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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+
5
+ La maladie est une altération des fonctions ou de la santé d'un organisme vivant.
6
+
7
+ On parle aussi bien de la maladie, se référant à l'ensemble des altérations de santé, que d'une maladie, qui désigne alors une entité particulière caractérisée par des causes, des symptômes, une évolution et des possibilités thérapeutiques propres.
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9
+ Un ou une malade est une personne souffrant d'une maladie, qu'elle soit déterminée ou non. Lorsqu'elle fait l’objet d'une prise en charge médicale, on parle alors de patient(e).
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+
11
+ La santé et la maladie sont liées aux processus biologiques et aux interactions avec le milieu social et environnemental. Généralement, la maladie se définit comme une entité opposée à la santé, dont l'effet négatif est dû à une altération ou à une désharmonisation d'un système à un niveau quelconque (moléculaire, corporel, mental, émotionnel…) de l'état physiologique ou morphologique considérés comme normal, équilibré ou harmonieux. On peut parler de mise en défaut de l'homéostasie.
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+
13
+ Les termes maladie et malade proviennent du latin male habitus signifiant qui est en mauvais état.
14
+
15
+ Ce terme est unique en français, italien et espagnol, alors que l'anglais et l'allemand disposent de doublons tels que illness et disease, Erkrankung et Krankheit qui expriment des distinctions particulières de sens[1].
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+
17
+ Il n'existe pas de terme commun désignant la maladie dans le groupe des langues indo-européennes, on note l'existence de nombreux synonymes dont la signification étymologique appartient à quatre champs sémantiques[1] :
18
+
19
+ Le concept initial d'état morbide ou de maladie s'appuie sur un critère objectif (incapacité de fournir un travail pour soi ou pour la société), et un critère subjectif (de la gêne ou indisposition à la douleur aiguë).
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+
21
+ Ce concept n'est pas socialement neutre, car il implique un jugement moral et esthétique : il y a la maladie, mais aussi le mal, le mauvais, et le laid[1].
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+
23
+ En français, les termes « maladie » et « malade » sont utilisés de façon indistincte pour signifier « avoir une maladie » (reconnue par un médecin), « être malade » (se sentir mal), « être un malade » (être reconnu comme tel par l'entourage ou la société).
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+
25
+ L'anglais utilise trois termes, plus ou moins interchangeables, mais en principe utilisés le plus souvent dans un contexte spécifique. Disease se rapporte à une perturbation biomédicale, objectivée par une maladie reconnue par un médecin, dans le cadre d'une pathologie référencée (nosologie).
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+
27
+ Illness se rapporte à l'expérience vécue, personnelle et intime, de la maladie : « je me sens, ou je suis, malade ».
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29
+ Sickness se rapporte à la perception de la maladie dans le cadre de l'entourage non-médical (social ou culturel) : «je suis un malade» (reconnu comme tel)[1].
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31
+ Il a été montré en 1989 que plus les étudiants en médecine étaient avancés dans leur cursus plus ils avaient tendance à qualifier de maladie les conditions parmi 38 qui leur étaient présentées, sans que cette qualification n'ait de lien fort avec les propriétés de gravité, curabilité, responsabilité du patient ou causalité externe[2]. L'idée de maladie, plutôt qu'être parfaitement définie, évolue donc chez l'étudiant en fonction de son avancement dans le cursus.
32
+
33
+ Classifier un certain état comme une maladie est aussi un fait social d'évaluation. Ainsi, certains états ne sont reconnus comme des maladies que dans certaines cultures, ou à certaines époques, et pas dans d'autres. On parle alors de syndromes culturels. Parfois la catégorisation d'un état comme une maladie est controversé au sein d'une même société. L'hyperactivité et l'obésité sont par exemple des états de plus en plus considérés comme des maladies par l'opinion publique dans les pays occidentaux mais n'étaient pas ainsi considérés il y a encore quelques décennies, et ne le sont toujours pas dans certains pays.
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35
+ La maladie est à différencier des blessures, handicaps, syndromes et affections.
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+
37
+ Une blessure est une lésion, physique ou psychique.
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39
+ Un handicap est une déficience qui peut aussi bien être due à une maladie qu'à une blessure.
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41
+ Un syndrome est un ensemble de signes ou de symptômes qui apparaissent simultanément. Ainsi l'usage médical distingue une maladie, qui a une cause spécifique connue, d'un syndrome, qui ne se préoccupe pas des causes.
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43
+ Une affection désigne une altération de fonctions qui est rattachée à un organe spécifique et qui ne prend en compte ni les causes, ni les symptômes, ni le traitement. Tout comme les syndromes, elle est parfois distinguée d'une maladie.
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+
45
+ Par extension, on peut associer la maladie à des entités non biologiques pour signifier qu'elles sont altérées ou que leur fonctionnement n'est plus considéré comme bon. Il est ainsi habituel d'entendre les termes « société malade » ou « entreprise malade » par exemple.
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+
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+ Les facteurs des maladies sont le domaine d'étude de l'étiologie et physiologie.
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+ Il existe de nombreux facteurs différents pouvant entraîner l'apparition d'une maladie.
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51
+ Ces facteurs peuvent être aussi bien intrinsèques qu'extrinsèques à l'organisme concerné par la maladie.
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53
+ La présence d'un facteur intrinsèque n'exclut pas celle d'un facteur extrinsèque, et inversement. Ainsi, de nombreuses maladies résultent d'une combinaison de facteurs intrinsèques et extrinsèques.
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+
55
+ Les facteurs peuvent être répartis dans les catégories suivantes :
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+
57
+ Les facteurs environnementaux incluent les produits chimiques toxiques (par exemple les acétaldéhydes dans la fumée de cigarette et les dioxines relâchées lors de l'utilisation d'Agent orange) et les agents infectieux (par exemple les virus de la varicelle ou de la polio).
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+
59
+ Certains facteurs peuvent faire partie de plus d'une catégorie.
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+ C'est le cas des causes biochimiques de maladies qui peuvent être considérées comme un spectre où à l'une des extrémités la maladie est causée exclusivement par des facteurs génétiques (par exemple les répétitions CAG dans le gène HD (ou gène huntingtine ou encore gène IT15) qui cause la maladie de Huntington) et à l'autre causée entièrement par des facteurs environnementaux.
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+ Entre ces deux extrêmes, gènes et facteurs environnementaux interagissent pour causer la maladie comme c'est le cas pour la maladie inflammatoire appelée maladie de Crohn où les gènes NOD2/CARD15 et la flore intestinale jouent chacun un rôle. L'absence de facteur génétique ou environnemental dans ce cas a pour résultat l'absence de manifestation de la maladie.
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+ Les postulats de Koch peuvent être utilisés pour déterminer si une maladie est causée par un agent infectieux. L'émergence de nouvelles maladies infectieuses est liée aux activités humaines perturbant l'équilibre des écosystèmes.
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+ Par exemple, l'Institut de recherche pour le développement indique que « le déboisement des forêts primaires reste l'une des causes principales de l'apparition de nouveaux agents infectieux et de leur circulation épidémique dans les populations humaines »[3]. En effet, les forêts jouent un rôle essentiel pour la biodiversité terrestre, élément stabilisateur des agents pathogènes[4].
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+
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+ Pour déterminer si une maladie est causée par un facteur génétique, les chercheurs étudient la présence de la maladie dans l'arbre généalogique familial.
70
+ Cela fournit des informations qualitatives à propos de la maladie, c'est-à-dire comment elle est héritée.
71
+
72
+ Un exemple classique de cette méthode de recherche est l'héritage de l'hémophilie dans la famille royale britannique. Plus récemment cette méthode a été utilisée pour identifier le gène Apoliprotéine E (ApoE) comme un gène susceptible d'être lié à la maladie d'Alzheimer, bien que certaines formes de ce gène (ApoE2) en soient moins susceptibles.
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+
74
+ Pour déterminer jusqu'à quel point une maladie est causée par des facteurs génétiques, c'est-à-dire pour obtenir des informations quantitatives, des études sur des jumeaux sont effectuées. Les jumeaux monozygotes sont génétiquement identiques alors que les jumeaux dizygotes sont seulement génétiquement similaires. De plus des jumeaux, qu'ils soient monozygotes ou dizygotes, partagent souvent un environnement similaire. Ainsi en comparant l'incidence de la maladie (nommée taux de concordance) chez des jumeaux monozygotes avec l'incidence de la maladie chez des jumeaux dizygotes, la contribution de chaque gène à la maladie peut être déterminée.
75
+
76
+ Les gènes suspects peuvent être identifiés grâce à plusieurs méthodes. L'une d'entre elles est la recherche de mutation d'un organisme modèle (par exemple les organismes Mus musculus, Drosophila melanogaster, Caenhorhabditis elegans, Brachydanio rerio et Xenopus tropicalis) qui possèdent un phénotype similaire à la maladie étudiée. Une autre approche est la recherche de ségrégation de gènes ou l'utilisation de marqueurs génétiques (par exemple les polymorphismes nucléotidiques et marqueurs de séquences exprimées).
77
+
78
+ Les maladies complexes sont dues à l'interaction entre un profil génétique particulier et un environnement particulier. Quelques exemples :
79
+
80
+ Un symptôme se distingue d'un signe. Le symptôme est l'expression subjective des effets ressentis par le malade alors que les signes en sont l'expression objective déduite par le médecin, ou plus généralement de la personne réalisant un diagnostic.
81
+
82
+ Certaines maladies sont contagieuses ou infectieuses, comme c'est le cas par exemple de l'influenza (ou grippe). Les maladies infectieuses peuvent être transmises par un grand nombre de mécanismes, incluant l'expulsion de particules dans l'air lors d'un éternuement ou d'une toux, les fomites (objets contaminés par des pathogènes), les morsures et piqûres d'insectes ou autres animaux vecteurs porteurs de la maladie, et l'absorption d'eau ou de nourriture contaminée.
83
+
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+ Il existe également des infections ou maladies sexuellement transmissibles (MST ou IST). Ce sont des maladies infectieuses qui se transmettent au cours de rapports sexuels, ou de contacts sanguins. Au début du XXIe siècle, un des principaux représentants de ces maladies est le SIDA. Un représentant plus ancien est la syphilis.
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+ Certaines maladies sont dites non transmissibles, elle ne se transmettent pas directement. Il y a par exemple les maladies liées à l'environnement.
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+ Une des principales mesures permettant d'éviter la propagation d'une maladie parmi une population ou seulement le développement d'une maladie chez un individu est la prévention.
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+ Elle peut se décomposer en trois parties :
91
+
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+ En médecine, on parle plus particulièrement de prophylaxie, le processus qui vise à prévenir les épidémies et la propagation d'une maladie. La prophylaxie est, plutôt qu'un traitement médical, une promotion de la prise de conscience générale des bonnes conduites à adopter face à la maladie.
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+ Les principales mesures de prévention de la maladie sont l'amélioration de l'hygiène et la vaccination.
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+ La thérapeutique est la section de la médecine s'occupant de l'étude des traitements.
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+ Les traitements consistent souvent, suivant le niveau évolutif de la société humaine concernée, en la prise de médicaments à base de molécules de synthèse ou bien de remèdes produits à partir de l'environnement naturel. Il existe toutefois de nombreuses autres thérapies, telles la radiothérapie ou la kinésithérapie, n'ayant pas recours à l'ingestion et à l'injection de substances extérieures.
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+
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+ L'identification d'un état comme une maladie, plutôt que comme une simple variation de la structure humaine ou de fonctions, peut avoir des implications sociales et économiques significatives et peut changer le statut social de l'être concerné[5].
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+
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+ La maladie peut parfois entraîner l'exclusion sociale des personnes touchées. Un exemple est l'exclusion des lépreux, courante en Europe depuis le Moyen Âge, et leur regroupement dans des établissements appelés léproseries dans le but de limiter la propagation de la maladie par contagion.
103
+
104
+ La peur de la maladie a été et est encore un phénomène social très répandu, bien que toutes les maladies, notamment les plus bénignes, n'aient pas ce genre de répercussions sociales.
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+
106
+ Dans certains pays, les maladies infectieuses les plus dangereuses, du point de vue du risque épidémique, sont des maladies à déclaration obligatoire, c'est-à-dire qu'elles doivent être déclarées aux autorités dès qu'elles sont diagnostiquées par le médecin ou le vétérinaire.
107
+
108
+ Certains dispositifs ont également été mis en place dans de nombreux pays pour éviter ou compenser les effets néfastes de la maladie. C'est dans cette optique qu'est apparue l'assurance maladie, qui est un dispositif chargé d'apporter une compensation financière à un individu subissant ou ayant subi une maladie.
109
+
110
+ Une dérive consiste à élargir les descriptions nosographiques des maladies tout en y sensibilisant le grand public afin d'augmenter le marché de certains fournisseurs de traitements contre ces mêmes maladie. Cette pratique est appelée le disease mongering.
111
+
112
+ L'étude des différentes classifications de la maladie concerne la branche de la médecine appelée « nosologie ».
113
+
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+ Il existe différentes tentatives de classification des maladies. Toutefois, du fait de la constante évolution de la médecine, elles ne sont pas figées. Les maladies peuvent être catégorisées en fonction de leurs causes et facteurs, de leurs symptômes ou des fonctions et organes touchés. On parle alors respectivement de classification étiologique, nosographique et fonctionnelle.
115
+
116
+ On peut également séparer les maladies en :
117
+
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+ L'Organisation mondiale de la santé publie et est responsable de l'évolution de la Classification internationale des maladies, poursuite des travaux de Jacques Bertillon. Cette classification permet le codage des maladies, des traumatismes et de l'ensemble des motifs de recours aux services de santé grâce aux codes CIM (ou ICD en anglais). Elle permet également l'analyse systématique et l'interprétation des causes de morbidité et de mortalité dans le monde entier. Son but est notamment l'organisation et le financement des services de santé.
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+
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+ De nombreuses cultures ont tenté de donner une signification et une origine à la maladie.
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+
122
+ Dans la mythologie grecque, l'apparition de la maladie est expliquée par l'ouverture de la boîte de Pandore. Zeus, qui voulait se venger des hommes à la suite du vol du feu par Prométhée, ordonne la création de Pandore, femme qu'il envoie auprès du frère de ce dernier. Pandore apporte avec elle une boîte qu'il lui est interdit d'ouvrir. La curiosité la pousse à le faire tout de même et c'est ainsi qu'elle libère la maladie et les autres maux de l'humanité que la boîte contenait.
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+
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+ Au Proche-Orient ancien, l'origine naturelle de la maladie est concevable, mais elle se rajoute à une origine surnaturelle, par exemple la colère des dieux, la première étant la conséquence de la seconde.
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+
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+ À partir de 1860, la pensée tendait vers l'idée que les homosexuel(le)s souffraient plutôt d'une maladie. Cette position de la communauté médicale et scientifique a perduré jusque vers les années soixante, où plusieurs voix se sont manifestées pour remettre en question cette vision de l'homosexualité. En 1974, l'Association américaine de psychiatrie a éliminé l'homosexualité de sa liste des maladies mentales, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux[6]. Le 17 mai 1990, c'était au tour de l'Organisation mondiale de la santé de prendre la même position et de retirer l'homosexualité de sa Classification internationale des maladies dans sa dixième version (CIM-10)[7].
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+
128
+ La maladie a inspiré de nombreuses créations artistiques.
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+ Le personnage du malade tient par exemple la place centrale dans Le Malade imaginaire, la dernière comédie écrite par Molière.
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+ Mais aussi
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ La maladie est une altération des fonctions ou de la santé d'un organisme vivant.
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+ On parle aussi bien de la maladie, se référant à l'ensemble des altérations de santé, que d'une maladie, qui désigne alors une entité particulière caractérisée par des causes, des symptômes, une évolution et des possibilités thérapeutiques propres.
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+ Un ou une malade est une personne souffrant d'une maladie, qu'elle soit déterminée ou non. Lorsqu'elle fait l’objet d'une prise en charge médicale, on parle alors de patient(e).
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+ La santé et la maladie sont liées aux processus biologiques et aux interactions avec le milieu social et environnemental. Généralement, la maladie se définit comme une entité opposée à la santé, dont l'effet négatif est dû à une altération ou à une désharmonisation d'un système à un niveau quelconque (moléculaire, corporel, mental, émotionnel…) de l'état physiologique ou morphologique considérés comme normal, équilibré ou harmonieux. On peut parler de mise en défaut de l'homéostasie.
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+ Les termes maladie et malade proviennent du latin male habitus signifiant qui est en mauvais état.
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+ Ce terme est unique en français, italien et espagnol, alors que l'anglais et l'allemand disposent de doublons tels que illness et disease, Erkrankung et Krankheit qui expriment des distinctions particulières de sens[1].
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+ Il n'existe pas de terme commun désignant la maladie dans le groupe des langues indo-européennes, on note l'existence de nombreux synonymes dont la signification étymologique appartient à quatre champs sémantiques[1] :
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+ Le concept initial d'état morbide ou de maladie s'appuie sur un critère objectif (incapacité de fournir un travail pour soi ou pour la société), et un critère subjectif (de la gêne ou indisposition à la douleur aiguë).
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+ Ce concept n'est pas socialement neutre, car il implique un jugement moral et esthétique : il y a la maladie, mais aussi le mal, le mauvais, et le laid[1].
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+ En français, les termes « maladie » et « malade » sont utilisés de façon indistincte pour signifier « avoir une maladie » (reconnue par un médecin), « être malade » (se sentir mal), « être un malade » (être reconnu comme tel par l'entourage ou la société).
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+ L'anglais utilise trois termes, plus ou moins interchangeables, mais en principe utilisés le plus souvent dans un contexte spécifique. Disease se rapporte à une perturbation biomédicale, objectivée par une maladie reconnue par un médecin, dans le cadre d'une pathologie référencée (nosologie).
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+ Illness se rapporte à l'expérience vécue, personnelle et intime, de la maladie : « je me sens, ou je suis, malade ».
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+ Sickness se rapporte à la perception de la maladie dans le cadre de l'entourage non-médical (social ou culturel) : «je suis un malade» (reconnu comme tel)[1].
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+ Il a été montré en 1989 que plus les étudiants en médecine étaient avancés dans leur cursus plus ils avaient tendance à qualifier de maladie les conditions parmi 38 qui leur étaient présentées, sans que cette qualification n'ait de lien fort avec les propriétés de gravité, curabilité, responsabilité du patient ou causalité externe[2]. L'idée de maladie, plutôt qu'être parfaitement définie, évolue donc chez l'étudiant en fonction de son avancement dans le cursus.
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33
+ Classifier un certain état comme une maladie est aussi un fait social d'évaluation. Ainsi, certains états ne sont reconnus comme des maladies que dans certaines cultures, ou à certaines époques, et pas dans d'autres. On parle alors de syndromes culturels. Parfois la catégorisation d'un état comme une maladie est controversé au sein d'une même société. L'hyperactivité et l'obésité sont par exemple des états de plus en plus considérés comme des maladies par l'opinion publique dans les pays occidentaux mais n'étaient pas ainsi considérés il y a encore quelques décennies, et ne le sont toujours pas dans certains pays.
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+ La maladie est à différencier des blessures, handicaps, syndromes et affections.
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+ Une blessure est une lésion, physique ou psychique.
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+ Un handicap est une déficience qui peut aussi bien être due à une maladie qu'à une blessure.
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+ Un syndrome est un ensemble de signes ou de symptômes qui apparaissent simultanément. Ainsi l'usage médical distingue une maladie, qui a une cause spécifique connue, d'un syndrome, qui ne se préoccupe pas des causes.
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+ Une affection désigne une altération de fonctions qui est rattachée à un organe spécifique et qui ne prend en compte ni les causes, ni les symptômes, ni le traitement. Tout comme les syndromes, elle est parfois distinguée d'une maladie.
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+ Par extension, on peut associer la maladie à des entités non biologiques pour signifier qu'elles sont altérées ou que leur fonctionnement n'est plus considéré comme bon. Il est ainsi habituel d'entendre les termes « société malade » ou « entreprise malade » par exemple.
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+ Les facteurs des maladies sont le domaine d'étude de l'étiologie et physiologie.
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+ Il existe de nombreux facteurs différents pouvant entraîner l'apparition d'une maladie.
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51
+ Ces facteurs peuvent être aussi bien intrinsèques qu'extrinsèques à l'organisme concerné par la maladie.
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+ La présence d'un facteur intrinsèque n'exclut pas celle d'un facteur extrinsèque, et inversement. Ainsi, de nombreuses maladies résultent d'une combinaison de facteurs intrinsèques et extrinsèques.
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+ Les facteurs peuvent être répartis dans les catégories suivantes :
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57
+ Les facteurs environnementaux incluent les produits chimiques toxiques (par exemple les acétaldéhydes dans la fumée de cigarette et les dioxines relâchées lors de l'utilisation d'Agent orange) et les agents infectieux (par exemple les virus de la varicelle ou de la polio).
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59
+ Certains facteurs peuvent faire partie de plus d'une catégorie.
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61
+ C'est le cas des causes biochimiques de maladies qui peuvent être considérées comme un spectre où à l'une des extrémités la maladie est causée exclusivement par des facteurs génétiques (par exemple les répétitions CAG dans le gène HD (ou gène huntingtine ou encore gène IT15) qui cause la maladie de Huntington) et à l'autre causée entièrement par des facteurs environnementaux.
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63
+ Entre ces deux extrêmes, gènes et facteurs environnementaux interagissent pour causer la maladie comme c'est le cas pour la maladie inflammatoire appelée maladie de Crohn où les gènes NOD2/CARD15 et la flore intestinale jouent chacun un rôle. L'absence de facteur génétique ou environnemental dans ce cas a pour résultat l'absence de manifestation de la maladie.
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+ Les postulats de Koch peuvent être utilisés pour déterminer si une maladie est causée par un agent infectieux. L'émergence de nouvelles maladies infectieuses est liée aux activités humaines perturbant l'équilibre des écosystèmes.
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67
+ Par exemple, l'Institut de recherche pour le développement indique que « le déboisement des forêts primaires reste l'une des causes principales de l'apparition de nouveaux agents infectieux et de leur circulation épidémique dans les populations humaines »[3]. En effet, les forêts jouent un rôle essentiel pour la biodiversité terrestre, élément stabilisateur des agents pathogènes[4].
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+ Pour déterminer si une maladie est causée par un facteur génétique, les chercheurs étudient la présence de la maladie dans l'arbre généalogique familial.
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+ Cela fournit des informations qualitatives à propos de la maladie, c'est-à-dire comment elle est héritée.
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+ Un exemple classique de cette méthode de recherche est l'héritage de l'hémophilie dans la famille royale britannique. Plus récemment cette méthode a été utilisée pour identifier le gène Apoliprotéine E (ApoE) comme un gène susceptible d'être lié à la maladie d'Alzheimer, bien que certaines formes de ce gène (ApoE2) en soient moins susceptibles.
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+ Pour déterminer jusqu'à quel point une maladie est causée par des facteurs génétiques, c'est-à-dire pour obtenir des informations quantitatives, des études sur des jumeaux sont effectuées. Les jumeaux monozygotes sont génétiquement identiques alors que les jumeaux dizygotes sont seulement génétiquement similaires. De plus des jumeaux, qu'ils soient monozygotes ou dizygotes, partagent souvent un environnement similaire. Ainsi en comparant l'incidence de la maladie (nommée taux de concordance) chez des jumeaux monozygotes avec l'incidence de la maladie chez des jumeaux dizygotes, la contribution de chaque gène à la maladie peut être déterminée.
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+ Les gènes suspects peuvent être identifiés grâce à plusieurs méthodes. L'une d'entre elles est la recherche de mutation d'un organisme modèle (par exemple les organismes Mus musculus, Drosophila melanogaster, Caenhorhabditis elegans, Brachydanio rerio et Xenopus tropicalis) qui possèdent un phénotype similaire à la maladie étudiée. Une autre approche est la recherche de ségrégation de gènes ou l'utilisation de marqueurs génétiques (par exemple les polymorphismes nucléotidiques et marqueurs de séquences exprimées).
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+ Les maladies complexes sont dues à l'interaction entre un profil génétique particulier et un environnement particulier. Quelques exemples :
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+ Un symptôme se distingue d'un signe. Le symptôme est l'expression subjective des effets ressentis par le malade alors que les signes en sont l'expression objective déduite par le médecin, ou plus généralement de la personne réalisant un diagnostic.
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+ Certaines maladies sont contagieuses ou infectieuses, comme c'est le cas par exemple de l'influenza (ou grippe). Les maladies infectieuses peuvent être transmises par un grand nombre de mécanismes, incluant l'expulsion de particules dans l'air lors d'un éternuement ou d'une toux, les fomites (objets contaminés par des pathogènes), les morsures et piqûres d'insectes ou autres animaux vecteurs porteurs de la maladie, et l'absorption d'eau ou de nourriture contaminée.
83
+
84
+ Il existe également des infections ou maladies sexuellement transmissibles (MST ou IST). Ce sont des maladies infectieuses qui se transmettent au cours de rapports sexuels, ou de contacts sanguins. Au début du XXIe siècle, un des principaux représentants de ces maladies est le SIDA. Un représentant plus ancien est la syphilis.
85
+
86
+ Certaines maladies sont dites non transmissibles, elle ne se transmettent pas directement. Il y a par exemple les maladies liées à l'environnement.
87
+
88
+ Une des principales mesures permettant d'éviter la propagation d'une maladie parmi une population ou seulement le développement d'une maladie chez un individu est la prévention.
89
+
90
+ Elle peut se décomposer en trois parties :
91
+
92
+ En médecine, on parle plus particulièrement de prophylaxie, le processus qui vise à prévenir les épidémies et la propagation d'une maladie. La prophylaxie est, plutôt qu'un traitement médical, une promotion de la prise de conscience générale des bonnes conduites à adopter face à la maladie.
93
+
94
+ Les principales mesures de prévention de la maladie sont l'amélioration de l'hygiène et la vaccination.
95
+
96
+ La thérapeutique est la section de la médecine s'occupant de l'étude des traitements.
97
+
98
+ Les traitements consistent souvent, suivant le niveau évolutif de la société humaine concernée, en la prise de médicaments à base de molécules de synthèse ou bien de remèdes produits à partir de l'environnement naturel. Il existe toutefois de nombreuses autres thérapies, telles la radiothérapie ou la kinésithérapie, n'ayant pas recours à l'ingestion et à l'injection de substances extérieures.
99
+
100
+ L'identification d'un état comme une maladie, plutôt que comme une simple variation de la structure humaine ou de fonctions, peut avoir des implications sociales et économiques significatives et peut changer le statut social de l'être concerné[5].
101
+
102
+ La maladie peut parfois entraîner l'exclusion sociale des personnes touchées. Un exemple est l'exclusion des lépreux, courante en Europe depuis le Moyen Âge, et leur regroupement dans des établissements appelés léproseries dans le but de limiter la propagation de la maladie par contagion.
103
+
104
+ La peur de la maladie a été et est encore un phénomène social très répandu, bien que toutes les maladies, notamment les plus bénignes, n'aient pas ce genre de répercussions sociales.
105
+
106
+ Dans certains pays, les maladies infectieuses les plus dangereuses, du point de vue du risque épidémique, sont des maladies à déclaration obligatoire, c'est-à-dire qu'elles doivent être déclarées aux autorités dès qu'elles sont diagnostiquées par le médecin ou le vétérinaire.
107
+
108
+ Certains dispositifs ont également été mis en place dans de nombreux pays pour éviter ou compenser les effets néfastes de la maladie. C'est dans cette optique qu'est apparue l'assurance maladie, qui est un dispositif chargé d'apporter une compensation financière à un individu subissant ou ayant subi une maladie.
109
+
110
+ Une dérive consiste à élargir les descriptions nosographiques des maladies tout en y sensibilisant le grand public afin d'augmenter le marché de certains fournisseurs de traitements contre ces mêmes maladie. Cette pratique est appelée le disease mongering.
111
+
112
+ L'étude des différentes classifications de la maladie concerne la branche de la médecine appelée « nosologie ».
113
+
114
+ Il existe différentes tentatives de classification des maladies. Toutefois, du fait de la constante évolution de la médecine, elles ne sont pas figées. Les maladies peuvent être catégorisées en fonction de leurs causes et facteurs, de leurs symptômes ou des fonctions et organes touchés. On parle alors respectivement de classification étiologique, nosographique et fonctionnelle.
115
+
116
+ On peut également séparer les maladies en :
117
+
118
+ L'Organisation mondiale de la santé publie et est responsable de l'évolution de la Classification internationale des maladies, poursuite des travaux de Jacques Bertillon. Cette classification permet le codage des maladies, des traumatismes et de l'ensemble des motifs de recours aux services de santé grâce aux codes CIM (ou ICD en anglais). Elle permet également l'analyse systématique et l'interprétation des causes de morbidité et de mortalité dans le monde entier. Son but est notamment l'organisation et le financement des services de santé.
119
+
120
+ De nombreuses cultures ont tenté de donner une signification et une origine à la maladie.
121
+
122
+ Dans la mythologie grecque, l'apparition de la maladie est expliquée par l'ouverture de la boîte de Pandore. Zeus, qui voulait se venger des hommes à la suite du vol du feu par Prométhée, ordonne la création de Pandore, femme qu'il envoie auprès du frère de ce dernier. Pandore apporte avec elle une boîte qu'il lui est interdit d'ouvrir. La curiosité la pousse à le faire tout de même et c'est ainsi qu'elle libère la maladie et les autres maux de l'humanité que la boîte contenait.
123
+
124
+ Au Proche-Orient ancien, l'origine naturelle de la maladie est concevable, mais elle se rajoute à une origine surnaturelle, par exemple la colère des dieux, la première étant la conséquence de la seconde.
125
+
126
+ À partir de 1860, la pensée tendait vers l'idée que les homosexuel(le)s souffraient plutôt d'une maladie. Cette position de la communauté médicale et scientifique a perduré jusque vers les années soixante, où plusieurs voix se sont manifestées pour remettre en question cette vision de l'homosexualité. En 1974, l'Association américaine de psychiatrie a éliminé l'homosexualité de sa liste des maladies mentales, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux[6]. Le 17 mai 1990, c'était au tour de l'Organisation mondiale de la santé de prendre la même position et de retirer l'homosexualité de sa Classification internationale des maladies dans sa dixième version (CIM-10)[7].
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+ La maladie a inspiré de nombreuses créations artistiques.
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+ Le personnage du malade tient par exemple la place centrale dans Le Malade imaginaire, la dernière comédie écrite par Molière.
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+ Malaisie
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+ Malaysia
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+ 3° 05' N, 101° 40' E
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+ OCI
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+ modifier
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+ La Malaisie, en malaisien Malaysia, est un pays d'Asie du Sud-Est, constitué de la Malaisie péninsulaire ou Malaisie occidentale (majeure partie de la péninsule Malaise) et de la Malaisie orientale (nord de Bornéo). L'appellation en forme longue fédération de Malaisie, parfois utilisée pour désigner l'État malais, n'est pas officielle pour les autorités de Malaisie[8]. La Malaisie est située à environ 200 km au nord de l'équateur. Sa capitale historique est Kuala Lumpur, sa capitale administrative est Putrajaya, et sa superficie est de 329 750 km2. Elle abrite une jungle millénaire.
14
+
15
+ L'utilisation du nom de « Malaisie » pour désigner la péninsule malaise est récente. Ce nom est la francisation de Malaya dans l'expression « British Malaya » (Malaisie britannique) par laquelle les Britanniques désignaient, à partir de la fin du XIXe siècle, les territoires qu'ils contrôlaient sur la péninsule.
16
+
17
+ Jusqu'en 1912, le nom de « fédération de Malaisie » ne s'appliquait qu'à l'entité créée en 1896 par les Britanniques et devenue indépendante en 1957, « l'Union malaise » (Malayan Union). Celle-ci regroupait, dans la péninsule malaise, les États malais, qui avaient auparavant le statut de protectorats, et les Strait Settlements, c'est-à-dire les colonies de Malacca, Penang et Singapour. Lorsque les territoires britanniques de Bornéo, Sabah (British North Borneo) et Sarawak deviennent indépendants en 1963 et acceptent de rejoindre la Malaisie, la nouvelle entité est baptisée du néologisme de « Malaysia ».
18
+ Certains auteurs tel le géographe Rodolphe De Koninck (de même que Le Petit Robert des noms propres 1994[9]) utilisent effectivement « Malaysia » (nom donné à l'ensemble de la fédération dans la langue malaise) pour désigner le pays d'aujourd'hui, préférant nommer sa portion péninsulaire par « Malaisie », traduction française de son ancien nom popularisé par l'Empire britannique, Malaya. Cette distinction rend également compte du caractère bipolaire du pays moderne, résultat d'une décision politique hasardeuse consistant à unir d'anciennes colonies britanniques du nord de l'île de Bornéo et de la péninsule Malaise[10].
19
+
20
+ En français, « Malaisie » avait à l'origine un autre sens. En 1831, Jules Dumont d'Urville proposait à la Société de géographie de Paris une organisation de l'Océanie en quatre parties :
21
+
22
+ Par ce dernier nom, Dumont d'Urville entendait une région regroupant l'Indonésie, la Malaisie et les Philippines actuelles. À l'époque en effet, on considérait que les habitants de cette région pouvaient être désignés par le terme englobant de « Malais ».
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+
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+ Au sens strict du terme, les Malais sont les populations qui parlent la langue malaise et qui habitent le littoral oriental de l'île de Sumatra, les îles Riau, la péninsule Malaise et le littoral de l'île de Bornéo.
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+ Le traité de Londres de 1824 entre Britanniques et Hollandais se traduira par un partage en deux de ce monde malais. On ne saurait donc identifier celui-ci à la seule Malaisie.
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28
+ Pour éviter la confusion, on utilise le gentilé « Malaisien » pour désigner ce qui relève de la Malaisie comme État, le mot « malais » désignant ce qui relève de la langue, de la culture, de l'ethnie, et couvrant donc un territoire plus vaste. Ainsi, l'expression « monde malais » au sens strict désigne l'aire géographique habitée par les Malais et décrite plus haut. À noter que « malaisien » désigne également la langue officielle de la Malaisie sous sa forme standard (depuis 2007), à différencier de « malais » qui regroupe tous les dialectes, dont le malaisien, mais aussi entre autres l'indonésien.
29
+
30
+ Il y a très longtemps, la Malaisie était une péninsule inhabitée, recouverte par une forêt vieille de 130 millions d'années ayant échappé à toutes les glaciations. Ce n'est que vers 10 000 avant J.-C. qu'arrivèrent les premiers aborigènes.
31
+
32
+ 5 000 ans plus tard, des Indonésiens venus de Sumatra abordaient la péninsule qui n'en demeurera pas moins dénuée de toute histoire, ou presque pendant de nombreux siècles.
33
+
34
+ L'année 1511 marque la première présence européenne en Malaisie avec la prise de la ville de Malacca (Melaka en malais) par le vice-roi portugais des Indes, Afonso de Albuquerque, parti de Goa à la tête d'une flotte de dix-huit bateaux et 1 200 hommes.
35
+
36
+ La prise de Malacca par les Portugais aura eu deux conséquences fondamentales : la rupture du réseau des marchands de l'Asie du Sud-Est insulaire et péninsulaire, et la christianisation de l'est de l'archipel indonésien.
37
+
38
+ En 1641, les Hollandais de la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie ou « Compagnie hollandaise des Indes orientales »), alliés à Johor, prennent à leur tour Malacca aux Portugais.
39
+
40
+ En 1795, les Britanniques s'emparent du territoire malais, avec l’île de Singapour. En 1815, à la suite du traité de Vienne, Singapour, et tous les territoires malais au nord de Singapour, deviennent britanniques. Le Sabah, et Sarawak, au nord de Bornéo, deviennent britanniques. Les Hollandais reprennent les territoires au sud de Singapour, en 1817, ce qui constitue plus tard l'actuelle Indonésie.
41
+
42
+ La Malaisie est envahie et occupée par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Les troupes de l'armée impériale japonaise se livrèrent à un très grand nombre d'exactions, faisant en particulier des dizaines de milliers de morts parmi la minorité chinoise.
43
+
44
+ En 1948, le Parti communiste malais, qui avait représenté le fer de lance de la résistance à l'occupation japonaise, se préparait désormais à mener une guerre de libération contre l'occupation britannique. L’insurrection est toutefois matée après plusieurs années de sévère répression (les soldats gouvernementaux coupèrent les mains, voire la tète, des rebelles capturés, et déplacèrent un demi-million de personnes dans des camps clôturés et barbelés). Dans le même temps, Londres promit l'indépendance à des dirigeants jugés modérés, qui étendaient leur base en jouant sur la défiance raciale à l'égard de la minorité chinoise[11].
45
+
46
+ La Malaisie actuelle résulte de l'entrée en 1963 des territoires britanniques de Bornéo devenus indépendants, Sabah et Sarawak, dans la fédération de Malaisie, elle-même devenue indépendante en 1957.
47
+
48
+ Comme les autres pays asiatiques, la Malaisie bénéficie au début des années 1990 d'un afflux massif de capitaux étrangers[12] qui se retirent ensuite, déstabilisant la monnaie puis l'économie des pays[13].
49
+
50
+ Fortement frappée en 1997 par la crise monétaire (le PIB s'effondre de 7 %), la Malaisie choisit, à la différence des pays voisins de rejeter les recommandations du FMI et d'adopter une politique protectionniste. L’économie malaisienne se relève beaucoup plus rapidement que les économies indonésiennes ou thaïlandaises, avec une croissance de 5,4 % en 1999 et de 8 % en 2000[14].
51
+
52
+ Depuis son indépendance en 1957, la Malaisie est dirigée par une même coalition dominante, le Barisan Nasional (BN) qui se place dans une idéologie diverse (droite, centre, multi-ethnique, nationaliste et islamique) au travers des différents partis qui la composent. Cette coalition est dominée par l'United Malays National Organisation (UMNO) qui est un parti de droite se positionnant en faveur du nationalisme malaisien et de son idéologie islamique. Le BN est composé de 13 partis communautaires dont 4 nationaux[15]:
53
+
54
+ Les 9 autres partis représentent principalement des communautés ethniques de Sabah et de Sarawak[15].
55
+
56
+ Le Pakatan Rakyat (PR) fait office de coalition d'opposition face au Barisan Nasional. Il œuvre pour une diversification de la scène politique à travers le développement de diverses listes qui intégreraient une plus large population malaise sur le plan ethnique[16]. Il est composé du Parti d'action démocratique (DAP) et du Parti Keadilan Rakyat (PKR), tous deux de centre gauche. Le Parti Islam Se-malaysia (PAS) fait également partie de la coalition mais se place dans une idéologie centriste et islamiste[16].
57
+
58
+ La Malaisie est une monarchie parlementaire fédérale. L'annexe 9 de la Constitution adoptée en 1957[17] définit les domaines de compétences législatives, exclusives ou partagées de la fédération et des États[18].
59
+
60
+ Dans le pouvoir exécutif malais, le chef de l'État n'est pas un monarque héréditaire mais un sultan aussi considéré comme le « souverain suprême »[19] ou « roi » élu pour une période de cinq ans selon la tradition. S'il le désire, il a la possibilité de prolonger ce mandat. Le sultan est élu par le Conseil des sultans (CDS) qui se compose du souverain lui-même, du Premier ministre, des 9 sultans de Malaisie et des 4 gouverneurs des 13 États de la fédération. Le CDS a le pouvoir de destituer le souverain et protège les droits des sultanats et de l'islam. Le sultan désigné doit obligatoirement être issu d'une des neuf familles royales à la tête des sultanats.
61
+
62
+ La nomination du gouvernement ainsi que ses pouvoirs s'effectuent comme dans toute monarchie constitutionnelle habituelle. Le roi désigne le Premier ministre parmi les membres de la Chambre des représentants, généralement le leader du parti majoritaire. Le Premier ministre choisit les membres du gouvernement parmi les parlementaires.
63
+
64
+ Le pouvoir législatif malaisien comprend un parlement bicaméral avec une Chambre basse, la Chambre des représentants (« Dewan Rakyat ») constituée de 222 députés élus pour cinq ans au scrutin majoritaire uninominal à un tour. Selon l'article 45 de la Constitution, la Chambre haute (« Dewan Negara »), correspondant à un Sénat, se compose de 70 membres qui ont 30 ans minimum dont 26 sénateurs, à raison de deux pour chaque État de la fédération, un pour représenter le territoire fédéral de Labuan et un autre pour le territoire de Putrajaya[18]. On retrouve également 44 représentants des minorités ethniques nommés par le souverain, dont 40 sont nommés avec l'approbation du Premier ministre. Ils bénéficient d'un mandat de 6 ans maximum[18].
65
+
66
+ La Malaisie peut être qualifiée de régime hybride[20] car elle présente des caractéristiques qui relèvent en partie d'un régime démocratique et en partie d'un régime autoritaire :
67
+
68
+ La Malaisie a été presque continuellement soumise à l'état d'urgence depuis son indépendance en 1957. La loi de sécurité interne (ISA) permet entre autres l'incarcération des suspects sans limitation de durée ni de recours judiciaire possible. L’ISA, dénoncée par les défenseurs des libertés individuelles, a été instaurée en 1960 dans le cadre de la lutte contre le communisme et n’a été levée qu’en 2012[24].
69
+
70
+ En 2018, Reporters sans frontières place la Malaisie au 145e rang de son classement mondial de la liberté de la presse, notant les campagnes de harcèlement, les blocages et la surveillance dont sont l'objet des journalistes enquêtant sur les affaires de corruption impliquant le gouvernement, ainsi que la possibilité offerte par la loi d'infliger à des journalistes des peines allant jusqu'à 20 ans de prison pour « sédition »[25]
71
+
72
+ Cependant l'Economist Intelligence Unit considère plus la Malaisie comme une démocratie imparfaite que comme un régime hybride, plaçant le pays au 59e rang de son classement mondial des pays démocratiques, entre la Croatie et la Mongolie.
73
+
74
+ La Malaisie est membre de l'ASEAN (Association des Nations d'Asie du Sud-Est).
75
+
76
+ La Malaisie est une fédération composée de treize États (negeri) et de trois districts fédéraux (wilayah persekutuan). Les États sont les onze de la péninsule Malaise (dont les neuf sultanats) : Perlis, Kedah, Penang, Perak, Kelantan, Terengganu, Pahang, Selangor, Negeri Sembilan, Malacca, Johor, et les deux États de Sarawak et de Sabah sur l'île de Bornéo.
77
+
78
+ Le pays est composé de deux régions distinctes :
79
+
80
+ La Malaisie orientale partage ses frontières terrestres avec le Brunei (381 km) au nord-est et l'Indonésie (1 178 km) à l'est-nord-est et au sud tandis que la partie péninsulaire est limitrophe de la Thaïlande (506 km) au nord-nord-ouest. Le pays dispose d'un total de 4 675 km de côtes. La péninsule Malaise est également reliée à Singapour au sud-sud-est par deux ponts traversant le détroit de Johor.
81
+
82
+ En raison de sa situation géographique proche de l'équateur, la Malaisie connaît un climat équatorial de type très humide, caractérisé par une température constamment élevée (entre 26 et 27 °C en moyenne), une faible amplitude thermique annuelle (de l'ordre de 1 à 2 °C) et une forte humidité tout au long de l'année. Les précipitations sont très élevées avec une moyenne annuelle atteignant 2 500 mm. Il fait très rarement plus de 32°, la température oscillant toujours entre 26 et 28°. Dans les régions de montagnes, comme la région du mont Kinabalu, la température est souvent plus basse, et plus fraîche.
83
+
84
+ La Malaisie est considérée comme une zone de mégadiversité biologique. La flore est ainsi particulièrement riche au regard d'autres pays situés dans la zone intertropicale. Les montagnes, les forêts primaires, et récifs coralliens participent de cette grande biodiversité.
85
+
86
+ La déforestation est importante, en particulier dans les territoires du Sarawak et du Sabah.
87
+
88
+ Le Sabah abrite, entre autres, une Oleacée[26], Olea borneensis (nom vernaculaire Obah ou Mangkas), à Lahad Datu (Forêt de recherche du Silam), Ranau (Kulimpsiau-Bas) et Kulat (Labuan). Cette espèce occupe les flancs de collines et les sommets, sur des sols ultrabasiques.
89
+
90
+ Les importations de plastique ont triplé entre 2016 et 2018 pour atteindre 870,000 tonnes selon des données officielles, ce qui fait de la Malaisie le premier importateur mondial de déchets plastiques. Les usines de traitement de plastique se sont multipliées et se sont mises à émettre des fumées toxiques. Des montagnes de plastique, provenant essentiellement d'Amérique du Nord et d'Europe, parsèment le paysage et la situation sanitaire s'est dégradée. De nombreuses usines fonctionnent sans permis[27],[28].
91
+
92
+ La Malaisie fait partie des « tigres asiatiques » ; elle est passée en 25 ans du stade de pays en voie de développement à celui de pays développé. Le développement de la Malaisie est organisé en fonction de plans de développement quinquennaux.
93
+
94
+ En mars 2006, le gouvernement a lancé le 9e plan de développement. Le gouvernement a pour but d'arriver en 2020 à une nation pleinement moderne et développée. ''Malaysia 2020'' constitue un véritable leitmotiv dans le pays[29]. L’essor économique de la Malaisie se réalise grâce à la modernisation des infrastructures de transport (métro à Kuala Lumpur, autoroutes, ponts, ports de commerce), des communications et des infrastructures énergétiques, ainsi qu’au développement des zones industrielles et aux incitations fiscales pour les investisseurs dans des industries d’exportation.
95
+
96
+ La monnaie officielle du pays est le ringgit malaisien (RM). Un euro vaut approximativement 4,54 RM (janvier 2020). Le 21 juillet 2005, Bank Negara Malaysia, la banque nationale malaisienne a mis fin au régime de change fixe avec alignement sur le dollar américain, pour passer à un régime de flottement administré.
97
+
98
+ La Chine, le Japon, les États-Unis et Singapour sont les principaux partenaires économiques du pays[30]. La Malaisie est devenue un leader mondial dans la production de composants électroniques, notamment les semi-conducteurs, et elle est le premier pays d'Asie du Sud-Est à concevoir et produire une automobile, la Proton. Proton est à présent concurrencé par une seconde société malaisienne : Perodua (Perusahaan Otomobil Kedua Sdn Bhd, littéralement « Deuxième Société Automobile »).
99
+
100
+ La Malaisie est inscrite en 2009 sur la liste des paradis fiscaux émise par l'OCDE[31].
101
+
102
+ Les principales ressources minières et agricoles du pays sont :
103
+
104
+ L'aéroport international de Kuala Lumpur est un des plus importants aéroports d'Asie. La compagnie aérienne nationale de la Malaisie est la Malaysia Airlines.
105
+
106
+ Le gouvernement malaisien estime que la population atteint les 27 millions d'habitants[33].
107
+
108
+ Le nom de « Malaisie » vient de « Malais », qui désigne le groupe ethnique majoritaire (62 %) du pays. Les Malais ne sont pas les uniques citoyens de la fédération. Il y a environ 25 % de Malaisiens d'origine chinoise et 10 % d'origine indienne, dont les ancêtres se sont établis il y a plusieurs générations. Il y a, en outre, les « Orang Asli » (populations autochtones). L'origine ethnique des citoyens, malaise, chinoise, tamoule et autres est mentionnée sur la carte d'identité et le passeport. On trouve des minorités eurasiennes à Kuala Lumpur, Melaka et Penang.
109
+
110
+ On retrouve cette situation dans d'autres pays multiethniques d'Asie, où le nom du pays est tiré de celui de l'ethnie majoritaire (Birmanie, Laos, Thaïlande, Viêt Nam). Pour cette raison, le gentilé pour la Malaisie est Malaisien.
111
+
112
+ Il y a près de 9 millions de Malais en Indonésie, habitants de la côte est de Sumatra et de la partie indonésienne de Bornéo. La langue malaise est en effet originaire de l'île indonésienne de Sumatra.
113
+
114
+ La population malaisienne est jeune et en expansion (elle a doublé entre 1970 et 2000). Le taux de natalité des Malais est supérieur à celui des autres groupes ethniques.
115
+
116
+ La population réside aux 3/4 dans la péninsule Malaise. 35 % de la population sait parler l'anglais, langue en constante progression, surtout chez les plus jeunes.
117
+
118
+ La principale langue utilisée en Malaisie est le malaisien, qui est la seule ayant statut de langue officielle. Étant donné que plusieurs ethnies se côtoient, on pourrait résumer que les langues les plus utilisées sont le malaisien, le cantonais, le mandarin, le tamoul et l'anglais[réf. nécessaire].
119
+
120
+ L'article 3, paragraphe 1 de la constitution malaisienne dispose que :
121
+
122
+ « L'islam est la religion de la Fédération. D'autres religions sont aussi pratiquées dans toutes les parties de la Fédération. »
123
+
124
+ La religion d'État est l'islam du courant sunnite et de l'école chaféite, observé principalement par la majorité malaise (55 % de la population).
125
+
126
+ La communauté chinoise pratique le bouddhisme (17 %), le taoïsme (10 %), la religion traditionnelle chinoise, le culte des ancêtres et le christianisme (8 %). Et les Indiens sont pour la plupart hindous (8 %) et 2 % autres ethnies minoritaires.
127
+
128
+ La présence du christianisme est ancienne. On trouve des chrétiens (à Penang notamment, ainsi qu'à Kuala Lumpur, Ipoh et Malacca, siège d'un épiscopat catholique longtemps administré par les Missions étrangères de Paris). Des animistes, sont également présents, principalement au Sarawak et au Sabah.
129
+
130
+ Selon la constitution, bien que les non-musulmans aient en théorie droit à la liberté de croyance, ils restent victimes au quotidien de sévères restrictions dans la pratique de leurs cultes et du prosélytisme de leur foi. Les musulmans n'ont par ailleurs pas le droit de changer de religion et l'apostasie est très sévèrement punie selon les États, pouvant varier de séjour en prison à la peine de mort[34].
131
+
132
+ Dans l'État du Selangor, 35 termes islamiques sont interdits d'usage aux non-musulmans aussi bien oralement que par écrit[35]. En cas de plainte formelle, le non-musulman déclaré coupable se verra infliger une amende de 3 000 MYR (soit 700 euros).
133
+
134
+ En octobre 2013, la Cour d'Appel malaisienne valide l'interdiction par le gouvernement de l'usage du mot « Allah » par les non-musulmans, infirmant la décision de 2009 d'une Cour de première instance[36]. Et en janvier 2014, la cour suprême autorise l'utilisation du mot Allah dans les bibles écrites en bahasa melayu ; 30 000 en sont publiées.
135
+ La Malaisie a également développé une norme pour certifier les produits halal. Les certificats halal sont donc délivrés par une seule institution à savoir le Jakim (Jabatan Kemajuan Islam Malaysia) qui est le ministère du développement islamique de la Malaisie[37].
136
+
137
+ Le sport le plus populaire de Malaisie est le badminton.
138
+
139
+ D'autres sports comme le Sepak takraw, un jeu de balle extrêmement spectaculaire, sont également pratiqués.
140
+
141
+ Kuala Lumpur a accueilli la Coupe d'Asie de hockey sur gazon en 1999, 2003 et 2007. En 2009, la coupe a été disputée à Kuantan.
142
+
143
+ De 1999 à 2018, le pays accueille une manche du championnat du monde de Formule 1 sur le circuit international de Sepang, dans l'État de Selangor près de l'aéroport international de Kuala Lumpur. Cela prend fin en 2018 pour des raisons financières[38].
144
+
145
+ L'équipe nationale de football est membre de la FIFA et de l'AFC.
146
+
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+ La Malaisie a pour codes :
148
+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
150
+
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+ Asie centrale
152
+
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+ Asie de l’Est
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+
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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+
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+ Asie du Sud-Est
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+
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+
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+ Asie du Sud
168
+
169
+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+
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+ Asie du Nord
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+
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
fr/363.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,213 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ 9,35 g·cm-3 (liquide, 961,9 °C),
2
+ 9,05 g·cm-3 (liquide, 1 250 °C)[4]
3
+
4
+ 2 212 °C[6]
5
+
6
+ 1×10-4 Pa (828 °C)
7
+ 1×10-2 Pa (1 028 °C)
8
+ 1 Pa (1 330 °C)
9
+ 1×101 Pa (1 543 °C)
10
+ 1×102 Pa (1 825 °C)[7]
11
+
12
+ 234 J·kg-1·K-1 (0 °C)
13
+ 238 J·kg-1·K-1 (100 °C)
14
+ 282 J·kg-1·K-1 (527 °C)
15
+ 297 J·kg-1·K-1 (961 °C)
16
+ liquide : 310 J·kg-1·K-1 (961–2227°C)[7]
17
+
18
+ sol. dans HNO3;
19
+ sol. dans Hg, Na, K, NaK[7]
20
+
21
+ L'argent est l'élément chimique de numéro atomique 47, de symbole Ag. Entre le cuivre et l'or, l'argent appartient à la colonne de la classification périodique appelée "colonne des métaux à frapper". Ce sont en effet les trois métaux, peu ou pas oxydable à l'air, utilisés pour frapper la monnaie. Le terme "argent" s'est imposé dans la langue française pour parler de l'argent monétaire car il était plus rare que le cuivre mais moins que l'or, ce dernier n'étant pas assez abondant pour que tout le monde puisse avoir de "l'argent"[12].
22
+
23
+ Le corps simple argent est un métal précieux — alors parfois appelé argent métallique ou plus simplement argent métal, ou encore métal blanc[13] — dont le nom désigne aussi en français dans le langage courant les pièces et billets de monnaie, voire par extension une certaine somme « d'argent ». Cependant, les économistes distinguent, à la différence du langage courant, l’argent métal ou réserve métallique de la monnaie comme outil de régulation des échanges économiques. Le faible niveau des réserves de ce métal en fait une matière première minérale critique.
24
+
25
+ Le mot français vient du terme latin argentum, i de même signification.
26
+
27
+ L’origine lointaine du mot, par le grec argyros, viendrait d’un étymon indo-européen commun *arg- signifiant « blanc brillant, laiteux et clair » et serait l’équivalent en sanskrit de ar-jun signifiant également « brillant »[14].
28
+
29
+ Ce métal précieux, malléable et très ductile, est blanc et brillant, comme le rappelle son nom. Dédié à la Lune ou à la déesse lunaire Artémis/Diane, il figure depuis l'Antiquité parmi les sept métaux sacrés, bien connus et même survalorisés par l'alchimie médiévale. Il est connu par la fabrication multi-millénaire de bijoux, de monnaies, ainsi que pour ses applications industrielles croissantes au XXe siècle.
30
+
31
+ Il s'agit d'un métal de transition, élément du groupe 11.
32
+
33
+ L'argent possède 38 isotopes connus, de nombre de masse variant entre 93 et 130, et 36 isomères nucléaires. Parmi ces isotopes, deux sont stables, 107Ag et 109Ag et constituent la totalité de l'argent naturel, dans un ratio 51,8/48,2 et quatorze radio-isotopes sont instables entre 102 et 117. On attribue à l'argent une masse atomique standard de 107,868 2(2) u.
34
+
35
+ Les isotopes de masse 112 et 117 sont des produits de fission de l'uranium.
36
+
37
+ L'argent est un élément rare.
38
+
39
+ Le clarke s'élève à 0,1 g par tonne[15].
40
+
41
+ L'argent est présent dans le sous-sol à l'état natif, c'est l'argent natif du Mexique, du Pérou, du Chili, de Saxe, du lac Supérieur ou de Norvège, il est assez rare en cristaux isolés, mais fréquent en fils contournés et minces placages, à surface généralement altérée de teinte sombre ou très souvent dispersés en une multitude de structures réticulaire ou filaires. Il forme des amas parfois sous la forme de veines et filons à gangues siliceuse ou carbonatée, plus rarement dispersé en pépites compactes.
42
+
43
+ Il est plus souvent présent sous forme de sulfures comme argentine ou argyrose Ag2S, acanthite monoclinique ou argentite cubique, parfois mélangés à d'autres sulfures de plomb, de cuivre, d'antimoine..., comme la pyrargyrite 3 Ag2S. Sb2S3 sulfure double d'antimoine et d'argent, et son homologue As 3 Ag2S. As2S3. Il existe aussi sous forme d'halogénures naturels d'argent, AgCl comme la chlorargyrite ou la cérargyrite, AgBr ou les bromargyrites, les AgI ou Iodargyrite.
44
+
45
+ Il peut être intimement associé avec l'or, par exemple en alliage dans l'électrum ou en combinaison commune avec le tellure dans la petzite.
46
+
47
+ Il est récupéré depuis l'Antiquité, parfois intensément au Moyen Âge des minerais de galène argentifère.
48
+
49
+ Il peut être extrait avantageusement des minerais argentifères très pauvres, exploité pour le cuivre ou le plomb, par exemple des gisements communs de blende, de galène ou de pyrite, par chloruration et amalgamation. Il s'agit de récupération de sous-produits lors du traitement du cuivre et du plomb.
50
+
51
+ Le chlorure d'argent est dissous dans le chlorure de sodium. L'argent métal pulvérulent précipite, il peut alors être amalgamé par le mercure. L'amalgame chauffé se décompose facilement.
52
+
53
+ Le traitement de la galène donne du « plomb d'œuvre » qui peut contenir des quantités non négligeables d'argent. L'affinage de ce plomb argentifère spécifique s'opérait par cristallisations successives avec l'aide de sept chaudières. Le plomb argentifère est fondu, il refroidit lentement et le plomb presque pur reste au fond du bain. L'écumoire retirait sept huitième du plomb et ainsi de suite pendant trois opérations d'affinage similaire pour obtenir un Pb presque pur.
54
+
55
+ Mais les alliages Pb/Ag communs à faible teneur d'argent, de l'ordre de 0,5 % à 1 %, restent une matière première de la fabrication de l'argent. Il est possible de procéder à des fusions sélectives, éventuellement des fusions de zones, en utilisant le diagramme Pb/Ag.
56
+
57
+ Le zincage ou « désargentation du plomb » par le zinc était une autre technique complémentaire, le zinc, captant dans sa phase dix fois son poids d'argent, s'empare de l'argent du plomb d'œuvre. L'alliage triple Ag Pb Zn se retrouve en écume à la surface du plomb fondu, il est prélevé par une boîte percée de petits trous, lors de trois traitements. Une distillation permet d'éliminer l'essentiel du zinc, le bain étant débarrassé des restes de Zn par des eaux surchauffées sous pression, qui ont comme effet d'oxyder le zinc et les autres métaux les plus électronégatifs.
58
+
59
+ La coupellation permet de séparer l'argent du plomb. Selon l'ancienne méthode, il faut chauffer à l'air l'alliage Pb/Ag en présence de phosphates d'os. Le plomb métal s'oxyde en PbO qui est absorbé par la coupelle poreuse. L'argent précieux et stable reste inaltéré. Voici la réaction de base ː
60
+
61
+ Aujourd'hui, les procédés de cyanuration utilisant les complexes métalliques de l'ion cyanure dans l'eau sont utilisés.
62
+
63
+ L'argent est raffiné par électrolyse.
64
+
65
+ Le corps simple Ag de couleur blanche, apprécié pour son éclat blanc métal particulier et sa réflectance optique rehaussée par un polissage, est un cristal cubique, métal malléable et très ductile, de densité avoisinant 10,5.
66
+
67
+ Il fond légèrement au-dessus de 960,5 °C et s'évapore complètement entre 1 950 °C et 2 212 °C, selon la présence d'impuretés. La corructation est une lumière vive, ponctuelle, émise par ce métal au moment de son refroidissement après fusion lorsque le voile composé d’oxydes et de fondant en surface se déchire emporté par le borax. Cette solidification s'accompagne souvent de rochage (libération des gaz dissous par la phase liquide, composés principalement d'oxygène) qui peut faire gonfler le métal ou provoquer des cloques.
68
+
69
+ Il s'agit du corps métal meilleur conducteur de la chaleur et de l'électricité dans les conditions de température et de pression normales.
70
+
71
+ Ce métal noble présente une résistance chimique aux agents chimiques parfois à températures élevées. Il est insoluble dans l'eau et dans les alcalis. Il peut être inoxydable dans certaines atmosphères contrôlées.
72
+
73
+ Il est attaqué toutefois par les sulfures, par exemple communément par ceux contenus dans les aliments, d'où le noircissement de la vaisselle en argent parfois observé. Les sulfures présents dans l'atmosphère réagissent avec l'argent pour former Ag2S. Le ternissement est accéléré par la présence de cuivre dans les alliages. On peut éviter le ternissement en le stockant avec du papier imprégné d'acétate de cuivre ou de cadmium, qui ont plus d'affinité pour H2S[7].
74
+
75
+ Traiter l'argent par électrolyse avec une solution de chromate alcalin retarde le ternissement[4].
76
+
77
+ Il est attaqué par les acides nitrique et sulfurique, le dernier à chaud. Il est soluble dans le cyanure de potassium KCN aqueux, ce qui explique le procédé de cyanuration précédemment décrit.
78
+
79
+ L'acide de choix pour dissoudre l'argent est l'acide nitrique :
80
+
81
+ La dissolution dans l'acide sulfurique concentré chaud est plus économique en acide :
82
+
83
+ ou :
84
+
85
+ L'argent est attaqué par l'eau régale, l'acide chromique, les solutions de permanganate, l'acide persulfurique, l'acide sélénique et les solutions aqueuses d'halogènes libres. Les réactions peuvent être ralenties par la formation d'une couche protectrice (AgCl par exemple)[4].
86
+
87
+ Il est également soluble dans les hydroxydes alcalins fondus en présence d'air et dans les peroxydes fondus[16].
88
+
89
+ On peut analyser un échantillon en le dissolvant dans de l'acide nitrique et en précipitant l'argent sous forme d'AgCl[7]. Le seuil de détection est de 0,1 µg l−1. Contrairement aux autres chlorures, peu solubles, le chlorure d'argent est soluble dans l'ammoniaque[4].
90
+
91
+ Les halogénures d'argent peuvent être dissous dans NaKCO3 fondu. L'argent est précipité sous forme métallique et peut être séparé par dissolution dans l'eau[4].
92
+
93
+ La valence Ag(I) est la principale, à côté des marginales Ag(II) et Ag(III) et des exceptionnelles -II, -I, IV.
94
+
95
+ Le cation Ag+ qui possède un assez gros rayon ionique 1,15 Å est oxydant[17].
96
+
97
+ Les apprentis chimistes le connaissent pour ces combinaisons simples avec les halogènes, soit les halogénures d'argent comme chlorure d'argent AgCl cubique, le bromure d'argent AgBr ainsi que le fluorure d'argent AgF et l'iodure d'argent AgI α et β, respectivement de maille hexagonale et cubique.
98
+
99
+ Citons parmi ces composés les plus communs ː
100
+
101
+ Il existe aussi le tellurure d'argent, le permanganate d'argent, le fulminate d'argent, l'hexafluoroarséniate d'argent, le tétrachloroaluminate d'argent, le diéthyldithiocarbamate d'argent
102
+
103
+ L’argent métal et/ou ses principaux alliages sont utilisés par exemple :
104
+
105
+ L'argent est un excellent catalyseur en chimie. Les bromure et iodure d'argent sont employés en émulsions en photographie « argentique », ces sels d’argent étant photosensibles ; l'argent colloïdal a été utilisé comme médicament.
106
+
107
+ Le deuxième domaine avec environ 7 700 tonnes au début des années 1990 est la bijouterie et l’orfèvrerie. L’argent est utilisé pour fabriquer des objets et des bijoux (pendentifs, bracelets, colliers…) tout ceci est possible car l’argent possède une propriété qui permet de concevoir ces œuvres : sa bonne malléabilité. L’argent est souvent allié à de faibles quantités de cuivre pour renforcer ses caractéristiques mécaniques. L'argent le plus courant en bijouterie est l'argent 925. Un poinçon 925 signifie que le bijou est fabriqué avec au moins 92,5 % d'argent pur et authentifie la qualité du métal précieux[18]. Cet alliage est appelé « argent sterling ». On l’utilise aussi allié à l’or, ou en plaquage (de 3 à 5 microns d’épaisseur pour la bijouterie, de 20 à 30 microns pour l’argenterie).
108
+
109
+ Le troisième domaine est la photographie, avec environ 5 600 tonnes au début des années 1990. Les cristaux d’halogénures d’argent sensibles à la lumière sont l’élément essentiel des films et papiers photographiques. Ce secteur est en décroissance constante depuis plusieurs années en raison du développement de la photographie numérique. Le marché de la radiographie est devenu plus important que le marché de grand-public.
110
+
111
+ La photographie était la plus grande consommatrice d’argent avant que les procédés modernes permettent de récupérer l’argent dans les bains de développement, et ainsi de le recycler en bonne partie. La diminution du nombre de pellicules argentiques commercialisées, en raison de l’avènement du numérique, a également contribué à en réduire considérablement le besoin.
112
+
113
+ Différents types morphologiques peuvent être produits en jouant sur les phénomènes de précipitation et cristallisation ; cubes, cubes creux, sphères, particules à facettes, grains pyramidaux dont la réactivité et les propriétés (toxicité notamment) varient. 1 cm3 d'une concentration à 1 ppm de nanoparticules d'argent représente 25 000 milliards de ces particules[20]. Combinées à du phosphate de calcium, l'activité de particules de vingt à cinquante nanomètres de nano-argent peut être jusqu'à 1000 fois supérieure, ce qui laisse présager des impacts environnementaux.
114
+
115
+ Parmi 800 nano-produits répertoriés dans les années 2000 par le Woodrow Wilson Institute, 56 % étaient fabriqués à partir de nano-argent (le plus souvent à partir de nanoparticules d'argent). Des évaluations estiment qu'en 2015, il pourrait en être produit 1 000 à 5 000 tonnes par an, ce qui correspondrait à 1/3 de l'actuelle production mondiale d’argent)[20].
116
+
117
+ Des rats exposés aux nanoparticules de 15 nanomètres inhalées présentent ensuite ces particules dans tout l’organisme (cerveau y compris), avec des effets qu’on ignore. Un article de février 2009 a conclu que des nanoparticules d’argent testées en association avec du cuivre (argent seul et argent colloïdal) pour différentes tailles de nanoparticules interféraient avec la duplication de l’ADN[20]. À forte dose, une argyria est possible[20]. Enfin, une résistance bactérienne au traitement par nano-argent peut apparaître, comme pour les autres traitements antibiotiques.
118
+
119
+ L'argent a une bonne résistance à l'effort, il est utilisé dans les vilebrequins de locomotives diesel. On le retrouve également dans les roulements à billes des turbines, où on fait appel à ses propriétés autolubrifiantes.
120
+
121
+ Enfermé entre deux feuilles de papier mylar, il est utilisé dans les contacts électriques des claviers d'ordinateurs[7]. Il est aussi utilisé pour recouvrir les contacteurs en cuivre des TGV[réf. nécessaire].
122
+
123
+ Une solution de nitrate d'argent, de soude, d'ammoniaque et de sucre (ou de formaldéhyde) est utilisée pour déposer une couche d'argent sur le verre, le verre étant préalablement traité avec SnCl2. Ce procédé sert notamment à fabriquer les bouteilles isothermes, les CD[7] ou les décorations de sapins de Noël[4].
124
+
125
+ Tous les sels d'argent sont toxiques.
126
+
127
+ L'argent est aussi un polluant et un contaminant.
128
+
129
+ Pour des raisons mal comprises, l'être humain en supporte des doses bien plus élevées que ces organismes. L'absorption d'argent dans la circulation du sang de l’organisme humain ne semble pas avoir d’effet direct en dessous d'un certain seuil, mais un excès provoque une maladie dite argyrisme qui donne à la peau et au blanc de l'œil un teint gris-bleuâtre, voire noirâtre.
130
+
131
+ Au-delà de 0,4 ng/litre, l'argent est considéré comme un indicateur de pollution (par le nitrate d'argent par exemple).
132
+
133
+ L'argent a été utilisé comme monnaie dans la plupart des civilisations au même titre que l'or. Jusqu'à l'instauration du système de l'Étalon-or à la fin du XIXe siècle en Occident, la plupart des pays européens ainsi que les États-Unis ou encore le Mexique fonctionnaient dans le cadre d'un régime monétaire appelé bimétallisme dans lequel une monnaie or et une monnaie argent circulaient conjointement. Le bimétallisme a été accusé par les économistes de favoriser une certaine instabilité des cours de la monnaie et donc de provoquer une instabilité de l'économie. On parlera dans ce cadre de la fameuse loi de Gresham, du nom d'un commerçant et financier britannique du XVIe siècle, qui a démontré que la mauvaise monnaie avait tendance à chasser la bonne. Cela signifie que dans le cadre d'un système monétaire où deux étalons monétaires coexistent, l'un finit par chasser l'autre, en l'occurrence l'or qui devient de ce fait rare et recherché. Cette concurrence entre les monnaies peut avoir un impact défavorable sur l'économie en favorisant la spéculation et en bouleversant la hiérarchie des prix. L'abandon du bimétallisme n'a cependant pas sonné la fin de l'argent en tant que monnaie. Ainsi en France jusqu'aux années 1970, des pièces en argent massif ont été frappées. Parmi celles-ci, on peut citer la célèbre pièce de 5 Francs sur laquelle figure en effigie la semeuse, une femme qui sème des grains de blé. Ces pièces font encore l'objet d'une cotation et donc peuvent servir de support d'investissement. Par ailleurs, l'argent en tant que métal précieux peut être utilisé pour placer ses liquidités. Le placement peut se faire sous forme de pièces, mais aussi de lingots ou encore de lingotins (d'une taille plus petite que les lingots). Le cours du lingot varie en fonction du cours de l'once d'argent. L'argent comme l'or fait en effet l'objet d'une double cotation sur le marché de Londres et sur le marché New Yorkais. Dans les deux cas, les mouvements observés sont à la fois liés aux fondamentaux (demande de métaux précieux, volume de production, perspectives macro-économiques…), mais aussi à la spéculation. Il faut d'ailleurs le noter, les cours de l'argent varient davantage que ceux de l'or. On constate généralement que les cours de l'argent amplifient les variations observées sur les cours de l'or à la hausse comme à la baisse.
134
+
135
+ La consommation d’argent en 2004 dans le monde a été de l’ordre de 26 000 tonnes.
136
+
137
+ La consommation dépasse la production depuis plusieurs années. On estime que l'argent risque de devenir un métal rare :
138
+
139
+ L’argent provient de mines ou du recyclage.
140
+ En 2004 :
141
+
142
+ Selon l’USGS, la production d’argent dans le monde en 2008 était estimée à 20 900 tonnes d’argent soit 671 millions d’onces.
143
+
144
+ L’argent est extrait soit de mines dont il est le principal métal, soit de mines d’autres métaux dont l’argent est en quelque sorte un sous-produit ; c’est ainsi que :
145
+
146
+ En 2011, la production était de 23 689 tonnes d’argent, soit 761,6 millions d’onces[25].
147
+
148
+ Globalement, les Amériques ont produit un peu plus de la moitié de l’argent extrait dans le monde.
149
+
150
+ Chiffres de 2013, source : Silver Institute, 2013
151
+
152
+ Le matériau argent, métal ductile et malléable, est connu au Néolithique, avant 5000 av. J.-C., par diverses pièces d'ornement, vaisselles et bibelots.
153
+
154
+ La première extraction connue date de 3000 av. J.-C., en Anatolie. Ces premiers filons représentaient une ressource de valeur pour les civilisations qui ont fleuri dans le Proche Orient, ainsi que pour la Crète et la Grèce, tout au long de l’Antiquité.
155
+
156
+ Les monnaies les plus anciennes en argent, souvent à valeur d'échange global entre autorités, sont sous forme de trépieds, de vases, d'anneaux, de barres et lingots de tailles uniformes. À la fin du IIIe millénaire av. J.-C. existent ainsi des barres et autres lingots d'argent de masse constante, munis d'un sceau officiel, parmi le matériel archéologique mis au jour en Cappadoce. Ces formes assez massives peuvent être considérées comme des devises de métal.
157
+
158
+ Vers 2000 av. J.-C., des mesures de grains d'argent attestent d'une monnaie de compte existante en Mésopotamie, à côté d'autres outils monétaires sophistiqués adaptés au calcul et au crédit.
159
+
160
+ À peu près en 1200 av. J.-C., le centre de production d’argent serait établi aux mines de Laurium, en Grèce, d’où il continue d’alimenter les empires naissants de la région. Dans le bassin méditerranéen, la civilisation créto-mycénienne développe l'art de mise en valeur de l'argenterie, diffusant le ciselage, le bosselage et le damasquinage. Les Phéniciens diversifient les rares sources d'approvisionnement en exploitant les mines de la péninsule ibérique.
161
+
162
+ Les Assyriens au VIIIe siècle av. J.-C. mentionnent sur les pièces et morceaux d'argent leur teneur garantie en argent, ce sont les premières indications explicites du titre.
163
+
164
+ À l'âge classique grec, au VIe siècle av. J.-C., l'argent ou l'électrum des mines du Laurion sert à décorer les statues (thésaurisation) et/ou à fondre de la monnaie en pièces communes, rondes et aplaties. Les Perses achéménides contemporains ont laissé de belles amphores en argent en Asie mineure. Il faut attendre le Ve siècle et le IVe siècle pour que les peuples gaulois, subissant une forte influence de la civilisation méditerranéenne, initient, essentiellement par imitation grecque, leurs propres monnayages d'argent.
165
+
166
+ Bien avant 80 à 100 apr. J.-C., sous l'apogée de l'empire antonin, l’Espagne s'est imposée à son tour comme la capitale de la production d’argent. Les mines ibériques sont le principal fournisseur de l’Empire Romain au Ier siècle. Jusqu'aux crises du Bas-Empire, l'essor de la production d'argent demeure constante. Outre les monnaies, les vaisselles, les bibelots divers, les lampadaires, les tables et lits ouvragés, les bustes l'attestent[26].
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168
+ À partir du IVe siècle apr. J.-C., l'art de l'argenterie rejoint l'orfèvrerie sacrée. L'ornementation en relief atteint un apogée avec la demande chrétienne, le perforage, la niellure, le ciselage et l'émail argent caractérisent cette technique d'ornement précise, qui apparaît dans toute sa splendeur avec la cassette de l'église San Nazaro à Milan réalisée au IVe siècle et les portes du baptistère du Latran à Rome au Ve siècle. Les plats, patènes et burettes forment une partie du trésor des vieilles cathédrales. La production byzantine, de même que l'occident barbare, n'oublient pas les armes et bijoux d'apparat[27].
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170
+ À la suite de l’invasion de l’Espagne par les peuples arabo-berbères ou maures, l'extraction d’argent ibérique ne sert plus la péninsule européenne. L'exploitation minière européenne se répartit vers un plus grand nombre de pays miniers déjà localement actifs, dont la plupart se situent en Europe centrale. La plupart des découvertes des plus grandes mines d’argent se sont faites du fait de la demande croissante entre 750 et 1200 apr. J.-C., incluant celles faites en Allemagne et en Europe de l’Est. La période carolingienne, amenant le faste dans les églises et les monastères bénédictins hégémoniques, favorise l'art de l'argenterie et de l'orfèvrerie. Il s'agit d'une véritable thésaurisation que l'art monastique, notamment l'ordre bénédictin de Cluny, perpétue malgré les risques de pillage jusqu'au Xe et XIe siècles. Les évêchés gardent leurs décorations en argent, ainsi l'autel de Vuolvinius recouvert de feuilles et plaques d'argent doré avec ornementation en relief, élevé dans l'église Saint Ambroise de Milan au IXe siècle. L'argenterie sacrée marque indéniablement l'art souvent préservé jusqu'à nos jours des cathédrales et monastères allemands, comme à Aix-la-Chapelle, Ratisbonne, Essen, Bamberg, Trèves, Hilsdesheim. L'argent placé en couverture sert à protéger les manuscrits sacrés de la cathédrale de Trèves.
171
+
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+ L'essor de l'art gothique en France, puis en Flandres et en Allemagne ne tarit pas l'attrait pour l'argenterie. Reliquaires, tabernacles, objets de culte divers montrent des motifs ornementaux en bosselage et à plat, à l'instar des aiguières et des plats-bassins profanes.
173
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+ L'argenterie italienne connaît un âge d'or au Quattrocento, avec des artistes prolifiques tels que Lorenzo Ghiberti, Michelozzo, Antonio del Pollaido, Andrea del Venochio. L'autel du baptistère de Florence et surtout l'art profane produisant de la vaisselle d'art, des candélabres et de multiples statuettes témoignent de cette profuse création.
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+ Le demi-millénaire compris entre 1000 et 1500 est une période significative durant laquelle augmente le nombre de mines qui sont découvertes, ainsi que celui des avancées technologiques et améliorations de production métallurgique médiévale qui en découlent.
177
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+ Cependant, aucun événement historique concernant l’argent ne peut rivaliser avec la découverte du Nouveau Monde en 1492 et sa première exploitation séculaire. Cette importante découverte et les années qui la suivent ont réinventé le rôle de l’argent à travers le monde.
179
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+ L'exploitation des mines du Potosí[28] après 1545-1555 a conduit à une extraction d’argent telle, qu’elle éclipse alors tout ce qui avait pu se produire avant dans ce domaine. Entre 1500 et 1800, la Bolivie, le Pérou et le Mexique ont effectué à eux trois plus de 85 % de la production et du commerce mondial de l'argent.
181
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182
+ Au XVIIe siècle, le style et les techniques des argentiers français, un art codifié par Charles Lebrun et placé sous l'égide royale, gagne les autres pays européens. Le goût de l'argenterie commune - vaisselles, éléments de meubles ou ornements d'ameublement - gagne la noblesse et la riche bourgeoisie française. Mais le siècle des Lumières voit apparaître un désintérêt pour l'argent alors que la porcelaine fait fureur, le déclin de l'usage de l'argent pour la vaisselle est rapide, malgré quelques chocolatières d'exception. Le rococo conserve l'ornementation à base d'argenterie, avant que le néo-classicisme anglais, illustré par l'architecte-décorateur Robert Adam (1728-1792) n'influence durablement l'Angleterre et son art de vivre des élites vers une conservation presque hiératique des anciennes pratiques françaises.
183
+
184
+ L'argent métal précieux a été à différentes reprises considéré comme un étalon monétaire. C'est le cas du "Franc en argent", institué par la loi du 7 germinal an XI, le franc germinal comportant 5 g d'argent au titre de 900/1000. De facto s'instaure un bimétallisme (or/argent) qui s'impose jusqu'en 1873. Pendant la période révolutionnaire, le rapport de valeur or/argent se fixe à 1 sur 15,5 alors qu'au milieu du XVIe siècle, il était seulement de 1 sur 10,75.
185
+
186
+ Au XIXe siècle, plusieurs autres pays ont commencé à contribuer plus considérablement, notamment les États-Unis, avec la découverte du filon Comstock au Nevada. La production d’argent mondiale a continué à grandir, passant de 40 à 80 millions d’onces de production annuelle durant les années 1870.
187
+
188
+ La période allant de 1876 à 1920 a représenté une explosion tant dans le domaine de l’innovation technologique que dans l’exploitation de nouvelles régions dans le monde entier. La quantité produite au cours du dernier quart du XIXe siècle a quadruplé par rapport à la production moyenne de ses 75 premières années, passant à presque 120 millions d’onces de production annuelle. De même, de nouvelles découvertes en Australie, Amérique centrale et Europe ont considérablement augmenté la quantité mondiale de production d’argent.
189
+
190
+ À la fin du XIXe siècle, l'argenterie industrielle s'impose, le placage industrielle cède la place à la galvanoplastie où s'illustre le Français Ruolz avant l'anglais Elkington en 1899.
191
+
192
+ Les deux décennies entre 1900 et 1920 ont abouti à une augmentation de la production mondiale de 50 % et ont élevé son total à environ 190 millions d’onces. Ces augmentations ont découlé de découvertes faites au Canada, États-Unis, Afrique, Mexique, Chili, Japon et bien d’autres pays. La conséquence économique, rendue inévitable par la hausse de la production mondiale malgré la demande soutenue, entraîne une chute radicale de valeur et d'intérêt pour l'argent. En 1914, à la fin de la Belle Époque, le kilogramme d'argent fin équivaut encore environ à 90 francs or. En 1933, le kilogramme d'Ag fin n'en vaut plus que la moitié en valeur réelle. La chute est à cette époque marquée par le succès du totalitarisme amplifiée par les ventes massives d'argent de l'Allemagne.
193
+
194
+ Au cours du dernier siècle, de nouvelles technologies ont également contribué à une hausse massive de la production mondiale d’argent. Les avancées majeures ont consisté en le forage par machines à vapeur, l’extraction, l’aspiration de l’eau dans les tunnels et l’amélioration des transports. En outre, les progrès techniques dans l’industrie minière ont amélioré la capacité à séparer l’argent du reste des minerais et ont permis de traiter un plus grand nombre de minerais contenant l’argent.
195
+
196
+ De telles méthodes ont été critiques à l’augmentation du volume de production future, puisque de nombreux filons productifs se sont vus épuisés vers la fin du XIXe siècle.
197
+
198
+ Le XXe siècle montre que l'argent est encore un métal américain, les Amériques assurant au milieu des années soixante, 60 pour cent de la production mondiale (8 340 tonnes). La région de Mexico, associée à la sierra Madre et au désert de Mapuni, ont longtemps assuré la première place au Mexique. En 1965, la production de ce pays passait en seconde position, avec 1 254 tonnes, derrière le Pérou assurant 1 284 tonnes. Venait ensuite les États-Unis avec 1 213 tonnes (Idaho en tête), le Canada 1 025 t (Ontario, Colombie britannique), l'URSS 840 t, l'Australie 526 t, le Japon 519 t, l'Allemagne fédérale 324 t, la Suède 124 t et la France 140 t.
199
+
200
+ À ce jour, la production annuelle mondiale atteint en moyenne 671 millions d’onces, soit 21 000 t.
201
+
202
+ Les réserves d'argent sont de 270 000 tonnes pour une production annuelle mondiale de 21 300 tonnes (en 2008), ce qui correspond à seulement 13 années de production annuelle.
203
+
204
+ Le gisement collectable pour recyclage est constitué par :
205
+
206
+ Il existe des techniques de recyclage pour les principales applications. Le taux de recyclage du métal est de 30 à 50 %. Cependant, l'argent est de plus en plus utilisé dans des applications où le métal est présent en très faibles quantités (électronique principalement, applications photovoltaïques et verrerie dans une moindre mesure). Dans ces nouvelles applications où le métal est présent en quantités dispersées, l’argent est plus difficilement recyclable.
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+
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+ En France, le gisement collectable est de 210 tonnes, et le gisement collecté est de 60 tonnes[30].
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+ République du Malawi
2
+
3
+ (en) Republic of Malawi
4
+
5
+ (ny) Dziko la Malaŵi
6
+
7
+ Mlungu salitsani malawi
8
+
9
+ 13° 58′ S, 33° 45′ E
10
+
11
+ modifier
12
+
13
+ Le Malawi, en forme longue la république du Malawi (en anglais Republic of Malawi, en chichewa Malaŵi, ou Nyassaland jusqu'en 1964), est un État situé en Afrique australe, entre le Mozambique, la Zambie et la Tanzanie. Sans débouché sur la mer, il est baigné par le lac Malawi, ou Nyassa, troisième lac d’Afrique par sa superficie, qui couvre environ le cinquième de la superficie du pays et dans lequel affluent huit rivières principales et des centaines de petits cours d’eau.
14
+
15
+ L’origine du nom « Malawi » est attribuée originairement au nom du lac en langue bantoue mais elle n’est pas certaine ; ce nom évoquerait le scintillement du soleil lorsqu’il se lève sur le lac, représenté sur le drapeau du pays, ou encore serait dérivé du nom d’une population du sud du pays[2].
16
+
17
+ Le nord et le centre sont constitués de plateaux étagés jusqu'à 2 000 m qui dominent le lac Malawi (20 % du territoire) et s'achèvent par un escarpement tombant directement dans le lac ou surplombant une plaine côtière (plateau de Nyika et Vipya). Au sud, on trouve des fossés tectoniques qui prolongent le fossé du lac Malawi (vallée du Shire et bassin du lac Chilwa) isolant les monts Phirilongwé, le plateau de Zomba et les montagnes du massif Mulanje.
18
+
19
+ Pays de hauts plateaux (les trois-quarts du pays[3]), le Shire Highlands au sud et le plateau de Nyika au nord, le Malawi culmine à 3 002 m avec le pic Sapitwa dans le massif Mulanje.
20
+
21
+ Le Grand Rift traverse le pays du nord au sud. Dans cette dépression se trouve le lac Malawi, le troisième plus grand lac d’Afrique ; sa superficie couvre environ 20 % du pays.
22
+
23
+ À l’extrémité méridionale du lac prend naissance la rivière Shire, qui se jette dans le Zambèze 400 km plus au sud, au Mozambique. À l'est et à l'ouest, le Grand Rift est surplombé par de vastes et hauts plateaux s’élevant de 900 à 1 200 m au-dessus du niveau de la mer.
24
+
25
+ Au nord, le plateau de Nyika culmine à 2 605 m au pic de Nganda[4] ; le Shire Highlands, de 600 à 1 600 m, est dominé par les monts Zomba et Mulanje, culminant respectivement à 2 130 et 3 002 m.
26
+
27
+ À l'extrême sud du pays, la plaine s'étend de 60 à 90 m au-dessus du niveau de la mer. C’est là que se trouve la plus importante densité de population de l’Afrique subsaharienne.
28
+
29
+ Les îles Likoma et Chizumulu appartiennent au Malawi bien qu’elles se trouvent dans les eaux territoriales du Mozambique où elles forment une exclave.
30
+
31
+ Le climat du Malawi est essentiellement tropical, mais fortement influencé par la présence du lac Malawi et le relief[5].
32
+
33
+ La saison des pluies dure de novembre jusqu’en avril. De mai à octobre, les précipitations deviennent très rares. D’octobre à mai, le climat est chaud et humide le long de la côte du lac, ainsi que dans la vallée de la Shire et dans la zone de Lilongwe ; l’humidité dans le reste du pays est plus faible. Les températures sont fortement influencées par l'altitude. Les extrêmes en matière de températures moyennes sont 28 °C et 10 °C sur les plateaux et 32 °C et 14 °C dans les plaines de la vallée du rift. Les températures les plus hautes sont constatées en octobre-novembre et les plus basses en juin-juillet[5].
34
+
35
+ Le pays est partout recouvert de savane boisée de type forêts claires à miombo[3] (écorégion du miombo zambézien central), d'acacias et de baobabs. Les hauts plateaux abritent des paysages de dambos[6], caractérisés par des graminées, des joncs et du carex. Les plus hautes altitudes (monts Mulanje, Ntchisi) offrent un paysage d'afromontane typique[7],[8].
36
+
37
+ La capitale Lilongwe compte, en 2008, 669 021 hab., les autres grandes villes sont Blantyre (661 444 hab.), Mzuzu (128 432 hab.), Zomba (87 366 hab.)[9].
38
+
39
+ L’occupation par des hominidés remonte à deux millions et demi d’années[10]. Les bords du lac sont habités par des populations préhistoriques entre 50 000 et 60 000 av. J.-C. Des ossements datant d’environ 8 000 ans av. J.-C. permettent de déduire que les caractéristiques physiques de la population locale étaient similaires aux ethnies qui habitent aujourd’hui la corne de l’Afrique. Un autre site daté de 1500 av. J.-C. abrite des restes présentant des similitudes avec les San[11].
40
+
41
+ La région de ce qui est de nos jours le Malawi abrite donc une population de chasseurs-cueilleurs lorsqu'arrivent des vagues de peuples bantous, venus du nord, à compter du début de l'ère chrétienne[12],[11]. Bien que la plupart des peuples bantous aient continué vers le sud, certains restent de façon permanente et fondent des groupes ethniques unifiés autour de la notion d'ancêtres communs[13]. Vers le xiiie siècle arrivent les Maravis, des bantous ; ils s'établissent[12] et, vers 1500, le royaume maravi domine la région. À son apogée, aux xvie et xviie siècles, il s'étend depuis Nkhotakota au nord, jusqu'au Zambèze et du lac Malawi à la rivière Luangwa, dans l'actuelle Zambie[14].
42
+
43
+ Peu après 1600, les chefs de clans commencent à rencontrer, commercer et faire des alliances avec les commerçants et les membres de l'armée portugaise. En 1700, le royaume est divisé en zones contrôlées chacune par un groupe ethnique[15]. Le commerce des esclaves bat son plein dans les années 1800 ; environ 20 000 personnes sont réduites en esclavage et déportées chaque année, alimentant notamment l'important port négrier de Kilwa[16].
44
+
45
+ David Livingstone, explorateur et missionnaire, remontant la rivière Shire, parvient au lac en 1859. Dans son sillage, l’Église presbytérienne écossaise établit autour du lac plusieurs missions, afin d'appuyer la « mission civilisatrice » de la colonisation et d'endiguer la traite négrière[17],[note 2], mais ce commerce continue jusqu’à la fin du XIXe siècle.
46
+
47
+ En 1878, des commerçants originaires de Glasgow fondent l'African Lakes Corporation, une compagnie créée pour assurer l’approvisionnement des missions. D’autres Européens suivent pour commercer, cultiver et chasser. En 1891, les Britanniques fondent le protectorat de l’Afrique centrale britannique et, en 1907, le protectorat du Nyassaland (Nyassa en langue Yao veut dire « lac » ; c’est un des noms du lac Malawi, aujourd’hui encore appelé Nyasa ou Niassa).
48
+
49
+ Une rébellion éclate en 1915, menée par le pasteur John Chilembwe, et prend un caractère explicitement anticolonialiste. Elle est violemment écrasée par les troupes britanniques[19].
50
+
51
+ Les Britanniques maintiennent leur domination sur cette région pendant toute la première moitié du XXe siècle, en s’opposant à de nombreuses tentatives d'indépendance de la part des habitants. Une élite africaine ayant étudié dans les écoles d’Europe et des États-Unis émerge, permettant la création, en 1944, du Nyasaland African Congress (NAC).
52
+
53
+ En 1953, le Nyassaland entre dans la Fédération de Rhodésie et du Nyassaland, avec la Rhodésie du Nord et la Rhodésie du Sud. Les colons et les compagnies minières soutiennent ce regroupement afin de préparer une indépendance sous domination blanche, sur le modèle sud-africain[20].
54
+
55
+ En 1958, le docteur Hastings Kamuzu Banda (qui avait obtenu son doctorat en médecine aux États-Unis en 1937) retourne au Malawi et devient leader du NAC, qu’il transforme en Parti du congrès du Malawi (MCP)[21].
56
+
57
+ Il participe à la conférence constitutionnelle à Londres. Lors des élections du 15 avril 1961, le MCP remporte une victoire écrasante au Conseil législatif, obtenant aussi le contrôle du Conseil exécutif du Nyassaland.
58
+
59
+ En 1962, le gouvernement britannique accorde l’autodétermination au Nyassaland. Banda devient premier ministre le 1er février 1963, alors que les Britanniques contrôlent encore le système financier, la sécurité et le système juridique du pays. La Fédération de Rhodésie et du Nyasaland est dissoute le 31 décembre 1963 et, le 6 juillet 1964, l’indépendance du Malawi est proclamée. Le droit malawite s'applique alors. Le pays adhère au Commonwealth. Deux ans après, le Malawi adopte une nouvelle constitution avec un parti unique, et Banda comme premier président. En 1970, Banda est déclaré président à vie du MCP, et en 1971 président à vie du Malawi. L’aile paramilitaire du MCP (les jeunes pionniers) contribue à maintenir le pays sous un régime autoritaire jusqu’en 1990[21].
60
+
61
+ Les pressions des Églises du Malawi et de la communauté internationale imposent au régime un référendum le 14 juin 1993, à l'occasion duquel les Malawites votent en faveur d’un régime démocratique pluraliste.
62
+
63
+ Le 17 mai 1994, les premières élections libres donnent la victoire au Front démocratique uni (United Democratic Front - UDF) de Bakili Muluzi, qui s’unit avec l’Alliance pour la démocratie (Alliance for Democracy - AFORD). Muluzi est élu président en battant le chef de l'État sortant. Malgré la dissolution de la coalition en 1996, Muluzi et ses partisans restent au gouvernement.
64
+
65
+ En 1995, Muluzi reçoit de la Lincoln University du Missouri le titre de docteur honoris causa. Il rédige une nouvelle constitution abrogeant les privilèges résiduels du MCP. Le 15 juin 1999, il est réélu, contre une coalition constituée du MCP et de l’AFORD.
66
+
67
+ En mai 2004, le candidat à la présidence de l’UDF, Bingu wa Mutharika, bat le candidat du MCP. Malgré cela l’UDF n’a pas la majorité au Parlement et forme un « gouvernement d’unité nationale ». Bingu wa Mutharika quitte l’UDF, officiellement à cause d’une significative divergence de vue à propos de la campagne anticorruption amorcée par le président. Le président Bingu wa Mutharika est réélu en mai 2009. À son décès, le 6 avril 2012, il est remplacé par la vice-présidente de la République, Joyce Banda. Peter Mutharika, frère de Bingu wa Mutharika, lui succède à la présidence le 31 mai 2014. Il est réélu pour un deuxième mandat lors de l’élection présidentielle de 2019, dans un scrutin serré. L'opposition dénonce des résultats frauduleux[22]. Le 3 février 2020, la cour constitutionnelle, constatant des irrégularités, annule l'élection[23].
68
+
69
+ Depuis 1994 le Malawi est ouvert au multipartisme.
70
+
71
+ Conformément à la constitution de 1995, le président de la République est élu au suffrage universel, tous les cinq ans.
72
+ Les membres du cabinet présidentiel sont choisis par le président de la République.
73
+
74
+ L’Assemblée nationale est composée de 193 députés (dont quelques femmes) élus pour cinq ans.
75
+
76
+ La Constitution prévoit également un Sénat de 80 sièges, qui représente toutes les régions ainsi que des groupes ayant des intérêts spécifiques, comme les jeunes, les handicapés ; mais cette institution n’existe pas encore.
77
+
78
+ La Constitution prévoit un système judiciaire indépendant, basé sur le modèle anglais, avec une Cour de premier niveau, une Haute Cour, et une Cour suprême d’appel.
79
+
80
+ L’administration locale est divisée en districts, sous la responsabilité d’un gouverneur nommé par le gouvernement central ; lors des premières élections locales de 2000, le Front démocratique uni (UDF) a remporté 70 % des sièges.
81
+
82
+ Le Malawi dispose d'une force de défense constituée de 25 500 personnels actifs et dont le budget s'élève à 9,5 millions de dollars, soit 0,76 % du PNB. Le président Peter Mutharika en est commandant en chef.
83
+
84
+ Sa modeste armée de l'air comprend entre autres 2 Eurocopter SA330 Puma, 1 Eurocopter AS365 Dauphin, 2 Basler BT-67, 4 Dornier Do 228 et 1 Dassault Falcon 900 affecté au transport VIP.
85
+
86
+ Le Malawi est divisé en trois régions, comprenant 28 districts, 137 divisions et 68 sous-divisions[réf. souhaitée].
87
+
88
+ Les trois régions sont Northern, Central et Southern.
89
+
90
+ Les 28 districts sont Balaka, Blantyre, Chikwawa, Chiradzulu, Chitipa, Dedza, Dowa, Karonga, Kasungu, Likoma, Lilongwe, Machinga, Mangochi, Mchinji, Mulanje, Mwanza, Mzimba, Nkhata Bay, Nkhotakota, Nsanje, Ntcheu, Ntchisi, Phalombe, Rumphi, Salima, Thyolo, Zomba, Neno.
91
+
92
+ L’économie du Malawi repose essentiellement sur l’agriculture, qui représente près de 30 % de son PIB et plus de 80 % de ses recettes d'exportation. C'est le pays africain qui investit la plus forte proportion de son PIB dans ce secteur[note 3]. Sa population réside à 85 % en zone rurale et « 89 % de la population active occupe des postes informels, 91 % de ces emplois se trouvant en zone rurale[25]. » C'est l'un des pays les plus pauvres du monde avec le PIB par habitant le plus bas de la planète en 2013 et un indice de développement humain qui le situe à la 170e place mondiale (sur 188) en 2015[26],[27],[28],[29].
93
+
94
+ La production agricole du pays est très fluctuante du fait des importants aléas climatiques qui l'affectent, alternant inondations et sécheresse[30],[31]
95
+
96
+ Le pays produit du tabac, la principale exportation agricole, laquelle génère, à elle seule, 70 % des recettes en devises du pays[32],[33] malgré une production fluctuante et une rentabilité globalement en baisse[34]. C'est le septième producteur mondial en 2013 et le deuxième africain[note 4]. Sa production utilise massivement le travail des enfants, dont 80 000 seraient mis à contribution pour produire au plus bas coût[36],[37]. C'est ensuite le troisième producteur africain de thé[note 5] ; 90 % de sa production est exportée, elle représente 10 % des recettes d'exportations agricoles du pays[39]. Il fait aussi partie des premiers producteurs de coton d'Afrique, mais sa production ne cesse de décroître[40]. Au titre des productions majeures, le Malawi est exportateur net de sucre[note 6] et il fabrique aussi de l’éthanol, à usage de biocarburant, qui est une production d'avenir[42],[43] portée par un plan visant à diminuer la dépendance du pays au pétrole[44]. Enfin, le maïs, produit de base de l'alimentation[34], est essentiel à sa sécurité alimentaire[45],[46] ; les aléas climatiques qui affectent sa production ont des effets dévastateurs en générant des crises alimentaires[47],[48].
97
+
98
+ Le manque de compétences pour le stockage des récoltes est responsable de la perte d'un tiers de ces dernières pour les petits exploitants, du fait notamment des rongeurs ou de la décomposition des produits stockés. Le Programme alimentaire mondial (PAM) cherche des solution pour éviter les gaspillages en améliorant les conditions de stockage. Cela inclut notamment la construction d'entrepôts et la mise en place de coopératives pour réduire la perte de grains et négocier de meilleurs prix de vente[49].
99
+
100
+ La seule exploitation minière à grande échelle au Malawi était la mine d'uranium de Kayelekera gérée par Paladin[50]. Mais l'extraction est stoppée depuis début 2014, du fait de la baisse des prix de l'uranium et du manque de rentabilité[51],[52],[53],[54].
101
+
102
+ Les sols du Malawi recèlent aussi du charbon et des minéraux naturels rares dont l'exploitation est envisagée[55] pour compenser les pertes fiscales liées à l'arrêt de la mine d'uranium[50].
103
+
104
+ Le Malawi propose plusieurs sites dédiés à l'écotourisme. L'île de Mumbo est une île vierge tropicale, inhabitée une grande partie de l'année, se situant au milieu du grand lac Malawi, d'un diamètre de un kilomètre, près de la rive Sud. On y trouve une grande diversité botanique. Le parc national de Liwonde est un parc national situé sur la rive Est de la rivière Shire. On peut y trouver de multiples mammifères comme des éléphants ou des hippopotames ou encore plusieurs lions, ainsi que des crocodiles et des caïmans et encore des aigles pêcheurs d'Afrique. Le Lilongwe Wildlilfe Trust est un centre animalier, inauguré en 2007, qui recueille des animaux blessés ou orphelins. Mais ce dernier permet également aux visiteurs de pouvoir observer ces animaux[56].
105
+
106
+ Blantyre, ancienne capitale du pays, est une ville située dans la région Sud du Malawi, peuplée d'environ un million d'habitants, créée à la fin du dix-neuvième siècle[57]. On peut y trouver l'église Saint-Michel-et-tous-les-Anges. La légende locale veut que les bâtisseurs de cette église n'avaient ni expérience ni connaissance dans l'architecture et dans la maçonnerie lors de la construction de cet édifice, et que c'est grâce à leur volonté qu'ils ont réussi[58]. Au Sud, Lilongwe, « la vieille ville », actuelle capitale, est semblable à la plupart des petites villes africaines, où les bâtiments résidentiels, commerciaux et industriels sont mélangés.
107
+
108
+ La population compte 18 091 575 habitants en 2016, dont 85 % en zone rurale[59]. La population est inégalement répartie. Les hautes terres du nord et du centre sont peu peuplées, contrairement aux dépressions du sud. La croissance démographique est forte (environ 3 % par an)[59].
109
+
110
+ Composée d'ethnies bantouphones, la population, noire à 95 %, se compose de Chewas (35,1 %), Lomwé (18,9 %), Yaos (13,1 %), Ngoni (12 %), Tumbuka (9,4 %), Sena (3,5 %), Tongas (1,8 %), Nyanja (1 %), Ngonde (0,9 %) et autres dont des Européens et des Asiatiques (1,8 %), selon une estimation de 2015-2016[59].
111
+
112
+ Les langues officielles sont l'anglais et le chichewa, appelée aussi nyanja, une langue bantoue. Les autres langues bantoues parlées par la population sont le tumbuka, le yao et le ngoni.
113
+
114
+ La part des dépenses pour l'éducation parmi les dépenses du gouvernement dans la période 1998–2007 était de 12 %[60] et représentait 5,4 % du PIB pour la période 2008-2010[60], ce qui est plus élevé que pour les pays au développement comparable[61].
115
+
116
+ L'école primaire dure huit ans, de 6 à 13 ans[62]. Elle est gratuite mais pas obligatoire[62]. L'enseignement secondaire dure quatre ans et se termine par le MSCE, Malawi School Certificate Examination[62]. La durée des études supérieures est variable. L'admission à l'université est basée sur la performance individuelle au MSCE et sur les examens d'entrée à l'université[62].
117
+
118
+ Le système scolaire est caractérisé par des taux d'abandons et de redoublements très élevés[63], par une inégalité sociale très forte[64] et par une inégalité entre les sexes[65] qui aboutit à un taux d'analphabétisme à l'âge adulte plus élevé parmi les femmes (30 % contre 25,7 % pour les hommes)[60].
119
+
120
+ En 2017 (estimation), l’espérance de vie est de 59,7 ans pour les hommes et de 63,8 ans pour les femmes, soit 61,7 ans pour l'ensemble de la population[59]. Actuellement, la principale cause de mortalité est l’infection due au VIH et ses complications, qui frappent une grande partie de la population jeune-adulte. En effet, en 2007, on comptait 68 000 décès liés à cette maladie. Mais d'autres maladies graves touchent le Malawi et font des dégâts non négligeables à sa population, telles que la pneumonie bactérienne, la tuberculose, le paludisme et la lèpre pour les plus connues.
121
+
122
+ Les albinos sont l'objet de discriminations, d'assassinats et d'enlèvements au Malawi. Les os des albinos « seraient vendus à des guérisseurs traditionnels au Malawi et au Mozambique pour concocter des potions magiques censées apporter la richesse ou la chance. Ce commerce macabre est aussi alimenté par la croyance que les os des albinos contiennent de l’or »[66].
123
+
124
+ Bien qu'officiellement interdits en 2013, des camps d'« initiation sexuelle » pour filles à peine pubères existent au Malawi. Concernant essentiellement les familles des zones rurales des districts du sud, ils accueillent ces très jeunes filles, envoyées par leurs parents, où elles sont violées. Les hommes qui s'occupent d'elles (surnommés les « hyènes ») sont payés par les familles. Cette tradition vise aussi à leur inculquer quelques règles d'hygiène et de planification familiale (par exemple cacher aux hommes ses menstruations) mais aucun enseignement sur l'appareil génital féminin, la procréation, la contraception ou la transmission du SIDA n'est dispensé. Le sujet de ces camps est tabou dans le pays[67].
125
+
126
+ Les chrétiens sont majoritaires, avec environ 80 % de la population (60 % de protestants, 20 % de catholiques), les musulmans forment le troisième groupe en importance numérique avec 15 à 20 % des habitants[68]. Les musulmans sont presque tous concentrés dans le sud du pays, et les missions protestantes dans le nord, siège de la mission de Livingstonia[69].
127
+
128
+ Le Malawi est le principal pays où se pratique le Nyau, ensemble de pratiques et société secrète fondés sur une cosmogonie propre. Ces pratiques comprennent notamment des danses dont l'une, le Gule Wamkulu, fait partie de la liste des quatre-vingt dix chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité de l'UNESCO[70].
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130
+ La nourriture de base du pays est le nsima, un plat à base de farine de maïs qui se présente sous la forme de purée blanche[71]. Il figure depuis 2017 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité[72].
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+ Malaisie
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+ Malaysia
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+ 3° 05' N, 101° 40' E
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+ OCI
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+ La Malaisie, en malaisien Malaysia, est un pays d'Asie du Sud-Est, constitué de la Malaisie péninsulaire ou Malaisie occidentale (majeure partie de la péninsule Malaise) et de la Malaisie orientale (nord de Bornéo). L'appellation en forme longue fédération de Malaisie, parfois utilisée pour désigner l'État malais, n'est pas officielle pour les autorités de Malaisie[8]. La Malaisie est située à environ 200 km au nord de l'équateur. Sa capitale historique est Kuala Lumpur, sa capitale administrative est Putrajaya, et sa superficie est de 329 750 km2. Elle abrite une jungle millénaire.
14
+
15
+ L'utilisation du nom de « Malaisie » pour désigner la péninsule malaise est récente. Ce nom est la francisation de Malaya dans l'expression « British Malaya » (Malaisie britannique) par laquelle les Britanniques désignaient, à partir de la fin du XIXe siècle, les territoires qu'ils contrôlaient sur la péninsule.
16
+
17
+ Jusqu'en 1912, le nom de « fédération de Malaisie » ne s'appliquait qu'à l'entité créée en 1896 par les Britanniques et devenue indépendante en 1957, « l'Union malaise » (Malayan Union). Celle-ci regroupait, dans la péninsule malaise, les États malais, qui avaient auparavant le statut de protectorats, et les Strait Settlements, c'est-à-dire les colonies de Malacca, Penang et Singapour. Lorsque les territoires britanniques de Bornéo, Sabah (British North Borneo) et Sarawak deviennent indépendants en 1963 et acceptent de rejoindre la Malaisie, la nouvelle entité est baptisée du néologisme de « Malaysia ».
18
+ Certains auteurs tel le géographe Rodolphe De Koninck (de même que Le Petit Robert des noms propres 1994[9]) utilisent effectivement « Malaysia » (nom donné à l'ensemble de la fédération dans la langue malaise) pour désigner le pays d'aujourd'hui, préférant nommer sa portion péninsulaire par « Malaisie », traduction française de son ancien nom popularisé par l'Empire britannique, Malaya. Cette distinction rend également compte du caractère bipolaire du pays moderne, résultat d'une décision politique hasardeuse consistant à unir d'anciennes colonies britanniques du nord de l'île de Bornéo et de la péninsule Malaise[10].
19
+
20
+ En français, « Malaisie » avait à l'origine un autre sens. En 1831, Jules Dumont d'Urville proposait à la Société de géographie de Paris une organisation de l'Océanie en quatre parties :
21
+
22
+ Par ce dernier nom, Dumont d'Urville entendait une région regroupant l'Indonésie, la Malaisie et les Philippines actuelles. À l'époque en effet, on considérait que les habitants de cette région pouvaient être désignés par le terme englobant de « Malais ».
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+
24
+ Au sens strict du terme, les Malais sont les populations qui parlent la langue malaise et qui habitent le littoral oriental de l'île de Sumatra, les îles Riau, la péninsule Malaise et le littoral de l'île de Bornéo.
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26
+ Le traité de Londres de 1824 entre Britanniques et Hollandais se traduira par un partage en deux de ce monde malais. On ne saurait donc identifier celui-ci à la seule Malaisie.
27
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28
+ Pour éviter la confusion, on utilise le gentilé « Malaisien » pour désigner ce qui relève de la Malaisie comme État, le mot « malais » désignant ce qui relève de la langue, de la culture, de l'ethnie, et couvrant donc un territoire plus vaste. Ainsi, l'expression « monde malais » au sens strict désigne l'aire géographique habitée par les Malais et décrite plus haut. À noter que « malaisien » désigne également la langue officielle de la Malaisie sous sa forme standard (depuis 2007), à différencier de « malais » qui regroupe tous les dialectes, dont le malaisien, mais aussi entre autres l'indonésien.
29
+
30
+ Il y a très longtemps, la Malaisie était une péninsule inhabitée, recouverte par une forêt vieille de 130 millions d'années ayant échappé à toutes les glaciations. Ce n'est que vers 10 000 avant J.-C. qu'arrivèrent les premiers aborigènes.
31
+
32
+ 5 000 ans plus tard, des Indonésiens venus de Sumatra abordaient la péninsule qui n'en demeurera pas moins dénuée de toute histoire, ou presque pendant de nombreux siècles.
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+
34
+ L'année 1511 marque la première présence européenne en Malaisie avec la prise de la ville de Malacca (Melaka en malais) par le vice-roi portugais des Indes, Afonso de Albuquerque, parti de Goa à la tête d'une flotte de dix-huit bateaux et 1 200 hommes.
35
+
36
+ La prise de Malacca par les Portugais aura eu deux conséquences fondamentales : la rupture du réseau des marchands de l'Asie du Sud-Est insulaire et péninsulaire, et la christianisation de l'est de l'archipel indonésien.
37
+
38
+ En 1641, les Hollandais de la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie ou « Compagnie hollandaise des Indes orientales »), alliés à Johor, prennent à leur tour Malacca aux Portugais.
39
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+ En 1795, les Britanniques s'emparent du territoire malais, avec l’île de Singapour. En 1815, à la suite du traité de Vienne, Singapour, et tous les territoires malais au nord de Singapour, deviennent britanniques. Le Sabah, et Sarawak, au nord de Bornéo, deviennent britanniques. Les Hollandais reprennent les territoires au sud de Singapour, en 1817, ce qui constitue plus tard l'actuelle Indonésie.
41
+
42
+ La Malaisie est envahie et occupée par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Les troupes de l'armée impériale japonaise se livrèrent à un très grand nombre d'exactions, faisant en particulier des dizaines de milliers de morts parmi la minorité chinoise.
43
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44
+ En 1948, le Parti communiste malais, qui avait représenté le fer de lance de la résistance à l'occupation japonaise, se préparait désormais à mener une guerre de libération contre l'occupation britannique. L’insurrection est toutefois matée après plusieurs années de sévère répression (les soldats gouvernementaux coupèrent les mains, voire la tète, des rebelles capturés, et déplacèrent un demi-million de personnes dans des camps clôturés et barbelés). Dans le même temps, Londres promit l'indépendance à des dirigeants jugés modérés, qui étendaient leur base en jouant sur la défiance raciale à l'égard de la minorité chinoise[11].
45
+
46
+ La Malaisie actuelle résulte de l'entrée en 1963 des territoires britanniques de Bornéo devenus indépendants, Sabah et Sarawak, dans la fédération de Malaisie, elle-même devenue indépendante en 1957.
47
+
48
+ Comme les autres pays asiatiques, la Malaisie bénéficie au début des années 1990 d'un afflux massif de capitaux étrangers[12] qui se retirent ensuite, déstabilisant la monnaie puis l'économie des pays[13].
49
+
50
+ Fortement frappée en 1997 par la crise monétaire (le PIB s'effondre de 7 %), la Malaisie choisit, à la différence des pays voisins de rejeter les recommandations du FMI et d'adopter une politique protectionniste. L’économie malaisienne se relève beaucoup plus rapidement que les économies indonésiennes ou thaïlandaises, avec une croissance de 5,4 % en 1999 et de 8 % en 2000[14].
51
+
52
+ Depuis son indépendance en 1957, la Malaisie est dirigée par une même coalition dominante, le Barisan Nasional (BN) qui se place dans une idéologie diverse (droite, centre, multi-ethnique, nationaliste et islamique) au travers des différents partis qui la composent. Cette coalition est dominée par l'United Malays National Organisation (UMNO) qui est un parti de droite se positionnant en faveur du nationalisme malaisien et de son idéologie islamique. Le BN est composé de 13 partis communautaires dont 4 nationaux[15]:
53
+
54
+ Les 9 autres partis représentent principalement des communautés ethniques de Sabah et de Sarawak[15].
55
+
56
+ Le Pakatan Rakyat (PR) fait office de coalition d'opposition face au Barisan Nasional. Il œuvre pour une diversification de la scène politique à travers le développement de diverses listes qui intégreraient une plus large population malaise sur le plan ethnique[16]. Il est composé du Parti d'action démocratique (DAP) et du Parti Keadilan Rakyat (PKR), tous deux de centre gauche. Le Parti Islam Se-malaysia (PAS) fait également partie de la coalition mais se place dans une idéologie centriste et islamiste[16].
57
+
58
+ La Malaisie est une monarchie parlementaire fédérale. L'annexe 9 de la Constitution adoptée en 1957[17] définit les domaines de compétences législatives, exclusives ou partagées de la fédération et des États[18].
59
+
60
+ Dans le pouvoir exécutif malais, le chef de l'État n'est pas un monarque héréditaire mais un sultan aussi considéré comme le « souverain suprême »[19] ou « roi » élu pour une période de cinq ans selon la tradition. S'il le désire, il a la possibilité de prolonger ce mandat. Le sultan est élu par le Conseil des sultans (CDS) qui se compose du souverain lui-même, du Premier ministre, des 9 sultans de Malaisie et des 4 gouverneurs des 13 États de la fédération. Le CDS a le pouvoir de destituer le souverain et protège les droits des sultanats et de l'islam. Le sultan désigné doit obligatoirement être issu d'une des neuf familles royales à la tête des sultanats.
61
+
62
+ La nomination du gouvernement ainsi que ses pouvoirs s'effectuent comme dans toute monarchie constitutionnelle habituelle. Le roi désigne le Premier ministre parmi les membres de la Chambre des représentants, généralement le leader du parti majoritaire. Le Premier ministre choisit les membres du gouvernement parmi les parlementaires.
63
+
64
+ Le pouvoir législatif malaisien comprend un parlement bicaméral avec une Chambre basse, la Chambre des représentants (« Dewan Rakyat ») constituée de 222 députés élus pour cinq ans au scrutin majoritaire uninominal à un tour. Selon l'article 45 de la Constitution, la Chambre haute (« Dewan Negara »), correspondant à un Sénat, se compose de 70 membres qui ont 30 ans minimum dont 26 sénateurs, à raison de deux pour chaque État de la fédération, un pour représenter le territoire fédéral de Labuan et un autre pour le territoire de Putrajaya[18]. On retrouve également 44 représentants des minorités ethniques nommés par le souverain, dont 40 sont nommés avec l'approbation du Premier ministre. Ils bénéficient d'un mandat de 6 ans maximum[18].
65
+
66
+ La Malaisie peut être qualifiée de régime hybride[20] car elle présente des caractéristiques qui relèvent en partie d'un régime démocratique et en partie d'un régime autoritaire :
67
+
68
+ La Malaisie a été presque continuellement soumise à l'état d'urgence depuis son indépendance en 1957. La loi de sécurité interne (ISA) permet entre autres l'incarcération des suspects sans limitation de durée ni de recours judiciaire possible. L’ISA, dénoncée par les défenseurs des libertés individuelles, a été instaurée en 1960 dans le cadre de la lutte contre le communisme et n’a été levée qu’en 2012[24].
69
+
70
+ En 2018, Reporters sans frontières place la Malaisie au 145e rang de son classement mondial de la liberté de la presse, notant les campagnes de harcèlement, les blocages et la surveillance dont sont l'objet des journalistes enquêtant sur les affaires de corruption impliquant le gouvernement, ainsi que la possibilité offerte par la loi d'infliger à des journalistes des peines allant jusqu'à 20 ans de prison pour « sédition »[25]
71
+
72
+ Cependant l'Economist Intelligence Unit considère plus la Malaisie comme une démocratie imparfaite que comme un régime hybride, plaçant le pays au 59e rang de son classement mondial des pays démocratiques, entre la Croatie et la Mongolie.
73
+
74
+ La Malaisie est membre de l'ASEAN (Association des Nations d'Asie du Sud-Est).
75
+
76
+ La Malaisie est une fédération composée de treize États (negeri) et de trois districts fédéraux (wilayah persekutuan). Les États sont les onze de la péninsule Malaise (dont les neuf sultanats) : Perlis, Kedah, Penang, Perak, Kelantan, Terengganu, Pahang, Selangor, Negeri Sembilan, Malacca, Johor, et les deux États de Sarawak et de Sabah sur l'île de Bornéo.
77
+
78
+ Le pays est composé de deux régions distinctes :
79
+
80
+ La Malaisie orientale partage ses frontières terrestres avec le Brunei (381 km) au nord-est et l'Indonésie (1 178 km) à l'est-nord-est et au sud tandis que la partie péninsulaire est limitrophe de la Thaïlande (506 km) au nord-nord-ouest. Le pays dispose d'un total de 4 675 km de côtes. La péninsule Malaise est également reliée à Singapour au sud-sud-est par deux ponts traversant le détroit de Johor.
81
+
82
+ En raison de sa situation géographique proche de l'équateur, la Malaisie connaît un climat équatorial de type très humide, caractérisé par une température constamment élevée (entre 26 et 27 °C en moyenne), une faible amplitude thermique annuelle (de l'ordre de 1 à 2 °C) et une forte humidité tout au long de l'année. Les précipitations sont très élevées avec une moyenne annuelle atteignant 2 500 mm. Il fait très rarement plus de 32°, la température oscillant toujours entre 26 et 28°. Dans les régions de montagnes, comme la région du mont Kinabalu, la température est souvent plus basse, et plus fraîche.
83
+
84
+ La Malaisie est considérée comme une zone de mégadiversité biologique. La flore est ainsi particulièrement riche au regard d'autres pays situés dans la zone intertropicale. Les montagnes, les forêts primaires, et récifs coralliens participent de cette grande biodiversité.
85
+
86
+ La déforestation est importante, en particulier dans les territoires du Sarawak et du Sabah.
87
+
88
+ Le Sabah abrite, entre autres, une Oleacée[26], Olea borneensis (nom vernaculaire Obah ou Mangkas), à Lahad Datu (Forêt de recherche du Silam), Ranau (Kulimpsiau-Bas) et Kulat (Labuan). Cette espèce occupe les flancs de collines et les sommets, sur des sols ultrabasiques.
89
+
90
+ Les importations de plastique ont triplé entre 2016 et 2018 pour atteindre 870,000 tonnes selon des données officielles, ce qui fait de la Malaisie le premier importateur mondial de déchets plastiques. Les usines de traitement de plastique se sont multipliées et se sont mises à émettre des fumées toxiques. Des montagnes de plastique, provenant essentiellement d'Amérique du Nord et d'Europe, parsèment le paysage et la situation sanitaire s'est dégradée. De nombreuses usines fonctionnent sans permis[27],[28].
91
+
92
+ La Malaisie fait partie des « tigres asiatiques » ; elle est passée en 25 ans du stade de pays en voie de développement à celui de pays développé. Le développement de la Malaisie est organisé en fonction de plans de développement quinquennaux.
93
+
94
+ En mars 2006, le gouvernement a lancé le 9e plan de développement. Le gouvernement a pour but d'arriver en 2020 à une nation pleinement moderne et développée. ''Malaysia 2020'' constitue un véritable leitmotiv dans le pays[29]. L’essor économique de la Malaisie se réalise grâce à la modernisation des infrastructures de transport (métro à Kuala Lumpur, autoroutes, ponts, ports de commerce), des communications et des infrastructures énergétiques, ainsi qu’au développement des zones industrielles et aux incitations fiscales pour les investisseurs dans des industries d’exportation.
95
+
96
+ La monnaie officielle du pays est le ringgit malaisien (RM). Un euro vaut approximativement 4,54 RM (janvier 2020). Le 21 juillet 2005, Bank Negara Malaysia, la banque nationale malaisienne a mis fin au régime de change fixe avec alignement sur le dollar américain, pour passer à un régime de flottement administré.
97
+
98
+ La Chine, le Japon, les États-Unis et Singapour sont les principaux partenaires économiques du pays[30]. La Malaisie est devenue un leader mondial dans la production de composants électroniques, notamment les semi-conducteurs, et elle est le premier pays d'Asie du Sud-Est à concevoir et produire une automobile, la Proton. Proton est à présent concurrencé par une seconde société malaisienne : Perodua (Perusahaan Otomobil Kedua Sdn Bhd, littéralement « Deuxième Société Automobile »).
99
+
100
+ La Malaisie est inscrite en 2009 sur la liste des paradis fiscaux émise par l'OCDE[31].
101
+
102
+ Les principales ressources minières et agricoles du pays sont :
103
+
104
+ L'aéroport international de Kuala Lumpur est un des plus importants aéroports d'Asie. La compagnie aérienne nationale de la Malaisie est la Malaysia Airlines.
105
+
106
+ Le gouvernement malaisien estime que la population atteint les 27 millions d'habitants[33].
107
+
108
+ Le nom de « Malaisie » vient de « Malais », qui désigne le groupe ethnique majoritaire (62 %) du pays. Les Malais ne sont pas les uniques citoyens de la fédération. Il y a environ 25 % de Malaisiens d'origine chinoise et 10 % d'origine indienne, dont les ancêtres se sont établis il y a plusieurs générations. Il y a, en outre, les « Orang Asli » (populations autochtones). L'origine ethnique des citoyens, malaise, chinoise, tamoule et autres est mentionnée sur la carte d'identité et le passeport. On trouve des minorités eurasiennes à Kuala Lumpur, Melaka et Penang.
109
+
110
+ On retrouve cette situation dans d'autres pays multiethniques d'Asie, où le nom du pays est tiré de celui de l'ethnie majoritaire (Birmanie, Laos, Thaïlande, Viêt Nam). Pour cette raison, le gentilé pour la Malaisie est Malaisien.
111
+
112
+ Il y a près de 9 millions de Malais en Indonésie, habitants de la côte est de Sumatra et de la partie indonésienne de Bornéo. La langue malaise est en effet originaire de l'île indonésienne de Sumatra.
113
+
114
+ La population malaisienne est jeune et en expansion (elle a doublé entre 1970 et 2000). Le taux de natalité des Malais est supérieur à celui des autres groupes ethniques.
115
+
116
+ La population réside aux 3/4 dans la péninsule Malaise. 35 % de la population sait parler l'anglais, langue en constante progression, surtout chez les plus jeunes.
117
+
118
+ La principale langue utilisée en Malaisie est le malaisien, qui est la seule ayant statut de langue officielle. Étant donné que plusieurs ethnies se côtoient, on pourrait résumer que les langues les plus utilisées sont le malaisien, le cantonais, le mandarin, le tamoul et l'anglais[réf. nécessaire].
119
+
120
+ L'article 3, paragraphe 1 de la constitution malaisienne dispose que :
121
+
122
+ « L'islam est la religion de la Fédération. D'autres religions sont aussi pratiquées dans toutes les parties de la Fédération. »
123
+
124
+ La religion d'État est l'islam du courant sunnite et de l'école chaféite, observé principalement par la majorité malaise (55 % de la population).
125
+
126
+ La communauté chinoise pratique le bouddhisme (17 %), le taoïsme (10 %), la religion traditionnelle chinoise, le culte des ancêtres et le christianisme (8 %). Et les Indiens sont pour la plupart hindous (8 %) et 2 % autres ethnies minoritaires.
127
+
128
+ La présence du christianisme est ancienne. On trouve des chrétiens (à Penang notamment, ainsi qu'à Kuala Lumpur, Ipoh et Malacca, siège d'un épiscopat catholique longtemps administré par les Missions étrangères de Paris). Des animistes, sont également présents, principalement au Sarawak et au Sabah.
129
+
130
+ Selon la constitution, bien que les non-musulmans aient en théorie droit à la liberté de croyance, ils restent victimes au quotidien de sévères restrictions dans la pratique de leurs cultes et du prosélytisme de leur foi. Les musulmans n'ont par ailleurs pas le droit de changer de religion et l'apostasie est très sévèrement punie selon les États, pouvant varier de séjour en prison à la peine de mort[34].
131
+
132
+ Dans l'État du Selangor, 35 termes islamiques sont interdits d'usage aux non-musulmans aussi bien oralement que par écrit[35]. En cas de plainte formelle, le non-musulman déclaré coupable se verra infliger une amende de 3 000 MYR (soit 700 euros).
133
+
134
+ En octobre 2013, la Cour d'Appel malaisienne valide l'interdiction par le gouvernement de l'usage du mot « Allah » par les non-musulmans, infirmant la décision de 2009 d'une Cour de première instance[36]. Et en janvier 2014, la cour suprême autorise l'utilisation du mot Allah dans les bibles écrites en bahasa melayu ; 30 000 en sont publiées.
135
+ La Malaisie a également développé une norme pour certifier les produits halal. Les certificats halal sont donc délivrés par une seule institution à savoir le Jakim (Jabatan Kemajuan Islam Malaysia) qui est le ministère du développement islamique de la Malaisie[37].
136
+
137
+ Le sport le plus populaire de Malaisie est le badminton.
138
+
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+ D'autres sports comme le Sepak takraw, un jeu de balle extrêmement spectaculaire, sont également pratiqués.
140
+
141
+ Kuala Lumpur a accueilli la Coupe d'Asie de hockey sur gazon en 1999, 2003 et 2007. En 2009, la coupe a été disputée à Kuantan.
142
+
143
+ De 1999 à 2018, le pays accueille une manche du championnat du monde de Formule 1 sur le circuit international de Sepang, dans l'État de Selangor près de l'aéroport international de Kuala Lumpur. Cela prend fin en 2018 pour des raisons financières[38].
144
+
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+ L'équipe nationale de football est membre de la FIFA et de l'AFC.
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+ La Malaisie a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Asie centrale
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+ Asie de l’Est
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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+ Asie du Sud-Est
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Asie du Nord
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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+ République des Maldives
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+
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+ (dv) Dhivehi Raa'jeyge Jumhooriyya
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+
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+ (dv) ދިވެހިރާއްޖޭގެ ޖުމްހޫރިއްޔާ
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+
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+ 4° 10′ 28″ N, 73° 30′ 36″ E
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+
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+ modifier
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+ Les Maldives, en forme longue la république des Maldives (en maldivien : ދިވެހިރާއްޖޭގެ ޖުމްހޫރިއްޔާ, Dhivehi Raa'jeyge Jumhooriyya), est un pays d'Asie du Sud composé de 1 199 îles, dont 202 habitées, situé au sud-ouest du sous-continent indien. Une distance de 608 km sépare Malé, la capitale, de Thiruvananthapuram, en Inde. La superficie des terres émergées est de 298 km2 sur les 21 372,72 km2 de superficie totale du pays, lagons inclus[3].
12
+
13
+ Les îles sont regroupées en 26 atolls et trois îles isolées réparties en 20 subdivisions appelées elles aussi « atoll » et portant chacune le nom d'une lettre thâna.
14
+
15
+ Ce pays très touristique, et où s'applique la charia, est néanmoins régulièrement critiqué pour son non-respect des droits de l'homme.
16
+
17
+ Les Maldives sont un État insulaire de la mer des Laquedives situé à 612 kilomètres (jusqu'à Malé) au sud-ouest de l'État du Kerala, en Inde, et à 755 kilomètres à l'ouest-sud-ouest du Sri Lanka. Le pays, constitué de 26 atolls et trois îles isolées divisés en 20 régions administratives soit 1 199 îles au total (dont à peine plus de 200 habitées en permanence), s'étire du nord au sud entre le Lakshadweep et le territoire britannique de l'océan Indien (Archipel des Chagos)[4]. Les atolls occidentaux ont leur côte ouest baignant la mer d'Arabie tandis que les atolls orientaux appartiennent en totalité à la mer des Laquedives.
18
+
19
+ Cette myriade d'îles et d'îlots est disséminée sur une superficie extrêmement vaste (presque 90 000 km2) s'étendant sur plus de 800 kilomètres dans le sens latitudinal et 130 kilomètres dans le sens longitudinal. Nombre de ces îles constituent des îles-hôtel[5]. Pour éviter de trop grandes conséquences pour l'environnement et limiter la construction d'établissements trop modernes et élitaires (clubs, résidences, etc.), le gouvernement impose de très sévères taxes sur leur réalisation dans les îles non habitées en permanence[4].
20
+
21
+ La capitale et plus grande ville du pays est Malé, sur l'atoll Malé du Nord.
22
+
23
+ Les Maldives sont constituées de 1 190 îles ou îlots, habités ou non.
24
+
25
+ Les îles des Maldives sont constituées d'atolls , c'est-à-dire d'anciennes îles volcaniques dont les roches ont « disparu » par érosion et par enfoncement sous le niveau des océans en raison du refroidissement très lent de la lithosphère océanique (subsidence thermique). Cet alignement d'anciennes îles volcaniques provient du magmatisme de point chaud de la Réunion, et traduit le déplacement de la plaque tectonique indienne vers le Nord.
26
+
27
+ C'est la croissance du corail qui donne aux atolls leur forme presque circulaire.
28
+
29
+ À cause du changement climatique, les îles sont menacées de disparition. Le niveau des mers tend à s'élever et les îles Maldives disparaîtraient sous les eaux à la fin du XXIe siècle du fait de leur faible altitude : le point culminant naturel s'élève à 2,3 mètres[6], même si l'accumulation des déchets sur l'île-poubelle de Thilafushi en fait désormais la plus haute du pays[7].
30
+
31
+ Dès 1989, certaines prévisions annoncent que les Maldives pourraient avoir disparu en 1999 et récemment la date a été repoussée à 2100[8],[9],[10]. Pour l'instant, l'élévation du niveau de la mer est limitée à 3 mm par an[11].
32
+
33
+ Le 17 octobre 2009, le président des Maldives, Mohamed Nasheed, a organisé de manière symbolique un conseil des ministres sous-marin à 3 mètres sous l'eau, afin d'alerter l'opinion publique internationale sur le risque de disparition de son pays et des autres pays membres de l'Alliance of Small Island States (AOSIS :l'Alliance des petits États insulaires) aussi vulnérables à une future montée du niveau des océans[12].
34
+
35
+ Cependant, certaines études récentes suggèrent que les récifs de corail en bonne santé peuvent s'adapter à une montée des eaux, et que les îles pourraient suivre ce mouvement (moyennant d'éventuels changements de forme)[13]. Néanmoins, les récifs autour de Malé sont très loin d'être dans une santé suffisante (pollution, urbanisme hasardeux, surexploitation...), et l'érosion y est telle que l'île pourrait avoir disparu avant même que le niveau de l'eau ne monte de manière significative.
36
+
37
+ Dans l'ensemble on peut définir le climat des Maldives comme chaud et humide. Les températures oscillent en moyenne entre 26 °C et 28 °C la nuit et entre 30 °C et 32 °C le jour. La proximité avec l'équateur et l'océan maintiennent une humidité comprise entre 70 % et 90 %. La température ressentie, aussi nommée Indice Humidex, dépasse donc souvent les 40 °C, la chaleur est toutefois tempérée par la présence constante de légères brises marines qui rendent donc extrêmement agréables les séjours touristiques. On peut en dire autant de l'eau de mer qui, à ses qualités de transparence et de couleurs, joint une température qui ne descend jamais en dessous de 27 °C et permet donc l'existence d'une florissante vie sous-marine. La température de l'eau, généralement supérieure à celle de l'océan qui entoure l'archipel (grâce au fort ensoleillement des eaux basses des lagons), favorise la présence d'une flore et d'une faune sous-marines aussi nombreuses que luxuriantes.
38
+
39
+ L'origine du nom du territoire « Maldives » fait l'objet de controverses. Une des explications semble se référer précisément à la disposition géomorphologique de l'archipel ou au nombre extrêmement élevé d'îles qui le composent ; il viendrait du sanskrit malodheep (« guirlande ») ou mal dvipa (« mille îles »), dvipa (« île » en sanscrit).
40
+ Une autre explication aurait été donnée par le géographe et historien berbère Ibn Battûta qui y fut Cadi (juge) et s'y maria avec plusieurs filles de vizirs. Celui-ci affirmait que l'archipel était désigné selon le nom de l'île accueillant la résidence officielle du sultan, al-Mahal signifiant « le palais ». Ainsi, en arabe, Dhibat al-Mahal (« île du Palais ») désignait selon lui l'ensemble des Maldives au sens large (Dhibat étant un emprunt arabe du terme dvipa). Au sens restreint, celle-ci indiquait seulement l'île de Malé, la capitale de l'État (le toponyme de la ville étant lui-même directement issu du terme Mahal)[14].
41
+
42
+ Les atolls maldiviens sont souvent indiqués par deux noms, dont l'un correspond à la dénomination géographique traditionnelle tandis que l'autre indique la circonscription administrative dans laquelle se trouve l'atoll.
43
+
44
+ Le nom des localités se compose fréquemment de termes qui indiquent des caractéristiques géographiques particulières : par exemple, finolhu désigne une île sur laquelle se trouvent peu de cocotiers, fushi une grande île située près du récif extérieur et thila une barrière corallienne située à peu de mètres sous la surface de la mer.
45
+
46
+ L'histoire ancienne des Maldives est peu connue. Selon la légende maldivienne, un prince indien appelé Koimala (en) s'est échoué avec sa jeune épouse dans un lagon des Maldives et s'y est installé, devenant ainsi le premier sultan. On raconte aussi que des femmes venues du Sri Lanka s'y sont établies, d’où le nom de Mahiladipa signifiant îles des femmes, qui a donné le nom « Maldives ».
47
+
48
+ Les Maldives apparaissent dans la géographie du grec Claude Ptolémée au premier siècle de notre ère : il dénombre 1 378 îles[15].
49
+
50
+ Zheng He, dans son expédition de 1413-1415, visite la région.
51
+
52
+ Des simulations sur ordinateur de la navigation entre l'Indonésie et Madagascar permettent de comprendre les itinéraires possibles qui ont amené à la colonisation de Madagascar par des Austronésiens à partir du début de notre ère. Les Maldives, et dans une moindre mesure les Chagos voisines, étaient une escale probable sur la route de Madagascar, aussi bien depuis Sumatra que depuis le sud de l'Inde et Sri Lanka, où des marins et marchands javanais et malais se rendaient pour le commerce[16].
53
+
54
+ Au cours des siècles, les îles ont été visitées et leur développement a été influencé par les marins des pays de la mer d'Arabie et du littoral de l'océan Indien. Les pirates Mopla de la côte de Malabar - actuellement l'État du Kerala en Inde - en firent un théâtre de leurs actions. L'archipel est abordé pour la première fois par un Européen en 1506 : l'explorateur portugais Lourenço de Almeida[15]. Au XVIe siècle, les Portugais s'emparent de l'archipel et les gouvernent pendant 15 années (1558-1573) avant d'être expulsés par le guerrier patriote et futur sultan, Muhammad Thakurufaanu Al Auzam (en).
55
+
56
+ Sultanat islamique indépendant durant la majeure partie de son histoire, de 1153 à 1968, les Maldives sont cependant un protectorat britannique de 1887 jusqu'au 26 juillet 1965. Entre 1953 et 1954, une première république est instaurée, avant que le sultanat ne soit rétabli.
57
+
58
+ Après l'indépendance en 1965, le sultanat perdure pendant encore 3 années puis, le 11 novembre 1968, il est renversé et remplacé par une deuxième république[4]. Le pays prend alors son nom actuel.
59
+
60
+ En 1978, Maumoon Abdul Gayoom est élu président de la République.
61
+
62
+ En 1988, un coup d'État est provoqué par un groupe de Maldiviens qui obtiennent l'appui des Tamouls sri-lankais de l'Organisation populaire de libération de l'Eelam Tamoul. L'intervention de 1 500 soldats indiens rétablit le gouvernement.
63
+
64
+ La constitution de 1997 a fait des Maldives une république, où l’islam est religion d’État. Sa législation est basée sur la charia. L'ensemble de l'identité nationale de la république des Maldives est forgé autour de trois principes :
65
+
66
+ Les Maldives sont une république présidentielle, dans laquelle le président, exerçant le pouvoir exécutif, est à la fois chef d'État, chef du gouvernement et commandant en chef des forces armées. Le pouvoir législatif est du ressort d'un parlement monocaméral, ou Majlis (conseil des citoyens), dont la législature est de cinq ans. Le Majlis du peuple des Maldives compte 77 membres (depuis 2009).
67
+
68
+ En janvier 2005, le Majlis renouvelé voit une montée sans précédent de l’opposition. Précédemment, une partie de la population s’était en effet fortement opposée à la rigidité du régime du président Gayoom (au pouvoir depuis 1978). Le président Maumoon Abdul Gayoom avait durement réprimé, en 2003 et 2004, de violentes manifestations populaires.
69
+
70
+ Le 2 juin 2005, le Parlement a voté à l'unanimité en faveur de l'introduction historique du multipartisme.
71
+
72
+ Le 18 août 2007, le président organise un référendum portant sur le choix du système de gouvernement.
73
+
74
+ En août 2008, la constitution est modifiée en vue d'un premier scrutin présidentiel multipartite. Le 29 octobre 2008, 208 000 électeurs désignent l’opposant Mohamed Anni Nasheed comme président des Maldives avec 54,2 % des voix contre 45,7 % au président sortant Maumoon Abdul Gayoom. Les premières élections législatives libres se déroulent le 9 mai 2009.
75
+
76
+ En 2010, une réforme des collectivités locales crée 3 niveaux de conseils élus (villes, îles et atolls).
77
+
78
+ En février 2012, le président des Maldives Mohamed Nasheed, élu démocratiquement en 2008, est renversé par son vice-président, Mohammed Waheed Hassan. Ce coup d'État fait suite à des manifestations et des mutineries dans la police et l’armée qui ont contraint le président Nasheed à la démission[19].
79
+
80
+ Le 16 novembre 2013, et après plusieurs reports du scrutin, les élections présidentielles se sont tenues. Elles ont porté au pouvoir Abdulla Yameen, le demi-frère de l’ancien président Maumoon Abdul Gayoom. Il devient le 6e président des Maldives[20].
81
+
82
+ Le 13 octobre 2016, les Maldives annonçaient leur retrait du Commonwealth en raison des considérations de l'organisme sur la position du territoire en regards des droits de l'homme[21].
83
+
84
+ Le 2 février 2018, considérant les condamnations de plusieurs prisonniers, dont Mohamed Nasheed et Ahmed Adeeb Abdul Ghafoor, au motif d'être « politiquement motivées », la Cour suprême décide de casser les jugements[22]. Le 5 février, Abdulla Yameen, refuse d'appliquer la décision, malgré la demande de l'ONU[23] et fait remarquer que selon lui, la Cour suprême « n'est pas au-dessus des lois »[24], puis assiège les bureaux de la Cour suprême, qu'il accuse de vouloir le destituer[25], suspend le parlement, au sein duquel il vient de perdre la majorité après une autre décision de la Cour suprême ordonnant la réintégration des députés récemment passés dans l'opposition, limoge le chef de la police, fait arrêter l'ancien président Maumoon Abdul Gayoom, qui avait rejoint l'opposition en 2017[26], et décrète l'état d'urgence[27]. Dans la soirée, il fait également arrêter deux juges de la Cour suprême, dont son président Abdulla Saeed, et Ali Hameed[28]. Il justifie cela par une « conspiration » et un « coup d'État »[29]. Nasheed appelle alors l'Inde et les États-Unis, à intervenir[30]. Finalement, les trois juges de la Cour suprême restés en liberté décident d'annuler la décision[31]. L'ONU dénonce alors une « attaque contre la démocratie »[32].
85
+
86
+ Le 29 juin 2018, Mohamed Nasheed renonce à se présenter à l'élection présidentielle maldivienne de 2018 après le refus de la commission électorale de valider sa candidature[33]. Ibrahim Mohamed Solih est choisi à sa place. Durant la campagne, les médias n'ont pas couvert la campagne électorale d'Ibrahim Mohamed Solih, de crainte de représailles[34]. Le soir du scrutin du 23 septembre, les estimations des résultats le donnent largement vainqueur[35],[36]. La commission électorale a ensuite confirmé ces résultats durant la nuit du 23 au 24 septembre[37]. Abdulla Yameen reconnaît publiquement sa défaite le 24 septembre[36].
87
+
88
+ Plusieurs ONG et les Nations unies demandent aux Maldives de retirer la peine de fouet pour les femmes ayant des relations sexuelles hors mariage. En septembre 2012, une jeune femme de 16 ans a été condamnée au fouet pour relations hors mariage, et son compagnon a écopé de dix ans de prison. En février 2013, la justice a condamné une jeune fille de 15 ans à 100 coups de fouet et 8 mois d'arrêts domiciliaires pour avoir eu des relations hors mariage. La condamnation était basée sur les aveux de la jeune fille peu après avoir été violée par son beau-père. En août 2013, la décision a été annulée par la Haute Cour des Maldives, alors que la peine n'avait pas été purgée (les coups de fouet devaient être administrés aux 18 ans de la jeune fille)[38].
89
+
90
+ Par ailleurs, les Maldives sont régulièrement critiquées pour leur faible liberté religieuse. Blogueurs et manifestants sont régulièrement arrêtés[39].
91
+
92
+ Le 27 avril 2014, le gouvernement des Maldives annonce que le pays met fin à soixante ans de moratoire sur la peine capitale. Les mineurs coupables de meurtre pourront être condamnés à mort, en contradiction avec la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant[40]. L'âge de la responsabilité criminelle aux Maldives est fixé à 10 ans de manière générale et à 7 ans pour certains crimes comme le viol, la fornication, la consommation d'alcool et l'apostasie[41].
93
+
94
+ Les Maldives sont aussi critiquées pour leur gestion des immigrants bangladais venus y travailler. Leurs passeports sont confisqués dès leur arrivée à l'aéroport par les entreprises qui les emploient, bien qu'ils soient en situation régulière. Endettés auprès d'agences de l'emploi, leur train de vie est parfois comparé à de l'esclavage. Le département d'État des États-Unis place ainsi les Maldives sur sa liste noire en matière de traite humaine, aux côtés notamment de l'Afghanistan[42].
95
+
96
+ En octobre 2019, l'ONG Réseau des Maldives pour la démocratie est fermée[43].
97
+
98
+ La capitale Malé, où vivent plus de 75 000 personnes, est surpeuplée[4]. L'intégralité de la surface de l'île est recouverte de bâtiments. Pour remédier à ce problème, le gouvernement a créé une île artificielle en pompant du sable au fond de la mer. Sur cette île prévue pour accueillir 100 000 habitants, les bâtiments sont en cours de construction. Elle a été élevée 2 mètres au-dessus de la mer pour pallier une éventuelle montée des eaux.
99
+
100
+ Les habitants des Maldives ne vivent habituellement pas sur les îles destinées au tourisme, qui sont entièrement occupées par de luxueux villages de vacances ; ils sont concentrés dans la capitale ou dans certaines îles des atolls[4].
101
+
102
+ Avant la période du tourisme de masse (qui amène annuellement un million de visiteurs environ), les seules ressources de l'archipel lui provenaient presque uniquement de la mer, surtout de la pêche : une abondance de poissons, favorisée par des eaux relativement chaudes, peu profondes et bien oxygénées par les courants, a été pendant des siècles exploitée au maximum par les habitants, qui ont axé leur économie et leur mode de vie sur la pêche. Aujourd'hui encore, un cinquième de la main-d'œuvre de l'archipel travaille dans le secteur de la pêche, et celle-ci fournit un sixième du produit national brut[4]. Les eaux poissonneuses de l'océan regorgent de thons et de maquereaux. Des variétés particulières sont le voilier et le dénommé « poisson des Maldives », une sorte de thon qui, séché et fumé, est principalement exporté au Sri Lanka.
103
+
104
+ Au moins jusqu'au XVIe siècle, l'océan entourant les Maldives a fourni une autre ressource fondamentale du point de vue économique, à savoir les splendides coquillages de l'espèce Cypraea moneta qui pendant des siècles, comme leur nom l'indique, ont constitué la principale monnaie d'échange le long des côtes asiatiques et africaines de l'océan Indien : depuis longtemps la monnaie officielle est devenue la roupie, mais les coquillages qui ont fait connaître les Maldives comme les anciennes « îles de l'argent » sont encore pêchés par les indigènes qui en font des colliers ou des souvenirs.
105
+
106
+ La douceur du climat, la beauté des paysages, des lagons, des fonds sous-marins qui possèdent une flore et une faune incomparables ont permis le développement important du tourisme depuis les années 1980. De grands hôtels réservés aux étrangers ont été bâtis sur des îles, dont ils sont souvent la seule construction, et dont sont éloignés les habitants du pays. Le gouvernement n'autorise la construction des hôtels que sur les îles désertes (il y en a environ un millier). Il faut souligner que la découverte et la mise en valeur des trésors naturels des Maldives a été dans une large mesure le fait des Italiens. Aujourd'hui encore, les touristes italiens représentent un cinquième du tourisme, précédés seulement par les Allemands qui en constituent presque un quart. Quoi qu'il en soit, les touristes européens sont de loin les plus nombreux. Outre un milieu naturel d'une exceptionnelle beauté et des établissements d'un niveau remarquable, ils peuvent compter sur un riche calendrier de manifestations culturelles et folkloriques, pour la plupart issues de la tradition islamique ou de croyances tribales de type animiste.
107
+
108
+ Pour ce qui est des activités économiques, on remarquera que dans le secteur secondaire les industries de type moderne ont parfois remplacé d'anciens artisanats traditionnels, par exemple dans le domaine de la construction d'embarcations de plaisance en fibre de verre et dans celui de la conservation du poisson. Mais de nombreuses formes de travail artisanal subsistent, comme la production de cordages, d'objets et d'ustensiles en bois et en métal, de barques de pêche en bois de cocotier et même la construction des maisons, réalisées en bois de palmier sur des fondations de blocs de calcaire extraits à la hache des récifs coralliens. Au cours des siècles, certaines îles de l'archipel se sont spécialisées dans plusieurs sortes d'activités artisanales. L'île de Gadhdhoo par exemple dans l'atoll de Gaafu Dhaalu, est renommée pour sa production de « kunaa », de splendides nattes ornées de motifs géométriques abstraits et élégamment teintes de couleurs naturelles claires, utilisées en ameublement mais aussi lors des prières. La meilleure production de laques est l'apanage de Thuladhoo, dans l'atoll de Baa. Plusieurs sortes de bois y sont utilisées pour réaliser des vases, des boîtes et des bois de différentes formes et dimensions, ensuite peints de plusieurs couches de laques de couleur. Une fois sèche, la laque est gravée de manière à faire apparaître les différentes couches de couleurs, donnant lieu à des motifs ornementaux et floraux. Ces objets sont très beaux et hauts en couleur. L'atoll Nilandhe du Sud est en revanche célèbre pour sa fabrication de bijoux : les orfèvres travaillent sur l'île de Ribudhoo et les argentiers sur l'île d'Hulhudeli.
109
+
110
+ Les années 1970 attirent les touristes avec l’attraction extraordinaire des fonds marins[4].
111
+ Aujourd'hui, 87 îles sont chacune un resort exclusif ou île-hôtel[4].
112
+ Le tourisme constitue une des principales ressources financières des Maldives. C'est l’introduction de la technique de dessalement de l'eau de mer qui a été un élément essentiel de l’implantation des îles-hôtel. Environ un million de touristes débarquent chaque année dans les hôtels de luxe[4].
113
+
114
+ Malgré leur caractère insulaire exclusif, les Maldives n'ont presque jamais souffert d'un isolement excessif, car elles se trouvent sur les principales voies de communication entre l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient d'un côté, le sous-continent indien, l'Extrême-Orient et l'Australie de l'autre.
115
+
116
+ La pression démographique et les nombreux aménagements réalisés ont dégradé l'environnement insulaire. S'y ajoute la montée du niveau des océans qui menace l'exploitation du tourisme à long terme mais le nombre de touristes s'accroît d'année en année, soit en 1986 : 114 000 ; 1996 : 338 000 ; 1998 : 396 000 et 1999 : 430 000.
117
+ Les touristes proviennent à 77 % d'Europe ; 19 % d'Asie ; 2 % d'Océanie ; 1,5 % d'Amérique et 0,5 % d'Afrique[44]. Il faut cependant noter que le pays, dont la religion d'État est un islam rigoureux, s'est organisé pour éviter au maximum tout contact entre les touristes apporteurs de devises et les habitants qui résident sur des îles interdites aux premiers (sauf à Malé, la capitale).
118
+
119
+ La richesse du monde sous-marin des atolls maldiviens constitue une extraordinaire attraction pour les passionnés de plongée sous-marine, qui ont le choix entre un nombre élevé de sites dont certains comptent parmi les meilleurs du monde. De nombreuses zones de la barrière corallienne, où abonde une faune sous-marine incroyablement variée et multicolore, sont aisément accessibles depuis les îles. Mais les plongées plus en profondeur sont aussi faciles en raison de la température élevée de l'eau et d'une visibilité qui dans certains endroits atteint 50 mètres. Tous les villages touristiques des îles mettent à la disposition de leurs hôtes des écoles de plongée hautement professionnelles, dont les instructeurs offrent des cours adaptés à toutes les exigences, tant celles des débutants que celles des plongeurs les plus expérimentés.
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+
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+ La population est obligatoirement musulmane, la religion d'État est l'islam[45] et la législation est basée sur la charia. Les autres croyances sont interdites aux citoyens[46] et les étrangers ne doivent pas les exhiber en public. Il est interdit d'y introduire :
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+
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+ Comme le pays ne peut se passer de l'apport économique du tourisme (essentiellement occidental) ces objets, lorsqu'ils sont détectés au passage de la douane à l'aéroport international situé sur l'île d'Hulhulé près de l'île-capitale de Malé, sont mis en consigne à l'arrivée de leur propriétaire et lui sont restitués lorsqu'il repart.
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+
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+ Par ailleurs, la consommation d’alcool sur l’archipel n’est tolérée que sur les îles hôtels, à l’aéroport et sur les bateaux de croisière possédant une licence. Les boissons alcoolisées y sont souvent servies par des étrangers puisque les Maldiviens ne doivent avoir aucun contact avec l’alcool. La consommation est interdite dans tous les autres lieux, y compris dans les hôtels et dans les restaurants de Malé[47].
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+
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+ Jusqu'en 2009, une ségrégation extrême entre touristes et autochtones fut pratiquée, et le seul endroit où le voyageur non musulman pouvait côtoyer la population (hormis le personnel des hôtels et moyens de transport) était la capitale, Malé. L'accès aux autres îles habitées y étaient fortement réglementé : seules les excursions organisées par un resort y étaient autorisées. De plus, ces îles ne possédaient pas d'infrastructures hôtelières, et sans autorisation, le logement chez l'habitant y était strictement interdit[48],[49].
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+ La langue parlée, le divehi, issu du sanskrit, a été fortement influencée par l'arabe, mais aussi de termes venant du cingalais (langue proche du divehi), malayalam, hindi, français, persan, portugais et anglais. La langue maldivienne et son vocabulaire sont donc aussi riches qu'expressifs. La langue écrite (thaana) fut introduite au XVIe siècle par Thakurifaan et comprend 24 lettres, graphiquement semblables à celles de l'alphabet arabe et persan mais somme toute plus simples. Son origine arabe transparaît également clairement dans le fait qu'elle se lit de droite à gauche.
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+
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+ L'anglais est la seconde langue aux Maldives. Employée notamment par les Maldiviens qui travaillent dans le tourisme, ou par les élites du pays, elle est la seconde langue administrative avec le divehi. Souvent, les textes administratifs ne sont libellés qu'en anglais. À noter que les billets de banque sont écrits en divehi sur une face et en anglais sur l'autre[50].
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+
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+ Jusqu'au XIIe siècle, la religion des îles était le bouddhisme[51], comme en témoignent plusieurs vestiges de temples et de pagodes, par exemple ceux de l'atoll Ari. C'est en 1153 que la population se convertit à l'islam au contact d'Abul Barakaat Yousuf Al Barbary, un de ces nombreux marchands musulmans qui parcouraient la route entre le Levant et l'Inde.
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+
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+ Mais de nos jours encore, les habitants craignent beaucoup les démons et les monstres qu'ils font exorciser par des « hakeem » au moyen de rites, d'antidotes et de potions.
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+ Alors que les Maldives étaient traditionnellement un pays d'islam modéré, l'arrivée au pouvoir du président Abdulla Yameen soutenu par les islamistes en 2013, à la faveur d'une élection présidentielle au résultat contesté, change la donne. Influencé par des religieux wahhabites formés en Arabie saoudite et au Pakistan, le prosélytisme islamiste gagne du terrain, notamment dans les milieux carcéraux. De nombreux cheikhs occupent ainsi de plus en plus l'espace public (universités, télévision – leurs sermons étant retransmis une fois par mois sur les chaînes nationales –, etc.). Plusieurs ONG dénoncent une augmentation des mariages précoces dans les îles reculées ainsi que le refus grandissant de vacciner les enfants. Le docteur Mohamed Iyaz, un influent conseiller du gouvernement en jurisprudence coranique, fait d'ailleurs l'apologie de l'excision, en tant qu'« obligation religieuse ». En 2014, une centaine de Maldiviennes ont été fouettées en public pour « actes de fornication ». En 2015, on enregistre entre 50 et 200 départs de Maldiviens vers les territoires de l'État islamique. Si le gouvernement a officiellement condamné le djihad vers la Syrie, des activistes et des opposants critiquent son inaction sur le sujet, certains craignant même l'instauration d'un califat aux Maldives. Ces évolutions menacent le tourisme occidental sur l'archipel qui en tire la moitié de ses revenus ; il faut toutefois noter que les touristes séjournent généralement dans des hôtels situés à l'écart de la population et des interdits religieux qui les encadrent[42]. Lors de sa campagne électorale de l'élection présidentielle maldivienne de 2018 qu'il perd finalement face à Ibrahim Mohamed Solih, le président sortant Abdulla Yameen déclare être le candidat de l'islam face aux « infidèles »[52].
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+ La constitution elle-même définit la république des Maldives comme une république, où la religion musulmane joue un rôle fondamental puisqu'elle est religion d'État, la seule qui soit autorisée dans l'archipel. Tout autre culte est formellement interdit aux maldiviens, tandis qu'il est tout de même permis aux résidents étrangers de pratiquer leur religion s'ils le font à titre privé et n'encouragent pas les autochtones à y participer. Tout prosélytisme est sévèrement réprimé.
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+ D'ailleurs, sur le drapeau national figure clairement un croissant blanc sur champ vert bordé de rouge.
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+ Il y a environ 3 000 Chrétiens (0,6 % de la population), et il reste environ 1 000 Bouddhistes, principalement au sud (environ 0,2 % de la population). Les Hindous sont entre 20 et 30 individus[réf. nécessaire].
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+ Selon l’Index mondial de persécution des chrétiens en 2014, les Maldives sont le 7e pays où les Chrétiens, fort peu nombreux, sont le plus persécutés.
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+ Il est interdit de faire entrer dans le pays des livres d'autres religions que l'islam, ainsi que des objets tels que croix, statuettes de Bouddha ou dieux hindous, images pieuses, alcool, viande de porc, etc. même pour son usage personnel. Lorsque ces objets sont dans les bagages de touristes venant passer quelques jours aux Maldives, ils sont confisqués à l'aéroport, mis en consigne et restitués au propriétaire lors de son départ définitif.
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+ Sous un aspect strictement folklorique, les danses populaires en costume sont accompagnées de musique traditionnelle exécutée avec des instruments à percussion, comme le bodu beru ou « grand tambour », l'instrument national des Maldives, le thaara, le bandiyaa jehun ou le kadhaa maali. L'ensemble de musiciens compte généralement quatre ou cinq percussionnistes qui accompagnent les danseurs de rythmes nettement influencés par les musiques africaines. Les mouvements des danseurs, tout d'abord lents et doux, deviennent de plus en plus frénétiques au fur et à mesure que le rythme de la musique augmente. Les bodu beru, dont les meilleurs sont produits dans l'atoll de Felidhoo, sont réalisés dans les troncs creux des cocotiers et recouverts de peau de pastenague, un poisson de la famille des raies.
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+ Les ingrédients de base de la gastronomie maldivienne sont le poisson et le riz. Les plats les plus substantiels, qui se composent de riz et de « roshi » (un pain sans levain), sont dits « long eat » et sont à base, entre autres, de thon ou de sardines frites et de « valo mas », du poisson fumé. Le « hedhikaa », est dit « short eat », consiste en revanche en un assortiment d'amuse-gueule sucrés et salés, généralement servis au comptoir des bars.
152
+ Le jus de noix de coco encore verte, dit « kurumba », donne une boisson délicieuse et rafraîchissante, tandis que le « raa » est la lymphe du palmier, qui se boit à peine extraite.
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+ Les Maldives constituent une région extrêmement originale à la fois sur le plan géologique et écologique, qui a rapidement intrigué les scientifiques européens, dès le XIXe siècle. Elles furent notamment visitées par JS Gardiner en 1899 (son étude pour l'université d'Oxford constitue toujours la référence majeure sur la biodiversité des Maldives), Symour Sewell et la John Murray Expedition en 1933, H. Hass et la Xarifa Expedition en 1957, ou encore D.R. Stoddart en 1964[53]. Jacques-Yves Cousteau a également visité l'île plusieurs fois à bord de la Calypso.
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+ De nos jours, des expéditions internationales continuent de s'intéresser aux spécificités de cette région, et l'année 2015 a par exemple vu passer deux expéditions scientifiques, l'une financée par l'organisation Caitlin Seaview et l'autre par l'IUCN[53].
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+ La capitale héberge par ailleurs la modeste Maldives National University[54] et le Maldives Marine Research Center, et l'atoll Faadhippolhu abrite un laboratoire de recherches en biologie marine, le Korallion Lab Marine Researching Center[55].
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+ Le terrain des îles maldiviennes, en grande partie constitué de sable et de résidus marins, n'est pas particulièrement favorable au développement de beaucoup d'espèces de plantes. Toutefois, de nombreuses îles sont recouvertes d'une riche végétation de plantes tropicales, parfaitement adaptées à des sols pauvres et à des climats chauds.
161
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+ Bien que les températures de l'air et de l'eau se maintiennent assez élevées toute l'année, les îles coralliennes qui composent l'archipel des Maldives ne présentent une végétation luxuriante qu'en certains endroits : la rareté du sol végétal et l'absence d'eau douce superficielle (lacs et fleuves) et souterraine (sources), jointe à la faible dimension des îles (dont la plupart mesurent moins d'un km²) et la nature même des bancs coralliens des îles, limitent fortement la croissance de plantes spectaculaires, si l'on fait exception des magnifiques cocotiers qui bordent les lagons, des mangroves et de quelques zones de forêt pluviale (qui produisent des bois précieux). Les surfaces cultivables ne sont elles non plus guère étendues, au point qu'elles ne parviennent pas à subvenir aux besoins alimentaires des habitants. Pour cette raison, et aussi pour satisfaire la forte demande de denrées liée aux activités touristiques, de grandes quantités de produits agricoles sont importées de l'étranger. Du point de vue des surfaces cultivables, l'île la plus fertile est Fuvammulah, dans la partie la plus au sud de l'archipel, dont les vastes plantations comptent des cultures de fruits tropicaux comme la mangue et l'ananas.
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+ Le cocotier figure dans l'emblème national des Maldives et il est explicitement nommé « dhivehi ruh », c'est-à-dire le palmier des Maldives.
165
+
166
+ On ne trouve pas sur les îles une grande variété d'animaux terrestres. Parmi ceux-ci, signalons les roussettes, des chauves-souris visibles au crépuscule et les lézards multicolores. Parmi les oiseaux migrateurs, les plus intéressants sont les échassiers, tandis que les non-migrateurs comprennent les corbeaux, les poules d'eau et les perroquets d'Afrique. Dans les eaux peu profondes on peut voir des hérons et des mouettes.
167
+
168
+ La faune sous-marine des Maldives est très réputée, abritant notamment d'importantes populations de dauphins, de requins-baleines et de raies manta, qui font l'objet de suivis scientifiques de la part de certaines ONG comme le Manta Trust[56].
169
+ Les récifs coralliens de la région sont célèbres pour leur richesse et leur diversité, ce qui en fait l'un des principaux moteurs du tourisme. L'atoll de Baa a ainsi été désigné « réserve de biosphère » par l'UNESCO en 2011[57].
170
+
171
+ Des études scientifiques suggèrent que les différents atolls des Maldives, même très proches, connaissent d'importantes variations en termes d'assemblages faunistiques, sans doute en raison du différentiel de pression de pêche[58].
172
+
173
+ Depuis 1992, à quelques kilomètres de Malé, l'île de Thilafushi, aujourd'hui davantage connue sous le nom de « Rubbish Island », est la plus grande « île-poubelle » du monde. Longue de 7 kilomètres sur 200 mètres de largeur, elle accueille chaque jour 330 tonnes supplémentaires de déchets acheminés depuis tout l'archipel par bateau, la plupart proviennent de Malé : le plus grand pôle touristique[59],[60]. Selon les chiffres du gouvernement, chaque touriste produit 7,2 kg de déchets par jour, contre 2,8 kg par habitant à Malé. L’incinération des déchets se pratique également à ciel ouvert ce qui provoque plusieurs types de pollutions :
174
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+ D'après les autorités, elles vont cesser de brûler les déchets et un opérateur privé va commencer la construction d'un incinérateur.
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+ Les Maldives ont pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+
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+ Asie centrale
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+ Asie de l’Est
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+
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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+
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+ Asie du Sud-Est
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+
197
+ Asie du Sud
198
+
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Asie du Nord
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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+ République du Mali
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+ 12° 39′ N, 8° 00′ O
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+ modifier
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+ Le Mali, en forme longue la république du Mali, est un pays d'Afrique de l'Ouest, frontalier de la Mauritanie à l'ouest, de l'Algérie au nord-nord-est, du Niger à l'est, du Burkina Faso et de la Côte d'Ivoire au sud-sud-ouest, de la Guinée au sud-ouest et du Sénégal à l'ouest-sud-ouest.
8
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+ Ancienne colonie française du Soudan français, le Mali est devenu indépendant le 22 septembre 1960, après l'éclatement de la fédération du Mali regroupant le Sénégal et la République soudanaise. Sa devise est « un peuple, un but, une foi » et son drapeau est constitué de trois bandes verticales verte, jaune et rouge.
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+
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+ La république du Mali a conservé les frontières héritées de la colonisation, celles du Soudan français. Antérieurement, plusieurs royaumes et empires se sont succédé, englobant une partie plus ou moins importante du Mali actuel et des pays limitrophes.
12
+
13
+ Avec 19 millions de résidents, la population malienne est constituée de différentes ethnies, dont les principales sont les Bambaras, les Bobos, les Bozos, les Dogons, les Khassonkés, les Malinkés, les Miniankas, les Peuls, les Sénoufos, les Soninkés (ou Sarakolés), les Sonrhaïs, les Touaregs, les Toucouleurs. Le français est la langue officielle, mais la population parle majoritairement les langues nationales, le bambara étant la plus utilisée et servant, parallèlement au français, de langue véhiculaire.
14
+
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+ Avec une économie essentiellement rurale, le Mali, pays enclavé, fait partie des 48 pays les moins avancés (PMA) sur le plan du développement socio-économique[6].
16
+
17
+ Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Union africaine. Depuis 2012, le Mali est la cible d'attaques djihadistes et est confronté à des conflits communautaires.
18
+
19
+ Sa capitale est Bamako, dont l'aire urbaine compte 2,529 millions d'habitants en 2019[1].
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+ La république du Mali tient son nom de l'ancien empire du Mali fondé par Soundiata Keïta au XIIIe siècle et qui a connu son apogée au XIVe siècle.
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+
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+ En 1959, les deux colonies françaises du Soudan français et du Sénégal fondent la fédération du Mali qui obtient son indépendance. Lors de l'éclatement de cette fédération, les Soudanais conduits par Modibo Keïta, déclarent leur indépendance et donnent à leur pays le nom de république du Mali.
24
+
25
+ Le Mali, avec ses 1 241 238 kilomètres carrés, est le plus vaste État d'Afrique de l'Ouest après le Niger. Il est enclavé à l’intérieur de l’Afrique occidentale entre le tropique du Cancer et l'Équateur. Il est traversé par deux grands fleuves : le Sénégal et le Niger. La plus grande part de la population habite en zone rurale. La densité, très variable, passe de 90 hab./km2 dans le delta central du Niger à moins de 5 hab./km2 dans la région saharienne du Nord.
26
+
27
+ Le pays possède des frontières communes avec la Mauritanie, l'Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée et le Sénégal.
28
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+ Outre la capitale Bamako, les villes principales sont Kayes, Ségou, Mopti, Sikasso, Koulikoro, Kidal, Gao, Tombouctou.
30
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31
+ Le pays possède trois zones climatiques :
32
+
33
+ Le relief est peu accentué. Les plaines alluviales, très vastes, sont toutefois dominées par quelques plateaux calcaires et de grès (plateaux mandingues et dogon). Le point culminant du Mali est le mont Hombori (1 155 m).
34
+
35
+ En 2019, la ville de Bamako a atteint un niveau de canicule record[7].
36
+
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+ En 1339, Angelino Dulcert, cartographe de la très réputée école majorquine de cartographie, signale le Mali sur l'un des tout premiers portulans connus[8].
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39
+ Cinq empires ou royaumes importants s'y succédèrent : l’empire du Ghana, l’empire du Mali, l’Empire songhaï, le royaume bambara de Ségou et l'empire peul du Macina. Son économie reposait sur l’agriculture, l’élevage et le commerce transsaharien avec les peuples d’Afrique du Nord intéressés par l’or, le sel et les esclaves mais aussi la culture. À son apogée l’Empire s’étendait de l’Atlantique au Nigeria et du Nord de la Côte d’Ivoire au Sahara.
40
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+ La conquête coloniale à partir de la colonie du Sénégal s'est effectuée lentement et les entités progressivement annexées ont été regroupées sous l'appellation Haut-Fleuve, territoire placé sous commandement militaire avec pour chef-lieu Kayes et dirigé par un commandant supérieur. Par décret du 18 août 1888, le Haut-Fleuve devient une entité administrative autonome de la colonie du Sénégal sous le nom de Soudan français. Son premier titulaire, le chef de bataillon Louis Archinard, qui succède à Galliéni le 10 mai 1888, en devient véritablement le premier commandant supérieur. Par décret du 22 octobre 1890, le commandant supérieur exerce la tutelle sur les services administratifs. Par décret du 27 août 1892 le Soudan français devient une colonie autonome et Archinard, promu lieutenant-colonel en mai 1890, en devient le premier gouverneur et accède au grade de colonel en septembre 1892.
42
+
43
+ Avec la conquête par la France à partir du début des années 1880, le Mali devint une colonie française le 27 août 1892 sous le nom de Soudan français, nom repris du décret du 18 août 1890 qui avait donné ce nom à la région du Haut-Fleuve de la colonie du Sénégal. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la tentative d'implanter une usine d'huile d'arachide se heurte aux obstacles mis en place par le Régime de Vichy pour favoriser les huileries du Sénégal.
44
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+ Lors du référendum du 28 septembre 1958, les électeurs du Soudan français votèrent massivement (97 %) en faveur de la création de la République soudanaise au sein de la Communauté française. Le 4 avril 1959, le Sénégal et la République soudanaise se regroupèrent pour former la fédération du Mali, qui accéda à l'indépendance le 20 juin 1960. Deux mois plus tard, le Sénégal se retira de la fédération et proclama son indépendance. Le 22 septembre 1960, la République soudanaise proclama à son tour son indépendance sous la conduite de Modibo Keïta, tout en conservant le nom de Mali.
46
+
47
+ En 1968, Modibo Keïta fut renversé par un coup d'État conduit par un groupe d'officiers ayant à leur tête le lieutenant Moussa Traoré, qui instaura une dictature. Le 26 mars 1991, celui-ci fut renversé à son tour par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré. Après une période de transition, ce dernier instaura la démocratie avec l'élection d'Alpha Oumar Konaré en 1992, qui sera réélu en 1997.
48
+
49
+ En 2002, le général Amadou Toumani Touré, qui avait pris sa retraite de l'armée pour se présenter, fut élu président de la République du Mali, et réélu en 2007. Le 22 mars 2012 Amadou Toumani Touré fut renversé par un putsch, mené par le capitaine Amadou Haya Sanogo. Après une transition, Ibrahim Boubacar Keïta fut élu président de la République en septembre 2013 après une élection présidentielle[9].
50
+
51
+ De janvier à avril 2012, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), allié aux groupes Ansar Dine, Mujao et Aqmi, mena des attaques sur les camps militaires maliens et les villes situés dans les régions de Gao, de Tombouctou et de Kidal, remettant en cause l'unité territoriale du Mali dont l'armée fut mise en difficulté.
52
+
53
+ Le 22 mars 2012, le gouvernement fut renversé par un coup d'État conduit par de jeunes militaires dénonçant son incapacité à gérer le conflit sévissant au nord du pays[10],[11]. L’unité politique du pays était ainsi plus que jamais menacée[12],[13]. Ces soldats mutins dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo prirent le contrôle de la présidence, puis annoncèrent la dissolution des institutions et la suspension de la Constitution ; et ceci, à un mois de l'élection présidentielle. Ce coup d'État entraîna le départ d'Amadou Toumani Touré et la mise en place d'un couvre-feu temporaire. Les violences qui suivirent le renversement du pouvoir eurent pour conséquence la mort d'une personne et une quarantaine de blessés.
54
+
55
+ Le 1er avril 2012, la rébellion touareg, constituée du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et de plusieurs mouvements salafistes dont Ansar Dine, Mujao et Aqmi, gagna le contrôle sur les trois régions situées au nord du Mali. Le MNLA réclamait l'indépendance de l'Azawad tandis qu'Ansar Dine souhaitait imposer la charia. Les deux mouvements revendiquaient le contrôle des principales villes.
56
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57
+ Le 4 avril, le MNLA décida unilatéralement la fin des opérations militaires à compter du 5 avril à minuit (TU)[14]. Deux jours plus tard, le 6, le MNLA proclama l'indépendance de l'Azawad.
58
+
59
+ La proclamation de l'indépendance de l’Azawad par les Touaregs du MNLA fut condamnée de façon catégorique par les différents partis maliens ainsi que par l’Union africaine et la communauté internationale ; ces partis affirmaient que l’intégrité territoriale du Mali n’était pas négociable et souhaitent que le MNLA revienne à la raison, de gré ou de force.
60
+
61
+ Le 27 juin, le Mujao chassa le MNLA de Gao lors du premier combat de Gao. En novembre, le MNLA lança une contre-offensive qui fut cependant repoussée près d'Ansongo par les forces d'Aqmi et du Mujao. Après un premier échec, au combat de Tagarangabotte, les islamistes prirent l'avantage lors de la bataille d'Idelimane. Le 19 novembre, Ménaka fut conquise.
62
+
63
+ Le 15 novembre 2012, François Hollande, président français, reçut le président nigérien à l'Élysée pour discuter une intervention française et la protection des exploitations française des mines d'uranium, au Niger, à la frontière avec le Mali[15],[16].
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+
65
+ Le 11 janvier 2013, devant la progression des groupes djihadistes au-delà de la ligne de cessez-le-feu et la prise de la localité de Konna, verrou stratégique dans la marche sur Bamako, l'état d'urgence fut déclaré dans le pays[17]. À la suite de la demande du président du Mali par intérim Dioncounda Traoré, le Tchad vint au secours du Mali avec un nombre important de militaires. Ensuite la France sollicita l'accord de l'ONU pour déclencher une intervention militaire (opération Serval) de libération du pays[18]. Dans un premier temps, les djihadistes reculent. Suite à cette reconquête, il a été décidé de substituer l’opération Barkhane à l'opération Serval, pour sécuriser la bande sahélo-saharienne, avec la mission d’empêcher la reconstitution de sanctuaires terroristes. Le nouveau dispositif fut officiellement lancée le 1er août 2014[19]. Mais la situation resta très précaire, avec de nombreuses attaques djihadistes[20]. Les conflits communautaires persistèrent, occasionnant des centaines de morts, particulièrement dans la région de Mopti[20]. En 2018, l'armée française a poursuivi ses opérations et particulièrement dans le Liptako Gourma, une zone entre le centre du Mali, le sud-ouest du Niger et le Burkina Faso[21].
66
+
67
+ Durant la deuxième moitié des années 2010, les djihadistes s'adaptèrent à une guerre asymétrique : il se terrèrent, procèdant par attaques surprises et par des attentats, tout en utilisant les ressentiments locaux et les conflits intercommunautaires[22],[23]. Un piège se referma progressivement sur les troupes françaises, de plus en plus critiquées localement : poursuivre le combat avec un risque d’enlisement et de compromission. Ou se retirer ce qui serait pire encore[23].
68
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+ Le Mali est une république avec un parlement unicaméral. Le pouvoir exécutif est représenté par le président et son gouvernement. Le pouvoir législatif par l'Assemblée nationale. La plus haute autorité judiciaire est la Cour suprême.
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+ La démocratie a été instaurée en 1991, après le coup d'État d'Amadou Toumani Touré contre le régime autoritaire de Moussa Traoré, à la suite des révoltes populaires. Malgré des difficultés importantes, notamment lors des élections présidentielle et législatives de 1997, le Mali a maintenu la démocratie, faisant figure d'exemple pour l'Afrique. Cependant, la faible participation électorale et la non-compréhension par une partie importante de la population des enjeux électoraux fragilisent cette démocratie[24].
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+ Depuis l'indépendance du Mali, six chefs d'État se sont succédé :
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+
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+ Le Mali est divisé en huit régions et un district. Ces subdivisions portent le nom de leur ville principale.
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+ Les trois régions du Nord : Gao, Kidal et Tombouctou représentent les deux tiers de la superficie du pays pour seulement 10 % de sa population. Au sud le pays est divisé entre les régions de Kayes, Koulikoro, Mopti, Ségou, Sikasso et le district de Bamako.
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+
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+ La décentralisation est une réforme majeure en cours. Elle vise à transférer des compétences aux collectivités territoriales afin que les affaires locales soient gérées au plus près des populations.
80
+
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+ Cette réforme a pour base une refonte complète du découpage territorial hérité de l'administration coloniale et se distingue par le processus de consultation populaire qui a permis la création des communes sur la base de regroupements volontaires de villages et de fractions suivant des critères bien définis[26].
82
+
83
+ Il y a 703 communes au Mali, dont 684 nouvelles communes ont été créées en 1996. Une loi de 1999 confirme cette réorganisation administrative et territoriale du Mali en créant les cercles (regroupement de communes) et les régions (regroupement de cercles)[27].
84
+
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+ L'État malien a créé une direction nationale des collectivités territoriales au sein du ministère de l'Administration territoriale et des Collectivités locales (MATCL) chargée de suivre la mise en œuvre de la décentralisation et le renforcement des capacités des collectivités territoriales. Des dispositifs d'appui technique et d'appui financier sont également en place.
86
+
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+ En 2005, un document cadre de la politique nationale (DCPN) de décentralisation (2005-2014) a été adopté et s’articule autour de quatre axes majeurs, à savoir :
88
+
89
+ En 2005, la huitième institution de la république du Mali a été créée. Le Haut Conseil des Collectivités territoriales assure la représentation nationale des collectivités territoriales. Son avis est requis sur toutes les questions concernant la politique de développement local et régional, la protection de l’environnement et l’amélioration de la qualité de vie des citoyens à l’intérieur des collectivités territoriales[27].
90
+
91
+ Le taux d’alphabétisation se situe entre 23 et 46 % selon les sources[28]. Ce taux est plus faible parmi les femmes, la majorité des élèves étant des garçons.
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+
93
+ Le Mali est un pays en développement, avec 65 % de son territoire en région désertique ou semi-désertique. L'activité économique est surtout limitée autour de la région fluviale irriguée par le fleuve Niger. Environ 10 % de la population est nomade et environ 80 % travaille dans l'agriculture ou la pêche. L'activité industrielle est concentrée autour des activités agricoles. L'exportation constitue une très importante manne de revenus. Le Mali dépend de l'aide étrangère et est très vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux du coton, son exportation principale[29]. En 1997, le gouvernement a mis en place un programme d'ajustement structurel réclamé par le FMI qui a aidé la croissance, la diversification et les investissements étrangers. Ces réformes économiques et la dévaluation du franc CFA en janvier 1994 ont soutenu une croissance moyenne de 4 %. La filière coton, comme chez d'autres producteurs africains a pris de la vigueur[30], même si sur le marché mondial, le cours de la livre de la fibre était en 2015 autour de 0,70 dollar, relativement bas comparé au pic des 2 dollars la livre qu’il avait atteint en 2011[30]. Le pays était à la deuxième place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010.
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+ Le sous-sol du Mali est reconnu pour sa richesse en pierres précieuses et en différents fossiles [31]. Parmi toutes les ressources minières connues du pays, seul l'or connaît pour le moment une exploitation intense[32].
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+ Des entreprises multinationales ont développé les opérations de prospection de l'or en 1996-1998, et le gouvernement prévoit que le Mali deviendra un exportateur majeur d'or dans la région sub-saharienne. Il est d'ailleurs actuellement le troisième exportateur africain, derrière l'Afrique du Sud et le Ghana. L'or est la première source d'exportation du pays, suivi du coton et du bétail. La production d'or a doublé entre 2000 et 2002 pour représenter 12 % du PIB malien. C'est le troisième producteur aurifère d'Afrique.
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+
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+ Depuis la fin des années 1990, les « compagnies juniors » canadiennes multiplient les contrats avec des pays africains[33]. Au Mali, elles ont pour nom Nevsun Resources, Robex, Resources, Great Quest Metals, Axmin, Delta Exploration, Etruscan Resources, Glencar Mining pic, North Atlantic Resources et IAMGold[34].
100
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+ Pour ce qui est des principaux partenaires commerciaux, le principal pays importateur du Mali est le Sénégal avec 13,1 % en 2008 et le principal pays exportateur est la Chine avec 26,7 % en 2008. En dehors de ces pays, le Mali a aussi, comme partenaires commerciaux, la France, la Côte d’Ivoire, la Belgique, le Luxembourg, la Grande-Bretagne et l’Allemagne[35].
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+ Le produit intérieur brut par habitant était estimé à 380 dollars en 2005 (selon World Development Indicators (WDI) database).
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+ Le Mali est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Le Mali s’est hissé au niveau de premier producteur de coton de l’Afrique au sud du Sahara. Il possède le premier troupeau de bétail de la sous-région, assure l’autosuffisance alimentaire durable en année de pluviométrie normale et subvient à l’ensemble de ses besoins en céréales sèches. Grâce aux réussites déjà constatées et au regard des potentialités déjà existantes, notamment dans les cultures irriguées et l’élevage qui reste à développer, le Mali a donc démontré qu’il peut devenir la grande puissance agricole de la sous-région[36]. (2017-2018)
106
+
107
+ À la suite de la chute du cours du coton sur le marché en 2005, les paysans maliens produisent aujourd'hui à perte. Les agriculteurs dégagent des marges de plus en plus étroites et sont obligés de contracter des dettes. La CMDT (Compagnie malienne du développement des textiles) achète le kilogramme de coton 160 francs CFA alors que la production de ce même kilogramme coûte 190 francs CFA. Le Mali envisage des alternatives, mais il n'est pas facile de sortir de la monoculture.
