisation du nouveau temple. L’esthétique ne fut pas en reste, comme le montrent les effets géométriques, le choix décoratif des matériaux et le travail sur l’éclairage intérieur.
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La reconstruction du Panthéon conserva l’axe nord-sud de l’édifice, mais inversa l’orientation de l’entrée et la dirigea vers le nord. Le pronaos et le bâtiment de transition avec la rotonde occupèrent l’emplacement de l’ancien édifice, et la rotonde remplit l’espace entre l’ancienne entrée et la basilique de Neptune. Le nouveau temple fut entouré d’un portique sur trois côtés d’environ 60 m sur 120 m, et précédé d’une cour pavée de travertin[17].
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Le pronaos, qui mesure 33,1 m de large pour 15,6 m de profondeur[18], était surélevé par un podium de 1,3 m et accessible par un escalier de cinq marches. Au fil des siècles, le sol environnant s’est exhaussé, et la place qui entoure le Panthéon atteint maintenant le niveau du podium.
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Le portique de façade comporte 16 colonnes corinthiennes monolithes de granite, à chapiteaux de marbre, disposées sur trois rangs : huit colonnes en façade suivies de deux rangs de quatre colonnes. Les colonnes extérieures sont en granite gris clair, les quatre colonnes intérieures sont en granite rose plus sombre. Toutes proviennent des carrières d'Égypte. Les fûts de 12,5 m de hauteur pour un diamètre à la base de 1,5 m pèsent environ 69 tonnes. Innovation architecturale à noter, le fût des colonnes n’est pas cannelé, mais lisse. Deux colonnes ont été retirées au Moyen Âge à gauche et remplacées par des colonnes des thermes de Néron au XVIIe siècle[19].
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La colonnade ainsi disposée délimite trois nefs, la nef centrale conduit à la grande porte du temple, les deux nefs latérales donnent sur deux niches en demi-cercle qui devaient abriter des statues, probablement celles d’Auguste et d'Agrippa. La couverture du pronaos était en poutre et tuiles de bronze, aujourd’hui remplacées par des tuiles classiques, le pape Urbain VIII ayant fait fondre le bronze pour en faire le baldaquin de la basilique Saint-Pierre[20].
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Le temple a deux frontons surhaussés, le principal sur le portique, l'autre contre le mur massif qui fait la transition entre le pronaos et la rotonde. L’architrave porte deux inscriptions, celle de la fondation par Agrippa, et une seconde plus petite, mentionnant une restauration sous Septime Sévère. Le fronton, actuellement nu, était orné de décors en bronze fixés par des crampons. D’après la position des trous de fixation et la connaissance du répertoire décoratif impérial, on suppose la présence d’un aigle de bronze aux ailes déployées[19].
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Plan du Panthéon de Rome (le pronaos est au nord).
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Couverture du pronaos, anciennement en tuiles de bronze.
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Colonnade intérieure du pronaos : différences de teinte des colonnes.
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Aspect latéral du portique.
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Entre le pronaos et la rotonde un bâtiment intermédiaire, aussi large que le pronaos qu’il prolonge, soit 34 m, mais plus haut que lui, culmine au même niveau que la rotonde. Il forme le fond du pronaos et relie le pronaos à la cella, livrant passage de l’un à l’autre par son portail central. Sa couverture est en terrasse.
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Les actuelles portes de bronze, de proportion différente de celle de l’entrée, proviennent d’un autre édifice antique, et sont les plus grandes que l’Antiquité nous ait léguées. Les placages de marbre blanc qui couvraient les parois extérieures et les décoraient de pilastres cannelés sont partiellement en place.
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Le Panthéon est donc articulé en trois blocs architecturaux aux volumes différenciés, pronaos en prisme, bâtiment de transition cubique et rotonde circulaire. L’unité visuelle et esthétique s’établit d’une part grâce au prolongement des corniches médiane et supérieure qui ceinturent le haut de la rotonde et du bâtiment de transition, d’autre part par le dessin d’un second fronton sur la façade du bâtiment de transition, en écho du fronton du pronaos.