108
+ L'économie malienne connait des faiblesses dans plusieurs secteurs :
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+ Quant à la dévaluation du franc CFA, censée favoriser les exportations, elle a surtout divisé par deux la valeur des capitaux nationaux et donc les capacités d'investissement nationales ; les exportations maliennes de produits transformés sont avant tout bloquées par des barrières administratives, et non du fait de leur prix.
111
+
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+ En plus du coton (12e producteur mondial en 2004) et de ses dérivés (graine de coton), le Mali est un important producteur de mangues (200 000 tonnes) dont une faible partie seulement est exportée (3 000 tonnes) malgré un énorme potentiel.
113
+ C'est un gros producteur et exportateur de bétail dans la région :
114
+
115
+ L'or occupe la première place dans les recettes d'exportation du Mali (70 % en 2012 soit 15 % de son PIB, le Mali étant le troisième producteur d’or d’Afrique après l'Afrique du Sud et le Ghana, le neuvième au niveau mondial[37]) suivi du bétail, du coton et du fer. D'autres produits comme l'arachide (360 000 tonnes produites en 2003) s'exportent fortement.
116
+
117
+ En ce qui concerne l'immobilier, le Mali est un pays en chantier. Il existe de nombreux projets publics et privés dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics. La demande en matériaux de construction est en très forte croissance. Aussi, les créneaux suivants offrent d'énormes possibilités d'investissement : fabrique de briques, cimenteries, fabrication de chaux et de peintures, production de plâtre, fabrication de fer à béton et autres, menuiserie métallique ou de bois pour les bâtiments, fabrication d'appareils électriques (ampoules, disjoncteurs, prises, gaines).
118
+
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+ Le tourisme, encore circonscrit à quelques zones, se développe depuis quelques années. Citons notamment les sites classés au patrimoine mondial de l'humanité UNESCO : le Pays Dogon, Tombouctou, Djenné, le tombeau des Askia à Gao. Certains de ces sites ont été profanés à Tombouctou et Gao depuis l'occupation par les islamistes en juillet 2012.
120
+
121
+ L'agriculture est le premier employeur du pays, en effet, 80 % de la population active travaille dans ce secteur. Les 20% restants sont employés dans l’industrie ou les services. Leur production est principalement basée sur les céréales qui constituent l’essentiel de leur base alimentaire. Ces céréales sont surtout : le mil, le sorgho, le riz, le maïs, le fonio ainsi que le blé. Il y a aussi quelques tubercules tels que : l’igname, la pomme de terre et le manioc. Une des cultures ayant eu une certaine montée en production est celle de la production fruitière et maraîchère. Les bananes, les mangues et les oranges forment une importante exportation vers les pays d’Europe et les pays arabes. La production cotonnière domine l’agriculture industrielle, mais malgré cela elle a quand même connu une baisse de 5,23 %. Aujourd’hui le coton est produit à perte et cela depuis la chute du marché en 2005. L’industrie n’a malheureusement jamais réussi à atteindre de nouveau le prix de vente d’avant la crise.
122
+
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+ En 2012, une entreprise canadienne a fait des sondages exploratoires en vue d’exploiter une mine d’uranium dans la région de Faléa[38].
124
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+ Le PIB est principalement tiré par les secteurs primaire et tertiaire. Le PIB de 2006 était de 3 132 milliards de francs CFA et a augmenté à 3 344 milliards de francs CFA en 2007. L’inflation en 2009 était de 2,2 %. Le Mali espère réaliser un taux de croissance nominal du PIB de 7,8 %. En 2008 et 2009, la croissance devrait légèrement s'accélérer pour atteindre un taux moyen annuel de 4,8 %. Les exportations sont de 0,915 milliard de dollars et les importations de 0,927 milliard de dollars. Le PIB par secteurs (principaux) l’agriculture 45 %, l’industrie 17 % et les services 38 %. Les services occupent 13 % de la population active et contribuent pour 38 % au PNB du pays. Le secteur public n'occupe plus que 22 % des effectifs salariés du pays. Un important pourcentage de la population vit sous le seuil de pauvreté soit 36,1 % (2005) avec un taux de chômage qui est très élevé soit de 30 %. Et puis, 30 % de ce total résident dans un milieu urbain tandis que la majorité des démunis vivent dans un milieu rural[39],[40].
126
+
127
+ Indice de développement humain (IDH) : 182e sur 187 en 2012.
128
+
129
+ Indicateur de pauvreté : 107e sur 177 (56,4 %)[42].
130
+
131
+ Le rapport national sur le développement humain 2006 porte sur les relations entre la dégradation de l'environnement et ses effets sur les conditions de vie et de bien-être des populations. Les recommandations touchent principalement la maîtrise des eaux, la diminution de la pression humaine sur les ressources forestières, le contrôle des déchets chimiques toxiques, la lutte contre l'ensablement et la désertification. Il propose notamment de renforcer les capacités de gestion des populations locales et réclame l'application de la réglementation existante[43].
132
+
133
+ Le transport aérien se caractérise non seulement par la présence de plusieurs aéroports internationaux, et des aérodromes, mais aussi par la fréquentation de ceux-ci par beaucoup de compagnies aériennes : Air-France, Aigle-Azur, Royal-Air Maroc, Tunis-air, Air-Algérie, Ethiopian Airlines, Air-Mali, Air-Burkina, Air-Ivoire, etc. Le pays envisage lui aussi de se doter d'une flotte aérienne.
134
+
135
+ Le transport ferroviaire relie la capitale du Mali à la capitale du Sénégal sur 1 248 km, hérité de la colonisation, Trans-rail autrefois appelé Régie des chemins de fer du Mali a été construit par le colon dans le but de faciliter les interventions militaires du Sénégal vers le Niger (fleuve) et inversement en cas d’émeute, et surtout le transport des matières premières vers l'Europe. Une rénovation effectuée par la China Railway Construction Corporation International est à l'étude[44].
136
+
137
+ Le transport fluvial reste marqué par sa saisonnalité à cause de la présence des chutes et des cataractes le long des cours d'eau, il est assuré par deux bateaux : Kankou Moussa et Général Soumaré qui relient Koulikoro à Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao.
138
+
139
+ La croissance très rapide de la population constitue un problème fondamental pour l’amélioration du niveau de vie des Maliens, d'autant plus que les deux tiers de la superficie du Mali sont arides ou semi-arides. La pauvreté est importante puisque les 10 % de la population la plus pauvre ne consomment que 2,4 % des consommations totales du pays et les 10 % les plus riches en consomment 30,2 % (2001)[45].
140
+
141
+ En 2018, le Mali comptait 18,4 millions d'habitants, dont 51,3 % de femmes[1]. Avec 5,9 enfants par femme[1], le pays possède l'un des taux de fécondité les plus élevés au monde.
142
+
143
+ En 2001, le taux brut de scolarisation de l’enseignement secondaire s’élevait à 4 % pour les filles et 14 % pour les garçons[46].
144
+
145
+ Le taux d’utilisation des méthodes contraceptives est bas[46]. La majorité des femmes au Mali a subi une mutilation génitale[46]. De nombreux décès sont liés à la grossesse[46].
146
+
147
+ L'espérance de vie à la naissance est de 53,06 ans en moyenne, 51,43 ans pour les hommes et 54,73 ans pour les femmes (estimation de 2012[1]).
148
+
149
+ Le taux de prévalence moyen national du VIH est de 1,3 % en 2006 contre 1,7 % en 2001 dans la population générale. Cependant cela est marqué par une féminisation de l’épidémie, en effet le taux de prévalence observé chez les femmes enceintes est de 3,5 % depuis 2002[47]. Cependant le pourcentage de personnes ayant entendu parler du VIH et du sida a baissé, sur la tranche d’âge de 15 à 49 ans, et est passé de 90,3 % à 86,2 % pour les femmes et de 98,1 % à 90,6 % chez les hommes. Parmi eux, 20,7 % a eu des rapports sexuels avant l’âge de 15 ans. Pour les femmes la proportion est de 24,7 % contre 5,4 % pour les hommes. 9,3 % des femmes et hommes de 15−49 ans ont eu des rapports sexuels avec plus d’un partenaire au cours des 12 derniers mois, dont 25,3 % des hommes et 5,9 % des femmes. Parmi eux 28,4 % ont déclaré avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel, dont 16,7 % pour les femmes et 38,8 % pour les hommes[48].
150
+
151
+ Le Mali a su conserver les éléments importants de ses cultures traditionnelles. Les griots (ou « Djéli ») exercent toujours leurs fonctions de musiciens-poètes transmettant l’histoire du pays et des hommes sur plusieurs générations. Bakary Soumano, chef des griots du Mali de 1994 à 2003, a contribué à réhabiliter les fonctions du griot dans la société moderne.
152
+
153
+ Parmi les grands écrivains maliens : Amadou Hampâté Bâ, Seydou Badian Kouyaté. Parmi les cinéastes de renommée internationale : Cheick Oumar Sissoko et Souleymane Cissé. Pour la musique, voir la section dédiée.
154
+
155
+ Le français est la langue officielle, mais la plus utilisée est le bambara qui est parlé par plus de 50 % de la population. Cette dernière, ainsi que douze autres (bobo, bozo, dogon, peul, soninké, songhaï (ou songoy), sénoufo-minianka, tamasheq, hassanya, khassonké, mandinka et le maninkakan) sont reconnues par l'État comme des langues nationales[49].
156
+
157
+ Le recensement de 1987 a enregistré la langue parlée par les personnes de plus de six ans. Le bambara arrive largement en tête (38,3 %), suivi du peul (11,7 %), du dogon (6,9 %), du songhaï (6,3 %) et du soninké (12,3 %)[50]. La connaissance du français a également beaucoup progressé. En 1960, 66 000 Maliens savaient lire et écrire en français. En 1985, ils étaient 564 000. En 2009, ils étaient 2,2 millions[51].
158
+
159
+ Les régions du Mali de Gao, Kayes, Kidal, Koulikoro, Mopti, Segou, Sikasso et de Tombouctou sont membres de l'Association internationale des régions francophones[52]. Le Mali est membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie ainsi que de l'Organisation internationale de la francophonie.
160
+
161
+ Selon le Pew Research Center, en 2010, 94,4 % des habitants du Mali sont musulmans, alors que 2,4 % sont chrétiens, principalement catholiques (1,6 %) et que 2,7 % pratiquent une religion populaire[53].
162
+
163
+ La religion est omniprésente au Mali. Il est rare de trouver un village sans sa mosquée. Mais des cérémonies animistes, pourtant interdites par l'islam, persistent encore dans quelques villages majoritairement musulmans. Les griots et marabouts rappellent le passé animiste de nombreuses régions du pays, tout comme les fétiches, et amulettes, très répandues[54].
164
+
165
+ L'un des lieux célèbres du christianisme au Mali est la ville de Kita dans la région de Kayes (1re région) où se trouve la cathédrale Notre-Dame où a lieu le pèlerinage catholique annuel au Mali.
166
+
167
+ La population du Mali est divisée en plusieurs communautés. Les peuples nomades et semi-sédentaires se trouvent au nord. Les Maures, les Kountas et les Touaregs représentent environ 10 % de la population. Les premiers sont traditionnellement spécialisés dans le commerce de la gomme arabique tandis que les seconds et les troisièmes sont éleveurs nomades ; ils se déplacent en permanence à la recherche de pâturages frais pour leur bétail.
168
+
169
+ Plus au sud, on trouve les Bambaras (28 %) qui représentent le groupe majoritaire, autour de la capitale Bamako, ainsi que les Malinkés qui leur sont apparentés et les Soninkés, les Peuls, les Sénoufos, les Bwas, les Bozos, les Dogons, les Songhaïs, les Khassonkés.
170
+
171
+ Les Touaregs, les Songhaïs, les Kountas et les Bérabichs résident dans le Nord du Mali, la partie la plus aride et la moins peuplée du pays. Les Bellas, qui sont d'anciens esclaves des Touaregs, vivent dans ces mêmes régions.
172
+
173
+ Les mélodies traditionnelles, autrefois jouées sur la kora, continuent d'alimenter la musique d'aujourd'hui via des interprètes dignes descendants des griots tels que Mamadou Diabaté, Ganda Fadiga, Toumani Diabaté, Babani Koné, Amy Koita. Parmi les non-griots, on peut également citer Salif Keïta, Ali Farka Touré, Vieux Farka Touré, Boubacar Traoré, Rokia Traoré, Oumou Sangaré et Samba Touré.
174
+
175
+ La diversité de la musique malienne met en valeur la diversité culturelle du Mali. On peut ainsi trouver différents styles musicaux comme les chansons de chasseurs, la musique du wassoulou, les griots, etc.[55]
176
+
177
+ Les instruments utilisés sont essentiellement le n'goni, la kora, le balafon, le bara, le n'dounu.
178
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+ La musique malienne est surtout connue à travers des célébrités comme Amadou et Mariam Bagayogo, le « couple aveugle » qui a créé Beaux dimanches (Le dimanche à Bamako…), Ali Farka Touré le deux fois nommé aux Grammy Awards, Salif Keïta, Habib Koité, Samba Touré, héritier de la musique d'Ali Farka Touré, Mama Sissoko qui fut plagié par le célèbre chanteur américain Carlos Santana et dont l'affaire fut portée devant la justice américaine en 2005, Oumou Sangaré, Oumar Koïta, qui est naturalisé allemand, ou encore Mokobé, jeune Malien de France qui a su s'imposer dans le milieu du rap tout en n'oubliant pas ses racines et en collaborant avec plusieurs artistes africains. Ballaké Sissoko œuvre par ses collaborations avec des musiciens européens comme le violoncelliste Vincent Ségal ou le pianiste Ludovico Einaudi au rayonnement de la kora et de la culture malienne.
180
+
181
+ La musique dogon est bien souvent l'oubliée de ce patrimoine très riche. Cette musique dogon est diverse et variée. Elle est étroitement associée aux différents rites : mariages, funérailles, etc. Après Kadja Lélé, la vétérane, la jeune chanteuse Déné Issébéré est l'emblème de cette culture musicale dogon aussi bien au Mali qu'en dehors des frontières maliennes[56].
182
+
183
+ La musique touareg est appréciée au-delà des frontières maliennes, notamment le blues touareg ; elle est représentée entre autres par le groupe Tinariwen, initiateur et leader de ce courant musical.
184
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+ Le reaggaeman Koko Dembélé a composé beaucoup de titres en langue dogon.
186
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+ Le cinéma numérique ambulant est présent au Mali. Depuis 2003, le cinéma numérique ambulant a réalisé en Afrique plus de 5 000 projections pour des millions de spectateurs. De nouvelles unités de projection sont en cours de création.
188
+
189
+ Le cinéma malien est connu notamment à travers le travail de Souleymane Cissé.
190
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191
+ Les médias au Mali sont constitués par la presse écrite (en français et quelques journaux en langues nationales), par la radio de proximité, par la télévision, ainsi que par plusieurs services liés (satellite, câble, internet).
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+ Les journaux sont concentrés dans la capitale Bamako ou dans les grandes villes régionales. Le réseau des radios libres croit à grande vitesse. Ces radios atteignent la grande majorité de la population en diffusant des émissions dans les langues locales. L'accès à internet se développe tant au niveau de l'extension des infrastructures, de la réduction des coûts et de la familiarisation des usagers aux outils les plus courants. On note plusieurs collaborations de sites internet avec des journaux, des radios et des télécentres communautaires.
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+ L’artisanat du Mali est très riche, il varie d’une région à une autre, d’une ethnie à une autre.
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3
+ Malines (en néerlandais : Mechelen, prononcé [ˈmɛxələ(n)], en allemand : Mecheln), est une commune et ville néerlandophone de Belgique située en Région flamande dans la province d'Anvers, chef-lieu de l'arrondissement.
4
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5
+ Elle est depuis 1559 le siège de l'archidiocèse de Malines, devenu en 1962 l'archidiocèse de Malines-Bruxelles.
6
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7
+ La commune, avec en janvier 2014 plus de 80 000 habitants, est située sur les bords de la Dyle (affluent du Rupel) et du canal de Louvain.
8
+
9
+ La gare ferroviaire principale est située par les lignes 25 de Bruxelles-Nord à Anvers-Luchtbal, 27 de Bruxelles-Nord à Anvers-Central via Machelen et Mortsel et 53 entre Schellebelle et Louvain. Conçue en 1935 pour être le centre du réseau ferroviaire belge naissant[1], cette gare bénéficie d'une desserte importante. La gare de Nekkerspoel, un peu plus au nord, est desservie par un nombre moins important de trains.
10
+
11
+ Les trains sont en correspondance avec les bus du réseau De Lijn qui assurent des liaisons urbaines et interurbaines.
12
+
13
+ L'autoroute E19 longe la ville à l'ouest et la desserte par les sorties Mechelen-Zuid (avec la route N109) et Mechelen-Noord (avec la route N16). Les autres routes principales qui traversent la ville sont la N1, la N14, la N15 et la N16.
14
+
15
+ Malines est située sur le Canal Louvain-Dyle.
16
+
17
+ La ville est nommée en néerlandais : Mechelen, en allemand : Mecheln, en latin : Mechlinia.
18
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19
+ La tradition veut que Malines ait été évangélisée au VIIe siècle par saint Rombaut, un moine venu d’Irlande dont la vie légendaire et les miracles sont retracés sur une série de panneaux peints visibles dans le déambulatoire de la cathédrale. À défaut de sources historiques fiables et de fouilles archéologiques probantes, les historiens de Malines en sont réduits à des conjectures et recourent à la géographie pour expliquer la genèse de la ville. Sur la rive gauche de la Dyle le terrain est légèrement surélevé, protégeant cette zone des inondations. C'est là que se serait développée au cours du Haut Moyen Âge, sinon à l'époque romaine un premier noyau d'habitat autour du Korenmarkt (Marché aux Grains)[2]. Sur la rive droite, fort marécageuse, se développa un deuxième noyau autour du chapitre de Saint-Rombaut. Vers 1300, on construisit une enceinte qui englobait toutes les paroisses de la ville. Pourvue de douze portes, elle se situait à l'emplacement de l'actuelle Ringlaan, le boulevard périphérique autour du centre historique de la ville.
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+ La seigneurie de Malines fut longtemps une enclave de la principauté de Liège à l'intérieur du Duché de Brabant. Jusqu'au début du XIVe siècle, la seigneurie de Malines fut dominée par une puissante famille de propriétaires terriens, les Berthout, qui furent fréquemment en conflit avec les princes-évêques de Liège. Le dernier représentant de cette influente lignée fut Florent Berthout. En 1333, le comte de Flandre Louis de Nevers acheta la seigneurie de Malines au prince-évêque de Liège. Elle fut ensuite cédée au duc de Brabant. Par la Paix d'Ath, qui mit fin à la guerre de Succession de Brabant, Louis de Male la récupéra en 1357. À la mort de Louis en 1384, Malines revint finalement au duc de Bourgogne Philippe le Hardi qui avait épousé sa fille Marguerite.
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+ Déjà prospère grâce à sa situation sur la Dyle, elle devint sous Charles le Téméraire le siège d'une institution connue sous le nom de Parlement de Malines, qui constituait le tribunal souverain des Pays-Bas. Cette institution fut supprimée en 1477 par le Grand Privilège de Marie de Bourgogne. Elle sera rétablie en 1504 sous le nom de Grand Conseil de Malines. La ville atteignit son apogée au cours de la période pendant laquelle Marguerite d’Autriche, tante de Charles Quint, qui exerçait la gouvernance des Pays-Bas de 1507 à 1530, y résida.
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+ En 1546, l'explosion de la Zandpoort, un entrepôt de poudre, fut une catastrophe pour la ville. Elle causa la mort de quelque 200 habitants ainsi que la destruction de nombreux immeubles[3]. Les palais de Marguerite d'York et de Marguerite d'Autriche, situés à proximité, furent gravement endommagés. Les années qui suivirent furent tout aussi néfastes pour la ville. Au cours des guerres de religion, les troupes espagnoles du duc d'Albe s'emparèrent de la ville et la mirent au pillage le 2 octobre 1572. En 1580, les calvinistes reprirent la ville, qui retomba définitivement entre les mains des Espagnols d'Alexandre Farnèse en 1585. En 1559, la ville avait néanmoins profité de la réorganisation religieuse des Pays-Bas espagnols, devenant le siège de l'archidiocèse de Malines.
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+ En 1746, le prince de Soubise s'avança vers Malines, qui, étant peu fortifiée, capitula immédiatement.
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+ Le 27 brumaire an I (17 novembre 1792), après la victoire de Jemmapes, le général Stengel prend Malines.Malines retourna sans combat dans les mains de l'Empereur du Saint-Empire romain germanique au printemps suivant. Le 15 juillet 1794, les troupes françaises prennent une nouvelle fois Malines.
30
+
31
+ Après la conquête des Pays-Bas autrichiens par les armées de la Révolution française, la seigneurie de Malines fut incorporée en 1795 au département des Deux-Nèthes, la future province d'Anvers. Sous le régime napoléonien, l'enceinte médiévale fut démolie.
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+
33
+ En 1798, lors de la guerre des Paysans, la ville est prise par les insurgés puis reprise par les Républicains le lendemain. 41 prisonniers sont fusillés devant la cathédrale.
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+
35
+ En 1835, la première ligne de chemin de fer public du continent européen relia Malines à Bruxelles.
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37
+ En 1863, le Congrès de Malines réunit, à l'initiative du théologien bavarois Ignaz von Döllinger, plus de cent théologiens. Les débats prenant un tour de plus en plus libéral, le pape Pie IX ordonne la clôture du Congrès et publie le Syllabus errorum.
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+
39
+ En 1914, la ville de Malines fut bombardée par les Allemands les 27 et 28 août (→ Grande Retraite).
40
+
41
+ Pendant la Seconde Guerre mondiale, de 1942 à 1944, la Caserne Lieutenant-Général Baron Dossin de Saint-Georges, mieux connue sous le nom de Caserne Dossin, servit, sous le nom de SS-Sammellager-Mecheln, de lieu de rassemblement pour 24 916 juifs et 351 tziganes de Belgique avant leur départ pour le camp d’extermination d’Auschwitz.
42
+
43
+ Sur le sceau de la ville, datant de la même année, les nouvelles armoiries sont montrées, avec deux griffons comme supports. Ce sont les supports de la famille Habsbourg, empereurs du Saint-Empire romain germanique. La devise a également été ajoutée à la fin du XVe siècle.
44
+
45
+ Le blason du dragon est probablement dérivé des armoiries du Royaume d'Aragon qui présentaient également des pals rouges sur fond or (voir pour le blason la province de Valence en Espagne) mais qui n'avaient rien à voir avec la ville. Dans les nouvelles armoiries, le casque et l'emblème ont été remplacés par une couronne de comte pour le comté historique de Malines.
46
+
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+ Aux XVIe et XVIIe siècles, l'aigle de l'écusson était souvent représenté avec deux têtes, mais celles-ci n'étaient jamais utilisées officiellement.
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+
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+ Napoléon a donné des armoiries à Malines en 1810, montrant le bouclier avec les pals, mais au lieu de l'aigle, un canton libre avec un N couronné, symbole des villes de seconde classe.
50
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51
+ En 1819, les armoiries furent octroyées sans le support, qui fut ajouté en 1841. En 1986, le blason fut remplacé par une couronne.
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+ Graphe de l'évolution de la population de la commune (la commune de Malines étant née de la fusion des anciennes communes de Malines, de Walem, d'Heffen, d'Hombeek, de Leest et de Muizen, les données ci-après intègrent les deux communes dans les données avant 1977).
58
+
59
+ Elle comptait, au 1er décembre 2019, 87 329 habitants (42 822 hommes et 44 507 femmes), soit une densité de 1 339,61 habitants/km²[5] pour une superficie de 65,19 km².
60
+
61
+ Une variété de chiens de berger belges, le Malinois, tire son nom de la région de Malines, où a commencé son élevage.
62
+
63
+ La ville a conservé de nombreux monuments qui témoignent de son importance dans les siècles passés. Elle ne compte par exemple pas moins de trois hôtels de ville, ou plutôt maisons des échevins.
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+
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+ Église Notre-Dame du Val des Lys
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+ Basilique Notre-Dame de Hanswijk
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+ Église Saints-Pierre-et-Paul
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71
+ Église du Grand Béguinage (Begijnhofkerk), située dans la Nonnenstraat
72
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+ Église Notre-Dame-au-delà-de-la-Dyle. La Pêche miraculeuse de P.P. Rubens
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+ Palais de Marguerite d'Autriche
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+ Hof van Busleyden
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+ Brusselpoort
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+ Les deux célèbres maisons Le Diable et le Paradis au Haverwerf (dessin par Léon van Dievoet, 1934)
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+ Malines est une ville très gourmande. Il y a beaucoup de recettes qui sont célèbres. Par exemple, le coucou de Malines, les bières de Malines et des friandises typiques.
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+ Une des spécialités malinoises les plus célèbres est le coucou de Malines. C’est un poulet à chair ferme au plumage gris et blanc. C’est une volaille de grande taille, massive et volumineuse. C’est une grosse productrice de chair blanche très fine. Le coucou malinois figure au menu de nombreux restaurants de la ville, accompagné de légumes primeurs ou d’une sauce à base de bière malinoise.
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+
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+ La bière la plus connue de Malines est la « Gouden Carolus » et la « Mechelschen Bruynen ». La Mechelschen Bruynen, ou Brune de Malines, était la bière préférée de Charles Quint, qui avait passé sa jeunesse à Malines. Même quand il était en Espagne ou en campagne militaire, il faisait envoyer sa bière préférée.
88
+
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+ Ces bières sont brassées dans la brasserie « Het Anker », qui a une activité continue attestée depuis le XIVe siècle. Quant à la brasserie « Het Anker », elle célèbre chaque année l’anniversaire de Charles Quint en brassant une « Cuvée de l’empereur ».
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+ Les « Mechelse Maantjes » (« lunes de Malines ») sont des chocolats, tandis que la « Mechelse toren » ou « tour de Malines » est un biscuit sablé et qu'une « Marguerite » de Malines est un biscuit au citron.
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+ République de Malte
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+ (mt) Repubblika ta' Malta
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+ (en) Republic of Malta
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+ 35° 54′ N, 14° 31′ E
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+ modifier
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+ Malte (en maltais : Malta ; en anglais : Malta), en forme longue la République de Malte (en maltais : Repubblika ta' Malta ; en anglais : Republic of Malta), est un État insulaire d'Europe situé au milieu de la Méditerranée, à 93 kilomètres au sud de la Sicile. Il est constitué d'un archipel de huit îles, dont quatre sont habitées, et de plusieurs îlots et rochers. La capitale du pays est La Valette, établie sur l'île de Malte.
12
+
13
+ Sa localisation stratégique entre la Méditerranée occidentale et la Méditerranée orientale lui a valu les convoitises et l'occupation de nombreuses puissances au cours des âges. Malte a acquis son indépendance du Royaume-Uni le 21 septembre 1964. Elle est membre de l’Union européenne depuis le 1er mai 2004[5], ainsi que de la zone euro depuis le 1er janvier 2008[6].
14
+
15
+ Avec ses 316 km2 de superficie, c'est le plus petit État de l'Union européenne. Le pays compte 449 043 habitants en 2018. Sa densité de population est la plus élevée de l'Union européenne, avec 1 421 habitants au km2.
16
+
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+ Malte possède une langue nationale, le maltais, et deux langues officielles, le maltais et l'anglais ; l'italien est également compris et pratiqué par de nombreux Maltais.
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+
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+ Le nom Malte vient du latin Melita, issu du phénicien מלט −mlṭ (« refuge »).
20
+
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+ Le territoire maltais est un archipel situé entre mer Méditerranée orientale et occidentale à 88 km des rivages sud-ouest de l'extrême sud sicilien, à 297 km à l’est-nord-est du ras Kaboudia, en Tunisie[7], à 339 kilomètres au nord-nord-est des faubourgs de Tripoli, en Libye, et 574 km à l’ouest-sud-ouest de l'île de Céphalonie, en Grèce. Sa localisation stratégique au centre de la mer Méditerranée, à la frontière entre la Méditerranée occidentale et la Méditerranée orientale et entre l’Afrique du Nord (cap Bon) et le sud de l’Europe lui a valu les convoitises de nombreuses civilisations au cours des âges. Le percement du canal de Suez va mettre Malte sur la ligne des steamers (« bateaux à vapeur ») pour les colonies du Commonwealth. Après avoir été un centre de maintenance naval avec de vastes chantiers, c'est aujourd'hui le relais méditerranéen pour le trafic international des conteneurs.
22
+
23
+ L’archipel maltais de 316 km2 se compose de huit îles, dont quatre sont habitées : Malte (Malta en maltais et en anglais), Gozo (Għawdex en maltais et Gozo en anglais), Comino (Kemmuna en maltais et Comino en anglais) et l'île Manoel ; quatre autres sont inhabitées : Cominotto (Kemmunett en maltais et Cominotto en anglais), Filfla, Filfoletta et les deux îles de Saint-Paul (Gżzejjer ta’ San Pawl).
24
+
25
+ L’île principale de l'archipel maltais est l'île de Malte. Elle mesure 27 km dans sa plus grande longueur et 14,5 km dans sa plus grande largeur. Son point culminant est le Ta' Dmejrek (253 m). La deuxième île de l'archipel, au nord-ouest, est l'île de Gozo. Elle mesure 14,5 km dans sa plus grande longueur et 7 km dans sa plus grande largeur. Son point culminant est le Ta' Dbiegi (190 m). Entre l'île de Malte et de Gozo se trouve la troisième île de l'archipel, l'île de Comino (2,600 m par 2,100 m) et son îlot celui de Cominotto.
26
+
27
+ L’archipel maltais, situé sur la limite nord de la plaque africaine, est constitué de roches sédimentaires peu déformées, globalement inclinées vers le nord-est. Du point de vue tectonique, malgré la proximité de la zone de rencontre de la plaque africaine et de la plaque eurasienne, le fond marin de l'ensemble du Canal de Sicile est caractérisé par des marqueurs de distension : rift, graben, failles normales. Malte et Lampedusa sont les sommets émergés des bordures d'un rift, résultant d'une surrection et d'une extension qui ont eu lieu entre le Miocène et le Pliocène, avec une orientation de ce rift selon la direction sud-ouest/nord-est. Le risque sismique est modéré.
28
+
29
+ Si le relief maltais est le résultat d'une érosion hydraulique, aujourd'hui les cours d'eau sont réduits à l'état de wied (oued). L'eau douce est présente sous forme d'une nappe phréatique flottant sur une nappe d'eau de mer. En surface, l'eau douce est présente toute l'année dans quelques rares étendues d'eau, généralement canalisée dont la plus étendue est les Chadwick Lakes (en).
30
+
31
+ L'eau douce, pour la consommation humaine, était au XIXe siècle obtenue par des puits, des réservoirs récupérant les eaux de pluies surtout dans de vielles bâtisses, des pompages éoliens et un réseau de galeries souterraines permettant un drainage des eaux de pluie. Le pompage intensif de la nappe phréatique a pour conséquence, petit à petit, au fil du temps, une saumurisation de l'eau douce, commençant à poser des problèmes à l'agriculture avec une salinisation des terres de culture. Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, l'eau de consommation est obtenue par dessalement de l'eau de mer par un procédé d'osmose inverse (en anglais reverse osmosis donnant lieu au jeu de mots le plus connu à Malte : la plus grande rivière de Malte est la River of Moses - la rivière de Moïse).
32
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33
+ En 2017, sur les 33 250 732 m3 d'eau potable distribués, 18 890 081 m3 ont été produits par dessalinisation dans trois usines de traitement, ce qui constitue 57 % de la production d'eau potable de Malte[8].
34
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+ Le climat est de type méditerranéen, avec des hivers doux et pluvieux et des étés chauds et secs. On y compte en moyenne 60 jours de pluie par an[9].
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37
+ Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
38
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+ En décembre 2018, Malte comptait 52 sites dont :
40
+
41
+ La superficie totale est de 4 183 km2, ce qui représente 13,3 % de la surface terrestre et marine du territoire de Malte[10].
42
+
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+ L'histoire de Malte est dès le Néolithique liée à celle de la Sicile. L'archipel maltais, de par sa position privilégiée entre mer Méditerranée orientale et occidentale, sera toujours occupé par une puissance maritime dominante jusqu'à son indépendance du Royaume-Uni en 1964.
44
+
45
+ L'archipel maltais n'est peuplé que vers 5400-5200 av. J.‑C. par des groupes néolithiques d'agriculteurs-éleveurs-pêcheurs venant de Sicile[11], qui mettent en place une civilisation préhistorique importante à l'origine des plus anciens monuments encore visibles : les temples mégalithiques de Malte, qui sont les plus anciennes constructions monumentales de l'histoire de l'humanité (26 sites de temples cyclopéens)[12] après, certainement, le site de Göbekli Tepe en Turquie[13].
46
+
47
+ Par sa position au centre de la mer Méditerranée, l'archipel maltais est un relais évident, compte tenu de ses ports naturels. Les Phéniciens, grands navigateurs, utilisent les ports de Malte à partir du Xe siècle av. J.-C.. Ils installent une colonie dans les îles de l'archipel vers 725 av. J.‑C.[14]. Des Grecs s’installent également du VIIe au Ve siècle av. J.-C. et partagent apparemment pacifiquement les îles avec les Phéniciens[15]. Avec le déclin de la Phénicie, l’archipel passe sous le contrôle de Carthage en 480 av. J.‑C. C'est une colonie précieuse dans la lutte que les Carthaginois mènent contre les Grecs et ensuite contre les Romains. À la faveur des guerres puniques, les îles passent sous le contrôle des Romains en 218 av. J.‑C. jusqu'au démantèlement de l'Empire romain en 395[16].
48
+
49
+ Probablement vers 455, l'archipel maltais subit l'occupation des Vandales et vers la fin du Ve siècle, celle des Ostrogoths[17]. Il passe ensuite sous le contrôle de l'Empire romain d'Orient également dénommé Empire byzantin. La présence byzantine demeure dans l'archipel jusqu'à la conquête de Malte par les Arabes.
50
+
51
+ En 870 les Aghlabides s'emparent de l'archipel lors de la conquête de la Sicile. Il est envisagé, dans les dernières études historiques, que l'archipel a été complètement vidé de sa population envoyée en esclavage. Les îles auraient ensuite été repeuplées avec des colons arabes et berbères musulmans et des esclaves chrétiens pour mieux défendre l'archipel[18].
52
+
53
+ En 1090, les Normands, maîtres de la Sicile, menés par le comte Roger de Hauteville, s’emparent de Malte. En 1127, l’archipel passe sous domination sicilienne. Finalement, entre 1240 et 1250, Frédéric II du Saint-Empire expulse les musulmans, même si beaucoup se convertissent pour rester dans les îles. Pendant cette période, les Maltais se rechristianisent mais conservent leur langue l'arabe maltais proche de l’arabe ifriqiyen, tout en empruntant massivement une partie de leur vocabulaire au sicilien et à l’italien. L'archipel accueille des familles juives chassées d'Espagne en 1492.
54
+
55
+ Lorsque Charles Quint se rend une première fois en Italie en 1529 pour se faire couronner empereur par le pape Clément VII, ce dernier intercéda en faveur de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem[19], un ordre hospitalier et militaire consacré en son temps à la défense du Royaume de Jérusalem, pour que celui-ci retrouve une souveraineté après avoir été chassé de l'île de Rhodes par les Ottomans. C’est à Bologne, le 24 mars 1530, que Charles Quint signe le diplôme concédant à l’Ordre « en fief perpétuel, noble et franc, les villes, châteaux et îles de Tripoli, Malte et Gozo avec tous leurs territoires et juridictions », ensemble hérité des possessions de Naples et de Sicile[20],[21].
56
+
57
+ Délaissant L-Imdina, ancienne capitale de l’île de Malte, l’Ordre installe son couvent dans le port de Il-Birgu où le grand maître Philippe de Villiers de L'Isle-Adam fit édifier plusieurs fortifications en vue de mettre l’île en état de défense contre une éventuelle attaque des Ottomans.
58
+
59
+ En 1675 puis de nouveau en 1676, une épidémie de peste frappe les îles, faisant 11 300 victimes sur une population estimée à 60 000 habitants.
60
+
61
+ Le Grand Siège intervient le 19 mai 1565 quand Mustapha Pacha et Uluç Ali Paşa font débarquer à Marsaxlokk un premier contingent de 40 000 soldats. Le grand maître Jean de Valette ne peut opposer qu’environ 9 000 hommes dont 592 chevaliers. Le grand siège de Malte se termine le 13 septembre, après l’arrivée des renforts siciliens du vice-roi Don Garcia de Tolède, par la défaite des Ottomans qui perdent plus de 12 000 hommes, dont le corsaire Dragut. Les pertes maltaises s’élèvent à environ 9 000 personnes dont des femmes, des enfants et des vieillards qui n'avaient pu être évacués en Sicile, et 313 chevaliers[22],[23]. La victoire est célébrée avec éclat et reste une des plus grandes victoires de la chrétienté sur l'Empire ottoman[24].
62
+
63
+ La domination de l'Ordre prend fin le 12 juin 1798, après le débarquement des troupes françaises et la prise de l’archipel par Napoléon Bonaparte lors de sa campagne d'Égypte, dont Malte constitue alors une base[25].
64
+
65
+ En 1800, les Maltais appellent les Britanniques à l’aide sous prétexte du pillage des biens de l’Église par les troupes napoléoniennes. L'impopularité de plusieurs lois promulguées par Bonaparte et l'attitude peu respectueuse des Français renforcent l'état d'esprit anti-Français[réf. nécessaire]. La Royal Navy impose un embargo sur l'île pendant deux ans, jusqu'au 5 septembre 1800, où les Français, épuisés, se rendent aux Britanniques. Malte, bien que toujours fief du royaume sicilien, devient un protectorat anglais, malgré les remontrances des Bourbons, qui revendiquaient la souveraineté sur l'île.
66
+
67
+ En 1802, le traité d'Amiens décide le rétablissement de la souveraineté de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem sur l'archipel mais rencontre l'opposition du Congrès national. Les Britanniques refusent alors de rendre l’archipel aux Hospitaliers et l’annexent officiellement à l’Empire britannique en 1816 après la signature du traité de Paris de 1814. Toutefois les Britanniques ne sont pas mieux acceptés que les Français : ils imposent unilatéralement leur langue, en interdisant la langue italienne. Ils s'emparent du pouvoir politique et économique. Cette situation d’exploitation coloniale provoque en retour la montée de revendications nationalistes et les Britanniques doivent concéder une nouvelle constitution augmentant le nombre d’élus maltais au Conseil législatif de Malte puis reconnaître la langue maltaise (1934), mais pas l'italien comme les nationalistes le demandaient[26].
68
+
69
+ Au cours de la colonisation britannique de Malte, la tour a été modifiée en installant une porte au niveau du sol et en insérant des dalles de toit.
70
+
71
+ Durant la Seconde Guerre mondiale, Malte joue un rôle important en raison de sa position stratégique qui gêne considérablement le ravitaillement des armées de l’Axe en Afrique du Nord dans leur tentative de s’emparer du canal de Suez. Cela vaut à sa population la Croix de Georges pour sa résistance héroïque face au blocus et aux bombardements incessants (16 000 tonnes de bombes faisant 2 000 victimes), cette croix qui figure aujourd’hui sur le drapeau national. Pendant la guerre, un certain nombre de jeunes Maltais, généralement des étudiants en Italie avant la déclaration de la guerre, qui se considéraient proches de l'Italie, se battent dans l'armée italienne pour rattacher leurs îles au Royaume ; l'un d'entre eux, Carmelo Borg Pisani, pro-italien, nationaliste maltais et fasciste, après avoir participé à la campagne de Grèce avec l'armée italienne, est envoyé à Malte pour espionner l'archipel. Capturé, condamné par le Conseil de guerre, il est exécuté par les Britanniques pour conspiration le 28 novembre 1942[27].
72
+
73
+ L’indépendance du pays est reconnue le 21 septembre 1964, mais Malte conserve la reine Élisabeth II à sa tête comme de nombreux pays du Commonwealth. Ce n’est que 10 ans plus tard, le 13 décembre 1974, sous l’impulsion du Premier ministre Dom Mintoff, que Malte proclame la république et élit un président à sa tête. En 1984 se déroulent d'importantes manifestations contre des mesures de restriction de l'enseignement religieux et des biens du clergé. [réf. souhaitée] Cette même année, le pays signe des accords avec la Libye et l'URSS. [réf. souhaitée]
74
+
75
+ La Chambre des représentants (Kamra tar-Deputati) est composée d'au moins 65 députés élus selon un système proportionnel. Les élections générales ont lieu tous les cinq ans. La dernière a eu lieu en 2017.
76
+
77
+ Le président de la République est élu pour une durée de cinq ans par la Chambre des représentants et nomme comme Premier ministre le chef du parti vainqueur des élections générales. Le président nomme également, sur recommandation du Premier ministre, les différents ministres du gouvernement choisis parmi les députés élus.
78
+
79
+ Le président de la République est, depuis le 4 avril 2019, George Vella (PL).
80
+
81
+ Le Premier ministre est depuis le 12 janvier 2020 Robert Abela membre du Parti travailliste[28].
82
+
83
+ Les deux principaux partis politiques de l'archipel sont le Parti travailliste (LP) et le Parti nationaliste (PN). Ces deux partis se positionnent plutôt au centre gauche (LP) et au centre droit (PN) laissant la place à leur droite, Europeans United for Democracy (EUD) ou Partit tal-Ajkla (PA), ou extrême droite, Imperium Europa (en) (IE), et à leur gauche, Parti communiste maltais (PK), des partis qui peinent à trouver le suffrage des électeurs. Les maltais sont politiquement très conservateurs, le vote familial était très répandu il y a encore une génération, aujourd'hui les enfants se montrent plus indépendants politiquement de leurs parents même si certains continuent encore à voter pour le parti familial[29]. Cette indépendance a quand même permis l’émergence d'un parti écologiste, Alternative démocratique (AD) qui est le troisième parti politique maltais à présenter des candidats dans tous les districts à toutes les élections sans toutefois parvenir à entrer au parlement.
84
+
85
+ Le parti majoritaire au Parlement est le Parti travailliste (LP) depuis le 8 mars 2013.
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+
87
+ Après l'indépendance de Malte dans le Commonwealth, le 21 septembre 1964, et sa constitution en république, le 13 décembre 1974, les dirigeants politiques maltais cherchent les moyens de passer d'une économie coloniale à une économie nationale. Le Premier ministre travailliste Dom Mintoff affirme la neutralité de Malte et son non-alignement à l'image d'un Jawaharlal Nehru mais dans le même temps cherche une collaboration avec les pays communistes (URSS, RDA, Bulgarie et Roumanie) mais c'est en fait la république populaire de Chine et la Libye qui investissent à Malte[30]. À leur arrivée au pouvoir, les nationalistes choisissent la collaboration avec la Communauté économique européenne, ancêtre de l'Union européenne. Le Premier ministre Giorgio Borg Olivier signe un accord d'association le 5 décembre 1970 avec effet au 1er avril 1971. Le retour au pouvoir des travaillistes en juin 1971 interrompt le processus.
88
+
89
+ L'alternance politique ramène les nationalistes en 1987, qui, au lieu de relancer l'accord d'association, décident d’ouvrir des négociations pour adhérer à l'Union européenne le 16 juillet 1990. Après une parenthèse travailliste de 1996 à 1998, Borg Olivier décide de consulter les Maltais par référendum le 8 mars 2003, et 53,6 % des Maltais approuvent l'adhésion. Le 14 avril 2003, le Conseil européen décide de l'adhésion de Malte en même temps que neuf autres pays[31] et, le 16 avril 2003, Malte signe le traité d'adhésion avec entrée en vigueur au 1er mai 2004.
90
+
91
+ Le 21 juin 2007, le Conseil européen autorise l'adoption de l'euro et fixe le taux irrévocable de conversion à 1 euro = 0,429300 lire maltaise[32] et le 1er janvier 2008, Malte intègre la Zone euro. Le 21 décembre 2007, Malte intègre aussi l'Espace Schengen mettant Malte aux avant-postes de l'émigration africaine avec l'île italienne de Lampedusa. Le pays assure la présidence du Conseil de l'Union européenne au premier semestre 2017.
92
+
93
+ Depuis 1993, Malte est subdivisée en 68 Kunsilli Lokali (conseils locaux) également appelés localités, regroupées depuis 2009 en 5 Reġjuni (Région) : il existe 54 localités sur l'île de Malte et 14 sur l'île de Gozo.
94
+
95
+ Les localités maltaises ont été renommées par la loi sur les kunsilli lokali du 6 octobre 2009.
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+ Localités de l'île de Malte :
98
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+ Localités de l'île de Gozo :
100
+
101
+ Les Forces Armées de Malte, plus connues comme les AFM (pour Armed Forces of Malta) sont constituées d'une brigade composée d'un quartier général et trois bataillons avec de petites forces aériennes et navales.
102
+
103
+ Les atouts économiques de Malte sont le calcaire, un bon emplacement géographique et une main-d’œuvre productive. Cependant, Malte ne produit qu’environ 20 % de ses besoins alimentaires, possède des ressources en eau limitées et n’a pas de sources d’énergie qui lui sont propres. L’économie est dépendante du commerce extérieur (particulièrement en tant que point de transbordement du fret maritime), du tourisme et de l’industrie (notamment électronique et textile). Malte répond aux standards internationaux en matière de transparence et d’échange d’information, et n’a jamais été inscrite sur la liste noire de l'OCDE, liste publiée pour la première fois en juin 2000 (Publication officielle de l’OCDE – Paris, 19 juin 2000) qui recensait les pays refusant la coopération en ces domaines[33].
104
+
105
+ Malte a privatisé plusieurs entreprises publiques afin de préparer son entrée dans l’Union européenne en 2004[réf. nécessaire]. Par ailleurs, Malte et la Libye sont en discussion pour l’exploitation commerciale du plateau continental qu’ils partagent, particulièrement en ce qui concerne la prospection pétrolière[34].
106
+
107
+ À partir du 29 avril 2005, la lire maltaise a fait partie du mécanisme de taux de change européen, dit MCE II, en vue de l’adoption de l’euro, devenu la monnaie légale depuis le 1er janvier 2008.
108
+
109
+ Du fait de la difficulté pour Malte de rivaliser avec l'économie de la Sicile, distante de moins de 100 kilomètres, l'île a développé une fiscalité attractive pour les sociétés étrangères et une forme de confidentialité pour les personnalités possédant des comptes en banque, du moment qu'ils sont résidents maltais[35]. Les nouveaux résidents peuvent opter pour le statut de résident non-dom qui permet de ne payer aucun impôt sur les revenus non rapatriés à Malte[36]. Les revenus générés de façon antérieure à l'installation à Malte et rapatriés à Malte sont également exempts d'imposition sous le statut de résident non dom.
110
+
111
+ En 2006, Malte a conclu un accord avec la Commission européenne, qui dans les faits permet à Malte de conserver son compétitif régime d’imposition des sociétés. Cet accord a été conclu avec la Commission européenne chargée de la concurrence au nom de la solidarité entre États membres et dans le respect du Code de conduite de la fiscalité des entreprises.[réf. nécessaire] Toutefois, une enquête menée par 13 journaux européens et rendue publique en mai 2017 parle d’un « paradis fiscal » maltais avec des techniques d’optimisation fiscale qui, mêlées à l’évasion fiscale et à la corruption, privent les autres pays de l’UE de 2 milliards d’euros de recettes fiscales par an[37].
112
+
113
+ Dans le cadre des Malta Files et des Paradise Papers, plusieurs avantages de Malte en matière d'optimisation fiscale sont mis à jour[38] :
114
+
115
+ Si l'île de Malte, via ses autorités, se défend d'être qualifiée de « paradis fiscal », elle est toujours qualifiée de « place offshore » dans les documents du Cabinet Appleby, à l'origine des Paradise Papers[39].
116
+
117
+ Du fait de sa situation insulaire, le transport aérien occupe une importance primordiale pour Malte dans ses relations avec le monde extérieur. L'aéroport international de Malte, situé à Ħal Luqa sur l'île principale, est l'unique aéroport du pays. Il est notamment utilisé par Air Malta, la compagnie aérienne nationale.
118
+
119
+ Du fait de sa situation géographique, au cœur de la Méditerranée, Malte est un important carrefour maritime. L'archipel comprend trois ports naturels :
120
+
121
+ D'autres ports de moindre envergure peuvent être cités, notamment ceux de Cirkewwa sur Malte, d'où partent les ferrys pour Mġarr, le port de Gozo.
122
+
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+ Une unique ligne de chemin de fer assurait une liaison entre La Valette et L-Imdina de 1883 à 1931.
124
+
125
+ Les transports en commun à Malte consistent principalement en des autobus publics. Longtemps, les autobus parcourant l'archipel étaient l'une des attractions touristiques du pays en raison de leur apparence caractéristique, en particulier leur couleur jaune. En 2011, une profonde refonte du système de transports publics intervient avec l'arrivée de l'entreprise Arriva qui en devient l'opérateur. Une flotte d'autobus moderne opère désormais dans l'ensemble de l'archipel, y compris sur Gozo, permettant une profonde amélioration du réseau de transports. En 2014, la branche maltaise d'Arriva est nationalisée sous la forme de la Malta Public Transport. Au total, ce sont plus d'une centaine de lignes qui parcourent l'île principale de Malte, dont un grand nombre au départ de La Valette et qui rayonnent ensuite sur l'île, tandis qu'une quinzaine de lignes assurent la desserte des différentes localités de Gozo.
126
+
127
+ La république de Malte reconnaît une langue nationale, le maltais, qui est sa première langue officielle, ainsi qu'une deuxième langue officielle, l’anglais[40].
128
+
129
+ L’administration, les tribunaux emploient normalement le maltais, mais ils peuvent employer l’anglais s’ils le jugent nécessaire. L'origine du maltais vient de l'arabe ifriqiyen relexifié à partir de superstrats italien, sicilien, dans une moindre mesure français et plus récemment anglais[41]. En raison de son origine siculo-arabe, le maltais est classé comme langue sémitique[42]. C'est aussi la seule langue vivante représentative de la famille des dialectes siculo-arabes écrite en alphabet latin complété.
130
+
131
+ La grande majorité des insulaires (95 %) parle maltais. Cependant, en raison de la longue colonisation britannique, l’anglais joue également un rôle non négligeable. Même si seules 6 200 personnes sont de langue maternelle anglaise, la place de l’anglais est importante sur le plan socio-politique, car il demeure l’une des deux langues officielles de la République de Malte. Le secteur du séjour linguistique, avec plus de 40 écoles à Malte, utilise la présence de cette communauté anglophone et la place de l’anglais comme langue officielle pour proposer des cours d’anglais dans une ambiance très méditerranéenne.
132
+
133
+ Parmi les autres langues utilisées à Malte, l'italien est pratiqué par environ 2 % de la population (8 500 locuteurs). L'italien, qui était une des langues officielles de Malte jusqu’aux années 1930, est en tout cas compris et parlé par environ 100 000 à 120 000 Maltais.
134
+
135
+ Selon un sondage Eurobaromètre en 2012, quelque 94 % de la population de l'île parlent anglais comme langue seconde, mais 59 % parlent aussi italien et 9 % français. Tous les Maltais d'origine, soit 97 %, parlent maltais comme langue maternelle. Une faible majorité, soit 52 %, estime avoir un « très bon niveau » d'anglais. Presque tous les répondants à Malte (93 %) affirment être capables de parler au moins une autre langue en plus de leur langue maternelle.
136
+
137
+ Le droit maltais ne définit pas la notion de minorité nationale ; il n'existe donc aucun groupe de population reconnu comme tel. C'est pourquoi aucun instrument juridique n'a été adopté et la nécessité de lois particulières dans le domaine des langues ne s'est pas fait sentir. Il n'existe aucune loi visant à assimiler les minorités nationales ou à mettre en œuvre une politique générale d'intégration ou de protection à leur égard. Le gouvernement de Malte déclare qu'il n'existe sur son territoire aucune minorité nationale, bien que le pays ait ratifié (10 février 1998) la Convention-cadre européenne pour la protection des minorités nationales. Malte considère cette ratification comme un acte de solidarité par rapport aux objectifs de la Convention[43].
138
+
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+ La religion d’État est le catholicisme romain mais chacun est libre d’exercer la religion de son choix car la liberté de conscience est garantie par la constitution.
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+ Il y a 97 % de catholiques, 1 % de chrétiens non-catholiques (orthodoxes et protestants), 1 % de musulmans et 1 % sans religion.
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+
143
+ Malte est l’un des pays les plus densément peuplés du monde avec une densité de population de 1 346 habitants au km2 en 2017[44]. En 1569, la population était de seulement 10 000 habitants. Une forte communauté d’étrangers, principalement des Britanniques, est implantée à Tas-Sliema et aux alentours. De plus, une population maghrébine (2 250 en 2001) de plus en plus importante s’installe sur l’archipel.
144
+
145
+ Il existe une importante diaspora maltaise, le dernier recensement, réalisé en 1988, dénombrait 800 000 expatriés.[réf. nécessaire]
146
+
147
+ En 2018, la ville de La Valette est, avec la ville hollandaise de Leeuwarden, capitale européenne de la culture.
148
+
149
+ Malte compte trois sites inscrits au patrimoine mondial culturel de l'UNESCO. Il s'agit de la ville de La Valette, de l'Hypogée de Ħal Saflieni et de Ġgantija. Ce dernier a été étendu sous le nom de Temples mégalithiques de Malte à cinq autres temples préhistoriques, Ħaġar Qim, Mnajdra, Skorba, Ta' Ħaġrat et Tarxien situés dans les iles de Malte et de Gozo.
150
+
151
+ Le peintre Le Caravage vécut à Malte de juillet 1607 à août 1608. Il fuyait la justice à la suite de la mort d'un homme qu'il avait tué lors d'un duel à Rome. Il est accueilli avec faste par le grand-maître de l'ordre, Alof de Wignacourt, qui admire le peintre. Le Caravage consacrera un portrait à son protecteur[47]. Il peindra aussi plusieurs autres tableaux lors de son séjour, dont Saint Jérôme écrivant commandé par le chevalier Malaspina, Amour endormi pour le chevalier Dell'Antella, et la Décollation de saint Jean-Baptiste, monumental tableau réalisé in situ dans la co-cathédrale Saint-Jean de La Valette. Lors de son séjour il sera fait chevalier de Malte de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem[47]. Il quitte Malte à la suite d'une nouvelle affaire de violence et se rend ensuite en Sicile[47].
152
+
153
+ L'auteur britannique Anthony Burgess a résidé de 1968 à 1970 à Malte dans la localité de Lija avec son épouse après avoir quitté le Royaume-Uni pour raisons fiscales[48]. Il quittera Malte après qu'un texte qu'il devait chroniquer a été censuré par les autorités maltaises[48]. L'ouvrage La Puissance des ténèbres paru en 1980 évoque en partie cette période et cette expérience[49],[50].
154
+
155
+ Voyage Pittoresque des Isles de Sicile, de Malte et de Lipari disponible sur Gallica, de Jean-Pierre Houël, qu’il publia de 1782 à 1787 (4 volumes in-folio). Pour l'illustrer, il grava des planches inspirées de ses dessins[51].
156
+
157
+ Le personnage de Corto Maltese, héros de la série éponyme est né à La Valette. Son créateur, Hugo Pratt, a trouvé le nom de famille après avoir vu le film de John Huston, Le Faucon maltais, adapté du roman The Maltese Falcon, de Dashiell Hammett.
158
+
159
+ L'album Pavillon noir !, second tome de la série De cape et de crocs d'Alain Ayroles et Jean-Luc Masbou, se déroule en partie à Malte.
160
+
161
+ Le premier film à avoir été tourné à Malte est le film muet Sons of the sea en 1925[52]. Depuis, Malte sert régulièrement de décor et de lieu de tournage à de nombreux films et séries télévisées avec des prestations de qualités et surtout des prix beaucoup moins élevés[53]. Malte abrite les studios de tournage Mediterranean Film Studios qui sont situés à Il-Kalkara[53]. Parmi les films tournés à Malte on peut citer L'Espion qui m'aimait dans la série des James Bond, Gladiator de Ridley Scott, ou encore Munich de Steven Spielberg[53]. Les décors du film Popeye de Robert Altman , rénovés, situés à Il-Mellieħa sont devenus un parc d'attraction[53]. Malte sert aussi de cadre pour de nombreuses scènes de la série américaine Game of Thrones[53].
162
+
163
+ Étant l'un des trois États européens membres du Commonwealth, Malte participe aux Jeux du Commonwealth. À ce jour, le pays y a remporté une médaille d'argent et trois de bronze, trois de ces médailles provenant des épreuves de tir sportif.
164
+
165
+ Le bocci est une variante maltaise de la Pétanque. L'objectif est le même à savoir s'approcher le plus possible d'un but symbolisé par une petite bille de couleur noire.
166
+
167
+ Deux équipes de trois joueurs s'affrontent. Chacune de deux équipes a en sa possession trois balles et huit cylindres de bois. Chaque équipe lance alternativement ses balles et ses cylindres en tentant de s'approcher le plus possible du but. L'équipe qui ne "tient" pas le but joue jusqu'à ce qu'elle reprenne la main ou qu'elle n'ait plus de balles ou de cylindres à lancer dans le même principe que la pétanque. Seuls les cylindres permettent de déloger les balles et cylindres adverses.
168
+
169
+ La Regatta est une compétition d'aviron à 2 rameurs, qui se court à Malte dans le Grand Harbour depuis la fin du XVIe siècle. La Regatta Jum il-Vittorja (la régate du jour de la Victoire) se court le 8 septembre de chaque année, depuis 1822 et officiellement depuis 1965 avec la participation de sept clubs d'aviron. La Regatta Jum il-Ħelsien (Régate du jour de la Liberté) sert de régate d'entrainement et se court dans les mêmes conditions le 31 mars de chaque année.
170
+
171
+ Influence britannique oblige, rugby à XV et rugby à XIII, sont pratiqués dans la péninsule maltaise. L'équipe nationale de rugby à XIII remportant en 2018, le Championnat des nations émergentes, en battant l'équipe de Niue en finale. L'équipe de rugby à XV n'a pas encore obtenu de résultats significatifs, mais atteint en 2011 la 41e place du classement mondial.
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+ La République de Malte a pour code :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/3637.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,175 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ République de Malte
2
+
3
+ (mt) Repubblika ta' Malta
4
+
5
+ (en) Republic of Malta
6
+
7
+ 35° 54′ N, 14° 31′ E
8
+
9
+ modifier
10
+
11
+ Malte (en maltais : Malta ; en anglais : Malta), en forme longue la République de Malte (en maltais : Repubblika ta' Malta ; en anglais : Republic of Malta), est un État insulaire d'Europe situé au milieu de la Méditerranée, à 93 kilomètres au sud de la Sicile. Il est constitué d'un archipel de huit îles, dont quatre sont habitées, et de plusieurs îlots et rochers. La capitale du pays est La Valette, établie sur l'île de Malte.
12
+
13
+ Sa localisation stratégique entre la Méditerranée occidentale et la Méditerranée orientale lui a valu les convoitises et l'occupation de nombreuses puissances au cours des âges. Malte a acquis son indépendance du Royaume-Uni le 21 septembre 1964. Elle est membre de l’Union européenne depuis le 1er mai 2004[5], ainsi que de la zone euro depuis le 1er janvier 2008[6].
14
+
15
+ Avec ses 316 km2 de superficie, c'est le plus petit État de l'Union européenne. Le pays compte 449 043 habitants en 2018. Sa densité de population est la plus élevée de l'Union européenne, avec 1 421 habitants au km2.
16
+
17
+ Malte possède une langue nationale, le maltais, et deux langues officielles, le maltais et l'anglais ; l'italien est également compris et pratiqué par de nombreux Maltais.
18
+
19
+ Le nom Malte vient du latin Melita, issu du phénicien מלט −mlṭ (« refuge »).
20
+
21
+ Le territoire maltais est un archipel situé entre mer Méditerranée orientale et occidentale à 88 km des rivages sud-ouest de l'extrême sud sicilien, à 297 km à l’est-nord-est du ras Kaboudia, en Tunisie[7], à 339 kilomètres au nord-nord-est des faubourgs de Tripoli, en Libye, et 574 km à l’ouest-sud-ouest de l'île de Céphalonie, en Grèce. Sa localisation stratégique au centre de la mer Méditerranée, à la frontière entre la Méditerranée occidentale et la Méditerranée orientale et entre l’Afrique du Nord (cap Bon) et le sud de l’Europe lui a valu les convoitises de nombreuses civilisations au cours des âges. Le percement du canal de Suez va mettre Malte sur la ligne des steamers (« bateaux à vapeur ») pour les colonies du Commonwealth. Après avoir été un centre de maintenance naval avec de vastes chantiers, c'est aujourd'hui le relais méditerranéen pour le trafic international des conteneurs.
22
+
23
+ L’archipel maltais de 316 km2 se compose de huit îles, dont quatre sont habitées : Malte (Malta en maltais et en anglais), Gozo (Għawdex en maltais et Gozo en anglais), Comino (Kemmuna en maltais et Comino en anglais) et l'île Manoel ; quatre autres sont inhabitées : Cominotto (Kemmunett en maltais et Cominotto en anglais), Filfla, Filfoletta et les deux îles de Saint-Paul (Gżzejjer ta’ San Pawl).
24
+
25
+ L’île principale de l'archipel maltais est l'île de Malte. Elle mesure 27 km dans sa plus grande longueur et 14,5 km dans sa plus grande largeur. Son point culminant est le Ta' Dmejrek (253 m). La deuxième île de l'archipel, au nord-ouest, est l'île de Gozo. Elle mesure 14,5 km dans sa plus grande longueur et 7 km dans sa plus grande largeur. Son point culminant est le Ta' Dbiegi (190 m). Entre l'île de Malte et de Gozo se trouve la troisième île de l'archipel, l'île de Comino (2,600 m par 2,100 m) et son îlot celui de Cominotto.
26
+
27
+ L’archipel maltais, situé sur la limite nord de la plaque africaine, est constitué de roches sédimentaires peu déformées, globalement inclinées vers le nord-est. Du point de vue tectonique, malgré la proximité de la zone de rencontre de la plaque africaine et de la plaque eurasienne, le fond marin de l'ensemble du Canal de Sicile est caractérisé par des marqueurs de distension : rift, graben, failles normales. Malte et Lampedusa sont les sommets émergés des bordures d'un rift, résultant d'une surrection et d'une extension qui ont eu lieu entre le Miocène et le Pliocène, avec une orientation de ce rift selon la direction sud-ouest/nord-est. Le risque sismique est modéré.
28
+
29
+ Si le relief maltais est le résultat d'une érosion hydraulique, aujourd'hui les cours d'eau sont réduits à l'état de wied (oued). L'eau douce est présente sous forme d'une nappe phréatique flottant sur une nappe d'eau de mer. En surface, l'eau douce est présente toute l'année dans quelques rares étendues d'eau, généralement canalisée dont la plus étendue est les Chadwick Lakes (en).
30
+
31
+ L'eau douce, pour la consommation humaine, était au XIXe siècle obtenue par des puits, des réservoirs récupérant les eaux de pluies surtout dans de vielles bâtisses, des pompages éoliens et un réseau de galeries souterraines permettant un drainage des eaux de pluie. Le pompage intensif de la nappe phréatique a pour conséquence, petit à petit, au fil du temps, une saumurisation de l'eau douce, commençant à poser des problèmes à l'agriculture avec une salinisation des terres de culture. Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, l'eau de consommation est obtenue par dessalement de l'eau de mer par un procédé d'osmose inverse (en anglais reverse osmosis donnant lieu au jeu de mots le plus connu à Malte : la plus grande rivière de Malte est la River of Moses - la rivière de Moïse).
32
+
33
+ En 2017, sur les 33 250 732 m3 d'eau potable distribués, 18 890 081 m3 ont été produits par dessalinisation dans trois usines de traitement, ce qui constitue 57 % de la production d'eau potable de Malte[8].
34
+
35
+ Le climat est de type méditerranéen, avec des hivers doux et pluvieux et des étés chauds et secs. On y compte en moyenne 60 jours de pluie par an[9].
36
+
37
+ Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
38
+
39
+ En décembre 2018, Malte comptait 52 sites dont :
40
+
41
+ La superficie totale est de 4 183 km2, ce qui représente 13,3 % de la surface terrestre et marine du territoire de Malte[10].
42
+
43
+ L'histoire de Malte est dès le Néolithique liée à celle de la Sicile. L'archipel maltais, de par sa position privilégiée entre mer Méditerranée orientale et occidentale, sera toujours occupé par une puissance maritime dominante jusqu'à son indépendance du Royaume-Uni en 1964.
44
+
45
+ L'archipel maltais n'est peuplé que vers 5400-5200 av. J.‑C. par des groupes néolithiques d'agriculteurs-éleveurs-pêcheurs venant de Sicile[11], qui mettent en place une civilisation préhistorique importante à l'origine des plus anciens monuments encore visibles : les temples mégalithiques de Malte, qui sont les plus anciennes constructions monumentales de l'histoire de l'humanité (26 sites de temples cyclopéens)[12] après, certainement, le site de Göbekli Tepe en Turquie[13].
46
+
47
+ Par sa position au centre de la mer Méditerranée, l'archipel maltais est un relais évident, compte tenu de ses ports naturels. Les Phéniciens, grands navigateurs, utilisent les ports de Malte à partir du Xe siècle av. J.-C.. Ils installent une colonie dans les îles de l'archipel vers 725 av. J.‑C.[14]. Des Grecs s’installent également du VIIe au Ve siècle av. J.-C. et partagent apparemment pacifiquement les îles avec les Phéniciens[15]. Avec le déclin de la Phénicie, l’archipel passe sous le contrôle de Carthage en 480 av. J.‑C. C'est une colonie précieuse dans la lutte que les Carthaginois mènent contre les Grecs et ensuite contre les Romains. À la faveur des guerres puniques, les îles passent sous le contrôle des Romains en 218 av. J.‑C. jusqu'au démantèlement de l'Empire romain en 395[16].
48
+
49
+ Probablement vers 455, l'archipel maltais subit l'occupation des Vandales et vers la fin du Ve siècle, celle des Ostrogoths[17]. Il passe ensuite sous le contrôle de l'Empire romain d'Orient également dénommé Empire byzantin. La présence byzantine demeure dans l'archipel jusqu'à la conquête de Malte par les Arabes.
50
+
51
+ En 870 les Aghlabides s'emparent de l'archipel lors de la conquête de la Sicile. Il est envisagé, dans les dernières études historiques, que l'archipel a été complètement vidé de sa population envoyée en esclavage. Les îles auraient ensuite été repeuplées avec des colons arabes et berbères musulmans et des esclaves chrétiens pour mieux défendre l'archipel[18].
52
+
53
+ En 1090, les Normands, maîtres de la Sicile, menés par le comte Roger de Hauteville, s’emparent de Malte. En 1127, l’archipel passe sous domination sicilienne. Finalement, entre 1240 et 1250, Frédéric II du Saint-Empire expulse les musulmans, même si beaucoup se convertissent pour rester dans les îles. Pendant cette période, les Maltais se rechristianisent mais conservent leur langue l'arabe maltais proche de l’arabe ifriqiyen, tout en empruntant massivement une partie de leur vocabulaire au sicilien et à l’italien. L'archipel accueille des familles juives chassées d'Espagne en 1492.
54
+
55
+ Lorsque Charles Quint se rend une première fois en Italie en 1529 pour se faire couronner empereur par le pape Clément VII, ce dernier intercéda en faveur de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem[19], un ordre hospitalier et militaire consacré en son temps à la défense du Royaume de Jérusalem, pour que celui-ci retrouve une souveraineté après avoir été chassé de l'île de Rhodes par les Ottomans. C’est à Bologne, le 24 mars 1530, que Charles Quint signe le diplôme concédant à l’Ordre « en fief perpétuel, noble et franc, les villes, châteaux et îles de Tripoli, Malte et Gozo avec tous leurs territoires et juridictions », ensemble hérité des possessions de Naples et de Sicile[20],[21].
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+ Délaissant L-Imdina, ancienne capitale de l’île de Malte, l’Ordre installe son couvent dans le port de Il-Birgu où le grand maître Philippe de Villiers de L'Isle-Adam fit édifier plusieurs fortifications en vue de mettre l’île en état de défense contre une éventuelle attaque des Ottomans.
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+ En 1675 puis de nouveau en 1676, une épidémie de peste frappe les îles, faisant 11 300 victimes sur une population estimée à 60 000 habitants.
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+ Le Grand Siège intervient le 19 mai 1565 quand Mustapha Pacha et Uluç Ali Paşa font débarquer à Marsaxlokk un premier contingent de 40 000 soldats. Le grand maître Jean de Valette ne peut opposer qu’environ 9 000 hommes dont 592 chevaliers. Le grand siège de Malte se termine le 13 septembre, après l’arrivée des renforts siciliens du vice-roi Don Garcia de Tolède, par la défaite des Ottomans qui perdent plus de 12 000 hommes, dont le corsaire Dragut. Les pertes maltaises s’élèvent à environ 9 000 personnes dont des femmes, des enfants et des vieillards qui n'avaient pu être évacués en Sicile, et 313 chevaliers[22],[23]. La victoire est célébrée avec éclat et reste une des plus grandes victoires de la chrétienté sur l'Empire ottoman[24].
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+ La domination de l'Ordre prend fin le 12 juin 1798, après le débarquement des troupes françaises et la prise de l’archipel par Napoléon Bonaparte lors de sa campagne d'Égypte, dont Malte constitue alors une base[25].
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+ En 1800, les Maltais appellent les Britanniques à l’aide sous prétexte du pillage des biens de l’Église par les troupes napoléoniennes. L'impopularité de plusieurs lois promulguées par Bonaparte et l'attitude peu respectueuse des Français renforcent l'état d'esprit anti-Français[réf. nécessaire]. La Royal Navy impose un embargo sur l'île pendant deux ans, jusqu'au 5 septembre 1800, où les Français, épuisés, se rendent aux Britanniques. Malte, bien que toujours fief du royaume sicilien, devient un protectorat anglais, malgré les remontrances des Bourbons, qui revendiquaient la souveraineté sur l'île.
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+ En 1802, le traité d'Amiens décide le rétablissement de la souveraineté de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem sur l'archipel mais rencontre l'opposition du Congrès national. Les Britanniques refusent alors de rendre l’archipel aux Hospitaliers et l’annexent officiellement à l’Empire britannique en 1816 après la signature du traité de Paris de 1814. Toutefois les Britanniques ne sont pas mieux acceptés que les Français : ils imposent unilatéralement leur langue, en interdisant la langue italienne. Ils s'emparent du pouvoir politique et économique. Cette situation d’exploitation coloniale provoque en retour la montée de revendications nationalistes et les Britanniques doivent concéder une nouvelle constitution augmentant le nombre d’élus maltais au Conseil législatif de Malte puis reconnaître la langue maltaise (1934), mais pas l'italien comme les nationalistes le demandaient[26].
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+ Au cours de la colonisation britannique de Malte, la tour a été modifiée en installant une porte au niveau du sol et en insérant des dalles de toit.
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+ Durant la Seconde Guerre mondiale, Malte joue un rôle important en raison de sa position stratégique qui gêne considérablement le ravitaillement des armées de l’Axe en Afrique du Nord dans leur tentative de s’emparer du canal de Suez. Cela vaut à sa population la Croix de Georges pour sa résistance héroïque face au blocus et aux bombardements incessants (16 000 tonnes de bombes faisant 2 000 victimes), cette croix qui figure aujourd’hui sur le drapeau national. Pendant la guerre, un certain nombre de jeunes Maltais, généralement des étudiants en Italie avant la déclaration de la guerre, qui se considéraient proches de l'Italie, se battent dans l'armée italienne pour rattacher leurs îles au Royaume ; l'un d'entre eux, Carmelo Borg Pisani, pro-italien, nationaliste maltais et fasciste, après avoir participé à la campagne de Grèce avec l'armée italienne, est envoyé à Malte pour espionner l'archipel. Capturé, condamné par le Conseil de guerre, il est exécuté par les Britanniques pour conspiration le 28 novembre 1942[27].
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+ L’indépendance du pays est reconnue le 21 septembre 1964, mais Malte conserve la reine Élisabeth II à sa tête comme de nombreux pays du Commonwealth. Ce n’est que 10 ans plus tard, le 13 décembre 1974, sous l’impulsion du Premier ministre Dom Mintoff, que Malte proclame la république et élit un président à sa tête. En 1984 se déroulent d'importantes manifestations contre des mesures de restriction de l'enseignement religieux et des biens du clergé. [réf. souhaitée] Cette même année, le pays signe des accords avec la Libye et l'URSS. [réf. souhaitée]
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+ La Chambre des représentants (Kamra tar-Deputati) est composée d'au moins 65 députés élus selon un système proportionnel. Les élections générales ont lieu tous les cinq ans. La dernière a eu lieu en 2017.
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+ Le président de la République est élu pour une durée de cinq ans par la Chambre des représentants et nomme comme Premier ministre le chef du parti vainqueur des élections générales. Le président nomme également, sur recommandation du Premier ministre, les différents ministres du gouvernement choisis parmi les députés élus.
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+ Le président de la République est, depuis le 4 avril 2019, George Vella (PL).
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+ Le Premier ministre est depuis le 12 janvier 2020 Robert Abela membre du Parti travailliste[28].
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+ Les deux principaux partis politiques de l'archipel sont le Parti travailliste (LP) et le Parti nationaliste (PN). Ces deux partis se positionnent plutôt au centre gauche (LP) et au centre droit (PN) laissant la place à leur droite, Europeans United for Democracy (EUD) ou Partit tal-Ajkla (PA), ou extrême droite, Imperium Europa (en) (IE), et à leur gauche, Parti communiste maltais (PK), des partis qui peinent à trouver le suffrage des électeurs. Les maltais sont politiquement très conservateurs, le vote familial était très répandu il y a encore une génération, aujourd'hui les enfants se montrent plus indépendants politiquement de leurs parents même si certains continuent encore à voter pour le parti familial[29]. Cette indépendance a quand même permis l’émergence d'un parti écologiste, Alternative démocratique (AD) qui est le troisième parti politique maltais à présenter des candidats dans tous les districts à toutes les élections sans toutefois parvenir à entrer au parlement.
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+ Le parti majoritaire au Parlement est le Parti travailliste (LP) depuis le 8 mars 2013.
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+ Après l'indépendance de Malte dans le Commonwealth, le 21 septembre 1964, et sa constitution en république, le 13 décembre 1974, les dirigeants politiques maltais cherchent les moyens de passer d'une économie coloniale à une économie nationale. Le Premier ministre travailliste Dom Mintoff affirme la neutralité de Malte et son non-alignement à l'image d'un Jawaharlal Nehru mais dans le même temps cherche une collaboration avec les pays communistes (URSS, RDA, Bulgarie et Roumanie) mais c'est en fait la république populaire de Chine et la Libye qui investissent à Malte[30]. À leur arrivée au pouvoir, les nationalistes choisissent la collaboration avec la Communauté économique européenne, ancêtre de l'Union européenne. Le Premier ministre Giorgio Borg Olivier signe un accord d'association le 5 décembre 1970 avec effet au 1er avril 1971. Le retour au pouvoir des travaillistes en juin 1971 interrompt le processus.
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+ L'alternance politique ramène les nationalistes en 1987, qui, au lieu de relancer l'accord d'association, décident d’ouvrir des négociations pour adhérer à l'Union européenne le 16 juillet 1990. Après une parenthèse travailliste de 1996 à 1998, Borg Olivier décide de consulter les Maltais par référendum le 8 mars 2003, et 53,6 % des Maltais approuvent l'adhésion. Le 14 avril 2003, le Conseil européen décide de l'adhésion de Malte en même temps que neuf autres pays[31] et, le 16 avril 2003, Malte signe le traité d'adhésion avec entrée en vigueur au 1er mai 2004.
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+ Le 21 juin 2007, le Conseil européen autorise l'adoption de l'euro et fixe le taux irrévocable de conversion à 1 euro = 0,429300 lire maltaise[32] et le 1er janvier 2008, Malte intègre la Zone euro. Le 21 décembre 2007, Malte intègre aussi l'Espace Schengen mettant Malte aux avant-postes de l'émigration africaine avec l'île italienne de Lampedusa. Le pays assure la présidence du Conseil de l'Union européenne au premier semestre 2017.
92
+
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+ Depuis 1993, Malte est subdivisée en 68 Kunsilli Lokali (conseils locaux) également appelés localités, regroupées depuis 2009 en 5 Reġjuni (Région) : il existe 54 localités sur l'île de Malte et 14 sur l'île de Gozo.
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+ Les localités maltaises ont été renommées par la loi sur les kunsilli lokali du 6 octobre 2009.
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+ Localités de l'île de Malte :
98
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+ Localités de l'île de Gozo :
100
+
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+ Les Forces Armées de Malte, plus connues comme les AFM (pour Armed Forces of Malta) sont constituées d'une brigade composée d'un quartier général et trois bataillons avec de petites forces aériennes et navales.
102
+
103
+ Les atouts économiques de Malte sont le calcaire, un bon emplacement géographique et une main-d’œuvre productive. Cependant, Malte ne produit qu’environ 20 % de ses besoins alimentaires, possède des ressources en eau limitées et n’a pas de sources d’énergie qui lui sont propres. L’économie est dépendante du commerce extérieur (particulièrement en tant que point de transbordement du fret maritime), du tourisme et de l’industrie (notamment électronique et textile). Malte répond aux standards internationaux en matière de transparence et d’échange d’information, et n’a jamais été inscrite sur la liste noire de l'OCDE, liste publiée pour la première fois en juin 2000 (Publication officielle de l’OCDE – Paris, 19 juin 2000) qui recensait les pays refusant la coopération en ces domaines[33].
104
+
105
+ Malte a privatisé plusieurs entreprises publiques afin de préparer son entrée dans l’Union européenne en 2004[réf. nécessaire]. Par ailleurs, Malte et la Libye sont en discussion pour l’exploitation commerciale du plateau continental qu’ils partagent, particulièrement en ce qui concerne la prospection pétrolière[34].
106
+
107
+ À partir du 29 avril 2005, la lire maltaise a fait partie du mécanisme de taux de change européen, dit MCE II, en vue de l’adoption de l’euro, devenu la monnaie légale depuis le 1er janvier 2008.
108
+
109
+ Du fait de la difficulté pour Malte de rivaliser avec l'économie de la Sicile, distante de moins de 100 kilomètres, l'île a développé une fiscalité attractive pour les sociétés étrangères et une forme de confidentialité pour les personnalités possédant des comptes en banque, du moment qu'ils sont résidents maltais[35]. Les nouveaux résidents peuvent opter pour le statut de résident non-dom qui permet de ne payer aucun impôt sur les revenus non rapatriés à Malte[36]. Les revenus générés de façon antérieure à l'installation à Malte et rapatriés à Malte sont également exempts d'imposition sous le statut de résident non dom.
110
+
111
+ En 2006, Malte a conclu un accord avec la Commission européenne, qui dans les faits permet à Malte de conserver son compétitif régime d’imposition des sociétés. Cet accord a été conclu avec la Commission européenne chargée de la concurrence au nom de la solidarité entre États membres et dans le respect du Code de conduite de la fiscalité des entreprises.[réf. nécessaire] Toutefois, une enquête menée par 13 journaux européens et rendue publique en mai 2017 parle d’un « paradis fiscal » maltais avec des techniques d’optimisation fiscale qui, mêlées à l’évasion fiscale et à la corruption, privent les autres pays de l’UE de 2 milliards d’euros de recettes fiscales par an[37].
112
+
113
+ Dans le cadre des Malta Files et des Paradise Papers, plusieurs avantages de Malte en matière d'optimisation fiscale sont mis à jour[38] :
114
+
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+ Si l'île de Malte, via ses autorités, se défend d'être qualifiée de « paradis fiscal », elle est toujours qualifiée de « place offshore » dans les documents du Cabinet Appleby, à l'origine des Paradise Papers[39].
116
+
117
+ Du fait de sa situation insulaire, le transport aérien occupe une importance primordiale pour Malte dans ses relations avec le monde extérieur. L'aéroport international de Malte, situé à Ħal Luqa sur l'île principale, est l'unique aéroport du pays. Il est notamment utilisé par Air Malta, la compagnie aérienne nationale.
118
+
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+ Du fait de sa situation géographique, au cœur de la Méditerranée, Malte est un important carrefour maritime. L'archipel comprend trois ports naturels :
120
+
121
+ D'autres ports de moindre envergure peuvent être cités, notamment ceux de Cirkewwa sur Malte, d'où partent les ferrys pour Mġarr, le port de Gozo.
122
+
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+ Une unique ligne de chemin de fer assurait une liaison entre La Valette et L-Imdina de 1883 à 1931.
124
+
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+ Les transports en commun à Malte consistent principalement en des autobus publics. Longtemps, les autobus parcourant l'archipel étaient l'une des attractions touristiques du pays en raison de leur apparence caractéristique, en particulier leur couleur jaune. En 2011, une profonde refonte du système de transports publics intervient avec l'arrivée de l'entreprise Arriva qui en devient l'opérateur. Une flotte d'autobus moderne opère désormais dans l'ensemble de l'archipel, y compris sur Gozo, permettant une profonde amélioration du réseau de transports. En 2014, la branche maltaise d'Arriva est nationalisée sous la forme de la Malta Public Transport. Au total, ce sont plus d'une centaine de lignes qui parcourent l'île principale de Malte, dont un grand nombre au départ de La Valette et qui rayonnent ensuite sur l'île, tandis qu'une quinzaine de lignes assurent la desserte des différentes localités de Gozo.
126
+
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+ La république de Malte reconnaît une langue nationale, le maltais, qui est sa première langue officielle, ainsi qu'une deuxième langue officielle, l’anglais[40].
128
+
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+ L’administration, les tribunaux emploient normalement le maltais, mais ils peuvent employer l’anglais s’ils le jugent nécessaire. L'origine du maltais vient de l'arabe ifriqiyen relexifié à partir de superstrats italien, sicilien, dans une moindre mesure français et plus récemment anglais[41]. En raison de son origine siculo-arabe, le maltais est classé comme langue sémitique[42]. C'est aussi la seule langue vivante représentative de la famille des dialectes siculo-arabes écrite en alphabet latin complété.
130
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+ La grande majorité des insulaires (95 %) parle maltais. Cependant, en raison de la longue colonisation britannique, l’anglais joue également un rôle non négligeable. Même si seules 6 200 personnes sont de langue maternelle anglaise, la place de l’anglais est importante sur le plan socio-politique, car il demeure l’une des deux langues officielles de la République de Malte. Le secteur du séjour linguistique, avec plus de 40 écoles à Malte, utilise la présence de cette communauté anglophone et la place de l’anglais comme langue officielle pour proposer des cours d’anglais dans une ambiance très méditerranéenne.
132
+
133
+ Parmi les autres langues utilisées à Malte, l'italien est pratiqué par environ 2 % de la population (8 500 locuteurs). L'italien, qui était une des langues officielles de Malte jusqu’aux années 1930, est en tout cas compris et parlé par environ 100 000 à 120 000 Maltais.
134
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135
+ Selon un sondage Eurobaromètre en 2012, quelque 94 % de la population de l'île parlent anglais comme langue seconde, mais 59 % parlent aussi italien et 9 % français. Tous les Maltais d'origine, soit 97 %, parlent maltais comme langue maternelle. Une faible majorité, soit 52 %, estime avoir un « très bon niveau » d'anglais. Presque tous les répondants à Malte (93 %) affirment être capables de parler au moins une autre langue en plus de leur langue maternelle.
136
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+ Le droit maltais ne définit pas la notion de minorité nationale ; il n'existe donc aucun groupe de population reconnu comme tel. C'est pourquoi aucun instrument juridique n'a été adopté et la nécessité de lois particulières dans le domaine des langues ne s'est pas fait sentir. Il n'existe aucune loi visant à assimiler les minorités nationales ou à mettre en œuvre une politique générale d'intégration ou de protection à leur égard. Le gouvernement de Malte déclare qu'il n'existe sur son territoire aucune minorité nationale, bien que le pays ait ratifié (10 février 1998) la Convention-cadre européenne pour la protection des minorités nationales. Malte considère cette ratification comme un acte de solidarité par rapport aux objectifs de la Convention[43].
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+ La religion d’État est le catholicisme romain mais chacun est libre d’exercer la religion de son choix car la liberté de conscience est garantie par la constitution.
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+ Il y a 97 % de catholiques, 1 % de chrétiens non-catholiques (orthodoxes et protestants), 1 % de musulmans et 1 % sans religion.
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+ Malte est l’un des pays les plus densément peuplés du monde avec une densité de population de 1 346 habitants au km2 en 2017[44]. En 1569, la population était de seulement 10 000 habitants. Une forte communauté d’étrangers, principalement des Britanniques, est implantée à Tas-Sliema et aux alentours. De plus, une population maghrébine (2 250 en 2001) de plus en plus importante s’installe sur l’archipel.
144
+
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+ Il existe une importante diaspora maltaise, le dernier recensement, réalisé en 1988, dénombrait 800 000 expatriés.[réf. nécessaire]
146
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+ En 2018, la ville de La Valette est, avec la ville hollandaise de Leeuwarden, capitale européenne de la culture.
148
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+ Malte compte trois sites inscrits au patrimoine mondial culturel de l'UNESCO. Il s'agit de la ville de La Valette, de l'Hypogée de Ħal Saflieni et de Ġgantija. Ce dernier a été étendu sous le nom de Temples mégalithiques de Malte à cinq autres temples préhistoriques, Ħaġar Qim, Mnajdra, Skorba, Ta' Ħaġrat et Tarxien situés dans les iles de Malte et de Gozo.
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+ Le peintre Le Caravage vécut à Malte de juillet 1607 à août 1608. Il fuyait la justice à la suite de la mort d'un homme qu'il avait tué lors d'un duel à Rome. Il est accueilli avec faste par le grand-maître de l'ordre, Alof de Wignacourt, qui admire le peintre. Le Caravage consacrera un portrait à son protecteur[47]. Il peindra aussi plusieurs autres tableaux lors de son séjour, dont Saint Jérôme écrivant commandé par le chevalier Malaspina, Amour endormi pour le chevalier Dell'Antella, et la Décollation de saint Jean-Baptiste, monumental tableau réalisé in situ dans la co-cathédrale Saint-Jean de La Valette. Lors de son séjour il sera fait chevalier de Malte de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem[47]. Il quitte Malte à la suite d'une nouvelle affaire de violence et se rend ensuite en Sicile[47].
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+ L'auteur britannique Anthony Burgess a résidé de 1968 à 1970 à Malte dans la localité de Lija avec son épouse après avoir quitté le Royaume-Uni pour raisons fiscales[48]. Il quittera Malte après qu'un texte qu'il devait chroniquer a été censuré par les autorités maltaises[48]. L'ouvrage La Puissance des ténèbres paru en 1980 évoque en partie cette période et cette expérience[49],[50].
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+ Voyage Pittoresque des Isles de Sicile, de Malte et de Lipari disponible sur Gallica, de Jean-Pierre Houël, qu’il publia de 1782 à 1787 (4 volumes in-folio). Pour l'illustrer, il grava des planches inspirées de ses dessins[51].
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+ Le personnage de Corto Maltese, héros de la série éponyme est né à La Valette. Son créateur, Hugo Pratt, a trouvé le nom de famille après avoir vu le film de John Huston, Le Faucon maltais, adapté du roman The Maltese Falcon, de Dashiell Hammett.
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+ L'album Pavillon noir !, second tome de la série De cape et de crocs d'Alain Ayroles et Jean-Luc Masbou, se déroule en partie à Malte.
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+ Le premier film à avoir été tourné à Malte est le film muet Sons of the sea en 1925[52]. Depuis, Malte sert régulièrement de décor et de lieu de tournage à de nombreux films et séries télévisées avec des prestations de qualités et surtout des prix beaucoup moins élevés[53]. Malte abrite les studios de tournage Mediterranean Film Studios qui sont situés à Il-Kalkara[53]. Parmi les films tournés à Malte on peut citer L'Espion qui m'aimait dans la série des James Bond, Gladiator de Ridley Scott, ou encore Munich de Steven Spielberg[53]. Les décors du film Popeye de Robert Altman , rénovés, situés à Il-Mellieħa sont devenus un parc d'attraction[53]. Malte sert aussi de cadre pour de nombreuses scènes de la série américaine Game of Thrones[53].
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+ Étant l'un des trois États européens membres du Commonwealth, Malte participe aux Jeux du Commonwealth. À ce jour, le pays y a remporté une médaille d'argent et trois de bronze, trois de ces médailles provenant des épreuves de tir sportif.
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+ Le bocci est une variante maltaise de la Pétanque. L'objectif est le même à savoir s'approcher le plus possible d'un but symbolisé par une petite bille de couleur noire.
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+ Deux équipes de trois joueurs s'affrontent. Chacune de deux équipes a en sa possession trois balles et huit cylindres de bois. Chaque équipe lance alternativement ses balles et ses cylindres en tentant de s'approcher le plus possible du but. L'équipe qui ne "tient" pas le but joue jusqu'à ce qu'elle reprenne la main ou qu'elle n'ait plus de balles ou de cylindres à lancer dans le même principe que la pétanque. Seuls les cylindres permettent de déloger les balles et cylindres adverses.
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+ La Regatta est une compétition d'aviron à 2 rameurs, qui se court à Malte dans le Grand Harbour depuis la fin du XVIe siècle. La Regatta Jum il-Vittorja (la régate du jour de la Victoire) se court le 8 septembre de chaque année, depuis 1822 et officiellement depuis 1965 avec la participation de sept clubs d'aviron. La Regatta Jum il-Ħelsien (Régate du jour de la Liberté) sert de régate d'entrainement et se court dans les mêmes conditions le 31 mars de chaque année.
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+ Influence britannique oblige, rugby à XV et rugby à XIII, sont pratiqués dans la péninsule maltaise. L'équipe nationale de rugby à XIII remportant en 2018, le Championnat des nations émergentes, en battant l'équipe de Niue en finale. L'équipe de rugby à XV n'a pas encore obtenu de résultats significatifs, mais atteint en 2011 la 41e place du classement mondial.
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+ La République de Malte a pour code :
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+ Le terme parent, relatif à la famille, désigne la personne qui élève et protège l'enfant. Au singulier, désigne plus largement celui qui est membre de la même famille qu'une autre personne[1]. Au pluriel, ceux dont on descend en ligne directe.
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+ Selon le philosophe Hans Jonas, la responsabilité parentale englobe tous les aspects de la vie des enfants, de la simple existence jusqu'aux intérêts les plus élevés. La responsabilité s'exprime d'abord du point de vue corporel, d'être là à tous moments dans la santé comme la maladie ; ensuite vient s'ajouter toujours davantage tout ce qui tombe sous la notion d'« éducation », dans tous les sens : les aptitudes, les relations, le comportement, le caractère, le savoir, dont la formation doit être surveillée et encouragée et, si possible, le bonheur[2].
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+ Le mot « parent » est utilisé en analyse transactionnelle dans les états du Moi, il désigne un ensemble de comportements.
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+ Le terme parent, relatif à la famille, désigne la personne qui élève et protège l'enfant. Au singulier, désigne plus largement celui qui est membre de la même famille qu'une autre personne[1]. Au pluriel, ceux dont on descend en ligne directe.
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+ Selon le philosophe Hans Jonas, la responsabilité parentale englobe tous les aspects de la vie des enfants, de la simple existence jusqu'aux intérêts les plus élevés. La responsabilité s'exprime d'abord du point de vue corporel, d'être là à tous moments dans la santé comme la maladie ; ensuite vient s'ajouter toujours davantage tout ce qui tombe sous la notion d'« éducation », dans tous les sens : les aptitudes, les relations, le comportement, le caractère, le savoir, dont la formation doit être surveillée et encouragée et, si possible, le bonheur[2].
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+ Le mot « parent » est utilisé en analyse transactionnelle dans les états du Moi, il désigne un ensemble de comportements.
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+ République argentine
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+ (es) República Argentina
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+ 34° 37′ S, 58° 21′ O
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+ L’Argentine, en forme longue la République argentine, (en espagnol : Argentina et República Argentina /reˈpuβlika aɾxenˈtina/[4]) est un pays d’Amérique du Sud partageant ses frontières avec le Chili à l’ouest, la Bolivie et le Paraguay au nord, le Brésil et l’Uruguay au nord-est, enfin l’océan Atlantique à l'est et au sud. Son territoire américain continental couvre une grande partie du Cône Sud.
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+ Le 25 mai 1810, lors de la révolution de Mai, le pays n'accepte plus d'être gouverné par un vice-roi et crée un gouvernement local qui jure allégeance au roi d'Espagne. L'indépendance est définitivement acquise le 9 juillet 1816 à San Miguel de Tucumán.
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+ La capitale est Buenos Aires, la langue prédominante est l'espagnol dans sa variante rioplatense et la monnaie est le peso argentin. D'une superficie de 2 791 810 km2[5], l'Argentine a une densité de population de 16 habitants par km2.
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+ La religion nationale est le catholicisme.
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+ L'Argentine fait partie des pays dits du Cône Sud et parmi les pays d'Amérique latine, il est avec l'Uruguay et le Chili celui où la culture européenne est la plus affirmée. L'Argentine est l'un des pays les plus développés du continent latino-américain. Le pays est également la troisième puissance économique d'Amérique latine après le Brésil et le Mexique, que ce soit en PIB nominal ou à parité de pouvoir d'achat (PPA).
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+ En 2019, l'économie est en crise, l'industrie automobile ne fonctionne qu'à 15% de la capacité installée, les ventes de voitures sont en chute libre (- 54 % sur un an), l'inflation atteint 54,7 % sur un an[6]. Le gouvernement sollicite un prêt du FMI, qui a débloqué en 2018 le versement de 56 milliards de dollars sur trois ans en contrepartie de coupes budgétaires. Près de 300 000 emplois ont été perdus en trois ans[7] et la pauvreté atteint son plus haut niveau de ces 20 dernières années[8].
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+ Le terme Argentina est attesté pour la première fois sur une carte vénitienne de 1536[9].
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+ Sur une carte dressée en 1840 par le géographe français Antoine Houzé, le nom Argentine n'apparaît pas et est remplacé par « La Plata ».
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+ Le nom en français Argentine est issu de sa désignation en espagnol Argentina. Il s'agit du même mot que l'adjectif français argentine signifiant « en argent, d'argent », terme attesté depuis le XIIe siècle et dérivé du mot argent à l'aide du suffixe -in[10].
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+ Cependant, Argentina n'est ni un mot espagnol, ni un mot portugais. En effet dans ces langues, argent se dit respectivement plata et prata, ainsi que ses dérivés en argent, plateado, de plata et prateado, de prata. En fin de compte Argentina remonte à l'italien argentina « d'argent », nom probablement donné par les navigateurs vénitiens ou génois comme Jean Cabot. Il était peut-être primitivement associé à terra « terre » ou à costa « côte », devenu l'Argentina, car le substantif s'efface souvent au profit de son déterminé dans cette langue. L'expression Río de la Plata est son correspondant espagnol qui désigne plus précisément la rivière, lui-même traduction du portugais Río da Prata .
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+ Sa désignation exacte pourrait trouver son origine dans les cadeaux en argent faits par les peuples amérindiens aux explorateurs européens, notamment Sébastien Cabot, fils de Jean, ou aux ornements qu'ils portaient[11]. Une autre explication pourrait être la légende de la Sierra de la Plata, trésor légendaire où le Río de la Plata était censé conduire.
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+ La surface totale de l'Argentine est répartie de la façon suivante (excepté l’Antarctique) :
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+ L'Argentine s'étend sur 5 200 km (frontière avec le Chili) du nord au sud et 1 400 km d'est en ouest. Le territoire peut être divisé en quatre zones distinctes : les plaines fertiles de la pampa au centre du pays, le plat pays de la Patagonie au sud (s'étendant sur un gros quart sud du pays (28 %), jusqu'à la Terre de Feu), les plaines sèches du Gran Chaco au nord et enfin la région très élevée de la cordillère des Andes à l'ouest le long de la frontière avec le Chili dont le mont Aconcagua culmine à 6 960 m.
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+ Le point culminant de l'Argentine — et de l'Amérique — est le mont Aconcagua. La dépression la plus profonde d'Amérique, la Laguna del Carbón à 105 m sous le niveau de la mer, se trouve aussi en Argentine, dans la province de Santa Cruz. Le centre géographique du pays est localisé dans la province de La Pampa.
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+ Le climat est typique de façade orientale des continents, on rencontre un climat subtropical humide dans le nord et aride/subantarctique dans l'extrême sud du pays.
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+ Le pays est traditionnellement divisé en différentes régions majeures.
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+ Les plaines à l'ouest et au sud de Buenos Aires. Appelée la pampa humide, cette région recouvre la plupart des provinces de Buenos Aires et de Córdoba ainsi que celles de Santa Fe et de la Pampa.
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+ L'ouest de l'Argentine est dominé par l'imposante cordillère des Andes, à l'est se trouve une région aride appelée Cuyo, l'eau descendant des montagnes permet la viticulture et l'agriculture grâce à son irrigation, bien que le relief y soit accidenté.
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+ Le point le plus haut du monde en dehors de l'Himalaya se retrouve en Argentine, au cerro Aconcagua, de 6 959 m. Parmi les plus hautes montagnes des Andes, une importante proportion se retrouve dans le pays. Le point le plus bas des Amériques se trouve aussi en Argentine, dans la province de Santa Cruz (Laguna del Carbón).
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+ La région Gran Chaco se situe au nord du pays, avec des saisons humides et sèches, il permet l'élevage de bétail et la culture de coton. Il recouvre les provinces du Chaco et de Formosa. Il comprend également des forêts subtropicales où se développent la végétation et les animaux.
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+ Ce territoire se trouve entre le Rio Paraná et le Rio Uruguay, partagés entre les provinces de Corrientes et d'Entre Ríos, où l'on entretient le bétail et les Esteros del Iberá. Le climat de la province de Misiones est tropical. Les chutes d'Iguazú s'y trouvent.
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+ Les steppes de la Patagonie dans les provinces de Neuquén, Río Negro, Chubut et Santa Cruz sont d'origines tertiaires. Le territoire est semi-aride au nord, froid et aride au sud, mais est constitué à l'ouest de plusieurs grands lacs et de forêts. La Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud est froide et humide, modéré par l'influence océanique. Enfin, le nord peut être référé à Comahue.
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+ En considérant la superficie du pays, les différences d'altitude (de −100 m à presque 7 000 m) et la longueur du pays (du 22e parallèle sud, correspondant dans l'hémisphère nord à la ville de La Havane, jusqu'au 55e parallèle sud, correspondant dans l'hémisphère nord à Copenhague, Moscou et la baie d'Hudson), une énorme diversité de climats coexiste dans le pays.
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+ Le Nord est pratiquement tropical, quoique absolument toutes les régions du pays peuvent voir le mercure descendre à 0 °C.
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+ Le Centre-Nord et l'Ouest connaissent des journées de chaleur insupportable l'été : la moyenne atteint 36 °C dans certains endroits, avec des températures très élevées avoisinant souvent les 45 °C.
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+ L'hiver, la partie la plus septentrionale du pays enregistre des moyennes autour de 20 °C le jour, et de 10 °C la nuit, avec des périodes de 30 °C alternant avec des journées assez froides qui peuvent même rester en dessous de 10 °C, et des nuits proches de 0 °C. Les précipitations varient de 2 500 millimètres dans la jungle de Misiones, à 1 000 mm dans le Gran Chaco, et seulement 100 mm dans les régions les plus arides de l'Ouest argentin.
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+ La Pampa concentre la majorité de la population et de la production du pays, grâce au climat tempéré à quatre saisons: les étés sont assez longs et chauds, avec des journées ayant une température moyenne de 30 °C et des nuits agréables à 17 °C, tandis que les hivers sont doux avec des journées ayant des températures moyennes de 15 °C et les nuits autour de 4 °C. Les gelées sont courantes pendant 3 à 4 mois, et les températures descendent souvent à −5 °C, mais rarement moins, quoique les records approchent les −10 °C. La neige, en revanche, est très rare étant donné que l'hiver est la saison la plus sèche. Les précipitations vont de 1 200 mm dans l'est, à seulement 150 mm dans l'Ouest du pays.
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+ La Patagonie est la région la plus froide, mais le climat varie énormément d'un endroit à l'autre : il est extrêmement sec mais assez modéré sur la côte, très sec et rigoureux au centre, et très humide et un peu moins rigoureux dans les vallées des Andes, où l'air du Pacifique pénètre dans le continent. Sur la côte, il fait rarement moins de −10 °C, et l'été, il peut faire facilement 35 °C. La neige est assez rare, mais la pluie aussi (250 mm). Sur les plateaux du centre de la Patagonie, les étés sont tièdes mais avec des nuits froides (en dessous de 10 °C, avec du gel parfois en plein été) et les hivers sont assez rigoureux, avec des moyennes proches de 0 °C dans plusieurs endroits, accompagnés de chutes de neige fréquentes mais peu abondantes en raison de l'aridité du climat. La température descend facilement à −20 °C, et les records indiquent des valeurs proches de −35 °C lors d'hivers exceptionnels, où certains villages sont isolés par la neige pendant des semaines. Les vallées (très basses) à l'ouest ont des étés frais avec des nuits froides, et des hivers avec des moyennes de 2 °C (équivalent de l'Alsace), descendent rarement en dessous de −15 °C, quoique des valeurs de −20 °C sont possibles. La neige peut s'accumuler profondément, car beaucoup de secteurs reçoivent plus de 1 500 mm de pluie et neige, et quelques secteurs isolés voient jusqu'à 4 500 mm par an.
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+ L'extrême sud mérite une note à part, car si les hivers sont semblables à ceux de l'ouest de la Patagonie, avec beaucoup de pluie, neige et mélanges, la particularité du climat est l'absence de l'été : au mois le plus chaud, la moyenne du jour atteint seulement 14 °C, alors que celle des nuits est de 5 °C. Il est très courant de voir des journées à 7 °C en plein été, et des chutes de neige ne sont pas à exclure. De plus, pendant les mois d'été on peut s'attendre à avoir trois ou quatre journées ensoleillées par mois, avec une quinzaine de journées de pluie, et une douzaine de journées nuageuses.
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+ Dans toute la Patagonie, et surtout dans le sud, on enregistre les plus forts vents au monde: dans certaines villes, la moyenne dépasse les 30 km/h tous les mois, et lors des tempêtes, les vitesses de 100 km/h à 150 km/h sont courantes.
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+ La côte Atlantique argentine a des températures assez froides même l'été, où l'eau n'atteint les 20 °C que quelquefois dans quelques endroits précis. Les températures les plus chaudes et les plus froides du continent ont été mesurées en Argentine : plus de 49 °C l'été, à Rivadavia, et −42 °C l'hiver, au Valle de los Patos, San Juan.
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+ Parmi les grands fleuves, citons le Paraguay, le Bermejo, le río Negro, le río Colorado, l'Uruguay, ainsi que le Paraná qui est le plus long fleuve d'Argentine. Les fleuves Paraná et Uruguay coulent vers l'océan Atlantique et se rejoignent pour former le delta du río de la Plata. Dans le parc national de Misiones, au nord du pays, les mini-chutes d'une selva saturée vont se réunir pour former le fleuve Panana. Des grands lacs comme des mers se sont formés au pied des Andes, dans des sites encore vierges tels le Nahuel Huapi, à San Carlos de Bariloche.
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+ Le pays abrite des paysages et écosystèmes très variés, en raison notamment d'un important gradient climatique. L'écosystème dominant est celui de la pampa qui abrite une biodiversité originale et souvent endémique.
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+ La forêt a souvent fortement régressé au profit de boisements industriels (monocultures parfois), de l'élevage bovin et d'une agriculture souvent industrielle qui contribue à dégrader les sols. Le Sud du pays est exposé à une augmentation des UV solaires (cancérigènes, mutagènes), induite par le trou de la couche d'ozone, plus grande au-dessus de l'Antarctique qu'au-dessus de l'Arctique.
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+ Depuis les années 1990, l'Argentine a perdu plus de 22 % de ses forêts[13].
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+ En décembre 2018, Greenpeace révèle un « scandale de pollution massive » dont s'est rendue coupable la multinationale Total au nord de la Patagonie. Une « gigantesque piscine de déchets toxiques » s'est créée, l'entreprise pétrolière étant accusée de jeter des « résidus toxiques à l'air libre, dans de gigantesques piscines creusées sans aucune protection entre les déchets et le sol». Et ce, alors que des villages Mapuche sont installés à moins de 5 kilomètres[14].
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+ Dans les immenses étendues de la Pampa subsiste encore une faune précolombienne représentée en particulier par le tatou dit à neuf bandes : les gaúchos pourchassent ce mammifère xénarthre car ils redoutent ses terriers dans lesquels le bétail se casse les pattes.
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+ En altitude, le lama est encore utilisé comme animal de portage.
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+ D'après une étude publiée par plusieurs ONG en mars 2018, les forêts de la région du Gran Chaco disparaissent à un rythme comparable, voire supérieur à celui des forêts tropicales d’Amazonie. Cette déforestation a pour cause le développement des cultures de soja, principalement destinées à l’alimentation des animaux d’élevage. L'étude recense en outre différents impacts du développement de ces cultures : « déplacements forcés de populations autochtones vivant de la forêt, pollutions et destructions massives de terres, effets dévastateurs sur la santé publique de l’utilisation à outrance de pesticides (augmentation des malformations congénitales, des cancers et des maladies respiratoires) »[réf. nécessaire].
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+ Un grand nombre de tribus amérindiennes peuplait l'Argentine avant la conquête espagnole, comme les Mapuches (« Araucans »), les Diaguitas, les Pampas, les Tehuelches (« Chonks »), Tobas (« Qoms »), Wichís (« Matacos »), Selknams (« Onas ») et autres ; ceux du Sud, qui s'enveloppaient les jambes et les pieds de fourrure contre le froid, ont été surnommés par les colonisateurs « patagones » (terme dérivant de pata : « pied » en espagnol).
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+ En 1516, l'Espagnol Juan Díaz de Solís découvre le Río de la Plata. Le pays est colonisé par les Espagnols entre le XVIe et le XVIIe siècle. Dans son Voyage d’un naturaliste autour du monde à bord du vaisseau The Beagle, Charles Darwin décrit les combats que livraient encore dans les années 1830 les peuples autochtones amérindiens contre les cultivateurs et éleveurs d'origine espagnole qui accaparaient leurs terres[15].
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+ Ayant repoussé, en 1806 et 1807, sous l'impulsion de Jacques de Liniers d'origine française, deux expéditions militaires anglaises, les colons espagnols comprirent qu'ils pouvaient se défendre seuls contre un ennemi autrement mieux armé qu'eux et bien décidé à les évincer. Ils se ressentirent dès lors plus Argentins qu'Espagnols et des mouvements d'opposition contre la métropole apparaissent parmi eux à l'aube du XIXe siècle. Dès 1810 avec la révolution de Mai (25 mai 1810), les Argentins deviennent indépendants de fait. En 1813 le gouvernement brûle en place publique les instruments de torture et le 1er mai 1853 déclare l'abolition de l'esclavage (selon la Chronologie de l'abolition de l'esclavage).
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+ L'indépendance déclarée le 9 juillet 1816 (lors du congrès constituant tenu dans la ville de San Miguel de Tucumán) n'est que la conséquence juridique venant entériner ce qui est déjà une réalité. Plusieurs années de guerre contre l'Empire colonial espagnol permettent aux Argentins de se séparer définitivement de l'emprise des Bourbons. Les généraux José de San Martín, Manuel Belgrano et Martín Miguel de Güemes, entre autres, repoussent toute velléité espagnole de reprendre sa colonie. Au commandement d'une armée d'environ 4 000 soldats, San Martin réalise une campagne prodigieuse, traversant la cordillère des Andes. Au Chili, il inflige des défaites cruciales à l'armée espagnole, d'abord à la Cuesta de Chacabuco et puis (avec des troupes chiliennes de Bernardo O'Higgins) à Maipu, près de Santiago du Chili, où les Argentins triomphent définitivement de l'armée royaliste stationnée au Chili.
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+ La guerre contre l'Empire espagnol s’achève après la victoire des indépendantistes sud-américains à la bataille d'Ayacucho, en 1824. Cependant, le pays est en situation de guerre civile depuis une décennie. En 1813, avant la déclaration formelle de l'indépendance de toute l'Argentine, la Province Orientale (actuel Uruguay) avec José Gervasio Artigas a défendu le fédéralisme argentin contre le centralisme de la ville du Buenos Aires, menant à une guerre civile de cinquante ans entre fédéraux et unitaires. Toujours en plein conflit entre fédéraux et unitaires, l'Argentine a eu à affronter plusieurs agressions : l'invasion de la Province Orientale par l'Empire du Brésil, mais également l'occupation de la province de Tarija par les boliviens en 1826. En 1833, peu de temps après la fin de la guerre entre l'Argentine et le Brésil, les Britanniques occupent et colonisent les îles Malouines que l'Argentine avait héritées de l'Espagne.
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+ En 1836, l'Argentine se trouve à nouveau en guerre contre la Confédération péruvio-bolivienne et une contre les Empires anglais et français, alliés avec le Brésil, les Paraguayens et les Uruguayens. Ces luttes internes et les interventions étrangères expliquent la durée de l'hégémonie de Juan Manuel de Rosas (1833-1853).
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+ La constitution sera proclamée en 1853, après la fin de la dictature de Juan Manuel de Rosas.
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+ L'année 1890 est considérée comme un tournant dans l'histoire politique de l'Argentine. C'est l'année d'un important soulèvement populaire par suite d'une crise économique qui avait accentué la misère des classes populaires et appauvri les classes moyennes. C'est aussi l'apparition de la dite « génération de 1890 » comprenant Leandro N. Alem (futur fondateur de l'Union civique radicale), Lisandro de la Torre (futur fondateur du Parti démocrate progressiste) et Juan B. Justo (futur fondateur du Parti socialiste). Cette nouvelle génération d'hommes politiques favorise une forme d'union des classes populaires et des classes moyennes, sous la direction de ces dernières, contre le pouvoir oligarchique des propriétaires fonciers, des grands commerçants et des banquiers. L'Union civique radicale — qui passe, après le suicide d'Alem, sous la direction d'Hipólito Yrigoyen — devient l'expression principale des classes moyennes et, dans une moindre mesure, populaires. Sa tactique allie, à partir de 1892, un dosage réfléchi entre le recours à la voie électorale légale et l'adoption de la voie insurrectionnelle[16].
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+ En 1912, afin de réduire le risque d'un nouveau soulèvement révolutionnaire, le gouvernement conservateur accepte d'établir le suffrage universel masculin. Hipólito Yrigoyen est élu président et met en œuvre son programme réformiste : abolition du travail des enfants, repos dominical pour les travailleurs, salaire minimal pour certaines professions, recours à l'arbitrage pour les conflits sociaux, etc. En économie, il déclare que « L’État doit acquérir, jour après jour, une position de plus grande activité dans les entreprises qui fournissent des services publics, et se substituer au capital privé existant pour que le service public devienne un instrument de gouvernement ». Plus tard, l'Union civique radicale se scinde avec le regroupement de son aile droite autour de Marcelo Torcuato de Alvear contre Yrigoyen. Les années de pouvoir de l'Union civique radicale représentent un héritage sujet à controverses ; si elles constituent une période de progrès démocratiques et sociaux, elles se caractérisent aussi par les ménagements à l'égard de l'oligarchie et par la conduite très brutale de l'armée[16].
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+ De nombreux évènements tragiques surviennent au début du XXe siècle : durant la semaine du 7 au 14 janvier 1919, la répression et les massacres commis à Buenos Aires sur des ouvriers grévistes font des centaines de morts. Entre novembre 1920 et décembre 1921, quelque 1 500 ouvriers furent exécutés par l'armée à l'issue d'une grève insurrectionnelle en Patagonie. En juillet 1924, 500 indigènes qui protestaient contre leurs conditions de travail et la misère dans laquelle ils vivaient, sont massacrés par la police et des milices de propriétaires terriens[17].
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+ L'anarcho-syndicalisme exerce une importante influence auprès des syndicats ouvriers à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Certains militants se dirigent par ailleurs vers la lutte armée, comme en 1929 quand le militant anarchiste Kurt Gustav Wilckens lance une bombe qui tue le colonel Varela, responsable des massacres de la Patagonie rebelle. Les associations socialistes se constituent dans les années 1890. En 1896 est formé le Parti ouvrier socialiste argentin, qui fait paraître Vanguardia, « journal socialiste scientifique défenseur de la classe ouvrière ». En 1904, Alfredo Palacios devient le premier député socialiste d'Amérique latine. Le Parti communiste argentin est fondé en 1918[16].
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+ Les présidences se succèdent entre 1930 et 1983, mais sur seize présidents, onze sont des militaires et plusieurs sont « présidents de facto » (par opposition aux présidents élus). Perón fait alors ses débuts dans la politique : lieutenant-colonel titulaire de quelques secrétariats d'État du gouvernement militaire établi en juin 1943, il est élu président après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci ayant entraîné l’affaiblissement de l’Occident, l'Argentine devient, vers 1950, la neuvième puissance économique mondiale[18]. Après la guerre, de nombreux nazis fuient en Argentine et ailleurs en Amérique latine.
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+ Au cours des années 1930, beaucoup d'Argentins ont souffert de la faim alors même que le pays était l’un des plus importants exportateurs de produits alimentaires du monde. Sur le plan politique, le latino-américaniste Alain Rouquié indique que « la souveraineté populaire et le suffrage sont fermement dirigés par les représentants de l’élite établie. Ceux-ci n’ont jamais tout à fait cessé de penser que « le suffrage universel est le triomphe de l’ignorance universelle », comme le déclara un ministre de l'Intérieur[19]. »
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+ Le péronisme est un mouvement national et populaire ; il encadre la population argentine (syndicats, femmes, jeunes, ouvriers…) en leur octroyant des droits et un statut. Le partage des richesses est désormais moins déséquilibré et la classe ouvrière argentine, avec le soutien des syndicats, s'identifie au mouvement péroniste : les salaires sont augmentés, un salaire minimum et des congés payés sont instaurés, le droit à la retraite et au repos dominical sont reconnus. La politique sociale du gouvernement péroniste se traduisit également par un engagement inédit de l’État argentin en matière de santé et d’éducation. Ainsi, l’enseignement universitaire fut déclaré gratuitement accessible à tous les Argentins à partir de 1949, ce qui entraîna une augmentation de 300 % du nombre d’étudiants au cours de la présidence de Juan Perón[20]. Le taux d'analphabétisme se réduit assez significativement. L'effort est aussi porté sur l’amélioration des services de santé du pays, et surtout du nombre de personnes pouvant en bénéficier. Le taux de mortalité infantile peut alors être réduit de 80,1 pour 1000 en 1943 à 66,5 pour 1000 en 1953, tandis que l'espérance de vie s’accroît de 61,7 en 1947 à 66,5 ans en 1955[21].
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+ Perón a donc le soutien de la classe ouvrière, en partie grâce à la redistribution des richesses nationales. Cependant, l'opposition de la bourgeoisie est pour le moins active ; le dirigeant populiste gouverne de façon autoritaire. L’Église se retourne également contre le gouvernement après les tentatives de Perón de laïciser l’enseignement et ses réformes en faveur des droits des femmes. Par ailleurs, sa deuxième femme (Perón était veuf depuis 1938) Eva Perón décédée, restée très aimée des « descamisados » (sans chemises) n'est plus là. Le soutien d'une majorité de la population au mouvement péroniste est néanmoins régulièrement confirmé par les élections et un système démocratique multipartite continue de fonctionner.
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+ En 1955, un coup d'État le chasse du pouvoir (l'armée bombardera la place de Mai, tuant de nombreux civils). Désormais, l'Argentine entre dans une période d'instabilité à la fois économique et politique. Le puissant mouvement péroniste est décapité mais va renaître sous la forme clandestine (sabotage, grèves…). Les élites du pays, revenues au pouvoir, cherchent alors une impossible formule de démocratie sans péronisme. Les militaires organisent des élections, puis reprennent le pouvoir quelque temps après, et ce, à deux reprises.
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+ En 1966 a lieu le coup d'État du général Juan Carlos Onganía. Ce dernier, partisan de la manière forte, met en place un régime bureaucratique et autoritaire. En réaction à la violence, les mouvements sociaux, les syndicats, les étudiants, les ouvriers se battent contre le régime jusqu'à prendre conscience de sa faiblesse. La situation s'aggrave jusqu'à l'année 1969, quand éclate le Cordobazo (une explosion de violence spontanée à la ville de Cordoba dont les ouvriers et les étudiants sont les protagonistes). C'est la première pueblada (il y en aura bien d'autres dans tout le pays) : la population s'attaque aux symboles du pouvoir autoritaire (police…) mais aussi à ceux des multinationales étrangères. Le lendemain, le pays est paralysé par la grève générale. Désormais, même la classe moyenne, traditionnellement anti-péroniste, s'associe au rejet du pouvoir bureaucratique et autoritaire. Les militaires se retirent alors en bonne et due forme, essayant de ne pas perdre la face. Mais il est trop tard et en 1973, la population assiste à la fin du régime militaire. Des élections démocratiques sont organisées, les militaires sont conspués, la gauche révolutionnaire voit ses organisations de masses légalisées et ses militants prisonniers sont tous libérés. L'extrême-gauche gagne des espaces de pouvoir au sein de l'État (Université…).
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+ Après le retour du général Peron en 1973, qui se solde par le massacre d'Ezeiza (la droite péroniste ouvrant le feu sur des militants de l'aile gauche), le pays s'enfonce dans une meurtrière crise politique. José López Rega fonde secrètement l'Alliance anticommuniste argentine qui assassine plus de 300 personnes[22]. Après la mort de Perón, une guerre sale commence dans la province de Tucumán, dès l'opération Indépendance (en), qui impliquait la lutte contre la guérilla entre autres par l'enlèvement de partisans armés de la « révolution » et leur séjour dans des centres de détention clandestins, où ils étaient torturés. La très grande majorité n'y a pas survécu. À cette occasion, les leçons transmises par des militaires français sur la bataille d'Alger sont mises en pratique[23].
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+ En mars 1976, un coup d'État dirigé par une junte de militaires (Jorge Videla, etc.) renverse la troisième femme de Perón, Isabel Martínez de Perón, ancienne vice-présidente de son époux, et sa veuve depuis 1974. La CONADEP -Commission nationale sur la disparition des personnes, fondée par le gouvernement démocratique de Raúl R. Alfonsín, a estimé que la répression militaire avait fait un peu moins de 10 000 victimes, dans la majorité des « disparus ». Buenos Aires participe avec d'autres pays à l’opération Condor (de coordination contre la subversion), et de nombreux réfugiés politiques et des « subversives » enfuis de pays voisins sont assassinés par le biais des services secrets ou d'escadrons de la mort (la Triple A). Il est à noter que cette Triple A a été créée en 1974 durant le gouvernement constitutionnel d'Isabel Perón et a commencé son travail dès cette année-là. L'ambassade américaine est souvent informée[24].
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+ Afin de relancer sa popularité, la junte de Buenos Aires, dirigée depuis décembre 1981 par Leopoldo Galtieri, l’un des plus « durs », décide d’envahir les îles Malouines en 1982, provoquant ainsi la guerre des Malouines contre le Royaume-Uni, alors dirigé par Margaret Thatcher. En raison de son anticommunisme viscéral et de la mise en place de l’opération Charly (pendant laquelle les services argentins ont transmis à leurs homologues d’Amérique centrale les techniques de la guerre sale : escadrons de la mort, torture systématique contre la population civile afin de la démoraliser, vols de la mort, etc.), Buenos Aires semblait penser pouvoir compter, à tort, sur le soutien de Ronald Reagan, nouvellement élu.
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+ La défaite lors de la guerre des Malouines précipite la chute du régime et une lente transition démocratique.
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+ Raúl Alfonsín (1983-1989) fut le symbole même du retour à la démocratie en République argentine. Dans les premiers jours de son mandat, en 1983, il abroge l’amnistie déclarée avant que les forces armées ne perdent le pouvoir et demande de poursuivre neuf dirigeants de la junte militaire. Il nomme en même temps une commission nationale sur la disparition des personnes et en choisit les membres : dix citoyens de premier plan, connus pour leur rôle dans la défense des droits de l’Homme. Aux yeux du monde éclate la cruauté des crimes de la junte militaire argentine : quelque 10 000 personnes torturées puis exécutées clandestinement.
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+ Mais si les principaux responsables de violations des droits de l'Homme durant le régime militaire seront jugés et condamnés, la pression de l'establishment militaire va forcer Alfonsin à céder aux revendications des militaires. Trois ans plus tard, son gouvernement empêche le jugement de nombreux autres responsables, en instaurant les lois de pardon Punto Final et Obediencia Debida. La première prescrit les procès à venir et la seconde accorde l'amnistie aux officiers subalternes, responsables d'atrocités commises sous les ordres des chefs des forces armées.
130
+ Depuis lors, plusieurs présidents se sont succédé : Carlos Menem (1989-1999), Fernando de la Rúa (1999-2001). Des lois d'amnistie sont votées sous Menem, notamment en raison de la rébellion de secteurs d’extrême droite dans l'armée (les Carapintadas, qui tentent plusieurs coups d’État à la fin des années 1980). Un procès durant lequel comparaissent les principaux responsables de la junte, ainsi que des Montoneros, se tient néanmoins en 1985 : c'est le Procès des Juntes (Juicio a las Juntas).
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+ La décennie Menem est marquée par une libéralisation de l'économie, menant à la modernisation de la plus grande partie du pays, à l'enrichissement d'une part importante de la population, mais aussi à l'apparition de groupes contestataires, les piqueteros, qui deviendront célèbres après la crise économique de la fin des années 1990. En effet, de 1990 à 1998 se produit le miracle argentin, caractérisé par un libéralisme radical (alignement du peso sur le dollar, privatisations, réformes économiques et sociales) qui eut pour effet un fort taux de croissance économique exponentielle, se traduisant par un enrichissement et une modernisation jamais vus dans le pays. Le FMI aida beaucoup l'Argentine à se développer durant cette période. La consommation a augmenté considérablement, et les Argentins ont alors pu accéder aux mêmes biens matériels que les Européens ; l'Internet, la téléphonie mobile, l'électro-ménager moderne, etc. Cependant, ce libéralisme ne profita pas à toute la population. Les laissés-pour-compte du miracle économique représentaient une part non négligeable dans l'Argentine des années 1990 : 18 % de chômeurs en 1996.
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+ Le choix de créer dans les années 1990 une caisse d'émission monétaire liée strictement au dollar, avait eu pour conséquence, lors de la hausse massive de celui-ci à la fin des années 1990, de provoquer un arrêt brusque des exportations argentines. Le Brésil avait dévalué fortement sa monnaie et l'Argentine, son principal partenaire commercial, s'était retrouvée à sec de devises. Cette situation avait engendré une fuite de capitaux massive pendant les mois d'août, septembre et octobre. La crise est partiellement jugulée par un contrôle draconien des dépôts bancaires, appelé Corralito, fondé sur l'obligation d'effectuer toutes les opérations financières à travers les banques et la restriction des retraits d'argent en numéraire. Le gros de la population n'étant pas bancarisé, la perception des rémunérations et salaires devient un véritable casse-tête, ce qui provoque une aggravation radicale de la crise en décembre 2001, provoquant un véritable chaos social, et des émeutes des classes sociales les plus appauvries par la crise. La répression cause 31 morts, le ministre des Finances est relevé de ses fonctions, mais cela ne suffit pas et le président signifie sa démission en s'enfuyant du palais du Gouvernement en hélicoptère. Le gouvernement, le FMI et la parité entre le peso et le dollar américain sont les thèmes les plus critiqués.
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+ En dix jours, quatre présidents se succèdent (Camaño, Rodriguez Saa, Puerta, Duhalde), le gouvernement argentin se déclare en état de cessation de paiement, abroge la loi consacrant l'intangibilité des dépôts bancaires (ce qui provoque l’évaporation des dépôts des classes moyennes qui en avaient mais ne les avaient pas transférés) et, donc, par un approfondissement de la crise économique. Le 6 janvier 2002, le nouveau gouvernement procède à un gel total des avoirs bancaires, appelé Corralón, et une dévaluation officielle du peso de 28 % par rapport au dollar, tandis que dans la rue le dollar se change à 1,60 peso pour atteindre très vite plus de 3 pesos[25].
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+ Le monde entier a été surpris par les événements de décembre 2001. Les médias ont montré un pays caractérisé par les pillages de magasins et les concerts de casseroles des classes moyennes. Mais ces représentations sont simplistes et plus que subjectives. Les émeutes et les mobilisations ne sont pas nées à la fin de l'année 2001. Dès 1989, une vague de saccages de magasins a eu lieu, conséquence de l'hyperinflation. En décembre 1993, le pays a connu des révoltes, notamment à Santiago del Estero. En 1996, les premiers piqueteros établissaient des barrages à Cutral-Co, dans la province de Neuquen. Mais les médias n'avaient laissé que très peu de visibilité à ces mouvements.
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+ Les protestations de décembre 2001 doivent être analysées en tenant compte des changements que le répertoire de l'action collective a connus ces dernières années en Argentine. Comme l'a expliqué Javier Ayuero, « loin d'être l'explosion d'une citoyenneté paraissant jusqu'alors repliée sur elle-même et incapable d'exprimer son mécontentement, le mois de décembre 2001 représente plutôt le point le plus critique d'un processus de mobilisation populaire datant environ d'une dizaine d'années »[26].
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+ Eduardo Duhalde demeure président de l'Argentine entre janvier 2002 et mai 2003 où il met fin à la parité entre le peso argentin et le dollar américain et met en place un plan économique productiviste. Il appelle à des élections présidentielles anticipées en avril 2003 où il soutient le candidat péroniste de centre gauche Néstor Kirchner. Ce dernier est élu par défaut à la suite du retrait de Carlos Menem au second tour.
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+ Néstor Kirchner exerce la fonction de président de la République argentine de 2003 à 2007. Il renégocie la dette du pays en 2005 (il refuse le remboursement de trois quarts des 100 milliards de dollars de dette extérieure). Il gèle les tarifs énergétiques et du transport, et taxe très fortement les importations, il relance l’activité économique (+ 50 % en cinq ans) soutenue par les dépenses publiques, et double la masse salariale (de 2003 à 2007)[réf. nécessaire]. Néstor Kirchner est décédé en 2010 d'une crise cardiaque.
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+ Son épouse, Cristina Fernández de Kirchner, élue au premier tour le 28 octobre 2007 lui succède le 10 décembre 2007. En 2008 la présidente est confrontée à un lourd conflit social l'opposant aux agriculteurs et relatif, notamment, au niveau des taxes sur les exportations de soja. Les agriculteurs argentins ont engagé une grève d'ampleur de commercialisation des céréales[27].
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+ En 2015, Mauricio Macri est élu président.
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+ Le gouvernement supprime l'impôt sur les exportations, met fin au contrôle des changes, laisse flotter le peso et réduit les subventions à l’énergie. Une réforme du marché du travail vient faciliter les licenciements. La libéralisation du secteur financier entraine une fuite des capitaux estimée en 2019 à près de 109 milliards de dollars depuis l’élection de Mauricio Macri, soit environ un sixième du produit intérieur brut (PIB) argentin. La production industrielle baisse fortement du fait de l'arrêt d'une grande partie des subventions. Les taux d’intérêt considérables offerts aux investissements spéculatifs (afin de faire affluer les dollars) favorisent la mise en place d'un cercle vicieux par lequel les emprunts d’hier doivent être remboursés par d’autres, plus coûteux encore. Le pays s'enfonce dans une grave crise économique. Le Financial Times note en octobre 2017 que « Le gouvernement [argentin] a plus emprunté que n’importe quel autre pays émergent depuis l’élection de M. Macri. Environ 100 milliards de dollars en deux ans ». La dette du pays, qui s’établissait à 40 % du PIB en 2015, dépasse 75 % en janvier 2019, après avoir grimpé de vingt points de pourcentage au cours de la seule année 2018. Le cours du peso chute de 118 % entre janvier et septembre 2018[19].
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+ En octobre 2019, environ 40 % des Argentins vivent en dessous du seuil de pauvreté selon la chaîne nationale C5N[28] (35 % selon les chiffres officiels, soit une augmentation de 30 % en un an[29]). L’inflation dépasse les 54 % sur les 12 derniers mois et les 237 % depuis le début du mandat de Mauricio Macri. Les classes populaires ont de plus en plus de difficultés à se nourrir et beaucoup de personnes en viennent à sauter des repas. Selon la Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), cinq millions d’Argentins souffraient d’une « insécurité alimentaire » grave sur la période 2016-2018, ce qui représentait une multiplication par deux par rapport à la période 2014-2016, et la situation s'est depuis lors encore aggravée[28]. Le taux de chômage dépasse les 10 % selon des chiffres officiels vraisemblablement sous-évalués et une chute de 3,1 % du PIB est à prévoir pour l'année 2019 selon le Fonds monétaire international (FMI)[29].
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+ L'Argentine a un régime présidentiel dans une république fédérale. La Constitution argentine de 1853, révisée en 1860, 1866, 1898, 1957 et 1994 dispose que le mandat présidentiel est de quatre ans (renouvelable deux fois). Il y a possibilité de réélection, mais il faut laisser passer 4 ans. Le président devait être de religion catholique jusqu'en 1994 : Carlos Menem, d'origine syrienne et de confession musulmane dut se convertir au catholicisme pour être élu président.
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+ Élu au suffrage universel, le président est à la fois à la tête de l'État et à la tête du gouvernement, le président actuel est Alberto Fernández.
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+ La Constitution garantit la séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire. L'exécutif est confié au président, le législatif au Parlement et le judiciaire à la Cour suprême d'Argentine composée de sept membres.
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+ Le Parlement est composé de deux chambres :
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+ La justice nationale est composée de différents tribunaux, dont le plus élevé est la Cour Suprême.
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+ Conformément à la constitution de 1853, révisée en 1994, l’Argentine est une république fédérale organisée en 23 provinces dirigés par des gouverneurs élus) et une cité autonome avec statut spécial : Buenos Aires, capitale fédérale. Les 24 jurisdictions sont les suivantes:
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+ Les provinces ont de fait tous les pouvoirs qui n’ont pas été délégués expressément au gouvernement fédéral. Elles sont chargées d’administrer la justice et l’éducation primaire. Elles s’organisent comme elles l’entendent en élisant leurs pouvoirs exécutif et législatif. Les provinces peuvent régler entre elles toutes sortes d’accords de type judiciaire, économique ou social. Le pouvoir exécutif national a seulement le pouvoir d’intervenir afin d’assurer la forme républicaine du gouvernement et de repousser les invasions étrangères.
167
+ La majorité des provinces du centre et du nord du pays sont antérieures à l’existence de l’Argentine comme État fédéral, cependant des provinces avec une grande présence aborigène ou une faible population (comme le sont au nord : Chaco, Formosa et Misiones ; et la grande partie sud du pays : La Pampa, Neuquén, Rio Negro, Chubut, Santa Cruz, la Terre de Feu, le territoire argentin en Antarctique et les îles de l’Atlantique sud) étaient à une époque des « territoires nationaux » dépendant du gouvernement fédéral. En devenant des provinces, elles acquirent le même statut administratif que celles qui existaient déjà.
168
+
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+ Les derniers territoires à changer de statut furent la Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud qui furent regroupés pour devenir une même et unique province en 1991, en dépit du fait que la définition de cette province contient des territoires contestés en Antarctique (avec le Chili et le Royaume-Uni) et du fait que l’Argentine a ratifié le traité sur l’Antarctique qui a gelé les prétentions territoriales, et les îles de l’Atlantique sud sont reconnues internationalement comme parties du Royaume-Uni (à l’exception des îles Shetland du Sud intégrées au traité sur l’Antarctique), seul le litige de souveraineté concernant le partage de la Terre de Feu ayant été résolu (par un traité international signé avec le Chili).
170
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171
+ Un des anciens territoires nationaux, le territoire des Andes, ne parvint jamais à se convertir en province. Il fut formé en 1900 et couvrait alors la totalité de la Puna du nord-ouest du pays, mais, en raison d'un développement et d'une population très faibles, il fut dissous en 1943, les territoires étant alors incorporés aux provinces de Jujuy, Salta et Catamarca.
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+ Perito Moreno Glacier, province de Santa Cruz, Patagonie argentine.
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+
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+ Cafayate, province de Salta.
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+ L'Argentine est membre permanent du Mercosur (communauté économique des pays de l'Amérique du Sud) avec le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay et le Venezuela ; cinq autres pays y sont associés : la Bolivie, le Chili, le Pérou, la Colombie et l'Équateur[30].
178
+
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+ L'Argentine est le seul pays d'Amérique du Sud à avoir pris part en 1991 à la Guerre du Golfe, mandatée par l'ONU[31]. Elle fut également le seul pays latin à participer à l'Opération Uphold Democracy à Haïti en 1994-95[32]. Enfin, elle s'engagea dans la force de maintien de la paix des Nations unies (Casques bleus)[33] à travers le monde dont les conflits concernant Salvador-Honduras-Guatemala-Nicaragua, Équateur-Pérou, le Sahara occidental, l’Angola, le Koweït, Chypre, la Croatie, le Kosovo, la Bosnie-Herzégovine ou le Timor oriental.
180
+
181
+ En janvier 1998, en reconnaissance de ses contributions à la sécurité internationale, le président des États-Unis Bill Clinton désigna l’Argentine comme l'un des alliés majeurs hors-OTAN[34]. En 2005, l'Argentine fut membre temporaire du Conseil de sécurité des Nations unies[35].
182
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183
+ En 1993, l'Argentine lança l'initiative des casques blancs des Nations unies spécialisés dans l'aide humanitaire[36].
184
+
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+ Depuis 2004, les relations habituellement cordiales entre l'Argentine et l'Uruguay se sont progressivement dégradées à cause de la construction en Uruguay de deux grandes usines de fabrication de cellulose, sur les rives du rio Uruguay qui marque la frontière entre les deux pays. Ce contentieux est surnommé en France la « guerre du papier ». L'Argentine met en avant les dégâts écologiques que subirait le fleuve. La polémique fut alimentée par une escalade de déclarations de la part des deux États, l'Argentine portant l'affaire devant la CIJ en mai 2006, puis l'Uruguay lui emboîtant le pas en novembre 2006. Des blocus routiers en Argentine ont empêché l'approvisionnement en matériaux de construction depuis le Chili, aggravant la situation[37],[38]. Les relations économiques et sociales entre les deux pays se sont améliorées en 2007.
186
+
187
+ Douze pays d'Amérique du Sud ont signé le 8 décembre 2004 la Déclaration de Cuzco visant à la réunion du Mercosur, de la Communauté andine et du Chili, du Guyana et du Suriname en une seule communauté supranationale, la Communauté sud-américaine des nations (CSN), sur le modèle de l'Union européenne. Cela est devenu UNASUR (Union des Nations sud-américaines) lors du premier sommet énergétique sud-américain organisé au Venezuela à la mi-avril 2007.
188
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189
+ Outre une communauté économique, le projet inclut à terme :
190
+
191
+ Ce projet a pris naissance dans un contexte d'opposition au ZLEA, « Initiatives pour les Amériques », lancé par George Bush en 1990 puis concrétisé en 1994 au Sommet des Amériques, et donc dans un contexte d'opposition à l'ingérence nord-américaine dans les affaires politiques et économiques sud-américaines.
192
+
193
+ En 2005, la ville de Mar del Plata a accueilli le quatrième sommet des Amériques[39], marqué par de nombreuses protestations anti-US[40]. Si bien que l'année suivante, elle mit sa priorité dans les initiatives régionales telles que le Mercosur ou la Banque du Sud après une décennie de partenariat avec les États-Unis.
194
+
195
+ En contentieux avec le Royaume-Uni, l'Argentine réclame la souveraineté des îles Malouines[41], de la Géorgie du Sud, des îles Sandwich du Sud[42] et des îles Shetland du Sud (ces dernières également revendiquées par le Chili mais les prétentions des trois pays sont gelées depuis la signature du traité de l’Antarctique) et d'environ 1 million de kilomètres carrés du continent Antarctique[43]. Un autre sujet de discorde est la frontière avec le Chili, en particulier au sujet du tracé de la frontière extrême sud en Terre de Feu, un traité fut signé en 1984 entre les deux pays au Vatican[44].
196
+
197
+ Enfin, l'Argentine fut l'un des signataires initiaux du Traité sur l'Antarctique[45].
198
+
199
+ L'Argentine compte environ 43 millions d'habitants[46]. Parmi les multiples groupes ethniques habitant le pays, on en compte trois à l'origine de la population actuelle. Tout d'abord, les Amérindiens représentent, ensemble et sans tenir compte des différences ethnoculturelles à peu près 1,49 % de la population totale[47],[48]. Les descendants d'Africains amenés comme esclaves pendant les temps de domination espagnole représentent 0,37 %[49],[50]. Le groupe le plus large, les Européens principalement méditerranéen, (espagnol et italien) et métis constituent 97 % de la population selon la CIA[51],[2],[52]. Les Européens, qu'on appelle des criollos, sont issus des temps coloniaux, on compte de même des populations issues de l'immigration du XIXe siècle qui inclut entre autres, en plus des Italiens et des Espagnols, des Arabes, des Allemands, des Français, des Britanniques et des Asiatiques. Il faut bien préciser que lors de l'arrivée de ces immigrants, qui pour la plupart étaient des hommes seuls, un métissage très important a eu lieu entre les étrangers et les femmes locales, de souche européenne et indigène pour la plupart, ce qui a contribué à la diversité ethnique. Selon les résultats d'une étude menée en 2010 par le généticien Daniel Corach, 53,7 % de la population a au moins un ancêtre autochtone, presque toujours matrilinéaire[53]. Selon la Dirección Nacional de Migraciones, près de 45 % des Argentins seraient d'origine italienne et 31 % d'origine espagnole, faisant des Italiens et des Espagnols les principaux groupes ethniques en Argentine.
200
+
201
+ La population est très inégalement répartie, puisqu'un tiers de la population (environ 13 millions d'habitants) est concentré dans la capitale et l'agglomération de Buenos Aires, appelée aussi Gran Buenos Aires.
202
+
203
+ Outre la région de la capitale fédérale, la population est concentrée dans d'autres zones urbaines dont les principales sont les suivantes : Córdoba (centre, 1,6 million d'habitants), Rosario (est, 1,4 million d'habitants), Mendoza (ouest, 1 million d'habitants), San Miguel de Tucumán (nord, près d'un million d'habitants). Au total, environ 91 % de la population habite dans des agglomérations urbaines[54].
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+
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+ Córdoba.
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+ Cathédrale de Córdoba.
208
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+ Rosario, bâtiments du centre ville.
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+ Rosario, Costanera.
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213
+ Mar del Plata.
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+ Mar del Plata, Cathédrale.
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+ Mendoza.
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+ Trelew, Patagonie.
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+ Neuquén, Patagonie.
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+ Bahía Blanca.
224
+
225
+ Traditionnellement, l'Argentine a joui d'un très haut niveau de vie en comparaison avec d'autres pays de la région, mais la crise économique des années 2001-2002 a diminué cette impression. Toutefois, plus de la moitié de la population reste considérée comme faisant partie de la classe moyenne[55], et depuis la crise, une forte reprise économique a aidé postérieurement à réduire la pauvreté à 23,4 % de la population. Plus de 8 % de la population vivait dans des conditions précaires, dans des villas miserias ou bidonvilles, dans le pays il y a 4 100 villas miseria[56],[57].
226
+
227
+ Il n'y a pas de langue officielle en Argentine, cependant, en raison du système fédéral du pays, chaque province peut établir la langue officielle de son territoire.
228
+
229
+ L'espagnol est parlé par la quasi-totalité des Argentins[61]. Le pays possède également le nombre le plus important d'hispanophones qui emploie couramment le voseo, l'utilisation du pronom vos au lieu de tú (« tu »), ce qui implique alors un changement dans la façon de conjuguer les verbes également[réf. nécessaire]. À cause de la grande extension géographique de l'Argentine, l'espagnol varie considérablement de régions en régions, le dialecte le plus important numériquement est l'espagnol rioplatense, principalement parlé autour du bassin de La Plata, qui possède un accent similaire à celui de la langue napolitaine[62].
230
+
231
+ L'Argentine est un État observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie depuis 2016[63]. À la suite de la conquête de 1759 en Nouvelle-France, environ 200 000 Français ont immigré en Argentine à partir des années 1857, même si les deux dates (1759 et 1857) semblent éloignées, le phénomène reste le même si l'on tient compte de l'apparition réelle des besoins en émigration des suites de l'effondrement de l'empire français en Amérique. En 2006, 17 % des Argentins se réclament de descendance française[64].
232
+
233
+ La principale religion est le christianisme, principalement le catholicisme (qui est la religion d'État). La liberté de culte est garantie par l'article 14 de la constitution. Le catholicisme est dominant, avec des estimations du nombre de catholiques variant de 70 % à 90 % de la population[66]. En juillet 2014, une étude publiée par la CIA Factbook répertorie 92 % de catholiques dont 18 % de pratiquants[2]. Mgr Jorge Mario Bergoglio, prélat argentin, est élu pape le 13 mars 2013 sous le nom de François, il est le premier pape issu du continent américain[67].
234
+
235
+ La société, la culture et l'histoire de l'Argentine sont profondément imprégnées par le catholicisme. L'Église catholique tient une place importante dans la société argentine, allant même jusqu'à faire partie de son identité nationale[réf. souhaitée]. La présence catholique en Amérique latine remonte à la fin du XVe siècle, au moment où les conquistadors espagnols débarquèrent dans le Nouveau Monde, amenant avec eux leur culture et leur religion.
236
+
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+ Il y a sept universités catholiques en Argentine : l'université catholique argentine à Buenos Aires, l'Universidad Católica de Córdoba, l'université nationale de La Plata, l'université de Salta, l'université de Santa Fé, l'université de Cuyo, et l'université de Santiago del Estero. Suivant le modèle de l'Empire romain, l'Église argentine est divisée à travers le pays en plusieurs diocèses et archidiocèses, unités territoriales administratives placées sous l'autorité d'un évêque. Si la plupart des villes de tailles moyennes sont des diocèses, les archidiocèses interviennent dans les villes ou la population est plus importante. Ainsi, Buenos Aires, par exemple, est un archidiocèse  en raison, non seulement de la taille de sa population, mais également de l'importance historique de la ville, qui fut en 1776 la capitale de la vice-royauté espagnole du Rio de la Plata. La cathédrale métropolitaine de Buenos Aires, principale église catholique de Buenos Aires et siège de l’archidiocèse, abrite le tombeau du célèbre général José de San Martín.
238
+
239
+ L'Argentine possède la plus importante communauté juive d'Amérique latine avec environ 230 000 personnes.
240
+
241
+ Selon une importante étude du Barometer d'Amérique latine, le paysage religieux argentin se répartit entre 77 % de catholiques, 7 % de protestants, 4 % des autres religions et 13 % de sans religion[68]. Le nombre d'athées est très important pour un pays d'Amérique latine, d'autant plus que dans les années 1960, il n'y avait que rarement d'Argentins sans religion[réf. nécessaire].
242
+
243
+ La Convention baptiste évangélique Argentine est fondée en 1908[69],[70]. En 2016, elle compterait 670 églises et 85 000 membres[71].
244
+
245
+ Sous le mandat de la présidente Cristina Fernández de Kirchner, le mariage homosexuel est légalisé en 2010, le droit à changer de sexe à l'état civil pour les personnes trans en 2012 et la PMA en 2013. Toutefois, l'avortement reste interdit[72].
246
+
247
+ Le gouvernement argentin nationalise en 2008 les retraites, mettant fin à quatorze ans de domination des Administradoras de Fondos de Jubilaciones y Pensiones (AFJP), des organismes privés de gestion de l’épargne-retraite. La mesure a provoqué une fuite des capitaux et de fortes baisses des Bourses de Buenos Aires et de Madrid (de nombreuses entreprises espagnoles détenaient participation dans les AFJP)[73].
248
+
249
+ Ces pensions, dont le montant était défini selon des critères retenus au moment de la souscription du contrat initial, obéissaient à plusieurs facteurs variables, tels le capital investi, les intérêts accumulés ou l’espérance de vie. Au moment du départ en retraite, elles étaient rarement conformes aux prévisions de départ et se révélaient généralement insuffisantes, voire misérables. Désormais, le système garantit dans la plupart des cas un revenu supérieur à 60 % des salaires[73].
250
+
251
+ La publication des montants considérables que les dirigeants des AFJP et des compagnies d’assurance s’octroyaient avait soulevé l’indignation d'une grande partie de l'opinion publique. En quatorze ans, plus d’un tiers des 12 milliards de dollars de rétributions pour « prestations de services » ont été destinés aux salaires des principaux dirigeants, tandis que les commissions versées aux directeurs commerciaux constituaient le deuxième poste de dépenses[73].
252
+
253
+ L'Argentine est un pays industrialisé souvent considéré comme émergent même si certains organismes ne reconnaissent pas cette définition, le pays ayant été un des plus riches de la planète jusqu'au début du XXe siècle mais étant souvent frappé par des crises économiques comme en 1989 ou en 2001. L'Argentine fait partie du G20. Souffrant d'inflation et de difficultés financières, le pays doit souvent faire appel aux organisations économiques internationales telles que le FMI.
254
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255
+ L'Argentine est la deuxième puissance économique d'Amérique du Sud derrière le Brésil en termes de PIB nominal. Le pays possède une importante richesse agricole. Parmi les points forts de son agriculture, le pays était aussi régulièrement huitième au palmarès des producteurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010, dominé par les États-Unis. Il a aussi de nombreuses capacités industrielles et un certain potentiel minier. Pourtant, l'Argentine connaît d'importants problèmes économiques. Le chômage et le bas niveau de vie continuent de marquer le pays, pourtant largement plus développé que les autres nations du tiers monde.
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257
+ L'Argentine est le deuxième pays avec plus de développement humain après le Chili du continent latino-américain en 2018 selon les données des Nations unies[3]. Cependant, les inégalités sociales se sont accrues et l'existence de bidonvilles en périphérie des grandes villes persiste.
258
+
259
+ L'Argentine dispose de nombreuses richesses naturelles et d'une main-d'œuvre très qualifiée, d'une agriculture orientée vers l'exportation et d'un tissu industriel diversifié.
260
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261
+ Jusque dans les années 1950, à son apogée économique, l'Argentine était l'un des pays les plus riches du monde. Son PIB par habitant le positionnait au douzième rang mondial, juste devant la France[74],[75].
262
+
263
+ Malgré ces atouts, l'Argentine a accumulé à la fin des années 1980 une lourde dette externe (dette qu'elle ne compte rembourser qu'en partie, « 10 % »), l'inflation atteignait 100 % par mois et la production avait considérablement chuté.
264
+
265
+ Pour lutter contre cette crise économique, le gouvernement de Menem a lancé une politique de libéralisation du commerce, de déréglementation et de privatisation. En 1991, le gouvernement décida d'ancrer le peso argentin au dollar américain (technique du currency board) et limita par une loi la croissance de la masse monétaire à la croissance de réserves monétaires. Ce système très particulier du currency board permet l'embellie des années 1990, mais se révèle particulièrement dangereux face aux mouvements erratiques et violents du marché des changes flottants qui suivent la crise économique asiatique et la forte remontée du dollar qui rende l'économie argentine non compétitive par rapport à celles de ses voisins. Il sombre lorsque l'économie mondiale entre en récession avec la crise de la bulle Internet au début des années 2000.
266
+
267
+ La récession, amplifiée par les mesures d'économie drastiques exigées par le Fonds monétaire international (FMI) en contrepartie de son aide en dollars, est extrêmement violente et entraîne une hausse spectaculaire de la pauvreté ainsi que d'importants mouvements sociaux et de rapides changements politiques. L'instabilité politique a plongé l'économie argentine dans une crise sans précédents (2002). Le PIB a chuté de 11 % en 2002 avec la fin de la parité 1 peso = 1 dollar. Cette crise a mené plus de 50 % de la population sous le seuil de pauvreté. Des manifestations ont alors été organisées, suivies de pillages de magasins. Les banques locales incapables de fournir en dollars sont en faillite technique. Le plan argentin de conversion de dette a pour conséquence des pertes sévères pour les créanciers privés. Le pays fait finalement défaut sur sa dette. Les créanciers étrangers comme EDF sont spoliés. Le gouvernement, en dévaluant, rétablit l'équilibre avec le réal brésilien.
268
+
269
+ Le pays sort de la partie la plus aigüe de la crise dès 2003. Les conséquences les plus durables sont les difficultés récurrentes des gouvernements à financer leurs budgets, le départ du pays de certains investisseurs industriels, une nette diminution de la confiance des créanciers privés et de longs contentieux avec des fonds vautour américains, contentieux qui se poursuivent jusque dans les années 2010. De 2003 à 2007 le PIB repart à 9 % de croissance annuelle, en produisant une réactivation économique dans tous les secteurs, une forte réduction de la pauvreté et un retour de la classe moyenne.
270
+
271
+ Le 1er février 2006, l'Argentine et le Brésil signent, après près de trois ans de négociations, un accord qui doit permettre de protéger les secteurs de production qui pourraient être trop durement affectés par la compétition du pays voisin. Le Mécanisme d’adaptation compétitive (MAC) permet de fixer des droits de douane sur le produit « trop compétitif » du pays voisin pour trois ans, renouvelable une fois.
272
+
273
+ Depuis 2003, l’Argentine semble avoir repris le chemin de la forte croissance économique et de l'augmentation des salaires. Cependant, l'Argentine semble souffrir de la crise américaine et de la chute du dollar ; en effet, la forte inflation avec un taux « officiel » de 8 à 9 %, pourrait en réalité atteindre 25 % en 2008[76]. Officiellement, le taux de pauvreté était de 20,6 %[77], mais si l'on suppute une inflation de 25 %, en 2008, le taux de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté a augmenté, passant à 30,3 %[76]. Ce serait le premier renversement de situation depuis 2003. Cependant, l'INDEC indique un taux de pauvreté de 15,8 % pour le second semestre 2008 ; il faut toutefois noter que l'opposition dénonce une manipulation des chiffres. En effet la moitié des Argentins seraient touchés par un niveau de vie inférieur à celui de la plupart des pays développés, et près d'un tiers vivrait sous le seuil de pauvreté national.
274
+
275
+ Au cours du second trimestre 2008, la croissance économique connaît un certain ralentissement. Au total, le revenu par habitant de l’Argentine est le quatrième plus haut[78] d’Amérique latine, mais sa croissance sur les vingt dernières années est faible et surtout particulièrement volatile. Le niveau de vie argentin est comparable à celui du Mezzogiorno, en Italie du sud.
276
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277
+ Le secteur agricole contribue au PIB à hauteur de 18 % et représente 61 % du total des exportations.
278
+ L'Argentine compte environ 200 000 familles de paysans, qui produisent près de 80 % des légumes consommés dans le pays. Pourtant, « la culture prédominante des grands propriétaires fonciers rend invisibles les petits producteurs », déplore Matías Bohl, référent de la Fédération nationale paysanne. La propriété de la terre est très inégalement répartie. Moins de 1 % des propriétaires terriens possèdent 40 % de la terre[84].
279
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280
+ Les medianeros sont les paysans qui travaillent la terre pour le compte d’un patron dans des conditions de vie très précaires et sans contrat de travail.
281
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282
+ Le groupe Clarín détient la principale chaîne de télévision du pays : Canal 13, ainsi que le journal argentin qui a le tirage le plus important, le quotidien centriste Clarín. Les quotidiens qui suivent, d'après leur tirage, sont La Nación, conservateur, Página/12, péroniste-kirchneriste, Tiempo Argentino (es), Crónica (en), La Prensa, et Buenos Aires Herald.
283
+
284
+ Le service téléphonique a été privatisé en 1990 par le gouvernement péroniste de Carlos Menem[85]. Il y a 8,3 millions de lignes téléphoniques installées, soit 23 lignes pour 100 habitants. La téléphonie mobile relie 75 % de la population (28,5 millions de personnes)[86]. Ce nombre élevé est dû en partie au fait que des personnes de faible revenu ont pu durant les dernières années accéder à des plans de paiement.
285
+
286
+ Il y a près de 1 500 stations de radio, dont 260 sont AM et approximativement 1 150 sont FM.
287
+
288
+ L'Argentine est le pays d'Amérique latine où l'accès à la télévision par câble est le plus répandu : selon des données de 2001, la grande majorité des foyers possède au moins un téléviseur et 60 % des personnes équipées reçoivent la télévision câblée[87]. Les principales chaines de télévision qui transmettent depuis Buenos Aires sont Canal 13, Telefe, Canal 9 et América TV.
289
+
290
+ En 2005, 26,3 % de la population avait accès à internet avec plus de dix millions d'utilisateurs dans le pays[88].
291
+
292
+ En octobre 2009, le gouvernement péroniste argentin promulgue une importante réforme du système médiatique, consistant en une limitation de la concentration des licences, du capital et de l’actionnariat afin de permettre à des médias aux ressources financières plus modestes de se constituer. Après une bataille juridique de quatre ans contre le puissant conglomérat médiatique Clarín, qui contestait la constitutionnalité de la loi, celle-ci est finalement validée par la justice[89]. Sous la présidence de Mauricio Macri (élu en 2015) l'essentiel de la loi est abrogé[90].
293
+
294
+ L'Argentine possède tout un amalgame de rythmes hérités et mélangés pendant des siècles sur l'ensemble de son territoire. Ainsi, les contrastes et la multiplicité caractérisent l'art musical dans le pays.
295
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296
+ Parmi les musiques traditionnelles, de tradition rurale, la chacarera, la milonga, la zamba, le gato, le cielito sont très diffusés, notamment à travers le festival de Cosquín, Córdoba, la fête nationale du folklore argentin. Ainsi on compte aussi les rythmes indigènes de souche, tels que le fameux carnavalito du Nord du pays, les musiques mapuches partagées avec le Chili (notamment le loncomeo), les sons guaranis… D'autre part, l'influence africaine atteint presque tous les rythmes nationaux, en particulier avec l'utilisation du bombo et la particularité rythmique de certaines musiques, comme la chacarera. De même, un rythme caractéristique des afrodescendants est le candombe, aussi très caractéristique de l'Uruguay. C'est une musique très rythmée et généralement en forme de comparsa, de groupe musical ambulant dans la rue. À Buenos Aires et Montevideo, on peut apprécier le candombe de façon publique. Le tango, internationalement reconnu et déclaré Patrimoine culturel immatériel, est peut-être ce qui caractérise l'Argentine à l'œil étranger, même s'il est réduit à la ville de Buenos Aires et à Montevideo. Ses origines remontent aux danses africaines du candombe qui a subi un métissage avec la milonga, donnant ainsi un rythme très énergique joué de guitare, tambours et flûte. Cependant, ce que nous appelons tango aujourd'hui est la modification de ce rythme par les immigrants européens, qui ont ajouté des instruments différents tel que le bandonéon et un style et paroles singuliers, différents de la véritable souche du tango.
297
+ Une fête nationale très importante est le Carnaval del Pais, déroulé à Gualeguaychú, Entre Ríos tous les ans. Celle-ci est une occasion pour dévoiler tout le coloris et la danse au rythme du candombe du Río de la Plata.
298
+
299
+ Parmi les grands compositeurs argentins, on compte Astor Piazzolla.
300
+
301
+ La littérature argentine, de langue espagnole, a acquis durant le XIXe siècle, une véritable indépendance, une identité propre vis-à-vis de l'Espagne. Bien que Jorge Luis Borges jouisse d'une reconnaissance internationale[93],[94], se sont illustrés également Adolfo Bioy Casares, Victoria Ocampo, Silvina Ocampo, Ernesto Sábato, Roberto Arlt, Alfonsina Storni, Manuel Mujica Láinez, Héctor Tizón, Leopoldo Marechal, Juan Filloy, , Ricardo Piglia, Alberto Laiseca, Leopoldo Lugones, Tomás Eloy Martínez, Juan José Saer, César Aira, Angélica Gorodischer, Osvaldo Soriano, José Hernández, ainsi que certains auteurs de la diaspora comme Julio Cortázar, Hector Bianciotti.
302
+
303
+ L'Argentine possède une variété de plats culinaires traditionnels hérités de la rencontre des grands groupes présents en Amérique latine (Italiens, Espagnols, indigènes). Ainsi, un grand nombre de plats typiques sont consommés tout au long du territoire : les pizze, les tallarines, milanesas, empanadas, le locro, les humitas, les tamales, le puchero, alfajores, le dulce de leche, le arroz con leche, la mazamorra, entre une infinité d'autres plats. Leur préparation varie selon les traditions de chaque région, et certaines préparations sont partagées avec d'autres pays de la région (Chili, Uruguay, Paraguay). Cependant, les trois aliments les plus caractéristiques, peut-être par leur popularité ou par leur succès auprès des touristes sont les suivants :
304
+
305
+ Le maté est une infusion traditionnelle consommée en Argentine comme partout en Amérique du Sud, issue de la culture des indiens Guaranis. C'est une part très importante de la culture, et il est fréquent de voir des personnes boire le maté dans la rue. La plante utilisée, la yerba maté, parfois appelé « thé du Paraguay », « thé des Jésuites » ou « thé du Brésil », est une espèce sud-américaine dont les feuilles, que l'on torréfie et pulvérise, fournissent, infusées dans l'eau chaude, une boisson stimulante, aux effets semblables à ceux du café ou du thé.
306
+ Cette boisson, consommée chaude et parfois froide, de goût fort et amer, est préparée avec des feuilles de yerba maté. Elle se boit dans une calebasse grâce à un tube métallique qui sert aussi de filtre, la bombilla. Pour le savourer, les gauchos s'organisent en cercle où le maté passe de main en main selon un rituel très précis qui invite par exemple les participants à faire circuler la calebasse dans le sens anti-horaire afin de faire passer le temps moins vite. Cette boisson traditionnelle symbolise, par ses rites de consommation, la fraternité et l'hospitalité des gauchos.
307
+
308
+ En Argentine, le terme asado se réfère non seulement à une grillade en tant que telle mais aussi à l’acte social, à la réunion où l’on mange de la viande (blanche ou rouge) ou des choripanes (sandwiches avec chorizo et sauce criolla ou chimichurri). Ces viandes sont cuites et grillées horizontalement « a la parilla » ou verticalement, « en croix ». L’asado est presque le « plat national » de l’Argentine par son origine très ancrée dans la tradition des gauchos. Il existe même des « asadores », personnes spécialisées dans l’art de cuisiner un asado.
309
+
310
+ Le dulce de leche (« la confiture de lait ») est une spécialité sucrée sans véritable origine puisqu'il existe des recettes similaires dans toutes les parties du monde, mais est extrêmement apprécié en Argentine et tout au long de l'Amérique latine. D'origine coloniale, il s’agit d'un mélange de lait et de sucre (300 g à 500 g par litre de lait) porté à ébullition, puis cuit à feu très doux jusqu’à épaississement et obtention d’une couleur caramel. Il est très utilisé dans les pâtisseries ou tout simplement comme confiture.
311
+
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+ Le locro (du quechua ruqru) est un ragoût à base de courge, de maïs et de haricots consommés[95],[96].
313
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+ Bien que le football soit le sport le plus populaire en Argentine avec de très grands joueurs comme Alfredo Di Stéfano, Diego Maradona ou Lionel Messi, d'autres sports sont largement pratiqués, le sport national est d'ailleurs le pato. Ainsi, l'Argentine s'illustre régulièrement en basket-ball, en rugby à XV, en pelote basque, en padel ou encore en tennis avec Guillermo Vilas, Gabriela Sabatini ou Juan Martín del Potro notamment. Par ailleurs, on peut également citer le rink hockey, le hockey sur gazon, le polo, le golf ou le sport automobile comme sports appréciés en Argentine. Un autre sport, le rugby à XIII, s'implante également dans le pays depuis la fin des années 2000[97].
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+ Lionel Messi lors de la finale de la Coupe du monde de football de 2014.
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+ Diego Maradona, ancien joueur de football et ancien sélectionneur de l'équipe d'Argentine.
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+ L'Argentine a pour codes :
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1
+ Mammalia
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+
3
+ Classe
4
+
5
+ Sous-classes de rang inférieur
6
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7
+ Les Mammifères (Mammalia) sont une classe d'animaux vertébrés qui ont pour caractéristique principale que les représentants femelles allaitent leurs juvéniles à partir d'une sécrétion cutanéo-glandulaire spécialisée appelée lait. Leur aire de répartition est planétaire, ils ont conquis une grande partie des niches écologiques de la macrofaune et demeurent un des taxons dominants depuis l'Éocène.
8
+
9
+ Les mammifères sont les uniques représentants actuels des synapsides (un groupe contenant d'ailleurs leurs ancêtres et les pélycosaures, groupe paraphylétique comprenant les célèbres Dimetrodon et Edaphosaurus) et est incluse avec leurs groupe-frère les sauropsides (reptiles et oiseaux) dans le clade des amniotes au sein de la super-classe des tétrapodes. En 2018, le groupe contient 6 495 espèces qui, selon les classifications scientifiques, sont distribuées en près de 29 ordres, 153 familles et 1 200 genres.
10
+
11
+ Du point de vue de l'évolution et de l'écologie systémique, les premiers mammifères avaient un mode de vie plutôt terrestre. Ce taxon s'est grandement diversifié au fil de son histoire évolutive, au point qu'un de ses principaux ordres (les chauves-souris) a acquis le vol battu. Un certain nombre de lignées ont évolué vers un mode de vie aquatique partiel (phoques, ours blanc, castor, hippopotame, loutre, campagnol amphibie, ornithorynque...) ou total (cétacés, siréniens...), tout en conservant de leur ancêtre tétrapode la respiration pulmonaire. De même, l'écholocalisation est bien présente dans certains ordres (chiroptères, cétacés) alors qu'elle se fait rare dans le reste du règne animal.
12
+
13
+ De nombreux mammifères sauvages, en dépit d'un statut d'espèce protégée, figurent sur les listes rouges d'espèces menacées (notamment les grands carnivores) -- certains font l'objet de plans de restauration ou de réintroduction. De même, certaines races de certaines espèces élevées par l'Homme jusqu'au XIXe siècle (pour la traction animale, la viande, le lait, la laine ou comme animal de bât) ont disparu ou ont fortement régressé au profit de quelques races sélectionnées pour leur productivité. Quelques espèces sont devenues invasives, notamment après introduction délibérée ou accidentelle dans de nouveaux biotopes en relation avec les activités humaines, alors qu'aucun prédateur n'endigue la croissance de ces nouvelles colonies.
14
+
15
+ Les mammifères forment une classe d'animaux vertébrés descendant des thérapsides.
16
+
17
+ Ils possèdent tous des glandes mammaires, lesquelles pourraient être issues des glandes sébacées ou des glandes sudoripares[1]. Ils nourrissent tous leurs jeunes avec du lait produit via ces glandes par les femelles. Chez certaines espèces comme Dyacopterus spadiceus et Pteropus capistratus (en), la lactation peut se faire chez les mâles[2],[3]. Parmi les mammifères actuels, les monotrèmes sont les seuls à ne pas posséder de mamelles.
18
+
19
+ Hormis l'allaitement, plusieurs autres aspects physiologiques et morphologiques permettent de distinguer les mammifères d'autres clades.
20
+
21
+ Les modes de locomotion varient en fonction de la niche écologique occupée : vol battu chez les chiroptères et vol plané par homoplasie chez plusieurs lignées (Petaurus, Dermoptera, etc.), quadrupédie chez la plupart des mammifères terrestres (qu'il s'agisse d'une quadrupédie de marche, de course, arboricole, etc.), bipédie occasionnelle ou constante chez une minorité de taxons (Homo, pangolins terrestres[4], Pan, probablement certains des plus lourds Sthenurus[5], les macropodidés, etc.)
22
+
23
+ Le mammifère terrestre le plus massif connu ayant jamais existé est Paraceratherium transouralicum (environ 16 t), le plus petit est Batodonoides vanhouteni (1,3 g). Aujourd'hui le plus massif est l'Éléphant de savane d'Afrique (6 t) et le plus léger le Pachyure étrusque (1,8 g), le plus petit (par la taille) est la Kitti à nez de porc (2,9–3,3 cm).
24
+
25
+ En 2018, le groupe contient 6 495 espèces[6] qui, selon les classifications scientifiques, sont distribuées en près de 29 ordres, 153 familles et 1 200 genres[7].
26
+
27
+ Les poils sont un trait plésiomorphe au sein des mammifères, peut-être même un héritage des reptiles mammaliens ayant conduit aux mammifères. C'est une formation dermique caractéristique, utile à la régulation thermique (ex : fourrure) et dans certains cas à la mécanoception (vibrisses), voire à la sélection sexuelle (crinière)[8]. Chez certaines lignées, le pelage a évolué pour laisser place à des piquants ou des écailles (ex : pangolin, échidné), ou quasiment disparu comme chez les cétacés.
28
+
29
+ La quasi totalité des espèces présentent aussi des griffes ou des sabots, sauf chez les espèces strictement aquatiques qui les ont perdus au cours de leur évolution.
30
+
31
+ Les mammifères sont tous homéothermes à deux très rares et très particulières exceptions près (le rat-taupe nu et une espèce caprine désormais ��teinte). Pour maintenir leur température constante généralement aux alentours de 36 à 39 °C, les mammifères consomment beaucoup de dioxygène et d'énergie -- ce qui est rendu possible par la présence d'un tissu pulmonaire alvéolé ainsi qu'un diaphragme (séparant la cavité abdominale de la cavité thoracique) qui amplifie les mouvements respiratoires effectués avec la respiration costale. Ces animaux sont aussi dotés d'un type de tissu entièrement destiné à la production de chaleur qu'on appelle graisse brune.
32
+
33
+ À noter que certaines espèces sont capables de survivre à des chutes de température corporelle importantes dans un état léthargique, éventuellement ces baisses de température participent du cycle saisonnier et donc des stratégies de survie de ces espèces (hibernation, estivation).
34
+
35
+ De même, la progéniture de certaines espèces n'est pas apte à réguler sa température à la naissance, ce qui confère un rôle parental supplémentaire (thermorégulation) à la mère en plus de l'allaitement.
36
+
37
+ Le cœur est constitué de deux demi-cœurs (circulations de sang complètement séparées), chacun composé d'un ventricule et d'une oreillette.
38
+
39
+ Le cerveau est pourvu d'une couche supplémentaire de tissus nerveux appelé néocortex.
40
+
41
+ Étant des tétrapodes, les mammifères possèdent tous une ceinture scapulaire (dite aussi ceinture pectorale) et une ceinture pelvienne -- que cette dernière soit développée (ex : pattes des macropodidés) ou vestigiale (comme chez les cétacés ou les siréniens). Les membres antérieurs sont, comme chez les reptiles mammaliens, à autopode dirigé vers l’avant. Ancestralement, les pattes sont pentadactyles avec un carpe constitué d'une dizaine d'os évoluant différemment selon les mammifères[9].
42
+
43
+ La colonne vertébrale est différenciée, il y a présence de côtes et d’un diaphragme -- certaines caractéristiques physiologiques comme la ventilation pulmonaire à diaphragme expliquent potentiellement la disparition des côtes ventrales qu'on retrouve chez les non-mammifères (par exemple chez les pélycosauriens). La plupart des mammifères ont sept vertèbres cervicales, exception faite des lamantins, des paresseux didactyles qui en ont six et les paresseux tridactyles qui en ont neuf[10].
44
+
45
+ Le crâne des mammifères est synapside. Il possède deux condyles occipitaux permettant l’articulation à l'os atlas, la première vertèbre cervicale.
46
+
47
+ Le volume de la boîte crânienne est important, en comparaison avec les reptiles par exemple, pour loger un encéphale et surtout un cervelet plus important.
48
+
49
+ La cavité buccale est partagée entre un étage olfactivo-respiratoire et un étage masticateur par une structure osseuse : le palais. Certains paléontologues proposent que cela permettrait la respiration et mastication simultanées. Plus probablement cette surface dure permet la manipulation des aliments et donc une meilleure mastication[11] puisque beaucoup d'espèces non-mammifères possèdent un palais charnu qui leur permet déjà de manger et respirer en même temps[12].
50
+
51
+ La mâchoire est puissante et richement innervée. Elle est constituée d'un seul os dentaire appelé mandibule, et s'articule avec l'os squamosal pour se mouvoir.
52
+
53
+ L'oreille moyenne est également singulière, avec des particularités souvent utilisées par les paléontologues pour déterminer si un fossile est bien un mammifère. Elle comporte notamment la chaine ossiculaire (marteau, enclume, étrier), considérée par les paléontologues comme la « signature » des mammifères vrais parmi les mammaliformes. De fait, l'os carré a évolué pour devenir l'enclume[13] et avec le marteau et l'étrier, compose l'oreille moyenne.
54
+
55
+ Les dents sont la partie la plus dure du squelette, c'est pourquoi de nombreux mammifères fossiles ne sont connus que par leurs dents, complétées parfois d'un fragment de mâchoire ou mieux encore leur crâne. Les dents sont typiques de chaque espèce et permettent notamment d'évaluer le régime alimentaire des espèces auxquelles elles appartenaient. Comme chez les thérapsides, le groupe à partir duquel il est admis qu'ils se soient différenciés, les mammifères ont une denture ayant la particularité d'être :
56
+
57
+ Certains mammifères ont des dents à croissance continue (ex. : castor).
58
+
59
+ Ils apportent des soins aux jeunes qui ne peuvent vivre sans l'aide de leurs parents durant les premiers temps de leur existence.
60
+
61
+ Certaines espèces sont sociales et on a découvert deux espèces eusociales (rat-taupe nu et rat-taupe de Damara).
62
+
63
+ La plupart des mammifères communiquent par divers moyens tels que :
64
+
65
+ Les plus anciens fossiles connus datent d'environ -220 Ma au cours du Trias. La divergence d'avec les autres amniotes pourrait être plus ancienne. Les os de l'oreille moyenne sont clairement séparés de ceux de la mandibule ; trait qui, dans l'évolution des espèces, les distinguent des autres « reptiles mammaliens ».
66
+
67
+ D'après des études phylogénétiques, la lactation serait apparue au sein des thérapsides il y a au moins -200 Ma d'après l'horloge moléculaire[14].
68
+
69
+ À la fin du Crétacé, durant le Maastrichtien, on n'a recensé jusqu'ici que 150 à 300 espèces de mammifères regroupées dans 27 familles, dont une dizaine de familles de marsupiaux, et une dizaine de placentaires[15]. Alors que les dinosaures disparaissaient massivement, les mammifères placentaires et marsupiaux connaissaient une explosion radiative majeure sans équivalent dans l'histoire des mammifères. La radiation évolutive des quelques espèces de mammifères concernées est due à certains caractères propres comme les ailes et le système d'écholocation des chiroptères.
70
+
71
+ De nombreuses recherches, relancées par la génétique[16], permettent de comprendre comment s'est déroulée cette explosion radiative. Une des hypothèses les plus intéressantes est celle du groupement des afrothériens, qui regrouperait les restes d'une radiation s'étant déroulée sur le Gondwana à l'époque où il était séparé de la Laurasie. Les afrothériens regroupent les proboscidiens, les hyracoïdes, les siréniens, les tubulidentés, les macroscélides, ainsi que des familles classées dans les insectivora, les rats-taupes et les tenrecs et potamogales. Cette hypothèse regroupe des petits groupes, et expliquerait d'une manière unifiée leur réduction, à savoir la compétition des autres mammifères lors de la reconnexion avec l'Asie.
72
+
73
+ Selon cette hypothèse, une division ancienne des mammifères placentaires consisterait en quatre groupes, les afrothériens, les xénarthres (Amérique du Sud), les euarchontoglires (regroupant primates, dermoptères, scandentiens et glires) et laurasiathériens (chiroptères, cétartiodactyles, périssodactyles et insectivores stricto sensu), ceux-ci correspondant à la radiation en Laurasie.
74
+
75
+ Selon une étude de Roi Maor de l'université de Tel Aviv publiée en 2017, les mammifères auraient tous été nocturnes à l'origine et n'ont commencé à avoir une activité diurne qu'après l'extinction des dinosaures il y a 66 millions d'années. Parmi les mammifères devenus diurnes figurent les primates, et donc les ancêtres de l'homme[17].
76
+
77
+ Comme le nom l'indique (mammifère signifie « qui porte des mamelles », du latin mamma « mamelle »[18]), les femelles de cette classe peuvent allaiter leur progéniture. Les glandes mammaires sont une évolution des glandes sudoripares qui donnent des champs mammaires chez les protothériens et de vraies mamelles chez les autres mammifères.
78
+
79
+ Le choix de Linné, de définir cette classe par la présence de glandes mammaires et non, par exemple, de poils, autre caractéristique de la classe, répond à la classification d’Aristote, qui avait repéré un ensemble de vertébrés quadrupèdes, vivipares et porteurs de poils. Mais cette classification d’Aristote avait l’inconvénient d’exclure les cétacés et les chiroptères, qui étaient alors classés respectivement parmi les poissons et les oiseaux. La découverte des monotrèmes (par exemple l'ornithorynque) est ultérieure (1798) à la définition de Linné (1758), mais elle a confirmé la pertinence de la classification opérée par le savant.
80
+
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+ D'après ITIS et Mammal Species of the World, dans son édition de 2005, révisée en 2007[19] :
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+
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+
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+
85
+ Tenrec ecaudatus, un Afrosoricida
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+ Panthera tigris, un Carnivora
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+ Divers Cetartiodactyla
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+ Pteropus alecto, un Chiroptera
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+
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+ Dasypus novemcinctus, un Cingulata
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+
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+ Galeopterus variegatus, un Dermoptera
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+
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+ Erinaceus europaeus, un Erinaceomorpha
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+
99
+ Procavia capensis, un Hyracoidea
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+
101
+ Lepus californicus, un Lagomorpha
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+
103
+ Rhynchocyon petersi, un Macroscelidea
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+
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+ Divers Perissodactyla
106
+
107
+ Manis temminckii, un Pholidota
108
+
109
+ Myrmecophaga tridactyla, un Pilosa
110
+
111
+ Divers Primates
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113
+ Loxodonta africana, un Proboscidea
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+
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+ Divers Rodentia
116
+
117
+ Anathana ellioti, un Scandentia
118
+
119
+ Trichechus manatus, un Sirenia
120
+
121
+ Blarina brevicauda, un Soricomorpha
122
+
123
+ Orycteropus afer, un Tubulidentata
124
+
125
+ Sarcophilus harrisii, un Dasyuromorphia
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+
127
+ Macropus giganteus, un Diprotodontia
128
+
129
+ Dromiciops gliroides, un Microbiotheria
130
+
131
+ Didelphis albiventris, un Didelphimorphia
132
+
133
+ Macrotis lagotis, un Peramelemorphia
134
+
135
+ Divers Monotremata
136
+
137
+ Le traditionnel ordre des Insectivores (Insectivora) est ici scindé en trois ordres : Afrosoricida (taupes dorées et tenrecidés), Erinaceomorpha (hérissons et gymnures) et Soricomorpha (musaraignes, taupes, etc.).
138
+
139
+ Le traditionnel super-ordre des Ongulés (Ungulata) correspond ici aux Artiodactyla, Perissodactyla, Cetacea, Proboscidea, Sirenia, Hyracoidea et Tubulidentata. Certains auteurs considèrent les ordres Artiodactyla et Cetacea comme étant en fait un seul et même ordre appelé Cetartiodactyla. Les divergences de point de vue sur ce sujet sont liées au caractère particulier de l'histoire évolutive des cétacés.
140
+
141
+ L'infra-classe des Marsupiaux (Marsupialia) correspond ici aux sept ordres suivants : Didelphimorphia, Paucituberculata, Microbiotheria, Notoryctemorphia, Dasyuromorphia, Peramelemorphia, Diprotodontia, auxquels il faut ajouter deux ordres désormais éteints (Yalkaparidontia et Sparassodonta).
142
+
143
+ Le groupement des ordres mammifères entre eux est un sujet de recherche.
144
+
145
+ Le tableau indique une division correspondant plus ou moins aux ordres. Comme dans toute phylogénie, celle-ci reflète le savoir courant. Dans les zones d'incertitudes, citons la position des taupes dorées (ou rats-taupes, chrysochloridés) et des tenrecs (tenrécidés) qui pourraient devoir être séparés des Insectivora.
146
+
147
+ La classification des mammifères est complexe. D'une manière simplifiée, on reconnaît trois grands groupes de mammifères, dont le regroupement correspond au type de placentation (en) possédé par leurs représentants :
148
+
149
+ La discipline qui étudie les mammifères se nomme la mammalogie.
150
+
151
+ Parmi les mammifères, les placentaires sont les plus nombreux avec environ 5 100 espèces regroupées dans 114 familles ; viennent en second les marsupiaux qui comptent 270 espèces regroupées en seize familles, et seulement cinq espèces en deux familles pour les monotrèmes. Ils sont présents sur l'ensemble de la Terre, dans tous les types de milieux terrestres. Chaque année, pour environ 10 000 nouvelles espèces animales découvertes, cinq à dix seulement sont des mammifères. Ce chiffre a considérablement augmenté, puisqu'on estime que durant la première décennie du XXIe siècle, ce sont plus de 300 nouvelles espèces qui ont été décrites[20]. Il faut voir là l'impact de l'outil génétique, qui permet de distinguer des espèces à l'apparence identique. Certains spécialistes pensent que 7 000 espèces sont encore inconnues, une partie d'entre elles étant menacées d'extinction[21].
152
+
153
+ Il y a 10 000 ans, les Hommes et les animaux domestiqués représentaient 0,1 % de la biomasse des mammifères sur Terre, c’est-à-dire du poids total estimé des mammifères ; ils en représentaient 90 % au début du XXIe siècle[22]. Selon deux publications de la fin des années 2010, ce taux atteint alors 96 %[23],[24]. À eux seuls, les mammifères d’élevage représentent 60 % de la biomasse des mammifères[25]. Selon ces données, les humains et les animaux domestiqués représentent 18 % du total des vertébrés[24]. La biomasse de l’espèce humaine est dix fois supérieure à celle de l’ensemble des mammifères sauvages (5 500 espèces connues)[26]. Les bovins, ovins et porcins représentent une biomasse 14 fois plus importante que celle des mammifères sauvages ; les oiseaux d’élevage représentent une biomasse presque trois fois plus importante que les oiseaux sauvages[26].
154
+
155
+ Hormis l'Homme et quelques races de bétail ou d'animaux de compagnie, ou espèces commensales de l'Homme (rat, souris) ou espèces introduites (rat musqué, ragondin), la plupart des mammifères semblent en situation de vulnérabilité ou en voie de régression (en nombre d'individus, de populations, et en diversité génétique), et sont en train de subir une importante perte de diversité génétique, à cause de la réduction et fragmentation de leurs populations et de leurs habitats comme c'est le cas de l'orang-outan en Indonésie, ou à cause du braconnage comme c'est le cas par exemple de l'éléphant d'Afrique. Certaines espèces subissent des épidémies (zoonoses qui les déciment) et les modifications climatiques en menacent d'autres (l'ours polaire en particulier).