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La rotonde est un mur parfaitement circulaire de 58 m de diamètre extérieur qui forme une double paroi de près de 7 m d’épaisseur. Elle repose sur une fondation puissante, large de 7,30 m et profonde de 4,5 m[18]. Sa partie intérieure, d’un rayon de 21,7 m égal à sa hauteur intérieure, assure un double rôle : elle forme le décor de la cella, et elle soutient le poids de la coupole. Ce mur intérieur est subdivisé en deux niveaux horizontaux :
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Le niveau inférieur est évidé par sept exèdres, alternativement semi-circulaires et trapézoïdales (voir plan). L’entrée constitue la huitième exèdre. Chaque exèdre est bordée par deux colonnes corinthiennes cannelées et deux pilastres de marbre jaune. L’exèdre qui fait face à l’entrée adopte une structure différente : les colonnes y sont remplacées par un arc de décharge qui mord sur le niveau supérieur et qui renvoie les forces verticales sur deux pilastres latéraux. La décoration du niveau inférieur est complétée par une série de petits édicules en légère saillie au fronton alternativement triangulaire ou curviligne. Chaque édicule placé entre deux exèdres en allège le caractère massif créé par les colonnes de soutien. Ces édicules abritaient des statues sur piédestal[17].
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Le niveau supérieur, délimité par deux corniches circulaires, est un décor de transition, alternant de fausses fenêtres carrées, des plaques de marbre de couleur et des rectangles de porphyre. Cette décoration réalisée en 1747 par Luigi Vanvitelli remplace la décoration romaine d’origine. Dans l’Antiquité, de vraies fenêtres grillagées laissaient passer une lumière diffuse, indirectement captée de l’extérieur par les petites ouvertures du mur extérieur. Ces ouvertures engendraient une lueur quasi crépusculaire à la base de la coupole, renforçant l’effet de voûte céleste. Elles ont été partiellement reconstituées en 1930 sur une petite portion à droite de l’entrée[1].
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Le dallage du sol, parfaitement restauré, est en marqueterie de dalles de pierres colorées (opus sectile). Il dessine un quadrillage où alternent des plaques de porphyre et de granite gris formant des motifs alternativement ronds et carrés. Pour faciliter l’évacuation des eaux de pluie qui pénètrent par l’orifice de la coupole, ce dallage est légèrement convexe, avec une surélévation de 30 cm à environ 2 m du centre de la rotonde.
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Intérieurement, la voûte s’inscrit dans une sphère parfaite de 150 pieds romains, soit 43,30 m de diamètre, d’une hauteur égale de 43,30 m[1],[2]. Cette sphère théorique est donc tangente à la surface du sol. Elle est nervurée par 140 caissons en stuc, disposés sur cinq rangées (anneaux concentriques de béton de pouzzolane et de calcaire) de taille décroissante qui laissent libre la calotte du sommet. Cette calotte est percée d’un oculus central de 8,7 m de diamètre. La technique des caissons permet d'alléger la coupole, de même que le matériau. Les anneaux inférieurs plus épais sont en effet en béton mélangé à des briques et blocs de tuff lourds tandis que les anneaux supérieurs sont de béton mélangé au tufs légers et pierres volcaniques poreuses[21].
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Une observation attentive des caissons montre que les rectangles qui les modèlent sont légèrement décentrés vers le haut. En effet, ces moulures ne sont pas centrées sur le milieu de la sphère inscrite dans la coupole, mais sur la base de cette sphère, qui correspond au centre du sol de la rotonde. Cette subtile correction crée un effet de perspective rayonnante pour l’observateur qui se tient au centre du temple[17].
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Les trous présents dans les caissons et dans la calotte laissent supposer la fixation d’éléments décoratifs en bronze. Certains dessins modernes de reconstitution proposent des étoiles de bronze, en symbolisme de la voûte céleste[22].
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L’oculus sommital, renforcé par un cerclage de bronze, est l’unique source de lumière directe, car l’entrée de la cella, tournée vers le nord, est protégée par le pronaos. Il projette un ovale de lumière qui défile lentement sur les caissons de la coupole, ajoutant à la magie du lieu.
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Extérieurement, la partie supérieure de la coupole était couverte de tuiles de bronze doré.
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La structure interne de la construction centrale (rotonde et coupole), pour résister à tous les types de contraintes, doit tout à la fois compenser les forces d’enfoncement vertical au sommet de la voûte et les forces d’écartement à la base de la coupole.
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Les constructeurs romains ont résolu ces problèmes par deux moyens principaux : la recherche des matériaux les mieux adaptés et la maîtrise de l'orientation des poussées[22].
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L’emploi massif du béton (opus caementicium), coulé entre des parements de briques (opus latericium), fait du bâtiment un bloc cohérent dont la rigidité assure une bonne résistance aux forces de déformation. Selon le niveau du bâtiment, ce béton inclut un granulat différent, adapté aux besoins de résistance ou de légèreté.
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Partant du pied du bâtiment, on trouve successivement cinq qualités de bétons : le mur de la rotonde, jusqu’à la première corniche extérieure, est constitué d'un béton laissant apparaître des éclats de tuf et de travertin, mais, entre les première et deuxième corniches, ce mur est fait d'un béton de tuf et de briques. Le premier anneau de la coupole et le mur extérieur au-dessus de la seconde corniche est en béton de briques concassées (mortier au tuileau), tandis que le second anneau de la coupole est fait d'un béton de tuf et de briques concassées. La calotte de la coupole a fait l'objet de soins tout particuliers, puisqu'elle est constituée d'un béton allégé en granulat de pierre ponce et tuf, d'épaisseur décroissante, de 5,90 m à la base jusqu'à 1,5 m seulement au niveau de l’oculus, recouvert d’une couche d'enduit d’étanchéité de 15 cm[22].
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Le mortier du béton romain est un mélange de sable et de chaux[23]. Il tend à se calcifier toujours davantage en vieillissant, ce qui lui assure une excellente tenue au fil des siècles. Ainsi coulée, la coupole constitue un dôme monolithe appelé voûte concrète, c'est-à-dire fait de matière « durcie » (« concreta » : cf. le mot français « concrétion »).
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Les contraintes statiques sont multiples : la base de la coupole (4) tend à pousser le mur qui la supporte vers l’extérieur. Ce cylindre n’est pas plein, mais évidé par les sept exèdres (3) et l’entrée du temple, et aussi par une enfilade de sections vides au niveau supérieur. Le poids de la coupole est ainsi supporté par les huit piliers massifs de maçonnerie qui séparent ces intervalles. Il a donc fallu à la fois compenser les poussées centrifuges et orienter les poussées verticales sur les huit piliers.
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Pour parvenir à ce résultat, les bâtisseurs romains ont mis en œuvre plusieurs solutions :
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Anneaux de charge en escalier, ceinturant la coupole.
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Rotonde, parement de briques, ouverture de l’espace entre murs et arcs de décharge.
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Gravure de Piranèse, montrant les arcs de décharge qui structurent la rotonde.
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Comment les Romains ont-ils procédé pour monter la coupole du Panthéon ? Nous ne disposons pas de sources documentaires sur ce chantier précis ni sur d’autres, d’ailleurs. L’édification de la coupole en béton passe par la mise en place préalable d’un cintre et d'un coffrage.
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Cent cinquante ans environ avant l’édification de cette coupole, Vitruve décrivait assez sommairement la technique pour disposer des planchers en forme de voûte[24], en construisant sur des cintres montés avec des solives et couverts de roseaux. Ici, la portée imposée aux cintres est importante (43 mètres), mais l’on sait que les basiliques romaines étaient couvertes de charpentes, avec des entraits de 25 à 30 m de portée, largeur observée sur les vestiges. On peut donc admettre l’hypothèse proposée dans Gründ d’un coffrage supporté par un cintre en charpente prenant appui sur les corniches intérieures de la rotonde[22].
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Eugène Viollet-le-Duc, qui a étudié l'architecture antique, affine ces hypothèses par la description d'une technique de construction de voûte en deux étapes, observée sur divers bâtiments romains : montage en briques et mortier d'une première couche mince de la voûte constituée de nervures en brique qui définissent les caissons intérieurs sur un cintre léger en bois, puis, après durcissement de cette couche qui forme un coffrage solide et étanche, édification du reste de la voûte avec ses arcs de décharge et son épaisseur de béton[25]. Le procédé ainsi décrit est économique, car il ne nécessite qu'un cintrage en bois assez léger le temps de construire la première épaisseur, le cintrage porteur de la charge complète étant constitué par la première épaisseur de la voûte.
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Une autre solution a été proposée par Pierre Gros[26] : il s'agit de remplir la rotonde de sable ou de terre, coffrer par-dessus, édifier la coupole, puis vider la rotonde. Cette technique simple est, comme la précédente, à la portée des bâtisseurs romains qui ont montré avec le mausolée d'Auguste leur capacité à monter et à remplir de terre un grand bâtiment cylindrique.
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Des documents citent une restauration sous Antonin le Pieux, et une inscription sur l’architrave enregistre une autre restauration sous Septime Sévère en 202.