156
+
157
+ L'évaluation faite par l'UICN en 2008 révélait que, sur 5 487 espèces de mammifères, 1 181 étaient en danger d'extinction, soit environ 25 %, dont 188 « en danger critique d'extinction » et près de 450 « en danger ». Mais la situation réelle pourrait être bien pire, car 836 espèces de mammifères étaient classées dans la catégorie « données insuffisantes »[27].
158
+
159
+ Les espèces carnivores, ou piscivores dans le cas des mammifères marins, sont par leur situation haute de la chaîne alimentaire exposées aux effets encore mal évalués de cocktails de polluants dont perturbateurs hormonaux, toxiques, reprotoxiques, mutagènes, cancérogènes, aux captures accessoires de la pêche…
160
+
161
+ Les stratégies de conservation sont aujourd'hui fondées sur l'étude des niveaux critiques de pression et sur une prolongation des tendances historiques en matière d'état, pression et réponse sur les mammifères[28]. Les gestionnaires et responsables de la biodiversité (dont mammalienne) doivent rapidement comprendre ce qui change, où et quand, comment et pourquoi, ce qu'on peut encore faire, et quelles sont les options politiques possibles et leurs enjeux. Or, la pression sur les écosystèmes et sur les mammifères évolue de façon plus rapide et différemment de ce que l'humanité passée a connu[29].
162
+
163
+ Les mesures de protection passent par la lutte contre le braconnage et le trafic d'animaux, ainsi que par la sensibilisation de la société civile sur les risques que de grandes multinationales font courir à de nombreuses espèces en encourageant la déforestation, responsable de la destruction des habitats naturels dans les forêts tropicales, comme c'est le cas du palmier à huile en Indonésie.
164
+
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+ Les outils et logiciels destinés à la prospective (ex : GLOBIO + modèle IMAGE) appliqués à quatre scénarios prospectifs concluent que, sans efforts importants et sans réorientation des priorités, la situation des mammifères dans le monde va continuer à se dégrader[28]. En effet, pour les quatre scénarios, les endroits où les mammifères devraient être le plus menacés en 2050 ou 2100 ne sont pas ceux où les politiques de protection sont aujourd'hui les plus actives, et « les zones protégées pourraient ne pas être suffisantes pour atténuer les pertes »[28]. Les prospectivistes de la biodiversité invitent à établir de nouvelles priorités de conservation, sans abandonner celles qui sont en cours, en tenant mieux compte des futurs probables, tout en développant « d'autres politiques, luttant contre les causes profondes de la régression de la biodiversité, nécessaires, tant en Afrique que d'autres parties du monde »[28].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Mammalia
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+
3
+ Classe
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+
5
+ Sous-classes de rang inférieur
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+
7
+ Les Mammifères (Mammalia) sont une classe d'animaux vertébrés qui ont pour caractéristique principale que les représentants femelles allaitent leurs juvéniles à partir d'une sécrétion cutanéo-glandulaire spécialisée appelée lait. Leur aire de répartition est planétaire, ils ont conquis une grande partie des niches écologiques de la macrofaune et demeurent un des taxons dominants depuis l'Éocène.
8
+
9
+ Les mammifères sont les uniques représentants actuels des synapsides (un groupe contenant d'ailleurs leurs ancêtres et les pélycosaures, groupe paraphylétique comprenant les célèbres Dimetrodon et Edaphosaurus) et est incluse avec leurs groupe-frère les sauropsides (reptiles et oiseaux) dans le clade des amniotes au sein de la super-classe des tétrapodes. En 2018, le groupe contient 6 495 espèces qui, selon les classifications scientifiques, sont distribuées en près de 29 ordres, 153 familles et 1 200 genres.
10
+
11
+ Du point de vue de l'évolution et de l'écologie systémique, les premiers mammifères avaient un mode de vie plutôt terrestre. Ce taxon s'est grandement diversifié au fil de son histoire évolutive, au point qu'un de ses principaux ordres (les chauves-souris) a acquis le vol battu. Un certain nombre de lignées ont évolué vers un mode de vie aquatique partiel (phoques, ours blanc, castor, hippopotame, loutre, campagnol amphibie, ornithorynque...) ou total (cétacés, siréniens...), tout en conservant de leur ancêtre tétrapode la respiration pulmonaire. De même, l'écholocalisation est bien présente dans certains ordres (chiroptères, cétacés) alors qu'elle se fait rare dans le reste du règne animal.
12
+
13
+ De nombreux mammifères sauvages, en dépit d'un statut d'espèce protégée, figurent sur les listes rouges d'espèces menacées (notamment les grands carnivores) -- certains font l'objet de plans de restauration ou de réintroduction. De même, certaines races de certaines espèces élevées par l'Homme jusqu'au XIXe siècle (pour la traction animale, la viande, le lait, la laine ou comme animal de bât) ont disparu ou ont fortement régressé au profit de quelques races sélectionnées pour leur productivité. Quelques espèces sont devenues invasives, notamment après introduction délibérée ou accidentelle dans de nouveaux biotopes en relation avec les activités humaines, alors qu'aucun prédateur n'endigue la croissance de ces nouvelles colonies.
14
+
15
+ Les mammifères forment une classe d'animaux vertébrés descendant des thérapsides.
16
+
17
+ Ils possèdent tous des glandes mammaires, lesquelles pourraient être issues des glandes sébacées ou des glandes sudoripares[1]. Ils nourrissent tous leurs jeunes avec du lait produit via ces glandes par les femelles. Chez certaines espèces comme Dyacopterus spadiceus et Pteropus capistratus (en), la lactation peut se faire chez les mâles[2],[3]. Parmi les mammifères actuels, les monotrèmes sont les seuls à ne pas posséder de mamelles.
18
+
19
+ Hormis l'allaitement, plusieurs autres aspects physiologiques et morphologiques permettent de distinguer les mammifères d'autres clades.
20
+
21
+ Les modes de locomotion varient en fonction de la niche écologique occupée : vol battu chez les chiroptères et vol plané par homoplasie chez plusieurs lignées (Petaurus, Dermoptera, etc.), quadrupédie chez la plupart des mammifères terrestres (qu'il s'agisse d'une quadrupédie de marche, de course, arboricole, etc.), bipédie occasionnelle ou constante chez une minorité de taxons (Homo, pangolins terrestres[4], Pan, probablement certains des plus lourds Sthenurus[5], les macropodidés, etc.)
22
+
23
+ Le mammifère terrestre le plus massif connu ayant jamais existé est Paraceratherium transouralicum (environ 16 t), le plus petit est Batodonoides vanhouteni (1,3 g). Aujourd'hui le plus massif est l'Éléphant de savane d'Afrique (6 t) et le plus léger le Pachyure étrusque (1,8 g), le plus petit (par la taille) est la Kitti à nez de porc (2,9–3,3 cm).
24
+
25
+ En 2018, le groupe contient 6 495 espèces[6] qui, selon les classifications scientifiques, sont distribuées en près de 29 ordres, 153 familles et 1 200 genres[7].
26
+
27
+ Les poils sont un trait plésiomorphe au sein des mammifères, peut-être même un héritage des reptiles mammaliens ayant conduit aux mammifères. C'est une formation dermique caractéristique, utile à la régulation thermique (ex : fourrure) et dans certains cas à la mécanoception (vibrisses), voire à la sélection sexuelle (crinière)[8]. Chez certaines lignées, le pelage a évolué pour laisser place à des piquants ou des écailles (ex : pangolin, échidné), ou quasiment disparu comme chez les cétacés.
28
+
29
+ La quasi totalité des espèces présentent aussi des griffes ou des sabots, sauf chez les espèces strictement aquatiques qui les ont perdus au cours de leur évolution.
30
+
31
+ Les mammifères sont tous homéothermes à deux très rares et très particulières exceptions près (le rat-taupe nu et une espèce caprine désormais ��teinte). Pour maintenir leur température constante généralement aux alentours de 36 à 39 °C, les mammifères consomment beaucoup de dioxygène et d'énergie -- ce qui est rendu possible par la présence d'un tissu pulmonaire alvéolé ainsi qu'un diaphragme (séparant la cavité abdominale de la cavité thoracique) qui amplifie les mouvements respiratoires effectués avec la respiration costale. Ces animaux sont aussi dotés d'un type de tissu entièrement destiné à la production de chaleur qu'on appelle graisse brune.
32
+
33
+ À noter que certaines espèces sont capables de survivre à des chutes de température corporelle importantes dans un état léthargique, éventuellement ces baisses de température participent du cycle saisonnier et donc des stratégies de survie de ces espèces (hibernation, estivation).
34
+
35
+ De même, la progéniture de certaines espèces n'est pas apte à réguler sa température à la naissance, ce qui confère un rôle parental supplémentaire (thermorégulation) à la mère en plus de l'allaitement.
36
+
37
+ Le cœur est constitué de deux demi-cœurs (circulations de sang complètement séparées), chacun composé d'un ventricule et d'une oreillette.
38
+
39
+ Le cerveau est pourvu d'une couche supplémentaire de tissus nerveux appelé néocortex.
40
+
41
+ Étant des tétrapodes, les mammifères possèdent tous une ceinture scapulaire (dite aussi ceinture pectorale) et une ceinture pelvienne -- que cette dernière soit développée (ex : pattes des macropodidés) ou vestigiale (comme chez les cétacés ou les siréniens). Les membres antérieurs sont, comme chez les reptiles mammaliens, à autopode dirigé vers l’avant. Ancestralement, les pattes sont pentadactyles avec un carpe constitué d'une dizaine d'os évoluant différemment selon les mammifères[9].
42
+
43
+ La colonne vertébrale est différenciée, il y a présence de côtes et d’un diaphragme -- certaines caractéristiques physiologiques comme la ventilation pulmonaire à diaphragme expliquent potentiellement la disparition des côtes ventrales qu'on retrouve chez les non-mammifères (par exemple chez les pélycosauriens). La plupart des mammifères ont sept vertèbres cervicales, exception faite des lamantins, des paresseux didactyles qui en ont six et les paresseux tridactyles qui en ont neuf[10].
44
+
45
+ Le crâne des mammifères est synapside. Il possède deux condyles occipitaux permettant l’articulation à l'os atlas, la première vertèbre cervicale.
46
+
47
+ Le volume de la boîte crânienne est important, en comparaison avec les reptiles par exemple, pour loger un encéphale et surtout un cervelet plus important.
48
+
49
+ La cavité buccale est partagée entre un étage olfactivo-respiratoire et un étage masticateur par une structure osseuse : le palais. Certains paléontologues proposent que cela permettrait la respiration et mastication simultanées. Plus probablement cette surface dure permet la manipulation des aliments et donc une meilleure mastication[11] puisque beaucoup d'espèces non-mammifères possèdent un palais charnu qui leur permet déjà de manger et respirer en même temps[12].
50
+
51
+ La mâchoire est puissante et richement innervée. Elle est constituée d'un seul os dentaire appelé mandibule, et s'articule avec l'os squamosal pour se mouvoir.
52
+
53
+ L'oreille moyenne est également singulière, avec des particularités souvent utilisées par les paléontologues pour déterminer si un fossile est bien un mammifère. Elle comporte notamment la chaine ossiculaire (marteau, enclume, étrier), considérée par les paléontologues comme la « signature » des mammifères vrais parmi les mammaliformes. De fait, l'os carré a évolué pour devenir l'enclume[13] et avec le marteau et l'étrier, compose l'oreille moyenne.
54
+
55
+ Les dents sont la partie la plus dure du squelette, c'est pourquoi de nombreux mammifères fossiles ne sont connus que par leurs dents, complétées parfois d'un fragment de mâchoire ou mieux encore leur crâne. Les dents sont typiques de chaque espèce et permettent notamment d'évaluer le régime alimentaire des espèces auxquelles elles appartenaient. Comme chez les thérapsides, le groupe à partir duquel il est admis qu'ils se soient différenciés, les mammifères ont une denture ayant la particularité d'être :
56
+
57
+ Certains mammifères ont des dents à croissance continue (ex. : castor).
58
+
59
+ Ils apportent des soins aux jeunes qui ne peuvent vivre sans l'aide de leurs parents durant les premiers temps de leur existence.
60
+
61
+ Certaines espèces sont sociales et on a découvert deux espèces eusociales (rat-taupe nu et rat-taupe de Damara).
62
+
63
+ La plupart des mammifères communiquent par divers moyens tels que :
64
+
65
+ Les plus anciens fossiles connus datent d'environ -220 Ma au cours du Trias. La divergence d'avec les autres amniotes pourrait être plus ancienne. Les os de l'oreille moyenne sont clairement séparés de ceux de la mandibule ; trait qui, dans l'évolution des espèces, les distinguent des autres « reptiles mammaliens ».
66
+
67
+ D'après des études phylogénétiques, la lactation serait apparue au sein des thérapsides il y a au moins -200 Ma d'après l'horloge moléculaire[14].
68
+
69
+ À la fin du Crétacé, durant le Maastrichtien, on n'a recensé jusqu'ici que 150 à 300 espèces de mammifères regroupées dans 27 familles, dont une dizaine de familles de marsupiaux, et une dizaine de placentaires[15]. Alors que les dinosaures disparaissaient massivement, les mammifères placentaires et marsupiaux connaissaient une explosion radiative majeure sans équivalent dans l'histoire des mammifères. La radiation évolutive des quelques espèces de mammifères concernées est due à certains caractères propres comme les ailes et le système d'écholocation des chiroptères.
70
+
71
+ De nombreuses recherches, relancées par la génétique[16], permettent de comprendre comment s'est déroulée cette explosion radiative. Une des hypothèses les plus intéressantes est celle du groupement des afrothériens, qui regrouperait les restes d'une radiation s'étant déroulée sur le Gondwana à l'époque où il était séparé de la Laurasie. Les afrothériens regroupent les proboscidiens, les hyracoïdes, les siréniens, les tubulidentés, les macroscélides, ainsi que des familles classées dans les insectivora, les rats-taupes et les tenrecs et potamogales. Cette hypothèse regroupe des petits groupes, et expliquerait d'une manière unifiée leur réduction, à savoir la compétition des autres mammifères lors de la reconnexion avec l'Asie.
72
+
73
+ Selon cette hypothèse, une division ancienne des mammifères placentaires consisterait en quatre groupes, les afrothériens, les xénarthres (Amérique du Sud), les euarchontoglires (regroupant primates, dermoptères, scandentiens et glires) et laurasiathériens (chiroptères, cétartiodactyles, périssodactyles et insectivores stricto sensu), ceux-ci correspondant à la radiation en Laurasie.
74
+
75
+ Selon une étude de Roi Maor de l'université de Tel Aviv publiée en 2017, les mammifères auraient tous été nocturnes à l'origine et n'ont commencé à avoir une activité diurne qu'après l'extinction des dinosaures il y a 66 millions d'années. Parmi les mammifères devenus diurnes figurent les primates, et donc les ancêtres de l'homme[17].
76
+
77
+ Comme le nom l'indique (mammifère signifie « qui porte des mamelles », du latin mamma « mamelle »[18]), les femelles de cette classe peuvent allaiter leur progéniture. Les glandes mammaires sont une évolution des glandes sudoripares qui donnent des champs mammaires chez les protothériens et de vraies mamelles chez les autres mammifères.
78
+
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+ Le choix de Linné, de définir cette classe par la présence de glandes mammaires et non, par exemple, de poils, autre caractéristique de la classe, répond à la classification d’Aristote, qui avait repéré un ensemble de vertébrés quadrupèdes, vivipares et porteurs de poils. Mais cette classification d’Aristote avait l’inconvénient d’exclure les cétacés et les chiroptères, qui étaient alors classés respectivement parmi les poissons et les oiseaux. La découverte des monotrèmes (par exemple l'ornithorynque) est ultérieure (1798) à la définition de Linné (1758), mais elle a confirmé la pertinence de la classification opérée par le savant.
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+ D'après ITIS et Mammal Species of the World, dans son édition de 2005, révisée en 2007[19] :
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+ Tenrec ecaudatus, un Afrosoricida
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+ Panthera tigris, un Carnivora
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+ Divers Cetartiodactyla
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+ Pteropus alecto, un Chiroptera
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+ Dasypus novemcinctus, un Cingulata
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+ Galeopterus variegatus, un Dermoptera
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+ Erinaceus europaeus, un Erinaceomorpha
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+ Procavia capensis, un Hyracoidea
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+ Lepus californicus, un Lagomorpha
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+ Rhynchocyon petersi, un Macroscelidea
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+ Divers Perissodactyla
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107
+ Manis temminckii, un Pholidota
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+ Myrmecophaga tridactyla, un Pilosa
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+ Divers Primates
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+ Loxodonta africana, un Proboscidea
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+ Divers Rodentia
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+ Anathana ellioti, un Scandentia
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+ Trichechus manatus, un Sirenia
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+ Blarina brevicauda, un Soricomorpha
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+ Orycteropus afer, un Tubulidentata
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125
+ Sarcophilus harrisii, un Dasyuromorphia
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+ Macropus giganteus, un Diprotodontia
128
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+ Dromiciops gliroides, un Microbiotheria
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+ Didelphis albiventris, un Didelphimorphia
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+ Macrotis lagotis, un Peramelemorphia
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+ Divers Monotremata
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+ Le traditionnel ordre des Insectivores (Insectivora) est ici scindé en trois ordres : Afrosoricida (taupes dorées et tenrecidés), Erinaceomorpha (hérissons et gymnures) et Soricomorpha (musaraignes, taupes, etc.).
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+ Le traditionnel super-ordre des Ongulés (Ungulata) correspond ici aux Artiodactyla, Perissodactyla, Cetacea, Proboscidea, Sirenia, Hyracoidea et Tubulidentata. Certains auteurs considèrent les ordres Artiodactyla et Cetacea comme étant en fait un seul et même ordre appelé Cetartiodactyla. Les divergences de point de vue sur ce sujet sont liées au caractère particulier de l'histoire évolutive des cétacés.
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+ L'infra-classe des Marsupiaux (Marsupialia) correspond ici aux sept ordres suivants : Didelphimorphia, Paucituberculata, Microbiotheria, Notoryctemorphia, Dasyuromorphia, Peramelemorphia, Diprotodontia, auxquels il faut ajouter deux ordres désormais éteints (Yalkaparidontia et Sparassodonta).
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+ Le groupement des ordres mammifères entre eux est un sujet de recherche.
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145
+ Le tableau indique une division correspondant plus ou moins aux ordres. Comme dans toute phylogénie, celle-ci reflète le savoir courant. Dans les zones d'incertitudes, citons la position des taupes dorées (ou rats-taupes, chrysochloridés) et des tenrecs (tenrécidés) qui pourraient devoir être séparés des Insectivora.
146
+
147
+ La classification des mammifères est complexe. D'une manière simplifiée, on reconnaît trois grands groupes de mammifères, dont le regroupement correspond au type de placentation (en) possédé par leurs représentants :
148
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149
+ La discipline qui étudie les mammifères se nomme la mammalogie.
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151
+ Parmi les mammifères, les placentaires sont les plus nombreux avec environ 5 100 espèces regroupées dans 114 familles ; viennent en second les marsupiaux qui comptent 270 espèces regroupées en seize familles, et seulement cinq espèces en deux familles pour les monotrèmes. Ils sont présents sur l'ensemble de la Terre, dans tous les types de milieux terrestres. Chaque année, pour environ 10 000 nouvelles espèces animales découvertes, cinq à dix seulement sont des mammifères. Ce chiffre a considérablement augmenté, puisqu'on estime que durant la première décennie du XXIe siècle, ce sont plus de 300 nouvelles espèces qui ont été décrites[20]. Il faut voir là l'impact de l'outil génétique, qui permet de distinguer des espèces à l'apparence identique. Certains spécialistes pensent que 7 000 espèces sont encore inconnues, une partie d'entre elles étant menacées d'extinction[21].
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+ Il y a 10 000 ans, les Hommes et les animaux domestiqués représentaient 0,1 % de la biomasse des mammifères sur Terre, c’est-à-dire du poids total estimé des mammifères ; ils en représentaient 90 % au début du XXIe siècle[22]. Selon deux publications de la fin des années 2010, ce taux atteint alors 96 %[23],[24]. À eux seuls, les mammifères d’élevage représentent 60 % de la biomasse des mammifères[25]. Selon ces données, les humains et les animaux domestiqués représentent 18 % du total des vertébrés[24]. La biomasse de l’espèce humaine est dix fois supérieure à celle de l’ensemble des mammifères sauvages (5 500 espèces connues)[26]. Les bovins, ovins et porcins représentent une biomasse 14 fois plus importante que celle des mammifères sauvages ; les oiseaux d’élevage représentent une biomasse presque trois fois plus importante que les oiseaux sauvages[26].
154
+
155
+ Hormis l'Homme et quelques races de bétail ou d'animaux de compagnie, ou espèces commensales de l'Homme (rat, souris) ou espèces introduites (rat musqué, ragondin), la plupart des mammifères semblent en situation de vulnérabilité ou en voie de régression (en nombre d'individus, de populations, et en diversité génétique), et sont en train de subir une importante perte de diversité génétique, à cause de la réduction et fragmentation de leurs populations et de leurs habitats comme c'est le cas de l'orang-outan en Indonésie, ou à cause du braconnage comme c'est le cas par exemple de l'éléphant d'Afrique. Certaines espèces subissent des épidémies (zoonoses qui les déciment) et les modifications climatiques en menacent d'autres (l'ours polaire en particulier).
156
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+ L'évaluation faite par l'UICN en 2008 révélait que, sur 5 487 espèces de mammifères, 1 181 étaient en danger d'extinction, soit environ 25 %, dont 188 « en danger critique d'extinction » et près de 450 « en danger ». Mais la situation réelle pourrait être bien pire, car 836 espèces de mammifères étaient classées dans la catégorie « données insuffisantes »[27].
158
+
159
+ Les espèces carnivores, ou piscivores dans le cas des mammifères marins, sont par leur situation haute de la chaîne alimentaire exposées aux effets encore mal évalués de cocktails de polluants dont perturbateurs hormonaux, toxiques, reprotoxiques, mutagènes, cancérogènes, aux captures accessoires de la pêche…
160
+
161
+ Les stratégies de conservation sont aujourd'hui fondées sur l'étude des niveaux critiques de pression et sur une prolongation des tendances historiques en matière d'état, pression et réponse sur les mammifères[28]. Les gestionnaires et responsables de la biodiversité (dont mammalienne) doivent rapidement comprendre ce qui change, où et quand, comment et pourquoi, ce qu'on peut encore faire, et quelles sont les options politiques possibles et leurs enjeux. Or, la pression sur les écosystèmes et sur les mammifères évolue de façon plus rapide et différemment de ce que l'humanité passée a connu[29].
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+ Les mesures de protection passent par la lutte contre le braconnage et le trafic d'animaux, ainsi que par la sensibilisation de la société civile sur les risques que de grandes multinationales font courir à de nombreuses espèces en encourageant la déforestation, responsable de la destruction des habitats naturels dans les forêts tropicales, comme c'est le cas du palmier à huile en Indonésie.
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+ Les outils et logiciels destinés à la prospective (ex : GLOBIO + modèle IMAGE) appliqués à quatre scénarios prospectifs concluent que, sans efforts importants et sans réorientation des priorités, la situation des mammifères dans le monde va continuer à se dégrader[28]. En effet, pour les quatre scénarios, les endroits où les mammifères devraient être le plus menacés en 2050 ou 2100 ne sont pas ceux où les politiques de protection sont aujourd'hui les plus actives, et « les zones protégées pourraient ne pas être suffisantes pour atténuer les pertes »[28]. Les prospectivistes de la biodiversité invitent à établir de nouvelles priorités de conservation, sans abandonner celles qui sont en cours, en tenant mieux compte des futurs probables, tout en développant « d'autres politiques, luttant contre les causes profondes de la régression de la biodiversité, nécessaires, tant en Afrique que d'autres parties du monde »[28].
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+ Mammalia
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+ Classe
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+ Sous-classes de rang inférieur
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+ Les Mammifères (Mammalia) sont une classe d'animaux vertébrés qui ont pour caractéristique principale que les représentants femelles allaitent leurs juvéniles à partir d'une sécrétion cutanéo-glandulaire spécialisée appelée lait. Leur aire de répartition est planétaire, ils ont conquis une grande partie des niches écologiques de la macrofaune et demeurent un des taxons dominants depuis l'Éocène.
8
+
9
+ Les mammifères sont les uniques représentants actuels des synapsides (un groupe contenant d'ailleurs leurs ancêtres et les pélycosaures, groupe paraphylétique comprenant les célèbres Dimetrodon et Edaphosaurus) et est incluse avec leurs groupe-frère les sauropsides (reptiles et oiseaux) dans le clade des amniotes au sein de la super-classe des tétrapodes. En 2018, le groupe contient 6 495 espèces qui, selon les classifications scientifiques, sont distribuées en près de 29 ordres, 153 familles et 1 200 genres.
10
+
11
+ Du point de vue de l'évolution et de l'écologie systémique, les premiers mammifères avaient un mode de vie plutôt terrestre. Ce taxon s'est grandement diversifié au fil de son histoire évolutive, au point qu'un de ses principaux ordres (les chauves-souris) a acquis le vol battu. Un certain nombre de lignées ont évolué vers un mode de vie aquatique partiel (phoques, ours blanc, castor, hippopotame, loutre, campagnol amphibie, ornithorynque...) ou total (cétacés, siréniens...), tout en conservant de leur ancêtre tétrapode la respiration pulmonaire. De même, l'écholocalisation est bien présente dans certains ordres (chiroptères, cétacés) alors qu'elle se fait rare dans le reste du règne animal.
12
+
13
+ De nombreux mammifères sauvages, en dépit d'un statut d'espèce protégée, figurent sur les listes rouges d'espèces menacées (notamment les grands carnivores) -- certains font l'objet de plans de restauration ou de réintroduction. De même, certaines races de certaines espèces élevées par l'Homme jusqu'au XIXe siècle (pour la traction animale, la viande, le lait, la laine ou comme animal de bât) ont disparu ou ont fortement régressé au profit de quelques races sélectionnées pour leur productivité. Quelques espèces sont devenues invasives, notamment après introduction délibérée ou accidentelle dans de nouveaux biotopes en relation avec les activités humaines, alors qu'aucun prédateur n'endigue la croissance de ces nouvelles colonies.
14
+
15
+ Les mammifères forment une classe d'animaux vertébrés descendant des thérapsides.
16
+
17
+ Ils possèdent tous des glandes mammaires, lesquelles pourraient être issues des glandes sébacées ou des glandes sudoripares[1]. Ils nourrissent tous leurs jeunes avec du lait produit via ces glandes par les femelles. Chez certaines espèces comme Dyacopterus spadiceus et Pteropus capistratus (en), la lactation peut se faire chez les mâles[2],[3]. Parmi les mammifères actuels, les monotrèmes sont les seuls à ne pas posséder de mamelles.
18
+
19
+ Hormis l'allaitement, plusieurs autres aspects physiologiques et morphologiques permettent de distinguer les mammifères d'autres clades.
20
+
21
+ Les modes de locomotion varient en fonction de la niche écologique occupée : vol battu chez les chiroptères et vol plané par homoplasie chez plusieurs lignées (Petaurus, Dermoptera, etc.), quadrupédie chez la plupart des mammifères terrestres (qu'il s'agisse d'une quadrupédie de marche, de course, arboricole, etc.), bipédie occasionnelle ou constante chez une minorité de taxons (Homo, pangolins terrestres[4], Pan, probablement certains des plus lourds Sthenurus[5], les macropodidés, etc.)
22
+
23
+ Le mammifère terrestre le plus massif connu ayant jamais existé est Paraceratherium transouralicum (environ 16 t), le plus petit est Batodonoides vanhouteni (1,3 g). Aujourd'hui le plus massif est l'Éléphant de savane d'Afrique (6 t) et le plus léger le Pachyure étrusque (1,8 g), le plus petit (par la taille) est la Kitti à nez de porc (2,9–3,3 cm).
24
+
25
+ En 2018, le groupe contient 6 495 espèces[6] qui, selon les classifications scientifiques, sont distribuées en près de 29 ordres, 153 familles et 1 200 genres[7].
26
+
27
+ Les poils sont un trait plésiomorphe au sein des mammifères, peut-être même un héritage des reptiles mammaliens ayant conduit aux mammifères. C'est une formation dermique caractéristique, utile à la régulation thermique (ex : fourrure) et dans certains cas à la mécanoception (vibrisses), voire à la sélection sexuelle (crinière)[8]. Chez certaines lignées, le pelage a évolué pour laisser place à des piquants ou des écailles (ex : pangolin, échidné), ou quasiment disparu comme chez les cétacés.
28
+
29
+ La quasi totalité des espèces présentent aussi des griffes ou des sabots, sauf chez les espèces strictement aquatiques qui les ont perdus au cours de leur évolution.
30
+
31
+ Les mammifères sont tous homéothermes à deux très rares et très particulières exceptions près (le rat-taupe nu et une espèce caprine désormais ��teinte). Pour maintenir leur température constante généralement aux alentours de 36 à 39 °C, les mammifères consomment beaucoup de dioxygène et d'énergie -- ce qui est rendu possible par la présence d'un tissu pulmonaire alvéolé ainsi qu'un diaphragme (séparant la cavité abdominale de la cavité thoracique) qui amplifie les mouvements respiratoires effectués avec la respiration costale. Ces animaux sont aussi dotés d'un type de tissu entièrement destiné à la production de chaleur qu'on appelle graisse brune.
32
+
33
+ À noter que certaines espèces sont capables de survivre à des chutes de température corporelle importantes dans un état léthargique, éventuellement ces baisses de température participent du cycle saisonnier et donc des stratégies de survie de ces espèces (hibernation, estivation).
34
+
35
+ De même, la progéniture de certaines espèces n'est pas apte à réguler sa température à la naissance, ce qui confère un rôle parental supplémentaire (thermorégulation) à la mère en plus de l'allaitement.
36
+
37
+ Le cœur est constitué de deux demi-cœurs (circulations de sang complètement séparées), chacun composé d'un ventricule et d'une oreillette.
38
+
39
+ Le cerveau est pourvu d'une couche supplémentaire de tissus nerveux appelé néocortex.
40
+
41
+ Étant des tétrapodes, les mammifères possèdent tous une ceinture scapulaire (dite aussi ceinture pectorale) et une ceinture pelvienne -- que cette dernière soit développée (ex : pattes des macropodidés) ou vestigiale (comme chez les cétacés ou les siréniens). Les membres antérieurs sont, comme chez les reptiles mammaliens, à autopode dirigé vers l’avant. Ancestralement, les pattes sont pentadactyles avec un carpe constitué d'une dizaine d'os évoluant différemment selon les mammifères[9].
42
+
43
+ La colonne vertébrale est différenciée, il y a présence de côtes et d’un diaphragme -- certaines caractéristiques physiologiques comme la ventilation pulmonaire à diaphragme expliquent potentiellement la disparition des côtes ventrales qu'on retrouve chez les non-mammifères (par exemple chez les pélycosauriens). La plupart des mammifères ont sept vertèbres cervicales, exception faite des lamantins, des paresseux didactyles qui en ont six et les paresseux tridactyles qui en ont neuf[10].
44
+
45
+ Le crâne des mammifères est synapside. Il possède deux condyles occipitaux permettant l’articulation à l'os atlas, la première vertèbre cervicale.
46
+
47
+ Le volume de la boîte crânienne est important, en comparaison avec les reptiles par exemple, pour loger un encéphale et surtout un cervelet plus important.
48
+
49
+ La cavité buccale est partagée entre un étage olfactivo-respiratoire et un étage masticateur par une structure osseuse : le palais. Certains paléontologues proposent que cela permettrait la respiration et mastication simultanées. Plus probablement cette surface dure permet la manipulation des aliments et donc une meilleure mastication[11] puisque beaucoup d'espèces non-mammifères possèdent un palais charnu qui leur permet déjà de manger et respirer en même temps[12].
50
+
51
+ La mâchoire est puissante et richement innervée. Elle est constituée d'un seul os dentaire appelé mandibule, et s'articule avec l'os squamosal pour se mouvoir.
52
+
53
+ L'oreille moyenne est également singulière, avec des particularités souvent utilisées par les paléontologues pour déterminer si un fossile est bien un mammifère. Elle comporte notamment la chaine ossiculaire (marteau, enclume, étrier), considérée par les paléontologues comme la « signature » des mammifères vrais parmi les mammaliformes. De fait, l'os carré a évolué pour devenir l'enclume[13] et avec le marteau et l'étrier, compose l'oreille moyenne.
54
+
55
+ Les dents sont la partie la plus dure du squelette, c'est pourquoi de nombreux mammifères fossiles ne sont connus que par leurs dents, complétées parfois d'un fragment de mâchoire ou mieux encore leur crâne. Les dents sont typiques de chaque espèce et permettent notamment d'évaluer le régime alimentaire des espèces auxquelles elles appartenaient. Comme chez les thérapsides, le groupe à partir duquel il est admis qu'ils se soient différenciés, les mammifères ont une denture ayant la particularité d'être :
56
+
57
+ Certains mammifères ont des dents à croissance continue (ex. : castor).
58
+
59
+ Ils apportent des soins aux jeunes qui ne peuvent vivre sans l'aide de leurs parents durant les premiers temps de leur existence.
60
+
61
+ Certaines espèces sont sociales et on a découvert deux espèces eusociales (rat-taupe nu et rat-taupe de Damara).
62
+
63
+ La plupart des mammifères communiquent par divers moyens tels que :
64
+
65
+ Les plus anciens fossiles connus datent d'environ -220 Ma au cours du Trias. La divergence d'avec les autres amniotes pourrait être plus ancienne. Les os de l'oreille moyenne sont clairement séparés de ceux de la mandibule ; trait qui, dans l'évolution des espèces, les distinguent des autres « reptiles mammaliens ».
66
+
67
+ D'après des études phylogénétiques, la lactation serait apparue au sein des thérapsides il y a au moins -200 Ma d'après l'horloge moléculaire[14].
68
+
69
+ À la fin du Crétacé, durant le Maastrichtien, on n'a recensé jusqu'ici que 150 à 300 espèces de mammifères regroupées dans 27 familles, dont une dizaine de familles de marsupiaux, et une dizaine de placentaires[15]. Alors que les dinosaures disparaissaient massivement, les mammifères placentaires et marsupiaux connaissaient une explosion radiative majeure sans équivalent dans l'histoire des mammifères. La radiation évolutive des quelques espèces de mammifères concernées est due à certains caractères propres comme les ailes et le système d'écholocation des chiroptères.
70
+
71
+ De nombreuses recherches, relancées par la génétique[16], permettent de comprendre comment s'est déroulée cette explosion radiative. Une des hypothèses les plus intéressantes est celle du groupement des afrothériens, qui regrouperait les restes d'une radiation s'étant déroulée sur le Gondwana à l'époque où il était séparé de la Laurasie. Les afrothériens regroupent les proboscidiens, les hyracoïdes, les siréniens, les tubulidentés, les macroscélides, ainsi que des familles classées dans les insectivora, les rats-taupes et les tenrecs et potamogales. Cette hypothèse regroupe des petits groupes, et expliquerait d'une manière unifiée leur réduction, à savoir la compétition des autres mammifères lors de la reconnexion avec l'Asie.
72
+
73
+ Selon cette hypothèse, une division ancienne des mammifères placentaires consisterait en quatre groupes, les afrothériens, les xénarthres (Amérique du Sud), les euarchontoglires (regroupant primates, dermoptères, scandentiens et glires) et laurasiathériens (chiroptères, cétartiodactyles, périssodactyles et insectivores stricto sensu), ceux-ci correspondant à la radiation en Laurasie.
74
+
75
+ Selon une étude de Roi Maor de l'université de Tel Aviv publiée en 2017, les mammifères auraient tous été nocturnes à l'origine et n'ont commencé à avoir une activité diurne qu'après l'extinction des dinosaures il y a 66 millions d'années. Parmi les mammifères devenus diurnes figurent les primates, et donc les ancêtres de l'homme[17].
76
+
77
+ Comme le nom l'indique (mammifère signifie « qui porte des mamelles », du latin mamma « mamelle »[18]), les femelles de cette classe peuvent allaiter leur progéniture. Les glandes mammaires sont une évolution des glandes sudoripares qui donnent des champs mammaires chez les protothériens et de vraies mamelles chez les autres mammifères.
78
+
79
+ Le choix de Linné, de définir cette classe par la présence de glandes mammaires et non, par exemple, de poils, autre caractéristique de la classe, répond à la classification d’Aristote, qui avait repéré un ensemble de vertébrés quadrupèdes, vivipares et porteurs de poils. Mais cette classification d’Aristote avait l’inconvénient d’exclure les cétacés et les chiroptères, qui étaient alors classés respectivement parmi les poissons et les oiseaux. La découverte des monotrèmes (par exemple l'ornithorynque) est ultérieure (1798) à la définition de Linné (1758), mais elle a confirmé la pertinence de la classification opérée par le savant.
80
+
81
+ D'après ITIS et Mammal Species of the World, dans son édition de 2005, révisée en 2007[19] :
82
+
83
+
84
+
85
+ Tenrec ecaudatus, un Afrosoricida
86
+
87
+ Panthera tigris, un Carnivora
88
+
89
+ Divers Cetartiodactyla
90
+
91
+ Pteropus alecto, un Chiroptera
92
+
93
+ Dasypus novemcinctus, un Cingulata
94
+
95
+ Galeopterus variegatus, un Dermoptera
96
+
97
+ Erinaceus europaeus, un Erinaceomorpha
98
+
99
+ Procavia capensis, un Hyracoidea
100
+
101
+ Lepus californicus, un Lagomorpha
102
+
103
+ Rhynchocyon petersi, un Macroscelidea
104
+
105
+ Divers Perissodactyla
106
+
107
+ Manis temminckii, un Pholidota
108
+
109
+ Myrmecophaga tridactyla, un Pilosa
110
+
111
+ Divers Primates
112
+
113
+ Loxodonta africana, un Proboscidea
114
+
115
+ Divers Rodentia
116
+
117
+ Anathana ellioti, un Scandentia
118
+
119
+ Trichechus manatus, un Sirenia
120
+
121
+ Blarina brevicauda, un Soricomorpha
122
+
123
+ Orycteropus afer, un Tubulidentata
124
+
125
+ Sarcophilus harrisii, un Dasyuromorphia
126
+
127
+ Macropus giganteus, un Diprotodontia
128
+
129
+ Dromiciops gliroides, un Microbiotheria
130
+
131
+ Didelphis albiventris, un Didelphimorphia
132
+
133
+ Macrotis lagotis, un Peramelemorphia
134
+
135
+ Divers Monotremata
136
+
137
+ Le traditionnel ordre des Insectivores (Insectivora) est ici scindé en trois ordres : Afrosoricida (taupes dorées et tenrecidés), Erinaceomorpha (hérissons et gymnures) et Soricomorpha (musaraignes, taupes, etc.).
138
+
139
+ Le traditionnel super-ordre des Ongulés (Ungulata) correspond ici aux Artiodactyla, Perissodactyla, Cetacea, Proboscidea, Sirenia, Hyracoidea et Tubulidentata. Certains auteurs considèrent les ordres Artiodactyla et Cetacea comme étant en fait un seul et même ordre appelé Cetartiodactyla. Les divergences de point de vue sur ce sujet sont liées au caractère particulier de l'histoire évolutive des cétacés.
140
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141
+ L'infra-classe des Marsupiaux (Marsupialia) correspond ici aux sept ordres suivants : Didelphimorphia, Paucituberculata, Microbiotheria, Notoryctemorphia, Dasyuromorphia, Peramelemorphia, Diprotodontia, auxquels il faut ajouter deux ordres désormais éteints (Yalkaparidontia et Sparassodonta).
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143
+ Le groupement des ordres mammifères entre eux est un sujet de recherche.
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145
+ Le tableau indique une division correspondant plus ou moins aux ordres. Comme dans toute phylogénie, celle-ci reflète le savoir courant. Dans les zones d'incertitudes, citons la position des taupes dorées (ou rats-taupes, chrysochloridés) et des tenrecs (tenrécidés) qui pourraient devoir être séparés des Insectivora.
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+ La classification des mammifères est complexe. D'une manière simplifiée, on reconnaît trois grands groupes de mammifères, dont le regroupement correspond au type de placentation (en) possédé par leurs représentants :
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+ La discipline qui étudie les mammifères se nomme la mammalogie.
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+ Parmi les mammifères, les placentaires sont les plus nombreux avec environ 5 100 espèces regroupées dans 114 familles ; viennent en second les marsupiaux qui comptent 270 espèces regroupées en seize familles, et seulement cinq espèces en deux familles pour les monotrèmes. Ils sont présents sur l'ensemble de la Terre, dans tous les types de milieux terrestres. Chaque année, pour environ 10 000 nouvelles espèces animales découvertes, cinq à dix seulement sont des mammifères. Ce chiffre a considérablement augmenté, puisqu'on estime que durant la première décennie du XXIe siècle, ce sont plus de 300 nouvelles espèces qui ont été décrites[20]. Il faut voir là l'impact de l'outil génétique, qui permet de distinguer des espèces à l'apparence identique. Certains spécialistes pensent que 7 000 espèces sont encore inconnues, une partie d'entre elles étant menacées d'extinction[21].
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+ Il y a 10 000 ans, les Hommes et les animaux domestiqués représentaient 0,1 % de la biomasse des mammifères sur Terre, c’est-à-dire du poids total estimé des mammifères ; ils en représentaient 90 % au début du XXIe siècle[22]. Selon deux publications de la fin des années 2010, ce taux atteint alors 96 %[23],[24]. À eux seuls, les mammifères d’élevage représentent 60 % de la biomasse des mammifères[25]. Selon ces données, les humains et les animaux domestiqués représentent 18 % du total des vertébrés[24]. La biomasse de l’espèce humaine est dix fois supérieure à celle de l’ensemble des mammifères sauvages (5 500 espèces connues)[26]. Les bovins, ovins et porcins représentent une biomasse 14 fois plus importante que celle des mammifères sauvages ; les oiseaux d’élevage représentent une biomasse presque trois fois plus importante que les oiseaux sauvages[26].
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+ Hormis l'Homme et quelques races de bétail ou d'animaux de compagnie, ou espèces commensales de l'Homme (rat, souris) ou espèces introduites (rat musqué, ragondin), la plupart des mammifères semblent en situation de vulnérabilité ou en voie de régression (en nombre d'individus, de populations, et en diversité génétique), et sont en train de subir une importante perte de diversité génétique, à cause de la réduction et fragmentation de leurs populations et de leurs habitats comme c'est le cas de l'orang-outan en Indonésie, ou à cause du braconnage comme c'est le cas par exemple de l'éléphant d'Afrique. Certaines espèces subissent des épidémies (zoonoses qui les déciment) et les modifications climatiques en menacent d'autres (l'ours polaire en particulier).
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+ L'évaluation faite par l'UICN en 2008 révélait que, sur 5 487 espèces de mammifères, 1 181 étaient en danger d'extinction, soit environ 25 %, dont 188 « en danger critique d'extinction » et près de 450 « en danger ». Mais la situation réelle pourrait être bien pire, car 836 espèces de mammifères étaient classées dans la catégorie « données insuffisantes »[27].
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+ Les espèces carnivores, ou piscivores dans le cas des mammifères marins, sont par leur situation haute de la chaîne alimentaire exposées aux effets encore mal évalués de cocktails de polluants dont perturbateurs hormonaux, toxiques, reprotoxiques, mutagènes, cancérogènes, aux captures accessoires de la pêche…
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+ Les stratégies de conservation sont aujourd'hui fondées sur l'étude des niveaux critiques de pression et sur une prolongation des tendances historiques en matière d'état, pression et réponse sur les mammifères[28]. Les gestionnaires et responsables de la biodiversité (dont mammalienne) doivent rapidement comprendre ce qui change, où et quand, comment et pourquoi, ce qu'on peut encore faire, et quelles sont les options politiques possibles et leurs enjeux. Or, la pression sur les écosystèmes et sur les mammifères évolue de façon plus rapide et différemment de ce que l'humanité passée a connu[29].
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+ Les mesures de protection passent par la lutte contre le braconnage et le trafic d'animaux, ainsi que par la sensibilisation de la société civile sur les risques que de grandes multinationales font courir à de nombreuses espèces en encourageant la déforestation, responsable de la destruction des habitats naturels dans les forêts tropicales, comme c'est le cas du palmier à huile en Indonésie.
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+ Les outils et logiciels destinés à la prospective (ex : GLOBIO + modèle IMAGE) appliqués à quatre scénarios prospectifs concluent que, sans efforts importants et sans réorientation des priorités, la situation des mammifères dans le monde va continuer à se dégrader[28]. En effet, pour les quatre scénarios, les endroits où les mammifères devraient être le plus menacés en 2050 ou 2100 ne sont pas ceux où les politiques de protection sont aujourd'hui les plus actives, et « les zones protégées pourraient ne pas être suffisantes pour atténuer les pertes »[28]. Les prospectivistes de la biodiversité invitent à établir de nouvelles priorités de conservation, sans abandonner celles qui sont en cours, en tenant mieux compte des futurs probables, tout en développant « d'autres politiques, luttant contre les causes profondes de la régression de la biodiversité, nécessaires, tant en Afrique que d'autres parties du monde »[28].
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+ Mammuthus
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+ Genre
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+ Synonymes
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+ Mammuthus (les Mammouths) est un genre éteint d'éléphants, mammifères proboscidiens de la famille des éléphantidés[1],[2]. Ils sont plus proches des éléphants d'Asie que des éléphants d'Afrique. Ils formaient un groupe largement répandu dont certains membres, comme le Mammouth laineux, étaient particulièrement bien adaptés au froid.
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+ Venant d’Afrique, les mammouths se sont dispersés vers l’Eurasie, puis vers l’Amérique du Nord au Pléistocène inférieur. Les dernières espèces se sont éteintes à partir du Tardiglaciaire et au début de l'époque géologique actuelle qu'est l'Holocène. La plupart des espèces de mammouths se sont éteintes il y a 15 000 à 12 000 ans. Une dernière espèce de mammouth nain est attestée au nord de la Sibérie, dans l'île Wrangel, entre 5 700 et 1 700 av. J.-C.[3].
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11
+ Les ossements de mammouths sont connus depuis la fin du XVIIIe siècle. Georges Cuvier voyait en eux les ancêtres des éléphants (ils en sont en réalité de proches cousins). Les premiers exemplaires de mammouths congelés ont été découverts en Sibérie en 1799[4].
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+
13
+ Dans L'Histoire de l'Amérique[5], il est fait état de la découverte d'ossements de grande taille au confluent de la rivière Scioto avec l'Ohio : « Les naturalistes (…) n'ont jamais connu d'animal vivant d'une pareille nature. (…) les dents qu'on a trouvées ressemblent beaucoup à celles des éléphants. (…) Le Docteur Hunter (…) après avoir examiné plusieurs morceaux des défenses, des dents mâchelières & des mâchoires a prétendu qu'elles n'appartenaient pas à l'éléphant, mais à quelque grand animal carnivore d'une espèce inconnue (Phil. transact. vol LVIII, pag. 34). On a trouvé des os de la même espèce & d'une grandeur aussi remarquable près des embouchures de l'Oby, de la Jenifeia, & de la Lena, trois grandes rivières de Sibérie. »
14
+
15
+ Le mot « mammouth » vient du russe мамонт mamont, depuis le mansi mang ont, signifiant « corne de terre ». Le mot apparu pour la première fois en anglais dans le Dictionariolum Russico-Anglicum de 1618 de Richard James[6].
16
+
17
+ Comme tous les éléphantidés, les mammouths étaient de grands mammifères présentant une tête volumineuse avec une trompe et un corps massif pourvu de membres en piliers munis de cinq doigts. L'une des plus grandes espèces de mammouth, Mammuthus sungari, pesait en moyenne entre 6 et 8 tonnes, soit autant qu'un gros éléphant d'Afrique, mais des mâles auraient atteint le poids de 12 tonnes. Certains mammouths atteignaient 5 mètres au garrot.
18
+
19
+ Au cours de leur évolution, ils ont développé une importante adaptation au froid. La taille des oreilles et de la queue a fortement diminué, un clapet anal est apparu et trois couches ont permis de les protéger : une couche de graisse de 8 cm, une peau de 2 cm d'épaisseur et trois types de poils. Les poils extérieurs, exposés aux chocs thermiques, pouvaient atteindre un mètre de longueur. Ce lainage était composé de poils six fois plus épais qu'un cheveu humain. La tête, allongée et en forme de dôme, abritait des sinus très développés, permettant ainsi le traitement d'une grande quantité d'air froid.
20
+
21
+ Ces caractéristiques d'adaptation au froid ont été découvertes après séquençage du génome du mammouth en 2015 par Vincent Lynch, dont les travaux ont pour point de départ la comparaison entre le génome de deux mammouths et celui de trois éléphants d'Asie actuels[7].
22
+
23
+ Les mammouths sont en général caractérisés par des défenses proéminentes. La plus grande défense jamais retrouvée mesure près de 5 mètres. Les mammouths utilisaient ces longues défenses pour fouiller dans la neige les herbes à brouter. Des quartiers de la base et de la partie médiane de ces défenses ont été utilisés par l'homme pour la confection de sculptures.
24
+
25
+ Selon BioLib (19 février 2017)[8] :
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+
27
+ Selon Paleobiology Database (19 février 2017)[9] :
28
+
29
+ Reconstitution de Mammuthus columbi
30
+
31
+ Squelette de Mammuthus creticus
32
+
33
+ Squelette de Mammuthus exilis
34
+
35
+ Squelette de Mammuthus meridionalis (MNHN)
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+
37
+ Mammuthus primigenius préservé
38
+
39
+ Reconstitution de Mammuthus trogontherii
40
+
41
+ Phylogénie des genres d'éléphants ainsi que d'autres familles proches, d'après les caractéristiques de leur os hyoïde, selon Shoshani et al. (2007)[10] :
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+
43
+ †Mammutidae
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+ †Gomphotheriidae
46
+
47
+ †Stegodontidae
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+
49
+ Loxodonta (Eléphants d’Afrique)
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+ †Palaeoloxodon
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+
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+ Elephas (Eléphants d’Asie)
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+
55
+ †Mammuthus (Mammouths)
56
+
57
+ Les plus anciennes espèces que l'on peut attribuer au genre Mammuthus sont originaires d'Afrique. Il s'agit de :
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+ À partir de l'Afrique se développent en Eurasie puis en Amérique plusieurs espèces de mammouth qui ont pu être pour partie contemporaines :
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+
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+ Les dates d'extinction des mammouths peuvent être estimées ainsi :
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+ Les mammouths ont sans doute disparu à la suite d'un réchauffement climatique rapide (en l'espace d'environ mille ans), ce qui a contribué à faire disparaître la steppe à mammouth, faite d'herbe et d'arbustes, au profit des forêts de conifères, au sud, et des régions couvertes de neige, au nord. Les molaires du mammouth étaient parfaitement adaptées pour brouter de l'herbe, mais sans doute pas pour consommer des feuillages d'arbres. Plusieurs hypothèses ont été proposées concernant l'extinction des mammouths, des tigres à dents de sabre et des mastodontes), ainsi que la glaciation du Dryas récent : maladie infectieuse, surchasse des chasseurs de Clovis, théorie du géocroiseur tueur (astéroïde ou comète) du géophysicien Allen West[11].
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+
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+ Auparavant le mammouth s'était adapté à plusieurs glaciations et réchauffements successifs par modification de sa pilosité, ainsi que de la taille et de la forme de ses défenses. La responsabilité de l'homme dans sa disparition est parfois avancée, mais n'est pas clairement démontrée.
66
+
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+ La plupart des mammouths ont disparu à la fin de la dernière glaciation. L'explication du phénomène n'est pas à ce jour définitivement établie. Une petite population a survécu sur l’île Saint-Paul, en Alaska, jusque vers 6000 av. J.-C., tandis que les mammouths nains de l'île Wrangel n’ont pas disparu avant 2000 av. J.-C. environ. Il existe plusieurs théories pour expliquer la disparition de la mégafaune du Pléistocène en général et celle des mammouths en particulier, mais la plus vraisemblable est que cette extinction n'est pas due à une cause unique mais à une combinaison de plusieurs facteurs.
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+ Voici treize mille ans, la température et l'humidité ont commencé à augmenter globalement, permettant la migration vers le nord des plantes comestibles. Dans un premier temps, les grands mammifères du Nord ont pu tirer parti de cet accroissement de nourriture disponible, mais le changement climatique a fini par les mettre en danger. Les nouvelles conditions météorologiques avantageaient les arbres, qui ont prospéré au détriment des étages inférieurs dont se nourrissaient les mammouths et les autres grands mammifères. Certains animaux, comme le bison et le wapiti, se sont adaptés à la nouvelle situation, mais d'autres, comme les mammouths, ont été décimés et ont fini par s’éteindre.
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+
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+ Outre le changement dans la végétation et les écosystèmes, l'augmentation de la température (6 °C entre 13000 et 8000 av. J.-C.) aurait lourdement affecté les mammifères adaptés au froid, causant finalement leur extinction. Dans le cas d'animaux comme le mammouth laineux, sa fourrure épaisse, qui permettait à son corps de conserver sa chaleur sous des climats glaciaux, pourrait l’avoir empêché d’éliminer l'excès de chaleur et aurait causé la mort de l'animal par hyperthermie. Les grands mammifères, qui ont un rapport surface-volume inférieur, auraient souffert plus que les petits mammifères.
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+
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+ Toutefois des recherches récentes ont montré que la température moyenne annuelle de la période interglaciaire actuelle que nous connaissons depuis dix mille ans n'est pas supérieure à celle des interglaciaires précédents, et donc que ces mêmes grands mammifères avaient survécu à des augmentations semblables de la température. Dans ces conditions, l'augmentation de température n'est pas à elle seule une explication suffisante.
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+
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+ De nouvelles données, provenant d'études menées sur les éléphants vivants, suggèrent que, si la chasse par l'homme n’a pas pu être la cause principale de l'extinction des mammouths, elle y a probablement contribué de manière importante. Nous savons en effet qu'Homo erectus (qui vivait il y a entre 1 million et 140.000 ans) consommait déjà de la viande de mammouth.
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+ Les partisans de cette théorie, avancée pour la première fois dans les années 1960 par Paul S. Martin, de l'université d'Arizona, font remarquer la coïncidence apparente de l'expansion de l'homme dans le monde entier avec l'extinction de nombreuses espèces animales. La preuve la plus convaincante de cette théorie est le fait que 80 % des espèces de grands mammifères se sont éteintes en Amérique du Nord mille ans après l'arrivée des humains sur le continent. Un autre exemple est celui de l'île de Madagascar, colonisée depuis environ 1500 ans et où les hippopotames qui y vivaient ont disparu pendant les siècles qui ont suivi l'arrivée des humains, de même que les grands primates comme le lémurien géant Megaladapis. Dans le cas des mammouths, cette hypothèse a été corroborée par la découverte de squelettes de mammouth dans lesquels étaient fichées des pointes de projectiles.
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79
+ Cependant les adversaires de cette théorie font valoir que les méthodes de chasse des hommes préhistoriques n'ont pu avoir un tel impact sur les populations de mammifères et invoquent le cas de l'Afrique, où les humains sont arrivés beaucoup plus tôt sans entraîner d’extinction importante. Autre argument contre cette hypothèse : dans la nature, les prédateurs ont tendance à ne pas chasser leurs proies de façon excessive, parce qu’elles ont besoin de se nourrir et de se reproduire. Cependant l'homme pourrait constituer une exception en raison de sa capacité à chasser d’autres types de proies ou à s'alimenter avec des végétaux si une espèce déterminée disparaît.
80
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81
+ L'hypothèse de l’épidémie attribue l'extinction des grands mammifères du Pléistocène supérieur aux effets indirects de l'arrivée des humains. La théorie de l’épidémie postule que les hommes, ou les animaux qui se déplaçaient avec eux, ont introduit des maladies hautement virulentes dans des populations vulnérables de mammifères indigènes comme celle des mammouths, et que ces populations ont fini par s’éteindre. Les mammouths et d'autres grandes espèces étaient plus vulnérables à l'extinction, alors que les petites espèces ont une résistance plus grande grâce à leur mode de vie (gestation plus courte, populations plus importantes, etc.). La preuve de la responsabilité de l'homme consisterait dans le fait que les migrations précédentes de mammifères en Amérique du Nord à partir de l'Eurasie n’avaient pas causé d'extinctions.
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+
83
+ Cette théorie se heurte néanmoins au fait qu’on n’a trouvé aucune preuve de maladies de ce genre. En outre une maladie doit être extrêmement virulente pour exterminer tous les individus d'une espèce ou d'un genre. Même une affection aussi virulente que la fièvre du Nil occidental pourrait difficilement provoquer une extinction. Enfin il semble presque impossible que la maladie ait pu être à la fois assez sélective pour ne pas tuer des espèces proches mais de tailles différentes et, en même temps, susceptible de tuer des espèces d'animaux appartenant à de nombreux types différents (oiseaux, mammifères, reptiles, etc.).
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+ Des restes de mammouths congelés ont été découverts dans les parties septentrionales de la Sibérie, tels le bébé Dima en 1977, Liouba en 2007 et le bébé Khroma en 2009. La bonne conservation est très rare et implique que l'animal ait été enfoui rapidement dans des liquides ou semi-liquides tels que du limon, de la boue ou de l'eau qui auraient ensuite gelé.
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+ Plusieurs possibilités sont envisageables. Des mammouths ont pu être piégés dans des marais ou des sables mouvants, et mourir de faim ou de froid, ou encore se noyer. Ils ont pu passer à travers la glace dans des étangs ou des nids de poule. On sait que beaucoup sont morts dans des rivières, probablement en ayant été emportés par leurs flots. Dans la rivière Berelekh en Iakoutie, au nord-est de la Sibérie, plus de 9 000 ossements d'au moins 156 individus différents ont été retrouvés, apparemment rassemblés par le courant[12].
88
+
89
+ À ce jour (2016), quarante et un cadavres plus ou moins complets et préservés par le gel ont été trouvés[13]. Dans la plupart des cas, la chair montre des signes de putréfaction avant son gel et sa dessiccation. Les histoires de mammouths congelés dont la chair était encore mangeable après décongélation abondent, mais les sources sérieuses[14] indiquent en fait que les cadavres étaient fort décomposés et que l'odeur était si repoussante que seuls les chiens accompagnant les auteurs de la découverte avaient montré de l'intérêt pour la viande.
90
+
91
+ Par ailleurs, de grandes quantités d'ivoire de mammouths ont été découvertes en Sibérie. Les défenses de mammouth font l'objet de commerce depuis au moins 2 000 ans et s'échangent à prix d'or. Güyük, le Khan des Mongols au XIIIe siècle, est connu notamment pour avoir possédé un trône fabriqué en ivoire de mammouth.[réf. souhaitée]
92
+
93
+ Un bébé mammouth femelle, surnommé Lyuba, a été découvert congelé en mai 2007 dans la péninsule Yamal en Sibérie par des bergers nénètses qui eurent la bonne idée de prévenir immédiatement les autorités locales. Le spécimen a pu être transporté dans les meilleures conditions, en caisson réfrigéré, de Sibérie jusqu'à la faculté de médecine de l'université Jikei à Tokyo où il a été scanné. Sa conservation s'est avérée remarquable. Des échantillons de tissus ont été envoyés aux Pays-Bas pour une datation par le carbone 14 qui révéla que le jeune animal était mort il y a 40 000[15] ans.
94
+
95
+ L'analyse de son ADN, bien préservé, a révélé que Liouba appartenait à une population de Mammuthus primigenus qui, peu de temps après, allait être remplacée par une autre lignée de mammouths venant d'Amérique du Nord[16].
96
+
97
+ Les scientifiques qui ont étudié ce bébé mammouth ont découvert qu'il stockait de la graisse dans une grosse bosse située à l'arrière du cou. Celle-ci permettait de réguler la température du corps de l'animal[17].
98
+
99
+ L'examen des prémolaires et des défenses a révélé que l'animal, né au printemps, était âgé d'environ un ou deux mois lorsqu'il est mort noyé dans une rivière boueuse (un mélange dense d'argile et de sable était présent dans sa bouche et dans sa gorge). Quant au contenu intestinal, il a montré qu'à l'instar des très jeunes éléphants actuels, il avait ingéré les fèces d'un mammouth adulte, vraisemblablement sa mère, afin de s'inoculer la flore bactérienne indispensable à la digestion des plantes[15].
100
+
101
+ En s'appuyant sur un cas reporté de croisement entre un éléphant d'Afrique et un éléphant d'Asie, certains ont développé la théorie que si les mammouths étaient encore vivants aujourd'hui, ils pourraient se croiser avec des éléphants d'Asie. Cela a conduit à l'idée qu'un animal proche d'un mammouth pourrait être recréé à partir de matériel génétique de mammouth congelé utilisé en combinaison avec celui d'un éléphant indien[18].
102
+
103
+ En décembre 2005, une équipe de chercheurs allemands, britanniques et américains a réussi à séquencer complètement de l'ADN mitochondrial de mammouth,[19] ce qui a permis d'en savoir davantage sur la relation étroite entre le mammouth et l'éléphant d'Asie. Il semble que les éléphants d'Afrique appartiennent à une branche différente du mammouth, dont la lignée se serait séparée il y a environ 6 millions d'années, à l'époque où se séparaient les lignées conduisant aux gorilles, aux chimpanzés et aux êtres humains.
104
+
105
+ Le décodage du génome du mammouth a relancé l'idée selon laquelle l'espèce pourrait un jour être ramenée à la vie. Les nouvelles technologies et la proximité génétique entre le mammouth et les éléphants actuels suggèrent des moyens par lesquels cette expérience pourrait être un jour réalisée. Des chercheurs de l'université d'État de Pennsylvanie qui ont séquencé environ 85 % du génome du mammouth laineux à partir de l'ADN d'échantillons de poils provenant de plusieurs spécimens, ont envisagé la possibilité de ramener cette espèce à la vie en insérant des séquences d'ADN de mammouth dans le génome de l'éléphant actuel. Même si les échantillons ont été traités pour éliminer les éventuelles contaminations bactériennes ou fongiques, certaines séquences pourraient provenir d'organismes extérieurs ; elles doivent encore être comparées à l'ADN des éléphants actuels. Cette étude est actuellement réalisée au Broad Institute (en)[20],[21],[22].
106
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107
+ Les informations issues du séquençage ne peuvent pas être utilisées directement pour synthétiser de l'ADN de mammouth, mais Stephan Schuster, le responsable du projet, souligne que les gènes du mammouth ne diffèrent de ceux de l'éléphant d'Afrique que par 400 000 sites ; il serait selon lui possible de modifier une cellule d'éléphant au niveau de ces sites afin de la faire ressembler à une cellule portant un génome de mammouth et de l'implanter dans une femelle éléphant[23].
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109
+ Plusieurs équipes russes ou américaines déclarent depuis le début des années 2000 être en mesure de recréer un mammouth, cependant en 2017 aucun projet ne semble encore avoir porté des fruits. Selon les scientifiques, le gain d'une telle opération serait sans doute scientifiquement intéressant, mais douteux en termes écologiques et éthiques : en effet, le milieu dans lequel évoluaient les mammouths a disparu, et ils n'ont par conséquent plus de niche écologique, autant en termes de nourriture que d'interactions (prédateurs, parasites). De plus, créer un individu ne revient pas à recréer une population viable, qui demanderait de nombreux individus suffisamment éloignés génétiquement. Enfin, si une telle prouesse technologique venait à être réalisée, cet événement demeurerait une curiosité isolée, mais ne représenterait pas une avancée substantielle pour enrayer la crise écologique étant donné le coût d'une telle opération, sa complexité et sa déconnexion des processus écologiques réels[24].
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+
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+ Toutefois, selon Jacques Testart, « pour voir gambader dans nos champs des petits mammouths », il reste à accomplir « une chaîne de performances assez improbable car pour faire revivre (ou seulement vivre) un animal il faut mettre en jeu beaucoup plus que son ADN »[25],[26].
112
+
113
+ Une équipe de chercheurs dirigée par George Church a le projet d'insérer de l'ADN de mammouth dans le génome de celui des éléphants d'Asie, afin de leur conférer des caractéristiques propres aux mammouths, comme les longs poils, une circulation sanguine efficace, et des petites oreilles[27]. Le but serait de déplacer les éléphants d'Asie dans la toundra, afin d'empêcher leur extinction. L'introduction des hybrides permettraient aussi de préserver le permafrost, qui sont des grandes réserves de gaz carboniques[28], et permettraient ainsi de ralentir le réchauffement climatique. Les scientifiques voudraient faire naître l'hybride en 2019, et pour cela utiliser un utérus artificiel, au lieu de le faire grandir dans l'utérus d'une éléphante d'Asie, afin de préserver l'espèce.
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+
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+ Il existe de nombreux indices de coexistence entre les mammouths et les humains :
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+ Le bruit a parfois couru que le mammouth ne serait pas vraiment éteint et que de petits troupeaux isolés survivraient dans la toundra de l'hémisphère nord, vaste et peu peuplée. Vers la fin du dix-neuvième siècle, selon Bengt Sjögren, des rumeurs persistaient sur la survie de mammouths au fin fond de l'Alaska[29]. En octobre 1899, un certain Henry Tukeman aurait raconté en détail comment il avait tué un mammouth en Alaska et avait ensuite donné l'exemplaire à la Smithsonian Institution de Washington. Mais le musée a nié l'affaire, qui s'est révélée être un canular. Sjögren croit que le mythe a commencé quand le biologiste américain C.H. Townsend, lors d'un voyage en Alaska, a vu des Esquimaux échanger des défenses gigantesques, qu'il leur a demandé si des mammouths vivaient toujours en Alaska et qu'il leur a montré un dessin de l'animal.
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+ Au XIXe siècle, plusieurs rapports sur « de grandes bêtes velues » ont été transmis aux autorités russes par un membre d'une tribu sibérienne, mais aucune preuve scientifique n'a jamais été fournie. En 1946, un chargé d’affaires français travaillant à Vladivostok, M. Gallon, a assuré qu'en 1920 il avait rencontré un trappeur russe qui prétendait avoir vu des « éléphants » géants et velus, vivant au cœur de la taïga. Gallon ajoutait que ce trappeur n'avait même pas entendu parler auparavant des mammouths et qu'il parlait des mammouths comme d'animaux vivant dans la forêt, à une époque où on les imaginait vivant dans la toundra et dans la neige[29].
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+ Dans la mythologie des tribus sibériennes[30], le mammouth est dénommé « souris de terre ».
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+ La société de vente aux enchères Christie's a adjugé un squelette de mammouth pour 260 000 € le 16 avril 2007[31],[32].
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+ Le 9 décembre 2017, la société de vente aux enchères Aguttes a adjugé un squelette de mammouth vieux de 70 000 ans à la société Soprema pour un montant de 548 250 €[33].
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+ « Russian †mamant in mamantova kost' mammoth's bone »
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+ Mammuthus
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+ Mammuthus (les Mammouths) est un genre éteint d'éléphants, mammifères proboscidiens de la famille des éléphantidés[1],[2]. Ils sont plus proches des éléphants d'Asie que des éléphants d'Afrique. Ils formaient un groupe largement répandu dont certains membres, comme le Mammouth laineux, étaient particulièrement bien adaptés au froid.
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+ Venant d’Afrique, les mammouths se sont dispersés vers l’Eurasie, puis vers l’Amérique du Nord au Pléistocène inférieur. Les dernières espèces se sont éteintes à partir du Tardiglaciaire et au début de l'époque géologique actuelle qu'est l'Holocène. La plupart des espèces de mammouths se sont éteintes il y a 15 000 à 12 000 ans. Une dernière espèce de mammouth nain est attestée au nord de la Sibérie, dans l'île Wrangel, entre 5 700 et 1 700 av. J.-C.[3].
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+ Les ossements de mammouths sont connus depuis la fin du XVIIIe siècle. Georges Cuvier voyait en eux les ancêtres des éléphants (ils en sont en réalité de proches cousins). Les premiers exemplaires de mammouths congelés ont été découverts en Sibérie en 1799[4].
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13
+ Dans L'Histoire de l'Amérique[5], il est fait état de la découverte d'ossements de grande taille au confluent de la rivière Scioto avec l'Ohio : « Les naturalistes (…) n'ont jamais connu d'animal vivant d'une pareille nature. (…) les dents qu'on a trouvées ressemblent beaucoup à celles des éléphants. (…) Le Docteur Hunter (…) après avoir examiné plusieurs morceaux des défenses, des dents mâchelières & des mâchoires a prétendu qu'elles n'appartenaient pas à l'éléphant, mais à quelque grand animal carnivore d'une espèce inconnue (Phil. transact. vol LVIII, pag. 34). On a trouvé des os de la même espèce & d'une grandeur aussi remarquable près des embouchures de l'Oby, de la Jenifeia, & de la Lena, trois grandes rivières de Sibérie. »
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15
+ Le mot « mammouth » vient du russe мамонт mamont, depuis le mansi mang ont, signifiant « corne de terre ». Le mot apparu pour la première fois en anglais dans le Dictionariolum Russico-Anglicum de 1618 de Richard James[6].
16
+
17
+ Comme tous les éléphantidés, les mammouths étaient de grands mammifères présentant une tête volumineuse avec une trompe et un corps massif pourvu de membres en piliers munis de cinq doigts. L'une des plus grandes espèces de mammouth, Mammuthus sungari, pesait en moyenne entre 6 et 8 tonnes, soit autant qu'un gros éléphant d'Afrique, mais des mâles auraient atteint le poids de 12 tonnes. Certains mammouths atteignaient 5 mètres au garrot.
18
+
19
+ Au cours de leur évolution, ils ont développé une importante adaptation au froid. La taille des oreilles et de la queue a fortement diminué, un clapet anal est apparu et trois couches ont permis de les protéger : une couche de graisse de 8 cm, une peau de 2 cm d'épaisseur et trois types de poils. Les poils extérieurs, exposés aux chocs thermiques, pouvaient atteindre un mètre de longueur. Ce lainage était composé de poils six fois plus épais qu'un cheveu humain. La tête, allongée et en forme de dôme, abritait des sinus très développés, permettant ainsi le traitement d'une grande quantité d'air froid.
20
+
21
+ Ces caractéristiques d'adaptation au froid ont été découvertes après séquençage du génome du mammouth en 2015 par Vincent Lynch, dont les travaux ont pour point de départ la comparaison entre le génome de deux mammouths et celui de trois éléphants d'Asie actuels[7].
22
+
23
+ Les mammouths sont en général caractérisés par des défenses proéminentes. La plus grande défense jamais retrouvée mesure près de 5 mètres. Les mammouths utilisaient ces longues défenses pour fouiller dans la neige les herbes à brouter. Des quartiers de la base et de la partie médiane de ces défenses ont été utilisés par l'homme pour la confection de sculptures.
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25
+ Selon BioLib (19 février 2017)[8] :
26
+
27
+ Selon Paleobiology Database (19 février 2017)[9] :
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+
29
+ Reconstitution de Mammuthus columbi
30
+
31
+ Squelette de Mammuthus creticus
32
+
33
+ Squelette de Mammuthus exilis
34
+
35
+ Squelette de Mammuthus meridionalis (MNHN)
36
+
37
+ Mammuthus primigenius préservé
38
+
39
+ Reconstitution de Mammuthus trogontherii
40
+
41
+ Phylogénie des genres d'éléphants ainsi que d'autres familles proches, d'après les caractéristiques de leur os hyoïde, selon Shoshani et al. (2007)[10] :
42
+
43
+ †Mammutidae
44
+
45
+ †Gomphotheriidae
46
+
47
+ †Stegodontidae
48
+
49
+ Loxodonta (Eléphants d’Afrique)
50
+
51
+ †Palaeoloxodon
52
+
53
+ Elephas (Eléphants d’Asie)
54
+
55
+ †Mammuthus (Mammouths)
56
+
57
+ Les plus anciennes espèces que l'on peut attribuer au genre Mammuthus sont originaires d'Afrique. Il s'agit de :
58
+
59
+ À partir de l'Afrique se développent en Eurasie puis en Amérique plusieurs espèces de mammouth qui ont pu être pour partie contemporaines :
60
+
61
+ Les dates d'extinction des mammouths peuvent être estimées ainsi :
62
+
63
+ Les mammouths ont sans doute disparu à la suite d'un réchauffement climatique rapide (en l'espace d'environ mille ans), ce qui a contribué à faire disparaître la steppe à mammouth, faite d'herbe et d'arbustes, au profit des forêts de conifères, au sud, et des régions couvertes de neige, au nord. Les molaires du mammouth étaient parfaitement adaptées pour brouter de l'herbe, mais sans doute pas pour consommer des feuillages d'arbres. Plusieurs hypothèses ont été proposées concernant l'extinction des mammouths, des tigres à dents de sabre et des mastodontes), ainsi que la glaciation du Dryas récent : maladie infectieuse, surchasse des chasseurs de Clovis, théorie du géocroiseur tueur (astéroïde ou comète) du géophysicien Allen West[11].
64
+
65
+ Auparavant le mammouth s'était adapté à plusieurs glaciations et réchauffements successifs par modification de sa pilosité, ainsi que de la taille et de la forme de ses défenses. La responsabilité de l'homme dans sa disparition est parfois avancée, mais n'est pas clairement démontrée.
66
+
67
+ La plupart des mammouths ont disparu à la fin de la dernière glaciation. L'explication du phénomène n'est pas à ce jour définitivement établie. Une petite population a survécu sur l’île Saint-Paul, en Alaska, jusque vers 6000 av. J.-C., tandis que les mammouths nains de l'île Wrangel n’ont pas disparu avant 2000 av. J.-C. environ. Il existe plusieurs théories pour expliquer la disparition de la mégafaune du Pléistocène en général et celle des mammouths en particulier, mais la plus vraisemblable est que cette extinction n'est pas due à une cause unique mais à une combinaison de plusieurs facteurs.
68
+
69
+ Voici treize mille ans, la température et l'humidité ont commencé à augmenter globalement, permettant la migration vers le nord des plantes comestibles. Dans un premier temps, les grands mammifères du Nord ont pu tirer parti de cet accroissement de nourriture disponible, mais le changement climatique a fini par les mettre en danger. Les nouvelles conditions météorologiques avantageaient les arbres, qui ont prospéré au détriment des étages inférieurs dont se nourrissaient les mammouths et les autres grands mammifères. Certains animaux, comme le bison et le wapiti, se sont adaptés à la nouvelle situation, mais d'autres, comme les mammouths, ont été décimés et ont fini par s’éteindre.
70
+
71
+ Outre le changement dans la végétation et les écosystèmes, l'augmentation de la température (6 °C entre 13000 et 8000 av. J.-C.) aurait lourdement affecté les mammifères adaptés au froid, causant finalement leur extinction. Dans le cas d'animaux comme le mammouth laineux, sa fourrure épaisse, qui permettait à son corps de conserver sa chaleur sous des climats glaciaux, pourrait l’avoir empêché d’éliminer l'excès de chaleur et aurait causé la mort de l'animal par hyperthermie. Les grands mammifères, qui ont un rapport surface-volume inférieur, auraient souffert plus que les petits mammifères.
72
+
73
+ Toutefois des recherches récentes ont montré que la température moyenne annuelle de la période interglaciaire actuelle que nous connaissons depuis dix mille ans n'est pas supérieure à celle des interglaciaires précédents, et donc que ces mêmes grands mammifères avaient survécu à des augmentations semblables de la température. Dans ces conditions, l'augmentation de température n'est pas à elle seule une explication suffisante.
74
+
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+ De nouvelles données, provenant d'études menées sur les éléphants vivants, suggèrent que, si la chasse par l'homme n’a pas pu être la cause principale de l'extinction des mammouths, elle y a probablement contribué de manière importante. Nous savons en effet qu'Homo erectus (qui vivait il y a entre 1 million et 140.000 ans) consommait déjà de la viande de mammouth.
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+
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+ Les partisans de cette théorie, avancée pour la première fois dans les années 1960 par Paul S. Martin, de l'université d'Arizona, font remarquer la coïncidence apparente de l'expansion de l'homme dans le monde entier avec l'extinction de nombreuses espèces animales. La preuve la plus convaincante de cette théorie est le fait que 80 % des espèces de grands mammifères se sont éteintes en Amérique du Nord mille ans après l'arrivée des humains sur le continent. Un autre exemple est celui de l'île de Madagascar, colonisée depuis environ 1500 ans et où les hippopotames qui y vivaient ont disparu pendant les siècles qui ont suivi l'arrivée des humains, de même que les grands primates comme le lémurien géant Megaladapis. Dans le cas des mammouths, cette hypothèse a été corroborée par la découverte de squelettes de mammouth dans lesquels étaient fichées des pointes de projectiles.
78
+
79
+ Cependant les adversaires de cette théorie font valoir que les méthodes de chasse des hommes préhistoriques n'ont pu avoir un tel impact sur les populations de mammifères et invoquent le cas de l'Afrique, où les humains sont arrivés beaucoup plus tôt sans entraîner d’extinction importante. Autre argument contre cette hypothèse : dans la nature, les prédateurs ont tendance à ne pas chasser leurs proies de façon excessive, parce qu’elles ont besoin de se nourrir et de se reproduire. Cependant l'homme pourrait constituer une exception en raison de sa capacité à chasser d’autres types de proies ou à s'alimenter avec des végétaux si une espèce déterminée disparaît.
80
+
81
+ L'hypothèse de l’épidémie attribue l'extinction des grands mammifères du Pléistocène supérieur aux effets indirects de l'arrivée des humains. La théorie de l’épidémie postule que les hommes, ou les animaux qui se déplaçaient avec eux, ont introduit des maladies hautement virulentes dans des populations vulnérables de mammifères indigènes comme celle des mammouths, et que ces populations ont fini par s’éteindre. Les mammouths et d'autres grandes espèces étaient plus vulnérables à l'extinction, alors que les petites espèces ont une résistance plus grande grâce à leur mode de vie (gestation plus courte, populations plus importantes, etc.). La preuve de la responsabilité de l'homme consisterait dans le fait que les migrations précédentes de mammifères en Amérique du Nord à partir de l'Eurasie n’avaient pas causé d'extinctions.
82
+
83
+ Cette théorie se heurte néanmoins au fait qu’on n’a trouvé aucune preuve de maladies de ce genre. En outre une maladie doit être extrêmement virulente pour exterminer tous les individus d'une espèce ou d'un genre. Même une affection aussi virulente que la fièvre du Nil occidental pourrait difficilement provoquer une extinction. Enfin il semble presque impossible que la maladie ait pu être à la fois assez sélective pour ne pas tuer des espèces proches mais de tailles différentes et, en même temps, susceptible de tuer des espèces d'animaux appartenant à de nombreux types différents (oiseaux, mammifères, reptiles, etc.).
84
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85
+ Des restes de mammouths congelés ont été découverts dans les parties septentrionales de la Sibérie, tels le bébé Dima en 1977, Liouba en 2007 et le bébé Khroma en 2009. La bonne conservation est très rare et implique que l'animal ait été enfoui rapidement dans des liquides ou semi-liquides tels que du limon, de la boue ou de l'eau qui auraient ensuite gelé.
86
+
87
+ Plusieurs possibilités sont envisageables. Des mammouths ont pu être piégés dans des marais ou des sables mouvants, et mourir de faim ou de froid, ou encore se noyer. Ils ont pu passer à travers la glace dans des étangs ou des nids de poule. On sait que beaucoup sont morts dans des rivières, probablement en ayant été emportés par leurs flots. Dans la rivière Berelekh en Iakoutie, au nord-est de la Sibérie, plus de 9 000 ossements d'au moins 156 individus différents ont été retrouvés, apparemment rassemblés par le courant[12].
88
+
89
+ À ce jour (2016), quarante et un cadavres plus ou moins complets et préservés par le gel ont été trouvés[13]. Dans la plupart des cas, la chair montre des signes de putréfaction avant son gel et sa dessiccation. Les histoires de mammouths congelés dont la chair était encore mangeable après décongélation abondent, mais les sources sérieuses[14] indiquent en fait que les cadavres étaient fort décomposés et que l'odeur était si repoussante que seuls les chiens accompagnant les auteurs de la découverte avaient montré de l'intérêt pour la viande.
90
+
91
+ Par ailleurs, de grandes quantités d'ivoire de mammouths ont été découvertes en Sibérie. Les défenses de mammouth font l'objet de commerce depuis au moins 2 000 ans et s'échangent à prix d'or. Güyük, le Khan des Mongols au XIIIe siècle, est connu notamment pour avoir possédé un trône fabriqué en ivoire de mammouth.[réf. souhaitée]
92
+
93
+ Un bébé mammouth femelle, surnommé Lyuba, a été découvert congelé en mai 2007 dans la péninsule Yamal en Sibérie par des bergers nénètses qui eurent la bonne idée de prévenir immédiatement les autorités locales. Le spécimen a pu être transporté dans les meilleures conditions, en caisson réfrigéré, de Sibérie jusqu'à la faculté de médecine de l'université Jikei à Tokyo où il a été scanné. Sa conservation s'est avérée remarquable. Des échantillons de tissus ont été envoyés aux Pays-Bas pour une datation par le carbone 14 qui révéla que le jeune animal était mort il y a 40 000[15] ans.
94
+
95
+ L'analyse de son ADN, bien préservé, a révélé que Liouba appartenait à une population de Mammuthus primigenus qui, peu de temps après, allait être remplacée par une autre lignée de mammouths venant d'Amérique du Nord[16].
96
+
97
+ Les scientifiques qui ont étudié ce bébé mammouth ont découvert qu'il stockait de la graisse dans une grosse bosse située à l'arrière du cou. Celle-ci permettait de réguler la température du corps de l'animal[17].
98
+
99
+ L'examen des prémolaires et des défenses a révélé que l'animal, né au printemps, était âgé d'environ un ou deux mois lorsqu'il est mort noyé dans une rivière boueuse (un mélange dense d'argile et de sable était présent dans sa bouche et dans sa gorge). Quant au contenu intestinal, il a montré qu'à l'instar des très jeunes éléphants actuels, il avait ingéré les fèces d'un mammouth adulte, vraisemblablement sa mère, afin de s'inoculer la flore bactérienne indispensable à la digestion des plantes[15].
100
+
101
+ En s'appuyant sur un cas reporté de croisement entre un éléphant d'Afrique et un éléphant d'Asie, certains ont développé la théorie que si les mammouths étaient encore vivants aujourd'hui, ils pourraient se croiser avec des éléphants d'Asie. Cela a conduit à l'idée qu'un animal proche d'un mammouth pourrait être recréé à partir de matériel génétique de mammouth congelé utilisé en combinaison avec celui d'un éléphant indien[18].
102
+
103
+ En décembre 2005, une équipe de chercheurs allemands, britanniques et américains a réussi à séquencer complètement de l'ADN mitochondrial de mammouth,[19] ce qui a permis d'en savoir davantage sur la relation étroite entre le mammouth et l'éléphant d'Asie. Il semble que les éléphants d'Afrique appartiennent à une branche différente du mammouth, dont la lignée se serait séparée il y a environ 6 millions d'années, à l'époque où se séparaient les lignées conduisant aux gorilles, aux chimpanzés et aux êtres humains.
104
+
105
+ Le décodage du génome du mammouth a relancé l'idée selon laquelle l'espèce pourrait un jour être ramenée à la vie. Les nouvelles technologies et la proximité génétique entre le mammouth et les éléphants actuels suggèrent des moyens par lesquels cette expérience pourrait être un jour réalisée. Des chercheurs de l'université d'État de Pennsylvanie qui ont séquencé environ 85 % du génome du mammouth laineux à partir de l'ADN d'échantillons de poils provenant de plusieurs spécimens, ont envisagé la possibilité de ramener cette espèce à la vie en insérant des séquences d'ADN de mammouth dans le génome de l'éléphant actuel. Même si les échantillons ont été traités pour éliminer les éventuelles contaminations bactériennes ou fongiques, certaines séquences pourraient provenir d'organismes extérieurs ; elles doivent encore être comparées à l'ADN des éléphants actuels. Cette étude est actuellement réalisée au Broad Institute (en)[20],[21],[22].
106
+
107
+ Les informations issues du séquençage ne peuvent pas être utilisées directement pour synthétiser de l'ADN de mammouth, mais Stephan Schuster, le responsable du projet, souligne que les gènes du mammouth ne diffèrent de ceux de l'éléphant d'Afrique que par 400 000 sites ; il serait selon lui possible de modifier une cellule d'éléphant au niveau de ces sites afin de la faire ressembler à une cellule portant un génome de mammouth et de l'implanter dans une femelle éléphant[23].
108
+
109
+ Plusieurs équipes russes ou américaines déclarent depuis le début des années 2000 être en mesure de recréer un mammouth, cependant en 2017 aucun projet ne semble encore avoir porté des fruits. Selon les scientifiques, le gain d'une telle opération serait sans doute scientifiquement intéressant, mais douteux en termes écologiques et éthiques : en effet, le milieu dans lequel évoluaient les mammouths a disparu, et ils n'ont par conséquent plus de niche écologique, autant en termes de nourriture que d'interactions (prédateurs, parasites). De plus, créer un individu ne revient pas à recréer une population viable, qui demanderait de nombreux individus suffisamment éloignés génétiquement. Enfin, si une telle prouesse technologique venait à être réalisée, cet événement demeurerait une curiosité isolée, mais ne représenterait pas une avancée substantielle pour enrayer la crise écologique étant donné le coût d'une telle opération, sa complexité et sa déconnexion des processus écologiques réels[24].
110
+
111
+ Toutefois, selon Jacques Testart, « pour voir gambader dans nos champs des petits mammouths », il reste à accomplir « une chaîne de performances assez improbable car pour faire revivre (ou seulement vivre) un animal il faut mettre en jeu beaucoup plus que son ADN »[25],[26].
112
+
113
+ Une équipe de chercheurs dirigée par George Church a le projet d'insérer de l'ADN de mammouth dans le génome de celui des éléphants d'Asie, afin de leur conférer des caractéristiques propres aux mammouths, comme les longs poils, une circulation sanguine efficace, et des petites oreilles[27]. Le but serait de déplacer les éléphants d'Asie dans la toundra, afin d'empêcher leur extinction. L'introduction des hybrides permettraient aussi de préserver le permafrost, qui sont des grandes réserves de gaz carboniques[28], et permettraient ainsi de ralentir le réchauffement climatique. Les scientifiques voudraient faire naître l'hybride en 2019, et pour cela utiliser un utérus artificiel, au lieu de le faire grandir dans l'utérus d'une éléphante d'Asie, afin de préserver l'espèce.
114
+
115
+ Il existe de nombreux indices de coexistence entre les mammouths et les humains :
116
+
117
+ Le bruit a parfois couru que le mammouth ne serait pas vraiment éteint et que de petits troupeaux isolés survivraient dans la toundra de l'hémisphère nord, vaste et peu peuplée. Vers la fin du dix-neuvième siècle, selon Bengt Sjögren, des rumeurs persistaient sur la survie de mammouths au fin fond de l'Alaska[29]. En octobre 1899, un certain Henry Tukeman aurait raconté en détail comment il avait tué un mammouth en Alaska et avait ensuite donné l'exemplaire à la Smithsonian Institution de Washington. Mais le musée a nié l'affaire, qui s'est révélée être un canular. Sjögren croit que le mythe a commencé quand le biologiste américain C.H. Townsend, lors d'un voyage en Alaska, a vu des Esquimaux échanger des défenses gigantesques, qu'il leur a demandé si des mammouths vivaient toujours en Alaska et qu'il leur a montré un dessin de l'animal.
118
+
119
+ Au XIXe siècle, plusieurs rapports sur « de grandes bêtes velues » ont été transmis aux autorités russes par un membre d'une tribu sibérienne, mais aucune preuve scientifique n'a jamais été fournie. En 1946, un chargé d’affaires français travaillant à Vladivostok, M. Gallon, a assuré qu'en 1920 il avait rencontré un trappeur russe qui prétendait avoir vu des « éléphants » géants et velus, vivant au cœur de la taïga. Gallon ajoutait que ce trappeur n'avait même pas entendu parler auparavant des mammouths et qu'il parlait des mammouths comme d'animaux vivant dans la forêt, à une époque où on les imaginait vivant dans la toundra et dans la neige[29].
120
+
121
+ Dans la mythologie des tribus sibériennes[30], le mammouth est dénommé « souris de terre ».
122
+
123
+ La société de vente aux enchères Christie's a adjugé un squelette de mammouth pour 260 000 € le 16 avril 2007[31],[32].
124
+
125
+ Le 9 décembre 2017, la société de vente aux enchères Aguttes a adjugé un squelette de mammouth vieux de 70 000 ans à la société Soprema pour un montant de 548 250 €[33].
126
+
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+ « Russian †mamant in mamantova kost' mammoth's bone »
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/3645.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,310 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+
2
+
3
+ Managua ou Leal Villa de Santiago de Managua (nom sous lequel elle a été fondée) est une commune du Nicaragua, ainsi que le chef-lieu du département de Managua. Elle aussi la capitale du pays, le siège du gouvernement et des pouvoirs de l'État.
4
+
5
+ Elle est située à l'ouest du Nicaragua et s'étire le long de la côte sud-ouest du lac Xolotlán (ou « lac de Managua »). C'est la plus grande ville du pays en termes de population — plus de 2,2 millions d'habitants avec son agglomération — et d'extension géographique (20 km de long).
6
+
7
+ La ville est issue d'un peuplement précolombien, puis au XVIe siècle d'une implantation espagnole qui a été élevée au rang de village en 1819, de ville en 1846, puis déclarée capitale de la nation en 1852 et créée en tant que département en 2009[1].
8
+
9
+ Le nom "Managua" a deux origines possibles.
10
+
11
+ Les habitants de la ville sont appelés managuas, managüenses ou capitalinos.
12
+
13
+ Des établissements humains sont connus dans la région de Managua bien avant l'arrivée des colonisateurs espagnols. C'étaient des communautés indigènes de pêcheurs installées sur les rives du lac Xolotlán depuis environ 12 000 ans[5].
14
+
15
+ Parmi les preuves archéologiques, se trouvent des traces de pas humains datant de plus de 2 000 ans accidentellement découvertes à Acahualinca, un quartier de la ville qui borde les rives du lac de Managua[6].
16
+
17
+ Il existe d'autres vestiges archéologiques, notamment sous la forme de céramiques et de statues en pierre volcanique comme celles trouvées sur l'île de Zapatera, ainsi que des pétroglyphes trouvés sur l'île d'Ometepe. Tous ces artéfacts sont conservés et exposée au Musée national du Nicaragua, au Palais de la culture de Managua.
18
+
19
+ Le plan de l'actuelle Managua a été établi dans les années 1810. C'était à l'origine un village de pêcheurs. De 1814 à 1823, les déclarations d'indépendance se succèdent dans toutes les colonies espagnoles, en particulier celles d'Amérique centrale.
20
+
21
+ Le 24 mars 1819, par un décret royal de Ferdinand VII d'Espagne, le village est élevé au titre de "Villa Loyale de Santiago de Managua" pour être restée fidèle au gouvernement espagnol lors des périodes d'indépendances de 1811 au Nicaragua qui devient définitivement indépendant en 1838.
22
+
23
+ Le 24 juillet 1846, le village est élevée au rang de ville sous le nom de "Santiago de Managua".
24
+
25
+ Le 5 février 1852 Managua devient définitivement la capitale du pays, mettant ainsi fin à la longue rivalité entre León et Granada qui s'étaient échangé ce rôle jusqu'alors. La situation géographique de Managua, entre ces villes rivales en faisait un lieu de compromis logique[2],[3].
26
+
27
+ En 1856, Managua fut occupée par les troupes du flibustier américain William Walker, qui utilisèrent comme caserne la grande maison qui était le presbytère - situé à l'endroit où se trouve aujourd'hui le Palais de la Culture. La victoire du colonel José Dolores Estrada à la bataille de San Jacinto le 14 septembre de la même année, repousse les mercenaires de Walker vers Granada.
28
+
29
+ Le 1er mai 1857, les troupes de Walker - qui s'était auto-proclamé président du Nicaragua - sont finalement vaincues à la bataille de Santa Rosa et contraintes de quitter le pays[7].
30
+
31
+ Un "duumvir" (ou chachagua) est mis en place avec Tomás Martínez Guerrero (conservateur) et Máximo Jerez Tellería (libéral) a sa direction, ce qui a donné lieu à une période de 36 ans de succession de gouvernements conservateurs.
32
+
33
+ À partir de ce moment, Managua connait une urbanisation importante, devenant une base de gouvernement, d'infrastructures et de services, malheureusement entravée par des inondations majeures en 1876 et 1885, faisant de nombreuses victimes.
34
+
35
+ Le 11 juillet 1893, la révolution libérale éclate à León, sous la direction du docteur et général José Santos Zelaya López, qui entre victorieusement dans la capitale 14 jours plus tard par la "calle del Triunfo" (rue du Triomphe), le jour de la fête de Santiago le saint patron de la ville.
36
+
37
+ José Santos Zelaya dirige ensuite le Nicaragua pendant seize ans, entre 1893 et 1909, à la tête d'un gouvernement éclairé mais autoritaire.
38
+
39
+ À deux reprises, le 31 mars 1931 et en décembre 1972 des tremblements de terre et en 1968 une forte secousse, ainsi qu'un grand incendie en 1936, ont détruit une grande partie de la ville. Ces événements ont fait de nombreuses victimes et ont été particulièrement néfastes pour les bâtiments situés au centre de la ville, faits d'adobe, de taquézal (un assemblage de bois et de boue), avec des charpentes en bois et des toits en lourdes tuiles d'argile.
40
+
41
+ Le séisme du 23 décembre 1972, à 00 h 35, un tremblement de terre de 6,2 sur l'échelle de Richter détruit une partie de la ville, notamment le centre, faisant plus de 10 000 morts et 20 000 blessés. Les incendies provoqués par la catastrophe se poursuivent pendant les deux semaines suivantes. Le gouvernement a ensuite condamné le centre-ville et interdit sa reconstruction[8]. Les urbanistes ont donc choisi de tracer de nouvelles rues et de nouveaux quartiers à la périphérie de la vieille ville.
42
+
43
+ Sous la dictature d'Anastasio Somoza García et de sa famille (1936-1979), la ville a été reconstruite et a commencé à se développer rapidement. De nouveaux bâtiments gouvernementaux ont été érigés, l'industrie s'est développée et des universités ont été créées. Managua était devenue la ville la plus développée d'Amérique centrale. Les références actuelles différencient le Managua d'avant les années 1970 en l'appelant La Antigua Ciudad ou "La vieille ville".
44
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+ Le 22 janvier 1967, sur l'avenue Roosevelt (aujourd'hui avenue piétonnière "général Augusto C. Sandino"), eut lieu le tristement célèbre Massacre du 22 janvier (es), au cours duquel des soldats de la Garde nationale (GN) ont tiré sur des manifestants de l'Union nationale de l'opposition (UNO) qui protestaient contre le président du Nicaragua de l'époque et marionnette du régime de la famille Somoza, Lorenzo Guerrero Gutiérrez[9].
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+ La révolution nicaraguayenne de 1979 visant à renverser le régime Somoza et la guerre des Contras des années 1980, qui a duré 11 ans, ont encore dévasté la ville et son économie. Pour aggraver les choses, une série de catastrophes naturelles, dont l'ouragan Mitch en 1998, ont rendu la reprise économique plus difficile.
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49
+ Après avoir remporté l'élection présidentielle en 1990, l'Union nationale de l'opposition (UNO) a entrepris la reconstruction de Managua. Plus de 300 000 Nicaraguayens sont revenus de l'étranger, apportant leur expertise et les capitaux nécessaires. Les entreprises se sont multipliées, de nouveaux projets de logement et des écoles ont été construits, l'aéroport a été agrandi et modernisé, les rues ont été élargies, les anciens centres commerciaux ont été réparés et de nouveaux ont été construits, et les bâtiments ont été nettoyés. En 2006, après le retour au pouvoir du Front sandiniste de libération nationale, les programmes d'alphabétisation, de santé et de reconstruction ont été étendus.
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+ De nouveaux bâtiments gouvernementaux, des galeries, des musées, des immeubles d'habitation, des places, des promenades, des monuments, des excursions en bateau sur le lac de Managua, des restaurants, des divertissements nocturnes et de larges avenues ont fait renaître une partie de l'ancienne vitalité du centre-ville de Managua. L'activité commerciale reste cependant faible. Des bâtiments résidentiels et commerciaux ont été construits à la périphérie de la ville, dans les mêmes endroits qui servaient autrefois de camps de réfugiés pour les sans-abri après le tremblement de terre. Ces lieux en plein essor ont été une source de préoccupation pour le gouvernement en raison de leur proximité avec le lac de Managua. La construction d'un nouveau réseau d'égouts et la réorientation des eaux usées vers une nouvelle station d'épuration à Las Mercedes, dans l'est de Managua, en mai 2009, ont dissipé les anciennes inquiétudes concernant la pollution de l'eau et la faune indigène, et ont rapproché certains habitants du vieux centre-ville et du reste du continent.
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+ Le 26 juin 2009 la ville et son agglomération deviennent l'un des 15 départements du pays, divisé en 9 municipalités.
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+ Après quatre décennies depuis la révolution sandiniste et grâce au calme politique relatif, en ayant atteint une croissance économique constante, la capitale du Nicaragua a commencé à prendre son envol pour se positionner comme la troisième ville de l'hémisphère dans la stratégie d'investissement direct étranger (IDE) de la catégorie des "villes du futur" des Amériques 2013-2014, publiée par le Financial Times.
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+ Au printemps 2018, la capitale est le théâtre d'affrontements entre manifestants qui s'opposent à la réforme des retraites et la police appuyée par des groupes paramilitaires au service du gouvernement. Malgré des tentatives de médiation par l'Église catholique, les violences durent plusieurs mois principalement à Managua et à Masaya. Outre plusieurs centaines de victimes, ces événements ont causé de nombreux dégâts aux infrastructures de la ville, dus aux barricades, aux incendies, tirs de mortier, etc.
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+ Managua est située à l'extrémité ouest de la plaine interlacustre, sur un terrain assez régulier, à une altitude moyenne de 85 m au-dessus du niveau de la mer, avec une pente douce vers le sud. La zone urbaine de Managua s'étend sur environ 544 km2, essentiellement le long de la rive sud du lac de Managua ou lac Xolotlán. La rive du lac se trouve à 55 m au-dessus du niveau de la mer et la ville monte en direction des Sierras de Managua, plus au sud, jusqu'à plus de 700 m au-dessus du niveau de la mer.
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+ Les principales caractéristiques orographiques de son territoire sont : le lac Xolotlán au nord ; les Sierras de Managua au sud ; un système de collines et de lacs qui arrêtent la marche urbaine à l'ouest, parmi lesquels les collines Motastepe et San Carlos ; les lacs Asososca et Nejapa à côté de la vallée Ticomo (une dépression dans ce qui était autrefois un lac de cratère). Managua compte quatre petits lacs de cratère dans les limites de la ville[10] :
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+ Géologiquement, la ville est située sur des lignes de faille, et les sismologues prévoient donc que Managua connaîtra un grave tremblement de terre tous les 50 ans au minimum.
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+ Le lac Xolotlán contient les mêmes espèces de poissons que le grand lac Cocibolca dans le sud-est du pays, à l'exception des requins-bouledogues que l'on trouve exclusivement dans ce dernier.
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+ Autrefois centre d'intérêt principal du paysage de Managua, le lac est pollué par le déversement de produits chimiques et d'eaux usées depuis 1927. En 2009 a été inauguré, un nouveau système d'égouts pour réorienter les eaux usées vers une nouvelle usine de traitement à Las Mercedes. Financée par le gouvernement allemand, pour décontaminer le lac, le système était le plus grand d'Amérique centrale[11],[12]. Ces travaux gigantesques ont dissipé les inquiétudes concernant la pollution de l'eau et la mise en danger de la faune indigène[13].
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+ Managua, grâce à son climat tropical, sa topographie variée, ses sols naturellement fertiles et ses abondantes sources de pluie et d'eau, possède une grande variété de flore. De nombreux types d'arbres différents, dont certains sont endémiques, notamment les chilamates, les ceibos, les pochotes, les genízaros, les tigüilotes, les palmiers royaux, les piñuelas et les madroños (l'arbre national du Nicaragua) qui entourent la ville. Pendant la saison des pluies (de mai à novembre), Managua devient une ville luxuriante grâce aux nombreux palmiers, buissons et autres plantes et arbres qui agrémentent la ville[14].
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+ La ville est organisée en 7 districts et 247 quartiers.
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+ Le « maire » de Managua, qui porte le titre d’alcalde - comme dans de nombreuses collectivités locales de pays hispanophones –, est Alexis Arguello. Il est secondé par un « vice-alcalde », Felipe Leiva[17]. Managua est divisé en 9 municipalités :
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+ Managua avait une population estimée à 1 042 641 habitants (en 2016) dans les limites administratives de la ville et 2 millions [18] dans la zone métropolitaine, qui comprend en outre les municipalités de Ciudad Sandino, El Crucero, Nindirí, Ticuantepe et Tipitapa[19] ce qui en fait l'une des villes les plus peuplées d'Amérique centrale. Managua est le plus grand centre de population du pays, concentrant 24 % de la population[20].
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+ La population de Managua est principalement composée de métis et de blancs qui sont principalement d'origine espagnole, avec une minorité de Français, d'Allemands, d'Italiens, de Russes, de Grecs et de Turcs. La ville accueille également de nombreuses communautés d'immigrants et expatriés de pays tels que, Taïwan, la Chine, les États-Unis, la Palestine et des pays d'Amérique latine.
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+ Actuellement, plusieurs quartiers (barrios) de la ville sont aux prises avec des situations sociales difficiles. Entre autres, le quartier Acahualinca, situé aux abords du Lac Managua (lago de Managua) est assez démuni. Il est connu pour son énorme décharge municipale du nom de La Chureca qui s'étend sur plus de 13 kmde long. Dans ce dépotoir, vivent jusqu'à trois mille enfants, qui travaillent à récolter des matériaux recyclables tels que carton, aluminium et plastique.
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+ On retrouve dans ce dépotoir (basurero municipal de Managua) une petite école de capacité restreinte d'une centaine d'élèves. Cette petite institution scolaire est sous la responsabilité d'une communauté religieuse évangélique. Le quartier d'Acahualinca est souvent déconseillé aux visiteurs étrangers, car il abrite le cartel de la capitale. Toutefois, plusieurs organismes communautaires œuvrent dans cette partie de la ville. On retrouve entre autres un centre de jeunes affilié à YMCA qui se nomme : ACJ (asociación cristiana de jovenes). De plus, plus près du dépotoir se trouvent deux bâtisses pour les « enfants travailleurs » et l'organisme porte le nom de « dos generaciones ».
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+ Les données statistiques sur la population des quartiers de Managua sont quasi inexistantes, ce qui fait que l'on ignore combien d'enfants ne fréquentent pas d'institutions d'enseignement, d'éducation ou encore combien d'enfants travaillent dans l'"enfer du dépotoir". Les naissances n'y sont pas non plus enregistrées et les structures sociales y sont en décrépitude.
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+ Managua, comme une grande partie de l'ouest du Nicaragua à l'exception des hautes terres, a un climat tropical avec des températures moyennes constantes entre 28 et 32 degrés Celsius. Selon la classification climatique de Köppen, la ville a un climat tropical de savane à la fois humide et sec (Type Aw-As). La saison sèche est marquée entre novembre et avril, tandis que la plupart des pluies tombent entre mai et octobre. Les températures sont les plus élevées en mars et avril, lorsque le soleil est le plus haut et que les pluies d'été n'ont pas encore commencé, les mois de décembre et janvier sont les plus frais.
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+ La monnaie utilisée à Managua, comme dans tout le Nicaragua, est le Córdoba (ou plus couramment "peso"), ainsi dénommé en l'honneur du conquistador Francisco Hernandez de Córdoba.
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+ Centre économique : Managua est le centre économique du Nicaragua et un générateur de services pour l'ensemble du pays. La ville abrite de nombreuses grandes entreprises nationales et internationales, ainsi que de nombreuses usines fabriquant des produits divers[22]. Des entreprises multinationales telles que Walmart, Telefónica, Union Fenosa et Parmalat ont des bureaux et des activités à Managua.
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+ L'économie de la ville repose principalement sur le commerce et l'industrie. La capitale fait du département de Managua le plus actif économiquement, ses principaux produits sont la bière, le café, les allumettes, le textile et les chaussures, les produits pharmaceutiques, les matériaux de construction[23].
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+ Un des centres commerciaux.
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+ Le centre financier nord situé sur l'avenue Jean Paul Genie.
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+ Le centre financier sud.
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+ L'hôtel Intercontinental.
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+ Centre financier : Managua abrite également toutes les grandes banques nationales et internationales du pays; Bank of America, Citibank, Banco de la Producción (BANPRO), BAC Credomatic, Banco de Finanzas (BDF), Banco de Crédito Centroamericano (Bancentro) et sa société mère, le groupe Lafise.
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+ Hôtelleries et tourisme : Plusieurs nouveaux hôtels de classe internationale, dont Crowne Plaza, Best Western, Intercontinental, Holiday Inn et Hilton, sont actuellement installés à Managua[24]. Avec l'embellissement du vieux Managua, l'Avenida Bolivar et le Malecón sont devenus une référence pour les touristes qui visitent la capitale. Les milliers de touristes qui arrivent chaque mois, font du tourisme une nouvelle activité économique.
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+ Commerces : En plus de ces nombreux hôtels, se sont ouverts quatre centres commerciaux ou galeries marchandes de style occidental, tels que Plaza Inter, Centro Comercial Metrocentro[25], Multicentro Las Brisas et Multicentro Las Américas[26] et bien d'autres en cours de construction.
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+ Il existe un vaste système de marchés locaux (les mercados) bien établi qui s'adresse à la majorité des Nicaraguayens. Dans les Mercado Roberto Huembes, Mercado Oriental, Mercado Israel Lewites et autres, on peut trouver de tout : produits ménagers, nourriture, vêtements, électronique, matériaux de construction et autres fournitures. Le très populaire Mercado Oriental, le plus grand marché du Nicaragua et l'un des plus grands marchés en plein air d'Amérique centrale, où se côtoient des boutiques de luxe arabes et turques, des petits commerçants qui proposent leurs produits. Les ventes mensuelles peuvent y atteindre 100 millions de dollars US, selon les responsables. Ces marchés jouissent d'une grande popularité, car de nombreux touristes de passage ou au budget limité utilisent ces marchés pour se ravitailler et se procurer des souvenirs. Le directeur de la Corporation municipale des marchés de Managua, Augusto Rivera, a déclaré que l'activité générée par ce "géant commercial", comme il appelle l'Oriental, représente entre 25 % et 30 % du produit intérieur brut du pays[27].
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+ Immobilier : Managua a connu un temps une flambée des prix de l'immobilier et une pénurie de logements. Les étrangers, principalement anglo-américains et européens, commençaient à s'intéresser à la vie au Nicaragua, souvent pour y passer leur retraite, le pays ayant été mentionné par divers médias en raison de ses performances en matière de sécurité et de son mode de vie peu coûteux pour les touristes. Toutefois, les événements de 2018-2019 ont arrêté ce processus.
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+ La capitale a également besoin de plus d'espace de bureaux dans le centre de Managua, car l'économie de la ville continue de croître. Les économistes prévoient que sa demande en immobilier commercial va augmenter. De nouveaux immeubles de bureaux sont actuellement en construction le long de la Carretera a Masaya et dans les quartiers de Villa Fontana. L'inauguration la plus récente est celle de l'Edificio Invercasa. C'est sur l'avenue Jean Paul Génie que les investisseurs, les hommes d'affaires et la coopération étrangère ont trouvé un espace pour s'implanter et avec cette présence, le facteur multiplicateur a été activé à un rythme accéléré. Pour Benjamín Lanzas, président de la Chambre de construction du Nicaragua (CNC), la présence d'investisseurs privés cherchant à développer des bâtiments dans des zones très oubliées de la capitale, a favorisé au moins 2 500 emplois[28].
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+ Emplois : Managua est le plus grand employeur du Nicaragua avec 24,2 % du nombre total de personnes employées dans le pays et, pour donner un exemple, seules les entreprises des zones franches opérant dans la ville génèrent plus de 60 000 emplois directs et plus de 100 000 emplois indirects[29].
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+ Rail : Il y avait jadis une ligne ferroviaire traversant la capitale nicaraguayenne, mais, dans les années 1990, elle a été démantelée. Il n'y a plus de chemins de fer qui fonctionnent à Managua ou au Nicaragua. Les chemins de fer du pays se sont dégradés dans les années 1980 et le gouvernement Chamorro a vendu les wagons et les rails à la casse.
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+ Cependant, le projet de chemin de fer commercial privé FERISTSA (en), s'il aboutit, contournerait très probablement la capitale et donnerait au Nicaragua son tout premier chemin de fer international, le pays étant ainsi relié au Panama vers le sud et jusqu'au Canada vers le nord.
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+ Bus : Le système des transports à Managua est, à ce jour, désuet, avec de vieux autobus en circulation. À Managua, il existe 35 lignes de bus, qui sont exploitées par des coopératives et des entreprises privées. Il y a également deux lignes qui ont été intégrées vers des quartiers de ce qui est maintenant Managua (Esquipulas et Los Vanegas) au sud et 7 lignes qui relient la capitale à Ciudad Sandino à l'ouest. Elles sont réglementées par l'entité de régulation des transports municipaux de la ville (IRTRAMMA). Les bus sont le moyen le plus économique de se déplacer dans la ville et sont donc soumis à une forte fréquentation. La situation privilégiée de Managua, entre l'autoroute panaméricaine nord et l'autoroute sud, en fait une plaque tournante idéale pour les bus locaux, nationaux et internationaux.
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+
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+ Un plan de transport des 44 lignes de bus de la ville a été créé en 2016 dans le cadre d'une initiative de la communauté nicaraguayenne OpenStreetMap[30]'[31].
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+ La plupart des autocars à Managua sont fabriqués par DINA S.A. et Mercedes-Benz. Un bus sur dix permet désormais l'accès aux passagers en fauteuil roulant, ce qui permet pour la première fois aux passagers handicapés d'utiliser les transports publics[32].
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+ Métro : Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, s'est vu présenter un plan de revitalisation du centre ville. Le projet prévoyait la possibilité de construire un métro qui traverserait le vieux centre de la capitale, qui n'a pas changé depuis le tremblement de terre de 1972. Le métro desservirait des lieux importants, tels que l'aéroport international Augusto C. Sandino avec prolongement vers Ciudad Sandino. Le projet estimé à 100 millions de dollars a été considéré comme une possibilité pour la capitale du pays.
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+
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+ Taxi : À Managua, les personnes qui se rendent au travail et en reviennent se déplacent le plus souvent en bus ou en taxi. Le taxi est généralement le moyen de transport préféré des touristes et l'une des options de transport la plus rapide. Les taxis peuvent être hélés ou appelés par radio. Les taxis de rue, ceux qui peuvent être hélés sans appeler un répartiteur, sont largement disponibles et coûtent un peu moins cher que leurs homologues. Toutefois, certains taxis fonctionnent en collectif et prennent des passagers au fur et à mesure du voyage. Généralement, les passagers qui souhaitent renoncer à cette pratique le font en conseillant au chauffeur de ne pas prendre de passagers supplémentaires. Cela est généralement fait par mesure de sécurité, car des vols ont été commis en raison de cette pratique de "partage de taxi". Les taxis ne sont pas équipés de compteurs. Selon la coutume, de nombreux Nicaraguayens et touristes s'entendent sur le prix de la course avant de monter dans le véhicule.
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+
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+ Services de bus internationaux : TransNica est une compagnie d'autobus nicaraguayenne qui exploite des lignes internationales dans toute l'Amérique centrale. Elle est en concurrence avec son homologue, TicaBus, une compagnie d'autobus costaricaine. Managua est la plaque tournante de la compagnie, avec des bus partant de Managua vers San José, Tegucigalpa, San Salvador et Choluteca.
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+
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+ Dessertes routières : Managua est la ville la mieux connectée du Nicaragua. Tous les grands axes routiers du pays y mènent et il existe une bonne connexion de transport public vers et depuis la capitale. Quatre routes principales mènent à la métropole et en sortent :
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+
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+ Toutes ces routes sont en bon état et certaines d'entre elles ont été récemment rénovées. En outre, la circulation est généralement fluide. Il est toutefois recommandé d'éviter les heures les plus chargées de la journée pour y circuler (7-8 h et 17-18 h).
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+
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+ Il existe plusieurs sociétés de location de voitures à Managua, dont plusieurs à capitaux internationaux. Une autre option consiste à prendre un bus interurbain à l'un des nombreux terminaux de Managua, dont la plupart sont situés sur les marchés. Il n'y a pas d'interconnexion, les bus arrivant ou partant d'une destination spécifique ne se trouvent que dans un seul terminal. Les passagers qui passent par Managua pour se rendre à un autre endroit doivent donc passer d'un terminal à l'autre pour poursuivre leur voyage.
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+
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+ Les infrastructures sur les autoroutes sont bien entretenues. Il en va de même pour les villes et les localités qui sont desservies par les autoroutes ou qui se trouvent à proximité de celles-ci. Cependant, cela ne se vérifie pas vraiment pour les villes et les villages qui sont plus éloignés des routes principales.
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+
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+ Les compagnies d'autobus nicaraguayennes, souvent appelées Chicken Buses, desservent à la fois les zones urbaines et rurales pour remédier au manque d'infrastructures suffisantes qui sévit dans ces villes ou villages.
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+
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+ Ces dernières années, les infrastructures de transport se sont développées en dehors de Managua et d'autres villes et départements de la côte Pacifique. Une route reliant la ville portuaire fluviale d'El Rama à Pearl Lagoon, située dans la région autonome de la côte sud des Caraïbes, a été achevée en 2007[33].
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+
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+ El Rama est relié par une autoroute à Managua. Managua et Puerto Cabezas, situés dans la région autonome de la côte nord des Caraïbes, sont également reliés par la route. Une troisième route, actuellement en construction, reliera Bluefields, région autonome de la côte sud des Caraïbes, à Managua via Nueva Guinea[34].
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+ Carte des lignes de bus.
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+ Principal axe routier de Managua.
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+ Aéroport international Augusto C. Sandino.
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+ Voirie de l'agglomération : Officiellement, Managua est divisée en quatre secteurs : NO, NE, SO, SE et dispose d'un système de nomenclature routière alphanumérique qui a été utilisé jusqu'en 1972. Cependant, les catastrophes naturelles, les guerres et l'instabilité sociale ont rompu l'habitude d'utiliser les noms de rues. Par ailleurs, et comme dans les autres pays d'Amérique, les adresses sont données en fonction de points de référence, soit de bâtiments ou d'objets présents ou manquants. Aujourd'hui, certaines rues portent encore des noms mais ceux-ci ne sont pas indiqués. Même si les indigènes trouvent facilement les adresses, pour les étrangers, c'est un défi.
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+
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+ Parmi les voies qui portent encore leurs anciens noms, citons la Calle 27 de Mayo, Triunfo, Calle Colón, Trébol, Bulevar de los Mártires et l'Avenida del Ejército. Il existe de nombreuses rues pavées, dont la plupart ont été construites par le ministre du district national Arturo Cruz Porras dans les années 1970, comme Circunvalación ou Bypass, Portezuelo, Pista Benjamín Zeledón, Avenida UNAN-Managua...
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+
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+ Lors du tremblement de terre de 1972, le périphérique ou Bypass a servi à l'évacuation de la ville. Plus tard, sous le régime sandiniste, ont été construites les avenues suivantes : Avenida Bolivar, Larreynaga, Buenos Aires, Batahola, Suburbana, Jean Paul Genie et Mayoreo.
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+
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+ La ville est desservie par l'aéroport international de Managua (Augusto C. Sandino International Airport) (code AITA : MGA • code OACI : MNMG), principale porte d'entrée internationale du pays. Tous les vols internationaux partent et arrivent à cet aéroport, de même que les vols locaux vers Bluefields, les Îles du Maïs, Puerto Cabezas et San Carlos. L'aéroport appelé localement "MGA" est situé sur la Carretera Norte, à environ 11 km à l'est du cœur de la ville. Les hôtels, les restaurants et les centres commerciaux sont facilement accessibles depuis l'aéroport qui offre tous les services attendus d'un aéroport moderne.
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+
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+ Depuis son extension et sa rénovation par l'architecte Roberto Sansón[35], d'un coût de plus de 52 millions de dollars, financées en partie par l'Espagne[36], il est considéré comme l'un des aéroports les plus modernes d'Amérique centrale[37]. Sur les cent quarante aéroports du pays, il est le seul à disposer des infrastructures et des capacités nécessaires pour accueillir des vols internationaux.
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+
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+ Onze compagnies aériennes exploitent des vols internationaux à MGA. Les destinations les plus fréquentées sont Miami, Fort Lauderdale, San Salvador, Panama City et Atlanta. D'autres destinations régionales telles que San José et San Salvador sont également des escales populaires en raison de l'adhésion de la compagnie locale Nicaragüense de Aviación au groupe TACA (Avianca El Salvador). Air Madrid avait l'intention d'instaurer des vols Madrid-Managua, mais à la suite de sa faillite et de sa dissolution, ses projets ont finalement été arrêtés.
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+ Les voyages en avion sont plus efficaces que les voyages par routes en raison des mauvaises conditions, surtout pendant la saison des pluies. Les vols intérieurs sont assurés par Avianca depuis l'aéroport international. Pour d'autre destinations locales, Managua dispose de l'aéroport régional Los Brasiles et de la base aérienne militaire de Punta Huete, récemment rénovés.
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+ Pendant des décennies, le vieux centre ville de Managua a été principalement occupé par des terrains vagues et de grands parkings à côté des bâtiments gouvernementaux, en raison de la présence de failles géologiques. Ces dernières années, des parcs ont été restaurés et des installations de loisirs et de détente ont été construites dans cette zone de la ville, la rendant ainsi plus attrayante. Il abrite désormais des bâtiments qui ont survécu au tremblement de terre de 1972 et qui sont maintenant une attraction, parmi eux :
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+ Encadrée par les bâtiments les plus représentatifs et emblématiques de la Nation, la Plaza de la Revolución anciennement connue sous le nom de Plaza de la República (Place de la République), est le centre historique de Managua, situé sur les rives du lac Xolotlan. La place a été partiellement reconstruite et de nombreux bâtiments anciens ont été rénovés[38]. Sur la place de la Révolution se trouve le Parque Central (Parc Central) qui contient de nombreux monuments historiques, dont certains sont dédiés aux héros et poètes nationaux.
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+ Parmi ceux-ci, on trouve :
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+
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+ En face du Parc Central, au nord, se trouve le parc et le monument en l'honneur de Rubén Darío.
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+ La cathédrale Saint-Jacques, également connue sous le nom de "Vieille cathédrale de Managua", a été conçue par des architectes belges, et le fer utilisé pour former le noyau de la cathédrale a été expédié de Belgique par le port de Corinto. La construction a coûté 89 094 dollars et a duré de 1928 à 1938, sous la direction de Pablo Dambach, un ingénieur belge résidant à Managua. Les architectes s'étaient inspirés de l'église Saint-Sulpice de Paris, en France.
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+ C'est la première cathédrale de l'hémisphère occidental à être entièrement construite en béton sur une structure métallique. La cathédrale a survécu au tremblement de terre de 1931, mais a été fortement endommagée lors du séisme de 1972, ce qui a finalement conduit à la construction d'une nouvelle cathédrale située dans une autre partie de Managua. Fermée au public pour des raisons de sécurité depuis 2000, elle est resté abandonnée pendant longtemps, bien qu'on lui accorde maintenant plus d'attention et que sa restauration est apparue possible.
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+ En face du Parc Central, au nord, se trouve le parc et le monument Rubén Darío, dédié au plus grand poète du Nicaragua et à l'une des figures littéraires les plus influentes du monde hispanophone. Il s'agit d'un monument néoclassique qui se compose d'un piédestal rond, surmonté d'une balustrade entourant une fontaine contenant une gondole remplie d'angelots chanteurs, et au centre, un pilier surmonté d'une statue de Darío vêtu d'une toge romaine, protégée par un ange. Construit en marbre de Carrare, le monument de Darío est l'un des plus grands du pays.
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+ C'est le bâtiment artistique et culturel le plus important du pays. Il a accueilli des représentations d'artistes nationaux et internationaux, qui ont donné d'excellents concerts, pièces de théâtre et expositions, entre autres activités culturelles et spectacles de toutes sortes. Il abrite également une exposition permanente de la collection picturale du Musée d'art contemporain "Julio Cortázar". Le théâtre est l'un des plus modernes d'Amérique centrale. C'est l'un des rares bâtiments qui ont survécu au tremblement de terre de 1972 qui a détruit 90 % de Managua[40].
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+ Le Palais national (désormais Palais de la culture) est l'un des plus anciens bâtiments de Managua. Il a été commandé par le président Juan Bautista Sacasa en 1935 et construit par l'architecte Pablo Dambach, qui a également construit la cathédrale Saint-Jacques. Pendant plus de 50 ans, le Palais national (Casa de los Pueblos) a abrité le Congrès. Aujourd'hui, il abrite les Archives générales nationales du Nicaragua, la Bibliothèque nationale "Rubén Darío", ainsi que le Musée national "Diocleciano Chávez" qui est ouvert au public. Le musée présente des peintures précolombiennes, des statues, des céramiques, etc. L'exposition comprend également le Hall de l'histoire nationale et le Hall des symboles nationaux. Le Palais national est l'un des rares bâtiments qui ont survécu au tremblement de terre de 1972[41]. Le Palais national de la culture (1935) de style néoclassique, il abrite la bibliothèque et le musée national (collection d'idoles précolombiennes).
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+ La bibliothèque Doctor Roberto Incer Barquero est destinée à promouvoir la culture nicaraguayenne. La bibliothèque possède 67 000 livres, un accès gratuit à Internet, des archives de journaux et des informations économiques de la Banque centrale. La bibliothèque dispose également d'une galerie dans le même bâtiment, où sont exposées des peintures nicaraguayennes célèbres, ainsi que des œuvres de nouveaux artistes prometteurs. Dans la salle de numismatique, il y a une exposition permanente de pièces, de billets et de médailles commémoratives de toute l'histoire du Nicaragua[42].
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+
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+ Managua abrite également le "Museo Sitio Huellas de Acahualinca" où sont présentées des empreintes fossilisées paléoaméricaines gravées il y a 2 100 ans dans la cendre volcanique. Le musée est situé à l'ouest de Managua, dans le quartier d'Acahualinca. En plus des empreintes, le musée expose des pièces archéologiques trouvées dans d'autres localités du pays. Des objets tels que des empreintes de pied de mammouth, des outils précolombiens, un crâne de León Viejo et une petite collection de poteries, entre autres artéfacts[43]. Les empreintes furent découvertes en 1874 et correspondent à celles laissées par une dizaine d'individus de taille moyenne (1,45 m). Il y a également quelques traces d'animaux (cerf, lézard, bison, dindon).
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191
+ Le stade a été construit en 1948 et était alors le plus grand stade d'Amérique centrale. Il a résisté au tremblement de terre de 1972. Le stade a été nommé en l'honneur de Dennis Martínez, premier joueur de baseball du Nicaragua à jouer dans la Ligue majeure de baseball. Le Stade national Dennis Martínez a une capacité de 40 000 places, ce qui en fait le plus grand stade du Nicaragua[44]. Il accueille des matchs de baseball et de football, ainsi que des concerts et des événements religieux. Il a été le site officiel de plusieurs championnats du monde de baseball, notamment en 1948, 1972 et 1994. À l'intérieur se trouve le Panthéon des sports nicaraguayens.
192
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193
+ En 1991, a commencé la construction de la Cathédrale métropolitaine de l'Immaculée Conception, plus communément appelée la "Nouvelle Cathédrale". Elle a été conçue par l'architecte mexicain Ricardo Legorreta et inaugurée en 1993[45]. De facture postmoderne elle présente 63 petits dômes en guise de toiture. Elle a été construite pour remplacer l'ancienne cathédrale du centre-ville qui avait été endommagée lors du tremblement de terre de 1972.
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+
195
+ Une fois sa construction terminée, la Nouvelle Cathédrale a suscité une controverse parmi les touristes et les habitants du quartier en raison de son aspect extérieur fade et terne. Les critiques ont souligné le fait que tous les bâtiments d'une importance particulière dans la ville, notamment ceux de l'héritage colonial, étaient peints de couleurs vives et que, un bâtiment qui devait servir de lieu de culte, devrait être spécialement de couleur vive. Finalement, le béton et la surface grise d'origine de l'église ont été acceptés et les pèlerins catholiques ont commencé à admettre l'église telle qu'elle est.
196
+
197
+ Le lac de Tiscapa, située dans la Réserve naturelle du lac de Tiscapa, se trouve juste au sud du centre historique de Managua. En amont du lac se trouve la Calle del Comercio (rue du commerce), qui mène au Monumento al Liberalismo (monument au libéralisme), construit à la fin des années 1930 par le Parti libéral nationaliste en l'honneur du président Anastasio Somoza García.
198
+
199
+ À proximité se trouve le Monument à Sandino qui est une silhouette de Augusto C. Sandino, l'un des héros nationaux du Nicaragua. Le monument fait 18 m de haut[46]. Le monument a été proposé par Ernesto Cardenal et est protégé par des militaires. Le monument Sandino a été construit sur l'épave de l'ancien palais présidentiel commandé par le président Sacasa à la fin des années 1920 mais utilisé depuis longtemps par la famille Somoza comme résidence personnelle.
200
+
201
+ Sur le bord du cratère de Tiscapa se trouvent également les Mazmorras, une prison où l'actuel président Daniel Ortega et de nombreux autres prisonniers politiques ont été torturés pendant les régimes Somoza[39].
202
+ La réserve est située dans les limites de la ville de Managua et est une attraction touristique populaire. Des restaurants et des magasins bordent la berge du lac. Les balades sous la canopée offrent une vue panoramique du vieux centre-ville de Managua, où seuls quelques bâtiments ont survécu au tremblement de terre de 1972[47]. Encouragé par l'amélioration de l'économie du pays, le centre-ville de Managua a été reconstruit à partir du milieu des années 1990. Ainsi, de nombreux nouveaux bâtiments gouvernementaux, complexes d'appartements, centres commerciaux, places vertes, promenades verdoyantes, visites du lac, restaurants, lieux de divertissement, avenues élargies, monuments et fontaines, ont vu le jour, réveillant le cœur de la métropole après un long sommeil depuis le séisme[48]. De plus, de nombreux objets précolombiens ont été trouvés à Tiscapa et dans les environs, ajoutant à l'héritage précolombien de Managua[49].
203
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204
+ Outre le centre historique, d'autres lieux d'intérêt peuvent être visités, tels que les deux ouvrages construits sur la côte du lac de Managua, qui sont :
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+ Les autres bâtiments d'intérêt historique qui ont été remis en état et remodelés sont les suivants :
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208
+ Après le tremblement de terre de 1972, qui détruit Managua, la famille Somoza accapare l’aide internationale et profite de façon outrancière des opérations de reconstruction, ce qui provoque la défection du soutien au régime du secteur privé. Ce n'est qu'au milieu des années 1990 que Managua s'est développée. Le centre économique qui était dispersé dans plusieurs zones s'est concentré dans la zone de la route de Masaya ou Avenida de las Naciones Unidas, connue sous le nom de Nouveau Centre de Managua et composée de différentes zones telles que :
209
+
210
+ Zona Viva : C'est la plus récente de toutes et elle est située derrière le centre commercial Galerías Santo Domingo. Cette zone a connu son apogée depuis 2005 du fait qu'elle est tr��s complète. Il y a une discothèque, des tavernes, des restaurants et bien d'autres choses encore. Dans cette zone, vous trouverez un mélange de divertissements, de logements et un quartier financier en formation.
211
+
212
+ Hippos Zone : Elle regroupe un ensemble de restaurants, tavernes et discothèques aux thèmes différents.
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+
214
+ Zona Rosa : Elle est principalement composée de casinos et de discothèques.
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+
216
+ Le marché Roberto Huembes : C'est un centre populaire (mercado) où les habitants de Managua achètent leur nourriture, leurs vêtements et d'autres produits nécessaires, c'est le "marché touristique par excellence".
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+ Le Mercado Oriental : C'est le centre commercial le plus important du Nicaragua et d'Amérique centrale, qui emploie plus de dix mille personnes. Dans le Mercado Oriental, vous pouvez trouver toutes sortes de produits.
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220
+ Bello Horizonte : Au sud de la ville, site plus traditionnel où le visiteur peut écouter des mariachis qui donnent des sérénades.
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+
222
+ Un autre aspect intéressant de Managua est la présence de pas moins de quatre lacs dans les limites de la ville.
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+
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+ Le plus central est le lac Tiscapa, formé il y a environ 10 000 ans par l'explosion de la partie supérieur du volcan. Parce qu'il est situé dans le reste du cône du volcan, il offre des vues extraordinaires sur Managua. Tiscapa est également un site historique, car l'ancienne maison présidentielle était située sur le bord nord du cratère avant le tremblement de terre de 1972. Le bâtiment s'est alors partiellement effondré, mais aussi parce que le séisme du 31 mars 1931 a endommagé ses fondations et que celles-ci n'ont pas été réparées.
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+
226
+ Au début des années 1990, le gouvernement de la présidente Violeta de Chamorro, a démilitarisé la colline et construit une passerelle au sommet. Aujourd'hui, la passerelle porte une énorme effigie de Sandino, qui fait une grande impression lorsque ses côtés sont éclairés la nuit. Il y a aussi un char de combat que le dictateur italien Benito Mussolini a donné au dictateur Anastasio Somoza Garcia. De plus, pour les amateurs de sensations fortes, une tyrolienne traverse le cratère.
227
+
228
+ Géologiquement, le cratère est traversée du sud-ouest au nord-est par une faille sismique, qui a activé le tremblement de terre du 23 décembre 1972, appelé la faille de Tiscapa. D'autres failles traversent la vieille ville comme celle du Stade, des Banques, de Chico Pelón et d'autres en dehors de la zone comme celles de l'École Américaine, de Zogaib, de San Judas et de l'Aéroport.
229
+
230
+ C'est la plus importante source d'eau potable de Managua. Il se trouve à l'ouest de la ville, entre les autoroutes du Sud et de Nueva a León. Comme il est placé au fond d'un cratère, il est difficile de le voir de loin, mais sur son côté sud se trouve l'une des plus anciennes promenades de Managua appelée "Las Piedrecitas" (les petites pierres), avec des vues spectaculaires sur Asosoca et Managua. La Compagnie nicaraguayenne des aqueducs et des égouts (ENACAL) a son siège à l'est du lac.
231
+
232
+ Ce lac, également situé le long de la route du sud est aussi le cratère d'un volcan éteint. Bien qu'il soit peu profond, il n'est pas possible d'y nager. Parfois, toute l'eau du lac s'évapore pendant l'été.
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+ Petit, peu profond il est situé près du lac Xolotlán, à côté du quartier du même nom. Il n'est pas non plus possible de s'y baigner parce qu'il est contaminé.
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+ À seulement 13 km de Managua se trouvent les lacs Apoyeque et Xiloá, dans la réserve naturelle de la péninsule de Chiltepe.
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+ Outre ses aspects économiques, Managua est également le principal centre politique, social, culturel et éducatif du Nicaragua.
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+ Managua est le centre national de l'éducation, où se trouvent la plupart des universités et des établissements d'enseignement supérieur les plus prestigieux du pays. En 2007, après une campagne d'alphabétisation réussie, Managua a été déclarée par le maire de la ville et le journal du parti sandiniste comme la première capitale d'Amérique centrale à être débarrassée de l'analphabétisme[50].
241
+
242
+ Le système d'enseignement supérieur du Nicaragua se compose de 48 universités et 113 collèges, instituts professionnels et techniques qui accueillent des étudiants dans les domaines de l'électronique, des systèmes et des sciences informatiques, de l'agroforesterie, de la construction et des services liés au commerce[51].
243
+
244
+ Le système éducatif comprend une université de langue anglaise accréditée aux États-Unis, trois programmes universitaires bilingues, cinq écoles secondaires bilingues et des dizaines d'instituts de langue anglaise[52]. En 2005, près de 400 000 (7 %) des Nicaraguayens étaient titulaires d'un diplôme universitaire. Le pays investit 18 % de son budget total dans l'enseignement primaire, secondaire et supérieur.
245
+
246
+ L'Université nationale autonome du Nicaragua (UNAN - Universidad Nacional Autónoma de Nicaragua) est la principale université publique du Nicaragua financée par l'État. L'UNAN a été créée en 1812 dans la ville de León et son campus principal est situé à Managua. Par décret gouvernemental en 1983, le campus de l'Université nationale autonome du Nicaragua à León et à Managua est devenu deux entités distinctes : l'UNAN et UNAN-León[53].
247
+
248
+ L'Instituto Centroamericano de Administración de Empresas, INCAE, est une école de commerce privée qui a été fondé en 1964 avec le soutien du gouvernement des États-Unis et d'autres pays d'Amérique centrale. L'institution est étroitement liée à l'Université Harvard, qui a joué un rôle dans sa fondation. Le campus Francisco de Sola campus à Managua a été le premier à être créé (1964), le campus Walter Kissling Gam à Alajuela, Costa Rica, a ensuite été créé en 1984. Ce dernier est devenu le campus principal suite au manque de soutien du gouvernement nicaraguayen dans les années 1980 ; en fait, le campus de Managua a été fermé pendant la majeure partie de cette période. Il a ensuite rouvert en 1990 après le rétablissement de la démocratie au Nicaragua ; le campus principal est toutefois resté à Alajuela.
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+
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+ Selon une étude réalisée par América Economía, l'INCAE s'est classée première école de commerce en Amérique latine en 2004 et 2005[54] et dans les dix premières écoles de commerce internationales par The Wall Street Journal en 2006[55].
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+
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+ León et Managua sont les deux villes qui comptent le plus grand nombre de sites universitaires. Les principales universités de la ville sont :
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+ En raison de l'influence des immigrants et des touristes, il est courant de trouver à Managua des spécialités alimentaires des diverses régions du Nicaragua conjointement avec des spécialités internationales. Les aliments les plus courants sont le riz, le plantain, les haricots, ainsi que des variétés de choux et de fromages. Il existe une tradition locale de fabrication de fromage et il n'est pas rare de trouver du fromage frit en accompagnement de nombreux plats parmi les plus populaires, comme le plantain frit et le gallo pinto, un plat traditionnel régional à base de riz et de haricots.
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+ Managua offre une large gamme de cuisines internationales, notamment des restaurants italiens, espagnols et français, ainsi que de nombreux restaurants asiatiques (sud-coréens, chinois et taïwanais). La capitale est également parsemée de nombreuses chaînes de restaurants américains comme Burger King, Pizza Hut, McDonald's, Papa John's et Subway, qui ont vu le jour depuis les années 1990. Il existe également des chaînes de restauration rapide locales et régionales, par exemple Tip-Top, Rostipollo et Pollo Campero.
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+
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+ On trouve une forte tradition de préparation de sucreries locales comme la Cajeta de leche (faite soit de lait condensé, soit de noix de coco et de noix sucrées). On trouve également quelques variétés locales de chocolat, généralement préparé avec du poivre et d'autres épices ou des noix. Le "fast food" connu sous le nom de quesillo est populaire dans tout le pays. Le quesillo est composé de fromage produit localement, enveloppé dans une tortilla de maïs avec de la crème aigre, des oignons marinés, du sel et du vinaigre. Le nacatamal, la version nicaraguayenne du tamale, est un mets local délicat. De nombreux fruits tels que les mangues, les jocotes et les mamones constituent un en-cas courant. Les mangues et les jocotes sont souvent consommées lorsqu'elles ne sont pas mûres, avec du sel et du vinaigre.
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+ La préparation des steaks est l'un des points forts de la cuisine locale. Il est souvent accompagné d'une sauce spéciale appelée Chimichurri, composée d'huile, d'ail et d'herbes. Il existe de nombreux restaurants de steak réputés dans tout le pays, parmi lesquels Los Ranchos[60], et aussi, mais pas seulement, des restaurants argentins, brésiliens, chinois, français, allemands, indiens, italiens, japonais, mexicains et espagnols, ainsi que des restaurants nicaraguayens.
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+ La fête la plus célèbre de Managua est celle de son saint patron Santo Domingo de Guzmán[61], dont l'image est apparue sur un tronc d'arbre dans les Sierritas de Managua au milieu du XIXe siècle. Elle commence le matin du 1er août, lorsque la "Bajada del Santo" (descente du saint) implique de nombreuses personnes joyeuses qui marchent et portent la vieille statue de Santo Domingo de l'église Las Sierritas au sud de Managua à une autre église à travers la ville au nord, dans la zone détruite par le tremblement de terre de 1972. Elle y reste pendant dix jours jusqu'au matin du 10 août, lorsque la "Subida del Santo" (la marche du saint) ramène la statue à l'église Las Sierritas où elle reste pour le reste de l'année.
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+ Des milliers de personnes assistent à cet événement qui consiste à danser, manger, boire et faire défiler des groupes musicaux, principalement pour des traditions qui remontent à l'époque précoloniale, ou pour demander des miracles personnels, faire des promesses ou rendre grâce au saint. Pendant le défilé, de nombreuses personnes se déguisent en costumes typiques, masques et corps peints. Parmi les autres participants, on trouve des "carrosas" (voitures et camions décorés) d'entreprises commerciales locales, des cavaliers venus du Nicaragua et d'autres pays voisins d'Amérique centrale pour montrer leurs chevaux, leurs compétences et leurs costumes de cavalier. Pendant la fête, certaines personnes se couvrent d'un mélange de graisse et d'huile de moteur en remerciement des ienfaits du saint.
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+
266
+ Une autre fête qui a lieu depuis 2003 est le carnaval Alegria por la Vida (Bonheur pour la vie), célébré à Managua au début du mois de mars. Le thème est différent chaque année. Cet événement est célébré avec des défilés, des chars, de la musique, de la nourriture et des danses ainsi que le défilé de la reine du carnaval.
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+ Managua accueille le concours annuel de beauté pour l'élection de Miss Nicaragua qui se déroule traditionnellement au Théâtre national Rubén Darío et a lieu depuis 1955[62].
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+ La Bibliothèque nationale possède une grande quantité de volumes et offre une information bibliographique abondante sur la découverte et l'indépendance du Nicaragua. Le Palais national de la culture présente une exposition d'art nicaraguayen datant de la période précédant son indépendance. À l'intérieur du Palais national de la culture se trouve le Musée national, qui contient des pièces archéologiques avec quelques exemples de poteries précolombiennes, des statues et d'autres découvertes.
271
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272
+ Managua abrite un ensemble de galeries d'art qui présentent des pièces d'artistes nationaux et internationaux.
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274
+ Managua abrite de nombreux types de musées, dont le musée Julio Cortázar et les Archives du film de la cinémathèque nationale. Parmi les musées d'histoire naturelle figurent le Museo del Departamento de Malacología UCA (malacologie), le Museo Gemológico de la Concha y el Caracol (conchyliologie) et le Musée paléontologique "El Hato".
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+
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+ Le musée Santo Domingo de Guzmán est un musée d'anthropologie. Le Museo de la Revolución, le Museo Casa Hacienda San Jacinto et le Museo Parque Loma de Tiscapa sont des musées d'histoire
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+ Parmi les centres culturels de Managua figurent le Centro Cultural Nicaragüense Norteamericano (CCNN) (Centre culturel nicaraguayen-nord-américain), le Centro Cultural Chino Nicaragüense (Centre culturel nicaraguayen chinois), l'Alliance Française de Managua, entre autres.
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+
280
+ Managua est le siège de la plupart des chaînes de télévision nationales ainsi que des principaux journaux nationaux. Parmi les plus grandes chaînes de télévision, on trouve Canal 2, Telenica, Canal 10, Canal 15 (informations continues) et plusieurs autres.
281
+
282
+ Les trois journaux nationaux sont El Nuevo Diario, La Prensa et HOY, qui ont des bureaux basés à Managua, ainsi que d'autres journaux plus petits. Il existe de nombreuses stations de radio à Managua, dont certaines ont des affiliations politiques, sociales ou religieuses.
283
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284
+ Managua compte de nombreux bars, boîtes de nuit, casinos, théâtres et cinémas. Par rapport aux prix occidentaux, les boissons alcoolisées, les entrées au théâtre et les billets de cinéma sont relativement bon marché. Il y a des cinémas dans tous les grands centres commerciaux ; ils projettent des films en anglais et en espagnol. Les ambassades étrangères à Managua parrainent également des festivals de cinéma.
285
+
286
+ Depuis la fin des années 1990 et le début de l'an 2000, de nombreux casinos et bars karaoké ont ouvert et sont restés des attractions populaires pour les Nicaraguayens et les visiteurs étrangers. La musique populaire comprend le Palo de Mayo, le Merengue, la Cumbia et la pop latine, entre autres, ainsi que la pop et le rock américains. La danse salsa est un passe-temps national. Managua se targue d'une vie nocturne animée. Les boîtes de nuit et les bars abondent à Managua, notamment dans les quartiers populaires appelés "Zona Viva" situés dans le centre commercial "Galerías Santo Domingo", ainsi que tout près de "Plaza Mi Viejo Santo Domingo" et "Plaza Familiar". D'autres zones populaires sont la "Zona Hippos" derrière l'hôtel Hilton près de Metrocentro et la "Zona Rosa".
287
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288
+ Il existe une modeste scène sociale gay à Managua[63] car depuis mars 2008, l'homosexualité n'est plus illégale et ne donne plus lieu à une peine de prison dans le pays.
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290
+ Le baseball est de loin le sport le plus populaire au Nicaragua, suivi du football et de la boxe. Le Stade national Dennis Martínez accueille de nombreux matchs de baseball de l'équipe Boer de Managua. Au moment de sa construction, à la fin des années 1960, il était le stade le plus moderne d'Amérique centrale. La ligue de baseball compte 34 équipes.
291
+
292
+ On constate un intérêt croissant des amateurs pour le petit football ou "futbolin" chez les adolescents et les adultes. Les nouveaux terrains privés ont joué un rôle important dans la promotion des jeux et des tournois amateurs. Sur le plan professionnel, l'équipe nationale de football du Nicaragua n'a toujours pas reçu le soutien du public ni la visibilité internationale dont bénéficient les équipes régionales comme celles du Costa Rica, du Honduras ou du Salvador. Cependant, avec le soutien de la FIFA, le premier stade national de football à Managua est en construction[64].
293
+
294
+ À Managua, il existe deux terrains de golf, dont le plus connu est le Nejapa Golf & Country Club.
295
+
296
+ La boxe est un sport très populaire au Nicaragua et en particulier dans la capitale. Le boxeur Alexis Argüello (1952-2009) - surnommé le “gentleman du ring” - champion du monde de boxe dans trois catégories différentes entre 1974 et 1983, était alors le sportif le plus célèbre de l’histoire du pays. En 2008, il avait été élu maire (sandiniste) de Managua[65].
297
+
298
+ Ni le Nicaragua, ni la ville de Managua n'ont de problèmes majeurs de gangs, en comparaison avec certains de ses voisins régionaux[66],[67],[68]. Le nombre de membres de gangs est estimé à 4 500 dans tout le pays, soit moins que chez tous ses voisins du nord de la région, à l'exception du Belize[69].
299
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300
+ En 1991, il y avait 110 gangs à Managua, en 2001 le nombre de gangs est passé à 96 gangs avec un total de 1 725 membres. En 2003, la police nationale du Nicaragua a reconnu que les gangs n'avaient commis que 0,51 % de tous les crimes. Fin 2005, le nombre de gangs et de membres a considérablement diminué pour atteindre 34 gangs et leurs 706 membres à Managua, ce qui représente 38 % et 32 % du total national des gangs et de leurs membres[70].
301
+
302
+ Le chef de la police, Aminta Granera, a déclaré que les vols de véhicules ont diminué, puisque seulement 200 plaintes ont été déposées en 2006[71].
303
+
304
+ La capitale du Nicaragua est jumelée avec 17 autres capitales mondiales[72] :
305
+
306
+ Managua est également membre de l'Union des Capitales culturelles ibéro-américaines (UCCI)[73].
307
+
308
+ Comme le Nicaragua se trouve le long des plaques tectoniques des Cocos et des Caraïbes, le pays est confronté à de nombreux tremblements de terre. Cependant, certains - comme le tremblement de terre de 1972 - jouent un rôle plus important que d'autres dans l'histoire du Nicaragua. Parmi les tremblements de terre notables dans l'histoire de Managua, on peut citer les suivants :
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+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/3646.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,3 @@
 
 
 
 
1
+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Manche est à la fois un nom commun et un nom propre :
fr/3647.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,205 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Manchester [man(t)ʃɛstœʁ][a] (en anglais : [ˈmanˌtʃɪstə][b]) est une ville du Royaume-Uni située dans le comté métropolitain du Grand Manchester. Elle a le statut de cité depuis 1853 et compte 545 500 habitants en 2017, avec une population urbaine de 3,2 millions. Elle est parfois considérée comme la « deuxième ville d’Angleterre » grâce à son importance économique, culturelle et sportive[1], bien que sa superficie et sa population ne lui permettent pas de détrôner Birmingham. Manchester est catégorisée comme une ville « bêta » par Le GaWC (Réseau d’étude sur la mondialisation et les villes mondiales[2]). Ses habitants s'appellent les Mancunien(ne)s. La ville est au cœur d'une grande agglomération de plus de deux millions et demi d'habitants dont les villes principales sont : Bury, Bolton, Rochdale, Oldham, Ashton-under-Lyne, Stockport, Salford, Altrincham, Wigan. Le nom de « Manchester » est utilisé aussi bien pour désigner l'agglomération que la ville en tant que telle.
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5
+ Manchester est située à 260 km au nord-ouest de Londres, sur la rive est de la rivière Irwell. La ville est bordée au Sud par la plaine du Cheshire et au nord et à l'est par la chaîne montagneuse des Pennines. Historiquement, la majeure partie de la ville faisait partie du Lancashire, mais des zones situées au sud de la rivière Mersey appartenaient au Cheshire. Le vicus créé par les Romains à proximité du fort de Mamucium, construit en 79 sur un monticule rocheux non loin de la confluence entre la Medlock et l'Irwell, est devenu au fil de son histoire une ville majeure du nord de l'Angleterre. Manchester est la première ville au monde à avoir été industrialisée, et elle a joué un rôle important durant la révolution industrielle. Durant le XIXe siècle, la ville acquiert d'ailleurs le surnom de « Cottonopolis » en raison de son importante industrie cotonnière. L'économie de la ville s'est depuis tournée vers le secteur tertiaire, et il s'agit aujourd'hui d'un pôle financier important.
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7
+ Manchester est une ville importante culturellement, qui héberge de nombreux théâtres, musées et salles de concert. La ville a vu dans les années 1980 l'émergence de divers groupes de rock indépendant autour du club The Haçienda, qui deviendront très célèbres par la suite et que l'on regroupe sous l'appellation « Madchester ». Elle a une économie nocturne bien développée avec de nombreux bars et clubs. La ville est le siège de divers médias, dont de nombreuses stations de radios, des journaux et une importante base de la BBC. L'architecture de la ville est marquée par l'omniprésence des briques rouges. Elle mêle des bâtiments historiques, comme la cathédrale gothique, des édifices de l'époque victorienne et de la période industrielle, avec des bâtiments à l'architecture contemporaine, dont de hauts gratte-ciel. Manchester est la troisième ville la plus visitée par les étrangers au Royaume-Uni.
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9
+ Manchester est également une importante ville étudiante avec ses deux universités, l'université de Manchester et l'université métropolitaine de Manchester qui, avec entre-autres le Royal Northern College of Music, regroupent plus de 70 000 étudiants.
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11
+ La ville accueillit en 2002 les jeux du Commonwealth. Elle se démarque également dans le monde sportif par ses deux équipes de Premier League de football, Manchester United et Manchester City.
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13
+ Manchester est située à 260 km au nord-ouest de Londres, dans une « cuvette » bordée au nord et à l'est par les Pennines, une chaîne montagneuse du nord de l'Angleterre. Le centre-ville de Manchester se situe sur la rive est de l'Irwell, non loin de l'endroit où celle-ci rencontre ses confluents que sont le Medlock et l'Irk. Il se situe à une altitude peu élevée, entre 35 et 42 m au-dessus du niveau de la mer[3].
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15
+ La Mersey traverse le sud de Manchester. La plus grande partie de la ville est parfaitement plate, notamment au sud, et certains immeubles offrent des vues imprenables sur les contreforts et les landes des Pennines, souvent recouverts de neige en hiver. Les caractéristiques géographiques de la ville ont permis son fort développement comme ville industrielle : elle est proche du port de Liverpool, les rivières permettent de faire fonctionner des usines et des réserves de charbon sont disponibles à proximité[4].
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17
+ Pour l'Office national des statistiques, Manchester constitue la ville la plus peuplée au sein de l'aire urbaine du Grand Manchester, et la troisième conurbation du Royaume-Uni en nombre d'habitants. Manchester mêle zones urbaines à très forte densité de population et banlieues moins densément peuplées. L'espace vert le plus important de la ville est Heaton Park et ses 260 hectares[5]. La cité est bordée de toutes parts par d'autres zones urbaines importantes, excepté sur une petite zone le long de sa frontière sud avec le Cheshire. Les autoroutes M60 et M56 traversent le Sud de Manchester, à travers respectivement Northenden et Wytenshawe[6]. Des voies ferrées pénètrent dans la ville depuis toutes les directions, la principale gare étant la Piccadilly Station[7] créée en 1906.
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+ Manchester a d'un climat tempéré océanique, comme la plupart des villes britanniques, avec des étés frais et des hivers doux. Les précipitations sont régulières au cours de l'année, mais rarement très importantes. Ainsi, la pluviométrie annuelle moyenne de la ville est de 806,6 mm[8], alors que la moyenne du Royaume-Uni est de 1 125 mm[9]. Par ailleurs, il pleut 140,4 jours par an à Manchester[8] contre 154,4 jours par an pour l'ensemble du Royaume-Uni[9].
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+ Toutefois, le site de Manchester est très humide[réf. nécessaire], ce qui favorisait l'industrie textile autrefois très présente, car les fils sont plus cassants dans un climat sec[10]. Les collines des Pennines et celles de la forêt de Rossendale qui entourent la ville sont parfois fortement enneigées, et les routes menant à la ville peuvent alors être bloquées[11], notamment l'A62 venant d'Oldham et Standedge, l'A57 en provenance de Sheffield[12] et la M62 qui passe par Saddleworth Moor.
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+ Le nom « Manchester » est issu du nom romain Mamucium donné au fort et au village romains implantés en ce lieu. Ce nom est probablement issu de la latinisation d'un ancien substantif celte (qui pouvait signifier « colline en forme de poitrine », de « mamm- » : « poitrine ») et du vieil anglais « cester » signifiant « ville », mot lui-même dérivé du latin « castra » signifiant « camp »[13]. Une autre hypothèse suggère que ce nom a pour origine le mot « mamma » signifiant « mère » en brittonique, faisant référence à la déesse de la rivière Medlock, qui coulait devant le fort. « Mam » désigne en effet la poitrine d'une femme en gaélique irlandais et la mère en gallois et en breton[14].
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+ La région où est aujourd'hui situé Manchester était autrefois le territoire des Brigantes, une importante tribu celtique vivant au nord de l'Angleterre actuelle. Ceux-ci ont alors une forteresse localisée sur un affleurement rocheux où se tient actuellement la cathédrale de Manchester, face à la rive de l'Irwell[15]. Leur territoire s'étend sur de vastes plaines fertiles, à l'emplacement des actuelles villes de Salford et de Stretford. À la suite de la conquête de la Grande-Bretagne par les Romains au Ier siècle, le général romain Gnaeus Julius Agricola ordonne la construction du fort de Mamucium en 79, afin de préserver les intérêts romains à Deva Victrix (Chester) et Eboracum (York) des attaques des Brigantes[15]. L'emplacement du centre de Manchester est resté le même depuis cette époque[16]. Une partie des fondations du fort romain est encore visible à Castlefield. L'occupation romaine de la ville prend certainement fin aux alentours du IIIe siècle ; les habitations civiles semblent avoir été abandonnées au milieu du IIIe siècle, mais le fort conserve probablement une petite garnison jusqu'à la fin du IIIe siècle ou le début du VIe siècle[17].
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+ Au moment de la conquête normande en 1066, la ville s'est déplacée vers la confluence des rivières Irwell et Irk[18]. Une vaste partie de la région est laissée à l'abandon après que les Normands ont dévasté le nord de l'Angleterre[19],[20].
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+ Le seigneur Thomas de la Warre fonde une collégiale pour la paroisse de Manchester en 1421. L'église est aujourd'hui devenue la cathédrale de Manchester ; les anciens locaux de la collégiale abritent maintenant l'école de musique et la bibliothèque de Chetham[18],[21]. On mentionne par ailleurs l'existence d'un marché à Manchester en 1282[22].
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+ Vers le XIVe siècle, Manchester accueille un afflux de tisserands flamands. Pour certains, c'est cette immigration qui est à l'origine du développement de l'industrie textile dans la région[23]. Manchester prend en effet une importance notable dans la fabrication et le commerce de lainage et de toile et, vers 1540, cette activité s'est développée à tel point que John Leland décrit la ville comme « la plus attirante, la mieux construite et la plus peuplée des villes de tout le Lancashire »[18]. La cathédrale et les bâtiments de Chetham sont les seuls vestiges du Manchester de Leland qui nous sont parvenus[19].
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+ Le XVIIe siècle voit l'usage du coton se développer significativement, tout d'abord avec la production de futaine (étoffe croisée et pelucheuse qui servait à faire des jupons, des doublures, des camisoles)[24] en coton et lin, puis, vers 1750, avec la production de tissus en coton pur, qui devient alors d'usage plus courant encore que la laine[18]. L'Irwell et la Mersey sont rendues navigables en 1736, ouvrant une route maritime entre Manchester et le port situé en aval sur la Mersey. Le canal de Bridgewater, première voie d'eau entièrement artificielle de Grande-Bretagne, est ouvert en 1761. Il permet d'apporter le charbon provenant de Worsley dans Manchester même. Le canal est prolongé vers la Mersey en 1776. Par ailleurs, les progrès de l'industrie permettent de réduire de moitié le coût du charbon et donc de diviser les coûts de transport du coton par deux[18],[21]. Le marché de Manchester recueille à l'époque la majorité des textiles produits dans les villes environnantes[18]. Une bourse de commerce est ouverte en 1729[19], et la présence de nombreux grands entrepôts facilite les échanges.
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+ En 1780, Richard Arkwright commence la construction de la première usine de filage de coton[19],[21].
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+ Durant la révolution industrielle, l'histoire de Manchester est fortement liée à celle de l'industrie textile. La grande majorité des usines de filage du coton se situe alors au sud du Lancashire et au nord du Cheshire, et Manchester est le siège d'une importante industrie de travail du coton[25], puis devient plus tard le plus important carrefour commercial pour les produits issus de cette industrie[18],[26]. Ainsi, Manchester se voit surnommée « Cottonopolis », ou encore « la ville des entrepôts », durant l'ère victorienne[25]. En Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud, le terme « manchester » est utilisé pour désigner divers objets en toile de lin : draps, taies d'oreillers, serviettes, etc[27].
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+ La ville de Manchester commence à s'étendre à une vitesse étonnante au milieu du XIXe siècle, à la faveur d'une urbanisation incontrôlée causée par la révolution industrielle[28]. Un grand nombre d'industries s'implantent dans la ville, faisant d'elle en 1835 « sans conteste la ville la plus industrialisée du monde »[26]. Les industries de construction mécanique fabriquent à l'origine des machines pour le travail du coton, mais se diversifient pour devenir plus générales. De même, l'industrie chimique qui fabriquait initialement des produits de blanchiment et des colorants se tourne vers d'autres débouchés. Le commerce est soutenu par les banques et les assurances. De larges infrastructures de transport et de distribution sont mises en place pour approvisionner la population croissante en nourriture et autres biens de consommation : le système de canaux est étendu et Manchester devient le terminus du premier chemin de fer reliant deux villes – le Liverpool and Manchester Railway. La concurrence entre les différents moyens de transport permet de maintenir les prix assez bas[18]. En 1878, le General Post Office, précurseur de British Telecom, vend ses premiers téléphones à une firme de Manchester[29].
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+ Le canal maritime de Manchester (Manchester Ship Canal) est créé en canalisant les rivières Irwell et Mersey sur 58 km, de Salford à l'estuaire de la Mersey. Cela permet notamment aux bateaux en provenance de l'océan d'arriver directement au port de Manchester. Sur les rives du canal, à l'extérieur de la ville, la première zone industrielle du monde est créée à Trafford Park[18]. De grandes quantités de machines, principalement destinées au travail du coton, sont exportées dans le monde entier.
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+ La fin des guerres napoléoniennes en 1815 a eu pour conséquence des périodes de famine et de chômage chroniques qui étaient exacerbées par l'introduction des Corn Laws. Le 16 août 1819, un rassemblement ouvrier réunit près de soixante mille personnes pour réclamer l'établissement du suffrage universel. Sur ordre des magistrats, la marche est réprimée par la milice montée (la Yeomanry), avec l’aide de l’armée régulière. Au cours de la charge, 16 à 18 personnes sont tuées et plus de 650 blessées, dont environ un quart sont des femmes. Le « massacre de Peterloo » est depuis lors considéré comme l'un des évenements fondateur de l'histoire ouvrière britannique[30].
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+ Occupant une place majeure dans le modèle économique capitaliste, Manchester est régulièrement le théâtre d'émeutes et autres manifestations du mécontentement de la classe ouvrière qui souhaite améliorer ses conditions de travail et de vie. L'exemple le plus célèbre est le massacre de Peterloo du 16 août 1819, au cours duquel la cavalerie chargea une manifestation pacifique de 60 000 à 80 000 personnes rassemblées pour demander une réforme de la représentation parlementaire, faisant 15 morts et plusieurs centaines de blessés. La ville est le sujet du livre de Friedrich Engels La situation de la classe laborieuse en Angleterre. Ce dernier a d'ailleurs vécu de longues années dans les environs de Manchester et connaît bien la ville[31]. Le premier Trades Union Congress a lieu à Manchester (au Mechanics Institute, dans David Street) du 2 au 6 juin 1868. Manchester est également l'un des berceaux du Parti travailliste et du mouvement des suffragettes[32].
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+ Manchester fait à cette époque preuve d'un dynamisme étonnant : de nouveaux processus industriels apparaissent, une nouvelle façon de penser (l'école de Manchester promeut le libre marché et la politique du « laissez-faire »), de nouvelles classes sociales, de nouvelles sectes religieuses et de nouvelles formes d'organisation du travail se développent dans la ville. Manchester attire alors des visiteurs érudits provenant de toute l'Europe. Un dicton illustrant ce fort sens de l'innovation explique : « ce que Manchester fait aujourd'hui, le reste du monde le fera demain »[33],[34],[35]. Manchester atteint certainement son âge d'or au cours du dernier quart du XIXe siècle. Plusieurs des grands édifices publics de la ville, dont l'hôtel de ville, datent de cette époque[36]. L'atmosphère cosmopolite et enthousiaste de la ville contribue à rendre dynamique sa vie culturelle, à travers l'orchestre Hallé notamment[37].
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+ Si la révolution industrielle a fait la richesse de la ville, elle a aussi conduit une grande partie de la population à la misère. Ainsi, l'historien Simon Schama note que « Manchester représente le meilleur comme le pire dans des extrêmes effrayants, une nouvelle sorte de ville ; les cheminées des banlieues industrielles vous saluent avec des colonnes de fumée »[38].
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+ Le nombre d'usines de coton de Manchester atteint un pic avec 108 unités en 1853. Par la suite, ce nombre commence à décroître et Manchester perd son statut de plus grand centre de filage du coton au profit de Bolton en 1850, puis de Oldham dans les années 1860. Toutefois, cette période de recul de l'activité textile correspond au développement de la ville comme centre financier de la région[25]. Manchester poursuit la transformation du coton et, en 1913, 65 % du coton du monde est transformé dans la région[18]. La Première Guerre mondiale interrompt un temps l'accès aux marchés extérieurs, et le travail du coton se développe un peu partout dans le monde, souvent avec des machines fabriquées à Manchester. Par la suite, la ville est très touchée par la Grande Dépression et les vieilles industries de la ville commencent à reculer, y compris les industries textiles[39].
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+ Comme tout le Royaume-Uni, la région de Manchester est très impliquée dans la Seconde Guerre mondiale. Par exemple, les ateliers de machinisme de la compagnie ferroviaire Beyer-Peacock and Company fabriquent des bombes, l'usine de caoutchouc Dunlop de Chorlton-on-Medlock fabrique des ballons de barrage, et à Trafford Park les ingénieurs de Metropolitan-Vickers font des bombardiers Avro Manchester et Avro Lancaster, tandis que Ford fabrique les moteurs Rolls-Royce Merlin destinés à ces avions. Manchester est la cible des bombardiers Heinkel 111 et Dornier 17 de la Luftwaffe à de très nombreuses reprises et, à partir de 1940, les raids aériens visent des cibles civiles. Le bombardement le plus important a lieu durant le « Christmas Blitz », pendant les nuits du 22 au 23 décembre et du 23 au 24 décembre 1940, quand environ 467 tonnes d'explosifs et plus de 37 000 bombes incendiaires s'abattent sur la ville. Une grande partie du centre historique est détruit, dont notamment 165 entrepôts, 200 établissements financiers et 150 bureaux. 376 personnes sont tuées et 30 000 maisons sont endommagées[40]. La cathédrale de Manchester fait partie des bâtiments sérieusement endommagés, et sa restauration dure une vingtaine d'années[41].
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+ Du 15 au 21 octobre 1945, la ville abrite le Congrès panafricain, auquel participe quelque 200 délégués représentant des organisations africaines et caribéennes.
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+ La transformation et le commerce du coton continuent de s'effondrer après la guerre[18]. En 1963 le port de Manchester est le troisième port du Royaume-Uni[42],[43] et emploie plus de 3 000 hommes, mais le canal devient vite inutilisable pour les navires de plus en plus imposants. Le trafic décline donc progressivement, et le port finit par fermer en 1982[44]. L'industrie lourde souffre à partir des années 1960, et est fortement réduite à la suite des réformes du gouvernement de Margaret Thatcher à partir de 1979. Manchester voit 150 000 emplois disparaître dans le secteur secondaire entre 1961 et 1983[18].
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+ La ville entame sa reconstruction à la fin des années 1980, grâce à des initiatives telles que le Metrolink, le Bridgewater Concert Hall, le Manchester Evening News Arena et le réaménagement du port à Salford. Les deux tentatives pour accueillir les Jeux olympiques marquent également la volonté de la ville de retrouver un prestige international[45].
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+ Manchester a connu au cours de son histoire diverses attaques attribuées à des républicains irlandais, comme les martyrs de Manchester en 1867, l'incendie de 1920, une série d'explosions en 1939 et deux bombes en 1992. À 11 h 20 le samedi 15 juin 1996, l'IRA fait exploser 1 500 kg d'explosifs dans une camionnette sur la Corporation Street près du carrefour avec Market Street. Cette bombe est la plus grosse ayant jamais explosé sur le sol anglais, et elle fait plus de 200 blessés, endommageant au passage plusieurs bâtiments voisins et faisant voler en éclats les vitres alentours. Le coût direct de cet attentat est estimé à l'origine à 50 millions de livres sterling, mais est rapidement revu à la hausse[46]. Finalement, les dépenses s'élèvent à 400 millions de livres ; plusieurs commerces ne se remettent pas des pertes engendrées[47]. D'autres quartiers ont été réaménagés à cette époque comme Hulme[48].
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+ Grâce à l'investissement qui a suivi l'attentat de 1996 et aux XVIIe jeux du Commonwealth, le centre-ville de Manchester fait l'objet d'une reconstruction de grande envergure[45],[49],[50]. Des lieux nouveaux ou rénovés comme The Printworks et The Triangle deviennent populaires pour faire du shopping ou se divertir. Le Manchester Arndale est le plus grand centre commercial du Royaume-Uni.
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+ De vastes parties de la ville datant des années 1960 ont été détruites puis reconstruites, ou modernisées par l'emploi de matériaux comme le verre et l'acier. Les vieilles filatures ont été reconverties en appartement modernes, Hulme a subi une rénovation importante, et des appartements ont pu voir le jour. Avec ses 169 mètres et 47 étages, Beetham Tower, achevée en 2006, est le bâtiment le plus haut du Royaume-Uni en dehors de Londres, et le plus grand bâtiment à vocation résidentielle d'Europe de l'Ouest. Les 23 étages inférieurs constituent l'hôtel Hilton, et les 24 autres abritent des appartements[51]. En janvier 2007, le Casino Advisory Panel accorde une licence à Manchester pour construire le seul supercasino du Royaume-Uni, afin de rénover les quartiers Est de la ville[52],[53] mais en mars la Chambre des lords rejette le projet avant que la chambre des communes n'ait à se prononcer[54]. Ce projet est aujourd'hui abandonné.
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+ Le 22 mai 2017, un attentat-suicide à la sortie d'un concert d'Ariana Grande à la Manchester Arena, revendiqué par l'organisation État islamique, tue 23 personnes, dont l'attaquant, et en blesse plus de 800[55]. Il s'agissait de l'attaque terroriste la plus meurtrière et du premier attentat-suicide en Grande-Bretagne depuis les attentats de Londres du 7 juillet 2005. Il a provoqué une condamnation dans le monde entier et a changé le niveau de menace du Royaume-Uni en « critique » pour la première fois depuis 2007[56].
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+ Manchester est aujourd'hui considérée par la presse internationale[57], la population anglaise et certains ministres du gouvernement britannique[58] comme la seconde ville du Royaume-Uni. Un sondage de 2007 réalisé par la BBC lui attribue la place de deuxième ville du Royaume-Uni devant Birmingham et Liverpool. Les critères de classement des villes sont en fait mal définis. Manchester n'est pas la deuxième ville par le nombre d'habitants, mais les critères culturels et historiques pèsent également pour obtenir cette reconnaissance pour certains[59]. Ce titre, non officiel, est pourtant traditionnellement attribué à Birmingham, et ce depuis le début du XXe siècle[60].
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+ Le recensement du Royaume-Uni de 2011 a enregistré une population totale de 503 100 habitants, soit une augmentation importante de 19 % par rapport à 2001[63], alors que les recensements précédents faisaient état d'une diminution progressive de la population. La ville affiche ainsi la plus forte hausse parmi les grandes villes d'Angleterre en dehors de Londres[63]. Il a été compté environ 92 000 jeunes de moins de 15 ans, 388 000 personnes âgées entre 16 et 75 ans et 23 000 plus de 75 ans[63]. La zone urbaine entourant Manchester, définie par Eurostat et comprenant le reste du comté du Grand Manchester, comprend 2 682 528 habitants en 2011[63]. Elle forme la seconde zone urbaine du Royaume-Uni après celle de Londres en nombre d'habitants.
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+ Une étude de 2007 a montré que 60 % de la population de Manchester vit dans un des quartiers les plus démunis du Royaume-Uni[64]. Une étude de 2006 note qu'avec 452 000 habitants au sein de son arrondissement métropolitain, Manchester est la ville la plus peuplée du nord-ouest de l'Angleterre[65]. Historiquement la population de Manchester a commencé à augmenter rapidement durant l'ère victorienne pour atteindre un pic de 766 311 en 1931. Elle a par la suite commencé à décroître rapidement avec la suppression de certains taudis de la ville et la construction de logements sociaux dans des villes satellites après la Seconde Guerre mondiale, comme Hattersley et Langley[66].
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+ Les habitants de Manchester, comme ceux de nombreuses autres grandes villes, ont des confessions religieuses très diverses. Ainsi, la ville abrite la seconde communauté juive du Royaume-Uni après Londres[67], et elle a la plus grande population musulmane du Grand Manchester. La ville se démarque aussi par un pourcentage important de personnes qui se déclarent « sans religion »[68].
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+ Sur le plan de la diversité ethnique, la ville de Manchester se classe au premier rang au sein du Grand Manchester et au 34e rang en Angleterre. Selon des estimations de 2005, 77,6 % de la population est de type européen, principalement composée de britanniques (71 % de la population totale) ou d'irlandais (3 % de la population). Certains ont des origines italiennes, et on estime d'ailleurs que 5,5 % de la population aurait des ancêtres italiens[69]. 3,2 % de la population est métisse, avec 1,3 % de métisses des Cara��bes, 0,6 % de métisses africains et 0,7 % de métisses asiatiques). 10,3 % de la population est d'origine sud-asiatique, avec 2,3 % d'indiens, 5,8 % de pakistanais et 1 % de bangladais. On compte 2 % d'afro-caribéens et 2,7 % d'africains. Enfin, les Chinois représentent 2,3 % de la population de la ville[70]. Les minorités ethniques sont principalement concentrées dans les quartiers de Moss Side, Longsight, Cheetham Hill et Rusholme[18]. Le festival irlandais de Manchester, qui comprend la parade de la Saint-Patrick, est un des plus importants d'Europe[71]. Il y a un quartier chinois dans Manchester où on trouve bon nombre de restaurants orientaux ainsi que des supermarchés chinois. De nombreux jeunes chinois viennent étudier dans les universités de la ville[72].
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81
+ Suivant les estimations de 2005, le niveau de criminalité de la ville est supérieur à la moyenne nationale. Certaines parties de Manchester ont subi les effets indésirables d'une urbanisation rapide, comme le Moss Side ou le Wytenshawe où la criminalité est élevée[73]. Ainsi, en 2006, le nombre de vols de voiture pour 1 000 habitants est de 8,9 contre 2,9 pour la moyenne nationale[74]. Le nombre de crimes sexuels est de 1,9 pour mille habitants pour une moyenne nationale de 0,9[74]. De même, les violences envers les personnes s'élèvent à 32,7 pour mille habitants à Manchester alors que la moyenne nationale est de 16,7[74].
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+ Manchester est administré par le Manchester City Council. En effet, le Greater Manchester County Council cesse d'administrer la ville en 1986, et la cité devient alors une « unitary authority ». Depuis sa création en 1995, Manchester est membre de l'English Core Cities Group qui, entre autres, permet de promouvoir le statut économique, social et culturel de la ville au niveau international[75].
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+ En 1301, Thomas Grelley donne une charte à la ville de Manchester, mais celle-ci perd son statut d'arrondissement lors d'un court case en 1359. Durant très longtemps, la ville de Manchester fait partie du comté du Lancashire[76]. Nikolaus Pevsner écrit à ce propos que « le fait que Stretford et Salford ne forment pas une unité administrative avec Manchester constitue une des plus curieuses anomalies de l'Angleterre »[23]. Un conflit entre des barons normands semble être à l'origine de la division entre Manchester et Salford, mais ce n'est pas cette dernière qui a été retirée de Manchester mais l'inverse, Manchester disposant d'un plus faible nombre de seigneurs[77]. Du fait de ce clivage, Salford devient le chef-lieu du Salfordshire, qui inclut l'ancienne paroisse de Manchester. Cette dernière forme plus tard son propre Poor Law Union portant son nom[76]. En 1838, la ville retrouve son statut d'arrondissement, et comprend les villes de Beswick, Cheetham Hill, Chorlton-on-Medlock et Hulme. En 1853, la ville est promue au rang de « city »[76].
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+ En 1885, Bradford, Hapurhey, Rusholme et des fractions de Moss Side et Withington intègrent la City de Manchester. En 1889, la ville devient le chef-lieu du comté de Manchester, et n'est dès lors plus rattachée au Lancashire[76]. Entre 1890 et 1933, de nouvelles zones sont mises sous l'administration de la ville et retirées du Lancashire, comme les villages de Burnage, Chorlton-cum-Hardy, Didsbury, Fallowfield, Levenshulme, Longsight, et Withington. En 1931 les paroisses de Baguley, Northenden et Northen Etchells, situées au sud de la Mersey, passent du comté du Cheshire à celui de Manchester[76]. En 1974, et à la suite du Local Government Act 1972, Manchester devient un district métropolitain du comté métropolitain du Grand Manchester[76]. Cette même année, Ringway, où se situe l'aéroport de Manchester, est adjoint à la ville.
88
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+ Dès le XVIe siècle, la région de Manchester est connue pour ses industries du lin et de la laine, mais c'est à partir de 1600 que le coton fait son apparition et va peu à peu assurer la fortune de la ville. L'importation du coton via le port de Liverpool, le réseau dense de canaux, la pureté des eaux provenant de la chaîne des Pennines, l'hygrométrie élevée et la main-d'œuvre importante sont les facteurs qui ont permis le développement rapide de l'industrie de ce textile et de ses activités annexes[39]. Le coton anglais se vend alors dans le monde entier et c'est la bourse spécialisée de Manchester qui est le centre nerveux de ce commerce[39].
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+ Manchester est au premier plan lors de la révolution industrielle du XIXe siècle, et devient un important centre de production industrielle. L'économie de la ville est aujourd'hui principalement basée sur les services. En 2007, la ville présente la croissance la plus importante du Royaume-Uni, et c'est la seconde ville dans laquelle les entreprises investissent après Londres[78]. Le Manchester's State of the City Report a observé que les activités majeures de la ville sont les services professionnels et financiers, les industries des sciences de la vie, la culture, les médias et les communications[78]. En 2007 et 2008 la cité se classe au deuxième rang des villes où il est intéressant de faire des affaires au Royaume-Uni[79], et atteint même le quatorzième rang européen en 2008[80].
92
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+ Le Grand Manchester représente plus de 42 millions de livres de valeur ajoutée brute, et se classe ainsi au troisième rang anglais[81]. C'est l'un des plus grands centre financier en Europe avec plus de 15 000 personnes employées dans les banques et la finance et 60 compagnies bancaires[82]. The Co-operative Group, plus grand groupe détenu pas des consommateurs, est basé à Manchester et constitue un des plus grands employeurs de la ville. De nombreux services de juriste, comptabilité, management et autres services techniques ou professionnels existent à Manchester[82].
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95
+ Le quartier d'affaires se trouve dans le centre-ville de Manchester, adjacent à Piccadilly et concentré sur la Mosley Street, le Deansgate, King Street et Piccadilly. La zone de Spinningfields, située à l'ouest de Deansgate, se développe actuellement pour accueillir des bureaux, diverses infrastructures commerciales et des tribunaux. Plusieurs entreprises s'y sont basées, et un centre de justice civil y a ouvert en octobre 2007[83],[84],[85].
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97
+ Manchester tient une place prédominante dans le commerce, l'éducation et la culture du nord-ouest de l'Angleterre[82], et se classe au troisième ou quatrième rang des villes à la plus forte activité de ventes au détail[86],[87],[88]. Dans le centre-ville, on retrouve de nombreuses boutiques de grande renommée telles que Vivienne Westwood, Emporio Armani, DKNY, Harvey Nichols, Chanel, Hermès et Louis Vuitton. La ville a plusieurs galeries marchandes, parmi lesquelles on retrouve notamment le Manchester Arndale, plus grande galerie marchande du Royaume-Uni.
98
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99
+ Manchester dispose de deux orchestres symphoniques, le Hallé Orchestra et le BBC Philharmonic Orchestra. Le premier est fondé en 1858. Il est actuellement dirigé par Sir Mark Elder. Le BBC Philharmonic Orchestra est créé en 1922 et est dirigé aujourd'hui par Juanjo Mena. Il y a aussi un orchestre de chambre, le Manchester Camerata. En 1950, la ville abritait la Manchester School, formée de compositeurs classiques parmi lesquels Harrison Birtwistle, Peter Maxwell Davies, David Ellis et Alexander Goehr. Le Royal Northern College of Music et l'école de musique de Chetham sont les principales écoles de musique de la ville[89]. On peut aller écouter de la musique classique à Free Trade Hall dans la Peter Street, mais aussi au Bridgewater Hall, ouvert en 1996. Ce dernier dispose de 2 500 places.
100
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101
+ La Manchester Evening News Arena est la principale salle de concert de musique pop. Elle est située à côté de la gare Victoria et constitue avec ses 21 000 places la plus grande salle de ce type en Europe[90],[91]. C'est une des salles de concert les plus populaires au monde avec Madison Square Garden à New York et The O2 Arena de Londres[92]. Les autres principales salles de spectacles sont Manchester Apollo et Manchester Academy, ainsi que le Bierkeller, le Roadhouse, le Night and Day Cafe et le Ruby Lounge, plus modestes.
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+ Les plus célèbres groupes originaires de Manchester sont The Smiths, les Buzzcocks, The Fall, Joy Division et New Order qui lui succède, Oasis et Doves. Manchester semble avoir été une force motrice pour la région à travers ses groupes de rock indépendant des années 1980 comprenant Happy Mondays, Inspiral Carpets, James, et The Stone Roses. Ces groupes ont constitué ce qui est devenu la scène « Madchester », également centrée sur Fac 51 Haçienda, connu comme The Haçienda et créé par le fondateur de Factory Records, Tony Wilson. Bien qu'originaires du sud du pays, les membres de The Chemical Brothers ont formé leur groupe lorsqu'ils faisaient leurs études à Manchester[93]. L'ancien leader des Stone Roses, Ian Brown, et l'ancien membre des Smiths, Morrissey, poursuivent des carrières solos fructueuses. Take That et Simply Red sont d'autres célèbres représentants de la ville. Par ailleurs, A Guy Called Gerald, Richard Ashcroft de The Verve et Jason Kay de Jamiroquai sont autant d'artistes natifs du Grand Manchester. Dans les années 1960, la scène de Manchester était également très bien représentée avec The Hollies, Herman's Hermits et les Bee Gees, qui bien qu'on les associe souvent avec l'Australie, ont grandi à Chorlton[94].
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+ Au XIXe siècle, Manchester représente à travers la littérature qui lui est associée les changements que l'industrialisation a amené en Angleterre. C'est notamment le cas dans Mary Barton: A Tale of Manchester Life (1848)[95], le roman d'Elizabeth Gaskell, qui a vécu et travaillé à Manchester. L'action de son roman, adapté avec succès par la BBC dans North and South, se déroule dans la ville industrielle en pleine expansion de « Milton », qui n'est autre que Manchester. Cette même auteur a également écrit une biographie de Charlotte Brontë, et demeure une écrivain classique de la littérature anglaise. Dans son roman paru en 1876 en trois volumes The Manchester Man, Isabella Banks dépeint d'une manière assez réaliste la ville de l'époque des guerres napoléoniennes au premier Reform Act. Elle y fait référence à certains évènements qui ont marqué la ville comme le massacre de Peterloo de 1819 ou les émeutes contre les Corn Laws[96]. Charles Dickens a placé l'action de son roman Les Temps difficiles dans la ville, et bien qu'il prenne beaucoup modèle sur Preston, on retrouve l'influence de son amie Elizabeth Gaskell[97]. Plus récemment Maurice Procter a écrit divers romans policiers, dont Hell is a City, en 1954, qui se déroule dans la ville[98].
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107
+ Parmi les autres auteurs mancuniens célèbres, on compte Anthony Burgess, qui a notamment écrit L'Orange mécanique, œuvre qui sera adaptée au cinéma par Stanley Kubrick[99], mais également Frances Hodgson Burnett, connue pour être l'une des pionnières du roman d'apprentissage pour enfants, Thomas de Quincey, William Harrison Ainsworth, Paul Johnson ou Howard Jacobson. Carol Ann Duffy, professeur de poésie contemporaine à l'université métropolitaine de Manchester, a été nommée poète lauréat de Grande-Bretagne en mai 2009[100]
108
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109
+ Parmi les plus grandes salles de théâtre de la ville, on compte le Manchester Opera House, le Palace Theatre, le Royal Exchange Theatre et le Lowry, à Salford. On trouve également des salles plus modestes comme le théâtre de la bibliothèque, situé dans la Manchester Central Library, la Green Room, le Contact Theatre et le Studio Salford[101].
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+ Manchester héberge un grand nombre de musées publics et de galeries d'art[102]. Ils commémorent notamment l'histoire romaine de la ville, son riche héritage industriel et son rôle dans la révolution industrielle, l'industrie du textile, les syndicats professionnels, le vote des femmes et le football. Dans le district de Castlefield, une partie d'un fort romain de Mamucium rebâti est ouvert au public. Le Musée des Sciences et de l'Industrie, qui se situe dans la Liverpool Road railway station, présente au public une large collection de locomotives à vapeur, des machines industrielles et des avions[103]. Le Musée des Transports recueille une collection d'anciens bus et trams de la ville[104] Salford Quays, non loin du centre-ville, à Trafford, accueille l'Imperial War Museum North[105]. Le Manchester Museum ouvert au public depuis les années 1880 présente des galeries d'égyptologie et d'histoire naturelle de grande qualité[106]. Dans l'ancienne synagogue des Espagnols et des Portugais (1874), le Musée juif de Manchester retrace l'histoire des Juifs de la ville, du XVIIIe siècle à aujourd'hui, alors que la communauté actuelle est forte de 40 000 personnes[107].
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113
+ La Manchester Art Gallery, appartenant à la municipalité et située à Mosley Street, expose une collection permanente de tableaux de peintres européens, et possède l'une des plus importantes collection préraphaélite du Royaume-Uni[108],[109].
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+ Dans le sud de la ville, la Whitworth Art Gallery présente de l'art moderne, des sculptures et du textile[110]. Il y a d'autres espaces d'exposition à Manchester comme le Cornerhouse, le centre Urbis, la Manchester Costume Gallery à Platt Fields Park, le People's History Museum et le Manchester United Museum dans le stade de Old Trafford[111].
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117
+ Les œuvres du peintre natif de Stretford Laurence Stephen Lowry, célèbre pour ses peintures du Manchester industriel et de Salford peuvent être vues à la Manchester Art Gallery, à la Whitworth Art gallery et au centre d'art The Lowry à Salford Quays (dans la commune de Salford)[112].
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+ L'économie de la nuit s'est développée depuis 1993 à Manchester, avec l'investissement de quelques brasseries dans des bars, clubs et autres boîtes de nuit, avec l'appui des autorités locales[113]. Les plus de 500 établissements disposant de licences dans le centre-ville[114] ont la capacité d'accueillir plus de 250 000 visiteurs[115], avec environ 110–130 000 personnes les visitant lors d'un soir de weekend typique. L'économie de la nuit représente un chiffre d'affaires annuel de 100 millions de livres sterling[116], et emploie 12 000 personnes[114].
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+ La scène surnommée « Madchester », qui apparaît dans les années 1980, et au sein de laquelle on retrouve certains groupes comme The Stone Roses, les Happy Mondays, Inspiral Carpets, 808 State, James et The Charlatans, est basée autour de boîtes de nuit comme The Haçienda[117]. Cette période a été l'objet du film 24 Hour Party People. La plupart des boîtes de nuit souffraient du crime organisé à cette époque ; Haslam en décrit une où le personnel était tellement terrorisé qu'il arrivait régulièrement que des personnes entrent et consomment sans payer, et où la drogue était vendue en toute liberté[117]. À la suite d'une série d'accidents violents liés à la drogue, The Hacienda ferme en 1997[113].
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123
+ Les bars de Canal Street accueillent une clientèle gay depuis au moins 1940[113], et forment aujourd'hui la base de la communauté homosexuelle de la ville. Le premier supermarché gay du Royaume-Uni y est ouvert, et la zone reçoit 20 000 visiteurs chaque week-end et voit se dérouler un festival populaire au mois d'août depuis 1991[118]. La série télévisée Queer as Folk se tient dans cette partie de la ville.
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+
125
+ Une grande variété de styles architecturaux est représentée à Manchester, avec une prédominance du style victorien et de l'architecture contemporaine. La ville se caractérise notamment par l'emploi de brique rouge dans une part importante des bâtiments de la ville. L'industrie textile (cotonnière) a largement contribué aux formes urbaines et reste très importante dans le patrimoine bâti de la ville actuelle[21]. Ainsi, de nombreux entrepôts et sièges d'entreprises textiles subsistent dans le centre-ville (transformés en bureaux, hôtels ou logements), et on trouve à sa proximité immédiate nombre d'anciennes usines textiles (filatures et tissages de coton surtout). Certaines d'entre elles sont demeurées telles qu'elles étaient à leur fermeture, tandis que d'autres ont été aménagées en espaces résidentiels ou en bureaux.
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+ Peu de vestiges subsistent de la ville médiévale : quelques rares maisons à colombage (reconstruites) et surtout la remarquable collégiale, devenue cathédrale
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+ La cathédrale de Manchester est de style gothique et date pour l'essentiel du XVe siècle, en dépit d'une restauration très lourde à partir du milieu du XIXe siècle. Elle est notamment remarquable pour ses chapelles privées (chantry chapels) et pour les stalles de son chœur, ornées de gravures et souvent considérées comme parmi les plus belles d'Angleterre[119]. Au nord l'école et la bibliothèque Cheltham (Chetham's School & Library) font partie du complexe de la collégiale d'origine ; ils occupent les anciens locaux dévolus aux chanoines. Miraculeusement préservés ces bâtiments, pour partie du XVe et du XVIIe siècle (reconstruction après la guerre civile) ont été affectés à une école pour les pauvres (Bluecoat school) et une bibliothèque publique. Ils constituent l'un des meilleurs exemples de ce type de fondation au Royaume-Uni.
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131
+ Quelques rares bâtiments témoignent de la prospérité de Manchester à l'époque de la Restauration et au XVIIIe siècle ; l'église Ste Anne (1709) en est le principal, auquel on peut ajouter divers lotissements de maisons bourgeoises.
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+ Le premier XIXe siècle a laissé de nombreux bâtiments de grande valeur architecturale : clubs, édifices publics ou religieux, bâtiments commerciaux, parmi lesquels la bibliothèque Portico de Thomas Harrison (1802-1806), le musée d'art (City Art Gallery) de Charles Barry (1824-1835), le "Theatre Royal" de Irwin & Chester (1845), la succursale de la Banque d'Angleterre de Charles Cockerell (1846), le "Friends Meeting House" de Richard Lane, l'ancienne église St Georges à Hulme (transformée en appartements) de Francis Goodwin (1826-28) et les églises catholiques St Wilfried de A.W.N. Pugin à Hulme (1842) et Ste Marie (the "Hidden jewel") de Weightman & Hadfield (1848) près de l'hôtel de ville.
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+ L'hôtel de ville, située à Albert Square, est construit en style néogothique, et est considéré comme le plus important édifice public de ce type en Angleterre à l'ère victorienne[120]. Il a été conçu par Alfred Waterhouse, vainqueur d'un concours pour lequel 137 projets furent présentés, et édifié de 1867 à 1877. En dépit d'une certaine image pittoresque de l'extérieur, le plan est très simple et rationnel et utilise au mieux le caractère triangulaire du site. Sa tour s'élève à 87 m, et sa façade comporte des gravures représentant des personnages remarquables de l'histoire de la ville. L'intérieur est également richement décoré, avec au sol des mosaïques, l'entrée et les dégagements du rez-de-chaussée sont décorés de statues des grands hommes locaux et sur les murs du Grand hall sont décorés de toiles et de fresques réalisées par Ford Madox Brown et retraçant l'histoire de Manchester[121]. Il a parfois été utilisé au cinéma à la place du palais de Westminster dans lequel il est interdit de filmer[122],[123]. Une extension de l'hôtel de ville a été réalisée de 1934 à 1938 par E. Vincent Harris, déjà auteur en 1930 de l'impressionnante Bibliothèque centrale (Central Library) voisine.
136
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+ D'autres bâtiments illustrent la prospérité de la ville entre 1850 et la première guerre mondiale ; ils recourent tous aux styles historiques en faveur à l'époque : styles néogothique surtout (bâtiments publics et églises anglicanes notamment) mais aussi néo-renaissance voire néo-baroque (banques, bâtiments commerciaux, civiques ou églises "non conformistes") ou même néo-roman (églises catholiques surtout) avant que n'émerge une version très atypique de l'Art nouveau (massive et géométrique). Il serait difficile de citer tous les bâtiments intéressants de cette époque ; on peut néanmoins mentionner quelles édifices représentatifs : des entrepôts monumentaux - tel le "Watts Warehouse" (transformé en hôtel) de Travis et Mangnall (1851-56) - des banques - comme la "Royal Bank of Scotland" de Edward Walters (1862) ou la "Parrs Bank" de Charles Heathcote (1902) - des salles de spectacle ou de conférence - comme le "Free Trade Hall" de Edward Walters (1853-58) dont seule la façade a survécu au bombardements allemands - d'autres équipements culturels ou éducatifs - comme le Bibliothèque John Rylands de Basil Champneys (1890-99) ou le complexe de l'université de Manchester d'Alfred et Paul Waterhouse (1883-1902)- des services - comme la "Royal Infirmery" de E.T. Hall (1905-08), le "Royal exchange" de Bradshaw, Gass et Hope (1914-21) ou l'ancien immeuble du YMCA (aujourd'hui "St George's house") de Woodhouse, Corbett & Dean (1907-11) ou encore des premiers immeubles de bureaux - comme Lancaster House de Harry S. Fairhurst (1905-10).
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+ Dans l'entre deux guerres, les mêmes types de bâtiments sont construits mais les styles historiques sont abandonnés au profit d'un rationalisme classicisant teinté d'Art déco., un mouvement dont l'architecte le plus représentatif est Sir Edwin Lutyens, auteur de la "Midland Bank" (1928/1933-35). De nouveaux programmes apparaissent cependant comme les grands magasins "Kendal Milne's" de J.S. Beaumont (1939) tandis que quelques rares architectes proposent des bâtiments inspiré du moderniste hollandais, comme le "Redfern House" de W.A. Johnson (1936) ou le "Daily Express Building" de Sir Owen Williams (1939).
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+ Manchester est très éprouvée par les bombardements allemands de la Seconde guerre mondiale et de nombreux bâtiments, du centre-ville notamment, sont détruits. La reconstruction va se faire dans un contexte de difficultés économiques et dans une logique de forte spécialisation des secteurs urbains ; le centre-ville est désormais divisé entre secteur commercial, zones de service et d'emplois tertiaires. dans les années 1960, un gigantesque centre commercial couvert " Arndale centre" est implanté au cœur de la ville. De nombreux immeubles de bureaux sont alors construits, comme le "Piccadilly Plaza" de Covell Mathews & partners (1959-65), ou la "Gateway house" de Picadilly station de Richard Seifert & partners (1967-69) ou la tour CIS, de G.S. Hay & Gordon Tait (1959-62) située près de la gare Victoria. C'est aussi une époque d'intense activité en matière d'équipements publics, en particulier universitaires : on peut citer le bâtiment des mathématiques de l'Université de Manchester de Scherre et Hicks (1968) ou l'usine pilote d'ingénierie chimique de l'Institut des Sciences et de la technologies (UMIST) de H.M. Fairhurst (1966).
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143
+ À partir des années 1980, une série de programmes de reconquête urbaine ("urban regeneration") vont être initiés dans le centre-ville et à sa proximité immédiate, le plus souvent dans le cadre d'un partenariat entre secteurs public et privé. C'est d'abord le quartier de Castlefield qui est concerné, où autour de canaux et viaducs de chemin de fer subsistent de nombreux entrepôts du début du XIXe siècle désaffectés ; ceux-ci sont transformés en logements en majorité de haut de gamme, mais aussi en cafés, bars et clubs. Le "Quay bar" de Stephenson Bell (1998) en est l'un des plus remarquables. Entre Castefield et le centre-ville l'ancien gare principale de Manchester (1875-80), désormais désaffectée a été transformée en salle d'exposition et de concerts en 1986 pour être finalement intégrée au Manchester Central Convention Complex, conçu par le cabinet Stephenson Bell (2001/2008). À proximité la tour Beetham, ou "Hilton tower" de Ian Simson, terminée en 2006, est un exemple d'un nouveau genre de bâtiments de grande taille. Elle comprend l'hôtel Hilton, un restaurant et des appartements. À son achèvement, elle était le plus haut immeuble du Royaume-Uni, hors Londres .
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+ L'attentat à la bombe mené par l'IRA en juillet 1996 a ravagé le centre-ville et en particulier le centre commercial Arndale. Si cet attentat a été d'abord vécu comme un drame, les autorités ont vite réalisé qu'il s'agissait d'une occasion unique de reconstruire un centre-ville plus conforme aux standards de qualité européens et plus digne des ambitions de la ville. Toute cette partie du centre a donc été re-dessinée depuis lors avec rues, places et immeubles de prestige conçus par des cabinets reconnus. Un nouveau magasin Marks & Spencer (en partie cédé à Selfridge) a été construit par Building design partnership (1999), Exchange square a été aménagé, dessiné par Martha Schwartz (2000) et le musée interactif Urbis conçu par Ian Simson a ouvert en 2002 (il est devenu depuis 2012 le Musée national du football).
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+ Le Green Building, qui fait face à la gare d'Oxford Road, est une construction innovante qui se veut respectueuse de l'environnement, un projet presque unique au Royaume-Uni.
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+ Le parc Heaton, au nord de la ville, est un des plus grands parcs municipaux d'Europe, couvrant pas moins de 250 hectares[124]. La ville comporte 135 parcs et jardins[125]. Deux grands squares comportent diverses statues. Albert Square a des monuments en l'honneur du Prince Albert, de l'évêque James Fraser, d'Oliver Heywood, de William Ewart Gladstone et de John Bright. Les jardins de Piccadilly contiennent des monuments en hommage à la Reine Victoria, Robert Peel, James Watt et au Duc de Wellington. Le cénotaphe de St Peter's Square, réalisé par Edwin Lutyens, est le principal mémorial de Manchester pour ses morts à la guerre. Le mémorial d'Alan Turing à Sackville Park commémore le rôle qu'a joué cet homme dans l'informatique moderne. Une statue d'Abraham Lincoln sculptée par George Gray Barnard et observable à Lincoln Square fut offert à la ville par M. et Mme Charles Phelps Taft de Cincinnati, dans l'Ohio, pour honorer le rôle du Lancashire dans la pénurie de coton du Lancashire et la guerre civile américaine de 1861–1865[126]. Le succès que rencontrèrent les jeux du Commonwealth de 2002 est commémoré par le B of the Bang, situé près du City of Manchester Stadium à l'est de la ville. Avec 184 m de hauteur, il s'agit de la plus haute sculpture du Royaume-Uni[127]. Un Concorde se trouve près de l'aéroport de Manchester.
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+ Manchester est la ville qui compte le plus de radios locales après Londres, parmi lesquelles on trouve notamment BBC Radio Manchester, Key 103, Capital, Piccadilly Magic 1152, 100.4 Smooth FM, Real Radio North West, Capital Gold 1458, 96.2 The Revolution et Xfm[128],[129]. Radio Manchester a retrouvé son appellation d'origine après avoir été temporairement baptisé BBC GMR en 1988[130]. Il existe également des radios étudiantes comme Fuse FM à l'université de Manchester et MMU Radio à l'université métropolitaine de Manchester[131],[132]. Un réseau de radios libres est géré par Radio Regen, avec des stations qui couvrent le sud de Manchester et notamment Ardwick, Longsight et Levenshulme (All FM 96.9) et Wythenshawe (Wythenshawe FM 97.2)[129].
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+ Manchester a été le théâtre de plusieurs films hollywoodiens comme My Son, My Son ! (1940) de Charles Vidor qui met à l'affiche Brian Aherne et Louis Hayward, Grand Hotel (1932), dans lequel Wallace Beery crie régulièrement « Manchester ! », Velvet Goldmine avec Ewan McGregor ou encore The Man in the White Suit d'Alec Guinness. Plus récemment, la ville est prise dans les flammes dans 28 jours plus tard sorti en 2002. L'action du film d'animation japonais de 2004 Steamboy prend place au moins partiellement à Manchester lors de la révolution industrielle. Le festival international du film de Manchester a par ailleurs lieu tous les deux ans dans la ville[133], et le festival du film du Commonwealth s'y est également tenu[134].
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+ Le journal The Guardian fut créé à Manchester en 1821 sous le nom de Manchester Guardian. Son siège est toujours situé dans la ville, bien qu'une partie des fonctions de management soient déplacées vers Londres[18]. Le Manchester Evening News est quant à lui le journal local qui a le plus grand tirage du Royaume-Uni. Il est gratuit en centre-ville le jeudi et vendredi. Malgré son titre il est disponible toute la journée[135]. Le Metro Noth West est distribué gratuitement aux arrêts du Metrolink, dans les gares et d'autres lieux très fréquentés. Le groupe MEN distribue un certain nombre de journaux locaux gratuits[136].
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+ De grands journaux nationaux anglais ont longtemps conservé leurs bureaux à Manchester comme The Daily Telegraph, Daily Express, Daily Mail, The Daily Mirror ou The Sun. Seul The Daily Sport reste basé dans la ville. À son apogée, il employait 1 500 journalistes, mais les fermetures de bureaux commencèrent dans les années 1980 et on ne peut plus parler de « second Fleet Street » aujourd'hui[137]. Une tentative pour lancer un quotidien pour le nord du pays, le North West Times, employant des journalistes licenciés par d'autres journaux a pris fin en 1988[138]. Le North West Enquirer tente à son tour d'offrir un véritable journal régional au nord-ouest de l'Angleterre, de la même manière que le Yorkshire Post le faisait pour le Yorkshire ou The Northern Echo pour le nord-est du pays ; il cesse ses activités en octobre 2006[138],[139]. Il y a plusieurs magazines de mode dans la ville, dont notamment YQ Magazine et Moving Manchester[140].
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+ La chaîne Granada Television, du groupe ITV, siège à Quay Street, dans le quartier de Castlefield[141]. Cette chaîne produit notamment Coronation Street, la série populaire la plus longue et la plus regardée du monde[142] qui passe cinq fois par semaine sur ITV1. Les informations locales pour la région nord-ouest sont produites à Manchester.
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+ Manchester est l'une des trois plus grosses bases de la BBC en Angleterre[143] avec Londres et Bristol. Les programmes A Question of Sport, Mastermind[144], et Real Story[145], sont réalisés au New Broadcasting House de la Oxford Road, au sud du centre-ville. La série à succès « Cutting It » a été tournée dans les quartiers nord de la ville. Life on Mars, dont cinq saisons sont diffusées sur BBC One, a également été tournée à Manchester en 1973, tout comme The Street, série qui remporte un BAFTA et un International Emmy Awards en 2007[146]. La première édition de Top of the Pops est enregistrée dans l'église de Longsight le jour du nouvel an 1964[147]. C'est aussi à Manchester qu'est installée l'antenne locale de BBC One pour le nord-ouest, et des programmes tels que North-West Tonight y sont produits[148]. La BBC a l'intention de délocaliser un grand nombre de ses infrastructures de son personnel de Londres vers Media City à Salford Quays. Les départements des chaînes pour enfants (CBBC), Comedy, Sport (BBC Sport) et New Media doivent être déplacés avant 2010[149],[150].
162
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163
+ Manchester disposait de sa propre chaîne de télévision, Channel M, détenue par le Guardian Media Group et lancée en 2000, mais celle-ci disparait en 2012[151]. La station produisait presque tous ses programmes, avec notamment les actualités locales, et elle était consultable dans tout le pays sur la plateforme de télévision BSkyB. Parmi les personnages de télévision célèbres originaires de Manchester on peut noter Daphne Moon (jouée par Jane Leeves), de Frasier, Charlie Pace (joué par Dominic Monaghan) de Lost, Naomi Dorrit (Lost) et Nessa Holt (Las Vegas), jouées toutes deux par Marsha Thomason, actrice elle-même originaire de la ville.
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+ Il y a deux universités à Manchester. L'université de Manchester est la plus grande université du Royaume-Uni ; elle est créée en 2004 à la suite de la fusion entre l'université Victoria de Manchester et l'UMIST (University of Manchester Institute of Science and Technology)[152]. Elle inclut notamment la Manchester Business School, première école de ce type lors de sa fondation en 1965. L'université métropolitaine de Manchester est constituée comme l'école polytechnique de Manchester à la suite de la fusion de trois grandes écoles en 1970. Elle obtient le statut d'université en 1992, et absorbe la même année les établissements d'enseignement supérieur de Crewe et Alsager dans le sud du Cheshire[153].
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+ L'université de Manchester, l'université métropolitaine de Manchester et le Royal Northern College of Music sont regroupés autour d'Oxford Road, au sud du centre-ville, et forment le plus grand quartier universitaire d'Europe[154]. Ces trois établissements représentent en effet 73 160 étudiants en études supérieures[155], bien que 6 000 d'entre eux soient basés dans les campus de Crewe et Alsager dans le Cheschire[156].
168
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169
+ Un des plus notables établissements d'enseignement secondaire de la ville est la Manchester Grammar School, établie en 1515[157],[158] comme grammar school gratuite à proximité de ce qui est maintenant la cathédrale. Elle est déplacée en 1931 vers Old Hall Lane à Fallowfield, au sud de Manchester, pour loger un nombre croissant d'étudiants. Après la guerre, elle devient une direct grant grammar school partiellement financée par l'État, mais elle retrouve son indépendance en 1976 après l'abolition du système d'aide directe[159]. Les premiers bâtiments sont aujourd'hui utilisés par l'école de musique de Chetham. Il y a deux autres établissements scolaires à proximité : Withington Girls' School et Manchester High School for Girls. Se trouve également à Manchester le séminaire « Beis Soroh Schreiner », dirigé par le rabbi Marmostein ainsi que le rabbi Angel.
170
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+ Manchester est une ville réputée pour le sport. Deux équipes de football de Premier League portent le nom de la ville : Manchester United et Manchester City. Elles évoluent respectivement à Old Trafford, troisième plus grand stade anglais après les stades londoniens de Wembley et de Twickenham avec 76 000 places et au City of Manchester Stadium (55 097 places) à l'est de la ville. Old Trafford, situé à l'extérieur de Manchester, à Trafford, dans la banlieue ouest, est avec le stade de Wembley et l'Emirates Stadium, l'un des trois stades anglais classé cinq étoiles par l'UEFA. Le stade du Lancashire County Cricket Club, situé non loin, s'appelle lui aussi Old Trafford[160]. Manchester United est le club à avoir le plus de supporters au monde, tandis que Manchester City est le club le plus riche du monde grâce à ses propriétaires très aisés mais aussi celui qui compte le plus de supporters de Manchester[161].
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+ Le FC United, fondé en 2005 par des supporters en désaccord avec l'acquisition de Manchester United par Malcolm Glazer
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+ Old Trafford et le stade de Wembley sont les seuls stades d'Angleterre à avoir accueilli une finale de Ligue des champions. C'est également là que se tient la finale du championnat national de rugby à XIII.
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+ Le City of Manchester Stadium a été construit à l'occasion des Jeux du Commonwealth de 2002. Après les Jeux, le stade fut préparé à l'arrivée dans son enceinte de Manchester City en 2003. Le stade peut accueillir 48 000 spectateurs. Il a accueilli la finale de la coupe de l'UEFA en 2008. Le premier stade de Manchester City, Maine Road, aujourd'hui démoli, détient toujours certains records, parmi lesquels la plus grande affluence en Premier League (83 260, Manchester United contre Arsenal, 1948) et la plus grande affluence en province (84 569, Manchester City contre Stoke City, FA Cup, 1934)[162].
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+ Diverses installations sportives de très bonne qualité sont édifiées à l'occasion des Jeux du Commonwealth de 2002. C'est le cas du City of Manchester Stadium, du National Squash Centre et du Manchester Aquatics Centre[163]. Manchester a par deux fois été candidat pour accueillir les Jeux olympiques, battu par Atlanta en 1996 et Sydney en 2000. Le vélodrome de Manchester a été reconstruit pour démontrer la volonté d'accueillir les Jeux en 2000[113]. Les Championnats du monde de cyclisme sur piste y ont eu lieu pour la troisième fois en 2008. Le MEN Arena a été la scène des championnats du monde de gymnastique FINA 2008[164]. Manchester a également accueilli les Championnats du monde de squash en 2008[165] et les championnats du monde de crosse au champ en juillet 2010[166].
180
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+ Manchester étant située dans le nord de l'Angleterre, un autre sport a les faveurs des Mancuniens : le rugby à XIII . Si l'idée d'un club directement implanté à Manchester est régulièrement évoquée[167], cette ville accueille surtout de grands matchs de rugby à XIII, de la Super League notamment, comme à l'occasion des Magic Week-end de 2012, 2013, et 2014[168],[169].
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183
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184
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+ L'aéroport de Manchester dessert la ville et le Nord-Ouest de l'Angleterre en général. C'est le premier aéroport du Royaume-Uni en nombre de passagers en dehors de Londres, avec 18,9 millions de passagers en 2011[170]. Des lignes aériennes relient la ville à l'Europe, l'Amérique du Nord, les Caraïbes, l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie[171]. Une seconde piste est ouverte en 2001 et les terminaux sont améliorés régulièrement. Le nombre de passagers est stable depuis 2005.
186
+
187
+ Manchester est bien desservi par les trains. En nombre de passagers, Manchester Piccadilly est, avec plus de 21 millions de passagers entre avril 2010 et mars 2011, la quatrième gare la plus fréquentée du Royaume-Uni hors Londres, derrière la gare centrale de Glasgow, Birmingham New Street et la gare de Leeds[172]. L'opérateur local Northern Rail travaille sur le nord de l'Angleterre[173], tandis que les autres opérateurs nationaux dont Virgin Trains gèrent le reste du réseau[174]. La ligne Manchester-Liverpool était lors de sa création la première voie de chemin de fer du monde à transporter des passagers[175]. Le comté du Grand Manchester a un important réseau ferroviaire à travers sa campagne, et deux gares principales[176]. L'arrivée de High Speed 2, projet de ligne à grande vitesse reliant la ville à Londres, permettra de diminuer fortement le temps de trajet entre les deux villes, et la reliera à Paris via le tunnel sous la Manche[177].
188
+
189
+ Manchester devient la première ville du Royaume-Uni à disposer d'un système de métro léger moderne quand le Metrolink de Manchester ouvre en 1992. Le système actuel fonctionne sur des rails d'un ancien train de banlieue convertis pour le métro léger, et traverse le centre-ville sur une ligne de tramway[178]. Le réseau de 92 km est constitué de sept lignes et 93 stations, dont huit arrêts de tramway en centre-ville. Un programme d'expansion est en cours de réalisation.
190
+
191
+ La ville a un des plus vastes réseaux de bus en dehors de Londres avec 50 compagnies de bus œuvrant dans la région du Grand Manchester. Avant la dérégulation de 1986, la SELNEC PTE (South East Lancashire and North East Cheshire Passenger Transport Executive), qui deviendra ensuite la GMPTE (Greater Manchester Passenger Transport Executive) avant de devenir Transport for Greater Manchester, dirigeait tous les bus de la ville[179]. Le système de bus est ensuite pris en charge par GM Buses qui est partagé après privatisation en GM Buses North et GM Buses South, respectivement contrôlés par First Manchester et Stagecoach Manchester[180]. Manchester dispose depuis 2002 d'un service de bus gratuit appelé Metroshuttle qui transporte les résidents des banlieues dans les différentes quartiers d'affaires de la ville[181].
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+ Le vaste réseau de canaux, héritage de la révolution industrielle, est maintenant exclusivement dédié aux loisirs. Le canal maritime de Manchester est ouvert au fret, mais le trafic est peu important[6],[182].
194
+
195
+ La ville de Manchester est jumelée avec plusieurs villes dans le monde[183]. En outre, le British Council maintient un centre métropolitain à Manchester[184].
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+ Sans qu'il n'y ait de jumelages officiels, la ville de Tampere en Finlande est connue comme la « Manchester de Finlande », Mulhouse comme la Manchester française. De même, Ahmedabad, en Inde, doit à son industrie textile florissante le surnom de « Manchester de l'Inde »[185],[186].
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+ Manchester héberge le plus vaste nombre de consulats au Royaume-Uni après Londres. Le développement de liens commerciaux internationaux durant la révolution industrielle a conduit à la création des premiers consulats dans les années 1820, et depuis lors ce sont plus de 800, représentant toutes les régions du monde, qui se sont établis dans la ville. Manchester dispose de divers services consulaires pour l'ensemble du nord de l'Angleterre. La diminution de la quantité de documents administratifs nécessaires pour le commerce international moderne tend à réduire l'importance de ces services, mais ce phénomène est compensé par le nombre croissant de voyageurs internationaux. Ceux-ci passent par l'aéroport de Manchester, le plus actif en dehors de l'agglomération londonienne[187],[188].
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+ (par ordre chronologique de naissance)
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+ « Coronation Street is without doubt the most successful television programme in the world. ... what is today the world's longest running drama serial. »
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+ Le Manchester United Football Club est un club de football anglais basé dans le district de Trafford, à proximité de la ville de Manchester, dans son stade d'Old Trafford dans le Grand Manchester. Fondé en 1878 sous le nom de Newton Heath, Manchester United évolue à Old Trafford, son stade historique, qui tire son surnom de "Théâtre des Rêves" des exploits réalisés au fil des années par le club mancunien.
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+ Comptant parmi les clubs de football les plus suivis de la planète[2], Manchester United est aussi celui générant le plus de revenus. En effet, avec une recette estimée à 1,4 milliards de dollars et une valeur globale de 2,7 milliards de dollars en mai 2015[3], Manchester devance de peu le Real Madrid et le F.C. Barcelone. Le club est aussi un des fondateurs de l'Association européenne des clubs.
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+ Manchester United possède le palmarès le plus fourni du football anglais, ayant remporté le championnat d'Angleterre à vingt reprises. Le club a également remporté douze Coupes d'Angleterre, cinq Coupes de la Ligue anglaise, vingt-et-un Community Shield, trois Ligues des Champions, une Coupe des Coupes, une Ligue Europa, une Supercoupe de l'UEFA, une Coupe intercontinentale et une Coupe du monde des clubs.
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+ Le club est fondé le 5 mars 1878 sous le nom de « Newton Heath LYR F.C. ». Il s'agit alors d'une équipe corporative de la compagnie ferroviaire Lancashire and Yorkshire Railway (LYR). Le club se fait un nom localement et veut accéder à la Ligue. Il ne sera accepté qu'à la troisième demande en 1892.
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+ Après quelques années difficiles, le club obtient enfin un certain pouvoir financier grâce à un brasseur, John Henry Davies, qui investit dans le club et recrute de nouveaux joueurs et une nouvelle direction. La décision de changer de nom est alors prise, Manchester Central est proposé ainsi que Manchester Celtic : les deux propositions sont rejetées au profit d'un nom qui deviendra célèbre. Manchester United Football Club. En 1902, Newton Heath change donc officiellement de nom, et par là même, de couleurs. En effet, le club abandonne le vert et l'or pour le mythique rouge et blanc.
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+ En 1908, l'équipe, entraînée par Ernest Mangnall et composée notamment de Turnbull, Bannister, Burgess et Charlie Roberts remporte son premier titre de champion d'Angleterre. Un an plus tard, le club obtient la coupe d'angleterre en battant Bristol City 1-0. Ce fut une période faste pour les supporters qui eurent droit à un nouveau stade : le club s'installe à Old Trafford (surnommé aujourd'hui le Théâtre des Rêves).
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+ Les années 1920 et les années 1930 furent des décennies difficiles pour United. Le club descend en deuxième division en 1922, lutte pour s'y maintenir, se stabilisant dans le milieu de tableau de ce championnat. En 1927, c'est une mini-crise, les fans menacent de boycotter le club. Pour faire face à la crise, la possibilité de vendre le stade est même à l'étude, et la même année, l'homme d'affaires James Gibson éponge la dette de 2 000 £ et prend le contrôle du club.
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+ Mais le miracle sportif ne se produit pas malgré l'embauche d'un nouvel entraîneur, Scott Duncan, et en 1934 le club est proche de descendre en troisième division. Dos au mur, Manchester United affronte Millwall le 5 mai alors que de l'autre côté, Manchester City, le club rival de toujours, se qualifie pour la finale de la Coupe d'Angleterre grâce à Matt Busby.
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+ Manchester United fait l'ascenseur et finit par remonter en première division en 1939, au moment où la guerre commence. Durant la guerre, Old Trafford est bombardé et se trouve en ruines.
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+ En 1945, Matt Busby arrive. Il est novateur dans sa stratégie en décidant du recrutement de nouveaux joueurs et en dirigeant les entraînements et s'entoura d'un assistant : Jimmy Murphy. Les premières années de Busby sont un succès, le club atteignant la place de vice-champion et la victoire en Coupe d'Angleterre en 1948, grâce à des joueurs de la région : Stan Pearson, Jack Rowley, Charlie Mitten et Allenby Chilton.
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+ Charlie Mitten part en Colombie, mais ses anciens coéquipiers gagnent le championnat en 1952. Cependant, Busby comprend que l'équipe a besoin de plus d'expérience et il opte pour la jeunesse. Cette politique prend du temps pour produire des résultats positifs, mais Manchester United remporte à nouveau le championnat en 1956 avec une équipe où la moyenne d'âge est de 22 ans, marquant 103 buts, un record de Manchester United. Les joueurs de cette génération dorée seront surnommés les Busby Babes. Cette réussite des jeunes est symbolisée par Duncan Edwards, qui fait ses débuts à 16 ans seulement. La saison suivante, 1956-57, le club gagne de nouveau le championnat, mais perd en finale de la Coupe d'Angleterre contre Aston Villa. Manchester United devient aussi le premier club anglais à participer à la Coupe d'Europe des clubs champions, contre la volonté de la fédération d'Angleterre, et perd contre le Real Madrid en demi-finale. Auparavant, MU réalise son plus large score européen en battant le champion de Belgique RSC Anderlecht 10-0 à Maine Road.
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+ L'année suivante, le club connaît la plus grande tragédie de son histoire. Le 6 février 1958, huit joueurs sont tués dans le crash aérien de Munich : Geoff Bent, Roger Byrne, Eddie Colman, Duncan Edwards, Mark Jones, David Pegg, Tommy Taylor et Liam Whelan - et quinze autres seront blessés : Walter Crickmer, Bert Whalley et Tom Curry, entraîneurs, sont parmi eux. Le gardien de but Harry Gregg sauve Bobby Charlton et Dennis Viollet en les traînant de la porte de l'avion, Johnny Berry survit aussi à l'accident, mais il prend sa retraite sportive à cause de ses blessures, et Matt Busby passe deux mois à l'hôpital.
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+ La même année, Manchester United joue en finale de la Coupe d'Angleterre, mais perd contre Bolton Wanderers. L'UEFA donne à Manchester United l'occasion de jouer la Coupe d'Europe des clubs champions la saison suivante, mais la fédération anglaise refuse. MU finit vice-champion la saison suivante avec une équipe décimée par le désastre de Munich.
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+ Busby reconstruit son équipe pendant les années 1960, recrutant de nouveaux joueurs comme Denis Law ou Pat Crerand, et en faisant confiance à de nouveaux jeunes dont le plus célèbre est George Best. MU gagne la coupe d'Angleterre en 1963, mais finit dix-neuvième du championnat. Cependant, en 1964 le club retrouve le haut du classement en atteignant la seconde place. Cette même année, le club fait face à une terrible désillusion sur la scène européenne en Coupe des coupes, Manchester United se fait éliminer par le Sporting Portugal. Vainqueurs à Old Trafford d'une confortable avance 4-1, les mancuniens subissent la pire défaite sur la scène européenne du club, 0-5 au retour.
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+ Le club est sacré champion d'Angleterre en 1965 et 1967. MU gagne la coupe d'Europe des clubs champions en 1968, battant le SL Benfica d'Eusébio 4-1 en finale après prolongation, devenant le premier club anglais à gagner cette compétition. Cette équipe contient trois vainqueurs du ballon d'or : Bobby Charlton, Denis Law et George Best. Matt Busby prend sa retraite en 1969 et Wilf McGuinness le remplace.
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+ MU se reconstruit donc après le départ de Matt Busby et avec Wilf McGuinness en 1969-70, en finissant huitième en championnat, et après un mauvais départ en 1970-71, McGuinness est débarqué de l'équipe première et s'occupe de la réserve et Busby revient pour une pige de six mois. Les résultats s'améliorent sous Busby, mais il part durant l'été 1971. Par conséquent, MU perd certains de ses meilleurs joueurs, comme Nobby Stiles et Pat Crerand.
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+ Jock Stein, qui avait mené le Celtic Glasgow à la victoire en coupe d'Europe, accepte le travail d'entraîneur à Manchester, mais il sera renvoyé et Frank O'Farrell le remplace. Cependant, comme McGuinness, O'Farrell y restera 18 mois, la seule différence entre les deux est la réaction d'O'Farrell en achetant de nouveaux joueurs, comme Martin Buchan d'Aberdeen payant 125 000 £. En 1972, Tommy Docherty (surnommé "the Doc") devient entraîneur et sauve MU de la relégation cette saison-là mais ne pourra y échapper en 1974 après les départs de Best, Law et Charlton. Denis Law s'installe à Manchester City en été 1973, et marque un but qui aura pour conséquence de reléguer son ancien club MU. Les joueurs comme Lou Macari, Stuart Houston et Brian Greenhoff essaient de remplacer Best, Law et Charlton sans succès.
40
+
41
+ L'équipe remonte immédiatement avec le jeune Steve Coppell qui arrive de Tranmere Rovers et avec lui le club atteint la finale de la coupe d'Angleterre en 1976 (perdue contre Southampton). Le club atteint de nouveau la finale en 1977 et bat Liverpool. Malgré cette réussite et sa popularité auprès des fans, Docherty est renvoyé juste après la finale en raison d'une liaison avec la femme du physiothérapeute.
42
+
43
+ Dave Sexton remplace Docherty en 1977 et met en place un jeu défensif, impopulaire en raison du passé du club qui prônait sous Docherty et Busby un jeu offensif. Les transferts majeurs sont Joe Jordan, Gordon McQueen, Gary Bailey et Ray Wilkins, mais MU reste dans le milieu de tableau du championnat et Sexton est renvoyé en 1981, bien qu'il gagne ses sept derniers matchs.
44
+
45
+ Ron Atkinson arrive au club et bat immédiatement le record des transferts britanniques en achetant Bryan Robson, qui est censé être le meilleur milieu depuis Duncan Edwards. L'équipe d'Atkinson contient aussi Jesper Olsen, Paul McGrath et Gordon Strachan, et des joueurs formés au club : Norman Whiteside et Mark Hughes. En 1984, Manchester atteindra les demi-finales de la Coupe des Coupes et s'inclinera devant le futur vainqueur, le club italien de la Juventus de Turin sur le score de 1-1 à l'aller et 1-2 au retour. United gagnera ensuite la coupe d'Angleterre en 1985, après l'avoir perdue en finale en 1983, et devient favori pour gagner le championnat en 1986 après dix victoires lors des dix premiers matches, mais ne finira que quatrième. Apr��s un mauvais départ l'année suivante, Atkinson est renvoyé avant la fin de la saison.
46
+
47
+ Alex Ferguson arrive du Aberdeen FC pour remplacer Atkinson et mène le club à la onzième place. La saison suivante en 1988, MU finit vice-champion, avec Brian McClair qui devient le premier joueur depuis George Best à marquer 20 buts en championnat dans une saison. Cependant, MU est à la peine les deux saisons suivantes. Alex Ferguson est sur le point d'être renvoyé en 1990 mais sera sauvé par un but de Mark Robins donnant à MU une victoire au troisième tour de la coupe d'Angleterre contre Nottingham Forest. L'équipe continue à gagner et remporte la coupe contre Crystal Palace.
48
+
49
+ Manchester gagne la Coupe des Coupes en 1991, battant les champions d'Espagne du FC Barcelone en finale. En manque de forme la saison suivante, le club termine à la seconde place du championnat derrière Leeds United. En 1991, le club se met en bourse pour une valeur de 47 millions de £.
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51
+ L'arrivée d'Éric Cantona en novembre 1992 redonne espoir au club, ainsi que l'expérience de Gary Pallister, Denis Irwin et Paul Ince et enfin des jeunes formés au club comme Ryan Giggs. Manchester United remporte le championnat en 1993 pour la première fois depuis 1967, et réalise le doublé coupe-championnat pour la première fois la saison suivante, aidé par son nouveau joueur Roy Keane, un milieu déterminé venu de Nottingham Forest et qui deviendra capitaine. En revanche, la même année, le club plonge dans la déprime après le décès de son entraîneur légendaire et président Matt Busby, qui meurt le 20 janvier 1994.
52
+
53
+ En 1995, Cantona est banni des terrains pour huit mois après un coup de pied sur un supporteur de Crystal Palace, Matthew Simmons, qui avait adressé des insultes raciales à Cantona pendant un match à Selhurst Park. Son absence sera lourde de conséquences puisque MU perdra en finale de la coupe d'Angleterre contre Everton FC et surtout finira le championnat deuxième derrière les Blackburn Rovers. C'est d'ailleurs la seule saison de l'ère Cantona où MU ne sera pas champion. Par la suite, Ferguson crée une controverse en vendant ses joueurs clés et en les remplaçant par des jeunes, comme David Beckham, Nicky Butt, Gary Neville, Phil Neville et Paul Scholes, mais ces nouveaux étonnent beaucoup d'experts et MU réalise le doublé en 1996. Ce fut la première fois qu'un club anglais réalise le doublé deux fois.
54
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55
+ Le club gagne le championnat en 1997, et Éric Cantona annonce son retrait du football à 30 ans seulement. En 1998, MU finit second derrière Arsenal FC.
56
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57
+ La saison 1998-1999 de Manchester United est la plus réussie de l'histoire du football anglais car il devient le premier club à remporter à la fois le championnat, la coupe d'Angleterre et la Ligue des champions[4].
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+ Le club gagne le championnat lors de la dernière journée en battant Tottenham Hotspur 2-1, tandis qu'Arsenal malgré sa victoire 1-0 face à Aston Villa termine à un point[5]. En finale de la coupe d'Angleterre, MU bat Newcastle United 2-0 grâce à des buts de Teddy Sheringham et Paul Scholes[6]. Enfin, en finale de la Ligue des champions, les Mancuniens battent le Bayern Munich en ayant été menés 1-0 dès la 6e minute avant d'égaliser et de prendre l'avantage dans les arrêts de jeu de la seconde période[7],[8]. Le 30 novembre 1999, ils remportent également la Coupe intercontinentale en battant le SE Palmeiras 1-0 à Tokyo[9].
60
+
61
+ Manchester United gagne facilement le championnat en 2000 et 2001, avec 18 points puis 10 points d'avance sur Arsenal mais échoue deux fois en quart de finale de la ligue des champions. En 2000, Manchester fonde le G 14 avec treize autres clubs européens majeurs[10]. Le club refuse de prendre part à la coupe d'Angleterre afin de participer à la Coupe du monde des clubs à cause de la pression de la FA et de l'UEFA. Ferguson adopte une tactique plus défensive en 2002 afin de remporter la Ligue des champions, mais cela compromet les chances de l'équipe sur le plan national qui termine à la troisième place. Après une nouvelle victoire en championnat en 2003, David Beckham est transféré au Real Madrid après une dispute dans les vestiaires avec Alex Ferguson[11]. En 2004, Rio Ferdinand est suspendu huit mois pour avoir évité un contrôle anti-dopage[12]. Les Mancuniens remportent pourtant la coupe d'Angleterre en battant Millwall 3-0 en finale.
62
+
63
+ En 2004-2005, le club ne remporte aucun trophée, perdant notamment la finale de la coupe d'Angleterre aux tirs au but face à Arsenal. Les Red Devils voient l'homme d'affaires américain Malcolm Glazer acquérir une partie du contrôle dans le club par l'intermédiaire de son entreprise d'investissement Red Football Ltd grâce à une OPA valorisant le club à environ 800 millions de livres[13],[14]. Le 16 mai, il augmente sa part à 75% nécessaire afin de pouvoir retirer le club de la Bourse, ce qui en fait un privé de nouveau, et annonce son intention de le faire dans les 20 jours. Le 8 juin, il nomme son fils à la tête de Manchester United en tant que directeur non exécutif[15]. L'acquisition du club par la famille Glazer a été effectué en grande partie grâce à l'emprunt, le montage financier étant de type LBO[16].
64
+
65
+ L'année suivante, Manchester United commence mal la saison : le club ne se qualifie pas pour le second tour de la Ligue des champions pour la première fois en une décennie. Cependant, un changement tactique permet au club de bien finir la saison et de remporter la Coupe de la Ligue anglaise en battant Wigan 4-0. Après Roy Keane qui avait quitté le club en début d'année après avoir critiqué publiquement certains jeunes joueurs[17],[18], Ruud van Nistelrooy annonce également son départ en fin d'année après une dispute avec Alex Ferguson[19].
66
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67
+ En 2007, Manchester remporte le championnat grâce à un football offensif marquant 20 buts de plus que Chelsea qui finit second. Les espoirs d'un nouveau triplé sont détruits quand l'AC Milan les élimine en demi-finale de la Ligue des champions avant que Chelsea ne remporte la coupe d'Angleterre en battant United, 1-0.
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69
+ Après la mésaventure de l'année dernière, le club remporte le championnat lors de la saison 2007-2008 pour la 17e fois au terme de la dernière journée du championnat, devançant Chelsea de deux points seulement. Au cours de l'année, Cristiano Ronaldo explose en inscrivant 42 buts toute compétitions confondues. Le 21 mai 2008, les Reds remportent la Ligue des champions contre Chelsea au terme d'une finale palpitante s'étant achevée aux tirs au but (6-5, 1-1 après le temps réglementaire). La victoire intervient 100 ans après le premier titre de Manchester United, 50 ans après le désastre de Munich et 40 ans après la première coupe européenne remportée. Au cours de ce match, Ryan Giggs, entré en cours de jeu, dépasse le record d'apparitions de Bobby Charlton en apparaissant pour la 759e fois. Le Gallois entre ainsi un peu plus encore dans la légende du club.
70
+
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+ Les deux saisons suivantes, le club remporte un 18e titre de champion d'Angleterre lors de la saison 2008-2009 - ce qui le place au niveau de Liverpool au nombre de titres conquis, échoue en finale de la Ligue des champions 2008-2009 battu par le FC Barcelone (2-0), perd le championnat d'un point en 2009-2010 et gagne la Coupe de la Ligue anglaise en battant Aston Villa. Le club voit également Carlos Tévez partir vers Manchester City et également Cristiano Ronaldo partir vers le Real Madrid pour un montant record de 97 millions d'euros.
72
+
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+ Lors de la saison 2010-2011, Manchester United remporte son 19e titre de champion contre Blackburn Rovers, dépassant ainsi Liverpool au nombre de titres de champions d'Angleterre[20] et sera une nouvelle fois battue par le FC Barcelone en finale de Ligue des champions au Wembley Stadium, 3-1. C'est également lors de cette saison qu'une statistique impressionnante est dévoilée après un match contre Chelsea : Alex Ferguson a mis fin a une série record de 166 matchs d'affilée sans aligner les mêmes joueurs au coup d'envoi. La dernière fois qu'il avait reconduit la même équipe sur deux matchs d'affilée, c'était en mai 2008[21].
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+
75
+ Les saisons suivantes, le club perdra Edwin van der Sar, Gary Neville et Paul Scholes en 2011, retraités, mais officialisera les arrivées de Phil Jones et d'Ashley Young pour environ 17 millions de livres chacun, ainsi que le gardien espagnol David de Gea pour 19 millions de livres. Malheureusement, le club remporte seulement la Community Shield 2011 en début de saison et est devancé par Manchester City pour le titre de champion en toute fin de championnat. Le club ne se laisse pas abattre et officialise les arrivées de Robin van Persie et de Shinji Kagawa dès l'été suivant afin de renforcer l'effectif. Le club trouve malheureusement le chemin de Chelsea qui les éliminera de la Coupe d'Angleterre et de la League Cup. Le club parvient tout de même à remporter le championnat avec 9 points d'avance sur City.
76
+
77
+ Le 8 mai 2013, Sir Alex Ferguson annonce officiellement sa retraite qui prendra effet à la fin de la saison 2012-2013[22]. Il est remplacé par David Moyes, l'ex-entraîneur d'Everton pour une durée initiale de six ans[23],[24]. Cependant, ce dernier ne restera que onze mois à la tête du club et le quitte le 22 avril 2014, la faute à de mauvais résultats[25]. Malgré l'achat de Juan Mata lors du mercato hivernal[26], le club termine 7e du championnat, est éliminé lors du troisième tour de la FA Cup, est éliminé en demi-finale de la League Cup et est éliminé en quart de finale de la Ligue des champions. Ryan Giggs, adjoint de Moyes, est alors chargé d'assurer l'intérim jusqu'à la fin de la saison[27].
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+
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+ Désireux de retrouver les sommets, les dirigeants mancuniens engagent le Néerlandais Louis van Gaal pour trois ans[28], faisant de lui le premier entraîneur non britannique à diriger le club. Quatre légendes du club qui totalisent 2047 matchs sous le maillot de Manchester United quittent le club : Ryan Giggs (retraite), Nemanja Vidić (fin de contrat), Rio Ferdinand (fin de contrat) et Patrice Évra (1,5 million d'euros + 0,4M bonus). Pour compenser leur départ, plus de 190 millions d'euros sont dépensés pour le milieu Ander Herrera (36 millions d'euros, Athletic Bilbao), le latéral gauche Luke Shaw (32,5 millions d'euros + 5M bonus, Southampton FC), le défenseur Marcos Rojo (20 millions d'euros, Sporting Portugal), le milieu Ángel Di María (75 millions d'euros, Real Madrid CF, qui devient ainsi la recrue la plus chère de l'histoire de la Premier League), le défenseur Daley Blind (18 millions d'euros, Ajax Amsterdam) et enfin l'attaquant Radamel Falcao (prêt à 10 millions d'euros avec option d'achat à 55 millions d'euros, AS Monaco). Inconstantes, les troupes de Van Gaal finissent la saison à la quatrième place de Premier League avec 70 points (20 victoires, 10 matchs nuls, 8 défaites). L'objectif du club de retrouver la Ligue des champions est donc atteint.
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+ À l'été 2015, l'équipe continue d'être façonnée avec un grand budget. Le jeune ailier néerlandais Memphis Depay (champion et meilleur buteur d'Eredivisie avec 22 buts) est recruté pour 32 millions d'euros et héritera du mythique maillot numéro 7, porté entre autres par David Beckham, Cristiano Ronaldo et Éric Cantona. Le club continue son mercato en faisant signer le défenseur italien Matteo Darmian (en provenace du Torino Football Club) pour 18 millions d'euros ainsi que deux milieux de terrain, l'Allemand Bastian Schweinsteiger (du Bayern Munich, acheté 18 millions d'euros) et le Français Morgan Schneiderlin (Southampton Football Club, pour 32 millions d'euros). Dans le même temps, le club vend l'attaquant Robin van Persie au Fenerbahçe SK. En fin de mercato le club achète le jeune attaquant français Anthony Martial, en provenance de l'AS Monaco, pour un montant de 50 millions d'euros (+30M de bonus).
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+ Malgré une 12e FA Cup remportée en 2016, le club se sépare de Louis van Gaal le 23 mai 2016, ce dernier n'ayant notamment pas réussi à qualifier l'équipe pour la Ligue des champions[29]. Il est alors remplacé par le technicien portugais José Mourinho[30].
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+ La première saison de José Mourinho comme entraîneur du club est réussie au niveau des titres avec un triplé Community Shield (contre le champion en titre Leicester, victoire 2-1), Coupe de la Ligue (victoire finale contre Southampton, victoire 3-2), et surtout la Ligue Europa (victoire finale contre l'Ajax Amsterdam, victoire 2-0), faisant du club le 5e à remporter les 3 compétitions européennes (Ligue des Champions, Coupe des Coupes et Ligue Europa) après la Juventus (1985), l'Ajax Amsterdam et le Bayern Munich (1996), puis Chelsea (2013). Les mancuniens retrouvent donc la Ligue des champions et se qualifient pour la Supercoupe de l'UEFA. Durant le mercato estival, les Red Devils ont acheté le défenseur ivoirien Éric Bailly[31] (Villarreal, 38 M€), l'attaquant suédois Zlatan Ibrahimović[32] en fin de contrat avec le Paris Saint-Germain, le milieu de terrain Henrikh Mkhitaryan[33] (Borussia Dortmund, 40 M€) et officialisé le retour de l'international français Paul Pogba pour la somme record de 105 M€ (+5 M€ bonus) en provenance de la Juventus.
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+ Le mercato hivernal a vu les départs de l'attaquant néerlandais Memphis Depay[34] vers l'Olympique lyonnais, du milieu français Morgan Schneiderlin[35] vers Everton et du milieu allemand Bastian Schweinsteiger vers le club des Fire de Chicago (Major League Soccer). Le bilan est plus mitigé en championnat avec une 6e place ; Manchester United sera éliminé en quarts de finale de Coupe d'Angleterre contre Chelsea.
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+ Lors d'un match contre Stoke City (score final 1-1), Wayne Rooney est entré dans la légende de Manchester United en inscrivant son 250e but en 546 matchs, devenant le meilleur buteur de l'histoire du club. Il sera finalement vendu à son club formateur, Everton, pendant le mercato estival de 2017. José Mourinho recrutera ensuite le défenseur suédois Victor Lindelöf en provenance du Benfica Lisbonne, l'attaquant belge Romelu Lukaku (2e meilleur buteur du championnat la saison précédente), en provenance d'Everton et le milieu de terrain serbe Nemanja Matic (Chelsea). La saison 2017-2018 du club commence par une défaite 1-2 contre le Real Madrid en Supercoupe de l'UEFA, malgré un but de Romelu Lukaku.
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+ Durant l'hiver 2018, Manchester United et Arsenal procèdent à un échange entre Henrikh Mkhitaryan et Alexis Sánchez sans indemnité de transfert supplémentaire. Alexis Sanchez devient le nouveau numéro 7 du club, laissé libre après le départ de Memphis Depay un an plus tôt. Quelques mois plus tard, Ibrahimovic sera résilié par le club. Les mancuniens terminent l'exercice 2017-2018 avec un total de 81 points (25 victoires, 6 nuls, 7 défaites), soit le total le plus important depuis le départ de Sir Alex Ferguson. Malgré un jeu sujet régulièrement aux critiques (jugé trop défensif), Manchester United commence à retrouver les sommets, disputant notamment la Ligue des Champions dès les phases de groupe pour la 2e saison d'affilée, une première depuis la retraite de Ferguson.
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+ Pendant le mercato estival qui suit, José Mourinho fait l'achat de plusieurs joueurs comme Fred ou Diogo Dalot. Le club mancunien voit également partir Michael Carrick (retraite) ou encore Daley Blind (transfert à l'Ajax Amsterdam pour 16 millions d'euros). À la suite d'un début de saison trop négatif, l'entraîneur portugais est licencié et remplacé par 3 anciens joueurs de Manchester United : Ole Gunnar Solskjær, secondé par Mike Phelan (déjà ancien adjoint de Ferguson) et Michael Carrick. Marouane Fellaini sera ensuite transféré au Shandong Luneng Taishan pour 10 millions d'euros pendant le prochain mercato hivernal.
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+ Le 6 mars 2019, Manchester United réalise un come-back inédit en Ligue des Champions contre le Paris SG en remportant le match retour au Parc des Princes par 3 buts à 1 (défaite 0-2 à l'aller) ; en effet, dans l'histoire de la compétition, aucune équipe ne s'était qualifée pour le tour suivant en ayant perdu le match aller 0-2 à domicile[36]. L'exploit est d'autant plus commenté que Manchester United jouait avec une équipe largement remaniée, composée de plusieurs joueurs issus du centre de formation tels que Mason Greenwood et Tahith Chong, qui jouaient leurs premières minutes en Ligue des Champions (Greenwood jouant même ses premières minutes en pro) ; ce remaniement d'équipe fait suite à l'absence de 9 joueurs cadres (tels que Anthony Martial et Jesse Lingard, blessés, ou Paul Pogba, suspendu après un carton rouge au match aller).
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+
97
+ Le 28 mars 2019, Ole Gunnar Solskjær est confirmé en tant qu'entraîneur à plein temps après avoir signé un contrat de 3 ans. Ed Woodward, vice-président exécutif, déclare à ce sujet : “Depuis qu'Ole a repris en main l'équipe en décembre, les résultats parlent pour lui.”[37]. Mike Phelan signe quant à lui son contrat le 10 mai 2019 en tant que premier adjoint de Solskjær.
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+ La fin de saison est plus difficile, avec une sixième place en championnat et une élimination en quart de finales de Ligue des Champions contre le FC Barcelone (défaite 4-0, scores cumulés). Le capitaine équatorien Antonio Valencia et l'espagnol Ander Herrera quittent le club, leurs contrats n'ayant pas été renouvelés.
100
+ Lors du dernier match de la saison, Mason Greenwood est titularisé pour la première fois en Premier League à l'âge de 17 ans et 223 jours, faisant de lui le plus jeune joueur de Manchester United à démarrer un match de Premier League.
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102
+ Puis lors de la saison 2019-2020, Manchester United achète Bruno Fernandes, un joueur qui sera décisifs dès ses débuts avec MU (7 buts et 6 passes décisifs en à peine 10 matchs). Manchester United sera aussi le premier club qui réalise 4 matchs d'affilé avec au moins 3 buts d'écart contre l'équipe adverse en Premier League (3-0 contre Brighton & Hove Albion, 3-0 contre Sheffield United, 5-2 contre Bournemouth puis 3-0 contre Aston Villa du 24 juin 2020 jusqu'au 9 juillet 2020).
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104
+ Manchester United possède l'une des vitrines les plus impressionnantes du football avec 68 titres acquis : 66 titres majeurs et deux titres de Division 2[38], ce qui en fait le club le plus titré de l'histoire du football anglais. C'est avec Sir Alex Ferguson que le club a gagné le plus de titres (38), soit plus de la moitié du palmarès du club.
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+ Au cours des années, comme sous Newton Heath, le club a joué dans un certain nombre de différentes couleurs, le plus reconnaissable est le maillot moitié jaune et vert portés de 1878 à 1892[40], puis de nouveau entre 1894 et 1896, cette tenue a été revu comme maillot extérieur au début des années 1990. Les autres tenues portées par Newton Heath incluent un maillot rouge et blanc (1892-1894) ou un simple maillot blanc (1896-1902) porté avec un short bleu[40]. En 1902, en liaison avec le changement du nom en Manchester United, le club a changé ses couleurs pour les traditionnels maillots rouges, shorts blancs et chaussettes noires, qui est devenu le standard pour la plupart des maillots domicile de Man Utd depuis. L'exception la plus notable à cet égard est le maillot que portait l'équipe à la finale de la coupe 1909 contre Bristol City, qui est en blanc avec un « V » descendant au bas[40]. Cette conception a été réessayé dans les années 1920, avant qu'United revienne à son maillot tout rouge, ainsi que pour celui de la saison 2009-2010 afin de célébrer la 100e année du club, à Old Trafford[41].
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+
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+ Les tenues extérieures sont généralement blanches avec des shorts noirs et chaussettes blanches[40], mais d'autres couleurs sont utilisées, y compris un bleu et blanc rayé de 1903 à 1916, un autre noire en 1994 et 2003, et une tenue bleue et argent en 2000. L'une des plus célèbres, mais de courte durée, est de loin la grise utilisée en 1995-1996, qui est abandonnée après l'échec de l'équipe à remporter un seul match avec. À la mi-temps pendant un match contre Southampton, quand United en est déjà à un score défavorable de 3-0, ils ont mis leur troisième maillot bleu et blanc, mais ont finalement perdu 3-1. Selon les joueurs, le gris n'est pas assez visible, ce qui a conduit à la faiblesse des résultats[42]. Un autre fameux maillot de Manchester United est un réversible blanc avec des manches noires et des garnitures en or d'un côté et de l'or avec des garnitures noires de l'autre. Ce maillot est le dernier créé par Umbro pour le club avant le changement avec Nike. Il sert à célébrer les 100 ans du club sous le nom de Manchester United.
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+ La troisième tenue est traditionnellement toute bleue en hommage à l'équipe victorieuse à la Coupe d'Europe 1968 exception faite par un maillot jaune porté au début des années 1970, ladite rayée bleue et blanche, tenue de 1996, qui révèle être une prédilection pour les fans, et un tee-shirt blanc avec le noir et rouge à partir de 2004. United a également utilisé ce qui était utilisé à l'origine de la formation que leur troisième maillot, après avoir adopté un maillot tout noir la saison 1998-1999 et un maillot bleu foncé et marron en 2001 pour les matchs contre le PSV Eindhoven et Southampton.
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+ Lors de la saison 2009/2010, le maillot domicile de Manchester United est rouge avec scapulaire noir sur la poitrine. Le logo du club est situé sur un blason noir de la même forme sur le côté gauche du V, tandis que le logo Nike est en blanc sur le côté droit, le logo AIG est également blanc. En reconnaissance du 100e anniversaire de l'ouverture du stade d'Old Trafford, un label de lecture « The Theatre of Dreams Since 1910 » (Le théâtre des rêves depuis 1910) est joint à la couture latérale. Le domicile est porté avec des shorts blancs avec des bandes rouges les côtés des deux jambes, et des chaussettes noires avec un scapulaire rouge sur le mollet[41]. Tandis que le nouveau maillot extérieur est de loin le plus récent imaginé, noire avec un scapulaire bleu sur la poitrine et le logo du club sur un blason bleu. À l'instar du domicile, les logos sont tous les deux en blanc. Le short extérieur est également en noir avec des bandes bleues sur les côtés, tandis que les chaussettes sont noires avec un chevron bleu sur le mollet. Le plus récent troisième maillot est en bleu royal, avec les logos aussi en blanc. Autour de l'insigne du club, qui est sur un écu bleu, les mots « May 29th 1968 40th Anniversary » (29 mai 1968 40e anniversaire) sont brodés. Contrairement aux autres maillots, les lettres « MUFC » sont à l'arrière du col, tandis que l'intérieur du col est décoré avec les armoiries de la ville de Manchester, dans un design inspiré par les billets utilisés pour la finale de Coupe d'Europe 1968. Le troisième maillot est porté avec short et chaussettes bleues.
113
+
114
+ L'écusson de Manchester United a été modifié à quelques reprises, mais la forme de base reste la même. Le badge est dérivé du blason de la ville de Manchester. Le diable sur le badge du club provient du surnom « The Red Devils », qui a été adopté au début des années 1960 après que Matt Busby l'eut entendu en référence à la couleur tout rouge du voisin Salford City Reds. À la fin des années 1960, le diable a commencé à être inclus sur les programmes et les écharpes de club, avant d'être finalement intégré à l'insigne du club en 1970, tenant un trident incomparable. En 1998 le badge a été une nouvelle fois remanié, supprimant cette fois les mots « Football Club[43] ».
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+ Dernière mise à jour le 9 juillet 2017[48],[49]
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+ Le joueur comptant le plus d'apparitions sous le maillot mancunien est le milieu de terrain gallois Ryan Giggs, avec 963 matchs disputés.
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+ Le meilleur buteur de l'histoire du club est l'attaquant anglais Wayne Rooney qui a inscrit 253 buts pour les Red Devils.
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+ Le plus jeune joueur à avoir porté la tunique mancunienne est David Gaskell, à 16 ans et 19 jours, le 24 octobre 1956. Le plus âgé est le gallois Billy Meredith, alors âgé de 46 ans et 271 jours, le 7 mai 1921.
123
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+ Tableau montrant les différents entraîneurs du club depuis le premier entraîneur connu. Seuls les matchs officiels sont comptés.
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+ Dernière mise à jour le 9 août 2016
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+ Lorsque le club a été fondé, Newton Heath a joué ses matchs à domicile sur un petit terrain à North Road à Newton Heath. Toutefois, les équipes visiteuses se plaignent souvent de l'état du terrain. Les vestiaires n'ont également pas fière allure, situés à dix minutes à pied dans le pub The Three Crowns sur Oldham Road. Ils ont ensuite été déplacés au Shears Hotel, un autre pub sur Oldham Road, mais un changement est nécessaire si le club veut continuer dans la League.
128
+
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+ Les Heathens restent à Borth Road pendant quinze ans, de 1878 à 1893, un an après l'entrée dans la Ligue de football, avant de passer à Bank Street à proximité de Clayton. Le nouveau terrain n'est pas beaucoup mieux, que quelques touffes d'herbe, du sable jusqu'à la surface, et des nuages de fumée qui viennent de l'usine à côté. À une occasion, le club de Walsall Swifts refuse même de jouer, les conditions étant si mauvaises. Une couche de sable a été mis par les jardiniers et les visiteurs ont finalement été convaincu de jouer, pour finalement perdre 14-0. Ils protesteront contre le résultat, invoquant les mauvaises conditions comme raison de leur défaite et le match sera rejoué. Les conditions ne sont pas beaucoup mieux la deuxième fois, et l'équipe de Wallsall perd de nouveau mais cette fois, que 9-0.
130
+
131
+ En 1902, le club est proche de la faillite et le stade est fermé par les huissiers de justice en raison de son insolvabilité. Le club a été sauvé à la dernière minute par le capitaine Harry Stafford, qui réussit à réunir ainsi assez d'argent pour payer le club pour le prochain match à Bristol City, et trouve un terrain temporaire à Harpurhey pour le prochain match à domicile contre Blackpool.
132
+
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+ À la suite de l'investissement de Davies, le nouveau Manchester United a enfin un terrain praticable.
134
+
135
+ Six semaines avant la première Coupe d'Angleterre de Manchester United en avril 1909, Old Trafford est désigné comme la maison de Manchester United, à la suite de l'achat des terrains nécessaires pour environ 60 000 livres. L'architecte Archibald Leitch est embauché par le président John Henry Davies, et doté d'un budget de 30 000 livres pour la construction. Les plans originaux indiquent que le stade doit contenir autour de 100 000 personnes, même si cela est réduit à 80 000. Le premier match est joué le 19 février 1910 contre Liverpool et débouche sur une défaite 4-3.
136
+
137
+ Le dernier aménagement est achevé en 2006 lorsque le secteur nord-est et du nord-ouest sont ouverts, permettant le record actuel de 76 098, à 104 sièges de la capacité maximale du stade. Une réorganisation du stade eut lieu en 2009 rabaissant le stade à 75 957 soit 255 sièges de moins.
138
+
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+ Le nombre de places assises est ensuite passé à 75 643, la capacité actuelle.
140
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141
+ The Cliff fut le premier centre d'entraînement de Manchester United mais sert aussi comme stade pour les équipes de division inférieur du club. Il est basé à Broughton, dans la ville de Salford. Le terrain est utilisé depuis 1948 par le club et est acheté à son propriétaire en 1951. Il accueille et ce depuis ce jour les matchs de l'équipe réserve et de l'académie. Le stade eut même le privilège d'être éclairé avant le stade d'Old Trafford en 1952. Il sera délaissé au profit du Trafford Training Centre en 1999, Sir Alex Ferguson demandant un endroit plus calme et plus renfermé pour pouvoir entrainer ses joueurs.
142
+
143
+ Le Trafford Training Centre, plus communément appelé Carrington, est le centre d'entrainement actuel du club de football de Manchester United. Il abrite également le centre de formation mancunien. Bien que l'ouverture officielle du site ait eu lieu le 26 juillet 2000, celui-ci était déjà utilisé depuis quelques mois par le club en attendant la fin de la construction du bâtiment principal. Tandis que le centre de formation n'ouvre ses portes qu'en 2002.
144
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145
+ Aon est le principal sponsor de Manchester United, et dans le cadre du parrainage, leur logo est affiché sur le devant du maillot du club et une pléthore d'autres marchandises. L'opération a été annoncée par le chef de la direction de Manchester United David Gill, le 3 juin 2009[51],[52], le contrat commençant le 1er juin 2010 pour une valeur record de 92 millions d'euros[53]. L'ancien sponsor était AIG depuis 2006. Le 21 janvier 2009, il a été annoncé qu'AIG ne souhaite pas renouveler leur contrat à la fin de l'opération en mai 2010[54].
146
+
147
+ Le club n'a eu que cinq sponsors maillots. Le premier a été de Sharp, qui a parrainé le club de 1982 à 2000, dans l'une des plus longues et les plus lucratives offres de parrainage de football anglais[55],[56]. Le logo fera 17 années sous les couleurs mancuniennes. Puis Vodafone reprend dans un premier temps pour quatre ans et 30 millions de livres[57] avant de rempiler le 11 février 2000, avec le parrainage de commencer au début de la saison 2000-2001[55],[56], et enfin en décembre 2003, le parrainage a été prolongé de quatre ans avec Vodafone acceptant de verser 36 millions de £ au cours des quatre années de 2004 à 2008[58]. Cependant, le 23 novembre 2005, Vodafone a annoncé qu'il mettait fin au contrat en mai 2006 afin de se concentrer sur leur parrainage la Ligue des champions[59]. Le troisième fut AIG qui en battant un nouveau record 56,5 millions de £, record battu par le nouveau sponsor Aon, devint le sponsor maillot des Red Devils jusqu'au 3 mai 2010. Aujourd'hui Chevrolet est le sponsor maillot de Manchester United.
148
+
149
+ La publicité fait son apparition à Old Trafford en 1975 sous la forme de panneaux publicitaires autour du stade. La même année, le club signe un contrat avec son premier équipementier sportif, Admiral Sportswear[60], qui sera suivi par Adidas[61] (1980-1992), Umbro[62] (1992-2002), Nike[63] (2002-2015[64]) et à nouveau Adidas pour 950 millions d'euros (2015-2025[65]).
150
+
151
+ Les sponsors actuels sont[66] :
152
+
153
+ Le club commence la vente de produits dérivés avec l'ouverture d'une boutique de souvenirs à Old Trafford en 1967. Un an plus tard, il dépose la marque « Manchester United ».
154
+
155
+ En 1986, le musée d'Old Trafford[67] est le premier du genre en Angleterre. En 2001, il est le deuxième musée le plus visité de Manchester derrière le musée des sciences et de l'industrie[68].
156
+
157
+ Manchester United diversifie ses moyens de vente et lance son premier catalogue de produits dérivés en 1988. Des mégastores de plus de 15 000 m2 s'ouvrent à Old Trafford, Singapour et Dublin en 2000[69]. La vente en ligne de produits via le site internet du club créé en 1996 représente 6 à 7 % des revenus du club, soit 15 millions d'euros[70]. À l'image du Milan AC ou du Real Madrid, MU tente aussi de conquérir d'autres marchés, notamment en Amérique, en Asie et en Afrique du Sud[71] en y organisant régulièrement des tournées[72].
158
+
159
+ La diversification se fait également au travers des produits proposés. Ainsi, en plus des traditionnels maillots et vêtements à l'effigie du club, le supporter peut acheter des bijoux, des jeux de société[73] ou encore souscrire un prêt ou une assurance[74].
160
+ Malheureusement la fin du partenariat avec AIG risque de compromettre certaines de ses activités[75].
161
+
162
+ En juillet 2012, Manchester United a déposé un dossier pour être coté à Wall Street, espérant lever 100 millions de dollars sur les marchés[76].
163
+
164
+ Actionnaires :
165
+
166
+ Au 18 mai 2020[77]:
167
+
168
+ Mehmet Dalman, actuel président du club de Cardiff City et qui avait fait entrer la Commerzbank dans le capital de Manchester United, a révélé fin janvier 2018 au Sunday Times que le colonel Kadhafi aurait exprimé son intention de racheter le club anglais; mais qu'un accord n'a pu être trouvé, faute d'une entente sur le prix entre les deux hommes[78],[79],[80].
169
+
170
+ Avant la Seconde Guerre mondiale, peu de supporters anglais voyagent pour les matches à l'extérieur à cause du temps, du coût et des problèmes logistiques, comme le manque de voitures parmi la population, en particulier parmi les ouvriers. Comme Manchester City et Manchester United alternent leurs matchs à domicile chaque week-end, beaucoup de Mancuniens vont voir United une semaine et City la suivante, mais après la guerre, la rivalité entre les deux clubs se muscle.
171
+
172
+ En 1957, United gagne le championnat avec une moyenne de plus de 45 000 spectateurs. Après le désastre de Munich en 1958, le nombre de supporters de MU augmente encore. Depuis cinquante ans, MU possède aussi une des moyennes de spectateurs les plus élevées, y compris lors de la saison 1974-1975 en deuxième division[82].
173
+
174
+ À partir de la fin des années 1990, les inquiétudes augmentent au sujet de la possibilité de rachat du club. Le groupe de supporters IMUSA (Independent Manchester United Supporters' Association[83]) est très actif et opposé au rachat du club par Rupert Murdoch en 1998. Un autre groupe de pression, « Shareholders United Against Murdoch[84] » (qui devient « Shareholders United » puis « Manchester United Supporters' Trust ») est fondé pour encourager les supporteurs à acheter des parts du club pour avoir plus de poids sur les décisions comme le prix des places et pour empêcher le rachat. Cependant, cela n'empêche pas Malcolm Glazer de devenir actionnaire majoritaire du club. Beaucoup de supporters sont furieux et fondent un nouveau club qui s'appelle « F.C. United of Manchester ». Malgré ce scandale, le nombre de personnes allant aux rencontres continue à augmenter.
175
+
176
+ Le manque d'ambiance à Old Trafford est parfois évoqué. Ainsi, Roy Keane, alors capitaine, s'en plaint en 2000 à la suite d'une victoire face au Dinamo Kiev qui qualifie pourtant le club pour le tour suivant de la ligue des champions[85],[86]. Le 1er janvier 2008, l'entraîneur Alex Ferguson qui compare l'ambiance à des funérailles[87],[88]. Mais plus récemment, Alex Ferguson s'est dit enchanté de ses supporters, après la victoire 1-0 sur FC Barcelone à Old Trafford, qui envoie United pour la finale de la Ligue des champions 2008 à Moscou, déclarant que les fans ont été « absolument brillants » et que le public « nous a mis sur la bonne voie ». Plus récemment le match contre Chelsea démontre que les supporters savent répondre présent quand on leur demande.
177
+
178
+ En outre, les supporters de Manchester United sont toujours très hostiles envers la famille Glazer. En mars 2010, un groupe de supporters connu sous le nom de "Red Knights" et emmené par Jim O'Neill, chef économiste de la banque Goldman Sachs, s'est constitué pour protester contre la gestion financière du club et tenter d'en prendre le contrôle. Toutefois, ce mouvement a pris fin à cause de nombreuses divisions internes[16].
179
+
180
+ Historiquement, les plus proches de Manchester United ont été ses principaux rivaux tels Liverpool, Manchester City, Arsenal[89]'[90] et Leeds United[91],[92]. Actuellement, la plupart des fans voit en Liverpool leur principal concurrent, grâce à la réussite des deux clubs, alors qu'une autre majorité voit aussi dans City un principal adversaire en devenir.
181
+
182
+ La rivalité contre Liverpool a débuté au cours des années 1960 lorsque les deux clubs sont parmi les plus forts d'Angleterre, et sont depuis en concurrence presque chaque saison[93].
183
+
184
+ La rivalité avec Manchester City remonte à l'époque de Newton Heath dans les années 1890 et est restée vive du fait que les deux clubs concourent dans la même division la plus grande partie de leur histoire. Bien que traditionnelle entre le Yorkshire et le Lancashire, la rivalité avec Leeds United commence au cours de la fin des années 1960, lorsque Leeds apparait comme un solide club et continue à travers les années 1970 et 1980, atteignant son point culminant lorsque Leeds chipe à United le titre de champion en 1992, mais les récentes péripéties des peacocks en font un club de moindre importance pour les fans.
185
+
186
+ Manchester United FC Ladies a été fondée en 1977, sous le nom Manchester United Supporters Club Ladies. Ils ont rejoint les trois comtés de la Ligue en 1979, et devint le fondateur de la North West Regional Women's Football League en 1989, quand ils ont officiellement changé son nom en Manchester United Ladies FC. Bien qu'ils aient été relégués de la ligue au cours de leur première saison, ils ont été promus à nouveau la saison d'après et remportent le titre de la ligue en 1995-1996. Pour la saison 1998-99, l'équipe a rejoint la combinaison du Nord, à deux divisions au-dessous de la FA Women's Premier League. Ils seront officiellement placés sous la bannière du Manchester United FC au début de la saison 2001-2002, mais ils sont dissous à controverse avant le début de la saison 2004-2005 pour des raisons financières. La décision a été accueillie avec beaucoup de critiques étant donné les bénéfices réalisés par Manchester United, et aussi au fait que les équipes ont été retirés de tous les championnats avant que les joueurs eux-mêmes soit informé de la décision. Toutefois, le club est toujours impliqué dans le football féminin, en offrant un encadrement aux jeunes filles de moins de 16 ans[94].
187
+
188
+ Pour la saison 2018-2019 du FA's Women Championship, Manchester United a fondé une équipe féminine professionnelle nommée Manchester United Women[95]. Casey Stoney, ancienne internationale anglaise, est nommée manager de l'équipe. Alex Greenwood, ex-joueuse de Liverpool évoluant au poste de latérale gauche, est nommée capitaine de l'équipe à l'âge de 24 ans. Le premier match de championnat s'est soldé par une nette victoire 12-0 contre le club d'Aston Villa.
189
+
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+ Le 20 avril 2019, l'équipe est sacrée championne de deuxième division pour sa première année d'existence, après une large victoire 7-0 contre l'équipe de Crystal Palace, et est donc promue en première division.
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+ Le Manchester United Football Club est un club de football anglais basé dans le district de Trafford, à proximité de la ville de Manchester, dans son stade d'Old Trafford dans le Grand Manchester. Fondé en 1878 sous le nom de Newton Heath, Manchester United évolue à Old Trafford, son stade historique, qui tire son surnom de "Théâtre des Rêves" des exploits réalisés au fil des années par le club mancunien.
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9
+ Comptant parmi les clubs de football les plus suivis de la planète[2], Manchester United est aussi celui générant le plus de revenus. En effet, avec une recette estimée à 1,4 milliards de dollars et une valeur globale de 2,7 milliards de dollars en mai 2015[3], Manchester devance de peu le Real Madrid et le F.C. Barcelone. Le club est aussi un des fondateurs de l'Association européenne des clubs.
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11
+ Manchester United possède le palmarès le plus fourni du football anglais, ayant remporté le championnat d'Angleterre à vingt reprises. Le club a également remporté douze Coupes d'Angleterre, cinq Coupes de la Ligue anglaise, vingt-et-un Community Shield, trois Ligues des Champions, une Coupe des Coupes, une Ligue Europa, une Supercoupe de l'UEFA, une Coupe intercontinentale et une Coupe du monde des clubs.
12
+
13
+ Le club est fondé le 5 mars 1878 sous le nom de « Newton Heath LYR F.C. ». Il s'agit alors d'une équipe corporative de la compagnie ferroviaire Lancashire and Yorkshire Railway (LYR). Le club se fait un nom localement et veut accéder à la Ligue. Il ne sera accepté qu'à la troisième demande en 1892.
14
+
15
+ Après quelques années difficiles, le club obtient enfin un certain pouvoir financier grâce à un brasseur, John Henry Davies, qui investit dans le club et recrute de nouveaux joueurs et une nouvelle direction. La décision de changer de nom est alors prise, Manchester Central est proposé ainsi que Manchester Celtic : les deux propositions sont rejetées au profit d'un nom qui deviendra célèbre. Manchester United Football Club. En 1902, Newton Heath change donc officiellement de nom, et par là même, de couleurs. En effet, le club abandonne le vert et l'or pour le mythique rouge et blanc.
16
+
17
+ En 1908, l'équipe, entraînée par Ernest Mangnall et composée notamment de Turnbull, Bannister, Burgess et Charlie Roberts remporte son premier titre de champion d'Angleterre. Un an plus tard, le club obtient la coupe d'angleterre en battant Bristol City 1-0. Ce fut une période faste pour les supporters qui eurent droit à un nouveau stade : le club s'installe à Old Trafford (surnommé aujourd'hui le Théâtre des Rêves).
18
+
19
+ Les années 1920 et les années 1930 furent des décennies difficiles pour United. Le club descend en deuxième division en 1922, lutte pour s'y maintenir, se stabilisant dans le milieu de tableau de ce championnat. En 1927, c'est une mini-crise, les fans menacent de boycotter le club. Pour faire face à la crise, la possibilité de vendre le stade est même à l'étude, et la même année, l'homme d'affaires James Gibson éponge la dette de 2 000 £ et prend le contrôle du club.
20
+
21
+ Mais le miracle sportif ne se produit pas malgré l'embauche d'un nouvel entraîneur, Scott Duncan, et en 1934 le club est proche de descendre en troisième division. Dos au mur, Manchester United affronte Millwall le 5 mai alors que de l'autre côté, Manchester City, le club rival de toujours, se qualifie pour la finale de la Coupe d'Angleterre grâce à Matt Busby.
22
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23
+ Manchester United fait l'ascenseur et finit par remonter en première division en 1939, au moment où la guerre commence. Durant la guerre, Old Trafford est bombardé et se trouve en ruines.
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25
+ En 1945, Matt Busby arrive. Il est novateur dans sa stratégie en décidant du recrutement de nouveaux joueurs et en dirigeant les entraînements et s'entoura d'un assistant : Jimmy Murphy. Les premières années de Busby sont un succès, le club atteignant la place de vice-champion et la victoire en Coupe d'Angleterre en 1948, grâce à des joueurs de la région : Stan Pearson, Jack Rowley, Charlie Mitten et Allenby Chilton.
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+ Charlie Mitten part en Colombie, mais ses anciens coéquipiers gagnent le championnat en 1952. Cependant, Busby comprend que l'équipe a besoin de plus d'expérience et il opte pour la jeunesse. Cette politique prend du temps pour produire des résultats positifs, mais Manchester United remporte à nouveau le championnat en 1956 avec une équipe où la moyenne d'âge est de 22 ans, marquant 103 buts, un record de Manchester United. Les joueurs de cette génération dorée seront surnommés les Busby Babes. Cette réussite des jeunes est symbolisée par Duncan Edwards, qui fait ses débuts à 16 ans seulement. La saison suivante, 1956-57, le club gagne de nouveau le championnat, mais perd en finale de la Coupe d'Angleterre contre Aston Villa. Manchester United devient aussi le premier club anglais à participer à la Coupe d'Europe des clubs champions, contre la volonté de la fédération d'Angleterre, et perd contre le Real Madrid en demi-finale. Auparavant, MU réalise son plus large score européen en battant le champion de Belgique RSC Anderlecht 10-0 à Maine Road.
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+ L'année suivante, le club connaît la plus grande tragédie de son histoire. Le 6 février 1958, huit joueurs sont tués dans le crash aérien de Munich : Geoff Bent, Roger Byrne, Eddie Colman, Duncan Edwards, Mark Jones, David Pegg, Tommy Taylor et Liam Whelan - et quinze autres seront blessés : Walter Crickmer, Bert Whalley et Tom Curry, entraîneurs, sont parmi eux. Le gardien de but Harry Gregg sauve Bobby Charlton et Dennis Viollet en les traînant de la porte de l'avion, Johnny Berry survit aussi à l'accident, mais il prend sa retraite sportive à cause de ses blessures, et Matt Busby passe deux mois à l'hôpital.
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+ La même année, Manchester United joue en finale de la Coupe d'Angleterre, mais perd contre Bolton Wanderers. L'UEFA donne à Manchester United l'occasion de jouer la Coupe d'Europe des clubs champions la saison suivante, mais la fédération anglaise refuse. MU finit vice-champion la saison suivante avec une équipe décimée par le désastre de Munich.
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+ Busby reconstruit son équipe pendant les années 1960, recrutant de nouveaux joueurs comme Denis Law ou Pat Crerand, et en faisant confiance à de nouveaux jeunes dont le plus célèbre est George Best. MU gagne la coupe d'Angleterre en 1963, mais finit dix-neuvième du championnat. Cependant, en 1964 le club retrouve le haut du classement en atteignant la seconde place. Cette même année, le club fait face à une terrible désillusion sur la scène européenne en Coupe des coupes, Manchester United se fait éliminer par le Sporting Portugal. Vainqueurs à Old Trafford d'une confortable avance 4-1, les mancuniens subissent la pire défaite sur la scène européenne du club, 0-5 au retour.
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+ Le club est sacré champion d'Angleterre en 1965 et 1967. MU gagne la coupe d'Europe des clubs champions en 1968, battant le SL Benfica d'Eusébio 4-1 en finale après prolongation, devenant le premier club anglais à gagner cette compétition. Cette équipe contient trois vainqueurs du ballon d'or : Bobby Charlton, Denis Law et George Best. Matt Busby prend sa retraite en 1969 et Wilf McGuinness le remplace.
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+ MU se reconstruit donc après le départ de Matt Busby et avec Wilf McGuinness en 1969-70, en finissant huitième en championnat, et après un mauvais départ en 1970-71, McGuinness est débarqué de l'équipe première et s'occupe de la réserve et Busby revient pour une pige de six mois. Les résultats s'améliorent sous Busby, mais il part durant l'été 1971. Par conséquent, MU perd certains de ses meilleurs joueurs, comme Nobby Stiles et Pat Crerand.
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+ Jock Stein, qui avait mené le Celtic Glasgow à la victoire en coupe d'Europe, accepte le travail d'entraîneur à Manchester, mais il sera renvoyé et Frank O'Farrell le remplace. Cependant, comme McGuinness, O'Farrell y restera 18 mois, la seule différence entre les deux est la réaction d'O'Farrell en achetant de nouveaux joueurs, comme Martin Buchan d'Aberdeen payant 125 000 £. En 1972, Tommy Docherty (surnommé "the Doc") devient entraîneur et sauve MU de la relégation cette saison-là mais ne pourra y échapper en 1974 après les départs de Best, Law et Charlton. Denis Law s'installe à Manchester City en été 1973, et marque un but qui aura pour conséquence de reléguer son ancien club MU. Les joueurs comme Lou Macari, Stuart Houston et Brian Greenhoff essaient de remplacer Best, Law et Charlton sans succès.
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+ L'équipe remonte immédiatement avec le jeune Steve Coppell qui arrive de Tranmere Rovers et avec lui le club atteint la finale de la coupe d'Angleterre en 1976 (perdue contre Southampton). Le club atteint de nouveau la finale en 1977 et bat Liverpool. Malgré cette réussite et sa popularité auprès des fans, Docherty est renvoyé juste après la finale en raison d'une liaison avec la femme du physiothérapeute.
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+ Dave Sexton remplace Docherty en 1977 et met en place un jeu défensif, impopulaire en raison du passé du club qui prônait sous Docherty et Busby un jeu offensif. Les transferts majeurs sont Joe Jordan, Gordon McQueen, Gary Bailey et Ray Wilkins, mais MU reste dans le milieu de tableau du championnat et Sexton est renvoyé en 1981, bien qu'il gagne ses sept derniers matchs.
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+ Ron Atkinson arrive au club et bat immédiatement le record des transferts britanniques en achetant Bryan Robson, qui est censé être le meilleur milieu depuis Duncan Edwards. L'équipe d'Atkinson contient aussi Jesper Olsen, Paul McGrath et Gordon Strachan, et des joueurs formés au club : Norman Whiteside et Mark Hughes. En 1984, Manchester atteindra les demi-finales de la Coupe des Coupes et s'inclinera devant le futur vainqueur, le club italien de la Juventus de Turin sur le score de 1-1 à l'aller et 1-2 au retour. United gagnera ensuite la coupe d'Angleterre en 1985, après l'avoir perdue en finale en 1983, et devient favori pour gagner le championnat en 1986 après dix victoires lors des dix premiers matches, mais ne finira que quatrième. Apr��s un mauvais départ l'année suivante, Atkinson est renvoyé avant la fin de la saison.
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+ Alex Ferguson arrive du Aberdeen FC pour remplacer Atkinson et mène le club à la onzième place. La saison suivante en 1988, MU finit vice-champion, avec Brian McClair qui devient le premier joueur depuis George Best à marquer 20 buts en championnat dans une saison. Cependant, MU est à la peine les deux saisons suivantes. Alex Ferguson est sur le point d'être renvoyé en 1990 mais sera sauvé par un but de Mark Robins donnant à MU une victoire au troisième tour de la coupe d'Angleterre contre Nottingham Forest. L'équipe continue à gagner et remporte la coupe contre Crystal Palace.
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+ Manchester gagne la Coupe des Coupes en 1991, battant les champions d'Espagne du FC Barcelone en finale. En manque de forme la saison suivante, le club termine à la seconde place du championnat derrière Leeds United. En 1991, le club se met en bourse pour une valeur de 47 millions de £.
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+ L'arrivée d'Éric Cantona en novembre 1992 redonne espoir au club, ainsi que l'expérience de Gary Pallister, Denis Irwin et Paul Ince et enfin des jeunes formés au club comme Ryan Giggs. Manchester United remporte le championnat en 1993 pour la première fois depuis 1967, et réalise le doublé coupe-championnat pour la première fois la saison suivante, aidé par son nouveau joueur Roy Keane, un milieu déterminé venu de Nottingham Forest et qui deviendra capitaine. En revanche, la même année, le club plonge dans la déprime après le décès de son entraîneur légendaire et président Matt Busby, qui meurt le 20 janvier 1994.
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+ En 1995, Cantona est banni des terrains pour huit mois après un coup de pied sur un supporteur de Crystal Palace, Matthew Simmons, qui avait adressé des insultes raciales à Cantona pendant un match à Selhurst Park. Son absence sera lourde de conséquences puisque MU perdra en finale de la coupe d'Angleterre contre Everton FC et surtout finira le championnat deuxième derrière les Blackburn Rovers. C'est d'ailleurs la seule saison de l'ère Cantona où MU ne sera pas champion. Par la suite, Ferguson crée une controverse en vendant ses joueurs clés et en les remplaçant par des jeunes, comme David Beckham, Nicky Butt, Gary Neville, Phil Neville et Paul Scholes, mais ces nouveaux étonnent beaucoup d'experts et MU réalise le doublé en 1996. Ce fut la première fois qu'un club anglais réalise le doublé deux fois.
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+ Le club gagne le championnat en 1997, et Éric Cantona annonce son retrait du football à 30 ans seulement. En 1998, MU finit second derrière Arsenal FC.
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+ La saison 1998-1999 de Manchester United est la plus réussie de l'histoire du football anglais car il devient le premier club à remporter à la fois le championnat, la coupe d'Angleterre et la Ligue des champions[4].
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+ Le club gagne le championnat lors de la dernière journée en battant Tottenham Hotspur 2-1, tandis qu'Arsenal malgré sa victoire 1-0 face à Aston Villa termine à un point[5]. En finale de la coupe d'Angleterre, MU bat Newcastle United 2-0 grâce à des buts de Teddy Sheringham et Paul Scholes[6]. Enfin, en finale de la Ligue des champions, les Mancuniens battent le Bayern Munich en ayant été menés 1-0 dès la 6e minute avant d'égaliser et de prendre l'avantage dans les arrêts de jeu de la seconde période[7],[8]. Le 30 novembre 1999, ils remportent également la Coupe intercontinentale en battant le SE Palmeiras 1-0 à Tokyo[9].
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+ Manchester United gagne facilement le championnat en 2000 et 2001, avec 18 points puis 10 points d'avance sur Arsenal mais échoue deux fois en quart de finale de la ligue des champions. En 2000, Manchester fonde le G 14 avec treize autres clubs européens majeurs[10]. Le club refuse de prendre part à la coupe d'Angleterre afin de participer à la Coupe du monde des clubs à cause de la pression de la FA et de l'UEFA. Ferguson adopte une tactique plus défensive en 2002 afin de remporter la Ligue des champions, mais cela compromet les chances de l'équipe sur le plan national qui termine à la troisième place. Après une nouvelle victoire en championnat en 2003, David Beckham est transféré au Real Madrid après une dispute dans les vestiaires avec Alex Ferguson[11]. En 2004, Rio Ferdinand est suspendu huit mois pour avoir évité un contrôle anti-dopage[12]. Les Mancuniens remportent pourtant la coupe d'Angleterre en battant Millwall 3-0 en finale.
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+ En 2004-2005, le club ne remporte aucun trophée, perdant notamment la finale de la coupe d'Angleterre aux tirs au but face à Arsenal. Les Red Devils voient l'homme d'affaires américain Malcolm Glazer acquérir une partie du contrôle dans le club par l'intermédiaire de son entreprise d'investissement Red Football Ltd grâce à une OPA valorisant le club à environ 800 millions de livres[13],[14]. Le 16 mai, il augmente sa part à 75% nécessaire afin de pouvoir retirer le club de la Bourse, ce qui en fait un privé de nouveau, et annonce son intention de le faire dans les 20 jours. Le 8 juin, il nomme son fils à la tête de Manchester United en tant que directeur non exécutif[15]. L'acquisition du club par la famille Glazer a été effectué en grande partie grâce à l'emprunt, le montage financier étant de type LBO[16].
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+ L'année suivante, Manchester United commence mal la saison : le club ne se qualifie pas pour le second tour de la Ligue des champions pour la première fois en une décennie. Cependant, un changement tactique permet au club de bien finir la saison et de remporter la Coupe de la Ligue anglaise en battant Wigan 4-0. Après Roy Keane qui avait quitté le club en début d'année après avoir critiqué publiquement certains jeunes joueurs[17],[18], Ruud van Nistelrooy annonce également son départ en fin d'année après une dispute avec Alex Ferguson[19].
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+ En 2007, Manchester remporte le championnat grâce à un football offensif marquant 20 buts de plus que Chelsea qui finit second. Les espoirs d'un nouveau triplé sont détruits quand l'AC Milan les élimine en demi-finale de la Ligue des champions avant que Chelsea ne remporte la coupe d'Angleterre en battant United, 1-0.
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+ Après la mésaventure de l'année dernière, le club remporte le championnat lors de la saison 2007-2008 pour la 17e fois au terme de la dernière journée du championnat, devançant Chelsea de deux points seulement. Au cours de l'année, Cristiano Ronaldo explose en inscrivant 42 buts toute compétitions confondues. Le 21 mai 2008, les Reds remportent la Ligue des champions contre Chelsea au terme d'une finale palpitante s'étant achevée aux tirs au but (6-5, 1-1 après le temps réglementaire). La victoire intervient 100 ans après le premier titre de Manchester United, 50 ans après le désastre de Munich et 40 ans après la première coupe européenne remportée. Au cours de ce match, Ryan Giggs, entré en cours de jeu, dépasse le record d'apparitions de Bobby Charlton en apparaissant pour la 759e fois. Le Gallois entre ainsi un peu plus encore dans la légende du club.
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+ Les deux saisons suivantes, le club remporte un 18e titre de champion d'Angleterre lors de la saison 2008-2009 - ce qui le place au niveau de Liverpool au nombre de titres conquis, échoue en finale de la Ligue des champions 2008-2009 battu par le FC Barcelone (2-0), perd le championnat d'un point en 2009-2010 et gagne la Coupe de la Ligue anglaise en battant Aston Villa. Le club voit également Carlos Tévez partir vers Manchester City et également Cristiano Ronaldo partir vers le Real Madrid pour un montant record de 97 millions d'euros.
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+ Lors de la saison 2010-2011, Manchester United remporte son 19e titre de champion contre Blackburn Rovers, dépassant ainsi Liverpool au nombre de titres de champions d'Angleterre[20] et sera une nouvelle fois battue par le FC Barcelone en finale de Ligue des champions au Wembley Stadium, 3-1. C'est également lors de cette saison qu'une statistique impressionnante est dévoilée après un match contre Chelsea : Alex Ferguson a mis fin a une série record de 166 matchs d'affilée sans aligner les mêmes joueurs au coup d'envoi. La dernière fois qu'il avait reconduit la même équipe sur deux matchs d'affilée, c'était en mai 2008[21].
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+ Les saisons suivantes, le club perdra Edwin van der Sar, Gary Neville et Paul Scholes en 2011, retraités, mais officialisera les arrivées de Phil Jones et d'Ashley Young pour environ 17 millions de livres chacun, ainsi que le gardien espagnol David de Gea pour 19 millions de livres. Malheureusement, le club remporte seulement la Community Shield 2011 en début de saison et est devancé par Manchester City pour le titre de champion en toute fin de championnat. Le club ne se laisse pas abattre et officialise les arrivées de Robin van Persie et de Shinji Kagawa dès l'été suivant afin de renforcer l'effectif. Le club trouve malheureusement le chemin de Chelsea qui les éliminera de la Coupe d'Angleterre et de la League Cup. Le club parvient tout de même à remporter le championnat avec 9 points d'avance sur City.
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+ Le 8 mai 2013, Sir Alex Ferguson annonce officiellement sa retraite qui prendra effet à la fin de la saison 2012-2013[22]. Il est remplacé par David Moyes, l'ex-entraîneur d'Everton pour une durée initiale de six ans[23],[24]. Cependant, ce dernier ne restera que onze mois à la tête du club et le quitte le 22 avril 2014, la faute à de mauvais résultats[25]. Malgré l'achat de Juan Mata lors du mercato hivernal[26], le club termine 7e du championnat, est éliminé lors du troisième tour de la FA Cup, est éliminé en demi-finale de la League Cup et est éliminé en quart de finale de la Ligue des champions. Ryan Giggs, adjoint de Moyes, est alors chargé d'assurer l'intérim jusqu'à la fin de la saison[27].
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+ Désireux de retrouver les sommets, les dirigeants mancuniens engagent le Néerlandais Louis van Gaal pour trois ans[28], faisant de lui le premier entraîneur non britannique à diriger le club. Quatre légendes du club qui totalisent 2047 matchs sous le maillot de Manchester United quittent le club : Ryan Giggs (retraite), Nemanja Vidić (fin de contrat), Rio Ferdinand (fin de contrat) et Patrice Évra (1,5 million d'euros + 0,4M bonus). Pour compenser leur départ, plus de 190 millions d'euros sont dépensés pour le milieu Ander Herrera (36 millions d'euros, Athletic Bilbao), le latéral gauche Luke Shaw (32,5 millions d'euros + 5M bonus, Southampton FC), le défenseur Marcos Rojo (20 millions d'euros, Sporting Portugal), le milieu Ángel Di María (75 millions d'euros, Real Madrid CF, qui devient ainsi la recrue la plus chère de l'histoire de la Premier League), le défenseur Daley Blind (18 millions d'euros, Ajax Amsterdam) et enfin l'attaquant Radamel Falcao (prêt à 10 millions d'euros avec option d'achat à 55 millions d'euros, AS Monaco). Inconstantes, les troupes de Van Gaal finissent la saison à la quatrième place de Premier League avec 70 points (20 victoires, 10 matchs nuls, 8 défaites). L'objectif du club de retrouver la Ligue des champions est donc atteint.
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+ À l'été 2015, l'équipe continue d'être façonnée avec un grand budget. Le jeune ailier néerlandais Memphis Depay (champion et meilleur buteur d'Eredivisie avec 22 buts) est recruté pour 32 millions d'euros et héritera du mythique maillot numéro 7, porté entre autres par David Beckham, Cristiano Ronaldo et Éric Cantona. Le club continue son mercato en faisant signer le défenseur italien Matteo Darmian (en provenace du Torino Football Club) pour 18 millions d'euros ainsi que deux milieux de terrain, l'Allemand Bastian Schweinsteiger (du Bayern Munich, acheté 18 millions d'euros) et le Français Morgan Schneiderlin (Southampton Football Club, pour 32 millions d'euros). Dans le même temps, le club vend l'attaquant Robin van Persie au Fenerbahçe SK. En fin de mercato le club achète le jeune attaquant français Anthony Martial, en provenance de l'AS Monaco, pour un montant de 50 millions d'euros (+30M de bonus).
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+ Malgré une 12e FA Cup remportée en 2016, le club se sépare de Louis van Gaal le 23 mai 2016, ce dernier n'ayant notamment pas réussi à qualifier l'équipe pour la Ligue des champions[29]. Il est alors remplacé par le technicien portugais José Mourinho[30].
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+ La première saison de José Mourinho comme entraîneur du club est réussie au niveau des titres avec un triplé Community Shield (contre le champion en titre Leicester, victoire 2-1), Coupe de la Ligue (victoire finale contre Southampton, victoire 3-2), et surtout la Ligue Europa (victoire finale contre l'Ajax Amsterdam, victoire 2-0), faisant du club le 5e à remporter les 3 compétitions européennes (Ligue des Champions, Coupe des Coupes et Ligue Europa) après la Juventus (1985), l'Ajax Amsterdam et le Bayern Munich (1996), puis Chelsea (2013). Les mancuniens retrouvent donc la Ligue des champions et se qualifient pour la Supercoupe de l'UEFA. Durant le mercato estival, les Red Devils ont acheté le défenseur ivoirien Éric Bailly[31] (Villarreal, 38 M€), l'attaquant suédois Zlatan Ibrahimović[32] en fin de contrat avec le Paris Saint-Germain, le milieu de terrain Henrikh Mkhitaryan[33] (Borussia Dortmund, 40 M€) et officialisé le retour de l'international français Paul Pogba pour la somme record de 105 M€ (+5 M€ bonus) en provenance de la Juventus.
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+ Le mercato hivernal a vu les départs de l'attaquant néerlandais Memphis Depay[34] vers l'Olympique lyonnais, du milieu français Morgan Schneiderlin[35] vers Everton et du milieu allemand Bastian Schweinsteiger vers le club des Fire de Chicago (Major League Soccer). Le bilan est plus mitigé en championnat avec une 6e place ; Manchester United sera éliminé en quarts de finale de Coupe d'Angleterre contre Chelsea.
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+ Lors d'un match contre Stoke City (score final 1-1), Wayne Rooney est entré dans la légende de Manchester United en inscrivant son 250e but en 546 matchs, devenant le meilleur buteur de l'histoire du club. Il sera finalement vendu à son club formateur, Everton, pendant le mercato estival de 2017. José Mourinho recrutera ensuite le défenseur suédois Victor Lindelöf en provenance du Benfica Lisbonne, l'attaquant belge Romelu Lukaku (2e meilleur buteur du championnat la saison précédente), en provenance d'Everton et le milieu de terrain serbe Nemanja Matic (Chelsea). La saison 2017-2018 du club commence par une défaite 1-2 contre le Real Madrid en Supercoupe de l'UEFA, malgré un but de Romelu Lukaku.
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+ Durant l'hiver 2018, Manchester United et Arsenal procèdent à un échange entre Henrikh Mkhitaryan et Alexis Sánchez sans indemnité de transfert supplémentaire. Alexis Sanchez devient le nouveau numéro 7 du club, laissé libre après le départ de Memphis Depay un an plus tôt. Quelques mois plus tard, Ibrahimovic sera résilié par le club. Les mancuniens terminent l'exercice 2017-2018 avec un total de 81 points (25 victoires, 6 nuls, 7 défaites), soit le total le plus important depuis le départ de Sir Alex Ferguson. Malgré un jeu sujet régulièrement aux critiques (jugé trop défensif), Manchester United commence à retrouver les sommets, disputant notamment la Ligue des Champions dès les phases de groupe pour la 2e saison d'affilée, une première depuis la retraite de Ferguson.
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+ Pendant le mercato estival qui suit, José Mourinho fait l'achat de plusieurs joueurs comme Fred ou Diogo Dalot. Le club mancunien voit également partir Michael Carrick (retraite) ou encore Daley Blind (transfert à l'Ajax Amsterdam pour 16 millions d'euros). À la suite d'un début de saison trop négatif, l'entraîneur portugais est licencié et remplacé par 3 anciens joueurs de Manchester United : Ole Gunnar Solskjær, secondé par Mike Phelan (déjà ancien adjoint de Ferguson) et Michael Carrick. Marouane Fellaini sera ensuite transféré au Shandong Luneng Taishan pour 10 millions d'euros pendant le prochain mercato hivernal.
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+ Le 6 mars 2019, Manchester United réalise un come-back inédit en Ligue des Champions contre le Paris SG en remportant le match retour au Parc des Princes par 3 buts à 1 (défaite 0-2 à l'aller) ; en effet, dans l'histoire de la compétition, aucune équipe ne s'était qualifée pour le tour suivant en ayant perdu le match aller 0-2 à domicile[36]. L'exploit est d'autant plus commenté que Manchester United jouait avec une équipe largement remaniée, composée de plusieurs joueurs issus du centre de formation tels que Mason Greenwood et Tahith Chong, qui jouaient leurs premières minutes en Ligue des Champions (Greenwood jouant même ses premières minutes en pro) ; ce remaniement d'équipe fait suite à l'absence de 9 joueurs cadres (tels que Anthony Martial et Jesse Lingard, blessés, ou Paul Pogba, suspendu après un carton rouge au match aller).
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+ Le 28 mars 2019, Ole Gunnar Solskjær est confirmé en tant qu'entraîneur à plein temps après avoir signé un contrat de 3 ans. Ed Woodward, vice-président exécutif, déclare à ce sujet : “Depuis qu'Ole a repris en main l'équipe en décembre, les résultats parlent pour lui.”[37]. Mike Phelan signe quant à lui son contrat le 10 mai 2019 en tant que premier adjoint de Solskjær.
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+ La fin de saison est plus difficile, avec une sixième place en championnat et une élimination en quart de finales de Ligue des Champions contre le FC Barcelone (défaite 4-0, scores cumulés). Le capitaine équatorien Antonio Valencia et l'espagnol Ander Herrera quittent le club, leurs contrats n'ayant pas été renouvelés.
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+ Lors du dernier match de la saison, Mason Greenwood est titularisé pour la première fois en Premier League à l'âge de 17 ans et 223 jours, faisant de lui le plus jeune joueur de Manchester United à démarrer un match de Premier League.
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+ Puis lors de la saison 2019-2020, Manchester United achète Bruno Fernandes, un joueur qui sera décisifs dès ses débuts avec MU (7 buts et 6 passes décisifs en à peine 10 matchs). Manchester United sera aussi le premier club qui réalise 4 matchs d'affilé avec au moins 3 buts d'écart contre l'équipe adverse en Premier League (3-0 contre Brighton & Hove Albion, 3-0 contre Sheffield United, 5-2 contre Bournemouth puis 3-0 contre Aston Villa du 24 juin 2020 jusqu'au 9 juillet 2020).
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+ Manchester United possède l'une des vitrines les plus impressionnantes du football avec 68 titres acquis : 66 titres majeurs et deux titres de Division 2[38], ce qui en fait le club le plus titré de l'histoire du football anglais. C'est avec Sir Alex Ferguson que le club a gagné le plus de titres (38), soit plus de la moitié du palmarès du club.
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+ Au cours des années, comme sous Newton Heath, le club a joué dans un certain nombre de différentes couleurs, le plus reconnaissable est le maillot moitié jaune et vert portés de 1878 à 1892[40], puis de nouveau entre 1894 et 1896, cette tenue a été revu comme maillot extérieur au début des années 1990. Les autres tenues portées par Newton Heath incluent un maillot rouge et blanc (1892-1894) ou un simple maillot blanc (1896-1902) porté avec un short bleu[40]. En 1902, en liaison avec le changement du nom en Manchester United, le club a changé ses couleurs pour les traditionnels maillots rouges, shorts blancs et chaussettes noires, qui est devenu le standard pour la plupart des maillots domicile de Man Utd depuis. L'exception la plus notable à cet égard est le maillot que portait l'équipe à la finale de la coupe 1909 contre Bristol City, qui est en blanc avec un « V » descendant au bas[40]. Cette conception a été réessayé dans les années 1920, avant qu'United revienne à son maillot tout rouge, ainsi que pour celui de la saison 2009-2010 afin de célébrer la 100e année du club, à Old Trafford[41].
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+ Les tenues extérieures sont généralement blanches avec des shorts noirs et chaussettes blanches[40], mais d'autres couleurs sont utilisées, y compris un bleu et blanc rayé de 1903 à 1916, un autre noire en 1994 et 2003, et une tenue bleue et argent en 2000. L'une des plus célèbres, mais de courte durée, est de loin la grise utilisée en 1995-1996, qui est abandonnée après l'échec de l'équipe à remporter un seul match avec. À la mi-temps pendant un match contre Southampton, quand United en est déjà à un score défavorable de 3-0, ils ont mis leur troisième maillot bleu et blanc, mais ont finalement perdu 3-1. Selon les joueurs, le gris n'est pas assez visible, ce qui a conduit à la faiblesse des résultats[42]. Un autre fameux maillot de Manchester United est un réversible blanc avec des manches noires et des garnitures en or d'un côté et de l'or avec des garnitures noires de l'autre. Ce maillot est le dernier créé par Umbro pour le club avant le changement avec Nike. Il sert à célébrer les 100 ans du club sous le nom de Manchester United.
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+ La troisième tenue est traditionnellement toute bleue en hommage à l'équipe victorieuse à la Coupe d'Europe 1968 exception faite par un maillot jaune porté au début des années 1970, ladite rayée bleue et blanche, tenue de 1996, qui révèle être une prédilection pour les fans, et un tee-shirt blanc avec le noir et rouge à partir de 2004. United a également utilisé ce qui était utilisé à l'origine de la formation que leur troisième maillot, après avoir adopté un maillot tout noir la saison 1998-1999 et un maillot bleu foncé et marron en 2001 pour les matchs contre le PSV Eindhoven et Southampton.
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+ Lors de la saison 2009/2010, le maillot domicile de Manchester United est rouge avec scapulaire noir sur la poitrine. Le logo du club est situé sur un blason noir de la même forme sur le côté gauche du V, tandis que le logo Nike est en blanc sur le côté droit, le logo AIG est également blanc. En reconnaissance du 100e anniversaire de l'ouverture du stade d'Old Trafford, un label de lecture « The Theatre of Dreams Since 1910 » (Le théâtre des rêves depuis 1910) est joint à la couture latérale. Le domicile est porté avec des shorts blancs avec des bandes rouges les côtés des deux jambes, et des chaussettes noires avec un scapulaire rouge sur le mollet[41]. Tandis que le nouveau maillot extérieur est de loin le plus récent imaginé, noire avec un scapulaire bleu sur la poitrine et le logo du club sur un blason bleu. À l'instar du domicile, les logos sont tous les deux en blanc. Le short extérieur est également en noir avec des bandes bleues sur les côtés, tandis que les chaussettes sont noires avec un chevron bleu sur le mollet. Le plus récent troisième maillot est en bleu royal, avec les logos aussi en blanc. Autour de l'insigne du club, qui est sur un écu bleu, les mots « May 29th 1968 40th Anniversary » (29 mai 1968 40e anniversaire) sont brodés. Contrairement aux autres maillots, les lettres « MUFC » sont à l'arrière du col, tandis que l'intérieur du col est décoré avec les armoiries de la ville de Manchester, dans un design inspiré par les billets utilisés pour la finale de Coupe d'Europe 1968. Le troisième maillot est porté avec short et chaussettes bleues.
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+ L'écusson de Manchester United a été modifié à quelques reprises, mais la forme de base reste la même. Le badge est dérivé du blason de la ville de Manchester. Le diable sur le badge du club provient du surnom « The Red Devils », qui a été adopté au début des années 1960 après que Matt Busby l'eut entendu en référence à la couleur tout rouge du voisin Salford City Reds. À la fin des années 1960, le diable a commencé à être inclus sur les programmes et les écharpes de club, avant d'être finalement intégré à l'insigne du club en 1970, tenant un trident incomparable. En 1998 le badge a été une nouvelle fois remanié, supprimant cette fois les mots « Football Club[43] ».
115
+
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117
+
118
+ Dernière mise à jour le 9 juillet 2017[48],[49]
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+
120
+ Le joueur comptant le plus d'apparitions sous le maillot mancunien est le milieu de terrain gallois Ryan Giggs, avec 963 matchs disputés.
121
+ Le meilleur buteur de l'histoire du club est l'attaquant anglais Wayne Rooney qui a inscrit 253 buts pour les Red Devils.
122
+ Le plus jeune joueur à avoir porté la tunique mancunienne est David Gaskell, à 16 ans et 19 jours, le 24 octobre 1956. Le plus âgé est le gallois Billy Meredith, alors âgé de 46 ans et 271 jours, le 7 mai 1921.
123
+
124
+ Tableau montrant les différents entraîneurs du club depuis le premier entraîneur connu. Seuls les matchs officiels sont comptés.
125
+ Dernière mise à jour le 9 août 2016
126
+
127
+ Lorsque le club a été fondé, Newton Heath a joué ses matchs à domicile sur un petit terrain à North Road à Newton Heath. Toutefois, les équipes visiteuses se plaignent souvent de l'état du terrain. Les vestiaires n'ont également pas fière allure, situés à dix minutes à pied dans le pub The Three Crowns sur Oldham Road. Ils ont ensuite été déplacés au Shears Hotel, un autre pub sur Oldham Road, mais un changement est nécessaire si le club veut continuer dans la League.
128
+
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+ Les Heathens restent à Borth Road pendant quinze ans, de 1878 à 1893, un an après l'entrée dans la Ligue de football, avant de passer à Bank Street à proximité de Clayton. Le nouveau terrain n'est pas beaucoup mieux, que quelques touffes d'herbe, du sable jusqu'à la surface, et des nuages de fumée qui viennent de l'usine à côté. À une occasion, le club de Walsall Swifts refuse même de jouer, les conditions étant si mauvaises. Une couche de sable a été mis par les jardiniers et les visiteurs ont finalement été convaincu de jouer, pour finalement perdre 14-0. Ils protesteront contre le résultat, invoquant les mauvaises conditions comme raison de leur défaite et le match sera rejoué. Les conditions ne sont pas beaucoup mieux la deuxième fois, et l'équipe de Wallsall perd de nouveau mais cette fois, que 9-0.
130
+
131
+ En 1902, le club est proche de la faillite et le stade est fermé par les huissiers de justice en raison de son insolvabilité. Le club a été sauvé à la dernière minute par le capitaine Harry Stafford, qui réussit à réunir ainsi assez d'argent pour payer le club pour le prochain match à Bristol City, et trouve un terrain temporaire à Harpurhey pour le prochain match à domicile contre Blackpool.
132
+
133
+ À la suite de l'investissement de Davies, le nouveau Manchester United a enfin un terrain praticable.
134
+
135
+ Six semaines avant la première Coupe d'Angleterre de Manchester United en avril 1909, Old Trafford est désigné comme la maison de Manchester United, à la suite de l'achat des terrains nécessaires pour environ 60 000 livres. L'architecte Archibald Leitch est embauché par le président John Henry Davies, et doté d'un budget de 30 000 livres pour la construction. Les plans originaux indiquent que le stade doit contenir autour de 100 000 personnes, même si cela est réduit à 80 000. Le premier match est joué le 19 février 1910 contre Liverpool et débouche sur une défaite 4-3.
136
+
137
+ Le dernier aménagement est achevé en 2006 lorsque le secteur nord-est et du nord-ouest sont ouverts, permettant le record actuel de 76 098, à 104 sièges de la capacité maximale du stade. Une réorganisation du stade eut lieu en 2009 rabaissant le stade à 75 957 soit 255 sièges de moins.
138
+
139
+ Le nombre de places assises est ensuite passé à 75 643, la capacité actuelle.
140
+
141
+ The Cliff fut le premier centre d'entraînement de Manchester United mais sert aussi comme stade pour les équipes de division inférieur du club. Il est basé à Broughton, dans la ville de Salford. Le terrain est utilisé depuis 1948 par le club et est acheté à son propriétaire en 1951. Il accueille et ce depuis ce jour les matchs de l'équipe réserve et de l'académie. Le stade eut même le privilège d'être éclairé avant le stade d'Old Trafford en 1952. Il sera délaissé au profit du Trafford Training Centre en 1999, Sir Alex Ferguson demandant un endroit plus calme et plus renfermé pour pouvoir entrainer ses joueurs.
142
+
143
+ Le Trafford Training Centre, plus communément appelé Carrington, est le centre d'entrainement actuel du club de football de Manchester United. Il abrite également le centre de formation mancunien. Bien que l'ouverture officielle du site ait eu lieu le 26 juillet 2000, celui-ci était déjà utilisé depuis quelques mois par le club en attendant la fin de la construction du bâtiment principal. Tandis que le centre de formation n'ouvre ses portes qu'en 2002.
144
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145
+ Aon est le principal sponsor de Manchester United, et dans le cadre du parrainage, leur logo est affiché sur le devant du maillot du club et une pléthore d'autres marchandises. L'opération a été annoncée par le chef de la direction de Manchester United David Gill, le 3 juin 2009[51],[52], le contrat commençant le 1er juin 2010 pour une valeur record de 92 millions d'euros[53]. L'ancien sponsor était AIG depuis 2006. Le 21 janvier 2009, il a été annoncé qu'AIG ne souhaite pas renouveler leur contrat à la fin de l'opération en mai 2010[54].
146
+
147
+ Le club n'a eu que cinq sponsors maillots. Le premier a été de Sharp, qui a parrainé le club de 1982 à 2000, dans l'une des plus longues et les plus lucratives offres de parrainage de football anglais[55],[56]. Le logo fera 17 années sous les couleurs mancuniennes. Puis Vodafone reprend dans un premier temps pour quatre ans et 30 millions de livres[57] avant de rempiler le 11 février 2000, avec le parrainage de commencer au début de la saison 2000-2001[55],[56], et enfin en décembre 2003, le parrainage a été prolongé de quatre ans avec Vodafone acceptant de verser 36 millions de £ au cours des quatre années de 2004 à 2008[58]. Cependant, le 23 novembre 2005, Vodafone a annoncé qu'il mettait fin au contrat en mai 2006 afin de se concentrer sur leur parrainage la Ligue des champions[59]. Le troisième fut AIG qui en battant un nouveau record 56,5 millions de £, record battu par le nouveau sponsor Aon, devint le sponsor maillot des Red Devils jusqu'au 3 mai 2010. Aujourd'hui Chevrolet est le sponsor maillot de Manchester United.
148
+
149
+ La publicité fait son apparition à Old Trafford en 1975 sous la forme de panneaux publicitaires autour du stade. La même année, le club signe un contrat avec son premier équipementier sportif, Admiral Sportswear[60], qui sera suivi par Adidas[61] (1980-1992), Umbro[62] (1992-2002), Nike[63] (2002-2015[64]) et à nouveau Adidas pour 950 millions d'euros (2015-2025[65]).
150
+
151
+ Les sponsors actuels sont[66] :
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153
+ Le club commence la vente de produits dérivés avec l'ouverture d'une boutique de souvenirs à Old Trafford en 1967. Un an plus tard, il dépose la marque « Manchester United ».
154
+
155
+ En 1986, le musée d'Old Trafford[67] est le premier du genre en Angleterre. En 2001, il est le deuxième musée le plus visité de Manchester derrière le musée des sciences et de l'industrie[68].
156
+
157
+ Manchester United diversifie ses moyens de vente et lance son premier catalogue de produits dérivés en 1988. Des mégastores de plus de 15 000 m2 s'ouvrent à Old Trafford, Singapour et Dublin en 2000[69]. La vente en ligne de produits via le site internet du club créé en 1996 représente 6 à 7 % des revenus du club, soit 15 millions d'euros[70]. À l'image du Milan AC ou du Real Madrid, MU tente aussi de conquérir d'autres marchés, notamment en Amérique, en Asie et en Afrique du Sud[71] en y organisant régulièrement des tournées[72].
158
+
159
+ La diversification se fait également au travers des produits proposés. Ainsi, en plus des traditionnels maillots et vêtements à l'effigie du club, le supporter peut acheter des bijoux, des jeux de société[73] ou encore souscrire un prêt ou une assurance[74].
160
+ Malheureusement la fin du partenariat avec AIG risque de compromettre certaines de ses activités[75].
161
+
162
+ En juillet 2012, Manchester United a déposé un dossier pour être coté à Wall Street, espérant lever 100 millions de dollars sur les marchés[76].
163
+
164
+ Actionnaires :
165
+
166
+ Au 18 mai 2020[77]:
167
+
168
+ Mehmet Dalman, actuel président du club de Cardiff City et qui avait fait entrer la Commerzbank dans le capital de Manchester United, a révélé fin janvier 2018 au Sunday Times que le colonel Kadhafi aurait exprimé son intention de racheter le club anglais; mais qu'un accord n'a pu être trouvé, faute d'une entente sur le prix entre les deux hommes[78],[79],[80].
169
+
170
+ Avant la Seconde Guerre mondiale, peu de supporters anglais voyagent pour les matches à l'extérieur à cause du temps, du coût et des problèmes logistiques, comme le manque de voitures parmi la population, en particulier parmi les ouvriers. Comme Manchester City et Manchester United alternent leurs matchs à domicile chaque week-end, beaucoup de Mancuniens vont voir United une semaine et City la suivante, mais après la guerre, la rivalité entre les deux clubs se muscle.
171
+
172
+ En 1957, United gagne le championnat avec une moyenne de plus de 45 000 spectateurs. Après le désastre de Munich en 1958, le nombre de supporters de MU augmente encore. Depuis cinquante ans, MU possède aussi une des moyennes de spectateurs les plus élevées, y compris lors de la saison 1974-1975 en deuxième division[82].
173
+
174
+ À partir de la fin des années 1990, les inquiétudes augmentent au sujet de la possibilité de rachat du club. Le groupe de supporters IMUSA (Independent Manchester United Supporters' Association[83]) est très actif et opposé au rachat du club par Rupert Murdoch en 1998. Un autre groupe de pression, « Shareholders United Against Murdoch[84] » (qui devient « Shareholders United » puis « Manchester United Supporters' Trust ») est fondé pour encourager les supporteurs à acheter des parts du club pour avoir plus de poids sur les décisions comme le prix des places et pour empêcher le rachat. Cependant, cela n'empêche pas Malcolm Glazer de devenir actionnaire majoritaire du club. Beaucoup de supporters sont furieux et fondent un nouveau club qui s'appelle « F.C. United of Manchester ». Malgré ce scandale, le nombre de personnes allant aux rencontres continue à augmenter.
175
+
176
+ Le manque d'ambiance à Old Trafford est parfois évoqué. Ainsi, Roy Keane, alors capitaine, s'en plaint en 2000 à la suite d'une victoire face au Dinamo Kiev qui qualifie pourtant le club pour le tour suivant de la ligue des champions[85],[86]. Le 1er janvier 2008, l'entraîneur Alex Ferguson qui compare l'ambiance à des funérailles[87],[88]. Mais plus récemment, Alex Ferguson s'est dit enchanté de ses supporters, après la victoire 1-0 sur FC Barcelone à Old Trafford, qui envoie United pour la finale de la Ligue des champions 2008 à Moscou, déclarant que les fans ont été « absolument brillants » et que le public « nous a mis sur la bonne voie ». Plus récemment le match contre Chelsea démontre que les supporters savent répondre présent quand on leur demande.
177
+
178
+ En outre, les supporters de Manchester United sont toujours très hostiles envers la famille Glazer. En mars 2010, un groupe de supporters connu sous le nom de "Red Knights" et emmené par Jim O'Neill, chef économiste de la banque Goldman Sachs, s'est constitué pour protester contre la gestion financière du club et tenter d'en prendre le contrôle. Toutefois, ce mouvement a pris fin à cause de nombreuses divisions internes[16].
179
+
180
+ Historiquement, les plus proches de Manchester United ont été ses principaux rivaux tels Liverpool, Manchester City, Arsenal[89]'[90] et Leeds United[91],[92]. Actuellement, la plupart des fans voit en Liverpool leur principal concurrent, grâce à la réussite des deux clubs, alors qu'une autre majorité voit aussi dans City un principal adversaire en devenir.
181
+
182
+ La rivalité contre Liverpool a débuté au cours des années 1960 lorsque les deux clubs sont parmi les plus forts d'Angleterre, et sont depuis en concurrence presque chaque saison[93].
183
+
184
+ La rivalité avec Manchester City remonte à l'époque de Newton Heath dans les années 1890 et est restée vive du fait que les deux clubs concourent dans la même division la plus grande partie de leur histoire. Bien que traditionnelle entre le Yorkshire et le Lancashire, la rivalité avec Leeds United commence au cours de la fin des années 1960, lorsque Leeds apparait comme un solide club et continue à travers les années 1970 et 1980, atteignant son point culminant lorsque Leeds chipe à United le titre de champion en 1992, mais les récentes péripéties des peacocks en font un club de moindre importance pour les fans.
185
+
186
+ Manchester United FC Ladies a été fondée en 1977, sous le nom Manchester United Supporters Club Ladies. Ils ont rejoint les trois comtés de la Ligue en 1979, et devint le fondateur de la North West Regional Women's Football League en 1989, quand ils ont officiellement changé son nom en Manchester United Ladies FC. Bien qu'ils aient été relégués de la ligue au cours de leur première saison, ils ont été promus à nouveau la saison d'après et remportent le titre de la ligue en 1995-1996. Pour la saison 1998-99, l'équipe a rejoint la combinaison du Nord, à deux divisions au-dessous de la FA Women's Premier League. Ils seront officiellement placés sous la bannière du Manchester United FC au début de la saison 2001-2002, mais ils sont dissous à controverse avant le début de la saison 2004-2005 pour des raisons financières. La décision a été accueillie avec beaucoup de critiques étant donné les bénéfices réalisés par Manchester United, et aussi au fait que les équipes ont été retirés de tous les championnats avant que les joueurs eux-mêmes soit informé de la décision. Toutefois, le club est toujours impliqué dans le football féminin, en offrant un encadrement aux jeunes filles de moins de 16 ans[94].
187
+
188
+ Pour la saison 2018-2019 du FA's Women Championship, Manchester United a fondé une équipe féminine professionnelle nommée Manchester United Women[95]. Casey Stoney, ancienne internationale anglaise, est nommée manager de l'équipe. Alex Greenwood, ex-joueuse de Liverpool évoluant au poste de latérale gauche, est nommée capitaine de l'équipe à l'âge de 24 ans. Le premier match de championnat s'est soldé par une nette victoire 12-0 contre le club d'Aston Villa.
189
+
190
+ Le 20 avril 2019, l'équipe est sacrée championne de deuxième division pour sa première année d'existence, après une large victoire 7-0 contre l'équipe de Crystal Palace, et est donc promue en première division.
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+ République argentine
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+
3
+ (es) República Argentina
4
+
5
+ 34° 37′ S, 58° 21′ O
6
+
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+ modifier
8
+
9
+ L’Argentine, en forme longue la République argentine, (en espagnol : Argentina et República Argentina /reˈpuβlika aɾxenˈtina/[4]) est un pays d’Amérique du Sud partageant ses frontières avec le Chili à l’ouest, la Bolivie et le Paraguay au nord, le Brésil et l’Uruguay au nord-est, enfin l’océan Atlantique à l'est et au sud. Son territoire américain continental couvre une grande partie du Cône Sud.
10
+
11
+ Le 25 mai 1810, lors de la révolution de Mai, le pays n'accepte plus d'être gouverné par un vice-roi et crée un gouvernement local qui jure allégeance au roi d'Espagne. L'indépendance est définitivement acquise le 9 juillet 1816 à San Miguel de Tucumán.
12
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13
+ La capitale est Buenos Aires, la langue prédominante est l'espagnol dans sa variante rioplatense et la monnaie est le peso argentin. D'une superficie de 2 791 810 km2[5], l'Argentine a une densité de population de 16 habitants par km2.
14
+
15
+ La religion nationale est le catholicisme.
16
+
17
+ L'Argentine fait partie des pays dits du Cône Sud et parmi les pays d'Amérique latine, il est avec l'Uruguay et le Chili celui où la culture européenne est la plus affirmée. L'Argentine est l'un des pays les plus développés du continent latino-américain. Le pays est également la troisième puissance économique d'Amérique latine après le Brésil et le Mexique, que ce soit en PIB nominal ou à parité de pouvoir d'achat (PPA).
18
+
19
+ En 2019, l'économie est en crise, l'industrie automobile ne fonctionne qu'à 15% de la capacité installée, les ventes de voitures sont en chute libre (- 54 % sur un an), l'inflation atteint 54,7 % sur un an[6]. Le gouvernement sollicite un prêt du FMI, qui a débloqué en 2018 le versement de 56 milliards de dollars sur trois ans en contrepartie de coupes budgétaires. Près de 300 000 emplois ont été perdus en trois ans[7] et la pauvreté atteint son plus haut niveau de ces 20 dernières années[8].
20
+
21
+ Le terme Argentina est attesté pour la première fois sur une carte vénitienne de 1536[9].
22
+
23
+ Sur une carte dressée en 1840 par le géographe français Antoine Houzé, le nom Argentine n'apparaît pas et est remplacé par « La Plata ».
24
+
25
+ Le nom en français Argentine est issu de sa désignation en espagnol Argentina. Il s'agit du même mot que l'adjectif français argentine signifiant « en argent, d'argent », terme attesté depuis le XIIe siècle et dérivé du mot argent à l'aide du suffixe -in[10].
26
+
27
+ Cependant, Argentina n'est ni un mot espagnol, ni un mot portugais. En effet dans ces langues, argent se dit respectivement plata et prata, ainsi que ses dérivés en argent, plateado, de plata et prateado, de prata. En fin de compte Argentina remonte à l'italien argentina « d'argent », nom probablement donné par les navigateurs vénitiens ou génois comme Jean Cabot. Il était peut-être primitivement associé à terra « terre » ou à costa « côte », devenu l'Argentina, car le substantif s'efface souvent au profit de son déterminé dans cette langue. L'expression Río de la Plata est son correspondant espagnol qui désigne plus précisément la rivière, lui-même traduction du portugais Río da Prata .
28
+
29
+ Sa désignation exacte pourrait trouver son origine dans les cadeaux en argent faits par les peuples amérindiens aux explorateurs européens, notamment Sébastien Cabot, fils de Jean, ou aux ornements qu'ils portaient[11]. Une autre explication pourrait être la légende de la Sierra de la Plata, trésor légendaire où le Río de la Plata était censé conduire.
30
+
31
+ La surface totale de l'Argentine est répartie de la façon suivante (excepté l’Antarctique) :
32
+
33
+ L'Argentine s'étend sur 5 200 km (frontière avec le Chili) du nord au sud et 1 400 km d'est en ouest. Le territoire peut être divisé en quatre zones distinctes : les plaines fertiles de la pampa au centre du pays, le plat pays de la Patagonie au sud (s'étendant sur un gros quart sud du pays (28 %), jusqu'à la Terre de Feu), les plaines sèches du Gran Chaco au nord et enfin la région très élevée de la cordillère des Andes à l'ouest le long de la frontière avec le Chili dont le mont Aconcagua culmine à 6 960 m.
34
+
35
+ Le point culminant de l'Argentine — et de l'Amérique — est le mont Aconcagua. La dépression la plus profonde d'Amérique, la Laguna del Carbón à 105 m sous le niveau de la mer, se trouve aussi en Argentine, dans la province de Santa Cruz. Le centre géographique du pays est localisé dans la province de La Pampa.
36
+
37
+ Le climat est typique de façade orientale des continents, on rencontre un climat subtropical humide dans le nord et aride/subantarctique dans l'extrême sud du pays.
38
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39
+ Le pays est traditionnellement divisé en différentes régions majeures.
40
+
41
+ Les plaines à l'ouest et au sud de Buenos Aires. Appelée la pampa humide, cette région recouvre la plupart des provinces de Buenos Aires et de Córdoba ainsi que celles de Santa Fe et de la Pampa.
42
+
43
+ L'ouest de l'Argentine est dominé par l'imposante cordillère des Andes, à l'est se trouve une région aride appelée Cuyo, l'eau descendant des montagnes permet la viticulture et l'agriculture grâce à son irrigation, bien que le relief y soit accidenté.
44
+
45
+ Le point le plus haut du monde en dehors de l'Himalaya se retrouve en Argentine, au cerro Aconcagua, de 6 959 m. Parmi les plus hautes montagnes des Andes, une importante proportion se retrouve dans le pays. Le point le plus bas des Amériques se trouve aussi en Argentine, dans la province de Santa Cruz (Laguna del Carbón).
46
+
47
+ La région Gran Chaco se situe au nord du pays, avec des saisons humides et sèches, il permet l'élevage de bétail et la culture de coton. Il recouvre les provinces du Chaco et de Formosa. Il comprend également des forêts subtropicales où se développent la végétation et les animaux.
48
+
49
+ Ce territoire se trouve entre le Rio Paraná et le Rio Uruguay, partagés entre les provinces de Corrientes et d'Entre Ríos, où l'on entretient le bétail et les Esteros del Iberá. Le climat de la province de Misiones est tropical. Les chutes d'Iguazú s'y trouvent.
50
+
51
+ Les steppes de la Patagonie dans les provinces de Neuquén, Río Negro, Chubut et Santa Cruz sont d'origines tertiaires. Le territoire est semi-aride au nord, froid et aride au sud, mais est constitué à l'ouest de plusieurs grands lacs et de forêts. La Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud est froide et humide, modéré par l'influence océanique. Enfin, le nord peut être référé à Comahue.
52
+
53
+ En considérant la superficie du pays, les différences d'altitude (de −100 m à presque 7 000 m) et la longueur du pays (du 22e parallèle sud, correspondant dans l'hémisphère nord à la ville de La Havane, jusqu'au 55e parallèle sud, correspondant dans l'hémisphère nord à Copenhague, Moscou et la baie d'Hudson), une énorme diversité de climats coexiste dans le pays.
54
+
55
+ Le Nord est pratiquement tropical, quoique absolument toutes les régions du pays peuvent voir le mercure descendre à 0 °C.
56
+
57
+ Le Centre-Nord et l'Ouest connaissent des journées de chaleur insupportable l'été : la moyenne atteint 36 °C dans certains endroits, avec des températures très élevées avoisinant souvent les 45 °C.
58
+
59
+ L'hiver, la partie la plus septentrionale du pays enregistre des moyennes autour de 20 °C le jour, et de 10 °C la nuit, avec des périodes de 30 °C alternant avec des journées assez froides qui peuvent même rester en dessous de 10 °C, et des nuits proches de 0 °C. Les précipitations varient de 2 500 millimètres dans la jungle de Misiones, à 1 000 mm dans le Gran Chaco, et seulement 100 mm dans les régions les plus arides de l'Ouest argentin.
60
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61
+ La Pampa concentre la majorité de la population et de la production du pays, grâce au climat tempéré à quatre saisons: les étés sont assez longs et chauds, avec des journées ayant une température moyenne de 30 °C et des nuits agréables à 17 °C, tandis que les hivers sont doux avec des journées ayant des températures moyennes de 15 °C et les nuits autour de 4 °C. Les gelées sont courantes pendant 3 à 4 mois, et les températures descendent souvent à −5 °C, mais rarement moins, quoique les records approchent les −10 °C. La neige, en revanche, est très rare étant donné que l'hiver est la saison la plus sèche. Les précipitations vont de 1 200 mm dans l'est, à seulement 150 mm dans l'Ouest du pays.
62
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+ La Patagonie est la région la plus froide, mais le climat varie énormément d'un endroit à l'autre : il est extrêmement sec mais assez modéré sur la côte, très sec et rigoureux au centre, et très humide et un peu moins rigoureux dans les vallées des Andes, où l'air du Pacifique pénètre dans le continent. Sur la côte, il fait rarement moins de −10 °C, et l'été, il peut faire facilement 35 °C. La neige est assez rare, mais la pluie aussi (250 mm). Sur les plateaux du centre de la Patagonie, les étés sont tièdes mais avec des nuits froides (en dessous de 10 °C, avec du gel parfois en plein été) et les hivers sont assez rigoureux, avec des moyennes proches de 0 °C dans plusieurs endroits, accompagnés de chutes de neige fréquentes mais peu abondantes en raison de l'aridité du climat. La température descend facilement à −20 °C, et les records indiquent des valeurs proches de −35 °C lors d'hivers exceptionnels, où certains villages sont isolés par la neige pendant des semaines. Les vallées (très basses) à l'ouest ont des étés frais avec des nuits froides, et des hivers avec des moyennes de 2 °C (équivalent de l'Alsace), descendent rarement en dessous de −15 °C, quoique des valeurs de −20 °C sont possibles. La neige peut s'accumuler profondément, car beaucoup de secteurs reçoivent plus de 1 500 mm de pluie et neige, et quelques secteurs isolés voient jusqu'à 4 500 mm par an.
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+ L'extrême sud mérite une note à part, car si les hivers sont semblables à ceux de l'ouest de la Patagonie, avec beaucoup de pluie, neige et mélanges, la particularité du climat est l'absence de l'été : au mois le plus chaud, la moyenne du jour atteint seulement 14 °C, alors que celle des nuits est de 5 °C. Il est très courant de voir des journées à 7 °C en plein été, et des chutes de neige ne sont pas à exclure. De plus, pendant les mois d'été on peut s'attendre à avoir trois ou quatre journées ensoleillées par mois, avec une quinzaine de journées de pluie, et une douzaine de journées nuageuses.
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+ Dans toute la Patagonie, et surtout dans le sud, on enregistre les plus forts vents au monde: dans certaines villes, la moyenne dépasse les 30 km/h tous les mois, et lors des tempêtes, les vitesses de 100 km/h à 150 km/h sont courantes.
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+ La côte Atlantique argentine a des températures assez froides même l'été, où l'eau n'atteint les 20 °C que quelquefois dans quelques endroits précis. Les températures les plus chaudes et les plus froides du continent ont été mesurées en Argentine : plus de 49 °C l'été, à Rivadavia, et −42 °C l'hiver, au Valle de los Patos, San Juan.
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+ Parmi les grands fleuves, citons le Paraguay, le Bermejo, le río Negro, le río Colorado, l'Uruguay, ainsi que le Paraná qui est le plus long fleuve d'Argentine. Les fleuves Paraná et Uruguay coulent vers l'océan Atlantique et se rejoignent pour former le delta du río de la Plata. Dans le parc national de Misiones, au nord du pays, les mini-chutes d'une selva saturée vont se réunir pour former le fleuve Panana. Des grands lacs comme des mers se sont formés au pied des Andes, dans des sites encore vierges tels le Nahuel Huapi, à San Carlos de Bariloche.
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+ Le pays abrite des paysages et écosystèmes très variés, en raison notamment d'un important gradient climatique. L'écosystème dominant est celui de la pampa qui abrite une biodiversité originale et souvent endémique.
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+ La forêt a souvent fortement régressé au profit de boisements industriels (monocultures parfois), de l'élevage bovin et d'une agriculture souvent industrielle qui contribue à dégrader les sols. Le Sud du pays est exposé à une augmentation des UV solaires (cancérigènes, mutagènes), induite par le trou de la couche d'ozone, plus grande au-dessus de l'Antarctique qu'au-dessus de l'Arctique.
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+ Depuis les années 1990, l'Argentine a perdu plus de 22 % de ses forêts[13].
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+ En décembre 2018, Greenpeace révèle un « scandale de pollution massive » dont s'est rendue coupable la multinationale Total au nord de la Patagonie. Une « gigantesque piscine de déchets toxiques » s'est créée, l'entreprise pétrolière étant accusée de jeter des « résidus toxiques à l'air libre, dans de gigantesques piscines creusées sans aucune protection entre les déchets et le sol». Et ce, alors que des villages Mapuche sont installés à moins de 5 kilomètres[14].
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+ Dans les immenses étendues de la Pampa subsiste encore une faune précolombienne représentée en particulier par le tatou dit à neuf bandes : les gaúchos pourchassent ce mammifère xénarthre car ils redoutent ses terriers dans lesquels le bétail se casse les pattes.
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+ En altitude, le lama est encore utilisé comme animal de portage.
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+ D'après une étude publiée par plusieurs ONG en mars 2018, les forêts de la région du Gran Chaco disparaissent à un rythme comparable, voire supérieur à celui des forêts tropicales d’Amazonie. Cette déforestation a pour cause le développement des cultures de soja, principalement destinées à l’alimentation des animaux d’élevage. L'étude recense en outre différents impacts du développement de ces cultures : « déplacements forcés de populations autochtones vivant de la forêt, pollutions et destructions massives de terres, effets dévastateurs sur la santé publique de l’utilisation à outrance de pesticides (augmentation des malformations congénitales, des cancers et des maladies respiratoires) »[réf. nécessaire].
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+ Un grand nombre de tribus amérindiennes peuplait l'Argentine avant la conquête espagnole, comme les Mapuches (« Araucans »), les Diaguitas, les Pampas, les Tehuelches (« Chonks »), Tobas (« Qoms »), Wichís (« Matacos »), Selknams (« Onas ») et autres ; ceux du Sud, qui s'enveloppaient les jambes et les pieds de fourrure contre le froid, ont été surnommés par les colonisateurs « patagones » (terme dérivant de pata : « pied » en espagnol).
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+ En 1516, l'Espagnol Juan Díaz de Solís découvre le Río de la Plata. Le pays est colonisé par les Espagnols entre le XVIe et le XVIIe siècle. Dans son Voyage d’un naturaliste autour du monde à bord du vaisseau The Beagle, Charles Darwin décrit les combats que livraient encore dans les années 1830 les peuples autochtones amérindiens contre les cultivateurs et éleveurs d'origine espagnole qui accaparaient leurs terres[15].
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+ Ayant repoussé, en 1806 et 1807, sous l'impulsion de Jacques de Liniers d'origine française, deux expéditions militaires anglaises, les colons espagnols comprirent qu'ils pouvaient se défendre seuls contre un ennemi autrement mieux armé qu'eux et bien décidé à les évincer. Ils se ressentirent dès lors plus Argentins qu'Espagnols et des mouvements d'opposition contre la métropole apparaissent parmi eux à l'aube du XIXe siècle. Dès 1810 avec la révolution de Mai (25 mai 1810), les Argentins deviennent indépendants de fait. En 1813 le gouvernement brûle en place publique les instruments de torture et le 1er mai 1853 déclare l'abolition de l'esclavage (selon la Chronologie de l'abolition de l'esclavage).
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+ L'indépendance déclarée le 9 juillet 1816 (lors du congrès constituant tenu dans la ville de San Miguel de Tucumán) n'est que la conséquence juridique venant entériner ce qui est déjà une réalité. Plusieurs années de guerre contre l'Empire colonial espagnol permettent aux Argentins de se séparer définitivement de l'emprise des Bourbons. Les généraux José de San Martín, Manuel Belgrano et Martín Miguel de Güemes, entre autres, repoussent toute velléité espagnole de reprendre sa colonie. Au commandement d'une armée d'environ 4 000 soldats, San Martin réalise une campagne prodigieuse, traversant la cordillère des Andes. Au Chili, il inflige des défaites cruciales à l'armée espagnole, d'abord à la Cuesta de Chacabuco et puis (avec des troupes chiliennes de Bernardo O'Higgins) à Maipu, près de Santiago du Chili, où les Argentins triomphent définitivement de l'armée royaliste stationnée au Chili.
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+ La guerre contre l'Empire espagnol s’achève après la victoire des indépendantistes sud-américains à la bataille d'Ayacucho, en 1824. Cependant, le pays est en situation de guerre civile depuis une décennie. En 1813, avant la déclaration formelle de l'indépendance de toute l'Argentine, la Province Orientale (actuel Uruguay) avec José Gervasio Artigas a défendu le fédéralisme argentin contre le centralisme de la ville du Buenos Aires, menant à une guerre civile de cinquante ans entre fédéraux et unitaires. Toujours en plein conflit entre fédéraux et unitaires, l'Argentine a eu à affronter plusieurs agressions : l'invasion de la Province Orientale par l'Empire du Brésil, mais également l'occupation de la province de Tarija par les boliviens en 1826. En 1833, peu de temps après la fin de la guerre entre l'Argentine et le Brésil, les Britanniques occupent et colonisent les îles Malouines que l'Argentine avait héritées de l'Espagne.
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+ En 1836, l'Argentine se trouve à nouveau en guerre contre la Confédération péruvio-bolivienne et une contre les Empires anglais et français, alliés avec le Brésil, les Paraguayens et les Uruguayens. Ces luttes internes et les interventions étrangères expliquent la durée de l'hégémonie de Juan Manuel de Rosas (1833-1853).
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+ La constitution sera proclamée en 1853, après la fin de la dictature de Juan Manuel de Rosas.
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+ L'année 1890 est considérée comme un tournant dans l'histoire politique de l'Argentine. C'est l'année d'un important soulèvement populaire par suite d'une crise économique qui avait accentué la misère des classes populaires et appauvri les classes moyennes. C'est aussi l'apparition de la dite « génération de 1890 » comprenant Leandro N. Alem (futur fondateur de l'Union civique radicale), Lisandro de la Torre (futur fondateur du Parti démocrate progressiste) et Juan B. Justo (futur fondateur du Parti socialiste). Cette nouvelle génération d'hommes politiques favorise une forme d'union des classes populaires et des classes moyennes, sous la direction de ces dernières, contre le pouvoir oligarchique des propriétaires fonciers, des grands commerçants et des banquiers. L'Union civique radicale — qui passe, après le suicide d'Alem, sous la direction d'Hipólito Yrigoyen — devient l'expression principale des classes moyennes et, dans une moindre mesure, populaires. Sa tactique allie, à partir de 1892, un dosage réfléchi entre le recours à la voie électorale légale et l'adoption de la voie insurrectionnelle[16].
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+ En 1912, afin de réduire le risque d'un nouveau soulèvement révolutionnaire, le gouvernement conservateur accepte d'établir le suffrage universel masculin. Hipólito Yrigoyen est élu président et met en œuvre son programme réformiste : abolition du travail des enfants, repos dominical pour les travailleurs, salaire minimal pour certaines professions, recours à l'arbitrage pour les conflits sociaux, etc. En économie, il déclare que « L’État doit acquérir, jour après jour, une position de plus grande activité dans les entreprises qui fournissent des services publics, et se substituer au capital privé existant pour que le service public devienne un instrument de gouvernement ». Plus tard, l'Union civique radicale se scinde avec le regroupement de son aile droite autour de Marcelo Torcuato de Alvear contre Yrigoyen. Les années de pouvoir de l'Union civique radicale représentent un héritage sujet à controverses ; si elles constituent une période de progrès démocratiques et sociaux, elles se caractérisent aussi par les ménagements à l'égard de l'oligarchie et par la conduite très brutale de l'armée[16].
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+ De nombreux évènements tragiques surviennent au début du XXe siècle : durant la semaine du 7 au 14 janvier 1919, la répression et les massacres commis à Buenos Aires sur des ouvriers grévistes font des centaines de morts. Entre novembre 1920 et décembre 1921, quelque 1 500 ouvriers furent exécutés par l'armée à l'issue d'une grève insurrectionnelle en Patagonie. En juillet 1924, 500 indigènes qui protestaient contre leurs conditions de travail et la misère dans laquelle ils vivaient, sont massacrés par la police et des milices de propriétaires terriens[17].
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+ L'anarcho-syndicalisme exerce une importante influence auprès des syndicats ouvriers à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Certains militants se dirigent par ailleurs vers la lutte armée, comme en 1929 quand le militant anarchiste Kurt Gustav Wilckens lance une bombe qui tue le colonel Varela, responsable des massacres de la Patagonie rebelle. Les associations socialistes se constituent dans les années 1890. En 1896 est formé le Parti ouvrier socialiste argentin, qui fait paraître Vanguardia, « journal socialiste scientifique défenseur de la classe ouvrière ». En 1904, Alfredo Palacios devient le premier député socialiste d'Amérique latine. Le Parti communiste argentin est fondé en 1918[16].
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+ Les présidences se succèdent entre 1930 et 1983, mais sur seize présidents, onze sont des militaires et plusieurs sont « présidents de facto » (par opposition aux présidents élus). Perón fait alors ses débuts dans la politique : lieutenant-colonel titulaire de quelques secrétariats d'État du gouvernement militaire établi en juin 1943, il est élu président après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci ayant entraîné l’affaiblissement de l’Occident, l'Argentine devient, vers 1950, la neuvième puissance économique mondiale[18]. Après la guerre, de nombreux nazis fuient en Argentine et ailleurs en Amérique latine.
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+ Au cours des années 1930, beaucoup d'Argentins ont souffert de la faim alors même que le pays était l’un des plus importants exportateurs de produits alimentaires du monde. Sur le plan politique, le latino-américaniste Alain Rouquié indique que « la souveraineté populaire et le suffrage sont fermement dirigés par les représentants de l’élite établie. Ceux-ci n’ont jamais tout à fait cessé de penser que « le suffrage universel est le triomphe de l’ignorance universelle », comme le déclara un ministre de l'Intérieur[19]. »
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+ Le péronisme est un mouvement national et populaire ; il encadre la population argentine (syndicats, femmes, jeunes, ouvriers…) en leur octroyant des droits et un statut. Le partage des richesses est désormais moins déséquilibré et la classe ouvrière argentine, avec le soutien des syndicats, s'identifie au mouvement péroniste : les salaires sont augmentés, un salaire minimum et des congés payés sont instaurés, le droit à la retraite et au repos dominical sont reconnus. La politique sociale du gouvernement péroniste se traduisit également par un engagement inédit de l’État argentin en matière de santé et d’éducation. Ainsi, l’enseignement universitaire fut déclaré gratuitement accessible à tous les Argentins à partir de 1949, ce qui entraîna une augmentation de 300 % du nombre d’étudiants au cours de la présidence de Juan Perón[20]. Le taux d'analphabétisme se réduit assez significativement. L'effort est aussi porté sur l’amélioration des services de santé du pays, et surtout du nombre de personnes pouvant en bénéficier. Le taux de mortalité infantile peut alors être réduit de 80,1 pour 1000 en 1943 à 66,5 pour 1000 en 1953, tandis que l'espérance de vie s’accroît de 61,7 en 1947 à 66,5 ans en 1955[21].
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+ Perón a donc le soutien de la classe ouvrière, en partie grâce à la redistribution des richesses nationales. Cependant, l'opposition de la bourgeoisie est pour le moins active ; le dirigeant populiste gouverne de façon autoritaire. L’Église se retourne également contre le gouvernement après les tentatives de Perón de laïciser l’enseignement et ses réformes en faveur des droits des femmes. Par ailleurs, sa deuxième femme (Perón était veuf depuis 1938) Eva Perón décédée, restée très aimée des « descamisados » (sans chemises) n'est plus là. Le soutien d'une majorité de la population au mouvement péroniste est néanmoins régulièrement confirmé par les élections et un système démocratique multipartite continue de fonctionner.
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+ En 1955, un coup d'État le chasse du pouvoir (l'armée bombardera la place de Mai, tuant de nombreux civils). Désormais, l'Argentine entre dans une période d'instabilité à la fois économique et politique. Le puissant mouvement péroniste est décapité mais va renaître sous la forme clandestine (sabotage, grèves…). Les élites du pays, revenues au pouvoir, cherchent alors une impossible formule de démocratie sans péronisme. Les militaires organisent des élections, puis reprennent le pouvoir quelque temps après, et ce, à deux reprises.
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+ En 1966 a lieu le coup d'État du général Juan Carlos Onganía. Ce dernier, partisan de la manière forte, met en place un régime bureaucratique et autoritaire. En réaction à la violence, les mouvements sociaux, les syndicats, les étudiants, les ouvriers se battent contre le régime jusqu'à prendre conscience de sa faiblesse. La situation s'aggrave jusqu'à l'année 1969, quand éclate le Cordobazo (une explosion de violence spontanée à la ville de Cordoba dont les ouvriers et les étudiants sont les protagonistes). C'est la première pueblada (il y en aura bien d'autres dans tout le pays) : la population s'attaque aux symboles du pouvoir autoritaire (police…) mais aussi à ceux des multinationales étrangères. Le lendemain, le pays est paralysé par la grève générale. Désormais, même la classe moyenne, traditionnellement anti-péroniste, s'associe au rejet du pouvoir bureaucratique et autoritaire. Les militaires se retirent alors en bonne et due forme, essayant de ne pas perdre la face. Mais il est trop tard et en 1973, la population assiste à la fin du régime militaire. Des élections démocratiques sont organisées, les militaires sont conspués, la gauche révolutionnaire voit ses organisations de masses légalisées et ses militants prisonniers sont tous libérés. L'extrême-gauche gagne des espaces de pouvoir au sein de l'État (Université…).
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+ Après le retour du général Peron en 1973, qui se solde par le massacre d'Ezeiza (la droite péroniste ouvrant le feu sur des militants de l'aile gauche), le pays s'enfonce dans une meurtrière crise politique. José López Rega fonde secrètement l'Alliance anticommuniste argentine qui assassine plus de 300 personnes[22]. Après la mort de Perón, une guerre sale commence dans la province de Tucumán, dès l'opération Indépendance (en), qui impliquait la lutte contre la guérilla entre autres par l'enlèvement de partisans armés de la « révolution » et leur séjour dans des centres de détention clandestins, où ils étaient torturés. La très grande majorité n'y a pas survécu. À cette occasion, les leçons transmises par des militaires français sur la bataille d'Alger sont mises en pratique[23].
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+ En mars 1976, un coup d'État dirigé par une junte de militaires (Jorge Videla, etc.) renverse la troisième femme de Perón, Isabel Martínez de Perón, ancienne vice-présidente de son époux, et sa veuve depuis 1974. La CONADEP -Commission nationale sur la disparition des personnes, fondée par le gouvernement démocratique de Raúl R. Alfonsín, a estimé que la répression militaire avait fait un peu moins de 10 000 victimes, dans la majorité des « disparus ». Buenos Aires participe avec d'autres pays à l’opération Condor (de coordination contre la subversion), et de nombreux réfugiés politiques et des « subversives » enfuis de pays voisins sont assassinés par le biais des services secrets ou d'escadrons de la mort (la Triple A). Il est à noter que cette Triple A a été créée en 1974 durant le gouvernement constitutionnel d'Isabel Perón et a commencé son travail dès cette année-là. L'ambassade américaine est souvent informée[24].
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+ Afin de relancer sa popularité, la junte de Buenos Aires, dirigée depuis décembre 1981 par Leopoldo Galtieri, l’un des plus « durs », décide d’envahir les îles Malouines en 1982, provoquant ainsi la guerre des Malouines contre le Royaume-Uni, alors dirigé par Margaret Thatcher. En raison de son anticommunisme viscéral et de la mise en place de l’opération Charly (pendant laquelle les services argentins ont transmis à leurs homologues d’Amérique centrale les techniques de la guerre sale : escadrons de la mort, torture systématique contre la population civile afin de la démoraliser, vols de la mort, etc.), Buenos Aires semblait penser pouvoir compter, à tort, sur le soutien de Ronald Reagan, nouvellement élu.
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+ La défaite lors de la guerre des Malouines précipite la chute du régime et une lente transition démocratique.
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+ Raúl Alfonsín (1983-1989) fut le symbole même du retour à la démocratie en République argentine. Dans les premiers jours de son mandat, en 1983, il abroge l’amnistie déclarée avant que les forces armées ne perdent le pouvoir et demande de poursuivre neuf dirigeants de la junte militaire. Il nomme en même temps une commission nationale sur la disparition des personnes et en choisit les membres : dix citoyens de premier plan, connus pour leur rôle dans la défense des droits de l’Homme. Aux yeux du monde éclate la cruauté des crimes de la junte militaire argentine : quelque 10 000 personnes torturées puis exécutées clandestinement.
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+ Mais si les principaux responsables de violations des droits de l'Homme durant le régime militaire seront jugés et condamnés, la pression de l'establishment militaire va forcer Alfonsin à céder aux revendications des militaires. Trois ans plus tard, son gouvernement empêche le jugement de nombreux autres responsables, en instaurant les lois de pardon Punto Final et Obediencia Debida. La première prescrit les procès à venir et la seconde accorde l'amnistie aux officiers subalternes, responsables d'atrocités commises sous les ordres des chefs des forces armées.
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+ Depuis lors, plusieurs présidents se sont succédé : Carlos Menem (1989-1999), Fernando de la Rúa (1999-2001). Des lois d'amnistie sont votées sous Menem, notamment en raison de la rébellion de secteurs d’extrême droite dans l'armée (les Carapintadas, qui tentent plusieurs coups d’État à la fin des années 1980). Un procès durant lequel comparaissent les principaux responsables de la junte, ainsi que des Montoneros, se tient néanmoins en 1985 : c'est le Procès des Juntes (Juicio a las Juntas).
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+ La décennie Menem est marquée par une libéralisation de l'économie, menant à la modernisation de la plus grande partie du pays, à l'enrichissement d'une part importante de la population, mais aussi à l'apparition de groupes contestataires, les piqueteros, qui deviendront célèbres après la crise économique de la fin des années 1990. En effet, de 1990 à 1998 se produit le miracle argentin, caractérisé par un libéralisme radical (alignement du peso sur le dollar, privatisations, réformes économiques et sociales) qui eut pour effet un fort taux de croissance économique exponentielle, se traduisant par un enrichissement et une modernisation jamais vus dans le pays. Le FMI aida beaucoup l'Argentine à se développer durant cette période. La consommation a augmenté considérablement, et les Argentins ont alors pu accéder aux mêmes biens matériels que les Européens ; l'Internet, la téléphonie mobile, l'électro-ménager moderne, etc. Cependant, ce libéralisme ne profita pas à toute la population. Les laissés-pour-compte du miracle économique représentaient une part non négligeable dans l'Argentine des années 1990 : 18 % de chômeurs en 1996.
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+ Le choix de créer dans les années 1990 une caisse d'émission monétaire liée strictement au dollar, avait eu pour conséquence, lors de la hausse massive de celui-ci à la fin des années 1990, de provoquer un arrêt brusque des exportations argentines. Le Brésil avait dévalué fortement sa monnaie et l'Argentine, son principal partenaire commercial, s'était retrouvée à sec de devises. Cette situation avait engendré une fuite de capitaux massive pendant les mois d'août, septembre et octobre. La crise est partiellement jugulée par un contrôle draconien des dépôts bancaires, appelé Corralito, fondé sur l'obligation d'effectuer toutes les opérations financières à travers les banques et la restriction des retraits d'argent en numéraire. Le gros de la population n'étant pas bancarisé, la perception des rémunérations et salaires devient un véritable casse-tête, ce qui provoque une aggravation radicale de la crise en décembre 2001, provoquant un véritable chaos social, et des émeutes des classes sociales les plus appauvries par la crise. La répression cause 31 morts, le ministre des Finances est relevé de ses fonctions, mais cela ne suffit pas et le président signifie sa démission en s'enfuyant du palais du Gouvernement en hélicoptère. Le gouvernement, le FMI et la parité entre le peso et le dollar américain sont les thèmes les plus critiqués.
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+ En dix jours, quatre présidents se succèdent (Camaño, Rodriguez Saa, Puerta, Duhalde), le gouvernement argentin se déclare en état de cessation de paiement, abroge la loi consacrant l'intangibilité des dépôts bancaires (ce qui provoque l’évaporation des dépôts des classes moyennes qui en avaient mais ne les avaient pas transférés) et, donc, par un approfondissement de la crise économique. Le 6 janvier 2002, le nouveau gouvernement procède à un gel total des avoirs bancaires, appelé Corralón, et une dévaluation officielle du peso de 28 % par rapport au dollar, tandis que dans la rue le dollar se change à 1,60 peso pour atteindre très vite plus de 3 pesos[25].
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+ Le monde entier a été surpris par les événements de décembre 2001. Les médias ont montré un pays caractérisé par les pillages de magasins et les concerts de casseroles des classes moyennes. Mais ces représentations sont simplistes et plus que subjectives. Les émeutes et les mobilisations ne sont pas nées à la fin de l'année 2001. Dès 1989, une vague de saccages de magasins a eu lieu, conséquence de l'hyperinflation. En décembre 1993, le pays a connu des révoltes, notamment à Santiago del Estero. En 1996, les premiers piqueteros établissaient des barrages à Cutral-Co, dans la province de Neuquen. Mais les médias n'avaient laissé que très peu de visibilité à ces mouvements.
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+ Les protestations de décembre 2001 doivent être analysées en tenant compte des changements que le répertoire de l'action collective a connus ces dernières années en Argentine. Comme l'a expliqué Javier Ayuero, « loin d'être l'explosion d'une citoyenneté paraissant jusqu'alors repliée sur elle-même et incapable d'exprimer son mécontentement, le mois de décembre 2001 représente plutôt le point le plus critique d'un processus de mobilisation populaire datant environ d'une dizaine d'années »[26].
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+ Eduardo Duhalde demeure président de l'Argentine entre janvier 2002 et mai 2003 où il met fin à la parité entre le peso argentin et le dollar américain et met en place un plan économique productiviste. Il appelle à des élections présidentielles anticipées en avril 2003 où il soutient le candidat péroniste de centre gauche Néstor Kirchner. Ce dernier est élu par défaut à la suite du retrait de Carlos Menem au second tour.
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+ Néstor Kirchner exerce la fonction de président de la République argentine de 2003 à 2007. Il renégocie la dette du pays en 2005 (il refuse le remboursement de trois quarts des 100 milliards de dollars de dette extérieure). Il gèle les tarifs énergétiques et du transport, et taxe très fortement les importations, il relance l’activité économique (+ 50 % en cinq ans) soutenue par les dépenses publiques, et double la masse salariale (de 2003 à 2007)[réf. nécessaire]. Néstor Kirchner est décédé en 2010 d'une crise cardiaque.
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+ Son épouse, Cristina Fernández de Kirchner, élue au premier tour le 28 octobre 2007 lui succède le 10 décembre 2007. En 2008 la présidente est confrontée à un lourd conflit social l'opposant aux agriculteurs et relatif, notamment, au niveau des taxes sur les exportations de soja. Les agriculteurs argentins ont engagé une grève d'ampleur de commercialisation des céréales[27].
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+ En 2015, Mauricio Macri est élu président.
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+ Le gouvernement supprime l'impôt sur les exportations, met fin au contrôle des changes, laisse flotter le peso et réduit les subventions à l’énergie. Une réforme du marché du travail vient faciliter les licenciements. La libéralisation du secteur financier entraine une fuite des capitaux estimée en 2019 à près de 109 milliards de dollars depuis l’élection de Mauricio Macri, soit environ un sixième du produit intérieur brut (PIB) argentin. La production industrielle baisse fortement du fait de l'arrêt d'une grande partie des subventions. Les taux d’intérêt considérables offerts aux investissements spéculatifs (afin de faire affluer les dollars) favorisent la mise en place d'un cercle vicieux par lequel les emprunts d’hier doivent être remboursés par d’autres, plus coûteux encore. Le pays s'enfonce dans une grave crise économique. Le Financial Times note en octobre 2017 que « Le gouvernement [argentin] a plus emprunté que n’importe quel autre pays émergent depuis l’élection de M. Macri. Environ 100 milliards de dollars en deux ans ». La dette du pays, qui s’établissait à 40 % du PIB en 2015, dépasse 75 % en janvier 2019, après avoir grimpé de vingt points de pourcentage au cours de la seule année 2018. Le cours du peso chute de 118 % entre janvier et septembre 2018[19].
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+ En octobre 2019, environ 40 % des Argentins vivent en dessous du seuil de pauvreté selon la chaîne nationale C5N[28] (35 % selon les chiffres officiels, soit une augmentation de 30 % en un an[29]). L’inflation dépasse les 54 % sur les 12 derniers mois et les 237 % depuis le début du mandat de Mauricio Macri. Les classes populaires ont de plus en plus de difficultés à se nourrir et beaucoup de personnes en viennent à sauter des repas. Selon la Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), cinq millions d’Argentins souffraient d’une « insécurité alimentaire » grave sur la période 2016-2018, ce qui représentait une multiplication par deux par rapport à la période 2014-2016, et la situation s'est depuis lors encore aggravée[28]. Le taux de chômage dépasse les 10 % selon des chiffres officiels vraisemblablement sous-évalués et une chute de 3,1 % du PIB est à prévoir pour l'année 2019 selon le Fonds monétaire international (FMI)[29].
153
+
154
+ L'Argentine a un régime présidentiel dans une république fédérale. La Constitution argentine de 1853, révisée en 1860, 1866, 1898, 1957 et 1994 dispose que le mandat présidentiel est de quatre ans (renouvelable deux fois). Il y a possibilité de réélection, mais il faut laisser passer 4 ans. Le président devait être de religion catholique jusqu'en 1994 : Carlos Menem, d'origine syrienne et de confession musulmane dut se convertir au catholicisme pour être élu président.
155
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+ Élu au suffrage universel, le président est à la fois à la tête de l'État et à la tête du gouvernement, le président actuel est Alberto Fernández.
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+ La Constitution garantit la séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire. L'exécutif est confié au président, le législatif au Parlement et le judiciaire à la Cour suprême d'Argentine composée de sept membres.
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+ Le Parlement est composé de deux chambres :
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+ La justice nationale est composée de différents tribunaux, dont le plus élevé est la Cour Suprême.
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+ Conformément à la constitution de 1853, révisée en 1994, l’Argentine est une république fédérale organisée en 23 provinces dirigés par des gouverneurs élus) et une cité autonome avec statut spécial : Buenos Aires, capitale fédérale. Les 24 jurisdictions sont les suivantes:
165
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+ Les provinces ont de fait tous les pouvoirs qui n’ont pas été délégués expressément au gouvernement fédéral. Elles sont chargées d’administrer la justice et l’éducation primaire. Elles s’organisent comme elles l’entendent en élisant leurs pouvoirs exécutif et législatif. Les provinces peuvent régler entre elles toutes sortes d’accords de type judiciaire, économique ou social. Le pouvoir exécutif national a seulement le pouvoir d’intervenir afin d’assurer la forme républicaine du gouvernement et de repousser les invasions étrangères.
167
+ La majorité des provinces du centre et du nord du pays sont antérieures à l’existence de l’Argentine comme État fédéral, cependant des provinces avec une grande présence aborigène ou une faible population (comme le sont au nord : Chaco, Formosa et Misiones ; et la grande partie sud du pays : La Pampa, Neuquén, Rio Negro, Chubut, Santa Cruz, la Terre de Feu, le territoire argentin en Antarctique et les îles de l’Atlantique sud) étaient à une époque des « territoires nationaux » dépendant du gouvernement fédéral. En devenant des provinces, elles acquirent le même statut administratif que celles qui existaient déjà.
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+ Les derniers territoires à changer de statut furent la Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud qui furent regroupés pour devenir une même et unique province en 1991, en dépit du fait que la définition de cette province contient des territoires contestés en Antarctique (avec le Chili et le Royaume-Uni) et du fait que l’Argentine a ratifié le traité sur l’Antarctique qui a gelé les prétentions territoriales, et les îles de l’Atlantique sud sont reconnues internationalement comme parties du Royaume-Uni (à l’exception des îles Shetland du Sud intégrées au traité sur l’Antarctique), seul le litige de souveraineté concernant le partage de la Terre de Feu ayant été résolu (par un traité international signé avec le Chili).
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+
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+ Un des anciens territoires nationaux, le territoire des Andes, ne parvint jamais à se convertir en province. Il fut formé en 1900 et couvrait alors la totalité de la Puna du nord-ouest du pays, mais, en raison d'un développement et d'une population très faibles, il fut dissous en 1943, les territoires étant alors incorporés aux provinces de Jujuy, Salta et Catamarca.
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+ Perito Moreno Glacier, province de Santa Cruz, Patagonie argentine.
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+
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+ Cafayate, province de Salta.
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+
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+ L'Argentine est membre permanent du Mercosur (communauté économique des pays de l'Amérique du Sud) avec le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay et le Venezuela ; cinq autres pays y sont associés : la Bolivie, le Chili, le Pérou, la Colombie et l'Équateur[30].
178
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+ L'Argentine est le seul pays d'Amérique du Sud à avoir pris part en 1991 à la Guerre du Golfe, mandatée par l'ONU[31]. Elle fut également le seul pays latin à participer à l'Opération Uphold Democracy à Haïti en 1994-95[32]. Enfin, elle s'engagea dans la force de maintien de la paix des Nations unies (Casques bleus)[33] à travers le monde dont les conflits concernant Salvador-Honduras-Guatemala-Nicaragua, Équateur-Pérou, le Sahara occidental, l’Angola, le Koweït, Chypre, la Croatie, le Kosovo, la Bosnie-Herzégovine ou le Timor oriental.
180
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+ En janvier 1998, en reconnaissance de ses contributions à la sécurité internationale, le président des États-Unis Bill Clinton désigna l’Argentine comme l'un des alliés majeurs hors-OTAN[34]. En 2005, l'Argentine fut membre temporaire du Conseil de sécurité des Nations unies[35].
182
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+ En 1993, l'Argentine lança l'initiative des casques blancs des Nations unies spécialisés dans l'aide humanitaire[36].
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+ Depuis 2004, les relations habituellement cordiales entre l'Argentine et l'Uruguay se sont progressivement dégradées à cause de la construction en Uruguay de deux grandes usines de fabrication de cellulose, sur les rives du rio Uruguay qui marque la frontière entre les deux pays. Ce contentieux est surnommé en France la « guerre du papier ». L'Argentine met en avant les dégâts écologiques que subirait le fleuve. La polémique fut alimentée par une escalade de déclarations de la part des deux États, l'Argentine portant l'affaire devant la CIJ en mai 2006, puis l'Uruguay lui emboîtant le pas en novembre 2006. Des blocus routiers en Argentine ont empêché l'approvisionnement en matériaux de construction depuis le Chili, aggravant la situation[37],[38]. Les relations économiques et sociales entre les deux pays se sont améliorées en 2007.
186
+
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+ Douze pays d'Amérique du Sud ont signé le 8 décembre 2004 la Déclaration de Cuzco visant à la réunion du Mercosur, de la Communauté andine et du Chili, du Guyana et du Suriname en une seule communauté supranationale, la Communauté sud-américaine des nations (CSN), sur le modèle de l'Union européenne. Cela est devenu UNASUR (Union des Nations sud-américaines) lors du premier sommet énergétique sud-américain organisé au Venezuela à la mi-avril 2007.
188
+
189
+ Outre une communauté économique, le projet inclut à terme :
190
+
191
+ Ce projet a pris naissance dans un contexte d'opposition au ZLEA, « Initiatives pour les Amériques », lancé par George Bush en 1990 puis concrétisé en 1994 au Sommet des Amériques, et donc dans un contexte d'opposition à l'ingérence nord-américaine dans les affaires politiques et économiques sud-américaines.
192
+
193
+ En 2005, la ville de Mar del Plata a accueilli le quatrième sommet des Amériques[39], marqué par de nombreuses protestations anti-US[40]. Si bien que l'année suivante, elle mit sa priorité dans les initiatives régionales telles que le Mercosur ou la Banque du Sud après une décennie de partenariat avec les États-Unis.
194
+
195
+ En contentieux avec le Royaume-Uni, l'Argentine réclame la souveraineté des îles Malouines[41], de la Géorgie du Sud, des îles Sandwich du Sud[42] et des îles Shetland du Sud (ces dernières également revendiquées par le Chili mais les prétentions des trois pays sont gelées depuis la signature du traité de l’Antarctique) et d'environ 1 million de kilomètres carrés du continent Antarctique[43]. Un autre sujet de discorde est la frontière avec le Chili, en particulier au sujet du tracé de la frontière extrême sud en Terre de Feu, un traité fut signé en 1984 entre les deux pays au Vatican[44].
196
+
197
+ Enfin, l'Argentine fut l'un des signataires initiaux du Traité sur l'Antarctique[45].
198
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199
+ L'Argentine compte environ 43 millions d'habitants[46]. Parmi les multiples groupes ethniques habitant le pays, on en compte trois à l'origine de la population actuelle. Tout d'abord, les Amérindiens représentent, ensemble et sans tenir compte des différences ethnoculturelles à peu près 1,49 % de la population totale[47],[48]. Les descendants d'Africains amenés comme esclaves pendant les temps de domination espagnole représentent 0,37 %[49],[50]. Le groupe le plus large, les Européens principalement méditerranéen, (espagnol et italien) et métis constituent 97 % de la population selon la CIA[51],[2],[52]. Les Européens, qu'on appelle des criollos, sont issus des temps coloniaux, on compte de même des populations issues de l'immigration du XIXe siècle qui inclut entre autres, en plus des Italiens et des Espagnols, des Arabes, des Allemands, des Français, des Britanniques et des Asiatiques. Il faut bien préciser que lors de l'arrivée de ces immigrants, qui pour la plupart étaient des hommes seuls, un métissage très important a eu lieu entre les étrangers et les femmes locales, de souche européenne et indigène pour la plupart, ce qui a contribué à la diversité ethnique. Selon les résultats d'une étude menée en 2010 par le généticien Daniel Corach, 53,7 % de la population a au moins un ancêtre autochtone, presque toujours matrilinéaire[53]. Selon la Dirección Nacional de Migraciones, près de 45 % des Argentins seraient d'origine italienne et 31 % d'origine espagnole, faisant des Italiens et des Espagnols les principaux groupes ethniques en Argentine.
200
+
201
+ La population est très inégalement répartie, puisqu'un tiers de la population (environ 13 millions d'habitants) est concentré dans la capitale et l'agglomération de Buenos Aires, appelée aussi Gran Buenos Aires.
202
+
203
+ Outre la région de la capitale fédérale, la population est concentrée dans d'autres zones urbaines dont les principales sont les suivantes : Córdoba (centre, 1,6 million d'habitants), Rosario (est, 1,4 million d'habitants), Mendoza (ouest, 1 million d'habitants), San Miguel de Tucumán (nord, près d'un million d'habitants). Au total, environ 91 % de la population habite dans des agglomérations urbaines[54].
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+
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+ Córdoba.
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+ Cathédrale de Córdoba.
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+ Rosario, bâtiments du centre ville.
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+ Rosario, Costanera.
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+ Mar del Plata.
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+ Mar del Plata, Cathédrale.
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+ Mendoza.
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+ Trelew, Patagonie.
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+ Neuquén, Patagonie.
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+ Bahía Blanca.
224
+
225
+ Traditionnellement, l'Argentine a joui d'un très haut niveau de vie en comparaison avec d'autres pays de la région, mais la crise économique des années 2001-2002 a diminué cette impression. Toutefois, plus de la moitié de la population reste considérée comme faisant partie de la classe moyenne[55], et depuis la crise, une forte reprise économique a aidé postérieurement à réduire la pauvreté à 23,4 % de la population. Plus de 8 % de la population vivait dans des conditions précaires, dans des villas miserias ou bidonvilles, dans le pays il y a 4 100 villas miseria[56],[57].
226
+
227
+ Il n'y a pas de langue officielle en Argentine, cependant, en raison du système fédéral du pays, chaque province peut établir la langue officielle de son territoire.
228
+
229
+ L'espagnol est parlé par la quasi-totalité des Argentins[61]. Le pays possède également le nombre le plus important d'hispanophones qui emploie couramment le voseo, l'utilisation du pronom vos au lieu de tú (« tu »), ce qui implique alors un changement dans la façon de conjuguer les verbes également[réf. nécessaire]. À cause de la grande extension géographique de l'Argentine, l'espagnol varie considérablement de régions en régions, le dialecte le plus important numériquement est l'espagnol rioplatense, principalement parlé autour du bassin de La Plata, qui possède un accent similaire à celui de la langue napolitaine[62].
230
+
231
+ L'Argentine est un État observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie depuis 2016[63]. À la suite de la conquête de 1759 en Nouvelle-France, environ 200 000 Français ont immigré en Argentine à partir des années 1857, même si les deux dates (1759 et 1857) semblent éloignées, le phénomène reste le même si l'on tient compte de l'apparition réelle des besoins en émigration des suites de l'effondrement de l'empire français en Amérique. En 2006, 17 % des Argentins se réclament de descendance française[64].
232
+
233
+ La principale religion est le christianisme, principalement le catholicisme (qui est la religion d'État). La liberté de culte est garantie par l'article 14 de la constitution. Le catholicisme est dominant, avec des estimations du nombre de catholiques variant de 70 % à 90 % de la population[66]. En juillet 2014, une étude publiée par la CIA Factbook répertorie 92 % de catholiques dont 18 % de pratiquants[2]. Mgr Jorge Mario Bergoglio, prélat argentin, est élu pape le 13 mars 2013 sous le nom de François, il est le premier pape issu du continent américain[67].
234
+
235
+ La société, la culture et l'histoire de l'Argentine sont profondément imprégnées par le catholicisme. L'Église catholique tient une place importante dans la société argentine, allant même jusqu'à faire partie de son identité nationale[réf. souhaitée]. La présence catholique en Amérique latine remonte à la fin du XVe siècle, au moment où les conquistadors espagnols débarquèrent dans le Nouveau Monde, amenant avec eux leur culture et leur religion.
236
+
237
+ Il y a sept universités catholiques en Argentine : l'université catholique argentine à Buenos Aires, l'Universidad Católica de Córdoba, l'université nationale de La Plata, l'université de Salta, l'université de Santa Fé, l'université de Cuyo, et l'université de Santiago del Estero. Suivant le modèle de l'Empire romain, l'Église argentine est divisée à travers le pays en plusieurs diocèses et archidiocèses, unités territoriales administratives placées sous l'autorité d'un évêque. Si la plupart des villes de tailles moyennes sont des diocèses, les archidiocèses interviennent dans les villes ou la population est plus importante. Ainsi, Buenos Aires, par exemple, est un archidiocèse  en raison, non seulement de la taille de sa population, mais également de l'importance historique de la ville, qui fut en 1776 la capitale de la vice-royauté espagnole du Rio de la Plata. La cathédrale métropolitaine de Buenos Aires, principale église catholique de Buenos Aires et siège de l’archidiocèse, abrite le tombeau du célèbre général José de San Martín.
238
+
239
+ L'Argentine possède la plus importante communauté juive d'Amérique latine avec environ 230 000 personnes.
240
+
241
+ Selon une importante étude du Barometer d'Amérique latine, le paysage religieux argentin se répartit entre 77 % de catholiques, 7 % de protestants, 4 % des autres religions et 13 % de sans religion[68]. Le nombre d'athées est très important pour un pays d'Amérique latine, d'autant plus que dans les années 1960, il n'y avait que rarement d'Argentins sans religion[réf. nécessaire].