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Étant dédié à tous les dieux, le Panthéon aurait pu développer l’accueil de divinités supplémentaires. Ce ne semble pas avoir été le cas : aucune source documentaire[27] n’indique qu’un des successeurs d’Hadrien n’ait ajouté une quelconque divinité au Panthéon, malgré les occasions que suggère notre idée moderne d’un syncrétisme mêlé d’œcuménisme : Hadrien divinisé en 138 aurait pu avoir son culte au Panthéon, il eut son temple particulier, dont un mur subsiste, intégré dans le bâtiment de la Bourse de Rome[28]. Plus tard, Héliogabale, qui voulut installer Baal à Rome, préféra lui bâtir un nouveau temple[29]. Alexandre Sévère, au sens religieux réputé syncrétique, abrita sa collection de héros et de divinités dans un laraire personnel. Enfin, quand Aurélien officialisa le culte de Sol invictus, il lui fit également construire un nouveau temple.
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Le Panthéon dut connaître les vicissitudes qui frappèrent tous les temples antiques de Rome à la fin du IVe siècle : interdiction de sacrifice et de fréquentation des temples en 391[30], éphémère reprise des cérémonies traditionnelles en 393 lors de l’usurpation d’Eugène, interdiction par Théodose Ier de toute forme d’activité païenne en 392[31] qui s’impose à Rome à la défaite d’Eugène.
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Les nombreuses statues et les décorations de bronze sur le fronton du Panthéon furent peut-être victimes des récupérations lors du siège de Rome par Alaric en 408, au cours duquel les ornements des temples furent prélevés pour payer la rançon exigée par Alaric[32], ou bien furent pillées pendant le sac de Rome de 410 ou celui de 455.
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Les Byzantins reprirent le contrôle de Rome au VIe siècle. Visiblement le Panthéon, monument autrefois public, restait propriété impériale, puisqu'en 608, l’empereur byzantin Phocas en fit don au pape Boniface IV. Celui-ci le consacra comme église chrétienne à la Vierge Marie et aux martyrs (Sancta Maria ad Martyres, c’est-à-dire « Sainte-Marie aux Martyrs »), titre qu’elle porte encore de nos jours. Il fit transférer des restes anonymes prélevés dans les catacombes et installer un autel sur ces reliques[28].
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Aux yeux d’un ancien Romain, s’il eût paru étrange d’admettre les pratiquants dans la cella, au lieu de célébrer le culte à ciel ouvert devant le temple, l’ensevelissement de dépouilles humaines dans le temple était un sacrilège : toute inhumation était bannie non seulement dans l’aire du temple, mais aussi dans l’espace sacré (pomœrium) de Rome. L’installation des reliques dans le Panthéon est un signe parmi d’autres de la disparition de ce tabou plus que millénaire. Néanmoins, on constate la puissance des principes architecturaux du Panthéon, dont la symétrie axiale imposa le placement de l’autel dans l’exèdre sud, face à l’entrée, et non à l’est selon l’usage chrétien. La consécration de l’édifice le sauva du vandalisme et des destructions délibérées qui ruinèrent la plupart des monuments de la Rome antique pendant le bas Moyen Âge.
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En 663, l’empereur byzantin Constant II (641-668) qui menait campagne contre les Lombards en Italie du sud séjourna brièvement à Rome. À court de finances, il fit récupérer les tuiles de bronze doré qui couvraient la coupole du Panthéon[33]. Une couverture de plomb les remplaça en 735.
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Les marbres intérieurs et le grand portail en bronze ont survécu, même si ce dernier a été restauré à plusieurs reprises comme en 1563[28]. En revanche, les marbres qui couvraient l'extérieur de la rotonde ont complètement disparu.
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Vue du XVe siècle avec son clocheton central.
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Le Panthéon, encore affublé des clochetons (les "oreilles d'ane") du Bernin, démontés en 1883. Photographie Behles & Sommer.
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La place de la Rotonde et sa fontaine.
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Panthéon et Piazza della Rotonda
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Les grandes réalisations architecturales des papes de la Renaissance puisèrent largement les matériaux dans les vestiges de la Rome antique. Ainsi, le pape Urbain VIII Barberini (1623-1644) donna l’ordre à son architecte Le Bernin (1598-1660) de récupérer les bronzes qui décoraient l’intérieur ou couvraient le portique du Panthéon. Ils furent fondus pour réaliser de 1624 à 1635 le baldaquin de saint Pierre dans la nouvelle basilique Saint-Pierre[34]. Les responsables de ce pillage furent raillés par cette épigramme « Quod non fecerunt Barbari, fecerunt Barberini » (Ce que les Barbares n’ont pas fait, les Barberini l’ont fait)[28]. À la fin du pontificat d’Urbain VIII, Le Bernin ajouta deux clochetons aux extrémités du fronton du Panthéon, que les Romains surnommèrent « les oreilles d’âne du Bernin ». Ils furent éliminés en 1882, ce qui rétablit l’aspect originel du fronton[28].