242
+
243
+ La Convention baptiste évangélique Argentine est fondée en 1908[69],[70]. En 2016, elle compterait 670 églises et 85 000 membres[71].
244
+
245
+ Sous le mandat de la présidente Cristina Fernández de Kirchner, le mariage homosexuel est légalisé en 2010, le droit à changer de sexe à l'état civil pour les personnes trans en 2012 et la PMA en 2013. Toutefois, l'avortement reste interdit[72].
246
+
247
+ Le gouvernement argentin nationalise en 2008 les retraites, mettant fin à quatorze ans de domination des Administradoras de Fondos de Jubilaciones y Pensiones (AFJP), des organismes privés de gestion de l’épargne-retraite. La mesure a provoqué une fuite des capitaux et de fortes baisses des Bourses de Buenos Aires et de Madrid (de nombreuses entreprises espagnoles détenaient participation dans les AFJP)[73].
248
+
249
+ Ces pensions, dont le montant était défini selon des critères retenus au moment de la souscription du contrat initial, obéissaient à plusieurs facteurs variables, tels le capital investi, les intérêts accumulés ou l’espérance de vie. Au moment du départ en retraite, elles étaient rarement conformes aux prévisions de départ et se révélaient généralement insuffisantes, voire misérables. Désormais, le système garantit dans la plupart des cas un revenu supérieur à 60 % des salaires[73].
250
+
251
+ La publication des montants considérables que les dirigeants des AFJP et des compagnies d’assurance s’octroyaient avait soulevé l’indignation d'une grande partie de l'opinion publique. En quatorze ans, plus d’un tiers des 12 milliards de dollars de rétributions pour « prestations de services » ont été destinés aux salaires des principaux dirigeants, tandis que les commissions versées aux directeurs commerciaux constituaient le deuxième poste de dépenses[73].
252
+
253
+ L'Argentine est un pays industrialisé souvent considéré comme émergent même si certains organismes ne reconnaissent pas cette définition, le pays ayant été un des plus riches de la planète jusqu'au début du XXe siècle mais étant souvent frappé par des crises économiques comme en 1989 ou en 2001. L'Argentine fait partie du G20. Souffrant d'inflation et de difficultés financières, le pays doit souvent faire appel aux organisations économiques internationales telles que le FMI.
254
+
255
+ L'Argentine est la deuxième puissance économique d'Amérique du Sud derrière le Brésil en termes de PIB nominal. Le pays possède une importante richesse agricole. Parmi les points forts de son agriculture, le pays était aussi régulièrement huitième au palmarès des producteurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010, dominé par les États-Unis. Il a aussi de nombreuses capacités industrielles et un certain potentiel minier. Pourtant, l'Argentine connaît d'importants problèmes économiques. Le chômage et le bas niveau de vie continuent de marquer le pays, pourtant largement plus développé que les autres nations du tiers monde.
256
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257
+ L'Argentine est le deuxième pays avec plus de développement humain après le Chili du continent latino-américain en 2018 selon les données des Nations unies[3]. Cependant, les inégalités sociales se sont accrues et l'existence de bidonvilles en périphérie des grandes villes persiste.
258
+
259
+ L'Argentine dispose de nombreuses richesses naturelles et d'une main-d'œuvre très qualifiée, d'une agriculture orientée vers l'exportation et d'un tissu industriel diversifié.
260
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261
+ Jusque dans les années 1950, à son apogée économique, l'Argentine était l'un des pays les plus riches du monde. Son PIB par habitant le positionnait au douzième rang mondial, juste devant la France[74],[75].
262
+
263
+ Malgré ces atouts, l'Argentine a accumulé à la fin des années 1980 une lourde dette externe (dette qu'elle ne compte rembourser qu'en partie, « 10 % »), l'inflation atteignait 100 % par mois et la production avait considérablement chuté.
264
+
265
+ Pour lutter contre cette crise économique, le gouvernement de Menem a lancé une politique de libéralisation du commerce, de déréglementation et de privatisation. En 1991, le gouvernement décida d'ancrer le peso argentin au dollar américain (technique du currency board) et limita par une loi la croissance de la masse monétaire à la croissance de réserves monétaires. Ce système très particulier du currency board permet l'embellie des années 1990, mais se révèle particulièrement dangereux face aux mouvements erratiques et violents du marché des changes flottants qui suivent la crise économique asiatique et la forte remontée du dollar qui rende l'économie argentine non compétitive par rapport à celles de ses voisins. Il sombre lorsque l'économie mondiale entre en récession avec la crise de la bulle Internet au début des années 2000.
266
+
267
+ La récession, amplifiée par les mesures d'économie drastiques exigées par le Fonds monétaire international (FMI) en contrepartie de son aide en dollars, est extrêmement violente et entraîne une hausse spectaculaire de la pauvreté ainsi que d'importants mouvements sociaux et de rapides changements politiques. L'instabilité politique a plongé l'économie argentine dans une crise sans précédents (2002). Le PIB a chuté de 11 % en 2002 avec la fin de la parité 1 peso = 1 dollar. Cette crise a mené plus de 50 % de la population sous le seuil de pauvreté. Des manifestations ont alors été organisées, suivies de pillages de magasins. Les banques locales incapables de fournir en dollars sont en faillite technique. Le plan argentin de conversion de dette a pour conséquence des pertes sévères pour les créanciers privés. Le pays fait finalement défaut sur sa dette. Les créanciers étrangers comme EDF sont spoliés. Le gouvernement, en dévaluant, rétablit l'équilibre avec le réal brésilien.
268
+
269
+ Le pays sort de la partie la plus aigüe de la crise dès 2003. Les conséquences les plus durables sont les difficultés récurrentes des gouvernements à financer leurs budgets, le départ du pays de certains investisseurs industriels, une nette diminution de la confiance des créanciers privés et de longs contentieux avec des fonds vautour américains, contentieux qui se poursuivent jusque dans les années 2010. De 2003 à 2007 le PIB repart à 9 % de croissance annuelle, en produisant une réactivation économique dans tous les secteurs, une forte réduction de la pauvreté et un retour de la classe moyenne.
270
+
271
+ Le 1er février 2006, l'Argentine et le Brésil signent, après près de trois ans de négociations, un accord qui doit permettre de protéger les secteurs de production qui pourraient être trop durement affectés par la compétition du pays voisin. Le Mécanisme d’adaptation compétitive (MAC) permet de fixer des droits de douane sur le produit « trop compétitif » du pays voisin pour trois ans, renouvelable une fois.
272
+
273
+ Depuis 2003, l’Argentine semble avoir repris le chemin de la forte croissance économique et de l'augmentation des salaires. Cependant, l'Argentine semble souffrir de la crise américaine et de la chute du dollar ; en effet, la forte inflation avec un taux « officiel » de 8 à 9 %, pourrait en réalité atteindre 25 % en 2008[76]. Officiellement, le taux de pauvreté était de 20,6 %[77], mais si l'on suppute une inflation de 25 %, en 2008, le taux de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté a augmenté, passant à 30,3 %[76]. Ce serait le premier renversement de situation depuis 2003. Cependant, l'INDEC indique un taux de pauvreté de 15,8 % pour le second semestre 2008 ; il faut toutefois noter que l'opposition dénonce une manipulation des chiffres. En effet la moitié des Argentins seraient touchés par un niveau de vie inférieur à celui de la plupart des pays développés, et près d'un tiers vivrait sous le seuil de pauvreté national.
274
+
275
+ Au cours du second trimestre 2008, la croissance économique connaît un certain ralentissement. Au total, le revenu par habitant de l’Argentine est le quatrième plus haut[78] d’Amérique latine, mais sa croissance sur les vingt dernières années est faible et surtout particulièrement volatile. Le niveau de vie argentin est comparable à celui du Mezzogiorno, en Italie du sud.
276
+
277
+ Le secteur agricole contribue au PIB à hauteur de 18 % et représente 61 % du total des exportations.
278
+ L'Argentine compte environ 200 000 familles de paysans, qui produisent près de 80 % des légumes consommés dans le pays. Pourtant, « la culture prédominante des grands propriétaires fonciers rend invisibles les petits producteurs », déplore Matías Bohl, référent de la Fédération nationale paysanne. La propriété de la terre est très inégalement répartie. Moins de 1 % des propriétaires terriens possèdent 40 % de la terre[84].
279
+
280
+ Les medianeros sont les paysans qui travaillent la terre pour le compte d’un patron dans des conditions de vie très précaires et sans contrat de travail.
281
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282
+ Le groupe Clarín détient la principale chaîne de télévision du pays : Canal 13, ainsi que le journal argentin qui a le tirage le plus important, le quotidien centriste Clarín. Les quotidiens qui suivent, d'après leur tirage, sont La Nación, conservateur, Página/12, péroniste-kirchneriste, Tiempo Argentino (es), Crónica (en), La Prensa, et Buenos Aires Herald.
283
+
284
+ Le service téléphonique a été privatisé en 1990 par le gouvernement péroniste de Carlos Menem[85]. Il y a 8,3 millions de lignes téléphoniques installées, soit 23 lignes pour 100 habitants. La téléphonie mobile relie 75 % de la population (28,5 millions de personnes)[86]. Ce nombre élevé est dû en partie au fait que des personnes de faible revenu ont pu durant les dernières années accéder à des plans de paiement.
285
+
286
+ Il y a près de 1 500 stations de radio, dont 260 sont AM et approximativement 1 150 sont FM.
287
+
288
+ L'Argentine est le pays d'Amérique latine où l'accès à la télévision par câble est le plus répandu : selon des données de 2001, la grande majorité des foyers possède au moins un téléviseur et 60 % des personnes équipées reçoivent la télévision câblée[87]. Les principales chaines de télévision qui transmettent depuis Buenos Aires sont Canal 13, Telefe, Canal 9 et América TV.
289
+
290
+ En 2005, 26,3 % de la population avait accès à internet avec plus de dix millions d'utilisateurs dans le pays[88].
291
+
292
+ En octobre 2009, le gouvernement péroniste argentin promulgue une importante réforme du système médiatique, consistant en une limitation de la concentration des licences, du capital et de l’actionnariat afin de permettre à des médias aux ressources financières plus modestes de se constituer. Après une bataille juridique de quatre ans contre le puissant conglomérat médiatique Clarín, qui contestait la constitutionnalité de la loi, celle-ci est finalement validée par la justice[89]. Sous la présidence de Mauricio Macri (élu en 2015) l'essentiel de la loi est abrogé[90].
293
+
294
+ L'Argentine possède tout un amalgame de rythmes hérités et mélangés pendant des siècles sur l'ensemble de son territoire. Ainsi, les contrastes et la multiplicité caractérisent l'art musical dans le pays.
295
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296
+ Parmi les musiques traditionnelles, de tradition rurale, la chacarera, la milonga, la zamba, le gato, le cielito sont très diffusés, notamment à travers le festival de Cosquín, Córdoba, la fête nationale du folklore argentin. Ainsi on compte aussi les rythmes indigènes de souche, tels que le fameux carnavalito du Nord du pays, les musiques mapuches partagées avec le Chili (notamment le loncomeo), les sons guaranis… D'autre part, l'influence africaine atteint presque tous les rythmes nationaux, en particulier avec l'utilisation du bombo et la particularité rythmique de certaines musiques, comme la chacarera. De même, un rythme caractéristique des afrodescendants est le candombe, aussi très caractéristique de l'Uruguay. C'est une musique très rythmée et généralement en forme de comparsa, de groupe musical ambulant dans la rue. À Buenos Aires et Montevideo, on peut apprécier le candombe de façon publique. Le tango, internationalement reconnu et déclaré Patrimoine culturel immatériel, est peut-être ce qui caractérise l'Argentine à l'œil étranger, même s'il est réduit à la ville de Buenos Aires et à Montevideo. Ses origines remontent aux danses africaines du candombe qui a subi un métissage avec la milonga, donnant ainsi un rythme très énergique joué de guitare, tambours et flûte. Cependant, ce que nous appelons tango aujourd'hui est la modification de ce rythme par les immigrants européens, qui ont ajouté des instruments différents tel que le bandonéon et un style et paroles singuliers, différents de la véritable souche du tango.
297
+ Une fête nationale très importante est le Carnaval del Pais, déroulé à Gualeguaychú, Entre Ríos tous les ans. Celle-ci est une occasion pour dévoiler tout le coloris et la danse au rythme du candombe du Río de la Plata.
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+ Parmi les grands compositeurs argentins, on compte Astor Piazzolla.
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301
+ La littérature argentine, de langue espagnole, a acquis durant le XIXe siècle, une véritable indépendance, une identité propre vis-à-vis de l'Espagne. Bien que Jorge Luis Borges jouisse d'une reconnaissance internationale[93],[94], se sont illustrés également Adolfo Bioy Casares, Victoria Ocampo, Silvina Ocampo, Ernesto Sábato, Roberto Arlt, Alfonsina Storni, Manuel Mujica Láinez, Héctor Tizón, Leopoldo Marechal, Juan Filloy, , Ricardo Piglia, Alberto Laiseca, Leopoldo Lugones, Tomás Eloy Martínez, Juan José Saer, César Aira, Angélica Gorodischer, Osvaldo Soriano, José Hernández, ainsi que certains auteurs de la diaspora comme Julio Cortázar, Hector Bianciotti.
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+
303
+ L'Argentine possède une variété de plats culinaires traditionnels hérités de la rencontre des grands groupes présents en Amérique latine (Italiens, Espagnols, indigènes). Ainsi, un grand nombre de plats typiques sont consommés tout au long du territoire : les pizze, les tallarines, milanesas, empanadas, le locro, les humitas, les tamales, le puchero, alfajores, le dulce de leche, le arroz con leche, la mazamorra, entre une infinité d'autres plats. Leur préparation varie selon les traditions de chaque région, et certaines préparations sont partagées avec d'autres pays de la région (Chili, Uruguay, Paraguay). Cependant, les trois aliments les plus caractéristiques, peut-être par leur popularité ou par leur succès auprès des touristes sont les suivants :
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+
305
+ Le maté est une infusion traditionnelle consommée en Argentine comme partout en Amérique du Sud, issue de la culture des indiens Guaranis. C'est une part très importante de la culture, et il est fréquent de voir des personnes boire le maté dans la rue. La plante utilisée, la yerba maté, parfois appelé « thé du Paraguay », « thé des Jésuites » ou « thé du Brésil », est une espèce sud-américaine dont les feuilles, que l'on torréfie et pulvérise, fournissent, infusées dans l'eau chaude, une boisson stimulante, aux effets semblables à ceux du café ou du thé.
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+ Cette boisson, consommée chaude et parfois froide, de goût fort et amer, est préparée avec des feuilles de yerba maté. Elle se boit dans une calebasse grâce à un tube métallique qui sert aussi de filtre, la bombilla. Pour le savourer, les gauchos s'organisent en cercle où le maté passe de main en main selon un rituel très précis qui invite par exemple les participants à faire circuler la calebasse dans le sens anti-horaire afin de faire passer le temps moins vite. Cette boisson traditionnelle symbolise, par ses rites de consommation, la fraternité et l'hospitalité des gauchos.
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+
308
+ En Argentine, le terme asado se réfère non seulement à une grillade en tant que telle mais aussi à l’acte social, à la réunion où l’on mange de la viande (blanche ou rouge) ou des choripanes (sandwiches avec chorizo et sauce criolla ou chimichurri). Ces viandes sont cuites et grillées horizontalement « a la parilla » ou verticalement, « en croix ». L’asado est presque le « plat national » de l’Argentine par son origine très ancrée dans la tradition des gauchos. Il existe même des « asadores », personnes spécialisées dans l’art de cuisiner un asado.
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+
310
+ Le dulce de leche (« la confiture de lait ») est une spécialité sucrée sans véritable origine puisqu'il existe des recettes similaires dans toutes les parties du monde, mais est extrêmement apprécié en Argentine et tout au long de l'Amérique latine. D'origine coloniale, il s’agit d'un mélange de lait et de sucre (300 g à 500 g par litre de lait) porté à ébullition, puis cuit à feu très doux jusqu’à épaississement et obtention d’une couleur caramel. Il est très utilisé dans les pâtisseries ou tout simplement comme confiture.
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+
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+ Le locro (du quechua ruqru) est un ragoût à base de courge, de maïs et de haricots consommés[95],[96].
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+
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+ Bien que le football soit le sport le plus populaire en Argentine avec de très grands joueurs comme Alfredo Di Stéfano, Diego Maradona ou Lionel Messi, d'autres sports sont largement pratiqués, le sport national est d'ailleurs le pato. Ainsi, l'Argentine s'illustre régulièrement en basket-ball, en rugby à XV, en pelote basque, en padel ou encore en tennis avec Guillermo Vilas, Gabriela Sabatini ou Juan Martín del Potro notamment. Par ailleurs, on peut également citer le rink hockey, le hockey sur gazon, le polo, le golf ou le sport automobile comme sports appréciés en Argentine. Un autre sport, le rugby à XIII, s'implante également dans le pays depuis la fin des années 2000[97].
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+
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+ Lionel Messi lors de la finale de la Coupe du monde de football de 2014.
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+ Diego Maradona, ancien joueur de football et ancien sélectionneur de l'équipe d'Argentine.
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+ L'Argentine a pour codes :
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+ Un manga (漫画?) est une bande dessinée japonaise.
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+ Le mot « manga » est par ailleurs parfois utilisé pour désigner, par extension, une bande dessinée non japonaise respectant les codes des productions populaires japonaises ou pour nommer, par métonymie, d'autres produits visuels rappelant certaines de ces bandes dessinées (dessins animés, style graphique, etc.).
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5
+ Les mangas traduits en langue française se lisent généralement dans le sens d'origine (de droite à gauche). En raison du rythme élevé de parution, la plupart des mangas sont dessinés en noir et blanc.
6
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7
+ Les deux premiers pays les plus consommateurs de mangas sont le Japon et la France[1],[2],[3],[4],[5].
8
+
9
+ La personne réalisant des mangas est appelée mangaka.
10
+
11
+ Le mot japonais « manga » souvent traduit littéralement par « image dérisoire » ou « dessin non abouti », est composé de « ga » (画), qui désigne la représentation graphique (« dessin », « peinture » ou toute image dessinée — comme l'estampe), et « man » (漫), « involontaire », « divertissant », « sans but », mais aussi « exagérer », « déborder » (qui peut être interprété comme caricature), ainsi qu'« au fil de l'idée ». Ainsi on pourrait aussi bien traduire ce mot par « dessin au trait libre », « esquisse au gré de la fantaisie », « image malhabile » ou tout simplement caricature ou grotesque dans le sens de Léonard de Vinci.
12
+
13
+ Le terme devient courant à partir de la fin du XVIIIe siècle avec la publication d'ouvrages tels que Mankaku zuihitsu (1771) de Kankei Suzuki, Shiji no yukikai (1798) de Kyōden Santō ou Manga hyakujo (1814) de Minwa Aikawa. Également en 1814, Hokusai, futur graveur de La Grande Vague de Kanagawa, donne à ses recueils d'estampes parfois grotesques le titre Hokusai manga. C'est ce dernier ouvrage qui fait connaître le mot en Occident. Il aurait été ainsi choisi pour son analogie avec un terme similaire dans l'ancien temps mais dont l'écriture diffère, et qui décrit la conservation de proies dans les becs des pélicans[6] indiquant des scènes prises sur le vif — comme l'oiseau fondant sur sa proie.
14
+
15
+ Il ne prend le sens précis de « bande dessinée » qu'au cours du XXe siècle, avec l'introduction de celle-ci au Japon. Lorsqu'elle y devient très populaire, après 1945 et grâce à Osamu Tezuka, le terme s'impose pour finir par ne plus désigner qu'elle. C'est ce terme qui a été utilisé à l'étranger (France, États-Unis, Allemagne, etc.), pour caractériser la bande dessinée japonaise, dont il est devenu un synonyme, et parfois grossièrement ramené à un genre.
16
+
17
+ Le mot « manga » est pleinement intégré dans la langue française, comme l'atteste son intégration dans les dictionnaires usuels. Ceux-ci le donnent comme masculin (les mots japonais, eux, n'ont pas de genre grammatical), et c'est le genre qui prédomine largement. Toutefois, la première utilisation du mot en français revient à Edmond de Goncourt en 1895, dans une étude artistique dédiée à Hokusai[7], où il accorde « manga » au féminin pour désigner ce qu'il appela La Mangwa (sic) de l'artiste. Le terme revêtait alors plutôt le sens de « miscellanées », c'est-à-dire un recueil de nature disparate[8]. Depuis cette époque, manga a souvent été employé au féminin, et ce jusqu'à la popularisation de l'usage au masculin dans les années 1990 (notamment par les premiers journaux spécialisés et la télévision)[8]. Mais un argument en faveur de la féminisation du terme pourrait être que la locution équivalente en français, bande dessinée, est déjà de genre féminin. Plus récemment, l'auteur Frédéric Boilet parle de manga au féminin, notamment dans le cadre de son mouvement franco-japonais La Nouvelle Manga[9].
18
+
19
+ Manga s'écrit mangas au pluriel, selon la règle du pluriel des mots étrangers intégrés dans la langue française (les dictionnaires actuels ne donnent d'ailleurs pas le mot comme invariable)[10].
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21
+ Les mangas se lisent originellement de droite à gauche (ce qui correspond au sens de lecture japonais), en commençant par la dernière page. Cela amène une certaine confusion puisque la lecture des mots se fait alors dans le sens inverse de celui des cases (ce qui n'est pas le cas au Japon). Introduits en France en 1978 avec la revue Le cri qui tue, les mangas ne sont publiés dans ce sens que depuis 1995 environ. Toutefois, les éditeurs français ne se plient pas systématiquement à cette spécificité. Certains choisissent alors de simplement retourner les images, ce qui occasionne des incohérences pouvant sembler douteuses (un droitier qui devient gaucher, un coup porté au cœur qui perd son sens). D'autres adaptent entièrement les ouvrages en retournant seulement certaines images, en changeant la mise en page et en redessinant certains éléments graphiques, ce qui a pour mérite de faire correspondre la forme des phylactères avec l'horizontalité des systèmes d'écriture occidentaux (Casterman notamment, dans sa collection Écritures), mais génère toutefois un surcoût significatif.
22
+
23
+ La plupart des éditeurs français ont actuellement adopté le sens de lecture japonais, dans un but d'économie et de respect de l'œuvre. Cela les expose à se couper d'un lectorat plus large (notamment âgé) que les habitués du genre. Depuis son « invention » par Rodolphe Töpffer en 1827, la bande dessinée occidentale a été codifiée pour une lecture exécutée de gauche à droite et le lecteur risque donc de lire la fin d'une action ou d'un gag avant le début. Cependant, la vague de démocratisation qu'a connu le manga en France auprès des jeunes a fait qu'ils sont désormais plus habitués à un autre sens de lecture.
24
+
25
+ Le sens de lecture japonais est également devenu le standard de lecture des mangas aux États-Unis depuis le début des années 2000.
26
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27
+ En 2002 le marché du manga représentait 22,6 % des bénéfices de l'industrie éditoriale japonaise et 38,1 % des livres et magazines publiés au Japon étaient des mangas[11]. Le volume de vente de mangas au Japon représentait quant à lui, en 2006, environ 27 % du total des livres vendus au Japon[12]. Le marché du manga génère ainsi une importante activité économique pour le pays avec un bénéfice de 40,67 milliards de yens pour l'année 2007[13], et il est estimé que près d'un Japonais sur douze lit au moins une fois un manga par semaine[11].
28
+
29
+ La grande popularité des mangas rivalise avec les grands noms de la bande dessinée européenne ; ainsi, les 42 tomes de Dragon Ball se sont vendus à plus de 230 millions d'exemplaires dans le monde[14],[15] et les 95 tomes de One Piece se sont vendus à plus de 430 millions d'exemplaires dans le monde[16], un chiffre qui surpasse celui enregistré par Les Aventures de Tintin avec 24 albums édités à plus de 200 millions d'exemplaires. Rien qu'au Japon, le tirage de One Piece dépasse les 360 millions d'exemplaires à la sortie du tome 86 le 4 août 2017[16].
30
+
31
+ Les mangas sont vendus moins chers au Japon qu'en Europe, leur prix avoisinant les 500 yens (5,23 euros en juillet 2012), alors qu'en France, le prix d'un manga se situe généralement entre 6 et 15 euros selon le format et les éditions. Les mangas publiés dans les magazines de prépublication sont considérés au Japon comme des objets de grande consommation plutôt que comme des objets de valeur. Cependant, des éditions reliées et brochées à l'image de celles paraissant en Occident, sont destinées à être collectionnées et conservées.
32
+
33
+ Depuis son ouverture en novembre 2006, le musée international du manga de Kyoto offre une impressionnante collection de mangas (plus de 300.000 volumes en 2012, sachant que la collection est amenée à évoluer).
34
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35
+ Le manga, bien que très ancré dans la culture japonaise moderne, trouve ses prémices dans la peinture narrative qui apparaît à l'époque de Nara, avec l'apparition des premiers rouleaux narratifs peints japonais : les emakimono. Ces œuvres associaient en effet des peintures à des textes calligraphiés qui assuraient, ensemble, le récit d'une histoire que l'on découvrait au fur et à mesure que se déroulait le rouleau[17]. Le premier des emakimono, l’E inga kyō (絵因果経?), illustration d'un sûtra, était la copie d'une œuvre chinoise et marquait une nette séparation entre le texte et la peinture. Pourtant, durant l'époque de Heian apparaissent les premiers emakimono de goût japonais (le style yamato-e), dont l'emaki du Genji monogatari datant du XIIe siècle est l'un des plus anciens représentants conservés[18]. Ces derniers faisaient souvent intervenir de courts textes explicatifs après de longues scènes peintes. Les Chōjū-giga, soient « caricatures de la faune », une satire anthropomorphique, sont constitués uniquement de dessins à l'encre[19]. Cette priorité accordée à l'image – qui peut assurer seule la narration – est aujourd'hui une des caractéristiques les plus importantes du manga.
36
+
37
+ De même, lors de la période Edo, les estampes étaient d'abord destinées à l'illustration de livres, mais, très vite, le rapport de force s'inversa et l'on vit l'apparition de « livres à lire » en opposition avec les « livres à regarder », les kusazōshi tels que le kibyōshi. Puis vint la disparition relative des écrits complémentaires et la naissance de l'estampe « indépendante » en une seule illustration, qui est la forme la plus fréquente de l’ukiyo-e. C'est d'ailleurs Katsushika Hokusai (1760-1849), le fondateur de l'estampe de paysage, qui donna son nom au manga (littéralement « dessins grotesques »), nommant ainsi ses célèbres caricatures les Hokusai Manga, qu'il publia de 1814 à 1834 à Nagoya.
38
+
39
+ Enfin, et notamment dans le manga de type shōjo, l'Art nouveau occupe une place prépondérante parmi les influences des mangaka, tout en sachant que ce mouvement a été provoqué en partie par le japonisme en Europe, à la suite de la découverte des estampes par les Occidentaux[20].
40
+
41
+ Pendant la restauration Meiji, à partir de 1868, l’ouverture obligatoire du Japon au commerce extérieur s’accompagne d’une modernisation rapide du pays sous influence occidentale. De nombreux étrangers sont attirés au Japon pour enseigner les sciences et technologies occidentales et de riches Japonais voyagent en Europe. Edo, rebaptisée Tokyo, voit ses rues, éclairées par des réverbères, se peupler de pousse-pousse sans oublier les bicyclettes d'importation. C'est la création du yen et l'interdiction du chonmage (丁髷?, chignon traditionnel) et du port du shin-shintō (新新刀?, sabre). L'usage du kimono et du hakama (pantalon traditionnel) diminue au profit du costume occidental accompagné du chapeau et du parapluie, pour les hommes, et d'une coiffure européenne pour les femmes.
42
+
43
+ Les deux seuls quotidiens existants au début des années 1860 étaient à destination de la colonie étrangère, le Nagasaki Shipping List and Advisor (bihebdomadaire de langue anglaise) et le Kampan Batavia Shinbun (Journal officiel de Batavia). La presse japonaise naît avec le Yokohama Mainichi Shinbun en 1871 et le Tokyo Nichinichi Shinbun en 1872. C'est le Shinbun Nishikie, créé en 1874, qui introduit le premier les estampes dans la presse japonaise.
44
+
45
+ La presse japonaise se transforme aussi sur le modèle de la presse anglo-saxonne avec l’apparition des dessins d’humour sur le modèle américain et des caricatures à la mode britannique à partir de 1874 avec le E-Shinbun Nipponchi, créé par Kanagaki Robun et Kawanabe Kyōsai, et surtout avec le Marumaru Shinbun créé par Fumio Nomura (野村 文夫, Nomura Fumio?) qui a fait une partie de ses études en Grande-Bretagne. Imprimé entre 1877 et 1907, il publie des dessins de Kinkichirō Honda (本多 錦吉郎, Honda Kinkichirō?) et de Kiyochika Kobayashi, créateur d'estampes ukiyo-e, qui fut élève de Charles Wirgman[21].
46
+
47
+ Wirgman fait partie de ces trois Européens qui ont une influence certaine sur l'avenir de la bande dessinée et du manga. Ce caricaturiste anglais arrive à Yokohama en 1861, et l'année suivante il crée un journal satirique, The Japan Punch, dans lequel il publie jusqu'en 1887 nombre de ses caricatures, dans lesquelles il utilise des balloons[22]. Il enseigne en même temps les techniques occidentales de dessin et de peinture à un grand nombre d'artistes japonais comme Takahashi Yuichi[23].
48
+
49
+ Autre caricaturiste, le français Georges Ferdinand Bigot arrive à Yokohama en 1882, il enseigne les techniques occidentales du dessin et de l'aquarelle à l'École militaire de la ville[22]. Parallèlement, il publie des caricatures dans des journaux locaux et édite des recueils de gravure. En 1887, il crée lui aussi une revue satirique, Tôbaé, alors que Wirgman arrête la sienne, dans laquelle il démontre sa maîtrise de la technique narrative en introduisant la succession des dessins dans des cases au sein d'une même page. Il part en Chine en 1894 pour couvrir pour The Graphic de Londres le conflit sino-japonais. De retour en France en 1899, il collabore comme illustrateur pour l'imagerie d'Épinal[24].
50
+
51
+ C'est à cette période qu'un fils d'enseignant hollandais dans une mission de Nagasaki quitte le Japon pour suivre des cours d'art à Paris, où il tente quelques bandes dessinées dans le Chat noir avant de s'exiler aux États-Unis. C'est là que Gustave Verbeck dessine un des strips les plus originaux de l'histoire de la bande dessinée, The Upside-Downs of Little Lady Lovekins and Old Man Muffaroo. Le strip de quatre cases se lit dans le sens normal de lecture de gauche à droite puis l’histoire se continue en retournant tête-bêche le journal et en relisant les cases dans le sens inverse, lady Lovekins se transforme alors en old man Muffaroo, le chapeau de l’une devenant la barbe de l’autre[25].
52
+
53
+ C'est le caricaturiste australien Frank Arthur Nankivell qui travaille pour le Box of Curios (ボックス・オブ・キュリオス, Bokkusu obu kyuriosu?), publié à Yokohama par E. B. Thorne, qui initie Yasuji Kitazawa, qui ne s'appelle pas encore Rakuten Kitazawa, à la caricature. En 1899, il quitte Box of Curios pour rejoindre le Jiji Shinpō (時事新報?) créé par l'intellectuel Yukichi Fukuzawa, désireux de développer le mode satirique au Japon. C’est Kitazawa qui reprend le terme de manga pour désigner ses dessins, il se désigne lui-même comme mangaka (dessinateur de mangas)[26]. Le premier manga considéré comme tel date de 1902. Il s’agit d’une histoire dessinée par Kitazawa dans les pages illustrées du supplément du dimanche du Jiji Shinpō. Kitazawa s’inspire beaucoup de la culture européenne, son premier manga reprend le thème de l’arroseur arrosé[22]. Le supplément du Jiji Shinpō prend rapidement le nom de Jiji Manga (時事漫画?).
54
+
55
+ En 1905, Kitazawa crée son premier magazine le Tokyo Puck (東京パック?) en s'inspirant de l'américain Puck et du Rire français. Ce magazine en couleurs paraît deux à trois fois par mois et contient des textes en japonais, chinois et anglais, des caricatures et un manga en six cases de Kitazawa. Plusieurs fois censuré pour ses caricatures féroces contre le pouvoir, il crée en 1912 deux nouveaux magazines, Rakuten Puck (楽天パック?) et Katei Puck (家庭パック?). Mais c'est en 1908 que Kitazawa innove dans la presse japonaise en publiant Furendo (フレンド?, Amis), un magazine en couleurs exclusivement réservé aux enfants. Devant le succès, il renouvelle l'expérience en 1914 en créant la revue Kodomo no tomo (子供之友?) dans laquelle il dessine L'enfance de Toyotomi Hideyoshi[27]. Ce succès allait marquer le marché des mangas pour longtemps[28]. En 1914 paraît Shōnen Club (少年倶楽部?, Le Club des garçons), en 1923 Shōjo Club (少女倶楽部?, Le Club des filles) et en 1926 Yōnen Club (幼年倶楽部?, Le Club des jeunes enfants)[29]. En 1929, Kitazawa entreprend un long voyage en Europe, en Afrique et aux Amériques. De passage à Paris en 1929, il expose en présence de Léonard Foujita et y reçoit la Légion d'honneur[22].
56
+
57
+ À la fin de l'ère Meiji, à l'ère Taishō (1912-1926), Ippei Okamoto (岡本 一平, Okamoto Ippei?) dessine des mangas pour le quotidien Asahi Shinbun. Il est l'un des inspirateurs du mouvement des « Nouveaux représentants progressistes du manga » qui introduit au Japon les comics, entre autres Bringing up Father (La famille Illico) de Geo McManus paraît dans Asahi Gurafu (アサヒグラフ?). Si à cette époque tous les mangas utilisent plus ou moins la bulle, il y a encore beaucoup de texte écrit dans les dessins. Le premier à généraliser l'emploi de la bulle est Katsuichi Kabashima (樺島 勝一, Kabashima Katsuichi?) qui dessine Les Aventures de Shōchan (正チヤンの冒険, Shōchan no bōken?) accompagné de son écureuil dans le premier numéro de Asahi Gurafu en 1923[19],[30].
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+
59
+ C'est Okamoto qui invente le terme de manga kisha (漫画記者?, journaliste de manga) et qui crée la première association de mangaka appelée Tokyo manga kai (東京漫画会?, Rencontres des mangas de Tokyo) en 1915, qui devient en 1923 le Nihon manga kai (日本漫画会?, Rencontres des mangas du Japon) et en 1942 le Nihon manga hōkōkai (日本漫画奉公会?, Rencontres au service des mangas du Japon) avec pour premier président Kitazawa[31].
60
+
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+ La satire et la caricature sont féroces envers le pouvoir en place et, en 1925, le gouvernement établit une censure en promulguant une « Loi de préservation de la paix ». La presse japonaise devient « politiquement correcte » mais la publication de mangas se développe. Des magazines féminins comme Shufu no tomo (主婦の友?, L'ami des ménagères) ou Fujin Club (婦人倶楽部?, Le Club des femmes) publient aussi des mangas à destination de leurs lectorats ou pour des mères de familles qui lisent ces mangas à leurs enfants[29].
62
+
63
+ À partir de la guerre sino-japonaise, et comme plus tard aux États-Unis ou en Italie, la presse, y compris les mangas, se met au service de l'État pour soutenir l'effort de guerre. Ainsi le très militariste Norakuro (のらくろ?) de Suihō Tagawa nous montre un chien paresseux engagé dans l'armée impériale, première série longue[19]. C'est comme cela que les Japonais lisent aussi les aventures de Speed Tarō (スピード太郎, Supīdo Tarō?) de Sakō Shishido (宍戸 左行, Shishido Sakō?), qui déjoue toutes sortes de conjurations étrangères, et celles de Dankichi dans Bōken Dankichi (冒険ダン吉?, « Les Aventures de Dankichi ») de Keizō Shimada (島田 啓三, Shimada Keizō?). Ce seront les séries les plus populaires au Japon jusqu'au milieu des années 1940 pendant lesquelles toute la presse ainsi que toutes les activités culturelles et artistiques subissent la censure du gouvernement militaire, ce dernier n'hésitant pas à mobiliser ces milieux à des fins de propagande.
64
+
65
+ Sous l'occupation américaine, les mangakas d'après-guerre subissent l'énorme influence des comic strip qui sont alors traduits et diffusés en grand nombre dans la presse quotidienne japonaise. Sazae-san de Machiko Hasegawa sera le premier grand succès d'après-guerre[19]. Cette génération a vu ses villes rasées, ses pères vaincus, son empereur déchu de sa divinité, et ce que leurs idéologies véhiculaient jeté dans les poubelles de l'Histoire par les vainqueurs[32]. Les bombardiers B29, les avions invulnérables, et les jeeps armées apparaissent dans la vision des futurs mangaka encore adolescents. Après sa défaite, le Japon s'est reconstruit au prix d'un lourd sacrifice ; d'ailleurs dans les mangas apparaît souvent la devise de Shōnen Jump : « Amitié, effort, victoire » (devise choisie par les lecteurs).
66
+
67
+ L'un d'entre eux, influencé par Walt Disney, révolutionnera le genre et donnera naissance au manga moderne : il s'agit du célèbre Osamu Tezuka. C'est en effet Tezuka qui introduira le mouvement dans la bande dessinée japonaise par des effets graphiques comme des traits ou des onomatopées soulignant toutes les actions comportant un déplacement, mais aussi et surtout par l'alternance des plans et des cadrages comme il en est usage au cinéma, rompant ainsi avec une tradition théâtrale, les personnages étant jusque-là toujours représentés en pied, à égale distance et au centre de l'image. On considère généralement Shin-Takarajima (新宝島?, lit. « La nouvelle île au trésor »), parue en 1947, comme marquant le début du manga moderne.
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+ L'animation étant la véritable passion de Tezuka, il réalisa la première série d'animation japonaise pour la télévision en janvier 1963, d'après l'une de ses œuvres : Tetsuwan Atom (鉄腕アトム, Tetsuwan Atomu?), plus connue en France sous le nom d'Astro, le petit robot. Finalement, le passage du papier au petit écran devint courant et l'aspect commercial du manga prit de l'ampleur. Tezuka bouleversa le mode d'expression du manga, en explora les différents genres – alors principalement infantiles – et en inventa de nouveaux. Il inspira de nombreux artistes tels que le duo Fujiko Fujio (Obake no Q-tarō, Doraemon), Fujio Akatsuka (Tensai bakabon) et Shōtarō Ishinomori (Cyborg 009, Kamen Rider) qui se succédèrent au Tokiwasō, voire Leiji Matsumoto (Galaxy Express 999)[19].
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+ Les années 1960 voient l'émergence de mangas plus dramatiques dans lesquels sont abordés des sujets plus « sérieux » et réalistes, appelés gekiga[19]. Initié par Yoshihiro Tatsumi et Takao Saitō (Golgo 13), le style influencera notamment Sampei Shirato (Ninja bugeichō, Kamui den), Shigeru Mizuki (Kitaro le repoussant) et le duo Tetsuya Chiba/Asao Takamori (Ashita no Joe), la plupart de ces auteurs participant au magazine d'avant-garde Garo[19].
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+ En 1964 naît l'association des mangaka du Japon (日本漫画家協会, Nihon mangaka kyōkai?), qui décerne des prix annuels à partir de 1972.
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+ Dans les années 1970, le manga pour filles, écrit par des femmes (shōjo) se développe à l'initiative du groupe de l'an 24, notamment Moto Hagio (Poe no ichizoku) et Keiko Takemiya (Kaze to ki no uta), puis de Riyoko Ikeda (La Rose de Versailles), Suzue Miuchi (Glass no Kamen), et Yumiko Igarashi et Kyoko Mizuki (Candy Candy)[19]. Mettant en avant les relations psychologiques des personnages, il se détache des mangas pour garçons (shōnen)[19].
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+ En 1985, Tezuka Osamu reçoit le prix culturel de Tokyo, et en 1990, un an après sa mort, le Musée d'art moderne de Tokyo lui consacre une exposition. Cet événement marque l'introduction du manga dans l'histoire culturelle japonaise.
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+ Ainsi, les mangas « grandissant » en même temps que leurs lecteurs et se diversifiant selon les goûts d'un public de plus en plus important, l'édition du manga représente plus d'un tiers par ses tirages, et près d'un quart par ses revenus, de l'ensemble de l'édition japonaise. En 2008, sur 3,2 milliards de publications vendues au Japon (2 000 milliards de yens), on comptabilisait 669 millions de magazines de manga (21 % des publications) et 478 millions de recueils de manga (15 %), pour un chiffre d'affaires respectif de 211 et 237 milliards de yens (22 % des ventes totales), chiffre relativement stable depuis le début des années 1990[33],[34]. Les hommes de moins de 30 ans lisent environ six mangas par mois, contre trois pour les femmes[33]. La vente de mangas numériques représentait déjà en 2008 3/4 des ventes de livres électroniques avec 35 milliards de yens[33].
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+ Le manga va plus loin, il en existe des jeux de cartes, des jouets, des jeux vidéo, des films d'animation et des films ; ces derniers pouvant même être à l'origine d'un manga (comme c'est le cas avec Pokémon qui était à l'origine un jeu vidéo). Il est devenu un véritable phénomène de société puisqu'il touche toutes les classes sociales et toutes les générations, traitant de tous les thèmes imaginables : la vie à l'école, celle du salarié, le sport y compris cérébral tel le jeu de go, l'amour, la guerre, l'épouvante, jusqu'à des séries plus didactiques comme la littérature classique, l'économie et la finance, l'histoire, la cuisine et même le code de la route, dévoilant ainsi ses vertus pédagogiques.
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+ La génération des baby-boomers français a pu lire de la BD franco-belge pendant toute son enfance et son adolescence. La génération suivante [réf. souhaitée], s'est jetée sur le manga qui, selon Jean-Marie Bouissou, a vocation à être un produit global[35] en proposant beaucoup de séries propres à intéresser les clientèles les plus diverses par l'âge, le sexe et les goûts, à la différence de la BD mais aussi des comics américains.
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+ Il existe une volonté de la part du Japon de faire découvrir au reste du monde sa bande dessinée. À la fin de l'année 1970, une rétrospective sur les mangas est organisée au cœur même de Paris, au drugstore Publicis de St-Lazare, à la demande de l'ambassade du Japon si on en croit l'article sur les mangas paru dans le numéro 21 de la revue Phénix de 1972 et rédigé par Claude Moliterni et Kosei Ono[36].
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+ La bande dessinée japonaise est très peu présente dans le monde francophone avant 1978 : quelques planches de Bushidou Muzanden d'Hiroshi Hirata dans Budo Magazine Europe, publication consacrée au judo, en 1969, plusieurs mangas sur les samouraïs traduits et publiés au début des années 1970 dans la nouvelle formule de Budo magazine Europe et l'article « La Bande dessinée japonaise » de Claude Moliterni et Kosei Ono qui lui est consacré en 1972 dans Phénix[37]. En 1978, Atoss Takemoto publie le premier numéro du Cri qui tue, fanzine d'assez mauvaise qualité (impression, choix des bandes). On y retrouve dans les six numéros qui paraissent jusqu'en 1981 Golgo 13 de Takao Saito, Le Système des Super Oiseaux d'Osamu Tezuka, Good bye de Yoshihiro Tatsumi et des histoires de Shōtarō Ishinomori, Fujiko Fujio, Masashi Ueda. Toutes les planches sont adaptées au sens de lecture européen.
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+ En 1979, Kesselring, associé à Takemoto, publie le premier album : Le vent du nord est comme le hennissement d'un cheval noir de Shōtarō Ishinomori. Le format choisi, supérieur à la norme européenne, met peu en valeur les particularités du format japonais, le lettrage est bâclé : comme le premier périodique, le premier album est un échec. En 1982, les éditions Télé-Guide, désireuses de profiter du succès de la série animée Candy, publient avec succès la bande dessinée originelle de Yumiko Igarashi et Kyoko Mizuki dans les douze numéros de Candy Poche. C'est pourtant dans les années 1980 le seul manga adapté en dessin animé à faire l'objet d'une traduction, les autres adaptations étant le fait de studios français, afin d'éviter de payer des droits d'auteurs.
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+ En 1983, le premier volume de Gen d'Hiroshima de Keiji Nakazawa est publié par Les Humanoïdes associés dans la collection « Autodafé », dans une édition correcte, mais qui ne rencontre aucun succès. De même, l’Hiroshima de Yoshihiro Tatsumi édité par Artefact en 1983 ne trouve pas son public. Les éditeurs sont alors refroidis par l'expérience et, dans un contexte de récession, plus aucune bande dessinée japonaise n'est éditée en album jusqu'à Akira, hormis en 1989 chez Albin Michel le premier tome des Secrets de l'économie japonaise en bandes dessinées d'Ishinomori.
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+ Les premiers mangas pornographiques sont traduits, avec la publication chez Idéogram dans les onze numéros de la revue Mutant, de janvier 1985 à janvier 1986, d'Androïde, de Sesaku Kanō et Kazuo Koike et celle dans Rebels no 3 (juin 85) à 9 (janvier 86) de Scorpia de M. Yuu et K. Kazuya.
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+ L'absence de traduction de ce que les spécialistes savent être le premier marché de la bande dessinée suscite cependant les interrogations de Thierry Groensteen en 1985[38] et la publication de divers articles dans Les Cahiers de la bande dessinée.
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+ À partir de mars 1990, encouragé par les chiffres corrects réalisés par le film Akira, Glénat décide de traduire et publier Akira, de Katsuhiro Ōtomo, en fascicules, d'après l'édition colorisée en Amérique. Le renouvellement massif des codes du manga qu'introduit cette œuvre permet au succès d'être cette fois au rendez-vous, et l'édition cartonnée en couleur voit le jour dès la fin de l'année. En décembre 1990, le premier volume de Gen d'Hiroshima fait l'objet d'une nouvelle édition chez Albin Michel, avec le titre Mourir pour le Japon, sans beaucoup plus de succès qu'en 1983. En 1991, Rêves d'enfants, autre série d'Ōtomo, est éditée en 1991 par Les Humanoïdes Associés, avec beaucoup moins de succès qu'Akira (ce qu'on peut expliquer par le fait qu'il n'y a pas d'adaptation animée de ce manga).
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+ En septembre 1990, s'inspirant des exemples étrangers (par exemple Protoculture Addicts au Canada en 1987 et Yamato en Italie en mars 1990), naît Mangazone, le premier fanzine d'information sur la bande dessinée japonaise en France. Il est tiré à 700 exemplaires et connaît huit numéros avant sa disparition en 1994, ses éditeurs préférant se consacrer à leur autre production Scarce[39]. En mars 1991 naît AnimeLand, fanzine luxueux qui remplace Mangazone comme référence francophone[40].
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+ Alors que de plus en plus de voix s'élèvent pour protester contre les animes, toujours plus présents dans les programmes jeunesse, Glénat, une fois Akira achevé, publie d'autres mangas originaux d'animes à succès : Dragon Ball d'Akira Toriyama en février 1993, Ranma ½ de Rumiko Takahashi en février 1994. La réussite de l'entreprise permet à Glénat de traduire d'autres mangas, liés ou non à un anime : Appleseed de Masamune Shirow à partir de juin 1994, puis Orion du même auteur en septembre, Crying Freeman de Ryōichi Ikegami en janvier 1995, Dr Slump de Toriyama et Sailor Moon de Naoko Takeuchi en février, Gunnm de Yukito Kishiro en mars.
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+ En 1994, les éditions Tonkam sont créées et deviennent rapidement le premier grand éditeur français spécialisé dans le manga. Ils publient notamment les séries du groupe CLAMP (RG Veda en juin 1995) et sont les premiers à publier les mangas dans le sens de lecture japonais, à la fois pour des raisons de coût et d'int��grité de l'œuvre[41], disposition qui devient assez rapidement la norme, sauf dans quelques cas particuliers (comme la collection « Écritures » de Casterman).
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+ D'autres éditeurs traditionnels commencent à s'intéresser au manga. Casterman publie d'abord dans sa collection « Manga » créée en janvier 1995 deux bandes dessinées créées au Japon par des auteurs français (Kiro d'Alex Varenne puis en septembre Au Nom de la famille de Jerome Charyn et Joe Staton) avant de publier en septembre Gon de Masashi Tanaka, L'Habitant de l'infini d'Hiroaki Samura et L'Homme qui marche de Jirō Taniguchi. « Casterman manga » accueille de nouveaux titres de qualité jusqu'en 1999, avant d'être remplacée par des collections plus spécialisées par la suite. Dark Horse France publie Outlanders (en) de Johji Manabe (en) de janvier 1995 à janvier 1996. J'ai lu lance également sa collection manga en 1996, avec City Hunter et Fly. Dargaud se lance également en créant la collection Kana avec Angel Dick puis Armagedon de la coréenne Hyun Se Lee[42].
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+ Des éditeurs spécialisés naissent également (en plus de Tonkam déjà cité) : Samouraï Éditions, qui publie des mangas érotiques à partir de 1994 (Ogenki Clinic d'Inui Haruka) puis des mangas plus traditionnels l'année suivante (Vampire Miyu de Narumi Kakinouchi (en) et Toshiki Hirano), l'éphémère Star Comics en janvier 1995 avec Takeru de Buichi Terasawa, Kraken en avril (avant de disparaître l'année suivante) avec l'ambitieux Shang Hai Kaijinzoku de Takuhito Kusanagi puis Les Élémentalistes de Takeshi Okazaki ou encore Vaelber Saga de Nobuteru Yūki.
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+ La vague est lancée : Animeland devient en 1996 avec son vingt-deuxième numéro le premier magazine consacré à l'animation et aux mangas diffusé en kiosque, de plus en plus d'éditeurs se joignent aux précurseurs, tandis que d'autres séries à grand succès sont traduites : d'une petite dizaine en 1994, ce sont plus d'une quarantaine de séries différentes qui sont publiées ou lancées en 1996 (pour 105 albums, par Tonkam, Glénat et J'ai lu principalement), parmi lesquelles Nicky Larson de Tsukasa Hōjō, Fly de Koji Inada, Riku Sanjo et Yuji Horii, Ghost in the Shell de Shirow, Amer Béton de Taiyō Matsumoto, Bastard !! de Kazushi Hagiwara, Le Roi Léo, Astroboy et Blackjack d'Osamu Tezuka. En 1997 apparaissent Détective Conan de Gosho Aoyama, 3×3 Eyes de Yūzō Takada, Sanctuary de Ryōichi Ikegami et Sho Fumimura, Ah! My Goddess de Kōsuke Fujishima, en 1998 Neon Genesis Evangelion de Yoshiyuki Sadamoto, Cat's Eye de Tsukasa Hojo, Kenshin le vagabond de Nobuhiro Watsuki, Yu-Gi-Oh! de Kazuki Takahashi ainsi que les premières réalisations de Naoki Urasawa, en 1999 Ken le Survivant de Tetsuo Hara et Buronson, Captain Tsubasa de Yōichi Takahashi, Cardcaptor Sakura de CLAMP, Slam Dunk de Takehiko Inoue.
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+ Le marché continue à croître à un rythme soutenu : 151 albums en 1998, 200 en 1999[43], 227 en 2000, 269 en 2001[44]. À partir de 1999, Kana s'affirme comme le quatrième grand acteur du secteur. Cependant, alors qu'à cette date les principales séries japonaises à succès des années 1980 et 1990 sont traduites, et qu'elles atteignent parfois d'enviables chiffres de vente (au début du millénaire 120 000 exemplaires par volume de Dragon Ball[43], environ 20 000 pour les séries les plus populaires[44]), que les magazines dédiés vont commencer à se multiplier, que les rencontres d'amateurs ont de plus en plus de succès, qu'Internet va favoriser le développement des mangas, le monde de la bande dessinée tel que le laisse percevoir le Festival d'Angoulême laisse peu de place à cette émergence, et les éditeurs alternatifs lui restent globalement indifférents, laissant inconnu du public le large patrimoine de bandes dessinées d'auteur japonaises, hormis Taniguchi. Des séries plus récentes sont alors traduites, et remportent également un grand succès : en 2000 Hunter × Hunter de Yoshihiro Togashi, Shaman King de Hiroyuki Takei, One Piece d'Eiichirō Oda, en 2001 Great Teacher Onizuka de Tōru Fujisawa, I¨s de Masakazu Katsura, Samurai deeper Kyo d'Akimine Kamijyō, Angel Sanctuary de Kaori Yuki, Monster de Naoki Urasawa, en 2002 Love Hina de Ken Akamatsu, Gunnm Last Order de Kishiro, Fruits Basket de Natsuki Takaya, Naruto de Masashi Kishimoto, Bleach de Tite Kubo.
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+ Le premier festival de bande dessinée et d'animation japonaises, la Japan Expo, est créé en 1999. Il se tient au centre des nouvelles industries et technologies (CNIT) en 2003 et 2004, puis au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte, où il attire en 2012 plus de 200 000 personnes.
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+ À partir de 2002, la hausse de la part des bandes dessinées asiatiques dans le marché des nouveautés s'accélère, à la fois en valeur absolue (377 en 2002, 521 en 2003[46], 754 dont 614 mangas en 2004[47]) et relativement (25 % en 2002, 30 % en 2003[46], 36 % en 2004, 42 % en 2005[47], 44 % en 2006, environ 42 % en 2007[48]). Les mangas restent les bandes dessinées asiatiques les plus vendues (les vingt plus gros tirages sont japonais en 2005[réf. souhaitée]), leur coût par tome plus faible et leur périodicité plus régulière que celle des bandes dessinées occidentales leur permet de toucher un public fidélisé, d'autant que les éditeurs peuvent sélectionner les bandes dessinées qui ont déjà passé l'épreuve du public au Japon. La plupart créent des collections dédiées, voire tentent de lancer des mangas « à la française ». En 2003, le tirage des quinze plus grandes séries oscille entre 25 000 et 60 000 (Yu-gi-oh, et Naruto en 2004) exemplaires[46], en 2007 Naruto est imprimé à 220 000 exemplaires, Death Note à 137 000, et le fonds reste attractif (avec Dragon Ball surtout). En valeur, le marché est détenu à 80 % par Pika, Kana et Glénat[47]. En 2003, pour la première fois, un manga obtient un prix au festival d'Angoulême : Quartier lointain, de Taniguchi, pour le prix du scénario. C'est un début de reconnaissance.
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+ En 2005, la forte part des mangas édités dans le marché de la bande dessinée francophone a fait écrire à Gilles Ratier que 2005 avait été en France « l'année de la mangalisation »[47], sans qu'il s'en offusque, contrairement à d'autres acteurs du secteur[Qui ?]. 1 142 bandes dessinées asiatiques (soit 42 % des nouveautés) sont en effet éditées en 2005 dont 937 mangas[47], et 1 418 en 2006 (soit 44 % des nouveautés), dont 1 110 mangas[49]. Les tirages à la nouveauté des bandes dessinées japonaises les plus populaires n'ont plus rien à envier à ceux des bandes dessinées traditionnelles populaires : 130 000 exemplaires pour Naruto, 80 000 pour Samurai deeper Kyo ou Fullmetal Alchemist (de Hiromu Arakawa, traduit à partir de 2005), 70 000 pour Gunnm Last Order, Hunter × Hunter, Yu-Gi-Oh!, Fruits Basket et Shaman King, 65 000 pour Neko Majin de Toriyama, 60 000 pour Air Gear (d'Ōgure Ito, traduit à partir de 2006) et One Piece d'Eiichirō Oda[49]. Début 2006, la France est, avec plus de 13 millions d'exemplaires annuels, le plus gros « consommateur » de mangas au monde après le Japon et devant les États-Unis[50]. Les mangas représentent 26 % du chiffre d'affaires de la bande dessinée et constituent la plus forte progression derrière la fiction jeunesse, se plaçant en deuxième position des secteurs de l'édition les plus dynamiques. De plus, sur le marché français, seulement dix séries mangas concentrent 50 % des ventes[51].
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+ Parallèlement à ce succès populaire, les maisons d'éditions commencent à développer l'édition patrimoniale[52] : Vertige Graphic réédite Gen d'Hiroshima et publie Yoshihiro Tatsumi, un des pères du gekiga à partir de 2003, Ego comme X traduit L'Homme sans talent de Yoshiharu Tsuge en 2004, Cornélius publie Shigeru Mizuki depuis 2006, avec succès puisque NonNonBâ obtient le Prix du meilleur album à Angoulême en 2007, respectabilité qui avalise la forte pénétration de la bande dessinée japonaise sur le marché français. La bande dessinée d'auteur pour adultes, représentée d'abord par Jirō Taniguchi et Naoki Urasawa, se développe à partir de 2002, tandis que les jeunes auteurs les plus novateurs le sont, hormis Taiyō Matsumoto publié dès 1996, à partir de 2005[53]. L'intérêt pour le manga pousse des éditeurs à s'intéresser également aux bandes dessinées coréenne et chinoise.
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+ En 2010, Kana et Glénat sont toujours leaders dans le domaine du manga, fort du succès de Naruto et One Piece qui sont les bandes dessinées les plus vendues de l'année toutes catégories confondues, mais ils perdent du terrain à l'avantage de maisons d'édition comme Pika Édition, Ki-oon ou Kazé, qui se fait une grande place dans le marché depuis son rachat en 2009 par Shōgakukan et Shūeisha[54]. Certains éditeurs comme Tonkam, Panini ou encore Delcourt enregistrent des baisses très importantes, tandis que la petite maison d'édition Doki-Doki enregistre la plus grande progression de l'année[54]. Pluto, Bakuman. et Monster Hunter Orage (par Hiro Mashima) sont les trois nouvelles licences les plus populaires en 2010[55].
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+ En 2011, le trio de tête reste identique, mais Glénat passe largement en tête devant Kana, du fait de la montée des ventes de One Piece et du rythme de parution plus lent (3 tomes par an) de Naruto[56]. Glénat affiche donc une forte hausse (+13,3 %), alors que ses deux concurrents directs Kana et Pika Édition affichent des baisses (-17 % pour Kana et -2,9 % pour Pika)[56]. Kurokawa, Kazé et Ki-oon continuent leurs progressions et représentent à eux trois environ 20 % des ventes de manga en France, avec notamment la fin de Fullmetal Alchemist ou le novateur Les Vacances de Jésus & Bouddha pour Kurokawa, l'arrivée de titres comme Blue Exorcist, Beelzebub ou Toriko pour Kazé et de Judge, Pandora Hearts ou Bride Stories chez Ki-oon, mais également avec l'arrivée d'un catalogue pour les enfants plus important, avec notamment Pokémon Noir et Blanc ou Beyblade: Metal Fusion[56],[57]. Depuis le rachat de Tonkam et Soleil Manga par Delcourt, le groupe représente environ 10 % des ventes de manga en 2011, mais les trois maisons d'édition continuent leur chute[56]. Seuls les petits éditeurs Taifu Comics et Doki-Doki sont à la hausse[56].
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+ Pour autant, le secteur du manga a vu sa croissance s'arrêter et ses ventes diminuer au début des années 2010. De fait, après avoir plus que quadruplé entre 2001 et 2008, les ventes des mangas en France ont marqué un recul de 15 % en volume entre 2008 et 2011[58]. Après deux années propices à la stagnation, 2012 marquait cependant une hausse remarquable du nombre de séries asiatiques sur le sol français. Mais la tendance des sorties s'est inversée en 2013, avec 1 575 titres parus (contre 1 621 en 2012 et 1 520 en 2011). Cependant, dans un marché général de la bande dessinée qui, pour la première fois depuis au moins 17 ans, est en baisse (-7,3 % de sorties), les sorties asiatiques se maintiennent et représentent une part des nouveautés légèrement plus importante (40,7 % du marché, contre 39,4 % l'année précédente). Cette légère baisse s'accompagne en revanche de ventes qui continuent de chuter de manière importante. En effet, alors que le marché général de la bande dessinée a bénéficié d'une hausse de 1,4 % en valeur sur la fin de l'année 2013 (porté par les best-sellers évènementiels que furent les derniers albums d'Astérix, de Blake et Mortimer ou du Chat), le secteur du manga accuse une nouvelle chute de -8,5 % de son chiffre d'affaires, et ce alors qu'il avait déjà connu un recul de -3,8 % l'année précédente[59].
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+ Comme pour les années précédentes, le marché du manga reste marqué par une très forte concentration, tant au niveau des séries à succès (une dizaine de titres représente à elle seule la moitié des tirages de l'ensemble du marché) que des éditeurs. Ainsi, les dix premières séries les plus vendues en 2013 (qui sont, dans l'ordre décroissant d'importance, Naruto, One Piece, Fairy Tail, Black Butler, Bleach, King's Game, L'Attaque des Titans, Judge, Prophecy et Soul Eater) sont portées par seulement cinq éditeurs que l'on identifiera sans surprise comme faisant partie des premiers groupes éditoriaux du secteur : Glénat, Pika Édition, Kana, Ki-oon et Kurokawa[59]. Bien mieux, en 2013, les trois plus importants leaders éditoriaux du marché que sont Glénat, Pika Édition et Kana ont cumulé à eux seuls près de 60 % des ventes[60].
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+ En 2015, la France représente 50 % des ventes de mangas en Europe, tandis que la bande dessinée japonaise emporte environ 40 % du marché en France, chiffre constant depuis plusieurs années. La France est deuxième plus grand consommateur de mangas au monde, derrière le Japon[61],[62] au point que certains éditeurs ont décidé – fait unique – de publier simultanément certains volumes dans les deux langues, japonais et français[63].
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+ Pour une grande partie des séries à succès des années 2000, les rythmes de parution en France rattrapent de plus en plus ceux du Japon et se font donc plus lents tandis que les nouveaux lecteurs se font de plus en plus rares, eu égard au grand nombre de tomes existants à rattraper (Fairy Tail et Bleach en comptent respectivement plus de 40 et 60 tandis que Naruto et One Piece ont déjà atteint les 70 tomes).
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+ Or, au Japon, certaines grandes séries emblématiques des années 2000, arrivées à maturité, commencent à perdre plus de lecteurs qu'elles n'en gagnent. Ainsi, au sein du classement des quinze premières séries au Japon, Naruto est tombé à la cinquième place du fait son rythme de publication moins rapide, et surtout parce que la série n'attire plus autant de nouveaux lecteurs, voire lasse certains anciens lecteurs, au point de connaître une chute de ses ventes d'environ 15 %. Il en va de même pour Hunter × Hunter (8e du fait de son rythme de publication irrégulier), Fairy Tail (9e), Sawako (11e), Gintama (12e), Toriko (13e) ou encore Bleach (15e), qui baissent tous au profit de la nouvelle vague de titres emmenée par L'Attaque des Titans, Kuroko's Basket, Magi, Silver Spoon, disposant tous d'adaptations animées de qualité et mieux étudiées pour soutenir leurs ventes. De même, si Fairy Tail a toujours du succès en France, on constate que le premier volume n'est que 63e au sein du classement par volume, et que la série a vu ses ventes baisser de 8 %, après avoir déjà connu une baisse de 12 % l'année précédente[64].
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+ Les mangas japonais sont très rarement édités directement sous forme de volumes reliés ; ils paraissent tout d'abord de manière découpée dans des magazines de prépublication, des revues spécialisées qui leur sont consacrées[65].
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+ Les rythmes de publication de ces magazines peuvent beaucoup varier, allant de l'hebdomadaire aux publications mensuelles voire trimestrielles[65]. Les séries y sont souvent publiées par chapitres d'une dizaine à une vingtaine de pages[65]. À l'intérieur d'un même magazine, le papier peut parfois changer de couleur, afin de distinguer rapidement les différentes séries les unes des autres.
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+ Ces magazines, bon marché, s'écoulent en grand nombre, c'est-à-dire en millions d'exemplaires pour certains, et se lisent un peu partout. On en retrouve parfois abandonnés dans les trains, les rames de métro, les cafés, etc. Ils alimentent un système de lectures multiples : un même exemplaire serait lu par plusieurs personnes.
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+ Principalement en noir et blanc[66], les premières pages des magazines sont souvent en couleurs, mettant tour à tour à l'honneur l'une de leurs séries vedettes à cet emplacement, souvent de manière que le chapitre en cours soit un début de volume.
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+ Ce n'est que dans un deuxième temps, lorsqu'un manga rencontre un certain succès, qu'il est édité en volumes reliés, similaire à ceux que l'on trouve en France, entamant ainsi une deuxième carrière. Ces volumes reliés sont appelés tankōbon (format poche), bunkōbon (format plus compact, utilisé pour des rééditions) ou wide-ban (format « luxe », plus grand que le format poche). En l'absence de succès auprès du public, une série pourra voir sa parution arrêtée, le mangaka étant prévenu peu avant pour trouver une fin rapide à son histoire et permettre une éventuelle parution en volumes. Certaines revues décident désormais de la fin d'une série dès la fin du second volume, conduisant à des histoires finales en quatre volumes. Dans certains cas, un manga à succès peut se voir adapté en anime (dessin animé).
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+ Les magazines de prépublication hebdomadaires incluent notamment ces titres populaires :
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+ Certains titres atteignent couramment les 400 pages hebdomadaires. Weekly Shōnen Jump était vendu en 1994 à 6 millions d'exemplaires, mais son tirage pour 2008 s'établissait à 2,8 millions d'exemplaires[67].
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+ Techniquement parlant, les mangas sont presque toujours en noir et blanc, ce qui est directement lié au système de prépublication en magazine bon marché.
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+ Les mangas comptent souvent un nombre important de pages (planches). À titre d'exemple, une bande dessinée européenne contiendra une quarantaine de planches quand le manga en comptera plus d'une centaine, voire plus de deux cents. Par ailleurs, le manga est le plus souvent une série en plusieurs volumes. Finalement, le nombre total de planches racontant une histoire dans un manga est beaucoup plus élevé que dans une bande dessinée européenne (même s'il s'agit d'une série). Ceci affecte par conséquent beaucoup la structure du récit et sa narration. D'où les techniques propres au manga.
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+ Le dessin, en général, est moins « statique » que dans les bandes dessinées occidentales. Le manga utilise un découpage temporel proche de celui du cinéma, adoptant souvent ses cadrages et utilisant une décomposition similaire du temps et de l'action. On retrouve souvent une mise en scène comme la plongée ou la contre-plongée. La perspective varie systématiquement d'une image à l'autre.
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+ De nombreux codes graphiques sont utilisés pour symboliser l'état émotionnel ou physique d'un protagoniste. Les personnages ont souvent de grands yeux, ce qui permet de renforcer l'expressivité du visage. L'étonnement est souvent traduit par la chute du personnage ; l'évanouissement, par une croix remplaçant les yeux. Pour traduire l’excitation sexuelle chez un personnage masculin, un saignement de nez plus ou moins important est provoqué. Dans le manga City Hunter (connu à la télévision française sous le nom Nicky Larson), la colère de Kaori (Laura) est souvent traduite par l'apparition inopinée d'une énorme massue qu'elle assène sur la tête de son partenaire (ce gag est si répandu dans les mangas qu'un univers parallèle où seraient stockés les marteaux a été inventé).
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+ Il y a également une utilisation fréquente d'onomatopées relatives aux mouvements, actions ou pensées des personnages. Notons au passage que le japonais est beaucoup plus riche que le français en onomatopées et que leur champ d'application est plus large, incluant des concepts surprenants tels que l'onomatopée du sourire (niko niko (ニコニコ?)), du silence (shiīn (シイーン?)) ou encore du scintillement (pika pika (ピカピカ?), d'où le nom de Pikachu).
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+ Une particularité à noter est que la plupart des personnages ont souvent des traits occidentaux, au-delà du simple tracé des grands yeux des personnages. Un samouraï roux, un exorciste aux yeux bleus ou une écolière blonde n'ont rien d'étonnant pour le lecteur japonais, même s'ils sont censés être japonais ou de culture japonaise. La simple nécessité de distinguer physiquement deux personnages ne suffit pas toujours à expliquer cet aspect de la narration, puisque certains mangakas choisissent de donner à tous leurs personnages un aspect purement japonais, sans que cela pose de problème de compréhension de l'histoire. Certains y voient une façon d'afficher un attrait pour l'Occident, qui apparaît largement ailleurs dans la vie quotidienne au Japon.[réf. nécessaire]
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+ Les décors des scènes sont parfois moins fouillés que pour une bande dessinée occidentale. Cela peut aller jusqu'à faire évoluer les personnages dans un décor blanc. Ce parti pris a pour conséquence de focaliser l'attention du lecteur sur l'histoire en général et sur les dialogues en particulier. On note ainsi une certaine résurgence de l'aspect théâtral. Enfin, les personnages ont souvent des attitudes expressives à outrance : la colère, la jalousie ou la gêne se montrent facilement, alors que cette attitude est plutôt mal vue dans la culture japonaise, où le calme et la retenue sont de rigueur dans les rapports sociaux. Le passage de l'absurde et du comique au sérieux ou au drame, sans aucune transition, fait également partie de la narration, sans jamais susciter d'interrogation de la part du lecteur qui accepte par avance cette convention de lecture.
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+ Une autre particularité est le jeu de l'auteur avec le lecteur. Ainsi, dans Rough, on peut voir les personnages faire de la publicité pour d'autres mangas de l'auteur, ou bien ramasser des phylactères tombés sur le sol. De manière générale, on peut noter une plus grande liberté quant à l'interaction entre les dessins et leur support (jeu avec les cadres, personnages sortant des cadres, etc.) Dans les mangas destinés à la jeunesse, les kanji, caractères chinois ou sinogrammes, sont souvent accompagnés de furigana pour faciliter la lecture.
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+ 1: Esquisse Crayon
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+ 2 : Lineart
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+ 3 : Aplat de couleur
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+ Les mangas sont traditionnellement classifiés en fonction de l'âge et du sexe du lectorat visé. Il existe six classes démographiques :
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+ Ces classes démographiques sont indicatives ; de nombreux lecteurs ne les suivent pas, et certains mangas tentent de toucher plusieurs publics à la fois[68].
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+ Ces démographies sont généralement réutilisées telles quelles par les éditeurs occidentaux afin de créer leurs collections, toutefois les stéréotypes de genre et le rapport à la violence et au sexe n'étant pas les mêmes au Japon et en Occident, il arrive que les éditeurs occidentaux changent la démographie-cible d'un manga[68], typiquement les shōnen romantiques sont reclassés en shōjo. Quelques rares éditeurs occidentaux préfèrent quant à eux totalement ignorer la classification japonaise à l'instar d'Akata[69].
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+ Les mangas reprennent les genres et registres littéraires usuels, du roman d'amour à l'horreur en passant par la science-fiction, et n'hésitent pas à les mélanger. En plus de cela il existe quelques genres typiques des mangas et de ses dérivés, ou dont le nom japonais a pris le pas sur le nom français auprès des éditeurs et des fans :
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+ Les mangas peuvent aussi être classifiés en fonction de leur format de publication.
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+ Le One shot est une histoire qui tient en un seul volume voire un seul chapitre. Le Yonkoma (四コマ?) est un manga en quatre cases, similaire au comic strip. Quant au Webcomic, c'est un manga publié directement sur Internet.
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+ Souvent, les séries à succès sont adaptées en anime, sous forme de séries télévisées mais aussi de jeux vidéo. Mais parfois, ce sont les animes qui sont utilisés pour créer des bandes dessinées, soit simplement inspirées de la version animée (comme c'est le cas pour Neon Genesis Evangelion), soit directement copiées à partir des images animées. Pour cela, on met en page des images extraites de l'œuvre souhaitée, sur lesquelles on ajoute du dialogue. Ces bandes dessinées particulières sont alors appelées animekomikkusu (Anime comics).
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+ De nombreux mangas ont aussi été adaptés en drama (série télévisée), dont certains sont très populaires comme Hana yori dango.
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+ Associés aux mangas, on trouve les artbooks, recueils d'illustrations en couleur et d'images originales, incluant parfois des histoires courtes. De même, du fait de la popularité grandissante des mangas, les produits dérivés sont de plus en plus nombreux : figurines, cahiers, calendriers, porte-clés, peluches, habits, costumes, accessoires, etc. La naissance de ces produits dérivés est généralement associée aux séries Nonki na tōsan (1924) et Norakuro (1931).
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+ On trouve également des jeux de rôle développant un riche univers post-apocalyptique ou de fantasy tels que Mekton Z, Anima, Final Fantasy et Manga BoyZ.
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+ En France, de nombreux festivals appelés conventions ont fait leur apparition ces dernières années. Ces conventions sont des points de rassemblement pour les fans de mangas ou de culture japonaise moderne en général, proposant des projections, des jeux, des spectacles de cosplay et souvent complétées par un espace où se côtoient professionnels (magasins de livres et autres produits) et amateurs (clubs et associations exposant leurs propres œuvres). On compte parmi les conventions les plus connues : Cartoonist, Epitanime, Japan Expo, G.A.M.E. in Paris (France), Tokyo Zone (France), Polymanga (Suisse), etc.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+
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+ 161 ± 8 pm (haut spin)[2]
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+ Le manganèse est l'élément chimique de numéro atomique 25, de symbole Mn. Le corps simple est un métal de transition.
6
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7
+ Le manganèse est un élément du groupe VII et de la période IV, donc du milieu de la première série des métaux dits de transition. Le groupe du manganèse comprend pour les chimistes le manganèse, le technétium, le rhénium et, accessoirement, le transactinide synthétique radioactif bohrium[6]. La structure électronique de l'atome de manganèse soit [Ar] 4s2 3d5 justifie un état d'oxydation maximal égal à 7 ou VII[7]. Dans la nature, les états II et III (ce dernier stabilisé sous forme de complexes) sont les plus communs. Le manganèse, prenant 1,55 comme valeur d'électronégativité de Pauling, est l'élément le plus électropositif et aussi le plus abondant de ce septième groupe secondaire, il est beaucoup plus réactif que le rhénium, de même que dans leurs groupes respectifs, c'est-à-dire le sixième et le huitième, le chrome et le fer le sont du tungstène et de l'osmium. Le technétium, un des premiers éléments produit par l'homme, est quasi inexistant naturellement.
8
+
9
+ Alors que le corps simple métal n'est pas magnétique, le corps composé sulfate de manganèse, sous forme de cristaux incolores accumulés en poudre blanche, montre des propriétés magnétiques[8].
10
+
11
+ Le manganèse relativement abondant figure à la quatrième place des métaux usuels de nos sociétés modernes, après le fer, l'aluminium et le cuivre[9].
12
+
13
+ La minéralogie et la chimie suédoise ont révélé l'élément « manganèse » dans la magnésie noire ou « magnesia nigra » en latin, soit le dioxyde de manganèse ou le minéral naturel pyrolusite de formule chimique MnO2[10]. Ce composé minéral bien connu dans l'Antiquité prend sa dénomination de la cité lydienne de Magnésie du Sipyle, qui en faisait commerce[11].
14
+
15
+ Le chimiste Bergman lance les études sur la magnésie noire où il soupçonne un élément inconnu, son étudiant Carl Wilhelm Scheele est le premier chimiste à reconnaître que le "manganèse" est un élément chimique singulier, en utilisant la magnésie noire pour générer des gaz oxydants, l'oxygène en 1773 et le chlore en 1774, le gaz oxygène étant évidemment dénommé plus tard par Lavoisier. Scheele laisse son collègue, le chimiste préparateur Johan Gottlieb Gahn, isoler le corps simple manganèse métal pur en 1774 par réduction du dioxyde de manganèse en creuset avec du carbone[12]. Klaproth qui reproduit sa préparation lui donne en 1808 un nom latin "magnesium" et allemand das Magnesium (sic) de manière éphémère, alors que Humphrey Davy avait appelé magnium l'élément et corps simple magnésium actuels[13]. Le chimiste français Guyton de Morveau lui donne finalement dans sa nomenclature des éléments d'inspiration lavoisienne le nom de manganèse en 1785, en prenant un mot français manganèse, désignant depuis la fin du XVIe siècle pour les hommes de l'art la magnésie noire[14]. Ce dernier faisant référence au mot italien ou vénitien manganese désignant également la magnésie noire, probablement issu du latin médiéval manganesa ou manganesia nigra, après altération de magnesia nigra, à moins qu'il s'agisse d'un codage dialectal des verriers médiévaux de l'île de Murano.
16
+
17
+ Les propriétés magnétiques de la pyrolusite par ailleurs le plus souvent intimement associée à l'oxyde de fer ou magnétite étaient déjà connues, le terme gréco-latin de genre masculin magnes, magnetis, le plus souvent magnetem ou magnes lapis de même origine, désigne également l'aimant, "pierre de magnésie" ou "pierre d'aimant", qui manifeste une force ou puissance, alors que le terme féminin magnes(ia) affublé d'un qualificatif désigne une matière particulière. La magnesia nigra, ce corps pigment minéral noir, inséré naturellement ou artificiellement dans les argiles ou les ocres, est d'ailleurs utilisé depuis la Préhistoire dans les peintures de plus de 17 000 ans[15].
18
+ Les Égyptiens et les Romains utilisaient des composés de manganèse dans la fabrication du verre, pour colorer ou décolorer celui-ci. La magnésie noire, ce composé de dioxyde de manganèse naturel assez commun, était et est toujours employée pour blanchir le verre, car les coulées de verre sont souvent verdies par les ions ferreux. Le terme de minéralogie "pyrolusite" rappelle ce savoir-faire vitrier antique, car il signifie en grec "ce qui se dissout (et agit) par le feu". MnO2 est un oxydant des ions ferreux Fe2+ en ions ferriques Fe3+, laissant un verre incolore à brun selon la concentration. Ce bioxyde de manganèse utilisé dans les verreries était dénommé "savon des verriers", puisqu'il servait à blanchir un verre plus ou moins assombri, opacifié ou noirci[16].
19
+
20
+ On a trouvé du manganèse dans les minerais de fer utilisés par d'anciens peuples grecs, notamment les Lacédémoniens ou Spartiates. Il semble plausible que l'exceptionnelle dureté de l'acier spartiate proviennent de la production régulée d'un alliage fer-manganèse. Les hommes de l'art, depuis l'Antiquité, sans connaissance chimique moderne des corps minéraux, savent utiliser la magnésie noire ou oxyde de manganèse naturel en tant que "fondant actif". Minerais de fer et oxydes de manganèse donnent par réduction au charbon de bois divers composés ferromanganèses, employables pour fabriquer des lames de fer à couche d'acier ou des bronzes spécifiques après coulée avec le cuivre.
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+
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+ Au XIe siècle, des textes arabes signalent que l'ajout de magnesia nigra dans la production d’aciers fondus en creuset en augmentait la résistance (acier de Damas)[17].
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24
+ Au XVIIe siècle, le chimiste allemand Johann Rudolf Glauber réussit à produire le permanganate. Dans la première moitié du XVIIIe, le dioxyde de manganèse était utilisé pour la fabrication du chlore. Au XIXe siècle, il s'agit d'un oxydant commun dans les laboratoires et dans l'industrie. Il sert à préparer à l'échelle industrielle les gaz oxygène ou chlore, ainsi que les chlorures décolorants comme l'eau de Javel, l'eau de Labarraque ou encore le chlorure de calcium, avant le procédé solvay[18].
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+ Vers le début du XIXe siècle, des scientifiques commencèrent à étudier l'utilisation du manganèse dans la fabrication de l'acier, et obtinrent des brevets. En 1816, on remarqua qu'ajouter du manganèse au fer le durcissait sans le rendre plus cassant. En 1858, le premier procédé de fabrication de l’acier (procédé Bessemer) lance l'utilisation du manganèse en métallurgie, en suivant les techniques mises au point par Robert F. Mushet. En effet, le manganèse bloque sous forme de scories le soufre des mauvais minerais de fer. La moindre trace de sulfure de fer, fléau pour les anciens forgerons, rend l'acier cassant. Le manganèse bloque aussi le gaz oxygène dissous dans les coulées des procédés modernes, et la formation facile du dioxyde de manganèse évite la formation malvenue des poches d'air, c'est-à-dire les boursouflures au refroidissement des coulées[19]. Les alliages à base de fer, manganèse et carbone, à cassure miroitante, nommés Spiegeleisen en langue technique allemande (littéralement "fer à miroir" ou "miroir/fer"), puis vers 1890 par abréviation "spiegel" en langue technique internationale, désigne la fonte spéculaire du procédé Bessemer.
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28
+ Au début de la Belle Époque, l'acier au manganèse, très dur, résistant à l'abrasion, s'impose durablement pour l'usage des rails de chemins de fer alors qu'une grande proportion des hélices de navire est moulée avec des alliages de cuivre et de ferromanganèse et que se développent, selon le même principe et pour des applications similaires, les "bronzes au manganèse".
29
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30
+ Le chimiste français Gabriel Bertrand, à la suite du chimiste-naturaliste Hikorokuro Yoshida, spécialiste nippon de l'arbre à laque remarque que le manganèse à faible dose joue un rôle d'engrais catalytique pour les plantes cultivées, favorisant l'assimilation des engrais[20]. Ce chimiste et biologiste français, par ailleurs à l'origine de la notion d'oligo-éléments, ouvre la voie à l'agrochimie et aux cultures intensives[21].
31
+ L'oligoélément manganèse, biocatalyseur du vivant à faible dose, a été utilisé pour des applications thérapeutiques à la suite de travaux de Jacques Ménétrier.
32
+
33
+ Le dioxyde de manganèse est utilisé précocement comme dépolarisant entourant la cathode de la pile sèche de Georges Leclanché. La cathode des batteries alcalines ou piles alcalines classiques, initialement à anode de zinc, mise au point par une équipe autour de Lewis Urry et amélioré par celles de Samuel Ruben ou de Karl Kordesch au cours de ce dernier siècle, est préparée à partir de dioxyde de manganèse et de poudre de carbone. Le dioxyde de manganèse ainsi élaboré se retrouve dans les piles et batteries au lithium mise au point à la fin du XXe siècle.
34
+
35
+ En 1831, l'ouvrage de chimie de Berzélius est à l'origine de l'introduction de l'adjectif manganeux, pour qualifier le composé MnO, le chlorure de manganèse MnCl2 qui obtient un usage en teinture pour composer le bistre de manganèse, le sulfate de manganèse MnSO4 et plus tard l'ensemble des composés de Mn(II)[22]. En 1840, le dictionnaire de l'Académie française accepte les adjectifs manganésifère qualifiant ce qui contient du manganèse et manganique, ainsi que le mot manganate, correspondant à l'anhydride manganique MnO3 et aux sels de l'acide correspondant inconnu, déjà familiers aux chimistes, comme le trisulfate de manganèse, Mn(SO4)3. L'adjectif manganique sert à qualifier les composés de Mn de valence VI.
36
+
37
+ Il semble toutefois que les adjectifs manganésé, signifiant mêlé de manganèse, et manganésien, ou contenant du Mn, cité dans le dictionnaire Larousse soient déjà communs dans les laboratoires de minéralogie et de chimie avant 1870.
38
+
39
+ Les dictionnaires Larousse attestent des mots manganine et manganite en 1873, puis du mot permanganite et de l'adjectif correspondant permanganate en 1874. Le mot manganite, outre le sens minéralogique d'oxyde naturel hydraté de manganèse de couleur gris-noir à noire, désigne des oxydes doubles de MnO2 et d'un autre sesquioxyde métallique, voire des sels dérivés de MnO2. La manganine change de genre en 1922, devenant le manganin, sans changer de signification ː il correspond à l'alliage de 82 à 83 % de cuivre, de 13 à 15 % manganèse et le reste de nickel, marque en nom déposé d'un matériau métallique, par exemple sous forme de fil de manganin(e) utilisé pour les résistances ou bobinages électriques[23].
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+ L'anhydride permanganique Mn2O7 peut réagir avec un alcali en présence d'un oxydant fort, nitrate ou chlorate, pour produire les permanganates alcalins. Le permanganate de potassium est un oxydant énergique déjà employé au laboratoire en 1874. Il est l'oxydant de la manganimétrie en analyse volumétrique, par exemple des eaux souillées. Il s'impose aussi en médecine comme désinfectant puissant, par exemple pour le lavage des mains (sic) et des plaies. Un usage antiseptique spécifique s'impose, pour soigner les maladies vénériennes, en particulier la gonorrhée qui fait alors des ravages. Enfin, l'industrie remplace parfois les manganates alcalins par les permanganates, également puissants décolorants des matières organiques. Son emploi se généralise dans le traitement des éponges végétales, ainsi que les pâtes à papier. Les permanganates de potassium et de calcium sont aussi utilisés dans la désinfection de l'eau[24].
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+
43
+ Les préfixes mangano- ou manganoso- sont respectivement utilisés en chimie inorganique et organique pour signaler la présence de manganèse dans la structure chimique. Ainsi se justifie parfois a posteriori la manganocalcite ou carbonate de manganèse, la manganostibite ou antimoniate de fer et de manganèse, la manganowolframite ou tungstate naturel de Mn, la manganolite ou silicate naturel de manganèse, la manganopectolite ou pectolite de manganèse à teneur variable en anion calcium, les composés manganoso-ammoniques ou sels d'oxyde manganeux et d'ammoniaque... Il existe toutefois des appellations qui persistent souvent pour des raisons phonétiques, le manganagraphite ou silicate naturel hydraté de manganèse, la manganapatite ou phosphate naturel de chaux manganésifère (de l'ordre de 6 pour cent), la "manganamphibole" qui est une rhodonite à forte teneur en Mn....
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+ Le manganèse possède 26 isotopes artificiels connus de nombre de masse variant entre 44 et 69, et sept isomères nucléaires. Un seul de ces isotopes, 55Mn, est stable et représente la totalité du manganèse naturel, faisant du manganèse un élément monoisotopique et également un élément mononucléidique. Sa masse atomique standard est donc la masse isotopique de 55Mn : 54,938 045(5) u.
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+
47
+ Le manganèse est le troisième métal de transition, le plus abondant dans la croûte terrestre, après le fer et le titane. Le clarke est de l'ordre de 1 000 g à 850 g par tonne dans la croûte terrestre, les valeurs estimées sont nettement plus faibles, entre 1 500 g et 1 600 g par tonne dans les granitoïdes et plus élevées entre 400 g et 500 g par tonne dans les roches magmatiques basiques[25]. Il s'agit d'un élément moyennement abondant[26].
48
+
49
+ Le manganèse apparaît également, et en particulier à l'état de composés de Mn hydratés associés à des micro-grains de quartz, d'argiles et de feldspath, dans ce que l'on appelle des nodules polymétalliques sur le fond du plancher de l'océan[27]. Les nodules les plus intéressants économiquement ont une granulométrie de l'ordre de 8 cm de diamètre moyen et peuvent contenir en moyenne 30 % en masse de composés de Mn. L'eau de structure est souvent en proportion équivalente ou supérieur en masse.
50
+ Ces nodules comprennent aussi contenir du fer, du nickel, du cobalt, du cuivre, du zinc, du molybdène, du titane, du cérium parfois à raison de 1,5 à 50 %, mais le plus souvent en faibles teneurs. Quelques aires abyssales du Pacifique supporteraient environ 120 000 kg/km2 de manganèse et les réserves de minerais manganifères virtuellement regroupées pourraient dépasser trente milliards de tonnes[28]. Mais l'exploitation est délicate du fait et de la granulométrie centimétrique et de la profondeur des dépôts, et non sans conséquence sur la biodiversité des fonds océaniques[29].
51
+
52
+ Les nodules d'oxydes métalliques à base de Fe et Mn proviennent à l'origine de l'érosion de dépôts primaires de silicates de manganèse. Ils peuvent aussi provenir de façon plus récente de la corrosion d'acier des navires ou des installations anthropiques[30].
53
+
54
+ L'élément manganèse se retrouve dans de nombreux silicates, par substitution avec l'ion ferreux, soit dans divers oxydes. Le manganèse passe facilement en solution, il peut ensuite précipiter et se concentrer dans des roches sédimentaires chimiques, comme les minerais oolithiques à gangue calcaire, les minerais à gangue siliceuse ou dolomitique, ou les nodules polymétalliques déjà décrits.
55
+
56
+ La pyrolusite MnO2 quadratique et la rhodochrosite MnCO3 c'est-à-dire le "manganspath" ou dialogite des anciens chimistes ou minéralogiste, la rhodonite CaMn4(Si5O15), la braunite Mn7SiO12, voire la manganite MnO(OH) monoclinique en aiguilles présentant des macles noires à brunes et la hausmannite Mn3O4 des filons hydrothermaux et des roches sédimentaires oolithiques sont des minéraux communs[31]. L'acerdèse Mn2O3 • H2O, la braunite et l'hausmannite peuvent être communes dans certains sols. L'alabandite (en) ou autrefois alabandine est un sulfure de manganèse cubique MnS.
57
+
58
+ Il existe d'énormes gisement d'oxydes de manganèse non cristallins accompagnant parfois la pyrolusite, ils sont nommés d'un terme générique le wad[32].
59
+
60
+ Le manganèse natif a été mis en évidence à l'échelle micrométrique par une équipe géologique russe en 2001, mais la validation de l'étude, il est vrai délicate sur ces échantillons très rares, a été rejetée par l'association internationale de minéralogie[33]. Les nombreux minéraux du manganèse, sous forme de composés chimiques de manganèse, sont surtout associés en pratique aux minerais de fer ou, à défaut, aux diverses roches contenant en quantité non négligeable du fer et du chrome. L'eau ferrugineuse peut exceptionnellement contenir une concentration maximale de divers anions manganèse de 0,5 g/l[34].
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+
62
+ Les minerais les plus abondants sont des oxydes de manganèse[35] : la pyrolusite MnO2, l'ancienne psilomélane [(Ba,H2O)2Mn5O10], le groupe des cryptomélanes ou de la coronadite, des hydroxydes ou oxyhydroxydes produits d'altération, comme des mélanges de vernadite, birnessite... ou encore des carbonates comme la rhodochrosite (MnCO3)[36]. Ils sont trouvés dans des gisements « stratiformes syngénétiques, sédimentaires ou hydrothermaux-sédimentaires (surtout en milieu détritique, mais aussi en milieu carbonaté) ou volcano-sédimentaires, résultant d’une précipitation chimique en milieu aqueux, sous conditions physico-chimiques favorables ».
63
+
64
+ Avant le milieu du XIXe siècle, en France, les minerais exploités qui correspondent à un grand nombre de minéraux, en particulier oxydes, hydroxydes, oxyhydroxydes, silicates... de manganèse insérés dans des roches se nomment communément sous une dénomination générique la manganèse. Les mines du secteur de Périgueux, de Saint-Martin... en Dordogne, sont actives sous l'Ancien Régime ː la manganèse s'y dénommait « pierre de Périgueux ». Les divisions minéralogiques sous le Consulat et l'Empire signalent en particulier les départements producteurs de Sâone-et-Loire (secteur minier réputé de Romanèche, près de Mâcon), de la Loire, du Bas-Rhin (Dambach), de la Sarre (mine de Kreslenich, canton de Wadern), du Gard (mine cévenole de Saint-Jean de Gardonenque) et du Périgord[38].
65
+
66
+ La période de la Restauration relance les investigations minières. La manganèse est à nouveau exploitée à partir de 1817 à Saint-Martin-de-Fressengeas, puis à Milhac de Nontron de 1833 à 1841 et à Saint-Pardoux-la-Rivière de 1840 à 1912[39]. De 1823 à 1949 (date de la fermeture de la production minière métropolitaine de Saint-Prix, 71), la France n’a produit selon le BRGM « qu’environ 0,875 Mt de minerai à des teneurs inférieures à 50 % Mn »[35]. La plupart des gîtes y sont modestes et isolés. Les ressources rentables et exploitables sont situés au Sud, dans les Pyrénées, les Corbières, dans la Montagne Noire et sur les bords nord/nord-est du Massif central[35]. Le minerai y est par exemple exploité dans le district de Las Cabesses (09) par le second producteur de manganèse français (avec 0,195 Mt de minerai extrait de 1890 à 1946), un autre site (gîtes plus dispersés résultant de minéralisations lenticulaires à basse teneur enfouies dans les couches mésozoïques de grès, argiles du Permo-Trias et du Lias basal sont par exemple exploités à Chaillac (36).
67
+
68
+ Le minerai est rarement présent sous forme de gros filons, hormis à Romanèche (71), qui fut le premier producteur français, avec 0,435 Mt de minerai extrait de 1823 à 1919[35]. Quelques mines (une dizaine) de taille modeste ont opéré ailleurs (Pyrénées, Montagne Noire, Corbières, Morvan) au XIXe et début du XXe siècles, produisant de 2000 à 28 000 t de minerai au total par gisement.
69
+
70
+ La presque totalité du minerai extrait sert à fabriquer à la fin du XXe siècle des ferroalliages à partir de ferromanganèse carburé ou ferromanganèse affiné, et/ou du silico-manganèse de composition approchée en Mn 65 à 68 %, Si de 16 à 21 %, C de 1,5 à 2 %[35],[40].
71
+
72
+ Le manganèse Mn est un solide grisâtre ou gris-blanchâtre, un métal dur gris-blanc ou grisâtre brillant qui ressemble au fer. Les atomes dont le rayon sphérique avoisine 1,4 Å constituent un cristal de système réticulaire cubique centré, de paramètre de maille 6,28 Å. C'est un métal clair de densité 7,2 à 7,44 (pur), avec une dureté Mohs de l'ordre de 5 à 6 ½, très cassant et fragile. Ce corps simple métal existe sous quatre formes allotropiques ou variétés cubiques, le Mnα de densité 7,44 le plus commun stable jusqu'à 742 °C avant de se transformer en Mnβ, forme classique de plus faible densité 7,29 obtenue par aluminothermie, puis de suite en Mnγ à 742 °C et en Mnδ après 1 160 °C. Ces transformations de structures cristallochimiques sont réversibles. Les dépôts de métal Mn par électrolyse laisse essentiellement une phase Mnγ de densité minimale 7,18 qui se transforme rapidement au repos à température ambiante en Mnα[41].
73
+
74
+ Le manganèse est moins fusible que le fer en atmosphère inerte, il fond sans difficulté vers 1 246 °C, et bout vers 2 061 °C[45]. L'oxydation ou "attaque par l'oxygène" est très lente à température ambiante. Mais, chauffé à l'air, il est facilement oxydé, il brûle, l'oxydation vive ou "combustion" laissant du tétraoxyde de manganèse Mn3O4. La poudre fine de manganèse s'enflamme spontanément à l'air à température ambiante. En masse, il peut s'oxyder d'ailleurs à l'air en donnant du dioxyde de manganèse MnO2[46].
75
+
76
+ Le manganèse est antiferromagnétique, il n'est ferromagnétique qu'après un traitement spécifique. Le premier potentiel d'ionisation s'élève à 7,434 V. Le métal et ses ions les plus communs sont paramagnétiques[47]. La conductivité électrique est 4 % IACS, c'est-à-dire définie par rapport à celle du cuivre pur.
77
+
78
+ Il est attaqué aisément par les acides dilués, et même par l'acide acétique. Dans ce cas, le métal libère des cations divalents Mn2+ suivant le potentiel de réaction d'équilibre électrochimique réversible.
79
+
80
+ L'attaque par l'acide nitrique concentré libère l'équivalent de cations tétravalents ou MnO2. Il se dissout dans les acides en produisant un dégagement d'hydrogène. Il réduit les acides oxydants, par exemple l'acide sulfurique en acide sulfureux[48].
81
+
82
+ Le corps simple manganèse métal décompose très lentement l'eau déjà à froid, en libérant de l'hydrogène. Il décompose l'eau à 100 °C. Dans des conditions souvent difficiles à maîtriser, des poussières de manganèse finement divisé, en réalité après la formation superficielle de dioxyde de manganèse naissant, catalyse la décomposition de l'eau oxygénée ou peroxyde d'hydrogène en solution aqueuse.
83
+
84
+ Le corps simple manganèse n'est pas protégé par une couche d'oxydes[49]. Il réagit avec la plupart des corps métalloïdes. Il faut noter qu'à température ordinaire, la réactivité reste faible. Mais la réactivité s'accroît par chauffage et devient facile à hautes températures. Par exemple, ses combinaisons avec l'oxygène, le soufre, l'antimoine, les corps halogènes sont aisées. C'est pourquoi le manganèse ôte les impuretés dans divers procédés de la métallurgie du fer[50].
85
+
86
+ Le manganèse réagit avec l'azote vers 1 200 °C en laissant le nitrure de manganèse Mn5N3[51].
87
+
88
+ Les divers oxydes de manganèse peuvent être réduits par le carbone ou charbon au four électrique. Mais le corps simple contient beaucoup de traces d'impuretés à base de carbone. L'aluminothermie, c'est-à-dire la réaction avec de la poudre d'aluminium, est aussi une technique ancienne, déjà décrite par les cours de chimie de Louis Troost. Ainsi la réduction fortement exothermique de MnO2 à défaut de celle de Mn3O4 permet d'obtenir le corps simple métal.
89
+
90
+ On peut aussi réduire le chlorure de manganèse MnCl2 par le métal sodium. Le carbonate de manganèse chauffé au rouge blanc dans un creuset de chaux (entouré de chaux vive) ou en creuset réfractaire peut être réduit par le charbon actif.
91
+
92
+ On peut préparer le manganèse métallique industriellement à partir d'une solution de sulfate de Mn(II) et d'acide sulfurique bimolaire, en imposant une tension de 4,5 V avec une intensité de courant avoisinant 35 000 Ampères. Outre MnSO4, l'électrolyse de MnCl2 est aussi une technique connue.
93
+
94
+ Le raffinage du manganèse métal s'est développé avec les emplois chimiques ou électrotechniques réclamant une pureté plus grande. Le métal pur est longtemps resté l'objet d'une production assez dérisoire, de l'ordre de quelques %, en comparaison de la production ultra-majoritaire de ferromanganèses, à base de 30 à 80 % en masse de manganèse, pour la sidérurgie, autrefois à partir de haut-fourneaux remplis de coke et de minerais mixtes de Fe et Mn. Différents de ces derniers composés intermédiaires, mais également obtenus par réduction des minerais de manganèse avec le carbone, les spiegels n'ont qu'une teneur inférieure à 30 % en masse de Mn.
95
+
96
+ Le manganèse est souvent en alliage avec le fer (au symbole chimique Fe), il donne des aciers plus durs, à propriétés mécaniques spéciales[52].
97
+ Le manganèse, noté par convention M en sidérurgie ancienne, est en particulier introduit dans l'acier par les ferroalliages de la sidérurgie, qui se décline en ferromanganèse, en silicomanganèse[53]... Le manganèse est surtout un métal d'addition, qui accroît les qualités chimiques et mécaniques des fontes et des aciers[54]. Les aciers modernes à faibles teneurs en Mn, de l'ordre de 2 % en masse sont faciles à travailler à températures élevées. Les superalliages de fer et de manganèse admettent a minima 8 à 15 %, ce qui augmente notablement la force de traction, la dureté et la résistance à d'éventuels chocs violents du matériau[55]. L'acier de Hadfield à 12 ou 13 % en masse de manganèse durcit sous la contrainte, sous les chocs répétés. L'acier mis au point par Robert Hadfield résiste bien à l'usure et aux chocs fréquents.
98
+
99
+ Parmi les alliages avec le fer, n'oublions pas la fonte manganée.
100
+
101
+ Certains alliages Fe Mn, avec éventuellement du silicium (Si) et/ou du chrome (Cr), ont des propriétés superélastiques[56]. D'autres alliages, tels que nickel (Ni0.52) Mn0.24 gallium (Ga0.24) sont à mémoire de forme ferromagnétique.
102
+
103
+ On le retrouve avec le Cr et le tungstène (W) pour garantir l'indéformabilité de l'alliage. Ainsi les outillages, les rails d'aiguillages, les socs de charrue, les plaques de blindages ou les casques lourds de protection sont à base de ces aciers spéciaux[57]. Il existe aussi des aciers de cémentation au Cr et bore (B), des aciers austénitiques au Cr, Mn et Ni, des aciers spécifiques au Mn, Ni molybdène (Mo), au Cr, Mn Si..., par exemple des aciers aux Mn (Ni) Mo résistants au fluage, des aciers aux Mn Cr (Ni) amagnétiques
104
+
105
+ Il est aussi présent dans les bronzes ou cuproalliages. On le retrouve de manière fréquente dans les alliages de métaux non ferreux d'aluminium (Al), cuivre (Cu), zinc (Zn) et étain (Sn), à usage industriel[58]. Citons le laiton au manganèse résistant à l'eau de mer, autrefois commun dans l'industrie navale.
106
+
107
+ L'alliage manganine Cu 84 % Mn 12 % Ni 4 % montre à la fois une résistivité électrique très faible de l'ordre de 0,45 × 10−6 Ωm et une variation linéaire de celle-ci sous des pressions très élevées. L'introduction de Mn permet ainsi de fabriquer des résistances électriques calibrées ou standard, des thermocouples électriques, des dispositifs magnétiques. Ainsi des manomètres électriques garantissent à des températures élevées la haute précision de mesures de pression de l'ordre de 30 × 106 hPa[50].
108
+
109
+ L'alliage constantan à base de Cu 55 % Ni 44 % Mn 1 % avec Zn et Sn présente une résistivité électrique quasi stable, de l'ordre de 50 × 10−8 Ωm à 20 °C[59].
110
+
111
+ Le manganèse permet d'obtenir des alliages d'aluminium à rigidité renforcée, par exemple des boîtes cylindriques pour boissons[50]. On retrouve aussi ces alliages résistants à la rupture dans l'industrie automobile.
112
+
113
+ Les alliages de manganèse et de titane servent pour les moulages d'acier. Les alliages de Mn avec le Ni sont intéressants pour leur malléabilité. Notons aussi les alliages légers avec le silicium, le cobalt, le zinc, l'étain, le bismuth, où Mn améliore les propriétés mécaniques et la résistance à la corrosion.
114
+
115
+ Mis à part l'état métal 0, les états d'oxydation les plus communs sont +2, +3, +4, +6 et +7, bien que tous les états entre +1 et +7 soient observés avec -1 et -3[60].
116
+
117
+ Un grand nombre des composés du manganèse sont colorés. De l'état d'oxydation 2 à 7, citons le dichlorure de manganèse MnIICl2 rose, le trifluorure MnIIIF3 rouge, le dioxyde précipité MnIVO2 brun, l'ion manganite MnVO43- bleu, l'ion manganate MnVIO42- vert et enfin l'ion permanganate MnVIIO4- violet. La solubilité des oxydes, surtout les plus bas, est assez semblable pour les éléments Mn, Cr et Fe. Ce n'est pas un hasard si le géochimiste rencontre souvent ensemble les éléments fer et manganèse.
118
+
119
+ Les oxydes et éventuels oxanions de manganèse sont d'autant plus acides et oxydants que leur état d'oxydation est élevé. Comme ils sont aussi encore plus oxydants en milieu acide, au fur et à mesure de l'élévation de leurs degrés d'oxydation, ils sont plus faciles à produire en milieu basique.
120
+
121
+ L'état de valence 0 est représenté par le corps simple métal Mn et les composés carbonyles, voire des singuliers complexes de coordination, comme K6[Mn(CN)6]. 2 NH3 évidemment instable et très réducteur.
122
+
123
+ Rare, le cation monovalent Mn+ n'est présent que stabilisé sous forme complexe à l'état de solide.
124
+
125
+ Le cation Mn2+ est rose très pâle, peu acide, sans propriétés réductrices, difficile à oxyder en solution aqueuse, et souvent en compétition avec le Mg2+ dans les systèmes biologiques[61]. L'action des alcalis, par exemple l'hydroxyde de potassium ou le carbonate de potassium en solution aqueuse, permet d'obtenir un précipité d'hydroxyde de manganèse, ce corps basique donnant par l'action de l'air ou par calcination douce l'oxyde de manganèse, autre corps basique[62].
126
+
127
+ L'action des sulfures alcalins, tels que Na2S ou K2S laisse des précipités de sulfures blancs rosés dans les liqueurs neutres.
128
+
129
+ Les sels manganeux anhydres, très souvent obtenus par chauffage, sont généralement blancs alors que les sels correspondants hydratés, incorporant l'eau de cristallisation, sont roses. L'analogie est souvent évidente avec les ions divalents Fe2+, Co2+, Ni2+, Cu2+ et Zn2+. Mentionnons ces anions complexes avec l'anion phosphate MnPO42-, oxalate Mn(C2O4)22-, tartrate Mn(C4H2O6)22-, EDTA Mn(EDTA)22-, cyanure Mn(CN)3- ou encore Mn(CN)64- à la couleur brun-vert... Les complexes de coordination de Mn2+ sont souvent le point de départ pour obtenir des complexes de Mn(I) et Mn(II), respectivement par réduction par le zinc et par oxydation à l'air.
130
+
131
+ Le cation Mn3+ est rouge et instable. Cet oxydant faible, mais assez puisant pour dégager l'oxygène de l'eau, se dismute facilement en milieu acide en Mn2+ et MnO2, il s'hydrolyse dans l'eau en Mn3O4.
132
+
133
+ Si on prend la réaction d'électrode en milieu aqueux acide, soit
134
+
135
+ Le bilan confirme l'absence de chimie de Mn3+ en solution aqueuse.
136
+
137
+ Notons que l'état d'oxydation III du manganèse est stable à l'état solide. Ainsi en milieu alcalin ou basique, l'oxydation du dihydroxyde de manganèse donne l'ancien oxyde manganique Mn2O3, à la fois basique et stable.
138
+
139
+ Le cation Mn3+ n'existe véritablement sous forme stable qu'à l'état de complexes. Ainsi l'anion complexe Mn(PO4)23- violet, Mn(CN)63- rouge, MnF52- rouge foncé, Mn(C2O4)23- rouge foncé, [MnCl4]-... ou encore avec l'acétylacétone Mn(C5H8O2)3. Le complexe Mn3+-dioxalate Mn(C2O4)23- est instable à la chaleur, il se décompose vers 60 °C, ce qui explique pourquoi les dosages au permanganates à l'oxalate doivent être réalisés à chaud[63].
140
+
141
+ Le cation Mn4+ n'existe pas en solution acide, c'est un acide fort représenté par MnO2, oxyde amphotère, composé non stœchiométrique stable, le plus souvent déficient en oxygène, observable sous forme de poudre brun-noir ou brun foncé. Donnons les réactions électrochimiques de base, d'abord de l'oxydant puissant en milieu acide (1), puis celle du réducteur potentiel en solution basique (2).
142
+
143
+ Le cation tétravalent est ainsi surtout représenté par des ions complexes, jaunes comme Mn(CN)84- ou MnF62-, rouge foncé comme MnCl62-.
144
+
145
+ L'ion manganite bleu MnVO43-, rare, n'existe qu'en milieu basique fort, type soude fondue. Il se dismute en milieu moins basique en MnO42- et l'inévitable MnO2. Ce cation est aussi qualifié par influence de la chimie allemande ou anglo-saxonne hypomanganate.
146
+
147
+ L'ion manganate vert MnVIO42-, quasi inexistant en solution aqueuse, n'apparaît qu'en milieu très basique. Notons que le trioxyde MnO3 n'existe pas à l'état libre. Il se dismute facilement en milieu moins basique en ion permanganate MnO4- et l'inévitable MnO2. Par exemple en reprenant une masse basique fondue par de l'eau légèrement acide (dilution et acidification) ː
148
+
149
+ On peut obtenir le manganate de potassium K2MnO4 en chauffant du dioxyde de manganèse avec un mélange de nitrate de potassium et d'hydroxyde de potassium. C'est un solide vert clair, soluble dans l'eau, mais uniquement stable en milieu basique.
150
+ Les manganates ressemblent fortement aux chromates et aux ferrates (en), mais avec une stabilité intermédiaire, les ferrates étant les moins bien stabilisés.
151
+
152
+ Les composés de manganèse à état +7 ou VII sont de puissants agents oxydants, très acides, comme le permanganate de potassium KMnO4 qui oxyde lentement l'eau en dioxygène ou l'heptoxyde de dimanganèse Mn2O7, produit liquide à partir de permanganate de potassium et d'oléum sulfurique, très instable, aux propriétés oxydantes spectaculaires.
153
+
154
+ L'ion permanganate MnO4- montre une couleur violette sombre, intense et indicatrice, bien connue des chimistes. Ses sels, agents oxydants, sont solubles, ce qui explique l'intérêt en chimie analytique et préparatoire, notamment avec des "solutions fraîches" pour la manganimétrie. L'acide permanganique HMnO4, découvert par Mitscherlich figure parmi les acides connus les plus forts.
155
+ Il suffit de chauffer le permanganate de potassium vers 240 °C pour qu'il se décompose avec dégagement de gaz oxygène en laissant du dioxyde de manganèse et de l'oxyde de potassium.
156
+
157
+ Les multiples cations manganèse, susceptibles de nombreuses réactions d'oxydo-réduction et d'être stabilisé à l'état de complexes, réagissent avec l'anion sulfure. Les deux cations les plus stables, préférés par les chimistes pour les expériences ou méthodes d'analyse, sont Mn2+ et MnO4-. Les potentiels normaux en milieu acide des couples MnO2solide/MnO4- et Mn2+aqueux/MnO4- sont respectivement de l'ordre de +1,69 V et +1,50 V.
158
+
159
+ Les réactions spécifiques d'identification des cations manganeux Mn2+ restent trivialement leurs oxydations soit par le moyen des persulfates (en présence d'ion argent Ag+ comme catalyseurs permettant de conduire l'oxydation au-delà de l'état IV ou MnO2) soit par l'action à chaud du dioxyde de plomb PbO2 en milieu d'acide nitrique concentré, c'est-à-dire la réaction de Crum.
160
+
161
+ Voici respectivement les réactions d'identification décrites ː
162
+
163
+ Le cation permanganate peut à l'inverse être réduit en cation manganeux en milieu aqueux acide par de nombreux réducteurs (Fe(II), eau oxygénée, gaz hydrogène sulfuré, anions chlorure à chaud, bromure, iodure, tartrate à chaud...). Mais il peut aussi oxyder en milieu aqueux neutre ou basique de nombreuses substances organiques, comme l'anion formiate en anion carbonate, l'éthanol à chaud en aldéhyde ou acétate...
164
+
165
+ La fusion alcaline oxydante dans un creuset réfractaire par exemple en porcelaine d'un composé de manganèse quelconque, avec une partie de nitrate de sodium et quatre parties de carbonate de soude pour une partie du composé de manganèse, conduit après refroidissement à l'apparition d'une couleur verte dans le mélange résiduel, indiquant la présence d'anion manganate ou de manganate alcalin. C'est une technique ancienne de vérification en verrerie.
166
+
167
+ Les étudiants chimistes la simplifiaient autrefois couramment au laboratoire en chauffant, de la poudre de carbonate de sodium légèrement arrosée ou imprégnée de solutions d'ions manganeux, au chalumeau réglé en flamme oxydante. Ils obtenaient un petit amas de manganate de sodium, soluble dans l'eau, ce qui la faisait verdir ostensiblement. Pour détecter, dans les fers carburés, l'existence de manganèse, à une teneur massique atteignant 1/10000e, le chimiste Boussingault appliquait une technique de détection qualitative mise au point par son collègue allemand Heinrich Rose, il chauffait les sels obtenu par dissolution complète de ces matériaux ferreux avec l'acide nitrique HNO3 et l'oxyde puce de plomb PbO2, afin d'observer la formation d'une coloration pourpre intense de permanganate.
168
+
169
+ Voici les principaux composés à base de manganèse[65] :
170
+
171
+ Le manganèse colore en violet les perles de borax placées dans la flamme oxydante. L'analyse quantitative précipite l'ion manganeux sous forme de phosphate mixte d'ammonium et de manganèse NH4MnIIPO4 grâce à un mélange de chlorure d'ammonium NH4Cl, et de phosphate d'ammonium NH4PO4 dans l'ammoniaque. La calcination du précipité permet d'obtenir le diphosphate de manganèse Mn(PO4)2, qui permet, par son pesage à froid, de déterminer la teneur en manganèse de l'échantillon initial.
172
+
173
+ Les échantillons contenant du manganèse, généralement sous forme de matière minérale solide, de sels dissous en milieu aqueux, de diverses particules de corps composés ou de colloïdes, peuvent être étudiés par spectrométrie d'absorption ou spectrométrie d'émission atomique.
174
+
175
+ La solubilisation des particules et des colloïdes en milieu acide, suivie d'un traitement au persulfate d'ammonium, pour obtenir des ions permanganates solubles est une voie classique. Une analyse colorimétrique ou spectrophotométrique basée sur certaines absorbances fortes dans le domaine visible et ultraviolet permet un dosage par étalonnage. Une concentration par précipitation ou coagulation sous forme d'un composé insoluble de manganèse, puis filtration est parfois nécessaire. La spectrométrie de masse, l'analyse par activation de neutron ou la fluorescence X sont aussi des techniques pratiques informant sur la teneur globale en Mn, mais qui n'apportent aucune connaissance précise de l'état de l'oxydation.
176
+
177
+ D'autres techniques analytiques sophistiquées, parfois électrochimiques, sont nécessaires, souvent en couplage ou triade, et adaptées au type d'échantillons[72]. L'analyse chimique représente une voie ancienne, distinguant les ions de diverses valences[73]. Le manganèse fait partie globalement du groupe du sulfure d'ammonium, assez pléthorique, dont le réactif collecteur est (NH4)2S en présence d'ammoniaque. Précisément le manganèse a sa place dans le sous-groupe du zinc, dont les cations précipitent par action du mélange réactif collecteur précédent, avec des précipités toutefois solubles dans un excès de réactif[74].
178
+
179
+ La présence d'autres ions, comme le fer, peut perturber les méthodes chimiques, par exemple la méthode à la formaldoxime.
180
+
181
+ Près de 90 % de la production de manganèse est utilisée pour la préparation d'alliages ferreux et non-ferreux. On le retrouve, encore principalement dans les aciers. Le manganèse est utilisé pour conférer certaines propriétés mécaniques[35]. Un acier au manganèse peut en contenir par exemple jusqu'à 14 %. Il possède une résistance élevée contre la corrosion et est amagnétique. Ce type d'acier est également utilisé pour les barreaux et pour les portes de prisons (en le limant, l'alliage se durcit). Des plaques d'acier au manganèse de différentes épaisseurs, autrefois présents dans les casques lourds des soldats, par exemple les modèle 1951 ou modèle 1978 français ou les blindages, ou aujourd'hui encore dans les casques de sécurité d'ouvriers du bâtiment, sont communément utilisées pour les mobiliers de sécurité au niveau de la protection antiperçage des parties sensibles.
182
+
183
+ La poudre de manganèse est utilisée en soudure, par exemple à l'arc à l'électrode enrobée à haute température.
184
+
185
+ Le corps simple est notamment utilisé ou présent dans les productions métallurgiques industrielles que sont les aciers durs et résistants, par exemple l'acier des rails et notamment des aiguillages, de l'outillage, des roulements, du mobiliers de sécurité, des socs de charrues... Les aciers à outils sont à base de Cr, Mn (éventuellement Si), ou encore des aciers perfectionnés aux Cr, V, Mn et Si.
186
+
187
+ Les aciers au manganèse sont améliorés par l'adjonction de nickel pour les usages aux basses températures. Les aciers spéciaux au manganèse à 0,3 % de carbone sont employés pour le formage à froid. Ce sont aussi des aciers de moulage, comme les aciers austénitiques au manganèse. Les aciers au manganèse carbone sont aptes à la trempe superficielle. Les aciers au manganèse chrome, ou au manganèse bore sont des aciers de cémentation. Les aciers carbonés au bore et manganèse sont des aciers typiques de boulonnerie, alors que les aciers au manganèse et nickel sont préférés pour les chaînes. Les aciers moyennement carbonés au Mn et Mo, servent à fabriquer les tubes pour des structures légères et résistantes, comme les cadres de vélo de course en Reynolds 531. Les aciers faiblement carbonés aux Mn, Cr type staballoys servent à fabriquer des tiges inoxydables, comme les tiges des plates-formes de forages.
188
+
189
+ Il l'est aussi dans les alliages légers d'aluminium, souvent avec le chrome, et les divers bronzes au manganèse, qui font briller les hélices de bateau. Le manganèse, peu soluble dans l'aluminium, augmente la résistance des alliages d'aluminium et les propriétés frottantes (tribologie) de l'alliage contre les aciers. L'addition de manganèse - à raison de 5 à 15 % - augmente la résistance à la corrosion, par exemple pour des hélices, des gouvernails qui doivent résister à l'eau de mer.
190
+
191
+ Le dioxyde de manganèse MnO2 est un agent d'oxydation et de désulfuration du fer et des aciers. Il permet le brunissage des aciers, tels que les canons de fusils, les tubes et pièces d'artilleries. Le dioxyde de manganèse, en combinaison avec d'autres oxydes par frittage, permet de produire des aimants céramiques[50]. Il est utilisé pour les soudures. Il sert parfois à la déferrisation.
192
+
193
+ Il s'agit du dépolarisant historique de la pile Leclanché, ou aujourd'hui des pile salines. L'électrode centrale (positive) de cette pile est garnie de dioxyde de manganèse (MnO2) ou de composés électrochimiques à couches beaucoup plus sophistiqués (mais assez similaire pour le non-spécialistes) qui jouent le rôle de stockage et de régulation électrochimiques. Le chlorure de manganèse (II) est un électrolyte des piles et batteries.
194
+
195
+ La chimie du manganèse utilise le dioxyde comme matière première de base. Il peut servir à la fabrication des permanganates par fusion alcaline oxydante, il est aussi largement utilisé en chimie organique et dans la fabrication technique de l'uranium, en tant qu'oxydant. C'est un catalyseur en chimie. Son action catalytique dans la décomposition du chlorate de potassium appliqué à la préparation ancienne de l'oxygène s'explique par de multiples composés intermédiaires. C'est un siccatif pour peintures, vernis et encres d'imprimerie. L'acétate de manganèse est un agent de mordançage dans le textile. Le chlorure de manganèse (II) est un agent siccatif de l'huile de lin. Le permanganate de potassium est un agent d'oxydation de nombreuses réactions en chimie organique.
196
+
197
+ Le dioxyde de manganèse est aussi un pigment de couleur pour verre minéraux, dans les glaçures de céramiques comme les faïences, les porcelaines et dans les émaux. Dans l'industrie verrière, l'addition de dioxyde de manganèse permet à faible dose le blanchiment des verres, et à plus forte doses leurs colorations violette ou améthyste, brune ou noire[50]. La couleur dépend du mode de préparation et de la composition du verre. La teinte du verre est due à des ions métalliques et à des métaux dispersés à l’état d'amas colloïdal. Notons que la couleur violette spécifique de l'améthyste, une variété de quartz teinté, est également due à la présence de fines traces ou particules de composés de manganèse.
198
+
199
+ À l'œil nu, il s'agit pourtant d'un pigment noir. Une couleur brun foncé ou noire des céramiques ou entre autres des pierres et des dalles préfabriqués peut s'expliquer par l'addition de dioxyde de manganèse généralement en combinaison avec d'autres oxydes métalliques tels que ceux du fer(II) et du chrome. Les briqueteries sont ainsi de grandes consommatrices de dioxyde de manganèse. On colore également certains types de briques avec du dioxyde de manganèse, ainsi que les tuiles pour leur rendre une couleur noire.
200
+
201
+ La famille du sulfate de manganèse est une des matières premières pour l'électrolyse industrielle du manganèse métal. Cet ancien sous-produit de l'industrie de l'aniline, pigment de teinture et de tissus, permet aussi de préparer des verres rouges et des vernis minéraux. Le silicate de manganèse est un pigment rouge géranium pour la teinture des verres et les vernis minéraux. Le carbonate de manganèse est un pigment blanc pour peinture[50].
202
+ Les composés de pigments de manganèse se retrouvent parmi les matériaux des beaux-arts : le bleu et le violet de manganèse servent notamment en peinture.
203
+
204
+ Le chlorure de manganèse (II) est un désinfectant, ainsi que le permanganate de potassium[50].
205
+ Le carbonate de manganèse est utilisé à faible dose en médication biocatalytique[75].
206
+
207
+ Le décacarbonyldimanganèse est un additif anti-détonant des essences[50]. Il est aussi utilisé en chimie macromoléculaire.
208
+
209
+ Le manganèse est un oligo-élément très important du monde végétal, en particulier il est présent sous forme de sels plus ou moins solubles dans les engrais utilisables en culture des légumes et des agrumes. Pour compenser un manque de manganèse, on ajoute outre les engrais aux terres par exemple du sulfate de manganèse (MnSO4) ou de l'acétate de manganèse Mn(CH3COO)2, à moins qu'il ne soient présent dans les mélanges pesticides (fongicides à base de manganèse)[76]. Le sulfate de manganèse est aussi un fongicide et un additif pour aliment pour bétail.
210
+
211
+ Dans le monde vivant le manganèse semble jouer un rôle assez semblable à celui du fer. Il est parfois considéré comme le deuxième micronutriment des cultures végétales après le fer[77].
212
+
213
+ Le manganèse est un élément trace typique des sols. Il est le plus souvent disponible pour des pH de sols compris entre 4 et 8. Il est aussi présent dans les sols sous forme d'oxydes insolubles, qui sont surtout formés par l'action complexe de bactéries en milieu alcalin[78]. La teneur des sols agricoles en Mn et celle des différents végétaux qui y croissent sont assez variables.
214
+
215
+ Faiblement assimilable par les plantes, mais aussi assimilable par voie foliaire dans certaines conditions[79], c'est un oligoélément qui interfère avec le microbiote du sol[80] et qui est impliqué dans l'activation des enzymes, en lien avec le fer (par exemple dans le processus de synthèse de la chlorophylle). Un déficit en Mn peut induire (chez le blé par exemple) une diminution de la taille, du nombre et de la fertilité des grains de pollen[81].
216
+
217
+ Une carence de manganèse dans les sols cultivés n'est pas rare. Elle a souvent des origines multifactorielles et peut être aggravée par des chaulages massifs (comme sur certains sols bretons riches en matière organique mais acides des années 1980 : Le manganèse est généralement complexé dans des composés organiques, or ces composés deviennent insolubles si le pH s'accroît, en particulier par la présence disséminée de lait de chaux. Le manganèse assimilable, piégé, n'est alors plus assez disponible pour couvrir les exigences des cultures intenses[82].
218
+ Les régions agricoles concernées par une carence en Mn ont appris à pratiquer un chaulage à effet modéré[83].
219
+
220
+ Les cultures exportent du manganèse, elles ont un besoin régulier d'environ 400 à 500 g de Mn par hectare.
221
+ En agriculture intensive, la pulvérisation de solution aqueuse à 0,5 ou 1,5 % en masse de sulfate de manganèse peut s'imposer, ou de manière anticipée la répartition modérée de scories Thomas à 2 ou 4 % en masse de Mn (pour ce dernier choix, l'action alcalinisante ou alcaline des scories rend peu ou lentement mobilisable le manganèse). Il existe depuis les années d'entre-deux-guerres en agriculture productiviste une préconisation d'utilisation des oxydes, chlorures et carbonates de manganèse pour favoriser l'assimilation des engrais par les plantes[84].
222
+
223
+ Inversement au-delà de certains seuils (qui dépendent aussi des espèces ou variétés, et du pH du sol) le manganèse présente une toxicité pour les végétaux. Ces seuils peuvent être atteints sur certains sols manganésifères naturels (ou des friches industriels)[85].
224
+
225
+ Le manganèse est un activateur ou cofacteur d'enzymes (type carboxylase, peptidases ou phosphatases) présent dans les tissus vivants des animaux. Il joue un rôle crucial dans la formation du squelette, ainsi que dans le développement et le fonctionnement de l'appareil génital. Il est en particulier indispensable au niveau du lobe antérieur de l'hypophyse, qui permet la stimulation de la production d'hormones sexuelles[86].
226
+
227
+ Dans le cas des bovins, une carence implique un retard de croissance et de la maturité sexuelle des veaux et génisses, ainsi que des troubles de la reproduction des adultes. Une carence faible cause souvent des raideurs dans la démarche des bovins adultes, souvent au niveau du jarret droit, et surtout pour les vaches une diminution sensible de la production de lait[87]. Les jeunes bovins nécessitent 60 mg par kilogramme de matière sèche et par jour, l'exigence est diminuée de moitié chez les bovins adultes.
228
+
229
+ Pour les volailles, il existe des maladies de l'ossification spécifique, si la teneur des aliments est trop faible en Mn, le maintien du phosphore et du calcium dans le régime explique différents symptômes, à l'origine du pérosis ou déformation des pattes des poussins. Les poussins nécessitent 55 mg par kilogramme de matière sèche et par jour alors que les poules requièrent seulement 35 mg[88].
230
+
231
+ Le régime des porcs doit assurer 40 mg par kilogramme de matière sèche et par jour. Une carence implique des troubles typiques de croissance des os longs et une déformation caractéristique des pattes de devant. La reproduction des truies est perturbée, elles sont souvent victimes de chaleurs irrégulières et d'avortement[87].
232
+
233
+ À faible dose, le manganèse est un bioélément reconnu du monde végétal et animal. Cet oligoélément, à des doses de l'ordre du milligramme/jour (au maximum 5 mg/j pour un Homme adulte), est essentiel pour les enzymes du corps. Mais la toxicité des dérivés du manganèse est évidente à fortes doses. Dès 10 mg par jour, le manganèse est un neurotoxique létal. Les poussières de manganèse doivent être surveillées en milieu industriel, avec une limite autorisée des teneurs en élément Mn à moins de 5 mg/m3. En effet, absorbées en excès, elles causent de graves désordres du métabolisme et du système nerveux, nommés la folie du manganèse, succession de spasmes et d'états de langueur, qui, de manière similaire à la maladie de Parkinson mais avec des psychoses hallucinatoires, conduise à la paralysie au stade ultime[89]. L'ensemble des pathologies causées par cet élément se nomme manganisme.
234
+
235
+ Le manganèse est un oligo-élément (nécessaire à l'homme pour survivre) ; la carence en manganèse (moins de 2 à 3 mg/j pour un adulte moyen), conduit - selon le modèle animal - à des troubles de la reproduction pour les deux sexes, des malformations osseuses, des dépigmentations, une ataxie et une altération du système nerveux central.
236
+
237
+ Le manganèse est cofacteur de nombreuses enzymes (glycosyltransférase, pyruvate carboxylase, GTP oxaloacétate carboxylase, isocitrate déshydrogénase, malique déshydrogénase, arginine synthétase, glutamine synthétase) intervenant dans des processus métaboliques variés. Il est particulièrement présent dans le métabolisme des hydrates de carbone et la synthèse des mucopolysaccharides. C'est aussi un métal essentiel pour la synthèse d'enzymes (Mn-SOD) participant à la lutte contre le stress oxydant et qui préviennent des dommages causés par les radicaux libres. Il participe aussi à la synthèse de la E et à l'efficacité de la B1 (thiamine). Cet activateur de l'oxygène moléculaire joue un rôle dans le fonctionnement de métalloprotéines telles que la superoxyde dismutase[90].De nombreux systèmes enzymatiques qui utilisent le magnésium peuvent fonctionner avec le manganèse, mais avec des caractéristiques enzymatiques (Km, Vmax) modifiées. Il peut parfois aussi remplacer le Zinc dans d'autres enzymes[91].
238
+
239
+ Chez l'adulte humain en bonne santé, 3 à 5 % du Mn ingéré est absorbé lors du passage du bol alimentaire dans l'intestin et passe dans le sang. Ce qui n'est pas utilisé par le métabolisme normal est ensuite rapidement éliminé par le foie qui l’excrète dans la bile qui le renvoie vers l'intestin d'où il sera évacué via les excréments[92].
240
+ Une autre partie, solubilisée en voie aqueuse, est retrouvée dans l'urine[93].Cependant ingéré au-delà de quelques mg/j, il devient - selon le modèle animal et les données issues de la médecine du travail - neurotoxique, induisant des troubles éventuellement graves et irréversibles du système nerveux et neuromoteur[94],[95]. Des rapports de cas individuels ou en séries d'intoxication sont régulièrement faits depuis 1837[95]. Une étude canadienne a conclu que dans l'eau potable, il peut nuire aux performances cognitives et au développement intellectuel de l'enfant[96],[97]. Les troubles neurodégénératifs qu'il induit sont irréversibles (évoquant une maladie de Parkinson idiopathique[98]. Selon Takser & al (2003), « Bien qu'il existe un risque d'accumulation de Mn dans le fœtus lors de la grossesse, peu d'informations existent sur les effets du développement de l'exposition de bas niveau de l'environnement chez l'homme »[98], mais les données disponibles « suggèrent que l'exposition environnementale au Mn in utero pourrait affecter le début du développement psychomoteur » chez le nouveau-né[98].La zone de limite de sécurité définie en France par l'ancienne Afssa, devenue Anses est de 4,2 à 10 mg par jour, la dernière étant évidemment la limite de sécurité[pas clair] [99]. L'inhalation d'aérosols de dioxyde de manganèse est également dangereuse pour les voies pulmonaires[100], y compris chez les soudeurs[95]. En cas d'exposition professionnelle ou environnementale et avant même l'apparition des manifestations cliniques d'une intoxication aiguë ou chronique, des tests de comportement neurologiques, neuropsychologique et neurophysiologique peuvent révéler de premiers signes de neurotoxicité du manganèse. Ils mettent en évidence un ralentissement des fonctions motrices, avec augmentation des tremblements, vitesse réduite de réponse neuromusculaire, de possibles déficit des sens olfactif et de la mémoire, des déficits intellectuels et des changements d'humeur[101]. Selon les chercheurs Mergler et Baldwin, si plusieurs études ont suggéré une relation dose-effet, d'autres n'ont pas trouvé de relation claire entre une exposition au manganèse déterminée par des estimations et sa possible incorporation qui est détecté de manière externe par les résultats de tests neurologiques et ensuite mesurée concrètement par les diverses teneurs dans le sang, l'urine ou les cheveux, qui peuvent traduire comme pour le plomb dans le cadre du saturnisme une imprégnation plus ancienne, notamment chez les enfants vivant près de zones à risques de contamination par le manganèse, notamment les zones minières ou industrielles)[102],[103].Le Méthylcyclopentadiényle tricarbonyle de manganèse autrefois associé au plomb dans les carburants, puis encore utilisé comme antidétonant dans l'essence mais à moindre dose en raison de sa toxicité, également utilisé comme fongicide, pourrait être une source d'exposition à ne pas négliger selon Mergler& Baldwin (il était en diminution aux États-Unis, mais alors que son utilisation progressait dans les pays pauvres)[104].
241
+
242
+ Les mécanismes biochimiques sous-jacents à la toxicité du manganèse commencent à être mieux compris. On sait qu'il existe des susceptibilités individuelles au moins en partie d'origine génétique[105], et que le processus toxique impliquent l'auto-oxydation de la dopamine et une production de radicaux libres qui induiront ultérieurement des lésions neuronales[105]. Le manganèse pourrait aussi être un perturbateur endocrinien, car les analyses faites en médecine du travail montrent qu'un faible niveau d'exposition aux oxydes de manganèse en milieu industriel suffit à induire un changement dans la répartition de la Prolactine sérique qu'on trouve aussi à des taux plus élevés chez les travailleurs exposés par rapport à des témoins appariés, et ces valeurs anormalement élevées persistent dans le temps chez ces travailleurs[105]. D'autres marqueurs biochimiques ont fait l'objet d'évaluations, et un modèle dose-réponse d'après le Mn urinaire considéré comme marqueur d'exposition conclu à une dose de référence faible (0,4 microgrammes de Mn par litre d'urine), « ce qui impliquerait que l'exposition environnementale au manganèse peut contribuer à des taux de prolactine sérique anormalement élevée dans la population générale »[105]. Alors que l'on constate une forte progression de la maladie de Parkinson (500 000 à 1,5 million de cas par an aux États-Unis) les médecins doivent mieux considérer l'exposition au manganèse lors du diagnostic différentiel[95]. A priori, le Médecin du travail peut contribuer à limiter l'exposition à ce métal et par suite ses effets néfastes sur santé au travail[95].
243
+
244
+ Le manganèse a 29 isotopes radioactifs. Ils vont du 44Mn au 67Mn. Ils semblent quasi absents dans la nature (bruit de fond indétectable) mais peuvent être bioconcentrés et bioaccumulés par exemple par les bryophytes aquatiques (Fontinalis, Cinclidotus et Platyhypnidium, avec un facteur de concentration de 15 000 à 25 000 (exprimé par rapport au poids frais) selon Beaugelin-Seiller, 1994 cité par IRSN, 2001) croissant en zone d'influence de rejets liquides radioactifs d'installations nucléaires[style à revoir].
245
+
246
+ Les plus importants des radioisotopes (pour les rejets et applications industrielles ou de laboratoire) seraient :
247
+
248
+ Tous deux sont produits par les centrales nucléaires ; C'est un produit d'activation du fer stable des structures des réacteurs nucléaires (réaction n, p sur le 54Fe), entrainé dans l'environnement suite à la corrosion des métaux, et sous forme particulaire dans le flux neutronique du réacteur. Au début des années 2000, on estimait que le radio-manganèse représentait 1 à 2 % de l’activité gamma totale (hors tritium) rejetée sous forme liquide par le parc électronucléaire EdF, soit de l’ordre de 1GBq par an (Florence et Hartmann, 2002)[réf. nécessaire].
249
+ En usines de retraitement, il « provient des assemblages combustibles sur lesquels se fixent des produits d’activation, sous forme d’oxydes. Lors de l’opération de dissolution du combustible, le manganèse est remis en solution. L’activité rejetée en 54Mn se présente essentiellement sous forme liquide, elle s’élevait à 12 GBq en 1999 pour l’usine de La Hague (Van der Stricht et Janssens, 2001 cités par IRSN, 2001) et à 20 GBq en 2002 pour l’usine de Sellafield (BNFL, 2003 cités par IRSN 2001) »[style à revoir].
250
+
251
+ Selon l'IRSN, « les paramètres radioécologiques caractérisant son transfert au long de la chaîne sol → plante → aliment sont assez bien connus (par exemple étudiés chez les truites[107],[108], mais non chez les bivalves filtreurs, pourtant jugés intéressant comme biorévélateur de la contamination d'un milieu[109]), contrairement au transfert foliaire, quasiment non étudié pour cet élément »[110]. Ils semblent très variables selon les espèces et peut-être certains cofacteurs. Les effets radiotoxiques de ses isotopes radioactifs restent mal connus, mais l'IRSN en 2001 a publié une fiche sur le 54Mn (émetteur β−)[110]. Chez l'animal et l'homme, on peut supposer qu'ils interfèrent avec le métabolisme, car le manganèse est un élément essentiel (à faible dose), dont pour « la minéralisation osseuse, le métabolisme énergétique, la synthèse et l’activation d’enzymes, notamment les métallo-enzymes (superoxyde-dismutase mitochondriale, pyruvate carboxylase, arginase du rein…), la protection cellulaire contre les radicaux libres, etc. (ATSDR, 2000, cité par IRSN 2001), avec des teneurs plus élevées dans la mélanine et dans le foie, pancréas, reins et autres organes riches en mitochondries. L'incorporation du manganèse semble se faire surtout via l'ingestion puis diffusion via le sang, lié aux protéines plasmatique (albumine, transferrines) »[111].
252
+
253
+ Ce métal est un élément chimique naturel assez commun (il compose 0,1 % de la croûte terrestre) et omniprésent dans l'environnement[76]. Il est présent dans de nombreux types de roches et sédiments, dans le sol et dans l'eau[112]. L'érosion des sols est la principale sources naturelles d’émission de manganèse vers l'air, les pluies et le sol, devant les embruns marins, les incendies de forêt, les émissions de poussière volcanique et les transferts par les végétaux[76].
254
+
255
+ Des sources anthropiques directes existent depuis la révolution industrielle dans les secteurs des mines et de l'industrie métallurgique (exploitation minière, du traitement des minéraux, puis production de manganèse mais aussi de ses alliages, d'acier et de fer)[76].
256
+ Le lessivage par les pluies des zones industrielles où il est extrait, raffiné, utilisé ou recyclé en est une autre source (notamment en cas de drainage minier acide, de même pour le lessivage de la nécromasse en contenant (tissus animaux ou végétaux, dont feuilles mortes, fumiers...). On en trouve aussi dans les excréments humains et d'animaux. Selon l'OMS, « la combustion de combustibles fossiles[113], et, dans une moindre mesure, les émissions provenant de la combustion des additifs de carburants ». Cet élément n'étant pas biodégradable ni dégradable aux échelles humaines de temps, on le retrouve en quantité significative dans les eaux usées, les boues d'épuration[76].
257
+
258
+ Dans l'air, sa concentration est normalement très faible et elle le reste dans les régions peu anthropisées (environ 0,5 à 14 ng/m3 d'air en moyenne), pour nettement augmenter dans les zones rurales (40 ng/m3 en moyenne), et plus encore en zone urbaine (65 à 166 ng/m3 en moyenne[114]) avec des taux parfois très élevés dans les régions industrielles (jusqu'à 8000 ng/m3)[76] ou près d'autoroutes très passantes[115]. Près des fonderies, les taux de manganèse atteignent 200 à 300 ng/m3 pour dépasser 500 ng/m3 près des industries de ferro- et silicomanganèse[76].
259
+
260
+ Il peut être inhalé sous forme de composés volatils ou ingéré sous forme de poussières dans certaines contextes industriels (usines métallurgiques, mines...).
261
+
262
+ Dans l'eau le taux de manganèse varie beaucoup selon le contexte géologique, de 10 à 10000 microgrammes par litre (mais rarement au-dessus de 1 000 µg/L et presque toujours sous les 200 µg/L[76]. Des concentrations de quelques μg/L peuvent tacher les textiles et engendrer des goûts, des couleurs et des odeurs trop facilement perceptibles. Un traitement d'épuration, en fixant le manganèse sous forme solide, s'impose souvent. De l'eau contenant une sur-concentration inhabituelle de sels de manganèse, le plus souvent d'origine naturelle, est appelée « eau noire » dans le jargon des physicochimistes de terrain.
263
+
264
+ Dans le milieu aquatique ses deux formes principales sont Mn (II) et Mn (IV), avec un mouvement entre ces deux formes, contrôlé par le contexte abiotique ou microbien[116] plus ou moins oxydoréducteur[76]. Dans l'eau, la chimie de l'environnement du manganèse est principalement régie par le pH et les conditions redox du milieu ; Mn (II) dominant quand le pH et le potentiel redox sont bas et au profit d'une proportion croissante de manganèse colloïdal oxy-hydroxydes à un pH supérieur à 5,5 (dans les eaux non dystrophes[76]. À la limite sédiment-eau[117], et dans le sédiment les facteurs chimiques qui contrôlent la forme chimique du manganèse sont le taux d'oxygène de l'eau sus-jacente, et la pénétration de cet oxygène dans le sédiment, ainsi que la quantité de carbone organique benthique[76]. L'anthropisation des milieux a modifié ces conditions (avec les pluies acides et l'acidification des océans, et une tendance générale à l'eutrophisation et au colmatage et à l'eutrophisation des sédiments devenant plus souvent anoxiques)[76].
265
+
266
+ Dans le sédiment, on peut fréquemment trouver des teneurs maximales de 410 à 6 700 mg/kg de poids sec dans les cours d'eau. Ces concentrations parfois importantes et excessives sont atteintes localement (par exemple jusqu'à 13 400 mg/kg (en poids sec) au fond d'un lac urbain recevant des eaux de ruissellement de zones industrielles et résidentielles, et des retombées aéroportées à partir de terrils anciens. Des taux de 100 à 1 000 mg/kg (poids sec) sont cités pour la zone intertidale et les sédiments du nord de l'Adriatique. En mer Baltique, des charges sèches de 3550 à 8 960 mg/kg (poids sec) ont été signalées sur la fraction supérieure du sédiment ; ces concentrations de manganèse anormalement élevées seraient dues à l'activité sidérurgique et ses dérivés de ferromanganèse véhiculé finalement dans les concrétions et charges fluviales jusqu'à cette mer intérieure, à faible capacité de renouvellement des eaux.
267
+
268
+ Dans le sol, les teneurs varient déjà selon les variations du substrat géologique ou la "pollution naturelle" par les eaux et vents poussiéreux, le "fond géochimique naturel" ou niveau en Mn global pouvant varier de moins de 1 à 4 000 mg/kg de sol (poids sec), avec des valeurs moyennes de 300 à 600 mg/kg de sol (poids sec)[118]. À teneur égale, le manganèse développe plus d'effets toxiques dans les sols naturellement acides ou acidifiés[119].
269
+
270
+ Dans les sols véritablement pollués par des activités humaines (friches industrielles, dépôts agrochimiques...), les champignons peuvent le (re)concentrer et l'exporter sous forme soluble par leur réseau de mycélium vers le réseau trophique, ce qui n'exclut pas le transport par les animaux consommateurs de champignons vivants (limace ou écureuil par exemple), la fixation par les végétaux receveurs ou la dégradation en retour de la nécromasse, terme ultime de la biomasse[120].
271
+
272
+ Dans l'alimentation humaine, il est trouvé à l'état de traces parfois conséquentes, principalement dans le germe de blé et le pain complet, le seigle, les flocons d'avoine, le riz complet, la mélasse, les noix, amandes et noisettes, la noix de coco séchée, le cacao ou le chocolat noir, les moules, coquilles saint-Jacques et les huîtres, de nombreux poissons comme la truite et le brochet, les lentilles cuites ou le quinoa, les pois chiches, le soja, l'avocat, les haricots verts, les épinards, les légumes à feuilles vertes, les fruits frais comme les mûres, framboises, fraises, ananas, l'huile d'olive, le jaune d'œuf, ou encore les pignons de pin, le thé, le sirop d'érable, les bananes séchées, les châtaignes crues, les herbes de Provence et divers épices comme le gingembre moulu, la cardamone, le clou de girofle, la cannelle[121]...
273
+
274
+ Ce métal est un oligoélément pour les plantes (leur besoin en manganèse varie de 10 à 50 mg/kg de tissu). Il est cependant facilement bioconcentré et bioaccumulé par de nombreux organismes aquatiques (avec un facteur de concentration de 2 000 à 20 000 pour les végétaux supérieurs marins et d'eau douce, de 2 500 à 6 300 pour le phytoplancton, 300 à 5 500 pour macroalgues marines, 800 à 830 pour les moules de la zone intertidale, et de 35 à 930 pour les poissons[76].
275
+
276
+ À la fin du XXe siècle, la teneur moyenne en manganèse des organismes aquatiques (crustacés[122], mollusques, poissons) est d'environ 10 μg/g (en poids frais)[110], mais dans l'eau sa bioaccumulation et concentration dans le réseau trophique augmente avec la température, mais elle décroît avec l'augmentation du pH et la salinité[76]
277
+
278
+ Selon les données et études disponibles,
279
+
280
+ « La plupart des essais de toxicité a été réalisée à l'aide de manganèse ionique » et l'écotoxicité globale reste assez mal cernée. On sait encore peu de choses sur la toxicité aquatique des formes colloïdale, particulaires, nanoparticulaire et complexées du manganèse[76] (ces trois dernières formes étant cependant généralement considérées comme moins toxiques à doses équivalentes[76]).
281
+
282
+ Il est possible de modéliser le comportement du manganèse dans l'environnement par le manganèse 54[123]. Mais ces informations indicatrices de son suivi et de sa localisation ne résolvent nullement l'évaluation écotoxicologique qui est compliquée par :
283
+
284
+ Comme le manganèse est un oligoélément, des effets toxiques apparaissent dans deux situations :
285
+
286
+ Au début des années 1990, les principaux pays producteurs étaient, essentiellement pour les minerais à faibles teneurs, la Russie et ses anciens voisins de la CEI, le Kazakhstan et Ukraine, la Chine et l'Inde et surtout, pour les minerais à fortes teneurs, l'Afrique du Sud, le Gabon, le Brésil, et l'Australie[132]. La production mondiale annuelle de minerai de manganèse était estimée à 30 millions de tonnes au début de la décennie. Les grands exportateurs étaient alors le Gabon, le Brésil, l'Australie et l'Ukraine. En 1990, les plus grands importateurs étaient le Japon, la Chine et la France.
287
+
288
+ Dès les années 1980, le marché des ferroalliages, matériaux intermédiaires recherchés par les groupes sidérurgiques pour la fabrication de l'acier et ses dérivés techniques, est accaparé par les producteurs de manganèse. Des accords de transferts technologiques s'établissent entre pays industrialisés et pays producteurs de minerais. Ainsi pour assurer à long terme un leadership, le puissant groupe minier d'Afrique du Sud, Samancor, s'associe à un consortium de groupes nippons, en particulier les divisions Ferralloys de Japan metal & Chemical & Mitsui et de Mizuschina & Ferroalloys industries Sumitomo.
289
+
290
+ Le ferromanganèse est de plus en plus majoritairement produit en four électrique à arc et de moins en moins selon les procédés le plus souvent anciens en haut-fourneau.
291
+
292
+ Production(s) pour l'année 2013 en millions de tonnes d'équivalent manganèse, répartie(s) entre les principaux pays miniers producteurs, avec leurs éventuelles réserves minières estimées de manganèse[133] :
293
+
294
+ En 2015, presque 46 millions de tonnes de minerais manganésés ont été extraits dans le monde, pour produire l'équivalent de 15,3 millions de tonnes de manganèse[134].
295
+
296
+ En France, les ressources seraient de l'ordre de 150 à 160 000 t de minerai[35]. L'industrie française est aujourd'hui importatrice de minerai provenant du Gabon principalement, le pays faute de mines ne produit quasiment pas de manganèse, mais la société Eramet figure parmi les premières entreprises minières pour l'extraction du Mn.
297
+
298
+ En 2014, la France est nette importatrice de manganèse, d'après les douanes françaises. Le prix moyen à la tonne à l'import était de 220 €[135].
299
+
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+ « 16. Fluor, chlore, brome, iode, astate, manganèse, technétium, rhénium ; 20.1. Alliages métalliques ; 20.2. Alliages métalliques (suite) ; 20.3 Alliages métalliques (suite) »
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1
+ Un manga (漫画?) est une bande dessinée japonaise.
2
+
3
+ Le mot « manga » est par ailleurs parfois utilisé pour désigner, par extension, une bande dessinée non japonaise respectant les codes des productions populaires japonaises ou pour nommer, par métonymie, d'autres produits visuels rappelant certaines de ces bandes dessinées (dessins animés, style graphique, etc.).
4
+
5
+ Les mangas traduits en langue française se lisent généralement dans le sens d'origine (de droite à gauche). En raison du rythme élevé de parution, la plupart des mangas sont dessinés en noir et blanc.
6
+
7
+ Les deux premiers pays les plus consommateurs de mangas sont le Japon et la France[1],[2],[3],[4],[5].
8
+
9
+ La personne réalisant des mangas est appelée mangaka.
10
+
11
+ Le mot japonais « manga » souvent traduit littéralement par « image dérisoire » ou « dessin non abouti », est composé de « ga » (画), qui désigne la représentation graphique (« dessin », « peinture » ou toute image dessinée — comme l'estampe), et « man » (漫), « involontaire », « divertissant », « sans but », mais aussi « exagérer », « déborder » (qui peut être interprété comme caricature), ainsi qu'« au fil de l'idée ». Ainsi on pourrait aussi bien traduire ce mot par « dessin au trait libre », « esquisse au gré de la fantaisie », « image malhabile » ou tout simplement caricature ou grotesque dans le sens de Léonard de Vinci.
12
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13
+ Le terme devient courant à partir de la fin du XVIIIe siècle avec la publication d'ouvrages tels que Mankaku zuihitsu (1771) de Kankei Suzuki, Shiji no yukikai (1798) de Kyōden Santō ou Manga hyakujo (1814) de Minwa Aikawa. Également en 1814, Hokusai, futur graveur de La Grande Vague de Kanagawa, donne à ses recueils d'estampes parfois grotesques le titre Hokusai manga. C'est ce dernier ouvrage qui fait connaître le mot en Occident. Il aurait été ainsi choisi pour son analogie avec un terme similaire dans l'ancien temps mais dont l'écriture diffère, et qui décrit la conservation de proies dans les becs des pélicans[6] indiquant des scènes prises sur le vif — comme l'oiseau fondant sur sa proie.
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+ Il ne prend le sens précis de « bande dessinée » qu'au cours du XXe siècle, avec l'introduction de celle-ci au Japon. Lorsqu'elle y devient très populaire, après 1945 et grâce à Osamu Tezuka, le terme s'impose pour finir par ne plus désigner qu'elle. C'est ce terme qui a été utilisé à l'étranger (France, États-Unis, Allemagne, etc.), pour caractériser la bande dessinée japonaise, dont il est devenu un synonyme, et parfois grossièrement ramené à un genre.
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+ Le mot « manga » est pleinement intégré dans la langue française, comme l'atteste son intégration dans les dictionnaires usuels. Ceux-ci le donnent comme masculin (les mots japonais, eux, n'ont pas de genre grammatical), et c'est le genre qui prédomine largement. Toutefois, la première utilisation du mot en français revient à Edmond de Goncourt en 1895, dans une étude artistique dédiée à Hokusai[7], où il accorde « manga » au féminin pour désigner ce qu'il appela La Mangwa (sic) de l'artiste. Le terme revêtait alors plutôt le sens de « miscellanées », c'est-à-dire un recueil de nature disparate[8]. Depuis cette époque, manga a souvent été employé au féminin, et ce jusqu'à la popularisation de l'usage au masculin dans les années 1990 (notamment par les premiers journaux spécialisés et la télévision)[8]. Mais un argument en faveur de la féminisation du terme pourrait être que la locution équivalente en français, bande dessinée, est déjà de genre féminin. Plus récemment, l'auteur Frédéric Boilet parle de manga au féminin, notamment dans le cadre de son mouvement franco-japonais La Nouvelle Manga[9].
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+ Manga s'écrit mangas au pluriel, selon la règle du pluriel des mots étrangers intégrés dans la langue française (les dictionnaires actuels ne donnent d'ailleurs pas le mot comme invariable)[10].
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+ Les mangas se lisent originellement de droite à gauche (ce qui correspond au sens de lecture japonais), en commençant par la dernière page. Cela amène une certaine confusion puisque la lecture des mots se fait alors dans le sens inverse de celui des cases (ce qui n'est pas le cas au Japon). Introduits en France en 1978 avec la revue Le cri qui tue, les mangas ne sont publiés dans ce sens que depuis 1995 environ. Toutefois, les éditeurs français ne se plient pas systématiquement à cette spécificité. Certains choisissent alors de simplement retourner les images, ce qui occasionne des incohérences pouvant sembler douteuses (un droitier qui devient gaucher, un coup porté au cœur qui perd son sens). D'autres adaptent entièrement les ouvrages en retournant seulement certaines images, en changeant la mise en page et en redessinant certains éléments graphiques, ce qui a pour mérite de faire correspondre la forme des phylactères avec l'horizontalité des systèmes d'écriture occidentaux (Casterman notamment, dans sa collection Écritures), mais génère toutefois un surcoût significatif.
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+ La plupart des éditeurs français ont actuellement adopté le sens de lecture japonais, dans un but d'économie et de respect de l'œuvre. Cela les expose à se couper d'un lectorat plus large (notamment âgé) que les habitués du genre. Depuis son « invention » par Rodolphe Töpffer en 1827, la bande dessinée occidentale a été codifiée pour une lecture exécutée de gauche à droite et le lecteur risque donc de lire la fin d'une action ou d'un gag avant le début. Cependant, la vague de démocratisation qu'a connu le manga en France auprès des jeunes a fait qu'ils sont désormais plus habitués à un autre sens de lecture.
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+ Le sens de lecture japonais est également devenu le standard de lecture des mangas aux États-Unis depuis le début des années 2000.
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+ En 2002 le marché du manga représentait 22,6 % des bénéfices de l'industrie éditoriale japonaise et 38,1 % des livres et magazines publiés au Japon étaient des mangas[11]. Le volume de vente de mangas au Japon représentait quant à lui, en 2006, environ 27 % du total des livres vendus au Japon[12]. Le marché du manga génère ainsi une importante activité économique pour le pays avec un bénéfice de 40,67 milliards de yens pour l'année 2007[13], et il est estimé que près d'un Japonais sur douze lit au moins une fois un manga par semaine[11].
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+ La grande popularité des mangas rivalise avec les grands noms de la bande dessinée européenne ; ainsi, les 42 tomes de Dragon Ball se sont vendus à plus de 230 millions d'exemplaires dans le monde[14],[15] et les 95 tomes de One Piece se sont vendus à plus de 430 millions d'exemplaires dans le monde[16], un chiffre qui surpasse celui enregistré par Les Aventures de Tintin avec 24 albums édités à plus de 200 millions d'exemplaires. Rien qu'au Japon, le tirage de One Piece dépasse les 360 millions d'exemplaires à la sortie du tome 86 le 4 août 2017[16].
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+ Les mangas sont vendus moins chers au Japon qu'en Europe, leur prix avoisinant les 500 yens (5,23 euros en juillet 2012), alors qu'en France, le prix d'un manga se situe généralement entre 6 et 15 euros selon le format et les éditions. Les mangas publiés dans les magazines de prépublication sont considérés au Japon comme des objets de grande consommation plutôt que comme des objets de valeur. Cependant, des éditions reliées et brochées à l'image de celles paraissant en Occident, sont destinées à être collectionnées et conservées.
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+ Depuis son ouverture en novembre 2006, le musée international du manga de Kyoto offre une impressionnante collection de mangas (plus de 300.000 volumes en 2012, sachant que la collection est amenée à évoluer).
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+ Le manga, bien que très ancré dans la culture japonaise moderne, trouve ses prémices dans la peinture narrative qui apparaît à l'époque de Nara, avec l'apparition des premiers rouleaux narratifs peints japonais : les emakimono. Ces œuvres associaient en effet des peintures à des textes calligraphiés qui assuraient, ensemble, le récit d'une histoire que l'on découvrait au fur et à mesure que se déroulait le rouleau[17]. Le premier des emakimono, l’E inga kyō (絵因果経?), illustration d'un sûtra, était la copie d'une œuvre chinoise et marquait une nette séparation entre le texte et la peinture. Pourtant, durant l'époque de Heian apparaissent les premiers emakimono de goût japonais (le style yamato-e), dont l'emaki du Genji monogatari datant du XIIe siècle est l'un des plus anciens représentants conservés[18]. Ces derniers faisaient souvent intervenir de courts textes explicatifs après de longues scènes peintes. Les Chōjū-giga, soient « caricatures de la faune », une satire anthropomorphique, sont constitués uniquement de dessins à l'encre[19]. Cette priorité accordée à l'image – qui peut assurer seule la narration – est aujourd'hui une des caractéristiques les plus importantes du manga.
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+ De même, lors de la période Edo, les estampes étaient d'abord destinées à l'illustration de livres, mais, très vite, le rapport de force s'inversa et l'on vit l'apparition de « livres à lire » en opposition avec les « livres à regarder », les kusazōshi tels que le kibyōshi. Puis vint la disparition relative des écrits complémentaires et la naissance de l'estampe « indépendante » en une seule illustration, qui est la forme la plus fréquente de l’ukiyo-e. C'est d'ailleurs Katsushika Hokusai (1760-1849), le fondateur de l'estampe de paysage, qui donna son nom au manga (littéralement « dessins grotesques »), nommant ainsi ses célèbres caricatures les Hokusai Manga, qu'il publia de 1814 à 1834 à Nagoya.
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+ Enfin, et notamment dans le manga de type shōjo, l'Art nouveau occupe une place prépondérante parmi les influences des mangaka, tout en sachant que ce mouvement a été provoqué en partie par le japonisme en Europe, à la suite de la découverte des estampes par les Occidentaux[20].
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+ Pendant la restauration Meiji, à partir de 1868, l’ouverture obligatoire du Japon au commerce extérieur s’accompagne d’une modernisation rapide du pays sous influence occidentale. De nombreux étrangers sont attirés au Japon pour enseigner les sciences et technologies occidentales et de riches Japonais voyagent en Europe. Edo, rebaptisée Tokyo, voit ses rues, éclairées par des réverbères, se peupler de pousse-pousse sans oublier les bicyclettes d'importation. C'est la création du yen et l'interdiction du chonmage (丁髷?, chignon traditionnel) et du port du shin-shintō (新新刀?, sabre). L'usage du kimono et du hakama (pantalon traditionnel) diminue au profit du costume occidental accompagné du chapeau et du parapluie, pour les hommes, et d'une coiffure européenne pour les femmes.
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+ Les deux seuls quotidiens existants au début des années 1860 étaient à destination de la colonie étrangère, le Nagasaki Shipping List and Advisor (bihebdomadaire de langue anglaise) et le Kampan Batavia Shinbun (Journal officiel de Batavia). La presse japonaise naît avec le Yokohama Mainichi Shinbun en 1871 et le Tokyo Nichinichi Shinbun en 1872. C'est le Shinbun Nishikie, créé en 1874, qui introduit le premier les estampes dans la presse japonaise.
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+ La presse japonaise se transforme aussi sur le modèle de la presse anglo-saxonne avec l’apparition des dessins d’humour sur le modèle américain et des caricatures à la mode britannique à partir de 1874 avec le E-Shinbun Nipponchi, créé par Kanagaki Robun et Kawanabe Kyōsai, et surtout avec le Marumaru Shinbun créé par Fumio Nomura (野村 文夫, Nomura Fumio?) qui a fait une partie de ses études en Grande-Bretagne. Imprimé entre 1877 et 1907, il publie des dessins de Kinkichirō Honda (本多 錦吉郎, Honda Kinkichirō?) et de Kiyochika Kobayashi, créateur d'estampes ukiyo-e, qui fut élève de Charles Wirgman[21].
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+ Wirgman fait partie de ces trois Européens qui ont une influence certaine sur l'avenir de la bande dessinée et du manga. Ce caricaturiste anglais arrive à Yokohama en 1861, et l'année suivante il crée un journal satirique, The Japan Punch, dans lequel il publie jusqu'en 1887 nombre de ses caricatures, dans lesquelles il utilise des balloons[22]. Il enseigne en même temps les techniques occidentales de dessin et de peinture à un grand nombre d'artistes japonais comme Takahashi Yuichi[23].
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+ Autre caricaturiste, le français Georges Ferdinand Bigot arrive à Yokohama en 1882, il enseigne les techniques occidentales du dessin et de l'aquarelle à l'École militaire de la ville[22]. Parallèlement, il publie des caricatures dans des journaux locaux et édite des recueils de gravure. En 1887, il crée lui aussi une revue satirique, Tôbaé, alors que Wirgman arrête la sienne, dans laquelle il démontre sa maîtrise de la technique narrative en introduisant la succession des dessins dans des cases au sein d'une même page. Il part en Chine en 1894 pour couvrir pour The Graphic de Londres le conflit sino-japonais. De retour en France en 1899, il collabore comme illustrateur pour l'imagerie d'Épinal[24].
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+ C'est à cette période qu'un fils d'enseignant hollandais dans une mission de Nagasaki quitte le Japon pour suivre des cours d'art à Paris, où il tente quelques bandes dessinées dans le Chat noir avant de s'exiler aux États-Unis. C'est là que Gustave Verbeck dessine un des strips les plus originaux de l'histoire de la bande dessinée, The Upside-Downs of Little Lady Lovekins and Old Man Muffaroo. Le strip de quatre cases se lit dans le sens normal de lecture de gauche à droite puis l’histoire se continue en retournant tête-bêche le journal et en relisant les cases dans le sens inverse, lady Lovekins se transforme alors en old man Muffaroo, le chapeau de l’une devenant la barbe de l’autre[25].
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+ C'est le caricaturiste australien Frank Arthur Nankivell qui travaille pour le Box of Curios (ボックス・オブ・キュリオス, Bokkusu obu kyuriosu?), publié à Yokohama par E. B. Thorne, qui initie Yasuji Kitazawa, qui ne s'appelle pas encore Rakuten Kitazawa, à la caricature. En 1899, il quitte Box of Curios pour rejoindre le Jiji Shinpō (時事新報?) créé par l'intellectuel Yukichi Fukuzawa, désireux de développer le mode satirique au Japon. C’est Kitazawa qui reprend le terme de manga pour désigner ses dessins, il se désigne lui-même comme mangaka (dessinateur de mangas)[26]. Le premier manga considéré comme tel date de 1902. Il s’agit d’une histoire dessinée par Kitazawa dans les pages illustrées du supplément du dimanche du Jiji Shinpō. Kitazawa s’inspire beaucoup de la culture européenne, son premier manga reprend le thème de l’arroseur arrosé[22]. Le supplément du Jiji Shinpō prend rapidement le nom de Jiji Manga (時事漫画?).
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+ En 1905, Kitazawa crée son premier magazine le Tokyo Puck (東京パック?) en s'inspirant de l'américain Puck et du Rire français. Ce magazine en couleurs paraît deux à trois fois par mois et contient des textes en japonais, chinois et anglais, des caricatures et un manga en six cases de Kitazawa. Plusieurs fois censuré pour ses caricatures féroces contre le pouvoir, il crée en 1912 deux nouveaux magazines, Rakuten Puck (楽天パック?) et Katei Puck (家庭パック?). Mais c'est en 1908 que Kitazawa innove dans la presse japonaise en publiant Furendo (フレンド?, Amis), un magazine en couleurs exclusivement réservé aux enfants. Devant le succès, il renouvelle l'expérience en 1914 en créant la revue Kodomo no tomo (子供之友?) dans laquelle il dessine L'enfance de Toyotomi Hideyoshi[27]. Ce succès allait marquer le marché des mangas pour longtemps[28]. En 1914 paraît Shōnen Club (少年倶楽部?, Le Club des garçons), en 1923 Shōjo Club (少女倶楽部?, Le Club des filles) et en 1926 Yōnen Club (幼年倶楽部?, Le Club des jeunes enfants)[29]. En 1929, Kitazawa entreprend un long voyage en Europe, en Afrique et aux Amériques. De passage à Paris en 1929, il expose en présence de Léonard Foujita et y reçoit la Légion d'honneur[22].
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+ À la fin de l'ère Meiji, à l'ère Taishō (1912-1926), Ippei Okamoto (岡本 一平, Okamoto Ippei?) dessine des mangas pour le quotidien Asahi Shinbun. Il est l'un des inspirateurs du mouvement des « Nouveaux représentants progressistes du manga » qui introduit au Japon les comics, entre autres Bringing up Father (La famille Illico) de Geo McManus paraît dans Asahi Gurafu (アサヒグラフ?). Si à cette époque tous les mangas utilisent plus ou moins la bulle, il y a encore beaucoup de texte écrit dans les dessins. Le premier à généraliser l'emploi de la bulle est Katsuichi Kabashima (樺島 勝一, Kabashima Katsuichi?) qui dessine Les Aventures de Shōchan (正チヤンの冒険, Shōchan no bōken?) accompagné de son écureuil dans le premier numéro de Asahi Gurafu en 1923[19],[30].
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+ C'est Okamoto qui invente le terme de manga kisha (漫画記者?, journaliste de manga) et qui crée la première association de mangaka appelée Tokyo manga kai (東京漫画会?, Rencontres des mangas de Tokyo) en 1915, qui devient en 1923 le Nihon manga kai (日本漫画会?, Rencontres des mangas du Japon) et en 1942 le Nihon manga hōkōkai (日本漫画奉公会?, Rencontres au service des mangas du Japon) avec pour premier président Kitazawa[31].
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+ La satire et la caricature sont féroces envers le pouvoir en place et, en 1925, le gouvernement établit une censure en promulguant une « Loi de préservation de la paix ». La presse japonaise devient « politiquement correcte » mais la publication de mangas se développe. Des magazines féminins comme Shufu no tomo (主婦の友?, L'ami des ménagères) ou Fujin Club (婦人倶楽部?, Le Club des femmes) publient aussi des mangas à destination de leurs lectorats ou pour des mères de familles qui lisent ces mangas à leurs enfants[29].
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+ À partir de la guerre sino-japonaise, et comme plus tard aux États-Unis ou en Italie, la presse, y compris les mangas, se met au service de l'État pour soutenir l'effort de guerre. Ainsi le très militariste Norakuro (のらくろ?) de Suihō Tagawa nous montre un chien paresseux engagé dans l'armée impériale, première série longue[19]. C'est comme cela que les Japonais lisent aussi les aventures de Speed Tarō (スピード太郎, Supīdo Tarō?) de Sakō Shishido (宍戸 左行, Shishido Sakō?), qui déjoue toutes sortes de conjurations étrangères, et celles de Dankichi dans Bōken Dankichi (冒険ダン吉?, « Les Aventures de Dankichi ») de Keizō Shimada (島田 啓三, Shimada Keizō?). Ce seront les séries les plus populaires au Japon jusqu'au milieu des années 1940 pendant lesquelles toute la presse ainsi que toutes les activités culturelles et artistiques subissent la censure du gouvernement militaire, ce dernier n'hésitant pas à mobiliser ces milieux à des fins de propagande.
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+ Sous l'occupation américaine, les mangakas d'après-guerre subissent l'énorme influence des comic strip qui sont alors traduits et diffusés en grand nombre dans la presse quotidienne japonaise. Sazae-san de Machiko Hasegawa sera le premier grand succès d'après-guerre[19]. Cette génération a vu ses villes rasées, ses pères vaincus, son empereur déchu de sa divinité, et ce que leurs idéologies véhiculaient jeté dans les poubelles de l'Histoire par les vainqueurs[32]. Les bombardiers B29, les avions invulnérables, et les jeeps armées apparaissent dans la vision des futurs mangaka encore adolescents. Après sa défaite, le Japon s'est reconstruit au prix d'un lourd sacrifice ; d'ailleurs dans les mangas apparaît souvent la devise de Shōnen Jump : « Amitié, effort, victoire » (devise choisie par les lecteurs).
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+ L'un d'entre eux, influencé par Walt Disney, révolutionnera le genre et donnera naissance au manga moderne : il s'agit du célèbre Osamu Tezuka. C'est en effet Tezuka qui introduira le mouvement dans la bande dessinée japonaise par des effets graphiques comme des traits ou des onomatopées soulignant toutes les actions comportant un déplacement, mais aussi et surtout par l'alternance des plans et des cadrages comme il en est usage au cinéma, rompant ainsi avec une tradition théâtrale, les personnages étant jusque-là toujours représentés en pied, à égale distance et au centre de l'image. On considère généralement Shin-Takarajima (新宝島?, lit. « La nouvelle île au trésor »), parue en 1947, comme marquant le début du manga moderne.
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+ L'animation étant la véritable passion de Tezuka, il réalisa la première série d'animation japonaise pour la télévision en janvier 1963, d'après l'une de ses œuvres : Tetsuwan Atom (鉄腕アトム, Tetsuwan Atomu?), plus connue en France sous le nom d'Astro, le petit robot. Finalement, le passage du papier au petit écran devint courant et l'aspect commercial du manga prit de l'ampleur. Tezuka bouleversa le mode d'expression du manga, en explora les différents genres – alors principalement infantiles – et en inventa de nouveaux. Il inspira de nombreux artistes tels que le duo Fujiko Fujio (Obake no Q-tarō, Doraemon), Fujio Akatsuka (Tensai bakabon) et Shōtarō Ishinomori (Cyborg 009, Kamen Rider) qui se succédèrent au Tokiwasō, voire Leiji Matsumoto (Galaxy Express 999)[19].
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+ Les années 1960 voient l'émergence de mangas plus dramatiques dans lesquels sont abordés des sujets plus « sérieux » et réalistes, appelés gekiga[19]. Initié par Yoshihiro Tatsumi et Takao Saitō (Golgo 13), le style influencera notamment Sampei Shirato (Ninja bugeichō, Kamui den), Shigeru Mizuki (Kitaro le repoussant) et le duo Tetsuya Chiba/Asao Takamori (Ashita no Joe), la plupart de ces auteurs participant au magazine d'avant-garde Garo[19].
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+ En 1964 naît l'association des mangaka du Japon (日本漫画家協会, Nihon mangaka kyōkai?), qui décerne des prix annuels à partir de 1972.
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+ Dans les années 1970, le manga pour filles, écrit par des femmes (shōjo) se développe à l'initiative du groupe de l'an 24, notamment Moto Hagio (Poe no ichizoku) et Keiko Takemiya (Kaze to ki no uta), puis de Riyoko Ikeda (La Rose de Versailles), Suzue Miuchi (Glass no Kamen), et Yumiko Igarashi et Kyoko Mizuki (Candy Candy)[19]. Mettant en avant les relations psychologiques des personnages, il se détache des mangas pour garçons (shōnen)[19].
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+ En 1985, Tezuka Osamu reçoit le prix culturel de Tokyo, et en 1990, un an après sa mort, le Musée d'art moderne de Tokyo lui consacre une exposition. Cet événement marque l'introduction du manga dans l'histoire culturelle japonaise.
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+ Ainsi, les mangas « grandissant » en même temps que leurs lecteurs et se diversifiant selon les goûts d'un public de plus en plus important, l'édition du manga représente plus d'un tiers par ses tirages, et près d'un quart par ses revenus, de l'ensemble de l'édition japonaise. En 2008, sur 3,2 milliards de publications vendues au Japon (2 000 milliards de yens), on comptabilisait 669 millions de magazines de manga (21 % des publications) et 478 millions de recueils de manga (15 %), pour un chiffre d'affaires respectif de 211 et 237 milliards de yens (22 % des ventes totales), chiffre relativement stable depuis le début des années 1990[33],[34]. Les hommes de moins de 30 ans lisent environ six mangas par mois, contre trois pour les femmes[33]. La vente de mangas numériques représentait déjà en 2008 3/4 des ventes de livres électroniques avec 35 milliards de yens[33].
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+ Le manga va plus loin, il en existe des jeux de cartes, des jouets, des jeux vidéo, des films d'animation et des films ; ces derniers pouvant même être à l'origine d'un manga (comme c'est le cas avec Pokémon qui était à l'origine un jeu vidéo). Il est devenu un véritable phénomène de société puisqu'il touche toutes les classes sociales et toutes les générations, traitant de tous les thèmes imaginables : la vie à l'école, celle du salarié, le sport y compris cérébral tel le jeu de go, l'amour, la guerre, l'épouvante, jusqu'à des séries plus didactiques comme la littérature classique, l'économie et la finance, l'histoire, la cuisine et même le code de la route, dévoilant ainsi ses vertus pédagogiques.
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+ La génération des baby-boomers français a pu lire de la BD franco-belge pendant toute son enfance et son adolescence. La génération suivante [réf. souhaitée], s'est jetée sur le manga qui, selon Jean-Marie Bouissou, a vocation à être un produit global[35] en proposant beaucoup de séries propres à intéresser les clientèles les plus diverses par l'âge, le sexe et les goûts, à la différence de la BD mais aussi des comics américains.
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+ Il existe une volonté de la part du Japon de faire découvrir au reste du monde sa bande dessinée. À la fin de l'année 1970, une rétrospective sur les mangas est organisée au cœur même de Paris, au drugstore Publicis de St-Lazare, à la demande de l'ambassade du Japon si on en croit l'article sur les mangas paru dans le numéro 21 de la revue Phénix de 1972 et rédigé par Claude Moliterni et Kosei Ono[36].
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+ La bande dessinée japonaise est très peu présente dans le monde francophone avant 1978 : quelques planches de Bushidou Muzanden d'Hiroshi Hirata dans Budo Magazine Europe, publication consacrée au judo, en 1969, plusieurs mangas sur les samouraïs traduits et publiés au début des années 1970 dans la nouvelle formule de Budo magazine Europe et l'article « La Bande dessinée japonaise » de Claude Moliterni et Kosei Ono qui lui est consacré en 1972 dans Phénix[37]. En 1978, Atoss Takemoto publie le premier numéro du Cri qui tue, fanzine d'assez mauvaise qualité (impression, choix des bandes). On y retrouve dans les six numéros qui paraissent jusqu'en 1981 Golgo 13 de Takao Saito, Le Système des Super Oiseaux d'Osamu Tezuka, Good bye de Yoshihiro Tatsumi et des histoires de Shōtarō Ishinomori, Fujiko Fujio, Masashi Ueda. Toutes les planches sont adaptées au sens de lecture européen.
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+ En 1979, Kesselring, associé à Takemoto, publie le premier album : Le vent du nord est comme le hennissement d'un cheval noir de Shōtarō Ishinomori. Le format choisi, supérieur à la norme européenne, met peu en valeur les particularités du format japonais, le lettrage est bâclé : comme le premier périodique, le premier album est un échec. En 1982, les éditions Télé-Guide, désireuses de profiter du succès de la série animée Candy, publient avec succès la bande dessinée originelle de Yumiko Igarashi et Kyoko Mizuki dans les douze numéros de Candy Poche. C'est pourtant dans les années 1980 le seul manga adapté en dessin animé à faire l'objet d'une traduction, les autres adaptations étant le fait de studios français, afin d'éviter de payer des droits d'auteurs.
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+ En 1983, le premier volume de Gen d'Hiroshima de Keiji Nakazawa est publié par Les Humanoïdes associés dans la collection « Autodafé », dans une édition correcte, mais qui ne rencontre aucun succès. De même, l’Hiroshima de Yoshihiro Tatsumi édité par Artefact en 1983 ne trouve pas son public. Les éditeurs sont alors refroidis par l'expérience et, dans un contexte de récession, plus aucune bande dessinée japonaise n'est éditée en album jusqu'à Akira, hormis en 1989 chez Albin Michel le premier tome des Secrets de l'économie japonaise en bandes dessinées d'Ishinomori.
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+ Les premiers mangas pornographiques sont traduits, avec la publication chez Idéogram dans les onze numéros de la revue Mutant, de janvier 1985 à janvier 1986, d'Androïde, de Sesaku Kanō et Kazuo Koike et celle dans Rebels no 3 (juin 85) à 9 (janvier 86) de Scorpia de M. Yuu et K. Kazuya.
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95
+ L'absence de traduction de ce que les spécialistes savent être le premier marché de la bande dessinée suscite cependant les interrogations de Thierry Groensteen en 1985[38] et la publication de divers articles dans Les Cahiers de la bande dessinée.
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97
+ À partir de mars 1990, encouragé par les chiffres corrects réalisés par le film Akira, Glénat décide de traduire et publier Akira, de Katsuhiro Ōtomo, en fascicules, d'après l'édition colorisée en Amérique. Le renouvellement massif des codes du manga qu'introduit cette œuvre permet au succès d'être cette fois au rendez-vous, et l'édition cartonnée en couleur voit le jour dès la fin de l'année. En décembre 1990, le premier volume de Gen d'Hiroshima fait l'objet d'une nouvelle édition chez Albin Michel, avec le titre Mourir pour le Japon, sans beaucoup plus de succès qu'en 1983. En 1991, Rêves d'enfants, autre série d'Ōtomo, est éditée en 1991 par Les Humanoïdes Associés, avec beaucoup moins de succès qu'Akira (ce qu'on peut expliquer par le fait qu'il n'y a pas d'adaptation animée de ce manga).
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+ En septembre 1990, s'inspirant des exemples étrangers (par exemple Protoculture Addicts au Canada en 1987 et Yamato en Italie en mars 1990), naît Mangazone, le premier fanzine d'information sur la bande dessinée japonaise en France. Il est tiré à 700 exemplaires et connaît huit numéros avant sa disparition en 1994, ses éditeurs préférant se consacrer à leur autre production Scarce[39]. En mars 1991 naît AnimeLand, fanzine luxueux qui remplace Mangazone comme référence francophone[40].
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+ Alors que de plus en plus de voix s'élèvent pour protester contre les animes, toujours plus présents dans les programmes jeunesse, Glénat, une fois Akira achevé, publie d'autres mangas originaux d'animes à succès : Dragon Ball d'Akira Toriyama en février 1993, Ranma ½ de Rumiko Takahashi en février 1994. La réussite de l'entreprise permet à Glénat de traduire d'autres mangas, liés ou non à un anime : Appleseed de Masamune Shirow à partir de juin 1994, puis Orion du même auteur en septembre, Crying Freeman de Ryōichi Ikegami en janvier 1995, Dr Slump de Toriyama et Sailor Moon de Naoko Takeuchi en février, Gunnm de Yukito Kishiro en mars.
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+ En 1994, les éditions Tonkam sont créées et deviennent rapidement le premier grand éditeur français spécialisé dans le manga. Ils publient notamment les séries du groupe CLAMP (RG Veda en juin 1995) et sont les premiers à publier les mangas dans le sens de lecture japonais, à la fois pour des raisons de coût et d'int��grité de l'œuvre[41], disposition qui devient assez rapidement la norme, sauf dans quelques cas particuliers (comme la collection « Écritures » de Casterman).
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+ D'autres éditeurs traditionnels commencent à s'intéresser au manga. Casterman publie d'abord dans sa collection « Manga » créée en janvier 1995 deux bandes dessinées créées au Japon par des auteurs français (Kiro d'Alex Varenne puis en septembre Au Nom de la famille de Jerome Charyn et Joe Staton) avant de publier en septembre Gon de Masashi Tanaka, L'Habitant de l'infini d'Hiroaki Samura et L'Homme qui marche de Jirō Taniguchi. « Casterman manga » accueille de nouveaux titres de qualité jusqu'en 1999, avant d'être remplacée par des collections plus spécialisées par la suite. Dark Horse France publie Outlanders (en) de Johji Manabe (en) de janvier 1995 à janvier 1996. J'ai lu lance également sa collection manga en 1996, avec City Hunter et Fly. Dargaud se lance également en créant la collection Kana avec Angel Dick puis Armagedon de la coréenne Hyun Se Lee[42].
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+ Des éditeurs spécialisés naissent également (en plus de Tonkam déjà cité) : Samouraï Éditions, qui publie des mangas érotiques à partir de 1994 (Ogenki Clinic d'Inui Haruka) puis des mangas plus traditionnels l'année suivante (Vampire Miyu de Narumi Kakinouchi (en) et Toshiki Hirano), l'éphémère Star Comics en janvier 1995 avec Takeru de Buichi Terasawa, Kraken en avril (avant de disparaître l'année suivante) avec l'ambitieux Shang Hai Kaijinzoku de Takuhito Kusanagi puis Les Élémentalistes de Takeshi Okazaki ou encore Vaelber Saga de Nobuteru Yūki.
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+ La vague est lancée : Animeland devient en 1996 avec son vingt-deuxième numéro le premier magazine consacré à l'animation et aux mangas diffusé en kiosque, de plus en plus d'éditeurs se joignent aux précurseurs, tandis que d'autres séries à grand succès sont traduites : d'une petite dizaine en 1994, ce sont plus d'une quarantaine de séries différentes qui sont publiées ou lancées en 1996 (pour 105 albums, par Tonkam, Glénat et J'ai lu principalement), parmi lesquelles Nicky Larson de Tsukasa Hōjō, Fly de Koji Inada, Riku Sanjo et Yuji Horii, Ghost in the Shell de Shirow, Amer Béton de Taiyō Matsumoto, Bastard !! de Kazushi Hagiwara, Le Roi Léo, Astroboy et Blackjack d'Osamu Tezuka. En 1997 apparaissent Détective Conan de Gosho Aoyama, 3×3 Eyes de Yūzō Takada, Sanctuary de Ryōichi Ikegami et Sho Fumimura, Ah! My Goddess de Kōsuke Fujishima, en 1998 Neon Genesis Evangelion de Yoshiyuki Sadamoto, Cat's Eye de Tsukasa Hojo, Kenshin le vagabond de Nobuhiro Watsuki, Yu-Gi-Oh! de Kazuki Takahashi ainsi que les premières réalisations de Naoki Urasawa, en 1999 Ken le Survivant de Tetsuo Hara et Buronson, Captain Tsubasa de Yōichi Takahashi, Cardcaptor Sakura de CLAMP, Slam Dunk de Takehiko Inoue.
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+ Le marché continue à croître à un rythme soutenu : 151 albums en 1998, 200 en 1999[43], 227 en 2000, 269 en 2001[44]. À partir de 1999, Kana s'affirme comme le quatrième grand acteur du secteur. Cependant, alors qu'à cette date les principales séries japonaises à succès des années 1980 et 1990 sont traduites, et qu'elles atteignent parfois d'enviables chiffres de vente (au début du millénaire 120 000 exemplaires par volume de Dragon Ball[43], environ 20 000 pour les séries les plus populaires[44]), que les magazines dédiés vont commencer à se multiplier, que les rencontres d'amateurs ont de plus en plus de succès, qu'Internet va favoriser le développement des mangas, le monde de la bande dessinée tel que le laisse percevoir le Festival d'Angoulême laisse peu de place à cette émergence, et les éditeurs alternatifs lui restent globalement indifférents, laissant inconnu du public le large patrimoine de bandes dessinées d'auteur japonaises, hormis Taniguchi. Des séries plus récentes sont alors traduites, et remportent également un grand succès : en 2000 Hunter × Hunter de Yoshihiro Togashi, Shaman King de Hiroyuki Takei, One Piece d'Eiichirō Oda, en 2001 Great Teacher Onizuka de Tōru Fujisawa, I¨s de Masakazu Katsura, Samurai deeper Kyo d'Akimine Kamijyō, Angel Sanctuary de Kaori Yuki, Monster de Naoki Urasawa, en 2002 Love Hina de Ken Akamatsu, Gunnm Last Order de Kishiro, Fruits Basket de Natsuki Takaya, Naruto de Masashi Kishimoto, Bleach de Tite Kubo.
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+ Le premier festival de bande dessinée et d'animation japonaises, la Japan Expo, est créé en 1999. Il se tient au centre des nouvelles industries et technologies (CNIT) en 2003 et 2004, puis au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte, où il attire en 2012 plus de 200 000 personnes.
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+ À partir de 2002, la hausse de la part des bandes dessinées asiatiques dans le marché des nouveautés s'accélère, à la fois en valeur absolue (377 en 2002, 521 en 2003[46], 754 dont 614 mangas en 2004[47]) et relativement (25 % en 2002, 30 % en 2003[46], 36 % en 2004, 42 % en 2005[47], 44 % en 2006, environ 42 % en 2007[48]). Les mangas restent les bandes dessinées asiatiques les plus vendues (les vingt plus gros tirages sont japonais en 2005[réf. souhaitée]), leur coût par tome plus faible et leur périodicité plus régulière que celle des bandes dessinées occidentales leur permet de toucher un public fidélisé, d'autant que les éditeurs peuvent sélectionner les bandes dessinées qui ont déjà passé l'épreuve du public au Japon. La plupart créent des collections dédiées, voire tentent de lancer des mangas « à la française ». En 2003, le tirage des quinze plus grandes séries oscille entre 25 000 et 60 000 (Yu-gi-oh, et Naruto en 2004) exemplaires[46], en 2007 Naruto est imprimé à 220 000 exemplaires, Death Note à 137 000, et le fonds reste attractif (avec Dragon Ball surtout). En valeur, le marché est détenu à 80 % par Pika, Kana et Glénat[47]. En 2003, pour la première fois, un manga obtient un prix au festival d'Angoulême : Quartier lointain, de Taniguchi, pour le prix du scénario. C'est un début de reconnaissance.
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+ En 2005, la forte part des mangas édités dans le marché de la bande dessinée francophone a fait écrire à Gilles Ratier que 2005 avait été en France « l'année de la mangalisation »[47], sans qu'il s'en offusque, contrairement à d'autres acteurs du secteur[Qui ?]. 1 142 bandes dessinées asiatiques (soit 42 % des nouveautés) sont en effet éditées en 2005 dont 937 mangas[47], et 1 418 en 2006 (soit 44 % des nouveautés), dont 1 110 mangas[49]. Les tirages à la nouveauté des bandes dessinées japonaises les plus populaires n'ont plus rien à envier à ceux des bandes dessinées traditionnelles populaires : 130 000 exemplaires pour Naruto, 80 000 pour Samurai deeper Kyo ou Fullmetal Alchemist (de Hiromu Arakawa, traduit à partir de 2005), 70 000 pour Gunnm Last Order, Hunter × Hunter, Yu-Gi-Oh!, Fruits Basket et Shaman King, 65 000 pour Neko Majin de Toriyama, 60 000 pour Air Gear (d'Ōgure Ito, traduit à partir de 2006) et One Piece d'Eiichirō Oda[49]. Début 2006, la France est, avec plus de 13 millions d'exemplaires annuels, le plus gros « consommateur » de mangas au monde après le Japon et devant les États-Unis[50]. Les mangas représentent 26 % du chiffre d'affaires de la bande dessinée et constituent la plus forte progression derrière la fiction jeunesse, se plaçant en deuxième position des secteurs de l'édition les plus dynamiques. De plus, sur le marché français, seulement dix séries mangas concentrent 50 % des ventes[51].
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+ Parallèlement à ce succès populaire, les maisons d'éditions commencent à développer l'édition patrimoniale[52] : Vertige Graphic réédite Gen d'Hiroshima et publie Yoshihiro Tatsumi, un des pères du gekiga à partir de 2003, Ego comme X traduit L'Homme sans talent de Yoshiharu Tsuge en 2004, Cornélius publie Shigeru Mizuki depuis 2006, avec succès puisque NonNonBâ obtient le Prix du meilleur album à Angoulême en 2007, respectabilité qui avalise la forte pénétration de la bande dessinée japonaise sur le marché français. La bande dessinée d'auteur pour adultes, représentée d'abord par Jirō Taniguchi et Naoki Urasawa, se développe à partir de 2002, tandis que les jeunes auteurs les plus novateurs le sont, hormis Taiyō Matsumoto publié dès 1996, à partir de 2005[53]. L'intérêt pour le manga pousse des éditeurs à s'intéresser également aux bandes dessinées coréenne et chinoise.
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+ En 2010, Kana et Glénat sont toujours leaders dans le domaine du manga, fort du succès de Naruto et One Piece qui sont les bandes dessinées les plus vendues de l'année toutes catégories confondues, mais ils perdent du terrain à l'avantage de maisons d'édition comme Pika Édition, Ki-oon ou Kazé, qui se fait une grande place dans le marché depuis son rachat en 2009 par Shōgakukan et Shūeisha[54]. Certains éditeurs comme Tonkam, Panini ou encore Delcourt enregistrent des baisses très importantes, tandis que la petite maison d'édition Doki-Doki enregistre la plus grande progression de l'année[54]. Pluto, Bakuman. et Monster Hunter Orage (par Hiro Mashima) sont les trois nouvelles licences les plus populaires en 2010[55].
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+ En 2011, le trio de tête reste identique, mais Glénat passe largement en tête devant Kana, du fait de la montée des ventes de One Piece et du rythme de parution plus lent (3 tomes par an) de Naruto[56]. Glénat affiche donc une forte hausse (+13,3 %), alors que ses deux concurrents directs Kana et Pika Édition affichent des baisses (-17 % pour Kana et -2,9 % pour Pika)[56]. Kurokawa, Kazé et Ki-oon continuent leurs progressions et représentent à eux trois environ 20 % des ventes de manga en France, avec notamment la fin de Fullmetal Alchemist ou le novateur Les Vacances de Jésus & Bouddha pour Kurokawa, l'arrivée de titres comme Blue Exorcist, Beelzebub ou Toriko pour Kazé et de Judge, Pandora Hearts ou Bride Stories chez Ki-oon, mais également avec l'arrivée d'un catalogue pour les enfants plus important, avec notamment Pokémon Noir et Blanc ou Beyblade: Metal Fusion[56],[57]. Depuis le rachat de Tonkam et Soleil Manga par Delcourt, le groupe représente environ 10 % des ventes de manga en 2011, mais les trois maisons d'édition continuent leur chute[56]. Seuls les petits éditeurs Taifu Comics et Doki-Doki sont à la hausse[56].
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+ Pour autant, le secteur du manga a vu sa croissance s'arrêter et ses ventes diminuer au début des années 2010. De fait, après avoir plus que quadruplé entre 2001 et 2008, les ventes des mangas en France ont marqué un recul de 15 % en volume entre 2008 et 2011[58]. Après deux années propices à la stagnation, 2012 marquait cependant une hausse remarquable du nombre de séries asiatiques sur le sol français. Mais la tendance des sorties s'est inversée en 2013, avec 1 575 titres parus (contre 1 621 en 2012 et 1 520 en 2011). Cependant, dans un marché général de la bande dessinée qui, pour la première fois depuis au moins 17 ans, est en baisse (-7,3 % de sorties), les sorties asiatiques se maintiennent et représentent une part des nouveautés légèrement plus importante (40,7 % du marché, contre 39,4 % l'année précédente). Cette légère baisse s'accompagne en revanche de ventes qui continuent de chuter de manière importante. En effet, alors que le marché général de la bande dessinée a bénéficié d'une hausse de 1,4 % en valeur sur la fin de l'année 2013 (porté par les best-sellers évènementiels que furent les derniers albums d'Astérix, de Blake et Mortimer ou du Chat), le secteur du manga accuse une nouvelle chute de -8,5 % de son chiffre d'affaires, et ce alors qu'il avait déjà connu un recul de -3,8 % l'année précédente[59].
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+
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+ Comme pour les années précédentes, le marché du manga reste marqué par une très forte concentration, tant au niveau des séries à succès (une dizaine de titres représente à elle seule la moitié des tirages de l'ensemble du marché) que des éditeurs. Ainsi, les dix premières séries les plus vendues en 2013 (qui sont, dans l'ordre décroissant d'importance, Naruto, One Piece, Fairy Tail, Black Butler, Bleach, King's Game, L'Attaque des Titans, Judge, Prophecy et Soul Eater) sont portées par seulement cinq éditeurs que l'on identifiera sans surprise comme faisant partie des premiers groupes éditoriaux du secteur : Glénat, Pika Édition, Kana, Ki-oon et Kurokawa[59]. Bien mieux, en 2013, les trois plus importants leaders éditoriaux du marché que sont Glénat, Pika Édition et Kana ont cumulé à eux seuls près de 60 % des ventes[60].
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+
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+ En 2015, la France représente 50 % des ventes de mangas en Europe, tandis que la bande dessinée japonaise emporte environ 40 % du marché en France, chiffre constant depuis plusieurs années. La France est deuxième plus grand consommateur de mangas au monde, derrière le Japon[61],[62] au point que certains éditeurs ont décidé – fait unique – de publier simultanément certains volumes dans les deux langues, japonais et français[63].
130
+
131
+ Pour une grande partie des séries à succès des années 2000, les rythmes de parution en France rattrapent de plus en plus ceux du Japon et se font donc plus lents tandis que les nouveaux lecteurs se font de plus en plus rares, eu égard au grand nombre de tomes existants à rattraper (Fairy Tail et Bleach en comptent respectivement plus de 40 et 60 tandis que Naruto et One Piece ont déjà atteint les 70 tomes).
132
+
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+ Or, au Japon, certaines grandes séries emblématiques des années 2000, arrivées à maturité, commencent à perdre plus de lecteurs qu'elles n'en gagnent. Ainsi, au sein du classement des quinze premières séries au Japon, Naruto est tombé à la cinquième place du fait son rythme de publication moins rapide, et surtout parce que la série n'attire plus autant de nouveaux lecteurs, voire lasse certains anciens lecteurs, au point de connaître une chute de ses ventes d'environ 15 %. Il en va de même pour Hunter × Hunter (8e du fait de son rythme de publication irrégulier), Fairy Tail (9e), Sawako (11e), Gintama (12e), Toriko (13e) ou encore Bleach (15e), qui baissent tous au profit de la nouvelle vague de titres emmenée par L'Attaque des Titans, Kuroko's Basket, Magi, Silver Spoon, disposant tous d'adaptations animées de qualité et mieux étudiées pour soutenir leurs ventes. De même, si Fairy Tail a toujours du succès en France, on constate que le premier volume n'est que 63e au sein du classement par volume, et que la série a vu ses ventes baisser de 8 %, après avoir déjà connu une baisse de 12 % l'année précédente[64].
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+
135
+ Les mangas japonais sont très rarement édités directement sous forme de volumes reliés ; ils paraissent tout d'abord de manière découpée dans des magazines de prépublication, des revues spécialisées qui leur sont consacrées[65].
136
+
137
+ Les rythmes de publication de ces magazines peuvent beaucoup varier, allant de l'hebdomadaire aux publications mensuelles voire trimestrielles[65]. Les séries y sont souvent publiées par chapitres d'une dizaine à une vingtaine de pages[65]. À l'intérieur d'un même magazine, le papier peut parfois changer de couleur, afin de distinguer rapidement les différentes séries les unes des autres.
138
+
139
+ Ces magazines, bon marché, s'écoulent en grand nombre, c'est-à-dire en millions d'exemplaires pour certains, et se lisent un peu partout. On en retrouve parfois abandonnés dans les trains, les rames de métro, les cafés, etc. Ils alimentent un système de lectures multiples : un même exemplaire serait lu par plusieurs personnes.
140
+
141
+ Principalement en noir et blanc[66], les premières pages des magazines sont souvent en couleurs, mettant tour à tour à l'honneur l'une de leurs séries vedettes à cet emplacement, souvent de manière que le chapitre en cours soit un début de volume.
142
+
143
+ Ce n'est que dans un deuxième temps, lorsqu'un manga rencontre un certain succès, qu'il est édité en volumes reliés, similaire à ceux que l'on trouve en France, entamant ainsi une deuxième carrière. Ces volumes reliés sont appelés tankōbon (format poche), bunkōbon (format plus compact, utilisé pour des rééditions) ou wide-ban (format « luxe », plus grand que le format poche). En l'absence de succès auprès du public, une série pourra voir sa parution arrêtée, le mangaka étant prévenu peu avant pour trouver une fin rapide à son histoire et permettre une éventuelle parution en volumes. Certaines revues décident désormais de la fin d'une série dès la fin du second volume, conduisant à des histoires finales en quatre volumes. Dans certains cas, un manga à succès peut se voir adapté en anime (dessin animé).
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+
145
+ Les magazines de prépublication hebdomadaires incluent notamment ces titres populaires :
146
+
147
+ Certains titres atteignent couramment les 400 pages hebdomadaires. Weekly Shōnen Jump était vendu en 1994 à 6 millions d'exemplaires, mais son tirage pour 2008 s'établissait à 2,8 millions d'exemplaires[67].
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+
149
+ Techniquement parlant, les mangas sont presque toujours en noir et blanc, ce qui est directement lié au système de prépublication en magazine bon marché.
150
+
151
+ Les mangas comptent souvent un nombre important de pages (planches). À titre d'exemple, une bande dessinée européenne contiendra une quarantaine de planches quand le manga en comptera plus d'une centaine, voire plus de deux cents. Par ailleurs, le manga est le plus souvent une série en plusieurs volumes. Finalement, le nombre total de planches racontant une histoire dans un manga est beaucoup plus élevé que dans une bande dessinée européenne (même s'il s'agit d'une série). Ceci affecte par conséquent beaucoup la structure du récit et sa narration. D'où les techniques propres au manga.
152
+
153
+ Le dessin, en général, est moins « statique » que dans les bandes dessinées occidentales. Le manga utilise un découpage temporel proche de celui du cinéma, adoptant souvent ses cadrages et utilisant une décomposition similaire du temps et de l'action. On retrouve souvent une mise en scène comme la plongée ou la contre-plongée. La perspective varie systématiquement d'une image à l'autre.
154
+
155
+ De nombreux codes graphiques sont utilisés pour symboliser l'état émotionnel ou physique d'un protagoniste. Les personnages ont souvent de grands yeux, ce qui permet de renforcer l'expressivité du visage. L'étonnement est souvent traduit par la chute du personnage ; l'évanouissement, par une croix remplaçant les yeux. Pour traduire l’excitation sexuelle chez un personnage masculin, un saignement de nez plus ou moins important est provoqué. Dans le manga City Hunter (connu à la télévision française sous le nom Nicky Larson), la colère de Kaori (Laura) est souvent traduite par l'apparition inopinée d'une énorme massue qu'elle assène sur la tête de son partenaire (ce gag est si répandu dans les mangas qu'un univers parallèle où seraient stockés les marteaux a été inventé).
156
+
157
+ Il y a également une utilisation fréquente d'onomatopées relatives aux mouvements, actions ou pensées des personnages. Notons au passage que le japonais est beaucoup plus riche que le français en onomatopées et que leur champ d'application est plus large, incluant des concepts surprenants tels que l'onomatopée du sourire (niko niko (ニコニコ?)), du silence (shiīn (シイーン?)) ou encore du scintillement (pika pika (ピカピカ?), d'où le nom de Pikachu).
158
+
159
+ Une particularité à noter est que la plupart des personnages ont souvent des traits occidentaux, au-delà du simple tracé des grands yeux des personnages. Un samouraï roux, un exorciste aux yeux bleus ou une écolière blonde n'ont rien d'étonnant pour le lecteur japonais, même s'ils sont censés être japonais ou de culture japonaise. La simple nécessité de distinguer physiquement deux personnages ne suffit pas toujours à expliquer cet aspect de la narration, puisque certains mangakas choisissent de donner à tous leurs personnages un aspect purement japonais, sans que cela pose de problème de compréhension de l'histoire. Certains y voient une façon d'afficher un attrait pour l'Occident, qui apparaît largement ailleurs dans la vie quotidienne au Japon.[réf. nécessaire]
160
+
161
+ Les décors des scènes sont parfois moins fouillés que pour une bande dessinée occidentale. Cela peut aller jusqu'à faire évoluer les personnages dans un décor blanc. Ce parti pris a pour conséquence de focaliser l'attention du lecteur sur l'histoire en général et sur les dialogues en particulier. On note ainsi une certaine résurgence de l'aspect théâtral. Enfin, les personnages ont souvent des attitudes expressives à outrance : la colère, la jalousie ou la gêne se montrent facilement, alors que cette attitude est plutôt mal vue dans la culture japonaise, où le calme et la retenue sont de rigueur dans les rapports sociaux. Le passage de l'absurde et du comique au sérieux ou au drame, sans aucune transition, fait également partie de la narration, sans jamais susciter d'interrogation de la part du lecteur qui accepte par avance cette convention de lecture.
162
+
163
+ Une autre particularité est le jeu de l'auteur avec le lecteur. Ainsi, dans Rough, on peut voir les personnages faire de la publicité pour d'autres mangas de l'auteur, ou bien ramasser des phylactères tombés sur le sol. De manière générale, on peut noter une plus grande liberté quant à l'interaction entre les dessins et leur support (jeu avec les cadres, personnages sortant des cadres, etc.) Dans les mangas destinés à la jeunesse, les kanji, caractères chinois ou sinogrammes, sont souvent accompagnés de furigana pour faciliter la lecture.
164
+
165
+ 1: Esquisse Crayon
166
+
167
+ 2 : Lineart
168
+
169
+ 3 : Aplat de couleur
170
+
171
+ Les mangas sont traditionnellement classifiés en fonction de l'âge et du sexe du lectorat visé. Il existe six classes démographiques :
172
+
173
+ Ces classes démographiques sont indicatives ; de nombreux lecteurs ne les suivent pas, et certains mangas tentent de toucher plusieurs publics à la fois[68].
174
+
175
+ Ces démographies sont généralement réutilisées telles quelles par les éditeurs occidentaux afin de créer leurs collections, toutefois les stéréotypes de genre et le rapport à la violence et au sexe n'étant pas les mêmes au Japon et en Occident, il arrive que les éditeurs occidentaux changent la démographie-cible d'un manga[68], typiquement les shōnen romantiques sont reclassés en shōjo. Quelques rares éditeurs occidentaux préfèrent quant à eux totalement ignorer la classification japonaise à l'instar d'Akata[69].
176
+
177
+ Les mangas reprennent les genres et registres littéraires usuels, du roman d'amour à l'horreur en passant par la science-fiction, et n'hésitent pas à les mélanger. En plus de cela il existe quelques genres typiques des mangas et de ses dérivés, ou dont le nom japonais a pris le pas sur le nom français auprès des éditeurs et des fans :
178
+
179
+ Les mangas peuvent aussi être classifiés en fonction de leur format de publication.
180
+
181
+ Le One shot est une histoire qui tient en un seul volume voire un seul chapitre. Le Yonkoma (四コマ?) est un manga en quatre cases, similaire au comic strip. Quant au Webcomic, c'est un manga publié directement sur Internet.
182
+
183
+ Souvent, les séries à succès sont adaptées en anime, sous forme de séries télévisées mais aussi de jeux vidéo. Mais parfois, ce sont les animes qui sont utilisés pour créer des bandes dessinées, soit simplement inspirées de la version animée (comme c'est le cas pour Neon Genesis Evangelion), soit directement copiées à partir des images animées. Pour cela, on met en page des images extraites de l'œuvre souhaitée, sur lesquelles on ajoute du dialogue. Ces bandes dessinées particulières sont alors appelées animekomikkusu (Anime comics).
184
+
185
+ De nombreux mangas ont aussi été adaptés en drama (série télévisée), dont certains sont très populaires comme Hana yori dango.
186
+
187
+ Associés aux mangas, on trouve les artbooks, recueils d'illustrations en couleur et d'images originales, incluant parfois des histoires courtes. De même, du fait de la popularité grandissante des mangas, les produits dérivés sont de plus en plus nombreux : figurines, cahiers, calendriers, porte-clés, peluches, habits, costumes, accessoires, etc. La naissance de ces produits dérivés est généralement associée aux séries Nonki na tōsan (1924) et Norakuro (1931).
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+
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+ On trouve également des jeux de rôle développant un riche univers post-apocalyptique ou de fantasy tels que Mekton Z, Anima, Final Fantasy et Manga BoyZ.
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+ En France, de nombreux festivals appelés conventions ont fait leur apparition ces dernières années. Ces conventions sont des points de rassemblement pour les fans de mangas ou de culture japonaise moderne en général, proposant des projections, des jeux, des spectacles de cosplay et souvent complétées par un espace où se côtoient professionnels (magasins de livres et autres produits) et amateurs (clubs et associations exposant leurs propres œuvres). On compte parmi les conventions les plus connues : Cartoonist, Epitanime, Japan Expo, G.A.M.E. in Paris (France), Tokyo Zone (France), Polymanga (Suisse), etc.
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+ Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
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+ Consultez la liste des tâches à accomplir en page de discussion.
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+ De manière générale, la nourriture désigne les aliments d'origine animale, végétale, fongique (parfois bactérienne ou minérale) ou chimique, consommés par des êtres vivants à des fins d'alimentation ou de récréation.
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+ Les aliments liquides sont appelés « boissons ».
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+ Dans toute l'Union européenne[1], la notion d'aliment désigne toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d’être ingéré par l’être humain. Ce terme recouvre les boissons, les gommes à mâcher et toute substance, y compris l’eau, intégrée intentionnellement dans les denrées alimentaires au cours de leur fabrication, de leur préparation ou de leur traitement. Il inclut l’eau au point de conformité défini à l’article 6 de la directive 98/83/CE[2].
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+ Le terme « denrée alimentaire » n'inclut pas en Europe :
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19
+ En Europe toujours, les « denrées alimentaires génétiquement modifiées » sont « les denrées alimentaires contenant des OGM, consistant en de tels organismes ou produites à partir d'OGM »[3] et « on entend par «aliments pour animaux génétiquement modifiés», les aliments contenant des OGM, consistant en de tels organismes ou produits à partir d'OGM, pour animaux ». Elles sont soumises à une traçabilité et un étiquetage spécifique[4].
20
+
21
+ Une partie importante des denrées alimentaires est dégradée avant d'être consommée. Beaucoup d'aliments sont gaspillées. La FAO estime que nourrir toute la planète ne sera pas possible sans réduction du gaspillage et des déchets alimentaires[5].
22
+
23
+ Alimentaire ou spirituelle, la nourriture désigne ce qui entretient la vie d'un organisme en lui procurant des substances à assimiler.
24
+
25
+ Elle assure la subsistance de l'homme.
26
+
27
+ Les divers panthéons ont inclus une déesse de la nourriture : ainsi Zywienia, épouse de Radegast, dieu de l'hospitalité, est-elle la déesse de la nourriture dans la mythologie slave.
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+ Du fait de l'emploi courant dans la société du mot « nourriture », celui-ci s'est vu remplacé par de nombreuses autres dénominations, tantôt techniques, tantôt familières, tantôt argotiques : produit alimentaire, bouffe, rata, casse-dalle, etc.
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+ En Union européenne, dans le domaine administratif de l'IAA (Industrie agroalimentaire) et de son activité de transformation d'aliments préparés, un Plan de Maîtrise Sanitaire, un agrément sanitaire ou une déclaration[6] avant l'ouverture peuvent être nécessaire pour les établissements produisant ou utilisant des POADAC (produits d'origine animale et denrées alimentaires en contenant) et POVDAC (produits d'origine végétale et denrées alimentaires en contenant).
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+ On distingue plusieurs grandes familles d'aliments :
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+ Tous ces aliments sont classées en 4 grandes catégories par la classification NOVA.
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+ Les aliments sont composés de plusieurs types d'ingrédients, qu'on peut classer selon leur origine :
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+ Dans cette famille, on trouve tous les minéraux fréquemment utilisés dans les processus de fabrication. Le plus fréquent est le Chlorure de Sodium (le sel). Cette catégorie est répartie en sels minéraux (calcium, sodium, potassium) et en oligo-éléments (fer, magnésium selon les cas, cuivre, cobalt, etc.).
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+ Il est important de distinguer le potentiel hydrogène (pH) des aliments de leur effet sur le corps humain une fois digérés. Par exemple, certains aliments basiques[réf. nécessaire] (pH élevé) auront pour effet de diminuer l'acidité (augmentation du pH, potentiel alcalinisant), alors que certains aliments acides (pH faible) auront pour effet d'augmenter l'acidité (diminution du pH, potentiel acidifiant).
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+
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+ La nourriture provient de l'agriculture (élevages et cultures), de la cueillette, de la pêche et de la chasse.
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+
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+ La qualité des denrées varie selon l'environnement, les modes de productions agricoles mis en œuvre, de la fraîcheur du produit, d'éventuelles contaminations (métaux lourds, pesticides, biocides, bactéries spécifiques, radionucléides, etc.) ou ruptures de la chaine du froid. Dans la plupart des pays, des systèmes plus ou moins poussés de contrôle et surveillance existent, y compris pour les contaminations radioactives[7].
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+
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+ Pour mettre en surbrillance les différentes natures des aliments dévolus au commerce, il existe quantité de labels sur lesquels le consommateur peut s'appuyer avec plus ou moins de certitude pour avoir une indication sur leurs vertus organoleptiques, sociales, environnementales ou/et sanitaires.
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+ Des désignations (AOP), des identifications (IGP, STG, LR) et des marques collectives de certification officielles (AB) décernés par des organismes d'état permettent aux consommateurs de faire leur choix en fonction de critères objectifs et répondant à un cahier des charges précis.
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+
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+ En parallèle, des organisations privées ont créé des marques ou des signes distinctifs (Max Havelaar, Produit de l'année, etc.).
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+ Dans la plupart des pays existe une législation alimentaire spécifique. C'est un corpus qui inclut des dispositions législatives, réglementaires et administratives concernant les denrées alimentaires en général et leur sécurité en particulier, au niveau communautaire en Europe ou national. Elle concerne toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution des denrées alimentaires et également des aliments destinés ou donnés à des animaux producteurs de denrées alimentaires
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+ Dans l'Union européenne, un aliment ou denrée alimentaire est « toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d'être ingéré par l'être humain. Ce terme recouvre les boissons, les gommes à mâcher et toute substance, y compris l'eau, intégrée intentionnellement dans les denrées alimentaires au cours de leur fabrication, de leur préparation ou de leur traitement. Il inclut l'eau au point de conformité défini à l'article 6 de la directive 98/83/CE, sans préjudice des exigences des directives 80/778/CEE et 98/83/CE » ; le terme « denrée alimentaire » ne couvre pas :
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+
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+ C'est l'ensemble des cinq règlements communautaires fixant des exigences relatives à l’hygiène des denrées alimentaires et des denrées animales[réf. nécessaire].
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+ Il impose notamment un système de « traçabilité des denrées alimentaires, des aliments pour animaux, des animaux producteurs de denrées alimentaires et de toute autre substance destinée à être incorporée ou susceptible d’être incorporée dans des denrées alimentaires ou des aliments pour animaux, à toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution »[9], y compris, dans une certaine mesure pour l'alimentation animale[10]. Pour l'alimentation humaine, la traçabilité doit être assurée de la fourche à la fourchette, via :
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+ En 2002, un règlement a rappelé[11] que la législation alimentaire inclut aussi des exigences relatives aux aliments pour animaux, notamment à leur production et à leur utilisation, lorsque ces aliments sont destinés à des animaux producteurs de denrées alimentaires et ce, « sans préjudice des exigences similaires qui ont été appliquées à ce jour et seront appliquées en matière de législation alimentaire applicable à l'ensemble des animaux, y compris aux animaux de compagnie »[11].
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+ Un règlement européen (CE 178/2002[11]) vise à renforcer et entretenir le « niveau de protection de la vie et de la santé humaines » dans l'exécution des politiques communautaires, tout en permettant une « libre circulation des denrées » dans la Communauté européenne. Il inclut :
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+ Manille, officiellement la Ville de Manille (en tagalog Lungsod ng Maynila; en filipino Maynila; en anglais City of Manila) est la capitale des Philippines, et l'une des 16 villes de l'aire métropolitaine de Manille, l'une des plus peuplées au monde. Cette dernière, qui se trouve sur la côte ouest de l'île de Luçon, constitue le Grand Manille (NCR ou Metro Manila), et ne fait partie d'aucune province du pays. Elle se trouve sur la rive orientale de la baie de Manille. Les villes voisines sont Navotas et Caloocan au nord, Quezon au nord-est, San Juan et Mandaluyong à l'est, Makati au sud-est et Pasay au sud.
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+ Avec 1 660 714 habitants d'après le recensement de 2007, Manille est la deuxième ville des Philippines, par sa population, après Quezon. Cette population, concentrée sur une superficie d'à peine 38,55 km2, fait de Manille, la ville la plus dense au monde[2]. La région métropolitaine de Manille est l'aire urbaine la plus peuplée des Philippines et la onzième au monde avec une population estimée à 16 300 000. La mégapole est la douzième plus grande au monde et sa population est estimée à 19 888 419 habitants[3].
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+ La ville est divisée en six districts législatifs et seize districts géographiques : Binondo (en), Ermita (en), Intramuros, Malate (en), Paco (en), Pandacan (en), port de Manille, Quiapo (en), Sampaloc (en), San Andres (en), San Miguel (en), San Nicolas (en), Santa Ana (en), Santa Cruz (en), Santa Mesa (en) et Tondo. À l'intérieur de leurs quartiers, on peut trouver des aires de commerces animés et la plupart des points historiques et culturels les plus importants comme le palais de Malacañan résidence officielle du président des Philippines et le siège du Départements exécutifs des Philippines. C'est le siège d'institutions scientifiques et éducatives, mais aussi de nombreux équipements sportifs. Tout cela fait de la ville un centre politique, commercial, culturel, éducatif, religieux et des transports majeur des Philippines.
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+ Le nom de Manille est l'adaptation en français d'un terme espagnol Manilad, lui-même issu de son nom en langue tagalog Maynila. Le préfixe may signifie « à peu près », « beaucoup » ou « caractérisé par », « pourvu de » et nila désigne une espèce de manguier[4].
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+ La ville fut longtemps divisée en une ville coloniale, fortifiée et peuplée de colons européens, Manille à proprement parler, aujourd'hui désignée Intramuros et Binondo, la ville indigène, celle des Indios, plus peuplée. Dans le vocabulaire espagnol du XVIe siècle, le terme Indio désigne tout natif d'une des possessions espagnoles du Nouveau Monde et, par extension, des territoires colonisés après la découverte de l'Amérique, y compris en Asie.
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+ Manille est située sur la rive orientale de la baie de Manille, à environ 1 300 km de l'Asie continentale. Le fleuve Pasig coupe la ville en son milieu et permet aux eaux du Laguna de Bay, située au sud-est de Manille, de se déverser dans la baie.
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+ La quasi-totalité de la ville se trouve sur un sol alluvionnaire déplacé par le fleuve Pasig et gagné sur la baie de Manille. Ces terres ont cependant été substantiellement modifiées par l'homme, notamment le long du front de mer.
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+ Certaines variations altimétriques ont aussi été égalisées par l'urbanisation de la ville.
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+ Manille occupe une superficie de 38,55 km2 et est divisé en 897 barangays, la plus petite unité du gouvernement local des Philippines. Pour plus de commodités administratives, tous les barangays de Manille sont regroupés en 100 zones et qui sont ensuite regroupées en 16 districts, qui sont enfin regroupés dans les six circonscriptions électorales.
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+ La municipalité de Manille au sens propre compte 1 660 714 habitants sur 38,55 km2 d'après le recensement de 2007[8], avec donc une densité de population de 43 079 habitants au km². La municipalité est ainsi l'une des municipalités les plus denses de la planète, si ce n'est la plus dense. Elle n'est pourtant que la deuxième municipalité des Philippines, par la taille, après Quezon. La population de Manille est composée à 91,5% de chrétiens, à 4% de musulmans, à 1,5% de Chinois et à 3% d'origine ethnique diverses.
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+ L'agglomération de Manille regroupe un grand nombre de quartiers suburbains dans l'entité de Metro Manila dont la population totale compte 11 100 000 habitants pour 636 km2, soit une densité de 17 300 hab./km2, l'agglomération étant considérée comme une ville mondiale avec un rang Beta+. En 2013 le taux de fécondité y était estimé à 2,30 enfants par femme[9].
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+ Selon la Banque mondiale, 40% des habitants vivent dans l'un des 500 bidonvilles de la ville.
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+ La capitale présente un aspect très contrasté. Sur la rive sud du fleuve Pasig, s'étend l'ancien quartier colonial d'Intramuros, fondé en 1571 par les Espagnols, qui, dans une atmosphère paisible a conservé de surprenants exemples d'architecture du XVIIe siècle, et Rizal Park, parc central de Manille où se trouve le monument au héros national José Rizal. Plus au sud, les quartiers d'Ermita et Malate, autour de son église baroque, accueillent de nombreux bars et restaurants. C’est aussi là qu'on peut admirer le coucher du soleil sur la baie de Manille.
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+ Au nord du fleuve Pasig, le quartier de Quiapo est célèbre pour son église en acier, la basilique Saint-Sébastien, son marché et sa basilique du Nazaréen noir d'où part la procession du Nazaréen noir tous les 9 janvier et qui rassemble des millions de dévots. Un peu plus loin le quartier de Binondo abrite le très authentique Chinatown de la ville. Un fascinant cimetière chinois se trouve tout au nord de la ville.
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31
+ Manille est le principal centre administratif, commercial, culturel et portuaire des Philippines. La rade de Manille abrite un important port maritime géré par International Container Terminal Services (en) En 2005, le port s'est classé 35e des plus grands ports à conteneur du monde avec un transit de 2,943 millions d'EVP[10], mais le port est cependant moins bien classé en ce qui concerne la totalité des flux où il se situe à une 94e place avec un transit de 46 148 millions de tonnes de marchandises[10].
32
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33
+ Manille appartient à l'ensemble Metro Manila (Metropolitan Manila Area), une conurbation créée en 1975 par la réunion de 14 villes. Son agglomération concentre plus de la moitié de l'activité industrielle du pays, diversifiée autour des fonderies de fer, des pressoirs (huile de noix de coco), des manufactures de riz, des raffineries de sucre, des manufactures de tabac fabriquant cigares et cigarettes, du contreplaqué, du travail du cuir, de l'industrie de la chaussure, des textiles et des dérivés du chanvre.
34
+
35
+ L'industrie agro-alimentaire est ainsi l'un des secteurs employant le plus de personnes dans la ville, mais le tourisme est aussi une activité importante. Manille est l'une des plus importantes destinations touristiques du pays avec près d'un million de visiteurs par an. La plupart des destinations touristiques sont situées dans le quartier Intramuros de Manille, c'est-à-dire la vieille ville. Dans Manille se trouvent plusieurs bidonvilles notamment à Tondo.
36
+
37
+ En décembre 2016, lors d'une série d'opérations anti-drogue, les autorités ont fait la saisie de méthamphétamine d'une valeur de 115 millions d'euros. Le ministre de la Justice Vitaliano Aguirre affirme que c'est non seulement la plus grosse saisie de l'année, mais aussi la plus grosse dans l'histoire du pays [11].
38
+
39
+ Les rues de Manille souffrent de très nombreux embouteillages chroniques. Les jeepneys sont les principaux transports collectifs. Ce sont de vieilles Jeeps de l'armée américaine, laissées sur place après la Seconde Guerre mondiale, qui ont été transformées en minibus très colorés mais aussi très polluants. Les Philippins utilisent aussi pour les courtes distances de nombreux tricycles comme taxi pouvant accueillir jusqu'à trois ou sept personnes. La ville comprend aussi de nombreuses voitures taxi.
40
+
41
+ Depuis le début des années 1970 et l'administration de Ferdinand Marcos, Manille dispose d'un réseau de métro léger aérien, le LRT, qui suit souvent les axes principaux de la ville. C'est l'un des premiers systèmes de transports collectifs ferroviaires urbains d'Asie du Sud-Est. Long d'environ 29 km il comporte 29 stations, sur deux lignes : la LRT-1 (Ligne verte), et la LRT-2 (Ligne bleue). La ville possède aussi une ligne de métro principalement aérienne, la MRT-3 (Ligne jaune), un service de train de banlieue avec la Philippine National Railways ainsi qu'un service de ferry sur la rivière Pasig.
42
+
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+ La ville comporte 10 ponts sur la Pasig, 2 ponts ferroviaires et 8 ponts routiers (les ponts de Roxas, Jones, McArthur, Quezon, Ayala, Mabini, Padre Zamora et Lambingan).
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+ L'aéroport international Ninoy Aquino est situé à 8 km au sud-est du centre-ville dessert la ville. En octobre 1999, il a été équipé d'un second terminal et en août 2008, d'un troisième. Il est utilisé notamment par Philippine Airlines, Air Philippines, PAL Express, Cebu Pacific et KLM. L’ancienne base aérienne de Sangley à Cavite est ouverte aux vols privés à partir de 2019[12].
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+ Manille est jumelée avec 35 villes internationales en 2010[13].
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+ Le Manitoba (prononcé en français canadien : /ma.ni.to.bɑ/, prononcé en anglais : /ˌmænɪˈtoʊbə/) est une province de l'Ouest du Canada, situé dans la région des prairies, bordé à l'ouest par la Saskatchewan, à l'est par l'Ontario, au nord par le Nunavut et au sud par les états américains du Minnesota et du Dakota du Nord. Avec une population estimée à 1 208 268 habitants en 2011 et une superficie de 647 801 km2, le Manitoba est la 5e province la plus peuplée et la 8e plus grande de la Fédération. Le nom de la province vient d'un mot cri signifiant « passage du Grand Esprit ». Winnipeg est sa capitale ainsi que sa ville la plus peuplée.
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5
+ Les voyageurs (marchands de fourrures français) sont arrivés dans la région à la fin du XVIIe siècle mais la zone n'a pas été rattachée à la colonie de la Nouvelle-France. Le 2 mai 1670, le nord du Manitoba, faisant partie de la Terre de Rupert, a été octroyé par le roi d'Angleterre Charles II à la Compagnie de la Baie d'Hudson, qui vendra celle-ci au Canada en 1870. Créé à partir des Territoires du Nord-Ouest canadiens, le Manitoba est devenu la 5e province du Canada le 15 juillet 1870.
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+ Le Manitoba compte plus de cent dix mille lacs et possède un climat continental en grande partie en raison de sa topographie plane. L'agriculture, située surtout dans les régions fertiles du Sud et de l'Ouest de la province, est vitale pour l'économie de la province, les autres principales ressources économiques étant les transports, l'industrie, l'exploitation minière, l'exploitation forestière, l'énergie, le pétrole et le tourisme.
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9
+ Le Manitoba se trouve au centre du pays, dans les prairies. Les provinces limitrophes sont la Saskatchewan, à l'ouest, le Nunavut, au nord, l'Ontario à l'est, et les États-Unis d'Amérique (Dakota du Nord et Minnesota), au sud.
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11
+ Winnipeg est la capitale de la province. Les autres principales villes sont Brandon, Portage la Prairie, Le Pas, Thompson et Dauphin.
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13
+ Le climat du Manitoba est rude, bien que le sud de la province soit suffisamment fertile pour permettre une agriculture extensive. Au nord se trouvent des forêts de conifères, de la fondrière de mousse, et la toundra, à l'extrémité.
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+ La province dispose d'une façade maritime donnant sur la baie d'Hudson au nord-est. Elle comporte environ cent dix mille lacs qui couvrent plus de cent mille kilomètres carrés, soit 15 % de sa superficie. Les principaux lacs sont les lacs Winnipeg, Manitoba et Winnipegosis. Le lac Winnipeg est le dixième plus grand lac du monde par sa superficie.
16
+ Parmi les cours d'eau importants se trouvent la rivière Rouge, la rivière Assiniboine, le fleuve Nelson, la rivière Winnipeg, la rivière Hayes et le fleuve Churchill.
17
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18
+ Une grande partie du sud du Manitoba occupe le lit de l'ancien lac glaciaire Agassiz. Cette région, notamment la vallée de la rivière Rouge, est plane et fertile. Elle regroupe la majeure partie de la population de la province. Le point culminant du Manitoba est le mont Baldy (Baldy Mountain) avec une altitude de 832 mètres. Les principaux reliefs de la province sont le Mont Riding, les collines Pembina (ou collines du Manitoba), la forêt provinciale de Sandilands et le bouclier canadien. Les régions situées au nord et à l'est de la province, assises sur le socle granitique accidenté du bouclier canadien sont faiblement peuplées.
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20
+ L'agriculture extensive est pratiquée uniquement dans la partie sud de la province, même si la culture céréalière est également présente dans la région de la ville du Pas. L'activité agricole principale est l'élevage bovin (35 %), la céréaliculture (19 %) et la production d'huile végétale (8 %). Environ 12 % des terres arables du Canada se situent au Manitoba.
21
+
22
+ Les parties est, sud-est et nord du Manitoba sont couvertes par la forêt boréale de conifères et le muskeg (ou « fondrière de mousse » ). La partie la plus septentrionale, qui borde la baie d'Hudson, présente une végétation de type toundra. La forêt couvre environ 263 000 km2, soit 48 % de la superficie de la province[2]. La forêt se compose principalement de pins (gris et rouges notamment), d'épicéas (épinettes blanches et noires), de mélèzes laricins, de peupliers (faux-trembles, baumiers), de bouleaux (bouleaux à papier et bouleaux nains) ainsi que quelques poches de thuyas occidentaux[2]. La prairies à herbes hautes domine dans la partie sud de la province. Elle est notamment remarquable pour la présence d'espèces d'orchidées menacées[3].
23
+
24
+ Le Manitoba abrite des espèces animales variées. La province est notamment connue pour son importante population d'ours polaires ; la ville de Churchill est ainsi connue comme la « capitale de l'ours polaire »[4]. D'autres animaux de grande taille comme l'orignal, le caribou et le loup sont communs dans la province, notamment dans les zones protégées. Une importante population de serpents du genre Thamnophis existe près de Narcisse. Le Manitoba compte plus de 145 espèces d'oiseaux, dont la chouette lapone, oiseau symbole officiel de la province, ainsi que le faucon pèlerin[5]. Les lacs du Manitoba abritent de nombreuses espèces de poissons, dont la truite, le brochet et le laquaiche aux yeux d'or
25
+ [6].
26
+
27
+ La capitale du Manitoba et sa plus grande ville est Winnipeg, la huitième métropole du pays en nombre d'habitants. Winnipeg est le siège du gouvernement, de l'Assemblée législative du Manitoba et de la Cour provinciale. Quatre des cinq universités de la province, toutes les quatre ayant des équipes de sport professionnelles et la plupart des activités culturelles (comme le Festival du voyageur et Folklorama) sont situées à Winnipeg. La ville a une gare routière et ferroviaire, un aéroport international très fréquenté avec une base des Forces canadiennes opérant à partir de l'aéroport et est le siège régional du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord.
28
+
29
+ Les nations autochtones du Manitoba sont les Ojibwas et Assiniboines.
30
+ Le premier navigateur britannique, Sir Thomas Button, fut chargé par Jacques Ier d'Angleterre, en 1611, de poursuivre les explorations faites par Henry Hudson au Nord de l'Amérique; il a découvert les terres qu'il nomma Nouvelle-Galles, terre de Carey's-Swans-Nest, les caps de Southampton, de Pembroke, les îles Mansfield, l'île et la baie de Button. Parvenu jusque vers le soixante-cinquième parallèle, il se convainquit de la possibilité d'un passage au nord-ouest. Il aurait atteint le Manitoba actuel et visita le fleuve Nelson en 1612.
31
+ Par la suite, Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye visita le val de la rivière Rouge dans les années 1730, ouvrant ainsi la voie à l'exploration française pour la traite des fourrures.
32
+
33
+ 1738 : La Vérendrye atteint le site actuel de Saint-Boniface. Des traiteurs et des explorateurs français de la Nouvelle-France utilisent la route tracée par La Vérendrye pour se rendre dans l'Ouest de la Nouvelle-France. Nombre de ces voyageurs éliront domicile dans l'Ouest où ils prendront des épouses autochtones, donnant ainsi naissance à un nouveau peuple, les Métis de l'Ouest.
34
+ À la suite de l'annexion britannique de la Nouvelle-France en 1763 à la fin de la guerre de Sept Ans le sud du Manitoba devint le territoire de traite des fourrures de la Compagnie du Nord-Ouest, en concurrence directe avec les négociants de la Terre de Rupert, territoire gigantesque appartenant à la Compagnie de la Baie d'Hudson.
35
+
36
+ 1812 : les premiers colons anglophones écossais et irlandais recrutés par Lord Selkirk arrivent à la Fourche.
37
+
38
+ À la suite de la fondation du premier village d'agriculteurs, Fort Douglas, en 1812, par lord Selkirk, des tensions se font jour entre les colons anglophones et les Métis qui travaillaient pour la Compagnie du Nord-Ouest, concurrente de la Compagnie de la Baie d'Hudson dans laquelle était actionnaire lord Selkirk. Le 19 juin 1816, la Bataille de la Grenouillère, provoquée par une escarmouche entre le gouverneur de Fort Douglas, Robert Semple, et ses hommes qui tentaient d'intercepter un groupe de Métis commandé par Cuthbert Grant (futur capitaine général de la Nation métisse), fait 20 morts du côté des anglophones et 1 du côté des Métis. Cet incident marque le début de la guerre dite du Pemmican entre les hommes de la Compagnie de la Baie d'Hudson et ceux de la Compagnie du Nord-Ouest. Le résultat de ce conflit est la fusion des deux compagnies en une nouvelle qui garda le nom de Compagnie de la Baie d'Hudson, exigée par le gouvernement britannique en 1821 pour mettre fin aux violences.
39
+
40
+ 1822 : création du Conseil d'Assiniboïa, un gouvernement local mis en place par la Compagnie de la Baie d'Hudson pour aider le gouverneur de la compagnie à administrer la Colonie de la Rivière-Rouge. Le Conseil a essentiellement des fonctions judiciaires.
41
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+ 1835 : le Conseil d'Assiniboïa est métamorphosé en assemblée législative et exécutive. Pour assurer l'application des lois et faciliter le fonctionnement de l'administration, le conseil crée des comités, constitue des tribunaux et organise une force policière. Plusieurs francophones descendants des Français de la Nouvelle-France et des Métis, sont appelés à exercer diverses fonctions dans la magistrature et la police.
43
+
44
+ Lors de la cession de la Terre de Rupert au Canada en 1870 (qui deviendra les Territoires du Nord-Ouest), l'absence de consultation de la population métisse installée depuis plusieurs générations mena le chef métis Louis Riel à établir un gouvernement provisoire en déclarant l'indépendance du Manitoba. Ce fut la rébellion de la rivière Rouge (1869-1870). Des délégués du gouvernement de Riel entrèrent en négociation avec le gouvernement canadien, ce qui mena à l'entrée dans la confédération de la province du Manitoba en 1870 (Loi sur le Manitoba). À ce moment les anglophones d'extractions britanniques étaient approximativement de 5 % de la population totale. Les descendants des Français et métis francophones formaient 40 % de la population et les Autochtones majoritaires 45 %. L'implantation de colons britanniques par la suite et l'interdiction de la langue française à l'école ont rendu minoritaires ces deux populations autrefois majoritaires (voir Franco-Manitobains).
45
+
46
+ À l'origine, le territoire de la province ne s'étendait que sur 1/18 de sa taille actuelle – elle fut connue comme « la province timbre-poste ». Elle crut progressivement en absorbant des parties des Territoires du Nord-Ouest jusqu'à atteindre sa taille actuelle en parvenant au soixantième parallèle nord en 1912.
47
+
48
+ Pendant la Première Guerre mondiale, les femmes du Manitoba mariées à des soldats ou des marins deviennent les premières canadiennes à disposer du droit de vote, droit que, au moins en théorie, elles ont exercé au nom de leurs maris. Une grande grève générale eut lieu à Winnipeg en 1919, et la province a été durement touchée par la Grande Dépression. Cela a conduit à la création de ce qui allait devenir le Nouveau Parti démocratique du Manitoba, l'un des grands partis politiques de la province.
49
+
50
+ Le tout premier Premier ministre du Manitoba a été Hugh John Macdonald, un conservateur, en 1900. Le Premier ministre actuel est Brian Pallister, un conservateur, depuis 2016.
51
+
52
+ Le premier lieutenant-gouverneur de la province a été de 1870 à 1872 Adams George Archibald[7]. Le lieutenant-gouverneur actuellement en fonction est Janice Filmon depuis 2015[8].
53
+
54
+ L'Assemblée législative du Manitoba est une entité indépendante du gouvernement manitobain et est composée de 57 membres. Le Palais législatif du Manitoba est considéré comme l'un des plus remarquables d’Amérique du Nord[9].
55
+
56
+ La Société franco-manitobaine est l'organisme porte-parole officiel de la francophonie du Manitoba. Cette francophonie représente plus de 100 000 individus dans la province. La Société veille à l'épanouissement de la communauté francophone et revendique le respect de ses droits. Avec ses partenaires, elle planifie, facilite et appuie le développement des franco-manitobains en en faisant la promotion[10].
57
+
58
+ Créée en janvier 1999, cette organisation a pour mission d’identifier et répondre aux besoins et préoccupations des membres qui sont les maires, les conseillers municipaux et les présidents des villes incorporées du Manitoba[11].
59
+
60
+ Le mot Manitoba vient d'un mot cri qui signifie « passage du Grand Esprit »[12] (Gitche Manitou) cela peut se traduire par « Grand Esprit qui parle ».
61
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62
+ Selon le recensement de 2006[13], le plus grand groupe ethnique au Manitoba est d'origine anglaise (259 595 habitants), mais il y a une importante minorité d'origine française (148 370 habitants) et une population autochtone en pleine croissance (192 865 habitants, y compris les Métis). Mais seules 45 000 personnes ont aujourd'hui le français pour langue maternelle, soit 4 % de la population du Manitoba. Les autres groupes ethniques importants sont les Allemands (216 755 habitants - le deuxième groupe en importance), les Écossais (209 170) et les Irlandais (155 915). Le Manitoba est l'un des centres les plus importants de culture ukrainienne à l'extérieur de l'Ukraine (il y a 167 175 personnes d'origine ukrainienne) et c'est aussi le foyer de la plus grande communauté islandaise à l'extérieur de l'Islande.
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1
+ 9,35 g·cm-3 (liquide, 961,9 °C),
2
+ 9,05 g·cm-3 (liquide, 1 250 °C)[4]
3
+
4
+ 2 212 °C[6]
5
+
6
+ 1×10-4 Pa (828 °C)
7
+ 1×10-2 Pa (1 028 °C)
8
+ 1 Pa (1 330 °C)
9
+ 1×101 Pa (1 543 °C)
10
+ 1×102 Pa (1 825 °C)[7]
11
+
12
+ 234 J·kg-1·K-1 (0 °C)
13
+ 238 J·kg-1·K-1 (100 °C)
14
+ 282 J·kg-1·K-1 (527 °C)
15
+ 297 J·kg-1·K-1 (961 °C)
16
+ liquide : 310 J·kg-1·K-1 (961–2227°C)[7]
17
+
18
+ sol. dans HNO3;
19
+ sol. dans Hg, Na, K, NaK[7]
20
+
21
+ L'argent est l'élément chimique de numéro atomique 47, de symbole Ag. Entre le cuivre et l'or, l'argent appartient à la colonne de la classification périodique appelée "colonne des métaux à frapper". Ce sont en effet les trois métaux, peu ou pas oxydable à l'air, utilisés pour frapper la monnaie. Le terme "argent" s'est imposé dans la langue française pour parler de l'argent monétaire car il était plus rare que le cuivre mais moins que l'or, ce dernier n'étant pas assez abondant pour que tout le monde puisse avoir de "l'argent"[12].
22
+
23
+ Le corps simple argent est un métal précieux — alors parfois appelé argent métallique ou plus simplement argent métal, ou encore métal blanc[13] — dont le nom désigne aussi en français dans le langage courant les pièces et billets de monnaie, voire par extension une certaine somme « d'argent ». Cependant, les économistes distinguent, à la différence du langage courant, l’argent métal ou réserve métallique de la monnaie comme outil de régulation des échanges économiques. Le faible niveau des réserves de ce métal en fait une matière première minérale critique.
24
+
25
+ Le mot français vient du terme latin argentum, i de même signification.
26
+
27
+ L’origine lointaine du mot, par le grec argyros, viendrait d’un étymon indo-européen commun *arg- signifiant « blanc brillant, laiteux et clair » et serait l’équivalent en sanskrit de ar-jun signifiant également « brillant »[14].
28
+
29
+ Ce métal précieux, malléable et très ductile, est blanc et brillant, comme le rappelle son nom. Dédié à la Lune ou à la déesse lunaire Artémis/Diane, il figure depuis l'Antiquité parmi les sept métaux sacrés, bien connus et même survalorisés par l'alchimie médiévale. Il est connu par la fabrication multi-millénaire de bijoux, de monnaies, ainsi que pour ses applications industrielles croissantes au XXe siècle.
30
+
31
+ Il s'agit d'un métal de transition, élément du groupe 11.
32
+
33
+ L'argent possède 38 isotopes connus, de nombre de masse variant entre 93 et 130, et 36 isomères nucléaires. Parmi ces isotopes, deux sont stables, 107Ag et 109Ag et constituent la totalité de l'argent naturel, dans un ratio 51,8/48,2 et quatorze radio-isotopes sont instables entre 102 et 117. On attribue à l'argent une masse atomique standard de 107,868 2(2) u.
34
+
35
+ Les isotopes de masse 112 et 117 sont des produits de fission de l'uranium.
36
+
37
+ L'argent est un élément rare.
38
+
39
+ Le clarke s'élève à 0,1 g par tonne[15].
40
+
41
+ L'argent est présent dans le sous-sol à l'état natif, c'est l'argent natif du Mexique, du Pérou, du Chili, de Saxe, du lac Supérieur ou de Norvège, il est assez rare en cristaux isolés, mais fréquent en fils contournés et minces placages, à surface généralement altérée de teinte sombre ou très souvent dispersés en une multitude de structures réticulaire ou filaires. Il forme des amas parfois sous la forme de veines et filons à gangues siliceuse ou carbonatée, plus rarement dispersé en pépites compactes.
42
+
43
+ Il est plus souvent présent sous forme de sulfures comme argentine ou argyrose Ag2S, acanthite monoclinique ou argentite cubique, parfois mélangés à d'autres sulfures de plomb, de cuivre, d'antimoine..., comme la pyrargyrite 3 Ag2S. Sb2S3 sulfure double d'antimoine et d'argent, et son homologue As 3 Ag2S. As2S3. Il existe aussi sous forme d'halogénures naturels d'argent, AgCl comme la chlorargyrite ou la cérargyrite, AgBr ou les bromargyrites, les AgI ou Iodargyrite.
44
+
45
+ Il peut être intimement associé avec l'or, par exemple en alliage dans l'électrum ou en combinaison commune avec le tellure dans la petzite.
46
+
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+ Il est récupéré depuis l'Antiquité, parfois intensément au Moyen Âge des minerais de galène argentifère.
48
+
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+ Il peut être extrait avantageusement des minerais argentifères très pauvres, exploité pour le cuivre ou le plomb, par exemple des gisements communs de blende, de galène ou de pyrite, par chloruration et amalgamation. Il s'agit de récupération de sous-produits lors du traitement du cuivre et du plomb.
50
+
51
+ Le chlorure d'argent est dissous dans le chlorure de sodium. L'argent métal pulvérulent précipite, il peut alors être amalgamé par le mercure. L'amalgame chauffé se décompose facilement.
52
+
53
+ Le traitement de la galène donne du « plomb d'œuvre » qui peut contenir des quantités non négligeables d'argent. L'affinage de ce plomb argentifère spécifique s'opérait par cristallisations successives avec l'aide de sept chaudières. Le plomb argentifère est fondu, il refroidit lentement et le plomb presque pur reste au fond du bain. L'écumoire retirait sept huitième du plomb et ainsi de suite pendant trois opérations d'affinage similaire pour obtenir un Pb presque pur.
54
+
55
+ Mais les alliages Pb/Ag communs à faible teneur d'argent, de l'ordre de 0,5 % à 1 %, restent une matière première de la fabrication de l'argent. Il est possible de procéder à des fusions sélectives, éventuellement des fusions de zones, en utilisant le diagramme Pb/Ag.
56
+
57
+ Le zincage ou « désargentation du plomb » par le zinc était une autre technique complémentaire, le zinc, captant dans sa phase dix fois son poids d'argent, s'empare de l'argent du plomb d'œuvre. L'alliage triple Ag Pb Zn se retrouve en écume à la surface du plomb fondu, il est prélevé par une boîte percée de petits trous, lors de trois traitements. Une distillation permet d'éliminer l'essentiel du zinc, le bain étant débarrassé des restes de Zn par des eaux surchauffées sous pression, qui ont comme effet d'oxyder le zinc et les autres métaux les plus électronégatifs.
58
+
59
+ La coupellation permet de séparer l'argent du plomb. Selon l'ancienne méthode, il faut chauffer à l'air l'alliage Pb/Ag en présence de phosphates d'os. Le plomb métal s'oxyde en PbO qui est absorbé par la coupelle poreuse. L'argent précieux et stable reste inaltéré. Voici la réaction de base ː
60
+
61
+ Aujourd'hui, les procédés de cyanuration utilisant les complexes métalliques de l'ion cyanure dans l'eau sont utilisés.
62
+
63
+ L'argent est raffiné par électrolyse.
64
+
65
+ Le corps simple Ag de couleur blanche, apprécié pour son éclat blanc métal particulier et sa réflectance optique rehaussée par un polissage, est un cristal cubique, métal malléable et très ductile, de densité avoisinant 10,5.
66
+
67
+ Il fond légèrement au-dessus de 960,5 °C et s'évapore complètement entre 1 950 °C et 2 212 °C, selon la présence d'impuretés. La corructation est une lumière vive, ponctuelle, émise par ce métal au moment de son refroidissement après fusion lorsque le voile composé d’oxydes et de fondant en surface se déchire emporté par le borax. Cette solidification s'accompagne souvent de rochage (libération des gaz dissous par la phase liquide, composés principalement d'oxygène) qui peut faire gonfler le métal ou provoquer des cloques.
68
+
69
+ Il s'agit du corps métal meilleur conducteur de la chaleur et de l'électricité dans les conditions de température et de pression normales.
70
+
71
+ Ce métal noble présente une résistance chimique aux agents chimiques parfois à températures élevées. Il est insoluble dans l'eau et dans les alcalis. Il peut être inoxydable dans certaines atmosphères contrôlées.
72
+
73
+ Il est attaqué toutefois par les sulfures, par exemple communément par ceux contenus dans les aliments, d'où le noircissement de la vaisselle en argent parfois observé. Les sulfures présents dans l'atmosphère réagissent avec l'argent pour former Ag2S. Le ternissement est accéléré par la présence de cuivre dans les alliages. On peut éviter le ternissement en le stockant avec du papier imprégné d'acétate de cuivre ou de cadmium, qui ont plus d'affinité pour H2S[7].
74
+
75
+ Traiter l'argent par électrolyse avec une solution de chromate alcalin retarde le ternissement[4].
76
+
77
+ Il est attaqué par les acides nitrique et sulfurique, le dernier à chaud. Il est soluble dans le cyanure de potassium KCN aqueux, ce qui explique le procédé de cyanuration précédemment décrit.
78
+
79
+ L'acide de choix pour dissoudre l'argent est l'acide nitrique :
80
+
81
+ La dissolution dans l'acide sulfurique concentré chaud est plus économique en acide :
82
+
83
+ ou :
84
+
85
+ L'argent est attaqué par l'eau régale, l'acide chromique, les solutions de permanganate, l'acide persulfurique, l'acide sélénique et les solutions aqueuses d'halogènes libres. Les réactions peuvent être ralenties par la formation d'une couche protectrice (AgCl par exemple)[4].
86
+
87
+ Il est également soluble dans les hydroxydes alcalins fondus en présence d'air et dans les peroxydes fondus[16].
88
+
89
+ On peut analyser un échantillon en le dissolvant dans de l'acide nitrique et en précipitant l'argent sous forme d'AgCl[7]. Le seuil de détection est de 0,1 µg l−1. Contrairement aux autres chlorures, peu solubles, le chlorure d'argent est soluble dans l'ammoniaque[4].
90
+
91
+ Les halogénures d'argent peuvent être dissous dans NaKCO3 fondu. L'argent est précipité sous forme métallique et peut être séparé par dissolution dans l'eau[4].
92
+
93
+ La valence Ag(I) est la principale, à côté des marginales Ag(II) et Ag(III) et des exceptionnelles -II, -I, IV.
94
+
95
+ Le cation Ag+ qui possède un assez gros rayon ionique 1,15 Å est oxydant[17].
96
+
97
+ Les apprentis chimistes le connaissent pour ces combinaisons simples avec les halogènes, soit les halogénures d'argent comme chlorure d'argent AgCl cubique, le bromure d'argent AgBr ainsi que le fluorure d'argent AgF et l'iodure d'argent AgI α et β, respectivement de maille hexagonale et cubique.
98
+
99
+ Citons parmi ces composés les plus communs ː
100
+
101
+ Il existe aussi le tellurure d'argent, le permanganate d'argent, le fulminate d'argent, l'hexafluoroarséniate d'argent, le tétrachloroaluminate d'argent, le diéthyldithiocarbamate d'argent
102
+
103
+ L’argent métal et/ou ses principaux alliages sont utilisés par exemple :
104
+
105
+ L'argent est un excellent catalyseur en chimie. Les bromure et iodure d'argent sont employés en émulsions en photographie « argentique », ces sels d’argent étant photosensibles ; l'argent colloïdal a été utilisé comme médicament.
106
+
107
+ Le deuxième domaine avec environ 7 700 tonnes au début des années 1990 est la bijouterie et l’orfèvrerie. L’argent est utilisé pour fabriquer des objets et des bijoux (pendentifs, bracelets, colliers…) tout ceci est possible car l’argent possède une propriété qui permet de concevoir ces œuvres : sa bonne malléabilité. L’argent est souvent allié à de faibles quantités de cuivre pour renforcer ses caractéristiques mécaniques. L'argent le plus courant en bijouterie est l'argent 925. Un poinçon 925 signifie que le bijou est fabriqué avec au moins 92,5 % d'argent pur et authentifie la qualité du métal précieux[18]. Cet alliage est appelé « argent sterling ». On l’utilise aussi allié à l’or, ou en plaquage (de 3 à 5 microns d’épaisseur pour la bijouterie, de 20 à 30 microns pour l’argenterie).
108
+
109
+ Le troisième domaine est la photographie, avec environ 5 600 tonnes au début des années 1990. Les cristaux d’halogénures d’argent sensibles à la lumière sont l’élément essentiel des films et papiers photographiques. Ce secteur est en décroissance constante depuis plusieurs années en raison du développement de la photographie numérique. Le marché de la radiographie est devenu plus important que le marché de grand-public.
110
+
111
+ La photographie était la plus grande consommatrice d’argent avant que les procédés modernes permettent de récupérer l’argent dans les bains de développement, et ainsi de le recycler en bonne partie. La diminution du nombre de pellicules argentiques commercialisées, en raison de l’avènement du numérique, a également contribué à en réduire considérablement le besoin.
112
+
113
+ Différents types morphologiques peuvent être produits en jouant sur les phénomènes de précipitation et cristallisation ; cubes, cubes creux, sphères, particules à facettes, grains pyramidaux dont la réactivité et les propriétés (toxicité notamment) varient. 1 cm3 d'une concentration à 1 ppm de nanoparticules d'argent représente 25 000 milliards de ces particules[20]. Combinées à du phosphate de calcium, l'activité de particules de vingt à cinquante nanomètres de nano-argent peut être jusqu'à 1000 fois supérieure, ce qui laisse présager des impacts environnementaux.
114
+
115
+ Parmi 800 nano-produits répertoriés dans les années 2000 par le Woodrow Wilson Institute, 56 % étaient fabriqués à partir de nano-argent (le plus souvent à partir de nanoparticules d'argent). Des évaluations estiment qu'en 2015, il pourrait en être produit 1 000 à 5 000 tonnes par an, ce qui correspondrait à 1/3 de l'actuelle production mondiale d’argent)[20].
116
+
117
+ Des rats exposés aux nanoparticules de 15 nanomètres inhalées présentent ensuite ces particules dans tout l’organisme (cerveau y compris), avec des effets qu’on ignore. Un article de février 2009 a conclu que des nanoparticules d’argent testées en association avec du cuivre (argent seul et argent colloïdal) pour différentes tailles de nanoparticules interféraient avec la duplication de l’ADN[20]. À forte dose, une argyria est possible[20]. Enfin, une résistance bactérienne au traitement par nano-argent peut apparaître, comme pour les autres traitements antibiotiques.
118
+
119
+ L'argent a une bonne résistance à l'effort, il est utilisé dans les vilebrequins de locomotives diesel. On le retrouve également dans les roulements à billes des turbines, où on fait appel à ses propriétés autolubrifiantes.
120
+
121
+ Enfermé entre deux feuilles de papier mylar, il est utilisé dans les contacts électriques des claviers d'ordinateurs[7]. Il est aussi utilisé pour recouvrir les contacteurs en cuivre des TGV[réf. nécessaire].
122
+
123
+ Une solution de nitrate d'argent, de soude, d'ammoniaque et de sucre (ou de formaldéhyde) est utilisée pour déposer une couche d'argent sur le verre, le verre étant préalablement traité avec SnCl2. Ce procédé sert notamment à fabriquer les bouteilles isothermes, les CD[7] ou les décorations de sapins de Noël[4].
124
+
125
+ Tous les sels d'argent sont toxiques.
126
+
127
+ L'argent est aussi un polluant et un contaminant.
128
+
129
+ Pour des raisons mal comprises, l'être humain en supporte des doses bien plus élevées que ces organismes. L'absorption d'argent dans la circulation du sang de l’organisme humain ne semble pas avoir d’effet direct en dessous d'un certain seuil, mais un excès provoque une maladie dite argyrisme qui donne à la peau et au blanc de l'œil un teint gris-bleuâtre, voire noirâtre.
130
+
131
+ Au-delà de 0,4 ng/litre, l'argent est considéré comme un indicateur de pollution (par le nitrate d'argent par exemple).
132
+
133
+ L'argent a été utilisé comme monnaie dans la plupart des civilisations au même titre que l'or. Jusqu'à l'instauration du système de l'Étalon-or à la fin du XIXe siècle en Occident, la plupart des pays européens ainsi que les États-Unis ou encore le Mexique fonctionnaient dans le cadre d'un régime monétaire appelé bimétallisme dans lequel une monnaie or et une monnaie argent circulaient conjointement. Le bimétallisme a été accusé par les économistes de favoriser une certaine instabilité des cours de la monnaie et donc de provoquer une instabilité de l'économie. On parlera dans ce cadre de la fameuse loi de Gresham, du nom d'un commerçant et financier britannique du XVIe siècle, qui a démontré que la mauvaise monnaie avait tendance à chasser la bonne. Cela signifie que dans le cadre d'un système monétaire où deux étalons monétaires coexistent, l'un finit par chasser l'autre, en l'occurrence l'or qui devient de ce fait rare et recherché. Cette concurrence entre les monnaies peut avoir un impact défavorable sur l'économie en favorisant la spéculation et en bouleversant la hiérarchie des prix. L'abandon du bimétallisme n'a cependant pas sonné la fin de l'argent en tant que monnaie. Ainsi en France jusqu'aux années 1970, des pièces en argent massif ont été frappées. Parmi celles-ci, on peut citer la célèbre pièce de 5 Francs sur laquelle figure en effigie la semeuse, une femme qui sème des grains de blé. Ces pièces font encore l'objet d'une cotation et donc peuvent servir de support d'investissement. Par ailleurs, l'argent en tant que métal précieux peut être utilisé pour placer ses liquidités. Le placement peut se faire sous forme de pièces, mais aussi de lingots ou encore de lingotins (d'une taille plus petite que les lingots). Le cours du lingot varie en fonction du cours de l'once d'argent. L'argent comme l'or fait en effet l'objet d'une double cotation sur le marché de Londres et sur le marché New Yorkais. Dans les deux cas, les mouvements observés sont à la fois liés aux fondamentaux (demande de métaux précieux, volume de production, perspectives macro-économiques…), mais aussi à la spéculation. Il faut d'ailleurs le noter, les cours de l'argent varient davantage que ceux de l'or. On constate généralement que les cours de l'argent amplifient les variations observées sur les cours de l'or à la hausse comme à la baisse.
134
+
135
+ La consommation d’argent en 2004 dans le monde a été de l’ordre de 26 000 tonnes.
136
+
137
+ La consommation dépasse la production depuis plusieurs années. On estime que l'argent risque de devenir un métal rare :
138
+
139
+ L’argent provient de mines ou du recyclage.
140
+ En 2004 :
141
+
142
+ Selon l’USGS, la production d’argent dans le monde en 2008 était estimée à 20 900 tonnes d’argent soit 671 millions d’onces.
143
+
144
+ L’argent est extrait soit de mines dont il est le principal métal, soit de mines d’autres métaux dont l’argent est en quelque sorte un sous-produit ; c’est ainsi que :
145
+
146
+ En 2011, la production était de 23 689 tonnes d’argent, soit 761,6 millions d’onces[25].
147
+
148
+ Globalement, les Amériques ont produit un peu plus de la moitié de l’argent extrait dans le monde.
149
+
150
+ Chiffres de 2013, source : Silver Institute, 2013
151
+
152
+ Le matériau argent, métal ductile et malléable, est connu au Néolithique, avant 5000 av. J.-C., par diverses pièces d'ornement, vaisselles et bibelots.
153
+
154
+ La première extraction connue date de 3000 av. J.-C., en Anatolie. Ces premiers filons représentaient une ressource de valeur pour les civilisations qui ont fleuri dans le Proche Orient, ainsi que pour la Crète et la Grèce, tout au long de l’Antiquité.
155
+
156
+ Les monnaies les plus anciennes en argent, souvent à valeur d'échange global entre autorités, sont sous forme de trépieds, de vases, d'anneaux, de barres et lingots de tailles uniformes. À la fin du IIIe millénaire av. J.-C. existent ainsi des barres et autres lingots d'argent de masse constante, munis d'un sceau officiel, parmi le matériel archéologique mis au jour en Cappadoce. Ces formes assez massives peuvent être considérées comme des devises de métal.
157
+
158
+ Vers 2000 av. J.-C., des mesures de grains d'argent attestent d'une monnaie de compte existante en Mésopotamie, à côté d'autres outils monétaires sophistiqués adaptés au calcul et au crédit.
159
+
160
+ À peu près en 1200 av. J.-C., le centre de production d’argent serait établi aux mines de Laurium, en Grèce, d’où il continue d’alimenter les empires naissants de la région. Dans le bassin méditerranéen, la civilisation créto-mycénienne développe l'art de mise en valeur de l'argenterie, diffusant le ciselage, le bosselage et le damasquinage. Les Phéniciens diversifient les rares sources d'approvisionnement en exploitant les mines de la péninsule ibérique.
161
+
162
+ Les Assyriens au VIIIe siècle av. J.-C. mentionnent sur les pièces et morceaux d'argent leur teneur garantie en argent, ce sont les premières indications explicites du titre.
163
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+ À l'âge classique grec, au VIe siècle av. J.-C., l'argent ou l'électrum des mines du Laurion sert à décorer les statues (thésaurisation) et/ou à fondre de la monnaie en pièces communes, rondes et aplaties. Les Perses achéménides contemporains ont laissé de belles amphores en argent en Asie mineure. Il faut attendre le Ve siècle et le IVe siècle pour que les peuples gaulois, subissant une forte influence de la civilisation méditerranéenne, initient, essentiellement par imitation grecque, leurs propres monnayages d'argent.
165
+
166
+ Bien avant 80 à 100 apr. J.-C., sous l'apogée de l'empire antonin, l’Espagne s'est imposée à son tour comme la capitale de la production d’argent. Les mines ibériques sont le principal fournisseur de l’Empire Romain au Ier siècle. Jusqu'aux crises du Bas-Empire, l'essor de la production d'argent demeure constante. Outre les monnaies, les vaisselles, les bibelots divers, les lampadaires, les tables et lits ouvragés, les bustes l'attestent[26].
167
+
168
+ À partir du IVe siècle apr. J.-C., l'art de l'argenterie rejoint l'orfèvrerie sacrée. L'ornementation en relief atteint un apogée avec la demande chrétienne, le perforage, la niellure, le ciselage et l'émail argent caractérisent cette technique d'ornement précise, qui apparaît dans toute sa splendeur avec la cassette de l'église San Nazaro à Milan réalisée au IVe siècle et les portes du baptistère du Latran à Rome au Ve siècle. Les plats, patènes et burettes forment une partie du trésor des vieilles cathédrales. La production byzantine, de même que l'occident barbare, n'oublient pas les armes et bijoux d'apparat[27].
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+
170
+ À la suite de l’invasion de l’Espagne par les peuples arabo-berbères ou maures, l'extraction d’argent ibérique ne sert plus la péninsule européenne. L'exploitation minière européenne se répartit vers un plus grand nombre de pays miniers déjà localement actifs, dont la plupart se situent en Europe centrale. La plupart des découvertes des plus grandes mines d’argent se sont faites du fait de la demande croissante entre 750 et 1200 apr. J.-C., incluant celles faites en Allemagne et en Europe de l’Est. La période carolingienne, amenant le faste dans les églises et les monastères bénédictins hégémoniques, favorise l'art de l'argenterie et de l'orfèvrerie. Il s'agit d'une véritable thésaurisation que l'art monastique, notamment l'ordre bénédictin de Cluny, perpétue malgré les risques de pillage jusqu'au Xe et XIe siècles. Les évêchés gardent leurs décorations en argent, ainsi l'autel de Vuolvinius recouvert de feuilles et plaques d'argent doré avec ornementation en relief, élevé dans l'église Saint Ambroise de Milan au IXe siècle. L'argenterie sacrée marque indéniablement l'art souvent préservé jusqu'à nos jours des cathédrales et monastères allemands, comme à Aix-la-Chapelle, Ratisbonne, Essen, Bamberg, Trèves, Hilsdesheim. L'argent placé en couverture sert à protéger les manuscrits sacrés de la cathédrale de Trèves.
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+ L'essor de l'art gothique en France, puis en Flandres et en Allemagne ne tarit pas l'attrait pour l'argenterie. Reliquaires, tabernacles, objets de culte divers montrent des motifs ornementaux en bosselage et à plat, à l'instar des aiguières et des plats-bassins profanes.
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+ L'argenterie italienne connaît un âge d'or au Quattrocento, avec des artistes prolifiques tels que Lorenzo Ghiberti, Michelozzo, Antonio del Pollaido, Andrea del Venochio. L'autel du baptistère de Florence et surtout l'art profane produisant de la vaisselle d'art, des candélabres et de multiples statuettes témoignent de cette profuse création.
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+ Le demi-millénaire compris entre 1000 et 1500 est une période significative durant laquelle augmente le nombre de mines qui sont découvertes, ainsi que celui des avancées technologiques et améliorations de production métallurgique médiévale qui en découlent.
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+ Cependant, aucun événement historique concernant l’argent ne peut rivaliser avec la découverte du Nouveau Monde en 1492 et sa première exploitation séculaire. Cette importante découverte et les années qui la suivent ont réinventé le rôle de l’argent à travers le monde.
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+ L'exploitation des mines du Potosí[28] après 1545-1555 a conduit à une extraction d’argent telle, qu’elle éclipse alors tout ce qui avait pu se produire avant dans ce domaine. Entre 1500 et 1800, la Bolivie, le Pérou et le Mexique ont effectué à eux trois plus de 85 % de la production et du commerce mondial de l'argent.
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+ Au XVIIe siècle, le style et les techniques des argentiers français, un art codifié par Charles Lebrun et placé sous l'égide royale, gagne les autres pays européens. Le goût de l'argenterie commune - vaisselles, éléments de meubles ou ornements d'ameublement - gagne la noblesse et la riche bourgeoisie française. Mais le siècle des Lumières voit apparaître un désintérêt pour l'argent alors que la porcelaine fait fureur, le déclin de l'usage de l'argent pour la vaisselle est rapide, malgré quelques chocolatières d'exception. Le rococo conserve l'ornementation à base d'argenterie, avant que le néo-classicisme anglais, illustré par l'architecte-décorateur Robert Adam (1728-1792) n'influence durablement l'Angleterre et son art de vivre des élites vers une conservation presque hiératique des anciennes pratiques françaises.
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+ L'argent métal précieux a été à différentes reprises considéré comme un étalon monétaire. C'est le cas du "Franc en argent", institué par la loi du 7 germinal an XI, le franc germinal comportant 5 g d'argent au titre de 900/1000. De facto s'instaure un bimétallisme (or/argent) qui s'impose jusqu'en 1873. Pendant la période révolutionnaire, le rapport de valeur or/argent se fixe à 1 sur 15,5 alors qu'au milieu du XVIe siècle, il était seulement de 1 sur 10,75.
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+ Au XIXe siècle, plusieurs autres pays ont commencé à contribuer plus considérablement, notamment les États-Unis, avec la découverte du filon Comstock au Nevada. La production d’argent mondiale a continué à grandir, passant de 40 à 80 millions d’onces de production annuelle durant les années 1870.
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+ La période allant de 1876 à 1920 a représenté une explosion tant dans le domaine de l’innovation technologique que dans l’exploitation de nouvelles régions dans le monde entier. La quantité produite au cours du dernier quart du XIXe siècle a quadruplé par rapport à la production moyenne de ses 75 premières années, passant à presque 120 millions d’onces de production annuelle. De même, de nouvelles découvertes en Australie, Amérique centrale et Europe ont considérablement augmenté la quantité mondiale de production d’argent.
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+ À la fin du XIXe siècle, l'argenterie industrielle s'impose, le placage industrielle cède la place à la galvanoplastie où s'illustre le Français Ruolz avant l'anglais Elkington en 1899.
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+ Les deux décennies entre 1900 et 1920 ont abouti à une augmentation de la production mondiale de 50 % et ont élevé son total à environ 190 millions d’onces. Ces augmentations ont découlé de découvertes faites au Canada, États-Unis, Afrique, Mexique, Chili, Japon et bien d’autres pays. La conséquence économique, rendue inévitable par la hausse de la production mondiale malgré la demande soutenue, entraîne une chute radicale de valeur et d'intérêt pour l'argent. En 1914, à la fin de la Belle Époque, le kilogramme d'argent fin équivaut encore environ à 90 francs or. En 1933, le kilogramme d'Ag fin n'en vaut plus que la moitié en valeur réelle. La chute est à cette époque marquée par le succès du totalitarisme amplifiée par les ventes massives d'argent de l'Allemagne.
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+ Au cours du dernier siècle, de nouvelles technologies ont également contribué à une hausse massive de la production mondiale d’argent. Les avancées majeures ont consisté en le forage par machines à vapeur, l’extraction, l’aspiration de l’eau dans les tunnels et l’amélioration des transports. En outre, les progrès techniques dans l’industrie minière ont amélioré la capacité à séparer l’argent du reste des minerais et ont permis de traiter un plus grand nombre de minerais contenant l’argent.
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+ De telles méthodes ont été critiques à l’augmentation du volume de production future, puisque de nombreux filons productifs se sont vus épuisés vers la fin du XIXe siècle.
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+ Le XXe siècle montre que l'argent est encore un métal américain, les Amériques assurant au milieu des années soixante, 60 pour cent de la production mondiale (8 340 tonnes). La région de Mexico, associée à la sierra Madre et au désert de Mapuni, ont longtemps assuré la première place au Mexique. En 1965, la production de ce pays passait en seconde position, avec 1 254 tonnes, derrière le Pérou assurant 1 284 tonnes. Venait ensuite les États-Unis avec 1 213 tonnes (Idaho en tête), le Canada 1 025 t (Ontario, Colombie britannique), l'URSS 840 t, l'Australie 526 t, le Japon 519 t, l'Allemagne fédérale 324 t, la Suède 124 t et la France 140 t.
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+
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+ À ce jour, la production annuelle mondiale atteint en moyenne 671 millions d’onces, soit 21 000 t.
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+
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+ Les réserves d'argent sont de 270 000 tonnes pour une production annuelle mondiale de 21 300 tonnes (en 2008), ce qui correspond à seulement 13 années de production annuelle.
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+
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+ Le gisement collectable pour recyclage est constitué par :
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206
+ Il existe des techniques de recyclage pour les principales applications. Le taux de recyclage du métal est de 30 à 50 %. Cependant, l'argent est de plus en plus utilisé dans des applications où le métal est présent en très faibles quantités (électronique principalement, applications photovoltaïques et verrerie dans une moindre mesure). Dans ces nouvelles applications où le métal est présent en quantités dispersées, l’argent est plus difficilement recyclable.
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+ En France, le gisement collectable est de 210 tonnes, et le gisement collecté est de 60 tonnes[30].
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Le Manx, ou chat de l'île de Man, est une race de chat originaire de l'île de Man (îles Britanniques). Ce chat est caractérisé par son absence de queue.
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+ Le chat Manx (kayt Manninagh ou stubbin en mannois), aussi appelé « chat de l'île de Man », est originaire, comme son nom l'indique, de l'île britannique de Man.
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+ La mutation d'un gène a provoqué l'absence de queue chez ces individus, elle s'est développée sur l'île à cause de l'isolement des chats et de la trop forte consanguinité.
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+ Le folklore anglais attribue ce caractère à la pingrerie des habitants de l'île, qui auraient, lors d'un lointain hiver très rigoureux, coupé la queue de tous les chats pour économiser le bois de chauffage. En effet, la porte de la maison se refermerait ainsi plus vite sur les chats, ce qui éviterait que la chaleur ne s'échappe dehors[réf. souhaitée].
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+ Le Manx est un chat de taille moyenne à grande et au corps musclé, compact, puissant mais tout en rondeur. L'ossature et la musculature sont fortes, le dos droit. Les pattes sont de taille moyenne à courte, là aussi avec une bonne ossature et musculature. Les pattes postérieures sont légèrement plus hautes que les antérieures et les pieds ronds et fermes.
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+ La principale caractéristique du Manx est sa queue, ou plutôt son absence de queue (causée par une mutation du gène M.) On distingue plusieurs types de longueurs de queue :
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+ On peut trouver dans une même portée Manx des chatons ayant des longueurs de queue différentes. On ne rencontre généralement en concours que des Manx rumpy.
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+ La tête est large et arrondie avec des pommettes saillantes et un nez court, large et bien incurvé. Les yeux sont grands, bien ouverts et ronds d'une couleur accordée à la robe. Les oreilles, de taille moyenne à petite, sont larges à la base avec le bout arrondi et sont placées bien espacées sur le crâne.
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+ La fourrure est courte, dense et avec un sous-poil épais. Toutes les couleurs et robes sont acceptées pour cette race.
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+ Les croisements sont autorisés avec le Cymric, le British Longhair et le British Shorthair, toutefois les Manx rumpy, rumpy riser et stumpy ne peuvent être croisés qu'avec des Manx ou des Cymric longy.
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+ Le manx a des pattes postérieures plus longues que ses pattes antérieures. Donc, pour se déplacer, il sautille comme un lapin et sa fourrure semblable à celle de ce dernier accentue la ressemblance.
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+ L'élevage du Manx est délicat, d'une part parce qu'une chatte donne naissance à peu de chatons et d'autre part par l'aspect génétique. En effet, un Manx homozygote (porteur des deux gènes responsable de l'absence de queue) n'est pas viable puisque la moelle épinière ne se développe pas complètement. Tous ces chatons meurent dans l'utérus et ceux qui naissent sont donc forcément hétérozygotes. On ne peut pas non plus accoupler deux Manx rumpy car il est possible de faire apparaître un gène létal. Il est donc conseillé de les accoupler avec des British Shorthair ou Longhair pour éviter le problème, mais dans ce cas, tous les chatons de la portée ne naitront pas Manx.
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+ Des recherches génétiques menées par l'université de Californie à Davis a rapporté la présence à très faible fréquence de l'allèle récessif responsable du gantage blanc du sacré de Birmanie chez le manx. Cette particularité n'est évidemment pas recherchée par les éleveurs. Un test génétique spécifique existe afin de détecter le gène de gantage birman[1].
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+ Le Manx est décrit comme un chat facile à vivre, qui s'adapte bien aux changements, et affectueux avec son propriétaire. Ce serait un chat robuste et bon chasseur. Ces traits de caractère restent toutefois parfaitement individuels et sont fonctions de l'histoire de chaque chat.
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+ Selon la légende, le chat Manx aurait été le dernier animal à monter sur l'Arche de Noé mais au moment où il embarqua, la porte du bateau se serait refermée sur la queue du chat qui fut sectionnée.
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+ Le chat Manx (kayt Manninagh ou stubbin en mannois), aussi appelé « chat de l'île de Man », est originaire, comme son nom l'indique, de l'île britannique de Man.
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+ La mutation d'un gène a provoqué l'absence de queue chez ces individus, elle s'est développée sur l'île à cause de l'isolement des chats et de la trop forte consanguinité.
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+ Le folklore anglais attribue ce caractère à la pingrerie des habitants de l'île, qui auraient, lors d'un lointain hiver très rigoureux, coupé la queue de tous les chats pour économiser le bois de chauffage. En effet, la porte de la maison se refermerait ainsi plus vite sur les chats, ce qui éviterait que la chaleur ne s'échappe dehors[réf. souhaitée].
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+ Le Manx est un chat de taille moyenne à grande et au corps musclé, compact, puissant mais tout en rondeur. L'ossature et la musculature sont fortes, le dos droit. Les pattes sont de taille moyenne à courte, là aussi avec une bonne ossature et musculature. Les pattes postérieures sont légèrement plus hautes que les antérieures et les pieds ronds et fermes.
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+ La tête est large et arrondie avec des pommettes saillantes et un nez court, large et bien incurvé. Les yeux sont grands, bien ouverts et ronds d'une couleur accordée à la robe. Les oreilles, de taille moyenne à petite, sont larges à la base avec le bout arrondi et sont placées bien espacées sur le crâne.
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+ La fourrure est courte, dense et avec un sous-poil épais. Toutes les couleurs et robes sont acceptées pour cette race.
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+ Des recherches génétiques menées par l'université de Californie à Davis a rapporté la présence à très faible fréquence de l'allèle récessif responsable du gantage blanc du sacré de Birmanie chez le manx. Cette particularité n'est évidemment pas recherchée par les éleveurs. Un test génétique spécifique existe afin de détecter le gène de gantage birman[1].
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+ Le Manx est décrit comme un chat facile à vivre, qui s'adapte bien aux changements, et affectueux avec son propriétaire. Ce serait un chat robuste et bon chasseur. Ces traits de caractère restent toutefois parfaitement individuels et sont fonctions de l'histoire de chaque chat.
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+ Mao Zedong (chinois simplifié : 毛泽东 ; chinois traditionnel : 毛澤東 ; pinyin : Máo Zédōng [ˈmaʊ (d)zəˈdʊŋ][a] Écouter, parfois appelé en français sous la transcription de Mao Tsé-toung[b] [mao tsetuŋɡ][c]) est un homme d'État et chef militaire chinois né le 26 décembre 1893 à Shaoshan[d] (province du Hunan[e]) et mort le 9 septembre 1976 à Pékin. Fondateur de la république populaire de Chine, il a été son principal dirigeant de 1949 à sa mort.
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+ Fils de paysans aisés, il est l'un des membres historiques du Parti communiste chinois (Shanghai, 1921), parvenant progressivement à s’en faire reconnaître comme le dirigeant suprême, notamment lors de l’épisode de la Longue Marche, entre 1934 et 1935. Après de longues années de guérilla contre les nationalistes du Kuomintang dirigés par Tchang Kaï-chek, ainsi que contre l’envahisseur japonais pendant la guerre sino-japonaise (1937-1945), Mao sortit vainqueur de l’ultime phase de la guerre civile chinoise, avec la victoire de l’Armée populaire de libération (1949). Il proclame la république populaire de Chine, le 1er octobre 1949 à Pékin ; il sera d'ailleurs le premier à occuper la fonction de président de la République populaire de 1954 à 1959. Ses principaux postes, qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1976 et qui lui permirent de rester le numéro un du régime, étaient ceux de président du Parti communiste chinois et de président de la Commission militaire centrale, le premier lui garantissant la maîtrise du Parti, et le second celle de l'Armée populaire de libération.
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+ Mao Zedong impose à la population le collectivisme communiste et la dictature du parti unique, en suivant de très près le modèle soviétique dans un premier temps. Il est à l’origine du lancement de la « réforme agraire chinoise », de la « campagne pour réprimer les contre-révolutionnaires », de la « campagnes des trois anti et des cinq anti », du « mouvement Sufan » et de la « campagne anti-droitiste ». Ces campagnes ont provoqué la mort de millions de Chinois. Dans le même temps, Mao a envoyé des troupes de l'Armée populaire de libération pour aider la Corée du Nord dans la guerre de Corée. En 1958, il lance le développement de « Deux bombes, un satellite ». Au nom de la définition d’une « voie chinoise vers le socialisme », il se démarque ensuite progressivement de l’URSS et sera l’inspirateur direct du Grand Bond en avant, responsable de famines de masse et de la mort d'environ 45 millions de personnes[f]. Après avoir été mis à l'écart par ses collaborateurs et laissé la présidence de la République à Liu Shaoqi, il lance le « Mouvement d'éducation socialiste » en 1963, et soulève les étudiants chinois contre la direction du Parti pour reprendre le pouvoir, livrant les villes à la violence des gardes rouges au cours de la révolution culturelle, entre 1966 et 1969. Il s'appuie dans un premier temps sur Lin Biao, puis ce dernier est à son tour évincé. Ayant éliminé ses rivaux et rétabli l’ordre à son profit, il fait l’objet d’un culte de la personnalité et rapproche alors le plus la république populaire de Chine d’un État de type totalitaire de 1969 à 1976. Le nombre de morts estimé de la Révolution culturelle varie de centaines de milliers à des millions[2],[3]. Au total, Mao Zedong est responsable de la mort de 40 à 80 millions de Chinois, selon les estimations[4],[5],[6].
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+ Sa politique internationale des années 1970 marque un rapprochement avec l’Occident, qui permet la réintégration de la Chine dans le concert mondial (entrée à l’ONU, 1971). En 1975, Mao laisse son Premier ministre Zhou Enlai décréter un nouveau programme de réformes, les « Quatre Modernisations ». Celui que l’on surnomme « le Grand Timonier » meurt en 1976 sans avoir désigné de successeur. Sous la direction de Deng Xiaoping, la Chine réhabilite peu après un certain nombre de ses victimes (Boluan Fanzheng), tout en continuant l’ouverture à une certaine forme d’économie de marché.
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+ Dès les années suivant sa mort, alors que ses proches et principaux partisans sont progressivement écartés ou arrêtés, le Parti communiste chinois véhicule une vision contrastée du personnage, exaltant le penseur politique et le chef de guerre libérateur tout en déplorant les « erreurs » du dirigeant, à savoir le Grand Bond en avant et la révolution culturelle. Il reste néanmoins la figure centrale du roman national chinois et connaît des hommages récurrents de la part des cadres et dirigeants du parti, bien que la politique actuelle du régime n'ait que peu de rapports avec la vision de son fondateur. Ses écrits théoriques et sa pratique politique ont donné naissance à un courant marxiste-léniniste connu sous le nom de maoïsme.
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+ Mao Zedong est le fils aîné d’une famille de paysans prospères de Shaoshan dans le département de Xiangtan, province de Hunan. Son père Mao Yichang (en) achète des terres avec un capital constitué alors qu'il sert dans l'armée du vice-roi du Hunan et du Heibei. Cultivant du riz, il exploite la ferme avec deux ouvriers agricoles. Par ailleurs, il prend des hypothèques sur les terres d'autres paysans des environs, devenant ainsi un propriétaire terrien. Il achète les récoltes des paysans pauvres pour en assurer la commercialisation à Xiangtan[7]. Sa mère, Wen Qimei (en) eut sept enfants, dont, outre Mao Zedong, deux autres fils survivants : Mao Zemin (1895-1943)[g] et Mao Zetan (1905-1935)[8]. Elle est une bouddhiste fervente et fait l'aumône aux mendiants de passage contre l'avis de son mari Mao Yichang qualifié par ailleurs d'affameur. Des révoltes éclatent dans la région et des opposants au pouvoir mandchou s'activent. Mao confiera plus tard à Edgar Snow : « Ces incidents, se produisant coups sur coups, laissèrent une empreinte durable sur mon jeune cerveau déjà rebelle. Dans cette période, je commençai à posséder une certaine mesure de conscience politique »[9].
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+ De 1901 à 1906, Mao subit l'enseignement traditionnel dispensé par un maître qui fait apprendre par cœur les textes des classiques confucéens avec comme seule motivation des châtiments physiques. Il s'oppose à celui-ci, mais il ne s'agit pas d'un refus de suivre des études. En effet Mao Zedong lit tous les ouvrages à sa portée. Deux textes populaires le marquent particulièrement : Au bord de l'eau et Les Trois Royaumes[10]. Après ses études primaires, Mao Zedong travaille pendant trois ans dans la ferme familiale, il y tient aussi les livres de comptes[9]. Puis en 1910, à l'âge de dix-huit ans et contre l'avis de son père, il quitte le giron familial et, avec un peu d'argent emprunté à sa famille, il paie un vieux lettré et un étudiant qui lui donnent un enseignement particulier. Cet intermède le décide à reprendre ses études[10].
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+ Durant la révolution chinoise de 1911 (ou révolution Xinhai), Mao s’engage dans le régiment local de Changsha dans sa province natale du Hunan et reste dans l'armée jusqu'au printemps 1912. Pour la première fois de sa vie, il y côtoie des hommes du peuple. Mao Zedong acquiert le respect des autres soldats en rédigeant des lettres, nombre d'entre eux étant illettrés. Par contre, Mao refuse d'effectuer les corvées « étant étudiant [je] ne pouvais condescendre à porter de [l'eau] », Mao paye alors des colporteurs pour effectuer ces tâches à sa place. Le coût du maintien des effectifs considérables des forces révolutionnaires de Sun Yat-sen impose une démobilisation générale quand ce dernier se retire en faveur de Yuan Shikai. Selon Mao lui-même : « juste au moment où les Hunanais se préparaient à agir, Sun Yat-sen et Yuan Shikai parvinrent à un accord et la guerre programmée fut annulée ». Et il ajoute plus tard : « Pensant que la révolution était terminée, je […] décidai de retourner à mes livres. J'avais été soldat pendant six mois »[11]. Pendant toute cette période Mao resta en garnison dans des bâtiments, il ne participa pas aux combats[12].
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+ Il entre dans un premier temps dans une école de commerce mais les cours sont dispensés en anglais, il ne peut suivre la scolarité et doit partir au bout d'un mois. Puis il intègre une école de littérature et d'Histoire qui semble lui convenir mais qu'il quitte quelques mois plus tard considérant son « programme limité » et son « règlement inacceptable ». Pendant l'hiver 1912, il étudie seul fréquentant la bibliothèque municipale. Son père désapprouve ce choix et lui « coupe les vivres ». Obligé de choisir un métier, il rentre alors à l’école normale de Changsha, en 1913 et y obtient son diplôme en 1918[13].
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+ Deux professeurs contribuent à former les idées de Mao Zedong à cette époque. Yuan Jiliu qui enseigne la langue et la littérature chinoise et Yang Changji, qui a passé dix ans à l'étranger (Tokyo, Berlin et Aberdeen), directeur du département de philosophie. Lors d'entretiens avec Edgar Snow dans les années 1930, Mao Zedong évoque ces deux personnalités[14].
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+ « Yuan la Grande Barbe se moquait de ma façon d'écrire et la qualifiait de travail de journaliste […]. J'ai été obligé de modifier mon style. J'ai étudié les écrits de Han Yu et j'ai maîtrisé la vieille phraséologie classique. Donc, grâce à Yuan la Grande Barbe, je sais aujourd'hui encore, si nécessaire, rédiger une dissertation classique acceptable. Mais le professeur qui m'a le plus impressionné fut Yang Changji […]. C'était un idéaliste et un homme d'une haute moralité […]. Sous son influence, je lus un livre sur l'éthique du philosophe néo-kantien Friedrich Paulsen […] et fus inspiré pour écrire un essai intitulé La puissance de l'esprit. »
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+ Ce texte a été perdu, mais les remarques de Mao Zedong sur une traduction de Friedrich Paulsen, System der ethik, font apparaître trois idées directrices : « Le besoin d'un État fort avec un pouvoir centralisé ; l'importance capitale de la volonté de l'individu ; la relation tantôt conflictuelle, tantôt complémentaire entre les traditions intellectuelles chinoises et occidentales »[14].
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+ « En ce temps, se souvient-il en 1936, mon esprit était un curieux mélange de libéralisme, de réformisme démocratique et de socialisme utopique. J'avais une passion plutôt vague pour la démocratie du XIXe siècle, pour l'idéalisme des utopistes et pour le libéralisme à l'ancienne mode, et j'étais franchement antimilitariste et anti-impérialiste[9]. »
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+ Le 18 avril 1918, Mao et Cai Hesen avec 12 autres jeunes gens, essentiellement des anciens élèves de Yang Changjila, fondent la Société d'études des nouveaux citoyens. Très rapidement le groupe compte une trentaine de membres dont des jeunes filles, les réunions se tiennent le dimanche après-midi, on y parle politique. Il est rapidement envisagé d'organiser un voyage en France dans le cadre du mouvement Travail-Études[15].
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+ En 1918, il est diplômé de la première école normale provinciale du Hunan[16].
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+ Mao voyage avec son professeur Yang Changji, son futur beau-père, jusqu’à Pékin où il assiste au mouvement du 4 Mai (1919).
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+ Yang, désormais professeur à l’université de Pékin fournit à Mao une lettre d'introduction auprès du bibliothécaire de l’université, Li Dazhao. Mao travaille alors comme aide à la bibliothèque, il reçoit un salaire de 8 yuans par mois, il doit balayer et dépoussiérer la salle de lecture, il tient à jour le registre de prêt de quinze périodiques chinois et étrangers. Cette fonction est si humble que Mao Zedong se sent exclu et subit le mépris des intellectuels pékinois qu'il côtoie dans son travail. Par ailleurs il ne présente pas le concours d'entrée à l'université de Pékin. Pour l'universitaire Alain Roux, ces échecs de Mao Zedong constituent une composante essentielle de sa personnalité. « Elle sera lourde de conséquences »[17].
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+ Mao s’enregistre comme étudiant à temps partiel à l’université et suit de nombreux cours et séminaires dont ceux d'intellectuels célèbres comme Chen Duxiu, Hu Shi, ou Qian Xuantong. Il fut attiré un temps par les idées de Jiang Kanghu (en) le dirigeant du Parti socialiste chinois d'obédience anarchiste[18]. Mao Zedong lit Pierre Kropotkine et Mikhaïl Bakounine : « Je discutai à maintes reprises de l'anarchisme et de ses possibilités en Chine »[19]. Mao Zedong crée, avec quelques amis, la Revue du fleuve Xiang. Le premier numéro sort symboliquement le 14 juillet 1919. Dans un article Mao écrit : « Il existe un parti d'une extrême violence, qui applique la méthode fais aux autres ce qu'ils te font, dans un combat jusqu'au-boutiste contre les aristocrates et les capitalistes. Le chef de ce parti est un homme du nom de Marx, né en Allemagne. […] Il existe un autre parti plus modéré que celui de Marx. Il ne s'attend pas à des résultats rapides, mais commence par comprendre les gens ordinaires. Tous les hommes devraient avoir un esprit d'aide mutuelle et de travail volontaire. Quant aux aristocrates et aux capitalistes, il suffit qu'ils se repentent et se tournent vers le bien […] Le chef de ce parti est un homme du nom de Kropotkine, né en Russie[20] ». Puis Mao Zedong change d'analyse et abandonne cette utopie[21].
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+ Durant son séjour à Pékin, Mao lit énormément et se familiarise ainsi avec les théories communistes et marxistes. Il se marie avec sa condisciple Yang Kaihui, la fille du professeur Yang. Il conserve un goût pour la poésie et la calligraphie, goût qui deviendra célèbre par la suite.
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+ À la différence de certains de ses éminents révolutionnaires contemporains, tel que Zhou Enlai et Deng Xiaoping[h], Mao ne concrétise pas l’idée d’aller étudier en France. L’aspect financier de telles études, mais surtout ses faibles capacités linguistiques l'auraient découragé : le mandarin standard étant déjà un obstacle (sa langue maternelle était le xiang[22] et parlait le dialecte du Hunan du mandarin (partie des dialectes du mandarin du Sud-Ouest) qui était sa référence principale au mandarin. Par ailleurs, il ne réussit jamais à parler anglais, et donc il considère que l'apprentissage du français serait plus difficile[23]. Mao dira plus tard à Edgar Snow : « Je ne voulais pas aller en Europe. Je trouvais que je ne savais pas assez de mon propre pays et que je pouvais utiliser le temps d'une manière plus profitable en Chine. J'avais d'autres plans ». Mao Zedong est un des rares responsables du Parti communiste chinois à ignorer la découverte concrète du reste du monde. Ce n'est qu'en 1949, qu'il quitte la Chine pour visiter l'Union soviétique et c'est le seul pays qu'il connaîtra par la suite. Les pays occidentaux restent pour lui une « donnée abstraite et textuelle »[24].
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+ Dans cette première partie de sa vie politique, Mao Zedong est influencé par le mouvement du 4 Mai : le rejet de la culture classique, de l’impérialisme et l’apport d’idées socialistes. En 1920, il adhère définitivement au marxisme.
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+ Le 23 juillet 1921, à l’âge de 28 ans, Mao participe à la première session du congrès du Parti communiste chinois à Shanghai : il semble qu’il n’ait pris aucune part active aux débats, face aux autres participants impliqués depuis plus longtemps que lui dans la cause révolutionnaire[25].
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+ Deux ans plus tard, il est élu comme l'un des cinq commissaires du 3e bureau central du Parti au cours de la session du troisième congrès.
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+ Mao reste un certain temps à Shanghai, une ville importante où le PCC essaie de promouvoir la révolution. Mais après que le parti a rencontré des difficultés majeures en essayant d’organiser les mouvements syndicalistes et que ses relations avec son allié nationaliste, le Kuomintang se sont détériorées, Mao perd ses illusions de faire la révolution à Shanghai et retourne à Shaoshan. De retour chez lui, Mao réanime son intérêt dans la révolution après avoir été mis au courant des soulèvements de 1925 à Shanghai et Canton. Il s’en va alors dans le Guangdong, la base du Kuomintang, et prend part à la préparation du deuxième congrès national du parti nationaliste.
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+ En janvier-février 1927, Mao retourne dans la province du Hunan et voyage pendant un mois à travers le Xiangtan et quatre autres districts ruraux. Il expose ses conclusions dans un fameux document : le « rapport sur le mouvement paysan au Hunan ». Ce travail est considéré comme le point de départ décisif vers l’application de ses théories révolutionnaires violentes.
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+ Le Kuomintang (KMT) et le Parti communiste chinois (PCC) collaborent dans la lutte contre les seigneurs de la guerre dans le cadre du Premier front uni chinois depuis 1924. Tchang Kaï-chek, commandant des forces armées du KMT, dirigeant de l'aile droite du parti et anti-communiste, entame la coupure avec le PCC en 1926 à Canton. Puis lors de l'expédition du Nord Tchang Kaï-chek organise le massacre de Shanghai afin de purger le KMT des éléments gauchistes et d'empêcher la prise du pouvoir par les communistes.
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+ La rupture entre les deux partis est consommée et mène à la guerre civile.
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+ Mao est envoyé au Hunan par le Comité central du PCC et lève une armée appelée l’« armée révolutionnaire des travailleurs et des paysans ». Il déclenche en septembre 1927 le soulèvement de la récolte d'automne. Ses troupes sont défaites, et sont forcées de quitter la province du Hunan pour le village de Sanwan, situé dans les montagnes du Jinggang Shan dans la province du Jiangxi, où Mao réorganise ses forces épuisées.
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+ Il organise au sein de chaque compagnie une cellule du parti avec un commissaire politique qui puisse donner des instructions politiques sur la base d’instructions supérieures. Ce réarrangement militaire initie le contrôle absolu du PCC sur ses forces militaires et est considéré comme ayant eu l’impact le plus fondamental sur la révolution chinoise. Ultérieurement, Mao déplace plusieurs fois son quartier général dans le Jinggang Shan.
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+ Mao persuade alors deux chefs rebelles locaux de se soumettre. Il est rejoint par l’armée de Zhu De, et crée avec lui l’« armée rouge des travailleurs et des paysans de Chine », mieux connue sous le nom d’Armée rouge chinoise.
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+ Au Jiangxi, la domination autoritaire de Mao, en particulier dans le domaine militaire, fut défiée par la branche du PCC du Jiangxi et par des officiers. Les opposants de Mao, parmi lesquels le plus important était Li Wenlin, le fondateur de la branche du PCC et de l’Armée rouge au Jiangxi, s’opposaient aux politiques agraires de Mao et à ses propositions de réforme de la branche locale du parti et des dirigeants de l’armée. Mao réagit d’abord en accusant ses opposants d’opportunisme et de koulakisme et les supprima d’une manière systématique. Le nombre de victimes est estimé à plusieurs milliers et pourrait atteindre[26] 186 000. Grâce à ce terrorisme, l’autorité de Mao et sa domination du Jiangxi fut renforcée.
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+ Jung Chang et Jon Halliday estiment qu’à son apogée, la République soviétique chinoise couvrait quelque 150 000 km2 pour une population de dix millions d’habitants. Ils indiquent également que, rien que sur la zone centrale du Jiangxi et du Fujian, le régime communiste fit, en trois ans, 700 000 victimes (assassinats, suicides, travaux forcés…), soit 20 % de la population.
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+ Après la fondation de la république soviétique chinoise du Jiangxi sur le modèle russe, Mao Zedong peine à s’imposer dans la hiérarchie du parti. Considéré comme un modéré, il découvrira la purge en URSS. En 1934, Chen Yi est l'exécuteur de la purge de Futian qui permit d'éliminer les opposants à Mao Zedong[27]. Il parvient à asseoir une certaine autorité en procédant ainsi à un régime de la terreur, s’appuyant sur le prétexte de contrecarrer des « AB » (anti-bolchéviques), ou sous d’autres étiquettes. Du fait de ses choix stratégiques toujours pris en fonction de son intérêt personnel, au risque de milliers de morts inutiles, il est déconsidéré par ses pairs.
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+ De 1931 à 1934, Mao établit la république soviétique chinoise du Jiangxi et est élu président de cette petite république dans les régions montagneuses du Jiangxi. C’est là qu’il se remarie (troisième fois) avec une épouse officielle He Zizhen — sa précédente épouse Yang Kaihui ayant été arrêtée et exécutée en 1930.
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+ Mao, avec l’aide de Zhu De, crée une armée modeste mais efficace, et entreprend des expériences de réforme rurale et de gouvernement, en offrant un refuge aux communistes qui fuient les purges droitistes dans les villes. Si les méthodes de Mao sont considérées comme celles d’une guérilla, on peut distinguer une nuance entre guérilla (youji zhan) et guerre mobile (en) (yundong zhan). La guérilla de Mao ou sa guerre mobile repose sur une Armée rouge, munie d'armement et formation dérisoires, mais constituée de paysans pauvres, encouragés par des passions révolutionnaires et ayant foi dans l’utopie communiste.
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+ Dans les années 1930, Il n’y a pas moins de dix régions considérées comme « régions soviétiques » sous le contrôle du PCC et le nombre de soldats de l’Armée rouge avoisine les cent mille. La multiplication des « régions soviétiques » surprend et incommode Tchang Kaï-chek, président du Kuomintang : il lance alors cinq campagnes contre les territoires communistes.
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+ Plus d’un million de soldats du Kuomintang sont impliqués dans ces campagnes, quatre d’entre elles sont repoussées par l’Armée rouge conduite par Mao.
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+ À la suite d'un certain nombre d'erreurs tactiques, l'Armée rouge se trouve pratiquement encerclée dans la cinquième campagne. Elle réussit cependant à échapper à l'encerclement. Partis à 86 000, l'effectif tombe à 30 000 au plus bas de la Longue Marche. Celle-ci s'effectue d'octobre 1934 à octobre 1935, soit 368 jours, sur une distance d'environ 10 000 kilomètres. Mao Zedong participe à cet exode, assisté d'un infirmier et d'un secrétaire, mais il a du mal à marcher à la suite d'une récente crise de paludisme. Aussi il va passer l'essentiel du temps dans une litière portée par quatre hommes et protégée des intempéries par une toile cirée[28].
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+ À l'issue de la Longue Marche, les troupes communistes rescapées s'installent dans le Shaanxi nord et établissent leur capitale à Yan'an en décembre 1936[29]. Les écrits de Mao Zedong durant la période du séjour à Yan'an sont consacrés pour une grande partie aux problèmes militaires, mais son texte le plus important est la Démocratie nouvelle, essai d'adaptation du marxisme-léninisme aux conditions chinoises. Ce texte, qui paraît en janvier 1940, expose les deux phases à venir de la révolution chinoise, celle de la « Nouvelle Démocratie », puis celle du socialisme. Cette Nouvelle Démocratie est censée être l'alliance de quatre classes, le prolétariat, la paysannerie, la petite bourgeoisie et la bourgeoisie nationale, sous la direction de la première. Sur le plan économique, l'État doit y diriger les grandes entreprises, laissant subsister les autres. De même, les grandes propriétés rurales seront confisquées, sans que disparaissent l'économie des paysans riches. L'arriération de l'économie chinoise, selon Mao, justifie en effet la persistance de formes économiques capitalistes. La propagande liée à cette « Nouvelle Démocratie », aux accents libéraux et nationaux, montrera son efficacité auprès des intellectuels et d'une partie de la bourgeoisie surtout entre 1945 et 1949[30].
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+ Le « mouvement de rectification » qui a lieu en 1942, pour l'essentiel (il débute cependant en 1941 et se poursuit jusqu'en 1945), élimine toute opposition à la direction du parti et est l'occasion d'une épuration qui touchent peut-être 40 000 à 80 000 personnes, sur un effectif de 800 000 membres du parti en 1940. Plus de 10 000 personnes sont tuées dans le processus de « rectification »[31]. Ce mouvement est le modèle de ceux qui auront lieu à plusieurs reprises par la suite, en particulier celui qui suit la campagne des Cent Fleurs en 1957. La Démocratie nouvelle et le mouvement de rectification de 1942 consacrent Mao comme théoricien quasi exclusif du parti et assurent de manière définitive son autorité. Sur le plan culturel, les Interventions aux causeries sur la littérature et l'art à Yan'an de Mao, qui paraissent en 1942, sont l'illustration de ce mouvement de rectification. Écrivains et artistes sont tenus de s'aligner sur les positions idéologiques du parti[32].
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+ Du 23 avril au 11 juin 1945 a lieu le VIIe congrès du Parti communiste chinois à Yan'an, au cours duquel sont adoptés de nouveaux statuts : pour la première fois il y est fait explicitement référence à la pensée de Mao Zedong. Mao est en outre porté à la présidence du Comité central, poste créé à l'occasion, à celle du Bureau politique et à celle du secrétariat du PCC, et est ainsi consacré seul et unique chef du parti[33].
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+ À partir de 1945, le prestige de Mao grandit alors que Tchang Kaï-Chek est de plus en plus critiqué par le peuple à cause de ses liens avec les États-Unis et les puissances occidentales. En effet Mao jouit de l’image du combattant de l’impérialisme (japonais comme européen) tandis que les nationalistes sont dénoncés par les communistes comme des « valets de l’impérialisme » au sein d’une population qui souffre encore de l’humiliation de la guerre de l’opium[34].
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+ Durant la guerre sino-japonaise, les communistes s’allient aux nationalistes contre les Japonais, dans le cadre du deuxième front uni. Mao ne perd cependant pas de vue la perspective de la reprise du combat contre le Kuomintang : plutôt que des attaques frontales des troupes communistes contre l’armée japonaise, il préconise des actions de guérilla, afin d’épargner les effectifs et de permettre au PCC de consolider ses forces. Peu après la fin du conflit contre les Japonais, et malgré les efforts de médiations des États-Unis, la guerre civile entre communistes et nationalistes reprend. Il dirige le 7e Politburo du PCC.
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+ Le 1er octobre 1949, à Pékin, du balcon de la Cité interdite des anciens empereurs, Mao Zedong proclame l’avènement de la république populaire de Chine. Cette prise de pouvoir met fin à une longue période de guerre civile marquée par l’invasion japonaise et la Longue Marche, le Kuomintang s’étant exilé à Taïwan.
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+ Président du Gouvernement populaire central chinois jusqu’en 1954, Mao voit ensuite son titre changé en président de la république populaire de Chine.
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+ Dans les premiers mois du régime communiste des lois importantes sont promulguées, elles permettent à la Chine de rompre avec son passé, mais « Mao accompagne ce mouvement plus qu'il n'y participe ». La loi sur le mariage du 30 mai 1950 permet notamment à 800 000 femmes de divorcer après des mariages imposés. De même il intervient peu dans la mise au pas de la « bourgeoisie nationale » préférant s'attaquer à l'impérialisme et aux « chiens couchants réactionnaires du Kuomintang ». Mao se veut magnanime pour les personnalités ralliées au nouveau pouvoir. Ainsi il défend, contre certains cadres du parti, le ralliement de Li Jishen, le « bourreau de la commune de Canton en décembre 1927 ». Par contre Mao intervient pour la réforme agraire, un domaine où ses compétences sont reconnues. Afin de préserver l'économie il souhaite mettre à l'abri des excès gauchistes les « paysans moyens » et reporter de quelques années la mise en cause des « paysans riches de caractère semi-féodal »[35].
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+ En septembre 1954, le 14e dalaï-lama, alors âgé de 19 ans, se rend, ainsi que le 10e panchen-lama et le 16e karmapa, à Pékin pour participer à l'Assemblée (en) qui doit donner à la Chine une nouvelle constitution. Accueillis par Zhou Enlai et Zhu De à leur arrivée, le dalaï-lama et le panchen-lama rencontrent Mao Zedong, lequel donne plusieurs dîners en leur honneur. Le dalaï-lama est nommé vice-président du Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire de la république populaire de Chine (RPC) (tandis que le panchen-lama en est nommé membre)[36],[37].
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+ À la fin de 1956 et début 1957, la campagne des Cent Fleurs (symbolisant « cent écoles, cent opinions qui s’expriment ») est engagée à la seule initiative de Mao Zedong et contre l'avis de son entourage qui connaît l'état d'esprit des intellectuels et membres du parti. Mao encourage la liberté d’expression, exhortant en particulier les intellectuels à critiquer le parti. Mais le mouvement prend rapidement une ampleur qu’il n’avait pas envisagée : les critiques explosent littéralement, échappant bien vite à son contrôle. L'autorité du Parti communiste chinois est remis en cause, mais aussi celle du Grand Timonier. Une violente campagne de répression doit être engagée. Certains analystes politiques, chinois notamment, pensent que cette campagne ne fut qu’un piège : laisser s’exprimer les intellectuels dissidents pour mieux les réprimer. Les préjugés de Mao à l'égard des intellectuels se trouvent alors confirmés[38].
98
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+ Pour Simon Leys, avec les Cent Fleurs, se termine la « phase constructive et révolutionnaire » et s'ouvre la « phase négative et rétrograde » des engagements de Mao Zedong. Outre la défiance de l'élite intellectuelle, il apparaît les premiers clivages entre Mao Zedong et ses proches collaborateurs[38].
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+ Après les difficultés de l'année 1956, dont l'insurrection de Budapest, les dirigeants soviétiques entendent utiliser la conférence de Moscou comme le symbole du redressement du camp socialiste[39].
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+ En octobre 1957, la Chine et l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) signent un accord secret permettant à Pékin de se doter de la bombe nucléaire. La conférence mondiale des Partis communistes de 1957 se déroule entre le 14 et le 16 novembre, à Moscou, et rassemble 68 partis communistes. Mao Zedong arrive à Moscou le 2 novembre et évoque la réussite du lancement de Spoutnik 1 indiquant que l'URSS « dans de nombreux domaines, est la plus avancée du monde ». Le 3 novembre, c'est le lancement de Spoutnik 2. La supériorité soviétique sur le camp occidental semble alors évidente, Nikita Khrouchtchev entend s'en servir pour négocier, sur un pied d'égalité, avec les américains et arriver à un accord. Or Mao Zedong est en conflit ouvert avec les États-Unis à propos de Taiwan. Mao se méfie de la coexistence pacifique et de la transition pacifique vers le socialisme. Il apparaît là un désaccord de stratégie entre Mao et Khrouchtchev. Ce désaccord entre les deux partis frères se double d'un ressentiment personnel entre Mao et Khrouchtchev, ce dernier n'appréciant pas l'ampleur des ambitions du Grand Timonier. À l'issue de la conférence, l'URSS augmente son aide financière à des pays neutralistes comme l'Inde et l'Égypte mais le soutien à la Chine stagne. Mao constate alors que, sans les capitaux soviétiques, la Chine doit compter sur elle seule pour se moderniser[40].
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105
+ Jusqu’au milieu des années 1950, la République populaire de Chine a copié avec zèle le modèle soviétique, puisqu’elle a consacré la plus grande part des investissements au développement militaro-industriel. Toutefois, dès 1955, Mao Zedong est partisan d’une voie spécifiquement chinoise du socialisme, qui s’appuierait sur la paysannerie (plutôt que sur la classe ouvrière) et passerait par une collectivisation accélérée.
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+ Ainsi, entre 1958 et 1960, Mao met en œuvre le « Grand Bond en avant », mouvement de réformes industrielles censé permettre de « rattraper le niveau de production d’acier de l’Angleterre » en seulement 15 ans. Des communes de production sont organisées au niveau local. Toute la population, et avant tout le monde paysan, est sommée d’y apporter sa contribution. Mao place dans la force du peuple, du « prolétariat » des espoirs démesurés : les paysans seront surexploités, on leur demandera de tout faire en même temps, des récoltes à la production sidérurgique.
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+ Cette politique entraîna à la fois une croissance industrielle et une famine dans les campagnes avec 30 à 55 millions de morts[1],[41]. La main-d’œuvre inexpérimentée produit des biens d’une qualité exécrable tandis que les récoltes, faute de temps, pourrissent sur pied.
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+ Au pire moment de la crise, Mao-Zedong refusa de limiter les exportations de céréales qui finançaient le développement de l’industrie en faisant ce commentaire : « Distribuer les ressources de façon égalitaire ne fera que ruiner le Grand Bond en avant. Quand il n’y a pas assez de nourriture, des gens meurent de faim. Il vaut mieux laisser mourir la moitié de la population, afin que l’autre moitié puisse manger suffisamment ». Quand Liu Shaoqi après avoir visité sa région natale et compris la catastrophe, tenta de redresser la situation, il dut s'opposer à Mao. Ce dernier accusa Liu d’avoir « lâché pied devant l’ennemi de classe ». Liu Shaoqi rétorqua : « Tant de morts de faim ! L’histoire retiendra nos deux noms et le cannibalisme sera dans les livres[42] . »
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+ Le sinologue et historien Lucien Bianco compare la famine en Chine entre 1958 et 1962 avec les famines soviétiques de 1931-1933 en Ukraine et en Russie méridionale bien que ces dernières eurent été plus « modestes » avec six millions de morts. En URSS comme en Chine, une stratégie identique de développement opère des transferts excessifs de l’agriculture vers l’industrie lourde. Sous l’impulsion du chef, cette stratégie s’accélère : Mao impose le Grand Bond et Staline impose le Grand Tournant. « L’énorme responsabilité personnelle des deux dictateurs, auxquels des dirigeants nationaux (dans le cas de la Chine) ou régionaux (en Ukraine) moins entêtés ou moins cruels n’ont pu résister, met en cause la matrice léninienne commune aux deux régimes : si mal inspiré fût-il, le pouvoir d’un seul s’est imposé à tous »[43]. Fort de l'expérience stalinienne, Nikita Khrouchtchev avait mis Mao en garde contre les dangers du collectivisme agricole, mais celui-ci n'en avait pas tenu compte, notamment parce qu'il s'opposait à la déstalinisation mise en œuvre officiellement par Khrouchtchev.
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+ Mao Zedong, après avoir longtemps ignoré le désastre ou rejeté la cause de la non-efficacité de son programme sur des éléments extérieurs, comme l’action de contre-révolutionnaires ou encore les catastrophes naturelles, se retrouve en minorité au Comité de direction du parti communiste. De plus, la confiance du peuple en l’idéologie de Mao est fortement ébranlée. Il doit quitter son poste de président de la République. Liu Shaoqi lui succède, mais Mao Zedong demeure président du Parti communiste chinois.
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+ Liu Shaoqi s'oppose alors violemment à Mao Zedong, et s'attache à régler les graves problèmes économiques causés par le Grand Bond en avant. Il fait adopter un programme « plus réaliste et modéré » qui permet de redresser la situation économique[44]. Liu Shaoqi, ainsi qu'une majorité des cadres du parti, refuse de soutenir Mao, lors du Mouvement d'éducation socialiste en 1962-1965, destiné à relancer le mouvement révolutionnaire[44]. Ces oppositions au sein du Parti, décident Mao Zedong à enclencher la révolution culturelle[45], les deux dirigeants vont alors s'affronter, et ce de façon ouverte dès le début de celle-ci[44].
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+ La révolution culturelle (1966-1976), durant la période de troubles et de contestations qui suit le catastrophique Grand Bond en avant, lui permet de reprendre le pouvoir et les rênes du pays[46]. Entamée afin de réhabiliter Mao, elle commence à la suite d’une polémique que lance son épouse Jiang Qing. La « révolution culturelle » incite les jeunes à prendre le pouvoir, à se révolter contre les fonctionnaires corrompus, désormais « ennemis du peuple » — les gardes rouges (qui ne sont autres que les étudiants « révolutionnaires ») sont créés à cette occasion. « Curieuse alliance que celle du hiérarque vieillissant avec ces adolescents fanatisés qui le considèrent comme un dieu » indique la sinologue Marie-Claire Bergère[44].
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+ Le président de la République Liu Shaoqi est arrêté par les gardes rouges et meurt dans une prison en 1969[47], tandis que Mao devient le maître incontesté du pays.
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+ Comme lors du mouvement des « Cent Fleurs », la polémique échappe au contrôle de Mao et le tout se soldera une fois de plus par une violente répression armée, un massacre sanglant. Entre 1968 et 1980, près de 17 millions de jeunes urbains sont envoyés autoritairement à la campagne dont le noyau essentiel comprend 4 670 600 anciens gardes rouges déportés entre 1967 et 1969[48]. Ainsi les gardes rouges disparaissent du paysage politique chinois. La révolution culturelle réprime toutes les formes de croyance religieuse[49],[50]. Au sortir de cette nouvelle crise, le peuple chinois est définitivement traumatisé, tant par les atrocités physiques que par les incroyables violences morales (telles que les fameux thamzing, séances d’« autocritiques », humiliations publiques d’une cruauté morale traumatisante). Le laogai (goulag chinois) est bien plus peuplé que son équivalent russe, et les conditions de détention n’y sont pas meilleures.
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+ Mao Zedong dirige les 9e et 10e Politburos du PCC. Au sein du 9e Politburo le successeur de Mao est désigné avec Lin Biao[51]. Ce dernier lors de son intervention reprend les critiques contre les anciens dirigeants déchus et « célèbre la victoire de la révolution culturelle ». Mais derrière l'unité de façade, deux forces s'opposent. Lin Biao, le dauphin officiel, et son entourage contre l'impératrice rouge Jiang Qing (la femme de Mao) qui dirige le groupe de la révolution culturelle. C'est sur ces deux forces que Mao s'est appuyé pour lancer sa révolution. Mais le seul point commun entre elles étaient la nécessité d'éliminer le président de la République Liu Shaoqi[52]. Zhou Enlai, bien qu'affaibli, est toujours présent et mène la faction des pragmatiques.
126
+
127
+ Mao Zedong décide de s'appuyer sur Jiang Qing pour éliminer Lin Biao dont la puissance l'inquiète. Le conflit ne porte pas sur un désaccord politique mais sur la question du pouvoir[53]. Il indique clairement à Lin qu'il envisage dorénavant de désigner Zhang Chunqiao (un membre de la bande des Quatre) comme successeur. Lin Biao inquiet, organise sa défense[54]. La politique étrangère et l'ambition de Lin Biao seront à l'origine de sa chute[55].
128
+
129
+ En octobre 1969, Lin Biao mobilise les chefs des onze régions militaires pour « renforcer les défenses et se protéger d'une attaque surprise de l'ennemi. » Cet ordre conduit à la mobilisation de 940 000 soldats, de 4 100 avions et de 600 navires. Cet ordre s'est effectué sans l'accord de Mao, ce dernier s'emporte qu'un tel déploiement de force résulte de la seule décision de Lin Biao. Est-ce la répétition générale d'un putsch militaire ? Des négociations sont engagées, à la grande satisfaction de Mao, avec les Américains en décembre 1969 et celles avec les Soviétiques se poursuivent. Le conflit entre Mao et Lin voit le jour dans un débat sur la « théorie du génie ». Lors du plénum de Lushan en août 1970, Lin Biao et ses proches dont Chen Boda vantent les mérites du « chef suprême du pays », ainsi ils proposent en reconnaissance pour le génie de Mao de le désigner président de la République l'ancien poste occupé par Liu Shaoqi. Ils pensent ainsi pouvoir neutraliser Mao, confiné alors dans des activités protocolaires. Lors de réunions de travail Chen Boda met en cause l'autoritarisme de Zhang Chunqiao. La panique s'empare des proches de Mao qui ne voient pas comment s'opposer à Lin Biao qui a l'appui de l'armée. Mao Zedong convoque alors le bureau politique où il critique le plus faible de ses adversaires, Chen Boda. Ce dernier est immédiatement et discrètement arrêté, il disparaît. Le 31 août Mao distribue une lettre intitulée « mon opinion », il y condamne définitivement Chen, au nom du marxisme, et indique que ses analyses sont partagées par Lin, le mettant ainsi à l'abri des critiques. Mao Zedong décide de s'attaquer directement à Lin Biao à la fin de l'année 1970, il met en place un groupe central chargé de la propagande et de l'organisation, ces membres lui sont totalement acquis[56].
130
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+ Puis en avril 1971, Zhou Enlai et Henry Kissinger se rencontrent puis ce dernier séjourne en secret à Pékin du 9 au 11 juillet.
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+ Après l'éviction de Lin Biao, le 10e Politburo permet l'installation, à des postes clefs, des membres de la bande des Quatre dont fait partie Jiang Qing. Mao et la bande des Quatre, engagent alors la campagne « Critiquer Lin, critiquer Confucius » qui vise essentiellement le Premier ministre Zhou Enlai. Pourtant Mao et ses protégés perdent du pouvoir au sein du Parti. C'est pourquoi la bande des Quatre et Mao décident d'engager une « campagne pour l’étude de la dictature du prolétariat » qui essaye de relancer la révolution culturelle (« nivellement des salaires, interdiction de l’agriculture privée, élimination des éléments bourgeois »)[57].
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+ Le 11 mai 1976, Mao Zedong est terrassé par un infarctus du myocarde après une dispute avec sa maîtresse Zhang Yufeng. Jiang Qing et les dirigeants chinois ne le consultent pratiquement plus. Il passe ses journées à visionner des films avec Zhang Yufeng. Le 9 septembre à zéro heure et 10 minutes Mao Zedong meurt[58].
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+ Par la suite, la politique idéologique extrême menée par Mao Zedong a fait l’objet de critiques ouvertes au sein du Parti communiste chinois, qui met fin au culte de la personnalité et à l’idolâtrie qu’il avait lui-même organisée et intensifiée à la fin de sa vie. Le limogeage de la bande des Quatre, dont son épouse, Jiang Qing[i], qui a eu lieu rapidement après sa mort prouve bien à quel point sa politique était tombée en disgrâce, tant dans les hautes sphères du parti que dans l’esprit populaire. Le sinologue Simon Leys évoque la « bande des cinq » car il considérait que Mao Zedong appartenait à cette faction[59]. Le bilan humain de la révolution culturelle varie selon les historiens, Song Yongyi donne un chiffre moyen de 2,95 millions de morts. Sans oublier cent millions de personnes qui ont souffert de cette révolution[57]. En 1981, le Comité central du Parti communiste chinois estime que Mao Zedong est le responsable de la révolution culturelle, indiquant dans son rapport Résolution sur l'histoire du Parti : « La révolution culturelle, qui se déroula de mai 1966 à octobre 1976, a fait subir au Parti, à l'État et au peuple les revers et les pertes les plus graves depuis la fondation de la RPC. Elle fut déclenchée et dirigée par le camarade Mao Zedong[60]… »
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+ Pour le sinologue Jean-Luc Domenach, Mao Zedong a commis trois erreurs. Pour reprendre le pouvoir contre le Parti, il a engagé un tel chaos qu'il a dû faire appel à l'armée de Lin Biao pour stabiliser la situation. Il n'a pu se débarrasser de ce dernier qu'en pardonnant et en s'appuyant de nouveau sur l'élite du parti. En s'attaquant à l'ensemble de la nomenklatura communiste, il a accéléré sa mutation idéologique, exacerbant son mécontentement, et conduisant à sa transformation en caste. Enfin s'attaquant aux institutions en utilisant les enfants des cadres du parti, il a conduit ces derniers à faire finalement cause commune avec eux[61].
140
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141
+ Alors que la déstalinisation avait commencé dès 1956 en URSS, Mao a refusé ce mouvement et continué à appliquer les méthodes économiques et politiques de Joseph Staline, contre les conseils de Nikita Khrouchtchev notamment. Le portrait de Staline figurait toujours sur la place Tian'anmen en 1972 en bonne place aux côtés de ceux de Lénine, Marx et Engels, comme on peut le voir dans le film Chung Kuo, la Chine tourné par Michelangelo Antonioni quelques années avant la fin de la révolution culturelle et la mort de Mao[62],[63].
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+ À la fin de son règne, Mao Zedong changea sa stratégie d’autarcie en invitant le président américain Richard Nixon en Chine, préfigurant la politique d’ouverture de Deng Xiaoping. Par cette rencontre, les deux dirigeants entendaient contrebalancer la puissance de l’Union soviétique[64].
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+ Mao Zedong avait comme stratégie de mobiliser les masses pour transformer le système politique et économique. Inspiré par le modèle soviétique et la construction d’un pays moderne[65], Mao Zedong applique le modèle de Staline aux domaines de l'industrialisation et l'ingénierie politique, il est donc question du dispositif institutionnel et juridique de la Chine[66]. Il souhaitait créer une structure politique propice à soutenir sa propre idéologie. La propagande, communication persuasive, visait à atteindre cet objectif. Il soutenait que la société devait se développer par le biais d’une attitude morale[65]. Des camps de « réforme par le travail » (laogai) ont été mis en place dès 1950, avec l'aide des Soviétiques. Ceux qui y étaient emprisonnés subissaient un lavage de cerveau dans le but de créer une population docile et enthousiaste aux idéologies du pouvoir[67].
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+ Le style uniforme des publications dans les journaux et le contrôle des médias de masse de l’époque ne laissait aucun canal pour que les citoyens puissent exprimer leur mécontentement. C’est ainsi que la révolution culturelle a duré dix ans. C’est à cette époque que Mao Zedong a implanté sa pensée à chaque domaine en donnant l’impression que tous étaient d’accord avec lui[65].
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+ Le culte de la personnalité de Mao Zedong commence avec la longue marche (1935-1936)[68].
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+ De 1949 à 1976, le régime communiste chinois s'est identifié « à un seul homme, à un seul visage reproduit à des milliards d'exemplaires sur tous les supports imaginables »[69]. Certains portraits de Mao connaîtront une diffusion de plus d'un milliard de copies[68]. Ainsi pendant la révolution culturelle, le très officiel portrait de Mao Zedong de la place Tian'anmen est diffusé à travers le pays à deux milliards deux cents millions d'exemplaires[70].
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+ Des citations choisies ont été rassemblées et publiées dans les années 1960 sous le nom de Petit Livre rouge, très en vogue pendant la révolution culturelle. Les premières éditions étaient préfacées par une calligraphie de Lin Biao mais furent mises au pilon lorsque ce compagnon de Mao tomba en disgrâce. Les éditions qui circulaient en France au moment de Mai 68 étaient munies de cette préface[71].
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+ Les Chinois devaient l’étudier le matin et le soir. À l’époque, en Chine, on l’appelait quotidiennement « Livre-trésor rouge ». Il était interdit de quitter la maison sans l’avoir sur soi. Mao Zedong visait à retrouver son pouvoir et son influence suite au désastre du Grand Bond[72].
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+ Dès sa sortie publique le 1er octobre 1966, il s’est écoulé à plus d’un million d’exemplaires. Selon Michel Bonnin, sinologue, le Petit Livre rouge devait à la base servir d’outil d’éducation politique et offrir des solutions pour la vie quotidienne des soldats/paysans. Il résume que cet outil est de l’idéologie appliquée. Au départ Mao Zedong le destinait seulement à l’armée (entre 1964 et 1966), mais il devint un élément déclencheur dans le culte de Mao en 1966. En effet, les manuels scolaires de l’époque cessent d’être imprimés au bénéfice des Citations de Mao Zedong[73].
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+ En deux ans environ 600 millions d’exemplaires ont été imprimés. On s’assure que le coût de revente est à peine au-dessus du prix de production afin de le rendre accessible à tous et les banques d’État font des prêts sans intérêts aux imprimeurs afin de s’assurer de sa production de masse. Bien que le but de cet ouvrage était d’endoctriner et de dominer les masses, l’ouvrage est utilisé comme arme rhétorique ce qui contraint Mao Zedong à utiliser l’armée pour intervenir.
160
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+ Puis en 1969, le parti décide de réduire le culte voué à Mao Zedong et les ventes du livre chutent drastiquement. Toujours selon Michel Bonnin : ‘« même si aujourd’hui le Parti le considère comme une relique de l’histoire, jamais la Chine post-maoïste n’a élaboré un outil de soft power aussi puissant[73] ».
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+ En avril 1949, le Bureau central du cinéma, société d’État fondée à Pékin, fut mandaté afin de surveiller le contenu cinématographique chinois. La caractéristique principale du cinéma de l’époque était de rejoindre un maximum de personnes. Son influence sur l’opinion populaire s’avéra donc indéniable. Mao Zedong imposa des règles strictes à l’industrie et obligea que les contenus diffusés soient cohérents avec les intentions et l’idéologie de son parti. On pouvait donc discriminer un film sur la simple base que son thème ou son angle ne correspondaient pas aux normes imposées par Mao Zedong et son parti[74].
164
+
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+ Ce système de contrôle cinématographique administré par l’État dura de 1949 à 1952. Ensuite, les activités relatives au cinéma chinois furent transférées sous la supervision du bureau de la propagande de Chine ainsi que sous la division de la culture.
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+ L’industrie du cinéma chinois à caractère socialiste disposait d’énormes moyens et de beaucoup de ressources permettant de manipuler et de gérer la distribution des œuvres. Leur utilisation était aussi balisée. Le cinéma chinois était donc sous l’emprise du gouvernement de Mao Zedong. De plus, Mao Zedong sélectionnait uniquement des artistes sympathisant à la cause maoïste afin de pouvoir réaliser les films. Conséquemment, les cinéastes de l’industrie du film chinois ont créé de nouveaux types de films en relation directe avec la notion d’éducation politique dans la société chinoise maoïste. Le cinéma a joué un rôle important dans la propagande de Mao Zedong. Le cinéma, selon la conception de Mao Zedong, servait avant tout à mettre de l’avant l’aspect politique positionnant ainsi l’aspect artistique en second plan[75].
168
+
169
+ Le cinéma militant de l’époque, à connotation communiste, amène l’équipe de cinéma Yan’an à réaliser trois films afin de relater les activités militaires et politiques ordonnées par Mao Zedong. À cet effet, le cinéma ayant des vertus de diffusion à un large public. Il permet la diffusion au grand public de la puissante idéologie maoïste[75].
170
+
171
+ Mao Zedong avait deux frères, qui jouèrent un rôle important dans l'ascension du parti communiste : Mao Zemin (1896-1943) et Mao Zetan (en) (1905-1935). Il avait aussi une sœur adoptive, Mao Zejian (en) (1905-1929). Tous les trois furent exécutés par le Kuomintang durant la guerre civile.
172
+
173
+ Son neveu, Mao Yuanxin (né en 1941), fils de son frère cadet Mao Zemin, jouera un rôle important durant la révolution culturelle. Étant proche, par conséquent, de la bande des Quatre, il sera arrêté et emprisonné comme eux après la mort de son oncle[76].
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+ Mao Zedong s'est marié quatre fois et a eu au moins douze enfants, dont seuls trois ont survécu à l'âge adulte[77].
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177
+ Alors qu'il la refuse, Mao Zedong se voit imposer une union à l’âge de 13 ans avec Luo Yixiu, une cousine de son village natal[78],[77] qui décède trois ans après les noces[79]. Les témoignages ne s'accordent pas sur le fait de savoir si le mariage a été consommé ou pas[80]. Ce mariage forcé fait de lui un fervent défenseur des droits des femmes[78] et lui laisse dire plus tard que « le mariage est un viol indirect des enfants par leurs parents »[77].
178
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179
+ Avec sa deuxième épouse, Yang Kaihui (1901-1930), la fille d'un de ses professeurs, naissent trois fils ; Mao Anying (1922-1950) meurt pendant la guerre de Corée, Mao Anqing (1923-2007) est un handicapé mental et Mao Anlong (1927-1931) meurt en bas âge. Mao abandonne son épouse et va vivre, à partir 1928, avec He Zizhen. Sa femme Yang Kaihui est exécutée par les nationalistes en 1930 à Changsha, ses enfants se retrouvent dans les rues de Shangai vivant de mendicité. Puis les deux aînés sont envoyés à Moscou. Ils reviennent auprès de Mao en 1946[79].
180
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+ Puis il a six enfants (trois garçons et trois filles) avec sa troisième épouse, He Zizhen (1909-1984), dont Mao Anhong (né en 1932), qui vécut avec son oncle Mao Zetan puis avec l'un des gardes de ce dernier et Li Min (en)(née en 1936). Li Min est envoyée à Moscou en 1941 et rentre en Chine en 1949. Elle se marie en 1959 à un fils de général mais sa belle-mère Jiang Qing réussit à la faire expulser de Zhongnanhai. Elle est mise en cause pendant la révolution culturelle mais aussi après la chute de la bande des Quatre en 1976[81].
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+ Mao Zedong et sa quatrième épouse, Jiang Qing (1914-1991), ont une fille Li Na (en), née en 1940 à Yan'an. Fille préférée de Mao Zedong, elle fait des études d'histoire et occupe des postes de plus en plus importants au sein du Parti communiste chinois. Mais elle fait une dépression et disparait de la scène publique. Elle reste auprès de sa mère jusqu'en 1991[79].
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+ En 1918, au moment de fonder la Société d’étude des hommes nouveaux (Xinmin Xuehui), Mao Zedong profère le vœu de ne jamais se marier[78], « par horreur du système inhumain d'exploitation qu'est le mariage »[82]. Les membres de la Société doivent se plier au refus absolu de la sexualité, lié selon l'universitaire Shuaijun Mallet-Jiang à « son rejet d’un système de mariage entièrement fondé sur l’inégalité des sexes qui avilit la femme et aliène l’homme » et non pas à « l'idée de péché de chair »[78]. Les membres de la Société choisissent plus largement de se détourner des choses de l'amour[82]. Mao considère alors que le mariage n'est « rien d'autre que la satisfaction d'un désir charnel », et que « les désirs de nourriture et de sexe sont fondamentaux »[82].
186
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187
+ Selon son médecin personnel, Mao estime que faire l'amour avec de nombreuses jeunes filles lui apporterait « force et longévité » à la fin de sa vie[77]. Il avait alors imposé à tout le pays de fonder des couples monogames et sans divorce, dont le mariage était supervisé par le Parti[77].
188
+
189
+ Sa petite-fille Kong Dongmei, issue du troisième mariage, et son mari Chen Dongsheng figurent au 242e rang d'une liste de riches chinois établie par un magazine financier chinois. Leur fortune est estimée à 620 millions d'euros[83]. Kong Dongmei aurait aussi enfreint la politique de l'enfant unique avec trois enfants[84]. Son petit-fils Mao Xinyu (fils de Mao Anqing) est devenu, en 2010, à 40 ans, le plus jeune général de l'APL. Cette nomination a fait l'objet de critiques[85].
190
+
191
+ Le sinologue Philippe Paquet indique que le médecin personnel de Mao, Li Zhisui, le caractérise comme « un homme à l’hygiène de vie pour tout dire répugnante, et aux mœurs bien plus décadentes que dissolues selon les normes mêmes que le pouvoir maoïste imposait avec la rigueur la plus stricte au commun de ses sujets »[86].
192
+
193
+ Mao Zedong commence à tromper sa femme Jiang Qing en 1942[87]. Au début de la révolution culturelle (1966-1976), Jiang Qing ne vit plus avec Mao Zedong à Zhongnanhai. Ce dernier conserve à ses côtés « plusieurs protégées », une de celles-ci est Zhang Yufeng. Issue d'une famille de cheminot, contrôleuse dans les chemins de fer, elle est affectée au train spécial de Mao Zedong[88]. Celui-ci l'a connue en 1962 alors qu'elle avait dix-huit ans et lui soixante-huit ans. Elle reste à ses côtés jusqu'à sa mort avec un « pouvoir considérable » car elle était la seule à savoir lire sur les lèvres de son amant[j]. Jiang Qing obtient l'amitié de la maîtresse de son mari en la couvrant de cadeaux, elle garde ainsi la possibilité de voir celui-ci[79]. Zhang Yufeng assure aussi, auprès du Grand Timonier, un véritable secrétariat politique sans oublier ses propres intérêts et ceux de sa famille[88].
194
+
195
+ Mao Zedong est un homme riche. Il reçoit un salaire qui atteint 610 yuan dans les années 1950 alors que le salaire d'un ouvrier dépasse rarement 30 yuan. Mais l'essentiel de sa fortune vient de ses droits d'auteur. Sa fortune, selon les sources, est estimée à un million de yuan dans les années 1950 voire trois millions au début de la révolution culturelle[89].
196
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197
+ Mao Zedong reste un des personnages les plus connus et les plus controversés du XXe siècle et de l’histoire de la Chine.
198
+
199
+ Le parti communiste chinois le présente comme celui qui a restauré l’unité et l’indépendance nationale de la Chine, au terme de décennies de divisions intestines et de « semi-colonisation » par l’Occident, et ne dit rien du rôle majeur joué par le Kuomintang et l'armée américaine dans la libération du pays de l'envahisseur japonais. La propagande à son endroit, organisée sur plusieurs décennies, fut telle que des partis et groupuscules maoïstes à travers le monde continuent à révérer Mao comme un grand révolutionnaire dont la pensée serait la quintessence du marxisme. Dans le monde, des hommes souvent à mille lieues du marxisme et du maoïsme ont salué en lui un stratège militaire de génie, un patriote ayant su rendre sa dignité à son pays, un dirigeant du tiers monde et un personnage d’une envergure historique peu commune, dont l’épopée fascine encore aujourd’hui.
200
+
201
+ Le bilan de ses politiques successives, entre 1949 et 1976, comporte des résultats positifs. L’espérance de vie en Chine est passée d'environ 35 ans avant 1949 à 65 ans en 1976[90]. Au début des années 1970, Shanghai avait un taux de mortalité infantile inférieur à celui de New York[91],[92]. En seulement une génération, le taux d’alphabétisation passa de 15 % en 1949 à 80-90 % au début des années 1970[93]. Entre 1949 et 1975 l'économie de la Chine, l’éternel « infirme d’Asie », a accompli de grands progrès. Ces bonnes performances ont toutefois été entrecoupées d'épisodes catastrophiques, lors du Grand Bond en avant en particulier, si bien qu'en 1976 le PIB par habitant de la Chine ne représentait plus que 24,5 % de celui de la Corée du Sud en dollars Geary-Khamis (parité de pouvoir d'achat), contre 52,5 % en 1950 (base d'Angus Maddison).
202
+
203
+ De plus en plus d’historiens démontent la légende et insistent sur les travers de l’homme et du dictateur dont les choix ont causé la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes en Chine (65 millions selon Le Livre noir du communisme, 70 millions selon Mao : l'histoire inconnue). Les carences des programmes les plus significatifs de Mao — Grand Bond en avant et révolution culturelle surtout — ont été mises en avant ; leur coût est estimé aujourd’hui à plusieurs dizaines de millions de morts[94]. Dans un article intitulé Retrouver la vérité de Mao en tant qu’être humain, Mao Yushi considérait que « la fausse divinité Mao serait finalement éliminée et qu’il serait traduit en justice. ». Ainsi il répertoriait les crimes de Mao avec le Grand Bond en avant et ses 3 ans de famine et 30 millions de morts par la faim ; la révolution culturelle qui a « tué 50 millions d’âmes » avec la lutte des classes. Enfin Mao Zedong était particulièrement licencieux mais « personne n’osait le critiquer »[95]. Mao Yushi estime à 50 millions le nombre de victimes entre 1949 et 1979[96].
204
+
205
+ Les historiens occidentaux ont vu dans son exercice du pouvoir un autoritarisme typique des dirigeants totalitaires : mise en place d’un parti unique (et donc régime autoritaire et anti-démocratique), propagande, primauté du militaire, État policier (arrestations arbitraires, tortures…), endoctrinement politique dès l’enfance, autocritiques obligatoires, camps de concentration (le laogai), répression des minorités (Ouïghours, appropriation du Tibet lancée en octobre 1950), eugénisme… Ce trait ultra-répressif, commun à la plupart des pays ayant adopté un régime stalinien (URSS, Cambodge, Corée du Nord…), est à replacer dans le contexte du déclin de l’impérialisme colonial, puis de la guerre froide.
206
+
207
+ En outre, il reste délicat d’évaluer dans l’action et les idées de Mao la part de l’idéologie socialiste, souvent largement utilisée comme propagande de façade, et la part des jeux de pouvoir en sa faveur, qui semblent avoir dominé ses choix politiques pour la Chine. Il est également difficile de juger de la place de Mao dans la continuité de la très longue histoire chinoise : rupture radicale avec le passé ou règne d’un nouvel empereur de Chine d’une nature inédite ? Presque jamais sorti de Chine, ne parlant aucune langue étrangère, Mao s'est nourri avant tout de la culture classique de l’ancien empire du Milieu.
208
+
209
+ Franck Dikötter, historien de l’université de Hongkong, estime que 45 millions de Chinois ont péri dans la famine de 1958 à 1962 résultant du Grand Bond en avant, avec des millions d'entre eux battus à mort, un bilan selon lui comparable à la totalité de la Seconde Guerre mondiale ce qui fait parfois dire que « Mao avec Staline et Hitler est l’un des plus grands meurtriers de masse du xxe siècle »[1].
210
+
211
+ Mao a écrit de la poésie, principalement dans les formes ci et shi (en). Pour Simon Leys, la poésie de Mao est de qualité médiocre, ses poèmes doivent leur célébrité à celle du dirigeant politique. Seul fait exception le poème Neige ; Ainsi le sinologue Arthur Waley qualifiait cette poésie : « moins mauvaise que la peinture de Hitler, mais pas aussi bonne que celle de Churchill »[97].
212
+
213
+ En plus du Petit Livre rouge, Mao est l’auteur de plusieurs autres traités philosophiques, rédigés avant et après son accession au pouvoir :
214
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215
+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ Mao Tsé-Tung apparait dans Civilization IV comme dirigeant de la Chine avec Qin Shi Huang.
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+ Mao Zedong (chinois simplifié : 毛泽东 ; chinois traditionnel : 毛澤東 ; pinyin : Máo Zédōng [ˈmaʊ (d)zəˈdʊŋ][a] Écouter, parfois appelé en français sous la transcription de Mao Tsé-toung[b] [mao tsetuŋɡ][c]) est un homme d'État et chef militaire chinois né le 26 décembre 1893 à Shaoshan[d] (province du Hunan[e]) et mort le 9 septembre 1976 à Pékin. Fondateur de la république populaire de Chine, il a été son principal dirigeant de 1949 à sa mort.
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+ Fils de paysans aisés, il est l'un des membres historiques du Parti communiste chinois (Shanghai, 1921), parvenant progressivement à s’en faire reconnaître comme le dirigeant suprême, notamment lors de l’épisode de la Longue Marche, entre 1934 et 1935. Après de longues années de guérilla contre les nationalistes du Kuomintang dirigés par Tchang Kaï-chek, ainsi que contre l’envahisseur japonais pendant la guerre sino-japonaise (1937-1945), Mao sortit vainqueur de l’ultime phase de la guerre civile chinoise, avec la victoire de l’Armée populaire de libération (1949). Il proclame la république populaire de Chine, le 1er octobre 1949 à Pékin ; il sera d'ailleurs le premier à occuper la fonction de président de la République populaire de 1954 à 1959. Ses principaux postes, qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1976 et qui lui permirent de rester le numéro un du régime, étaient ceux de président du Parti communiste chinois et de président de la Commission militaire centrale, le premier lui garantissant la maîtrise du Parti, et le second celle de l'Armée populaire de libération.
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+ Mao Zedong impose à la population le collectivisme communiste et la dictature du parti unique, en suivant de très près le modèle soviétique dans un premier temps. Il est à l’origine du lancement de la « réforme agraire chinoise », de la « campagne pour réprimer les contre-révolutionnaires », de la « campagnes des trois anti et des cinq anti », du « mouvement Sufan » et de la « campagne anti-droitiste ». Ces campagnes ont provoqué la mort de millions de Chinois. Dans le même temps, Mao a envoyé des troupes de l'Armée populaire de libération pour aider la Corée du Nord dans la guerre de Corée. En 1958, il lance le développement de « Deux bombes, un satellite ». Au nom de la définition d’une « voie chinoise vers le socialisme », il se démarque ensuite progressivement de l’URSS et sera l’inspirateur direct du Grand Bond en avant, responsable de famines de masse et de la mort d'environ 45 millions de personnes[f]. Après avoir été mis à l'écart par ses collaborateurs et laissé la présidence de la République à Liu Shaoqi, il lance le « Mouvement d'éducation socialiste » en 1963, et soulève les étudiants chinois contre la direction du Parti pour reprendre le pouvoir, livrant les villes à la violence des gardes rouges au cours de la révolution culturelle, entre 1966 et 1969. Il s'appuie dans un premier temps sur Lin Biao, puis ce dernier est à son tour évincé. Ayant éliminé ses rivaux et rétabli l’ordre à son profit, il fait l’objet d’un culte de la personnalité et rapproche alors le plus la république populaire de Chine d’un État de type totalitaire de 1969 à 1976. Le nombre de morts estimé de la Révolution culturelle varie de centaines de milliers à des millions[2],[3]. Au total, Mao Zedong est responsable de la mort de 40 à 80 millions de Chinois, selon les estimations[4],[5],[6].
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+ Sa politique internationale des années 1970 marque un rapprochement avec l’Occident, qui permet la réintégration de la Chine dans le concert mondial (entrée à l’ONU, 1971). En 1975, Mao laisse son Premier ministre Zhou Enlai décréter un nouveau programme de réformes, les « Quatre Modernisations ». Celui que l’on surnomme « le Grand Timonier » meurt en 1976 sans avoir désigné de successeur. Sous la direction de Deng Xiaoping, la Chine réhabilite peu après un certain nombre de ses victimes (Boluan Fanzheng), tout en continuant l’ouverture à une certaine forme d’économie de marché.
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+ Dès les années suivant sa mort, alors que ses proches et principaux partisans sont progressivement écartés ou arrêtés, le Parti communiste chinois véhicule une vision contrastée du personnage, exaltant le penseur politique et le chef de guerre libérateur tout en déplorant les « erreurs » du dirigeant, à savoir le Grand Bond en avant et la révolution culturelle. Il reste néanmoins la figure centrale du roman national chinois et connaît des hommages récurrents de la part des cadres et dirigeants du parti, bien que la politique actuelle du régime n'ait que peu de rapports avec la vision de son fondateur. Ses écrits théoriques et sa pratique politique ont donné naissance à un courant marxiste-léniniste connu sous le nom de maoïsme.
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+ Mao Zedong est le fils aîné d’une famille de paysans prospères de Shaoshan dans le département de Xiangtan, province de Hunan. Son père Mao Yichang (en) achète des terres avec un capital constitué alors qu'il sert dans l'armée du vice-roi du Hunan et du Heibei. Cultivant du riz, il exploite la ferme avec deux ouvriers agricoles. Par ailleurs, il prend des hypothèques sur les terres d'autres paysans des environs, devenant ainsi un propriétaire terrien. Il achète les récoltes des paysans pauvres pour en assurer la commercialisation à Xiangtan[7]. Sa mère, Wen Qimei (en) eut sept enfants, dont, outre Mao Zedong, deux autres fils survivants : Mao Zemin (1895-1943)[g] et Mao Zetan (1905-1935)[8]. Elle est une bouddhiste fervente et fait l'aumône aux mendiants de passage contre l'avis de son mari Mao Yichang qualifié par ailleurs d'affameur. Des révoltes éclatent dans la région et des opposants au pouvoir mandchou s'activent. Mao confiera plus tard à Edgar Snow : « Ces incidents, se produisant coups sur coups, laissèrent une empreinte durable sur mon jeune cerveau déjà rebelle. Dans cette période, je commençai à posséder une certaine mesure de conscience politique »[9].
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+ De 1901 à 1906, Mao subit l'enseignement traditionnel dispensé par un maître qui fait apprendre par cœur les textes des classiques confucéens avec comme seule motivation des châtiments physiques. Il s'oppose à celui-ci, mais il ne s'agit pas d'un refus de suivre des études. En effet Mao Zedong lit tous les ouvrages à sa portée. Deux textes populaires le marquent particulièrement : Au bord de l'eau et Les Trois Royaumes[10]. Après ses études primaires, Mao Zedong travaille pendant trois ans dans la ferme familiale, il y tient aussi les livres de comptes[9]. Puis en 1910, à l'âge de dix-huit ans et contre l'avis de son père, il quitte le giron familial et, avec un peu d'argent emprunté à sa famille, il paie un vieux lettré et un étudiant qui lui donnent un enseignement particulier. Cet intermède le décide à reprendre ses études[10].
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+ Durant la révolution chinoise de 1911 (ou révolution Xinhai), Mao s’engage dans le régiment local de Changsha dans sa province natale du Hunan et reste dans l'armée jusqu'au printemps 1912. Pour la première fois de sa vie, il y côtoie des hommes du peuple. Mao Zedong acquiert le respect des autres soldats en rédigeant des lettres, nombre d'entre eux étant illettrés. Par contre, Mao refuse d'effectuer les corvées « étant étudiant [je] ne pouvais condescendre à porter de [l'eau] », Mao paye alors des colporteurs pour effectuer ces tâches à sa place. Le coût du maintien des effectifs considérables des forces révolutionnaires de Sun Yat-sen impose une démobilisation générale quand ce dernier se retire en faveur de Yuan Shikai. Selon Mao lui-même : « juste au moment où les Hunanais se préparaient à agir, Sun Yat-sen et Yuan Shikai parvinrent à un accord et la guerre programmée fut annulée ». Et il ajoute plus tard : « Pensant que la révolution était terminée, je […] décidai de retourner à mes livres. J'avais été soldat pendant six mois »[11]. Pendant toute cette période Mao resta en garnison dans des bâtiments, il ne participa pas aux combats[12].
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+ Il entre dans un premier temps dans une école de commerce mais les cours sont dispensés en anglais, il ne peut suivre la scolarité et doit partir au bout d'un mois. Puis il intègre une école de littérature et d'Histoire qui semble lui convenir mais qu'il quitte quelques mois plus tard considérant son « programme limité » et son « règlement inacceptable ». Pendant l'hiver 1912, il étudie seul fréquentant la bibliothèque municipale. Son père désapprouve ce choix et lui « coupe les vivres ». Obligé de choisir un métier, il rentre alors à l’école normale de Changsha, en 1913 et y obtient son diplôme en 1918[13].
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+ Deux professeurs contribuent à former les idées de Mao Zedong à cette époque. Yuan Jiliu qui enseigne la langue et la littérature chinoise et Yang Changji, qui a passé dix ans à l'étranger (Tokyo, Berlin et Aberdeen), directeur du département de philosophie. Lors d'entretiens avec Edgar Snow dans les années 1930, Mao Zedong évoque ces deux personnalités[14].
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+ « Yuan la Grande Barbe se moquait de ma façon d'écrire et la qualifiait de travail de journaliste […]. J'ai été obligé de modifier mon style. J'ai étudié les écrits de Han Yu et j'ai maîtrisé la vieille phraséologie classique. Donc, grâce à Yuan la Grande Barbe, je sais aujourd'hui encore, si nécessaire, rédiger une dissertation classique acceptable. Mais le professeur qui m'a le plus impressionné fut Yang Changji […]. C'était un idéaliste et un homme d'une haute moralité […]. Sous son influence, je lus un livre sur l'éthique du philosophe néo-kantien Friedrich Paulsen […] et fus inspiré pour écrire un essai intitulé La puissance de l'esprit. »
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+ Ce texte a été perdu, mais les remarques de Mao Zedong sur une traduction de Friedrich Paulsen, System der ethik, font apparaître trois idées directrices : « Le besoin d'un État fort avec un pouvoir centralisé ; l'importance capitale de la volonté de l'individu ; la relation tantôt conflictuelle, tantôt complémentaire entre les traditions intellectuelles chinoises et occidentales »[14].
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+ « En ce temps, se souvient-il en 1936, mon esprit était un curieux mélange de libéralisme, de réformisme démocratique et de socialisme utopique. J'avais une passion plutôt vague pour la démocratie du XIXe siècle, pour l'idéalisme des utopistes et pour le libéralisme à l'ancienne mode, et j'étais franchement antimilitariste et anti-impérialiste[9]. »
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+ Le 18 avril 1918, Mao et Cai Hesen avec 12 autres jeunes gens, essentiellement des anciens élèves de Yang Changjila, fondent la Société d'études des nouveaux citoyens. Très rapidement le groupe compte une trentaine de membres dont des jeunes filles, les réunions se tiennent le dimanche après-midi, on y parle politique. Il est rapidement envisagé d'organiser un voyage en France dans le cadre du mouvement Travail-Études[15].
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+ En 1918, il est diplômé de la première école normale provinciale du Hunan[16].
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+ Mao voyage avec son professeur Yang Changji, son futur beau-père, jusqu’à Pékin où il assiste au mouvement du 4 Mai (1919).
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+ Yang, désormais professeur à l’université de Pékin fournit à Mao une lettre d'introduction auprès du bibliothécaire de l’université, Li Dazhao. Mao travaille alors comme aide à la bibliothèque, il reçoit un salaire de 8 yuans par mois, il doit balayer et dépoussiérer la salle de lecture, il tient à jour le registre de prêt de quinze périodiques chinois et étrangers. Cette fonction est si humble que Mao Zedong se sent exclu et subit le mépris des intellectuels pékinois qu'il côtoie dans son travail. Par ailleurs il ne présente pas le concours d'entrée à l'université de Pékin. Pour l'universitaire Alain Roux, ces échecs de Mao Zedong constituent une composante essentielle de sa personnalité. « Elle sera lourde de conséquences »[17].
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+ Mao s’enregistre comme étudiant à temps partiel à l’université et suit de nombreux cours et séminaires dont ceux d'intellectuels célèbres comme Chen Duxiu, Hu Shi, ou Qian Xuantong. Il fut attiré un temps par les idées de Jiang Kanghu (en) le dirigeant du Parti socialiste chinois d'obédience anarchiste[18]. Mao Zedong lit Pierre Kropotkine et Mikhaïl Bakounine : « Je discutai à maintes reprises de l'anarchisme et de ses possibilités en Chine »[19]. Mao Zedong crée, avec quelques amis, la Revue du fleuve Xiang. Le premier numéro sort symboliquement le 14 juillet 1919. Dans un article Mao écrit : « Il existe un parti d'une extrême violence, qui applique la méthode fais aux autres ce qu'ils te font, dans un combat jusqu'au-boutiste contre les aristocrates et les capitalistes. Le chef de ce parti est un homme du nom de Marx, né en Allemagne. […] Il existe un autre parti plus modéré que celui de Marx. Il ne s'attend pas à des résultats rapides, mais commence par comprendre les gens ordinaires. Tous les hommes devraient avoir un esprit d'aide mutuelle et de travail volontaire. Quant aux aristocrates et aux capitalistes, il suffit qu'ils se repentent et se tournent vers le bien […] Le chef de ce parti est un homme du nom de Kropotkine, né en Russie[20] ». Puis Mao Zedong change d'analyse et abandonne cette utopie[21].
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+ Durant son séjour à Pékin, Mao lit énormément et se familiarise ainsi avec les théories communistes et marxistes. Il se marie avec sa condisciple Yang Kaihui, la fille du professeur Yang. Il conserve un goût pour la poésie et la calligraphie, goût qui deviendra célèbre par la suite.
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+ À la différence de certains de ses éminents révolutionnaires contemporains, tel que Zhou Enlai et Deng Xiaoping[h], Mao ne concrétise pas l’idée d’aller étudier en France. L’aspect financier de telles études, mais surtout ses faibles capacités linguistiques l'auraient découragé : le mandarin standard étant déjà un obstacle (sa langue maternelle était le xiang[22] et parlait le dialecte du Hunan du mandarin (partie des dialectes du mandarin du Sud-Ouest) qui était sa référence principale au mandarin. Par ailleurs, il ne réussit jamais à parler anglais, et donc il considère que l'apprentissage du français serait plus difficile[23]. Mao dira plus tard à Edgar Snow : « Je ne voulais pas aller en Europe. Je trouvais que je ne savais pas assez de mon propre pays et que je pouvais utiliser le temps d'une manière plus profitable en Chine. J'avais d'autres plans ». Mao Zedong est un des rares responsables du Parti communiste chinois à ignorer la découverte concrète du reste du monde. Ce n'est qu'en 1949, qu'il quitte la Chine pour visiter l'Union soviétique et c'est le seul pays qu'il connaîtra par la suite. Les pays occidentaux restent pour lui une « donnée abstraite et textuelle »[24].
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+ Dans cette première partie de sa vie politique, Mao Zedong est influencé par le mouvement du 4 Mai : le rejet de la culture classique, de l’impérialisme et l’apport d’idées socialistes. En 1920, il adhère définitivement au marxisme.
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+ Le 23 juillet 1921, à l’âge de 28 ans, Mao participe à la première session du congrès du Parti communiste chinois à Shanghai : il semble qu’il n’ait pris aucune part active aux débats, face aux autres participants impliqués depuis plus longtemps que lui dans la cause révolutionnaire[25].
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+ Deux ans plus tard, il est élu comme l'un des cinq commissaires du 3e bureau central du Parti au cours de la session du troisième congrès.
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+ Mao reste un certain temps à Shanghai, une ville importante où le PCC essaie de promouvoir la révolution. Mais après que le parti a rencontré des difficultés majeures en essayant d’organiser les mouvements syndicalistes et que ses relations avec son allié nationaliste, le Kuomintang se sont détériorées, Mao perd ses illusions de faire la révolution à Shanghai et retourne à Shaoshan. De retour chez lui, Mao réanime son intérêt dans la révolution après avoir été mis au courant des soulèvements de 1925 à Shanghai et Canton. Il s’en va alors dans le Guangdong, la base du Kuomintang, et prend part à la préparation du deuxième congrès national du parti nationaliste.
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+ En janvier-février 1927, Mao retourne dans la province du Hunan et voyage pendant un mois à travers le Xiangtan et quatre autres districts ruraux. Il expose ses conclusions dans un fameux document : le « rapport sur le mouvement paysan au Hunan ». Ce travail est considéré comme le point de départ décisif vers l’application de ses théories révolutionnaires violentes.
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+ Le Kuomintang (KMT) et le Parti communiste chinois (PCC) collaborent dans la lutte contre les seigneurs de la guerre dans le cadre du Premier front uni chinois depuis 1924. Tchang Kaï-chek, commandant des forces armées du KMT, dirigeant de l'aile droite du parti et anti-communiste, entame la coupure avec le PCC en 1926 à Canton. Puis lors de l'expédition du Nord Tchang Kaï-chek organise le massacre de Shanghai afin de purger le KMT des éléments gauchistes et d'empêcher la prise du pouvoir par les communistes.
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+ La rupture entre les deux partis est consommée et mène à la guerre civile.
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+ Mao est envoyé au Hunan par le Comité central du PCC et lève une armée appelée l’« armée révolutionnaire des travailleurs et des paysans ». Il déclenche en septembre 1927 le soulèvement de la récolte d'automne. Ses troupes sont défaites, et sont forcées de quitter la province du Hunan pour le village de Sanwan, situé dans les montagnes du Jinggang Shan dans la province du Jiangxi, où Mao réorganise ses forces épuisées.
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+ Il organise au sein de chaque compagnie une cellule du parti avec un commissaire politique qui puisse donner des instructions politiques sur la base d’instructions supérieures. Ce réarrangement militaire initie le contrôle absolu du PCC sur ses forces militaires et est considéré comme ayant eu l’impact le plus fondamental sur la révolution chinoise. Ultérieurement, Mao déplace plusieurs fois son quartier général dans le Jinggang Shan.
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+ Mao persuade alors deux chefs rebelles locaux de se soumettre. Il est rejoint par l’armée de Zhu De, et crée avec lui l’« armée rouge des travailleurs et des paysans de Chine », mieux connue sous le nom d’Armée rouge chinoise.
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+ Au Jiangxi, la domination autoritaire de Mao, en particulier dans le domaine militaire, fut défiée par la branche du PCC du Jiangxi et par des officiers. Les opposants de Mao, parmi lesquels le plus important était Li Wenlin, le fondateur de la branche du PCC et de l’Armée rouge au Jiangxi, s’opposaient aux politiques agraires de Mao et à ses propositions de réforme de la branche locale du parti et des dirigeants de l’armée. Mao réagit d’abord en accusant ses opposants d’opportunisme et de koulakisme et les supprima d’une manière systématique. Le nombre de victimes est estimé à plusieurs milliers et pourrait atteindre[26] 186 000. Grâce à ce terrorisme, l’autorité de Mao et sa domination du Jiangxi fut renforcée.
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+ Jung Chang et Jon Halliday estiment qu’à son apogée, la République soviétique chinoise couvrait quelque 150 000 km2 pour une population de dix millions d’habitants. Ils indiquent également que, rien que sur la zone centrale du Jiangxi et du Fujian, le régime communiste fit, en trois ans, 700 000 victimes (assassinats, suicides, travaux forcés…), soit 20 % de la population.
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+ Après la fondation de la république soviétique chinoise du Jiangxi sur le modèle russe, Mao Zedong peine à s’imposer dans la hiérarchie du parti. Considéré comme un modéré, il découvrira la purge en URSS. En 1934, Chen Yi est l'exécuteur de la purge de Futian qui permit d'éliminer les opposants à Mao Zedong[27]. Il parvient à asseoir une certaine autorité en procédant ainsi à un régime de la terreur, s’appuyant sur le prétexte de contrecarrer des « AB » (anti-bolchéviques), ou sous d’autres étiquettes. Du fait de ses choix stratégiques toujours pris en fonction de son intérêt personnel, au risque de milliers de morts inutiles, il est déconsidéré par ses pairs.
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+ De 1931 à 1934, Mao établit la république soviétique chinoise du Jiangxi et est élu président de cette petite république dans les régions montagneuses du Jiangxi. C’est là qu’il se remarie (troisième fois) avec une épouse officielle He Zizhen — sa précédente épouse Yang Kaihui ayant été arrêtée et exécutée en 1930.
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+ Mao, avec l’aide de Zhu De, crée une armée modeste mais efficace, et entreprend des expériences de réforme rurale et de gouvernement, en offrant un refuge aux communistes qui fuient les purges droitistes dans les villes. Si les méthodes de Mao sont considérées comme celles d’une guérilla, on peut distinguer une nuance entre guérilla (youji zhan) et guerre mobile (en) (yundong zhan). La guérilla de Mao ou sa guerre mobile repose sur une Armée rouge, munie d'armement et formation dérisoires, mais constituée de paysans pauvres, encouragés par des passions révolutionnaires et ayant foi dans l’utopie communiste.
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+ Dans les années 1930, Il n’y a pas moins de dix régions considérées comme « régions soviétiques » sous le contrôle du PCC et le nombre de soldats de l’Armée rouge avoisine les cent mille. La multiplication des « régions soviétiques » surprend et incommode Tchang Kaï-chek, président du Kuomintang : il lance alors cinq campagnes contre les territoires communistes.
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+ Plus d’un million de soldats du Kuomintang sont impliqués dans ces campagnes, quatre d’entre elles sont repoussées par l’Armée rouge conduite par Mao.
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+ À la suite d'un certain nombre d'erreurs tactiques, l'Armée rouge se trouve pratiquement encerclée dans la cinquième campagne. Elle réussit cependant à échapper à l'encerclement. Partis à 86 000, l'effectif tombe à 30 000 au plus bas de la Longue Marche. Celle-ci s'effectue d'octobre 1934 à octobre 1935, soit 368 jours, sur une distance d'environ 10 000 kilomètres. Mao Zedong participe à cet exode, assisté d'un infirmier et d'un secrétaire, mais il a du mal à marcher à la suite d'une récente crise de paludisme. Aussi il va passer l'essentiel du temps dans une litière portée par quatre hommes et protégée des intempéries par une toile cirée[28].
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+ À l'issue de la Longue Marche, les troupes communistes rescapées s'installent dans le Shaanxi nord et établissent leur capitale à Yan'an en décembre 1936[29]. Les écrits de Mao Zedong durant la période du séjour à Yan'an sont consacrés pour une grande partie aux problèmes militaires, mais son texte le plus important est la Démocratie nouvelle, essai d'adaptation du marxisme-léninisme aux conditions chinoises. Ce texte, qui paraît en janvier 1940, expose les deux phases à venir de la révolution chinoise, celle de la « Nouvelle Démocratie », puis celle du socialisme. Cette Nouvelle Démocratie est censée être l'alliance de quatre classes, le prolétariat, la paysannerie, la petite bourgeoisie et la bourgeoisie nationale, sous la direction de la première. Sur le plan économique, l'État doit y diriger les grandes entreprises, laissant subsister les autres. De même, les grandes propriétés rurales seront confisquées, sans que disparaissent l'économie des paysans riches. L'arriération de l'économie chinoise, selon Mao, justifie en effet la persistance de formes économiques capitalistes. La propagande liée à cette « Nouvelle Démocratie », aux accents libéraux et nationaux, montrera son efficacité auprès des intellectuels et d'une partie de la bourgeoisie surtout entre 1945 et 1949[30].
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+ Le « mouvement de rectification » qui a lieu en 1942, pour l'essentiel (il débute cependant en 1941 et se poursuit jusqu'en 1945), élimine toute opposition à la direction du parti et est l'occasion d'une épuration qui touchent peut-être 40 000 à 80 000 personnes, sur un effectif de 800 000 membres du parti en 1940. Plus de 10 000 personnes sont tuées dans le processus de « rectification »[31]. Ce mouvement est le modèle de ceux qui auront lieu à plusieurs reprises par la suite, en particulier celui qui suit la campagne des Cent Fleurs en 1957. La Démocratie nouvelle et le mouvement de rectification de 1942 consacrent Mao comme théoricien quasi exclusif du parti et assurent de manière définitive son autorité. Sur le plan culturel, les Interventions aux causeries sur la littérature et l'art à Yan'an de Mao, qui paraissent en 1942, sont l'illustration de ce mouvement de rectification. Écrivains et artistes sont tenus de s'aligner sur les positions idéologiques du parti[32].
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+ Du 23 avril au 11 juin 1945 a lieu le VIIe congrès du Parti communiste chinois à Yan'an, au cours duquel sont adoptés de nouveaux statuts : pour la première fois il y est fait explicitement référence à la pensée de Mao Zedong. Mao est en outre porté à la présidence du Comité central, poste créé à l'occasion, à celle du Bureau politique et à celle du secrétariat du PCC, et est ainsi consacré seul et unique chef du parti[33].
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+ À partir de 1945, le prestige de Mao grandit alors que Tchang Kaï-Chek est de plus en plus critiqué par le peuple à cause de ses liens avec les États-Unis et les puissances occidentales. En effet Mao jouit de l’image du combattant de l’impérialisme (japonais comme européen) tandis que les nationalistes sont dénoncés par les communistes comme des « valets de l’impérialisme » au sein d’une population qui souffre encore de l’humiliation de la guerre de l’opium[34].
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+ Durant la guerre sino-japonaise, les communistes s’allient aux nationalistes contre les Japonais, dans le cadre du deuxième front uni. Mao ne perd cependant pas de vue la perspective de la reprise du combat contre le Kuomintang : plutôt que des attaques frontales des troupes communistes contre l’armée japonaise, il préconise des actions de guérilla, afin d’épargner les effectifs et de permettre au PCC de consolider ses forces. Peu après la fin du conflit contre les Japonais, et malgré les efforts de médiations des États-Unis, la guerre civile entre communistes et nationalistes reprend. Il dirige le 7e Politburo du PCC.
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+ Le 1er octobre 1949, à Pékin, du balcon de la Cité interdite des anciens empereurs, Mao Zedong proclame l’avènement de la république populaire de Chine. Cette prise de pouvoir met fin à une longue période de guerre civile marquée par l’invasion japonaise et la Longue Marche, le Kuomintang s’étant exilé à Taïwan.
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+ Président du Gouvernement populaire central chinois jusqu’en 1954, Mao voit ensuite son titre changé en président de la république populaire de Chine.
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+ Dans les premiers mois du régime communiste des lois importantes sont promulguées, elles permettent à la Chine de rompre avec son passé, mais « Mao accompagne ce mouvement plus qu'il n'y participe ». La loi sur le mariage du 30 mai 1950 permet notamment à 800 000 femmes de divorcer après des mariages imposés. De même il intervient peu dans la mise au pas de la « bourgeoisie nationale » préférant s'attaquer à l'impérialisme et aux « chiens couchants réactionnaires du Kuomintang ». Mao se veut magnanime pour les personnalités ralliées au nouveau pouvoir. Ainsi il défend, contre certains cadres du parti, le ralliement de Li Jishen, le « bourreau de la commune de Canton en décembre 1927 ». Par contre Mao intervient pour la réforme agraire, un domaine où ses compétences sont reconnues. Afin de préserver l'économie il souhaite mettre à l'abri des excès gauchistes les « paysans moyens » et reporter de quelques années la mise en cause des « paysans riches de caractère semi-féodal »[35].
94
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95
+ En septembre 1954, le 14e dalaï-lama, alors âgé de 19 ans, se rend, ainsi que le 10e panchen-lama et le 16e karmapa, à Pékin pour participer à l'Assemblée (en) qui doit donner à la Chine une nouvelle constitution. Accueillis par Zhou Enlai et Zhu De à leur arrivée, le dalaï-lama et le panchen-lama rencontrent Mao Zedong, lequel donne plusieurs dîners en leur honneur. Le dalaï-lama est nommé vice-président du Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire de la république populaire de Chine (RPC) (tandis que le panchen-lama en est nommé membre)[36],[37].
96
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97
+ À la fin de 1956 et début 1957, la campagne des Cent Fleurs (symbolisant « cent écoles, cent opinions qui s’expriment ») est engagée à la seule initiative de Mao Zedong et contre l'avis de son entourage qui connaît l'état d'esprit des intellectuels et membres du parti. Mao encourage la liberté d’expression, exhortant en particulier les intellectuels à critiquer le parti. Mais le mouvement prend rapidement une ampleur qu’il n’avait pas envisagée : les critiques explosent littéralement, échappant bien vite à son contrôle. L'autorité du Parti communiste chinois est remis en cause, mais aussi celle du Grand Timonier. Une violente campagne de répression doit être engagée. Certains analystes politiques, chinois notamment, pensent que cette campagne ne fut qu’un piège : laisser s’exprimer les intellectuels dissidents pour mieux les réprimer. Les préjugés de Mao à l'égard des intellectuels se trouvent alors confirmés[38].
98
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99
+ Pour Simon Leys, avec les Cent Fleurs, se termine la « phase constructive et révolutionnaire » et s'ouvre la « phase négative et rétrograde » des engagements de Mao Zedong. Outre la défiance de l'élite intellectuelle, il apparaît les premiers clivages entre Mao Zedong et ses proches collaborateurs[38].
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101
+ Après les difficultés de l'année 1956, dont l'insurrection de Budapest, les dirigeants soviétiques entendent utiliser la conférence de Moscou comme le symbole du redressement du camp socialiste[39].