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À deux reprises sous Urbain VIII puis sous Alexandre VII (1655-1667), il fallut remplacer une (ou deux[19]) colonnes tombées à l’angle gauche du pronaos (côté oriental), par des colonnes de granite provenant des thermes néroniens voisins. La colonne d’angle remplaçante est en granite rose, au lieu d’être gris clair, ce qui altère la régularité des colonnes de façade : en regardant l’agrandissement de la photo de face du pronaos, on constate cette différence de teinte.
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Enfin, en 1747, l’architecte et peintre baroque Luigi Vanvitelli restaura le décor intérieur de la rotonde, occultant les fenêtres qui étaient sous la coupole en les remplaçant par de fausses fenêtres[1].
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L’église du Panthéon fit l'objet d'un combat d'influence entre la papauté et la ville de Rome. Avec la formation du Royaume d'Italie, la Maison de Savoie obtint du pape de se faire attribuer l'église pour que les rois y soient inhumés, faisant de ce lieu un Panthéon moderne, d'où son nom actuel alors que les Italiens l'appelaient familièrement la Rotonna ou Ritonna (la « Rotonde »). La question romaine fut tranchée à la suite des accords du Latran en 1929, l'église assumant désormais le titre de Basilica Palatina (Basilique Palatine) et devenant l’église officielle de tous les Italiens[35].
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Aujourd’hui, le Panthéon est un carrefour touristique au cœur des vieux quartiers de Rome, et donne sur la Piazza della Rotonda (place de la Rotonde), à laquelle il a donné son nom. L’obélisque du Panthéon qui se dresse depuis 1578 sur la fontaine vient du sanctuaire égyptien voisin[28].
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Depuis la Renaissance, le Panthéon est utilisé comme tombeau. Parmi les personnalités qui reposent dans les exèdres transformées en chapelles, se trouvent Raphaël (1483-1520), selon ses dernières volontés[36], ses élèves Baldassarre Peruzzi (1481-1536) et Perin del Vaga (1501-1547), puis les peintres Giovanni da Udine (1487-1564), Taddeo Zuccaro (1529-1566) et Annibale Carracci (1560-1609), le compositeur Arcangelo Corelli (1653-1713), le cœur du cardinal diplomate Ercole Consalvi (mort en 1824) et deux rois d’Italie : Victor-Emmanuel II (mort en 1878) et Humbert Ier (mort en 1900), ainsi que l’épouse de ce dernier, la reine Marguerite de Savoie (morte en 1926)[28].
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Le corps du peintre Raphaël a été placé dans un sarcophage antique, sur lequel on peut lire l’inscription du poète Pietro Bembo (1470-1547) : « Ci-gît Raphaël, à sa vue la nature craignit d’être vaincue ; aujourd’hui qu’il est mort, elle craint de mourir ».
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Bien que l’Italie soit une république depuis 1946, des membres volontaires d’organisations monarchiques font dire des messes d’intention sur les tombes royales du Panthéon. Cela a parfois soulevé des protestations des milieux républicains, mais une messe n'étant jamais dite en l'honneur de quelqu'un, mais pour prier pour lui, les autorités catholiques ne voient aucune raison d'interdire ces pratiques. D’autres polémiques furent déclenchées par la question de transférer au Panthéon les restes de Victor-Emmanuel III et de Humbert II, derniers souverains italiens, compromis dans le fascisme.
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Le Panthéon est désormais une église, où l’on célèbre des messes et des mariages. Il est à ce titre fermé aux visiteurs durant les cérémonies liturgiques.
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Le Panthéon, modèle le mieux conservé de l’architecture monumentale romaine, a eu une énorme influence sur les architectes européens et américains (un exemple parmi tant d’autres, Andrea Palladio), de la Renaissance au XIXe siècle. De nombreuses salles publiques, universités et bibliothèques, ont repris sa composition (un portique à fronton et un dôme).
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Exemples d’édifices célèbres influencés par le Panthéon :
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Villa Capra, dite la Rotonda, de Andrea Palladio, Vicence.
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Le Panthéon de Paris vers 1830.
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La Low Memorial Library, de l'université Columbia à New York.
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La rotonde de l'université de Virginie, dessinée par Thomas Jefferson.
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Le Panthéon de Rome n’est pas inscrit en tant que tel au Patrimoine mondial de l’UNESCO, mais il en fait partie comme élément du centre historique de Rome, classé en 1980.
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