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+ En octobre 1957, la Chine et l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) signent un accord secret permettant à Pékin de se doter de la bombe nucléaire. La conférence mondiale des Partis communistes de 1957 se déroule entre le 14 et le 16 novembre, à Moscou, et rassemble 68 partis communistes. Mao Zedong arrive à Moscou le 2 novembre et évoque la réussite du lancement de Spoutnik 1 indiquant que l'URSS « dans de nombreux domaines, est la plus avancée du monde ». Le 3 novembre, c'est le lancement de Spoutnik 2. La supériorité soviétique sur le camp occidental semble alors évidente, Nikita Khrouchtchev entend s'en servir pour négocier, sur un pied d'égalité, avec les américains et arriver à un accord. Or Mao Zedong est en conflit ouvert avec les États-Unis à propos de Taiwan. Mao se méfie de la coexistence pacifique et de la transition pacifique vers le socialisme. Il apparaît là un désaccord de stratégie entre Mao et Khrouchtchev. Ce désaccord entre les deux partis frères se double d'un ressentiment personnel entre Mao et Khrouchtchev, ce dernier n'appréciant pas l'ampleur des ambitions du Grand Timonier. À l'issue de la conférence, l'URSS augmente son aide financière à des pays neutralistes comme l'Inde et l'Égypte mais le soutien à la Chine stagne. Mao constate alors que, sans les capitaux soviétiques, la Chine doit compter sur elle seule pour se moderniser[40].
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105
+ Jusqu’au milieu des années 1950, la République populaire de Chine a copié avec zèle le modèle soviétique, puisqu’elle a consacré la plus grande part des investissements au développement militaro-industriel. Toutefois, dès 1955, Mao Zedong est partisan d’une voie spécifiquement chinoise du socialisme, qui s’appuierait sur la paysannerie (plutôt que sur la classe ouvrière) et passerait par une collectivisation accélérée.
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+ Ainsi, entre 1958 et 1960, Mao met en œuvre le « Grand Bond en avant », mouvement de réformes industrielles censé permettre de « rattraper le niveau de production d’acier de l’Angleterre » en seulement 15 ans. Des communes de production sont organisées au niveau local. Toute la population, et avant tout le monde paysan, est sommée d’y apporter sa contribution. Mao place dans la force du peuple, du « prolétariat » des espoirs démesurés : les paysans seront surexploités, on leur demandera de tout faire en même temps, des récoltes à la production sidérurgique.
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+ Cette politique entraîna à la fois une croissance industrielle et une famine dans les campagnes avec 30 à 55 millions de morts[1],[41]. La main-d’œuvre inexpérimentée produit des biens d’une qualité exécrable tandis que les récoltes, faute de temps, pourrissent sur pied.
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+ Au pire moment de la crise, Mao-Zedong refusa de limiter les exportations de céréales qui finançaient le développement de l’industrie en faisant ce commentaire : « Distribuer les ressources de façon égalitaire ne fera que ruiner le Grand Bond en avant. Quand il n’y a pas assez de nourriture, des gens meurent de faim. Il vaut mieux laisser mourir la moitié de la population, afin que l’autre moitié puisse manger suffisamment ». Quand Liu Shaoqi après avoir visité sa région natale et compris la catastrophe, tenta de redresser la situation, il dut s'opposer à Mao. Ce dernier accusa Liu d’avoir « lâché pied devant l’ennemi de classe ». Liu Shaoqi rétorqua : « Tant de morts de faim ! L’histoire retiendra nos deux noms et le cannibalisme sera dans les livres[42] . »
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+ Le sinologue et historien Lucien Bianco compare la famine en Chine entre 1958 et 1962 avec les famines soviétiques de 1931-1933 en Ukraine et en Russie méridionale bien que ces dernières eurent été plus « modestes » avec six millions de morts. En URSS comme en Chine, une stratégie identique de développement opère des transferts excessifs de l’agriculture vers l’industrie lourde. Sous l’impulsion du chef, cette stratégie s’accélère : Mao impose le Grand Bond et Staline impose le Grand Tournant. « L’énorme responsabilité personnelle des deux dictateurs, auxquels des dirigeants nationaux (dans le cas de la Chine) ou régionaux (en Ukraine) moins entêtés ou moins cruels n’ont pu résister, met en cause la matrice léninienne commune aux deux régimes : si mal inspiré fût-il, le pouvoir d’un seul s’est imposé à tous »[43]. Fort de l'expérience stalinienne, Nikita Khrouchtchev avait mis Mao en garde contre les dangers du collectivisme agricole, mais celui-ci n'en avait pas tenu compte, notamment parce qu'il s'opposait à la déstalinisation mise en œuvre officiellement par Khrouchtchev.
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+ Mao Zedong, après avoir longtemps ignoré le désastre ou rejeté la cause de la non-efficacité de son programme sur des éléments extérieurs, comme l’action de contre-révolutionnaires ou encore les catastrophes naturelles, se retrouve en minorité au Comité de direction du parti communiste. De plus, la confiance du peuple en l’idéologie de Mao est fortement ébranlée. Il doit quitter son poste de président de la République. Liu Shaoqi lui succède, mais Mao Zedong demeure président du Parti communiste chinois.
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+ Liu Shaoqi s'oppose alors violemment à Mao Zedong, et s'attache à régler les graves problèmes économiques causés par le Grand Bond en avant. Il fait adopter un programme « plus réaliste et modéré » qui permet de redresser la situation économique[44]. Liu Shaoqi, ainsi qu'une majorité des cadres du parti, refuse de soutenir Mao, lors du Mouvement d'éducation socialiste en 1962-1965, destiné à relancer le mouvement révolutionnaire[44]. Ces oppositions au sein du Parti, décident Mao Zedong à enclencher la révolution culturelle[45], les deux dirigeants vont alors s'affronter, et ce de façon ouverte dès le début de celle-ci[44].
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+ La révolution culturelle (1966-1976), durant la période de troubles et de contestations qui suit le catastrophique Grand Bond en avant, lui permet de reprendre le pouvoir et les rênes du pays[46]. Entamée afin de réhabiliter Mao, elle commence à la suite d’une polémique que lance son épouse Jiang Qing. La « révolution culturelle » incite les jeunes à prendre le pouvoir, à se révolter contre les fonctionnaires corrompus, désormais « ennemis du peuple » — les gardes rouges (qui ne sont autres que les étudiants « révolutionnaires ») sont créés à cette occasion. « Curieuse alliance que celle du hiérarque vieillissant avec ces adolescents fanatisés qui le considèrent comme un dieu » indique la sinologue Marie-Claire Bergère[44].
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+ Le président de la République Liu Shaoqi est arrêté par les gardes rouges et meurt dans une prison en 1969[47], tandis que Mao devient le maître incontesté du pays.
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+ Comme lors du mouvement des « Cent Fleurs », la polémique échappe au contrôle de Mao et le tout se soldera une fois de plus par une violente répression armée, un massacre sanglant. Entre 1968 et 1980, près de 17 millions de jeunes urbains sont envoyés autoritairement à la campagne dont le noyau essentiel comprend 4 670 600 anciens gardes rouges déportés entre 1967 et 1969[48]. Ainsi les gardes rouges disparaissent du paysage politique chinois. La révolution culturelle réprime toutes les formes de croyance religieuse[49],[50]. Au sortir de cette nouvelle crise, le peuple chinois est définitivement traumatisé, tant par les atrocités physiques que par les incroyables violences morales (telles que les fameux thamzing, séances d’« autocritiques », humiliations publiques d’une cruauté morale traumatisante). Le laogai (goulag chinois) est bien plus peuplé que son équivalent russe, et les conditions de détention n’y sont pas meilleures.
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+ Mao Zedong dirige les 9e et 10e Politburos du PCC. Au sein du 9e Politburo le successeur de Mao est désigné avec Lin Biao[51]. Ce dernier lors de son intervention reprend les critiques contre les anciens dirigeants déchus et « célèbre la victoire de la révolution culturelle ». Mais derrière l'unité de façade, deux forces s'opposent. Lin Biao, le dauphin officiel, et son entourage contre l'impératrice rouge Jiang Qing (la femme de Mao) qui dirige le groupe de la révolution culturelle. C'est sur ces deux forces que Mao s'est appuyé pour lancer sa révolution. Mais le seul point commun entre elles étaient la nécessité d'éliminer le président de la République Liu Shaoqi[52]. Zhou Enlai, bien qu'affaibli, est toujours présent et mène la faction des pragmatiques.
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+ Mao Zedong décide de s'appuyer sur Jiang Qing pour éliminer Lin Biao dont la puissance l'inquiète. Le conflit ne porte pas sur un désaccord politique mais sur la question du pouvoir[53]. Il indique clairement à Lin qu'il envisage dorénavant de désigner Zhang Chunqiao (un membre de la bande des Quatre) comme successeur. Lin Biao inquiet, organise sa défense[54]. La politique étrangère et l'ambition de Lin Biao seront à l'origine de sa chute[55].
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+ En octobre 1969, Lin Biao mobilise les chefs des onze régions militaires pour « renforcer les défenses et se protéger d'une attaque surprise de l'ennemi. » Cet ordre conduit à la mobilisation de 940 000 soldats, de 4 100 avions et de 600 navires. Cet ordre s'est effectué sans l'accord de Mao, ce dernier s'emporte qu'un tel déploiement de force résulte de la seule décision de Lin Biao. Est-ce la répétition générale d'un putsch militaire ? Des négociations sont engagées, à la grande satisfaction de Mao, avec les Américains en décembre 1969 et celles avec les Soviétiques se poursuivent. Le conflit entre Mao et Lin voit le jour dans un débat sur la « théorie du génie ». Lors du plénum de Lushan en août 1970, Lin Biao et ses proches dont Chen Boda vantent les mérites du « chef suprême du pays », ainsi ils proposent en reconnaissance pour le génie de Mao de le désigner président de la République l'ancien poste occupé par Liu Shaoqi. Ils pensent ainsi pouvoir neutraliser Mao, confiné alors dans des activités protocolaires. Lors de réunions de travail Chen Boda met en cause l'autoritarisme de Zhang Chunqiao. La panique s'empare des proches de Mao qui ne voient pas comment s'opposer à Lin Biao qui a l'appui de l'armée. Mao Zedong convoque alors le bureau politique où il critique le plus faible de ses adversaires, Chen Boda. Ce dernier est immédiatement et discrètement arrêté, il disparaît. Le 31 août Mao distribue une lettre intitulée « mon opinion », il y condamne définitivement Chen, au nom du marxisme, et indique que ses analyses sont partagées par Lin, le mettant ainsi à l'abri des critiques. Mao Zedong décide de s'attaquer directement à Lin Biao à la fin de l'année 1970, il met en place un groupe central chargé de la propagande et de l'organisation, ces membres lui sont totalement acquis[56].
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+ Puis en avril 1971, Zhou Enlai et Henry Kissinger se rencontrent puis ce dernier séjourne en secret à Pékin du 9 au 11 juillet.
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+ Après l'éviction de Lin Biao, le 10e Politburo permet l'installation, à des postes clefs, des membres de la bande des Quatre dont fait partie Jiang Qing. Mao et la bande des Quatre, engagent alors la campagne « Critiquer Lin, critiquer Confucius » qui vise essentiellement le Premier ministre Zhou Enlai. Pourtant Mao et ses protégés perdent du pouvoir au sein du Parti. C'est pourquoi la bande des Quatre et Mao décident d'engager une « campagne pour l’étude de la dictature du prolétariat » qui essaye de relancer la révolution culturelle (« nivellement des salaires, interdiction de l’agriculture privée, élimination des éléments bourgeois »)[57].
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+ Le 11 mai 1976, Mao Zedong est terrassé par un infarctus du myocarde après une dispute avec sa maîtresse Zhang Yufeng. Jiang Qing et les dirigeants chinois ne le consultent pratiquement plus. Il passe ses journées à visionner des films avec Zhang Yufeng. Le 9 septembre à zéro heure et 10 minutes Mao Zedong meurt[58].
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+ Par la suite, la politique idéologique extrême menée par Mao Zedong a fait l’objet de critiques ouvertes au sein du Parti communiste chinois, qui met fin au culte de la personnalité et à l’idolâtrie qu’il avait lui-même organisée et intensifiée à la fin de sa vie. Le limogeage de la bande des Quatre, dont son épouse, Jiang Qing[i], qui a eu lieu rapidement après sa mort prouve bien à quel point sa politique était tombée en disgrâce, tant dans les hautes sphères du parti que dans l’esprit populaire. Le sinologue Simon Leys évoque la « bande des cinq » car il considérait que Mao Zedong appartenait à cette faction[59]. Le bilan humain de la révolution culturelle varie selon les historiens, Song Yongyi donne un chiffre moyen de 2,95 millions de morts. Sans oublier cent millions de personnes qui ont souffert de cette révolution[57]. En 1981, le Comité central du Parti communiste chinois estime que Mao Zedong est le responsable de la révolution culturelle, indiquant dans son rapport Résolution sur l'histoire du Parti : « La révolution culturelle, qui se déroula de mai 1966 à octobre 1976, a fait subir au Parti, à l'État et au peuple les revers et les pertes les plus graves depuis la fondation de la RPC. Elle fut déclenchée et dirigée par le camarade Mao Zedong[60]… »
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+ Pour le sinologue Jean-Luc Domenach, Mao Zedong a commis trois erreurs. Pour reprendre le pouvoir contre le Parti, il a engagé un tel chaos qu'il a dû faire appel à l'armée de Lin Biao pour stabiliser la situation. Il n'a pu se débarrasser de ce dernier qu'en pardonnant et en s'appuyant de nouveau sur l'élite du parti. En s'attaquant à l'ensemble de la nomenklatura communiste, il a accéléré sa mutation idéologique, exacerbant son mécontentement, et conduisant à sa transformation en caste. Enfin s'attaquant aux institutions en utilisant les enfants des cadres du parti, il a conduit ces derniers à faire finalement cause commune avec eux[61].
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+ Alors que la déstalinisation avait commencé dès 1956 en URSS, Mao a refusé ce mouvement et continué à appliquer les méthodes économiques et politiques de Joseph Staline, contre les conseils de Nikita Khrouchtchev notamment. Le portrait de Staline figurait toujours sur la place Tian'anmen en 1972 en bonne place aux côtés de ceux de Lénine, Marx et Engels, comme on peut le voir dans le film Chung Kuo, la Chine tourné par Michelangelo Antonioni quelques années avant la fin de la révolution culturelle et la mort de Mao[62],[63].
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+ À la fin de son règne, Mao Zedong changea sa stratégie d’autarcie en invitant le président américain Richard Nixon en Chine, préfigurant la politique d’ouverture de Deng Xiaoping. Par cette rencontre, les deux dirigeants entendaient contrebalancer la puissance de l’Union soviétique[64].
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+ Mao Zedong avait comme stratégie de mobiliser les masses pour transformer le système politique et économique. Inspiré par le modèle soviétique et la construction d’un pays moderne[65], Mao Zedong applique le modèle de Staline aux domaines de l'industrialisation et l'ingénierie politique, il est donc question du dispositif institutionnel et juridique de la Chine[66]. Il souhaitait créer une structure politique propice à soutenir sa propre idéologie. La propagande, communication persuasive, visait à atteindre cet objectif. Il soutenait que la société devait se développer par le biais d’une attitude morale[65]. Des camps de « réforme par le travail » (laogai) ont été mis en place dès 1950, avec l'aide des Soviétiques. Ceux qui y étaient emprisonnés subissaient un lavage de cerveau dans le but de créer une population docile et enthousiaste aux idéologies du pouvoir[67].
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+ Le style uniforme des publications dans les journaux et le contrôle des médias de masse de l’époque ne laissait aucun canal pour que les citoyens puissent exprimer leur mécontentement. C’est ainsi que la révolution culturelle a duré dix ans. C’est à cette époque que Mao Zedong a implanté sa pensée à chaque domaine en donnant l’impression que tous étaient d’accord avec lui[65].
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+ Le culte de la personnalité de Mao Zedong commence avec la longue marche (1935-1936)[68].
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+ De 1949 à 1976, le régime communiste chinois s'est identifié « à un seul homme, à un seul visage reproduit à des milliards d'exemplaires sur tous les supports imaginables »[69]. Certains portraits de Mao connaîtront une diffusion de plus d'un milliard de copies[68]. Ainsi pendant la révolution culturelle, le très officiel portrait de Mao Zedong de la place Tian'anmen est diffusé à travers le pays à deux milliards deux cents millions d'exemplaires[70].
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+ Des citations choisies ont été rassemblées et publiées dans les années 1960 sous le nom de Petit Livre rouge, très en vogue pendant la révolution culturelle. Les premières éditions étaient préfacées par une calligraphie de Lin Biao mais furent mises au pilon lorsque ce compagnon de Mao tomba en disgrâce. Les éditions qui circulaient en France au moment de Mai 68 étaient munies de cette préface[71].
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+ Les Chinois devaient l’étudier le matin et le soir. À l’époque, en Chine, on l’appelait quotidiennement « Livre-trésor rouge ». Il était interdit de quitter la maison sans l’avoir sur soi. Mao Zedong visait à retrouver son pouvoir et son influence suite au désastre du Grand Bond[72].
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+ Dès sa sortie publique le 1er octobre 1966, il s’est écoulé à plus d’un million d’exemplaires. Selon Michel Bonnin, sinologue, le Petit Livre rouge devait à la base servir d’outil d’éducation politique et offrir des solutions pour la vie quotidienne des soldats/paysans. Il résume que cet outil est de l’idéologie appliquée. Au départ Mao Zedong le destinait seulement à l’armée (entre 1964 et 1966), mais il devint un élément déclencheur dans le culte de Mao en 1966. En effet, les manuels scolaires de l’époque cessent d’être imprimés au bénéfice des Citations de Mao Zedong[73].
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+ En deux ans environ 600 millions d’exemplaires ont été imprimés. On s’assure que le coût de revente est à peine au-dessus du prix de production afin de le rendre accessible à tous et les banques d’État font des prêts sans intérêts aux imprimeurs afin de s’assurer de sa production de masse. Bien que le but de cet ouvrage était d’endoctriner et de dominer les masses, l’ouvrage est utilisé comme arme rhétorique ce qui contraint Mao Zedong à utiliser l’armée pour intervenir.
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+ Puis en 1969, le parti décide de réduire le culte voué à Mao Zedong et les ventes du livre chutent drastiquement. Toujours selon Michel Bonnin : ‘« même si aujourd’hui le Parti le considère comme une relique de l’histoire, jamais la Chine post-maoïste n’a élaboré un outil de soft power aussi puissant[73] ».
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+ En avril 1949, le Bureau central du cinéma, société d’État fondée à Pékin, fut mandaté afin de surveiller le contenu cinématographique chinois. La caractéristique principale du cinéma de l’époque était de rejoindre un maximum de personnes. Son influence sur l’opinion populaire s’avéra donc indéniable. Mao Zedong imposa des règles strictes à l’industrie et obligea que les contenus diffusés soient cohérents avec les intentions et l’idéologie de son parti. On pouvait donc discriminer un film sur la simple base que son thème ou son angle ne correspondaient pas aux normes imposées par Mao Zedong et son parti[74].
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+ Ce système de contrôle cinématographique administré par l’État dura de 1949 à 1952. Ensuite, les activités relatives au cinéma chinois furent transférées sous la supervision du bureau de la propagande de Chine ainsi que sous la division de la culture.
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+ L’industrie du cinéma chinois à caractère socialiste disposait d’énormes moyens et de beaucoup de ressources permettant de manipuler et de gérer la distribution des œuvres. Leur utilisation était aussi balisée. Le cinéma chinois était donc sous l’emprise du gouvernement de Mao Zedong. De plus, Mao Zedong sélectionnait uniquement des artistes sympathisant à la cause maoïste afin de pouvoir réaliser les films. Conséquemment, les cinéastes de l’industrie du film chinois ont créé de nouveaux types de films en relation directe avec la notion d’éducation politique dans la société chinoise maoïste. Le cinéma a joué un rôle important dans la propagande de Mao Zedong. Le cinéma, selon la conception de Mao Zedong, servait avant tout à mettre de l’avant l’aspect politique positionnant ainsi l’aspect artistique en second plan[75].
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+ Le cinéma militant de l’époque, à connotation communiste, amène l’équipe de cinéma Yan’an à réaliser trois films afin de relater les activités militaires et politiques ordonnées par Mao Zedong. À cet effet, le cinéma ayant des vertus de diffusion à un large public. Il permet la diffusion au grand public de la puissante idéologie maoïste[75].
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+ Mao Zedong avait deux frères, qui jouèrent un rôle important dans l'ascension du parti communiste : Mao Zemin (1896-1943) et Mao Zetan (en) (1905-1935). Il avait aussi une sœur adoptive, Mao Zejian (en) (1905-1929). Tous les trois furent exécutés par le Kuomintang durant la guerre civile.
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+ Son neveu, Mao Yuanxin (né en 1941), fils de son frère cadet Mao Zemin, jouera un rôle important durant la révolution culturelle. Étant proche, par conséquent, de la bande des Quatre, il sera arrêté et emprisonné comme eux après la mort de son oncle[76].
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+ Mao Zedong s'est marié quatre fois et a eu au moins douze enfants, dont seuls trois ont survécu à l'âge adulte[77].
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+ Alors qu'il la refuse, Mao Zedong se voit imposer une union à l’âge de 13 ans avec Luo Yixiu, une cousine de son village natal[78],[77] qui décède trois ans après les noces[79]. Les témoignages ne s'accordent pas sur le fait de savoir si le mariage a été consommé ou pas[80]. Ce mariage forcé fait de lui un fervent défenseur des droits des femmes[78] et lui laisse dire plus tard que « le mariage est un viol indirect des enfants par leurs parents »[77].
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+ Avec sa deuxième épouse, Yang Kaihui (1901-1930), la fille d'un de ses professeurs, naissent trois fils ; Mao Anying (1922-1950) meurt pendant la guerre de Corée, Mao Anqing (1923-2007) est un handicapé mental et Mao Anlong (1927-1931) meurt en bas âge. Mao abandonne son épouse et va vivre, à partir 1928, avec He Zizhen. Sa femme Yang Kaihui est exécutée par les nationalistes en 1930 à Changsha, ses enfants se retrouvent dans les rues de Shangai vivant de mendicité. Puis les deux aînés sont envoyés à Moscou. Ils reviennent auprès de Mao en 1946[79].
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+ Puis il a six enfants (trois garçons et trois filles) avec sa troisième épouse, He Zizhen (1909-1984), dont Mao Anhong (né en 1932), qui vécut avec son oncle Mao Zetan puis avec l'un des gardes de ce dernier et Li Min (en)(née en 1936). Li Min est envoyée à Moscou en 1941 et rentre en Chine en 1949. Elle se marie en 1959 à un fils de général mais sa belle-mère Jiang Qing réussit à la faire expulser de Zhongnanhai. Elle est mise en cause pendant la révolution culturelle mais aussi après la chute de la bande des Quatre en 1976[81].
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+ Mao Zedong et sa quatrième épouse, Jiang Qing (1914-1991), ont une fille Li Na (en), née en 1940 à Yan'an. Fille préférée de Mao Zedong, elle fait des études d'histoire et occupe des postes de plus en plus importants au sein du Parti communiste chinois. Mais elle fait une dépression et disparait de la scène publique. Elle reste auprès de sa mère jusqu'en 1991[79].
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+ En 1918, au moment de fonder la Société d’étude des hommes nouveaux (Xinmin Xuehui), Mao Zedong profère le vœu de ne jamais se marier[78], « par horreur du système inhumain d'exploitation qu'est le mariage »[82]. Les membres de la Société doivent se plier au refus absolu de la sexualité, lié selon l'universitaire Shuaijun Mallet-Jiang à « son rejet d’un système de mariage entièrement fondé sur l’inégalité des sexes qui avilit la femme et aliène l’homme » et non pas à « l'idée de péché de chair »[78]. Les membres de la Société choisissent plus largement de se détourner des choses de l'amour[82]. Mao considère alors que le mariage n'est « rien d'autre que la satisfaction d'un désir charnel », et que « les désirs de nourriture et de sexe sont fondamentaux »[82].
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+ Selon son médecin personnel, Mao estime que faire l'amour avec de nombreuses jeunes filles lui apporterait « force et longévité » à la fin de sa vie[77]. Il avait alors imposé à tout le pays de fonder des couples monogames et sans divorce, dont le mariage était supervisé par le Parti[77].
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+ Sa petite-fille Kong Dongmei, issue du troisième mariage, et son mari Chen Dongsheng figurent au 242e rang d'une liste de riches chinois établie par un magazine financier chinois. Leur fortune est estimée à 620 millions d'euros[83]. Kong Dongmei aurait aussi enfreint la politique de l'enfant unique avec trois enfants[84]. Son petit-fils Mao Xinyu (fils de Mao Anqing) est devenu, en 2010, à 40 ans, le plus jeune général de l'APL. Cette nomination a fait l'objet de critiques[85].
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+
191
+ Le sinologue Philippe Paquet indique que le médecin personnel de Mao, Li Zhisui, le caractérise comme « un homme à l’hygiène de vie pour tout dire répugnante, et aux mœurs bien plus décadentes que dissolues selon les normes mêmes que le pouvoir maoïste imposait avec la rigueur la plus stricte au commun de ses sujets »[86].
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193
+ Mao Zedong commence à tromper sa femme Jiang Qing en 1942[87]. Au début de la révolution culturelle (1966-1976), Jiang Qing ne vit plus avec Mao Zedong à Zhongnanhai. Ce dernier conserve à ses côtés « plusieurs protégées », une de celles-ci est Zhang Yufeng. Issue d'une famille de cheminot, contrôleuse dans les chemins de fer, elle est affectée au train spécial de Mao Zedong[88]. Celui-ci l'a connue en 1962 alors qu'elle avait dix-huit ans et lui soixante-huit ans. Elle reste à ses côtés jusqu'à sa mort avec un « pouvoir considérable » car elle était la seule à savoir lire sur les lèvres de son amant[j]. Jiang Qing obtient l'amitié de la maîtresse de son mari en la couvrant de cadeaux, elle garde ainsi la possibilité de voir celui-ci[79]. Zhang Yufeng assure aussi, auprès du Grand Timonier, un véritable secrétariat politique sans oublier ses propres intérêts et ceux de sa famille[88].
194
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195
+ Mao Zedong est un homme riche. Il reçoit un salaire qui atteint 610 yuan dans les années 1950 alors que le salaire d'un ouvrier dépasse rarement 30 yuan. Mais l'essentiel de sa fortune vient de ses droits d'auteur. Sa fortune, selon les sources, est estimée à un million de yuan dans les années 1950 voire trois millions au début de la révolution culturelle[89].
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197
+ Mao Zedong reste un des personnages les plus connus et les plus controversés du XXe siècle et de l’histoire de la Chine.
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+ Le parti communiste chinois le présente comme celui qui a restauré l’unité et l’indépendance nationale de la Chine, au terme de décennies de divisions intestines et de « semi-colonisation » par l’Occident, et ne dit rien du rôle majeur joué par le Kuomintang et l'armée américaine dans la libération du pays de l'envahisseur japonais. La propagande à son endroit, organisée sur plusieurs décennies, fut telle que des partis et groupuscules maoïstes à travers le monde continuent à révérer Mao comme un grand révolutionnaire dont la pensée serait la quintessence du marxisme. Dans le monde, des hommes souvent à mille lieues du marxisme et du maoïsme ont salué en lui un stratège militaire de génie, un patriote ayant su rendre sa dignité à son pays, un dirigeant du tiers monde et un personnage d’une envergure historique peu commune, dont l’épopée fascine encore aujourd’hui.
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+ Le bilan de ses politiques successives, entre 1949 et 1976, comporte des résultats positifs. L’espérance de vie en Chine est passée d'environ 35 ans avant 1949 à 65 ans en 1976[90]. Au début des années 1970, Shanghai avait un taux de mortalité infantile inférieur à celui de New York[91],[92]. En seulement une génération, le taux d’alphabétisation passa de 15 % en 1949 à 80-90 % au début des années 1970[93]. Entre 1949 et 1975 l'économie de la Chine, l’éternel « infirme d’Asie », a accompli de grands progrès. Ces bonnes performances ont toutefois été entrecoupées d'épisodes catastrophiques, lors du Grand Bond en avant en particulier, si bien qu'en 1976 le PIB par habitant de la Chine ne représentait plus que 24,5 % de celui de la Corée du Sud en dollars Geary-Khamis (parité de pouvoir d'achat), contre 52,5 % en 1950 (base d'Angus Maddison).
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+ De plus en plus d’historiens démontent la légende et insistent sur les travers de l’homme et du dictateur dont les choix ont causé la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes en Chine (65 millions selon Le Livre noir du communisme, 70 millions selon Mao : l'histoire inconnue). Les carences des programmes les plus significatifs de Mao — Grand Bond en avant et révolution culturelle surtout — ont été mises en avant ; leur coût est estimé aujourd’hui à plusieurs dizaines de millions de morts[94]. Dans un article intitulé Retrouver la vérité de Mao en tant qu’être humain, Mao Yushi considérait que « la fausse divinité Mao serait finalement éliminée et qu’il serait traduit en justice. ». Ainsi il répertoriait les crimes de Mao avec le Grand Bond en avant et ses 3 ans de famine et 30 millions de morts par la faim ; la révolution culturelle qui a « tué 50 millions d’âmes » avec la lutte des classes. Enfin Mao Zedong était particulièrement licencieux mais « personne n’osait le critiquer »[95]. Mao Yushi estime à 50 millions le nombre de victimes entre 1949 et 1979[96].
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+ Les historiens occidentaux ont vu dans son exercice du pouvoir un autoritarisme typique des dirigeants totalitaires : mise en place d’un parti unique (et donc régime autoritaire et anti-démocratique), propagande, primauté du militaire, État policier (arrestations arbitraires, tortures…), endoctrinement politique dès l’enfance, autocritiques obligatoires, camps de concentration (le laogai), répression des minorités (Ouïghours, appropriation du Tibet lancée en octobre 1950), eugénisme… Ce trait ultra-répressif, commun à la plupart des pays ayant adopté un régime stalinien (URSS, Cambodge, Corée du Nord…), est à replacer dans le contexte du déclin de l’impérialisme colonial, puis de la guerre froide.
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+ En outre, il reste délicat d’évaluer dans l’action et les idées de Mao la part de l’idéologie socialiste, souvent largement utilisée comme propagande de façade, et la part des jeux de pouvoir en sa faveur, qui semblent avoir dominé ses choix politiques pour la Chine. Il est également difficile de juger de la place de Mao dans la continuité de la très longue histoire chinoise : rupture radicale avec le passé ou règne d’un nouvel empereur de Chine d’une nature inédite ? Presque jamais sorti de Chine, ne parlant aucune langue étrangère, Mao s'est nourri avant tout de la culture classique de l’ancien empire du Milieu.
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+ Franck Dikötter, historien de l’université de Hongkong, estime que 45 millions de Chinois ont péri dans la famine de 1958 à 1962 résultant du Grand Bond en avant, avec des millions d'entre eux battus à mort, un bilan selon lui comparable à la totalité de la Seconde Guerre mondiale ce qui fait parfois dire que « Mao avec Staline et Hitler est l’un des plus grands meurtriers de masse du xxe siècle »[1].
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+ Mao a écrit de la poésie, principalement dans les formes ci et shi (en). Pour Simon Leys, la poésie de Mao est de qualité médiocre, ses poèmes doivent leur célébrité à celle du dirigeant politique. Seul fait exception le poème Neige ; Ainsi le sinologue Arthur Waley qualifiait cette poésie : « moins mauvaise que la peinture de Hitler, mais pas aussi bonne que celle de Churchill »[97].
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+ En plus du Petit Livre rouge, Mao est l’auteur de plusieurs autres traités philosophiques, rédigés avant et après son accession au pouvoir :
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ Mao Tsé-Tung apparait dans Civilization IV comme dirigeant de la Chine avec Qin Shi Huang.
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+ Mao Zedong (chinois simplifié : 毛泽东 ; chinois traditionnel : 毛澤東 ; pinyin : Máo Zédōng [ˈmaʊ (d)zəˈdʊŋ][a] Écouter, parfois appelé en français sous la transcription de Mao Tsé-toung[b] [mao tsetuŋɡ][c]) est un homme d'État et chef militaire chinois né le 26 décembre 1893 à Shaoshan[d] (province du Hunan[e]) et mort le 9 septembre 1976 à Pékin. Fondateur de la république populaire de Chine, il a été son principal dirigeant de 1949 à sa mort.
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+ Fils de paysans aisés, il est l'un des membres historiques du Parti communiste chinois (Shanghai, 1921), parvenant progressivement à s’en faire reconnaître comme le dirigeant suprême, notamment lors de l’épisode de la Longue Marche, entre 1934 et 1935. Après de longues années de guérilla contre les nationalistes du Kuomintang dirigés par Tchang Kaï-chek, ainsi que contre l’envahisseur japonais pendant la guerre sino-japonaise (1937-1945), Mao sortit vainqueur de l’ultime phase de la guerre civile chinoise, avec la victoire de l’Armée populaire de libération (1949). Il proclame la république populaire de Chine, le 1er octobre 1949 à Pékin ; il sera d'ailleurs le premier à occuper la fonction de président de la République populaire de 1954 à 1959. Ses principaux postes, qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1976 et qui lui permirent de rester le numéro un du régime, étaient ceux de président du Parti communiste chinois et de président de la Commission militaire centrale, le premier lui garantissant la maîtrise du Parti, et le second celle de l'Armée populaire de libération.
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+ Mao Zedong impose à la population le collectivisme communiste et la dictature du parti unique, en suivant de très près le modèle soviétique dans un premier temps. Il est à l’origine du lancement de la « réforme agraire chinoise », de la « campagne pour réprimer les contre-révolutionnaires », de la « campagnes des trois anti et des cinq anti », du « mouvement Sufan » et de la « campagne anti-droitiste ». Ces campagnes ont provoqué la mort de millions de Chinois. Dans le même temps, Mao a envoyé des troupes de l'Armée populaire de libération pour aider la Corée du Nord dans la guerre de Corée. En 1958, il lance le développement de « Deux bombes, un satellite ». Au nom de la définition d’une « voie chinoise vers le socialisme », il se démarque ensuite progressivement de l’URSS et sera l’inspirateur direct du Grand Bond en avant, responsable de famines de masse et de la mort d'environ 45 millions de personnes[f]. Après avoir été mis à l'écart par ses collaborateurs et laissé la présidence de la République à Liu Shaoqi, il lance le « Mouvement d'éducation socialiste » en 1963, et soulève les étudiants chinois contre la direction du Parti pour reprendre le pouvoir, livrant les villes à la violence des gardes rouges au cours de la révolution culturelle, entre 1966 et 1969. Il s'appuie dans un premier temps sur Lin Biao, puis ce dernier est à son tour évincé. Ayant éliminé ses rivaux et rétabli l’ordre à son profit, il fait l’objet d’un culte de la personnalité et rapproche alors le plus la république populaire de Chine d’un État de type totalitaire de 1969 à 1976. Le nombre de morts estimé de la Révolution culturelle varie de centaines de milliers à des millions[2],[3]. Au total, Mao Zedong est responsable de la mort de 40 à 80 millions de Chinois, selon les estimations[4],[5],[6].
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+ Sa politique internationale des années 1970 marque un rapprochement avec l’Occident, qui permet la réintégration de la Chine dans le concert mondial (entrée à l’ONU, 1971). En 1975, Mao laisse son Premier ministre Zhou Enlai décréter un nouveau programme de réformes, les « Quatre Modernisations ». Celui que l’on surnomme « le Grand Timonier » meurt en 1976 sans avoir désigné de successeur. Sous la direction de Deng Xiaoping, la Chine réhabilite peu après un certain nombre de ses victimes (Boluan Fanzheng), tout en continuant l’ouverture à une certaine forme d’économie de marché.
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+ Dès les années suivant sa mort, alors que ses proches et principaux partisans sont progressivement écartés ou arrêtés, le Parti communiste chinois véhicule une vision contrastée du personnage, exaltant le penseur politique et le chef de guerre libérateur tout en déplorant les « erreurs » du dirigeant, à savoir le Grand Bond en avant et la révolution culturelle. Il reste néanmoins la figure centrale du roman national chinois et connaît des hommages récurrents de la part des cadres et dirigeants du parti, bien que la politique actuelle du régime n'ait que peu de rapports avec la vision de son fondateur. Ses écrits théoriques et sa pratique politique ont donné naissance à un courant marxiste-léniniste connu sous le nom de maoïsme.
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+ Mao Zedong est le fils aîné d’une famille de paysans prospères de Shaoshan dans le département de Xiangtan, province de Hunan. Son père Mao Yichang (en) achète des terres avec un capital constitué alors qu'il sert dans l'armée du vice-roi du Hunan et du Heibei. Cultivant du riz, il exploite la ferme avec deux ouvriers agricoles. Par ailleurs, il prend des hypothèques sur les terres d'autres paysans des environs, devenant ainsi un propriétaire terrien. Il achète les récoltes des paysans pauvres pour en assurer la commercialisation à Xiangtan[7]. Sa mère, Wen Qimei (en) eut sept enfants, dont, outre Mao Zedong, deux autres fils survivants : Mao Zemin (1895-1943)[g] et Mao Zetan (1905-1935)[8]. Elle est une bouddhiste fervente et fait l'aumône aux mendiants de passage contre l'avis de son mari Mao Yichang qualifié par ailleurs d'affameur. Des révoltes éclatent dans la région et des opposants au pouvoir mandchou s'activent. Mao confiera plus tard à Edgar Snow : « Ces incidents, se produisant coups sur coups, laissèrent une empreinte durable sur mon jeune cerveau déjà rebelle. Dans cette période, je commençai à posséder une certaine mesure de conscience politique »[9].
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+ De 1901 à 1906, Mao subit l'enseignement traditionnel dispensé par un maître qui fait apprendre par cœur les textes des classiques confucéens avec comme seule motivation des châtiments physiques. Il s'oppose à celui-ci, mais il ne s'agit pas d'un refus de suivre des études. En effet Mao Zedong lit tous les ouvrages à sa portée. Deux textes populaires le marquent particulièrement : Au bord de l'eau et Les Trois Royaumes[10]. Après ses études primaires, Mao Zedong travaille pendant trois ans dans la ferme familiale, il y tient aussi les livres de comptes[9]. Puis en 1910, à l'âge de dix-huit ans et contre l'avis de son père, il quitte le giron familial et, avec un peu d'argent emprunté à sa famille, il paie un vieux lettré et un étudiant qui lui donnent un enseignement particulier. Cet intermède le décide à reprendre ses études[10].
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+ Durant la révolution chinoise de 1911 (ou révolution Xinhai), Mao s’engage dans le régiment local de Changsha dans sa province natale du Hunan et reste dans l'armée jusqu'au printemps 1912. Pour la première fois de sa vie, il y côtoie des hommes du peuple. Mao Zedong acquiert le respect des autres soldats en rédigeant des lettres, nombre d'entre eux étant illettrés. Par contre, Mao refuse d'effectuer les corvées « étant étudiant [je] ne pouvais condescendre à porter de [l'eau] », Mao paye alors des colporteurs pour effectuer ces tâches à sa place. Le coût du maintien des effectifs considérables des forces révolutionnaires de Sun Yat-sen impose une démobilisation générale quand ce dernier se retire en faveur de Yuan Shikai. Selon Mao lui-même : « juste au moment où les Hunanais se préparaient à agir, Sun Yat-sen et Yuan Shikai parvinrent à un accord et la guerre programmée fut annulée ». Et il ajoute plus tard : « Pensant que la révolution était terminée, je […] décidai de retourner à mes livres. J'avais été soldat pendant six mois »[11]. Pendant toute cette période Mao resta en garnison dans des bâtiments, il ne participa pas aux combats[12].
18
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19
+ Il entre dans un premier temps dans une école de commerce mais les cours sont dispensés en anglais, il ne peut suivre la scolarité et doit partir au bout d'un mois. Puis il intègre une école de littérature et d'Histoire qui semble lui convenir mais qu'il quitte quelques mois plus tard considérant son « programme limité » et son « règlement inacceptable ». Pendant l'hiver 1912, il étudie seul fréquentant la bibliothèque municipale. Son père désapprouve ce choix et lui « coupe les vivres ». Obligé de choisir un métier, il rentre alors à l’école normale de Changsha, en 1913 et y obtient son diplôme en 1918[13].
20
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21
+ Deux professeurs contribuent à former les idées de Mao Zedong à cette époque. Yuan Jiliu qui enseigne la langue et la littérature chinoise et Yang Changji, qui a passé dix ans à l'étranger (Tokyo, Berlin et Aberdeen), directeur du département de philosophie. Lors d'entretiens avec Edgar Snow dans les années 1930, Mao Zedong évoque ces deux personnalités[14].
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23
+ « Yuan la Grande Barbe se moquait de ma façon d'écrire et la qualifiait de travail de journaliste […]. J'ai été obligé de modifier mon style. J'ai étudié les écrits de Han Yu et j'ai maîtrisé la vieille phraséologie classique. Donc, grâce à Yuan la Grande Barbe, je sais aujourd'hui encore, si nécessaire, rédiger une dissertation classique acceptable. Mais le professeur qui m'a le plus impressionné fut Yang Changji […]. C'était un idéaliste et un homme d'une haute moralité […]. Sous son influence, je lus un livre sur l'éthique du philosophe néo-kantien Friedrich Paulsen […] et fus inspiré pour écrire un essai intitulé La puissance de l'esprit. »
24
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25
+ Ce texte a été perdu, mais les remarques de Mao Zedong sur une traduction de Friedrich Paulsen, System der ethik, font apparaître trois idées directrices : « Le besoin d'un État fort avec un pouvoir centralisé ; l'importance capitale de la volonté de l'individu ; la relation tantôt conflictuelle, tantôt complémentaire entre les traditions intellectuelles chinoises et occidentales »[14].
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27
+ « En ce temps, se souvient-il en 1936, mon esprit était un curieux mélange de libéralisme, de réformisme démocratique et de socialisme utopique. J'avais une passion plutôt vague pour la démocratie du XIXe siècle, pour l'idéalisme des utopistes et pour le libéralisme à l'ancienne mode, et j'étais franchement antimilitariste et anti-impérialiste[9]. »
28
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+ Le 18 avril 1918, Mao et Cai Hesen avec 12 autres jeunes gens, essentiellement des anciens élèves de Yang Changjila, fondent la Société d'études des nouveaux citoyens. Très rapidement le groupe compte une trentaine de membres dont des jeunes filles, les réunions se tiennent le dimanche après-midi, on y parle politique. Il est rapidement envisagé d'organiser un voyage en France dans le cadre du mouvement Travail-Études[15].
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+ En 1918, il est diplômé de la première école normale provinciale du Hunan[16].
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+ Mao voyage avec son professeur Yang Changji, son futur beau-père, jusqu’à Pékin où il assiste au mouvement du 4 Mai (1919).
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+ Yang, désormais professeur à l’université de Pékin fournit à Mao une lettre d'introduction auprès du bibliothécaire de l’université, Li Dazhao. Mao travaille alors comme aide à la bibliothèque, il reçoit un salaire de 8 yuans par mois, il doit balayer et dépoussiérer la salle de lecture, il tient à jour le registre de prêt de quinze périodiques chinois et étrangers. Cette fonction est si humble que Mao Zedong se sent exclu et subit le mépris des intellectuels pékinois qu'il côtoie dans son travail. Par ailleurs il ne présente pas le concours d'entrée à l'université de Pékin. Pour l'universitaire Alain Roux, ces échecs de Mao Zedong constituent une composante essentielle de sa personnalité. « Elle sera lourde de conséquences »[17].
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+ Mao s’enregistre comme étudiant à temps partiel à l’université et suit de nombreux cours et séminaires dont ceux d'intellectuels célèbres comme Chen Duxiu, Hu Shi, ou Qian Xuantong. Il fut attiré un temps par les idées de Jiang Kanghu (en) le dirigeant du Parti socialiste chinois d'obédience anarchiste[18]. Mao Zedong lit Pierre Kropotkine et Mikhaïl Bakounine : « Je discutai à maintes reprises de l'anarchisme et de ses possibilités en Chine »[19]. Mao Zedong crée, avec quelques amis, la Revue du fleuve Xiang. Le premier numéro sort symboliquement le 14 juillet 1919. Dans un article Mao écrit : « Il existe un parti d'une extrême violence, qui applique la méthode fais aux autres ce qu'ils te font, dans un combat jusqu'au-boutiste contre les aristocrates et les capitalistes. Le chef de ce parti est un homme du nom de Marx, né en Allemagne. […] Il existe un autre parti plus modéré que celui de Marx. Il ne s'attend pas à des résultats rapides, mais commence par comprendre les gens ordinaires. Tous les hommes devraient avoir un esprit d'aide mutuelle et de travail volontaire. Quant aux aristocrates et aux capitalistes, il suffit qu'ils se repentent et se tournent vers le bien […] Le chef de ce parti est un homme du nom de Kropotkine, né en Russie[20] ». Puis Mao Zedong change d'analyse et abandonne cette utopie[21].
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+ Durant son séjour à Pékin, Mao lit énormément et se familiarise ainsi avec les théories communistes et marxistes. Il se marie avec sa condisciple Yang Kaihui, la fille du professeur Yang. Il conserve un goût pour la poésie et la calligraphie, goût qui deviendra célèbre par la suite.
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+ À la différence de certains de ses éminents révolutionnaires contemporains, tel que Zhou Enlai et Deng Xiaoping[h], Mao ne concrétise pas l’idée d’aller étudier en France. L’aspect financier de telles études, mais surtout ses faibles capacités linguistiques l'auraient découragé : le mandarin standard étant déjà un obstacle (sa langue maternelle était le xiang[22] et parlait le dialecte du Hunan du mandarin (partie des dialectes du mandarin du Sud-Ouest) qui était sa référence principale au mandarin. Par ailleurs, il ne réussit jamais à parler anglais, et donc il considère que l'apprentissage du français serait plus difficile[23]. Mao dira plus tard à Edgar Snow : « Je ne voulais pas aller en Europe. Je trouvais que je ne savais pas assez de mon propre pays et que je pouvais utiliser le temps d'une manière plus profitable en Chine. J'avais d'autres plans ». Mao Zedong est un des rares responsables du Parti communiste chinois à ignorer la découverte concrète du reste du monde. Ce n'est qu'en 1949, qu'il quitte la Chine pour visiter l'Union soviétique et c'est le seul pays qu'il connaîtra par la suite. Les pays occidentaux restent pour lui une « donnée abstraite et textuelle »[24].
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+ Dans cette première partie de sa vie politique, Mao Zedong est influencé par le mouvement du 4 Mai : le rejet de la culture classique, de l’impérialisme et l’apport d’idées socialistes. En 1920, il adhère définitivement au marxisme.
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+ Le 23 juillet 1921, à l’âge de 28 ans, Mao participe à la première session du congrès du Parti communiste chinois à Shanghai : il semble qu’il n’ait pris aucune part active aux débats, face aux autres participants impliqués depuis plus longtemps que lui dans la cause révolutionnaire[25].
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+ Deux ans plus tard, il est élu comme l'un des cinq commissaires du 3e bureau central du Parti au cours de la session du troisième congrès.
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+ Mao reste un certain temps à Shanghai, une ville importante où le PCC essaie de promouvoir la révolution. Mais après que le parti a rencontré des difficultés majeures en essayant d’organiser les mouvements syndicalistes et que ses relations avec son allié nationaliste, le Kuomintang se sont détériorées, Mao perd ses illusions de faire la révolution à Shanghai et retourne à Shaoshan. De retour chez lui, Mao réanime son intérêt dans la révolution après avoir été mis au courant des soulèvements de 1925 à Shanghai et Canton. Il s’en va alors dans le Guangdong, la base du Kuomintang, et prend part à la préparation du deuxième congrès national du parti nationaliste.
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+ En janvier-février 1927, Mao retourne dans la province du Hunan et voyage pendant un mois à travers le Xiangtan et quatre autres districts ruraux. Il expose ses conclusions dans un fameux document : le « rapport sur le mouvement paysan au Hunan ». Ce travail est considéré comme le point de départ décisif vers l’application de ses théories révolutionnaires violentes.
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+ Le Kuomintang (KMT) et le Parti communiste chinois (PCC) collaborent dans la lutte contre les seigneurs de la guerre dans le cadre du Premier front uni chinois depuis 1924. Tchang Kaï-chek, commandant des forces armées du KMT, dirigeant de l'aile droite du parti et anti-communiste, entame la coupure avec le PCC en 1926 à Canton. Puis lors de l'expédition du Nord Tchang Kaï-chek organise le massacre de Shanghai afin de purger le KMT des éléments gauchistes et d'empêcher la prise du pouvoir par les communistes.
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+ La rupture entre les deux partis est consommée et mène à la guerre civile.
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+ Mao est envoyé au Hunan par le Comité central du PCC et lève une armée appelée l’« armée révolutionnaire des travailleurs et des paysans ». Il déclenche en septembre 1927 le soulèvement de la récolte d'automne. Ses troupes sont défaites, et sont forcées de quitter la province du Hunan pour le village de Sanwan, situé dans les montagnes du Jinggang Shan dans la province du Jiangxi, où Mao réorganise ses forces épuisées.
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+ Il organise au sein de chaque compagnie une cellule du parti avec un commissaire politique qui puisse donner des instructions politiques sur la base d’instructions supérieures. Ce réarrangement militaire initie le contrôle absolu du PCC sur ses forces militaires et est considéré comme ayant eu l’impact le plus fondamental sur la révolution chinoise. Ultérieurement, Mao déplace plusieurs fois son quartier général dans le Jinggang Shan.
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+ Mao persuade alors deux chefs rebelles locaux de se soumettre. Il est rejoint par l’armée de Zhu De, et crée avec lui l’« armée rouge des travailleurs et des paysans de Chine », mieux connue sous le nom d’Armée rouge chinoise.
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+ Au Jiangxi, la domination autoritaire de Mao, en particulier dans le domaine militaire, fut défiée par la branche du PCC du Jiangxi et par des officiers. Les opposants de Mao, parmi lesquels le plus important était Li Wenlin, le fondateur de la branche du PCC et de l’Armée rouge au Jiangxi, s’opposaient aux politiques agraires de Mao et à ses propositions de réforme de la branche locale du parti et des dirigeants de l’armée. Mao réagit d’abord en accusant ses opposants d’opportunisme et de koulakisme et les supprima d’une manière systématique. Le nombre de victimes est estimé à plusieurs milliers et pourrait atteindre[26] 186 000. Grâce à ce terrorisme, l’autorité de Mao et sa domination du Jiangxi fut renforcée.
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+ Jung Chang et Jon Halliday estiment qu’à son apogée, la République soviétique chinoise couvrait quelque 150 000 km2 pour une population de dix millions d’habitants. Ils indiquent également que, rien que sur la zone centrale du Jiangxi et du Fujian, le régime communiste fit, en trois ans, 700 000 victimes (assassinats, suicides, travaux forcés…), soit 20 % de la population.
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+ Après la fondation de la république soviétique chinoise du Jiangxi sur le modèle russe, Mao Zedong peine à s’imposer dans la hiérarchie du parti. Considéré comme un modéré, il découvrira la purge en URSS. En 1934, Chen Yi est l'exécuteur de la purge de Futian qui permit d'éliminer les opposants à Mao Zedong[27]. Il parvient à asseoir une certaine autorité en procédant ainsi à un régime de la terreur, s’appuyant sur le prétexte de contrecarrer des « AB » (anti-bolchéviques), ou sous d’autres étiquettes. Du fait de ses choix stratégiques toujours pris en fonction de son intérêt personnel, au risque de milliers de morts inutiles, il est déconsidéré par ses pairs.
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+ De 1931 à 1934, Mao établit la république soviétique chinoise du Jiangxi et est élu président de cette petite république dans les régions montagneuses du Jiangxi. C’est là qu’il se remarie (troisième fois) avec une épouse officielle He Zizhen — sa précédente épouse Yang Kaihui ayant été arrêtée et exécutée en 1930.
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+ Mao, avec l’aide de Zhu De, crée une armée modeste mais efficace, et entreprend des expériences de réforme rurale et de gouvernement, en offrant un refuge aux communistes qui fuient les purges droitistes dans les villes. Si les méthodes de Mao sont considérées comme celles d’une guérilla, on peut distinguer une nuance entre guérilla (youji zhan) et guerre mobile (en) (yundong zhan). La guérilla de Mao ou sa guerre mobile repose sur une Armée rouge, munie d'armement et formation dérisoires, mais constituée de paysans pauvres, encouragés par des passions révolutionnaires et ayant foi dans l’utopie communiste.
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+ Dans les années 1930, Il n’y a pas moins de dix régions considérées comme « régions soviétiques » sous le contrôle du PCC et le nombre de soldats de l’Armée rouge avoisine les cent mille. La multiplication des « régions soviétiques » surprend et incommode Tchang Kaï-chek, président du Kuomintang : il lance alors cinq campagnes contre les territoires communistes.
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+ Plus d’un million de soldats du Kuomintang sont impliqués dans ces campagnes, quatre d’entre elles sont repoussées par l’Armée rouge conduite par Mao.
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+ À la suite d'un certain nombre d'erreurs tactiques, l'Armée rouge se trouve pratiquement encerclée dans la cinquième campagne. Elle réussit cependant à échapper à l'encerclement. Partis à 86 000, l'effectif tombe à 30 000 au plus bas de la Longue Marche. Celle-ci s'effectue d'octobre 1934 à octobre 1935, soit 368 jours, sur une distance d'environ 10 000 kilomètres. Mao Zedong participe à cet exode, assisté d'un infirmier et d'un secrétaire, mais il a du mal à marcher à la suite d'une récente crise de paludisme. Aussi il va passer l'essentiel du temps dans une litière portée par quatre hommes et protégée des intempéries par une toile cirée[28].
78
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+ À l'issue de la Longue Marche, les troupes communistes rescapées s'installent dans le Shaanxi nord et établissent leur capitale à Yan'an en décembre 1936[29]. Les écrits de Mao Zedong durant la période du séjour à Yan'an sont consacrés pour une grande partie aux problèmes militaires, mais son texte le plus important est la Démocratie nouvelle, essai d'adaptation du marxisme-léninisme aux conditions chinoises. Ce texte, qui paraît en janvier 1940, expose les deux phases à venir de la révolution chinoise, celle de la « Nouvelle Démocratie », puis celle du socialisme. Cette Nouvelle Démocratie est censée être l'alliance de quatre classes, le prolétariat, la paysannerie, la petite bourgeoisie et la bourgeoisie nationale, sous la direction de la première. Sur le plan économique, l'État doit y diriger les grandes entreprises, laissant subsister les autres. De même, les grandes propriétés rurales seront confisquées, sans que disparaissent l'économie des paysans riches. L'arriération de l'économie chinoise, selon Mao, justifie en effet la persistance de formes économiques capitalistes. La propagande liée à cette « Nouvelle Démocratie », aux accents libéraux et nationaux, montrera son efficacité auprès des intellectuels et d'une partie de la bourgeoisie surtout entre 1945 et 1949[30].
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+ Le « mouvement de rectification » qui a lieu en 1942, pour l'essentiel (il débute cependant en 1941 et se poursuit jusqu'en 1945), élimine toute opposition à la direction du parti et est l'occasion d'une épuration qui touchent peut-être 40 000 à 80 000 personnes, sur un effectif de 800 000 membres du parti en 1940. Plus de 10 000 personnes sont tuées dans le processus de « rectification »[31]. Ce mouvement est le modèle de ceux qui auront lieu à plusieurs reprises par la suite, en particulier celui qui suit la campagne des Cent Fleurs en 1957. La Démocratie nouvelle et le mouvement de rectification de 1942 consacrent Mao comme théoricien quasi exclusif du parti et assurent de manière définitive son autorité. Sur le plan culturel, les Interventions aux causeries sur la littérature et l'art à Yan'an de Mao, qui paraissent en 1942, sont l'illustration de ce mouvement de rectification. Écrivains et artistes sont tenus de s'aligner sur les positions idéologiques du parti[32].
82
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+ Du 23 avril au 11 juin 1945 a lieu le VIIe congrès du Parti communiste chinois à Yan'an, au cours duquel sont adoptés de nouveaux statuts : pour la première fois il y est fait explicitement référence à la pensée de Mao Zedong. Mao est en outre porté à la présidence du Comité central, poste créé à l'occasion, à celle du Bureau politique et à celle du secrétariat du PCC, et est ainsi consacré seul et unique chef du parti[33].
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+ À partir de 1945, le prestige de Mao grandit alors que Tchang Kaï-Chek est de plus en plus critiqué par le peuple à cause de ses liens avec les États-Unis et les puissances occidentales. En effet Mao jouit de l’image du combattant de l’impérialisme (japonais comme européen) tandis que les nationalistes sont dénoncés par les communistes comme des « valets de l’impérialisme » au sein d’une population qui souffre encore de l’humiliation de la guerre de l’opium[34].
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+ Durant la guerre sino-japonaise, les communistes s’allient aux nationalistes contre les Japonais, dans le cadre du deuxième front uni. Mao ne perd cependant pas de vue la perspective de la reprise du combat contre le Kuomintang : plutôt que des attaques frontales des troupes communistes contre l’armée japonaise, il préconise des actions de guérilla, afin d’épargner les effectifs et de permettre au PCC de consolider ses forces. Peu après la fin du conflit contre les Japonais, et malgré les efforts de médiations des États-Unis, la guerre civile entre communistes et nationalistes reprend. Il dirige le 7e Politburo du PCC.
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+ Le 1er octobre 1949, à Pékin, du balcon de la Cité interdite des anciens empereurs, Mao Zedong proclame l’avènement de la république populaire de Chine. Cette prise de pouvoir met fin à une longue période de guerre civile marquée par l’invasion japonaise et la Longue Marche, le Kuomintang s’étant exilé à Taïwan.
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+ Président du Gouvernement populaire central chinois jusqu’en 1954, Mao voit ensuite son titre changé en président de la république populaire de Chine.
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+ Dans les premiers mois du régime communiste des lois importantes sont promulguées, elles permettent à la Chine de rompre avec son passé, mais « Mao accompagne ce mouvement plus qu'il n'y participe ». La loi sur le mariage du 30 mai 1950 permet notamment à 800 000 femmes de divorcer après des mariages imposés. De même il intervient peu dans la mise au pas de la « bourgeoisie nationale » préférant s'attaquer à l'impérialisme et aux « chiens couchants réactionnaires du Kuomintang ». Mao se veut magnanime pour les personnalités ralliées au nouveau pouvoir. Ainsi il défend, contre certains cadres du parti, le ralliement de Li Jishen, le « bourreau de la commune de Canton en décembre 1927 ». Par contre Mao intervient pour la réforme agraire, un domaine où ses compétences sont reconnues. Afin de préserver l'économie il souhaite mettre à l'abri des excès gauchistes les « paysans moyens » et reporter de quelques années la mise en cause des « paysans riches de caractère semi-féodal »[35].
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+ En septembre 1954, le 14e dalaï-lama, alors âgé de 19 ans, se rend, ainsi que le 10e panchen-lama et le 16e karmapa, à Pékin pour participer à l'Assemblée (en) qui doit donner à la Chine une nouvelle constitution. Accueillis par Zhou Enlai et Zhu De à leur arrivée, le dalaï-lama et le panchen-lama rencontrent Mao Zedong, lequel donne plusieurs dîners en leur honneur. Le dalaï-lama est nommé vice-président du Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire de la république populaire de Chine (RPC) (tandis que le panchen-lama en est nommé membre)[36],[37].
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+ À la fin de 1956 et début 1957, la campagne des Cent Fleurs (symbolisant « cent écoles, cent opinions qui s’expriment ») est engagée à la seule initiative de Mao Zedong et contre l'avis de son entourage qui connaît l'état d'esprit des intellectuels et membres du parti. Mao encourage la liberté d’expression, exhortant en particulier les intellectuels à critiquer le parti. Mais le mouvement prend rapidement une ampleur qu’il n’avait pas envisagée : les critiques explosent littéralement, échappant bien vite à son contrôle. L'autorité du Parti communiste chinois est remis en cause, mais aussi celle du Grand Timonier. Une violente campagne de répression doit être engagée. Certains analystes politiques, chinois notamment, pensent que cette campagne ne fut qu’un piège : laisser s’exprimer les intellectuels dissidents pour mieux les réprimer. Les préjugés de Mao à l'égard des intellectuels se trouvent alors confirmés[38].
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+ Pour Simon Leys, avec les Cent Fleurs, se termine la « phase constructive et révolutionnaire » et s'ouvre la « phase négative et rétrograde » des engagements de Mao Zedong. Outre la défiance de l'élite intellectuelle, il apparaît les premiers clivages entre Mao Zedong et ses proches collaborateurs[38].
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+ Après les difficultés de l'année 1956, dont l'insurrection de Budapest, les dirigeants soviétiques entendent utiliser la conférence de Moscou comme le symbole du redressement du camp socialiste[39].
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+ En octobre 1957, la Chine et l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) signent un accord secret permettant à Pékin de se doter de la bombe nucléaire. La conférence mondiale des Partis communistes de 1957 se déroule entre le 14 et le 16 novembre, à Moscou, et rassemble 68 partis communistes. Mao Zedong arrive à Moscou le 2 novembre et évoque la réussite du lancement de Spoutnik 1 indiquant que l'URSS « dans de nombreux domaines, est la plus avancée du monde ». Le 3 novembre, c'est le lancement de Spoutnik 2. La supériorité soviétique sur le camp occidental semble alors évidente, Nikita Khrouchtchev entend s'en servir pour négocier, sur un pied d'égalité, avec les américains et arriver à un accord. Or Mao Zedong est en conflit ouvert avec les États-Unis à propos de Taiwan. Mao se méfie de la coexistence pacifique et de la transition pacifique vers le socialisme. Il apparaît là un désaccord de stratégie entre Mao et Khrouchtchev. Ce désaccord entre les deux partis frères se double d'un ressentiment personnel entre Mao et Khrouchtchev, ce dernier n'appréciant pas l'ampleur des ambitions du Grand Timonier. À l'issue de la conférence, l'URSS augmente son aide financière à des pays neutralistes comme l'Inde et l'Égypte mais le soutien à la Chine stagne. Mao constate alors que, sans les capitaux soviétiques, la Chine doit compter sur elle seule pour se moderniser[40].
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+ Jusqu’au milieu des années 1950, la République populaire de Chine a copié avec zèle le modèle soviétique, puisqu’elle a consacré la plus grande part des investissements au développement militaro-industriel. Toutefois, dès 1955, Mao Zedong est partisan d’une voie spécifiquement chinoise du socialisme, qui s’appuierait sur la paysannerie (plutôt que sur la classe ouvrière) et passerait par une collectivisation accélérée.
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+ Ainsi, entre 1958 et 1960, Mao met en œuvre le « Grand Bond en avant », mouvement de réformes industrielles censé permettre de « rattraper le niveau de production d’acier de l’Angleterre » en seulement 15 ans. Des communes de production sont organisées au niveau local. Toute la population, et avant tout le monde paysan, est sommée d’y apporter sa contribution. Mao place dans la force du peuple, du « prolétariat » des espoirs démesurés : les paysans seront surexploités, on leur demandera de tout faire en même temps, des récoltes à la production sidérurgique.
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+ Cette politique entraîna à la fois une croissance industrielle et une famine dans les campagnes avec 30 à 55 millions de morts[1],[41]. La main-d’œuvre inexpérimentée produit des biens d’une qualité exécrable tandis que les récoltes, faute de temps, pourrissent sur pied.
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+ Au pire moment de la crise, Mao-Zedong refusa de limiter les exportations de céréales qui finançaient le développement de l’industrie en faisant ce commentaire : « Distribuer les ressources de façon égalitaire ne fera que ruiner le Grand Bond en avant. Quand il n’y a pas assez de nourriture, des gens meurent de faim. Il vaut mieux laisser mourir la moitié de la population, afin que l’autre moitié puisse manger suffisamment ». Quand Liu Shaoqi après avoir visité sa région natale et compris la catastrophe, tenta de redresser la situation, il dut s'opposer à Mao. Ce dernier accusa Liu d’avoir « lâché pied devant l’ennemi de classe ». Liu Shaoqi rétorqua : « Tant de morts de faim ! L’histoire retiendra nos deux noms et le cannibalisme sera dans les livres[42] . »
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+ Le sinologue et historien Lucien Bianco compare la famine en Chine entre 1958 et 1962 avec les famines soviétiques de 1931-1933 en Ukraine et en Russie méridionale bien que ces dernières eurent été plus « modestes » avec six millions de morts. En URSS comme en Chine, une stratégie identique de développement opère des transferts excessifs de l’agriculture vers l’industrie lourde. Sous l’impulsion du chef, cette stratégie s’accélère : Mao impose le Grand Bond et Staline impose le Grand Tournant. « L’énorme responsabilité personnelle des deux dictateurs, auxquels des dirigeants nationaux (dans le cas de la Chine) ou régionaux (en Ukraine) moins entêtés ou moins cruels n’ont pu résister, met en cause la matrice léninienne commune aux deux régimes : si mal inspiré fût-il, le pouvoir d’un seul s’est imposé à tous »[43]. Fort de l'expérience stalinienne, Nikita Khrouchtchev avait mis Mao en garde contre les dangers du collectivisme agricole, mais celui-ci n'en avait pas tenu compte, notamment parce qu'il s'opposait à la déstalinisation mise en œuvre officiellement par Khrouchtchev.
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+ Mao Zedong, après avoir longtemps ignoré le désastre ou rejeté la cause de la non-efficacité de son programme sur des éléments extérieurs, comme l’action de contre-révolutionnaires ou encore les catastrophes naturelles, se retrouve en minorité au Comité de direction du parti communiste. De plus, la confiance du peuple en l’idéologie de Mao est fortement ébranlée. Il doit quitter son poste de président de la République. Liu Shaoqi lui succède, mais Mao Zedong demeure président du Parti communiste chinois.
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+ Liu Shaoqi s'oppose alors violemment à Mao Zedong, et s'attache à régler les graves problèmes économiques causés par le Grand Bond en avant. Il fait adopter un programme « plus réaliste et modéré » qui permet de redresser la situation économique[44]. Liu Shaoqi, ainsi qu'une majorité des cadres du parti, refuse de soutenir Mao, lors du Mouvement d'éducation socialiste en 1962-1965, destiné à relancer le mouvement révolutionnaire[44]. Ces oppositions au sein du Parti, décident Mao Zedong à enclencher la révolution culturelle[45], les deux dirigeants vont alors s'affronter, et ce de façon ouverte dès le début de celle-ci[44].
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+ La révolution culturelle (1966-1976), durant la période de troubles et de contestations qui suit le catastrophique Grand Bond en avant, lui permet de reprendre le pouvoir et les rênes du pays[46]. Entamée afin de réhabiliter Mao, elle commence à la suite d’une polémique que lance son épouse Jiang Qing. La « révolution culturelle » incite les jeunes à prendre le pouvoir, à se révolter contre les fonctionnaires corrompus, désormais « ennemis du peuple » — les gardes rouges (qui ne sont autres que les étudiants « révolutionnaires ») sont créés à cette occasion. « Curieuse alliance que celle du hiérarque vieillissant avec ces adolescents fanatisés qui le considèrent comme un dieu » indique la sinologue Marie-Claire Bergère[44].
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+ Le président de la République Liu Shaoqi est arrêté par les gardes rouges et meurt dans une prison en 1969[47], tandis que Mao devient le maître incontesté du pays.
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+ Comme lors du mouvement des « Cent Fleurs », la polémique échappe au contrôle de Mao et le tout se soldera une fois de plus par une violente répression armée, un massacre sanglant. Entre 1968 et 1980, près de 17 millions de jeunes urbains sont envoyés autoritairement à la campagne dont le noyau essentiel comprend 4 670 600 anciens gardes rouges déportés entre 1967 et 1969[48]. Ainsi les gardes rouges disparaissent du paysage politique chinois. La révolution culturelle réprime toutes les formes de croyance religieuse[49],[50]. Au sortir de cette nouvelle crise, le peuple chinois est définitivement traumatisé, tant par les atrocités physiques que par les incroyables violences morales (telles que les fameux thamzing, séances d’« autocritiques », humiliations publiques d’une cruauté morale traumatisante). Le laogai (goulag chinois) est bien plus peuplé que son équivalent russe, et les conditions de détention n’y sont pas meilleures.
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+ Mao Zedong dirige les 9e et 10e Politburos du PCC. Au sein du 9e Politburo le successeur de Mao est désigné avec Lin Biao[51]. Ce dernier lors de son intervention reprend les critiques contre les anciens dirigeants déchus et « célèbre la victoire de la révolution culturelle ». Mais derrière l'unité de façade, deux forces s'opposent. Lin Biao, le dauphin officiel, et son entourage contre l'impératrice rouge Jiang Qing (la femme de Mao) qui dirige le groupe de la révolution culturelle. C'est sur ces deux forces que Mao s'est appuyé pour lancer sa révolution. Mais le seul point commun entre elles étaient la nécessité d'éliminer le président de la République Liu Shaoqi[52]. Zhou Enlai, bien qu'affaibli, est toujours présent et mène la faction des pragmatiques.
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+ Mao Zedong décide de s'appuyer sur Jiang Qing pour éliminer Lin Biao dont la puissance l'inquiète. Le conflit ne porte pas sur un désaccord politique mais sur la question du pouvoir[53]. Il indique clairement à Lin qu'il envisage dorénavant de désigner Zhang Chunqiao (un membre de la bande des Quatre) comme successeur. Lin Biao inquiet, organise sa défense[54]. La politique étrangère et l'ambition de Lin Biao seront à l'origine de sa chute[55].
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+ En octobre 1969, Lin Biao mobilise les chefs des onze régions militaires pour « renforcer les défenses et se protéger d'une attaque surprise de l'ennemi. » Cet ordre conduit à la mobilisation de 940 000 soldats, de 4 100 avions et de 600 navires. Cet ordre s'est effectué sans l'accord de Mao, ce dernier s'emporte qu'un tel déploiement de force résulte de la seule décision de Lin Biao. Est-ce la répétition générale d'un putsch militaire ? Des négociations sont engagées, à la grande satisfaction de Mao, avec les Américains en décembre 1969 et celles avec les Soviétiques se poursuivent. Le conflit entre Mao et Lin voit le jour dans un débat sur la « théorie du génie ». Lors du plénum de Lushan en août 1970, Lin Biao et ses proches dont Chen Boda vantent les mérites du « chef suprême du pays », ainsi ils proposent en reconnaissance pour le génie de Mao de le désigner président de la République l'ancien poste occupé par Liu Shaoqi. Ils pensent ainsi pouvoir neutraliser Mao, confiné alors dans des activités protocolaires. Lors de réunions de travail Chen Boda met en cause l'autoritarisme de Zhang Chunqiao. La panique s'empare des proches de Mao qui ne voient pas comment s'opposer à Lin Biao qui a l'appui de l'armée. Mao Zedong convoque alors le bureau politique où il critique le plus faible de ses adversaires, Chen Boda. Ce dernier est immédiatement et discrètement arrêté, il disparaît. Le 31 août Mao distribue une lettre intitulée « mon opinion », il y condamne définitivement Chen, au nom du marxisme, et indique que ses analyses sont partagées par Lin, le mettant ainsi à l'abri des critiques. Mao Zedong décide de s'attaquer directement à Lin Biao à la fin de l'année 1970, il met en place un groupe central chargé de la propagande et de l'organisation, ces membres lui sont totalement acquis[56].
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+ Puis en avril 1971, Zhou Enlai et Henry Kissinger se rencontrent puis ce dernier séjourne en secret à Pékin du 9 au 11 juillet.
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+ Après l'éviction de Lin Biao, le 10e Politburo permet l'installation, à des postes clefs, des membres de la bande des Quatre dont fait partie Jiang Qing. Mao et la bande des Quatre, engagent alors la campagne « Critiquer Lin, critiquer Confucius » qui vise essentiellement le Premier ministre Zhou Enlai. Pourtant Mao et ses protégés perdent du pouvoir au sein du Parti. C'est pourquoi la bande des Quatre et Mao décident d'engager une « campagne pour l’étude de la dictature du prolétariat » qui essaye de relancer la révolution culturelle (« nivellement des salaires, interdiction de l’agriculture privée, élimination des éléments bourgeois »)[57].
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+ Le 11 mai 1976, Mao Zedong est terrassé par un infarctus du myocarde après une dispute avec sa maîtresse Zhang Yufeng. Jiang Qing et les dirigeants chinois ne le consultent pratiquement plus. Il passe ses journées à visionner des films avec Zhang Yufeng. Le 9 septembre à zéro heure et 10 minutes Mao Zedong meurt[58].
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+ Par la suite, la politique idéologique extrême menée par Mao Zedong a fait l’objet de critiques ouvertes au sein du Parti communiste chinois, qui met fin au culte de la personnalité et à l’idolâtrie qu’il avait lui-même organisée et intensifiée à la fin de sa vie. Le limogeage de la bande des Quatre, dont son épouse, Jiang Qing[i], qui a eu lieu rapidement après sa mort prouve bien à quel point sa politique était tombée en disgrâce, tant dans les hautes sphères du parti que dans l’esprit populaire. Le sinologue Simon Leys évoque la « bande des cinq » car il considérait que Mao Zedong appartenait à cette faction[59]. Le bilan humain de la révolution culturelle varie selon les historiens, Song Yongyi donne un chiffre moyen de 2,95 millions de morts. Sans oublier cent millions de personnes qui ont souffert de cette révolution[57]. En 1981, le Comité central du Parti communiste chinois estime que Mao Zedong est le responsable de la révolution culturelle, indiquant dans son rapport Résolution sur l'histoire du Parti : « La révolution culturelle, qui se déroula de mai 1966 à octobre 1976, a fait subir au Parti, à l'État et au peuple les revers et les pertes les plus graves depuis la fondation de la RPC. Elle fut déclenchée et dirigée par le camarade Mao Zedong[60]… »
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+ Pour le sinologue Jean-Luc Domenach, Mao Zedong a commis trois erreurs. Pour reprendre le pouvoir contre le Parti, il a engagé un tel chaos qu'il a dû faire appel à l'armée de Lin Biao pour stabiliser la situation. Il n'a pu se débarrasser de ce dernier qu'en pardonnant et en s'appuyant de nouveau sur l'élite du parti. En s'attaquant à l'ensemble de la nomenklatura communiste, il a accéléré sa mutation idéologique, exacerbant son mécontentement, et conduisant à sa transformation en caste. Enfin s'attaquant aux institutions en utilisant les enfants des cadres du parti, il a conduit ces derniers à faire finalement cause commune avec eux[61].
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+
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+ Alors que la déstalinisation avait commencé dès 1956 en URSS, Mao a refusé ce mouvement et continué à appliquer les méthodes économiques et politiques de Joseph Staline, contre les conseils de Nikita Khrouchtchev notamment. Le portrait de Staline figurait toujours sur la place Tian'anmen en 1972 en bonne place aux côtés de ceux de Lénine, Marx et Engels, comme on peut le voir dans le film Chung Kuo, la Chine tourné par Michelangelo Antonioni quelques années avant la fin de la révolution culturelle et la mort de Mao[62],[63].
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143
+ À la fin de son règne, Mao Zedong changea sa stratégie d’autarcie en invitant le président américain Richard Nixon en Chine, préfigurant la politique d’ouverture de Deng Xiaoping. Par cette rencontre, les deux dirigeants entendaient contrebalancer la puissance de l’Union soviétique[64].
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145
+ Mao Zedong avait comme stratégie de mobiliser les masses pour transformer le système politique et économique. Inspiré par le modèle soviétique et la construction d’un pays moderne[65], Mao Zedong applique le modèle de Staline aux domaines de l'industrialisation et l'ingénierie politique, il est donc question du dispositif institutionnel et juridique de la Chine[66]. Il souhaitait créer une structure politique propice à soutenir sa propre idéologie. La propagande, communication persuasive, visait à atteindre cet objectif. Il soutenait que la société devait se développer par le biais d’une attitude morale[65]. Des camps de « réforme par le travail » (laogai) ont été mis en place dès 1950, avec l'aide des Soviétiques. Ceux qui y étaient emprisonnés subissaient un lavage de cerveau dans le but de créer une population docile et enthousiaste aux idéologies du pouvoir[67].
146
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147
+ Le style uniforme des publications dans les journaux et le contrôle des médias de masse de l’époque ne laissait aucun canal pour que les citoyens puissent exprimer leur mécontentement. C’est ainsi que la révolution culturelle a duré dix ans. C’est à cette époque que Mao Zedong a implanté sa pensée à chaque domaine en donnant l’impression que tous étaient d’accord avec lui[65].
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149
+ Le culte de la personnalité de Mao Zedong commence avec la longue marche (1935-1936)[68].
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+ De 1949 à 1976, le régime communiste chinois s'est identifié « à un seul homme, à un seul visage reproduit à des milliards d'exemplaires sur tous les supports imaginables »[69]. Certains portraits de Mao connaîtront une diffusion de plus d'un milliard de copies[68]. Ainsi pendant la révolution culturelle, le très officiel portrait de Mao Zedong de la place Tian'anmen est diffusé à travers le pays à deux milliards deux cents millions d'exemplaires[70].
152
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+ Des citations choisies ont été rassemblées et publiées dans les années 1960 sous le nom de Petit Livre rouge, très en vogue pendant la révolution culturelle. Les premières éditions étaient préfacées par une calligraphie de Lin Biao mais furent mises au pilon lorsque ce compagnon de Mao tomba en disgrâce. Les éditions qui circulaient en France au moment de Mai 68 étaient munies de cette préface[71].
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+ Les Chinois devaient l’étudier le matin et le soir. À l’époque, en Chine, on l’appelait quotidiennement « Livre-trésor rouge ». Il était interdit de quitter la maison sans l’avoir sur soi. Mao Zedong visait à retrouver son pouvoir et son influence suite au désastre du Grand Bond[72].
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+ Dès sa sortie publique le 1er octobre 1966, il s’est écoulé à plus d’un million d’exemplaires. Selon Michel Bonnin, sinologue, le Petit Livre rouge devait à la base servir d’outil d’éducation politique et offrir des solutions pour la vie quotidienne des soldats/paysans. Il résume que cet outil est de l’idéologie appliquée. Au départ Mao Zedong le destinait seulement à l’armée (entre 1964 et 1966), mais il devint un élément déclencheur dans le culte de Mao en 1966. En effet, les manuels scolaires de l’époque cessent d’être imprimés au bénéfice des Citations de Mao Zedong[73].
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+ En deux ans environ 600 millions d’exemplaires ont été imprimés. On s’assure que le coût de revente est à peine au-dessus du prix de production afin de le rendre accessible à tous et les banques d’État font des prêts sans intérêts aux imprimeurs afin de s’assurer de sa production de masse. Bien que le but de cet ouvrage était d’endoctriner et de dominer les masses, l’ouvrage est utilisé comme arme rhétorique ce qui contraint Mao Zedong à utiliser l’armée pour intervenir.
160
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+ Puis en 1969, le parti décide de réduire le culte voué à Mao Zedong et les ventes du livre chutent drastiquement. Toujours selon Michel Bonnin : ‘« même si aujourd’hui le Parti le considère comme une relique de l’histoire, jamais la Chine post-maoïste n’a élaboré un outil de soft power aussi puissant[73] ».
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+ En avril 1949, le Bureau central du cinéma, société d’État fondée à Pékin, fut mandaté afin de surveiller le contenu cinématographique chinois. La caractéristique principale du cinéma de l’époque était de rejoindre un maximum de personnes. Son influence sur l’opinion populaire s’avéra donc indéniable. Mao Zedong imposa des règles strictes à l’industrie et obligea que les contenus diffusés soient cohérents avec les intentions et l’idéologie de son parti. On pouvait donc discriminer un film sur la simple base que son thème ou son angle ne correspondaient pas aux normes imposées par Mao Zedong et son parti[74].
164
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+ Ce système de contrôle cinématographique administré par l’État dura de 1949 à 1952. Ensuite, les activités relatives au cinéma chinois furent transférées sous la supervision du bureau de la propagande de Chine ainsi que sous la division de la culture.
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+ L’industrie du cinéma chinois à caractère socialiste disposait d’énormes moyens et de beaucoup de ressources permettant de manipuler et de gérer la distribution des œuvres. Leur utilisation était aussi balisée. Le cinéma chinois était donc sous l’emprise du gouvernement de Mao Zedong. De plus, Mao Zedong sélectionnait uniquement des artistes sympathisant à la cause maoïste afin de pouvoir réaliser les films. Conséquemment, les cinéastes de l’industrie du film chinois ont créé de nouveaux types de films en relation directe avec la notion d’éducation politique dans la société chinoise maoïste. Le cinéma a joué un rôle important dans la propagande de Mao Zedong. Le cinéma, selon la conception de Mao Zedong, servait avant tout à mettre de l’avant l’aspect politique positionnant ainsi l’aspect artistique en second plan[75].
168
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+ Le cinéma militant de l’époque, à connotation communiste, amène l’équipe de cinéma Yan’an à réaliser trois films afin de relater les activités militaires et politiques ordonnées par Mao Zedong. À cet effet, le cinéma ayant des vertus de diffusion à un large public. Il permet la diffusion au grand public de la puissante idéologie maoïste[75].
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+ Mao Zedong avait deux frères, qui jouèrent un rôle important dans l'ascension du parti communiste : Mao Zemin (1896-1943) et Mao Zetan (en) (1905-1935). Il avait aussi une sœur adoptive, Mao Zejian (en) (1905-1929). Tous les trois furent exécutés par le Kuomintang durant la guerre civile.
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+ Son neveu, Mao Yuanxin (né en 1941), fils de son frère cadet Mao Zemin, jouera un rôle important durant la révolution culturelle. Étant proche, par conséquent, de la bande des Quatre, il sera arrêté et emprisonné comme eux après la mort de son oncle[76].
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+ Mao Zedong s'est marié quatre fois et a eu au moins douze enfants, dont seuls trois ont survécu à l'âge adulte[77].
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+ Alors qu'il la refuse, Mao Zedong se voit imposer une union à l’âge de 13 ans avec Luo Yixiu, une cousine de son village natal[78],[77] qui décède trois ans après les noces[79]. Les témoignages ne s'accordent pas sur le fait de savoir si le mariage a été consommé ou pas[80]. Ce mariage forcé fait de lui un fervent défenseur des droits des femmes[78] et lui laisse dire plus tard que « le mariage est un viol indirect des enfants par leurs parents »[77].
178
+
179
+ Avec sa deuxième épouse, Yang Kaihui (1901-1930), la fille d'un de ses professeurs, naissent trois fils ; Mao Anying (1922-1950) meurt pendant la guerre de Corée, Mao Anqing (1923-2007) est un handicapé mental et Mao Anlong (1927-1931) meurt en bas âge. Mao abandonne son épouse et va vivre, à partir 1928, avec He Zizhen. Sa femme Yang Kaihui est exécutée par les nationalistes en 1930 à Changsha, ses enfants se retrouvent dans les rues de Shangai vivant de mendicité. Puis les deux aînés sont envoyés à Moscou. Ils reviennent auprès de Mao en 1946[79].
180
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+ Puis il a six enfants (trois garçons et trois filles) avec sa troisième épouse, He Zizhen (1909-1984), dont Mao Anhong (né en 1932), qui vécut avec son oncle Mao Zetan puis avec l'un des gardes de ce dernier et Li Min (en)(née en 1936). Li Min est envoyée à Moscou en 1941 et rentre en Chine en 1949. Elle se marie en 1959 à un fils de général mais sa belle-mère Jiang Qing réussit à la faire expulser de Zhongnanhai. Elle est mise en cause pendant la révolution culturelle mais aussi après la chute de la bande des Quatre en 1976[81].
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+ Mao Zedong et sa quatrième épouse, Jiang Qing (1914-1991), ont une fille Li Na (en), née en 1940 à Yan'an. Fille préférée de Mao Zedong, elle fait des études d'histoire et occupe des postes de plus en plus importants au sein du Parti communiste chinois. Mais elle fait une dépression et disparait de la scène publique. Elle reste auprès de sa mère jusqu'en 1991[79].
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+ En 1918, au moment de fonder la Société d’étude des hommes nouveaux (Xinmin Xuehui), Mao Zedong profère le vœu de ne jamais se marier[78], « par horreur du système inhumain d'exploitation qu'est le mariage »[82]. Les membres de la Société doivent se plier au refus absolu de la sexualité, lié selon l'universitaire Shuaijun Mallet-Jiang à « son rejet d’un système de mariage entièrement fondé sur l’inégalité des sexes qui avilit la femme et aliène l’homme » et non pas à « l'idée de péché de chair »[78]. Les membres de la Société choisissent plus largement de se détourner des choses de l'amour[82]. Mao considère alors que le mariage n'est « rien d'autre que la satisfaction d'un désir charnel », et que « les désirs de nourriture et de sexe sont fondamentaux »[82].
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+ Selon son médecin personnel, Mao estime que faire l'amour avec de nombreuses jeunes filles lui apporterait « force et longévité » à la fin de sa vie[77]. Il avait alors imposé à tout le pays de fonder des couples monogames et sans divorce, dont le mariage était supervisé par le Parti[77].
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+ Sa petite-fille Kong Dongmei, issue du troisième mariage, et son mari Chen Dongsheng figurent au 242e rang d'une liste de riches chinois établie par un magazine financier chinois. Leur fortune est estimée à 620 millions d'euros[83]. Kong Dongmei aurait aussi enfreint la politique de l'enfant unique avec trois enfants[84]. Son petit-fils Mao Xinyu (fils de Mao Anqing) est devenu, en 2010, à 40 ans, le plus jeune général de l'APL. Cette nomination a fait l'objet de critiques[85].
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+ Le sinologue Philippe Paquet indique que le médecin personnel de Mao, Li Zhisui, le caractérise comme « un homme à l’hygiène de vie pour tout dire répugnante, et aux mœurs bien plus décadentes que dissolues selon les normes mêmes que le pouvoir maoïste imposait avec la rigueur la plus stricte au commun de ses sujets »[86].
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+ Mao Zedong commence à tromper sa femme Jiang Qing en 1942[87]. Au début de la révolution culturelle (1966-1976), Jiang Qing ne vit plus avec Mao Zedong à Zhongnanhai. Ce dernier conserve à ses côtés « plusieurs protégées », une de celles-ci est Zhang Yufeng. Issue d'une famille de cheminot, contrôleuse dans les chemins de fer, elle est affectée au train spécial de Mao Zedong[88]. Celui-ci l'a connue en 1962 alors qu'elle avait dix-huit ans et lui soixante-huit ans. Elle reste à ses côtés jusqu'à sa mort avec un « pouvoir considérable » car elle était la seule à savoir lire sur les lèvres de son amant[j]. Jiang Qing obtient l'amitié de la maîtresse de son mari en la couvrant de cadeaux, elle garde ainsi la possibilité de voir celui-ci[79]. Zhang Yufeng assure aussi, auprès du Grand Timonier, un véritable secrétariat politique sans oublier ses propres intérêts et ceux de sa famille[88].
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+ Mao Zedong est un homme riche. Il reçoit un salaire qui atteint 610 yuan dans les années 1950 alors que le salaire d'un ouvrier dépasse rarement 30 yuan. Mais l'essentiel de sa fortune vient de ses droits d'auteur. Sa fortune, selon les sources, est estimée à un million de yuan dans les années 1950 voire trois millions au début de la révolution culturelle[89].
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+ Mao Zedong reste un des personnages les plus connus et les plus controversés du XXe siècle et de l’histoire de la Chine.
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+ Le parti communiste chinois le présente comme celui qui a restauré l’unité et l’indépendance nationale de la Chine, au terme de décennies de divisions intestines et de « semi-colonisation » par l’Occident, et ne dit rien du rôle majeur joué par le Kuomintang et l'armée américaine dans la libération du pays de l'envahisseur japonais. La propagande à son endroit, organisée sur plusieurs décennies, fut telle que des partis et groupuscules maoïstes à travers le monde continuent à révérer Mao comme un grand révolutionnaire dont la pensée serait la quintessence du marxisme. Dans le monde, des hommes souvent à mille lieues du marxisme et du maoïsme ont salué en lui un stratège militaire de génie, un patriote ayant su rendre sa dignité à son pays, un dirigeant du tiers monde et un personnage d’une envergure historique peu commune, dont l’épopée fascine encore aujourd’hui.
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+ Le bilan de ses politiques successives, entre 1949 et 1976, comporte des résultats positifs. L’espérance de vie en Chine est passée d'environ 35 ans avant 1949 à 65 ans en 1976[90]. Au début des années 1970, Shanghai avait un taux de mortalité infantile inférieur à celui de New York[91],[92]. En seulement une génération, le taux d’alphabétisation passa de 15 % en 1949 à 80-90 % au début des années 1970[93]. Entre 1949 et 1975 l'économie de la Chine, l’éternel « infirme d’Asie », a accompli de grands progrès. Ces bonnes performances ont toutefois été entrecoupées d'épisodes catastrophiques, lors du Grand Bond en avant en particulier, si bien qu'en 1976 le PIB par habitant de la Chine ne représentait plus que 24,5 % de celui de la Corée du Sud en dollars Geary-Khamis (parité de pouvoir d'achat), contre 52,5 % en 1950 (base d'Angus Maddison).
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+ De plus en plus d’historiens démontent la légende et insistent sur les travers de l’homme et du dictateur dont les choix ont causé la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes en Chine (65 millions selon Le Livre noir du communisme, 70 millions selon Mao : l'histoire inconnue). Les carences des programmes les plus significatifs de Mao — Grand Bond en avant et révolution culturelle surtout — ont été mises en avant ; leur coût est estimé aujourd’hui à plusieurs dizaines de millions de morts[94]. Dans un article intitulé Retrouver la vérité de Mao en tant qu’être humain, Mao Yushi considérait que « la fausse divinité Mao serait finalement éliminée et qu’il serait traduit en justice. ». Ainsi il répertoriait les crimes de Mao avec le Grand Bond en avant et ses 3 ans de famine et 30 millions de morts par la faim ; la révolution culturelle qui a « tué 50 millions d’âmes » avec la lutte des classes. Enfin Mao Zedong était particulièrement licencieux mais « personne n’osait le critiquer »[95]. Mao Yushi estime à 50 millions le nombre de victimes entre 1949 et 1979[96].
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+ Les historiens occidentaux ont vu dans son exercice du pouvoir un autoritarisme typique des dirigeants totalitaires : mise en place d’un parti unique (et donc régime autoritaire et anti-démocratique), propagande, primauté du militaire, État policier (arrestations arbitraires, tortures…), endoctrinement politique dès l’enfance, autocritiques obligatoires, camps de concentration (le laogai), répression des minorités (Ouïghours, appropriation du Tibet lancée en octobre 1950), eugénisme… Ce trait ultra-répressif, commun à la plupart des pays ayant adopté un régime stalinien (URSS, Cambodge, Corée du Nord…), est à replacer dans le contexte du déclin de l’impérialisme colonial, puis de la guerre froide.
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+ En outre, il reste délicat d’évaluer dans l’action et les idées de Mao la part de l’idéologie socialiste, souvent largement utilisée comme propagande de façade, et la part des jeux de pouvoir en sa faveur, qui semblent avoir dominé ses choix politiques pour la Chine. Il est également difficile de juger de la place de Mao dans la continuité de la très longue histoire chinoise : rupture radicale avec le passé ou règne d’un nouvel empereur de Chine d’une nature inédite ? Presque jamais sorti de Chine, ne parlant aucune langue étrangère, Mao s'est nourri avant tout de la culture classique de l’ancien empire du Milieu.
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+ Franck Dikötter, historien de l’université de Hongkong, estime que 45 millions de Chinois ont péri dans la famine de 1958 à 1962 résultant du Grand Bond en avant, avec des millions d'entre eux battus à mort, un bilan selon lui comparable à la totalité de la Seconde Guerre mondiale ce qui fait parfois dire que « Mao avec Staline et Hitler est l’un des plus grands meurtriers de masse du xxe siècle »[1].
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+ Mao a écrit de la poésie, principalement dans les formes ci et shi (en). Pour Simon Leys, la poésie de Mao est de qualité médiocre, ses poèmes doivent leur célébrité à celle du dirigeant politique. Seul fait exception le poème Neige ; Ainsi le sinologue Arthur Waley qualifiait cette poésie : « moins mauvaise que la peinture de Hitler, mais pas aussi bonne que celle de Churchill »[97].
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+ En plus du Petit Livre rouge, Mao est l’auteur de plusieurs autres traités philosophiques, rédigés avant et après son accession au pouvoir :
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ Mao Tsé-Tung apparait dans Civilization IV comme dirigeant de la Chine avec Qin Shi Huang.
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+ Mao Zedong (chinois simplifié : 毛泽东 ; chinois traditionnel : 毛澤東 ; pinyin : Máo Zédōng [ˈmaʊ (d)zəˈdʊŋ][a] Écouter, parfois appelé en français sous la transcription de Mao Tsé-toung[b] [mao tsetuŋɡ][c]) est un homme d'État et chef militaire chinois né le 26 décembre 1893 à Shaoshan[d] (province du Hunan[e]) et mort le 9 septembre 1976 à Pékin. Fondateur de la république populaire de Chine, il a été son principal dirigeant de 1949 à sa mort.
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+ Fils de paysans aisés, il est l'un des membres historiques du Parti communiste chinois (Shanghai, 1921), parvenant progressivement à s’en faire reconnaître comme le dirigeant suprême, notamment lors de l’épisode de la Longue Marche, entre 1934 et 1935. Après de longues années de guérilla contre les nationalistes du Kuomintang dirigés par Tchang Kaï-chek, ainsi que contre l’envahisseur japonais pendant la guerre sino-japonaise (1937-1945), Mao sortit vainqueur de l’ultime phase de la guerre civile chinoise, avec la victoire de l’Armée populaire de libération (1949). Il proclame la république populaire de Chine, le 1er octobre 1949 à Pékin ; il sera d'ailleurs le premier à occuper la fonction de président de la République populaire de 1954 à 1959. Ses principaux postes, qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1976 et qui lui permirent de rester le numéro un du régime, étaient ceux de président du Parti communiste chinois et de président de la Commission militaire centrale, le premier lui garantissant la maîtrise du Parti, et le second celle de l'Armée populaire de libération.
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+ Mao Zedong impose à la population le collectivisme communiste et la dictature du parti unique, en suivant de très près le modèle soviétique dans un premier temps. Il est à l’origine du lancement de la « réforme agraire chinoise », de la « campagne pour réprimer les contre-révolutionnaires », de la « campagnes des trois anti et des cinq anti », du « mouvement Sufan » et de la « campagne anti-droitiste ». Ces campagnes ont provoqué la mort de millions de Chinois. Dans le même temps, Mao a envoyé des troupes de l'Armée populaire de libération pour aider la Corée du Nord dans la guerre de Corée. En 1958, il lance le développement de « Deux bombes, un satellite ». Au nom de la définition d’une « voie chinoise vers le socialisme », il se démarque ensuite progressivement de l’URSS et sera l’inspirateur direct du Grand Bond en avant, responsable de famines de masse et de la mort d'environ 45 millions de personnes[f]. Après avoir été mis à l'écart par ses collaborateurs et laissé la présidence de la République à Liu Shaoqi, il lance le « Mouvement d'éducation socialiste » en 1963, et soulève les étudiants chinois contre la direction du Parti pour reprendre le pouvoir, livrant les villes à la violence des gardes rouges au cours de la révolution culturelle, entre 1966 et 1969. Il s'appuie dans un premier temps sur Lin Biao, puis ce dernier est à son tour évincé. Ayant éliminé ses rivaux et rétabli l’ordre à son profit, il fait l’objet d’un culte de la personnalité et rapproche alors le plus la république populaire de Chine d’un État de type totalitaire de 1969 à 1976. Le nombre de morts estimé de la Révolution culturelle varie de centaines de milliers à des millions[2],[3]. Au total, Mao Zedong est responsable de la mort de 40 à 80 millions de Chinois, selon les estimations[4],[5],[6].
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+ Sa politique internationale des années 1970 marque un rapprochement avec l’Occident, qui permet la réintégration de la Chine dans le concert mondial (entrée à l’ONU, 1971). En 1975, Mao laisse son Premier ministre Zhou Enlai décréter un nouveau programme de réformes, les « Quatre Modernisations ». Celui que l’on surnomme « le Grand Timonier » meurt en 1976 sans avoir désigné de successeur. Sous la direction de Deng Xiaoping, la Chine réhabilite peu après un certain nombre de ses victimes (Boluan Fanzheng), tout en continuant l’ouverture à une certaine forme d’économie de marché.
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+ Dès les années suivant sa mort, alors que ses proches et principaux partisans sont progressivement écartés ou arrêtés, le Parti communiste chinois véhicule une vision contrastée du personnage, exaltant le penseur politique et le chef de guerre libérateur tout en déplorant les « erreurs » du dirigeant, à savoir le Grand Bond en avant et la révolution culturelle. Il reste néanmoins la figure centrale du roman national chinois et connaît des hommages récurrents de la part des cadres et dirigeants du parti, bien que la politique actuelle du régime n'ait que peu de rapports avec la vision de son fondateur. Ses écrits théoriques et sa pratique politique ont donné naissance à un courant marxiste-léniniste connu sous le nom de maoïsme.
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+ Mao Zedong est le fils aîné d’une famille de paysans prospères de Shaoshan dans le département de Xiangtan, province de Hunan. Son père Mao Yichang (en) achète des terres avec un capital constitué alors qu'il sert dans l'armée du vice-roi du Hunan et du Heibei. Cultivant du riz, il exploite la ferme avec deux ouvriers agricoles. Par ailleurs, il prend des hypothèques sur les terres d'autres paysans des environs, devenant ainsi un propriétaire terrien. Il achète les récoltes des paysans pauvres pour en assurer la commercialisation à Xiangtan[7]. Sa mère, Wen Qimei (en) eut sept enfants, dont, outre Mao Zedong, deux autres fils survivants : Mao Zemin (1895-1943)[g] et Mao Zetan (1905-1935)[8]. Elle est une bouddhiste fervente et fait l'aumône aux mendiants de passage contre l'avis de son mari Mao Yichang qualifié par ailleurs d'affameur. Des révoltes éclatent dans la région et des opposants au pouvoir mandchou s'activent. Mao confiera plus tard à Edgar Snow : « Ces incidents, se produisant coups sur coups, laissèrent une empreinte durable sur mon jeune cerveau déjà rebelle. Dans cette période, je commençai à posséder une certaine mesure de conscience politique »[9].
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+ De 1901 à 1906, Mao subit l'enseignement traditionnel dispensé par un maître qui fait apprendre par cœur les textes des classiques confucéens avec comme seule motivation des châtiments physiques. Il s'oppose à celui-ci, mais il ne s'agit pas d'un refus de suivre des études. En effet Mao Zedong lit tous les ouvrages à sa portée. Deux textes populaires le marquent particulièrement : Au bord de l'eau et Les Trois Royaumes[10]. Après ses études primaires, Mao Zedong travaille pendant trois ans dans la ferme familiale, il y tient aussi les livres de comptes[9]. Puis en 1910, à l'âge de dix-huit ans et contre l'avis de son père, il quitte le giron familial et, avec un peu d'argent emprunté à sa famille, il paie un vieux lettré et un étudiant qui lui donnent un enseignement particulier. Cet intermède le décide à reprendre ses études[10].
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+ Durant la révolution chinoise de 1911 (ou révolution Xinhai), Mao s’engage dans le régiment local de Changsha dans sa province natale du Hunan et reste dans l'armée jusqu'au printemps 1912. Pour la première fois de sa vie, il y côtoie des hommes du peuple. Mao Zedong acquiert le respect des autres soldats en rédigeant des lettres, nombre d'entre eux étant illettrés. Par contre, Mao refuse d'effectuer les corvées « étant étudiant [je] ne pouvais condescendre à porter de [l'eau] », Mao paye alors des colporteurs pour effectuer ces tâches à sa place. Le coût du maintien des effectifs considérables des forces révolutionnaires de Sun Yat-sen impose une démobilisation générale quand ce dernier se retire en faveur de Yuan Shikai. Selon Mao lui-même : « juste au moment où les Hunanais se préparaient à agir, Sun Yat-sen et Yuan Shikai parvinrent à un accord et la guerre programmée fut annulée ». Et il ajoute plus tard : « Pensant que la révolution était terminée, je […] décidai de retourner à mes livres. J'avais été soldat pendant six mois »[11]. Pendant toute cette période Mao resta en garnison dans des bâtiments, il ne participa pas aux combats[12].
18
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+ Il entre dans un premier temps dans une école de commerce mais les cours sont dispensés en anglais, il ne peut suivre la scolarité et doit partir au bout d'un mois. Puis il intègre une école de littérature et d'Histoire qui semble lui convenir mais qu'il quitte quelques mois plus tard considérant son « programme limité » et son « règlement inacceptable ». Pendant l'hiver 1912, il étudie seul fréquentant la bibliothèque municipale. Son père désapprouve ce choix et lui « coupe les vivres ». Obligé de choisir un métier, il rentre alors à l’école normale de Changsha, en 1913 et y obtient son diplôme en 1918[13].
20
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21
+ Deux professeurs contribuent à former les idées de Mao Zedong à cette époque. Yuan Jiliu qui enseigne la langue et la littérature chinoise et Yang Changji, qui a passé dix ans à l'étranger (Tokyo, Berlin et Aberdeen), directeur du département de philosophie. Lors d'entretiens avec Edgar Snow dans les années 1930, Mao Zedong évoque ces deux personnalités[14].
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23
+ « Yuan la Grande Barbe se moquait de ma façon d'écrire et la qualifiait de travail de journaliste […]. J'ai été obligé de modifier mon style. J'ai étudié les écrits de Han Yu et j'ai maîtrisé la vieille phraséologie classique. Donc, grâce à Yuan la Grande Barbe, je sais aujourd'hui encore, si nécessaire, rédiger une dissertation classique acceptable. Mais le professeur qui m'a le plus impressionné fut Yang Changji […]. C'était un idéaliste et un homme d'une haute moralité […]. Sous son influence, je lus un livre sur l'éthique du philosophe néo-kantien Friedrich Paulsen […] et fus inspiré pour écrire un essai intitulé La puissance de l'esprit. »
24
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25
+ Ce texte a été perdu, mais les remarques de Mao Zedong sur une traduction de Friedrich Paulsen, System der ethik, font apparaître trois idées directrices : « Le besoin d'un État fort avec un pouvoir centralisé ; l'importance capitale de la volonté de l'individu ; la relation tantôt conflictuelle, tantôt complémentaire entre les traditions intellectuelles chinoises et occidentales »[14].
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27
+ « En ce temps, se souvient-il en 1936, mon esprit était un curieux mélange de libéralisme, de réformisme démocratique et de socialisme utopique. J'avais une passion plutôt vague pour la démocratie du XIXe siècle, pour l'idéalisme des utopistes et pour le libéralisme à l'ancienne mode, et j'étais franchement antimilitariste et anti-impérialiste[9]. »
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+ Le 18 avril 1918, Mao et Cai Hesen avec 12 autres jeunes gens, essentiellement des anciens élèves de Yang Changjila, fondent la Société d'études des nouveaux citoyens. Très rapidement le groupe compte une trentaine de membres dont des jeunes filles, les réunions se tiennent le dimanche après-midi, on y parle politique. Il est rapidement envisagé d'organiser un voyage en France dans le cadre du mouvement Travail-Études[15].
30
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+ En 1918, il est diplômé de la première école normale provinciale du Hunan[16].
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+ Mao voyage avec son professeur Yang Changji, son futur beau-père, jusqu’à Pékin où il assiste au mouvement du 4 Mai (1919).
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+ Yang, désormais professeur à l’université de Pékin fournit à Mao une lettre d'introduction auprès du bibliothécaire de l’université, Li Dazhao. Mao travaille alors comme aide à la bibliothèque, il reçoit un salaire de 8 yuans par mois, il doit balayer et dépoussiérer la salle de lecture, il tient à jour le registre de prêt de quinze périodiques chinois et étrangers. Cette fonction est si humble que Mao Zedong se sent exclu et subit le mépris des intellectuels pékinois qu'il côtoie dans son travail. Par ailleurs il ne présente pas le concours d'entrée à l'université de Pékin. Pour l'universitaire Alain Roux, ces échecs de Mao Zedong constituent une composante essentielle de sa personnalité. « Elle sera lourde de conséquences »[17].
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+ Mao s’enregistre comme étudiant à temps partiel à l’université et suit de nombreux cours et séminaires dont ceux d'intellectuels célèbres comme Chen Duxiu, Hu Shi, ou Qian Xuantong. Il fut attiré un temps par les idées de Jiang Kanghu (en) le dirigeant du Parti socialiste chinois d'obédience anarchiste[18]. Mao Zedong lit Pierre Kropotkine et Mikhaïl Bakounine : « Je discutai à maintes reprises de l'anarchisme et de ses possibilités en Chine »[19]. Mao Zedong crée, avec quelques amis, la Revue du fleuve Xiang. Le premier numéro sort symboliquement le 14 juillet 1919. Dans un article Mao écrit : « Il existe un parti d'une extrême violence, qui applique la méthode fais aux autres ce qu'ils te font, dans un combat jusqu'au-boutiste contre les aristocrates et les capitalistes. Le chef de ce parti est un homme du nom de Marx, né en Allemagne. […] Il existe un autre parti plus modéré que celui de Marx. Il ne s'attend pas à des résultats rapides, mais commence par comprendre les gens ordinaires. Tous les hommes devraient avoir un esprit d'aide mutuelle et de travail volontaire. Quant aux aristocrates et aux capitalistes, il suffit qu'ils se repentent et se tournent vers le bien […] Le chef de ce parti est un homme du nom de Kropotkine, né en Russie[20] ». Puis Mao Zedong change d'analyse et abandonne cette utopie[21].
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+ Durant son séjour à Pékin, Mao lit énormément et se familiarise ainsi avec les théories communistes et marxistes. Il se marie avec sa condisciple Yang Kaihui, la fille du professeur Yang. Il conserve un goût pour la poésie et la calligraphie, goût qui deviendra célèbre par la suite.
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+ À la différence de certains de ses éminents révolutionnaires contemporains, tel que Zhou Enlai et Deng Xiaoping[h], Mao ne concrétise pas l’idée d’aller étudier en France. L’aspect financier de telles études, mais surtout ses faibles capacités linguistiques l'auraient découragé : le mandarin standard étant déjà un obstacle (sa langue maternelle était le xiang[22] et parlait le dialecte du Hunan du mandarin (partie des dialectes du mandarin du Sud-Ouest) qui était sa référence principale au mandarin. Par ailleurs, il ne réussit jamais à parler anglais, et donc il considère que l'apprentissage du français serait plus difficile[23]. Mao dira plus tard à Edgar Snow : « Je ne voulais pas aller en Europe. Je trouvais que je ne savais pas assez de mon propre pays et que je pouvais utiliser le temps d'une manière plus profitable en Chine. J'avais d'autres plans ». Mao Zedong est un des rares responsables du Parti communiste chinois à ignorer la découverte concrète du reste du monde. Ce n'est qu'en 1949, qu'il quitte la Chine pour visiter l'Union soviétique et c'est le seul pays qu'il connaîtra par la suite. Les pays occidentaux restent pour lui une « donnée abstraite et textuelle »[24].
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+ Dans cette première partie de sa vie politique, Mao Zedong est influencé par le mouvement du 4 Mai : le rejet de la culture classique, de l’impérialisme et l’apport d’idées socialistes. En 1920, il adhère définitivement au marxisme.
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+ Le 23 juillet 1921, à l’âge de 28 ans, Mao participe à la première session du congrès du Parti communiste chinois à Shanghai : il semble qu’il n’ait pris aucune part active aux débats, face aux autres participants impliqués depuis plus longtemps que lui dans la cause révolutionnaire[25].
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+ Deux ans plus tard, il est élu comme l'un des cinq commissaires du 3e bureau central du Parti au cours de la session du troisième congrès.
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+ Mao reste un certain temps à Shanghai, une ville importante où le PCC essaie de promouvoir la révolution. Mais après que le parti a rencontré des difficultés majeures en essayant d’organiser les mouvements syndicalistes et que ses relations avec son allié nationaliste, le Kuomintang se sont détériorées, Mao perd ses illusions de faire la révolution à Shanghai et retourne à Shaoshan. De retour chez lui, Mao réanime son intérêt dans la révolution après avoir été mis au courant des soulèvements de 1925 à Shanghai et Canton. Il s’en va alors dans le Guangdong, la base du Kuomintang, et prend part à la préparation du deuxième congrès national du parti nationaliste.
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+ En janvier-février 1927, Mao retourne dans la province du Hunan et voyage pendant un mois à travers le Xiangtan et quatre autres districts ruraux. Il expose ses conclusions dans un fameux document : le « rapport sur le mouvement paysan au Hunan ». Ce travail est considéré comme le point de départ décisif vers l’application de ses théories révolutionnaires violentes.
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+ Le Kuomintang (KMT) et le Parti communiste chinois (PCC) collaborent dans la lutte contre les seigneurs de la guerre dans le cadre du Premier front uni chinois depuis 1924. Tchang Kaï-chek, commandant des forces armées du KMT, dirigeant de l'aile droite du parti et anti-communiste, entame la coupure avec le PCC en 1926 à Canton. Puis lors de l'expédition du Nord Tchang Kaï-chek organise le massacre de Shanghai afin de purger le KMT des éléments gauchistes et d'empêcher la prise du pouvoir par les communistes.
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+ La rupture entre les deux partis est consommée et mène à la guerre civile.
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+ Mao est envoyé au Hunan par le Comité central du PCC et lève une armée appelée l’« armée révolutionnaire des travailleurs et des paysans ». Il déclenche en septembre 1927 le soulèvement de la récolte d'automne. Ses troupes sont défaites, et sont forcées de quitter la province du Hunan pour le village de Sanwan, situé dans les montagnes du Jinggang Shan dans la province du Jiangxi, où Mao réorganise ses forces épuisées.
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+ Il organise au sein de chaque compagnie une cellule du parti avec un commissaire politique qui puisse donner des instructions politiques sur la base d’instructions supérieures. Ce réarrangement militaire initie le contrôle absolu du PCC sur ses forces militaires et est considéré comme ayant eu l’impact le plus fondamental sur la révolution chinoise. Ultérieurement, Mao déplace plusieurs fois son quartier général dans le Jinggang Shan.
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+ Mao persuade alors deux chefs rebelles locaux de se soumettre. Il est rejoint par l’armée de Zhu De, et crée avec lui l’« armée rouge des travailleurs et des paysans de Chine », mieux connue sous le nom d’Armée rouge chinoise.
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+ Au Jiangxi, la domination autoritaire de Mao, en particulier dans le domaine militaire, fut défiée par la branche du PCC du Jiangxi et par des officiers. Les opposants de Mao, parmi lesquels le plus important était Li Wenlin, le fondateur de la branche du PCC et de l’Armée rouge au Jiangxi, s’opposaient aux politiques agraires de Mao et à ses propositions de réforme de la branche locale du parti et des dirigeants de l’armée. Mao réagit d’abord en accusant ses opposants d’opportunisme et de koulakisme et les supprima d’une manière systématique. Le nombre de victimes est estimé à plusieurs milliers et pourrait atteindre[26] 186 000. Grâce à ce terrorisme, l’autorité de Mao et sa domination du Jiangxi fut renforcée.
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+ Jung Chang et Jon Halliday estiment qu’à son apogée, la République soviétique chinoise couvrait quelque 150 000 km2 pour une population de dix millions d’habitants. Ils indiquent également que, rien que sur la zone centrale du Jiangxi et du Fujian, le régime communiste fit, en trois ans, 700 000 victimes (assassinats, suicides, travaux forcés…), soit 20 % de la population.
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+ Après la fondation de la république soviétique chinoise du Jiangxi sur le modèle russe, Mao Zedong peine à s’imposer dans la hiérarchie du parti. Considéré comme un modéré, il découvrira la purge en URSS. En 1934, Chen Yi est l'exécuteur de la purge de Futian qui permit d'éliminer les opposants à Mao Zedong[27]. Il parvient à asseoir une certaine autorité en procédant ainsi à un régime de la terreur, s’appuyant sur le prétexte de contrecarrer des « AB » (anti-bolchéviques), ou sous d’autres étiquettes. Du fait de ses choix stratégiques toujours pris en fonction de son intérêt personnel, au risque de milliers de morts inutiles, il est déconsidéré par ses pairs.
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+ De 1931 à 1934, Mao établit la république soviétique chinoise du Jiangxi et est élu président de cette petite république dans les régions montagneuses du Jiangxi. C’est là qu’il se remarie (troisième fois) avec une épouse officielle He Zizhen — sa précédente épouse Yang Kaihui ayant été arrêtée et exécutée en 1930.
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+ Mao, avec l’aide de Zhu De, crée une armée modeste mais efficace, et entreprend des expériences de réforme rurale et de gouvernement, en offrant un refuge aux communistes qui fuient les purges droitistes dans les villes. Si les méthodes de Mao sont considérées comme celles d’une guérilla, on peut distinguer une nuance entre guérilla (youji zhan) et guerre mobile (en) (yundong zhan). La guérilla de Mao ou sa guerre mobile repose sur une Armée rouge, munie d'armement et formation dérisoires, mais constituée de paysans pauvres, encouragés par des passions révolutionnaires et ayant foi dans l’utopie communiste.
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+ Dans les années 1930, Il n’y a pas moins de dix régions considérées comme « régions soviétiques » sous le contrôle du PCC et le nombre de soldats de l’Armée rouge avoisine les cent mille. La multiplication des « régions soviétiques » surprend et incommode Tchang Kaï-chek, président du Kuomintang : il lance alors cinq campagnes contre les territoires communistes.
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+ Plus d’un million de soldats du Kuomintang sont impliqués dans ces campagnes, quatre d’entre elles sont repoussées par l’Armée rouge conduite par Mao.
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+ À la suite d'un certain nombre d'erreurs tactiques, l'Armée rouge se trouve pratiquement encerclée dans la cinquième campagne. Elle réussit cependant à échapper à l'encerclement. Partis à 86 000, l'effectif tombe à 30 000 au plus bas de la Longue Marche. Celle-ci s'effectue d'octobre 1934 à octobre 1935, soit 368 jours, sur une distance d'environ 10 000 kilomètres. Mao Zedong participe à cet exode, assisté d'un infirmier et d'un secrétaire, mais il a du mal à marcher à la suite d'une récente crise de paludisme. Aussi il va passer l'essentiel du temps dans une litière portée par quatre hommes et protégée des intempéries par une toile cirée[28].
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+ À l'issue de la Longue Marche, les troupes communistes rescapées s'installent dans le Shaanxi nord et établissent leur capitale à Yan'an en décembre 1936[29]. Les écrits de Mao Zedong durant la période du séjour à Yan'an sont consacrés pour une grande partie aux problèmes militaires, mais son texte le plus important est la Démocratie nouvelle, essai d'adaptation du marxisme-léninisme aux conditions chinoises. Ce texte, qui paraît en janvier 1940, expose les deux phases à venir de la révolution chinoise, celle de la « Nouvelle Démocratie », puis celle du socialisme. Cette Nouvelle Démocratie est censée être l'alliance de quatre classes, le prolétariat, la paysannerie, la petite bourgeoisie et la bourgeoisie nationale, sous la direction de la première. Sur le plan économique, l'État doit y diriger les grandes entreprises, laissant subsister les autres. De même, les grandes propriétés rurales seront confisquées, sans que disparaissent l'économie des paysans riches. L'arriération de l'économie chinoise, selon Mao, justifie en effet la persistance de formes économiques capitalistes. La propagande liée à cette « Nouvelle Démocratie », aux accents libéraux et nationaux, montrera son efficacité auprès des intellectuels et d'une partie de la bourgeoisie surtout entre 1945 et 1949[30].
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+ Le « mouvement de rectification » qui a lieu en 1942, pour l'essentiel (il débute cependant en 1941 et se poursuit jusqu'en 1945), élimine toute opposition à la direction du parti et est l'occasion d'une épuration qui touchent peut-être 40 000 à 80 000 personnes, sur un effectif de 800 000 membres du parti en 1940. Plus de 10 000 personnes sont tuées dans le processus de « rectification »[31]. Ce mouvement est le modèle de ceux qui auront lieu à plusieurs reprises par la suite, en particulier celui qui suit la campagne des Cent Fleurs en 1957. La Démocratie nouvelle et le mouvement de rectification de 1942 consacrent Mao comme théoricien quasi exclusif du parti et assurent de manière définitive son autorité. Sur le plan culturel, les Interventions aux causeries sur la littérature et l'art à Yan'an de Mao, qui paraissent en 1942, sont l'illustration de ce mouvement de rectification. Écrivains et artistes sont tenus de s'aligner sur les positions idéologiques du parti[32].
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+ Du 23 avril au 11 juin 1945 a lieu le VIIe congrès du Parti communiste chinois à Yan'an, au cours duquel sont adoptés de nouveaux statuts : pour la première fois il y est fait explicitement référence à la pensée de Mao Zedong. Mao est en outre porté à la présidence du Comité central, poste créé à l'occasion, à celle du Bureau politique et à celle du secrétariat du PCC, et est ainsi consacré seul et unique chef du parti[33].
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+ À partir de 1945, le prestige de Mao grandit alors que Tchang Kaï-Chek est de plus en plus critiqué par le peuple à cause de ses liens avec les États-Unis et les puissances occidentales. En effet Mao jouit de l’image du combattant de l’impérialisme (japonais comme européen) tandis que les nationalistes sont dénoncés par les communistes comme des « valets de l’impérialisme » au sein d’une population qui souffre encore de l’humiliation de la guerre de l’opium[34].
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+ Durant la guerre sino-japonaise, les communistes s’allient aux nationalistes contre les Japonais, dans le cadre du deuxième front uni. Mao ne perd cependant pas de vue la perspective de la reprise du combat contre le Kuomintang : plutôt que des attaques frontales des troupes communistes contre l’armée japonaise, il préconise des actions de guérilla, afin d’épargner les effectifs et de permettre au PCC de consolider ses forces. Peu après la fin du conflit contre les Japonais, et malgré les efforts de médiations des États-Unis, la guerre civile entre communistes et nationalistes reprend. Il dirige le 7e Politburo du PCC.
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+ Le 1er octobre 1949, à Pékin, du balcon de la Cité interdite des anciens empereurs, Mao Zedong proclame l’avènement de la république populaire de Chine. Cette prise de pouvoir met fin à une longue période de guerre civile marquée par l’invasion japonaise et la Longue Marche, le Kuomintang s’étant exilé à Taïwan.
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+ Président du Gouvernement populaire central chinois jusqu’en 1954, Mao voit ensuite son titre changé en président de la république populaire de Chine.
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+ Dans les premiers mois du régime communiste des lois importantes sont promulguées, elles permettent à la Chine de rompre avec son passé, mais « Mao accompagne ce mouvement plus qu'il n'y participe ». La loi sur le mariage du 30 mai 1950 permet notamment à 800 000 femmes de divorcer après des mariages imposés. De même il intervient peu dans la mise au pas de la « bourgeoisie nationale » préférant s'attaquer à l'impérialisme et aux « chiens couchants réactionnaires du Kuomintang ». Mao se veut magnanime pour les personnalités ralliées au nouveau pouvoir. Ainsi il défend, contre certains cadres du parti, le ralliement de Li Jishen, le « bourreau de la commune de Canton en décembre 1927 ». Par contre Mao intervient pour la réforme agraire, un domaine où ses compétences sont reconnues. Afin de préserver l'économie il souhaite mettre à l'abri des excès gauchistes les « paysans moyens » et reporter de quelques années la mise en cause des « paysans riches de caractère semi-féodal »[35].
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+ En septembre 1954, le 14e dalaï-lama, alors âgé de 19 ans, se rend, ainsi que le 10e panchen-lama et le 16e karmapa, à Pékin pour participer à l'Assemblée (en) qui doit donner à la Chine une nouvelle constitution. Accueillis par Zhou Enlai et Zhu De à leur arrivée, le dalaï-lama et le panchen-lama rencontrent Mao Zedong, lequel donne plusieurs dîners en leur honneur. Le dalaï-lama est nommé vice-président du Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire de la république populaire de Chine (RPC) (tandis que le panchen-lama en est nommé membre)[36],[37].
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+ À la fin de 1956 et début 1957, la campagne des Cent Fleurs (symbolisant « cent écoles, cent opinions qui s’expriment ») est engagée à la seule initiative de Mao Zedong et contre l'avis de son entourage qui connaît l'état d'esprit des intellectuels et membres du parti. Mao encourage la liberté d’expression, exhortant en particulier les intellectuels à critiquer le parti. Mais le mouvement prend rapidement une ampleur qu’il n’avait pas envisagée : les critiques explosent littéralement, échappant bien vite à son contrôle. L'autorité du Parti communiste chinois est remis en cause, mais aussi celle du Grand Timonier. Une violente campagne de répression doit être engagée. Certains analystes politiques, chinois notamment, pensent que cette campagne ne fut qu’un piège : laisser s’exprimer les intellectuels dissidents pour mieux les réprimer. Les préjugés de Mao à l'égard des intellectuels se trouvent alors confirmés[38].
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+ Pour Simon Leys, avec les Cent Fleurs, se termine la « phase constructive et révolutionnaire » et s'ouvre la « phase négative et rétrograde » des engagements de Mao Zedong. Outre la défiance de l'élite intellectuelle, il apparaît les premiers clivages entre Mao Zedong et ses proches collaborateurs[38].
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+ Après les difficultés de l'année 1956, dont l'insurrection de Budapest, les dirigeants soviétiques entendent utiliser la conférence de Moscou comme le symbole du redressement du camp socialiste[39].
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+ En octobre 1957, la Chine et l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) signent un accord secret permettant à Pékin de se doter de la bombe nucléaire. La conférence mondiale des Partis communistes de 1957 se déroule entre le 14 et le 16 novembre, à Moscou, et rassemble 68 partis communistes. Mao Zedong arrive à Moscou le 2 novembre et évoque la réussite du lancement de Spoutnik 1 indiquant que l'URSS « dans de nombreux domaines, est la plus avancée du monde ». Le 3 novembre, c'est le lancement de Spoutnik 2. La supériorité soviétique sur le camp occidental semble alors évidente, Nikita Khrouchtchev entend s'en servir pour négocier, sur un pied d'égalité, avec les américains et arriver à un accord. Or Mao Zedong est en conflit ouvert avec les États-Unis à propos de Taiwan. Mao se méfie de la coexistence pacifique et de la transition pacifique vers le socialisme. Il apparaît là un désaccord de stratégie entre Mao et Khrouchtchev. Ce désaccord entre les deux partis frères se double d'un ressentiment personnel entre Mao et Khrouchtchev, ce dernier n'appréciant pas l'ampleur des ambitions du Grand Timonier. À l'issue de la conférence, l'URSS augmente son aide financière à des pays neutralistes comme l'Inde et l'Égypte mais le soutien à la Chine stagne. Mao constate alors que, sans les capitaux soviétiques, la Chine doit compter sur elle seule pour se moderniser[40].
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+ Jusqu’au milieu des années 1950, la République populaire de Chine a copié avec zèle le modèle soviétique, puisqu’elle a consacré la plus grande part des investissements au développement militaro-industriel. Toutefois, dès 1955, Mao Zedong est partisan d’une voie spécifiquement chinoise du socialisme, qui s’appuierait sur la paysannerie (plutôt que sur la classe ouvrière) et passerait par une collectivisation accélérée.
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+ Ainsi, entre 1958 et 1960, Mao met en œuvre le « Grand Bond en avant », mouvement de réformes industrielles censé permettre de « rattraper le niveau de production d’acier de l’Angleterre » en seulement 15 ans. Des communes de production sont organisées au niveau local. Toute la population, et avant tout le monde paysan, est sommée d’y apporter sa contribution. Mao place dans la force du peuple, du « prolétariat » des espoirs démesurés : les paysans seront surexploités, on leur demandera de tout faire en même temps, des récoltes à la production sidérurgique.
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+ Cette politique entraîna à la fois une croissance industrielle et une famine dans les campagnes avec 30 à 55 millions de morts[1],[41]. La main-d’œuvre inexpérimentée produit des biens d’une qualité exécrable tandis que les récoltes, faute de temps, pourrissent sur pied.
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+ Au pire moment de la crise, Mao-Zedong refusa de limiter les exportations de céréales qui finançaient le développement de l’industrie en faisant ce commentaire : « Distribuer les ressources de façon égalitaire ne fera que ruiner le Grand Bond en avant. Quand il n’y a pas assez de nourriture, des gens meurent de faim. Il vaut mieux laisser mourir la moitié de la population, afin que l’autre moitié puisse manger suffisamment ». Quand Liu Shaoqi après avoir visité sa région natale et compris la catastrophe, tenta de redresser la situation, il dut s'opposer à Mao. Ce dernier accusa Liu d’avoir « lâché pied devant l’ennemi de classe ». Liu Shaoqi rétorqua : « Tant de morts de faim ! L’histoire retiendra nos deux noms et le cannibalisme sera dans les livres[42] . »
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+ Le sinologue et historien Lucien Bianco compare la famine en Chine entre 1958 et 1962 avec les famines soviétiques de 1931-1933 en Ukraine et en Russie méridionale bien que ces dernières eurent été plus « modestes » avec six millions de morts. En URSS comme en Chine, une stratégie identique de développement opère des transferts excessifs de l’agriculture vers l’industrie lourde. Sous l’impulsion du chef, cette stratégie s’accélère : Mao impose le Grand Bond et Staline impose le Grand Tournant. « L’énorme responsabilité personnelle des deux dictateurs, auxquels des dirigeants nationaux (dans le cas de la Chine) ou régionaux (en Ukraine) moins entêtés ou moins cruels n’ont pu résister, met en cause la matrice léninienne commune aux deux régimes : si mal inspiré fût-il, le pouvoir d’un seul s’est imposé à tous »[43]. Fort de l'expérience stalinienne, Nikita Khrouchtchev avait mis Mao en garde contre les dangers du collectivisme agricole, mais celui-ci n'en avait pas tenu compte, notamment parce qu'il s'opposait à la déstalinisation mise en œuvre officiellement par Khrouchtchev.
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+ Mao Zedong, après avoir longtemps ignoré le désastre ou rejeté la cause de la non-efficacité de son programme sur des éléments extérieurs, comme l’action de contre-révolutionnaires ou encore les catastrophes naturelles, se retrouve en minorité au Comité de direction du parti communiste. De plus, la confiance du peuple en l’idéologie de Mao est fortement ébranlée. Il doit quitter son poste de président de la République. Liu Shaoqi lui succède, mais Mao Zedong demeure président du Parti communiste chinois.
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+ Liu Shaoqi s'oppose alors violemment à Mao Zedong, et s'attache à régler les graves problèmes économiques causés par le Grand Bond en avant. Il fait adopter un programme « plus réaliste et modéré » qui permet de redresser la situation économique[44]. Liu Shaoqi, ainsi qu'une majorité des cadres du parti, refuse de soutenir Mao, lors du Mouvement d'éducation socialiste en 1962-1965, destiné à relancer le mouvement révolutionnaire[44]. Ces oppositions au sein du Parti, décident Mao Zedong à enclencher la révolution culturelle[45], les deux dirigeants vont alors s'affronter, et ce de façon ouverte dès le début de celle-ci[44].
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+ La révolution culturelle (1966-1976), durant la période de troubles et de contestations qui suit le catastrophique Grand Bond en avant, lui permet de reprendre le pouvoir et les rênes du pays[46]. Entamée afin de réhabiliter Mao, elle commence à la suite d’une polémique que lance son épouse Jiang Qing. La « révolution culturelle » incite les jeunes à prendre le pouvoir, à se révolter contre les fonctionnaires corrompus, désormais « ennemis du peuple » — les gardes rouges (qui ne sont autres que les étudiants « révolutionnaires ») sont créés à cette occasion. « Curieuse alliance que celle du hiérarque vieillissant avec ces adolescents fanatisés qui le considèrent comme un dieu » indique la sinologue Marie-Claire Bergère[44].
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+ Le président de la République Liu Shaoqi est arrêté par les gardes rouges et meurt dans une prison en 1969[47], tandis que Mao devient le maître incontesté du pays.
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+ Comme lors du mouvement des « Cent Fleurs », la polémique échappe au contrôle de Mao et le tout se soldera une fois de plus par une violente répression armée, un massacre sanglant. Entre 1968 et 1980, près de 17 millions de jeunes urbains sont envoyés autoritairement à la campagne dont le noyau essentiel comprend 4 670 600 anciens gardes rouges déportés entre 1967 et 1969[48]. Ainsi les gardes rouges disparaissent du paysage politique chinois. La révolution culturelle réprime toutes les formes de croyance religieuse[49],[50]. Au sortir de cette nouvelle crise, le peuple chinois est définitivement traumatisé, tant par les atrocités physiques que par les incroyables violences morales (telles que les fameux thamzing, séances d’« autocritiques », humiliations publiques d’une cruauté morale traumatisante). Le laogai (goulag chinois) est bien plus peuplé que son équivalent russe, et les conditions de détention n’y sont pas meilleures.
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+ Mao Zedong dirige les 9e et 10e Politburos du PCC. Au sein du 9e Politburo le successeur de Mao est désigné avec Lin Biao[51]. Ce dernier lors de son intervention reprend les critiques contre les anciens dirigeants déchus et « célèbre la victoire de la révolution culturelle ». Mais derrière l'unité de façade, deux forces s'opposent. Lin Biao, le dauphin officiel, et son entourage contre l'impératrice rouge Jiang Qing (la femme de Mao) qui dirige le groupe de la révolution culturelle. C'est sur ces deux forces que Mao s'est appuyé pour lancer sa révolution. Mais le seul point commun entre elles étaient la nécessité d'éliminer le président de la République Liu Shaoqi[52]. Zhou Enlai, bien qu'affaibli, est toujours présent et mène la faction des pragmatiques.
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+ Mao Zedong décide de s'appuyer sur Jiang Qing pour éliminer Lin Biao dont la puissance l'inquiète. Le conflit ne porte pas sur un désaccord politique mais sur la question du pouvoir[53]. Il indique clairement à Lin qu'il envisage dorénavant de désigner Zhang Chunqiao (un membre de la bande des Quatre) comme successeur. Lin Biao inquiet, organise sa défense[54]. La politique étrangère et l'ambition de Lin Biao seront à l'origine de sa chute[55].
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+ En octobre 1969, Lin Biao mobilise les chefs des onze régions militaires pour « renforcer les défenses et se protéger d'une attaque surprise de l'ennemi. » Cet ordre conduit à la mobilisation de 940 000 soldats, de 4 100 avions et de 600 navires. Cet ordre s'est effectué sans l'accord de Mao, ce dernier s'emporte qu'un tel déploiement de force résulte de la seule décision de Lin Biao. Est-ce la répétition générale d'un putsch militaire ? Des négociations sont engagées, à la grande satisfaction de Mao, avec les Américains en décembre 1969 et celles avec les Soviétiques se poursuivent. Le conflit entre Mao et Lin voit le jour dans un débat sur la « théorie du génie ». Lors du plénum de Lushan en août 1970, Lin Biao et ses proches dont Chen Boda vantent les mérites du « chef suprême du pays », ainsi ils proposent en reconnaissance pour le génie de Mao de le désigner président de la République l'ancien poste occupé par Liu Shaoqi. Ils pensent ainsi pouvoir neutraliser Mao, confiné alors dans des activités protocolaires. Lors de réunions de travail Chen Boda met en cause l'autoritarisme de Zhang Chunqiao. La panique s'empare des proches de Mao qui ne voient pas comment s'opposer à Lin Biao qui a l'appui de l'armée. Mao Zedong convoque alors le bureau politique où il critique le plus faible de ses adversaires, Chen Boda. Ce dernier est immédiatement et discrètement arrêté, il disparaît. Le 31 août Mao distribue une lettre intitulée « mon opinion », il y condamne définitivement Chen, au nom du marxisme, et indique que ses analyses sont partagées par Lin, le mettant ainsi à l'abri des critiques. Mao Zedong décide de s'attaquer directement à Lin Biao à la fin de l'année 1970, il met en place un groupe central chargé de la propagande et de l'organisation, ces membres lui sont totalement acquis[56].
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+ Puis en avril 1971, Zhou Enlai et Henry Kissinger se rencontrent puis ce dernier séjourne en secret à Pékin du 9 au 11 juillet.
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+ Après l'éviction de Lin Biao, le 10e Politburo permet l'installation, à des postes clefs, des membres de la bande des Quatre dont fait partie Jiang Qing. Mao et la bande des Quatre, engagent alors la campagne « Critiquer Lin, critiquer Confucius » qui vise essentiellement le Premier ministre Zhou Enlai. Pourtant Mao et ses protégés perdent du pouvoir au sein du Parti. C'est pourquoi la bande des Quatre et Mao décident d'engager une « campagne pour l’étude de la dictature du prolétariat » qui essaye de relancer la révolution culturelle (« nivellement des salaires, interdiction de l’agriculture privée, élimination des éléments bourgeois »)[57].
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+ Le 11 mai 1976, Mao Zedong est terrassé par un infarctus du myocarde après une dispute avec sa maîtresse Zhang Yufeng. Jiang Qing et les dirigeants chinois ne le consultent pratiquement plus. Il passe ses journées à visionner des films avec Zhang Yufeng. Le 9 septembre à zéro heure et 10 minutes Mao Zedong meurt[58].
136
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+ Par la suite, la politique idéologique extrême menée par Mao Zedong a fait l’objet de critiques ouvertes au sein du Parti communiste chinois, qui met fin au culte de la personnalité et à l’idolâtrie qu’il avait lui-même organisée et intensifiée à la fin de sa vie. Le limogeage de la bande des Quatre, dont son épouse, Jiang Qing[i], qui a eu lieu rapidement après sa mort prouve bien à quel point sa politique était tombée en disgrâce, tant dans les hautes sphères du parti que dans l’esprit populaire. Le sinologue Simon Leys évoque la « bande des cinq » car il considérait que Mao Zedong appartenait à cette faction[59]. Le bilan humain de la révolution culturelle varie selon les historiens, Song Yongyi donne un chiffre moyen de 2,95 millions de morts. Sans oublier cent millions de personnes qui ont souffert de cette révolution[57]. En 1981, le Comité central du Parti communiste chinois estime que Mao Zedong est le responsable de la révolution culturelle, indiquant dans son rapport Résolution sur l'histoire du Parti : « La révolution culturelle, qui se déroula de mai 1966 à octobre 1976, a fait subir au Parti, à l'État et au peuple les revers et les pertes les plus graves depuis la fondation de la RPC. Elle fut déclenchée et dirigée par le camarade Mao Zedong[60]… »
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+ Pour le sinologue Jean-Luc Domenach, Mao Zedong a commis trois erreurs. Pour reprendre le pouvoir contre le Parti, il a engagé un tel chaos qu'il a dû faire appel à l'armée de Lin Biao pour stabiliser la situation. Il n'a pu se débarrasser de ce dernier qu'en pardonnant et en s'appuyant de nouveau sur l'élite du parti. En s'attaquant à l'ensemble de la nomenklatura communiste, il a accéléré sa mutation idéologique, exacerbant son mécontentement, et conduisant à sa transformation en caste. Enfin s'attaquant aux institutions en utilisant les enfants des cadres du parti, il a conduit ces derniers à faire finalement cause commune avec eux[61].
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+ Alors que la déstalinisation avait commencé dès 1956 en URSS, Mao a refusé ce mouvement et continué à appliquer les méthodes économiques et politiques de Joseph Staline, contre les conseils de Nikita Khrouchtchev notamment. Le portrait de Staline figurait toujours sur la place Tian'anmen en 1972 en bonne place aux côtés de ceux de Lénine, Marx et Engels, comme on peut le voir dans le film Chung Kuo, la Chine tourné par Michelangelo Antonioni quelques années avant la fin de la révolution culturelle et la mort de Mao[62],[63].
142
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143
+ À la fin de son règne, Mao Zedong changea sa stratégie d’autarcie en invitant le président américain Richard Nixon en Chine, préfigurant la politique d’ouverture de Deng Xiaoping. Par cette rencontre, les deux dirigeants entendaient contrebalancer la puissance de l’Union soviétique[64].
144
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145
+ Mao Zedong avait comme stratégie de mobiliser les masses pour transformer le système politique et économique. Inspiré par le modèle soviétique et la construction d’un pays moderne[65], Mao Zedong applique le modèle de Staline aux domaines de l'industrialisation et l'ingénierie politique, il est donc question du dispositif institutionnel et juridique de la Chine[66]. Il souhaitait créer une structure politique propice à soutenir sa propre idéologie. La propagande, communication persuasive, visait à atteindre cet objectif. Il soutenait que la société devait se développer par le biais d’une attitude morale[65]. Des camps de « réforme par le travail » (laogai) ont été mis en place dès 1950, avec l'aide des Soviétiques. Ceux qui y étaient emprisonnés subissaient un lavage de cerveau dans le but de créer une population docile et enthousiaste aux idéologies du pouvoir[67].
146
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147
+ Le style uniforme des publications dans les journaux et le contrôle des médias de masse de l’époque ne laissait aucun canal pour que les citoyens puissent exprimer leur mécontentement. C’est ainsi que la révolution culturelle a duré dix ans. C’est à cette époque que Mao Zedong a implanté sa pensée à chaque domaine en donnant l’impression que tous étaient d’accord avec lui[65].
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149
+ Le culte de la personnalité de Mao Zedong commence avec la longue marche (1935-1936)[68].
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+ De 1949 à 1976, le régime communiste chinois s'est identifié « à un seul homme, à un seul visage reproduit à des milliards d'exemplaires sur tous les supports imaginables »[69]. Certains portraits de Mao connaîtront une diffusion de plus d'un milliard de copies[68]. Ainsi pendant la révolution culturelle, le très officiel portrait de Mao Zedong de la place Tian'anmen est diffusé à travers le pays à deux milliards deux cents millions d'exemplaires[70].
152
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153
+ Des citations choisies ont été rassemblées et publiées dans les années 1960 sous le nom de Petit Livre rouge, très en vogue pendant la révolution culturelle. Les premières éditions étaient préfacées par une calligraphie de Lin Biao mais furent mises au pilon lorsque ce compagnon de Mao tomba en disgrâce. Les éditions qui circulaient en France au moment de Mai 68 étaient munies de cette préface[71].
154
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155
+ Les Chinois devaient l’étudier le matin et le soir. À l’époque, en Chine, on l’appelait quotidiennement « Livre-trésor rouge ». Il était interdit de quitter la maison sans l’avoir sur soi. Mao Zedong visait à retrouver son pouvoir et son influence suite au désastre du Grand Bond[72].
156
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+ Dès sa sortie publique le 1er octobre 1966, il s’est écoulé à plus d’un million d’exemplaires. Selon Michel Bonnin, sinologue, le Petit Livre rouge devait à la base servir d’outil d’éducation politique et offrir des solutions pour la vie quotidienne des soldats/paysans. Il résume que cet outil est de l’idéologie appliquée. Au départ Mao Zedong le destinait seulement à l’armée (entre 1964 et 1966), mais il devint un élément déclencheur dans le culte de Mao en 1966. En effet, les manuels scolaires de l’époque cessent d’être imprimés au bénéfice des Citations de Mao Zedong[73].
158
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159
+ En deux ans environ 600 millions d’exemplaires ont été imprimés. On s’assure que le coût de revente est à peine au-dessus du prix de production afin de le rendre accessible à tous et les banques d’État font des prêts sans intérêts aux imprimeurs afin de s’assurer de sa production de masse. Bien que le but de cet ouvrage était d’endoctriner et de dominer les masses, l’ouvrage est utilisé comme arme rhétorique ce qui contraint Mao Zedong à utiliser l’armée pour intervenir.
160
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161
+ Puis en 1969, le parti décide de réduire le culte voué à Mao Zedong et les ventes du livre chutent drastiquement. Toujours selon Michel Bonnin : ‘« même si aujourd’hui le Parti le considère comme une relique de l’histoire, jamais la Chine post-maoïste n’a élaboré un outil de soft power aussi puissant[73] ».
162
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163
+ En avril 1949, le Bureau central du cinéma, société d’État fondée à Pékin, fut mandaté afin de surveiller le contenu cinématographique chinois. La caractéristique principale du cinéma de l’époque était de rejoindre un maximum de personnes. Son influence sur l’opinion populaire s’avéra donc indéniable. Mao Zedong imposa des règles strictes à l’industrie et obligea que les contenus diffusés soient cohérents avec les intentions et l’idéologie de son parti. On pouvait donc discriminer un film sur la simple base que son thème ou son angle ne correspondaient pas aux normes imposées par Mao Zedong et son parti[74].
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165
+ Ce système de contrôle cinématographique administré par l’État dura de 1949 à 1952. Ensuite, les activités relatives au cinéma chinois furent transférées sous la supervision du bureau de la propagande de Chine ainsi que sous la division de la culture.
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+ L’industrie du cinéma chinois à caractère socialiste disposait d’énormes moyens et de beaucoup de ressources permettant de manipuler et de gérer la distribution des œuvres. Leur utilisation était aussi balisée. Le cinéma chinois était donc sous l’emprise du gouvernement de Mao Zedong. De plus, Mao Zedong sélectionnait uniquement des artistes sympathisant à la cause maoïste afin de pouvoir réaliser les films. Conséquemment, les cinéastes de l’industrie du film chinois ont créé de nouveaux types de films en relation directe avec la notion d’éducation politique dans la société chinoise maoïste. Le cinéma a joué un rôle important dans la propagande de Mao Zedong. Le cinéma, selon la conception de Mao Zedong, servait avant tout à mettre de l’avant l’aspect politique positionnant ainsi l’aspect artistique en second plan[75].
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+ Le cinéma militant de l’époque, à connotation communiste, amène l’équipe de cinéma Yan’an à réaliser trois films afin de relater les activités militaires et politiques ordonnées par Mao Zedong. À cet effet, le cinéma ayant des vertus de diffusion à un large public. Il permet la diffusion au grand public de la puissante idéologie maoïste[75].
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+ Mao Zedong avait deux frères, qui jouèrent un rôle important dans l'ascension du parti communiste : Mao Zemin (1896-1943) et Mao Zetan (en) (1905-1935). Il avait aussi une sœur adoptive, Mao Zejian (en) (1905-1929). Tous les trois furent exécutés par le Kuomintang durant la guerre civile.
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+ Son neveu, Mao Yuanxin (né en 1941), fils de son frère cadet Mao Zemin, jouera un rôle important durant la révolution culturelle. Étant proche, par conséquent, de la bande des Quatre, il sera arrêté et emprisonné comme eux après la mort de son oncle[76].
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+ Mao Zedong s'est marié quatre fois et a eu au moins douze enfants, dont seuls trois ont survécu à l'âge adulte[77].
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+ Alors qu'il la refuse, Mao Zedong se voit imposer une union à l’âge de 13 ans avec Luo Yixiu, une cousine de son village natal[78],[77] qui décède trois ans après les noces[79]. Les témoignages ne s'accordent pas sur le fait de savoir si le mariage a été consommé ou pas[80]. Ce mariage forcé fait de lui un fervent défenseur des droits des femmes[78] et lui laisse dire plus tard que « le mariage est un viol indirect des enfants par leurs parents »[77].
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+ Avec sa deuxième épouse, Yang Kaihui (1901-1930), la fille d'un de ses professeurs, naissent trois fils ; Mao Anying (1922-1950) meurt pendant la guerre de Corée, Mao Anqing (1923-2007) est un handicapé mental et Mao Anlong (1927-1931) meurt en bas âge. Mao abandonne son épouse et va vivre, à partir 1928, avec He Zizhen. Sa femme Yang Kaihui est exécutée par les nationalistes en 1930 à Changsha, ses enfants se retrouvent dans les rues de Shangai vivant de mendicité. Puis les deux aînés sont envoyés à Moscou. Ils reviennent auprès de Mao en 1946[79].
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+ Puis il a six enfants (trois garçons et trois filles) avec sa troisième épouse, He Zizhen (1909-1984), dont Mao Anhong (né en 1932), qui vécut avec son oncle Mao Zetan puis avec l'un des gardes de ce dernier et Li Min (en)(née en 1936). Li Min est envoyée à Moscou en 1941 et rentre en Chine en 1949. Elle se marie en 1959 à un fils de général mais sa belle-mère Jiang Qing réussit à la faire expulser de Zhongnanhai. Elle est mise en cause pendant la révolution culturelle mais aussi après la chute de la bande des Quatre en 1976[81].
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+ Mao Zedong et sa quatrième épouse, Jiang Qing (1914-1991), ont une fille Li Na (en), née en 1940 à Yan'an. Fille préférée de Mao Zedong, elle fait des études d'histoire et occupe des postes de plus en plus importants au sein du Parti communiste chinois. Mais elle fait une dépression et disparait de la scène publique. Elle reste auprès de sa mère jusqu'en 1991[79].
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+ En 1918, au moment de fonder la Société d’étude des hommes nouveaux (Xinmin Xuehui), Mao Zedong profère le vœu de ne jamais se marier[78], « par horreur du système inhumain d'exploitation qu'est le mariage »[82]. Les membres de la Société doivent se plier au refus absolu de la sexualité, lié selon l'universitaire Shuaijun Mallet-Jiang à « son rejet d’un système de mariage entièrement fondé sur l’inégalité des sexes qui avilit la femme et aliène l’homme » et non pas à « l'idée de péché de chair »[78]. Les membres de la Société choisissent plus largement de se détourner des choses de l'amour[82]. Mao considère alors que le mariage n'est « rien d'autre que la satisfaction d'un désir charnel », et que « les désirs de nourriture et de sexe sont fondamentaux »[82].
186
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187
+ Selon son médecin personnel, Mao estime que faire l'amour avec de nombreuses jeunes filles lui apporterait « force et longévité » à la fin de sa vie[77]. Il avait alors imposé à tout le pays de fonder des couples monogames et sans divorce, dont le mariage était supervisé par le Parti[77].
188
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+ Sa petite-fille Kong Dongmei, issue du troisième mariage, et son mari Chen Dongsheng figurent au 242e rang d'une liste de riches chinois établie par un magazine financier chinois. Leur fortune est estimée à 620 millions d'euros[83]. Kong Dongmei aurait aussi enfreint la politique de l'enfant unique avec trois enfants[84]. Son petit-fils Mao Xinyu (fils de Mao Anqing) est devenu, en 2010, à 40 ans, le plus jeune général de l'APL. Cette nomination a fait l'objet de critiques[85].
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+ Le sinologue Philippe Paquet indique que le médecin personnel de Mao, Li Zhisui, le caractérise comme « un homme à l’hygiène de vie pour tout dire répugnante, et aux mœurs bien plus décadentes que dissolues selon les normes mêmes que le pouvoir maoïste imposait avec la rigueur la plus stricte au commun de ses sujets »[86].
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+ Mao Zedong commence à tromper sa femme Jiang Qing en 1942[87]. Au début de la révolution culturelle (1966-1976), Jiang Qing ne vit plus avec Mao Zedong à Zhongnanhai. Ce dernier conserve à ses côtés « plusieurs protégées », une de celles-ci est Zhang Yufeng. Issue d'une famille de cheminot, contrôleuse dans les chemins de fer, elle est affectée au train spécial de Mao Zedong[88]. Celui-ci l'a connue en 1962 alors qu'elle avait dix-huit ans et lui soixante-huit ans. Elle reste à ses côtés jusqu'à sa mort avec un « pouvoir considérable » car elle était la seule à savoir lire sur les lèvres de son amant[j]. Jiang Qing obtient l'amitié de la maîtresse de son mari en la couvrant de cadeaux, elle garde ainsi la possibilité de voir celui-ci[79]. Zhang Yufeng assure aussi, auprès du Grand Timonier, un véritable secrétariat politique sans oublier ses propres intérêts et ceux de sa famille[88].
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+ Mao Zedong est un homme riche. Il reçoit un salaire qui atteint 610 yuan dans les années 1950 alors que le salaire d'un ouvrier dépasse rarement 30 yuan. Mais l'essentiel de sa fortune vient de ses droits d'auteur. Sa fortune, selon les sources, est estimée à un million de yuan dans les années 1950 voire trois millions au début de la révolution culturelle[89].
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+ Mao Zedong reste un des personnages les plus connus et les plus controversés du XXe siècle et de l’histoire de la Chine.
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+ Le parti communiste chinois le présente comme celui qui a restauré l’unité et l’indépendance nationale de la Chine, au terme de décennies de divisions intestines et de « semi-colonisation » par l’Occident, et ne dit rien du rôle majeur joué par le Kuomintang et l'armée américaine dans la libération du pays de l'envahisseur japonais. La propagande à son endroit, organisée sur plusieurs décennies, fut telle que des partis et groupuscules maoïstes à travers le monde continuent à révérer Mao comme un grand révolutionnaire dont la pensée serait la quintessence du marxisme. Dans le monde, des hommes souvent à mille lieues du marxisme et du maoïsme ont salué en lui un stratège militaire de génie, un patriote ayant su rendre sa dignité à son pays, un dirigeant du tiers monde et un personnage d’une envergure historique peu commune, dont l’épopée fascine encore aujourd’hui.
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+ Le bilan de ses politiques successives, entre 1949 et 1976, comporte des résultats positifs. L’espérance de vie en Chine est passée d'environ 35 ans avant 1949 à 65 ans en 1976[90]. Au début des années 1970, Shanghai avait un taux de mortalité infantile inférieur à celui de New York[91],[92]. En seulement une génération, le taux d’alphabétisation passa de 15 % en 1949 à 80-90 % au début des années 1970[93]. Entre 1949 et 1975 l'économie de la Chine, l’éternel « infirme d’Asie », a accompli de grands progrès. Ces bonnes performances ont toutefois été entrecoupées d'épisodes catastrophiques, lors du Grand Bond en avant en particulier, si bien qu'en 1976 le PIB par habitant de la Chine ne représentait plus que 24,5 % de celui de la Corée du Sud en dollars Geary-Khamis (parité de pouvoir d'achat), contre 52,5 % en 1950 (base d'Angus Maddison).
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+ De plus en plus d’historiens démontent la légende et insistent sur les travers de l’homme et du dictateur dont les choix ont causé la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes en Chine (65 millions selon Le Livre noir du communisme, 70 millions selon Mao : l'histoire inconnue). Les carences des programmes les plus significatifs de Mao — Grand Bond en avant et révolution culturelle surtout — ont été mises en avant ; leur coût est estimé aujourd’hui à plusieurs dizaines de millions de morts[94]. Dans un article intitulé Retrouver la vérité de Mao en tant qu’être humain, Mao Yushi considérait que « la fausse divinité Mao serait finalement éliminée et qu’il serait traduit en justice. ». Ainsi il répertoriait les crimes de Mao avec le Grand Bond en avant et ses 3 ans de famine et 30 millions de morts par la faim ; la révolution culturelle qui a « tué 50 millions d’âmes » avec la lutte des classes. Enfin Mao Zedong était particulièrement licencieux mais « personne n’osait le critiquer »[95]. Mao Yushi estime à 50 millions le nombre de victimes entre 1949 et 1979[96].
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+ Les historiens occidentaux ont vu dans son exercice du pouvoir un autoritarisme typique des dirigeants totalitaires : mise en place d’un parti unique (et donc régime autoritaire et anti-démocratique), propagande, primauté du militaire, État policier (arrestations arbitraires, tortures…), endoctrinement politique dès l’enfance, autocritiques obligatoires, camps de concentration (le laogai), répression des minorités (Ouïghours, appropriation du Tibet lancée en octobre 1950), eugénisme… Ce trait ultra-répressif, commun à la plupart des pays ayant adopté un régime stalinien (URSS, Cambodge, Corée du Nord…), est à replacer dans le contexte du déclin de l’impérialisme colonial, puis de la guerre froide.
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+ En outre, il reste délicat d’évaluer dans l’action et les idées de Mao la part de l’idéologie socialiste, souvent largement utilisée comme propagande de façade, et la part des jeux de pouvoir en sa faveur, qui semblent avoir dominé ses choix politiques pour la Chine. Il est également difficile de juger de la place de Mao dans la continuité de la très longue histoire chinoise : rupture radicale avec le passé ou règne d’un nouvel empereur de Chine d’une nature inédite ? Presque jamais sorti de Chine, ne parlant aucune langue étrangère, Mao s'est nourri avant tout de la culture classique de l’ancien empire du Milieu.
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+ Franck Dikötter, historien de l’université de Hongkong, estime que 45 millions de Chinois ont péri dans la famine de 1958 à 1962 résultant du Grand Bond en avant, avec des millions d'entre eux battus à mort, un bilan selon lui comparable à la totalité de la Seconde Guerre mondiale ce qui fait parfois dire que « Mao avec Staline et Hitler est l’un des plus grands meurtriers de masse du xxe siècle »[1].
210
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+ Mao a écrit de la poésie, principalement dans les formes ci et shi (en). Pour Simon Leys, la poésie de Mao est de qualité médiocre, ses poèmes doivent leur célébrité à celle du dirigeant politique. Seul fait exception le poème Neige ; Ainsi le sinologue Arthur Waley qualifiait cette poésie : « moins mauvaise que la peinture de Hitler, mais pas aussi bonne que celle de Churchill »[97].
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+ En plus du Petit Livre rouge, Mao est l’auteur de plusieurs autres traités philosophiques, rédigés avant et après son accession au pouvoir :
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ Mao Tsé-Tung apparait dans Civilization IV comme dirigeant de la Chine avec Qin Shi Huang.
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Une maquette est une représentation partielle ou complète d'un système ou d'un objet (existant ou en projet) afin d'en tester et valider certains aspects et/ou le comportement (maquette fonctionnelle), ou simplement à des fins ludiques (maquette de jeu) ou informatives (présentation pédagogique ou commerciale d'une réalisation ou d'un projet).
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+ La maquette peut être réalisée en deux ou trois dimensions, à une échelle donnée, le plus souvent réduite ou agrandie pour en faciliter la visualisation ou la manipulation. Elle peut être statique ou dynamique, et dans ce dernier cas on parlera alors de modélisme.
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+ Une maquette volumique est une représentation 3D à échelle généralement réduite d'une construction ou d'un appareil réel. L'aspect du réel peut être représenté en détail ou simplifié (maquette d'essais).
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+ Une maquette peut être l'ensemble des pièces servant à réaliser un modèle réduit, ou bien ce modèle terminé. Elle peut aussi être un modèle préalable servant à définir l'aspect ou l'organisation d'une publication, d'un projet, d'une entreprise.
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+ L'utilisation des maquettes est connue depuis l'antiquité (maison crétoise, navire égyptien, etc. trouvés dans les tombes) et à travers toutes les époques : celles qui nous sont parvenues sont en général liées à l'architecture, aux arts militaires (plan-relief) et à la navigation.
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+ La maquette, physique ou numérique, sert à la conception et à la communication du projet[1] :
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+ Les maquettes volumiques sont construites par des maîtres maquettistes, modeleurs ou modélistes : maquette d'implantation, plan-maquette, maquette de décors, maquette de topographie, maquette dynamique, maquette technique, maquette industrielle modélisant un procédé, maquette architecturale, maquette d'urbanisation, maquette de paysage, maquette ferroviaire, maquette de bateau, de train, d'avion.
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+ La qualification « Qualibat » no 7622, maquette (technicité confirmée) est attribuée à « l’entreprise qui crée et qui fabrique des maquettes, modèles en réduction, dioramas, plans en relief, etc. ».
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+ Vitruve, l’architecte et ingénieur militaire romain le plus réputé pour ses écrits, ne considérait la maquette que comme un produit de l’habileté manuelle. Mais dès le XVe siècle, et plus encore au XVIe siècle, la maquette sert « à montrer si l’architecte est capable et suffisant de conduire une grande œuvre ».
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+ Filippo Brunelleschi (1377-1446), l'architecte de la coupole de la cathédrale Santa Maria del Fiore de Florence est chargé en 1435 par la ville de Florence de fortifier le village de Vicopisano. Il défend son projet devant un jury de deux capitaines sur une maquette en bois qu’il a fait réaliser[2].
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+ Elle peut aussi avoir un caractère documentaire (reconstitution d'un site ancien) ou stratégique militaire (ex : plans-relief des fortifications de Vauban). Dans l’Ancien Régime, la maquette a joué un rôle essentiel pour la réalisation des fortifications. La collection présentée au Musée des Plans-reliefs en est l’illustration la plus prestigieuse[n 1]. Créée en 1668 par Louis XIV, elle fut exécutée par les ingénieurs du roi pour montrer les projets des fortifications des frontières de la France. Le principe de ces maquettes n’a été abandonné que vers 1870.
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27
+ Le terme de maquette numérique d'architecture est une notion associée Building information modeling. Cette maquette est produite essentiellement à l'aide de logiciels de conception assistée par ordinateur orientés métier et contient toute l'information technique nécessaire à la conception, la construction, l'exploitation, etc. de l'ouvrage bâti modélisé. Elle diffère du modèle produit en infographie dépourvu de sens "métier" qui ne contient que des informations géométriques et visuelles produites à l'aide de logiciels de modélisation 3D ou de et de techniques de rendu[3]. Un des avantages en est la représentation de ce que voit l’œil, à l’intérieur et à l’extérieur, avec une illusion des perspectives réelles, de même que les conditions d'éclairage, selon l'heure, voire le climat.
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29
+ La maquette constitue un outil-clé de la méthodologie mise en œuvre dans toute démarche d’éducation au patrimoine, qu'il s’agisse de l’objet réalisé par des élèves à l’instigation d’un enseignant ou d’un intervenant extérieur, à l’école ou dans un lieu patrimonial, ou de l’objet conçu à l’initiative d’un service éducatif et réalisé par un maquettiste.
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31
+ En France, un séminaire organisé en 1994 par le ministère de la Culture et de la Francophonie et le Centre des monuments nationaux en collaboration avec la DRAC de Picardie et l’Association pour le patrimoine culturel et sa pédagogie a permis de dresser une typologie des expériences menées et des maquettes existantes afin de réunir les éléments permettant de rédiger un cahier des charges type. Ce cahier des charges doit présider, en effet, à l’élaboration de toute maquette, quel que soit le cadre d’action : concevoir, commander, fabriquer, utiliser, etc.[4]
32
+
33
+ En hydraulique, le modèle réduit est très utilisé pour les études de mécanique des fluides tels que digues, plages, barrages, navires, etc. On utilise en ces cas-là la similitude du nombre de Froude. Les ingénieurs spécialisés dans ce domaine distinguent le « modèle » de la « maquette » : le modèle (réduit) est l'ensemble faisant l'objet de l'étude (par exemple un port ou une plage) alors que la maquette est la reproduction d'une structure qui fait partie du modèle réduit (par exemple une portion de digue ou un bateau).
34
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35
+ Les premiers modèles réduits des barrages ont été construits dans les années 1920 pour les besoins de la houille blanche dans le sillage d'Aristide Bergès pour l'industrie papetière dans la région grenobloise. Depuis, ces techniques se sont appliquées avec grand succès aux écoulements fluviaux à surface libre avec éventuellement des fonds dits « mobiles » permettant de simuler l'érosion sous l'effet des courants.
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+ Les premiers modèles réduits côtiers ont été construits dans les années 1940. Les techniques de modélisation n'ont cessé de s'améliorer et ont abouti aujourd'hui à une grande fiabilité dans les domaines de la stabilité des ouvrages maritimes et l'érosion/sédimentation des plages et des estuaires, sous l'effet des courants et/ou de la houle.
38
+
39
+ La réalisation d'un modèle réduit ou modélisme est un loisir technique qui consiste à reproduire un objet réel à une échelle donnée, généralement réduite[n 2], avec plus ou moins de précision et plus ou moins de fonctionnalités comparables à celles du modèle réel.
40
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41
+ Le maquettisme semble désigner plutôt la réalisation de modèles statiques. Le modélisme naval, par exemple, fait ainsi la distinction entre maquettisme et modélisme, avec la réalisation de maquettes (modèles d'exposition) et de modèles navigants[réf. souhaitée].
42
+
43
+ Le modélisme ferroviaire réunit maquettisme et modélisme, dans le sens où la maquette d'environnement sert d'écrin et de support au modèle du train. Le modélisme ferroviaire est souvent considéré comme une activité de maquettisme, car la réalisation du réseau (improprement appelé « circuit ») est mise en avant par rapport à la fabrication ou le détail des modèles réduits ferroviaires. Le terme de « modélisme ferroviaire » demeure cependant le plus usité.
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45
+ Les maquettes peuvent également servir de décors miniatures pour les films d'animation ou les trucages de films.
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+ La maquette peut avoir un caractère d'ébauche, de projet et/ou de test. À l'échelle 1:1, elle peut servir de matrice, par exemple un profilé de moulage pour flacon, avion, automobile...
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49
+ Les maquettes sont beaucoup utilisé en design industriel. En effet, lorsqu'un nouveau produit est dessiné, il est souvent 'maquetté' en volume (tridimensionnelle). La maquette peut soit servir à tester un aspect précis du produit (par exemple l'ergonomie et le confort de prise en main d'une poignée par exemple) voir une pièce du produit, soit servir à vérifier la qualité esthétique générale du produit (maquette esthétique ou de forme, à quoi ressemble le produit en grandeur nature ? ), soit à tester certaines fonctions du produit (portabilité, mécanismes, mouvements, poids, etc.). Lorsque la maquette ressemble de bout en bout au produit fini, on parle alors de prototype visuel ou fonctionnel (si celui-ci inclut au moins une partie des mécanismes qui le font 'fonctionner').
50
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51
+ Les modèles réduits d'exposition sont généralement qualifiés de maquettes, alors que les modèles réduits simplifiés, représentant seulement les formes du navire, destinés aux essais en bassin des carènes sont aussi dénommés modèles, modèles d'essais ou modèles de bassin[5].
52
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53
+ Depuis le début des années 1970, des modèles réduits de navires sont également utilisés pour la formation des marins à la manœuvre des navires au centre d'entraînement de Port-Revel[6].
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55
+ Dans l'édition (édition littéraire, publicité, etc.), la maquette est l'avant-projet d'une publication pour juger de son aspect avant réalisation définitive. La résolution des difficultés techniques, notamment la typographie et la mise en page, mais aussi l'inventivité artistique — notamment l'originalité de la reliure —, sont le domaine du maquettiste qui peut travailler avec un dessinateur-illustrateur ou avec un graphiste pour ce qui relève des illustrations et de la typographie.
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57
+ La maquette peut avoir un caractère d'ébauche, de projet et/ou de test (maquette publicitaire). Il peut s'agir d'un document-guide (maquette des enseignements). En ce qui concerne les maquettes de timbres, voir : épreuves et essais en philatélie.
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Une maquette est une représentation partielle ou complète d'un système ou d'un objet (existant ou en projet) afin d'en tester et valider certains aspects et/ou le comportement (maquette fonctionnelle), ou simplement à des fins ludiques (maquette de jeu) ou informatives (présentation pédagogique ou commerciale d'une réalisation ou d'un projet).
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+ La maquette peut être réalisée en deux ou trois dimensions, à une échelle donnée, le plus souvent réduite ou agrandie pour en faciliter la visualisation ou la manipulation. Elle peut être statique ou dynamique, et dans ce dernier cas on parlera alors de modélisme.
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+ Une maquette volumique est une représentation 3D à échelle généralement réduite d'une construction ou d'un appareil réel. L'aspect du réel peut être représenté en détail ou simplifié (maquette d'essais).
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+ Une maquette peut être l'ensemble des pièces servant à réaliser un modèle réduit, ou bien ce modèle terminé. Elle peut aussi être un modèle préalable servant à définir l'aspect ou l'organisation d'une publication, d'un projet, d'une entreprise.
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+ L'utilisation des maquettes est connue depuis l'antiquité (maison crétoise, navire égyptien, etc. trouvés dans les tombes) et à travers toutes les époques : celles qui nous sont parvenues sont en général liées à l'architecture, aux arts militaires (plan-relief) et à la navigation.
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+ La maquette, physique ou numérique, sert à la conception et à la communication du projet[1] :
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+ Les maquettes volumiques sont construites par des maîtres maquettistes, modeleurs ou modélistes : maquette d'implantation, plan-maquette, maquette de décors, maquette de topographie, maquette dynamique, maquette technique, maquette industrielle modélisant un procédé, maquette architecturale, maquette d'urbanisation, maquette de paysage, maquette ferroviaire, maquette de bateau, de train, d'avion.
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+ La qualification « Qualibat » no 7622, maquette (technicité confirmée) est attribuée à « l’entreprise qui crée et qui fabrique des maquettes, modèles en réduction, dioramas, plans en relief, etc. ».
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+ Vitruve, l’architecte et ingénieur militaire romain le plus réputé pour ses écrits, ne considérait la maquette que comme un produit de l’habileté manuelle. Mais dès le XVe siècle, et plus encore au XVIe siècle, la maquette sert « à montrer si l’architecte est capable et suffisant de conduire une grande œuvre ».
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+ Filippo Brunelleschi (1377-1446), l'architecte de la coupole de la cathédrale Santa Maria del Fiore de Florence est chargé en 1435 par la ville de Florence de fortifier le village de Vicopisano. Il défend son projet devant un jury de deux capitaines sur une maquette en bois qu’il a fait réaliser[2].
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25
+ Elle peut aussi avoir un caractère documentaire (reconstitution d'un site ancien) ou stratégique militaire (ex : plans-relief des fortifications de Vauban). Dans l’Ancien Régime, la maquette a joué un rôle essentiel pour la réalisation des fortifications. La collection présentée au Musée des Plans-reliefs en est l’illustration la plus prestigieuse[n 1]. Créée en 1668 par Louis XIV, elle fut exécutée par les ingénieurs du roi pour montrer les projets des fortifications des frontières de la France. Le principe de ces maquettes n’a été abandonné que vers 1870.
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+ Le terme de maquette numérique d'architecture est une notion associée Building information modeling. Cette maquette est produite essentiellement à l'aide de logiciels de conception assistée par ordinateur orientés métier et contient toute l'information technique nécessaire à la conception, la construction, l'exploitation, etc. de l'ouvrage bâti modélisé. Elle diffère du modèle produit en infographie dépourvu de sens "métier" qui ne contient que des informations géométriques et visuelles produites à l'aide de logiciels de modélisation 3D ou de et de techniques de rendu[3]. Un des avantages en est la représentation de ce que voit l’œil, à l’intérieur et à l’extérieur, avec une illusion des perspectives réelles, de même que les conditions d'éclairage, selon l'heure, voire le climat.
28
+
29
+ La maquette constitue un outil-clé de la méthodologie mise en œuvre dans toute démarche d’éducation au patrimoine, qu'il s’agisse de l’objet réalisé par des élèves à l’instigation d’un enseignant ou d’un intervenant extérieur, à l’école ou dans un lieu patrimonial, ou de l’objet conçu à l’initiative d’un service éducatif et réalisé par un maquettiste.
30
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31
+ En France, un séminaire organisé en 1994 par le ministère de la Culture et de la Francophonie et le Centre des monuments nationaux en collaboration avec la DRAC de Picardie et l’Association pour le patrimoine culturel et sa pédagogie a permis de dresser une typologie des expériences menées et des maquettes existantes afin de réunir les éléments permettant de rédiger un cahier des charges type. Ce cahier des charges doit présider, en effet, à l’élaboration de toute maquette, quel que soit le cadre d’action : concevoir, commander, fabriquer, utiliser, etc.[4]
32
+
33
+ En hydraulique, le modèle réduit est très utilisé pour les études de mécanique des fluides tels que digues, plages, barrages, navires, etc. On utilise en ces cas-là la similitude du nombre de Froude. Les ingénieurs spécialisés dans ce domaine distinguent le « modèle » de la « maquette » : le modèle (réduit) est l'ensemble faisant l'objet de l'étude (par exemple un port ou une plage) alors que la maquette est la reproduction d'une structure qui fait partie du modèle réduit (par exemple une portion de digue ou un bateau).
34
+
35
+ Les premiers modèles réduits des barrages ont été construits dans les années 1920 pour les besoins de la houille blanche dans le sillage d'Aristide Bergès pour l'industrie papetière dans la région grenobloise. Depuis, ces techniques se sont appliquées avec grand succès aux écoulements fluviaux à surface libre avec éventuellement des fonds dits « mobiles » permettant de simuler l'érosion sous l'effet des courants.
36
+
37
+ Les premiers modèles réduits côtiers ont été construits dans les années 1940. Les techniques de modélisation n'ont cessé de s'améliorer et ont abouti aujourd'hui à une grande fiabilité dans les domaines de la stabilité des ouvrages maritimes et l'érosion/sédimentation des plages et des estuaires, sous l'effet des courants et/ou de la houle.
38
+
39
+ La réalisation d'un modèle réduit ou modélisme est un loisir technique qui consiste à reproduire un objet réel à une échelle donnée, généralement réduite[n 2], avec plus ou moins de précision et plus ou moins de fonctionnalités comparables à celles du modèle réel.
40
+
41
+ Le maquettisme semble désigner plutôt la réalisation de modèles statiques. Le modélisme naval, par exemple, fait ainsi la distinction entre maquettisme et modélisme, avec la réalisation de maquettes (modèles d'exposition) et de modèles navigants[réf. souhaitée].
42
+
43
+ Le modélisme ferroviaire réunit maquettisme et modélisme, dans le sens où la maquette d'environnement sert d'écrin et de support au modèle du train. Le modélisme ferroviaire est souvent considéré comme une activité de maquettisme, car la réalisation du réseau (improprement appelé « circuit ») est mise en avant par rapport à la fabrication ou le détail des modèles réduits ferroviaires. Le terme de « modélisme ferroviaire » demeure cependant le plus usité.
44
+
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+ Les maquettes peuvent également servir de décors miniatures pour les films d'animation ou les trucages de films.
46
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47
+ La maquette peut avoir un caractère d'ébauche, de projet et/ou de test. À l'échelle 1:1, elle peut servir de matrice, par exemple un profilé de moulage pour flacon, avion, automobile...
48
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49
+ Les maquettes sont beaucoup utilisé en design industriel. En effet, lorsqu'un nouveau produit est dessiné, il est souvent 'maquetté' en volume (tridimensionnelle). La maquette peut soit servir à tester un aspect précis du produit (par exemple l'ergonomie et le confort de prise en main d'une poignée par exemple) voir une pièce du produit, soit servir à vérifier la qualité esthétique générale du produit (maquette esthétique ou de forme, à quoi ressemble le produit en grandeur nature ? ), soit à tester certaines fonctions du produit (portabilité, mécanismes, mouvements, poids, etc.). Lorsque la maquette ressemble de bout en bout au produit fini, on parle alors de prototype visuel ou fonctionnel (si celui-ci inclut au moins une partie des mécanismes qui le font 'fonctionner').
50
+
51
+ Les modèles réduits d'exposition sont généralement qualifiés de maquettes, alors que les modèles réduits simplifiés, représentant seulement les formes du navire, destinés aux essais en bassin des carènes sont aussi dénommés modèles, modèles d'essais ou modèles de bassin[5].
52
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53
+ Depuis le début des années 1970, des modèles réduits de navires sont également utilisés pour la formation des marins à la manœuvre des navires au centre d'entraînement de Port-Revel[6].
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+ Dans l'édition (édition littéraire, publicité, etc.), la maquette est l'avant-projet d'une publication pour juger de son aspect avant réalisation définitive. La résolution des difficultés techniques, notamment la typographie et la mise en page, mais aussi l'inventivité artistique — notamment l'originalité de la reliure —, sont le domaine du maquettiste qui peut travailler avec un dessinateur-illustrateur ou avec un graphiste pour ce qui relève des illustrations et de la typographie.
56
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57
+ La maquette peut avoir un caractère d'ébauche, de projet et/ou de test (maquette publicitaire). Il peut s'agir d'un document-guide (maquette des enseignements). En ce qui concerne les maquettes de timbres, voir : épreuves et essais en philatélie.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Sus scrofa • Sanglier d'Europe, Sanglier d'Eurasie
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+ Espèce
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+ Répartition géographique
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+ Statut de conservation UICN
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+ LC  : Préoccupation mineure
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+ Le sanglier d'Europe, sanglier d'Eurasie ou plus simplement sanglier (Sus scrofa), est une espèce de mammifères omnivores, forestiers de la famille des Suidés. Cette espèce abondamment chassée est aussi considérée comme une espèce-ingénieur[1], capable de développer des stratégies d'adaptation à la pression de chasse, ce qui lui confère parfois un caractère envahissant[1].
12
+
13
+ Le porc (ou cochon) est issu de la domestication du sanglier. Longtemps considéré comme une sous-espèce du sanglier sous le nom de Sus scrofa domesticus il est maintenant considéré comme une espèce à part entière (Sus domesticus) afin de limiter les confusions entre les populations sauvages et domestiques[2].
14
+
15
+ Une femelle de sanglier est une laie [11],[12],[13] et un jeune sanglier âgé de moins de six mois, à la livrée rayée, est un marcassin[14],[15],[16]. Dans le lexique de la chasse, notamment celui de la vénerie, un jeune sanglier âgé de six mois à un an, qui a perdu sa livrée de marcassin, est appelé une bête rousse[17],[18] ; un mâle adulte, une bête noire, ou bête de compagnie à un an[17],[18] ; un ragot à deux ans[19],[20] ; un tiers-an, ou tiers-ans, à trois ans[21] ; un quartanier, ou quartannier, de 4 à 5 ans[22],[23] ; un vieux sanglier à six ans ; et un grand vieux sanglier à sept ans et plus. Un solitaire est un sanglier qui vit seul[24].
16
+
17
+ Le substantif masculin « sanglier » vient du latin vulgaire singularis (porcus)[9] qui signifie littéralement « porc solitaire »[9] et a d'abord désigné « le mâle qui vit seul »[9]. Il est attesté vers 1140 sous les graphies sengler et senglier[9].
18
+
19
+ L'avant-train est puissant, le cou massif. La tête (hure) a une forme globalement conique. Les flancs sont comprimés. Le pelage est constitué de longs jarres très rêches (les soies) ainsi que d'un épais duvet.
20
+
21
+ Les adultes sont de couleur gris-brun uniforme, foncé en général ; les plus jeunes ont un pelage formé de bandes rousses et crème horizontales. Les oreilles (les écoutes) triangulaires sont toujours dressées. Les canines sont particulièrement développées. Celles de la mâchoire supérieure, les grès, se recourbent vers le haut durant la croissance. La taille des mâles est plus importante que celle des femelles. En outre, les sujets présents dans le sud de l'Eurasie sont plus petits que ceux du nord et de l'est, en accord avec la règle de Bergmann. Leurs dimensions augmentent aussi de l'ouest vers l'est de l'Europe. En Sardaigne, on trouve de très petits sujets.
22
+
23
+ Le sanglier européen peut peser de 150 à 160 kg pour le mâle et 100 kg pour la femelle environ. Le poids d'un sanglier de plaine où les cultures de maïs abondent est significativement plus important que celui de son congénère établi en montagne. Sa longueur, de la tête et du corps varie de 1,10 à 1,80 m et sa hauteur au garrot de 0,60 à 1,15 m.
24
+
25
+ Sa queue moyennement longue (25 à 30 cm) se termine par un long pinceau de soies. Généralement, elle est pendante quand l'animal est calme et bien dressée s'il est inquiet ou en colère.
26
+
27
+ Le sanglier possède un corps trapu et une tête volumineuse. Sa tête est prolongée d'un groin très allongé appelé boutoir, et de deux grandes oreilles mobiles. Ses canines sont très développées : les supérieures s'appellent les grès et les inférieures les défenses. Ces défenses poussent tout au long de la vie du sanglier. Les plus beaux trophées proviennent des mâles les plus âgés. En ouvrant et fermant sa gueule, le sanglier aiguise ses défenses sur les grès. Résultat: elles sont acérées en permanence.
28
+
29
+ Le squelette est massif et solide, le crâne a une forme trapézoïdale (vue de profil). On en retrouve des éléments (dents, défenses, sabot percé, os) qui semblent avoir servi de bijoux ou éléments pendentifs[25] de décor durant la Préhistoire. On retrouve aussi des défenses associées à des tombes ou puits funéraires préhistoriques[26].
30
+
31
+ Le cochon domestique, une sous-espèce (Sus scrofa domesticus), possède 38 chromosomes. Le sanglier européen n'en détient que 36, à la suite d'une fusion ancestrale. Leur descendance commune, appelée cochonglier ou sanglochon, est fertile. Les hybrides de première génération possèdent 37 chromosomes. Ensuite ils peuvent en avoir 36, 37 ou 38. L'hybridation est fréquente dans les régions d'élevage de cochons en plein air ou bien lorsque la population sauvage a été reconstituée par des femelles de cochons domestiques saillies par un sanglier mâle. Le sanglier corse est génétiquement très proche du cochon domestique.
32
+
33
+ Le sanglier a été introduit par l'Homme hors de son aire naturelle de répartition, dont en Amérique du Nord où il a parfois été croisé avec diverses souches de cochons. Ceci complexifie encore sa génétique, mais aussi sa dénomination commerciale légale. En Amérique du Nord, où il n'existe normalement pas dans la nature, certaines étiquettes commerciales qualifient sa viande de « sanglier sauvage », alors qu'il est élevé, et introduit.
34
+
35
+ Le sanglier est essentiellement nocturne (une évolution peut-être due à la présence de l'homme). Il est plutôt sédentaire et apparemment attaché à son territoire quand il est entouré d'obstacles[27], mais dans un milieu qui lui convient, il peut parcourir plusieurs dizaines de kilomètres dans la nuit et son aire vitale peut atteindre de 100 hectares à plus de 1 000 ha[28],[29]. Il sélectionne ses habitats selon la saison, l'heure du jour ou de la nuit et ses besoins alimentaires[30].
36
+
37
+ Régulièrement, le sanglier se vautre dans la boue dans des lieux appelés « souilles », et se frotte avec insistance contre les troncs d'arbres avoisinants pour se débarrasser d'un certain nombre de parasites, réguler sa température corporelle et marquer son territoire. Il dort dans de petites dépressions du sol, sèches, bien dissimulées, nommées « bauges ».
38
+
39
+ Les sangliers sont grégaires[31]. Ils forment des troupes (ou bandes) appelées hardes[32] ou compagnies[33] et dont la taille varie selon le lieu et la saison[31]. Une harde (ou compagnie) compte d'ordinaire de six à vingt individus[31], quoique des troupes (ou bandes) de plus de cent individus aient déjà été observées[31]. L'unité de base est un noyau composé d'une ou plusieurs laies et leurs dernières portées de marcassins[31]. La dynamique du groupe inclut l'isolement de la laie (pré)parturiente puis sa rentrée avec sa portée, l'entrée de laies nullipares ainsi que l'arrivée de mâles adultes avec le départ simultané d'individus subadultes[31]. Les ragots (sangliers de 2 à 4 ans) ferment la marche lors des déplacements, mais sont remplacés par des mâles plus âgés en période de rut. Les cortèges sont souvent bruyants, non seulement par le bruit lourd des pas, mais aussi par les grognements, cris, soufflements et autres reniflements. Cependant, les sangliers savent se montrer discrets et silencieux s'ils se sentent menacés.
40
+
41
+ Le sanglier, omnivore et volontiers fouisseur, consomme de très nombreuses parties d'un grand nombre de végétaux (tubercules, rhizomes fruits dont les glands et les noix, céréales, etc.), des champignons (dont champignons à fructification souterraine tels que truffe ou truffe du cerf), de nombreux animaux (vers, mollusques, insectes et leurs larves, petits mammifères, lissamphibiens, oiseaux et autres sauropsides) morts ou vivants. S'il est affamé, il est réputé pour pouvoir occasionnellement s'attaquer à un animal plus grand mourant, voire à une brebis en bonne santé, en particulier lors de la mise-bas. Il se montre volontiers nécrophage.
42
+
43
+ À l'approche de l'homme, le sanglier prend généralement la fuite avant qu'on ne l'ait détecté et peut se montrer étonnamment agile et rapide. Une laie pressentant un danger pour ses marcassins, peut se montrer dangereuse et charger, ou attaquer un chien, de même qu'un adulte blessé. Irrité, un sanglier claque violemment des dents ; on dit alors qu'il « casse la noisette ».
44
+
45
+ Les déplacements importants d'individus ou de groupes sont habituellement induits par le manque de nourriture ou d'eau mais un autre facteur croissant de déplacement de groupes de sangliers est le dérangement : surfréquentation des couverts forestiers par les promeneurs et les cueilleurs de champignons (qui dans certains cas écument certaines parcelles forestières), poursuite par les chiens non tenus en laisse, traque lors des journées de chasse en battue, chantiers forestiers, construction de lotissements sur des terres agricoles, etc.
46
+
47
+ Les sangliers peuvent ainsi, seuls ou en groupe, parcourir des distances très importantes, traverser des fleuves et des routes, ce qui occasionne de nombreuses collisions avec des véhicules. Néanmoins, les individus semblent généralement ensuite chercher à revenir sur leur territoire.
48
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49
+ À certaines périodes de l'année, il est d'autant plus important de respecter la tranquillité du sanglier, afin de ne pas l'encourager à investir les cultures agricoles :
50
+
51
+ À défaut, les agriculteurs subissent d'importants dégâts dans leurs récoltes tandis que les chasseurs doivent payer les factures des dégâts et endosser la colère des exploitants agricoles.
52
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53
+ L'activité reproductrice du sanglier a tendance à être saisonnière[31] et est corrélée à la disponibilité relative des principales denrées alimentaires ou est reliée à des facteurs climatiques[31] .
54
+
55
+ Le rut s'étale d'octobre à janvier avec une activité importante dans les mois de novembre et décembre. Lors d'affrontements violents entre mâles, des blessures parfois importantes peuvent être occasionnées. La gestation dure 3 mois, 3 semaines, 3 jours (soit 114 à 116 jours), la laie met bas dans le chaudron (une excavation plus ou moins aménagée dans la végétation basse) de 2 à 10 marcassins aux yeux ouverts. Le nombre de petits est corrélé au poids initial de la femelle (40 kg : deux petits, 60 kg : quatre petits), mais dans le sud de la France les populations de sangliers ont été recréées ou renforcées par des hybrides de cochon domestique dans le but d'augmenter la prolificité. L'allaitement dure 3 à 4 mois, mais les jeunes sont aptes à suivre la mère dans ses déplacements dès la fin de leur première semaine. Bien que capables de subvenir à leurs propres besoins vers l'âge de six mois, ils demeureront dans le groupe familial encore une ou deux années.
56
+
57
+ Le sanglier remplit des fonctions complexes et importantes au sein des écosystèmes qu'il fréquente.
58
+
59
+ Le sanglier affectionne particulièrement les zones arborées disposant de points d'eau. Cependant, il est relativement ubiquiste et on peut le rencontrer dans de nombreux autres types de milieux. Les landes sont par exemple des milieux très favorables pourvu qu'une strate arbustive même discontinue approche un mètre de haut. Il évite simplement les grandes zones trop à découvert. Il est aussi visible dans une très grande partie de la Sologne.
60
+
61
+ Il est présent dans de nombreuses régions d'Europe (une partie du Danemark, des Pays-Bas, de Belgique, d'Italie, d'ex-Yougoslavie…) et d'Asie, ainsi qu'en Afrique du Nord. Il a disparu des Îles Britanniques.
62
+
63
+ Au moment de la chasse ou à d'autres périodes, des sangliers sont de plus en plus souvent observés[37] en zone périurbaine, et plus rarement en centre ville. Leur présence dans ces zones peut poser des problèmes sanitaires et de sécurité (routière notamment).
64
+
65
+ Ainsi, des compagnies de sangliers sont régulièrement observées sur les hauteurs de Barcelone et en périphérie de la ville. Et il y aurait à Berlin entre 5 000 et 8 000 sangliers périodiquement réfugiés ou vivant dans le réseau des espaces verts berlinois[38]. En 2004, à Saint-Amand (Nord), un sanglier s'est réfugié 18 heures (avant d'être abattu par un chasseur) dans la cour intérieure de l'hôpital[39]. En octobre 2011, le terrain de football de Metz-en-Couture est en partie « muloté » (retourné) par des sangliers[40]. En novembre 2011 à Toulouse, une laie désorientée a erré plusieurs heures dans le centre historique de Toulouse, traversant la place du Capitole, avant de plonger dans le Canal du Midi face à la gare où elle a été abattue sur ordre du préfet[41], au lieu d'être sortie de l’eau et relâchée dans la nature, comme le réclamaient quelques témoins de la scène.
66
+
67
+ Tout comme l'ensemble du grand gibier (cerfs, chevreuils)[42], une prolifération des sangliers est observée en Europe (augmentation de quatre ou cinq fois en moyenne par pays en vingt ans[43]), et plus particulièrement en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Espagne, en France, en Italie, au Luxembourg, au Portugal[43] et en Suisse[42], depuis les années 1980-1990[42],[43]. Celle-ci entraîne une hausse des dégâts agricoles et forestiers, entravant par exemple le taux de renouvellement de la forêt[42], un risque de prolifération de maladies et l'augmentation du risque d'accidents de la route. Cette prolifération inquiète aussi certaines zones urbaines[43]. Elle s'explique par une plus grande précocité reproductive[44], l'évolution des emblavements des cultures refuges, le changement climatique et une régulation déficiente par la prédation ou la chasse[43]. En 2009, le ministre français de l'Écologie Jean-Louis Borloo lance un Plan national de maîtrise du sanglier[44].
68
+
69
+ Le sanglier, porc féral (redevenu sauvage) ou des croisements de porcs et sangliers ont été introduits (volontairement ou involontairement) dans plusieurs régions du monde et dans de nombreuses îles.
70
+
71
+ Ainsi en 1493, Christophe Colomb a importé huit porcs aux Antilles. Plusieurs importations ont eu lieu sur le continent américain dès le milieu du XVIe siècle par Hernán Cortés et Hernando de Soto, et au milieu du XVIIe siècle par le sieur de La Salle. Du sanglier eurasien « pur » a aussi été importé pour satisfaire la « chasse sportive » au début du XXe siècle[45]. De vastes populations de sangliers se sont ainsi peu à peu formées en Australie, Nouvelle-Zélande et l'Amérique du Nord et du Sud[46]. Aux États-Unis, il y aurait environ 6 millions de porcs redevenus sauvages[47] et dans la première décennie du XXIe siècle, des sangliers échappés de fermes d'élevage se sont rapidement reproduits au Canada en Alberta et en Saskatchewan ; des primes sont offertes pour les paires d'oreilles rapportées par les chasseurs.
72
+
73
+ Au Royaume-Uni où l'espèce a probablement disparu au XIIIe siècle à la suite d'une chasse intensive, des échappés d'élevage et d'autres sangliers importés du continent pour satisfaire la chasse de loisir ont formé de nouvelles populations[48].
74
+
75
+ Le genre Sus appartient à la famille des Suidés, dans l'ordre des Artiodactyla ou des cétartiodactyles selon les classifications.
76
+
77
+ Selon ITIS (14 septembre 2017)[49] et Mammal Species of the World (version 3, 2005) (14 septembre 2017)[50] :
78
+
79
+ C'est le grand mammifère chassé dont la population augmente le plus en Europe[51], à la suite des plans de chasse, mais aussi par l'agrainage abondamment pratiqué, la déprise agricole au profit de la forêt et de la garrigue, la grande quantité de nourriture dans les champs exploités (notamment les vastes monocultures de maïs qui offrent un refuge aux hardes)[52].
80
+
81
+ L'agrainage notamment lorsqu'il est réalisé, de façon linéaire (c'est-à-dire avec un petit épandeur tout en circulant le long d'un chemin), vise à disperser une quantité modérée de maïs grain (2 à 3 kg/100 ha de surface boisée) sur une distance, longue de plusieurs centaines de mètres. Il en résulte que les sangliers vont passer du temps à ramasser les grains ; temps pendant lequel la nuit va passer en grande partie, les amenant aussi à trouver d'autres fruits forestiers et, leur éviter ainsi de se rendre dans les cultures agricoles, aux alentours des forêts.
82
+
83
+ L'agrainage est, par exemple, interdit à moins de 250 m de toute surface agricole (y compris zone d'habitations) dans le département de la Moselle depuis plusieurs années.
84
+
85
+ En France, les chasseurs ont lâché dans la nature, et ce des années durant, des animaux croisés en captivité (une pratique désormais interdite), provoquant une très forte augmentation de leur nombre[56]. Les chasseurs le chassent à l'affût, ou organisent des battues pour en prélever et réduire leur nombre : depuis les années 2010, ils tuent environ 500 000 sangliers par an, y compris hors de la saison de la chasse, soit quatre fois plus qu’il y a vingt ans (la Fédération nationale des chasseurs estimant que leur population est de 1 à 1,5 million d'individus) et ils sont désormais classés « nuisibles » dans nombre de départements[57]. Le naturaliste Pierre Rigaux souligne que « le nombre faramineux de sangliers abattus chaque année est la conséquence mal maîtrisée d’une volonté politique et historique de disposer d’une abondance d’animaux à tuer, résume l’écologue. Les chasseurs ont maintenant le beau rôle, celui de régulateurs de sangliers, justifiant plus largement dans l’inconscient collectif leur rôle de régulateur de la faune sauvage[56]. »
86
+
87
+ Le sanglier sauvage avait disparu en Grande-Bretagne et en Irlande au XVIIe siècle, mais des individus d'élevage échappés des enclos de ferme ont récemment été repérés à travers le Weald[58].
88
+
89
+ À Berlin, leur population est estimée entre 5 000 et 8 000 individus, et plus de 500 bêtes ont été abattues entre avril et novembre 2008 à l'initiative de la municipalité[38].
90
+
91
+ Il a fait l'objet de réintroductions en France[59], en Égypte[60] et plusieurs études ont étudié les possibilités de réintroduction au Royaume-Uni (en Écosse notamment dont pour évaluer le nombre minimal de sanglier à introduire pour avoir une population viable à long terme (« Minimum viable population » ou MVP pour les anglophones)[61] et pour savoir s'il existait encore en Écosse, région fortement déforestée, des boisements assez grands pour abriter une telle population[62].
92
+
93
+ En France, à la suite d'une augmentation de population dépassant nettement les prélèvements, et pour limiter les coûts des dégâts du gibier (indemnisations aux agriculteurs passées de 20 à 30 millions d'€ par an entre 2000 et 2010 en raison notamment du doublement du prix des céréales[63]), pour limiter certains risques sanitaires[63] (risque de « retour » de certaines zoonoses transmissibles entre animaux sauvages et d'élevage ou à l'homme), un plan national de maîtrise du sanglier a été mis en place en 2009, sur tout le territoire avec 13 mesures[64] (à appliquer dans chaque département) pour en limiter la démographie puis en maîtriser les populations. L'agrainage du sanglier pourrait aussi être interdit[63], sauf cas particulier (quand sa nécessité est démontrée).
94
+
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+ 747 000 sangliers étaient abattus en France en 2019, contre 36 000 en 1973[52].
96
+
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+ Le sanglier est apprécié en venaison pour sa chair goûteuse et peu grasse. À l'instar du porc, tout se mange dans un sanglier. Certains bouchers et charcutiers produisent du jambon fumé de sanglier, notamment en Ardenne belge.
98
+
99
+ Sur la base d'une compilation de 144 206 résultats d'analyses de plomb dans les aliments recueillis en Europe durant neuf ans, l'AESA[65] notait en 2012 qu'alors que la plupart des aliments ont un taux de plomb qui a diminué, la viande de sanglier (avec celle du faisan et divers abats d'autres espèces gibier) reste préoccupante en termes de teneur en plomb (teneur moyenne de 1143 μg/kg, soit environ 100 fois plus élevée que la viande de porc/porcelet (11 μg/kg en moyenne), et 1 600 fois la dose moyenne ingérée par jour par un européen moyen (0.68 µg/kg/jour/personne)[65]. Un échantillon de viande de sanglier sauvage a culminé à 232 000 μg/kg, le record pour près de 145 000 analyses parmi 734 catégories d'aliments consommés en Europe[65]. Ces teneurs très élevées en plomb peuvent être dues au caractère nécrophage du sanglier, son goût pour les champignons (dont certains bioconcentrent très bien le plomb, notamment dans certaines forêts de guerre où le plomb des munitions fait partie des séquelles laissées par les conflits armés), mais les résidus de plomb laissés par les munitions qui ont servi à le tuer sont aussi en cause[66].
100
+
101
+ Les défenses, en ivoire, matériau dur, étaient utilisés pour réaliser des casques en défense de sanglier par la Civilisation minoenne.
102
+
103
+ En France, de 1984 à 1986[67] (en 3 ans), il y avait eu 11 055 collisions avec animaux sauvages (phénomène dit de roadkill) déclarées (un peu moins de 4 000/an), ayant fait 75 blessés[63].
104
+
105
+ En 1993-94, pour 25 départements étudiés, on a constaté un triplement du nombre de collisions (par rapport au précédent recensement), sur des routes départementales le plus souvent, mais avec une augmentation préoccupante sur les autoroutes (de 6,8 % en 1984-86, 18,3 % en 1993-94). Le sanglier est en cause dans 1/3 des cas environ, derrière le chevreuil (75 % des collisions, en forêt presque toujours) avec selon les statistiques de la police et gendarmerie pour 2008-2010 : 500 accidents corporels dus à animal sauvage (+/-170/an), 35 tués (+/-12/an), 350 hospitalisations (+/-115 par an) et 200 blessés légers (65 par an). Depuis 2003, le fonds de garantie (n'indemnisant originellement que les victimes d’accidents de la circulation dont les auteurs sont non-assurés ou non-identifiés) intervient. En 2008 il y eut près de 35 000 collisions déclarées, dont plus de 60 % par du grand gibier (36 % sangliers, 17 % chevreuils, 8 % cerfs), pour 16 millions d'euros de dégâts réglés par les assureurs. En 2009, le fonds de garantie a été déchargé de sa mission d’indemnisation au profit d'un règlement des dommages par les assurances et risques assurables[63].
106
+
107
+ De manière générale, une « surpopulation » de sangliers peut augmenter certains risques pour les élevages porcins proches, mais aussi pour la santé humaine, dont via des virus grippaux porcins, et peut-être celui de la grippe aviaire[réf. nécessaire] ou assurément via la maladie de Lyme, la peste porcine, la peste africaine, la maladie d'Aujeszky (aussi dite « pseudo-rage ») ou diverses parasitoses dues à des nématodes Metastrongylus, la trichinose (affection dont l'augmentation est liée au nombre de sangliers), ou encore via une augmentation du risque d'accidents de la route, avec des dégâts matériels importants, des blessures corporelles voire pertes en vies humaines[68].
108
+
109
+ Les « pullulations » locales de sanglier, peuvent être source de risque épidémique[69], y compris aux États-Unis où des sangliers introduits à partir de l'Europe (dès les années 1500) comme gibier ont localement proliféré, notamment là où ils se sont croisés avec des porcs domestiques (ils seraient au moins 4 millions dans 39 États du pays, surtout en Californie, au Texas et dans le Sud-Est du pays). Une étude publiée en 2011, confirmant d'autres études faites au Texas ou dans d'autres États a montré que les risques d'exposition aux parasites Toxoplasma gondii et Trichinella (trouvés dans le sang de 83 sangliers sauvages tués en Caroline du Nord de 2007 et 2009) augmente alors que ces deux parasites (ici trouvés pour la première fois chez des sangliers) avaient été éliminés des élevages de porcs. Ces parasites ingérés provoquent des symptômes pouvant être confondus avec ceux de la grippe, mais T. Gondii est dangereux pour la femme enceinte et les personnes ayant un système immunitaire affaibli (C'est une cause majeure de décès pour cause de maladie d'origine alimentaire aux États-Unis)[69]. Trichinella peut produire des symptômes légers à sévères, avec dans le pire des cas des problèmes cardiaques potentiellement mortels et de graves problèmes respiratoires selon les CDC[69]. Même dans les cas modérés, la fatigue, un état de faiblesse et des diarrhées peuvent durer des mois[69].
110
+
111
+ Omnivore et nécrophage à l'odorat fin, le sanglier a aussi un rôle sanitaire : il détecte et élimine rapidement les cadavres de nombreux petits et gros animaux, même cachés, en évitant qu'ils contaminent les eaux superficielles par des pathogènes ou toxines (botuliques notamment, auxquelles il se montre très résistant). Pour cette raison, c'est une espèce qui – bien que non située en bout de chaîne alimentaire – peut fortement bioconcentrer certains toxiques et polluants (via les cadavres qu'il mange ou via les champignons basidiomycètes et souterrains contaminés (dont par des radionucléides[70], après Tchernobyl par exemple) qu'il consomme en grande quantité).
112
+
113
+ Selon Fernández & al., au-delà des considérations empiriques[71], les risques zoonotique, sanitaire pour les élevages et écoépidémiologiques devraient être mieux pris en compte lors des opérations de translocation ou de réintroduction[72]
114
+
115
+ Les sangliers ne sont pas situés en fin de la chaîne alimentaire. Mais en tant qu'animaux fouisseurs omnivores, nécrophages et mycophages ils sont vulnérables à certains polluants ; ainsi de l'hydrogène sulfuré a tué, au cours de l'été 2011, 36 sangliers (pour un seul ragondin) sur une zone de marées vertes en Bretagne[75].
116
+
117
+ Ils sont également impliqués dans la remise au jour et la bioconcentration de certains radionucléides. Ainsi, sur les zones touchées par les retombées de la catastrophe de Tchernobyl, l'iode radioactif en raison de sa courte période radioactive, a rapidement disparu de l'environnement, mais les sangliers ont continué à accumuler du césium 137, à partir de leurs aliments. Or, ce cation est radiologiquement et chimiquement toxique[76], très soluble dans le bol alimentaire et traverse facilement la barrière intestinale au niveau du petit intestin[74] d'où il gagne facilement toutes les parties du corps (comme s'il avait été inhalé)[77],[78].
118
+
119
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120
+
121
+ Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (mets particulièrement recherchés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) ; or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent plus encore que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourri ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés[86]. En 2005, des études[74] sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers[87] et des sols[88]. Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés[74]. L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers[74]. Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux[89]. Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg[90].
122
+
123
+ La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bioaccumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité[74]. À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme source de risque radiologique[91], la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl[92]. Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ[93]. L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible[94].
124
+
125
+ Les facteurs de transfert de radioactivité[95], notamment étudiés[96] en Allemagne en forêt, varient[97] selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (démontré par une étude[98] la saison[99] ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg.
126
+
127
+ Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont – comme l’écureuil roux – victimes de leur attrait pour les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137[100]) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée[101]. Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs[102]. Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sanglier sauvages et d’autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant encore plusieurs décennies[103]. On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moindrement certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium[104]. Selon des études[105] sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
128
+
129
+ Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé[106]. L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat[107] a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle très utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas[108] avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple[107]).
130
+
131
+ C'est en Allemagne que le problème de la contamination des sangliers par le Césium 137 semble avoir été le mieux détecté, étudié et traité (pour ce qui est du nombre d'animaux analysés, du suivi et de la précaution).
132
+
133
+ En 2010-2011[109] de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kg d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier. Un effet significatif, déjà montré chez d’autres mammifères[110] a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateurs(la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne) (p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg (p<0,05)[109].
134
+
135
+ En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg)[111],[112] ; En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage[113]. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer »[112] (risque faible selon le SVT[114]).
136
+
137
+ Bien qu'assez peu représenté sur les peintures et gravures rupestres, on sait par les archéologues que le sanglier était chassé durant la Préhistoire. Il est possible qu'il ait dans les derniers millénaires, alors que se développaient les populations humaines de chasseurs-cueilleurs, profité du recul des grands prédateurs tels que le lion des cavernes, le tigre à dent de sabre et l'ours des cavernes.
138
+
139
+ Chez les Indo-Européens, le sanglier symbolise la caste sacerdotale tandis que l’ours correspond à la caste guerrière.
140
+
141
+ Le sanglier est le troisième Avatar (descente, incarnation) du dieu Vishnou, Varaha, chargé de sauver la déesse Terre (son épouse) d'un démon des eaux d'un déluge. C'est donc un animal particulièrement sacré en Inde.
142
+
143
+ La symbolique du sanglier est très riche chez les Celtes mais également présente, et de façon généralisée dans les mythes indo-européens : la Grèce mycénienne, l'Inde védique, chez les Germains laissant imaginer une origine commune.
144
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145
+ Il représente la force et le courage mais aussi la connaissance et a un rapport avec l'au-delà.
146
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147
+ Les Celtes le considèrent comme un animal sacré. Des têtes de sanglier ornent les armes et sa viande accompagne les défunts dans leur dernier voyage. Son rôle est à rapprocher de celui du taureau dans les mythologies des origines de l'Europe. Le sanglier est donc l'attribut des druides et certains se faisaient même appeler « sanglier ».
148
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149
+ Le quatrième des 12 travaux d'Hercule était de rapporter vivant le sanglier d'Érymanthe.
150
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151
+ En Occident, dans l'antiquité romaine, germano-gauloise et galloromaine, sa chasse semble avoir été particulièrement valorisée. Dans la religion celtique, il s'agissait de la nourriture des héros rassemblé chez les dieux[115].
152
+
153
+ L'animal était considéré comme courageux et fort et se battant jusqu'au bout. Le chasser devient un combat entre le guerrier et l'animal, un combat singulier où l'homme doit supporter les cris, les coups et l'odeur de la bête. Le vaincre est alors un exploit.
154
+
155
+ Ces qualités sont aussi reconnues chez les Romains comme chez les Germains, qui semblent avoir fait de la chasse au sanglier un rituel initiatique indispensable du guerrier pour devenir libre et adulte. Les Celtes en ont fait un gibier de rois et une chasse symbolique[116].
156
+
157
+ Cette tradition continue tout au long du Haut Moyen Âge, mais s'inverse aux alentours du XIIIe siècle, d'abord en France et en Angleterre puis en Italie et en Allemagne aux siècles suivants. Le sanglier et sa chasse sont progressivement dévalorisés.
158
+
159
+ Le sanglier n'est plus le gibier des rois et des princes; il perd cette qualité au profit du cerf qui lui est opposé. L'une des raisons serait que la chasse au sanglier demandant peu d'espace, contrairement à la chasse au cerf, les grands seigneurs auraient alors « laissé » sa chasse aux seigneurs moins importants. La chasse au cerf serait devenue un moyen de se démarquer pour les seigneurs ayant des forêts assez vastes pour se la permettre.
160
+
161
+ L'autre raison principale de cette dévalorisation a été la « propagande » de l'Église. Les qualités du sanglier vantées à l'Antiquité en font, pour l'Église, l'animal des païens, voire l'animal du diable. L'Église va tourner toutes ses qualités en défauts, et sa force et son courage deviennent de la férocité. Le cerf, auquel elle l'oppose aussi, a lui toutes les vertus : c'est le Christ des animaux. Avec le temps, et plus récemment, la chasse au sanglier devient aussi le moyen de se débarrasser d'animaux dangereux qui abîment les cultures[117],[118].
162
+
163
+ En astrologie chinoise, le sanglier est considéré comme un signe particulièrement auspicieux et un gage de loyauté.
164
+
165
+ Le sanglier est le symbole du :
166
+
167
+ Le Moyen Âge européen a repris cette symbolique en héraldique où le sanglier est très représenté (notamment dans les Ardennes[125]), et aussi dans le vocabulaire de l'escrime (garde de la « dent du sanglier »).
168
+
169
+ En règle générale, le sanglier apparait de profil dans les blasons, et passant, c'est-à-dire semblant avancer trois pattes au sol et une patte avant levée. Il est dit « défendu » si ses défenses sont d'une couleur différente de celle du corps. On nomme sa tête « hure », son nez « boutoir » et sa couche « bauge ».
170
+
171
+ Ebersviller (Moselle)
172
+
173
+ Sanglier de sable défendu d'argent (Champ-Dolent - Eure)
174
+
175
+ Sanglier de sable, défendu d'argent, baugé dans un buisson (Baugé - Maine-et-Loire)
176
+
177
+ Trois hures de sanglier (Givonne - Ardennes)
178
+
179
+ Défense de sanglier d'argent (Albignac - Corrèze)
180
+
181
+ D'argent au sanglier de sable défendu du champ… (Courcelles-sur-Viosne - Val-d'Oise)
182
+
183
+ … trois hures de sanglier… (Baillou - Loir-et-Cher)
184
+
185
+ …hures arrachées de sanglier en pal… (Booth - Angleterre)
186
+
187
+ Le sanglier est le symbole des Ardennes où il abonde. Il en est devenu la mascotte et la sculpture du « plus grand sanglier du monde », Woinic, symbolise le département.
188
+
189
+ Il est aussi le symbole du premier club de football du département, le Club Sportif Sedan Ardennes, étant représenté sur l'écusson du club depuis ses débuts.
190
+
191
+ Il est enfin le symbole du régiment des chasseurs ardennais caserné à Marche-en-Famenne (Belgique), ainsi que l'unité aérienne du 2 Wing Tactique de Florennes (Belgique) ayant pour mascotte Bull Rusch (mâle) et Gipsy (femelle).
192
+
193
+ Il a parfois été repris par l'armée, notamment l'armée de l'air — par exemple, à des fins commémoratives, où le sanglier a décoré des avions en l'honneur d’escadrilles affectées dans les Ardennes. Un exemplaire de mirage III décoré aux couleurs des Ardennes et comportant une tête de sanglier imposante est toujours visible et accessible au public sur le site des Ailes Anciennes à Blagnac, pour célébrer le cinquantième anniversaire de l'escadron de chasse 3/3 Ardennes[126]
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+ Marcel Proust, né le 10 juillet 1871 à Paris où il est mort le 18 novembre 1922, est un écrivain français, dont l'œuvre principale est la suite romanesque intitulée À la recherche du temps perdu, publiée de 1913 à 1927.
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+ Issu d'une famille aisée et cultivée (son père est professeur de médecine à Paris), Marcel Proust est un enfant de santé fragile, et il a toute sa vie de graves difficultés respiratoires causées par l'asthme. Très jeune, il fréquente des salons aristocratiques où il rencontre artistes et écrivains, ce qui lui vaut une réputation de dilettante mondain. Profitant de sa fortune, il n'a pas d'emploi et entreprend en 1895 un roman qui reste à l'état de fragments (publiés en 1952, à titre posthume, sous le titre Jean Santeuil). En 1900, il abandonne son projet et voyage à Venise et Padoue pour découvrir les œuvres d'art, en suivant les pas de John Ruskin, sur qui il publie des articles et dont il traduit deux livres : La Bible d'Amiens et Sésame et les Lys.
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+ C'est en 1907 que Marcel Proust commence l'écriture de son grand œuvre À la recherche du temps perdu dont les sept tomes sont publiés entre 1913 (Du côté de chez Swann) et 1927, c'est-à-dire en partie après sa mort ; le deuxième volume, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, obtient le prix Goncourt en 1919. Marcel Proust meurt épuisé en 1922, d'une bronchite mal soignée : il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris, accompagné par une assistance nombreuse qui salue un écrivain d'importance et que les générations suivantes placent au plus haut en faisant de lui un véritable mythe littéraire.
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+ L'œuvre romanesque de Marcel Proust est une réflexion majeure sur le temps et la mémoire affective comme sur les fonctions de l'art qui doit proposer ses propres mondes, mais c'est aussi une réflexion sur l'amour et la jalousie, avec un sentiment de l'échec et du vide de l'existence qui colore en gris la vision proustienne où l'homosexualité tient une place importante. La Recherche constitue également une vaste comédie humaine de plus de deux cents personnages. Proust recrée des lieux révélateurs, qu'il s'agisse des lieux de l'enfance dans la maison de Tante Léonie à Combray ou des salons parisiens qui opposent les milieux aristocratiques et bourgeois, ces mondes étant évoqués d'une plume parfois acide par un narrateur à la fois captivé et ironique. Ce théâtre social est animé par des personnages très divers dont Proust ne dissimule pas les traits comiques : ces figures sont souvent inspirées par des personnes réelles, ce qui fait d’À la recherche du temps perdu en partie un roman à clef et le tableau d'une époque. La marque de Proust est aussi dans son style aux phrases souvent très longues, qui suivent la spirale de la création en train de se faire, cherchant à atteindre une totalité de la réalité qui échappe toujours.
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+ Marcel Proust naît à Paris (quartier d'Auteuil dans le 16e arrondissement), dans la maison de son grand-oncle maternel, Louis Weil, au 96, rue La Fontaine. Cette maison fut vendue puis détruite pour construire des immeubles, eux-mêmes démolis lors du percement de l'avenue Mozart.
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+ Sa mère, née Jeanne Clémence Weil (Paris, 1849 - Paris, 1905), fille de Nathé Weil (Paris, 1814 - Paris, 1896), un agent de change d'origine juive alsacienne et lorraine de Metz[1] et d'Adèle Berncastel (Paris, 1824 - Paris, 1890), lui apporte une culture riche et profonde. Elle lui voue une affection parfois envahissante. Son père, le Dr Adrien Proust (Illiers, 1834 - Paris, 1903), fils de François Proust (1800/1801 - Illiers, 1855) un commerçant prospère d'Illiers (en Eure-et-Loir) et de Virginie née Catherine Virginie Torcheux (Cernay, 1809 - Illiers, 1889), est professeur à la Faculté de médecine de Paris après avoir commencé ses études au séminaire, et un grand hygiéniste, conseiller du gouvernement pour la lutte contre les épidémies[1]. Marcel a un frère cadet, Robert, né le 24 mai 1873 (mort en 1935), qui devient chirurgien. Son parrain est le collectionneur d'art Eugène Mutiaux.
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+ Sa vie durant, Marcel a attribué sa santé fragile aux privations subies par sa mère au cours de sa grossesse, pendant le siège de 1870, puis pendant la Commune de Paris[2],[3]. C'est pour se protéger des troubles entraînés par la Commune et sa répression que ses parents ont cherché refuge à Auteuil. L'accouchement est difficile, mais les soins paternels sauvent le nouveau-né[2].
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+ « Peu avant la naissance de Marcel Proust, pendant la Commune, le docteur Proust avait été blessé par la balle d'un insurgé, tandis qu'il rentrait de l'hôpital de la Charité. Madame Proust, enceinte, se remit difficilement de l'émotion qu'elle avait éprouvée en apprenant le danger auquel venait d'échapper son mari. L'enfant qu'elle mit au monde bientôt après naquit si débile que son père craignit qu'il ne fût point viable. On l'entoura de soins ; il donna les signes d'une intelligence et d'une sensibilité précoces, mais sa santé demeura délicate[4]. »
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+ Sa santé est fragile et le printemps devient pour lui la plus pénible des saisons. Les pollens libérés par les fleurs dans les premiers beaux jours provoquent chez lui de violentes crises d'asthme. À neuf ans, alors qu'il rentre d'une promenade au Bois de Boulogne avec ses parents, il étouffe, sa respiration ne revient pas. Son père le voit mourir. Un ultime sursaut le sauve. Voilà maintenant la menace qui plane sur l'enfant, et sur l'homme plus tard : la mort peut le saisir dès le retour du printemps, à la fin d'une promenade, n'importe quand, si une crise d'asthme est trop forte[5].
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+ Bien que réunissant les conditions pour faire partie de deux religions, fils d'un père catholique et d'une mère juive qui refusa de se convertir au christianisme par égard pour ses parents[6], lui-même baptisé à l'église Saint-Louis-d'Antin à Paris, Marcel Proust a revendiqué son droit de ne pas se définir par rapport à une religion (en tout cas, pas la religion juive) mais il écrit être catholique[a] et ses funérailles eurent bien lieu à l'église[b]. Néanmoins, dans sa correspondance, on peut lire qu'il n'était "pas croyant"[8]. Dreyfusard convaincu, il fut sensible à l'antisémitisme prégnant de son époque[a], et subit lui-même les assauts antisémites de certaines plumes célèbres.
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+ Son père, le Dr Adrien Proust, v. 1890.
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+ Sa mère Jeanne, 1890.
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+ Marcel et sa nourrice, v. 1875.
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+ Les frères Proust et leur grand-mère paternelle Virginie Proust, v. 1876.
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+ Son frère Robert, et Marcel, v. 1876.
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+ Marcel, v. 1880.
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+ Marcel, v. 1885.
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+ Son frère Robert, v. 1887.
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+ Il est au début élève d'un petit cours primaire, le cours Pape-Carpantier, où il a pour condisciple Jacques Bizet, le fils du compositeur Georges Bizet (décédé en 1875) et de son épouse Geneviève Halévy. Celle-ci tient d'abord un salon chez son oncle, où se réunissent des artistes, puis, lorsqu'elle se remarie en 1886 avec l'avocat Émile Straus, tient son propre salon, dont Proust sera un habitué.
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+ Marcel Proust étudie ensuite à partir de 1882 au lycée Condorcet[c]. Il redouble sa classe de cinquième et est inscrit au tableau d'honneur pour la première fois en décembre 1884. Il est souvent absent à cause de sa santé fragile, mais il connaît déjà Victor Hugo et Musset par cœur[11], comme dans Jean Santeuil. Il est l'élève en philosophie d'Alphonse Darlu, et il se lie d'une amitié exaltée à l'adolescence avec Jacques Bizet. Il est aussi ami avec Fernand Gregh, Jacques Baignères et Daniel Halévy (le cousin de Jacques Bizet), avec qui il écrit dans des revues littéraires du lycée.
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+ Le premier amour d'enfance et d'adolescence de l'écrivain est Marie de Benardaky, fille d'un diplomate polonais, sujet de l'Empire russe[d], avec qui il joue dans les jardins des Champs-Élysées, le jeudi après-midi, avec Antoinette[e] et Lucie Félix-Faure Goyau, filles du futur président de la République, Léon Brunschvicg, Paul Bénazet ou Maurice Herbette[12]. Il cessa de voir Marie de Benardaky en 1887, les premiers élans pour aimer ou se faire aimer par quelqu'un d'autre que sa mère avaient donc échoué. C'est la première « jeune fille », de celles qu'il a tenté de retrouver plus tard, qu'il a perdue[13].
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+ Les premières tentatives littéraires de Proust datent des dernières années du lycée. Plus tard, en 1892, Gregh fonde une petite revue, avec ses anciens condisciples de Condorcet, Le Banquet, dont Proust est le contributeur le plus assidu[f]. Commence alors sa réputation de snobisme, car il est introduit dans plusieurs salons parisiens[g] et entame son ascension mondaine. Il est ami un peu plus tard avec Lucien Daudet, fils du romancier Alphonse Daudet, qui a six ans de moins que lui. L'adolescent est fasciné par le futur écrivain. Ils se sont rencontrés au cours de l'année 1895[14]. Leur liaison, au moins sentimentale, est révélée par le journal de Jean Lorrain.
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+ Proust devance l'appel sous les drapeaux et accomplit son service militaire en 1889-1890 à Orléans, au 76e régiment d'infanterie, et en garde un souvenir heureux[h]. Il devient ami avec Robert de Billy. C'est à cette époque qu'il fait connaissance à Paris de Gaston Arman de Caillavet, qui devient un ami proche, et de la fiancée de celui-ci, Jeanne Pouquet, dont il est amoureux. Il s'inspire de ces relations pour les personnages de Robert de Saint-Loup et de Gilberte[16]. Il est aussi introduit au salon de Madame Arman de Caillavet à qui il reste attaché, jusqu'à la fin et qui lui fait connaître le premier écrivain célèbre de sa vie, Anatole France (modèle de Bergotte)[i].
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+ Rendu à la vie civile, il suit à l'École libre des sciences politiques les cours d'Albert Sorel (qui le juge « fort intelligent »[17] lors de son oral de sortie) et d'Anatole Leroy-Beaulieu. Il propose à son père de passer les concours diplomatiques ou celui de l'École des chartes[18]. Plutôt attiré par la seconde solution, il écrit au bibliothécaire du Sénat, Charles Grandjean, et décide dans un premier temps de s'inscrire en licence à la Sorbonne, où il suit les cours d'Henri Bergson, son cousin par alliance, au mariage duquel il est garçon d'honneur et dont l'influence sur son œuvre a été parfois jugée importante, ce dont Proust s'est toujours défendu. Marcel Proust est licencié ès lettres en mars 1895[19].
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+ En 1896, il publie Les Plaisirs et les Jours, un recueil de poèmes en prose, portraits et nouvelles dans un style fin de siècle, illustré par Madeleine Lemaire, dont Proust fréquente le salon avec son ami le compositeur Reynaldo Hahn. Il a fait connaissance chez Mme Lemaire de Reynaldo Hahn, élève de Jules Massenet, qui vient chanter ses Chansons grises au printemps 1894. Proust, qui a vingt-trois ans, et Reynaldo Hahn, qui vient d'avoir vingt ans, passent une partie de l'été 1894 au château de Réveillon chez Mme Lemaire[20]. Le livre passe à peu près inaperçu et la critique l'accueille avec sévérité — notamment l'écrivain Jean Lorrain, réputé pour la férocité de ses jugements. Il en dit tant de mal qu'il se retrouve au petit matin sur un pré, un pistolet à la main. Face à lui, également un pistolet à la main, Marcel Proust, avec pour témoin le peintre Jean Béraud. Tout se termine sans blessures, mais non sans tristesse pour l'auteur débutant. Ce livre vaut à Proust une réputation de mondain dilettante qui ne se dissipe qu'après la publication des premiers tomes d’À la recherche du temps perdu.
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+ La fortune familiale lui assure une existence facile et lui permet de fréquenter les salons du milieu grand bourgeois et de l'aristocratie du Faubourg Saint-Germain et du Faubourg Saint-Honoré. Il y fait la connaissance du fameux Robert de Montesquiou, grâce auquel il est introduit entre 1894 et le début des années 1900 dans des salons plus aristocratiques, comme celui de la comtesse Greffulhe, cousine du poète et belle-mère de son ami Armand de Gramont, duc de Guiche, de Mme Hélène Standish, née de Pérusse des Cars, de la princesse de Wagram, née Rothschild, de la comtesse d'Haussonville[j], etc. Il y accumule le matériau nécessaire à la construction de son œuvre : une conscience plongée en elle-même, qui recueille tout ce que le temps vécu y a laissé intact, et se met à reconstruire, à donner vie à ce qui fut ébauches et signes. Lent et patient travail de déchiffrage, comme s'il fallait en tirer le plan nécessaire et unique d'un genre qui n'a pas de précédent, qui n'aura pas de descendance : celui d'une cathédrale du temps. Pourtant, rien du gothique répétitif dans cette recherche, rien de pesant, de roman - rien du roman non plus, pas d'intrigue, d'exposition, de nœud, de dénouement.
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+ Le 29 juin 1895, il passe le concours de bibliothécaire à la Mazarine, il y fait quelques apparitions pendant les quatre mois qui suivent et demande finalement son congé. En juillet, il passe des vacances à Kreuznach, ville d'eau allemande, avec sa mère, puis une quinzaine de jours à Saint-Germain-en-Laye, où il écrit une nouvelle, « La Mort de Baldassare Silvande », publiée dans La Revue hebdomadaire, le 29 octobre suivant et dédicacée à Reynaldo Hahn. Il passe une partie de mois d'août avec Reynaldo Hahn chez Mme Lemaire dans sa villa de Dieppe[k]. Ensuite, en septembre, les deux amis partent pour Belle-Île-en-Mer et Beg Meil. C'est l'occasion de découvrir les paysages décrits par Renan. Proust rentre à Paris mi-octobre.
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+ C'est à partir de cet été 1895 qu'il entreprend la rédaction d'un roman qui relate la vie d'un jeune homme épris de littérature dans le Paris mondain de la fin du XIXe siècle. On y trouve notamment l'évocation des séjours faits en 1894 et 1895 par Proust à Réveillon, autre propriété de Mme Lemaire. Ce livre a forte teneur autobiographique, que l'on a intitulé posthumement Jean Santeuil, du nom du personnage principal, resta à l'état de fragments manuscrits, qui furent découverts et édités en 1952 par Bernard de Fallois.
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+ L'influence de son homosexualité sur son œuvre semble pour sa part importante, puisque Marcel Proust fut l'un des premiers romanciers européens à traiter ouvertement de l'homosexualité (masculine et féminine) dans ses écrits, plus tard. Pour l'instant, il n'en fait aucunement part à ses intimes, même si sa première liaison (avec Reynaldo Hahn) date de cette époque.
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+ Léon Daudet décrit Proust arrivant au restaurant Weber vers 1905 :
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+ « Vers sept heures et demie arrivait chez Weber un jeune homme pâle, aux yeux de biche, suçant ou tripotant une moitié de sa moustache brune et tombante, entouré de lainages comme un bibelot chinois. Il demandait une grappe de raisin, un verre d'eau et déclarait qu'il venait de se lever, qu'il avait la grippe, qu'il s'allait recoucher, que le bruit lui faisait mal, jetait autour de lui des regards inquiets, puis moqueurs, en fin de compte éclatait d'un rire enchanté et restait. Bientôt sortaient de ses lèvres, proférées sur un ton hésitant et hâtif, des remarques d'une extraordinaire nouveauté et des aperçus d'une finesse diabolique. Ses images imprévues voletaient à la cime des choses et des gens, ainsi qu'une musique supérieure, comme on raconte qu'il arrivait à la taverne du Globe, entre les compagnons du divin Shakespeare. Il tenait de Mercutio et de Puck, suivant plusieurs pensées à la fois, agile à s'excuser d'être aimable, rongé de scrupules ironiques, naturellement complexe, frémissant et soyeux »[24].
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+ Vers 1900, il abandonne la rédaction de Jean Santeuil. Il se tourne alors vers l'esthète anglais John Ruskin, que son ami Robert de Billy, diplomate en poste à Londres de 1896 à 1899, lui fait découvrir[25]. Ruskin ayant interdit qu'on traduise son œuvre de son vivant, Proust le découvre dans le texte, et au travers d'articles et d'ouvrages qui lui sont consacrés, comme celui de Robert de La Sizeranne, intitulé Ruskin et la religion de la beauté. À la mort de Ruskin, en 1900, Proust décide de le traduire. À cette fin, il entreprend plusieurs « pèlerinages ruskiniens », dans le nord de la France, à Amiens, et surtout à Venise, où il séjourne avec sa mère en mai 1900 à l'hôtel Danieli, où logèrent autrefois Musset et George Sand. Il retrouve Reynaldo Hahn et sa cousine Marie Nordlinger qui demeurent non loin, et ils visitent Padoue[26], où Proust découvre les fresques de Giotto, Les Vertus et les Vices qu'il introduit dans La Recherche. Pendant ce temps, ses premiers articles sur Ruskin paraissent dans La Gazette des Beaux Arts.
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+ Cet épisode est repris dans Albertine disparue. Les parents de Marcel jouent d'ailleurs un rôle déterminant dans le travail de traduction. Le père l'accepte comme un moyen de mettre à un travail sérieux un fils qui se révèle depuis toujours rebelle à toute fonction sociale et qui vient de donner sa démission d'employé non rémunéré de la bibliothèque Mazarine. La mère joue un rôle beaucoup plus direct. Marcel Proust maîtrisant mal l'anglais[27] elle se livre à une première traduction mot à mot du texte anglais ; à partir de ce déchiffrage, Proust peut alors « écrire en excellent français, du Ruskin », comme le nota un critique à la parution de sa première traduction, La Bible d'Amiens (1904).
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+ À l'automne 1900, la famille Proust emménage au 45 de la rue de Courcelles[28]. C'est à cette époque que Proust fait la connaissance du prince Antoine Bibesco chez sa mère, la princesse Hélène, qui tient un salon où elle invite surtout des musiciens (dont Fauré qui est si important pour la Sonate de Vinteuil) et des peintres. Les deux jeunes gens se retrouvent après le service militaire dans la Roumanie du prince, en automne 1901[29]. Antoine Bibesco devient un confident intime de Proust, jusqu'à la fin de sa vie, tandis que l'écrivain voyage avec son frère Emmanuel Bibesco, qui aime aussi Ruskin et les cathédrales gothiques.
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+ Proust continue encore ses pèlerinages ruskiniens en visitant notamment la Belgique et la Hollande en 1902 avec Bertrand de Fénelon (autre modèle de Saint-Loup) qu'il a connu par l'intermédiaire d'Antoine Bibesco et pour qui il éprouve un attachement qu'il ne peut avouer[30]. Le départ du fils cadet, Robert, qui se marie en 1903, transforme la vie quotidienne de la famille[31].
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+ La première phrase de l'œuvre est posée en 1907. Pendant quinze années, Proust vit en reclus dans sa chambre tapissée de liège, au deuxième étage du 102, boulevard Haussmann, où il a emménagé le 27 décembre 1906 après la mort de ses parents (le père en 1903 ; la mère en 1905), et qu'il quittera en 1919.
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+ Après le décès de sa mère, entre décembre 1905 et janvier 1906, il fit un séjour à Billancourt au Sanatorium pour névrosés des Docteurs Alice et Paul Sollier qui, en 1924, devint l’hôpital Ambroise-Paré.
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+ Portes fermées, Proust écrit, ne cesse de modifier et de retrancher, d'ajouter en collant sur les pages initiales les « paperolles » que l'imprimeur redoute. Plus de deux cents personnages vivent sous sa plume, couvrant quatre générations.
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+ Après la mort de ses parents, sa santé déjà fragile se détériore davantage en raison de son asthme. Il s'épuise au travail, dort le jour et ne sort — rarement — que la nuit tombée et dînant souvent au Ritz, seul ou avec des amis. Son œuvre principale, À la recherche du temps perdu, est publiée entre 1913 et 1927.
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+ Le premier tome, Du côté de chez Swann (1913), est refusé chez Gallimard sur les conseils d'André Gide, malgré les efforts du prince Antoine Bibesco et de l'écrivain Louis de Robert. Gide exprime ses regrets par la suite. Finalement, le livre est édité à compte d'auteur chez Grasset et Proust paie des critiques pour en dire du bien[32]. L'année suivante, le 30 mai, Proust perd son secrétaire et ami, Alfred Agostinelli, dans un accident d'avion. Ce deuil, surmonté par l'écriture, traverse certaines des pages de La Recherche.
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+ Les éditions Gallimard acceptent le deuxième volume, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, pour lequel Proust reçoit en 1919 le prix Goncourt.
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+ C'est l'époque où il songe à entrer à l'Académie française, où il a des amis ou soutiens tels que Robert de Flers, René Boylesve, Maurice Barrès, Henri de Régnier...
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+ Il ne lui reste plus que trois années à vivre et il travaille sans relâche à l'écriture des cinq livres suivants de La Recherche.
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+ Il meurt, épuisé, le samedi 18 novembre 1922, emporté par une bronchite mal soignée. Il demeurait au 44, rue de l'Amiral-Hamelin à Paris. Une photographie[33] prise par Man Ray le lendemain de la mort de l'écrivain, à la demande de Jean Cocteau, montre un Marcel Proust de profil, barbu, entouré de linge blanc sur son lit de mort, le 20 novembre. Les funérailles ont lieu le lendemain, mardi 21 novembre, en l'église Saint-Pierre-de-Chaillot, avec les honneurs militaires dus à un chevalier de la Légion d'honneur. L'assistance est nombreuse. Barrès dit à Mauriac sur le parvis de l'église : « Enfin, c'était notre jeune homme[34] ! »
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+ Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris, division 85.
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+ Les Plaisirs et les Jours est un recueil de poèmes en prose et de nouvelles publié par Marcel Proust en 1896 chez Calmann-Lévy. Ce recueil s'inspire fortement du décadentisme et notamment du travail du dandy Robert de Montesquiou. Il s'agit du premier ouvrage de son auteur, qui cherchera à en éviter la réimpression pendant la rédaction de La Recherche.
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+ En 1895, Proust entreprend l'écriture d'un roman mettant en scène un jeune homme qui évolue dans le Paris de la fin du XIXe siècle. Considéré comme une ébauche de La Recherche, Jean Santeuil ne constitue pas un ensemble achevé. Proust y évoque notamment l'affaire Dreyfus, dont il fut l'un des témoins directs. Il est l'un des premiers à faire circuler une pétition favorable au capitaine français accusé de trahison et à la faire signer par Anatole France.
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+ Proust traduit La Bible d'Amiens (1904), de John Ruskin, et la dédie à son père mort l'année précédente. Ce travail, ainsi que sa deuxième traduction, Sésame et les Lys (1906), est salué par la critique, dont Henri Bergson. Cependant, le choix des œuvres traduites ne se révèle pas heureux et l'ensemble est un échec éditorial.
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+ C'est pourtant pour le futur écrivain un moment charnière où s'affirme sa personnalité. En effet, il accompagne ses traductions de notes abondantes et de préfaces longues et riches qui occupent une place presque aussi importante que le texte traduit. Surtout, en traduisant Ruskin, Proust prend peu à peu ses distances avec celui-ci, au point de critiquer ses positions esthétiques. Cela est particulièrement perceptible dans le dernier chapitre de sa préface à La Bible d'Amiens qui tranche avec l'admiration qu'il exprime dans les trois premiers. Il reproche notamment à Ruskin son idolâtrie esthétique, critique qu'il adressa également à Robert de Montesquiou et qu'il fit partager par Swann et dans la Recherche. Pour Proust, c'est dévoyer l'art que d'aimer une œuvre parce que tel écrivain en parle ; il faut l'aimer pour elle-même.
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+ Le Contre Sainte-Beuve n'existe pas réellement : il s'agit d'un ensemble de pages, publiées à titre posthume en 1954 sous la forme d'un recueil associant des courts passages narratifs et de brefs essais (ou esquisses d'essais) consacrés aux écrivains que Proust admirait tout en les critiquant : Balzac, Flaubert, etc. Il y attaque Charles-Augustin Sainte-Beuve et sa méthode critique selon laquelle l'œuvre d'un écrivain serait avant tout le reflet de sa vie et ne pourrait s'expliquer que par elle. En s'y opposant, Proust fonde sa propre poétique ; on peut considérer À la recherche du temps perdu comme une réalisation des idées exposées dans ces pages, dont certaines sont reprises par le narrateur proustien dans Le Temps Retrouvé, ou attribuées à des personnages ; d'autre part, nombre de passages narratifs ont été développés dans le roman.
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103
+ Pastiches et Mélanges est une œuvre que Proust publie en 1919 à la NRF. Il s'agit d'un recueil de préfaces et d'articles de presse parus principalement dans Le Figaro à partir de 1908, rassemblés en un volume à la demande de Gaston Gallimard.
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+ Un extrait de cette œuvre "Journées de Lecture", préface à la traduction de Sésame et les lys de Ruskin, a été publié notamment chez 10-18, 1993 (ISBN 2-2640 1811-9), Gallimard, 2017 (ISBN 978-2-0727-0534-2) et Publie.net.
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+ La comtesse Greffulhe, née Élisabeth de Riquet de Caraman-Chimay.
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+ Hélène Standish, née Hélène de Pérusse des Cars.
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+ Des critiques[Qui ?] ont écrit que le roman moderne commençait avec Marcel Proust. En rompant avec la notion d'intrigue, l'écrivain devient celui qui cherche à rendre la vérité de l'âme. La composition de La Recherche en témoigne : les thèmes tournent selon un plan musical et un jeu de correspondances qui s'apparentent à la poésie. Proust voulait saisir la vie en mouvement, sans autre ordre que celui des fluctuations de la mémoire affective. Il laisse des portraits uniques, des lieux recréés, une réflexion sur l'amour et la jalousie, une image de la vie, du vide de l'existence, et de l'art.
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+ Son style écrit évoque son style parlé, caractérisé par une phrase parfois longue, « étourdissante dans ses parenthèses qui la soutenaient en l'air comme des ballons, vertigineuse par sa longueur, (...) vous engaînait dans un réseau d'incidentes si emmêlées qu'on se serait laissé engourdir par sa musique, si l'on n'avait été sollicité soudain par quelque pensée d'une profondeur inouïe[35] », mais selon « un rythme d'une infinie souplesse. Il le varie au moyen de phrases courtes, car l'idée populaire que la prose de Proust n'est composée que de phrases longues est fausse (comme si d'ailleurs les phrases longues étaient un vice)[36] ».
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+ « Par l'art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir dans la lune. Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y ait d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini et qui, bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont il émanait, qu'il s'appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient encore leur rayon spécial.
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+ « Ce travail de l'artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l'expérience, sous des mots, quelque chose de différent, c'est exactement le travail inverse de celui que, chaque minute, quand nous vivons détournés de nous-mêmes, l'amour-propre, la passion, l'intelligence, et l'habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus de nos impressions vraies, pour nous les cacher entièrement, les nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie » (Le Temps retrouvé).
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+ L'œuvre de Marcel Proust est aussi une réflexion majeure sur le temps. La « Recherche du Temps Perdu » permet de s'interroger sur l'existence même du temps, sur sa relativité et sur l'incapacité à le saisir au présent. Une vie s'écoule sans que l'individu en ait conscience et seul un événement fortuit constitué par une sensation — goûter une madeleine, buter sur un pavé — fait surgir à la conscience le passé dans son ensemble et comprendre que seul le temps écoulé, perdu, a une valeur (notion de « réminiscence proustienne »). Le temps n'existe ni au présent, ni au futur, mais au seul passé, dont la prise de conscience est proche de la mort. La descente de l'escalier de Guermantes au cours de laquelle le Narrateur ne reconnaît pas immédiatement les êtres qui ont été les compagnons de sa vie symbolise l'impossibilité qu'il y a à voir le temps passer en soi comme sur les autres. On garde toute sa vie l'image des êtres tels qu'ils nous sont apparus le premier jour et la prise de conscience de la dégradation opérée par le temps sur leur visage nous les rend méconnaissables jusqu'à ce que les ayant reconnus l'individu prenne conscience de sa mort prochaine. Seule la conscience du temps passé donne son unité au quotidien fragmenté.
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+ L'analyse du snobisme et de la société aristocratique et bourgeoise de son temps fait de l'œuvre de Proust une interrogation majeure des mobiles sociaux de l'individu et de son rapport aux autres, instruments de l'ascension sociale. Comme Honoré de Balzac, Marcel Proust a su créer un monde imaginaire, peuplé de personnages devenus aujourd'hui des types sociaux ou moraux. Comme le Père Goriot, Eugénie Grandet, la Duchesse de Langeais ou Vautrin chez Balzac, Madame Verdurin, la duchesse de Guermantes, Charlus ou Charles Swann sont, chez Proust, des personnages en lesquels s'incarne une caractéristique particulière : ambition, désintéressement, suprématie mondaine, veulerie[m],[37],[38].
122
+
123
+ L'amour et la jalousie sont analysés sous un jour nouveau. L'amour n'existe chez Swann, ou chez le narrateur, qu'au travers de la jalousie. La jalousie, ou le simple fait de ne pas être l'élu, génèrerait l'amour, qui une fois existant, se nourrirait non de la plénitude de sa réalisation, mais de l'absence. Swann n'épouse Odette de Crécy que lorsqu'il ne l'aime plus. Le Narrateur n'a jamais autant aimé Albertine que lorsqu'elle a disparu (voir Albertine disparue). On n'aime que ce en quoi on poursuit quelque chose d'inaccessible, on n'aime que ce qu'on ne possède pas, écrit par exemple Proust dans La Prisonnière.
124
+ Cette théorie développée dans l'œuvre reflète exactement la pensée de Proust, comme l'illustre la célèbre rencontre entre l'écrivain et le jeune Emmanuel Berl, rencontre que ce dernier décrira dans son roman Sylvia (1952). Lorsque Berl lui fait part de l'amour partagé qu'il éprouve pour une jeune femme, Proust dit sa crainte que Sylvia ne s'interpose entre Berl et son amour pour elle, puis devant l'incompréhension de Berl, qui maintient qu'il peut exister un amour heureux, se fâche et renvoie le jeune homme chez lui.
125
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126
+ La Recherche réserve une place importante à l'analyse de l'homosexualité, en particulier dans Sodome et Gomorrhe où apparaît sous son vrai jour le personnage de Charlus.
127
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128
+ Enfin, l'œuvre se distingue par son humour et son sens de la métaphore. Humour, par exemple, lorsque le Narrateur reproduit le style lyrique du valet Joseph Périgot ou les fautes de langage du directeur de l'hôtel de Balbec, qui dit un mot pour un autre (« le ciel est parcheminé d'étoiles », au lieu de « parsemé »). Sens de la métaphore, lorsque le Narrateur compare le rabâchage de sa gouvernante, Françoise, une femme d'extraction paysanne qui a tendance à revenir régulièrement sur les mêmes sujets, au retour systématique du thème d'une fugue de Bach.
129
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130
+ Selon Jacques de Lacretelle, "les deux écrivains qui ont marqué Proust le plus profondément et donné un axe à la Recherche du temps perdu sont sans conteste Saint Simon et Balzac"[39].
131
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+ La mère de Proust lui donnait, enfant, des surnoms affectueux, tels « mon petit jaunet » (un jaunet est un louis d'or ou un franc Napoléon en or), « mon petit serin », « mon petit benêt » ou « mon petit nigaud ». Dans ses lettres, son fils était « loup » ou « mon pauvre loup ».
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+ Ses amis et relations lui attribuaient d'autres sobriquets, plus ou moins amicaux, tels que « Poney », « Lecram » (anacyclique de Marcel), l'« Abeille des fleurs héraldiques », le « Flagorneur » ou le « Saturnien », et ils utilisaient le verbe « proustifier » pour qualifier sa manière d'écrire. Dans les salons, il était « Popelin Cadet », et ses dîners mémorables dans le grand hôtel parisien lui ont valu l'appellation de « Proust du Ritz ».
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+ Le romancier Paul Bourget affubla Proust d'un sobriquet faisant référence à son goût pour les porcelaines de Saxe[n]. Il écrivit à la demi-mondaine Laure Hayman, amie des deux écrivains : « [...] votre saxe psychologique, ce petit Marcel [...] tout simplement exquis. » Laure Hayman avait donné à Marcel Proust un exemplaire de la nouvelle de Paul Bourget, Gladys Harvey, relié dans la soie d'un de ses jupons. Laure était le modèle supposé du personnage créé par Bourget, et avait écrit sur l'exemplaire offert à Proust une mise en garde : « Ne rencontrez jamais une Gladys Harvey. »
137
+
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+ Dans ses écrits, Proust a souvent employé des pseudonymes. Ses publications dans la presse sont signées Bernard d'Algouvres, Dominique, Horatio, Marc-Antoine, Écho, Laurence ou simplement D.
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+ Le village d'Illiers, en Eure-et-Loir, inspira à Proust le lieu fictif de Combray. À l'occasion du centenaire de sa naissance, en 1971, ce village d'Illiers où, enfant, le « petit Marcel » venait passer ses vacances chez sa tante Élisabeth Amiot, lui rendit hommage en changeant de nom pour devenir Illiers-Combray. C'est l'une des rares communes françaises à avoir adopté un nom emprunté à la littérature[o].
141
+
142
+ La « maison de Tante Léonie », où Proust passa ses vacances d'enfance entre 1877 et 1880, est devenue le Musée Marcel Proust, géré par la Société des Amis de Marcel Proust.
143
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+ Un timbre français de 0.30 + 0.10 Franc de 1966 représente Marcel Proust avec le pont Saint-Hilaire à Illiers[40].
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146
+ L'écrivain est également connu pour le questionnaire de Proust, en réalité un questionnaire de personnalité à la mode à la fin du dix-neuvième siècle et dont il n'est nullement le créateur, mais auquel il répondit, — de façon d'ailleurs très différente —, à plusieurs reprises dans sa jeunesse (vers 1886 puis vers 1890). Les réponses de Proust ayant été conservées, sa notoriété entraîna celle de ce type de questionnement ludique et censément révélateur.
147
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148
+ Bernard Pivot, pour son émission Bouillon de culture, eut l'idée de soumettre à ses invités un questionnaire du même genre pour mieux faire connaître leurs goûts, leurs valeurs — et leur sens de la répartie. Les dix questions en étaient invariables. Quelques années plus tard, James Lipton s'inspira explicitement du questionnaire de Pivot pour en proposer une variante dans son émission télévisée Actors' Studio, où il interviewe les stars du grand écran. Ni la liste de Pivot ni celle de Lipton n’ont une seule question en commun avec l’un ou l’autre des questionnaires auxquels a répondu Proust[41].
149
+
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+ Avec le temps, Proust s'impose comme l’un des auteurs majeurs du XXe siècle et est considéré dans le monde comme l’un des écrivains, voire l'écrivain le plus représentatif de la littérature française[42], au même titre que le sont Shakespeare, Cervantes, Dante, Faulkner et Goethe dans leurs pays respectifs, et est identifié à l'essence de ce qu'est la « littérature ».
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+ Il s'est écrit davantage de livres sur lui que sur tout autre écrivain français[43].
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1
+ La monnaie est définie par Aristote[1],[2] par trois fonctions : unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire des échanges. À la période contemporaine, cette définition ancienne persiste mais doit être amendée, entre autres par la suppression de toute référence à des matières précieuses (à partir du IVe siècle en Chine) avec la dématérialisation progressive des supports monétaires, et les aspects légaux de l'usage de la monnaie — et notamment les droits juridiques qui sont attachés au cours légal et au pouvoir libératoire —, qui sont plus apparents. Ces droits sont fixés par l'État et font de la monnaie une institution constitutionnelle et la référence à un territoire marchand sous la forme d'un marché national (lié par une unité monétaire, de compte commun).
2
+
3
+ La monnaie est l'instrument de paiement en vigueur en un lieu et à une époque donnée :
4
+
5
+ La monnaie est censée remplir trois fonctions principales :
6
+
7
+ Une monnaie se caractérise par la confiance qu'ont ses utilisateurs dans la persistance de sa valeur et de sa capacité à servir de moyen d'échange. Elle a donc des dimensions sociales, politiques, psychologiques, juridiques et économiques. En période de troubles, de perte de confiance, une monnaie de nécessité peut apparaître.
8
+
9
+ La monnaie a pris au cours de l'histoire les formes les plus diverses : bœuf, sel, nacre, ambre, métal, papier, coquillages, etc. Après une très longue période où l'or et l'argent (ainsi que divers métaux) en ont été les supports privilégiés, la monnaie est aujourd'hui principalement dématérialisée : les espèces, ou monnaie fiduciaire, ne constituent plus qu'une petite partie de la masse monétaire.
10
+
11
+ Chaque monnaie est définie, sous le nom de devise, pour une zone monétaire. Elle y prend la forme principalement de crédits qui font les dépôts et accessoirement de billets de banque et de pièces de monnaie. Les devises s'échangent entre elles dans le cadre du système monétaire international.
12
+
13
+ En raison de l'importance de la monnaie, les États cherchent très tôt à s'assurer le maximum de pouvoir monétaire. Ils définissent la devise officielle en usage sur leur territoire et font en sorte que cette devise soit symbole et marque de leur puissance. Ils s'arrogent progressivement le monopole de l'émission des billets et des pièces et exercent un contrôle sur la création monétaire des banques via la législation et la politique monétaire des banques centrales.
14
+
15
+ L'origine et l'histoire de la monnaie sont largement développées dans les articles suivants :
16
+
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+
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+
19
+ Voir également Proto-monnaie
20
+
21
+ La notion de paléomonnaie[note 1] a été proposée par Jean-Michel Servet[3],[note 2] qui a « inventé (le) terme »[3] vers 1976-1977[3], avant d'en « justifi(er) l'emploi » dans son Essai sur les origines de la monnaie[3] paru en 1979[4]. Il désigne une monnaie primitive. La particule monnaie indique que les paléomonnaies remplissent les fonctions qui sont dévolues à une monnaie au sens élargi. Le préfixe « paléo- » signifie qu'aux yeux de Servet ces monnaies ne sont pas des antécédents des monnaies actuelles mais des formes monétaires simples répondant aux besoins du milieu qui les produit[5]. En cela il rejoint les points de vue de Karl Polanyi ou de Bronislaw Malinowski selon lequel la culture est un tout indivisible dans lequel prend place l'ensemble des institutions[6].
22
+
23
+ Les paléomonnaies ont pour fonction de satisfaire des obligations sociales ou rituelles. Elles servent à régler des naissances, des mariages et des deuils, à déclarer la guerre ou à faire la paix et à compenser des meurtres, des injures, des offenses et des dommages physiques ou moraux. Elles sont amenées à changer de mains selon les circonstances. Certaines obligations rituelles nécessitent la détention de paléomonnaies. Il est alors possible de les acheter ou de les emprunter. Les paléomonnaies consacrent des hiérarchies dans la société. Elles peuvent constituer des moyens de pouvoir. Les formes et les usages sont variés d'une société à l'autre, voire à l'intérieur d'une société.
24
+
25
+ Les formes sont très diverses et variables : coquillages, dents de chien ou de marsouin, plumes collées, pierres polies, coquillages travaillés, etc. Dans tous les cas les paléomonnaies ont un caractère inutile, précieux et rare.
26
+
27
+ Une forme particulière de ces proto-monnaies (monnaie de commodité) est la monnaie de pierre des Îles Yap (Océanie, États fédérés de Micronésie)
28
+
29
+ Jean-Michel Servet estime que les paléomonnaies sont une genèse de la monnaie. Nombre de leurs caractéristiques les rapprochent d'une monnaie. Elles ont un caractère inutile, précieux et rare. Elles sont standardisées et codifiées. Leurs techniques de fabrication sont très sophistiquées. Elles sont fondées sur la confiance.
30
+
31
+ Les paléomonnaies indispensables à l'exécution d'un rite ou à la réalisation d'obligations sociales sont prêtables. Elles peuvent alors être soumises à intérêt.
32
+
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+ Les trois fonctions des monnaies de nos jours, unité de compte, instrument de paiement et instrument de réserve, se retrouvent dans les paléomonnaies soit seules, soit réunies. Elles codifient et rythment des activités et des biens à la manière d'unités de compte. Étant standardisées elles préfigurent des moyens de paiement. Vu leurs rituels de conservation et le jeu des dettes et des créances elles préfigurent un instrument de réserve.
34
+
35
+ Jean-Michel Servet relève dans les rites et mythes de nombreuses sociétés une correspondance entre excréments et paléomonnaies. Il rejoint en cela les interprétations psychanalytiques de l'argent notamment développées par Sandor Ferenczi[7].
36
+
37
+ Voir dans les paléomonnaies une genèse de la monnaie relève d'une théorie évolutionniste de la monnaie. D'autres chercheurs, et notamment Jacques Mélitz[8] contestent cette vision. Ils estiment que le fait monétaire est le résultat d'une diffusion[9].
38
+
39
+ L'utilisation d'un type d'objet privilégié comme des coquillages servant de référence pour l'établissement des prix et utilisé comme moyen d'échange, et l'utilisation d'une unité de compte par les scribes des civilisations antiques pour établir une comptabilité précise de leur empire, est considéré depuis Adam Smith comme marquant le passage d'une économie de troc à une économie de marché[10]. La plus ancienne monnaie connue — au sens actuel du terme — fut créée par le roi de Lydie, Gygès, qui en, 687 av. J.-C., substitua aux lingots d'or des morceaux d'électrum (alliage naturel d'or et d'argent provenant de filons locaux, notamment de la rivière Pactole) dotés des caractéristiques suivantes : poids invariable, formes identiques, et marqués d'un signe authentifiant leur étalonnage.
40
+
41
+ Le développement de la monnaie métallique est parallèle au développement de vastes territoires politiquement unifiés et centralisateurs tels l'Empire romain et la Chine Qin. La monnaie permet en effet à distance de gouverner, de payer les soldats et l'administration : cette gouvernance passe nécessairement par le biais d'instruments de crédit ou «  lettre de change » : un document authentifié permet de débloquer une masse de métal précieux en échange d'un service.
42
+
43
+ Après la chute de l'Empire romain, l'usage de la monnaie connaît une régression dans l'Europe du Haut Moyen Âge avec les restrictions au commerce et la mise en place presque partout de systèmes féodaux laissant peu de place aux libertés économiques.
44
+ Au Moyen Âge, toutes les unités monétaires locales sont définies partout en référence à leur poids d'or ou d'argent. En France, les seigneurs qui parfois créent des monnaies locales sont régulièrement rappelés à l'ordre par des ordonnances ou règlements royaux, dont par une ordonnance de 1315[11]. Le monde musulman, s'inspirant du monnayage parthe (IIIe siècle), met en place un système monétaire trimétallique.
45
+
46
+ Avec le développement du commerce international, la banque, au sens moderne, fait son apparition en Europe. Venise, républicaine et indépendante, devient la plateforme monétaire du monde. Son succès repose principalement sur l'arbitrage entre les cours respectifs de l'or et de l'argent entre Orient et Occident. Elle assèche l'argent existant en Europe provoquant de nombreuses difficultés monétaires et, par ricochet, favorisant les manipulations monétaires. En contrepartie les rois de France, par exemple, usent de tous les artifices pour fausser en leur faveur le rapport entre valeur nominale des monnaies et teneur en métal. L'histoire monétaire devient celle de la production relative de l'or et de l'argent et des conséquences de la variation des taux d'échange entre ces deux métaux. Ils varieront dans des proportions de 1 à 7 et 1 à 12 entre le XIVe siècle et la fin du XIXe siècle.
47
+
48
+ La Première Guerre mondiale marque la fin des monnaies indexées sur les métaux précieux : les états européens continentaux sont dans l'incapacité de rembourser leurs dettes en or. Après la Seconde Guerre mondiale, la plupart des monnaies sont indexées sur le dollar, qui seul reste théoriquement convertible en or[12]. La guerre du Viêt Nam mettra fin à l'étalon-or. En 1976 avec les accords de Kingston le cours des devises devient flottant. C'est l'explosion du système monétaire international qui se traduit par la fin des parités fixes en Asie une quinzaine d'années plus tard.
49
+
50
+ Par le passé, les historiens de l'anthropologie économique considéraient que la monnaie avait quatre fonctions principales (moyen d'échange — notion la plus familière —, unité de compte, réserve de valeur et norme de paiement différé). Les manuels d'économie modernes ne distinguent plus que trois fonctions, celle de norme de paiement différé (impôts, amendes) étant englobée dans les autres[13].
51
+
52
+ Il y a eu de nombreux débats historiques sur la distinction entre ces différentes fonctions, d'autant plus que la monnaie, actif généralement accepté comme moyen de paiement, est dominée par des actifs plus rentables (tels les Bons du Trésor) aussi le terme « capital financier » est plus général pour désigner les liquidités et la fusion de l'ensemble des fonctions de la monnaie[14].
53
+
54
+ Selon une conception élargie de la monnaie (conception substantive de Karl Polanyi), il suffit qu'un objet réponde à une de ces fonctions pour qu'il puisse être qualifié d'« objet monétaire »[15].
55
+
56
+ En l'absence de monnaie, les échanges commerciaux et relations professionnelles ne peuvent se réaliser que sous forme de troc d'un bien ou d'un service contre un autre. Pour que deux agents A et B échangent des biens X et Y, il faut que celui qui possède X préfère Y et que celui qui possède Y préfère X. C'est ce qu'on appelle la condition de « double coïncidence des désirs ». Cette condition limite le nombre de situations où le troc est immédiatement possible pour ces échanges et relations.
57
+
58
+ La monnaie permet de s'affranchir des limitations du troc en constituant une valeur échangeable contre biens et services dans la mesure où les autres acteurs de l'économie l'acceptent aussi. La monnaie a pour valeur la convention collective de l'utiliser pour tous les échanges qui nécessiteraient sinon du troc ou une autre comptabilité pour des échanges différés dans le temps.
59
+
60
+ Un échange d'un bien contre un autre utilise alors la monnaie comme un intermédiaire qui dissocie deux opérations distinctes : d'abord la vente du bien possédé contre de la monnaie, et ensuite l'achat du bien désiré. La fonction de moyen de paiement, quelquefois présentée comme une quatrième fonction de la monnaie est de servir d'intermédiaire commun comme moyen d'échange immédiat. En facilitant les échanges par rapport au troc, la monnaie est un outil essentiel du commerce libre[réf. souhaitée].
61
+
62
+ La monnaie facilite aussi le paiement de rémunérations de travailleurs libres qui autrement ne peut se faire qu'au pair ou plus généralement par compensation. Ces dernières méthodes sont lourdes, potentiellement arbitraires et sujettes à contentieux.
63
+
64
+ La monnaie facilite l'emploi salarié, la division du travail et l'établissement des contrats. Elle donne une expression commode aux obligations privées nées de toutes les sortes de contrat, ou publiques (amendes, taxes, impôts) dès lors que la puissance publique lui donne un pouvoir libératoire.
65
+
66
+ C'est une institution fondamentale pour l'économie des sociétés modernes fondées sur la liberté du travail, des productions, de la consommation et de l'épargne.
67
+
68
+ Par réserve de valeur ou d'épargne, on entend la capacité que possède un instrument financier ou réel de transférer du pouvoir d'achat dans le temps. Ainsi, un bien immobilier constitue une réserve de valeur puisqu'il peut être acheté aujourd'hui et revendu dans le futur en procurant un pouvoir d'achat à son détenteur. On appelle cela un actif réel par opposition à la notion d'actifs financiers ou de titres, dont les actions et les obligations font partie.
69
+
70
+ La capacité de la monnaie est pratiquement garantie à court terme : il est rare qu'elle soit amputée fortement de sa valeur du jour au lendemain, même si cela s'est déjà produit. À plus long terme le pouvoir d'achat de l'unité monétaire est réduit par l'inflation. Pour échapper à ce phénomène, les épargnants cherchent à placer leur épargne plutôt qu'à la conserver sous forme de monnaie, sauf en cas de panique.
71
+
72
+ La thésaurisation de la monnaie est le placement le plus liquide. La propension collective à conserver plus ou moins « liquide » son épargne conditionne tous les marchés financiers et est suivie avec attention par les autorités monétaires. Lorsque les agents économiques accroissent leurs encaisses, c'est qu'ils se détournent des placements et la conséquence la plus fréquente est une restriction du crédit. Les paniques financières se manifestent par des ruées vers les espèces (monnaie de banque centrale) qui déstabilisent gravement le système bancaire.
73
+
74
+ La monnaie est une unité de compte, un moyen standardisé d'expression de la valeur des flux et des stocks. On parle de calcul économique quand cette évaluation est faite a priori et de comptabilité quand elle est faite a posteriori. Il existe des unités de compte qui ne sont pas de la monnaie.
75
+
76
+ Une monnaie fiduciaire (du latin fides, la confiance) est une monnaie (ou plus généralement un instrument financier) dont les supports sont dépourvus de valeur intrinsèque et qui ne peuvent être convertis en or. Ce n'est plus la valeur des métaux précieux qui servent de gage à la monnaie mais la confiance du public. Cette confiance peut porter sur l'émetteur et lorsque l'émetteur est une banque centrale publique, la confiance se porte sur la société tout entière. L'expression de monnaie fiduciaire a été utilisée pour caractériser les monnaies de billon d'alliage métallique qui n'avaient pas de valeur intrinsèque. Mais lorsque les unités monétaires ont perdu leur définition en or — soit leur convertibilité — (le franc français en 1936, le dollar américain en 1976), c'est toute la monnaie émise par une banque centrale qui est devenue fiduciaire. Aussi, c'est le corps - d'où l'expression de monnaie corporelle - qui caractérise les billets et les pièces et non la confiance puisque, de nos jours, toutes les monnaies reposent sur la confiance.
77
+
78
+ La monnaie scripturale, littéralement écrite, est constituée des dépôts bancaires sur les comptes courants dans les banques commerciales. Ces écritures longtemps tenues dans des registres sont maintenant gérées par informatique[16]. Ils forment l'essentiel de la masse monétaire, très loin devant les billets et les pièces.
79
+
80
+ Avec le développement des outils informatiques on assiste à une numérisation de la monnaie. Alors que la carte de paiement a déplacé la banque sur le lieu de transaction, la monnaie électronique entraîne la suppression de l'organisme de contrôle lors de l'échange. Aussi le droit limite fortement l'usage de la monnaie électronique à cause des risques de fraude qu'elle pose.
81
+
82
+ La masse monétaire est une mesure de la quantité de monnaie en circulation. À l'origine la masse monétaire correspondait aux réserves d'or disponibles dans le coffre de la banque centrale. Mais l'abandon de l'étalon or et le développement de la monnaie scripturale nécessitent une nouvelle mesure. De fait il existe plusieurs masses monétaires selon les types de compte qui sont comptabilisés. En effet si un compte courant créditeur représente une dette d'une banque vis-à-vis d'une personne (la banque est engagée par la loi à fournir au détenteur du compte la somme créditée en billets de banque), il existe d'autres types de compte bancaire comme le livret A et plus généralement d'autres types de dette. Ainsi on distingue les masses monétaires :
83
+
84
+ La création monétaire est le processus par lequel la masse monétaire d'un pays ou d'une région (comme la zone euro) est augmentée. Dans le système des réserves fractionnaires (réserves obligatoires déposées auprès des banques centrales) la création monétaire résultait essentiellement de l'effet multiplicateur du crédit, i.e. de la création de dette. Les banques centrales créent de la monnaie en achetant des actifs financiers comme des bons du trésor ou en prêtant de l'argent aux banques commerciales en échange d'une reconnaissance de dette. Les banques commerciales peuvent pour leur part créer aussi de l'argent en prêtant à des particuliers ou à des entreprises. Les réserves obligatoires exigées par les banques centrales étant devenues symboliques ou nulles pour ne pas nuire à la liquidité bancaire, la quantité de monnaie qui peut être créée par les banques commerciales est désormais limitée essentiellement par des règles prudentielles de solvabilité et liquidité fixés dans des traités internationaux comme Bâle III[17].
85
+
86
+ Imaginons que :
87
+
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+ Il y a demande de crédit :
89
+
90
+ Il y a toujours une demande de crédit :
91
+
92
+ Ainsi de suite pour arriver à ce que les réserves excédentaires soient de 0, puisque le total des fuites sera de 100.
93
+
94
+ Dans cet exemple, au total, à partir de 100 de monnaie centrale dont 71,4 se retrouveront en monnaie fiduciaire et 28,6 en réserves obligatoires des banques auprès de la banque centrale, les banques auront créé 357 et le retour des dépôts dans le système bancaire sera de 285,6.
95
+
96
+ La création de monnaie permanente peut pallier, dans certains cas, l'incapacité de la monnaie d'endettement à atteindre le niveau souhaitable du PIB[18].
97
+
98
+ La politique monétaire est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général la banque centrale, agit sur l'offre de monnaie dans le but de remplir son objectif de stabilité des prix. Elle tâche également d'atteindre les autres objectifs de la politique économique, qualifiés de triangle keynésien : la croissance, le plein emploi, l'équilibre extérieur. Depuis le début de la crise économique de 2008, les Banques centrales ont de plus en plus recours à des politiques dites non conventionnelles dont l'assouplissement quantitatif (en anglais Quantitative easing).
99
+
100
+ La politique monétaire se distingue de la politique budgétaire. Ces deux politiques interagissent et forment ensemble le policy-mix.
101
+
102
+ Le marché monétaire désigne le marché informel où les institutions financières – Trésors nationaux, banques centrales, banques commerciales, gestionnaires de fonds, assureurs, etc. – et les grandes entreprises (marché des billets de trésorerie), placent leurs avoirs ou empruntent à court terme (moins d'un ou deux ans). De plus avec l'adoption des changes flottants, les devises sont devenues des commodités comme les autres, un bien qui s'achète et se vend. Le marché monétaire est un élément essentiel au fonctionnement des marchés financiers.
103
+
104
+ La monnaie a eu une profonde influence sur l'évolution du droit et réciproquement. L'émission de monnaie de crédit est strictement encadrée par le droit bancaire et des institutions ��tatiques de contrôle.
105
+
106
+ En l'absence de monnaie, la sanction publique ne peut prendre que des formes physiques : confiscation de bien ; travail forcé. Elle est relativement difficile à étager. La monnaie permet de simplifier le système des amendes et de proposer des sanctions nuancées qui peuvent pour les délits sans trop d'importance ne pas entraver la vie courante des contrevenants.
107
+
108
+ Dans le domaine civil l'absence de monnaie impose la compensation, c'est-à-dire la recherche d'une indemnisation en nature systématique et souvent très difficile à mettre en œuvre de façon juste et simple. L'indemnisation pécuniaire a été un grand progrès.
109
+
110
+ Les pouvoirs publics sont seuls capables de donner un pouvoir libératoire à une monnaie, c'est-à-dire une capacité d'éteindre toute dette y compris les dettes fiscales et les dettes pénales ou civiles, en tout lieu et à tout moment dans la zone où un moyen de paiement a cours légal. Toutes les formes monétaires n'ont pas nécessairement cours légal. Généralement n'en sont dotés que seuls les billets émis par une Banque centrale et les pièces de monnaie. Le chèque n'a généralement pas cours légal. Il peut être refusé par les commerçants.
111
+
112
+ Pourtant, inversement, il n'est pas possible d'effectuer tous les paiements avec une forme monétaire ayant cours légal. Par exemple en France, alors que l'article R642-3 du Code pénal prévoit que « le fait de refuser de recevoir des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal est puni de l'amende prévue pour les contraventions de deuxième classe »[19], la Cour de Cassation s'appuie sur l'article L112-5 du Code monétaire et financier qui dispose qu'« en cas de paiement en billets et pièces, il appartient au débiteur de faire l'appoint »[20].
113
+
114
+ Les théories économiques cherchent à établir des liens entre les grandeurs comme les prix, la croissance, le chômage, l'inflation, les taux d'intérêt, les salaires...
115
+ La pensée économique sur la monnaie est multiple.
116
+
117
+ La théorie quantitative de la monnaie résulte du constat que les prix sont influencés par la quantité de monnaie en circulation. Cette théorie a été développée par différents auteurs dans différents pays. Son précurseur est Martin d'Azpilcueta, illustre Dominicain de l'École de Salamanque, et nous pouvons citer aussi Nicolas Copernic au XVIe siècle[21]. Jean Bodin est le premier à la formuler[22], David Ricardo développe ses travaux, et c'est Irving Fisher qui formule en 1911 l'équation de la théorie quantitative de la monnaie (MV=PT) en. Elle a été reformulée par les théories monétaristes au cours des années 1970, dans une version restrictive, pour attaquer les théories keynésiennes.
118
+
119
+ Pour John Keynes la monnaie n'est pas neutre, mais au contraire joue un rôle actif dans le fonctionnement de l'économie. Dans son livre Tract on Monetary Reform de 1923, il souligne que l'inflation peut conduire à la révolution, qu'une réforme monétaire est nécessaire pour reconstruire l'Europe et qu'il vaut mieux dévaluer que recourir à la déflation. Récemment, certains modèles nouveaux Keynésiens ont montré que la monnaie a un rôle à court terme sur les dynamiques économiques en fonction du niveau d'aversion au risque des ménages[23].
120
+
121
+ Le monétarisme est un courant de pensée économique pour lequel l'action de l'État en matière monétaire est inutile voire nuisible. La réflexion sur ce thème est ancienne (cf. les écrits de Jean Bodin, David Hume, ou plus récemment Irving Fisher). Mais le rénovateur de ce courant est sans conteste l'économiste Milton Friedman (chef de file de l'École de Chicago), qui a contribué à réhabiliter et à relancer la théorie quantitative de la monnaie contre le paradigme dominant de l'époque, le keynésianisme. Ainsi la politique monétaire est réapparue sur le devant de la scène pour figurer depuis quelques années parmi les instruments essentiels de la politique économique.
122
+
123
+ Le Chartalisme est une théorie monétaire. Selon cette théorie, la monnaie est une émanation de l'état. L'état crée de la monnaie en payant les personnes à son service comme les soldats et en exigeant que les dettes fiscales de ses sujets soient soldées par une certaine somme de monnaie. Les sujets sur le territoire contrôlé par l'état sont obligés de travailler ou d'échanger avec les personnes qui possèdent de la monnaie afin de payer les taxes réclamées par l'état. La valeur de la monnaie découle selon cette théorie directement des taxes qu'elle permet de solder. La monnaie représente donc une fraction du pouvoir de l'état.
124
+
125
+ La quantité de monnaie est conservée lors d'un échange économique (voir aussi Atomicité (économie)). La conservation de la monnaie lors des échanges économiques implique que la monnaie tend à se répartir entre les agents économiques suivant une distribution exponentielle indépendamment de la nature des échanges. En l'absence de dette, cette distribution ne dépend que de la quantité de monnaie moyenne par agent et en présence de dette (monnaie négative) elle dépend aussi du niveau de dette autorisée[24].
126
+
127
+ La question est : quelles sont les règles à appliquer à l'émission des billets de banque ? La querelle se produit en Angleterre, d'abord en 1810 quand la banque d'Angleterre suspend la convertibilité en métal de ses billets, puis dans les années 1840 à la suite d'une crise bancaire qui a vu la faillite de plusieurs banques, puis encore, aux États-Unis, dans les années 1870 à propos des greenbacks (Demand Note et United States Note).
128
+
129
+ Le currency principle dispose que les billets remplacent les monnaies métalliques 1 pour 1. Tout billet émis peut donc être converti sans aucune difficulté ce qui assiéra la confiance et permettra de bénéficier des avantages du billet sans les risques d'insolvabilité des banques que l'on constate.
130
+
131
+ Le banking principle considère que l'émission des billets doit être ajustée au besoin de l'économie qui, si elle est contrainte par le faible accroissement des ressources en métal, ne sera pas optimale. Selon cette doctrine, le fait que le public a toujours la faculté d'exiger le remboursement en or des billets suffit à en garantir la valeur, pourvu toutefois que les actifs de la banque, non seulement en or, mais aussi sous n'importe quelle autre forme (doctrine des effets réels) restent suffisants.
132
+
133
+ La loi de 1844, le Banking Act, tranche la querelle au profit du currency principle, du moins en théorie puisqu'en pratique à chaque crise des mesures d'exceptions seront adoptées.
134
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135
+ La démonétisation de l'or et de l'argent a rendu cette querelle très inactuelle, elle subsiste néanmoins sous la forme de la question de la garantie des dépôts et du niveau de réserve (en monnaie banque centrale) qu'on exige des banques.
136
+
137
+ L'argent métal est démonétisé aux États-Unis en 1873, dans le cadre d'un mouvement international qui verra la fin du bimétallisme au profit de l'étalon-or. La question agite fortement la vie politique américaine au point qu'un « parti de l'argent » est constitué qui aura un rôle dans toutes les élections présidentielles et législatives de la fin du XIXe siècle appuyé par les états producteurs de ce métal.
138
+
139
+ La querelle durera jusque dans les années trente où Roosevelt remonétise partiellement l'argent, provoquant une raréfaction en Asie qui mettra en difficulté le régime chinois de Tchang Kai Check et favorisera involontairement la révolution communiste[25].
140
+
141
+ Milton Friedman[26] donnera raison rétrospectivement aux partisans du bimétallisme en montrant que la raréfaction de monnaie due à la disparition de l'argent monétaire explique pour une partie importante la récession qui a suivi.
142
+
143
+ Les questions monétaires ont toujours agité les États-Unis. Après l'épisode d'hyperinflation des billets du Congrès on ressent le besoin d'une émission monétaire un peu mieux contrôlée. Une banque des États-Unis est créée en 1791 par Alexander Hamilton, dont la charte, temporaire, dure 20 ans[27]. Elle ouvrit huit succursales, servit de dépôt pour les fonds de l'État, assura les transferts d'un bout à l'autre des États-Unis et joua le rôle de payeur général des dépenses publiques. Elle émit des billets convertibles en or ou en argent. Ces billets ne perdirent pas de leur valeur et « connurent l'estime générale »[25].
144
+
145
+ La Constitution américaine définit strictement la monnaie et donne au Congrès (Sénat et Chambre des représentants réunis) la responsabilité des questions monétaires. Une grande querelle politique s'installa lorsqu'il s'agit de renouveler ou non la franchise de la banque. Menée par Thomas Jefferson, l'opposition au renouvellement gagna. Une seconde Banque des États-Unis vit le jour peu de temps après. Cette fois là c'est le Président Andrew Jackson qui l'étouffa.
146
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+ L'idée d'une banque centrale s'effaça pour longtemps (80 ans).
148
+
149
+ L'avis de Jefferson était sans nuance : « J'ai toujours été l'ennemi des banques : non de celles qui acceptent des dépôts mais bien de celles qui vous refilent leurs billets de papier, écartant ainsi les honnêtes espèces de la circulation. Mon zèle contre ces institutions était tel qu'à l'ouverture de la Banque des États-Unis je m'amusais comme un fou des contorsions de ces bateleurs de banquiers cherchant à arracher au public la matière de leur jongleries financières et de leurs gains stériles. »[28]
150
+
151
+ Les banques se développeront à un rythme très rapide, surtout dans la seconde partie du XIXe siècle. Par exemple la Wells Fargo ouvrit 3 500 succursales entre 1871 et 1900. Les Westerns rendent compte de cette frénésie bancaire en montrant que dans tout village qui se crée se monte aussitôt un relais de diligence, un saloon et… une banque. Il est vrai que les colons qui accédaient à un lopin de terre n'avaient pas de ressources. La banque les leur fournissait, avec la terre comme garantie et les résultats d'exploitation comme source de remboursement. Il fallut attendre la crise de 1907 qui vit de nombreuses faillites de banques pour que l'idée d'une banque centrale assurant la fonction de « prêteur de dernier ressort » prît corps à nouveau[29].
152
+
153
+ Mais les préventions étaient telles qu'on lui donna un nom neutre (Système Fédéral de Réserve, dit familièrement FED) et on créa dans plusieurs régions (states) un établissement similaire avec de larges pouvoirs. Ce n'est que bien après le déclenchement de la crise de 1929 et la faillite de plus de 9000 banques que la FED obtint de Roosevelt, en 1935, tous les pouvoirs d'une véritable banque centrale (1929 : 659 faillites de banque, 1930 : 1352, 1931 : 2294 ; fin 1933, près de la moitié des banques avaient disparu car 4004 banques firent faillite cette année-là). Mais ce n'est pas à la FED que l'on doit l'arrêt des faillites bancaires mais à la Société Fédérale D'assurances des dépôts, « Federal Deposit Insurance Corporation » (FDIC), qui offrit une garantie d'État aux déposants. En 1934, 62 banques cessèrent leur paiement. La crise bancaire était terminée.
154
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155
+ Note : Cette situation se répéta en 2008 où après la crise de confiance suivant la chute des bourses et la faillite de Lehman Brothers, ce sont les États qui déclarèrent garantir les déposants, et non les banques centrales.
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157
+ Le projet, historiquement entièrement nouveau, de créer une zone monétaire unifiée plurinationale en Europe a été une source de tensions politiques extrêmement fortes. Celles-ci ont suscité de très vives dissensions au sein des partis de gouvernement dans tous les pays concernés.
158
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159
+ Les souverainistes expliquèrent que la monnaie était un attribut fondamental de la nation qui ne pouvait être transféré et que l'abandon de la souveraineté monétaire signifiait l'abandon de la souveraineté tout court.
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161
+ L'extrême gauche fit campagne pour dénoncer le projet d'euro comme une concession au « néolibéralisme » et privait l'État de toute politique monétaire rejoignant curieusement les affirmations d'une de leurs bêtes noires, Milton Friedman, qui répondit dans le no 53 de Géopolitique au printemps 96 à la question « Croyez-vous à la possibilité d'une monnaie unique en Europe » par ces mots : « Pas de mon vivant en tout cas. Pas plus en 97 qu'en 99 ou en 2002 ! ».
162
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163
+ Les désordres monétaires en cours auraient plutôt conforté le désir de rejoindre une zone monétaire large comme celle l'Euro que celui d'en quitter la protection. Les difficultés extrêmes que connaît l'Islande portent des pays comme la Hongrie ou certains pays baltes à réfléchir, eux qui ont dû pousser leurs taux d'intérêt très haut, au détriment de leur économie, pour éviter le naufrage de leur monnaie. Éviter le retour de situations de ce genre pèserait nécessairement sur le débat pour l'adoption de l'Euro par la Hongrie. La situation est la même notamment au Danemark et en Pologne.
164
+
165
+ Toutefois, certains économistes pourtant partisans de l'Euro comme Thomas Piketty critiquent sa gestion par la BCE et préconisent que celle-ci prête aux États à des taux d'intérêt nuls ou faibles afin qu'ils puissent rembourser les intérêts de la dette[30].
166
+
167
+ Une crise est spécifiquement monétaire lorsque l'épargne conservée en monnaie perd tout ou partie de sa valeur, soit à la suite de la disparition des dépôts ou des titres de placements monétaires, soit parce que la valeur nominale de l'unité monétaire perd massivement de son pouvoir d'achat.
168
+
169
+ Lorsque la monnaie était métallique, ce genre de crise était possible en cas d'afflux massif de métal précieux sans contrepartie économique, notamment à la suite d'une expédition militaire particulièrement réussie (cas de l'Espagne à la suite de la conquête de l'Amérique) ou, plus rarement, à la suite d'un boom minier. Inversement il pouvait se produire une raréfaction du métal pour la raison symétrique (paiement d'un énorme tribut, pillage) ou à la suite d'une crise de confiance induisant une thésaurisation de précaution massive.
170
+
171
+ Aujourd'hui les crises ne sont plus physiques. Cependant l'utilisation excessive de la planche à billets, par un ou plusieurs États, et l'augmentation correspondante de la masse monétaire en circulation, peuvent aboutir à un résultat similaire. Quoi qu'il en soit, les crises prennent essentiellement la forme d'une perte massive de confiance.
172
+
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+ On en distingue plusieurs types :
174
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175
+ Les déposants se ruent à leur banque pour retirer leurs dépôts, récupérer physiquement leur monnaie sous une forme sûre (selon le cas, monnaie métallique ou monnaie légale). Si la banque fonctionnait selon le currency principle (cf. supra), rien ne se passerait. Mais si la banque fonctionne selon le banking principle, comme c'est le cas de nos jours, elle a prêté à d'autres l'argent mis en dépôt chez elle (obtenant en échange des biens dont la valeur est supérieure, mais moins disponibles) et elle est incapable de rembourser à vue : c'est la faillite assurée, sauf intervention d'un sauveteur.
176
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177
+ Dans une situation normale, de par les revenus qu'ils procurent, les prêts consentis par la banque (avec les dépôts qu'il s'agit de rembourser) ont une valeur supérieure à ces dépôts. Ils peuvent attirer un acheteur de la banque (qui est sauvée en échange de son indépendance) : une autre banque plus grosse, un assureur, voire un État (nationalisation). Ils peuvent aussi servir de garantie à un prêt (même type d'intervenants, plus la banque centrale dont les ressources sont sans limite puisqu'elle dispose de la planche à billets, les billets émis à cette occasion pouvant être détruits dès le prêt remboursé).
178
+
179
+ Si une opération de sauvetage n'a pas lieu (par exemple, le portefeuille de prêts n'est pas, ou ne semble pas, de valeur suffisante pour attirer un acheteur ou un prêteur), la banque fait faillite. Comme selon toute probabilité la banque a elle-même des dettes chez d'autres banques, celles-ci sont fragilisées et peuvent à leur tour devenir victimes d'une panique, éventuellement avec un effet boule de neige capable de dévaster entièrement le système bancaire d'un pays en quelques mois. C'est une des composantes du « risque systémique ». Une telle éventualité est trop grave pour être prise à la légère par les États.
180
+
181
+ La panique est consubstantielle à l'application du banking principle, c'est-à-dire à la possibilité de convertir les dépôts (à court terme et disponibles immédiatement, mais ne rapportant rien et suscitant des frais de stockage) en valeurs mobilières (source de revenu mais risquée et bloquée pour un temps plus ou moins long). Il s'en produit encore de nos jours (exemple de la banque Northern Rock au Royaume-Uni). Mais avec le temps, les exigences en termes de réserve ont baissé, ce qui rend à la fois plus probables et plus graves les phénomènes de panique.
182
+
183
+ La réduction des exigences concernant les réserves en fonds propres fait système avec la garantie des dépôts par les États (au moins pour un montant maximum connu à l'avance) : cette garantie réduit les risques de panique (si l'éventuelle faillite de la banque n'a pas d'effet sur les avoirs des déposants, il n'est pas nécessaire de courir retirer ses fonds), et inversement, elle rend possible une réduction des fonds propres (puisque la panique n'a pas de raison de se produire, il n'est pas nécessaire de prévoir les moyens d'y faire face).
184
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185
+ L'hyperinflation est une situation où les prix montent à très grande vitesse et la spirale s'achève quand la monnaie ne vaut plus rien. En fin de scénario, les billets peuvent atteindre des montants vertigineux se comptant en dizaines ou centaines de milliards.
186
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187
+ Au XVIIIe siècle, les assignats en France au début de la Révolution, et les billets de la Convention aux États-Unis pendant la révolution furent des hyperinflations. Au XXe siècle, on connut l'hyperinflation autrichienne suivie de l'hyperinflation de la République de Weimar en 1922-1923 dont les effets néfastes restent ancrés dans la mémoire collective allemande. Au XXIe siècle, on connut l'hyperinflation au Zimbabwe jusqu'à mi-2009.
188
+
189
+ L'exemple le plus récent est l'explosion du système de caisse d'émission monétaire (currency board) argentin au début des années 2000. Le système assurait une parité entre le Peso et le Dollar. Il avait permis de restaurer la convertibilité de la monnaie, la stabilisation des prix, l'investissement étranger et une forte croissance initiale. Mais la forte remontée du dollar provoqua la crise des pays émergents (voir crise asiatique) et mit à mal les monnaies les plus fragiles.
190
+
191
+ Le Réal brésilien fut dévalué fortement fin 1999, alors qu'il s'agissait du pays ayant les plus importantes relations économiques avec l'Argentine. Le pays était engagé dans une déflation douloureuse, et confronté à un assèchement des liquidités. Certaines provinces argentines produisirent des monnaies de substitution (comme l'argentino) en même temps que les dollars fuirent le pays ou, surtout, n'y entrèrent plus.
192
+
193
+ Les comptes des argentins furent bloqués dans un « corralito », puis autoritairement dévalués. Les comptes en dollars furent convertis de force en comptes en pesos, avec une forte décote. Les épargnants perdent une part très importante de leurs avoirs, de même que les investisseurs étrangers.
194
+
195
+ Les CDO sont des dettes en général immobilières du marché américain qui ont été rassemblées puis transformées en titres, découpées en mini blocs notés par les agences de notation et vendus aux enchères sur le marché de gré à gré des produits quasi liquides. Elles ont été intégrées en masse dans les placements monétaires « dynamiques » par des intermédiaires financiers qui ont ainsi dopé un temps le rendement de la trésorerie de particuliers comme d'entreprises. En juillet 2007, ces titres se sont révélés invendables et ont perdu l'essentiel de leur valeur provoquant des pertes directes et massives de trésorerie et bloquant le marché interbancaire.
196
+
197
+ La panique bancaire américaine de 1907 offre également un exemple de rupture majeure du marché interbancaire.
198
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199
+ Quelle qu'en soit la forme, les crises monétaires sont les plus graves, car elles provoquent un collapsus général et immédiat de pans entiers de l'économie.
200
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201
+ En Argentine, la perte de l'épargne monétaire entraîna une récession catastrophique avec un recul du PIB de 46,1 % en 2002 et une très forte montée de la pauvreté.
202
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203
+ Au Zimbabwe, il n'y avait pratiquement plus d'économie. Le journal Le Monde du 4 décembre 2008 indique : « L'inflation atteint officiellement 231 millions pour cent. L'eau vient d'être coupée à Harare. Une épidémie de choléra touche 9 provinces sur 10 ». 11071 cas de choléra ont coûté la vie à 425 personnes. Des groupes de soldats se sont attaqués à des changeurs ». L'armée, non payée, commence à piller les magasins. De tels évènements démontrent à quel point la monnaie est symptomatique d'un régime et démontrent les dégâts éventuellement mortels de l'absence de monnaie saine.
204
+
205
+ En Autriche et en Allemagne, le traumatisme de la première moitié du XXe siècle fut tel que la BUBA, la banque centrale allemande, eut toujours par la suite une politique extrêmement conservatrice, fuyant tout risque d'inflation au point de faire échouer les accords de Bretton Woods en 1971, pour éviter les conséquences d'une arrivée inflationniste de dollars, et finalement imposa cet état d'esprit lors de la création de la Banque Centrale Européenne (BCE), dont la mission essentielle est de lutter contre l'inflation.
206
+
207
+ L'un des désagréments de la crise économique mondiale débutée en 2007 est qu'elle est très largement monétaire, donc sévère.
208
+
209
+ La fonction d'échange que permet les monnaies est, selon l'Organisation des Nations unies, le seul garant de la paix dans le monde car elle canalise la violence[31]. Mais la fin de la monnaie fiduciaire conventionnelle, que l'on entend par pièces ou billets, pourrait être la cause de nouveaux conflits sociaux sans précédents[32]. Un retour à la valeur refuge des monnaies métalliques telles que l'or et de l'argent apparait dans ce cadre inéluctable.
210
+
211
+ Les numismates collectionnent et étudient les formes circulantes de la monnaie (pièces et billets). La recherche numismatique a permis de comprendre l'émergence des monnaies, leur diffusion, leur technique de production, leur manipulation. Même si l'aspect artistique et le goût de la collection priment, il ne faut pas négliger la contribution de la numismatique à l'histoire économique. L'investissement en pièces d'or est aussi un acte de précaution contre la dévaluation des monnaies et le risque de défaillance bancaire généralisée.
212
+
213
+ L'étude de la monnaie permet aux historiens et aux archéologues de dater des sites, d'identifier la succession des régimes, et de caractériser les flux économiques du passé, tout en clarifiant les sphères d'influence.
214
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215
+ Maurice Allais, prix Nobel d'économie affirme que « Dans son essence, la création monétaire ex nihilo actuelle par le système bancaire est identique, je n'hésite pas à le dire pour bien faire comprendre ce qui est réellement en cause, à la création de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement condamnée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents »[33], or celle-ci est pratiquée couramment par les banques commerciales.
216
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217
+ Le faux-monnayage a commencé dès la création de la monnaie. La première fraude connue à ce jour, repérée en Lydie, fut pratiquement contemporaine de la création de la monnaie métallique.
218
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219
+ Il a longtemps été sanctionné par la peine capitale. Partout, encore de nos jours, la sanction du faux monnayage reste très élevée dans l'échelle des peines, proche de celle encourue pour un meurtre. Certains billets qui portèrent un temps la promesse d'un remboursement finirent par n'afficher que les sanctions encourues en cas de faux monnayage.
220
+
221
+ Le développement des techniques de numérisation et d'impression couleur ont créé un risque nouveau qui a obligé les banques centrales à mettre en œuvre des techniques de plus en plus complexes pour contrer les tentations offertes par la facilité de la photocopie des billets. Le passage à l'Euro a permis en Europe de supprimer des coupures qui étaient devenues trop faciles à imiter. La généralisation chez les commerçants de dispositifs permettant de détecter les faux billets traduit la montée du faux monnayage.
222
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223
+ Certaines théories militaires ont laissé penser qu'en s'attaquant à la monnaie d'un pays on pouvait durablement porter atteinte à ses fondements. On a prêté cette intention aux Nazis puis à l'Union soviétique vis-à-vis du dollar. Cette fantaisie a nourri une abondante littérature mais l'histoire ne rend pas compte de tentatives qui aient eu ne serait-ce que le début d'un effet. En revanche, on cite abondamment les propos de Keynes ou de Lénine expliquant que le meilleur moyen de créer les conditions d'une révolution ��tait de pervertir la monnaie.
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226
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227
+ Cependant, sans condamner la monnaie elle-même, le christianisme condamne la richesse qui deviendrait sa propre fin, et valorise la pauvreté. On le voit dans certains passage de la Bible comme lorsque Jésus dit à ses fidèles « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Mammon étant l'incarnation du péché d'avarice, ou plus généralement de l'argent), ou encore avec cette célèbre métaphore : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche de rejoindre le royaume des cieux. »
228
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229
+ Plus précisément, la Bible condamne l'« usure » (Exode 22:25, Lévitique 25:36-37, Deutéronome 23:19, Ézéchiel 18:13…), c'est-à-dire le prêt d'argent avec un taux d'intérêt. Cet aspect de la condamnation morale de l'argent a eu des conséquences : le rôle de prêteur a été dévolu aux Juifs, qui étaient donc avec les Lombards les seuls qui servaient de banquiers.
230
+ Concernant le judaïsme, on notera que cette religion ne rejoint pas le catholicisme dans sa conception morale de l'argent. Les juifs, au contraire, voient en la richesse la marque d'une élection divine, et lui reconnaissent certaines qualités ; en effet, l'argent permettrait de faire des offrandes au Temple, d'accomplir son devoir envers les pauvres, et de dégager du temps (puisque le riche n'a pas besoin de travailler) pour l'étude de la Loi.
231
+
232
+ S'agissant de l'islam, on peut avant tout noter la description que le Coran fait d'Abraham, un homme « lourd en or, en argent et en troupeau. » Il est donc riche et bon, ce qui reviendrait à un oxymore pour les chrétiens. De plus, la religion musulmane valorise le commerce (« Un dinhar gagné par le commerce vaut mieux que dix dinhars gagnés autrement ») et condamne l'« usure ». Ainsi on voit dans les banques modernes l'apparition de « l'islamic banking » qui découle de ce principe, parmi d'autres.
233
+
234
+ Le souci de l'avenir de la planète et les préoccupations écologiques ont développé une critique de la croissance et de ses moyens. La monnaie créée par le crédit, instrument de la croissance, a été ainsi mise au banc des accusés. Pour rembourser un prêt à intérêt il faut nécessairement de la croissance sinon l'intérêt entraînerait une capture progressive de tout le capital. Comme la monnaie est aujourd'hui presque entièrement créée par le mécanisme du crédit, il faut revenir sur la pratique de la monnaie de crédit souvent présentée comme une « monnaie dette » dans ces textes ou vidéos contestataires.
235
+
236
+ Ces derniers pointent également du doigt l'importance jugée excessive du pouvoir de la monnaie au sein de la société, qui a pour conséquence l'existence d'idées, mesures politiques ou comportements n'ayant aucun bienfait pour la société si on met de côté leur rentabilité économique, et qui à l'inverse, compromet -voire empêche- l'existence de ces dernières si elles sont peu rentables, même quand il s'agit de leur seul et unique inconvénient.
237
+
238
+ Plusieurs courants de pensées (écologiste, altermondialiste, etc.) se sont organisés pour créer d'autres modes de consommations. Souvent appelés « consom'acteur », ces nouveaux acteurs se sont investis dans différents projets pour consommer propre, consommer mieux... Leur démarche est de donner des bases éthiques à leurs échanges. Ils ont donné naissance aux AMAP (Association de Maintien de l'Agriculture Paysanne), ainsi que notamment, aux monnaies complémentaires locales. Certains économistes (Bernard Lietaer un des fondateurs de l'euro) pensent que ce sont les monnaies complémentaires ou alternatives qui vont permettre d'atténuer les effets des crises mondiales à venir. Ces monnaies nécessitent des réseaux de personnes, d'entrepreneurs, d'acheteurs, de vendeurs, pour pouvoir fonctionner. Certains de ces projets sont financés par les instances locales : département, région, commune.
239
+
240
+ C'est une monnaie qui est donc locale, qui vient en complément de la monnaie de tenue du pays. Elle est valorisable en monnaie. Du point de vue de la loi Française elle est vue comme un bon d'achat, au même titre que les tickets restaurants ou chèques vacances. Certaines de ces monnaies sont dites « fondantes », c'est-à-dire que leur valeur diminue avec le temps, ceci pour éviter la thésaurisation. Lorsque la valeur diminue il faut racheter un timbre (collé sur le billet) pour lui redonner sa valeur initiale pendant une durée donnée. Comme cette monnaie s'appuie sur la monnaie du pays, on peut acheter des billets avec des euros par exemple. Quelques monnaies complémentaires existant en France : « l'abeille », « les lucioles », « la mesure », etc. Elle utilisent pratiquement les mêmes mécanismes que la monnaie classique.
241
+
242
+ C'est une monnaie qui ne s'appuie pas sur la monnaie de tenue du pays. Elle peut être utilisée de façon indépendante. Certains projets de monnaies alternatives utilisent d'autres paradigmes et ne fonctionnent pas du tout comme les autres types de monnaies tel que le projet expérimental « HORABANK »[34], qui est une banque du temps (avec paiement numérique), dont les modes de calculs interne mettent en jeu des mécanismes permettant de valoriser les individus (en prenant en compte leur travail, leur connaissance, l'âge, l'ancienneté, etc.). Leur action « éthique » est en général plus forte qu'une monnaie complémentaire.
243
+
244
+ Les crypto-monnaies sont des devises ou jetons fonctionnant sur la base d'un système cryptographique.
245
+ Par opposition au système de banque centrale, les crypto-monnaies sont système monétaire concurrentiel de banque libre (free banking) comportant une pluralité d'émetteurs privés, sans dépendance avec la banque centrale[35]. Les crypto-monnaies de type Bitcoin sont un exemple de système monétaire sans banque centrale[36].
246
+
247
+ L'écosystème dynamique actuel des devises numériques tel que Bitcoin est une mise en œuvre des idées originelles de Friedrich Hayek où des milliers de devises sont évaluées quotidiennement par le marché selon les facteurs changeants. La technologie blockchain permet en effet de concevoir des concepts de monnaies qui sont en concurrence, ou le marché définit le prix de chaque monnaie[37].
248
+
249
+ Selon la BCE[38],[39], l'ouvrage de Friedrich Hayek Pour une vraie concurrence des monnaies constituerait la base théorique du Bitcoin (et de la technologie blockchain) où des milliers de monnaies privées sont en concurrence[40].
250
+
251
+ La monnaie est normalement le compagnon de tous les jours du citoyen. La confiance qu'il a en sa monnaie a des influences extrêmement importantes sur l'activité économique.
252
+
253
+ Une action psychologique visant à rassurer la population a été pratiquée en tous temps. La monnaie stimule la mythification de certains personnages. En France, le cas le plus notable est celui de M. Antoine Pinay, « l'ermite de Saint Chamond ».
254
+
255
+ Ayant réussi le lancement d'un grand emprunt gagé sur l'or à un moment où les finances publiques françaises de la quatrième République étaient au plus bas, il deviendra une sorte d'oracle que tout ministre des finances se devait de consulter à chaque émission d'un nouvel emprunt. On vit ainsi Valéry Giscard d'Estaing, puis Raymond Barre, faire le déplacement à Saint-Chamond pour obtenir la caution de l'oracle.
256
+
257
+ En Allemagne, Herr Schacht fut considéré comme le père d'une sorte de miracle allemand lors qu'il réussit à faire sortir l'Allemagne des suites de la crise de 1929 et son aura réussit à survivre au discrédit du nazisme.
258
+
259
+ Plus récemment le Président de la Fed, l'américain Alan Greenspan, fut aussi largement considéré comme un génie de la finance dont les prévisions, à dessein rarement compréhensibles, étaient guettées avec ferveur par les milieux économiques et boursiers dans les années 1990 et jusqu'en 2007. Considéré désormais comme un des instigateurs de la crise des subprimes, la magie de son verbe a quelque peu faibli.
260
+
261
+ Tous les grands plans lancés actuellement pour faire face à la crise monétaire, bancaire, boursière et économique en cours ont une forte dimension d'action psychologique. La réunion du G20 à Washington en novembre 2008 avait essentiellement pour but de montrer la détermination et l'unité de l'ensemble des grands pays. L'affichage de plans de sauvetage gigantesques et de plans de relance colossaux est aussi largement d'essence psychologique.
262
+
263
+ S'ils n'ont pas permis de supprimer le pessimisme ambiant ni d'altérer le cours de la récession, ils ont tout de même réussi à conjurer une panique bancaire et une ruée désastreuse sur les dépôts.
264
+
265
+ La psychologie du consommateur et de l'épargnant qui le pousse soit à l'euphorie soit à une rétraction très forte est une force économique de première importance. Mais il est très difficile de l'influencer.
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+ L'or, valeur psychologique s'il en est, est un bon indice de la confiance. Bien que démonétisé, il est le refuge en cas de peur sur la monnaie. Actuellement, le dollar a perdu environ 95 % de sa valeur en or, traduisant l'effet de l'inflation rampante depuis 1971 et celui d'une certaine fuite devant cette monnaie. Cette dévaluation est d'autant plus remarquable que la production d'or est au plus haut. Alors qu'il n'avait été extrait que 45 360 tonnes de l'origine des temps à 1956, 102 700 tonnes[réf. nécessaire] ont été extraites après 1956. Les monnaies ne se sont pas dévaluées par rapport à un métal toujours rare mais beaucoup plus abondant…
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+ Marco Polo[n 1] (né le 15 septembre 1254 à Venise et mort aux alentours du 9 janvier 1324 à Venise)[1] est un marchand italien, célèbre pour son voyage en Chine qu'il raconte dans un livre intitulé Devisement du monde ou Livre des merveilles ou encore Livre de Marco Polo.
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+ À l'âge de 17 ans, Marco Polo part avec son père Niccolò et son oncle Matteo pour l’Asie où il se met, avec eux, au service de Kubilai Khan, l'empereur mongol. Après avoir exercé diverses missions officielles durant une vingtaine d'années, il entreprend son voyage de retour à l'occasion d'une mission diplomatique.
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+ De retour en Italie en 1295, après un périple de 26 ans, il participe l'année suivante à une guerre navale entre Venise et Gênes au cours de laquelle il est fait prisonnier par les Génois. Durant son emprisonnement, il dicte à un compagnon de cellule, Rustichello de Pise, une description des États de Kubilaï et de l'Orient. Ce manuscrit ayant connu de nombreuses versions et traductions, il est pratiquement impossible d'en reconstruire l'état original. Il semble toutefois qu'il ait été d'abord rédigé en langue franco-vénitienne.
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+ Marco Polo n’était pas le premier Européen à se rendre à la cour de l'empereur mongol, mais il est le premier à décrire des réalités chinoises, tel le papier monnaie. Il décrit aussi les lamaseries du Tibet et mentionne l'existence du Japon (Cipango), jusqu'alors inconnu. Son récit a influencé Christophe Colomb et d'autres voyageurs. L'atlas catalan et la carte de Fra Mauro sont établis en partie sur la foi de son récit.
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+ Marié, père de trois filles, il meurt en 1324 et est enterré dans l’église de San Lorenzo à Venise.
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+ Marco Polo est né le 15 septembre 1254 dans la République de Venise, très probablement à Venise[n 2]. Il n'est pas élevé par son père Niccolò Polo, négociant vénitien spécialisé dans le grand commerce oriental et très souvent absent, mais par son grand-père Andréa Polo, lui aussi grand commerçant selon le modèle typique du capitalisme familial. Son père et son oncle Niccolò et Matteo Polo partent en effet en 1260 pour le quartier vénitien de Constantinople où ils possèdent plusieurs comptoirs. Lorsque la capitale de l'empire latin de Constantinople est reprise en 1261 par les forces de l'empire de Nicée de Michel VIII Paléologue qui chassent les Latins de la ville, Niccolò et Matteo Polo cherchent d'autres débouchés commerciaux en Asie centrale en s'installant dans le petit comptoir de Soldaïa, sur les bords de la mer Noire, qui vient de s'ouvrir aux marchands occidentaux avec la quatrième croisade[2].
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17
+ Marco Polo a quinze ans lorsque son père et son oncle reviennent en 1269 d'un long voyage en Asie centrale où ils ont rencontré le premier empereur mongol, de la dynastie Yuan Kubilai Khan en Chine, petit-fils de Gengis Khan, qui leur propose le monopole de toutes les transactions commerciales entre la Chine et la Chrétienté et demande en échange l'envoi d'une centaine de savants et artistes pouvant illustrer l'Empire des chrétiens. Ils sont porteurs d'un message de sympathie et de cette demande pour le pape, qui voit dans ces tribus (appelées alors tartares en Occident) depuis 1250 un possible allié dans la lutte contre l'Islam. Pendant deux années, les deux frères, Niccolò et Matteo, vont attendre l'élection d'un nouveau souverain pontife, Grégoire X, le conclave s'éternisant depuis la mort de Clément IV en 1268[3].
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+
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+ En 1271, à titre de commerçants mais aussi d'ambassadeurs, ils quittent à nouveau Venise pour retourner en Chine avec le jeune Marco. Ils sont accompagnés de deux dominicains menant une mission diplomatique au nom du pape, Nicolas de Vincenza et Guillaume de Tripoli, mais ceux-ci abandonneront l'expédition à Lajazzo par peur des rumeurs de guerre[4]. À partir du comptoir vénitien de l'Ayas, ils empruntent la plus septentrionale des routes de la soie. Après trois ans de voyage, Marco Polo est reçu avec ses parents à la très fastueuse cour mongole, peut-être à Cambaluc. D'abord, semble-t-il, envoyé en légation avec son oncle dans la ville frontière de Ganzhou, à l'extrémité ouest de la Grande Muraille, où il fait ses classes (apprenant probablement le ouïghour), il devient ensuite un enquêteur-messager du palais impérial suzerain de la Chine, de l'Iran et de la Russie. À ce titre il accomplira diverses missions pour le grand khan, tant en Chine que dans l'océan Indien (voir fonctions de M. Polo) : Corée, Birmanie, Sumatra, Cambodge, Viêt Nam (par contre il ne mentionne l'île de Cypango, le Japon, que par ouï-dire)[5].
20
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21
+ Vers la fin du règne de Kubilai Khan, Marco Polo et ses parents obtiennent le droit de retourner dans leur pays contre un dernier service officiel : en 1291 ils embarquent à destination de l'Iran, où ils accompagnent la princesse Kokejin, promise par Kubilai Khan à l'ilkhan Arghoun d'Iran[n 3]. Beaucoup d'incertitudes subsistent sur le trajet exact qu'il a suivi. En 1292, bloqué par la mousson d'hiver, il fait escale durant cinq mois à Perlak dans le nord de l'île de Sumatra (dans l'actuelle Indonésie). Il arrive à Ormuz au printemps 1293 et séjourne en Perse durant plusieurs mois[6]. À Trébizonde, plus ou moins sous l'influence des Génois, il est dépouillé d'une partie de sa fortune[7].
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23
+ Rentrés à Venise en 1295, Marco et ses parents sont méconnaissables après un quart de siècle d'absence. La légende veut que, pour frapper l'imagination, ils aient offert à leurs parents et amis un grand banquet à l'issue duquel Marco se serait saisi des misérables vêtements tartares dont il était habillé et en aurait défait les coutures pour en extraire des pierres précieuses en quantité[8].
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+ En 1296, la guerre ayant éclaté entre Venise et Gênes, Marco Polo fait armer une galère pourvue d'une pierrière[n 4] afin de participer au combat. Il est fait prisonnier, probablement lors d'une escarmouche, en 1296, au large de la Turquie, entre Adana et le golfe d'Alexandrette[n 5]. Au cours de ses trois années de prison, devant l'intérêt que suscitent ses souvenirs d'Orient, il décide de les faire mettre par écrit par son compagnon de captivité, Rustichello de Pise. À cette fin, selon Ramusio, il aurait demandé à son père de lui faire parvenir les carnets de notes qu'il avait rapportés de son voyage[9]. Rustichello date son récit de 1298[7].
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+ En 1299, avec la signature de la paix entre Gênes et Venise, Marco est libéré. Il épouse alors Donata Badoer, dont il aura trois filles. Sans doute fut-il, comme patricien, membre du Grand Conseil de Venise, mais on ignore quel rôle il joua dans la création en 1310 du Conseil des Dix (institution secrète peu ordinaire qui ressemble au Tchoû-mi-Yuan, le conseil de sécurité de Kubilai). M. Polo vit alors à Venise dans la Casa Polo (quartier de Cannaregio, maison familiale détruite par un incendie en 1598[10]) où il vit désormais comme un commerçant prospère mais prudent, bien loin de l'image du grand explorateur[11].
28
+
29
+ Tombé malade, il dicte son testament le 8 janvier 1324. Le texte, qui en a été conservé, précise notamment qu'il lègue 5 lires à chacun des couvents installés sur le Rialto et 4 lires à chacune des guildes dont il est membre. Il libère aussi Pierre, son « serviteur tartare », et veut qu'il lui soit payé 100 lires[n 6]. Il est enterré comme son père à l'église San Lorenzo mais sa tombe a disparu à la suite de différentes restaurations de l'édifice[12],[13]. Son testament permet d'estimer la fortune qu'il laisse, soit 10 000 ducats, ce qui ne le situe pas parmi les plus riches marchands de Venise[7].
30
+
31
+ La Casa Polo où à vécu Marco Polo à Venise.
32
+
33
+ Armoiries des Polo[n 7].
34
+
35
+ La Plaque sur le théâtre Malibran.
36
+
37
+ L'église San Lorenzo.
38
+
39
+ Partis de Venise avant la naissance de Marco, Niccolò et Matteo Polo achètent vers 1255 des pierres précieuses à Constantinople (alors sous administration vénitienne) et en Crimée (où résidait leur frère), puis vont les vendre à la cour du khan de Russie, sur la Volga, où ils restent un an. Ils poussent jusqu'à Boukhara (alors capitale perse d'Asie centrale) où ils restent trois ans. Un enquêteur-messager de Kubilai ou de l'ilkhan d'Iran les invite à se présenter au grand khan, en qualité d'Européens.
40
+
41
+ Compte tenu du contexte des croisades, l'historien Pierre Racine doute que le voyage des Polo ait été de simple nature commerciale :
42
+
43
+ « L’on doit alors s’interroger sur le but véritable des Polo lors de leur première expédition. Outre les intérêts commerciaux, n’y avait-il pas chez eux le désir d’approcher les Mongols à des fins politiques ? N’avait-il pas une sorte de mission à remplir ? Ils seraient en quelque sorte venus relayer des religieux qui, tels Jean de Plan Carpin, Guillaume de Rubrouck et André de Longjumeau, avaient été chargés de se renseigner sur ce peuple encore mal connu en Occident ? Le texte de Marco demeure fort silencieux à ce sujet. Ce qui transparaît cependant mérite d’être retenu. Les Occidentaux voulaient approcher les Mongols et nouer un accord avec eux, tout en constatant qu’il y avait chez ce peuple conquérant une culture à découvrir[14]. »
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+
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+ Ont-ils atteint Pékin quand ils rencontrent Kubilai en 1265 ou 1266 ? Il n'est pas nécessaire de le supposer, les affaires de l'ouest se traitaient souvent à sa résidence d'été en Mongolie, Shangdu aussi appelée Xanadu. Ils ne restent pas longtemps car ils sont chargés de plusieurs missions  :
46
+
47
+ Le parcours exact est difficile à établir pour plusieurs raisons. D'abord, l'objectif du récit n'est pas de donner un journal de voyage mais une description (« devisement ») des choses vues susceptibles d'intéresser le lecteur par leur étrangeté. Dans un texte rédigé plus de vingt ans après les événements, les imprécisions sont parfaitement compréhensibles. Enfin, nombre de villes traversées peuvent avoir disparu ou ont vu leur nom modifié, parfois plusieurs fois, comme c'est souvent le cas en Chine : Quinsai s'appelle aujourd'hui Hangzhou; Campision est devenu Kan-tcheou puis Zhangye; Sacion s'est appelée Shachou puis Dunhuang; Carcan est devenue Shache; Ciarciam est aujourd'hui Qiemo; Quengianfu s'est appelée King-tchao avant de devenir Xi'an[15].
48
+
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+ Nous suivons la carte proposée d'abord par divers auteurs.
50
+
51
+ Le Livre de Marco Polo pourrait s'intituler le Livre de Kūbilaï Khān car il décrit, non l'histoire de Marco, mais l'empire du plus puissant empereur de l'Histoire du monde. Quand le livre évoque la Russie, l'Asie centrale, l'Iran, l'Afghanistan, c'est parce que Kūbilaï était le suzerain de ces terres. Quand il parle du Japon (qu'il dénomme Cypango), du Viêt Nam, de la Birmanie, c'est parce que Kūbilaï Khān y envoyait des armées. Quand il présente le Sri Lanka, l'Inde du sud et jusqu'à Madagascar, c'est que Kūbilaï Khān y dépêchait des émissaires pour obtenir leur soumission. Quand il décrit les côtes de l'océan Indien, de l'Inde, de l'Arabie et de l'Afrique, c'est que les marchandises de la Chine y parvenaient.
52
+
53
+ Kūbilaï Khān est le sujet, le centre et l'unité du livre. Tout ce que M. Polo relate n'a de sens que par lui. Aussi est-il naturel que certains manuscrits aient donné pour titre à cet ouvrage Le livre du Grand Khan[17]. Ce livre est aussi un condensé des histoires que Marco lui racontait, car il avait su le séduire par ses talents d'observateur et de narrateur[n 8]. Certains historiens ont voulu y voir une encyclopédie, une géographie, d'autres une chronique du grand khaân, un miroir des princes, un livre de marchand[18],[19], mais il correspond plus exactement à un reportage[20].
54
+
55
+ Envoyé de l'empereur, ses déplacements étaient des missions, avec insignes du palais central et souvent escorte militaire. Au service de Kubilai, M. Polo ne dépendait pas du gouvernement ni de l'administration chinoise, mais directement du palais de l'empereur, le suzerain mongol, le khagan. Il n'était pas fonctionnaire mais homme de l'empereur. Les déplacements effectifs de Marco Polo entre 1271 et 1295 semblent les suivants :
56
+
57
+ Outre qu'il est allé dans le Sichuan (ch. 115), aux confins de la Birmanie (ch. 120) et dans les vallées du Yunnan (ch. 117), Marco a aussi voyagé dans les régions méridionales : « Peu de régions de la Chine sont restées inconnues du voyageur, qu'il s'agisse des cités côtières grouillantes de vie, des steppes arides de la Chine du Nord-Ouest, des vallées reculées de la Chine centrale[22]. »
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+
59
+ Selon Pierre Racine (2011), il semble que, dans le ch. 145 sur le siège de Saianfu[n 9], Marco cherche à tromper le lecteur et
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+
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+ « entend donner le beau rôle à la famille en lui attribuant l’invention des trébuchets [ou pierrières], bien connus pourtant avant l’arrivée des Polo en Chine
62
+ [23] »
63
+
64
+ En fait, le texte en franco-vénitien semble impliquer moins l'invention de trébuchets, que la fabrication d'un modèle plus efficace :
65
+
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+ « Adonc distrent les .II. freres et lor filz meser Marc. "Grant Sire, nos avon avech nos en nostre mesnie homes qe firont tielz mangan qe giteront si grant pieres qe celes de la cité ne poront sofrir mes se renderont maintenant »
67
+
68
+ — Le devisement dou monde, CXLV, ed. Mario Eusebi, p. 163
69
+
70
+ Selon les Annales chinoises, le siège de cette ville par les armées mongoles a duré six ans, de 1268 à 1273, et s'est terminé avant l'arrivée des Polo en Chine (1275). Igor de Rachewiltz soutient que la phrase « et lor filz meser Marc » n'est pas présente dans tous les manuscrits et peut donc être un enjolivement successif[24]. Il est attesté que,
71
+
72
+ « après trois ans de siège infructueux, le général mongol a demandé un renfort technique et des machines de guerre. Celles-ci auraient été réalisées par des ingénieurs musulmans venus de Perse, Ismaïl et Ala al-Din, qui rejoignirent le théâtre des opérations vers la fin de l'année 1272
73
+ [25]. »
74
+
75
+ Selon les Annales Yuan : « En réponse au khaân, l'ilkhan Abaqa envoya Alaowating et Isemayin avec leur famille jusqu'à Pékin, où une première pierrière fut montée devant les Cinq Portes et essayée ». En 1273, quand Xiangfan tombe aux mains des Mongols après un siège de cinq ans, c'est grâce à des pierrières : « Ensuite les pierrières furent utilisées dans chaque bataille avec un invariable succès[26] », notamment sur le fleuve Yangtze où la flotte Song fut anéantie. L'année suivante, l'empire Song se rend enfin aux Mongols.
76
+
77
+ Selon certaines interprétations, les parents de Marco — qui sont rentrés à Venise en 1269 — auraient proposé les trébuchets à Kubilai, fait réserver des madriers, et été les messagers dépêchés à l'ilkan Abaqa, lequel fit réquisitionner les ingénieurs[n 10].
78
+
79
+ Voici ce que disent les annales officielles de la dynastie Yuan :
80
+
81
+ Il n'y a pas une preuve irréfutable que les deux idéogrammes chinois[28] qui se réfèrent phonétiquement à « Po-lo » correspondent vraiment à Marco Polo. En effet, des références à Po-lo existent bien avant l'arrivée de Polo en Chine. Cela dit, les inscriptions ci-dessus correspondent exactement au livre :
82
+
83
+ S'il amasse avec ses parents un trésor en pierres précieuses, il ne dit pas que ce fut par le commerce ; leurs émoluments et les cadeaux de Kubilai durent suffire à leur constituer une fortune. S'ils étaient désignés comme « marchands », les patriciens vénitiens étaient souvent aussi officiers d'active, diplomates, conseillers d'État.
84
+
85
+ Comme le note l'historien Pierre Racine, Marco est « Un homme d’une curiosité universelle, observateur attentif des mœurs et des coutumes des hommes[29] ». Dans ce qui est essentiellement un carnet de voyage, Marco accorde une attention particulière aux « affaires politiques et économiques du vaste empire mongol, la poste, la monnaie, le mécanisme des prix [...] Il ne manquait pas ainsi de souligner tout le profit que le Grand khan pouvait tirer des émissions monétaires fondées sur le billet de banque ; ce dernier faisait entrer des métaux précieux dans son trésor et les convertissait en billets. Il ordonnait également à ses sujets de porter à l’Hôtel des monnaies des pierres précieuses, de l'or et de l’argent qu’il payait en billets[30] ». Il décrit aussi « l’emploi du charbon, les procédés d’extraction de l’amiante, le culte des idoles, ou des pratiques plus spécifiques comme le respect des vaches en Inde[31] ».
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+
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+ Il porte un intérêt particulier aux pierres précieuses : « il remarque en Perse les splendides turquoises (ch. 34, 6), dans le nord de l'Afghanistan les lapis-lazulis à la couleur bleue intense (ch. 46, 30) et les rubis (ch. 46, 10) au rouge brillant. Ceylan est la terre par excellence des pierres précieuse. On y trouve rubis (ch. 168, 27), saphirs (ch. 168, 29), topazes (ch. 168, 29), améthystes (ch. 168, 29-30). En Inde autres merveilles : les perles (ch. 169, 11)[32] ».
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+ En marchand avisé, il est aussi intéressé par les épices, mentionnant « tour à tour la cannelle (ch. 116, 68), le galanga (ch. 125, 13), la noix muscade (ch. 162, 10), le safran (ch. 154, 15), surtout les diverses sortes de poivre, poivre blanc, poivre noir, cubèbe (ch. 160, 44 ; ch. 174, 7 ; 162, 10), le gingembre (ch. 174, 7) et le clou de girofle (ch. 116, 64)[32] ». Il s'intéresse aussi aux divers types de tissus, qu'il désigne par les termes techniques locaux — cendal, bougueran, moselin, nach, nasich — et signale au passage les endroits où l'on fabrique les soieries épaisses lamées d’or[32].
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+
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+ On peut se demander avec Pierre Racine quel est son véritable visage : « marchand, ethnographe, homme d’État ? » Selon Borlandi, ce serait d'abord un marchand qui écrit pour un public de marchands : « sur 234 chapitres, dont 19 pour le prologue, 67 sont consacrés à des légendes ou des faits historiques, 39 n’entrent dans aucune catégorie, mais 109, donc près de la moitié, décrivent une ville ou une région, avec un schéma rigide [...] : nombre de journées de marche ou de milles d’une ville ou d’une région à l’autre, les productions naturelles et artisanales, surtout les produits de luxe (soie et soieries, épices diverses, pierres précieuses), les monnaies, avec de temps à autre leur valeur par rapport à celles en cours à Venise. Toutes les fois qu’il aborde un chapitre concernant une ville, il tente d’informer ses lecteurs/ auditeurs sur le nombre d’habitants et sur les revenus et les taxes[33]. »
92
+
93
+ Polyglotte, Marco Polo parlait vraisemblablement le mongol, le chinois, le persan, le ouïgour et l'arabe[n 13]. Il maîtrisait aussi quatre systèmes d'écriture[n 14].
94
+
95
+ À travers son récit, il fait preuve d'une grande sensibilité à la diversité des sociétés et « ne porte presque jamais de jugement négatif[34] ». Loin d'opposer sa culture à celles qu'il découvre, il « décrit un monde pluriel fait de différences démultipliées, qui interdisent au Vénitien et à ses lecteurs de se tenir pour le centre du monde et de se targuer d’une identité irréductible[35] ».
96
+
97
+ Adoptant le ton neutre des encyclopédies, au lieu de donner des renseignements sur son voyage proprement dit, il accumule les observations factuelles sur les pays visités : géographie, distances, faune, alimentation, habillement, curiosités, grandes dimensions des jonques de mer chinoises, présence de pirates dans la mer de Java, etc.[36]. Il marque volontiers son émerveillement devant la richesse de l'empereur, l'intense activité des ports, l'usage exclusif du papier monnaie, l'empereur ayant seul le droit d'accumuler or et argent[37].
98
+
99
+ En ethnologue, il s'intéresse aux pratiques sociales et religieuses d'Extrême-Orient : bouddhisme lamaïste, taoïsme (ch. 74), islam, religions dérivées du christianisme (nestoriens, jacobites, culte de saint Thomas) ainsi que les peuplades animistes qui adorent des idoles. Mais il s'arrête aux aspects extérieurs et « donne peu d'informations sur les croyances ou les doctrines[38]. »
100
+
101
+ Il porte rarement un jugement sauf dans des cas extrêmes. Ainsi, il est horrifié par la coutume d'une tribu de Sumatra où les malades que le sorciers jugent inguérissables sont étouffés, mis à cuire et mangés en famille, sans en rien laisser — « Et si vous di qu'ils en sucent les os si bien qu'il n'i demeure pas un grain de mouelle ne d'autre gresse dedenz » (ch. 165) —, ceci afin que l'âme du défunt ne se charge pas de vers morts[n 15].
102
+
103
+ En escale à Ceylan (« Selyam »), il mentionne le Pic d'Adam, lieu de pèlerinage pour les musulmans, qui y vénèrent les reliques d'Adam, ainsi que pour les bouddhistes, qui en font le lieu de naissance du Bouddha et y vénèrent ses cheveux, ses dents et son bol à aumônes (Ch. 168). Se basant sur la tradition chrétienne, Marco écarte l'hypothèse que ce serait le lieu de naissance d'Adam et ne retient que le récit du Bouddha. Il se pose ainsi en « destructeur de mythes[39] ».
104
+
105
+ Ce livre illustre également le monde de légendes que constituait l'Extrême-Orient chez les chrétiens : il croyait que Gog et Magog étaient les Mongols cruels ; l'arbre sec marque la limite entre l'Orient et l'Occident ; la « Barrière d'Alexandre » que constitue le Caucase est une frontière dangereuse à franchir ; il imagine le Royaume du prêtre Jean en Inde, etc.[7].
106
+
107
+ « Qui ne l'a pas vu ne pourrait le croire » est un leitmotiv de son livre. « Incroyable mais vrai » est sa recette. Cependant il est douteux qu'il ait été accueilli avec scepticisme à son retour par les patriciens de Venise : la République avait les moyens de savoir qu'il n'affabulait pas. De même les Génois qui lui firent rédiger son mémoire (dont ils avaient besoin pour leurs expéditions), et le frère du roi de France qui dépêcha pour en obtenir copie.
108
+
109
+ Marco Polo émaille son reportage de faits divers, de mythes, de légendes, mais ses récits de miracles sont peu nombreux, souvent symboliques, et séparés des autres narrations. Il démystifie plutôt les légendes (Arbre sec, Gog et Magog, prêtre Jean, salamandre). Les bourdes sont rares : hommes à queue de Sumatra, jambes de boas dans le Yunnan (mais l'histoire naturelle référence des boas ayant des traces de pattes), enfin l'obscurité en plein jour dont il témoigne en Iran[n 16]. L'histoire racontée par Ramusio[40], selon laquelle Marco Polo et ses parents se seraient présentés en habits de mendiants, avec une doublure pleine de rubis et joyaux qu'ils montrèrent au cours d'un dîner pour se faire reconnaître, est un enjolivement tardif (1559).
110
+
111
+ Paru en 1298, le livre de reportage qui a rendu Marco Polo célèbre est l'un des premiers ouvrages importants en langue vulgaire[n 17]. Le Devisement du monde[42], que l'on trouve aussi sous d'autres dénominations comme Il Milione ou Le livre des merveilles, est un des rares ouvrages manuscrits, avec La Légende dorée de Jacques de Voragine et Le Roman de la Rose (Guillaume de Lorris et Jean de Meung), à connaître un succès considérable avant même sa première impression à Nuremberg en 1477. Ce succès est en partie dû à sa rédaction initiale en français, langue de communication en vigueur à l'époque, que maîtrisait Rustichello de Pise, l'écrivain qui a transcrit les mémoires de Marco Polo alors qu'il était son compagnon de détention durant les guerres opposant Venise à Gènes en 1298.
112
+
113
+ En dépit du succès rencontré, l'ouvrage était surtout lu comme un récit fantaisiste et ce n'est que cinquante ans après la mort de Marco que son livre commencera à avoir quelque influence sur la cartographie[43]. L'atlas catalan de 1375 intègre les informations données par Marco Polo pour dessiner la carte de l'Asie centrale et de l'extrême Orient, ainsi que, partiellement, pour l'Inde : même si les noms sont déformés, Cathay est bien situé à la place de la Chine[44].
114
+
115
+ De même, la mappemonde de Fra Mauro détaille la Via mongolica, voie de Mongolie des épices et de la soie[n 18]. Cet ouvrage servira de référence pour les explorateurs ultérieurs. Au XIVe, il inspire Andalò da Savignone, auteur de quatre voyages (1330, 1334, 1336 et 1339), Galeotto Adorno (it) et Gabriele Basso[45]. Au siècle suivant, il inspire Vasco de Gama et Christophe Colomb. Ce dernier, lors de son troisième voyage, avait emporté le Devisement et l'avait scrupuleusement annoté (son exemplaire en latin compte 366 notes de sa main)[46].
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+ Marco Polo n'a pas laissé de carte de ses voyages. Toutefois, au milieu du XXe siècle, Marcian Rossi, Américain d'ascendance italienne, a présenté une douzaine de parchemins contenant des cartes et de courts textes en prose censés avoir été réalisés par les trois filles de Marco Polo : Moreta, Fantina et Bellela. Le professeur Benjamin Olshin a décrit ces documents dans un ouvrage intitulé The Mysteries of the Marco Polo Maps (2014). Après analyse, toutefois, il est clair que ces documents sont tous largement postérieurs à Marco Polo, datant sans doute du XVIIIe siècle, comme le prouvent à la fois la datation au carbone 14, l'étude paléographique des textes en italien et les anachronismes flagrants en matière géographique et codicologique. Dans le compte rendu de cet ouvrage, Suzanne Conklin Akbari démonte l'argumentation d'Olshin comme étant entachée d'illogismes récurrents et visant à créer un pseudo-mystère en misant sur l'attrait que continue à exercer le nom de l'explorateur sur l'imaginaire contemporain[47].
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+ Dès sa publication, le récit de Marco Polo suscite énormément d'intérêt et il est souvent recopié. Beaucoup le voient toutefois comme un récit inventé. Ce récit, qui témoigne de l’âge des premières explorations géographiques, décrit de façon émerveillée les richesses des traditions et coutumes asiatiques. Un passage célèbre consacré à la description enchanteresse de la résidence d’été du grand khan à Ciandu (maintenant Shangdu) en est un bon exemple. Ses récits au sujet de la richesse du Cathay (la Chine) sont d'abord accueillis avec scepticisme par les Vénitiens. Pourtant, plus d'un siècle plus tard, en 1430, un voyageur raconte que la ville de Venise avait installé un exemplaire de ce livre attaché par une chaîne dans un lieu public pour que chacun puisse le lire[48].
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+ Son contemporain, le philosophe et médecin Pietro d'Abano décrit Marco Polo comme « le plus grand voyageur de tous les temps[49] ». Il signale des curiosités dont le voyageur lui a fait part, notamment « une étoile d'une forme particulière dotée d'une grande queue visible dans l'hémisphère austral » et raconte qu'il a rapporté de son voyage « du camphre, du bois d'aloès et un bois rouge nommé verzinus dans le texte latin (italien verzino), bois de brésil[50] ».
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+ Même s'il a révélé l'existence du Japon (Cipangu), servi de base à des cartographes et inspiré l'expédition de Christophe Colomb[49], l'ouvrage continuera longtemps à être controversé, notamment en raison d'omissions marquantes (rien sur la Grande muraille ni sur le bandage des pieds des femmes) ou d'exagérations. Il connaît un regain d'intérêt au XIXe siècle, grâce aux récits de voyageurs britanniques, comme en témoigne le jugement de Baudelaire pour qui « les récits de Marco Polo, dont on s'est à tort moqué, comme de quelques autres voyageurs anciens, ont été vérifiés par les savants et méritent notre créance[51] ».
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+ À la fin du XIXe siècle, Henry Yule, grand connaisseur de l'Asie et ancien haut fonctionnaire en Inde, a retracé le parcours suivi par Marco Polo et a produit une édition abondamment commentée du Devisement du monde[52], ne laissant aucun doute sur l'authenticité de ce voyage. En 1997, le voyageur Michael Yamashita a entrepris à son tour de reprendre la route de Marco Polo au cours d'un voyage qui a donné lieu à un reportage du National Geographic en mai 2001, suivi d'un livre en 2002. Au terme de cette expédition qui a duré quatre ans, il conclut : « Durant tout ce voyage, nous fûmes surpris de constater à quel point Marco avait été un témoin digne de foi[53] ».
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+ Pour l'historien Jacques Heers, toutefois, cet ouvrage n'est pas un récit de voyage, mais un traité encyclopédique fait de souvenirs de « conversations avec les officiers de l'empire mongol [et] de lectures d'ouvrages inconnus en Occident[54] ». La question de la véracité est encore soulevée en 1995 par Frances Wood avec son livre Did Marco Polo go to China? et Paul Pelliot, qui tentent de démontrer que Marco Polo affabule. Mais leur démonstration est assez faible et a été réfutée par Rachewiltz[55]. Philippe Ménard reconnaît que les chiffres donnés par le voyageur « relèvent en partie du vraisemblable, en partie de la rhétorique de l'extraordinaire […] Mais (hormis le rôle prêté aux Polo à Xyangyang) point d'erreur grave dans le livre. Les sources chinoises corrigent parfois, et souvent confirment le texte de Marco Polo[56]. »
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+ En 2012, évoquant la controverse sur la véracité du récit, l'historien Pierre Racine, tout en reconnaissant en Marco Polo certains traits de crédulité propres à un esprit médiéval, voit en lui « Un homme d’une curiosité universelle, observateur attentif des mœurs et des coutumes des hommes » dont le récit « prend la forme d’un carnet de voyage[29]. » Pour cet historien, « Le reportage qu’a laissé Marco Polo de son expédition en Chine demeure de première importance pour l’histoire de l’empire mongol, un témoignage qu’aucun historien occidental ou oriental ne saurait négliger[57]. »
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+ Cette même année, le sinologue Hans Ulrich Vogel, de l'université de Tübingen, établit qu'on ne peut trouver dans aucune autre source de l'époque — occidentale, arabe ou persane — des renseignements aussi précis que ceux que donne Marco Polo, par exemple sur le format et la dimension du papier, l'utilisation des sceaux, les dénominations du papier monnaie (fabriqué à partir d'écorce de mûrier) ou l'utilisation des coquillages au Yunnan[58]. Pour Mark Elvin, professeur à Oxford, les recherches de Vogel établissent que « dans la très grande majorité des cas, Polo a décrit avec précision des objets matériels, tels les billets de papier monnaie imprimés par la dynastie mongole, qui n'ont que tout récemment été découverts par les archéologues[59] ». En conclusion, note Philippe Ménard, professeur à la Sorbonne, il appert, à l'examen du Devisement, que Marco Polo « est parfaitement informé », au point que l'on peut supposer qu'il a été « inspecteur et contrôleur […] pour le commerce du sel, des épices et de la soie. Nul ne peut inventer des chiffres pour étayer ses dires, sans avoir eu, au préalable, les comptes financiers sous les yeux[60]. »
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+ Le Livre des Merveilles eut un succès immédiat et tout l'Occident, qui venait de perdre des positions en Orient avec l'échec de la dernière Croisade, fut fasciné par ce récit. Henri le Navigateur, Vasco de Gama et Christophe Colomb lurent le livre au moment des Grandes Découvertes. La curiosité scientifique, caractéristique de l'Occident, montre une grande vivacité à ce moment[61].
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+ En hommage à leur plus célèbre concitoyen, les Vénitiens ont baptisé de son nom leur aéroport international (Aéroport de Venise - Marco Polo), et les billets italiens de 1 000 lires ont longtemps porté son effigie. Le mouton de Marco Polo (en), appelé aussi mouflon de Marco Polo, est une sous-espèce d’Ovis aries. Le personnage de Marco Polo est le héros de nombreux livres et films.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Autres Européens ayant rencontré le Khan au XIIIe siècle, mais sans aller jusqu'en Chine :
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+ Marco Polo[n 1] (né le 15 septembre 1254 à Venise et mort aux alentours du 9 janvier 1324 à Venise)[1] est un marchand italien, célèbre pour son voyage en Chine qu'il raconte dans un livre intitulé Devisement du monde ou Livre des merveilles ou encore Livre de Marco Polo.
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+ À l'âge de 17 ans, Marco Polo part avec son père Niccolò et son oncle Matteo pour l’Asie où il se met, avec eux, au service de Kubilai Khan, l'empereur mongol. Après avoir exercé diverses missions officielles durant une vingtaine d'années, il entreprend son voyage de retour à l'occasion d'une mission diplomatique.
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+ De retour en Italie en 1295, après un périple de 26 ans, il participe l'année suivante à une guerre navale entre Venise et Gênes au cours de laquelle il est fait prisonnier par les Génois. Durant son emprisonnement, il dicte à un compagnon de cellule, Rustichello de Pise, une description des États de Kubilaï et de l'Orient. Ce manuscrit ayant connu de nombreuses versions et traductions, il est pratiquement impossible d'en reconstruire l'état original. Il semble toutefois qu'il ait été d'abord rédigé en langue franco-vénitienne.
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+ Marco Polo n’était pas le premier Européen à se rendre à la cour de l'empereur mongol, mais il est le premier à décrire des réalités chinoises, tel le papier monnaie. Il décrit aussi les lamaseries du Tibet et mentionne l'existence du Japon (Cipango), jusqu'alors inconnu. Son récit a influencé Christophe Colomb et d'autres voyageurs. L'atlas catalan et la carte de Fra Mauro sont établis en partie sur la foi de son récit.
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+ Marié, père de trois filles, il meurt en 1324 et est enterré dans l’église de San Lorenzo à Venise.
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+ Marco Polo est né le 15 septembre 1254 dans la République de Venise, très probablement à Venise[n 2]. Il n'est pas élevé par son père Niccolò Polo, négociant vénitien spécialisé dans le grand commerce oriental et très souvent absent, mais par son grand-père Andréa Polo, lui aussi grand commerçant selon le modèle typique du capitalisme familial. Son père et son oncle Niccolò et Matteo Polo partent en effet en 1260 pour le quartier vénitien de Constantinople où ils possèdent plusieurs comptoirs. Lorsque la capitale de l'empire latin de Constantinople est reprise en 1261 par les forces de l'empire de Nicée de Michel VIII Paléologue qui chassent les Latins de la ville, Niccolò et Matteo Polo cherchent d'autres débouchés commerciaux en Asie centrale en s'installant dans le petit comptoir de Soldaïa, sur les bords de la mer Noire, qui vient de s'ouvrir aux marchands occidentaux avec la quatrième croisade[2].
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+ Marco Polo a quinze ans lorsque son père et son oncle reviennent en 1269 d'un long voyage en Asie centrale où ils ont rencontré le premier empereur mongol, de la dynastie Yuan Kubilai Khan en Chine, petit-fils de Gengis Khan, qui leur propose le monopole de toutes les transactions commerciales entre la Chine et la Chrétienté et demande en échange l'envoi d'une centaine de savants et artistes pouvant illustrer l'Empire des chrétiens. Ils sont porteurs d'un message de sympathie et de cette demande pour le pape, qui voit dans ces tribus (appelées alors tartares en Occident) depuis 1250 un possible allié dans la lutte contre l'Islam. Pendant deux années, les deux frères, Niccolò et Matteo, vont attendre l'élection d'un nouveau souverain pontife, Grégoire X, le conclave s'éternisant depuis la mort de Clément IV en 1268[3].
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+ En 1271, à titre de commerçants mais aussi d'ambassadeurs, ils quittent à nouveau Venise pour retourner en Chine avec le jeune Marco. Ils sont accompagnés de deux dominicains menant une mission diplomatique au nom du pape, Nicolas de Vincenza et Guillaume de Tripoli, mais ceux-ci abandonneront l'expédition à Lajazzo par peur des rumeurs de guerre[4]. À partir du comptoir vénitien de l'Ayas, ils empruntent la plus septentrionale des routes de la soie. Après trois ans de voyage, Marco Polo est reçu avec ses parents à la très fastueuse cour mongole, peut-être à Cambaluc. D'abord, semble-t-il, envoyé en légation avec son oncle dans la ville frontière de Ganzhou, à l'extrémité ouest de la Grande Muraille, où il fait ses classes (apprenant probablement le ouïghour), il devient ensuite un enquêteur-messager du palais impérial suzerain de la Chine, de l'Iran et de la Russie. À ce titre il accomplira diverses missions pour le grand khan, tant en Chine que dans l'océan Indien (voir fonctions de M. Polo) : Corée, Birmanie, Sumatra, Cambodge, Viêt Nam (par contre il ne mentionne l'île de Cypango, le Japon, que par ouï-dire)[5].
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+ Vers la fin du règne de Kubilai Khan, Marco Polo et ses parents obtiennent le droit de retourner dans leur pays contre un dernier service officiel : en 1291 ils embarquent à destination de l'Iran, où ils accompagnent la princesse Kokejin, promise par Kubilai Khan à l'ilkhan Arghoun d'Iran[n 3]. Beaucoup d'incertitudes subsistent sur le trajet exact qu'il a suivi. En 1292, bloqué par la mousson d'hiver, il fait escale durant cinq mois à Perlak dans le nord de l'île de Sumatra (dans l'actuelle Indonésie). Il arrive à Ormuz au printemps 1293 et séjourne en Perse durant plusieurs mois[6]. À Trébizonde, plus ou moins sous l'influence des Génois, il est dépouillé d'une partie de sa fortune[7].
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23
+ Rentrés à Venise en 1295, Marco et ses parents sont méconnaissables après un quart de siècle d'absence. La légende veut que, pour frapper l'imagination, ils aient offert à leurs parents et amis un grand banquet à l'issue duquel Marco se serait saisi des misérables vêtements tartares dont il était habillé et en aurait défait les coutures pour en extraire des pierres précieuses en quantité[8].
24
+
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+ En 1296, la guerre ayant éclaté entre Venise et Gênes, Marco Polo fait armer une galère pourvue d'une pierrière[n 4] afin de participer au combat. Il est fait prisonnier, probablement lors d'une escarmouche, en 1296, au large de la Turquie, entre Adana et le golfe d'Alexandrette[n 5]. Au cours de ses trois années de prison, devant l'intérêt que suscitent ses souvenirs d'Orient, il décide de les faire mettre par écrit par son compagnon de captivité, Rustichello de Pise. À cette fin, selon Ramusio, il aurait demandé à son père de lui faire parvenir les carnets de notes qu'il avait rapportés de son voyage[9]. Rustichello date son récit de 1298[7].
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27
+ En 1299, avec la signature de la paix entre Gênes et Venise, Marco est libéré. Il épouse alors Donata Badoer, dont il aura trois filles. Sans doute fut-il, comme patricien, membre du Grand Conseil de Venise, mais on ignore quel rôle il joua dans la création en 1310 du Conseil des Dix (institution secrète peu ordinaire qui ressemble au Tchoû-mi-Yuan, le conseil de sécurité de Kubilai). M. Polo vit alors à Venise dans la Casa Polo (quartier de Cannaregio, maison familiale détruite par un incendie en 1598[10]) où il vit désormais comme un commerçant prospère mais prudent, bien loin de l'image du grand explorateur[11].
28
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29
+ Tombé malade, il dicte son testament le 8 janvier 1324. Le texte, qui en a été conservé, précise notamment qu'il lègue 5 lires à chacun des couvents installés sur le Rialto et 4 lires à chacune des guildes dont il est membre. Il libère aussi Pierre, son « serviteur tartare », et veut qu'il lui soit payé 100 lires[n 6]. Il est enterré comme son père à l'église San Lorenzo mais sa tombe a disparu à la suite de différentes restaurations de l'édifice[12],[13]. Son testament permet d'estimer la fortune qu'il laisse, soit 10 000 ducats, ce qui ne le situe pas parmi les plus riches marchands de Venise[7].
30
+
31
+ La Casa Polo où à vécu Marco Polo à Venise.
32
+
33
+ Armoiries des Polo[n 7].
34
+
35
+ La Plaque sur le théâtre Malibran.
36
+
37
+ L'église San Lorenzo.
38
+
39
+ Partis de Venise avant la naissance de Marco, Niccolò et Matteo Polo achètent vers 1255 des pierres précieuses à Constantinople (alors sous administration vénitienne) et en Crimée (où résidait leur frère), puis vont les vendre à la cour du khan de Russie, sur la Volga, où ils restent un an. Ils poussent jusqu'à Boukhara (alors capitale perse d'Asie centrale) où ils restent trois ans. Un enquêteur-messager de Kubilai ou de l'ilkhan d'Iran les invite à se présenter au grand khan, en qualité d'Européens.
40
+
41
+ Compte tenu du contexte des croisades, l'historien Pierre Racine doute que le voyage des Polo ait été de simple nature commerciale :
42
+
43
+ « L’on doit alors s’interroger sur le but véritable des Polo lors de leur première expédition. Outre les intérêts commerciaux, n’y avait-il pas chez eux le désir d’approcher les Mongols à des fins politiques ? N’avait-il pas une sorte de mission à remplir ? Ils seraient en quelque sorte venus relayer des religieux qui, tels Jean de Plan Carpin, Guillaume de Rubrouck et André de Longjumeau, avaient été chargés de se renseigner sur ce peuple encore mal connu en Occident ? Le texte de Marco demeure fort silencieux à ce sujet. Ce qui transparaît cependant mérite d’être retenu. Les Occidentaux voulaient approcher les Mongols et nouer un accord avec eux, tout en constatant qu’il y avait chez ce peuple conquérant une culture à découvrir[14]. »
44
+
45
+ Ont-ils atteint Pékin quand ils rencontrent Kubilai en 1265 ou 1266 ? Il n'est pas nécessaire de le supposer, les affaires de l'ouest se traitaient souvent à sa résidence d'été en Mongolie, Shangdu aussi appelée Xanadu. Ils ne restent pas longtemps car ils sont chargés de plusieurs missions  :
46
+
47
+ Le parcours exact est difficile à établir pour plusieurs raisons. D'abord, l'objectif du récit n'est pas de donner un journal de voyage mais une description (« devisement ») des choses vues susceptibles d'intéresser le lecteur par leur étrangeté. Dans un texte rédigé plus de vingt ans après les événements, les imprécisions sont parfaitement compréhensibles. Enfin, nombre de villes traversées peuvent avoir disparu ou ont vu leur nom modifié, parfois plusieurs fois, comme c'est souvent le cas en Chine : Quinsai s'appelle aujourd'hui Hangzhou; Campision est devenu Kan-tcheou puis Zhangye; Sacion s'est appelée Shachou puis Dunhuang; Carcan est devenue Shache; Ciarciam est aujourd'hui Qiemo; Quengianfu s'est appelée King-tchao avant de devenir Xi'an[15].
48
+
49
+ Nous suivons la carte proposée d'abord par divers auteurs.
50
+
51
+ Le Livre de Marco Polo pourrait s'intituler le Livre de Kūbilaï Khān car il décrit, non l'histoire de Marco, mais l'empire du plus puissant empereur de l'Histoire du monde. Quand le livre évoque la Russie, l'Asie centrale, l'Iran, l'Afghanistan, c'est parce que Kūbilaï était le suzerain de ces terres. Quand il parle du Japon (qu'il dénomme Cypango), du Viêt Nam, de la Birmanie, c'est parce que Kūbilaï Khān y envoyait des armées. Quand il présente le Sri Lanka, l'Inde du sud et jusqu'à Madagascar, c'est que Kūbilaï Khān y dépêchait des émissaires pour obtenir leur soumission. Quand il décrit les côtes de l'océan Indien, de l'Inde, de l'Arabie et de l'Afrique, c'est que les marchandises de la Chine y parvenaient.
52
+
53
+ Kūbilaï Khān est le sujet, le centre et l'unité du livre. Tout ce que M. Polo relate n'a de sens que par lui. Aussi est-il naturel que certains manuscrits aient donné pour titre à cet ouvrage Le livre du Grand Khan[17]. Ce livre est aussi un condensé des histoires que Marco lui racontait, car il avait su le séduire par ses talents d'observateur et de narrateur[n 8]. Certains historiens ont voulu y voir une encyclopédie, une géographie, d'autres une chronique du grand khaân, un miroir des princes, un livre de marchand[18],[19], mais il correspond plus exactement à un reportage[20].
54
+
55
+ Envoyé de l'empereur, ses déplacements étaient des missions, avec insignes du palais central et souvent escorte militaire. Au service de Kubilai, M. Polo ne dépendait pas du gouvernement ni de l'administration chinoise, mais directement du palais de l'empereur, le suzerain mongol, le khagan. Il n'était pas fonctionnaire mais homme de l'empereur. Les déplacements effectifs de Marco Polo entre 1271 et 1295 semblent les suivants :
56
+
57
+ Outre qu'il est allé dans le Sichuan (ch. 115), aux confins de la Birmanie (ch. 120) et dans les vallées du Yunnan (ch. 117), Marco a aussi voyagé dans les régions méridionales : « Peu de régions de la Chine sont restées inconnues du voyageur, qu'il s'agisse des cités côtières grouillantes de vie, des steppes arides de la Chine du Nord-Ouest, des vallées reculées de la Chine centrale[22]. »
58
+
59
+ Selon Pierre Racine (2011), il semble que, dans le ch. 145 sur le siège de Saianfu[n 9], Marco cherche à tromper le lecteur et
60
+
61
+ « entend donner le beau rôle à la famille en lui attribuant l’invention des trébuchets [ou pierrières], bien connus pourtant avant l’arrivée des Polo en Chine
62
+ [23] »
63
+
64
+ En fait, le texte en franco-vénitien semble impliquer moins l'invention de trébuchets, que la fabrication d'un modèle plus efficace :
65
+
66
+ « Adonc distrent les .II. freres et lor filz meser Marc. "Grant Sire, nos avon avech nos en nostre mesnie homes qe firont tielz mangan qe giteront si grant pieres qe celes de la cité ne poront sofrir mes se renderont maintenant »
67
+
68
+ — Le devisement dou monde, CXLV, ed. Mario Eusebi, p. 163
69
+
70
+ Selon les Annales chinoises, le siège de cette ville par les armées mongoles a duré six ans, de 1268 à 1273, et s'est terminé avant l'arrivée des Polo en Chine (1275). Igor de Rachewiltz soutient que la phrase « et lor filz meser Marc » n'est pas présente dans tous les manuscrits et peut donc être un enjolivement successif[24]. Il est attesté que,
71
+
72
+ « après trois ans de siège infructueux, le général mongol a demandé un renfort technique et des machines de guerre. Celles-ci auraient été réalisées par des ingénieurs musulmans venus de Perse, Ismaïl et Ala al-Din, qui rejoignirent le théâtre des opérations vers la fin de l'année 1272
73
+ [25]. »
74
+
75
+ Selon les Annales Yuan : « En réponse au khaân, l'ilkhan Abaqa envoya Alaowating et Isemayin avec leur famille jusqu'à Pékin, où une première pierrière fut montée devant les Cinq Portes et essayée ». En 1273, quand Xiangfan tombe aux mains des Mongols après un siège de cinq ans, c'est grâce à des pierrières : « Ensuite les pierrières furent utilisées dans chaque bataille avec un invariable succès[26] », notamment sur le fleuve Yangtze où la flotte Song fut anéantie. L'année suivante, l'empire Song se rend enfin aux Mongols.
76
+
77
+ Selon certaines interprétations, les parents de Marco — qui sont rentrés à Venise en 1269 — auraient proposé les trébuchets à Kubilai, fait réserver des madriers, et été les messagers dépêchés à l'ilkan Abaqa, lequel fit réquisitionner les ingénieurs[n 10].
78
+
79
+ Voici ce que disent les annales officielles de la dynastie Yuan :
80
+
81
+ Il n'y a pas une preuve irréfutable que les deux idéogrammes chinois[28] qui se réfèrent phonétiquement à « Po-lo » correspondent vraiment à Marco Polo. En effet, des références à Po-lo existent bien avant l'arrivée de Polo en Chine. Cela dit, les inscriptions ci-dessus correspondent exactement au livre :
82
+
83
+ S'il amasse avec ses parents un trésor en pierres précieuses, il ne dit pas que ce fut par le commerce ; leurs émoluments et les cadeaux de Kubilai durent suffire à leur constituer une fortune. S'ils étaient désignés comme « marchands », les patriciens vénitiens étaient souvent aussi officiers d'active, diplomates, conseillers d'État.
84
+
85
+ Comme le note l'historien Pierre Racine, Marco est « Un homme d’une curiosité universelle, observateur attentif des mœurs et des coutumes des hommes[29] ». Dans ce qui est essentiellement un carnet de voyage, Marco accorde une attention particulière aux « affaires politiques et économiques du vaste empire mongol, la poste, la monnaie, le mécanisme des prix [...] Il ne manquait pas ainsi de souligner tout le profit que le Grand khan pouvait tirer des émissions monétaires fondées sur le billet de banque ; ce dernier faisait entrer des métaux précieux dans son trésor et les convertissait en billets. Il ordonnait également à ses sujets de porter à l’Hôtel des monnaies des pierres précieuses, de l'or et de l’argent qu’il payait en billets[30] ». Il décrit aussi « l’emploi du charbon, les procédés d’extraction de l’amiante, le culte des idoles, ou des pratiques plus spécifiques comme le respect des vaches en Inde[31] ».
86
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87
+ Il porte un intérêt particulier aux pierres précieuses : « il remarque en Perse les splendides turquoises (ch. 34, 6), dans le nord de l'Afghanistan les lapis-lazulis à la couleur bleue intense (ch. 46, 30) et les rubis (ch. 46, 10) au rouge brillant. Ceylan est la terre par excellence des pierres précieuse. On y trouve rubis (ch. 168, 27), saphirs (ch. 168, 29), topazes (ch. 168, 29), améthystes (ch. 168, 29-30). En Inde autres merveilles : les perles (ch. 169, 11)[32] ».
88
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89
+ En marchand avisé, il est aussi intéressé par les épices, mentionnant « tour à tour la cannelle (ch. 116, 68), le galanga (ch. 125, 13), la noix muscade (ch. 162, 10), le safran (ch. 154, 15), surtout les diverses sortes de poivre, poivre blanc, poivre noir, cubèbe (ch. 160, 44 ; ch. 174, 7 ; 162, 10), le gingembre (ch. 174, 7) et le clou de girofle (ch. 116, 64)[32] ». Il s'intéresse aussi aux divers types de tissus, qu'il désigne par les termes techniques locaux — cendal, bougueran, moselin, nach, nasich — et signale au passage les endroits où l'on fabrique les soieries épaisses lamées d’or[32].
90
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91
+ On peut se demander avec Pierre Racine quel est son véritable visage : « marchand, ethnographe, homme d’État ? » Selon Borlandi, ce serait d'abord un marchand qui écrit pour un public de marchands : « sur 234 chapitres, dont 19 pour le prologue, 67 sont consacrés à des légendes ou des faits historiques, 39 n’entrent dans aucune catégorie, mais 109, donc près de la moitié, décrivent une ville ou une région, avec un schéma rigide [...] : nombre de journées de marche ou de milles d’une ville ou d’une région à l’autre, les productions naturelles et artisanales, surtout les produits de luxe (soie et soieries, épices diverses, pierres précieuses), les monnaies, avec de temps à autre leur valeur par rapport à celles en cours à Venise. Toutes les fois qu’il aborde un chapitre concernant une ville, il tente d’informer ses lecteurs/ auditeurs sur le nombre d’habitants et sur les revenus et les taxes[33]. »
92
+
93
+ Polyglotte, Marco Polo parlait vraisemblablement le mongol, le chinois, le persan, le ouïgour et l'arabe[n 13]. Il maîtrisait aussi quatre systèmes d'écriture[n 14].
94
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95
+ À travers son récit, il fait preuve d'une grande sensibilité à la diversité des sociétés et « ne porte presque jamais de jugement négatif[34] ». Loin d'opposer sa culture à celles qu'il découvre, il « décrit un monde pluriel fait de différences démultipliées, qui interdisent au Vénitien et à ses lecteurs de se tenir pour le centre du monde et de se targuer d’une identité irréductible[35] ».
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+ Adoptant le ton neutre des encyclopédies, au lieu de donner des renseignements sur son voyage proprement dit, il accumule les observations factuelles sur les pays visités : géographie, distances, faune, alimentation, habillement, curiosités, grandes dimensions des jonques de mer chinoises, présence de pirates dans la mer de Java, etc.[36]. Il marque volontiers son émerveillement devant la richesse de l'empereur, l'intense activité des ports, l'usage exclusif du papier monnaie, l'empereur ayant seul le droit d'accumuler or et argent[37].
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+ En ethnologue, il s'intéresse aux pratiques sociales et religieuses d'Extrême-Orient : bouddhisme lamaïste, taoïsme (ch. 74), islam, religions dérivées du christianisme (nestoriens, jacobites, culte de saint Thomas) ainsi que les peuplades animistes qui adorent des idoles. Mais il s'arrête aux aspects extérieurs et « donne peu d'informations sur les croyances ou les doctrines[38]. »
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+ Il porte rarement un jugement sauf dans des cas extrêmes. Ainsi, il est horrifié par la coutume d'une tribu de Sumatra où les malades que le sorciers jugent inguérissables sont étouffés, mis à cuire et mangés en famille, sans en rien laisser — « Et si vous di qu'ils en sucent les os si bien qu'il n'i demeure pas un grain de mouelle ne d'autre gresse dedenz » (ch. 165) —, ceci afin que l'âme du défunt ne se charge pas de vers morts[n 15].
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+ En escale à Ceylan (« Selyam »), il mentionne le Pic d'Adam, lieu de pèlerinage pour les musulmans, qui y vénèrent les reliques d'Adam, ainsi que pour les bouddhistes, qui en font le lieu de naissance du Bouddha et y vénèrent ses cheveux, ses dents et son bol à aumônes (Ch. 168). Se basant sur la tradition chrétienne, Marco écarte l'hypothèse que ce serait le lieu de naissance d'Adam et ne retient que le récit du Bouddha. Il se pose ainsi en « destructeur de mythes[39] ».
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+ Ce livre illustre également le monde de légendes que constituait l'Extrême-Orient chez les chrétiens : il croyait que Gog et Magog étaient les Mongols cruels ; l'arbre sec marque la limite entre l'Orient et l'Occident ; la « Barrière d'Alexandre » que constitue le Caucase est une frontière dangereuse à franchir ; il imagine le Royaume du prêtre Jean en Inde, etc.[7].
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+ « Qui ne l'a pas vu ne pourrait le croire » est un leitmotiv de son livre. « Incroyable mais vrai » est sa recette. Cependant il est douteux qu'il ait été accueilli avec scepticisme à son retour par les patriciens de Venise : la République avait les moyens de savoir qu'il n'affabulait pas. De même les Génois qui lui firent rédiger son mémoire (dont ils avaient besoin pour leurs expéditions), et le frère du roi de France qui dépêcha pour en obtenir copie.
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+ Marco Polo émaille son reportage de faits divers, de mythes, de légendes, mais ses récits de miracles sont peu nombreux, souvent symboliques, et séparés des autres narrations. Il démystifie plutôt les légendes (Arbre sec, Gog et Magog, prêtre Jean, salamandre). Les bourdes sont rares : hommes à queue de Sumatra, jambes de boas dans le Yunnan (mais l'histoire naturelle référence des boas ayant des traces de pattes), enfin l'obscurité en plein jour dont il témoigne en Iran[n 16]. L'histoire racontée par Ramusio[40], selon laquelle Marco Polo et ses parents se seraient présentés en habits de mendiants, avec une doublure pleine de rubis et joyaux qu'ils montrèrent au cours d'un dîner pour se faire reconnaître, est un enjolivement tardif (1559).
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+ Paru en 1298, le livre de reportage qui a rendu Marco Polo célèbre est l'un des premiers ouvrages importants en langue vulgaire[n 17]. Le Devisement du monde[42], que l'on trouve aussi sous d'autres dénominations comme Il Milione ou Le livre des merveilles, est un des rares ouvrages manuscrits, avec La Légende dorée de Jacques de Voragine et Le Roman de la Rose (Guillaume de Lorris et Jean de Meung), à connaître un succès considérable avant même sa première impression à Nuremberg en 1477. Ce succès est en partie dû à sa rédaction initiale en français, langue de communication en vigueur à l'époque, que maîtrisait Rustichello de Pise, l'écrivain qui a transcrit les mémoires de Marco Polo alors qu'il était son compagnon de détention durant les guerres opposant Venise à Gènes en 1298.
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+ En dépit du succès rencontré, l'ouvrage était surtout lu comme un récit fantaisiste et ce n'est que cinquante ans après la mort de Marco que son livre commencera à avoir quelque influence sur la cartographie[43]. L'atlas catalan de 1375 intègre les informations données par Marco Polo pour dessiner la carte de l'Asie centrale et de l'extrême Orient, ainsi que, partiellement, pour l'Inde : même si les noms sont déformés, Cathay est bien situé à la place de la Chine[44].
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+ De même, la mappemonde de Fra Mauro détaille la Via mongolica, voie de Mongolie des épices et de la soie[n 18]. Cet ouvrage servira de référence pour les explorateurs ultérieurs. Au XIVe, il inspire Andalò da Savignone, auteur de quatre voyages (1330, 1334, 1336 et 1339), Galeotto Adorno (it) et Gabriele Basso[45]. Au siècle suivant, il inspire Vasco de Gama et Christophe Colomb. Ce dernier, lors de son troisième voyage, avait emporté le Devisement et l'avait scrupuleusement annoté (son exemplaire en latin compte 366 notes de sa main)[46].
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+ Marco Polo n'a pas laissé de carte de ses voyages. Toutefois, au milieu du XXe siècle, Marcian Rossi, Américain d'ascendance italienne, a présenté une douzaine de parchemins contenant des cartes et de courts textes en prose censés avoir été réalisés par les trois filles de Marco Polo : Moreta, Fantina et Bellela. Le professeur Benjamin Olshin a décrit ces documents dans un ouvrage intitulé The Mysteries of the Marco Polo Maps (2014). Après analyse, toutefois, il est clair que ces documents sont tous largement postérieurs à Marco Polo, datant sans doute du XVIIIe siècle, comme le prouvent à la fois la datation au carbone 14, l'étude paléographique des textes en italien et les anachronismes flagrants en matière géographique et codicologique. Dans le compte rendu de cet ouvrage, Suzanne Conklin Akbari démonte l'argumentation d'Olshin comme étant entachée d'illogismes récurrents et visant à créer un pseudo-mystère en misant sur l'attrait que continue à exercer le nom de l'explorateur sur l'imaginaire contemporain[47].
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+ Dès sa publication, le récit de Marco Polo suscite énormément d'intérêt et il est souvent recopié. Beaucoup le voient toutefois comme un récit inventé. Ce récit, qui témoigne de l’âge des premières explorations géographiques, décrit de façon émerveillée les richesses des traditions et coutumes asiatiques. Un passage célèbre consacré à la description enchanteresse de la résidence d’été du grand khan à Ciandu (maintenant Shangdu) en est un bon exemple. Ses récits au sujet de la richesse du Cathay (la Chine) sont d'abord accueillis avec scepticisme par les Vénitiens. Pourtant, plus d'un siècle plus tard, en 1430, un voyageur raconte que la ville de Venise avait installé un exemplaire de ce livre attaché par une chaîne dans un lieu public pour que chacun puisse le lire[48].
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+ Son contemporain, le philosophe et médecin Pietro d'Abano décrit Marco Polo comme « le plus grand voyageur de tous les temps[49] ». Il signale des curiosités dont le voyageur lui a fait part, notamment « une étoile d'une forme particulière dotée d'une grande queue visible dans l'hémisphère austral » et raconte qu'il a rapporté de son voyage « du camphre, du bois d'aloès et un bois rouge nommé verzinus dans le texte latin (italien verzino), bois de brésil[50] ».
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+ Même s'il a révélé l'existence du Japon (Cipangu), servi de base à des cartographes et inspiré l'expédition de Christophe Colomb[49], l'ouvrage continuera longtemps à être controversé, notamment en raison d'omissions marquantes (rien sur la Grande muraille ni sur le bandage des pieds des femmes) ou d'exagérations. Il connaît un regain d'intérêt au XIXe siècle, grâce aux récits de voyageurs britanniques, comme en témoigne le jugement de Baudelaire pour qui « les récits de Marco Polo, dont on s'est à tort moqué, comme de quelques autres voyageurs anciens, ont été vérifiés par les savants et méritent notre créance[51] ».
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+ À la fin du XIXe siècle, Henry Yule, grand connaisseur de l'Asie et ancien haut fonctionnaire en Inde, a retracé le parcours suivi par Marco Polo et a produit une édition abondamment commentée du Devisement du monde[52], ne laissant aucun doute sur l'authenticité de ce voyage. En 1997, le voyageur Michael Yamashita a entrepris à son tour de reprendre la route de Marco Polo au cours d'un voyage qui a donné lieu à un reportage du National Geographic en mai 2001, suivi d'un livre en 2002. Au terme de cette expédition qui a duré quatre ans, il conclut : « Durant tout ce voyage, nous fûmes surpris de constater à quel point Marco avait été un témoin digne de foi[53] ».
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+ Pour l'historien Jacques Heers, toutefois, cet ouvrage n'est pas un récit de voyage, mais un traité encyclopédique fait de souvenirs de « conversations avec les officiers de l'empire mongol [et] de lectures d'ouvrages inconnus en Occident[54] ». La question de la véracité est encore soulevée en 1995 par Frances Wood avec son livre Did Marco Polo go to China? et Paul Pelliot, qui tentent de démontrer que Marco Polo affabule. Mais leur démonstration est assez faible et a été réfutée par Rachewiltz[55]. Philippe Ménard reconnaît que les chiffres donnés par le voyageur « relèvent en partie du vraisemblable, en partie de la rhétorique de l'extraordinaire […] Mais (hormis le rôle prêté aux Polo à Xyangyang) point d'erreur grave dans le livre. Les sources chinoises corrigent parfois, et souvent confirment le texte de Marco Polo[56]. »
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+ En 2012, évoquant la controverse sur la véracité du récit, l'historien Pierre Racine, tout en reconnaissant en Marco Polo certains traits de crédulité propres à un esprit médiéval, voit en lui « Un homme d’une curiosité universelle, observateur attentif des mœurs et des coutumes des hommes » dont le récit « prend la forme d’un carnet de voyage[29]. » Pour cet historien, « Le reportage qu’a laissé Marco Polo de son expédition en Chine demeure de première importance pour l’histoire de l’empire mongol, un témoignage qu’aucun historien occidental ou oriental ne saurait négliger[57]. »
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+ Cette même année, le sinologue Hans Ulrich Vogel, de l'université de Tübingen, établit qu'on ne peut trouver dans aucune autre source de l'époque — occidentale, arabe ou persane — des renseignements aussi précis que ceux que donne Marco Polo, par exemple sur le format et la dimension du papier, l'utilisation des sceaux, les dénominations du papier monnaie (fabriqué à partir d'écorce de mûrier) ou l'utilisation des coquillages au Yunnan[58]. Pour Mark Elvin, professeur à Oxford, les recherches de Vogel établissent que « dans la très grande majorité des cas, Polo a décrit avec précision des objets matériels, tels les billets de papier monnaie imprimés par la dynastie mongole, qui n'ont que tout récemment été découverts par les archéologues[59] ». En conclusion, note Philippe Ménard, professeur à la Sorbonne, il appert, à l'examen du Devisement, que Marco Polo « est parfaitement informé », au point que l'on peut supposer qu'il a été « inspecteur et contrôleur […] pour le commerce du sel, des épices et de la soie. Nul ne peut inventer des chiffres pour étayer ses dires, sans avoir eu, au préalable, les comptes financiers sous les yeux[60]. »
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+ Le Livre des Merveilles eut un succès immédiat et tout l'Occident, qui venait de perdre des positions en Orient avec l'échec de la dernière Croisade, fut fasciné par ce récit. Henri le Navigateur, Vasco de Gama et Christophe Colomb lurent le livre au moment des Grandes Découvertes. La curiosité scientifique, caractéristique de l'Occident, montre une grande vivacité à ce moment[61].
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+ En hommage à leur plus célèbre concitoyen, les Vénitiens ont baptisé de son nom leur aéroport international (Aéroport de Venise - Marco Polo), et les billets italiens de 1 000 lires ont longtemps porté son effigie. Le mouton de Marco Polo (en), appelé aussi mouflon de Marco Polo, est une sous-espèce d’Ovis aries. Le personnage de Marco Polo est le héros de nombreux livres et films.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Autres Européens ayant rencontré le Khan au XIIIe siècle, mais sans aller jusqu'en Chine :
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+ Famille :